Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures)
M. Beauchemin : Alors,
bonjour, tout le monde. Merci d'être ici ce matin. Je vais revenir un peu sur
ce qu'on a entendu hier dans le salon rouge à propos, là, de la perspective du
gouvernement face à la décote. On a entendu hier un gouvernement qui disait que,
finalement, ce n'était peut-être pas si grave que ça, un gouvernement qui
voulait se comparer, donc, parce qu'il y en a d'autres qui se font décoter,
donc on devrait se consoler. Écoutez, on leur a laissé un avantage compétitif
indéniable. Ce gouvernement-là a dilapidé l'avantage compétitif qu'on avait. C'est
inconcevable d'être irresponsable à ce point.
Aujourd'hui, on va déposer une motion, la
motion du mercredi, justement où est-ce qu'on va vouloir discuter pendant 2 heures
de temps avec le gouvernement de tous les faits et gestes qui nous ont amenés à
cette décote-là puis d'essayer de comprendre exactement pourquoi ce
gouvernement-là a été aussi irresponsable avec nos finances publiques. Ce
gouvernement-là a niaisé pendant deux ans de temps avant de déposer un plan de
retour à l'équilibre budgétaire qui n'était pas crédible, un budget qui était
caduc le jour même. Et ça a pris la décote de S&P pour que le ministre des
Finances se réveille puis retourne faire ses devoirs. Ça fait que vous savez...
Puis moi, je trouve ça un petit peu désolant. Honnêtement, là, je trouve ça
inacceptable et improfessionnel. J'exige que François Legault aille visiter les
agences de crédit à New York avec son ministre des Finances, qu'il soit
transparent par la suite en faisant un point de presse, en expliquant ce qui
est des résultats de cette rencontre-là, qu'il nous parle du plan de retour à
l'équilibre accéléré qu'il aura donc présenté aux agences. Moi, je veux qu'il
fasse un point de presse suivant ces rencontres-là, puis qu'il le fasse... et
qu'il n'attende pas au mois de novembre. En 2014, je fais remarquer que Carlos
Leitão et le premier ministre Couillard ont été voir des agences de crédit et
ils ont été transparents le jour même. Donc, je m'attends à la même chose. On
ne peut plus croire ce gouvernement-là. On a besoin de transparence, et c'est
ça qu'on devrait faire. Merci beaucoup.
Mme Cadet : Merci. Merci,
Fred. Pendant ce temps-là, au Québec, il y a 5 millions, près de
5 millions de Québécois qui sont inquiets. Ce matin, on a appris que les
médecins de famille craignent que Québec veuille désinscrire des millions de
patients. Mon collègue André Fortin ne pouvait pas être là avec nous
aujourd'hui, mais c'est important pour nous de transmettre, donc, ce
message-là, que c'est absolument inacceptable. Vous l'avez entendu en octobre
dernier, lorsque ce message avait été lancé dans l'univers, bien, nous, comme
Parti libéral du Québec, on s'était choqués de cette situation-là. Mais là ce
qu'on a appris ce matin, c'est que ce n'était peut-être pas un ballon d'essai
du ministre de la Santé. Aujourd'hui, là, on est en train, donc, de nous dire
que les patients du Québec, il y a près de 5 millions de Québécois qui
sont essentiellement comme des pastilles de SAQ. Ça n'a absolument pas de bon
sens.
Puis moi, je veux vous rappeler que le
travail d'un médecin de famille, c'est de faire de la prévention. On a cet
article-là ce matin, puis on en a un autre qui nous parle des listes d'attente
qui s'allongent dans nos hôpitaux. Alors, ce qu'on comprend, là, c'est que les
patients qui sont suivis par leur médecin de famille, bien, ça va nous
permettre... Donc, ce que ça nous permet au quotidien, c'est de détecter des
situations qui ne se retrouvent pas aux urgences par la suite. Ce n'est pas
parce que ça va bien aujourd'hui pour un patient que ça ne risque pas d'aller
mal par la suite. Donc, on a besoin que ces patients-là demeurent inscrits.
Puis, en fait, l'objectif, c'est de faire en sorte que plus de Québécois soient
pris en charge. Si le gouvernement nous dit ça ce matin, là, c'est qu'il
accepte que les patients aujourd'hui aient moins de services. Puis il n'y a
aucun gagnant là-dedans, là. Il y a... Les médecins de famille, vous l'avez
bien lu ce matin, ils nous disent : Nous, ce n'est pas nous qui allons
faire ça, là, ce n'est pas nous qui allons faire une classification des
patients, là, selon leur ordre, là, de vulnérabilité, là, on n'est pas prêts à
faire ça, ce n'est pas notre travail. Mais surtout, comme je dis, il n'y a pas
de gagnant là-dedans, il y a surtout un gouvernement, là, le gouvernement de la
CAQ qui abdique de ses responsabilités. Puis, pour nous, c'est inacceptable.
Journaliste
: ...dans
ce cas-là, il n'y a pas suffisamment de médecins de famille pour prendre en
charge tous les...
Mme Cadet : Bien,
regardez, nous, ce qu'ils ont dû vous dire aujourd'hui, là, c'est exactement ce
que la FMOQ est en train de dénoncer, c'est que ce n'est absolument pas le...
ce système-là de dire : O.K. Regardez comment est-ce qu'on va classer les
patients. Ça ne va pas nous amener à avoir plus de patients pris en charge, tu
sais. Votre question, c'est de savoir, bien, comment est-ce qu'on s'assure
qu'il y ait plus de médecins, que plus de patients soient suivis? Bien, ce
n'est certainement pas de cette manière-là que ça va arriver. Ce qu'on dit,
puis on le répète depuis toujours, c'est beaucoup plus, donc, bien, une
meilleure structure, une meilleure... de meilleurs investissements en santé.
Puis ce qu'on a vu, c'est que Santé Québec, qui nous... qui a été déposé à
travers le projet de loi n° 15, là, en décembre l'année passée, qui a été
déposé sous bâillon puis adopté sous bâillon, bien, ça ne permet pas au système
de santé d'être plus efficace. Ça ne permet certainement pas à plus de patients
d'être suivis par un médecin de famille.
Journaliste
:
Pensez-vous qu'il y a une façon peut-être de trouver une solution pour que les
patients vulnérables soient pris en charge de façon prioritaire?
Mme Cadet : Oui,
certainement. Puis je laisserai mon collègue André Fortin développer là-dessus,
là, bien sûr, mais ce qu'on comprend, c'est que cette méthode-là, c'est de
l'improvisation. C'est certainement... Ce n'est certainement pas comme ça qu'on
va parvenir à avoir plus de patients pris en charge.
Journaliste
: ...est-ce
qu'on sort les cellules de l'école?
Mme Cadet : Oui. Bien,
moi, je suis sur la commission spéciale, donc, sur les écrans. Normalement, habituellement,
le mercredi matin, comme ça, on est en séance de travail, puis au cours de
l'automne dernier, puis au cours du printemps, ce qu'on a entendu, là, tous les
groupes qui sont venus, là, sans exception ou presque, là, sont venus nous dire
qu'il faut sortir les cellulaires de l'école. Moi, je suis allé dans mes
écoles, je suis allé la semaine passée dans deux de mes écoles secondaires
pendant notre semaine de circonscription, puis les profs, c'est aussi ce qu'ils
nous disaient. On est rendus là. Évidemment, c'est sûr que les ados, les élèves,
ce n'est pas toujours très... Ce n'est pas toujours très agréable d'entendre
ça. Mais pour en avoir visité, parce que la commission, elle a fait des
tournées dans des écoles, puis moi, j'en ai visité cet automne, puis
particulièrement, moi, je me rappelle d'une école qui... des jeunes nous
disaient : Bien, c'est sûr que nous, on a chialé il y a deux ou trois ans — parce
que cette école-là l'avait déjà mis en place — mais aujourd'hui, on
est contents, nous, comme jeunes de cinquième secondaire, on est contents
d'avoir ces moments-là d'échange avec nos amis, de ne pas avoir des écrans. Parce
qu'ils ont grandi là-dedans. Donc, oui, moi, en tant que maman, je trouve ça
important.
Journaliste : ...une charge
supplémentaire sur les professeurs, c'est-à-dire qu'on va devoir jouer à la
police en disant : Vous n'avez pas le droit d'avoir votre cellulaire sur
les terrains de l'école. Est-ce que... Est-ce que c'est le bon moment pour
interdire les cellulaires?
Mme Cadet : Bien, écoutez, je
pense qu'il y a... En premier lieu, je pense qu'il n'y en a jamais, de bon ou
de mauvais moments pour une politique comme celle-là. Le meilleur moment, c'est
toujours le plus tôt possible, hein, quand on parle de protection. Comme je
vous l'ai dit, tous les groupes qui sont venus. Qu'on nous parle donc des
médecins de famille, des omnipatriciens, de tous ceux qui oeuvrent en santé
publique puis, évidemment, ceux aussi qui oeuvrent auprès des jeunes, auprès...
dans nos écoles, bien, ils sont venus nous dire : C'est déjà de la gestion
en ce moment, les cells, là. Tu sais, à l'extérieur des classes, bien, on est
déjà en train de jouer un petit peu à la police avec ça. Donc, ce n'est pas une
charge supplémentaire.
Évidemment, nous, ce qu'on a dit dans la
recommandation qui a été déposée puis révélée publiquement hier, bien, d'abord,
c'est la question de l'usage, mais aussi que les modalités d'application vont
être déterminées par... bien, par les conseils d'établissement, par les
équipes-écoles. Donc, évidemment, chaque école aura la flexibilité de gérer ça
de la manière qui soit... qui lui convient et qui est la plus pratique selon
son milieu. Une petite école, ça ne se gère pas comme une très grosse école.
Journaliste : La Fédération
des comités de parents hier... et disait qu'ils étaient... bien, oui, ils
accueillaient ça avec... j'allais dire optimiste, là... c'était positif.
Mme Cadet : Oui. Que tout ce
qui est bon pour nos enfants, c'est ça, qu'ils vont l'accueillir, oui, oui.
Journaliste : Oui, c'est ça,
mais ils craignaient que ça pousse les enfants, par exemple les jeunes qui
veulent absolument utiliser leur téléphone, à sortir du... comment dire, du
cadre...
Mme Cadet : Du terrain de l'école,
oui.
Journaliste : ...du terrain
de l'école pour aller utiliser le téléphone puis que ça puisse amener d'autres
problèmes. Il y avait un bémol à ce niveau-là.
Mme Cadet : Oui. Bien sûr,
chaque école a sa réalité puis... bien... Puis, encore une fois, tu sais, dans
notre tournée, tu sais, nous, on a eu... on a visité des écoles en milieu
urbain puis en milieu rural, puis, en milieu rural, on disait... bien, on nous
parlait d'accès à la nature, tu sais, donc, de... d'autres environnements dans
lesquels ils disaient : Bien, O.K. Bien, nous, c'est ce à quoi on...
quand... Notre surutilisation des écrans, là, on la substituerait par ça. Donc,
ce que c'est sûr que cette réalité-là, elle n'est pas vécue pareil par tout le
monde. Ça fait que chacune des écoles va le gérer.
Je comprends que ce qui a été évoqué par
la Fédération des comités de parents hier, c'était une situation qui se...
qu'on retrouverait plus en milieu urbain, là. Je me rappelle, moi-même, quand
on était à l'école... quand j'étais à l'école à Montréal, école secondaire,
bien, quand on a enlevé la malbouffe dans les écoles, bien, on était plusieurs
à se rendre au Petit Québec, qui n'était pas trop loin pareil. Donc, c'est sûr
que c'est... on s'entend, on est avec des adolescents. Mais ici, ce qu'on
envoie, c'est un message qui est clair, c'est un signal qui est clair, tu sais,
aux équipes-écoles. Puis, tu sais, au final, là, moi, je ne suis pas sûre qu'à
moins 20 dehors l'hiver, là, avec les élèves, ils vont se retrouver l'autre
bord de la rue, là, je pense qu'ils vont rester à l'école. Puis c'est aussi...
c'est aussi une question, tu sais, de s'assurer que les écoles, tu sais,
offrent du soutien supplémentaire. Tu sais, il y en a, des activités
parascolaires qui se font déjà. Ça fait que les élèves, ils... À un moment
donné, il va y avoir une adaptation. Mais ce que je vois aussi, puis, pour...
encore une fois, pour avoir visité des écoles la semaine passée, j'étais avec
une classe de deuxième secondaire... Ça fait qu'eux, ils n'ont jamais eu des
écoles... les cells dans la classe. Puis c'est la génération pour laquelle
c'est déjà normal de vivre cette situation-là. Donc, je pense que, dans
quelques années, ceux qui vont entrer en première secondaire, ça va être
normal.
Journaliste : Pourquoi vous
pensez que le ministre Drainville, là-dessus, souffle le chaud et le froid?
Parce qu'hier il avait le rapport, puis vous sembliez le dire, là, vous êtes
sur la commission, là, tout le monde est d'accord, tout le monde veut aller de
l'avant, puis hier il disait : Je vais lire le rapport, j'ai un préjugé
favorable.
Mme Cadet : Bien, je pense
que c'est... Écoutez, je pense que vous lui...
Journaliste : ...selon vous?
Mme Cadet : Bien, vous lui
poserez la question, mais ce que...
Journaliste : Non, mais vous,
c'est quoi, votre impression? Vous, vous êtes d'accord.
Mme Cadet : Bien, c'est ça,
mon impression, c'est que, bon, probablement qu'il regarde un peu comment
est-ce qu'il va implanter ça dans le réseau. Évidemment, donc, nous, on fait
cette recommandation, libre au gouvernement de l'adopter dans son intégralité
ou non par la suite. Mais ce que j'entends, c'est qu'il a un préjugé favorable,
puis, comme je l'ai dit, c'était... l'ensemble de la commission est très
favorable, y compris les députés du gouvernement.
Journaliste : Hier, M.
Drainville, en commission parlementaire, là, sur la laïcité, là, il a
dit : Il n'y aura pas d'accommodement pour le ramadan, par exemple, pour
les fêtes religieuses. Qu'est-ce que vous en pensez?
Mme Cadet : Écoutez, bien, je
pense que, sur le... pour le p.l. 94, donc, on va analyser chacune des
dispositions à sa face même puis on aura l'occasion de poser plus de questions,
là, sur celles-ci, là. Ça, c'était notamment, donc, sur tout ce qui relève,
donc, de l'accommodement lié aux examens, là, et pas autre chose. C'est certain
qu'il nous faut un cadre rigoureux. Maintenant, sur ce point précis, on aura
l'occasion de l'aborder en commission un peu plus tard puis de poser les
questions qui s'imposent au ministre.
Journaliste : Mais est-ce
qu'il n'y a pas deux poids, deux mesures en disant, par exemple : Pour
certaines régions, il n'y aura pas de... il n'y aura pas de passe-droit puis il
n'y aura pas d'accommodement, alors qu'au Québec, bien, là, on sort du congé
pascal, là, puis, bien, juste qu'à preuve du contraire, lundi, tous les élèves
étaient en congé pascal, puis à Noël, c'est un peu la même chose aussi? C'est
comme s'il y avait... Est-ce que... Est-ce que la religion catholique est plus
culturelle, finalement, que religieuse jusqu'à un certain point? Il semble y
avoir deux poids, deux mesures.
Mme Cadet : Bien, ce sont des
questions intéressantes, mais, si je reviens sur le point précis des examens,
là, tu sais, d'une part, c'est sûr qu'il nous faut un certain cadre à
l'intérieur de nos écoles, il nous faut une certaine uniformité, mais surtout,
moi, je pense que chaque école, chaque équipe-école, chaque centre de services
scolaire est capable de se gérer en fonction de sa réalité.
Ce qu'on comprend, c'est que ça, c'est une
réalité qui existe, qui est probablement plus présente dans certains centres de
services scolaires que d'autres. Puis les gens savent se gérer. Ça fait qu'il y
a une question aussi, là, de cette autonomie-là. Puis hier, en commission, ce
qu'on a aussi beaucoup entendu, là, c'est... des groupes, surtout hier
après-midi, qui sont tous venus dénoncer les pouvoirs concentrés dans les mains
du ministre. Donc, l'article 12, là, du projet de loi, là, qui concentre
beaucoup de pouvoirs dans les mains du ministre, les gens se disent : Dans
le projet loi 40, là, nous, on était défavorable à ça, nous, on est en faveur
de notre autonomie, puis cette autonomie-là, bien, nous, on va toujours la
défendre au Parti libéral du Québec.
Journaliste : Mais vous
parlez beaucoup des groupes qui s'opposent... mais aussi de plus en plus de
groupes qui sont favorables, et même qui demandent à ce que le projet de loi
aille plus loin. Est-ce que votre réflexion a évolué à ce sujet-là?
Mme Cadet : Bien, écoutez...
Journaliste : ...
Mme Cadet : Bien, écoutez,
c'est sûr que... Bon, j'ai bien vu... Puis vous l'avez... Vous avez suivi les commissions.
Donc, il y a certains groupes qui ont effectivement demandé ce qu'on retrouve
dans les médias ce matin, donc, l'extension, donc, de l'interdiction du port
des signes religieux au cégep et aux garderies. Évidemment, donc, ça ne relève
pas du ministre de l'Éducation, donc ça ne relève pas de moi comme porte-parole
en matière d'éducation.
C'est certain que, bon, d'une part, nous,
au Parti libéral du Québec, donc, je pense qu'on va toujours être en cohérence.
On l'a dit lors du débat sur la loi 21, lors de la précédente législature,
on l'a redit lors du dépôt du projet loi 94, c'est certain que ce ce cadre-là,
pour nous, donc, non, on ne fait pas cette association-là entre prosélytisme
et... association directe entre prosélytisme et port de signes religieux.
Maintenant, sur les dispositions qui se
trouvent au projet de loi, on aura l'occasion de les débattre en commission
parlementaire, mais surtout ce que... Puis je veux revenir, parce que, là, vous
dites : Il y a cet article aussi, là... c'est une chose que les groupes
sont venus nous dire en commission. Mais, moi, de lire ce matin que le ministre
Roberge se dit : Bien, moi, je suis interpelé par ça, je suis intéressé
par le... par ça. Ce matin, nous, on est venu vous parler de santé puis de la décote
du Québec. On a passé la session à parler de SAAQclic, on a vu la débâcle de
Northvolt. On voit qu'est-ce qui se passe à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, là,
puis la grande priorité du gouvernement, là, le gouvernement ne répond pas à
ces questions-là, on l'a dit, le ministre... le premier ministre n'était pas en
Chambre pour répondre à nos questions sur le plan des finances du Québec, il y
a une semaine et demie, pour faire une annonce de 5 millions de
dollars sur les... Mais pendant ce temps-là, le gouvernement se dit :
Bien, notre priorité des priorités, là, c'est de parler de laïcité dans les CPE
puis les cégeps. Nous, on pense que ce que nous, on vous avance aujourd'hui en
point de presse, c'est ça, les priorités.
Journaliste : Donc, ils font
diversion...
M. Beauchemin : Oui.
Mme Cadet : Bien...
Journaliste : ...
M. Beauchemin : Bien,
écoutez, c'est clair. Dans la vie de tous les gens, là, aujourd'hui, ce qui va
faire qu'on va probablement avoir à payer plus cher pour nos impôts, payer plus
cher pour l'intérêt, c'est la décote du Québec. C'est la priorité numéro un
économique du Québec actuellement. Le gouvernement... Écoutez, ce n'est pas si
grave que ça, passez, il n'y a rien à voir. Les autres provinces vont sr faire
décoter, on est tous en train de tomber dans le même... dans la même «swamp»
tout le monde. Là, ce n'est pas la fin du monde, blablabla, mais la réalité,
c'est que c'est superimportant. Pas de plan crédible pour retourner à
l'équilibre budgétaire. On demande...
Des voix : ...
M. Beauchemin : Pardon?
Journaliste
: ...que M.
Legault aille à New York comme vous le demandez? Qu'est-ce... est-ce que ça va
être un poids différent que le premier ministre se présente?
M. Beauchemin : Bien, il faut
qu'on ait une crédibilité. Je pense que c'est important que le premier ministre
soit présent lors de ces rencontres-là.
Journaliste : ...
M. Beauchemin : Pardon?
Journaliste : Le ministre des
Finances n'a pas de la crédibilité, parce que, là, il rencontre des
investisseurs du Québec dans les prochaines semaines, Paris, Londres, New York,
s'en va rencontrer les agences au mois de mai. Ce n'est pas suffisant?
M. Beauchemin : Bien, je
pense que tout le monde est d'accord. Eric Girard, actuellement, là, exécute
les commandes du patron. C'est le patron qu'il faut qu'il soit convaincu, là.
Ça fait que le patron doit se promener puis entendre c'est quoi, le son de
cloche. Puis le son de cloche, là, c'est que ça ne va pas bien. Puis les
investisseurs aujourd'hui veulent comprendre qu'est-ce que ce gouvernement-là
va faire pour un retour à l'équilibre budgétaire crédible.
Journaliste : Mais hier, là,
M. Legault et M. Girard ont dit que, jusqu'à maintenant, la décote n'avait
aucun impact sur les taux d'intérêt parce qu'on a émis des obligations hier
puis que, finalement, il n'y a pas eu d'impact sur le taux d'intérêt. Alors,
vous ne croyez pas ça qu'il n'y a pas d'impact direct?
M. Beauchemin : Bien, les
marchés, c'est un mécanisme pour escompter ce qui s'en vient. Donc, les marchés
ont escompté, l'an passé, le fait qu'il y avait une décote qui s'en venait.
DBRS l'avait dit, tout le monde avait pris ça en note. Les professionnels qui
transigent les obligations le voyaient de façon régulière. Ce n'est pas pour
rien qu'on est passé de moins deux points de base par rapport à l'Ontario pour
se financer il y a 10 ans à plus trois points de base pour se financer
dans 10 ans. C'est énorme. C'est un changement de paradigme, c'est un
mouvement de plaque tectonique dans le marché obligataire, des mouvements comme
ça. Ça fait que je pense que ça, là, le marché a donc bougé. Et il y a... là,
hier, maintenant, c'est comme... c'est annoncé, ils s'attendent à ce qu'il y en
ait probablement d'autres. Le marché va s'adapter en fonction aussi de l'offre
d'obligations. Il y a un paquet de phénomènes qui fait en sorte que le marché
va accepter ou pas, mais ça faisait des semaines que le gouvernement du Québec
n'avait pas émis d'obligation. Le marché est plus régulièrement nourri, si je
peux dire, d'obligations que, quand on sèvre le marché pendant trois semaines,
évidemment, le marché va répondre avec un peu plus d'appétit. C'est ça qui est
arrivé hier.
Journaliste : M. Legault doit
aller vendre son plan ou doit aller entendre les investisseurs...
M. Beauchemin : Bien, c'est
une...
Journaliste : ...
M. Beauchemin : Oui, c'est
une combinaison des deux. Il doit être crédible dans son plan de retour à
l'équilibre budgétaire. Il doit justifier ses décisions, puis ça, il doit le
faire de façon très franche et directe.
En fait, en bout de piste, là, ce qu'on
veut avoir, nous autres, ici, c'est de la transparence, parce que là,
actuellement, on perd confiance dans les paroles du premier ministre, on perd
confiance dans les paroles du ministre des Finances. C'est un enjeu de
crédibilité. Pour régler cet enjeu-là, il faut arriver avec un plan qui, lui,
est crédible. Puis on doit être transparent, pas dire comme ce que j'ai entendu
hier : On va peut-être revenir à la mise à jour économique avec un plan de
retour à l'équilibre budgétaire. Coudon, c'est maintenant qu'on doit faire ça,
c'est aujourd'hui que ça se passe. Ça fait que je ne comprends pas le retard.
Journaliste : Juste un mot
sur les manifestations ce matin devant l'Assemblée nationale. Est-ce que les
syndicats ont raison de s'inquiéter par rapport...
Mme Cadet : Bien, écoutez,
nous, vous nous avez entendus en commission parlementaire, vous avez suivi,
puis aussi, donc, on a eu l'occasion de faire l'adoption du principe du projet
de loi n° 89. Donc, le Parti libéral du Québec, nous sommes en faveur du
principe du projet de loi n° 89. Maintenant, nous aurons l'occasion, donc,
de déposer des amendements, des aménagements pour nous assurer que le contenu,
les dispositions mêmes du projet de loi respectent les décisions des tribunaux.
Comme vous le savez, la Cour suprême, donc, en 2005, est constitutionnée du
droit de grève. Donc, c'est essentiellement dit que le droit de grève était une
composante, donc, de la liberté d'association prévue à l'article... de la
charte.
Maintenant, ce qu'il faut nous assurer,
une fois que ce droit-là est constitutionnalisé, bien, quand on veut
l'encadrer, bien, il faut le faire, donc, d'une manière qui est saine et qui
est la moins limitative possible, la moins encombrante possible. Et c'est ce
que nous, nous assurons que ce soit fait. Mais, pour nous, le projet de loi n°
89, dans son essence, donc, donne un levier à tout gouvernement de pouvoir
protéger la population dans des circonstances très exceptionnelles. Il faut que
ça demeure très exceptionnel parce qu'évidemment la liberté d'association,
c'est la règle générale.
Journaliste : Juste un petit
mot, par curiosité, en terminant, les funérailles du pape François, Martine
Biron nous a dit qu'elle allait assister aux funérailles du pape François. Pour
un gouvernement d'État qui se dit laïc, est-ce que de dépenser des fonds
publics comme ça, pour assister à ces funérailles... Martine Biron disait
notamment hier que c'est parce que c'est une religion adoptée par une majorité
de Québécois, que ça fait partie de notre histoire au Québec. Avez-vous un
malaise?
Mme Cadet : Bien, c'est sûr,
je pense, le gouvernement doit être cohérent dans ce qu'il nous avance. Ici,
évidemment, on s'entend, le pape François, donc, c'est une figure importante du
milieu culturel dans le monde occidental. C'est une chose, donc, d'aller, donc,
se déplacer, d'aller à ses funérailles. Mais je pense que, dans l'ensemble de
son discours sur la laïcité, le gouvernement devrait faire preuve de beaucoup
plus de cohérence. Ça, c'est une incohérence.
La Modératrice :
En anglais.
Journaliste :
On cellphones in schools, the idea of
banning them, what are your thoughts on the commission's recommendation?
Mme Cadet :
...the commissions. And, for us, it was
very clear from all the companies that came into the hearings in the fall and
in the spring, that everybody or almost everybody thinks that it's a good idea.
I've also visited some schools and the schools themselves, the teachers, the
directions, the principals, they all think that this is the time to be able to
do something like this. They are in general ready for this type of
accommodations. We also know that private schools in general, like, it's 99% of
them, like, have already implemented something like this. So, a lot of schools
are already used to such policy. So, we think that this is from what we've
heard from experts, from actual experts, we think that this is a good policy.
This is why we recommended it to the Government. So, that Minister Drainville
can actually emits a decree, «un décret». Now... we also want to know... we
want to make sure that, in terms of accommodations, that for child... children
with specific needs, with specialized needs like being able to be accommodated
of this policy.
And all the schools will
have the flexibility to implement such a policy depending on their own
realities. And it's really about the usage rate. So, the parents will be able
to contact their kids after school, like, we want to make sure that the way
that we drafted this, that they didn't prevent this communication after school,
but during the school hours, during the lunch break, the cafeteria. These
moments outside of the classes, we thought that this was very important to
implement.
Journaliste :
And on the religious symbols now, we're
hearing talk about of expanding bans to CEGEPs, maybe even banning public
prayer. What do you think would be too far?
Mme Cadet :
Well, what we think is that the
government should actually really focus on real priorities. Like we... this
morning, like we came together, like my colleague and I, to talk to you about
health care. Like five millions of Quebeckers are really worried about like
maybe not having a family doctor anymore. We're talking about how like the…
there's the «décote»...
M. Beauchemin :
S&P's downgrade.
Mme Cadet :
The S&P's downgrade. Thank you. And
these are true priorities because they affect the health of the Quebeckers and
the pockets of the Quebeckers as well. So, to have a government like, this
morning, after everything that we've talked about this semester, out of the
blue, waking up and telling us: You know what, we think that this would be a
great idea to extend these... this policy to ban religious symbols to both
daycares and cégeps. We do not think that this is what Quebeckers care about
this morning. Like they're looking at this does downgrade and thinking: Well,
like what... Like how this will affect my pockets? how this will affect my
reality as a citizen? And this is not something that affects them.
Journaliste :
What do you make of the... in
Radio-Canada about the family doctors and the priority or prioritizing certain
vulnerable patients? What does... what do the Liberals think about that?
Mme Cadet :
Well, for us, this is absolutely
unacceptable. We already said it in October. So, my colleague André Fortin, at
a time, when it was like, we call it «ballon d'essai», it was just dropped in
the ocean, we said: No, this is absolutely unacceptable. And today what we hear
is that this might actually not have been just a rumor, that the government
might be really thinking about this. And we want to tell the government that
they cannot abdicate from their own responsibilities. They have the
responsibility to make sure that more Quebeckers are covered, and more Quebeckers
have a family doctor. And make... and creating this classification, as if
patients were a wine from the SAQ. This is not something that we accept as a
political party. This is not something that the doctors, the family doctors
accept themselves. So, in Radio-Canada, we definitely hear that the doctors do
not agree with such a push from the government. And there are five million of
Quebeckers who are definitely worried about that and do not agree with this
policy.
Journaliste :
Can you repeat that? What did you say
about if you are yellow, orange, or green?
Mme Cadet :
So, Quebeckers are not... are not wines
from the SAQ.
Journaliste :
What do you mean?
Mme Cadet :
So, I mean... so, like, the... like the
«pastilles», like... So, we know that there's this system of classification
that we all know, like, for from the SAQ, and we say like: OK, like, this is
your color, so depending on your... on your... if you're red, yellow, green,
this means that you're not a priority, you're medium priority or, OK, like,
this one, like, we're really going to take you in charge. This is not how we're
going to have a better coverage of patients with a family doctor. So, this
system of classification is... it's a false good idea.
Journaliste :
Well, if you don't have enough family
doctors or they're not taking enough patients and you have vulnerable people
that do not have a family doctor, what do you do?
Mme Cadet :
Well, I want to say... So, family
doctor, we know, like, what's the role of a family doctor? Is making sure to
do, like, preventative health care, right? Services. And what we saw, and I
really like the examples that we saw in the article this morning, when doctors
were saying: Well, I see this patient and today they might look like they're
not vulnerable, but because we've had all of these follow-ups, I can see that
something is wrong, which is not something that we would be able to see in
general. And what happens when someone is not followed by a family doctor in
general and doesn't have access to this type of preventative care, well, they
end up in the emergency rooms. And the other... there's another article that
tells us that emergency rooms are completely overcrowded. So, what do we do?
So, we want to make sure that we have more people who are definitely followed.
And having this system where, OK, we're just going to remove your family
doctor, your doctor, the person that you follow, the person that you have a
relationship of trust with. This is not something that would help the
healthcare system in general. It will actually make it worse, because if you
have all these people who were followed and, out of the blue, just don't have
this type of a follow-up with their doctors, certainly we will end up with more
people in the emergency rooms, with more people who are not... who are not like
followed on a regular basis. And this is not like... this is not what the
government like should be about, like the... when the government tells us that,
OK, we're fine with letting... making sure that you're... you let go of your
family doctor, the government... la CAQ is telling to the population that they
are OK with them having less services. Merci.
(Fin à 8 h 25)