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(Onze heures vingt-deux minutes)
M. Tanguay : Alors, bon matin
à chacun et à chacune. On le voit, semaine après semaine, François Legault est
en fin de régime. François Legault, notamment, a abandonné les régions. Puis ce
n'est même plus nous, l'opposition officielle, qui le disons, c'est ses propres
députés. Daniel Bernard, Daniel Bernard a accordé une entrevue la semaine
passée à Radio-Canada et a, en substance, dit que la région, sa région,
Abitibi-Témiscamingue, ne recevait pas ce qu'elle devrait recevoir du
gouvernement du Québec. Il a même dit que sa région n'était pas suffisamment
représentée par un ministre poids lourd. Il a même mentionné, et je le cite,
deux novices, deux novices auront été ministres, il faudrait savoir, qu'il
précise sa pensée, ministre régional, et que c'était insuffisant et que ça
expliquait pourquoi l'Abitibi-Témiscamingue n'avait pas sa part du butin.
Également, on peut voir, dans ses
commentaires, qu'il y a une grogne qui s'installe au caucus. Il a dit, et je le
cite : «Nos collègues députés des régions commencent eux aussi à
interpeler le gouvernement.» Il a dit : «Je peux t'assurer que nous
autres, on va prendre cette étude-là, puis je vais la monter jusqu'au bureau du
premier ministre.» Fin de la citation. Alors, que François Legault soit averti,
ses députés de région commencent à parler. C'est un autre signe additionnel
d'une fin de régime.
Et, dans cette entrevue-là, Daniel Bernard
a accusé Christian Dubé d'être la source du problème du manque d'accès aux
services en santé, il a dit : Il faut qu'il monte les budgets. Puis il est
allé trop vite sur couper la main-d'oeuvre indépendante. Il a accusé
directement son collègue de la Santé.
Maintenant, la question qui se pose, j'ai déjà ma
réponse, mais vous pourrez leur poser la question : Les deux autres
députés de l'Abitibi-Témiscamingue, Suzanne Blais, Abitibi-Ouest, Pierre
Dufour, Abitibi-Est, je suis convaincu qu'il n'en pense pas moins que Daniel
Bernard que François Legault est en fin de régime. François Legault a abandonné
la région, puis ils n'ont plus peur de parler puis de sortir publiquement.
Monsef.
M. Derraji : Merci, chef.
Deux autres exemples en matière de travaux parlementaires. Le collègue de la
région de l'Abitibi mentionnait les blocs d'énergie, mais souvenez-vous que ça
a été la pièce maîtresse de Fitzgibbon. Je ne sais pas si vous le savez encore,
mais on est encore à l'étude détaillée du 69. On vient de recommencer l'étude
détaillée du 69. C'était supposé... la pièce maîtresse de ce gouvernement en
matière économique. On attend encore la fin de ce projet de loi pour voir
l'impact si, oui ou non, il va y avoir des blocs d'énergie pour l'ensemble des
entreprises québécoises qui en font la demande. Projet de loi n° 106, que
le gouvernement a essayé de sortir pour mettre la pression sur les médecins,
parce que la pression est sur eux avec l'ensemble des fiascos.
Donc, encore une fois, ça sent la fin d'un
régime, même en matière d'études de projets de loi qui n'ont pas été bien
ficelés, pas bien préparés. Et, encore une fois, ça isole le gouvernement, même
en matière législative.
Journaliste
: Est-ce
que M. Bernard sera le bienvenu dans le caucus libéral?
M. Tanguay
: Ah!
Écoutez, on n'en est pas là du tout ce matin, là, pas du tout, pas du tout.
Puis il y aura une élection à la chefferie d'ici trois semaines. Alors, vous
poserez la question au prochain chef, mais je n'en suis pas là du tout. Ce que
je salue, ce matin, c'est finalement qu'il a décidé de parler puis de sortir
publiquement. Et, encore une fois, ses deux collègues de l'Abitibi, ils n'en
pensent pas moins, n'en pensent pas moins. On a eu cette confirmation-là.
Alors, lui, il fait état que les autres
collègues aussi des régions ont commencé à soulever le point. Ça sonne la fin
de régime.
Journaliste
: Mais
est-ce que la porte est fermée? Parce que c'est un ancien libéral, M. Bernard,
là.
M. Tanguay
: Oui, mais
je n'en suis pas là à matin. Moi, je n'aurai pas de déclaration à faire
là-dessus, là. Chose certaine, ce n'est pas mon point.
Journaliste
: ...
M. Tanguay
: Vous
poserez la question au prochain chef.
Journaliste
: Juste,
là-dessus, mais c'est... là, on parle de M. Bernard, mais vous, d'ici trois
semaines, il n'y aura pas... vous n'allez... vous n'allez pas accueillir de
transfuge?
M. Tanguay
: Non, non.
Question claire, réponse claire : Non.
Journaliste
: Pourquoi?
M. Tanguay
: Parce que
ça ne relève pas de moi. Je ne peux... Moi, le prochain chef pourra décider qui
pourrait, le cas échéant... à transférer au caucus, qui pourrait, le cas
échéant, être candidat ou candidate. Et ça, ça ne relève pas de moi. Il me
reste trois semaines. Je sais que c'est déchirant pour vous, de vous faire
réitérer ça, mais il me reste juste trois semaines.
Des voix : ...
M. Tanguay : Pardon?
Journaliste : ...Marie-Claude
Nichols, dans trois semaines, c'est non?
M. Tanguay : Ah! bien,
écoutez, Marie-Claude l'a déjà dit, Marie-Claude, puis je ne vais pas faire de
chefferie ce matin, elle a décidé d'appuyer un des candidats. Et la question
lui a été posée, je pense qu'on verra rendu là ce qui va arriver. Mais, moi,
Marie-Claude Nichols, là, en ce qui me concerne, la porte a toujours été
ouverte.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous avez pensé du dernier témoignage de SAAQclic, avec M. Sioui, au sujet du
ministre Bonnardel?
M. Derraji : Bien, écoutez, c'est
M. Legault qui doit aujourd'hui prendre des décisions. C'est parce que,
figurez-vous, pendant plusieurs mois, on nous a trompés, on vous a trompés. Et M.
Legault a dit une chose extrêmement importante : Je veux mettre... Je veux
avoir... mettre toute la lumière sur ce qui s'est passé réellement au niveau de
ce scandale. Maintenant, M. Legault, il le sait, son gouvernement le savait.
Maintenant, la question, ce n'est pas par
rapport à M. Bonnardel, M. Bonnardel était au courant, ça, ça a été confirmé
par le président du C.A. moi, ma crainte, le bras droit de M. Legault qui a été
récompensé en tant que P.D.G. de l'Autorité des marchés financiers, lui, il
était au courant. Est-ce que M. Legault, lui aussi, il était au courant? Est-ce
que M. Legault a lancé la commission d'enquête pour gagner du temps et se
protéger? Parce que force est de constater que M. Bonnardel était au courant,
le morcellement des contrats a été amorcé avant le début de l'élection de 2022.
Ça ne sent pas bon du tout, et ça a été confirmé par pas mal d'intervenants la
semaine dernière, pas uniquement sur le morcellement des contrats.
Journaliste : ...
M. Derraji : Les témoins font
leur job, les témoins font une très bonne job, et j'ai bien hâte d'entendre les
ministres, et j'ai bien hâte d'entendre qui a lancé la commande de morceler les
contrats d'un point de vue politique. Et je tiens à rappeler une chose, M.
Marsolais, qui a été nommé par M. Bonnardel, a été contre la volonté du conseil
d'administration. Le conseil d'administration, ce n'était pas le choix qu'il
voulait, il voulait quelqu'un qui comprenait dans les transformations
numériques.
Donc, je salue le courage des témoins. Ça
prend beaucoup, beaucoup, beaucoup de courage, aller en commission d'enquête,
passer une journée à remémorer un peu les 10 ou les cinq ou sept dernières
années. Et, encore une fois, M. Legault a des décisions à prendre parce que ça
commence à le toucher lui aussi.
Journaliste : M. Tanguay, l'oléoduc,
êtes-vous d'accord ou contre? Qu'est-ce que vous pensez du revirement de la
stratégie de M. Legault?
M. Tanguay : Comme je l'ai
dit depuis les dernières semaines, nous, on ne sera pas dogmatiques là-dessus.
Alors, on va y aller projet par projet, pour l'instant, il n'y a pas de projet.
On va analyser ça notamment sous l'angle de, évidemment, développement
économique, mais le respect de nos lois sur l'environnement et l'acceptabilité
sociale. Donc, pour nous, pas question, ce matin, de dire oui, oui, oui, ou
non, non, non, pas de dogme, pas dogmatique et projet par projet.
Journaliste : Est-ce qu'on
doit garder la taxe carbone, une taxe indirecte, évidemment, là, à travers la
bourse du carbone?
M. Tanguay : C'est un outil,
dont on s'est doté sous un gouvernement libéral avec la bourse du carbone, pour
pouvoir avoir un fonds, un fonds vert qui est devenu le Fonds de l'électrification
des transports. Une fois que je vous ai dit ça, il faut s'assurer que cet
argent-là, qui est là pour électrifier les transports puis nous faire atteindre
nos objectifs de lutte aux changements climatiques, soit bien dépensé. Mais,
pour nous, là, il n'est pas question, il n'est pas question de reculer en
arrière.
Journaliste
: ...est-ce
qu'on dépense sur les bons projets?
M. Tanguay : Il y a toujours
des questionnements là-dessus, il y a toujours des questions là-dessus. Est-ce
que les bons projets sont priorisés? Ça prend davantage de redditions de
comptes là-dessus.
Journaliste : M. Derraji, sur
le 0,05 d'alcool, vous avez écouté vraisemblablement la commission vendredi,
vous étiez très actif sur les réseaux sociaux...
M. Derraji : Merci.
Journaliste : ...M. Sioui, on
a senti qu'il avait le goût de jaser de tout ça, comme s'il y avait vraiment
une grande différence d'opinions entre le gouvernement et le conseil d'administration
de la SAAQ. Vous en avez fait quelle lecture, vous?
M. Derraji : Écoutez, lors de
mon échange au niveau des crédits avec le P.D.G. actuel, il a confirmé aussi la
position de la SAAQ. Moi, je pense que Mme Guilbault, ça ne l'intéressait pas.
Et d'ailleurs il a lancé une commande très claire à M. Marsolais :
Occupe-toi de tes affaires. Ne fais plus de sortie. C'est ce qu'en quelque
sorte le président du C.A. nous a dit. Il nous a dit : Écoutez, il y a
même un membre du conseil d'administration qui est, elle, dans un...
finalement, décaviardé. Le bout qui était caviardé, je n'ai pas vu qui a fait l'intervention
et pourquoi, et elle a partagé sa propre expérience. C'est unanime, au niveau
des membres du conseil d'administration, le 0,05.
Donc, le P.D.G., c'est le conseil d'administration
qui est le vrai patron du P.D.G. Le P.D.G. a joué son rôle, c'est transmettre
les discussions et la position. Et il y a une étude, il y a un avis, encore une
fois, de la SAAQ qui a été caviardé, que la ministre a été obligée de
décaviarder. Donc, moi, je pense que les ponts... il n'y avait pas de pont, un
pont de communication entre la ministre et la SAAQ. Et, encore une fois, ça
confirme que c'est de l'entêtement de Mme Guilbault de ne pas écouter ni la
science ni la SAAQ.
Mais sur un autre aspect, écoutez, je
pense que M. Sioui s'est vidé le cœur vu qu'il n'a pas été... il n'a pas eu
l'écoute nécessaire de Mme Guilbault et il a saisi l'opportunité d'avoir la
commission, de dire tout ce qu'il voulait dire à Mme Guilbault qu'il n'a pas pu
lui communiquer en temps et lieu pendant le mandat où il était président.
Journaliste : Mais il avait
un bon canal de communication avec M. Marsolais, là, c'est ce qu'il disait,
là...
M. Derraji : Pardon?
Journaliste : Il avait un bon
canal de communication avec M. Marsolais qui était P.D.G. de l'époque pour...
suffisant, là.
M. Derraji : Oui, mais
j'espère qu'il y avait un bon canal de communication. Le P.D.G. est évalué par
le conseil d'administration. Le problème, c'est que le P.D.G. a écouté la
ministre. C'est que la seule fois où il s'est prononcé, on lui a dit :
Tais-toi, ce n'est pas tes affaires. Le gouvernement ne veut pas aller là, là.
Le gouvernement, clairement, a choisi de ne pas aller au 0,05. Donc, peu
importe la science, peu importe ce que la SAAQ disait, il n'était pas
intéressé. Mais encore une fois, ça met la pression sur Mme Guilbault. Elle
écoute qui, Mme Guilbault, dans le cas de l'alcool au volant?
Journaliste : ...en général,
là, selon la version des faits qui a été donnée, Mme Guilbault arrive, ce
projet-là doit décoller dans deux mois, là. Il y a des CA spéciaux qui se font
là-dessus. Le CA veut la rencontrer. Encore une fois, selon la version qui a
été donnée, elle ne veut pas rencontrer le CA C'est quoi votre appréciation de
ça?
M. Derraji : C'est que,
probablement, elle ne voulait pas être responsable d'un futur fiasco. Elle n'a
pas joué son rôle. Et c'est là où je vous dis que ça commence à être intéressant.
C'est quoi l'action qu'elle a faite, Mme Guilbault? C'est renvoyer le tout au
bureau du premier ministre. Elle ne voulait pas toucher ça, là. Elle ne voulait
surtout pas être mêlée au fiasco. Donc, qu'est ce qu'elle a fait? Elle a fait
une rencontre avec M. Karl Malenfant sachant qu'on n'a aucune idée sur ce que
M. Bonnardel lui a dit parce que ses deux collègues siègent au même Conseil des
ministres. Ça arrive avec des boîtes et des classeurs. Est-ce que, quand on lui
a donné SAAQclic, il lui a dit qu'on a morcelé les contrats, on a déjà
dépassements de coûts? Est-ce qu'elle était au courant au moment de la prise de
possession du ministère ou pas? Mais chose est claire, ça sentait mauvais. Et
pour elle, ne pas prendre de décision, elle a renvoyé tout au bras droit de M.
Legault, et c'est pour cela que je vous dis aujourd'hui : Ça commence à
toucher M. Legault. C'est parce que son bras droit a rencontré les gens de la
SAAQ et ça a été annoncé par la suite, et vous avez vu le fiasco.
Journaliste : Vous avez
demandé la démission de M. Bonnardel et de Mme Guilbault. Ce n'est pas arrivé.
Est-ce que c'est tolérable, à votre avis, qu'ils soient encore en poste?
M. Derraji : C'est M.
Legault. Ils ne sont responsables de rien. M. Legault a une décision à prendre.
Le témoignage de la semaine dernière, il était très clair : On nous a
menti, on nous a trompés. C'est faux. C'est eux qui ont menti aux Québécois et
qui nous ont menti parce que M. Bonnardel était au courant des dépassements de
coûts. Il n'a rien fait. Pire encore, ils ont morcelé les contrats parce qu'ils
avaient besoin de 222 millions de dollars.
Journaliste : Sur le nouveau
régime forestier.
M. Tanguay : Oui.
Journaliste : Il semble qu'à
peu près tout le monde est contre, là, sauf l'industrie forestière. Et là, il y
a des bandes des Premières Nations, ce matin, là, qui ont menacé de faire un
blocus. En tout cas, qu'ils ont demandé à l'industrie de quitter le territoire.
Ça fait qu'il y a de plus en plus de friction. Vous, qu'est-ce... qu'est-ce que
vous en faites de ce projet de loi là, de cette réforme-là? C'est quoi, votre
appréciation, puis est-ce qu'il faut le retirer? Est-ce qu'il faut...
M. Tanguay : Bien, on est au
début du processus, alors il y aura... de ce que j'entends, il y aura des
auditions, il y aura des consultations qui auront lieu. Donc, on va écouter les
groupes, on va savoir quels sont les tenants et les aboutissants, moi, d'entrée
de jeu donc, et après ça, on fera l'analyse article par article. Une fois que
vous avez dit ça, nous déplorons le fait que depuis les feux de forêt de
l'été 2023, c'était requis, demandé et demandé. La ministre nous a fait
perdre deux ans puisqu'ils l'ont déposé à l'été 2025. Alors, je pense que
c'est un gouvernement qui ne réfléchit pas assez, qui n'est pas capable d'avoir
le bon pouls sur le terrain pour arriver avec les bonnes solutions. Maintenant,
il y aura des consultations, on fera l'article par article, mais c'est très mal
parti.
M. Derraji : Mais ça en
est...
M. Tanguay : Ça va, oui.
M. Derraji : Ça, c'est un
autre exemple que le chef disait tout à l'heure, de brouillon de fin de régime.
Un régime très important, tu le ramènes en fin de session. Il reste trois
semaines, je tiens à le rappeler. À moins que, à moins que, leur volonté, c'est
de bâillonner. Ça, c'est autre chose. Si la volonté, c'est bâillonner comme les
autres projets de loi, bien, ils ont bien choisi. Fin de session, on fait des
consultations rapides, et par la suite, on va le bâillonner. Probablement,
c'est ça leur stratégie.
Journaliste : Le projet de
loi n° 106, qu'est ce que vous pensez du principe de lier la rémunération
à l'atteinte d'objectifs de performance?
M. Tanguay : Ah! Nous,
là-dessus, au niveau... au niveau des pénalités, on est... on est, on est
ailleurs. Nous, on veut que plutôt que de dire ça va brasser puis partir en
guerre, là, je ne pense pas que la population veulent voir leur gouvernement
partir en guerre contre les médecins. Ils veulent avoir les soins, alors nous
on priorisait bien davantage une organisation efficace pour que les blocs
opératoires puissent fonctionner. Puis on a vu, justement dans la semaine de
circonscription, la semaine passée, vous avez eu les cas de reports et de
reports d'opérations. Ça n'a pas de bon sens. Puis la solution magique du
25 %, là, pour nous, elle n'est pas là. C'est d'abord et avant tout
l'organisation.
Des voix : ...
Journaliste : Vous ne
demandez rien de plus aux médecins. Vous dites... vous parlez des ressources,
je comprends.
M. Tanguay : Oui.
Journaliste : Vous ne demanderiez
rien de plus aux médecins.
M. Tanguay : Bien, la preuve
est dans le pudding. Quand on a quitté le pouvoir en 2018, il y avait beaucoup
plus... des centaines de milliers de Québécois de plus qui avaient accès à une
prise en charge d'un médecin de famille. Ça a diminué sous la CAQ. Puis, encore
une fois, François Legault avait promis de régler le problème. Il nous dépose,
fin de régime, dans sa septième année, à trois semaines de la fin, il nous
dépose ce projet de loi là, un lapin de son chapeau. Alors, François Legault,
dans le fond, c'est comme s'il cherchait avec qui se chicaner. Ça a toujours été
son trait de....
Journaliste : M. Barrette
avait voulu faire ça aussi...
M. Tanguay : Oui, mais il ne
l'avait pas fait, on ne l'avait pas mis en application.
Journaliste : ...c'est ce
qu'il dit.
M. Tanguay : Mais quand on
regarde le résultat final sous nous, les libéraux, on atteignait... on
s'enlignait pour atteindre la cible que 85 % de la population puisse avoir
une prise en charge par un médecin de famille, c'était l'objectif, puis de
faire en sorte... Donc, puis on voyait... ça allait dans le bon sens. Avec
l'arrivée de François Legault, il a changé la philosophie. Ce n'était plus une
prise en charge, c'étaient des rendez-vous. On a vu jusqu'à quel point ça n'a
pas bien fonctionné. Et là, minuit moins une, il dit : Parfait, j'ai
trouvé la solution. Ça ne tient pas la route.
Journaliste : ...c'est fini.
M. Tanguay : Bien, écoutez,
chose certaine, l'approche que nous avions mise, en 2014-2018, donnait ses
fruits et on n'avait pas eu recours à cela, même si ça avait été prévu dans la
loi, par ailleurs.
Journaliste : ...sur les
écoles, pour finir, il y a 99 projets, là, d'ajouts d'espaces qui étaient
en planification, qui sont stoppés. Qu'est-ce que ça va avoir comme impact?
M. Tanguay : Un impact
majeur. Les projets que vous retardez vont vous coûter beaucoup plus cher dans
les années à venir. Donc, le fait de façon systématique de dire : On met
en suspend 99 projets, c'est un autre exemple évident d'un gouvernement qui est
en fin de régime, qui a dilapidé les fonds publics, qui n'a plus les moyens de
faire face à ses obligations. Alors, on le déplore. Puis, encore une fois, les
Québécoises et Québécois vont payer encore plus cher parce que c'est pelleter
par en avant.
Journaliste : Une petite
dernière. Sur le 0,05... pas mal de ping-pong sur le sujet, là, mais maintenant
que, bon, c'est dit puis qu'on sait que c'est attesté et tout puis c'est
votre... on fait quoi? On fait quoi de plus, là?
M. Derraji : Bien, écoutez,
bien, on va continuer le combat. Il y a un projet de loi que j'ai déposé. On va
continuer à suivre ce qui se passe. Là, maintenant, Mme la ministre s'est
isolée parce que c'est à elle de répondre pourquoi elle s'entête, d'un point de
vue même scientifique, mais même à la SAAQ, elle est isolée,
Mme Guilbault. Et le fait de dire qu'on a assez de mesures au Québec,
bien, ça ne tient pas la route. L'ensemble des provinces canadiennes, elles ont
changé. On est les seuls maintenant. On était les derniers avec le Yukon. Le
Yukon a changé, ils ont ajouté le 0,05 avec des mesures administratives. Donc,
j'ai la SAAQ. J'ai l'ensemble des coroners, l'ensemble des coroners qui
demandent qu'on doit aller vers le 0,05. Donc, ce qu'il reste, écoutez, c'est
continuer le combat avec ce projet de loi. On verra pour la prochaine session
qu'est-ce qu'on fera.
Journaliste : Vous dites
qu'elle est isolée, mais à l'Assemblée nationale, on a posé la question au
Parti québécois, ils ne veulent pas prendre position là dessus. Donc, ils ne sont
pas d'accord avec vous, là, qu'il faudrait réduire à 0,05.
M. Derraji : Bien, écoutez,
la dernière...
Journaliste : ...
M. Derraji : Bien, non, non,
non. Écoutez, moi, s'il y a un changement, j'invite le Parti québécois à le
faire publiquement, parce que le Parti québécois a déjà voté avec nous pour une
motion, la motion du mercredi, en faveur. Donc, s'il y a un changement,
j'invite le Parti québécois à le... Parce que même moi, je suis comme vous,
surpris de ce changement de temps du Parti québécois par rapport à l'alcool au
volant. Mais moi, je suis surpris. Je vous le dis parce qu'il y avait une
motion du mercredi où il y avait un vote unanime, Parti québécois, Québec
solidaire et nous-mêmes. Donc, maintenant, s'il y a un changement de position
de la part du Parti québécois, j'aimerais bien le savoir. Mais, en date
d'aujourd'hui, de ce que j'ai eu comme information et les votes qui sont
enregistrés à l'Assemblée nationale, le Parti québécois, lors d'une motion du
mercredi, ils ont voté avec nous, ça veut dire pour les mesures administratives
à 0,05.
Journaliste : Mais pourquoi
la CAQ, elle ne va pas de l'avant? Dans votre compréhension, là, ce que vous
dites, on s'entend, là, on nous explique qu'il y a assez de mesures punitives, mais
pourquoi, selon vous, la CAQ ne va pas de l'avant?
M. Derraji : Bien, écoutez,
c'est à Mme Guilbault de vous expliquer le pourquoi qu'elle ne veut pas
aller...
Journaliste : ...
M. Derraji : Bien, elle
n'écoute pas la science, elle n'écoute pas la SAAQ. Ça veut dire qu'il y a un
lobby plus fort qui met la pression sur Mme Guilbault et c'est à elle de
le déclarer et c'est à ce lobby de sortir le dire publiquement pourquoi ils
veulent maintenir le Québec dans tout le Canada avec pas de mesures.
Journaliste : ...
M. Derraji : Bien,
probablement le lobby des bars, le lobby des restaurants qui pensent qu'ils
seront pénalisés. Je tiens juste à leur dire : Il y a des bars et des
restaurants à l'extérieur du Québec, de l'est à l'ouest, au Canada, ils n'ont
pas fermé. Donc, cet argument ne tient pas la route.
Journaliste : ...par exemple,
depuis que vous, vous menez ce dossier-là, ce lobby-là vous a approché pour
essayer de vous décourager dans vos...
M. Derraji : Non, non, non.
Et je leur ai dit : Écoute, même s'ils m'approchent, j'aimerais bien leur
parler et leur expliquer, leur partager les idées des autres provinces
canadiennes. Malheureusement, probablement, ils voient qu'ils n'ont rien à
gagner avec moi, mais je les invite, ma porte est grande ouverte, venez
discuter avec moi, parce que, probablement, ça va les encourager à pousser
aussi sur la place publique.
Mais, au-delà de ces lobbys, moi, je pense
que c'est juste l'entêtement de Mme Guilbault. Dans ce dossier, Mme Guilbault a
perdu sa crédibilité. Vous savez, le jour où elle a été obligée, vu votre
pression médiatique, de dévoiler l'avis de la SAAQ, il n'a pas trouvé ça
joyeux. Le fait d'être dans un cocktail, et demander 100 $ au couple
Bittar, ils se ramassaient, par la suite, à ce qu'on les ait invités pour
qu'ils parlent avec la ministre et on leur a demandé 100 $, et que la CAQ
a été obligée de rembourser le 100 $, et être sur toutes les tribunes...
C'est un dossier qui colle à Mme
Guilbault. Je pense que c'est juste de l'entêtement, et ce n'est pas bon, ce
n'est pas bon pour personne. Parce que, regardez, il n'y a même pas deux
semaines, un jeune, à Donnacona, a perdu la vie, un autre jeune en Abitibi. Et,
vous savez, si vous voulez qu'on passe le temps à parler de la science il y a
des études, et des études, et des études sur l'alcool au volant. Je pense qu'à
part l'entêtement de Mme Guilbault et que... probablement, il voit qu'elle-même
a fait beaucoup d'erreurs dans ce dossier. C'est pour cela qu'il ne veut pas
aller de l'avant malheureusement.
Journaliste :
On the poll that came out this morning,
on the carbon tax, you know, Quebeckers say that they're paying too much at the
pump. Is this something that you think should be resolved? Do you feel that gas
prices are too high compared to other provinces?
M. Tanguay :
I think that the system that we put in
place, the past... the Liberal government, I think that it's a good... it's a
good system, to fund transition vers a better environment. That being said, we
have to make sure that the funds will be well-spent. That being said, cost of
living, it's impacting everyone, everyday, and I think that there's other
tools, other means, also, to help reducing the cost of living for our citizens.
But we're not going to go there, to... on the meaning of your question.
Journaliste :
So, you're not open to the idea of
decreasing gas prices?
M. Tanguay :
I think that it serves very good
purposes, again, as long as the funds are well-spent. I think that it serves
very tangible purposes. That being said, we are well-aware of the cost of
living and we have many, many suggestions and proposals that we put forward in
the past. And I think that it's a way, also, to help citizens and families as
well.
Journaliste :
Regarding Daniel Bernard, like, he
spent so many years with the Québec Liberal Party, as an MNA, for years. So,
don't you think it would... it could be logical, for your own party, to,
basically, recruit him back after...
M. Tanguay :
Yes. He decided to be candidate for the
CAQ, so he chose... he has made his own bed. So, he chose the CAQ. Now, he's
caught with the CAQ, he is stuck with the CAQ. So, what a move, Daniel, what a
great move, Daniel, to go with the CAQ. Now, he's disappointed, and now, the
only resource that he has is to talk publicly and condemn the inefficiency of
his government and the inefficiency of François Legault. And he's even going further,
saying that he's not the only one, within the caucus, to think that the regions
are not well-served with François Legault.
So, bad decision, for
him, to be candidate for François Legault. Now, he's disappointed, and I'm
quite sure that he will not be candidate for the next election. Ask him if he's
going to be a candidate. I think that he's going to say no, because it's a
shame to be a caquiste in the Abitibi-Témiscamingue. I have family down there,
I have a lot of conversations with people who are living there. The CAQ is no
longer welcome in Abitibi-Témiscamingue, and I think that it added pressure to
Daniel Bernard to go publicly and to denounce the inactivity of François
Legault.
Journaliste :
He has lots of experience. Don't you
want to get him back?
M. Tanguay :
It's not for me to say. So, we'll have
our new leader in three weeks from now, it's not for me to say. But, that being
said, I'm just stating the fact that he decided Francois Legault in 2022 and,
now, he's stuck with this choice. And I think that he's disappointed and I
don't think that he will be running again in 2026. So, that being said, Daniel
Bernard had the experience when he was with us, Liberals, and he even precised
his thought, saying that, at that time, the Québec Liberal Party had a strong
Minister representing the region, which is not the case with François Legault.
So, the voice of the region is weaker with François Legault than it has been
under the Liberals. That's his conclusion. Good for him. I think that he's now
seeing the light and I think he's starting to regret being candidate in 2022
with the CAQ. Again, François Legault is in fin de régime.
Journaliste :
Are you in favor of the idea of a
pipeline in Québec?
M. Tanguay :
I think... We're not dogmatic. There's
no project in place, as we speak. As soon as they'll have a potential project,
we will be analyzing the impacts of that project, based on the Environmental
Law as well. But again, we're not dogmatic, we'll not be saying : OK, it's
a yes or it's a no. It's worth to have a consideration and to analyze
eventually such a project.
Journaliste :
But do you think it has become more
socially acceptable since...
M. Tanguay :
I think that people are now more
open-minded than a couple of years ago. And the goal, the objective is to
increase our independence with respect to the United States energy, with
respect to the energy. So, that being said, again, it has to be an analysis project
by project, with the environmental criteria being at the forefront, and the
BAPE, we have to listen to the BAPE as well.
Journaliste :
On Bill 106, doctors bill, there are
doctors who work with vulnerable patients in CLSCs that think this bill is...
they're lazy. One of them is Dr. Isabelle Gaston, whose ex-husband Guy Turcotte
killed their two children, she said : I can only give 30 hours of my time
on the therapy. What do you think this bill says to those doctors who are
giving their time treating hundreds?
M. Tanguay :
And you're right stating these
examples. So, I don't think that the Quebeckers don't want to see their
government to start a fight against doctors. I think that we need to improve
our capacity to provide the services, and I don't think that's the proper
approach. And again, «fin de régime» for Francois Legault, last minute, he
tabled this bill. And now he's saying : You have to take me seriously, and
now I'm decided, after seven years, to go ahead with this, and he had promised
it back in 2018.
So, I think that François
Legault lost all its credibility. And it's going to be a long year, but that's
the last year of François Legault, and now we will look forward for a better
future with the Liberals. Merci.
(Fin à 11 h 48)