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Skip Navigation LinksDébats de l'Assemblée législative (débats reconstitués)

Version finale

13rd Legislature, 1st Session
(November 5, 1912 au December 21, 1912)

Thursday, December 19, 1912

Ces débats, reconstitués principalement à partir des comptes rendus des médias de l’époque, ne constituent pas un journal officiel des débats de l’Assemblée législative.

Présidence de l'honorable C. F. Delâge

La séance est ouverte à 11 heures.

 

Messages du Conseil législatif:

M. l'Orateur informe la Chambre que le greffier du Conseil législatif a apporté le message suivant:

Le Conseil législatif informe l'Assemblée législative qu'il a voté le bill C du Conseil législatif amendant les statuts refondus, 1909, concernant les obstructions dans les rivières, criques et cours d'eau, pour lequel il lui demande son concours.

Obstructions dans les cours d'eau

M. Morisset (Dorchester) propose, appuyé par le représentant de Soulanges (M. Mousseau), que le bill C du Conseil législatif amendant les statuts refondus, 1909, concernant les obstructions dans les rivières, criques et cours d'eau, soit maintenant lu une première fois.

Adopté. Le bill est lu une première fois.

Travaux de la Chambre

M. Lavergne (Montmagny) demande au premier ministre s'il compte terminer la session cette semaine.

L'honorable M. Gouin (Portneuf) répond qu'il a l'intention d'en finir au plus vite, ce qui veut dire samedi prochain.

 

Rapports de comités:

M. Mousseau (Soulanges): J'ai l'honneur de présenter à la Chambre le dix-neuvième rapport du comité permanent des bills privés. Voici le rapport:

Votre comité a examiné les bills suivants auxquels il a fait certains amendements qu'il soumet à la considération de votre honorable Chambre:

- bill 101 amendant la charte de la cité de Montréal;

- bill 104 amendant la charte de la ville de Grand'Mère.

Le promoteur du bill 107 amendant la charte de l'association de bienfaisance des pompiers de Montréal ayant déclaré qu'il désirait ne pas procéder sur son bill, votre comité recommande à votre honorable Chambre que permission lui soit accordée de le retirer.

Le rapport est adopté.

 

Interpellations:

Taxes perçues par la province

M. Langlois (Montréal-Saint-Louis): 1. Quel est le montant total des taxes et contributions versées par la ville de Montréal dans la caisse provinciale durant l'exercice 1911-1912?

2. Quel est le montant total des taxes et contributions versées par la ville de Québec durant le même exercice?

3. Quel est le montant total des taxes et contributions versées par le reste de la province durant le même exercice?

L'honorable M. Mackenzie (Richmond): Remarque: L'item concernant les taxes sur les corporations commerciales couvre toute la province, car, bien que le paiement de ces taxes se fasse là où est situé le bureau principal de ces compagnies, les taxes sont imposées sur le capital de chaque corporation et toutes ses places d'affaires, fabriques, etc., et dans le cas des compagnies de chemin de fer sur l'ensemble de leur millage dans la province.

Les items des timbres judiciaires et d'enregistrement comprenant l'équivalent d'honoraires des officiers publics à salaire fixe.

1. Cité de Montréal
Licences$578,731.22
Successions761,539.96
Taxes sur transferts d'actions68,469.00
Loi des véhicules-moteurs37,763.80
Fonds de bâtisses et des jurés (contributionsmunicipales)2,160.00
Entretien des aliénés72,000.00
Écoles de réforme et d'industrie (contributionsmunicipales)17,223.00
Prisons communes17,285.00
Timbres judiciaires (district judiciaire comprenant lescomtés de Chambly, Laprairie, Soulanges, Vaudreuil, Laval,Jacques-Cartier, Maisonneuve, Westmount,Montréal-Dorion, Montréal-Hochelaga, Montréal-Laurier,Montréal-Sainte-Anne, Montréal-Saint-Georges,Montréal-Saint-Jacques, Montréal-Saint-Laurent,Montréal-Saint-Louis et Montréal-Sainte-Marie)242,709.00
Timbres d'enregistrement (division d'enregistrement deMontréal-Est, Montréal-Ouest, Hochelaga et Jacques-Cartier)176,205.00
Taxes sur corporations commerciales     652,007.13
 $2,626,094.41
2. Cité de Québec
Licences$101,033.94
Successions179,598.44
Taxes sur les transferts d'actions376.04
Loi des véhicules-moteurs4,808.01
Fonds de bâtisses et des jurés (contributions desmunicipalités)2,136.00
Entretien des aliénés (contributions desmunicipalités)13,079.12
Écoles de réforme et d'industrie (contributiondes municipalités)7,934.74
Prisons communes (contributions des municipalités)2,571.15
Timbres judiciaires (district judiciaire comprenant lescomtés de Lévis, Lotbinière, Montmorency, Portneuf etQuébec, la paroisse de Beaumont, dans le comté de Bellechasse, etles quatre divisions de la cité de Québec)35,182.80
Timbres d'enregistrement (division d'enregistrement comprenantles divisions électorales de Québec-Centre, Québec-Est,Québec-Ouest, Saint-Sauveur et le comté de Québec)16,352.20
Taxes sur corporations commerciales    44,965.74
 $408,038.18
3. Reste de la province
Licences$220,296.60
Successions288,927.46
Taxes sur les transferts d'actions........
Loi des véhicules-moteurs6,454.25
Fonds de bâtisses et des jurés (contributions desmunicipalités)6,727.38
Entretien des aliénés (contributions desmunicipalités)113,326.63
Écoles de réforme et d'industrie (contributionsmunicipales)7,842.17
Prisons communes (contributions des municipalités)5,186.95
Timbres judiciaires24,299.50
Timbres d'enregistrement24,646.50
Taxes sur corporations commerciales    83,698.77
 $781,006.11

 

Dominion Trust Company

M. Gault (Montréal-Saint-Georges)propose, selon l'ordre du jour, que la Chambre se forme de nouveau en comité général pour étudier le bill 98 autorisant la Dominion Trust Company à faire affaires dans la province de Québec.

Adopté. Le comité, ayant étudié le bill, en fait rapport sans amendement.

M. Gault (Montréal-Saint-Georges) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

M. M.-A. de Souffron, dentiste

M. Lemieux (Gaspé) propose, selon l'ordre du jour, que la Chambre se forme en comité général pour étudier le bill 137 autorisant le collège des chirurgiens dentistes de la province de Québec à admettre Marie-André de Souffron, de Montréal, chirurgien dentiste, au nombre de ses membres.

Adopté. Le comité, ayant étudié le bill, en fait rapport sans amendement.

M. Lemieux (Gaspé) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

The Bishop's College School Association

M. Gault (Montréal-Saint-Georges) propose, selon l'ordre du jour, que la Chambre se forme en comité général pour étudier le bill B du Conseil législatif amendant la loi 42-43 Victoria, chapitre 74, constituant en corporation The Bishop's College School Association.

Adopté. Le comité, ayant étudié le bill, en fait rapport sans amendement.

M. Gault (Montréal-Saint-Georges) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

Commissaires d'écoles de Longue-Pointe

M. Lévesque (Laval) propose, selon l'ordre du jour, que la Chambre se forme en comité général pour étudier le bill 81 pour permettre aux commissaires d'écoles de la ville de la Longue-Pointe de faire un rôle d'évaluation annuel.

Adopté. Le comité, ayant étudié le bill, en fait rapport sans amendement.

M. Lévesque (Laval) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

Succession M.-A.-A.-C. de Lisle

M. Vilas (Brome) propose, selon l'ordre du jour, que la Chambre se forme en comité général pour étudier le bill 94 autorisant la vente ou toute autre disposition d'une propriété appartenant à la succession de feu demoiselle Marie-Anne-Angélique-Clara de Lisle.

Adopté. Le comité, ayant étudié le bill, en fait rapport sans amendement.

M. Vilas (Brome) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

Paroisse Saint-Georges, Montréal

M. Létourneau (Montréal-Hochelaga) propose, selon l'ordre du jour, que la Chambre se forme en comité général pour étudier le bill 134 concernant la fabrique de la paroisse Saint-Georges, à Montréal.

Adopté. Le comité, ayant étudié le bill, en fait rapport sans amendement.

M. Létourneau (Montréal-Hochelaga) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

Municipalité scolaire de la Côte-des-Neiges

M. Mercier fils (Châteauguay) propose, selon l'ordre du jour, que la Chambre se forme en comité général pour étudier le bill 141 pour permettre aux commissaires d'écoles de la municipalité scolaire de la Côte-des-Neiges de faire un rôle d'évaluation annuel.

Adopté. Le comité, ayant étudié le bill, en fait rapport sans amendement.

M. Mercier fils (Châteauguay) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

Vente entre M. J. C. King et M. D. Yuile

M. Mousseau (Soulanges) propose, selon l'ordre du jour, que la Chambre se forme en comité général pour étudier le bill 142 validant l'acte de vente consenti par James Cochrane King à David Yuile, en date du dix-neuvième jour de juin mil neuf cent sept.

Adopté. Le comité, ayant étudié le bill, en fait rapport sans amendement.

M. Mousseau (Soulanges) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

M. Léo Doran, dentiste

M. Lemieux (Gaspé) propose, selon l'ordre du jour, que la Chambre se forme en comité général pour étudier le bill 138 autorisant le collège des chirurgiens dentistes de la province de Québec à admettre Léo Doran au nombre de ses membres.

Adopté. Le comité, ayant étudié le bill, en fait rapport sans amendement.

M. Lemieux (Gaspé) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

Charte de Saint-Laurent

M. Cousineau (Jacques-Cartier) propose, selon l'ordre du jour, que la Chambre se forme en comité général pour étudier le bill 90 amendant la charte de la ville Saint-Laurent.

Adopté. Le comité, ayant étudié le bill, en fait rapport sans amendement.

M. Cousineau (Jacques-Cartier) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

Permis de vente pour M. J. Coupal

M. Gosselin (Missisquoi) propose, selon l'ordre du jour, que la Chambre se forme en comité général pour étudier le bill 139 autorisant Joseph Coupal "et al." à vendre certains biens substitués.

Adopté. Le comité, ayant étudié le bill, en fait rapport sans amendement.

M. Gosselin (Missisquoi) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

Charte de Trois-Rivières

M. Tessier (Trois-Rivières) propose, selon l'ordre du jour, que la Chambre se forme en comité général pour étudier le bill 118 amendant la loi constituant en corporation la cité des Trois-Rivières.

Adopté. Le comité, ayant étudié le bill, en fait rapport sans amendement.

M. Tessier (Trois-Rivières) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

Commune de Laprairie

M. Létourneau (Montréal-Hochelaga) propose, selon l'ordre du jour, que la Chambre se forme en comité général pour étudier le bill 133 concernant la commune de Laprairie.

Adopté. Le comité, ayant étudié le bill, fait rapport qu'il l'a modifié. La Chambre procède à la prise en considération du bill ainsi amendé en comité général.

M. Létourneau (Montréal-Hochelaga) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

Donnacona Paper Company

La Chambre procède à la prise en considération des amendements que le Conseil législatif a apportés au bill 100 concernant la Donnacona Paper Company Limited. Les amendements sont adoptés et le bill est retourné au Conseil législatif.

Village de Cartierville

M. Létourneau (Montréal-Hochelaga) propose, selon l'ordre du jour, que la Chambre se forme en comité général pour étudier le bill 135 constituant en ville le village de Cartierville et partie de la paroisse de Saint-Laurent.

Adopté. Le comité, ayant étudié le bill, fait rapport qu'il l'a modifié. La Chambre procède à la prise en considération du bill ainsi amendé en comité général.

M. Létourneau (Montréal-Hochelaga) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

Bureau des statistiques de Québec

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) propose, selon l'ordre du jour, que le bill 29 établissant le Bureau des statistiques de Québec soit maintenant lu une deuxième fois.

Adopté. Le bill est renvoyé au comité général.

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) propose que la Chambre se forme immédiatement en ledit comité.

Adopté. Le comité, ayant étudié le bill, en fait rapport sans amendement.

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

École polytechnique

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) propose, selon l'ordre du jour et appuyé par le représentant de Montmorency (l'honorable M. Taschereau), que la Chambre se forme en comité général pour prendre en considération un projet de résolutions concernant l'École polytechnique.

Adopté sur division.

Il informe alors la Chambre que Son Honneur le lieutenant-gouverneur a pris connaissance du projet de résolutions et qu'il le recommande à sa considération.

 

En comité:

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) propose qu'en sus de l'allocation annuelle qui lui est maintenant payée en vertu des lois 57 Victoria, chapitre 23, section 17; 3 Édouard VII, chapitre 17, section 4; 7 Édouard VII, chapitre 28, section 1; 8 Édouard VII, chapitre 31, section 1; 9 Édouard VII, chapitre 35, section 1; 1 George V (2ème session), chapitre 30, section 2, il soit payé à la corporation de l'École polytechnique, à même les fonds de l'éducation supérieure, une somme de cinq mille piastres.

Adopté.

 

Résolutions à rapporter:

Le comité fait rapport qu'il a adopté une résolution, laquelle est lue deux fois et adoptée par la Chambre.

École polytechnique

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) demande la permission de présenter le bill 22 concernant l'École polytechnique.

Accordé. Le bill est lu une première fois.

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) propose que le bill soit maintenant lu une deuxième fois.

Adopté. Le bill est renvoyé au comité général.

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) propose que la Chambre se forme immédiatement en ledit comité.

Adopté. Le comité, ayant étudié le bill, en fait rapport sans amendement.

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

La séance est levée à 1 heure.

 

Deuxième séance du 19 décembre 1912

Présidence de l'honorable C. F. Delâge

La séance est ouverte à 3 heures.

 

Messages du Conseil législatif:

M. l'Orateur informe la Chambre que le greffier du Conseil législatif a apporté le message suivant:

Le Conseil législatif informe l'Assemblée législative qu'il a voté les bills suivants sans amendement:

- bill 30 amendant les articles 3076 et 3077 des statuts refondus, 1909;

- bill 77 autorisant le bureau des commissaires d'écoles catholiques romains de la cité de Sherbrooke à contracter un emprunt au moyen d'une émission d'obligations;

- bill 31 amendant la loi de l'instruction publique;

- bill 91 amendant la loi 55-56 Victoria, chapitre 64, constituant en corporation les administrateurs de l'université Laval, à Montréal.

Le Conseil législatif informe l'Assemblée législative qu'il a agréé ses amendements aux amendements faits au bill 56 ratifiant le règlement no 110 de la ville de Beauharnois, un acte de conventions intervenu entre la corporation de ladite ville et la compagnie dite "Howard Smith Paper Company Limited" et amendant la charte de ladite ville, par le Conseil législatif, sans amendement.

Le Conseil législatif informe l'Assemblée législative qu'il a voté les bills suivants avec certains amendements pour lesquels il lui demande son concours:

- bill 52 interprétant certaines clauses du testament de feu Walter Drake;

- bill 61 amendant la charte de la ville Laval des Rapides;

- bill 71 annexant une partie du territoire de la municipalité scolaire de la paroisse des Saints-Anges de Lachine, dans le comté de Jacques-Cartier, au territoire de la municipalité scolaire de la cité de Lachine, dans le même comté;

- bill 87 amendant la charte de la ville de Longueuil;

- bill 113 amendant la charte du village du Sault-au-Récollet.

Succession Walter Drake

La Chambre procède à la prise en considération des amendements que le Conseil législatif a apportés au bill 52 interprétant certaines clauses du testament de feu Walter Drake. Les amendements sont lus deux fois.

Charte de Laval des Rapides

La Chambre procède à la prise en considération des amendements que le Conseil législatif a apportés au bill 61 amendant la charte de la ville Laval des Rapides. Les amendements sont lus deux fois.

Municipalité scolaire de la paroisse des Saints-Anges de Lachine

La Chambre procède à la prise en considération des amendements que le Conseil législatif a apportés au bill 71 annexant une partie du territoire de la municipalité scolaire de la paroisse des Saints-Anges de Lachine, dans le comté de Jacques-Cartier, au territoire de la municipalité scolaire de la cité de Lachine, dans le même comté. Les amendements sont lus deux fois.

Charte de Longueuil

La Chambre procède à la prise en considération des amendements que le Conseil législatif a apportés au bill 87 amendant la charte de la ville de Longueuil. Les amendements sont lus deux fois.

Charte de Sault-au-Récollet

La Chambre procède à la prise en considération des amendements que le Conseil législatif a apportés au bill 113 amendant la charte du village du Sault-au-Récollet. Les amendements sont lus deux fois.

Asile de Longue-Pointe

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) propose, selon l'ordre du jour et appuyé par le représentant de Montmorency (l'honorable M. Taschereau), que la Chambre se forme en comité général pour prendre en considération un projet de résolutions concernant l'asile de la Longue-Pointe.

Adopté sur division.

Il informe alors la Chambre que Son Honneur le lieutenant-gouverneur a pris connaissance du projet de résolutions et qu'il le recommande à sa considération.

 

En comité:

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) propose:

Attendu qu'il convient de porter de cent douze piastres ou de cent dix piastres à cent vingt piastres par année, jusqu'à l'expropriation du contrat, la somme payable à la communauté des soeurs de la Charité de la Providence, pour les soins que les soeurs de ladite communauté donneront à l'avenir aux aliénés de l'un ou de l'autre sexe qui leur seront confiés par le gouvernement de cette province; qu'il soit en conséquence résolu:

1. Que le contrat passé entre le gouvernement et la communauté des soeurs de la Charité de la Providence, le 13 mars 1897, et ratifié par la loi 9 Édouard VII, chapitre 5, puisse être modifié par le secrétaire de la province, à ce dûment autorisé par le lieutenant-gouverneur en conseil, et avec le consentement de ladite communauté, dans la mesure indiquée dans la résolution suivante.

Adopté.

2. Que cette modification, constatée par contrat portant minute, accorde à la communauté des soeurs de la Charité de la Providence une somme totale de cent vingt piastres par année, par tête, pour chaque malade confié aux soins des soeurs de ladite communauté et ce, à compter du premier janvier 1913 jusqu'à l'expiration du contrat ratifié par la loi 9 Édouard VII, chapitre 5.

Adopté.

 

Résolutions à rapporter:

Le comité fait rapport qu'il a adopté plusieurs résolutions, lesquelles sont lues deux fois et adoptées par la Chambre.

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) demande la permission de présenter le bill 6 concernant l'asile de la Longue-Pointe.

Accordé. Le bill est lu une première fois.

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) propose que le bill soit maintenant lu une deuxième fois.

Adopté. Le bill est renvoyé au comité général.

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) propose que la Chambre se forme immédiatement en ledit comité.

Adopté. Le comité, ayant étudié le bill, en fait rapport sans amendement.

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

Asile de Beauport

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) propose, selon l'ordre du jour et appuyé par le représentant de Montmorency (l'honorable M. Taschereau), que la Chambre se forme en comité général pour prendre en considération un projet de résolutions autorisant la modification du contrat passé entre le gouvernement et les soeurs de la Charité de Québec, relativement au maintien des aliénés à l'asile de Beauport.

Adopté sur division.

Il informe alors la Chambre que Son Honneur le lieutenant-gouverneur a pris connaissance du projet de résolutions et qu'il le recommande à sa considération.

 

En comité:

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) propose:

Attendu qu'il convient de porter de cent dix piastres à cent vingt piastres par année, jusqu'au 31 décembre 1922, la somme payable aux soeurs de la Charité de Québec, pour les soins que lesdites soeurs donneront à l'avenir aux malades qui leur seront confiés par le gouvernement pour traitement à l'asile de Beauport, et attendu qu'il importe aussi de faire remise auxdites soeurs de toute balance due sur les réclamations mentionnées aux clauses 19 et 20 de leur contrat; qu'il soit en conséquence résolu:

1. Que le contrat passé entre le gouvernement et les soeurs de la Charité de Québec, le 23 février 1903, et ratifié par la loi 3 Édouard VII, chapitre 4, puisse être modifié par le secrétaire de la province, à ce dûment autorisé par le lieutenant-gouverneur en conseil et avec le consentement desdites soeurs, dans la mesure indiquée dans les résolutions 2 et 3.

Adopté.

2. Que cette modification, constatée par contrat portant minute, accorde aux soeurs de la Charité de Québec, à partir du premier janvier 1913 jusqu'au 31 décembre 1922, en ce qui concerne l'asile de Beauport, une somme totale de cent vingt piastres par année, par tête, pour chaque malade confié aux soins desdites soeurs dans l'asile de Beauport, pourvu qu'il apparaisse du nouveau contrat portant modification de celui passé le 23 février 1903, que lesdits contrats expireront le 31 décembre 1922, en ce qui concerne l'asile de Beauport.

Adopté.

3. Que la balance due sur les réclamations mentionnées dans les clauses 19 et 20 du contrat en date du 23 février 1903, puisse aussi être remise aux soeurs de la Charité de Québec, par le contrat à intervenir et portant modification dudit contrat en date du 23 février 1903.

Adopté.

 

Résolutions à rapporter:

Le comité fait rapport qu'il a adopté plusieurs résolutions, lesquelles sont lues deux fois et adoptées par la Chambre.

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) demande la permission de présenter le bill 42 autorisant la modification du contrat passé entre le gouvernement et les soeurs de la Charité de Québec, relativement au maintien des aliénés dans l'asile de Beauport.

Accordé. Le bill est lu une première fois.

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) propose que le bill soit maintenant lu une deuxième fois.

Adopté. Le bill est renvoyé au comité général.

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) propose que la Chambre se forme immédiatement en ledit comité.

Adopté. Le comité, ayant étudié le bill, en fait rapport sans amendement.

L'honorable M. Décarie (Maisonneuve) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

Panne d'électricité

M. Cousineau (Jacques-Cartier): À qui la faute si nous manquons de lumière1?

M. Lavergne (Montmagny) pose la même question.

L'honorable M. Taschereau (Montmorency): À M. Forget. Pourtant, sa compagnie est très bien payée.

M. Lavergne (Montmagny): Je le pensais.

M. Tellier (Joliette): Il exerce les droits que vous lui avez donnés malgré nous.

Société d'industrie laitière

L'honorable M. Caron (Îles-de-la-Madeleine) propose, selon l'ordre du jour, que le bill 41 amendant les statuts refondus, 1909, concernant la société d'industrie laitière de la province de Québec soit maintenant lu une deuxième fois.

Adopté. Le bill est renvoyé au comité général.

L'honorable M. Caron (Îles-de-la-Madeleine) propose, selon l'ordre du jour et appuyé par le représentant de Témiscamingue (l'honorable M. Devlin), que la Chambre se forme en comité général pour prendre en considération un projet de résolutions concernant la Société d'industrie laitière de la province de Québec.

Adopté sur division.

Il informe alors la Chambre que Son Honneur le lieutenant-gouverneur a pris connaissance du projet de résolutions et qu'il le recommande à sa considération.

 

En comité:

L'honorable M. Caron (Îles-de-la-Madeleine) propose qu'il soit loisible au ministre de l'Agriculture et de la Voirie d'accorder à chaque inspecteur de syndicats de la Société d'industrie laitière de la province de Québec, nommé en vertu de l'article 1964 des statuts refondus, 1909, une prime d'encouragement variant de vingt-cinq piastres à cent cinquante piastres.

M. Sauvé (Deux-Montagnes) demande si le ministre de l'Agriculture (l'honorable M. Caron) n'a pas l'intention d'accorder ces primes à tous les inspecteurs laitiers de la province.

L'honorable M. Caron (Îles-de-la-Madeleine) répond qu'il ne peut, cette année, se rendre à cette demande.

La résolution est adoptée.

 

Résolutions à rapporter:

Le comité fait rapport qu'il a adopté une résolution, laquelle est lue deux fois et adoptée par la Chambre. Il est ordonné que ladite résolution soit envoyée au comité chargé de l'étude du bill 41 amendant les statuts refondus, 1909, concernant la société d'industrie laitière de la province de Québec.

L'honorable M. Caron (Îles-de-la-Madeleine) propose, selon l'ordre du jour, que la Chambre se forme en comité général pour étudier le bill 41 amendant les statuts refondus, 1909, concernant la société d'industrie laitière de la province de Québec.

Adopté. Le comité, ayant étudié le bill, en fait rapport sans amendement.

L'honorable M. Caron (Îles-de-la-Madeleine) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

Service civil

L'honorable M. Gouin (Portneuf) propose, selon l'ordre du jour, que le bill 33 amendant les statuts refondus, 1909, relativement au service civil soit maintenant lu une deuxième fois.

Il propose, par cette loi, d'établir trois subdivisions dans le service civil. Le maximum et le minimum des salaires seront comme suit dans ces trois subdivisions: première subdivision - comprenant les principaux officiers spéciaux nommés à cause de leurs connaissances professionnelles, $3,000 et $4,000; deuxième subdivision - comprenant les officiers spéciaux et les officiers administratifs dont les salaires sont moindres que $3,000, $2,400 et $3,000; troisième subdivision - comprenant les officiers spéciaux et administratifs de moindre importance, $2,000 et $2,400.

Adopté. Le bill est renvoyé au comité général.

Jeunes délinquants

L'honorable M. Gouin (Portneuf) propose, selon l'ordre du jour, que le bill 40 amendant les statuts refondus, 1909, concernant les jeunes délinquants soit maintenant lu une deuxième fois.

Adopté. Le bill est renvoyé au comité général.

L'honorable M. Gouin (Portneuf) propose que la Chambre se forme immédiatement en ledit comité.

Adopté.

 

En comité:

Le comité étudie l'article 4, qui se lit comme suit:

"4. L'article 4036 des statuts refondus, 1909, est amendé en en remplaçant le premier alinéa par le suivant:

"4036. Lorsque le père ou la mère, le beau-père ou la belle-mère, le tuteur ou un parent d'un enfant, ou la personne qui en a la charge ou le soin, représente sous serment à deux juges de paix ou à un magistrat que cet enfant déserte ou abandonne, ou qu'il a déserté ou abandonné le toit de la personne qui en a le contrôle sans permission ou sans raison suffisante, ou qu'il désobéit habituellement à toute demande légitime et raisonnable de ses parents ou de la personne qui en a le soin ou la garde, ou qu'il se livre habituellement à la paresse, ou qu'il est incapable de se contrôler ou maîtriser, ou qu'il se sert habituellement d'un langage obscène ou indécent, ou qu'il se conduit d'une manière immorale, et qu'il désire que cet enfant soit envoyé à une école d'industrie2 certifiée, les juges de paix ou le magistrat doivent s'enquérir de ces faits et, s'ils sont convaincus qu'il est nécessaire que l'enfant soit placé dans une école d'industrie, ils peuvent l'y envoyer pour le temps jugé nécessaire."

M. Cousineau (Jacques-Cartier) voit dans cette mesure l'obligation scolaire déguisée.

L'honorable M. Gouin (Portneuf) explique que ce bill est présenté à la suggestion de l'honorable juge Choquet de la Cour des jeunes délinquants de Montréal. Il fait la lecture d'une lettre3 du juge qui rejoint les idées de ce bill. Il dit que d'autres ont également demandé que cette mesure soit adoptée.

M. Cousineau (Jacques-Cartier) s'en prend à ce qu'il appelle le côté radical de ce bill et fait remarquer que les enfants qui désobéissent à leurs parents ne devraient pas être envoyés en prison. Il croit que la clause telle que rédigée permettra bien des abus et que l'école de réforme n'est pas un endroit pour envoyer un "renard" vivre à côté d'un voleur.

L'honorable M. Gouin (Portneuf) dit que cette clause vise l'enfant généralement indiscipliné et paresseux, qui a besoin de se faire imposer certaines restrictions pour devenir un bon citoyen, lesquelles peuvent bien sûr être soumises au magistrat. De plus, les juges de ces tribunaux sont, à son avis, des hommes compétents qui prendront toutes les précautions voulues.

M. Langlois (Montréal-Saint-Louis) demande s'il y aura autre chose que des écoles de réforme pour recevoir les enfants ayant commis des offenses plus graves. Aurons-nous des écoles spéciales en de tels cas? Des écoles semblables aux écoles pour jeunes récidivistes aux États-Unis4?

L'honorable M. Gouin (Portneuf) répond qu'il y aura des écoles spéciales.

M. Dorris (Napierville) intervient sur cette question.

L'honorable M. Gouin (Portneuf): Cela ne veut absolument pas dire que l'enfant sera envoyé dans une école d'industrie. Le recours à ces écoles va diminuant. La politique du juge Choquet a été d'envoyer ces enfants à la campagne où ils sont sous supervision et pris en charge par une famille respectable.

Il ajoute que ce système sera encore suivi dans des cas particuliers.

M. Lavergne (Montmagny) trouve que l'amendement souffre du même mal que toutes les rédactions officielles, savoir: la surabondance de mots vagues qui créent la confusion au point que, d'après cette clause qui rend passible de punition un enfant qui ne se contrôle ni ne se maîtrise, un épileptique peut être condamné.

L'article est adopté.

Le comité, ayant étudié le bill, en fait rapport sans amendement.

L'honorable M. Gouin (Portneuf) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

 

Demande de documents:

Cour des jeunes délinquants

M. Cousineau (Jacques-Cartier) propose, appuyé par le représentant de Laprairie (M. Patenaude), qu'il soit mis devant cette Chambre copie d'une lettre adressée au procureur général, le 28 novembre 1912, par le président du tribunal des jeunes délinquants.

Il y a discussion sur cette proposition.

Adopté.

Voirie5

L'honorable M. Caron (Îles-de-la-Madeleine) propose, selon l'ordre du jour et appuyé par le représentant de Drummond (l'honorable M. Allard), que la Chambre se forme en comité général pour prendre en considération un projet de résolutions relatives aux lois concernant la voirie.

Adopté sur division.

Il informe alors la Chambre que Son Honneur le lieutenant-gouverneur a pris connaissance du projet de résolutions et qu'il le recommande à sa considération.

 

En comité:

M. Prévost (Terrebonne): (Alors qu'il se lève, un chien entre sur le parquet de la Chambre.) C'est un représentant des chiens de la province qui vient protester contre la taxe imposée sur ses pareils par le ministre de l'Agriculture (l'honorable M. Caron) et reprocher au ministre de la Colonisation (l'honorable M. Devlin) d'avoir voulu empêcher les chiens de chasser le chevreuil6. Ou encore, un chien qui cherche des moutons.

Revenons à nos moutons. Le gouvernement, en adoptant à un an de distance les suggestions faites par l'opposition, fait machine en arrière et se voit obligé d'avouer que l'opposition avait raison et que le gouvernement avait tort en faisant faire les emprunts par les municipalités plutôt que par le gouvernement. Le gouvernement fait dire par les organes ministériels que nos remarques sont de l'obstruction et, quand l'expérience a parlé, il est obligé de s'y conformer pour se faire une politique acceptable.

Il est un autre point sur lequel la politique de voirie du gouvernement devra s'amender. Il devra finir par entreprendre lui-même la construction des grandes routes régionales et mettre du plan dans sa politique des bons chemins.

La politique des bouts de chemin lui souriait parce que c'était un superbe engin électoral, le meilleur jamais inventé. Et le gouvernement voulait mettre les emprunts au nom des municipalités avant les élections pour pouvoir dire aux électeurs qu'il administrait sans emprunter, quitte à faire une volte-face à la première session de ce Parlement.

On ne lui reprocherait guère d'emprunter si l'emprunt devait donner des résultats appréciables. Jusqu'à présent la loi n'a pas réussi. Il est vrai qu'on donne une longue liste de municipalités censées avoir demandé l'autorisation de faire des chemins, mais il y en a qui ont fait 4, 8, 10 arpents. C'est bien là la politique des bouts de chemin qui ne vaut rien, parce qu'un bon chemin ne vaut que par sa continuité. Un bon chemin n'est avantageux que s'il permet une charge plus forte ou une course plus rapide. Or, si le chemin n'est bon que par bouts, le voyageur perd dans la mauvaise partie ce qu'il a gagné dans la bonne, et le résultat est nul.

On empruntera $10,000,000. Avec cela on peut relier Montréal et Québec à Sherbrooke et à Ottawa et davantage encore peut-être, tandis qu'en égrenant cette somme ici et là, souvent pour des fins politiques, l'argent sera dépensé et l'amélioration de la voirie ne sera guère plus avancée.

M. Cousineau (Jacques-Cartier) prétend aussi que cette politique a été suggérée par l'opposition à la dernière session et que le gouvernement fait marche en arrière après avoir promis mer et monde.

L'honorable M. Caron (Îles-de-la-Madeleine): L'opposition n'a pas le monopole de cette idée. Une saison peu propice à cause des pluies abondantes et fréquentes et les mauvaises conditions du marché monétaire n'ont pas facilité et les travaux et les négociations. La plupart des municipalités n'ont pas été capables d'obtenir des prêts au pair à 4%. C'est pour cette raison qu'à l'avenir le gouvernement se chargera de ces emprunts.

M. Cousineau (Jacques-Cartier) fait lecture de trois pièces extraites d'un document officiel, une de la Royal Trust, une de la Belgo Canadian Investment et la troisième du Crédit foncier franco-canadien, qui démontrent qu'on n'a pas offert au gouvernement plus de 85% pour les obligations qu'il a voulu émettre. C'est pourquoi le gouvernement est obligé d'en revenir aux suggestions de l'opposition.

Il en conclut que le crédit de la province et des municipalités n'est pas fameux et que, partant, il est fort endommagé par cette politique d'emprunts municipaux.

L'honorable M. Taschereau (Montmorency): Le crédit de la province est meilleur que jamais. Il est aussi bon que celui des autres provinces. On nous a expliqué qu'il serait mieux que nous empruntions nous-mêmes et nous suivons ce conseil.

M. Tellier (Joliette) demande que la taxe municipale nécessaire au paiement de la moitié des intérêts ne puisse être imposée par résolution, mais par règlement, parce que le règlement, avec toute la publicité qu'il comporte, avertit les contribuables de ce qui se passe, tandis que la résolution peut rester inconnue longtemps. Ainsi, quelques conseillers qui voudraient faire payer par les autres un bout de chemin qui servirait leurs intérêts auraient toutes les chances de réussir, tandis qu'avec un règlement cela leur serait à peu près impossible.

Il fait remarquer aussi que, petit à petit, le gouvernement s'apercevrait des vices de sa loi et finirait par accepter complètement la politique prônée par la gauche, savoir, l'établissement de grandes routes gouvernementales sans impôt spécial aux municipalités.

M. Smart (Westmount) pense que la proposition du gouvernement n'a pas de sens. Si la province n'a obtenu que 85% pour ses obligations, l'an passé, il est probable que l'on ne pourra obtenir plus de 80% cette année à cause du resserrement du marché monétaire. Et, si le gouvernement ne vend pas ses obligations au pair, qui paiera la différence, les municipalités ou la province?

L'honorable M. Caron (Îles-de-la-Madeleine): La province.

M. Smart (Westmount): Je ne crois pas que Montréal, qui paie les trois quarts des taxes de la province, doive payer pour ces chemins. C'est pour cette raison qu'au nom de cette ville et de l'autre municipalité je proteste contre cette mesure. À mon avis, ce plan a été élaboré à des fins politiques.

L'honorable M. Mackenzie (Richmond) n'est pas d'accord avec l'argumentation du député de Westmount. L'Alberta, dit-il, a placé un emprunt à 97% et j'affirme que la province de Québec a un meilleur crédit que la province de l'Alberta ou de la Saskatchewan, ou que toute autre province du dominion. Nos obligations à 4% se vendent à 101 et 102% sur les marchés de Londres. Ce sont justement les propos tels que vient de tenir l'opposition qui font baisser le crédit de la province. On n'a pas le droit de prétendre que le gouvernement a colporté ses obligations.

Lorsque nous sommes allés à Londres, nous avons eu une offre à 94%, conditionnelle à l'émission d'un million d'obligations, mais comme nous n'avions pas un million à émettre, nous avons dû décliner cette offre.

Et il ajoute que l'opposition n'a jamais suggéré que le gouvernement emprunte lui-même.

M. Lavergne (Montmagny): Je doute que le trésorier provincial (l'honorable M. Mackenzie) ait eu une offre à 94%, à Londres, sur les obligations pour les bons chemins, et je le mets au défi de nommer celui qui a fait cette offre.

L'honorable M. Mackenzie (Richmond): Il s'agit de la William Montague and Company, de Londres.

M. Tellier (Joliette) et M. Prévost (Terrebonne) soutiennent que l'opposition a déjà suggéré au gouvernement d'emprunter lui-même.

L'honorable M. Mackenzie (Richmond) répond que les oppositionnistes veulent déprécier le crédit de la province.

M. Tellier (Joliette) lui demande pourquoi il se fait autoriser à emprunter à 4 ½%, si tout va bien.

L'honorable M. Taschereau (Montmorency): Il faut prévoir l'avenir.

Le comité fait rapport qu'il n'a pas terminé l'examen du projet de résolutions et demande la permission de siéger de nouveau.

La séance est levée à 6 heures.

 

Troisième séance du 19 décembre 1912

Présidence de l'honorable C. F. Delâge

La séance est ouverte à 8 heures.

Succession Walter Drake

La Chambre procède à la prise en considération des amendements que le Conseil législatif a apportés au bill 52 interprétant certaines clauses du testament de feu Walter Drake. Les amendements sont adoptés et le bill est retourné au Conseil législatif.

Charte de Laval des Rapides

La Chambre procède à la prise en considération des amendements que le Conseil législatif a apportés au bill 61 amendant la charte de la ville Laval des Rapides. Les amendements sont adoptés et le bill est retourné au Conseil législatif.

Municipalité scolaire de la paroisse des Saints-Anges de Lachine

La Chambre procède à la prise en considération des amendements que le Conseil législatif a apportés au bill 71 annexant une partie du territoire de la municipalité scolaire de la paroisse des Saints-Anges de Lachine, dans le comté de Jacques-Cartier, au territoire de la municipalité scolaire de la cité de Lachine, dans le même comté. Les amendements sont adoptés et le bill est retourné au Conseil législatif.

Charte de Sault-au-Récollet

La Chambre procède à la prise en considération des amendements que le Conseil législatif a apportés au bill 113 amendant la charte du village du Sault-au-Récollet. Les amendements sont adoptés et le bill est retourné au Conseil législatif.

Charte de Montréal

M. Robillard (Montréal-Saint-Jacques) propose, selon l'ordre du jour, que la Chambre se forme en comité général pour étudier le bill 101 amendant la charte de la cité de Montréal.

Adopté.

 

En comité:

Le comité étudie le paragraphe 2 du nouvel article 2, adopté par le comité des bills privés, et qui se lit comme suit:

"2. Le budget devra être approuvé par le conseil à la majorité des membres présents, mais il pourra être amendé par un vote de deux tiers de tous les membres du conseil. Le conseil peut également rejeter ledit budget en bloc à la majorité des membres présents. Si aucune des décisions ci-dessus n'est prise par le conseil dans les trente jours qui suivent la présentation desdits budgets, alors le budget tel que préparé par les commissaires, est considéré, adopté et devient loi. Dans le cas où le budget est rejeté en bloc, les commissaires peuvent le représenter, amendé ou non, en tout temps."

Ce paragraphe est amendé et se lit désormais comme suit7:

"2. Le budget devra être approuvé par le conseil à la majorité des membres présents, mais il pourra être amendé par un vote de deux tiers de tous les membres du conseil. Le conseil peut également rejeter ledit budget "en bloc" à la majorité des membres présents. Dans le cas où le budget est rejeté en bloc, les commissaires peuvent le présenter de nouveau, amendé ou non, en aucun temps et les dispositions ci-dessus s'appliquent à ce nouveau budget."

Le comité étudie le paragraphe 4 du même article, qui se lit comme suit:

"4. Il appartient aux commissaires de soumettre au conseil toutes demandes d'appropriation du produit des emprunts et ces demandes ne pourront être amendées que par un vote des deux tiers de tous les membres du conseil et approuvées ou rejetées par la majorité de tous les membres du conseil."

Ce paragraphe est amendé et se lit désormais comme suit:

"4. Il appartient aux commissaires de soumettre au conseil toutes demandes d'appropriation du produit des emprunts et ces demandes ne pourront être amendées que par un vote des deux tiers de tous les membres du conseil et rejetées par la majorité de tous les membres du conseil et seront approuvées à la majorité des membres présents."

Le comité étudie le paragraphe 5 du même article, qui se lit comme suit:

"5. Après l'adoption des budgets ou des demandes d'appropriation à même le fonds d'emprunt, les commissaires voient à l'emploi des fonds pour les fins pour lesquelles ils ont été votés; sans autre approbation du conseil."

M. Perron (Verchères) propose que ce paragraphe soit amendé en ajoutant à la fin les mots suivants: "et les contrats consentis par le bureau des commissaires seront signés par le maire et le greffier de la cité ou par toute autre personne désignée par ledit bureau".

L'amendement est adopté. Le paragraphe ainsi amendé est adopté.

Le comité étudie le paragraphe 6 du même article, qui se lit comme suit:

"6. Les commissaires peuvent cependant, avec l'approbation du conseil, employer les fonds déjà votés en vertu du paragraphe précédent pour d'autres fins que celles spécifiées."

M. Perron (Verchères) propose que ce paragraphe soit amendé en remplaçant les mots "du paragraphe précédent" par les mots "des paragraphes précédents".

L'amendement est adopté. Le paragraphe ainsi amendé est adopté.

Le comité étudie le paragraphe 9 du même article, qui se lit comme suit:

"9. Il appartient aux commissaires de nommer, de suspendre ou de renvoyer d'office tous les officiers ou employés de la cité, sauf le contrôleur des finances et le greffier de la cité."

M. Perron (Verchères) propose que ce paragraphe soit amendé en ajoutant à la fin de ce paragraphe les mots suivants "et fixer leurs salaires".

Adopté.

Le comité décide aussi d'ajouter à la fin du paragraphe la phrase suivante: "Les avocats à l'emploi de la cité ne pourront cependant être suspendus ou démis que par le conseil sur rapport du bureau des commissaires."

Le paragraphe ainsi amendé est adopté.

Le comité étudie le paragraphe 10 du même article, qui se lit comme suit:

"10. Il appartient au conseil, sur rapport des commissaires, d'octroyer par règlements, résolutions ou contrats, suivant le cas, les franchises et les privilèges d'autoriser l'émission des débentures et les emprunts."

M. Perron (Verchères) propose que ce paragraphe soit amendé en ajoutant, après le mot "d'autoriser", les mots suivants: "les commissaires à faire".

L'amendement est adopté. Le paragraphe ainsi amendé est adopté.

Le comité étudie l'article 14, qui a été ajouté par le comité des bills privés et qui concerne le pouvoir d'emprunt.

M. Perron (Verchères) propose que cet article soit amendé en remplaçant les mots "octroyer les contrats ou marchés" jusqu'à la fin par les mots suivants: "pour permettre aux commissaires d'octroyer les contrats ou marchés, s'il y a lieu, pour l'exécution de tels travaux et d'acheter les matériaux requis pour ladite exécution".

L'amendement est adopté.

Cet article se lit désormais comme suit:

"14. L'article 346 de la loi 62 Victoria, chapitre 58, tel que remplacé par la loi 3 Édouard VII, chapitre 62, section 30, et l'article 346a de la loi 62 Victoria, chapitre 58, tel qu'édicté par la loi 4 Édouard VII, chapitre 49, section 11, et tel que remplacé par la loi 8 Édouard VII, chapitre 85, section 12, sont remplacés par le suivant:

"346. Tous les ans aussitôt que possible après que les estimateurs ont signé le rôle d'évaluation foncière, il est du devoir du contrôleur de la cité de soumettre au conseil un certificat démontrant le pouvoir d'emprunt résultant de l'augmentation de la valeur des propriétés imposables; et sur et à même ce pouvoir d'emprunt le conseil peut, sur rapport du bureau des commissaires, mettre de côté les sommes par lui jugées nécessaires en anticipation des travaux permanents à exécuter l'année suivante, pour permettre aux commissaires d'octroyer les contrats ou marchés, s'il y a lieu, pour l'exécution de tels travaux et d'acheter les matériaux requis pour ladite exécution."

Le comité étudie l'article 26, qui se lit comme suit:

"26. L'article 455 de la loi 62 Victoria, chapitre 58, tel qu'édicté par la loi 1 George V (2ème session), chapitre 60, section 25, est remplacé par le suivant:

"455. 1. Nonobstant toute loi à ce contraire, lorsque le bureau des commissaires, par résolution, décide et ordonne de payer une rue, ruelle, voie publique, square ou place publique, en tout ou en partie, avec des matériaux permanents déclarés tels par ledit bureau, le coût total de ce pavage, y compris les intersections des ruelles, est payé par les propriétaires des immeubles situés sur tel rue, ruelle, voie publique, square ou place publique, ou partie d'icelle; à l'exception, toutefois, du pavage des intersections des rues, qui est payé par la cité à même le fonds d'emprunt."

M. Mayrand (Montréal-Dorion) propose que l'article suivant soit inséré à la place de cet article 26:

26. L'article 455 de la loi 62 Victoria, chapitre 58, tel qu'édicté par la loi 1 George V, (2ème session), chapitre 60, section 25, est abrogé, et le coût des pavages permanents construits ou ordonnés en vertu de cet article sera imputé sur les fonds d'emprunts que la cité a à sa disposition pour l'exécution de travaux permanents, et toute procédure autorisée ou commencée pour recouvrer des propriétaires le coût de tels pavages est nulle et sans effet.

M. Turcot (Montréal-Laurier) demande au député de Montréal-Dorion de retirer sa proposition8.

M. Mayrand (Montréal-Dorion) accepte de la retirer.

M. Prévost (Terrebonne) demande le vote.

Cette dernière proposition est rejetée.

M. Prévost (Terrebonne): Où sont tous ces échevins ce soir? Vanité! Vanité! Tout n'est que vanité!

Que sont devenus les dénonciations tonitruantes, les menaces de démission, les colères contre la maison carrée de Québec et les ultimatums? Tout est fini. Le calme a succédé à la tempête. Le premier ministre a jeté son sabre dans la balance et le plateau est tombé. Les épées de Damoclès suspendues sur la tête du gouvernement ne montrent plus leurs pointes menaçantes. Les rayons du soleil gouvernemental ont dissipé tous les nuages qui assombrissaient l'horizon.

L'échevin Turcot, qui est député de cette Chambre, a fait une lutte sans merci contre le premier ministre. Son attitude énergique lui a même valu d'avoir son portrait dans la Presse. Que reste-t-il de tout cela? Le grand pacificateur, qui joue toujours cartes sur table, a réglé la chose à l'amiable.

L'échevin Turcot avait pris une attitude belliqueuse comme le soldat qui est disposé à mourir pour sa patrie.

"Allons, enfants de la patrie,

 Le jour de gloire est arrivé."

Il disait: "Si le premier ministre ne veut pas nous écouter, démissionnons comme députés et comme échevins. Pour ma part, je suis prêt à remettre mes mandats." Et la comédie étant finie, chacun s'en fut coucher.

M. Turcot (Montréal-Laurier) déclare qu'en effet il est parti de Montréal avec l'intention de parler pour l'intérêt de la ville de Montréal et qu'il a pris quelque détermination, comme la plupart de ses collègues du conseil de ville de Montréal, mais que, par suite de pourparlers et de la discussion qui a eu lieu au comité des bills privés, et beaucoup grâce au concours du premier ministre, le bill de Montréal est revenu du comité des bills privés avec des réformes satisfaisantes. Quand je vois que les Anglais et les Canadiens sont satisfaits, je dois me contenter de l'opinion du maire, du leader du conseil et de l'avocat de la ville de Montréal, qui sont tous satisfaits.

Le député de Terrebonne (M. Prévost) est malvenu de chercher à ridiculiser et à fouailler quelques-uns de ses collègues qui n'ont pas son expérience parlementaire, mais qui ont une réputation qu'ils tiennent à sauvegarder tout autant qu'il tient à sauvegarder la sienne. S'il attaque le gouvernement, c'est qu'il a lui-même changé d'opinion. Il lui arrive de faire de grands gestes qui n'ont pas toujours leur à-propos, surtout quand il s'adresse à l'honorable premier ministre. Depuis que je suis ici, je le vois dénoncer le premier ministre en brandissant les poings. Il en a fait tellement des gestes qu'il est maintenant de l'autre côté de la Chambre.

Quant au député de Montmagny (M. Lavergne), qui se permet de faire le même jeu que le député de Terrebonne, il lui est arrivé aussi de vouloir partir pour aller aux Balkans. Il a terminé sa comédie en rentrant son épée dans le fourreau.

M. Prévost (Terrebonne) répond qu'il n'attaque pas le premier ministre sur cette question, mais qu'il le défend contre les rebelles.

M. Lavergne (Montmagny): Tout cela, c'est la faute de la Presse. C'est elle qui, par les palmes qu'elle distribue, donne de ces sentiments de fierté qui viennent échouer ici.

Je ne veux pas attaquer le député de Montréal-Laurier (M. Turcot). Je veux prendre sa part. J'ai un conseil à lui donner. Qu'il n'ait pas de ces velléités d'indépendance avec le premier ministre. Ça ne prend pas. Le député de Saint-Hyacinthe (M. Bouchard) a essayé d'en avoir. Il a parlé pour l'instruction obligatoire et il a voté contre.

Le député de Montréal-Laurier aurait pu résigner son siège. Pas besoin de sièges pour siéger du côté ministériel. On peut siéger couché.

Si le député de Montréal-Dorion (M. Mayrand) veut suivre un bon conseil, quand le premier ministre veut une chose, qu'il vote toujours comme lui ou qu'il ne vote pas du tout.

M. Bouchard (Saint-Hyacinthe) explique son vote sur l'instruction obligatoire, disant qu'il a voté contre le bill Finnie parce que la majorité des représentants protestants n'en voulaient pas. Il déclare aussi que, quoi qu'en pense le premier ministre, il reste partisan de l'instruction obligatoire.

Le comité étudie l'article 35, qui a été amendé par le comité des bills privés et qui oblige la ville de Montréal à exproprier, sur le côté est, les propriétés nécessaires à l'agrandissement du parc Lafontaine, dans les six mois à compter de la sanction du bill.

M. Perron (Verchères) propose de rejeter cet amendement, disant que cette obligation enfreint l'autonomie de la ville de Montréal.

M. Séguin (Montréal-Sainte-Marie) persiste dans la proposition qu'il a fait adopter au comité des bills privés. Il y a 10 ans, dit-il, que la ville a le pouvoir de faire cette expropriation et qu'elle néglige de la faire. Si on l'avait faite il y a quelques années, cette expropriation aurait coûté $50,000. On a toujours négligé de la faire, bien que la ville refuse de laisser construire.

L'honorable M. Gouin (Portneuf) félicite le député de Sainte-Marie de défendre ses électeurs, mais il ne croit pas que la clause obligatoire soit justifiable, puisque l'on vient de donner à la ville, par une clause générale, le pouvoir d'expropriation. Il ne croit pas que la législature doive forcer la ville à faire d'ici à six mois une expropriation qui coûterait de $400,000 à $500,000.

L'article est amendé (par un vote de 24 à 23) et se lit désormais comme suit:

"La section 37 de la loi 2 George V, chapitre 56, est amendée:

"En en remplaçant le sous-paragraphe k du paragraphe 1 par le suivant:

"k. Agrandir le parc Lafontaine sur le côté est, en faisant l'acquisition à l'amiable ou en expropriant les immeubles situés dans le quartier Duvernay au sud de l'avenue du parc Lafontaine, ci-devant la rue Rachel, et dans le quartier Papineau, à l'ouest de l'avenue Papineau.

"Le coût de cette amélioration sera payé par la cité à même les emprunts que la cité est déjà autorisée à faire pour travaux permanents.

"Le prix à être payé pour l'acquisition à l'amiable ou par expropriation desdits immeubles sera, nonobstant toute loi à ce contraire, la valeur réelle et actuelle de l'immeuble au temps de son acquisition à l'amiable ou de son expropriation, et, au cas d'expropriation, l'indemnité à être payée au propriétaire sera déterminée suivant les prescriptions des articles 7581 et suivants des statuts refondus, 1909;

"Cependant la cité peut revendre, ou échanger, en tout ou en partie, les terrains ainsi acquis ou expropriés.

"La cité peut aussi faire des arrangements avec le gouvernement fédéral et le gouvernement de cette province, soit pour échanger ou acquérir des immeubles faisant partie du ou contigus au parc Lafontaine, et revendre, en tout ou en partie, les terrains ainsi acquis ou échangés;

"2. En en abrogeant le paragraphe m."

Le comité, ayant étudié le bill, fait rapport qu'il l'a modifié. La Chambre procède à la prise en considération du bill ainsi amendé en comité général.

M. Robillard (Montréal-Saint-Jacques) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté. Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

Ville Mont-Royal

M. Mercier fils (Châteauguay) propose, selon l'ordre du jour, que la Chambre se forme en comité général pour étudier le bill 57 constituant en corporation la ville Mont-Royal.

Adopté.

 

En comité:

Le comité étudie l'article 11, qui se lit comme suit:

"11. Ladite ville Mont-Royal devra également, dans un délai de deux ans, à compter de l'entrée en vigueur de la présente loi, élargir à 66 pieds de large le chemin de la côte Saint-Laurent, depuis la montée ou chemin de Saint-Laurent aux limites ouest de la cité de Montréal, à cet endroit, dans le quartier Bordeaux; faire les expropriations nécessaires à cette fin, suivant la loi des chemins de fer de la province de Québec, macadamiser et entretenir ce chemin en parfait ordre."

M. Mercier fils (Châteauguay) propose d'ajouter à la fin de l'article la phrase suivante: "Le coût de cette amélioration sera payé un quart par la ville Mont-Royal, un quart par la corporation de la paroisse Saint-Laurent, un quart par les expropriés et un quart par la ville Saint-Laurent."

L'amendement est adopté.

Le comité étudie l'article 13, qui se lit comme suit:

"13. Nonobstant toute loi à ce contraire, le conseil de la ville est autorisé à accorder une franchise exclusive pour l'opération d'un chemin de fer urbain et une franchise exclusive pour fournir la lumière électrique et le pouvoir dans les limites de la ville pour une période de temps n'excédant pas vingt-cinq ans."

M. Smart (Westmount): Nous avons beaucoup parlé d'autonomie et on nous demande de faire avaler à la population de cette ville un bill qui accorde une franchise de 25 ans à la Compagnie des tramways. Qu'elle soit d'accord ou non, elle doit accepter, sous peine de voir tuer son bill. Je crois qu'il est ridicule qu'une telle clause soit insérée dans ce bill. Tôt ou tard, cette ville sera annexée à Montréal, avec ses franchises.

Il propose donc de retrancher cet article.

M. Mercier fils (Châteauguay) ne comprend pas le député de Westmount (M. Smart). Il ne voit pas comment on peut invoquer l'autonomie comme argument alors que la ville elle-même demande cette franchise. Les promoteurs du bill demandent, dans la loi d'incorporation, d'avoir le droit de faire certains contrats pour les services d'utilité publique. C'est tout.

M. Tellier (Joliette): Qui croira, après avoir vu ce bill, que le premier ministre est un partisan de l'autonomie des municipalités? Une loi dans les statuts de Québec stipule que nulle municipalité ne peut accorder une franchise de plus de 10 ans sans l'accord de la population par voie de scrutin. Je comprends toutefois que le gouvernement a l'intention de contourner la loi dans ce cas-ci. La demande du député de Westmount est très raisonnable; il voudrait notamment que les futurs habitants de Model City aient droit de parole sur une question qui les concerne si directement.

M. Perron (Verchères) explique qu'il s'agit d'un essai de la Canadian Northern de faire à Montréal ce qui se pratique dans l'Ouest en créant des villes dont le développement se fait rapidement.

Le C.N.R. développe l'endroit et il en est maintenant l'unique propriétaire. Mais, pour que l'idée ait du succès, cette compagnie, en plus de devoir diviser les fermes qu'elle a achetées en lots à bâtir, doit être en mesure d'offrir les services d'utilité publique tout de suite. C'est pour cette raison qu'elle demande ces franchises. Mais aucune compagnie de services publics n'entreprendrait des travaux là où il n'y a ni population ni services établis, et sans avoir certaines garanties telles que des franchises accordées sur une assez longue période pour se protéger.

M. Tellier (Joliette): Mais ce n'est pas la compagnie Canadian Northern qui demande ces franchises. Cela ne vient pas d'elle. Ces conditions lui ont été imposées.

M. Perron (Verchères): Oh! non! Elle a elle-même demandé ces franchises. Consultez le député de Châteauguay (M. Mercier), le parrain de ce bill, il vous dira ce qu'il en est.

M. Lavergne (Montmagny) soulève un point d'ordre en prétendant que l'article 13 du bill au sujet des franchises n'est pas contenu quant à sa teneur dans la pétition.

M. le Président (M. Tessier, Trois-Rivières) renvoie le point d'ordre.

M. Lavergne (Montmagny) en appelle à la décision de l'Orateur.

Le comité, ayant étudié le bill, rapporte progrès. Il fait également rapport qu'au cours de l'étude de la clause 13 on a objecté que les avis donnés par les promoteurs du bill ne couvrent pas les dispositions de cette clause, que le président a renvoyé l'objection et qu'on appelle de sa décision.

M. Prévost (Terrebonne) fait remarquer que le rapport du président du comité doit se faire par écrit. Il cite Bourinot et les règles de la Chambre.

M. l'Orateur invoque la coutume et refuse d'exiger un rapport écrit. Il dit qu'un appel de ce genre doit être soumis à la Chambre et non à l'Orateur.

M. Prévost (Terrebonne) insiste pour que la décision du président soit écrite, disant que la Chambre doit savoir sur quoi elle est appelée à décider.

M. l'Orateur refuse de nouveau et soumet à la Chambre la motion "Que cette Chambre approuve la décision du président du comité".

Adopté sur division.

M. Tellier (Joliette) cite les règles de la Chambre pour prouver que l'objection du député de Montmagny (M. Lavergne) était bien fondée et qu'une demande de cette nature doit être couverte par les avis.

M. Lavergne (Montmagny) démontre que la demande n'est pas couverte par les avis.

M. Mercier fils (Châteauguay) propose, selon l'ordre du jour, que la Chambre se forme en comité général pour étudier le bill 57 constituant en corporation la ville Mont-Royal.

Adopté.

 

En comité:

L'article 13 est adopté.

Le comité étudie l'article 14, qui se lit comme suit:

"14. La ville devra accorder à la Compagnie des tramways de Montréal une franchise exclusive pour vingt-cinq ans pour l'opération d'un service de chemin de fer urbain dans les limites de la ville, mû par tout pouvoir autre que la vapeur sous et sur la surface de certaines de ses rues; les termes et conditions de telle franchise devant être définis par arrangement mutuel entre les parties dans les trois mois de la sanction du présent acte, ou, à défaut d'entente entre eux sur tels termes et conditions dans ce délai, par la Commission des services d'utilité publique de Québec, qui sera l'arbitre final.

M. Lavergne (Montmagny) soulève un nouveau point d'ordre, en disant que cette clause n'est pas couverte par les avis. D'après la loi, explique-t-il, il faut donner un avis spécifiant clairement et distinctement quelle est la nature de la demande. J'ai lu cette pétition attentivement et je ne trouve rien concernant la franchise de 25 ans accordée à la Compagnie des tramways et la franchise de 15 ans accordée à la Montreal Public Service Corporation.

Il demande encore que la décision du président soit inscrite par écrit.

M. le Président (M. Tessier, Trois-Rivières): Cette pétition est suffisante. Il n'est pas nécessaire qu'on y retrouve tout ce qui est contenu dans le bill.

M. Lavergne (Montmagny) observe qu'il n'a pas mis en doute la suffisance ou l'insuffisance de la pétition, mais que son point d'ordre est sur le fait que la demande de 25 ans n'est pas couverte par les avis.

M. le Président (M. Tessier, Trois-Rivières) répète que la pétition est suffisante et déclare que c'est sa décision.

M. Mercier fils (Châteauguay) espère qu'il est entendu que ce sont les promoteurs du bill, représentant la Canadian Northern, qui lui ont donné la responsabilité de présenter ces clauses. Il déclare aussi qu'une feuille annexée au bill contenait un avis.

M. Tellier (Joliette) maintient que la clause n'est pas couverte par les avis contenus dans la pétition. Il va sans dire, ajoute-t-il, que les promoteurs de Model City sont venus ici de leur propre gré pour mettre un carcan au cou de cette ville avant qu'elle soit peuplée. Ceux qui veulent bien le croire peuvent voter en conséquence. Je respecte leur façon de voir les choses mais, quant à moi, je voterai contre toutes ces clauses. Autrement, le public de la province de Québec serait en droit de me le reprocher après tout ce que j'ai dit pour l'autonomie des municipalités. Donner mon consentement à ce bill, ce serait comme dire à un conseil qui n'existe même pas qu'il pourra accorder des franchises exclusives, des années durant, à la corporation de mon choix.

Que ceux qui veulent enchaîner la nouvelle ville pour 25 ans votent pour cette clause. Pour moi, je ne puis la laisser passer sans enregistrer ce protêt.

L'article est adopté.

Le comité étudie l'article 15, qui se lit comme suit:

"15. La ville devra accorder à Montreal Public Service Corporation une franchise exclusive pour quinze ans pour fournir la lumière électrique et le pouvoir dans les limites de la ville; les termes et conditions de telle franchise devant être définis par arrangement mutuel entre les parties dans les trois mois de la sanction du présent acte, ou, à défaut d'entente entre eux sur tels termes et conditions dans ce délai, par la Commission des services d'utilité publique de Québec, qui sera l'arbitre final."

M. Prévost (Terrebonne) déclare que lui aussi est un partisan de l'autonomie municipale, mais il se souvient qu'on a accordé la même chose il y a quelques années à Montréal-Est et il ne voit pas pourquoi on ne l'accorderait pas à Mont-Royal, puisque dans l'intérêt de cette dernière ville les intéressés désirent et consentent à ce que des compagnies qui offrent des garanties se chargent des services publics.

M. Tellier (Joliette) prétend qu'il y a malentendu entre lui et son premier lieutenant. Tout de même, il maintient son protêt.

L'article est adopté.

Le comité, ayant étudié le bill, fait rapport qu'il l'a modifié. La Chambre procède à la prise en considération du bill ainsi amendé en comité général. Les amendements sont lus deux fois et adoptés.

M. Mercier fils (Châteauguay) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

M. Smart (Westmount) propose en amendement, appuyé par le représentant d'Argenteuil (M. Slater), que ce bill ne soit pas maintenant lu une troisième fois, mais qu'il soit renvoyé de nouveau au comité général de la Chambre, avec instruction de l'amender en retranchant, dans la section 13, tous les mots après les mots "chemin de fer urbain", et en retranchant la section 15 dudit bill.

M. Tellier (Joliette) préférerait que cet amendement s'applique à la franchise pour les tramways, qui est tout aussi inéquitable que la franchise pour l'éclairage.

Et la motion en amendement étant mise aux voix, la Chambre se divise. Les noms sont appelés et inscrits comme suit:

Pour: MM. Bernier, Bérubé, Cousineau, D'Auteuil, Dorris, Gadoury, Gault, Labissonnière, Lavergne, Mayrand, Morin, Patenaude, Sauvé, Slater, Smart, Sylvestre, Tansey, Tellier, Turcot, 19.

Contre: MM. Allard, Benoît, Bissonnet, Bouchard, Bullock, Carbonneau, Caron (Îles-de-la-Madeleine), Caron (Matane), Daigneault, Décarie, Delisle, Finnie, Galipeault, Godbout, Gouin, Grégoire, Leclerc, Lemieux, Lesieur Desaulniers, Létourneau (Montréal-Hochelaga), Létourneau (Québec-Est), Mercier, Morisset, Ouellette, Péloquin, Perron, Pilon, Prévost, Robert (Beauharnois), Robert (Rouville), Robillard, Scott, Taschereau, Tessier (Trois-Rivières), Therrien, Tourigny, Tourville, 37.

M. Lavergne (Montmagny) soulève un autre point d'ordre9. Il fait remarquer que le député de Beauharnois (M. Robert) a voté et qu'il n'en avait pas le droit, vu qu'il est président de la Montreal Tramways et que la Public Service Corporation appartient à cette compagnie. Un député directement intéressé, explique-t-il, n'a pas le droit de voter sur un bill privé, d'après les règles de la Chambre.

Il demande que son nom soit rayé sur la liste des votants.

M. Prévost (Terrebonne) appuie cette demande10.

M. l'Orateur déclare que le vote du député de Beauharnois doit rester tel qu'enregistré, en s'appuyant sur la règle de la Chambre qui veut que le député qui soulève un point d'ordre prouve ce qu'il avance.

Ainsi, la motion en amendement est rejetée et la motion principale est adoptée.

(La lumière baisse.)

M. Lavergne (Montmagny): C'est un avertissement!

(La lumière disparaît totalement.)

M. Lavergne (Montmagny): Voilà le châtiment!

Il est résolu que le bill soit adopté avec le titre suivant: Loi constituant en corporation la ville Mont-Royal. Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

Paroisse de Saint-Laurent

M. Perron (Verchères) propose, selon l'ordre du jour, que la Chambre se forme en comité général pour étudier le bill 140 ratifiant certains règlements de la paroisse de Saint-Laurent.

Adopté.

 

En comité:

Le comité étudie l'article 1, qui se lit comme suit:

"1. Les règlements nos 20, 21 et 22 de la paroisse de Saint-Laurent, concernant l'établissement et l'opération de systèmes d'éclairage et de pouvoir moteur par l'électricité, de tramways électriques et d'aqueduc dans la municipalité de la paroisse de Saint-Laurent, et reproduits dans les cédules A, B et C annexées à la présente loi, font partie d'icelle et sont ratifiés et confirmés suivant leurs termes et déclarés légaux, valides et obligatoires."

M. Mercier fils (Châteauguay) propose d'ajouter à la fin de l'article les mots suivants: "mais ils ne s'appliqueront pas à la ville Mont-Royal".

L'amendement est adopté. L'article ainsi amendé est adopté.

Le comité, ayant étudié le bill, fait rapport qu'il l'a modifié. La Chambre procède à la prise en considération du bill ainsi amendé en comité général. Les amendements sont lus deux fois et adoptés.

M. Perron (Verchères) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

M. Smart (Westmount) propose en amendement, appuyé par le représentant de Montréal-Sainte-Anne (M. Tansey), que le bill ne soit pas maintenant lu une troisième fois, mais qu'il soit référé au comité général et qu'il soit amendé en retranchant le chiffre 20, dans la première ligne de la section première, en retranchant, dans la troisième ligne de ladite section, les mots "d'éclairage et de pouvoir moteur par l'électricité" et en retranchant la lettre A, dans la cinquième ligne de ladite section.

Je ne suis pas un avocat, mais je crois savoir qu'il existe une loi dans la province de Québec qui interdit d'accorder des franchises de plus de 10 ans sans avoir au préalable soumis la question aux contribuables. On ne devrait pas demander à la législature de ratifier un règlement qui n'a pas été soumis au peuple et qui n'est pas légal.

Je sais également qu'il existe une autre loi selon laquelle toute municipalité sur l'île de Montréal doit donner un avis de 15 jours à la ville de Montréal avant d'accorder une franchise à une compagnie. Cette franchise constitue une injustice non seulement pour les contribuables de la paroisse Saint-Laurent, mais également pour tous les citoyens de Montréal.

Tout le monde, ou presque, sait que le conseil de la paroisse Saint-Laurent a été obligé d'accepter ces franchises de la Franco-Belgian Investment Company et, selon toute vraisemblance, maintenant ce syndicat est, en fait, la Compagnie de tramways de Montréal. Ces franchises de la paroisse Saint-Laurent ont été octroyées d'une façon très étrange et c'est pour s'en libérer que les représentants de la Canadian Northern ont décidé d'ériger Model City en une municipalité distincte.

Cependant, la rumeur veut que la Canadian Northern Company ait été contrainte, que l'on ait exercé des pressions sur elle pour qu'elle en arrive à une entente avec la Compagnie de tramways de Montréal et qu'elle propose ces amendements. Le premier ministre et son gouvernement ont aujourd'hui l'air de vouloir favoriser l'autonomie municipale et venir en aide à Montréal, de toutes les manières possibles. Ils lui viennent en aide parce qu'ils n'osent pas s'opposer plus longtemps à l'opinion publique. La population de Montréal insiste pour avoir davantage d'autonomie. Le gouvernement a résisté aussi longtemps qu'il a pu et, finalement, il a commencé à voir clair. Nous en sommes fort heureux. Mais voilà qu'il fait des pressions pour l'adoption de ces bills qui vont directement à l'encontre des intérêts des municipalités de Model City et de Saint-Laurent.

Et la motion en amendement étant mise aux voix, la Chambre la rejette sur division.

La motion principale étant proposée de nouveau,

M. Cousineau (Jacques-Cartier) propose en amendement, appuyé par le représentant de Laprairie (M. Patenaude), que ce bill ne soit pas maintenant lu une troisième fois, mais dans six mois.

Et la motion en amendement étant mise aux voix, la Chambre se divise. Les noms sont appelés et inscrits comme suit:

Pour: MM. Bernier, Cousineau, Gadoury, Gault, Labissonnière, Lavergne, Mayrand, Patenaude, Slater, Smart, Sylvestre, Tansey, Tellier, Turcot, 14.

Contre: MM. Allard, Benoît, Bouchard, Carbonneau, Caron (Îles-de-la-Madeleine), Daigneault, Décarie, Delisle, Dorris, Galipeault, Godbout, Gouin, Grégoire, Leclerc, Lemieux, Lesieur Desaulniers, Létourneau (Montréal-Hochelaga), Létourneau (Québec-Est), Mercier, Morisset, Ouellette, Péloquin, Perron, Pilon, Robert (Beauharnois), Robert (Rouville), Robillard, Taschereau, Tessier (Rimouski), Tessier (Trois-Rivières), Therrien, Tourigny, Tourville, 33.

Ainsi, l'amendement est rejeté.

La motion principale est adoptée sur la même division, mais en sens inverse. Le bill est en conséquence lu une troisième fois.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

Charte de Grand'Mère

M. Delisle (Saint-Maurice) propose, selon l'ordre du jour, que la Chambre se forme en comité général pour étudier le bill 104 amendant la charte de la ville de Grand'Mère.

Adopté.

 

En comité:

Le comité étudie l'article 2, qui se lit comme suit:

"2. La ville est autorisée à faire un ou des règlements pour contracter des emprunts spéciaux pour une somme n'excédant pas cinquante mille piastres, qui formeront un fonds spécial destiné à pourvoir à la quote-part des propriétaires dans le cas d'expropriation, de pavage de rues, de construction de trottoirs, d'aqueduc, d'égouts, de système d'éclairage et autres travaux permanents jusqu'à ce que les répartitions spéciales imposées pour ces fins aient été perçues;

"Le ou les emprunts prévus par cet article peut ou peuvent être effectués par émission de débentures, annuités ou obligations, ou par billets signés par le maire et le trésorier, sans qu'il soit nécessaire de soumettre ces règlements à l'approbation des électeurs municipaux ni de pourvoir à un fonds d'amortissement."

M. Francoeur (Lotbinière) propose que le mot "cinquante", dans la troisième ligne de l'article, soit biffé et remplacé par le mot "vingt".

Cet amendement est adopté.

M. Labissonnière (Champlain) propose que tous les mots après "obligations", dans le deuxième paragraphe, soient retranchés et remplacés par les suivants: "Et nonobstant l'article 5783 des statuts refondus, 1909, le ou lesdits emprunts pourront être contractés après une approbation par la majorité en nombre et en valeur des électeurs propriétaires quel que soit le chiffre de la dette de la ville."

M. Tellier (Joliette) et M. Delisle (Saint-Maurice) s'opposent à cet amendement.

Ce dernier amendement est rejeté.

Le comité, ayant étudié le bill, fait rapport qu'il l'a modifié. La Chambre procède à la prise en considération du bill ainsi amendé en comité général.

M. Delisle (Saint-Maurice) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.

Adopté sur division.

Il est ordonné que le greffier porte le bill au Conseil législatif et demande son concours.

La séance est levée vers minuit quinze.

__________

NOTES

 

1. La séance se poursuit à la lumière des chandelles: "Sur la table du greffier, un candélabre portait cinq chandelles; du côté de la droite, on comptait deux pauvres petits suifs et l'opposition l'emportait, cette fois, sur la droite, du moins par le nombre des chandelles (on en comptait trois)" (La Patrie, 20 décembre 1912, p. 9).

Pour le Devoir (20 décembre 1912, p. 2), l'incident est une occasion de relâchement: "Du milieu de cette lugubre scène montait de fois à autre un fredonnement, réminiscence de quelque morceau d'opéra."

The Star (20 décembre 1912, p. 19) décrit ainsi la scène: M. Lavergne faisait la lecture de documents en s'éclairant lui-même d'une chandelle. M. Cousineau a par la suite cité des passages de lettres, tandis que le député de Montmagny est venu en aide à son collègue en se tenant à ses côtés pour éclairer ses documents. Des deux côtés de la Chambre une bouteille tenait lieu de chandelier.

2. Ces écoles ont pour but de former des enfants à l'industrie. Elles reçoivent des enfants de 6 à 14 ans, orphelins de père et de mère, ou dont le parent survivant a une mauvaise conduite, ou bien ceux qui, n'ayant ni parents, ni tuteur, ni soutien, sont exposés à vagabonder et à mourir de faim. Elles reçoivent également des enfants âgés de moins de 12 ans, que les parents ne peuvent maîtriser en raison de leurs habitudes mauvaises (Annuaire statistique de Québec, 1915, p. 361).

3. Le Soleil (20 décembre 1912, p. 1) donne un résumé de ce document: "Dans cette lettre, le juge se plaint que la loi ne lui donne pas juridiction dans les cas où les parents à qui les enfants refusent d'obéir demandent au tribunal d'interner. Il recommandait que dans ces cas les jeunes délinquants fussent traduits en cour juvénile ou que, dans les endroits où cette cour n'existe pas, un juge soit nommé pour entendre ces plaintes des parents et traduire les coupables."

4. Dans ce passage tiré du Star, il est question des "Truant Schools", écoles de certains États des États-Unis où sont internés les jeunes récidivistes.

5. C'est à ce moment que se fit le retour de l'électricité (La Patrie, 20 décembre 1912, p. 9).

6. Allusion à la loi 4 amendant la loi de la chasse, adoptée en troisième lecture le 6 décembre 1912.

7. Selon The Montreal Herald (12 décembre, p. 7), cet amendement a été fait en comité des bills privés; mais, selon le Devoir (20 décembre, p. 2), il l'a été en comité général.

8. Le Devoir signale (20 décembre, p. 2) que c'est après un entretien avec M. Gouin que M. Turcot fait cette proposition.

9. D'après les règlements de la Chambre, un député ne peut parler, durant le vote, que sur une question d'ordre et il doit rester assis et couvert. La coutume du port du chapeau survit encore à cette époque, selon Le Canada (20 décembre 1912, p. 4), qui écrit que MM. Lavergne et Prévost soulèvent ce point d'ordre, "chapeaux sur tête et assis".

10. D'après Le Canada (20 décembre 1912, p. 4), M. Robert apparaît quelque peu embarrassé. Il n'ose pas se lever pour donner des explications, de crainte de se faire rappeler à l'ordre, les règles de la Chambre lui interdisant de se lever.