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(Deux heures et demie de l'après-midi)
M. HYDE (président): Qu'onouvre les portes. Let the doors be
opened.
A l'ordre, messieurs. Affaires courantes.
Présentation de pétitions. Lecture et réception de
pétitions. Présentation de rapports de comités
élus. Présentation de motions non annoncées.
Présentation de bills privés. Présentation de bills
publics. Affaires du jour.
M. LESAGE: Numéro 31.
M. BELLEMARE: M. le Président, me serait-il permis de demander
à l'honorable ministre de la Jeunesse s'il est au courant que les
bourses ne sont pas encore payées dans certains instituts familiaux et
prévoit-il que les paiements à ces institutions seront faits
très prochainement?
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président, je prends note de la question
et j'y répondrai sans délai après m'être
renseigné sur la situation.
M. ALLARD (président): M. le Président, j'aurais une
question à vous poser. Je suis régulièrement
informé que le tribunal d'arbitrage constitué en vue de
règler le différend entre les professeurs et la commission
scolaire régionale de la Chaudière aurait différé
l'enquête et l'audition de cette affaire au 28, 29, 30 avril, alors
qu'elle devait avoir lieu le 3. Le Ministre pourrait-il rassurer les
intéressés et déclarer qu'il prendra immédiatement
les mesures appropriées pour que le tribunal formé le 17 octobre
1963 commence à siéger au plus tard le 10 avril afin que ne
prenne pas naissance un conflit de la nature de celui des Cantons de l'Est.
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président, le député de la
Beauce comprendra sûrement que le ministre de la Jeunesse pas plus
qu'aucun autre ministre de doivent intervenir dans les affaires d'un conseil
d'arbitrage pas plus que dans des affaires qui sont devant des tribunaux
réguliers.
M. JOHNSON: Par ailleurs, M. le Président, le ministre sait que
la demande pour ce tribunal d'arbitrage a été faite le 17 octobre
1963 et que le. tribunal n'a été nommé que 4 ou cinq mois
plus tard. Je crois que cela dépend du ministre de la Jeunesse ou du
gouvernement.
M. GERIN-LAJOIE: Non, M. le Président, je ne suis pas au courant
de ce renseignement. Je vais vérifier le dossier pour voir ce qu'il en
est et il me fera plaisir de donner plus de renseignements à la
chambre.
M. JOHNSON: M. le Président, le 10 mars et deux jours plus tard,
le 12, je posais au premier ministre une question relativement au numéro
d'assistance sociale que le gouvernement fédéral avait
l'intention de donner à chaque employé ou à chaque
personne qui voulait bien remplir les formules même si elle n'est pas
sujette à l'assurance chômage.
Les journaux d'aujourd'hui nous annoncent, et je réfère
à une insertion dans le journal « Le Devoir » à la
page 2, que votre gouvernement remplace les numéros
d'assurance-chômage que la plupart des personnes en emploi ont
déjà, par une carte d'assurance sociale.
M. le Président, est-ce que, selon la déclaration du
premier ministre, il y eut une entente entre Québec et Ottawa? A ce
moment-là il était question d'en venir à une entente pour
l'emploi du même numéro tant au provincial qu'au municipal et au
fédéral.
M. LESAGE: Non, M. le Président. Ce que j'ai dit à ce
moment-là c'est que la question était à l'étude et
il y a des divergences d'opinions considérables entre les fonctionnaires
provinciaux de divers ministères sur le sujet, divergences que je n'ai
pu malheureusement encore réconcilier. Je n'en n'ai pas eu le temps la
semaine dernière et je pense que je n'en aurai pas le temps d'ici
quelque temps.
M. JOHNSON: Mais est-ce que le provincial a l'intention de laisser le
gouvernement fédéral s'approprier cette expression d'assurance
sociale qui évoque évidemment tout un domaine de juridiction
provinciale?
M. LESAGE: M. le Président, je n'ai jamais eu peur des mots et je
n'ai rien à ajouter à ce que je viens de dire.
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour. M. LESAGE: Numéro 31.
M. LE PRESIDENT: M. Lesage propose que je quitte maintenant le fauteuil
pour que la Chambre se forme de nouveau en comité des subsides. Cette
motion sera-t-elle adoptée?
UNE VOIX: Adoptée.
M. LE PRESIDENT: Adoptée.
M. BEDARD (président du comité des subsides):
Ministère des Travaux publics. Article 7.
Subsides des Travaux publics
M. ST-PIERRE: M. le Président, je voudrais tout simplement
attirer l'attention de la Chambre sur un rapport qui a été fait
dans les journaux au sujet de la Cité judiciaire de Montréal.
Les journalistes m'ont questionné après la séance
pour me demander quel serait le prix de l'édifice. J'ai répondu
qu'il était difficile pour moi de donner le prix, le coût total
parce que les devis n'étaient pas terminés et que le projet en un
sens n'était pas assez complet pour pouvoir en faire
l'évaluation. Sur l'insistance des journalistes qui demandaient un prix,
j'ai dit: C'est au-delà de $20,000,000.
Les journaux ont mentionné $20,000,000. $20,000,000 est un
chiffre qui n'est pas d'accord du tout avec le coût total. Ce n'est pas
mon habitude, ce n'est pas l'habitude du ministère de dire exactement le
prix qu'il estime à cause des demandes de soumissions publiques et dans
le but de ne pas induire en erreur les soumissionnaires. Je dois dire que
ça peut être aussi bien près de $30,000,000 ou $40,000,000
que $20,000,000. C'est au-delà de $20,000,000, et non pas
$20,000,000.
C'est tout ce que je tenais à dire de façon à ce
que, dans le Journal des débats, il soit bien indiqué que j'ai
attiré l'attention de la Chambre sur le fait qu'un projet aussi
considérable que celui-là était à un coût
au-delà de $20,000,000 et non pas $20,000,000.
M. LOUBIER: M. le Président, à la page 507 des comptes
publics, dans la Santé, il y a un paragraphe intitulé:
Hôpital d'Armagh; un montant de $35,978.30 a été
dépensé et les bénéficiaires ont été
M. Audet, M. Lacroix, M. Risi et autres. J'aimerais demander à
l'honorable ministre des Travaux publics qui est ce M. Audet et pourquoi on a
payé une somme de $13,500?
M. ST-PIERRE: Je dois répondre évidemment que ça
n'est pas dans notre département si c'est payé par la
Santé. Il faudrait poser la question au ministre de la Santé lors
de la discussion du budget.
M. JOHNSON: Non, non, M. le Président.
M. ST-PIERRE: Oui, monsieur le chef de l'Opposition.
M. JOHNSON: Le premier ministre a déclaré dans cette
Chambre que la construction d'un immeuble pour le compte d'un hôpital,
pour le compte du ministère de la Santé ou pour d'autres, est la
responsabilité du ministre des Travaux publics. Et évidemment
quand arrive l'imputation de ces montants dans les comptes publics, c'est dans
le département qui a commandé l'immeuble qu'on porte ces
montants. Evidemment l'hôpital d'Armagh, à Armagh, c'est une
décision du ministère de la Santé, mais la dépense
elle-même est la responsabilité du ministre des Travaux publics.
Voilà pourquoi le député de Bellechasse, à mon
sens, a le droit de poser sa question au ministre des Travaux publics et ne pas
recevoir comme réponse: « Cela ne me regarde pas, je m'en lave les
mains. » On n'est pas ici pour se faire envoyer de Caiphe à
Pilate.
M. ST-PIERRE: Je ne m'appelle pas Caiphe, ni Pilate.
M. JOHNSON: Non, bien Pilate ça va bien à l'autre.
M. ST-PIERRE: Je ne porte pas ces deux noms-là.
M. JOHNSON: De Saint-Pierre à Pilate.
M. LOUBIER: M. le Président, quelle est votre décision
concernant les représentations faites par le chef de l'Opposition?
M. ST-PIERRE: Je dois dire, avant la décision du
président, qu'il n'y a absolument rien dans nos livres et que nous
n'avons aucun plan devant nous à ce sujet-là.
M. LOUBIER: M. le Président, s'il n'y a qu'un plan au
ministère des Travaux publics, comment se fait-il qu'une somme de
$35,978.30 a été payée pour des travaux qui sont encore
sur papier selon les paroles du ministre, qui sont sur un plan. Il y a une
somme de $35,978.30 dépensée pour l'hôpital d'Armagh qui
n'existe pas! Q n'y a aucune structure d'hôpital à Armagh et il y
a $35,978.30 de dépensés.
Je demanderais à l'honorable ministre des Travaux publics de me
donner les explications; c'est lui qui a la responsabilité de ces
sommes, la surveillance c'est lui qui marche étroitement en
collaboration avec le ministère de la Santé.
UNE VOIX: Quelle sorte d'éléphant que c'est ça?
M. LOUBIER: Est-ce que l'honorable ministre pourrait répondre
à cette question?
UNE VOIX: Un éléphant blanc.
M. ST-PIERRE: Je pourrais répondre, M. le Président, la
même chose que j'ai répondue tout à l'heure. C'est
qu'actuellement nous n'avons aucun chiffre pour ces montants-là dans nos
rapports et dans notre budget ou enfin dans les renseignements que nous avons.
Je ne puis pas répondre sur des choses que je ne connais pas; les
renseignements, évidemment, lorsque le budget du ministère de la
Santé sera présenté à la Chambre, si j'ai le droit
de donner des informations dans ce temps-là, je les donnerai avec
plaisir, mais dans le moment nous n'avons absolument rien dans nos livres et
absolument rien dans nos rapports qui disent qu'il y a eu des montants de
payés.
M. JOHNSON: M. le Président, il y a une question de principe
là. Evidemment, personne n'a d'objection à ce que ce soit un
ministre plutôt que l'autre qui réponde aux questions que nous
posons; mais nous sommes à l'étude des crédits des Travaux
publics et c'est le premier ministre qui nous a fait hier la
démonstration à l'effet que c'est le ministre des Travaux publics
qui a la responsabilité lorsqu'il s'agit d'une construction
d'hôpital.
M. LESAGE: Voici, monsieur, je puis donner l'explication. Il s'agit d'un
cas spécial ici; c'est que le terrain est acheté
évidemment, on a confié à un architecte le soin de la
préparation des plans. Ces plans ont été soumis au
ministère de la Santé et on a considéré que les
plans étaient tels que le coût de la construction n'était
pas justifié pour les besoins de la région. Et alors on a fait
recommencer les plans par un autre architecte.
M. JOHNSON: Non, nous allons nous entendre, M. le Président.
Est-ce que c'est...
M. LESAGE: Non, non, c'est aussi simple que ça.
M. JOHNSON: Oui, mais est-ce que c'est ici qu'on doit poser d'autres
questions...
M. LESAGE: Non, voici...
M. JOHNSON: ... ou si on doit attendre les crédits du
ministère de la Santé?
M. LESAGE: Je pense que c'est le ministè- re de la Santé
qui a refusé les plans du premier architecte.
M. JOHNSON: Oui, mais quant à la dépense qui a
été faite à date et qui apparaît aux comptes
publics, qui doit répondre de cette dépense en Chambre? Le
ministre de la Santé ou le ministre des Travaux publics?
M. LESAGE: Je vais m'enquérir et puis je vais faire sortir les
dossiers au Conseil de la Trésorerie et je vais le savoir.
M. LOUBIER: M. le Président, je comprends les explications du
premier ministre, mais quand saurons-nous pourquoi ces sommes ont
été dépensées et à qui elles ont
été payées?
M. LESAGE: Ce sont des frais d'architecte. M. LOUBIER: A quel
moment?
M. LESAGE: Je crois que ce sont les frais d'architecte.
M. LOUBIER: Bien, M. le Président, le premier ministre parle de
frais d'architecte, c'est pour une somme de $7,950, architecte.
M. LESAGE: Je vais obtenir le détail du contrôleur de la
Trésorerie et je le donnerai, je le produirai.
M. LOUBIER: Est-ce que l'honorable premier ministre, à ce
moment-là, me permettra de revenir sur le sujet?
M. LESAGE: Bien non, je le déposerai.
M. LOUBIER: Bien voici, c'est parce que j'aimerais avoir des
explications.
M. LESAGE: Je dirai exactement comment se décompose le montant
que mentionne le député.
M. JOHNSON: Voici, nous aurions plusieurs questions à
poser...
M. LESAGE: Bien, posez-les.
M. JOHNSON: Qui est M. Audet, pourquoi lui a-t-on payé $13,500?
C. Audet, $13,500? Qui est M. Wilfrid Lacroix, $7,950?
M. LESAGE: C'est un architecte.
M. JOHNSON: Un architecte. Est-ce le mê-
me, c'est W. là, est-ce que c'est le même, l'ancien
député fédéral?
M. LESAGE: C'est l'ancien député fédéral du
comté de Québec.
M. JOHNSON: Correct. Est-ce qu'il est encore architecte sur le
projet?
M. LESAGE: Non.
M. JOHNSON: Qui est A. Risi, $12,869.90?
M. LESAGE: C'est un ingénieur civil, je crois.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il a fait des plans d'architecte lui aussi?
M. LESAGE: Non, non, mais simplement l'on sait que quand on construit un
hôpital, les plans de la structure sont préparés par des
ingénieurs, non pas des architectes.
M. JOHNSON: Est-ce que M. Risi aurait droit à $12,869 pour la
structure?
UNE VOIX: Aucune construction.
M. JOHNSON: Pour des plans de structure, alors que l'architecte, lui,
n'aurait droit qu'à $7,950 pour les plans complets?
M. LESAGE: C'est possible parce que j'ai expliqué tout à
l'heure que nous avions changé d'architecte.
M. JOHNSON: Mais qui est C. Audet? Audet C, $13,500.
M. LESAGE: C'est M. C. Audet.
M. JOHNSON: Oui, mais... Qu'est-ce qu'il a fait pour avoir $13,500?
M. LESAGE: Je ne le sais pas, je vais demander au contrôleur de la
Trésorerie.
M. JOHNSON: Alors, on aC.Audet,$13,500; on aura la justification plus
tard. Wilfrid Lacroix, architecte dégommé, $7,950. A. Risi,
$12,869.90, ça c'est un ingénieur qui d'habitude fait la
surveillance ou la coordination...
M. LESAGE: Non, non, ils sont obligés de faire les plans de la
structure de béton.
M. JOHNSON: Est-ce le même Risi qui était coordonnateur sur
les travaux d'autres hôpitaux?
M. COUTURIER: Il a été le coordonnateur de l'hôpital
de Magog.
M. JOHNSON: Est-ce à l'hôpital St-Michel de Montréal
aussi?
M. COUTURIER: Non, non.
M. JOHNSON: Ah oui, en Chambre l'année dernière.
M. COUTURIER: Je vous dis que non.
M. JOHNSON: Quel autre hôpital, M. Risi?
M. COUTURIER: M. Risi n'a eu que l'hôpital de Magog et il
était ingénieur à Chibougamau.
M. JOHNSON: Il y en a un autre. Chibougamau. Et il a aussi
l'hôpital d'Armagh.
M. LESAGE: Cela fait trois.
M. JOHNSON: Le ministre sait peut-être qui est ce M. Audet?
M. COUTURIER: Je ne sais pas.
M. ST-PIERRE: Evidemment! Quelqu'un me dit que M. Cajetan Audet est le
propriétaire du terrain; l'achat du terrain, $13,500.
M. LOUBIER: M. le Président...
M. ST-PIERRE: C'est un renseignement que j'ai eu, non pas par les livres
mais...
M. LOUBIER: Il y a eu une somme de $35,978 payée à un
architecte ami du parti...
M. LESAGE: Non.
M. LOUBIER: ... ingénieur ami du parti, pour une construction qui
n'existe pas, et ça c'est une promesse qui avait été faite
par le premier ministre le 1er novembre au soir, au théâtre
d'Armagh, que l'hôpital se construirait dès le lendemain. Il y a
eu des travaux d'entrepris et, le 14 novembre, pour punir les gens de
Bellechasse de ne pas s'être laissés prendre par les promesses
fallacieuses du premier ministre, eh bien, on leur a enlevé cet
hôpital.
M. LESAGE: Est-ce que nous allons recom-
mencer les scènes d'hier? Est-ce que le député de
Bellechasse ne s'est pas assobri un peu depuis hier soir?
M. LOUBIER: Assobri?
M. ALLARD: Faites-lui retirer ses paroles.
M. LOUBIER: M. le Président, je ne sais pas dans quel sens le
premier ministre parle, j'aimerais qu'il explicite sa pensée.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. LOUBIER: Parce que j'aurais des nouvelles pour lui aussi. Mais M. le
Président, à Armagh il se dépense une somme de
$35,978...
M. ST-PIERRE: Je tiens à vous faire remarquer, M. le
Président, qu'actuellement c'est le budget du ministère des
Travaux publics qu'on doit discuter, et là nous sommes rendus au budget
du ministère de la Santé. Je demande donc qu'on revienne au
budget du ministère des Travaux publics.
M. JOHNSON: Oui.
M. ST-PIERRE: Je n'ai pas l'intention d'être deux jours ou trois
jours de plus à parler de choses banales ou en dehors du sujet.
M. JOHNSON: Ah! c'est ça!
M. ST-PIERRE: A la page 507, c'est le ministère de la
Santé et il n'y a absolument rien pour le ministère des Travaux
Publics, à la page 507.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. JOHNSON: M. le Président, c'est le premier ministre qui a
déclaré dans cette Chambre: « Le ministre des Travaux
publics, c'est lui qui voit à la construction et c'est une
manière de sauver de l'argent. » Cela a même fait le sujet
d'un grand article de première page dans une section du «
Financial Post ». Je viens de lire cet article que le premier ministre
m'a fait parvenir et la raison pour laquelle on trouve que le ministre des
Travaux publics est efficace, c'est que c'est lui qui a la surveillance de la
dépense lorsqu'il s'agit des immeubles appartenant au gouvernement ou
des immeubles que le gouvernement fait construire pour l'un ou l'autre de ses
ministères.
Le premier ministre, hier, nous a dit: « C'est le ministre des
Travaux publics, député de St-
Hyacinthe, qui a la responsabilité de la construction. » Le
député de Bellechasse a raison de demander des questions au
ministre. S'il n'a pas son dossier, qu'il le fasse venir. A-t-il
été consulté, le ministre des Travaux publics, selon la
responsabilité que lui attribue le premier ministre lorsqu'il s'est agi
de choisir l'architecte pour l'hôpital d'Armagh?
M. LESAGE: M. le Président, les nominations d'architectes sont
faites par le ministre des Travaux publics et, je l'ai dit, l'architecte
nommé a d'abord été M. Wilfrid Lacroix, et puis les plans
qu'il avait préparés franchement prévoyaient une
dépense beaucoup trop forte pour les besoins de la région.
Nous avions parlé d'un hôpital à Armagh de 20
à 24 lits seulement, lorsque j'en ai causé au cours d'une
assemblée publique. D'abord je n'ai pas dit que l'hôpital serait
construit demain, parce que depuis que nous sommes au pouvoir sauf pour ce qui
est des séquelles dont nous avons hérité de l'Union
nationale, nous voyons à ce que les plans et devis soient prêts
avant la demande de soumissions publiques. Alors la nomination des architectes
et ingénieurs est la responsabilité du ministre des Travaux
publics: l'approbation des plans cependant, du ministère de la
Santé quand il s'agit d'un hôpital, a une responsabilité
dans l'approbation des plans parce que c'est au ministère de la
Santé si l'on sait que les plans peuvent convenir pour un hôpital
suivant les besoins de l'endroit.
C'est la même chose lorsqu'il s'agit de bâtir des foyers
pour le ministère du Bien-être social. C'est ainsi que se
tranchent les responsabilités. Après approbation des plans par le
ministère de la Santé, les demandes de soumissions publiques sont
faites par le ministère des Travaux publics et la surveillance des
travaux est la responsabilité du ministre des Travaux publics. Ce n'est
pas plus difficile que ça. Et quant à la décomposition du
montant de $35,000, monsieur le chef de l'Opposition s'est chargé de la
faire lui-même. Il a dit $12,000 pour un ingénieur qui a
été payé; $9,000 pour l'architecte...
M. LOUBIER: $7,900.
M. LESAGE: ... $7,900; un montant à monsieur C. Audet pour
l'achat du terrain...
UNE VOIX: $13,500.
M. LESAGE: ... et Il doit y avoir un autre montant parce qu'on a
commencé à un moment donné les excavations, je crois.
Alors on est vite rendu à $35,000 et l'explication est là. Je ne
com-
prends pas ce qu'on peut vouloir. Quant au retard, je viens d'expliquer
pourquoi la chose a retardé et puis il est évident qu'à
l'heure actuelle les plans définitifs sont en préparation par M.
Dupéré, Je crois. Ces plans achèvent et doivent être
soumis...
M. JOHNSON: Qui est-il le nouvel architecte?
M. LESAGE: M. Roland Dupéré. Et ces plans doivent
être soumis incessamment au ministère de la Santé. Lorsque
le ministère de la Santé les aura approuvés, eh bien, ils
seront transmis au ministère des Travaux publics qui demandera des
soumissions. Le contrat sera accordé au plus bas soumissionnaire
compétent et solvable suivant notre politique, et la surveillance des
travaux sera faite par l'architecte, par l'ingénieur et aussi par le
ministère des Travaux publics qui a la responsabilité. Et il est
clair que des officiers du ministère de la Santé y jettent un
coup d'oeil pour être assurés que l'exécution des plans
permet bien qu'on livre au ministère de la Santé l'hôpital
dont on a besoin pour la région. Il me semble qu'il n'y a pas de
mystère là-dedans. Pour me servir d'une expression chère
au procureur général, il n'y a pas de mystère
là-dedans, tout est absolument normal, je ne vois pas...
M. JOHNSON: Il n'y a pas de mystère là-dedans,
évidemment.
M. LESAGE: Evidemment qu'il n'y a pas de mystère.
M.JOHNSON: Le nouvel architecte est le président du Club de
Réforme de Québec.
M. LESAGE: Bien oui, puis après?
M. JOHNSON: Il n'y a pas de mystère là-dedans.
M. LESAGE: Puis après?
M. JOHNSON: Non, non. C'est juste le mystère de la...
M. CREPEAU: Une étrange coïncidence!
M. JOHNSON: Une étrange coincidence, le député de
Mercier a le mot.
UNE VOIX: C'est pour créer un meilleur accueil.
M. JOHNSON: Cela se fait au hasard des rencontres.
UNE VOIX: Faudrait tout aussi bien demander des soumissions publiques
pour l'architecte!
M. JOHNSON: Mais est-ce qu'on a payé d'autres montants
relativement à l'hôpital d'Armagh dans l'année fiscale ou
financière du 1er avril 1963 au 31 mars 1964?
M. LESAGE: Bien ça, si on voulait poser la question à
l'ordre du jour, ce qui est la procédure normale, je serai en mesure de
répondre. Je demanderai au contrôleur de la Trésorerie et
à l'Auditeur.
M. JOHNSON: Quant à M. Risi, juste pour corriger le ministre de
la Santé, il y a aussi M. A. Risi à l'hôpital de Malartic
pour le même montant $12,869.90.
M. COUTURIER: Vous ne corrigez pas, n'est-ce pas, parce que vous m'avez
demandé s'il y avait d'autres hôpitaux. J'en ai nommé un
autre. Vous ne m'avez pas demandé s'il y en avait d'autres. Il est
ingénieur pour l'hôpital de Malartic.
M. JOHNSON: Bon.
M. COUTURIER: C'est un petit hôpital dans le genre de celui qui
devra être construit...
M. JOHNSON: Est-ce qu'il a fait les plans pour la structure?
M. COUTURIER: Les plans de structure.
M. JOHNSON: Les plans de structure. Et ça arrive exactement au
même montant, $12,869.90? Ah bon, c'est un duplicata des plans.
M. GOSSELIN: Seulement pour les avoir imprimés...
M. JOHNSON: $12,869.90 pour un double, un « carbone »,
M. LESAGE: Quand le député de Bagot, comme avocat, prend
deux actions de $10,000 et que les actions sont réglées
après le rapport de l'action...
UNE VOIX: Il les perd toutes les deux.
M. LESAGE: ... le montant de ses honoraires est exactement le
même.
M. JOHNSON: Les honoraires judiciaires, oui.
M. LESAGE: C'est la même chose pour les ingénieurs, c'est
fixé par la loi...
M. JOHNSON: Mais les honoraires extra-judiciaires, M. le
Président, sont considérablement réduits.
M. LESAGE: Oui, mais il n'y en a pas dans le cas des ingénieurs,
c'est le tarif des ingénieurs puis les architectes c'est le tarif des
architectes. Non pas, M. le Président, si c'est de ça qu'on veut
parler, que je trouve...
M. JOHNSON: Non, non.
M. LESAGE: ... absolument raisonnable la façon de procéder
dans l'établissement du tarif des architectes et, parlant en mon nom
personnel, je préférerais de beaucoup qu'on change de
système parce que j'ai parfois la conviction que l'intérêt
de l'architecte, étant donné que plus ça coûte cher
plus il est payé, le tarif étant à pourcentage, alors
l'intérêt de l'architecte est contraire à
l'intérêt de son client.
Le système est comme ça. J'exprime une idée qui
m'est passée par la tête très souvent. Est-ce une
façon bien normale? Je comprends que ça existe depuis très
longtemps mais ça n'existe plus à plusieurs endroits ailleurs
à cause de cela.
M. COUTURIER: D'ailleurs,M. le Président, pour enchaîner
avec ce que le premier ministre vient de dire, ce sont deux hôpitaux dont
les plans sont superposés, mais les hôpitaux ne seront pas
superposés l'un au-dessus de l'autre. Alors il y a différence de
terrain.
M. LOUBIER: Ah! M. le Président...
M. JOHNSON: Je suis très heureux que le ministre nous ait
donné cette assurance...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre messieurs. UNE VOIX: Lumineux.
M. COUTURIER: On ne les bâtira pas tous les deux à...
M. JOHNSON: ... car ceux qui connaissent le ministre le savent capable
de faire de telles horreurs.
M. COUTURIER: C'est ça.
M. JOHNSON: Monsieur W. Lacroix à l'hôpital de Malartic,
est-ce le même M. Lacroix? Est-ce qu'il a perdu son contrat de Malartic
aussi?
M. COUTURIER: M. Lacroix a fait les plans pour les deux hôpitaux
et les plans ont été rejetés.
M. JOHNSON: Dans les deux cas?
M. COUTURIER: Dans les deux cas, c'était le même plan.
M. GOSSELIN: C'est une économie.
M. JOHNSON: M. Risi, lui, ses plans ont-ils été
refusés?
M. COUTURIER: Je ne suis pas ingénieur, je ne peux pas vous dire
si ce sont les mêmes plans,
M. JOHNSON: Ah ! bon, c'est brillant ça.
M. GOSSELIN: Une chance du « Financial Post »...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. JOHNSON: Est-ce que, pour vider le sujet, le ministre est au courant
si oui ou non des montants ont été payés dans
l'année qui vient de se terminer? Bien le premier ministre a dit qu'il
répondrait, mais peut-être que le ministre est au courant. Non? Le
ministre admet qu'il n'est pas au courant.
M. COUTURIER: Je ne me rappelle pas les montants.
M. LESAGE: Il faudrait bien que le chef de l'Opposition comprenne que
les approbations d'engagement de $25,000 et moins sont la responsabilité
du contrôleur de la Trésorerie et non du conseil de la
Trésorerie. La responsabilité du conseil de la Trésorerie
pour les engagements c'est de $25,000 à $1,000,000 et au-dessus de
$1,000,000 c'est la responsabilité du Conseil des ministres. Cela c'est
pour les engagements.
Pour ce qui est des paiements, le chef de l'Opposition le sait aussi
bien que moi, c'est la responsabilité de l'auditeur et ça ne
passe entre les mains, ni du premier ministre, ni du ministre de la
Santé, sauf pour la recommandation de paiement. Mais quand on a un
budget de un milliard et demie, c'est assez difficile de se souvenir s'il y a
eu un paiement de $2,000 ou $3,000 qui s'est fait pour un des nombreux
hôpitaux en construction.
Il faut tout de même être raisonnable, on n'est plus au
temps où en 1867 on avait à peine quelques milliers de piastres
dont le gouverne-
ment devait rendre compte et il me semble que la procédure
normale dans des cas semblables c'est de poser des questions à l'ordre
du jour. Autrement il n'y a aucune possibilité d'espérer que le
président du conseil de la Trésorerie, ou le ministre des Travaux
publics, ou le ministre de la Santé puissent répondre à de
semblables questions.
M. LOUBIER: M. le Président, je comprends que le premier ministre
a émis une opinion tout à l'heure. Lorsqu'on engage un
architecte, qu'on lui demande de faire un hôpital avec tant de lits, il
me semble que le ministère doit lui dire: « Nous sommes
disposés à verser une somme de tant pour la construction d'un
hôpital avec tant de lits. Nous voulons un plan correspondant aux
dépenses qui pourront se faire dans l'ordre, par exemple, de $150,000
».
Or, si je demande personnellement à un architecte de me tracer un
plan pour ma maison, et que je lui dis: « Je suis disposé à
dépenser une somme de $30,000 et qu'il m'arrive avec un plan de maison
qui va me coûter $70,000, à ce moment-là je n'ai pas un
seul sou à verser à l'architecte. Il a outrepassé le
mandat qu'on lui avait donné.
M. LESAGE: M. le Président, je regrette infiniment mais le
député de Bellechasse qui est censé être avocat
pourrait avoir de la misère devant le tribunal, en défense.
M. LOUBIER: Bien, M. le Président, non seulement je suis
censé l'être...
M. ALLARD: Il n'est pas censé l'être, il l'est.
M. LOUBIER: ... mais je dois dire au premier ministre sans me vanter que
j'ai plaidé l'an passé à la Cour suprême, j'ai
gagné une cause. Je ne suis pas censé l'être, je pratique,
M. le Président. Mais, M. le Président...
M. LESAGE: Vous avez été chanceux. M. LE PRESIDENT: A
l'ordre, messieurs.
M. LOUBIER: ... si je confie un mandat à un architecte lui disant
de construire une maison pour un prix de $50,000 et qu'il arrive avec un plan
de $100,000 ou de $125,000, je dis que je ne suis pas obligé de payer
ses honoraires pour le plan que je n'ai pas demandé.
M. LESAGE: C'est votre opinion.
UNE VOIX: C'est certain.
M. LOUBIER: Or, actuellement, on a payé $7,900 à un
architecte pour des plans qui n'avaient pas été demandés
par le ministère puisqu'on ne les a pas acceptés.
On aurait dû lui tracer un couloir de prix dans lequel il pourrait
se tenir et ç'a été tout simplement pour favoriser un ami
politique.
M. LESAGE: C'est absolument faux. Ce qui s'est produit ces jours-ci
c'est que des esquisses ont été remises à l'architecte et
c'est comme ça qu'on procède n'est-ce pas. Ce sont des esquisses.
On dit à l'architecte, veuillez préparer des esquisses, voici ce
que nous voulons ou à peu près et puis préparez-nous des
plans en conséquence. Alors, il prépare et si ça ne fait
pas notre affaire, on essaie de s'entendre avec lui pour les faire amender; il
y a discussion et si ça ne fonctionne pas, il n'y a plus rien qu'une
chose à faire, c'est de le payer et puis d'aller en trouver un
autre.
M. LOUBIER: Non.
M. GUILLEMETTE: M. le Président, aux comptes publics 1962,
à la page 499, hôpital de Lac Mégantic, M. Roland
Dupéré, architecte, $27,200.00, A la page 416 des comptes publics
1963, Roland Dupéré, architecte, $19,600.00; ce qui fait un
montant total de $46,800.00 payé à M. Roland
Dupéré, architecte alors que l'on sait qu'en 1960 au moment de la
prise de pouvoir du parti libéral, à toutes fins pratiques, la
bâtisse de l'hôpital de Lac Mégantic était
terminée. Alors je voudrais savoir pourquoi a-t-on payé
$46,800.00 à Roland Dupéré, président du club de
Réforme, je crois? Pour quelle raison?
M. COUTURIER: En 1960, la bâtisse était
terminée?
M. LESAGE: Il y a erreur, M. Dupéré n'était pas
président du club de Réforme.
M. COUTURIER: On parlera de l'hôpital Mégantic quand on
discutera du ministère de la Santé et je pense que ça sera
plus logique.
M. GOSSELIN: Vous parlez de la construction.
M. GUILLEMETTE: Je parle de la construction.
M. COUTURIER: L'hôpital de Mégantic a
été terminé par le ministère de la
Santé. Les hôpitaux qui avaient été commencé
quand nous avons pris le pouvoir, ont été terminés par le
ministère de la Santé; c'est le ministère de la
Santé qui en a eu l'entière responsabilité et les nouveaux
hôpitaux en construction ont été transférés
au ministère des Travaux Publics. Or l'hôpital de Mégantic
est du domaine exclusif du ministère de la Santé.
M. GUILLEMETTE: Alors le ministre voudrait insinuer que l'hôpital
de Lac-Mégantic en 1963 n'était pas encore terminé et
qu'il était encore sous la juridiction au point de vue de la
construction du ministère de la Santé. Est-ce que c'est ça
qu'il veut dire?
M. COUTURIER: C'est ça. On en parlera quand on discutera le
budget du ministère de la Santé.
M. GUILLEMETTE: C'est supposé être le ministre des Travaux
publics. Enfin, comment va-t-on procéder dans ça?
M. LESAGE: Non, non, le ministre de la Santé vient d'expliquer
exactement ce qui s'est passé. Lorsque nous avons pris le pouvoir en
1960, il y avait des hôpitaux en construction. En vertu du système
qui existait sous le régime de l'Union nationale, la construction des
hôpitaux était la responsabilité du ministère de la
Santé. Nous avons décidé de changer de politique et ce
changement de politique est venu dans les mois qui ont suivi et, pour les
nouvelles constructions, les constructions qui à ce moment-là
étaient sous la responsabilité du ministère de la
Santé sont restées jusqu'à leur achèvement sous la
responsabilité du ministère de la Santé. Cela a
été la même chose pour Louiseville...
UNE VOIX: Baie St-Paul, Amqui, Sept-Iles...
M. LESAGE: Louiseville, je pense, Amqui, Sept-Iles. Non mais je parle
d'un autre ministère, du Bien-Etre social. C'était la même
politique qui a été suivie.
M. GUILLEMETTE: Est-ce que les montants payés à M.
Dupéré au cours de deux années, qui représentent
à chaque année deux fois le salaire d'un député,
trois fois même, quatre fois, estrce que ç'a été
payé sous la recommandation du ministère...
M. LESAGE: Ce l'a été au ministère de la
Santé, mais j'invoque le règlement, je ne puis, M. le
Président, laisser continuer le député de Frontenac
discuter des questions qui relèvent du ministère de la
Santé. Il n'a pas le droit de laisser la Chambre et le public sous
l'impression que ce que l'architecte reçoit en honoraires
équivaut à un salaire de député, parce que
l'architecte est obligé d'avoir à son emploi d'autres
architectes, de nombreux dessinateurs. C'est comme un ingénieur
d'ailleurs, et ça je suis sûr que le député de
Frontenac admettra que j'ai raison, qu'il le sait, et qu'un architecte doit
avoir à son emploi de nombreux spécialistes qu'il doit payer et
les honoraires qu'il reçoit servent au paiement de ses frais de bureau,
de sa papeterie très dispendieuse, de ses outils, de ses
employés, souvent d'autres architectes et aussi certainement de
dessinateurs.
Il ne faut tout de même pas être injuste. C'est la
même chose, n'est-ce-pas, pour les ingénieurs. Cela ne se compare
pas avec un honoraire d'avocat par exemple. Un avocat est obligé d'avoir
des employés mais proportionnellement, il y a beaucoup plus de travail
personnel pour un travail donné chez l'avocat qu'il y en a pour
l'architecte qui fait faire une bonne partie de son travail préparatoire
par d'autres. Tandis que l'avocat en général, s'il plaide
lui-même ses causes, doit donner énormément de son travail
personnel.
C'est difficile de comparer des choux avec des carottes, ou des carottes
avec des tomates. Il faut être prudent. Il faut être juste pour
tout le monde. Juste pour la profession d'architecte, juste pour la profession
d'ingénieur et juste, comme on veut l'être, pour les ouvriers
aussi.
M. GUILLEMETTE: M. le Président, je comprends qu'on ne peut pas
comparer des choux avec des tomates...
M. LESAGE: Bien non, c'est pour ça que j'ai pris l'exemple, vous
êtes agronome.
M. GUILLEMETTE: ... mais ce sont des légumes et puis, dans le cas
actuel, je suis obligé de constater que Roland Dupéré
ça doit être une grosse légume dans le parti libéral
parce qu'il a reçu $46,800 et je pose la question suivante: est-ce
que...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre.
M. LESAGE: C'est le ministère de la Santé.
M. LE PRESIDENT: Pour poser des questions à ce sujet-là,
on vient de dire assez
clairement que cet hôpital en particulier relève
directement, à tous ses stades, du ministère de la Santé.
Alors si le député veut prendre sa question en suspens et la
remettre lorsque viendront les crédits du ministère
concerné.
M. JOHNSON: M. le Président, parlant sur cette question de
règlement, je voudrais bien l'éclaircir une fois pour toute. Nous
n'avons pas d'objection. Mais je vois que dans le « Financial Post
» on la fait grand état. C'est le ministre qui s'occupe de tout
ça...
UNE VOIX: Oui.
M. LE PRESIDENT: Je ne sais pas si le chef de l'Opposition a saisi tout
à l'heure la distinction qui fut faite. Touts les hôpitaux qui
étaient commencés, qui étaient à un stade
quelconque de construction en 1960 ont continué sous le contrôle
et la direction directe du ministère de la Santé, alors que tous
les nouveaux hôpitaux, nouvelles constructions...
M. LESAGE: A une exception près.
M. LE PRESIDENT: ... relèvent maintenant du ministère des
Travaux publics, quant à la construction.
M. LESAGE: Non, à une exception près... Je ne voudrais
pas. Juste un instant, je voudrais dire M. le Président, que je ne
voudrais pas que la Chambre soit induite en erreur par moi ou par le
président à la suite de ce que j'ai dit. C'est à une
exception près: le Pavillon St-Georges a cause de circonstances
particulières, à cause du changement de destination, alors lui, a
été référé au ministère des Travaux
publics.
M. GUILLEMETTE: M. le Président, je prends note que nous pourrons
poser la question que j'ai voulu soulever, que nous...
M. LE PRESIDENT: C'est ça.
M. GUILLEMETTE: ... pourrons demander tous les détails au
ministre de la Santé, lors de ses crédits.
M. LE PRESIDENT: Article 7 adopté?
M. JOHNSON: M. le Président, on dit dans cet excellent article
où on parle du ministre, qu'il a au cours de l'année
dernière surveillé la construction de deux hôpitaux. Vous
me permettrez, M. le Président, de faire part à la Chambre des
compliments que l'on fait au mi- nistre, ça me fait toujours plaisir de
voir l'un des nôtres qui reçoit de pareils compliments. «
Public Works Minister René Saint-Pierre is short, chunky, cheerful, for
distributor from St-Hyacinthe, also has established a reputation in the past
four years as a shrewd and business like administrator. »
M. le Président, j'espère que le ministre va continuer
à se mériter cette réputation. Nous avons encore quelques
heures pour lui donner une chance de réellement prouver que les
compliments qu'on lui fait ici à date dans les estimations de son
ministère, il n'a pas été impressionnant. Quels sont ces
deux hôpitaux dont il a surveillé la construction pour le
ministère de la Santé?
M. ST-PIERRE: Les deux hôpitaux, c'est l'hôpital de la
Rive-sud, et le Pavillon St-Georges.
M. JOHNSON: Pardon?
M. ST-PIERRE: L'hôpital de la Rive-sud et le Pavillon
St-Georges.
M. JOHNSON: Alors, M. le ministre, M. Dupéré, puisqu'on en
parle, à la page 594 des comptes publics pour l'année
terminée le 31 mars 1963, apparaît comme ayant reçu une
somme de $61,000. Le ministre pourrait-il nous dire pour quelles fins?
M. GOSSELIN: Cela coûte cher pour un président.
M. ST-PIERRE: Je crois que ce sont pour les plans et la surveillance,
des réparations qui ont été faites à
l'Académie commerciale.
M. JOHNSON: Surveillance à l'Académie commerciale,
M. ST-PIERRE: Pour l'Académie, plans, devis, détails,
surveillance des travaux qui ont été faits à
l'Académie commerciale ou enfin là où se trouvent les
bureaux du Revenu maintenant.
M. JOHNSON: Le ministre est-il certain de ça?
M. ST-PIERRE: Toujours certain. L'Opposition hésite, mais moi je
suis toujours certain. Je ne suis pas ici en visite.
M. JOHNSON: Correct.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. JOHNSON: M. Lacroix. Le montant qui apparaît au nom de M.
Lacroix à la page 594 encore, soit la somme de $8,010.15?
M. ST-PIERRE: C'est pour la surveillance des travaux qui ont
été faits au Musée provincial.
M. JOHNSON: Bon, le ministre me corrigera si je fais erreur, le ministre
est celui qui nomme les architectes n'est-ce pas?
M. ST-PIERRE: Le ministère des Travaux publics est celui qui est
responsable de la nomination des architectes pour les travaux de
construction.
M. JOHNSON: Alors, lorsqu'il y a un hôpital à construire,
une école du gouvernement, c'est le ministère qui voit à
la nomination des architectes. Est-ce le ministre lui-même ou le
sous-ministre qui voit à cela?
M. ST-PIERRE: Actuellement, les nominations et la signature, c'est le
ministère qui est responsable et non pas le ministre comme je l'ai dit.
J'ai dit le ministère.
M. JOHNSON: Mais le ministère en soi, comment peut-il faire une
nomination?
M. ST-PIERRE: La lettre d'engagement est signée par le
sous-ministre.
M. JOHNSON: Mais qui indique au sous-ministre le nom de l'architecte et
de l'ingénieur?
M. ST-PIERRE: C'est moi qui signe.
M. JOHNSON: Pardon? Ah, le ministre vient de se faire rappeler par son
sous-ministre que c'est lui qui signe. Mais qui indique au ministre quel
architecte et quel ingénieur doit avoir tel travail?
M. ST-PIERRE: Evidemment, pour le choix des architectes, des
ingénieurs, nous procédons d'une façon très
démocratique. C'est que nous avons une liste de tous ceux qui demandent
de travailler pour le gouvernement, pour le ministère, comme architectes
ou ingénieurs.
Nous avons un livre complet de chaque demande. Nous nous basons sur
l'endroit où est construit l'édifice ou le pont, dans certains
cas ce sont des ponts pour les ingénieurs, et nous essayons de
distribuer les travaux. C'est évident qu'un travail, qu'une construction
de $500,000 peut être donnée à un architecte et une autre
de $5,000,000 à un autre architecte; ça ne se divise pas en
tranche égale. Mais je dois dire que, dans chacune des
municipalités où il y a eu des constructions, nous avons autant
que possible choisi un architecte ou un ingénieur de l'endroit.
Il se peut que, lorsqu'un architecte a déjà des travaux ou
en a suffisamment en comparaison du nombre de personnel qu'il a et de ses
dépenses, nous soyons appelés à en choisir un autre. C'est
ce qui arrive toujours. Nous essayons d'équilibrer autant que possible
la distribution des contrats aux ingénieurs et aux architectes, mais je
dois dire aussi que ce ne sont pas tous ceux qui ont fait une offre de services
qui, à date, ont eu des contrats.
Pour les choisir, c'est assez facile. Dans des cas où c'est
absolument difficile pour nous, nous nous rencontrons et nous demandons
même au Conseil des ministres de décider mais c'est très
rare que ça arrive.
M. JOHNSON: Le ministre vient de nous exposer très longuement,
sinon clairement...
UNE VOIX: Il n'a rien dit.
M. JOHNSON: ... les barèmes sur lesquels il se base pour
désigner un architecte et la plupart du temps, c'est lui, mais ça
peut des fois être référé au Conseil des ministres.
Prenons un cas particulier, par exemple. A St-Hyacinthe pour le Palais de
justice, est-ce que c'est le Cabinet des ministres qui a choisi l'architecte ou
si c'est le ministre?
M. ST-PIERRE: A St-Hyacinthe, pour le Palais de justice? Je n'ai pas
choisi, c'est celui que l'Union nationale avait choisi.
M. JOHNSON: Pardon?
M. ST-PIERRE: Pour la simple raison que l'Union nationale a
engagé un architecte avant que le présent gouvernement soit en
charge de l'administration de la province et que l'architecte qui a
précédé avait fait une évaluation des travaux de
réparations à l'ancien Palais de justice pour environ $34,000,
une évaluation de $34,000 d'après les rapports que j'ai eus, et
les travaux de réfection ont coûté $362,000.
Il y avait un écart assez considérable et nous avons cru
réellement, malgré que j'estime beaucoup l'architecte qui
était en charge, devoir le remplacer par un bureau d'architectes qui
avait plusieurs architectes de façon à ce que le tout soit fait
le plus promptement possible et en mê-
me temps, ce qui, à mon point de vue, a amené un projet
qui, aujourd'hui réalisé, montre à la population de la
province qu'il peut se bâtir dans notre province, par des
ingénieurs et des architectes de notre province et par des entrepreneurs
de nos régions, des édifices qui ont très belle apparence,
qui sont très fonctionnels et qui vont durer très longtemps.
C'est quelque chose de merveilleux. J'invite le chef de l'Opposition
à venir visiter un samedi le Palais de justice de St-Hyacinthe...
M. JOHNSON: Nous irons ensemble.
M. ST-PIERRE: ... et je suis sûr qu'il partagera l'opinion du
« Financial Post », que c'est bien administré et
j'espère bien que lui-même lira davantage le « Financial
Post » de façon a s'assurer qu'il Il 'y a aucune
hésitation, lorsqu'on parle du ministère des Travaux publics,
à penser que tout se fait le mieux possible, du moins que le ministre et
le personnel font tout ce qu'ils peuvent pour administrer efficacement le
département.
M. JOHNSON: Le ministre en donne plus long que le client n'en demande.
J'avais demandé au ministre comment il avait procédé
à St-Hyacinthe.
M. HAMEL (St-Maurice): C'est vous qui fournissez la question et puis la
réponse.
M. JOHNSON: On sera surpris après coup que ça dure un peu
longtemps. Le ministre en a profité pour jeter dans la conversation,
parce que c'est une conversation avec le ministre,...
M. ST-PIERRE: C'est la vérité.
M. JOHNSON: ... des petits renseignements...
M. HAMEL (St-Maurice): C'est une conversation agréable.
M. JOHNSON: ... avec un petit air innocent encore, M. le
Président. A force d'en porter le masque, il en a gardé les
traits!...
M. ST-PIERRE: Je me tiens toujours au niveau de ceux qui me posent des
questions.
M. JOHNSON: ... des erreurs qui sont de nature à induire la
Chambre en erreur vous me pardonnerez ce pléonasme quand
il laisse entendre qu'il a changé l'ancien architecte parce que,
disait-il, il avait fait un estimé pour $34,000 et ça avait
coûté $362,000, M. le Président, c'est injuste ce que le
ministre dit là, c'est injuste, c'est de faire tort...
M. LESAGE: Pourquoi?
M. JOHNSON: ... inutilement à un architecte. Il sait que ce n'est
pas exact. Qu'il regarde son dossier: il n'y a pas un estimé pour
$34,000 seulement, c'est pour une partie des travaux seulement. Le ministre
sait bien et nous savons tous les deux de quoi nous parlons lorsqu'il s'agit de
ces travaux. Le ministre aimerait peut-être en parler longuement, je n'ai
pas d'objections, mais...
M. ST-PIERRE: Vous n'avez pas mentionné l'architecte.
M. JOHNSON: ... je puis dire que c'est injuste de sa part de donner
comme motif de changement d'architecte, le fait que l'architecte qui avait les
travaux de réparations avant 1960 avait fait une telle erreur. M. le
Président, le ministre n'a pas voulu évidemment faire tort
à personne, mais ça s'adonne qu'il va le faire quand même,
d'une façon injuste. C'est tellement plus simple de dire a cette Chambre
la vérité, c'est que l'architecte avant 1960 n'avait pas
été engagé pour faire un nouveau Palais de justice.
Le gouvernement n'était pas lié envers l'architecte en
question, lorsqu'il a décidé de bâtir un nouveau Palais de
justice au lieu de continuer les réparations et la réfection
à l'ancien Palais de justice de St-Hyacinthe. Alors il n'y a pas de
honte à admettre ça, M. le Président, et ça,
ça aurait été la vérité. Quant aux travaux
passés, un estimé de $34,000 et un coût réel de
$362,000, ce n'est pas exact, c'est tromper la Chambre et nuire à un
architecte inutilement. Ce qui serait exact par exemple...
M. LESAGE: Le chef de l'Opposition était moins gêné
tout à l'heure.
M. JOHNSON: De nuire à qui? UNE VOIX: A tout le monde.
M. JOHNSON: Je n'ai nui à personne, M. le Président, j'ai
demandé des précisions.
M. LESAGE: Un de ceux qu'il a nommés tout à l'heure.
M. JOHNSON: A qui? M. LESAGE: M. Lacroix.
M. JOHNSON: M. le Président, c'est le gouvernement qui est
responsable, ce n'est pas M. Lacroix, si on n'a pas procédé
à l'hôptal d'Armagh, à moins que ce soit, comme dit le
député de Bellechasse, un...
M. ST-PIERRE: On l'a traité avec dérision.
M. JOHNSON: ...hôpital portatif, qu'on a placé
ailleurs.
M. LESAGE: Il faut être prudent.
M. JOHNSON: Non, mais je ne veux nuire ni à M. Lacroix ni
à M. Desnoyers qui a le contrat à St-Hyacinthe, qui a fait une
bâtisse un peu éclatante, mais je trouve que le ministre ne
devrait pas nuire de cette façon-là aux ingénieurs, aux
architectes qui avaient des responsabilités avant 1960.
M. ST-PIERRE: Je n'ai pas nu! aux ingénieurs.
M. JOHNSON: M. le Président, la vérité
là-dedans, c'est que le gouvernement, même après une
dépense de $362,000, je prends le chiffre du ministre, a
décidé de démolir l'ancien Palais de justice pour en faire
un neuf. C'est la responsabilité du gouvernement, s'il a voulu mettre de
côté une telle dépense, s'il a voulu démolir un
vieux palais de justice qui avait certainement un caractère un peu
exceptionnel non seulement de vétusté, mais de qualité
artistique, qui faisait très bien dans le décor de St-Hyacinthe,
alors qu'on dépense des centaines de milliers de dollars et des millions
pour conserver des vieux bâtiments, le gouvernement actuel, tout
simplement pour être logique avec la critique qu'il avait faite dans le
passé, a fait démolir ce vieux Palais de justice en partie
réfectionné à ce moment-là afin d'en bâtir un
neuf.
C'est la responsabilité du gouvernement s'il a voulu gaspiller un
demi-million. C'est son affaire, mais il en portera la responsabilité
devant les électeurs. Je n'en discute pas pour le moment, je pense que
ce n'est pas d'intérêt pour la Chambre qu'on en discute
longuement. Si le ministre y tient, on en discutera.
M. ST-PIERRE: J'aimerais en discuter davantage.
M. JOHNSON: Mais, il reste que c'est le ministre qui choisit les
architectes. On est content de le savoir enfin qui; deuxièmement la
méthode pour les choisir, c'est une liste et le ministre nous a dit:
« Cela dépend de ce qu'ils ont eu. » J'aurais aimé
entendre le ministre dire; « Cela dépend de leur compétence
aussi dans certains domaines. »
M. HAMEL (St-Maurice): C'est sous-entendu, ça.
M. ST-PIERRE: Ils ont tous leur certificat.
M. HAMEL (St-Maurice): ... Ils sont tous qualifiés.
M. JOHNSON: Des ingénieurs qui n'avaient jamais fait un pont de
leur vie, parce qu'ils étaient libéraux, ont reçu des
contrats du ministre. Ils sont allés au département, se sont fait
donner des plans d'anciens ponts, les ont copiés et ont chargé au
gouvernement le plein tarif.
M. ST-PIERRE: Jamais!
M. JOHNSON: C'est de même que des bureaux libéraux se sont
montés, M. le Président, dans la province.
M. ST-PIERRE: M. le Président, je crois que je dois faire une
mise au point.
M. JOHNSON: Et on viendra parler ensuite d'économie dans
l'administration de la province. C'est par millions et millions de dollars
qu'on donne des honoraires à des ingénieurs libéraux en
dehors du gouvernement alors qu'autrefois ces plans-là étaient
faits par le gouvernement. Ces ingénieurs-là, dans quelques cas,
sont venus copier les plans, s'en sont fait donner des copies, et ensuite
chargent le plein tarif et on se demandera ensuite où va l'argent de la
province et comment il se fait que ça coûte cher de taxes dans la
province de Québec.
M. ST-PIERRE: M. le Président, je dois répondre au chef de
l'Opposition. Evidemment, il a provoqué un débat qui,
naturellement, ne peut être laissé comme ça.
Premièrement, je n'ai pas détruit la réputation de
l'architecte qui avait eu la charge, la responsabilité de reconstruire
le vieux palais de justice ou de le refaire. J'ai dit tout simplement qu'il
avait fait un estimé d'un montant de tant et que, rendus à des
dépenses de tant, nous avons cru préférable de
reconstruire à neuf et que nous n'avons pas pris le même
architecte.
J'ai même terminé en disant que j'avais de l'estime pour
l'architecte. J'avais de l'estime pour lui, j'en ai encore de l'estime, je le
rencontre. Nous engageons même son fils de temps en temps pour des plans.
Je n'ai absolument rien
contre l'architecte. Ce que j'ai par exemple qui est bien
différent, c'est que de 1956 à 1960, dans cette Chambre, j'ai
attiré l'attention du gouvernement sur la nécessité
d'aller visiter le palais de justice du temps qui tombait en ruines et personne
ne s'est dérangé pour aller voir ce qui se passait.
M. HAMEL (St-Maurice): Cela les gênait.
M. ST-PIERRE: Il n'y avait aucun plan de fait et personne ne s'est
dérangé. J'ai attiré l'attention de la Chambre de 1956
à 1960 sur la nécessité d'aller voir les
réparations et nous n'avons jamais démoli le palais de justice:
il s'est démoli par lui-même, il ne tenait pas debout. C'est une
grosse différence. Il n'y avait aucune possibilité de le
refaire.
J'ai parlé à chaque session, de 1956 à 1960. Le
chef de l'Opposition était en Chambre, il m'a entendu le dire, jamais
lui-même ne s'est levé pour dire, pour attirer l'attention...
M. JOHNSON: On n'avait pas de haut-parleurs dans le temps.
M. ST-PIERRE: ... du ministre des Travaux publics dans le temps pour lui
dire:...
M. JOHNSON: On ne l'entendait pas.
M. ST-PIERRE: ... « Je partage l'opinion du député
de St-Hyacinthe, il est réellement vrai qu'on devrait se rendre
là et examiner le Palais de justice et savoir si on doit oui ou non le
construire, le réparer ou en bâtir un neuf. » On a tellement
essayé de le redresser qu'il s'est écrasé tout seul, il
est tombé en morceaux. Je l'ai dit en Chambre qu'une fois 4,000 briques
étaient tombées, elles ont failli écraser le juge et les
avocats, je l'ai dit. Cela aurait été une grande perte pour la
province.
M. JOHNSON: Surtout ce juge-là!
M. ST-PIERRE: C'est ce que j'ai dit; mais qu'est-ce qui est
arrivé? C'est qu'on ne s'en est pas occupé. Tout ce que j'ai
à reprocher, c'est qu'on a laissé l'architecte du temps
procéder de cette manière-là, ce qui a amené la
démolition de l'immeuble; et, ce qui a nui à la réputation
de l'architecte dans le temps, c'est de l'avoir laissé travailler
là-dedans au lieu de lui donner les instructions de détruire le
Palais de justice et d'en construire un neuf.
Quant aux honoraires, quant aux copies qui sont données par le
ministère, je n'ai jamais eu connaissance, et il n'y a jamais un
officier du département qui a été autorisé à
fournir des plans pour être copiés par les ingénieurs. Nos
ingénieurs sont au service des ingénieurs que nous engageons.
Et c'est à remarquer, premièrement, que si nous engageons
des ingénieurs de l'extérieur, c'est bien simple: pourquoi
engage-t-on des ingénieurs de l'extérieur? C'est parce que nous
n'avons pas suffisamment d'ingénieurs pour faire les plans des ponts. Si
du temps de l'Union nationale, il y avait trop d'ingénieurs pour le
nombre de ponts qu'ils ont bâtis, ça, ça ne dépend
pas de moi; mais actuellement nous bâtissons beaucoup de ponts et le
nombre en est considérable, le rapport le dit, ici, et il n'y a pas
suffisamment de personnel pour faire tous les plans.
Et les plans que nous faisons actuellement, que nous faisons faire par
des ingénieurs, si on le remarque, des ingénieurs conseils, ce ne
sont des plans que pour des ponts d'un certain prix, d'une certaine valeur,
jamais pour des ponts ordinaires. Et c'est bien simple, nous bâtissons
beaucoup de ponts, nous choisissons des ingénieurs conseil pour les gros
ponts, les ingénieurs du ministère s'occupent des ponts d'un
certain prix en baissant et tout le monde est très occupé. Les
réparations, le nombre de ponts construits, le nombre de ponts que nous
avons en construction, que nous allons faire construire, nous oblige à
engager des ingénieurs conseils.
Mais même un pont aussi important que celui qui se bâtira
dans le comté de Richmond, c'est fait par nos propres ingénieurs.
Celui de Noyan sera donné à des ingénieurs conseils; celui
de Sorel sera donné à des ingénieurs conseils, celui de
Notre-Dame-du-Laus sera donné à des ingénieurs conseils,
celui de Bryson sera donné à des ingénieurs conseils. Je
le dis d'avance, ils ne sont même pas nommés.
UNE VOIX: Ils doivent avoir hâte!
M. ST-PIERRE: Si le chef de l'Opposition pour un instant,
s'arrêtait à regarder les projets que nous avons faits, le nombre
de ponts que nous avons construits et de la manière que nous avons
procédé, encore une fois je le dis, j'essayais d'éviter de
le dire...
UNE VOIX: Le ministre ne veut pas...
M. ST-PIERRE: ... l'article du « Financial Post » que je
n'ai pas eu l'occasion de lire encore, je tiens à dire que je ne l'ai
pas lu, je n'ai pas lu l'article.
M. GOSSELIN: Vous avez payé pour cette
annonce-là et puis vous ne l'avez pas lue.
M. ST-PIERRE: J'ai Juste pris connaissance de l'entête et lorsque
j'en prendrai connaissance entièrement, je serai certain que ce que je
viens de dire est un peu d'accord avec ce qui est écrit mais je ne l'ai
pas lu. Evidemment si j'ai attiré l'attention d'un journal aussi
important que le « Financial Post » c'est qu'on a su à
travers la province que dans le ministère des Travaux publics, tout se
passait comme ça devait se passer avec...
UNE VOIX: Il n'a pas vu l'annonce.
M. ST-PIERRE: ...je tiens à dire au député de
Beauce que s'il y a de l'annonce du ministère des Travaux publics, je ne
le sais pas, parce que nous ne sommes pas autorisés, nous, à
placer des annonces dans aucun journal. C'est contrôlé par un
ministère.
M. ALLARD: C'est bien la seule place qu'il n'y en a pas.
M. ST-PIERRE: Cela c'est une habituda qui n'existe pas dans mon
ministère ni dans aucun des ministères.
UNE VOIX: Publié par les Travaux publics. M. ALLARD: C'est le
seul.
M. ST-PIERRE: Et je sais actuellement que es que vient de dire le
député de Beauce est contraire à ce qui se fait dans mon
ministère.
UNE VOIX: C'est ce qu'il y a de marqué.
M. ST-PIERRE: Et lorsque il y a eu des annonces dans les journaux
locaux, des félicitations à l'accasion de la St-Jean Baptiste ou
des félicitations à l'occasion de la fête du Travail, je
les ai payées de ma poche. Est-ce que c'est clair?
M. ALLARD: Je n'ai pas voulu insinuer que le ministre avait...
M. ST-PIERRE: Bien évidemment quand on insinue, les insinuations
des fois sont assez malhonnêtes sans paraître l'être.
M. ALLARD: Ah! vous êtes en mesure de savoir .ce que vous dites,
vous avez insinué pendant des années...
M. ST-PIERRE: Je suis en mesure de sa- voir ce qui est dit et je suis en
mesure de savoir à quel niveau on discute le budget dans le moment. On
peut dire un mot comme ça, se choquer un peu mais quand on fait des
insinuations, au moins qu'on s'attende à avoir une réponse. Moi
si je fais une insinuation, j'ai certainement une réponse de
l'Opposition et je l'endure.
M. JOHNSON: M. le Président, je ne voudrais pas, nous achevons,
mais je voudrais bien mettre à l'épreuve l'humilité du
ministre en citant une partie de cet article: « He turns over a dollar a
good many times before he does anything with it. A Department's source said
admiringly».
UNE VOIX: Le ministre...
M. JOHNSON: Je traduis librement pour l'édification du ministre
« Une source a déclaré, une source tout près du
ministre a déclaré avec beaucoup d'admiration «
admiringly » --. Il tourne et retourne un dollar plusieurs fois avant de
faire quelque chose ayec cet argent.
UNE VOIX: A décider de le donner.
UNE VOIX: Il devrait être nommé ministre des Finances.
M. JOHNSON: M. le Président, quand je regarde la dépense
de $35,578.30 à Armagh, la dépense de $20,694.90 à
l'hôpital de Malartic où il n'y a rien de fait, il n'y a
pas...
M. ST-PIERRE: A Malartic je tiens à dire que...
M. JOHNSON: ... d'excavation, je trouve, M. le Président, que les
compliments du « Financial Post » sont très
exagérés.
M. ST-PIERRE: M. le Président, le député d'ADitibi
est ici dans le moment. Il peut vous dire que 1es plans sont actuellement
à l'étude. L'architecte est à côté de moi
pour Malartic et dans un avenir très rapproché des soumissions
seront demandées.
C'est ce qu'on n'a pas dit. M. le Président, je ne veux pas
allonger le débat mais ce que je veux dire au chef de l'opposition, que
je connais très bien, c'est qu'il ne pose pas des questions qui sont de
nature constructive. Il essaie plutôt de trouver une épingle dans
un voyage de foin; alors c'est beaucoup d'ouvrage, ça allonge le
débat et il m'empêche d'annoncer des projets qui vaudraient la
peine d'être annoncés.
Il ne m'a pas donné beaucoup d'occasions d'annoncer tous les
beaux projets que nous
avons pour l'avenir. Mais je tiendrais à parler dans le moment
d'un sujet spécial, c'est la Maison de Paris, et puis il a posé
une question.
M. JOHNSON: J'avais posé la question au ministre.
Maison de Paris
M. ST-PIERRE: Alors, je ne pouvais pas répondre dans le temps
parce que ce n'était pas encore étudié à fond.
Depuis ce temps-là, il s'est passé des événements
qui me permettent de dire, à cette Chambre, que les négociations
sont presque complétées, impliquant la vente et l'achat
simultanés par le province de deux immeubles à Paris.
C'est par l'intermédiaire du
délégué-général, M. Charles-A. Lussier,
spécialement mandaté à cette fin par le gouvernement du
Québec et par le ministère en particulier, que se sont
engagées et poursuivies des négociations concernant le
siège de la délégation générale du
Québec, communément appelée la Maison du Québec
à Paris.
Cette transaction comprend la vente de l'immeuble où est
présentement installé la maison du Québec à 19, rue
Barbet-de-Jouy, 7e arrondissement, et l'achat d'un autre édifice plus
important situé au numéro 66 de la rue Pergolèse, 16e
arrondissement. La rue Pergolèse qui débouche sur la grande
avenue Maréchal Foch, à proximité de la place
Maréchal de Tessigny conduit au centre du quartier des ambassades.
Effectivement, la nouvelle résidence de la
délégation sera mitoyenne avec l'ambassade d'Allemagne,
séparée du site de l'ancienne ambassade du Canada par la petite
avenue VillaSaîd et toute voisine du groupe d'immeubles où est
installée l'OTAN.
Cette résidence présente une imposante façade en
pierre de taille d'une longueur de 58 pieds et un cadre de bâtiment de
125 pieds de profondeur. C'est une construction de trois étages de
dimensions régulières sur un sous-sol, plus un quatrième
étage à mansardes (c'est à pignon) avec transformations et
aménagement des trois étages principaux comprenant un vaste salon
de réception avec office, 25 bureaux, et des logis pour un concierge et
un gardien.
Le quatrième étage, sous les toits, contiendra un logement
de sept pièces pour le chef de la délégation. Dans la cour
intérieure àlaquelle on accède par une porte
cochère et un passage voûté, l'espace est suffisant pour
aménager sept places de garage et cinq places de stationnement à
ciel ouvert.
Je suis assuré que les transactions seront définitivement
conclues d'ici quelques semaines. Les travaux de transformations et
d'aménagement pourront alors commencer de façon à ce que
la délégation générale du Québec à
Paris puisse emménager dans cette nouvelle résidence le 1er
janvier 1965. D'ici là cet organisme continuera à exercer ses
activités et à dispenser les services qu'il est appelé
àrendre dans l'immeuble de la rue Barbet-de-Jouy.
L'immeuble a été visité par un architecte et un
ingénieur de mon ministère et le rapport que nous avons eu nous a
justifiés de donner suite, je dirais, aux négociations qui
avaient été entreprises de vendre l'édifice actuel et
d'acheter cet édifice qui est plus grand et cela nous a amenés
à prendre en considération surtout le grand développement
de la Maison du Québec, la nécessité d'augmenter le nombre
des locaux pour le personnel et le succès qui a été obtenu
par le délégué général, M. Lussier, qui a
participe à ces transactions, qui s'en est occupé activement
à la demande du ministère qui, lui-même, certainement, doit
recevoir les éloges que nous devons adresser dans cette transaction.
Je suis heureux de dire que nous serons logés bien
confortablement dans le nouvel édifice et que l'échange, la vente
de l'édifice de la rue Barbet-de-Jouy, l'édifice actuel, est au
même prix que le prix que nous avons a payer pour l'autre édifice
qui est plus spacieux encore, qui est situé tout près d'autres
embassades, encore plus près, et qui est dans un endroit qui permettra
d'assurer encore un prestige plus grand à la province de
Québec.
M. JOHNSON: M. le Président, je remercie le ministre pour les
informations qu'il a communiquées à la Chambre et qui vont
certainement Intéresser la population. Je comprends maintenant qu'on est
converti à l'idée qu'avait exprimée dans le temps le
député de Chicoutimi dans cette Chambre lorsque pour la
première fois il fut question de cette maison achetée par la
province de Québec et sise au 19 rue Barbet-de-Jouy.
A ce moment-là, le député de Chicoutimi avait
vertement critiqué le gouvernement notamment à cause de la
location ou de l'endroit où est située la maison actuelle. Et on
nous avait répondu d'un air triomphal que c'était la meilleure
place parce qu'on était tout près d'une maison appartenant
à la Suède et deuxièmement qu'on était tout
près de l'archevêché de Paris. C'était l'argument
suprême. C'était dans le temps véritablement l'argument
avec lequel on avait terrassé l'Opposition.
M. HAMEL (St-Maurice): Est-ce que c'était dans le temps de
l'Union nationale, ça?
M. JOHNSON: C'est le premier ministre qui avait servi cet argument
formidable. Dans le temps, le député de Chicoutimi avait dit:
«C'est une maison qui n'est pas du tout appropriée, c'est une
maison qui n'a pas de qualité, c'est une maison qui est «
gringalette », qui est « maigrelette » dans ses «
partitions ».
J'ai eu l'occasion, comme bien d'autres, de la visiter et je partageais
l'opinion du député de Chicoutimi. Je l'ai déclaré
l'année dernière dans cette Chambre: la Maison de Londres est
tellement de plus de qualité que la Maison actuelle à Paris. Mais
aujourd'hui on déménage, comme le dit le député de
Compton, au moment où quelques chauffeurs de taxi commencent à
savoir où ça se trouve, 19 rue Barbet-de-Jouy, et voilà
que le gouvernement va déménager la délégation dans
une autre rue, la rue Pergolèse...
M. GOSSELIN: Pour moi, M. Lussier est meilleur comme agent
d'immeubles.
M. JOHNSON: ... et comme argument au soutien de cette décision,
argument donné par M. Lussier et partagé sans doute par le
ministre des Travaux publics, cette nouvelle Maison est située encore
dans le coin des ambassades et là c'est vrai cette fois-ci.
M. GOSSELIN: A deux pas de l'Allemagne.
M. JOHNSON: Cela m'a l'air que c'est mieux placé, c'est
réellement dans un coin dans un endroit plus accessible, que cela va
être plus commode pour tous ceux qui ont affaire à la fois
à l'ambassade du Canada et à la délégation à
la Maison du Québec. Pour ceux qui ont affaire à l'OTAN, pour les
délégations parlementaires surtout fédérales qui
ont des missions à accomplir précisément dans cette partie
de Paris.
Je ne sais pas si je dois féliciter le ministre ou non.
M. ST-PIERRE: Non, non, ne faites pas ça.
M. JOHNSON: Je réserve mon jugement, M. le Président. Je
constate tout simplement d'abord qu'on est très efficace...
M. ST-PIERRE: Vous pouvez le gaspiller un peu.
M. JOHNSON: ... dans l'immeuble, dans le commerce de courtage: on fait
du courtage à
Paris, on vend une maison et on en achète une autre. Le ministre
nous dit: « On vend la maison actuelle et on a en retour la nouvelle
maison à 66 Pergolèse sans avoir à débourser quoi
que ce soit ». J'ai bien compris?
M. ST-PIERRE: Non, non. A pris égal. M. JOHNSON: A prix
égal.
M. ST-PIERRE : Cela amène des déboursés.
M. JOHNSON: Maintenant, il faudra ensuite l'aménager, il faudra
la rendre évidemment habitable aux fins auxquelles on la destine.
M. ST-PIERRE: Je suis bien prêt à donner quelques
explications additionnelles.
M. JOHNSON: Et là on dépensera combien, d'après le
ministre? Je pense que la Chambre devrait savoir.
M. ST-PIERRE: Je crois que je dois donner les renseignements
additionnels, pour bien des raisons.
Premièrement, on me permettra de référer un peu
à ce que vient de dire le chef de l'Opposition, que l'opinion
évidemment du député de Chicoutimi dans le temps n'avait
pas grand valeur, parce qu'il n'y avait aucun édifice qu'on pouvait
acheter avenue Foch. On avait considéré l'idée d'acheter
avenue Foch mais il n'y avait absolument rien de disponible.
L'endroit où est située la Maison du Québec
actuellement est tout près, tout près de
l'archevêché de Paris, pas très loin de la maison de la
Fraternité sacerdotale, et voisin d'un terrain qui a été
acheté par le gouvernement de la Suède pour y bâtir une
délégation, juste à côté. Alors, ce n'est pas
dans un endroit si pire, c'est même une des meilleures sections de Paris.
La preuve, c'est qu'on l'a vendue $300,000 près plus cher que nous avons
payé.
M. JOHNSON: Pour une ambassade?
M. ST-PIERRE: Pour une maison de commerce.
M. JOHNSON: Ah bon, c'est un bon coin pour le commerce.
M. ST-PIERRE: Mais tout de même si c'est bon pour le commerce,
ça doit être bon pour une délégation.
M. GOSSELIN: Si elle était si bonne que ça, pourquoi ne
l'avez-vous pas gardée?
M. ST-PIERRE: Est-ce que la province de Québec est en dehors du
commerce et de l'industrie? Au contraire, si cette bâtisse que nous avons
achetée, cet édifice que nous avons acheté dans le temps,
qui était le meilleur achat qu'on puisse faire et qui est la preuve
évidente que ce fut un bon marché puisque actuellement nous
revendons cette propriété-là exactement $255,000 de plus
qu'elle a été payée y compris les réparations et
que nous avons été logés dans cet
édifice-là, gratuitement par conséquent, depuis ce
temps-là.
M. JOHNSON: Mais pourquoi ne pas le garder?
M. ST-PIERRE: Et pourquoi la vendons-nous?C'est que nous avons eu une
offre, un prix ferme qui nous a été offert depuis longtemps par
une industrie, par l'entremise d'une agence française, et c'est ce qui
nous a portés à chercher ailleurs et si nous n'avions pas
trouvé quelque chose de plus convenable ailleurs, notre intention
n'était pas de déménager.
M. GOSSELIN: Si vous n'avez pas une bonne offre pour le gouvernement
vous ne nous vendrez pas.
M. LOUBIER: Le Parlement, si vous avez une bonne offre, vous allez le
vendre aussi?
M. ST-PIERRE:Actuellement,nous sommes toujours prêts... Le
Parlement, vous dites?
M. LOUBIER: L'édifice du Parlement, si vous avez une bonne offre
d'achat, vous allez le vendre?
M. ST-PIERRE: Il y a une rumeur qui circule actuellement, que
l'héritier présomptif au siège du chef de l'Opposition,
c'est le député qui vient de parler.
M. LOUBIER: Ah!
M. ST-PIERRE: Peut-être que dans le temps, ça serait
l'héritier présomptif du siège...
M. GOSSELIN: C'est une nouvelle en primeur.
M. ST-PIERRE: ... qu'occupe actuellement le chef de l'Opposition...
M. LOUBIER: Cela ne me surprend pas que ça vienne du ministre,
ça manque de sens.
M. ST-PIERRE: ... et c'est pour ça qu'il est tant
intéressé à savoir ce qui se passera dans l'avenir, mais
tant que nous serons au pouvoir, les 30 ou 40 années à venir, je
dois dire que l'héritier présomptif devrait au moins se poser une
question, c'est que les Parlements ça ne se vend pas souvent. C'est pour
sa gouverne personnelle que je lui dis ça.
M. LOUBIER: Bien, des ambassades non plus, ça ne se vend pas
souvent.
M. ST-PIERRE: Mais je dois ajouter que devant un marché comme
celui-là, si nous n'avions pas trouvé quelque chose de mieux,
nous n'aurions pas vendu parce que la valeur de la propriété que
nous habitons actuellement est prouvée par le prix qui est offert et
l'achat de l'autre propriété est aussi, je crois, d'accord avec
le prix que nous payons.
Quant aux réparations, il y a le ravalement qui doit être
fait de l'édifice nouveau, il y a le toit qui a besoin d'être
remplacé et il y a aussi certains aménagements
nécessités par le nouvel usage de l'édifice, qui est une
résidence dans le moment, de façon à ce que des bureaux
soient logés, à chaque étage, de façon à ce
que ce soit très très fonctionnel.
Le coût de la réparation devrait être d'environ
$170,000 à $200,000. Les réparations de l'autre édifice
où nous voulions poser un ascenseur et faire certains agrandissements
auraient été de $70,000. La différence entre les deux prix
c'est environ $100,000 et les frais de vente et les frais de notaire.
Je n'ai rien d'exact là-dessus encore, mais je pense qu'on pourra
me poser la question l'année prochaine: dans les discussions du budget
j'aurai tous les renseignements. Ce n'est jamais une aubaine, à moins
que nous ayons choisi quelque chose de convenable. Si on trouve quelque chose
de mieux, je sais que le député de Bellechasse comprend qu'un
édifice peut valoir tant, qu'un autre édifice peut valoir tant,
qu'un site à Armagh ou un site à Jonquière puis un site
ailleurs, vaut tant.
Mais dans les circonstances, tout a été
étudié par nos officiers et ce n'est pas dans un but autre que de
se loger plus grandement puisque sous la poussée qui a été
faite par les ministères concernés dans le gouvernement actuel,
on a demandé que les services soient encore augmentés à
Paris. C'est un signe de progrès pour la province et un signe en
même temps des bonnes relations qui existent actuel-
lement entre la France et le Canada et la province de Québec en
particulier.
M. LOUBIER: Qu'on s'aperçoive au moins que la
délégation du Québec, ça bouge. On change
d'appartements.
M. ST-PIERRE: Nous avons choisi une bonne délégation.
M. GOSSELIN: On change de maison. M. LE PRESIDENT: Adopté?
Adopté.
Subsides des Terres et Forêts
Terres et Forêts, page 127, article 1. Adopté?
M. JOHNSON: Le ministre va faire ça seul, comme un brave?
M. CLICHE: J'attends la visite du sous-ministre.
M. BERTRAND (Missisquoi): Avant que le ministre commence à
débattre avec mon collègue de Shefford... J'ai eu l'occasion de
lire plusieurs des rapports qui ont été présentés
par le ministère chaque année. Cette année, le ministre a
voulu faire nouveau. Le rapport est plus frais, je lui en fais des compliments
excepté qu'il manque plusieurs choses. Entre autres, à la suite
de sa lettre où il présente le rapport au lieutenant-gouverneur,
il nous donne l'organisation du service forestier; je pense que son but
était de donner les principaux officiers dans chacun des services, on a
oublié la coupole...
M. CLICHE: C'est une erreur.
M. BERTRAND (Missisquoi): ... On a oublié la coupole des
officiers supérieurs. On a l'organisation du service forestier et
après, dans les autres services, service du cadastre, par exemple,
service de l'arpentage, on a oublié les noms d'à peu près
tous les fonctionnaires qui s'occupent de ces différents services.
Alors, je pense que ces renseignements-là sont intéressants et
nous permettent de voir également les changements qui ont pusurvenir
dans le personnel, soit l'engagement ou la mise à la retraire de
certains des officiers.
Or, personnellement, tout en complimentant le ministre sur la
présentation nouvelle et rafraîchie de son rapport. Je pense qu'il
faut noter également qu'il y a des manquements et j'invite le ministre
à les corriger lors de la présentation de son prochain
rapport.
M. CLICHE: Je remercie le député de Missisquoi des
compliments qu'il m'adresse au sujet du rapport annuel du ministère.
Evidemment, c'est une erreur de la part des officiers de notre ministère
de n'avoir pas inclus la liste des officiers et des chefs de service; leurs
noms auraient dû être mentionnés.
Voulez-vous que je vous en donne la liste rapidement des principaux
chefs de service? Il y a d'abord M. Fernand Boutin qui est sous-ministre. M.
Edouard Guay, que le député de Missisquoi connaît qui
était ancien sous-ministre et qui est présentement conseiller
administratif, ayant atteint l'âge de 70 ans au mois de juin l'an
passé, environ. Il y a M. Roland Deschamps qui est sous-ministre
adjoint, très bien connu. M. Jean-Pierre Giroux, ici à ma droite,
sous-ministre adjoint. M. Jean-Marie Bourbeau, sous-ministre adjoint. Me
Fernand Côté, chef du contentieux. Comme avocat aussi, Me Antonin
Paradis. Comme directeur de l'information, M. Robert Brisebois.Au service
administratif, il y a M. Yvon Poulin, comme chef intérimaire du service.
M. Paul Lachance comme directeur du personnel. Au service des terres, il y a M.
Raymond Dufour qui est chef adjoint du service. Au service des arpentages, M.
Emilien Pouliot. Au service du cadastre, M. Georges Bouchard, chef de service.
Au service de la protection, M. Georges-Henri Bernier. Au service forestier, M.
Antonio Gagnon. Au service extérieur, M. Maurice Noreau.
Cela donne une idée des chefs de service et des principaux
officiers du ministère dont la liste aurait dû normalement
être jointe au rapport annuel du ministre des Terres et Forêts.
Quand même leurs noms apparaissent évidemment aux comptes publics
de l'année avec les titres.
Comme nouveau personnel, disons qu'il y a depuis que je suis ministre,
M. Fernand Boutin qui a été nommé sous-ministre pour
remplacer M. Guay qui avait atteint l'âge de la retraite. M. Boutin
était doyen de la faculté d'arpentage et de génie
forestier ici, à l'université Laval. Il avait eu une longue
expérience au point de vue administration ici, pour avoir
été pendant une vingtaine d'années au ministère des
Terres et Forêts et lorsqu'il a quitté le service il était
alors chef du service forestier, pour aller ensuite dans l'administration, dans
les affaires, et par la suite devenir doyen de la faculté d'arpentage et
de génie forestier, à la demande de Monseigneur Vachon, et c'est
de cet endroit qu'il est venu ici occuper le poste de sous-ministre des Terres
et Forêts et j'en suis très heureux. C'est la principale
nomination mais il y a aussi la nomination de M. Pouliot au service des
arpentages.
M. BERTRAND (Missisquoi): M. Guay a-t-il été mis à
sa retraite?
M. CLICHE: M. Guay a atteint l'âge de 70 ans, mais nous avions
besoin de ses services à cause de sa longue expérience et de ses
connaissances et nous avons voulu le garder au service de l'administration
comme conseiller administratif. Il doit terminer très prochainement ses
fonctions et ses activités au ministère des Terres et
Forêts. Il a rendu d'immenses services comme sous-ministre des Terres et
Forêts, il a rendu d'immenses services à sa province, je dois lui
en rendre hommage ici cet après-midi, comme ministre des Terres et
Forêts et au nom de tous les employés du ministère.
M. BERTRAND (Missisquoi): Je suis heureux de concourir à cet
hommage qui vient d'être rendu à un vieux et loyal serviteur de la
province, M. Guay qui durant de nombreuses années a agi d'abord comme
chef du service des Terres et ensuite comme sous-ministre adjoint et de
sous-ministre finalement. Qu'est-il advenu également de M. Kiefer,
est-ce qu'il est à sa retraite?
M. CLICHE: M. Kiefer après avoir cessé d'occuper ses
fonctions comme chef du service de la Protection, a été pendant
quelque temps conseiller administratif du ministère. Ses fonctions sont
terminées et il est définitivement à sa retraite
maintenant.
Lui aussi a donné pendant des années considérables,
peut-être quoi cinquante ans, sinon plus au service de sa province. Il a
lui aussi été très loyal, progressif et je vous avoue
franchement qu'il était habitué à occuper ses fonctions
à tel point qu'il hésitait à partir, il ne voulait pas
partir, il ne voulait pas quitter ses fonctions, mais évidemment il y en
avait d'autres au service, des ingénieurs forestiers de marque,
d'excellente réputation et compétents qui voulaient monter, qui
voulaient occuper le poste et M. Kiefer avait déjà atteint quoi,
77 ans, j'ignore exactement l'âge.
A M. Kiefer aussi on doit rendre un hommage spécial aujourd'hui
puisqu'on étudie le budget du ministère et que je n'aurai pas
très souvent l'occasion de lui rendre un témoignage particulier,
pour les immenses services qu'il a rendus au cours de sa carrière au
ministère des Forêts et également à sa province.
M. BERTRAND (Missisquoi): C'est l'heure des compliments aux
soldats...
M. CLICHE: Evidemment c'est le départ, j'espère que
ça va...
M. BERTRAND (Missisquoi): ... aux soldats anonymes. Il n'y a pas de
doute que si les ministères, si la vie des ministères est
intense...
M. CLICHE: C'est exact dans les deux cas.
M. BERTRAND (Missisquoi): ... ellerepose, cette vie-là d'abord et
avant tout sur un fonctionnarisme compétent, sur des fonctionnaires
loyaux, sur des fonctionnaires dévoués. Or, au ministère
des terres, les deux que vient de nommer le ministre des Terres et Forêts
ont été des serviteurs durant au-delà de cinquante ans, et
les compliments que vient de leur rendre le ministre des Terres et Forêts
sont mérités et je concours pour les approuver.
Maintenant, il y a également M. Georges Côté, est-ce
qu'il est à sa retraite?
M. CLICHE: Non, M. Côté, comme vous le savez, et comme la
province le sait, est un expert dans les questions de frontières, pour
avoir régulièrement depuis 25, 30 ans et plus, fait des
études, avoir compilé ses études, ses mémoires et
avoir assisté à de nombreux congrès ici au Canada et aux
Etats-Unis et s'être spécialisé de façon absolument
complète et définitive dans le problème des
frontières, problèmes des frontières que nous avons
à l'occasion, soit avec l'Ontario ou Terre-Neuve ou avec d'autres.
M. Côté s'est spécialisé dans ce
domaine-là et il est reconnu comme un expert. Nous sommes très
heureux d'avoir ses services et de les conserver. Nous avons voulu qu'il
s'adonne de façon toute particulière à ce
problème-là en le nommant commissaire des frontières et en
confiant les fonctions qu'il occupait à M. Emilien Pouliot qui a
été nommé temporairement et qui probablement les remplira
d'une façon définitive.
M. BERTRAND (Missisquoi): C'est pour ça que j'ai posé la
question au ministre.
M. CLICHE: M. Côté est encore au service de
l'administration.
M. BERTRAND (Missisquoi): Ah, il l'est encore? C'est parce que le
ministre avait dit que M. Pouliot était en charge du service de
l'arpentage et du cadastre que j'ai demandé au ministre si M.
Côté n'était plus à l'emploi du gouvernement. Alors
M. Côté continue à servir la province, mais d'une
manière plus particulière en ce qui a trait à ce poste
qu'il lui avait
toujours été reconnu celui de commissaire des
frontières. Là, c'est plutôt comme conseiller technique
tant auprès du ministère des Terres qu'auprès du
gouvernement de la province.
M. CLICHE: Qu'auprès du ministère des Affaires
fédérales-provinciales et du gouvernement.
M. RUSSELL: Quel est le nombre d'autres fonctionnaires mis à leur
pension durant la dernière année?
M. CLICHE: Environ une douzaine au cours de l'année qui s'est
terminée, une douzaine d'employés.
M. RUSSELL: Combien de fonctionnaires y a-t-il sous cet item de
l'administration ici? Combien y en a-t-il de fonctionnaires?
M. CLICHE: Voulez-vous parler plus fort un peu, s'il vous plaît,
on pourrait se comprendre et je pourrais répondre.
M. RUSSELL: Pardon?
M. CLICHE: Cela me ferait plaisir de répondre, mais je n'ai pas
compris la question. Quelle est la question?
M. RUSSELL: Je demande quel est le nombre de fonctionnaires qui est
compris à cet item ici: administration, item numéro 1, page
129?
M. CLICHE: 689 fonctionnaires.
M. RUSSELL: 689 fonctionnaires. Je vois qu'il y a ici une augmentation
de l'item, de $2,000,000 à $3,176,000, $2,800,000 c'est-à-dire.
Est-ce que c'est seulement les augmentations de salaires ou s'il y a de
nouveaux fonctionnaires depuis la dernière année
financière?
M. CLICHE: C'est qu'il y a eu des augmentations assez
considérables, principalement d'abord à tous les
ingénieurs forestiers. Les ingénieurs forestiers ont obtenu une
augmentation: la base des traitements qu'on donnait aux ingénieurs
forestiers dans la province, ici, était de $4,200; cette base-là
a été portée à $5,000 pour que les
ingénieurs forestiers soient évidemment traités de la
même façon que les autres professionnels comme ingénieurs
civils ou chimistes, et pour inciter aussi les jeunes Québecois à
se lancer dans cette carrière de génie forestier.
La base a été portée, je le disais, de $4,200
à $5,000 et le maximum, qui était pour un ingénieur
forestier de $8,800, a été porté à $10,400 et il y
a 98 ingénieurs forestiers à l'emploi du ministère des
Terres et Forêts.
Alors la moyenne de salaire par employé au ministère a
été portée de $3,735 qu'elle était pour
l'année 1962-1963 à $4,227 pour l'année 1963-1964. Les
salaires ont été augmentés généralement,
mais surtout aux ingénieurs forestiers pour qu'ils soient
qualifiés et payés de la même façon que les autres
ingénieurs.
M. RUSSELL: Donc, il n'est pas question d'une augmentation de personnel.
C'est simplement l'augmentation des salaires qui fait cette différence
du montant de$2,829,000 à $3,176,000.
M. CLICHE: C'est à peu près le même personnel
régulier, oui. C'est à peu près le même
personnel.
M. RUSSELL: Régulier.
M. CLICHE: Il y a plus d'ingénieurs forestiers qu'avant, mais le
nombre total du personnel est le même, pratiquement le même.
M. JOHNSON: M. le Président, est-ce que le ministre
préfère que nous parlions des ententes
fédérales-provinciales sous cet item ou si nous devons
l'accrocher à un item subséquent?
M. CLICHE: Cela commence à l'item 2, au Service forestier; il n'y
a pas à cet item-là l'item premier, administration de...
M. JOHNSON: Est-ce qu'on pourrait en parler à l'item 13,
peut-être?
M. CLICHE: A l'item 2. M. JOHNSON: L'item 2. M. CLICHE: Et l'item 13
aussi.
M. JOHNSON: Alors disons qu'on réserve ça pour l'item 13,
ça ira plus vite.
M. CLICHE: Oui, ça me convient.
M. JOHNSON: M. le Président, est-ce que c'est ici aussi que je
devrais interroger le ministre relativement à une question, à une
motion du député de Wolfe.
Cette motion du député de Wolfe, motion du 6 mars
concernant le lot 25, rang m, dans Wolfestown, comté de Wolfe, C'est
cette transaction entre le département et un M. Drouin datant d'octobre
1962.
Cette motion du député de Wolfe, motion du 6 mars
concernant le lot 25, rang III, dans Wolfe town, comté de Wolfe. C'est
cette transaction entre le département et un M. Drouin datant d'octobre
1962.
M. CLICHE: Si le chef de l'Opposition veut poser des questions à
ce sujet-là, je crois que c'est l'item parce qu'il n'y a pas d'autres
articles ou postes, il n'y a pas un poste particulier pour le service des
terres.
M. JOHNSON: M. le Président, le député de Wolfe a
fait inscrire une motion qui porte la date du 6 mars, c'est l'item 40 du
feuilleton d'aujourd'hui et qui se lit comme suit: « Qu'il soit
déposé sur le bureau de cette Chambre: une copie du dossier du
ministère des Terres et Forêts relativement au lot 25, rang III,
du cadastre officiel du canton de Wolfestown, comté de Wolfe. »
Nous sommes rendus au 7 avril et le dossier n'est pas déposé. Le
ministre l'a-t-il apporté avec lui, M. le Président?
M. CLICHE: Je n'ai pas le dossier ici, je vais l'envoyer chercher...
M. JOHNSON: Vous allez l'envoyer chercher?
M. CLICHE: ... et je pourrai répondre aux questions qui me seront
posées relativement à cet item-là.
M. JOHNSON: Le ministre pourrait-il nous dire pourquoi le dossier n'a
pas été déposé depuis le 6 mars que la motion est
au feuilleton?
M. CLICHE: Si la réponse n'a pas été donnée
avant aujourd'hui, c'est que tout d'abord il y a eu les vacances de
Pâques et avant ça il a fallu se tenir ici pendant pratiquement
une semaine. Nous devions d'une minute à l'autre être
présents et possiblement commencer l'étude du budget des Terres
et Forêts et j'ai eu l'impression personnellement, avant Pâques,
que nous serions demandés même au début de la. semaine et
le débat à continué toute la semaine.
Je n'en blâme pas qui que ce soit, ce n'est certainement pas de
mon domaine d'adresser des blâmes à ce sujet-là mais il a
fallu être ici présents avec les officiers pour être
prêts à répondre et commencer l'étude du budget. Par
la suite, bien, nous avons eu les vacances et je donnerai
éventuellement, je donnerai sûrement toutes les indications, tous
les renseignements dont le député a besoin, s'il est ici,
aussitôt que j'aurai le dossier. Si on veut passer à un autre item
en attendant...
M. JOHNSON: Oui, les raisons du retard du ministre ne sont pas
très convaincantes, M. le Président. La motion qui est à
l'agenda depuis le 6 mars est très simple. Ce n'est pas le ministre qui
doit, j'espère, faire tout ce travail, travail de trouver un dossier et
ensuite de le faire copier. Avec les centaines de fonctionnaires qu'il a
à sa disposition, il aurait certainement pu faire effectuer ce travail.
A tout événement dès que le dossier sera arrivé,
j'aimerais poser quelques questions en l'absence du député de
Wolfe.
M. LE PRESIDENT: L'article 1 sera-t-il adopté?
M. JOHNSON: Avec cette réserve...
M. LE PRESIDENT: Article 1 adopté. Article 2: « Service
forestier ».
M. JOHNSON: Oui, est-ce que les questions sur la Manicouagan
évidemment pourraient être posées ailleurs ou si on doit
les poser ici?
M. CLICHE: A l'item ici il n'y a absolument rien concernant la
Manicouagan, à l'article 1er.
M. BERTRAND (Missisquoi): Il n'y en a pas nulle part.
M. CLICHE: Article 2. Rien à l'article 2.
M. BERTRAND (Missisquoi): Il n'y en a pas nulle part.
M. JOHNSON: Est-ce que les travaux de la Manicouagan occasionnent un peu
de travail au département lui-même? Le sous-ministre ou l'un des
officiers supérieurs doit quand même recevoir de la
correspondance, manipuler ou faire manipuler des dossiers, préparer des
rapports au ministre et peut-être préparer des demandes
d'arrêtés ministériels?
M. CLICHE: Je dois dire que l'Office de récupération a son
propre bureau de direction dont le président est M..Roland Deschamps,
président intérimaire après le départ de
M.McClaren.M. Roland Deschamps en est le président et c'est lui qui voit
évidemment à l'administration de tous les travaux
exécutés par l'Office de récupération et il n'y a
absolument rien actuellement à l'item 2 qui puisse faire l'objet de quoi
que ce soit relativement à l'Office de la récupération ou
à M. Deschamps.
M. JOHNSON: Est-ce que le ministre n'admet pas que M. Deschamps est
payé encore à
même les fonds qu'on est appelé à voter ici à
l'article 1?
M. CLICHE: Oui.
M. JOHNSON: Et M. Deschamps occupe son temps à l'Office de
récupération?
M. CLICHE: Pardon?
M. JOHNSON: M. Deschamps occupe un peu de son temps du moins à
l'Office de récupération.
M. CLICHE: Sûrement.
M. JOHNSON: Alors, je crois M. le Président, que nous sommes
justifiés de demander des questions sur l'Office de
récupération des bois de la Manicouagan et de la rivière
aux Outardes.
M. CLICHE: Je désire répondre au chef de l'Opposition que,
au poste 2, service forestier, c'est sûrement pas, si on doit suivre les
règlements de l'Assemblée Législative, c'est
sûrement pas l'endroit de discuter des travaux de la Manicouagan.
Le chef de l'Opposition sait de quelle façon procéder pour
éventuellement, un moment donné, et quand il le voudra obtenir
les informations et les renseignements et discuter de la question de
Manicouagan, de l'Office de récupération mais c'est
sûrement pas à l'item 1 ou à l'item 2 qu'il peut le
faire.
Et je dois m'objecter à ce que, à cet item-ci,
présentement l'on discute des employés ou des travaux de l'Office
de récupération.
M. BERTRAND (Missisquoi): Si le ministre me permet, dans le livre des
comptes publics pour l'année se terminant en avril ou à la fin de
mars 1963, à la page 541, on voit: ? Loi pour la
récupération du bois dans les terrains requis pour
l'aménagement hydroélectrique des rivières Manicouagan et
aux Outardes. »
Alors là, nous avons la référence à la loi
et il y a toute une énumération de dépenses, les
traitements, les frais de voyages, les frais de bureaux, achat de
matériel, et contrats honoraires, dépenses diverses et moins, les
recettes, acompte sur la vente du bois, prime sur le transport, comptes
à recevoir $4,932,290.47.
Si l'auditeur de la province a jugé à propos d'indiquer
à la page 541 des comptes publics tous ces détails relativement
aux opérations de l'Office de récupération
forestière, il me semble que c'est parce que d'abord il voulait que
la
Chambre soit renseignée et deuxièmement, que nous
puissions, d'année en année, contrôler les dépenses,
discuter même des contrats, puisque je note au sujet des contrats qu'il y
a eu des contrats pour $5,578,102.84.
Je pense que c'est la seule manière pour la Chambre d'être
renseignée sur les activités de l'Office de
récupération, de connaître les activités, de savoir
d'abord les détails, qui travaille là... qui est à
l'emploi quels sont ceux qui occupent des postes?
Autrement, si on ne peut pas poser de question, étant
donné qu'en vertu de cette loi, qu'il n'y a pas de rapport produit
devant la Chambre par le ministre sur les opérations de l'Office, de
quelle manière les députés, de quelle manière le
Parlement va-t-il être renseigné?
M. HAMEL (St-Maurice): C'est bien simple.
M. BERTRAND (Missisquoi): Alors, je pose la question au ministre des
Terres. Cela a l'air tellement simple pour le député de
St-Maurice...
M. HAMEL (St-Maurice): Bien oui.
M. BERTRAND (Missisquoi): ... parce que tout est simple pour lui, il ne
répond pas: ce n'est pas compliqué.
M. HAMEL (St-Maurice): Ah! il ne répond pas, mais attendez, vous
parlez trop vite.
M. BERTRAND (Missisquoi): Il ne répond pas. Alors je demande au
ministre des Terres qui est celui qui a la responsabilité devant le
Parlement des opérations et des activités de l'Office de
récupération forestière de nous dire de quelle
manière nous allons être renseignés.
M. HAMEL (St-Maurice): M. le Président, Je suis surpris que le
député de Missisquoi amène ce problème-là.
Il siège ici depuis assez longtemps pour savoir que toutes ces
corporations, leurs problèmes ne se discutent que sur une motion.
Prenons la Régie des alcools. Quand on veut discuter d'un
problème de la Régie des alcools, on fait une motion, et puis on
discute. On pose une question demandant combien il y a d'employés, quels
sont les noms des employés, quels sont ci, quels sont ça.
M. BERTRAND (Missisquoi): On sait tout ça.
M. HAMEL (St-Maurice): Dans le domaine
de la Commission des accidents du travail, c'est la même chose. La
Commission du salaire minimum, c'est la même chose. Il n'y a rien dans le
budget attribué à ces organismes-là qui se financent par
eux-mêmes. Alors c'est pour ça M. le Président, que si le
député de Missisquoi veut avoir des informations
particulières, il n'a qu'à faire une motion et puis ça
vient là, ça sera discuté et puis là il posera les
questions qu'il voudra.
M. BERTRAND (Missisquoi): M. le Président, quand j'aurai des
questions à poser je ne les poserai dorénavant jamais plus au
ministre...
M. HAMEL (St-Maurice): Bien oui.
M. BERTRAND (Missisquoi): ... au procureur général. J'en
ai posé à plusieurs reprises au sujet de son propre
ministère...
M. HAMEL (St-Maurice): Bien oui.
M. BERTRAND (Missisquoi): ... et on n'a jamais de réponse.
M. HAMEL (St-Maurice): Quand les questions sont pertinentes on
répond, et quand ce sont des questions impertinentes on ne répond
pas.
M. BERTRAND (Missisquoi): Dans le cas présent, M. le
Président, dans les comptes publics, l'auditeur de la province indique
à la page 541 pour les comptes publics se terminant le 31 mars 1963
toute une série d'item au sujet des traitements, des frais de voyages,
des frais de bureau, achat de matériel, contrats, honoraires,
dépenses diverses et moins les recettes. Nous pouvons donc discuter de
ce qu'il y a dans les comptes publics.
Premièrement,...
M. CREPEAU: Au comité des comptes publics...
M. BERTRAND (Missisquoi): ... il n'y a rien qui nous empêche de
discuter des item qui sont là ou j'entends qui sont reproduits à
la page 541 au sujet de dépenses déjà effectuées
par l'office de récupération forestière et des revenus que
l'Office a pu réaliser par la vente du bois de la Manicouagan. Je pense
qu'il n'y a absolument rien qui peut nous en empêcher.
M. CLICHE: Si le député me le permet, je regrette de ne
pouvoir partager l'opinion qu'il donne. Il est bien évident, à
mon point de vue, que le ministère des Terres et Forêts demande
ici l'adoption de subsides énumérés au budget des
dépenses 1964-1965. Il faut au ministère des Terres et
Forêts pour opérer au cours de l'année 1964-1965 les sommes
mentionnées, précisées en détail au budget
présenté par le ministre des Finances.
Donc, nous avons besoin encore une fois, pour administrer, de ces
sommes-là. Et, nous devons nous présenter devant les Chambres
pour obtenir l'acceptation, le vote. Eh bien, ce sont des item que nous
présentons, ce sont les sommes que nous demandons. Et c'est
évidemment sur ces sommes-là, au sujet des sommes que nous
demandons que l'Opposition a le droit de poser les questions qu'elle veut,
émettre les opinions qu'elle veut, demander les renseignements et donner
les conseils etc., adopter l'attiture qu'elle veut adopter, évidemment
au sujet des crédits dont nous demandons l'adoption.
M. BERTRAND (Missisquoi): J'admets tout ça.
M. CLICHE: C'est ça. Eh bien les crédits dont nous
demandons l'adoption ne sont pas énumérés au livre des
comptes publics mais aux prévisions budgétaires, au budget des
dépenses pour 1964-1965 et c'est l'ordre suivi par le président
du comité dans l'étude et dans l'adoption des crédits qui
sont présentés. On procède par article. Actuellement nous
sommes à l'article 2, Service forestier, nous devons discuter du service
forestier.
Si nous ne demandons pas les crédits dont nous avons besoin,
bien, nous en subirons les conséquences. Mais nous demandons les
crédits dont nous avons besoin et ces crédits-là sont
énumérés au budget qui est déposé et dont
l'Opposition a d'innombrables copies. C'est pour ça et c'est en vertu de
l'article du Code de procédure parlementaire, je crois que c'est
l'article aux environs de 380, qui donne la façon dont en doit
procéder...
M. BERTRAND (Missisquoi): Item... on admet tout ça.
M. CLICHE: Item l'un après l'autre. Eh bien c'est l'ordre qu'on
doit suivre. Qu'on ne demande pas de discuter, d'adopter des articles qui ont
été adoptés l'an dernier. Ce qui apparaît aux
comptes publics, cela a déjà été adopté. On
a adopté les item généraux et ici présentement on
demande d'adopter ces articles-là, ces crédits-là. Et vous
pouvez poser les questions que vous voudrez relativement à ces
postes-là, à ces articles-là.
M. BERTRAND (Missisquoi): A l'encontre, il a toujours été
reconnu ici même au sujet de la Loi des liqueurs, aux crédits par
exemple du département du procureur général, on discutait
de l'administration de la Loi des liqueurs. Ce n'est pas nouveau, ça
s'est toujours fait.
M. HAMEL (St-Maurice): Cela était accepté, à cause
de l'item sûreté provinciale.
M. BERTRAND (Missisquoi): Cela s'est toujours fait
M. HAMEL (St-Maurice): Oui.
M. BERTRAND (Missisquoi): Cela s'est toujours fait. De même que
lorsqu'il s'agit des crédits du ministère des Richesses
naturelles, on discute de certains problèmes de L'Hydro-Québec,
ça s'est toujours fait. Et dans ce cas-là il y a un rapport au
moins qui est produit par l'Hydro-Québec, un rapport annuel tandis que
dans le cas de l'Office de la récupération forestière, il
n'y a pas de rapport.
M. HAMEL (St-Maurice): Bien non.
M. BERTRAND (Missisquoi): Par contre, l'auditeur a senti le besoin
d'indiquer, à la page 541, les détails dont j'ai fait mention
tantôt
M. CLICHE: Cela n'est pas à l'auditeur qu'on fait un rapport
à la Chambre qu'on doit déposer au début de la
session.
M. BERTRAND (Missisquoi): Troisièmement, il y a plus: dans le cas
de l'Office de la récupération forestière, le
président de l'Office est le sous-ministre du ministère des
Terres et Forêts.
M. HAMEL (St-Maurice): Cela ne change rien.
M. BERTRAND (Missisquoi): Est-ce que le président de l'Office de
la récupération forestière n'est pas le sous-ministre, M.
Deschamps?
M. CLICHE: M. Deschamps est sous-ministre adjoint des Terres et
Forêts.
M. BERTRAND (Missisquoi): Et président...
M. CLICHE: Et il occupe le poste de président intérimaire
de l'Office de la récupération.
M. HAMEL (St-Maurice): C'est ça.
M. CLICHE: Alors, ses fonctions comme président de l'Office de la
récupération sont nécessairement distinctes de ses
fonctions de sous-ministre adjoint. Ce n'est sûrement pas la même
chose, c'est deux fonctions distinctes. C'est le même homme si vous
voulez, mais il occupe deux fonctions.
M. JOHNSON: Oui.
M. CLICHE: Alors, l'Office de la récupération c'est une
chose, le ministère des Terres et Forêts, c'est autre chose.
Présentement, ce sont les crédits du ministère qui sont
présentés ici à la Chambre et je demande qu'on s'entienne
aux item qui sont énumérés au budget pour les
dépenses 1964-1965.
M. BERTRAND (Missisquoi): Est-ce que le ministre prend commeposition de
refuser de répondre à toute question qui peut être
posée en rapport avec l'Office de la récupération
forestière, de la. Manicouagan, sur ses crédits à ce
stade-ci?
M. CLICHE: Je veux être clair et très précis, et
qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, jedis: nous suivons le code, nous
suivons la. procédure ou nous ne la suivons pas.
M. HAMEL (St-Maurice): C'est ça.
M. CLICHE: Il y a des moyens que le chef de l'Opposition connaît
sûrement...
M. JOHNSON: On va la suivre.
M. CLICHE: ... d'en venir, de discuter des problèmes de l'Office
de la récupération. On pourrait en discuter normalement,
légalement mais présentement, ce n'est pas le cas, ce n'est pas
la procédure à suivre présentement. En temps et lieu nous
en discuterons, je n'ai absolument rien à cacher.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre était
président de la Chambre lorsque la loi qui s'appelle Loi pour la
récupération du bois dans les terrains requis pour
l'aménagement hydroélectrique des rivières Manicouagan et
Aux Outardes a été passée dans cette Chambre. Le ministre
doit se souvenir de la lutte que l'Opposition avait faite dans le temps sous la
direction du député de Chicoutimi.
Le ministre se souvient que, à ce moment-là, le
gouvernement avait refusé des amendements qui avaient pour effet de nous
donner un rapport ici en Chambre chaque année sur l'Office de la
récupération et cet amendement, je crois, avait
été proposé par le député de Missisquoi. M.
le Président, est-il nécessaire de vous rappeler que dans le
temps nous avions accusé le gouvernement de vouloir chacher ces
opérations...
M. CLICHE: Non, premièrement, ah non, pardon. J'invoque le
règlement, M. le Président j'invoque le règlement. On ne
peut pas discuter une loi qui a été adoptée par la
législature.
M. JOHNSON: Non, non.
M. CLICHE: Elle a été adoptée et elle doit
être acceptée telle quelle.
M. JOHNSON: Je ne discute pas de la loi, je parle du débat...
M. CLICHE: On discute de la loi, et c'est contre la
procédure!
M. JOHNSON: ... et la réponse qu'on nous a donnée à
ce moment-là c'est précisément: « Vous poserez des
questions au moment des crédits » .
M. CLICHE: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. JOHNSON: Cela a été la seule réponse que nous
avons eue à ce moment-là.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre messieurs.
M. CREPEAU: Il ne regarde pas, il ne voit pas clair, il n'entend
rien.
M. LE PRESIDENT: Le ministre des Terres et Forêts a indiqué
son intention de suivre le règlement article 381, a donné ses
raisons que je crois justifiables. Nous sommes au début des estimations
budgétaires de ce ministère et je crois qu'ici ça ne
serait défavoriser personne que de suivre les règlements
dès le départ.
Alors, je demande aux députés de l'Opposition d'utiliser
les moyens soit motions, soit comité des comptes publics, pour obtenir
les renseigmements qu'ils désirent sur l'Office de la
récupération et de s'en tenir à l'article 2: Service
forestier sans discuter davantage de cet Office de la
récupération.
M. JOHNSON: M. le Président, sauf tout le respect que j'ai pour
vous, je pense que vous avez rendu une décision un petit peu trop
précipitamment. A ce moment-là, le premier mi- nistre de la
province a dit qu'il n'y aurait pas de cachette: « Vous pourrez en
discuter à l'occasion des crédits...
M. CLICHE: J'invoque le règlement. M. LE PRESIDENT : A
l'ordre.
M. JOHNSON: ... du ministère des Terres et Forêts ».
Telle a été la seule garantie que nous ayons reçue dans le
temps.
M. CLICHE: La décision a été rendue, j'invoque le
règlement.
M. JOHNSON: M. le Président, j'en appelle de votre
décision.
M. BEAUPRE: C'est très bien. Cela va règler le
problème.
M. JOHNSON: Le bâillon sur Manicouagan. M. BEAUPRE: Séance
suspendue?
M. JOHNSON: Non, elle n'est pas suspendue. Faites votre rapport.
LE PRÉSIDENT DU COMITÉ DES SUBSIDES (M. Beaupré):
M. l'Orateur, au cours du débat sur l'item 2, les dépenses du
ministère des Terres et Forêts, l'honorable député
de Missisquoi a voulu poser au ministre des questions sur l'Office de
récupération du bois sur la Manicouagan.
Sur le refus du ministre de discuter cet item, premièrement parce
qu'il n'apparaît pas aux divers articles des dépenses 1S64-19S5 de
son ministère; deuxièmement, parce que l'Opposition, selon lui, a
d'autres moyens à sa disposition d'obtenir tels renseignements, soit par
motion ou questions au comité des comptes publics. J'ai
décidé que la discussion ne pouvait pas porter sur ledit Office
de récupération du bois de la Manicouagan et qu'on devait s'en
tenir aux dispositions de l'article 381. Le chef de l'Opposition en appelle
à la Chambre de cette décision.
Vote
M. HYDE (président): Qu'on appelle les députés.
Que tous ceux qui sont en faveur du maintien de la décision
veuillent bien se lever.
LE GREFFIER ADJOINT: M. Lesage, M. Bédard, M. Lalonde, M. Hamel
(St-Maurice), M. Courcy, M. Lévesque (Montréal-Laurier),
M. Bertrand (Terrebonne), M. Arsenault, M. Saint-Pierre, M. Cliche, M.
Dionne, M. Kierans, M. Lafrance, M. Cournoyer, M. Couturier, M. Fortin, Mme
Kirkland-Casgrain, M. Parent, M. Binette, M. O'Reilly, M. Lechasseur, M. Roy,
M. Coiteux (Duplessis), M. Harvey, M. Morissette, M. Maheux, M. Collard, M.
Vaillancourt, M. Larouche, M. Boulay, M. Coiteux (L'Assomption), M.
Crépeau, M. Fournier, M. Théberge, M. Dallaire, M. Lacroix, M.
Baillargeon, M. Brisson, M. Hébert, M. Mailloux, M. Beaupré, M.
Godbout, M. Martin.
M. LE PRESIDENT: Que tous ceux qui sont contre veuillent bien se
lever.
LE GREFFIER ADJOINT: M. Johnson, M. Talbot, M. Elie, M. Dozois, M.
Bertrand (Missisquoi), M. Bellemare, M. Ducharme, M. Boudreau, M. Lafontaine,
M. Bernatchez, M. Guillemette, M. Russell, M. Gosselin, M. Lizotte, M. Raymond,
M. Charbonneau, M. Gervaix, M. Allard, M. Loubier, M. Majeau, M. Gauthier, M.
Lavoie (Wolfe).
LE GREFFIER: Pour: 43. Contre: 22. Yeas: 43. Nays: 22.
M. LE PRESIDENT: La décision est maintenue. La Chambre de nouveau
en comité plénier.
M. BEDARD (président du comité des subsides).
Comité plénier
M. JOHNSON: Le ministre a-t-il le dossier au sujet du lot 25 du canton
Wolfestown?
M. CLICHE: J'ai les informations qui, je crois, répondent aux
renseignements que désire obtenir le député de Wolfe.
Le terrain dont il s'agit a été vendu à un M.
Drouin de St-Jacques comté de Wolfe, en date du 22 octobre 1962 pour la
somme de $410.
M. JOHNSON: Les lettres patentes disent $400. Melchiade Drouin.
M. CLICHE: Oui, c'est $400 plus... c'est $410 qui ont été
reçus par le ministère.
M. JOHNSON: Et ces lettres patentes ont été
accordées à M. Drouin par suite d'une recommandation, si nos
renseignements sont exacts du député ou de l'ancien
député de Wolfe, le Dr Lemieux. Y a-t-il au dossier une lettre du
Dr Lemieux?
M. CLICHE: Au dossier que j'ai ici, je n'ai pas de lettre du Dr Lemieux,
et voici de quelle façon le service des Terres procède lors de la
vente des terrains. C'est qu'on se fie évidemment à l'officier
qui a juridiction sur le territoire où se trouve le terrain
convoité par la personne et nos officiers demandent au
représentant du ministère sur les lieux ou sur le territoire,
s'informent de l'état des lieux, la valeur, s'il y a des constructions,
etc, de la superficie.
L'officier qui a renseigné le ministère c'était un
M. Wilfrid Lafrance et son rapport date du 24 août 1961, et il
suggère lui, que le terrain soit vendu pour une somme de $500. Et au
mois d'octobre 1962, par lettres patentes le terrain était vendu pour la
somme de $400. Est-ce que le docteur est intervenu, le Dr Lemieux est intervenu
ou non? Personnellement je ne le sais pas, je n'était pas ministre des
Terres et Forêts, et je n'étais pas là.
M. LAVOIE (Wolfe): Avez-vous le dossier du ministère à ce
sujet-là pour lequel j'ai fait motion à la Chambre...
M. CLICHE: J'ai donné au député les
réponses, les renseignements qu'il voulait obtenir, je lui ai dit que la
demande avait été faite par telle personne, que les lettres
patentes avaient été octroyées, je lui ai donné la
date, je lui ai donné le montant, j'ai dit quel était l'officier
du ministère, c'est sûrement un officier que le
député de Wolfe connaît.
M. LAVOIE (Wolfe): Je le connais.
M. CLICHE: Le député de Wolfe le connaît. M. Wilfrid
Lafrance, c'est un employé du ministère.
M. LAVOIE (Wolfe): Je le connais.
M. CLICHE: Est-ce que c'est un bon employé ou si ce n'est pas un
bon employé? Est-ce que c'est un employé compétent oui ou
non?
M. LAVOIE (Wolfe): Il a été destitué toujours... Je
ne sais pas si c'est un bon employé.
M. JOHNSON: Le Dr Lemieux a-t-il recommandé Melchiade Drouin ou
non?
M. CLICHE: L'officier Lafrance a dit à ses officiers
supérieurs, pas à moi, pas au
ministre du temps, il a dit la valeur est d'environ $500. Le terrain a
été vendu pour $400. Alors ça répond aux questions
du député. S'il a d'autre commentaires à faire, qu'il les
fasse, moi j'ai donné les renseignements qu'il voulait avoir.
M. LAVOIE (Wolfe): J'ai fait une motion pour avoir un dossier, c'est
parce que j'avais d'autres commentaires à faire, je n'ai pas pu avoir le
dossier.
M. CLICHE: Vous l'avez vu le dossier au ministère.
M. LAVOIE (Wolfe): Je n'ai pas vu le dossier.
M. CLICHE: Il est allé le voir.
M. JOHNSON: Le ministre affirme-t-il de son siège qu'il n'y a pas
dans le dossier une recommandation du Dr Lemieux, ancien député
et patroneux officiel?
M. CLICHE: Je ne fais pas d'affirmation à l'effet que le Dr
Lemieux est intervenu ou n'est pas intervenu dans le dossier; je dis que le
terrain en question a été vendu pour la somme de, cette
somme-là et ce qui n'est pas irrégulier parce que c'était
la valeur d'une superficie semblable dans cette région-là.
Si je relève les dossiers du service des Terres je peux
sûrement trouver des ventes dans la même région, au
même prix; alors ce M. Lafrance là, enfin que je ne connais pas du
tout, mais que le député de Wolfe connaît, et qu'il affirme
être compétent,...
M. LAVOIE (Wolfe): Je n'ai pas dit qu'il était compétent
ni incompétent, je n'ai pas parlé de ça.
M. CLICHE: Ah!
M. LAVOIE (Wolfe): J'ai dit qu'il avait été
destitué depuis la nouvelle administration.
M. CLICHE: Il a été destitué, il n'est plus au
service de l'administration. Alors d'est lui qui nous avait dit, c'est
peut-être un ami du député?
M. LAVOIE (Wolfe): Non, je le connais très bien.
M. CLICHE: S'il n'est plus à l'emploi du...
M. LAVOIE (Wolfe): Je le connais très bien. M. CLICHE: Pardon?
C'est un de ses amis.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre répond à
côté de la question. Oui ou non, le docteur Lemieux a-t-il
recommandé M. Melchiade Drouin comme acquéreur éventuel de
ce lot 25 dans le comté de Wolfestown?
M. CLICHE: Je réponds au chef de l'Opposition que personnellement
je ne le sais pas. Je n'affirme pas qu'il soit ou ne soit pas intervenu. Mais
pour l'information du chef de l'Opposition, même si le docteur est
intervenu, en supposant qu'il soit intervenu, ça ne serait pas
irrégulier parce que ça se faisait de même du temps de
l'Union nationale. Moi, je le sais personnellement.
UNE VOIX: Non.
M. CLICHE: Moi, je le sais personnellement, j'ai voulu acheter un
terrain...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. CLICHE: ... j'ai voulu obtenir des lettres patentes sur un
terrain...
M. ALLARD: Ce n'est pas une excuse.
M. CLICHE: ... dans mon comté. J'ai fait la demande directement
au ministère dans le temps. Ça, c'est vers 1956, 1955, 1956, 1957
et on m'a répondu de m'adresser au député, monsieur
Miquelon dans le temps, qui a été mon adversaire par la suire, on
m'a dit: « Adressez-vous à lui...
M. JOHNSON: Qui a été mon adversaire.
M. CLICHE: ... et s'il acquiesce, on vous vendra le terrain. » Je
n'ai pas écrit à mon confrère Miquelon, qui est devenu
adversaire par la suite et finalement, quelques années plus tard, on m'a
offert directement, on m'a écrit puis on m'a dit: « Si vous le
voulez le terrain, on va vous le vendre. » Mais c'était la
pratique suivie d'obtenir larecommandation du député. Alors
est-ce que le député Lemieux est intervenu ou non? Je ne le sais
pas. Je cite les chiffres, je dis que ç'a été vendu
à ce prix-là et que c'était à peu près la
valeur des terrains vendus dans cette région-là et c'est sur la
recommandation ou plutôt...
M. JOHNSON: Ah!
M. CLICHE: ... c'est sur le mémoire qu'adressait aux officiers
supérieurs le représentant du ministère des Terres et
Forêts dans la région.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre est bien suave quand il
dit que M. Miquelon devint son adversaire plus tard. Quand on sait que M.
Miquelon était député depuis 1948 et que c'est en 1960 que
le député actuel de l'Abitibi s'est présenté contre
M. Miquelon.
Cela me fait penser à l'avocat de Québec bien connu qui
s'était présenté dans le comté de Québec-Est
contre sir Wilfrid Laurier et qui disait: « Ce n'est pas moi qui me suis
présenté contre sir Wilfrid Laurier, j'ai déposé
mon bulletin le premier puis c'est lui qui est venu se présenter contre
moi. » Alors vous voyez ça, c'est M. Miquelon qui s'est
présenté contre l'avocat de Malartic! Mais pourquoi le ministre
n'a-t-il pas le dossier en Chambre? Ce serait tellement plus simple.
M. CLICHE: Pour l'information du chef de l'Opposition, M. Miquelon a
toujours été mon adversaire, j'ai toujours été son
adversaire, on a toujours été adversaires: 1948, 1952, 1956 et
1960, 1962 également.
M. HARVEY: Il y a goûté!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. JOHNSON: Ah! quand on voudra discuter des méthodes pour
« gh'y » goûter, comme dit avec son élégance
habituelle le député de Jonquière-Kénogami...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. CLICHE: Je n'attaque pas la réputation de mon adversaire, je
dis tout simplement ça.
M. JOHNSON: ... on pourra en parler, M. le Président. Le ministre
sait-il que ce même terrain pour lequel il a donné des lettres
patentes le 2 octobre 1962 à un M. Melchiade Drouin sur recommandation
de l'ex-député actuellement « patroneux », ou du
moins jusqu'à ces derniers temps, le docteur Lemieux, que ce même
terrain a été vendu par le dit Melchiade Drouin à M.
Jean-Pierre Rodrigue, homme d'affaires, demeurant à 668,
Grande-Allée est, en la cité de Québec, au mois de
septembre 1963, donc 11 mois après, pour le prix négligeable M.
le Président, de $9,700.
DES VOIX: Ah! ah!
M. JOHNSON: $9,700.
UNE VOIX: $8,400 de profit.
M. CLICHE: Il y a eu des améliorations apportées.
M. JOHNSON: Oui, de grosses améliorations rapidement.
UNE VOIX: On a planté des arbres.
M. JOHNSON: Un terrain, M. le Président, patenté en faveur
d'un organisateur libéral bien connu, Melchiade Drouin, au mois
d'octobre 1962.
Patenté sur recommandation de l'ancien député
libéral pour $400 et revendu $9,700 onze mois plus tard. Et pour
l'information du ministre...
M. BERNATCHEZ: Le terrain est devenu adulte.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. JOHNSON: ... je donne ma référence exacte au
ministre.
M. CLICHE: C'est possible, c'est possible. Je l'ignore.
M. JOHNSON: Le ministre pourra...
M. CLICHE: Ce n'est pas moi qui l'ai vendu.
M. JOHNSON: ... consulter un acte enregistré par
dépôt à onze heures A.M. le 9 octobre 1963 sous le No
71,134 au bureau de la division d'enregistrement du comté de Wolfe dans
le district St-François, province de Québec et il constatera que
M. Melchiade Drouin organisateur libéral, dûment recommandé
par le docteur Lemieux, a vendu ce terrain pour $9,700 dont $5,000 comptant,
dont quittance pour autant quant au solde de $4,700 l'acquéreur
s'engage, oblige et promet de payer au vendeur à son domicile sans avis
ni mise en demeure en un seul versement de $4,700 qui deviendra dû et
exigible le 1er octobre 1963, le tout sans intérêt, si c'est
après échéance, au taux de 6%.
M. le Président, c'est une transaction intéressante. Il y
eut une motion faite à la Chambre par le député de Wolfe
le 6 mars 1964, nous en sommes au 7 avril et le ministre n'a pas réussi
malgré tous ses employés à faire déposer tel que la
Chambre l'avait ordonné une copie de ce dossier.
M. le Président, c'est au ministre à expliquer pourquoi.
Je lui ai fourni ici des renseignements qui n'apparaissent peut-être pas
au dossier mais dont il ne met pas en doute j'espère
l'authenticité. Un petit profit de $9,300 en onze mois sur un terrain de
la Couronne. $9,300 sur $400 d'investissement ça commence à
être un joli profit.
Et ça pourrait peut-être intéresser le ministre: des
profits proportionnellement moins grands, pour des profits beaucoup moins
grands on a, M. le Président, fait des enquêtes et on a,
évidemment, laissé répandre sur la réputation de
certaines gens des doutes. Je ne dis pas que la transaction de M. Drouin n'est
pas une transaction honnête quand il a vendu à M. Jean-Pierre
Rodrigue de la Grande-Allée, mais je dis que le député
Lemieux, l'ex député Lemieux et l'organisateur libéral
Melchiade Drouin était bien heureux d'obtenir pour $400 un terrain qu'on
pouvait vendre aussi cher.
M. CLICHE: M. le Président, j'admettrai volontiers que si le
terrain qui a été vendu le 22 octobre 1962 par lettre patente est
absolument le même, n'avait pas été amélioré
en aucune façon, a été vendu un an après à
un profit semblable, une différence de $400 à $9,700, bien il y a
sûrement là de la part de quelqu'un à ce moment-là
une connaissance du profit éventuel qui pouvait être fait sur
cette transaction.
La marge est trop forte si réellement il n'y a eu aucune
amélioration sur le terrain. Mais j'en blâme celui que nous devons
blâmer. C'est l'officier du ministère qui, sur les lieux
connaissant sûrement ou devant connaître la valeur des terrains,
devant connaître ça, fait un rapport, au chef du service et dit:
« Cela vaut $500 ».
Il y a ici, il y a dans l'Opposition un membre, un député
qui a déjà été ministre des Terres et Forêts,
je vais certainement dire au député de Wolfe que lui-même
n'a pu aller vérifier sur place, lors de chaque transaction, la valeur
des terrains.
Il fallait qu'il se fie à l'officier qui était là
sur les lieux, et qui avait la charge, honnêtement, de bonne foi, de
remplir ses fonctions et de dire quelle était la valeur exacte du
terrain devant faire l'objet de la transaction. Or, c'est un M. Wilfrid
Lafrance que, à première vue, je dois blâmer, parce que
lui, a estimé la valeur à $500. Mais, je ne suis pas satisfait de
lui. Personnellement, je ne suis pas satisfait et je verrai à faire une
enquête complète sur la transaction.
Quant à la valeur, je crois que les officiers supérieurs
du ministère pouvaient raisonnablement, de bonne foi, croire le rapport
de l'offi- cier dont il s'agit, parce qu'il y a eu des transactions à
peu près semblables dans la même région.
Pour l'édification du député de Wolfe, je lui dirai
que le 10 juin 1957, le ministère des Terres et Forêts, j'ignore
si c'était mon collègue, le député de Missisquoi
qui était ministre dans le temps, je l'ignore, en tout cas je suis
convaincu qu'il n'a absolument rien eu à faire dans cette transaction.
Le ministère, le même service, a vendu à M. Gérard
Côté, j'ignore de quel endroit il est, je ne le connais pas...
M. ALLARD: St-Georges-de-Beauce, organisateur libéral.
M. CLICHE: ... une seconde. On a vendu à M. Gérard
Côté, pour fin de villégiature, l'Ile-à-Hackett, sur
la rivière St-François, comté de Sherbrooke, il y avait 27
acres de terrain. Savez-vous quel prix on l'a vendue? Pour l'édification
du député de Wolfe, en 1957, on l'a vendue $50, pour une
île.
M. GOSSELIN: Quelle est l'étendue de l'île?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs. A l'ordre.
M. GOSSELIN: Le ministre sait-il qu'à tous les printemps il y a
des inondations qui lavent complètement cette île?
M. CLICHE: M. Côté doit le savoir, parce que c'est lui qui
était intéressé à acheter.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre.
M. CLICHE: A tout événement, je ne discute pas cette
transaction là du 10 juin 1957. Je constate tout simplement que les
valeurs sont à peu près identiques parce que je prends des
transactions dans la même région. Il n'y a pas de comparaisons qui
sont absolument exactes, qui ne clochent pas, mais j'en cite une en
particulier.
Je dis que personnellement, quoique je n'étais pas là, je
n'étais pas ministre à ce moment-là, je ne blâme pas
ceux qui étaient avant moi, je ne blâme pas celui qui était
avant moi, mais je dis que, personnellement, je ne suis pas satisfait de cette
transaction et que je vais faire faire une enquête complète afin
de savoir qui est responsable de ces profits-là et nous prendrons les
recours voulus à l'endroit de ceux qui auront commis des infractions.
J'en assure le député de Wolfe.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre ne manque pas
d'habileté. Evidemment, quand on est chargé d'imposer le
bâillon sur l'affaire de Manicouagan, on peut bien mettre le
bâillon sur une petite affaire pareille. Le dossier a été
demandé par un ordre de cette Chambre le 6 mars, un mois après,
le ministre n'a pas eu le temps de sortir le dossier, de le produire. Il ne l'a
pas avec lui en Chambre, malgré la demande que je lui en ai faite avant
la fermeture des bureaux. Mais le ministre a quant même eu le temps de
trouver des précédents pour appuyer son affaire.
DES VOIX: Ah!
M. JOHNSON: M. le Président, voilà les oreilles de
l'âne, ce n'est pas poli de comparer le député à un
âne, au contraire, mais voilà que le chat sort du sac. Le ministre
qui n'a pas eu le temps depuis 31 jours de faire sortir un petit dossier
concernant un petit lot, le lot 25 dans le canton Wolfestown a quand même
trouvé le temps de faire sortir les précédents pour
justifier ou paraître justifier son affaire.
On lui demande si l'ancien député de Wolfe est intervenu,
le Dr Lemieux, et le ministre ne le sait pas. C'est facile à
vérifier dans un dossier ça, M. le Président. Mais est-ce
que par hasard ce n'est pas l'ancien député de Wolfe qui a
recommandé au ministre que cela soit vendu à $400?
DES VOIX: Ah, ah!
M. JOHNSON: Est-ce que par hasard ce n'est pas le Dr Lemieux, ancien
député de Wolfe, battu en 1962 par le député
actuel...
M. BERNATCHEZ: Un député libéral.
M. JOHNSON: ... député libéral, de bonne souche
libérale, et habitué dans les affaires de colonisation et de
patente, M. le Président, je ne veux pas déterrer des vieux
dossiers mais ceux qui siégeaient en Chambre s'en souviennent, est-ce
que par hasard ce n'est pas lui qui a fixé le prix, qui est intervenu
auprès du détenteur de ce ministère dans le temps?
Je comprends que ce n'était pas le député au
mois d'octobre 1962, ce n'était pas le député
d'Abitibi-Ouest qui était là non c'est le
député de Bonaventure .
M. BERTRAND (Missisquoi): Il est là depuis le 5 décembre
1962.
M. JOHNSON: Est-ce que par hasard ce n'est pas le Dr Lemieux? Le
ministre, c'aurait été si facile pour lui d'apporter le dossier
en Chambre, de nous lire la lettre du Dr Lemieux. Il y a un mois que nous avons
demandé ce dossier. Ah je comprends: le ministre est mal pris, il est
obligé de défendre...
M. CLICHE: Ah non! Non, non...
M. JOHNSON: ... défendre l'administration du député
de Matapédia...
M. CLICHE: M. le Président, j'invoque le règlement...
M. JOHNSON: ... mais c'est rien comparé aux problèmes
qu'aura le successeur du député de Richelieu.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
UNE VOIX: Ah non, ne le répétez pas.
M. MAILLOUX: Continuez donc encore s'il-vous-plaît.
M. CLICHE: M. le Président, j'invoque le règlement.
Evidemment, je suis très à l'aise je ne connais aucune des
parties en cause, je ne connais pas Lafrance, le représentant du
ministère, je ne connais pas l'acquéreur, je ne connais pas celui
qui a acheté, je ne connais pas l'acquéreur subséquent et
je ne les connais pas ni de près ni de loin, je n'ai jamais eu affaire
à eux. Bon.
M. JOHNSON: Un peu plus il dirait qu'il ne connaît pas le
député de Matapédia.
M. CLICHE: Et j'ajoute ceci pour l'édification du chef de
l'Opposition: c'est que même si le député de Wolfe est
intervenu, même s'il est intervenu le député de Wolfe en
octobre 1962 pour représenter que tel prix devait être fixé
plutôt que tel autre, même s'il est intervenu, je dis qufune
transaction de même ne s'explique pas et n'aurait pas dû avoir
lieu. Je l'admets. Je l'admets s'il n'y a pas eu d'amélioration au
terrain et s'il a été revendu, s'il y a autant de
différence finalement...
M. HAMEL (St-Maurice): On ne le sait pas.
M. CLICHE: ... qui est aussi forte entre le prix d'achat et le prix de
vente. Je dis que même si le docteur était intervenu, ce que je ne
sais pas, ce que je n'admets pas, je dis que la transaction est tout de
même édifiante et je verrai à faire faire l'enquête
voulue à ce sujet et
d'en faire rapport à la Chambre.
M. JOHNSON: M. le Président, du moment que la motion est apparue
à l'agenda, au feuilleton, le ministre aurait dû consulter le
dossier. Je pense bien qu'il l'a consulté où l'a fait consulter.
En tout cas, il aurait pu atteindre le Dr Lemieux très facilement, il
est placé à $12,000 par année pas loin, ici au Bien-Etre
social. Il aurait pu l'appeler, lui demander des détails.
M. LAFRANCE: A ce sujet-là, le chef de l'Opposition a fait une
allusion tout à l'heure disant que le Dr Lemieux était
jusqu'à récemment patroneux. Je tiens à dire à la
Chambre que le Dr Lemieux a été nommé commissaire à
la Commission des allocations sociales, et si jamais quelqu'un peut prouver que
le Dr Lemieux intervient d'une façon ou d'une autre dans une question
partisane, eh bien je m'engage immédiatement à le destituer.
M. BERNATCHEZ: En temps et lieu. Attendez!
M. LAFRANCE: Cela je tiens à bien le spécifier.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. JOHNSON: M. le Président, j'ai dit qu'il était
jusqu'à ces derniers temps patroneux précisément pour
faire la césure, là, dans sa carrière. Je sais qu'il est
rendu sur très forte recommandation du ministre d'ailleurs qui tenait
absolument à l'avoir comme commissaire...
M. LAFRANCE: J'en suis fier aussi.
M. JOHNSON: Je sais qu'il est rendu l'un des commissaires, je sais que
c'est le ministre député de Richmond qui a insisté pour
avoir le Dr Lemieux comme l'un de ses commissaires. Cela c'est de
notoriété publique.
Tout le monde sait ça, M. le Président, sauf que ce n'est
pas tout le monde qui admet ça, surtout celui qui devait être
nommé et qui s'est fait comme on dit en terme de chemin de fer «
bumper ».
M. LAFRANCE: M. le Président, je pense qu'en temps et lieu je
crois que ce débat-là est hors d'ordre. Le chef de l'Opposition
il aura l'occasion d'en parler sur mes crédits, j'espère qu'il le
fera.
M. JOHNSON: M. le Président, je ne veux pas inutilement jeter du
doute sur le Dr Lemieux...
M. CREPEAU: A l'ordre.
M. JOHNSON: Il est commissaire aujourd'hui et je pense qu'il va suivre
les ordres de son ministre.
M. LAFRANCE: Sûrement.
M. JOHNSON: ... de ne pas faire de politique, admis, mais au mois
d'octobre 1962, il ne faut pas oublier que c'était en période
électorale, il ne faut pas oublier que c'était juste un mois
avant les élections 1962, puis on ne peut pas oublier, nous, que le Dr
Lemieux était à ce moment-là candidat libéral dans
le comté de Wolfe. On ne peut pas oublier non plus que...
M. LAFRANCE: Très bien.
M. JOHNSON: Melchiade Drouin, c'était un organisateur
libéral qui est allé voir,... on a tous assez d'expérience
pour savoir que Melchiade Drouin a dû aller voir son candidat
libéral puis dire: « Ecoute, ça fait assez longtemps que tu
me chantes la pomme,...
M. CLICHE: Lafrance est-ce qu'il était libéral?
M. JOHNSON: ... tu vas me règler cette
affaire-là.»
M. CLICHE: Lafrance est-ce qu'il était libéral, Wilfrid
Lafrance, le représentant de...?
M. JOHNSON: Je ne le sais pas, M. le Président.
M. CLICHE: Vous ne le savez pas. Vous ne le savez pas.
M. JOHNSON: Mais je sais M. le Président qu'au mois d'octobre
1962, c'était un gouvernement libéral et malheur aux
fonctionnaires qui n'écoutaient pas certains candidats libéraux,
au mois de septembre 1962. C'était malsain pour leur
sécurité, c'était très malsain pour leur
bien-être de ne pas écouter les ministres et les candidats
libéraux au mois d'octobre 1962, et nous sommes dans ce
contexte-là, M. le Président.
Je voudrais croire le ministre, il est mal prix à défendre
cette affaire qui dépend, qui s'est passée sous son
prédécesseur, le député de Matapédia, mais
là où je ne tombe pas dans son jeu malgré son
habilité et son apparence sympathique, c'est que depuis 31 jours, lui
qui a trouvé le moyen de faire sortir des précé-
dents très faibles d'ailleurs comme base de comparaison, il n'a
pas trouvé moyen M. le Président d'apporter le dossier en Chambre
parce que précisément, c'est un dossier qui aurait
été joliment embêtant pour le ministre, joliment
embêtant M. le Président.
Des lettres malhabiles, maladroites de certains candidats
libéraux ancien député comme le Dr Lemieux, ça peut
gêner un ministre ça en Chambre. Je connais le ministre, il
n'aurait pas, lui, enduré, j'en suis certain, que le dossier ne soit pas
complètement déposé en Chambre. Il a
préféré attendre que ses crédits passent,
espérant qu'avec bonhommie, avec bonne humeur, il pourrait
évidemment nous faire avaler une pareille couleuvre. Que les
députés, je vois celui, le député des
Iles-de-la-Madeleine...
M. LACROIX: C'est drôle aussi de vous entendre. Parler de
patronage à un gars comme vous.
M. JOHNSON: ... il n'y a qu'un député que j'ai connu plus
patroneux que le député des Iles-de-la-Madeleine, c'est le
député de Wolfe autre-fois, le Dr Lemieux. Alors, vous voyez quel
genre, vous voyez à quel genre d'homme on avait affaires. Une chance
qu'il n'y a pas de lots à patenter dans les Iles-de-la-Madeleine, parce
que le ministre actuel serait joliment protégé par le
député des Iles-de-la-Madeleine.
M. LACROIX: Regardez-vous, ne regardez pas les autres.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, si j'ai soulevé cette
affaire, c'est que comme le ministre l'a avoué lui-même il y a une
dispropostion très grande entre le prix de vente lors de
l'émission des lettres patentes le prix de vente par l'acquéreur.
Cette affaire a intrigué la population environnante. C'est pourquoi je
l'ai soulevée en Chambre. Si j'ai demandé le dossier, c'est que
vu que le ministre le dit lui-même, il va faire une enquête
à cet effet.
Je remercie le ministre de bien vouloir faire une enquête à
cet effet, et ce que je trouve très peu anormal, c'est que dans d'autres
circonstances, il y a des lots qui devraient être patentés surtout
un entre autre que je connais, qui devrait absolument être patenté
pour des raisons assez spéciales et l'affaire ne marche pas. C'est un
cas typique que je soumettrai au ministre d'ailleurs, s'il le
désire.
M. CLICHE: Le député admettra qu'il ne m'a pas soumis le
cas qu'il a à l'idée. Je ne l'ai pas.
M. LAVOIE (Wolfe): Je lui en parlerai plus tard de ce cas-là.
M. CLICHE: Non, mais vous ne m'en ayez pas parlé à date
encore.
M. LAVOIE (Wolfe): Pardon?
M. CLICHE: Le cas que le député de Wolfe a à
l'idée.
M. LAVOIE (Wolfe): Oui.
M. CLICHE: Bon, il ne m'a pas encore été soumis.
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, oui, il a été soumis à
votre ministère, ça fait plus d'un an de ça.
M. CLICHE: Le cas par vous? Par le député de Wolfe?
M. LAVOIE (Wolfe): Oui.
M. CLICHE: De quel cas s'agit-il?
M. LAVOIE (Wolfe): Le cas de M. Orner Ruel dans St-Praxède. La
dernière lettre a été écrite peut-être deux
semaines après à M. Fafard pour qu'il fasse l'enquête
à ce sujet-là. C'est pour ça, je crois que ce
type-là...
M. CLICHE: De quel endroit est-il? M. LAVOIE (Wolfe):
Ste-Praxède.
M. BERNATCHEZ: Ce serait plus vite que ça avec le
député de Matapédia.
M. CLICHE: Concernant quel terrain?
M. LAVOIE (Wolfe): Bien là, écoutez, je ne m'attendais
pas, je n'ai pas le numéro, je le fournirai au ministre. D'ailleurs, ils
ont les lettres à cet effet.
M. BERNATCHEZ: C'était plus vite que ça avec le
député de Matapédia.
M. JOHNSON: Quand le ministre va-t-il déposer le dossier qui a
été demandé le 6 mars 1964?
M. CLICHE: Le ministère des Terres et
Forêts a toujours répondu aux questions qui ont
été posées au feuilleton. On a toujours répondu
aussitôt qu'on le pouvait aux questions qui étaient pasées
et on a déposé les documents qui devaient être
déposés aussi. Le plus tôt possible, nous déposerons
les documents qui sont demandés.
M. JOHNSON: C'est quand ça, le plus tôt possible?
M. CLICHE: Le plus tôt possible.
M. JOHNSON: Si le ministre manque d'employés, le comité a
juridiction pour voter un montant additionnel afin qu'il puisse engager
à temps partiel une personne qui fera la transcription exacte du dossier
complet pour être déposé en Chambre. Quand?
M. CLICHE: Je verrai. J'ai dit au député de Wolfe et
évidemment à tout le monde ici présent que je devais, que
je ferais faire une enquête complète sur la transaction et je vais
la faire, mais pour ça on a sûrement besoin du dossier. En tout
cas, j'en informerai le député de Wolfe, et il sera satisfait des
démarches que je ferai dans ce sens-là.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il serait impossible pour le ministre d'obtenir le
dossier et de l'apporter en Chambre ce soir. Je le lui ai demandé
à 4 heures? Pardon?
M. CLICHE: Je verrai.
M. JOHNSON: Le ministre verra; on l'aura peut-être ce soir?
M. CLICHE: Je verrai.
M. JOHNSON: Au complet?
M. CLICHE: Je verrai.
M. JOHNSON: Au complet, vous verrez?
M. CLICHE: Je verrai.
M. JOHNSON: On n'est même pas sûr.
M. CREPEAU: Il n'est pas sûr de l'avoir et vous avez l'air d'en
avoir pas mal de papiers là.
M. GAUTHIER: M. le Président, j'ai fait inscrire une question au
feuilleton de la Chambre, le 4 février, qui se lit comme suit: «
Ordre de la Chambre. Qu'il soit déposé sur le bureau de cette
Chambre un état mentionnant la liste des permis de coupe de bois
accordés dans le comté de Roberval au cours des années
1962, 1963, ainsi que le nom des concessionnaires, les taux, les conditions, la
quantité de bois coupé et la date de l'octroi de chaque permis
». Est-ce que le ministre pourrait me dire s'il est en mesure de
déposer bientôt ces documents?
M. CLICHE: La question du député de Roberval était
ambiguë, et si elle avait été acceptée à
l'effet que tous les permis des concessionnaires... D'abord il y a des permis
qui sont accordés, soit par permis spéciaux ou à des
concessionnaires. Alors, les officiers du ministère n'étaient
pas, ne savaient pas exactement de quelle façon, exactement quelles
réponses donner, dans quel sens, soit celles concernant les
concessionnaires ou soit celles concernant les permis spéciaux.
Un officier du ministère a communiqué avec le
député de Roberval à ce sujet-là, et par la suite
la documentation voulue, requise par le député de Roberval a
été préparée et doit être
déposée très bientôt, sous peu, donnant tous les
renseignements que le député de Roberval demande.
M. GAUTHIER: C'est exact, un officier du ministère a
communiqué avec moi et j'ai précisé; j'admets que
ça pouvait prêter à confusion, je m'excuse.
M. CLICHE: Très bien.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, le 3 mars j'ai posé une
question au feuilleton, demandant au ministre des Terres et Forêts de
répondre à la question suivante: « Qui a la
responsbilité de la surveillance de la coupe du bois sur les terres de
la Couronne dans la région de Longue-Pointe, seigneurie de Mingan,
comté de Duplessis? Qui a la responsabilité du mesurage du bois
coupé sur les terres de la Couronne dans la région de
Longue-Pointe, seigneurie de Mingan? »
Il y a déjà au-delà d'un mois. Il me semble que ce
n'est pas une question compliquée. Alors que nous commençons
l'étude des crédits du ministère des Terres et
Forêts, le ministre aurait dû prendre les dispositions
nécessaires pour répondre au moins à ces
questions-là, ces demandes d'information. Est-ce qu'il peut nous fournir
les informations pour l'étude, dès ce soir?
M. CLICHE: Evidemment que le territoire, comme le député
de Lotbinière le sait sûrement
est sous la juridiction du chef de district là-bas, établi
là-bas à Sept-Iles, de M. Vézina. Evidemment que le
mesurage du bois coupé sur les terrains, sur les terrains vacants de la
Couronne a été fait par les mesureurs du ministère des
Terres et Forêts. Dans le cas particulier, nous avons demandé
à M. Paul Lemay la documentation voulue et je ne l'ai pas encore
reçue à mes bureaux. Si le député de Duplessis veut
donner des renseignements supplémentaires, je n'ai pas d'objection.
M. COITEUX: M. le Président, la réponse à la
question du député de Lotbinière est très simple,
c'est la procédure normale. Le monsieur en question a demandé ses
permis à M. Vézina et M. Vézina, après examen du
territoire, au point de vue âge des peuplements, suivant le but
visé a fait la demande au ministère et des permis ont
été accordés par M. Paul Lemay avec deux droits de coupe
comme à l'ordinaire.
M. JOHNSON: Question?
M. COITEUX: Le mesurage se fait par un M. Beaudin qui travaille pour le
ministère des Terres et Forêts, résidant à
Rivière-au-Tonnerre, ou par M. Bernard Tronier qui reste au Hâvre
St-Pierre et qui fait le mesurage des bois sur la côte nord pour les
petits permis de coupe qu'il peut y avoir Jusqu'à Natashquan.
M. JOHNSON: C'est l'un ou l'autre? M. COITEUX: C'est quoi?
M. JOHNSON: Est-ce l'un et l'autre ou l'un ou l'autre?
M. COITEUX (Duplessis): L'un ou l'autre, tout dépendant parce
qu'il y a plusieurs permis qui ne sont pas suffisamment gros pour justifier que
le mesureur soit là tout le temps en permanence. Alors le mesureur
voyage d'une place à l'autre pour mesurer les petits permissionnaires
qui peuvent exister dans la région.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, il s'agit là, il me semble
d'un travail de routine, c'est un travail d'administration, il s'agit
d'émettre des permis de droit de coupe. Le ministre doit savoir à
qui les permis de droit de coupe ont été accordés et qui a
la responsabilité du mesurage du bois, de la surveillance des coupes de
bois et je comprends difficilement que le ministre ait attendu de venir avec
ses crédits devant le comité pour essayer de retarder de fournir
à la Cham- bre des renseignements élémentaires qu'on lui
demande.
Il s'agit tout simplement de renseignements d'ordre administratif, et je
comprends très difficilement que le ministre dise aujourd'hui qu'il
n'est pas en mesure de fournir les renseignements et qu'il laisse le
député de Duplessis les fournir après avoir refusé
de nous les donner à la Chambre. C'est la responsabilité du
ministre et non pas la responsabilité du député de
Duplessis.
M. CLICHE: M. le Président, je n'ai sûrement pas
refusé de donner les renseignements à la Chambre.
Premièrement, plusieurs questions ont été posées au
feuilleton de la Chambre à l'adresse du ministre des Terres et
Forêts et nous avons donné des réponses. Les questions qui
ont été posées récemment n'ont pas obtenu de
réponses mais je dis au député de Lotbinière que le
chef de service, M. Paul Lemay, qui est à l'emploi du ministère
depuis 25 ou 30 ans, qui est un homme très compétent et qui avait
la confiance du gouvernement qui nous a précédés, qui a
toute ma confiance moi-même, eh bien c'est sûrement lui qui a
émis les permis de coupe. C 'est lui c'est sa fonction à lui
d'émettre des permis de coupe.
Le député dit, le ministre doit savoir à qui les
permis ont été accordés. Eh bien pour l'information du
député de Lotbinière, il y a des milliers et des milliers
de permis qui sont émis chaque année par le bureau de M. Lemay,
je n'ai sûrement pas connaissance de l'émission des permis. Il
arrive que des cas particuliers me soient soumis mais chaque demande de permis
de couper du bois, que ce soit dans Gaspé-Nord, que ce soit dans
Roberval ou dans l'Abitibi ou dans la région de Pontiac,
évidemment je ne peux pas avoir connaissance de toutes ces
demandes-là.
C'est M. Paul Lemay, le chef de service, qui en a connaissance et la
réponse on va la donner au député de Lotbinière, il
n'y a pas d'erreur. C 'est tout simplement un retard, occasionné par les
vacances de Pâques. Il va admettre qu'il y a deux semaines de vacances,
c'est un peu pour cette raison-là que nous n'avons pas fourni le
renseignement demandé. Nous n'avons pas d'objections à le fournir
et nous allons le fournir.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, je comprends que ma question sera
peut-être inopportune si j'avais attendu l'étude des
crédits du ministre pour lui poser des questions de détails comme
celles-là; mais je dis que ces questions ont été inscrites
au feuilleton le 3 mars, depuis au-delà d'un mois, et j'ai une autre
question qui
a été inscrite au feuilleton dont je n'ai pas donné
lecture tout à l'heure. Voici: « qu'il soit déposé
sur le bureau de cette Chambre une copie de tous les permis pour la coupe de
bois dans le district de Longue Pointe, Seigneurie de Mingan, comté de
Duplessis qu'il y a eu dans le ministère des Terres et Forêts au
cours des années fiscales 1960-1961, 1961-1962, 1962-1963 et du 1er
avril 1963 à date, et mentionnant la quantité de bois
coupés.
Il me semble qu'il s'agit là tout simplement de renseignements
qui relèvent du service administratif et qu'il aurait fallu, il me
semble, un coup de téléphone, demandant à l'inspecteur en
chef de lui fournir ces renseignements pour pouvoir les produire à la
Chambre. On est rendu à l'étude des crédits du
ministère des Terres et Forêts, on ne peut pas discuter de la
Manicouagan, on ne peut même pas discuter des permis de coupe qui ont
été accordés en arrière de la Seigneurie de Mingan,
en arrière de Longue Pointe, le ministre n'a pas fourni les
renseignements. Il va nous fournir les renseignements quand, lorsqu'on aura
voté ses crédits? Ce n'est pas là le rôle du
comité plénier.
M. CLICHE: D'après les renseignements que j'obtiens de monsieur
Gagnon, chef du service forestier, la documentation a été
préparée par M. Lemay et soumise au sous-ministre adjoint, M.
Bourbeau, qui s 'occupe de mettre sur feuilles présentables tous les
documents, des informations demandées et fournies par le
ministère. Selon l'information que me donne le chef du service
forestier, la documentation est rendue chez le sous-ministre Bourbeau et je
n'ai pas d'objection à soumettre toute la documentation demain si
réellement elle est prête, à la déposer en Chambre
ou donner l'information au député de Lotbinière.
M. COITEUX (Duplessis): M. le Président, j'aurais une question
à demander au député de Lotbinière. Lequel des 24
auditeurs, lors de sa visite aux Sept-Iles, lui a suggéré ces
questions-là, parce qu'il y avait 24 auditeurs lorsqu'il est venu faire
son assemblée, la grande assemblée?
M. BERTRAND (Missisquoi): Le vingt-cinquière!
M. BERNATCHEZ: Je demande une nouvelle fois au ministre: est-ce qu'il y
aurait possibilité d'avoir ces renseignements-là pour la
séance d'après souper? Ensuite je répondrai au
député de Duplessis. Il va voir qu'il y a peut-être plus
que 24 personnes intéressées à ce qui s'est passé
dans la Seigneurie de Mingan,
UNE VOIX: Ils n'étaient pas plus de 24 à
l'assemblée.
M. CLICHE: Je tiens à dire au député de
Lotbinière que je vais faire l'impossible pour obtenir la documentation
à 8 heures.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 3.
M. RUSSELL: A la suite de la décision de la Chambre, est-ce que
je dois comprendre que nous ne pouvons pas poser de questions sur les chiffres
qui apparaissent dans le livre des comptes publics pour l'année
1963?
M. CLICHE: Je n'ai pas interprété la décision du
président de l'Assemblée législative, la décision
est là. Si le député a des questions à poser, qu'il
les pose. On verra si elles sont régulières ou non.
M. RUSSELL: M. le Président, à la page 532, à
l'article « Dépenses », il y a avances donc compte
à rendre pour un montant de $3,370.03. Que veut dire ce
montant?
M. CLICHE: A quel item, à quel poste?
M. RUSSELL: L'item: « Administration, dépenses ».
C'est marqué dépenses, avances donc compte à rendre
pour un montant de $3,370.08.
M. CLICHE: Il s'agit d'un total de déboursés, d'avances
faites à des officiers, à des représentants du
ministère, donc compte à rendre. C'est-à-dire qu'il
fallait que les officiers rendent compte du montant reçu et des
dépenses exactement faites lors des voyages; c'est sûrement
à l'occasion de voyages faits par des représentants du
ministère. C'est le total $3,370.08
M. RUSSELL: Est-ce que c'est une pratique courante que les
employés ont des avances sur les dépenses?
M. CLICHE: Dans des cas exceptionnels seulement, quand certains des
officiers partent pour un travail spécial, ils ont besoin d'une avance.
Ce n'est pas très, très imposant si on calcule qu'il y a presque
700 personnes à l'emploi du ministère.
UNE VOIX: Adopté.
M. JOHNSON: Est-ce qu'on a coupé au département du
ministre, comme dans d'autres départements, les allocations
d'automobiles?
M. LESAGE: Nous avons complètement chanté le
système.
M. JOHNSON: Ah bon.
M. LESAGE: Evidemment, c'est compliqué, je n'ai pas le
détail devant moi. Si on voulait poser une question à l'ordre du
jour, je pourrais déposer une copie de la directive de la
Trésorerie.
M. RUSSELL: Est-ce que le système est changé?
M. LESAGE: Non, non. Mais je pense que c'est l'intérêt de
toute la Chambre. Alors je suggère au chef de l'Opposition de poser la
question et je lui répondrai très promptement.
M. JOHNSON: Alors, c'est une directive...
M. LESAGE: Cela s'applique à tous les ministères.
M. JOHNSON: ... une directive écrite, une directive qui
émane de qui?
M. LESAGE: Du conseil de la Trésorerie.
M. JOHNSON: Du conseil de la Trésorerie, relativement...
M. LESAGE: Relativement aux dépenses d'automobiles des
employés civils. Si on pose la question comme ça, on peut
l'inscrire tout de suite demain.
M. JOHNSON: Est-ce que, évidemment, le premier ministre
pourra...
M. LESAGE: Evidemment, je pense que dans la directive on permet
certaines avances n'est-ce pas. On permet tout de même des avances.
M. JOHNSON: Il y a des situations assez pénibles qui
résultent de cette décision.
M. LESAGE: Je ne crois pas. M. JOHNSON: Bien oui.
M. LESAGE: Je ne crois pas. De toute façon je déposerai le
document. Je pense qu'on verra que nous avons donné entière
justice.
M. JOHNSON: Alors ces directives du conseil de la Trésorerie
s'appliquent aux frais de voyage.
M. LESAGE: A tous les employés civils sauf les sous-ministres,
pas les sous-ministres adjoints, les sous-ministres, je crois.
C'est-à-dire qu'ils sont payés tant du mille.
M. JOHNSON: Est-ce que à même ce montant de $30,000 qu'on
nous demande de voter pour frais de voyage il y a, M. le Président, des
frais de voyage pour aller à Manicouagan? Est-ce que certains
employés devront aller à Manicouagan?
M. CLICHE: L'item 1 avait été voté.
M. JOHNSON: M. le Président, nous procédons comme pour les
autres ministères, item par item, évidemment mais sous-item par
sous-item pour ne pas que ce soit trop long, nous sommes allés au
détail « administration, 1, traitements premier sous-item, 2e
sous-Item frais de voyage ».
M. CLICHE: Oui, j'avais compris que l'item administration
était...
M. JOHNSON: Ah! le ministre avait mal compris, le ministre avait
très mal compris.
M. CLICHE: A moins que ce soit le chef de l'Opposition qui ait mal
compris. Mais moi j'ai compris et...
M. JOHNSON: Ah! non c'est le ministre.
M. CLICHE: ... puis je pense que le président a la même
impression et puis peut-être d'autres...
UNE VOIX: Il l'a pris pour acquis.
M. CLICHE: ... si l'Item 1 a réellement dans l'esprit du chef de
l'Opposition...
M. JOHNSON: Je pense que le ministre prend ses désirs pour des
réalités.
M. CLICHE: Non, non. Si dans l'esprit du chef de l'Opposition, le poste
1 « administration » n'est pas terminé, on va commencer
à l'endroit où lui il est rendu. On va être obligeants
à ce point-là. A quel item le chef de l'Opposition est-il
rendu?
M. JOHNSON: M. le Président, la condescendance du ministre
m'émeut et...
UNE VOIX: Adopté.
M. JOHNSON: ... d'après moi nous sommes rendus au sous item 3 de
l'item 1, lequel se lit comme suit...
M. CLICHE: Alors je réponds maintenant au chef de l'Opposition,
non.
M. JOHNSON: Merci. UNE VOIX: Adopté.
M. JOHNSON: Il n'y aura aucun sou à même ces $30,000 qui
servira à des voyages d'aucun fonctionnaire à Manicouagan,
non?
M. CLICHE: Non.
M. JOHNSON: C'est correct. 3, M. le Président, « frais de
bureaux; $86,000 » une augmentation. Y a-t-il à même cette
augmentation ou à même le total de ce montant des frais de bureaux
qui serviront à l'administration et à la surveillance du chantier
de Manicouagan?
M. CLICHE: Evidemment, je fais une déclaration qui s'applique non
seulement à cet item-ci mais à tous les item. Les crédits
que nous demandons ce sont les crédits du ministère des Terres et
Forêts et non pas les crédits de l'Office de
récupération. L'Office de la récupération on en
parlera en temps et lieu.
Les frais de bureaux représentent une somme de $86,000. Je puis
donner 1'énumération. L'an passé au 6 mars 1963 nous
avions consacré comme on disait: frais de poste; $15,000 le chiffre
exact $15,175.81, frais de messagerie, $4,476.39; frais de
télégraphe et de téléphone, $50,643.36; autres
dépenses, $1,000 et nous croyons que cette année il y aura une
augmentation sur les dépenses de l'an passé, à cause des
dépenses de téléphone de certains bureaux de districts qui
sont sous le contrôle du ministère des Travaux publics qui seront
payés à même ce sous-article, à la suite de
l'installation du système centrex.
M. JOHNSON: Oui mais l'article 8 du chapitre 46 intitulé «
Loi pour la récupération du bois dans les terrains requis pour
l'aménagement hydro-électrique des rivières Manicouagan et
aux Outardes » dit textuellement ceci: « Le ministre des Terres et
Forêts est chargé de l'administration de cette loi. »
Or, pour administrer la loi il faut du personnel, il faut un bureau, des
téléphones, des frais de voyages, de l'équipement de
bureau. Je demande au ministre: est-ce qu'il y a une partie de ce montant de
$86,000 qui servira à l'administration de la loi concernant les bois de
la Manicouagan?
M. CLICHE: Absolument pas, M. le Président, parce que l'Office a
son propre budget.
M. JOHNSON: Ah bon!
M. CLICHE: Son propre budget de dépenses. Alors il n'y a
absolument aucune dépense encourue par l'Office ou quelqu'un de ses
membres qui puisse apparaître à l'item que nous discutons
présentement.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-item 4.
M. JOHNSON: « Matériel, articles de bureau, impressions et
abonnements $277,000 ». Pourquoi cette augmentation?
M. CLICHE: Les achats en se basant sur les dépenses au cours de
l'année qui vient de s'écouler, ont coûté dans
l'ensemble ceci: les achats de matériel, machines à
écrire, machines à calculer, etc, ont coûté $24,000
en chiffre rond. L'entretien et l'opération ont coûté
$1,400. l'impression pour les bureaux a coûté $75,000. Les
abonnements à différentes revues, à différents
journaux, ont coûté au delà de $2,000 et d'autres
dépenses se chiffrent par environ $66,000. Ce qui fait que cette
année nous demandons un total de $277,000. Une différence de
$12,000 avec l'an dernier.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-item 5.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le département a
l'intention de renouveler toutes ses machines à écrire? Est-ce
que cette année, à l'item, il doit y avoir un budget, une
prévision budgétaire pour ça. Est-ce que c'est encore
$24,000 de machines à écrire?
M. CLICHE: Il n'est sûrement pas question de remplacer toutes les
machines. Les officiers Ju ministère voient à la bonne
administration et on ne remplace que les machines qui doivent être
remplacées et on ne répare que les machines qui ont besoin de
réparation. C'est de même que c'est administré et c'est de
même que ça va continuer.
M. RUSSELL: Il n'y aura pas encore là de ces machines qui vont
aller à la Manicouagan?
M. CLICHE: Cela comprend aussi les dépenses des bureaux
extérieurs, évidemment, pas...
M. RUSSELL: Extérieurs?
M. CLICHE: ... seulement les bureaux de Québec: les bureaux
extérieurs, les bureaux des chefs de district ici et là dans la
province.
M. RUSSELL: Est-ce que le bureau du ministère des Terres et
Forêts à Manicouagan va être équipé avec cet
équipement-là?
M. LE PRESIDENT: Sous-item 5: Automobiles, $10,000. Adopté?
M. CLICHE: Les automobiles, voici, on aura...
UNE VOIX: Adopté.
M. JOHNSON: Les automobiles, ah oui. Est-ce qu'il y a des automobiles
qui vont à la Manicouagan? « Autres dépenses »,
est-ce...
M. CLICHE: Il s'agit de l'échange du véhicule du
projectioniste des Terres et Forêts. Son véhicule va être
changé cette année parce qu'il en a besoin. Alors on demande un
montant de $10,000 et autres dépenses des automobiles appartenant au
ministère, au directeur du Service extérieur, à son
assistant, M. Albert Côté, au chef du mesurage et de la
classification, au chef du bureau de contrôle et de l'équipement,
projectionniste.
M. JOHNSON: 6, autres dépenses.
M. LE PRESIDENT: Autres dépenses$4,000.
M. JOHNSON: Est-ce que ce sont des dépenses pour Manicouagan,
autres dépenses?
M. LE PRESIDENT: A chaque fois qu'on voit « autres dépenses
» c'est...
M. CLICHE: Ce sont des dépenses de déménagement
d'employés qui sont changés d'un endroit à l'autre, qui
sont...
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté. Article 2: Service forestier;
sous item 1, salaires.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, j'ai été
cherché les numéros du lot dont je faisais mention à
l'honorable ministre il y a quelques minutes. C'est le lot 33, rang 2, canton
de Price.
M. CLICHE: Quel canton?
M. LAVOIE (Wolfe): Canton de Price.
M. CLICHE: Je me charge de m'occuper du dossier et de donner les
informations au député.
M. LAVOIE (Wolfe): Merci, M. le ministre.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 2, Service forestier; subdivision 1,
salaire $40,000.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. 2, Frais de voyage $66,000.
M. RUSSEL: Est-ce que les gens vont voyager moins cette année. Je
vois que les crédits ont été coupés.
M. CLICHE: Bien c'est qu'on évalue queles voyages vont être
moins nombreux je crois et c'est l'allocation des dépenses qui est
modifiée.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: 3, Contrats d'inventaire forestier.
M. RUSSEL: Contrats d'inventaire forestier et études
économiques $325,000. En quel genre de travail cela consiste-t-il?
Quelles sont les dépenses? L'inventaire forestier c'est...
M. CLICHE: L'inventaire forestier c'est évidemment le travail
qu'effectuent certains ingénieurs forestiers dans les forêts, dans
des réserves forestières de la province dans différents
endroits de la province pour évaluer les quantités de bois,
informations dont on a sûrement besoin dans nos documents, dans notre
documentation pour connaître la possibilité de la forêt, la
possibilité d'établir de nouvelles industries etc..
M. RUSSEL: Est-ce que c'est fait à contrat ou a...
M. CLICHE: Sûrement, sûrement. M. RUSSELL: A contrat fixe.
M. CLICHE: Oui.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre voit ici qu'il dépense cette
année le même montant que l'an dernier?
M. CLICHE: Oui.
M. RUSSELL: Est-ce que c'est un montant fixe qu'il met tous les ans pour
une partie seulement puis...
M. CLICHE : Pas tous les ans et J'ignore quel montant nous aurons l'an
prochain parce que présentement, nous avons confié à deux
experts le soin de faire une étude complète de la façon
dont les inventaires forestiers sont effectués. Et ces deux experts
là, un M. Lussier et M. Tardif, deux ingénieurs forestiers
très bien connus, très compétents, de la ville de
Québec étudient depuis une couple de mois et doivent d'ici un
mois environ nous fournir une étude complète sur la façon
dont les inventaires doivent être faits, les inventaires forestiers de
façon à profiter des méthodes modernes de faire les
inventaires et aussi pour que nous ayons pratiquement un inventaire
perpétuel de nos forêts, des essences forestières de nos
forêts de la province de Québec.
Nous avons confié à ces deux experts-là
l'étude dont il s'agit et nous devons d'ici un mois environ obtenir le
fruit de leurs recherches et nous' appliquerons à l'avenir les
recommandations qui seront acceptables évidemment et que nous
sommettrons ces deux experts...
M. RUSSELL: Est-ce que le montant de $325,000 voté l'an dernier a
été totalement dépensé?
M. CLICHE: Oui.
M. RUSSELL: Donc, cette année, le ministre va en dépenser
moins pour l'inventaire. Il dépense d'abord, il commence à faire
une enquête sur la façon de faire l'enventaire, donc, il n'y aura
pas pour $325,000 de contrats qui vont so donner pour des recherches
économiques.
M. CLICHE: J'ai dit que le budget de l'an prochain sera peut-être
affecté, pas le budget de l'année actuelle.
On prévoit, au ministère que nous avons besoin d'une somme
minimum de $235,000 pour faire effectuer dans la province des inventaires
forestiers par des ingénieurs forestiers, par des experts. On aimerait
avoir plus que ça et comme il faut se limiter à un certain
montant, nous nous limitons à $325,000. Je dis, j'affirme que ce n'est
sûrement pas trop, c'est un minimum, dont nous avons besoin et nous
allons sûrement le dépenser, soit avec les méthodes qui
étaient employées jusqu'ici, ou soit grâce à de
nouvelles méthodes, de nouveaux procédés, soit par
photographies etc, que voudront bien nous indiquer les deux experts dont il
s'agit.
M. RUSSELL: Quels bureaux d'ingénieurs forestiers ont eu les
contrats l'an dernier pour la dépense de $325,000?
M. CLICHE: Pardon?
M. RUSSELL: Quel est le bureau d'ingénieurs forestiers qui a eu
les contrats pour le montant de $325.000?
M. CLICHE: Quel est le bureau?
M. RUSSELL: Ah, les bureaux?
M. CLICHE: Il y a au moins une cinquantaine d'ingénieurs
forestiers qui obtiennent des contrats d'inventaires forestiers. Ce sont
pratiquement les mêmes, depuis très longtemps, pratiquement les
mêmes.
M. LE PRESIDENT: Adopté. 4-Véhicules, $4,000
adopté; 5-Equipement de laboratoire, $15,000, adopté.
Séance du comité suspendue jusqu'à 8 heures.
Reprise de la séance à 8 h p.m.
M. BEAUPRE (président du comité des subsides): A l'ordre.
Article 3.
Terres et Forêts
UNE VOIX: Adopté.
M. RUSSELL: Un instant.
M. LE PRESIDENT: Article 3, adopté. Article 4: «
Unités régionales ».
M. RUSSELL: Un instant. Article 3, sous-item 3: « Matériel
»...
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous avez une question à poser?
M. RUSSELL: Oui, sur la question du laboratoire ici. Où est ce
laboratoire? Est-ce ici dans la ville de Québec? Sur l'item 3, le
sous-item 3, vous avez un laboratoire, est-ce que c'est ici au ministère
ou s'il est à Duchesnay, où?
M. LE PRESIDENT: Service de la protection des forêts, item 3:
« Matériel d'expositions et de laboratoires ».
M. CLICHE: 3: « Matériel d'expositions et de laboratoires
».
M. RUSSELL: C'est ça.
M. CLICHE: Qu'est-ce que le député aimerait savoir?
Quelles sont les principales expositions auxquelles le ministère
participe?
M. RUSSELL: Vous avez un laboratoire? M. CLICHE: Laboratoire.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il est ici, dans la ville de Québec, au
ministère ou s'il est à Duchesnay? Où est situé le
laboratoire?
M. CLICHE: A Québec et à Duchesnay. M. RUSSELL: Un
à chaque place. M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 3, adopté. Article 4: «
Unités régionales ».
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 4, adopté.
M. LESAGE: Bien oui.
M. LE PRESIDENT: Article 5?
M. LESAGE: Adopté.
M. RUSSELL: Un instant, là.
M. LESAGE: 6.
M. RUSSELL: Sous-item 5, adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 5, adopté: « Service des
arpentages et du cadastre »?
M. RUSSELL: Est-ce que ça marche par sous-item pour les
articles?
M. LE PRESIDENT: Ah, vous passez par sous-item.
M. RUSSELL: Oui, on est à item 3, sous-item 6: «
Système de communications ».
M. LE PRESIDENT: Alors, item 3, sous-item 6: « Système de
communications ».
M. JOHNSON: Est-ce un système qui relie Québec à
Manicouagan?
M. CLICHE: Il s'agit de protection des forêts ici et là
dans la province.
M. JOHNSON: Ah bon. Est-ce que les forêts de la rivière
Manicouagan sont l'objet de la sollicitude du ministre au point de vue
protection?
M. CLICHE: Surtout du président de l'Office, M. Deschamps.
M. LE PRESIDENT: Item 7, adopté?
M. JOHNSON: Combien d'avions le département a-t-il?
M. CLICHE: Une seconde. Les avions sont la propriété du
ministère des Transports et Communications.
M. JOHNSON: Alors, pourquoi le montant de $215,000?
M. CLICHE: C'est pour la transformation de deux Canso, pour les adapter
avec tout l'équipement nécessaire à l'arrosage des feux de
forêts.
M. JOHNSON: Cela va coûter $215,000? M. CLICHE: C'est
ça.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-item 8: « Extinction des
incendies », adopté?
M. RUSSELL: Combien de feux de forêts a-t-on eu cette année
dans la province?
M. LE PRESIDENT: Sous-item 9 adopté?
M. RUSSELL: Je n'ai pas eu la réponse encore.
M. CLICHE: Au-delà de 1,000.
M. JOHNSON: Arrosage contre les insectes?
M. GUILLEMETTE: Est-ce que le ministre, pour mon information personnelle
et celle de la Chambre pourrait nous dire comment ça fonctionne la lutte
contre les feux de forêts. Quand il y a un feu de forêt, quelle est
la participation du gouvernement, quelle est la participation des
propriétaires fonciers ou des locataires, comment ça fonctionne
ça?
M. CLICHE: Les terrains vacants de la rouronne ou les terrains qui sont
la propriété de la couronne sont protégés par
l'organisation du ministère des Terres et Forêts, au point de vue
tour à feu, au point de vue ravitaillement et nombre de gardiens, tout
l'équipement nécessaire pour combattre les feux lorsqu'il s'en
présente.
Quant aux feux de forêts qui originent sur des territoires
déjà concédés, il y a des associations qui sont
formées de plusieurs concessionnaires qui mettent en commun toute leur
connaissance, leur compétence, leur organisation pour combattre les feux
de forêts qui peuvent éclater sur un territoire donné, le
territoire de l'association dont il s'agit. Et les frais en sont
répartis entres les différentes associations
concernées.
Le gouvernement contribue à 50 pour cent des frais d'extinction,
en vertu de...
M. GUILLEMENTTE: ... des terrains sous concessions
forestières.
M. CLICHE: Oui.
M. GUILLEMETTE: Maintenant, sur quoi se base-t-on pour établir la
contribution du gouvernement, qui fait les rapports concernant les
dépenses encourues lors d'un feu de forêt par exemple dans une
forêt qui est affermée?
M. CLICHE: Les rapports complets sont soumis suivant des questionnaires,
des formules du ministère et ces rapports-là sont soumis aux
officiers du ministère, vérifiés par eux et c'est à
la suite de la compilation que le règlement s'effectue.
M. GUILLEMETTE: Mais c'est soumis par qui?
M. CLICHE: C'est soumis par l'association, par les officiers de
l'association qui s'occupe d'un territoire donné.
UNE VOIX: Adopté.
M. JOHNSON: Quant à l'arrosage contre les insectes, le ministre
demande un montant de $5,000, ça m'a l'air d'un nouveau poste cette
année. Combien d'insectes le ministre a-t-il l'intention d'arroser?
M. CLICHE: C'est qu'actuellement au ministère on apprend que dans
une région de la province en particulier, dans la région de
Roberval, ce n'est pas un comté libéral, mais dans ce
comté-là, il y a des foyers d'infection et le gouvernement prend
les moyens utiles et veut obtenir les fonds nécessaires pour combattre
ces foyers et les éliminer. On prévoit que ça peut nous
coûter environ cette somme-là que nous demandons à la
Législature.
M. JOHNSON: M. le Président, il faudrait bien faire attention
quand le ministère commencera à faire des arrosages de ne pas
tuer le député de Duplessis avec...
M. COITEUX: Il est solide. M. JOHNSON: Il y a...
UNE VOIX: Rien que les insectes, pas les microbes!
M. JOHNSON: Il y a certainement des foyers d'infection de patronage dans
le comté de Duplessis et je trouve que le montant n'est pas suffisant de
$5,000. Il en coûte $5,000 rien que pour détruire les derniers
vestiges du patronage installés par le député Plourde dans
le comté de Roberval de 1960 à 1962 et je sais que le
député actuel de Roberval a fait une plainte au ministère
afin de détruire les derniers vestiges de l'influence de
l'ex-député. Mais il y en a plusieurs autres, le comté de
Richmond entre autres, il commence à être infesté, M. le
Président.
M. LAFRANCE: C'est parce qu'il est le voisin de Bagot.
M. JOHNSON: Non, il y a Drummond qui nous sépare, Dieu merci! Et
vous comprenez qu'étant voisin du ministre de la Voirie, il est trop
tard pour arroser quoi que ce soit dans ma région; c'est
complètement infesté, je suis entouré de ministres.
Cet arrosage, on en fait autrement aussi? Est-ce qu'on a cessé
tout arrosage des forêts, comme on faisait autrefois pour détruire
la mouche à scie?
M. LAVOIE (Laval): Assise!
M. JOHNSON: Elle ne peut jamais être aussi sciante que le
député de Duplessis.
M. CLICHE: La tordeuse, la tordeuse de bourgeons et celle-ci c'est
complètement éliminé. On n'a plus besoin de faire les
arrosages, c'est complètement exterminé. D'ailleurs
c'était dans la région de la Gaspésie. Non, le seul
endroit actuellement, c'est dans le comté, la région de Roberval
où il y a environ 10,000 acres qui sont infestés.
M. JOHNSON: Quel insecte? UNE VOIX: La plourdeuse. M. CLICHE: La mouche
à scie.
M. JOHNSON: Ah, ça du bon sens! Le député Plourde
avait déjà reçu une délégation avec des gens
qui avaient leur scie mécanique, qui les avaient fait démarrer
dans le bureau. Ah, c'est de là que ça vient la mouche à
scie?
M. LE PRESIDENT: Item 10 adopté.
M. JOHNSON: Autres dépenses, est-ce pour Manicouagan?
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 4.
M. CLICHE: Non.
M. LE PRESIDENT: « Unités régionales ».
M. RUSSELL: « Unités régionales ». Il y a
combien d'unités dans l'unité régionale, en somme dans la
province?
M. CLICHE: Dix-sept. M. RUSSELL: Sept unités?
M. CLICHE: Dix-sept.
M. RUSSELL: Ah, dix-sept. En combien de parties?
M. CLICHE: La province est divisée en dix-sept régions,
autrement dit.
M. RUSSELL: En dix-sept régions.
M. CLICHE: Oui.
M. RUSSELL: Réparties comme quoi?
M. CLICHE: Réparties dans la province, dix-sept régions
à la grandeur de la province. On divise le territoire de la province en
dix-sept unités et ces unités-là, eh bien, chacune a son
chef de district, ses mesureurs, ses inspecteurs, ses gardes forestiers,
etc.
M. RUSSELL: Traitements et salaires, $2,650,000, ça comprend
combien d'employés?
M. CLICHE: Environ 1,500.
M. RUSSELL: Ce sont tous des employés permanents?
M. CLICHE: Permanents et non permanents.
M. RUSSELL: Les employés non permanents, ce sont des
employés saisonniers? L'été seulement?
M. CLICHE: C'est ça. M. RUSSELL: L'été.
M. CLICHE: L'été ou même l'hiver. Il y a des
employés qui travaillent uniquement l'hiver comme assistants-mesureurs;
ils ne sont pas permanents, ils ne travaillent que quelques mois. Cependant, on
tente le plus possible de les employer à l'année en leur donnant
un travail particulier au cours de l'hiver et un autre travail au cours de la
saison d'été. A la protection, l'été; l'hiver, au
contrôle des exploitations, au mesurage, etc.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 2 sera-t-il adopté?
M. RUSSELL: « Frais de voyages », ça comprend les
automobiles, ici, je crois. Est-ce que le ministère possède ses
propres automobiles ou si on paie les dépenses de parcours
seulement?
M. CLICHE: Nous avons les deux systèmes. M. RUSSELL: Les deux
systèmes.
M. CLICHE: Soit que les employés aient leur propre
véhicule ou d'autres dont le véhicule est la
propriété du gouvernement. Et ce montant, bien, sert à
payer les déplacements, les frais de pension de nos employés
permanents et temporaires de l'extérieur, comme les ingénieurs,
les inspecteurs, les gardes forestiers, les mesureurs de bois, leurs
assistants, les gardes-feux patrouilleurs, les surveillants de bois en transit.
L'augmentation du montant demandé est nécessitée par le
nombre plus élevé d'employés qui seront embauchés
au cours de l'été.
M. JOHNSON: Surveillants de bois en transit...
M. CLICHE: Oui.
M. JOHNSON: Quand l'Office de récupération a vendu du bois
est-ce que les surveillants ont...
M. CLICHE: Il n'y en a pas en transit.
M. JOHNSON: ... examiné le bois? Est-ce qu'ils ont...
M. CREPEAU: Hors d'ordre.
M. JOHNSON: Alors qui est responsable du mesurage et de l'inspection du
bois de la Manicouagan? C'est le ministère ou si c'est un contrat
à part?
M. CLICHE: L'Office de récupération.
M. JOHNSON: Ah! c'est toujours l'Office de
récupération?
M. BERTRAND (Missisquoi): Il mesure lui-même son bois?
M. RUSSELL: Bien voici, de quelle façon ça marche. Le
ministre dit que c'est l'Office de récupération qui mesure son
propre bois. Est-ce qu'ils ont eu des limites qui leur ont été
concédées pour un montant de X...
M. CLICHE: Il y a une décision qui a été rendue
à ce sujet-là cet après-midi.
M. RUSSELL: Pardon?
M. CLICHE: Il y a une décision qui a été rendue cet
après-midi à ce sujet-là.
M. BERTRAND (Missisquoi): Pas sur le mesurage.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le ministre a quelque
chose à cacher sur la Manicouagan? Est-ce que ça ne fait pas
partie de la province? Règlement qui a été donné
par l'office...
M. CLICHE: Je l'ai dit très clairement et Je n'aime pas la
question que me pose le député de Shefford. C'est une
insinuation. Non, je l'ai dit cet après-midi, je ne veux pas qui'il y
ait d'ambiguïté à ce sujet-là et puis ce que je dis
s'adresse non seulement au député de Shefford mais
également au chef de l'Opposition.
M. JOHNSON: Très bien.
M. CLICHE: Ce que j'ai dit cet après-midi, j'ai dit, (je ne veux
pas qu'il y ait d'ambiguïté), j'ai dit que je n'avais rien à
cacher depuis que je suis ministre des Terres et Forêts. Je m'en occupe
très activement et nous avons vu à procurer de l'emploi, nous en
discuterons en temps et lieu, nous allons en discuter, nous avons vu à
procurer de l'emploi à une série de gens, à payer des
millions et des millions en salaires. Nous avons vu à vendre ce bois,
nous avons vu à ce qu'il soit coupé et non pas à ce que le
bois soit inondé, comme ça se faisait dans le passé. Je
dis qu'en temps et lieu je défendrai les actions de mon
ministère, ce que j'ai fait moi-même, je n'ai pas honte et ce que
le député de Shefford vient de dire, bien je dis que c'est une
insinuation à mon endroit et il devra la retirer.
M. JOHNSON: Cela a coûté combien à la province? Ce
que le ministre vient de dépeindre comme activité, ç'a
coûté combien à la province ça?
M. CLICHE: En temps et lieu je le dirai.
M. JOHNSON: Vous voyez, M. le Président, lui, il a le droit de
vanter ce qu'il a fait, il a le droit d'expliquer ce qu'il a fait comme
ministre mais nous, nous n'avons même pas le droit d'en parler,
même pas le droit de poser une question. Si le ministre n'a rien à
cacher, pourquoi a-t-il invoqué le règlement pour n'en pas parler
cet après-midi?
M. CLICHE: J'ai dit que je n'avais rien à cacher et je n'ai
absolument rien à cacher. La procédure est-là, la
procédure doit être suivie. C'est ça. En temps et lieu nous
en discuterons. J'ai dit que je n'avais rien à cacher et je n'ai rien
à cacher et je le prouverai en temps et lieu.
En attendant, le chef de l'Opposition, comme le député de
Shefford, devraient au moins prendre ma parole. En temps et lieu je prouverai
tout ce que j'ai fait et je ne travaillais pas pour moi, je travaillais pour ma
province.
Dans ce domaine là comme dans d'autres domaines nous avons au
ministère des Terres et Forêts pris des décisions. Nous
avons décidé, nous avons à plusieurs reprises maintenu des
positions, nous avons vu à ce que pour les cultivateurs de notre
province leur bois soit bien vendu, soit bien écoulé, qu'il n'y
ait pas de problèmes à ce sujet-là, qu'il n'y ait pas de
problèmes de surplus. Il n'y en a pas non plus.
Nous avons vu et nous voyons à ce que le bois de notre province
soit usiné dans notre province et nous voyons et nous allons voir
davantage des industries s'installer dans notre province parce que c'est la
politique de notre gouvernement de voir à ce que notre bois soit
ouvré dans notre province, qu'il s'agisse du district de Pontiac ou
d'Abitibi ou dans l'autre région, la région de la
Gaspésie. Nous avons déjà des résultats positifs
comme à New-Richmond. Nous en aurons ailleurs des résultats
positifs de la politique saine et progressive du gouvernement et du
ministère des Terres et Forêts en particulier.
M. JOHNSON: C'est un bon discours, M. le Président, par le ton
mais rempli de contradictions. Le ministre termine en disant: « Nous
voyons à ce que le bois soit usiné dans la province. » Et
précisément au sujet de Manicouagan c'est lui qui se vante de
vendre tout le bols en dehors de la province. Il s'est vanté d'avoir
vendu beaucoup de bois en France. Et c'est ce qu'il appelle faire usiner dans
la province le bois qui provient de la province.
Ensuite le ministre dit: « Je travaille pour ma province. »
Je suis très heureux d'apprendre ça qu'il y a enfin un ministre
qui travaille pour la province. Et le ministre dit: « Depuis que j'ai la
responsabilité du ministère des Terres et Forêts, je n'ai
pas honte, je peux défendre tout ce qui s'est fait là.
»
M. le Président, je prends note qu'il veut bien défendre
ce qu'il a fait depuis qu'il est titulaire du département. Mais j'ai
remarqué cet après-midi, comme tout le monde, que le ministre,
c'est lui qui a invoqué le règlement pour qu'on ne parle pas de
Manicouagan aujourd'hui. Pourquoi ne pas en parler aujourd'hui quand on est sur
ses crédits? Quand le premier ministre nous a promis que c'était
la manière d'en parler dans le temps et que ça serait la garantie
que la Chambre pourrait...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre. Je demande aux deux parties, tant au
ministre des Terres et Forêts qu'aux membres de l'Opposition, de
respecter la décision qui a été prise cet
après-midi. On tourne autour en essayant de trouver une faille dans la
décision qui a été rendue. Je crois qu'on devrait revenir
au sous-article 3 de l'item 4.
M. RUSSELL: M. le Président, on était à discuter le
mesurage du bois et j'ai simplement demandé au ministre si le bois de la
Manicouagan était mesuré par...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre.
M. RUSSELL: Voici, M. le Président, je ne veux pas embarquer dans
les questions de détail de la Manicouagan mais je veux simplement
répéter ce que j'essayais de savoir du ministre, ce qui est une
question très simple...
UNE VOIX: A l'ordre.
M. RUSSELL: Est-ce que le député aurait quelque chose
à dire?
UNE VOIX: Il est défendu de parler de la Manicouagan.
M. RUSSELL: M. le Président, je vais être obligé
d'admettre qu'il y a un bâillon pour la Manicouagan. On a peur de la
Manicouagan. Qu'est-ce qui en est? Est-ce que c'est un mot qui fait mal aux
libéraux?
M. JOHNSON: Ah oui!
M. RUSSELL: Cela fait mal aux libéraux. On ne peut même pas
référer au nom de la Manicouagan? J'ai simplement demandé
si les unités mobiles qui comprennent des employés qui s'occupent
du mesurage si c'était elles qui mesuraient le bois coupé
à la Manicouagan. Et c'est ça qui soulève un point
d'ordre. Et c'est là-dessus que le ministre a dit: « Bien, on n'a
pas le droit d'en parler. » La réponse était quoi?
M. LE PRESIDENT: Le ministre a dit: « Non. »
M. JOHNSON: C'est facile. C'est oui ou non.
M. RUSSELL: C'est simplement une réponse très
objective.
M. LE PRESIDENT: Le ministre a dit: « Non. »
M. RUSSELL: Non. Et c'est Là que j'ai posé la
question...
M. CLICHE: M. le Président, nous sommes présentement au
sous-item 3: « Frais de bureau ». Alors, il me semble qu'on devrait
discuter de cet item-là, des articles qui s'y rapportent.
M. JOHNSON: Est-ce que le territoire confié à la
corporation qui s'occupe de Manicouagan appartient à l'une des
unités régionales?
M. CLICHE: Non.
M. JOHNSON: Pardon! M. le Président, ça m'a l'air d'une
chasse gardée, Manicouagan, dont on ne peut pas parler même dans
les caucus libéraux. Il paraît que c'est un sujet tabou même
aux caucus des libéraux.
UNE VOIX: Bâillon.
M. LE PRESIDENT: Sous-item 3, adopté: « Frais de bureau
».
M. JOHNSON: Sous-item 4 aussi.
M. LE PRESIDENT: Sous-item 4aussi.
M. JOHNSON: Sous-item 5: « Bons de pension ».
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. JOHNSON: En quoi ça consiste, ça?
M. CLICHE: Il s'agit des frais de pension de nos employés qui
vont faire du mesurage dans les camps des compagnies forestières sur les
chantiers forestiers. Au lieu de payer en argent; ils payent avec des bons que
le ministère rembourse par la suite.
M. LE PRESIDENT: L'article 5 sera-t-il adopté? Adopté.
M. RUSSELL: A l'article 6, matériaux pour entretien et
construction temporaire, quel genre de construction est-ce qu'on fait pour les
constructions temporaires. Sont-ce des constructions pour la saison
d'été seulement ou pour la saison d'hiver, des camps?
M. CLICHE: Non il s'agit de constructions qui sont faites par le
ministère pour loger nos officiers, nos employés en forêt.
Il faut évidemment, les acheter, les réparer, les maintenir en
bon ordre et c'est à cet item-là, qui coûtera environ
$139,000 au cours de la prochaine année.
M. RUSSELL: Ce ne sont pas des constructions pour les camps
d'été seulement...
M. CLICHE: Non, non.
M. RUSSELL: Ce sont des constructions permanentes.
M. CLICHE: C'est ça. Il y en a des permanentes et il y en a des
temporaires.
M. RUSSELL: Merci.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous article 7. Entretien de piste
d'atterrissage.
M. RUSSELL: Entretien de pistes d'atterrissage et des chemins
d'accès aux forêts. Des pistes d'atterrissage combien en a-t-on
dans la province et qui appartiennent au ministère?
M. CLICHE: Il y en a 3.
M. JOHNSON: A quels endroits?
M. CLICHE: LaSarre, Causapscal et Bonaventure.
M. JOHNSON: Elles tombent toutes trois dans des comtés de
ministres.
M. CREPEAU: Etrange coïncidence!
M. CLICHE: Au cours de l'année, pour l'entretien de chemins
forestiers et réparations nous aurons besoin d'une somme de $90,000.
M. ALLARD: Est-ce que le ministre pourrait me dire si en Gaspésie
à St-François-de-Pabos il y a une piste d'atterrissage?
M. CLICHE: Pardon ?
M. ALLARD: Est-ce que le ministre pourrait me dire si à
St-François-de-Pabos, dans le comté de Gaspé-sud il y a
une piste d'atterrissage?
M. CLICHE: Il y a peut-être une piste là-bas qui existe
mais elle n'est pas sous la juridiction du ministère des Terres et
Forêts.
M. ALLARD: Est-ce que le ministère aurait dépensé
un certain montant?
M. CLICHE: On me dit que le Dr Pouliot ou son fils l'utilisait dans le
passé.
M. ALLARD: Non, non. Je regrette monsieur le Ministre, mais dites-nous
combien votre ministère a dépensé d'argent pour organiser
une piste d'atterrissage à St-Edmond-de-Pabos et après avoir lait
des déboursés de l'ordre de $50,000 à $60,000 votre
ministère par suite des reproches d'Ottawa a discontinué les
travaux.
M. CLICHE: Est-ce que le député aurait objection a
reporter le débat à l'article 13 du budget? Actuellement il
s'agit d'entretien aux pistes existantes comme LaSarre, Bonaventure et
Causapscal.
M. ALLARD: C'est à l'item 13...
M. CLICHE: D'ailleurs ça ne tombe pas ici le
député pourra en discuter plus loin.
M. ALLARD: Alors, ça ne tombe pas à cet item-ci.
M. CLICHE: Non.
M. ALLARD: D'accord.
M. JOHNSON: Pour le moment, M. le Président, on ne parle que des
trois pistes d'atterrissage construitent récemment sous la juridiction
du député de Bonaventure dont l'une à LaSarre dans le
comté du député, ministre de l'Agriculture, l'autre
à Bonaventure dans le comté du ministre de l'Industrie et du
Commerce et la troisième à Causapscal dans le comté de
Matapédia le comté du secrétaire provincial. Je dois dire
tout de suite ici, M. le Président, que celle qui a été
construite à Bonaventure l'a été pour donner un
accès plus rapide à des endroits qui intéressaient
beaucoup le député de Matapédia. Je ne pense pas qu'on
doive attribuer la construction de la piste de Bonaventure au
député de Bonaventure. C'est plutôt le député
de Matapédia qui a le ramage un peu considérable.
J'ai entendu le ministre référer au Dr Camille Pouliot et
à son fils. On se souvient qu'on a fait un scandale de quelques cents
milles dollars, M. le Président, parce que sur une période de
plusieurs années, on avait aider un service de transport aérien
dont la Gaspésie avait bien besoin particulièrement pour ses
malades. Et pour, un seul item, adaptation de deux Canso, on nous demande de
voter $225,000 cette année. On dépense aux Transports et
Communications, M. le Président, pour du transport par avion.
On affecte tout près d'un million de dollars. On a acheté
une douzaine d'avions. Les ministres et les fonctionnaires supérieurs se
promènent dans ces avions et avec une telle désinvolture que
l'auditeur de la province dans ses remarques au début des comptes
publics pour l'année se terminant le 31 mars 1963, a cru bon de faire
certaines remarques. On n'a qu'à y référer, je ne dis pas
que ce n'est pas nécessaire ce transport, mais je dis qu'on est
très mal venu de vouloir salir la mémoire du Dr Pouliot qui, dans
cette Chambre, a été, comme on le sait, un ministre
extrêmement dévoué et honnête. On en a fait,
grâce à la publicité libérale,...
DES VOIX: A l'ordre.
M. CLICHE: Franchement, je ne suis pas originaire de cette région
là, je ne connais pas la région et j'ai donné ce
détail-là croyant qu'il était exact. S'il n'est pas exact,
on en discutera tout à l'heure et on videra la question.
M. ALLARD: Non, mais qu'est-ce que c'est que vous avez voulu insinuer
quand vous avez parlé du Dr Pouliot? Il n'était pas question de
piste?
M. CLICHE: J'ai dit que la piste en question était
utilisée par le Dr Pouliot et son fils.
M. ALLARD: Ce n'est pas vrai.
M. CLICHE: Bien si ça ne l'est pas, ce n'est pas si grave.
M. ALLARD: En arrière de chez lui, mais pas à St-Edmond,
demandez au ministre.
M. CLICHE: C'est possible.
M. ALLARD: Je ne viens pas de « bluffer ». Vous voulez
insinuer encore quelque chose.
M. JOHNSON: C'est la continuation, M. le Président, d'une
campagne d'insinuation. Tout ce qui a manqué au Dr Pouliot, c'est un peu
de cran. S'il avait eu le dixième de la désinvolture des ministre
actuels, il aurait fait...
M. CLICHE: Du chef de l'Opposition.
M. JOHNSON: ... dépenser des millions à la province pour
du transport aérien et ça n'aurait jamais été un
scandale, mais parce qu'il a timidement aidé une ligne de transport, la
seule d'ailleurs qui existait, on a essayé de le faire passer comme on
le sait dans la publicité libérale, pour un homme
malhonnête. Evidemment,
il a été réélu en 1960 malgré cette
campagne qu'on avait faite contre lui.
Les réparations de piste, ça coûte bien cher, il me
semble que c'est un montant un peu considérable pour trois petites
pistes.
M. LE PRESIDENT: Les articles 7 seraient-ils adoptés?
M. JOHNSON: Non, non, non, je voudrais savoir combien à
même ce $90,000 sera affecté à l'entretien des pistes et
combien sera affecté à l'entretien des chemins
d'accès?
M. CLICHE: Pour l'information du chef de l'Opposition, à
même le $90,000 il y a une somme de $75,000 qui est affectée
à l'entretien des chemins forestiers que nous construisons depuis
quelques années. Entretien des chemins forestiers qui sont construits en
vertu du programme provincial fédéral de chemins d'accès
pour réserves forestières pour la province. Alors, pour
être plus précis, à même le $90,000, $15,000 est
nécessité pour des réparations aux pistes existantes, et
la différence $75,000 pour entretien des chemins forestiers
déjà exécutés.
M. JOHNSON: Quelle est la longueur des pistes en question, la piste dans
La Sarre, la piste de Bonaventure et la piste à Causapscal?
M. CLICHE: Ce sont des pistes de 6,000 pieds de longeur par 800 pieds de
largeur.
M. JOHNSON: 6,000 pieds par 600. On aura remarqué M. le
Président que les ministres actuels comparés aux anciens
ministres ne se gênent pas pour se bâtir des pistes et pouvoir
accéder chez eux. Il s'adonne évidemment en même temps
qu'il y a des forêts dans ce bou-là, mais, il y avait des
forêts dans ce temps-là, ces mêmes forêts-là
existaient et les ministres du temps ne se faisaient pas bâtir des pistes
d'aterrissage.
M. CLICHE: Bien ce sont des pistes qui ont été construites
évidemment pour les Canso, l'outillage nécessaire pour le
système d'avions que nous avons, pour combattre les feux de
forêts.
Il faut tout de même que ces avions-là arrêtent
à quelque endroit, pour être réparés, pour qu'on y
apporte des matériaux etc. Les Canso sont des avions qui servent, comme
vous le savez, soit sur l'eau, soit sur terre. Evidemment que l'eau qui est
nécessaire pour combattre les feux de forêts, il faut que l'avion
descende sur un lac pour la puiser.
Lorsque l'avion a besoin de matériaux, etc., il faut qu'il
arrête à un aéroport en particulier. Et on a construit des
pistes. Ce n'est pas seulement la province de Québec qui a construit des
pistes, en vertu de ce programme-là qui est un programme
fédéral-provincial. Ce n'est pas seulement la province de
Québec, et c'est évidemment pour avoir l'organisation
nécessaire pour combattre les feux de forêts.
M. JOHNSON: On voit, M. le Président, que c'est évidemment
pour combattre les feux de forêts. Il. n'y avait pas d'autre endroit
où les Canso pouvaient atterrir, il n'y avait pas de piste ailleurs, il
a fallu en construire une à Bonaventure. Et comme Causapscal est bien
loin de Bonaventure, on en a construit une à Causapscal. On n'aurait pas
pensé à en mettre une à Gaspé-Nord dans le temps.
C'était plus commode à Causapscal. Il s'adonnait qu'en même
temps ça amenait le ministre dans son comté, c'est aussi clair
que ça. A La Sarre, est-ce qu'on avait besoin d'une piste là?
Est-ce qu'iln'yena pas des pistes autour où les Canso pouvaient
atterrir?
M. COURCY: Voyons donc!
M. JOHNSON: Non, il n'y en a pas du tout?
M. COURCY: Voyons, c'est la piste la plus au nord de la province de
Québec, celle qui peut servir demain le plus dans la province de
Québec, la. meilleure des pistes.
M. JOHNSON: M. le Président, je n'ai pas de doute que le ministre
de l'Agriculture veuille se dissocier des deux autres pistes, celles de
Causapscal et Bonaventure...
M. COURCY: Val-d'Or, 100 milles; Rouyn, 60 milles.
UNE VOIX: Vous êtes sur une mauvaise piste.
M. COURCY: Ne prenez pas celle-là en comparaison,
M. JOHNSON: Il y a combien de milles entre Causapscal et
Bonaventure?
UNE VOIX: 120 milles.
M. JOHNSON: 120 milles. Quel est le rayon d'action...
M. CLICHE: 180 milles environ.
M. JOHNSON: Combien?
M. CLICHE: 180 milles entre las deux endroits dont vous parlez.
M. JOHNSON: Ah bien, je pense que le député de
Matapédia connaît ça un peu plus, il dit que c'est 120,
lui. Evidemment, il voyage vite.
UNE VOIX: Il voyage en avion.
M. JOHNSON: Il voyage très vite, lui.
M. COURCY: En ligne directe.
M. JOHNSON: « As the crow flies. » Alors, évidemment
que ces pistes ont été construites en vertu d'un plan d'ensemble
et qu'on en est venu à la conclusion que le meilleur endroit pour les
établir, c'était dans le comté du ministre et à
côté, dans le comté voisin, parce que le ministre allait
aussi a sa maison d'été. Cela adonnait bien en somme,
c'était d'adon ce plan d'ensemble et, étrange coïncidence,
comme dit le député de Mercier, l'autre ça adonnait bien
que ça s'établisse à La Sarre. Est-ce que le ministre
demeure à La Sarre, le ministre de l'Agriculture?
M. COURCY: Tant mieux si ça adonnait bien,
M. JOHNSON: Est-ce que par hasard le ministre de l'Agriculture a sa
résidence à La Sarre?
M. COURCY: Oui, à dix milles de l'aéroport.
M. JOHNSON: Ah bon. Voyez comme ça adonne bien, M, le
Président.
M. COURCY; Certain.
M. JOHNSON: Et dire qu'on a des députés, comme le
député de Témiscamingue, qui doivent voyager en chemin de
fer toute la fin de semaine.
M. COURCY: Vous ne resteriez pas à La Sarre, vous.
M. JOHNSON: Est-ce qu'on a..., pardon?
M. COURCY: Vous ne resteriez pas à La Sarre, vous.
M. JOHNSON: Pas tant que vous serez là.
M. COURCY: C'est ça. Jamais vous ne pourriez être
élu. Il ne pourrait jamais être élu dans ce coin-là.
La population le sortirait avec des petits bois.
M. JOHNSON: M. le Président, il paraît qu'on ne respire pas
depuis qu'il y a un ministre dans ce comté-là. La liberté
se meurt, tous les gestes sont épiés, on ne peut même pas
aller acheter de la gazoline... Pardon?
M. COURCY: C'est pour ça qu'ils ont multiplié par trois ou
quatre ma majorité à la dernière élection.
M. JOHNSON: Oh, le ministre a eu peur à la dernière
élection,
M. COURCY: Non, c'est le chef de l'Opposition qui est venu faire un
tour,
M. JOHNSON: Le ministre vous a fait une de ces scènes la veille
de l'élection à ses organisateurs quand il se sentait perdu. Ah,
que ça n'a pas été drôle!
M. COURCY: Le chef de l'Opposition est venu.
M. JOHNSON: Cela n'a pas été drôle ce
soir-là. Je pourrais donner au ministre des détails,
M. COURCY: Cela m'intéresserait.
M. JOHNSON: Ah là là! La scène qu'il a faite
à ses organisateurs la veille de l'élection alors qu'il se
croyait perdu, M. le Président, ça n'a pas été
drôle.
M. COURCY: Mon adversaire était même couché, il
était fini pour la vie.
M. JOHNSON: Moi, je l'avais averti...
M. COURCY: Vous aviez téléphoné pour le
réveiller.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre.
M. JOHNSON: J'avais averti le candidat que c'était un homme
dangereux le ministre parce qu'il avait paqueté la convention du premier
ministre, il était bien capable de paqueter son élection à
lui.
M. COURCY: Cela a bien réussi. M. LE PRESIDENT: Article 7.
M. COURCY: Le chef de l'Opposition aurait été
paqueté aussi.
M. JOHNSON: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Article 7, adopté. Article 8.
M. JOHNSON: Article 8. Quant aux pistes...
M. LE PRESIDENT: Article 8, adopté?
M. JOHNSON: Transports, de quoi s'agit-il?
M. CLICHE: Il s'agit de transports de gardes-feu, d'officiers, de leur
équipement, de leur nourriture, cette somme-là.
M. RUSSELL: Transport par avion? M. CLICHE: Par avion, tout par
avion.
M. RUSSELL: J'ai vu en quelque part dans les comptes publics qu'on
employait des chevaux pour le transport aussi.
M. CLICHE: Oui, pour la protection.
M. ALLARD: Mais, au sujet des chemins d'accès en forêt.
Est-ce que le ministre pourrait dire si, par exemple dans la région de
Gaspé-Sud, la route Chandler-Murdochvilie a
bénéficié d'octrois du ministère pour les chemins
d'accès?
M. CLICHE: C'est l'article 13. M. ALLARD: Encore 13, merci. M. LE
PRESIDENT: Article 8.
M. JOHNSON: Est-ce que le transport dont il est question au sous-item 8
est fait par les avions du gouvernement?
M. CLICHE: Partiellement par le gouvernement et partiellement par
d'autres compagnies.
M. JOHNSON: Par d'autres compagnies. Est-ce que les compagnies en
question sont requises de soumissionner ou si c'est tout simplement
accordé à tant la livre?
M. CLICHE: Parlant de ce transport-là dont il est question, il y
a seulement une partie du montant qui est du transport par avion et une partie
de ce transport par avion se fait par des avions privés, qui ne sont pas
la pro- priété du gouvernement. Il n'y a pas de demande de
soumissions quand il s'agit de transporter un garde forestier de Baie
Cachée, Chibougamau, à tel endroit dans le comté de
Roberval ou tel autre endroit dans le comté de l'Abitibi-Est. Cela se
fait à tant l'heure ou suivant des taux.
M. JOHNSON: Sur les lignes régulières? M. CLICHE: Non,
non.
M. JOHNSON: Il arrive qu'on engage certains voituriers...
M. CLICHE: Les avions.
M. JOHNSON: Qui engage-t-on à La Sarre ou dans la région
là-bas?
M. CLICHE: Il y a deux compagnies qui donnent un service dans cette
région-là, c'est Fecteau qui est installé à
Ste-Claire, à Amos, dans la région de La Sarre, à
Chibougamau, je pense qu'il est installé à Gagnon aussi et
l'autre compagnie c'est une compagnie d'aviation de La Sarre.
UNE VOIX: Adopté.
UNE VOIX: Les autres dépenses?
M. RUSSELL: Quelles autres dépenses ça eomprend-t-il?
M. CLICHE: Les assurances des véhicules, des droits
spéciaux de passage, des services d'aqueduc, loyers de locaux, location
de machinerie, des dépenses non prévues aux autres articles.
M. RUSSELL: Services d'aqueduc? M. CLICHE: Services d'aqueduc, oui.
M. RUSSELL : Services d'aqueduc des villes, des villages quoi? Ce sont
des octrois ou quoi?
M. CLICHE: Non, c'est que, dans certaines municipalités, le
ministère est obligé de payer des droits pour obtenir l'eau, pour
alimenter les résidences qui appartiennent au ministère.
M. LE PRESIDENT: Article 5: « Service des arpentages et du
cadastre ».
M. JOHNSON: Voici, contributions du gouvernement du Canada, $430,000,
à la fin de 4. Est-ce qu'on doit discuter ça à 13?
M. CLICHE: Immédiatement. Comme le chef de l'Opposition
préfère discuter l'ensemble, je n'ai pas d'objection, c'est
peut-être mieux.
M. JOHNSON: Alors on pourra mettre ça à 13. Je comprends
que c'est la contribution du gouvernement fédéral pour ce qui est
de la protection.
M. CLICHE: C'est ça.
M. JOHNSON: La protection elle-même et non pas la construction de
pistes ou la construction de chemins d'accès.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1 de l'article 5, $6,000, sera-t-il
adopté? Adopté. Sous-article 2: « Contrats et frais
d'équipes ».
M. RUSSELL: M. le Président, « Contrats et frais
d'équipes, $1,465,000 », est-ce que ce sont là des contrats
d'arpentage qui sont donnés pour des équipes qui vont faire de
l'arpentage dans les grandes forêts seulement?
M. CLICHE: Cela comprend surtout les frais d'arpentage: délimiter
des cantons, évidemment dans le Grand Nord et ici et là dans la
province, et même des travaux cadastraux.
M. RUSSELL: Est-ce que ça peut comprendre des octrois qui sont
donnés à certaines municipalités qui ont bien voulu faire
reviser leur cadastre avec entente avec le ministère? Est-ce à
cet item-là?
M. CLICHE: Non, ce n'est pas inclus à ce poste-là. C'est
au sous-item 4: « Subventions, $15,000 ».
M. RUSSELL: Donc ceci comprend simplement l'arpentage qui est fait sur
le terrain de la Couronne?
M. CLICHE: C'est ça.
M. RUSSELL: Et tout cet arpentage est donné par contrats à
des bureaux d'arpenteurs géomètres?
M. CLICHE: C'est ça.
M. RUSSELL: Par contrats ou par... De quelle façon
procède-t-on pour les contrats?
M. CLICHE: Evidemment par contrats, par instructions spécifiques
données par le ministère principalement. Evidemment, le chef du
service à chaque année, suivant un programme établi,
répartit sur une série d'années et on fait l'arpentage de
la province autrement dit. Actuellement une grande partie du budget est
consacrée à de l'arpentage dans le Nouveau Québec en
particulier.
M. RUSSELL: De quelle façon donne-t-on le contrat? Est-ce que
c'est fait au mille carré, à l'acre carré ou quoi?
M. CLICHE: Au mille linéaire.
M. RUSSELL: Au mille linéaire. Donc, un arpenteur
géomètre s'adresse au département et on lui donne de
l'ouvrage pour un certain coin de la province et puis il donne son rapport avec
ses cartes concernées et puis il est payé suivant le rapport des
milles qu'il a faits.
M. CLICHE: Ah non! Au ministère on connaît exactement la
nature du travail qui doit être fait et c'est du travail qui
nécessite de la part de celui qui l'exécute une compétence
plus spéciale que d'autres.
S'il faut aller dans le Grand Nord pour faire des travaux d'arpentage,
il faut que l'arpenteur à qui le travail est confié ait
l'organisation voulue, puisse s'absenter pour une période de temps assez
longue et puisse en même temps s'adjoindre d'autres arpenteurs pour que
le travail à eux confié soit suffisamment volumineux pour
justifier les dépenses considérables que ces arpenteurs-là
doivent faire pour se rendre sur les lieux, y emmener tout le matériel
et les aliments, etc. pour plusieurs mois.
Alors il y a des travaux particuliers que certains bureaux d'arpentage
peuvent faire et que d'autres ne peuvent faire. Par contre, il y a des travaux
qui peuvent être faits ici et là dans la province par n'importe
quel bureau, disons, d'arpentage. Alors ces contrats sont répartis entre
plusieurs arpenteurs, peut-être une cinquantaine... quatre-vingts dans la
province.
M. RUSSELL: Est-ce que tout le territoire de la province a
été arpenté une fois et on reprend l'arpentage?
M. CLICHE: Non, non.
M. RUSSELL: Quelle grandeur reste-t-il à l'heure actuelle
à arpenter?
M. CLICHE: La réponse est excessivement difficile. Depuis
très longtemps évidemment, depuis que la province existe, on fait
des travaux d'arpentage. On intensifie les travaux, en plus
de ça les méthodes de procéder, de se rendre sur
les lieux, de voyager ont évolué avec les années. On peut
actuellement avec les mêmes sommes d'argent faire plus de travaux.
Actuellement on a des méthodes nouvelles comme la photogrammétrie
qui permet d'installer des points de repère à des endroits
particuliers et de ces points de repère, par une méthode de
photographie, on peut avec le même argent faire plus d'arpentage qu'on
faisait dans le passé.
Alors le programme est intensifié à chaque année
à mesure que les méthodes d'arpentage évoluent, se
modernisent. On fait évidemment plus d'arpentage mais de là
à dire exactement quelle proportion du territoire est arpentée,
je ne puis vous le dire mais c'est sûr que dans le Nouveau Québec,
dans cette partie du territoire de la province, au nord, qu'on appelle le
Nouveau Québec, il y a énormément de travail encore
à faire, les subdivisions, les cantons et puis tout ça.
M. RUSSELL: Est-ce que ce sont les mêmes arpenteurs ou les
mêmes ingénieurs qui font les relevés pour les fins
minières?
M. CLICHE: Pour les fins minières, évidemment le premier
travail dans le cas de subdivision c'est évidemment les lignes de
cantons. Il faut déterminer les lignes des cantons. Un canton a dix
milles carrés. Alors pour fins minières, évidemment il est
certainement souhaitable que dans la majeure partie du territoire où on
trouve des gisements, l'arpentage soit complété mais ce n'est pas
toujours facile c'est-à-dire qu'avec les moyens que nous avons à
notre disposition nous ne pouvons faire dans l'espace de quelques années
tout l'arpentage que nous voudrions faire.
Quand il y a un développement minier en particulier dans une
région, si l'arpentage n'est pas complété, le chef de
service voit à ce que des efforts l'année suivante soient
concentrés dans cette région-là.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le ministre, dans le comté de Wolfe il y a
le lac de l'Est. J'aimerais savoir du ministre pourquoi le ministère a
pris la décision de favoriser les emplacements actuels de chalets et
d'enlever ces emplacements qui appartenaient à des cultivateurs depuis
de nombreuses années pour les remettres à ces gens de chalets,
ces villégiateurs?
M. CLICHE: Il n'y a pas de décision actuellement prise par le
ministère au sujet du lac de l'Est. Je comprends qu'il s'agit d'un
territoire au sujet duquel nous recevons de nombreuses demandes d'emplacements
de villégiature, de personnes qui veulent s'installer là mais il
n'y a pas de décision finale prise à ce sujet d'après ce
que j'en sais. C'est dans le comté de...
M. LAVOIE (Wolfe): Wolfe.
M. CLICHE: ... dans le comté de Wolfe. Attendez un peu, il y en a
plusieurs lacs de l'Est.
M. LAVOIE (Wolfe): M. Maheux est au courant du problème lui aussi
parce que ce lac-là touche au comté de Mégantic et ce sont
des terrains qui entourent ce lac-là dont les propriétaires y
demeurent depuis de nombreuses années. A tous les ans, ils louaient un
emplacement de chalets à des villégiateurs et maintenant le
ministère des Terres et Forêts aprisTrois-Chênes, je crois,
tout le tour du lac pour revendre à ces villégiateurs-là.
Les cultivateurs perdent ainsi ces revenus-là à chaque
année.
M. GUILLEMETTE: M. le Président, pour répéter ce
que mon confrère du comté voisin dit, j'ai moi-même...
M. CLICHE: Franchement, si le député de Frontenac me le
permet, le député de Wolfe soumet un problème avec lequel
je ne suis pas très familier. Il y en a des cas de même dans la
province, il y en a beaucoup, et on reçoit des milliers de demandes
chaque année pour des endroits de villégiature et le cas dont le
député me parle, franchement ne m'est pas très familier.
S'il veut bien, nous étudierons les demandes et puis j'en discuterai
avec lui à l'occasion.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est que je crois que les officiers de votre
ministère, M. le Ministre, sont très au courant parce qu'ils ont
eu beaucoup de...
M. CLICHE: Cela doit.
M. LAVOIE (Wolfe): ... trouble avec ça l'an passé et j'ai
justement des lettrés de personnes qui aimeraient être
éclairées sur la situation.
M. CLICHE: D'après ce que j'en sais actuellement, ce que le
sous-ministre vient de me dire, il se peut qu'il y ait une
interprétation qui n'est pas conforme entre deux groupes. Il y a cette
réserve de trois chaînes évidemment à la
lisière du lac qui appartient au gouvernement. Les cultivateurs
prétendent... Ce sont des cultivateurs dont le terrain aboute au
lac?...
M. LAVOIE (Wolfe): c'est ça.
M. CLICHE: ... qui prétendent que le territoire peut leur
appartenir. Alors si le député veut bien, j'en discuterai avec
lui à la prochaine occasion.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est parce que je crois qu'il a été
question de déclarer le lac avec des eaux soit navigables ou non
navigables. Il y a certainement un problème à ce
sujet-là.
M. GUILLEMETTE: On a le même problème, M. le
Président, au lac St-François. On a le même problème
au lac Bolduc qui se trouve dans mon comté. Et j'avais entrepris
personnellement un travail dans ce domaine-là dans le temps en
coopération avec le député du temps du comté de
Mégantic, le Dr Fortin, parce qu'il y a des lacs là qui sont
contigus à plusieurs comtés. C'est le même problème
que dans Wolfe.
Ce qui est arrivé c'est que, depuis moult années, les
cultivateurs ou les colons parce que, en ce qui concerne mon
comté, je dirais que dans 50% des cas ce sont plutôt des colons
que des cultivateurs ont construit des chemins d'accès aux rives
du lac pour les locateurs éventuels. Ils ont loué. Ils ont
retiré des prix de location sur un terrain qui ne leur appartenait pas
parce qu'il se trouvait inclus dans la limite des Trois-chênes. Alors
aujourd'hui les locataires ne veulent plus payer. Les propriétaires du
terrain d'accès ne veulent plus laisser passer les locataires de
terrains sur le bord du lac pour se rendre à leurs chalets. Et c'est un
imbroglio du moins dans mon comté (je parle pour le mien!) qui
mériterait la plus grande attention et qui mériterait
d'être réglé le plus tôt possible.
Et, dans le temps, j'avais suggéré que tout simplement le
ministère des Terres et Forêts abandonne son droit aux trois
chaînes en faveur des cultivateurs riverains et qu'une vente soit faite
dans chaque cas aux propriétaires du terrain qui aboute à la
réserve des trois chaînes, de façon à ce que dans
l'avenir ceux qui sont locataires à l'heure actuelle ne puissent pas
poursuivre, de façon à ce que le gouvernement non plus ne puisse
pas poursuivre les colons ou les cultivateurs qui ont retiré depuis 10
ans, 15 ans ou 20 ans des sommes assez considérables en frais de
location qui normalement auraient dû aller au gouvernement au lieu
d'aller à ces gens-là. C'est un imbroglio extraordinaire. Et
ça se complique au fur et à mesure, Et chez nous, dans mon
comté, personnellement j'ai une foule de colons, une foule de
cultivateurs, particulière- ment dans la paroisse de St-Daniel qui est
une paroisse de colonisation...
M. CLICHE: C'est au lac St-François, vous dites?
M. GUILLEMETTE: C'est au lac St-François, oui. Il y a le lac
Bolduc aussi dans le comté de Frontenac et il y a d'autres lacs qui sont
dans le même cas dans le comté de Mégantic. Alors je ne
veux pas prolonger le sujet. Je voudrais demander au ministre et à ses
fonctionnaires d'activer le règlement de ce pro- blème. Il y a eu
un dossier certainement ça d'épais que j'ai chez nous sur la
question. Ce problème-là a été engendré vers
1956 ou 1957 et on était sur le point de le règler en 1960, au
moment du changement de gouvernement...
M. CLICHE: C'est de valeur.
M. GUILLEMETTE: Et puis je ne le sais pas mais j'ai l'impression que ce
n'est pas réglé encore. Alors je demanderais qu'on essaie de
faire diligence dans ce domaine-là.
M. MAHEUX: M. le Président, étant donné que le lac
St-François touche au beau comté de Mégantic comme au
comté de Frontenac,...
M. LAVOIE (Wolfe): Au comté de Wolfe aussi.
M. MAHEUX: ... le problème, je crois, est plus
réglé dans le comté de Mégantic et dans le
comté de Frontenac que dans le comté de Wolfe. Et si on veut
faire une comparaison entre les lacs, le lac de l'Est ou East Lake comme on le
connaît le plus, le lac St-François est un lac « damé
» et que la réserve des Trois Chaînes est disparue.
M. MAHEUX: ... c'est que le Lac St-François est un lac
damé et que la réserve des Trois-Chênes est disparue par
l'élévation des eaux et là ce sont les Richesses
naturelles qui se trouvent à avoir la côte 132 alentour du
lac.
Et pour ce qui est du canton Adstock dans le comté de Frontenac,
aussi bien comme la partie du comté de Mégantic, la subdivision a
été faite et il y a un cadastre de déposé et un
très grand nombre à l'heure actuelle de lots de loués qui
sont non construits et un bon nombre qui étaient construits sont
achetés et patentés à l'heure actuelle.
Pour ce qui est des chemins dont parlait le député de
Frontenac, il y avait je crois dans le canton Adstock deux chemins
d'accès à ces lots-
là. Les propriétaires et les locataires de chalets,
à ce moment-là, payaient un loyer pour utiliser ce
chemin-là. Dans un des chemins, le cas est réglé parce que
le chemin a été acheté et les propriétaires de
chalets ont payé leur quote-part à la municipalité et
celle-ci a transigé avec le propriétaire de la ferme qui avait
fait le chemin. Dans l'autre cas, je n'entends pas de critiques. Si je me
mêle un petit peu de parler du comté de Frontenac c'est que je
crois que 95% des propriétaires de chalets sont des citoyens du
comté de Mégantic.
Quant aux lacs de l'est dont parlait le député du
comté de Wolfe, le problème n'est pas tellement avancé et
il ne se pose pas tout à fait de la même manière que le
canton Adstock dans Frontenac, car là il y avait des cultivateurs dont
les fermes cultivées se rendaient aux lacs aussi bien que dans le canton
de Coleraine dans le comté de Mégantic au grind Lac
St-François. Alors il y avait des cultivateurs d'établis dont
leur fermes se rendaient au lac et il se croyaient plus propriétaires
que dans le canton Adstock là où c'était en plein bois,
où les gars se sont défrichés des chemins en plein
bois.
Maintenant, je crois moi qu'au Lac St-François le problème
est réglé dans une bonne partie la où il y a des
villégiateurs parce que les terrains ont été
subdivisés et cadastrés. Quant aux lacs de l'est, je crois
qu'à 100% là aussi ce sont des citoyens du comté de
Mégantic par les démarches qui ont été faites et
j'en ai mime déjà discuté avec le député du
comté de Wolfe je crois que, selon les renseignements que j'ai du chef
des terres, à l'été le problème va se
règler, mais qu'il se règle à la satisfaction de tout le
monde, ça c'est impossible.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-item 3. M. RUSSELL: Matériel
d'arpentage.
UNE VOIX: J'avais l'impression que le député de
Mégantic ne pouvait pas parler.
M. RUSSELL: M. le Président, équipement et matériel
d'arpentage, est-ce que c'est du matériel qu'on fournit aux arpenteurs,
aux étudiants qui viennent travailler pour le ministère?
M. CLICHE: Non, c'est du matériel et pour nos propres arpenteurs,
les arpenteurs du ministère qui font la vérification des travaux
qui sont faits etc.,
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 4.
M. RUSSELL: Article 4, subventions $15,000. Est-ce qu'il y a une
nouvelle politique pour ces subventions qui sont données aux
municipalités qui veulent reviser leurs cadastres?
M. CLICHE: Je n'ai pas à la main la liste des
municipalités qui ont bénéficié des subventions.
L'an passé le montant qui était correspondant était
également de $15,000. En 1962 ce que nous avons ici à la main
présentement, c'est en 1962-1963, les municipalités qui en
avaient bénéficié étaient les municipalités
suivantes: municipalité du village d'Albanel, de la ville d'Arthabaska,
le village de Cookshire, le village de Hemingford, la paroisse
Notre-Dame-du-Sacré-Coeur, Pointe-Gatineau, Providence, ville de
Rimouski, le village de St-Noël, pour une somme totale de $15,412.
M. RUSSELL: Cela, c'est en 1962.
M. CLICHE: 1962-1963. Ce n'est pas ici la liste des...
M. RUSSELL: Est-ce que ce $15,000 est seulement une prévision
arbitraire ou est-ce que ça comprend des engagements en perpective?
M. CLICHE: C'est-à-dire que pour l'année 1964-1965,
évidemment pas la liste des municipalités qui ont
été favorisées parce que le budget comprend des sommes qui
vont être dépensées au cours de l'année.
M. RUSSELL: Des engagements.
M. CLICHE: M. Côté fait présentement la liste des
demandes que nous avons reçues et nous aurions besoin franchement plus
que $15,000 mais c'est le montant qu'on nous attribue et nous devons agir avec
cette somme-là.
M. RUSSELL: Voici ce que je veux savoir du ministre. Ce qui arrive dans
ces demandes, c'est qu'une municipalité veut faire faire une
révision de son cadastre. A ce moment-là, elle va rencontrer un
bureau d'ingénieurs, elle va discuter avec eux, elle va se tenir en
contact avec les départements et on vient à une entente pour un
montant approximatif de X: $10,000 $15,000 ou $20,000 pour le total. A ce
moment-là, à l'entente avec les municipalités avec le
département, c'est fait cinquante cinquante, 50% payé par le
département des Terres et Forêts, 50% par la municipalité,
mais c'est un travail qui est long, qui peut prendre deux ans, trois ans,
quatre ans. Ce que je veux savoir du ministre: quel est le montant
d'engagements pris
à l'heure actuelle à cet item avec les villes ou
municipalités qui ont fait les demandes?
M. CLICHE: Nous n'avons jamais engagé les années futures
autrement dit. L'information que j'ai présentement, c'est que nous
n'avons pas d'engagements pour plusieurs années à l'avance.
M. RUSSELL: Voici, M. le Président, j'en connais une qui a un
engagement.
M.CLICHE: Oui.
M. RUSSELL: La ville de Waterloo a un engagement de $7,500 depuis 1958;
le travail d'arpentage a été terminé en 1961; le
département a accepté le travail fait par le bureau
d'ingénieurs Desrochers en 1962 et on a reçu, à l'heure
actuelle, $3,000 et le dernier chèque qui est rentré on nous l'a
envoyé en disant sur le chèque: paiement final. On a un
engagement qui date de 1958 et un de 1959-1960, les deux totalisant $7,500, une
lettre officielle signée par le ministre du département et
à l'heure actuelle, bien ça, c'est au point où la ville
est rendue. Donc je sais que la ville de Waterloo a certainement une redevance
vis-à-vis l'engagement avec le département. Donc le travail a
été complété par le bureau d'ingénieurs
excepté par le département du cadastre et payé par la
ville de Waterloo d'au moins environ $4,000.
M. CLICHE: D'après les renseignements que j'ai
présentement, nous n'avons pas d'engagement. Personnellement, je n'ai
pas d'engagements vis-à-vis la ville de Waterloo mais si au
ministère, en regardant le dossier attentivement là, je vois
qu'il y a un engagement d'un de mes prédécesseurs, nous verrons
à respecter l'engagement.
M. RUSSELL: Très bien. M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. RUSSELL: Donc si il n'y a pas d'autres engagements avec d'autres
villes qui est pris sous le même genre, à quoi...
M. CLICHE: Non, non. on a plusieurs demandes., j'ai dit qu'il y avait
beaucoup de...
M. RUSSELL: Plusieurs demandes, mais pas d'engagements pris.
M. CLICHE: Il faut répartir ici et là dans la province des
sommes qui nous sont allouées. Il ne faut tout de même pas verser
tout le montant au même endroit.
M. RUSSELL: Non, non, ce n'est pas...
M. CLICHE: Des demandes qui sont justifiées qui nous viennent
d'ailleurs.
M. RUSSELL: Non, simplement ce que je voulais savoir du ministre, c'est
ceci. C'est devenu une politique établie que lorsque le besoin se fait
sentir, et qu'il est réellement nécessaire, que le
département paye en proportion suivant les moyens, je suppose, le 35% ou
le 50% des travaux qui peuvent être faits...
M. CLICHE: On les répartit suivant les demandes, suivant les
besoins des municipalités...
M. RUSSELL: Et c'est que je trouvais que le montant de $ 15,000 pour les
besoins de la province, c'est pas tellement...
M. CLICHE: Non, ce n'est pas excessif.
M. RUSSELL: Ce n'est pas excessif non, pas exagéré.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5: « Honoraires et autres
dépenses » sera-t-il adopté?
M. RUSSELL: « Honoraires et autres dépenses » ,
ça comprend quoi, ça?
M. CLICHE: Il s'agit de dépenses spéciales d'officiers
à certaines occasions, dépenses qui ne sont pas prévues
aux autres postes.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 6, « reboisement et
pépinières ».
M. RUSSELL: Combien y a-t-il de salariés à l'item 1 de
l'article 6, « reboisement et pépinières »?
M. CLICHE: Le nombre varie, mais on peut dire qu'à un moment
donné le maximum d'employés va jusqu'à 1,400.
M. RUSSELL: Combien d'employés permanents?
M. CLICHE: Ah, d'employés permanents; environ 125.
M. RUSSELL: Et le ministre a parlé qu'il y en avait
au-delà de 1,000, 1,200 à 1,400 à certains moments, est-ce
que c'est des employés qu'on engage au besoin lorsqu'on fait du
reboisement assez souvent?
M. CLICHE: Exactement.
M. LE PRESIDENT: Adopté, salaires. Article 2, « frais de
voyage ».
M. RUSSELL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 3, 4, 5...
M. LAVOIE (Wolfe): 4, j'aurais une petite question à demander
à l'honorable ministre. Dans les achats d'automobiles, « Achats
d'une automobile de Dumont Automobiles », est-ce que je pourrais savoir
quel Dumont est-ce ça, s'il vous plaît?
M. CLICHE: Le député parle de quel...
M. LAVOIE (Wolfe): La'page 535 des comptes publics; c'est marqué:
« Achat d'une automobile, Dumont Automobiles Inc. » Est-ce que je
peux savoir l'adresse de ce M. Dumont là, s'il vous plaît?
Première ligne à droite.
M. CLICHE: Franchement, je n'ai pas l'information ici.
M. LAVOIE (Wolfe): Correct.
M. CLICHE: Si le député de Wolfe veut communiquer avec le
sous-ministre Giroux, il lui dira.
M. LE PRESIDENT: 4 serait-il adopté? Adopté. Sous-article
5, « Fournitures et approvisionnements »,
M. RUSSELL: Cela comprend quoi ça, c'est pour les
pépinières?
M. CLICHE: Evidemment, les employés dont les services sont requis
et obtenus pour le reboisement, les pépinières.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 6, « matériaux pour
entretien et constructions temporaires ».
M. CLICHE: Lors des travaux de reboisement.
M. LE PRESIDENT: « Transport », 7. 8, « Achat de
plants et d'arbres », adopté?
M. RUSSELL: Est-ce que le ministère achète des plants de
d'autres pépinières ou...?
M. CLICHE: Oui.
M. LE PRESIDENT: 9, « Location d'outillage...
M. RUSSELL: Un instant là.
M. BERTRAND (Missisquoi): Quel est le montant que le ministre
prévoit pour la petite pépinière de Cowansville là,
Sweetsburg? J'avais entendu dire qu'on voulait l'abandonner, j'espère
qu'on a changé d'opinion et puis qu'on va continuer à aider cette
pépinière qui devrait grandir.
M. CLICHE: C'est une pépinière qu'on appelle une
pépinière volante.
M. BERTRAND (Missisquoi): Volante. Il y a les pépinières
principales, les pépinières secondaires, puis les
pépinières volantes.
M. CLICHE: Je peux rassurer le député de Missisquoi, il
n'est pas question de l'abolir. On l'a empêchée de voler ailleurs,
on va essayer de la garder sur terre à Sweetsburg.
M. BERTRAND (Missisquoi): Vous êtes bien aimable.
M. RUSSELL: Alors voici, je ne sais pas si c'est à cet
item-là, mais simplement je voudrais savoir si le département
vend à des particuliers des arbres de ces
pépinières-là ou si c'est conservé uniquement pour
le reboisement sur les terrains de la Couronne.
M. CLICHE: Evidemment, les plans d'abord servent au reboisement des
terrains de la Couronne, mais aussi aux cultivateurs qui s'occupent de
reboisement. On encourage et on donne des certificats...
M. BERTRAND (Missisquoi): Une acre.
M. CLICHE: ... on donne des médailles spéciales aux
cultivateurs qui s'occupent très activement de plantation, de
reboisement de leur ferme. Alors les plants sont destinés à ces
endroits-là, soit aux terrains de la Couronne, soit aux cultivateurs qui
en font la demande aux services concernés.
M. RUSSELL: Je ne sais pas si le ministre aura ces
informations-là, mais quelle essence essaye-t-on d'implanter le plus
dans la province à l'heure actuelle?
M. CLICHE: Principalement l'épinette, le pin rouge.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a un effort qui se fait à l'heure
actuelle pour essayer à reboiser les érablières qui sont
détruites par les exploiteurs de forêts?
M. CLICHE: Eh bien, sur les terrains privés, évidemment
que c'est l'initiative du propriétaire du terrain. S'il veut reboiser,
il peut prendre la précaution pour lui pour reboiser. Sur les terrains
de la Couronne, ça devient notre initiative à nous. Mais on
encourage de toutes les manières, autant que possible, le reboisement,
que ce soit des érablières ou des autres terrains de fermes qui
ont été déboisés dans le passé et qui en
réalité n'auraient jamais dû l'être, qui auraient
dû demeurer en forêts et être cultivés comme une
forêt doit se cultiver. C'est la réponse que je peux donner.
M. LAVOIE (Wolfe): En ce qui concerne les érablières,
est-ce qu'il existe un système de location des érablières
qui sont sur les terrains de la Couronne et que les cultivateurs veulent
exploiter? Est-ce qu'il existe un système de location à cet
effet-là et quel en est le prix habituellement?
M. CLICHE: Oui, il en existe principalement dans la région de
1'Islet-Kamouraska.
M. LAVOIE (Wolfe): Combien cela se loue-t-il habituellement?
M. CLICHE: Le coût du bail est fixé par le nombre d'arbres;
c'est tant par centaine ou par mille arbres; ça dépend de
l'endroit, si c'est bien accessible ou si ça ne l'est pas. C'est une
base d'environ une cinquantaine de piastres, une centaine par année.
M. LAVOIE (Wolfe): Cent piastres le mille? M. CLICHE: D'un
territoire.
M. LE PRESIDENT: 9: « Location d'outillage, de chevaux et autres
dépenses ».
M. RUSSELL: On loue l'outillage pour la plantation des arbres?
M. CLICHE: Il s'agit de l'outillage pour se rendre sur les lieux,
préparer le terrain, faire les aménagements nécessaires
pour exécuter le reboisement, prendre des arbres, les transplanter,
etc.
M. RUSSELL: C'est sur des terrains loués, ça, les
pépinières volantes et puis on loue l'outillage pour travailler
là. Le département ne possède pas son propre outillage
à l'heure actuelle pour l'entretien de ces pépinières,
c'est ça?
M. CLICHE: Ah, pour l'entretien des pépinières, oui.
M. RUSSELL: Oui. Alors donc cet outillage est simplement et uniquement
pour le reboisement?
M. CLICHE: A certains endroits, oui.
M. LE PRESIDENT: Article 7, aménagement de la forêt
domaniale de Matane.
M. JOHNSON: Ce n'est pas pour un moulin à scie ça? Ce
n'est pas un moulin à papier à Matane? Qu'est-ce qui est
arrivé au moulin de Matane? Les italiens qui devaient installer
ça?
M. CLICHE: Ce qui est arrivé du moulin de Matane, du moins depuis
que je suis ministre des Terres et Forêts, je n'ai pas eu connaissance de
négociations ou de transactions possibles de la part d'italiens ou
d'autres. Nous sommes en pourparlers, c'est-à-dire nous étudions
la situation. C'est évidemment une obligation, c'est évidemment
pour le ministère des Terres et Forêts, je le dirai
carrément, une obligation pour nous de faire des études
très sérieuses parce que la situation à cet
endroit-là à mon point de vue, elle est sérieuse. Il n'y a
pas tellement d'ndustrie dans la région de Matane, il y avait une
industrie auparavant, qui est fermée depuis plusieurs années et
une situation qui est très sérieuse, nous devons, nous, au
ministère des Terres et Forêts, faire l'impossible pour implanter
une industrie sérieuse, rentable et viable là-bas, industrie qui
s'alimenterait à même les réserves forestières de
cette région-là. Je ne suis pas le premier à penser
ça évidemment, d'autres avant moi y ont pensé ont
tenté l'expérience.
Je puis assurer la Chambre que depuis ma nomination comme ministre des
Terres et Forêts, je n'ai pas oublié cette région-là
en particulier. J'ai tenté des démarches, j'ai fait de nombreuses
démarches, j'ai rencontré de nombreux personnages mais
actuellement je n'ai pas encore réussi à obtenir l'implantation
d'une industrie à cet endroit-là. Malgré que je sois
encore optimiste, j'ignore quand le projet se réalisera, mais il nous a
fallu d'abord connaître les réserves forestières, la
possibilité de la forêt dans cette région et nous avons des
données
très sérieuses, très importantes qui nous
permettront dans un avenir rapproché de tirer des conclusions et de
tenter de règler définitivement le problème.
Mais en attendant le présent gouvernement a lancé cette
initiative de la forêt domaniale de Matane pour donner de l'emploi dans
cette réserve forestière, couper le bois par des employés
de la région, le vendre et réaliser le prix de vente, mais
évidemment pas faire de profit avec les opérations. Inutile d'y
penser.
On emploie une moyenne de 200 hommes sur une période, disons,
pendant 8 ou 9 mois par année. Il y a 200 personnes qui travaillent
à la forêt domaniale de Matane. Encore une fois ce n'est
sûrement pas la formule idéale, mais il nous faut faire quelque
chose pour aider la population de cet endroit, autrement ce serait d'autres
services du gouvernement qui seraient appelés à écoper,
à débourser. Alors le gouvernement a voulu que par cette
formule-là on exploite cette forêt-là, on emploie du monde,
on fasse vivre des familles tout en attendant de pouvoir trouver la solution
idéale qui n'est sûrement pas celle-là, celle qui existe
actuellement, je l'admets personnellement. Alors nous allons payer au cours de
la présente année, en salaires et en main d'oeuvre,
àiaforêt domaniale de Matane, une somme de $400,000,
distribuée aux familles de cette région-là.
En plus, cela a l'effet d'une réaction en chaine parce que le
bois qui est coupé dans la forêt domaniale sert
d'approvisionnement à plusieurs moulins, quelques moulins des environs
qui s'alimentent à même cas réserves-là et qui eux,
à leur tour, ont besoin d'employés pour faire fonctionner leur
usine, pour le transport, etc. En tous cas, c'est une formule d'aide et encore
une fois elle procure en salaires et en main d'oeuvre $400,000 à cette
région-là.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous
dire quel genre de coupe fait-on? Est-ce que c'est du bois de papier ou du
billot pour le bois de sciage ou si on fait les deux?
M. CLICHE: C'est du bois de sciage. Evidemment les opérations se
font en vue de faire du bois de sciage mais on récupère, à
même les arbres qui sont coupés, une certaine proportion de bois
de pulpe pour utiliser le plus d'arbres possible.
M. RUSSELL: A qui vend-on les billots pour le bois de sciage? Je
comprends qu'on ne les scie pas nous-mêmes. Le ministre a dit
tantôt qu'on les vendait à des moulins locaux.
M. CLICHE: Aux usines qui sont installées aux environs et puis
qui sont au nombre d'environ une douzaine, qu'on m'assure, qui s'alimentent en
totalité ou en partie à même le bois qui est coupé,
à même le produit des travaux à la forêt domaniale de
Matane.
M. RUSSELL: Quel est le montant de millions de pieds que nous coupons
dans une année s'il y a 200 employés qui travaillent à
l'année?
M. CLICHE: De sept à huit millions de bois par année.
M. RUSSELL: De sept à huit millions et ça coûte
à la province $400,000 pour faire couper sept à huit millions en
plus du revenu qui revient de la vente, c'est ça?
M. CLICHE: C'est ça. C'est-à-dire, ça coûte
ça pour le couper, le transporter, etc. en main-d'oeuvre
générale et le bois est vendu. Bien, ça coûte plus
que $400,000 parce qu'on y voit que le budget est de $660,000 et le bois est
vendu et, évidemment, pour les fins de la province bien ça
coûte $660,000. Mais par contre on a le produit de la vente du bois que
normalement on doit déduire de cette somme-là.
M. RUSSELL: M. le Président, je ne sais pas qui s'occupe de
l'administration mais ce que j'avançais tantôt au ministre c'est
qu'on a eu les crédits qui ont été votés pour
$744,000 l'an dernier. Il y a eu un remboursement de $400,000, donc un
déficit de $344,000. Si je comprends bien, le $400,000 représente
le prix de vente du bois; c'est ça?
M. CLICHE: C'est exact.
M. RUSSELL: C'est exact. J'ai de la difficulté à croire
qu'on fait une exploitation forestière et qu'on marche à
déficit simplement pour le plaisir de la chose. Qui a la surveillance de
cette coupe de bois? Qui a la surveillance de cette exploitation?
M. CLICHE: C'est un employé, un ingénieur forestier du
ministère désigné spécialement pour diriger les
travaux de la forêt domaniale de Matane. Présentement c'est M.
Paul Côté qui est ingénieur forestier et qui est
régisseur de la forêt domaniale de Matane.
M. RUSSELL: Cela doit coûter excessivement cher pour couper du
bois pour arriver en déficit avec une coupe de six ou sept millions et
en plus du bois de papier qui se coupe dans
cette forêt-là. Est-ce que c'est une place excessivement
difficile d'accès qui fait que ça coûte si cher,
l'exploitation? Est-ce que ça coûte plus cher pour faire le bois,
l'amener au moulin, que le prix qu'on peut en obtenir?
M. CLICHE: Evidemment je l'ai dit tout à l'heure, que ce
n'était pas une opération profitable. C'est qu'on emploie des
gens. Le gouvernement a pris cette formule-là pour aider la population
de l'endroit. Je l'ai dit ce n'est pas le but unique de faire une exploitation
forestière, c'est évident. C'est pour aider la population de
l'endroit. Il est évident que ça coûte plus cher de
procéder de cette façon-là que si c'était
exploité par un opérateur forestier, un entrepreneur forestier,
parce qu'on emploie là-bas des personnes qui ne donnent pas
peut-être le rendement qu'un jeune donnerait s'il était à
l'emploi d'un entrepreneur et si l'entrepreneur exigeait de lui un plein
rendement parce que les employés, là-bas, on les paye une moyenne
d'environ $1 l'heure. Alors on ne peut pas exiger de ces gens-là
l'initiative, la force et le rendement d'un autre qui travaille chez un
entrepreneur et qui exige le plein rendement de son affaire. C'est une formule
d'aide, comme je l'ai dit tantôt, à une population qui
malheureusement est affectée par une situation dont elle n'est pas
responsable mais que nous, le gouvernement, devrons reconnaître et devons
aider.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre vient de nous dire qu'on
fait de la coupe de bois. Parce que c'est la province qui la fait, on paie les
employés à l'heure. Le ministre sait, pour demeurer dans une
région forestière, que presque toutes les coupes de bois se font,
ce qu'on appelle communément « à la job », «
piece work ». Donc, je crois qu'il serait avantageux pour la province
peut-être d'embaucher ces employés à la corde ou au mille
pieds, et ceux qui voudraient travailler un peu plus, à un prix
raisonnable, se feraient beaucoup plus qu'un dollar de l'heure et ceux qui
travaillent le moins, même dans les moins vigilents, feraient un dollar
de l'heure. Et je peux assurer la Chambre que ça coûterait
beaucoup meilleur marché à la province que ça coûte
à l'heure actuelle. Parce que je ne peux pas concevoir qu'on fasse de
l'exploitation forestière, sauf dans les cas excessivement difficiles,
et qu'on sorte le bois, qu'on le revende avec un déficit de 50% du
coût total de l'exploitation. Ce n'est pas possible. Je ne peux pas
concevoir cela. Et je suis certain que le ministre ne peut pas le concevoir non
plus.
M. CLICHE: Je ne puis faire que répéter ce que j'ai
déjà dit. C'est que les bûcherons, les personnes qui sont
employées à la forêt domaniale sont employées
à l'heure pour des raisons que le député connaîtrait
mieux s'il se rendait sur les lieux et s'il allait se rendre compte de la
situation. Ce ne sont pas des reproches que je lui adresse, mais il y a
sûrement des gens là-bas qui ne pourraient pas travailler à
la pièce ou « à la job » comme le
député l'a mentionné parce qu'ils ne gagneraient pas
à la fin de la journée ce qu'ils gagnent à raison d'une
piastre l'heure. C'est une formule d'aide que nous donnons encore une fois
à la population là-bas. Ce n'est pas une exploitation profitable.
On le sait. Mais c'est une formule d'aide que le gouvernement veut bien
accorder à cette population-là. Si le député est
contre cette formule-là, j'aimerais à le savoir et puis la
population là-bas le saurait.
Quant à moi et quant au gouvernement, nous sommes en faveur de
cette formule-là. Nous savons que ce n'est pas le meilleur moyen, que ce
n'est pas la meilleure façon de règler le problème
là-bas dans cette région-là mais c'en est une, en
attendant d'en trouver une meilleure.
M. BERTRAND (Missisquoi): Je comprends très bien le
problème de Matane. Mais ce problème-là même s'il
est vieux est un problème qui reste aigu...
M. CLICHE: Sûrement.
M. BERTRAND (Missisquoi): Lorsque nous avons abandonné le pouvoir
nous avions trouvé une solution qui n'était peut-être pas
parfaite. Elle a été mise de côté par le
gouvernement actueL Cela, c'est en 1960. Même en 1960, le problème
de Matane était aigu. Il existait, j'en conviens, depuis quelques
années...
M. CLICHE: Le moulin de Price était fermé en 1960.
M. BERTRAND (Missisquoi): Bien oui. Et personnellement je pense que, la
création de la forêt domaniale de Matane s'est faite à
notre époque quand nous avons acquis les biens de la Compagnie
Price.
Mais il est une chose certaine c'est que ce problème aigu, ce
problème grave qui affecte Matane et toute la région existe
encore depuis 1960. Cela fait quatre ans. Et je suis surpris parce que l'on n'a
pas voulu continuer l'entente qui était intervenue avec une compagnie
pour établir
un embryon de moulin à pâte à Matane. On a dit qu'on
avait d'autres solutions de rechange. 1961 est passé, 1962,1963 et nous
voilà en 1964. Il n'y a toujours pas de solutions au problème de
Matane.
Lorsque nous en avons parlé, il y a un an, j'ai
suggéré au gouvernement: « Mais pourquoi ne pas
intéresser la Société générale de
financement au problème de Matane? » Est-ce qu'on a attiré
l'attention du Conseil d'orientation économique sur le problème
de Matane?
Alors, je demande au ministre qui est là à peine depuis un
an de porter une attention particulière au problème de Matane en
vue d'y trouver une solution qui s'impose pour que la population de Matane ne
soit pas appelée à vivre d'allocations comme celle qu'on vient de
décrire, en travaillant dans la forêt dominiale, mais qu'elle
puisse trouver dans Matane, pour le bénéfice de Matane et de la
région, des emplois rémunérateurs dans une industrie soit
de pulpe et de papier, soit de pâte et de papier qui puisse
réellement faire vivre la population de Matane.
J'y reviens, la Société générale de
financement devrait s'occuper du problème de Matane. Cette
société-là qui était organisée en vue de
permettre le développement économique dans la province,
intéressée surtout il me semble aux industries qui
dépendent de l'exploitation des richessses naturelles, devrait
s'intéresser d'une manière particulière au problème
aigu au problème grave de Matane et de la région.
M. CLICHE: J'ai dit tout à l'heure, le député de
Missisquoi devait être là parce que je l'ai affirmé et je
l'affirme de nouveau, que le gouvernement à ma connaissance à moi
là, depuis que je suis ministre, je sais qu'il y a eu du travail fait
avant mais je parle pour moi, depuis que je suis au ministère des Terres
et Forêts. Je dis que continuellement nous avons eu à
l'idée ia situation et le problème de la région de Matane,
pas seulement Matane même mais les environs incluant
Gaspé-Nord.
Il y a là-bas une situation difficile qui nous
créée des problèmes auxquels nous devons faire face et
nous avons voulu étudier la situation dans son ensemble mais ce n'est
évidemment pas de solution facile parce qu'il y a beaucoup de gens qui
peuvent se présenter à un moment donné avec
différents projets mais il faut en étudier la rentabilité.
Il y a différentes études préalables,
préliminaires, et je réaffirme de nouveau, pour l'information du
député de Missisquoi qui s'intéresse à la question
et qui connaît bien le problème là-bas, que ce n'est pas
facile de trouver une solution, la vraie solution. Pas une solution temporaire,
mais la vraie solution; une usine qui encore une fois va être rentable,
va vivre et va assurer de l'emploi à plusieurs, quelques centaines de
personnes.
Pour ça, il fallait étudier la situation parce qu'il n'est
pas nécessairement vrai qu'il y ait actuellement sur le
côté nord suffisamment de réserves forestières
à long terme pour alimenter une industrie qui doit avoir une certaine
importance pour être viable économiquement.
Cela ne sert à rien de se lancer dans des aventures qui vont nous
coûter peut-être des centaines de milliers de dollars, pour ne pas
dire des millions, parce quand on parle d'usines du genre, il faut parler de
millions possiblement.
M. BERTRAND (Missisquoi): C'est vrai.
M. CLICHE: Eh bien pour ça, il faut faire des études
préliminaires, je dis et je répète encore une fois que le
gouvernement s'intéresse très activement à la question et
que nous espérons apporter des solutions le plus tôt possible.
M. BERTRAND (Missisquoi): Le ministre nous permettra toujours de
constater qu'après quatre ans, je ne parle pas de lui, mais après
quatre ans d'intérêt du gouvernement au sujet du problème
de Matane, il n'est toujours pas réglé. Je me souviens à
l'époque, lorsque l'on parlait que c'était aisé de trouver
des solutions. Je le dis, nous en avions trouvée une qui n'était
pas parfaite mais qui avait été choisie à la suite
d'études car il y en a eu des études de faites sur les
forêts aux environs de Matane. Il y a eu des rapports que le ministre a
en sa possession, qui ont été préparés, si mon
souvenir est bon, à l'époque par M. Bourget qui est encore
d'ailleurs au service du gouvernement, une étude assez complète
de toute la région de Matane. Il était clair qu'à ce
moment-là, en vue de l'établissement d'un moulin de pulpe et de
papier par exemple, il aurait fallu aller chercher également du bois de
l'autre côté, sur la côte nord, du côté, si mon
souvenir est bon, de Natashquan. Alors, sur ce problème-là, il y
a déjà des études qui ont été faites. Le
ministre pourra les consulter, il n'est là que depuis un an, il verra
qu'il y en a eu des études. C'est la solution...
M. CLICHE: Mais les études ne sont pas complètes. Elles ne
sont sûrement pas complètes.
M. BERTRAND (Missisquoi): Oui il y a des études assez
complètes.
M. CLICHE: D'ailleurs, à cause de l'évolution au point de
vue des marchés, au point de vue de la production, le marché
évolue. Ce n'est pas la même industrie qu'on va implanter
aujourd'hui qui pouvait être implantée il y a cinq ans, il y a
quatre ans. Cela évolue continuellement. Le papier journal, il s'en
produit de moins en moins. La tendance aujourd'hui c'est de produire du papier
Kraît.
Il faut investir des sommes considérables, des millions et des
millions, il faut y aller après avoir réfléchi
mûrement et être sur de ne pas se lancer à l'aventure, c'est
très important, pour l'avenir de la région et puis pour l'avenir
économique également de la province.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. RUSSELL: Je discutais tantôt de salaires avec le ministre, je
constate tout ce qu'il y a à l'emploi du département, 200
environ, 200 employés annuellement et des employés qui gagnent
$1.00 de l'heure du temps qu'il fait beau. Je dis que ça serait beaucoup
plus profitable, même si le ministre laisse entendre qu'il y a certaines
personnes qui ne pourraient pas gagner leur salaire en travaillant à la
« job » ou à « piece work », il serait
peut-être mieux de prendre ceux qui sont capables de travailler à
la « job » et de payer des pensions de bien-être social
à ceux qui ne peuvent pas, qui sont handicapés, ce n'est pas de
leur faute, ils sont handicapés, ils ne peuvent pas travailler comme les
autres. Je crois que ça coûterait encore moins cher à la
province, que de faire ce que l'on fait là. Par contre, je sais que le
ministre va apporter des changements parce qu'il connaît mieux ça,
il connaît le bois dans sa région, il y a certainement des
marchands qui le paient.
M. CLICHE: Il n'est pas question d'employer des personnes
handicapées, il n'en est pas question. Je n'ai certainement pas
attaqué aucune des personnes qui travaillent là, mais il y a des
personnes qui à cause de l'âge, ne peuvent pas donner le rendement
qu'elles donnaient il y a cinq ans, il y a dix ans. C'est peut être le
cas du député.
M. RUSSELL: Alors,...
M. CLICHE: Je n'ai certainement pas attaqué le caractère
des personnes qui travaillent là. Je dis que c'est une situation
à laquelle on doit apporter une solution et la solution qu'on peut
apporter temporairement, c'est celle-là, c'est d'employer ces
gens-là, leur payer $1.00 l'heure. Evidemment, ceux qui peuvent gagner
plusieurs dollars l'heure, ne travaillent pas là, ils vont travailler
à d'autres endroits, ils vont travailler, ils vont gagner plus soit sur
la côte Nord ou ailleurs. Mais on rend service à 200 personnes qui
travaillent 9 mois par année, je vous assure que pour une région
comme la région de Matane, ça veut dire énormément
actuellement, ce n'est pas tellement mais à cause de la situation,
ça veut dire beaucoup et le gouvernement est sûrement d'avis que
nous devons continuer à donner cette aide là.
M. RUSSELL: Parce que par les chiffres que l'on a, je comprends que le
total a des dépenses qui ont été faites, c'est environ
$700,000 cette année on met $600,000 ça c'est le total des
salaires qu'on paye, on coupe 6,300,000, ça veut dire qu'on vend le bois
de sciage environ, si on vend seulement du bois de sciage...
M. CLICHE: Des travaux de sylviculture en même temps qui se font
dans la même région.
M. RUSSELL: Oui, je comprends.
M. CLICHE: L'administration avec ça.
M. RUSSELL: On sait qu'à l'heure actuelle, ça c'est en
plus du droit de coupe qui ne se trouvait pas à être payé,
ça coûte quelque chose à la province le bois qu'on donne
pour ce service-là, et on n'a aucun revenu de ce bois-là, on a un
déficit, ça coûte beaucoup plus cher en somme, à la
province que $300,000 par année, parce qu'on perd le droit de coupe sur
6,000,000 de pieds de bois et d'un autre côté, c'est encore une
façon de venir en concurrence avec des gens qui eux paient leur droit de
coupe et qui eux payent plus cher pour faire couper le bois que le fait la
province à l'heure actuelle et qui sont obligés de se servir de
leur propre argent pour le faire. C'est une position, je crois, qui n'est pas
juste à ces gens-là, et de l'autre côté une
façon d'opérer la province qui n'est pas profitable, même
pour ceux qui travaillent là.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 8, écoles
forestières de Duchesnay.
UNE VOIX: Adopté.
M. RUSSELL: Combien y a-t-il d'employés à l'école
de Duchesnay?
M. CLICHE: 78.
M. RUSSELL: 78, combien de professeurs?
M. CLICHE: 12.
M. RUSSELL: 12 professeurs.
M. CLICHE: Environ 12.
M. RUSSELL: Est-ce qu'on donne les cours complets sur la façon de
mesurer suivant les nouveaux règlements qu'il faut établir pour
l'estampage du bois de construction à l'heure actuelle, est-ce qu'on
donne ces cours-là à l'école forestière de
Duchesnay?
M. CLICHE: Des cours de mesurage et des cours de classification.
M. RUSSELL: De classification oui, complets?
M. LE PRESIDENT: Adopté. Frais de voyages $5,000 frais de bureau
$12,000.
M. RUSSELL: Combien a été dépensé l'an
dernier, est-ce que le montant de $12,000 a été
dépensé pour les frais de bureau?
M. CLICHE: L'an passé, $13,500.
M. RUSSELL: On a dépensé plus que les montants
votés.
M. CLICHE: Oui, pour compenser.
M. LE PRESIDENT: 4, « véhicules moteurs, équipement,
outillage », $60,000.
M. RUSSELL: Est-ce que $60,000, c'est simplement pour l'opération
ou si on a du renouvellement d'équipement, d'outillage à faire
cette année, de l'outillage neuf?
M. CLICHE: Pour l'achat, l'entretien et l'opération de
véhicules moteurs, équipement, outillage, là-bas pour les
fins de l'école forestière, du personnel.
M. LE PRESIDENT: 5, « fournitures », $11,000, adopté.
6, « matériaux pour entretien et constructions », $20,000,
adopté. 7, « Location d'outillage et de chevaux »,
$3,000.
M. RUSSELL: Et de chevaux, quel genre d'ouvrage qu'on fait là
avec les chevaux à l'école de Duchesnay?
UNE VOIX: Des pitons!
M. JOHNSON: Est-ce que ce sont des che- vaux de selle ou des
chevaux...?
M. CLICHE: Il y a des travaux d'exploitation forestière qu'on
fait là-bas sur une échelle, évidemment, restreinte et
puis pour différentes autres fins. Il y a un moulin à scie
là, une érablière. On se sert des chevaux dont on a
besoin.
M. LE PRESIDENT: 8, « transport et autres dépenses
»...
M. RUSSELL: Quel est le salaire du cheval?
M. LE PRESIDENT: Adopté. 8, « transport et autres
dépenses », $4,000. 9, « Programme de restauration
forestière »; « camps forestiers...
M. RUSSELL: Pas trop vite.
M. LE PRESIDEENT: ... y compris salaires, fournitues »,
$575,000.
DES VOIX: Adopté.
M. RUSSELL: Est-ce à cet item-là qu'on emploie beaucoup
d'étudiants durant la saison d'été?
M. CLICHE: C'est exact.
M. LE PRESIDENT: Adopté. 2, « projets de restauration, y
compris salaires », $750,000.
M. ALLARD: Est-ce que dans le budget, à l'article 1, le ministre
a annoncé dernièrement dans la Beauce l'organisation de camps
forestiers, est-ce que c'était à ce moment-là prévu
dans le budget?
M. CLICHE: Ah sûrement, pour l'édification du
député de Beauce, à la suite de demandes reçues de
la région de la Beauce à l'effet qu'un camp soit installé
là-bas pour aider les étudiants...
M. ALLARD: A quel endroit?
M. CLICHE: ... j'ai pensé faire plaisir au député
de Beauce, j'ai pensé que le député de Beauce serait fort
heureux de cette décision-là.
M. ALLARD: Certainement, je n'ai pas dit que j'étais malheureux.
A quel endroit le camp doit-il être organisé?
M. CLICHE: Quand?
M. ALLARD: A quel endroit?
UNE VOIX: Cela n'a pas été étudié
encore.
M. ALLARD: Mais ç'a été annoncé à
l'occasion d'un congrès, j'imagine qu'on devait à ce
moment-là connaître tous les détails.
M. CLICHE: L'endroit n'a pas encore été
décidé exactement, mais c'est dans la Beauce, c'est dans le
comté de Beauce.
M. ALLARD: Oui. Est-ce que ça va employer plusieurs
étudiants?
M. CLICHE: Un minimum de 75 étudiants. M. ALLARD: 75. M. CLICHE:
Oui.
M. LE PRESIDENT: Alors, 2, « projets de restauration, y compris
salaires », ç'a été adopté ça
tantôt. 3, « plantation d'arbres », . $25,000.
M. RUSSELL: 3, « plantation d'arbres », « plantation
d'arbres d'ornementation », c'est quel genre d'arbres que c'est ça
donc?
M. LE PRESIDENT: Des érables.
M. CLICHE: Au ministère, on a décidé de
réduire ce programme de plantation d'arbres, il s'agit d'arbres
d'ornementation et évidemment on vient en concurrence avec les
pépinières, les entreprises privées et nous avons
décidé de réduire sensiblement cette année le
programme et au lieu de la somme de $83,000 qui était au budget l'an
dernier nous demandons pour cette année une somme de $25,000.
M. LE PRESIDENT: Article 10: « Indemnités aux
accidentés et leurs dépendants, $50,000 ».
UNE VOIX: Un instant.
M. JOHNSON: Combien cela a coûté en réalité,
ça?
M. CLICHE: L'an passé, le coût en a été de
$60,000. Cette année la demande est de$50,000, peut varier entre $50,000
et $60,000, je l'ignore!
M. LE PRESIDENT: 11; « Commission de géographie de
Québec, $30,000 ».
M. JOHNSON: De quoi s'agit-il là?
M. CLICHE: La Commission de géographie?
M. JOHNSON: Je comprends qu'il s'agit de géographie mais...
M. CLICHE: Cette somme de $30,000 là, évidemment,
représente des salaires et des traitements, $20,000; les frais de
voyages, $1,000; les honoraires et autres dépenses, 9,000.
M. RUSSELL: C'est une commission ça, quoi?
M. CLICHE: Commission de géographie.
M. RUSSELL: Vous n'avez absolument rien dans votre rapport
là-dessus, sur la Commission de géographie.
M. DOZOIS: Quels sont les membres?
M. CLICHE: Je vais vous donner ça dans une seconde. Les membres
de la commission sont messieurs Jean-Charles Bonenfant, bibliothécaire
de la Législature; M. Jean Côté que vous connaissez bien;
M. Réal Dallaire, chef dessinateur au ministère des Terres et
Forêts; M. Julien Drapeau, bibliothécaire au ministère des
Affaires municipales; M. Jean Poirier, géographe au ministère des
Terres et Forêts et secrétaire de la commission; M. Léon
Valois, conseiller technique au ministère des Richesses naturelles; M.
Maurice Beaulieu, directeur de l'Office de la langue française au
ministère des Affaires culturelles; M. Robert Bergeron, géologue
au ministère des Richesses naturelles; Me Jean-Marie Bourbeau,
sous-ministre adjoint des Terres et Forêts; M. Benoit Robitaille,
géographe au ministère des Richesses naturelles.
Au cours de janvier 1963 à mars 1964, la commission a tenu dix
séances régulières ici au parlement. La commission a pris
les décisions concernant les noms d'une quarantaine de
municipalités, elle a adopté huit noms nouveaux qui
désignent maintenant des cantons, fut saisie de la correction de cinq
cartes du ministère des Terres et Forêts, de 75 cartes du
géologique du ministère des Richesses naturelles, de 44 cartes
topographiques fédérales. Dans chaque cas, la commission a pris
des décisions s'appuyant sur les données que lui fournit
l'histoire et selon les règles pour la nomenclature soit
française ou anglaise. Environ 3,000 noms géographiques
ont été étudiés par la commission, et sur ce
nombre, la commission en a remplacé plus du tiers par des noms
français au cours de l'année 1963.
M. JOHNSON: Est-ce qu'on pourrait nous donner un exemple...
M. JOHNSON: Est-ce qu'on pourrait nous donner un exemple ou deux des
changements qui ont été opérés?
M. CLICHE: Franchement je n'en ai pas à l'idée. Il. s'agit
principalement de noms géographiques. On a étudié entre
autres les noms des îles dans le fleuve St-Laurent, la nomenclature des
lacs, on prend un canton en particulier, puis on étudie le nom des lacs,
une série de noms qui sont répétés ici et là
dans la province et puis on étudie la question, on prend des suggestions
des intéressés et on rend une décision qu'on me soumet et
qu'on discute, nous, au ministère. Evidemment, on est constamment en
communication avec différents organismes du gouvernement
fédéral pour ne pas qu'il y ait duplication de noms et pour que
les cartes fédérales mentionnent les nouveaux noms qui sont
attribués aux localités, aux lacs ou aux endroits dont on change
les noms.
M. JOHNSON: Au fait qu'est-ce qu'il est arrivé de cet imbroglio
avec le fédéral quand l'ancien ministre a baptisé,
débaptisé, rebaptisé de nouveau certains sites de Baie
James et de la Baie d'Hudson.
M. HARVEY: C'est réglé ça.
M. CLICHE: Actuellement tout marche à merveille, il n'y a aucune
complication, il y a entente parfaite entre la Commission de géographie
du Québec et les organismes du fédéral avec qui on est en
communication constante, il n'y a aucune complication actuellement. On fait un
travail magnifique, on travaille régulière- ment, et on peut
peut-être ajouter que la Commission a compris l'urgence et l'importance
d'envoyer sur les terrains des enquêteurs disons, pour connaitre la
toponymie en usage. Au cours de l'été 1963, trois enquêtes
ont été effectuées dans la province, le professuer Camille
Laverdière a parcouru le nord de Montréal, il a
vérifié sur place plus de mille noms géographiques.
Monsieur Fernand Grenier a étudié la toponymie des iles du
St-Laurent, il a recueilli de 200 à 300 noms nouveaux. Le
troisième enquêteur a parcouru la partie nord-ouest du
comté de Charlevoix, il a recueilli au minimum 200 noms
géographiques nouveaux qui n'avaient pas encore parus sur les plans,
cartes, etc.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 12, bourses d'études,
$75,000.
UNE VOIX: Il est dix heures. UNE VOIX: Il reste 12 et 13.
M. BEDARD (président du comité des subsides): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le comité a
adopté des résolutions et qu'il demande la permission de
siéger de nouveau.
M. HYDE (président): Quand siégera-t-il? A la prochaine
séance? A la prochaine séance. Monsieur Lesage propose que les
résolutions soient maintenant lues et agréées. Cette
motion sera-t-elle adoptée? Adoptée.
M. LESAGE: M. le Président, demain d'abord la première
lecture du bill qui apparait au nom du chef de l'Opposition, puis
crédits Terres et Forêts, Agriculture, Santé.
UNE VOIX: Santé après.
M. LE PRESIDENT: La Chambre est ajournée à demain
après-midi à deux heures et demie.