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(Dix heures cinq minutes)
Le Président: À l'ordre!
Nous allons nous recueillir quelques instants.
Veuillez prendre vos places.
Aux affaires courantes, au dépôt de documents, je
souhaitais déposer ce matin le rapport de la commission de
l'Assemblée nationale sur la réforme parlementaire. Avec votre
consentement, si vous n'y voyez pas d'objection, je le ferai plutôt
ultérieurement dans la journée pour l'excellente raison que le
projet de règlement qui est en fait le corps même, le coeur du
dépôt, n'est pas encore prêt en 122 copies. Je souhaiterais
qu'il soit disponible pour tous les députés un peu plus tard
aujourd'hui. Je vous en sais gré.
Au dépôt de documents, M. le ministre des Affaires
sociales.
Projet de décret relatif aux jeunes
contrevenants
M. Johnson (Anjou): Il me fait plaisir de déposer, en deux
copies, un projet de décret qu'il faut insérer dans le cadre de
la loi à l'égard des jeunes contrevenants, des jeunes
délinquants et de la protection de la jeunesse, dans le cas du
Québec, qui désigne le ministre des Affaires sociales et le
ministre de la Justice aux fins d'autoriser un programme de mesures de rechange
à l'égard des jeunes contrevenants et des jeunes
délinquants.
Le Président: Rapport déposé. M. le ministre
délégué à l'Aménagement et au
Développement régional.
Rapport annuel de l'OPDQ
M. Gendron: II me fait plaisir de déposer le rapport
annuel 1982-1983 de l'Office de planification et de développement du
Québec.
Si vous me le permettez, M. le Président, je voudrais prendre
quelques secondes pour éviter que la Chambre ne soit induite en erreur.
On s'est rendu compte, hier soir, qu'il s'est glissé une erreur
d'impression. Je ne sais pas si c'est le moment de faire la correction, il ne
s'agirait que d'une petite correction que j'indiquerais à la
Chambre.
Le Président: Vous pouvez la signaler, je pense bien.
M. Gendron: Par la suite, on fera parvenir une feuille
détachée qui reprendra la correction. À la page 11 du
rapport officiel, on indique les sommes dépensées par le Fonds de
développement régional; lorsqu'on arrive à la
région 06 pour Montréal, on aurait dû inscrire en retrait
la somme totale pour Montréal. Nous lisons, après le
détail, le projet Archipel, Montréal-Centre, Laurentides,
Lanaudière et Montérégie. Tel que cela est indiqué,
si on fait la somme, on n'arrive évidemment pas au total parce que la
somme de Montréal aurait dû être en retrait, et ensuite
faire l'addition du reste des montants. C'est juste pour que les
collègues de la Chambre soient au courant. Merci, M. le
Président.
Le Président: De toute façon, une feuille de
correction sera apportée, si je comprends bien. Rapport
déposé avec correction.
M. le ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme.
Rapport annuel du ministère de
l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme
M. Biron: M. le Président, j'ai le plaisir de
déposer le rapport annuel du ministère de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme pour 1982-1983.
Le Président: Rapport déposé. M. le ministre
des Communautés culturelles et de l'Immigration.
Rapport annuel du Conseil de la langue
française
M. Godin: M. le Président, j'ai le plaisir de
déposer ce matin deux rapports d'activités. Tout d'abord, celui
du Conseil de la langue française.
Rapport annuel de la Commission de surveillance de la
langue française
Deuxièmement, celui de la Commission de surveillance de la langue
française.
Le Président: Rapports déposés. M. le
ministre du Travail.
Rapport annuel de la Commission des biens
culturels
M. Fréchette: M. le Président, au nom du ministre
des Affaires culturelles, je
dépose le rapport annuel 1982-1983 de la Commission des biens
culturels.
Le Président: Rapport déposé. M. le ministre
de la Justice.
Rapport annuel concernant la
Loi sur la protection de la
vie privée
M. Bédard: M. le Président, je voudrais
déposer le rapport annuel requis par l'article 178.22 du Code criminel
concernant la Loi sur la protection de la vie privée.
Le Président: Rapport déposé.
M. le leader adjoint du gouvernement.
Rapport annuel sur l'administration de la Loi sur le
crédit forestier
M. Fréchette: Au nom du ministre de l'Énergie et
des Ressources, je dépose le rapport annuel 1982-1983 de l'Office du
crédit agricole du Québec concernant l'administration de la Loi
sur le crédit forestier pour l'exercice 1982-1983.
Le Président: Rapport déposé.
M. le leader adjoint du gouvernement.
Rapports annuels du secteur agricole
M. Fréchette: Au nom du ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation, je dépose les rapports suivants:
Rapport annuel 1982-1983 sur le Fonds d'assurance-prêts agricoles et
forestiers. Rapport annuel 1982-1983 de l'Office du crédit agricole
relativement au programme du financement agricole. Rapport annuel 1982-1983 de
la société SOQUIA. Rapport semestriel d'avril à septembre
1983 de SOQUIA. Rapport annuel 1982-1983 de la Raffinerie de sucre du
Québec. Et, finalement, M. le Président, le rapport annuel
1981-1982 de la Commission de protection du territoire agricole.
Le Président: Rapports déposés. Au
dépôt de rapports de commissions élues, M. le
député de Montmagny-L'Islet.
Étude du projet de loi 54
M. LeBlanc: M. le Président, je dépose le rapport
de la commission élue permanente du revenu qui a siégé le
20 décembre 1983 aux fins d'étudier article par article le projet
de loi 54, Loi modifiant diverses lois fiscales. Le projet de loi a
été adopté avec amendements.
Le Président: Rapport déposé.
M. le député de Montmagny-L'Islet.
Étude du projet de loi 44
M. LeBlanc: J'ai également l'honneur de déposer le
rapport de la commission élue permanente du revenu qui a
siégé le 20 décembre 1983 aux fins d'étudier
article par article le projet de loi 44, Loi modifiant certaines dispositions
législatives pour donner suite à la politique budgétaire
du gouvernement pour l'exercice 1983-1984. Le projet de loi a été
adopté avec amendements.
Le Président: Rapport déposé. M. le
député de Gaspé.
Des voix: ...
Le Président: II me semble y avoir erreur. Avec votre
accord, je reviendrai au dépôt de documents. M. le ministre des
Travaux publics et de l'Approvisionnement me signale qu'il a également
un rapport à déposer.
M. le ministre des Travaux publics et de l'Approvisionnement.
Rapport annuel de la Société de
développement immobilier
M. Marcoux: M. le Président, j'aimerais déposer le
rapport annuel de la Société de développement immobilier
du Québec et ses états financiers pour l'exercice qui s'est
terminé le 31 mars 1983. Avec la création de la
Société immobilière du Québec, ce sera probablement
le dernier rapport déposé en cette Chambre puisque cette
société disparaîtra.
Le Président: Rapport déposé.
Rapports du greffier en loi sur les projets de loi
privés
Au dépôt de rapports du greffier en loi sur les projets de
loi privés. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, j'ai le rapport du
greffier en loi sur le projet de loi 240, Loi concernant la Banque Nationale du
Canada. Le projet est conforme à l'avis et tous les avis ont
été publiés. Cependant, M. le Président, le projet
a été déposé au Secrétariat des commissions
après le jour de l'ouverture de la session. Il faudrait donc faire
motion pour suspendre les règles de pratique à cet égard,
laquelle motion je soumets, M. le Président.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée?
Une voix: ...
Le Président: M. le leader de l'Opposition.
M. Lalonde: Est-ce que les avis ont été
donnés régulièrement?
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, c'est ce que le
rapport indique.
M. Lalonde: Merci.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président: Adopté.
À la présentation de projets de loi au nom du
gouvernement, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, je vous prierais
d'appeler l'article e) du feuilleton, s'il vous plaît!
Projet de loi 58 Première lecture
Le Président: M, le ministre de la Justice propose la
première lecture du projet de loi 58, Loi portant réforme au Code
civil du Québec du droit des biens. M. le ministre de la Justice.
M. Marc-André Bédard
M. Bédard: M. le Président, ce projet de loi a pour
objet de réformer le droit des biens et d'ajouter au Code civil du
Québec le livre quatrième traitant des biens.
Le livre quatrième compte sept titres. Le premier titre porte sur
la distinction des biens et leur appropriation. Ses quatre chapitres traitent
respectivement de la distinction des biens, immeubles et meubles, des rapports
entre les biens eux-mêmes, des biens dans leurs rapports avec ceux qui y
ont des droits ou qui les possèdent et de certains rapports de fait
concernant les biens. C'est à ce dernier chapitre que sont
précisées les règles de la possession et celles sur
l'acquisition des biens vacants, biens sans maître ou biens perdus ou
délaissés.
Le titre deuxième traite de la propriété. Le
premier chapitre précise la nature et l'étendue du droit de
propriété et le deuxième les règles relatives
à l'accession immobilière et mobilière. Quant au
troisième chapitre qui complète ce titre, il énonce des
règles particulières à la propriété
immobilière, telles celles sur les limites des fonds et le bornage sur
les eaux, les arbres, l'accès au fonds d'autrui et sa protection, les
vues, le droit de passage et les clôtures et ouvrages mitoyens.
Le titre troisième est consacré aux principales
modalités de la propriété. Après avoir, dans un
premier chapitre de dispositions générales, défini la
nature de la copropriété par indivision ou de la
copropriété dite divise, les trois autres chapitres organisent
les régimes de la copropriété par indivision, de la
copropriété divise et de la propriété
superficiaire.
Le titre quatrième régit les principaux
démembrements du droit de propriété. Ce titre,
divisé en quatre chapitres, traite successivement de l'usufruit, de
l'usage des servitudes et de l'emphytéose.
Le titre cinquième établit les règles relatives aux
restrictions à la libre disposition de certains biens. Le premier
chapitre énonce les règles concernant le droit de
préemption, le second celles relatives aux stipulations
d'inaliénabilité et le troisième celles qui concernent la
substitution.
Le titre sixième porte sur certains patrimoines d'affectation. Un
premier chapitre indique ce qu'est la fondation et un second est
consacré à la fiducie: il en précise la nature,
détermine les diverses espèces de fiducie et leur durée,
établit les règles relatives à l'administration de la
fiducie, prévoit les modifications à la fiducie et au patrimoine
fiduciaire ainsi que la fin de la fiducie.
Enfin, le titre septième détermine les règles
relatives à l'administration du bien d'autrui. Le premier chapitre
contient des dispositions générales et le deuxième
détermine l'étendue des activités de l'administrateur du
bien d'autrui selon trois types d'administration, la garde du bien d'autrui, la
simple ou la pleine administration. Le troisième chapitre précise
les obligations de l'administrateur et le quatrième énonce les
règles relatives aux causes mettant fin à l'administration,
à la reddition de compte et à la remise du bien. Merci, M. le
Président.
Le Président: La première lecture du projet de loi
58 est-elle adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président: Adopté. Deuxième lecture,
prochaine séance ou séance subséquente.
Renvoi à la commission de la justice
M. Fréchette: M. le Président, je fais
immédiatement motion pour que le projet de loi soit
déféré à la commission permanente de la
justice.
Le Président: La motion de déférence
à la commission de la justice est-elle adoptée?
Adopté.
Présentation de projets de loi au nom des députés.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: L'article a) du feuilleton, M. le
Président.
Projet de loi 240 Première lecture
Le Président: M. le député de Limoilou
propose la première lecture du projet de loi 240, Loi concernant la
Banque Nationale du Canada. La première lecture de ce projet de loi
est-elle adoptée? La première lecture est adoptée. M. le
leader adjoint du gouvernement.
Renvoi à la commission de la justice
M. Fréchette: Je fais également motion pour que ce
projet de loi soit déféré à la commission
permanente de la justice.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
Période des questions des députés. M. le chef de
l'Opposition. Oui, M. le député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Nous en sommes à la présentation des
projets de loi au nom des députés?
Le Président: Ah oui. Je m'excuse, en effet. Allez-y.
Projet de loi 194 Première lecture M. Guy
Bisaillon
M. Bisaillon: M. le Président, il me fait plaisir de
déposer le projet de loi 194, Loi interdisant la production,
l'entreposage, le commerce et l'utilisation d'armes nucléaires.
Comme son titre l'indique, le projet de loi a pour objet d'interdire
tout armement nucléaire sur le domaine public québécois.
Il a en outre pour objet d'interdire au gouvernement de participer à la
production d'armes nucléaires. Il prévoit également une
disposition permettant au gouvernement de demander aux municipalités de
procéder à un référendum sur la question du
nucléaire et du désarmement. Enfin, il déclare que
certaines dispositions contenues dans ce projet de loi font partie
intégrante de la constitution du Québec.
Le Président: La première lecture de ce projet de
loi est-elle adoptée? Adopté. Deuxième lecture,
séance subséquente. (10 h 20)
Ce qui nous mène effectivement à la période de
questions des députés. M. le chef de l'Opposition.
QUESTIONS ORALES DES DÉPUTÉS
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, est-ce que je
puis demander au leader parlementaire du gouvernement ou au leader
parlementaire adjoint, étant donné que je pense que le leader
parlementaire est un peu aphone - je ne sais pas si c'est le cas -s'il peut
nous dire quand arrivera le premier ministre, à qui je voudrais poser la
première question?
Une voix: II n'a jamais été bien le "fun".
Le Président: M. leader du gouvernement.
M. Bertrand: Presque immédiatement, M. le
Président.
M. Lalonde: II est coi.
Le Président: M. le chef de l'Opposition.
Le Comité sur l'avenir national
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, ma question
s'adresse au premier ministre. On se rappellera que, vers la mi-septembre, de
Pointe-au-Pic nous arrivait cette nouvelle foudroyante de la création de
deux comités, dont l'un sur l'indépendance, intitulé plus
noblement "question nationale". Le premier ministre nous informait à ce
moment que ces comités se mettraient au travail immédiatement et,
à une question posée par le député de Jean-Talon,
en cette Chambre, le 22 novembre dernier, le premier ministre disait: "En ce
qui concerne le travail du comité sur la question nationale -le premier
ministre parlait de décisions - les décisions découlant de
ces travaux seront très certainement annoncés avant l'ajournement
des fêtes."
M. le Président, comme il appert que cet ajournement aurait lieu
aujourd'hui, est-ce que je puis demander au premier ministre s'il aura
l'occasion de déposer ce rapport et faire part de son contenu?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): M. le Président, je me
souviens très bien aussi que, à propos de ce comité, qui
s'appelait plus précisément Comité sur l'avenir
national...
Des voix: ...
M. Lévesque (Taillon): Enfin, comme c'est moi qui ai fait
l'annonce, quand nous sommes sortis de cette rencontre à Pointe-au-Pic,
je pense que j'ai peut-être un meilleur souvenir que le chef de
l'Opposition, c'est normal. C'était Comité sur l'avenir national
et, forcément, ce qu'on étudiait -parce qu'il y a des liens
extraordinairement importants... Je rappellerai encore une fois, M. le
Président, simplement pour illustrer ce que je veux dire, qu'il y a eu
à Ottawa un projet de loi - deux fois en pleine nuit, au Sénat,
et une deuxième fois ramené et une deuxième jeté
à la poubelle, mais une troisième fois, on ne sait jamais - il y
a eu un projet de loi qui s'appelait S-31 et qui...
Des voix: S-38... Ah! Ah!
M. Lévesque (Taillon): C'est peut-être très
drôle de jouer avec les chiffres, mais ce n'était pas drôle
pour les intérêts du Québec ce qu'on a appelé le
projet de loi S-31, qui était directement dirigé contre - c'est
assez rare que cela se voit dans un Parlement - un des principaux instruments
collectifs du Québec, la Caisse de dépôt.
Je pense que cela illustre immédiatement les liens qu'il peut y
avoir entre l'économie qui est la préoccupation légitime
de tout le monde, le développement économique et aussi les
institutions ou les pouvoirs dont on peut disposer comme société.
Globalement, c'est le sujet qu'abordait ce deuxième comité,
relié de très près à notre économie et
à notre avenir collectif aussi. J'avais dit à ce moment-là
qu'il n'y aurait pas de rapport comme tel de ce comité et il n'y en aura
pas non plus, M. le Président, parce qu'il s'agit d'un sujet qui va
continuer de nous préoccuper de façon permanente. Il y a des
choses qui découlent comme décisions des travaux de ce
comité. Par exemple, un seul exemple, il a été
annoncé récemment, conjointement d'ailleurs, par le ministre des
Affaires intergouvernementales et par le ministre du Commerce extérieur
qu'une conférence sur ce qu'on peut appeler la présence et les
intérêts internationaux du Québec aurait lieu - un sommet,
si on veut - dans quelques mois.
Le Président: En conclusion, M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): D'autres décisions
découlant des études de ce comité seront annoncées
en temps et lieu. Mais un rapport en tant que tel, il n'y en aura pas.
M. Lévesque (Bonaventure): M. le Président...
Le Président: Question complémentaire, M. le chef
de l'Opposition.
M. Levesque (Bonaventure): Tout en rappelant au premier ministre
que je l'avais cité quant au nom donné au comité, parce
que c'est lui-même qui appelait cela - et je le cite - "comité sur
la question nationale" -peut-être qu'il a changé le nom en cours
de route - puis-je demander au premier ministre s'il n'est pas d'accord que les
conclusions que nous connaissons sur les travaux de ce comité ne sont
pas plus impressionnantes que les conclusions des travaux sur l'autre
comité? Et puis-je demander au premier ministre ce qu'il voulait dire
lorsqu'il répondait au député de Jean-Talon que des
décisions découlant de ces travaux seront très
certainement annoncées avant l'ajournement des fêtes? Il ajoutait
aussi un peu plus loin: "On a travaillé sur des sujets à plus
court terme sur lesquels, je crois, des décisions pourraient être
annoncées très bientôt. Il nous semble que le premier
ministre n'a pas répondu à cela. Y a-t-il réellement des
décisions qui ont été prises? Ce n'est certainement pas
S-31. Ce n'est toujours bien pas le gouvernement du Québec qui a
arrêté cela.
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): M. le Président,
l'espèce de non sequitur de la fin de la question du
député de Bonaventure prouve qu'on a des nuits trop longues
depuis quelque temps. Je dirai simplement que ce comité qu'on appelait
l'avenir national - on a parlé de la question nationale; le
député de Bonaventure prétend le baptiser à sa
façon, grand bien lui fasse - n'aura pas de rapport en tant que tel et
que la question qui préoccupait et qui préoccupe encore, non
seulement les membres de ce comité mais le gouvernement, est une
question qui normalement devrait préoccuper tout le monde parce qu'elle
est permanente. Où allons-nous collectivement? Cela se relie directement
au développement économique. Où allons-nous en fonction
des pouvoirs, des instruments dont nous disposons comme société
pour assurer le mieux possible le développement et
l'épanouissement du Québec?
Le Président: Question principale, M. le
député de Laurier.
Le favoritisme dans le réseau de l'aide
sociale
M. Sirros: Merci, M. le Président. Depuis le début
du mois de décembre qu'on interroge la ministre de la Main-d'Oeuvre et
de la Sécurité du revenu concernant les cas de favoritisme dans
son ministère. Non
seulement les faits qu'on a apportés - à part du premier
ministre qui les taxait de fabrication - n'ont jamais été
contestés mais avant-hier, en conférence de presse, la ministre
disait même qu'elle était troublée et mal à l'aise
devant ces faits. Être troublée et mal à l'aise devant les
faits n'est pas un substitut valable pour l'action. Est-ce que la ministre, au
lieu de dire qu'elle ne peut pas prendre des sanctions et avant de
décentraliser le favoritisme en mutant les gens - c'est une
hypothèse qu'elle a évoquée...
Une voix: Décentraliser le patronage.
M. Sirros: ...avant de faire cela, a songé à trois
propositions concrètes qu'on pourrait lui faire aujourd'hui pour qu'elle
retrouve son aise, soit de décréter une enquête interne
serrée de son ministère avec tous les pouvoirs
nécessaires, soit de demander à nouveau à la Commission de
la fonction publique de faire enquête, encore une fois avec les mandats
nécessaires, soit de convoquer une commission parlementaire où
les personnes qui ont peur de témoigner pourraient recevoir la
protection du Parlement? Est-ce qu'elle peut me répondre sur ces trois
propositions concrètes?
Le Président: Mme la ministre de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu.
Mme Marais: Merci, M. le Président. Les propos que me
prête le député de Laurier sont justes. Je pense qu'il faut
intervenir dans ce dossier avec promptitude, avec équité
cependant, pour corriger la situation. J'ai dit que je voulais prendre quelques
semaines - on conviendra qu'en fin de session on est un peu bousculé par
les événements - que les hypothèses et les propositions
qui sont soulevées par le député de Laurier pourront faire
partie de l'analyse des éléments que je ferai pour me donner les
moyens d'intervenir. Merci, M. le Président.
Le Président: M. le député de
Maskinongé en complémentaire.
M. Picotte: Merci, M. le Président. Tout en prenant toutes
ces choses en considération, est-ce que Mme la ministre pourrait me dire
s'il est exact que Mme Nicole Labbé-Giguère du bureau local de
Limoilou, M. Yvon Côté du bureau régional de Québec,
Mme Carmen Côté du bureau de la direction générale
ont des liens de parenté avec M. Claude Labbé, le numéro
deux du réseau de favoritisme? Mme la ministre pourrait-elle aussi me
dire si M. Jean-Paul Cook, du bureau local de Charlesbourg, a des liens de
parenté avec le parrain, M. André Roy?
Le Président: Mme la ministre de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu. (10 h 30)
Mme Marois: M. le Président, je suis dans
l'incapacité de répondre à de telles questions. J'ai
déjà dit à cette Assemblée que si on voulait poser
des questions sur des personnes, qu'on les pose au feuilleton. Je ne
traîne pas avec moi tous les dossiers des personnes qui travaillent
à mon ministère et, même si je les avais, je ne peux savoir
si ces personnes ont des liens de parenté les unes avec les autres.
J'écoute et je prends avis. Si on veut reposer ces questions au
feuilleton, je serai disponible pour y répondre. Je n'ai pas avec moi
quelque espèce d'élément me permettant de répondre
ce matin.
Le Président: En complémentaire, M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: Puisque Mme la ministre est prête à
m'écouter, je vais lui demander de le faire encore trente secondes, le
temps de lui poser ma question additionnelle. Mme la ministre pourrait-elle me
dire si M. René Bourque, directeur du bureau local de Saint-Vallier, M.
Benoît Arteau, le numéro 3 du réseau de favoritisme, M.
Jacques Lachance, chef de la section des enquêtes - c'est assez
important, un chef de section des enquêtes -Mlle Carmelle Leclerc, du
bureau régional de Québec et M. Adrien Lacombe, directeur du
bureau local de Charlesbourg ont quelques liens spéciaux - je dis bien
spéciaux -d'amitié et de bon voisinage avec MM. André Roy,
le parrain de ce réseau, et M. Claude Labbé?
Le Président: Mme la ministre de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu.
Mme Marois: Je répéterai la réponse que j'ai
donnée précédemment tout en me permettant de la
compléter. Je trouve absolument inacceptable, injuste et
inéquitable qu'on mentionne ici le nom de personnes qui n'ont aucune
espèce de moyen de faire valoir leur point de vue sur des
présomptions, sur des lettres anonymes; j'en ai reçus, moi aussi,
sans doute comme le député de Maskinongé. Il est
indiqué qu'il y a une copie pour lui. À mon bureau, ce matin,
j'ai pris connaissance d'une lettre anonyme, sans aucune espèce de
preuve. Sur la foi de ce qui peut être des racontars, on va ternir la
réputation de personnes qui essaient honnêtement de faire leur
travail. Merci, M. le Président.
Des voix: Bravo!
Le Président: M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Pourrais-je indiquer à Mme la ministre que je
ne me fie pas à des lettres anonymes? Les faits que j'ai apportés
sont vérifiables.
Le Président: Question.
M. Picotte: Puisque la ministre prend avis de mes questions,
puis-je lui suggérer, durant la période de l'intersession, de se
pencher sérieusement sur ce dossier? Il y aura encore plusieurs dizaines
de noms que je pourrai lui soumettre à partir du mois de mars dans ce
réseau de favoritisme, de patronage et de népotisme au vu et au
su de son prédécesseur.
Le Président: Mme la ministre de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu.
Mme Marois: Je me suis engagée à regarder
très sérieusement ce dossier et je le ferai. Merci.
Le Président: M. le député de Laurier.
M. Sirros: Question additionnelle. Est-ce que la ministre, qui
est en poste depuis un mois, aurait une réponse à donner à
la question: Comment se fait-il que depuis tout ce temps votre
prédécesseur, celui qui gérait le ministère avant
vous, n'a rien fait pour mettre en lumière ces situations? Cela a pris
les questions de l'Opposition pour qu'on commence à y regarder de plus
près, à être troublé et mal à l'aise.
Le Président: Mme la ministre de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu.
Mme Marois: M. le Président, il faudrait se rapporter
à l'ensemble des réponses que j'ai déjà
données ici. Je ne voudrais pas vous ennuyer et être trop longue,
cela dit, en toute déférence à votre endroit.
Je pourrais rappeler les événements: il y a eu une plainte
en 1981, il y a eu étude de la Commission de la fonction publique, il y
a eu rapport de la commission déposé auprès du ministre,
ce rapport que le député de Maskinongé a
déposé ici, à l'Assemblée nationale.
Immédiatement, il y a eu une demande d'intervention; il y a eu
effectivement des correctifs d'apportés au plan administratif, au plan
du contrôle de la dotation des postes, au plan du contrôle de la
direction du personnel au ministère et des gestes concrets ont
été posés, M. le Président. Je n'accepterai pas
qu'on dise que, connaissant toute cette situation, la possédant
très bien, on n'a rien fait pour la corriger. Merci, M. le
Président.
Une voix: Bravo!
Le Président: Question principale, M. le
député de Richmond.
Le tracé de la ligne d'interconnexion
Québec-Nouvelle-Angleterre
M. Vallières: M. le Président, ma question
s'adressera au premier ministre et concerne une décision qui sera rendue
prochainement par le Conseil des ministres relativement à la
construction de la ligne d'interconnexion Québec-Nouvelle-Angleterre et
particulièrement le tracé Nicolet-les Cantons jusqu'à
Kingsey. Le premier ministre doit savoir que des producteurs et le
ministère de l'Agriculture ont proposé un tracé en
remplacement de celui d'Hydro-Québec. Le tracé des producteurs
fait l'unanimité dans le milieu alors que celui d'Hydro-Québec a
été refusé par tous, y compris la Commission de protection
du territoire agricole.
Cette partie du projet affectant le meilleur potentiel agricole sur
l'ensemble du tracé proposé et votre ministre de l'Agriculture ne
faisant pas le poids au Conseil des ministres pour défendre les
intérêts des producteurs agricoles concernés, est-ce que le
premier ministre entend privilégier la solution proposée par les
producteurs? Est-ce que le premier ministre entend saisir cette occasion pour
se rapprocher du monde agricole ou appuiera-t-il certains de ses ministres qui
nous semblent être complètement déconnectés de la
réalité? Et, enfin, le premier ministre permettra-t-il qu'on
puisse acheminer notre électricité aux Etats-Unis en harmonie
avec les propriétaires du sol québécois ou
préférera-t-il les affrontements auxquels nous a habitués
son gouvernement?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): M. le Président, à la
suite de cette question admirablement rédigée où il y a
seulement une injustice, que le ministre de l'Agriculture ne fait pas le poids
- je n'ai jamais entendu dire cela avant - je demanderais à mon
collègue de qui relève ce dossier de fournir la réponse,
c'est-à-dire le ministre de l'Énergie et des Ressources.
M. Vallières: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président: M. le député de Richmond.
M. Vallières: Ma question s'adresse
précisément au premier ministre. Je veux savoir ce qu'il pense de
ce dossier.
Le Président: M. le député, le premier
ministre a toute latitude pour demander à un
de ses collègues du Conseil des ministres de répondre
à la question.
M. le ministre de l'Énergie et des Ressources.
M. Duhaime: M. le Président...
M. Paradis: Ça va être long ce matin.
Une voix: Réfléchissez avant de parler.
M. Duhaime: Je voudrais donner comme réponse que le
Conseil des ministres sera bientôt saisi de cette question et que nous
aurons une décision à prendre, comme l'a indiqué le
député dans sa question, sur le tracé entre Nicolet et
Kingsey. Comme tout le monde le sait, une décision a été
rendue par la Commission de protection du territoire agricole dans ce dossier.
Il y a eu également un rapport déposé par le Bureau des
audiences publiques sur l'environnement et le moins que l'on puisse dire c'est
que le rapport du BAPE et la décision de la Commission de protection du
territoire agricole ne sont pas en harmonie.
Depuis que nous avons en main à la fois la décision de la
commission et le rapport du BAPE, des études ont été
refaites au ministère de l'Énergie. Je sais que mon
collègue à l'Agriculture a travaillé à ce dossier,
de même que le ministre de l'Environnement et mon collègue du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Nous avons travaillé au
niveau du Comité ministériel permanent de l'aménagement et
du développement régional. Il est bien certain que, quelque
décision que nous prenions dans ce dossier, il y aura des
mécontents et je crois que la décision qui sera prise le sera
à la lumière du moindre impact, si je puis dire, tant sur le plan
de l'environnement que sur le plan du territoire agricole. La décision
ne sera pas prise dans les jours qui viennent cependant, je crois bien que cela
ira en 1984.
M. Vallières: M. le Président...
Le Président: Question complémentaire, M. le
député de Richmond.
M. Vallières: ...est-ce que nous devons conclure que la
loi 90 s'appliquera de deux façons différentes selon qu'il
s'agisse d'individus qui s'adressent à la Commission de protection du
territoire agricole ou d'autres organismes gouvernementaux?
En second lieu, est-ce que le ministre de l'Énergie et des
Ressources est prêt à rencontrer, avant qu'une décision
finale n'intervienne, les producteurs directement concernés? Je lui
laisserai le temps de consulter Jean-Roch Boivin, du bureau du premier
ministre, avant de pouvoir les rencontrer si cela lui sied. Est-ce qu'il peut
prendre l'engagement de rencontrer les producteurs afin de discuter du
tracé qui fait l'affaire de tout le monde, excepté celle du
gouvernement? (10 h 40)
Le Président: M. le ministre de l'Énergie et des
Ressources.
Une voix: Cela ne fera pas des enfants forts avec des questions
de même.
M. Duhaime: M. le Président, ce ne sera pas une
décision sur la base de deux poids deux mesures. Je pense que la loi 90
est très claire. Elle prévoit, dans son contenu actuel, une
procédure très claire qui peut être une procédure
d'avis, ce qui n'est pas le cas pour l'instant, devant la Commission de
protection du territoire agricole. Je voudrais donner l'assurance non pas au
député, parce qu'il ne me croira pas de toute façon, mais
aux producteurs de la région que la décision que nous prendrons
sera difficile de toute façon, mais elle sera prise avec comme objectif
d'essayer de passer cette ligne vers la frontière avec le moindre
impact.
Votre deuxième question, je dirais: Est-ce que les producteurs
agricoles seront entendus à nouveau? Vous pouvez prendre...
Une voix: ...
M. Duhaime: Pardon? Vous pouvez prendre ma parole que mon adjoint
parlementaire les a déjà rencontrés. J'aurais pu le faire
moi-même si je n'avais pas été retenu par vos
collègues à d'autres commissions parlementaires et à
d'autres travaux. J'aurais pu le faire. Je n'ai aucune espèce
d'objection à les revoir moi-même. Je dois vous dire que les
représentations ont déjà été faites lors des
audiences publiques du Bureau des audiences publiques de l'Environnement et
j'ai l'impression que cela a été pris en considération
avant que le BAPE ne dépose son rapport. Si cela peut être utile,
je n'ai aucune espèce d'objection à les rencontrer pour autant
que ce ne sera pas la veille de Noël ou le lendemain du jour de l'an.
Le Président: Question principale, M. le
député de Saint-Laurent.
La compagnie Menasco et la loi 17
M. Leduc (Saint-Laurent): Ma question s'adresse au ministre de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. La compagnie Menasco, de
Saint-Laurent, qui fabrique des trains d'atterrissage et des systèmes de
contrôle hydraulique avait annoncé qu'en cas d'adoption de la loi
17 modifiant le Code du travail, elle quitterait le Québec pour aller
s'installer en Ontario. De fait, une partie de
ses activités a déjà été
transférée à Cornwall. Selon la compagnie Menasco, la loi
17 accentue un débalancement déjà intolérable dans
le processus de négociation. Déjà pressée par la
loi 101 et devant subir une fiscalité plus lourde qu'en Ontario - on
reconnaît que les impôts sur les revenus des entreprises
québécoises, en incluant la taxe sur la masse salariale, sont de
87,7% plus élevés qu'en Ontario - était-il
nécessaire pour nos entreprises québécoises - c'est ma
première question - d'ajouter à ces irritants
considérables et qui déclassent ces entreprises les effets
néfastes de la loi 17, qui est une loi unique, il faut le dire, en
Amérique du Nord? Par ailleurs - c'est ma deuxième question -
qu'a fait, à ce jour, et qu'entend faire le ministre pour empêcher
cette entreprise de pointe de quitter le Québec pour l'Ontario, ce qui
ferait perdre au Québec, au profit de l'Ontario, la première
place qu'elle détient au Canada dans l'entreprise de
l'aérospatiale et de l'aéronautique, et ce qui ferait perdre
également au Québec 550 emplois?
Une voix: Bravo!
Le Président: M. le ministre de l'Industrie, du Commerce
et du Tourisme.
M. Biron: M. le Président, je suis un peu surpris
d'entendre le député de Saint-Laurent nous parler de
fiscalité des entreprises. Je veux simplement citer, pour son
information, trois lignes d'un éditorial dans le Quotidien de
Chicoutimi: "Québec offre et de loin le meilleur environnement...
Une voix: ...
M. Biron: ...sur le plan fiscal pour le financement des
entreprises. Ce n'est pas un propagandiste péquiste et encore moins un
indépendantiste qui m'a livré cette appréciation entre
deux séances de travail du Congrès de la Chambre de commerce de
Jonquière, dit M. Bertrand Tremblay. Ce n'est nul autre que le jeune
président à la tête argentée de la Bourse de
Montréal, M. Pierre Lortie."
Des voix: Ah!
M. Biron: Avant de charrier partout que ce n'est pas vivable au
Québec pour les entreprises, vous devriez peut-être
vérifier ce qui se fait en réalité. Pourquoi une
entreprise multinationale comme Alumax, comprenant des associés
américains et japonais, décide-t-elle d'investir dans Pechiney,
à Bécancour? Ce doit être parce qu'il y a quelque chose
d'intéressant au Québec, alors que...
Une voix: On va s'applaudir.
M. Biron: M. le Président, les gens qui sont en face de
nous ont voté contre Pechiney, contre l'installation de 1 500 000 000 $
de Pechiney, à Bécancour. Voilà...
Des voix: ...
Le Président: Un appel au règlement.
M. le ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, un appel au
règlement. M. le leader de l'Opposition.
M. Lalonde: On pose des questions. On essaie de poser le plus
grand nombre de questions possible.
M. Levesque (Bonaventure): C'est la dernière
journée, M. le Président...
M. Lalonde: C'est la dernière période des
questions. Je demanderais au ministre de répondre aux questions. et de
prononcer ailleurs et en d'autres lieux les petits discours stupides.
M. Levesque (Bonaventure): Absolument.
Le Président: M. le ministre de l'Industrie, du Commerce
et du Tourisme.
M. Biron: M. le Président, vous excuserez l'impression,
mais il y a toujours une maudite limite à être des saboteurs de
l'économie et de détruire le Québec au point de vue
économique.
Des voix: Bravo!
M. Biron: Ce que je demande dans le fond à l'Opposition,
c'est d'être honnête et de dire ce qui se fait au Québec, ce
qu'il y a de mieux au Québec.
Le Président: À l'ordre! A l'ordre! À
l'ordre! À l'ordre! À l'ordre! C'est effectivement la
dernière période des questions. Pourrait-on au moins laisser les
personnes répondre, mais pour autant qu'elles répondent
effectivement aux questions.
M. Biron: M. le Président, j'espère que maintenant
les libéraux seront honnêtes avec les entreprises
québécoises et qu'ils vont reconnaître qu'il y a quelque
chose à faire au Québec.
Deuxièmement, au sujet de l'entreprise Menasco, j'ai, à
plusieurs reprises, discuté personnellement d'abord avec le
président de Menasco, M. Beattie. Mon collègue, le ministre du
Travail a discuté à plusieurs reprises avec les gens de cette
entreprise. Les gens de New York sont même venus nous rencontrer. Nous
avons vraiment fait état de la situation au Québec. Nous avons
essayé de trouver les accommodements
nécessaires. Nous avons discuté à plusieurs
reprises aves les représentants des travailleurs du syndicat ouvrier qui
représente les travailleurs de Menasco. Je peux vous dire, ici à
la Chambre, que dans toutes les discussions que j'ai eues avec le
président de Menasco, M. Beattie, il ne m'a jamais mentionné la
loi 17. D'autres considérations faisaient en sorte qu'il voulait aller
ailleurs pour d'autres raisons. En particulier, il avait perdu un contrat
important. Le contrat du F-18, il ne l'a pas eu, il est allé
ailleurs.
Des voix: Ah!
M. Biron: Ce n'est pas le Québec qui a
décidé cela.
Le Président: En conclusion, M. le ministre.
M. Biron: M. Beattie, le président de Menasco, cherchait
des accommodements nécessaires afin d'en venir à une entente avec
ses travailleurs et de pouvoir continuer ses activités. C'est une
question de relations du travail entre l'entreprise et les travailleurs. Je
pense que c'est à eux de continuer à négocier ensemble de
ce côté-là.
Le Président: M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): M. le Président, le ministre
parle de sabotage, de saboteurs. Je voudrais savoir qui est le saboteur ici.
C'est ce ministre qui...
Le Président: M. le député, votre
question.
M. Leduc (Saint-Laurent): ...en 1978 -j'arrive à ma
question - après seize mois de gouvernement péquiste, nous
annonçait qu'à cause du fait que ce gouvernement adoptait
l'option séparatiste...
Le Président: Votre question, M. le
député.
M. Leduc (Saint-Laurent): ...cela nous avait coûté 4
000 000 000 $.
Le Président: La période des questions n'en est pas
une de débat, M. le député, votre question.
M. Leduc (Saint-Laurent): Est-il vrai qu'il a fait cette
affirmation? Je voudrais savoir combien cela nous a coûté,
après sept ans de pouvoir, s'il évaluait cela, après un an
et demi, à 4 000 000 000 $ de perte d'épargne?
Des voix: Bravo!
Le Président: M. le ministre de l'Industrie, du Commerce
et du Tourisme.
M. Biron: M. le Président, ce qui coûte cher
à l'heure actuelle au Québec, c'est des gens qui
détruisent le climat économique du Québec.
Le Président: A l'ordre! A l'ordre! A
l'ordre1.
M. Biron: Ce qui qui coûte cher à l'heure actuelle
au Québec, c'est des gens qui disent à des représentants
d'entreprises de ne pas venir investir au Québec, parce que c'est
dangereux. Ce sont des gens comme vous autres qui êtes des saboteurs de
l'économie, qui essayez de tout faire pour détruire
l'économie québécoise. Malgré toutes les balivernes
que vous dites sur l'économie québécoise, il y a des
compagnies comme Bell Helicopter, Pechiney, Domtar, Alumax qui viennent quand
même investir au Québec.
Des voix: Bravo!
Le Président: En complémentaire, M. le
député de Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je voudrais savoir, M. le ministre, si
c'est vrai que vous avez fait cette déclaration et combien de millions
nous avons perdus à ce jour dans l'épargne au Québec.
Le Président: M. le ministre de l'Industrie, du Commerce
et du Tourisme.
M. Biron: M. le Président, pour répondre
très simplement au député, je vais seulement le
référer à un livre qui a été publié
par le Conseil des sciences du Canada il n'est pas péquiste le Conseil
des sciences du Canada - qui dit...
Le Président: À l'ordre! À l'ordre! À
l'ordre!
M. Biron: ...que c'est le Québec qui, parmi toutes...
M. Lalonde: Question de règlement. Question de
règlement, M. le Président.
Le Président: M. le leader de l'Opposition. (10 h 50)
M. Lalonde: La question qui a été posée
était très simple. Est-il vrai qu'il a fait la déclaration
que le député de Saint-Laurent a mentionnée? Qu'il
réponde.
Le Président: M. le leader. Tout ministre peut utiliser
les termes qu'il choisit pour répondre à la question. Autant un
député qui pose la question peut la formuler
dans les mots qu'il choisit, autant le ministre peut répondre
selon les termes qu'il choisit d'utiliser. Bon! M. le député de
Charlesbourg.
M. Bédard: Au respect de la présidence.
Le Président: Le ministre a le droit de choisir les termes
qu'il choisit pour répondre à la question.
M. Biron: Je veux savoir ce qui se passe au Québec.
L'Association des manufacturiers canadiens disait hier que seul le
Québec a connu une augmentation considérable de l'investissement.
Les autres provinces sont en diminution. Deuxièmement, le Conseil des
sciences du Canada disait: C'est le Québec qui, parmi toutes les
provinces, a préparé la stratégie industrielle la plus
complète. C'est aussi dans cette province que les autorités ont
mené l'analyse officielle la plus claire des problèmes qu'elle
présente et ses perspectives. C'est le Canada qui dit cela. Cela doit
être bon.
M. Leduc (Saint-Laurent): Avez-vous fait la déclaration,
oui ou non? Voilà la question.
M. Biron: Je répète qu'à l'heure actuelle,
les investissements sont meilleurs au Québec qu'ailleurs. M. le
député, je vous répondrai comme souvent mon
collègue, le ministre des Communautés culturelles et de
l'Immigration, me répond. Il me dit: Vous êtes comme du bon vin,
vous vous améliorez en vieillissant.
Le Président: Question principale, M. le
député de Nelligan.
M. Lincoln: Je voudrais poser une question au premier ministre.
Est-ce que le premier ministre va être ici?
Le Président: En attendant, M. le député de
D'Arcy McGee.
La situation à Parthenais
M. Marx: M. le Président, j'ai une question pour le
ministre de la Justice. Le 5 juillet dernier, j'ai fait une visite au centre de
détention Parthenais à la demande des prévenus et j'ai
écrit une lettre au ministre le 4 août 1983 dans laquelle j'ai
énuméré seize points. Par exemple, il n'y a pas
d'activités récréatives à Parthenais. Les indigents
n'ont pas le droit au tabac avant dix jours. Il y a le problème du
téléphone dubutel, c'est-à-dire qu'on peut juste faire des
appels à frais virés et cela coûte 0,80 $. Il n'y a pas de
service de buanderie comme il y en a à Orsainville, comme il y en a
à Bordeaux, comme il y en a ailleurs, et donc, les prévenus
doivent laver leur linge dans les poubelles. Je ne vais pas
énumérer les seize points, mais juste un autre point. Les soins
médicaux sont inadéquats et la situation s'est
dégradée depuis le mois de juillet. J'ai reçu un appel
d'un parent d'un prévenu à qui on avait donné un rasoir
rouillé, qui a une infection au visage. Il n'a pas eu de soins
médicaux. C'était nécessaire pour lui d'avoir un peu de
soulagement; il a pris un couteau et a crevé l'abcès dans son
visage.
Pour tout dire, tout s'est dégradé depuis quelques mois.
J'aimerais demander au ministre quelles mesures il va prendre afin
d'améliorer la situation à Parthenais avant de fermer ce centre
de détention.
Le Président: M. le ministre de la Justice.
M. Bédard: M. le Président, j'ai reçu la
lettre du député de D'Arcy McGee. Toutes les vérifications
ont été faites par le ministère de la Justice, entre
autres, le secteur concernant la détention, de manière à
pouvoir apporter certaines améliorations là où c'est
possible de le faire concernant les activités récréatives,
le service de buanderie. Je pense que le député de D'Arcy McGee
sait très bien qu'en raison justement du genre de contruction qui a
été faite non pas par le Parti québécois, mais par
un gouvernement précédent, concernant le centre de Parthenais,
ces activités récréatives et ce service de buanderie
peuvent difficilement se retrouver à Parthenais comme ils se retrouvent
dans les autres institutions. C'est pourquoi j'ai fait adopter, par le Conseil
du trésor, les éléments nécessaires d'une politique
globale qui va amener la fermeture de Parthenais avec le
réaménagement de Bordeaux, avec également la construction
ou le réaménagement de bâtisses à LaSalle qui vont
permettre de recevoir les individus qui sont inscrits dans le sens de la
réinsertion sociale.
Concernant le système d'appels téléphoniques,
contrairement à ce que dit le député de D'Arcy McGee, ce
système d'appels téléphoniques semble donner un meilleur
service aux détenus que ce n'était le cas auparavant. Cependant,
concernant les frais de ces appels téléphoniques, j'ai
demandé aux officiers du ministère de faire peut-être
certaines représentations auprès de Bell Canada pour que les
frais puissent diminuer. Merci, M. le Président.
M. Marx: M. le Président.
Le Président: Question complémentaire, M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Marx: N'est-il pas vrai que le ministre n'a pas répondu
à ma lettre du 4 août - il y a déjà quatre à
cinq mois - et
n'est-il pas vrai que, pour régler le problème de la
buanderie, on peut installer quelques laveuses à Parthenais? J'ajoute
seulement que le ministre n'a pas répondu à ma question en ce qui
concerne les soins médicaux.
M. Bédard: M. le Président, ce n'est pas...
Le Président: M. le ministre de la Justice.
M. Bédard: ...parce qu'il n'y a pas de buanderie à
Parthenais qu'il n'y a pas le service nécessaire concernant ce genre de
choses. Il n'y a pas de buanderie dans toutes les institutions de
détention au Québec. À ce moment, d'autres moyens
très adéquats sont employés de manière à
donner le service aux détenus.
Maintenant, plutôt que de répondre à la lettre du
député de D'Arcy McGee, qui en écrit
régulièrement, j'ai cru qu'il était opportun de donner les
instructions nécessaires au secteur de la détention pour que les
améliorations nécessaires soient apportées.
M. Marx: Merci, M. le ministre.
Le Président: Question complémentaire, M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, est-ce que le ministre ne
croit pas que la meilleure façon d'assurer des services satisfaisants
aux détenus serait de fermer Parthenais maintenant? Cela fait quatre ans
qu'il nous le promet. Quand cela se fera-t-il?
Le Président: M. le ministre de la Justice.
M. Bédard: II y a une chose qui est certaine, M. le
Président, c'est que Parthenais n'aurait jamais dû être
construit. La première erreur est là. Tous les efforts que nous
faisons c'est d'essayer de corriger cette erreur fondamentale d'avoir construit
une prison de ce genre au dixième étage d'un édifice.
C'est inacceptable! Ce n'est pas le Parti québécois, ce n'est pas
le présent gouvernement qui a commis cette erreur.
C'est bien beau de dire qu'il faut fermer Parthenais, mais il faut quand
même trouver le moyen de reloger les personnes qui sont là.
Des voix: Cela fait dix ans!
M. Bédard: Oui, cela fait dix ans et dans le temps, M. le
Président, lorsque j'étais dans l'Opposition, nous faisions
également cette demande de fermer
Parthenais et vous n'avez jamais pu le fermer, sauf que vous n'avez
jamais fait d'effort pour le fermer.
Dans un premier temps, nous avons présenté au Conseil du
trésor un plan qui aurait abouti à une nouvelle construction qui
aurait coûté entre 40 000 000 $ et 50 000 000 $. Ce projet
était trop coûteux, c'est pourquoi nous en sommes venus à
la décision de fermer Parthenais et la seule manière de le faire
- cela ne peut pas se faire du jour au lendemain, en jetant le monde à
la rue - c'est en mettant en application le plan qui est déjà en
marche présentement et qui consiste à réaménager
Bordeaux et à faire à LaSalle une maison de détention qui
recevra les gens qui sont carrément orientés vers la
réinsertion sociale. Quand ces éléments auront
été réalisés, par la force des choses, Parthenais
sera fermé. Merci, M. le Président.
M. Lincoln: M. le Président.
Le Président: Question principale, M. le
député de Nelligan.
La convention de prêt à M. Jean-Paul
Paradis
M. Lincoln: Ma question s'adresse au premier ministre. Cela
concerne le cas d'un pêcheur capitaine de Rivière-au-Renard, M.
Jean-Paul Paradis. J'ai posé la question le 22 novembre au ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. Brièvement, M.
le premier ministre, le cas est un cas de convention de prêt pour 397 000
$, qui a été accepté par le comité central des
prêts, envoyé au ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation, à la fin de juin. Le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation a refusé de signer la convention de
prêt à M. Paradis, malgré que des demandes qui sont
arrivées après celle de M. Paradis ont été
signées par le ministre. (11 heures)
La raison pour laquelle le ministre refuse de signer la convention de
prêt, c'est que M. Paradis serait le président de la
Coopérative de Pêcheurs unis du Québec, qui est la
bête noire du ministre. Le premier ministre serait-il au courant qu'une
décision a maintenant été prise par le Protecteur du
citoyen donnant tout à fait raison à M. Paradis et donnant tout
à fait tort au ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation? Êtes-vous au courant qu'il y a une décision du
Protecteur du citoyen favorable à M. Paradis?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): La réponse, c'est non, M. le
Président, mais tant mieux pour lui, Seigneur! si c'est vrai.
Des voix: Ah! Ah!
M. Lincoln: M. Paradis, lui, cela ne le fait pas rire, parce que
cela va lui coûter 100 000 $ de plus à cause du délai.
Êtes-vous prêt à prendre des mesures immédiates de
façon que le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation signe la convention de prêt de M. Paradis
immédiatement afin que les procédures de construction de son
bateau se mettent en marche?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): M. le Président,
aussitôt que je pourrai en parler au ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation, je le ferai; et peut-être pendant
l'intersession, si le député de Nelligan insiste, on lui donnera
des nouvelles - c'est aujourd'hui la dernière journée de la
session - mais je ne peux pas en dire davantage.
Une voix: Bien sûr. Merci.
Le Président: Question principale, M. le
député de Saint-Henri.
M. Hains: M. le Président, ma question s'adresse au
ministre des Affaires culturelles.
Une voix: II est là! II est là!
Le laxisme administratif dans le domaine
culturel
M. Hains: M. le Président, dans un court article ce matin
dans le Journal de Québec, on résume dans un frappant tableau le
laxisme administratif qui sévit actuellement dans le domaine des
affaires culturelles. Permettez-moi très rapidement de vous lire ce
petit article: "Trois tableaux de maître prêtés à des
ministres et des hauts commissaires qui disparaissent."
Des voix: Oh!
M. Hains: "Neuf immeubles à restaurer acquis pour 1 $ et
dont la valeur dépasse 600 000 $ le lendemain. Des fonctionnaires qui
empruntent à même la caisse de la Place des arts et du Grand
Théâtre, jusqu'à plus de 20 000 $; des frais de
déménagement d'un haut fonctionnaire qui s'élèvent
à plus de 13 000 $; 36 982 $ de primes de séparation
accordées à des employés congédiés; un
chèque de 25 000 $ versé par erreur à un employé et
encaissé en sus de son salaire; enfin, un petit "party" de Noël de
4000 $."
Je demande au ministre ce qu'il pense de ce menu et de ce plat pour le
"party" de Noël.
Le Président: M. le ministre des Affaires culturelles.
M. Richard: M. le Président, le député de
Saint-Henri sait pertinemment qu'en ce qui a trait au Grand
Théâtre et à la Place des arts, il s'agit de deux
organismes dirigés par des conseils d'administration autonomes. Cela
étant dit, je voudrais rappeler au député de Saint-Henri
que le 30 mars 1983 -et je pourrai déposer la lettre s'il le
désire -c'est moi-même qui ai demandé au
Vérificateur général de faire enquête en ce qui a
trait à la situation qui prévalait au Grand Théâtre
de Québec. Je faisais suite à une demande qui m'avait
été adressée par le conseil d'administration du Grand
Théâtre de Québec. Depuis lors - et c'est survenu il y a
déjà plusieurs semaines - non seulement des correctifs ont
été apportés, mais le cadre du Grand Théâtre
dont il s'agit a dû remettre sa démission.
Quant à la situation à la Place des arts, c'est toujours
la même chose, il s'agit d'un conseil d'administration autonome et
j'avais appris il y a trois semaines environ que le rapport du
Vérificateur général révélerait certaines
irrégularités. Je souhaite simplement que le conseil
d'administration de la Place des arts prenne les mesures appropriées
dans les circonstances.
En ce qui a trait aux disparitions de quelques tableaux, M. le
Président, je vous signale que la politique qui a toujours
prévalu au ministère des Affaires culturelles a été
qu'il est préférable de risquer de perdre un ou deux tableaux,
une ou deux fois par année ou à tous les cinq ans, plutôt
que de ne jamais montrer ces oeuvres d'art. Je pense que c'est une politique
qui doit continuer d'être suivie. On a intérêt à ce
que ces tableaux soient rendus publics. Cela étant dit, nous sommes
à informatiser le Musée du Québec et nous pensons que
très peu d'erreurs seront commises dans l'avenir en ce qui a trait
à la disparition de tableaux.
J'ajoute qu'avec la création, l'an dernier, de la banque
d'oeuvres d'art, nous y ferons désormais davantage appel, pour exposer
au public les oeuvres de la collection de la banque d'oeuvres d'art - ces
oeuvres ne sont pas toujours d'une très grande valeur, elles n'ont quand
même pas la même valeur que celles de la collection nationale -et
ainsi il y aura moins de risques à courir.
M. le Président.
Le Président: En conclusion, M. le ministre.
M. Richard: En ce qui a trait aux 600 000 $ dont parle le
député de Saint-Henri pour le Petit Champlain et la SODICC, je
voudrais lui rappeler que toute cette série d'immeubles avait
été acquise entre 1969 à
1972. À Place Royale et dans la périphérie de Place
Royale jusqu'en 1982, ces immeubles acquis en 1970 - dans votre comté,
M. le Président - on n'avait jamais rien fait pour toute cette
série d'immeubles, de sorte qu'il s'agissait d'immeubles
dégradés et qui étaient véritablement en ruine. Il
y a eu une première évaluation faite par le ministère des
Travaux publics à la demande de la SODICC. Cette première
évaluation a révélé que les immeubles, à
cause de l'état dégradé dans lequel ils se trouvaient, ne
valaient rien. Et cette...
M. le Président, bienvenue...
Le Président: Rapidement.
M. Richard: ...si c'est le vaudeville habituel du leader
parlementaire de l'Opposition...
Le Président: M. le ministre.
M. Richard: Je dirai que c'est un vaudeville de mauvaise
qualité.
Le Président: M. le ministre...
M. Richard: M. le Président...
Le Président: ...vous voulez conclure en 30 secondes.
M. Richard: J'ai eu quatre questions, je réponds donc aux
quatre sans quoi il me dira que je ne réponds pas aux questions. Il y a
eu une évaluation faite par une firme privée d'évaluation
qui a confirmé l'évaluation faite par le ministère des
Travaux publics selon laquelle, à cause de la négligence - il
faut bien le reconnaître - du Parti libéral qui avait acquis en
1970 ces immeubles...
Le Président: M. le ministre.
M. Richard: ...la valeur était nulle. C'est pourquoi il a
fallu tenir compte de l'évaluation du ministère des Travaux
publics et de l'évaluation d'une firme privée. Merci, M. le
Président.
Le Président: La période de questions est
terminée sauf que M. le premier ministre a un complément de
réponse à fournir.
M. le député de Champlain.
M. Gagnon: Compte tenu que c'est la dernière
journée avant l'ajournement des fêtes, est-ce qu'il me serait
permis de poser deux questions?
Le Président: Beaucoup d'autres députés
souhaitent également poser des questions, notamment parce que c'est la
dernière période de questions...
Des voix: Consentement.
Le Président: Même avec consentement, j'ai de
très sérieuses réserves à cet égard parce
qu'on aura une période de questions qui ne finira pas ce matin. C'est
une suspension des règles que de faire cela; la période de
questions a duré 47 minutes et cela m'apparaît amplement...
d'autant qu'il y a deux compléments de réponse.
M. le premier ministre.
Le dossier des micro-ordinateurs scolaires
M. Lévesque (Taillon): M. le Président, en
réponse à une question sous-divisée que posait hier le
député d'Argenteuil, je l'ai avisé ce matin que tout
l'essentiel disponible de la réponse lui serait fourni par mon
collègue, le ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme.
Le Président: M. le ministre de l'Industrie, du Commerce
et du Tourisme. (11 h 10)
M. Biron: M. le Président, très brièvement.
D'abord sur les micro-ordinateurs, il y a eu un comité composé de
gens du ministère de l'Éducation, du ministère de la
Science et de la Technologie et du ministère de l'Industrie et du
Commerce, et pour définir, avec les partenaires de l'éducation,
les devis pédagogiques et technologiques nécessaires. Ensuite,
une fois qu'on a eu ces devis, ce que cela prenait pour l'éducation, mon
collègue de la Science et de la Technologie et moi avons défini
nos objectifs de retombées technologiques, d'une part, et de
retombées industrielles, d'autre part. Après, nous sommes
allés à l'appel des propositions en nous disant que les
premières négociations seraient faites avec la firme qui serait
le plus bas soumissionnaire, mais qui serait aussi parmi les firmes
admissibles, c'est-à-dire conformes à nos objectifs de
retombées économiques et technologiques.
À l'heure actuelle, nous sommes en négociation avec la
firme Comterm au sujet de toutes sortes de problèmes techniques, aussi
bien la livraison comme le service après vente, la compatibilité
avec les logiciels québécois, les investissements, le nombre
d'emplois dans la recherche et le développement sur présentation
de chiffres. Nous voulons nous en assurer. Nous négocions aussi des
ententes de fabrication et de commercialisation avec la firme Matra. Nous
voulons nous assurer que ce sera véritablement pour le
bénéfice du Québec. Nous sommes présentement en
négociation avec la firme Comterm pour étudier toutes ces
retombées.
Pour l'information du député d'Argenteuil, je voudrais
déposer copie d'une
note que je faisais parvenir au président du comité
ministériel sur le développement économique, il y a
quelques jours, pour résumer la situation et ce que nous avions, au
départ, comme objectifs de retombées technologiques et
industrielles, de même qu'un tableau synthèse, un
résumé des principales offres que nous avons reçues.
Le Président: Y a-t-il consentement au dépôt
du document? Consentement. Document déposé. M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: Ce que le ministre vient de dire ne répond pas
aux questions que j'ai posées hier. Premièrement, est-il
en mesure de déposer le texte - non pas un résumé
ministériel - des propositions soumises par les trois ou quatre
principales entreprises qui ont fait des propositions au gouvernement?
Deuxièmement, est-il prêt à déposer le texte du
rapport que le comité de fonctionnaires des différents
ministères, chargé d'étudier les propositions, aurait fait
au comité ministériel de planification et de développement
économique? Les résumés, je suis bien prêt à
en prendre connaissance, mais ils m'intéressent peu. J'aimerais mieux
avoir le texte intégral.
Le Président: M. le ministre de l'Industrie, du Commerce
et du Tourisme.
M. Biron: Le texte intégral, à ce moment-ci, je ne
peux pas le déposer parce que nous sommes en négociation avec
Comterm. Le fait de le déposer officiellement nuirait aux
négociations dont le but est d'assurer le maximum de retombées
industrielles et technologiques au Québec.
Ce qui nous importe, c'est de profiter du maximum au Québec, le
maximum de création d'emplois. Si cela ne vous intéresse pas, de
l'autre côté, nous, cela nous intéresse; le maximum de
retombées économiques, la recherche et le développement,
tout cela nous intéresse aussi. Tant et aussi longtemps que les
négociations ne seront pas terminées avec Comterm, je ne peux pas
déposer le texte. Lorsque les négociations seront
terminées, le texte du résultat sera déposé.
Le Président: M. le député
d'Argenteuil...
M. Ryan: Dans combien de temps seront terminées ces
négociations?
Le Président: ...non. M. le député
d'Argenteuil.
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président: M. le leader de l'Opposition.
M. Lalonde: ...je voudrais simplement vous faire remarquer que la
question additionnelle du député d'Argenteuil n'en était
pas une, c'était simplement pour lui rappeler qu'il n'avait pas
répondu à la question. Là, il s'apprête à
poser une question additionnelle.
Le Président: Si la question du député
d'Argenteuil était un rappel au ministre, ce n'était donc pas une
question et un préambule n'est pas permis à une question
complémentaire. En conséquence, M. le ministre des Transports,
sur un complément de réponse à une question du
député de Mont-Royal.
Quebecair sur le marché du nolisement à
Toronto
M. Clair: Oui, M. le Président, il s'agit d'un
complément de réponse à une question posée par le
député de Mont-Royal, hier, concernant la présence de
Quebecair sur le marché du nolisement à Toronto. Quelques points
rapides: Premièrement, ni jeudi dernier ni à aucune autre date
Quebecair n'a signé un contrat de nolisement international avec quelque
grossiste que ce soit à Toronto. L'information du député
était donc inexacte sur ce point.
Deuxièmement, je confirme, comme j'ai eu l'occasion de le faire,
hier, que Quebecair est en négociation avec l'un des plus importants
grossistes canadiens sur le marché de Toronto. L'an dernier, ce
grossiste a fait transporter plus de 110 000 passagers avec différents
transporteurs. Quand le député laissait entendre qu'il s'agissait
peut-être de gens qui n'étaient pas sérieux, c'est l'un des
grossistes les plus importants au Canada qui est en négociation avec
Quebecair et qui manifeste plus d'intérêt et plus de confiance en
Quebecair que semble en manifester l'Opposition.
Troisièmement, dans ces négociations, Quebecair exige
qu'à toutes fins utiles il n'y ait aucun risque financier pour elle.
Tous les risques, à toutes fins que de droit, seraient assumés
par le grossiste et non pas par Quebecair, avec, bien entendu, un profit normal
pour une activité commerciale de ce type.
En terminant, M. le Président, si le député de
Mont-Royal se basait sur une lettre que je suis censé avoir reçue
mais que je n'ai jamais reçue, dont il est censé cependant avoir
reçu copie et dont Quebecair et la Société
québécoise des transports ont reçu copie, qui était
signée de M. Obadia, de Nolisair International, qui est une lettre
disons les choses par leur nom - qui déblatère sur le rôle
de Quebecair encore
une fois, je voudrais simplement lui dire que Nolisair International est
une compagnie de papier présentement qui a tenté d'obtenir des
permis de la Commission canadienne des transports, qui lui ont
été refusés, qui n'a pas d'avion et qui, pourtant, aurait
bien voulu avoir le contrat que Quebecair est en train de négocier avec
le grossiste en question.
M. Ciaccia: M. le Président.
Le Président: M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Je voudrais assurer le ministre que mes questions,
ainsi que l'information qui y était contenue n'étaient pas
basées du tout sur la lettre à laquelle le ministre a
référé.
Le ministre n'a pas répondu à ma question. L'information
que j'avais donnée au ministre hier était quant aux pertes de la
compagnie que dirigeaient deux personnes qui sont associées avec la
nouvelle compagnie qui transige avec Quebecair; ces pertes étaient de 3
000 000 $ l'année dernière.
Est-ce que le ministre pourrait nous donner le nom de la compagnie avec
laquelle Quebecair transige? Est-ce qu'il pourrait nous assurer des garanties
de solvabilité de cette compagnie? Est-ce qu'il pourrait s'engager
personnellement, considérant les pertes de la compagnie que les deux
associés dirigeaient, à s'assurer qu'il y ait des garanties
spéciales dans le contrat qui pourra intervenir avec Quebecair pour
protéger Quebecair contre le genre de pertes qui sont possibles dans ce
type de contrat pour des vols nolisés en Europe? Peut-il prendre cet
engagement et nous donner le nom de la compagnie avec laquelle Quebecair
transige?
Le Président: M. le ministre des Transports.
M. Clair: En ce qui concerne la première question,
à savoir de donner le nom du grossiste avec lequel Quebecair est en
négociation, la réponse est très simple. Non je ne
donnerai pas ce nom pour une raison très simple. Si Quebecair est en
train de négocier un contrat intéressant, ce n'est pas pour faire
plaisir à d'autres compagnies d'aviation ou au député de
Mont-Royal que je vais inviter la compétition à aller essayer de
remplacer Quebecair dans ce contrat.
Deuxièmement, en ce qui concerne les garanties, j'ai
indiqué au député que dans la négociation
menée présentement par Quebecair sur ce type de contrat,
Quebecair a comme position d'exiger qu'il n'y ait, à toutes fins utiles,
aucun risque financier pour l'entreprise. C'est certain qu'on ne peut pas faire
disparaître complètement tous les risques mais je dis qu'il n'y a
à peu près aucun risque dans la position de négociation
que défend présentement Quebecair. En ce qui concerne les
garanties, les meilleures garanties qu'on puisse avoir dans le métier,
je pense que c'est de connaître les chiffres d'affaires, la
rentabilité des entreprises concernées pour les années
précédentes. D'autre part, si, comme c'est le cas, la compagnie
est en mesure d'offrir des lettres de garantie bancaire en bonne et due forme
qui garantissent l'exécution du contrat, je ne vois pas pourquoi le
député s'inquiéterait de l'avenir de ce dossier.
Le Président: Nous passons donc aux motions non
annoncées.
M. le premier ministre.
M. Paradis: M. le Président...
Le Président: Oui, M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Avant les motions non annoncées, le ministre
des Affaires sociales...
M. Lévesque (Taillon): M. le Président, sans autre
commentaire...
Le Président: M. le premier ministre, si vous me
permettez.
M. Lévesque (Taillon): Pardon.
Le Président: Est-ce un appel au règlement?
M. Paradis: ...lors de la période des questions vendredi
dernier, m'avait promis une réponse quant à la livraison des
moniteurs défibrillateurs et il n'est pas arrivé depuis ce
temps-là avec un complément de réponse. Comme c'est la
dernière période des questions, est-ce qu'on peut savoir quand on
va obtenir l'information?
Le Président: À la rigueur, ce genre de question
pourrait être posée en vertu de l'article 34 sur les travaux de la
Chambre un peu plus tard, M. le député.
À moins que le ministre ne veuille donner une réponse
maintenant, mais je ne voudrais pas qu'on commence à détourner
cette période-ci à de telles fins. (11 h 20)
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je me souviens
effectivement d'avoir fourni les éléments de réponse que
voulait connaître le député. S'il y a d'autres
éléments qu'il souhaite savoir, je le prierais de les inscrire au
feuilleton et il aura les réponses. Ou encore, ce que je lui
suggérerais, M. le Président - je lui fais l'invitation ce matin
-c'est de m'accompagner d'ici quelques jours au CCUS pour visiter les
installations et
rencontrer les médecins et les infirmières.
Une voix: ...
Le Président: Non, non, non, non. C'est exactement le
genre de situation où cela va déborder sur une période de
questions complémentaires. Je ne permets plus d'échanges.
M. le premier ministre a une motion non annoncée et je lui
cède la parole.
Hausse de salaire au Protecteur
du citoyen et au Vérificateur
général
M. René Lévesque
M. Lévesque (Taillon): M. le Président, d'abord,
j'aurais une double motion qui, je crois, est conforme à une habitude
depuis longtemps prise. Je la ferai sans autre commentaire que de rappeler
qu'il s'agit de gens, comme d'autres cadres supérieurs, qui ont subi le
gel complet de leurs revenus du 30 juin 1982 au 1er juillet 1983. Alors, je
propose que le salaire annuel du Protecteur du citoyen, M. Yves Labonté,
soit fixé à 66 700 $ à compter du 1er juillet 1983, ce qui
équivaut entre 5,5% et 6%, et que le salaire annuel du
Vérificateur général, M. Rhéal Chatelain, soit
fixé à 81 000 $ à compter du 1er juillet 1983, ce qui
représente environ 4,2% d'augmentation.
Une voix: 1000 $ de moins...
Le Président: Le premier ministre a également une
motion non annoncée à faire concernant une nomination qui, elle,
exige, à coup sûr, l'appui des deux tiers des membres par vote
enregistré. On pourrait peut-être en profiter pour la faire et
cela pourrait être le même vote... et l'autre aussi. Allez-y!
Délai à la Commission de la
représentation électorale
M. René Lévesque
M. Lévesque (Taillon): La deuxième motion, M. le
Président. Je vais lire simplement l'attendu. Je déposerai
ensuite en deux copies. Je lirai l'essentiel des attendus, c'est-à-dire
ceci à propos de la Commission de la représentation
électorale, à laquelle on a confié un mandat, comme chacun
le sait, pour étudier la question du mode de scrutin. Les attendus sont
les suivants: "Attendu que cette résolution - la résolution de
l'Assemblée du 22 juin 1983 -stipule que la commission doit remettre
dans un délai de huit mois, soit le 22 février 1984, un rapport
à l'Assemblée nationale; "Attendu que la commission a
modifié le calendrier qu'elle avait établi aux fins de
réaliser ce mandat en tenant un plus grand nombre de jours d'audiences
que prévu, à cause de l'abondance des mémoires
présentés en audiences publiques; "Attendu que la commission ne
pourra pas remettre son rapport à l'Assemblée nationale dans le
délai imparti; "II est ordonné - si la Chambre le veut bien - que
le délai pour le dépôt de ce rapport soit prolongé
jusqu'au 30 mars 1984."
Le Président: Vous avez une troisième motion, M. le
premier ministre. Aussi bien la livrer à la Chambre maintenant.
M. Gaston Lefebvre, président de
la Commission de la fonction publique
M. René Lévesque
M. Lévesque (Taillon): M. le Président, celle-ci,
pour des raisons qui sont très clairement stipulées dans la loi,
demande un vote des deux tiers et, je crois, un vote enregistré. Ce
n'est pas le cas des deux autres motions.
Je propose donc que M. Gaston Lefebvre, membre de la Commission de la
fonction publique depuis le 1er juillet 1981, qui était - si on me
permet la parenthèse; cela rappellera à tout le monde le
curriculum essentiel de M. Lefebvre antérieurement sous-ministre de la
Fonction publique, soit nommé président de cette commission
à compter d'aujourd'hui et ce jusqu'à la fin du mandat
préalablement fixé comme membre de la commission, soit le 1er
juillet 1988.
Le Président: Ce qui est certain, c'est que la motion
portant sur le délai pour le dépôt du rapport de la
Commission de la représentation électorale ne requiert ni vote
enregistré, ni majorité des deux tiers. S'il y a
consentement...
Une voix: Adopté.
Le Président: Elle est adoptée. Pour ce qui est de
la nomination de M. Lefebvre, il faut, à coup sûr, le vote des
deux tiers et nous allons donc procéder à celle-ci, dans un
premier temps. Qu'on appelle les députés.
Une voix: Motions non annoncées.
Le Président: Nous sommes, M. le député, aux
motions non annoncées.
Une voix: ...
Le Président: Qu'on appelle les députés.
M. Bisaillon: M. le Président.
Le Président: M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: II y a eu trois motions par le premier ministre. On
dit que la dernière doit être soumise au vote enregistré.
Pour ce qui est des deux autres, celle sur la Commission de la
représentation électorale, cela va. Mais l'autre motion, est-ce
que vous l'avez mise aux voix?
Le Président: Mais non, M. le député. C'est
ce que j'expliquais. Nous venons d'adopter la motion portant sur le
délai du dépôt du rapport de la Commission de la
représentation électorale. J'entends procéder d'abord par
la motion portant sur la nomination de M. Lefebvre, qui, à coup
sûr, sans aucune ambiguïté, exige les deux tiers, et donc un
vote enregistré, et, ensuite, nous pourrons voir s'il y a lieu d'adopter
le même vote pour la première motion. Si tel est le cas, cela
tranchera de facto la question sans devoir se prononcer, à savoir si oui
ou non il faut les deux tiers du vote.
Qu'on appelle les députés. (11 h 25 - 11 h 31)
À l'ordre, s'il vous plaît!
M. le président du Conseil du trésor! M. le ministre de la
Justice! M. le député de Bellechasse!
Je mets maintenant aux voix la motion de M. le premier ministre visant
à nommer M. Gaston Lefebvre au titre de président de la
Commission de la fonction publique.
Que ceux et celles qui sont favorables à la motion veuillent bien
se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire adjoint: MM. Lévesque (Taillon),
Bertrand (Vanier), Jolivet (Laviolette), Mme Marois (La Peltrie), MM.
Bédard (Chicoutimi), Parizeau (L'Assomption), Laurin (Bourget), Johnson
(Anjou), Bérubé (Matane), Landry (Laval-des-Rapides), Lazure
(Bertrand), Gendron (Abitibi-Ouest), Godin (Mercier), Biron
(Lotbinière), Marcoux (Rimouski), Ouellette (Beauce-Nord), Mme
LeBlanc-Bantey (Îles-de-la-Madeleine), MM. Martel (Richelieu), Bordeleau
(Abitibi-Est), Tardif (Crémazie), Léonard (Labelle), Clair
(Drummond), Fréchette (Sherbrooke), Brassard (Lac-Saint-Jean), Duhaime
(Saint-Maurice), Chevrette (Joliette), Richard (Montmorency), Paquette
(Rosemont), Rancourt (Saint-François), Leduc (Fabre), Gauthier
(Roberval), de Bellefeuille (Deux-Montagnes), Mme Lachapelle (Dorion), MM.
Rodrigue (Vimont), Beaumier (Nicolet), Gagnon (Champlain), Dussault
(Châteauguay), Mme Juneau (Johnson), MM. Fallu (Groulx), Perron
(Duplessis), Rochefort (Gouin), Marquis (Matapédia), Baril (Arthabaska),
Laplante (Bourassa), Charbonneau (Verchères), Champagne (Mille-Iles),
Biais (Terrebonne), Blouin (Rousseau), Dupré (Saint-Hyacinthe), Lachance
(Bellechasse), Gravel
(Limoilou), Brouillet (Chauveau), Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), Payne (Vachon), Paré (Shefford),
Tremblay (Chambly), LeBlanc (Montmagny-L'Islet), Lafrenière (Ungava),
Baril (Rouyn-Noranda-Témiscamingue), Levesque (Bonaventure), Lalonde
(Marguerite-Bourgeoys), O'Gallagher (Robert Baldwin), Bourbeau (Laporte),
Ciaccia (Mont-Royal), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), M. Mailloux (Charlevoix), Mme
Dougherty (Jacques-Cartier), MM. Scowen (Notre-Dame-de-Grâce), Marx
(D'Arcy McGee), Vallières (Richmond), Mathieu (Beauce-Sud), Caron
(Verdun), Blank (Saint-Louis), Middlemiss (Pontiac), Polak (Sainte-Anne),
Saintonge (Laprairie), Rocheleau (Hull), Fortier (Outremont), Rivest
(Jean-Talon), Gratton (Gatineau), Pagé (Port-neuf), Côté
(Charlesbourg), Johnson (Vau-dreuil-Soulanges), Paradis (Brome-Missisquoi),
Lincoln (Nelligan), Cusano (Viau), Doyon (Louis-Hébert), Dubois
(Huntingdon), Sirros (Laurier), Maciocia (Viger), Picotte (Mas-kinongé),
French (Westmount), Bissonnet (Jeanne-Mance), Dauphin (Marquette), Kehoe
(Chapleau), Hains (Saint-Henri), Leduc (Saint-Laurent), Champagne
(Saint-Jacques), Maltais (Saguenay), Mme Bélanger
(Mégantic-Compton), M. Bisaillon (Sainte-Marie).
Le Secrétaire: Pour: 101
Contre: 0
Abstentions: 0
Le Président: La motion est adoptée. Il reste la
motion portant sur l'augmentation de salaire du Protecteur du citoyen et du
Vérificateur général. M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, cette motion du premier
ministre est débattable. Je ne voudrais pas prendre trop du temps de la
Chambre, mais je veux indiquer que le premier ministre a souligné,
lorsqu'il a proposé cette augmentation, que ces personnes avaient vu
leur salaire gelé pendant une période de temps qui courait du
mois de juillet - je pense - jusqu'à maintenant. Je voudrais indiquer
aux membres de cette Chambre que l'Assemblée nationale a
déjà voté beaucoup plus qu'un gel de salaire pour d'autres
catégories de travailleurs de la fonction publique et à ces
travailleurs de la fonction publique et du secteur parapublic, on a
demandé non seulement un gel de salaire, mais on est allé faire
de la récupération de salaire. Compte tenu qu'il ne s'agit pas
des personnes les plus démunies et des salaires les plus démunis
de toute l'échelle salariale, compte tenu aussi du fait - sans
préjuger du tout -du travail qui est fait par ces personnes, j'indique
que je voudrais enregistrer mon vote contre cette motion.
M. Lévesque (Taillon): M. le Président,
est-ce que j'ai droit...
Le Président: En réplique, à moins qu'il y
ait d'autres interventions.
M. Lévesque (Taillon): Une très brève
réplique.
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): Seulement pour rétablir les
faits. C'est vrai qu'il y a eu récupération, en ce qui concerne
les syndiqués du secteur public, qui a été un maximum de
20% sur trois mois, ce qui veut dire un maximum sur une base annuelle de 5% qui
reprenait une partie seulement des augmentations de n'importe où entre
11 et 14 qui avait été versé durant les six derniers mois
de 1982, si j'ai bonne mémoire. Ce qui veut dire que même les plus
hauts salariés, parmi les syndiqués du secteur public dans
l'ensemble, ont eu des augmentations de 5% ou 6% net pendant cette
année. Je rappellerai aussi au député de Sainte-Marie que
tous les salariés inférieurs, au point de vue pécuniaire,
c'est-à-dire les petits salariés et les salariés moyens
jusqu'aux environs de 20 000 $ ont eu soit aucune coupure, c'est-à-dire
toutes leurs augmentations prévues dans la convention, ou des coupures
extrêmement réduites. Il me semble qu'en toute
équité, il faut tenir compte de ce fait avant de juger des
augmentations qu'on demande à la Chambre d'accorder à deux
personnes, comme d'ailleurs tous les cadres supérieurs qui ont subi un
gel complet, à partir du 30 juin 1982 sans aucune augmentation, sans
même l'augmentation au mérite, jusqu'au 1er juillet 1983. Merci,
M. le Président.
Le Président: Peut-on considérer que le vote qui
était de 101 à 0 tantôt soit de 100 à 1 sur cette
motion? Pas de problème? La motion est donc adoptée.
Nous passons aux votes reportés. Il y en a justement qui
n'impliquent que l'enregistrement des noms, sans que les députés
ne se déplacent; peut-on sonner la cloche très brièvement?
Ah, j'y suis, il reste d'autres motions non annoncées. M. le
député d'Outremont.
M. Fortier: Je demanderais le consentement de cette
Assemblée pour adopter la motion suivante. Que cette Assemblée
félicite M. Jean Chrétien, ministre fédéral de
l'Énergie, des Mines et des Ressources, pour avoir pris fait et cause au
début de décembre en faveur de l'amiante, produit essentiellement
québécois, face aux attaques irréfléchies,
inconsidérées de l'Agence de protection de l'environnement du
gouvernement américain qui pourrait mettre en danger la survie
même des mines d'amiante du Québec. (11 h 40)
Le Président: Y a-t-il consentement? Défaut de
consentement.
Pas d'autres motions non annoncées? À l'ordre! À
l'ordre! À l'ordre! J'attire votre attention... À l'ordre! M. le
député d'Outremont, à l'ordre...
M. Duhaime: ...
Le Président: M. le ministre de l'Énergie et des
Ressources, à l'ordre!
Je me permets de vous rappeler que nous avons un menu chargé pour
la journée et que tout ce temps que nous passons nous fait manger du
temps précieux fort inutilement.
Nous sommes donc aux votes reportés et il y a effectivement des
votes qui doivent être pris. Pouvez-vous, sans que les
députés ne sortent, mais pour avertir ceux qui auraient pu sortir
brièvement, sonner quelques coups de cloche, de manière à
les rappeler au bercail?
Mise aux voix de la troisième lecture du projet
de loi 46
Le Président: M. le député d'Arthabaska,
s'il vous plaît! Je mets maintenant aux voix la motion de M. le ministre
des Transports proposant que le projet de loi 46, Loi sur les conseils
intermunicipaux de transport dans la région de Montréal et
modifiant diverses dispositions législatives soit lu la troisième
fois. Que les députés qui sont favorables à la motion
veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint: MM. Lévesque (Taillon),
Bertrand (Vanier), Jolivet (Laviolette), Mme Marois (La Peltrie), MM.
Bédard (Chicoutimi), Parizeau (L'Assomption), Laurin (Bourget), Johnson
(Anjou), Bérubé (Matane), Landry (Laval-des-Rapides), Lazure
(Bertrand), Gendron (Abitibi-Ouest), Godin (Mercier), Biron
(Lotbinière), Marcoux (Rimouski), Ouellette (Beauce-Nord), Mme
LeBlanc-Bantey (Îles-de-la-Madeleine), MM. Martel (Richelieu), Bordeleau
(Abitibi-Est), Tardif (Crémazie), Léonard (Labelle), Clair
(Drummond), Fréchette (Sherbrooke), Brassard (Lac-Saint-Jean), Duhaime
(Saint-Maurice), Chevrette (Joliette), Richard (Montmorency), Paquette
(Rosemont), Rancourt (Saint-François), Leduc (Fabre), Proulx
(Saint-Jean), Gauthier (Roberval), de Bellefeuille (Deux-Montagnes), Mme
Lachapelle (Dorion), MM. Rodrigue (Vimont), Beaumier (Nicolet), Gagnon
(Champlain), Dussault (Châteauguay), Mme Juneau (Johnson), MM. Fallu
(Groulx), Perron (Duplessis), Rochefort (Gouin), Marquis (Matapédia),
Baril (Arthabaska), Laplante (Bourassa), Charbonneau (Verchères),
Champagne (Mille-Îles), Biais (Terrebonne), Blouin
(Rousseau), Dupré (Saint-Hyacinthe), Lachance (Bellechasse),
Gravel (Limoilou), Brouillet (Chauveau), Lévesque
(Kamouraska-Témis-couata), Payne (Vachon), Paré (Shefford),
Tremblay (Chambly), LeBlanc (Montmagny-L'Islet), Lafrenière (Ungava),
Baril (Rouyn-Noranda-Témiscamingue), Levesque (Bonaventure), Lalonde
(Marguerite-Bourgeoys), O'Gallagher (Robert Baldwin), Ciaccia (Mont-Royal),
Mailloux (Charlevoix), Mme Dougherty (Jacques-Cartier), MM. Scowen
(Notre-Dame-de-Grâce), Marx (D'Arcy McGee), Vallières (Richmond),
Mathieu (Beauce-Sud), Caron (Verdun), Blank (Saint-Louis), Middlemiss
(Pontiac), Polak (Sainte-Anne), Saintonge (Laprairie), Rocheleau (Hull),
Fortier (Outremont), Rivest (Jean-Talon), Gratton (Gatineau), Pagé
(Portneuf), Côté (Charlesbourg), Johnson (Vaudreuil-Soulanges),
Paradis (Brome-Missisquoi), Lincoln (Nelligan), Cusano (Viau), Doyon
(Louis-Hébert), Dubois (Huntingdon), Sirros (Laurier), Maciocia (Viger),
Picotte (Maskinongé), French (Westmount), Bissonnet (Jeanne-Mance),
Dauphin (Marquette), Kehoe (Chapleau), Hains (Saint-Henri), Leduc
(Saint-Laurent), Champagne (Saint-Jacques), Maltais (Saguenay), Mme
Bélanger (Mégantic-Compton), M. Bisaillon (Sainte-Marie).
Le Secrétaire: Pour: 100
Contre: 0
Abstentions: 0
Mise aux voix de la motion de
censure et de la motion proposant
l'approbation du complément au
budget pour l'exercice 1983-1984
Le Président: La motion est adoptée.
Je mets maintenant aux voix la motion de censure suivante de M. le
député de Vaudreuil-Soulanges: "Que cette Assemblée
blâme sévèrement le gouvernement qui, dans son
énoncé complémentaire au budget de 1983-1984, n'a rien
ajouté de précis ou de concret aux mesures mal définies
évoquées par le premier ministre le 13 novembre dernier, qui a
maintenu les deux tiers des taxes soi-disant temporaires en place depuis deux
ans, compromettant ainsi davantage une reprise économique
déjà incertaine et qui, par conséquent, a trompé
les attentes qu'il avait lui-même fait naître auparavant pour
tenter de justifier sa décision de retarder d'un mois la reprise des
travaux parlementaires.
Que les députés qui sont pour cette motion veuillent bien
se lever.
Le Secrétaire adjoint: MM. Lévesque (Bonaventure),
Lalonde (Marguerite-Bourgeoys), O'Gallagher (Robert Baldwin), Ciaccia
(Mont-Royal), Mailloux (Charlevoix), Mme Dougherty (Jacques-Cartier), MM.
Scowen (Notre-Dame-de-Grâce), Marx (D'Arcy McGee), Vallières
(Richmond), Assad (Papineau), Mathieu (Beauce-Sud), Caron (Verdun), Blank
(Saint-Louis), Middlemiss (Pontiac), Polak (Sainte-Anne), Saintonge
(Laprairie), Rocheleau (Hull), Fortier (Outremont), Rivest (Jean-Talon),
Gratton (Gatineau), Pagé (Portneuf), Côté (Charlesbourg),
Johnson (Vaudreuil-Soulanges), Paradis(Brome-Missisquoi), Lincoln (Nelligan),
Cusano (Viau), Doyon (Louis-Hébert), Dubois (Huntingdon), Sirros
(Laurier), Maciocia (Viger), Picotte (Maskinongé), French (Westmount),
Bissonnet (Jeanne-Mance), Dauphin (Marquette), Kehoe (Chapleau), Hains
(Saint-Henri), Leduc (Saint-Laurent), Champagne (Saint-Jacques), Maltais
(Saguenay), Mme Bélanger (Mégantic-Compton), M. Bisaillon
(Sainte-Marie).
Le Président: Que les députés qui sont
contre cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint: MM. Lévesque (Taillon),
Bertrand (Vanier), Jolivet (Laviolette), Mme Marois (La Peltrie), MM.
Bédard (Chicoutimi), Parizeau (L'Assomption), Laurin (Bourget), Johnson
(Anjou), Bérubé (Matane), Landry (Laval-des-Rapides), Lazure
(Bertrand), Gendron (Abitibi-Ouest), Godin (Mercier), Biron
(Lotbinière), Marcoux (Rimouski), Ouellette (Beauce-Nord), Mme
LeBlanc-Bantey (Îles-de-la-Madeleine), MM. Martel (Richelieu), Bordeleau
(Abitibi-Est), Tardif (Crémazie), Léonard (Labelle), Clair
(Drummond), Fréchette (Sherbrooke), Brassard (Lac-Saint-Jean), Duhaime
(Saint-Maurice), Chevrette (Juliette), Richard (Montmorency), Paquette
(Rosemont), Rancourt (Saint-François), Leduc (Fabre), Proulx
(Saint-Jean), Gauthier (Roberval), de Bellefeuille (Deux-Montagnes), Mme
Lachapelle (Dorion), MM. Rodrigue (Vimont), Beaumier (Nicolet), Gagnon
(Champlain), Dussault (Châteauguay), Mme Juneau (Johnson), MM. Fallu
(Groulx), Perron (Duplessis), Rochefort (Gouin), Marquis (Matapédia),
Baril (Arthabaska), Laplante (Bourassa), Charbonneau (Verchères),
Champagne (Mille-Îles), Biais (Terrebonne), Blouin (Rousseau),
Dupré (Saint-Hyacinthe), Lachance (Bellechasse), Gravel (Limoilou),
Brouillet (Chauveau), Lévesque (Kamouraska-Témis-couata), Payne
(Vachon), Paré (Shefford), Tremblay (Chambly), LeBlanc
(Montmagny-L'Islet), Lafrenière (Ungava), Baril
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue).
Le Secrétaire: Pour: 41
Contre: 60
Abstentions: 0
Le Président: La motion est donc rejetée.
Je mets maintenant aux voix la motion de M. le ministre des Finances
proposant que l'Assemblée approuve le complément aux
politiques budgétaires du gouvernement pour 1983-1984. Peut-on
considérer que c'est le même vote inversé?
Une voix: Sur division.
Le Président: Adopté sur division. Ce qui nous
mène aux avis à la Chambre.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, je comprends que les
avis en vertu de l'article 34 doivent venir après les motions.
Le Président: C'est cela. (11 h 50)
Travaux des commissions
M. Fréchette: Voici donc les motions que je propose
à l'Assemblée. De midi à 13 heures, de 15 à 18
heures et de 20 à 24 heures, si nécessaire, je fais motion pour
que la commission élue permanente des affaires municipales siège
au salon rouge pour étudier article par article le projet de loi 45.
Même motion pour la commission de l'agriculture, à la salle 80-A,
pour étudier dans l'ordre les projets de loi 49 et 48.
Le Président: Ces motions sont-elles adoptées?
Une voix: Adopté.
Le Président: Adopté.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: Si j'avais le consentement de l'Opposition
sur la nature de la motion que je vais présenter je ferais
également motion pour que la commission élue permanente de la
justice siège de 15 à 18 heures à la salle 81-A.
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président: M. le leader de l'Opposition.
M. Lalonde: Avant de formuler notre décision sur le
consentement qui est demandé, est-ce que le leader adjoint pourrait
informer l'Assemblée sur le sort du projet de loi 38? Est-ce qu'il sera
appelé aujourd'hui?
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: J'y arrivais aux affaires du jour, M. le
Président, mais je peux tout de suite informer la Chambre, compte tenu
de la question qui est posée par le leader de l'Opposition, que la
motion de troisième lecture du projet de loi 38 ne sera pas
appelée.
Des voix: Bravo! Bravo! Bravo!
Le Président: Dans ces circonstances, M. le leader de
l'Opposition.
M. Lalonde: M. le Président, nous allons d'abord consentir
qu'il y ait une troisième commission quoiqu'on aurait pu, je pense,
parce que la commission de la justice sur le projet de loi 50 serait
appelée à siéger pendant seulement quelques minutes
d'après ce qu'on nous a dit, en mettre une après l'autre à
la même place, mais maintenant le consentement est donné.
J'aimerais que le leader adjoint du gouvernement - s'il n'est pas en
mesure de répondre à ma question il pourrait y répondre un
peu plus tard - puisse confirmer, quant au projet de loi 38, qu'une commission
parlementaire, compte tenu des échanges qui ont eu lieu depuis quelques
heures, sera tenue avant le début de la prochaine session ou de la
suite, en mars, de la session actuelle, quelque temps au mois de
février, après publication...
Une voix: Sur le projet de loi.
M. Lalonde: D'abord, sur le projet de loi 38 qui ne sera pas
encore adopté à ce moment-là, puisque la troisième
lecture viendra au printemps, si je comprends bien, à moins que le
gouvernement décide de le retirer. Donc, une commission parlementaire
sera tenue sur le projet de loi où tous les intéressés, en
particulier les municipalités, pourront être entendus et les dates
des séances de cette commission seront déterminées
après consultation avec les représentants de l'Opposition.
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, je ne ferai, en
quelque sorte, que confirmer ce qui a été dit depuis que le
projet de loi est à l'étude ici. Il y aura effectivement cette
commission parlementaire à laquelle le leader de l'Opposition se
réfère. Cela a toujours été l'intention du
gouvernement de le faire, jusqu'aux amendements, en tout cas.
Une voix: ...
M. Fréchette: Jusqu'à ce qu'arrivent les
amendements. Quant aux dates très précises, M. le
Président, je ne suis pas, à ce moment-ci, en mesure de le dire
au leader de l'Opposition, mais il y aura effectivement consultation. Une
dernière observation est peut-être nécessaire, M. le
Président. C'est que le gouvernement est bien décidé
à faire
adopter le projet de loi 38.
Une voix: ...s'appliquent encore. Une voix:On
verra.
Le Président: La motion visant à faire
siéger la commission de la justice est-elle adoptée?
Une voix: Adopté.
Le Président: Adopté. Aux questions sur les travaux
de la Chambre, M. le député de Portneuf.
Recours à l'article 34
M. Pagé: M. le Président, à ce moment-ci,
permettez-moi de m'adresser au leader du gouvernement - nous sommes à la
toute fin de la session, après des nuits qui ont duré et
même perduré - et ce, pour le bénéfice de l'horaire
des députés. C'est devenu un secret de polichinelle que le
problème, c'est l'adoption du projet de loi 48. Le problème,
c'est le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.
Devons-nous comprendre de ses hésitations que le premier ministre a eu
plus de difficultés à le convaincre qu'il en a eu à
convaincre le conseil d'administration d'Hydro-Québec pour le
règlement de la Baie James?
M. Fréchette:M. le Président, je ne vois vraiment
pas quel lien il faut faire entre le genre de question que soumet le
député de Portneuf et ce que prévoit l'article 34 du
règlement.
Une voix: ...personnage.
Le Président: Je dois vous donner raison en la
matière. M. le député de Laporte.
M. Bourbeau: M. le Président, à deux reprises, au
cours des derniers jours, j'ai demandé au ministre de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme si le rapport annuel de SIDBEC pour l'année se
terminant le 31 décembre 1982 serait déposé en cette
Chambre. Je n'ai pas encore de réponse et c'est la dernière
journée de la session. Est-ce qu'on pourra avoir une réponse?
Est-ce que, oui ou non, vous allez déposer le rapport annuel de SIDBEC?
Cela fait un an que l'année 1982 est terminée.
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, je prendrai, dans un
premier temps, avis de la question du député de Laporte et,
dès aujourd'hui, je m'engage à lui donner une réponse
à la question qu'il pose.
Le Président: M. le député de D'Arcy
McGee.
M. Marx: Merci, M. le Président. Le ministre de la Justice
a déposé, ce matin, un projet de loi sur la réforme du
Code civil, c'est-à-dire la loi sur les biens. En décembre 1982,
le ministre a déposé deux projets de loi en ce qui concerne cette
réforme du droit civil, la loi sur les successions et la loi sur les
personnes. Ces lois n'ont pas encore été adoptées. Quand
le leader pense-t-il qu'on adoptera ces deux projets de loi qui ont
été déposés en décembre 1982 et quand
allons-nous adopter ce projet de loi qui a été
déposé aujourd'hui? C'est une chose de déposer des projets
de loi, c'en est une autre de les adopter. On peut les déposer
aujourd'hui et les adopter dans trois ou quatre ans.
Le Président: Oui, M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, le processus
d'adoption est déjà sérieusement engagé dans le cas
du projet de loi 58, puisqu'il est déféré à la
commission parlementaire avant la deuxième lecture.
Quant à l'autre projet dont parle le député de
D'Arcy McGee, celui sur les successions, je pense pouvoir dire au
député de D'Arcy McGee, sous réserve de faire confirmer
l'opinion que j'émets, que le processus d'adoption de ce deuxième
bloc important du Code civil pourrait s'enclencher dès le retour des
vacances de Noël.
Le Président: M. le député de D'Arcy
McGee.
M. Marx: M. le Président, le ministre a dit que le
processus d'adoption du projet de loi 58 est bien engagé, parce qu'on a
déféré le projet de loi à la commission
parlementaire, mais je lui ai seulement dit que M. Bédard a
déposé deux projets de loi en décembre 1982. On a
siégé en commission parlementaire pour discuter de deux projets
de loi, mais ils ne sont pas encore adoptés. Quand ces projets de loi
seront-ils adoptés? L'an prochain? L'année suivante? Quand?
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, dans les deux cas -
le député conviendra qu'il s'agit de projets de loi substantiels
qui modifient assez fondamentalement plusieurs dispositions du Code civil -
dans les deux cas, dis-je, l'objectif du gouvernement est de procéder
à l'adoption des deux projets de loi avant
l'ajournement de l'été 1984.
Le Président: M. le député de Viger.
M. Maciocia: M. le Président, la question que je pose au
ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme est inscrite au feuilleton
depuis le 22 novembre. Hier, j'ai reçu des documents concernant le
Manoir Richelieu, mais nous n'en avons pas reçu d'autres encore. La
semaine dernière et même au début de cette semaine, le
leader du gouvernement disait que, possiblement, nous recevrions les autres
hier. Peut-on savoir s'ils seront déposés aujourd'hui?
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, le leader du
gouvernement avait été suffisamment prudent pour indiquer au
député de Viger que, possiblement, il procéderait au
dépôt des documents. Quant à l'autre question, dont parle
le député de Viger, cette possibilité n'a pas pu se
réaliser. Dès lors que l'occasion se présentera, les
documents seront déposés.
Le Président: M. le député de Viger.
M. Maciocia: M. le Président, pourrais-je savoir quand ils
seront déposés? J'espère que ce ne sera pas au mois de
mars. Serait-il possible d'avoir ces documents au mois de janvier?
M. Fréchette: C'est pour dépôt à
l'Assemblée nationale, M. le Président. Cela ne peut pas
être à une autre époque qu'au moment où
l'Assemblée nationale siège. Il faut arriver à la
conclusion que ce sera quelque temps après la reprise des travaux. (12
heures)
Une voix: Voila!
Le Président: M. le député de Verdun.
M. Caron: M. le Président, ma question s'adresse à
l'adjoint parlementaire. Le 13 novembre, le premier ministre annonçait
la relance économique dans le but d'aider les municipalités et
leur centre-ville. Ma question est la suivante: Est-ce que le gouvernement a
l'idée de le faire par un projet de loi ou par une déclaration
ministérielle?
Une voix: Et quand? M. Caron: Et quand?
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement,
M. Fréchette: M. le Président, je présume
que le député de Verdun, étant maire d'une
municipalité importante, a pris le temps nécessaire pour regarder
les dispositions de la loi 45. S'il ne l'a pas fait, je lui suggère bien
respectueusement de le faire. Il va trouver une réponse à la
question qu'il vient de poser.
M. Caron: M. le Président, question
supplémentaire.
Le Président: M. le député de Verdun.
M. Caron: J'ai pris le temps de le regarder, mais on ne mentionne
pas les subventions que les municipalités auront, dans le projet de loi.
C'est important de le savoir.
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette:Ce serait, quant à moi, un
précédent que l'on indique dans une loi quel sera le quantum des
subventions prévues par un organisme, sauf qu'il s'agirait très
certainement de questions tout à fait pertinentes à poser au
ministre à l'occasion de l'étude du projet de loi article par
article.
Le Président: M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Ma question s'adresse au leader du gouvernement.
Vendredi dernier, je me suis informé auprès du ministre des
Affaires sociales à savoir pourquoi le directeur général
d'Urgences-santé avait refusé à deux reprises la livraison
d'équipement médical indispensable. Le ministre m'a dit qu'il
prenait avis de ma question, qu'il me répondrait par la suite et qu'il
informerait la Chambre. Est-ce que le leader du gouvernement peut me dire quand
le ministre a l'intention d'informer la Chambre, étant donné que
c'est la dernière journée de session avant les fêtes?
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: Je suis bien conscient que le
député de Brome-Missisquoi puisse être insatisfait du fait
qu'il n'a pas eu de réponse à sa question. Je me pose, quant
à moi, la question suivante. Je ne vois pas comment, encore une fois, on
peut faire un lien entre la question du député de
Brome-Missisquoi et les dispositions de l'article 34. J'ajouterai tout
simplement que je ferai des représentations auprès du ministre
des Affaires sociales pour qu'il donne au député de
Brome-Missisquoi une réponse avant l'ajournement de nos travaux
aujourd'hui. Si cela peut être satisfaisant de cette façon,
tant mieux. Sinon, il faudra de toute évidence attendre la
reprise des travaux au mois de mars.
Le Président: Avant de passer aux affaires du jour, avec
votre consentement, je souhaiterais revenir au dépôt de documents.
Il y a consentement pour permettre au député de Charlesbourg de
déposer une pétition.
Pétition demandant de suspendre l'étude
du projet de loi 51
M. Coté: M. le Président, j'aimerais déposer
une pétition qui a été signée par quelque 15 000
fonctionnaires. Vous me permettrez de donner les deux recommandations. Nous,
soussignés, demandons aux membres de l'Assemblée nationale du
Québec: premièrement, de suspendre l'étude du projet de
loi 51 afin que toute réforme de la fonction publique soit
également accompagnée de la révision du régime
syndical selon nos revendications; deuxièmement, que l'Assemblée
nationale reconnaisse comme étant une condition essentielle la libre
négociation de l'ensemble des conditions de travail des fonctionnaires
et ouvriers pour doter le Québec d'une fonction publique efficace et en
mesure d'assurer aux citoyens du Québec les services de qualité
qu'ils méritent. C'est signé par 15 000 fonctionnaires.
Le Président: Pétition déposée. M.
Fréchette: M. le Président...
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: ...en vertu de ce même consentement
que vous venez d'accorder au député de Charlesbourg, est-ce qu'il
me serait permis de demander au député d'Ungava de
procéder au dépôt du rapport de la commission du travail
qui a siégé sur la CSST la semaine dernière?
Le Président: M. le député d'Ungava.
Examen de l'administration et du fonctionnement de la
CSST
M. Lafrenière: Merci. J'ai l'honneur de déposer le
rapport de la commission élue permanente du travail qui a
siégé les 12, 13, 14, 15 et 16 décembre 1983 aux fins
d'examiner l'administration et le fonctionnement de la Commission de la
santé et de la sécurité du travail.
Le Président: Rapport déposé. M. le leader
adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: Toujours en vertu du même
consentement, M. le Président, pourriez-vous reconnaître le
député de Lac-Saint-Jean pour qu'il puisse procéder au
dépôt du rapport de la commission élue de la fonction
publique sur la loi 51?
Le Président: M. le député de
Lac-Saint-Jean.
Étude du projet de loi 51
M. Brassard: M. le Président, je voudrais déposer
le rapport de la commission élue permanente de la fonction publique qui
a siégé les 2, 6, 8, 9, 12, 15, 16 et 20 décembre, aux
fins d'étudier article par article le projet de loi 51, Loi sur la
fonction publique. Le projet de loi a été adopté avec des
amendements.
Le Président: Rapport déposé.
Projet de loi 56
Première, deuxième et troisième
lecture
Ce qui nous mène aux affaires du jour et à la
première, deuxième et troisième lecture du projet de loi
56, loi no 4 sur les crédits, 1983-1984. Il s'agit, en fait, non pas de
la loi no 4, comme il est inscrit sur les documents que vous avez, mais bel est
bien - il y a une correction - du projet de loi...
Une voix: ...
Le Président: Ce que j'allais dire, c'est que le document
qui a peut-être été distribué, tel
qu'imprimé, portait la mention loi no 4, il s'agit en fait de la loi no
5 sur les crédits.
Je mets donc aux voix la première, deuxième et
troisième lecture de la loi no 5, sur les crédits 1983-1984,
telle que proposée par M. le ministre des Finances. Cette
première, deuxième et troisième lecture est-elle
adoptée?
Une voix: Sur division.
Le Président: Adopté sur division.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, comme vous l'avez
signalé un peu plus tôt, au cours de nos travaux, le menu est fort
chargé, alors nous allons faire en sorte de procéder de
façon qu'on n'embête pas les officiers de l'Assemblée
nationale. L'expérience des fins de sessions démontre que
parfois, dans la rapidité de l'adoption des articles qui sont là,
on crée des embêtements. Alors, nous allons procéder
lentement.
Je pense que n'apparaît pas au
feuilleton la motion de prise en considération du rapport de la
commission du revenu sur le projet de loi 44.
Des voix: ...
M. Fréchette: Page 9? Il n'est pas numéroté,
M. le Président, c'est peut-être pour cela qu'il y a un peu
d'ambiguïté dans l'ensemble des papiers qui sont devant moi.
Prise en considération du rapport
de la commission qui a étudié le projet
de loi 44
Je fais motion, M. le Président, pour que soit pris en
considération le rapport de la commission du revenu qui a
étudié le projet de loi 44.
Le Président: Y a-t-il consentement à la
motion?
Une voix: ...
Le Président: Oui, c'est ce que je dis: Consentement
à cette motion. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, si j'avais aussi le
consentement du leader de l'Opposition...
Une voix: ...
M. Fréchette: Oui, c'est la prise en
considération.
Le Président: Mais la motion était bel et bien
qu'on puisse prendre en considération. Mais, quant à la prise en
considération elle-même...
Une voix: Elle est adoptée.
Le Président: Le rapport est adopté?
Une voix: Oui.
Le Président: Adopté. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Fréchette: Si j'avais également le consentement
du leader de l'Opposition, je proposerais la motion de troisième lecture
de ce même projet de loi 44, Loi modifiant certaines dispositions
législatives pour donner suite à la politique budgétaire
du gouvernement pour 1983-1984.
Troisième lecture
Le Vice-Président (M. Rancourt): Est-ce que cette motion
de troisième lecture est adoptée?
Une voix: ...
Le Vice-Président (M. Rancourt): Le projet de loi 44,
oui.
Une voix: Sur division.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Adopté sur
division. (12 h 10)
M. Fréchette: M. le Président, on va tout de suite
régler une situation, si vous me le permettez, pour ne pas indisposer le
député de Sainte-Marie. Chaque fois que je ferai appel au leader
de l'Opposition pour savoir s'il donne son consentement ou non, je voudrais
suggérer que le député de Sainte-Marie considère
implicitement que la demande lui est également dirigée.
M. Bisaillon: Demandez le consentement de la Chambre. Ce sera
mieux.
M. Fréchette: Très bien.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Donc, adopté sur
division, pour bien se comprendre.
Prise en considération du rapport
de la commission qui a étudié le projet
de loi 54
M. Fréchette: M. le Président, je ferais
également motion pour la prise en considération du rapport de la
commission du revenu qui a étudié le projet de loi 54, Loi
modifiant diverses lois fiscales.
Le Vice-Président (M. Rancourt): La prise en
considération du rapport de la commission du revenu est-elle
adoptée? Consentement?
Une voix: Le rapport...
Le Vice-Président (M. Rancourt): Consentement? Donc, le
consentement est donné.
Une voix: Et la prise en considération est
adoptée.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Et la prise en
considération est adoptée aussi.
M. Fréchette: M. le Président...
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader adjoint.
M. Fréchette: ...avec votre permission, je sollicite le
consentement de la Chambre pour que le projet de loi 54 soit adopté en
troisième lecture.
Le Vice-Président (M. Rancourt): La
troisième lecture... Une voix: ...
Troisième lecture
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le ministre,
voulez-vous intervenir? M. le ministre du Revenu.
M. Alain Marcoux
M. Marcoux: M. le Président, ce sera très rapide,
environ deux ou trois minutes, simplement pour répondre à une des
questions qui ont été soulevées lors de l'étude
article par article, savoir quand entreraient en vigueur plusieurs des
éléments qui sont contenus dans ce projet de loi omnibus qui vise
à modifier plusieurs lois fiscales et pour améliorer nos
relations avec les citoyens. Je voudrais les indiquer rapidement sans les
commenter.
Vous savez que ce projet de loi nous permet de hausser le seuil des
versements périodiques des travailleurs autonomes ou ceux qui ont des
revenus d'intérêt. Actuellement, dès qu'ils
prévoient avoir plus de 600 $ d'impôt à payer par
année au ministère du Revenu, ils doivent faire des versements
tous les trois mois. Nous allons hausser ces seuils à 1000 $ pour
l'ensemble des travailleurs autonomes ou ceux qui ont des revenus
d'intérêt à partir du 1er janvier 1984 et à 1500 $
pour les personnes âgées de 60 ans et plus, ce qui fait qu'il y a
environ 64 000 citoyens de plus au Québec qui n'auront pas à
faire des versements tous les trois mois, des versements anticipés
d'impôt, mais qui auront simplement à les faire au moment de leur
rapport d'impôt.
Deuxièmement, vous savez qu'à partir de janvier prochain,
le ministère du Revenu enverra des avis périodiques à tous
les deux mois donnant l'état de compte d'un citoyen face au
ministère du Revenu soit à son crédit ou à son
débit. À cette occasion, en janvier prochain, pour les
particuliers, entrera en vigueur la loi que nous avons adoptée en juin,
à savoir qu'il y ait 30 jours sans intérêt pour ces
états de compte. Quant aux 30 jours sans intérêt pour les
états de compte des mandataires ou des corporations, cette disposition
entrera en vigueur le 1er janvier 1984.
Il y a également l'aspect de la loi qui modifie les
pénalités cascades de 5%, 10%, 15% et 20% et 25% pour les
remplacer par une pénalité de 10%. Cet aspect de la loi entrera
en vigueur le 1er janvier. Également, l'aspect de la loi qui modifie le
mot "ordinairement" qui fait que ceux qui ont des emplois reliés
à la vente ou à la négociation de contrats qui devaient
être plus de 50% en dehors de leurs bureaux pour pouvoir
bénéficier des déductions fiscales pour les
dépenses d'automobile ou d'autres dépenses de bureau seront...
L'entrée en vigueur de cette loi aura lieu le 1er janvier 1984, ce qui
fait que le mot "ordinairement" est supprimé et ceux qui font de la
vente ou de la négociation de contrats, même s'ils en passent plus
de 50% à leur bureau, pourront déduire des dépenses
d'automobile ou des dépenses de fonctionnement de bureau.
Quant à un aspect de la loi qui concerne les mandataires qui, par
erreur, percevaient la taxe à la vente plutôt que de payer la taxe
à l'achat, la loi nous permettra de faire un compte à compte
à la suite d'une erreur de perception d'un mandataire. Ceci entre
également en vigueur immédiatement. Également entre en
vigueur immédiatement le fait qu'à l'avenir, le ministère
du Revenu va payer des intérêts sur les pénalités et
les intérêts qu'il aura perçus par erreur ou qu'il
remboursera à un citoyen qui a payé trop de
pénalités ou d'intérêts ou que nous avons
perçus par erreur. Nous effectuerons le remboursement de
l'intérêt sur ces pénalités et sur ces
intérêts. Également, concernant les célibataires qui
bénéficieront des mêmes avantages fiscaux dans les
régions nordiques que les personnes mariées, cela entre en
vigueur immédiatement. L'exonération des droits sur les
transferts de terrains pour l'expansion des entreprises s'applique
également immédiatement.
La suppression de la taxe de vente sur les mises à jour de livres
et la suppression de la taxe de vente ou la possibilité de remboursement
de la taxe de vente pour des appareils dont ont besoin certaines personnes qui
souffrent de déficience physique entrent en vigueur immédiatement
également.
Je veux profiter de l'occasion pour annoncer que le taux
d'intérêt fixé par le ministère pour l'ensemble de
ses créances ou l'ensemble des remboursements qu'il doit faire, ce qui
tient lieu de taux d'intérêt qui s'applique à l'ensemble du
gouvernement, est ramené, à partir du 1er janvier 1984, de 15%
à 14%.
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le
député de Saint-Louis.
M. Harry Blank
M. Blank: Merci, M. le Président. Le ministre a
oublié de dire que l'intérêt de 14% à compter du 1er
janvier, ce sera de l'intérêt composé. Cela équivaut
à environ 16% ou 16,5%, si on le compare aux autres provinces ou au
fédéral.
Le ministre s'est vanté des petits cadeaux qui sont donnés
dans le bill 54. Nous allons voter pour ce bill qui coûtera à la
province quelques millions de dollars. Nous venons d'adopter ce bill 54 qui
coûtera aux contribuables 200 000 000 $ ou
300 000 000 $. De cela, il n'en a pas parlé; il n'a pas
parlé des effets de la nouvelle taxation. La taxation permanente est en
vigueur depuis le 10 mars 1983 et le 15 novembre 1983. Le ministre a toujours
l'habitude de ne parler que de ce qui est bon; des mauvais côtés
du bill 54, il n'en a pas dit un mot. Ce bill a été
étudié durant la nuit et l'autre, avec les cadeaux, à
midi. Voilà la transparence de ce gouvernement.
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le ministre du
Revenu.
M. Alain Marcoux (réplique)
M. Marcoux: Une brève réplique de trente secondes,
M. le Président. J'aurais pu parler longtemps de la loi 44, la loi qui
diminue la taxe sur l'essence de 40% à 30% et qui va faire que, sur 18
mois, c'est près de 500 000 000 $ en impôt qui ne seront pas
versés par les citoyens du Québec. J'aurais pu vous parler du
régime d'épargne-actions qui va permettre d'investir un capital
de risque, etc., mais je n'ai pas voulu étirer les travaux de la
Chambre. Merci.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Est-ce que la
troisième lecture du projet de loi 54, Loi modifiant diverses lois
fiscales, est adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Adopté.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: Je comprends que le rapport de la commission
de la fonction publique a été déposé à la
séance de ce matin sur la loi 51.
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader de
l'Opposition.
M. Lalonde: Est-ce que je pourrais faire la suggestion suivante
au leader adjoint du gouvernement? Les projets de loi 53, 3 et 35 ne semblent
pas devoir être l'objet d'aucun débat de notre part étant
donné que tous les débats ont été faits en
commission et nous pensons que c'est suffisant.
Une voix: Le projet 51?
M. Lalonde: On aurait une petite intervention. Si nous
réglions le cas de ces autres lois avant, ensuite, on pourrait passer
aux lois sur lesquelles il y aura des interventions, dont 51 et 57.
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Fréchette: Quant au projet de loi 3, ce serait
l'article 7 du feuilleton.
Prise en considération du rapport
de la commission qui a étudié le
projet de loi 3
Le Vice-Président (M. Rancourt): D'accord. Prise en
considération du rapport de la commission des affaires culturelles qui a
étudié le projet de loi 3, Loi sur les archives.
M. Lalonde: Adopté.
M. Fréchette: Je fais motion à la fois pour la
prise en considération et l'adoption du rapport.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Consentement?
M. Lalonde: Adopté.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Adopté.
M. Fréchette: Si j'avais le consentement de la Chambre, je
proposerais l'adoption de la troisième lecture du projet de loi 3.
M. Lalonde: Consentement.
Troisième lecture
Le Vice-Président (M. Rancourt): Donc, il y a
consentement. La troisième lecture du projet de loi 3, Loi sur les
archives, est-elle adoptée?
M. Lalonde: Adopté.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Adopté.
M. Fréchette: Je comprends que c'est au projet de loi 35
que se référait également le leader de l'Opposition, M. le
Président.
M. Lalonde: Oui.
M. Fréchette: Article 8 du feuilleton, M. le
Président.
Prise en considération du rapport
de la commission qui a étudié le
projet de loi 35
Le Vice-Président (M. Rancourt): Prise en
considération du rapport de la commission des affaires culturelles qui a
étudié le projet de loi 35, Loi sur les musées
nationaux.
M. Fréchette: Motion pour la prise en
considération.
M. Lalonde: Est-ce qu'il y a un amendement?
M. Richard; M. le Président, j'ai déposé -
j'en ai d'ailleurs remis une copie au député de Saint-Henri - un
papillon sans conséquence, juste une erreur à corriger.
M. Lalonde: Consentement.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Consentement. Voulez-vous
que j'en fasse la lecture?
M. Lalonde: S'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Rancourt): L'article 49.1 est
modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne du
troisième alinéa, des mots "la société" par les
mots "d'un musée".
L'amendement est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Adopté.
Auriez-vous autre chose? M. le ministre. (12 h 20)
M. Richard: Un instant, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le ministre.
M. Richard: Je pense qu'un autre papillon avait été
déposé pour le texte anglais. Il y avait une erreur. Il fallait
lire "National Museums" au lieu de "Québec Museums" je crois.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Le titre de la version
anglaise de la Loi sur les musées nationaux est remplacé par le
suivant: "National Museums Act". Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Richard: Adopté. M. Lalonde: Adopté.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Adopté.
Un instant, M. le leader adjoint. Je vais faire une
vérification.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, je comprends que,
les écritures ayant été faites et les amendements
adoptés, il faut revenir à la prise en considération du
rapport.
M. Lalonde: C'est ce que nous faisons. Nous avons adopté
les amendements et nous adoptons le rapport amendé.
Le Vice-Président (M. Rancourt): La prise en
considération du rapport amendé est acceptée?
M. Fréchette: Le rapport tel qu'amendé, M. le
Président.
M. Lalonde: Le rapport amendé est adopté.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Le rapport tel
qu'amendé est adopté. M. le leader adjoint.
M. Fréchette: Avec le consentement de la Chambre, je
suggérerais l'adoption de la motion de troisième lecture du
projet de loi 35.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Lalonde: Consentement.
Troisième lecture
Le Vice-Président (M. Rancourt): Consentement.
Troisième lecture du projet de loi 35, Loi sur les musées
nationaux. Est-ce que la troisième lecture est adoptée?
Une voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Adopté.
M. Fréchette: J'ai cru comprendre tout à l'heure
également des commentaires du leader de l'Opposition que la
troisième lecture du projet de loi 53 ne faisait pas non plus
d'objection.
M. Lalonde: Non, on ne prévoit pas de débat.
Projet de loi 53 Troisième lecture
Le Vice-Président (M. Rancourt): D'accord.
Troisième lecture du projet de loi 53, Loi annexant un territoire
à celui de la ville de Chicoutimi. Cette troisième lecture
est-elle adoptée?
M. Lalonde: Adopté.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Adopté.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: Dans la même veine que le
suggérait le député de Marguerite-Bourgeoys et leader de
l'Opposition, tout à l'heure, à propos de projets qui ne font pas
contentieux, sur lesquels il n'y a pas
d'objection, est-ce qu'on pourrait procéder, si j'avais le
consentement de la Chambre en ce sens-là, à l'adoption de tous
les projets de loi privés, par exemple?
M. Lalonde: Oui.
M. Fréchette: M. le Président, je vous demanderais,
s'il vous plaît, d'appeler l'article 9 du feuilleton.
Projet de loi 204 Deuxième lecture
Le Vice-Président (M. Rancourt): Deuxième lecture
du projet de loi 204, Loi modifiant la charte de la ville de Plessisville.
Est-ce que cette deuxième lecture est adoptée?
M. Lalonde: Adopté.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Adopté.
M. Fréchette: Je voudrais obtenir le consentement de la
Chambre pour que la motion de troisième lecture... C'est
automatique?
M. Lalonde: II n'y a pas d'objection. M. Fréchette:
Merci.
M. Lalonde: C'est le contraire, c'est une présomption.
M. Fréchette: Très bien.
M. Lalonde: Vous êtes présumé être dans
votre bon droit.
M. Fréchette: Je remercie le député de
Marguerite-Bourgeoys de sa collaboration. Je vous prierais d'appeler l'article
10.
Troisième lecture
Le Vice-Président (M. Rancourt): La troisième
lecture du projet de loi 204 est donc adoptée?
M. Lalonde: Adopté.
Le Vice-Président (M. Rancourt): D'accord.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: Article 10, M. le Président.
Projet de loi 207 Deuxième lecture
Le Vice-Président (M. Rancourt): Deuxième lecture
du projet de loi 207, Loi modifiant la charte de la ville de Lachine. Est-ce
que cette deuxième lecture est adoptée?
M. Lalonde: Adopté.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Adopté.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: La troisième lecture également
du projet de loi 207.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Consentement pour la
troisième lecture de la loi 207, n'est-ce pas?
M. Fréchette: L'article 11 du feuilleton.
Troisième lecture
Le Vice-Président (M. Rancourt): La troisième
lecture est-elle adoptée?
M. Lalonde: Oui.
Le Vice-Président (M. Rancourt): L'article 11, M. le
leader du gouvernement?
M. Fréchette: L'article 11, s'il vous plaît, M. le
Président.
Projet de loi 210 Deuxième et troisième
lecture
Le Vice-Président (M. Rancourt): Deuxième lecture
du projet de loi 210, Loi modifiant la charte de la ville de Sillery. Est-ce
que cette deuxième lecture est adoptée?
M. Lalonde: Deuxième et troisième lecture
adoptées, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Rancourt): La deuxième
lecture et la troisième lecture sont adoptées.
M. Fréchette: M. le Président, l'article 12 du
feuilleton.
Projet de loi 223 Deuxième et troisième
lecture
Le Vice-Président (M. Rancourt): Deuxième lecture
du projet de loi 223, Loi modifiant la charte de la ville de Beauport.
Est-ce que cette motion de deuxième lecture est
adoptée?
M. Lalonde: M. le Président, je veux simplement, pour que
les qens nous
comprennent...
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader de
l'Opposition.
M. Lalonde: ...assurer nos collègues que ces projets de
loi dont nous adoptons rapidement la deuxième lecture et la
troisième lecture sont des projets de loi privés, qui ont fait
l'objet d'une étude exhaustive en commission parlementaire il y a
plusieurs semaines. Je pense même que c'était avant le
début de la session. Alors, tout le débat sur ces projets de loi
a été fait. Les députés ont eu l'occasion de se
faire entendre, en particulier les représentants des
municipalités, des fondations, etc. Les personnes et les groupes
intéressés ont eu l'occasion de se faire entendre. C'est pour
cela que nous procédons maintenant rapidement à l'adoption de la
deuxième lecture et de la troisième lecture.
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Fréchette:M. le Président, je remercie le
leader de l'Opposition de l'observation qu'il vient de faire à la
Chambre et qui était effectivement fort pertinente et utile pour ceux
qui nous écoutent. Au rythme où on va, il peut y avoir des gens
qui nous perdent un peu de vue.
M. le Président, je vous prie d'appeler l'article 13 du
feuilleton, s'il vous plaît!
Le Vice-Président (M. Rancourt): Deuxième lecture
du projet de loi 225...
M. Lalonde: Sur 12, je n'en ai aucune idée.
Une voix: Projet de loi 223.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Concernant le projet de
loi 223, j'ai demandé si c'était adopté.
M. Fréchette: Oui. D'après l'indication que j'ai
ici, M. le Président, ce serait fait. Maintenant, pour éviter
toute ambiguïté, on peut bien rappeler l'article 12.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Je rappelle l'article 12,
deuxième lecture du projet de loi 223, Loi modifiant la charte de la
ville de Beauport.
M. Lalonde: La deuxième lecture et la troisième
lecture sont adoptées, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Rancourt): La deuxième
lecture et la troisième lecture sont adoptées.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: Je veux être bien certain, M. le
Président, que le Secrétaire général n'a pas de
difficulté. Bon!
Je vous prierais d'appeler l'article 13, M. le Président.
Projet de loi 225 Deuxième et troisième
lecture
Le Vice-Président (M. Rancourt): Deuxième lecture
du projet de loi 225, Loi modifiant la charte de la ville de Sainte-Foy. Est-ce
que cette motion de deuxième lecture est adoptée, ainsi que la
troisième?
M. Lalonde: La deuxième lecture et la troisième
lecture sont adoptées, M. le Président.
Une voix: Cela a été très bien
étudié.
Le Vice-Président (M. Rancourt): La deuxième
lecture et la troisième lecture sont adoptées.
Une voix: Le gouvernement n'a rien donné, mais...
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Fréchette: L'article 14, M. le Président, s'il
vous plaît!
Projet de loi 229 Deuxième et troisième
lecture
Le Vice-Président (M. Rancourt): Deuxième lecture
du projet de loi 229, Loi concernant la Fondation E.P.I.C.
Est-ce que cette motion de deuxième lecture et, par le fait
même, la motion de troisième lecture de ce projet de loi sont
adoptées? Est-ce qu'il y a consentement?
M. Lalonde: Ces deux lectures sont adoptées, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Rancourt): La deuxième
lecture et la troisième lecture sont adoptées.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: L'article 15 du feuilleton, M. le
Président.
Projet de loi 230 Deuxième et troisième
lecture
Le Vice-Président (M. Rancourt): Deuxième lecture
du projet de loi 230, Loi
concernant la ville de Buckingham.
Est-ce que cette motion de deuxième lecture est
adoptée?
M. Lalonde: La deuxième lecture est adoptée et la
troisième aussi, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Rancourt): La deuxième
lecture et la troisième lecture de ce projet de loi sont
adoptées.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, je pense qu'il
s'agit simplement, pour l'information des membres de la Chambre, de signaler
que les rapports de la commission des affaires municipales, dans le cas de
plusieurs projets de loi privés que je pourrais énumérer
ici: 241, 220, 233, 282, 211, 200, 235 et 232, ont effectivement
été déposés. C'est cela?
M. Bisaillon: M. le Président.
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Est-ce que je pourrais demander au leader adjoint
si, dans l'ensemble des projets dont il vient de parler, il n'y aurait pas le
projet de loi privé concernant la ville de Montréal? Auquel cas
je dois vous indiquer qu'on n'a pas encore reçu le rapport, étant
donné que la commission a siégé cette nuit. Je veux, quant
à moi, m'assurer, avant de procéder à la deuxième
lecture et à la troisième lecture, d'un certain nombre
d'amendements qui auraient apparemment été apportés en
commission. Je pense qu'il serait préférable de passer à
autre chose dans les circonstances.
M. Lalonde: M. le Président.
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader de
l'Opposition.
M. Lalonde: Effectivement, contrairement aux projets de loi
privés dont nous venons d'adopter les deuxième et
troisième lectures et qui avaient été
étudiés il y a plusieurs semaines, les prochains, ceux qui ont
été mentionnés par le leader adjoint du gouvernement,
viennent à peine d'être étudiés, hier soir et cette
nuit. Nous aimerions avoir le loisir d'examiner les rapports avant de
procéder à leur adoption. (12 h 30)
J'aimerais, puisque je suis le feuilleton du jour, arriver à
l'article 19. Je vois un certain nombre de motions de députés. Si
je soulève la question actuellement, c'est qu'il nous reste à
peine quelques heures. C'est pour alerter le leader du gouvernement ou le
leader adjoint et lui demander s'il y aura des suites, avant l'ajournement de
la Chambre, données à certaines des motions qui apparaissent
à l'article 19, celle de M. Maciocia; aux articles 20 et 21, celles de
M. Hains; à l'article 22, celle de M. Maltais. Peut-on s'attendre
à des réponses et qu'on donnera suite à ces motions
aujourd'hui?
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, je pense qu'à
l'occasion des questions en vertu de l'article 34, le député de
Viger avait posé une question allant dans le même sens que celle
qui est posée par le leader de l'Opposition. J'ai répondu
à ce moment-là au député de Viger que,
malheureusement, il n'était pas possible de penser que ces motions
pourraient être adoptées avant la fin ou l'ajournement de la
présente session.
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader...
M. Bisaillon: Dans la même veine, M. le
Président...
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: ...est-ce que le leader, en attendant les autres
rapports que nous devons recevoir, ne pourrait pas appeler les articles 16, 17
et 18 du feuilleton?
Une voix: Bien oui.
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Fréchette: Oui, M. le Président. M. Lalonde:
M. le Président...
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader de
l'Opposition.
M. Lalonde: M. le Président, avant de passer à un
autre chapitre, est-ce que la réponse que le leader adjoint vient de me
donner, en faisant référence aux réponses qu'il avait
données au député de Viger - si on fait
référence à sa motion, c'est pour que soient
déposés des documents qui sont identifiés ici - vaut aussi
pour les motions du député de Saint-Henri, M. Hains, et du
député de Saguenay? Autrement dit, vous n'êtes prêt
à donner suite à aucune de ces motions aujourd'hui.
M. Fréchette: Non, pas avant l'ajournement des travaux, M.
le Président.
M. Lalonde: Ah!...
M. Fréchette: Laissez-nous un peu de temps, on va se
retrouver.
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader de
l'Opposition.
M. Lalonde: Est-ce que le leader adjoint du gouvernement a
l'intention d'appeler l'article 23 des motions non annoncées concernant
la reprise du débat sur la motion d'amendement de M. Pagé
à la motion principale de M. Brassard, entre Noël et le jour de
l'An? Très bien, merci.
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Fréchette:Oui, M. le Président, on va passer au
projet de loi 51. C'est au feuilleton, à la page 9, mais ce n'est pas
numéroté, je pense. Le rapport a effectivement été
fait. M. le Président, je fais motion pour que soit pris en
considération le rapport de la commission de la fonction publique.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Y a-t-il consentement? M.
le député de Sainte-Marie.
M. Lalonde: Est-ce qu'il y a consentement pour la prise en
considération?
M. Fréchette: Pour la prise en considération.
M. Bisaillon: Sauf qu'au même moment, M. le
Président, je voudrais aussi obtenir le consentement pour que soit
déposé et jugé conforme un amendement qui devrait
être normalement discuté au moment de la prise en
considération.
Une voix: Je n'ai pas d'objection à cela.
M. Fréchette:Le député de Sainte-Marie
demande un consentement qu'il n'a pas besoin de demander. C'est son strict
droit de procéder de la façon qu'il le fait.
M. Lalonde: II y a plus que cela.
M. Bisaillon: M. le Président, il faudrait peut-être
que j'explique au leader adjoint que, pour qu'un amendement soit discuté
au moment de la prise en considération, il doit être inscrit dans
la journée où le dépôt du rapport de la commission
se fait. Le lendemain seulement, au moment de la prise en considération,
on peut en tenir compte. Si je donne mon consentement pour la prise en
considération, il faut que, par ailleurs, le leader adjoint donne son
consentement à la prise en considération ou à la
discussion de mon amendement.
M. Fréchette: II n'y a donc pas de problème.
Le Vice-Président (M. Rancourt): II y a donc
consentement?
M. Fréchette: Oui.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Consentement.
M. Lalonde: M. le Président, je pense qu'il faut quand
même que le leader adjoint reconnaisse que, dans le consentement que nous
donnons, nous ne voulons pas télescoper la procédure et les
droits des parlementaires. Les parlementaires auraient, puisque le rapport a
été déposé ce matin, jusqu'à 22 heures ce
soir pour déposer des amendements qui normalement seraient pris en
considération demain. Est-ce que l'amendement est recevable? Je ne sais
pas si la présidence s'est prononcée sur cette question.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Je viens de recevoir
l'amendement. Je vais en prendre connaissance. Est-ce qu'il est recevable? Il
est recevable, M. le député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Pour le bénéfice du leader adjoint
qui n'était pas présent à la commission parlementaire, je
pourrais peut-être indiquer qu'il s'agit d'un amendement que j'ai
déposé en commission parlementaire, qui a été
soumis à la discussion des parlementaires présents à la
commission parlementaire, mais que je veux ramener à la discussion de
l'ensemble de cette Assemblée. J'indique aussi que, dans la
renumérotation qui est prévue au texte de l'amendement que je
dépose, il faudrait faire la concordance, compte tenu des discussions
qui se sont poursuivies en commission parlementaire. Donc, il y a une
numérotation différente.
Le Vice-Président (M. Rancourt): II est recevable, bien
sûr. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: Quant à moi, je viens de prendre
connaissance de l'amendement du député de Sainte-Marie. Il
contient quatre paragraphes substantiels. Est-ce que le député de
Sainte-Marie consentirait à ce qu'au moins on prenne le temps de le lire
rapidement?
Le Vice-Président (M. Rancourt): S'il y a consentement,
bien sûr.
M. Bisaillon: Ne serait-il pas préférable, pour
permettre au leader adjoint de poursuivre sa lecture, que j'en donne une
explication sommaire, ce qui nous avancerait
probablement? Il s'agit d'un article qui devrait se joindre à une
clause déjà prévue dans le projet de loi actuel qui
prévoit de quelle façon peut être
réintégré un fonctionnaire qui a été
amené à jouer un rôle d'attaché politique dans un
cabinet de ministre ou dans un cabinet d'une personne visée par
l'article 124.1 de la Loi sur l'Assemblée nationale, c'est-à-dire
les leaders, les whips, le président de l'Assemblée nationale.
Mon amendement vise à toucher une autre catégorie
d'attachés politiques, c'est-à-dire ceux qui ont
été recrutés à l'extérieur de la fonction
publique et prévoit les conditions dans lesquelles cela devrait se
faire.
Autrement dit, dans un premier temps, cela détermine, au premier
article, les personnes visées, c'est-à-dire ceux et celles qui
sont amenés à travailler dans des cabinets politiques, soit ceux
d'un ministre, soit ceux de l'Assemblée nationale, et qui ont
été recrutés à l'extérieur de la fonction
publique. Dans un deuxième temps, cela prévoit qu'au moment
où cette personne est engagée dans un cabinet politique elle doit
recevoir une évaluation et un classement doit lui être
attribué par l'Office des ressources humaines et que le classement
qu'elle reçoit au moment de son entrée à la fonction
d'attaché politique lui demeure attaché pendant tout le temps
qu'elle est employée dans un cabinet.
L'article 3 de mon amendement prévoit qu'au moment de sa
démission ou encore de sa révocation, ou encore à la date
où un ministre ou une personne visée par le règlement de
l'Assemblée nationale quitte ses fonctions, si le membre du personnel de
cabinet a occupé ses fonctions pendant quatre ans et plus, il peut
requérir de l'Office des ressources humaines une nouvelle
vérification de ses aptitudes et ainsi être intégré
dans la fonction publique selon les critères prévus pour
l'ensemble des autres personnes et selon la même procédure. En
gros, M. le leader adjoint, c'était le sens de l'amendement que j'ai
déposé, un amendement, comme je l'ai indiqué, qui a
été reçu en commission parlementaire et discuté,
mais que je voudrais maintenant soumettre à la discussion de cette
Assemblée, ce que je viens de faire n'étant pas une discussion,
mais uniquement la présentation du contenu de l'amendement.
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Fréchette:M. le Président, je prends acte de
l'observation que vient de faire le député de Sainte-Marie en
vertu de laquelle il nous dit: Ce que je viens de faire, ce n'est que
présenter les amendements qui ont été discutés en
commission parlementaire. Je comprends aussi que vous avez déjà
rendu une décision en vertu de laquelle vous avez déclaré
recevables les amendements soumis par le député de Sainte-Marie.
(12 h 40)
Je ne veux, en aucune espèce de façon, faire appel de
votre décision, mais, vous comme moi, sans doute, n'avions pas eu
l'occasion de regarder de près le contenu et les implications des
amendements soumis par le député de Sainte-Marie. Alors, M. le
Président, je me permets d'attirer votre attention sur le premier
amendement suggéré par le député de Sainte-Marie,
qui ajoute, après l'article 28, l'article 28.1 qui prévoit que
les membres du personnel d'un cabinet de ministre ou d'une autre personne
visés à l'article 121 de la loi sur l'Assemblée nationale,
recrutés à l'extérieur de la fonction publique, deviennent
membres de la fonction publique après quatre années de services
continus.
Or, M. le Président, il me semble que, à sa face
même et à la seule lecture de ce seul amendement, il va de soi que
s'il devait être adopté, ça se traduirait par l'imposition
d'une charge additionnelle sur les contribuables.
Me reportant au règlement de l'Assemblée nationale, plus
précisément au paragraphe 3 de l'article 64, je vous dis bien
respectueusement que l'amendement n'est pas recevable.
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, j'espère que vous
allez m'écouter avec attention. Sur la question de règlement
soulevée par le leader adjoint, on peut prendre cet aspect de la
question pour éviter de faire la discussion sur le fond. Mais je dois
vous souligner deux éléments. Il s'agit d'un transfert de fonds,
il ne faudrait pas prendre des vessies pour des lanternes. Il y a actuellement
des mesures appliquées au personnel couvert par mon amendement qui
entraînent des dépenses. Autrement dit, des primes de
départ s'appliquent à l'ensemble des attachés politiques,
peu importe la durée de leur emploi. Mon amendement vise seulement
à faire transférer ces sommes dans un autre type de
sécurité.
De plus, je vois difficilement comment, ici, à
l'Assemblée, on pourrait déclarer maintenant irrecevable un
amendement que le président d'une commission - qui est pourtant le
prolongement de cette Assemblée - a reçu, donc qu'il a
déclaré recevable, qui a fait l'objet d'une discussion par les
parlementaires présents et qui a même fait l'objet d'un vote.
Alors, s'il est exact qu'une commission, c'est le prolongement de
l'Assemblée nationale, je dois vous dire que vous vous êtes
déjà prononcé sur la question
et que vous avez déjà reçu cet amendement.
Au-delà de cette question, M. le Président, je pense qu'on
pourrait passer beaucoup de temps seulement sur la procédure. Il me
semble que ce serait beaucoup plus efficace et beaucoup plus prudent de laisser
faire cette discussion, de se prononcer sur la question et de passer à
l'adoption des autres mesures que le gouvernement veut sûrement voir
adopter aujourd'hui.
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le
député de Sainte-Marie, premièrement, l'Assemblée
n'est pas liée par les décisions des présidents des
commissions.
Deuxièmement, en vertu de l'article 30 de la loi sur
l'Assemblée nationale, et de l'article 64 du règlement,
étant donné que cet amendement implique des dépenses de
fonds publics, s'il était adopté, il ne peut être
proposé que sur la recommandation du lieutenant-gouverneur en conseil,
ce qui veut dire par un membre du gouvernement. Même si tantôt, il
a été dit rapidement de ma part qu'ils pouvaient être
recevables, dans les faits mêmes, ces amendements sont actuellement
irrecevables.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, revenant donc au
projet de loi 51, je fais motion pour la prise en considération du
rapport de la commission de la fonction publique.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Y a-t-il consentement
pour cette prise en considération?
M. Bisaillon: Non, M. le Président. Il n'y a pas de
consentement. On va discuter.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Donc, il n'y a pas de
consentement.
M. Bisaillon: Non, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, à ce stade-ci
de nos travaux, je dois vous dire que nous n'avons pas suffisamment de
matériel pour pouvoir continuer.
Une voix: Le projet de loi 57.
M. Fréchette:Le projet de loi 57 n'est pas encore
déposé. Il y a les projets de loi 57, 45 et 57. M. le
Président, dans ces conditions, je fais motion pour que nous suspendions
nos travaux jusqu'à 15 heures.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Cette motion pour
suspendre nos travaux est-elle adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Adopté. Donc nos
travaux sont suspendus jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 44)
(Reprise de la séance à 15 h 4)
Le Vice-Président (M. Rancourt): À l'ordre, s'il
vous plaît! Veuillez prendre place.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, avant de revenir au
feuilleton, vous me permettrez les quelques remarques suivantes. J'avais fait
motion ce matin pour que la commission de la justice siège à 15
heures cet après-midi. Je voudrais amender la motion dans le sens
suivant: au lieu de siéger à 15 heures, elle siégera
à une heure que nous déterminerons ensemble au cours de
l'après-midi parce qu'elle n'est pas prête à siéger
maintenant.
Deuxièmement, Mme la député de Dorion aurait un
rapport à déposer de même que le député de
Gouin.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Est-ce qu'il y a
consentement pour différer la commission parlementaire?
M. Gratton: M. le Président, comme cela a
été le cas depuis cinq semaines, nous consentons volontiers
à ce que...
Le Vice-Président (M. Rancourt): Mme la
députée de Dorion.
Étude du projet de loi 57
Mme Lachapelle: M. le Président, permettez-moi, au nom de
mon collègue, le député de Deux-Montagnes, de
présenter le rapport de la commission élue permanente des
communautés culturelles et de l'immigration. J'ai l'honneur de faire
rapport à cette Assemblée que la commission élue
permanente des communautés culturelles et de l'immigration a
siégé les 12, 13, 15, 19 et 20 décembre 1983 pour
étudier article par article le projet de loi 57, Loi modifiant la Charte
de la langue française. Le projet de loi a été
adopté avec amendements. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Rapport
déposé.
M. le député de Gouin.
Études des projets de loi 241, 220, 233, 282,
211, 200, 235 et 232
M. Rochefort: J'ai l'honneur de faire
rapport à cette Assemblée que la commission élue
permanente des affaires municipales a siégé le mardi 20
décembre 1983 aux fins d'étudier article par article les projets
de loi privés suivants: 241, Loi concernant le village de
Saint-Sauveur-des-Monts; 220, Loi concernant ville de La Baie; 233, Loi
concernant l'annexion d'un certain territoire à celui de la ville de
Sorel; 282, Loi concernant la ville de Drummondville; 211, Loi modifiant le
territoire de la ville de Mont-Joli; 200, Loi modifiant la charte de la ville
de Montréal; 235, Loi concernant la ville de Gatineau; 232, Loi
concernant la ville de Hull.
Ces projets de loi ont tous été adoptés avec
amendements.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Rapport
déposé.
M. le leader adjoint du gouvernement.
Prise en considération du rapport
de la commission qui a étudié
le projet de loi 51
M. Fréchette: M. le Président, nous en
étions donc à la motion de prise en considération du
rapport de la commission de la fonction publique. Je comprends que le
député de Sainte-Marie avait quelque chose à nous
soumettre.
Le Vice-Président (M. Rancourt); M. le
député de Sainte-Marie.
M. Guy Bisaillon
M. Bisaillon: M. le Président, de consentement des membres
de cette Assemblée, je voudrais présenter la motion suivante, qui
vise à proposer un amendement au rapport de la commission de la fonction
publique qui a étudié le projet de loi 51.
J'indique tout de suite que ma motion, si elle était
adoptée, devrait être intégrée au rapport et elle se
lirait comme suit: Que le gouvernement révise sa décision
concernant l'intégration des membres de cabinet dans la fonction
publique en modifiant le projet de loi 51 par l'insertion, après
l'article 28, de l'article suivant qui se lirait comme suit:
Premièrement, les membres du personnel d'un cabinet de ministre ou d'une
personne visée à l'article 124.1 de la Loi sur l'Assemblée
nationale, recrutés à l'extérieur de la fonction publique,
deviennent membres de la fonction publique après quatre années de
service continu auprès d'une ou plusieurs personnes
énumérées plus haut.
Deuxièmement, lors de sa nomination, cette personne fait l'objet
d'une évaluation et se voit attribuer un classement par l'Office des
ressources humaines. Elle conserve ce classement aussi longtemps qu'elle est
employée dans un cabinet.
Troisièmement, le jour de sa démission, le jour de sa
révocation ou à la date où le ministre et les personnes
désignées à l'article 124.1 de la Loi sur
l'Assemblée nationale cessent d'occuper leurs fonctions, le membre du
personnel de cabinet qui répond aux critères et aux conditions
prévus au premier paragraphe peut requérir de l'Office des
ressources humaines une nouvelle vérification de ses aptitudes.
Quatrièmement, l'Office des ressources humaines procède
à l'intégration de cette personne selon les modalités
prévues aux articles 26, 27 et 28 de la présente loi.
Je voudrais savoir si on a le consentement pour discuter de cette
motion. Il semble bien qu'il y avait une entente, à savoir qu'il y ait
cinq minutes de chaque côté et un droit de réplique de cinq
minutes par la suite.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Y a-t-il
consentement?
Une voix: Consentement.
Le Vice-Président (M. Rancourt): II y a consentement.
M. le député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, pour bien faire comprendre
l'objectif poursuivi par cette motion, il faudrait se ramener, en pensée
tout au moins, à la situation qui existait auparavant. On se souviendra
que, dans la Loi sur la fonction publique, avant l'adoption de la loi 50, le
personnel de cabinet politique était intégré
automatiquement à la fonction publique après une année de
service comme attaché politique. La loi 50 a modifié ces
conditions pour faire en sorte que, d'une part, les personnes qui
étaient en poste au moment de la loi 50 maintiennent les droits que
l'ancienne loi leur reconnaissait, mais pour empêcher, à l'avenir,
toute intégration à la fonction publique. (15 h 10)
Quand on regarde les chiffres, on se rend compte qu'entre 1970 et 1975,
en date de 1975, 407 personnes qui avaient été des
attachés politiques ou qui avaient servi comme attachés
politiques dans des cabinets ministériels ont été
intégrées à la fonction publique. Depuis ce temps, comme
la loi 50 ne prévoyait plus de modalités d'intégration,
évidemment, il n'y a eu aucune intégration. Soit dit en passant,
M. le Président, la motion que je présente correspond en tout
point à une recommandation qu'avait faite la commission spéciale
de la fonction publique sur le sujet. Après six mois d'études et
de recherches sur le sujet, on en était arrivé à la
conclusion qu'un critère valable serait celui d'avoir quatre ans de
service;
donc, qu'un attaché politique, après quatre ans de service
continu, puisse être intégré à la fonction publique.
Si on appliquait cette recommandation aujourd'hui, les effets seraient
d'intégrer aujourd'hui, possiblement, si les personnes le
désirent, 30 personnes, et, dans un an, 46 personnes. Donc,
l'application de ma motion couvrirait au maximum 76 personnes alors que, dans
l'ancien régime, on en a intégré joyeusement 407, sinon
davantage.
La raison pour laquelle la commission spéciale a voulu mettre de
l'avant cette proposition, c'est qu'on considérait que cette fonction
nouvelle que représente celle d'attaché politique, soit dans un
cabinet ministériel, soit dans un cabinet prévu dans la Loi sur
l'Assemblée nationale, donc pour les députés, devait
prendre de l'essor. On devait donc se donner le maximum de possibilités
pour recruter les meilleures compétences possible à ces
fonctions, car c'est à ce seul moment qu'on pourra faire une
intégration valable entre le travail particulier des attachés
politiques et le travail des fonctionnaires à l'intérieur de
l'administration publique. Les gestionnaires qui sont venus témoigner
à la fois devant la commission spéciale et devant la commission
parlementaire ont tous souligné les erreurs et les difficultés de
fonctionnement entre le personnel régulier de la fonction publique et le
personnel politique. J'attire votre attention, M. le Président, sur le
fait qu'une grande partie de ces difficultés vient actuellement d'un
fort taux de roulement dans le personnel politique; 116 personnes ont moins
d'une journée à un an d'expérience dans les fonctions
d'attaché politique; 110 personnes ont moins de zéro à
deux ans d'expérience dans les fonctions d'attaché politique. Au
total, 226 attachés politiques, actuellement, ont une connaissance de
leurs fonctions depuis moins de deux ans. Cela ne peut pas faire autrement que
de créer des difficultés à l'intérieur de
l'appareil de la fonction publique.
Je termine, M. le Président, en attirant l'attention des membres
de cette Chambre sur le fait qui si on ne prévoit pas de
modalités précises et de moyens pour procéder à
cette intégration, ne nous trompons pas, l'intégration se fera
quand même, mais par des moyens détournés, par le haut
plutôt que par le bas, par des moyens anormaux plutôt que par des
procédures normales, visibles et connues de l'ensemble des
parlementaires.
Je tiens aussi, M. le Président, à souligner à
chacun des membres de cette Assemblée, qu'ils soient ministériels
ou qu'ils soient de l'Opposition, qu'un jour ou l'autre, si on ne règle
pas cette question maintenant, on sera tenu d'y revenir, à la fois pour
assurer une possibilité de recrutement valable de ce type de personnel
et pour harmoniser les rapports entre l'administration publique et le personnel
politique. On sera donc obligé un jour de revenir sur cette
question.
Ce que je veux, par ma motion, c'est au moins signifier clairement que
les individus, un par un dans cette Chambre, ont un jour signifié leur
intention de mettre fin à tout régime d'intégration du
personnel politique. Je veux que ce débat ne soit pas partisan et qu'il
soit clairement établi que si l'Opposition vote contre ma motion, ce ne
sera pas pour revenir par la suite, dans quelques années, et ramener le
régime qu'on a déjà connu dans le passé. Au moins,
qu'on soit clair, qu'on soit franc et qu'on tranche la question de façon
définitive, mais en sachant cependant qu'on se dissimule les vrais
problèmes et qu'on ne fait rien pour les régler de façon
positive.
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le
député de Louis-Hébert.
M. Réjean Doyon
M. Doyon: M. le Président, sur la motion du
député de Sainte-Marie, je vais reprendre, grosso modo, les
arguments que j'ai eu l'occasion d'apporter hier à la commission
parlementaire. Le député de Sainte-Marie nous avait dit qu'il
fallait qu'il y ait un juste parallèle entre le sort
réservé aux fonctionnaires issus de la fonction publique et qui
acceptaient d'aller travailler dans un cabinet de député ou dans
un cabinet de ministre et que, de la même façon qu'on leur
permettait de retourner dans la fonction publique, de la même
façon devait-on permettre aux membres des cabinets de ministre ou de
député d'être intégrés à
l'intérieur de la fonction publique. J'ai répondu à cela
que, si on voulait faire un véritable parallèle, on devait
plutôt parler d'une obligation qui pourrait législativement
être faite aux employeurs actuels de personnes qui iraient travailler
dans un cabinet ministériel de façon que ces personnes puissent
réintégrer leur emploi original.
J'ai aussi fait valoir que les gens qui acceptent un poste à
l'intérieur d'un cabinet ministériel ou à
l'intérieur maintenant d'un cabinet de député le font en
connaissance de cause. Ils savent que c'est un emploi qui, dans le temps,
risque de se terminer avec la carrière politique de la personne ou des
personnes pour lesquelles ils travaillent et qu'à ce moment, il n'y a
pas d'ambiguïté sur le caractère essentiellement temporaire
de leur poste. Ce que j'ai fait valoir aussi, je le fais valoir à
nouveau et j'espère pouvoir entendre la ministre de la Fonction publique
là-dessus, c'est que la fonction publique doit être
composée de personnes qui passent toutes par la même porte pour
entrer à l'intérieur de la fonction publique. Il n'y a
pas de porte arrière, il n'y a pas de porte de côté,
il n'y a pas de petite porte ou de moyenne porte. Il y a une seule porte qui
permet d'accéder à la fonction publique et c'est la grande porte
des concours publics où ce qui prime est la compétence des
candidats. À condition que les gens veuillent se soumettre à
cette exigence, tous sont admis à se présenter à des
concours et, évidemment, de la même façon, les gens qui
détiennent actuellement un poste dans un cabinet ministériel sont
invités à se présenter à des concours, à
condition évidemment qu'il y ait des concours, me direz-vous. Or, s'il
n'y a pas de concours, c'est parce qu'il n'y a pas de poste d'ouvert et s'il
n'y a pas de poste ouvert, c'est parce qu'on n'a pas besoin d'un surcroît
de personnel.
Dans les circonstances, il est compréhensible qu'on ne puisse pas
engraisser, grossir et élargir la fonction publique par un moyen comme
celui-là. Je m'oppose à cette façon de faire au nom de ma
formation politique, me disant que les gens qui oeuvrent à
l'intérieur des cabinets ministériels ont déjà,
advenant des concours, un avantage marqué sur les autres candidats
à des postes de la fonction publique, dans ce sens, tel que le faisait
remarquer le député de Sainte-Marie, qu'ils ont
déjà une expérience, une expertise pratique de
l'administration publique, du fait même des fonctions qu'ils
exercent.
Je ne crois pas qu'il serait juste qu'on fasse des exceptions tout
simplement parce que des personnes ont accepté de travailler à
l'intérieur d'un cabinet ministériel ou d'un cabinet de
député. Les employés de la fonction publique ont
accédé au poste qu'ils occupent en se présentant, en se
qualifiant et en satisfaisant aux critères très exigeants qui
sont imposés par l'Office de recrutement. Tout le monde doit être
traité sur le même pied, c'est une question d'équité
et on ne doit pas déroger à cette règle. (15 h 20)
Le problème que soulève le député de
Sainte-Marie est un faux problème. Pour autant qu'il n'y a pas de
fausses représentations sur les conditions d'emploi des personnes, je
pense que personne n'est frustré de quelque droit que ce soit et que
tout le monde est traité équitablement.
S'il y a un fort roulement actuellement dans les cabinets
ministériels, je pense qu'on peut rechercher la cause à d'autres
endroits que le fait qu'ils ne puissent pas accéder à la fonction
publique. Si vous voulez mon avis, M. le Président, c'est beaucoup plus
dû aux difficultés politiques, aux difficultés de toute
nature que connaît actuellement le gouvernement péquiste. Je ne
veux pas faire un discours là-dessus, mais les difficultés qui
sont rencontrées actuellement par le gouvernement ne sont pas de nature
à encourager les personnes qui oeuvrent à l'intérieur des
cabinets ministériels à occuper ce genre de poste pendant des
périodes de trop longue durée, et cela se comprend. C'est
beaucoup plus là l'explication qu'on doit trouver à ce fort
roulement.
Je ne crois pas qu'il serait bon de retenir artificiellement les
personnes dans ces postes, en leur faisant miroiter, au bout de deux ans, trois
ans, quatre ans ou même cinq ans - peu importe le nombre d'année
-la possibilité d'accéder à des emplois permanents
à l'intérieur de la fonction publique. Je ne pense pas que ce
soit là le remède à apporter à ce fort roulement.
Le roulement doit être fait. S'il est nécessaire, il est le signe
d'un certain nombre de choses et le gouvernement doit en tirer un certain
nombre de conclusions qu'il lui appartient de tirer. Les fonctionnaires doivent
être à l'abri de tout soupçon de partisanerie politique,
d'obtention de leur poste sous le couvert de leur allégeance politique.
Accepter la proposition qui est faite par le député de
Sainte-Marie équivaudrait à ouvrir la porte de façon
officielle à des employés qui, dans l'exécution de leurs
fonctions pendant un certain nombre d'années, les ont
exécutées directement sous la directive d'un politicien ou d'une
politicienne. Ce n'est pas de nature à préserver la
neutralité qu'on est en droit d'exiger de la fonction publique, en
général. Dans ces circonstances, je ne vois pas de raisons,
même s'il y avait une, deux ou dix personnes qui étaient
touchées par cela. Ce n'est pas une question de nombre. C'est purement
et simplement une question de principe, à savoir que celui qui veut
oeuvrer à l'intérieur de la fonction publique doit le faire selon
des modes qui sont les mêmes pour tout le monde, selon des conditions,
selon des exigences qui sont générales et qui ne souffrent pas
d'exceptions, que ces exceptions, quand elles doivent avoir lieu, doivent
être de nature à faire disparaître la discrimination,
à assurer l'égalité dans l'emploi. On peut concevoir
certaines exceptions de cette nature. Mais le concours doit toujours avoir sa
place. Tant qu'on ne me fera pas la preuve que cela ne donnerait pas ouverture
à toutes sortes d'abus de la nature de ceux que j'ai exprimés, je
ne peux pas, au nom de ma formation politique, donner mon accord à cette
façon de faire. C'est pourquoi je voterai contre l'amendement.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Mme la ministre de la
Fonction publique et députée des Îles-de-la-Madeleine.
Mme Denise LeBlanc-Bantey
Mme LeBlanc-Bantey: M. le Président, en commençant,
je demanderais au député de Louis-Hébert, qui dit que
probablement une
des raisons du taux de roulement dans les cabinets serait reliée
aux difficultés que peut éprouver le gouvernement, s'il
accepterait de nous fournir les chiffres du taux de roulement dans l'Opposition
depuis sept ans ici. Parce que, compte tenu des difficultés qu'a connues
le Parti libéral depuis sept ans, si son argument était vrai, il
devrait donc y avoir eu un taux de roulement très élevé.
On pourrait voir si son argumentation est sérieuse et si elle vaut la
peine d'être examinée.
Cela dit, je dirai...
M. Doyon: Une question, M. le Président...
Le Vice-Président (M. Rancourt): S'il vous
plaît!
Mme LeBlanc-Bantey: Je ne vous ai pas interrompu. Est-ce que
vous...
Le Vice-Président (M. Rancourt): S'il vous plaît, M.
le député de Louis-Hébert! Mme la ministre.
M. Doyon: En ce qui concerne...
Le Vice-Président (M. Rancourt): S'il vous plaît!
S'il vous plaît! S'il vous plaît! Je ne crois pas que Mme la
ministre vous ait posé une question à vous personnellement.
C'était plutôt une interrogation d'après ce que j'ai
compris. Si Mme la ministre veut poser une question spécifique, elle le
fera, mais selon ce que j'ai entendu, c'était une interrogation. Donc,
Mme la ministre des Travaux publics...
Mme LeBlanc-Bantey: Je suggère au député de
Louis-Hébert... Pardon, Mme la ministre de la Fonction publique.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Je m'excuse. Mme la
ministre de la Fonction publique.
Mme LeBlanc-Bantey: Je suggère au député de
Louis-Hébert de profiter de la troisième lecture pour
répondre à ma question. On va faire la troisième lecture
bientôt.
Ceci étant dit, M. le Président, j'admettrai très
honnêtement que les recommandations qui avaient été faites
par la commission bipartite sur la fonction publique présidée par
le député de Sainte-Marie selon lesquelles on devrait
intégrer les employés depuis plus de quatre ans dans les cabinets
politiques, m'ont amené à faire une réflexion sur le
sujet. Je dois dire qu'a priori j'étais encline à être pour
une telle demande; par ailleurs, j'ai eu l'occasion d'analyser
sérieusement et profondément le dossier et de le regarder sous
toutes ses coutures et j'ai changé d'avis. Je dirais que la principale
raison qui m'a fait changer d'avis a été de faire l'analyse de ce
qui s'était passé en termes d'intégration à la
fonction publique au moment de la défaite du régime Bourassa au
moment où un nombre impressionnant d'attachés politiques ont
été intégrés à la fonction publique.
Même si la recommandation Bisaillon ne vise pas à nous
ramener à ce qui existait auparavant où, après un an,
n'importe qui pouvait être intégré à la fonction
publique; même si avec une telle recommandation on ne risque pas de vivre
ces situations ahurissantes et nettement exagérées, il
m'apparaît honnêtement et il est apparu au gouvernement très
honnêtement que, compte tenu du contexte où depuis quelques
années il y a de plus en plus de réduction de postes dans la
fonction publique, où depuis quelques années nous tentons de
faire - comme on l'a dit à plusieurs reprises - plus avec moins et
d'utiliser nos ressources au maximum, qu'il était nécessaire de
maintenir la décision qui avait été prise au moment de
l'adoption de la loi 50.
Cela est devenu d'autant plus nécessaire que lorsqu'on parle de
personnel de cabinets politiques, on ne peut en parler sans en même temps
parler du personnel des députés. Le député de
Sainte-Marie a fait allusion avec raison qu'accepter sa recommandation
équivaudrait à dire qu'on va intégrer - selon ce qu'il a
dit - une trentaine de personnes et d'ici à deux ou trois ans d'environ
130 ou 150 personnes. Quand on tient compte de ces chiffres-là, en ce
qui concerne les cabinets des ministres, ce n'est peut-être pas un nombre
exagéré.
Par ailleurs, vous allez, aujourd'hui, adopter dans ma loi une
disposition qui permettra de se constituer des cabinets de plusieurs personnes.
Je ne pense pas qu'on puisse traiter le problème des attachés de
ministres sans traiter en même temps celui des députés. A
moyen terme, si on devait accepter la recommandation du député de
Sainte-Marie, on grossirait la fonction publique d'une façon assez
impressionnante et, à ce moment-là, les chiffres seraient plus
importants que ceux auxquels a fait allusion le député de
Sainte-Marie.
M. le Président, je dirai en terminant que pour ces raisons et
compte tenu du contexte, on ne pense pas qu'il soit opportun d'ajouter au
fardeau des contribuables. Par ailleurs, je suis convaincu qu'on a des
attachés politiques, de part et d'autre, qui sont compétents, qui
font leur travail avec toute la compétence dont ils sont capables, avec
toute la disponibilité, et la seule raison qui fait que le gouvernement
n'est pas favorable à une telle recommandation c'est que les
citoyens ne nous pardonneraient pas d'alourdir davantage la fonction publique.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Guy Bisaillon (réplique)
M. Bisaillon: Rapidement, M. le Président, en
réplique, malgré tout le respect que j'ai pour le
député de Louis-Hébert, je dois vous dire qu'il manifeste
une grande méconnaissance de ce dossier et des implications de ce
dossier.
Le député de Louis-Hébert a beau prétendre
qu'il ne doit y avoir qu'une seule façon d'entrer dans la fonction
publique, qui est la grande porte du concours, je tiens à lui indiquer
qu'il a lui-même adopté et endossé un projet de loi 51
qu'on va s'apprêter à adopter tantôt en troisième
lecture, où il y a quand même d'autres moyens d'entrer dans la
fonction publique que le concours habituel. Il y a tous les concours
réservés où, malgré le gel des effectifs, on va,
par exemple dans le milieu universitaire, recruter annuellement un certain
nombre de personnes. (15 h 30)
II y a aussi tout le moyen, largement utilisé, des engagements
temporaires qui vont jusqu'à dix ans, à un point tel que dans le
projet de loi qu'on dépose actuellement devant l'Assemblée
nationale, on va être obligé de prendre une mesure pour
rétroactivement inclure dans la fonction publique tous ceux qui sont
là depuis cinq ans. Pour ceux-là, pour ce personnel qu'à
bon droit on va intégrer dans la fonction publique parce que depuis au
moins cinq ans ils ont eu, année après année, des contrats
temporaires qui ont été renouvelés, et dans certains cas,
pour des périodes qui vont jusqu'à douze ans, M. le
Président, il n'y a pas eu de concours. Pendant douze ans, année
après année, on a renouvelé des contrats temporaires. Il y
a une mesure dans le projet de loi qui va les intégrer à la
fonction publique.
Le député de Louis-Hébert oublie aussi toutes les
intégrations automatiques qu'on fait lorsqu'on adopte des projets de loi
d'intégration. Vous souvenez-vous de l'intégration du personnel
du bureau du directeur des élections, avec la représentation
électorale et le financement des partis politiques? Il y avait un bon
paquet de personnel là-dedans qui n'avait pas été
engagé sous l'empire de la fonction publique et pourtant qu'on a
intégré automatiquement. Qu'on ne fasse pas de démagogie
en disant que tout le monde est recruté dans la fonction publique et
entre dans la fonction publique de la même façon.
Rappelons-nous aussi que le projet de loi actuel va permettre bien
d'autres mécanismes pour accéder à la fonction publique
sans qu'il n'y ait de différence.
J'écoutais tantôt le député de
Louis-Hébert, je voudrais lui rappeler aussi qu'il a adopté une
mesure, par exemple, où les administrateurs d'État seront
nommés sans stage de probation malgré que dans les autres cas,
dans le cas des autres gestionnaires, on va exiger d'eux deux stages de
probation.
Les administrateurs d'État ce sont ceux qui sont nommés
par le pouvoir discrétionnaire de l'exécutif. Cela veut dire
qu'à l'avenir... peut-être qu'actuellement on entre comme
attaché politique pour devenir sous-ministre; demain on va entrer
sous-ministre pour devenir attaché politique. C'est cela qui va se
produire et je vous dis qu'on va prendre des moyens détournés
pour faire en sorte que, de toute façon, on assure une certaine
sécurité au personnel politique qu'on va recruter.
De 1970 à 1976 le Parti libéral a intégré
allègrement, en fonction de la Loi de la fonction publique, les
attachés politiques qui ont travaillé pour lui. Ces
gens-là sont aujourd'hui des fonctionnaires qui, normalement, exercent
leur travail de façon neutre et non partisane parce qu'ils sont devenus
des fonctionnaires. Pourquoi, demain matin, cette situation-là
serait-elle changée?
Je prétends que le Parti québécois, par la loi 50,
a fait une grossière erreur en modifiant ces règles du jeu.
À l'époque, le Parti québécois aurait dû
baliser davantage l'intégration du personnel politique, mais le
gouvernement de l'époque a fait une erreur. On doit corriger cette
erreur et de toute façon, si on ne la corrige pas, c'est le Parti
libéral, demain ou un jour à venir, qui sera pris avec ce
problème. Probablement qu'à ce moment le Parti libéral
voudra reconsidérer la question. Je dis, M. le Président, que
c'est maintenant qu'il faut le faire. Il faudrait peut-être, quand on va
voter sur cette motion, que chaque député, chaque ministre puisse
rendre compte de cette question aux personnes avec qui il travaille et qui
l'entourent.
Je termine, M. le Président, en disant que lorsque Mme la
ministre de la Fonction publique nous dit que la population ne nous permettrait
pas de grossir ainsi l'effectif de la fonction publique, c'est là aussi,
selon moi, une approche démagogique parce qu'il faudrait d'abord
expliquer à la population qu'on prend, parallèlement à la
Loi sur la fonction publique, bien d'autres moyens pour grossir l'effectif de
la fonction publique, sans que cela ne paraisse, en créant et en mettant
sur pied toutes sortes de sociétés et de régies. On vient
d'en créer une - c'était hier - la Société
immobilière du Québec. À supposer qu'elle échappe,
dans son recrutement, à la Loi sur la fonction publique, à
supposer que, dans cinq ans, on mette fin à cette loi, on va
intégrer
automatiquement tout le monde qui sera à l'intérieur de
cette société, comme on pourrait intégrer tous ceux qui
sont dans des commissions, dans des régies, dans des
sociétés d'État, qui n'ont pas été
recrutés sous l'emprise de la Loi sur la fonction publique, mais qu'on
intégrera un jour. Ce sont des personnes qui émargent au budget
de l'État et ce sont des personnes auxquelles on ne se
réfère pas quand on parle du grossissement de l'effectif.
M. le Président, j'invite chacun des membres de cette
Assemblée... Vous pensez bien que je ne suis pas naïf au point de
croire que je vais renverser complètement la vapeur et amener tout le
monde à oublier momentanément la philosophie du parti; je ne suis
pas naïf à ce point. Je dis, cependant, qu'il y a au moins six
autres parlementaires en cette Chambre, à part moi, qui, pendant six
mois, ont discuté cette question, ont signé un rapport et se sont
déclarés solidaires de cette question. J'ai hâte de voir la
voie qu'ils choisiront lorsqu'on votera. Il y a des parlementaires du
côté ministériel, comme du côté de
l'Opposition, qui, dans des conversations privées, m'ont à tout
le moins signifié que, selon eux, c'était une mesure qu'il
fallait encourager, qu'il fallait mettre de l'avant, qu'il fallait favoriser.
J'ai hâte de voir comment ils vont se comporter lorsqu'on votera sur
cette motion. Surtout, au-delà de tout cela, je voudrais que ce vote
qu'on tiendra, à un moment donné dans la journée, reste
inscrit pour longtemps de sorte qu'un autre gouvernement ne puisse plus jouer
avec cette question. C'est de cette façon, par exemple, que le parti
ministériel s'est enferré dans un certain nombre de questions et
je constate malheureusement que l'Opposition est en train de suivre le
même chemin, qu'elle dénonce pourtant, celui du gouvernement.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Je mets aux voix les
amendements.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, en vertu de
l'article 106, je demanderais qu'il y ait vote enregistré, mais un peu
plus tard au cours de la même séance, soit vers 17 h 40, 17 h
45.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Donc, un vote
enregistré, mais plus tard au cours de la même séance.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, à la page 9
du feuilleton, il y a un article qui ne porte pas de numéro, mais qui se
réfère au projet de loi 57. Je ferais motion pour que nous
prenions en considération le rapport de la commission, lequel rapport
vient d'être déposé.
Prise en considération
du rapport de la commission
qui a étudié le projet de loi 57
Le Vice-Président (M. Rancourt): Prise en
considération du rapport de la commission des communautés
culturelles et de l'immigration qui a étudié le projet de loi 57,
Loi modifiant la Charte de la langue française. Est-ce que cette prise
en considération est adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Adopté. M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: Je fais motion, M. le Président, pour
l'adoption du rapport.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Y a-t-il consentement
pour l'adoption du rapport?
Une voix: Consentement.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Consentement.
Troisième lecture
M. Fréchette: M. le Président, il y a motion
également de consentement de la Chambre pour l'adoption de la
troisième lecture du projet.
M. Gratton: Sur division.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Sur division. La
troisième lecture est adoptée sur division.
M. Fréchette: M. le Président, ce matin, avec le
leader de l'Opposition, nous avions amorcé la procédure
d'adoption des projets de loi privés, mais, comme les rapports n'avaient
pas été déposés, nous avons dû suspendre le
processus d'adoption. Les rapports sont maintenant déposés, et je
me demandais si le leader adjoint de l'Opposition est disposé à
procéder à l'adoption de ces différents projets de
loi.
Une voix: Consentement.
Le Vice-Président (M. Rancourt): II y a consentement, M.
le leader adjoint du gouvernement.
Projets de loi 241, 220, 233, 282, 211, 200, 235 et
232
Deuxième et troisième lecture
M. Fréchette: M. le Président, je vais y aller
lentement, parce qu'il y en a beaucoup. Il y a donc le projet privé 241,
Loi concernant le village de Saint-Sauveur-des-Monts, le projet de loi
privé 220, Loi
concernant la ville de La Baie, le projet de loi privé 233, Loi
concernant l'annexion d'un certain territoire à celui de la ville de
Sorel, le projet de loi 282, Loi concernant la ville de Drummondville, le
projet de loi 211, Loi modifiant le territoire de la ville de Mont-Joli, le
projet de loi 220, Loi modifiant la Charte de la ville de
Montréal...
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader adjoint du
gouvernement, vous avez bien dit le projet de loi 220?
M. Fréchette: Le projet de loi 220, c'est le projet de loi
200, je m'excuse.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Le projet de loi 200.
M. Fréchette: Le projet de loi 200, le projet de loi 235,
Loi concernant la ville de Gatineau et, finalement, le projet de loi 232, Loi
concernant la ville de Hull.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Vous allez m'excuser de
ne pas faire la lecture de chacun d'entre eux. Pardon?
En premier lieu, est-ce que le rapport est adopté pour ces
projets de loi privés?
M. Gratton: Adopté.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Adopté. Je vais
passer à la deuxième lecture. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, avec le consentement
des membres de la Chambre, je suggère... Je vois le député
de Sainte-Marie qui semble avoir des inquiétudes.
M. Bisaillon: C'est seulement une question d'information, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Je voudrais savoir si ce que le leader adjoint du
gouvernement demande, c'est un vote sur l'ensemble des projets de loi
privés.
M. Fréchette: M. le Président, j'aurais
peut-être été plus avisé de m'informer auprès
du député de Sainte-Marie s'il avait des objections à
cette procédure.
M. Bisaillon: Je n'ai pas d'objection à cette
procédure, pour autant que je puisse avoir l'occasion, pendant deux
secondes, de vous indiquer que, quant à moi, par rapport au projet de
loi 200, c'est-à-dire la Loi modifiant la charte de la ville de
Montréal, à cause d'un certain nombre de mesures, en particulier
celle concernant le sabot de Denver, je voudrais enregistrer ma dissidence sur
le vote. (15 h 40)
M. Fréchette: Concernant ce projet de loi en
particulier?
M. Bisaillon: Concernant celui-là seulement.
M. Fréchette: Cela va?
Le Vice-Président (M. Rancourt): D'accord.
M. Fréchette: Mais, enfin, je comprends, et je pose la
question en le faisant, que tous les autres projets de loi, incluant
celui-là aussi, avec la dissidence du député de
Sainte-Marie, sont adoptés en deuxième et troisième
lecture.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Oui, M. le leader adjoint
de l'Opposition.
M. Gratton: Quant à nous, je voudrais simplement
préciser que nous sommes disposés à voter la
deuxième et la troisième lecture de l'ensemble des projets de loi
privés dont il est question.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Est-ce que les projets de
loi 220, 233, 282, 211, 200 - avec la dissidence du député de
Sainte-Marie - 235 et 232 sont adoptés en deuxième et
troisième lecture?
Une voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Adopté.
M. Fréchette: M. le Président, je comprends que le
travail se fait maintenant dans d'autres sanctuaires. On n'a pas le
matériel qu'il nous faudrait pour continuer nos travaux. Je fais motion
pour que nous les suspendions à loisir.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Est-ce que cette motion
de suspension est adoptée?
Une voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Adopté. Donc, nos
travaux sont suspendus à loisir.
(Suspension de la séance à 15 h 42)
(Reprise de la séance à 17 h 52)
Le Président: À l'ordre! Veuillez prendre vos
places. À l'ordre, Mme la ministre de la Fonction publique!
M. le leader adjoint du gouvernement.
Travaux des commissions
M. Fréchette: M. le Président, je comprends que
nous sommes là principalement pour procéder à un vote sur
une motion du député de Sainte-Marie. Maintenant, si vous me le
permettiez, et avec le consentement de l'Opposition, je suggérerais
qu'on règle un certain nombre d'autres petites choses dont, en
particulier, M. le Président, la convocation de la commission
élue permanente de la justice, qui devait siéger à 15
heures, qui avait été reportée à 15 heures et qui,
semblerait-il, pourrait siéger à 20 heures ce soir. Je fais
motion pour qu'effectivement elle se réunisse à 20 heures,
à la salle 81-A, pour étudier le projet de loi 50.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée?
Une voix: Adopté.
Le Président: Adopté. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, dans la liste des
projets de loi privés que nous avons adoptés cet
après-midi, il y a la loi 210 concernant la charte de la ville de
Sillery. Il s'agit d'une loi dont le parrain était le
député de Jean-Talon et, après tout le processus de
l'adoption, le député de Jean-Talon m'a soumis qu'il y avait un
amendement, dont il m'a remis copie d'ailleurs, qu'il voulait soumettre
à la loi, et il semblerait que cela ne cause aucun problème.
Alors, si telle était la situation, je ferais motion pour qu'il y ait
révocation de l'ordre de troisième lecture, à moins qu'on
préfère attendre que le député de Jean-Talon soit
là.
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président: M. le leader de l'Opposition.
M. Lalonde: Puisqu'il semble que nous devrions nous réunir
un peu plus tard ce soir, pour prendre en considération le projet de loi
50, qui va être en commission parlementaire de la justice, serait-il
possible de remettre cela à ce soir? Cela nous permettra de faire les
consultations que nous devons faire.
M. Fréchette: D'accord, M. le Président, nous
reverrons à 20 heures ce dossier particulier.
Si on donnait le consentement, je demanderais au député de
Nicolet de procéder au dépôt du rapport de la commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation sur le projet de loi
49.
Le Président: Y a-t-il consentement?
Une voix: Consentement. Le Président: M. le
député de Nicolet.
Étude du projet de loi 49
M. Beaumier: M. le Président, j'ai l'honneur de faire
rapport à cette Assemblée que la commission élue
permanente de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation a
siégé les 16 et 21 décembre 1983 aux fins d'étudier
article par article le projet de loi 49, Loi modifiant la Loi sur les produits
agricoles, les produits marins et les aliments. Le projet de loi a
été adopté avec des amendements.
Le Président: Rapport déposé. M. le leader
adjoint du gouvernement.
Une voix: Les applaudissements, c'est pour l'encourager.
M. Fréchette: M. le Président, toujours avec ce
consentement - il faut en profiter pendant qu'il est là - pourrais-je
faire motion pour la prise en considération du rapport de ce même
projet de loi?
Une voix: À 20 heures.
M. Fréchette: À 20 heures? Très bien, M. le
Président. J'ai fini avec ma cuisine. Je comprends qu'il y a maintenant
un vote.
Une voix: On va passer au salon.
Le Président: II y a deux choses à faire, en fait.
Il y a un vote à prendre et il y a un dépôt à faire.
Le seul problème, c'est que nous risquerions de dépasser 18
heures. Y a-t-il consentement pour que nous dépassions 18 heures? Au
point où on en est rendu... M. le leader adjoint du gouvernement, sur
d'autres rapports de commissions?
M. Fréchette: M. le Président, pendant qu'on
attend, je viens d'être informé que le rapport sur le projet de
loi 48 pourrait également être déposé, s'il y avait
consentement.
Le Président: Y a-t-il consentement au dépôt
du rapport?
Une voix: Pas pour le moment.
Dépôt du rapport intérimaire sur
la réforme parlementaire
et du projet de règlement fondé sur la
réforme
Le Président: II n'y a pas de consentement pour l'instant.
Si vous me le permettez, dans ce cas, je vais, pour ma part, déposer le
rapport de la commission élue permanente de l'Assemblée
nationale, la
commission de l'Assemblée nationale, en fait, qui s'est
réunie le 20 décembre 1983 pour recevoir le rapport
intérimaire de la sous-commission permanente de l'Assemblée
nationale sur la réforme parlementaire.
Le document est constitué de plusieurs procès-verbaux et
je tiens à attirer l'attention des députés et des
médias d'information sur le fait que les procès-verbaux des
réunions de la sous-commission permanente de l'Assemblée qui a
siégé le 12 septembre, les 11, 12 et 25 octobre, 2, 3 et 8
novembre, 1er, 7, 9 et 19 novembre afin de rédiger un nouveau
règlement de l'Assemblée nationale en conformité avec le
mandat qu'elle a reçu de l'Assemblée nationale le 22 juin 1983.
Je tiens à souligner que ces procès-verbaux n'ont pas fait
l'objet d'une adoption formelle et qu'en conséquence ils ne sont
là qu'à titre indicatif de l'évolution des
délibérations de la sous-commission de l'Assemblée
nationale en vue d'en arriver à la proposition que la sous-commission,
par l'intermédiaire de la commission, fait aujourd'hui à
l'Assemblée nationale d'un projet de nouveau règlement de
l'Assemblée nationale.
En conséquence, ces procès-verbaux ne peuvent être
utilisés afin d'attribuer à l'une ou l'autre personne
mentionnée quelque remarque ou citation qui y est attribuée
étant donné qu'ils n'ont pas fait l'objet d'une adoption
formelle, mais qu'ils sont là simplement à titre indicatif.
Cela étant, j'ai le très grand plaisir, pour ma part, de
déposer en même temps le projet de règlement de
l'Assemblée nationale qui incorpore les éléments de la
réforme parlementaire dont l'Assemblée a convenu au printemps
dernier. Nous avons profité de ce changement pour chercher à
faire en sorte que l'éventuel règlement de l'Assemblée
nationale, si celle-ci y consent quelque part au mois de mars, soit un
règlement plus fonctionnel, plus moderne, plus efficace et
rédigé dans une langue beaucoup plus claire et dont la
présentation sera beaucoup plus rationnelle. (18 heures)
Effectivement, le projet de règlement, vous allez le constater,
est divisé en six titres. Le premier titre porte sur l'organisation et
le fonctionnement de l'Assemblée; il est composé de trois
chapitres. Le premier chapitre traite, en deux sections, des dispositions
générales. Le second, en neuf sections, traite de
l'Assemblée: sa convocation, son calendrier, ses sessions, ses
séances, des affaires courantes, des affaires du jour, de l'ajournement
et de la commission plénière. Le troisième chapitre porte
sur les commissions parlementaires, en neuf sections, et c'est là un des
éléments majeurs de la réforme parlementaire. Dans les
neuf sections, on trouve les dispositions touchant la commission de
l'Assemblée nationale, les commissions spéciales, les huit
nouvelles commissions sectorielles, leur composition, le rôle de leurs
président et vice-président, les modalités de leur
convocation, de leurs séances, des consultations publiques et de leurs
rapports.
Le titre II du projet de règlement porte sur la procédure
générale. Le premier chapitre traite des dispositions
générales; le second des motions; le troisième des
débats et le quatrième de la mise aux voix.
Le titre III porte sur la procédure législative. Le
premier chapitre précise les règles des projets de loi publics;
le second traite des projets de loi de finances et le troisième de
projets de loi d'intérêt privé.
Le titre IV traite du budget et du budget supplémentaire.
Le titre V porte sur le contrôle parlementaire.
Le titre VI porte sur l'intégrité de l'Assemblée et
de ses membres.
La recommandation de la sous-commission et de la commission est donc de
soumettre ce projet aux membres de l'Assemblée pour que, d'ici la
reprise de nos travaux, ils puissent en prendre connaissance, l'étudier,
puisqu'il s'agit d'un outil de travail fondamental que tout
député doit posséder. Il a été justement
conçu dans le but de simplifier la tâche aux députés
et de rendre le tout beaucoup plus accessible et beaucoup plus clair, dans un
français plus simple et plus accessible.
J'ajoute que ce projet de règlement, éventuellement, s'il
devait voir le jour sous forme de règlement sessionnel, sera
complété d'un index élaboré qui permettra,
là aussi, que l'on s'y retrouve beaucoup plus facilement dans le
règlement que ce peut être le cas, à l'heure actuelle; un
index qui ferait en sorte que, dès qu'un député
s'interroge sur une question quelle qu'elle soit, quel que soit le concept
qu'il utilise pour aborder la question, il y trouverait une
référence à ce concept et pourrait, de la sorte, s'y
retrouver facilement. Dans ce règlement, nous avons voulu, dans la
mesure du possible, regrouper tous les éléments pertinents
à une question, à une notion, autour des mêmes articles
plutôt que d'avoir une série de renvois constants comme c'est le
cas dans le règlement actuel.
Voilà donc le projet auquel nous en sommes arrivés. Je
m'en voudrais, en terminant, de ne pas saluer d'abord l'étroite
collaboration absolument essentielle des deux leaders, le leader du
gouvernement et le leader de l'Opposition, lors des travaux de la
sous-commission, et également le travail considérable de
fonctionnaires de l'Assemblée nationale: le secrétaire
général adjoint, le directeur du Conseil en droit parlementaire,
des fonctionnaires des cabinets, des directeurs du cabinet des deux leaders,
mon
directeur de cabinet également, les membres du cabinet du
vice-président, le député de Laviolette, et combien
d'autres que j'oublie.
L'élaboration d'un projet de règlement semble une chose
simple quand on regarde le texte une fois que nous l'avons sous les yeux. En
réalité, il y a plusieurs centaines d'heures de travail qui ont
été fournies par toutes ces personnes, je dirais même
près d'un millier d'heures sûrement, depuis l'été
dernier jusqu'à ce jour, pour en arriver à ce résultat que
nous soumettons maintenant à votre attention, à l'étude
des députés afin que, quelque part en mars, si les
députés y consentent, nous puissions faire de ce règlement
un règlement sessionnel de l'Assemblée avant d'en faire,
peut-être, éventuellement, un nouveau règlement
permanent.
J'ai également le plaisir de déposer un autre
règlement, mais celui-là adopté, du bureau de
l'Assemblée nationale qui s'est réuni ce midi et qui a
adopté le règlement modifiant le règlement sur les
allocations aux députés, ce qui, en jargon plus simple, veut dire
que l'intégration de la masse salariale à la disposition des
députés, tant dans leur circonscription électorale
qu'à l'Assemblée nationale, est maintenant chose faite. Le
règlement est adopté et j'en dépose la copie.
Mise aux voix de l'amendement proposé
par le député de Sainte-Marie au
rapport
sur l'étude du projet de loi 51
Nous devons maintenant mettre aux voix le projet d'amendement que M. le
député de Sainte-Marie désire apporter au rapport de la
commission parlementaire qui a étudié le projet de loi 51, Loi
sur la fonction publique.
L'amendement au rapport se lit ainsi: "Que le gouvernement révise
sa politique concernant l'intégration des membres de cabinet dans la
fonction publique en modifiant le projet de loi 51 par l'insertion,
après l'article 28, de l'article suivant. L'article se lirait ainsi:
"28.1 Les membres du personnel d'un cabinet de ministre ou d'une autre personne
visée à l'article 124.1 de la Loi de l'Assemblée nationale
recrutés à l'extérieur de la fonction publique deviennent
membres de la fonction publique après quatre années de service
continu auprès d'une ou plusieurs personnes
énumérées plus haut. "2. Lors de sa nomination, cette
personne fait l'objet d'une évaluation et se voit attribuer un
classement par l'Office des ressources humaines. Elle conserve ce classement
aussi longtemps qu'elle est employée dans un cabinet. "3. Le jour de sa
démission, le jour de sa révocation, ou à la date
où le ministre et les personnes désignées à
l'article 124.1 de la loi de l'Assemblée nationale cessent d'occuper
leurs fonctions, le membre du personnel de cabinet qui répond aux
critères et aux conditions prévus au premier paragraphe peut
requérir de l'Office des ressources humaines une nouvelle
vérification de ses aptitudes. "4. L'Office des ressources humaines
procède à l'intégration de cette personne selon les
modalités prévues aux articles 26, 27 et 28 de la présente
loi."
Que les députés qui sont favorables à cette motion
d'amendement veuillent bien se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire adjoint: MM. Bisaillon (Sainte-Marie),
Lachance (Bellechasse), Rochefort (Gouin), Dupré (Saint-Hyacinthe),
Fallu (Groulx), Mme Juneau (Johnson), MM. Charbonneau (Verchères), LeMay
(Gaspé), Mme Harel (Maisonneuve), MM. de Bellefeuille (Deux-Montagnes),
Vaugeois (Trois-Rivières).
Le Président: Que les députés qui s'opposent
à cette motion veuillent bien se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire adjoint: MM. Lévesque (Taillon),
Bertrand (Vanier), Jolivet (Laviolette), Bédard (Chicoutimi), Parizeau
(L'Assomption), Laurin (Bourget), Johnson (Anjou), Bérubé
(Matane), Lazure (Bertrand), Gendron (Abitibi-Ouest), Godin (Mercier), Biron
(Lotbinière), Marcoux (Rimouski), Ouellette (Beauce-Nord), Mme
LeBlanc-Bantey (Îles-de-la-Madeleine), MM. Martel (Richelieu), Bordeleau
(Abitibi-Est), Tardif (Crémazie), Garon (Lévis), Léonard
(Labelle), Clair (Drummond), Fréchette (Sherbrooke), Brassard
(Lac-Saint-Jean), Duhaime (Saint-Maurice), Chevrette (Joliette), Richard
(Montmorency), Paquette (Rosemont),
Rancourt (Saint-François), Leduc (Fabre), Proulx (Saint-Jean),
Gauthier (Roberval), Boucher (Rivière-du-Loup), Dean (Prévost),
Beaumier (Nicolet), Gagnon (Champlain), Marquis (Matapédia), Baril
(Arthabaska), Laplante (Bourassa), Champagne (Mille-Îles), Lavigne
(Beauharnois), Blouin (Rousseau), Gravel (Limoilou), Paré (Shefford),
Tremblay (Chambly), LeBlanc (Montmagny-L'Islet), Lafrenière (Ungava),
Baril (Rouyn-Noranda-Témiscamingue), Levesque (Bonaventure), Lalonde
(Marguerite-Bourgeoys), Bourbeau (Laporte), Ciaccia (Mont-Royal), Mme Dougherty
(Jacques-Cartier), MM. Scowen (Notre-Dame-de-Grâce), Marx (D'Arcy
McGee), Mathieu (Beauce-Sud), Middlemiss (Pontiac), Polak (Sainte-Anne),
Saintonge (Laprairie), Rocheleau (Hull), Fortier (Outremont), Gratton
(Gatineau), Pagé (Portneuf), Côté (Charlesbourg), Paradis
(Brome-Missisquoi), Lincoln (Nelligan), Cusano (Viau), Doyon
(Louis-Hébert), Dubois (Huntingdon), Sirros (Laurier), Maciocia
(Viger), French (Westmount), Bissonnet (Jeanne-Mance), Dauphin
(Marquette), Kehoe (Chapleau), Hains (Saint-Henri), Champagne (Saint-Jacques),
Mme Bélanger (Mégantic-Compton).
Le Président: Que les députés qui
s'abstiennent veuillent bien se lever. (18 h 10)
Le Secrétaire adjoint: MM. Perron (Duplessis), Biais
(Terrebonne), Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), Payne (Vachon),
Brouillet (Chauveau), Dussault (Châteauguay), Rodrigue (Vimont).
Le Secrétaire: Pour: 11
Contre: 77
Abstentions: 7
Le Président: La motion est donc rejetée. M. le
leader adjoint du gouvernement.
Une voix: On fera mieux la prochaine fois.
Une voix: II y a bien des victoires morales là-dedans!
M. Fréchette:M. le Président, dans... M.
Bisaillon: M. le Président...
Le Président: M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, est-ce que je pourrais
souligner que c'est une victoire morale?
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette:M. le Président, toujours dans le
même dossier de cette loi 51, est-ce que je pourrais maintenant
suggérer, avec le consentement de la Chambre, que nous adoptions les
processus qui restent à adopter pour officialiser la loi? Si j'avais le
consentement, M. le Président, je proposerais donc l'adoption de la
motion quant au rapport lui-même et finalement la motion d'adoption pour
la troisième lecture du projet de loi.
Le Président: Donc, est-ce que le rapport de la commission
parlementaire sur le projet de loi 51 est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Troisième lecture
Le Président: Le projet de loi 51 est-il adopté en
troisième lecture?
Des voix: Adopté.
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, je fais motion pour
que nous suspendions nos travaux jusqu'à 20 heures.
Le Président: À l'ordre! Un instant! A l'ordre!
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président: M. le leader de l'Opposition, si vous me
permettez. À l'ordre!
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président: M. le député, un instant. M.
le leader de l'Opposition, si vous me permettez. L'Assemblée n'a pas
suspendu ses travaux.
Une voix: ...Léonard, le ministre... Une voix:Pour la deuxième fois.
Une voix: On est en arrière de toi, Jacques!
Le Président: J'en profite pour souligner à
l'Assemblée que le fait de présenter une motion d'ajournement ou
de suspension n'entraîne pas automatiquement son adoption et qu'il n'est
pas nécessaire de se ruer vers les portes comme si un incendie
était pris. M. le leader de l'Opposition.
M. Lalonde: M. le Président, j'ai entendu le leader
adjoint du gouvernement décrire les travaux qui occupent quelques
commissions parlementaires ce soir. Il semble que, à vingt heures, nous
n'aurons absolument rien à présenter à l'Assemblée
nationale et à la commission de la justice, qui doit
délibérer sur la loi 50. Il y a la commission des affaires
municipales qui doit consacrer au moins une heure, peut-être deux heures,
au projet de loi 45. Serait-il possible, à ce moment-là, de
suspendre nos travaux jusqu'à 22 heures pour ne pas faire revenir les
députés pour rien et qu'on puisse à ce moment, terminer
nos travaux?
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
Une voix: Un trait de génie! Le Président:
À l'ordre!
Une voix: Sacré Fernand! On va te manquer beaucoup,
Fernand!
M. Fréchette: M. le Président, je pense que la
suggestion du leader de l'Opposition est très heureuse et,
effectivement, nous consentons à revenir, enfin que les membres de la
Chambre reviennent, à 22 heures plutôt qu'à 20 heures.
Une voix: On a gagné deux heures. (Suspension de la
séance à 18 h 15)
(Reprise de la séance à 22 h 5)
Le Président: À l'ordre!
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, à la
suspension de nos travaux, j'avais souligné au leader de l'Opposition
que le parrain du projet de loi privé 210, le député de
Jean-Talon, avait soumis, avec quelque peu de retard, un amendement qu'il
souhaitait voir apporter à la loi. Le leader de l'Opposition devait, je
pense, à l'heure du dîner, voir le député de
Jean-Talon pour nous donner ensuite son évaluation et ce qu'il arrivait
effectivement de l'amendement.
Le Président: M. le leader de l'Opposition.
M. Lalonde: II ne faut pas mettre sur le dos du
député de Jean-Talon le retard à apporter cet amendement.
Il n'est pas ici, il a sûrement des occupations dans son comté,
mais nous avons réussi à communiquer avec lui et, effectivement,
l'amendement dont parle le leader adjoint est tout à fait dans l'ordre
et nous sommes en faveur de l'adopter.
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
Projet de loi 210
Révocation des deuxième et
troisième lectures
M. Fréchette: M. le Président, dans les
circonstances, il faudrait faire motion pour révoquer l'ordre de
troisième lecture et revenir en commission pour procéder à
l'adoption de l'amendement. Je fais cette motion.
M. Lalonde: La troisième et la deuxième lecture, M.
le Président.
Le Président: II faut effectivement révoquer la
troisième et la deuxième lecture.
M. Fréchette: Oui, la deuxième
également.
Le Président: La motion est donc de révoquer la
troisième lecture et la deuxième lecture.
Une voix: Adopté.
Une voix: C'est un miracle!
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: II faut aussi faire motion pour l'adoption
de l'amendement, M. le Président.
Le Président: En fait, la motion que nous venons d'adopter
a pour but de révoquer la troisième et la deuxième lecture
et de retourner en commission.
M. Fréchette: C'est ça.
Le Président: II est inutile, à mon avis, de...
M. Lalonde: Faisons les écritures en
conséquence.
M. Fréchette: Oui, les écritures.
Le Président: C'est ça, les écritures. Si je
comprends bien, vous proposez l'amendement. Vous donnez lecture de
l'amendement.
Amendement
M. Fréchette: Pour l'information de la Chambre, M. le
Président, je vais faire la lecture de l'amendement proposé. Que
l'article 8 du projet de loi 210 soit modifié en remplaçant le
quatrième paragraphe de l'article 415 de la Loi sur les cités et
villes, tel que modifié par l'article 8 du projet de loi 210 initial,
par le suivant: "Malgré toute disposition inconciliable et
réservée à des fins récréatives
privées ou publiques, ne peut être employé que pour ces
fins le territoire décrit à l'annexe II."
Le Président: M. le leader de l'Opposition.
M. Lalonde: Je voudrais simplement avoir une précision,
à savoir si c'est l'amendement du leader adjoint ou si c'est
l'amendement du député de Jean-Talon.
Le Président: M. le leader adjoint.
M. Fréchette: Que j'en sache, M. le Président, sous
réserve d'une vérification plus approfondie, ce serait
l'amendement du député de Jean-Talon..
Le Président: L'amendement de M. le
député de Jean-Talon, proposé par M. le leader
adjoint du gouvernement, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président: Adopté. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, je comprends que la
commission de la justice...
Le Président: II faudrait d'abord réadopter le
projet de loi tel qu'amendé.
Deuxième et troisième lecture
M. Fréchette: M. le Président, je fais motion pour
que le projet de loi privé 210 soit adopté...
Le Président: Tel qu'amendé en deuxième et
troisième lecture.
M. Fréchette: ...tel qu'amendé effectivement en
deuxième et troisième lecture.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président: Le projet de loi 210 tel que modifié
est adopté.
M. Fréchette: M. le Président, j'ai
été informé que la commission permanente de la justice a
terminé son étude du projet de loi 50 article par article et que
Mme la députée de Dorion, avec le consentement de la Chambre,
pourrait procéder au dépôt du rapport de la commission. (22
h 10)
Le Président: Y a-t-il consentement?
Une voix: Oui.
Le Président: Mme la députée de Dorion.
Dépôt du rapport de la commission qui a
étudié le projet de loi 50
Mme Lachapelle: M. le Président, au nom de ma
collègue, Mme Juneau, députée de Johnson, j'aimerais
présenter le rapport de la commission élue permanente de la
justice. J'ai l'honneur de faire rapport à cette Assemblée que la
commission élue permanente de la justice a siégé les 20 et
21 décembre 1983 aux fins d'étudier article par article le projet
de loi 50, Loi modifiant diverses dispositions législatives. Le projet
de loi a été adopté avec amendements. Merci, M. le
Président.
Le Président: Rapport déposé. M. le leader
adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, je ferais motion
pour que ce rapport soit maintenant pris en considération, avec le
consentement unanime de la Chambre, bien sûr.
Le Président: M. le leader de l'Opposition.
M. Lalonde: M. le Président, nous consentons à ce
que l'Assemblée nationale prenne en considération ce rapport.
Prise en considération du rapport
Le Président: Prise en considération du rapport de
la commission qui a étudié le projet de loi 50. Y a-t-il des
interventions? M. le député de Huntingdon.
M. Claude Dubois
M. Dubois: J'aimerais non pas proposer, parce que je n'ai pas le
droit de le faire, mais suggérer qu'on ajoute un article à la loi
50, qui a été suggéré, d'ailleurs, par le ministre
de l'Agriculture, dans le cadre du projet de loi 48.
Si vous me le permettez, j'aimerais, quand même, expliquer ce qui
est arrivé, dans le processus. Le ministre de l'Agriculture, en
commission parlementaire sur le projet de loi 48, a présenté un
amendement à l'article 63 - qui s'appelait l'article 63.1 - permettant
aux jeunes producteurs agricoles qui veulent s'établir de choisir entre
la subvention directe de 8000 $ et l'emprunt sans intérêt de 50
000 $. Alors, cet amendement, proposé par le ministre de l'Agriculture,
recueillait l'approbation des deux côtés de la Chambre. En
commission parlementaire, nous avons accepté la suggestion du ministre,
mais, vraisemblablement, le projet de loi 48 ne sera pas adopté ce soir,
il semblerait, en tout cas. Alors, cet amendement, qui est très
important, entrerait en vigueur le 1er janvier 1984.
Une voix: Non.
M. Dubois: Actuellement, ce qui permet aux jeunes agriculteurs
d'avoir leurs 8000 $ de subvention aussi bien que le privilège
d'emprunter 50 000 $ sans intérêt se termine le 31 décembre
1983. Je crois que tous les députés des comtés ruraux en
cette Chambre sont d'accord avec ce que le ministre de l'Agriculture a
suggéré lui-même. J'espère fortement qu'un ministre
pourra présenter la motion d'ajouter au projet de loi 50 exactement le
contenu de l'article que le ministre de l'Agriculture voulait lui-même
suggérer.
M. le Président, j'ai le texte de l'article suggéré
par le ministre de l'Agriculture et je pense qu'il ne serait pas convenable
à ce moment-ci de refuser aux jeunes producteurs du Québec
l'opportunité de poursuivre ce qui existait avant, c'est-à-dire
de recevoir une subvention directe de 8000 $. Je suggérerais que le
leader ou le leader adjoint en fasse la suggestion lui-même, étant
donné que je ne puis le faire, puisque cela engage des fonds. Mais
c'était l'intention du ministre de l'Agriculture que ce soit en vigueur
à partir du 1er janvier.
Projet d'amendement
Alors, si vous me le permettez, M. le Président, je pourrais vous
faire lecture de la motion. Il s'agissait de modifier le projet de loi 48
à l'article 63 et le nouvel article s'appellerait 63,1. Il s'agit des
articles 2, 5 et 7 de la Loi favorisant la mise en valeur des exploitations
agricoles, chapitre M-36, modifiés par le remplacement, dans leur
dernière ligne, du millésime 1984 par le suivant 1986.
Une voix: Excellent!.
Une voix: Vas-y mon Claude.
M. Dubois: M. le Président, j'aimerais qu'un ministre ou
un député même, un député du secteur rural,
du côté ministériel puisse appuyer cette demande.
Tous les jeunes producteurs du Québec, aussi bien que tous les
agriculteurs veulent que cette mesure continue et je pense que cela rencontre
l'approbation des deux côtés de la Chambre. Ce n'est pas une
demande extraordinaire; c'est le ministre qui l'a suggérée.
Étant donné que le ministre de l'Agriculture, n'est pas
ici ce soir, qu'il n'est pas en Chambre, je pense que c'est dans
l'intérêt de tous les députés des comtés
ruraux que cette mesure soit sanctionnée ce soir pour qu'elle puisse
être en vigueur le 1er janvier 1984.
Des voix: Bravo!
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, à ce
stade-ci, le député de Huntingdon me permettra de prendre acte de
sa requête, requête que je comprends difficilement. Par ailleurs,
il me permettra de lui signaler que ce qu'il demande qu'on transporte
maintenant dans la loi 50 a été dûment adopté en
commission dans la loi 48.
Quoi qu'il en soit, le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation sera ici, me dit-on, dans quelque dix minutes. Je
suggère que l'on suspende la discussion sur le sujet jusqu'à ce
que le ministre soit là.
Le Président: M. le leader de l'Opposition.
M. Femand Lalonde
M. Lalonde: Je comprends que, dans les dernières heures de
notre session, il peut y avoir des petites questions qui ne sont pas
complètement comprises, mais je pense que je dois ajouter ma voix
à celle du député de Huntingdon pour demander que
l'amendement que le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation a lui-même proposé à son projet de loi 48 et
qui ferait en sorte que l'aide qui existe actuellement pour la relève
agricole puisse continuer pendant les deux prochaines années au lieu de
se terminer dans quelques jours, le 1er janvier 1984. Il faudrait donc que cet
amendement puisse être adopté d'ici minuit -il nous reste à
peine 1 h 40 minutes de session - ce qui nous permettrait d'aider la
relève agricole.
On sait que l'amendement que le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation a lui-même proposé au projet
de loi 48 ne sera pas adopté parce que le projet de loi 48 ne sera pas
adopté. C'est évident, nous l'avons indiqué avant le
dîner lorsque nous nous sommes réunis vers 17 h 30. Le rapport a
été refusé et, pour des raisons que vous connaissez
très bien, que le leader connaît très bien et que le
premier ministre connaît très bien, le projet de loi 48 ne sera
pas adopté à cette session. Nous allons refuser notre
consentement pour qu'il traverse toutes les étapes qu'il devrait
traverser et qu'il aurait pu traverser, d'ailleurs, si nous avions
siégé depuis le 18 octobre au lieu de fermer le Parlement pendant
un mois.
Je fais appel au leader du gouvernement - je ne vois pas le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation - et au leader adjoint
du gouvernement pour leur demander de faire en sorte qu'un amendement soit
apporté au projet de loi 50 que nous étudions actuellement,
à l'étape de la prise en considération du rapport de la
commission parlementaire qui l'a étudié, pour qu'on puisse
permettre à la relève agricole de compter sur l'aide
déjà disponible, mais qui ne le sera plus dans quelques jours si
le gouvernement s'entête. Inutile de dire: C'est dans le projet de loi
48, si vous l'adoptez, que vous l'aurez.
C'est le député de Maskinongé lui-même qui,
il y a quelques semaines, a demandé au ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation de proposer cet amendement, s'il vous
plaît. Le ministre
nous a fait un petit show, mais on est habitué à cela.
Effectivement, son show démontrait que c'était prêt pourvu
que l'Opposition collabore. On a consenti sûrement, sauf que l'ensemble
de son projet de loi 48 ne nous apparaît pas désirable à ce
stade-ci. (22 h 20)
Pensez-vous qu'en vertu d'un petit chantage, étant donné
que vous avez mis l'amendement sur la relève agricole dans le projet de
loi 48, vous allez nous faire porter l'odieux de refuser cet amendement? Mais
non, M. le Président. Nous vous demandons, à la face de toute la
province, au moment où nous vous parlons, de faire l'amendement dans le
projet de loi 50. Nous vous disons que vous avez le pouvoir de le faire
immédiatement.
Des voix: Bravo!
M. Lalonde: Nous vous disons que, si vous ne voulez pas le faire
dans le projet de loi 50 au nom d'un petit jeu politique, de petite politique,
de petite stratégie politique que vous allez perdre comme toutes vos
stratégies depuis je ne sais pas combien de mois ici, au Parlement, vous
allez prendre en otage les jeunes agriculteurs. C'est ce que nous ne voulons
pas. Nous faisons appel à votre sens des responsabilités, s'il en
reste, et je pense qu'il en reste. Enfin! Je fais le pari qu'il y a, de l'autre
côté, des députés, que ce soit le
député de Champlain, oui, un député... Je ne vois
pas beaucoup de députés des régions rurales. Oui, il y en
a d'autres.
Une voix: Le député de Shefford.
M. Lalonde: Oui, le député de Shefford.
Une voix: Le député d'Arthabaska.
M. Lalonde: Le député d'Arthabaska n'est pas ici.
Le député de Saint-Jean. C'est quand même un comté
rural. Pensez à vos jeunes agriculteurs qui n'auront pas accès,
soit à la subvention de 8000 $ ou aux emprunts de 50 000 $ à
partir du 1er janvier 1984 si vous n'apportez pas cet amendement. Je fais, on
ne peut plus solennellement, cet appel au gouvernement, aux
députés ruraux de l'autre côté pour qu'ils
convainquent leur ministre - parce que cela prend un ministre pour faire cet
amendement - d'apporter un amendement au projet de loi 50 qu'on étudie
actuellement. Dans une heure et trente-sept minutes, il sera trop tard et ce
sera votre faute si vous ne l'apportez pas.
D'ailleurs, j'en avais parlé au leader du gouvernement de cet
amendement qui devrait être transporté du projet de loi 48
à un autre projet de loi, un projet de loi omnibus. Je ne veux pas dire
que le leader du gouvernement avait accepté dans nos conversations, mais
ce n'est pas la première fois qu'il en entend parler. Dans nos
conversations sur l'organisation des travaux, je lui ai mentionné la
nécessité - et depuis plusieurs jours - d'apporter un amendement
à un projet de loi omnibus et voici celui qui est devant nous, le projet
de loi 50 pour permettre à la relève agricole de compter sur
l'aide qu'elle peut avoir actuellement et qu'elle n'aura pas, si vous ne faites
rien.
Nous, de l'Opposition, M. le Président -je pense que vous en
conviendrez - ne pouvons pas proposer cet amendement, parce que c'est un
amendement qui entraîne une dépense des fonds publics et vous
seriez le premier, M. le Président, à déclarer un tel
amendement irrecevable, parce que c'est un amendement qui entraînerait
des dépenses des fonds publics.
Je vois le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation, qui fait son entrée solennelle. Lui-même a
proposé cet amendement dans le projet de loi 48; si vous appuyez votre
propre ministre, qui a fait cet amendement dans le projet de loi 48, pourquoi
ne vous rendez-vous pas compte que, le projet de loi 48 étant maintenant
sur le carreau, il est maintenant nécessaire qu'un tel amendement - qui
va aider la relève agricole, les jeunes agriculteurs - soit
apporté à la loi 50? Il est très imporant que toute la
population, enfin ceux qui nous entendent et qui connaîtront nos
interventions dans les jours qui viennent, sachent que le Parti libéral
vous a demandé solennellement que cet amendement soit inscrit dans la
loi 50.
Pourquoi ne peut-il pas passer dans le projet de loi 48? Parce que le
projet de loi 48 ne peut pas passer à cause du refus du ministre
d'entendre les intervenants qui sont affectés par le projet de loi 48.
C'est tout ce qu'on demandait au ministre: Entendez les intervenants. Nous lui
avons même offert d'adopter en troisième lecture, d'ici minuit -il
est 10 h 25 - le projet de loi 48, à une condition, c'est qu'elle
n'entre en vigueur qu'après qu'une commission parlementaire aura
été tenue avant la prochaine session, au mois de mars, au cours
de laquelle les personnes affectées par le projet de loi 48 -y compris
les pêcheurs - seraient entendues et que, à cette commission
parlementaire, les projets de règlement que le gouvernement aurait
l'intention d'adopter seraient soumis à cette commission parlementaire.
Parce qu'on sait que le projet de loi 48 crée des pouvoirs assez
importants de réglementation, c'est-à-dire des pouvoirs qui sont
donnés au gouvernement d'adopter des règlements qui vont affecter
tout le monde.
Alors, tout ce que nous avons demandé au ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, c'est de permettre que
la population affectée par le projet de loi 48
soit entendue, consultée. Est-ce que c'est difficile? Je
comprends que, pour un gouvernement qui a seulement 27% de popularité,
qui est complètement décroché de la réalité,
c'était peut-être difficile. Mais retournez donc à la
population, et la population qui est affectée par le projet de loi 48
veut être entendue avant que le projet de loi 48 entre en vigueur. C'est
tout ce que nous avons demandé et le ministre l'a refusé. Donc,
le projet de loi 48 est de côté et, si vous refusez d'inscrire un
amendement qui va permettre aux jeunes agriculteurs d'avoir accès
à l'aide que les programmes contiennent actuellement, ce sera votre
responsabilité.
J'ai fait un appel, M. le Président, je ne veux pas aller plus
loin. Peut-être que d'autres collègues feront comme moi, mais je
veux répéter que ce n'est pas la première fois que j'en
parle au leader du gouvernement. J'en ai parlé hier, et je ne vois pas
pourquoi le gouvernement s'entêterait à ne pas inscrire dans le
projet de loi 50 un amendement qui aiderait la relève agricole. Merci,
M. le Président.
Le Président: M. le député de Huntingdon, en
vertu de l'article 96. M. le député de Huntington se lève
en vertu de l'article 96.
M. Dubois: J'aimerais apporter une courte précision, M. le
Président. Le projet de loi 48 présenté par le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation n'avait rien à
voir initialement avec l'établissement des jeunes agriculteurs.
Une voix: C'est vrai.
M. Dubois: Si vous le permettez, M. le Président, je vais
relire le titre du projet de loi: Loi sur les pêcheries et l'aquaculture
commerciales et modifiant d'autres dispositions législatives.
M. le Président, vendredi dernier, le ministre de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation nous a présenté un
papillon apportant un ajout, si on veut, à l'article 63. Ce projet de
loi ne concernait pas les jeunes producteurs agricoles. Je prétends et
je vous dis que l'amendement présenté par le ministre peut aussi
bien s'incorporer au projet de loi 50 qu'au projet de loi 48. Je peux aussi
vous dire que le ministre a voulu piéger ce projet de loi et faire un
peu de chantage avec le projet de loi 48 en y incorporant...
Le Président: M. le député!
M. Dubois: ...la loi sur les jeunes producteurs. C'est de cette
façon que je le vois, M. le Président. Je suis persuadé
que c'est la raison pour laquelle le ministre l'a apporté dans ce projet
de loi. Merci, M. le Président.
Des voix: Bravo!
Le Président: M. le député d'Arthabaska.
M. Jacques Baril
M. Baril (Arthabaska): M. le Président, je dois vous
avouer, dès le départ, que je ne peux pas et que je ne veux
surtout pas être aussi habile politicailleur que le député
de Marguerite-Bourgeoys et le député de Huntingdon. Il faut quand
même voir dans quel contexte cet amendement a été
apporté au projet de loi 48. Cela faisait d'abord déjà
quelque temps que j'avais personnellement parlé du problème des
jeunes agriculteurs et le caucus agricole du Parti québécois
avait demandé au ministre d'amender le projet de loi afin que les jeunes
agriculteurs puissent continuer à avoir le choix entre les 8000 $ ou les
50 000 $ sans intérêt pendant cinq ans. (22 h 30)
Le ministre a pensé que le projet de loi 48 était la
façon la plus facile de le faire et que c'était techniquement
possible d'inclure cet amendement qui permettrait aux jeunes de choisir entre
ces deux mesures. C'est pour cela que le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation l'a intégré au projet de loi
48, ce qui lui permettait de le faire. Lorsqu'il a présenté cet
amendement à la commission parlementaire où j'étais
présent, l'Opposition a, de bonne grâce, accepté cet
amendement à cause de l'importance de cette mesure pour la relève
agricole. De notre part, il n'était pas question de savoir si on
était habile ou non, d'essayer de faire une passe aux autres, parce que
le projet de loi 48 pour le gouvernement, pour les gens de ce
côté-ci de la Chambre, revêt une grande importance. Et nous
nous étions déjà assurés...
Une voix: C'est vrai.
M. Baril (Arthabaska): ...à cause de l'impact
économique pour les pêcheurs du Québec et de la
nécessité de la loi 48, que l'Opposition apporterait sa
collaboration et pourrait adopter cette loi 48 pour assurer aux pêcheurs
québécois un avenir prospère. D'ici minuit, il nous reste
une heure trente pour accepter ce projet de loi et je suis certain que nous
sommes capables, nous sommes en mesure techniquement de l'adopter en Chambre,
le projet de loi 48, qui permettra aux jeunes agriculteurs qui veulent
s'établir sur des fermes de bénéficier d'une subvention
directe de 8000 $, immédiatement, ou d'une possibilité
d'emprunt de 50 000 $ sans intérêt.
Donc, il n'a pas été question de faire de chantage. Vu sa
nécessité, l'importance de cette loi, nous étions
assurés, nous sommes encore assurés que les libéraux
donneront leur accord et nous avons une heure et demie pour discuter de cette
loi, finir d'en discuter; elle a été adoptée en commission
parlementaire, il reste seulement la troisième lecture. Et depuis sept
ans que je siège en cette Chambre, il y a des lois d'une importance
capitale, aussi importantes que la loi 48, qu'en troisième lecture... Il
faut reconnaître qu'à peu près toutes les choses ont
été dites sur une loi lorsqu'elle arrive en troisième
lecture. Le ministre fait son petit discours de présentation en
troisième lecture et, automatiquement, c'est adopté par cette
Assemblée.
Donc, nous sommes convaincus, vu l'importance de cette loi, l'importance
pour les jeunes agriculteurs de bénéficier de cette mesure, que
les libéraux nous accorderont leur consentement. Et il n'est pas
question de faire de la politique ici, ou de ne pas en faire; nous voulons
aider l'ensemble des agriculteurs comme nous voulons relever le défi des
pêches au Québec et nous voulons assurer aux pêcheurs un
avenir rentable, un avenir progressif.
Donc, je voulais intervenir sur cette motion que le député
de Huntingdon veut nous présenter - il a essayé de la faire cet
après-midi, en commission parlementaire, il s'est révisé -
et il nous la présente ce soir. Je demande aux députés
libéraux et au député indépendant,
évidemment, de nous donner leur consentement pour que nous puissions
faire bénéficier les pêcheurs du Québec et les
jeunes agriculteurs du Québec des deux mesures qui sont à
l'intérieur de cette loi.
M. Bisaillon: M. le Président...
Le Président: M. le député de
Sainte-Marie.
M. Guy Bisaillon
M. Bisaillon: ...je voudrais apporter, si on me le permet,
quelques commentaires sur la suggestion qui est faite par le
député de Huntingdon mais surtout sur l'intervention du leader de
l'Opposition officielle.
J'ai voté favorablement en deuxième lecture pour le projet
de loi 48. Et tous les tours de passe-passe auxquels on assiste actuellement me
déçoivent énormément. Il y a un vieux principe qui
dit: Comme on fait son lit, on s'y couche. Et il me semble que l'Opposition,
après avoir enterré le projet de loi 48, ce n'est pas en essayant
de maquiller le cadavre qu'elle va rétablir les faits. Toute
l'argumentation du leader de l'Opposition s'appliquerait fort bien dans la
même période de temps pour l'endossement et le vote de la loi 48
si on voulait y mettre un peu de bonne volonté. Il me semble que toute
l'argumentation qu'a tenue le leader de l'Opposition officielle s'incorporerait
fort bien dans l'adoption de la loi 48 et que, dans le temps qu'il nous reste,
on pourrait effectivement procéder à l'adoption de la loi 48 et
répondre ainsi au voeu non seulement du député de
Huntingdon, mais de l'ensemble des députés de cette Chambre qui
ont toujours considéré le projet de loi 48 comme étant un
projet de loi important.
Le Président: M. le député de Shefford
s'était levé le premier. M. le député de
Shefford.
M. Roger Paré
M. Paré: Je m'excuse, M. le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation, mais, comme je sais que je ne pourrai pas
patiner aussi bien que le député de Marguerite-Bourgeoys, comme
il a parlé des députés du caucus agricole du Parti
québécois et a spécifié le député de
Shefford, je tiens à intervenir là-dessus, pour dire qu'il est
impensable de vouloir faire de la politique sur le dos des agriculteurs et sur
le dos des pêcheurs en même temps. C'est impensable.
Là, il faut mettre des choses au clair, à mon avis.
Comment est venu cet article ajouté pour permettre aux agriculteurs de
pouvoir choisir entre les 8000 $ ou les 50 000 $ sans intérêt?
C'est venu d'une discussion qu'on a eue, un peu tous dans nos comtés,
avec des agriculteurs qui nous l'ont demandé, ou encore de lettres qu'on
a reçues, moi spécialement, de l'Association des éleveurs
de Saint-Hyacinthe, auxquelles j'ai répondu. Au caucus agricole, on l'a
présenté durant les dernières semaines pour que ce soit
inclus.
La place pour l'inclure ne pouvait être autre, toute logique et
tout bon sens gardés, que dans le projet de loi 48, la Loi sur les
pêcheries et l'aquaculture commerciales et modifiant d'autres
dispositions législatives. Donc, M. le Président, des
dispositions législatives rattachées au secteur de l'agriculture:
c'est là que ça va, parce que c'est présenté par M.
Jean Garon, ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation.
On apporte dans le projet de loi dans lequel cela doit se trouver un
amendement pour permettre aux jeunes agriculteurs d'avoir leur choix. On a fait
notre boulot et ceux qui ont aidé le plus l'agriculture, c'est le Parti
québécois. Donc, on ne viendra pas nous montrer comment ça
fonctionne dans les comtés agricoles.
Le caucus a donc décidé de l'inclure dans le bon projet de
loi, dans le projet de
loi 48, pour être capable d'aider les agriculteurs, mais ce
qu'essaie de faire le leader de l'Opposition, c'est du chantage sur le dos des
pêcheurs. Il utilise les agriculteurs pour empêcher qu'on
développe les pêcheries. Il y a des problèmes en
Gaspésie, il y a des problèmes dans les pêcheries et le
ministre apporte un projet de loi pour régler les problèmes le
plus vite possible. Eux, de l'Opposition, ils ne veulent pas que ça
passe. Donc, ils s'arrangent pour qu'on ne vote pas ce projet de loi qui va
aider les pêcheurs; on met ça sur le dos des agriculteurs et du
gouvernement actuel.
C'est inacceptable. C'est là-dedans que se retrouve l'amendement
pour les agriculteurs et c'est là-dedans que ce doit être
voté. On oublie les pêcheurs en amenant juste un article du projet
de loi 48, comme si c'était le seul qui était important. Tout est
important dans le projet de loi 48 et ce que dit le leader de l'Opposition,
c'est inacceptable; quand il dit: On ne peut pas adopter le projet de loi ce
soir, c'est complètement faux, et je pense que je suis bien placé
pour le savoir et le dire. J'étais président de cette commission
parlementaire cet après-midi. Le projet de loi a été
adopté dans sa totalité; donc, le rapport est ici, il est sur le
bureau de mon collègue ici, à côté, le
député de Gaspé.
On a donc le rapport de la commission parlementaire. Tout ce qui reste
à faire, si on a l'autorisation de l'Opposition, c'est tout simplement
de dire oui et de déposer le rapport.
Qu'on vienne nous dire que ce n'est pas possible, qu'on ne peut pas
voter ce soir le projet de loi 48, ça voudrait dire, M. le
Président, qu'on ne peut pas non plus voter le projet de loi 50. Cela
voudrait également dire qu'on ne peut pas non plus voter le projet de
loi 49, parce que c'est exactement la même chose, c'est-à-dire que
ces projets de loi ont passé en commission parlementaire cet
après-midi.
Une voix: C'est de la mauvaise foi.
M. Paré: C'est tellement vrai, la mauvaise foi de
l'Opposition, que, dans cette fameuse commission parlementaire dont
j'étais président cet après-midi, on a fini
d'étudier, article par article, deux projets de loi, M. le leader de
l'Opposition, le projet de loi 49 et le projet de loi 48.
Si on peut accepter ce soir le projet de loi 49, qui a été
déposé cet après-midi, alors que les deux documents sont
arrivés en même temps, vous ne me ferez pas croire que ce n'est
pas possible, si l'Opposition n'est pas de mauvaise foi, de voter
également le projet de loi 48.
Au niveau du fonctionnement, il n'y a aucun problème. On peut
voter et le projet de loi 48 et le projet de loi 49 ce soir, c'est sans
problème, si l'Opposition n'est pas de mauvaise foi et qu'elle accepte.
Deuxièmement, c'est dans le projet de loi 48 que doit se trouver
l'article pour donner le choix aux agriculteurs entre 8000 $ et 50 000 $, parce
que c'est le projet de loi qui est présenté par le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. (22 h 40)
Je ne vois pas pourquoi on transférerait un article dans un
projet de loi déposé par le ministre de la Justice.
Deuxièmement, c'est dans le domaine de l'agriculture que les amendements
et les changements doivent être apportés, c'est au projet de loi
48. Troisièmement, je n'accepte pas qu'on ne veuille pas régler
aussi le problème des pêcheurs et qu'au contraire on essaie de
noyer le poisson - excusez l'expression -qu'on essaie d'oublier le
problème des pêcheurs, qu'on essaie d'oublier complètement
la base même du projet de loi 48 en amenant un seul article qui touche
les agriculteurs. On essaie d'ignorer le problème des pêcheurs; on
ne veut pas le régler; on est content, de l'autre côté,
quand cela va mal; on veut que cela continue, qu'on ne règle pas le
projet de loi 48 ce soir, en oubliant complètement son contenu pour
amener seulement un article qui touche les agriculteurs. C'est dans le projet
de loi 48 que doit se trouver cet article; c'est là qu'il se trouve.
J'invite l'Opposition à faire preuve de bonne foi, à
montrer pour une fois qu'elle aime suffisamment les agriculteurs et les
pêcheurs pour nous permettre de régler le problème. Si elle
refuse d'adopter le projet de loi 48, cela vient de compromettre ou de retarder
le règlement de certains problèmes dans les pêcheries et de
compromettre aussi le choix des jeunes agriculteurs entre les 8000 $ et les 50
000 $.
Une voix: Cela dépend de vous autres. Une voix:C'est de la mauvaise foi.
M. Paré: Je termine, M. le Président, en invitant
l'Opposition à nous donner son autorisation; elle sait très bien
que c'est tout ce qu'il faut pour que le projet de loi 48 - c'est tout ce qu'on
espère - soit adopté ce soir. Merci.
Des voix: Bravo!
Le Président: M. le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation.
M. Jean Garon
M. Garon: M. le Président, des orateurs comme le
député d'Arthabaska et le député de Shefford ont
avancé de bons arguments,
de même que le député de Sainte-Marie, à tel
point que la loi 48 se lit: "Loi sur les pêcheries et l'aquaculture
commerciales et modifiant d'autres dispositions législatives." Quand
vous allez à la section "d'autres dispositions législatives",
vous voyez l'article 59, qui modifie l'article 2 de la Loi sur le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation,
l'article 60, qui modifie l'article 13 de la Loi sur le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, et l'article 61, qui
traite de la section VI sur le développement des secteurs agricole et
alimentaire. C'est normal que, dans ces dispositions, se trouvent les
changements pour prolonger de deux ans l'option des jeunes agriculteurs entre
les 8000 $ de subvention et les 50 000 $ de prêt sans
intérêt pendant cinq ans, à tel point que le
député de Huntingdon, lorsque nous avons présenté
cette proposition, l'a appuyée des deux mains. Il a dit: Nous sommes
contents, vous respectez vos engagements, et c'est écrit au journal des
Débats. C'est...
Le Président: À l'ordre!
M. Garon: C'était un moment de fraîcheur dans cette
commission parlementaire qui traitait de l'agriculture et des pêcheries,
mais où on a retrouvé surtout des députés de
l'ouest de Montréal qui ont siégé. Je vous dis qu'il
fallait souvent donner des explications sur les différents instruments
agricoles ou dans le domaine des pêches pour faire comprendre cela aux
députés. Ce n'est pas ma faute si le Parti libéral a
décidé de nommer comme représentants à cette
commission le député de Nelligan, qui n'est pas familier avec le
secteur, et qui était appuyé par le député de
Viger, qui est de Montréal également, et par le
député de Mont-Royal. J'aurais aimé que le
député de Bonaventure vienne, mais il n'est pas venu une seule
seconde à la commission. Au cours des trois semaines que nous avons
siégé en commission parlementaire, le député de
Bonaventure n'est pas venu un seul instant; je me serais attendu qu'il trouve
dans ses moments de loisir un instant pour venir faire un tour et parler de ces
projets de loi qui intéressent les gens.
Ce que je vous dis est vrai à tel point que j'ai entendu cet
après-midi, de même que le député d'Arthabaska, le
député de Mont-Royal qui disait à l'oreille de son voisin:
On pourrait présenter une motion pour enlever la partie des 50 000 $ et
des 8000 $ de la loi 48, mais la motion serait jugée irrecevable par le
président. Pourquoi? Parce qu'elle était acceptée par la
commission parlementaire, elle devenait partie intégrante du projet de
loi. Tout le monde sait que les règles du parlementarisme ont
été faites pour permettre l'adoption des projets. C'est avec la
plus grande stupéfaction que j'apprendrais...
Je ne renonce pas, M. le Président -parce qu'il est 22 h 45, il
reste encore une heure - à croire que l'Opposition retombera sur ses
pieds. C'était à tel point important que, dans les jours et les
semaines qui viennent, du personnel occasionnel ou du personnel pour la
protection en fonction du projet de loi 48 va être engagé ou ne
sera pas engagé en Gaspésie selon que le projet de loi 48 est ou
n'est pas adopté. Il y a des salaires et des emplois qui
dépendent de l'adoption de ce projet de loi. Il y a des gens qui seront
ou non engagés dans le territoire maritime selon que le projet de loi 48
aura été ou n'aura pas été adopté.
Croyez-vous que nous allons mettre des lois agricoles avec des lois du
ministère de la Justice? À sa face même, cela ne fonctionne
pas, de sorte que si...
Une voix: Un à la fois.
M. Garon: ...les députés du Parti libéral
avaient considéré véritablement que le projet de loi 48
n'était pas acceptable, ils l'auraient mentionné à
quelques reprises. Mais, au contraire, lorsque nous avons
présenté l'amendement pour permettre cette option pour les jeunes
cultivateurs, on a été félicité par le
député de Huntingdon. Qui a changé d'idée? Nous
n'avons pas changé d'idée. Nous sommes toujours prêts
à adopter le projet de loi 48 avec son amendement qui a
été adopté à l'unanimité. Cela n'arrive pas
souvent. Le reste du projet de loi a été adopté quasiment
sur division. Aujourd'hui, il y a des gens qui veulent faire de la politique
sur le dos des cultivateurs ou des pêcheurs et ce n'est pas correct,
à tel point que lundi, j'étais dans le comté de Charlevoix
pour annoncer une aide aux producteurs de vison qui va toucher aussi des gens
du comté de Duplessis et du comté de Bonaventure. Pourquoi? J'ai
pris mon heure de souper pour aller annoncer une aide de 3 000 000 $. Hier,
j'ai eu le temps, entre les deux séances, celle de l'après-midi
et celle du soir, d'aller à Rivière-au-Tonnerre annoncer 1 000
000 $ pour la construction d'une usine qui va être ouverte pour
l'ouverture de la pêche au mois de mai. Les gens étaient heureux
et ce soir, j'ai eu le temps pendant mon heure de souper d'aller rencontrer les
cultivateurs de Mirabel.
Une voix: Pas vrai;
M. Garon: J'ai quitté la commission parlementaire vers 18
heures. Je suis de retour. On a rencontré 400 cultivateurs qui veulent
se défendre contre l'envahissement du gouvernement
fédéral, à tel point que, quand je suis sorti de
l'aéroport - on allait vers Mirabel - j'ai dit: II faudrait prendre
la
route Montréal-Ottawa. J'ai dit: On s'en va à Mirabel. Il
faut prendre la route de Montréal. Ils ont dit: Non, il faut prendre la
route d'Ottawa. Pour aller à Mirabel, il faut passer par la route
d'Ottawa.
Mais c'est un autre sujet, M. le Président. Quand des gens
veulent essayer de faire croire que nous n'avons pas voulu protéger les
cultivateurs ou les pêcheurs, il n'y aura pas un gros auditoire pour
croire les gens du Parti libéral.
Je trouve un peu incroyable qu'aujourd'hui, on essaie de faire des tours
de passe-passe. On a proposé toutes sortes de choses, mais les
propositions changeaient selon les intervenants, qu'il s'agisse d'un leader ou
de l'autre leader, parce qu'il y a plusieurs leaders dans ce parti. Les
propositions changeaient. À un moment donné, c'était une
proposition du député de Bonaventure. À un moment
donné, c'était une proposition du député de
Nelligan. À un moment donné, c'était une proposition d'un
chef de cabinet. À un moment donné, j'ai dit: Fini, les folies.
On n'est pas des yo-yo. On est là pour voter des lois. Les lois sont
adoptées. Qu'on fasse donc l'adoption des lois correctement pour que les
gens fonctionnent normalement. Le rôle de l'Opposition, c'est de
critiquer les lois et non pas d'empêcher l'adoption des lois. Les
gouvernements fonctionnent à toutes les élections, à tous
les quatre ans. Ils ne changent pas selon les sondages et l'Opposition
libérale a oublié une chose, qu'un gouvernement est en fonction
tant qu'il a été élu et nous sommes élus jusqu'au
mois d'avril 1986, quels que soient les sondages entre-temps. Le gouvernement
est en train de présenter des projets de loi en fonction des
pêcheurs et des cultivateurs. Et, plus que cela, j'ai dû
communiquer avec les pêcheurs aujourd'hui, avec ceux qui se fatiguent
avec le projet de loi 48 pour leur dire qu'entre l'adoption du projet de loi et
l'adoption des règlements, il y aura une consultation avec les
pêcheurs, mais pas une commission parlementaire pour faire venir des gens
qui ne sont pas concernés par notre secteur; mais, les gens changent. Je
vais consulter - comme je les ai toujours consultés - les pêcheurs
pour faire des directives ou des règlements les concernant...
Des voix: C'est cela.
M. Garon: ...mais je ne vois pas l'utilité de consulter
des gens qui ne s'intéressent pas au secteur. (22 h 50)
M. le Président, je vais terminer là-dessus et vous dire
que nous sommes disposés à adopter le projet de loi 48. Les
mesures concernant les cultivateurs y sont, les mesures concernant la
pêche commerciale en eau douce et en eau à marée y sont,
les mesures concernant les piscicultures le long des rivières de la
Gaspésie y sont. J'espère que le député de
Bonaventure ne votera pas contre des projets qui vont pouvoir s'appliquer dans
son propre comté.
Si on n'adopte pas le projet de loi 48, cela va retarder indûment
des projets qui pourraient commencer immédiatement. Il y a des gens qui
sont intéressés à faire des projets de piscicultures
à saumons dans les rivières, et ils doivent fonctionner. Je ne
voudrais pas non plus priver l'engagement de personnel qui doit travailler aux
différentes fonctions qui sont prévues dans le projet de loi
48.
Je ne veux pas prolonger, M. le Président, mais je suis
persuadé que chacun doit prendre ses responsabilités et je ne
renonce pas à l'idée que, maintenant qu'il y a plusieurs
députés de Montréal qui sont partis - ils veulent
commencer le temps des fêtes plus de bonne heure...
Une voix: De l'ouest de Montréal.
M. Garon: De l'ouest de Montréal? Non, ils ne sont plus
ici.
Je vois le député de Beauce-Sud, qui a été
pénalisé pour avoir aidé dans l'affaire du Nid-de-Corbeau;
je suis persuadé qu'il est capable d'entendre raison. Je vois aussi le
député de...
Des voix: Pontiac.
M. Garon: Non, à côté.
Une voix: Papineau.
M. Garon: ...Papineau qui a été capable aussi, dans
l'affaire du Nid-de-Corbeau, de venir nous appuyer à l'Assemblée.
Il me semble qu'il pourrait, lui aussi, faire un effort pour rendre cette loi
possible. Je vois le député de Louis-Hébert qui peut
penser à ses origines terriennes dans la Beauce. Il serait aussi capable
de voter pour cette loi. Le député de Nelligan, c'est plus
difficile, il a plutôt l'expérience africaine. C'est
peut-être ce qui explique sa difficulté de comprendre la
pêche qui dure six mois l'hiver et qui est plus difficile.
J'espère qu'on réussira à le convaincre, d'ici minuit,
d'adopter ce projet de loi.
Quant au député de Bonaventure, je ne le comprends pas,
parce que je sais qu'il devrait être le premier à souhaiter...
Pourquoi faire du "finassage" au fond? Il parlait de commission parlementaire.
On vient d'étudier un projet de loi en commission parlementaire et les
seuls délégués du Parti libéral ont
été des gens de l'ouest de Montréal. Alors, pourquoi? Nous
allons dans le territoire faire des consultations sur des règlements
avec nos fonctionnaires, comme on l'a fait. Le meilleur système
d'émission des permis qu'il
y ait jamais eu au Québec, c'est nous qui l'avons établi.
Nous n'avons pas tiré des permis en mettant des noms dans un chapeau,
mais en établissant des comités où les pêcheurs,
pour la première fois de leur vie, sous le gouvernement actuel, à
partir de 1981 - c'est moi qui ai instauré le système -ont pu
participer, avec leurs représentants, sans distinction de parti. Je peux
vous nommer plusieurs libéraux qui ont fait partie de ces comités
et qui en ont été fiers parce que le système était
ouvert.
M. le Président, pour ne pas prolonger, je souhaite qu'on
accepte... Le député de Bonaventure, qui a été
longtemps un député résident dans le comté de
Bonaventure, et qui sait que, dans le secteur, les gens ne sont pas riches, que
les gens ont besoin de gagner leur vie et qu'il serait mauvais... On a assez
d'avoir des problèmes avec le ministre fédéral des
Pêches, je ne voudrais pas qu'en plus on essaie de nous attacher les deux
bras et les deux jambes pour qu'on ne puisse rien faire dans le secteur des
pêches.
La loi 48 serait une loi habilitante qui nous permettrait d'accomplir
des choses. Il y a beaucoup de principes d'énoncés et c'est vrai
qu'il y a des règlements, mais il n'y a aucun de ces règlements
qui va être appliqué, ils ne peuvent être adoptés
tous ensemble sans des consultations. Je peux vous dire que nous avons eu
l'occasion de communiquer avec les gens du territoire et qu'ils souhaitent
qu'il se fasse quelque chose. Actuellement, il y a de la construction comme il
n'y en a jamais eu. Je peux vous le démontrer, M. le Président.
Quand je vous parle d'une usine à Newport, je ne parle pas de
théories, j'ai vu les plans pour la première fois hier.
Une voix: À quel endroit avez-vous dit? Une
voix:Je voudrais en voir un.
M. Garon: À Newport. M. le Président, les
pêcheurs sont fiers.
Une voix: À Paspébiac, qu'est-ce qu'il y aura?
M. Garon: II va y avoir des projets aussi. J'ai rencontré
des gens aussi afin qu'il y ait des projets à Natashquan et à
Blanc-Sablon. On est prêt à travailler avec d'autres
également dans d'autres projets. Je ne mentionnerai pas tous les projets
en cours. Il faut adopter ces lois. Il ne faut pas que, parce que les gens
d'Ottawa ont des difficultés avec le gouvernement du Québec, ils
empêchent le gouvernement du Québec d'agir. Donner des pouvoirs au
gouvernement du Québec d'agir, c'est lui donner le pouvoir de faire
quelque chose.
Une voix: Voilà!
M. Garon: Empêcher le gouvernement du Québec d'avoir
certains pouvoirs, c'est empêcher le gouvernement du Québec
d'agir. M. le Président, qu'est-ce qu'il y a de mal à ce que le
gouvernement du Québec occupe ses champs de juridiction?
Une voix: Pardon?
M. Garon: Qu'y a-t-il de mal, M. le Président? C'est pour
cela que je ne comprends pas la raison pour laquelle on n'adopterait pas le
projet de loi 50 du ministère de la Justice, le projet de loi 49, qui
est nécessaire à cause des dispositions faisant suite aux
jugements de la Cour suprême en 1978, 1979 et 1980, dans un cadre
fédéraliste parfait, mais dans l'occupation de nos pouvoirs, de
nos juridictions. Or, le projet de loi 48 en est un qui permettra de
développer à la fois le domaine des pêches et celui de
l'agriculture.
Des voix: Bravo!
Le Président: M. le chef de l'Opposition.
M. Gérard D. Levesque
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, j'ai
assisté à bien des fins de session, mais c'est la première
fois que je vois un gouvernement aussi effondré, aussi malhabile. Il est
en train de "s'autofilibuster" d'une façon réellement ridicule.
Il reste une heure, M. le Président. Ce gouvernement veut faire adopter
je ne sais pas encore combien de projets de loi. On plaide pour le projet de
loi 48. On sait que le projet de loi 49 est encore en suspens. On sait que le
projet de loi 45 est encore étudié à la commission. On
sait que le projet de loi 50 fait l'objet d'une discussion sur l'étape
de la prise en considération et, là, on arrive avec du
réchauffé. On laisse parler la vedette du Parti
québécois, le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation, qui est en train d'essayer de digérer sa
défaite, qui sait fort bien qu'il a été
complètement lavé, repoussé, non pas seulement par
l'Opposition, mais par le gouvernement, qui ne veut plus entendre parler de lui
et qui doit appuyer cet orateur qui, à ce moment-ci, est en train non
pas seulement de noyer son propre projet de loi, qui est déjà au
fond de l'eau, mais également d'essayer de noyer le reste de la
législation qu'on pourrait adopter.
Voici comment se termine cette fameuse session qui a commencé par
une absence totale et une fermeture de l'Assemblée nationale pendant
cinq mois et, durant le mois qui a suivi, on arrive à la conclusion de
tous ces travaux en essayant soi-même de détruire tout ce qui
pourrait être positif dans l'action parlementaire et
qui sera sauvé peut-être seulement par ceux qui sont ici
dans l'Opposition et qui essaient de tenir compte des intérêts de
la population pendant que ces gens, obsédés par l'option
séparatiste, essaient encore de s'accrocher à des projets de loi
qui n'ont pour but que de donner suite aux travaux du Comité sur
l'indépendance nationale. Voilà, M. le Président, ce que
nous avons gagné.
Regardons maintenant, aussi brièvement que possible, ce qui se
passe, parce que je ne veux pas participer au "filibuster" du gouvernement. M.
le Président, je n'ai même pas le coeur de le faire, mais
regardons d'une façon objective, autant que possible, ce qui se passe.
(23 heures)
Que reste-t-il à adopter? Entre autres, le projet de loi 50.
Qu'est-ce que le projet de loi 50, que nous étudions
présentement? C'est un projet de loi qui s'appelle Loi modifiant
diverses dispositions législatives. Or, ceux qui nous écoutent se
disent: Qu'est-ce qu'une loi modifiant diverses dispositions
législatives? C'est un bill omnibus, comme vous le savez, M. le
Président, c'est-à-dire qu'il y a des gens de divers
ministères, divers ministres qui disent: Je n'ai qu'une modification
à apporter. Je ne présenterai pas un projet de loi parce que je
voudrais changer telle chose dans mon ministère. Un autre dit: Moi, j'ai
un changement à faire, est-ce que je pourrais l'incorporer dans le
projet de loi omnibus? On n'a qu'à regarder, je pense que tous les
ministres ont une disposition, ou presque, dans ce projet de loi 50. Autrement
dit, pour ne pas multiplier les projets de loi, lorsqu'il y a une disposition,
un changement, une modification, un amendement, une correction, une
amélioration qui est nécessaire ou jugé utile - demandez
au ministre de la Justice, cela en prend un qui est parrain du projet de loi
omnibus; dans les circonstances et cela a toujours été comme
cela, c'est le ministre de la Justice - on dit au ministre de la Justice:
J'aurais un amendement à apporter, voulez-vous le mettre dans le projet
de loi omnibus. Et c'est ainsi que le projet de loi omnibus modifie 41 lois, le
Code civil...
Une voix: La Loi sur les mines.
M. Levesque (Bonaventure): ...même le ministre de l'Energie
et des Ressources est passé par le projet de loi omnibus pour apporter
ses changements, le Code des professions, le Code de procédure civile,
la Loi sur les assurances, la Loi sur les compagnies de
fédéicommis, la Loi sur les comptables agréés, la
Loi sur les conditions de travail et régime de pension des membres de
l'Assemblée nationale, la Loi sur la consultation populaire...
Une voix: Alouette!
M. Levesque (Bonaventure): ...la Loi sur les ingénieurs,
les lois sur l'optométrie, la pharmacie, le Régime de rentes, le
régime de retraite des enseignants, le régime de retraite des
fonctionnaires...
Une voix: Même Grégoire est là.
M. Levesque (Bonaventure): ...les renseignements sur les
compagnies, les salaires d'officiers de justice, et ainsi de suite, les
services de santé, l'utilisation des ressources forestières, les
tribunaux judiciaires, les syndicats professionnels, les société
d'entraide économique, les compagnies... Chaque ministre qui avait des
changements à faire qui ne justifiaient pas toute la procédure
qui entoure la présentation d'un projet de loi s'est servi de ce projet
de loi 50 pour apporter les modifications, les amendements que tel ou tel ou
tel ministre jugeait à propos d'apporter.
Mais le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation, lui qui avait cet amendement à apporter,
c'est-à-dire changer le millésime 1984...
Une voix: ...1984 à 1986.
M. Levesque (Bonaventure): ...pour le millésime
1986...
Une voix: C'est cela, justement.
M. Levesque (Bonaventure): C'est de cela dont on parle depuis
tout à l'heure, changer le millésime 1984 pour le
millésime 1986. Voici un exemple réellement éloquent de
l'utilisation d'un projet de loi omnibus. Justement, quand on n'a que cela
à changer, un chiffre, on ne présente pas un projet de loi, on
utilise ce projet de loi 50 pour apporter des changements de
millésime.
Or, qu'est-ce qu'a fait le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation? Là, on va voir la
vérité. Il n'a pas utilisé le projet de loi 50, il n'a pas
apporté de projet de loi lui-même, parce que c'est à la
dernière minute qu'il a jugé important, par suite des pressions
qu'il recevait, de bien vouloir permettre aux jeunes agriculteurs de
bénéficier d'une subvention de 5000 $...
Des voix: De 8000 $...
M. Levesque (Bonaventure): ...de 8000 $ ou...
Une voix: ...ou un prêt de 50 000 $.
M. Levesque (Bonaventure): ...d'un prêt de 50 000 $, qui
existe dans notre législation. La seule chose, c'est de permettre que
cela continue pendant deux
ans. Donc, changer le millésime 1984 pour le millésime
1986. Où est-ce que cela devrait être? Cela devrait être
évidemment dans le projet de loi omnibus où tous ses
collègues sont venus apporter des changements de cette nature. Nous
étudions cela présentement.
Mais qu'est-ce que le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation a fait? Il a dit: Je suis bloqué dans un autre projet
de loi, celui sur les pêches. Qu'est-ce que je vais faire? Oh,
voilà quelque chose qui va me permettre de faire de la
démagogie.
Une voix: De la stratégie.
M. Levesque (Bonaventure): L'expert en démagogie, le
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, a
décidé d'aller porter son changement de millésime dans le
projet de loi sur les pêches qui n'est pas acceptable pour les
pêcheurs. Toutes les associations de pêcheurs ont protesté
contre le projet de loi et, même, je lis ici, sous la signature du
président général de l'Union des producteurs agricoles: Le
projet de loi 48 prévoit, entre autres, que le gouvernement peut, par
règlement, édicter... L'Union des producteurs agricoles et le
Syndicat des pisciculteurs du Québec désirent vous faire part de
leurs inquiétudes suite à l'étude des projets de loi 48 et
49.
Même l'UPA s'oppose à 48, mais c'est surtout et
essentiellement un projet de loi qui touche les pêches au Québec
et pratiquement toutes les associations de pêcheurs du Québec s'y
sont opposées. Nous avons été inondés par les
protestations de toutes les associations de pêcheurs sur le projet de loi
48.
Que fait l'ineffable ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation? Il dit: Je vais mettre mon millésime dans le projet
de loi sur les pêcheurs. Là, il a réussi à avoir des
"backbenchers" pour venir plaider ça. C'est épouvantable.
Incroyable que des gens se prêtent à ce petit jeu-là! M. le
Président, le projet de loi 48 sur les pêches, nous avons fait
l'impossible pour aider même le ministre à le faire adopter.
Pourquoi, M. le Président? Parce que nous n'avons pas voulu faire
échec même à des lois imparfaites. Nous avons dit au
ministre: Si vous êtes tellement sûr de votre projet de loi sur les
pêches, vous allez au moins, si vous voulez le faire adopter, permettre
aux pêcheurs de venir se faire entendre, non seulement sur le projet de
loi, qui est un squelette, mais sur les règlements qui n'y apparaissent
pas.
Le ministre a refusé de convoquer une commission parlementaire
pour entendre les intéressés. Il a refusé de changer un
iota dans le projet de loi, mais il a demandé qu'on y mette le
changement de millésime qui touche les cultivateurs dans un projet de
loi fait expressément pour les pêcheurs. Voilà, M. le
Président, la vraie vérité. On a voulu, et c'est cela qui
est démagogique, qui est... Je n'emploierai pas tous les mots parce que,
peut-être, M. le Président, vous allez m'arrêter.
Le ministre a reçu aujourd'hui même de notre part les
conditions en vertu desquelles nous laissions passer le projet de loi 48. Tout
ce que nous demandions au ministre - il a reçu cela, il est bien au
courant - c'est qu'il nous fasse connaître, qu'il fasse connaître
aux intéressés les règlements qui découleraient du
projet de loi 48 et qu'il convoque une commission parlementaire pour entendre
les intéressés. Le ministre a refusé. Nous refusons
à notre tour de lui laisser dans les mains un projet de loi 48 avec un
blanc-seing, un chèque en blanc où il pourra faire ce qu'il
voudra à des pêcheurs. Nous disons non. Avant de
réglementer les pêcheurs, vous allez les consulter. Avant
d'adopter le projet de loi 48, tant et aussi longtemps que nous sommes dans la
position que nous avons présentement, nous ne donnerons pas de
consentement au projet de loi 48 et vous ne l'aurez pas. Vous comprenez? Vous
ne l'aurez pas.
Par contre, M. le Président, nous avons devant nous, à ce
moment-ci, le projet de loi 50 qui permet à tous les ministres du
gouvernement de bonifier l'une ou l'autre des lois dont ils sont responsables.
Nous avons devant nous le projet de loi 50 qui permet à tous les
collègues du ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation de venir bonifier les lois dont ils sont responsables. Combien
de ministres sont venus? Je ne sais pas, mais il y a 41 lois, M. le
Président, qui sont modifiées par le projet de loi 50. Cela vient
de toutes parts: des forêts, des mines, des ressources, de la justice,
des professions, cela vient de partout. Tous les ministres qui avaient quelque
chose à apporter, qui n'était des lois majeures mais des
changements techniques, sont venus apporter au ministre de la Justice des
changements et nous les retrouvons dans le projet de loi 50. Pourquoi le
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation ne veut-il
pas, à ce moment-ci - nous le lui offrons - changer à
l'intérieur du projet de loi 50 le millésime 1984 par le
millésime 1986 et permettre aux jeunes agriculteurs de profiter d'une
extension à cette politique? Pourquoi? À cause de son
entêtement reconnu, non pas seulement de ce côté de la
Chambre, mais de l'autre côté et par tous les milieux où il
évolue. (23 h 10)
Nous avons devant nous l'exemple parfait de quelqu'un qui veut mettre,
devant l'intérêt public, l'intérêt des cultivateurs
et
l'intérêt des pêcheurs, son intérêt
personnel, son gros moi, son gros ego; il l'a son gros ego. Il est en train de
faire la preuve, ce soir, que son gros ego passe avant l'intérêt
des pêcheurs, des cultivateurs et de la population du Québec.
Voilà ce que nous avons devant nous. Si le ministre a du coeur au ventre
et un sens véritable des responsabilités, il se lèvera et
dira: M. le Président, d'accord; j'ai voulu jouer un jeu, j'ai
manqué mon coup; j'ai perdu, mais je n'ai pas tout perdu parce que j'ai
encore l'honneur, celui de me lever, de m'excuser. Voulez-vous changer le
millésime dans le projet de loi 50, changer 1984 par 1986, afin que les
jeunes agriculteurs puissent bénéficier d'une prolongation aux
politiques existantes? Si vous ne le faites pas, vous ne faites pas votre
devoir. Vous allez dire: Mon Dieu! Je peux le faire, parce que, au mois de
mars, on va revenir et je redonnerai cela aux jeunes cultivateurs
rétroactivement; la rétroactivité, c'est ma
spécialité, c'est la spécialité du gouvernement
dans ses lois.
On n'en est pas là. Présentement, on a à
décider pour janvier, février et mars. Je pense qu'il est
important pour le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation de faire son deuil de la loi 48, d'abord pour les
pêcheurs, parce qu'il n'a pas voulu les entendre, parce qu'il n'a pas
voulu déposer les règlements, parce qu'il n'a pas voulu faire la
lumière qui s'imposait. Nous lui disons: M. le ministre, votre loi 48,
hop! D'accord? Quand vous serez prêt à être raisonnable,
lorsque vous serez prêt à entendre les intéressés,
d'accord.
Quant au projet de loi 50, il est toujours à l'étape de la
prise en considération. Nous offrons au ministre... Je pense que
personne en cette Chambre ne s'opposerait à ce que le ministre incorpore
à ce moment-ci un amendement qui a été demandé bien
objectivement et de bonne foi par le député de Huntingdon et qui
est demandé par tous les députés, j'en suis convaincu.
S'il y a un député dans cette Chambre qui n'est pas d'accord pour
qu'à l'intérieur du projet de loi 50, on incorpore cette
disposition pour prolonger de deux ans cette politique agricole à
l'égard des jeunes agriculteurs, qu'il se lève! Permettez-nous de
le voir celui-là, particulièrement s'il représente un
comté agricole; qu'il se lève pour dire qu'il ne veut pas que le
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation incorpore
dans ce bill omnibus un changement de millésime. Deux lignes, non pas
deux lignes, deux mots: 1984 deviendrait 1986.
Que le ministre se lève, simplement! Nous, de l'Opposition,
n'avons pas le droit, en vertu de la Loi sur la Législature, de notre
règlement, de proposer des mesures qui comportent des dépenses
d'argent. C'est pourquoi on ne le fait pas. Y a-t-il, de l'autre
côté, un ministre qui pourrait se lever pour rendre service aux
jeunes agriculteurs et permettre un changement? Ce n'est pas long. Si
c'était toute une loi, à 23 h 15, alors que la session doit se
terminer dans trois quarts d'heure... Est-ce qu'il y a quelqu'un qui peut se
lever parmi ces ministres et suggérer un changement de millésime
à l'avantage des jeunes agriculteurs du Québec, 1984 par 1986?
Lâchez-moi le projet de loi 48 et toutes ces histoires. Ce n'est pas
cela. Le projet de loi 48, vous allez en faire votre deuil, parce que vous
n'avez pas voulu entendre les pêcheurs, parce que vous n'avez pas voulu
déposer vos règlements, parce que vous êtes
entêtés. Oubliez-le, celui-là, mais on a le projet de loi
50 présentement. Il reste trois quarts d'heure. Allez-vous
préférer votre orgueil, votre fierté, votre suffisance et
votre arrogance ou allez-vous vous lever et dire, M. le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation: Je suis capable au
moins d'un geste qui soit à mon honneur? C'est de vous lever et de
demander qu'avant d'adopter le projet de loi 50, on fasse un changement de
millésime, 1986 va remplacer 1984, et on va servir les
intérêts des jeunes agriculteurs du Québec. Êtes-vous
capable de faire cela?
Une voix: Consentement.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, je pense qu'on
peut lui donner le consentement s'il est prêt à le faire, à
faire un deuxième discours. Merci, M. le Président.
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette:M. le Président, c'est une question
de règlement que je veux soulever, à moins qu'on ne me dise que
d'autres collègues veulent intervenir sur le débat actuellement
en cours. La question de règlement est en relation avec l'article 64 de
notre règlement. Lorsque le député de Huntingdon a
amorcé le débat qui est actuellement en cours, il a pris soin
lui-même de spécifier qu'il ne pouvait pas, en vertu de l'article
64, introduire par une motion ce qu'on souhaiterait voir se produire, à
savoir de transférer du projet de loi 48 au projet de loi 50 les
dispositions dont on parle. Le leader de l'Opposition a également
insisté sur cet aspect. Le chef de l'Opposition vient de le dire
également: Nous ne pouvons pas, quant à nous, introduire une
procédure qui permettrait qu'on puisse atteindre l'objectif que l'on
vise.
Si telle est la situation, il me semble qu'on discute, depuis que le
débat a été amorcé par le député de
Huntingdon, sans qu'aucune procédure ne soit sur la table. On a
laissé aller le débat jusqu'à maintenant
pour permettre aux uns et aux autres qui le souhaitaient de s'exprimer
sur la nature de l'objectif qu'on visait, mais, essentiellement, en vertu de
l'article 64.3, il n'y a pas, encore une fois, de procédure qui puisse
entreprendre ce que l'on souhaite, c'est-à-dire en arriver à
transférer dans le projet de loi 50 la disposition qu'on retrouve
actuellement dans le projet de loi 48, parce que ce serait effectivement
suggérer un amendement qui entraîne des dépenses de deniers
publics. Chacun des intervenants de l'Opposition qui a plaidé en faveur
de ce qu'on est en train de plaider l'a dit: il faut que ce soit un ministre
qui entreprenne une semblable procédure. À cause de cela, je
propose respectueusement, à ce stade-ci, de mettre fin au débat
qui a été engagé et de mettre aux voix la motion de prise
en considération du rapport.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, sur cette
question de règlement...
Le Président: M. le chef de l'Opposition.
M. Levesque (Bonaventure): ...vous savez fort bien que nous
sommes bien au courant des étapes que doit suivre un projet de loi, mais
nous savons également qu'avec un consentement de part et d'autre, il y a
moyen d'en arriver - et c'est arrivé souvent, particulièrement en
fin de session - à ce que des choses qui paraissaient impossibles
deviennent possibles.
Le Président: Le leader adjoint du gouvernement a
partiellement raison, en ce sens qu'il n'y a pas de motion, effectivement, qui
a été proposée puisque le député de
Huntingdon n'a pas le pouvoir de le faire compte tenu de l'article 64. Il n'en
demeure pas moins qu'il y a un débat qui a été
amorcé au moment de la prise en considération du rapport, que le
député de Huntingdon a suggéré ou souhaité
que le projet de loi 50 qui, justement, étant une loi omnibus - c'est
difficile de discuter de la pertinence d'un projet de loi omnibus, cela touche
à tout - a souhaité que le projet de loi 50 soit modifié
à cette étape-ci pour y inclure ce qu'il a souligné. (23 h
20)
Je dois reconnaître qu'à partir de là, le ministre
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation a fait ce qui est
à la fois un discours sur le projet de loi 50 tout autant qu'un discours
sur le projet de loi 48. La brèche s'est élargie et,
s'étant élargie, évidemment, il a reçu une
réplique de la part de l'Opposition. Mais il y a, quand même, un
débat en cours sur le projet de loi 50 et sur la prise en
considération du rapport. Je dois reconnaître, par contre, que la
pertinence est très aléatoire.
M. Dubois: M. le Président...
Le Président: Je ne peux pas vous donner le droit de
parole, car vous avez déjà parlé une première
fois.
M. Dubois: J'en fais lecture ou quoi? Le Président:
Je m'excuse. D'accord.
M. Dubois: M. le Président, le leader adjoint du
gouvernement nous a indiqué, tout à l'heure, qu'il n'y a pas de
motion précise de présentée. Alors, si vous le permettez,
je pourrais livrer de main à main au ministre de l'Agriculture la teneur
de la motion qui devrait être présentée à ce
stade-ci.
Le Président: M. le député de Huntingdon,
vous n'avez pas besoin d'une permission du président pour faire parvenir
quelque message que ce soit au ministre de l'Agriculture.
M. le député de Louis-Hébert.
M. Réjean Doyon
M. Doyon: Je ne peux laisser passer cette occasion sans
m'élever contre la procédure qui est suivie par le ministre de
l'Agriculture pour faire accepter ce qui n'est pas accepté par les gens.
La procédure qu'il utilise équivaut, ni plus ni moins, à
une prise d'otages, et je m'explique. Ce que le ministre de l'Agriculture fait,
c'est prendre les jeunes agriculteurs en otage et dire: Je ne vous rendrai les
jeunes agriculteurs que sur l'obtention du projet de loi 48 auquel je tiens. On
sait jusqu'à quel point il répugne d'utiliser ce genre de
chantage, ce genre de prise d'otages pour obtenir, au moyen de la force, au
moyen de la menace, ce qu'on ne peut pas obtenir autrement. Je ne peux pas, M.
le Président, passer sous silence cette façon de faire.
La population voit ici, ce soir, un ministre, qui est pris avec un
projet de loi qui soulève une levée de boucliers unanime parmi
les premières personnes qui sont touchées par ce projet de loi,
c'est-à-dire les pêcheurs, les gens qui gagnent leur vie sur la
mer à prendre les poissons qui appartiennent à tout le monde. Ces
gens ont besoin de se faire entendre par le ministre et ils veulent le faire
dans le forum qui est le leur, c'est-à-dire la commission parlementaire.
Que fait le ministre, M. le Président?
Le Président: M. le député, j'ai
laissé aller le ministre de l'Agriculture - je l'ai signalé
tantôt - sur un discours qui portait à la fois sur les projets de
loi 48 et 50. J'ai permis au chef de l'Opposition de lui donner la
réplique à la fois sur les deux. Mais il n'en demeure pas moins
que nous traitons effectivement de la prise en considération du
projet de loi 50 et non pas de la prise en considération du
projet de loi 48, dont le rapport n'a même pas été
déposé en cette Chambre.
Il y a eu une suggestion du député de Huntingdon, mais,
là, votre discours porte tout à fait sur le fond du projet de loi
48 qui est encore en commission puisque le rapport n'a pas encore
été déposé en cette Chambre.
Je vous invite à être plus pertinent quant à la
nature du débat en cours qui porte sur le projet de loi 50.
M. Doyon: M. le Président, pour tenir compte de vos
remarques, ce que je veux porter à l'attention de cette
Assemblée, c'est que le moyen le plus simple du monde est à la
portée du ministre l'Agriculture et de n'importe quel ministre du
gouvernement. Le moyen a été suggéré à
plusieurs reprises de notre côté, c'est de prendre le chiffre
"1984", de le remplacer par "1986" et de l'introduire dans le projet de loi
omnibus, de façon que nous puissions dédouaner les agriculteurs
qui sont maintenant détenus en otage par le ministre de l'Agriculture
pour faire accepter son projet de loi 48.
La façon de faire ça, c'est de procéder par le
biais du projet de loi omnibus qui est devant nous. Qu'est-ce qu'un projet de
loi omnibus? Le chef de l'Opposition l'a très bien expliqué tout
à l'heure, c'est un projet de loi qui contient tout ce qu'on doit y
mettre pour que les processus législatifs normaux puissent continuer.
C'est la méthode ordinaire.
Le ministre de l'Agriculture a manqué à cette règle
qui est traditionnelle ici, dans notre Assemblée. Pourquoi a-t-il fait
ça? Pour un but extrêmement égoïste,
c'est-à-dire se permettre de cette façon d'avoir une monnaie
d'échange pour obtenir ce qu'il ne pouvait obtenir autrement.
Le Président: Un rappel au règlement, M. le
député.
M. le député de Bourassa.
M. Laplante: Question de directive.
Dans le rapport concernant le projet de loi 50, il n'y a rien qui
spécifie qu'il y a eu un tel amendement de proposé. Si on
étudie le rapport concernant le projet de loi 50 à ce moment-ci,
je me demande à quoi se rapporte le discours du député de
Louis-Hébert là-dedans. Le rapport doit s'en tenir aux articles
du projet de loi 50, à ce qui s'est passé à cette
commission et rien de cela n'est spécifié dans le rapport.
J'aimerais qu'il soit rappelé à l'ordre.
Le Président: II est vrai que le débat doit porter
sur le projet de loi 50 et le rapport de la commission. Qu'un
député se lève pour parler du projet de loi 50 et du
rapport de la commission en soulignant qu'il souhaiterait y ajouter quelque
chose, qu'il souhaiterait que quelque chose y soit ajouté n'est pas,
pour autant, impertinent au débat dans la mesure où il s'en tient
strictement à cet aspect. Mais, dans la mesure où il
déborde et où il fait un débat sur un tout autre projet de
loi, c'est une tout autre chose.
M. Doyon: Merci, M. le Président. Pour reprendre ce que je
disais, le but du projet de loi omnibus est exactement de permettre de
régler des situations comme celle qu'on a devant nous actuellement; il
peut accorder ce qui est désiré par les jeunes agriculteurs, qui,
selon ce qu'on a pu comprendre, est désiré par le ministre
de l'Agriculture, par les membres du gouvernement, et sûrement par nous
de ce côté-ci de la Chambre. Le projet de loi omnibus est
là pour cela.
Si on examine le projet de loi omnibus, M. le Président, de quoi
s'aperçoit-on? On s'aperçoit que, par une lacune importante,
l'adoption du projet de loi omnibus tel qu'il est actuellement devant la
Chambre aura pour effet de priver les jeunes agriculteurs d'un droit qui leur
est acquis à l'heure où on se parle, celui de pouvoir profiter
d'une avance de 50 000 $ ou d'une subvention pure et simple de 8000 $. C'est
pour cela que c'est important de le faire avant que ce projet de loi omnibus
soit adopté, parce qu'à ce moment-là il sera trop tard
pour poser les gestes qui doivent être posés maintenant. Le
ministre, ainsi que les jeunes agriculteurs devront alors supporter les
conséquences de cet oubli, de cette omission. C'est actuellement qu'il
faut apporter le remède à cet oubli, à cette omission. La
façon la plus simple et, d'ailleurs, la seule façon de le faire,
c'est de l'inscrire dans ce projet de loi omnibus.
Nous ne serions pas dans cet imbroglio incroyable si le ministre de
l'Agriculture avait procédé normalement et n'avait pas
tenté, en apportant un amendement à la toute dernière
minute en commission parlementaire, de se donner une pièce
d'échange, en prenant en otage les jeunes agriculteurs sous
prétexte de vouloir les aider, en disant: Je vais vous aider si
j'obtiens satisfaction. Est-ce une façon sérieuse? Quand on veut
aider quelqu'un, quand on reconnaît que quelqu'un a besoin d'aide, on ne
dit pas: Je vais t'aider, je vais te sauver la vie si tu es en train de te
noyer, à condition que tu me donnes ce dont j'ai besoin. Cela ne
s'appelle pas de la générosité, ce n'est pas être
gentleman, ce n'est pas avoir le sens des responsabilités. C'est
être égoïste, penser à soi en premier, oublier les
autres. C'est ce que le ministre de l'Agriculture fait actuellement en agissant
de cette façon. Prétendant qu'il veut aider
les jeunes agriculteurs, il dit: Je vais vous aider si moi, j'obtiens ce
que je veux.
S'il était sérieux dans ses prétentions, ce qu'il
ferait, à la suggestion du chef de l'Opposition, c'est qu'il se
lèverait et il dirait: Je suis d'accord que le besoin qu'ont les jeunes
agriculteurs de l'aide du gouvernement est tellement criant et tellement
évident que je suis prêt à incorporer dès maintenant
dans le projet de loi omnibus, comme il y a des dispositions concernant 40
autres lois, une disposition qui modifiera la loi qui fait que se terminera le
31 décembre 1983 l'aide que sont en mesure d'espérer du
gouvernement les jeunes agriculteurs. Cette aide est nécessaire. Se
rend-on compte de la situation dans laquelle sont les jeunes agriculteurs? Dans
quelle situation les place-t-on actuellement? À partir du 31
décembre 1983, ils ne sauront pas à quoi s'en tenir concernant
les intentions du gouvernement à leur égard. (23 h 30)
Le ministre tentera de les rassurer en leur disant: Je vais revenir
à la charge dans deux mois, dans trois mois, dans quatre mois. Mais qui
nous dit que le ministre ne prendra pas encore des méthodes, des moyens
inacceptables, qui vont avoir les mêmes résultats que ceux qu'on a
ce soir avec le moyen qu'il a utilisé, avec le chantage du projet de loi
48? Parce que, si le ministre est capable de faire ça une fois - je veux
en avertir dès maintenant les jeunes agriculteurs - il est capable de
vous le faire deux fois, il est capable de vous le faire trois fois et, dans
trois mois, dans six mois, dans un an vous serez dans la même situation
que celle dans laquelle on va vous mettre à partir du 31
décembre. Ne soyez pas dupes et apercevez-vous dès maintenant que
le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation fait de
la politicaillerie du plus bas étage, comme il n'est pas permis d'en
faire quand on joue sur l'avenir des gens qui ont à coeur de prendre la
relève et de faire ce que leur père a fait et qui, pour ce faire,
ont besoin de l'aide gouvernementale. Le ministre leur refuse cette aide, il
aura à en porter les conséquences, M. le Président.
Le Président: M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Pierre-J. Paradis
M. Paradis: M. le Président, on est à peine
à 28 minutes exactement d'une fin de session. D'un côté
comme de l'autre de l'Assemblée nationale, après avoir
écouté les divers intervenants, on s'entend sur une question
fondamentale - c'est ce qu'il y a de beau - on s'entend pour que les jeunes
agriculteurs puissent continuer à profiter, au cours des deux prochaines
années, d'un libre choix entre la subvention à
l'établissement de 8000 $ ou un prêt de 50 000 $ sans
intérêt. C'est la perception que j'ai des discours que j'ai
entendus. Si je fais erreur sur ce sujet ou sur cette entente, que quelqu'un de
l'autre côté se lève et qu'il me dise: Je ne suis pas
d'accord avec ça.
M. le Président, il n'y a personne qui s'est levé. Tout le
monde est d'accord pour que les jeunes agriculteurs puissent
bénéficier de cette mesure.
Qu'est-ce qui fait l'objet de notre différend? Le Parti
libéral du Québec, par la voix du député de
Huntingdon, propose que le petit amendement, qui est nécessaire pour
faire bénéficier les jeunes agriculteurs d'un tel avantage, soit
incorporé au projet de loi 50, qui est un projet de loi omnibus qui
touche à peu près tous les ministères.
Le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation,
les députés d'arrière-ban, le gouvernement, veulent, de
leur côté que cet amendement, qui vise à faire
bénéficier les jeunes agriculteurs d'une liberté de choix,
quant aux programmes gouvernementaux, soit incorporé dans le projet de
loi 48.
Le problème est le suivant, M. le Président. Tout le monde
ici s'entend pour adopter le projet de loi 50, tout le monde ici s'entend pour
adopter la mesure qui favorise la relève agricole. Mais il n'y a
malheureusement pas d'unanimité, M. le Président, sur l'adoption
du projet de loi 48, qui touche les pêcheries et l'aquaculture. Les deux
formations politiques ne peuvent s'entendre. Le ministre veut adopter sa loi
immédiatement. Le Parti libéral du Québec, par la voix de
son porte-parole, le député de Nelligan, a demandé au
ministre de déposer la réglementation...
M. le Président, vous me rappelez à la pertinence. Je suis
en train de vous expliquer pourquoi ça devrait être dans le projet
de loi omnibus, mais il faut que je vous dise pourquoi ça ne doit pas
être dans le projet de loi 48 pour que ce soit dans le projet de loi
50.
Très rapidement, M. le Président, on ne s'entend pas sur
le projet de loi 48, parce que nous, du Parti libéral, nous vous disons:
Déposez les règlements, entendez les gens concernés. Vous
ne voulez pas faire ça? Alors, qu'est-ce qu'on a comme solution à
25 minutes de la fin de cette session? On a comme solution de mettre dans un
projet de loi, le projet de loi 50, les dispositions qui vont avantager les
agriculteurs et sur lesquels on s'entend déjà. On est
entré en Chambre, M. le Président, dès 22 heures, ce soir.
À ce moment-là, pour la première fois de ma courte vie de
parlementaire, j'ai vu un événement unique. J'ai vu un ministre
"s'autofilibuster". Il faut vraiment, dans le langage parlementaire, comprendre
ce qui est arrivé. Un ministre a utilisé son droit de
parole non pas pour tenter de faire adopter une mesure, mais pour tenter
de justifier la raison pour laquelle il l'avait mise dans un autre projet de
loi.
Pour que les jeunes agriculteurs, pour que la relève agricole
puisse bénéficier encore pendant deux ans, jusqu'en 1986, du
choix entre une prime d'établissement de 8000 $ et un prêt sans
intérêt de 50 000 $, il s'agit que, j'allais dire, n'importe quel
des ministres en face fasse une motion. Mais je n'ai pas tellement le choix. On
est obligé de parler aux ministres qui sont présents. Il y a le
ministre de la Science et de la Technologie. Il y a le ministre du Travail, le
leader adjoint du gouvernement, qui serait dans une position idéale pour
faire de cette motion suggérée par le député de
Huntingdon la motion du gouvernement. Il y a le ministre de l'Habitation et de
la Protection du consommateur. Il y a également - et il n'est pas
à son siège, comme d'habitude - le ministre des Affaires sociales
qui pourrait se lever pour faire bénéficier les jeunes
agriculteurs de cette mesure, à 22 minutes de la clôture de nos
débats.
On attend encore, de ce côté-ci de la Chambre, un signe ou
une indication que, de l'autre côté de la Chambre, il y a
quelqu'un qui se préoccupe de la relève agricole. On regarde et
que voit-on? Des banquettes vides, des péquistes en plein
désarroi, qui ont abandonné l'ensemble de la population. On voit
des ministres qui violent le règlement, qui, assis à une autre
banquette, se permettent de parler. On voit très peu de
députés ruraux. Il y a le député de Saint-Jean qui
pourrait intervenir, mais on ne voit personne qui, à la toute fin d'une
session, du côté péquiste, a le courage, a le coeur ou a
assez l'amour de l'agriculture pour se lever et dire: Je propose que, dans le
projet de loi 50, dans le projet de loi omnibus, on incorpore une mesure qui
favorise la relève agricole.
On a assisté depuis le début de cette session à de
tristes spectacles émanant d'un gouvernement qui a retardé,
premièrement, l'ouverture de la session d'un mois, qui, par la suite, a
mal planifié ses travaux, qui a présenté des projets de
loi qui ont obligé les parlementaires qui croyaient en la
démocratie, au respect des municipalités, au respect de la
population, à passer des nuits entières à se battre pour
que cette population et ces municipalités soient respectées. On a
la chance, on a une occasion unique de transformer, à la toute
dernière minute, une triste session de l'Assemblée nationale du
Québec en une session qui permettra au moins à une partie
très importante de notre population, la classe agricole, de
bénéficier d'une mesure financière qui aidera notre
relève. On a la chance, M. le Président, dans ces derniers
instants avant les fêtes, de se faire un peu un cadeau mutuel, parce que
cela va bénéficier autant aux agriculteurs des comtés
libéraux qu'à ceux des comtés péquistes. On a
l'occasion ensemble, parce qu'on s'entend sur le fond de la mesure et sur le
projet de loi 50, de finir une session, qui n'a pas toujours été
vécue dans l'harmonie, dans l'harmonie. (23 h 40)
Je fais une demande spéciale - je conclus là-dessus, M. le
Président - au leader du gouvernement, le député de Vanier
qui a ménagé sa voix toute la journée, s'il se rappelle de
ses racines, s'il se rappelle de ses origines, parce qu'il vient de mon
comté, de se lever pour les agriculteurs de Brome-Missisquoi comme pour
les agriculteurs de toute la province et de proposer que la mesure soit
transposée du projet de loi 48 au projet de loi 50, et il aura le
consentement de tous les députés à cette Chambre. Merci,
M. le Président.
Le Président: M. le député de
Beauce-Sud.
M. Hermann Mathieu
M. Mathieu: Oui, merci, M. le Président. Je voudrais
intervenir brièvement à cette étape de l'étude du
projet de loi 50, Loi modifiant diverses dispositions législatives. Nous
en sommes à la prise en considération du rapport et je voudrais
situer dans sa juste perspective le débat qui se poursuit
présentement. C'est un débat qui concerne la relève
agricole, qui concerne l'établissement des jeunes agriculteurs. Je
voudrais d'abord - vous me le permettrez sans doute - féliciter
sincèrement le député de Huntington d'avoir
commencé ce débat, d'avoir apporté à l'attention de
la Chambre ce débat, parce que, sans sa participation, il est possible,
il est probable que de nombreux jeunes agriculteurs auraient été
pénalisés à l'occasion de leur établissement,
étant donné que, du côté du gouvernement, on
n'entend aucune voix s'élever pour défendre leurs
intérêts.
M. le Président, pour rétablir la perspective, je dirai
d'abord que le projet de loi 50 est la pièce, d'après nous,
idéale pour adopter la modification que nous désirons. Nous
désirons que la subvention à l'établissement des jeunes
agriculteurs qui prend fin le 1er janvier 1984 soit reconduite jusqu'au 1er
janvier 1986. C'est cela que nous demandons, c'est-à-dire 8000 $ d'aide
pour les jeunes agriculteurs.
Tout à l'heure, M. le Président, certains opinants ont
plaidé de l'autre côté que le projet de loi 50
n'était pas le projet idéal pour ce genre de modification. On a
dit que c'était un projet piloté par le ministre de la Justice et
qu'il ne fallait pas qu'il y ait de disposition concernant les
agriculteurs dans ce projet de loi.
M. le Président, j'ai moi-même eu à me rendre
à la commission parlementaire et à intervenir à
l'étape de la seconde lecture concernant le projet de loi 50.
Étant donné qu'il y a deux lois administrées par le
ministre de l'Énergie et des Ressources qui sont modifiées par ce
projet de loi, je voudrais savoir en vertu de quelle logique, si le ministre de
l'Énergie et des Ressources qui administre des lois qui se rapportent
aux producteurs de bois, qui sont eux-mêmes des agriculteurs, peut le
faire, il serait interdit au ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation de faire la même chose. On voit que c'est purement un
entêtement de la part du ministre de l'Agriculture, des Pêcheries
et de l'Alimentation.
Cette aide à l'établissement, d'un montant forfaitaire de
8000 $, fut introduite il y a peut-être une vingtaine d'années. Au
début, le montant n'était pas de 8000 $. Il était de 1000
$, il a monté à 2000 $, 3000 $, 5000 $; maintenant, il est de
8000 $.
On ne devrait plus en entendre parler parce que le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, en 1982, a
apporté une réforme à l'établissement des jeunes
agriculteurs. Il s'agissait de la loi 64 adoptée en juin 1982. Cette loi
64, adoptée en juin 1982, donnait suite à une promesse du Parti
québécois faite à l'occasion des élections de 1981.
En effet, tout le monde se rappellera que, dans le programme électoral
du Parti québécois en 1981, on parlait d'une aide, d'un
prêt sans intérêt de 50 000 $ pour les jeunes agriculteurs.
L'on sait comme cette promesse a plu aux agriculteurs et en a certainement fait
voter un grand nombre pour le Parti québécois. C'était
sans doute de bonne guerre.
C'était tellement alléchant que les journalistes, dans les
revues de presse - on voit cela - appelaient cela la promesse des 50 000 $ sans
intérêt. On disait que c'était la cerise sur le
gâteau. Une aide tellement extraordinaire que cela n'avait pas de
précédent dans le passé. C'était une
générosité sans comparaison possible et cela, en faveur
des jeunes agriculteurs. Donc, les journalistes appelaient cela, entre
guillemets, "la cerise à Garon", parce que c'était une aide
tellement extraordinaire.
Après l'élection de 1981, je me souviens d'être
intervenu en cette Chambre, à plusieurs reprises, pour demander au
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation quand il
mettrait cette promesse en application. Avril 1981, mai, juin, la session de
l'automne a passé, la session de 1982 est arrivée et c'est en mai
ou en juin 1982, finalement, que la disposition fut adoptée.
Le monde agricole et les membres de cette Assemblée
étaient tellement satisfaits, tellement convaincus que les 50 000 $ sans
intérêt, la promesse du Parti québécois finalement
incorporée dans une loi, étaient une pièce tellement
féconde, tellement bonne qu'on n'avait plus besoin des 8000 $. C'est
pour cela qu'on a dit dans la loi que la subvention de 8000 $ devenait caduque,
devenait nulle le 31 décembre 1983. On s'est dit: Avec 50 000 $ sans
intérêt, on n'a plus besoin des 8000 $. C'est pour cela que tout
le monde y a consenti. Tout le monde était d'accord, enthousiaste, dans
les milieux agricoles et préférait la loi des 50 000 $ sans
intérêt.
Or, que s'est-il passé? Il s'avéra que cette mesure fut la
déception de la décennie parce qu'il y avait tellement de
règlements, de conditions pour avoir les 50 000 $ que cela devenait plus
rentable pour le jeune d'avoir les 8000 $ de prime à
l'établissement que de bénéficier des 50 000 $ sans
intérêt. Cette mesure devait prendre fin le 31 décembre
1983 et tous les agriculteurs étaient d'accord pour que cette mesure
prenne fin. À cause de la déception ressentie par suite de
l'application de la promesse des 50 000 $ sans intérêt, les
milieux agricoles s'aperçoivent qu'ils ont avantage à
rétrograder, qu'ils ont avantage à continuer de se
prévaloir des lois antérieures plutôt que de la fameuse
amélioration des 50 000 $ sans intérêt. (23 h 50)
C'est pour cela que nous en sommes là ce soir, M. le
Président. On est en train de rétrograder parce que l'application
des 50 000 $ sans intérêt pour cinq ans est devenue une
déception. Pourquoi, M. le Président? Je veux seulement vous
donner un exemple. Nous savons qu'un jeune qui s'établit
présentement, habituellement, il n'a pas le capital requis; et la
fiscalité ne permet pas un transfert de père à fils en une
seule opération, parce que le père est lourdement
pénalisé par la loi de l'impôt sur le gain de capital et
par la loi sur les dons. Et le fils est également
pénalisé. Il faut maintenant faire un transfert graduel. Donc, le
père incorpore son entreprise, forme une compagnie. Il cède 20%
d'actions à son fils et voilà qu'on enclenche un transfert
graduel. Or, M. le Président, la fameuse loi des 50 000 $ sans
intérêt indique que, si le fils a moins de 100% de participation,
il a droit au même montant de 50 000 $, c'est-à-dire que si le
fils possède 20% de participation dans l'entreprise agricole, que ce
soit une société ou une compagnie, il a le droit de contracter un
emprunt de 20% des 50 000 $ sans intérêt. Donc, il a droit
à 10 000 $ de prêt sans intérêt. Supposons que le
jeune agriculteur, comme c'est monnaie courante à cause des
modalités fiscales de ce gouvernement qui ne sont pas à point et
à cause de la loi de l'impôt sur les dons également qui le
pénalise grandement...
Donc, le fils qui détient 20% d'actions dans l'entreprise
agricole a droit à 20% des 50 000 $; il a droit à un prêt
de 10 000 $ sans intérêt pour cinq ans. Cela ne veut plus rien
dire. C'est là que je dis que c'est la déception du
siècle. Ce soir, nous voulons corriger la situation et, aussi impensable
que cela puisse paraître, pour améliorer le sort des agriculteurs,
nous devons rétrograder.
Vous me faites signe que mon temps est écoulé, M. le
Président. Je conclus là-dessus et je fais appel au sens des
responsabilités de ce gouvernement d'appuyer la modification que nous
voulons introduire au profit de l'établissement des jeunes
agriculteurs.
Des voix: Bravo!
Le Président: M. le député de Portneuf.
M. Michel Pagé
M. Pagé: Merci, M. le Président. À 23 h 52,
le 21 décembre, à quelques minutes de l'ajournement des travaux
de l'Assemblée nationale du Québec jusqu'à probablement
mars prochain, nous en sommes à étudier la prise en
considération du rapport du projet de loi 50. Pour le
bénéfice de ceux qui nous écoutent, malgré qu'on
soit dans la période des fêtes, et pour ceux qui syntonisent les
postes ou les canaux de la télédiffusion de l'Assemblée
nationale, ceux-ci comprendront que le projet de loi 50 n'est pas un projet de
loi spécifique, évidemment. C'est un bill qu'on qualifie de bill
omnibus. C'est une loi comme on en retrouve à chaque fin de session qui
permet au gouvernement de modifier, de façon précise et
particulière, tout un ensemble de projets de lois.
Cette année encore, comme à chaque fin de session, le
gouvernement a présenté son bill omnibus, lequel vient modifier
plus d'une trentaine de projets de loi, si mes informations sont exactes. Et
c'est à ce moment-ci que nous intervenons pour prier instamment le
gouvernement du Québec, pour demander au ministre de l'Agriculture, pour
demander encore au leader adjoint, ou au leader du gouvernement, d'accepter la
suggestion qu'on leur formule. Une suggestion qui origine, évidemment,
de l'étude du projet de loi 48 qui porte sur l'aquaculture, sur les
pêcheries; projet de loi qui vient établir des dispositions
prévoyant l'obligation pour un pêcheur de se doter d'un
deuxième permis, en plus du permis fédéral. Mes
collègues de Bonaventure et de Nelligan, et plus particulièrement
M. le député de Nelligan, lequel est le porte-parole de notre
groupe en cette matière, ont eu longuement l'occasion, au cours de cette
session, soit à la période de questions, soit lors des motions
non annoncées, soit par leur participation importante et significative
dans le projet de loi 48, ceux-ci, dis-je, ont eu l'occasion d'indiquer
pourquoi notre formation politique s'oppose à l'adoption de la loi 48
à ce moment-ci. Et force nous est de constater que, tout au long de la
journée - les téléspectateurs auront suivi cela - il y a
eu des ajournements, des suspensions du débat. Il y a eu des suspensions
la nuit dernière. Et l'Opposition a fait valoir le fait que nous
étions contre. Cependant, nous aurions accepté, et cela a
été plusieurs fois formulé, de concourir peut-être
moyennant certaines concessions de la part du gouvernement. Cela n'a pas
été le cas.
Qui avait-il d'important dans l'article 48 qui nous amène
à l'aborder dans le cadre du projet de loi 50? Comme mon collègue
le député de Beauce-Sud, M. Mathieu, l'indiquait il y a quelques
minutes, il y a une mesure qui doit être adoptée. Elle doit
être adoptée dans les plus brefs délais avant la fin de la
présente session. C'est la mesure visant à faire en sorte que le
jeune producteur agricole puisse aller chercher la prime à
l'établissement qui s'applique jusqu'au 31 décembre 1983, soit
jusqu'à la fin de l'année, qui lui permet de toucher un montant
de 8000 $ en capital versé directement par le ministère pour
l'aider dans l'établissement de sa ferme plutôt que de
bénéficier d'un prêt de 50 000 $ sans
intérêt.
Lorsque la notion des prêts sans intérêt de 50 000 $
a été annoncée par l'honorable ministre de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation, cela a été accueilli
avec beaucoup d'enthousiasme et de réceptivité. Je me rappelle
avoir rencontré des jeunes producteurs qui se sont
déclarés très satisfaits de l'annonce de cette mesure.
Mais, lorsqu'on a pris connaissance des technicités, des
règlements et de l'application de cette mesure, on s'est aperçu
qu'il y avait loin de la coupe aux lèvres. Pour plusieurs d'entre eux,
il devient plus rentable et plus intéressant de toucher une prime
à l'établissement de 8000 $.
Nous disons au gouvernement: Faites donc en sorte que le jeune
producteur agricole puisse toucher ses 8000 $ plutôt que 50 000 $ sans
intérêt. Le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation nous dit: Nous sommes très réceptifs aussi. Nous
l'accepterions, mais nous allons le mettre dans le projet de loi 48. C'est la
prise de position qu'il adopte pour nous forcer à accepter le projet de
loi 48. Le projet de loi 48, on ne l'accepte pas, c'est officiel, nous l'avons
indiqué hier soir. Plusieurs des collègues du ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation ont
intercédé avec beaucoup de chaleur, beaucoup d'insistance,
beaucoup d'efforts. Des plaidoyers ont été très bien
formulés. Le ministre n'a pas bougé. Là, il nous dit: Nous
n'acceptons pas de l'inclure
dans le projet de loi 50.
C'est là que nous en sommes, à trois minutes de
l'ajournement d'une session qui aura été difficile pour tous les
membres de l'Assemblée nationale, à la fin d'une session qui nous
aura obligés à travailler jour et nuit, à la fin d'une
session où les députés libéraux à
l'Assemblée nationale du Québec ont démontré de
façon exemplaire comment ils pouvaient travailler avec rigueur, avec
discipline, présence, constante participation aux dossiers - nous vous
avons eu à l'oeil, messieurs - à la fin d'une session où
le gouvernement ne peut même pas partir, avec sa loi 38 qui a
été le flambeau qui a réuni cette équipe pendant
les mois de novembre et de décembre, et risque de ne pas partir avec la
loi 45, la loi 48, la loi 49 et aussi la loi 50, qui est importante compte tenu
qu'elle touche plusieurs lois.
Cette session aura été dure pour le leader du
gouvernement. Je suis un de ceux qui dans cette Chambre, il y a une semaine,
ont eu des propos très sévères à l'endroit du
leader du gouvernement et député de Vanier. À sa
décharge, je dois vous indiquer ce soir que c'est malheureux, mais je
n'ai jamais vu en dix ans d'expérience politique, ici à
l'Assemblée, un leader parlementaire dont les collègues l'ont
laissé tomber comme ils l'ont fait. Se buter comme le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation le fait n'est certes
pas de nature à aider et à accréditer les gestes, les
paroles et les actions posés par le leader du gouvernement. Autant il
peut être critiquable, autant les motifs qu'il peut invoquer, parce que
plusieurs d'entre vous l'ont laissé tomber, sont justifiables.
M. le Président, je termine parce que mon temps doit s'achever
dans quelques minutes. J'ai encore droit à une minute. Avant minuit, je
ne formule qu'un voeu au nom des jeunes producteurs agricoles de mon
comté, au nom de la classe agricole de mon comté; je prie
instamment le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation de donner suite à la suggestion formulée par le
député de Huntingdon. Acceptez donc, M. le ministre, pour que la
population puisse avoir le projet de loi 50 et que le gouvernement puisse
l'avoir. Sur cela, avant la tombée du rideau, mes meilleurs voeux!
(minuit)
Le Président: II est minuit. M. le leader de
l'Opposition.
M. Lalonde: D'après notre règlement, la fin de la
session vient d'arriver, M. le Président. Je voudrais simplement vous
dire que nous consentirions de ce côté à prolonger de
quelques minutes - peut-être une trentaine de minutes - la session
à la condition que le gouvernement déclare maintenant sa
volonté, sa décision, d'apporter l'amendement que nous demandons
à la loi 50 pour protéger et aider les jeunes agriculteurs.
Le Président: II y a donc consentement. M. le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.
M. Garon: M. le Président, à la suite du discours
du député de Bonaventure, je vais dire exactement ce qui s'est
passé et, ensuite, je ferai une proposition. La semaine dernière,
à une période de questions, le député de
Bonaventure pensait qu'il avait bien eu le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation; il s'est rendu compte, au contraire,
qu'il ne l'avait pas eu et que le ministre avait lu le dossier. Cela a
été à la surprise générale. Le
député de Bonaventure en a été aigri. Il est sorti
de l'Assemblée nationale et a dit: II ne l'aura pas sa loi 48. Pourtant,
les amendements étaient venus dans le cadre de la loi 48. Tout le monde
était content.
Comme je vois, à la suite de ce débat...
M. Levesque (Bonaventure): Question additionnelle, M. le
Président.
M. Garon: Non, je voudrais bien dire les faits. Comme je vois,
à la suite de ce débat, que l'Opposition s'entête... Il y a
un député qui a dit récemment que, pour s'entêter,
il faut être deux. On ne peut pas s'entêter tout seul; pour
s'entêter, il faut être deux. Quelqu'un a dit: Quand quelque chose
est bon, le plus intelligent cède. Je serai le plus intelligent. Je
ferai en sorte que la mesure pour les jeunes agriculteurs puisse être
incluse dans la loi 50.
Des voix: Bravo! Bravo!
M. Garon: M. le Président, les gens pourront
évaluer. Je peux vous dire que les gens qui ont vu le
député de Bonaventure savent que l'ego peut être
très gros chez les gens plus petits. Je vous remercie.
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, compte tenu de ce
qui vient d'être dit, je présume que je peux maintenant demander
que la motion de prise en considération du rapport de la loi 50 soit
adoptée.
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président: M. le leader de l'Opposition.
M. Lalonde: ...nous aimerions que le leader adjoint du
gouvernement fasse suite
aux propos du ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation et que l'amendement demandé par l'Opposition
-après une heure et demie de débats - soit présenté
pour qu'on puisse l'adopter maintenant.
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
Motion d'amendement
M. Fréchette: Je prends effectivement connaissance du
texte de l'amendement qui est suggéré, qui m'apparaît
correspondre à la fois à ce que suggère l'Opposition et
à ce que le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation est disposé à accepter dans la loi 50. Je fais
donc motion pour que la loi 50 soit amendée pour qu'on y retrouve cette
dispostion du projet de loi 48. Le projet de loi est modifié par
l'insertion, après l'article 63, du suivant: "Les articles 2, 5 et 7 de
la Loi favorisant la mise en valeur des exploitations agricoles sont
modifiés par le remplacement dans leur dernière ligne du
millésime "1984" par le suivant "1986"."
Le Président: Cette motion est-elle adoptée?
Une voix: Adopté.
M. Bisaillon: Sur division, M. le Président.
Le Président: Adopté sur division.
M. Bisaillon: Je n'ai pas encore donné mon consentement.
Vous auriez intérêt à ne pas faire de commentaires.
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, je sollicite le
consentement de la Chambre pour que la motion de prise en considération
du rapport soit maintenant acceptée.
Le Président: M. le député de
Deux-Montagnes.
M. Pierre de Bellefeuille
M. de Bellefeuille: Je crois comprendre que la loi 50, telle
qu'elle est maintenant devant nous, comprend un article qui aurait pour effet
de priver de son ou ses indemnités, de son salaire tout
député qui serait incarcéré.
M. le Président, je me lève pour dire que je ne peux pas
accepter que nous légiférions de cette façon parce qu'on
ne peut pas, en bon droit, légiférer contre une personne. Je ne
vais pas parler longuement.
Je veux simplement dire qu'il n'est pas du tout question de disculper
quelqu'un de quelque crime que ce soit, mais nous ne devons pas nous substituer
aux tribunaux et chercher à ajouter à un châtiment qui a
été décidé de façon tout à fait
régulière par ces mêmes tribunaux. Merci, M. le
Président.
Le Président: M. le ministre de la Justice.
M. Marc-André Bédard
M. Bédard: M. le Président, avant que mon
collègue se lève, je voulais efectivement adresser ne serait-ce
que quelques mots concernant l'ensemble du projet de loi omnibus. Comme vous
avez pu le constater, il y a beaucoup de dispositions dans ce projet de loi qui
concernent différents ministères; plusieurs ministres ont
acheminé des amendements à des lois, des amendements tels qu'ils
ne justifiaient pas l'adoption d'un projet de loi en bonne et due forme.
Le projet de loi avait été déposé et
plusieurs dispositions s'y retrouvaient. Lors de l'étude en
deuxième lecture, j'avais indiqué que des amendements seraient
apportés à l'occasion de l'étude article par article du
projet de loi, ce qui a effectivement été fait. Lors de
l'étude de ce projet de loi article par article, plusieurs autres
amendements ont été adoptés concernant, encore une fois,
les lois de différents ministères. Entre autres, la loi
concernant les salaires et les pensions a été amendée
à la suite d'interrogations qui se posaient au niveau de l'ensemble de
la population, à savoir si un député devait continuer
à recevoir son salaire lorsqu'il est incarcéré à la
suite d'un jugement rendu par un tribunal. Même ici, en cette Chambre,
l'interrogation a été soulevée par l'Opposition. Le leader
du gouvernement s'était engagé à soumettre ladite
modification à l'Opposition et à ce que ladite modification soit
apportée, à condition qu'il y ait un consentement unanime,
c'est-à-dire un consentement de la part de l'Opposition. (0 h 10)
Conformément à cette promesse, le leader du gouvernement a
effectivement proposé un amendement à l'Opposition. L'Opposition,
après l'avoir examiné, a apporté son consentement, a
accepté d'adopter cet amendement à l'occasion de l'étude
du projet de loi article par article, ce qui explique qu'il se retrouve
présentement devant la Chambre afin d'être adopté en
troisième lecture.
M. le Président, effectivement, une disposition se retrouve qui
fait qu'à partir de maintenant, à partir du moment où le
projet de loi est accepté, un député, un membre de
l'Assemblée nationale qui est incarcéré à la
suite d'un jugement ne peut recevoir le salaire qu'il aurait le droit de
recevoir s'il n'était pas dans cette situation. Cet amendement a
été accepté - je le dis encore une fois - à la
demande de l'Opposition et avec le consensus de l'Opposition.
Le Président: M. le leader de l'Opposition.
M. Fernand Lalonde
M. Lalonde: M. le Président, au sujet des propos que
viennent de tenir le député de Deux-Montagnes et le ministre de
la Justice, faisant écho aux interrogations d'un grand nombre de
personnes, à savoir qu'un membre de l'Assemblée nationale
incarcéré pouvait continuer d'obtenir son salaire, le
député de Beauce-Sud avait posé une question au leader du
gouvernement, il y a quelques semaines, qui lui a répondu que, s'il
avait le consensus de l'Assemblée, il serait prêt à
proposer un amendement à la loi.
En fait, il s'agit seulement d'un oubli, mais non d'un oubli de l'an
dernier, d'un oubli qui est presque séculaire parce qu'il semble que les
législateurs, depuis le temps qu'on a une Loi sur la Législature,
s'étaient plutôt appliqués à déterminer
quelles étaient les conditions pour un député de perdre
son siège. Il y a un certain nombre de circonstances, de conditions qui
avaient été inscrites dans les lois sur la Législature qui
se sont succédé, et c'est maintenant la Loi sur
l'Assemblée nationale, pour savoir quelles sont les conditions qui
pourraient amener un député à perdre son siège.
Mais il semble qu'aucun législateur n'ait pensé jusqu'à
maintenant à prévoir le fait qu'un député qui
serait incarcéré ne pourrait pas recevoir son salaire.
Il me semble qu'il tombe sous le sens qu'un employeur dont
l'employé est en prison n'a pas à continuer à lui verser
son salaire. Les gens comprennent cela facilement. De là les propos qui
nous venaient d'un peu partout à cet égard.
Je comprends les préoccupations du député de
Deux-Montagnes. Ce sont des interrogations que nous nous sommes posées
nous-mêmes. L'importance du principe de ne pas légiférer
rétroactivement a été pour nous un principe de base, mais
parce qu'un député est actuellement incarcéré,
est-ce qu'on devrait ne pas légiférer? Nous avons donc convenu,
après les consultations... Le leader du gouvernement nous a
présenté un amendement qui nous est apparu correct. Nous avons
consulté, nous avons d'ailleurs eu accès aux consultations que le
leader a faites, que le ministre de la Justice a faites, pour savoir s'il y
avait un effet rétroactif, autrement dit, un effet que nous ne voulions
pas inscrire, la rétroactivité, dans cet amendement.
Nous en sommes venus à la conclusion qu'il n'y en avait pas et
qu'une personne qui tomberait dans les conditions nouvelles,
créées par l'amendement, ne perdrait pas son droit de faire
valoir ses droits devant les tribunaux en vertu des lois actuelles, la Charte
des droits et libertés de la personne. C'est dans ce contexte que nous
avons convenu d'appuyer l'amendement présenté par le ministre de
la Justice au projet de loi 50.
Le Président: M. le ministre de la Justice, en
réplique.
M. Bédard: Je ne crois pas qu'il y ait lieu de
répliquer, M. le Président. Je voudrais simplement dire, pour
être conforme à nos travaux parlementaires et à ce qui
s'est passé lors de la commission parlementaire, que l'amendement a
été présenté - comme je l'ai dit tout à
l'heure -par le leader du gouvernement et ce, à la demande et avec le
consensus de l'ensemble de l'Opposition.
Le Présidents M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, je comprends que la
motion est adoptée.
Le Président: Cela fait partie du rapport de la
commission. Elle a été adoptée en commission. Faites
motion pour que...
M. Fréchette: Pour l'adoption du rapport, M. le
Président.
Le Président: Le rapport est-il adopté?
M. Bisaillon: Sur division, M. le Président.
Le Président: Sur division. Adopté sur division. M.
le leader du gouvernement.
Troisième lecture
M. Fréchette: M. le Président, je sollicite le
consentement unanime de la Chambre pour proposer l'adoption de la motion de
troisième lecture du projet de loi 50.
Le Président: La troisième lecture du projet de loi
50 est-elle adoptée?
Une voix: Sur division.
Le Président: Enfin, on requiert votre consentement et le
consentement de l'Assemblée.
M. Bisaillon: M. le Président, il y a consentement et le
vote sera sur division.
Le Président: Je conclus donc que la troisième
lecture est adoptée sur division. M. le leader adjoint du
gouvernement.
Prise en considération
du rapport de la commission
qui a étudié le projet de loi 49
M. Fréchette: M. le Président, je me
réfère maintenant à la loi 49. Je comprends que le rapport
est déjà déposé. Je sollicite le consentement
unanime de la Chambre pour que soit adoptée la motion de prise en
considération du rapport.
Le Président: Est-ce que le rapport de la commission qui a
étudié le projet de loi 49 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président: Adopté sur division. M. le leader
adjoint du gouvernement.
Troisième lecture
M. Fréchette: Je sollicite le même consentement, M.
le Président, pour que la troisième lecture soit
adoptée.
Le Président: Le rapport est adopté. Y a-t-il
consentement pour l'adoption de la troisième lecture?
Une voix: II y a consentement.
Le Président: La troisième lecture est
adoptée sur division. M. le leader adjoint du gouvernement.
Dépôt du rapport de la commission qui a
étudié le projet de loi 45
M. Fréchette: Avec le consentement de la Chambre, je vous
demanderais de reconnaître le député d'Arthabaska qui
procéderait au dépôt du rapport de la commission des
affaires municipales qui a étudié la loi 45.
Le Président: Est-ce qu'il y a consentement? M. le
député d'Arthabaska.
M. Baril (Arthabaska): Qu'il me soit permis, M. le
Président, au nom du député de Dubuc, de faire rapport
à cette Assemblée que la commission élue permanente des
affaires municipales a siégé les 16, 19 et 21 décembre
1983 aux fins d'étudier article par article le projet de loi 45, Loi
modifiant des dispositions législatives concernant les
municipalités. Le projet de loi a été adopté avec
amendements.
Le Président: Rapport déposé. M. le leader
adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: M. le Président, je sollicite le
consentement unanime de la Chambre pour soumettre la motion de prise en
considération du rapport.
Le Président: M. le leader de l'Opposition.
M. Lalonde: À cet égard, je suggérerais
qu'on suspende pendant quelques minutes les travaux de la Chambre.
M. Fréchette: D'accord, M. le Président, nous
consentons à la suspension.
Le Président: Nous suspendons les travaux de la Chambre
pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 0 h 20)
(Reprise de la séance à 1 h 30)
Le Vice-Président (M. Rancourt): M. le leader adjoint du
gouvernement.
Prise en considération du rapport
de la commission qui a étudié
le projet de loi 45
M. Fréchette: M. le Président, le rapport de la
commission des affaires municipales sur la loi 45 a donc été
déposé. Nous en sommes à la considération de ce
rapport. À ce stade-ci, M. le Président, je voudrais
suggérer des modifications d'amendements au rapport. Comme ils sont
assez nombreux, je me contenterai d'identifier les articles qui sont
amendés tout en suggérant qu'on considère que les articles
ont été lus; ils seront retranscrits dans le journal des
Débats. Si cette procédure agréait à l'Opposition,
on pourra procéder de cette façon.
M. Lalonde: Si cette procédure agrée surtout au
Secrétaire général adjoint et à ceux qui sont
appelés à inscrire les changements proposés.
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Fréchette: Je pense que cela conviendrait. Les articles
qui seront amendés sont les suivants: Article 14,2: remplacer dans ce
nouvel article les numéros "573,5 à 573,13" par les
numéros "573,5 à 573,10".
Article 15: retirer cet article; article 16: retirer cet article;
article 17: retirer l'amendement à cet article; remplacer "412bg" par
"412be"; remplacer "412bh" par "412bf".
Article 14,1: au trosième alinéa de l'article 412a du Code
municipal introduit
par cet article, "et les articles 412be et 412bf".
Article 22,1: enlever les articles "625d à 625f";
numérotés "625g à 6251" en conséquence.
Article 40,1: au troisième alinéa de l'article 468 de la
Loi sur les cités et villes introduit par cet article, enlever "et les
articles 469,2 et 469,3".
Article 40,2: remplacer "573,5 à 573,13" par "573,5" à
573,10".
Article 41: enlever cet article.
Article 47,1: enlever les articles 573,5 à 573,7 de la Loi des
cités et villes et renuméroter en conséquence les articles
573,8 à 573,13 de cette loi.
Article 52,2: enlever les articles 83,3 à 83.5 de la Loi sur la
CRO et renuméroter en conséquence les articles 83,6 à 83,9
de cette loi.
Article 55,1: enlever cet article.
Article 59,2: enlever les articles 120,1 a 120,3 de la Loi sur la
Communauté urbaine de Montréal et renuméroter en
conséquence les articles 120,4 à 120,7 de cette loi. Article
62,2: enlever cet article.
Article 69,1: enlever les articles 92,1 à 92,3 de la Loi sur la
Communauté urbaine de Québec et renuméroter en
conséquence les articles 92,4 à 92,7 de cette loi. Articles 77,1
et 77,2: enlever ces articles.
Article 81: à la deuxième ligne remplacer "des suivants"
par "le suivant"; enlever l'article 18,1 de la Loi sur la fiscalité
municipale.
Article 83: enlever cet article.
Article 95: dans le premier paragraphe, enlever "obliger
l'évaluateur à obtenir un mandat de la municipalité pour
accomplir certains actes, prescrire les règles relatives à
l'obtention du mandat et établir les cas où la
municipalité est tenue d'accorder un mandat".
Article 108: enlever cet amendement. Article 111: enlever cet
amendement.
Je dépose sur la table du secrétaire les amendements tels
que lus.
Le Président: Ces amendements au rapport de la commission
sont-ils adoptés?
M. Levesque (Bonaventure): On va faire un acte de foi, M. le
Président.
M. Fréchette:Le député de Hull m'a
indiqué qu'il me suivrait de très près et que si je
faisais des erreurs il me les signalerait. Comme il est d'un calme remarquable,
je présume que tout est correct.
Le Président: Cette motion de retrait... À
l'ordre!
Cette motion de retrait est-elle adoptée?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement, sur le
rapport lui-même tel que modifié.
M. Fréchette: M. le Président, je sollicite le
consentement unanime de la
Chambre pour que le rapport amendé de la commission soit
adopté.
Le Président: Ce rapport est-il adopté? M.
Lalonde: Adopté.
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
Troisième lecture
M. Fréchette: Finalement, je sollicite un dernier
consentement de la Chambre pour que la motion de troisième lecture soit
adoptée.
M. Lalonde: Consentement.
Le Président: La troisième lecture du projet de loi
45 est-elle adoptée?
M. Lalonde: Sur division.
Le Président: Adopté, sur division.
Si vous me le permettez, M. le premier ministre, le
lieutenant-gouverneur, ayant sanctionné toutes les autres lois que nous
avons adoptées aujourd'hui, comme il attend à la salle 103, le
vice-président et un représentant de chaque parti politique
pourraient se rendre près de lui afin d'obtenir la sanction royale du
projet de loi 45: M. le député d'Outremont, pour l'Opposition et
M. le ministre de l'Énergie et des Ressources, pour le gouvernement. La
sanction royale a lieu immédiatement, sans plus tarder.
Voeux au lieutenant-gouverneur
Je profite de l'occasion avant de céder la parole au premier
ministre pour signaler que c'est la dernière sanction royale du
lieutenant-gouverneur, Son Excellence M. Jean-Pierre Côté avant de
prendre sa retraite et j'imagine que toute la Chambre voudrait se joindre
à moi pour lui offrir nos meilleurs voeux de bonne retraite et le
remercier des années qu'il a passées au poste de
lieutenant-gouverneur du Québec.
M. le premier ministre.
Bilan et voeux M. René Lévesque
M. Lévesque (Taillon): M. le Président, inutile de
dire, avant d'aborder quelques
brèves remarques, qu'à l'heure qu'il est, ce ne sera pas
un long discours. Je me joins, et je pense que tout le monde dans cette Chambre
le fait également, aux sentiments que vous venez d'exprimer à
l'endroit de M. Côté, que je connaissais depuis bien avant,
puisqu'il a déjà été député dans un
autre secteur parlementaire, un député dans le même coin
où je suis aujourd'hui député. C'est aussi quelqu'un que
j'ai bien connu à titre personnel, dans le temps, que j'ai
retrouvé ici avec plaisir et qui a toujours été d'un abord
et d'un commerce non seulement agréable mais, moi je crois en tout cas,
extrêmement digne et avec qui j'espère que son successeur - enfin
il n'y a pas de féminin pour cela - au masculin ou au féminin
nous donnera cette même impression d'un comportement qui
représente Sa Majesté avec tout ce qu'elle doit avoir d'endurable
et de discret.
Cela dit, j'ai envie de répéter un peu et je pense que
c'est une façon d'aborder le peu que je voudrais dire avant de terminer.
J'ai rencontré hier des gens de Montréal -parce qu'il y avait un
projet de loi de Montréal, cela amenait des gens de Montréal -
qui ont passé la journée ici parce qu'on les a fait attendre
quelque peu et qui ont passé la soirée aussi et une partie de la
nuit. Je leur demandais d'ailleurs, je leur ai dit qu'est-ce que vous en
pensez? Ils ont dit on aime mieux ne pas te le dire. Ensuite, je leur disais,
est-ce que vous attentez jusqu'à demain, on pourrait voir la
dernière journée. Ils ont dit non, il faut qu'on retourne chez
nous vite parce qu'il y a une contagion jusqu'à un certain point.
Surtout les fins de session, il y a une sorte de contagion qui fait
qu'on se sent déconnecté mais c'est quand d'autres le disent
qu'on le sent encore plus et que chaque grain de poussière devient une
montagne etc., et qu'il y a toutes sortes de symbolismes sur les fins de
session. J'ai l'impression qu'ils avaient raison et que sûrement cela va
nous faire du bien de nous retrouver ailleurs pendant un certain temps. Ce qui
ne veut pas dire que ce n'est pas une bonne session, mais ce n'est pas une fin
de session. J'anticipe à peine ce qu'on aura à dire mais peu
importe les accidents de parcours surtout les dangers qu'il y a toujours, comme
disait notre ancien collègue, M. Claude Morin, de
"s'autopeluredebananiser" de part et d'autre, on finit toujours par atterrir,
tant bien que mal, et on l'a fait encore ce soir, et je crois qu'on l'a fait
assez bien. Dans quelques instants on va quitter cette salle qui est
sûrement, à l'échelle québécoise comme
ailleurs dans le monde démocratique, la salle la plus importante de la
société québécoise. Une salle d'une importance dont
tout le monde ne se rend pas compte, c'est bien sûr, peut-être en
grande partie parce que nous mêmes on ne s'en rend pas compte,
sûrement pas toujours, dans nos comportements. Et celui qui vous parle,
M. le Président, peut faire ses mea-culpa comme tout le monde et cela
joue des deux côtés.
Une chose certaine, c'est que le nouveau règlement en puissance,
cette réforme parlementaire incorporée dans un règlement,
que vous avez évoquée éloquemment en présentant
l'état des travaux, en attendant qu'on décide d'ici au mois de
mars, pourra sûrement aider à monter cette présence dans la
société, cette image si on veut, dans le sens le plus
légitime du mot, de la salle parlementaire, en tout cas, sûrement
sur le papier. Mais là comme ailleurs et c'est vrai pour les lois, c'est
vrai pour tout le reste, c'est à nous -peut-être plus encore
à ceux ou celles qui nous suivront, qui auront moins de mauvaises
habitudes - de mettre de la vie, jusqu'à un certain point de mettre du
feu dans le papier le jour où on l'aura passé, parce que cela est
un peu comme beaucoup d'autres choses, dans l'évolution de la
société, cela dépend beaucoup des mentalités,
beaucoup plus finalement que du papier sur lequel cela est écrit, si
méritoire soit-il. (1 h 40)
En tout cas, une chose certaine, c'est que les choses étant ce
qu'elles sont, avec le bon et le mauvais, il me semble que c'était une
bonne performance que les deux parties de la session qui se sont
déroulées jusqu'ici. C'est sûrement dans la bonne moyenne,
en tout cas, des sessions parlementaires comme résultat.
Au point de vue de la productivité, pour employer une terme du
jargon à la mode, j'ai l'impression que l'Assemblée nationale a
produit jusqu'à la dernière minute, tant bien que mal, et cela a
été juste à certains moments. Elle a produit un ensemble
de lois et de mesures dont on fera le bilan, de part et d'autre, probablement
demain comme d'habitude. On ne se rejoindra peut-être pas dans
l'évaluation mais je pense qu'on pourrait se rejoindre sur ceci: c'est
que c'est un score qui est honorable.
J'ai relu récemment le discours inaugural du mois de mars 1983
qui est un peu beaucoup le programme législatif en perspective que le
gouvernement présente. Je pense que les trois quarts ou les quatre
cinquièmes, enfin, j'évaluerai cela à nouveau demain, ont
été déjà réalisés. Ou, en tout cas,
sinon réalisés tels quels, sont en marche ou, avec diverses
modifications, ont été réalisés en alternative.
Évidemment, comme toujours, il y a pas mal de choses qui se sont
ajoutées en cours de route parce qu'un discours inaugural, cela ne
prétend pas prévoir ce qui va arriver pendant toute une
année. Puis il y a beaucoup de choses qui se sont ajoutées, et
même des choses marquantes dans tout
cela. On a éliminé deux ministères. Ce n'est pas
souvent que cela arrive. Cela faisait longtemps que ce n'était pas
arrivé. Cela ne veut pas dire que ça va changer la face du monde
mais c'est important quand même de resserrer le plus possible nos
instruments de gestion et faire aussi de la place pour l'évolution,
parce qu'il y a d'autres choses qui peuvent, à l'occasion, d'autres
secteurs de la société ou de l'évolution de la
société qui peuvent exiger q'il y ait des instruments
ministériels ou des structures qui soient mises en place. Car parfois,
l'ancien doit céder la place au nouveau et j'ai l'impression, en tout
cas, seulement comme un exemple, c'était un précédent dont
je ne vois pas beaucoup d'exemples depuis un certain nombre
d'années.
Il y a un gars qui se nomme Galbraight qui est un des grands
économistes de notre époque qui disait que: La
sociale-démocratie tout le monde se réclame, jusqu'à un
certain point, de la sociale-démocratie ou si on veut de la
démocratie sociale. La démocration sociale, il faut qu'elle soit
généreuse mais il faut en même temps qu'elle ait les deux
pieds sur terre, qu'elle sache faire la gestion des choses, surtout des choses
qui lui sont confiées par l'ensemble de la population. Et, moi j'ai
l'impression que depuis quelques années - évidemment ce ne sera
pas conforme à l'opinion qu'on nous émettra tout à l'heure
si on veut réagir - c'est ce qu'on essaie de pratiquer: à la fois
d'avancer le plus possible, de faire avancer les choses pour autant que
l'ensemble de nos concitoyens soient d'accord. En même temps, d'essayer
d'être rigoureux dans la façon. La crise évidemment
à ce point de vue là nous a aidés puissamment.
On n'avait pas demandé la crise mais admettons que les crises
économiques, cela peut avoir du bon. En tout cas, cela nous donne des
leçons. Depuis une couple d'années, Dieu sait que cela nous a
poussé dans le dos mais c'était déjà
commencé avant. Je me souviens par exemple, et c'est un seul exemple, je
n'irai pas plus loin, que lorsqu'on est arrivé, il y a maintenant sept
ans, les effectifs de la Fonction publique, du secteur public augmentaient
normalement de 3% à 4% par année. Si on avait continué
comme ça, cela devenait quelque peu géométrique.
Aujourd'hui, on a réussi à se ramener à la croissance
zéro, comme on dit dans le jargon de notre époque, et même
de commencer à faire des réductions. Il y a encore du travail
à faire, c'est sûr, mais c'est d'essayer d'employer le mieux
possible et, à ce point de vue, la crise a forcément
accentué les efforts qu'il fallait faire, d'employer le mieux possible
les fonds que nos concitoyens, les contribuables, nous confient et qu'il faut
essayer d'administrer.
Il y aura toujours des dangers le long du chemin parce que autant de
milliards de dollars auxquels, il y a vingt ans, on n'était pas
habitués, cela aurait été inimaginable, autant de dizaines
et de centaines de milliers de gens qui, plus ou moins directement,
dépendent de ces milliards de dollars, cela ne peut pas être
contrôlé jusqu'au dernier cent de la façon dont on
voudrait. Mais, une chose certaine, il y a un resserrement, il y un
"management" qui s'est amélioré, d'année en année,
et qui fait que maintenant, j'ai l'impression que nos concitoyens en ont plus
pour leur argent et que cela nous permettra, dans les temps qui viennent, de
donner une meilleure performance, parce que chaque dollar qu'on dépense,
c'est quand même un sacrifice. Qu'on le veuille ou non, chaque taxe,
c'est une sorte de sacrifice qui est exigé dans une
société civilisée, d'employer le résultat de ces
sacrifices le mieux possible.
Je reviens à la production législative sans insister, la
production parlementaire, si on veut. Je n'en ferai pas de résumé
ce soir, mais, encore une fois, il me semble que c'est honorable et il me
semble aussi qu'il faut insister sur le fait, et ce n'est pas du mépris,
ce n'est pas du tout ni de près ni de loin dédaigner le Parlement
que de le dire, qu'en dehors de la Chambre aussi, môme pendant les
sessions, se produisent beaucoup de choses. L'action n'est pas toute au
Parlement et ce ne sera jamais autrement. Un peu plus, un peu moins, ça
dépend des périodes, des conjonctures, il y a beaucoup d'actions
qui doivent être en dehors de la Chambre. On a senti qu'il y avait une
reprise dans l'économie au mois de mars de cette année 1983. On a
essayé de travailler à l'aider à s'installer dans le
paysage.
Ensuite, en septembre, on a regardé le résultat et on a
demandé un délai d'un mois. Je sais que ça nous a
été reproché. Je peux me tromper, mais je ne crois pas
qu'en dépit de tout ce qui a été dit, cela ait compromis
d'aucune façon ni le respect qui est dû au Parlement ni la
productivité parlementaire pour l'essentiel. Une chose est certaine,
c'est que, quant à nous, cela a été très utile et
cela nous a permis je crois, d'une façon valable, de mettre au point
quelque chose -et on va essayer de l'expliquer de notre mieux pendant les
semaines qui viennent, après la période des fêtes - qui,
au-delà d'un plan de relance, est aussi, je crois, une feuille de route
de développement pour le Québec. À l'intérieur et
dans les limites des ressources d'un État provincial, c'est ce qu'on a
essayé de faire de notre mieux en tout cas, de se servir de nos forces,
de nos atouts - on n'a pas de pétrole, mais on a beaucoup
d'énergie sous une autre forme, on n'a pas certaines autres ressources,
mais on a le plus grand bassin forestier d'Amérique du Nord; je donne
deux exemples - d'essayer de voir comment on pourrait maximiser les
résultats, pendant les années qui viennent, de
nos atouts principaux. Cela ne s'est pas passé en Chambre, cela a
des retombées en Chambre, mais cela ne s'est pas passé en
Chambre.
Ce plan de relance qu'il fallait forcément mettre au point...
Oui, je sais, le député de Marguerite-Bourgeoys regarde sa
montre, nous l'avons regardée pendant une partie de la soirée, et
vous admettrez que, pendant une demi-heure, on regardait notre montre pendant
que vous mettiez au point... Non, d'accord, j'ai presque fini d'ailleurs. Une
chose est certaine, c'est que ces choses qui se passent en dehors de la Chambre
ont aussi une extraordinaire importance pour nos concitoyens.
Cela étant dit, en suspens, au-delà de toutes les choses
qui ont été réalisées, c'est-à-dire en
attendant qu'on se retrouve, il y a encore des choses qui étaient
annoncées, qui ont été mises au point, d'autres qui sont
sur le point d'arriver à maturité, par exemple, des lois aussi
importantes que la Loi sur la protection de la jeunesse - c'est-à-dire
les amendements - la Loi sur les lésions professionnelles, la loi 40
concernant la restructuration scolaire, qui aurait pu être faite depuis
des années mais qui n'a pas été faite et sur laquelle Dieu
sait qu'il va y avoir encore de la discussion, et puis deux lois en particulier
qui restent en suspens et qui s'appellent 38 et 48.
Je ne discuterai pas le bien-fondé des raisons pour lesquelles
elles n'ont pas réussi à aboutir. C'est toujours pareil; les
responsabilités sont partagées, mais une chose me frappe et je la
dis comme je le pense, la loi 38 concerne les droits du Québec, une
affirmation concrète et non pas seulement verbale des droits du
Québec en matière municipale qu'aucun gouvernement, aucun de ceux
qui nous ont précédés n'a jamais accepté de laisser
diminuer. Cette loi a été bloquée. Il n'y a pas
péril en la demeure, elle reviendra - la volonté du gouvernement
est absolument inaltérée là-dessus - au mois de mars,
après la commission parlementaire qui a été prévue
par amendement pour le mois de février. Cela touchait les droits du
Québec et c'était une affirmation fondamentale et concrète
en même temps, en essayant à la fois d'affirmer le droit et,
grâce aux amendements, d'en assouplir éventuellement
l'application. (1 h 50)
Curieusement, l'autre loi, qui n'a pas atterri, la loi 48, peu importe
encore ce qui est arrivé, est également une loi qui touche une
affirmation des droits du Québec. Je n'essaierai pas de bâtir des
hypothèses, mais je vais simplement dire une chose: c'est qu'on a
l'impression parfois qu'il y a une sorte de télécommande chez nos
voisins d'en face qui vient d'ailleurs. En tout cas, une chose est certaine,
c'est que les deux seuls projets de loi importants sur lesquels il y a eu un
accrochage, qui fait que, tout simplement parce qu'on peut attendre -encore une
fois, il n'y a pas péril en la demeure; ces choses-là reviendront
et la volonté du gouvernement, c'est normal, demeure la même - ces
deux seules choses importantes qui n'ont pas réussi à atterrir,
ce sont deux projets de loi qui touchaient les droits du Québec, qui
étaient une affirmation concrète des droits de notre
collectivité, qui n'avaient rien en soi, je pense, d'agressif, qui
était purement et concrètement de dire: Le Québec, dans
ces deux secteurs-là, ne doit pas être contesté dans ses
juridictions. C'est cela qui n'a pas passé.
En tout cas, cela dit, M. le Président, je vais simplement
terminer en remerciant beaucoup, comme c'est normal, notre équipe, en
particulier notre leader qui a perdu sa voix à force de fatigue et, Dieu
sait!, de constance au travail, surtout pendant les deux dernières
semaines. Je pense qu'on ne l'a pas ménagé; tout le monde en est
conscient de ce côté-ci. Je voudrais le remercier au nom de toute
notre équipe pour le travail qu'il a fait, de même que le leader
adjoint ou les adjoints qui l'ont aidé dans sa tâche. Même
si, pour des raisons qu'on comprendra, je suis obligé de m'arracher un
peu les mots, mais, tout bien pesé, je dois aussi, en particulier parce
que c'est toujours pendant les dernières journées qu'on voit
à quel point on peut, d'une certaine façon, devenir une
équipe de l'Assemblée nationale pour réussir à
sauver l'essentiel, je dois aussi remercier nos homologues, y compris le leader
de l'Opposition qui, je crois... Non, mais quand viennent les minutes de
vérité où on sait qu'on doit produire jusqu'à la
dernière minute, autant que faire se peut, en dépit de tout le
reste, je crois qu'on doit dire que, quand il y a eu des ententes et que,
finalement, on a réussi à les obtenir, qu'on les a
respectées de part et d'autre, alors c'est normal d'en témoigner
simplement.
À vous, M. le Président, ainsi qu'à ceux qui vous
entourent, là aussi, je suis généreux, parce que votre
nomination, je m'en souviens, m'a coûté une commission
parlementaire; je ne sais pas si elle restera dans l'histoire, mais, quant
à moi, elle va rester dans ma mémoire, en tout cas. Je profite de
l'occasion pour remercier aussi, au nom de tout le monde, les dirigeants
administratifs, y compris ceux qui sont avec nous, à commencer par le
Secrétaire général, tout le personnel extrêmement
dévoué de l'Assemblée nationale, tous ceux qui nous
aident, les pages en particulier qui ont eu la générosité
de nous envoyer leurs voeux et qui se sont souvenus qu'on pouvait
peut-être être endurables en cours de route, à la
dernière minute avant Noël.
À mon tour, à tous ceux et celles dont
je viens de parler et à ceux et celles que j'ai pu oublier, je
dirai simplement: Joyeux Noël! comme d'habitude, c'est sûr, et nos
voeux les meilleurs pour que vous profitiez, comme nous allons essayer de le
faire, du repos, des vacances qui viennent, si brèves soient-elles, pour
qu'on reprenne le travail à une date pas trop rapprochée, mais
suffisamment éloignée pour qu'on puisse avancer la session, mais
ne pas la retarder, d'aucune façon, cette fois-ci.
À nos concitoyens qui nous ont endurés tout ce
temps-là, pour autant qu'il y en a encore qui soient à
l'écoute, également Joyeux Noël et Bonne Année 1984'.
Si vous me le permettez, on vous dira, en terminant, que vous avez maintenant
l'occasion de vous reposer de nous pendant un certain temps. Merci, M. le
Président.
Le Président: M. le chef de l'Opposition.
M. Gérard-D. Levesque
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, je n'ai pas
l'intention de faire ce qu'a tenté de faire le premier ministre,
c'est-à-dire une sorte de bilan de la session telle que vue et
appréciée par le premier ministre et le gouvernement. À
cette heure-ci, vers 2 heures du matin, je pense qu'un débat
contradictoire ne serait pas de nature à convaincre qui que ce soit et
aurait peut-être pour effet de rendre encore plus
disséminés les rangs de ceux qui ont bien voulu rester avec nous
au cours de la nuit. J'en profite pour féliciter tous nos
collègues qui sont ici nombreux, souriants et plus
déterminés que jamais à poursuivre la tâche qui est
la nôtre.
Je voudrais me joindre au premier ministre et à vous surtout, M.
le Président, pour signaler les excellents services du
lieutenant-gouverneur qui doit nous quitter, malheureusement, et qui a toujours
conservé une dignité à la hauteur des fonctions
très importantes qu'il occupe dans notre société. C'est
avec regret que nous le voyons partir et je puis vous assurer que nos relations
ont toujours été les plus cordiales. Quant à moi, il a
été un excellent lieutenant-gouverneur. Tout ce que je puis
souhaiter, c'est que son successeur, masculin ou féminin, comme le dit
le premier ministre, suive ses traces avec les mêmes qualités qui
ont marqué son passage à cette haute fonction.
M. le Président, sans vouloir faire le bilan de la session, je
dois cependant me réjouir que nous ayons pu poursuivre les travaux comme
nous l'avons fait. Je veux particulièrement souligner l'importante
contribution positive que l'Opposition a voulu donner à ces travaux
malgré le temps évidemment très court que le gouvernement
nous laisse pour pouvoir évoluer à l'Assemblée nationale.
Si l'année compte douze mois et que dans les derniers six mois nous
n'avons l'occasion de venir ici qu'un mois, cela ne fait que contribuer
à la difficulté de planification des travaux. On ne peut pas,
quelle que soit la bonne volonté de part et d'autre, réellement
faire notre boulot comme on aimerait lorsque le gouvernement décide de
fermer le Parlement. Je ne sais pas si la réforme parlementaire sera de
nature à améliorer la situation, mais ce que j'en ai vu me porte
à croire que des progrès seront peut-être
réalisés de ce côté.
M. le Président, j'en profite pour vous féliciter de
l'immense travail que vous avez fait en vue de cette réforme avec les
leaders, de part et d'autre, et tous ceux qui ont contribué, que ce soit
parmi les élus ou les autres, à ces travaux dont on commence
seulement à voir, peut-être pas les effets, mais, d'après
ce que vous avez déposé en particulier aujourd'hui, nous
commençons à voir se dessiner ce que pourrait être cette
réforme parlementaire.
J'en profite, à ce propos, pour rendre témoignage à
ceux qui organisent les travaux de l'Assemblée nationale; je pense, en
particulier, au leader du gouvernement, qui a connu certains moments
difficiles. Nous ne sommes pas ici tous les jours pour l'encenser, nous ne
sommes pas ici pour lui rendre la tâche facile non plus. Sans vouloir
être méchant, il me semble qu'il y en a assez de ceux qui sont
devant lui sans en avoir d'autres derrière qui lui font de la
misère. Cela, c'est bien difficile. J'ai déjà
occupé le poste de leader du gouvernement et je vous assure qu'on a
déjà assez des gens en face sans avoir aussi des gens sur
lesquels, normalement, on pourrait compter et qui contribuent à nous
rendre la tâche plus difficile. (2 heures)
Cela dit, je voudrais rendre hommage au leader du gouvernement qui a
dû tenir le coup. Je veux lui rendre le témoignage non seulement
de mon amitié, mais de mon admiration également pour le travail
qu'il a accompli au cours de la session. J'aimerais bien - vous me permettrez -
sans aucune partisanerie et sans aucun autre esprit de cette nature, rendre
témoignage également à notre propre leader de l'Opposition
qui, lui aussi, avec l'aide évidemment de notre leader adjoint, du whip
et du whip adjoint, a fait un travail considérable dans le même
sens.
Évidemment, comme je le disais tout à l'heure, je voudrais
inclure tous nos collègues du caucus libéral dont j'ai pu
moi-même admirer, non pas seulement l'efficacité, mais
l'unité, la solidarité et la fraternité qui ont fait que
vous avez vu une équipe unie, forte, dynamique et extrêmement
productive. M. le Président, vous savez, même si c'est moi qui le
dis, je ne le dis pas simplement parce que
c'est quelque chose que je voudrais ajouter au dossier, mais c'est
quelque chose de tellement transparent et visible que je ne peux
m'empêcher de le souligner.
Ceci étant dit, comme j'ai dit que je ne ferais pas de bilan de
la session - je le ferai plutôt demain, à esprit reposé, en
même temps probablement que le discours du premier ministre sera repris,
au cas où quelqu'un ne l'aurait pas capté - soyez assuré,
M. le Président, que le bilan que nous allons faire de la session et de
l'action gouvernementale - action ou inaction, enfin, demain nous en parlerons
- va différer, dans une certaine mesure, de ce que le premier ministre
nous a livré tout à l'heure. Je comprends très bien le
premier ministre, c'est normal qu'il essaie de trouver quelque chose de positif
à ajouter et je ne voudrais pas, à ce moment-ci - en fin de
session, je sais que tout le monde est fatigué - surtout dans la
période des fêtes, jeter une douche d'eau froide sur son euphorie
actuelle.
Ceci étant dit, je me permettrai tout simplement d'ajouter, aux
remerciements que je vous ai faits, des remerciements que je voudrais ajouter
à toute votre équipe, tous ceux qui vous entourent, le
secrétaire général, ses adjoints et enfin tous ceux qui
travaillent dans cette grande institution qu'est l'Assemblée nationale.
On pourrait penser évidemment au Parlementaire, au journal des
Débats, aux pages, aux officiers, au sergent d'armes, enfin à
tout le monde qui nous aide à faire notre boulot, la
télédiffusion des débats et, autrement dit, tout le
personnel de l'Assemblée nationale, sans oublier des gens qu'on ne peut
pas oublier, parce qu'ils se rappellent à notre mémoire tous les
matins, tous les après-midi, tous les soirs, les membres de la Tribune
de la presse. Je sais que le premier ministre les a oubliés
peut-être involontairement, parce que c'est dans sa propre discipline,
mais lui-même sûrement a beaucoup de reconnaissance envers ces gens
qui aident à augmenter l'information de nos concitoyens.
Ceci étant dit, M. le Président -comme dirait Mme la
ministre, que je salue avec toute l'affection que nous pouvons avoir pour nos
amis d'en face - je voudrais terminer en souhaitant à tous et à
chacun un joyeux Noël, de bonnes fêtes, à chacune de vos
familles également, tous ceux qui vous sont chers; j'espère
qu'avec eux et elles, vous allez passer d'agréables moments. Nous allons
nous reposer, nous allons éviter, parce que nous ne serons pas assis de
la même façon, dans ces sièges qui sont placés
presque pour créer l'affrontement... Je pense à
l'Assemblée nationale française où on dirait que ce n'est
pas tout à fait la même disposition des sièges...
Une voix: La réforme parlementaire!
M. Levesque (Bonaventure): ...je ne sais pas si cela va faire
partie de la réforme parlementaire.
Une voix: Non, ça coûte de l'argent!
M. Levesque (Bonaventure): Oui, je vois que le ministre des
Finances commence déjà à s'inquiéter de l'autonomie
financière de l'Assemblée nationale. Mais, encore une fois, je
voudrais que ce soit dans les sentiments d'amitié et de
fraternité que nous puissions joindre tous nos concitoyens dans ces
sentiments d'amitié et de fraternité qui devraient inspirer nos
relations, même quotidiennement, si c'était possible. On
comprendra que, lorsqu'on veut, chacun de son côté,
défendre les citoyens, on les défend chacun à sa
manière et, finalement, on se trouve en chicane presque
perpétuelle.
Cela étant dit, M. le Président, dans ce petit peuple qui
est le nôtre, mais qui est très fort, très puissant et qui
a beaucoup d'avenir, j'espère qu'on continuera de travailler ensemble au
bien-être de nos concitoyens, toujours dans le même esprit,
l'esprit qui nous anime aujourd'hui, ce soir, en particulier. C'est plus facile
pour moi de parler ainsi comme chef parlementaire d'une formation politique qui
est dans une situation peut-être un peu plus agréable à
vivre que celle de nos adversaires, mais je le fais sans aucune arrogance -
vous le comprenez bien -avec l'amitié la plus pure, le tout
ajouté des voeux les meilleurs pour 1984.
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Guy Bisaillon M. Bisaillon: M. le Président...
Le Président: M. le député de
Sainte-Marie.
Des voix: Ah! Ah!
M. Bisaillon: ...comme personne n'a parlé de moi, je
voudrais profiter de l'occasion pour remercier mon leader et mon whip et
souligner qu'effectivement j'attends moi aussi avec une grande impatience la
réforme parlementaire.
Le Président: M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Raynald Fréchette
M. Fréchette: M. le Président, le leader du
gouvernement m'ayant prêté sa voix ce matin, je vais faire en
sorte de l'utiliser jusqu'à la fin, mais très brièvement.
D'ailleurs, c'est assez heureux que cela se soit présenté ainsi,
pour le motif que cela va
me permettre de renchérir sur ce que déjà on a dit
quant au travail qu'il a fait depuis que nous sommes là, le 15 novembre
dernier. Effectivement, nous étions là pour le voir travailler
quotidiennement et pour apprécier l'ardeur qu'il a mise à
préparer les travaux de la Chambre. Je voudrais qu'il sache que tous ses
collègues - et cela me semble être l'opinion de l'autre
côté également - lui sont fort reconnaissants de ce travail
qu'il a fait depuis le 15 novembre dernier, qui l'a amené, finalement,
jusqu'à épuisement ou à peu près.
Vous allez comprendre que c'est fort embarrassant d'intervenir
après le premier ministre et après le chef de l'Opposition qui
ont fait, finalement, le tour de la question qui nous préoccupe
actuellement et qui ont remercié tous ceux à qui des
remerciements doivent être adressés, tous ceux à qui des
voeux doivent être adressés, de sorte que, dans les circonstances,
je me limiterai à réitérer ou, comme dirait un bon avocat,
à corroborer les deux témoignages qui viennent d'être
rendus.
Le Président: M. le leader de l'Opposition.
M. Fernand Lalonde
M. Lalonde: M. le Président, c'est sans doute la
dernière fois que je prends la parole en cette Chambre... en 1983.
Des voix: Ah! Ah!
Une voix: II nous a inquiétés...
M. Lalonde: Que mes premières paroles soient à
votre égard, M. le Président, parce que, depuis la fin de juin,
depuis la fin de la première partie de la session, j'ai
été associé par mes fonctions au travail énorme que
vous avez accompli en ce qui concerne la réforme parlementaire, avec un
esprit, un enthousiasme et un dynamisme inégalés. Je compte bien
qu'à la suite du dépôt du rapport de la commission de
l'Assemblée nationale que vous avez fait, il y a à peine quelques
heures, tous nos collègues pourront, en étudiant le projet de
règlement, se rendre compte de l'ampleur du travail que votre
équipe, dirigée par vous-même, avec l'équipe du
leader du gouvernement et avec notre modeste contribution, de ce que vous avez
fait pour revaloriser l'Assemblée nationale. (2 h 10)
II est difficile de faire des félicitations concernant la
session, qui se termine comme elle a commencé, un peu en catastrophe. Je
compte que la réforme parlementaire, qui s'amorcera dans quelques mois,
pourra nous apprendre à changer nos mentalités, ou autre chose,
je ne sais quoi, qui nous permettra de ne pas passer 36 heures de suite
à siéger ici, à l'Assemblée nationale, soi-disant
pour travailler pour nos concitoyens. Il y a là quelque chose
d'irréel, d'une autre planète. Quand on dit à nos gens,
à nos électeurs: Nous avons commencé jeudi matin et nous
avons terminé vendredi soir, et ce sans arrêt, sauf une suspension
de quinze minutes, on nous répond: C'est une maison de fous, cela n'a
pas de bon sens, ce n'est pas possible! Est-ce possible que ce soit comme
ça? On l'a vécu deux fois. C'est pour cela que je ne trouve
aucune felicitation à faire à personne.
Je voudrais quand même, et très sincèrement,
adresser mes voeux de prompt rétablissement au leader du gouvernement.
Le voilà aphone, et c'est un handicap sérieux pour un ministre
des Communications et, deuxièmement, pour le parlementaire par
excellence du gouvernement, qui doit diriger les travaux. Mais - et c'est bien
sa marque -étant incapable de parler, il est resté ici toute la
journée. Les quelques sessions que nous avons faites ensemble m'ont
appris à connaître le leader du gouvernement comme un homme de
devoir. On n'est pas toujours d'accord. Nous avons eu - je ne retire rien -des
mots durs parfois en ce qui concerne le travail qui se fait ici, mais sur le
plan personnel il a toujours été - je veux qu'il le sache - un
homme de parole, un homme qui a toujours fait le maximum.
Ces dernières heures m'ont appris aussi à comprendre
pourquoi il se trouve parfois dans des situations, dans des imbroglios qu'on a
déjà connus. Je n'ai jamais été leader du
gouvernement, n'ayant occupé que cette fonction modeste de leader de
l'Opposition. Ce doit être différent. Ce que j'ai vu depuis 24
heures, c'est sûrement beaucoup plus difficile; il a toute ma sympathie.
Comment peut-on arriver au succès dans cette fonction? Cela prend de la
discipline, la discipline de tout un groupe. Je la lui souhaite pour
l'avenir.
Une voix: ...
M. Lalonde: Non, cela ne s'adresse pas à tous les membres
de son équipe. Il y en a quelques-uns... En fait, je n'en vois aucun
ici, il y en a plusieurs qui sont absents. Ce que je veux dire, c'est que j'ai
de la sympathie pour le travail qu'il fait parce qu'on ne peut pas
réussir ce travail très difficile à moins d'avoir la
solidarité, l'appui de tous ses collègues.
Dans la chaleur des échanges, il a pu arriver que des mots soient
dits par celui qui vous parle. Si j'ai blessé quelqu'un à
l'occasion, je m'en excuse. Soyez assurés que la sincérité
de mes propos est aussi grande que ma spontanéité à
l'occasion d'échanges.
Je voudrais aussi parler de l'équipe libérale. Cela fait
trois sessions que j'ai l'occasion d'agir comme leader de
l'Opposition. De plus en plus, cette équipe mérite notre
admiration totale, la mienne. Je la remercie, je remercie tous mes
collègues, en commençant naturellement par le chef de
l'Opposition, le leader adjoint, le whip en chef, le whip adjoint et tous les
députés qui ont démontré de plus en plus une
solidarité, une vigueur, une discipline qui ont fait que cela se
traduit... Il y a sûrement une raison, un rapport de cause à effet
entre l'action de l'équipe libérale à l'Assemblée
nationale et ce qu'on peut mesurer de la confiance que la population accorde au
Parti libéral.
M. le Président, est-ce que vous me permettrez - mes
collègues me pardonneront si j'en oublie - de mentionner plus
particulièrement, lors de ces derniers jours, le travail énorme
fait par le député de Laprairie et son équipe en ce qui
concerne le projet de loi 38 et le projet de loi 45? Il n'était pas seul
dans son équipe, il était appuyé, il y en a qui sont ici.
Je voudrais aussi mentionner le travail spécialement difficile du
député de Nelligan dans des projets de loi qui ont
été aussi difficiles. Avec quelle ardeur, quel sens du devoir ces
députés ont accompli leurs fonctions!
Je terminerai simplement en adressant à tous mes collègues
ici mes meilleurs voeux de la saison, mais surtout en commençant par la
santé, la paix à tout le monde dans ces moments troublés
et une excellente année 1984.
Le Président: M. le whip de l'Opposition.
M. Michel Pagé
M. Pagé: M. le Président, je vais être
très bref et j'ai cru comprendre que j'aurais le consentement. Je
demande trois minutes seulement, je comprends qu'il est 2 h 15. Tout d'abord,
je voudrais m'associer à ceux qui m'ont précédé
pour vous faire part de mon appréciation à l'égard de
votre travail dans le cadre de cette session et plus particulièrement
à l'égard du cheminement que les représentants des deux
groupes politiques ont eu à vivre ensemble au sein du Bureau de
l'Assemblée nationale.
Il s'est fait beaucoup de travail, il y a eu des conclusions encore ce
soir, il y a quelques minutes, et je crois que c'est une oeuvre utile pour tous
les députés ici à l'Assemblée.
Je m'étais préparé à saluer cordialement et
à souligner l'effort combien important et significatif des 46
députés de notre groupe politique qui ont témoigné
d'une présence soutenue, d'une discipline exemplaire, de beaucoup de
rigueur, de beaucoup de détermination, mais notre leader parlementaire,
l'honorable député de Marguerite-Bourgeoys, l'ayant fait à
ma place, je peux me permettre de parler de notre leader. Je voudrais, au nom
de mes collègues, témoigner de notre appréciation et ce,
publiquement, à l'égard de celui qui, au niveau parlementaire,
conduit nos troupes. Vous aurez compris que je me réfère au
député de Marguerite-Bourgeoys. Il a évoqué
lui-même le caractère délicat, le caractère
difficile d'une telle fonction et particulièrement en ce qui concerne le
côté gouvernemental, mais on peut aussi convenir que c'est une
tâche qui implique beaucoup de responsabilités de notre
côté.
Je veux vous dire, M. le Président, pour avoir
siégé avec lui déjà depuis dix ans, que l'honorable
député de Marguerite-Bourgeoys est un travailleur infatigable et
je peux vous assurer qu'avec lui comme leader, notre groupe de
députés s'est senti en sécurité à
l'égard de toutes les procédures parlementaires, et nous sommes
fiers de notre leader, M. le Président. Sa présence et son
travail non seulement sont utiles à notre groupe, je me permettrais
même de dire qu'ils sont nécessaires.
En terminant, des saluts cordiaux à nos collègues de
l'autre côté. C'est évident que la présente session
a peut-être été un peu difficile, mais, comme le dirait Mme
la ministre de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu, on
ne fait que notre job et je peux vous assurer que, inspirés comme nous
le sommes par le député de Bonaventure, son expérience, sa
sagesse, sa compétence, ça ne peut que faciliter la job qu'on a
à faire. Mes meilleurs voeux, M. le Président. (2 h 20)
Le Président
Le Président: Je m'étais préparé
quelques notes dont je vous ferai grâce. Je veux d'abord simplement
saluer les employés de l'Assemblée nationale qui font un travail
remarquable, à tous égards, dans les diverses directions
générales, ici en Chambre, notamment, pour faire en sorte que ce
Parlement fonctionne, même s'il fonctionne à des heures curieuses,
même s'il fonctionne de manière bizarre par moments. Justement,
d'autant plus, dans ces moments-là, je pense qu'on doit souligner leur
travail pour faire en sorte que cette institution, le foyer de la
démocratie québécoise, puisse malgré tout, et
malgré nous dans certains cas, continuer à fonctionner.
Je souhaite mes meilleurs voeux à toutes et à tous en
1984, en espérant que le fruit de l'année 1983 se
concrétisera en 1984 et que ce Parlement, que nous sommes souvent les
premiers à critiquer quant à son fonctionnement, nous ferons en
sorte collectivement qu'il puisse fonctionner de la meilleure manière,
car c'est maintenant à notre portée.
M. le leader adjoint du gouvernement.
Ajournement au 13 mars 1984
M. Fréchette: M. le Président, comme
l'Assemblée n'est plus saisie d'aucune affaire, je fais motion, en vertu
de l'article 76, pour que nos travaux soient ajournés au 13 mars 1984,
14 heures.
Le Président: Voilà qui est tout à fait dans
l'esprit de la réforme, M. le leader adjoint du gouvernement. Avant de
statuer sur la motion, malgré l'heure, si la chose vous est
agréable, il me fera plaisir de vous recevoir à la salle 101-B.
Ce sur quoi, j'imagine que la motion est agréée...
Une voix: Agréé.
Le Président: ...et que l'Assemblée nationale
ajourne ses travaux au mardi 13 mars, 14 heures.
(Fin de la séance à 02 h 22)