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Version finale

38th Legislature, 1st Session
(May 8, 2007 au November 5, 2008)

Thursday, May 17, 2007 - Vol. 40 N° 6

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Table des matières

Affaires du jour

Affaires courantes

Affaires du jour

Ajournement

Journal des débats

(Dix heures deux minutes)

Le Vice-Président (M. Chagnon): Bonne journée, mesdames messieurs. Vous pouvez vous asseoir.

Affaires du jour

Affaires prioritaires

Reprise du débat sur le discours d 'ouverture

Aux affaires prioritaires, l'Assemblée reprend le débat, ajourné hier, sur le discours d'ouverture de la session prononcé par M. le premier ministre le 9 mai 2007. Avant de donner la parole au prochain intervenant, je vous informe que 13 h 8 min 19 s ont été utilisées dans le cadre de ce débat. Il reste donc un total de 11 h 51 min 41 s réparties comme suit: 4 h 7 min 24 s au groupe parlementaire formant le gouvernement; 3 h 50 min 39 s au groupe parlementaire formant l'opposition officielle; et 2 h 53 min 38 s au groupe parlementaire formant le deuxième groupe d'opposition; et finalement 60 minutes au représentant du gouvernement pour sa réplique, éventuellement.

Alors, j'inviterais, comme premier intervenant, le député de La Peltrie pour son, je pense... son premier discours en Chambre. Alors, je lui cède immédiatement la parole.

M. Éric Caire

M. Caire: Merci, M. le Président. Bien oui, effectivement, mon premier discours en Chambre. J'ai eu l'occasion d'intervenir à deux reprises, mais ce sera la première fois que j'interviendrai sur le discours inaugural, et, M. le Président, je voudrais que mes premiers mots soient pour remercier les électeurs de mon comté, le comté de La Peltrie, qui, le 26 mars dernier, m'ont fait l'honneur de m'élire député du comté, avec une majorité de 51 %. Je le précise, M. le député, parce que, quand on a une majorité comme celle-là, je pense qu'il est essentiel de comprendre l'essence du message qui n'est certainement pas de se trouver dans une zone de confort, M. le Président, bien au contraire. Moi, je pense qu'on nous a donné une chance, qu'on m'a donné une chance, de se faire valoir et que la véritable confiance, M. le Président, c'est à la prochaine élection qu'on va la mériter parce que les citoyens du Québec, les citoyens de mon comté m'ont donné la chance, nous ont donné la chance de se faire valoir comme députés, comme groupe parlementaire.

Je veux remercier aussi, M. le Président, les gens de mon organisation parce qu'une victoire électorale c'est rarement le fait d'une seule personne, c'est un travail d'équipe, des gens qui se sont dévoués à ma campagne pendant 33 jours, des gens qui ont tassé beaucoup de priorités, M. le Président, dans leur vie pour m'accorder leur confiance, pour faire en sorte que je sois élu.

Et je veux saluer particulièrement ma conjointe Marie-Ève qui a fait la même chose, qui a fait beaucoup de sacrifices pour mettre de l'avant, pour donner la priorité à la campagne électorale, de la même façon que nos enfants, Julie-Anne et Gabriel, qui ont été, à tout le moins, à toutes fins utiles, des orphelins politiques, M. le Président, pendant 33 jours. Alors, je veux avoir une pensée particulière pour eux aujourd'hui.

Je veux aussi remercier, M. le Président, le chef de l'opposition officielle parce que, comme entrée à l'Assemblée nationale, je vous avoue que j'ai trouvé ça assez remarqué, le fait d'avoir un dossier comme celui de la santé. C'est la priorité des Québécois, M. le Président, on le sait. Ça devait être la priorité du gouvernement, ça, c'est déjà moins évident, mais c'est très certainement le ministère le plus important. Et, quand le chef de l'opposition m'a donné ce mandat-là, je me suis posé certaines questions, parce que c'est un mandat qui est extrêmement important, c'est une responsabilité qui est extrêmement importante, et je me devais de me questionner sur la façon de l'aborder.

Le ministère de la Santé, c'est un monstre, c'est énorme, c'est 42 %, 43 % du budget du gouvernement, 23 milliards plus ou moins. C'est aussi, M. le Président, la plus grande préoccupation de mes concitoyens, et donc je suis le porte-parole d'une majorité de citoyens pour qui la santé est une préoccupation importante. Il n'est pas question pour moi, M. le Président, d'essayer de tout apprendre, d'essayer de tout connaître. Je souhaite être une courroie de transmission pour mes concitoyens. Je souhaite être celui qui va amener à l'Assemblée nationale leurs préoccupations, ce qui les préoccupe, ce qui les inquiète, parce qu'il y a beaucoup d'inquiétude, M. le Président. Il y a beaucoup d'inquiétude chez nos concitoyens par rapport à ce que notre réseau de la santé est en train de devenir par rapport à ce qu'il devrait être. Or, je vais faire ce travail-là.

Je veux aussi, M. le Président, tendre la main au gouvernement, tendre la main au ministre de la Santé pour qu'on puisse ensemble regarder de nouvelles façons de faire. Je suis un peu inquiet par rapport à ça, M. le Président, parce que je constate, du côté du gouvernement, qu'on aborde la question comme on l'a toujours fait, hein? Il y a une négation du côté du gouvernement de leur absence de résultats. Il y a un seul, un seul député de l'autre côté de la Chambre qui a eu le courage de se lever puis dire: On n'a pas obtenu les résultats qu'on devrait avoir, c'est le député de Brome-Missisquoi, puis je constate qu'il n'est pas au Conseil des ministres. Je ne sais pas s'il y a un lien, mais on peut le présumer. Le seul député qui s'est levé pour dire que le gouvernement brossait de son bilan un tableau beaucoup plus rose que ce que la réalité nous indique, c'est celui-là.

D'entrée de jeu, M. le Président, on a dit que j'avais été dur avec le ministre, que j'avais été cheap avec le ministre dans mes questions. Moi, ce que je réponds à ça, M. le Président, c'est que d'abord je pense que mes collègues d'en face sont peut-être outrés, là, mais dans les faits j'ai eu vent d'un commentaire du premier ministre, à l'époque où il était chef de l'opposition officielle, qui tenait le premier ministre de l'époque, M. Bernard Landry, pour personnellement responsable des listes d'attente et des morts qui en découlaient. Ça fait qu'au rayon des attaques personnelles j'ai encore des croûtes à manger, là, de toute évidence. Alors, je pense qu'on se scandalise de bien peu de choses. Et je pourrai dire aussi que l'actuel leader du gouvernement pourrait certainement me donner quelques leçons dans ce domaine-là. Mais mon objectif, M. le Président, n'est pas de tomber dans les attaques personnelles. Jamais je ne tiendrai le ministre de la Santé responsable des morts qu'il y a présentement, personnellement responsable des morts qu'il y a présentement dans le réseau de la santé. Ce n'est pas ce que j'ai fait, ce n'est pas mon intention.

Par contre, tant et aussi longtemps, M. le Président, que le ministre de la Santé va jouer le jeu de la statistique jovialiste, ça, je vais le dénoncer, parce qu'il y a des statistiques qui indiquent que le gouvernement ne fait pas son travail en matière de santé. Il y en a une et une autre, M. le Président. Mais le ministre de la Santé a ce talent d'aller chercher celle qui le met en valeur, de la ressortir et d'essayer de nous faire accroire que ça, c'est le portrait général, alors que ce n'est absolument pas ça, ce n'est absolument pas ça. À tous les jours depuis ma nomination, M. le Président, à tous les jours, il y a, dans le journal, un article qui dénonce les problèmes du réseau de la santé, qui dénonce l'inaction, l'incapacité du gouvernement à régler les problèmes en santé. À tous les jours, il y a des professionnels de la santé, des gens qui sont issus du milieu, qui travaillent dans le réseau de la santé, qui disent: Ça ne va pas bien, ça craque de partout, faites quelque chose.

n (10 h 10) n

Alors, c'est évident que, dans un contexte comme celui-là, M. le Président, je ne peux pas voir le ministre se lever en Chambre puis nous dire: Vous savez, ça va mieux; on a investi beaucoup d'argent, on a fait tous les efforts, on progresse; tout n'est pas parfait, mais ça va beaucoup mieux que ça allait. On ne peut plus se contenter de ce discours-là, M. le Président.

Quand on a, en 2003, nommé le député actuellement député de Jean-Talon, quand on l'a nommé ministre de la Santé, le premier ministre s'est dit: Je mets en place mon meilleur homme. L'ensemble des ressources du gouvernement, l'ensemble... la majorité ? soyons plus honnêtes ? des ressources financières, des marges de manoeuvre que le gouvernement a dégagées ont été à soutenir le ministre dans son action. Le gouvernement était à 100 % derrière son ministre de la Santé pour faire une réforme qui allait marquer le réseau de la santé. C'était la priorité, disait-on, du gouvernement.

Je voudrais, M. le Président, avec votre permission, vous lire un extrait du discours de Claude Castonguay, qui a été prononcé hier, devant l'Institut économique de Montréal, et qui traite justement des actions du gouvernement dans le réseau de la santé.

Alors, d'abord, il commence par nous dire qu'«au cours des quatre dernières années, les dépenses annuelles de santé sont passées de 19 à 23,6 milliards, soit une augmentation de 24 % en quatre ans». 24 %, M. le Président. «Par rapport à 2003, c'est 4,5 milliards de plus chaque année. Malgré cette injection massive de fonds publics, il n'y a évidemment pas une amélioration correspondante dans le volume et la qualité des soins et services. Une telle croissance des dépenses, qui gruge [...] les autres missions du gouvernement et qui ne peut qu'accélérer avec le vieillissement de la population, est clairement insoutenable pour si peu de résultats.» Pour si peu de résultats, M. le Président.

«Il faut accepter l'évidence, dans son état actuel, notre système de santé ne parvient pas à répondre à la demande. Un nombre élevé de Québécois de tous âges en subissent quotidiennement les conséquences. Il ne se passe guère une semaine sans que les médias ne fassent état d'une situation inacceptable. Il existe d'ailleurs un profond désir de changement chez les médecins et les infirmières, soit ceux sur qui repose le système. La conclusion m'apparaît évidente, il faut aller au-delà des solutions ponctuelles et du colmatage en réponse aux problèmes qui ne cessent de faire surface. Depuis trop longtemps, les correctifs apportés ont toujours visé à combler à coup de milliards les brèches dans le système. Des changements fondamentaux s'imposent.» M. le Président, ce n'est pas moi qui le dis, c'est Claude Castonguay, le père du régime d'assurance maladie du Québec, un libéral qui le dit.

M. le Président, tant et aussi longtemps que le ministre va s'acharner à investir et à faire un petit peu plus de ce qui ne fonctionne pas dans un système qui a prouvé qu'il ne pouvait plus répondre à la demande, tant et aussi longtemps que ce sera ça, sa ligne de conduite, il va aller d'échec en échec, le gouvernement va aller d'échec en échec. Et l'opposition officielle et, moi, comme porte-parole de l'opposition officielle, on sera de plus en plus durs avec un gouvernement comme celui-là, parce que, M. le Président, on ne peut plus accepter la médecine de corridor, on ne peut plus accepter les faux-fuyants, on ne peut plus accepter que, pour vider les corridors, on crée des unités de débordement qui sont, ni plus ni moins, que des salles où on va cacher les civières parce que ça donne des meilleures statistiques, on ne peut plus accepter que le gouvernement dise: On va mettre une priorité sur les chirurgies de la hanche, du genou, mais par contre on va tasser les autres arthroplasties. Ça fait que, comme ça, on se donne des bonnes statistiques, puis on se lève en Chambre en disant: Regardez, les chirurgies genoux, hanches, les listes d'attente ont diminué. Oui, mais les autres ont augmenté, les autres ont augmenté, M. le Président. Encore une fois, de la statistique cosmétique, de la statistique jovialiste que nous sert le gouvernement jour après jour. Parce qu'ils ne sont pas capables d'avoir des résultats, ils vont cacher leur absence de résultat derrière des statistiques jovialistes, M. le Président. Et ça, il faut que ça arrête, et, tant que ça n'arrêtera pas, l'opposition officielle va marteler le même clou jour après jour.

Par contre, M. le Président, il y a des solutions qui existent, et, à cet effet-là, M. le Président, il va falloir que le gouvernement nous dise à quelle enseigne il loge. Le Parti québécois nous le dit: Le privé, ce n'est pas bon; le privé, c'est mauvais; le privé, ce n'est pas une solution. Nous, on prône un système mixte, ça fait longtemps qu'on le dit, c'est clair, un système qui a fait ses preuves dans bien des pays dans le monde.

Mais j'écoutais le ministre dire: Il faut faire attention aux solutions de l'ADQ, M. le Président, il faut faire attention, c'est dangereux. Il ne nous dit pas en quoi c'est dangereux, mais il nous dit: C'est dangereux. Par contre, par contre, M. le Président, on nous dit que, ah! il y aura des cliniques privées affiliées, puis on va s'ouvrir au privé dans le respect de la loi n° 33. Encore une fois, un voeu pieux qui ne nous dit rien, qui laisse la porte ouverte à à peu près n'importe quoi, y compris un gouvernement qui continue à ne rien faire pour aider les patients, pour innover, pour trouver des solutions puis pour faire en sorte qu'on lâche les dogmes puis qu'on entre dans l'ère des résultats, M. le Président.

Il va falloir que le ministre nous dise qu'est-ce que ça veut dire pour lui, faire plus de place au privé et comment on fait plus de place au privé, parce qu'actuellement, M. le Président, les situations qu'on dénonce, du côté du Parti québécois et même du côté du Parti libéral, c'est-à-dire une hémorragie de nos bons médecins vers le système privé, c'est exactement ce que la situation actuelle cause. Parce que, M. le Président, les professionnels de la santé se font dire: Vous travaillez au public ou vous travaillez au privé, mais vous ne faites pas les deux en même temps. Dans un autre contexte, on a entendu ce genre de discours là: Vous êtes avec nous ou vous êtes contre nous. On regarde les résultats que ça a donnés, puis il me semble que ça ne nous donne pas envie d'embarquer dans cette voie-là, M. le Président. Il me semble que ça devrait nous donner envie d'embarquer dans la voie de la coalition, dans la voie de l'ouverture.

Parce que ce qui va se passer, M. le Président, c'est ce qui se passe actuellement. Il y a des médecins insatisfaits du système qui se disent: On quitte le Québec ou on quitte le réseau public. Mais, dans un cas comme dans l'autre, M. le Président, vous admettrez avec moi que le résultat est le même: on perd on bon médecin, parce que, s'il s'en va au privé, il ne pratique plus dans le public.

Donc, le cloisonnement qu'on maintient, au gouvernement, entre les deux systèmes, c'est ça qui va causer une hémorragie de nos bons médecins vers le système privé. Et, si on avait l'ouverture, si on se disait: Un bon médecin peut pratiquer au public, il peut pratiquer au privé, si on décidait d'encadrer ça intelligemment, si on décidait que le public est le maître d'oeuvre de notre réseau de la santé mais que le système privé vient en support, vient en soutien, vient donner de l'oxygène, M. le Président, ça, c'est une décision politique que, nous, on est prêts à prendre, que le Parti québécois n'est pas prêt à prendre puis que le Parti libéral est dans le flou existentiel, parce qu'on ne sait pas. À un moment donné, peut-être, ils vont se lever le doigt, ils vont regarder où va le vent puis ils vont se dire: Oui, peut-être que, des fois, si je...

M. le Président, s'il y a une chose que le jugement Chaoulli, la Cour suprême nous apprend, le message qui a été lancé au gouvernement ? et je vous donne ça comme exemple de ce que je viens de vous dire ? c'est que le grave problème qu'on a et qui contrevient à la charte, c'est l'accessibilité aux soins de santé. Le système de santé québécois n'est pas capable de garantir un accès raisonnable aux soins de santé, c'est ça que la cour nous a dit. La réponse du gouvernement, ça a été: Pas de problème, on va s'ouvrir au privé pour les genoux, la hanche et les cataractes. Ça fait que, les autres, bien, restez sur la liste d'attente.

Or, c'est ce genre de réponse de petite politique auquel il ne faut plus assister, M. le Président; c'est ce genre d'absence de courage total, de manque de vision auquel on ne peut plus assister, M. le Président. Parce que, dans le réseau de la santé, il y a des problèmes qui sont criants: il y a des infirmières qui quittent; il y a des infirmières qui voudraient travailler mais qui ne peuvent pas travailler parce qu'elles n'ont pas de postes; il y a des chirurgiens qui voudraient opérer mais qui n'ont pas de blocs opératoires; il y a des patients qui meurent parce que ce n'est pas propre, parce que ce n'est pas propre dans nos hôpitaux, c'est pour ça. Et, moi, j'ai rencontré des gens, des victimes du C. difficile, M. le Président, qui me disaient que le médecin allait regarder la plaie qu'ils avaient à mains nues, sans s'être lavé les mains. Or, c'est ce genre de choses là qu'il faut combattre aussi.

Et là j'en viens à un autre point que je voulais aborder, M. le Président: ça va prendre un plan d'action cohérent en santé. Le ministre avait une vision intéressante, je le dis, une vision intéressante quant à la continuité de soins. Ce qu'il voulait faire, sur le principe, c'était bon, mais là où il a fondamentalement échoué, M. le Président, c'est quand il a justement refusé le décloisonnement, c'est quand il a refusé de s'imposer comme ministre dans certains secteurs comme celui-là, M. le Président.

n (10 h 20) n

Il y a des pays où on a eu des programmes pour lutter contre les infections nosocomiales, les infections qu'on contracte en centre hospitalier, M. le Président. Il y a des pays qui ont fait des choses ? les États-Unis, le Canada anglais ? et qui ont obtenu d'excellents résultats. On a un hôpital au Québec, l'Hôpital Le Gardeur, qui a mis en place un programme, M. le Président, qui a obtenu d'excellents résultats. Le CHUM, à Montréal, commence à embarquer dans ce type de programme là pour lutter contre ce type d'infection là. Ils ont eu d'excellents résultats, M. le Président.

Comment se fait-il que le gouvernement du Québec n'ait pas déjà pensé à mettre en place un plan comme celui-là? Comme citoyen, je me pose la question et je me dis: Les autres le font, ils ont des bons résultats, et, nous, au Québec, on n'a pas encore ce genre de vision là, on n'a pas encore ce genre de geste là, on n'a pas ce genre de leadership là de notre ministre. Là, on se pose la question: Pourquoi, pourquoi le ministre n'assume pas sa fonction de leader? Puis c'est toujours la faute des autres.

Dans le cas des médecins étrangers, M. le Président, encore une fois: Bien, c'est les hôpitaux, c'est-à-dire le Collège des médecins, c'est les universités. Les universités disent: Ce n'est pas de notre faute. Tout le monde se renvoie la balle. Encore une fois, le ministre est là, il dit: Je ne peux rien faire. Alors qu'il est le ministre, il est le leader en santé au Québec: Je ne peux rien faire. Ce n'est pas une réponse, ce n'est plus une réponse acceptable, M. le Président, et ce n'est certainement pas une réponse que nous allons accepter.

J'espère, M. le Président, j'espère sincèrement que le gouvernement, dont le premier ministre a appelé les partis d'opposition à la coopération, à la collaboration, j'espère sincèrement, M. le Président, que le gouvernement va faire preuve de plus d'ouverture, parce qu'on ne pourra pas, d'un côté, avoir le discours de l'ouverture et de la coopération puis, de l'autre côté, le bon vieux discours libéral qu'on a entendu dans les quatre premières années de leur mandat.

Et on ne pourra plus entendre, M. le Président: C'est de la faute de l'ancien gouvernement. Parce qu'on le disait à juste titre hier: L'ancien gouvernement, c'est eux. Ça fait que, moi, je suis bien d'accord avec eux autres quand ils disent que c'est de la faute de l'ancien gouvernement, parce que c'est de leur faute, et c'est ce qu'on va leur rappeler jour après jour.

Mais je réitère, M. le Président, je réitère, si le gouvernement, si le ministre de la Santé sont prêts à faire preuve d'ouverture, sont prêts à regarder d'autres solutions qui se font ailleurs dans le monde... et j'ai entendu le ministre de la Santé, dans un débat de fin de séance, me dire qu'il ne niait pas que le privé en santé ça pouvait marcher, il y avait des exemples ailleurs dans le monde.

Parfait. Alors, assoyons-nous, travaillons de concert, donnons-nous une vision de notre système de santé, un système de santé mixte, un système de santé qui a fait ses preuves, un système de santé qui va amener de l'oxygène, qui va désengorger le système public, qui va lui donner une chance. On va contrôler le privé, on va contrôler l'utilisation du privé, M. le Président. Via le système public, on va garantir l'accès aux moins nantis, aux démunis; on va libérer des espaces, même, pour qu'ils aillent plus vite; on va faire rentrer de l'argent neuf dans le réseau par la contribution de ceux qui veulent payer pour des soins de santé. Moi, je ne vois là-dedans, M. le Président, que des effets bénéfiques.

Et le dernier obstacle qu'on a, M. le Président, le dernier obstacle qu'il nous reste pour en arriver à une véritable vision en santé, c'est l'indécision du gouvernement, c'est l'indécision du ministre de la Santé, c'est son incapacité à s'ouvrir et à tendre la main véritablement et sa capacité extraordinaire à essayer de nous faire accroire que tout va bien quand tout ne va pas bien. Parce que, M. le Président, on m'a toujours dit que le premier pas vers la résolution d'un problème c'était d'accepter qu'il y avait un problème, et, tant que le gouvernement va nous dire: On a fait des efforts incroyables, on a investi comme jamais, on a fait ci, on a fait ça, oui, c'est parce que ce que vous oubliez de dire, c'est que, dans la colonne des résultats, vous êtes dans le rouge. Ça, c'est un détail, mais c'est un détail qui m'apparaît important. Et, tant que ce sera ça, l'attitude, il n'y en aura pas, de solution, M. le Président, il n'y en aura pas, de véritable coopération, M. le Président.

Mais, je le répète, si le ministre, si le gouvernement sont ouverts à de véritables solutions, à de véritables changements en santé, en profondeur, pas cosmétiques, pas de statistiques jovialistes, des résultats, M. le Président, comme opposition officielle, on va travailler avec le gouvernement main dans la main, parce que la seule chose qui nous préoccupe, M. le Président, ce n'est pas les dogmes puis ce n'est pas les grandes théories, c'est combien de gens on réussit à soigner et quelle est la qualité de soins qu'on est capables d'offrir à ces gens-là. C'est la seule chose qui nous préoccupe, à l'opposition officielle, M. le Président.

Alors, je vais conclure, M. le Président, parce que j'entends des voix d'outre-tombe qui me disent: C'est assez. Je vais conclure, M. le Président...

Une voix: ...

M. Caire: Pas encore. Je vais conclure, M. le Président, en réitérant mes remerciements, mes sincères remerciements aux électeurs du comté de La Peltrie qui m'ont fait confiance et à souhaiter à tous les bons collègues... à tous les collègues une bonne session. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Chagnon): Merci, M. le député de La Peltrie. J'invite maintenant M. le député de Papineau et whip en chef du gouvernement.

M. Norman MacMillan

M. MacMillan: Merci, M. le Président. Permettez-moi, pour commencer, de vous féliciter comme vice-président à l'Assemblée nationale. Je pense que c'est un choix qui a été fait... un bon choix, M. le Président, si vous me permettez de vous dire ça. Et je veux vous féliciter, vous souhaiter bonne chance dans les débats de l'Assemblée nationale. Comme whip, vous pouvez compter sur ma collaboration et même de ma discipline pendant les débats si c'est possible, M. le Président.

Permettez-moi aussi de commencer, comme tout le monde a fait dans notre discours depuis la semaine passée, de remercier les électeurs, les électrices du comté de Papineau qui m'ont permis, pour une sixième fois, de me joindre à vous, à l'Assemblée nationale, comme député d'un des plus beaux comtés, je répète, un des plus beaux comtés du Québec. Et vous vous rappelez vous-même, M. le Président, le 29 mai 1989, à ma première élection, 18 ans passés bientôt, vous étiez là, à Boileau, à faire des téléphones dans une petite maison pour inciter les gens à venir voter, et c'est une élection que je me rappelle bien, que j'avais gagnée par 600 de majorité. Alors, je m'en rappelle beaucoup, pour la première élection, que ça avait été grâce à l'aide du parti, et de vous, et d'autres collègues.

Ça a été pour moi, depuis 18 ans, toute une expérience, mais je vous reviendrai tantôt. Mais je veux remercier mes organisateurs, dans mon comté, l'organisateur en chef, M. Guy Bisson, qui a fait sa quatrième élection avec moi mais qui avait déjà travaillé à l'élection de Roméo Lorrain dans les années... Moi, la première élection que j'avais faite, en 1966, c'était avec l'Union nationale, et M. Roland Théorêt avait été élu. Et, en 1970, c'est M. Mark Assad qui l'a défait ? ça a été la dernière défaite pour moi en élection de l'Assemblée nationale ? M. Mark Assad, qui a été ici pendant 13 ans et dont j'ai remplacé en 1989.

Je veux remercier sûrement les gens qui travaillent avec moi et qui ont travaillé à l'élection, mais qui travaillent avec moi dans mes bureaux. Je suis un des députés qui a trois bureaux de député dans mon comté: un à Gatineau, un à Saint-André-Avellin et le bureau principal, à Buckingham, qui donne le service. Et, grâce à l'aide de Hector Mauzeroll, qui est avec moi depuis six ans, Anne-Marie, qui est avec moi depuis le début, et Lynda Léger, et Jean-Pierre Charette, nous formons une équipe. Parce que nous sommes régulièrement à Québec, nous ne pouvons pas toujours être présents, mais ces gens-là donnent le service à tous les commettants du comté de Papineau, et ça a toujours été pour moi le rôle principal du député: c'est de donner le service à tous nos commettants dans chacun de nos comtés.

Et sûrement je veux remercier ma famille, mon épouse Marie qui écoute présentement, qui est avec moi, à Québec. Alors, je lui dis merci et je lui dis, si vous me permettez, que: Je t'aime, Jo, et j'espère que je ne te ferai pas honte ce matin. Elle n'a pas la chance d'écouter nos discours tout le temps. Et à mon fils Martin, et ma fille Kim, et mon grand frère Ken, et Johanne, et leur mari et épouse, Lyne et Mike. Sans la famille, on ne peut pas penser faire de la politique puis s'amuser. C'est impossible. Depuis 18 ans, j'ai eu un appui inconditionnel de ma famille dans tout ce que j'ai fait et je les en remercie beaucoup.

J'ai une pensée spéciale aussi, ce matin, M. le Président, à mes collègues de la cuvée 2003 qui ont été défaits à la dernière élection. Il y a plusieurs de nos collègues qui avaient travaillé très fort, très, très, très fort dans chacun de leurs comtés, et, à cause de la vague ? il faut le dire comme ça ? ont été... n'ont pas eu la chance de pouvoir continuer cette expérience inoubliable pour tout le monde qui ont la chance de siéger à l'Assemblée nationale. Ces gens-là malheureusement ne sont pas avec nous, mais je les vois à tous les jours. Tantôt, je voyais le député de La Peltrie ou juste tantôt... qui faisait son discours. Je voyais France qui était là avec nous avant ou quelqu'un d'autre. On a toujours une pensée pour ces gens-là qui ont travaillé très fort pendant quatre ans, qui ont réussi dans chacun de leurs comtés et dans chacun de leurs dossiers. Tous les dossiers de plusieurs de ces personnes-là ont été réglés, si vous voulez, mais les gens ont décidé autrement, et on doit remercier ces gens-là d'avoir passé un beau quatre ans avec nous ici, à l'Assemblée nationale, et leur souhaiter un retour rapidement. Et, quand je dis rapidement, quand on décidera ou quand les gens décideront qu'il y aura une autre élection, je souhaite que ces gens-là vont avoir la chance de revenir avec nous et de faire les débats encore une fois et de faire le débat avec nous, le Parti libéral, le gouvernement Charest, et de vraiment revenir siéger avec nous.

n (10 h 30) n

Dans mon beau comté de Papineau et dans notre belle région de l'Outaouais... Et, en passant, j'aimerais souhaiter la bienvenue à ma collègue de Gatineau: Bienvenue à l'Assemblée nationale. Et une pensée à notre ami Réjean Lafrenière, qui a passé 17 ans avec nous ici, à l'Assemblée nationale. Et j'ai un message, d'en arrière, de saluer le député de Hull, mais j'étais pour le faire en passant. Alors, la députée de Gatineau... Je m'excuse, M. le Président, mais, Stéphanie, je te souhaite la bienvenue et je sais que ça va bien aller, et notre beau comté... notre belle région de l'Outaouais sûrement va en bénéficier.

Chez nous, dans le comté de Papineau, il y a plusieurs dossiers. Je vois le député de Chauveau qui demeure ou qui a demeuré dans mon comté. On connaît le dossier de l'autoroute 50 qui était une promesse depuis... en tout cas, depuis que je suis quasiment au monde, 59 ans passés, on parlait de l'autoroute 50. C'est un dossier que tout le monde parlait, puis parlait, puis parlait, puis il n'y a rien qui s'est passé. Alors, je veux en profiter pour dire que, maintenant, avec le député d'Argenteuil, le ministre du Travail, nous avons, depuis 2005, dépensé au-delà de 205 millions de dollars sur l'autoroute 50, une partie dans le comté d'Argenteuil, une partie dans le comté de Papineau, et ça avance. Si vous passez là, maintenant, comme on dit en politique, les bulls sont là, les «trucks» sont là, et les gens ont pu voir que vraiment c'est en train de se réaliser.

Je veux vous mentionner que, dans les trois prochaines années, il va y avoir, en 2006-2007, 70 millions qui vont être dépensés, en 2007-2008, 98 millions et, en 2008-2009, 117 millions. Et j'espère que la dernière année, en 2010, à peu près 30 millions... Et j'avais dit que je demeurerais comme député, si la population le veut, jusqu'en 2010 pour faire sûr que les travaux soient terminés, que je peuve, avec mon collègue... pouvoir, avec mon collègue d'Argenteuil, avec ma petite Miata 1990 rouge, faire la première randonnée sur l'autoroute 50. Et je ne vous dirai pas avec une 50, ce n'est pas la bonne place pour vous dire, mais quand même pour fêter ça. Pas avec une bouteille de champagne parce que c'est un dossier qui est sur la table depuis nombre d'années. Et, grâce au premier ministre du Québec, que je lui ai demandé personnellement, quand on était venus au pouvoir, quatre ans passés, de s'occuper de ce dossier-là... Vous savez, le premier ministre du Québec a demeuré 14 ans dans l'Outaouais quand il était au fédéral, et, grâce à lui, M. le Président, ce dossier-là a avancé dans un grand pas en annonçant, en 2005, à Thurso, les travaux de l'autoroute 50.

Et il ne faut pas oublier toutes nous autres petites routes dans nos comtés semi-ruraux ou ruraux, urbains, la 307, la 309, la 315 et une route que vous connaissez bien, M. le Président, la 323 que, l'an prochain, 15 millions, contournement du lac des Plages, vous allez pouvoir se rendre chez nous plus rapidement.

Et aussi il y a nos hôpitaux. J'ai un centre hospitalier dans mon comté qui s'appelle le Centre hospitalier de Papineau, qui va bien malgré qu'on entend l'autre côté... mais qui va assez bien, merci. On a quand même pu recruter des docteurs, des médecins, des infirmières, mais je dois vous dire que c'est quand même assez difficile. J'écoutais le critique de la santé, pour une fois, depuis deux semaines, il y a des solutions qui ont été mises sur la table. On nous disait qu'ils étaient pour changer tout, mais je vais revenir à mes... les gens en face tantôt. C'est parce que je veux me donner au moins... me préparer mentalement pour pouvoir parler à ces gens-là tantôt pour leur dire vraiment qu'est-ce qui se passe ici, à l'Assemblée nationale, depuis deux semaines.

Je veux vous parler aussi de la piste Louis-Joseph-Papineau, M. le Président. Ça a été une promesse de 2003, et déjà nous avons 20 km qui sont terminés, de Saint-André-Avellin vers Saint-Sixte, et bientôt, d'ici un an, nous allons le rendre à Thurso. Et, une fois à Thurso, nous allons pouvoir, avec la route verte, se rendre au parc de Plaisance, que vous connaissez bien, qui a déjà 23 km de piste cyclable. Alors, dans le beau comté de Papineau, il y aura une piste cyclable de 53 km, M. le Président, et je pense que c'est quelque chose qu'on avait de besoin. Notre belle région, je la compare souvent avec les Laurentides. Moins développée, mais on a tous les accès, les lacs, la pêche, la chasse, c'est là. Et notre piste cyclable qui s'est ajoutée à ça, alors, pour le touriste, c'est quelque chose qui est important.

Aussi, un autre point, durant ma campagne, qui est un petit peu plus, je dirais, difficile à pouvoir discuter, mais j'avais dans mon programme électoral, M. le Président, une promesse de parler du suicide dans notre comté. C'est un peu... Je veux en parler parce que, chez nous, dans le comté de Papineau, dans une certaine municipalité, il y a une industrie que, depuis 10 ans, il y a eu une dizaine de suicides d'hommes de 30 ans à 40 ans, et c'est devenu vraiment un fléau. Alors, j'ai mis dans mon programme électoral, M. le Président, d'essayer de travailler avec nos gens dans notre région, de développer une aide à ces gens-là, une oreille à ces gens-là qui ont besoin de l'aide quand que des temps difficiles... Déjà ? la communauté de cette municipalité-là, c'est Thurso ? l'usine Fraser a décidé d'implanter un programme de prévention de suicide en milieu de travail. C'est quelque chose qu'on dirait qu'on a toujours... qu'on ne veut pas parler. Ça a été une surprise pour beaucoup de gens que j'ajoute dans mon programme électoral, parlant du suicide. Les résultats, j'ai eu plusieurs commentaires ? le mot, il n'est pas à la bonne place; mais ? positifs en disant qu'il faut travailler ensemble pour trouver des solutions. Avoir une ligne d'urgence comme Info-Québec, on peut se joindre à ça dans notre comté, avoir des bénévoles qui pourraient, chacun leur tour, être à l'écoute avec une ligne ouverte. Alors, on travaille là-dessus, M. le Président. Et je voudrais dire aux gens de Papineau qu'on n'avance pas rapidement dans ce dossier-là, parce que c'est toujours assez difficile de pouvoir parler de ça, mais que bientôt nous allons avoir des nouvelles pour parler de ça.

Et aussi la forêt. La forêt chez nous, on a eu vraiment des difficultés dans le passé, des difficultés que... Chez nous, la forêt, tout l'Outaouais... Ma collègue de la Gatineau m'a déjà dit: Bien oui, mais, à Papineau, ils ont ramassé tout. Puis les gens de mon comté ont décidé de se prendre en main, et tout l'Outaouais va le faire, et je le sais déjà que ma collègue du comté de Gatineau est en train travailler avec ses gens, chez eux. Mais, chez nous, il y a une compagnie qui a décidé de se prendre en main, M. le Président, et d'investir pas seulement de l'aide gouvernementale, mais investir lui-même un montant de 7, 8 millions de dollars pour un total de 19 millions. Et bientôt, au mois de juillet, une nouvelle compagnie, avec de l'équipement complètement neuf, vont entreprendre de sauvegarder les emplois de 78 personnes.

Parce que, si la compagnie Lauzon ne s'était pas impliquée, nous aurions perdu totalement, à peu près, avec le bois... les gens qui travaillent dans le bois, comme on dit chez nous, et les gens qui travaillent à l'usine, une perte d'emploi de 350. Et nous avons été capables de travailler ensemble, le ministère du Développement économique, Investissement Québec et la compagnie, de trouver une solution, de changer, de moderniser l'usine, et les résultats: nous avons sauvegardé 78 emplois pour le moment et 350 en forêt. Alors, ça a été une réussite. Ça a été difficile. Ce n'est pas fini, il y a une autre scierie chez nous. Forespect demande de l'aide, pas de l'aide financière, mais demande de l'aide, d'avoir plus de bois. Et, dans l'avenir, nous allons être capables d'aider ces gens-là de continuer à développer, à sauvegarder mais à développer notre forêt dans notre région, notre forêt feuillue sûrement.

Maintenant, M. le Président, je veux vous parler de nos gens en face et de côté, c'est nouveau pour nous d'avoir deux partis vraiment. On se rappelle que les gens d'en face, l'opposition aujourd'hui, étaient quatre ou cinq pendant... je ne sais pas, là, depuis l'élection de 1994, si je ne me trompe pas, et maintenant ils sont 41. Et le Parti québécois, eux, ils sont à 36. Parti québécois.

n (10 h 40) n

Ça m'a fait rire un peu, vendredi ou samedi, quand M. Duceppe a décidé de laisser la course et laisser la porte à l'entrée à Mme Marois. Je veux revenir un peu dans le passé. Depuis que je suis ici, 18 ans, à l'Assemblée nationale, c'est le sixième chef du Parti québécois qui se présente ou qui a été premier ministre. On se rappelle de M. Lucien Bouchard qui parlait de séparation en utilisant l'expression «les conditions gagnantes» au référendum de 1995. M. Bernard Landry innovait en parlant de l'assurance morale de gagner. M. André Boisclair, lui, parlait d'un référendum le plus vite possible, on a vu ce que ça lui a donné. Mme Marois, elle, elle a toujours... ? c'est vrai, elle n'est pas ici encore ? Mme Marois, elle parlait de tenir un référendum moins de un an après l'élection d'un gouvernement péquiste, mais à condition qu'il soit gagnant. Maintenant, elle change son fusil d'épaule en mettant de côté l'échéancier référendaire. On change d'idée au PQ aussi souvent qu'on a changé de chef, comme M. le premier ministre l'a dit. Quand on parle de séparation, là, maintenant, parce que les Québécois ont envoyé un message très clair: Pas de référendum, pas de séparation ? on est tous d'accord avec ça, hein? ? le Parti québécois, là, ils disent maintenant, pour essayer de revenir à l'Assemblée nationale, peut-être s'asseoir en face: Plus de référendum, on va mettre ça de côté. Je ne sais pas si le mot est... vous allez me le permettre, mais je m'excuserai s'il n'est pas permis, M. le Président, mais je vais le dire quand même: C'est une gang d'hypocrites, c'est une gang d'hypocrites. Si ce n'est pas un mot qui est permis, je m'en excuse.

Le Vice-Président (M. Chagnon): Je ne peux pas vous permettre de le dire, M. le Président... M. le Président, M. le whip. Mais vous savez, depuis le temps que vous êtes dans cette Chambre, que c'est un mot qui est antiparlementaire. Alors, je vous demande de le retirer, s'il vous plaît.

M. MacMillan: ...lapsus, M. le Président, je vous promets de ne jamais me servir du mot «hypocrite» encore une fois.

Le Vice-Président (M. Chagnon): Alors, vous retirez vos propos, c'est ce que je comprends.

M. MacMillan: ...mais je dis... Puis quel mot que... Aidez-moi donc, mes collègues, un autre mot pour dire la même chose qui est permis.

Une voix: ...

M. MacMillan: Pardon?

Une voix: ...

M. MacMillan: Ils ont contourné leur programme électoral pour essayer de revenir plus en force. Pour parler de quoi, vous pensez, dans l'avenir? Parler de référendum. Les Québécois ont envoyé un message très clair, très, très, très clair: «No more». Plus de référendum, on ne veut plus... Alors, Mme Marois, elle, elle revient puis elle dit: O.K., plus de référendum.

Alors, je vous dis... c'est vrai, je ne peux pas dire le mot encore ? mais ce n'est plus la condition gagnante de Bouchard et de tous les autres membres du Parti québécois. Alors, je dis à ces gens-là: C'est malheureux, mais ne pensez pas que les Québécois vont croire que vous allez mettre ça de côté. C'est impossible. C'est l'article 1 de leur programme.

Maintenant, mes amis d'en face, je leur souhaite la bienvenue. J'aimerais mieux voir mes collègues que je vous ai parlé tantôt, en 2003, qu'ils soient assis à côté de moi, soit à gauche soit à droite mais en plus grand nombre, couvrir jusqu'à l'autre bout, mais ce n'est pas ça que les Québécois ont décidé. Les Québécois ont décidé d'envoyer un message. Alors, je vous souhaite la bienvenue.

Et je me sens très à l'aise avec vous, mes chers amis. Vous ne parlez pas trop de séparation. La première... Pourquoi je suis ici, à Québec, depuis 18 ans? La première raison, c'est que je suis un Canadien, très fier d'être Canadien et très fier d'être Québécois. Et je sens un petit peu chez vous qu'il y a de ça.

J'ai parlé à un collègue hier ? il n'est pas ici, avec vous, je ne veux pas le signaler, je ne le mentionnerai pas ? j'ai dîné avec, l'autre midi, qui avait... il dit: Tu es comme moi, toi, Norm. Tu es fier d'être Canadien puis fier d'être Québécois. Mais là, cette journée-là, je ne pouvais pas lui parler de ça, il n'y avait plus de monde en face, il y avait juste moi tout seul avec un autre de mes collègues. Mais là on parle d'autonomie: aïe! c'est tout un mot, ça, «autonomie», hein?

L'autonomie. Ils ont découvert ça, eux autres, l'autonomie, l'ADQ. Ça fait longtemps que, nous, on avait découvert l'autonomie en discutant avec le fédéral, en... Qui a été chercher les congés parentaux, M. le Président? En tourisme, en environnement, 138 ententes, depuis quatre ans, avec le gouvernement fédéral, M. le Président. C'est beaucoup. Si ce n'est pas de l'autonomie, je ne sais pas c'est quoi. Là, on se dit que c'est un nouveau programme, ça, le chef de l'opposition, l'autonomie. Aïe! une grande nouvelle, grande découverte de leur part.

Je vais vous dire une chose, M. le Président, le gouvernement, et notre premier ministre, depuis quatre ans, a été le gouvernement qui a été capable, depuis que... longue... depuis 30 ans, avec M. Bourassa qui avait commencé d'aller chercher des ententes avec le fédéral. Ce n'est pas toujours facile d'aller chercher des ententes avec le fédéral. On est d'accord avec ça. Mais nous avons réussi. Le gouvernement Charest, le gouvernement du premier ministre d'aujourd'hui a réussi assez facilement, M. le Président. Le Conseil de la fédération, c'est M. le premier ministre du Québec qui a organisé ça. Depuis que c'est en force, beaucoup d'ententes entre les deux paliers de gouvernement, fédéral et provincial, ont eu une réussite.

Alors, M. le Président, un message que je veux dire à la population, aux gens de Papineau, nous allons continuer, continuer ensemble, mes collègues et comme whip. Nous sommes seulement 48, mais vous avez remarqué le travail et la rigueur de nos collègues, M. le Président, qui sont présents en Chambre. Pour moi, le whip, j'en suis honoré, de voir nos collègues qui ont tous un travail à faire pour leur compté ou soit dans leur ministère mais qui sont présents régulièrement avec nous pour montrer aux gens que, entente, pas entente, nous, on va être présents ici, à l'Assemblée nationale.

Et on est ici pour une chose, c'est de gouverner. Gouverner comment? Il y a huit points ? je veux terminer avec ça puis je veux finir avec ça, M. le Président; il y a huit points ? au discours inaugural qui ont été mentionnés et que les Québécois ont acceptés, on l'a vu par tous les éditoriaux dans les différents journaux du Québec. Alors, je vous les mentionne et je vais terminer avec ça, M. le Président.

«Pour que vous ayez plus d'argent ? et je le dis comme le premier ministre, je parle à vous, les Québécois ? nous baisserons vos impôts.

«Pour soigner plus rapidement, nous ouvrirons les premières cliniques privées affiliées au réseau public.

«Pour élever la qualité de l'éducation et de mieux réussir comme peuple, nous procéderons au dégel des [droits] de scolarité en bonifiant de manière correspondante le programme [de] prêts et [de] bourses.

«Pour que nous soyons en meilleure santé, nous mettrons en oeuvre un plan d'élimination de la malbouffe dans les écoles.

«Pour que vous, les parents, sachiez comment progressent vos enfants à l'école, nous ferons en sorte qu'un bulletin chiffré soit en vigueur dès la prochaine rentrée scolaire.

«Pour protéger notre environnement, nous mettrons en place la redevance sur les hydrocarbures, qui sera versée au Fonds vert.

«Pour [...] nos agglomérations fonctionnent mieux, au bénéfice de leurs citoyens, nous allons travailler avec nos partenaires pour régler [le problème].

«Pour que nous soyons plus en sécurité, nous présenterons une loi sur les armes à feu semi-automatiques et [en] circulation restreinte.» On parle de la loi Anastasia, on se rappelle la tragédie du collège Dawson, M. le Président.

Alors, ces gestes, c'est pour «améliorer votre niveau de vie et votre qualité de vie». M. le Président, je vous dis que nous, comme gouvernement, allons travailler pour les familles, la classe moyenne, l'éducation et la santé, quoi qu'en dise l'opposition. Les budgets qui ont été dépensés, bien il faudrait dire au critique de l'opposition: Un médecin, ça prend sept ans pour le former. Ce n'est pas nous qui avons mis à la retraite, ils vont nous dire immédiatement. C'est toujours la raison. Mais c'est la réalité. Mme Marois a dit cette semaine qu'ils avaient fait une erreur et que le redressement était en marche. Alors, c'est tout à l'honneur de notre ministre de la Santé.

Alors, je dis aux gens de Papineau: Merci encore une fois de m'avoir donné la chance de revenir à l'Assemblée nationale. C'est pour moi le plus beau cadeau que j'ai, à chaque fois qu'il y a une élection, de pouvoir continuer un emploi, une job, comme je dirais chez nous, que j'aime et que je veux continuer à faire pour, j'espère, nombre d'années. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Chagnon): Merci, M. le député de Papineau. Juste une seconde, peut-être, Mme la députée, avant que je vous cède la parole.

Présence de M. Robert Dutil, ancien
parlementaire de l'Assemblée nationale

Je voudrais saluer l'ancien député qui a été un de nos collègues ici, pendant plusieurs années, l'ancien député de Beauce-Sud de 1985 à 1994 qui est avec nous. M. Dutil, je vous souhaite la bienvenue dans cette Assemblée.

Maintenant, Mme la députée de Deux-Montagnes, je vous cède la parole pour votre premier discours en Chambre.

Affaires prioritaires (suite)

Reprise du débat sur le discours d'ouverture

Mme Lucie Leblanc

Mme Leblanc: M. le Président...

Le Vice-Président (M. Chagnon): Ça va bien aller, soyez sans inquiétude.

Mme Leblanc: Ah! il n'y a pas de problème. M. le Président, écoutez, malgré cette journée pluvieuse, je suis très heureuse d'être ici, aujourd'hui, pour ma première intervention en Chambre. Je veux également saluer mes 40 collègues, disons, qui forment maintenant l'ADQ, je suis très heureuse d'être avec eux. Je tiens également à remercier en premier lieu les électeurs qui m'ont appuyée le 26 mars dernier, également tous les gens que j'ai eu la chance de rencontrer lors de cette campagne. Votre accueil chaleureux et vos sourires sont certes ma motivation à vouloir réussir.

Cette victoire, je la partage également avec toute mon équipe, mon organisation, ainsi que les bénévoles qui y ont cru. Un merci tout spécial à toute ma famille qui m'appuie depuis tant d'années. Toutes les fois que j'ai voulu me lancer dans une campagne électorale, j'ai eu un conseil de famille, et c'est toujours avec leur soutien inconditionnel que j'ai accepté ce beau défi. Je veux souligner spécialement l'appui de mon conjoint, Michel, qui est à mes côtés depuis 23 années, et de mes jumelles, Mélissa et Mélanie, âgées maintenant de 20 ans. Après avoir connu trois campagnes électorales, j'ai cru qu'ils prendraient un moment de réflexion avant de m'accorder cet appui si précieux pour la quatrième fois, mais ce ne fut pas le cas; je crois même qu'ils ont été plus vite que moi. Mes filles, sans hésitation, m'ont dit: Vas-y, maman. À vous tous qui avez travaillé dans l'ombre sans jamais rien demander, je vous dis merci. C'est grâce à vous si, aujourd'hui, nous avons réussi ce changement que tant de Québécois attendaient.

n (10 h 50) n

Mon intérêt pour la politique a débuté il y a déjà une dizaine d'années. J'ai décidé que je m'impliquerais dans la société afin de changer et d'améliorer les choses. C'est donc dans cette optique que j'ai commencé à m'intéresser à la politique. J'ai fait ma première entrée en 1998 en devenant conseillère municipale, seule femme du conseil, pour ensuite devenir mairesse en 2002. En tant que femme, je fus la première mairesse de la ville de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, ainsi que la première mairesse de la MRC de Deux-Montagnes. J'ai également présenté une équipe composée de trois femmes et trois hommes. Mes collègues maires de l'époque m'ont dit voir une nouvelle approche avec une femme dans les prises de décision.

Après une dizaine d'années actives en politique municipale, j'ai décidé de faire un temps d'arrêt de la politique et de revenir à ma profession, la comptabilité. Après quelques mois, ma famille et moi, on a vite constaté que je ne pouvais me passer de la politique et que ce n'était qu'une question de temps pour que j'y retourne.

Depuis plusieurs années déjà, j'ai suivi le travail acharné du député de Rivière-du-Loup. Ses valeurs ainsi que sa détermination à vouloir changer le visage de la politique m'ont interpellée. Donc, lorsque j'ai eu la chance de me joindre à l'équipe de l'ADQ, j'ai eu la profonde conviction que nous étions le changement que les Québécois cherchaient depuis déjà quelques années. Mon expérience m'a fait voir que nous devions changer le visage politique au Québec, et, depuis le 26 mars, l'ADQ a réussi cet exploit.

En tant que critique à la condition féminine, lorsqu'on parle de changement, la cause des femmes en est une qui me tient particulièrement à coeur. Sur ce sujet, le Québec est dans une bonne voie, mais il serait dangereux de croire que tout a été fait et que l'on peut se reposer. La vérité, c'est qu'il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre la véritable égalité entre les femmes et les hommes. Cette enceinte en est malheureusement un exemple criant. Il y a encore trop de portes closes et de préjugés auxquels il faut mettre fin.

Avec le temps et des efforts considérables, la cause des femmes a évolué. Ces dernières ont vu s'ouvrir devant elles de nouvelles perspectives. Des carrières qui leur étaient autrefois interdites sont maintenant accessibles. Une majorité de nos diplômés universitaires sont des femmes, elles occupent des postes de direction dans toutes les sphères d'activité, mais là encore il serait faux de croire que tout est gagné.

Elles ont aussi le choix de fonder une famille et de s'y consacrer à plein temps. Je considère important de souligner le fait qu'aujourd'hui c'est un choix personnel et non une obligation sociale, un choix que l'on se doit de respecter parce qu'il n'est pas moins noble qu'un autre. C'est cette liberté de choix que les femmes ont acquise, qu'il nous faut favoriser. À l'ADQ, nous y croyons, nous l'encourageons, et c'est pourquoi nous rejetons le modèle unique dans lequel les deux vieux partis nous enferment. Comme société, nous nous devons de soutenir les femmes, peu importe le chemin qu'elles empruntent, que ce soit la carrière, la famille ou encore, et c'est là un grand défi, les deux à la fois.

Je suis particulièrement fière que l'ADQ ait ouvert le débat sur la conciliation travail-famille qui touche directement la cause des femmes. Dans bien des cas, elles sont celles à qui incombe la tâche d'orchestrer la vie de famille, souvent au détriment de leur propre avancement professionnel. Par son discours, l'ADQ veut conscientiser l'ensemble de la société au fait que les femmes sont trop souvent pénalisées par le fait qu'elles souhaitent partager leur temps entre le bureau et la maison. Concilier le travail et la famille, c'est d'ailleurs ce que je vais tenter de faire du mieux que je peux.

Comme porte-parole de l'opposition officielle en matière de condition féminine, je vais m'assurer que le gouvernement mette de côté les beaux discours et passe aux actes. Je veillerai à ce que la ministre joue son rôle afin de soutenir le développement et la cohérence des actions gouvernementales en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes. Je serai également à l'écoute et à côté de toutes celles qui veulent faire avancer la cause des femmes. Les gens qui me connaissent et qui m'ont côtoyée durant toutes ces années savent que je serai toujours là sur le terrain à défendre leurs intérêts; ce sera ma priorité. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Chagnon): Merci, Mme la députée de Deux-Montagnes. J'inviterais à prendre la parole maintenant le député de Frontenac et ministre de l'Agriculture.

M. Laurent Lessard

M. Lessard: Alors, merci, M. le Président. Permettez-moi d'abord de vous féliciter, moi aussi, de votre nomination à titre de vice-président de l'Assemblée nationale. Je vous remercie aussi, comme ancien ministre de la Sécurité publique, d'avoir aidé aussi les gens de Frontenac dans de nombreuses interventions et d'avoir visité aussi mes institutions fort honorables que sont le centre de police de la ville de Thetford Mines et d'y avoir apporté votre couleur et votre engagement chez nous. En fait, aujourd'hui, ça faisait longtemps que je ne m'étais pas adressé, ici, en Chambre, à ma population, pour les remercier de m'avoir fait confiance à la dernière élection. Et je sais qu'ils me regardent: plusieurs, c'est de la famille; c'est des gens tissés serré, c'est des gens engagés; c'est des gens fiers, courageux; c'est des gens qui portent l'ambition de leurs enfants; c'est des gens qui favorisent la compassion, l'entraide; c'est des gens qui veulent réussir. Et, aujourd'hui, je vous dis merci de m'avoir porté encore une fois à la tête, donc, de notre comté, le beau grand comté de Frontenac, à la dernière élection du 26 mars dernier. Je suis fier d'être votre représentant et je m'adresse à vous personnellement, comme je l'ai toujours fait à travers les dernières années.

Curieusement, depuis 1999, c'était ma quatrième préparation à une élection: deux fois à la mairie de Thetford et deux fois aux élections provinciales. Et ensemble on a réussi quelque chose de bien, principalement de renouveler les infrastructures plus modernes de ma région, des infrastructures qui en avaient besoin. On avait souffert d'avoir été trop longtemps dans l'oubli, dans le comté de Frontenac. C'est tout le réseau des infrastructures, autant les hôpitaux que les écoles, que nos routes, que nos infrastructures touristiques. Finalement, on était laissés à l'abandon depuis plusieurs années, et ensemble, courageusement, on a repris le flambeau, on a porté ça plus loin. Ça nous a permis, M. le Président, au cours de ces quatre dernières années, de renouveler l'ensemble des infrastructures des services publics, auquel la population s'attendait à ce que je réussisse.

Et je prends exemple la première chose qui avait été portée comme symbole fort chez nous, c'était le renouvellement du pavillon Saint-Joseph, le deuxième plus vieil établissement du Québec. 100 personnes, 100 voix ne pouvant plus s'exprimer demandaient, depuis une quinzaine d'années, de renouveler cette infrastructure. Eh bien, aujourd'hui, M. le Président, il est en construction et sera livré cet été, pour le bien-être non seulement des patients qui y résident, pour les travailleurs qui sont là tous les jours au quotidien, qui travaillent à 100° de chaleur pour faire en sorte que des personnes qui sont devenues incapables, ou inaptes, ou incapables de se défendre puissent avoir des conditions de vie acceptables, pour tous les travailleurs accessoires aussi, auxiliaires, qui viennent à tous les jours faire l'entretien. Au nom de toutes ces personnes, au nom de ces familles, merci de votre engagement, merci d'avoir participé, mais merci d'y avoir cru. Trop longtemps le Parti québécois avait, au nom de nous dire qu'il allait réussir, tondu la pelouse du talus indiquant la pancarte où est-ce que ça allait être. Eh bien, nous, ensemble, on a réussi et on doit maintenant passer à d'autre chose. On doit nourrir d'autres ambitions. On doit nourrir un plan d'action beaucoup plus large.

Ça a été pareil pour nos écoles, M. le Président. Le centre de transfert... le Centre Le Tremplin, de formation professionnelle, ça faisait des années qu'on demandait de finir puis de donner des locaux acceptables pour les gens qui retournent à l'école, qui veulent se perfectionner. Et la formation professionnelle dans mon coin, c'est un facteur de succès pour permettre à mes entreprises de réussir, d'être meilleures, d'être plus compétitives, et de le faire chez nous, de le réaliser chez nous, d'être capable de concilier famille-travail, d'être au travail puis aller faire une formation professionnelle ou d'appoint le soir, être capable de se convertir lorsque des usines ferment ou se retransforment, être capable d'aller chercher donc cette formation par des programmes d'appoint en collaboration, donc, avec les entreprises de mon coin. Donc, le Centre Le Tremplin verra son agrandissement cette année, un investissement de plus de 3,7 millions, pas pour des structures, mais pour des enseignants, pour des étudiants, pour une région, pour une ambition de réussir et d'être capable de se démarquer dans l'ensemble de l'économie du Québec.

n (11 heures) n

Ça a été aussi l'offre touristique un peu plus large, le repositionnement de notre office de tourisme. Ça faisait 10 ans... C'est drôle que, comme maire, je les avais mis dehors de leurs vieux locaux, le vieux local qui était devenu désuet, en disant: Vous devez vous prendre en main et avoir, donc, une vitrine plus significative sur l'axe ou la colonne vertébrale de l'axe routier de notre coin qui va, donc, de Sherbrooke à Québec. Et ensemble, avec la participation des maires, avec la participation de l'office de tourisme chez nous, donc, je veux saluer le travail de M. Rivard Beaudoin, qui a été pendant des années un leader dans le développement touristique chez nous: 11 prix en 12 ans gagnés, dans Chaudière-Appalaches, sur l'offre touristique, médaille d'argent au dernier congrès, l'an dernier, à Montréal, dans l'offre touristique québécoise. Alors, chapeau! Rivard, qui vient de prendre sa retraite récemment. Donc, tu as amené ta façon de faire, tu as amené ta signature, et ensemble on a relocalisé nos infrastructures touristiques, permettant donc à ma région d'avoir une signature différente, renouvelée et plus moderne d'accueil comme on les connaît, les Thetfordois, comme on connaît les gens de ma région. Alors donc, on a apporté une infrastructure plus moderne. Donc, ça a été vrai en éducation, ça a été vrai en santé, ça a été vrai aussi dans l'offre touristique.

On a travaillé fort aussi pour rebâtir notre réseau routier, un réseau qui était devenu désuet. On a rebâti la colonne vertébrale qu'est la route 112, chez nous, au complet, de Disraeli jusqu'à East Broughton. On a développé les axes routiers secondaires qui sont la route 165, de Plessisville à Black Lake. On l'a fait aussi du côté de la 269. Ça n'a l'air de rien d'énumérer des routes, mais c'est le quotidien des gens, de tous les jours. Ils se déplacent, et, lorsqu'on doit déplacer des gens vers des axes plus importants, vers Québec, vers Lévis que sont nos partenaires, ou vers Victoriaville ou Sherbrooke, on est contents d'avoir un réseau qui supporte notre développement. C'est nos premières infrastructures préindustrielles, que je dirais. Il faut sortir du matériel, parce que ma région est productrice de biens et de services. Et, lorsqu'on produit des biens, il est toujours intéressant d'être capables de dire à ceux qui viennent nous voir qu'on a des infrastructures routières qui se tiennent, qui sont à jour, qui sont entretenues, et ça envoie donc un signal très fort qu'on est une région ouverte, dynamique, qui participe à la vie québécoise de tous les jours. Et ce positionnement stratégique là, bien on travaille avec des gens. On est capables, chez nous, de nommer du monde, être capables de nommer des Claude Gagnon, qui s'occupe du comité de diversification économique.

Rappelons-le, M. le Président, vous la connaissez, ma région, c'est une région qui a été historiquement basée sur le développement de l'extraction de l'amiante. Ça avait connu de forts succès pendant des années, avec une problématique de maladies industrielles à long terme qu'on n'avait pas sue dans le temps. Et on a donc dû faire la reconversion économique de ma région, et ensemble, avec un comité de diversification économique qui ouvre des perspectives nouvelles pour lesquelles on participe, on a arrêté d'en parler puis on le fait.

Ma région a changé. Mon monde a changé. On est une région où est-ce que maintenant on demande aux autres de venir rester chez nous parce qu'on crée de l'emploi, parce qu'on recherche, on veut avoir des emplois structurants, que le monde gagnent leur vie correctement, qu'il y ait un milieu de vie agréable, qu'on participe avec des activités culturelles. On a une... mais aussi une des plus belles régions du Québec. On a les deux plus grands lacs du Québec sud, méridional, que sont le lac Aylmer et le lac à la Truite. Mais, quand on a quelque chose que les autres n'ont jamais reçu, on a l'obligation de faire quelque chose qu'on n'a jamais fait: les protéger, prendre soin des rivières, prendre soin des lacs, avoir une approche écologique, faire attention au développement, faire attention à la prochaine génération, pas couper tous nos arbres, pas prendre tous nos poissons et pas contaminer notre eau, parce qu'il y a quelqu'un qui va venir après nous autres. J'ai 24 lacs habités dans ma région. J'ai des grands monts que sont le mont Adstock, le Grand Morne, où est-ce que des gens s'élancent à tous les jours pour faire du parapente, faire du deltaplane, où est-ce que les gens s'élancent, en plein coeur de la ville de Thetford Mines, dans cette vallée au coeur des Appalaches pour faire du golf, mais j'en ai un aussi à Adstock. Donc, on pratique des activités culturelles, de loisir où on offre un environnement intéressant, un environnement où est-ce qu'on prend soin de... Et prenez, en prenant soin... la rivière Saint-François prend donc son origine chez nous: Grand lac Saint-François. On a aussi la rivière Bécancour qui prend vie, chez nous, au lac de Bécancour, pour couler vers le Saint-Laurent.

Alors donc, on est à la tête et on est à la mi-chemin entre la rivière Chaudière, donc le bassin de la rivière Chaudière. Donc, cette approche par bassin là, de faire attention, ça se traduit dans des valeurs chez nous, chez les jeunes. Chez les jeunes, dans les écoles, dans les polyvalentes, qui font attention au développement durable, qui font du recyclage, qui font de la récupération. Ils travaillent des métaux recyclés, comme Les trésors d'Albert, à la polyvalente de Thetford Mines, ou encore l'effort de recyclage et de réutilisation de papier à la polyvalente de Black Lake pour faire des bloc-notes, l'utilisation de vaisselle qui n'est pas jetable, réutilisable. Faire attention, donc avoir des bacs. De hisser au rang de valeur le développement durable par des jeunes de 12, 13, 14 ans, par la récupération d'eau que font les étudiants de la quatrième année du primaire, avec une participation à la Fondation entrepreneurship.

Ces jeunes, chez nous, sont en train de bâtir une nouvelle économie, une nouvelle façon de penser. Ils s'inscrivent, ils parlent à leurs familles. Je n'ai jamais vu autant de jeunes engagés, chez nous, pour parler de développement durable, de faire attention à comment on utilise les ressources, de ne pas gaspiller l'eau, de faire attention aux arbres, de planter des arbres. C'est incroyable! Dans ma région, on est rendu à replanter des arbres dans les cours d'école, à reverdir notre environnement, à faire attention donc et à le dire. Et collectivement à s'associer, faisant de chez nous, je crois... Les jeunes ont embarqué dans le train, et, M. le Président, ce train-là n'est plus arrêtable. Ils demandent maintenant aux plus vieux, aux adultes d'embarquer dans chacun des wagons et de participer à cet effort collectif là.

C'est ça, la région, le comté de Frontenac. C'est des gens engagés à réussir, et j'apporterai ma contribution, parce que, quand des gens vivent dans une région un peu plus éclatée, ils veulent être capables de se déplacer. Durant la campagne électorale, j'ai pris l'engagement de réussir le transport collectif, de mettre en place un transport par taxi avec la ville de Thetford, avec la MRC de mon comté, de faire en sorte qu'on puisse déplacer des gens pour aller à des endroits soit pour travailler, soit pour se diriger vers des hôpitaux, soit pour se diriger vers l'école, parce qu'on a beaucoup de formation aux adultes aussi.

Alors donc, on a pris cet engagement-là d'avoir une occupation plus dynamique du territoire parce que, si, chez nous, on a des producteurs de biens, des producteurs de services, si on a une région aussi grande et qu'il y a un couvert végétal aussi fort, si j'ai 16 municipalités faisant partie de mon comté sur les 19 municipalités de la MRC, c'est qu'il y a aussi un visage très rural de petites municipalités qui demandent aussi à réussir. Et, dans le dernier volet de la politique nationale du développement de nos territoires, on s'est assurés que le succès commence au quotidien, avec des gens qui croient qu'ils peuvent réussir.

Et je donne un exemple: la municipalité de Sainte-Praxède. Sainte-Praxède, municipalité de 325, 375, se disait: On va se donner une infrastructure de culture. Donc, c'est un village très agricole. Ils se sont dit: On va se donner une infrastructure, et ce sera la culture. On va se faire une bibliothèque. Quelqu'un a dit: Je vais ramasser des livres pour partir la bibliothèque. Il y a quelqu'un qui lui a dit: Non, non, tu ne réussiras pas, ça ne se peut pas, à Sainte-Praxède, vous êtes bien trop petits pour avoir une bibliothèque. Et, croyez-le ou non, quelqu'un a fait un rassemblement. Ils ont dit: On va faire une cueillette. Ils ont cueilli 6 000 livres durant une fin de semaine. Tout le monde a participé à l'effort collectif, et aujourd'hui il y a une bibliothèque au sous-sol de l'hôtel de ville. Ça a été le premier projet collectif. Ils se sont dit: On a réussi. Plus de 100 livres en location par mois. C'est devenu aussi un lieu d'oeuvres d'art, d'expositions d'artistes locaux et régionaux, et curieusement ça réussit.

Autant que Kinnear's Mills, de 375 de population, qui est aujourd'hui, après le dernier investissement, la municipalité de 400 et moins, au Québec, où on a le plus fort taux d'utilisation de la bibliothèque municipale. À force de réussir cette conquête-là, cette quête de la réussite fait des petits. Un premier projet, un deuxième, un plus grand... Alors, autant on réussit en culture, autant on réussit au développement économique, autant on a réussi au développement de l'amélioration de nos écoles, de nos infrastructures touristiques ou hospitalières. Mais, à travers tout ça, il y a un courant, M. le Président. C'est qu'il y a des gens chez nous qui n'acceptent plus d'être ce qu'ils étaient avant. Ils se sont inscrits dans un mouvement à travers lequel on les a apportés à travers nos politiques.

J'écoutais la petite dernière rentrée à l'école cette semaine, hein, au primaire, et là elle apprend l'anglais dès la première année. Ça, c'est une signature du Parti libéral. Elle apprend l'anglais, elle est contente de revenir chez nous puis de dire «apple», «blue» ou... donc utiliser des mots du quotidien, même dans son alimentation. Et donc elle va faire un parcours de vie. On les a emmenés à travers un parcours, parce que son coffre d'outils doit être meilleur aujourd'hui qu'il l'était peut-être, moi-même, il y a 44 ans.

n (11 h 10) n

Alors donc, elle s'inscrit dans ce mouvement. Elle est rentrée à l'école, bien oui, puis lui qui est arrivé au secondaire, bien il était un petit peu en maudit, celui-là. Il est revenu de l'école, il s'est aperçu qu'il avait une heure et demie de plus par semaine. Pourquoi? Pour qu'on les amène donc dans une séquence où est-ce qu'ils vont plus longtemps à l'école, ils apprennent plus de choses, ils développent aussi des habitudes sportives parce qu'on les veut en bonne forme. Bien oui. Curieusement, on a dû engager des enseignants. J'en ai vu, des enseignants. Ils m'ont parlé. Ils étaient contents aussi parce qu'ils ont un nouvel emploi. Comme on a augmenté le nombre d'heures à l'école, comme les enfants apprennent avec des nouveaux outils pour être capables d'affronter le monde moderne, tout en favorisant un excellent apprentissage du français, bien il y a des gens... donc ces personnes-là ont un meilleur emploi. On est en train de renouveler les commissions scolaires, parce qu'en 1970 ils sont tous rentrés en même temps, puis, en 2006-2007, ils sont sortis. Mais ça a donné de la place à une nouvelle génération, parce qu'on l'a préparée, parce que le ministère de l'Éducation a ouvert les écoles pour qu'on forme ces gens-là; ils sortent avec des diplômes et ils viennent enseigner chez nous. Ils viennent de partout à travers le Québec, parce que c'est tout le Québec au complet qui s'est ouvert en même temps. Alors donc, les jeunes arrivent à la polyvalente, ont donc, oui, plus d'heures d'école, ils sont mieux préparés. On travaille pour qu'ils soient plus en forme, ils font plus d'éducation physique. Ils font des heures pour ouvrir aussi leur culture, leurs horizons.

Par la suite, on a un collège en région aussi. On a investi dans notre collège. Dans notre coin, il a dit: Ah! tu as le plus petit collège du Québec, il est trop petit, puis là tu as moins de monde, puis, un jour, il va fermer. Ça, c'était en 2003. Non seulement on ne l'a pas fermé, on a réinvesti plusieurs millions de dollars dedans pour se donner une signature. Ça aussi, ça avait 30 ans. Quand je suis rentré là, en 1980, pour aller au collège, puis quand je suis retourné, en 2004, parce que j'y suis allé régulièrement, ça n'avait pas changé, M. le Président, parce qu'ils n'investissaient pas dans les collèges. À partir du moment qu'on a commencé à investir dans nos collèges, curieusement on est plus attrayants, on a des nouveaux programmes, on a développé nos centres de transfert technologique. Curieusement, on a une nouvelle équipe de football; ils viennent d'investir dans les terrains de soccer, dans les centres multidisciplinaires.

Le collège de chez nous offre aussi une ouverture additionnelle parce qu'on peut faire, au collège de Thetford, de la formation avec le centre universitaire. Je peux préparer ma première année de baccalauréat à Thetford Mines. C'est moins cher pour les parents, on n'a pas besoin de payer de loyer à Québec, ou à Montréal, ou autre. Ils sont chez nous, on les garde plus longtemps, et on a complété l'offre de services. On a fait aussi en sorte que les jeunes du centre de transfert... du centre Le Tremplin, en formation professionnelle, lorsqu'ils terminent, ils peuvent aller rapidement... être capables de compléter une attestation au collège. Donc, ils sont plus longtemps chez nous. Ils cultivent chez nous et ils travaillent chez nous. Parce que l'offre de services a été augmentée, on a amélioré la flexibilité, la reconnaissance de la compétence. Pendant ce temps-là, on est capables de les garder chez nous et éviter l'exode des jeunes. C'est comme ça qu'on travaille à compléter l'offre de services.

Et mes entreprises se sont mises aussi au service de l'État, c'est-à-dire qu'ils sont venus nous dire, au centre de formation ou au collège: On a besoin de telle sorte de formation, on a besoin de tel type de programme, on est capables de vous fournir des formateurs. Et comme ça, donc, on a été capables d'intégrer cette façon de faire. Mais il faut aller plus loin. Ce que les Québécois nous ont demandé, ce que les gens de ma région m'ont demandé, c'est de faire en sorte que, quand on développe l'expertise chez nous, on soit capable de trouver rapidement un emploi. Donc, l'accompagnement à travers le mentorat d'affaires, à travers aussi l'engagement des entreprises à ne pas faire en sorte que ces jeunes-là sortent de l'école... ou qu'ils viennent les chercher avant qu'ils aient terminé leur formation professionnelle. On a signé un grand engagement dans Chaudière-Appalaches, et des entreprises de ma région font en sorte, aujourd'hui, qu'ils vont laisser terminer ces jeunes-là d'avoir leur attestation, d'avoir leur certification. Ils se sont engagés aussi que, s'ils sont déjà sortis de l'école puis ils n'ont pas fini leur formation, qu'ils puissent progresser à travers donc leur entreprise pour aller chercher leur diplomation.

On ne sera jamais aussi forts que lorsque nos jeunes ont un certificat d'attestation, ont fini ou terminé leur formation professionnelle, technique ou universitaire. Ces jeunes-là, c'est le coeur, c'est le développement, c'est le moteur, c'est la courroie de transmission de mes entreprises; on l'a appris chez nous, on l'a payé fort, on l'a payé cher. Ce n'est pas d'avoir la ressource qui est important, c'est de savoir comment on la transforme, comment on y apporte une valeur ajoutée. Le prix de l'amiante nous aura été le bon témoin. On a mis pendant trop longtemps dans des poches, mis ça sur un bateau puis envoyé ça à quelque part se faire transformer, puis on rachetait des matériaux puis on rachetait des façons de faire, puis après ça on se faisait contester internationalement pour savoir ce qu'il y a dedans, parce qu'on ne l'avait pas contrôlé depuis le début. On l'a appris, on l'a tellement bien appris que maintenant on est devenu presque le centre mondial de transformation des matériaux de quartz, avec Zodiaq quartz surfacing, on fait des comptoirs, on importe le quartz mondial, parce qu'on sait que, chez nous, on a la technologie, on est les gens qui ont développé, à travers la Société nationale de l'amiante dans le temps, qui a permis de développer des expertises, des technologies pour avoir un des plus grands centres de transformation de quartz, international, maintenant.

Donc, ça a été le coin de Chaudière-Appalaches, le préféré à mon coeur, ce qui est Frontenac. Mais j'ai une responsabilité additionnelle, M. le Président, parce que maintenant je suis responsable aussi de la grande région de Chaudière-Appalaches. Et la région de Chaudière-Appalaches, c'est une région dynamique, c'est le berceau des entrepreneurs au Québec. Parlons de la Beauce, entre autres, mes voisins de l'autre bord de la rivière Chaudière. C'est des gens qui, avec mon monde de ce bord ici, font en sorte qu'on veut réussir. Proches des lignes américaines, innovateurs, impliqués dans l'entreprise. On recherche quoi, en Chaudière-Appalaches? Une équité, l'équité fiscale principalement, aussi. Il faut en parler. Ça a eu des répercussions, avec une appréciation rapide du dollar américain, une appréciation, et ça nous a démontré qu'on n'était pas si compétitifs que ça, à un dollar égal avec nos voisins, pour lesquels nous exportons plus de 60 % de ce que nous fabriquons ici, au Québec. Oui, on est des exportateurs nets. Oui, on est compétitifs. Oui, on recherche cette équité entre les régions du Québec, sachant que toutes les régions ont des besoins, et ces besoins-là sont différenciés. C'est dans ce sens-là que la région de Chaudière-Appalaches travaille très fort à retrouver cet équilibre-là.

Et j'ai hâte de voir de l'autre côté, parce qu'en Chaudière-Appalaches le visage a changé dans les dernières élections; maintenant, sur huit comtés, on a sept comtés qui sont représentés par l'Action démocratique. Et, eux autres aussi... Je vous le dis aujourd'hui, vous allez avoir à travailler fort pour faire en sorte que ce que vos entreprises, ce que les employés de vos entreprises vous disent, de rechercher cet équilibre-là, d'être à l'affût de l'actualité dans le domaine des innovations, d'être avant-gardistes, d'être compétitifs... Vous devrez aussi porter le message. Vous devrez aussi, entre vous autres, faire des choix pour que la région de Chaudière-Appalaches, tout comme la région du Centre-du-Québec, puisse trouver son espace pour continuer de développer, d'avancer, sans oublier les besoins des autres régions. Cet équilibre-là de ce Québec moderne là, c'est un Québec qui veut avancer, qui est lié donc à ses exportations, à son savoir-faire, qui veut bâtir des nouvelles alliances avec l'Europe, sachant ce que ça fait, la Chine, chez nous. On l'a vu; moi, je le vis au quotidien. La Chine, la Chine, la Chine, la délocalisation de mes emplois. Mais ça nous a forcés à être plus compétitifs, à être plus d'avant-garde et de faire en sorte qu'on veuille réussir.

Alors, c'est à travers ce créneau-là que nous allons continuer de développer en Chaudière-Appalaches. Parce qu'on a eu des réussites extraordinaires. Le Parti québécois nous avait limités pendant des années sur le développement de nos infrastructures de santé. Puis je le prends, là: Le centre de réadaptation physique, en Chaudière-Appalaches, parlez-en plus, il va être en construction. Le centre d'hébergement et de soins de longue durée et de CLSC, à Sainte-Marie, parlez-en plus, il est en construction. L'Hôtel-Dieu de Lévis, ça va être en construction. L'Hôtel-Dieu de Montmagny, ça va être en construction. Tous les équipements ont été mis à jour dans les quatre dernières années. On s'est chicanés pendant quatre ans sous le règne du PQ. On a réalisé ces infrastructures-là de santé sous la signature du gouvernement du Parti libéral du Québec.

Vous devrez vous trouver de nouveaux défis, parce qu'en plus on l'a fait en éducation. Dans le secteur de Lévis ? je voyais tantôt le collègue de Lévis, qui est là ? donc, sous Carole Théberge, ce qu'on a fait? Bon. Le réseau universitaire, il est en construction, il doit être à la veille d'être ouvert. On voulait avoir un centre des congrès, il est en construction. On voulait avoir... Nommez-les. Hein, on en a fait, des choses. Le Patro, je suis allé l'inaugurer; parlez-en plus, il est fait. Alors donc, vous devrez vous rêver de nouveaux projets, parce qu'on a mis à jour le Chaudière-Appalaches moderne.

Et je me tourne maintenant vers le Centre-du-Québec, où est-ce qu'on a arrêté d'en parler, de la 55. On l'a finie. Hein, les bretelles sont là, l'accès, le réseau routier. Vous devrez donc vous rêver de nouveaux projets. Travailler fort avec Saint-Léonard-d'Aston, avec Princeville, avec Victoriaville, avec Drummondville. Il y a un centre mère-enfant qui reste en construction. On a des défis à relever, autant de l'innovation, des technologies.

n (11 h 20) n

Et je mettrai mon chapeau, en terminant, de ministre de l'Agriculture. Je suis extrêmement fier d'être le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, parce que ces deux régions-là représentent, avec la Montérégie, le coeur du Québec agricole. Des gens qui créent des emplois pour 25 ans lorsqu'on investit en agriculture. C'est le visage moins montré des régions, parce qu'on montre souvent le côté manufacturier. On s'attaquera, cette année et l'an prochain, donc, avec la Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire du Québec, au visage du Québec rural fort, qui va assumer sa relève, qui va se prendre en main et qui va être un leader au Canada dans le développement de l'agriculture. Tournés vers les réalités d'aujourd'hui présentées sous forme d'enjeux, les jeunes du Québec vont donner l'essor à la reprise en charge de l'agriculture, qui est à un tournant majeur dans ses transferts de fermes, qui va indiquer maintenant quelle couleur on veut donner à l'agriculture, avec quels outils on va la développer. Et on va s'assurer de la réussite en agriculture, parce que le Québec est un modèle de leadership au Canada, il va le démontrer. Puis en plus il va faire en sorte que le Canada, dans la vigueur des agriculteurs du Québec, puisse aussi, à l'international, défendre le pain puis le beurre du Québec, c'est-à-dire la gestion de l'offre quotidienne, M. le Président.

Je termine là-dessus, parce que, quand je parle d'agriculture, je m'enflamme, puis je ne voudrais pas mettre le feu aux champs puis brûler la grange avec, mais c'est ça, la couleur des Québécois, c'est ça, la couleur des Québécois. Et je termine en saluant la grande famille de Frontenac, mes organisateurs, mes bénévoles qui m'ont aidé. Je vous dis merci, je vous salue. Je vous regarde dans les yeux puis je vous dis: Je vois encore plus loin quand je vous regarde dans les yeux: je vois l'avenir. Merci.

Le Vice-Président (M. Chagnon): Merci, M. le député de Frontenac et ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. J'inviterais maintenant à prendre la parole le député de Jonquière pour sa première intervention dans cette Chambre. Alors, M. le député de Jonquière, c'est à vous la parole.

M. Sylvain Gaudreault

M. Gaudreault: Merci, M. le Président. En fait, je suis intervenu déjà pour poser une question et pour déposer une pétition, hier, mais...

Le Vice-Président (M. Chagnon): ...premier discours en Chambre.

M. Gaudreault: Oui, mon premier discours, effectivement. Et je tiens à vous saluer, M. le Président. Nous avons eu l'occasion de nous connaître à l'intérieur de la Fondation des parlementaires québécois Cultures à partager, où j'occupais la direction générale, et vous étiez membre du conseil d'administration. Il me fait plaisir de vous retrouver ici, en cette Chambre, comme collègue et de travailler près de vous.

Alors, c'est avec fierté que je prends la parole aujourd'hui, une fierté très grande de parler au nom des gens de Jonquière, parce que les gens de Jonquière sont des gens de parole, les gens de Jonquière sont des travailleurs fiers de leur appartenance. Je veux également profiter de ce premier discours pour remercier les gens de mon organisation électorale, je pense aux Cécile, aux Denise, aux Jasmine, Julie, Linda, Nicole, Roch, etc. Vous voyez, il y a beaucoup de femmes dans mon organisation, alors j'espère qu'il y en aura également davantage qui pourront siéger en cette Chambre.

Je veux dire aux gens de Jonquière, comme je veux dire à mes proches, aux gens de mon organisation, comment j'entrevois cette responsabilité de député. Parce que, vous savez, M. le Président, c'est une grande responsabilité d'avoir le privilège de représenter les gens de son coin de pays, et je veux réaliser, je veux réussir cette responsabilité avec une grande rigueur. Pour moi, s'impliquer en politique, c'est une manière de changer les choses, c'est une manière d'influencer les structures par l'intérieur. Pour moi, s'impliquer en politique, c'est aussi parce que je crois profondément en la lutte pour la justice sociale, et je crois également profondément en la souveraineté du Québec.

Comme député, je m'inscris également en continuité avec mes prédécesseurs à ce siège de député de Jonquière, et ça, M. le Président, indépendamment des formations politiques. Alors, à la suite des Gérald Harvey, Claude Vaillancourt, Aline Saint-Amand, Francis Dufour, Lucien Bouchard et Françoise Gauthier, j'entends faire mon travail avec toute honnêteté et rigueur. Comme vous le voyez, M. le Président, le siège de Jonquière est un siège prestigieux, qui a compté des ministres, un premier ministre et même un président de l'Assemblée nationale, M. Claude Vaillancourt. Alors, ce travail de député de Jonquière mérite respect, et j'entends être à la hauteur de cette tâche.

Maintenant, ce discours d'aujourd'hui, je le vois un peu comme mon discours inaugural comme député de Jonquière. Comme je l'ai dit en campagne électorale, j'entends travailler pour le développement du Saguenay?Lac-Saint-Jean. Le 26 mars, les électeurs, les électrices de ma région ont envoyé une équipe forte de cinq députés du Parti québécois. Il s'agit, je pense, M. le Président, d'un nouveau leadership que les gens de ma région voulaient voir s'exercer. Ce nouveau leadership, la région en a grandement besoin. Notre région a besoin de leaders qui travaillent dans le même sens, et c'est ce que nous entendons faire, en concertation bien sûr avec les acteurs du milieu.

Ma priorité... mes priorités sont nombreuses, mais ma priorité, et je l'ai dit en campagne électorale, reste l'emploi. Comme région ressource, nous devons casser la dépendance envers la grande entreprise. Vous le savez, M. le Président, Jonquière est un comté qui a été modelé, son histoire a été modelée par la grande entreprise ? je pense à la compagnie Price, par exemple, je pense également à la compagnie Alcan ? mais aujourd'hui nous avons le devoir, comme leaders politiques, de casser cette dépendance envers la grande entreprise, et il s'agit au fond d'un processus de libération, un peu de la même manière que la souveraineté du Québec l'est, mais à l'échelle de la région et à l'échelle du comté, un processus de libération économique du Saguenay?Lac-Saint-Jean. Comment ça se fait, ce processus de libération? Eh bien, il y a différentes manières. Je pense que nous avons l'obligation de travailler pour créer un fonds d'investissement régional; nous devons également favoriser l'innovation et la diversification économique.

C'est pour ça, M. le Président, que durant la campagne électorale j'ai pris l'engagement de réaliser avec d'autres un sommet régional sur l'innovation et l'action qui va nous permettre de travailler en amont sur la créativité et de susciter ainsi de nouveaux projets qui vont mettre les gens en action, de susciter des nouveaux projets qui vont nous permettre de diversifier notre économie dans notre région et à Jonquière.

D'ailleurs, comme le disait le chef de notre aile parlementaire, M. Gendron, dans la réplique au discours inaugural, je demande au premier ministre un engagement clair sur le maintien des mesures qui favorisent le développement des régions ressources, et il aura une belle occasion de répondre à cette demande lors du dépôt du budget de la ministre des Finances, dans quelques jours.

Priorité à l'emploi bien sûr, mais j'ai d'autres priorités également, M. le Président, comme député de Jonquière. D'abord, je veux travailler sur la fierté. Ça a l'air drôle à dire comme ça, mais, je l'ai dit d'entrée de jeu, les gens de Jonquière sont des gens fiers, fiers de leur appartenance, et je refuse avec eux que Jonquière devienne une banlieue, une banlieue de la centralité, une banlieue qui pourrait résulter des regroupements des villes. Alors, avec les gens de Jonquière, je veux travailler avec eux à revitaliser les centres-villes, qui permettent aux gens, particulièrement les personnes âgées, de se sentir bien chez eux. Nous avons, dans ma circonscription, trois centres-villes, Jonquière, Arvida, Kénogami, trois centres-villes historiques, et j'entends travailler pour les revitaliser.

En ce qui concerne l'éducation, vous savez, nous avons eu l'audace, je pense, dans cette campagne électorale récente, de proposer comme priorité nationale l'éducation. Et, comme le disait également le chef de mon groupe parlementaire en réplique au discours inaugural, l'éducation est une priorité qui permet d'avoir une vision d'avenir et de développer un Québec fort. Quand je ramène ça à l'échelle de ma circonscription, à Jonquière, ça veut dire de travailler à implanter une école nationale des communications au cégep de Jonquière ? parce que, vous savez, nous avons l'exclusivité en Art et technologie des médias, où j'ai eu le bonheur d'enseigner pendant six ans ? et je veux travailler avec les acteurs du cégep pour réaliser ce grand projet, et j'entends interpeller rapidement la ministre de l'Éducation à ce sujet.

Autre priorité, la sécurité. Vous savez que la région a été victime des inondations en 1996, et le rapport, le rapport Nicolet et même les études du BAPE également ont conclu qu'il fallait, pour assurer la sécurité, un réservoir sur la rivière Pikauba, en amont du lac Kénogami. Je sais que vous êtes au courant du dossier, M. le Président, dans une vie antérieure, vous avez eu à travailler sur cette question, mais malheureusement vous auriez peut-être dû rester plus longtemps à cette fonction car le gouvernement libéral n'a pas réalisé ce projet important. Il y a eu une négligence importante du gouvernement libéral quant à son devoir d'État d'assurer la sécurité des gens en aval de la rivière Pikauba et du lac Kénogami. Alors, je veux travailler avec mon collègue de Dubuc pour demander rapidement auprès du ministre des Ressources naturelles et de la Sécurité publique également, son collègue, pour une action rapide dans ce dossier.

n (11 h 30) n

En matière de santé, il y a une expression, une belle expression que j'ai utilisée durant la campagne: faire de Jonquière un comté en santé. Alors, je voudrais juste rappeler ici que j'ai pris en campagne électorale un engagement auprès du personnel du quatrième étage de l'hôpital de Jonquière, d'aller passer trois quarts de travail avec eux, parce que, vous savez, il faut que le député connaisse bien les réalités des travailleurs de son comté, et je vais aller avec eux quelques heures, l'équivalent de trois quarts de travail, pour découvrir un peu plus leur réalité. J'espère qu'après je pourrai en parler davantage, en étant mieux documenté. En santé, bien sûr nous l'avons dit en campagne, il faut travailler sur la prévention, et c'est pour ça que, M. le Président, je veux travailler à réaliser un complexe sportif au cégep de Jonquière.

Je termine en citant un de mes prédécesseurs célèbres à mon poste de député de Jonquière, M. Lucien Bouchard, qui a dit le 19 mars 1997: «...un Québec souverain, c'est un Québec qui assume toutes ses responsabilités, qui a tous ses moyens et qui va être capable d'arriver à réaliser toutes ses aspirations parce qu'il sera le maître de tous [ses] leviers. [...]j'arrive difficilement à comprendre que des gens acceptent que la moitié des impôts du Québec soit envoyée ailleurs et contrôlée par d'autres.» Fin de la citation.

Voilà, M. le Président. Je vous remercie de votre écoute et j'espère avoir présenté, en ces quelques mots, les raisons fondamentales de mon engagement politique ici.

Le Vice-Président (M. Chagnon): Je vous remercie, M. le député de Jonquière. J'invite maintenant Mme la députée de Saint-François à prendre la parole.

Mme Monique Gagnon-Tremblay

Mme Gagnon-Tremblay: Merci, M. le Président. M. le Président, à l'occasion de ce débat sur le discours inaugural du premier ministre, vous me permettrez de remercier, en tout premier lieu, les électeurs et les électrices de mon comté de Saint-François qui m'ont renouvelé, pour la sixième fois, leur confiance le 26 mars dernier.

Le comté de Saint-François, M. le Président, c'est les électeurs et les électrices de Sherbrooke, de l'arrondissement de Lennoxville, de Fleurimont, c'est aussi de la ville de Waterville, Compton et de Coaticook. Donc, cet appui, M. le Président, qu'ils m'accordent depuis maintenant 1985 ? et, en passant, M. le Président, vous êtes le seul avec moi encore de députés restants de cette cohorte de 1985, alors ? cet appui me fait chaud au coeur et m'encourage à les représenter dignement à l'Assemblée nationale. Je leur donne l'assurance que je continuerai à ne ménager aucun effort pour répondre à leurs préoccupations et veiller à leurs intérêts. M. le Président, vous me permettrez également de remercier tous les bénévoles et tous les organisateurs qui m'ont soutenue lors de cette campagne électorale, et je voudrais en même temps vous féliciter pour votre nomination comme vice-président, féliciter également tous les autres vice-présidents de même que le président qui a été élu à l'unanimité. Alors que débute cette Trente-huitième Législature, je veux saluer ici l'audace du premier ministre qui a formé le premier gouvernement de notre histoire, qui comprend autant de femmes que d'hommes. Le premier ministre avait bien préparé ce geste historique en favorisant, au dernier scrutin, de nombreuses candidatures féminines. Cette parité des hommes et des femmes dans le Conseil des ministres s'inscrit dans le droit fil des valeurs que porte le Parti libéral du Québec depuis de nombreuses années. En 1961, Marie-Claire Kirkland devenait la première femme à siéger à l'Assemblée législative, comme on l'appelait alors, et, en 1962, elle devenait la première femme à siéger au Conseil des ministres. D'autres femmes de tous les partis politiques ont suivi. Et je suis fière d'appartenir à un parti qui a ouvert la voie aux femmes et qui a été à l'origine de grandes réformes qui marquent encore le Québec d'aujourd'hui.

Le gouvernement actuel, le gouvernement libéral du Québec, est porteur de nombreuses réalisations, et je veux contribuer, M. le Président, avec mes collègues à les consolider pendant cette session parlementaire. M. le Président, ce n'est pas vrai que le Québec va mal. Le Québec va mieux, le Québec va bien. C'est un taux de chômage de 7,2 % en avril, le plus bas depuis 33 ans; c'est la meilleure cote de crédit depuis 30 ans; c'est les congés parentaux les plus généreux en Amérique du Nord; c'est la relance du développement énergétique; c'est le Fonds des générations pour réduire le poids de notre dette; c'est un plan de lutte contre les changements climatiques, un travail sans précédent de reconstruction de notre système de santé, un système de santé, d'ailleurs qui avait été ébranlé par les mises à la retraite massives de médecins, d'infirmières sous le gouvernement du Parti québécois. M. le Président, au niveau de la santé, ce n'est pas uniquement injecter de l'argent, mais c'est aussi innover dans nos méthodes de travail. C'est aussi l'atteinte de 200 000 places en garderie, la création du Fonds vert. C'est aussi la politique du transport collectif, la politique de recherche et d'innovation, la parité des femmes dans les conseils d'administration des sociétés d'État, l'équité salariale pour les employés de l'État.

C'est aussi le renforcement de l'identité du Québec par la reconnaissance, par la Chambre des communes, de la nation québécoise dans un Canada uni. C'est aussi une entente historique pour un représentant du Québec à l'UNESCO, et j'en passe.

Parmi les huit gestes principaux que notre gouvernement entend poser d'ici décembre prochain, il y a au premier plan la volonté de baisser les impôts, en particulier pour les citoyens de la classe moyenne, qui triment dur et qui ont besoin d'un répit fiscal. Et je suis d'ailleurs étonnée, M. le Président, d'entendre nos adversaires politiques nous reprocher de vouloir baisser les impôts. Souvenons-nous que ces mêmes personnes nous reprochaient d'avoir failli à notre engagement au cours de la dernière campagne électorale. Donc, lorsqu'on est incapables de remplir notre engagement pour toutes les raisons que vous connaissez, M. le Président, on nous blâme et, lorsqu'on a les moyens de baisser les impôts pour la classe moyenne, eh bien, on nous blâme à nouveau.

M. le Président, au cours de la session qui s'ouvre, le gouvernement continuera de défendre les intérêts du Québec à l'étranger. L'année 2007 marque d'ailleurs le 40e anniversaire de la création d'un ministère québécois dédié aux relations internationales. En posant ce geste en 1967, le gouvernement montrait la très grande importance qu'il attachait au développement et à la cohérence de son action internationale. 40 ans plus tard, je suis fière de souligner que le ministère incarne plus que jamais cette détermination de faire de la présence internationale du gouvernement un instrument performant au service du Québec. À l'heure de la mondialisation, le Québec doit plus que jamais s'affirmer sur la scène internationale et tenir compte des décisions prises à l'extérieur de ses frontières ou dans les enceintes internationales. Le tiers de nos emplois dépendent de nos ventes à l'étranger. Notre développement démographique passe beaucoup par l'immigration. Le succès de nos artistes repose en partie sur les marchés internationaux. Enfin, l'environnement ou la sécurité sont des domaines qui exigent une concertation internationale.

Nous entamons la deuxième année de mise en vigueur de la politique internationale gouvernementale que j'ai dévoilée l'an dernier. Cette politique, je le rappelle, est innovatrice à plusieurs égards. Il s'agit de la première politique internationale qui soit le produit d'une étroite concertation des ministères et organismes sectoriels. C'est aussi la première politique qui soit assortie d'un plan détaillé et d'un mécanisme de suivi systématique de mise en oeuvre. Le plan d'action contient près de 70 initiatives portées par 18 ministères et organismes. Toutes ces mesures relatives à notre prospérité, notre sécurité, notre culture ou notre solidarité sont en cours d'exécution ou déjà réalisées. C'est ainsi que nous comptons finaliser bientôt les démarches nécessaires à l'ouverture de nos bureaux de Mumbai, de São Paolo et à l'accroissement de nos effectifs à Shangai et à Beijing. J'inaugurerai bientôt notre délégation d'Atlanta, dont le statut vient d'être rehaussé. Il s'agit, dans des contextes bien différents, de quatre régions du monde dont le dynamisme économique est exceptionnel.

Déjà, en vertu de la politique internationale et du plan d'action, nous avons rehaussé notre statut à Munich, au niveau de délégation générale, et celui de Rome au niveau de délégation. Nous avons également ajouté des ressources à notre bureau de Washington et établi une présence d'Investissement Québec à Tokyo. Nous sommes par ailleurs sur le point de signer l'entente administrative entre le Canada, le Québec et le Nouveau-Brunswick sur l'organisation du 12e Sommet de la Francophonie qui se tiendra l'an prochain, à Québec.

Nous conclurons également des protocoles distincts Canada-Québec sur les mesures de sécurité et de santé du sommet. Rappelons que le sommet accueillera 68 chefs d'État et de gouvernement à un moment important de la Francophonie. Il sera l'occasion de réaffirmer notamment la responsabilité de la Francophonie dans la promotion et la défense de la langue française, de même que le leadership du Québec dans les Amériques sur ce plan. Ce sommet, je le souhaite différent, marqué au coin d'engagements concrets de solidarité internationale sous le signe de l'identité francophone.

n (11 h 40) n

Par ailleurs, M. le Président, nous menons l'activité diplomatique nécessaire pour resserrer les liens avec la nouvelle classe politique qui s'installe au pouvoir en France afin d'asseoir notre relation sur des bases solides pour les prochaines années. Je veux saluer ici l'élection, à la présidence française, de Nicolas Sarkozy qui a pris ses fonctions hier. Je souhaite qu'un prochain voyage, en Amérique du Nord, du président de la France lui permette de venir à Québec et de prendre la parole à l'Assemblée nationale pour répondre à l'invitation déjà lancée par le premier ministre. Le Québec suivra de près les choix politiques, économiques et sociaux de la France non seulement parce que nous y avons de multiples intérêts, mais aussi parce qu'à une autre échelle nous sommes confrontés à des questions et à des défis similaires.

Je souligne au passage que l'axe franco-québécois accorde une place accrue aux régions. Le nouveau Fonds franco-québécois pour la coopération décentralisée dynamise nos relations interrégionales et donne à notre coopération un nouvel ancrage territorial.

Il y a 18 mois, le Québec a remporté, avec le Canada, une importante victoire diplomatique avec l'adoption de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. C'est un instrument qui consacre le droit pour l'État d'appuyer les créateurs et les artistes. Une autre étape a été franchie avec la ratification de la convention par un nombre suffisant de pays pour qu'elle entre en vigueur et que soit convoquée la première session de la conférence des parties à la convention, qui se tiendra le mois prochain, à Paris. Nous entendons aussi appuyer les efforts du Canada à l'UNESCO pour qu'il soit membre du comité intergouvernemental des parties à la convention. Par ailleurs, le Québec maintiendra, de concert avec ses partenaires, ses efforts diplomatiques pour qu'un maximum d'États ratifie cette convention pour lui conférer une valeur et une portée universelles. Notre représentant permanent à l'UNESCO, membre de la délégation canadienne, est déjà à l'oeuvre à cet effet.

Et, comme l'a affirmé le premier ministre dans son discours d'ouverture, M. le Président, nous entendons par ailleurs poursuivre la promotion d'un partenariat économique entre le Canada et l'Union européenne. Il s'agit d'un accord qui, en excluant l'agriculture, faciliterait la mobilité des biens, des services, des capitaux et des personnes, un accord qui aiderait nos entreprises à prendre pied sur les marchés européens. Le Québec souhaite y être étroitement associé puisqu'un tel accord porterait pour l'essentiel sur des domaines de sa compétence.

Sur un autre plan, nous venons de déposer le projet de loi n° 3 pour mettre en oeuvre la Convention relative aux garanties internationales portant sur des matériels d'équipements mobiles. Cette convention protège les investissements dans les biens mobiles de grande valeur comme les avions et ses composantes. Elle réduit les taux de financement de l'achat d'avions et accroît ce marché, ce qui est tout à l'avantage de notre industrie aéronautique qui emploie 40 000 personnes et affiche annuellement des ventes de 11 milliards de dollars.

En cours d'année, j'entends poursuivre les efforts pour assurer une plus grande participation du Québec aux travaux des organisations internationales. J'ai déjà expliqué, M. le Président, dans un énoncé sur le sujet, les conditions qui doivent être respectées pour permettre notre présence efficace dans les forums internationaux et je puis vous assurer que nous les mettrons en pratique chaque fois que les intérêts du Québec le commandent sur des questions comme la gestion de l'eau, la gestion des forêts, l'environnement, l'éducation, la langue et la culture, les normes relatives aux technologies de l'information, les droits humains et le droit du travail.

Vous le savez, nos relations avec les États-Unis sont vitales, aussi allons-nous travailler en concertation étroite avec nos collègues des États frontaliers pour atténuer l'imposition d'un passeport à la frontière, donner aux voyageurs le temps de s'adapter et limiter l'impact de cette mesure sur notre industrie touristique. La préoccupation légitime de nos voisins du Sud pour la sécurité pose d'importantes exigences à la frontière qui risquent de heurter également notre commerce. Notre présence et notre participation actives au sein d'organisations régionales qui s'occupent de sécurité sont de nature à rassurer les Américains sur notre sérieux en matière de sécurité et de faciliter notre commerce transfrontalier. Nous continuerons aussi d'aider les entreprises à s'adapter aux exigences de sécurité et à adhérer aux programmes de préautorisation des marchandises.

En terminant, M. le Président, je veux souligner que Québec, notre capitale nationale, célébrera, en 2008, le quatrième centenaire de sa fondation par Samuel de Champlain. Cette occasion de réjouissances et de fierté, comme l'a dit le premier ministre, sera aussi une occasion de croissance et de développement économiques. Le 400e anniversaire de notre capitale nationale est une occasion historique de célébrer Québec comme berceau de la francophonie dans les Amériques et, aujourd'hui, centre de la francophonie dans les Amériques. Nous voulons assurer la vitalité de la ville de Québec et de tout le Québec dans le cadre de ce 400e anniversaire dont les retombées seront substantielles. Ceux qui ont bâti le Québec au fil des siècles sont venus de tous les horizons, alors qu'aujourd'hui on prend appui sur Québec pour découvrir tous les horizons.

M. le Président, nous entendons par ailleurs relancer les liens avec les associations francophones et francophiles des Amériques avec la création du Centre de la francophonie des Amériques en partenariat avec le Secrétariat aux affaires intergouvernementales canadiennes, c'est-à-dire le SAIC, qui en est le responsable. La création du centre a pour objectifs de garantir la pérennité du français sur le continent et d'exercer notre solidarité avec les communautés franco-américaines. Je rappelle qu'on trouve, aux États-Unis, quelque 18 millions de francophones, dont 2 millions qui utilisent le français à la maison.

Les défis de la concurrence internationale et de l'innovation ont une importance majeure pour le développement de nos villes et de nos régions. Aussi, le gouvernement entend-il aider celles qui veulent se doter d'un plan d'action pour se démarquer sur le plan international. Nous entendons aussi soutenir l'établissement de liens entre les villes, et régions du Québec, et des partenaires étrangers.

Voilà, M. le Président, quelques-unes des priorités que le ministère des Relations internationales entend réaliser au cours de la prochaine session et de la prochaine année, au service du développement du Québec. Je vous remercie, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Chagnon): Merci, Mme la députée de Saint-François et ministre des Relations internationales.

J'inviterais maintenant le député de Bellechasse à prononcer son premier discours à l'Assemblée. Allez-y, M. le député.

M. Jean Domingue

M. Domingue: Merci, M. le Président. J'aimerais spontanément dire que c'est un honneur pour moi de siéger à l'Assemblée nationale et j'aimerais en profiter aussi pour saluer mes parents qui me regardent aujourd'hui, ma mère Huguette et mon père Guy, que j'estime et que j'admire énormément.

J'aimerais en premier lieu remercier les électeurs du comté de Bellechasse qui, le 26 mars, m'ont accordé leur confiance et qui, pour la première fois, ont élu un député adéquiste. J'aimerais également remercier M. Normand Gallant et Mme Mélanie Gagné, ainsi que l'équipe de bénévoles qui m'ont soutenu, accompagné et encouragé tout au long de la campagne électorale. La période électorale a été particulièrement intense, et je tiens à remercier ma conjointe Muriel pour son soutien, sa patience et sa compréhension durant la campagne. Je dis merci également, avec beaucoup d'émotion, à mes enfants, Marie-Ève, Gabrielle, Myriam et Isabelle, qui, malgré mon absence, ont su me soutenir à distance. Elles ont également pu constater, lors de mon assermentation, que tous les rêves sont permis et même réalisables.

n (11 h 50) n

En campagne électorale, j'ai parcouru plus d'une fois le comté de Bellechasse, et ces nombreuses tournées m'ont permis de voir à quel point les besoins étaient criants. Mon intérêt à m'impliquer en politique est issu de l'espoir de contribuer à un réel changement au Québec. Faire autrement, c'est écouter les citoyens et tenir compte de leurs préoccupations et leur réalité dans les actions à entreprendre. Je suis fier de représenter les gens de Bellechasse. Mon comté regroupe une trentaine de municipalités, et son territoire s'étend de la rive sud du Saint-Laurent à la frontière des États-Unis. La population, bien qu'assez homogène, souffre d'un exode des jeunes au profit des grands centres.

La production et la transformation agricoles occupent une place importante dans l'économie de la région, tout comme l'industrie manufacturière. Il est inadmissible, M. le Président, que, dans un comté comme Bellechasse, on ne soit pas en mesure d'avoir le même accès aux soins de santé dans les autres régions du Québec. En effet, depuis quelques mois déjà, plus aucun service de garde n'est assuré au CLSC de Saint-Lazare, les fins de semaine.

M. le Président, on note dans Bellechasse un potentiel de développement récréotouristique inestimable, mais l'état de nos routes et de nos ponts ne favorise pas de façon adéquate l'accès à l'ensemble du territoire. Il s'agit donc d'un dossier sur lequel je devrai me pencher en collaboration avec les intervenants concernés au municipal et au fédéral.

Je ne peux passer sous silence non plus les occasions ratées de développer des formes d'énergie alternatives. Notre région a un potentiel assuré pour faire place à des projets de biocarburants produits à partir du méthane issu du lisier de porc et de nos sites d'enfouissement, mais aucun investissement n'est venu soutenir de telles entreprises. Ça pourrait pourtant être un puissant moteur économique et respectueux de l'environnement.

La culture a également besoin de soutien dans Bellechasse comme dans le reste de la province. On retrouve chez nous des créateurs de talent, mais les infrastructures qui pourraient leur permettre de partager leur art avec leurs concitoyens sont manquantes. La reconnaissance de salles de spectacle est une priorité dans mon comté.

M. le Président, j'ai l'honneur et la grande responsabilité d'avoir été désigné comme critique en matière de famille. Pour moi qui oeuvre dans le milieu communautaire et plus particulièrement dans le réseau des maisons de jeunes, depuis 18 ans, c'est un grand bonheur de pouvoir travailler à favoriser l'épanouissement de la famille et les membres qui la constituent. Comme vous le savez, la famille est une priorité à l'Action démocratique du Québec. Par «famille», on entend tous les petits évidemment, pas uniquement les CPE, mais aussi les jeunes, les couples, les personnes âgées et tous les secteurs de vie quotidiens qui influencent les liens qui nous unissent et font que l'on s'épanouit.

J'aimerais aborder le drame que vivent bon nombre de personnes âgées dans le comté de Bellechasse mais également dans les autres régions. Il s'agit du sort réservé aux personnes vieillissantes ou malades. Ces personnes qui ont toujours vécu dans le même patelin se retrouvent devant le choix difficile entre demeurer à la maison dans des conditions parfois dangereuses ? on n'a qu'à songer à la malnutrition, l'insalubrité ? ou s'exiler loin de leur réseau familial et social pour bénéficier de conditions de vie plus sécuritaires en centre d'accueil. C'est une situation difficile, mais diverses solutions existent, et j'entends être à l'affût des actions de la ministre en ce sens. Notre formation préconise d'ailleurs une aide financière aux aidants naturels afin de leur permettre de s'occuper des personnes nécessitant des soins, ce qui permet de maintenir les gens dans leur milieu et de favoriser les liens familiaux et leur santé mentale, inévitablement.

M. le Président, j'aimerais également aborder la situation des jeunes. Nous vivons dans une ère où les jeunes ont une ouverture sur le monde jusqu'ici inégalée. Les jeunes voyagent, parlent plus d'une langue, clavardent en temps réel avec d'autres jeunes de l'autre côté du globe. Paradoxalement, certains de nos jeunes n'ont jamais été aussi peu en contact avec eux-mêmes et avec leur potentiel de création. Il suffit de voir à quel point ils s'en remettent, facilement et avec soulagement, à la personne en charge, qu'il s'agisse d'un enfant en service de garde ou d'un jeune en camp de jour ou à la maison des jeunes. Je crois fermement, M. le Président, que nous sommes les grands responsables. Notre société prône la responsabilisation et l'épanouissement des enfants, mais jamais nous les avons tant encadrés, éduqués, guidés, stimulés, orientés et conseillés. Quand leur ferons-nous découvrir le sens de l'initiative, de la prise en charge, la véritable autonomie? Je crois que nous devons apprendre à mieux les accompagner afin qu'ils croient de nouveau en eux-mêmes et qu'ils deviennent des adultes sûrs d'eux et de la place qu'ils occupent.

Je crois par ailleurs que nous devons revaloriser le rôle de la famille dans notre société. La famille est le lieu où nous apprenons à développer nos relations avec les gens et nos relations aux événements. Si l'on aspire à une société prospère et en santé, il est impératif de toujours tenir compte des répercussions de nos actions sur la famille et les membres qui la composent.

M. le Président, à titre de député de l'opposition officielle, je veux qu'au-delà des volontés du gouvernement que nous formons tous ensemble on se donne des mesures concrètes et réelles qui seront applicables et appliquées. Nous devons aller au-delà des mots et passer à l'action. Je m'engage à travailler dans un esprit d'intégrité, de respect, d'équité et d'autonomie, en tant que critique en matière de famille soucieux de l'ensemble des familles et de notre bien-être collectif. Je vous remercie.

Le Vice-Président (M. Chagnon): Je vous remercie beaucoup, M. le député de Bellechasse. Compte tenu de l'heure, je pense qu'il serait préférable de suspendre les travaux jusqu'à 14 heures.

Alors, je suspends les travaux.

(Suspension de la séance à 11 h 57)

(Reprise à 14 h 5)

Le Président: Bon après midi, Mmes, MM. les députés. Nous allons nous recueillir quelques instants.

Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.

Mes chers collègues, je voudrais, en votre nom, aujourd'hui, souligner un bon anniversaire de naissance pour samedi prochain au chef de l'opposition officielle. Et, M. le chef de l'opposition officielle, au nom de tous les collègues, je voudrais vous souhaiter, aujourd'hui même, votre 10e anniversaire de mariage. Et je sais que votre épouse est ici, avec nous.

Je voudrais souhaiter également un bon anniversaire pour lundi à M. le député de La Peltrie.

Affaires courantes

Aux affaires courantes, aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.

Dépôt de documents

Dépôt de documents. M. le ministre de la Sécurité publique.

Ententes sur la prestation de services policiers
sur certains territoires autochtones

M. Dupuis: Oui. M. le Président, permettez-moi de déposer les trois ententes suivantes sur la prestation de services policiers: entre le gouvernement du Canada, et le gouvernement du Québec, et le Conseil des Micmacs de Gesgapegiag ? et je dois dire que j'ai obtenu le concours du député d'Abitibi-Est pour prononcer ce mot-là ? le Conseil de la première nation des Innus Essipit et le Conseil des Abénakis de Wôlinak. Merci.

Lettre de désignation du député
d'Abitibi-Ouest, M. François Gendron,
à titre de chef parlementaire du
deuxième groupe d'opposition

Le Président: Ces documents sont déposés. J'ai reçu, aujourd'hui, de la part du whip du deuxième groupe d'opposition une lettre datée du 10 mai 2007, dans laquelle il m'avise, au nom de ses collègues du caucus du Parti québécois, que M. François Gendron, député d'Abitibi-Ouest, a été désigné chef parlementaire du deuxième groupe d'opposition. Je dépose cette lettre.

Dépôt de rapports de commissions. Il n'y a pas de dépôt de rapports de commissions.

Dépôt de pétitions

Dépôt de pétitions. Mme la leader du deuxième groupe d'opposition et députée de Bourget.

Reconduire le programme AccèsLogis

Mme Lemieux: Alors, M. le Président, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale et signée par 31 pétitionnaires, et elle est conforme. Alors, désignation: citoyennes et citoyens de la circonscription de Bourget.

«Les faits invoqués sont les suivants:

«Considérant qu'aucun investissement pour une nouvelle programmation AccèsLogis Québec n'était prévu dans le budget provincial déposé au mois de février 2007;

«Considérant les conséquences désastreuses que pourrait avoir le non-renouvellement du programme pour les milliers de personnes et familles à faibles revenus en attente d'un logement salubre et économiquement accessible;

«Considérant l'urgence de prévoir des investissements pour le logement communautaire lors du prochain remaniement budgétaire du gouvernement du Québec;

«Considérant la résolution unanime adoptée, le 19 mars 2007, par le Conseil municipal de la ville de Montréal, demandant au gouvernement du Québec l'allocation à court terme de 1 700 unités du programme AccèsLogis et la poursuite subséquente de ce programme à un niveau correspondant aux besoins montréalais;

«Considérant que les décisions à cet effet devraient être prises par les instances gouvernementales dans les 15 prochains jours;

«Et l'intervention réclamée se résume ainsi:

«Nous, soussignés, membres de différentes coopératives d'habitation, demandons à l'Assemblée nationale d'intervenir auprès du gouvernement du Québec pour que soit reconduit le [Programme d'accèslogis] afin de permettre la réalisation de 20 000 logements coopératifs et sans but lucratif d'ici cinq ans.»

Je certifie que cet extrait est conforme au règlement et à l'original de la pétition.

Le Président: Merci, Mme la députée. Cette pétition est déposée. M. le député de LaFontaine.

M. Tomassi: Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 38 pétitionnaires. Désignation: citoyennes et citoyens de Montréal, incluant certains membres de la Coopérative d'habitation La Bonne entente de Montréal de la circonscription électorale de LaFontaine.

«Les faits invoqués sont les suivants:

«Considérant qu'aucun investissement pour une nouvelle programmation AccèsLogis Québec n'était prévu dans le budget provincial déposé au mois de février 2007;

«Considérant les conséquences désastreuses que pourrait avoir le non-renouvellement du programme pour les milliers de personnes et familles à faibles revenus en attente d'un logement salubre et économiquement accessible;

«Considérant l'urgence de prévoir des investissements pour le logement communautaire lors du prochain remaniement budgétaire du gouvernement du Québec;

«Considérant la résolution unanime adoptée, le 19 mars 2007, par le Conseil municipal de la ville de Montréal, demandant au gouvernement du Québec l'allocation à court terme de 1 700 unités du programme AccèsLogis et la poursuite subséquente de ce programme à un niveau correspondant aux besoins montréalais;

«Considérant que les décisions à cet effet [devront] être prises par les instances gouvernementales dans les 15 prochains jours;

«Et l'intervention réclamée se résume ainsi:

n(14 h 10)n

«Nous, soussignés, demandons à l'Assemblée nationale du Québec d'intervenir auprès du gouvernement du Québec pour que soit reconduit le programme AccèsLogis afin de permettre la réalisation de 20 000 logements coopératifs et sans but lucratif d'ici cinq ans.»

Je confirme que cet extrait à conforme au règlement et à l'original de la pétition.

Le Président: Merci, M. le député. Cette pétition est déposée.

Il n'y a pas d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.

Questions et réponses orales

Nous en sommes maintenant à la période de questions et réponses orales, et je cède la parole, en question principale, à M. le chef de l'opposition officielle.

Stratégie visant à favoriser
le doublage de films au Québec

M. Mario Dumont

M. Dumont: Oui. Merci, M. le Président. Alors, ce n'est pas parce que mes enfants sont dans la tribune, aujourd'hui, que je veux questionner le premier ministre sur Shrek et les Simpson, mais c'est parce que ces personnages sont importants dans un enjeu très important au Québec, qui est le doublage des films, le doublage dans le cinéma québécois, un enjeu sur la scène culturelle qui malheureusement traîne depuis longtemps.

Le premier ministre est très souvent fier et se plaît à répéter que le Québec est le signataire de l'entente sur la diversité culturelle, et on se fait collectivement, au Québec, une fierté d'être signataires et d'avoir été parmi les leaders dans ce processus qui a mené à une signature d'entente sur la diversité culturelle. Maintenant, une application concrète de la diversité culturelle, c'est de s'assurer de créer une obligation que les films qui sont présentés au Québec soient doublés chez nous. C'est quelque chose qui est réclamé par l'Union des artistes depuis longtemps, l'Union des artistes a obtenu des appuis importants dans le dossier.

Ma question: Est-ce que le premier ministre du Québec peut nous donner sa position dans le dossier du doublage et prendre des engagements, s'impliquer personnellement dans un dossier où les ministres se sont succédé sans jamais livrer la marchandise?

Le Président: Mme la ministre des Communications et des Communautés culturelles.

Mme Christine St-Pierre

Mme St-Pierre: M. le Président, la situation du doublage, au Québec, n'a jamais cessé de progresser: en 1990, c'était 34 % des films au Québec qui étaient doublés; en 2005, c'était 72 % des films qui étaient doublés. Nous privilégions des mesures incitatives plutôt que législatives, et ça a été le cas du côté de mes prédécesseurs au Parti québécois.

Le Président: En question complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.

M. Mario Dumont

M. Dumont: Oui. Est-ce que le gouvernement, le premier ministre, entre autres, est conscient que là-dessus, si à une époque on a progressé, aujourd'hui on a commencé malheureusement à régresser dans le dossier du doublage et qu'on devrait arriver, comme les Français l'ont fait, à la vraie solution, c'est-à-dire un geste législatif, que la Loi sur le cinéma soit modifiée, s'assurer que les films qui sont présentés au Québec qui ont besoin de traduction soient des films doublés par les artisans québécois?

Le Président: Mme la ministre des Communications et de la Culture.

Mme Christine St-Pierre

Mme St-Pierre: M. le Président, ma priorité en tant que ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine sera d'aller plus loin dans le doublage, c'est-à-dire développer le marché du doublage des téléséries américaines, et c'est ce que nous voulons faire. Nous voulons négocier à ce sujet. Et il faut savoir aussi que l'expertise du Québec, le savoir-faire du Québec est reconnu en cette matière.

Le Président: En question complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.

M. Mario Dumont

M. Dumont: Oui, M. le Président. Certainement que notre expertise et notre savoir-faire sont reconnus, mais l'enjeu n'est pas là. L'enjeu, c'est: Est-ce qu'il n'y a pas là une occasion d'appliquer les principes fondamentaux de l'entente sur la diversité culturelle, d'encourager, d'appuyer les artisans québécois et de fournir en même temps au public québécois des oeuvres qui sont dans un langage conforme à notre réalité culturelle, exactement dans l'esprit de l'entente sur la diversité culturelle, de la mettre en application dans le concret et d'appuyer nos artisans québécois?

Le Président: Mme la ministre de la Culture et des Communications.

Mme Christine St-Pierre

Mme St-Pierre: M. le Président, c'est dans l'esprit de l'entente sur la diversité culturelle parce que le doublage, au Québec, avec des mesures incitatives, ne cesse de progresser. Et d'autres ministres avant moi ont analysé la situation et en viennent à la conclusion qu'il est préférable de passer par des mesures incitatives que des mesures législatives. Et je répète que nous voulons développer le marché du doublage et aller vers les téléséries américaines, et l'expertise du Québec, le savoir-faire est vraiment reconnu en cette matière.

Le Président: En question principale, M. le chef de l'opposition officielle.

Financement des projets
immobiliers de l'UQAM

M. Mario Dumont

M. Dumont: Oui, M. le Président. Les développements concernant la responsabilité du gouvernement dans le fiasco financier de l'UQAM sont de pire en pire. Après avoir assisté aux contradictions entre la ministre de l'Éducation et la ministre des Finances, on a eu, hier, le témoignage du sous-ministre des Finances qui contredit, lui aussi, leurs versions des faits. Le sous-ministre Turgeon a reconnu clairement hier que son premier geste, après avoir éteint le feu à l'UQAM, a été de téléphoner au ministère de l'Éducation pour faire connaître sa mauvaise humeur en des termes assez clairs. Le ministre de l'Éducation nous affirme pourtant que son ministère n'avait reçu aucun signal d'alarme à ce moment.

Comment le premier ministre, qui a badiné, hier, avec l'inquiétude des étudiants, peut-il les rassurer aujourd'hui alors qu'il commence à recevoir les mauvaises nouvelles, pendant que les ministres du gouvernement se perdent en contradictions pour fuir leurs responsabilités?

Le Président: Mme la présidente du Conseil du trésor et ministre des Finances.

Mme Monique Jérôme-Forget

Mme Jérôme-Forget: Alors, M. le Président, je suis contente que le chef de l'opposition officielle ait tenu compte des propos tenus par M. Turgeon, hier, lors d'un briefing technique. Ce qu'a dit M. Turgeon est simple, c'était l'idée d'avoir une émission de l'UQAM qui était plus élevée que les émissions du gouvernement, à un niveau nettement supérieur, ce qui apportait évidemment des gens... Au fait, l'émission était tellement bonne, M. le Président, que les gens vendaient les obligations du Québec pour acheter l'UQAM parce que c'était payant.

Alors, ce qu'il a fait, c'est qu'il a justement parlé à l'intérieur du ministère, juste eux autres, dit qu'il n'était pas content de ça, mais ce n'était pas dû du tout à ce qui était arrivé à l'automne, parce que ce qui est arrivé à l'automne, c'est beaucoup plus tard que lors de l'émission qui a été mise en circulation alors que Moody's avait donné A-2 pour ces obligations.

Le Président: En question complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.

M. Mario Dumont

M. Dumont: Oui. Est-ce que le premier ministre est conscient que, le plan de redressement demandé par son gouvernement, que, dans ce plan-là, les étudiants de l'UQAM se font annoncer qu'ils vont payer 5 millions de plus pour des services d'éducation réduits de 15 millions à cause du fiasco? Est-ce qu'il trouve ça réconciliable avec son engagement qu'il a pris en campagne, que, pour chaque dollar supplémentaire que les étudiants allaient mettre, le gouvernement allait investir 10 $ de plus? Ce qui était promis, c'était 10 $ de plus pour chaque dollar, puis là c'est 3 $ de moins...

Le Président: En conclusion.

M. Dumont: ...pour chaque dollar. Est-ce que ça, ça ne lui apparaît pas encore une fois manquer à sa parole?

Le Président: Mme la présidente du Conseil du trésor et ministre des Finances.

Mme Monique Jérôme-Forget

Mme Jérôme-Forget: M. le Président, ce que je voudrais dire au chef de l'opposition officielle, c'est qu'on va attendre, n'est-ce pas, le plan de redressement. M. Bouchard, Lucien Bouchard, a été invité à mettre en place un plan de redressement. On va voir qu'est-ce qui suit de ce plan de redressement. Il va y avoir des négociations avec le promoteur, Busac. Il est clair qu'il va y avoir des arrêts de travaux, et à la suite on pourra porter un jugement des impacts, où auront lieu ces impacts, M. le Président.

Le Président: En question principale, M. le chef du deuxième parti d'opposition.

Crédits d'impôt concernant
les régions ressources

M. François Gendron

M. Gendron: Lors de la présentation du dernier budget libéral, une journée avant le déclenchement de la campagne électorale, le 20 février dernier, le gouvernement annonçait clairement qu'il mettait fin aux crédits d'impôt pour les régions ressources. En campagne électorale, nous, on avait pris la responsabilité formelle de reconduire cette aide pour les régions ressources du Québec. Quelques jours plus tard, le 12 mars, de passage au Saguenay, le ministre du Développement économique déclarait, et je le cite ? et nous avons la citation, là ? que les crédits d'impôt pour les régions ressources étaient là pour rester, et ça, pour plusieurs années, disait-il.

Depuis le 26 mars, les régions sont très inquiètes, et particulièrement depuis quelques jours, parce que les échos que j'en ai et les échos qu'ils en ont ne vont pas dans le sens de l'engagement du ministre du Développement économique.

Or, ma question au premier ministre du Québec: Est-ce que le premier ministre peut confirmer aujourd'hui que son gouvernement continuera à venir en aide aux régions ressources en maintenant les crédits d'impôt requis et nécessaires pour ces dites régions?

Le Président: M. le ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation.

M. Raymond Bachand

M. Bachand: M. le Président, le gouvernement du Québec, et le Parti libéral du Québec, a toujours eu une très grande sensibilité envers les régions ressources. Et d'ailleurs le peuple du Québec a une solidarité particulière envers les régions qui ont des problèmes de développement économique, envers des régions dont le taux de chômage est plus élevé, et, tant que nous n'aurons pas réussi la diversification économique de ces régions-là, nous continuerons à les aider.

Contrairement à ce que dit le chef de l'opposition, premièrement, le budget n'abolissait pas les crédits d'impôt régions ressources, il y avait certains ajustements. Et, dans ce que j'ai déclaré pendant la campagne électorale, le chef de la seconde opposition disait effectivement... Je disais: Ces programmes sont là pour rester. J'ajoutais bien sûr que les programmes peuvent faire l'objet de réajustements, de réorganisation, qu'ils peuvent devenir parfois moins généreux. Ce qu'il s'agit, c'est d'avoir des programmes qui viennent au soutien du développement économique des régions.

D'ailleurs, l'opposition, et le député de Rousseau, déchirait sa chemise, il y a quelques années, ministre des Finances avait réduit les crédits multimédias. Or, depuis ce temps, je pense que le gouvernement libéral avait visé juste: Ubisoft, 1 000 nouveaux emplois; Idoz, 300 nouveaux emplois; Beenox, à Québec, des centaines de nouveaux emplois.

n(14 h 20)n

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît!

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! Un instant. Un instant.

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! La parole est à M. le ministre du Développement économique, et je vous demande votre collaboration. M. le ministre.

M. Bachand: Alors, les programmes de crédit d'impôt qui viennent au soutien de nos régions, M. le Président, peuvent être ajustés pour s'assurer qu'ils sont efficaces et qu'ils atteignent leur objectif de développer l'économie des régions.

Le Président: En question complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.

M. François Gendron

M. Gendron: ...que les Québécois ont sûrement compris. Moi, je n'étais pas à Montréal, avec Ubisoft, qu'on a créé, là.

Alors, comment ça se fait que vous étiez très clair en campagne électorale ? là, c'était très clair; je l'ai relu plus d'une fois ? et là les crédits aux régions ressources demeuraient, et là, dans votre réponse, vous me parlez d'une série d'intentions et également que vous avez du souci pour d'autres types de soutien? Ma question n'est pas ça. Les crédits aux régions ressources, est-ce qu'ils vont être là comme avant, avec la même efficacité...

Le Président: M. le ministre du Développement économique.

M. Raymond Bachand

M. Bachand: M. le Président, il faudrait être complet quand on pose des questions en cette Chambre. J'ai été très clair, je serai très clair, je citerai l'article de journal du Quotidien: «Ces programmes sont là pour rester, et ce, pour plusieurs années, [ils] font [...] partie intégrante de nos plans visant la mise en place de créneaux d'excellence dans toutes les régions du Québec.» Mais ils pourront bien sûr ? là, je paraphrase ? faire l'objet de réajustements, de réorganisation dans le but d'être rendus plus efficaces. Et l'objectif, c'est d'assurer le développement économique des régions, d'assurer que les Québécois demeurent solidaires entre eux pour le développement économique de toutes les régions parce qu'on veut que ça progresse partout au Québec, M. le Président.

Le Président: En question principale, M. le député de Rousseau.

Connaissance gouvernementale du
dépassement des coûts de projets
immobiliers à l'UQAM

M. François Legault

M. Legault: Oui. M. le Président, je veux revenir au fiasco de l'UQAM. Tantôt, la ministre des Finances, et hier aussi, elle nous a dit que la raison pourquoi le gouvernement avait acheté 269 millions d'obligations de l'UQAM, c'était parce qu'il y avait un taux d'intérêt plus élevé sur les obligations de l'UQAM. D'abord, M. le Président, moi, tous ceux que je connais qui achètent des obligations... Quand on achète des obligations, habituellement on s'informe sur la situation financière de celui qui émet les obligations, d'autant plus, M. le Président, quand les taux d'intérêt sont plus élevés, parce qu'habituellement, quand les taux d'intérêt sont plus élevés, c'est parce que la cote de crédit est plus basse. Or, M. le Président, il s'agit de faire une petite recherche pour se rendre compte qu'en février, 20 février 2006, DBRS et Moody's ont diminué la cote de crédit de l'UQAM.

Comment la ministre des Finances a-t-elle pu nous dire hier qu'elle n'a pas été informée des problèmes de l'UQAM avant novembre 2006?

Le Président: Mme la présidente du Conseil du trésor et ministre des Finances.

Mme Monique Jérôme-Forget

Mme Jérôme-Forget: ...je présume que le député de Rousseau va être d'accord avec moi qu'une cote de A-2 de Moody's, c'est une excellente cote. C'est tellement bon, M. le Président, que les gens les achetaient, les obligations. C'est pour ça. Il y avait un mouvement incroyable. M. le Président, quand vous avez une mauvaise cote, il n'y a pas personne qui va acheter. Or, c'est clair que tout le monde allait pour acheter.

Ce que je veux dire, par ailleurs ? je vais être d'accord avec le député de Rousseau: c'est un fiasco, l'UQAM, on est d'accord avec ça. Ce n'est pas sorcier, c'est un fiasco, et c'est la raison pour laquelle nous allons intervenir, nous allons nous pencher sur le problème. Mais, soyons clairs, le gouvernement a été informé, tout comme le conseil d'administration d'ailleurs, à l'automne 2006.

Le Président: En question complémentaire, M. le député de Rousseau.

M. François Legault

M. Legault: M. le Président, est-ce que la ministre des Finances a pris connaissance des raisons pourquoi, en décembre 2005 et en février 2006, Moody's et DBRS ont diminué la cote de crédit de l'UQAM? Ils disaient que c'est à cause ? je veux les citer ? du «risk of cost overrun» sur îlot Voyageur. M. le Président, est-ce que la ministre des Finances est en train de nous dire que les firmes de cotation de New York connaissent mieux la situation de nos universités que le gouvernement libéral?

Le Président: Mme la présidente du Conseil du trésor et ministre des Finances.

Mme Monique Jérôme-Forget

Mme Jérôme-Forget: M. le Président, le ministère des Finances pose des gestes. Je l'ai dit hier, ils font pour 4,9 milliards de dollars de transactions, d'accord, tous les ans. Ils en font 2 000. Ils achètent. Peut-être que le député de Rousseau estime que les employés du ministère des Finances sont des pas bons, mais ça, c'est son choix. Moi...

Une voix: ...

Mme Jérôme-Forget: Bien, c'est à peu près ça, là, parce que c'est une décision...

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît!

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît!

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! Question de règlement, Mme la leader du deuxième groupe d'opposition.

Mme Lemieux: ...je vous demanderais de demander à la présidente du Conseil du trésor d'être prudente. Je comprends qu'elle est dans la choucroute, dans ce dossier, mais elle n'a pas à...

Une voix:...

Le Président: Il n'y a pas eu... Alors, s'il vous plaît, Mme la... Si vous voulez poursuivre.

Mme Jérôme-Forget: M. le Président, c'est une démarche qui est faite. Et d'ailleurs M. Turgeon a été sans équivoque hier, il a donné un briefing technique. C'est lui qui s'occupe de cette démarche-là, je lui fais confiance, à moins que j'aie des informations contraires à l'effet que les employés du ministère des Finances ne font pas le travail convenablement...

Une voix: ...

Le Président: S'il vous plaît, M. le député de Rousseau, vous n'avez pas la parole. En question principale, M. le député de Chauveau.

Action gouvernementale concernant
les projets immobiliers de l'UQAM

M. Gilles Taillon

M. Taillon: M. le Président, ma question est à la ministre des Finances: Comment se fait-il que, si tout le monde savait que ça allait mal, à l'UQUAM, en avril, ensuite en novembre, que vous n'ayez...

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît!

Des voix: ...

Le Président: Un instant. Un instant. Je vous demanderais votre collaboration. Si vous voulez poursuivre.

M. Taillon: Ma prononciation trahit mon âge encore... Est-ce que, M. le Président, la ministre des Finances pourrait nous expliquer pourquoi le gouvernement n'a pas rendu publique la situation problématique de l'UQUAM avant avril dernier?

Le Président: M. le premier ministre.

M. Charest: Monsieur...

Des voix: ...

Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! M. le premier ministre.

M. Jean Charest

M. Charest: M. le Président, j'ai entendu déjà à quelques reprises le député de Chauveau alléguer que le gouvernement le savait et que, pendant la campagne électorale, on aurait voulu cacher ça. Il y a eu une commission parlementaire le 7 février dernier, donc avant le déclenchement de la campagne électorale. Mme Goyette, qui a succédé à M. Denis, est venue témoigner. Elle a dit ceci: «Et, malgré...» Parce qu'on a parlé, à ce moment-là, de ce qui se passait. C'était avant la campagne. «Et, malgré [les] propos rassurants ? là, je la cite, elle ? qui ont été tenus en mars 2006 par les responsables du projet de l'époque à l'effet que le projet de l'îlot Voyageur n'aurait aucun impact, à court et à long terme, sur le budget de fonctionnement, la situation s'est révélée tout autre, comme l'ont constaté la direction ainsi que le conseil d'administration et son comité de vérification depuis la fin de l'automne dernier.»

Mais la question de l'ADQ ne m'étonne pas. Savez-vous pourquoi? Ils n'ont jamais mis les pieds en commission parlementaire.

Le Président: En question complémentaire, M. le député de Chauveau.

M. Gilles Taillon

M. Taillon: Oui. M. le Président, alors que, dès le mois d'avril 2006, le ministère des Finances était bien au fait de comportements curieux dans l'affaire UQAM-Busac et qu'aujourd'hui le gouvernement tente de faire porter tout le blâme uniquement sur l'ancien recteur, comment la ministre explique-t-elle que son gouvernement a reconduit, par décret, dans ses fonctions le recteur de l'UQAM en juin 2006, c'est-à-dire deux mois après les événements?

Le Président: Mme la ministre des Finances.

Mme Monique Jérôme-Forget

Mme Jérôme-Forget: M. le Président, ce n'est pas sorcier, pourquoi, parce qu'à ce moment-là il n'y avait aucune information, je dis bien «aucune», il n'y avait aucune information à l'effet qu'il y avait des problèmes à l'UQAM. Non seulement le gouvernement n'était pas au courant, mais le conseil d'administration, la direction n'était pas au courant. Alors, je veux bien rassurer le député de Chauveau, M. le Président, si on avait été au courant, nous serions intervenus, ça, c'est clair.

Le Président: En question principale, M. le député de La Peltrie.

Listes d'attente en chirurgie cardiaque

M. Éric Caire

M. Caire: Merci, M. le Président. Je voudrais citer le ministre de la Santé, une déclaration qu'il a faite le 1er juin 2006, qui disait: «M. le Président, depuis 2003, la vie des Québécois n'est plus menacée [sur les listes d'attente].» Ce n'est pas exactement ce qu'on apprend ce matin, M. le Président, il y a encore des gens qui meurent sur les listes d'attente.

Le 31 mars 2007, M. le Président, il y avait 7 % de patients qui étaient traités hors délai pour une chirurgie cardiaque. Trois mois plus tard, on est rendu à 23 %, M. le Président. Combiné à ça qu'on ferme des salles de chirurgie à l'Institut de cardiologie de Montréal, à l'Hôpital Laval, on peut se demander ce qu'on va apprendre dans les médias, demain.

Ce qui est ironique là-dedans, M. le Président, c'est qu'à l'Institut de cardiologie de Montréal on investit 30 millions dans un nouveau bloc opératoire alors qu'on n'a pas le personnel pour faire fonctionner ceux qui existent déjà.

Alors, ma question au ministre de la Santé: C'est quoi, son plan...

n(14 h 30)n

Le Président: S'il vous plaît! S'il vous plaît! M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.

M. Philippe Couillard

M. Couillard: M. le Président, on fait grande confiance à la direction de l'Institut de cardiologie de Montréal, que j'ai rencontrée d'ailleurs récemment, pour passer à travers cette période difficile. Il faut quand même être juste envers cette institution. Le député vient de dire qu'il y a à peine quelques semaines il y avait 93 % des gens qui étaient traités dans les délais. C'est une des meilleures performances au Canada, M. le Président, dans le domaine de la chirurgie cardiaque. Il faut quand même replacer les choses en perspective, répéter que nous sommes actuellement dans une situation très difficile de pénurie d'infirmières qui devrait d'ailleurs, je l'ai expliqué à plusieurs reprises, amener l'ADQ à revoir certaines de leurs positions.

Mais, sur cette question de pénurie d'infirmières, l'Institut de cardiologie de Montréal est très optimiste quant à leur capacité de recruter davantage d'infirmières que le nombre qui malheureusement sont actuellement absentes et de pouvoir reprendre leurs activités. On leur fait entièrement confiance. Il s'agit d'une grande institution québécoise qui a gardé, au cours des dernières années, encore une fois une des meilleures performances canadiennes dans le domaine de l'accès aux soins de cardiologie, et, M. le Président, encore une fois nous réitérons notre confiance à leur endroit.

Le Président: En question complémentaire, M. le député de La Peltrie.

M. Éric Caire

M. Caire: M. le Président, la démonstration est faite qu'il y a des sommes disponibles alors qu'on investit dans des blocs opératoires qu'on ne peut pas utiliser.

Ma question, c'est: À titre de premier gestionnaire du réseau de la santé, pourquoi le ministre ne s'assure pas qu'on donne aux infirmières des conditions de pratique attirantes dans les endroits où c'est le plus criant, où la pénurie est criante?

Le Président: M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.

M. Philippe Couillard

M. Couillard: M. le Président, j'ai, encore une fois, rencontré récemment les dirigeants de l'Institut de cardiologie, qui s'attendent à recruter près de 78, 79 infirmières dans les prochaines semaines. Pourquoi? Parce que le pouvoir d'attraction de cette remarquable institution est très grand auprès des candidates à la profession infirmière.

Maintenant, pour ce qui est de la bonification, la bonification de la condition de travail des infirmières, nous sommes en plein travail là-dessus. On l'a déjà mentionné à plusieurs reprises: Nous sommes prêts à aller dans les directions qui n'ont pas été explorées jusqu'à maintenant par les divers gouvernements qui se sont succédé. Et nous avons un grand besoin ? et je crois d'ailleurs que l'ADQ nous appuiera de ce côté; nous avons un grand besoin ? de souplesse de la part des partenaires syndicaux dans la réorganisation des temps de travail.

Le Président: En question principale, M. le député de Borduas.

Attribution des contrats relatifs
à la salle de concert de l'Orchestre
symphonique de Montréal

M. Pierre Curzi

M. Curzi: M. le Président, dans le dossier de la salle de l'Orchestre symphonique de Montréal, pour justifier sa décision d'accorder un contrat de plus de 400 000 $ sans appel d'offres, la présidente du Conseil du trésor prétend que c'était pour éviter de repartir à zéro. C'est assez étrange comme explication, parce que c'est pas mal ça qui est arrivé dans le dossier, on est repartis à zéro: les locaux du Conservatoire de musique, la tour de bureaux ont été abandonnés; on est passés d'un projet conventionnel à une PPP; la maîtrise d'oeuvre est passée de la Société immobilière au ministère de la Culture; et même la firme d'architectes a été remerciée.

Est-ce que la ministre peut reconnaître que, dans les faits, elle est repartie à zéro et que sa seule raison était d'embaucher, sans appel d'offres, la firme Pricewaterhouse Coopers, l'ancien employeur du président de l'Agence des PPP?

Le Président: Mme la présidente de Conseil du trésor.

Mme Monique Jérôme-Forget

Mme Jérôme-Forget: M. le Président, je vais vous dire, la firme a été retenue par la Société immobilière du Québec, je n'en avais aucune idée, M. le Président. La Société immobilière du Québec a pleine autonomie. Elle est allée en appel d'offres, et c'est pour ça qu'elle a choisi la firme.

Quand on a transféré le dossier, ce que j'ai expliqué hier à la ministre...

Des voix: ...

Le Président: ...collaboration.

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît!

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! Alors, Mme la présidente du Conseil du trésor.

Mme Jérôme-Forget: Alors, M. le Président, comme j'expliquais hier, quand le dossier a été transféré de la Société immobilière du Québec au ministère de la Culture, c'était à l'intérieur du gouvernement, nous avons estimé que le ministère de la Culture était mieux équipé pour s'occuper du développement d'une salle pour l'Orchestre symphonique de Montréal. C'est la raison pour laquelle nous avons posé ce geste. On a transféré le contrat d'une institution publique à l'autre institution publique.

Le Président: En question complémentaire, M. le député de Borduas.

M. Pierre Curzi

M. Curzi: Est-ce que la ministre peut nous indiquer quels éléments de l'ancien projet de l'îlot Balmoral ont été repris intégralement dans le nouveau projet en PPP de la Place des Arts? Et est-ce que ça justifie selon elle l'embauche sans appel d'offres de Pricewaterhouse Coopers au détriment des règles de saine gestion en vigueur?

Le Président: Mme la présidente du Conseil du trésor.

Mme Monique Jérôme-Forget

Mme Jérôme-Forget: M. le Président, je ne sais pas de quoi parle le député, s'il parle de l'ancien projet qui avait été mis en place ou s'il parle du transfert de la Société immobilière du Québec. C'est que l'ancien projet, justement, qui avait été lancé par le Parti québécois, devait contenir également un édifice à bureaux, des stationnements, etc. Moi, je me dis, là... et là imaginez-vous donc qu'il n'y avait pas de maximum mis d'argent. Je vous assure, M. le Président, des dépassements de coûts, ça aurait ressemblé à la Gaspésia, M. le Président, la Gaspésia.

Des voix: ...

Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! En question principale, Mme la députée de Charlesbourg.

Accès des médecins étrangers
à des stages de résidence

Mme Catherine Morissette

Mme Morissette: Merci, M. le Président. En juin 2006, le gouvernement a fait adopter la loi n° 14, Loi modifiant le Code des professions concernant la délivrance de permis, afin notamment de favoriser la reconnaissance des diplômes obtenus à l'étranger. Or, aujourd'hui, environ 170 médecins étrangers se voient refuser l'accès à un stage de résidence.

Considérant que plus de 80 places sont toujours disponibles pour ces stages de résidence, est-ce que la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles est intervenue auprès du ministre de la Santé pour régler ce problème? Quelle action a-t-elle prise de son côté pour s'assurer de faire respecter les objectifs de la loi?

Le Président: Mme la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles.

Mme Yolande James

Mme James: Merci beaucoup, M. le Président. La question de la députée me permet de faire le point sur tout ce que notre gouvernement a fait sur la question de la reconnaissance des acquis. Vous savez, nous sommes très conscients qu'il existe encore des problématiques, notamment dans la question de la reconnaissance ou de la résidence des médecins étrangers, mais nous avons mis en place, M. le Président, la loi n° 14 qui permet justement de reconnaître les permis restrictifs, nous avons fait en sorte qu'on a reconnu 270 médecins depuis 2003, quand il y en avait juste cinq par année avant. On a aussi fait en sorte qu'on a donné... notre ministère a fait en sorte qu'on accompagne les gens pour qu'ils puissent réussir les examens cliniques. Le pourcentage a passé de 33 % à 62 % sous notre gouverne. Alors, M. le Président, nous allons continuer ce travail important afin d'aider tous nos citoyens.

Le Président: En question complémentaire, Mme la députée de Charlesbourg.

Mme Catherine Morissette

Mme Morissette: Je comprends qu'il y a eu quand même plusieurs médecins étrangers qui ont pu être reconnus depuis 2003, mais cette loi date de...

Des voix: ...

Mme Morissette: Excusez-moi. Cette loi date d'à peine il y a un an, elle a été adoptée unanimement, et c'est présentement que nous avons des problèmes. Donc, est-ce que la ministre est en train de nous dire que la loi adoptée unanimement n'a aucune portée ou presque dans le cas des médecins étrangers et donc que le ministre de la Santé peut faire ce qu'il veut dans ce dossier?

Le Président: Mme la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles.

Mme Yolande James

Mme James: Merci beaucoup, M. le Président. Dans un premier temps, je suis contente de reconnaître que l'opposition officielle reconnaît le travail qu'on fait dans ce dossier important. Mais je tiens à corriger la députée en lui expliquant que la loi n° 14, ce que ça permet, c'est de négocier avec les ordres professionnels afin de permettre les permis restrictifs. Alors, il faut comprendre qu'il y a une distinction très importante.

Mais je rappellerai aussi ? et je pourrai lui annoncer ? qu'on fait... notamment à cause du 4 millions de dollars qui nous a été octroyé dans le budget, on peut travailler avec les ordres professionnels afin qu'eux puissent mettre en place des programmes de formation d'appoint pour aider les gens. On en a déjà annoncé beaucoup...

Le Président: En conclusion.

Mme James: ...puis on va en annoncer d'autres. Merci beaucoup, M. le Président.

n(14 h 40)n

Le Président: En question principale, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.

Financement des centres jeunesse

Mme Louise Harel

Mme Harel: Il y a un an, l'Assemblée nationale adoptait la nouvelle Loi sur la protection de la jeunesse, alors que l'essentiel de cette loi n'est toujours pas mis en vigueur. Et, M. le Président, l'Association des centres jeunesse a fait parvenir au ministre de la Santé et des Services sociaux des besoins financiers pressants, les besoins financiers manquants pour mettre cette nouvelle loi en vigueur, pour remédier à la déficience de certains parents et puis certainement pour mieux répondre à la détresse de milliers d'enfants. Je voudrais, M. le Président, déposer ces demandes pressantes de l'Association des centres jeunesse du Québec, avec votre consentement.

Document déposé

Le Président: Il y a consentement pour le dépôt du document? Consentement. Le document est déposé.

Mme Harel: Alors, M. le Président, qu'attend le ministre de la Santé et des Services sociaux pour donner aux centres jeunesse les moyens de secourir ces enfants qui sont parmi les plus vulnérables du Québec? Quand entend-il mettre en vigueur cette nouvelle loi?

Le Président: M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.

M. Philippe Couillard

M. Couillard: Bien, M. le Président, nous nous joignons à la députée pour affirmer encore une fois la compassion et la solidarité que nous avons avec ces enfants et leurs familles, pour rappeler également les progrès qui ont été accomplis par les centres jeunesse depuis quelques années, notamment une diminution très marquée des listes d'attente à tous les stades de la prise en charge de ces enfants, une diminution de la lourdeur de la charge des intervenants. Et il faut continuer, il faut faire encore plus d'efforts.

Maintenant, pour ce qui est de l'application de la loi, les divers règlements sont progressivement mis en application. Nous avions déjà donné un aperçu, lors du dépôt du budget qui a précédé l'élection, de l'effort financier qui serait mis en place dès cette année pour mettre en place cette loi et améliorer la situation des enfants et dans les centres jeunesse et auprès des équipes de première ligne. Je suggère qu'on attende le dépôt et l'adoption du budget, qui sera bientôt fait, pour confirmer cette chose.

Le Président: En question complémentaire, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.

Mme Louise Harel

Mme Harel: Alors, M. le Président, le ministre sait très bien que des efforts financiers supplémentaires sont nécessaires si on veut sérieusement mettre en application cette nouvelle loi.

Quelles représentations il a faites et quel est le montant qu'il entend consacrer à soutenir ces enfants parmi les plus vulnérables de notre société?

Le Président: M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.

M. Philippe Couillard

M. Couillard: M. le Président, la députée sait bien que la réponse que je lui donnerais, c'est qu'elle doit attendre le dépôt du budget et son adoption. Mais on a déjà clairement indiqué notre intention, dans les semaines qui ont précédé la campagne électorale, durant la campagne électorale, d'apporter un soutien financier significatif à toutes les équipes qui s'occupent des jeunes en difficulté au Québec, bien sûr les centres jeunesse, mais également les équipes de première ligne.

Le Président: En question principale, M. le député de Beauce-Nord.

Hausse des droits d'immatriculation
de motocyclettes

M. Janvier Grondin

M. Grondin: Merci, M. le Président. Alors, les hausses d'immatriculation que subiront les motocyclistes pour la période allant de 2006 à 2010 sont disproportionnées: dans certains cas, elles iront jusqu'à 400 % d'augmentation.

Comment la ministre des Transports, membre d'un gouvernement qui prétend se soucier de la classe moyenne, peut-elle justifier des hausses si drastiques et inacceptables?

Le Président: Mme la ministre des Transports.

Mme Julie Boulet

Mme Boulet: Alors, M. le Président, je suis étonnée que le député revienne avec la même question qu'hier. Alors, je lui ai fait la démonstration, hier, qu'un fonds d'assurance doit être en équilibre, ça doit s'autofinancer. Donc, la somme des cotisations doit être égale à la somme des indemnités. Alors, pour ce qui est des motocyclistes, au Québec, on a un taux d'autofinancement à la hauteur d'à peine 25 %, ce qui donne à la SAAQ un déficit annuel de 109 millions de dollars.

Au nom de la sécurité des citoyens du Québec, la Société d'assurance automobile, elle est devenue pleinement et entièrement autonome. Elle avait comme objectif un plein financement des coûts annuels et le rétablissement des déficits accumulés. Elle a mis en place un comité d'experts, une consultation publique, auquel vous avez assisté, et les conclusions sont que, si on veut préserver ce système qui est un acquis social important pour les Québécois, l'un des meilleurs régimes au Canada, où c'est le plus favorable pour les gens qui ont à avoir des indemnités et le moins cher pour les cotisants, alors si on veut préserver cet actif-là au Québec, bien il fallait, M. le Président, il fallait, comme la Société d'assurance automobile le fait de façon autonome, décider de mettre des augmentations.

J'aimerais, si on me le permet, M. le Président... Bien, je vais revenir. Si le collègue a une complémentaire, ça va me faire plaisir, M. le Président.

Le Président: En question complémentaire, M. le député de Beauce-Nord.

M. Janvier Grondin

M. Grondin: Merci, M. le Président. Quand même, 400 % d'augmentation, ce n'est pas rien, là.

Pourquoi la ministre ne demande-t-elle pas à la SAAQ de refaire ses devoirs, de retourner à la planche à dessin et de suspendre ces hausses prévues et ainsi éviter des pénalités, autant pour les motocyclistes que pour l'industrie touristique, dans les années qui s'en viennent?

Le Président: Mme la ministre des Transports.

Mme Julie Boulet

Mme Boulet: Alors, M. le Président, ça aurait été intéressant que le collègue puisse proposer des choses lors de la consultation publique. Alors, c'est facile de critiquer quand on n'a rien à proposer. Alors, le système, le fonds d'assurance accuse un déficit récurrent, annuel. Si on veut préserver cet actif-là, M. le Président c'est ce que la Société de l'assurance automobile a fait de façon tout à fait transparente et rigoureuse ? c'est de proposer un plan de redressement pour assurer que les générations futures n'aient pas à assumer un déficit accumulé.

Et, si je prends les paroles du député, M. le Président, il proposait, en commission, qu'on aurait dû indexer au fil des ans. Si on avait indexé depuis autant d'années, au lieu de 144 $ pour un tarif aujourd'hui, ce serait 325 $. C'est ce qu'il proposait lui-même en commission... en consultation publique.

Le Président: En question principale, Mme la députée de Taillon.

Reconduction du programme AccèsLogis

Mme Marie Malavoy

Mme Malavoy: M. le Président, les besoins en logements sociaux sont encore grands au Québec, comme en témoignent d'ailleurs les pétitions déposées en cette Chambre aujourd'hui même. Plusieurs députés sont sensibilisés à cette réalité, et je sais que plusieurs députés du côté ministériel également sont conscients de l'importance du programme AccèsLogis. Alors que les intervenants du milieu étaient prêts à développer 5 000 nouvelles unités de logement, le gouvernement, dans son budget déposé avant les élections, n'avait pas reconduit ce programme.

Est-ce que la ministre des Finances va corriger l'erreur de son prédécesseur et reconduire le programme AccèsLogis?

Le Président: Mme la ministre des Affaires municipales et des Régions.

Mme Nathalie Normandeau

Mme Normandeau: Merci, M. le Président. Alors, je salue la question de notre collègue, étant entendu que notre gouvernement a fait énormément pour l'habitation et en particulier pour soulager les besoins de nos familles les plus démunies au Québec, et ça, dans toutes les régions. Entre 2003, M. le Président, et 2007, 726 millions d'argent neuf investi dans le domaine de l'habitation, 514 millions de dollars qui a été destiné particulièrement pour la livraison de nouvelles unités de logement social. Nous avions pris l'engagement, en 2003, de livrer 13 600 nouvelles unités; aujourd'hui, notre objectif, M. le Président, est presque atteint avec 20 000 nouvelles unités de logement social qui ont été réalisées dans toutes les régions du Québec.

Le Président: En question principale, Mme la députée de Masson.

Tenue d'une consultation publique
sur les conditions de vie des aînés

Mme Ginette Grandmont

Mme Grandmont: M. le Président, dans son discours d'ouverture, le premier ministre a annoncé la mise sur pied d'une consultation publique sur les conditions de vie des aînés. On n'a toujours pas plus d'information sur le mandat, les objectifs et le calendrier de travail.

Ma question est simple, M. le Président: Quand la ministre entend-elle nous faire part du mandat et des échéanciers de cette consultation publique?

Le Président: Mme la ministre responsable des Aînés.

Mme Marguerite Blais

Mme Blais: M. le Président, c'est avec beaucoup d'émotion que je prends la parole pour la première fois dans cette belle enceinte. Je suis très contente de cette question de Mme la députée de Masson, d'autant plus que le premier ministre du Québec a rempli une promesse électorale en nommant une ministre responsable des Aînés.

Donc, le gouvernement du Québec et le premier ministre ont à coeur les conditions de vie des aînés, et les personnes qui me connaissent, M. le Président, savent que je me préoccupe des conditions de vie des aînés depuis plus de 25 ans.

Le premier ministre a annoncé, lors de son discours inaugural, une consultation publique sur les conditions de vie des aînés. Or, les conditions de vie des aînés n'appartiennent ni à un parti ni seulement au gouvernement. C'est un défi beaucoup plus large, c'est une question et un enjeu de société.

Or, j'ai eu le bonheur d'entrer en communication avec mes deux vis-à-vis des deux oppositions. Je leur ai parlé et je leur ai dit que nous aurions une séance de travail à la fin du mois. Pas plus tard qu'aujourd'hui, M. le Président, mon chef de cabinet laissait un message pour qu'il y ait une rencontre vers la fin du mois de mai.

Le Président: En question principale, M. le député de Richelieu.

Réaffirmation du refus d'adhésion
à la Loi constitutionnelle de 1982

M. Sylvain Simard

M. Simard: Oui, M. le Président. Le 17 avril dernier, cela faisait exactement 25 ans que le Québec se faisait imposer une constitution par le gouvernement fédéral. À l'occasion du 15e anniversaire, et ensuite du 20e anniversaire de ce rapatriement, le premier ministre du Québec a réitéré en cette Chambre l'opposition du Québec à ce coup de force.

Est-ce qu'on doit s'attendre à ce que, la semaine prochaine, le premier ministre fasse une déclaration officielle ou dépose une motion afin de réitérer, 25 ans plus tard, que le Québec refuse toujours la Constitution de 1982?

Le Président: M. le ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes.

M. Benoît Pelletier

M. Pelletier (Chapleau): M. le Président, je dois dire que le député de Richelieu ? je le dis avec respect ? est en retard, puisque, le 17 avril dernier, le gouvernement du Québec a eu l'occasion de répéter que le Québec n'adhère toujours pas à la Loi constitutionnelle de 1982, et que nous espérons qu'un jour le Québec pourra y adhérer, et que le Québec ne pourra y adhérer à moins qu'il y ait une réforme globale de la Constitution canadienne, évidemment.

Alors, M. le Président, je dois dire que la position du gouvernement du Québec à cet égard est bien connue. La position de l'Assemblée nationale dans ce domaine également est bien connue. Et je demanderais donc, avec un retard dont je l'excuse, au député de Richelieu de prendre acte de la position qu'a fait connaître ce gouvernement le 17...

n(14 h 50)n

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! S'il vous plaît! Un instant. S'il vous plaît! La question a été posée. Je vous demanderais votre collaboration.

Est-ce que vous avez terminé votre question? Avez-vous terminé?

En question principale, M. le député de Terrebonne.

Conflit de travail appréhendé à la
Société de transport de Montréal

M. Jean-François Therrien

M. Therrien: Merci, M. le Président. On n'est pas sans savoir qu'on se dirige, la semaine prochaine, vers un autre conflit de travail à la Société de transport de Montréal, le huitième en 15 ans. Encore une fois, cette grève paralysera le réseau de transport. Ceux qui font le choix du transport en commun le font pour des raisons économiques mais aussi écologiques.

Est-ce que le ministre du Travail réalise qu'un nouveau conflit de travail privera et bouleversera le quotidien d'un grand nombre de citoyens? Et ne pense-t-il pas qu'il est grand temps d'augmenter le niveau de services essentiels reliés au transport en commun?

Le Président: M. le ministre du Travail.

M. David Whissell

M. Whissell: Merci, M. le Président. Tout d'abord, je tiens à saluer mon vis-à-vis de l'Action démocratique, de l'opposition. Pour vous dire que, M. le Président, on suit cette affaire avec beaucoup de sérieux, qu'effectivement, présentement, à la STM, il y a des négociations, que nous avons nommé un conciliateur au niveau des négociations. Il y a 2 200 employés qui sont en renouvellement de convention collective, et, M. le Président, présentement on le suit. Et ce qu'on souhaite d'abord et avant tout, c'est que les parties s'entendent et qu'avant mardi prochain il y ait une entente entre les parties.

Le Président: M. le député d'Ungava, en question principale.

Suites du Forum socioéconomique
des premières nations

M. Luc Ferland

M. Ferland: Merci, M. le Président. Cette semaine, l'Assemblée des premières nations a promis un été chaud pour dénoncer la pauvreté des communautés autochtones et pour faire valoir leurs revendications territoriales. Or, M. le Président, le 28 octobre dernier, le premier ministre, lors du Forum des premières nations, avait annoncé la création d'un comité tripartite permanent pour assurer le suivi des engagements et discuter des questions des ressources et du territoire.

Ma question est: Est-ce que le ministre responsable des Affaires autochtones peut nous dire si le comité a été formé et à quelle date ce dernier s'est-il réuni?

Le Président: M. le ministre responsable des Affaires autochtones.

M. Benoît Pelletier

M. Pelletier (Chapleau): Oui. M. le Président, d'abord, je remercie le député d'Ungava de faire valoir l'existence de ce forum de Mashteuiatsh, qui a été un grand succès et qui a été organisé sur l'initiative du gouvernement du Québec, et justement un forum auquel il va falloir maintenant donner des suites, nous nous y sommes engagés. Alors, à cet égard, je peux déjà rassurer le député que j'ai tenu une rencontre avec M. Ghislain Picard pour voir comment nous pourrions donc donner un suivi, donner des suites à ce forum, et nous sommes en train de préparer une rencontre qui, je l'espère, sera un vif succès. Et nous espérons pouvoir tenir cette rencontre extrêmement importante d'ici le début de l'été. Donc, vous voyez que nous prenons les choses au sérieux. Nous avons tenu le forum, nous voulons que ce forum ait un suivi qui soit à la hauteur du sens des responsabilités de ce gouvernement, tout ça dans un esprit de rapprochement entre autochtones et non-autochtones au Québec. Ça, c'est très important pour nous.

Le Président: En question principale, Mme la députée de Lotbinière.

Mesures restrictives à l'égard
de M. Clermont Bégin

Mme Sylvie Roy

Mme Roy: Merci, M. le Président. Comment le ministre de la Sécurité publique peut-il prétendre que Clermont Bégin est si dangereux qu'il doit faire l'objet d'un suivi quotidien de sa part et en même temps nous dire qu'il n'est pas assez dangereux pour faire l'objet d'une requête pour évaluation psychiatrique, procédure civile extrêmement simple que je lui demande d'entreprendre depuis plusieurs semaines?

Le Président: M. le ministre de la Sécurité publique.

M. Jacques P. Dupuis

M. Dupuis: Évidemment, M. le Président, dans le dossier de Clermont Bégin, ce qu'il convient de faire d'abord, c'est de rassurer la population, compte tenu des déclarations que lui-même a faites avant d'être remis en liberté. La raison pour laquelle, M. le Président, il n'y a pas de requête qui est présentée devant le tribunal, c'est qu'il n'y a pas de médecin spécialiste, de psychiatre qui estime qu'il puisse venir témoigner devant la cour pour faire une preuve devant la cour.

Néanmoins, néanmoins, il faut évidemment continuer de rassurer la population, compte tenu des déclarations qu'il a faites, et c'est ce que nous faisons quotidiennement. Je l'ai déjà indiqué, j'ai rencontré, cette semaine, les dames que la députée de Crémazie nous a fait rencontrer pour les rassurer. Je dis et je répète en cette Chambre que le cas de Clermont Bégin, je m'en informe à chaque jour. Mais il y a une différence entre les procédures légales qu'on peut faire et rassurer la population sur le fait qu'on fait en sorte qu'il ne puisse circuler. Je répète, je répète que Clermont Bégin a fait une sentence d'emprisonnement de 11 ans, complète, qu'il est actuellement en maison de transition...

Le Président: En conclusion.

M. Dupuis: ...qu'il ne sort pas si ce n'est pour rencontrer les psychiatres qui doivent l'évaluer et le traiter régulièrement.

Le Président: Alors, ceci met fin à la période de questions et de réponses orales.

Motions sans préavis

Nous en sommes maintenant aux motions sans préavis. M. le chef de l'opposition officielle.

Des voix: ...

Le Président: M. le chef de l'opposition officielle.

Des voix: ...

Le Président: M. le chef de l'opposition officielle. Ah! C'était mal indiqué sur ma feuille. M. le chef du deuxième groupe... du parti d'opposition.

Rendre hommage à M. Adéodat St-Pierre,
grand bâtisseur du monde forestier et rural, et
offrir des condoléances à sa famille et à ses proches

M. Gendron: ...vous réindiquer ce qui est correct. M. le Président, je serai toujours là pour vous réindiquer ce qui est correct.

Alors, M. le Président, je demande le consentement de cette Chambre pour présenter, conjointement avec le ministre des Ressources naturelles et de la Faune et avec le chef de l'opposition officielle, la motion suivante:

«Que l'Assemblée nationale rende hommage à M. Adéodat St-Pierre, décédé le 14 mai dernier à l'âge de 72 ans;

«Qu'elle souligne ? et c'est ça qui est important ? la contribution exceptionnelle de M. St-Pierre à titre de grand bâtisseur du monde forestier[...]; et

«Qu'elle salue son implication à titre d'administrateur et de président du Syndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent ainsi que de président de la Fédération des producteurs de bois du Québec, fonction qu'il a assumé jusqu'en 2005;

«Qu'elle transmette [également] ses plus sincères condoléances à sa famille, à ses proches [et] ainsi qu'à tous ceux et celles qui ont eu le plaisir de le côtoyer.»

Le Président: Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?

M. Fournier: M. le Président, il y a consentement pour une intervention par chacun des groupes pour une durée de près de deux minutes.

Le Président: Alors, consentement. M. le chef du deuxième groupe de... parti de l'opposition.

M. François Gendron

M. Gendron: Alors, merci, M. le Président. Je voudrais tout simplement, dans un premier temps, offrir mes plus sincères condoléances à son épouse, que j'ai eu la chance de rencontrer à quelques reprises, Mme Anne-Marie Levesque, sa famille, ses enfants, ses proches.

J'ai connu personnellement M. St-Pierre, je l'ai rencontré à plusieurs reprises. Je garde un excellent souvenir de cet homme tout d'une pièce, immensément attachant, au service des autres, d'un dévouement exemplaire. Je sais également que j'ai des collègues dans cette Assemblée qui l'ont connu personnellement: je pense à la députée de Matapédia, je pense au collègue député de Rimouski.

M. St-Pierre, dans le fond, ça méritait qu'on s'arrête un peu parce que ce fut un grand bâtisseur de d'autres réalités qui existent également à Québec, qui s'appellent les régions, et M. St-Pierre a toujours été immensément préoccupé par la réalité du développement d'une saine foresterie, intelligente, en particulier au niveau de la forêt privée. Il était un producteur de bois privé dévoué, il a assumé diverses responsabilités à l'échelle de sa région, de son milieu, et il a également assumé des responsabilités à l'échelle nationale, dans l'ensemble du Québec, parce que je l'ai connu également comme président de la Fédération des producteurs de bois.

Mais, en plus de cette réalité extraordinaire de son souci d'avoir la préoccupation de réduire la pression sur la forêt publique par un meilleur développement de la forêt privée, M. St-Pierre était également toujours préoccupé par une autre réalité, celle du monde rural, celle d'un développement harmonieux des ruralités du Québec, de la ruralité du Québec et de la nécessité de mieux accompagner les efforts de développement de l'ensemble du monde rural.

On n'a pas le temps d'y aller de d'autres considérations, mais je pense que ça a été un fondateur, ça a été quelqu'un qui a marqué le développement du Québec à l'échelle que je viens de spécifier. Et M. Bouchard, l'ancien premier ministre du Québec, avait des mots extraordinaires: il arrive que des hommes et des femmes, on les perd, et malheureusement c'est difficile d'en retrouver parfois qui auront autant d'envergure, autant de compétences pour les réalités pour lesquelles on voulait souligner leur contribution. Merci.

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, M. le député. Mme la vice-première ministre.

Mme Nathalie Normandeau

Mme Normandeau: Merci, M. le Président. Alors, je suis très heureuse de joindre ma voix à celle du chef... du deuxième chef du parti de l'opposition officielle de même que... de l'opposition officielle... du premier chef... la deuxième opposition officielle...

Des voix: ...

n(15 heures)n

Mme Normandeau: C'est un lapsus, M. le Président! Alors, écoutez, je pense qu'il est tout à fait approprié de rendre un hommage bien senti à un homme de la trempe de M. Adéodat St-Pierre. Dans le cadre de mes responsabilités, d'abord comme députée du comté de Bonaventure à partir de 1998 jusqu'à aujourd'hui, j'ai eu bien sûr à côtoyer M. Adéodat St-Pierre. On dit de lui bien sûr, aujourd'hui, qu'il était un grand bâtisseur, mais on peut le dire dans tous les sens du terme. Physiquement même, évidemment c'est un homme qui avait une carrure très imposante, qui a rapidement pris sa place dans son milieu, M. le Président. Il a été administrateur des Jeunes Ruraux à 12 ans, président l'année suivante. Il a été diplômé, à 20 ans, de l'institut agroalimentaire de La Pocatière. Il a également été producteur agricole à un jeune âge, à 21 ans. Donc, l'appel de la terre, l'amour de la terre vraiment a, je pense, sincèrement teinté son engagement tout au long de sa vie. Il a, M. le Président, également... il est devenu rapidement président de son syndicat de base de l'UPA du Bas-Saint-Laurent en 1958.

Alors, vraiment, avec tout le parcours de M. Adéodat St-Pierre, je pense que nous pouvons affirmer qu'il a été vraiment un témoin et un acteur privilégié de tout le développement des régions mais également des milieux ruraux du Québec. Il a pris fait et cause, M. le Président, pour le monde rural, en particulier en 1990, lorsqu'il a été désigné comme membre fondateur de la Coalition Urgence rurale du Bas-Saint-Laurent. Les gens de l'Est du Québec ont tous été témoins des opérations qui ont été menées justement pour la survie de nombreux villages dans l'Est du Québec, et M. Adéodat St-Pierre a porté fièrement ce flambeau qui fait en sorte que bien des Québécois et bien des Québécoises se retrouvent et se sont retrouvés dans cet homme, dans ce grand homme qu'a été M. St-Pierre.

Alors, M. le Président, c'est avec beaucoup d'émotion que je joins ma voix à celles de mes collègues pour vraiment adresser, au nom de notre formation politique, nos plus sincères condoléances à la conjointe de M. St-Pierre, à ses enfants, à sa famille et bien sûr à tous ceux et celles qui l'ont côtoyé tout au long de sa vie. Alors, c'est un moment important pour la famille. Et M. St-Pierre appréciera certainement, du haut... et auprès des anges, l'hommage qu'on lui rend aujourd'hui. Alors, merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, Mme la députée. Maintenant, M. le chef de l'opposition officielle.

M. Mario Dumont

M. Dumont: Merci, M. le Président. Alors, comme député qui a l'opportunité de représenter un comté du Bas-Saint-Laurent depuis quelques années maintenant, je peux témoigner, aujourd'hui, de l'ampleur du personnage qu'était Adéodat St-Pierre.

Le Québec s'est construit, et chaque région du Québec a amené sa couleur à ce que le Québec est aujourd'hui, à ce que les politiques sont. Il n'y a pas de doute que la région du Bas-Saint-Laurent, dans la couleur qu'elle a amenée au Québec, elle a amené une couleur en matière de ruralité. Parce qu'on a parlé ruralité et puis toutes sortes de réalités qui, aujourd'hui, sont dans une politique de la ruralité il y a longtemps. Même chose avec les politiques forestières. On a reconnu le Bas-du-Fleuve comme une région de l'innovation, une région avec une politique forestière, une volonté d'aménagement qui a été toute particulière.

Or, si ces réalités-là sont celles du Bas-Saint-Laurent, c'est directement relié avec le travail, la carrière d'Adéodat St-Pierre qui, à chacune de ces étapes, dans toutes sortes de rôles, dans toutes sortes de fonctions, a été un acteur important, a été un homme capable de convaincre les autres, passionné, convaincu, fier porteur des enjeux de la région, capable, à travers cette fierté qu'il portait et son pouvoir de conviction, de rassembler des gens autour de lui, autant dans la Coalition Urgence rurale que comme président de la Fédération des producteurs de bois, des producteurs forestiers, autant dans le domaine de l'agriculture.

Or, aujourd'hui, la région perd un homme d'une grande valeur, mais restent, derrière lui, beaucoup de choses, reste, derrière lui, une pensée, une volonté de croire à son milieu, de vouloir le développer, son coin de pays. Et des institutions restent derrière lui. Et je pense que c'est très, très heureux que l'Assemblée nationale puisse, aujourd'hui, prendre un moment, au moment de son décès, pour souligner cette exceptionnelle contribution à la vie bien sûr du Québec mais à la vie du Bas-Saint-Laurent. Et je veux, moi aussi, offrir à son épouse, ses enfants, ses proches les plus sincères condoléances de notre groupe parlementaire. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, M. le chef de l'opposition officielle.

Mise aux voix

Est-ce que cette motion est adoptée?

Des voix: Adopté.

Le Vice-Président (M. Picard): Adopté.

Mme la députée de Taschereau.

Souligner la Journée internationale
de lutte contre l'homophobie

Mme Maltais: Je n'ai pas, M. le Président, en main le texte de la motion, mais je peux vous dire tout de suite que la motion est à l'effet que l'Assemblée nationale appuie aujourd'hui cette Journée de la lutte contre l'homophobie.

Le Vice-Président (M. Picard): Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?

M. Fournier: Oui, M. le Président. Il s'agit d'une motion conjointe, avec le ministre de la Justice et le député de Nicolet-Yamaska, qui effectivement concerne...

«Que l'Assemblée nationale souligne la Journée [internationale] de [la] lutte contre l'homophobie.»

Et il y a une entente pour que chacun des groupes puisse avoir une intervention d'une durée maximale de trois minutes.

Le Vice-Président (M. Picard): Donc, un intervenant de chaque côté, cinq minutes. Mme la députée de Taschereau.

Mme Agnès Maltais

Mme Maltais: Merci, M. le Président. Alors, il est important, aujourd'hui, que l'Assemblée nationale souligne cette Journée nationale de lutte contre l'homophobie. Parce que, et ça a été extrêmement bien souligné, dans, aujourd'hui, ce qui est un texte, pour moi, majeur sur cette question, un texte qui provient, qui est signé par Sophie Paquet, la présidente du Conseil permanent de la jeunesse, qui nous apprend que les préjugés envers les jeunes qui vivent l'homosexualité, qui découvrent leur homosexualité, sont porteurs d'une immense souffrance morale. Nous l'avons vu aujourd'hui, elle a émis un texte qui s'appelle: Sortons l'homophobie de nos écoles secondaires, et ce qu'on y apprend, c'est que les jeunes se savent bien davantage tolérés qu'acceptés.

Qu'est-ce que la tolérance en cette matière? La tolérance, quand on dit je tolère quelque chose, dans l'expression populaire ce n'est pas l'acceptation pleine et entière. La tolérance, ça veut dire qu'il y a quelque chose d'un peu encombrant, à côté de moi, avec lequel je ne sais pas trop quoi faire et que j'admets. Ce n'est pas là ni l'acceptation pleine et entière; ce n'est surtout pas un terme que, moi, je comprends comme étant tout à fait... Ce que nous recherchons comme société, c'est le respect: être respecté ou respecter, c'est admettre la justesse de la position de l'autre et accepter pleinement et entièrement sa présence à nos côtés.

Je voudrais citer un extrait de ce petit texte du Conseil permanent de la jeunesse qui nous dit ceci, un jeune s'exprime. Il dit: «Faut que personne ne le sache, c'est le secret. C'est juste théorique, tu ne peux pas le mettre en pratique. T'es gai, mais dans le fond, faut que tu fasses rien qui est gai.» Ce que ça veut dire, c'est que des jeunes, partout, à l'âge de la découverte, vivent l'âge de la honte. Ça veut dire que des jeunes, à l'âge de l'émotion, à l'âge de la découverte amoureuse, apprennent l'autocensure. Dans les gestes quotidiens, dans la rue, ne pas toucher, ne pas prendre la main, ne pas embrasser en public. Je sais, M. le Président, que cela affecte considérablement l'apprentissage de la vie et l'apprentissage du partage de ses émotions et de sa réalité amoureuse. Cela peut amener une immense souffrance morale.

Alors, aujourd'hui, quand nous demandons, tous les partis: Soulignons cette journée, je rappelle aussi que tous les partis se sont positionnés pour une politique nationale de lutte contre l'homophobie, et je pense qu'il va falloir aborder cette question. Il va falloir concerter les gens, il va falloir... non seulement les partis, les ministères et les gens qui peuvent intervenir, les commissions scolaires, les écoles, pour que, tous et chacun, nous soyons partie prenante de cette lutte à l'éradication d'un préjugé.

Dernière chose, je voudrais remercier les parents. Parce que, moi, les parents des gais et lesbiennes, ceux qui découvrent que leur enfant est gai et qui l'admettent, qui l'acceptent, qui respectent cette orientation de leurs enfants, ils font parfois preuve d'un grand courage auprès des leurs. Je voudrais remercier les enseignants qui ouvrent leurs écoles à l'information. Je pense entre autres au groupe GRIS, Groupe de recherche et innovation sociale, qui vont beaucoup dans les écoles. Je voudrais remercier toutes ces personnes...

Le Vice-Président (M. Picard): En conclusion.

Mme Maltais: ...qui permettent à des jeunes de découvrir le respect de soi-même. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, Mme la députée. Merci, Mme la députée. M. le député de Nicolet-Yamaska.

M. Éric Dorion

M. Dorion: Merci, M. le Président. C'est avec grand plaisir que je m'associe à mes collègues, le ministre de la Sécurité publique ainsi que la députée de Taschereau, à cette motion pour souligner la Journée internationale contre l'homophobie, journée qui, il faut le mentionner, revêt un caractère tout spécial cette année puisqu'elle est passée de Journée nationale à Journée internationale, sous l'initiative des pays participants et de sa fondation instigatrice, la Fondation Émergence, que... je les félicite. Il en revient donc à dire que nous sommes de plus en plus nombreux à nous conscientiser face à l'homophobie, conscientisation qui se doit de faire dès le plus jeune âge.

n(15 h 10)n

L'édition de la journée thématique de cette année est d'ailleurs celle du monde de l'éducation. Elle soulève l'importance d'intégrer le sujet de l'orientation sexuelle dans notre discours afin de faire lever le tabou qui pourrait encore entourer la question.

Nous nous devons de transmettre, le plus tôt possible, à nos enfants ces valeurs d'ouverture et de tolérance qui caractérisent le Québec afin d'éviter l'exclusion et leur offrir tout notre soutien dans le processus normal de découverte de leur orientation sexuelle. Nous le savons, il y a des mots qui blessent. Ces mots, lorsqu'ils frappent une personne, peuvent causer de sérieux dommages. Peu importe l'âge, ils peuvent rester gravés et nuire au développement de la personne qui en fait les frais.

Nous ne pouvons, M. le Président, que nous réjouir des pas qui ont été franchis afin de réduire et d'éliminer les préjugés et la discrimination dont peuvent être victimes les personnes homosexuelles, mais il reste tout de même beaucoup de travail à faire. Il est donc de notre devoir de maintenir le message de sensibilisation et d'éducation pour que tous et chacun puissent vivre librement dans le plus grand respect de ce qu'ils sont. Je dis librement, M. le Président, car il y a encore trop de gens, par peur de rejet et du jugement, qui s'isolent ou sont contraints à le faire. Cet isolement a des répercussions très négatives pouvant même conduire au suicide, qui s'avère être un fléau de société. C'est pourquoi nous devons prendre un temps d'arrêt et réfléchir tous ensemble à des actions pour promouvoir la compréhension et susciter l'ouverture d'esprit. C'est ce que la Journée internationale contre l'homophobie nous permet de faire.

À ce sujet, je tiens à féliciter M. Mark Tewksbury, qui s'est vu remettre, ce matin, par la Fondation Émergence, le prix Lutte contre l'homophobie. M. Mark Tewksbury est sans aucun doute un exemple pour beaucoup. Je veux aussi dire bravo à la Fondation Émergence et à tous ceux et celles qui s'impliquent de près ou de loin dans les activités entourant la Journée internationale contre l'homophobie et leur souhaite tout le succès espéré.

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, M. le député. Maintenant, M. le ministre de la Justice.

M. Jacques P. Dupuis

M. Dupuis: Oui, M. le Président, je tiens à dire, en cette Journée de l'homophobie... contre l'homophobie, que ce n'est pas qu'un symbole, le fait que la députée de Taschereau, du parti qu'elle représente, et que le député de Nicolet ? excusez-moi ? se lèvent aujourd'hui, en cette Chambre et que nous soyons tous de la même opinion et que nous ayons tous la même voix. Ce n'est pas qu'un symbole, c'est parce que nous y croyons fondamentalement. C'est aussi parce que cette question-là est une question qui est totalement... qui doit être discutée totalement en dehors de toute espèce de considération partisane. J'ai, à l'égard de la députée de Taschereau particulièrement, et elle le sait,j'ai eu l'occasion de lui dire en privé et publiquement, une grande admiration pour elle parce qu'elle fait preuve d'un très grand courage sur cette question-là régulièrement. Elle est aussi une porte-parole extraordinairement digne sur ces questions-là. Elle a dit, aujourd'hui, quelque chose qui me touche beaucoup et qui me touche pas parce qu'elle l'a dit aujourd'hui, mais parce que c'est quelque chose dont je prends en compte quotidiennement, c'est la souffrance, la souffrance que peuvent ressentir les gens qui doivent... se voient obligés de faire un «coming-out» pour toute espèce de raison ou qui le sentent fondamentalement. Il y a une souffrance et il faut le réaliser. Et il faut, nous, comme autorité politique, il faut, nous, comme leaders de la société, prendre les moyens pour alléger cette souffrance et pour faire en sorte qu'éventuellement il n'y ait plus de souffrance quand on est... quand on doit admettre. «Souffrance» me touche énormément.

Il y a une autre chose qu'elle a dite qui me touche beaucoup, c'est «tolérance» par rapport à «acceptation», et elle a donc raison. Elle a donc raison de dire que souvent les gens qui prétendent accepter ne font que tolérer. Et il y a une extraordinaire différence et la différence, ce sont les gens qui sont... les homosexuels qui la sentent, cette différence-là entre la tolérance et l'acceptation.

Il y a un rapport qui a été déposé sur l'homophobie, qui circule actuellement. Je m'engage à traiter avec les membres de l'opposition officielle de même que les membres de la deuxième opposition pour qu'effectivement nous puissions déposer une politique contre l'homophobie, que ce soit quelque chose qui ne soit pas que des voeux pieux. Trop souvent, malheureusement, on se déverse de notre responsabilité, mais il faut vraiment qu'on pose des actions qui soient concrètes. J'ai eu l'occasion de dire à la députée de Taschereau et je le dis au député de Nicolet: Il y a des choses là-dedans qu'il faut discuter.

Je vais vous donner un exemple. Par exemple ? je le dis publiquement parce que c'est quelque chose dont je veux discuter avec vous ? on dit qu'il faudrait adopter une politique contre la violence conjugale homosexuelle. Moi, je pense que la violence conjugale, c'est de la violence conjugale, et c'est faire preuve, je pense, de discrimination que de traiter la violence conjugale contre homosexuels différemment de la violence conjugale entre hétérosexuels. Il y a de la violence conjugale, point. Ça commence par là, l'acceptation.

Le Vice-Président (M. Picard): En conclusion.

M. Dupuis: Et donc ce n'est qu'un exemple, et on va avancer dans ce dossier-là, il n'y a pas de doute.

Mise aux voix

Le Vice-Président (M. Picard): Cette motion est-elle adoptée? Adopté?

Des voix: Adopté.

Le Vice-Président (M. Picard): Mme la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine.

Souligner la Journée internationale des musées

Mme St-Pierre: M. le Président, je présente cette motion conjointement avec le député de Berthier et le député de Borduas:

«Que l'Assemblée nationale du Québec souligne la Journée internationale des musées.»

Le Vice-Président (M. Picard): Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?

M. Fournier: Oui, M. le Président, et l'entente est à l'effet qu'il y ait un représentant par chaque groupe parlementaire pour une durée maximale de cinq minutes.

Le Vice-Président (M. Picard): Mme la ministre.

Mme Christine St-Pierre

Mme St-Pierre: M. le Président, cette journée a été instaurée en 1977 par le Conseil international des musées afin que nous prenions un moment pour réfléchir à l'importance de ces institutions. Tenue partout dans le monde le 18 mai, la manifestation est organisée en gardant à l'esprit la devise suivante: Les musées, moyens importants d'échanges culturels, d'enrichissement des cultures, du développement de la compréhension mutuelle, de la coopération et de la paix entre les peuples.

Les musées, est-il besoin de le rappeler, jouent un rôle irremplaçable en ce qui concerne la diffusion des arts et de la culture et, plus généralement, de la connaissance. Par leurs collections provenant du monde entier, ils contribuent effectivement à jeter des ponts entre les différents groupes humains qui créent et qui s'expriment sur notre planète.

Je voudrais inviter nos concitoyennes et nos concitoyens à participer nombreux aux activités de la Journée internationale des musées. Ensemble, célébrons ces institutions qui sont comme autant de refuges du savoir et de la mémoire, des lieux qui entretiennent la conscience identitaire et surtout le dialogue entre les cultures.

Les quelque 23 000 membres de l'ICOM, le Conseil international des musées, sont invités à souligner cette journée par des activités, tels de la musique, de la danse, du théâtre, l'ouverture de réserves muséales, le libre accès aux musées et bien d'autres encore.

J'aimerais citer ici Mme Alissandra Cummins, présidente de l'ICOM: «Cette année plus que jamais, nous avons besoin de sensibiliser le public au rôle des musées dans l'apprentissage de la responsabilité individuelle et collective à l'égard du patrimoine mondial. Il s'agit en quelque sorte de réaffirmer une conviction indubitable selon laquelle la diversité culturelle et le patrimoine universel sont indissociables. Les musées illustrent de façon tangible cette relation incontestable. Grâce à eux, nous avons sous les yeux toute l'histoire de l'humanité dans son infinie variété. Nous comprenons comment telle ou telle communauté a vécu, comment sa culture s'est façonnée en fonction du milieu naturel, du climat, des ressources du sol, etc. Art, histoire, patrimoine bâti et immatériel, sciences humaines et naturelles, tous les aspects de la créativité universelle sont présents et mis à la disposition du public dans les musées.»

M. le Président, je suis fière de dire que les musées québécois participent activement à cette entreprise de démocratisation de la culture, autant la nôtre que celle du monde entier. Globalement, ce sont plus de 13,2 millions de dollars qui sont consacrés chaque année aux institutions muséales reconnues et soutenues par le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. De plus, en ce qui concerne les musées nationaux, les subventions de fonctionnement sont de l'ordre de 40 millions de dollars. En faisant ces choix, le gouvernement québécois reconnaît le précieux apport de ces établissements qui invitent les citoyennes et les citoyens à des rencontres enrichissantes avec la connaissance et le patrimoine culturel d'ici et d'ailleurs.

Dans cet ordre d'idées, j'aimerais rappeler, M. le Président, que je participais, en début de la semaine, au lancement d'un concours panquébécois visant à faire connaître les trésors inestimables que renferme le réseau d'institutions muséales couvrant le territoire québécois. Je parle évidemment du concours Les musées l'été, qui s'adresse à tous les membres de la famille, notamment les plus jeunes, qui trouveront, j'en suis persuadée, beaucoup de plaisir à participer à cette activité.

J'invite donc mes collègues de l'Assemblée nationale à souscrire à cette motion qui rend hommage à ces institutions essentielles au développement de notre société que sont nos musées, de même qu'à celles et à ceux qui les animent. Merci, M. le Président.n(15 h 20)n

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, Mme la ministre. Maintenant, M. le député de Berthier.

M. François Benjamin

M. Benjamin: Merci, M. le Président. C'est avec un grand plaisir que je me joins au député de Borduas et à la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine pour souligner la Journée internationale des musées. Aujourd'hui, partout dans le monde, nous célébrons le thème Musées et patrimoine universel. Cette journée est l'occasion, pour les professionnels de musées, d'aller à la rencontre du public et de les sensibiliser aux défis auxquels les musées doivent faire face. Le thème de l'édition, cette année, de la Journée internationale des musées met l'emphase sur l'importance de la conservation du patrimoine et de l'humanité.

Le musée est traditionnellement un espace pour la collecte, la conservation et la diffusion de témoignages tangibles du passé. Mais qu'en est-il des pratiques, expressions, connaissances ou savoir-faire associés à ces objets? Nous nous devons de revaloriser le rôle des musées, qui, il faut le souligner, sont les gardiens de notre histoire. Ces derniers renferment des trésors qui nous permettent de nous rappeler d'où nous venons et qui nous sommes. Ils nous renseignent sur nos origines. En retournant à la source, nous sommes souvent plus en mesure de déterminer où nous voulons aller.

Les musées ont donc une valeur sociale, économique et politique. Les collections qu'ils renferment sont le reflet représentatif de l'identité individuelle et collective d'une nation. Chaque musée a une âme qui lui est propre, âme qu'il nous faut conserver. Ils sont la courroie de transmission des traditions, des coutumes, des langues, de la musique, de la danse, bref de ce qu'ont été les peuples d'hier et de ce que sont les peuples d'aujourd'hui.

M. le Président, je veux profiter de ce moment pour féliciter tous les artisans qui participent à la sauvegarde de notre patrimoine ici, au Québec. Continuons à préserver cet héritage, ce patrimoine que nous portons en chacun de nous. Continuons à le partager avec nos enfants, avec les hommes et les femmes qui choisissent le Québec. Participons en grand nombre aux activités marquant cette Journée internationale des musées. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, M. le député. Maintenant, je reconnais le député de Borduas.

M. Pierre Curzi

M. Curzi: Merci, M. le Président. Je suis extrêmement heureux d'être associé à cette motion sur la Journée internationale des musées. C'est une occasion pour nous de souligner l'importance, le dynamisme des institutions muséales au Québec et de souligner en particulier le dévouement, le travail, l'ardeur au travail des gens qui animent ces différents musées.

Vous le savez, M. le Président, il y a plus de 400 institutions muséales au Québec, ce qui est un nombre remarquable, dont 120 sont subventionnées par le ministère de la Culture, sont soutenues par l'État. Mais la statistique la plus intéressante, c'est probablement qu'il y a environ 12 millions d'étudiants ? c'est le chiffre que j'ai sous les yeux ? 12 millions de visiteurs, dont un million d'écoliers. Et là je trouve que, quand un million d'écoliers fréquentent les musées du Québec, on touche à quelque chose d'extrêmement sensible, c'est-à-dire aux liens entre ce qui constitue, ce qui recèle la mémoire d'une population, d'une nation, d'un pays, la mémoire d'un pays, d'une nation et la possibilité pour toute la jeune génération d'y avoir accès et d'y avoir accès dans toute la diversité de ce que ces 400 musées là représentent.

Les musées sont des lieux de démocratisation de la culture. Ils nous permettent de garder vivants notre patrimoine, comme je le disais, notre histoire, notre mémoire. Ce sont en fait les dépositaires de ce qu'il y a de plus racinien dans nos comportements. Ce sont exactement là les assises qui nous permettent éventuellement de constituer un corps social cohérent et éventuellement de nous épanouir.

Il faut savoir que les musées sont aussi des lieux de développement et d'attrait touristique. Ils jouent un rôle non négligeable dans l'ensemble des activités qui font que les gens du Québec se promènent. En plus, et surtout, je dirais, non seulement ils sont le lieu qui contient nos richesses à nous, peuple du Québec, mais aussi ils contiennent les artefacts, les oeuvres des peuples du monde entier. Qu'on se souvienne des expositions qu'il y a eu au Musée national des beaux-arts du Québec, de l'exposition Rodin, de l'exposition Botero, on voit que non seulement on entre en connaissance avec ce que nous faisons de mieux, mais on entre aussi en lien avec ce que le monde entier produit, crée, et ça, c'est extrêmement important.

Il faut rappeler que c'est le gouvernement du Parti québécois qui, en l'an 2000, a adopté la politique muséale, cette politique muséale qui s'inscrivait dans la démarche de démocratisation culturelle entreprise par le Québec, depuis plusieurs années, en relation avec sa politique culturelle. D'ailleurs, j'ai quelques chiffres qui sont intéressants. À la suite de l'adoption de cette politique, il y a plus de 20 millions de dollars qui ont été versés, en deux ans, pour la réalisation d'expositions, d'expositions itinérantes et d'expositions à caractère international. Actuellement, on le sait, les musées sont dans une situation financière difficile. Les gens qui y travaillent sont obligés de tout faire avec de moins en moins de moyens. Et on le sait aussi, la ministre de la Culture, sous l'ancien régime, a quand même consenti des sommes, mais des sommes qui étaient extrêmement modestes à la fin de son mandat. Donc, je demande instamment à la ministre de la Culture de penser à augmenter les montants qui sont consentis aux musées, qui sont largement sous-financés.

Enfin, je profite de cette occasion remarquable pour inviter l'ensemble des Québécois et des Québécoises à fréquenter, durant toute l'année, mais plus particulièrement durant la belle saison qui s'annonce, leurs nombreux musées, à les fréquenter d'une façon assidue, à y entraîner les membres de leur famille, et en particulier leurs enfants, pour les mettre en contact avec ce que ces musées recèlent du trésor qu'est la culture pour une nation. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, M. le député.

Mise aux voix

Est-ce que cette motion est adoptée?

Des voix: Adopté.

Le Vice-Président (M. Picard): Adopté. M. le député de Mont-Royal.

Souligner la Journée mondiale
des télécommunications

M. Arcand: M. le Président. J'aimerais, au nom de la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, solliciter le consentement de cette Assemblée pour présenter la motion suivante:

«Que l'Assemblée nationale du Québec souligne la Journée mondiale des télécommunications», dont le thème est, cette année, Connecter les jeunes: les possibilité des technologies de l'information et de la communication.

Le Vice-Président (M. Picard): Excusez, M. le député, est-ce qu'elle est conjointe? Est-ce que vous avez d'autres proposeurs?

Une voix: ...

Le Vice-Président (M. Picard): O.K. Ici, nous aurions besoin d'un consentement pour déroger au troisième alinéa de l'article 84 afin de permettre aux députés de Borduas et de Berthier de proposer une deuxième motion. Est-ce qu'il y a consentement?

M. Fournier: Non seulement il y a un consentement sur cette dérogation, mais aussi un consentement à ce que nous procédions à l'adoption de la motion sans débat, M. le Président.

Mise aux voix

Le Vice-Président (M. Picard): Cette motion est-elle adoptée? Double consentement...

Toujours dans la rubrique des motions sans préavis, Mme la députée de Charlesbourg.

Souligner la Journée nationale
de l'implant cochléaire

Mme Morissette: Merci, M. le Président. Je demande le consentement de cette Assemblée pour présenter la motion suivante conjointement avec le ministre de la Santé et des Services sociaux et le député de Marie-Victorin:

«Que l'Assemblée nationale souligne la Journée nationale de l'implant cochléaire qui se tient le 17 mai de chaque année et ce, depuis son adoption en 2002.»

Le Vice-Président (M. Picard): Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?

M. Fournier: Sans débat, M. le Président.

Mise aux voix

Le Vice-Président (M. Picard): Cette motion est-elle adoptée?

n(15 h 30)n

Des voix: ...

Avis touchant les travaux des commissions

Le Vice-Président (M. Picard): À la rubrique Avis touchant les travaux des commissions, je vous avise que la Commission de l'Assemblée nationale se réunira aujourd'hui, jeudi le 17 mai, après les affaires courantes, à la salle 1.38 de l'édifice Pamphile-Le May, afin de statuer sur la formation des commissions parlementaires et sur la liste des présidents de séance en vertu des articles 127 et 139 du règlement de l'Assemblée.

Renseignements sur les travaux de l'Assemblée

À la rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée, je vous informe qu'un débat de fin de séance aura lieu aujourd'hui. Cette demande porte sur une question adressée par Mme la députée de Lotbinière au ministre de la Justice concernant l'affaire Clermont Bégin.

Toujours à la même rubrique, je vous rappelle que, lors de l'interpellation prévue pour demain, vendredi 18 mai, M. le député de Mirabel s'adressera à Mme la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport sur le sujet suivant: Les dépassements de coûts des projets de construction de l'UQAM.

M. Fournier: ...d'information ou d'ajout à vos informations que vous venez de donner, M. le Président. Vous venez de nous dire, aux avis touchant les travaux des commissions, qu'il y avait une Commission de l'Assemblée nationale qui devait servir à former les commissions, et évidemment je comprends bien que vous appelez la commission, demain ? Commission de l'éducation ? pour interpellation, mais les députés qui en seraient membres n'en sont pas avisés, ni non plus ses président et vice-président. Je fais juste vous soumettre qu'au moment où on se parle nous sommes dans les derniers moments où il serait donc possible éventuellement de contacter lesdits membres.

Alors, je comprends que vous n'avez pas beaucoup de choix. Je l'ai dit d'ailleurs, dès la semaine dernière, j'espérais que nous puissions avancer dans la formation de ces commissions pour que l'interpellation puisse se tenir. Je tiens juste à vous soumettre qu'au moment où on se parle il y aura donc cette Commission de l'Assemblée nationale, mais, si d'aventure elle devait... il devait tarder pour qu'il y ait une décision sur la formation, nous serions dans l'impossibilité de donner suite à l'avis que vous avez donné puisque nous n'aurions plus le temps de convoquer des gens qui ne savent pas qu'ils seraient convoqués eux-mêmes.

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, M. le leader. Il va de soi que la tenue de cette interpellation est conditionnelle à la constitution des commissions et la tenue d'une séance pour l'élection du président et du vice-président de la commission, d'ici demain matin, à 10 heures, soit prévue pour le début de cette interpellation.

Mme Roy: M. le Président, sur cette question, ayant plaidé pendant de longues années, je sais que l'imminence du procès est souvent le meilleur argument pour régler un dossier. On va souhaiter que ça se règle cet après-midi et que, demain matin, on continue dans un bon déroulement de l'Assemblée nationale.

Affaires du jour

Le Vice-Président (M. Picard): La période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux affaires du jour, soit la poursuite du débat sur le discours d'ouverture.

Affaires prioritaires

Reprise du débat sur le discours d'ouverture

Aux affaires prioritaires, l'Assemblée poursuit le débat sur le discours d'ouverture de la session, prononcé par M. le premier ministre le 9 mai 2007. Avant de donner la parole au prochain intervenant, je vous informe que 14 h 59 min 56 s ont été utilisées dans le cadre de ce débat. Il reste donc un total de 10 h 4 s réparties comme suit: 3 h 2 min 38 s au groupe parlementaire formant le gouvernement; 3 h 13 min 49 s au groupe parlementaire formant l'opposition officielle; 2 h 43 min 37 s au groupe parlementaire formant le deuxième groupe d'opposition; 60 minutes au représentant du gouvernement pour sa réplique.

Je cède donc la parole maintenant au prochain intervenant qui sera la députée de Mégantic-Compton.

Mme Johanne Gonthier

Mme Gonthier: M. le Président, en tout premier lieu, permettez-moi de vous féliciter pour votre élection à la vice-présidence de cette Assemblée. La tâche dont vous avez ainsi hérité est lourde et d'une importance considérable. Étant la fille d'une parlementaire qui accordait une importance considérable à l'ordre et au décorum, il est tout naturel pour moi de vous garantir ma bonne volonté et toute ma collaboration.

M. le Président, je suis très fière de m'adresser pour la première fois devant cette Assemblée. La première intervention à l'Assemblée nationale du Québec constitue pour tous les parlementaires un moment solennel. C'est particulièrement vrai pour celle qui s'adresse à vous en ce moment. La nature humaine est bien faite. Dans ces grands moments nous viennent à l'esprit les êtres qui nous sont particulièrement chers, ceux sans qui notre vie pourrait être qualifiée d'oeuvre incomplète. Tous les membres de cette Assemblée ne m'en voudront pas de rendre ici un hommage tout particulier à ma mère, Madeleine Bélanger, qui a joué, pendant tout près de 20 ans, un rôle particulièrement efficace dans cette Chambre et qui a été pour moi une véritable source d'inspiration. Ce qui me permet, aujourd'hui, de réaffirmer mon engagement à représenter la population de Mégantic-Compton dans le respect des principes de base qui ont guidé la carrière politique de ma mère et de faire miennes les qualités fondamentales qui l'ont toujours inspirée, soit intégrité, écoute et détermination dans l'action.

Je voudrais aussi profiter de cette occasion exceptionnelle pour remercier les électeurs du comté de Mégantic-Compton pour la confiance qu'ils m'ont manifestée et pour m'avoir donné le privilège d'entamer ma carrière politique dans l'un des plus vieux Parlements du monde. Un merci tout spécial aux nombreux bénévoles qui ont cru en moi et qui ont investi temps et énergie pour que j'aie le privilège de représenter les citoyens de Mégantic-Compton en cette enceinte.

Et finalement un merci bien particulier à mon mari, Albert Tremblay, pour son appui enthousiaste et pour son travail acharné, avant et pendant la campagne, et ça continue.

J'aimerais aussi remercier le premier ministre, le Conseil des ministres, pour la confiance qu'ils m'ont manifestée en m'accordant la fonction d'adjointe parlementaire au ministre des Ressources naturelles et de la Faune. Je me retrouve ainsi faisant partie d'une équipe dont les préoccupations principales sont le lot quotidien d'une large part de la communauté de mon comté. Le ministre des Ressources naturelles et de la Faune peut être assuré de ma collaboration enthousiaste.

M. le Président, le comté de Mégantic-Compton compte parmi les plus vastes, mais dispose d'une faible densité de population: à peine 40 000 personnes réparties dans 38 municipalités, trois MRC et une commission scolaire. Située au beau milieu du point de convergence de l'Estrie et de la Beauce et aux limites de trois États américains, cette population a hérité, au fil des ans, des qualités les meilleures de cet environnement exceptionnel: elle est joyeuse, créative, imaginative et déterminée.

M. le Président, il est difficile de parler de cette belle et grande région sans relever la qualité exceptionnelle des gens qui l'habitent: industrieux, innovateurs et exceptionnellement habiles à résoudre des problématiques. Cette population a appris, il y a longtemps déjà, à se tirer d'affaire seule ou à tirer un maximum d'efficacité de l'aide qui lui est apportée. C'est pourquoi, M. le Président, je me réjouis que le gouvernement que j'ai l'honneur de représenter consacre une part aussi importante de son discours politique à provoquer, dans nos communautés d'affaires, nos syndicats et nos centres de formation, une prise de conscience collective en faveur d'une offensive concertée pour relever le défi de la productivité et de l'efficacité.

Dans Mégantic-Compton, la grande entreprise, de par sa nature et sa situation géographique, est forcée de se mesurer à ce qui se fait de mieux dans le monde. Elle doit être compétitive et imaginative. Plusieurs d'entre elles ont relevé ce défi avec brio. Ce qui ne veut pas dire que notre gouvernement ralentisse la mise en place d'outils stratégiques de développement économique. Notre stratégie de développement économique doit continuer d'être axée sur le relèvement de la compétitivité et l'innovation. Notre réussite collective passe, aujourd'hui, par la transition rapide d'une économie de production de masse à une économie de production à valeur ajoutée.

M. le Président, il n'est un secret pour personne, à la grandeur du comté de Mégantic-Compton, que ma venue en politique a été largement conditionnée par ma volonté de contribuer au développement économique de notre région. Dans cette perspective, j'ai le devoir de prendre en compte qu'un large secteur de notre économie régionale est alimenté par une majorité d'entreprises qui oeuvrent principalement dans les domaines du bois et du textile, deux secteurs d'activité qui sont malmenés par la concurrence asiatique d'une part et par la situation de cette forme d'économie de marché largement dépendante de ce qui se passe plus au Sud, aux États-Unis.

n(15 h 40)n

Dans ce contexte, la mesure de soutien que vient de mettre en place le gouvernement libéral, en consacrant près de 1 million de dollars pour relancer l'économie de la MRC du Granit, est une initiative qu'il m'est particulièrement agréable de souligner. Cet investissement, qui provient du Fonds de soutien aux territoires en difficulté et du fonds d'aide aux municipalités monoindustrielles, va permettre à sept municipalités de la MRC du Granit d'imaginer et de mettre en place les moyens de relancer leur économie au cours des trois prochaines années. Il s'agit d'une initiative dont une autre partie de mon comté, la MRC du Haut-Saint-François, profite déjà, et, bien que cette mesure soit récente, elle fait déjà ses preuves. Ce soutien ponctuel de notre gouvernement traduit bien l'intention de ne pas demeurer insensible aux difficultés que peuvent rencontrer momentanément certaines régions.

M. le Président, j'ai aussi réalisé avec plaisir, à la lecture du discours inaugural, que le gouvernement libéral entendait prendre les mesures nécessaires pour accélérer le reboisement de nos forêts dans le but clairement exprimé de transformer la crise qui secoue actuellement le secteur forestier en une occasion de renouveler la ressource et en une opportunité pour améliorer la compétitivité de l'industrie forestière. L'industrie forestière demeure et va demeurer encore longtemps la base de la structure industrielle de notre région. Dans ce secteur d'activité comme dans plusieurs autres, nos industriels ont été novateurs en multipliant les occasions de se développer. Nos industries produisent du papier, du carton d'emballage mais aussi des panneaux particules, des meubles, du bois d'oeuvre, des placages de qualité et plus récemment des granules de bois. Plusieurs de ces produits à haut rendement et de haute qualité utilisent comme ingrédients de base des produits de récupération.

Dans cette perspective, c'est avec énormément d'intérêt que je vais suivre le développement du projet que vient de mettre de l'avant notre gouvernement de procéder à la création d'un centre de recherche destiné à évaluer les moyens qu'il faudra mettre en oeuvre pour récupérer, afin de les valoriser, les résidus de coupe de bois et une partie de la biomasse qui résulte de l'exploitation de nos forêts. C'est le genre de projet qui va garantir, selon moi, l'exploitation maximale et intelligente de nos forêts et qui va assurer à des entreprises novatrices comme celles que l'on retrouve chez nous prospérité et développement.

Notre région, M. le Président, est immense et d'une extraordinaire beauté. Elle offre au tourisme, amateur de grande nature, des possibilités infinies de s'émerveiller et de s'émouvoir. L'industrie touristique travaille d'arrache-pied pour améliorer son offre de produits, mais ceux parmi nous qui se préoccupent de développement touristique, un élément essentiel de notre mieux-être économique, se trouvent confrontés à une problématique de taille: la région est isolée. Contrairement à d'autres régions du Québec où l'on passe, chez nous, on y vient, et, pour y venir, il faut être convaincu.

En termes de développement touristique, la région a du mal à s'identifier. Elle n'est ni de la Beauce ni de l'Estrie. Un effort important s'impose pour trouver une identité touristique à cette région qui transcende l'offre des régions voisines en la complétant. Restera ensuite à faciliter la venue des touristes chez nous. Et là se dresse un autre défi de taille: mettre à niveau, dans un premier temps, un réseau routier qui est dans un piètre état et doter le comté de Mégantic-Compton de voies d'accès de qualité, susceptibles de satisfaire à la fois les besoins de la population et ceux de l'industrie. L'amélioration de notre réseau routier va constituer chez moi une préoccupation constante au cours des prochains mois et des prochaines années.

M. le Président, je salue également la volonté du gouvernement de reconnaître le leadership assumé par nos élus municipaux. Le comté de Mégantic-Compton dispose, dans chacune de ses municipalités, d'une réserve infinie de bonne volonté et de dynamisme. Nos élus sont habitués depuis longtemps à s'imposer comme les principaux éléments moteurs de notre économie régionale. Je constate avec plaisir que notre gouvernement veut consacrer le rôle de leadership à nos élus municipaux en accélérant les travaux déjà entrepris en faveur d'une certaine forme de décentralisation. Nos élus municipaux s'en réjouiront, eux qui veulent offrir des services mieux adaptés aux besoins de leurs populations respectives, dans la mesure où ils pourront compter sur un support financier davantage en ligne avec leurs obligations en perpétuelle augmentation. Ils m'en ont à maintes fois donné l'assurance.

M. le Président, j'aurais voulu aborder d'autres sujets importants pour nos populations. L'environnement en est un. La gestion de l'eau, la sécurité financière de nos agriculteurs, la famille, l'exode de nos jeunes, le décrochage scolaire et la formation professionnelle, la qualité de vie de nos aînés, le développement culturel régional n'en sont que quelques-uns. Dans l'intervalle, je prends acte que le gouvernement libéral est résolument engagé dans la sauvegarde de nos intérêts et dans le développement de nos économies régionales.

En terminant, M. le Président, je tiens à réitérer à tous les citoyens de Mégantic-Compton que je serai tenace dans la représentation de leur réalité et je serai un ardent défenseur de leurs intérêts. M. le Président, je vous remercie.

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, Mme la députée. Je reconnais maintenant M. le député de Lévis.

M. Christian Lévesque

M. Lévesque: M. le Président, Mmes, MM. les députés, c'est avec émotion, enthousiasme et une grande motivation que je prends la parole devant vous, aujourd'hui, dans cette enceinte riche en histoire.

Avant toute chose, permettez-moi de saluer et de remercier tous les gens du comté de Lévis. Le 26 mars dernier, les femmes et les hommes de mon comté m'ont offert un bien très précieux: leur confiance. Je suis reconnaissant et surtout fier de ce cadeau. Je saurai faire mûrir le fruit de ce joyau. Sachez que je compte bien tout mettre en oeuvre pour arriver à rendre mes concitoyennes et mes concitoyens heureux de leur choix. Je veux que les gens de mon comté puissent dire que leur représentant de l'Assemblée nationale sait comment les écouter, comment les comprendre et surtout comment défendre leurs aspirations et leur volonté.

Lors du dernier scrutin, un appel au changement a été lancé dans Lévis et cet appel a résonné de façon forte et puissante. Et je peux vous garantir que je l'ai entendu. Comme je l'ai dit à de nombreuses reprises pendant la campagne électorale, je veux que le gouvernement se tourne davantage vers les citoyens. Je veux que les membres du cabinet ministériel se portent à l'écoute des demandes des hommes et des femmes du Québec, du travailleur qui se demande si l'entreprise pour laquelle il travaille ne fera pas de coupures, des parents qui font des pirouettes pour boucler leur budget ou de l'entrepreneur qui désire démarrer une entreprise. À tous ces gens, je leur dis: Croyez-moi, j'y travaillerai très fort, et nous réussirons.

Je ne peux passer sous silence la participation incroyable de l'équipe qui m'entourait lors de la dernière campagne électorale. Ces gens m'ont été d'une grande aide et surtout d'un grand soutien. Je vais vous les nommer. Il s'agit d'Isabelle Prévost, Véronique Vachon, Alexandre Caron, Véronique Gauthier et son conjoint, Mathieu Vachon, Guy Huard et Francine Bégin, Patrick Martineau, Carole Dorais, Caroline Tessier, Sami Majhoubi, Alexandre Martin, Martin Lafrance, Myriam Tremblay, Édith Gosselin et son mari, Simon Pouliot, Rosalie Malouf, Robert Thiboutot, Rémi Frenette, Dave Thibault, Luc Guillot, Pierre Garant, Denis Bernier et Claude Béland.

Et aussi je ne peux passer sous silence l'appui de ma famille, dont mon père, Vital Lévesque, et mes frères, Benoît et Mario.

n(15 h 50)n

Je vous remercie tous et chacun pour votre dévouement, votre travail acharné et votre détermination. Je vous remercie parce que vous n'avez jamais cessé d'y croire. Nous avons mené une belle campagne. Nous pouvons être fiers, fiers de notre travail, fiers de nos idées et fiers de notre victoire, mais aujourd'hui est un autre jour, et il nous faut nous mettre à la tâche, car nous avons beaucoup de travail. Je vous demande donc de la discipline et de la rigueur, puisque les gens de Lévis le méritent bien.

Et j'ai la chance d'être entouré d'une équipe engagée et dévouée. Les membres de cette équipe travaillerons de pair avec moi pour vous. Ce sont des femmes de grande qualité et qui ont, tout comme moi, l'intérêt des gens de Lévis à coeur. Il s'agit de Véronique Vachon qui sera directrice du bureau de comté; Chantalle De Roy, attachée politique et conseillère, qui va s'occuper aussi du côté économique; Édith Couture, attachée politique et agente de communication, qui va s'occuper du côté social; et Caroline Tessier qui sera mon adjointe ici, à la colline Parlementaire. Les citoyens et les citoyennes peuvent déjà compter sur leur rigueur et leur professionnalisme lors de l'orchestration des projets en cours et à venir.

Mon parcours vers la politique a été des plus naturels. J'ai une expérience de vie assez riche pour être prêt à me faire le porte-étendard de la volonté de changement qui règne dans le comté de Lévis. Lévis, c'est ma ville, c'est mon coin de pays, c'est mon école secondaire et mes années de jeunesse, c'est mes premiers amours et c'est mon entreprise, c'est ma famille; bref, c'est ma vie. C'est pourquoi la porte du bureau de comté et celle de l'Assemblée nationale seront toujours ouvertes pour accueillir ses citoyens et donner notre maximum pour les aider à faire avancer leur cause.

Depuis toujours, j'ai senti l'importance de m'impliquer dans mon milieu, que ce soit dans le monde des affaires ou dans l'action bénévole. Ma venue en politique s'avère être la continuité logique de ma vision et des règles de vie que je me suis données. Mon implication m'a permis de comprendre les attentes des gens face au rôle d'un député à l'Assemblée nationale. J'ai l'intention de remplir ma fonction en privilégiant une vision active et positive de la politique. C'est d'autant plus vrai que mon chef, le député de Rivière-du-Loup, m'a confié un rôle important, celui de veiller à la gestion gouvernementale dans son ensemble. Être le porte-parole de l'opposition officielle pour le Conseil du trésor et en matière d'administration gouvernementale est une noble tâche. Je vais m'y atteler avec beaucoup d'enthousiasme, car je sais que les Québécois attendent de l'opposition officielle beaucoup de détermination pour s'assurer que leurs impôts et leurs taxes sont bien dépensés.

L'actuel gouvernement avait fait de la modernisation de l'État le cheval de bataille de son premier mandat. Aujourd'hui, alors que les résultats de son action sont plus que décevantes, ils semblent un peu plus discrets sur ce qu'ils entendent proposer aux Québécois. Avec mes collègues, je serai à l'affût de son action. Au-delà de tous les débats qui se tiendront en Chambre, j'offre néanmoins ma pleine collaboration à la ministre.

Depuis le 26 mars dernier, nous vivons un moment historique. La population ne doit pas craindre une telle situation. Un gouvernement minoritaire ne doit pas être considéré comme un chaos ou bien une anomalie de notre parlementarisme. En tant que député, je veillerai à assurer une certaine stabilité. Par conséquent, il n'y aura pas de demi-mesure dans les services livrés à la population. Les citoyens s'attendent à des services de qualité et à une gestion transparente de l'État. Malgré toute ma clémence, croyez-moi, la ministre me trouvera sur son chemin pour lui rappeler.

En terminant, soyez assurés que mon équipe et moi-même allons nous mettre au service des gens de Lévis et du Québec. Merci à tous de votre confiance. Bonne journée.

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, M. le député de Lévis. Maintenant, je reconnais M. le député de Matane.

M. Pascal Bérubé

M. Bérubé: Merci, M. le Président. C'est avec beaucoup de fierté que je prends, aujourd'hui, la parole au nom des citoyennes et des citoyens de la circonscription de Matane, qui m'ont confié le privilège inestimable de les représenter à l'Assemblée nationale depuis le 26 mars dernier.

Dans le comté de Matane, pour nous, le 26 mars, c'est une victoire, et je remercie l'ensemble des citoyens qui m'ont fait confiance et je veux leur assurer, aujourd'hui, de mon dévouement et de mon travail à leur service. J'entends être le député de l'ensemble des citoyens, toutes allégeances politiques confondues. C'est une tâche que j'entends acquitter avec intégrité et sens du bien commun.

La population des MRC de Matane et de La Haute-Gaspésie mérite considération de la part de l'État du Québec et sa juste part d'investissements. Elle mérite un député dévoué, compréhensif, à l'écoute et au travail.

Vous me permettrez de saluer, par l'entremise de leurs patronymes, les belles municipalités du comté de Matane, qui ont des noms évocateurs, vous en conviendrez: Baie-des-Sables ? de l'ouest vers l'est ? Saint-Ulric-de-la-Rivière-Blanche, Saint-Léandre, Sainte-Paule, Saint-René-de-Matane, Saint-Jean-de-Cherbourg, Grosses-Roches, Les Méchins, Sainte-Félicité et Saint-Adelme; et, dans la MRC de La Haute-Gaspésie, Cap-Chat, Sainte-Anne-des-Monts, La Martre, Marsoui, Rivière-à-Claude, Mont-Saint-Pierre, Mont-Louis et Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine. L'ensemble de ces municipalités, sises sur le bord du grand fleuve Saint-Laurent, près des terres arables, du roc des Chic-Chocs et de la forêt, en font un joyau qui a un prix inestimable aux yeux des citoyens du Québec.

Le comté de Matane, c'est à la fois la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent, c'est à la fois les villes, Sainte-Anne-des-Monts, Cap-Chat et Matane, et le monde rural. C'est la terre des ancêtres de plusieurs citoyens, c'est la terre d'accueil de nombreux autres, de plus en plus. C'est surtout une patrie gaspésienne dans le coeur, dans l'âme, et qui vit au gré des saisons avec sa plus belle des richesses naturelles, ses citoyens.

Permettez-moi de saluer évidemment les militants de ma formation politique, mes amis souverainistes, indépendantistes, mes amis et ma famille qui ont rendu possible cette fantastique aventure au service des gens de mon comté. Elle est attribuable pour beaucoup à des convictions politiques profondes et à du travail. Et, comme le dit la devise de la ville de Matane, c'est Le succès dans l'effort.

Alors, je remercie sincèrement les membres de mon comité électoral présidé par une équipe fantastique, notamment le président de circonscription du Parti québécois dans Matane, M. Ghislain Miousse, et toute son équipe, les membres de l'exécutif de circonscription, mon personnel de bureau de comté, qui est déjà à l'oeuvre pour les citoyens du comté de Matane, les membres du Parti québécois, qui m'ont confié pour une deuxième fois le privilège de porter la bannière du Parti québécois lors d'une élection. La persévérance et l'acharnement qu'on a mis au travail nous ont permis, cette fois-ci, de cogner aux portes de l'Assemblée nationale, et, cette fois, la porte s'est entrouverte.

Je veux saluer ici, en cette Chambre, particulièrement dans cette Chambre, un homme qui a rendu possible mon implication en politique, un homme qui a conditionné ma volonté de contribuer à l'espace public. Je suis devenu souverainiste le 23 juin 1990 en écoutant les débats de l'Assemblée nationale et j'ai vu, dans cette Chambre, un homme qui a fait preuve de beaucoup de responsabilité et qui a su me convaincre d'entrer en politique, et je parle évidemment de l'ex-premier ministre du Québec, M. Jacques Parizeau, qui, à l'époque, lorsque je n'avais que 15 ans, lui, avec toute son expérience et sa fougue, avec l'assurance un peu d'un grand-père rassurant mais combien décidé, m'a convaincu de faire le saut en politique. Je veux rendre hommage à M. Parizeau et lui dire toute l'estime que je lui porte, que j'ai pu lui témoigner encore récemment, et lui dire que tous les conseils qu'il a su me confier lors de mon séjour militant, notamment au Comité national des jeunes du Parti québécois et dans les instances militantes, m'ont été utiles, m'ont permis de me rendre ici et que je l'écouterai encore pour la suite des choses.

J'accepte également avec enthousiasme la responsabilité qui m'est confiée par mon parti, par l'aile parlementaire, de porte-parole en matière d'action communautaire. Je serai la voix de tous ceux et celles qui travaillent auprès des plus démunis, des aînés, des jeunes et souvent des sans-voix.

Je veux vous parler d'enjeux importants pour ma région, une région, d'abord la MRC de Matane, qui a bénéficié d'un fantastique essor économique au cours des dernières années, notamment par des gestes politiques, les avantages fiscaux pour les régions ressources consentis en 2001 par le gouvernement de Bernard Landry et le décret éolien qui a fait en sorte de favoriser à la fois la Gaspésie et la MRC de Matane, deux gestes qui démontrent qu'un gouvernement peut intervenir intelligemment dans les régions pour favoriser l'économie d'une région qui en a bien besoin.

n(16 heures)n

Alors, dans le domaine éolien, la volonté de Bernard Landry, de l'ex-député de Matane, Matthias Rioux, d'identifier la MRC de Matane comme lieu privilégié pour l'établissement d'éoliennes et d'industries a permis l'arrivée d'usines comme Marmen, comme Composite VCI, des parcs éoliens de Northern Power et de Cartier Énergie éolienne, qui sont venus changer de façon fantastique le paysage économique de la ville de Matane. Et c'est également ces mesures fiscales qui ont permis: de faire en sorte que Matane, et peut-être que je vous l'apprendrai, M. le Président, est un fer de lance maintenant dans le domaine diamantaire, en Amérique, avec une usine de taille de diamants et un Centre de valorisation du diamant; d'amener également des entreprises qui, n'eût été de ces mesures, ne seraient jamais venues dans la région de Matane.

Donc, les mesures d'un gouvernement du Parti québécois ont permis ça dans la région de Matane, et vous me permettrez d'indiquer au gouvernement qu'il serait important de les maintenir.

Vous parlez également de l'éolien. Évidemment, il y a eu l'apport économique, mais ce n'est pas terminé. Cette fantastique vision qu'on a eue pour le développement éolien doit se poursuivre notamment avec de meilleures balises qui vont permettre de concilier le développement et l'environnement et le développement touristique également et de faire en sorte que ceux qui ont fait le choix de la ruralité puissent toujours bénéficier d'une quiétude et d'une qualité de vie dans un territoire rural où il se fait également de la production agricole et du développement. Donc, cet équilibre-là: important à préserver. Il faut que ce développement se fasse de façon ordonnée. Je veux également m'assurer que les entrepreneurs qui ont pignon sur rue dans le parc industriel de Matane ou sur le territoire puissent avoir un maximum de retombées; ces petits boutiquiers, ces entrepreneurs, ces sous-traitants qui ont besoin aussi de sentir que le développement éolien va bénéficier à eux aussi et non seulement à des grandes entreprises qui ont des sièges sociaux à Toronto ou dans l'Ouest canadien. Ça doit bénéficier d'abord, aussi, aux Québécois sur le territoire, les gens qui sont enracinés. C'est très, très important pour eux.

Donc, pour la suite des choses, je souhaite que le gouvernement du Québec soit très attentif aux retombées dans notre région.

Je veux vous parler également de services qui sont devenus essentiels en 2007, notamment les télécommunications, l'Internet haute vitesse, la téléphonie cellulaire. La moitié de ma circonscription ne dispose d'aucun accès à la téléphonie cellulaire et à Internet haute vitesse. C'est une situation qu'on ne peut plus tolérer. Et je pense que le rôle d'un parlementaire est notamment d'interpeller les entreprises qui souvent ont fait de bonnes affaires dans nos régions et qui doivent également en faire plus, parce que les citoyens ont droit à un accès égal sur l'ensemble du territoire. C'est très important pour moi.

Je veux vous parler de forêt, une ressource importante dans notre région, qu'on se doit de préserver mais d'exploiter, de la meilleure façon possible, pour l'emploi et pour notre économie. Je veux assurer mes citoyens que j'aurai un regard attentif à ce qui se passe en forêt et je veux leur assurer qu'on pourra concilier à la fois la préservation de la ressource et les emplois.

Je veux vous parler de la crevette ? évidemment, pour bien des gens la région de Matane, c'est la région de la crevette ? et vous dire que c'est une industrie importante chez nous, qu'il m'importe de préserver également pour les capitaines, pour leurs équipages, pour tous ceux qui font rayonner cette fantastique industrie dans notre région.

Je veux vous parler de la culture parce que le comté de Matane, c'est un comté de créateurs, c'est le comté d'Isabelle Boulay, originaire de la petite municipalité de Sainte-Félicité, de Josélito Michaud, qui est un imprésario très connu dans le domaine de la culture, et de combien d'autres, de Daniel Boucher, qui est maintenant résident de Mont-Louis, et de combien d'autres qui font rayonner notre culture. Donc, c'est quelque chose d'important chez nous. Je dis souvent qu'on peut développer la culture et l'agriculture, ce n'est pas nécessairement en opposition.

Je veux vous parler de la Haute-Gaspésie, la Haute-Gaspésie qui est une région qui me tient à coeur et qui souvent a été éprouvée, à travers les années, par un sous-développement chronique lié à toutes sortes de facteurs. C'est probablement une des plus belles régions au Québec, une région fière, une région travaillante et qui s'est réunie en février dernier pour faire part de revendications historiques qu'elle souhaite voir réglées le plus rapidement possible. Donc, en leur nom, pour une première fois à l'Assemblée nationale, je vais nommer ces revendications-là du monde municipal, de l'économie, du communautaire, des affaires, de la santé, de l'éducation. Donc, il y en a 17, je les nomme brièvement.

Donc, au nom des citoyens de la Haute-Gaspésie, ils souhaitent une injection de 300 000 $ par année, pour trois ans, en développement économique pour faire de la prospection; la mise en place par le gouvernement du Québec d'un centre d'archivage; le maintien de la Stratégie de développement économique des régions ressources; la décentralisation en région du processus d'avis sectoriels lors de dépôt de projets à caractère économique; la mise en oeuvre rapide du rapport Genest, spécifiquement en ce qui concerne notre territoire; la mise à niveau du financement de la commission scolaire des Chic-Chocs, en regard des services éducatifs, pour une somme de 1 million de dollars, et ce, de façon récurrente; l'augmentation de l'offre de formation professionnelle de niveau secondaire à Sainte-Anne-des-Monts; l'instauration d'un campus du cégep de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine dans notre territoire; la poursuite du projet de fonds de lutte à la pauvreté et l'exclusion sociale au montant de 500 000 $ par année, pendant cinq ans; le financement équitable des organismes communautaires; le support pour le Centre de santé et des services sociaux de la Haute-Gaspésie en regard de la pénurie du personnel spécialisé et du vieillissement de la population; l'intégration des préoccupations des jeunes à tous les niveaux des étapes de la démarche; la modulation des programmes gouvernementaux en adéquation avec les spécificités du milieu; l'injection de fonds supplémentaires pour nos infrastructures ? ministère des Transports, routes; rétablissement des mesures relatives aux coûts de transport pour les régions atlantiques; renversement de la culture bureaucratique des gouvernements issue du rapport Martin-Higgins-Raynauld, qui persiste et provoque le sous-développement économique; et enfin le respect des orientations d'aménagement et développement des MRC quant à l'utilisation de notre territoire. Je crois que l'essentiel y est.

Je veux terminer en vous disant que ce qui motive mon arrivée comme parlementaire et ce qui a toujours motivé mon action politique, c'est la volonté, comme parlementaires, un jour, que nous puissions percevoir toutes nos taxes et tous nos impôts, voter toutes nos lois et signer tous nos traités, ce qui est la souveraineté du Québec, mon pays. Et, à quelques jours de la fête nationale des Patriotes, je me sens moi-même comme un patriote qui a envie de se battre pour la liberté, pour la responsabilité, pour la démocratie de la meilleure façon possible, quotidiennement, en posant des gestes qui vont construire le pays. 40 ans après l'appel du général de Gaulle à Montréal, en juillet 1967, il est encore temps de dire à la face du monde qu'il y a une contribution originale à l'humanité, qui s'appelle le Québec, un pays pacifique, ouvert, généreux, unique, francophone, et j'ai envie qu'un jour, dans cette Assemblée, on puisse proclamer le pays du Québec ensemble, tout doucement, mais debout, comme je le fais devant vous présentement, M. le Président. Merci beaucoup.

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, M. le député de Matane. Maintenant, je reconnais Mme la députée de Soulanges.

Mme Lucie Charlebois

Mme Charlebois: Alors, merci, M. le Président. D'entrée de jeu, je tiens à vous féliciter pour vos nominations, députés de l'équipe de la présidence, soit le député de Jeanne-Mance?Viger, la députée de La Pinière, le député de Westmount?Saint-Louis et le député des Chutes-de-la-Chaudière qui est vous, en l'occurrence. Ayant eu le privilège de vous côtoyer tous lors de la législature précédente, je suis persuadée que vous saurez tous vous acquitter de vos responsabilités avec respect et professionnalisme.

Permettez-moi, M. le Président, de profiter de ma première intervention en ce début de Trente-huitième Législature pour exprimer toute ma gratitude aux citoyens de Soulanges, qui m'ont témoigné leur confiance pour une deuxième fois. M. le Président, vous m'accordez une petite entorse au règlement, puisque je m'adresserai aux citoyens de mon comté. Sachez, Soulangeoises et Soulangeois, que j'apprécie grandement ce privilège que vous m'avez accordé que de vous représenter à l'Assemblée nationale du Québec. Je travaillerai avec passion, détermination, rigueur et aussi avec toute l'énergie que vous me connaissez, vous, citoyens de Soulanges, afin de m'acquitter de la très grande responsabilité que vous m'avez confiée en mars dernier.

It's a tremendous honor and privilege for me to once again represent the people of the Soulanges Riding, our riding, and I would like to thank the citizen volunteers, the riding's executive committee and those who supported me and entrusted me with a second mandate. They can be assured that I will devote myself to making their riding and their lives a better place. Having been once again elected the MNA for Soulanges, I will work for the progress and improvement of all the residents in this beautiful riding. The Liberal Government and I will keep working together to move things forward for you. The people of Soulanges have given me their support, and in return I assure them my full attention.

M. le Président, je tiens à remercier aussi de leur dévouement les militants libéraux de Soulanges et tous les bénévoles dont faisaient partie, entre autres, des cousines, mon frère, ma mère qui est sûrement à l'écoute en ce moment et, M. le Président, j'aurai certainement le privilège, le grand privilège d'avoir ses commentaires constructifs sur mon discours ce soir, et le reste, parce que, vous savez, les cheveux, le maquillage, tout y passe. Merci à toute l'équipe, au bureau de comté sur qui je peux compter pour servir la population de Soulanges.

n(16 h 10)n

Vous savez, M. le Président, la politique, c'est une affaire de famille, et je veux profiter de cette occasion pour remercier de leur appui d'une valeur inestimable mes deux enfants, jeunes adultes engagés dont je suis très fière, Marc-André et Jessica, ainsi que mon époux Luc qui m'accompagne depuis bientôt 27 ans, dans notre parcours de vie. Merci à vous trois de m'accompagner dans la vie politique avec autant d'amour. Sachez que je l'apprécie énormément.

M. le Président, le comté de Soulanges est composé de 15 municipalités et une population très dynamique de près de 55 000 habitants. Les citoyens de Soulanges sont des plus engagés dans leur communauté. Le savoir-faire de ses entrepreneurs, de ses agriculteurs, la créativité des intervenants culturels, l'esprit de solidarité de ses groupes communautaires, le dynamisme de ses élus et de sa population en général ne sont que quelques-uns des éléments qui font de Soulanges un endroit privilégié, un lieu qui dispose de talents exceptionnels dans maintes sphères. Soulanges, c'est aussi un décor champêtre où l'on peut contempler des paysages des plus inspirants, du mont Rigaud aux plaines arables, des marais fertiles aux cours d'eau majestueux tels que le lac Saint-François, le lac Saint-Louis et le lac des Deux Montagnes.

Beaucoup de nouvelles entreprises s'installent dans Soulanges. Par exemple, Canadian Tire investit actuellement 240 millions pour la construction du centre de distribution de l'Est du Canada, et ça représente une superficie, ce centre de distribution, de 1,5 million de pieds carrés. 600 emplois temps plein et 300 temps partiel y seront offerts.

Il ne faut pas oublier le secteur agricole qui crée aussi beaucoup d'emplois tant au niveau de l'entreprise de production qu'au niveau de la transformation. D'ailleurs, deux nouvelles entreprises de transformation de produits alimentaires ont aussi vu le jour dans Soulanges, soit Qualiporc, abattoir de porcs, et les Moulins de Soulanges, usine de transformation de farines de spécialité. Ces deux entreprises emploient près de 225 personnes. En ce qui concerne les Moulins de Soulanges ? laissez-moi vous en parler un petit peu plus, M. le Président, parce que c'est une entreprise tellement formidable ? cette entreprise est issue d'un partenariat entre un regroupement de producteurs de céréales de consommation humaine, dont l'entreprise se nomme Agrifusion, et l'autre entreprise qui est partenaire est la Milanaise, qui produit déjà de la farine et qui a pour client Première Moisson, que vous connaissez sûrement. M. le Président, l'entreprise les Moulins de Soulanges qui transforme ses grains santé sans intrant chimique est issue d'un partenariat qui permet de valoriser les produits de la terre, et cette formule gagnante et novatrice reflète très, très bien le dynamisme des citoyens entrepreneurs de Soulanges, et je suis convaincue qu'un partenariat tel que l'est ce partenariat va certainement être un exemple de gage de réussite pour l'agroalimentaire.

M. le Président, la forte croissance démographique chez nous a fait en sorte que Soulanges existe dans sa forme actuelle depuis 2003. Lors de la dernière campagne électorale, j'ai rencontré bon nombre de citoyens qui m'ont fait part de leurs commentaires. Nous avons échangé sur les priorités de notre plan d'action, au Parti libéral du Québec. Je veux ici les rassurer tout de suite et leur dire que, bien que les deux partis d'opposition disent que nous n'avons pas d'orientation à long terme, nos engagements en matière de santé, d'éducation, d'aide à la famille, création de richesse, développement durable et d'environnement, et culture, et identité demeurent.

Le 26 mars dernier, lors de la dernière élection générale, la population a choisi un gouvernement libéral avec une opposition plus forte. Nous avons compris par ce geste que la population veut un gouvernement de changement, et je peux vous assurer que nous incarnerons cette ambition. Personne, à ce moment-ci, ne peut prédire la durée de cette Trente-huitième Législature, et le premier ministre en a tenu compte lors de son discours inaugural qu'il nous a livré mercredi le 9 mai dernier. Nous y retrouvons huit gestes principaux qui seront posés d'ici décembre prochain et qui feront une différence dans la vie des Québécois. Tout d'abord, nous baisserons les impôts. Nous ouvrirons aussi les premières cliniques privées affiliées au réseau public, accélérant par le fait même l'accès aux soins de santé. De plus, M. le Président, nous procéderons au dégel des droits de scolarité tout en bonifiant de manière correspondante le Programme de prêts et bourses, permettant ainsi d'accroître la qualité de l'éducation tout en favorisant l'accessibilité. Nous mettrons aussi en oeuvre un plan d'élimination de la malbouffe dans les écoles, afin de nous assurer que nos jeunes bénéficient d'une meilleure santé. Mentionnons également que nous ferons en sorte qu'un bulletin chiffré soit en vigueur dès la prochaine rentrée scolaire, afin que les parents sachent comment progressent leurs enfants à l'école.

Afin de protéger notre environnement, nous mettrons en place une redevance sur les hydrocarbures qui sera versée au Fonds vert. Nous travaillerons également avec nos partenaires pour faire en sorte que nos agglomérations fonctionnent mieux. Finalement, nous présenterons une loi sur les armes à feu semi-automatiques et à circulation restreinte de façon à accroître la sécurité de la population.

À plus long terme, notre gouvernement agira à différents niveaux, et ce, en lien avec les grandes missions de l'État. En matière de développement économique, nous allons tout mettre en oeuvre pour procéder au renforcement de notre économie. C'est dans cette optique que nous entraînerons la communauté des affaires, les syndicats, les centres de formation dans une offensive concertée pour relever le défi de la productivité. De plus, nous appuierons notre métropole afin qu'elle puisse diversifier ses sources de revenus et mieux assumer son rôle crucial de locomotive économique du Québec. Nous proposerons à l'Ontario de conclure avec le Québec une entente de libre-échange, et ça, M. le Président, c'est drôlement important puisque le comté de Soulanges est limitrophe à l'Ontario. Donc, c'est très important pour mon comté. En ce qui a trait à la culture, nous allons continuer de soutenir nos artistes et ceux qui diffusent leurs oeuvres.

Concernant les municipalités, nous allons accélérer, de concert avec les élus municipaux, nos travaux de décentralisation afin que les municipalités puissent livrer de meilleurs services qui seront mieux adaptés aux besoins des citoyens.

Pour nos aînés nous mettrons sur pied une consultation publique sur leurs conditions de vie. Vous savez, moi ? M. le Président, je vais me permettre un petit aparté ? je me permets de visiter toutes les résidences privées et les centres d'accueil publics au moins une fois par année, dans mon comté, et je vous dirai que je veux saluer ici le travail des gens dans ces emplacements parce qu'ils font un travail formidable. Et les personnes aînées de Soulanges, je suis certaine que, si elles pouvaient passer par moi, elles exprimeraient toute leur gratitude. Alors, je leur exprime en leur nom toute notre gratitude pour bien servir nos aînés. Alors, nous allons mettre une consultation publique sur pied pour parler de leurs conditions de vie. De plus, pour ceux qui ont la chance d'être en bonne santé et qui veulent continuer à travailler, nous faciliterons la retraite progressive, et à cette fin vous savez, M. le Président, que des discussions sont déjà en cours avec le gouvernement fédéral.

Dans le domaine de la santé, des mesures seront prises pour garantir l'accès aux chirurgies. Pour ce faire, nous allons ouvrir plus grande la porte à une participation du privé dans notre système public de soins de santé. Cependant, nous le ferons sur la base d'un système public à l'intérieur duquel le privé aura un rôle. Cette nuance-là, M. le Président, est très importante parce que pour nous, au Parti libéral du Québec, garder l'intervention du privé à l'intérieur d'un système public, c'est respecter une valeur qui nous est très chère, soit celle de la justice sociale à travers tous les citoyens.

En ce qui concerne la famille, nous continuerons de développer des places en service de garde, parce que vous savez qu'il manque encore de places, et nous évaluerons les moyens afin de mieux répondre aux besoins des jeunes couples.

Dans le domaine de l'éducation, nous allons donner à nos universités les moyens de rivaliser avec les meilleurs du monde. Nous allons également renforcer l'apprentissage du français à l'école de façon à promouvoir la qualité du français parlé et écrit à travers tout le Québec.

Dans le domaine des relations fédérales-provinciales, nous voulons conclure avec le gouvernement canadien une entente pour limiter le pouvoir fédéral de dépenser et assurer le respect des compétences québécoises.

Pour ce qui est du développement durable, nous mettrons en oeuvre notre plan de lutte contre les changements climatiques. De plus, nous créerons de la richesse avec notre énergie renouvelable, l'hydroélectricité. Nous travaillerons aussi à l'installation d'une bourse du carbone à Montréal et finalement nous reboiserons nos forêts. À cet égard, M. le Président, laissez-moi vous faire part d'une autre très belle initiative, que j'ai appuyée d'ailleurs à titre de députée de Soulanges, en collaboration avec la municipalité de Sainte-Marthe.

n(16 h 20)n

Comme vous le savez, le mois de mai est le Mois de l'arbre, et c'est dans cet esprit que, samedi le 5 mai dernier, les citoyens de la municipalité de Sainte-Marthe et des municipalités environnantes se sont réunis autour d'un projet communautaire de plantation d'arbres. J'y ai participé moi-même, à cette activité, et, lors de cette journée, j'ai vu environ 60 personnes, des citoyens, des Soulangeois, des Québécois de toutes origines, M. le Président, échanger, fraterniser autour d'un projet communautaire de plantation d'arbres. Et, M. le Président, 150 arbres ont été plantés dans le parc municipal, tout cela en seulement un avant-midi. Le seul coût relié à ce projet fut l'achat des arbres puisque les citoyens, avec leurs pelles, leurs râteaux, se sont portés bénévoles et des entrepreneurs de l'endroit ont fourni terre, engrais et autres matériel nécessaire. J'incite d'ailleurs les autres municipalités de Soulanges de répéter cette expérience communautaire de partage et cette expérience communautaire environnementale et je les assure de mon appui en ce sens.

À propos des accommodements raisonnables, nous allons renforcer le message livré aux immigrants selon lequel nos valeurs fondamentales ne sont pas négociables. La commission Bouchard-Taylor, chargée de faire le point sur les pratiques d'accommodement raisonnable, nous aidera à tracer cette ligne entre le droit des minorités et la majorité.

Comme vous avez pu le constater dans son discours inaugural, M. le Président, notre premier ministre a affirmé que nous mettrons de l'avant un nombre limité de priorités. Par contre, il a aussi fait savoir que notre objectif est d'améliorer la qualité et le niveau de vie des Québécois. C'est pourquoi nous rapprochons nos actions et nos décisions de ce qui touche la vie quotidienne de tous. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Picard): Merci, Mme la députée de Soulanges. Maintenant, je reconnais M. le député d'Iberville.

M. André Riedl

M. Riedl: Alors, M. le Président, en tant que député du comté d'Iberville, je tiens d'abord à remercier la petite équipe de bénévoles qui, dès le coup d'envoi de l'élection, s'est mobilisée pour livrer la bataille qui a conduit à notre victoire. N'ayant ni les moyens ni la quantité de pancartes de nos adversaires, c'est avec passion et détermination que notre équipe a fait la différence. Merci encore à Pierre, la famille Berger, Gérard, Étienne, Isabelle, Monique, Luce et tous les autres. Aussi, merci à ma famille qui m'a supporté dans ce nouveau défi et périple.

Aux citoyens d'Iberville, c'est dans cette vénérable institution qu'est l'Assemblée nationale que je désire vous exprimer ma reconnaissance pour la confiance que vous avez manifestée à l'endroit de l'ADQ et à moi-même, le soir du 26 mars, surtout pour le mandat de changement que vous avez si fortement exprimé. Encore une fois, les comtés de Saint-Jean et d'Iberville, reconnus pour leur clairvoyance, se sont montrés annonciateurs d'un changement incontournable. Ils ont exprimé un sérieux ras-le-bol des gouvernements précédents et un désir de changement concret dans la gestion de l'État.

Personnellement, mon entrée en politique n'est pas le fruit du hasard ni de l'opportunisme. Père de trois garçons et grand-père de trois petits-enfants, bientôt quatre, je me suis dit qu'il fallait que je m'implique et je fasse quelque chose pour qu'ils puissent grandir dans une société qui leur permettrait un jour de fonder une famille eux aussi. La détérioration du climat social, la stagnation de l'économie, l'appauvrissement de la classe moyenne et l'endettement collectif pour plusieurs générations à venir n'a rien de rassurant. Et ce n'est pas tout. Qu'est-il arrivé à nos valeurs? Où est passée notre société québécoise respectueuse, responsable et travaillante? Où est passée cette société joviale que j'ai connue? Où est allée notre joie de vivre pour laquelle nous étions renommés? Si je suis en politique aujourd'hui, c'est pour redonner le service auquel les citoyens ont droit et redonner le goût du travail créateur de valeurs, parce qu'on ne peut pas travailler moins et espérer gagner plus. L'État, c'est chacun de nous. Nous ne pouvons pas demander plus qu'on y contribue. Enfin, il faut se prendre en main, cesser de quémander, de revendiquer et d'exiger toujours plus de l'État.

Comme porte-parole de l'opposition officielle en matière d'affaires internationales et d'exportation, mon rôle va être de veiller sur l'action du gouvernement, à savoir exporter non seulement nos richesses naturelles, mais aussi nos produits et services; transformer et vendre notre aluminium en produits finis; exporter notre technologie hydroélectrique, cette belle énergie propre et renouvelable; vendre notre technologie aéronautique et de transport; valoriser et développer notre agriculture pour assurer notre autosuffisance en alimentation saine; innover dans les biotechnologies et assumer notre leadership en ce domaine; attirer aussi les entreprises étrangères ainsi que la main-d'oeuvre qualifiée.

M. le Président, vous me permettrez ici de revenir sur le discours inaugural aux saveurs adéquistes prononcé, la semaine dernière, par le premier ministre. Ce discours ne repose sur aucune autre stratégie que celle que les libéraux ont appliquée tout le long de leur mandat, c'est-à-dire une gestion cosmétique et coûteuse du statu quo, surtout en santé et en éducation, avec la conséquence d'un endettement accru et d'appauvrissement collectif. L'inclusion des principes de l'ADQ en santé et en matière d'éducation, comme le chiffrage partiel des bulletins, n'est que de la poudre aux yeux pour plaire aux citoyens du Québec qui ont voté pour un changement réel dans la gestion de l'État et des services à la population. Reconnu pour ne pas tenir ses promesses, le Parti libéral, il en est une que le premier ministre aurait été sage d'oublier, celle du règlement du déséquilibre fiscal en retour d'impôt, une promesse électorale futile qui de toute évidence n'a pas eu l'effet désiré et dont les Québécois ne veulent pas. Ils souhaitent en effet une utilisation plus judicieuse de cette manne fédérale, qui pourrait comprendre des incitatifs créateurs d'emplois ou peut-être même s'en servir pour réduire la taille de l'État. Ils veulent aussi réduire la structure administrative et simplifier la gestion de l'État pour les mettre au service de la population plutôt que l'inverse.

En santé, c'est la même rengaine avec le même ministre, pour engloutir toujours plus d'argent dans le gouffre bureaucratique de notre système médical.

En conclusion, nous avons tout ce qu'il faut pour redevenir une province riche: des ressources naturelles abondantes; du territoire; de l'eau; de la technologie; de l'intelligence, qui de toute évidence est sous-utilisée dans notre social-démocratie. Ce qu'il nous manque, c'est une vision renouvelée d'un Québec performant et une volonté de travailler ensemble pour se différencier et obtenir des résultats. Ce qui nous manque, c'est du leadership pour mobiliser tous les Québécois et faire ce qu'il faut pour se sortir du marasme qui nous accable.

M. le Président ou Mme la Présidente, j'aime le Québec. Le Québec m'a tout donné, et j'entends le reconnaître en travaillant à retrouver la fierté qui nous a manifestement échappé. Merci, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente: Merci beaucoup, M. le député d'Iberville. Je cède maintenant la parole à M. le député de Jean-Talon.

M. Philippe Couillard

M. Couillard: Merci, Mme la Présidente. C'est avec plaisir que je prends la parole aujourd'hui pour parler surtout de ma circonscription, celle dans laquelle les électeurs m'ont récemment fait l'honneur de me confier le mandat de les représenter à l'Assemblée nationale, avec, je dois dire, un taux de participation très élevé, près de 80 % de participation électorale, et je leur en suis grandement reconnaissant.

Je voudrais également profiter de l'occasion pour remercier toute l'équipe de l'organisation électorale. Nous savons tous ici, à l'Assemblée nationale, combien ces bénévoles sont importants, combien ils sont le coeur même de notre démocratie, et je voudrais prendre le temps de mentionner leurs actions et leur contribution pour qu'ils sachent à quel point également je leur suis reconnaissant; d'abord, Pierre Bellavance et son équipe, ses bénévoles dans tous les domaines ? on parle de la téléphonie, du transport, la logistique, services juridiques. Il y avait plein d'activités, une véritable ruche d'abeilles qu'était ce comité électoral pendant quelques semaines.

Et je voudrais remercier particulièrement la personne qui m'a précédé dans le comté de Jean-Talon, Mme Margaret Delisle, qui auparavant avait agi comme conseillère municipale, mairesse de Sillery, ensuite membre de cette Assemblée nationale à la fois dans l'opposition, membre du gouvernement bien sûr, titulaire du poste de ministre déléguée à la Réadaptation et à la Protection de la jeunesse, où elle a fait sa marque notamment à travers la réforme de la Loi sur la protection de la jeunesse; Claire St-Jean; Hélène Thibault, présidente de l'association, qui est également active dans l'association Alzheimer du Québec où elle fait beaucoup de bien, de même que l'équipe qui l'entoure; Mme Goodwin; M. Bartlett; Robert Dinan; Claude Blanchard; Mme Roy-Lemieux; Pierre Delisle. Il y a effectivement un lien de parenté entre Pierre Delisle et la personne qui m'a précédé au fauteuil du comté de Jean-Talon dans cette Assemblée.

n(16 h 30)n

Mme la Présidente, le comté de Jean-Talon est constitué de plus de 41 000 électeurs. Plus de 29 % de ces électeurs avaient plus de 60 ans en 2001. Il y a lieu de croire que ce pourcentage a continué à s'accroître depuis. Un comté qui est également riche en institutions publiques: d'abord dans l'enseignement, dans le domaine de l'enseignement, l'Université Laval, quatre cégeps, deux collèges privés, 28 établissements secondaires autant francophones qu'anglophones ? j'aurai l'occasion de revenir sur cette question plus tard, dans quelques instants, Mme la Présidente.

Dans le domaine de la santé, le CHUL, l'Hôpital Saint-Sacrement, Jeffery-Hale, Brigid's Home, qui sont maintenant réunis dans une seule institution, de nombreuses résidences privées pour personnes âgées, des infirmeries des communautés religieuses. C'est une des caractéristiques de cette circonscription de renfermer de nombreuses installations des communautés religieuses qui bien sûr accueillent et prennent soin des membres plus âgés des communautés de façon tout à fait admirable.

Des rues commerciales vivantes et animées: la rue Maguire, la rue Myrand, la partie Saint-Sacrement du chemin Sainte-Foy et bien sûr le boulevard Laurier.

Des installations culturelles de très haut niveau. Mentionnons bien sûr le Musée national des beaux-arts, la Maison Bagatelle. D'ailleurs, Mme Delisle, qui a été députée de Jean-Talon, a joué un rôle prépondérant, alors qu'elle était mairesse et conseillère municipale de Sillery, pour littéralement, avec l'aide d'une fondation issue de la communauté, littéralement sauver cette Maison Bagatelle, la restaurer. Ça fait qu'elle est actuellement partie du patrimoine, cette maison fait partie du patrimoine de la ville de Québec, et c'est en grande partie grâce à sa contribution. Les plaines d'Abraham, le Bois-de-Coulonge, le manoir Cataraqui ? j'aurai l'occasion d'y revenir dans quelques instants ? le Parc l'Aquarium et bien sûr de nombreuses institutions religieuses qui témoignent de l'importance de ce patrimoine, de ce type de patrimoine dans notre société.

Un grand nombre d'organismes communautaires qui travaillent auprès des aînés et des personnes démunies, des immigrants, et bien sûr des associations de locataires et d'âge d'or qui sont communes à toutes les circonscriptions du Québec et qu'on retrouve également dans Jean-Talon.

Je voudrais souligner également la présence, dans la circonscription, d'une communauté anglophone, bon, de petite taille maintenant. Environ 3 % de la population du comté de Jean-Talon, au dernier recensement, s'identifiait à cette communauté anglophone. Il faut répéter à quel point cette communauté a joué un rôle important dans l'histoire du Québec et dans l'histoire de la ville de Québec. On m'indiquait, il y a quelque temps, que, vers le milieu du XIXe siècle, près de 50 % de la population de la ville de Québec était anglophone. C'est quelque chose qu'on a tendance à oublier, et il faut remercier ces gens qui sont les descendants de ces personnes qui ont contribué également à bâtir le Québec et qui sont restées parmi nous, avec leurs institutions, puisqu'on connaît les institutions scolaires de la communauté anglophone, les institutions de santé: je parlais du Jeffery-Hale tantôt et de Saint Brigid's Home qui se sont réunis en une seule association; le Holland Centre et le Voice of English-speaking Québec, qui est une réunion des associations communautaires de cette communauté et qui a également un journal, un hebdomadaire qui paraît et qui informe la communauté.

Une communauté anglophone qui provient bien sûr de la souche irlandaise. Je pense qu'on a tous quelque part un peu de sang irlandais, même ceux qui l'ignorent. Une grande partie de notre patrimoine est du patrimoine irlandais. Je suis toujours surpris de voir que beaucoup de nos compatriotes pensent que notre folklore est d'origine française. Ce n'est pas le cas. Le gros du folklore québécois, notamment les violoneux et toutes ces histoires que l'on connaît depuis des décennies, vient directement des Irlandais qui ont immigré chez nous. Et bien sûr on doit leur rendre hommage et on doit également reconnaître l'importance de leurs institutions, dans la ville de Québec, dans l'histoire de la ville de Québec, et particulièrement dans le comté de Jean-Talon où Mme Delisle, celle qui m'a précédé, et le gouvernement, l'équipe de la capitale nationale qui l'a entourée, a fait beaucoup pour améliorer les infrastructures dans de nombreux domaines, soit le domaine de l'éducation, de la santé, dans les cégeps, dans les églises également. Donc, une communauté et un comté riches en histoire.

Je viens de parler de la communauté anglophone. Les premières installations de la colonie du Régime français également sont dans cette région. Le mot «Sillery» d'ailleurs vient d'un nom propre, M. De Sillery, qui a installé les premiers bâtiments de cette région-là dans cette anse du Saint-Laurent. La Maison des Jésuites, qu'on peut voir sur le chemin des Foulons, est un témoin d'ailleurs de cette ancienne époque.

Et il y a par la suite des jalons de toutes les époques de l'histoire du Québec. Bien sûr, on connaît les plaines d'Abraham, le parc des Champs-de-Bataille, que tout le monde connaît bien, et également le manoir Cataraqui. Et je voudrais prendre un petit instant pour parler de cette histoire, qui est une histoire absolument fascinante et qui est également un des engagements que j'ai pris, à titre de candidat, et que nous remplirons dans le comté de Jean-Talon. Et c'est là qu'on voit que les événements historiques qui nous séparent de plusieurs siècles de l'époque actuelle ont une résonance encore aujourd'hui et ont des connexions qu'on ne soupçonne pas.

Alors, reportons-nous au début du XIXe siècle. C'est l'époque des guerres napoléoniennes en Europe. Napoléon contrôle l'Europe continentale, mais on sait que l'Angleterre lui résiste, notamment à cause de sa maîtrise des eaux, de la mer. Donc, Napoléon institue le Blocus continental. Il bloque l'Europe continentale, l'empêche de faire des transactions avec l'Angleterre, ce qui bien sûr cause des difficultés considérables à l'Angleterre, notamment pour ses chantiers maritimes. Elle se retourne donc rapidement, cette Angleterre, vers ses colonies pour s'approvisionner et ainsi déjouer le Blocus continental de Napoléon Bonaparte, notamment pour s'approvisionner en arbres, en bois pour construire les bateaux.

Alors, on voit maintenant des peintures de l'époque qui montrent la baie de Sillery remplie de grands troncs d'arbres qui étaient destinés à être amenés en Angleterre pour la construction de navires. Et bien sûr les industriels qui menaient à bien ces activités-là avaient des maisons et des maisons qui bordaient la falaise de Sillery de façon à ce qu'ils puissent regarder ce qui se passait dans la baie, pendant qu'ils sirotaient leur thé, je suppose, ou qu'ils devisaient entre eux.

Et une de ces très belles maisons, c'est la maison Cataraqui, c'est le domaine Cataraqui qui malheureusement, au fil des années, est tombé en désuétude, dans un état de désuétude assez important. Et c'est un projet dans lequel la communauté de Jean-Talon et de Sillery est très engagée, le projet de refaire de cet établissement un joyau de notre patrimoine, ce qu'il est, mais qu'il doit redevenir. Et il y a un projet extrêmement emballant, que j'appuie et qu'on va voir à concrétiser le plus rapidement possible, qui est de transformer le manoir Cataraqui, de le restaurer et de l'utiliser comme un institut d'hôtellerie, en collaboration avec l'École hôtelière de Québec, avec un petit versant pour le protocole, particulièrement de servir de lieu de fonction et de réception pour le gouvernement du Québec, également de donner accès public aux terres qui entourent le manoir Cataraqui. Il y a même un vignoble qui est envisagé, Mme la Présidente. On pourra peut-être un jour, avec mes collègues de l'opposition officielle, aller prendre un verre ensemble, qui sait, d'un bon cru du domaine Cataraqui, on le souhaite.

Une voix: ...

M. Couillard: Et également mes collègues, bien sûr, ministériels, et même, j'oserais ajouter, les membres du deuxième parti d'opposition, Mme la Présidente.

Donc, cette histoire très riche de la ville de Québec... Et je voulais prendre quelque temps parce que ce n'est pas un secret que j'aime bien l'histoire. Mais cet épisode de Cataraqui est tout à fait fascinant parce qu'il montre également les connexions des diverses époques, des grands événements historiques de l'Europe, à quel point ils ont, ces événements, des résonances profondes chez nous.

Bien sûr, cette histoire, nous la célébrerons en 2008, tous ensemble, avec le 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec, la plus vieille ville anglophone d'Amérique du Nord. On vient de célébrer l'anniversaire de Jamestown, qui a également à peu près le même âge et qui a une histoire absolument fascinante également.

Je rappelle qu'un legs du gouvernement du Québec, le legs principal du gouvernement du Québec dans les fêtes du 400e, c'est le réaménagement de la promenade Champlain, du boulevard Champlain, qui commence à prendre forme. Les gens qui voient maintenant le boulevard Champlain commencent à voir le quai des Cajeux, commencent à voir les édifices qui commencent à apparaître. Les arbres commencent à être plantés. On va redonner accès au fleuve à la population de Québec. Et je peux vous dire, pour avoir vu les esquisses et les maquettes de ce projet-là, que ça va être absolument enthousiasmant. D'ailleurs, les collègues qui étaient reçus, il y a quelques heures à peine, par la Commission de la capitale nationale, je vous engage à contacter la Commission de la capitale si vous voulez avoir des informations et des documents sur l'aspect final de la promenade de Champlain, c'est assez remarquable, et j'ai bien hâte qu'on puisse l'utiliser. Et bien sûr ce sera prêt pour le 400e.

J'ai également pris deux autres engagements principaux dans le comté de Jean-Talon, avec Cataraqui. Il y a le projet du Musée national des beaux-arts du Québec. On sait que le Musée national du Québec est dans le comté de Jean-Talon. Et le directeur du musée, avec un mécène particulièrement généreux, a l'intention d'agrandir ce musée, puisqu'il ne peut exposer actuellement que 5 % de sa collection, ce qui est...

Une voix: ...

M. Couillard: 2 % de sa collection, me dit ma consoeur, ce qui n'est pas tout à fait compatible avec le statut national de ce musée. Et bien sûr il y a le couvent des Dominicains, qui est un enjeu patrimonial important d'ailleurs, qui est impliqué dans le projet et qui est pris en considération par ma consoeur de la Culture et des Communications. Voilà donc un beau projet pour redonner accès à la Grande Allée au Musée national des beaux-arts, lui permettre bien sûr d'exposer plus de sa collection permanente et d'accueillir également des grandes expositions qui viendront du monde entier.

D'ailleurs, à l'occasion du 400e anniversaire, bien sûr avant que ce projet voie le jour, on accueillera, si ma mémoire est fidèle, une exposition du Louvre. Une grande quantité d'oeuvres du Louvre seront visibles au Musée national des beaux-arts, et ça va être absolument passionnant.

Troisième engagement, qui est de plus petite taille, me direz-vous, mais très important pour la vie quotidienne des citoyens, c'est la restauration et la modernisation d'une bibliothèque, la bibliothèque Monique-Corriveau. Mme Delisle avait déjà procédé à la modernisation ? et je vois mon collègue de Louis-Hébert qui est tout content parce que c'est limitrophe à sa circonscription; Mme Delisle avait procédé à la modernisation ? de la bibliothèque Blais, Charles-Blais, avec le concours d'ailleurs du ministère de la Culture et des Communications. On fera la même chose pour la bibliothèque Corriveau.

Il y a le Carrefour des aînés également, un groupe communautaire qui a un projet particulièrement important pour rallier des bénévoles autour de la question des personnes âgées et qui bien sûr bénéficiera de notre soutien.

n(16 h 40)n

Sur le plan politique, je rappelle que c'est une circonscription qui a été créée en 1965, lors du redécoupage de la carte électorale, et que de nombreux membres du Parti libéral du Québec se sont succédé à l'Assemblée nationale pour représenter le comté de Jean-Talon depuis sa création. Je suis particulièrement fier de me joindre à cette tradition. Je voudrais mentionner les collègues qui ont été, avant moi, représentants ici, à l'Assemblée nationale, de Jean-Talon: M. Beaupré, en 1966, M. Garneau, Raymond Garneau bien sûr, qui a fait plusieurs mandats successifs, M. Jean-Claude Rivest, qui a fait deux mandats successifs, Gil Rémillard, deux mandats successifs ? on voit donc l'écho de ces personnes avec l'histoire du Québec; les grands événements de notre histoire contemporaine trouvent résonance dans leurs noms ? Margaret Delisle, dont j'ai parlé avec beaucoup d'abondance, au début de mon allocution, quant à ses grandes réalisations locales, municipales, comme députée, au niveau national également ? et je profite encore une fois de l'occasion pour lui manifester ma reconnaissance ? et bien sûr votre serviteur, Mme la Présidente, qui est là depuis mars 2003 et qui entend bien représenter les citoyens de Jean-Talon.

Bien sûr, on y a fait allusion tantôt, le premier ministre m'a confié à nouveau la responsabilité de la santé et des services sociaux. J'en tire quand même une grande fierté, il faut le mentionner, puisqu'après avoir fait quelques recherches j'ai constaté les choses suivantes: c'est que je suis le premier de l'époque moderne du Québec à être assermenté dans deux mandats gouvernementaux successifs à la santé et aux services sociaux, et, vers le mois de juillet-août, je devrais battre le record de longévité, si Dieu me prête vie bien sûr, de mon prédécesseur Marc-Yvan Côté, qui, jusque-là, avait la longévité la plus grande à la barre de ce ministère exigeant mais combien emballant et riche en défis, n'est-ce pas, Mme la Présidente.

Je voudrais quand même rassurer... je voudrais rassurer les collègues de l'Assemblée nationale, et particulièrement ceux de l'opposition: lors de mes recherches, j'ai découvert qu'il y avait un M. Albiny Paquette qui, entre 1944 et 1958, a été ministre de la Santé pendant 14 ans. Alors, j'affirme aujourd'hui, Mme la Présidente, que je ne vise pas d'atteindre une telle longévité, et je suis certain que les collègues de l'opposition et de la deuxième opposition également s'en trouveront fort aise.

Je rappelle, en terminant, mes remarques, Mme la Présidente: ce 400e anniversaire, la prospérité économique remarquable de la ville de Québec, un taux de chômage très bas, une créativité absolument fantastique au niveau des entreprises. C'est faux que Québec est une ville entièrement dépendante de l'activité gouvernementale; la transformation de l'économie s'est faite et s'est très bien faite, est même un cas de démonstration, ailleurs au Canada et dans le monde, sur la façon de transformer une économie, de faire entrer en jeu le secteur privé et de tirer partie des nouvelles technologies, de la présence d'une université pour aller vraiment dans la direction de l'économie du XXIe siècle.

Donc, dans quelques mois, puisqu'on parle de mois maintenant pour le 400e anniversaire, Mme la Présidente, le Québec se représentera, se présentera à nouveau au monde, après 400 ans d'une histoire très riche. Et pour ma part c'est avec grande fierté que je suis ici, député de Jean-Talon, dans ce comté que j'ai appelé, lors de mon introduction comme candidat, le coeur du coeur du Québec, et je souhaite qu'il y ait de nombreux députés libéraux, dans l'avenir, dans le comté de Jean-Talon. Merci, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente: Merci, M. le député de Jean-Talon. Je reconnais maintenant M. le député de Borduas.

M. Pierre Curzi

M. Curzi: Merci, Mme la Présidente. Je ne sais trop si je dois souhaiter au ministre de la Santé une longue durée ou une courte durée, mais je lui souhaite ce que son coeur portera.

Mme la Présidente, je crois que j'ai interprété d'une façon assez stricte cette période de parole, croyant qu'il s'agissait d'une réponse au discours inaugural. Mais je comprends, par les discours de mes prédécesseurs, que c'est aussi une occasion pour entrouvrir la porte et remercier les gens de son comté et les saluer. Je veux donc profiter de cette occasion-là pour saluer les électeurs du comté de Borduas, qui est un magnifique comté, les saluer et les remercier de m'avoir élu et de m'accompagner à ce poste de député de la deuxième opposition. Je veux les saluer, je veux leur dire aussi qu'il y a à leur service un certain nombre de personnes, et je profite de l'occasion pour les nommer. Il y a donc, à leur service, M. Martin St-Gelais, Mme Dominique Laliberté et Mme Claire Cordier, au bureau du comté, de même qu'ici Mme Marie Doyon. Alors, ces gens sont à leur service.

Je profite aussi de l'occasion pour remercier les gens qui m'ont accompagné au cours d'une campagne électorale qui a été extrêmement stimulante, agréable et satisfaisante, surtout au niveau du haut plan humain, donc tous ceux qui constituent le comité exécutif, les comités électoraux et l'ensemble des personnes qui se sont dévouées à cette cause.

Je veux remercier et saluer plus particulièrement mon prédécesseur, qui a occupé vos fonctions pendant un bon moment, M. Jean-Pierre Charbonneau, qui a été et député pendant 25 et président de la Chambre pendant six ou sept années et qui m'a laissé un siège encore tout chaud et survolté de sa passion.

Ce comté de Borduas, c'est un comté qui est assez splendide par aussi la densité et la beauté de ce qu'il est. C'est un comté qui comprend seulement six municipalités: Beloeil, Saint-Mathieu-de-Beloeil, McMasterville d'un côté de la rivière et, de l'autre côté, Saint-Hilaire, Otterburn Park et Saint-Jean-Baptiste, que j'habite; évidemment des deux côtés de la magnifique rivière du Richelieu et avec, en son coeur, le Mont-Saint-Hilaire. Ces lieux physiques sont non seulement d'une beauté exceptionnelle, mais ils sont aussi des garants de notre histoire. Ils s'inscrivent du début de la colonisation, et je crois qu'ils s'inscriront dans le temps comme étant les porteurs d'un avenir riche.

C'est un comté aussi qui a des particularités, la particularité d'être un lieu qui économiquement réunit de très nombreuses petites entreprises. Il y a une sorte de dynamisme à l'intérieur de ce comté-là qui fait que des phénomènes comme la mondialisation, comme la globalisation et comme ce qu'on pourrait considérer comme une menace économique sont beaucoup mieux absorbés dans des comtés où l'économie est très, très diversifiée.

Le secteur culturel, dans le comté de Beloeil, est un lieu... est un secteur florissant, en particulier pour tout ce qui est des arts visuels. On se souviendra que c'est le comté de Borduas, que c'est un comté où s'est élaboré Refus global. C'est un comté où il y a de très nombreux artistes, particulièrement en arts visuels, et c'est compréhensible quand vous voyez la beauté de la lumière qui baigne ce comté. Cette région est un peu selon moi l'équivalent de ce que pourrait être la Provence pour la France ou la Toscane pour l'Italie. Il y a là un mélange à la fois d'une présence humaine et en même temps une conjonction avec des beautés de la nature qui en font un comté unique.

J'ajoute que le secteur communautaire est extraordinairement développé et je tiens à signaler l'incroyable ardeur, l'incroyable... le nombre impressionnant et l'extrême travail de l'ensemble des bénévoles. C'est un comté où les groupes communautaires sont multiples, ils sont actifs partout, et partout ce sont des groupes qui dominent en quelque sorte l'ensemble des groupes qui existent ailleurs au Québec.

Enfin, je vous dirai qu'il y a une sensibilité particulière pour l'environnement dans Beloeil, puisque non seulement la présence physique dont je parlais, mais aussi le fait qu'il y a une grande migration de gens vers ces régions... et donc nous vivons concrètement la confrontation entre l'environnement, l'espace naturel et le nécessaire développement humain, avec ces interfaces qui sont quelquefois sensibles mais qui posent des problèmes auxquels le Québec sera confronté d'une façon évidente.

Maintenant, Mme la Présidente, j'aimerais revenir à ce que je croyais être le propos central, c'est-à-dire une réponse au discours inaugural. Et à cet égard, puisque nous sommes entre nous, j'aimerais commencer par vous fredonner une petite chanson qui va comme suit:

«M. le premier ministre,

je vous fais une lettre

que vous lirez peut-être

si vous avez le temps.»

La prochaine fois, je vous chanterai les 10 minutes, mais cette fois-ci je voudrais continuer. J'ai pensé à cette réponse chantée parce qu'il s'agit, dans ce cas-là, dans cette chanson, d'une lettre que reçoit quelqu'un pour aller à la guerre. Et j'avais l'impression, lorsque j'écoutais le premier ministre faire son discours... en fait pas l'impression, la certitude, puisque je l'ai bien entendu et que je l'ai relu, qu'il s'adressait directement aux Québécois. Et c'est à titre de Québécois que j'ai eu l'envie d'y répondre, parce qu'il m'a semblé qu'il y avait, dans ce discours-là, une sorte d'analyse sémantique qui devait être faite.

Ce qui m'a frappé, c'est que je l'ai trouvé, ma foi, d'une assez belle venue, écrit avec quelqu'un qui a une belle plume. Les phrases étaient courtes. Les phrases étaient contrastées. Il n'y avait pas trop de fioritures. Il n'y avait pas de langue de bois. Il y avait un discours direct, simple. Et j'avais l'impression qu'on voulait, qu'on voulait ? je dis bien qu'on voulait ? parler directement au peuple. En soi, je ne saurais pas m'y opposer, mais cependant, quand on écoute ce discours se dérouler, il n'est pas interdit de se poser un certain nombre de questions, et c'est à cela que je voudrais arriver.

Par exemple, le premier ministre a parlé du bilan, du bilan du Parti libéral. Il a dit: Ce bilan, il est bon. Et donc, en quelque sorte, ce qu'il nous disait, c'est: Votre jugement sur notre bilan est négatif. Ce qu'il nous disait c'est: Vous avez mal compris ce que nous avons fait pendant quatre ans, vous avez mal vécu ces quatre années là, vous avez mal réagi, vous avez mal lu ce que nous avons fait. Il n'y avait pas, dans ce discours, l'acceptation qu'il y ait pu y avoir erreur de parcours. Non, il n'y avait pas d'erreur de parcours, il n'y avait pas d'erreur de jugement, il n'y avait pas un manque d'information, il n'y avait pas une absence de souci du citoyen. Il y avait au contraire l'affirmation paisible que nous avons très bien agi, et le résultat de l'élection nous le démontre clairement.

n(16 h 50)n

Il a parlé aussi d'un retour ? mais là nous n'avons pas la même perception ? d'un retour à une certaine époque. Il a mentionné à plusieurs fois le nom de M. Jean Lesage. Mais je trouve qu'entre ce gouvernement et «l'équipe du tonnerre» de Jean Lesage, dont la devise était, si je me souviens bien, Maîtres chez nous, et qui s'est accompagnée, cette maîtrise de notre chez nous, d'un formidable développement économique et surtout de la création d'un nombre impressionnant d'outils étatiques qui demeurent et qui se sont développés ? on pense à la Caisse de dépôt, à différents organismes ? je trouve qu'il y a une différence notable entre cette époque et ce que nous avons vécu depuis quatre ans. Alors qu'il avait un gouvernement du tonnerre, j'ai eu l'impression qu'on vivait un gouvernement du paratonnerre et que nous étions plutôt les serviteurs du pouvoir que les maîtres de notre destinée.

De même le premier ministre a fait l'éloge du Québec, et, avec lui, je voudrais aussi faire l'éloge du Québec. Bien sûr que nous sommes extrêmement fiers de ce que nous sommes et des progrès que nous avons accomplis, mais ces succès sont un résultat, et ce résultat-là, il est attribuable, il provient essentiellement d'un effort collectif immense, et cet effort collectif immense, il a été porté en bonne partie par le désir clair et affirmé des Québécois de s'affranchir et de se libérer. Il ne faut pas ignorer que l'impulsion profonde de toute cette époque, elle a été donnée par un désir féroce de devenir maître de sa propre destinée et de devenir les maîtres de notre pays.

Il a parlé aussi des immigrants. Il a dit qu'il était à demi Irlandais. Je lui dis que je suis à demi Italien et qu'on peut être à demi plein de choses au Québec. Le Québec a toujours été constitué de gens qui sont venus de partout. Il n'y a donc rien à redire sur ces mots-là. Mais là où je commence à m'étonner et à me surprendre, c'est lorsque, parlant des immigrants, le premier ministre conclut que, lorsque nous baissons le menton, lorsque nous tendons la main, nous sommes «libéral», comme s'il y avait un lien de nécessité entre le fait d'être accueillant, d'ouvrir les bras, de tendre la main, de baisser le menton, de parler aux gens, donc d'être en relation avec l'autre, avec les autres, comme s'il y avait un lien entre cela et l'appartenance à un parti, à un parti libéral. Ça m'insulte un petit peu, parce que ? voilà où l'analyse sémantique doit à mon sens jouer ? il y a des choses qui sont dites et il y a en même temps un autre message que je reçois et qui me contraint, parce qu'on réduit cette parole-là, cette présence à l'autre pour en faire un avantage stratégique, et c'est tout cet aspect du discours inaugural qui m'a gêné et qui me gêne encore.

Évidemment, il n'y a qu'un seul Québec, mais ce Québec-là, il est à mon sens assujetti, dominé, profondément divisé. Il n'est plus porté par un projet collectif mobilisateur. Et les fractures qu'on veut éviter à tout prix dans ce discours, à mon sens elles sont manifestes. Il y a de nombreuses fractures, et la seule façon d'imaginer qu'on puisse apporter des réponses adéquates aux fractures qui caractérisent, qui morcellent en quelque sorte le visage et le portrait du Québec, c'est d'avoir, de recréer une sorte de solidarité, une sorte d'identité, et cette identité, cette solidarité-là, elles seront le fait d'un effort collectif, d'un projet collectif, d'un projet collectif dont on peut différer quant à son orientation, quant à son statut politique, mais nettement d'un effort, et d'un effort collectif réel, conscient, clair, qui saura plonger au coeur des fractures, au coeur des paradoxes, au coeur des questions pour accepter d'écouter la parole des citoyens et, quel que soit le parti, pour enfin comprendre comment tirer ce fil d'Ariane qui nous mènera vers une nouvelle époque glorieuse où on pourra dominer les contraintes économiques, les contraintes environnementales, les contraintes de la mondialisation pour cesser d'en être les victimes et en devenir non pas les profiteurs, mais ceux qui sauront en tirer le meilleur profit possible, et non seulement en tirer profit, mais aussi y contribuer d'une façon claire, contribuer à l'ensemble de ce qu'ils pourront répercuter comme modèles sur l'ensemble du monde.

Et en ce sens, un tel discours, que je qualifiais d'intéressant, de bien écrit, il est quand même... et qui brasse des grandes idées, qui utilise des grands termes, des termes qu'on partage tous... En même temps, quand on voit la résultante, on se rend compte que cette résultante-là, ce sont huit mesures relativement simples et relativement modestes. Et la première de ces mesures-là, c'est la plus terrible, c'est celle qui dit: Nous allons prendre l'argent qui nous provient du déséquilibre fiscal et nous allons baisser les impôts. Non pas que ce soit honteux de baisser les impôts, Dieu sait qu'on souhaite tous éventuellement qu'il y ait moins d'impôt, mais, dans les faits, lorsqu'on agit de cette façon-là, comme le gouvernement a l'intention de le faire, ce qu'on est en train de dire, c'est que, les services auxquels les citoyens ont droit, on ne privilégiera pas ces services-là, on n'ira pas mettre l'argent là où il faut la mettre: en santé, en éducation, en culture, en environnement, on va plutôt aller vers une baisse d'impôt. Une baisse d'impôt, c'est fort bien, sauf qu'on le sait très bien il y a, je crois, 42 % de la population qui ne paie pas d'impôt. Alors, pour ces 42 % là, qui sont ceux surtout qui ont besoin, qui ont besoin des services en santé, qui ont besoin des services en éducation, qui ont besoin des services en culture, qui ont besoin d'actions en environnement, pour ces 42 % là, ils ne bénéficieront pas de ce qui leur revient à juste droit, et à mon sens c'est une erreur profonde que le gouvernement fait à cet égard. En ce sens, donc, je crois que ce beau discours, par sa sémantique même, trahit ses intentions et grève les actions futures du gouvernement d'un poids d'une certaine responsabilité non assumée.

Quel sera-t-il, le projet qui devrait nous réunir? Je crois que j'ai essayé de l'évoquer. Je pense qu'en santé les objectifs de ce qu'on a défendu dans notre plateforme électorale sont des objectifs qu'on ne peut pas ne pas partager. Les mesures de soutien, les groupes de médecine familiale, la prévention, ce sont des mesures essentielles. En éducation, réintroduire, recentrer l'ensemble du système d'éducation sur un certain nombre de piliers, qui s'appelle la culture, qui s'appelle le sport, qui s'appelle la science, refaire du projet éducatif un projet humaniste, cela m'apparaît essentiel.

En environnement, le lien entre l'environnement et l'économie, donc le développement d'un modèle qui fera que l'économie saura profiter des contraintes de l'environnement, c'est à peu près le seul modèle actuellement imaginable et possible au Québec, drôlement possible. Surtout face à la situation qu'on connaît actuellement où il y a dépravation ou dégradation des ressources naturelles, mais en même temps où il y a un pouvoir, par exemple, électrique extraordinairement riche, où il y a, au niveau de l'énergie, une capacité fabuleuse. Il y a un très grand territoire, il y a un immense territoire, il y a une petite population et il y a un niveau d'éducation qui nous permettrait, en alliant tous ces éléments, de profiter et d'inventer des modèles exportables. Et je crois que la voie d'avenir est là.

Évidemment, le problème reposera et sera toujours... le problème sera essentiellement un problème d'identité. Et, quand on parle d'identité, on parle de quoi? On parle de la langue, on parle de l'histoire. Tantôt, on célébrait la journée des musées, mais l'histoire est fondamentale ici. On ne peut pas nier l'histoire. L'histoire est le vecteur, la seule façon qui nous permettra d'imaginer un avenir fructueux. La langue est fondamentale aussi. C'est notre manière de penser, notre manière d'être, notre manière de réagir. Elle est au coeur de l'identité. Et, cette langue-là, on doit fermement la développer et s'assurer que non seulement elle est bien apprise à l'école, mais qu'elle est bien parlée, qu'elle est bien pratiquée, la valoriser d'une façon constante. J'ajouterais, dans cette identité, il y a aussi d'autres notions, des notions évidemment d'égalité homme-femme, des notions...

Mais, quelles que soient les notions qu'on intègre dans l'identité, il est clair que, pour que l'identité soit forte, et il faut qu'elle le soit, il faut absolument qu'elle soit mobilisée par quelque chose qui nous fait passer au-delà des résistances. Et l'appel qu'on peut imaginer ou le projet qu'on voudrait entendre de la part de tous les premiers ministres et du premier ministre actuel, c'est: Quel est donc ce projet? Quel est donc cet avenir qu'il nous décrit? Quel est ce rêve et quels sont les arguments pour contrer les peurs et contrer les résistances? Voilà ce que nous aurions aimé et souhaité entendre, et je vous remercie, Mme la Présidente.

n(17 heures)n

La Vice-Présidente: Merci beaucoup, M. le député de Borduas. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Masson.

Mme Ginette Grandmont

Mme Grandmont: Bonjour, Mme la Présidente. Comme bien d'autres ici présents, je suis ravie de me présenter devant vous en tant qu'élue. Je suis Ginette Grandmont, députée de la circonscription de Masson. Je représente les citoyens du secteur de Le Gardeur, La Plaine, Mascouche et Charlemagne.

À l'ouverture de cette Trente-huitième Législature, je ne manquerai pas à la règle de féliciter sa tenue et également tous ceux qui la composent. Pour ma part, je suis heureuse de représenter mes concitoyens à l'Assemblée nationale et je remercie les nombreuses personnes qui ont acquiescé à cette intention politique. Un sentiment domine, celui d'une immense gratitude.

D'abord, je remercie les électeurs du comté de Masson qui m'ont largement fait confiance en saluant mes idées, ma vision et les projets que j'escompte bientôt réaliser, ensuite mes collaborateurs, qui, durant de longues semaines, m'ont pressée à me dépasser et à me faire entendre sur toutes les tribunes. Si je suis ici, c'est grâce à leur effort doublé et de leur ténacité. Ma reconnaissance se révèle ainsi par des mercis que je réserve tout spécialement à mon organisateur de campagne, qui a reconnu en moi des qualités d'une députée. Merci aussi aux bénévoles, qui ont uni leurs efforts et n'ont jamais perdu de vue la victoire. En dernier lieu, je remercie ma famille, mes plus fidèles collaborateurs. Enfin, je remercie mon équipe, qui demeure, j'en suis sûre, la cheville ouvrière de mes nouvelles fonctions parlementaires. En réalité, cette place qui m'est assignée ici n'est pas attribuable à moi seule; elle symbolise une volonté commune de faire progresser le Québec, et j'en suis d'autant plus reconnaissante. Je ne prends pas à la légère ma carrière politique. Mes fonctions vont requérir les côtés les plus forts de ma personnalité et, par le fait même, vont m'appeler à mon vécu.

Je suis une femme d'affaires aguerrie qui s'est rapidement taillé une place dans le milieu de l'hôtellerie. Je suis diplômée de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec et j'ai une formation de directeur d'hôtel. Cette expérience professionnelle est intervenue non seulement dans le développement de mes qualités de gestionnaire, mais d'oreille attentive également. Au cours de ma longue expérience dans le domaine de la restauration, il m'a fallu trouver les moyens pour satisfaire les exigences d'autrui. Or, ma propre exigence était de choisir de nouveaux défis. C'est ainsi que j'ai découvert le secteur de l'immobilier; j'ai été propriétaire d'une franchise de Remax durant sept ans.

Ma plus grande entreprise a été fondée il y a un peu plus de 40 ans: il s'agit de ma famille. Je suis une mère de quatre enfants et grand-mère de 14 petits-enfants. La famille est toujours arrivée en première place dans la hiérarchie de mes priorités. Ma famille m'a d'ailleurs fait cheminer dans la vie civique.

Merci. Je suis convaincue que les valeurs familiales mènent à l'implication collective et, dans certains cas, à l'entrée en politique. En ce qui me concerne, différents engagements, même familiaux, m'ont permis de faire des approches avec la collectivité. Les liens les plus solides se sont tissés au sein de l'action communautaire, notamment auprès de l'Opération Enfant Soleil, Opération Nez rouge. Plus tard, j'ai été présidente d'un club Optimiste et fondatrice d'un club Octogone pour les jeunes adolescents de 14 à 18 ans, qui ont pris toute une place dans ma vie aussi parce que c'est des gens très impliqués. Très vite, ma présence active, tant... autant des jeunes que des aînés, a fait pondre un rêve à l'horizon, celui de me lancer en politique. Ce qui m'a attirée ici, c'est le sentiment de pouvoir faire tourner le vent, d'avoir une influence directe sur les efforts communs, de sentir qu'on peut répondre à une attente et que ça compte vraiment. C'est en prenant la mesure de mes propres efforts que j'ai compris qu'ils pouvaient m'accorder une entrée en politique.

Aujourd'hui, certes, les efforts sont loin de leur épilogue, et je souscris volontiers à la multiplication des efforts pour donner prise au changement. Mon parti est devenu un interlocuteur important à l'Assemblée nationale, et je suis heureuse de prêter ma voix pour défendre les préoccupations de mes concitoyens. Porte-parole en matière d'aînés et aidants naturels, je porte un intérêt personnel pour ce dossier crucial dans le Québec d'aujourd'hui. Ayant été moi-même aidant naturel durant près de 10 ans, j'ai eu envie de m'engager personnellement à élargir les ponts pour favoriser une vraie prise de conscience. Pour que les aidants naturels jouissent d'une pleine reconnaissance, les citoyens doivent sentir que leur député est à même de répondre aux défis du présent et du futur tels que le vieillissement de la population et le maintien à domicile. Jadis, directement touchée par ce défi, j'aurais voulu faire avancer les choses pour ces méconnus du système de santé. Vous savez, de trop nombreux cas d'abus envers les aînés sont répertoriés depuis les dernières années. Cette situation est tout à fait inacceptable. Nous ne pouvons tolérer que les bâtisseurs du Québec soient traités de la sorte.

L'Action démocratique du Québec s'est portée à la défense de nos aînés par le passé. Il ne suffit que d'un clic de souris pour répertorier les interventions en Chambre des députés de notre formation politique sur le sujet. Malgré plusieurs interventions, les réponses fournies par le gouvernement à l'époque n'étaient pas jugées satisfaisantes. C'est pourquoi notre parti a proposé à diverses reprises l'établissement d'une commission d'enquête sur les conditions de vie de nos aînés. Il faut que la lumière soit faite sur ces cas d'abus, que la politique du silence qui prévaut actuellement cesse. Le programme de l'Action démocratique du Québec étant clair, le premier geste politique posé, pour notre parti, était de réclamer une commission d'enquête sur les conditions de vie de nos aînés. Je dois ici souligner l'apport de notre parti au débat d'idées du Québec. Grâce à notre formation politique, le gouvernement a cessé de faire la sourde oreille. Il a enfin compris la nécessité de faire preuve d'empathie envers autrui. L'Action démocratique du Québec a donc le mérite d'avoir fait reculer le gouvernement libéral. Soit dit en passant, c'est un recul que je salue. Considérons cela comme un geste d'ouverture et travaillons ensemble pour le bien-être de nos aînés, eux qui sont inquiets quant à leur avenir.

Aujourd'hui, je suis fière de participer à ce moment historique du parlementarisme québécois. Le sens de mon engagement dépassera largement ma proche personne. Soyez assurés que je travaillerai sans relâche au nom des convictions et des valeurs de ma formation politique pour que les gens du Québec, et en particulier de ma circonscription, puissent en profiter. Je vous en remercie.

La Vice-Présidente: Merci beaucoup, Mme la députée de Masson. Je suis prête maintenant à reconnaître un autre intervenant, M. le député de Richmond et président du caucus libéral.

M. Yvon Vallières

M. Vallières: Alors, merci beaucoup.

La Vice-Présidente: Vous avez la parole.

M. Vallières: Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Vous me permettrez de, d'abord, vous féliciter pour votre élection à ce poste important qu'est la vice-présidence de l'Assemblée nationale. Vous ayant connue sous d'autres responsabilités, entre autres à l'intérieur de la Commission de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation, où vous étiez vous-même présidente, vous me rappelez votre doigté, puisque nous avons réussi à mener à terme de nombreux mandats, dont quelques-uns d'initiative qui n'étaient pas faciles. Et on a pu se rendre à terme avec non seulement le consensus des membres, mais l'unanimité des membres en commission parlementaire. Alors, ça dénote votre doigté, votre grand sens également de l'institution dans laquelle nous sommes, votre grand respect qui vous a toujours animée. Alors, je suis persuadé que nous avons élu une très bonne vice-présidente et que vous pourrez continuer à servir l'institution à l'intérieur de cette nouvelle responsabilité pour l'ensemble des contribuables du Québec, mais aussi, pour l'ensemble des collègues qui sont ici, de mettre votre expérience à notre service. Je veux vous en remercier personnellement, vous m'aidez dans mon travail et vous allez continuer à le faire au cours, là, des prochaines semaines, des prochains mois et années, j'en suis persuadé.

Enfin, Mme la Présidente, vous me permettrez également de féliciter Mme la députée de Masson, qui vient de s'exprimer. Je pense que c'était sa première allocution à l'Assemblée nationale. Vous comprendrez, celui qui prend la parole maintenant en est plutôt à sa xième intervention à l'Assemblée nationale, puisque, pour la huitième fois, les électeurs du comté de Richmond m'ont renouvelé leur confiance. Alors, c'est une neuvième élection, c'est huit fois, et je veux les remercier pour cette confiance inébranlable au fil du temps. Également, ces centaines de bénévoles qui m'ont supporté au travers de la dernière élection, mais aussi au travers de ma carrière politique, et je veux leur renouveler que c'est pour moi un privilège et un grand honneur de pouvoir être ici, à l'Assemblée nationale, pour les représenter, prendre intérêt évidemment des différents sujets qu'ils me soumettent, mais aussi d'exercer dans le gouvernement libéral le maximum d'influence pour respecter le mandat qu'ils m'ont confié au cours de la dernière élection générale.

n(17 h 10)n

Alors, j'ai été élu, Mme la Présidente, la première fois ici, moi, le 29 octobre 1973. C'était alors la Trentième Législature, et c'est un de mes ex-collègues, le député de Roberval, Karl Blackburn, qui me le rappelait tantôt ? qui, lui, est un ex très jeune député, très efficace également, bien connu dans son milieu, très dynamique ? qui me rappelait que c'était lors de la Trentième Législature que j'ai mis ici les pieds, en cette Assemblée, le dernier siège au fond de cette salle, Mme la Présidente ? j'en ai occupé plusieurs depuis ce temps-là. Et aujourd'hui, eh bien, nous en sommes finalement à cette première session de la Trente-huitième Législature. C'est vous dire que beaucoup de temps s'est écoulé depuis cette période-là. Et je dois vous dire que je suis toujours impressionné de me trouver dans cette enceinte très riche en histoire et qui a vu siéger des parlementaires tous et toujours très fiers de représenter, d'abord et avant tout, leurs comtés à l'Assemblée nationale du Québec. En tout premier lieu, vous me permettrez de jeter un bref retour sur le dernier mandat que j'ai connu en cette Assemblée pour remercier très sincèrement tous les intervenants des secteurs agricoles, du secteur de l'alimentation et des pêches également, que j'ai côtoyés alors que j'étais ministre. Alors, à toute la clientèle, aux fonctionnaires, aux sous-ministres, aux directeurs régionaux, enfin à tous ces gens de passion qui m'ont entouré au cours de ces dernières années, je veux les remercier, à ces gens de la terre et de la mer, Mme la Présidente, qu'on ne peut côtoyer de près ou de loin sans s'y attacher fortement, puisque ce sont des passionnés. Et ils nous transmettent, comme beaucoup, de cette passion qu'ils ont du labeur de leur travail.

Je garde de cette période où j'ai donné le meilleur de moi-même un beau souvenir. Les défis étaient de taille, mais ensemble nous avons pu les relever. Je pense, entre autres, au nouveau programme de remboursement des taxes aux agriculteurs. Plusieurs avaient prédit que c'était quelque chose de presque impossible. Je me souviens... Je vois le député de Beauce-Nord qui est avec nous, il a travaillé beaucoup à nos travaux, et incluant vous, Mme la Présidente. On se souvient de la complexité du dossier. Alors, j'étais heureux dernièrement puisque nos fonctionnaires nous ont appelés pour nous indiquer que, contrairement à ce qu'on avait pensé, c'est qu'on a même été capables de livrer aux municipalités le remboursement de ces taxes-là à hauteur, je pense, de 80, 90 millions, dans une première salve, deux semaines avant l'échéance que nous avions prévue. Alors, je pense que les parlementaires qui ont contribué à l'adoption unanime de ce projet de loi là peuvent être aujourd'hui très fiers. Alors, je suis très fier de cette pièce maîtresse qu'on a pu passer ensemble.

On a également adopté la Loi sur les appellations réservées, les termes valorisants, une loi qui est très importante, c'est une première en Amérique du Nord. Évidemment, on a mis en place la Commission sur l'avenir de l'agriculture, de l'agroalimentaire au Québec en toute complicité avec le premier ministre du Québec. Alors, je suis très fier de ces réalisations-là, Mme la Présidente, qui mettent la table dans le fond pour l'avenir du secteur agroalimentaire québécois, et je pense aussi à tous ces collègues qui ont pu y contribuer en cette enceinte.

À mon arrivée à la tête du ministère, je m'étais engagé à redonner à l'agriculture ses lettres de noblesse, et mon intention demeure toujours la même. Je le ferai fièrement à titre de député et en soutien constant également à mon collègue le député de Frontenac, qui est devenu le nouveau porteur du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. Il faut que les producteurs puissent, Mme la Présidente, continuer à vivre de façon décente de leur travail et être fiers d'être des agriculteurs au Québec.

Je suis d'autant plus déterminé que le secteur agroalimentaire contribue largement à la création d'emplois dans toutes les régions du Québec: c'est plus de 430 000 emplois, incluant un emploi sur 12 dans nos régions. Et je sais que, dans le secteur de l'Estrie, dans la région de l'Estrie, de même qu'au Centre-du-Québec et dans mon comté, en particulier le comté de Richmond, c'est de l'emploi qui est très précieux, qui garde une vitalité économique et sociale dont on ne peut se passer. Donc, l'agriculture est un incontournable. C'est sûr, Mme la Présidente, que je continuerai, au fil du temps, avec mon gouvernement, à supporter ce secteur de l'activité très important pour le développement économique de l'ensemble de nos régions. Ayant également fait de la création d'emplois une priorité pour mon comté lors de la dernière campagne électorale et considérant que le secteur agricole joue un rôle important à ce chapitre, il est très clair pour moi que je demeure un allié indéfectible de la cause agricole. Et, comme membre participant au Conseil des ministres, je continuerai à soutenir ce secteur et mes collègues qui auront à en faire un succès à l'intérieur de notre prochain... notre présent mandat de gouvernement.

Enfin, j'aborde ce nouveau mandat, Mme la Présidente, avec confiance et optimisme. Le résultat de la dernière élection fait en sorte que nous formons maintenant un gouvernement minoritaire. La population, en nous choisissant comme gouvernement mais en nous donnant une opposition forte, nous a demandé du changement.

En passant, quelle que soit notre façon d'interpréter le résultat de l'élection générale, il y a quelque chose qui demeure, que j'ai toujours dit, et qu'on doit... dont on fera le calcul au net, c'est que le peuple, lui, ne se trompe pas. Le peuple a choisi que cette Assemblée soit une Assemblée formée d'un gouvernement minoritaire. Alors, je pense qu'on doit en prendre acte et se comporter en conséquence.

Cette nouvelle façon de gouverner évidemment nous interpelle tous, chacun d'entre nous, et nous responsabilise de façon, je dirais, différente mais tous cependant, sans exception, et je suis confiant que nous y arriverons. Pour notre parti, le Parti libéral du Québec, il ne fait aucun doute que nous voulons que cette Assemblée nationale fonctionne. Le 26 mars dernier, la population nous a envoyé un message clair. Nous l'avons compris et nous y donnerons suite. Les Québécois veulent un gouvernement de changement; nous sommes ce gouvernement qu'ils souhaitent, Mme la Présidente.

Ce changement s'est d'abord opéré, s'est d'abord traduit par la taille du nouveau Conseil des ministres, 18 ministres seulement et une composition à moitié par des femmes et à moitié par des hommes, une composition dont le premier ministre du Québec peut être très fier. Je pense que le premier ministre du Québec passe vraiment de la parole aux actes. Il est celui qui vraiment se prend lui-même à témoin de la capacité que nous avons de donner aux femmes, en cette Assemblée, toute la place qu'elles méritent, et ça commence par le plus haut niveau qu'est le Conseil des ministres. Alors, je pense qu'on peut remercier et féliciter notre premier ministre pour cette initiative qui tranche avec tout ce qu'on a vu dans le passé, tant au Québec qu'en Amérique du Nord.

Ce changement s'est également traduit par la suite dans le discours inaugural qu'a prononcé le premier ministre en cette Assemblée. Étant donné que le mandat de notre gouvernement sera vraisemblablement plus court, je suis heureux de la décision de notre premier ministre de prendre une série d'actions touchant le quotidien de nos concitoyens et concitoyennes. En mettant ainsi de l'avant un nombre limité de priorités, en fait huit gestes principaux qui pourront être mesurés à la fin de la présente année, cela n'exclut pas pour autant que le gouvernement doive continuer à avoir des projets à long terme. Ça va de soi, le moyen et le long terme se continuent, mais je pense qu'il est important de se donner un horizon jusqu'à la fin de la présente année et qu'on puisse carrément mesurer l'impact des mesures que nous aurons mises de l'avant, et on pourra demander à nos concitoyens et concitoyennes de porter un jugement sur ces objectifs que nous nous sommes donnés comme gouvernement.

Enfin, Mme la Présidente, pour ces mesures principales qui ont été annoncées, je ne peux pas passer sous silence le fait qu'on a annoncé qu'on allait réduire les impôts au Québec. Baisser les impôts, pour moi, au Québec, ça veut signifier beaucoup. À maintes reprises, quand j'étais de l'autre côté de cette Assemblée, j'ai insisté sur le fait que nous étions les champions des impôts en Amérique du Nord. C'est un triste palmarès, mais c'était comme ça. Je l'ai souvent dénoncé quand j'étais dans l'opposition et, à chaque fois que je faisais, je dirais, mon plaidoyer, j'indiquais aux gens jusqu'à quel point, quand on réduit les impôts, ça vient stimuler l'économie. Alors, quand on paie moins d'impôt et qu'on augmente donc la capacité de consommer des gens, la capacité, si on veut, d'achat, quand on augmente le pouvoir d'achat des contribuables québécois, bien, c'est une roue qui tourne. Alors, on augmente la capacité d'achat, ça veut dire que les gens consomment davantage, ça veut dire qu'on produit davantage. On produit davantage, on embauche davantage. Ça fait que les gens paient un peu d'impôt, paient également plus de taxes. Donc, ça stimule véritablement l'économie. Et une réduction d'impôt comme celle que nous allons proposer, celle qui a déjà été annoncée par le premier ministre, aura très certainement des impacts très positifs sur l'économie québécoise, et c'est une pièce majeure qui intervient à un moment où on veut créer davantage d'emplois, ça va stimuler l'emploi, mais à un moment aussi où le taux de chômage au Québec est exceptionnellement bas, aux environs de 7,2 %. Moi, je n'ai jamais vu ça en 30 ans que je suis ici, dans ce Parlement, malgré les bonnes années qu'on a connues. Alors, c'est véritablement un record qui indique très clairement que notre gouvernement est sur la bonne voie, sur celle de la création d'emplois qui vient créer cette richesse dont on a besoin pour mieux la distribuer à ceux qui en ont le plus besoin dans notre société.

Alors, Mme la Présidente, je veux donc dire que, pour moi, à l'intérieur des objectifs que nous nous donnons comme gouvernement, très certainement que je vais supporter de toutes mes capacités la volonté exprimée par notre premier ministre de réduire le fardeau fiscal de l'ensemble des travailleurs et travailleuses du Québec et en particulier des gens de la classe moyenne.

n(17 h 20)n

Si le temps me le permettait, je vous dirais ce que j'entendais pendant la campagne électorale dans toutes ces usines, dans toutes ces maisons où j'ai circulé, où les gens ne cessaient d'insister sur le fait que, malgré les efforts qu'on avait consentis comme gouvernement, ils étaient encore trop imposés. Alors, j'espère qu'on ne nous reprochera pas, de l'autre côté de la Chambre, de tenir cet engagement que nous avons pris de venir quelque peu soulager l'ensemble des contribuables québécois.

Mais une autre mesure, Mme la Présidente, que je ne peux passer sous silence, qui a été annoncée par notre premier ministre dans le discours inaugural, c'est l'élimination de la malbouffe dans nos écoles. J'ai choisi celle-là parce que, dans mon compté, il y a des initiatives qui ont été prises au cours des dernières années et dans ma propre municipalité, à Danville, à l'école Masson, grâce à la Fondation de l'école Masson, où on a un climat assez particulier, où les dirigeants de l'école ont compris l'importance de la valorisation d'une alimentation saine pour les élèves, où on a mis en place tout un ensemble de mesures, de collations santé, qui vise en même temps à faire connaître les bons produits, pourquoi on doit s'alimenter de telle ou telle façon. Ça se fait à Danville, ça se fait également à l'école La Passerelle, d'Asbestos, où on sert des petits-déjeuners aux élèves, avec un soutien de celui qui vous parle mais aussi avec le soutien gouvernemental, je l'espère, pour l'avenir, afin de nous permettre d'arriver à cet objectif d'éliminer de nos écoles cette malbouffe qui constitue très certainement un des éléments majeurs pour s'assurer de la santé des élèves qui sont dans nos écoles. Alors, c'est sûr que c'est un autre élément du discours inaugural que je vais supporter auprès de mon gouvernement, au cours des prochains mois.

Également, Mme la Présidente, quelque chose qui relève, qui concerne les parents mais aussi les élèves dans nos écoles ? comme ex-enseignant, ça me rejoint beaucoup ? ce sera le retour du bulletin chiffré dans nos écoles. Ça aussi, il fallait circuler au travers des familles québécoises pour nous indiquer jusqu'à quel point le message était très clair de mettre à la disposition des parents des outils leur permettant d'avoir un bulletin plus compréhensible, plus convivial, quelque chose que les gens vont avoir de la facilité à bien comprendre pour évaluer le cheminement comme tel des élèves, des enfants qui sont dans nos écoles. Alors, oui, Mme la Présidente, nous avons entendu ce message et nous allons passer à l'action dans ce domaine.

Également, un secteur qui me tient beaucoup à coeur parce que ça fait partie des engagements électoraux que j'avais pris, c'est de soutenir l'ensemble des familles au Québec et en particulier celles qui sont dans le comté de Richmond. Et, pour être dans une région, véritablement un comté rural, vous savez jusqu'à quel point il est important non seulement de garder des familles chez nous, mais se donner la capacité de les attirer et de faire en sorte qu'elles demeurent dans notre milieu. Et ça, ça veut dire que ça prend des mesures qui vont soutenir les naissances au Québec. On voit que celles qu'on a mises en place donnent de bons résultats. Il y a plus de naissances au Québec présentement, mais il faut continuer sur cette voie, et je pense que les gens vont être à même de constater qu'on n'est pas à la limite de notre imagination, comme gouvernement, afin de s'assurer que les familles québécoises trouvent leur place dans les différentes régions du Québec.

Alors, je pourrais vous parler de quelques expériences dans mon comté ? le temps passe assez rapidement cependant ? concernant le secteur des familles. Encore il y a quelques minutes, je m'entretenais avec le maire de Tingwick dans mon comté, M. Simoneau, à qui on vient de confirmer une subvention pour une politique de la famille dans sa petite municipalité. Et jusqu'à quel point la répétition de projets comme ceux-là, dans les petites municipalités, avec des outils qui sont bien perçus et bien compris par les municipalités, devient quelque chose d'important pour s'assurer de la rétention des familles dans nos milieux ruraux, alors M. le maire de Tingwick en était bien heureux, Mme la Présidente, et plusieurs autres dans mon comté.

Quelques mots maintenant, en terminant, sur les aînés parce que j'ai un comté aussi qui regroupe de nombreux aînés. Évidemment, je veux me réjouir de la création du ministère des Aînés et de la mise sur pied d'une consultation publique sur les conditions de vie des aînés. On pose ici un premier jalon pour se donner les moyens d'améliorer la qualité de vie de nos aînés et de s'assurer de leur présence dans nos milieux ruraux et de les garder encore plus longtemps chez eux dans leur milieu. Et, comme le disait, un peu plus tôt, ma collègue de Saint-Henri?Sainte-Anne, ministre des Aînés, les conditions de vie des aînés n'appartiennent ni à un parti ni seulement même à un gouvernement. C'est un défi beaucoup plus large, qui convie l'ensemble de la société québécoise. C'est une question, véritablement un enjeu de société et c'est ce que nous voulons en faire.

Alors, je suis très heureux que le premier ministre du Québec ait trouvé la situation suffisamment importante, déterminante pour le Québec pour nommer une ministre aussi près de la réalité et aussi bien préparée pour répondre à ce grand défi qui attend la société québécoise, qui est de prendre soin de ses aînés, de leur donner toute la place qu'ils méritent également dans la société. Alors, je pense qu'il faut avoir vécu comme député pendant d'aussi nombreuses années en cette Assemblée. Moi, je veux vous indiquer, Mme la Présidente, que c'est un des beaux gestes, un des grands gestes qu'un premier ministre du Québec aura pu poser véritablement en confiant une responsabilité particulière dans le secteur des aînés à une porte-parole qui va bien les représenter puis qui va tenir en compte, dans l'ensemble de l'appareil gouvernemental, des besoins qui sont exprimés par nos aînés au Québec.

Enfin, plusieurs autres points pourraient être soulignés, Mme la Présidente. J'aurai probablement, lors du discours du budget, l'occasion de revenir sur plusieurs points, mais je terminerai en vous indiquant que c'est, pour moi, un grand honneur de continuer à travailler dans cette Assemblée avec l'ensemble de mes collègues. Et puis, face au défi que nous a donné la population de former un gouvernement minoritaire et de livrer quand même un fruit qui va correspondre aux attentes qui nous auront été proposées par la population, c'est un défi qu'avec l'ensemble de mes collègues il me fait plaisir de relever. Merci beaucoup.

La Vice-Présidente: Merci, M. le député de Richmond. Je cède maintenant la parole à M. le député de Beauce-Sud.

M. Claude Morin

M. Morin: Alors, merci, Mme la Présidente. Avant de commencer mon discours officiel, j'aimerais juste faire un petit clin d'oeil à mon père qui, s'il avait été de ce monde, il serait énormément fier de voir son fils à un endroit où il a toujours voulu être, mais il a toujours travaillé en deuxième ligne. Je me souviens des campagnes électorales auxquelles il participait comme organisateur, c'était vraiment quelque chose. Et puis il était tellement impliqué que je me souviens qu'on avait les vérificateurs de l'Union nationale qui venaient vérifier nos livres après les défaites. La même chose pour ma mère, qui vit encore aujourd'hui mais qui est dans un foyer pour personnes âgées, qui est très fière de son fils.

Alors, Mme la Présidente, chers collègues parlementaires, c'est un honneur et un privilège pour moi de pouvoir m'adresser à vous tous au nom de tous les citoyens de Beauce-Sud qui m'ont confié, le 26 mars dernier, après 28 ans de domination libérale ininterrompue, un mandat clair et fort important, soit celui de les représenter dignement au sein de l'Assemblée nationale du Québec. Le dernier qui a représenté mon comté de Beauce-Sud à l'Assemblée nationale, je le vois régulièrement encore, c'est M. Fabien Roy. Alors, je voudrais profiter de l'occasion pour le saluer et pour le remercier de ses judicieux conseils ainsi que de son soutien.

Maintenant, pour les citoyens et citoyennes de Beauce-Sud, je tiens à les remercier chaleureusement de la confiance qu'ils m'ont témoignée et je leur dis que je suis déterminé plus que jamais à bien représenter leurs intérêts au cours de cette Trente-huitième Législature. Je m'engage à être un député présent et disponible, en plus de favoriser la concertation avec tous les intervenants, qu'ils soient municipaux, économiques, culturels, sportifs, sociaux et communautaires. Je leur dis: Ne soyez pas surpris si vous me voyez souvent au milieu de vous, car je suis une personne qui aime travailler sur le terrain et qui croit fortement au travail d'équipe afin d'obtenir des résultats concrets et de livrer la marchandise.

Je veux aussi souligner le magnifique travail... Il y a tous les bénévoles adéquistes de mon comté qui ont travaillé très fort durant la dernière campagne électorale pour me permettre d'être ici, aujourd'hui. Ils ont tellement travaillé fort que j'en ai même une couple, là, qui se sont retrouvés à l'hôpital. Alors, malgré tout, on les a bien soignés. Puis je voudrais aussi surtout souligner mon cousin Gilles qui, lui, a eu un problème cardiaque durant la campagne, à trois jours du vote. Alors, il était tellement emballé, il travaillait tellement fort... Gilles, c'est mon cousin, c'est le grand frère que je n'ai jamais eu. Alors, je lui dis, s'il m'écoute, que je le remercie et puis que je m'attends qu'il soit en forme pour la prochaine campagne, parce qu'avec un directeur de communications comme lui on part en avance.

Alors, comme je le disais, je suis originaire de la Beauce, plus précisément de Saint-Gédéon. Je le dis tout de suite, le père Gédéon n'est pas originaire de Saint-Gédéon. O.K.? Alors, souvent, on me demande la question. Non, ce n'est pas vrai, M. Lussier ne venait pas de Saint-Gédéon.

n(17 h 30)n

À Saint-Gédéon, j'y ai fait mes études primaires. Par la suite, j'ai suivi mon cours classique au séminaire de Saint-Georges avant d'obtenir mon D.E.C. en administration au cégep de Thetford Mines. Ensuite, j'ai joint les Forces armées canadiennes sous le programme de formation universitaire pour officiers. En 1975, j'ai obtenu mon diplôme universitaire et ma commission d'officier. À partir de là, j'ai débuté une carrière des plus fructueuses comme spécialiste en logistique. Cette carrière m'a permis de servir un peu partout, autant au Canada qu'en Europe. Les différents postes que j'ai remplis durant ma carrière ont été soit comme cadre intermédiaire, officier d'état-major, officier de liaison ou encore même comme commandant d'unité à deux occasions. Comme expérience en milieu opérationnel, en plus de l'Assemblée nationale depuis deux semaines, j'ai servi en Croatie, en ex-Yougoslavie, au Kosovo, en Macédoine, en Grèce, pour terminer dans les camps de réfugiés en Albanie, et ça, plusieurs mois durant les années 1997 à 2001. Fait à noter, qu'il est important à noter, tous mes séjours dans les Balkans, je n'ai jamais servi au sein d'une unité canadienne mais plutôt dans différents quartiers généraux de l'OTAN. J'ai terminé ma carrière à l'OTAN comme directeur des mouvements, à Naples, en Italie.

Bien sûr, ma victoire électorale du 26 mars dernier m'a cependant obligé à mettre un terme définitif à ma carrière militaire alors que je commandais encore le 55e Bataillon des services du Canada au grade de lieutenant-colonel. Alors, j'ouvre une petite parenthèse, comme vous pouvez vous en douter, avec la carrière que j'ai faite, je vais être capable de défendre mes concitoyens de Beauce-Sud et, si le besoin est, d'attaquer mes adversaires politiques. Je connais toutes les tactiques et la stratégie.

Maintenant, c'est avec enthousiasme que j'entreprends cette nouvelle carrière. J'ai toujours été un passionné de politique et j'ai vraiment le goût de travailler activement à l'amélioration de l'avenir de mes enfants et de toute cette génération qui vise avant tout à se faire confiance mais surtout ? mais surtout ? à être libre de ses choix, tel qu'il est défini dans le programme de l'ADQ.

Vous savez, mon travail de terrain est déjà commencé, et j'ai eu la chance de rencontrer beaucoup de citoyens ainsi que plusieurs élus municipaux et des chefs d'entreprise. Bien sûr, ils me parlent de différentes situations, différents problèmes qu'on devrait améliorer lorsqu'on est au gouvernement, lorsque nous sommes à l'Assemblée nationale, mais j'aimerais focusser sur seulement les deux majeurs.

D'abord, ils me parlent notamment du prolongement de l'autoroute Robert-Cliche. Vous savez, à titre d'infrastructure vitale au développement de la Beauce, le parachèvement de cette autoroute doit se faire sans délai. Il s'agit aussi d'une question de sécurité, car la route 173 est à ce point achalandée qu'il en va de la sécurité publique d'accélérer le développement d'une véritable autoroute à quatre voies, et ce, jusqu'à Saint-Georges et ultimement jusqu'aux frontières du Maine. Vous savez, la Beauce, avec son haut volume de production de biens exportables, a vraiment besoin de cette infrastructure. Il y en a plusieurs qui me disaient, des personnes un peu plus âgées: Vous savez, on a commencé la construction de l'autoroute de la Beauce... Ils suivaient des cours de conduite pour obtenir leurs permis de conduire. À la vitesse qu'on avance dans ce projet-là, ils vont être obligés de remettre leurs permis parce qu'ils n'auront plus la chance pouvoir conduire et d'utiliser la soi-disant future autoroute de la Beauce. Alors, je demande au gouvernement de ne pas nous oublier, c'est important de mettre l'effort sur l'autoroute de la Beauce.

Un autre sujet qu'on me parle abondamment aussi est qu'il faudra revoir un certain programme gouvernemental dont les mesures fiscales, à l'origine, étaient fondées sur de bonnes intentions. Cependant, durant les dernières années, il apparaît que ces dernières ont développé des conséquences imprévues, créant ainsi un impact négatif sur l'emploi, la production et le développement de plusieurs entreprises spécialisées de mon comté. Je suis certain que nous allons avoir la chance d'en discuter davantage dans les prochaines semaines et les prochains mois.

Maintenant, Mme la Présidente, comme porte-parole de l'opposition officielle en matière de revenu, le gouvernement doit s'attendre de ma part à beaucoup de rigueur. C'est d'ailleurs un domaine, celui de la perception des impôts et des taxes, où il en faut. En effet, s'assurer que chacun, chacun de nous, de vous, paie sa juste part du financement des services publics est une mission essentielle, et c'est celle de Revenu Québec. Je vous garantis que je veillerai personnellement à ce qu'il la respecte.

Cette mission de Revenu Québec soulève aussi plusieurs interrogations, comme par exemple: Quel degré d'autonomie, par rapport à la politique fiscale du gouvernement fédéral, le gouvernement du Québec entend-il défendre? Comment cesser de se retrouver à la remorque des décisions fiscales qui ont des conséquences financières importantes? Comment s'assurer que tous les impôts et que toutes les taxes qui doivent être perçus le sont effectivement? Alors, ce n'est que quelques-unes des questions qui animeront certainement les débats que j'aurai dans les prochains mois avec le ministre du Revenu.

En terminant, Mme la Présidente, je m'en voudrais de ne pas prendre quelques instants pour remercier mon épouse, Anne, qui, en plus de m'avoir donné deux merveilleux enfants, Nicolas et Chiara, m'a toujours soutenu dans tous mes choix de carrière, qui a toujours eu ses valises prêtes en même temps que les miennes, lorsqu'on déménageait régulièrement, dans mon ancienne carrière, et qui a travaillé avec moi dans le comté, avec des valises aussi, dans la Beauce, qui est toujours prête à me soutenir. Alors, à vous trois, Nanou, Nicolas, Chiara, je vous dis merci encore une fois de votre appui sans réserve qui me permet de vivre cette expérience extraordinaire en politique, en souhaitant qu'elle soit la plus longue possible. Alors, je vous adore tous les trois et je vous embrasse tous, puis je vais essayer d'être à la maison ce soir. Je vous remercie, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente: Merci, M. le député de Beauce-Sud. Je suis prête maintenant à reconnaître M. le député de Roberval.

M. Denis Trottier

M. Trottier: Oui, Mme la Présidente. Je me joins à tous les autres qui vous ont félicitée pour votre nomination. Je voudrais également remercier tous les électeurs et électrices du comté de Roberval qui m'ont fait confiance, et je veux assurer à tous mes électeurs, qu'ils aient voté ou non pour moi, qu'ils pourront compter sur moi sans aucun problème. Je vais enfin remercier mon équipe, ma famille, mes bénévoles qui ont permis mon élection.

De plus, Mme la Présidente, je veux vous assurer de mon entière collaboration afin de faire progresser la société québécoise afin qu'elle devienne une société plus libre, plus prospère, mais aussi plus démocratique, plus décentralisée, plus solidaire et plus écologique. À cette fin, chaque fois que je pourrai, je proposerai des solutions plutôt que de faire des critiques.

Ma première suggestion, Mme la Présidente, est à l'effet que la société québécoise se porterait mieux s'il y avait plus de gens qui s'impliquaient et moins de gens qui critiquaient. Je crois que notre possibilité de critiquer devrait être proportionnelle à notre implication. Et dans ce sens, dans l'avenir, il faudra mieux encourager ceux et celles qui s'impliquent et qui mettent parfois des centaines d'heures de bénévolat pour s'occuper de différentes bonnes causes ou prendre des responsabilités qui sont parfois très lourdes.

Mme la Présidente, comme il faut que je réagisse au discours du premier ministre, je vais me permettre quelques petites critiques, mais le gros de mon intervention sera de proposer des mesures qui visent l'amélioration de notre société et plus particulièrement l'avenir des régions ressources.

Proposer, comme grande orientation politique, d'avoir un bulletin chiffré, c'est bien, tout comme vouloir éliminer la malbouffe à l'école, mais c'est du ressort des commissions scolaires et des écoles, qui auraient dû s'en occuper sans que l'État intervienne. C'est quand même curieux de voir qu'un gouvernement se disant non interentionniste se mêle de questions qu'il a déjà déléguées à d'autres.

En 2003, le parti du premier ministre s'est fait élire en se présentant comme le parti des régions. Il avait senti que ce serait vendant pour l'élection, et ce le fut. Malheureusement, il ne s'est pas occupé des régions ressources, avec le résultat qu'il est quasi disparu de la carte électorale régionale. J'aurais pensé que le premier ministre en prendrait acte et qu'il nous proposerait toute une série de mesures pour relancer l'économie des régions, durement affectées par la crise forestière. Mais tel ne fut pas le cas dans son discours inaugural. Pas un mot ou presque sur les régions, et aucune de ses huit priorités ne sont reliées aux régions ressources ou à l'industrie forestière. C'est quand même assez invraisemblable et inacceptable, compte tenu de la situation des régions forestières comme la nôtre. Quand il dit qu'il a compris suite aux élections, qu'a-t-il compris?

n(17 h 40)n

D'autre part, considérant qu'une partie de plus en plus grande de la population se désintéresse de la politique, il me semble que nous avons un devoir de proposer un nouveau projet de société qui sera adapté au monde dans lequel on vit et qui incitera les jeunes et les moins jeunes à se préoccuper davantage du monde politique. Mme la Présidente, je crois qu'une partie importante de la population québécoise est mûre pour procéder à la modernisation de notre système politique. Il nous faut mettre en place un vaste chantier qui nous permettra d'entrer dans le XXIe siècle politique. Même si nous sommes en 2007, j'ai parfois l'impression que nous sommes encore au XXe siècle, sous certains aspects, et même au XIXe siècle, dans d'autres cas. Ainsi, quand on pense qu'il faut encore, en 2007, prêter serment d'allégeance à la reine d'Angleterre pour devenir député, il y a là un fort symbole d'archaïsme et de déni de la démocratie.

Je crois donc qu'il faut mettre en place toute une série de mesures qui pourront moderniser notre système politique. À cette fin, nous pourrions avoir des élections à date fixe, abolir le serment à la reine, limiter à deux mandats le nombre de mandats consécutifs du premier ministre, mettre en place une politique d'initiatives référendaires, limiter au maximum le recours au bâillon, mettre en place des mesures qui favoriseront la participation des citoyens aux décisions, fournir davantage de pouvoirs aux députés et alléger la discipline de parti, renforcer la formation citoyenne à l'intérieur du système d'éducation et valoriser la fonction politique. Enfin, nous devrions, Mme la Présidente, prioriser la décentralisation des pouvoirs en région, notamment en ce qui regarde la gestion des ressources naturelles, afin de permettre à celles-ci un développement plus autonome et plus responsable.

Je précise tout de suite, Mme la Présidente, que, lorsque je parle de décentralisation, il ne s'agit pas d'une décentralisation qui conduirait à laisser n'importe qui faire n'importe quoi. Avant de se lancer dans une vaste opération sur la décentralisation, nous devrons établir des normes minimales nationales qui devront être respectées partout sur le territoire québécois. Cela étant dit, nous permettrons par la suite à chacune des régions d'agir en fonction de leurs particularités et de leurs priorités.

Mme la Présidente, saviez-vous qu'au Québec actuellement il est interdit de faire mieux que les lois québécoises, que nos lois québécoises sont à la fois le minimum et le maximum que l'on peut faire? Autrefois, on disait que hors de l'Église, point de salut, maintenant c'est: Hors des normes des ministères, point de salut. À titre d'ancien préfet de la MRC Maria-Chapdelaine, j'ai eu l'occasion de le constater à quelques reprises. Ainsi, lorsque nous avons voulu édicter une norme plus sévère que celle du ministère de l'Environnement concernant la protection des sources d'eau, alors que nous avions même eu l'accord des agriculteurs, qui acceptaient que le périmètre de sécurité soit plus grand, on nous l'a refusé. On nous a dit que la norme du ministère était à la fois un minimum et un maximum. Mme la Présidente, quand, dans une société, il est interdit de faire mieux que l'État, c'est outrepasser ses fonctions.

Le rôle de l'État, pour un social-démocrate, c'est de protéger le bien commun, de s'assurer d'une juste répartition des richesses entre les individus, de permettre à chacun des individus de développer leur plein potentiel, de faire en sorte que chacune des régions et des communautés puisse recevoir leur juste part de l'État. Ainsi, Mme la Présidente, en termes de décentralisation, il faut être conscient que ce qu'on pourra faire sera vite atteint dans un gouvernement provincial. Pour permettre une véritable décentralisation, il faudra devenir un pays qui reprendra tous ses pouvoirs et qui pourra les redistribuer sur l'ensemble du Québec.

Mme la Présidente, si le gouvernement fédéral réussit à faire des surplus importants chaque année, ce n'est pas parce que ses administrateurs sont plus compétents, on l'a vu avec le scandale des commandites et celui des armes à feu. Si le gouvernement fédéral fait des surplus, c'est parce qu'il occupe des champs de compétence... des champs de taxation trop importants par rapport à ses compétences et parce qu'il a abandonné les régions et les petites communautés.

Mme la Présidente, que reste-t-il de l'intervention du fédéral dans les petites communautés? On a fermé les bureaux de poste, on a coupé les trains de passagers, on a même enlevé les rails à certains endroits afin d'être certains de ne jamais redonner de service, on a abandonné les quais fédéraux, on a laissé tomber les aéroports régionaux, on a enlevé les postes de la Gendarmerie royale et on oublie les travailleurs forestiers, on a coupé également dans l'assurance chômage. Franchement, Mme la Présidente, ce qu'il nous reste de plus palpable du fédéral, ce sont les déductions d'impôt sur notre chèque de paie à chaque semaine.

Quelques mots maintenant pour une économie plus responsable et plus équitable envers l'ensemble des régions et des citoyens du Québec. Mme la Présidente, nous devrons mettre en place une politique nationale visant la valorisation de la ressource bois, qui est un produit noble, renouvelable et écologiste. Il faut que, d'ici quelques années, le bois devienne un objet de fierté pour l'ensemble des Québécois et Québécoises. Pour ce faire, nous devrons obliger l'ensemble des ministères et des institutions publiques à intégrer le bois dans chacun de ses bâtiments. Cela deviendra un symbole fort comme de quoi nous aimons et voulons valoriser le bois. À cet effet, Mme la Présidente, je voudrais attirer l'attention sur le fait que mes frères, qui travaillent avec des Finlandais, me rappelaient que les Finlandais considèrent que nous n'aimons pas le bois, car l'ensemble de nos bâtiments au Québec sont plutôt en béton ou en tôle, ce qui est extrêmement regrettable, considérant que nous sommes une des plus grandes régions forestières du Québec.

De plus, nous devrons lancer un vaste chantier sur la biomasse forestière qui nous permettra d'augmenter nos approvisionnements forestiers tout en soutenant des projets reliés à cette biomasse. Avec le bois, il est possible de produire de la chaleur mais aussi de l'énergie verte, que l'on appelle les biocarburants. Ainsi, il sera possible de mettre en place, d'ici quelques années, des projets de fabrication de bioéthanol forestier à partir de résidus forestiers, ou d'arbres, ou d'arbustes à croissance rapide qui nous permettront de réduire notre dépendance pétrolière tout en réduisant nos émissions de gaz à effet de serre et en créant de l'emploi. Voilà une avenue qui pourrait être porteuse pour l'avenir.

Nous devrions également mettre en place, tel que recommandé au dernier sommet des régions, un institut de valorisation du bois dans le comté Roberval, comté qui est le plus forestier du Québec. Actuellement, la plus grande partie de la recherche forestière se fait dans les grands centres. Ne serait-il pas temps qu'une plus grande partie de la recherche et de l'innovation se fasse dans les régions près des forêts, comme on l'a vu avec l'installation de l'institut maritime de Rimouski pour la mer?

Mme la Présidente, il faut cesser de croire que la centralisation est la solution à tous nos problèmes. Actuellement, certaines régions se vident parce qu'il n'y a plus d'emplois. Mme la Présidente, est-il normal que l'on démolisse des écoles dans certaines régions pour en reconstruire d'autres ailleurs? Est-ce logique? Je ne crois pas. Je proviens d'une petite communauté dont je suis fier et je suis persuadé que la diversité des lieux d'occupation et de provenance est meilleure conseillère que l'uniformité. Je ne dis pas qu'il vaut mieux vivre à la campagne qu'à la ville, chacune a son charme, je constate seulement qu'il y a des gens qui sont mieux faits pour vivre à la campagne, et inversement.

Ce qu'il nous faut, c'est une politique qui fera en sorte que les gens qui veulent vivre en région puissent le faire avec un minimum acceptable de services y étant reliés. Nous devons faire place à la décentralisation de l'appareil de l'État, qui permettra une occupation dynamique du territoire de l'ensemble du Québec. Actuellement, les régions ressources ne reçoivent pas leur part de l'intervention de l'État. Combien d'emplois dans les grands centres sont reliés directement ou indirectement à l'État? Il y a des gens qui croient que les régions se font vivre par l'État et qu'il vaudrait mieux fermer certaines d'entre elles qui coûtent trop cher. J'aimerais que ces gens sortent leurs chiffres, car je suis persuadé du contraire. À titre d'exemple, j'aimerais souligner que le Saguenay?Lac-Saint-Jean, qui représente près de 4 % de la population québécoise, n'a que 2 % des employés de la fonction publique. Autre exemple: au ministère des Richesses naturelles, à Québec, il y a plus de 2 500 fonctionnaires qui travaillent plus particulièrement sur le dossier de la forêt, alors que chez nous, au Saguenay?Lac-Saint-Jean, région qui est la plus importante au niveau forestier du Québec, il n'y en a que 171. Ça ne marche pas, Mme la Présidente, il nous faut trouver un meilleur équilibre dans la répartition de l'intervention de l'État.

À cet effet, Mme la Présidente, il nous faudra faire en sorte, entre autres, que les dividendes d'Hydro-Québec, qui sont produits pour la plus grande partie dans les régions ressources, soient mieux répartis. À cet effet, je propose que 5 % des dividendes d'Hydro-Québec soient versés dans un fonds régional qui servira notamment à la mise en valeur des rivières du patrimoine. Actuellement, il n'existe aucun budget sérieux pour la mise en valeur récréotouristique de nos plus belles rivières. Il ne serait que normal qu'une partie des profits d'Hydro-Québec, qui sont produits à même les rivières des régions, puisse retourner dans les régions ? on me dit que je dois terminer. Je trouve ça malheureux. Je pourrai revenir éventuellement, Mme la Présidente.

n(17 h 50)n

Je voudrais dire quelques mots sur l'aspect du développement durable, qui me tient beaucoup à coeur. Je félicite le premier ministre qui a nommé un nombre égal d'hommes et de femmes. J'aurais aimé le féliciter afin qu'il nomme un vice-premier ministre au développement durable afin qu'on puisse faire descendre le développement durable dans chacun des ministères plutôt que de le confier à un seul ministère. J'aurais préféré aussi et je souhaite que, lors du budget, on puisse avoir une fiscalité écologique dans laquelle on va encourager les produits les plus écologiques et qu'on va décourager les produits les plus polluants. J'espère aussi qu'on aura une politique de protection des paysages.

Et enfin, Mme la Présidente, à titre de critique au tourisme, je souhaite que le fait qu'on ait enlevé un ministre spécifique au tourisme n'affecte pas ses budgets, parce qu'ils sont déjà très petits, un dixième de 1 %. Je souhaite ardemment que ces budgets soient augmentés considérablement parce que le développement touristique, pour l'ensemble du Québec, est très important et qu'investir dans le tourisme c'est une des façons les plus économiques de créer de l'emploi, considérant la faible quantité d'investissements qu'ils prennent pour créer de l'emploi.

Et, en terminant, Mme la Présidente, je vous dirais que, concernant les baisses d'impôt, le premier ministre a reçu un message clair. Il a affirmé aux Québécois que c'était sa grande priorité à la fin de l'élection, et le message qu'il a reçu, c'est que les gens ont voté majoritairement contre lui. Je pense qu'il serait plus sage d'écouter l'ensemble de la population et je souhaite ardemment qu'on puisse réinvestir dans les services, dans les régions plutôt que de faire des baisses d'impôt qui vont conduire à des inquiétudes extrêmement grandes au sein de la population. Merci, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente: Merci, M. le député de Roberval. Je cède maintenant la parole au prochain intervenant, M. le député de Berthier.

M. François Benjamin

M. Benjamin: M. le Président, chers collègues, c'est un honneur pour moi de me lever en cette Chambre afin de participer à mon premier débat sur le discours inaugural que nous a présenté M. le premier ministre.

Vous me permettrez certainement de profiter de l'occasion pour vous parler de ma circonscription de Berthier. Plusieurs de mes collègues ont dit de leurs comtés qu'ils étaient les plus beaux du Québec. Je ne voudrais pas faire de jaloux, mais je les invite à venir dans Berthier afin d'y découvrir, si cela n'est pas déjà fait, nos magnifiques lacs et forêts, nos villages pittoresques et les gens qui y habitent. Je leur suggère d'emprunter le chemin du Roy, que j'ai contribué, comme préfet, à mettre en valeur sur le territoire de la MRC D'Autray, afin de profiter des magnifiques paysages. Je souligne que c'est dans Berthier que l'on peut encore fouler un tronçon original de ce célèbre chemin aujourd'hui utilisé par les agriculteurs locaux.

La chaleur de l'accueil, la force des gens de chez nous qui veulent vivre en région, et qui souhaitent voir cette région se développer de façon harmonieuse, et qui tiennent à leur autonomie font en sorte, Mme la Présidente, que je suis aussi très fier de les représenter au sein de notre Assemblée nationale. Je m'en voudrais de ne pas les remercier de la confiance qu'ils m'ont témoignée le 26 mars dernier en m'accordant près de 43 % des votes. Ils savent qu'ils peuvent compter sur moi. Je suis un homme de parole. Je veux également assurer les administrations municipales, les 26 maires de ma circonscription, ainsi que le chef attikamek de Manouane de ma plus grande collaboration.

Je profite également de l'occasion pour remercier les nombreux bénévoles qui m'ont permis de faire une campagne électorale sans faute. Ils sont malheureusement trop nombreux pour que je les nomme ici aujourd'hui, mais ils savent que je leur suis très reconnaissant. Je veux toutefois souligner ici ceux et celles qui, dans mon comté, assurent l'accueil et le traitement des nombreuses demandes des citoyens. Alors, merci donc, Carolle Cyr, Diane Marinelli, Michel Giroux et Pierre Roy.

Mme la Présidente, je suis un homme de famille et, sans le soutien indéfectible de ma conjointe, Lyne, et de mes enfants, Élie, Marianne, Florence et Samuel, je n'aurais probablement pas fait cette campagne et ne pourrais avoir le privilège de m'adresser à vous aujourd'hui. J'aimerais remercier le chef de l'opposition officielle pour la confiance qu'il m'a témoignée d'abord en me permettant de défendre le programme de l'Action démocratique du Québec lors de la campagne électorale et me portant candidat dans son équipe et évidemment en me confiant l'important dossier de la culture et des communications.

Oui, je le sais, Mme la Présidente, il est rare que l'on désigne la culture comme un dossier important. Nous avons souvent l'impression qu'il s'agit d'un ministère mineur. Je ne partage pas cet avis. La culture est au coeur de notre identité nationale. Les Québécoises et les Québécois forment une nation parce qu'ils ont su créer une culture distincte, forte et dynamique. Or, Mme la Présidente, force est de constater qu'à part quelques mots touchant la culture on ne peut affirmer aujourd'hui que le gouvernement actuel a un véritable plan. Je cite le premier ministre: «Nous allons également renforcer l'apprentissage du français à l'école mais aussi la fierté de cette langue dans l'espace public. Nous allons promouvoir la qualité du français parlé et écrit à travers tout le Québec.»

La qualité du français dans les commerces de Montréal se dégradait. Si l'on croit des articles récents parus dans les médias, une coalition de défense de notre langue a également alerté les autorités sur cette question. Vous avez entendu que le gouvernement appliquerait une tolérance zéro sur les accrocs à la qualité de notre langue, et nous attendons avec impatience les actions. La dégradation de la qualité de la langue officielle du Québec, Mme la Présidente, n'a pas débuté au moment du discours inaugural, elle est la cause d'un relâchement des programmes de promotion du français. On peut le constater: Malgré le succès indéniable de la Charte de la langue française, adoptée le 26 août 1977, 30 ans plus tard, nous sommes encore confrontés à la difficulté de faire du français la langue d'usage commune de tous.

Mme la Présidente, si le premier ministre, dans son discours, n'a pas insisté beaucoup sur la culture, le chef de l'opposition, lui, n'a pas hésité à lier la force et le rayonnement de la culture à notre identité nationale. En réplique au discours inaugural, le chef de l'opposition officielle disait ceci: «Les actions en matière d'identité, bien c'est aussi la culture. C'est un domaine où le Québec a fait des miracles en proportion de [sa] population[...], pour toutes sortes de raisons: parce qu'on est un peuple créatif, sans doute parce qu'on est un peuple minoritaire sur notre continent, avec nos propres médias, nos propres téléromans.» Il ajoutait: «...il y a beaucoup de choses à faire en matière de culture, le renforcement du soutien aux créateurs. Il y a un dossier comme le doublage [...] où [l']on va devoir se poser collectivement des questions.»

Quelle place, quelle force donnons-nous à une industrie québécoise du doublage, qui était bien en place, où il y a beaucoup de questions, beaucoup d'inquiétudes qui se vivent à l'heure actuelle? Beaucoup de projets en matière culturelle qu'on aurait donc à regarder ensemble, la place de la culture à l'école, un enjeu sur lequel on a davantage régressé qu'avancé au cours des dernières années. Je pense que là-dessus l'ensemble du milieu culturel peut être assuré qu'il y a dans l'opposition officielle d'aujourd'hui une opposition convaincue, une opposition qui va être le relais de ses espoirs et de ses attentes. Je veux évidemment assurer les intervenants culturels qu'ils peuvent compter sur moi pour prendre la parole en cette Chambre afin de questionner la nouvelle ministre qui, elle aussi, doit faire ses classes. Je veux d'ailleurs l'assurer de ma collaboration, aussi de ma vigilance.

Mme la Présidente, lorsque je regrette le peu de place accordée à la culture dans le discours inaugural, je pense, comme l'a souligné le chef de l'opposition en ouverture de la période de questions, cet après-midi, au dossier du doublage de films présentés sur nos écrans, qui ne semble pas avoir encore beaucoup d'écho chez nos amis d'en face.

Le 25 avril dernier, le nouveau président de l'Union des artistes réclamait de nouveau de la part du gouvernement actuel une loi sur le doublage des films par nos artistes. L'Union des artistes rappelait alors qu'en décembre 2006 plus de 20 000 citoyens réclamaient une loi sur le doublage tenant compte des nouvelles technologies. Les statistiques de l'Union des artistes démontrent que le taux de doublage des films en salle est à la baisse. Il est passé de 78 % à 73 %, alors qu'à peine 7 % des DVD offerts en version doublée en français, depuis 2003, sont doublés au Québec. Et je ne parle même pas des centaines de titres, y compris les fameuses séries américaines qui intéressent la ministre de la Culture, qui ne sont pas offerts en version française, quelle qu'elle soit. Le nouveau président de l'Union des artistes, le comédien Raymond Legault, a soutenu qu'en réclamant une loi sur le doublage les artistes revendiquent surtout le respect de notre nord-américanité. Ce dossier sera suivi de près par l'opposition officielle.

J'ai dit, Mme la Présidente, lorsque le chef de l'opposition officielle m'a confié ce dossier, que je voulais être le porte-parole des régions, et je m'explique. En région, Mme la Présidente, nous avons souvent l'impression que la culture, ça se passe à Montréal ou à Québec...

n(18 heures)n

La Vice-Présidente: M. le député de Berthier, je suis désolée de vous interrompre, compte tenu de l'heure. Alors, vous pouvez continuer votre intervention à la reprise de nos travaux, mardi prochain. Merci de votre intervention.

Une voix: ...un petit bout de discours. Je pourrais demander le consentement de l'autre côté pour le terminer.

La Vice-Présidente: Par consentement, est-ce que nous pouvons... M. le député de Berthier, par consentement, vous allez conclure.

M. Gautrin: Mme la Présidente, si notre collègue pouvait conclure cet éminemment et très intéressant discours, mais en tâchant d'être assez bref, on pourrait consentir à prolonger le débat.

La Vice-Présidente: Vous allez conclure, M. le député. Merci.

M. Benjamin: Alors, on ne peut pas être bref dans l'essentiel, n'est-ce pas?

En région, nous avons souvent l'impression que la culture se passe à Montréal ou à Québec. Il est clair que les grands événements culturels, les grands équipements culturels ne se retrouveront jamais à Mandeville ou à Saint-Prime. Toutefois, la culture, ça doit aussi se passer en dehors des grands centres. Ça doit aussi être soutenu par nos programmes d'aide, et l'on doit en faire aussi la promotion. La force de l'identité nationale, la force de la culture québécoise ne peut se maintenir si l'ensemble des Québécois n'y participe pas.

Un réseau de bibliothèques publiques fort est essentiel. Un soutien aux initiatives locales et régionales doit être assuré. Je m'attends à ce que la ministre soit attentive aux besoins et aux demandes des régions.

Alors, Mme la Présidente, je vous parle de Mandeville, où j'habite, au nord du lac Deligny. Ce lac porte un nom d'un patriote, Jacques Deligny, qui fut d'abord élu député de Warwick, en 1814, et se rangea plutôt du côté du Parti canadien, puis du Parti patriote, élu dans Berthier en 1830. Il vota pour les 92 résolutions, réélu en 1834, donnant généralement son appui au Parti patriote. Il y a parfois, dans la vie, des coïncidences surprenantes, parce que j'ai été président de la Maison nationale des Patriotes, sur Saint-Denis-sur-Richelieu, un centre d'interprétation sur le mouvement patriote, un petit musée régional qui doit se battre constamment pour la survie. Oui, je peux donc vous dire que je connais bien la réalité des institutions et des organismes culturels en région.

En conclusion ? alors je vais rajuster mon discours, n'est-ce pas ? en conclusion, je suis fier de faire partie du caucus de l'Action démocratique parce qu'en plus de me définir comme un régionaliste je suis un autonomiste. Je suis fier de représenter tous les citoyens de la circonscription de Berthier et de participer au développement de la belle région de Lanaudière. Je vous remercie, Mme la Présidente, de m'avoir permis de m'adresser à eux par votre entremise. Merci.

La Vice-Présidente: Merci beaucoup. Merci, M. le député de Berthier. Nous allons procéder à une brève suspension avant d'entreprendre le débat de fin de séance.

(Suspension de la séance à 18 h 3)

(Reprise à 18 h 4)

Débats de fin de séance

Mesures restrictives à l'égard de
M. Clermont Bégin

La Vice-Présidente: Alors, nous allons procéder au débat de séance.

Tel qu'annoncé précédemment, nous allons donc, maintenant, procéder au débat de fin de séance entre la députée de Lotbinière et le ministre de la Justice concernant l'affaire Clermont Bégin. Je vous rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député qui a soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps de parole de cinq minutes, et le député a ensuite droit à une réplique de deux minutes.

Mme la députée de Lotbinière, je vous cède la parole pour une durée de cinq minutes.

Mme Sylvie Roy

Mme Roy: Merci, Mme la Présidente. Je veux tout d'abord remercier M. le ministre de sa présence et lui assurer que mon ton ici n'est pas un ton de confrontation mais un ton de travail constructif pour trouver une solution dans ce dossier.

Loin de moi l'idée de vouloir capitaliser sur l'inquiétude du public générée par cette affaire-là, mais il faut tout de même constater que cette inquiétude est réelle, qu'elle se vit à tous les jours, et cela, depuis presque un mois. Il y a environ un mois, soit vers le 20 avril ou un peu avant, un peu après, que cette affaire est apparue dans nos médias, et elle revient cycliquement mais assez souvent dans nos médias, jusqu'à aujourd'hui, 17 mai. Force est de conclure qu'une nouvelle comme ça qui vit un mois dans l'actualité, ça touche des cordes sensibles. Force aussi est de conclure que le discours du ministre n'a pas rassuré la population.

Cette semaine, on avait une pétition de 1 300 personnes qui vivent près de l'endroit où vit actuellement Clermont Bégin. J'entends une simple rumeur que Clermont Bégin va déménager dans le comté d'un des députés, ce qui a été le cas du député de Shefford qui est assis à ma droite, une simple rumeur, et on appelle le député. Le député de Beauce-Sud, qui représente les gens du comté où M. Bégin a commis ses délits... l'ont interpellé à maintes reprises. Voyez-vous, il n'y a pas beaucoup de cas qui font autant de réactions vives dans le public.

La raison pour laquelle je trouve important d'aller plus profondément dans ce sujet, c'est le fait que j'ai amené une solution dès ma première intervention, soit la requête pour évaluation psychiatrique. Depuis que j'ai parlé de ça, il y a Me Rancourt qui est un spécialiste du droit criminel, qui dit, sous la plume d'Anne Drolet, dans Le Soleil du 26 avril: «Le moyen proposé par l'ADQ est valide, selon le criminaliste Jean-Pierre Rancourt. Ce type de requête est généralement demandé par les policiers, la famille ou des connaissances.»

Par la suite, un peu plus tard, le 4 mai, quelqu'un qui probablement n'avait pas vu que j'avais déjà proposé cette solution, qui est un autre genre de spécialiste, puisqu'on a là un expert en droit, Me Rancourt, qui est largement connu dans nos médias, le Dr Carol Villeneuve qui travaille dans le traitement de maladies psychiatriques a envoyé une lettre ouverte au Soleil, et puis ce qu'il disait: «Si tel était le cas, que M. Bégin [soit dangereux] et qu'il refuse [un] traitement, [il faut observer, dans ce domaine précis de la déviance] ? c'est ça ? il existe une autre voie ? elle ne semble pas avoir encore été explorée ? dans le domaine précis de la déviance: c'est la requête d'ordonnance de traitement.» Cette requête est très simple, c'est une requête en droit civil.

Et j'ai lu, sous la plume de deux journalistes, hier, la réponse du ministre à cette proposition disant qu'il fallait que le danger soit grave et immédiat pour qu'il puisse intervenir. Pardonnez-moi, mais je ne suis pas d'accord, bien humblement, avec cette façon de voir les choses. L'article 27 du Code civil ? je sais que c'est un petit peu ennuyant de lire un article de droit ? mais c'est vraiment la clé, le noeud du dossier ici. Si le juge «a des motifs sérieux de croire qu'une personne représente un danger pour elle-même ou pour autrui en raison de son état mental, le tribunal peut, à la demande d'un médecin ou d'un intéressé ? ici, il y a au moins 1 336 personnes qui sont intéressées ? ordonner qu'elle soit, malgré l'absence de [son] consentement, gardée provisoirement dans un établissement de santé». Ça prend une ordonnance d'un juge qui peut être obtenue en dedans de 24 heures, devant un juge en chambre. «Si le danger est grave et immédiat, la personne peut être mise sous garde» sans ordonnance du juge.

Ça fait que ce que je vous dis: On a une solution. Je suis d'accord avec vous qu'il faut voir à la protection du public. Mais essayons-le quand même, essayons-le. Seulement des mots ne rassurent pas le public. Des actions. Parce qu'on sent très bien dans vos réponses qu'il n'y a rien à long terme de prévu pour Clermont Bégin puis qu'on ne pourra pas toujours le garder comme c'est fait là, en ce moment. Il faut trouver une solution. Je vous tends la main. On essaie la requête pour évaluation psychiatrique, et en même temps je vous offre ma collaboration pour trouver une réforme législative pour ne plus revivre de tels événements. Je vous remercie.

n(18 h 10)n

La Vice-Présidente: Merci beaucoup, Mme la députée de Lotbinière, en vous rappelant de toujours vous adresser à la présidence.

M. le ministre de la Justice, pour votre intervention de cinq minutes.

M. Jacques P. Dupuis

M. Dupuis: Oui. Je vous remercie, Mme la Présidente. J'apprécie le ton avec lequel la députée de Lotbinière a fait son intervention. Qu'il me soit permis de dire, avant de parler directement de la solution qu'elle propose, qu'il me soit permis de dire que je comprends parfaitement l'inquiétude de tous les gens. Moi aussi, je suis un père de famille et, moi aussi, devant les déclarations de M. Bégin, qui, je l'ai répété à plusieurs reprises, a été l'artisan de son propre malheur compte tenu des déclarations qu'il a faites en prison, moi aussi, je suis extraordinairement inquiet, préoccupé et évidemment je veux, de la meilleure façon possible, protéger le public.

Et encore une fois, je le répète, M. Bégin, il s'est mis dans la situation dans laquelle il est placé lui-même compte tenu de sa déclaration. Je pense que c'est important pour les gens qui nous écoutent de réaliser d'abord que, dès le moment où M. Bégin a fait cette déclaration à l'intérieur des murs, tout le système a fonctionné pour aviser les gens de sa mise en liberté éventuelle. Les services correctionnels ont été mis au courant de sa déclaration. Ils ont immédiatement communiqué avec la Sûreté du Québec qui, elle, a immédiatement communiqué avec un procureur de la couronne, tout ça pendant que M. Bégin est encore en prison. Et le procureur de la couronne s'est présenté devant le juge pour faire une requête pour que M. Bégin, qui devait être mis en liberté... On ne pouvait pas empêcher ça, là. Il avait une sentence d'emprisonnement de 11 ans, il avait purgé 11 ans d'emprisonnement, il devait être remis en liberté, et le juge a ordonné que dans sa liberté il y ait des conditions qui soient restrictives à sa liberté.

L'une de ces conditions-là, et je viens au sujet principal de l'intervention de la députée de Lotbinière, l'une de ces conditions que le juge Morand, à Québec, a imposées à M. Bégin, c'est celle de consulter un psychiatre qui est nommément désigné dans l'ordonnance du juge Morand, ce que M. Bégin a fait. Il a rencontré le Dr Lamoureux le 24 avril. C'est le docteur qui est mentionné dans l'ordonnance. La requête que la députée de Lotbinière aurait voulu que le procureur général prenne, on n'a pas eu besoin de la prendre, cette requête-là, parce que M. Bégin, après son rendez-vous du 24, a accepté, a consenti à subir une évaluation qui a eu lieu avec le Dr Morissette de l'Institut Philippe-Pinel. Le Dr Morissette est un spécialiste en matière de gens dont l'état mental les amène malheureusement à commettre des crimes. C'est un spécialiste à l'Institut Philippe-Pinel.

Alors, autrement dit, la requête que la députée de Lotbinière aurait voulu qu'on prenne devant les tribunaux, c'est une requête pour forcer une évaluation de M. Bégin. Or, c'était inutile de prendre la requête, il y a consenti lui-même, à subir une évaluation aux mains du Dr Morissette. Alors, on n'allait pas créer des délais supplémentaires en allant devant un juge, en étant obligés d'avoir, devant un juge, une preuve, on avait le consentement de M. Bégin. Donc, il est allé consulté le Dr Morissette ? le Dr Morissette ou tout autre psychiatre parce qu'il a vu d'autres psychiatres depuis le 1er mai. Il y a été le 1er mai. Il y est retourné le 10. Il y est retourné le 16 mai rencontrer des psychiatres. Les psychiatres ont absolument et parfaitement le loisir, en vertu du Code civil ou en vertu de la Loi sur la protection du malade mental, d'ordonner la mise sous garde de M. Bégin à la condition qu'il rencontre les prescriptions de la loi.

Or, les prescriptions de la loi, c'est quoi? Les prescriptions de la loi, c'est qu'il représente un danger immédiat et que son état mental fait en sorte qu'il représente un danger immédiat. Pour le moment, il n'y a pas un psychiatre... Et, moi, j'ai confiance dans les psychiatres. J'ai une totale confiance dans les psychiatres, mais ce sont eux qui peuvent aller devant le tribunal faire la preuve, et nous n'avons pas cette preuve-là. Qu'est-ce qu'on a fait devant cet état de situation? Deux choses. La première, on a insisté pour que M. Bégin soit en maison de transition, qu'il ne puisse pas sortir sans escorte et qu'il puisse sortir seulement pour aller voir les psychiatres avec une escorte.

Première chose. Deuxième, parce qu'il faut dépasser le cas de M. Bégin. M. Bégin, je le connais, il a fait des déclarations, puis on le suit, mais il y a tous les autres qu'on ne connaît pas, qui peuvent être dans la même situation. Alors, c'est certain que la loi ne nous donne pas tous les moyens qu'on souhaiterait. J'ai demandé au ministère de la Justice de regarder cette situation-là et de me proposer des amendements à la Loi sur la protection du malade mental qui permettraient qu'on puisse, dans la situation qui est celle de M. Bégin ou analogue, qu'on puisse faire quelque chose.

Ces amendements-là sont parvenus, on est en train de les étudier, et je m'engage envers la députée de Lotbinière à discuter de cette situation-là avec elle. Mais on prend tous les moyens pour protéger le public le mieux possible. Mais il y a une loi puis il faut respecter la loi, il n'y a pas de doute là-dessus.

La Vice-Présidente: Merci, M. le ministre de la Justice. Mme la députée de Lotbinière, pour votre droit de réplique vous avez deux minutes.

Mme Sylvie Roy (réplique)

Mme Roy: Mme la Présidente, ce qui m'étonne dans les propos du ministre, c'est: lorsque Clermont Bégin était détenu, à chaque fois qu'on a voulu le remettre en liberté, des experts sont venus dire qu'il était trop dangereux pour le public, qu'il ne pouvait être mis en liberté. C'est la raison pour laquelle il a fait l'entièreté de sa peine. Cette requête-là, lorsqu'elle est accueillie et lorsqu'on juge que cette personne-là est dangereuse pour la population, pour autrui ou pour lui-même... il est mis sous garde, et là on a le contrôle. Ça ne relève pas seulement du bon vouloir de l'individu, mais on a le contrôle sur cet individu-là lorsqu'il est mis sous garde, en cure fermée.

À l'heure actuelle, si M. Bégin décide d'aller vivre ailleurs, il le peut, et c'est là qu'il y a un danger, qu'il y a un problème, et je ne crois pas qu'on puisse demander à la population d'assumer ce risque-là dans ce cas aussi clair de quelqu'un qui a dit qu'il commettrait un acte criminel ou en tout cas qui prendrait à partie la prochaine femme qu'il verrait. Je trouve que c'est une bombe à retardement, c'est un compte à rebours qui est commencé, M. le ministre, et je vous demande que ce soit vous qui arrêtiez ce compte à rebours là et non un acte dramatique, pénible, que je ne souhaite pas mais qui est hautement probable dans les circonstances.

Ajournement

La Vice-Présidente: Merci beaucoup, Mme la députée de Lotbinière. Le débat de fin séance étant terminé, les travaux de l'Assemblée sont ajournés au mardi 22 mai 2007, à 10 heures. Merci.

(Fin de la séance à 18 h 17)