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Version finale

39th Legislature, 1st Session
(January 13, 2009 au February 22, 2011)

Thursday, September 17, 2009 - Vol. 41 N° 51

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Table des matières

Affaires courantes


Affaires du jour

Ajournement

Journal des débats

(Neuf heures quarante-cinq minutes)

Le Vice-Président (M. Gendron): Bonjour, chers collègues. Veuillez vous asseoir.

Affaires courantes

Déclarations de députés

Nous en sommes à la rubrique Déclarations des députés, et je cède la parole à M. le député de Frontenac pour son intervention. M. le député de Frontenac.

Féliciter les lauréats des
Grands Prix de la ruralité

M. Laurent Lessard

M. Lessard: Merci, M. le Président. Donc, à titre... des Affaires municipales, des Régions et aussi de l'Occupation du territoire, je désire vous informer que cinq lauréats, lauréates ont reçu donc un prix lors de la deuxième édition des Grands Prix de la ruralité 2009 tenue donc à Upton, dans la MRC d'Acton, le 10 septembre dernier. Ces distinctions donc visent à souligner le travail des hommes et des femmes qui vouent leur quotidien à procurer à leurs communautés donc un milieu dynamique, et surtout innovant.

Alors, les lauréats et les lauréates de l'édition 2009 sont les suivants: le prix donc de la Fédération québécoise des municipalités, donc remis par M. Bernard Généreux, a été remis, pour le prix de la Mobilisation, à la municipalité régionale de comté de Maria-Chapdelaine; le prix Excellence-Innovation, qui a été décerné donc à l'entreprise Le Temps des Cerises de la municipalité de Charette, en Mauricie, par M. Robert Coulombe, le président de l'Union des municipalités du Québec. Pour sa part, la présidente de la Solidarité rurale, Mme Claire Bolduc, a remis, elle, le prix Organisme rural de l'année au Village d'accueil des Hautes-Laurentides. M. Jean-Louis Proulx, lui, du CLD donc de la MRC de Montmagny, qui s'est vu offrir les félicitations par notre collègue hier, donc s'est vu offrir le prix Agent rural de l'année donc par M. Michel Adrien. Quant à moi-même, j'ai remis le prix à La semaine verte pour l'ensemble de son oeuvre. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Gendron): Merci, M. le député de Frontenac. Je tiens à aviser, là... il n'y a pas de jugement, mais c'est vraiment une minute. On a eu une discussion entre nous hier et on tient que ce soit une minute, et la présidence, quelle que soit la personne qui occuperait le fauteuil, à 59 secondes va se lever donc pour qu'on soit équitable envers tout le monde. C'est des déclarations de une minute et non pas de 1 min 10 s, 1 min 12 s ou 1 min 15 s. C'est une minute.

Deuxième déclaration. M. le député de Borduas.

Saluer la publication du livre
La remontée de la rivière Richelieu
par Champlain 
?  1609-2009

M. Pierre Curzi

M. Curzi: M. le Président, je désire saluer l'initiative de la Conférence régionale des élus de la Montérégie-Est qui, en association avec le Forum jeunesse Montérégie Est, offre gracieusement à l'ensemble des bibliothèques des écoles secondaires et des sociétés d'histoire de la région 400 exemplaires du livre La remontée de la rivière Richelieu par Champlain  ?  1609 à 2009. Ce livre, publié par la Société d'histoire de Beloeil ? Mont-Saint-Hilaire, souligne le 400e anniversaire de la remontée de Champlain de cette rivière si essentielle au paysage du comté de Borduas, que j'ai la fierté de représenter.

Saluons le talent des auteurs de cet ouvrage historique, MM. Réal Fortin, Bruno LaBrosse, Pierre Lambert, Christian Morissonneau et Kees Vanderheyden, et le travail de tous les collaborateurs, tous bénévoles et tous membres de la Société d'histoire de Beloeil ? Mont-Saint-Hilaire. Saluons aussi la collaboration entre les élus et les membres d'un organisme jeunesse pour cette initiative qui enrichit la mémoire collective de la Montérégie.

Le Vice-Président (M. Gendron): Merci. Bel exemple. Alors, M. le député de Chomedey, pour votre déclaration.

Rendre hommage à Mme Lise Bacon,
ex-parlementaire de l'Assemblée nationale, à
l'occasion de sa retraite du Sénat du Canada

M. Guy Ouellette

M. Ouellette: Merci. Résumer 57 ans d'implication politique en 60 secondes relève de la prestidigitation. C'est pourtant l'étendue du parcours de l'honorable Lise Bacon. Du poste de sénatrice pendant 15 ans, celui de vice-première ministre occupé pendant plus de neuf ans, en passant par plusieurs ministères, Mme Bacon aura laissé sa marque. Le Québec se souvient d'elle pour avoir été la première à subventionner les garderies et à reconnaître le statut de ses artistes.

Lise Bacon est une femme d'exception, une femme de passion, d'une loyauté et d'une intégrité à toute épreuve. Le 31 août dernier, plusieurs centaines de ses collègues et d'ex-collègues, tant du Sénat que de l'Assemblée nationale, s'étaient donné rendez-vous à Chomedey pour lui témoigner toute leur admiration et leur affection. La ferveur de son message sur le libéralisme, livré ce soir-là, a démontré à toutes les personnes présentes la tâche colossale qui fut la sienne pour aider à faire cheminer la reconnaissance et la parité des femmes en politique. Grande bénévole impliquée depuis toujours, nous espérons tous profiter de ses sages conseils maintenant qu'elle revient à Chomedey.

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, merci au prestidigitateur, parce que vous avez très bien réussi. M. le député de Marie-Victorin, pour votre déclaration.

Souligner le départ de
M. Louis Gauvin et l'arrivée de
Mme Flory Doucas à la tête de la Coalition
québécoise pour le contrôle du tabac

M. Bernard Drainville

M. Drainville: Merci, M. le Président. En ma qualité de porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé, je tiens à souligner le départ de M. Louis Gauvin ainsi que l'arrivée de Mme Flory Doucas à la tête de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac. M. Gauvin a fait un travail remarquable pendant 13 années où il a été porte-parole principal de cette coalition, qu'il a cofondée. Il a martelé sans relâche son message pour éduquer et mobiliser les Québécois contre les effets néfastes de la cigarette. En cette matière, depuis 10 ans, un chemin considérable a été parcouru. Merci, M. Gauvin.

C'est Mme Flory Doucas qui prendra sa relève. Mme Doucas a oeuvré au sein de l'organisation Médecins pour un Canada sans fumée ainsi que pour l'Association pour les droits des non-fumeurs. Il ne fait aucun doute que son engagement est profond et qu'elle mettra toute son énergie à lutter contre le tabac, qui s'avère, rappelons-le, M. le Président, la principale cause de maladies et de décès évitables dans notre société. Bienvenue et bon succès à Mme Doucas.

n (9 h 50) n

Le Vice-Président (M. Gendron): Merci, M. le député. Pour la déclaration suivante, je cède la parole maintenant à M. le député de Mercier.

Féliciter le Réseau de solidarité
en itinérance du Québec pour la tenue
de la Rentrée parlementaire de la rue

M. Amir Khadir

M. Khadir: Merci, M. le Président. Aujourd'hui, le 17 septembre, c'est la Rentrée parlementaire de la rue. C'est un rassemblement pour une Politique en itinérance qui se tient ce midi au carré Philippe, à Montréal. Le Réseau de solidarité en itinérance du Québec tient la Rentrée parlementaire de la rue. Ce rassemblement va réunir des personnes itinérantes, des artistes, des groupes et des regroupements communautaires, des organisations de défense des droits sociaux et des syndicats qui ont pour objectifs de signifier à l'Assemblée nationale du Québec l'importance de l'adoption d'une politique interministérielle en itinérance. On pourra y assister, à la première session parlementaire de la rue, où les participants interviendront sur différents enjeux de société tels que le logement, le revenu, l'éducation et la santé. La foule parlementaire disposera également d'un projet de loi pour la mise en place rapide d'une véritable politique globale en itinérance.

Je tiens à féliciter, en mon nom et au nom de Québec solidaire, cette importante initiative. Et je désire joindre ma voix à tous ces artisans et artisanes de la solidarité qui travaillent au quotidien. Merci.

Le Vice-Président (M. Gendron): Merci, M. le député de Mercier. Je cède maintenant la parole à M. le député de Drummond. M. le député de Drummond, à vous la parole.

Saluer la tenue de l'événement
Défi Emploi Drummond

M. Yves-François Blanchet

M. Blanchet: Merci, M. le Président. Tout le Québec se questionne sur le décrochage scolaire, sur la formation professionnelle et l'adéquation entre l'offre d'emploi et les qualifications de la main-d'oeuvre. Drummondville participe à cette réflexion et en plus Drummondville agit.

La Société de développement économique de Drummondville, dans la tradition d'initiative qui a fait le succès de la région, crée un pont, un point de rencontre entre les entreprises en place et en développement, d'une part, et les travailleurs en recherche d'emploi, d'autre part.

Permettez-moi donc de saluer le Défi Emploi Drummond qui aura lieu les 18 et 19 septembre et au cours duquel 60 employeurs offriront sur place plus de 1 100 emplois. C'est dans l'action que se construit le succès de Drummondville. Imaginons donc quand on aura enfin le centre de foire. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Gendron): Merci, M. le député de Drummond. Pour la déclaration suivante, j'invite M. le député de Jean-Lesage pour sa déclaration. M. le député de Jean-Lesage, à vous la parole.

Souligner le 375e anniversaire de Beauport

M. André Drolet

M. Drolet: Merci, M. le Président. Eh oui! Cette année, Beauport célèbre son 375e anniversaire. En effet, en 1634, la Compagnie des Cent-Associés concédait sa première seigneurie en terre de Nouvelle-France à un médecin, M. Robert Giffard de Moncel, qui lui donna le nom de Beauport. Ce sera le début d'une belle grande histoire.

La population de l'arrondissement de Beauport a été conviée tout au long de l'été à plusieurs activités afin de souligner cette grande fête. Mon collègue député de Montmorency et moi-même avons participé à plusieurs de ces activités. Ce fut l'occasion de rencontrer résidents actuels et anciens de Beauport qui tenaient aussi à célébrer leur municipalité.

En terminant, M. le Président, je tiens à féliciter le conseil d'arrondissement de Beauport sous la présidence de M. André Letendre, qui est épaulé de quatre conseillers municipaux, soit Mme Lisette Lepage, Marie-France Trudel, Carole Bégin-Giroux et Marc Simoneau, qui ont fait de cette fête un grand succès. De plus, M. le Président, je voudrais féliciter tous ceux qui ont, de près ou de loin... des bénévoles de cette belle fête inoubliable. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, merci pour votre déclaration. Je cède maintenant la parole à M. le député de Saint-Jean pour sa déclaration. M. le député de Saint-Jean.

Souligner la tenue des
Jeux FADOQ à
Saint-Jean-sur-Richelieu

M. Dave Turcotte

M. Turcotte: Merci, M. le Président. Il me fait plaisir de souligner la tenue des jeux provinciaux de la Fédération de l'âge d'or du Québec dans la magnifique ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, qui se tiennent aujourd'hui et hier.

Près de 1 200 aînés participeront aux diverses compétitions dans neuf disciplines telles que la marche, la pétanque-atout et le palet. Les participants proviennent de 10 régions administratives du Québec, et chacun la défendra avec honneur. Cet événement québécois est présenté à chaque année et a pour mission de favoriser la qualité de vie et l'épanouissement des aînés.

Je félicite la FADOQ pour cette belle initiative qui dure depuis 18 ans. Quel meilleur moyen pour sortir nos aînés de l'isolement que de leur permettre de se réunir tout en développant un esprit de camaraderie.

J'invite la population à visiter les divers sites à travers la ville et à encourager les participants à travers les compétitions amicales. Aux aînés, je souhaite de très bons jeux et un bon séjour dans la région du Haut-Richelieu.

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, merci, M. le député de Saint-Jean, pour votre déclaration.

Les déclarations étant dites, la rubrique est maintenant terminée, et je suspends donc les travaux jusqu'au début de la période de questions. Les travaux sont suspendus.

(Suspension de la séance à 9 h 55)

 

(Reprise à 10 h 10)

Le Président: Alors, bonne journée, chers collègues. Nous allons nous recueillir quelques instants. Je vous remercie.

Présence de M. Samy Gemayel,
député de l'Assemblée
nationale du Liban

Alors, j'ai le plaisir de souligner la présence, dans les tribunes, du député de l'Assemblée nationale du Liban, M. Samy Gemayel. Bienvenue parmi nous.

Nous poursuivons les affaires courantes. Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations ministérielles ni de présentation de projets de loi.

Dépôt de documents

À la rubrique Dépôt de documents, Mme la ministre de la Justice.

Rapports annuels de la Commission
des services juridiques et de la
Direction de l'indemnisation
des victimes d'actes criminels

Mme Weil: Oui, M. le Président. J'ai l'honneur de déposer le rapport annuel de gestion 2008-2009 de la Commission des services juridiques et le rapport annuel d'activité 2008 de la Direction de l'indemnisation des victimes d'actes criminels.

Le Président: Ces documents sont déposés. Mme la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine.

Rapports annuels de la Commission
des biens culturels, du Conseil supérieur
de la langue française et du Musée d'art
contemporain de Montréal et avis de
classement de la pompe à incendie Silsby

Mme St-Pierre: M. le Président, j'ai l'honneur de déposer le rapport annuel de gestion 2008-2009 de la Commission des biens culturels du Québec, le rapport annuel de gestion 2008-2009 du Conseil supérieur de la langue française, le rapport annuel 2008-2009 du Musée d'art contemporain de Montréal et l'avis de classement de la Commission des biens culturels de la pompe à incendie Silsby.

Le Président: Ces documents sont déposés.

Décisions du Bureau de
l'Assemblée nationale

Pour ma part, je dépose les décisions n °  1481, 1484 et 1487 du Bureau de l'Assemblée nationale.

Il n'y a pas de dépôt de rapports de commissions.

Modifications à la composition du
Bureau de l'Assemblée nationale

Au dépôt de documents, j'ai reçu une lettre de la chef de l'opposition officielle dans laquelle elle m'informe de la désignation de Mme Lorraine Richard, députée de Duplessis, à titre de membre du Bureau de l'Assemblée nationale, en remplacement de M. Claude Pinard, député de Saint-Maurice, et de la nomination de Mme Véronique Hivon, députée de Joliette, à titre de membre suppléant. Je dépose donc cette lettre.

Et je cède maintenant la parole à Mme la première vice-présidente de l'Assemblée.

Motion proposant
d'adopter les modifications

La Vice-Présidente (Mme Houda-Pepin): M. le Président, je propose que ces modifications à la composition du Bureau de l'Assemblée nationale soient adoptées.

Mise aux voix

Le Président: Cette motion est adoptée? Adopté.

Dépôt de pétitions

Directive de la présidence concernant
les nouvelles règles relatives
au dépôt de pétitions

À la rubrique Dépôt de pétitions, je veux vous faire part ce matin d'une directive de la présidence concernant ces nouvelles règles qui sont relatives au dépôt de pétitions.

Comme le 14 septembre était la première journée de prise d'effet des nouvelles règles en matière de dépôt de pétitions dont s'est dotée l'Assemblée nationale dans la foulée de l'adoption de la réforme parlementaire du printemps dernier, permettez-moi d'en décrire les grandes lignes.

De nouvelles règles permettant le dépôt de pétitions électroniques seront mises en application d'ici quelques mois. D'autres règles prennent effet immédiatement. Les critères de recevabilité et de non-conformité ont été précisés dans notre règlement.

Ainsi, lorsque la présidence constate qu'une pétition n'est pas conforme aux exigences du règlement, elle en refuse le dépôt, et le député concerné en est avisé. La présidence refusera le dépôt de toute pétition contenant plus de 250 mots ou n'étant pas imprimée sur des feuilles de papier en format habituel. De même, elle rejettera toute pétition contenant des propos violents, injurieux ou blessants, ou imputant des motifs indignes à un député, ou mettant en cause sa conduite. Il en sera de même pour toute pétition traitant d'une affaire devant les tribunaux ou faisant l'objet d'une enquête, dans la mesure où cela pourrait porter préjudice à qui que ce soit. Dans de tels cas, la présidence ne permettra pas qu'un consentement soit sollicité à l'étape des dépôts de pétitions, pas plus qu'elle ne permettra qu'un tel consentement soit demandé pour le dépôt indirect d'une pétition à toute autre étape.

Cependant, le président pourra permettre aux députés de solliciter le consentement de l'Assemblée afin de déposer une pétition qui ne répondrait pas à certains critères de forme. Tel sera le cas d'une pétition qui ne serait pas un original, ou qui ne contiendrait pas toutes les signatures des pétitionnaires, ou dont la demande d'intervention n'apparaîtrait pas sur toutes les feuilles de signatures. Il en serait de même pour une pétition demandant le redressement d'un grief ne relevant pas de la compétence de l'État québécois.

Enfin, les nouvelles règles prévoient désormais qu'une fois déposée la pétition est transmise à la commission parlementaire compétente, qui pourra décider de s'en saisir. Pour sa part, le gouvernement doit dorénavant répondre dans le délai qui lui est imparti aux pétitions qui lui sont adressées.

Et aujourd'hui il n'y a pas de dépôt de pétitions.

Alors, nous en sommes... Il n'y a pas d'interventions portant, donc, sur une violation de droit ou de privilège.

Je vous avise qu'après la période de questions et de réponses orales sera tenu le vote reporté sur la motion du député de Chicoutimi débattue hier aux affaires inscrites par les députés de l'opposition.

Questions et réponses orales

Et nous en sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales des députés. Je cède la parole à Mme la chef de l'opposition officielle.

Projet de loi n °  40 modifiant la Loi
sur l'équilibre budgétaire et diverses
dispositions législatives concernant la mise
en oeuvre de la réforme comptable

Mme Pauline Marois

Mme Marois: Merci, M. le Président. Le projet de loi n °  40, dont on a repris l'étude depuis maintenant deux jours, fait essentiellement deux choses. D'abord, il suspend la Loi sur l'équilibre budgétaire et donne carte blanche au gouvernement pour faire des déficits. Deuxièmement, il apporte des modifications aux règles comptables, modifications que le Vérificateur général exigent depuis plus de cinq ans.

De fait, ça fait cinq ans que le Vérificateur général demande au gouvernement libéral d'abandonner ses pratiques comptables douteuses. Ce n'est pas nous qui allons nous y objecter, M. le Président. Cependant, il n'est clairement pas question d'enterrer la Loi sur l'équilibre budgétaire, comme veut le faire le premier ministre.

Puisque nous souhaitons que la réforme comptable demandée par le Vérificateur général soit en application le plus tôt possible, est-ce que le premier ministre serait d'accord pour que nous scindions, scindions le projet de loi n °  40, séparer l'ivraie du bon grain et adopter, adopter les bons principes comptables dès maintenant?

Le Président: M. le premier ministre.

M. Jean Charest

M. Charest: Bon, bien, on a fait des progrès depuis hier, M. le Président, là. La chef de l'opposition officielle reconnaît l'importance des règles comptables; on s'entend là-dessus. Maintenant, je suis obligé de lui dire que toute la question de l'équilibre budgétaire, de la loi, de l'ensemble de la loi, c'est également important. Alors, si elle reconnaît que les règles comptables sont importantes, raison de plus de reconnaître que l'objet sur lequel les règles comptables s'appliquent est également important. L'accessoire suit le principal. L'accessoire ne peut pas être plus important que le principal, M. le Président.

Alors, je m'attends à ce qu'elle nous dise, dans sa prochaine question, qu'elle va appuyer également la loi n °  40, d'autant plus, M. le Président, que, sur une question comme celle-là, il y va des intérêts supérieurs du Québec. On ne joue pas avec ça, M. le Président. Puis le gouvernement n'a pas l'intention non plus de jouer avec ça. Il faut qu'on assume nos responsabilités comme législateurs. Maintenant que la chef de l'opposition officielle a franchi un pas aujourd'hui, je m'attends à ce qu'elle franchisse l'autre pas dans sa prochaine question et qu'elle le fasse de manière constante, contrairement aux positions qu'elle a défendues sur le déficit, qui, on le sait, changent d'un mois à l'autre.

Le Président: En question complémentaire, Mme la chef de l'opposition officielle.

Mme Pauline Marois

Mme Marois: Alors, le chat vient de sortir du sac. Le premier ministre a changé d'idée. Hier, il me suppliait de son siège, il me suppliait d'être responsable et d'appuyer sa loi pour que nous adoptions de nouvelles règles comptables pour pouvoir se conformer aux exigences du Vérificateur général. Aujourd'hui, dans le fond, ce qu'on constate: il n'est pas vraiment intéressé à ce que les nouvelles règles comptables s'appliquent, mais il est intéressé à faire des déficits, par exemple, et à ne pas respecter la loi sur le déficit zéro...

Le Président: M. le premier ministre.

M. Jean Charest

M. Charest: D'abord, je veux faire une précision, M. le Président, parce que la chef de l'opposition officielle, dans sa première question, dit: Depuis deux jours, on débat. Depuis le printemps dernier que nous débattons la loi n °  40, ce n'est pas depuis deux jours, là. Depuis le printemps dernier, il y a une cinquantaine d'heures de travaux parlementaires qui ont été consacrées à cette loi, ce qui est quand même très important, puis elle le sait très bien.

Sur le déficit, bien, ce serait intéressant de connaître la position de la chef de l'opposition officielle. Le lendemain de notre budget, elle disait que le déficit n'était pas assez gros, M. le Président, il fallait qu'il soit plus gros. Puis le porte-parole du Parti québécois, au mois de juin dernier, lorsqu'il est passé dans les Cantons-de l'Est, les journaux titraient que le PQ voulait équilibrer le budget à l'intérieur de un an, M. le Président. C'est quoi, la position du PQ? Moi, je connais les intérêts du Québec, ça, je peux vous le dire, c'est la loi n °  40 qui doit être adoptée.

n (10 h 20) n

Le Président: En deuxième complémentaire, Mme la chef de l'opposition officielle.

Mme Pauline Marois

Mme Marois: Alors, là, le premier ministre essaie de s'en sortir, là, mais c'est lui qui a les mains sur le volant. C'est lui qui a les mains sur le volant, hein? Bon.

Alors, M. le Président, c'est simple, très simple. Ce qu'on propose, c'est qu'on scinde le projet de loi. À l'unanimité, aujourd'hui, nous pourrions adopter la partie du projet de loi qui concerne les règles comptables. Il me semble que c'est être particulièrement responsable que de proposer que nous puissions agir aujourd'hui, M. le Président. Est-ce qu'il est prêt?

Le Président: M. le premier ministre.

M. Jean Charest

M. Charest: M. le Président, je veux remercier du fond du coeur la chef de l'opposition officielle, je veux la remercier parce qu'elle vient de faire la démonstration à chacun d'entre nous puis à tous les Québécois que, sur cette question-là, il est possible de régler ça aujourd'hui.

Et ce que je lui dis est fort simple: Ce n'est pas vrai que les règles comptables, c'est moins important que l'autre partie du projet de loi. C'est aussi important, M. le Président. Il y va de l'intérêt du Québec. Et, si on va... si on doit assumer nos responsabilités, elle se lèvera aujourd'hui pour dire qu'elle va appuyer le projet de loi au lieu de rester assise sur ses deux mains à elle.

Le Président: En troisième complémentaire, Mme la chef de l'opposition officielle.

Mme Pauline Marois

Mme Marois: M. le Président, moi, je suis prête à continuer à étudier le projet de loi une fois qu'on aura adopté les règles comptables, la partie portant sur les règles comptables, mais je voudrais connaître la stratégie du gouvernement, M. le Président.

Le premier ministre dit: Je vais faire une grande consultation. Le ministre des Finances dit: Non, je voudrais faire une petite consultation, pas trop compliquée, puis peut-être que j'annoncerai une taxe de vente, pour le 1er janvier, de 1 %. Puis le leader du gouvernement, lui, il dit: De toute façon, on n'a pas besoin de consulter, on décide, puis après ça on dit où on va aller.

Alors, c'est quoi, la stratégie du premier ministre sur...

Le Président: M. le premier ministre.

M. Jean Charest

M. Charest: Il faut... il faut une seule stratégie, c'est de défendre les intérêts supérieurs du Québec. Puis défendre les...

Des voix: ...

M. Charest: ...défendre les intérêts...

Des voix: ...

M. Charest: Je sais que c'est étranger à la chef de l'opposition officielle, on le voit par sa réaction. Puis défendre les intérêts supérieurs du Québec, c'est envoyer un message très clair aux marchés financiers sur l'adoption du projet de loi n °  40.

Mais, puisqu'elle prétend qu'ils veulent collaborer, j'ai-tu besoin de vous rappeler qu'après 50 heures de débats parlementaires on n'a pas dépassé l'article 1, encore, du projet de loi? L'article 1, M. le... Puis elle veut continuer à parler encore pendant des heures et des jours du projet de loi? Vous m'avez fait une offre d'agir aujourd'hui? Je suis d'accord avec vous. Agissons aujourd'hui.

Le Président: En terminant... En question principale, Mme la députée de Taschereau.

Règles concernant l'attribution de
contrats par le ministère des Transports

Mme Agnès Maltais

Mme Maltais: M. le Président, dans l'affaire des contrats sans appel d'offres accordés à la compagnie du député d'Argenteuil, le ministre des Transports nous a confirmé l'un d'eux, hier, d'une valeur de 564 000 $, qui portait sur la réfection de routes dans la circonscription même du député.

Pour justifier cela, un porte-parole du ministère des Transports a d'abord expliqué ceci: On fait exception à la règle pour les contrats d'asphaltage justement à cause des régions éloignées ou des objectifs de maintenir des usines où la concurrence n'est pas forte. Mais le ministre adjoint des Transports, lui, affirme le contraire, c'est-à-dire: Il y a suffisamment de compagnies dans cette région. Alors là, là, on a deux porte-parole officiels du ministère qui nous disent le contraire.

Hier, le ministre des Transports n'a pas répondu à notre question, et notre question, c'est: Qui dit vrai, est-ce que c'est le porte-parole régional ou si c'est le sous-ministre adjoint au Travail... aux Transports?

Le Président: M. le ministre délégué aux Transports.

M. Norman MacMillan

M. MacMillan: Vous avez bien compris? Ministre « délégué » , pas « adjoint » aux Transports. Merci.

Des voix: ...

M. MacMillan: Alors, je le répète et je répète la même chose que j'ai dite hier, Mme la députée: Ces règles sont édictées par le Conseil du trésor. Dans les cas que vous parlez, les deux contrats... et on parle... Et j'étais pour demander, aujourd'hui, à la chef de l'ADQ de se rétracter parce que c'est complètement faux qu'est-ce qui a été dit hier et après, dans les entrevues à la radio.

Et je vais déposer, à la fin de ma question, les réponses carrément à ça. C'est que les choses qui sont demandées à contrat  ?  hier, je disais « gré à gré » , mais c'est des contrats tarifés  ?  sont là. Et tous les contrats qui sont au ministère du... c'est la même chose, tous les contrats qui sont donnés, au ministère du Transport, il y a toujours un ajout pour des imprévus. Et, la preuve, on l'a. Même, tous les contrats que la chef de l'ADQ a mentionnés hier ont été même sous les montants qui ont été donnés à contrat.

Le Président: En complémentaire, Mme la députée de Taschereau.

Mme Agnès Maltais

Mme Maltais: Alors, le ministre répondra à l'ADQ quand l'ADQ posera des questions. Mais là, nous, pour nous, est-ce que le ministre peut nous expliquer pourquoi des réponses contradictoires émanent de son ministère? Ça ne l'inquiète pas? Ça ne l'intéresse pas de savoir ce qui se passe...

Le Président: S'il vous plaît! S'il vous plaît! C'est trop bruyant. J'aimerais qu'on entende la question qui est posée. La question n'est pas terminée, M. le ministre. J'ai interrompu Mme la députée de Taschereau. En complétant votre question. Je voudrais qu'on entende la question qui est posée.

Mme Maltais: Bon! Ça ne l'intéresse pas de savoir qui dit vrai dans son ministère? Nous, ça nous intéresse de savoir s'il y a des règles claires au ministère des Transports.

Est-ce qu'il y aurait des règles pour certains et des règles pour d'autres? Qui dit vrai dans cette histoire?

Le Président: M. le ministre délégué aux Transports.

M. Norman MacMillan

M. MacMillan: Merci, M. le Président. Non. Et, pour la preuve, je vais vous déposer des documents...

Des voix: ...

M. MacMillan: Je vais vous déposer...

Des voix: ...

M. MacMillan: Bien, écoutez, écoutez, hein, s'il vous plaît! Vous...

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! Au même titre qu'il faut entendre les questions, il faut entendre les réponses. M. le ministre, vous avez la parole.

M. MacMillan: ...le Président, j'aimerais déposer les documents ministériels qui expliquent la situation des contrats évoqués par La Presse, ce matin, notamment au niveau des engagements financiers du ministère, qui répondent à toutes les questions qui sont posées. C'est clair, précis, et point, c'est écrit ici.

Le Président: Il y a consentement pour le dépôt des documents? Il y a consentement?

Des voix: ...

Document déposé

Le Président: Consentement pour le dépôt des documents.

Une voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! Alors, en question supplémentaire, additionnelle, Mme la députée de Taschereau. En deuxième.

Mme Agnès Maltais

Mme Maltais: Écoutez, on ne sait toujours pas de quel... on ne sait toujours pas de quel fonctionnaire on va obtenir une version. Est-ce que ça va être du sous-ministre ou est-ce que ça va être du porte-parole régional?

Il y a un ministre qui a été forcé de démissionner. Il y a deux fonctionnaires qui se contredisent publiquement quand l'affaire sort. Pourquoi est-ce que le ministre n'a pas immédiatement ordonné des vérifications sur ce qui se passe dans son ministère? Pourquoi il n'y a pas une enquête pour savoir comment ça se passe là-bas? Qu'est-ce qui se passe quand il y a des contrats d'ABC Rive-Nord? Nous voulons savoir qui dit vrai dans cette histoire.

Le Président: M. le ministre délégué aux Transports.

M. Norman MacMillan

M. MacMillan: Tous les contrats...

Des voix: ...

M. MacMillan: Tous les contrats, M. le Président, sont déposés chaque mois au Contrôleur des finances, à la Commission de l'administration, avec des explications sur tous les contrats du ministre du Travail. Alors, tout est clair et précis, la transparence existe. À tous les mois, tous les contrats sont déposés.

Le Président: En question principale, Mme la députée de Taschereau.

Conditions d'attribution de certains
contrats à l'entreprise ABC Rive-Nord inc.

Mme Agnès Maltais

Mme Maltais: M. le Président, il y a deux porte-parole officiels du ministère des Transports qui, le jour où a été dévoilée l'affaire des contrats de gré à gré avec la compagnie qui appartient à son collègue qui était ministre à l'époque...

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît!

Une voix: ...

Le Président: Quelle est votre question, M. le leader du gouvernement?

M. Dupuis: ...l'article 35, M. le Président. Il y a une inexactitude importante dans ce que révèle la députée de Taschereau. La compagnie n'appartient pas au député d'Argenteuil. Les actions du député d'Argenteuil, qu'il détient en minorité, sont confiées à une fiducie. C'est la fiducie qui détient...

Des voix: ...

Le Président: M. le leader de l'opposition officielle, rapidement.

M. Bédard: C'est ce qu'on appelle un droit de propriété.

Une voix: ...

Le Président: Ce serait sur la question... Sur une question de règlement?

M. Dupuis: ...question de règlement. M. le Président, on n'empêche pas l'opposition de poser des questions, mais encore faut-il que la vérité soit...

n (10 h 30) n

Le Président: Très bien. Très bien. On revient à Mme la députée de Taschereau.

Mme Maltais: La meilleure manière, d'abord, de savoir la vérité, c'est de savoir qui dit la vérité. Or, ici, nous avons, dans le cas d'une compagnie qui appartient à son collègue  ?  ça s'appelle un droit de propriété, 20 % des actions  ?  qui appartient à son collègue, quand l'affaire est sortie...

Dans sa région... on a donné une explication qui ne tient pas deux minutes, c'est-à-dire que c'est une région éloignée, alors qu'on est à 70 kilomètres de Montréal. Et en plus on a contredit le sous-ministre, qui a dit: Il y a plein d'usines dans ce coin-là, alors que le porte-parole de la région, il a dit: Il n'y en a pas assez.

Ce qu'on veut savoir du ministre: Qui dit vrai? Quel est... Dans les deux porte-parole, qui a dit la vérité?

Le Président: M. le ministre délégué aux Transports.

M. Norman MacMillan

M. MacMillan: Il y a un seul porte-parole aux Transports quand on parle de contrats tarifés ou tout contrat qui est donné, c'est sous ma responsabilité. Ça fait 35 ans que le ministre octroie des contrats comme ça, tarifés. Même, je vous l'ai mentionné hier, 43 %, dans le temps que vous étiez au pouvoir, 43 % de tous les contrats étaient des contrats tarifés. Alors, vous nous... nous autres, c'est le porte-parole, puis ça marche... puis c'est édicté par le Conseil du trésor.

Alors, la vérité est claire, tous les contrats ne sont pas... sont non négociables, avec nous, au ministère du Transport.

Le Président: En question complémentaire, Mme la députée de Taschereau.

Mme Agnès Maltais

Mme Maltais: La règle, elle est qu'un ministre ou qu'un ministère donne normalement une explication. Dans ce cas-ci, on a deux explications, qui sont toujours deux explications officielles, qui se contredisent.

D'autre part, la justification de la région est sur le nombre d'usines, et le sous-ministre l'a défaite. La justification est sur les régions éloignées, et le sous-ministre l'a défaite. Qui dit vrai?

Le Président: M. le ministre délégué aux Transports.

M. Norman MacMillan

M. MacMillan: Les contrats, pour toutes les régions du Québec, c'est la même chose. Écoutez donc! Je le répète à chaque fois: C'est la même chose. Il y a des contrats tarifés, il y a des contrats sur appel d'offres sur invitation puis il y a des contrats d'appel d'offres seulement, que tout le monde est invité. C'est la même chose, c'est les mêmes règles, là, pour tout le monde. Puis, vous, quand vous... Je parle toujours du 43 %. Bien, nous, depuis qu'on est là, c'est 19 % de contrats tarifés, au lieu de 43 %.

Le Président: En deuxième complémentaire, Mme la députée de Taschereau.

Mme Agnès Maltais

Mme Maltais: Il faut que le ministre comprenne que c'est important, il y a un ministre qui a été forcé de démissionner quand tout cela a été mis sur la place publique.

Le Président: Sur une question de règlement, M. le leader du gouvernement.

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! S'il vous plaît! M. le leader du gouvernement.

M. Dupuis: M. le Président, il faut représenter la vérité. Le premier ministre a pris une décision, l'a expliquée au ministre et lui a donné un choix, et le ministre...

Le Président: Très bien. Mme la députée de Taschereau.

Mme Maltais: Un, un ministre a été forcé de démissionner; deux, en 35 ans...

Une voix: ...

Le Président: Sur la question de règlement, M. le leader du gouvernement.

M. Dupuis: Je ne permettrai pas, M. le Président, que la députée de Taschereau répète des choses qu'on vient d'expliquer être la vérité. M. le Président... M. le Président... M. le Président, elle est poursuivie en libelle...

Le Président: En complémentaire, Mme la députée de Taschereau.

Mme Maltais: On va revenir à l'essentiel et l'important. Il y a deux porte-parole qui disent le contraire, et nous ne saurons jamais la vérité si ça continue comme ça. Il est important que les Québécois sachent la vérité. Qui dit vrai là-dedans? Quels critères ont été utilisés? Comment on peut justifier qu'il y ait eu deux commentaires différents de deux porte-parole officiels différents? C'est du ministre...

Le Président: M. le ministre délégué aux Transports.

M. Norman MacMillan

M. MacMillan: Allez-vous... J'espère qu'elle va écouter à ce coup-ci, là. C'est clair, puis je vais vous le lire, parce que peut-être ça va être plus clair, là: Le prix tarifé est non négociable et préétabli par le ministère du Transport. Les contribuables sont sûrs d'en avoir pour leur argent. C'est précis. Puis il existe plusieurs mesures de contrôle, et tous les contrats, tous les contrats sont déposés chaque mois au Contrôleur des finances et à la Commission en administration publique. Vous voulez quoi de plus? Puis, il y a un porte-parole au ministère du Transport pour ces contrats-là, puis c'est moi.

Le Président: M. le député de Shefford, en question principale.

Mesures visant le retour
à l'équilibre budgétaire

M. François Bonnardel

M. Bonnardel: Merci, M. le Président. La situation des finances publiques du Québec et le retour au déficit structurel pour les quatre prochaines années, M. le Président, sont inquiétants, surtout que le cadre financier du ministre est erroné, les versements sur le Fonds des générations avec de l'argent emprunté, un plan de retour à l'équilibre budgétaire incomplet, une page A.22, j'imagine, que le ministre l'a bien étudiée cet été. Maintenant, plutôt que de faire le ménage dans ses propres ministères, il veut taxer encore plus les Québécois, mais il va encore s'en laver les mains en créant un sommet pour décider des hausses de tarifs.

Est-ce que le premier ministre va fixer des cibles précises de réduction des dépenses dans ses propres ministères avant d'étrangler encore plus la classe moyenne?

Le Président: M. le premier ministre.

M. Jean Charest

M. Charest: Oui, M. le Président. D'abord, on est heureux de revoir le député de Shefford de retour de sa tournée et de l'accueillir à l'Assemblée nationale. Et, pour les circonstances, j'aimerais lui rappeler que le gouvernement va justement proposer un projet de loi qui fera l'objet justement de débats et de décisions. Comme l'échange avec la chef de l'opposition officielle en témoigne, des décisions imminentes doivent être prises sur ce projet de loi qui établit justement un échéancier pour le retour à l'équilibre budgétaire.

Sur cette question-là, permettez-moi de vous dire également, M. le Président, que j'ai observé ce qui se passe ailleurs dans le monde. D'ailleurs, premièrement, ailleurs, les déficits sont d'un ordre qui est beaucoup plus important que ce que nous avons au Québec.

Une voix: ...

M. Charest: Ah! Bien oui! Là, s'il pense le contraire, qu'il l'établisse, je peux vous dire ça. Beaucoup plus important. D'ailleurs, en Ontario, au Canada, dans l'OCDE, en France, dans l'Union européenne, en France, en Angleterre, aux États-Unis... Et, M. le Président, partout, les gouvernements prennent ça dans un contexte où on doit prendre des décisions une à la fois. On a déjà prévu 40 % du chemin. Et, comme tous les autres gouvernements ailleurs sur la planète, nous allons travailler vers l'équilibre budgétaire dans un contexte de discipline également et de rigueur budgétaire. C'est la marque de commerce de notre gouvernement. Ça va continuer à être le cas pour l'avenir.

Le Président: En question complémentaire, M. le député de Shefford.

M. François Bonnardel

M. Bonnardel: Merci, M. le Président. Le premier ministre dit que le projet de loi n °  40, c'est une recommandation du Vérificateur général. Alors, aujourd'hui, la recommandation touche simplement la réforme comptable, sur laquelle il y a consensus. Est-ce que le premier ministre accepterait, et je joins ma voix aujourd'hui à l'opposition officielle, de scinder le projet de loi, d'aller travailler tantôt au salon rouge et d'accepter de scinder ce projet de loi immédiatement pour 13 heures, M. le Président?

Le Président: M. le premier ministre.

M. Jean Charest

M. Charest: M. le Président, je m'en réjouis. Je m'en réjouis, parce que, s'il y a une chose qui est claire aux yeux des observateurs, c'est que, dans le cas du projet de loi n °  40, on ne peut pas séparer les règles comptables de l'objet même sur lequel il s'applique.

Des voix: ...

M. Charest: Non, on ne peut pas. Puis j'ai... Dans notre cas à nous, s'il y a une différence entre nous puis l'opposition, c'est que l'opposition propose, comme d'habitude, de faire la moitié de la job. Nous autres, le gouvernement, on va faire tout le travail.

Le Président: En deuxième complémentaire, M. le député de Shefford.

M. François Bonnardel

M. Bonnardel: Merci, M. le Président. Le premier ministre dit que plonger le Québec en déficit, c'est de bien connaître le Québec, ça. Mais je vais répéter ma question puis je vais m'adresser peut-être au ministre des Finances, parce qu'aujourd'hui il est sûrement plus lucide que le premier ministre lui-même. M. le ministre des Finances, est-ce que vous êtes prêt... est-ce que vous êtes prêt à accepter de scinder le projet de loi, M. le Président?

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! M. le leader du gouvernement.

M. Dupuis: Sa nouvelle fonction de chef par défaut de l'ADQ ne lui réussit pas bien, ça lui enfle...

Des voix: ...

Le Président: Collègues!

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! Je vous rappelle une règle de base: quand on a à questionner en cette Chambre, c'est de ne pas interpeller directement. S'adresser à la présidence, ça facilite les choses. M. le député de Shefford.

M. Bonnardel: ...M. le Président, je vais m'adresser au ministre des Finances: Est-ce qu'il accepte aujourd'hui qu'on scinde le projet de loi immédiatement, qu'on aille travailler avec l'opposition officielle pour accepter ce projet de loi?

Le Président: M. le premier ministre.

M. Jean Charest

M. Charest: M. le Président, le député de Shefford doit savoir que toutes les questions s'adressent au gouvernement en général. Ça ne s'adresse pas à une seule... individu. D'ailleurs, notre forme de gouvernement fait en sorte que nous agissons ensemble. Et, parce que nous voulons agir ensemble, parce que nous voulons agir ensemble, M. le Président, nous voulons agir dans l'intérêt des Québécois. Puis, on ne veut pas faire la moitié de la job, comme vous nous le proposez, puis on ne veut pas non plus s'astreindre à l'immobilisme des oppositions qui, après 50 heures de débat en commission parlementaire, ne sont pas allées plus loin que l'article 1 du projet de loi. On refuse l'immobilisme de l'ADQ, M. le Président. On veut de l'action dans l'intérêt supérieur du Québec.

n (10 h 40) n

Le Président: En question principale, M. le député de Nicolet-Yamaska.

Intentions du gouvernement
concernant la taxe de vente du Québec

M. Jean-Martin Aussant

M. Aussant: Merci, M. le Président. Alors que tous les économistes s'entendent pour dire que la situation économique reste précaire, le ministre des Finances, lui, prépare une hausse de la TVQ dès le 1er janvier prochain. Le ministre le dit pourtant lui-même, augmenter une taxe dans les prochaines semaines risque de compromettre la reprise économique. C'est d'autant plus surprenant que le ministre des Finances n'a pas jugé bon de donner suite à son engagement budgétaire qui était d'embaucher des inspecteurs d'impôt pour récupérer, l'an prochain, 200 millions dans les poches des fraudeurs. Et c'est particulièrement mal avisé de vouloir faire payer d'abord les contribuables, alors que le gouvernement ne dit pas un mot sur les milliards qui sont dus au Québec par Ottawa, dont 2,6 milliards de compensation pour la seule harmonisation des taxes.

M. le Président, est-ce que le ministre des Finances peut nous dire si, oui ou non, il augmentera une taxe en pleine récession et pourquoi il ne commence pas plutôt par récupérer l'argent qui nous est dû par les fraudeurs et par Ottawa?

Le Président: M. le ministre des Finances.

M. Raymond Bachand

M. Bachand (Outremont): Merci, M. le Président. Contrairement à ce qu'affirme notre collègue de Nicolet-Yamaska, ce que tous les économistes disent, c'est que le Québec s'en tire mieux qu'ailleurs, c'est que le plan d'action de ce gouvernement pour passer à travers la pire crise économique depuis les années trente, c'est le... au Québec... au Canada, en Amérique du Nord, c'est au Québec qu'on s'en tire le mieux. Et la première décision qu'on a prise, c'est de maintenir les services publics, de maintenir l'éducation et la santé, de maintenir les travailleurs. Et, oui, on fait un déficit.

La deuxième étape, c'est la loi n °  40. Et la crédibilité des finances publiques en dépend, M. le Président, à la fois parce que ce que les quatre agences de crédit qui ont maintenu la cote de crédit du Québec nous disent, c'est que la loi n °  40 est le plan de retour à l'équilibre budgétaire. Voilà un plan crédible.

Mais surtout, M. le Président, puis là je m'adresse à ceux qui nous écoutent, M. le Président, la grande différence entre les deux formations dans cette Chambre, c'est que ne pas adopter la loi n °  40, comme François Legault le disait, comme le député de Rimouski l'a dit avant-hier en commission, c'est qu'eux, ils nous demandent de couper 11,5 milliards de services publics. Parce que la conséquence de ne pas adopter la loi n °  40, c'est de couper 11,5 milliards dans les services aux citoyens.

Le Président: En question additionnelle, M. le député de Nicolet-Yamaska.

M. Jean-Martin Aussant

M. Aussant: Oui. Merci, M. le Président. Est-ce que le ministre nous confirme donc la hausse de taxe de janvier? Ce que ce que les Québécois attendent du ministre, ce n'est pas l'augmentation d'une taxe en pleine récession, c'est un plan budgétaire précis pour savoir ce qu'il va faire après la récession.

Donc, oui ou non, est-ce qu'il imposera une taxe mal avisée le 1er janvier prochain?

Le Président: M. le ministre des Finances.

M. Raymond Bachand

M. Bachand (Outremont): Merci, M. le Président. La première étape, c'est de soutenir l'économie, soutenir nos travailleurs, soutenir nos entreprises.

La deuxième étape, parce que l'intérêt supérieur du Québec le commande, c'est d'adopter la loi n °  40, parce que ça va rassurer les citoyens qu'on ne coupera pas 11,5 milliards dans leurs services, et ça va rassurer l'ensemble des marchés financiers que l'État, et je fais appel à votre sens de l'État... au fond, qu'on a... qu'il y a un plan.

La troisième étape, c'est le retour à l'équilibre budgétaire, M. le Président. Le retour à l'équilibre budgétaire, on a déjà indiqué 40 % du chemin. Par la suite, M. le Président, d'ici le prochain budget, le premier ministre nous a invités à un débat sur quels sont les moyens. Mais, tant que l'économie ne sera pas stabilisée...

Le Président: En terminant.

M. Bachand (Outremont): ...tant que l'économie, et la reprise économique, ne sera pas solide, non, il n'y aura pas d'augmentation majeure d'impôt.

Le Président: M. le député de Nicolet-Yamaska, en complémentaire.

M. Jean-Martin Aussant

M. Aussant: C'est dommage, on ne voit pas les patins du ministre derrière le bureau. Mais le premier ministre répète sans cesse que le Mouvement Desjardins a modifié les prévisions économiques à 12 reprises, alors que le ministre des Finances, lui, n'a rien donné comme prévision « updatée » depuis le mois de mars.

Donc, est-ce que le ministre va augmenter la TVQ plus tôt que prévu parce que le portrait est pire que ce qu'il nous laisse croire?

Le Président: M. le ministre des Finances.

M. Raymond Bachand

M. Bachand (Outremont): M. le Président, je répète, tant que la reprise économique ne sera pas solide, ne sera pas bien amorcée, il n'est pas question, bien sûr, comme nous l'avons affirmé, de toucher à la taxe de vente et de toucher à d'autre chose. Dans la loi n °  40... Et c'est très clair, ce qui est là... C'est pour ça qu'il faut adopter la loi n °  40, M. le Président, qu'il faut passer cette loi-là, parce que c'est un morceau majeur de la crédibilité des finances publiques du Québec. Et je fais appel au sens de l'État de l'opposition, de quitter les querelles partisanes et de reconnaître finalement que cette loi-là, qui était prévue dans le budget, qui est attendue par les agences...

Le Président: En terminant.

M. Bachand (Outremont): ...qui est attendue par les citoyens, soit adoptée dès 13 heures cet après-midi.

Le Président: En question principale, M. le député de Lac-Saint-Jean.

Compensation pour l'harmonisation
de la taxe de vente à la taxe
sur les produits et services

M. Alexandre Cloutier

M. Cloutier: M. le Président, en 1991, le Québec a été la première province à harmoniser sa taxe de vente avec la TPS, sans toutefois recevoir un sou du gouvernement fédéral. Depuis 1991, il y a eu quatre autres provinces qui ont, elles aussi, harmonisé leurs taxes, dont l'Ontario, qui a reçu cette année 4,3 milliards de dollars en compensation du gouvernement fédéral. Alors, des cinq provinces, la seule qui n'a rien reçu, c'est le Québec.

Pourtant, ce sont 2,6 milliards qui sont en jeu pour les Québécois. 2,6 milliards, c'est 100 millions pour le Saguenay ? Lac-Saint-Jean, 40 millions pour la Côte-Nord, 140 millions pour la région de Chaudière-Appalaches.

Alors, au lieu de piger dans les poches des Québécois, j'imagine que, pour 2,6 milliards, le nouveau ministre des Affaires intergouvernementales a un plan de match. C'est quoi, sa stratégie?

Le Président: M. le ministre des Finances.

M. Raymond Bachand

M. Bachand (Outremont): M. le Président, je remercie le député de sa question. Il faut quand même, en préambule, mettre que, sous le gouvernement du premier ministre... j'allais nommer son nom, M. le député de Sherbrooke, le premier ministre du Québec, les transferts fédéraux sont montés jusqu'à... de 8 à 14 milliards de dollars, M. le Président, 5 milliards de plus au cours des dernières années.

Sur la question de l'harmonisation de la taxe de vente, il y a eu une motion unanime de cette Assemblée, il y a une motion unanime de la Chambre des communes, et bien sûr nous avons des conversations avec le... avec le gouvernement du Canada. J'ai rencontré M. Flaherty, nos fonctionnaires se sont entendus sur un certain nombre de principes, et nous poursuivons nos discussions avec le gouvernement du Canada, qui ne se termineront, quant à nous, que lorsqu'on aura obtenu ce qui nous est dû en toute équité, dans la fédération canadienne.

Le Président: En question complémentaire, M. le député de Lac-Saint-Jean.

M. Alexandre Cloutier

M. Cloutier: Merci, M. le Président. Ça me fait plaisir d'expliquer c'est quoi, le fédéralisme de conversation. On a adopté une... On a adopté une motion le 15 janvier ici, en cette Chambre, qui demandait au fédéral de mettre fin à la Commission des valeurs mobilières. La réponse négative de Jim Flaherty est arrivée six mois plus tard dans une lettre qui commence par: « Veuillez m'excuser de ne pas avoir pu vous répondre plus tôt. »

M. le Président, on se moque des Québécois. Quand allez-vous régler le 2,6 milliards?

Le Président: M. le ministre des Finances.

M. Raymond Bachand

M. Bachand (Outremont): Je pense qu'il faudrait faire attention avec les mots, parce que ceux qui se moquent des Québécois avec les conversations nationales, là, il faut faire attention aussi au choix des mots qu'on... au choix des mots qu'on fait.

Des voix: ...

Le Président: M. le ministre.

M. Bachand (Outremont): Et, pendant que la chef de l'opposition et les députés de l'autre côté passent leur temps dans des moulins à paroles, nous, on travaille à bâtir l'économie du Québec. Nous, on travaille...

Des voix: ...

M. Bachand (Outremont): Eh oui! Nous, on travaille, M. le Président...

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! Il y a une seule personne qui a la parole. M. le ministre, il vous reste cinq secondes pour aller à la réponse.

M. Bachand (Outremont): C'est parce qu'on... Nous, on travaille à bâtir l'espace économique du Québec, on travaille avec l'Ontario et on travaille, en discussion avec le gouvernement du Canada, à...

Le Président: En deuxième complémentaire, M. le député de Lac-Saint-Jean.

M. Alexandre Cloutier

M. Cloutier: Bien, je trouve ça particulier que le ministre nous dise ça, parce que, ce soir, le premier ministre va être à un cocktail avec ses amis du Parti conservateur.

Alors, est-ce que le premier ministre va profiter de sa présence à ce cocktail pour préparer son entrée à Ottawa ou s'il va plutôt défendre les intérêts supérieurs des Québécois?

Le Président: M. le premier ministre.

M. Jean Charest

M. Charest: Je serai là avec beaucoup de fierté comme Québécois, M. le Président, pour dire à quel point ce gouvernement est un bon gouvernement.

Cela étant dit, on va faire... on va faire la courte histoire pour le député, justement, du Lac-Saint-Jean. Les pires coupures du fédéral dans l'histoire du Québec, ça s'est fait quand le PQ était là. Et, quand le PQ était là, l'ancien premier ministre Lucien Bouchard avait dit: Je comprends le fédéral de nous couper, on accepte ça. C'était en 1998, après que le fédéral ait donné de l'argent aux provinces de l'Atlantique pour justement l'harmonisation de la taxe.

En 1997, j'ai défendu les intérêts du Québec là-dessus...

n (10 h 50) n

Le Président: En terminant.

M. Charest: ...j'ai demandé au fédéral d'agir, et nous allons aller chercher notre dû.

Le Président: Alors, je suis prêt à reconnaître un député sur une...

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! Bien. Nous en sommes au député de Borduas, en question principale.

Disponibilité de manuels scolaires
pour les élèves de secondaire V

M. Pierre Curzi

M. Curzi: Merci, M. le Président. On peut lire dans La Presse de ce matin que les manuels scolaires de mathématiques, de sciences, d'éthique et de culture religieuse du cinquième secondaire ne sont toujours pas prêts, trois semaines après la rentrée scolaire. Mais on peut se rassurer parce qu'on nous dit qu'ils vont... l'approbation devrait se faire au cours de l'année scolaire! D'ailleurs, on peut se demander si le retard dans le cas du livre d'éthique n'est pas dû au fait que le gouvernement essaie de réécrire ce livre selon les principes d'éthique du premier ministre.

Mais, M. le Président, la question, c'est: J'aimerais savoir de la ministre de l'Éducation à quelle date nos élèves... à quelle date nos élèves auront... La ministre de l'Éducation peut-elle nous dire à quelle date nos élèves auront accès à leurs manuels de mathématiques, à quelle date ils auront accès à leurs manuels de sciences et à quelle date ils auront accès à leurs manuels d'éthique et de culture religieuse?

Le Président: Mme la ministre de l'Éducation.

Mme Michelle Courchesne

Mme Courchesne: M. le Président, le député de Borduas aime bien l'histoire, comme ses collègues, d'ailleurs, qui nous en parlent abondamment. C'est d'actualité par les temps qui courent. Alors, je l'invite à retourner à l'histoire de son propre gouvernement, lorsqu'ils étaient au pouvoir. Pourquoi?

Des voix: ...

Mme Courchesne: Non, pas la cassette. Parce qu'il y a... il y a une réforme qui a eu lieu en 1998, M. le Président, pilotée par la chef de l'opposition, qui elle-même a mis le système d'approbation des livres en place en fonction du renouveau pédagogique, M. le Président.

Des voix: ...

Mme Courchesne: Non, M. le Président, secondaire V, dernière année d'implantation, dernière année d'application. Comme à chaque année d'implantation...

Le Président: S'il vous plaît, Mme la ministre. Mme la ministre, vous allez revenir, oui? Non, mais il y a des interpellations, alors on entend mal la réponse qui est donnée. Je demande aux gens d'être quelque peu disciplinés. M. le député de Saint-Maurice, je fais appel à votre collaboration. Il y a une seule personne qui a la parole présentement. Évitez les interpellations de part et d'autre. Ce n'est pas compliqué. Ça va permettre une meilleure discipline puis un meilleur fonctionnement de la Chambre. Mme la ministre.

Mme Courchesne: Donc, depuis le début de l'implantation du renouveau pédagogique, l'année de l'implantation, les manuels sont effectivement à titre provisoire pour que les enseignants puissent les utiliser et déterminer, sur un choix d'un certain nombre de livres, lequel sera le plus apte à répondre à leurs besoins, M. le Président. Dans ce sens-là, il y a toujours une année de provision.

Le Président: En terminant.

Mme Courchesne: Et de toute... Et ça se passe comme ça depuis le temps de l'époque où...

Le Président: En question complémentaire, M. le député de Borduas.

M. Pierre Curzi

M. Curzi: Outre le fait que la ministre ne semble, elle, pas trop s'intéresser à l'histoire, j'aimerais savoir combien d'élèves, combien d'étudiants n'auront pas accès à leurs manuels scolaires. Et j'aimerais que la ministre me dise comment ces cafouillages et ces retards-là contribuent à la réussite scolaire.

Le Président: Mme la ministre de l'Éducation.

Mme Michelle Courchesne

Mme Courchesne: M. le Président, je pense qu'encore une fois le député de Borduas devrait comprendre beaucoup mieux comment fonctionne le système scolaire, particulièrement auprès des enseignants du Québec. M. le Président, rappelons-nous que, dans le temps du Parti québécois, eux autres, ils avaient un seul manuel à proposer, particulièrement la députée de Charlevoix, Parlons de la souveraineté à l'école. Ça, c'était le manuel qu'avait à proposer le Parti québécois dans les classes du Québec. Est-ce que... Alors, monsieur...

Des voix: ...

Le Président: S'il vous plaît! Le temps s'écoule. Mme la ministre.

Mme Courchesne: Moi, à leur place, M. le Président, je me garderais une petit gêne. Je me garderais une petit gêne avant de proposer des livres qui ne parlent que de souveraineté à l'école. Nous, ce qu'on fait avec les enseignants du Québec, c'est un travail sérieux pour qu'ils puissent apprendre le français, les mathématiques et, oui, l'histoire du Québec...

Le Président: En terminant.

Mme Courchesne: ...mais selon leurs compétences et leurs...

Le Président: C'est terminé. M. le député de Borduas, en deuxième complémentaire.

M. Pierre Curzi

M. Curzi: Disons qu'après six ans de pouvoir les réponses de la ministre sont pour le moins insatisfaisantes.

Ma question, Mme la ministre, c'est: Vous n'avez pas réussi à obtenir 60 millions pour réduire la taille des classes au secondaire. J'aimerais savoir si vous allez réussir à donner à tous les élèves les manuels scolaires dont ils ont besoin pour réussir. C'est ça, la question. Et à quel moment allez-vous le faire?

Le Président: Mme la ministre de l'Éducation.

Mme Michelle Courchesne

Mme Courchesne: M. le Président, comme ça se faisait dans le temps de la députée de Charlevoix, exactement. Le système d'approbation des livres se fait, et actuellement ils ont entre les mains les versions requises pour être capables d'enseigner et, pour les enfants, être capables d'apprendre.

M. le Président, je préfère de beaucoup, de beaucoup être dans l'équipe d'un chef qui ajoute des ressources à l'éducation que d'être dans l'équipe de la députée de Charlevoix qui a coupé 1 200 professionnels dans les écoles du Québec, M. le Président.

Le Président: En question principale, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.

Délais d'attente à Québec
pour des curetages à la suite
de la mort de foetus in utero

Mme Carole Poirier

Mme Poirier: M. le Président, hier, après avoir questionné le ministre de la Santé au sujet de l'attente pour un curetage, nous avons appris par une attachée politique du cabinet de la ministre que ce n'est qu'au Centre hospitalier universitaire de Québec, le CHUQ, qu'il se fait des curetages, et ce, seulement que le jeudi, une seule fois par semaine. Une belle preuve de système qui s'organise en fonction du système et non pas du monde, monsieur. Tous conviendront avec moi que, lorsqu'une femme apprend que le foetus qu'elle porte est décédé, elle devrait avoir accès à un curetage immédiatement. M. le Président, on ne choisit pas le moment où on apprend le décès de son enfant.

Est-ce que la ministre de la Condition féminine peut nous dire si elle trouve normal que le CHUQ n'offre ce service qu'une seule fois par semaine et est-ce qu'elle trouve acceptable qu'une femme doit attendre sept jours?

Le Président: Mme la ministre déléguée, Santé et Services sociaux et de la Condition féminine.

Mme Lise Thériault

Mme Thériault: Merci. Non, pas la Condition féminine, des Services sociaux, M. le Président.

Merci, M. le Président. Je pense que, tout d'abord, ce qu'il est important de dire, c'est qu'il est évident que, lorsqu'on porte la vie en soi et que notre enfant décède, c'est difficile. C'est des situations qui sont difficiles pour toutes les femmes qui ont à vivre cet état-là, M. le Président. Et ça, je pense que nous le reconnaissons tous, les parlementaires qui sommes ici: quand on perd un enfant, qu'il soit à l'intérieur de nous ou que ce soit un enfant qui est vivant, c'est une situation qui est extrêmement pénible et difficile.

Maintenant, M. le Président, je pense qu'il est important aussi de dire que, lorsque ces cas-là arrivent, il y a des médecins qui discutent avec les mères à qui cet état, malheureusement... qui les vivent. Il y a également des discussions qui sont entreprises entre les mères et les médecins pour, je vous dirais, évaluer aussi la mère. Je crois qu'il est important d'offrir le soutien psychologique également aux femmes qui vivent ces situations-là, M. le Président, et c'est le rôle des médecins.

Le Président: En question complémentaire, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.

Mme Carole Poirier

Mme Poirier: Alors, M. le Président, ce que je dois en comprendre, c'est qu'on ne changera rien puis que ça va rester comme ça, que les femmes devront continuer à attendre sept jours.

Est-ce que la ministre de la Condition féminine peut se lever et nous dire si elle trouve ça acceptable, un délai de sept jours avec un foetus en soi?

n (11 heures) n

Le Président: Mme la ministre déléguée à la Santé et aux Services sociaux.

Mme Lise Thériault

Mme Thériault: M. le Président, la députée interprète. Le ministre, hier, a dit clairement que nous regardions la situation. C'est des situations qui sont excessivement difficiles, M. le Président. Je pense qu'elle comprendra également qu'il y a des situations où les patientes demandent à ce qu'on ne parle pas d'elles sur la place publique, parce qu'il y a des patientes qui préfèrent faire leur deuil, également. Et ça, je pense que c'est important de le comprendre.

Le ministre a dit clairement hier qu'il était pour regarder la situation de près. Je crois que la réponse, elle devrait l'accepter. Nous avons un ministre de la Santé qui est responsable et qui fait ce qu'il a à faire, M. le Président.

Le Président: En deuxième complémentaire, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.

Mme Carole Poirier

Mme Poirier: M. le Président, le cabinet du ministre m'a rappelée hier personnellement pour me dire que l'agence de santé de Québec avait décidé que ça se passait le jeudi au CHUQ et que c'était comme ça.

Alors, est-ce que la ministre de la Condition féminine va se lever en Chambre et défendre les femmes ici, au Québec, qui ont le droit d'avoir un curetage dans un délai raisonnable, pas un délai de sept jours, M. le Président?

Le Président: Mme la ministre déléguée à la Santé et aux Services sociaux.

Mme Lise Thériault

Mme Thériault: M. le Président, je pense qu'il est important de dire que ce délai n'est pas acceptable. Le ministre a dit hier qu'il regarderait la situation, et c'est ce qu'il va faire. Je pense qu'on est en droit de répondre au questionnement. Mais, je tiens à réitérer, ce n'est pas un délai qui est acceptable, M. le Président.

Le Président: Ceci met fin à la période de questions et de réponses orales des députés.

Vote reporté

Motion proposant que l'Assemblée
réclame la nomination rapide d'un
commissaire à l'éthique et à la déontologie
qui puisse participer à l'élaboration
du code applicable aux membres
de l'Assemblée nationale

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, chers collègues, comme annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au vote reporté sur la motion du député de Chicoutimi débattue hier aux affaires inscrites par les députés de l'opposition.

Des voix: ...

Le Vice-Président (M. Gendron): S'il vous plaît! Parce qu'il faut entendre la motion avant de voter. Il faut voter, mais il faut entendre la lecture de la motion et, pour l'entendre, il faut avoir le climat requis en cette Assemblée. Ce n'était pas le cas et ce n'est pas encore le cas.

Alors, la motion:

« Que l'Assemblée nationale réclame la nomination, dans les plus brefs délais, d'un commissaire à l'éthique et à la déontologie, et que celui-ci participe à l'élaboration du Code d'éthique et de déontologie des membres de l'Assemblée nationale. »

Que les députés en faveur de cette motion veuillent bien se lever.

La Secrétaire adjointe: Mme Marois (Charlevoix), M. Bédard (Chicoutimi), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean), Mme Beaudoin (Rosemont), Mme Malavoy (Taillon), Mme Lapointe (Crémazie), M. Simard (Richelieu), M. Aussant (Nicolet-Yamaska), Mme Doyer (Matapédia), M. Trottier (Roberval), Mme Champagne (Champlain), M. Bérubé (Matane), Mme Beaudoin (Mirabel), Mme Richard (Duplessis), M. Girard (Gouin), Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve), Mme Hivon (Joliette), M. Blanchet (Drummond), M. Bouchard (Vachon), Mme Maltais (Taschereau), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), M. Drainville (Marie-Victorin), M. Curzi (Borduas), M. Pinard (Saint-Maurice), M. Pelletier (Rimouski), M. Pagé (Labelle), M. Kotto (Bourget), M. Dufour (René-Lévesque), M. Gaudreault (Jonquière), M. McKay (L'Assomption), Mme Bouillé (Iberville), M. Turcotte (Saint-Jean), M. Gauvreau (Groulx), M. Charette (Deux-Montagnes), M. Leclair (Beauharnois), M. Pelletier (Saint-Hyacinthe), M. Boucher (Johnson).

M. Khadir (Mercier).

Des voix: ...

Le Vice-Président (M. Gendron): Un instant! Que les députés contre cette motion veuillent bien se lever.

La Secrétaire adjointe: M. Charest (Sherbrooke), M. Dupuis (Saint-Laurent), Mme Normandeau (Bonaventure), Mme Gagnon-Tremblay (Saint-François), Mme Courchesne (Fabre), Mme Beauchamp (Bourassa-Sauvé), M. Bachand (Outremont), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce), M. Tomassi (LaFontaine), Mme Ménard (Laporte), M. Simard (Dubuc), M. Auclair (Vimont), Mme St-Pierre (Acadie), M. Dutil (Beauce-Sud), Mme Vien (Bellechasse), Mme L'Écuyer (Pontiac), M. MacMillan (Papineau), Mme Thériault (Anjou), M. Gignac (Marguerite-Bourgeoys), M. Arcand (Mont-Royal), M. Béchard (Kamouraska-Témiscouata), M. Moreau (Châteauguay), Mme Boulet (Laviolette), M. Lessard (Frontenac), M. Hamad (Louis-Hébert), Mme Blais (Saint-Henri ? Sainte-Anne), Mme Charlebois (Soulanges), M. Marsan (Robert-Baldwin), M. Marcoux (Vaudreuil), M. Bergman (D'Arcy-McGee), M. Whissell (Argenteuil), M. Bachand (Arthabaska), M. Bernard (Rouyn-Noranda ? Témiscamingue), M. Bernier (Montmorency), M. Morin (Montmagny-L'Islet), M. Paquet (Laval-des-Rapides), M. Reid (Orford), M. Dubourg (Viau), Mme Gaudreault (Hull), Mme Gonthier (Mégantic-Compton), M. Ouellette (Chomedey), M. Sklavounos (Laurier-Dorion), M. Drolet (Jean-Lesage), M. Diamond (Maskinongé), M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine), Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Carrière (Chapleau), M. Billette (Huntingdon), Mme Vallée (Gatineau), M. Huot (Vanier), M. Lehouillier (Lévis), M. Mamelonet (Gaspé), M. Matte (Portneuf), M. Pigeon (Charlesbourg), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance ? Viger), Mme St-Amand (Trois-Rivières), M. D'Amour (Rivière-du-Loup).

M. Deltell (Chauveau), M. Caire (La Peltrie), M. Bonnardel (Shefford).

Le Vice-Président (M. Gendron): Y a-t-il des abstentions? Alors, M. le secrétaire général, pour le résultat du vote.

Le Secrétaire: Pour: 38

Contre: 60

Abstentions: 0

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, la motion est rejetée.

Des voix: ...

Le Vice-Président (M. Gendron): S'il vous plaît! On n'a pas terminé.

Motions sans préavis

Nous en sommes à la rubrique des motions sans préavis, et je reconnais M. le député de Saint-Maurice. M. le député de Saint-Maurice, votre motion.

Souligner la tenue du Festival
western de Saint-Tite

M. Pinard: Alors, M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante, présentée conjointement avec Mme la députée de Laviolette, et ministre des Transports, et ministre responsable de la région de la Mauricie, M. Gérard... M. le député de Chauveau, ainsi que M. le député de Mercier. Alors:

« Que l'Assemblée nationale souligne la tenue de la 42e édition du Festival western de Saint-Tite qui se déroule du 11 au 20 septembre et salue les organisateurs qui chaque année en mettent plein la vue aux centaines de milliers de visiteurs grâce à leurs activités uniques à caractère western. » Merci.

Mise aux voix

Le Vice-Président (M. Gendron): Y a-t-il consentement pour déroger aux règles relatives aux motions sans préavis contenues à l'article 185 du règlement? Il y a consentement. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion? Sans débat. Donc, cette motion est adoptée? Adopté.

Toujours aux motions sans préavis, M. le leader du gouvernement.

Procéder à des consultations
particulières sur le projet de loi n
°  15

M. Dupuis: M. le Président, permettez-moi de faire motion pour que, conformément à l'article 146 du règlement de l'Assemblée:

« ...la Commission des institutions, dans le cadre de l'étude du projet de loi n °  15, Loi modifiant la Loi sur les tribunaux judiciaires et la Loi sur les cours municipales concernant la sécurité dans les tribunaux judiciaires, procède à des consultations particulières et tienne des audiences publiques les 24 et 29 septembre et qu'à cette fin, elle entende les organismes suivants: le Barreau du Québec, le Syndicat des constables spéciaux, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec, l'Association des greffiers des cours municipales;

« Qu'une période de 15 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires partagée également entre le groupe parlementaire formant le gouvernement et les députés de l'opposition;

« Que la durée maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 15 minutes et l'échange avec les membres de la commission soit d'une durée maximale de 45 minutes partagées également entre le groupe parlementaire formant le gouvernement et les députés de l'opposition; et

« [Qu'évidemment] la ministre de la Justice soit membre de ladite commission pour la durée du mandat. » Merci.

Mise aux voix

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, merci, M. le leader du gouvernement. Est-ce que cette motion est adoptée?

Des voix: Adopté.

Le Vice-Président (M. Gendron): Toujours à la rubrique des motions sans préavis, est-ce qu'il y a d'autres motions sans préavis? Ce n'est pas le cas.

Avis touchant les travaux des commissions

Alors, nous en sommes maintenant... Avis touchant les travaux des commissions. M. le leader du gouvernement.

M. Dupuis: M. le Président, permettez-moi d'aviser l'Assemblée que la Commission des relations avec les citoyens poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n °  17, Loi instituant le fonds pour le développement des jeunes enfants, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 15 heures à 18 heures, ainsi que mardi le 22 septembre 2009, de 10 heures à midi, à la salle Louis-Joseph-Papineau;

Que la Commission de l'agriculture, de l'énergie et des ressources naturelles poursuivra la consultation générale à l'égard du projet de loi n °  57, Loi sur l'occupation du territoire forestier, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures, de 15 heures à 18 heures, ainsi que le mardi 22 septembre 2009, de 10 heures à midi, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;

Que la Commission des institutions entreprenne l'étude détaillée du projet de loi n °  18, Loi sur le Recueil des lois et des règlements du Québec, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures, ainsi que mardi le 22 septembre 2009, de 10 heures à midi, à la salle 1.38 de l'édifice Pamphile-Le May;

Que la Commission des finances publiques poursuive l'étude détaillée du projet de loi n °  40, Loi modifiant la Loi sur l'équilibre budgétaire et diverses dispositions législatives concernant la mise en oeuvre de la réforme comptable, aujourd'hui, après un débat de fin de séance qui, suite à une entente avec l'opposition, va se tenir tout de suite, juste avant les affaires du jour, au moment des affaires du jour, donc jusqu'à 13 heures... le débat à la commission devant se tenir jusqu'à 13 heures, après le débat de fin de séance. Ça vous va? Vous avez assez d'expérience, vous avez compris ce que je veux dire. Très bien.

La Commission de la santé et des services sociaux poursuivra la consultation générale à l'égard du document intitulé Vers un régime de rentes du Québec renforcé et plus équitable mardi le 22 septembre 2009, de 10 heures à midi, à la salle du Conseil législatif. Et je vous remercie.

n (11 h 10) n

Le Vice-Président (M. Gendron): Bienvenue. Pour ma part, je donne certains avis. Je vous avise que la Commission des transports et de l'environnement se réunira en séance de travail aujourd'hui, de 13 heures à 15 heures, à la salle RC.171 de l'hôtel du Parlement. L'objet de cette séance est de déterminer les observations, les recommandations et les conclusions de la commission à la suite des consultations particulières et auditions publiques sur le document intitulé Une première liste des indicateurs de développement durable. Ça termine les avis.

Renseignements sur les travaux de l'Assemblée

Nous en sommes maintenant à la rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée. Je vous avise que, lors de l'interpellation prévue pour le vendredi 25 septembre 2009, Mme la députée de Joliette s'adressera à Mme la ministre de la Justice sur le sujet suivant: Des mesures efficaces pour lutter contre les crimes économiques.

Affaires du jour

La période des affaires courantes est terminée. Nous allons maintenant passer aux affaires du jour. M. le leader du gouvernement... Et, comme ça a été indiqué il y a quelques minutes, on suspendrait quelques secondes pour procéder immédiatement après aux débats de fin de séance, tel que convenu entre les leaders. Alors, suspension pour quelques minutes.

(Suspension de la séance à 11 h 11)

 

(Reprise à 11 h 21)

Débats de fin de séance

Intentions du gouvernement
concernant la taxe de vente du Québec

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, s'il vous plaît, chers collègues, nous allons procéder maintenant, comme prévu suite à l'entente, aux débats de fin de séance pour le premier débat. Et le premier débat porte sur une question entre le ministre du Développement économique... excusez-moi, le ministre des Finances et notre porte-parole en cette matière. Et vous connaissez les règles, que je ne répète pas. Alors, à vous, M. le porte-parole de l'opposition officielle en cette matière, la parole.

M. Jean-Martin Aussant

M. Aussant: Merci, M. le Président. Aujourd'hui, on a posé une question au ministre des Finances à savoir s'il allait, oui ou non, hausser la TVQ de un point de pourcentage dès le mois de janvier, comme il l'a suggéré.

Ses réponses évasives nous font croire que, oui, effectivement il va hausser la TVQ beaucoup plus tôt que prévu dans son budget de mars dernier. Et non seulement on se questionne sur le mauvais timing de cette hausse de TVQ là... Parce qu'on est encore en récession, et, comme le disait le ministre lui-même, ça pourrait risquer de faire déraper la reprise si on alourdit le fardeau des taxes à la... à la consommation, pardon, avant que la reprise soit bien en piste. C'est aussi un peu ironique que le ministre veuille imposer cette hausse de taxe plus rapidement que prévu, alors qu'il ne veut toujours pas nous déposer un plan précis de retour à l'équilibre budgétaire et que, contrairement à Desjardins, que le premier ministre cite tout le temps, qui a fait 12 révisions de ses prévisions économiques récemment, le ministre des Finances, depuis le mois de mars, ne nous a rien donné comme révision de ses états financiers.

Donc, non seulement on n'a pas le portrait actuel des finances publiques parce qu'on n'a pas eu de nouveaux chiffres depuis le mois de mars, mais en plus le ministre nous dit maintenant qu'il faut augmenter plus rapidement que prévu la hausse... la TVQ de 1 %, donc dès janvier qui arrive. Ça vient en fait confirmer exactement ce qu'on demande depuis quelques semaines, depuis quelques mois même, d'avoir un portrait précis de l'état des finances publiques et d'avoir un plan précis de retour à l'équilibre budgétaire dans le cadre du projet de loi n °  40, justement dont on discute en Commission des finances publiques. Et, avant d'aller fouiller en fait dans les poches des honnêtes contribuables par une hausse de la TVQ beaucoup plus tôt que prévu, on se questionne, nous, sur le fait que le ministre n'ait pas essayé d'utiliser d'autres sources de revenus qui lui sont disponibles. Entre autres, dans le dernier budget, le ministre avait promis de mettre en place des mesures beaucoup plus sévères de lutte à l'évasion fiscale. Il voulait, au cours des quatre prochaines années, aller chercher 200, 300, 600 puis 900 millions de dollars dans les poches des fraudeurs qui évitent de payer leurs impôts. À ce jour, rien n'a été fait. Même le personnel qui doit être alloué à cette tâche, disons, n'a même pas été engagé. Ça s'est su récemment.

Donc, il n'y a rien qui a été fait dans ce domaine-là. Donc, au lieu d'aller piger... en fait, au lieu d'aller attraper les fraudeurs donc à hauteur de 200 millions tel qu'il l'avait promis, il va aller piger dans les poches des consommateurs pour faire une hausse de la TVQ beaucoup plus tôt que prévu.

Il y a aussi plusieurs autres façons, selon nous, d'aller chercher de l'argent ailleurs que dans les poches des contribuables en cette période de crise économique, et c'est tout... c'est à travers tous les litiges qu'on a encore avec Ottawa sur des sommes qui sont identifiées, et qui devraient être versées au Québec, et que le gouvernement libéral actuel ne va pas chercher. Et j'aimerais vraiment en faire la liste ici, qui n'est peut-être même pas exhaustive mais qui déjà donne une bonne idée de l'ampleur de ces sommes-là à hauteur de 8 milliards de dollars.

Donc, alors que un point de TVQ correspond à à peu près 1,2 milliard... 1,2 milliard de dollars, pardon, additionnels d'entrés dans les coffres de l'État, il y a environ 8 milliards de dollars de sommes qui dorment à Ottawa, qui sont dues au Québec et qui ne sont pas versées par manque de courage et par manque de ténacité du gouvernement libéral actuel.

Donc, on peut mentionner évidemment le 2,6 milliards qui nous est dû pour l'harmonisation de nos taxes à la consommation, qui est faite depuis les années quatre-vingt-dix. En fait, on a été les précurseurs dans le domaine et on est la seule juridiction qui n'ait pas encore été compensée par Ottawa pour l'harmonisation de ces taxes à la consommation. Il y a aussi un 1 000 $ de réduction dans les transferts au Québec à cause d'un changement dans la péréquation. Il y a 1 500 $... 1 000 $... en fait, pas 1 000 $, mais 1 milliard de dollars, 1 000 millions de dollars. Il y a aussi 1 500 millions de dollars, donc 1,5 milliard, pour la suite de Chantiers Canada, qui attendent toujours d'être versés. Il y a 800 millions de dollars pour le financement postsecondaire. Il y a 500 millions de dollars de transferts en matière de programmes sociaux. Tout ça, c'est de l'argent qui nous est dû et qui ne nous est pas versé.

Et je poursuis la liste. Il y a 60 millions de transferts pour la santé, 460 millions de transferts pour les infrastructures de recherche, 173 millions pour la fondation de l'innovation. La crise du verglas, ça fait un bon moment, il y a 421 millions, qui nous sont dus, qui n'ont pas encore été versés. On se demande vraiment ce qu'attend le gouvernement pour aller chercher ça. Il y a 127 millions d'un programme qui remonte à plus de 20 ans, le programme de stabilisation des revenus. À 5 % d'intérêt, ce 127 millions là vaut 300 millions de dollars aujourd'hui. On ne l'a jamais obtenu. Le gouvernement ne fait pas les demandes auprès d'Ottawa. Il y a le Pacte pour l'emploi Plus, les corrections à la péréquation pour les revenus d'Hydro-Québec, il y a l'amélioration des aéroports nordiques, toutes des sommes qui doivent nous être versées par le gouvernement d'Ottawa, qui ne le sont pas. Et, pendant ce temps-là, le ministre suggère d'augmenter la TVQ dès le mois de janvier prochain pour aller chercher de l'argent supplémentaire dans les poches des honnêtes contribuables, plutôt, comme je le disais, que d'aller chercher ça chez les fraudeurs d'impôt, donc en mettant vraiment en fonction les mesures qu'il a promises.

Donc, on se questionne sur la volonté réelle du ministre d'assainir les finances publiques autrement que par les contribuables, encore.

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, merci, M. le député de Nicolet-Yamaska. Je cède maintenant la parole au ministre pour son cinq minutes, comme les règles le prévoient. M. le ministre, à vous la parole.

M. Raymond Bachand

M. Bachand (Outremont): Merci, M. le Président. C'est dommage que mon collègue de Nicolet-Yamaska continue à faire des affirmations erronées de façon répétée. Et ce n'est pas parce qu'on les répète que ça fait une vérité, M. le Président.

Il y a trois, quatre sujets sur la table aujourd'hui. Le premier sujet, c'est le retour à l'équilibre budgétaire. Il y a un certain nombre de décisions qui ont été prises, M. le Président. La première décision qui a été prise, c'est, pendant cette récession, de concentrer toutes nos énergies à aider la Québec à mieux s'en tirer que les autres, à soutenir nos travailleurs, à soutenir nos entreprises et surtout à ne pas couper nos services publics. Et, comme il y a moins de revenus, oui, on fait un déficit. Première décision. Et toute la planète et tous les analystes disent que le Québec s'en tire mieux que les autres. Et on fait un déficit.

Le deuxième élément, M. le Président, c'est de demander, par la loi n °  40, et c'est la crédibilité des finances publiques qui est en jeu, une suspension pour deux ans de la Loi sur l'équilibre budgétaire. Parce que ce que cette loi dit, c'est que, si on ne la suspend pas, le déficit de 11 milliards, sur les quatre prochaines années, il faut aller le rechercher. Non seulement il faut remonter à l'équilibre budgétaire, mais il faut trouver 11 milliards de revenus ou de coupures de dépenses. Donc, l'opposition, ce qu'ils nous demandent... Je comprends, c'est dans leurs gènes. C'est dans leurs gènes de couper les dépenses publiques et de sabrer dans la santé et dans l'éducation. Nous, ce n'est pas nos choix, ce ne sont pas nos valeurs. On a maintenu les services publics pendant la récession et on va maintenir les services publics après la récession, au moment de la reprise économique. Et la loi n °  40 doit être adoptée le plus rapidement possible parce que c'est un choix de société, mais c'est aussi la crédibilité financière du Québec qui est en jeu, c'est la réforme comptable et c'est quatre agences de crédit qui nous ont dit: On maintient votre cote de crédit au Québec, mais une des choses importantes, c'est que vous allez continuer à verser de l'argent au Fonds des générations et que vous avez ce plan crédible de retour à l'équilibre budgétaire.

Troisièmement, on a déjà identifié 40 % du chemin pour revenir à l'équilibre budgétaire. Non seulement le Québec s'en tire mieux qu'ailleurs globalement sur l'économie, non seulement notre déficit est moindre que toutes les autres juridictions à peu près en pourcentage du PIB, mais on a fait ce que personne d'autre n'a fait, on a identifié 40 % du chemin: contrôle des dépenses à 3,2 %, lutte à l'évasion fiscale, qui rapporterait 900 millions de plus en 2013-2014. On est déjà, M. le Président... les efforts qu'on a faits nous rapportent déjà, dans l'évasion fiscale, plus de 600 millions par année grâce aux efforts qu'on a faits depuis quatre ans. On va augmenter ces efforts-là et on va aller chercher 900 millions de plus. Indexer des tarifs qui n'ont jamais été indexés depuis des dizaines d'années: 190 millions. Hausser la TVQ de un point à partir de janvier 2011: 1 %, ça fait 1,2 milliard. Ça, ça fait 40 % du chemin.

n (11 h 30) n

Il reste 60 % du chemin à identifier. Aucune décision n'est prise. Est-ce qu'on peut mettre les choses claires? Contrairement à ce qu'il aucune... et les paroles qu'il me met dans la bouche que je n'ai pas prononcées, aucune décision n'est prise, M. le Président, sur quoi que ce soit dans les tarifs, dans les taxes et dans toutes les mesures. Mais un débat est enclenché, et un débat doit s'enclencher, et les Québécois vont voir la différence entre les deux partis dans cette Chambre. Parce que, nous, on décide de protéger les valeurs du Québec, on va revenir à l'équilibre budgétaire. On s'engage à le faire clairement pour 2013-2014, mais on va le faire de façon responsable, on va le faire en maintenant les valeurs du Québec, les services de santé, l'éducation, la protection de la famille, l'environnement et la culture. Et on aura un débat ensemble, les citoyens, comme le premier ministre vous a invités, pour savoir comment on se donne les moyens, quels moyens financiers on trouve pour arriver là. Et on aura une réponse lors du prochain budget pour un ensemble du chemin, comme la loi n °  40 nous dit qu'on doit le faire, et la loi n °  40 nous donne jusqu'en avril 2011, une fois que la reprise économique sera solide.

Je vois qu'il me reste 60 secondes, M. le Président, donc je vais donc aborder le deuxième sujet ici, qui est le sujet d'harmonisation de la TPS-TVQ. Il faut quand même avoir du culot quand on est de ce côté-là de la Chambre qui... Pendant qu'ils étaient au gouvernement, de 1993 à 2003, les transferts fédéraux, globalement, ont monté de 1,2 milliard, de 15 %, alors que, nous, depuis qu'on est là, les transferts fédéraux ont monté de 66 %, de 5,9 milliards, de 8,9 à 14,8 milliards. On a fait notre travail, et je pense qu'on prouve qu'on est plus efficaces, M. le Président.

Sur l'harmonisation de la TVQ et de la TPS, notre position est très claire: Ottawa a décidé de compenser l'Ontario, a décidé de compenser la Colombie-Britannique, il est clair qu'Ottawa va compenser le Québec. Et j'ai des discussions avec mon homologue fédéral, il y a des questions techniques qui sont relativement complexes, elles sont en train d'être réglées. Et, après ça, on va régler le quantum, le montant d'argent et les méthodes de paiement, et on va avoir ce qui nous est dû, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Gendron): Merci, M. le ministre des Finances. Maintenant, M. le député de Nicolet-Yamaska, votre deux minutes de réplique.

M. Jean-Martin Aussant (réplique)

M. Aussant: Oui, merci. Bien, tout d'abord, dans le cadre des discussions pour le projet de loi n °  40, il y a plusieurs éléments sur lesquels on est d'accord de ce côté-ci de la Chambre. Surtout les éléments qui sont sur les réformes des méthodes comptables, qui sont d'ailleurs suggérées par le Vérificateur général, on est tout à fait d'accord avec ça. La partie du projet de loi qu'on ne peut pas accepter et que la population n'accepte sans doute pas plus que nous, c'est la partie où on donne un chèque en blanc au gouvernement, qui peut faire les déficits qu'il veut pendant les quelques prochaines années. C'est absolument inacceptable.

Je rappellerais au ministre des Finances que, dans la loi de 1996, il y avait des chiffres précis d'établis dans la loi, il y avait un retour à l'équilibre en quatre ans avec un déficit qui décroissait de 1 milliard chaque année jusqu'au retour à l'équilibre. C'est quelque chose que le gouvernement ne veut pas faire en ce moment et qu'il devrait pouvoir faire. S'il ne veut pas le faire, c'est qu'il ne veut pas nous fournir le portrait des finances publiques actuelles. S'il veut augmenter la TVQ dès janvier, c'est que le portrait est pire que ce qu'il a prétendu que c'était, et donc on s'attend à plus de transparence et d'honnêteté du gouvernement pour qu'il nous présente les chiffres exacts du portrait du bilan financier du gouvernement actuellement.

Quant aux transferts, le ministre peut bien dire que le 2,6 milliards s'en vient, c'est déjà dû depuis très longtemps, ce 2,6 milliards. Et les chiffres que j'ai mentionnés tout à l'heure, ça faisait un total de 8 milliards de dollars, donc il y a plein de transferts qui sont dus depuis plus de 20 ans. Il y en a... Certains sont dus depuis plus de 20 ans, d'autres sont plus récents, mais tous ces transferts-là ne sont pas versés au Québec. Donc, quand le ministre nous dit que le 2,6 milliards s'en vient, permettez-moi d'en douter un peu. Et d'ailleurs il a lui-même un peu abdiqué en devançant la hausse de la TVQ à janvier prochain, alors que ça devait être en janvier 2011.

Donc, là-dessus, le ministre doit une réponse claire aux Québécois. Il nous dit que la décision n'est pas encore prise, il devrait savoir où on s'en va. Depuis le mois de mars, on n'a pas eu de révision des états financiers du gouvernement, alors que le premier ministre se plaît lui-même à dire que Desjardins a fait 12 fois des révisions à ses prévisions. Qu'est-ce que le ministre des Finances attend pour nous donner une situation claire des finances publiques?

Dans le cadre du projet de loi n °  40, on l'a questionné là-dessus. À plusieurs égards, on n'a pas de réponse précise. Et ce qu'ils veulent, c'est un chèque en blanc pour faire des déficits, et les Québécois ont déjà fait les efforts de la lutte au... en fait, de l'atteinte du déficit zéro, on ne peut pas revenir en arrière pour faire un projet de loi comme le projet de loi...

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, merci, M. le député de Nicolet-Yamaska. Le premier débat étant terminé, j'annonce les deux autres. Nous aurons un deuxième débat, qui portera sur la question adressée par Mme la députée Taschereau au ministre délégué aux Transports concernant certains contrats d'asphaltage de la compagnie ABC Rive-Nord. Et nous aurons un troisième débat  ?  parce qu'on en a fait un, il en reste deux à faire  ?  sur une question adressée par Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve à la ministre de la Condition féminine concernant les déclarations pour les curetages.

Conformément à l'entente, parce que je sais qu'il y a eu une entente, nous allons procéder au deuxième et au troisième débat. Mais il semblerait que l'entente prévoit que ça ne se fera pas avant 11 h 45, et, en conséquence, je vais suspendre les travaux maintenant pour quelques minutes, sachant que nous allons reprendre les deux autres débats dans quelques minutes, à 11 h 45.

Les travaux sont suspendus.

(Suspension de la séance à 11 h 35)

 

(Reprise à 11 h 46)

Conditions d'attribution de certains
contrats à l'entreprise ABC Rive-Nord inc.

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, collègues, nous allons maintenant procéder, tel que prévu, au deuxième débat, entre la députée de Taschereau et le ministre délégué aux Transports, concernant certains contrats d'asphaltage de la compagnie... Rive-Nord. Vous avez cinq minutes, Mme la députée de Taschereau, pour exposer le problème. Mme la députée de Taschereau.

Mme Agnès Maltais

Mme Maltais: Merci, M. le Président. Alors, voici le problème, comme vous le dites si bien. Il y a, nous, on dit, des contrats sans appel d'offres, dits contrats gré à gré ou contrats négociés, c'est le vocabulaire, qui ont été accordés dans la circonscription du député d'Argenteuil. Ces contrats ont été accordés à une compagnie dans laquelle le député d'Argenteuil possède 20 % des actions. Il en est donc actionnaire propriétaire dans l'ordre de 20 %, mais voilà.

D'autre part, oui, il a mis l'argent dans une fiducie, mais, une fois qu'il quittera la vie politique et reprendra... il aura droit, donc, à l'augmentation de la valeur des actions. C'est un cas particulier. Et, quand il était ministre avant et il a senti le... il a été... il a démissionné parce que jamais jusqu'ici on n'avait vu un ministre avoir des actions dans une compagnie qui faisait affaire avec le gouvernement. Maintenant, il reste qu'il y a des contrats qui ont été négociés, accordés de gré à gré à une compagnie, alors que normalement, au-dessus de 100 000 $, au ministère des Transports, on doit aller en appel d'offres. En fait, dans tous les ministères, au-delà de 100 000 $, on doit aller en appel d'offres. Là, il y a un contrat de 564 000 $, un demi-million de dollars, qui a été accordé à la compagnie ABC Rive-Nord, dont le député est propriétaire, dans son propre comté, dans Argenteuil, mais ça s'est fait, négocié de gré à gré.

Alors, quand on a demandé des explications, il y a un porte-parole du ministère des Transports dans la région, qui s'appelle M. Pierre Lambert, il a dit ceci, je le cite: « ...la règle pour les contrats d'asphaltage justement à cause des régions éloignées ou des objectifs de maintenir des usines où la concurrence n'est pas forte  ?  c'est ça  ?  et c'est pour ça qu'on peut faire exception. » Donc, quand c'est une région éloignée ou qu'il n'y a pas de concurrence, on peut faire exception. Argenteuil, je rappelle aux citoyens et au ministre, c'est à 70 kilomètres de Montréal, ce n'est pas loin.

Mais, d'autre part, M. Jacques Gagnon, qui est sous-ministre adjoint aux Transports, il a dit le contraire, il a dit ceci: « Il y a suffisamment de compagnies dans cette région. »

Donc, on a là deux porte-parole officiels du ministère des Transports qui, dans une affaire très grave, un contrat sans appel d'offres donné à la compagnie d'un député pour des travaux dans sa circonscription, deux porte-parole officiels du ministère disent... donnent des opinions différentes.

Alors, moi, ce que j'essaie de savoir depuis deux jours avec mon collègue le député de Verchères, c'est qui a dit vrai là-dedans. Parce que tu ne peux pas avoir d'un ministère deux versions contradictoires, c'est impossible. Le ministre des Transports, aujourd'hui, quand j'ai répété cette question, qui est importante, a déposé des documents, mais les documents qu'il a déposés répondent aux questions de l'ADQ d'hier. Mais rien, rien dans les documents qu'il a déposés ne nous dit pourquoi il y a eu... quelle est la vraie version sur cet appel d'offres, et ça, j'en suis étonnée.

n (11 h 50) n

Alors, qu'on nous explique pourquoi il y a un contrat de gré à gré et pourquoi il y a des avis contradictoires. Qui dit vrai? Parce que, s'il y a quelqu'un qui dit vrai, il y a quelqu'un qui ne dit pas vrai, et il faut le savoir. Il y a eu assez de problèmes autour des compagnies du député d'Argenteuil pour qu'on puisse vouloir faire toute la lumière. Les Québécois veulent qu'on fasse toute la lumière. Et je dis même au ministre des Transports qu'il y a des camionneurs qui sont allés voir le ministre et qui lui ont dit qu'il y a des camionneurs dits pirates dans la compagnie du député d'Argenteuil, des camionneurs  ?  et c'est ce qu'ils disent, c'est des allégations qui sont publiques, qui sont dans les médias  ?  qui disent qu'il y aurait des camionneurs qui agiraient sans tous les permis nécessaires.

Alors, ce qu'on dit, là, c'est: Quand est-ce que le ministre des Transports va commencer à se pencher sur ce qui se passe dans son ministère? Quand est-ce que le ministre des Transports va nous dire qui dit vrai dans son ministère? Est-ce qu'il va faire enquête sur tout ce qui se passe? Est-ce qu'il va faire enquête pour dire aux Québécois si c'est vraiment... si c'était nécessaire d'avoir un contrat d'un demi-million de dollars de gré à gré dans la circonscription d'un député et, d'autre part, si la compagnie dont est propriétaire un député enfreint les lois du Québec? Ce serait inqualifiable. Alors, moi, si j'étais ministre des Transports, je demanderais à mon équipe de faire toute la lumière puis je déposerais la vérité. Alors, je déposerais ce qui se passe. Alors, on attend du ministre des Transports des explications sur les propos de ses porte-parole.

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, merci, Mme la députée de Taschereau. Et je cède maintenant la parole au ministre délégué aux Transports pour son cinq minutes, comme les règles le prévoient. M. le ministre.

M. Norman MacMillan

M. MacMillan: Merci, M. le Président. Et je suis très heureux qu'on a l'opportunité de pouvoir, dans ce débat de fin de séance là, continuer à parler, ou à discuter, ou répondre même aux questions de Mme la députée sur les contrats tarifés. Quand qu'on parle de régions éloignées, c'est un des critères, c'est un des critères qui permet au ministère du Transport régional, le DT, le directeur territorial, de maintenir et avoir en région... Puis ce que je veux dire, c'est qu'il y a plusieurs critères, puis ça donne une chance aux personnes en région d'avoir un meilleur prix. Parce qu'il arrive que, dans les évaluations, avant de lancer un appel d'offres, là, que l'on constate, quand on procède par appel d'offres, si les contribuables paieront plus cher qu'en accordant à contrat tarifé. Et tous les contrats qui sont donnés par le ministère du Transport, tous les contrats qui sont donnés par le ministère des Transports, il y a un porte-parole, et c'est le ministre délégué. Il faut faire... clarifier les deux, il y a le ministre en titre du Transport, et le ministre délégué, dans ses tâches, il y a la voirie locale, qu'on discute maintenant. Alors, c'est moi qui est le porte-parole.

Ça fait 35 ans que c'est comme ça, que ça a été... C'est strictement... Comment je dirais? C'est très strict, c'est édicté par le Conseil du trésor. La raison est très, très, très simple. La raison est très simple: le prix tarifié est non négociable et préétabli par le ministère du Transport. C'est clair, ça. C'est clair, on n'a pas besoin de faire des enquêtes. C'est de même, ça a toujours été de même, puis ça va continuer de même. Puis qu'est-ce que ça donne aussi, c'est que les contribuables sont sûrs d'avoir pour leur argent, en payer le juste prix. Tous les contrats sont déposés en plus, M. le Président, tous les contrats sont déposés chaque mois au Contrôleur des finances et à la Commission de l'administration publique. C'est le cas des contrats par appel d'offres, mais également des contrats tarifés, qui, eux, doivent être justifiés et approuvés par le sous-ministre. Donc, on accepte chaque mois, et on peut les vérifier à tous les mois.

Il est très important de le répéter, que c'est un des critères, les régions éloignées, mais toutes les régions du Québec dans ces contrats-là, dans l'asphalte, tous les montants qu'on a investis... Et je n'ai pas à vous dire qu'on a investi beaucoup d'argent cette année, au-delà de 3 milliards, 3,7 milliards, sur les routes du Québec.

Alors, j'invite la députée, si elle veut, de venir au ministère pour se faire expliquer par les gens, par les hauts fonctionnaires, comment exactement les compagnies... ou le mécanisme de l'octroi de... C'est donné, je vous invite de venir. C'est beau de se lever ici, à l'Assemblée nationale, puis dire... puis demander les questions. Et je suis bien d'accord, on doit répondre et on peut faire le débat, mais je voudrais juste vous mentionner  ?  et je l'ai mentionné dans la réponse  ?  que, même quand vous étiez au pouvoir, que 43 % étaient des tarifés. Ça, c'est tous les contrats qui existaient dans ce temps-là. Et, dans la même région, quand vous étiez au pouvoir, en 2002-2003, pour Laurentides-Lanaudière, 46 contrats pour un montant de 17 millions. Ça, c'est des contrats tarifés octroyés en 2002-2003. Laval ? Mille-Îles, neuf contrats pour un montant de 4 millions; l'Île de Montréal, ce n'est pas une région éloignée, comme vous dites, contrat de 82 000 $; l'ouest de la Montérégie, 21 contrats pour 4 millions; pour l'est de la Montérégie, 25 contrats pour 5 millions. Alors, ça veut dire, sur 353 contrats tarifés, qu'il y en avait 101 dans la région de Montréal.

C'est juste pour vous prouver carrément que c'est fait en toute transparence, ces contrats-là, et c'est tout à l'avantage des citoyens parce que c'est les meilleurs prix qu'on peut aller chercher. Et, vous le savez, dans des comtés comme le mien, dans les comtés comme le vôtre, M. le Président, les argents qui sont investis, c'est tout en transparence, c'est tout déposé à l'Assemblée nationale. Et, je répète, j'invite la députée à venir au ministère pour se faire expliquer par les hauts fonctionnaires, en ma compagnie si vous voulez, les mécanismes dans l'octroi des contrats au ministère, ça clarifierait toute l'affaire de a à z. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, merci, M. le ministre, de votre intervention. Je cède maintenant la parole à la députée de Taschereau pour son deux minutes de réplique. Mme la députée de Taschereau, à vous la parole.

Mme Agnès Maltais (réplique)

Mme Maltais: M. le Président, je voudrais rappeler au ministre délégué aux Transports que je connais les règles d'attribution de contrats, elles sont publiques. Et j'ai été membre de la Commission de l'administration publique pendant des années, et j'ai vu le ministère des Transports venir. Mais je sais deux choses. Un, des versions contradictoires qui proviennent de porte-parole du ministère, je n'ai jamais vu ça. Et, si je les avais devant moi, ça brasserait. Ce que le ministre devrait faire, c'est essayer de comprendre pourquoi M. Lambert et M. Gagnon disent le contraire. Il y en a un qui dit: Il y a suffisamment de compagnies dans cette région. Puis il y en a un autre qui dit: Bien, on a un critère, c'est d'essayer de maintenir la concurrence. Ça, ça s'appelle dire une chose et son contraire.

Alors, jamais, actuellement, le ministre ne m'a dit quelle version il accepte. Je n'ai aucune idée de quelle version est la vraie, et le ministre, qui se dit le porte-parole, ne le dit toujours pas. Il y a un problème. Il y a un problème. Ou il le sait et ne veut pas le dire ou il ne le sait pas, et, à ce moment-là, ce qu'on lui demande, c'est de, lui, faire le travail, d'aller voir dans son ministère, d'aller voir dans la région et nous ramener ça. J'ai dit au ministre qu'il y avait, dans les médias, des camionneurs qui avaient dit que la compagnie du député avait des camionneurs pirates. Pas un mot, ça ne l'intéresse pas de savoir s'il y a des camionneurs pirates qui travaillent pour la compagnie de son collègue. Alors, je répète que je demande s'il y a deux poids, deux mesures. Et, quand il y a des faits troublants comme ça qui apparaissent dans les médias, je ne comprends pas qu'un ministre ne se préoccupe pas. Je sais que c'est la compagnie de son collègue, mais, moi, je lui demande de se préoccuper de ce qui est dit dans les médias de la région. C'est un cas sérieux. C'est un cas hors de l'ordinaire. Ça fait 35 ans qu'il y a des contrats négociés, mais jamais, M. le Président, jamais ce n'est arrivé avant que les profits provenant des contrats négociés puissent retomber à la fin dans les poches d'un ministre...

Le Vice-Président (M. Gendron): Terminé, madame. Terminé. Merci, Mme la députée de Taschereau. Alors, ça met fin au deuxième débat sur le sujet qu'on a évoqué.

Délais d'attente à Québec
pour des curetages à la suite
de la mort de foetus in utero

Nous allons procéder maintenant au troisième débat, entre la députée d'Hochelaga-Maisonneuve et la ministre de la Condition féminine, concernant les délais pour les curetages. Je cède maintenant la parole à Mme la députée pour exposer, pendant cinq minutes, la situation. Mme la députée, à vous la parole.

Mme Carole Poirier

Mme Poirier: Merci, M. le Président. On est ici aujourd'hui pour parler des délais de curetage, mais aussi d'une situation pathétique que vivent les femmes, particulièrement de la région de Québec, mais de tout le Québec, tout entier.

Jeudi dernier, une jeune dame de la région de Québec est allée voir son médecin pour un examen de routine d'une grossesse de 20 semaines, comme ça se fait toujours pour toutes les femmes. Elle apprend, lors de cet examen, que son foetus est mort. On lui propose trois alternatives: le curetage, l'interruption de grossesse ou de laisser faire la nature. Le couple choisit le curetage le plus rapidement possible. On informe le couple de prendre un rendez-vous à la clinique de rendez-vous. Le lendemain matin, le couple communique avec la clinique des rendez-vous, apprend qu'il y a un délai d'une semaine pour avoir une intervention de curetage. Imaginez, M. le Président, une semaine avec un foetus mort en soi. On doit vivre avec ce drame psychologique tant pour la femme que pour le conjoint, que pour la famille immédiate. Les impacts sont majeurs pour les femmes dans de tels cas.

n (12 heures) n

J'ai, hier, demandé au ministre d'intervenir et de voir... premièrement, de lui demander s'il trouvait ça acceptable et, dans un deuxième temps, qu'est-ce qu'il entendait faire, quelles mesures il entendait prendre pour changer cette situation. Le ministre a été plus ou moins clair, je dois l'avouer, il nous a répondu: « On veut agir le plus rapidement possible » , ce qui, on doit l'avouer, est rassurant. Il nous a dit que c'était une situation qui était triste, on voit sa compassion. On va « s'organiser pour que ce soit raccourci le plus rapidement possible. » Alors, ça allait bien, et « que c'est un dossier qu'on va prendre au sérieux » .

Alors, comme porte-parole de la condition féminine, j'étais sensiblement rassurée. Cependant, il me répond un peu plus tard que, « si une semaine était considérée trop [longue], nous allons faire en sorte pour [la] faire diminuer » . Alors, écoutez, je me sens rassurée, à partir de ce moment-là, en me disant que le ministre va intervenir.

Quelques heures plus tard, son cabinet m'appelle pour me dire qu'ils ont évalué la situation et qu'ils ont communiqué avec l'Agence de la santé de Québec pour apprendre qu'ici, à Québec entre autres, il ne se fait des curetages qu'au CHUQ, au Centre hospitalier universitaire de Québec, et que ça a lieu seulement que le jeudi. Alors, malheur à la dame dont le cas... le cas que j'ai cité plus tôt, qui a appris ça le vendredi... qui a appris ça jeudi, qui a pris le rendez-vous le vendredi, il faut que tu attendes une semaine. Elle aurait été plus chanceuse si elle avait eu cette nouvelle-là le jeudi... le mercredi, elle aurait peut-être eu une chance d'avoir un rendez-vous le lendemain. Mais là la nature fait en sorte qu'elle l'a appris le jeudi, elle doit attendre une semaine.

Ce matin, à la radio de... au FM 93, c'est de nombreux cas, M. le Président, de nombreux cas, des cas pathétiques, des cas de femmes qui ont dû attendre 17 jours, après une grossesse de 40 semaines, pour avoir droit d'avoir un curetage. C'est inadmissible, c'est immoral. On ne peut pas faire subir ce genre d'attente aux femmes pour une intervention importante mais qui est relativement simple. Ce n'est pas une grande opération à coeur ouvert dont on parle, là, c'est un curetage, qui devrait se faire le plus rapidement possible, pour que les femmes puissent être libérées de ce fardeau-là et puissent continuer leur vie.

M. le Président, ce matin, j'ai demandé à la ministre de la Condition féminine; la ministre de la Condition féminine n'a pas répondu à nos questions. La ministre de la Condition féminine, qui est pourtant responsable, au Québec, de la... pas juste de la condition, mais de faire en sorte que les meilleurs services soient offerts au Québec, qu'on favorise l'égalité entre les hommes et les femmes, eh bien, la ministre ne s'est pas levée, elle n'a aucune réponse. Elle n'a pas fait son travail, elle ne protège pas les femmes au Québec, et c'est désespérant, M. le Président.

Qu'on parle de cancer du sein, qu'on parle de la crise de l'avortement cet été, qu'on parle des femmes enceintes avec la grippe H1N1, et que... Même, je regarde actuellement la commission de la Régie des rentes... fait un examen, c'est les femmes qui sont pénalisées. Ce gouvernement-là fait en sorte que les femmes soient pénalisées au Québec. C'est malheureux, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Gendron): Merci, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve. Je cède maintenant la parole à Mme la ministre de la Condition féminine pour son droit de parole de cinq minutes.

Mme Lise Thériault

Mme Thériault: Merci, M. le Président. Tout simplement vous informer que je suis la ministre déléguée aux Services sociaux et non pas à la Condition féminine.

Le Vice-Président (M. Gendron): ...tout à fait raison, j'ai commis un impair. C'est connu, je l'avais dit d'ailleurs, dans la présentation entre la ministre aux Services sociaux.

Mme Thériault: Merci.

Le Vice-Président (M. Gendron): Allez.

Mme Thériault: Merci, M. le Président. D'entrée de jeu, M. le Président, vous allez me permettre de réitérer ce que j'ai dit tout à l'heure, à la période de questions: C'est effectivement inacceptable.

La députée d'Hochelaga-Maisonneuve sait très bien que, bien qu'elle ait interpellé la ministre de la Condition féminine et que c'est la ministre déléguée aux Services sociaux qui a répondu, c'est parce que c'est un dossier... c'est une question qu'elle a posée à mon collègue, hier, le ministre de la Santé, et, puisque mon collègue n'était pas en Chambre aujourd'hui et que, pour les réponses particulières dans un cas médical, c'est le ministère de la Santé et des Services sociaux qui doit répondre... Je pense que c'est important de le dire.

Moi, je sais très bien que ma collègue la ministre de la Condition féminine fait un excellent travail, qu'elle a à coeur ses dossiers, et qu'elle nous interpelle tous, nous, ici, les ministres, à chaque fois que le sort des femmes est remis en question. Donc, je pense qu'on ne doit pas mettre en doute le fait que la ministre de la Condition féminine fait un bon travail. Vous allez me permettre de rectifier, parce que j'écoutais attentivement ce que la députée disait, également.

Je vais revenir au fond de la question qui est abordée par la députée. J'ai eu l'occasion de dire, un peu plus tôt ce matin, qu'il est évident que, lorsqu'on porte la vie en soi et que notre enfant décède, notre foetus décède, c'est une, c'est une... c'est un coup dur pour les parents, c'est un coup dur pour la mère, je pense qu'il n'y a pas personne qui peut aller à l'encontre de ça, définitivement.

Moi, ce que je peux vous dire, M. le Président, c'est que, dans ces cas-là, normalement, normalement ce qui devrait arriver: le médecin va avoir une discussion avec sa patiente. O.K.? On va regarder les différentes options. La députée a bien expliqué qu'il y avait trois options qui se prêtaient à la... trois choix qui s'offraient à la patiente. J'ai eu une conversation avec le directeur de l'agence de la santé et des services sociaux pour la région de Québec, qui m'a dit expressément que, le jeudi, il est vrai que c'est une plage qui est réservée à la demande des gynécologues pour pouvoir faire des interventions, si interventions il y a à faire. Mais on m'a également dit, M. le Président, qu'il est évident que, si le besoin est, c'est possible d'avoir des interventions le jour et le soir. C'est accessible.

Donc, sincèrement, je peux vous dire que c'est important de prendre une bonne décision, puis une décision qui est éclairée. Il faut respecter le choix des parents également, j'en conviens. Les experts médicaux vont vous dire et vont expliquer clairement aux parents également qu'il peut y avoir une conséquence médicale lorsqu'on décide d'aller sur un curetage. Mais je pense qu'en bout de ligne on doit respecter le choix des parents, quel qu'il soit, et qu'on doit le plus rapidement possible donner le service auquel le parent... la mère est en droit de s'attendre. Dans ce cas-ci, c'est un curetage.

Moi, je peux inviter... Parce que j'ai entendu également qu'il y avait d'autres cas. Je vais inviter les gens à se manifester, parce que le directeur de l'agence de la santé et des services sociaux m'a clairement dit que c'était accessible le matin et le soir et non pas seulement que le jeudi. On comprend qu'il y a des interventions de nature différente, évidemment. L'état de grossesse, lorsqu'on est en début, au milieu ou à la fin, peut demander du support médical d'une manière différente. Ça, je pense que la députée acquiesce également. Mais nous sommes tous d'accord que, le plus rapidement possible, on doit accéder à la volonté de la mère, parce qu'on sait qu'il y a des impacts psychologiques auprès des parents, auprès de la famille. Donc ça, je pense que c'est important de parler de ça.

Là où j'ai juste un petit bémol, M. le Président, parce que, bon, moi, j'écoute beaucoup, au-delà d'essayer de répondre évidemment: vous savez qu'à partir du moment où on a de l'information il est évident qu'on peut avoir juste une portion de l'information, une information partielle. Il y a des cas, ce sont des cas qui normalement... on ne les commenterait pas sur la place publique évidemment parce que ce sont des cas qui sont des cas particuliers. Une personne à l'autre, ça peut varier. Je pense que c'est des questions qui sont sensibles.

Mon collègue hier avait rassuré la députée sur le principe qu'il était pour voir évidemment ce qui se faisait. Moi, je peux vous rassurer ce matin que j'ai parlé avec le directeur de l'agence, et c'est ce qu'il vient de me confirmer  ?  avant d'entrer en Chambre, j'étais en ligne avec lui  ?  que c'était accessible. Qu'est-ce qui est arrivé évidemment dans ce cas-là, je l'ignore. Je n'ai pas parlé à la personne non plus. Moi, je pense qu'il faut vraiment regarder pour donner dans les plus brefs délais aux mères qui vivent cette situation-là l'accessibilité aux salles, tout dépendant des choix qu'ils ont faits.

Donc, M. le Président, je réitère notre collaboration et qu'encore une fois, s'il y a des cas particuliers, nous serons toujours ouverts à donner satisfaction aux parents. Merci.

n (12 h 10) n

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, merci, Mme la ministre. Je cède maintenant la parole à Mme la députée pour son deux minutes de droit de réplique. Mme la députée, à vous la parole.

Mme Carole Poirier (réplique)

Mme Poirier: Merci, M. le député. Bien, écoutez, je me réjouis d'entendre le message que vient de nous dire la députée... la ministre de la Santé et Services sociaux et... Mais par contre je m'inquiète aussi du propos qu'elle nous dit, à savoir que le directeur de l'agence lui a confirmé que... si le besoin est. Bien, le besoin, il est déjà là. Le besoin, il est exprimé depuis très longtemps. Et les femmes, je peux vous dire, ce matin, à la... au FM 93, elles étaient nombreuses à s'exprimer. Alors, le besoin est, et il faut des modifications, des correctifs immédiats. Il n'y a pas que le jeudi qu'on peut recevoir un curetage. Si le besoin est, c'est... le besoin est là quand on en a besoin, et faire en sorte que les femmes aient droit aux services.

Par contre, M. le Président, je me dois, je me dois... J'apprécie la présence de la ministre des Services sociaux, mais c'est la ministre de la Condition féminine qu'on voulait entendre, la ministre de la Condition féminine qui ne répond pas aux questions des femmes. Elle est là pour défendre le dossier des femmes. Y a-t-il une ministre de la Condition féminine dans ce gouvernement? On ne l'a pas entendue sur aucun des dossiers. Alors, moi, c'est de la ministre de la Condition féminine que j'aurais aimé entendre les réponses ce matin, M. le Président. Mais je me réjouis, je me réjouis de la présence de la ministre des Services sociaux.

Mais je veux juste m'assurer avec elle qu'il n'y aura plus de femmes qui vont attendre un délai de sept jours pour avoir droit à un curetage, qu'il n'est pas question d'attendre un délai si elles souhaitent le faire faire le plus rapidement possible. On a expliqué le processus, on est d'accord ensemble, c'est un choix de femmes, mais il faut que les femmes aient vraiment un choix et non pas une administration qui décide pour elles. Et là-dessus je pense qu'on se rejoint et qu'on pourra travailler ensemble pour s'assurer que les femmes aient droit aux services qu'elles ont droit. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, merci, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve. Et ces propos étant terminés, ça met fin à la rubrique qui était de... des travaux suite à la période de questions, les débats de fin de séance qu'on appelle.

Alors, je cède maintenant la parole à Mme la ministre, qui va jouer le rôle de leader pour la suite des choses. Mme la ministre.

Ajournement

Mme Thériault: Merci, M. le Président. Donc, je fais motion pour ajourner nos travaux au mardi 22 septembre 2009, à 13 h 45.

Le Vice-Président (M. Gendron): Alors, cette motion est adoptée. Ainsi, les travaux sont ajournés à mardi prochain, à 10 h 45... 9 h 45, excusez.

Une voix: ...

Le Vice-Président (M. Gendron): Bien, oui, excusez-moi, là, on va le faire officiellement. Elle a bien dit « 13 h 45 » , parce que c'est ça, compte tenu du nouveau règlement. Alors, on va s'ajuster. Merci.

(Fin de la séance à 12 h 12)