(Huit
heures quarante-cinq minutes)
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Bon matin, tout le monde. Veuillez vous
asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous en sommes à la
rubrique Déclarations de députés. Je céderais la parole au député de Laval-des-Rapides.
Féliciter La Traversée 12-18
ans inc. pour
l'organisation d'un débat des candidats
à la mairie de Saint-Ferdinand
M. Léo Bureau-Blouin
M.
Bureau-Blouin : Merci, Mme la Présidente. Comme vous savez,
un peu partout au Québec, plusieurs efforts sont consacrés à la sensibilisation des jeunes à l'égard de la démocratie et de la politique. Le 25 octobre 2013,
la maisondes
jeunes La Traversée 12-18 a
organisé un débat entre les trois candidats au poste de maire de la
municipalité de leur localité, soit Saint-Ferdinand. L'événement a été
une belle réussite, et plus de 250 personnes ont assisté au débat. Les échanges
entre les trois candidats ont été animés et enrichissants. Des sujets tels que
le bruit généré par les éoliennes, la dépopulation de la municipalité et
l'avenir de certains terrains vacants ont été
abordés.
En
tant qu'adjoint parlementaire à la première ministre pour les dossiers
jeunesse, je tiens à féliciter la maison des jeunes La Traversée de même que tous les jeunes qui ont participé à
l'organisation de cet événement. De telles initiatives sont remarquables, puisqu'elles encouragent la participation
citoyenne et permettent aux jeunes d'expérimenter la
démocratie et ses mécanismes.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Merci. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Souligner le 30e anniversaire du
Club de
l'âge d'or San Marco, section féminine
Mme Rita de Santis
Mme
de Santis : Mme la Présidente, deux fois par
semaine, à chaque semaine depuis trois décennies, le Club d'âge d'or San Marco Femminile se réunit au Centre de loisirs de Montréal-Nord.
Je veux souligner la contribution des membres qui oeuvrent au sein du
comité exécutif du club : Mmes Elena Adipietro,
Rosa Ripolo, Angela Noviello, Raffaella Riviello, Rosa Conte.
Grâce
au travail, au dynamisme et au dévouement de ces bénévoles, une quarantaine de
femmes profitent d'une variété
d'activités, de dîners pour célébrer des événements marquants et de sorties en
plein air. Ces femmes prouvent que la
jeunesse est dans le coeur, que, lorsqu'on
continue à être actives, on se garde en santé et on peut apprécier et
profiter des bonnes choses de la vie.
William Shakespeare
avait bien raison de dire que l'âge d'or est devant nous, pas derrière nous. Il
devait sûrement penser
à Elena, Rosa, Angela, Raffaella, Rosa sans même les connaître. Je
souhaite donc joyeux 30e anniversaire et longue vie au club San Marco
Femminile. (S'exprime en italien).
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Merci, Mme la députée. M. le député de
Matane-Matapédia.
Féliciter trois artisanes
de la télévision
originaires de La Mitis qui se sont illustrées
au Gala des prix Gémeaux
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé :
Mme la Présidente, l'excellent travail de trois artisanes de la télévision
québécoise originaires de La Mitis a été honoré lors du 28e Gala des prix Gémeaux.
Leur talent exceptionnel mérite d'être souligné à l'Assemblée nationale.
D'abord, je félicite Mme Anaïs Favron, animatrice de télévision et de radio, qui a animé avec brio l'Avant-première des
Gémeaux. Le public et le milieu artistique ont chaudement applaudi sa
performance remarquable.
Ensuite, Mme Marleen
Beaulieu, présidente de LP8 Média et
productrice de nombreuses séries à succès, a remporté
trois Gémeaux : meilleure comédie avec l'émission Les Parent,
meilleure téléréalité avec l'émission Les chefs! et enfin meilleure réalisation avec l'émission L'amour
est dans le pré.
En
terminant, Mme Marie-Thérèse Fortin, comédienne, a reçu le Gémeaux du meilleur
premier rôle dans un téléroman pour son magnifique jeu dans la série Mémoires
vives.
Je
tiens à féliciter ces trois femmes de chez nous qui ont su faire leur marque et
se distinguer au sein de l'industrie télévisuelle québécoise. Vous nous
rendez fiers, mesdames. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Mme la députée de La Pinière.
Rendre hommage à M. Michel
Blanchard et à la
chorale Les Rossignols de Brossard inc.
pour leur solidarité envers Lac-Mégantic
Mme Fatima Houda-Pepin
Mme
Houda-Pepin : Mme la Présidente, le 22 décembre prochain,
la chorale Les Rossignols de Brossard donnera un concert de Noël à l'église de Lac-Mégantic en solidarité avec les
familles éprouvées par la tragédie qui les a frappées suite au terrible
accident ferroviaire du 6 juillet dernier.
Cette catastrophe,
engendrée par l'explosion de wagons-citernes qui transportaient du pétrole brut
et qui a emporté 47 vies humaines, a
ému M. Michel Blanchard, président fondateur de la chorale Les Rossignols
de Brossard, qui a été bouleversé par
le récit que lui a raconté son fils, lui-même pompier dans l'agglomération de
Longueuil et qui a été dépêché sur les lieux pour aider à extirper les
cadavres dans le centre-ville de la ville sinistrée.
Alors,
je voudrais saisir cette occasion pour rendre hommage à M. Blanchard, à la
chorale Les Rossignols de cinq à 17 ans qui vont aller exprimer
leur solidarité aux sinistrés de Lac-Mégantic. Merci.
• (8 h 50) •
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Merci. M. le député de Chauveau.
Souligner l'initiative des
paniers de Noël des
Chevaliers de Colomb de Saint-Émile et
l'engagement de tous les groupes caritatifs
M. Gérard Deltell
M.
Deltell :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Mme la Présidente, le temps des fêtes qui
approche à grands pas nous amène à la
réflexion et à l'entraide, et je suis particulièrement privilégié parce que,
dans ma circonscription, j'ai plusieurs
groupes caritatifs qui aident justement les gens qui sont dans le besoin. Que
ce soit à Stoneham, à Lac-Beauport, à Lac-Delage
ou encore dans les quartiers de Québec, comme par exemple Loretteville,
Saint-Émile, Lac-Saint-Charles, Notre-Dame-des-Laurentides et,
évidemment, Wendake, il y a des groupes caritatifs qui sont là pour aider.
Entre autres, les Chevaliers de Colomb de
Saint-Émile vont organiser cette semaine ce que l'on appelle l'opération
paniers de Noël, qui consiste à aller
recueillir des dons un peu partout dans la région pour par la suite les donner
aux plus humbles d'entre nous.
C'est avec plaisir
que je vais collaborer pour une cinquième année consécutive à cette opération,
mais c'est surtout avec plaisir que je tiens à souligner l'extraordinaire
engagement de ces dizaines et ces dizaines de bénévoles qui, partout dans la
circonscription de Chauveau et, j'imagine, aussi partout au Québec, font en
sorte que les plus humbles et les plus démunis d'entre nous pourront passer un
meilleur Noël. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Mme la députée de Richelieu.
Féliciter le Choeur
Sorel-Tracy
Josée Laforest, qui se produira
au Carnegie Hall de New York
Mme Élaine Zakaïb
Mme
Zakaïb :
Merci, Mme la Présidente. La musique est omniprésente à Sorel-Tracy avec la
Maison de la musique, les festivals de
musique classique, de blues et de la gibelotte, avec l'Harmonie Calixa-Lavallée qui fêtera son 100e anniversaire l'an
prochain et avec le Choeur Sorel-Tracy dirigé par Josée Laforest.
La reconnaissance de
cette jeune chorale déborde maintenant nos frontières. Le Choeur de Sorel-Tracy
chantera en effet le 20 janvier
prochain au Carnegie Hall de New York. Il est le seul choeur québécois à avoir
été invité à participer aux États-Unis à la première du Stabat Mater de Karl Jenkins qui
sera donnée à cette mythique salle de concert new-yorkaise.
Je
tiens à féliciter chaleureusement Josée Laforest, et à souhaiter la plus belle
des expériences aux membres de sa chorale, et à leur dire toute notre
fierté. Bravo! Nous serons de tout coeur avec vous.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Féliciter
M. Alain Vaillancourt, nommé
personnalité de l'année par Plongeon Québec
Mme Marguerite Blais
>1263 MmeBlais : Merci.
Je tiens à féliciter Alain Vaillancourt, citoyen de Ville-Émard depuis 18 ans,
qui, le 9 novembre dernier, est nommé
personnalité de l'année par Plongeon Québec. Depuis 2003, il préside bénévolement
le Club aquatique du Sud-Ouest, un
club qui, sous sa gouverne, regroupe la natation, la nage synchronisée, le
plongeon et le water-polo. Il vient de passer le flambeau. Sous son
règne, le CASO est passé de 200 à 2 000 membres. Lors des récentes
élections municipales, il a été élu conseiller d'arrondissement du district de
Saint-Paul—Émard.
M.
Vaillancourt est travailleur social de formation et s'occupe du maintien à
domicile des personnes aînées ayant une
basse vision. Athlète accompli, il a complété quatre courses d'endurance
d'Ironman. M. Vaillancourt est un modèle de saines habitudes de vie pour
les jeunes et les moins jeunes. Pour toutes ces raisons, Mme la Présidente, je
félicite ce citoyen de Saint-Henri—Sainte-Anne.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : M. le député de Vanier-Les Rivières.
Inviter les citoyens à rendre
visite aux aînés
en résidence pendant la période des fêtes
M. Sylvain Lévesque
M.
Lévesque : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Nous sommes
actuellement dans la période des fêtes, ce qui représente, pour la
majorité des Québécoises et Québécois, un moment privilégié pour partager de
bons moments avec nos familles et nos amis.
Malheureusement, j'ai constaté, au cours des dernières années, que de
nombreuses personnes âgées se
retrouvent seules et isolées durant cette période de l'année pourtant si
propice aux rapprochements familiaux.
J'ai, dans ma
circonscription de Vanier-Les Rivières, 21 résidences pour aînés dont je suis
fier. Depuis mon élection, je me fais un devoir d'aller visiter le plus souvent
possible mes concitoyens du troisième âge. J'apprécie énormément échanger avec
eux, car nos aînés ont tant à nous dire, tant à nous apprendre sur nos
traditions et nos façons de vivre lors d'un passé pas si lointain.
Je
profite donc de ces quelques mots pour inviter mes concitoyens à rendre visite
à nos aînés. Je ferai de même au cours des prochaines semaines afin de
saluer ces gens et, je l'espère, leur offrir un peu de réconfort. Ensemble, nous
pouvons faire la différence pour nos aînés. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Mme la députée de Richmond.
Inviter les citoyens à donner
aux organismes venant
en aide aux plus démunis pendant la période des fêtes
Mme Karine Vallières
Mme
Vallières : Merci, Mme la Présidente. Bientôt le temps des fêtes, temps de réjouissances pour
la plupart, mais malheureusement temps de casse-tête pour d'autres. Tous
ne sont pas aussi choyés dans la vie, et c'est pourquoi j'invite tous les députés
de l'Assemblée nationale à saluer avec moi les gens et les organismes qui sont
présents pour aider les plus démunis.
Dans
la circonscription de Richmond,
que ce soit à Moisson Estrie, les Filles d'Isabelle, Les Chevaliers de
Colomb, la Fondation Rock-Guertin, Moisson
Estrie, Donnez au suivant, cuisines collectives, etc., tous sont à pied
d'oeuvre pour préparer jouets et
denrées, pour préparer les paniers de Noël. En cette période toute spéciale, je
nous invite tous à être contagieux,
contagieux de virus positifs et constructifs : l'amour, le don de soi, la
générosité. Donnons généreusement et avec coeur et, vous verrez, ce sont
des virus qui sont tellement agréables à propager. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : M. le député de Chambly.
Souligner la participation de
Chambly aux
International Awards for Liveable Communities
M. Bertrand St-Arnaud
M.
St-Arnaud : Merci, Mme la Présidente. Mme la Présidente, il me
fait plaisir de souligner la participation de la ville de Chambly à la 17e édition du concours international
International Awards for Liveable Communities 2013 qui s'est tenue à Xiamen, en Chine, du 28 novembre au 2
décembre dernier. Chambly était la seule ville du Québec sélectionnée
pour participer à cet événement grâce à son projet Des actions pour la mobilité
durable.
Les
villes finalistes provenaient de 60 pays et étaient issues tant de petites
communautés de quelques centaines de citoyens que de villes de plusieurs
millions d'habitants. Dans la catégorie Projets socioéconomiques, Chambly était
en compétition avec 21 autres villes, dont Taïwan, Dubaï et Johannesburg.
À
titre de député de Chambly, il me fait plaisir de saluer la performance de la
ville de Chambly qui a reçu une mention argent pour son projet. Bravo à
Chambly qui peut être très fière d'avoir été finaliste à cette compétition
internationale et d'avoir fait honneur à tous les Québécois. Merci, Mme la
Présidente.
>9 La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Alors, cela met fin aux déclarations de députés.
Je suspends nos travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 8 h 56)
(Reprise à 9 h 6)
Le Président : Bon lundi
matin, chers collègues. Nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci. Veuillez vous asseoir. J'espère que vous
avez passé une bonne saison des fêtes.
Des voix : …
Le Président : Mine de rien, jamais
je n'ai vu passer une intersession aussi rapide.
Des voix : …
Dépôt d'une lettre de la
première ministre demandant
que l'Assemblée se réunisse en séances extraordinaires
Le
Président : Voilà.
Alors, avant de poursuivre les affaires
courantes, je vous rappelle que nous sommes réunis à la suite de la lettre que m'a adressée Mme la
première ministre me demandant de prendre les dispositions nécessaires
pour que l'Assemblée se réunisse en séance
extraordinaire à compter de 8 h 45 ce lundi 9 décembre 2013,
selon le calendrier et l'horaire qui seront déterminés par l'Assemblée,
afin de permettre la poursuite de l'étude du projet de loi n° 70, Loi
modifiant la Loi sur les mines, ainsi que de procéder à toutes les étapes de
son étude et de son adoption. Je dépose cette lettre.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni de présentation de projets de loi.
Dépôt
de documents
À la rubrique Dépôt de documents, Mme la
ministre de l'Emploi.
Plan
stratégique 2013-2017 du Conseil
de gestion de l'assurance parentale
Mme
Maltais :
M. le Président, j'ai l'honneur de déposer le plan stratégique 2013‑2017 du Conseil de gestion de l'assurance
parentale.
Le Président : Ce document
est déposé.
Il n'y a pas de dépôt de rapports de commissions.
Il n'y a pas de dépôt de pétitions.
Il n'y a pas de réponses
orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de droit
ou de privilège.
Questions
et réponses orales
Nous en sommes maintenant à la période de
questions et de réponses orales. Je cède la parole à M. le chef de l'opposition
officielle.
Situation économique et financière du Québec
M.
Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Merci, M. le Président. Vendredi, la première
ministre a dit que le trou de 2,5 milliards était de la faute des
prévisionnistes. C'est loufoque, M. le Président. C'est rendu du déni extrême.
Ce n'est pas de la faute du fédéral, ni du Parti
libéral, ni des fonctionnaires, ni des économistes, c'est de la faute du PQ. C'est la première ministre elle-même
qui a choisi l'aveuglement partisan comme règle de gouverne. Depuis
trois ans, dans le dossier minier, le PQ a inventé des motifs artificiels.
Selon Alain Dubuc, c'était du sabotage. Pendant des mois dans l'opposition, le
PQ a bloqué le projet de loi pour y inclure des redevances australiennes. Il ne
voulait pas que ça passe par les Finances. Arrivé au gouvernement, les Finances
adoptent la redevance, oublient la recette australienne. Nous avions raison.
La
ministre voulait des droits de veto pour être certaine de jouer du moratoire à
sa guise. On lui a demandé de les retirer; elle a refusé. Maintenant, elle reconnaît
que nous avions raison.
La ministre voulait
imposer aux compagnies d'exploitation de devenir des compagnies de
transformation. On proposait l'approche incitative; elle refusait. Maintenant,
elle reconnaît que nous avions raison.
La première ministre
peut-elle reconnaître que les prévisions des fonctionnaires et des économistes
ne sont pas responsables du recul économique du Québec? C'est son aveuglement
partisan qui a nui à l'économie et à la réputation du Québec.
• (9 h 10) •
Le Président :
Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois :
Alors, d'abord, M. le Président, je vais rappeler au chef parlementaire de l'opposition
officielle que l'économie du Québec n'est pas en recul actuellement. Au
contraire, au contraire, quand on parle de 50 000 emplois de plus par
rapport au même temps de l'année dernière, sur le même nombre de mois,
l'économie du Québec progresse. L'économie
du Québec progresse aussi sur les exportations, M. le Président : une
hausse de 3,2 % par rapport à une hausse du côté canadien de
1,6 %.
Nous progressons sur
tous les fronts et en particulier là où nous pensons que c'est essentiel que le
Québec avance, que le Québec soit en
meilleure santé, et c'est sur le front de l'emploi, M. le Président. Nous avons
fait mieux que toutes les prévisions
de l'ancien gouvernement, M. le Président. Le taux de chômage est le plus bas
que nous n'ayons jamais atteint
depuis 1973 ou 1975… 1975, M. le Président, il faut le faire. On a le plus bas
taux de prestataires de l'aide sociale depuis
des décennies, M. le Président. C'est ça, la bonne gestion par le gouvernement
du Parti québécois, M. le Président.
Maintenant,
le chef parlementaire de l'opposition officielle veut parler de la Loi sur les
mines, il nous indique qu'il avait
des propositions à faire qui auraient pu venir bonifier le projet. Justement,
la ministre responsable des Ressources naturelles, avant d'aller en
commission pour l'étude article par article, avait annoncé toute son ouverture
à recevoir les propositions auxquelles fait référence…
Le Président :
En terminant.
Mme
Marois : …le chef parlementaire de l'opposition officielle.
Ils ont voté contre le fait d'aller en commission parlementaire, M. le
Président. Ça a été ça…
Le Président :
En complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : C'est assez incroyable. D'abord, dans le déni
extrême, là, c'est difficile d'aller plus loin, là. On a un trou de
2,5 milliards, elle appelle ça — retenez bien — du
progrès. Elle progresse sur tous les fronts! Incroyable! Elle nous dit qu'on n'a pas bien fait de voter
contre le principe. Depuis qu'on a voté contre le principe, ils ont scrapé
leur projet de loi, ils ont finalement compris qu'il fallait relancer
l'économie.
Le Plan Nord est mort
à cause de vous : Qu'est-ce que vous allez faire maintenant pour changer
le discours antiéconomique et attirer des créateurs d'emplois maintenant?
Le Président :
Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : De fait,
le plan marketing du Nord n'a pas fonctionné, M. le Président, parce que
c'était un plan marketing du Nord. Parce que,
lorsque le prix des métaux descend, immédiatement les activités d'exploration minière se réduisent. Et c'est
ce qui s'est passé.
M. le Président, ce
n'était vraiment qu'une illusion que de proposer un développement essentiellement
axé sur le développement minier du Nord. Ce
que nous avons fait, nous, c'est d'adopter un plan systématique de support à l'emploi, de
support aux investisseurs, de modernisation de nos entreprises, d'aide aux
familles qui veulent rénover leur maison, en même temps s'assurer qu'on ait un
impact sur la réduction des gaz à effet de serre…
Le Président :
En terminant.
Mme
Marois : …l'électrification des transports. Ça, c'est une
vision, c'est une perspective et c'est un plan pour le Québec, monsieur…
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
Des voix :
…
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : L'illusion, M. le Président, c'est que le PQ se
prend pour un gouvernement qu'il n'est absolument pas.
«Québec,
never again», ça vous dit quelque chose? Les gens nous disaient qu'«un
mouvement anti-Québec s'est formé et est en train de prendre de
l'ampleur dans le monde [entier]». Un investisseur disait ceci : «Une
réputation, ça peut se perdre en quelques instants, mais c'est très difficile à
regagner.»
Ma
question est la suivante : Qu'est-ce que vous allez faire pour corriger la
réputation que vous avez détruite?
Le Président :
Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois :
Je pense que, s'il y a quelqu'un qui a de l'expérience pour ternir l'image du
Québec, c'est bien le Parti libéral et son
gouvernement. Est-ce que quelqu'un ici se souvient de la crise étudiante de
l'an dernier, M. le Président? Ça, ça a terni l'image du Québec, M. le
Président. Ça, c'en était…
Des voix :
…
Mme
Marois :
Et, bien sûr, actuellement, il y a…
Des voix :
…
Le Président :
S'il vous plaît! Il ne neige pas encore, mais ça se peut qu'elle arrive, cette
tempête-là. Mme la première ministre.
Mme
Marois : Et actuellement, M. le Président, il y a une
commission d'enquête qui, tous les jours, dévoile des véritables scandales en matière de collusion et de
corruption. Qui a hésité, traîné, refusé de nommer cette commission
pendant deux ans, M. le Président?
Le Président :
En terminant.
Mme
Marois :
Le Parti libéral du Québec et son gouvernement. Ça, M. le Président, ça a nui à
l'image du…
Le Président :
Troisième complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : M. le Président, tout le monde est au courant de la
façon dont la première ministre a décidé de gérer les mines depuis trois ou quatre ans. Alain Dubuc
appelait ça du sabotage. La conséquence, c'est quoi? C'est que
l'économie du Québec a reculé. La conséquence, c'est que les agences de
notation soufflent maintenant dans le dos du Québec.
J'ai demandé à la
première ministre qu'est-ce qu'elle était pour faire pour corriger la
réputation. Sa réponse, c'est : Rien.
Est-ce que je peux lui proposer au moins qu'elle déplace sa ministre pour au
moins envoyer un signal que…
Le Président :
Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : Alors, M. le Président, le Parti libéral du Québec,
lorsqu'il formait le gouvernement, a, à quelques tentatives, deux
tentatives, présenté des projets de loi sur les mines, n'a pas eu le courage de
les adopter, M. le Président, alors que…
Des voix :
…
Le
Président : La question a été posée dans l'ordre. Que la
réponse ne vous satisfasse pas, ne satisfasse pas à un groupe, c'est une
autre chose. Vous pourrez poser une autre question principale après. M. le
leader de l'opposition.
M.
Moreau : Question de règlement. L'article 79 dit que la réponse ne doit pas susciter de débat. Celle qui a
dit que c'était odieux de recourir à un
bâillon, c'est la ministre actuelle des mines. Elle, quand elle était ici,
là, elle disait : Un bâillon, là, c'est odieux. Aujourd'hui, elle
fait partie d'un gouvernement qui utilise une technique odieuse.
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M.
Bédard :
M. le Président, quant à la question de règlement, je comprends que le leader a
le goût de se lever aujourd'hui, mais lui rappeler simplement que son gouvernement,
pendant neuf ans, a été incapable d'arriver avec une proposition
équilibrée sur un secteur qui souhaitait faire l'objet d'une révision de ses
lois. Et c'est ça, le pire échec du Parti libéral…
Le Président :
Mme la première ministre, veuillez continuer et conclure, s'il vous plaît.
Mme
Marois : Alors, le
leader m'enlève les mots de la bouche. Pendant neuf ans, neuf ans, est-ce que, l'autre côté, ils se sont rendu compte qu'ils étaient au pouvoir à la tête d'un gouvernement majoritaire? Ils n'ont jamais été capables de trouver une voie
de passage pour adopter une loi sur les mines. Le ministre délégué responsable
à l'époque disait que ça allait appauvrir le Québec que de faire…
Le Président :
En terminant.
Mme
Marois :
…de la transformation, M. le Président. Puis ça, c'était un gouvernement du Parti
libéral qui n'a pas eu de courage.
Le Président :
En principale, M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Projet de loi n° 70
modifiant la Loi sur les mines
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour :
Alors, merci, M. le Président…
Des voix :
…
Le Président :
Est-ce que mes collègues pourraient écouter le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata?
M.
D'Amour : Alors, M. le Président, depuis les 15 derniers mois, les mots les plus fréquemment
entendus pour définir l'industrie minière
sont les suivants : incertitude, instabilité, fermeture, annulation,
report, en suspens, sabotage, licenciement, perte d'emplois, on parle
même de crise, M. le Président.
Le
Québec a perdu beaucoup de sa crédibilité économique, sa réputation est entachée sur le plan international,
les emplois tout comme les investissements
ont fondu comme neige au soleil. Il faudra maintenant des années, des
années pour s'en remettre. Maintenant,
est-ce que… Pendant ce temps, la première ministre a fermé les yeux sur
l'incompétence de la ministre des Ressources naturelles, d'ailleurs le
gouvernement tout entier a fait la même chose.
Est-ce que la
ministre des Ressources naturelles…
Des voix :
…
Le Président :
M. le leader du gouvernement. Tout en vous signifiant qu'effectivement c'est un
peu extraordinaire que nous soyons en…
Des voix :
…
Le
Président : S'il vous plaît! S'il vous plaît! Oui, c'est un peu
extraordinaire, le fait que nous nous retrouvions ici ce matin, mais ce
serait bien de le faire dans l'ordre. M. le leader du gouvernement.
M.
Bédard :
Simplement pour vous rappeler que le lexique, évidemment… Mon collègue aurait
avantage aujourd'hui à employer un lexique
qui est conforme. Le terme «incompétent», je vous dirais, je n'aimerais pas
qualifier personne ici d'incompétent, mais je pense que, M. le Président, on ne
peut utiliser ce terme. Et il aurait avantage à parler du fond aujourd'hui, ça
pourrait l'aider, pour une fois.
Le Président :
Question… question…
Des voix :
…
Le Président :
S'il vous plaît! Question de règlement, M. le leader de l'opposition.
M. Moreau :
…l'intervention du leader, ce n'était pas une attaque personnelle, ça
s'applique à l'ensemble de ce gouvernement.
Le
Président : O.K. D'abord, je vais vous dire ceci, là. Je
comprends, encore une fois je vous le répète, c'est une séance
extraordinaire, mais ce n'est pas le bon moment non plus pour commencer à avoir
des propos blessants les uns vis-à-vis les autres. M. le député, veuillez
conclure votre question.
M.
D'Amour : M. le Président, une chose est certaine, on est
confrontés… on est devant un drame économique et social qui a été
provoqué par le gouvernement.
Est-ce que la ministre des Ressources naturelles
prend l'ampleur, considère l'ampleur de ce qu'elle a créé, elle, comme drame
économique au Québec?
• (9 h 20) •
Le Président : Mme la
ministre de Ressources naturelles.
Mme
Martine Ouellet
Mme
Ouellet :
Merci, M. le Président. L'incertitude, c'est le Parti libéral qui l'incarne,
c'est le Parti libéral qui la dilue partout avec tout leur discours de
négativisme.
Les deux dernières années, 2012 et 2013, sont
les deux meilleures années à vie du Québec, d'investissements miniers, avec 5,3 milliards en 2012 et
4,6 milliards prévus en 2013, 600 millions de plus que ce qui avait
été prévu un an plus tôt. Donc, avec
un an du Parti québécois au pouvoir, il y a eu une croissance de
600 millions des investissements miniers au Québec, M. le
Président.
Et, pour citer des études, l'étude Desjardins
économique, les perceptions des dirigeants des sociétés minières sur le
potentiel minier dans le pays de l'actif — et c'est le fun de voir ça,
«le pays de l'actif», et on voit le Québec, M. le
Président, ça annonce le futur — 86 %, 86 %, alors que la moyenne à
travers le monde est de 68 %, M. le Président.
Donc, c'est
faux, ce qu'affirme le Parti libéral. Ils ne font que répandre le négativisme,
M. le Président. Et nous avons déposé un projet de loi équilibré,
avec de la transformation…
Le Président : En terminant.
Mme
Ouellet : …de la
transparence, le respect de l'environnement et le dialogue avec les
communautés.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
Jean D'Amour
M.
D'Amour : M. le
président, la vérité, c'est que, de façon chirurgicale, jour après jour,
semaine après semaine, la ministre a démoli l'industrie des mines morceau par
morceau. Et il y a des dommages collatéraux partout au Québec. Parlez-en aux commerçants, parlez-en aux restaurateurs, aux
prospecteurs, aux équipementiers, aux transporteurs aériens, aux
arpenteurs, ils ont tous été touchés par la ministre.
Est-ce qu'elle va admettre aujourd'hui que son
passage aux Ressources naturelles est un échec lamentable, M. le
président?
Le Président : Mme la
ministre des Ressources naturelles.
Mme
Martine Ouellet
Mme
Ouellet :
Merci, M. le Président. L'échec lamentable, c'est l'échec du Parti libéral, qui
n'a jamais réussi à moderniser la Loi
des mines au Québec. M. le Président, l'échec lamentable, c'est le Parti
libéral, qui est irresponsable aujourd'hui et qui refuse d'appuyer le
gouvernement et des partis d'opposition pour que nous puissions avoir une nouvelle loi sur les mines, une nouvelle loi plus
moderne pour pouvoir stabiliser le développement économique des régions,
l'Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord, le Grand Nord du Québec, M. le
Président. C'est ça, l'échec libéral.
Et nous, nous
travaillons pour pouvoir mettre de la stabilité, avoir un meilleur dialogue
avec les communautés. Je crois que nous sommes arrivés avec un projet de
loi équilibré…
Le Président : En terminant.
Mme
Ouellet :
…qui permet de répondre aux préoccupations des consultations parlementaires et
de la majorité des demandes qui nous ont été demandées par les partis
d'opposition.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
Jean D'Amour
M.
D'Amour :
Alors, M. le Président, ce qu'on refuse d'appuyer aujourd'hui, c'est un
bâillon, qu'elle qualifie même
d'odieux. À l'époque où elle était dans l'opposition, elle disait qu'un bâillon
dans l'industrie minière, c'était odieux, et c'est ce qu'elle applique aujourd'hui.
Le Québec est
aujourd'hui victime du dogmatisme et de l'entêtement de la ministre des
Ressources naturelles. Elle a fait perdre des emplois partout dans les
régions du Québec, ça, il faut en être conscient. C'est un drame que les gens
vivent dans les régions. Ce n'est pas acceptable, ce n'est pas du tout
acceptable, et il faut qu'elle s'amende aujourd'hui, M. le Président.
Le Président :
Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Merci,
M. le Président. Je me rends compte que mon collègue libéral ne parle
aucunement du contenu. C'est dommage parce
que c'est ça qui est important, M. le Président. Ça fait quatre ans que
nous discutons d'une nouvelle loi sur les mines au Québec.
Et, par le nouveau projet de loi que j'ai
déposé, j'ai répondu à trois des quatre demandes du Parti libéral, M. le
Président. Et la seule demande à laquelle je n'ai pas répondu, c'est le dépôt
des orientations gouvernementales. Pourquoi?
Parce que ça ne fait pas partie, premièrement, du projet de loi, et,
deuxièmement, le ministère des Ressources naturelles ne le fera pas en vase clos, va le faire en collaboration
avec l'ensemble des acteurs du
milieu. C'est dommage que le Parti libéral ne parle pas du contenu, M.
le Président.
Le Président : Principale, M.
le député de Brome-Missisquoi.
Motif de l'urgence d'adopter le
projet de loi n° 70 sur les mines
M.
Pierre Paradis
M.
Paradis : Oui. M.
le Président, la ministre des Ressources naturelles, porte-étendard du SPQ
libre, s'est débattue corps et âme pendant
des années afin que les redevances minières deviennent le coeur de la Loi sur
les mines. Aujourd'hui, elle abandonne ce combat existentiel, et c'est désormais
le ministre des Finances qui assumera la délicate tâche de fixer les redevances
minières.
Pourquoi
abandonner une mission aussi essentielle aux mains de celui qui déclarait la semaine dernière, et je le cite : Je
n'étais pas en mesure de porter un jugement intelligent, c'est vrai qu'on s'est
trompé beaucoup, c'est vrai qu'on n'a pas été bons? Est-ce
que les dégâts humains et économiques qu'elle a causés l'ont convaincue que
personne ne pouvait faire pire qu'elle?
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M.
Nicolas Marceau
M. Marceau : M. le
Président, on va parler de
redevances. Je vais rappeler que, quant au régime de redevances, on est
encore dans le monde du Parti libéral. Le régime de redevances que nous avons
annoncé est un régime qui va entrer en
vigueur seulement en janvier 2014. Présentement, on a le régime
libéral, dont je vous rappellerai, M.
le Président, qu'il avait été adopté en 2010 et qu'il n'avait fait
l'objet d'aucune consultation, il avait été imposé sans qu'on parle à quiconque
du secteur minier.
Par ailleurs, le régime que nous avons mis en place est un régime qui va maximiser
les investissements, maximiser les emplois et maximiser aussi les redevances pour les Québécois. Nous avons mis en place un régime qui
est équilibré, qui fait en sorte que, d'une part, il va y avoir plus de
redevances pour les Québécois et que, d'autre part, on maintient la
compétitivité de notre secteur minier, de notre environnement pour que les
entreprises puissent investir.
Je vous rappelle que ce qui se passe
présentement, c'est que les volumes extraits, les métaux extraits du sous-sol du Québec, ça se maintient. Je vous rappelle,
comme le disait la ministre des Ressources naturelles, que les
investissements que nous avons observés l'année dernière étaient des
investissements records, que cette année on a encore des excellents
investissements, la deuxième meilleure année de l'histoire, ce qui fait que non
seulement les quantités se maintiennent…
Le Président : En terminant.
M. Marceau : …mais, dans les
prochaines années, on va avoir une augmentation des volumes extraits, M. le
Président. L'industrie des mines peut être…
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Brome-Missisquoi.
M.
Pierre Paradis
M.
Paradis :
Oui. M. le Président, s'il fallait que ces prévisions soient vraies ce coup-ci,
on n'aurait pas besoin de bâillon aujourd'hui.
M. le
Président, le projet de loi sur les mines compte 127 articles. L'étude en
commission parlementaire est prévue pour 300 minutes. Nous sommes
123 députés, 125 ce soir.
Après avoir étouffé l'industrie minière,
pourquoi pousser l'odieux jusqu'à bâillonner les élus du peuple?
Le Président : M. le leader…
Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet : M. le
Président, le Parti libéral l'a dit lui-même pendant tellement longtemps,
répété à satiété, on a déjà étudié
différents projets de loi sur les mines au Québec. Ça fait quatre ans que nous
en parlons en long, puis en large,
puis en diagonale. Nous avons eu l'occasion de discuter du détail de plusieurs
des articles, M. le Président. Nous avons fait le tour de l'ensemble des
questions, M. le Président.
J'ai répondu
à trois des quatre demandes… Le Parti libéral a mis quatre demandes sur la
table pour que le projet de loi soit
acceptable, j'ai répondu à trois de ces demandes-là. Et la quatrième, qui est
les orientations gouvernementales, ça ne fait pas partie d'un projet de loi et ça ne se fera pas en vase clos, M.
le Président. Donc, je ne comprends pas aujourd'hui…
Le Président : En terminant.
Mme
Ouellet : …leur
position, étant donné que ça fait quatre ans qu'on…
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Brome-Missisquoi.
M.
Pierre Paradis
M.
Paradis :
Oui. M. le Président, le gouvernement évoque l'urgence pour adopter le projet
de loi sur les mines dès aujourd'hui. Pourtant, plusieurs articles de la
loi ne pourront entrer en vigueur avant l'adoption de règlements et de décrets
encore inconnus à ce jour. C'est le cas des articles 21, 22, 31, 35, 38, 39,
42, 53, 64, 68 et 109.
Pourquoi
bousculer l'Assemblée nationale lorsque les règlements ne sont même pas prêts?
Est-ce que c'est pour sauver la face de la ministre plutôt que les
emplois…
Le Président : M. le
président du Conseil du trésor.
M.
Stéphane Bédard
M.
Bédard :
Un nouveau Philippe-flop, M. le Président, du Parti libéral : vendredi
pour; samedi, pas trop sûr; dimanche, presque contre; lundi, là on est
contre, là on est en évolution, là.
Ils ne sont
pas contents, pourquoi, M. le Président? Parce qu'on a parlé à un parti qui a
décidé, lui, d'avantager les Québécois
puis d'agir de façon responsable. Parce qu'on a parlé à des représentants qui
avaient demandé, eux, à trouver une solution raisonnable. Alors, le
Parti libéral, encore une fois… on est…
Des voix : ...
M.
Bédard : M. le
Président, article 32 pour calmer nos…
Des voix : …
Le Président : Veuillez
conclure, M. le ministre.
Des voix : …
Le Président : Oui, mais je
suis un peu myope. M. le…
M.
Bédard :
…c'est un syndrome du Philippe-flop permanent. On est presque rendus, au Parti
libéral, comme une toupie. Alors, on ne sait pas quel jour, à quelle
heure, quelle est leur position aujourd'hui et ce qu'ils doivent faire pour les
travailleurs…
• (9 h 30) •
Le Président : Principale, M.
le chef du deuxième groupe d'opposition.
Demande de la part d'Hydro-Québec
de hausser les tarifs d'électricité
M.
François Legault
M. Legault :
M. le Président, la première ministre vient de battre un autre record. On
apprenait, vendredi dernier, qu'Hydro-Québec demande d'augmenter ses
tarifs de 5,8 % le 1er avril prochain. C'est la plus grosse augmentation depuis 20 ans. Ça représente environ 120 $
d'augmentation pour une maison de taille moyenne. Donc, M. le Président,
après les taxes scolaires, voici le cadeau de Noël du PQ et du Parti libéral
aux Québécois.
Sur l'augmentation de 5,8 %, il y a
2,7 % qui vient des pertes d'Hydro-Québec sur les contrats dans les parcs
éoliens. Et les grands responsables de cette hausse, M. le Président, ce sont
le PQ et le Parti libéral, qui ont voté, on s'en rappelle tous, en juin dernier, le projet de
loi n° 25 pour lancer un achat de 800 MW de plus, alors qu'Hydro-Québec
est en surplus jusqu'en 2027.
M. le
Président, est-ce que la première ministre trouve normal que les tarifs
d'électricité payés par les Québécois augmentent
parce que le Parti québécois et le Parti libéral veulent essayer d'acheter des
votes avec l'argent des Québécois?
Le Président : Mme la
première ministre.
Mme
Pauline Marois
Mme
Marois : Alors, le
chef du deuxième groupe d'opposition se souvient sûrement qu'il rêvait de
pouvoir augmenter les tarifs d'électricité et les tripler, M. le Président,
alors que nous, nous avons toujours pris une position raisonnable. Alors, on va
reprendre les faits les uns après les autres.
D'abord, si
nous n'étions pas intervenus comme gouvernement et que nous avions suivi ou
accepté les décisions prises par
l'ancien gouvernement dirigé par le Parti libéral, ce que la CAQ n'avait pas
dénoncé non plus, il y aurait eu une demande
d'augmentation, pour 2014‑2015, de 8,8 %. Dans les faits, il y a
2,7 % lié à des surplus d'électricité, compte tenu du développement éolien, mais qui sont toutes
des décisions prises sous l'ancien gouvernement, le gouvernement du Parti libéral, M. le Président. Alors, nous,
nous avons descendu cela d'au moins trois points de pourcentage, ce qui
est considérable, ce qui veut dire, à terme,
des économies de l'ordre de 400 $ par famille. Donc, il me semble qu'au
contraire nous n'avons pas souhaité une augmentation des tarifs d'électricité,
mais nous avons pris des décisions nous assurant qu'ils soient rabaissés.
Maintenant, Hydro-Québec est devant la régie, et
c'est la régie qui évaluera l'étendue des besoins, autant de rendement que de
considérations quant aux coûts de production, pour voir à quel niveau doit être
placée la hausse des tarifs d'électricité. Nous souhaitons que ce soit le plus
bas possible, M. le Président, ça va de soi.
Le Président : En terminant.
Mme
Marois :
Déjà, nous, nous avons agi, contrairement au Parti libéral, qui nous a
précédés, M. le Président, et qui voulait hausser de 8,8 %.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, ça fait plusieurs fois que la première ministre réfère à un
vieux projet qu'il y avait au Parti québécois d'augmenter les tarifs
d'électricité puis de baisser les impôts. Ce n'est pas ça qu'elle fait,
M. le Président, elle, elle augmente les tarifs d'électricité et elle
augmente les impôts.
M. le
Président, je répète ma question très simple : Est-ce que la première
ministre reconnaît que, dans l'augmentation des tarifs d'Hydro-Québec,
il y en a 2,7 % qui vient juste de la mauvaise idée de donner encore des
contrats dans l'éolien?
Le Président : Mme la
première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois : Alors, je
vais répéter ce que j'ai dit à la première question soulevée par le chef du
deuxième groupe d'opposition. Ce sont des
projets mal ficelés dont la décision a été prise sous le gouvernement libéral
qui nous a précédés. Quant à nous,
nous avons pris une décision qui est d'un autre ordre. Les tarifs proposés
seront plus bas pour exploiter de l'éolien. Et, il y a une chose qu'il
faut bien comprendre ensemble, nous avons soutenu le développement de l'éolien.
Si on décidait maintenant de cesser de les accompagner, de les appuyer, c'est
toute une région qui devrait subir un choc considérable en matière d'emploi.
Le Président : En terminant.
Mme
Marois : Nous,
nous avons préféré agir de façon rationnelle et nous croyons avoir pris les
bonnes…
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président,
il me semble que c'est simple à comprendre, Hydro-Québec est en surplus d'électricité. Qu'on donne des contrats à
0,13 $ ou qu'on en donne à 0,09 $, c'est une mauvaise décision.
M. le Président, les Québécois, là, n'en peuvent plus des
augmentations de taxes et de tarifs.
Quand la première ministre va-t-elle agir de
façon responsable? Est-ce qu'elle peut faire un cadeau de Noël aux Québécois
puis arrêter de piger dans leurs poches?
Le
Président : Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois :
Alors, M. le Président, il s'est trompé de côté de la Chambre. Ceux qui
pigeaient dans les poches des Québécois et des Québécoises par des hausses de
tarifs, des hausses de taxes, des hausses d'impôt, c'était le gouvernement libéral qui nous a précédés. Et,
encore une fois, un petit peu de mémoire pour le chef parlementaire du deuxième groupe d'opposition, ce n'était pas une
position du Parti québécois que de vouloir hausser les tarifs
d'électricité, c'était sa proposition et son projet, M. le Président.
Alors, je vais lui poser une question à ce moment-ci : Est-ce qu'il est contre le fait qu'il y ait 800 emplois
liés à l'éolien dans le Bas-Saint-Laurent, dans la Gaspésie, M. le
Président, une région qui, enfin, relève la tête, M. le Président,
où des travailleurs et des travailleuses…
Le Président :
En terminant.
Mme
Marois :
…sont fiers d'être autonomes et de contribuer à leur économie, M. le
Président?
Financement des ressources
intermédiaires
Mme Hélène Daneault
Le Président :
Principale, Mme la députée de Groulx.
Mme
Daneault : M. le Président, après avoir annoncé la semaine dernière la fermeture improvisée de 500
lits en CHSLD, on apprend ce matin que le gouvernement actuel effectue des
coupes draconiennes au niveau des ressources intermédiaires.
À la suite de la récente entente, certaines ressources intermédiaires se
voient pénalisées d'environ 30 % de leurs revenus. Par exemple, un patient qui recevait 100 $ par jour
ne recevra désormais que 60 $. Au moment où on se parle, 25 des 77 ressources intermédiaires qui
s'occupent de patients lourdement handicapés dans le Centre-du-Québec
ont fermé leurs portes.
Est-ce que le
ministre est au courant de cette situation? Et qu'entend-il faire pour la
corriger?
Le Président :
M. le ministre de la Santé. Non? Mme la ministre déléguée aux Services sociaux
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : Merci, M. le Président. Alors, ça me donne
l'occasion de rectifier un certain nombre de choses, et bien sûr, d'entrée de jeu, je tiens à souligner
toute notre appréciation pour le travail qui est fait au quotidien par
l'ensemble de ces personnes qui travaillent dans des ressources de type
familial ou intermédiaire et qui s'occupent des personnes les plus vulnérables
de notre société.
Depuis
l'adoption de la loi n° 49 à l'unanimité dans cette Chambre, c'est une
réforme très importante qui a cours dans
l'ensemble du réseau. Pourquoi? Parce que l'ensemble de ces ressources,
désormais, ont un régime de représentation, des gains très, très
importants, évidemment, en termes de rétribution, en termes d'avantages
sociaux, et c'est assez surréaliste de voir parler de coupes alors que ce sont
300 millions de nouveaux investissements annuellement qui sont dégagés
pour accompagner correctement, rétribuer correctement les ressources de type
familial et les ressources intermédiaires, M. le Président.
Par
ailleurs, ce qu'il faut savoir aussi, sept ententes collectives ont été
convenues. La dernière, nous avons réussi à la convenir en juin dernier.
Elle a été appuyée, comme l'ensemble des autres conventions, par une…
Le Président :
En terminant.
Mme
Hivon :
…forte majorité des membres, 80 %, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Groulx.
Mme Hélène Daneault
Mme
Daneault :
M. le Président, est-ce qu'on va devoir aider les ministres comme on l'a fait
dans le secteur minier? S'il a besoin
d'argent pour donner des services de qualité aux malades, on peut aller voir au
CHUM où on trouvera 750 000 $ de bonus illégaux depuis deux
ans, trois millions par année à des médecins soi-disant administrateurs,
384 cadres pour 750 lits et un salaire d'un an pour quelqu'un qui n'a pas
travaillé cette année.
Est-ce
que c'est la nouvelle manière péquiste de gouverner, enrichir les
fonctionnaires au détriment des démunis?
Le Président :
Mme la ministre déléguée aux Services sociaux.
Mme
Véronique Hivon
Mme
Hivon : M. le Président, je ne comprends pas où la députée
veut en venir, c'est exactement le contraire qu'on est en train de faire. Nous investissons
300 millions d'argent neuf annuellement pour rétribuer correctement,
convenablementles personnes qui
s'occupent des personnes les plus vulnérables de notre société. Pourquoi ce
choix-là a été fait? Justement pour
s'assurer de pouvoir maintenir les personnes les plus vulnérables dans des
ressources de type familial ou intermédiaire adaptées à leurs besoins,
parce que, par ricochet, c'est les personnes vulnérables qui s'en trouvent,
évidemment, les bénéficiaires. Donc, je ne comprends pas du tout où la députée
veut en venir. On a un engagement très ferme, on a un engagement très fort…
Le Président :
En terminant.
Mme
Hivon :
…pour le soutien des personnes vulnérables, et ça en est un exemple de plus, M.
le Président.
• (9 h 40) •
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Groulx.
Mme Hélène Daneault
Mme
Daneault :
M. le Président, si on a ajouté des ressources supplémentaires, on voudrait
savoir où elles sont. 25 des 77 ressources
intermédiaires dans le Centre-du-Québec ont dû fermer leurs portes, faute de
revenus. On donne 100 $ par patient au lieu de 60 $. Elles sont
où, les augmentations? Dans mon comté, une dame a dû placer sa mère en CHSLD parce
qu'elle n'avait plus suffisamment d'argent pour la soutenir, elle a dû retourner au travail. Elles sont
où, les sommes supplémentaires, s'il vous plaît?
Le Président :
Mme la ministre déléguée aux Services sociaux.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : M. le Président, je vais le répéter, elles sont dans l'ensemble de la rétribution des
8 500 ressources, donc 300 millions
d'ajout, 300 millions d'argent supplémentaire. Ce n'est pas rien
quand on connaît le contexte budgétaire
difficile qui nous a été légué par le précédent gouvernement. Ça, c'est un
engagement ferme pour les personnes les plus vulnérables. Il faut savoir
qu'il y a 8 500 ressources de ce type au Québec. C'est normal qu'année
après année il y ait un mouvement. Il y a,
évidemment, des ressources qui ferment, il y en a d'autres qui ouvrent. C'est
le cycle normal, M. le Président.
Objections des Premières
Nations à certains
articles du projet de loi n° 70 sur les mines
M. Geoffrey Kelley
Le Président :
Principale, M. le député de Jacques-Cartier.
M.
Kelley : Merci, M. le Président. On sait que la collaboration avec les Premières Nations est essentielle pour l'avenir de l'industrie minière. Lors du Sommet
sur les territoires et les ressources, le 3 décembre
2012, la première ministre a déclaré :
«…il faudra prévoir des processus de consultation et de participation
des Premières Nations en amont des décisions du gouvernement
du Québec», fin de la citation.
Le projet de loi
n° 70 représente une occasion de passer de la parole aux gestes.
Malheureusement, c'est une occasion manquée.
En consultant les représentants autochtones en fin de semaine, ils ont soulevé
les objections importantes sur le projet de loi que nous allons étudier
aujourd'hui. Le gouvernement a déposé 22 amendements hier, et aucun des
amendements ne fait écho aux préoccupations de nos partenaires autochtones.
Est-ce
que la ministre des Ressources naturelles peut s'engager à tenir compte des
préoccupations fondamentales des Premières Nations et des Inuits et
respecter l'engagement de la première ministre?
Le Président :
Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Oui. Merci, M. le Président. Effectivement, nous
avons entendu plusieurs nations autochtones,
lors des consultations particulières, qui
sont venues nous faire un ensemble de représentations. Et, suite à leurs
représentations, nous avons, dans le projet
de loi n° 70, intégré un nouveau chapitre, chapitre I.1, Dispositions
propres aux communautés autochtones. Donc, on nous avait demandé de nous
inspirer de la Loi sur les forêts, dans laquelle il y avait des dispositions
propres pour les consultations des communautés autochtones. C'est exactement ce
que nous avons fait.
Deuxièmement, M. le
Président, les communautés autochtones, plusieurs — pas toutes parce qu'il
n'y avait pas complètement unanimité, mais plusieurs — nous
ont demandé… qu'elles ne souhaitaient pas rendre publiques les ententes qui sont signées avec les minières, et nous avons retiré
cet article-là du projet de loi n° 70. Nous pensons que la transparence est importante, mais, dans ce
cas-là, les représentants des communautés autochtones m'ont fait valoir qu'il y avait une crainte importante que les
nouvelles sources de revenus soient déduites des montants qu'ils
reçoivent du fédéral. Et, comme ce n'était
pas du tout l'objectif que nous recherchions, nous avons retiré cette clause,
M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Jacques-Cartier.
M. Geoffrey Kelley
M. Kelley :
Je pense, si on soutient le principe de consulter, il faut les consulter. Sur
le chapitre II, il y a des réserves très
importantes des autochtones sur le libellé dans le projet de loi. Le Grand
Conseil des Cris a soumis au gouvernement six projets d'amendement. L'Assemblée
des premières nations du Québec et du Labrador a soumis quatre amendements très
importants au projet de loi.
Je
demande de nouveau : Est-ce que, dans le temps très limité pour faire l'étude du projet de loi n° 70… est-ce
qu'on va réserver le temps pour prendre en considération les objections
importantes de nos partenaires autochtones?
Le Président :
Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Oui. Merci, M. le Président. Comme je l'ai
mentionné lors de ma première réponse, nous avons fait deux
modifications importantes suite aux représentations des communautés
autochtones : l'ajout d'un nouveau chapitre complet sur les consultations, le retrait de la question de rendre
publiques les ententes pour être certain qu'il n'y ait pas de diminution des
fonds du côté du fédéral.
Mais, en plus, nous
avons rencontré les communautés, tant du côté des Cris que de l'APNQL, nous
avons eu des échanges, et je crois, M. le Président, que nous sommes arrivés à
un projet de loi équilibré, et ce que nous avons déposé, ce que nous souhaitons
être adopté, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Jacques-Cartier.
M. Geoffrey Kelley
M.
Kelley : C'est très important
de les consulter, de les écouter, mais il
faut donner suite dans les projets de loi qui sont devant nous. Ils ont insisté beaucoup d'être consultés en
amont de la prise de décision, il n'y
a rien dans l'article 2 qui va garantir ça. Ils ont
demandé… les Cris ont plusieurs items dans le projet de loi où le langage, dans
le projet de loi n° 70, n'est même pas conforme avec la Convention de la
Baie James ni avec la loi que nous avons adoptée sur la gouvernance crie au
mois de juin de cette année.
Alors, est-ce que la
ministre va prendre en considération ces objections très importantes de nos
partenaires autochtones?
Le Président :
Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet :
Oui. Merci, M. le Président.
Des voix :
…
Mme
Ouellet : Merci, M. le Président. Nous avons donné suite aux
demandes des autochtones, nous avons fait deux modifications importantes dans le projet de loi n° 70 par
rapport au projet de loi n° 43 et nous indiquons de façon très claire
que «la présente loi doit s'interpréter de manière compatible avec l'obligation
de consulter les communautés autochtones. Le ministre consulte les communautés
autochtones de manière distincte, lorsque les circonstances le requièrent» et
que ça doit s'interpréter de façon compatible avec l'ensemble des ententes que
nous avons avec les communautés autochtones, M. le Président.
Donc, nous avons
donné suite aux représentations des communautés autochtones, M. le Président,
avec un projet de loi équilibré.
Le Président :
Principale, M. le député de Mercier.
Revendications des Premières
Nations
concernant le projet de loi n° 70 sur les mines
M. Amir Khadir
M. Khadir :
M. le Président, j'estime beaucoup mon collègue de Jacques-Cartier, le député
libéral, mais le Parti libéral n'a pas beaucoup de crédibilité dans ce dossier.
Ils ont eu quatre ans pour écouter les communautés autochtones
et ils n'ont rien fait qui vaille. Le Parti libéral sait très bien que, si on
ne met pas fin au «free mining»… Et, c'est
là le problème du projet de loi actuel, tant et aussi longtemps qu'on n'a aucun
permis nécessaire pour commencer une
exploration, notre gouvernement peut toujours s'en laver les mains pour dire
que le gouvernement ne peut rien faire.
C'est
pour ça, d'ailleurs, que, l'Assemblée des Premières Nations, une des premières
demandes qu'elle a adressées au
gouvernement tout au cours de l'année dernière, c'est de mettre fin au «free
mining», exactement comme l'Ontario, comme
le Yukon, comme Terre-Neuve et Labrador en sont rendus là. D'ailleurs, il y a
un jugement qui a été rendu pour dire que, tant et aussi longtemps qu'on
ne met pas fin à ce «free mining» puis qu'on donne des… on n'a pas besoin de
permis pour explorer, bien, on n'a rien réglé.
Est-ce que la
ministre est prête…
Le Président :
Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet :
Oui. Merci, M. le Président. Peut-être que nous n'avons pas assisté aux mêmes
consultations particulières, mais, lors des
consultations particulières, la principale demande des communautés autochtones
était vraiment que les ententes ne soient pas rendues publiques parce
qu'il y a une crainte importante des communautés autochtones qu'il y ait une diminution de la contribution du
fédéral en fonction des montants qui peuvent être recueillis en vertu de
ces ententes-là, donc, ce que nous avons intégré dans le projet de loi
n° 70.
Et
la question du député me permet de
rappeler que nous avons inséré, comme il y avait dans le projet de loi
n° 43, mais également dans le projet de loi n° 70, une disposition
pour que les municipalités puissent avoir un pouvoir d'avoir des zones incompatibles avec le développement minier. C'est une
avancée extrêmement importante qui permet aux communautés, aux citoyens
d'avoir un meilleur pouvoir sur les activités sur leur territoire, M. le
Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Mercier.
M. Amir Khadir
M. Khadir :
M. le Président, sans doute, le lobby minier est tellement puissant que le
gouvernement a oublié de regarder la lettre que l'Assemblée des Premières
Nations leur a envoyée le 30 octobre dernier. Il n'y a pas juste la question
de la divulgation des ententes, il y a plusieurs autres éléments, dont le fait
que, si on doit respecter notre parole donnée
ici même, à l'Assemblée nationale, lorsque nous avons appuyé la déclaration de
l'ONU, ça veut dire qu'il ne peut pas y avoir d'exploration du
territoire des Premières Nations sans leur consentement. Ça, ça veut dire, Mme
la ministre, là, il faut mettre fin…
Le Président :
Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet :
Oui. Merci, M. le Président. Effectivement, nous avons beaucoup de demandes de
la part des communautés autochtones, beaucoup de demandes de la part des
minières, beaucoup de demandes de la part des groupes
environnementaux, beaucoup de demandes de la part des municipalités, et le rôle
du gouvernement, c'est de trouver un point d'équilibre. Et je crois que
nous y sommes arrivés, et nous avons déposé un projet de loi en prenant le plus
possible en considération… Mais, vous savez,
toutes ces demandes-là n'étaient pas toujours dans la même direction,
des fois contradictoires, et nous avons déposé un projet de loi équilibré qui
va permettre une exploitation avec une meilleure protection de l'environnement,
plus de dialogue avec les communautés et les communautés autochtones. On a des
éléments pour la transformation et des éléments pour la transparence, M. le
Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Mercier.
M. Amir Khadir
M. Khadir :
C'est dommage que le gouvernement, au lieu de se marier politiquement avec la
CAQ, n'ait pas mis, justement, tous les groupes environnementaux, les
citoyens, l'Union des municipalités, le…
Une voix :
…
M. Khadir :
Excusez-moi, je n'entends rien, M. le Président.
Le
Président : S'il vous plaît. Je ne sais pas qui parle, mais il
y a quelqu'un qui parle certainement, à part vous. Alors, je voudrais
entendre le député de Mercier, s'il vous plaît.
M. Khadir : Le respect de la parole donnée aux
Premières Nations est bien plus important. Si on doit respecter la
déclaration de l'ONU sans consentement des Premières Nations, nous n'avons pas
le droit d'empiéter sur leurs territoires. Ça, il en va de la parole donnée par
le Québec.
Le Président : Mme la
ministre des Ressources naturelles.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet :
Oui. Merci, M. le Président. Dans le projet de loi n° 70, nous avons une
disposition que tous les projets devront avoir des consultations
publiques menées par le Bureau d'audiences publiques en environnement pour les 2 000 tonnes et plus par jour ainsi
que tous les projets de terres rares. Et, pour les projets de 2 000 tonnes
et moins par jour, M. le Président, il devra y avoir des consultations
publiques menées par le promoteur, mais encadrées par des règles
gouvernementales, M. le Président. De la consultation, il y en aura, M. le
Président, et c'est prévu dans le projet de loi n° 70, M. le Président. Et
j'espère que nous aurons l'appui de Québec solidaire pour l'adoption d'une loi
moderne sur les mines, et non pas une abstention comme on a eu pour l'adoption
du principe, M. le Président.
• (9 h 50)
•
Le
Président : Principale, Mme la députée de Laviolette.
Bilan de la ministre des
Ressources naturelles
Mme Julie Boulet
Mme Boulet : Alors,
M. le Président, en résumé, la ministre des Ressources naturelles, c'est
l'incertitude dans le milieu des mines, la mort du Plan Nord, des
coupures dans les forêts, l'arrêt des minicentrales, le mépris envers les alumineries, l'incapacité de défendre les
travailleurs pylôniers, l'ignorance par rapport aux feux de forêt et
l'impuissance face à Hydro-Québec. Avec un
bilan comme celui-là, ça ne prend pas de dessin pour comprendre que c'est une
ministre antirégions, antidéveloppement économique.
Alors, M. le Président, la première
ministre lui a enlevé le dossier des redevances pour le donner au ministère
des Finances, celui des forêts pour le donner à son adjoint parlementaire, celui
des alumineries qui est revenu au bureau de la première ministre, le gaz et les
pétroles de schiste au ministère du Développement durable et, finalement,
l'électrification des transports à l'adjoint parlementaire de la première
ministre.
Avec tous les dommages qu'elle a faits
à l'économie du Québec, pourquoi avoir attendu un an et demi avant de
lui enlever ce dossier-là, avant de lui avoir enlevé les mines? Alors, ce que
je souhaite à tous les Québécois et Québécoises comme cadeau de Noël, c'est un
ou une nouvelle ministre des Ressources naturelles pour 2014.
Le
Président : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet :
Oui. Merci, M. le Président. Vraiment, M. le Président, c'est la deuxième fois
en dedans de deux semaines, M. le Président. La députée de Laviolette, vraiment, n'a plus rien à dire pour ne faire que des
attaques personnelles, M. le Président, et des insultes, et du dénigrement, M.
le Président.
Le Président :
M. le leader de l'opposition.
Des voix :
…
Le Président :
M. le leader de l'opposition.
M.
Moreau : M. le Président, si ce que la ministre vient de dire était exact, vous vous seriez sans
doute relevé pour rappeler le règlement. En réalité, ce que la députée
de Laviolette a fait, c'est le bilan triste de cette ministre.
Le Président :
M. le leader du gouvernement, s'il vous plaît. Et, rapidement, on va laisser
Mme la ministre conclure.
M.
Bédard :
Oui, effectivement, on aurait avantage… Le leader aurait avantage à réviser les
questions de la députée, effectivement,
parce que tout ça personnalise un débat qui ne devrait pas l'être. Donc, je
trouve ça malheureux que ça soit le ton employé et que ce soit
maintenant sa marque de commerce.
Et,
quant à leur bilan, bien, aujourd'hui, là, ce qu'on a comme bilan, c'est le
bilan de leur inaction dans le secteur…
Des voix :
…
Le Président :
S'il vous plaît! Mme la ministre, veuillez conclure.
Mme
Ouellet : Oui. Merci, M. le Président. En fait, la députée dit un peu n'importe quoi. On a, du côté de la forêt, fait un rendez-vous de la
forêt qui a été salué par l'ensemble des intervenants. Enfin, les gens de la
forêt voyaient l'avenir de la forêt, la
lumière au bout du tunnel, ce que le Parti
libéral n'a jamais
réussi à faire. Nous avons, du côté
du développement nordique, investi
1,1 milliard de dollars. Puis pas juste pour les minières, nous avons
investi 410 millions pour les communautés…
Le
Président : En terminant.
Mme
Ouellet :
…nous avons investi 520 millions pour le transport et 160 millions
dans notre politique économique…
Le Président :
Alors, cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Comme il n'y a pas de
votes reportés, nous allons passer immédiatement à la rubrique Motions sans
préavis. M. le leader du gouvernement.
M.
Bédard :
Je suis content que vous vous tourniez vers moi, M. le Président. Alors :
Déterminer le cadre temporel
des séances extraordinaires
«Qu'en
[vertu] de compléter l'étude du projet de loi n° 70, Loi modifiant la Loi
sur les mines, l'Assemblée se donne le cadre temporel suivant :
«Que l'Assemblée
puisse siéger tous les jours à compter de 8 h 45 jusqu'à ce qu'elle
ait terminé l'étude de l'affaire pour laquelle elle a été convoquée ou qu'elle
décide d'ajourner ses travaux.
Établir la procédure
législative d'exception en vue
de compléter l'étude du projet de loi n° 70
«Qu'en
vue de compléter l'étude du projet de loi n° 70, Loi modifiant la Lois sur
les mines, l'Assemblée [nationale] établisse
la procédure législative d'exception telle que prévue aux articles 182 à
184.2, et 257.1 à 257.10 du règlement;
«Qu'à tout moment de
la séance, le président puisse suspendre les travaux à la demande d'un ministre
ou d'un leader adjoint du gouvernement.»
Le Président :
Je vais tout de suite suspendre les travaux, justement, pour permettre aux
députés de pouvoir examiner ces deux motions-là, et nous allons reprendre nos
travaux dans 20 minutes.
(Suspension de la séance à
9 h 56)
(Reprise à 10 h 18)
Commentaires sur les motions
Le Président :
Alors, nous reprenons nos travaux. Il y a des interventions probablement sur la
recevabilité des deux motions présentées par le leader du gouvernement avant la
suspension de nos travaux, peut-être. M. le leader de l'opposition.
M. Moreau :
M. le Président, nous avons examiné les motions qui ont été présentées par le leader
du gouvernement. Elles nous apparaissent conformes quant à la forme, aux
dispositions réglementaires, et donc nous n'aurons
pas de représentation à faire à ce stade-ci. Mais nous aurons, durant le débat
de deux heures, largement le temps de débattre
de l'opportunité de cette procédure, qui, je le rappelle pour les membres de
cette Assemblée et pour les gens qui nous
écoutent, nous obligera à adopter 127 articles, sans compter les
amendements. Réparti à 125 députés, avec le temps qui est imparti,
nous aurons moins de trois minutes par article, M. le Président, pour
débattre d'un projet de loi qui va déterminer
ce que sera l'avenir de l'industrie minière au Québec pour les
50 prochaines années. Lorsque la ministre des Ressources naturelles, dans l'opposition,
indiquait que le recours au bâillon dans un cas semblable était un processus
odieux, je pense qu'aujourd'hui elle devrait être gênée de se lever pour
imposer ce processus odieux.
Le Président :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Mercier.
M. Khadir :
M. le Président, je ne sais pas si «odieux» est le terme approprié. Je n'ai pas
d'intervention sur la forme des
motions, mais il est clair que, bien qu'il y ait nécessité de diligence, ça
fait quatre ans de trop qu'on a attenduspour une réforme pour passer du XIXe au
XXIe siècle. C'est sûr que, dans cette réforme qu'on attend depuis si
longtemps, le plus rapidement, le mieux.
Mais, pour nous et pour… En fait, ce que je voulais dire, c'est que, pour nous,
la discussion qu'on a eue la semaine
dernière avec le gouvernement, jamais il n'a été question qu'on recourrait au
bâillon. Nous avons donné notre accord de principe avec l'idée que cette
semaine…
Le
Président : Regardez, M. le député de
Mercier, je vous arrête là; puis je vais vous
permettre de conclure.Ce que je vous demande, au moment où on se parle, c'est
si vous avez des interventions à faire sur la procédure de la
recevabilité des deux motions que j'ai. Là,
j'ai compris que c'était recevable du côté de l'opposition. Je voudrais vous
entendre là-dessus.
M.
Khadir : Je prie donc le président de considérer qu'il n'y a
aucun motif raisonnable pour accepter l'urgence qui nous entraîne à recourir à une loi-bâillon. Tous
les députés sont disponibles cette semaine pour étudier en commission,
article par article, le projet de loi et procéder le plus rapidement possible.
• (10 h 20) •
Le Président : Alors, M. le
leader du deuxième groupe d'opposition.
M.
Deltell : Oui.
Alors, M. le Président, il est évident qu'une mesure d'exception comme ça n'est
jamais agréable pour personne. D'ailleurs, à
cinq reprises, le gouvernement
précédent l'a fait lors de la
dernière législature et donc, la technique odieuse dont parlait le leader de
l'opposition, bien, il sait très bien de quoi il parle.
Maintenant,
il arrive un moment, M. le Président, où il faut agir,
et, dans le cas présent… j'aurai l'occasion
de revenir plus tard sur le débat de fond, mais, dans le cas présent, je tiens à rappeler que, depuis 17 jours, le
deuxième groupe d'opposition a fait une proposition qui se voulait
constructive, une sortie de secours pour tout le Québec, et c'est ce qui a été
fait.
Le Président : Merci. Alors,
je comprends que… M. le leader du gouvernement.
M.
Bédard :
Écoutez, on est à l'étape de la recevabilité,il ne faut pas se tromper de rubrique. J'en veux
bien… J'aime bien mon collègue de
l'opposition, mais ce n'est pas le temps de plaider; il aura deux heures pour
faire valoir son point de vue. Le
seul élément positif que je vois dans son commentaire, c'est le fait, effectivement, que ce
régime-là va durer 50 ans.
C'est quand même une bonne période.Donc, ça démontre l'équilibre du projet de loi qu'il y a actuellement.
Ce que je
souhaite, c'est que nous puissions passer au débat sur la recevabilité de la… pas sur la recevabilité,évidemment au débat qui concerne l'acceptabilité
de la motion, et j'invite les collègues à faire
connaître… comme le député de Mercier, son point de vue par
rapport au débat qui s'en vient.
Le
Président : Si je comprends bien, si on ne traite pas de ça
avant 50 ans, on ne sera pas nombreux ici pour
en reparler. Maison ne sait jamais.
Alors, je comprends que la question de la recevabilité ne se pose pas.
Débat restreint sur le motif de la convocation
en séances extraordinaires et sur les motions
fixant le cadre temporel et la procédure d'exception
Alors, je vous informe maintenant de la
répartition du temps de parole établi pour le débat restreint sur le
motif de la convocation en séances
extraordinaires et sur les deux motions présentées par le leader du
gouvernement, soit la motion fixant le cadre temporel de la séance et la
motion de procédure d'exception.
La
répartition du temps de parole se fera comme suit :
51 min 18 s seront allouées au groupe parlementaire
formant le gouvernement;
45 min 36 s sont allouées au groupe parlementaire formant
l'opposition officielle; 17 min 6 s sont allouées au deuxième groupe d'opposition — quelqu'un
qui joue du tam-tam en arrière, c'est-u possible de l'arrêter? — six minutes
sont allouées aux députés indépendants. Dans
ce cadre, le temps non utilisé par les députés indépendants ou par l'un
des groupes parlementaires sera redistribué au groupe parlementaire en
proportion de la représentation à l'Assemblée. Enfin, mis à part les consignes mentionnées précédemment, les
interventions ne seront soumises à aucune limite de temps.
Je suis prêt à entendre un premier intervenant. Premier
intervenant, Mme la première ministre.
Mme Pauline Marois
Mme
Marois :
Alors, merci, M. le Président. D'ailleurs, je vous remercie de façon toute
particulière, de même que je remercie
chacun de nos collègues d'être revenu à l'Assemblée nationale aujourd'hui. Nous
devons, en effet, étudier un projet
de loi important pour le Québec, important pour nos régions, important pour nos
travailleurs, important pour l'emploi.
Vous savez que
mon gouvernement a une grande priorité : il s'agit de créer des emplois
payants, des emplois payants pour tous les
Québécois, partout, dans toutes les régions du Québec. Pour y arriver, nous savons
que le secteur minier joue un rôle de
premier plan, lui qui compte pour 3,4 %
de l'économie québécoise, donc de l'ensemble de notre PIB, et près de 23 % de toutes nos
exportations. Il appert d'ailleurs, malgré les affirmations de l'opposition, M.
le Président, il appert d'ailleurs que 2013 sera la deuxième meilleure
année de notre histoire en ce qui a trait aux investissements miniers. Mais,
pour protéger cette richesse, il y a urgence
d'agir. La réforme du régime minier a attendu beaucoup trop longtemps. Notre industrie minière, les communautés qui en
dépendent, les Premières Nations doivent composer avec un cadre réglementaire
et législatif qui remonte au XIXe siècle, M. le Président. C'est de
ça dont on parle ici aujourd'hui.
Il importe donc
d'adopter une nouvelle approche, une approche qui va permettre d'assurer le
développement de l'industrie minière québécoise dans le respect de
l'environnement et dans le respect des communautés. Cette loi, elle est
attendue. Cette loi, elle est réclamée depuis plusieurs années, tant par les
entreprises que par les travailleurs. Le
monde municipal, les groupes environnementaux comptent sur cette réforme. Bref,
nous avons l'occasion aujourd'hui d'adopter
une loi qui, plutôt que de diviser les Québécois, va les unir, nous unir pour
assurer un développement minier responsable, dynamique, équilibré au
Québec.
Cette réforme, cependant, M. le Président, elle
aurait pu survenir bien avant aujourd'hui. Devant une activité qui connaît,
depuis le début de la dernière décennie, une croissance sans précédent au
Québec, on aurait pu penser que le présent… précédent gouvernement, le gouvernement libéral, se
serait hâté d'agir. Malheureusement, et je le dis très sincèrement,
malheureusement, il a fallu attendre que soit inventé le plan marketing du Nord
pour que les libéraux s'y intéressent. Plus préoccupés par les retombées
électorales que par le développement minier, ce n'est qu'en 2009 — 2009, ils avaient été élus en 2003, M. le
Président — que
les membres du dernier gouvernement libéral se sont enfin occupés du régime
minier. Il aura donc fallu attendre trois mandats, alors que l'industrie se
développait elle-même, comme elle le faisait ailleurs dans le monde.
Le premier
projet de loi des libéraux a été étudié en commission parlementaire au cours de l'année 2010. Il est mort à la fin de la session,
lorsque celle-ci a été prorogée. C'était un projet de loi inadéquat, de l'aveu
même dugouvernement libéral, qui n'a
même pas osé le rappeler lors du discours d'ouverture
du premier ministre à l'ouverture de la nouvelle session parlementaire et à l'occasion de la formation du
gouvernement majoritaire de 2008,
M. le Président. Donc, il y a un
nouveau projet qui a été proposé. On a rejeté l'ancien, qu'on avait constaté…
qui… pour lequel on avait constaté un
grand nombre de lacunes. On a donc décidé de déposer un nouveau projet de loi,
le projet de loi n° 14. Ça reprenait les grandes lignes du
précédent. On avait corrigé quelques éléments, mais il était toujours inadéquat.
Quel était le principal problème, en particulier
aux yeux de notre formation politique? Il ne prévoyait aucune disposition pour
favoriser la transformation en territoire québécois. Est-ce que vous pensez
qu'il est acceptable, au XXIe siècle,
que le Québec extraie des ressources naturelles de son sol et les envoie à
l'étranger sans en maximiser les retombées?
Est-ce qu'on a traversé toute notre histoire, développé notre économie, notre
technologie et notre expertise pour
finir par se contenter du minimum? C'était de ça dont il s'agissait, M. le
Président. Pour les élus du Parti libéral, c'était bien suffisant. Pour
nous, au Parti québécois, nous avons toujours cru et nous croyons toujours que
les Québécois méritent plus.
Alors, nous
avons, bien sûr, lorsque nous étions dans l'opposition, fait valoir notre point
de vue. Pour pouvoir créer des
emplois dans la transformation des ressources minières, nous avons tenu le
coup. Nous l'avons fait pour nos travailleurs, pour nos régions. Le
gouvernement libéral de l'époque n'a jamais, jamais voulu entendre raison.
Alors, le projet de loi n° 14,
comme son prédécesseur, est mort au feuilleton. Ils étaient majoritaires, cependant, M. le Président, et ils auraient pu le faire adopter.
Alors, il a
fallu attendre un nouveau gouvernement, un gouvernement du Parti
québécois, pour enfin proposer
une vision du développement minier conforme
aux ambitions des Québécoises et des Québécois. Donc, très tôt, nous avons agi. Nous avons
proposé un nouveau régime pour que toutes les entreprises… un nouveau régime
minier, d'abord, pour que toutes les entreprises
minières qui prélèvent des ressources paient un montant minimal de redevances
et nous avons aussi obtenu une nouvelle
entente avec nos partenaires pour se séparer les coûts, par exemple, du parachèvement de la
route 167. Les libéraux, eux, préféraient la faire payer par les
contribuables du Québec. Nous avons désiré partager le coût de
cette route et nous avons réussi, M. le Président, faisant économiser des
dizaines de millions dans ce cas particulier. Nous avons créé le Secrétariat au développement nordique et proposé une vraie vision d'avenir pour le Nord, une
vision qui implique les populations nordiques, pour qu'elles profitent au
premier chef de l'exploitation de leur territoire
et de nos ressources. Bref, nous avons proposé une vision radicalement
différente du développement minier et de la mise en valeur du Nord-du-Québec.
L'adoption
d'une nouvelle loi sur les mines était donc la prochaine étape pour assurer un développement durable de ce secteur. Un projet de loi a été déposé en
mai dernier — mai
dernier, il y aura bientôt un an, finalement — un projet qui prévoyait enfin, enfin des
dispositions pour favoriser la transformation et la création d'emplois. Il a
fait l'objet de consultations particulières du mois d'août jusqu'au mois d'octobre.
64 mémoires ont été déposés, 49 groupes ont
été entendus.
• (10 h 30) •
Alors, quand
le Parti libéral, en face de nous, nous dit que le gouvernement bouscule les choses, n'est pas prêt à discuter, à prendre plus de temps qu'il ne le faut, on a passé des mois,
M. le Président… Probablement que, si on ajoutait tout cela bout à bout,
c'est plus d'un an ou deux qu'on aura passés sur l'étude du projet de loi.
Alors donc, à mon point de vue, il y a maintenant urgence d'agir.
Et en plus, une fois qu'on a écouté les groupes,
les représentants des municipalités, des minières, des groupes environnementaux, des communautés nordiques, on a annoncé que nous étions prêts à
discuter de plusieurs modifications,
la ministre des Ressources naturelles l'avait dit très clairement devant la commission
parlementaire. Mais, plutôt que d'aller de
l'avant, de poursuivre les discussions, qu'est-ce qu'a fait l'opposition libérale, M. le Président? Et aujourd'hui je suis estomaquée de leur attitude, estomaquée. Ils ont bloqué ce projet
de loi, n'ont même pas voulu en discuter, puis là ils voudraient
maintenant en discuter. Évidemment, ils ont changé d'avis, comme c'est le cas
depuis quelque temps avec le nouveau chef du
Parti libéral, M. Philippe Couillard. Alors,
l'opposition libérale, qu'est-ce qu'elle a fait? Elle a préféré étirer
les procédures qui menaient à l'adoption du principe.
Vous savez, là,
il faut expliquer ça aux gens qui nous écoutent. L'adoption du principe nous
dit : En général, on est d'accord qu'il
y ait une nouvelle loi sur les mines, mais on est en désaccord avec tel
article, tel article, et donc on va aller
l'étudier en commission parlementaire. Eux, là, ils ont… les gens de
l'opposition, M. le Président, libérale, ils ont même refusé de venir
l'étudier — je
pense que je ne qualifierai pas cette attitude, mais certains pourront
conclure, M. le Président, n'est-ce
pas? — alors
que la ministre des Ressources naturelles avait d'ores et déjà annoncé qu'elle
était absolument prête, disponible à étudier des amendements. Alors, pour les
libéraux, il n'était plus question de l'intérêt du Québec ou celui des régions
qui comptent pour l'industrie minière. On avançait des considérations
partisanes, on affichait clairement de
vieilles rancunes personnelles pour bloquer la réforme. C'est ça, l'attitude
des libéraux, M. le Président.
On aurait pu aller de l'avant, encore une fois
adopter le principe, revenir en commission parlementaire pour discuter les amendements apportés pour bonifier le
projet de loi. Ce n'est pas ce qu'a fait le député de Rivière-du-Loup, ce n'est pas ce qu'a fait le chef parlementaire de
l'opposition officielle, M. le Président. Si on s'était assis à une
commission parlementaire,
c'est, depuis le 30 octobre dernier, moment où on a bloqué l'étude du projet de
loi — et
bloqué, là, c'est vraiment le Parti libéral qui en a pris l'initiative,
M. le Président — 110
heures de travaux qu'on aurait pu consacrer aux articles du projet de loi. 110
heures. Puis aujourd'hui, là, on nous en demande plus.
Alors, quand
c'était le temps de le faire, ils n'étaient pas au rendez-vous, M. le
Président. Qu'ils ne s'en prennent qu'à eux-mêmes. Les libéraux, ils
avaient l'occasion de faire preuve de hauteur, de faire fonctionner le
Parlement et ils ont préféré se braquer dans
leur position partisane, renier le principe d'un projet de loi pourtant attendu
par la population québécoise, le secteur minier, les municipalités, les
groupes environnementaux. C'est complètement irresponsable de leur part, M. le
Président.
Alors,
qu'est-ce qu'ils ont fait? Ils ont voté contre le projet de loi. Pour mettre
fin à l'obstruction économique des libéraux, nous avons dû nous remettre
à l'ouvrage, mais, heureusement, nous n'avons pas été les seuls. Ils trouvent
ça drôle, l'autre côté, M. le Président, mais je ne pense pas que c'est drôle,
moi, de faire reculer le Québec…
Des voix : …
Le Président : M. le leader
de l'opposition, M. le leader du gouvernement.
M. Moreau : M. le Président,
on ne trouve pas ça drôle. On trouve ça triste à mourir. Ce que je trouve
encore plus triste…
Des voix : …
Le Président : S'il vous
plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît! Écoutez, M. le leader du
gouvernement…
Une voix : …
Le Président : M. le leader
du…
Une voix : …
Le
Président : S'il vous plaît! S'il vous plaît! Chacun d'entre
vous allez avoir l'occasion de donner sa version des faits. Nous en entendons une, vous aurez la vôtre,
et puis nous entendrons les deux partis. M. le leader du gouvernement.
M.
Bédard : Moi, ce
que je demande, c'est qu'à défaut d'entente, là, on peut se respecter à ce
moment-ci. La première ministre parle, M. le Président. On n'est pas à la
période des questions. Je m'attends qu'elle puisse le faire, je vous dirais — je vais être très attentif — dans le calme, et j'invite tout le
monde : si c'est trop chaud, là, bien, qu'ils s'en aillent à
l'extérieur. C'est la… Normalement, c'est comme ça qu'on doit se comporter.
Le
Président : Ça ne fait rien, votre temps tourne, hein? Tout le
temps qu'on prend à s'entendre ici, c'est du temps de moins sur le deux
heures qu'on a. Alors, M. le leader de l'opposition.
M. Moreau : De toute façon,
ceux qui coupent le temps, ce n'est pas nous, c'est eux. Si la première
ministre nous interpelle dans son discours, on va répondre à son
interpellation.
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M.
Bédard : Je
n'accepterai pas que le leader de l'opposition interrompe la première ministre,
O.K.? Et, s'il y a un flip-flop à faire pendant la journée, là, il le fera
quand ils prendront la parole. D'ici là, qu'il écoute la première ministre
comme tout le monde ici, M. le Président.
Le Président : Mme la
première ministre.
Mme
Marois : Merci, M.
le Président. Alors, de fait, nous nous sommes remis à l'ouvrage et nous avons…
il y a eu une main tendue de la part du deuxième groupe d'opposition, de la
part de la Coalition avenir Québec. Ils nous
ont fait des propositions constructives. Ils nous ont indiqué qu'ils étaient
prêts à débattre avec nous, ils avaient été à l'écoute des entreprises,
ils avaient été à l'écoute des groupes, des municipalités et ils nous ont
littéralement — et
je le dis, M. le Président — tendu
la main.
Je peux vous dire
que les discussions, elles ont été intenses, très intenses. On a travaillé très
fort. D'ailleurs, la nouvelle mouture
du projet de loi est réduite de telle sorte qu'on reste sur l'essentiel des
propositions qui nous apparaissaient devoir être adoptées. Nous avons
donc pu proposer, et c'est ce que nous allons étudier aujourd'hui, un nouveau projet
de loi et, je le dis très sincèrement, grâce à l'appui de la Coalition avenir
Québec, qui a travaillé pour le bien des
Québécois et des Québécoises, contrairement au Parti libéral, M. le Président.
C'est un
projet de loi qui tient compte des suggestions et des
considérations de chacun, c'est un projet qui
a même été jugé satisfaisant... d'ailleurs,
je suis étonnée… j'ai été étonnée d'entendre ça, un
projet qui a été jugé satisfaisant par Philippe Couillard, le chef extraparlementaire de l'opposition
officielle. Après l'adoption…
Des voix : …
Mme
Marois : Il aurait pu venir déjà
depuis le mois d'octobre.Il aurait pu
venir depuis le mois d'octobre. Je lui avais offert de se présenter, il a refusé. Alors, un projet, donc, jugé…
Des voix : …
Le Président : M. le leader.
M.
Bédard :
Honnêtement, là, le leader… Ils interviennent tout le temps, M. le Président,
je ne trouve pas ça, je vous dirais,
poli, tout d'abord. On est dans le cadre d'un débat, on n'est pas à la période
des questions, alors j'invite les
députés à être polis. C'est ce que prévoit notre
règlement, M. le Président.
Le
Président : Vous avez raison de ne pas… Par contre, Mme la
première ministre, s'il vous plaît, je vais… vous allez continuer, et je dis tout simplement :
Permettez-nous de pouvoir finir de… votre conclusion.
Mais donnez une chance aussi à cette Chambre. Mme la première
ministre.
Mme
Marois :
Alors, ce qui nous a permis de proposer un nouveau projet de loi, un projet de
loi, je le répète, qui tient compte des considérations et des
suggestions de chacun.
Après
l'adoption du principe, vendredi dernier, on
était contents. On était contents de pouvoir enfin aller de l'avant. On
était contents pour les régions. Mon gouvernement, notre formation politique,
était content pour les régions, pour les
municipalités, pour les travailleurs, pour les entreprises. Évidemment,
malheureusement, j'ai cru comprendre qu'après l'appui de principe du chef de l'opposition
officielle, M. Couillard, il a changé d'avis ou, du moins, sa
formation politique a changé d'avis, puisqu'hier le leader parlementaire de
l'opposition officielle est venu réclamer de nouveaux délais pour étudier les 127 articles du projet de loi, M. le
Président. Bref, on nous demande de permettre à l'opposition de faire ce
qu'elle s'est refusé elle-même de faire en
bloquant le dernier projet de loi. Refuser de venir s'asseoir pour en
débattre en commission parlementaire, M. le
Président, c'est ça que ça veut dire. C'était de le bloquer pour le bloquer.
Absolument, il n'y avait pas d'autre raison...
Des voix : …
Le Président : J'entends
encore. C'est trop bruyant. Est-ce qu'on peut
permettre…
Des voix : …
Le Président : Non, mais, si vous n'aimez pas ça, vous répondrez tout
à l'heure. Mme la première ministre.
Mme
Marois : C'est
absurde, M. le Président, honnêtement, là.
Alors, à
travers vous, à travers vous, M. le Président, je vais continuer à m'adresser à
l'opposition officielle. Les libéraux sont responsables… Les libéraux, M. le Président, sont responsables
de cette convocation tardive de cette rencontre que nous avons ce matin. Là,
là, on va se parler un petit peu dans le blanc des
yeux : pendant neuf ans, neuf ans au gouvernement, dont…
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M.
Bédard : À
l'évidence…
Le Président : Je demandais…
Je demandais d'être un peu plus silencieux. Monsieur…
• (10 h 40) •
M.
Bédard : …de ne pas donner suite à vos demandes, M. le
Président. Ils sont incapables d'entendre un discours ici, dans
l'Assemblée, ou souhaiter de... continuer à bloquer le débat. J'aurais bien
aimé les entendre… S'ils veulent qu'on parle
de blocage, là, à l'époque, on ne les
entendait pas lors de la collusion puis de la corruption. Là, maintenant,
on les entend sur les mines. Moi, ce que je vous demande, M. le Président,
c'est de ramener l'ordre. Je comprends que le chef n'est pas ici, mais ces
gens-là... Ayez au moins de la politesse envers la première ministre, M. le
Président.
Le Président : M. le leader.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît, on peut écouter le leader de l'opposition.
M. Moreau :
M. le Président, il y a... il doit y avoir un équilibre, j'imagine, dans la
façon dont vous contrôlez le débat
aujourd'hui. Il n'y a pas que ces gens-là... Il n'y a pas que nous, là, qui
parlons. Quand la première ministre interpelle l'opposition, j'imagine
que vous pouvez la rappeler à l'ordre également.
Le
Président : Vous pourrez faire un débat... On pourra faire le
débat qu'on veut, ici, entre les leaders, entre autres. La première
ministre est en train de nous faire part de son opinion, de son évaluation des
choses. Elle peut être dure pour certains, j'en conçois, mais...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît, est-ce que je peux terminer?
Une voix : ...
Le Président : Est-ce que je
peux terminer? Tout simplement vous dire que vous allez avoir amplement
l'occasion de répliquer à cette vision des choses là, mais, pour...
Une voix : ...
Le Président : M. le leader
de l'opposition.
M. Moreau : Quand la première
ministre, là, du haut de son texte, nous dit qu'elle veut nous parler dans le blanc des yeux, nous aussi, on peut répliquer puis
lui parler dans le blanc des yeux, parce qu'il y a bien des choses à
dire.
Des voix : ...
Le
Président : Je sens
que c'est ça qui va arriver, mais un peu plus tard. M. le chef de... le leader
du gouvernement.
M.
Bédard :
Il aura un droit de parole comme tout le monde ici. Et, si on n'a pas le droit
d'interpeller un parti d'opposition
ici quand on parle, à quel endroit on va le faire? Alors, je comprends que,
dans leur groupe parlementaire, c'est
compliqué à se faire. Ici, le Parlement, quand... M. le Président, la règle
ici, c'est que, quand on n'est pas capable de supporter les arguments
des autres, bien, soit on n'écoute pas ou on s'en va ailleurs. Ça, c'est la
règle de la politesse et du règlement. J'invite le Parti libéral à respecter
les règlements et à respecter la politesse, M. le Président.
Le
Président : Alors, moi, j'invite tout le monde à écouter chaque
intervenant ici, dans une ambiance qui soit moins bruyante que celle
qu'on a connue. Alors, Mme la première ministre.
Mme
Marois :
Merci, M. le Président. Je m'adresse toujours à vous. Si ce n'est pas le cas,
rappelez-le-moi, parce que je crois que ce sont des règles qui nous
aident à fonctionner correctement ici, dans cette Assemblée. Alors, M. le Président, de fait, l'opposition aura son droit de
réplique et pourra nous donner son interprétation des faits. Moi, j'en
ai une, et je crois que c'est normal que je
puisse l'exprimer ici et être entendue sans qu'il y ait tout ce brouhaha de la
part de l'opposition.
Pendant neuf ans au gouvernement, dont sept où
ils étaient majoritaires, le gouvernement libéral n'a jamais pu livrer une réforme
du régime minier. Depuis qu'ils sont à l'opposition, d'un côté, ils poussent
les hauts cris pour faire peur aux gens et aux investisseurs, encore ce matin,
pas plus tard qu'il y a une heure, M. le Président, en faisant des affirmations
que l'on peut questionner. De l'autre, ils multiplient les délais. Des deux
côtés, ils font obstruction à l'économie. Ils nuisent à l'économie québécoise.
Il faut bien que quelqu'un ici se préoccupe des intérêts du Québec plutôt que
de ses intérêts partisans.
Aussi, j'en
appelle aujourd'hui à la responsabilité de tous les élus en cette Chambre. Nous
devons aller de l'avant. Le Québec a trop attendu. Notre industrie a
besoin d'un cadre stable. Nos MRC, nos municipalités ont besoin de règles claires. Nos travailleurs ont besoin d'être
soutenus. Et ce n'est plus le temps, pour l'opposition, de faire des
effets de toge, c'est le temps d'aller de l'avant, de continuer à développer le
Québec, d'agir pour offrir aux Québécoises et aux Québécois de toutes les régions des emplois de qualité, des emplois
conformes à leurs talents, à leurs aspirations, M. le Président. Je suis
certaine que, tous ensemble, nous pouvons y arriver. Merci, M. le Président.
Le Président : M. le chef de l'opposition.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier : Oui, M.
le Président. Je vais réagir rapidement.
Je vais laisser à mes collègues le soin de réagir aussi. Je voudrais quand même dire certaines
choses. Je note que certains vont quitter; je voudrais quand même
dire certaines choses. Nous assistons
aujourd'hui à un bâillon présenté par la première ministre qui se lève avec un ton des plus arrogants. Je souhaite qu'elle reste avec nous pour entendre
la version de l'histoire qu'elle fuit maintenant en quittant l'Assemblée.
Des voix : …
Le Président : S'il
vous plaît! Ça fait assez longtemps
qu'on siège ensemble ici pour savoir qu'on ne peut pas citer le
départ ou l'arrivée de quelqu'un ici.
Des
voix : …
Le Président :
Vous écouterez l'enregistrement.
M. Moreau :
…sauf votre respect, il n'a pas cité l'absence de quelqu'un, il a souhaité
qu'elle reste présente, c'est bien différent.
Des voix :
…
Le Président :
M. le chef de l'opposition.
M.
Fournier : M. le Président, on ne peut pas faire semblant, et la présidence non plus ne peut pas
faire semblant que nous sommes présentement devant une procédure de
bâillon qui vise à enlever le droit de parole des députés et, pire que ça, le droit de parole de ceux qui sont
visés par ce projet de loi, qui ont le droit d'avoir des amendements.
Même le gouvernement veut en faire. Les autochtones se font piler sur le corps
en ce moment, puis on dit de l'autre côté, en inventant des histoires :
Non, non, on en tient compte, alors qu'on sait très bien qu'on n'en tient pas
compte.
Je
veux juste vous rappeler ceci pour la gouverne de la présidence durant les
prochaines heures qui vont être devant nous, M. le Président. On a une…
j'allais dire, une première ministre, je pense que je vais retirer mes propos,
M. le Président, je n'ai pas entendu le
discours d'une première ministre tantôt. Ce n'est pas digne de la personne qui
occupe la fonction de réécrire l'histoire
comme elle l'a réécrite, M. le Président. On avait déjà assisté à un déni
exceptionnel, du déni extrême de la
part du Parti québécois, mais là c'est rendu du délire, M. le Président,
lorsqu'on entend le rappel historique qu'elle a fait. On est même rendus
coupables de ne pas avoir fait un bâillon, M. le Président.
Je
veux juste vous dire, là — on va graver ça en lettres très, très pesées : Le Parti
québécois appelle maintenant des bâillons.
Il trouve que c'est la façon de faire de se dépêcher à adopter un projet de loi
dépassé trois jours, déposé il y a trois jours, M. le Président. On nous
accuse — on
nous accuse — de
dénigrer le PQ en disant qu'ils ont fait mal à l'économie du Québec. C'est ça
qu'elle a dit pendant une vingtaine de minutes.
Je vais vous citer un
texte de René Vézina, des Affaires, en date d'hier, après le projet de
loi qui a été déposé, M. le Président.
Après. Ça s'appelle Les mines, gros ratage du gouvernement. Ce n'est pas
nous autres qui l'écrivons, là, ce
n'est pas nous autres; René Vézina. J'en lis un court extrait : «Quand on
fera l'analyse détaillée du — très — modeste
bilan législatif du gouvernement [...] en
cette première année de pouvoir, de même que du dérapage de la stratégie
visant l'atteinte immédiate du déficit 0, il faudra pointer du doigt la
désolante méconnaissance du gouvernement quant à l'économie de l'industrie
minière.
«Dès le départ, le
ton [...] agressif, comme si le Québec pouvait se permettre de toiser
impunément des multinationales sans attaches
territoriales. [...]Et les représentants québécois de ces mégaentreprises se
sont retrouvés en position délicate
quand est venu le temps de demander que les investissements soient dirigés ici
plutôt qu'en Australie, au Brésil ou ailleurs.» Et on pourrait
rajouter : en Ontario.
René Vézina
continue : «Le pire, c'est que les quelques rares minières véritablement
québécoises qui existent encore ont elles aussi subi les contrecoups de cette
attitude gouvernementale hostile.
«[...]En début
d'année 2013, on imaginait le gros lot quant aux redevances minières. Elles
auront finalement été plus faibles qu'en
2012.» Et il termine : «Y a-t-il un pilote dans l'avion?» En tout cas, il n'y a pas de premier
ministre au gouvernement du Québec, M. le Président. On a devant nous…
Des voix :
…
M.
Fournier : Je ne
referai pas toute l'histoire, mes collègues le feront. Elle nous parle du vote
sur le principe du projet de loi antérieur, celui que la ministre avait
déposé dans la même philosophie dogmatique qu'elle avait occupée lorsqu'elle était ici, dans l'opposition, qu'elle nous parlait des restaurants chinois, M. le Président. La même chose pendant des
heures et des heures. On a voté contre le principe de ce projet de loi parce que ce n'était pas une loi, M. le Président, ce n'était pas une loi qui met en valeur les ressources naturelles, c'était
une loi qui mettait en veilleuse les ressources
naturelles.
Aujourd'hui, le gouvernement
du Parti québécois a finalement compris qu'on avait raison et qu'il s'était
fourvoyé pendant trois, quatre ans, M. le Président. Sur le projet de loi, nous
l'avons annoncé vendredi, après l'avoir lu...
Pas comme la CAQ, nous, on l'a lu. La CAQ, ce n'est pas la première fois, ils
étaient pour voter, un, deux, trois, la dernière mouture. Après ça, ils ont voté contre le principe de la
dernière mouture. Là, aujourd'hui, ils sont complices, complices d'une
atteinte au parlementarisme. C'est une première internationale de voir un parti
d'opposition décider de s'autobâillonner lui-même. Jamais vu ça, jamais vu ça, M.
le Président.
Le Président :
M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M.
Deltell : M. le Président, 35.5°. J'aimerais simplement rappeler au leader… au chef de l'opposition officielle où il était le 30
juin dernier. Il a voté en faveur des mesures d'exception, lui aussi.
• (10 h 50) •
Le Président :
M. le leader du… M. le chef de l'opposition.
M.
Fournier : Il faut
vraiment être innocent. Il faut vraiment être innocent, M. le Président. C'est
épouvantable, c'est épouvantable.
Des voix :
…
Le
Président : M. le
chef de l'opposition, pas nécessaire… ce n'est pas nécessaire d'être blessant à
l'égard de qui que ce soit ici. Je vous demanderais de retirer vos
propos.
M. Fournier : Je les retire, M.
le Président.
Le Président : Bien, merci.
Continuez, s'il vous plaît.
M.
Fournier : Je les
retire, mais on ne m'en voudra pas, dans l'atteinte qui est faite aux droits
des parlementaires, de ne pas remarquer que la CAQ a décidé de faire son
lit avec le gouvernement pour empêcher qu'il y ait une étude correcte qui soit faite. Pourtant, il y a
deux jours, la CAQ disait exactement comme nous : On va prendre le temps de
faire ça correctement, on n'est pas obligés de prendre cinq heures pour
aller rapidement puis éviter de faire les correctifs qui
sont demandés, notamment par les autochtones. C'est votre affaire si vous avez
décidé de changer d'idée, ce n'est pas notre
affaire. Puis, j'aime autant vous le dire, quand on fait un bâillon contre les Québécois,
ce n'est pas une bonne nouvelle puis
c'est normal qu'on soit fâchés, M. le
Président. Ce n'est pas quelque
chose qui est normal, même si le gouvernement pense que c'est la seule façon de faire : On va se dépêcher, on va
leur passer ça dans la gorge, peut-être que les gens ne s'en apercevront pas,
qu'on a complètement changé d'idée depuis les quatre dernières années.
Non, M. le Président, on l'a vu, comme René
Vézina l'a vu. Nous avons constaté qu'ils ont décidé de nous donner raison. Tant mieux, mais ce n'est pas parce qu'on a raison sur le fond qu'il ne faut pas
faire attention à la façon dont les articles sont écrits, parce qu'il y
a encore des bonifications qui peuvent être apportées. On n'a pas besoin de se faire dire par la première ministre qu'on pousse
des hauts cris, on ne sait pas de quoi on parle, alors qu'elle-même
refuse de donner une chance aux parlementaires de faire leur travail
correctement, M. le Président.
On a assisté au plus grand recul possible de la
part du gouvernement. On pourrait simplement leur demander de réviser l'approche qu'ils ont, parce que, sur le
fond, nous leur avons dit vendredi… Lorsqu'on avait nos deux projets de loi, qu'elle a rappelé,
lorsqu'on était au pouvoir et pour lesquels on n'a pas fait de bâillon — non,
on n'a pas fait de bâillon, par respect pour
le parlementarisme — lorsqu'on a fait ces deux projets de loi là,
le PQ a tout fait pour empêcher qu'ils soient adoptés. Pas nous, eux.
Lorsqu'ils sont
arrivés avec leur projet de loi, nous avons indiqué qu'il y avait des
correctifs à faire, parce qu'on voulait une
loi qui met en valeur. Et nous avons demandé — parce que
c'est ça, l'histoire que la première ministre n'a pas racontée — au gouvernement de nous déposer les
amendements. Notre collègue de Rivière-du-Loup l'a demandé, M. le Président, plus qu'une fois. Comment ça se fait
que le gouvernement a choisi de ne pas déposer les amendements pour qu'on puisse l'adopter? Comment ça se fait que le
gouvernement a décidé de forcer un vote sur le principe, d'abandonner sa propre
loi, alors que, s'il y avait
des amendements, ils n'avaient qu'à les déposer, M.
le Président? Pourquoi la première ministre ne l'a pas dit?
Moi, ce qui
me fâche aujourd'hui, j'ai deux choses qui me fâchent, puis je vais arrêter
là-dessus. La première, c'est le fait
qu'on assiste à un bâillon, alors que ce n'est tellement pas nécessaire. Il y a
eu, sur le principe, tout le monde qui a dit d'accord. Puis on a tous envoyé
le message... Québec solidaire, la CAQ pendant
un petit bout de temps et nous, on a envoyé le message que ça peut être adopté cette semaine si on fait ça
correctement. Il n'y a pas personne qui est pénalisé
avec ça; c'est juste les bonnes façons de faire. Donc, je suis très déçu parce
que je ne comprends pas pourquoi le gouvernement ne voit pas comment
c'est raisonnable, c'est normal. Je suis aussi déçu de la CAQ, qui maintenant
va changer de nom dans mon esprit de façon
catégorique, parce que maintenant, qu'est-ce que vous voulez, on ne peut
pas changer un péquiste du PQ, il semble bien
que leur chef est vraiment rendu là. Ceci étant, ça, c'est un des éléments qui me fâchent.
Le deuxième
élément, c'est d'avoir entendu la première ministre agir comme elle a agi. Je
le dis franchement, avec tout le
calme que je peux me donner, M. le Président, j'ai trouvé que c'était
épouvantable, épouvantable. Non, je sais que ça réagit de l'autre côté. Allez le relire. Si vous croyez vraiment que la
version de l'histoire des dernières années, c'est celle que nous a donnée la première ministre, de tous les
Québécois, la réponse, c'est non, M. le Président. La version de
l'histoire qu'elle a donnée, c'est celle qui
a été écrite, comme une mise en scène, dans son bureau, pour essayer de faire
expliquer que maintenant ils ont le souffle des agences de cotation dans le
dos, maintenant ils s'aperçoivent que leur gouverne a été horrible au niveau
économique, qu'on est en train de payer le prix d'une année de mesures
antiéconomiques, de discours antiéconomiques. Ils sont en train de vouloir nous
faire dire : En une journée, on va tout changer
ça.
On vous demande ceci, et je le demanderais à la
première ministre… Je demanderais à la première ministre : Donnez le temps
qu'on fasse correctement cette loi, on peut le faire, donnez le temps de le
faire. Ne bousculez pas, on va l'adopter d'ici la fin
de la semaine, premièrement. Deuxièmement, faites la preuve que vous
pouvez un jour commencer à gouverner pour tous les Québécois, parce qu'en ce
moment c'est plus la chef du PQ qu'une première ministre qu'on a, M. le
Président.
Le Président : M. le leader
du deuxième groupe d'opposition.
M. Gérard Deltell
M.
Deltell : Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, M. le Président, évidemment, une loi d'exception, ce n'est jamais une
victoire pour personne. D'ailleurs, on le sait tous, comme l'a dit tout à
l'heure le leader de l'opposition officielle, c'est une technique odieuse, technique qu'eux-mêmes ont employée à cinq reprises lors de la dernière
législature, et, au cours du mandat où ils
étaient au pouvoir… En fait, de toutes les années où ils étaient au pouvoir
sous le premier ministre Jean Charest, c'est-à-dire de 2003 à 2012, le Parti
libéral a fait adopter 29 lois par des mesures d'exception. 29 lois. Ce n'est quand même
pas rien, M. le Président. Je n'oserais pas qualifier ça d'innocent, mais ce
n'est quand même pas rien, de
faire 29 fois quelque chose que l'on reproche aujourd'hui de faire à
l'actuel gouvernement.
M. le
Président, rappelons la séquence des événements,
pourquoi nous sommes ici aujourd'hui, parce
qu'en effet tout repose sur la chronologie, pourquoi nous sommes ici aujourd'hui.
D'abord, rappelons que la question des mines est
essentielle pour le développement économique du Québec. Mon partenaire de Granby, le député… mon collègue de Granby
pourra aller au fond des choses tout
à l'heure, mais je tiens à rappeler la séquence des événements.
Il est important que le développement des mines se fasse dans un cadre législatif
qui soit sérieux et pour lequel les entreprises sachent vers quoi on se dirige.
Il y a eu une première tentative en 2010 par l'ancien
gouvernement qui n'a pas fonctionné. Il y a
également une autre tentative, en 2011‑2012, qui a eu lieu, et, oui, il est à juste titre important de rappeler que,
pendant plus de 200 heures en commission
parlementaire, l'actuel gouvernement, qui formait l'opposition
officielle, a fait une obstruction systématique. C'était leur droit, ils l'ont
exercé. Ce n'était pas nécessairement la meilleure chose à faire, mais c'est
comme ça que ça s'est passé. Donc, premier projet de loi qui est mort au
feuilleton, deuxième projet de loi où l'actuel gouvernement a fait une
obstruction systématique.
Arrive le projet de loi n° 43 par l'actuel
gouvernement. Alors, ce projet de loi, à notre point de vue, M. le Président, était beaucoup trop lourd, plus de
300 articles, et n'allait pas à l'essentiel, c'est-à-dire qu'on se perdait
à gauche et à droite dans plein des événements, et surtout, sur le fond,
il avait un problème majeur : nous estimions que l'on donnait beaucoup
trop de pouvoir au ministre.
Et je dis
bien «au ministre titulaire», parce que trop souvent, M. le Président, dans ce
débat-là, et c'est vrai encore aujourd'hui,
on personnalise trop cette question-là. M. le Président, on travaille pour un
projet de loi pour les décennies à venir,
pas pour le ministre ou la ministre actuelle ou pas pour le porte-parole de
l'opposition officielle, qui pourrait changer demain matin. Ce n'est pas ça, M. le Président. Nous sommes là pour les
générations à venir, donc il faut dépersonnaliser le débat et aller au
fond des choses.
Donc, le projet de loi n° 43 ne nous
satisfaisait pas. Nous avions de sérieuses réserves là-dessus. Nous avions plusieurs amendements à proposer, et
malheureusement, à ce moment-là, le gouvernement n'a pas entendu l'appel
que nous faisions et n'a pas accepté la main qui était tendue. Je ne veux pas
rappeler la séquence où mon collègue de Granby avait même donné son numéro de téléphone à la ministre, mais ce
téléphone-là n'est jamais revenu, et c'est dommage. Résultat : le
projet de loi n° 43 est, lui aussi, mort au feuilleton.
Donc, 2010, 2011, 2013, un, deux, trois, trois
projets de loi. M. le Président. Qu'est-ce qu'on fait? Qu'est-ce qu'on fait? Eh
bien, on agit de façon positive et constructive, et on met de côté l'instinct
partisan qui nous anime tous, et on met les intérêts supérieurs du Québec
devant les intérêts partisans. Voilà donc, M. le Président, que, le
22 novembre dernier…
Des voix : …
Le Président : S'il vous
plaît!
• (11 heures) •
M.
Deltell :
…le député de Granby a fait connaître une proposition étoffée en cinq pages et
qui reprenait l'essentiel du consensus qui s'était développé lors des
consultations qui avaient eu lieu sur le projet de loi n° 43.
D'ailleurs, M. le Président, permettez-moi de
faire une parenthèse. Lorsque le projet de loi a été battu ici, en Chambre, le projet de loi n° 43, le parti
ministériel nous a attaqués sévèrement, disant : On a fait perdre le temps
à tout le monde. M. le Président, on ne perd jamais notre temps, à
l'Assemblée nationale, parce que tout ce qui se fait nous permet d'avancer.
Est-ce qu'on a avancé aussi vite qu'ils
l'auraient souhaité? Non. Mais ce qui a été dit pendant la commission
parlementaire, ça a servi de base aux propositions du député de Granby et de la
Coalition avenir Québec. C'est ça, travailler de façon réaliste et responsable.
C'est ça, travailler de façon non partisane. C'est ça, de façon… travailler
pour faire avancer le Québec et non s'ankyloser dans les batailles partisanes.
Donc, M. le
Président, le 22 novembre, le député de Granby a fait connaître une
proposition étoffée en cinq pages qui allait à l'essentiel, qui reposait
sur le consensus des consultations, qui coupait de plus de moitié l'autre
projet de loi pour aller vraiment aux éléments importants, et surtout,
M. le Président, surtout ce document-là comprenait les quatre demandes de
l'opposition officielle, parce que, M. le Président, lors du 43, l'opposition
officielle a formulé quatre demandes. Ils ont dit : Nous tendons la main
au gouvernement sur les quatre points. Est-ce que vous êtes d'accord avec ces quatre points-là? Eh bien, nous,
M. le Président, dans notre proposition du 22 novembre, il y avait
les quatre points de l'opposition officielle.
Et quelle a
été la réaction du Parti libéral?
C'est un document qu'il a écrit sur le bord d'une table, puis c'est
rigolo, ha, ha, ha! Bien, voilà. C'est comme
ça que l'opposition officielle réagit. Un document étoffé qui comprenait leurs
propres propositions, et qu'est-ce qu'ils ont trouvé à dire? C'est rigolo. Eh
bien, M. le Président, le Parti libéral a décidé de rire. Alors, pendant que le Parti libéral rigolait, nous, on
travaillait. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui on a une loi qui va pouvoir
faire en sorte que le Québec va pouvoir se sortir du bourbier dans lequel on
est concernant les mines, qui va donner un caractère sérieux et rigoureux pour
les années à venir.
M.
le Président, je ne peux pas aller demander aux libéraux de faire leurs
devoirs, c'est à eux à le faire eux-mêmes. C'est dommage, parce que le
chef libéral, M. Couillard, lorsque le député de Granby a fait connaître sa
proposition, il a
dit : Tiens, on va regarder ça de façon positive et constructive, c'est
une approche qui est intéressante. Malheureusement, quelques jours plus tard, le député de
Rivière-du-Loup, sombrant dans une partisanerie dommageable et malheureuse,
eh bien, est allé dire que c'était rigolo.
Alors,
partant de là, M. le Président, qu'est-ce qu'on fait? Est-ce qu'on travaille
avec des gens qui nous trouvent rigolos
ou bien on travaille avec des gens qui veulent faire avancer le Québec? Le téléphone
a sonné, et on a parlé des jours et des jours avec le gouvernement.
Pendant qu'eux autres, ils continuaient à rigoler, nous autres, on travaillait.
Et ce qui est arrivé quoi, M. le Président?
Il est arrivé le projet de loi qui a été déposé la semaine dernière, jeudi
dernier, le projet de loi n° 70.
Sans
vouloir entrer dans les secrets de caucus, je peux vous dire que, quand on a vu
le projet de loi, on n'était pas contents
parce qu'il y avait bien des éléments sur lesquels on s'était entendus qui
n'étaient pas inscrits ou d'autres qu'on avait dit : C'est beau, on
ne les met pas, puis on les retrouvait là-dedans. Rapidement, promptement, le
député de Granby, le député de La Pinière…
Une voix :
…
M.
Deltell : …La Prairie, pardon, le député de
La Prairie, notre équipe de recherche, rapidement on s'est mis au travail en bras de chemise puis on a regardé
article par article qu'est-ce qu'il faisait. On consultait, on appelait les
gens, on leur demandait : Qu'est-ce que
vous en pensez? Qu'est-ce qui pourrait être bonifié? Et il y avait une bonne
liste de choses qui devaient être
bonifiées. Alors, qu'est-ce qu'on a fait? On n'a pas rigolé, on a travaillé,
avec le résultat qu'il va y avoir des amendements importants et
substantiels qui vont être amenés à la loi telle que présentée pour que
justement on puisse faire avancer le Québec.
M.
le Président, ce qu'on voit aujourd'hui, ce qu'on voit aujourd'hui… Je ne
veux pas rentrer sur le fond des choses, je vais laisser le député de Granby entrer sur le fond des
choses. Ce qu'on voit aujourd'hui, c'est que, oui, on était rendus
dans une impasse parce qu'à trois reprises ça n'a pas fonctionné. Il fallait
absolument qu'on trouve une sortie de secours
pour le Québec, pas pour nous autres, pas pour l'opposition, pas pour Québec
solidaire, pas pour le gouvernement, pour le Québec. L'industrie
réclamait un cadre d'opération. Et nous avons tendu la main. Il y en a qui ont
trouvé ça drôle. Il y en a qui ont agi. Et
aujourd'hui on se retrouve avec la loi et qui sera bonifiée par les amendements
pour lesquels nous avons travaillé.
M.
le Président, pendant 17 jours, nous avons travaillé pour cette loi-là. Nous
sommes très fiers d'être à l'initiative de cette loi-là. Nous sommes très heureux d'avoir été les premiers à se
lever puis à dire : Il faut trouver un terrain d'entente. Nous
sommes extrêmement heureux et privilégiés d'avoir pu permettre justement au
Québec d'avancer. C'est ce que nous faisons aujourd'hui. Et nous souhaitons sincèrement,
sincèrement, sans aucune partisanerie, que tous les partis politiques se
donnent la main pour donner enfin un cadre législatif sérieux et rigoureux pour
que demain on puisse enfin mettre les mines au travail pour le Québec. Merci,
M. le Président.
Le Président :
Mme la députée de Gouin.
Mme Françoise David
Mme
David : Merci, M. le Président. La première chose que
j'aimerais dire dans le peu de temps qui m'est dévolu, c'est que j'aimerais lancer un appel à l'ensemble
de mes collègues et particulièrement à ceux qui se sont un peu agités
tout à l'heure. On ne va pas passer une journée comme ça, là. Et j'aimerais
dire à ces collègues-là, pourtant, que je suis tout aussi en colère qu'eux parce que je trouve que la procédure de bâillon est inacceptable. Je suggère
simplement, à cause de bien des gens qui nous écoutent, qu'on en reste à
un ton civilisé.
Ce
que j'ai à dire sur le bâillon, c'est ceci. Lorsqu'au nom
de ma formation politique nous avons, mon
collègue et moi, accepté, vendredi dernier,
une procédure un peu spéciale, c'est-à-dire de revenir cette semaine pour
analyser un projet de loi, nous nous
attendions à passer plusieurs jours, sincèrement, à l'Assemblée nationale. Nous
pensions que nous aurions du temps.
Et vous comprenez que, pour notre formation politique, la notion d'avoir du
temps est assez importante étant donné qu'on en a si peu dans cette
Chambre. Donc, nous espérions vraiment passer
quelques jours, étudier, analyser sérieusement le projet de loi
n° 70.
Qu'elle ne fut pas
notre surprise, samedi, de découvrir que ce serait, en fait, ce que, communément, les
gens appellent un bâillon, c'est-à-dire une
procédure exceptionnelle qui fait en sorte
que, d'ici moins de 24 heures, nous aurons adopté un projet de loi de plus de 120
articles.Cela m'apparaît inconcevable.
La situation d'une urgence exceptionnelle comme s'il y avait une catastrophe naturelle ne peut pas être évoquée.
Ce qui doit être invoqué, oui, c'est le fait qu'on doit adopter un
projet de loi d'ici les fêtes. Les municipalités le demandent, Solidarité
rurale le demande, la coalition Québec
meilleure mine! le demande. L'industrie, je ne sais pas si elle est si pressée
que ça, ça dépend de ce qui va être adopté à la fin. Mais, quoi qu'il en soit,
beaucoup d'intervenants nous demandent d'agir avec célérité, et ça, nous le
comprenons, à Québec
solidaire.
Je
conteste donc très sérieusement cette procédure exceptionnelle du bâillon.
Évidemment, nous ne pensons pas que nous pourrons l'empêcher. À ce moment-là, ce que
je demande non seulement aux collègues du gouvernement, mais je le demande aussi aux collègues des partis
d'opposition, c'est de consentir gracieusement à
ce que Québec solidaire ait un temps de parole,
particulièrement en étude détaillée, qui lui
permette d'apporter des amendements, parce
que, oui, nous autres aussi, nous avons
travaillé. Il n'y a pas qu'un seul parti politique qui travaille ici. Nous
avons travaillé, nous avons des
amendements à proposer, en particulier en ce qui a trait à la question du
consentement des nations autochtones pour
l'exploration et l'exploitation sur leurs territoires et nous souhaitons
vraiment avoir au moins le temps de les expliquer.
Je
rappelle que le bâillon, c'est quelque chose
qui a été assez équitablement distribué dans l'ensemble de la classe politique, du moins pour ceux qui ont eu la
chance de gouverner. Dans les années précédentes, il y en a un, moi,
dont je me rappelle en particulier, c'est
celui autour du projet de loi n° 78. Je n'ai pas vraiment apprécié. Donc,
je pense que ça n'est pas tellement un argument à se lancer par la tête,
tout le monde l'a fait. Ce n'était pas une raison pour le faire cette fois-ci. Je pense qu'en général la
population déteste qu'on utilise ce genre de procédure. La population veut
nous voir travailler avec un certain respect, avec un peu de temps pour qu'on
puisse travailler avec rigueur, avec consistance.
Donc,
à la fois je rejette cette procédure du bâillon, nous la rejetons, mais en même
temps nous allons travailler aujourd'hui de façon constructive. Nous
aurons des amendements, nous espérons réussir à en faire passer quelques-uns
parce que le projet de loi est bien en deçà des attentes de beaucoup
d'intervenants sur le terrain, y compris des premières
nations. Et j'en appelle vraiment à la bonne volonté de mes collègues des
autres partis politiques pour que nous ayons un temps de parole
suffisant afin d'expliquer ces amendements. Merci, M. le Président.
Le Président :
Merci. Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet :Oui. Merci, M. le Président. Je suis fière d'avoir déposé le projet de loi n° 70, un projet
de loi qui reprend l'essence du projet de loi n° 43 que nous avions déjà déposé, mais ajusté en
fonction des commentaires que nous avons reçus en commission
parlementaire, ajusté également en fonction des commentaires que nous avons
reçus des partis d'opposition. Et je crois que nous avons trouvé un
équilibre, un équilibre entre l'ensemble des demandes que nous avons
reçues. Le projet de loi n° 70 permet d'avoir plus de transformation au
Québec, le projet de loi n° 70 permet d'avoir
plus de transparence au Québec, le projet de loi n° 70 permet d'avoir une
meilleure protection de l'environnement et le projet de loi n° 70
permet d'avoir un meilleur dialogue avec les communautés.
M.
le Président, vous me permettrez de parler un peu du secteur minier parce que
le Parti libéral n'arrête pas d'avoir un discours de peur et basé sur
aucun fait. Moi, je vais vous dire, M. le Président, le secteur minier, c'est
un secteur extrêmement important pour le
Québec : 45 000 emplois dans les régions du Québec, 10 milliards
au niveau du produit intérieur brut,
3,4 % du produit intérieur brut, 14 milliards d'importations…
d'exportations, excusez, ce qui représente 23 % des exportations du
Québec, M. le Président. Les deux meilleures années d'investissements au niveau
global dans le secteur minier ont été en
2012 et 2013, M. le Président. Donc, tout le discours de peur que nous
entendons du Parti libéral n'est pas
fondé sur aucun fait, M. le Président. 5,1 milliards, un record en termes
d'investissements miniers en 2012, et ce qui est prévu pour 2013 :
4,6 milliards, le deuxième record, M. le Président.
Donc,
malgré un contexte mondial un peu au ralenti, M. le Président… Parce que, le
secteur minier, il faut se le dire,
les projets miniers se réalisent en fonction d'un contexte mondial. Le prix des
métaux, c'est un prix mondial. Au Québec, on parle surtout du fer, du
nickel et de l'or, ce sont les trois principaux métaux exploités au Québec.
C'est un contexte mondial. Et ces prix-là sont influencés par quoi? Bien,
beaucoup par la croissance économique des pays de l'Asie, particulièrement la Chine
et l'Inde, encore un contexte mondial.
• (11 h 10) •
Et
qu'est-ce qui s'est passé depuis un an ou deux? Comme il y a eu beaucoup,
beaucoup d'effervescence dans les années 2010, 2011 et beaucoup de
fluctuations sur les prix des métaux, l'or et le fer en particulier, bien,
suite à cette effervescence-là où il y a un peu même de surchauffe, bien
l'industrie minière… Souvent, les multinationales sont en période de
consolidation actuellement. Et ça, c'est au niveau mondial.
Et,
je vous dirais, deux meilleures années d'investissements, 2012, 2013 et même au
niveau de l'exploration, les chiffres
que nous avons eus pour 2012 et pour 2013 sont bien au-delà de ce qui a été
investi dans l'ensemble des années, en moyenne, qui a été… où le Parti
libéral était présent, au-delà de 2009, au-delà de 2006, 2005 et toutes les
années précédentes, et ça se situe dans la
moyenne des années 2007, 2008, 2009. Il y a eu une année exceptionnelle en
2011, et c'est ce que je vous parlais, de la surchauffe qui s'est
passée, M. le Président.
Donc, le Québec,
malgré le contexte mondial, réussit à bien tirer son épingle du jeu, M. le
Président. De plus, une étude de Desjardins Études économiques — parce
que je sais que le Parti libéral aime souvent citer des études externes — une étude de Desjardins, ils mentionnent
que la perception des dirigeants des sociétés minières sur le
potentiel minier dans le pays de l'actif
et à travers le monde, la perception des dirigeants pour investir dans
différents pays est de 68 % et,
au Québec, elle est de 86 %, donc au-delà, bien au-delà de la moyenne à
travers le monde. Donc, le Québec réussit à bien tirer son épingle du
jeu.
Et les projets au Québec,
malgré ce qu'en dira le Parti libéral, les projets au Québec se
poursuivent : la mine Éléonore avec
Goldcorp, 1,7 milliard d'investissement, 700 emplois;
l'agrandissement de Mont-Wright avec le lac Hesse, pour lequel j'ai
octroyé le bail minier, 1,5 milliard d'investissement, 725 emplois;
le projet Renard, Stornoway, pour les
diamants, qui serait la première mine de diamant au Québec,
830 millions d'investissement,
450 emplois. Et les projets se poursuivent, M. le Président.
J'aimerais
aussi parler un peu du développement nordique, parce qu'on entend toutes sortes
de choses de la part du Parti libéral,
et j'aimerais rappeler au Parti libéral qu'il n'a pas inventé le développement
dans le Nord. Le développement dans le Nord se faisait avant le plan
marketing libéral du Nord et le développement du Nord se poursuivra également
après. Le développement des mines dans le Nord se réalise en fonction du prix
des métaux. Et j'aimerais rappeler que le
gouvernement du Parti québécois, depuis que nous sommes au pouvoir, avons
investi 1,1 milliard dans les territoires du développement nordique, près de 410 millions pour le
développement des communautés et l'environnement, tant pour l'art et la culture, l'éducation — parce qu'on pense que c'est important — le sport, le loisir, les familles, les
aînés, les municipalités et les collectivités, santé et services
sociaux, justice et sécurité civile, du côté des ressources naturelles, au niveau de l'énergie, du tourisme et la protection de
l'environnement. Parce qu'il n'y a pas que les infrastructures dans le Nord, il y a des gens qui y habitent, et
nous voulons supporter les communautés qui habitent le Nord, nous
trouvons que c'est important.
De plus, nous avons annoncé 520 millions
d'investissement pour les infrastructures de transport…
Une voix : …
Le Président : Mme la députée
de Bellechasse!
Mme
Ouellet : Du côté
de la route des monts Otish… Et j'aimerais peut-être faire un petit détour pour
la route des monts Otish, je pense que ça
vaut la peine. Un mois après notre arrivée au pouvoir, il y avait des
dépassements de coûts exorbitants, comme ce
qui se passait de toute façon régulièrement dans les contrats d'infrastructure
du côté du Parti libéral, et nous ne
pouvions pas continuer, c'étaient vraiment des dépassements de coûts
exorbitants. Qu'est-ce que nous avons
fait? Nous avons agi de façon responsable. Nous nous sommes assis avec la
compagnie minière Stornoway pour renégocier
l'entente, et le résultat, le résultat : les Québécois et les Québécoises
ont économisé 125 millions de dollars, et la compagnie a été à même de réaliser la route, soit
les deux derniers tronçons, à l'intérieur des délais prévus. Parce que,
pour les minières, les délais de réalisation sont extrêmement importants. Et
même, mieux que ça, M. le Président, il était prévu
que la route coûte… les deux derniers tronçons de la route coûtent
77 millions de dollars; la compagnie Stornoway a réussi à faire la
construction pour 70 millions de dollars.
Et ici je dois souligner, je dois souligner la
volonté de la compagnie Stornoway de faire du développement économique
régional, parce qu'ils ont vraiment fait un effort, et avec résultat, pour
engager tant des gens des communautés
locales que des communautés autochtones pour la réalisation de leurs travaux.
Ils ont travaillé avec Chantiers Chibougamau. Pour dire que la forêt et
les mines, ça peut se conjuguer. Ils ont construit avec la compagnie Chantiers Chibougamau
16 ponts en bois pour la route des monts Otish. Ils ont donc réussi à
économiser 7 millions de dollars, et nous avons discuté avec la compagnie
pour que ce 7 millions de dollars là puisse être utilisé en garantie
financière pour la construction d'un
aérodrome. Donc, vous voyez à quel point… et quelle vision nous avons pour le développement du Nord.
Nous avons aussi annoncé dans notre politique
économique Priorité emploi 160 millions de dollars pour le développement nordique. 160 millions de dollars particulièrement pour des centres de formation,
parce que nous trouvons qu'il est important pour le secteur minier de pouvoir avoir des
emplois, particulièrement dans les régions touchées, dans les
communautés locales, et, pour ça, ce que ça prend, bien c'est de la formation
pour que les minières puissent avoir accès à
de la main-d'oeuvre formée, et c'est vraiment une formule où tant
la communauté est gagnante que la minière, qui veut avoir accès à une main-d'oeuvre
qualifiée.
Nous avons
aussi annoncé un 20 millions pour une étude de préfaisabilité au niveau
de la construction d'un chemin de
fer. Et, encore là, un autre exemple à quel point le plan marketing du Nord
n'était pas attaché, le projet qui avait été proposé par le Parti libéral, du CN, les minières elles-mêmes n'étaient
pas intéressées. Le CN n'avait pas suffisamment de volume de la part des minières, pas suffisamment d'ententes avec les minières pour
être capable de rentabiliser son projet. Le modèle d'affaires qui était proposé ne convenait pas. Donc, nous avons…
nous reprenons le travail et nous souhaitons faire une étude de préfaisabilité parce que l'accès au transport pour le
développement du Nord, et particulièrement de la Fosse Québec-Labrador,
est la colonne vertébrale qui va permettre le développement de ces régions-là
dans le futur.
Et je vous dirais, encore là, à quel point
c'était un plan marketing libéral, dans les chiffres annoncés, de la poudre aux yeux, le 47 milliards qui avait
été annoncé dans le 80 milliards, le 47 milliards lié aux
investissements du secteur de
l'énergie, bien le ministre Raymond Bachand lui-même, juste un an plus tard, a
dégonflé la balloune complètement de ces
investissements-là. Donc, c'est pour vous dire à quel point c'était un plan de
marketing. Mais nous, nous voulons faire du développement nordique un succès, un succès pour les communautés qui y
habitent, un succès pour le développement des projets miniers, que nous souhaitons qu'ils se réalisent de façon
responsable, avec un meilleur respect de l'environnement, en dialogue
avec les communautés pour maximiser les retombées économiques.
J'en viens maintenant à la démarche. Vous savez,
ça fait quatre ans, au Québec, que nous discutons d'une nouvelle loi sur les mines, loi sur les mines qui a été… La première Loi
sur les mines date des années 1880, donc ça fait déjà longtemps. Il y a eu le projet de loi n° 79
qui a été déposé par les libéraux le 2 décembre 2009. Il y a eu des
consultations particulières, il y a eu de l'étude article par article, et,
lorsque le gouvernement a décidé de proroger la session parlementaire — le gouvernement libéral — bien, ce projet de loi là était tellement
mauvais, le projet de loi n° 79 des libéraux était tellement
mauvais, c'est un des très rares projets de loi qu'ils n'ont même pas osé
redéposer.
Ils en ont
fait un nouveau, qui est le projet de loi n° 14, qui a été déposé le 12
mai 2011 et pour lequel nous avons encore
eu des consultations particulières et nous avons fait de l'étude article par
article. Mais, dans le projet de loi n° 14, malheureusement les
libéraux refusaient d'inscrire de quelque façon que ce soit, même favoriser la
transformation, refusaient de parler de
transformation, alors qu'on sait que la transformation crée de trois à quatre
fois plus d'emplois que la simple extraction. Il s'en fait, de la
transformation, au Québec, des minerais extraits du Québec, mais, entre ce qui
se fait et ce qui pourrait se faire, il y a
une grande marge d'amélioration. Et même, à l'époque, le ministre délégué, le
ministre libéral délégué aux Mines, M. Serge Simard, appuyé dans ça par
l'ensemble du Parti libéral, disait que de faire la transformation au Québec
allait appauvrir le Québec.
• (11 h 20) •
Bien là, on n'est pas d'accord avec le Parti
libéral, et nous, on pense que la transformation, ça va enrichir les Québécois,
ça va structurer le développement économique. Le développement économique, ce
n'est plus juste de l'extraction aujourd'hui, là. On est rendu presque en 2014, on veut faire l'extraction, oui,
mais aussi de la transformation, puis pourquoi? Parce
que la transformation va permettre de faire le pont entre le secteur des mines
et l'industrie manufacturière au Québec pour être capable de renforcer
l'industrie manufacturière au Québec tant dans les secteurs traditionnels que
dans les secteurs non traditionnels comme l'électrification des transports, parce
que nous avons des mines de lithium au Québec et nous voulons favoriser
l'électrification des transports. Nous avons des entreprises qui fabriquent des batteries, des entreprises
qui fabriquent du matériel qui rentre dans la composition des batteries, et il
n'en tient qu'à nous de faire ce pont-là, mais, pour ça, ça prend une volonté gouvernementale
effectivement, ce qui faisait complètement défaut au Parti libéral.
Donc, le projet de loi n° 14 est mort au feuilleton.
Et, il faut toujours le rappeler, le Parti libéral était majoritaire, mais a toujours refusé, a toujours refusé de
parler de transformation, de parler de transparence. La transparence
d'ailleurs, même aujourd'hui… À l'époque,
ils refusaient. On demandait qu'il y ait de l'information mine par mine qui
soit donnée pour les redevances
versées, pour les quantités extraites, et le Parti libéral refusait. Et ça,
vous savez, c'est au niveau mondial que c'est demandé par un groupe sur…
l'initiative pour la transparence pour les compagnies extractives. Et même au Canada, même au Canada maintenant, il y a une
volonté d'avancer du côté de la transparence, ce qui était refusé par le
Parti libéral dans le projet de loi n° 14.
Donc, dans le
projet de loi n° 14, les libéraux ne voulaient pas de transparence, ne
voulaient pas de transformation. Donc,
je pense qu'il y avait du travail d'amélioration important à faire. Et nous
avons déposé le projet de loi n° 43, le projet de loi n° 43 pour lequel nous avons tenu des
consultations particulières. Donc, nous avons entendu 49 groupes, 64
mémoires ont été déposés. Et le projet de loi n° 43 reprenait les
consensus qui avaient été établis dans les années précédentes, puis on ajoutait les éléments de transparence, de
transformation, de consultation et la question des zones incompatibles
avec le développement minier pour les municipalités.
Et là, coup
de théâtre, le Parti libéral a refusé d'adopter le principe. Refuser d'adopter
le principe, ça, c'est refuser de
discuter. Et là ce qu'ils disent, qu'on n'a pas déposé les amendements. On
l'avait dit en commission parlementaire, je l'ai dit en commission
parlementaire que j'étais ouverte pour plusieurs amendements. J'en ai même
présenté certains en commission
parlementaire pendant les consultations particulières sur l'étude… de remplacer
l'étude de faisabilité par l'étude économique
et de marché. On en a discuté pendant les consultations. Je l'ai présenté aussi
lors de communiqués de presse.
Puis moi, lorsque j'ai fait des adoptions, c'est
toujours après l'adoption de principe que nous déposons les différents amendements pour discussion. L'ensemble
des projets de loi que j'ai travaillés, tant à l'opposition que comme ministre, il y a toujours eu des amendements aux
projets de loi. Moi, je n'ai pas vu de projets de loi qui ont été
adoptés sans aucun amendement. Donc, c'est
juste la façon normale de travailler. Mais non, le Parti libéral a bloqué
l'adoption de principe, ils ne voulaient même pas discuter. Et là, aujourd'hui,
ils sont en train de nous dire qu'il n'y a pas assez de temps de discuter.
Flip-flop! Ils ne veulent pas discuter, ils n'ont pas assez de temps pour
discuter. Flip-flop!
Et là, même chose, la semaine passée, lorsque
nous avons déposé le projet de loi n° 70… Et là, ici, je tiens à souligner l'ouverture de bonne foi dont a fait
preuve la Coalition avenir Québec en déposant des propositions où nous
avons eu des discussions et nous avons
répondu de façon très importante à leurs demandes. Et nous avons d'ailleurs
aussi répondu de façon très
importante aux demandes du Parti libéral puisque, sur les quatre demandes
qu'ils nous ont faites, nous avons répondu à trois demandes qui étaient d'ailleurs
intégrées aussi dans les demandes de la Coalition avenir Québec.
La seule
demande à laquelle nous n'avons pas répondu, du côté du Parti libéral, c'est la demande concernant le dépôt des orientations gouvernementales. Et pourquoi?
Parce que ce document-là ne fait pas partie de la loi, premièrement,
et, deuxièmement, ce n'est pas des orientations qui vont se déterminer en vase
clos par le ministère des Ressources naturelles. Je vais remettre en place un comité de travail
que j'avais mis en place au mois de janvier concernant les zones incompatibles avec le secteur minier, où siègent
l'association minière du Québec, l'Association d'exploration minière du Québec, la Fédération québécoise des municipalités, l'Union des municipalités du
Québec, la coalition Québec ait
meilleure mine!, le ministère des Ressources naturelles et le ministère des
Affaires municipales, le MAMROT. Donc, je vais remettre en place ce comité de travail pour que les gens puissent
regarder les orientations gouvernementales et idéalement en arriver à un
consensus. Donc, c'est la seule demande du Parti libéral à laquelle nous
n'avons pas répondu dans le projet de loi n° 70.
Parce que nous avons fait les ajustements suite
aux consultations particulières du projet de loi n° 43, suite aux demandes des partis d'opposition. Et là, la
semaine passée, première réaction du Parti libéral : Il n'en est pas
question, on ne veut rien savoir, jamais il
n'y aura une adoption avant la fin de la session parlementaire. Flip! Après ça,
vendredi, sur l'adoption de principe, on a
eu un virement heureux de situation, où là ils ont accepté de nous appuyer pour
l'adoption de principe. Flop! Mais là, samedi, dimanche, changement encore de
direction. Des fois, on se demande s'ils savent ce qu'ils veulent ou il y a peut-être différentes personnes qui veulent
différentes affaires, en tout cas ce n'est pas clair, ce qui se passe l'autre bord. Et là, non, ils ne veulent
plus l'adopter, là ils veulent des discussions, des longues discussions,
alors qu'on en a parlé pendant quatre ans. Reflip!
Moi, j'espère que, d'ici la fin de la journée,
on aura un reflop et qu'on aura l'appui du Parti libéral, qui aura fait flip,
flop, flip, flop, pour que, du côté… pour que, du côté du développement
économique du Québec… Je crois qu'on se doit d'être au-dessus des intérêts
partisans…
Des voix : …
Le Président : S'il vous
plaît!
Mme
Ouellet :
…des intérêts personnels, et qu'on doit avoir une vision du développement
économique du Québec. Et il est nécessaire, il est nécessaire pour le
développement des mines au Québec, tant pour les citoyens, tant pour les minières — les minières le réclament aussi — tant pour les municipalités, pour les
groupes environnementaux, d'avoir une
nouvelle loi sur les mines. Nous en avons discuté pendant quatre ans en long,
en large, en diagonale, on a fait de l'article par article. Plusieurs
des articles proposés dans le projet de loi n° 70, des 127 articles,
ont déjà fait l'objet de discussions en
commission parlementaire lors de précédents projets de loi. Plusieurs de ces
articles-là avaient même fait l'objet de consensus lors des précédents
projets de loi.
Et
ce que nous avons ajouté par rapport à ce qui avait déjà été discuté, ce sont
des éléments que nous discutons déjà depuis un certain nombre de mois au
Québec, soit la transformation, donc se donner des outils au gouvernement pour
qu'on puisse avoir plus de transformation au Québec. La transparence, je crois
que c'est important.
Et,
comme je vous le disais, même les compagnies canadiennes sont d'accord avec ça,
avoir plus de transparence. Je crois
qu'il est important, que, si nous voulons avoir un climat de confiance entre la
population, les municipalités et les minières,
il faut avoir plus de transparence, c'est la base de la confiance, une
meilleure protection de l'environnement. Et la majorité des minières
sont rendues là, ont amélioré leurs pratiques du côté de la protection de
l'environnement. Mais il est important que l'encadrement législatif puisse
permettre de généraliser les bonnes pratiques.
Et finalement un
meilleur dialogue avec les communautés, parce
qu'aujourd'hui, en 2014, les citoyens, les communautés sont informés à travers
les différents médias, particulièrement Internet. Il est important qu'on puisse
avoir un dialogue avec les communautés et se donner des outils dans ce sens-là,
et c'est ce que propose le projet de loi n° 70.
Et j'espère d'avoir l'appui de l'ensemble des oppositions pour le développement
économique du Québec, M. le Président.
• (11 h 30) •
Le Président :
M. le député de Châteauguay et leader de l'opposition officielle.
M. Pierre Moreau
M. Moreau :
M. le Président, en intervenant après la ministre des Ressources naturelles, je
ne peux pas m'empêcher de lui dire qu'il n'y a rien de plus pathétique, de plus pathétique que de l'entendre parler de
flip-flop. Le plus grand flop qu'on a
eu, le plus grand flop qu'on a eu, au Québec, au plan économique est dû aux gestes que cette
ministre a posés depuis le début qu'elle a le
mandat au Conseil des ministres. C'est le plus grand flop que nous ayons connu.
Et même elle devrait
être gênée de se lever dans le cadre d'une procédure de bâillon, M. le
Président. Elle devrait être gênée de se
lever dans le cadre d'une procédure de bâillon et parler de flip-flop
lorsqu'elle, quand elle était à l'opposition, disait, sur le projet de loi n° 14, qu'imposer un
bâillon, ce serait inacceptable et odieux et qu'aujourd'hui elle en
pose. Est-ce que c'est un flip ou un flop? C'est un autre flop de cette ministre,
M. le Président.
Quand
on se regarde, on se désole; quand on se compare, on
se console. Quand on regarde ce que cette ministre a fait à l'industrie
minière, M. le Président, quand on regarde ce que cette ministre a fait à
l'industrie minière… Il y a 85 000
emplois qui sont liés à ça, c'est plus que du quart de nos exportations, et elle est en train de démolir cette industrie-là
pièce à pièce. Est-ce que c'est un flip ou un flop? C'est un flop monumental, et elle en est responsable.
Cette
ministre-là nous disait, lorsqu'elle était à l'opposition, de ne pas imposer de
bâillon sur le projet de loi n° 14. Aujourd'hui, elle déplore le
fait que le projet de loi n° 14 soit mort au feuilleton, M. le Président.
Est-ce qu'elle voulait un bâillon? Est-ce que c'est un flip ou un flop? C'est
un autre flop de cette ministre, qui était ici, quand
elle était à l'opposition, la personne qui a
fait une obstruction systématique pendant 200 heures,
jour après jour, en commission parlementaire,
et qui vient dire aujourd'hui que l'industrie attendait qu'il y ait une loi en matière des mines. Est-ce que
c'est un flip ou un flop? C'est d'une inconsistance totale.
C'est
une personne qui vient nous faire… essayer de
nous faire la leçon. Dans le fond, elle dit qu'elle est fière d'avoir déposé un projet de loi aujourd'hui. La
seule chose qu'elle ait faite à l'égard de ce projet de loi, c'est de le
déposer parce que ce n'est pas elle qui tenait la plume pour l'écrire, le
projet de loi, c'est le président du Conseil du trésor,qui l'a mise en tutelle systématiquement
parce qu'il a entendu l'appel de l'industrie, qui lui disait : Si vous ne
la tassez pas, tranquillement ce qui va se passer, on va s'en aller
ailleurs.
C'est
une industrie qui est fondamentale. Depuis 2011, les investissements privés
dans le domaine de l'exploration ont
fondu de 50 %. Et c'est la ministre qui nous parle d'avoir créé un climat
de confiance? Il n'y a rien de plus peureux, M. le Président, que l'argent des investissements
privés. Et, à l'heure actuelle, si elle peut se féliciter d'une chose,
c'est d'avoir créé des emplois dans le Nord,
mais pas dans le Nord-du-Québec, dans le Nord de l'Ontario, parce qu'elle
fait déménager les gens et parce que les
investissements qui se font dans le Nord de l'Ontario ne reviendront pas au
Québec, même si aujourd'hui on adopte la loi n° 70.
Parce que nous allons
adopter la loi n° 70, M. le Président, pour une seule raison. C'est
qu'elle a réalisé, cette ministre-là, en
déposant son projet de loi n° 43, qui a été décrié par tout le monde, que
c'était un torchon. Et la première ministre sait ce que c'est qu'un
torchon. Elle nous en a fait la démonstration en période de questions il n'y a
pas si longtemps. Ce projet de loi là était un torchon. Ils l'ont mis aux
vidanges et aujourd'hui ils déposent un projet de loi qui revient, pour l'essentiel, sur les bases et les fondements que nous
demandons d'imposer et d'appliquer depuis près de quatre ans. C'est ça
que vous faites. Est-ce que c'est un flip ou un flop?
M.
le Président, j'entendais la première ministre dire, la main sur le coeur,
tantôt, dans son discours, pour vanter un
bâillon, pour vanter un bâillon, qu'elle voulait prendre soin des Premières
Nations. Les Premières Nations, mon collègue le député de Jacques-Cartier l'a dit en période de questions, ont déposé
12 amendements. Aucun de ces amendements-là ne sera étudié
aujourd'hui. Pourquoi? Parce qu'on a un bâillon, le bâillon odieux de la
ministre qui maintenant ne s'émeut plus de voir qu'en cinq heures on va passer
127 articles puis une cinquantaine d'amendements.
M.
le Président, encore une fois, la première ministre cautionne cette ministre en
disant que l'industrie attendait depuis plusieurs années. C'est eux,
lorsqu'ils étaient à l'opposition, qui les ont bâillonnés. Aujourd'hui, on est
face à un gouvernement
minoritaire qui s'enfonce dans l'arrogance et qui essaie de passer à toute
vapeur un projet de loi qui devrait définir ce que sera l'industrie des
mines pour les 50 prochaines années en faisant un débat de cinq heures.
Et
ils nous demandent… ils nous disent qu'on demande des délais épouvantables. On
demande deux jours d'étude en
commission parlementaire avec l'engagement d'adopter le projet de loi.
Pourquoi? Parce que pour l'intérêt supérieur du Québec, parce que pour un secteur aussi vital pour l'économie du
Québec, on pense, nous, qu'on ne doit pas bâcler les choses. Et la seule
raison, la seule raison pour laquelle ce gouvernement arrogant réussit à passer
le bâillon, c'est parce qu'ils ont la complicité perfide de la deuxième
opposition, la CAQ. C'est ça qu'on a, M. le Président.
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. St-Arnaud :
M. le Président. J'aimerais, M. le Président, que vous rappeliez au leader
parlementaire de l'opposition officielle que le terme «arrogant» n'est pas un
terme parlementaire.
Des voix :
…
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! M. le leader de l'opposition, veuillez
continuer, s'il vous plaît, en faisant attention.
M.
Moreau : Merci. Merci, M. le Président. Alors, grâce à cette
complicité perfide, aujourd'hui, le gouvernement va pouvoir imposer un
bâillon. Et moi, là, si j'étais un député de la CAQ aujourd'hui, là, si j'étais
un député de la CAQ aujourd'hui, là, quand…
juste avant de me lever pour voter pour un bâillon, juste avant de me lever,
j'essaierais de me rentrer dans la tête que
dans le parlementarisme canadien, que dans le parlementarisme québécois, ce
sera la première fois où une
opposition va voter avec le gouvernement pour se bâillonner elle-même. C'est de
l'autocensure. Ils se taisent eux-mêmes. Le chef de la CAQ, là, c'est le
seul homme au Québec qui peut se lever et dire dans une même phrase : Je veux plus de temps, mais je vais voter pour en avoir moins. Écoutez,
M. le Président, ce n'est pas vrai, j'ai fait une erreur, ce n'est pas le seul, il y a
aussi le leader du deuxième groupe
d'opposition qui fait la même phrase.
Tantôt, là, je l'écoutais, il dit : On ne perd jamais son temps à l'Assemblée
nationale du Québec. Et pourtant il va voter pour couper le temps des oppositions.
Moi,
je vous parie, M. le Président… Vous avez voyagé beaucoup dans le monde, aux États-Unis,
sur une place qui est extraordinaire, qui s'appelle Rockefeller Center, il y a un concours qui est
lancé à travers les États-Unis pour trouver le plus gros sapin pour
illuminer Rockefeller Center. Bien, M. le Président, les Américains vont
appeler la CAQ tantôt, parce que, quand ils vont avoir fini de se faire passer ce
sapin-là à travers les jambes, il va dépasser largement celui qui est à
Rockefeller Center à l'heure actuelle.
M. le Président, je
vous parie qu'au retour des fêtes, d'ailleurs, il va y avoir plusieurs députés
de la CAQ qui vont porter la barbe, parce
qu'ils ne seront pas capables de se regarder dans le miroir, étant les gens qui
auront été les seuls à contribuer à bâillonner l'opposition, alors
qu'ils siègent eux-mêmes dans l'opposition. C'est odieux. C'est odieux, c'est irrespectueux, et on ne peut pas expliquer
que, dans une même phrase, le vendredi, le député... le chef de la CAQ
vienne nous dire que le bâillon était une procédure inappropriée et
qu'aujourd'hui, à cause de lui, à cause de lui… Le gouvernement seul ne peut pas
imposer le bâillon. Le bâillon qu'on aura aujourd'hui, c'est le bâillon
de la CAQ, c'est le bâillon de gens
qui ne sont pas capables de se tenir debout, c'est le bâillon de gens qui ne
savent pas quoi dire, qui n'ont pas d'argument
pour aller en commission
parlementaire pour bonifier ce projet-là. C'est le bâillon de la honte. C'est le
bâillon de gens qui n'ont aucune vision. c'est le bâillon de gens qui n'ont
aucune parole, M. le Président. M. le Président...
Le Président :
M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M.
Deltell : M. le Président, j'entends depuis tantôt le propos
de mon collègue, que quand même, personnellement, j'estime beaucoup.
J'aimerais quand même rappeler certaines réalités. C'est que le...
Des voix :
…
Le Président :
M. le député de Brome-Missisquoi, j'aimerais entendre d'abord le député.
Une voix :
…
Le Président :
Bien, je vais au moins commencer par l'entendre, M. le député de...
Une voix :
…
Le Président :
Vous, quel article, vous voulez invoquer?
Une voix :
…
Le Président :
Oui, ça dit quoi? Lisez-le-nous donc.
M.
Paradis : Le
président mène les travaux de l'Assemblée.
Le Président : Bien oui,
merci. Merci. Alors, M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M.
Deltell : D'abord,
M. le Président, je tiens à dire à mon éminent collègue, que je respecte
énormément, de Brome-Missisquoi que je suis peut-être le seul type à se lever
sur des questions de règlement et à toujours invoquer le règlement et le numéro en question. Et, dans le cas présent, il
s'agit du 35, 6°, parce qu'il nous applique... il nous donne, pardon, des motifs indignes, et ce, depuis
plusieurs minutes. Je tiens à le rappeler à la prudence… d'autant plus
rappeler, M. le Président, que, le
30 juin dernier — j'ai les galées sous les yeux actuellement — à 13 h 40, nous avons adopté
des mesures d'exception pour, justement, un projet de loi. Donc, techniquement,
ce n'est pas une première.
Mais, en terminant, M. le Président, je peux
comprendre que le chef de l'opposition officielle, qui, dans quelques heures,
va perdre sa limousine, est de mauvais poil et que le leader parlementaire
n'est pas sûr de sa job pour les semaines qui viennent.
Le Président : Veuillez
continuer, M. le...
Des voix : …
• (11 h 40) •
Le Président : Il y a rien
qu'une personne ici qui a le droit de parole, c'est le leader de l'opposition.
M. Moreau : M. le Président,
avant d'être triste de perdre une job, encore faut-il savoir comment la faire.
Peut-être que le leader du deuxième groupe d'opposition pourrait se poser la
question.
Alors, M. le
Président, effectivement, effectivement, l'attitude qu'ils ont en imposant… en
étant les premiers à s'inscrire dans
l'histoire comme étant ceux qui vont s'autobâillonner, ça va les suivre
longtemps. Et, je vous dis, M. le Président,
moi, là, si j'étais un député de la CAQ, avant de me lever pour le vote tantôt,
je considérerais sérieusement le fait que je vais être le premier à
entrer dans l'histoire pour avoir appuyé un gouvernement sur un bâillon alors
que le gouvernement ne pouvait pas seul l'imposer.
M. le
Président, sur le fond des choses… Et j'entends le député de La Peltrie
qui a l'air de vouloir se lever. Il se lèvera pour parler tantôt puis il
nous expliquera ça comment il peut être en faveur d'un bâillon. Il nous
expliquera, M. le Président, comment lui, il
va dire aux gens de La Peltrie, qu'il est censé représenter, qu'au lieu de
les représenter il va se bâillonner.
Lui, il va devoir expliquer ça aux gens de La Peltrie comme tous les
autres membres de la CAQ vont devoir l'expliquer dans leurs comtés,
comme ils vont devoir dire, ici, aux gens de la région de Québec qui aussi
voient des retombées importantes pour
l'industrie minière : Écoutez, les intérêts supérieurs du Québec nous
obligeaient à bâcler la job puis à
voter pour ne pas améliorer le projet de loi. C'est ça qu'ils vont faire, les
gens de la CAQ. C'est honteux, M. le Président.
Et, pour les gens qui nous écoutent, M. le
Président, on va être clairs sur le fond des choses, nous sommes favorables au
projet de loi n° 70, mais on pense que les intérêts supérieurs du Québec,
puis on pense que les intérêts supérieurs de
cette industrie-là, puis on pense que les intérêts supérieurs des 85 000
Québécois qui en dépendent puis que les 29 % ou 23 % de nos exportations privées méritent plus que
cinq heures d'argumentaire. Et le gouvernement n'a aucune raison d'imposer ce bâillon-là. Premièrement, nous
avons adopté le principe du projet de loi à l'unanimité. La première
ministre devrait le reconnaître. Deuxièmement, tous les partis, tous, incluant
la CAQ, je dois le dire, disent que la procédure
de bâillon, ce n'est pas la procédure appropriée. Ce qu'on demande aujourd'hui
au gouvernement, c'est de la tolérance
et de la discussion. Troisièmement, le fait que le gouvernement entend
présenter plus de 20 amendements indique que le projet de loi doit
être étudié de façon sérieuse.
M. le
Président, je vais vous lire un texte, qui n'est pas de moi :
«L'élection — et je
cite — d'un
gouvernement minoritaire a pour principale conséquence de placer la députation
sous le signe du dialogue et de l'ouverture. Ces conseils s'adressent bien sûr
en premier lieu au gouvernement élu, puisqu'il est le maître de l'agenda
législatif et des principaux travaux engagés par l'Assemblée nationale.»
Ça, là, c'est
les propos de la première ministre dans le discours inaugural. Est-ce que ce
qu'on fait aujourd'hui est en conformité avec ce qu'elle annonçait
qu'elle était pour faire dans le discours inaugural? Non. Mais ça, c'est la signature du Parti québécois : dire une chose
et faire son contraire. C'est ça, le gouvernement auquel on est
confrontés. Ces gens-là sont minoritaires. Là, ils viennent d'en passer une
bonne à la CAQ. Imaginez s'ils étaient majoritaires, M. le Président, à quel point non seulement les
parlementaires seraient bafoués, mais à quel point les intérêts du Québec
seraient bafoués. C'est honteux, M. le Président.
M. le Président, je vais terminer là-dessus et
laisser mon collègue parler du fond du projet de loi sur les mines. Ce que nous demandons aujourd'hui, ce que nous demandons aujourd'hui, c'est ce que la Fédération des chambres
de commerce du Québec a
demandé. Ce que nous demandons aujourd'hui, c'est ce que l'Association minière du
Québec a demandé, c'est-à-dire de pouvoir procéder de façon intelligente et de
façon sérieuse.
Le gouvernement s'enfonce dans l'arrogance. La CAQ, elle, a choisi de s'enfoncer dans
l'incohérence. Outre le fait que l'industrie minière et les Québécois
qui en vivent méritent les excuses de ce gouvernement et du Parti québécois, qui, lorsqu'il était dans l'opposition, les a mis à mal, le Québec mérite mieux, mieux qu'une loi bâclée dans la
précipitation, alors que nous parlons de l'avenir de millions d'emplois… de
milliers d'emplois, de la vitalité de nos régions et des retombées économiques
pour les générations futures. Nous méritons mieux. Le Québec mérite mieux.
Nous allons
voter pour la loi mais contre le bâillon et nous allons laisser la CAQ… l'odieux
de nous plonger dans cette aberration collective où l'opposition se
bâillonne elle-même. Félicitations, messieurs.
Le Président : M. le député
de Granby.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : Merci,
M. le Président. Très heureux
d'intervenir sur le débat restreint de ce projet de loi n° 70. Je viens
d'écouter la montée de lait assez pathétique du leader parlementaire, et, vous savez, M. le
Président, d'un parti qui a
été au pouvoir pendant neuf ans, neuf ans, qui a bâillonné l'opposition — écoutez
bien, M. le Président — deux
fois en 2003, cinq fois en 2004, deux fois
en 2005, quatre fois en 2006, quatre autres fois à la fin de l'année 2006-2007,
une fois en 2009, deux fois en 2010, une
fois en 2011-2012. Attendez, je vais verser une larme. Attendez une seconde,
là, je vais verser une larme sur ce que vous nous dites depuis tantôt.
Ah! Ah! soudainement, ce projet de loi qui est
déposé… suite au dépôt de mon document de travail, où le député de Rivière-du-Loup est rentré au «hot room» en disant que ce
document était rigolo, écrit sur le coin d'une table, bien, aujourd'hui, ce document, M. le député, c'est une
loi, c'est une loi qui est déposée. C'est ça qui est arrivé aujourd'hui.
Et, le chef, Philippe Couillard, qui disait : On va regarder ça de façon
très constructive, bien, ce document rigolo, là, M. Philippe Couillard, est devenu une loi. Et vendredi votre chef
disait : On va regarder ça, mais on va essayer de modifier certains
amendements, puis ça va être tout. «Puis ça va être tout.» Bien, je vous dis
«shame», «shame on you», aujourd'hui, le Parti libéral du Québec.
Il y a
une chose, vous êtes en beau joualvert parce
que vous avez échappé le ballon de l'économie. C'est pour ça, aujourd'hui, que vous faites ce débat partisan sur
le dos d'une industrie qui en a grandement besoin, de cette loi. C'est
ça, la vraie situation. Aujourd'hui, vous êtes en beau joualvert parce que vous
avez été au pouvoir neuf ans et, pendant neuf ans, surtout dans les cinq
dernières années, avec le projet de loi n° 79, le projet de loi n° 14,
vous n'avez pas été capables de trouver un
équilibre ni un consensus. Ne pointez pas la ministre. C'était à vous de
s'asseoir avec elle puis de trouver un terrain d'entente. Aujourd'hui…
Le Président : Monsieur…
monsieur… Vous vous adressez à la présidence, hein?
M.
Bonnardel : …M. le
Président. Aujourd'hui, suite au dépôt de ce document… Puis, je vais vous
avouer, M. le Président… Vous savez, dans nos débats qui entourent ce
Parlement, avec toute la partisanerie qu'on peut y voir, quand j'ai déposé ce document, bien humblement,
M. le partisan, je l'ai répété maintes et maintes fois — M. le
partisan, M. le Président — je suis allé chercher tous les éléments
les plus positifs possible pour être capable de mettre dans cinq pages ce qui allait être un consensus.
Je le dis bien humblement. Puis, à ma grande surprise, le téléphone a
sonné. Le téléphone a sonné, le gouvernement a appelé : Est-ce qu'on peut
s'asseoir? Est-ce que je me serais attendu, M. le Président, que, 20 jours
plus tard, ce document de travail devienne la
base de la loi n° 70? Jamais. Jamais. Jamais je n'aurais pu imaginer. Alors, je salue l'ouverture de la ministre,
je salue l'ouverture du gouvernement, parce qu'aujourd'hui on va faire adopter une loi au bénéfice de l'industrie
minière, des groupes environnementaux, des citoyens et des
municipalités. C'est ça, la vraie raison, on fait passer les intérêts
économiques du Québec avant la partisanerie.
M. le
Président, Québec
solidaire, quand j'ai déposé ce document, demandait de donner le pouvoir aux municipalitésde désigner les zones
incompatibles avec l'activité minière, c'est
dedans;étendre
les pouvoirs du BAPE pour tous les projets miniers, problème entre la ministre qui souhaitait un BAPE pour tous
les projets, une industrie qui disait : Est-ce qu'on peut trouver un terrain
d'entente à 3 000?, on s'est
entendus à 2 000,
consultations abrégées pour tous les projets de 2 000 tonnes
et moins et étendre un BAPE pour tous les projets de terres rares; troisième point : inscrire
dans la loi l'augmentation des obligations
de garanties financières déjà prévues par règlement, on ne s'est pas entendus
complètement, mais la ministre était ouverte; donner
l'option à la ministre de permettre la vente aux enchères des claims, il était
hors de question. Il était hors de question parce qu'économiquement
on n'y voyait pas un intérêt majeur, puis, deuxièmement, il fallait défendre
nos juniors, nos entreprises juniors contre les grands de l'industrie.
Puis là
Québec solidaire, soudainement, a trouvé d'autres éléments en disant : Ah!
les autochtones n'ont pas été entendus.
J'étais là en consultation. On a mis, dans ce document de travail, l'obligation
du gouvernement de consulter les communautés autochtones. On a protégé
les ententes entre les sociétés et les communautés des Premières Nations. Ça, c'est dans le document. C'est certain que ce
n'est pas parfait, M. le Président. C'est certain que ce n'est pas
parfait. Je continue.
Le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata
demandait les dépôts d'orientations
gouvernementales claires, on va les
avoir ; l'abolition des droits de veto de la ministre concernant les
schémas d'aménagement, on a enlevé les pouvoirs à la ministre; l'assouplissement
des exigences d'octroi du bail minier relativement à l'étude de faisabilité sur
la transformation, on a changé le libellé, M. le Président, pour que ce soit
plus acceptable pour tout le monde; et l'inclusion des autochtones dès le début
du processus de consultation, je viens de vous en parler. Ça, c'étaient les
quatre demandes du député de Rivière-du-Loup.
• (11 h 50) •
Coalition
meilleure mine, Ugo Lapointe, à qui j'ai parlé quelques
fois, demandait que les citoyens soient informés lors de la prise de claim et puissent bénéficier
de support, c'est dedans, on a même augmenté ce qui était dans le
projet de loi initial en disant que les compagnies vont devoir supporter à
hauteur de 25 %, de 25 %, la valeur d'une maison, une maison de
250 000 $, les gens vont pouvoir avoir un appui de 25 000 $
de la part des sociétés; que les municipalités
puissent déterminer les zones incompatibles, c'est dedans. Eux voulaient un
BAPE pour tous les projets, tout comme Québec solidaire, 2 000 tonnes, et
plan de restauration, et garanties financières, c'est dedans.
Bien, M. le
Président, au final, c'est ça, l'équilibre. C'est ça, l'équilibre, et de mettre
ce projet de loi à l'abri de toute idéologie, de
ne pas mettre en opposition développement économique et environnement. Puis aujourd'hui on peut dire : Le Québec aura
une loi. Oui, M. le Président, tout comme l'a mentionné le leader, les
investissements privés au Québec ont baissé de 28 %;dans le reste du Canada, pour ce qui est de
l'exploration minière, dans le reste du
Canada, 15 %. Oui, il y a une situation
mondiale qui n'était pas facile. Oui, il y avait une situation d'incertitude
majeure au Québec. Puis, deuxièmement,
les redevances de 2011, c'était à 345 millions;
pour l'année 2013; on va être à 90 millions
si ça continue. Bien là, c'était assez. Il fallait mettre la partisanerie de côté et trouver
un terrain d'entente, déposer une loi pour
dire aux investisseurs : Vous pouvez venir au Québec à partir de demain.
L'incertitude… Le cadre réglementaire que vous souhaitiez, vous allez en
avoir un!
Alors, M. le
Président, qu'on ne me fasse pas pleurer, du côté du Parti libéral du Québec,
là. Je leur dis une chose : Allez-vous voter contre cette loi,
après-midi? Allez-vous trouver, encore une fois, certains petits amendements
qui pourraient vous satisfaire, à gauche et
à droite, au final? Je suis allé chercher le consensus. Ce n'est pas évident de
se donner un crédit, M. le Président,
pas évident quand on est parlementaire. Bien, là-dessus, je suis fier. Ma
formation politique, mon collègue de La Prairie, tous mes collègues
de l'Assemblée nationale, ici, surtout les collègues de la Coalition avenir Québec m'ont dit : Go, François! On y va! Go,
François! On y va, on appuie cette loi puis on donne au Québec une loi
qui va donner un cadre réglementaire précis pour l'industrie minière. C'est ça,
la vraie situation.
Aujourd'hui,
M. le Président, on dit aux travailleurs, on dit à l'industrie, on dit aux
groupes environnementaux : Cette
loi donne un cadre réglementaire prévisible. On ne pourra pas satisfaire tout
le monde. Il y a plein de monde qui m'écrivent,
à gauche puis à droite, me dire : Aïe! il faudrait rajouter ci, il
faudrait rajouter ça. C'est certain. C'est certain. Hein, à la dernière minute, on essaie de tirer à
gauche et à droite. Pas facile. Pas facile. Je vois les limites jusqu'à
quel point on doit être capables de
satisfaire tout le monde. Mais je le répète depuis le début : Question
d'équilibre, l'équilibre de mettre
cette loi à l'abri de toute idéologie, et qu'on soit capables, dans les 25
prochaines années, de dire aux investisseurs miniers : Venez au Québec, c'est une terre où on pourra vous
accueillir. Et là ce sera le boulot du gouvernement d'amener des
éléments de confiance pour dire aux gens : Venez investir chez nous.
Voilà, M. le Président.
Le Président : M. le
vice-premier ministre.
M. François Gendron
M.
Gendron :
Oui, M. le Président. Je tenais à intervenir sur ce projet de loi là parce
qu'il est très important, il concerne une industrie très significative
pour le Québec et la région de l'Abitibi-Témiscamingue. Je voudrais quand même
signaler aux collègues parlementaires, ici, pour en avoir vu passablement dans
ma carrière : Nous sommes sur l'opportunité, il est supposé y avoir un
débat de deux heures, là, qui achève, et je n'ai pas entendu bien, bien de
débats concernant...
Est-ce qu'il
est requis, à ce moment-ci, et opportun de suspendre les règles sur un projet
de loi, et un sujet, qui a été largement,
très largement débattu, dans toutes ses coutures, toutes ses boutures, dans
tous ses horizons depuis au-delà de quatre
ans? La réponse est oui, M. le Président. La réponse très claire, là :
Oui, le moment est venu de conclure, parce qu'il s'agit de l'intérêt général du Québec, de l'intérêt public. Et un
gouvernement responsable a le droit de se responsabiliser, surtout quand
on reçoit autant d'indications. J'ai eu l'occasion de le dire à quelques
reprises, mais ce n'est pas parce que c'est
moi qui l'a dit, c'est parce que c'est la réalité objective. Combien
d'intervenants nous ont dit : Lorsqu'un projet de loi est souhaité,
voulu, requis par l'ensemble des plus concernés, le moment est venu de
conclure.
J'entendais...
Puis c'est bien sûr que j'en ai vu de toutes les sortes, mais, tant que ce que
j'ai vu tantôt, là, plus triste que ça, c'est difficile à battre, une
opposition officielle qui laisse croire que, là, on poserait un geste odieux,
alors qu'ils l'ont posé à moult reprises.
Juste dans le dernier mandat, à cinq reprises. Depuis l'histoire du Parti
libéral, c'est des centaines de fois. Et ce geste-là, il est prévu dans
nos règlements. Bon, je ne veux pas être réglementaire aujourd'hui, mais c'est écrit, là, qu'en vue de compléter
l'étude du projet de loi, ta, ta, ta, l'Assemblée établisse la procédure
législative. Qu'est-ce qui est écrit? Une procédure d'exception. Et c'est toujours
décevant. Est-ce qu'il s'agit, entre guillemets, d'une brimade au droit de s'exprimer indéfiniment, pendant des années?
La réponse, c'est oui. Ça ne donne rien, encore là, de tricher avec les termes. C'est une brimade, une
mesure d'exception. Mais est-ce qu'il est logique d'utiliser parfois des
mesures d'exception parce que l'intérêt supérieur du Québec ou l'intérêt
supérieur du sujet sur lequel nous sommes est
arrivé là? La réponse, c'est oui. Est-ce qu'il y a urgence de réformer la façon
dont on doit encadrer l'exploration minière au Québec? Les municipalités
nous l'ont dit, les groupes environnementaux nous l'ont dit, l'industrie nous
l'a dit… J'allais dire l'Abitibi-Témiscamingue, une des régions minières par
excellence…
Une voix : …
M.
Gendron : Oui, je
sais, on va y arriver à la Côte-Nord, mais une des régions par excellence où
l'industrie minière, elle est requise, nécessaire, et ça lui prend un
encadrement propice pour que son développement génère de l'activité économique.
Ce n'est pas compliqué, ça, M. le Président.
Qu'est-ce
qu'il y a d'odieux là-dedans, là? Il n'y a absolument rien, rien d'odieux, et
il faut vraiment être culotté pour faire accroire qu'aujourd'hui, là,
des gens responsables… et là je le dis comme je le pense, les gens de la CAQ, ils ont dit : Là, ça va faire, là. Moi, je
prends l'initiative de regarder ça puis je pense arriver à un consensus, un projet
de loi équilibré. Moi, ce qui compte, là, c'est le résultat. Aujourd'hui, le
résultat est bon. Et est-ce qu'on est appuyés un peu par tout le monde? Bien, oui. Je lis ces chers amis d'en face, pas plus
tard qu'hier — je te
dis qu'il faut, encore là, être mêlé pas
à peu près, là, mais ce n'est pas la première fois qu'ils nous font la preuve
qu'ils sont mêlés pas à peu près — ils disent dans un communiqué, hier : Cependant, ce qu'on doit faire, on doit
le faire correctement et donner «le temps nécessaire aux
parlementaires — écoutez
les mots — pour
bonifier — phrase
clé — enrichir
— phrase
clé…»
Tous
les projets qui, normalement, vont en commission — je le sais, après 37 ans, j'ai appris ça,
là — c'est
pour enrichir et bonifier, parce que, les
gens devraient le savoir, 80 % de nos lois, dans les 10 dernières années,
sont adoptées à l'unanimité en phase finale, parce qu'à l'endroit où on
les travaille, qui s'appelle la commission parlementaire... Mais ça, il faut commencer par y aller. Ces
brillants-là, là, ils n'ont même pas voulu aller travailler là où on doit aller
travailler. Ils n'ont même pas voulu accepter d'aller faire leur devoir de
parlementaires puis de regarder article par article, ce qu'il fallait faire. Ils n'ont même pas voulu s'imposer
cette réalité-là de parlementaire depuis toujours. Bien, il y a un bout
pour dire n'importe quoi, M. le Président. Alors, ça, c'est important de le
dire.
Puis là, aujourd'hui, ils essaieraient de nous
faire accroire que, là, le problème, c'est le temps. Ils ne veulent pas être bousculés, messieurs, puis on va discuter
pendant combien de jours? Parce que je répète, là… je les connais, moi,
là, bonifier et enrichir selon leur
conception, selon leur version. Qu'est-ce que ça veut dire, ça, des fois, selon
leur conception puis selon leur version? Ils ne voulaient même pas avoir
le mot «transformation» sur un projet de loi minier. Il y a toujours un bout.
Je peux
reconnaître que les articles ne sont pas adéquats. Je peux reconnaître que le
libellé de l'article mérite d'être corrigé.
Encore faut-il aller le regarder, encore faut-il… il faut aller au lieu où il
est requis pour le faire. Ils n'ont même pas voulu franchir cette étape, puis on va les prendre au sérieux à matin,
là? On va penser qu'en rajoutant deux jours, trois jours, quatre jours,
cinq, puis là, après ça… Moi, j'ai beaucoup de respect pour nos amis
amérindiens. Pour de vrai. J'ai énormément de
respect, j'en ai, des communautés. On les a vus; ma collègue les a consultés,
parce qu'on tenaiteffectivement à
tenir compte de leurs points de vue. Sauf que, qu'est-ce que vous voulez que je
fasse, ces gens-là ont des prétentions
qui sont légitimes pour leur part : Le Québec, c'est notre territoire
ancestral, puis ainsi de suite, puis j'arrête là. On n'est pas sortis du
bois, là, si on dit : Il n'est pas question d'aller en territoire
autochtone pour le développement du minier. Tout en les respectant, il faut qu'ils
soient dans coup, il faut qu'ils soient informés. C'est tout dedans, là,
c'est tout réglé, ces questions-là,
là, on les a toutes mises dedans, là. Bien non, je le sais. Regarde, je vois
mon collègue, là, il dit : Non, il
manque deux, trois virgules. Oui, mais on va être en 2040, puis les mêmes
virgules vont manquer encore, je suis sûr de ce que je dis. Je suis sûr, sûr, sûr. L'infini, je sais ce que c'est, là,
comme professeur de maths, là, c'est une notion vers laquelle on tend, mais sans toutefois pouvoir l'atteindre.
On n'atteindra jamais l'infini. Puis, parfois, avec des gens, c'est
l'infini.
• (12 heures) •
Des voix : …
M.
Gendron : C'est ça.
Le Président : L'infini puis
l'absolu, ça passe par la présidence.
M.
Gendron : Oui, M.
le Président. Ça va bien, là. Et, en plus de ce que je viens de vous dire, je regarde ici mes gens de l'Abitibi, le sort de
notre région est intimement lié à celui du secteur minier. L'adoption d'une nouvelle loi est un
élément clé — pas
on verra, puis ça dépend, puis peut-être bien — est un élément clé pour un
développement minier responsable. Nous, on veut aller de l'avant, on veut
marcher.
Notre région
et notre industrie minière devront affronter plusieurs défis. Oui, c'est ce
qu'on fait. C'est le rôle de la vie d'affronter toutes sortes de défis,
M. le Président, y compris le défi de la modernité, d'avoir une loi qui
s'adapte à la nouvelle réalité, où il faut
être plus exigeant en termes de comportements liés au développement durable, il
faut être plus respectueux de ce
qu'on commence, puis il faut le finir comme il faut. Ça inclut la restauration
des sites, ça inclut des aspects sur
lesquels il y a eu lieu de modifier, transformer, et c'est ça… Et là je n'ai
pas envie de vous faire l'historique, on l'a fait. Mais il faut vraiment
être sur une autre planète quand ça fait quatre ans qu'on discute des mêmes
affaires, dire : Bien là, il faudrait
prendre quatre, cinq jours, cinq, six jours, sept, huit jours de plus pour
faire la même chose qu'on n'a pas voulu aller faire en commission parlementaire.
Il me semble que notre responsabilité, c'est de le dire, et je l'ai mentionné
tantôt.
Le
gouvernement auquel j'appartiens — et j'en suis fier — a été responsable comme gouvernement
minoritaire — parce
que nous en sommes un — a
été responsable en faisant quoi? En donnant suite à la main tendue d'une des
formations politiques, parce qu'un régime minoritaire, c'est de même que ça se
passe… aux collègues de la CAQ… Et elle, la
CAQ, elle a été responsable. Et, regardez bien le mot que j'ai utilisé,
«habile». Elle a été habile. Tout le nombre d'injures et d'insultes qui
ont été profanées par le leader de l'opposition officielle, je n'ai jamais vu
ça. Aussi gratuitement, aussi mal placé,
aussi de bas niveau, je n'ai jamais vu ça en 37 ans, là. Ça n'a aucuns sens, M.
le Président, tous les qualificatifs employés parce que ces gens-là ont
décidé de s'élever au-dessus de la partisanerie politique puis dire : Bien, on pense, on… Ils vont essayer
d'avoir le crédit, puis c'est légitime, je m'en fous. Tant mieux pour eux
autres si le monde… Le monde va comprendre
le fond de l'affaire. Le fond de l'affaire, c'est qu'on veut une loi sur les
mines qui encadre différemment parce
que c'est urgent. C'est urgent, c'est voulu, c'est souhaité, c'est requis.
Donc, quand quelque chose est urgent, voulu, requis, les parlementaires
responsables se concertent, posent le geste, et c'est ce qu'on est en train de
faire.
Une voix : …
M.
Gendron : Oui, je le sais. Donc, la motion de suspension des
règles aujourd'hui, ce n'est pas par choix, ce n'est pas par plaisir.
Moi, j'aimerais ça, réentendre ce que j'ai entendu 2 000 fois, minimum,
là-dessus, là, ça va faire. Alors, ce n'est
pas le temps qui nous manque, c'est la volonté politique que ces gens-là
n'avaient pas d'avoir un projet de loi moderne qui correspond à la
demande de l'industrie, à la demande des groupes environnementaux, à la demande
des municipalités, à
la demande des régions. C'est là qu'on était rendus, et, en conséquence, moi,
je pense qu'il était urgent, aujourd'hui,
de statuer. Moi, je ne veux pas commencer l'année 2014 avec le même dossier que
j'aurai vu des… quatre ans, là. Ça va faire, ça fait quatre ans qu'on
mâche ça, là. Là, il est temps de conclure, puis j'espère qu'on va conclure
dans les meilleurs délais. Merci.
Le Président :
M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour :
Alors, merci beaucoup, M. le Président. Pour la suite des événements, c'est
important qu'on remonte le temps, qu'on
refasse l'histoire du dossier minier au cours des deux ou trois dernières
années. Je me souviens du projet de
loi n° 14, que l'ancien gouvernement, que notre gouvernement avait proposé
aux Québécois. Je me souviens parce
que j'ai participé à la quasi-totalité des heures en commission parlementaire,
et il y en a eu à peu près 200. Pourquoi il y a eu 200 heures? Il y a
deux éléments que l'opposition, à l'époque, le Parti québécois, avait soulevés.
Il
y avait le premier élément de la transformation. La ministre… enfin, la
députée, celle qui est ministre aujourd'hui, ne savait pas qu'il y avait 20 000 emplois liés à la transformation
au Québec, dans les régions du Québec. Ça commence par mon comté dans l'ardoise, dans les tourbes, même
qu'on transforme de l'aluminium dans Rivière-du-Loup—Témiscouata.
C'était tout à fait inconnu à celle qui est
ministre aujourd'hui. Ça, elle l'a appris en cours de consultations
particulières à l'égard du projet
n° 43. Je me souviens de l'avoir vue, à ce moment-là, réagir en
disant : Bien, il y a 20 000 emplois au Québec au niveau de la
transformation. Grande découverte. Étonnamment, dans le projet de loi
n° 70 tel que nous a proposé le
gouvernement, bien c'est atténué, là. Elle voulait de la transformation partout
et tout le temps, mais là c'est atténué, là, on incite la
transformation, on ne l'exige plus.
Le
deuxième élément qui concernait son intervention, c'étaient les redevances.
Allez revoir les textes, là, du projet de
loi n° 14 au niveau de la commission parlementaire, que souhaitait-elle?
Il fallait qu'on parle de redevances, c'était une condition non négociable. Si on ne parle pas de
redevances, il n'y aura pas de loi adoptée, le projet de loi n° 14
devait mourir au feuilleton, disait-elle. Elle nous a traités de tous les noms
à ce moment-là. Qu'est-ce qui est arrivé dans le domaine des redevances, M. le Président? Premièrement, après l'élection
du gouvernement québécois… ou pendant la campagne électorale d'abord, en campagne électorale, le Parti québécois
a promis, s'est engagé aux Québécois à aller chercher auprès de
l'activité minière 400 millions de dollars de redevances supplémentaires
pendant cinq ans. Si je calcule bien, M. le
Président, ça fait 2 milliards de dollars, 2 milliards de dollars
supplémentaires. Ça, là, ça a… la route, là. À l'occasion de l'élection,
bien on a vu, le Parti québécois a pris le pouvoir. Qu'est-ce qu'il reste de ça
aujourd'hui? Qu'est-ce qu'il reste de ça
aujourd'hui? Le ministre des Finances, qui, il y a quelques jours,
disait : Bien, je me suis trompé beaucoup. On n'a pas été bons, on
s'est trompés dans nos calculs. Résultat, là, ce n'est pas 2 milliards de
plus sur cinq ans qu'on va chercher, c'est 690 millions de moins pour la
même période.
Ça,
c'était un peu l'obsession de la ministre à l'époque où elle était dans
l'opposition, les redevances. Il fallait aller en chercher. Bien, si
c'est ça, d'aller chercher de l'argent pour le Québec, on se trompe un peu, on
se trompe même beaucoup. Le résultat… Puis regardons la toile de fond, là,
regardons ça dans l'ensemble. C'est quoi, la situation financière du Québec? On nous annonce un déficit qui totalisera, nous
dit-on, 2,5 milliards de dollars. Puis ce n'est pas fini, là, il ne faudrait pas s'étonner, là, que ça
finisse à 2,7, 2,8 milliards de déficit. Ça, c'est pour l'année en cours.
L'année prochaine, là… Puis, voyez bien le
calcul, cette année on nous promettait, la main sur le coeur, l'équilibre
financier, on finit avec, au minimum, un déficit de 2,5 millions de
dollars. L'an prochain, là, ce n'est pas l'équilibre, on parle de 1,7 milliard
de dollars. Ça va être quoi, finalement? Ça, c'est l'autre situation. Donc, on
s'est trompé au niveau des redevances, on se trompe au niveau des chiffres.
Et
qu'est-ce qui nous conduit à ces déficits-là, M. le Président? Les revenus ne
sont pas au rendez-vous. Et, dans le secteur minier, au cours de la
dernière année, dernière année et demie, ce à quoi on a assisté, c'est assez
désolant comme spectacle. Ce qu'on a vu,
c'est de l'investissement fuir le Québec. Ce qu'on a vu, c'est l'Ontario se
développer au détriment du Québec. «The
circle of fire», ça vous dit quelque chose, M. le Président? Ça, c'est en
Ontario. Actuellement, notre
expertise puis nos travailleurs s'en vont directement travailler en Ontario. Il
y en a même qui s'en vont en Afrique parce qu'ils se disent, là-bas, il
y a des projets, parce que là-bas, en Ontario, la juridiction ontarienne nous
respecte, puis on peut faire des affaires. Ça, c'est la situation. C'est un
long détour pour en arriver au projet de loi n° 43.
Le
projet de loi n° 43, M. le Président, a été déposé après l'élection du
Parti québécois. Pas deux semaines, pas un mois, pas deux mois plus tard, le Parti québécois a été élu le 12
septembre 2012, il s'est passé, donc, septembre, octobre, novembre,
décembre, janvier, février, mars, avril, mai avant que le gouvernement se
décide à déposer un projet de loi, le projet de loi n° 43, en mai.
Première réaction de la CAQ, ça a été de dire : Il faut adopter ça avant
la fin de la session. Il restait trois
semaines, ils ne l'avaient pas lu. Ils avaient juste oublié un détail, ils
avaient oublié de lire le projet de loi n° 43. Mais ils étaient
pour. Ils ne savaient pas ce qu'il y avait dedans, mais c'était bon. Ils ne
savaient pas ce qu'il y avait dedans, mais ils sont pour, ils étaient prêts à
voter. Bien, résultat, on se retrouve en août en commission parlementaire, où c'est l'étude des consultations
particulières, on reçoit une cinquantaine de groupes, on reçoit des
dizaines et des dizaines de mémoires. On prend le temps de recevoir ces
gens-là, de lire les mémoires, et là, tout à coup, on se pointe au principe,
vote sur le principe, et là la CAQ, hein, tout à coup, ils ne trouvent pas ça
bon puis ils votent contre, ils votent contre.
Nous,
entre-temps, ce qu'on avait fait, deux choses. Premièrement, avant 43, avant
même que le gouvernement bouge, comme
opposition responsable… Et on l'a fait, là, hein? La CAQ donne l'impression
d'avoir inventé les springs après les sauterelles aujourd'hui, là. Bien,
en novembre, en novembre 2012, à deux mois de l'élection, nous, comme
opposition officielle, on a déposé un projet de loi, le projet de loi
n° 197, qui parlait des autochtones, qui parlait de transformation, qui parlait de développement
minier au Québec et qui avait comme objectif de créer de l'emploi et de
l'activité économique. Ça, on l'a fait en novembre 2012, deux mois après
l'élection, on l'a fait.
• (12 h 10) •
Donc,
43, on fait les consultations particulières, et je me lève en cette Chambre, M.
le Président, de mon siège pour dire
à la ministre : Si vous déposez maintenant vos amendements, nous, on est
prêts, on prend l'engagement ferme — et c'est les mots que j'ai employés — nous prenons l'engagement ferme de vous
appuyer, puis on s'en va dans l'étude article par article, puis on devrait être capables de doter le Québec d'une loi
moderne. Ça, j'ai fait ça, je pense, le 10 octobre. Il y avait une
semaine de congé parlementaire, nous étions dans nos comtés. Quand on est
revenus le 22, je me suis encore levé, j'ai,
encore une fois, demandé à la ministre, parce
qu'elle ne prenait personne au
sérieux : Est-ce que vous
avez l'intention de déposer vos amendements? Il n'y a pas eu de réaction. Les
jours ont passé, les jours ont passé jusqu'au 30
octobre. Le jour du vote sur le principe, rien n'avait été déposé. Dans ces
conditions-là, on ne pouvait pas appuyer le principe. On a pourtant
envoyé des signaux très clairs à l'égard du gouvernement. On ne s'est pas
cachés, on a parlé au gouvernement, on leur
a dit exactement où on logeait : On veut que les quatre conditions soient
intégrées à l'intérieur du projet de loi et on est prêts à s'asseoir
maintenant pour doter le Québec d'une loi sur les mines, une loi moderne. Le
message n'a pas été entendu.
Et, par la suite,
bien, devant la légèreté ou la faiblesse de son menu législatif au cours de la
présente session, probablement que la
première ministre, avec son leader, a dit : Bien, qu'est-ce qu'on fait?
Qu'est-ce qu'on fait pour faire croire aux Québécois qu'on a quelque
chose qui se tient? Bien là, ils sont arrivés avec le projet de loi n° 70.
Le projet de loi n° 70, on doit se
prononcer là-dessus aujourd'hui. Nous, la semaine dernière, on a été très
clairs, on a dit : On est prêts à travailler, on est prêts à
prolonger notre travail, notre présence à Québec, au parlement, pour faire en
sorte que ça puisse fonctionner. On était prêts à donner deux ou trois jours de
notre temps pour pouvoir adopter la loi.
Pourquoi ce laps de
temps là? C'est clair, de quoi parle-t-on aujourd'hui, M. le Président? De quoi
ou de qui parle-t-on? On parle beaucoup,
depuis ce matin, des autochtones. À juste titre, d'ailleurs, parce que les
autochtones sont venus en commission parlementaire nous dire à
l'occasion des consultations : Nous, là, on veut être consultés dans le
processus de l'élaboration des projets miniers pas à partir de la mi-temps de
l'évolution, dès le départ jusqu'à la fin. Demande,
à mon sens puis au sens du député de Jacques-Cartier, tout à fait légitime. Et,
je le dis, et je le répète, et je vais le répéter tout à l'heure, c'est
tout à fait légitime de leur part de demander ça. Premièrement.
De
qui on parle aussi, à part des autochtones? On parle des régions, M. le
Président. On les connaît, les régions. Je suis allé en Abitibi, moi. J'ai entendu aujourd'hui plus longtemps le
vice-premier ministre parler de l'Abitibi qu'au cours des derniers mois, là. Quand je suis allé en
Abitibi, j'ai fait le tour. On est descendus dans les mines, on a rencontré
les intervenants, puis le même message était entendu partout : On veut de
la prévisibilité, on en a assez de l'incertitude, on veut savoir où on s'en va. On est revenus avec ça à Québec puis on a
fait notre travail. Donc, on parle des régions. Je parle de l'Abitibi, je pourrais parler du Saguenay—Lac-Saint-Jean, d'ailleurs, où le taux de chômage
arrive à 10 %. Je pourrais vous parler du Nord-du-Québec. Puis, le
Nord-du-Québec, là, je vais vous dire, je pense que je vais réserver quelques
minutes pour le Nord. Notre chef, ce matin, a exhibé Le Journal de Québec,
mois de septembre, 17, si ma mémoire est
fidèle : Le Plan Nord est mort. On a perdu 11 milliards de
dollars d'investissements potentiels dans le Nord à cause de ce gouvernement, M. le Président. Ça fait
mal aux régions du Québec. Puis, dans le Nord-du-Québec, là, lieu de prédilection sur le plan de la création
d'emplois — du
moins, pouvait-on l'envisager à l'époque — taux de chômage, 11 %, M. le Président. Remarquez, on est encore un
petit peu loin de la Gaspésie, où on arrive à 15 %, là, 14,8 %
selon l'Institut de la statistique, mais on
parle de taux de chômage très élevé. On parle de ça dans le projet de loi
n° 70, de nos régions.
On
parle, à l'intérieur du projet de loi n° 70, de la réputation du Québec à
l'étranger. Parce qu'il ne faut pas se raconter
d'histoires, si vous êtes un explorateur minier aujourd'hui, là, et que vous
allez lever des fonds pour réaliser des projets, puis que vous dites que
vous venez du Québec, vous avez un problème, un problème qui a été créé par le gouvernement du Parti québécois. Notre réputation
n'est plus là, on passe pour une bande d'instables sur le plan économique.
On n'est pas capables de donner une
trajectoire simple, une trajectoire porteuse d'avenir. On parle de ça dans le
projet de loi n° 70.
Il y a un élément qui
inquiétait beaucoup les citoyens du Québec, les minières, puis les régions,
c'étaient les fameux droits de veto. Parce qu'à un moment donné on s'est
demandé : Est-ce que le gouvernement veut vraiment du développement minier au Québec? Parce qu'il y avait à l'intérieur de
43, du projet de loi n° 43, toute une série de droits de veto, l'équivalent de moratoires, pour employer
un mot que le gouvernement va bien comprendre. Des moratoires, il y en
avait à peu près partout, notamment sur les territoires. Le gouvernement a dit
aux municipalités puis aux MRC, là : On
ne vous fait pas confiance. Au-delà des schémas d'aménagement, la ministre va
se garder une poignée sur votre territoire. Si elle décide, elle, demain
matin, qu'il n'y en a pas, de projets, il n'y en aura pas. Et c'était comme ça partout dans le projet de loi n° 43.
D'ailleurs, dans le projet de loi n° 70, M. le Président, il y a quelques
droits de veto aussi qu'on a définis. Ce n'est pas clair, mais on les a
trouvés. On les a trouvés.
C'est pour toutes ces
raisons, M. le Président, que nous, en tant qu'opposition officielle qui veut
travailler de manière constructive, c'est la raison pour laquelle nous avons
voulu nous retrouver en commission parlementaire au moins 14 ou 15 heures pour faire le tour de la question.
127 articles, M. le Président. 127 articles en 300 minutes, là,
c'est à peu près 2 min 30 s
par article. On dit aux autochtones aujourd'hui, là : Vous êtes bien
importants, on vous considère, vous êtes des gens qu'on écoute, mais le
temps qu'on va vous consacrer, là, c'est à peu près 2 min 30 s.
Et, si vous faites le tour des groupes,
c'est à peu près la même chose. C'est la situation, et, M. le Président,
permettez-moi de vous exprimer ma tristesse à cet égard. Et, quand on
parle d'emploi, on ramène ça à des dimensions entreprises maintenant, il y a
des conséquences. Puis moi, quand je parle aux gens, j'aime bien qu'on parle
des conséquences territoire par territoire.
Il y a le député de Mégantic
qui est là. Solution roulottes RG… ou roulottes Solution RG, chez lui, c'est
une entreprise qui avait pris de l'expansion. C'est une entreprise qui fabrique des
roulottes de chantier. C'est une entreprise qui a embauché
des gens, puis cette entreprise-là voulait faire des affaires dans le Nord.
Bien, on a investi beaucoup puis on a créé
des emplois beaucoup, puis, aujourd'hui, on a coupé. C'est la première ministre
qui était dans cette région-là hier,
hein? C'était beau, il y avait des caméras. La première ministre était là hier.
Mais Solution roulottes RG, là, perd des emplois à une période où, on va
s'entendre, Lac-Mégantic en a bien, bien, bien besoin.
Je
vous disais tantôt qu'on est allés en Abitibi. Effectivement, je suis allé
faire un tour en Abitibi, puis, en Abitibi, bien, c'est une région minière, la région minière par excellence au
Québec. On nous parlait de 10 000 emplois,10 000 emplois. Puis les salaires, on s'entend, ils ne sont pas
mauvais, là, entre 80 000 $, 100 000 $,
105 000 $, 110 000 $ dépendamment des employeurs et
des entreprises. C'est un bon salaire. Quand on est allés au mois d'avril, on
nous disait : Écoutez, là, on lève le
drapeau, là, il y a un problème, on va perdre 2 000, 2 500 emplois à
l'intérieur de notre région. Que faisaient les députés de l'Abitibi?
Moi, je ne les ai pas rencontrés quand je suis allé, là, mais je vais vous
donner des exemples concrets.
Puis le vice-premier
ministre sait de qui je parle, InnovExplo. InnovExplo, ça vous dit quelque
chose? InnovExplo devait construire un siège social non loin de l'aéroport à
2,5 millions de dollars. Le projet a été annulé, il y avait une affiche à vendre à l'avant du terrain
ou sur le terrain. Forage Orbit Garant, ça doit dire quelque chose au
vice-premier ministre? Forage Orbit Garant, en commission parlementaire, ici, à
l'Assemblée nationale, ils sont venus nous
dire : Avant l'arrivée du gouvernement du Parti québécois, on avait
1 150 travailleurs. Combien est-ce qu'ils sont aujourd'hui, hein? Ils ont atteint un chiffre de
500, 550. Ça, c'est la moitié des ressources. Qu'est-ce qu'ils font, ces
gens-là? Bien, ils vont probablement aller
travailler ailleurs. Pas nécessairement ailleurs en Abitibi parce qu'en Abitibi
on a perdu des opportunités d'emploi. Probablement qu'on va aller en
Ontario. Ça va être ça, la résultante, et c'est la raison pour laquelle… M. le Président, c'est l'une des raisons
pour lesquelles, bien, aujourd'hui, nous autres, on voudrait débattre un
peu plus longtemps que cinq heures sur un projet de loi aussi fondamental que
le projet de loi n° 70.
Puis,
effectivement, la semaine dernière, on a voté en faveur du principe parce qu'on
croit à l'industrie minière au Québec,
puis probablement qu'à la fin de l'exercice, aujourd'hui, on va voter en faveur
de la loi. Mais, entre les deux, est-ce qu'on peut se donner un peu de temps? Est-ce qu'on peut se donner les
coudées franches ensemble pour arriver à sortir la meilleure loi possible? Qu'est-ce que ça change,
M. le Président, aujourd'hui, deux jours ou trois jours plus tard, alors
que le gouvernement a été assis sur ses
mains pendant des mois entre l'élection puis le 23 mai 2013, où il y
a un premier projet de loi qui a été déposé, hein? Qui était imparfait,
on en convient, mais on aurait pu y travailler. Ils ont attendu à la fin de la dernière session pour le déposer. Ça, c'est
la situation. Est-ce que, par ces deux ou trois jours là aujourd'hui, on
va priver les entreprises de la possibilité
d'aller forer? Est-ce qu'on va leur dire : Non, non, allez-y pas
aujourd'hui, là, il faut se prendre
deux ou trois jours? Pas du tout. Ça n'a aucune conséquence, sauf celle de
pouvoir travailler de manière constructive pour nos citoyens.
Puis
des entreprises comme Forage Orbit Garant, comme InnovExplo, il y en a partout
au Québec. J'ai parlé de Mégantic, je
pourrais vous parler de mon propre comté. Dans mon comté, depuis la semaine
dernière, il y a une entreprise qui s'appelle Goscobec qui s'est placée
sous la protection de la loi sur les faillites. On a vécu ça pourquoi? Je vais vous dire pourquoi. Entre autres, parce que
Goscobec a misé sur le fait qu'ils pourraient construire des bâtiments
pour le Nord québécois. Ça, ça fait partie des raisons qui les ont conduits là.
Alors,
pour toutes ces raisons, M. le Président, moi, je considère, aujourd'hui, que
le gouvernement fait fausse route,
hein, puis je considère que la deuxième opposition fait fausse route. Mon
collègue le disait tout à l'heure, on n'a pas vu ça souvent dans l'histoire, même qu'on ne l'a jamais vu, une
opposition dire : Non, moi, je ne veux pas être entendue, je n'ai
pas d'arguments. Il faut croire que le document de la CAQ n'était pas si
complet que ça parce que la CAQ elle-même ne
se fait pas suffisamment confiance pour s'embarquer dans un processus de 14, 15
heures en commission pour pouvoir expliquer des amendements puis pour
pouvoir avancer. C'est la perception que j'ai aujourd'hui.
Dans
ce débat-là, on a un défi, celui de répondre aux attentes des Québécois, de
permettre à l'industrie minière de se
développer comme elle se développait il y a deux ans. Tout ce que l'industrie
demande, là, c'est la possibilité de pouvoir réaliser ses projets,
investir, embaucher des gens pour qu'il y ait des revenus fiscaux à cet
égard-là, puis payer des redevances. Ce n'est pas sorcier.
• (12 h 20) •
Le
gouvernement, financièrement… le ministre des Finances est dans le trouble
jusqu'aux oreilles : 2,5 milliards de déficit. Puis, si on ne
termine pas à 2,7, je l'ai dit tantôt, 2,8, ça va être pour moi une grande
surprise. L'an prochain, M. le Président, on
le sait déjà. L'an prochain, c'est 1,7 milliard. Je le répète, hein,
imaginez, cette année, on nous promettait l'équilibre financier, puis
c'est un déficit de 2,5 milliards. Imaginez, si on nous promet un déficit
de 1,7 milliard, ça va être quoi dans
le bout de l'entonnoir, là, ça va être quoi. Ce n'est pas sorcier, à travers
tous les projets de loi qu'on a eu l'occasion
de discuter au cours de la dernière session, j'ai la prétention de dire que
celui-ci figure parmi les plus importants, sans rien enlever aux autres, il y a des attentes. Puis vous seriez
surpris, M. le Président, du nombre d'appels, de lettres, de courriels qu'on a reçus depuis quelques jours de
gens qui, oui, réclament une loi, mais qui nous disent en même
temps : Faites attention parce que la
décision que vous allez prendre en bout de piste, ça va avoir une influence sur
nos activités à nous, ça va avoir une
influence à travers tout ce qu'on a à réaliser au cours des prochaines années.
Alors, c'est la raison pour laquelle on doit reprendre ça point par
point.
Moi,
je ne veux pas, aujourd'hui, faire partie d'une équipe de parlementaires qui va
décevoir les régions. Parce que les régions ont été vraiment, mais
vraiment beaucoup déçues. Je ne veux pas faire partie d'une équipe, là, hein, qui
va agir avec le non-respect des régions, ce que vous faites présentement en
nous imposant… ce qu'ils font, M. le Président,
en nous imposant un bâillon. Les régions veulent être entendues. Elles l'ont
été à l'occasion des consultations particulières et nous ont transmis
des messages. C'est notre rôle à nous, puis, dépendamment des articles, là, je
le rappelle, on a 2 min 35 s,
36 s pour répondre à leurs attentes. Moi, je me place dans la peau des
autochtones aujourd'hui, comment
doivent-ils réagir en écoutant ce débat-là où on leur dit, là : Bien, vous
passez à côté, vous passez complètement à côté, on
va faire ça rapidement? On a cinq heures, 127 articles. Et c'est lourd de
conséquences quand on prend des décisions…
Lorsque la loi sera sanctionnée, elle va s'appliquer. Et, lorsqu'elle
s'appliquera, on aura déjà posé le geste. Moi, je ne voudrais pas qu'on se rende compte après qu'il y ait eu des
erreurs dans la précipitation. Alors, ce cinq heures-là, pour nous, est
tout à fait insuffisant, et c'est la raison pour laquelle on intervient dans ce
sens-là aujourd'hui.
200
heures… Écoutez, on a travaillé pendant 200 heures dans le projet de loi
n° 14, et c'est la ministre actuelle qui était dans l'opposition
qui nous a imposé 200 heures, puis, aujourd'hui, elle n'a pas 15 heures pour
nous, elle n'a que cinq heures pour nous?
Les gens qui nous écoutent, M. le Président, doivent véritablement se poser des
questions. Pourquoi, à toute vapeur,
devons-nous agir aujourd'hui et prendre des décisions qui vont avoir des
conséquences sans qu'on prenne le temps
de faire le tour de la question en profondeur? Et, je le rappelle, M. le
Président, je suis vraiment étonné puis déçu… Je reviens et je terminerai sur la CAQ parce que le leader de la CAQ vient
de revenir à nous. Je reviens là-dessus, il a dit, et je cite : «On ne perd jamais notre temps à
l'Assemblée.» Vous savez quoi, M. le Président? Nous sommes d'accord
avec lui. Le travail qu'on fait, c'est un
travail sérieux. Et, pour faire un travail sérieux, constructif, qui donne des
résultats, encore faut-il prendre le temps de le faire correctement,
avec le souci du détail.
Et,
je le rappelle, ils ont dit : On va voter pour le projet de loi n° 43
à l'intérieur des jours qui ont suivi son dépôt sans même l'avoir lu. Finalement, ils se sont ravisés, ils ont voté
contre. Aujourd'hui, bien, ils disent : Le projet de loi
n° 70, c'est bon, mais, en même temps, on ne veut pas en parler. Cinq
heures, cinq heures, pour moi, ce n'est pas une façon d'intervenir qui va porter des fruits à long terme. Je regrette, M. le
Président, je dois le dire. À la fin du jour, on va devoir voter sur
cette loi-là, il y a des conséquences, et il faut prendre les bonnes décisions.
Je
pense que j'ai fait le tour de la question. J'ai souvent eu l'occasion, en
cette Chambre, de prendre la parole au nom des régions, d'abord, parce
que c'est ce qui m'anime. Moi, je suis un député de région, je suis un
régionaliste. Rivière-du-Loup—Témiscouata,
c'est une région, puis je sais ce que c'est. En région, il faut faire des
efforts, il faut travailler. Je le fais parce que l'industrie minière, c'est
bon pour l'ensemble du Québec, c'est bon pour les finances publiques, c'est bon pour le positionnement du
Québec à l'étranger, c'est bon pour l'ensemble des Québécois. Et ça, M.
le Président, il n'y a personne qui va me convaincre aujourd'hui qu'il n'aurait
pas fallu au moins 14 ou 15 heures pour qu'on puisse agir de la façon la plus
judicieuse, la plus pointue possible pour en arriver au meilleur résultat pour
qui? Pour les citoyens qui nous ont amenés ici, les citoyens du Québec. Je vous
remercie, M. le Président.
Le Président :
Alors, cela met fin au débat restreint.
Mise aux voix de la motion
proposant de déterminer
le cadre temporel des séances extraordinaires
Je mets donc aux voix la motion de M. le leader du
gouvernement fixant le cadre temporel de la séance extraordinaire conformément aux
dispositions de l'article 26.1 du règlement de l'Assemblée nationale et qui se
lit comme suit :
«Qu'en
vue de compléter l'étude du projet de loi n° 70, Loi modifiant la Loi sur
les mines, l'Assemblée se donne le cadre
temporel suivant :
«Que
l'Assemblée puisse siéger tous les jours à compter de 8 h 45 jusqu'à
ce qu'elle ait terminé l'étude de l'affaire pour laquelle elle a été
convoquée ou qu'elle décide d'ajourner ses travaux.»
Est-ce que cette
motion est adoptée? On demande le vote par appel nominal. Qu'on appelle les
députés.
•
(12 h 25
—
12 h 33)
•
Le Président :
Alors, je fais lecture de la motion fixant le cadre temporel, conformément aux dispositions
de l'article 26.1 du règlement de l'Assemblée nationale :
«Qu'en vue de
compléter l'étude du projet de loi n° 70, Loi modifiant la Loi sur les
mines, l'Assemblée se donne le cadre temporel suivant :
«Que l'Assemblée
puisse siéger tous les jours à compter de 8 h 45 jusqu'à ce qu'elle
ait terminé l'étude de l'affaire pour laquelle elle a été convoquée ou qu'elle
décide d'ajourner ses travaux.»
Que les députés en faveur
de cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : Mme Marois (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. Bédard (Chicoutimi), M.
Gendron (Abitibi-Ouest), Mme Maltais
(Taschereau), Mme Malavoy (Taillon), M. Marceau (Rousseau), Mme Zakaïb
(Richelieu), M. Hébert (Saint-François), M.
Cloutier (Lac-Saint-Jean), M. Turcotte (Saint-Jean), M. Trottier (Roberval),
Mme Richard (Duplessis), M. Ferland
(Ungava), M. Drainville (Marie-Victorin), Mme De Courcy (Crémazie), M. Bergeron
(Verchères), M. Leclair (Beauharnois), Mme
Champagne (Champlain), M. Lelièvre (Gaspé), M. Gaudreault (Jonquière), M.
Kotto (Bourget), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), M. St-Arnaud (Chambly), M.
Dufour (René-Lévesque), Mme Ouellet (Vachon), Mme Hivon (Joliette), M. Breton
(Sainte-Marie—Saint-Jacques),
Mme Beaudoin (Mirabel), M. McKay (Repentigny),
M. Bureau-Blouin (Laval-des-Rapides), M. Bérubé (Matane-Matapédia), M. Pagé
(Labelle), M. Traversy (Terrebonne),
Mme Larouche (Abitibi-Est), Mme Bouillé (Iberville), Mme Gadoury-Hamelin
(Masson), M. Villeneuve (Berthier), M. Pelletier (Saint-Hyacinthe), M.
Chapadeau (Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
Mme Richard (Îles-de-la-Madeleine), M. Cardin (Sherbrooke), Mme Proulx
(Sainte-Rose), M. Roy (Bonaventure), M. Claveau (Dubuc), M. Goyer (Deux-Montagnes),
M. Richer (Argenteuil), M. Trudel (Saint-Maurice).
M. Legault (L'Assomption), M. Deltell
(Chauveau), M. Bonnardel (Granby), Mme Roy (Montarville), M. Dubé (Lévis), M. Caire (La Peltrie), M. Lévesque
(Vanier-Les Rivières), Mme St-Laurent (Montmorency), M.
Le Bouyonnec (La Prairie), M.
Duchesneau (Saint-Jérôme), Mme Daneault (Groulx), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs),
M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Trudel (Charlesbourg), M. Spénard
(Beauce-Nord).
M. Ratthé
(Blainville).
Le
Président : Que les députés qui sont contre cette motion se
lèvent, s'il vous plaît.
Le Secrétaire
adjoint : M. Fournier (Saint-Laurent), M. Moreau (Châteauguay),
M. Hamad (Louis-Hébert), M. Paradis (Brome-Missisquoi), Mme James (Nelligan),
M. Dutil (Beauce-Sud), M. Sklavounos (Laurier-Dorion), Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), Mme
Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M.
Ouimet (Fabre), Mme St-Pierre (Acadie), M. Ouellette (Chomedey), Mme Vallières
(Richmond), Mme Gaudreault (Hull), Mme
Charlebois (Soulanges), Mme Blais (Saint-Henri—Sainte-Anne), Mme Vallée (Gatineau), M. Bolduc
(Jean-Talon), M. Lessard
(Lotbinière-Frontenac), Mme Ménard (Laporte), Mme Boulet (Laviolette), M.
Carrière (Chapleau), M. Morin (Côte-du-Sud),
M. Diamond (Maskinongé), M. Drolet (Jean-Lesage), M. Reid (Orford), M. D'Amour
(Rivière-du-Loup—Témiscouata),
M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vien (Bellechasse), Mme Houda-Pepin (La
Pinière), M. Marsan (Robert-Baldwin), M.
Iracà (Papineau), Mme de Santis (Bourassa-Sauvé), M. Bolduc (Mégantic), M.
Rousselle (Vimont).
Mme David (Gouin),
M. Khadir (Mercier).
Le Président :
Est-ce qu'il y a des abstentions? M. le secrétaire général.
Le Secrétaire :
Pour : 64
Contre : 38
Abstentions : 0
Le Président :
La motion est adoptée.
Mise aux voix de la motion proposant d'établir la
procédure législative d'exception en vue de
compléter l'étude du projet de loi n° 70
Je mets aux
voix maintenant la motion de procédure d'exception présentée par M. le leader
du gouvernement et qui se lit comme suit :
«Qu'en vue de compléter l'étude du projet de loi n° 70,
Loi modifiant la Loi sur les mines, l'Assemblée établisse sa procédure
législative d'exception telle que prévue aux articles 182 à 184.2 et 257.1 à
257.10 du règlement;
«Qu'à tout moment de la séance, le président puisse
suspendre les travaux à la demande d'un ministre [et] d'un leader adjoint
du gouvernement.»
Cette motion
est-elle adoptée? M. le leader.
M.
Bédard :
Je vais proposer à mes collègues même vote…
Des voix :
…
M.
Bédard :
Merci.
Le Président :
Alors, la motion est adoptée…
Des voix :
…
Le Président : S'il vous plaît! Ce n'est
pas terminé, on n'a pas… Conformément au deuxième alinéa de l'article 27
du règlement, cela met fin, évidemment, à la période des affaires courantes.
Affaires du jour
Nous rentrons donc
en séance extraordinaire, aux affaires du jour, lundi le 9 décembre 2013.
Nous sommes maintenant aux affaires du jour, et, conformément à la procédure
législative d'exception prévue aux articles 257.1 et suivants du règlement, je suspends les travaux durant quelques instants
afin de permettre à l'Assemblée de se constituer en commission plénière
pour l'étude détaillée du projet de loi n° 70.
(Suspension de la séance à
12 h 38)
(Reprise à 12
h 53)
Projet de loi n° 70
Commission plénière
Mme Poirier (présidente de la commission plénière) :
Alors, nous sommes réunis en commission plénière afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi n° 70, Loi modifiant la Loi sur les mines. Je
vous rappelle que l'étude détaillée en commission
plénière est d'une durée de cinq heures, tel que prévu au deuxième paragraphe
de l'article 257.1 du règlement.
Remarques préliminaires
Je suis maintenant prête à entendre vos remarques
préliminaires, Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet : Oui. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Poirier) : Juste
un moment. M. le député de Brome-Missisquoi.
M.
Paradis : Oui. Strictement pour faciliter nos échanges,
comme le député de Granby a prétendu qu'il a écrit le projet de loi et que la ministre n'avait fait que le déposer et comme la CAQ a
supporté la motion sur le bâillon, est-ce
que, sur le plan du fonctionnement de nos
travaux, on pourrait avoir le député de Granby en face pour répondre aux questions et de
diviser moitié-moitié les caquistes entre ceux qui nous ont…
La Présidente (Mme Poirier) : Ce
n'est pas une question de règlement, M. le député de Brome-Missisquoi.
Une voix : …
La Présidente (Mme Poirier) : M. le
député de Brome-Missisquoi, ce n'est pas une question de règlement. Alors,
j'inviterais la ministre…
Des voix : …
La Présidente (Mme Poirier) : S'il
vous plaît! M. le député de Mercier. Merci. Mme la ministre des Ressources
naturelles, je vous inviterais pour vos remarques préliminaires.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Je suis heureuse que nous soyons en commission
plénière pour pouvoir travailler sur
le projet de loi n° 70, le projet de loi n° 70 qui est issu, qui est
inspiré du projet de loi n° 43, mais nous avons entendu en consultations particulières... Et, je vois en face, là,
des gens qui ont participé avec moi aux consultations particulières du projet de loi n° 43,
nous avons entendu plusieurs groupes, nous avons reçu plusieurs mémoires qui
nous ont fait part d'un certain nombre de
préoccupations. Je m'étais d'ailleurs engagée lors des consultations
particulières à faire des amendements parce que c'est toujours comme ça
qu'on travaille dans un projet de loi, les amendements arrivent en commission parlementaire ou, dans ce cas-ci, pendant la session plénière.
Et, aussi, j'ai écouté les commentaires des partis d'opposition, et nous
en sommes arrivés à un projet de loi équilibré, qui permet de prendre en
considération tant les préoccupations de développement économique de l'industrie, les préoccupations
environnementales des groupes et les préoccupations des municipalités et
des citoyens.
Donc, entre autres, le projet de loi n° 70
exige la production d'une étude
d'opportunité économique et de marché pour la transformation du minerai au Québec avant d'accorder un
bail minier. De plus, le gouvernement peut, pour des motifs raisonnables, exiger
la maximisation des retombées économiques de l'exploitation d'une mine. Le projet
de loi n° 70 met en place un comité de suivi pour favoriser
l'implication des communautés locales sur l'ensemble de chacun des projets. Le projet de loi n° 70
favorise la transparence en rendant publique, pour chacune des mines, la
quantité et la valeur du minerai
extrait ainsi que les redevances sur toutes les contributions versées par les
minières. Il prévoit également la
tenue de consultations menées par le Bureau
d'audiences publiques en environnement
pour tous les projets de mines ou d'usines de traitement de minerai de
plus de 2 000 tonnes par jour ainsi que pour tous les projets
d'exploitation des terres rares. Pour les projets de moins de 2 000 tonnes
par jour, il est prévu des consultations publiques menées par le promoteur,
mais encadrées par le gouvernement. Le projet de loi n° 70 affirme
l'obligation pour le gouvernement de consulter les communautés autochtones.
Et,
finalement, sur la question du pouvoir des municipalités, il permet aux
municipalités régionales de comté de délimiter
dans leur schéma d'aménagement les territoires incompatibles avec l'activité
minière. Et le pouvoir qui avait été prévu
dans le projet de loi n° 43, le pouvoir concernant le pouvoir du ministre
de pouvoir modifier a posteriori, lorsque le schéma d'aménagement
était entré en vigueur, a été retiré.
Je crois
qu'avec… depuis quatre ans que nous discutons d'une nouvelle loi sur les mines
au Québec, nous avons trouvé un
équilibre. Nous avons le contenu qui est important. Le consensus au Québec, il
est là. Les gens des municipalités, les
gens des groupes environnementaux, les citoyens et même plusieurs minières
souhaitent avoir un projet de loi sur les mines adopté. Il est nécessaire d'avoir un nouveau projet de loi sur les
mines pour pouvoir stabiliser le développement économique au Québec, le
développement économique relié aux mines. Il est important pour l'industrie
d'avoir un encadrement législatif et réglementaire prévisible, et c'est ce que
prévoit ce projet de loi là.
Donc,
nous avons répondu, et je souhaite, encore une fois, souligner l'ouverture de
très bonne foi de la Coalition avenir Québec, qui a tendu la main pour
que nous puissions travailler ensemble dans l'intérêt supérieur du Québec une
nouvelle loi sur les mines pour pouvoir favoriser le développement économique
au Québec. Et je crois que c'est important que, lorsque
nous travaillons, les parlementaires, que le travail que nous faisons… Nous
sommes là pour l'intérêt supérieur du
Québec, nous sommes là pour le développement économique du Québec, nous sommes
là pour une meilleure protection de l'environnement, pour un meilleur
dialogue avec les communautés, et je tiens à souligner l'ouverture de la
Coalition avenir Québec.
Du côté du Parti
libéral, je tiens à rappeler que, sur les quatre demandes qu'ils ont faites au
gouvernement concernant le projet de loi sur
les mines, nous avons répondu à trois de ces demandes-là, et la seule demande à
laquelle nous n'avons pas répondu concerne
le dépôt des orientations gouvernementales. Les orientations gouvernementales
ne font pas partie de la loi, et je
m'étais engagée auprès des différents intervenants que ces orientations
gouvernementales là ne se feraient
pas en vase clos. Donc, j'avais mis, au mois de janvier, un comité de travail
sur pied pour pouvoir regarder que les différents
groupes, que ce soient les minières, les groupes environnementaux, les
municipalités, puissent discuter ensemble et en sont en arrivés à la proposition que nous avons déposée sur les
zones incompatibles avec le développement minier. Comme les orientations gouvernementales font suite
au travail qui a été réalisé par ce groupe de travail là, je souhaite réactiver le groupe de travail pour, idéalement,
en arriver à un consensus sur les orientations gouvernementales qui vont
servir à guider les municipalités dans
l'établissement des zones incompatibles à l'intérieur de leur schéma
d'aménagement. Donc, je crois que nous avons
aussi répondu aux demandes du Parti libéral et je souhaite pouvoir obtenir
également leur appui pour le projet de loi n° 70 sur les mines.
• (13 heures) •
J'aimerais
également rappeler — parce
qu'on nous dit souvent de la part du Parti libéral… nous sort des
arguments de peur sur les investissements — que les deux meilleures
années minières au Québec, en termes d'investissement, ont été l'année 2012 et l'année 2013 : en 2012, avec 5,1 milliards
d'investissement, et l'année 2013 est la deuxième année record d'investissement minier au Québec, soit
avec 4,6 milliards d'investissement. Donc, il est certain
qu'actuellement au niveau mondial, parce que
le secteur minier se développe en fonction des cours mondiaux des métaux, et,
au Québec, les principaux sont le fer, le nickel et l'or, donc il est
certain qu'il y a un contexte de consolidation, actuellement, de la part
majoritairement des multinationales minières mondiales. Toutefois, le Québec
réussit à bien tirer son épingle du jeu, et les projets se poursuivent au
Québec.
J'ai
moi-même eu l'occasion d'émettre cinq baux miniers, ce qui est beaucoup — j'ai regardé l'historique, là, depuis
quelques années — ce
qui est beaucoup. Il y a 23 mines en opération actuellement au Québec, donc
cinq baux miniers, c'est beaucoup dans une
année. Et les projets se poursuivent, que ça soit la mine d'or Éléonore sur le
territoire de la Baie-James, que ce soit l'agrandissement d'ArcelorMittal, avec
le lac Hesse, et les autres projets miniers qui sont en développement
actuellement, au Québec, du côté du nickel, d'autres projets du côté de l'or et
d'autres projets encore du côté du fer.
Les
projets miniers se réalisent en fonction des cours mondiaux des métaux, mais
également… qui eux-mêmes sont influencés par le développement
économique, principalement des pays de l'Asie et en particulier la Chine et
l'Inde. Et ces pays-là, même s'ils n'ont
plus la croissance des années 2010, ils ont encore des croissances intéressantes
qui exigent l'utilisation de minerais
comme le fer et le nickel. Donc, on peut penser… plusieurs prévisionnistes
prévoient que, dans les années futures... que les cours des métaux, là,
se sont stabilisés et qu'ils vont permettre la croissance du secteur minier au
Québec.
Amendements déposés
Je
voudrais, à ce stade-ci, Mme la Présidente, déposer les amendements que nous
avons travaillés pour le projet de loi
n° 70, et, avec le temps qui m'est encore disponible, pouvoir à tout le
moins commencer la lecture des amendements parce que je crois que, pour les différents partis d'opposition, ces
amendements-là sont importants. Et je crois aussi que, pour les gens qui nous écoutent, ils souhaitent
avoir le contenu des amendements. Donc, je prendrai le temps qu'il me
reste pour avancer dans la lecture des amendements.
Donc,
il y aura un amendement à l'article 2 : Remplacer, dans l'article 2.1 de
la Loi sur les mines que propose l'article
2 du projet de loi, le mot «ministre» par le mot «gouvernement». Étant donné
qu'on parle de consultation des communautés autochtones et qu'on
souhaite des consultations distinctes, il n'y a pas que le ministre des
Ressources naturelles qui peut être impliqué, mais d'autres ministres
également. Je pense à la ministre responsable des Affaires autochtones. Donc,
on remplace le mot «ministre» par «gouvernement».
Ensuite,
à l'article 3, c'est une modification du texte en anglais. Pour ceux qui feront
la traduction, ils regarderont le détail.
L'article
8. Supprimer, dans le deuxième alinéa de l'article 13.1 de la Loi sur les mines
que propose l'article 8 du projet de loi, «la recherche d'uranium…»
Donc, la déclaration sera nécessaire lorsqu'il y aura découverte d'uranium,
donc une déclaration, là, à une découverte à 0,1 %. Donc, ce qu'on vise,
c'est la découverte et non pas la recherche.
L'article 15...
M.
Hamad :
Mme la présidente?
La Présidente (Mme
Poirier) : Oui, M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad : L'esprit de collaboration. On sait qu'on va prendre
le temps de lire tous les amendements lorsqu'ils arrivent. Là, la
ministre, elle prend le temps... On a cinq heures, on a deux minutes par
article. Le temps qu'elle va consommer pour
lire les amendements puis revenir une autre fois le lire… Moi, je pense qu'on
est mieux qu'elle nous donne le temps
d'en discuter, puis, lorsque l'amendement arrive à temps, elle va le lire, puis
on va l'écouter attentivement. Alors, je demande à
la ministre, par esprit de collaboration, de faire fi de la lecture des
amendements qu'on va lire tantôt puis qu'on passe à l'adoption du projet de loi
ou qu'elle termine son allocution.
La Présidente (Mme
Poirier) : Alors, Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui, merci, Mme la Présidente. Je crois que je
suis à l'intérieur de mes remarques préliminaires.
La Présidente (Mme
Poirier) : Tout à fait.
Mme
Ouellet :
Donc, c'est sur mon temps. Donc, je ne crois pas... Puis je crois que,
justement, de pouvoir présenter les
différents amendements... Je ne sais pas, dans la période de cinq heures,
jusqu'où nous aurons le temps de nous rendre,
dépendant de comment les débats vont se dérouler. Je crois que c'est important
de pouvoir les lire. Et, de toute façon, c'est sur le temps des
remarques préliminaires.
Donc,
l'article 15, c'est une question de traduction. L'article 31 : Insérer,
dans le deuxième alinéa de l'article 65 de la Loi sur les mines que
propose l'article 8 du projet de loi et après «cette dernière», «et le
propriétaire du terrain». Donc, ce qui est
prévu dans la loi, c'est que, lorsqu'il y a des… Un titulaire de claim qui
souhaite faire des travaux doit aviser
la municipalité 30 jours d'avance, mais on demande que soit
aussi avisé le propriétaire du terrain. Donc, c'est ce que vise l'amendement
dans toute la section dialogue avec les communautés, donc un amendement qui
fait en sorte que pas seulement la municipalité soit avisée, mais également le
propriétaire du terrain.
À l'article 32 :
L'article 67 de la Loi sur les mines est modifié par l'insertion, à la fin du
deuxième alinéa, de «correspondant aux
sommes dépensées pour les travaux effectués, sur [dépenses] des rapports de ces
travaux». Donc, c'est concernant la
nature des indemnités à verser au titulaire de claim, lorsqu'il y a une
indemnité à être versée, que ça puisse prendre en considération l'ensemble
des travaux effectués et non pas seulement que les travaux effectués en vertu
des crédits de la Loi sur l'impôt minier, mais également que l'ensemble des
rapports soient transmis pour que le gouvernement puisse avoir accès à l'ensemble
des données géologiques et les intégrer dans la base de données SIGEOM, base de
données SIGEOM qui est utilisée par l'ensemble des explorateurs au Québec, et qui
est reconnue d'ailleurs mondialement, et qui fait l'envie de plusieurs pays à
travers le monde.
L'article 35 du
projet de loi est remplacé par le suivant :
35. Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 71, du suivant :
«71.1.
Le titulaire du claim doit, à chaque date anniversaire de l'inscription de son
claim, transmettre au ministre un compte rendu des travaux effectués en
cours d'année.»
Donc,
la modification que nous proposons retire l'obligation du titulaire du claim de
transmettre la planification des travaux
à réaliser au cours de l'année étant donné que l'explorateur souvent ne
planifie pas autant d'avance, mais souvent, lorsqu'il va faire un carottage, en fonction des données du carottage,
va pouvoir planifier ce qui va être réalisé dans les semaines à venir, mais toutefois conserve
l'obligation de transmettre annuellement les comptes rendus des travaux
effectués pour que le ministère des
Ressources naturelles puisse faire un suivi adéquat des travaux qui sont
réalisés sur le terrain.
L'article
39 du projet de loi est supprimé. Donc, il était prévu que, du côté… des
crédits des travaux puissent être appliqués dans un… Dans la loi
actuelle, c'est un rayon de 4,5 kilomètres. Dans ce projet de loi, nous
proposions 3,5 kilomètres. Et donc nous maintenons le 4,5 kilomètres pour
les crédits des travaux qui puissent être appliqués.
Ensuite,
l'article 42 du projet de loi : Remplacer «60» par «90». Et ça concerne le
délai pour la déclaration, tant au ministre des Ressources naturelles
qu'au ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la Faune, de la découverte de substances minérales contenant
0,1 % ou plus d'octaoxyde… Je crois qu'il y a une petite erreur
ici : c'est de triuranium. Donc,
à 90 jours, parce qu'il y a un délai relié à l'analyse des substances minières.
Donc, le 60 jours était un peu serré, étant donné les délais d'analyses
qui sont faites par des laboratoires externes.
43.
L'article 82 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le troisième
alinéa, de «il procède àl'expropriation
de ce claim» par «il met fin au claim et verse une indemnité correspondant aux
sommes dépensées pour tous les
travaux effectués, sur dépôt des rapports de ces travaux». Donc, c'est de
remplacer la procédure d'expropriation par
une procédure de nature d'indemnité à verser au titulaire, et l'indemnité a été
précisée dans des amendements que je vous
ai déposés plus tôt. Et donc l'indemnité représente… correspond à l'ensemble
des sommes dépensées en travaux sur la portion du claim visé sur
présentation des rapports de ces travaux.
L'article
52. Insérer, après le deuxième alinéa de l'article 101 de la Loi sur les mines,
que propose l'article 52 du projet de
loi, l'alinéa suivant : «Malgré le deuxième alinéa, le ministre peut
conclure le bail si le délai pour obtenir le certificat d'autorisation
s'avère déraisonnable.» Là, ce dont on parle à cet article-là, c'est le
certificat d'autorisation concernant le plan
de réaménagement et de restauration. Et nous avons ajouté un alinéa pour pouvoir
préciser parce qu'il y avait de
l'inquiétude dans le milieu que les délais pouvaient être déraisonnables. Donc,
nous souhaitons tout de même maintenir
que le ministère de l'Environnement
doit autoriser le certificat d'autorisation avant l'émission du bail
minier, mais nous nous sommes gardé une possibilité, si vraiment, pour une
raison ou pour une autre, ces délais-là s'avéraient déraisonnables, qu'on
puisse tout de même procéder à l'octroi du bail minier. Mais il devra y avoir
justification, à ce moment-là, que les délais sont déraisonnables.
• (13 h 10) •
L'article 53 du
projet de loi, qui propose les articles 101.0.1 à 101.0.3 de la Loi sur les
mines, est modifié :
1° par le
remplacement, dans le deuxième alinéa de l'article 101.0.1, de «Le ministre
juge de la suffisance de la consultation
et peut imposer toute mesure additionnelle» par «Le ministre peut, lorsqu'il
constate que la consultation n'a pas été menée conformément aux
modalités fixées par règlement, imposer toute mesure additionnelle.» Ici, nous
faisons référence aux consultations
publiques qui sont menées par le promoteur lorsque les projets sont en bas de
2 000 tonnes par jour. Donc, à ce moment-là, la consultation publique est menée par le
promoteur en fonction d'encadrements réglementaires. Et c'est pour
donner une possibilité que, si les modalités fixées par règlement ne sont pas
respectées, donc on peut imposer des mesures additionnelles dans la
consultation publique. Et finalement :
2° par la suppression, dans le premier alinéa de
l'article 101.0.3, de «Le comité suit les travaux découlant du bail minier et vise à maximiser les emplois, les
contrats et autres retombées économiques pour les communautés locales.
Le comité peut porter à la connaissance du ministre toute question relative à
l'exploitation minière qui appelle l'action du
gouvernement et lui soumettre des recommandations à cet [effet].» En fait, ce
que nous avons inséré dans le projet de
loi n° 70, c'est un comité de suivi visant à favoriser l'implication des
communautés locales, et ce, sur l'ensemble de chacun des projets. Donc,
nous ne sommes pas rentrés dans la définition. Le comité peut suivre l'ensemble
du projet.
Ensuite, l'article 59 : Remplacer l'article
119 de la Loi sur les mines que propose l'article 59 du projet de loi par le
suivant :
«119. Le gouvernement peut, pour des motifs
raisonnables, avant le début de l'exploitation et à l'expiration d'une [durée]
de 20 ans suivant ce moment, exiger la maximisation des retombées économiques
en territoire québécois et l'exploitation
des ressources minérales autorisées en vertu de la concession.» En fait, c'est
une question de concordance sur… Il y
a deux régimes miniers au Québec. Il y a un régime par claim au niveau de l'exploration
et il y a un régime par concession
qui est hérité de l'histoire. Et donc c'est de mettre au régime de concession
exactement les mêmes dispositions qu'au régime de claim minier.
L'article 64
du projet de loi, qui propose l'article 140.1 de la Loi sur les mines, est
modifié par le remplacement, dans le
deuxième alinéa, de «Le ministre juge de la suffisance de la consultation et
peut imposer toute mesure additionnelle» par «Le ministre peut, lorsqu'il
constate que la consultation n'a pas été menée conformément aux
modalités fixées par règlement, imposer
toute mesure additionnelle». Donc, c'est de la concordance dans les articles de
substances minérales de surface. Parce que
la Loi sur les mines, elle est faite comme en deux sections : une section pour
ce qui est les mines et une section pour les substances minérales de surface.
Et donc c'est la concordance pour les substances minérales de surface.
Donc, je
crois que j'ai réussi à passer à travers au moins la moitié des amendements. Il
me reste quelques secondes. Et ça
donne donc une idée. Et on aura, j'espère, l'occasion de pouvoir passer à
travers les autres amendements. Donc, nous avons fait des amendements de
concordance, des corrections de coquilles et des amendements de précision dans
ce que nous déposons ce matin pour que
l'interprétation de la nouvelle Loi sur les mines, modifiée par le projet de
loi n° 70, puisse être le plus facile possible. Donc, j'espère pouvoir compter sur la
collaboration de l'ensemble des oppositions pour qu'à la fin de la
journée nous ayons une nouvelle loi sur les mines qui nous permette d'avoir
plus de transformation au Québec, plus de
transparence, une meilleure protection de l'environnement et de dialogue avec
les communautés.
La
Présidente (Mme Poirier) :
Merci. Alors, M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, pour vos remarques.
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour :Alors, merci, Mme la Présidente. Tout d'abord, vous me permettrez, en quelques
instants, de saluer la ministre, les gens de son cabinet, les fonctionnaires, les
collègues, les gens de notre équipe aussi pour le travail qu'on va
réaliser au cours des prochaines heures.
D'une part, un commentaire très général. Effectivement, nous sommes heureux que la ministre
se soit amendée sur les différentes conditions que nous lui avons
soumises il y a déjà plusieurs semaines. Il faut dire que le livre aurait pu s'écrire d'une façon tout à fait différente si ces amendements avaient été pris en compte dès le début du mois
d'octobre pour une adoption
du projet de loi n° 43. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Mais, une fois que les
éléments sont intégrés, on va en
discuter cet après-midi simplement, en quelques
mots, vous dire la volonté qui est la nôtre, c'est-à-dire de doter le
Québec d'une loi moderne, créatrice de prospérité, de richesse, mais surtout
d'emplois pour les régions du Québec.
Vous constaterez que mon préambule, mes
remarques préliminaires seront très limités, Mme la Présidente. Et vous me
permettrez juste un mot, que j'adresse, à travers vous, à la ministre. Alors,
on a eu droit à des remarques préliminaires
de 20 minutes. C'est son droit, j'en conviens. On a même parlé
d'amendements touchant des éléments de concordance. De notre côté, on va
s'engager à poser des questions courtes aujourd'hui pour laisser le plus de
temps possible aux débats. Si les réponses
pouvaient être courtes aussi à l'occasion, on l'apprécierait beaucoup. Je le
rappelle, on n'a que cinq heures pour
faire le tour. Il y a 127 articles. On avait dit, ce matin, que, si on ne
perdait pas de temps, on avait 2 min 30 s par article.
Alors, les remarques préliminaires et les remarques finales grugent déjà pas
mal de temps.
Amendements déposés
Ceci dit, Mme
la Présidente, vous me permettrez de déposer dès maintenant une série de
propositions préliminaires des
amendements de l'opposition officielle au projet de loi n° 70, étant
entendu que je vais redéposer lesdits amendements si nous avons le
temps de se rendre aux articles concernés. On aura certainement d'autres ajouts
en cours d'étude ou au terme de la plénière,
qui vont être transmis conformément aux règles… aux dispositions
réglementaires, pardon. Alors, si quelqu'un peut venir récupérer
lesdits amendements.
Et, pour ce
qui est de mes remarques préliminaires, souhaitons simplement que les
discussions se déroulent bien. Comme
vous le voyez, là, les minutes, je ne les utilise pas toutes. Je ne verrais pas
pourquoi, là, je ferais une lecture, une litanie des amendements à ce moment-ci. Je vais laisser le soin à mes
collègues de faire d'autres remarques préliminaires. Et, le plus
rapidement qu'on entrera dans le vif du sujet, je pense que mieux on va tous se
porter à la fin de la journée aujourd'hui, Mme la Présidente. Je vous remercie.
La
Présidente (Mme Poirier) : Merci, M. le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Je suis prête à entendre un prochain intervenant. M. le député de Mercier.
M. Amir Khadir
M. Khadir :
Merci, Mme la Présidente. Je vais essayer de faire vite, en cinq minutes.
D'abord, pour dire que, pour nous, le projet de loi n° 70, c'est
malheureux, ce n'est pas une réforme en profondeur, la réforme souhaitée, que les Québécois attendent avec impatience depuis
quatre ans, d'abord et avant tout parce que c'est… ça ne met pas fin au «free mining», ça ne met pas fin à des
privilèges exceptionnels que possède l'industrie minière, des privilèges à nul
autre pareil, que personne d'autre dans la société, aucun individu, aucune
personne morale et aucune entreprise ne dispose.
Je
n'irai pas dans le détail de tout ça, mais il faut quand même reconnaître que
c'est dommage qu'après le rapport du
Vérificateur général, après les mobilisations sans précédent de comités de
citoyens, des municipalités pour une série de propositions toutes les
unes plus logiques et plus souhaitables et, en fait, avançant la pleine
souveraineté du peuple québécois, des régions, des municipalités, des citoyens
sur les ressources qui nous appartiennent, malgré tout ça, malheureusement le gouvernement n'a eu d'autre
choix, étant donné sa perméabilité déplorable aux pressions exercées par
une industrie qui a le lobby le plus fort au Québec…
145 mandats
uniquement au cours de la dernière année, des mandats de 5 000 $,
10 000 $, parfois de 50 000 $. Imaginez l'argent que cette industrie-là, en plus
de toutes les annonces, les campagnes publicitaires dans les journaux,
dans la télé, a mis juste pour convaincre les députés à l'Assemblée nationale
pour ne pas que notre réforme mette fin à ces privilèges exceptionnels. C'est
malheureux. Ce…
La Présidente (Mme
Poirier) : Question de règlement. Vous pouvez rester assis, M.
le député.
M.
Trottier : Mme la Présidente, le député invoque des motifs, à
mon avis, qui sont inacceptables parce que, quand il dit qu'on subit les
pressions des minières, est-ce que les groupes environnementaux, les
municipalités, ce sont des lobbys inacceptables…
La
Présidente (Mme Poirier) : M. le député, ce n'est pas une
question de règlement. Je vais vous demander… si les propos sont jugés
inacceptables, je vais m'en charger. M. le député de Mercier.
• (13 h 20) •
M. Khadir :
Je rappelle au député que c'est son propre ministre, membre de son
gouvernement, qui dit que le lobby des
affaires au Québec écrase la classe politique. Je ne sais pas de qui il parle,
mais, en tout cas, les lobbys ne viennent pas nous voir.
Amendements déposés
Donc,
Mme la Présidente, je dépose une série d'amendements, puisque, ce que nous
cherchons à obtenir, c'est au moins que le gouvernement accepte de
progresser un peu plus, d'aller un peu plus loin, puisque nous sommes passés maintenant d'une loi du XIXe siècle à un projet de
loi qui se situe peut-être dans le XXe siècle, mais nous aspirons à une réforme qui réponde aux exigences du XXIe siècle.
Nous essayons de… disons, de collaborer avec le gouvernement pour y arriver. Il y a une série des amendements que je soumets à la présidence, qui visent à
assurer les droits des Premières Nations
de manière plus ample, conformément à la Déclaration de l'ONU sur les droits
des peuples autochtones. Ensuite, nous souhaitons que, dans le… pour ce
qui est du BAPE…
Une voix :
…
M. Khadir : Oui, madame. Nous souhaitons que le projet de loi n° 70 aille plus loin dans l'exigence de tenir
des audiences sur tout projet, même ceux qui
sont en bas de 2 000 tonnes.
Ensuite, nous estimons important le maintien de la protection de l'eau pour la question de l'uranium.
Et finalement nous souhaitons que le gouvernement accueille favorablement
une proposition qui lui est faite des milieux, de tous les milieux, y compris
les municipalités, les milieux environnementaux, les comités de citoyens, pour
que les comités de suivi à vocation environnementale qui doivent accompagner
les projets soient, tel que souhaité, non pas des comités qui obéissent à
l'intérêt minier…
Actuellement,
dans le projet de loi actuel, cette prérogative est donnée aux compagnies
minières de le constituer et de
nommer les personnes dessus. Nous prions le gouvernement d'accorder la
possibilité… en fait, d'apporter… d'accepter notre proposition de modification, d'amendement pour que, par
règlement par la suite — et là il y aura une négociation, sans
doute — par
règlement, on puisse prévoir la composition de ce comité de suivi plutôt que,
par facilité, au moment où on se parle, on accorde ce privilège-là uniquement
aux compagnies minières. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Poirier) : Merci, M. le député de Mercier. Alors, M. le député de
Chauveau.
M. Gérard Deltell
M.
Deltell :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, au nom de ma formation politique, je
veux simplement rappeler aux gens qui nous écoutent — je
l'ai dit tout à l'heure en Chambre — qu'il y a 17 jours quand on a
fait notre proposition de sortie de crise,
le gouvernement a répondu favorablement, et, lorsque la loi a été déposée — jeudi
dernier, nous avons travaillé, donc, avec le gouvernement
pour présenter une loi — lorsque
la loi a été déposée, immédiatement le député de…
Une voix : …
M.
Deltell :
…La Prairie — pardon,
excusez-moi, j'ai toujours des problèmes avec… je l'appelle toujours par son nom — le député de La Prairie et le député de
Granby ont immédiatement quitté la Chambre, travaillé sur le projet de loi, et immédiatement on a détecté des erreurs.
Et nous avons donc fait une liste d'une vingtaine d'amendements et nous
avons donc travaillé jeudi et vendredi avec le gouvernement pour proposer ces
amendements-là, et, dans l'essence même, ces amendements-là se retrouvent
aujourd'hui.
Donc, on est
très heureux de voir que notre travail productif a donné fruit. Et aujourd'hui
les amendements qui sont là sont le travail justement du deuxième groupe
d'opposition avec l'appui et le concours du gouvernement pour faire avancer le dossier. Et je ne prendrai pas plus de
temps, parce que, justement, allons au fond des choses, article par
article.
M. Khadir : Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Poirier) : Merci.
Oui, M. le député de Mercier.
M. Khadir : Merci. Mme la Présidente, j'ai
oublié un document que je devais aussi vous soumettre, qui accompagne
nos propositions visant à améliorer le projet de loi n° 70, qui donne un
historique puis aussi une explication sur la nature des amendements apportés.
Alors, si vous permettez, je voudrais le déposer.
Document déposé
La
Présidente (Mme Poirier) : D'accord.
Alors, le document est déposé. M. le député de Blainville, pour vos
remarques préliminaires.
M. Daniel Ratthé
M. Ratthé : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Eh bien, tout d'abord, laissez-moi saluer la ministre et les
gens qui l'entourent, les collègues.
Écoutez, je vais être très bref puisque notre temps est très court. Je voulais
simplement indiquer que je suis ici aujourd'hui pour travailler dans un esprit
de collaboration.
Évidemment,
le projet de loi est peut-être perfectible, mais, si on attend la perfection,
bien, ce projet de loi là ne sera jamais
adopté. Et je pense qu'on doit faire le mieux qu'on peut aujourd'hui pour faire
en sorte que les attentes, en tout cas, une partie des attentes de la population soit répondues et je souhaite
qu'on puisse avancer le plus rapidement possible. Alors, je n'irai pas beaucoup plus loin. Je vais
me garder un peu de temps. Et je souhaite évidemment que, lorsque
j'aurai des questions, je les ferai les plus
brèves possible, Mme la Présidente, pour avoir aussi des réponses brèves,
compte tenu que nous avons très peu de temps. Alors, débutons nos
travaux.
Étude détaillée
La
Présidente (Mme Poirier) : Alors,
merci, M. le député de Blainville. Alors, nous allons débuter nos
travaux. Alors, dans un premier temps,
j'aimerais vous rappeler que l'article 1 du projet de loi n° 70 introduit
un… un préambule, excusez, à la Loi sur les mines. Or, comme l'a déjà mentionné
la présidence, il est préférable d'étudier le préambule introduisant un projet de loi à la fin. Pour cette raison, l'étude de
l'article 1 est suspendue jusqu'à ce que tous les autres articles du
projet de loi aient été étudiés.
Alors, nous allons maintenant procéder à
l'article 2. Alors, Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Merci, Mme la Présidente. Permettez-moi de saluer mes collègues députés du
gouvernement, donc le député de
Roberval, d'Ungava, Abitibi-Témiscamingue et de Duplessis, saluer aussi les
équipes du ministère et du cabinet des Ressources naturelles et saluer
mes collègues des oppositions de l'Assemblée nationale.
Donc, l'article 2 : Cette loi est modifiée
par l'insertion, après l'article 2, de ce qui suit :
«Chapitre I.1. Dispositions
propres aux communautés autochtones.
«2.1. La présente loi doit s'interpréter de
manière compatible avec l'obligation de consulter les communautés autochtones.
Le ministre consulte les communautés autochtones de manière distincte, lorsque
les circonstances le requièrent.
«2.2. La prise en compte des droits et des
intérêts des communautés autochtones fait partie intégrante de la conciliation
de l'activité minière avec les autres possibilités d'utilisation du territoire.
«2.3. Le
ministre élabore, rend publique et tient à jour une politique de
consultation des communautés autochtones propre au secteur minier.»
Donc, cet
article vise à insérer un nouveau chapitre à Loi sur les mines, lequel comporte
des dispositions propres aux communautés autochtones. Il prévoit
notamment le respect des obligations constitutionnelles de la couronne à l'égard des communautés autochtones en matière de
consultations. Ainsi, le gouvernement
consultera les communautés autochtones de manière distincte lorsque les
circonstances le requièrent.
Cet
article précise également que les droits et les intérêts des communautés
autochtones sont pris en compte dans la
conciliation de l'activité minière avec les autres usages du territoire.
Finalement, il prévoit que le ministre élabore et rende publique une politique
de consultation des communautés autochtones propre au secteur minier.
Et, à
l'article 2, tel que je l'ai présenté plus tôt, il y a également un
amendement pour changer le mot «ministre» par le mot «gouvernement».
La
Présidente (Mme Poirier) : Alors, on va commencer par discuter de
l'amendement et on va ensuite procéder au
reste de l'article. Alors, est-ce qu'il y a une discussion sur l'amendement?
Est-ce qu'il y a des commentaires? Est-ce que l'amendement est… M. le
député…
M.
D'Amour : Peut-être
une question : Pourquoi, à ce moment-ci,
«ministre» par «gouvernement»? À moins qu'il
n'y ait d'autres amendements en cours de route
aujourd'hui, là, ça m'apparaît être le seul cas. Pourquoi la
modification entre «ministre» et «gouvernement»?
Mme
Ouellet : Parce
qu'initialement nous aurions dû mettre «gouvernement», c'est une erreur qui s'est glissée.Parce que,
lorsqu'on consulte les communautés autochtones, ça ne se fait pas
nécessairement seulement que par le ministre
des Ressources naturelles, ça peut se faire aussi en collaboration avec le
ministre des Affaires autochtones. Donc, c'est une question
gouvernementale sur la consultation des communautés autochtones. Et nous avons
également des obligations constitutionnelles de consultation des communautés
autochtones. C'est pourquoi le mot «gouvernement» était préférable au mot
«ministre».
La
Présidente (Mme Poirier) :
Est-ce qu'il y a d'autres questions? M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Est-ce
qu'on peut, Mme la Présidente, parler de l'article aussi?
La Présidente (Mme Poirier) : Non.
On parle de l'amendement dans un premier temps, oui.
M.
D'Amour :
Strictement sur l'amendement. Ça va toujours être comme ça cet après-midi.
La Présidente (Mme Poirier) : C'est
toujours comme ça en commission parlementaire.
M.
D'Amour : O.K. Mon
collègue de Jacques-Cartier là-dessus?
Une voix : Non, c'est correct, sur l'amendement, c'est
correct.
M.
D'Amour : O.K.
La
Présidente (Mme Poirier) : Est-ce qu'il y a d'autres questions sur
l'amendement? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Poirier) : Adopté. Alors, il y a aussi un amendement
que j'ai reçu de la part de l'opposition officielle. Alors, je vous
demanderais de préparer votre… de présenter votre amendement, M. le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour :
Alors, l'article 2.1 du projet de loi est modifié par l'addition, après les mots «le requièrent», des mots «selon les modalités prévues par
règlement, et ce dans un délai de 90 jours suivant l'adoption de la loi
remplacé par le suivant».
Alors, l'article 2.1 tel que modifié par
cet amendement se lirait donc comme suit :
«2.1. La présente loi doit s'interpréter de
manière compatible avec l'obligation de consulter les communautés autochtones.
Le ministre consulte les communautés autochtones de manière distincte, lorsque
les circonstances le requièrent, selon les modalités prévues par règlement, et
ce dans un délai de 90 jours suivant l'adoption de la loi.»
Alors, si on
veut que la loi s'applique bien, c'est important d'amener ce délai-là de
90 jours, d'une part pour avoir l'assurance
que ça va être complet, que les modalités vont être connues de manière à ce que
nous puissions procéder. Et, dans le
fond, dans l'amendement, là, on ne pouvait pas présumer de l'adoption de
l'amendement du gouvernement, c'est pour ça qu'on peut voir «le
ministre» plutôt que «le gouvernement», mais simplement une question de détail.
Alors, on
ajoute, finalement «selon les modalités prévues par règlement, et ce dans un
délai de 90 jours suivant l'adoption de la loi.» Pourquoi 90 jours?
Pourquoi pas 60? 60, je peux comprendre que, pour le gouvernement, c'est peut-être rapide parce que nous présumons qu'il y
a des consultations à faire là-dessus. 120, ça serait peut-être devenu
un peu long. 90 jours, ça nous apparaît être un délai raisonnable qui
permet à toutes les parties de bien faire les choses. Alors, si on veut
être conséquent avec l'article 2, avec cet amendement-là, ça vient le
renforcer jusqu'à un certain point.
La Présidente (Mme Poirier) : Mme la
ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet : Oui, merci, Mme la Présidente. En fait, nous
avons, à l'article 2.3 : «Le ministre élabore, rend publique
et tient à jour une politique de consultation des communautés autochtones
propre au secteur minier.» C'est la façon dont nous proposons d'encadrer les
consultations avec les communautés autochtones et non pas par voie réglementaire.
Donc, je me verrai être en défaveur de l'amendement.
• (13 h 30) •
La Présidente (Mme Poirier) : M. le
député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour :
Simplement une précision pour le bénéfice de la ministre : On ne parle pas
de la même chose. Moi, j'amène un amendement sur 2.1, et elle me répond
par 2.3. Ça n'a rien à voir.
Nous, ce
qu'on dit, c'est que, les modalités prévues par règlement, on veut les
connaître à l'intérieur de 90 jours. Autrement, nous pourrions
penser qu'il n'est pas dans l'intention du gouvernement de faire le nécessaire,
hein, parce que 2.3 dit : «Le ministre
élabore, rend publique et tient à jour une politique de consultation des
communautés autochtones propre au
secteur minier», alors qu'à 2.1 on parle de consultation de manière distincte,
puis nous autres, on ajoute un délai à ça. Puis je pense qu'en toute
bonne foi, là… Il y a une expression qui dit : Trop fort ne casse pas. Je
pense que ça vient nous donner les dents nécessaires puis que tout le monde
peut bien vivre avec ça.
La Présidente (Mme Poirier) : Mme la
ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet : Oui,
merci, Mme la Présidente. En fait, c'est parce qu'il n'est pas prévu dans 2.1
d'avoir un encadrement réglementaire pour les consultations. L'encadrement des
consultations est prévu dans le 2.3, qui est une politique de consultation. Donc, c'est la voie qui a été privilégiée
pour encadrer les consultations avec les communautés autochtones, et je crois que, dans ce cas-ci,
c'est la voie qui est la plus intéressante, plutôt qu'un encadrement
réglementaire comme ce qui est proposé dans l'amendement du Parti libéral.
La Présidente (Mme Poirier) : M. le
député de Mercier.
M. Khadir : Mme la Présidente, je voudrais
militer en faveur de l'amendement du député libéral parce que c'est parfaitement conforme avec l'esprit d'urgence qui
a été plaidé par le gouvernement pour invoquer le Parlement… pour inviter le Parlement à se pencher, suivant une
modalité d'urgence, sur son projet de loi. En fait, ce qu'on demande
ici, c'est de renforcer pour qu'il y ait un délai de 90 jours, pour que
rapidement les peuples autochtones voient les dispositions réglementaires qui
doivent garantir le respect de leurs droits.
La Présidente (Mme Poirier) : M. le
député de Jacques-Cartier.
M. Kelley :
Merci beaucoup. Si je peux juste ajouter à… Je sais que la ministre a fait un
effort avec l'article 2, je veux
le souligner. Mais par contre, première chose, quand on a un devoir de
consulter, il faut consulter les partenaires autochtones.
Alors, en fin
de semaine, on a été très bousculés dans le temps. J'ai pris la peine de
consulter le Grand Conseil des Cris
et l'Assemblée des premières nations du Québec et Labrador. Ils ne sont pas
satisfaits avec le libellé de l'article 2 parce que ça ne répond
pas à leur préoccupation principale, c'est d'être consultés plus tôt dans le
processus. C'est ça qui était très important pour eux autres. Parce que, pour
le moment — et
j'ai fait le même débat avec le ministère des Ressources
naturelles quand j'occupais d'autres fonctions dans cette Assemblée — ils attendent au moment du permis
d'exploitation, qui est trop tard dans le processus parce que, dans la période
d'exploration, ça va avoir un impact très direct
sur les terres des Premières Nations. Et, comme preuve, on a juste à consulter
l'étude faite par l'Université Laval sur le territoire du Nunavik, où
ils ont identifié 600 sites d'exploration abandonnés où les dégâts sont
très importants, les équipements lourds qui
sont abandonnés sur le terrain, les produits chimiques qui sont abandonnés sur
la toundra, et tout le reste. Alors,
je pense qu'on a intérêt de les impliquer plus tôt dans le processus, et
l'article 2, avec tout respect, ne répond pas à cette préoccupation prioritaire. Alors, à la fois les Cris et à la
fois l'Assemblée des premières nations veulent impliquer les communautés
autochtones en amont, la prise de décision beaucoup plus avant un permis
d'exploitation, qui est la règle actuelle, et il n'y a rien dans
l'article 2 qui va changer ça.
J'attire
l'attention de la ministre, Mme la Présidente, à l'arrêt au Yukon dans Ross
River, qui est très important parce
que le Yukon, comme nous autres, n'a pas d'étape intérimaire entre le claim et
le permis d'exploitation. Alors, entre les
deux, il y a un vide. Et qu'est-ce que Ross River… La décision de la Cour
d'appel là-bas a exigé que, dès qu'il y a un claim, le devoir est au
gouvernement d'informer les communautés autochtones concernées.
Alors, je
pense qu'on a tout intérêt, dans l'article 2, de faire écho aux demandes
des autochtones, qui disent que le libellé
ici ne change rien. Ça, c'est le statu quo. Alors, on a reformulé, mais… Oui,
le gouvernement a le devoir de consulter, mais ça, c'est connu depuis l'arrêt Haïda en 2005. Alors, on n'a rien
ajouté ici. Alors, je pense que l'amendement qui est proposé va dire au
gouvernement, rapidement… c'est le gouvernement qui a invoqué l'urgence
aujourd'hui, alors, dans les 90 jours,
commencer de… Comment est-ce qu'on va améliorer le processus de consultation?
Parce qu'il n'y a aucune garantie, dans le libellé de 2, qu'on va
véritablement changer les choses et améliorer nos façons de faire, que tous les groupes autochtones qui ont témoigné dans
le cadre du projet de loi n° 43
ont dit : Elles sont insatisfaisantes. Il faut changer la donne, il
faut les consulter en amont. C'est l'engagement pris par la première ministre
au sommet sur les ressources il y a un an. Alors, on a une occasion, ici, de
donner suite aux paroles de la première ministre, alors je pense qu'on a tout
intérêt de le faire.
La Présidente (Mme Poirier) : Merci, M. le député de Jacques-Cartier. Mme la ministre des Ressources
naturelles.
Mme
Ouellet : Oui, merci, Mme la Présidente. Bien, nous avons
donné suite au sommet du mois de décembre 2012, et j'ai eu également
l'occasion de rencontrer les différentes communautés autochtones. Et, vous
savez, vous parlez de l'exploration puis consulter en amont : nous sommes
d'accord, mais, l'exploration, il y a différents niveaux d'exploration, et je
pense qu'il faut faire attention, dans un projet de loi, d'arriver avec des
amendements. Parce que l'exploration très
préliminaire n'a pas tellement d'impact; c'est sûr que l'exploration avancée
peut en avoir un peu plus.
Donc,
tout ça sera à l'intérieur de la politique de consultation des communautés
autochtones qui sera élaborée en concertation
et avec les communautés, avec les gens de l'industrie, un peu sur le même
modèle que ce que nous avons mis en place pour les zones d'exclusion,
là, les zones incompatibles avec l'activité minière. Donc, nous travaillerons
une politique de consultation des
communautés autochtones avec les différents intervenants du milieu intéressés à
travailler à cette politique de consultation là, et je crois que la politique
va permettre de répondre à l'ensemble des demandes du député de…
Jacques-Cartier, je crois.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Jacques-Cartier.
M.
Kelley : …moi, si je suis sur mes terrains, sur ma ligne de
trappe, et quelqu'un arrive qui commence de mettre les poteaux dans le terrain, moi, je pense que,
oui, c'est modeste… c'est aux yeux de la ministre que c'est modeste,
mais, pour les personnes concernées, c'est
majeur. Que je suis dans mon chez nous, sur ma ligne de trappe et
soudainement quelqu'un arrive… mettre les
poteaux dans la terre, moi, je pense que c'est un problème majeur, qu'il faut
les consulter beaucoup avant ça. Alors, de dire qu'il y a des phases de
l'exploration qui ne sont pas d'impact, je conteste ça.
Mais
également je reviens toujours au point de départ dans la consultation limitée
que l'opposition, avec ses moyens limités, a été capable de faire en fin
de semaine. Les autochtones, au moins deux des grands représentants, le Grand
Conseil des Cris et également l'Assemblée des premières nations du Québec et
Labrador, s'opposent au libellé de l'article 2.
Alors, je pense qu'on a tout intérêt d'essayer de trouver un moyen de le bonifier
plutôt que de dire : Tout va bien et c'est… est corrigé, parce que
ce n'est pas le cas.
La
Présidente (Mme Poirier) : Avez-vous une intervention? J'ai le député
de Rivière-du-Loup—Témiscouata, M. le député de Mercier après.
M.
D'Amour :
En fait, sur l'amendement que nous avons déposé, il y a une coquille qui s'est
glissée à l'intérieur du texte. À la fin de
l'article 2.1, là, il y a les quatre derniers mots, «remplacé par le
suivant», il faudrait tout simplement les biffer. Ça, c'est une petite
parenthèse que je voulais ouvrir.
La Présidente (Mme
Poirier) : …amendement, c'est ce que je comprends?
M.
D'Amour :
Si c'est le véhicule par lequel on doit passer, qu'on doit emprunter, c'est
oui.
La Présidente (Mme
Poirier) : Alors, vous biffez quoi, M. le député? «Suivant l'adoption
de la loi»?
M.
D'Amour :
Oui, plus tard…
Des voix :
…
La Présidente (Mme
Poirier) : C'est ça que vous voulez biffer?
M.
D'Amour :
Oui. Oui, «remplacé par le suivant», on enlève ça.
Et je reprends la
balle au bond, suite à l'intervention de mon collègue de Jacques-Cartier qui
dit que les communautés ne sont pas satisfaites, j'oserais dire «fâchées».
Au-delà de ne pas être satisfaites, elles sont fâchées. Moi, j'ai eu le plaisir, Mme la Présidente, de participer aux
consultations particulières sur le projet de loi n° 43, et on les a
à peu près tous reçus. Leur message était pourtant très clair, ces gens-là
veulent être consultés du début à la fin.
Je pense qu'on doit,
aujourd'hui, non seulement prêter une oreille attentive, mais qu'on doit être à
la hauteur de leurs attentes et de leurs
aspirations. C'est pour eux aussi, les communautés autochtones, qu'on fait ça.
Tu sais, on fait une loi, puis c'est important, aujourd'hui on a une
occasion, là, ça ne reviendra probablement pas à l'intérieur des trois
prochains mois, là, ça va prendre un certain temps, alors donnons-nous la
chance.
Et
je me permettrais, à ce moment-ci… Je reprends la balle au bond. La ministre
disait tout à l'heure que notre amendement
ne se situait pas nécessairement au bas du bon article. Je me permets une
suggestion qui peut devenir unamendement
par la suite. Dans le fond, là, si on ajoutait, à 2.3… Je relis 2.3, là, et je
ferai l'ajout tout de suite après, alors :
«Le
ministre élabore, rend publique et tient à jour une politique de consultation
des communautés autochtones propre au secteur minier;
«Que le gouvernement
dépose au plus tard 90 jours après l'adoption de la loi la politique de
consultation des communautés autochtones.»
Est-ce qu'à
première vue comme ça, là, est-ce qu'à froid la ministre peut nous dire comment
elle réagit à ça? Alors, je répète,
hein? Elle me disait : Ce n'est pas… ça devrait… ce n'est pas à la bonne
place. Bien, je le mets à la place qu'elle souhaiterait, puis je
voudrais avoir son avis là-dessus. Je pense que c'est intéressant.
La
Présidente (Mme Poirier) : J'ai le député de Mercier avant.
• (13 h 40) •
M. Khadir :
J'intercède ici en faveur de cette proposition pour mentionner que ce n'est pas
uniquement les communautés autochtones qui demandent ça. Je vois ici et présent
dans nos tribunes M. Sylvain Archambault, de Nature Québec. Je rappelle que Nature Québec fait partie de la coalition
Québec ait meilleure mine! qui regroupe plus de 200 organisations de la société
civile. Eux aussi insistent sur le fait que les communautés autochtones doivent
être au centre de la réforme. Leur droit doit être au centre de la… de toute
réforme de la loi minière au Québec, et ça rejoint aussi l'esprit de la proposition de l'Union
des municipalités du Québec et de la Fédération québécoise des municipalités qui, toutes deux, demandent que leurs
plans d'aménagement… c'est dans le même esprit.
Autrement
dit, les pouvoirs locaux, ceux qui
ont un droit de regard et agissent sur le territoire québécois
au nom de la population,
y compris, donc, les communautés
autochtones, en toute souveraineté de leurs nations sur leurs territoires, doivent avoir la garantie que, rapidement, la consultation… les règlements touchant la consultation protègent donc
ces droits.
Je répète au ministre :
Ça ne coûte rien à la ministre d'accepter une proposition qui va dans un sens
logique, respectueuse de ses propres critiques lorsqu'elle était dans l'opposition,
respectueuse de la Fédération québécoise des municipalités, de l'Union
des municipalités du Québec, de la
coalition Québec ait meilleure mine! et qui ferait en sorte qu'on sortirait la tête encore
plus haute à la fin de l'exercice.
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet : Oui, merci, Mme la Présidente. Effectivement, nous
avons entendu, en commission parlementaire, différentes communautés
autochtones concernant le projet de loi n° 43. Il y avait différents
points de vue, mais, je vous dirais, la
principale demande que les communautés autochtones… et,
encore là, toutes n'étaient pas d'accord
mais, je vous dirais, majoritairement
étaient d'accord. La principale demande qui a été faite, c'est que les ententes qui étaient signées entre les communautés
autochtones et l'industrie minière ne soient pas rendues publiques. Et nous
avions demandé la transparence parce
que nous croyons que la transparence est importante pour
pouvoir inciter un sentiment de confiance, donc tant les ententes signées avec les communautés locales que les
ententes signées avec les communautés autochtones. Toutefois, les communautés autochtones étaient,
pour la plupart, en désaccord avec cette proposition-là. Et de plus elles m'ont
fait valoir qu'elles avaient une crainte importante que les montants versés par
le gouvernement fédéral puissent être réduits
du niveau des compensations qu'elles recevaient de l'industrie minière. Donc,
cette demande-là, de rendre publiques lesententes avec les communautés autochtones, a complètement été enlevée du
projet de loi n° 70. Et nous aurons probablement des discussions avec les
communautés autochtones pour voir comment il est possible d'atteindre
une certaine transparence tout en permettant de respecter et de ne pas mettre à
risque les montants qui sont reçus par le gouvernement fédéral.
Quant à la politique
de consultation, bien, c'est une politique qui sera travaillée en collaboration
avec les communautés et avec l'industrie
minière. Nous ne tarderons pas, nous n'allongerons pas les délais, Mme la
Présidente. Je pense que le gouvernement du
Parti québécois, depuis son arrivée au pouvoir, a démontré à quel point il agit
sur un grand nombre de dossiers, à
quel point il agit rapidement. Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas vu ça, et
nous ferons la même chose, mais nous
nous assurerons que la politique de consultation avec les communautés autochtones
ait fait elle-même l'objet de
consultations des différents intervenants, comme ce qui a été travaillé du
côté, là, des zones incompatibles, où nous n'avions pas d'obligation,
mais où nous avons tenu ces consultations-là. Et l'ensemble des intervenants se
sont dit satisfaits de pouvoir se
rencontrer. Lors des zones incompatibles, les gens ne sont pas arrivés à une
unanimité parfaite, mais ils sont arrivés avec des propositions
intéressantes. Et c'est ce que je souhaite faire du côté des consultations des
communautés autochtones, de mettre les différents intervenants ensemble pour
que nous puissions avoir une politique qui satisfasse le plus grand nombre.
La
Présidente (Mme Poirier) : Merci, Mme la ministre. M. le député de
Rivière-du-Loup, suite à votre lecture du texte, est-ce que je dois en comprendre que vous retireriez l'amendement
à 2.1 et vous amenderiez votre amendement à 2.3?
M.
D'Amour :
Non. Non, pas du tout.
La Présidente (Mme
Poirier) : Non? Parfait. D'accord.
M.
D'Amour : Le texte que j'ai lu, on va le mettre de côté pour
l'instant. De toute façon, on avait l'amendement sur la table.
La
Présidente (Mme Poirier) : Excellent. Parfait. Alors, on poursuit sur
2.1. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley :
…revenir pour les commentaires de la ministre, parce qu'encore une fois j'ai
consulté en fin de semaine. Probablement, on
n'aura pas le temps à évoquer les ententes que les compagnies minières vont
signer avec les communautés autochtones. Même le libellé de 70, ils ne
sont pas satisfaits. À la fois les Cris et les assemblées des premières nations m'ont signalé les problèmes avec
le libellé de l'article 79. Mais on est sur l'article 2 maintenant.
Mais je veux signaler qu'il y avait des objections de fond des Premières
Nations sur les articles 31, 59, 68, 79. Alors, on a ces articles… On est dans un rouleau compresseur,
Mme la Présidente, nos chances de se rendre à
l'article 79 sont minces, parce
qu'il n'y a que quatre heures… cinq heures, pardon. Alors, moi, je veux juste
informer : Il y a beaucoup de problèmes.
Mais je veux revenir sur la question. La
réponse de la ministre me préoccupe, de dire que les phases de l'exploration,
ce n'est pas grave. J'ai de la jurisprudence au Yukon qui dit le contraire. La
loi, en Ontario, qui est conçue d'une façon différente, parce qu'il y a des permis
d'exploration, en Ontario, qui n'existent pas, si j'ai bien compris, dans le nouveau régime…
Alors, avant de procéder à l'émission d'un permis d'exploration en Ontario, il
faut consulter les autochtones.
Alors, il faut trouver une manière, dans l'article 2, de devancer
le processus de consultation. Comme je dis, on a soit le modèle au
Yukon, que, dès qu'il y a un claim, l'obligation demeure au gouvernement
d'informer les communautés consultées qu'il
y a un claim sur un territoire revendiqué. Je pense que ça, c'est tout à fait
légitime, parce que, sans ça, qu'est-ce qu'on dit
ici, c'est le statu quo. On a
une obligation, devant les tribunaux, de les consulter. On va le faire.
On va prendre un guide de consultation
existant et on va le bonifier un petit peu, parce qu'il dit, c'est distinct aux
miniers, mais c'est le même grand principe qui va le soutenir. Alors, on n'a pas changé ça.
Et je demande
à la ministre et ses juristes : Comment
est-ce qu'on peut refléter à la fois les demandes des Premières Nations mais également l'engagement de la première ministre
qu'on va les consulter en amont de la prise de décision? Je ne le
retrouve pas dans l'article 2, et ça me
préoccupe.
La Présidente (Mme Poirier) : Merci, M. le député de Jacques-Cartier. Mme la
ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet : Oui, merci, Mme la Présidente. Bien, je voudrais
juste corriger le député de Jacques-Cartier. Ce que j'ai dit, c'est que,
dans les phases d'exploration, il y avait différents niveaux d'impact, et donc
il faut prendre ça en considération. Et,
oui, ça sera couvert, ça sera couvert par la politique de consultation des
communautés autochtones, mais encore faut-il la terminer, la finaliser, la
politique de consultation des communautés autochtones. Et ça ne se fera pas en
vase clos, ça va se faire en collaboration avec les différents intervenants.
Et
je suis tout à fait consciente… Et nous
l'avons dit d'entrée de jeu… Le projet de loi n° 70, vous dites : Les communautés autochtones ont plusieurs autres
demandes. Je peux vous dire que les minières
ont également plusieurs autres demandes, que les groupes
environnementaux ont également plusieurs autres demandes, et que les
municipalités également ont plusieurs autres
demandes, et que le rôle d'un gouvernement, c'est d'essayer de trouver un
équilibre. Et je crois que nous sommes arrivés, en concertation avec… et en écoutant les demandes qui avaient été faites
par les oppositions, et nous sommes arrivés à un point d'équilibre.
Ce
qui nous avait été demandé, en consultations particulières, concernant la
consultation des communautés autochtones,
c'était de regarder ce qui se faisait dans la Loi sur la forêt. Et donc nous
nous sommes inspirés de la Loi sur la forêt pour ajouter un nouveau
chapitre de dispositions propres aux communautés autochtones sur les questions
de consultation, et on a mis, de façon très
spécifique, que le ministre va élaborer, et rendre publique, et tenir à jour
une politique de consultation des
communautés autochtones propre au secteur minier. Donc, je crois que nous avons
répondu — il
est exact, pas à 100 % — aux demandes des communautés autochtones,
mais nous avons répondu en grande partie, en plus d'avoir retiré la question de
l'obligation de rendre publiques, là, les ententes avec les compagnies
minières.
La
Présidente (Mme Poirier) : M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley :
…disposer avec l'amendement 2.1, on en a proposé
un autre sur 2.3. Mais, juste encore une fois, je vais toujours réagir quand on compare les droits, enchâssés dans la Constitution, des peuples autochtones avec les intérêts
dans notre société. Et, oui, les compagnies
minières ont des intérêts, mais elles n'ont
pas des droits constitutionnels comme les Premières
Nations. Alors, de les
mélanger ensemble, je pense que c'est regrettable. Moi, je vais toujours dire
qu'on peut et on doit, comme gouvernement, faire mieux envers les Premières Nations du Québec, et je n'aime pas la
façon que la ministre va assimiler les
demandes constitutionnelles légitimes de protection des droits des Premières
Nations avec les intérêts d'autres secteurs de la société. Ces intérêts
sont importants aussi, Mme la Présidente, mais on compare les pommes et les
poires.
La
Présidente (Mme Poirier) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres remarques?
Alors, est-ce que l'amendement à l'article 2.1
est adopté?
Des
voix : …
La
Présidente (Mme Poirier) : Rejeté.
Des
voix : …
La
Présidente (Mme Poirier) : Pardon?
Des
voix : …
La Présidente (Mme Poirier) :
D'accord. Il faut compter le nombre de députés en Chambre. C'est une
question de majorité. D'accord. On ne bouge plus…
Des
voix : …
La
Présidente (Mme Poirier) : Bon. Juste
un petit moment, là. Je vais suspendre un moment, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 13 h 50)
(Reprise à 14 h 3)
La
Présidente (Mme Poirier) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Alors, nous en sommes à l'amendement proposépar l'opposition officielle à l'article 2.1, et je comprends que le résultat du vote
est de... il est rejeté à la majorité. Merci.
Alors, il y a
eu 13 minutes de prises à la suspension, c'est ajouté à la fin de nos
travaux. Alors, nous poursuivons.
M. Kelley : Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Poirier) : Oui, M.
le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Mon collègue de Rivière-du-Loup—Témiscouata
a fait une ébauche d'un amendement sur l'article 2.3. Je veux légèrement le modifier. Alors,
si on peut retirer la motion, et je vais le remplacer avec : L'article 2.3 du projet de loi n° 70
est modifié par l'addition, avant les mots «Le ministre», des mots
«Conjointement avec les représentants des communautés
autochtones,». Alors, ça va se
lire : «Conjointement avec les représentants descommunautés
autochtones, le ministre
élabore, rend publique et tient à jour une politique de consultation des communautés autochtones propre au secteur minier.»
La
Présidente (Mme Poirier) : Je vais le relire pour la compréhension de tous.
Alors, je fais lecture del'amendement
proposé par le député de Jacques-Cartier, alors : «Conjointement avec les
représentants des communautés autochtones,
le ministre élabore, rend publique et tient à jour une politique de
consultation des communautés autochtones propre au secteur minier.»
Est-ce que vous voulez élaborer, M. le député de
Jacques-Cartier?
M. Kelley :
Oui. Un petit peu pour éviter la situation d'aujourd'hui, où on est en train
d'adopter un article sur la consultation des autochtones sans l'appui des
autochtones parce qu'ils n'aiment pas le libellé, moi, je pense, si on
va élaborer une politique, si on va régler…
Et j'ai noté l'engagement de la ministre qu'au niveau de les associer en
amont de la prise de décision… Comme j'ai
dit, j'évoquais à la fois le modèle en Ontario, où il y a un permis,
effectivement, d'exploration, alors, avant ça ou l'arrêt récent de la
Cour d'appel au Yukon, où, dès qu'il y a un claim, automatiquement il faut
aviser les communautés autochtones concernées. Alors, ça, c'est les exemples
qu'est-ce qu'on peut faire en amont.
Mais, si je
vais développer une politique de consultation, je pense, il faut consulter les
Premières Nations. Alors, la
modification ici insiste… Quand le gouvernement précédent a élaboré une
politique intérimaire de consultation, nous avons consulté les Premières Nations, c'était… Me Jules Brière était
chargé, au Secrétariat des affaires autochtones, de l'élaborer. Ils ont rencontré une vingtaine de
groupes avant de faire ça. Alors, je pense, l'obligation ici, avant
qu'uniquement le ministre ou le gouvernement dépose une politique de
consultation, il va de soi, une obligation de consulter les Premières Nations.
La Présidente (Mme Poirier) : Mme la
ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Je l'ai mentionné lors de la présentation de
l'article 2 que nous allons préparer
cette politique de consultation là, c'est très clair, en consultation,
premièrement, avec les communautés autochtones,
mais également avec les autres intervenants du milieu. Nous pensons que c'est
essentiel, et je souhaite mettre sur pied un comité de travail un peu
sur le modèle de ce que j'ai fait pour les zones incompatibles avec l'activité
minière avec l'ensemble des intervenants pour qu'idéalement les gens puissent en
arriver à un consensus. Donc, c'est ce qui sera réalisé.
Je ne crois pas que la proposition d'amendement
soit nécessaire, mais, oui, nous le ferons en consultation avec les communautés
autochtones. Et je tiens à rappeler au député de Jacques-Cartier que ce genre
de libellé là ne figurait aucunement ni dans le projet de loi n° 79 ni
dans le projet de loi n° 14.
La Présidente (Mme Poirier) : M. le
député de Jacques-Cartier…
M.
Hamad : Alors, Mme
la Présidente, je demande le vote nominal.
La Présidente (Mme Poirier) : M. le
député de Louis-Hébert.
M.
Hamad : Vote
nominal, s'il vous plaît, sur l'amendement.
La Présidente (Mme Poirier) : …sur l'amendement.
Alors, je demanderais au personnel qui accompagne la ministre de se retirer et
je demande qu'on appelle les députés.
• (14 h 8 — 14 h 20) •
La Présidente (Mme Poirier) : Alors,
nous reprenons nos travaux. Alors, nous allons tenir le vote sur l'amendement proposé par le député de Jacques-Cartier à l'article 2.3, qui se lit comme suit. L'amendement proposé se lit comme
suit : «Conjointement avec les représentants des communautés autochtones, le ministre élabore, rend publique et tient à jour une
politique de consultation des communautés autochtones propre au secteur
minier.»
Que les députés en faveur de cette motion
veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M.
Fournier (Saint-Laurent), M. Moreau (Châteauguay), M. Hamad (Louis-Hébert), M.
Paradis (Brome-Missisquoi), Mme James (Nelligan), M. Dutil (Beauce-Sud), M.
Sklavounos (Laurier-Dorion), Mme Charbonneau
(Mille-Îles), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Ouimet (Fabre), Mme St-Pierre
(Acadie), M. Ouellette (Chomedey), Mme Vallières (Richmond), Mme Gaudreault
(Hull), Mme Charlebois (Soulanges), Mme
Blais (Saint-Henri—Sainte-Anne),
Mme Vallée (Gatineau), M. Bolduc (Jean-Talon), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), Mme Ménard (Laporte), Mme Boulet
(Laviolette), M. Carrière (Chapleau), M. Morin (Côte-du-Sud), M. Diamond (Maskinongé), M. Drolet (Jean-Lesage), M. Reid
(Orford), M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme
Vien (Bellechasse), Mme Houda-Pepin (La Pinière), M. Marsan(Robert-Baldwin), M. Iracà (Papineau), Mme
de Santis (Bourassa-Sauvé), M. Bolduc (Mégantic), M. Rousselle
(Vimont).
Mme
David (Gouin), M. Khadir (Mercier).
La
Présidente (Mme Poirier) : Que les députés contre cette motion
veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : Mme Marois (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. Bédard (Chicoutimi), Mme
Maltais (Taschereau), Mme Malavoy (Taillon), Mme Zakaïb (Richelieu), M. Hébert
(Saint-François), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean),
M. Turcotte (Saint-Jean), M. Trottier (Roberval), Mme Richard (Duplessis), M.
Ferland (Ungava), M. Drainville(Marie-Victorin),
Mme De Courcy (Crémazie), M. Bergeron (Verchères), M. Leclair (Beauharnois),
Mme Champagne (Champlain), M.
Lelièvre (Gaspé), M. Gaudreault (Jonquière), M. Kotto (Bourget), Mme Léger
(Pointe-aux-Trembles), M. St-Arnaud (Chambly), M. Dufour
(René-Lévesque), Mme Ouellet (Vachon), Mme Hivon (Joliette), M. Breton (Sainte-Marie—Saint-Jacques), Mme Beaudoin (Mirabel), M. McKay
(Repentigny), M. Bureau-Blouin (Laval-des-Rapides),
M. Bérubé (Matane-Matapédia), M. Pagé (Labelle), M. Traversy (Terrebonne), Mme
Larouche (Abitibi-Est), Mme Bouillé (Iberville), Mme Gadoury-Hamelin
(Masson), M. Villeneuve (Berthier), M. Pelletier (Saint-Hyacinthe), M. Chapadeau (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), Mme Richard (Îles-de-la-Madeleine),
M. Cardin(Sherbrooke), Mme Proulx
(Sainte-Rose), M. Roy (Bonaventure), M. Claveau (Dubuc), M. Goyer (Deux-Montagnes),
M. Richer (Argenteuil), M. Trudel (Saint-Maurice).
M. Legault (L'Assomption), M. Deltell
(Chauveau), M. Bonnardel (Granby), Mme Roy (Montarville), M. Dubé
(Lévis), M. Caire (La Peltrie), M. Lévesque (Vanier-Les Rivières), M.
Le Bouyonnec (La Prairie), Mme Daneault (Groulx), M. Schneeberger
(Drummond—Bois-Francs).
M.
Ratthé (Blainville).
La
Présidente (Mme Poirier) : Y a-t-il des abstentions? Mme la secrétaire
général.
La
Secrétaire : Pour : 38
Contre :
56
Abstentions :
0
La
Présidente (Mme Poirier) : Alors, l'amendement est rejeté.
Je
suspends un court moment afin qu'on reprenne la commission.
(Suspension
de la séance à 14 h 24)
(Reprise à 14 h 26)
La Présidente (Mme
Poirier) : Alors, nous reprenons nos travaux. Nous en sommes toujours
à l'article 2. Est-ce qu'il y a d'autres amendements? Alors, est-ce que l'article 2
est adopté, tel qu'amendé?
Des voix :
Adopté.
La
Présidente (Mme Poirier) : Merci. Alors, l'article 2, tel
qu'amendé, est adopté. Nous sommes à l'article 3.
Mme
Ouellet :
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Poirier) : Oui, Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet : Donc : L'article 6 de cette loi est
modifié par l'insertion, après «déplacer ou utiliser», de «sur le
terrain qui fait l'objet de leur droit et».
Cet
article modifie l'article 6 de la Loi sur les mines, lequel permet au
propriétaire du sol et au locataire d'une terre cédée, aliénée ou louée par l'État à des fins autres que minières
d'utiliser ou de déplacer certaines substances minérales pour leurs besoins domestiques. Il précise que ces
dispositions ne s'appliquent que sur le terrain qui fait l'objet de leur
droit.
Et j'ai un amendement
de traduction. Donc, est-ce que je le lis immédiatement? Oui?
La Présidente (Mme
Poirier) : S'il vous plaît.
Mme
Ouellet :
Donc, dans le texte en anglais de l'article 3 du projet de loi et avant
«in which they have rights and»,
insérer «on the parcel of land». Donc, c'est une modification de
concordance par rapport à ce que nous proposons dans le texte en
français.
La
Présidente (Mme Poirier) : Alors, nous allons commencer nos
discussions sur l'amendement. Alors, est-ce qu'il y a des commentaires
sur l'amendement proposé? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Poirier) : Adopté. Sur l'article 3, est-ce qu'il y a des commentaires?
M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour :
Bien, en fait, c'est une question. Je veux que la ministre nous précise
exactement la teneur de l'article 3 pour que tout le monde comprenne la
même chose et que tout le monde comprenne... les gens qui nous écoutent aussi à
la maison, parce que, lorsque...
La Présidente (Mme
Poirier) : Madame...
M.
D'Amour :
Vous permettez?
La Présidente (Mme
Poirier) : Excusez-moi.
M.
D'Amour : Oui. Lorsqu'on parle de substances minérales pour
leurs besoins domestiques, ça signifie quoi? Jusqu'où on va? Et ça
concerne quoi comme minerai exactement?
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet :
Oui. Merci, Mme la Présidente. L'article 3 vient modifier l'article 6
de la Loi sur les mines. Et, si on retourne
à la Loi sur les mines, juste lire l'article 6 pour comprendre l'ensemble
du texte : «Le propriétaire du sol et le locataire d'une terre cédée,
aliénée ou louée par l'État à des fins autres que minières depuis le
1er janvier 1966 peuvent déplacer ou utiliser, pour leurs besoins
domestiques, les substances minérales mentionnées à l'article 5.»
Donc,
la question de «pour leurs besoins domestiques» était déjà à l'intérieur de
l'article de la loi actuelle sur les mines.
Ce que nous ajoutons, nous venons préciser que c'est sur le terrain qui fait
l'objet de leur droit pour ne pas qu'il puisse y avoir de déplacement
sur des terrains autres que les terrains sur lesquels les locataires ont des
droits.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour :
Moi, ça me va.
La Présidente (Mme
Poirier) : Ça vous va. Alors, est-ce que l'article 3, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Poirier) : Adopté. Article 4. Mme la ministre.
• (14 h 30) •
Mme
Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. L'article 8 de
la Loi sur les mines est modifié par la suppression de « — permis d'exploration minière;», de « — permis de recherche dans les fonds marins;»,
de « — bail
d'exploitation dans les fonds marins;» et de « — permis de recherche de
substances minérales de surface;».
Cet
article apporte des modifications de concordance à l'article 8 de la Loi
sur les mines en raison de l'abrogation des articles 84 à 99 relatifs aux permis d'exploration minière; de
l'abrogation des articles 127 à 129 relatifs aux permis de recherche et aux baux d'exploitation dans les
fonds marins visant les substances minérales autres que le pétrole, le
gaz naturel et la saumure; de l'abrogation des articles 130 à 139 relatifs
aux permis de recherche de substances minérales de surface. Il n'existe plus de
permis de recherche de substances minérales de surface et de permis
d'exploration minière, ils sont remplacés par le claim.
La Présidente (Mme
Poirier) : Est-ce qu'il y a des commentaires? M. le député de
Louis-Hébert.
M.
Hamad :
Est-ce que j'ai bien compris que maintenant le claim remplace tout, l'exploration
en surface et en profondeur?
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet :
C'est exact.
La Présidente (Mme Poirier) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires? Est-ce que l'article 4 est adopté?
Des
voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Poirier) : Adopté. Article 5, Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
L'article 9 de cette loi est remplacé par le suivant :
«9. Tout droit
minier, réel et immobilier constitue une propriété distincte de celle du sol
sur lequel il porte.
«Aucune utilisation
du sol par un tiers, antérieure ou postérieure à la délivrance d'un droit
minier, ne peut conférer un droit à une
indemnité au titulaire de droit minier. Il en est de même de la cession ou de
l'octroi de droits sur les terres du domaine de l'État.
«Le présent article
est déclaratoire.»
Cet
article remplace l'article 9 de la Loi sur les mines. Il s'agit d'une
disposition déclaratoire qui prévoit que tous les droits miniers, tant
du domaine privé que du domaine public, constituent une propriété distincte du
droit foncier.
Le
deuxième alinéa précise que le tréfonds étant une propriété distincte de celle
du sol sous lequel il se trouve, l'aliénation
de droits par l'État dans le tréfonds n'implique pas qu'il y ait de cession de
droit à l'égard du sol. Et, inversement, l'octroi de droits
superficiaires n'a pas d'impact sur les droits miniers sous-jacents.
Le troisième alinéa
précise que cet article ne constitue pas une modification au régime juridique,
il ne fait qu'énoncer expressément la règle de droit existante.
La Présidente (Mme Poirier) : Est-ce qu'il y a des interventions? M. le député
de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : La différence entre ce qui existe dans le projet
de loi actuel et ce qui était compris dans 43… C'est la même chose ou
c'est différent?
Mme
Ouellet :
Oui, c'est comme ce qui était prévu dans 43.
La Présidente (Mme
Poirier) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M.
Hamad :
Juste, Mme la Présidente…
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad :
On regarde l'article 9 de la Loi sur les mines, puis les modifications, là,
c'est… Juste bien comprendre, c'est quoi, la différence?
Mme
Ouellet : Ça vient préciser l'interprétation. Donc, c'est
pour ça que, dans les commentaires, on dit que ça ne constitue pas une modification au régime
juridique, il ne fait qu'énoncer expressément la règle du droit existante.
Donc, c'est juste en termes de clarification pour être sûrs qu'il n'y ait pas
de problème d'interprétation.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad : Normalement, lorsqu'on fait une modification, c'est
parce qu'il y a une jurisprudence, il y a eu des poursuites, il y a eu
des cas juridiques. Pour ça, on change la loi. Sinon, pourquoi qu'on la change?
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet :
On fait de la prévention.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad : Pourquoi, après tant d'années? Qu'est-ce qui fait
qu'on fait la prévention? Est-ce qu'il y a eu des cas spécifiques? Est-ce qu'il y a… La loi, quand même,
ça date depuis longtemps, puis il n'y a jamais eu de cas, et,
aujourd'hui, on fait la modification. Y a-tu une raison?
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des ressources…
Mme
Ouellet : On vient préciser qu'effectivement ce sont deux
droits distincts et qu'on ne peut pas conférer un droit à une indemnité
au titulaire de droit minier. Donc, comme ça, on s'assure de ne pas avoir de
problème dans le futur concernant l'interprétation de l'article 9.
La
Présidente (Mme Poirier) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires, M.
le député de Louis-Hébert? C'est bien. Alors, est-ce que l'article 5 est
adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme Poirier) :
Adopté. Article 6, Mme la ministre.
Mme
Ouellet : L'article 10 de cette loi est abrogé.
Cet article abroge
l'article 10 de la Loi sur les mines. Avant l'entrée en vigueur du Code civil
du Québec le 1er janvier 1994, il
était nécessaire de procéder à l'inscription des droits réels dans un bureau de
la publicité des droits afin de leur
donner effet. Une exemption d'inscription était donc nécessaire afin de
permettre aux droits miniers énumérés à cet article d'avoir effet sans
devoir procéder à leur inscription.
Cet
article n'est toutefois plus d'aucune utilité aujourd'hui puisque toute
inscription au bureau de la publicité des droits demeure facultative. L'abrogation de cet article n'a aucun effet
sur l'obligation d'inscription des titres miniers au registre des droits
miniers, réels ou immobiliers constitué en vertu de la Loi sur les mines. Le registraire
continuera donc à inscrire les droits au registre.
La Présidente (Mme
Poirier) : Est-ce qu'il y a des questions? L'article 6 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Poirier) : Adopté. Article 7, Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Article 7. L'article 13 de cette loi est modifié par le remplacement du
paragraphe 3° par les suivants :
«3°
d'y inscrire tout autre acte relatif aux droits miniers suivants :
«bail
minier;
«concession
minière;
«bail
d'exploitation de substances minérales de surface;
«bail
d'exploitation de pétrole et de gaz naturel;
«bail
d'exploitation de réservoir souterrain;
«autorisation
d'exploitation de saumure;
«4° d'y inscrire les
promesses d'achat relatives à des claims.»
Cet
article modifie l'article 13 de la Loi sur les mines, qui concerne les responsabilités du registraire du Registre public
des droits miniers, réels et immobiliers. Ce registre étant strictement administratif, l'utilité des inscriptions qui
y sont faites est de permettre au ministre
d'appliquer les articles 78, 122, 156, 206 et 293. Toute autre inscription qui
ne vise pas l'application de
dispositions de la loi est inutile. Les articles 78, 122, 156, 206 et 293 ont
trait à l'utilisation de sommes dépensées
sur un claim pour en renouveler un autre et à des avis qui doivent être
transmis par le ministre à des créanciers. Les actes inscrits au
registre ne bénéficient de l'effet d'opposabilité qu'à l'égard de l'État.
La Présidente (Mme
Poirier) : Est-ce qu'il y a… M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad : Dans l'article 13 de la Loi sur les mines, on oblige
de tenir un registre public des
droits miniers, réels et immobiliers. Et tantôt, dans l'autre article,
on l'a enlevé, cette obligation-là, parce qu'on dit que, dans le… selon le Code
civil ou je ne sais pas trop, on l'a enlevé, et là on revient ici puis on
oblige quand même de tenir un registre.
Mme
Ouellet :
En fait…
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet :
Merci, Mme la Présidente. En fait, dans l'article précédent, ce qu'on a fait,
c'était d'enlever l'inscription au bureau de la publicité des droits, qui était
exigé avant, mais, avec le nouveau Code civil, qui n'est plus exigé. Parce que, là, on faisait une
exemption à cette exigence-là qui était avant le nouveau Code civil.
Donc, c'est le bureau de la publicité des droits.
Là, ce qu'on parle à l'article
13, c'est le registre public des droits miniers. C'est deux choses complètement
différentes. Le registre des droits miniers,
c'est une chose, et l'autre dont on a traité tantôt, c'est le bureau de la
publicité des droits. Et, en fait, l'article
7, ce qu'il vient… ce qu'il vise beaucoup à l'article 13, c'est de permettre de remettre les droits
miniers en fonction de ce que nous avons voté plus tôt, parce que maintenant,
les droits miniers, on sait qu'on en a remplacé plusieurs, là, par le claim,
donc ça vient faire de la concordance aussi avec ça.
La Présidente (Mme
Poirier) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le
député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour :
Quelle est la valeur ajoutée d'une démarche comme celle-là?
Mme
Ouellet :
D'inscrire tous les actes relatifs aux droits miniers? C'est d'avoir l'information. C'est une question que, dans le registre des droits miniers, ça
nous permet d'avoir l'ensemble des informations qui… des transactions qui se
passent sur un titre minier.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Est-ce
que je comprends que ça va
permettre d'avoir davantage d'information? Parce
qu'il y a déjà un certain nombre des
éléments, là, qui, justement, à l'article 13, étaient prévus. Ça faisait
partie… Quand je parle de valeur ajoutée, là, ça amène quoi de plus aux
Québécois, demain matin, d'avoir ça, là?
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet :
Merci, Mme la Présidente. Ça va permettre, à l'intérieur du registre public des
droits miniers, d'avoir l'ensemble
des actes relatifs aux droits miniers, donc des transactions. Et le registre
des droits miniers est public, donc ça va
permettre une plus grande transparence sur les différentes transactions qui sont réalisées
sur les droits miniers.
M.
D'Amour :
…
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Je vais
m'y faire. Parce qu'à l'article 13,
moi, j'ai l'impression qu'on avait déjà la plupart, pour ne pas dire la totalité des éléments dont on parle
cet après-midi. Si on regarde l'article 13, là : «…de tenir le Registre public des droits miniers, réels et immobiliers; d'y inscrire sommairement ces
droits […] leurs renouvellement, transfert, abandon, révocation ou expiration, et d'y conserver les
titres qui constatent ces droits; d'y inscrire tout autre acte relatif à ces
droits.»
Alors,
est-ce qu'on n'avait pas toute la latitude,
la poignée nécessaire à l'inscription de tout ça? Est-ce qu'on n'était pas déjà fort bien équipés? Parce que j'écoute la ministre,
Mme la Présidente, puis j'ai l'impression, là, que, pour
employer une expression, qu'on change quatre trente-sous pour une piastre, là, qu'on fait des modifications pour le plaisir d'en faire. Parce
que, dans 13, là, dans l'article
13 de la loi, il y a beaucoup d'éléments, là… et je ne vais pas les répéter, ce
serait inutile pour l'exercice qui nous réunit cet après-midi, là, mais je ne
vois pas ce qu'on va chercher de plus là-dedans.
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
• (14 h 40) •
Mme
Ouellet : Oui. Merci,
Mme la Présidente. En fait, vous avez
aussi le 4° : «d'y inscrire les promesses d'achat relatives à des claims», qu'on n'avait pas
initialement. Encore là, ça vient clarifier, parce qu'on avait, initialement dans la Loi sur les mines
actuelle, «d'y inscrire tout autre acte relatif à ces droits».
Mais, pour que ce soit un acte, il
faut que la transaction soit réalisée, si je ne me trompe pas. Donc, les
promesses d'achat ne faisaient pas partie des actes. Donc, le 4° permet… nous…
ajouter les promesses d'achat relatives à des claims,
qui n'étaient pas incluses dans l'interprétation de ce qu'était un «acte
relatif à ces droits», qui était initialement dans la loi actuelle sur
les mines.
La
Présidente (Mme Poirier) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour :
On doit… Dans le fond, ce qu'on doit comprendre, là, le seul ajout, c'est,
enfin, «d'y inscrire les
promesses d'achat relatives à des claims», parce que tout le reste était déjà
là.
La
Présidente (Mme Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
M.
D'Amour : C'est aussi clair que ça?
Mme
Ouellet : Oui, c'est exact.
M.
D'Amour : Ça va.
La Présidente (Mme Poirier) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Alors,
est-ce que l'article 7 est adopté?
Des
voix : Adopté.
La Présidente (Mme Poirier) : Adopté. Article 8. Mme la ministre, je sais qu'il
y a un amendement que vous nous avez présenté. Alors, est-ce
que vous pourriez nous présenter l'article et l'amendement?
Mme
Ouellet : Oui. 8. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 13, du suivant :
«13.1. Le registraire inscrit au
registre public des droits miniers, réels et immobiliers, les autorisations
consenties en vertu des articles 66, 67, 69, 70, 106, 107, 140 et 150.
«Il inscrit au registre une mention
relative aux déclarations des titulaires concernant la recherche d'uranium
ou la découverte de substances minérales contenant 0,1 % ou plus d'octaoxyde de
triuranium.»
Donc, je vais lire les commentaires,
et je ferai l'amendement ensuite. Cet article insère un article 13.1 à la
Loi sur les mines, lequel crée l'obligation pour le registraire d'inscrire au registre public des droits miniers,
réels et immobiliers les autorisations
consenties en vertu des articles qui y sont indiqués. Ces autorisations
concernent l'installation sur un claim d'une
construction autre qu'une tente, la prise d'un échantillon de plus de 50 tonnes
métriques, les travaux d'exploration pouvant être faits sur des
aménagements prévus par règlement et sur des cours d'eau atteignant un certain
débit et l'extraction sans bail de substances minérales de surface. Ces
autorisations seront diffusées dans le registre.
Le
deuxième alinéa prévoit également l'inscription au registre de la découverte de
substances minérales contenant 0,1 % ou plus
d'octaoxyde de triuranium. Cette disposition permet la divulgation, par le ministre des Ressources naturelles, des
informations reçues concernant les autorisations émises et la découverte
d'octaoxyde de triuranium par les titulaires de claims. Ces informations seront
dorénavant accessibles facilement et gratuitement.
Et, au niveau de l'amendement,
donc, c'est de supprimer «la recherche d'uranium ou» pour ne pouvoir que conserver «la déclaration de la découverte de
substances minérales». Donc, s'il n'y a que la déclaration de la
découverte qui est faite, il n'y a que la déclaration qui peut être inscrite au
registre.
La Présidente
(Mme Poirier) : M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad :
Si je comprends bien, lorsqu'on a un échantillon de 50 tonnes et plus, ça,
c'est l'article 69 de la loi, si ma mémoire
est bonne, où on peut dire qu'on peut sortir un échantillon de 50 tonnes et
moins, on peut expédier pour faire les analyses. Et là ce qu'on dit dans
cet article-là, si l'uranium ou l'oxyde… l'octaoxyde, là il faut le déclarer.
Est-ce que j'ai bien compris?
Mme
Ouellet :
Mme la Présidente?
M.
Hamad :
Là…
Une voix :
…
La Présidente
(Mme Poirier) : Excusez-moi. Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet : Oui. Merci,
Mme la Présidente. En fait, l'article
8, qui vise à modifier l'article 13 de la Loi sur les mines, c'est des
éléments concernant ce qui est inscrit au registre public, et donc le deuxième paragraphe
vise à faire inscrire, au registre public des droits miniers, les découvertes
de 0,1 % et plus d'octaoxyde de triuranium.
La Présidente
(Mme Poirier) : M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad :
Et l'amendement, là, on ajoute «la recherche d'uranium».
Mme
Ouellet :
On enlève «la recherche».
La Présidente
(Mme Poirier) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Donc, on n'aura pas besoin de déclarer la
recherche d'uranium, mais la découverte d'uranium.
M.
Hamad :
Oui, vous avez raison. Mais ce que je veux dire…
La Présidente
(Mme Poirier) : M. le député de Louis-Hébert, oui.
M.
Hamad : …on ajoute… Là, on enlève «la recherche»; correct.
Je vais attendre sur l'article. Là, c'est l'amendement, là, on enlève
«la recherche». O.K.
La Présidente
(Mme Poirier) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement?
M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Pourquoi,
à ce moment-ci, soustraire l'uranium?
Mme
Ouellet : Pardon?
M.
D'Amour : Pourquoi
soustraire l'uranium?
Mme
Ouellet : Pourquoi
l'uranium?
La Présidente (Mme Poirier) : Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : Ah!
Excusez, Mme la Présidente. Mme la Présidente, ce qu'on fait, c'est la question
de la déclaration. Il va y avoir un article un peu plus loin, si ma mémoire est bonne, où on dit qu'il doit y avoir déclaration de découverte d'uranium de 0,1 %
et plus, en fait d'octaoxyde de triuranium, là, qui est le terme plus exact, et
on a enlevé la question de la recherche parce que souvent les gens ne
font pas… ne cherchent pas particulièrement ça. Quand les explorateurs vont
faire de la recherche, ils recherchent généralement.
Et
donc on a conservé «la découverte», parce que ce qui était important pour le
ministère des Ressources naturelles, ce
qui était important pour les intervenants, c'est lorsqu'on en découvre. Donc,
c'est à ce moment-là qu'il doit y avoir une déclaration.
Et ici ça découle d'un amendement qui va venir ultérieurement. Donc, ce qu'on
dit ici, c'est qu'étant donné que… ce qu'on
demandera plus tard, ce n'est que la déclaration, bien, l'amendement vise à
avoir une concordance avec ce qu'on demande plus tard en termes de
déclaration. Et c'est juste la… On vise seulement que la découverte, donc, de
biffer la recherche d'uranium.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le député de Rivière-du-Loup.
M.
D'Amour : J'ai participé aux consultations particulières.
Cette demande-là vient de qui? Est-ce que c'est une suggestion simplement du ministère ou si ça a été
formulé par un groupe en particulier? Parce que je n'ai pas le souvenir d'avoir entendu ça dans les… ou d'avoir lu un
mémoire qui contenait cette disposition-là en commission parlementaire.
Mme
Ouellet :
C'est une préoccupation particulièrement des explorateurs.
M.
D'Amour :
Et on vous…
Une voix :
…
Le Président (M.
Cousineau) : Oui, M. le député de Rivière-du-Loup.
M.
D'Amour :
O.K. Et on vous l'avait manifesté à quel moment? Après les consultations ou
pendant?
Le Président (M.
Cousineau) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Ça nous a été manifesté lors de différentes
discussions avec les différents intervenants et ça nous apparaissait
raisonnable.
Le Président (M. Cousineau) : M. le député, ça va? Ça va? Est-ce
que l'amendement à l'article 8 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Cousineau) : Adopté. Est-ce que l'article 8, tel qu'amendé…
Oui, vous avez…
M.
Hamad :
Des questions sur l'article maintenant. Je reviens sur l'article, là.
Le Président (M.
Cousineau) : Oui, M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad : L'article 69 de la Loi des mines spécifie, là, 50
tonnes et moins. Et là vous ajoutez ce qui n'était pas avant, si un
minerai de… contenant de 0,1 % de concentration d'octaoxyde de triuranium,
là — c'est
l'uranium — il
faut l'inscrire. Pourquoi? Pourquoi ce produit-là spécifiquement et pas les
autres?
Le Président (M.
Cousineau) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Parce qu'il y a une préoccupation quant à la
radioactivité, et, au Québec, avec les différents projets d'uranium que
nous avons eus au Québec, cette préoccupation-là a été largement répandue. Et
donc il y avait une volonté d'information
dans un premier temps, et je pense que c'est la base pour pouvoir avancer.
Donc, on demande que la découverte de plus de 0,1 %... Et le
chiffre de 0,1 % a été établi en fonction de ce qu'on connaît des projets
qui sont en recherche pour des mines d'uranium. Donc, les projets se
retrouvent, là, en grande partie au-dessus du 0,1 %.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le député.
M.
Hamad : Est-ce que je dois comprendre, ce que vous êtes en
train de me dire, qu'une concentration de 0,1 % de l'octaoxyde, il
y a un danger?
Le Président (M.
Cousineau) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : C'est à titre d'information pour que les gens
puissent savoir que ça a été découvert. Donc, c'est seulement qu'à titre d'information. On demande que
les découvertes soient déclarées. Et l'article 8 du projet de loi vise à
ce que cette déclaration-là ne soit pas juste comme ça, en l'air, mais soit
inscrite au registre des droits miniers, donc accessible publiquement.
M.
Hamad : Ça, j'ai compris qu'on doit l'enregistrer. La
question n'est pas là. La question : Est-ce que vous l'avez mis là
pour donner l'information? Est-ce que… parce que concentration de 0,1 %
d'octaoxyde est dangereux? C'est pour ça que vous voulez que l'explorateur le
mentionne?
Mme
Ouellet :
Nous l'avons demandé pour que ça… à titre d'information. Et d'ailleurs il y
avait des dispositions semblables dans le projet de loi n° 14, qui
étaient à 0,05 %. Et, en fonction de l'ensemble des consultations, nous
avons établi à 0,1 %...
• (14 h 50) •
M.
Hamad : …pourquoi qu'on l'a baissé de cinq fois moins ce
qu'on avait avant? Est-ce qu'il y a une donnée scientifique, est-ce
qu'il y a une information qui vous demande de faire ça? Qui qui a demandé ça?
Mme
Ouellet : C'est des demandes qui venaient de plusieurs
intervenants, comme je vous dis, particulièrement suite aux projets de recherche d'uranium que nous
avons connus au Québec, que ce soit à Sept-Îles, que ce soit en
Gaspésie, que ce soit dans le coin de Chibougamau. Et, en discussion, en
consultation avec aussi les explorateurs, le niveau de 0,05 % leur paraissait un peu trop faible. Ça faisait beaucoup de
déclarations, selon leurs informations. Et, à 0,1 %, nous avons validé en fonction des projets qui sont
actuellement en phase d'exploration, pour être sûrs de capturer ces
projets-là, de ne pas mettre un pourcentage
qui est tellement haut qu'on ne capturerait pas les projets qui sont déjà
actuellement en phase d'exploration. Le 0,1 % nous permet de
capturer, là, les projets qui sont actuellement en phase d'exploration.
Nous pensons donc que
ce niveau-là est un niveau d'équilibre qui permet et, d'un côté, d'avoir accès
à l'information, que les gens sachent qu'il
y a une découverte d'octaoxyde de triuranium, mais, d'un autre côté, de ne
pas mettre un fardeau inutile aux explorateurs avec une multiplication des
déclarations.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Pour rendre les choses très claires, est-ce qu'on
a validé en fonction des projets qui vous étaient soumis ou si on a
validé puis on a établi la quantité, le 0,1 %, la concentration, en
fonction d'études scientifiques?
Le Président (M.
Cousineau) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui, merci, M. le Président. Dans les précédents
projets de loi, c'était à 0,05 % que le pourcentage avait été établi. Et nous avons validé en fonction
des projets qui sont en cours actuellement — en phase d'exploration, il n'y a pas
de projet en phase d'exploitation, en phase d'exploration — et,
des quatre projets, trois se situent au-dessus du 0,1 %, donc seraient capturés par cette disposition-là, et celui
qui est en dessous se retrouve de toute façon en dessous du 0,05 %. Donc, nous pensons que le niveau
établi par le 0,1 % est un niveau qui est raisonnable pour permettre, d'un
côté, la transparence et, de l'autre côté, sans alourdir indûment le fardeau
administratif des explorateurs lorsqu'ils font de la recherche minérale.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le député de Mégantic.
M.
Bolduc
(Mégantic) : Oui, M. le Président. Merci. Est-ce que vous
avez une information à partir de quelle concentration
le U3O8 est toxique ou peut créer un problème pour
la population des gens qui sont en contact avec le produit?
Mme
Ouellet : Oui. À ce stade-ci, on n'est pas sur ces
questions-là. C'est vraiment de savoir la concentration de ce qui est dans le sous-sol, donc, lorsqu'il y a
découverte, parce que des explorateurs qui ne recherchent pas
nécessairement de l'uranium peuvent en découvrir
quand même, donc, et l'élément, là, qui est indicateur, c'est l'octaoxyde de
triuranium, donc pour pouvoir diffuser
l'information. Mais c'est ce qui est actuellement naturellement présent dans le
sol, étant donné que ce sont des… en phase d'exploration, là.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le député de Mégantic.
M.
Bolduc
(Mégantic) : Merci. Le point important, c'est que, de savoir
qu'il y a un matériau x ou y dans un minerai,
s'il n'y a pas de possibilité d'extraction… C'est bien beau, de l'information. On pourrait demander l'ensemble des matériaux qui existent dans le
minerai, là. Pourquoi exclusivement le trioxyde d'uranium?
Le Président (M.
Cousineau) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui,
merci, M. le Président. En fait, je suis un peu surprise, parce que
c'est un consensus quand même qui est établi depuis un certain temps, que cette
information-là soit disponible. Puis pourquoi
concernant l'uranium? C'est à cause
de la radioactivité, où la radioactivité… En général, le minerai, là, c'est…
lorsqu'on fait le carottage, là, c'est stérile,
là, il n'y a pas de réaction. Toutefois, lorsqu'on parle de radioactivité, ça
peut être un peu différent, et c'est là où il y a une volonté importante
des populations, des citoyens, des municipalités, des groupes environnementaux
d'avoir accès à cette information-là. Et nous avons repris ce qui avait été
travaillé en grande partie dans le projet de loi n° 14, mais en ajustant le pourcentage et en ajustant
aussi… en limitant à la découverte sur cet élément-là. Et l'information
est donc maintenant accessible… serait, en fait, serait accessible.
Le Président (M.
Cousineau) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 8? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 8 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Cousineau) : Adopté. Nous passons à l'article 9. Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, M. le Président. Donc, à l'article 9, l'article 14 de cette
loi est modifié par le remplacement, dans le
premier alinéa, de «au paragraphe 3°» par «aux paragraphes 3° et 4°» et,
deuxièmement, par la suppression, dans le deuxième alinéa, de «, qu'il
soit exempt ou non de l'inscription au bureau de la publicité des droits de la
circonscription foncière,».
Donc, cet
article apporte des modifications de concordance à l'article 14 de la Loi
sur les mines en raison de la modification apportée à l'article 13,
qui vient délimiter les actes à inscrire au Registre public des droits miniers,
réels et immobiliers aux fins d'application de la loi et de l'abrogation de
l'article 10, qui exemptait les droits miniers de l'inscription au bureau
de la publicité des droits.
Le
Président (M. Cousineau) : Est-ce qu'il y a des
interventions? Pas de question? Pas d'intervention? Est-ce que
l'article 9 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Cousineau) :
Adopté. L'article 10. Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Article 10 : L'article 17 de cette loi est remplacé par le
suivant :
«17. La
présente loi vise à favoriser, dans une perspective de développement durable,
la prospection, la recherche, l'exploration
et l'exploitation des substances minérales, et ce, tout en assurant aux
citoyens du Québec une juste part de la richesse créée par l'exploitation de ces ressources et en tenant compte
des autres possibilités d'utilisation du territoire.
«Elle vise aussi à ce que l'exploitation des
ressources non renouvelables se fasse au bénéfice des générations futures.
«La présente loi vise également à développer une
expertise québécoise dans l'exploration, l'exploitation et la transformation
des ressources minérales au Québec.»
Cet article remplace l'article 17 de la Loi
sur les mines. Il énonce les objectifs de la loi et rappelle certaines orientations établies dans le préambule édicté par l'article 1 du projet de loi. Il balise également le pouvoir discrétionnaire du ministre des
Ressources naturelles dans l'application de la loi. Ainsi, l'objet de la loi
prévoit que la réalisation d'activités minières doit être favorisée tout en
assurant un partage de la richesse créée et en tenant compte des autres utilisations
du territoire. Cette mise en valeur des ressources minérales doit aussi être
réalisée dans une perspective de développement durable.
Le Président (M. Cousineau) :
Questions sur l'article 10? M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad : «…juste
part de la richesse créée…» «…juste part…» C'est rare que je vois des lois où
on est vraiment dans le relatif au lieu d'être vraiment précis.
«…juste part», pour Québec solidaire, c'est probablement
différent que «juste part» pour Option nationale. Puis en plus, dans
l'explication, on dit : «Il balise également le pouvoir discrétionnaire du ministre des Ressources naturelles dans l'application de la loi», et : «Cette mise en valeur des
ressources minérales doit aussi être
réalisée dans une perspective de développement
durable.» Ça, je comprends, mais, le
«juste part», est-ce que la ministre peut nous dire c'est quoi, «juste
part», en chiffres?
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui. Merci,
M. le Président. En fait, c'est des intentions, c'est justement pourquoi nous l'inscrivons dans l'objet de la loi. Et c'est
comme le développement durable. On parle de «juste part de la richesse
créée». On pense que c'est important,
et c'est pour ça qu'on parle de maximisation des retombées économiques. Et c'est ce qui va permettre d'encadrer,
justement, le pouvoir discrétionnaire du ministre des Ressources naturelles.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad :
Mais, avec tout respect, M. le Président, je trouve que c'est contradictoire.
On veut baliser le pouvoir discrétionnaire
de la ministre, puis en même temps on parle de «juste part». «…juste part»,
c'est relatif. Il peut y avoir un ministre
qui va trouver, «juste part», que c'est minime, puis un autre ministre qui va
trouver un autre élément. Alors là, on est
vraiment dans le… on n'est pas dans le précis, puis ce n'est pas nécessairement
vrai que ça va baliser le pouvoir, parce qu'on est dans le relatif.
C'est relatif chacun c'est quoi, «juste part».
Mais
j'aimerais ça qu'on ait un exemple. Si on a une mine qui exploite, je ne sais
pas, moi, mettons 50 tonnes de fer, quelle est la juste part, selon
la ministre, de créer la richesse pour l'exploitation de cette mine-là? C'est
quoi, la juste part?
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
• (15 heures) •
Mme
Ouellet :
Oui. Merci, M. le Président. Lorsqu'on
parle de l'objet et des champs d'application, on donne des grands enlignements, on donne une vision dans laquelle doit
s'interpréter l'ensemble de la loi, et
c'est pour ça que nous disons : Vise à favoriser, dans une perspective de développement durable, les différents objets reliés aux activités
minières, soit la prospection, la recherche,
l'exploration, l'exploitation des substances minérales, et tout en s'assurant, au niveau des citoyens du Québec, d'avoir
une juste part de la richesse créée, parce que nous souhaitons un meilleur
partage de la ressource naturelle que
comporte le minerai québécois, qui est
une ressource, rappelons-le, qui n'est pas renouvelable, et en tenant compte des autres possibilités d'utilisation
du territoire.
Là, ça vient un petit peu encadrer la question
des zones incompatibles avec l'activité minière, encore là,
pour que, lorsqu'on parle des autres possibilités d'utilisation du territoire dans l'objet et champ de l'application de
la loi, nous ne définissons pas exactement, mais,
ailleurs dans la loi, il y a des dispositions
qui font référence à cet élément-là. Et «[elle] vise aussi à ce que
l'exploitation des ressources non renouvelables se fasse au bénéfice des
générations futures», encore là, c'est
une question de vision qui est inscrite dans l'objet de la loi.
Et on a le
dernier paragraphe qui dit qu'on vise à développer une expertise québécoise
dans l'ensemble des domaines, que ce soit l'exploration et l'exploitation, où, déjà, je crois, nous sommes pas mal reconnus à
travers le monde, mais on ajoute la transformation des ressources minérales au Québec.
M.
Hamad : C'est une
loi, là.
Le Président (M. Cousineau) :
Vas-y…
M.
Hamad : C'est une loi. Ce n'est pas une politique, ce
n'est pas une volonté, ce n'est pas un discours
de trône. C'est une loi qui
dit : Voilà les règles du jeu. Et,
lorsqu'on établit des règles du jeu, M. le Président, on doit être
clairs. Que la présente loi vise également à
développer une expertise québécoise, bien, ça
va de soi, là. Le jour où on va dire que
le domaine minier est important, on va encourager l'exploitation,
l'exploration, etc., on développe une expertise. Mais là il y a une contradiction. Et j'aimerais ça qu'on aille clairement
là-dessus, c'est quoi la volonté. Je veux dire, une fois qu'on a dit qu'on veut avoir une juste part, tout
le monde ici, dans la salle, est d'accord avec ça. Juste part, tout le
monde va être d'accord. Mais, en même temps, on dit : Il balise également
le pouvoir discrétionnaire.
Alors, je
veux un exemple. J'ai une mine de 10 tonnes
par jour de fer, alors quel est le critère de juste part pour cette
mine-là? Est-ce que, pour la ministre, aujourd'hui… Parce que, là, c'est enregistré, M. le Président. Si jamais
on a une situation,
plus tard, problématique, on va revenir aux
galées pour voir quelle est l'intention du gouvernement, pour décrire en chiffres. Parce que «juste part», une
part, ça va être un volume, ça va être un chiffre, ça va être un
montant. On peut-u avoir une idée? On ne veut pas une idée précise, là, on
comprend, là, qu'on n'est pas dans la précision autant que ça, mais qu'est-ce
que la juste part qui va baliser le pouvoir discrétionnaire de la ministre?
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Oui, merci, M. le Président. L'exemple du député de Louis-Hébert est un peu
surprenant, parce qu'à 10 tonnes par
jour je peux vous dire que je n'ai jamais vu ça, une mine de fer à 10 tonnes
par jour, là.
M.
Hamad :
M. le Président, c'est un exemple pour être simple, là,
mais ce que j'aimerais, c'est avoir une réponse.
Le Président (M. Cousineau) :Oui. D'accord.
M.
Hamad : Elle mettra quel chiffre qu'elle veut, ce que je
veux, une réponse.
Le Président (M. Cousineau) :
D'accord, M. le député de Louis-Hébert. Mme la ministre, faites attention, s'il
vous plaît.
Mme
Ouellet : Il y a
le député d'Abitibi-Témiscamingue qui souhaite intervenir.
M.
Chapadeau :
Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme
Ouellet :
Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
M.
Chapadeau :
Je suis un peu… Merci, M. le Président. Je suis un peu surpris de la question du député de
Louis-Hébert, et
je veux bien… Il me semble qu'il y a là, là-dedans, là, s'il avait été à
l'écoute des régions du Québec, il y a là, là-dedans, une volonté de l'ensemble des régions du Québec. Et moi, je
peux vous dire que ce que vous retrouvez là-dedans, là… Je ne sais
pas si vous avez pris le temps de lire les mémoires qui ont été déposés en
commission parlementaire, qui viennent des régions du Québec, moi, j'ai
pris le temps de lire les mémoires qui viennent de ma région.Quand on parle de maximiser les retombées économiques,
j'espère que le député de Louis-Hébert n'est pas en désaccord avec ça,
quand on parle d'autres possibilités d'utilisation du territoire, il faut vivre
dans une région pour savoir qu'il y en a, il arrive
qu'il y ait des conflits d'usage du territoire. Quand on parle de développer
une expertise québécoise dansl'exploration,
puis l'exploitation, et la transformation des
ressources minérales, est-ce que le député est en désaccord avec ça? Est-ce qu'il est avec la position de Serge
Simard ou bien s'il y a une nouvelle position du Parti libéral
maintenant? La question…
Le Président (M.
Cousineau) : Question de règlement.
M.
Chapadeau : La
question qui se pose, c'est celle-là. Donc…
Une voix : …
Le Président (M. Cousineau) : Vous pourrez lui répondre.
M.
Chapadeau :
…ce qui est écrit là-dedans, il me semble qu'il y a une belle volonté, là,
d'inscrire ce qu'on veut faire du
Québec minéral, et ça, c'est inscrit. Puis je l'invite à prendre le temps de
lire les mémoires qui ont été déposés par les différentes régions du Québec, il va se rendre compte que c'est une
volonté qui vient de l'ensemble des régions du Québec, ce qui est
inscrit dans ce paragraphe-là.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le…
Des voix : Ha, ha, ha!
M.
Hamad : M. le
Président, la question…
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad : …la question était adressée à la ministre,
là. Je ne vais pas voir si le député
a lu les mémoires ou non. La question est simple, là, et...
Des voix : …
Le Président (M. Cousineau) :
S'il vous plaît! Non, ça va, là, j'écoute, là.
M.
Hamad : M. le
Président...
Le Président (M. Cousineau) :
D'accord.
Une voix : …
Le Président (M. Cousineau) :
Avez-vous une question de règlement, M. le député? Est-ce qu'il y a une
question de règlement, là?
M.
Chapadeau : Bien,
je veux savoir, il a dit… le député de quoi...
Une voix : Ce n'est pas une
question de règlement, ça.
Le Président (M. Cousineau) :
Non, non. Alors, continuez…
M.
Hamad : Alors, M.
le Président…
Le Président (M. Cousineau) :
…M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad :
…la ministre, le 5 octobre 2011, elle a dit dans l'étude détaillée — les galées — elle dit : La mise en valeur minérale dans le respect des principes de
développement durable : toute question des redevances doit
absolument être abordée dans l'étude d'un projet
de loi. Je veux comprendre. La question est pour la ministre et ses juristes,
M. le Président. On veut comprendre.
Elle vient de nous le dire que c'est «juste part de la richesse». Je veux
savoir, là... Puis, après ça, elle dit qu'il balise également le pouvoir
discrétionnaire.
J'ai donné un
exemple de 10 tonnes, c'est 10 millions de tonnes. Ça va lui faire
plaisir, je veux une réponse. Juste dire
quelle est, selon vous, la ministre, la juste part pour une mine de
10 millions de tonnes par jour. J'aimerais savoir c'est quoi, la
juste part, pour que, si jamais il y a litige après, dans les galées on va
référer à ce que la ministre a dit pour expliquer
qu'est-ce qu'elle veut dire «juste part». Sinon, M. le Président, c'est très
relatif. Si la ministre n'est pas capable de nous dire c'est quoi,
«juste part», ça ne donne rien de le mettre là, dans la loi.
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Oui. Merci, M. le Président. On voit à quel point le domaine minier est très familier
au député de Louis-Hébert, parce que
10 tonnes par jour, ça ne se peut pas, mais 10 millions de tonnes par
jour, ça ne se peut pas, non plus. On
parle de projets, des fois, c'est 15 millions de tonnes par année,
20 millions de tonnes par année, ça peut aller jusqu'à
50 millions de tonnes par année, mais, dans les quantités…
M.
Hamad : Oui…
Mme
Ouellet :
…je peux vous dire que...
M.
Hamad :
...millions de tonnes, O.K.?
Mme
Ouellet :
…
Le Président (M.
Cousineau) : D'accord…
M.
Hamad :
…le chiffre que vous aimerez…
Le Président (M.
Cousineau) : D'accord.
M.
Hamad :
…mais répondez aux questions, là, au moins.
Mme
Ouellet :
Ah! Ça va me faire plaisir...
M.
Hamad :
S'il vous plaît, M. le Président…
Le
Président (M. Cousineau) : Donc, un instant, là! On va parler
un après l'autre, là. Mme la ministre, continuez.
Mme
Ouellet : Oui, merci. M. le Président, je faisais juste
noter la méconnaissance du député de Louis-Hébert de la question
minière. Je pense que c'est important de le noter.
La
question de la juste part, M. le Président, c'est comme lorsqu'on parle de
développement durable, c'est une vision globale. La juste part, c'est des retombées économiques : qu'on
parle d'emplois dans les régions pour les communautés locales, les
communautés régionales, qu'on parle de contrats de sous-traitants dans les
communautés locales, dans les communautés régionales, lorsqu'on parle de juste
part, c'est d'avoir des retombées économiques de l'activité minière qui
profitent également aux communautés.
Donc,
c'est ce qu'on indique par la «juste part», c'est d'avoir des retombées
économiques qui sont intéressantes pour les communautés, parce qu'il est fini, le temps où les gens acceptent
des projets miniers seulement en retour des emplois. Ils souhaitent maximiser les retombées économiques,
donc les retombées économiques qui sont plus larges que seulement que les emplois dans les mines mais qui concernent
tous les contrats de sous-traitance. Et les entreprises qui ont ces
contrats-là peuvent développer une expertise
qui, ensuite, peut être utilisée ailleurs au Québec ou même à l'international, ce
que le Québec a réussi à faire avec
beaucoup de succès sur des sous-traitants et des compagnies manufacturières
d'équipements miniers. Et donc, lorsqu'on
parle de «juste part», c'est l'ensemble des retombées économiques qui peuvent
intéresser une communauté locale, régionale ou nationale.
M.
Hamad :
Bon, l'ensemble...
Le Président (M.
Cousineau) : Bien…
M.
Hamad :
M. le Président, elle dit «l'ensemble». L'année dernière...
Le Président (M.
Cousineau) : M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad :
Oui?
Le Président (M.
Cousineau) : Vous aviez terminé, Mme la ministre?
M.
Hamad :
Oui, elle a terminé.
Le
Président (M. Cousineau) : Oui? J'aimerais passer aussi à un
autre intervenant, mais on pourra revenir avec vous. Vous pourrez
continuer, si vous permettez, parce que je vais... Alors, M. le député de
Chauveau.
• (15 h 10) •
M.
Deltell :
Oui. Merci, M. le Président. Je tenais à intervenir, parce qu'en effet la
question du député de Louis-Hébert est
pertinente, comme toute question. Mais je pense que la réponse est
relativement... elle se comprend, la réponse. Et je vais vous donner les
réflexions qui me viennent à l'esprit.
C'est
qu'il n'y a pas un projet pareil. Il n'y a pas un projet identique. Il n'y a
pas un minerai qui peut être exploité de la même façon avec les mêmes
retombées. Et ça, c'est vrai pour un minerai, mais imaginez une mine pour un
minerai particulier dans un secteur du
Québec versus un autre secteur. Donc, chaque projet est unique en soi, chaque
minerai est unique et chaque
développement est unique. Donc, quelle va être la juste part de la richesse
créée pour chacun des projets? M. le Président, je pense qu'il faudrait,
à ce moment-là, faire une liste longue comme ça où n'en finirait plus de finir.
Alors,
l'intention manifestée dans l'article 17 est noble. On est tous pour ça, on
veut tous des retombées, mais encore
faut-il pouvoir connaître cet objectif-là. Mais, ultimement, est-ce qu'il faut définir chaque objectif pour chacun
des projets, pour chaque minerai? On n'en finirait plus, M. le Président.
Et je tiens, en conclusion, à amener, je ne
dirais pas l'anecdote, mais le fait suivant. Je me souviens, il y a deux ans, Raymond Bachand était ministre des Finances à ce
moment-là, et puis on parlait des retombées économiques pour les projets miniers puis tout ça. Et moi,
j'avais dit à M. Bachand, je lui avais dit : Écoutez,
moi, pour être d'accord avec le développement minier, ça me prend absolument
de la transformation, sinon il n'en est pas question. Puis là
Raymond, et le collègue aussi, qui était ministre des Ressources naturelles à l'époque, M. Gignac, m'avaient dit :
Écoute, c'est bien beau ton idée, là,
oui, on est tous pour ça, mais le problème, c'est que, dans certaines mines,
pour certains minerais, ça coûterait tellement cher d'implanter une
industrie de la transformation qu'on perdrait toutes les retombées. Et là je ne
veux pas faire trop de politique, mais ce serait comme continuer à perpétuer le même modèle que les
éoliennes, c'est-à-dire on est dans le champ, on est dans
l'erreur, on s'en va dans le trou, mais on continue pareil. Bon, je ferme la
parenthèse.
Il faut toujours
bien remarquer qu'on n'est pas d'accord sur tout, M. le Président. Donc, à mon point de vue, tel que c'est écrit, ça va.
Ça fait partie d'une intention, mais, comme il n'y a pas un projet qui est
identique, il n'y a pas un minerai qui s'exploite de la même
façon et que chaque retombée repose
sur une vision subjective, parce que ce qui est important, ce qui est une bonne retombée aujourd'hui peut ne pas l'être dans 10 ans, alors je pense que, tel que c'est
libellé, ce n'est pas la fin du monde.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le député de Chauveau. Mme la ministre, avant de retourner de ce
côté-ci, est-ce que vous avez un commentaire?
Mme
Ouellet : …des
collègues qui ont des commentaires. On va leur laisser la…
Le Président (M. Cousineau) : Oui,
M. le député de Roberval.
M.
Trottier : Oui, merci, M. le Président. Je pense qu'il est bon
de rappeler qu'il n'y a pas si longtemps que ça le Vérificateur général
avait fait un rapport qui était assez dévastateur, comme de quoi que le
gouvernement libéral ne s'était pas occupé
du dossier minier, que, dans le fond, on ne savait pas où est-ce qu'on s'en
allait, c'était le bordel, c'était n'importe
quoi. On pouvait voir à peu près, je pourrais dire, toutes sortes de problèmes
de toutes les sortes, on n'était pas capables
de savoir qui payait quoi, on donnait des autorisations sans qu'il y ait de
vérification. C'était vraiment ce qu'on a appelé un rapport dévastateur
à l'époque.
Puis pourquoi est-ce qu'on a un projet de loi?
Puis pourquoi est-ce qu'on veut faire avancer ça? Bien, c'est justement, c'est pour corriger tout ça. Puis,
quand je vois l'ancien gouvernement vouloir nous faire des reproches, je
peux vous dire que ça prend du front plus que tout le tour de la tête, là, pour
pouvoir faire ça. Puis on sait que, dans le fond, l'ensemble des Québécois
veulent qu'on ait un projet de loi qui va tenir la route. On comprend que, je
veux dire, il n'est peut-être pas parfait; ça, ça fait partie de la game. Mais
sincèrement je pense qu'on va être plus en business puis en écologie qu'on
l'était avant.
Je pense que vraiment, en tout cas, on va
gagner, puis je pense que c'est l'ensemble des Québécois et des Québécoises qui
va gagner là-dessus, puis ce que j'espère, c'est que… je pense que… À la fin de
tout ça, j'espère que tout le monde aura l'honnêteté de dire que le projet de
loi qu'on est en train d'adopter va être mieux que ce qui existait avant parce
que… Dans le fond, c'est que, là, si les gens recherchent la perfection, bien,
ce sera peut-être pour un autre moment, mais sincèrement je pense qu'on va être
capable de faire quelque chose d'intéressant avec ça. Puis autant les
municipalités vont être contentes, autant les minières vont savoir à quoi s'en
tenir. Parce que l'idée, ce n'est pas tant de donner n'importe quoi puis de
dire : N'importe qui peut faire n'importe quoi avec ça, mais qu'on sache à
quelle place qu'on s'en va. Puis je pense que tout le monde va être gagnant
là-dedans, à la fois l'industrie, les Québécois, les écologistes, les
municipalités et, j'espère bien aussi, le Parlement parce qu'on aura une loi
qui sera derrière nous au lieu d'être dans le n'importe quoi.
Le
Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le député de Roberval. M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Là, je
comprends que le président du Conseil du trésor puis le ministre des Finances
n'ont pas dû passer sur ce projet-là certain, là. On va s'expliquer, on va
essayer de se sortir de là, puis se comprendre, puis trouver une solution pour
bien atterrir.
Premièrement, là, le député de Roberval, tout à
l'heure, a fait allusion au rapport du Vérificateur général, la recommandation
du Vérificateur général, parce que ça fait un moment que vous êtes là, qui
recommandait justement une étude globale sur l'ensemble des possibilités. Le
gouvernement qui est là ne l'a pas fait.
Deuxièmement,
sur la question des redevances, 2010-2011, ça va vous rappeler quelque chose,
là, 305 millions de redevances,
plus que les 10 ans auparavant, 289 millions au total sur 10 ans. On
arrive en 2010-2011 et voilà que la flèche part en montant, à 305 millions. C'est de l'argent en termes de
redevances. Quand on parle de la juste part, la juste part, pour le gouvernement, là, c'est-u les
400 millions de plus promis en campagne électorale, pendant cinq ans,
2 milliards, ou finalement, bien, le 40
à 50 millions potentiel dans le nouveau régime de redevances déposé par le
ministre des Finances? C'est-u ça, là? C'est quoi, la juste part?
Moi, je veux
savoir, puis je veux que ce soit bien simple, là, c'est quoi la grille
d'évaluation. Quelle est l'analyse qui a été faite, mine par mine ou
minerai par minerai, qui permet d'en arriver à établir la juste part? C'est
quoi, puis comment on
s'y est pris? Je comprends, là, parce
que ça a
été rédigé par des juristes, ce n'est pas arrivé par l'opération
du Saint-Esprit, là. Alors, moi, je veux
savoir. Puis les discours prorégions, là, c'est bien
correct, là — je
suis un régionaliste moi-même puis je
comprends ça — mais
moi, je veux savoir sur quelle grille.
Et la ministre réclamait — projet de loi n° 43 — des études pointues sur le plan de la transformation des métaux. Et j'avais fait une suggestion : Est-ce que la ministre ne pourrait pas s'imposer cette démarche-là aussi?
Ça peut rapporter quoi, puis c'est quoi, la
juste part?
Moi, je
comprends que, là, dans le projet de loi actuel, à travers les réponses qu'on a
eues à venir jusqu'à maintenant, on a inscrit ça, puis il fallait inscrire
quelque chose, puis ça a été fait de même, là, O.K.?
C'est enjôleur, là, «la juste part». Tout le monde… Les
députés qui ne posent pas trop de questions, à un moment donné, s'excitent puis
ils disent : Wow! C'est bon pour les régions. C'est correct.
Puis il y a
une autre affaire qui m'agace beaucoup, moi. Lorsqu'on parle de baliser le
pouvoir discrétionnaire, là, c'est un veto, à quelque part, qui est là-dedans, «baliser
le pouvoir discrétionnaire de la ministre».
C'est quoi, les balises? Puis je veux
savoir tout ça, là. Avant qu'on procède à l'adoption de cet article-là, je
pense qu'on a la responsabilité de poser ces questions-là.
Donc, pour être bien compris, là : les grilles
qui nous permettent de comprendre c'est quoi, la
juste part; deuxièmement, est-ce que la ministre est d'accord
avec l'idée d'avoir une étude qu'elle a elle-même réclamée à
l'industrie; puis les fichus pouvoirs discrétionnaires à la ministre, on
commence à en avoir assez, là. Voilà.
Le
Président (M. Cousineau) : Mme la ministre, puis, par la suite,
M. le député de Blainville. Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Oui, merci, M. le Président. En fait, les études de transformation… Vous savez
que nous avons des dispositions, dans le projet de loi n° 70, pour
demander qu'avant l'émission du bail l'entreprise réalise
une étude d'opportunité et de marché. Parce que, souvent, les
entreprises sont intégrées en aval, et la majorité ou
sinon toutes les multinationales ont
des entreprises de transformation également, donc connaissent très bien ces
marchés-là, connaissent les coûts de
construction. Des fois, c'est fascinant en discussion avec les entreprises, parce que, malgré ce qu'en disait le député
libéral Serge Simard, que la transformation allait appauvrir le Québec et que
les entreprises ne voulaient pas faire de transformation au Québec, et ça
allait donc appauvrir le Québec, moi, les discussions que j'ai eues avec les entreprises minières, ce qu'elles m'ont
répondu — et, dans
le cas, c'est des très grandes multinationales — c'est qu'elles ont exactement les
mêmes exigences ailleurs dans le monde, parce
que, de plus en plus, les pays à travers le monde souhaitent avoir plus de
transformation sur leur territoire pour maximiser les
retombées économiques.
Donc, oui, la
question des études de transformation sera réalisée... maintenant, au fur et à
mesure des projets, à travers les
études d'opportunité et de marché qui seront
réalisées par les entreprises minières pour les produits, que ce soient les métaux traditionnels, comme le fer et le
nickel, ou les métaux non traditionnels, comme les terres rares, où, là aussi,
il y a de très belles possibilités de transformation, et, dans le cas des
terres rares, qui viendraient renforcer l'ensemble de la volonté gouvernementale
actuelle d'accélérer l'électrification des transports au Québec et d'en faire
un vecteur de développement économique.
Donc,
lorsqu'on parle de juste part, à ce moment-ci, M. le Président, nous sommes dans le chapitre III de la
Loi sur les mines concernant les droits
miniers du domaine de l'État, dans la section I
concernant l'objet et les champsd'application.
Nous ne sommes pas dans le détail des permis et de
l'émission des permis, nous sommes dans le domaine des
intentions. Donc, c'est l'objet et champ d'application, et c'est pour cette
raison que les énoncés sont présentés sous forme
d'intention, sous forme de vision. Lorsqu'on parle de développement durable, ça
ne dit pas : a ou b ou c, ça
donne l'intention globale de développement durable. Ça ne spécifie pas chacune
des attentes. Mais, plus loin dans la loi, nous avons plusieurs objets d'une
meilleure protection de l'environnement qui
rentrent donc dans cette volonté-là de développement
durable.
• (15 h 20) •
Donc, la même
chose pour s'assurer la juste part de la richesse créée par l'exploitation des
ressources. On ne dit pas : a, b ou c, mais, plus tard dans la loi,
il y a différents éléments, comme les comités de suivi,
comme les études d'opportunité et de marché, comme la possibilité, pour
le gouvernement, d'exiger de la maximisation des retombées économiques, qui sont en lien avec cet élément-là.
Et la même chose lorsqu'on parle que «l'exploitation des ressources non renouvelables se fasse au bénéfice des
générations futures», bien, de s'assurer d'avoir des plans de restauration
et de réaménagement qui soient conformes, qui soient corrects pour que nous ne
laissions plus de sites miniers orphelins. Donc, là encore, l'écriture qui est dans l'objet de la loi
ne spécifie pas, mais des articles plus détaillés dans la loi viennent
appuyer cette intention, qui est inscrite à l'article 10, qui vise
à venir modifier l'article 17 de la loi actuelle sur les mines. Et,
effectivement, ça va s'incarner projet par projet, parce que,
dépendant des projets, ils sont situés où, dépendant quel type de
minerai, dépendant c'est quelle compagnie qui réalise le projet, dépendant
quelles quantités sont extraites, il y a un
ensemble de facteurs qui peut venir avoir un impact sur quelle sera, à ce moment-là, pour chacun des projets, la juste part en termes de retombées
économiques locales, en termes d'emplois. Est-ce que le projet se situe en
territoire nordique avec des communautés autochtones? On peut penser qu'il y a
des emplois qui sont réservés pour les communautés autochtones, des contrats de
sous-traitants.
Il y a
un ensemble d'objets qui peut venir appuyer la question de la juste part, mais
nous sommes actuellement à un article d'intention, qui vise à préciser l'objet et les
champs d'application de la loi, et ces articles d'intention là
s'incarnent, tout au long de la loi, dans
des articles beaucoup plus détaillés, qui viennent donner de la
substance à ce qu'on appelle le développement durable, à ce qu'on
appelle la juste part, à ce qu'on appelle les autres possibilités d'utilisation
du territoire, ce qu'on appelle le bénéfice
des générations futures et le développement d'une expertise québécoise, M. le Président.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, Mme la ministre. M. le député de Blainville.
M. Ratthé : Merci,
M. le Président. Écoutez, la ministre
a déjà donné passablement d'exploitation, dépendamment de l'endroit de l'exploitation. Mais je voulais
juste savoir... J'imagine que ce n'est pas dans cette loi-ci qu'on
retrouve, par exemple, la notion que vous aviez déjà apportée,
pourcentage de redevances sur du brut. Est-ce
qu'on va retrouver ça dans un
autre projet de loi? Quand on parle de ça, est-ce qu'on réfère à des chiffres
ou à des concepts plus précis, je veux dire, qui seront dans un autre projet de
loi, où on va plutôt parler de redevances, de participation, par exemple, à une
entreprise, de profit sur le brut, etc.? Est-ce qu'on va finir par pouvoir être
plus précis, mais à travers une autre loi? Parce qu'on ne retrouve pas ces
concepts-là dans cette loi-là.
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Oui, merci, M. le Président. En fait, la question des redevances a été annoncée
au mois de mai l'année passée par le gouvernement, et il y a eu dépôt
pour une modification de la Loi sur l'impôt minier. Mais les dispositions sont
des dispositions fiscales qui entreront donc en vigueur à partir du 1er janvier
2014 concernant les redevances.
L'ancien gouvernement libéral avait refusé de faire tout débat concernant la question des redevances.
Ils avaient fait des dispositions et avaient refusé à chaque fois de
faire quelque débat que ce soit. Nous avons tenu le sommet sur les redevances au mois de mars, si ma mémoire est bonne, et ensuite le gouvernement a déposé sa
décision concernant les redevances, qui sera en application à partir du
1er janvier 2014.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : ...sur la
question des redevances, M. le Président, l'ancien gouvernement a mis en place
un nouveau régime, et je l'ai dit tantôt, qui a permis, en 2010 — et
ça, c'est des chiffres, là, c'est contenu dans les états financiers du Québec — qui a permis, en une seule année, 2010-2011,
d'aller chercher 305 millions, plus que les 10 ans auparavant, O.K.? Et je me permets de rappeler à
la ministre que le projet de loi touchant son régime de redevances n'a
pas été rappelé par son propre gouvernement.
Et, puisqu'elle
parle elle-même de redevances, elle m'ouvre toute grande la porte à ce que je
puisse dire encore une fois que son
parti, elle, la première ministre, avait promis 400 millions de plus par année
pendant cinq ans, 2 milliards, mais le
résultat, puis de ce qu'il reste de ça, le camion qui dumpe les petits
cailloux, là, ce qu'il reste, c'est moins 690 millions dans les coffres du Québec pour les cinq
prochaines années. Ça fait que, si on peut partir un débat sur les redevances,
là, ça va me faire outrageusement plaisir. Je tiens à lui dire en la regardant
droit dans les yeux.
Ceci dit,
moi, je reviens, là, lorsque vous parlez des autres possibilités d'utilisation du territoire… parce que je comprends, là, que, sur la juste part, je n'aurai
pas de grille d'évaluation. En tenant compte des autres possibilités d'utilisation
du territoire, vous faites référence à quoi? Qu'est-ce que vous priorisez?
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui, merci,
M. le Président. Bien, il y a
certains articles, que je suis certaine que le député n'est pas sans connaître, parce que nous en avons discuté depuis déjà plusieurs
mois, mais des articles qui visaient des objectifs semblables, étaient présentés aussi dans le projet
de loi n° 14. Il y avait juste des problèmes d'application, c'est pour
ça que nous les avons retravaillés : la
question des zones d'exclusion, que nous avons déterminées comme étant
maintenant des zones incompatibles, donc un
pouvoir donné aux municipalités de pouvoir gérer une partie de l'utilisation de
leur territoire en déterminant des
zones incompatibles à l'intérieur de leur schéma d'aménagement. Lorsque nous
parlons des autres possibilités d'utilisation du territoire, c'est la
cohabitation, justement, des activités minières avec d'autres activités
qui sont réalisées sur les mêmes territoires. Donc, il
y a des dispositions dans le projet de loi n° 70
qui concernent les autres possibilités d'utilisation des territoires, et
je suis certaine que le député n'est pas sans les connaître.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député… Oui, M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad :
Je viens de comprendre que le député de Chauveau, c'est le nouveau conseiller
juridique du PQ, c'est lui qui explique au niveau juridique. On va noter
ça à Québec, pour Gérard Deltell à Québec.
Mais ma question est pour la ministre, M. le
Président…
Le Président (M. Cousineau) :
Faites attention de ne pas nommer un député par son nom de famille, c'est…
Des voix : …
Le Président (M. Cousineau) :
S'il vous plaît! Allez-y, monsieur.
M.
Hamad :
Alors, je reviens à… Si j'ai bien compris, Mme la ministre, quand vous dites
«juste part», c'est les retombées économiques, les retombées
économiques. Vous avez parlé de retombées économiques, et vous avez parlé
d'emplois, et vous avez dit : C'est un préambule, et les autres éléments
sont plus tard dans la loi.
Pourriez-vous
nous dire où je peux trouver… à quel article on parle des retombées économiques
précisément et à quel article on parle des emplois dans la loi que vous
présentez?
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Oui. Merci, M. le Président. Effectivement, lorsqu'on parle de l'objet et du
champ d'application, nous donnons les
intentions, les volontés larges dans lesquelles on veut que s'inscrive une
activité. Et il y a dans le projet de loi n° 70 comme il y avait
dans le projet de loi n° 43 des articles qui visent — et
d'ailleurs, même, ça avait même été adopté
dans le cas du projet de loi n° 14 — des comités de suivi, donc les comités de
suivi pour favoriser l'implication des communautés
locales, et, dans ces comités de suivi là, ils ont tout à fait la possibilité de
regarder l'ensemble du projet minier,
tant d'un point de vue environnemental que d'un point de vue de retombées
économiques. Donc, c'est prévu dans d'autres articles du projet de loi
n° 70.
Et, lorsque je vous ai parlé des articles
d'étude d'opportunité de marché, on en a parlé quand même assez largement dans les consultations particulières, il
y a eu plusieurs représentations des sociétés minières parce qu'on avait
initialement «étude de faisabilité». Et
«étude de faisabilité» peut être interprété de différentes façons, dépendant
dans quel secteur on se situe, mais,
pour le secteur minier, c'est une étude d'ingénierie détaillée, ce qui n'était
pas notre intention. Ce que nous souhaitions avoir, c'est ce que le
secteur minier appelle une étude d'opportunité économique et de marché. Donc, c'est inscrit dans les articles appropriés
du projet de loi n° 70 qui vise à venir modifier la loi actuelle sur les
mines.
Ça a été présenté, là, à moult, moult reprises,
et j'avais eu même l'occasion de dire, lorsque nous étions en consultations particulières… d'annoncer mon
intention de modifier l'étude de faisabilité par une étude économique et
d'opportunité de marché sur la
transformation. Donc, c'est sûr que, lorsqu'on pense à la transformation, bien
c'est clair que ce qui découle de ça,
ce sont les emplois, très clairement, de vouloir avoir des emplois à valeur
ajoutée au Québec, de vouloir… On sait que la transformation crée de
trois à quatre fois plus d'emplois que la simple extraction. Il y a effectivement une certaine quantité de
transformation des substances minérales extraites au Québec, mais c'est assez
faible comme quantité, et nous pensons qu'il y a largement de la place à
amélioration pour avoir plus de transformation.
Il y aura des
domaines où ce sera possible, il y a d'autres domaines où ça ne sera pas
possible. Par exemple, au niveau de
l'or, il n'y a pas de transformation au niveau de l'or, l'or sert la plupart du
temps en transformation en lingots pour les réserves. Puis, du côté des métaux traditionnels, ça ne sera pas
100 % du minerai extrait au Québec qui sera transformé, mais nous
pensons qu'il y a place à amélioration. Et, du côté des terres rares, nous
pensons qu'il y a des opportunités extrêmement intéressantes.
Donc, il y a différents articles à travers le
projet de loi n° 70 qui vise à venir modifier la Loi sur les mines qui
permettent de concrétiser cette question de juste part de la richesse créée par
l'exploitation des ressources.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a d'autres questions concernant
l'article 10? Donc, s'il n'y a pas d'autre question, est-ce que
l'article 10 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Cousineau) :
Nous passons à l'article 11. Mme la ministre.
• (15 h 30) •
Mme
Ouellet : Merci,
M. le Président. L'article 27 de la Loi sur les mines est remplacé par le
suivant :
«27. Il est
interdit de prospecter un terrain qui fait l'objet d'un claim, d'une concession
minière ou d'un bail minier, de même
qu'un terrain visé à l'article 304.1 ou soustrait à la prospection, à la
recherche, à l'exploration et à l'exploitation minières en vertu de la
présente loi ou, dans la mesure qui y est prévue, par l'effet d'une autre loi.»
Cet article apporte des modifications de
concordance à l'article 27 de la Loi sur les mines en raison des
modifications apportées au paragraphe 1° du premier alinéa de
l'article 304. Cette disposition maintient l'interdiction de prospecter
les terrains miniers faisant l'objet d'un droit de recherche ou d'exploitation
minière en faveur d'un tiers. Elle interdit également la prospection sur un
terrain faisant l'objet d'une suspension temporaire du droit de jalonner ou de désigner sur carte en vertu de
l'article 304.1. La prospection est aussi interdite sur un terrain soustrait
à la prospection, à la recherche, à l'exploration et à l'exploitation minières
en vertu de la présente loi ou par l'effet d'une autre loi dans la mesure qui y est prévue. Une pénalité associée à toute
contravention aux dispositions de cet article est prévue à l'article
315.
Le Président (M. Cousineau) :
Y a-t-il des interventions sur l'article 11? Pas d'intervention? Est-ce que
l'article 11 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Cousineau) :
Nous passons à l'article 12. Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, M. le Président. L'article 29 de cette loi est modifié par la
suppression de «, sous réserve de l'article 92, un terrain qui fait l'objet
d'un permis d'exploration minière ou».
Cet article apporte des modifications de
concordance à l'article 29 de la Loi sur les mines en raison de l'abrogation
des articles 84 à 99 relatifs aux permis d'exploration minière.
Le Président (M. Cousineau) :
Est-ce qu'il y a des questions? Pas de question? Est-ce que l'article 12 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Cousineau) :
Adopté. Nous passons à l'article 13. Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Oui. M. le Président, l'article 30 de cette loi est modifié par le remplacement
du premier alinéa par le suivant :
«30. Il est interdit de jalonner ou de désigner
sur carte un terrain soustrait à la prospection, à la recherche, à
l'exploration et à l'exploitation minières en vertu de la présente loi ou, dans
la mesure qui y est prévue, par l'effet d'une autre loi.»
Cet article
apporte des modifications de concordance à la Loi sur les mines en raison des
modifications apportées au paragraphe 1° du premier alinéa de l'article
304. Il précise les terrains où le jalonnement, la désignation sur carte, la recherche et l'exploitation minière sont prohibés.
Le jalonnement et la désignation sur carte d'un claim sont interdits sur
un terrain soustrait à la prospection, à la
recherche, à l'exploration et à l'exploitation minières en vertu de la présente
loi ou par l'effet d'une autre loi dans la mesure qui y est prévue. Une
pénalité associée à toute contravention à cet article est prévue à l'article
315.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci. Est-ce qu'il y a des interventions concernant l'article 13… 30? 13, excusez-moi.
Pas d'intervention? Est-ce que l'article 13 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Cousineau) :
Nous allons passer à l'article 14. Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Merci,
M. le Président. L'article 32 de cette loi est modifié :
1° par la suppression du paragraphe 1°;
2° par le remplacement du paragraphe 4° par le
suivant :
«4° réservé à l'État en vertu de l'article
304;»; et
3° par la suppression du paragraphe 5°.
Cet article
apporte des modifications de concordance à l'article 32 de la Loi sur les mines
en raison de la disposition transitoire introduite à l'article 125 du
projet de loi, des modifications apportées à l'article 304 de la Loi sur les mines. Il précise que celui qui jalonne sur un
terrain faisant l'objet d'une réserve à l'État doit être autorisé par le
ministre en vertu du paragraphe 4° de
l'article 32. Il prévoit également que la possibilité de réserver à l'État ou
de soustraire à l'activité minière un
territoire pour des fins de conservation de la flore et de la faune ou de
classement d'un écosystème forestier exceptionnel est dorénavant insérée
à l'article 304.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il
y a intervention sur l'article 14? Il n'y a pas d'intervention sur
l'article 14. Est-ce que l'article 14 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Cousineau) : Nous en sommes à l'article 15. Et je
crois qu'il y a des amendements. Mme la ministre, l'article 15.
Mme
Ouellet : Oui. Je
vais commencer par lire l'article et ensuite je lirai l'amendement, qui est une
question de traduction.
L'article 38 de cette loi est modifié :
1° par
l'insertion, dans le premier alinéa et après «heures», de «dans le cas de
jalonnement ou avant 9 heures dans le cas de désignation sur
carte, »;
2° par le remplacement, au début du troisième
alinéa, de «Pour les» par «Aux». «A-u-x».
Commentaire.
Cet article modifie l'article 38 de la Loi sur les mines afin de permettre la
désignation sur carte uniquement après l'ouverture des bureaux régionaux
dans les cas prévus à cet article. Le fait que la désignation sur carte puisse se faire en ligne à compter de 7
heures défavorise la clientèle qui n'a pas accès à un ordinateur personnel
et qui doit attendre l'ouverture des bureaux régionaux pour le faire. Cette
modification se veut ainsi une mesure d'équité. Il modifie également cet
article 38 de la Loi sur les mines afin de corriger une erreur cléricale.
Et l'amendement, M. le Président?
Le Président (M. Cousineau) :
Oui. Allez-y, Mme la ministre.
Mme
Ouellet : L'article
15 du paragraphe est modifié par l'insertion, après le paragraphe 1°, du paragraphe suivant :
1.1° par le remplacement,
dans le texte anglais du premier alinéa, de
«executory» par «enforceable».
Il s'agit d'une modification de concordance à
apporter au texte anglais de la Loi sur les mines.
Le Président (M.
Cousineau) : Commentaires sur l'article 15?
Sur l'amendement, excusez-moi.
Nous sommes sur l'amendement. Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement?
D'accord. Alors, est-ce qu'on est…
Une voix : …
Le
Président (M. Cousineau) : Oui, vous avez un amendement vous aussi? Mais ça passerait après, là, je
crois. Oui.
Donc, est-ce que l'article… Est-ce que l'amendement
de l'article 15 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Cousineau) :
Adopté.
Est-ce que l'article 15, tel
qu'amendé, est adopté?
Une voix : …
Le
Président (M. Cousineau) : Oui, mais c'est… À ce
moment-là, il faut adopter l'article.
On va adopter 15 puis on arrive à votre amendement,d'accord? Parce
que c'est un 15.1 que vous…
Une voix : …
Le Président (M. Cousineau) :
Oui. C'est comme un article supplémentaire que vous
apportez.
Alors, est-ce
que l'article 15, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Cousineau) :
Adopté. Merci.
Alors, là,
c'est le temps, M. le…
M. Khadir : Vous êtes bien aimable. Merci,
M. le Président. Ce que nous
proposons, c'est de modifier l'article 15
du projet de loi en ajoutant un article 15.1,
inséré après l'article 15, de cette
manière :L'article 40 de cette loi est remplacé par le
suivant :
«40. Le claim
s'obtient par jalonnement, désignation sur carte ou par mise aux enchères, conformément aux dispositions de la présente
section.»
Ensuite,
le projet de loi est modifié par l'insertion aussi, après l'article 15.1 :L'article 40
de cette loi est modifié par l'addition, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Nul ne peut obtenir un claim avant que le
ministre ait adéquatement consulté et accommodé les peuples autochtones
concernés.»
Je suis un
peu mélangé, monsieur, parce que, M. le Président, je pense qu'il y a une
erreur dans le libellé qu'on m'a présenté. Je suis en train de lire pour
me rendre compte que ce n'est pas la première modification qui est… Il faut retenir la deuxième modification que je viens de
vous proposer. Donc, après l'article 15, on
ajoute un article 15.1 qui dit :
L'article 15
de cette loi est modifié par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Nul ne peut
obtenir un claim avant que le ministre ait adéquatement consulté et accommodé
les peuples autochtones concernés.»
Le Président (M. Cousineau) :
C'est ce que j'avais compris. Alors…
M. Khadir : Parfait. Non,
c'est parce qu'il y avait deux choses.
Le Président (M. Cousineau) :«Nul ne peut obtenir un claim…», c'est ça que
vous apportez comme premier amendement?
M. Khadir :Parfait, oui. Oui.
Le Président (M. Cousineau) :
Bon, d'accord. Alors, Mme la ministre, est-ce qu'il y a réaction…
M. Khadir : …ministre, je
voudrais quand même compléter, M. le Président.
Le Président (M. Cousineau) : M. le Président.
M. Khadir :
Les peuples… Quelques représentants des nations autochtones sont en point de
presse. Je viens de l'apprendre. Je
ne sais pas ce qu'ils vont dire, mais j'ai copie de la lettre qui a été écrite
à Mme la ministre le 30 octobre dernier où on dit : «Le fait de continuer à ignorer les Premières Nations avant d'arriver à l'étape de [...] construction et l'exploitation d'une mine fait en sorte que le Québec serait devenu la
juridiction la plus délinquante au Canada en matière de respect de ses
obligations constitutionnelles…» Ce que je
propose est juste pour ne pas prêter flanc à cette critique formulée par
l'Assemblée des premières nations.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le député de Mercier.
Est-ce qu'il y a une réaction sur ce que le député de Mercier vient de
nous apporter au niveau d'un amendement pour 15.1?
Mme
Ouellet : Oui. M. le Président, nous avons déjà eu
l'occasion de discuter, en tout début de
plénière, d'un nouveau chapitre de dispositions propres aux communautés autochtones à
l'intérieur duquel nous spécifions qu'il y aura consultation de façon
spécifique des communautés autochtones, qu'il y aura même une politique de
consultation des communautés autochtones qui
sera propre au secteur minier. Je crois que l'article proposé par le député de
Mercier est un article qui n'est pas
nécessaire, et donc je serai contre l'amendement proposé.
Le Président (M.
Cousineau) : Est-ce que vous voulez
réagir? Il vous reste 30 secondes, M. le député de Mercier, sur
l'ensemble de votre temps.
M. Khadir :
Je prie la ministre de faire preuve d'un peu plus de souplesse. Si les nations
autochtones insistent pour avoir des dispositions spécifiques indiquant
qu'il faut qu'il y ait une consultation et des
accommodements à l'étape précédant
l'établissement d'une mine, l'inscription des claims et l'exécution des travaux
d'exploration, je pense que c'est un minimum, pour montrer notre respect
et notre écoute, de l'inclure dans la loi de manière
très spécifique de sorte que le projet de règlement que vous allez
présenter va partir de cet esprit.
Le
Président (M. Cousineau) : C'est terminé pour vous. Oui, Mme la
ministre, est-ce que vous voulez rajouter quelque chose?
• (15 h 40) •
Mme
Ouellet : Oui, merci, M. le Président. En fait, nous avons
prévu de pouvoir aborder ces éléments-là à l'intérieur de la politique de
consultation. Et, juste pour préciser, ce n'est pas un règlement, c'est une
politique de consultation qui sera
déterminée en concertation avec les communautés autochtones et les autres
intervenants intéressés par cette
question-là. Donc, nous avons déjà ajouté à la loi actuelle sur les mines un
tout nouveau chapitre pour les dispositions propres aux communautés
autochtones, et je crois qu'avec la politique de consultation nous réussirons à
répondre à l'objectif énoncé par le député de Mercier.
Le
Président (M. Cousineau) : Alors, est-ce que le 15.1, tel qu'apporté par le député de Mercier,
est adopté?
Une voix :
Rejeté.
Le Président (M.
Cousineau) : Rejeté. Nous passons à l'article 16, Mme la
ministre.
Mme
Ouellet :
L'article 16, donc :
L'article 42 de la Loi
sur les mines est modifié :
1° par la
suppression, dans le deuxième alinéa, de «d'un permis d'exploration minière,»;
2° par le
remplacement, dans le troisième alinéa, de «sur les cartes conservées au bureau
du registraire. Toute modification à la superficie
et à la forme de ce terrain fait l'objet d'un avis affiché dans un endroit bien
en vue du public dans les bureaux
régionaux désignés par [un] arrêté ministériel et au bureau du registraire et
prend effet à la date indiquée sur
l'avis» par «dans le Registre public des droits miniers,
réels et immobiliers. Toute modification prend effet à la date indiquée
sur l'avis».
Cet
article apporte des modifications de concordance au deuxième alinéa de
l'article 42 de la Loi sur les mines en raison de l'abrogation des articles 84 à 99 relatifs au permis
d'exploration minière. Nous avons enlevé, là, lors du projet de loi n° 70,
toute la question des permis d'exploration minière qui, maintenant,
sont tous transformés en claims. Et, dans le troisième alinéa de cet article, il retire également
la référence à la transmission des avis dans les bureaux désignés par
souci de simplification administrative, de réduction des coûts de gestion pour
l'État et parce qu'il n'est plus utile de transmettre
ces avis sur papier. En 2014, nous avons maintenant des registres
informatiques, accessibles publiquement, qui est le Registre public des droits miniers, réels et immobiliers.
Donc, ça va être dans ce registre-là, qui est accessible par l'ensemble
des citoyens, que les avis seront inscrits.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 16? Alors, s'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 16 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Cousineau) : Adopté. Nous passons à l'article 17, Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : L'article 17 : L'article 42.5 de cette
loi est modifié par la suppression de «et lorsque aucun permis
d'exploration minière détenu par un tiers n'est contigu à cette partie résiduelle».
Cet article apporte des modifications de
concordance à l'article 42.5 de la Loi sur les mines en raison de l'abrogation des articles 84 à 99 relatifs au
permis d'exploration minière. Donc, un article de concordance, étant
donné que le permis d'exploration
minière n'existera plus si nous adoptons le projet de loi n° 70, et qui
est maintenant remplacé par le claim.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il
y a des interventions sur l'article 17? Pas d'intervention? Est-ce
que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Cousineau) :
Adopté. Nous en sommes à l'article 18, Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Oui, merci, M. le Président. Donc, à l'article 18 : L'article 45 de la Loi sur les mines est
modifié par le remplacement de «Sauf
autorisation du ministre en vertu de l'article 58» par «Sauf
dans les cas prévus aux articles 58 et 83».
Cet article apporte des modifications de
concordance à l'article 45 de la Loi sur les mines en raison de la modification de l'article 83 qui permet à un titulaire d'abandonner une partie seulement
de son droit en vue du classement d'un site géologique exceptionnel.
Dans un tel cas, le ministère peut autoriser le déplacement, le dérangement ou
le remplacement d'un piquet qui délimite un terrain jalonné. Une pénalité
associée à toute contravention à cet article est prévue au premier paragraphe
de l'article 314.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre. Est-ce
qu'il y a des interventions sur l'article 18?
Pas d'intervention? Est-ce que l'article 18 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Cousineau) :
Adopté. L'article 19, Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Article 19 : L'article 46 de la
Loi sur mines est modifié par la suppression de «ou à un bureau
régional désigné par arrêté ministériel».
Cet article
modifie l'article 46 de la Loi sur les mines afin d'exiger que l'avis de
jalonnement soit transmis au ministre par la présentation d'un avis au
bureau du registraire uniquement. Cela est nécessaire puisque les bureaux
régionaux ne servent plus de lieu de dépôt de ces avis.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a intervention sur l'article 19?
Pas d'intervention. Est-ce que l'article 19 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Cousineau) :
Adopté. L'article 20, Mme la ministre.
>8431 MmeOuellet :
L'article 47 de la Loi sur les mines est modifié par la suppression du deuxième
alinéa.
Cet article
modifie l'article 47 de la Loi sur les mines afin d'exiger que l'avis de
désignation sur carte soit transmis au
ministre par un mode de transmission électronique
uniquement, puisque les bureaux régionaux ne servent plus de lieu de
dépôt des avis de désignation sur carte.
Le Président (M. Cousineau) :
…sur l'article 20? Pas d'intervention? Est-ce que l'article 20 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Cousineau) :
Adopté. L'article 21.
Mme
Ouellet : Article
21 : L'article 48 de la Loi sur les mines est modifié :
1° par le
remplacement, dans ce qui précède le paragraphe 1°, de «L'avis de jalonnement
doit être accompagné des documents
suivants» par «Les documents suivants doivent être transmis au bureau du
registraire dans les 20 jours à dater du jalonnement»;
2° par la suppression, dans le paragraphe 1°, du
mot «officielle»;
3° par la suppression des paragraphes 3° et 4°.
Cet article apporte des modifications de
concordance dans ce qui précède le paragraphe 1° de l'article 48 de la Loi sur les mines. Puisque l'avis de
jalonnement doit être transmis au ministre par un mode de transmission électronique,
il prévoit que les documents qui doivent l'accompagner mais qui ne peuvent être
transmis électroniquement doivent être acheminés au bureau du registraire dans
les 20 jours suivant le jalonnement.
Il modifie également
le paragraphe 1°
de l'article 48 de la Loi sur
les mines afin de supprimer le terme «officielle», qui est superflu.
Cet article supprime finalement
les paragraphes 3° et 4° de l'article 48 de la Loi sur les mines qui
visent des déclarations de demandeur attestant de l'exactitude des
renseignements fournis et de la connaissance des périmètres urbanisés. L'exigence du paragraphe
3° est transférée dans le règlement, alors que celle du paragraphe
4° devient caduque en raison des autres modifications apportées à la
loi.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Oui, M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Oui.
Moi, j'ai une question, j'ai une question. C'est que, dans le fond, dans l'analyse qu'on fait du
projet de loi, là, moi, j'invite la ministre
à aller voir l'article 127. On dit que «la présente loi entre en vigueur
le […] de la sanction de la présente loi, à l'exception des articles 21,
22, 31, 39, 42, 53», là, mais on est à 21.
Moi,
je veux savoir, parce que ça, si ça n'entre pas en vigueur au moment de la
loi, il y a des conséquences à ça, d'une part. Au-delà des conséquences, comment la
suite des événements va se vivre, là? Ça va être quoi, les prochaines
étapes pour en arriver à ce que les articles, bien, puissent être appliqués?
Est-ce que, là, on va avoir un vide? Je veux simplement comprendre et qu'on
m'explique.
Le Président (M.
Cousineau) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : M. le Président, juste prendre quelques instants, parce que le député fait
référence, là, à l'article 127 du projet de loi n° 70. Donc,
on va juste aller le regarder avec lui.
Donc là, nous parlons
actuellement de l'article 21 du projet de loi qui vise à remplacer
l'article 48, et, dans l'article 127, on ne fait pas référence à
l'article 48.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, Mme la ministre. M. le…
Mme
Ouellet :
Ah! L'article 21.
Le Président (M.
Cousineau) : Oui, allez-y, M. le député de…
M.
D'Amour : Alors, on fait effectivement référence à
l'article 21. Puis le temps que Mme la ministre trouve le bon article, là, 127 : «La présente loi entre
en vigueur le[…], à l'exception des articles 21, 22, 31, 39, 42 et 53…»
Là, je fais grâce de la lecture du paragraphe au complet, là, mais sans doute
que la ministre a une explication.
Mme
Ouellet :
…sur l'article 21 du projet…
Le Président (M.
Cousineau) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
… — oui,
excusez, M. le Président — l'article
21 du projet de loi qui va rentrer en vigueur ultérieurement,
en fait, c'est parce que le troisième paragraphe de l'article 48 de la loi
actuelle sur les mines, qui se lit actuellement :
«3° une déclaration signée par le demandeur attestant de l'exactitude des
renseignements fournis», qui est à l'intérieur de la loi, comme nous
supprimons ce troisième paragraphe-là, il sera maintenant géré par règlement.
Donc, il faudra attendre la mise en place du règlement pour l'entrée en vigueur
de cet élément-là de la suppression du
troisième paragraphe.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Il y a deux questions. Pourquoi par règlement?
Est-ce que ça n'aurait pas été plus simple d'yaller directement dans le projet de loi? Pourquoi par règlement, d'une
part? Et, d'autre part, s'il doit y avoir un règlement, on se
retrouve-tu en 2017 avec ça? C'est quand?
• (15 h 50) •
Mme
Ouellet : Oui. Merci, M. le Président. Étant donné que c'est
du détail, lorsqu'on parle d'une déclaration signée par le demandeur
attestant de l'exactitude des renseignements fournis, nous allons gérer la
question de la déclaration par règlement.
Mais, en attendant que le règlement soit en place… Et nous allons procéder le
plus rapidement possible pour que le règlement soit en place. Donc, il
n'a pas à s'inquiéter, ça n'ira pas jusqu'en 2017.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Dans un projet de loi que, nous, on avait proposé,
c'était contenu à l'intérieur du projet de loi, on ne faisait pas
référence au règlement. Mais la question la plus importante se résume à un
mot : Quand?
Le Président (M.
Cousineau) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Oui. Merci, M. le Président. Le plus rapidement possible.
Le Président (M.
Cousineau) : Monsieur…
M.
D'Amour :
Le plus rapidement possible, ça, c'est comme la juste part, ça, c'est assez
difficile à définir. Alors, moi, j'aimerais
ça… On collabore, là, vous le voyez bien, là. On collabore, on travaille bien,
mais je ne peux pas… Vous comprenez
qu'en tant que parlementaires, là, on travaille sur un projet de loi qui va
probablement être adopté en fin de journée
aujourd'hui, à la fin de la soirée ou très tôt demain matin. Je pense que là,
là, c'est assez sérieux pour qu'on puisse demander à la ministre de nous donner une orientation assez claire quant
au quand. Comme je lui dis, là, entre la réponse qu'on a puis 2017-2018, moi, je veux dire, je ne vois pas, là, je n'ai
pas de marge de manoeuvre. Aidez-vous un peu, là.
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Merci,
M. le Président. Dans le cas de l'article 21 que nous sommes en train de
regarder, je pense que le député n'a pas à
s'inquiéter. De toute façon, en attendant que ça soit inscrit à l'intérieur du
règlement, l'avis qui est à la… la
déclaration signée qui est à l'intérieur de la loi actuelle va continuer à
s'appliquer. Donc, dans ce cas-ci, il n'y
a pas de risque, là, on ne tombe pas dans un vide. Donc, ce qui est dans la loi
va continuer à s'appliquer jusqu'à tant que ça soit à l'intérieur du
règlement. Je ne comprends pas son inquiétude. Il n'y a pas d'enjeu lorsqu'on
regarde, là, l'article 21 du projet de loi,
parce que le 3°de l'article 48 de la Loi actuelle sur les mines,
qui se lit «une déclaration signée par
le demandeur attestant de l'exactitude des renseignements fournis», continuera
à être en vigueur jusqu'à tant que nous l'ayons inscrit par règlement. Donc, on ne tombe pas dans un vide, ça va
continuer à être en vigueur et, lorsqu'on l'aura par règlement, ça va être géré par le règlement. Mais, entre les deux,
on ne tombe pas dans le néant, là. Ça va être géré par la loi parce que
c'est déjà inscrit dans la loi. Donc, il n'y a pas de… Je crois qu'il n'y a pas
d'enjeu sur l'article 21.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour :
Il faut bien comprendre, là, parce que c'est le même titre… c'est le même
paragraphe, si on veut, là, dans le
projet de loi n° 14 que dans le projet de loi n° 70, mais il y a
juste une nuance. Il y a juste une nuance, il y a cette question-là de règlement. Je vais laisser le temps
à la ministre de bien regarder, là. 14 disait, avec les mêmes mots, la
même chose que 70, à la différence près que,
là, on intègre la notion règlement à l'intérieur du texte de loi. D'un côté, on
nous dit : Il faut procéder par bâillon
parce qu'on est bien pressés puis on veut l'adopter, puis, d'un autre côté, une
fois que c'est fait, bien, les
règlements, il n'y a pas de date. Moi, je me permettrais de suggérer même un
amendement là-dessus. Est-ce qu'on ne peut pas... Moi, si je vous
suggérais 90 jours, il me semble que ça serait raisonnable pour tout le monde,
là. Justifiez le bâillon un peu là.
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, M. le Président. Je ne comprends pas l'objet du député puisque, dans
l'intervalle où il y aura le règlement, il y a une disposition qui va
s'appliquer, qui est la disposition actuelle de la loi, qui va être ensuite reprise par le règlement. C'est juste au
lieu de se gérer à l'intérieur de la loi, il est souhaité de se gérer par
règlement. Mais, en attendant que le règlement soit en place, ça va être géré
par la loi. Donc, il n'y a aucun enjeu.
Je ne comprends pas les intentions du député sur
cet article-là étant donné que, de toute façon, le temps de faire le règlement, la disposition actuelle de la
loi, «une déclaration signée par le demandeur attestant de l'exactitude
des renseignements fournis», va continuer à
s'appliquer. Et, dès qu'on ne pourra reprendre ça à l'intérieur d'un
règlement parce que le règlement sera mis à jour, ça sera, à ce moment-là, géré
par règlement. Donc, je ne comprends pas l'intention du député étant donné qu'il n'y a aucun vide dans ce cas-là. Ça va être
géré par la loi. C'est une disposition qui est dans la loi actuelle, que nous souhaitons qu'elle soit gérée
par règlement. Et, tant que le règlement ne sera pas en place, on va
continuer à la gérer par la loi. Ça fait que
la disposition va être gérée de toute façon. Que ce soit par la loi à court
terme ou que ce soit par règlement éventuel, la même disposition va être
gérée. Donc, je ne comprends pas où veut en venir le député avec ses questions.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député de Rivière-du-Loup.
M.
D'Amour :
M. le Président, là, je ne vais pas déchirer ma chemise là-dessus, là, mais je
pense que la ministre va comprendre,
là. Moi, je lis l'article 127, là : La présente loi entre en vigueur le, à
l'exception des articles 21, puis tous les autres sur lesquels on va passer tantôt. À partir du moment où la loi
entre en vigueur, sauf les articles de la loi qu'on adopte sous bâillon,
vous me permettrez de poser des questions, c'est notre rôle. Moi, si je ne le
faisais pas, là, il n'y en a pas d'autres
qui l'ont fait, là, on ne comptera pas sur la CAQ pour le faire non plus, je
pose la question, O.K.? Alors, une fois que ça, c'est dit, on peut procéder, M. le Président, mais je tiens à relever le fait que, un, je n'ai
pas eu de réponse, je n'ai pas eu de délai, je suis un peu insatisfait,
mais tout de même.
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui. Merci,
M. le Président. En fait, la question était pertinente, mais j'avais déjà donné
la réponse, et, lorsqu'on arrivera à l'article
127, on pourra regarder l'ensemble des éléments de l'article 127. Mais,
concernant l'article 21, ce que j'ai répondu au député, c'est que,
dans ce cas-là… Parce que ce n'est pas toutes les mêmes
raisons pour l'article 127. On y arrivera à l'article
127, il y a des raisons différentes. Mais, dans ce cas-ci,
c'est parce que, lorsqu'on supprime le paragraphe 3°, on va le supprimer lorsqu'on va l'avoir géré par
règlement. Donc, dans la période transitoire où le règlement
ne sera pas adopté, il va continuer à être géré par la Loi sur les
mines. Donc, nous n'avons pas, dans ce cas-ci, de vide, ça va être géré par la loi parce que
cet article-là va continuer à être en vigueur jusqu'à ce que le règlement soit réglé, donc…
Et là on
parle quand même, la «déclaration signée par le demandeur
attestant de l'exactitude des renseignements fournis», je pense que
c'est assez simple comme objet. On veut s'assurer que le demandeur dit que ce
qu'il nous a fourni comme information, c'est la bonne information, et ça, c'est géré actuellement par la loi. Et ce
que nous proposons dans le projet de loi n° 70, c'est qu'éventuellement
ça soit géré par règlement, mais ça va être géré de toute façon, que ce
soit par la loi ou par règlement. Dépendant la date d'entrée en vigueur du
règlement, ça sera géré, on n'a aucun vide juridique concernant cet élément-là.
Donc, j'ai eu
l'occasion de répondre au député, et, dans le cas de l'article 21, je crois
qu'il n'y a pas d'enjeu, je crois
qu'il n'y a pas d'enjeu étant donné que ce sera géré ou par la loi et
éventuellement par le règlement pour permettre de peut-être mieux définir l'ensemble des éléments,
parce que, dans une loi, on ne va pas dans le même genre de détails que
par règlement. Donc, c'était l'intention de
pouvoir le gérer par règlement, mais, en attendant, ça continuera à être géré
par la loi.
Donc, je crois que, dans ce cas-ci, M. le
Président, nous n'avons pas d'enjeu et que l'élément de déclaration du demandeur qui atteste de l'exactitude des
renseignements fournis sera géré, que ce soit actuellement par la loi
actuelle ou éventuellement par règlement. Et il me fera plaisir, rendue à
l'article 127, de pouvoir faire le tour avec le député de l'ensemble des
raisons qui motivent le fait que les articles ne peuvent pas être en vigueur
immédiatement.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il
y a d'autres interventions sur l'article 21? S'il n'y a pas d'autres
interventions, nous allons… Est-ce que c'est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Cousineau) :
Adopté.
Avant de
passer à l'article 22, je vous souligne que j'ai reçu le dépôt, là, de la
lettre qui a été amenée par le député de
Mercier, en provenance du Secrétariat de l'Assemblée des premières nations du
Québec et du Labrador. Alors, c'est un dépôt. Donc, c'est disponible
pour les membres de la commission.
L'article 22. Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Article
22. L'article 49 de la Loi sur les mines est modifié :
1° par la suppression de la dernière phrase du
premier alinéa;
2° par la suppression du paragraphe 2° du
deuxième alinéa.
Cet article apporte des modifications de
concordance à l'article 49 de la Loi sur les mines en raison de la suppression
des paragraphes 3° et 4° de l'article 48 de la loi et de l'abrogation des
articles 84 à 99 relatifs au permis d'exploration minière.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, Mme la ministre. Questions sur l'article 22? Pas de question? Pas
d'intervention? Est-ce que l'article 22 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Cousineau) :
Adopté. Nous passons à l'article 23, Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Article 23. L'article 50 de la Loi sur les mines est modifié par la
suppression, partout où ils se trouvent, des mots «ou de désignation sur
carte».
Cet article modifie l'article 50 de la Loi sur
les mines afin de permettre le dépôt d'un avis de jalonnement modifié seulement dans lequel est rectifiée une erreur grossière
constatée dans l'avis original. La notion d'erreur grossière étant plus
difficile d'application pour les registraires en raison de l'informatisation de
la désignation sur carte, ces corrections
devront plutôt faire l'objet d'un renvoi au ministre par le registraire en
vertu de l'article 53. La désignation sur carte des claims étant
informatisée, les cas d'erreur grossière devraient être rares.
Le Président (M. Cousineau) :
…Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 23? Pas
d'intervention? Est-ce que l'article 23 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Cousineau) :
Adopté. Article 24.
• (16 heures) •
>8431 MmeOuellet : L'article 24 : L'article 51 de la Loi sur les mines est modifié
par l'insertion, dans le paragraphe 3° du premier alinéa et après «30,»,
de «30.1,».
Cet article
apporte des modifications de concordance à l'article 51 de la Loi sur
les mines en raison de l'adoption, en 2005, des dispositions relatives
aux sites géologiques exceptionnels. Puisque l'article 30.1 interdit le
jalonnement sur un site géologique
exceptionnel, le registraire qui constate qu'un avis de jalonnement vise un tel
terrain doit le refuser.
Le
Président (M. Cousineau) : Est-ce qu'il y a des interventions
sur l'article 24? M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour :
Non, je vais... Non, je n'ai pas de question, M. le Président.
Le Président (M.
Cousineau) : S'il n'y a pas d'intervention sur 24, est-ce que l'article 24
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Cousineau) : Adopté. Nous passons à l'article 25, Mme la
ministre.
Mme
Ouellet :
Article 25 : L'article 52 de la Loi sur les mines est modifié,
dans le premier alinéa :
1° par l'insertion,
dans le paragraphe 3° et après «30», de «, 30.1»;
2° par l'addition,
après le paragraphe 4°, du suivant :
«5° qui vise un
territoire dont la superficie est de 0,1 hectare ou moins.»
Commentaires. Cet
article apporte des modifications de concordance au paragraphe 3° du
premier alinéa de l'article 52 de la Loi sur les mines en raison de
l'adoption, en 2005, des dispositions relatives aux sites géologiques
exceptionnels. L'article 30.1 interdit la désignation sur carte d'un tel
site. Le registraire qui constate qu'un avis de désignation sur carte vise un
terrain classé comme site géologique exceptionnel doit donc le refuser.
Cet
article est également modifié par l'ajout d'un paragraphe qui prévoit que tout
avis de désignation visant un claim dont la superficie est de
0,1 hectare ou moins fera l'objet d'un refus par le registraire, car il
s'agit d'une infime parcelle de terrain. Il est coûteux pour l'État de devoir
gérer des parcelles aussi infimes.
Le Président (M.
Cousineau) : Est-ce qu'il y a des interventions sur cet
article, l'article 25? M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad : M. le Président, dans l'article 52 de la loi,
où on parle de... le refus de l'avis de désignation sur carte, on ajoute le refus, si on demande… territoire a
une superficie de 0,1 hectare. Est-ce que vous avez eu beaucoup de...
Est-ce que le ministère a reçu beaucoup de demandes pour désignation pour un
0,1 hectare et moins?
Le Président (M.
Cousineau) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui, merci, M. le Président. On m'indique que nous
avons reçu une cinquantaine de demandes et que ça augmente.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad :
Depuis combien de temps?
Le Président (M.
Cousineau) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Pardon?
M.
Hamad :
Depuis combien de temps?
Mme
Ouellet :
Depuis la désignation sur carte.
M.
Hamad :
C'est-u la modification 2003 ou 2005? C'est quelle année? Depuis combien de
temps? 2000?
Le
Président (M. Cousineau) : Ça va, M. le député de Louis-Hébert?
D'accord. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 25?
S'il n'y a pas d'autre observation, intervention, est-ce que l'article 25
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Cousineau) : Adopté. Nous passons à l'article 26, Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : Oui. Donc, 26 : L'article 59.1 de cette
loi est modifié par la suppression de «, l'entente visée au
paragraphe 2° de cet alinéa».
Cet article apporte
une modification de concordance à l'article 59.1 de la Loi sur les mines
en raison de l'abrogation des articles 84 à 99 relatifs au permis
d'exploration minière.
Le
Président (M. Cousineau) : Est-ce qu'il y a des interventions
sur l'article 26? Pas d'intervention. Est-ce que l'article 26
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Cousineau) : Adopté. Nous passons à l'article 27. Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : 27.
L'article 60.1 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
deuxième alinéa, de «une copie de l'avis doit y être affichée dans un endroit
bien en vue du public» par «rendu public par le ministre».
Cet article
modifie l'article 60.1 de la Loi sur les mines afin de
permettre au ministre de rendre publics les avis sur lesquels il indique les limites des territoires
où les claims peuvent être obtenus par jalonnement ou par désignation
sur carte de façon électronique plutôt qu'en les affichant au bureau du
registraire.
Le Président (M. Cousineau) :
Commentaires? Pas de commentaires? Est-ce que l'article 27 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Cousineau) :
Adopté. Nous passons à l'article 28.
Mme
Ouellet : Article 28 :
L'article 61 de la Loi sur les mines est modifié :
1° par le remplacement du premier alinéa par le
suivant :
«61. Sous réserve des règles particulières
prévues au premier alinéa de l'article 83.3 applicables lors d'une conversion en claims désignés sur carte, la
première période de validité d'un claim se termine deux ans après son
inscription.»;
2° par l'addition, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Lorsqu'un claim se trouve, en tout ou en
partie, dans un territoire incompatible avec l'activité minière, il ne peut être renouvelé que si des travaux y sont
effectués au cours de toute période de validité postérieure à la
délimitation de ce territoire.»
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, Mme la ministre. Monsieur…
Mme
Ouellet : Ah oui! Je m'excuse. Vous avez raison de me
regarder avec un air interrogateur, M.
le Président.
Cet article
apporte des modifications de concordance à l'article 61 de la Loi
sur les mines en raison de l'abrogation des articles 130 à 139
relatifs au permis de recherche de substances minérales de surface, de
l'abrogation des articles de la
sous-section 6 de la section III du chapitre III de la Loi sur
les mines, comprenant les articles 83.9 à 83.13 relatifs à l'harmonisation de la période de validité des claims.
Dans un souci de simplification administrative, une modification
proposée à la loi retire les mesures d'harmonisation des dates d'expiration des
claims.
Cet article
est également modifié par l'ajout d'un alinéa qui prévoit une
condition particulière de
renouvellement lorsque le claim se trouve,
en tout ou en partie, dans un territoire incompatible avec l'activité minière.
Des travaux doivent y être effectués au cours de toute période de validité
postérieure à l'instauration d'un tel territoire incompatible, et les
crédits de travaux ne peuvent s'appliquer. L'absence de travaux entraînera un
refus de renouveler le claim.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, Mme la ministre. M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour :
Oui. Alors, j'aimerais dire que je n'ai qu'une seule question, mais je pense
que je vais en avoir quelques-unes, là. Lorsqu'on parle d'un territoire
incompatible, il est défini comment, le territoire incompatible, dans l'esprit
de la ministre?
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Pardon. Lorsqu'on parle des territoires incompatibles, ce sont les territoires
qui sont déterminés incompatibles par les municipalités à l'intérieur de
leurs schémas d'aménagement.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député...
M.
D'Amour : C'est
défini sous une loi?
Mme
Ouellet :
C'est défini en vertu des propositions que nous avons à l'intérieur du projet
de loi n° 70. C'est un des éléments très importants demandés par
l'ensemble des municipalités, d'avoir plus de pouvoir sur leurs territoires. Et donc j'ai même mis en place un comité de
travail avec l'Association minière du Québec, l'Association de
l'exploration minière du Québec, l'Union des
municipalités du Québec, la Fédération québécoise des municipalités, Québec
meilleure mine!, le ministère des Ressources
naturelles, le ministère des Affaires municipales pour arriver à la nomination,
le terme de «territoire incompatible avec l'activité minière», donc, où
les municipalités pourront, à l'intérieur de leurs schémas d'aménagement,
désigner des territoires qui sont incompatibles avec l'activité minière.
Et l'article 28 vient gérer les claims qui
sont déjà actifs. Parce que, lorsque les territoires seront désignés
incompatibles, il ne pourra pas y avoir de nouveaux claims, mais les claims qui
sont déjà actifs… donc, comment ces claims-là vont être gérés à l'intérieur des
territoires incompatibles avec l'activité minière.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour :
On s'entend que, conceptuellement, là, «territoire incompatible», ça existe.
Mais peut-être que la ministre peut faire
appel aux gens qui l'entourent, aux juristes. Ça existe à l'intérieur de quelle
loi, cette définition-là? Ça doit
exister quelque part. Je comprends que ce soit dans les schémas d'aménagement,
mais ça fait référence à quelle loi?
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Oui, merci, M. le Président. En fait, lorsque nous serons rendus un peu plus
loin, à l'article 109 du projet de loi actuel, donc, nous
traiterons de la question des territoires incompatibles avec l'activité
minière. Et il y a des dispositions prévues pour venir modifier la loi sur
l'aménagement du territoire à l'intérieur du projet de loi n° 70.
Donc, ces
questions-là sont des questions extrêmement importantes pour les municipalités,
et le projet de loi n° 70 permet justement de donner plus de pouvoirs
aux municipalités par la désignation de zones incompatibles avec l'activité
minière.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député.
• (16 h 10) •
M.
D'Amour :
Oui, je suis à l'article 109, mais on parle d'«un territoire incompatible
avec l'activité minière est celui
dans lequel la viabilité [de ces] activités serait compromise». Mais, au sens
de la loi sur l'aménagement du territoire, au sens de la loi sur l'aménagement du territoire, est-ce que
l'expression «territoire incompatible» est définie? Parce que, là, on tourne
autour du pot, on ne va pas… Je voulais juste faire référence puis qu'on ait
une définition claire, là. Le concept
existe, on en parle, mais, sur le plan légal, là, au niveau de la loi, est-ce que
ça existe en quelque part dans la loi sur l'aménagement du
territoire, notamment?
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme
Ouellet : …exister dans la loi… Oui, merci, M. le Président. Désolée. Ça va exister dans la loi sur l'aménagement du
territoire lorsque nous aurons adopté l'article 117, et, pour les
définitions plus détaillées, ça se retrouvera à l'intérieur… Vous savez, c'est
comme l'ensemble des autres éléments des schémas d'aménagement, les municipalités… les MRC, les municipalités
régionales de comté déterminent leurs
schémas d'aménagement en fonction d'orientations
gouvernementales. Il y aura également des orientations gouvernementales pour la
détermination des zones incompatibles avec l'activité minière, donc travail qui
sera réalisé non pas en vase clos mais avec l'ensemble des acteurs du milieu.
Et j'ai déjà eu
l'occasion, plus tôt aujourd'hui et aussi plus tôt dans les derniers mois, de
mentionner que je souhaite pouvoir
travailler ces orientations gouvernementales là à partir d'un… de réactiver le comité de
travail que j'avais mis sur pied en janvier justement pour arriver à la
désignation des zones incompatibles, et donc de réactiver ce comité de travail
là où siège l'Association minière du Québec, l'Association de l'exploration
minière du Québec, l'Union des municipalités
du Québec, la Fédération québécoise des municipalités du Québec, la coalition Québec a
meilleure mine!, le ministère des Ressources naturelles ainsi que le ministère
des Affaires municipales.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député de Lotbinière-Frontenac.
M.
Lessard : Oui,
merci. Donc, je trouve ça intéressant de voir, au niveau de la ministre, est-ce
que, dans ces zones… Bon, quand on parle de secteur qui n'est pas destiné à
l'exploitation minière, les zones urbanisées, donc le périmètre urbain, tous les secteurs de villégiature, est-ce que
la ministre reconnaît, pour les fins… Comme on ne peut
pas peut-être changer la loi, étant donné que le gouvernement décide autrement,
est-ce qu'elle donne une indication et est-ce
que ce qu'on dira aujourd'hui déterminera la volonté du gouvernement de dire,
dans le secteur urbanisé, est-ce qu'il n'y
aura pas de développement économique, minier? Est-ce que, dans le secteur de
villégiature, c'en sera un? Est-ce que d'autres
secteurs sensibles, secteur patrimonial, etc., pourraient être des secteurs
visés? Alors, pour connaître, mettons, l'esprit du législateur, est-ce
que ces zones d'exclusion là pourront comprendre ces secteurs-là, pour les fins
de nos notes ou les fins de compréhension
du… Qu'est-ce que l'intention du législateur comprendra lorsque les maires
auront, dans leurs schémas d'aménagement, à déterminer ces zones-là?
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
…auront à déterminer les zones incompatibles, nous nous serons entendus et nous
aurons publié les orientations gouvernementales. Donc, les orientations
gouvernementales répondront à l'ensemble de vos questions.
Mais, en termes d'intention, parce que c'est ce
que je comprends que vous me demandez aujourd'hui, c'est certain que les territoires, ce qu'on appelle les
périmètres urbains, sont un des éléments qui semblent les plus évidents comme zones incompatibles. Mais, encore là, la
décision finale appartiendra aux municipalités. La municipalité pourra décider ou non de déterminer son périmètre urbain
comme compatible ou incompatible avec le développement minier. Pour
l'ensemble des autres éléments, il faudra attendre d'avoir l'ensemble des
orientations gouvernementales, mais il est certain
que ce qui est visé, c'est là où la cohabitation est problématique avec le
secteur minier, et c'est ce qui est visé par les zones incompatibles.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député de Lotbinière-Frontenac.
M.
Lessard : Merci, M. le Président. J'ai rencontré, la semaine
dernière, après votre passage à la rencontre des municipalités régionales de comté, le comité de travail sous le chapeau
de la Fédération québécoise des municipalités. Vous êtes allée leur parler de la Loi sur les mines. Le
lendemain, je me présentais, comme critique de l'opposition officielle
en affaires municipales, pour parler de l'ensemble des secteurs d'activité,
puis on m'a rappelé la Loi sur les mines. Et un
volet très important, même s'ils se disaient favorables à l'adoption d'une loi
sur les mines telle que semblait le déposer le gouvernement, était
nécessairement le volet où est-ce qu'en général les maires des municipalités
régionales de comté demandent d'avoir préséance, hein?
La demande de
la FQM, c'est de dire : la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme devrait
avoir préséance sur la Loi sur les mines. On sait que ce n'est pas dans
ce registre-là qu'on s'inscrit. Toutefois, avec l'ensemble des lois sur les mines qui ont été déposées par le gouvernement
antérieur… qui vient aussi d'être réitéré par le gouvernement actuel, à
savoir que, nécessairement, les maires, même si la Loi sur les mines n'a pas
préséance à la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, ils auront quand même la
préséance de déterminer des zones incompatibles avec l'exploitation minière.
Un, on le disait antérieurement, le périmètre
d'urbanisation, on se dit : On ne comprendrait pas que, dans un périmètre
d'urbanisation, il pourrait y avoir des claims et même de l'exploitation
minière.
Deuxièmement, tout le secteur voué à… le secteur
touristique, puis là on prenait, nécessairement, dans les Laurentides, il y a des secteurs qui
disaient : Bon, je ne pourrais pas comprendre qu'une mine puisse
s'installer dans le développement,
exemple, je ne sais pas, du Mont-Tremblant, des différents monts
récréotouristiques alentour, des activités. Alors donc, on disait :
On fait confiance aux maires pour déterminer ces zones-là.
Là, ce que je comprends, c'est que la ministre
dit : Oui, oui, oui, faites ça. D'ailleurs, ce qu'on… quand j'ai interpellé les différents maires des MRC, en
disant : Ce qu'on veut, c'est que votre décision soit terminale, finale,
vous connaissez votre territoire, vous
connaissez votre aménagement... Ce que je crois comprendre, dans le projet de
loi, on dit : Ça sera soumis au
ministre des Affaires municipales sur les schémas d'aménagement, mais la
ministre se garde quand même… des
Ressources naturelles se garde un droit de veto ultimement pour dire :
Vous avez fait votre travail, vous l'avez bien fait, vous avez fait des consultations, vous avez examiné
territorialement ce qui se passe comme activités incompatibles avec l'activité minière, mais, malgré ça — puis je veux que la ministre, quand même,
nous le dise — malgré
ça, la ministre des Ressources naturelles se garde un droit ultime de
changer la décision des municipalités régionales de comté.
Alors, est-ce que ma compréhension, elle est
bonne ou est-ce que ce n'est pas comme ça que vous le voyez? Sachant que les orientations gouvernementales vont
venir après l'adoption de la loi, ça veut dire que probablement… Dans le temps, on donnait un an aux MRC pour déterminer
ces zones incompatibles là, puis, sachant que ça, une fois que ça sera
terminé, ça sera final, là vous dites : Non, non, non, on adopte la loi,
je me garde et je me réserve le droit de faire des orientations gouvernementales qui vont aller après le fait qu'ils aient
déterminé leurs zones d'incompatibilité… ou ils vont connaître les
orientations gouvernementales puis par la suite ils vont déterminer? Et sur
quelle période ils vont le faire, la zone
d'incompatibilité? Et est-ce que votre orientation gouvernementale comme
ministre des Ressources naturelles va faire en sorte que ça va les
bâillonner ou les empêcher de déterminer des secteurs comme étant
incompatibles?
Donc, sur l'appréciation du territoire, on peut
avoir une perception différente. Alors, ma question est plus de cet ordre-là.
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui,
merci, M. le Président. Nous aurons probablement l'occasion de regarder plus en
détail différents articles, mais, pour rassurer le député de Frontenac, je
crois, dans l'article 109 du projet de loi n° 70, qui vise à ajouter un 304.1.1 à la loi actuelle sur
les mines, on vient donner une définition générale de ce qu'est un
territoire incompatible avec l'activité minière, qui est un territoire dans
lequel la viabilité des activités serait compromise par les impacts engendrés par l'activité minière. Et donc c'est sûr qu'après
ça les orientations gouvernementales vont être déterminées avant que les
municipalités déterminent leurs zones incompatibles, elles vont être
déterminées en fonction de ces orientations gouvernementales là, et ensuite
elles vont être déterminées à l'intérieur de leurs schémas d'aménagement.
Et ce qui est proposé par le projet de loi
n° 70, c'est qu'il y ait un droit de regard, effectivement, du ministre des Ressources naturelles, mais vous savez
qu'ultimement l'ensemble… puis, je vous dirais, qui est partagé avec le
ministre des Affaires municipales, parce que
les schémas d'aménagement sont toujours, ultimement, autorisés par le ministre
des Affaires municipales en fonction des
consultations réalisées par l'ensemble des ministères. Mais ce droit de regard
là n'est aucunement arbitraire, il devra se situer à l'intérieur des
orientations gouvernementales. Et, comme on parle d'un secteur minier, nous
avons pensé qu'il était plus approprié que l'évaluation… de savoir est-ce
qu'effectivement… les secteurs désignés par
les municipalités comme étant des zones incompatibles en fonction des
orientations gouvernementales, mais
reliés à un secteur minier, soient évalués par le ministère des Ressources
naturelles plutôt qu'évalués par le ministère des Affaires municipales.
Donc, c'est dans cette optique-là.
• (16 h 20) •
Et
le droit qu'avait le ministre des Ressources naturelles a posteriori, donc une
fois que le schéma d'aménagement était
autorisé par le ministre des Affaires municipales, donc une fois que tout ça
est autorisé et que c'est en vigueur, de venir réviser le schéma
d'aménagement n'existe plus. Nous l'avons supprimé dans le projet de loi
n° 70, à la demande, je vous dirais,
assez générale de l'ensemble des intervenants. Et j'avais eu l'occasion,
pendant la commission parlementaire, d'annoncer
mon intention de réviser ce pouvoir-là, qui est un pouvoir a posteriori, de
venir modifier suite à l'adoption de la mise en vigueur du schéma
d'aménagement. Donc, ce qui fait en sorte que, selon ce qui est proposé par le
projet de loi n° 70, une fois que les
zones incompatibles sont inscrites dans le schéma d'aménagement et que le
schémad'aménagement
est en vigueur… mais là vous comprendrez que, dans ces zones-là, il ne pourra
plus y avoir d'exploration et exploitation, etc. Donc, je ne sais pas
comment qu'on pourrait trouver qu'il y aurait quelque chose d'intéressant, mais, si une minière pensait qu'il y a un
potentiel de réaliser des travaux dans ces zones-là, elle devra avoir
obligatoirement la permission de la
municipalité, qui, pour pouvoir lui permettre de faire des travaux, devra
modifier ses zones incompatibles et devra modifier son schéma
d'aménagement.
Il n'y a plus aucun
pouvoir à la ministre ou au gouvernement de pouvoir venir imposer à la
municipalité un changement à ces zones incompatibles.
Le
Président (M. Cousineau) : M. le député de
Lotbinière-Frontenac, puis après ça je vais passer au député de
Roberval, avant de revenir…
M.
Lessard : Pas de problème. Merci. Alors donc, notre
compréhension commune, c'est probablement que les MRC vont déterminer que les périmètres
d'urbanisation, ce n'est pas propice au développement minier, les secteurs
de villégiature, ce n'est pas propice au
secteur minier. En général, donc, la ministre va respecter ce volet-là, sachant
que les schémas vont être changés en
conséquence, à part que si quelqu'un… pas mal intentionné, mais irait couvrir
toute autre activité, comme on a pu
connaître dans le temps, en disant : Le secteur éolien, il n'y en aura
nulle part dans notre secteur. Donc,
la MRC, on disait… Bon, si une MRC dit : Dans notre secteur, il ne pourra
pas y avoir des secteurs éoliens possibles, là le ministre disait :
Bien, il y a un problème, il faudrait revoir vos zones, les réduire.
Mais,
une fois que le ministre des Affaires municipales va avoir rendu sa décision
sur les schémas… Parce que, les schémas, nécessairement, tous les
ministères sont consultés là-dessus, hein? Un schéma d'aménagement, ça fait déjà
l'objet d'une consultation
interministérielle. Alors, à partir du moment que le schéma va entrer en
vigueur pour toutes les… donc, le
ministre des relations… des Ressources naturelles va s'être déjà prononcé sur
le schéma d'aménagement. Donc, ça veut
dire qu'en général on peut dire que, les maires, pour les périmètres urbanisés,
pour les zones où est la villégiature, entre autres, et autres secteurs,
une fois qu'ils vont avoir décidé… Ce que je comprends de la ministre, c'est
qu'à moins, exceptionnellement, qu'une
industrie dise : Il y a, dans tel secteur, un gisement à potentiel
tellement élevé que c'est là que vous pourrez intervenir, donc… Parce
qu'il y a quand même un pouvoir d'intervention de la ministre des Ressources naturelles. Ce n'est pas : le schéma a été
adopté, le ministre des Affaires municipales a dit oui, et Ressources
naturelles dit non, parce qu'il y a comme un
petit pouvoir. On a l'article un peu plus loin qui nous dit que la ministre se
garde quand même une petite affaire, là, qui a l'air une petite affaire,
mais c'est quand même une affaire importante.
Alors, juste pour
fins de précision… parce que ce qu'on dit ici, c'est ce qui conditionnera
éventuellement des décisions de la ministre par rapport au potentiel
souterrain. Puis, exemple, est-ce qu'à Osisko vous auriez autorisé
l'exploitation souterraine sachant… exemple, si la MRC avait dit : Non,
c'est dans notre périmètre d'urbanisation; la réponse,
c'est : on n'en veut pas, est-ce que vous auriez respecté ça ou vous
auriez dit : J'ai un petit pouvoir qui me dit à l'intérieur… comme c'est un potentiel en or, comme
c'est… le gisement dépasse largement l'avantage sur l'inconvénient, on
aurait autorisé pareil?
Le Président (M.
Cousineau) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui, merci, M. le Président. Lorsque… Ce dont on
parle avec le projet de loi n° 70, c'est pour gérer le futur, et, si une municipalité, dans le futur,
décide de désigner son périmètre urbain comme étant une zone
incompatible, il ne pourra pas y avoir, dans cette zone-là, aucun nouveau claim
qui sera demandé. Et, une fois qu'elle désigne sa zone incompatible, et que le
schéma d'aménagement est autorisé par le ministre des Affaires municipales, et
qu'il est en vigueur, il n'y a aucun pouvoir
prévu, dans le projet de loi n° 70, pour que le ministre des Ressources
naturelles puisse venir modifier, a posteriori de l'adoption du schéma
d'aménagement, des conditions.
Donc,
à ce moment-là, dans le futur, si jamais il y avait une intention, par exemple
d'une minière, de vouloir faire des travaux d'exploration sur des
nouveaux territoires à l'intérieur d'un périmètre urbain désigné comme étant incompatible… Parce que, là, on prend pour acquis
que les municipalités vont le faire, mais peut-être pas toutes, là, ça
va être leur choix. Mais, si c'était le cas, la minière devra avoir
l'autorisation de la municipalité, et ce n'est pas juste une autorisation comme
ça, qui devra modifier sa zone incompatible et son schéma d'aménagement. Il n'y
a plus aucun pouvoir prévu au ministre des Ressources naturelles de pouvoir
venir changer des zones incompatibles qui ont été mises en vigueur à travers un
schéma d'aménagement.
Le Président (M.
Cousineau) : Vous avez un petit ajout, M. le député?
M.
Lessard : C'est
pour le futur. Ce qu'on comprend bien, c'est que les claims qui sont
existants à l'intérieur des
périmètres d'urbanisation continuent de survivre.
Mme
Ouellet :
Ce que dit l'article, et là on arrive exactement à l'article 28, ce qu'on
dit pour les claims existants, c'est que les claims qui se trouvent, «en tout
ou en partie, dans un territoire incompatible avec l'activité minière — parce qu'on a le passé à gérer, donc — il
ne peut être renouvelé que si des travaux y sont effectués au cours de
toute période de validité postérieure à la délimitation de ce territoire». Actuellement,
les claims, pour qu'ils puissent être renouvelés, ils doivent ou faire des
travaux ou payer en lieu et place des travaux. Pour les claims qui seront à l'intérieur des zones incompatibles, ils ne pourront pas payer en lieu et place des
travaux, ils devront obligatoirement faire des travaux, sans quoi ces
claims-là ne seront pas renouvelés. Et, tranquillement, on pourra avoir la
protection des territoires incompatibles.
Le Président (M. Cousineau) : Alors, je vais passer maintenant
la parole au député de Roberval, puis je reviendrai avec les… M. le député
de Roberval.
M. Trottier :
Oui, merci, M. le Président. M. le Président, il faut être conscients qu'à une
certaine époque on pouvait faire à peu près n'importe quoi au Québec,
malheureusement, même quand les citoyens étaient opposés, même quand les municipalités, même quand les MRC
étaient opposées. C'est que, là… Puis on a vu des aberrations qui ont été faites dans le domaine minier, on en a vu dans
le domaine éolien aussi, parce que, dans le fond, ça manquait
d'encadrement, puis les municipalités n'avaient pas de pouvoir.
Depuis
longtemps, les municipalités ont revendiqué auprès du gouvernement d'avoir
davantage de pouvoirs, d'être maîtres de leur destinée, de leur
développement. Il ne faut pas oublier aussi que, tu sais, quand on a mis en
place les MRC, on leur a donné, normalement,
des pouvoirs de gestion du territoire, mais on s'est aperçus qu'il y avait
beaucoup de trous dans le fromage, comme on
dit, le gruyère était assez percé. Mais je pense qu'avec notre projet de loi on
renforce le pouvoir des municipalités, on
fait en sorte que les municipalités vont être capables de se donner des
orientations comme il se doit puis
qu'à ce moment-là c'est que je pense que les municipalités qui sont sur place
sont les mieux, je dirais, placées pour savoir qu'est-ce qui est le
mieux pour eux autres.
Parce
que, dans le fond, on sait qu'à une certaine époque il y a des gens, des
entreprises qui décidaient ce qui était le mieux pour des municipalités.
Ça ne sera plus le cas présentement; Je pense que c'est très intéressant. Puis
ce n'est pas pour rien que, la semaine
dernière, entre autres, quand le député de Frontenac a rencontré la FQM, les
maires, tout le monde lui ont dit,
lui ont rappelé : C'est important, ça urge d'avoir un nouveau projet de
loi. Et je pense qu'on répond très adéquatement aux attentes des
municipalités, des MRC, et je pense que les gens sont très heureux, ce soir, de
voir qu'enfin ils auront le pouvoir de gérer
leurs municipalités davantage, comme ils le croient, que d'être dirigés par des
gens qui n'ont pas toujours, pas toujours le bien commun, je dirais, comme
première priorité.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le député de Roberval. Oui, M. le député
de Rivière-du-Loup—Témiscouata,
ou…
M.
D'Amour : J'aurais aimé que le député de Roberval ait la
même perception quant à la société de développement du Plan Nord dans le
Nord plutôt que d'être dirigé dans un secrétariat à Québec. C'était juste une
petite parenthèse.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le député de Louis-Hébert, vous aviez une…
M.
Hamad : Oui, merci, M. le Président. On va parler mécanique,
là, juste la reprendre, la mécanique, si vous permettez, Mme la ministre. C'est qu'une municipalité détermine une zone
incompatible dans son schéma d'aménagement. À partir de là — là,
on va discuter les pouvoirs après — à partir de là, on ne peut
plus avoir des nouveaux claims. Cependant, s'il y a un claim existant, la
condition de le maintenir, c'est : l'entreprise continue à effectuer des
travaux d'exploration. Est-ce que j'ai bien compris?
Le Président (M.
Cousineau) : Mme la ministre.
• (16 h 30) •
Mme
Ouellet : Oui, en effet. Pour les claims existants, nous
avons prévu une transition qui fait… à l'intérieur des zones
incompatibles. Pour l'ensemble des claims, pour qu'il puisse y avoir
renouvellement, ils doivent ou faire des travaux ou payer en lieu et place des
travaux. Donc, ce qu'on dit, c'est que, pour les claims à l'intérieur des zones
incompatibles, il y a obligation de faire
des travaux, sinon les claims ne seront pas renouvelés, et il ne sera pas
possible, pour les claims à l'intérieur des zones incompatibles, de pouvoir
payer en lieu et place des travaux. Donc, nous estimons que, de cette façon, il
va y avoir de façon, je vous dirais, entre guillemets, naturelle, là, par l'application
des dispositions de la loi, une protection du territoire sur les zones
incompatibles qui va s'établir.
Le Président (M.
Cousineau) : Oui, M. le député.
M.
Hamad : Lorsque la municipalité détermine une zone
incompatible, là, elle modifie son schémad'aménagement, le ministre des Affaires municipales a encore le droit de
dire : Oui, j'accepte ou non. Et est-ce que j'ai bien compris que la ministre, elle donne son opinion à
l'intérieur de 30 jours? Est-ce que c'est ça, la procédure
habituellement?
Le Président (M.
Cousineau) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Donc, le ministre des Affaires municipales, comme
pour tous les schémas d'aménagement, autorise le schéma d'aménagement, il consulte l'ensemble des ministères concernés
pour le schéma d'aménagement. Dans le cas des zones incompatibles, il y
a un droit de regard du ministre des Ressources naturelles, étant donné
l'expertise du ministère des Ressources
naturelles concernant les zones incompatibles. Ça a trait à des questions
minières géologiques et c'est en
fonction de l'application des orientations gouvernementales. Ce n'est pas un
avis qui est discrétionnaire, c'est en fonction
du respect des orientations gouvernementales. Et donc, dans le cas des zones
incompatibles, c'est le ministère des Ressources naturelles qui va
émettre un avis : Est-ce qu'effectivement les orientations
gouvernementales sont respectées ou non? Avis que devra prendre en
considération le ministre des Affaires municipales pour donner son autorisation
finale sur le schéma d'aménagement.
Le Président (M.
Cousineau) : M. le député.
M.
Hamad :
…la municipalité va déterminer des zones incompatibles? Est-ce qu'il se réunit
en séance de conseil puis il dit : Écoutez, là, on n'en veut plus
de développement, ici, minier, donc tout le territoire de la municipalité devient une zone incompatible pour le secteur
minier? Est-ce qu'il y a des critères qu'on dit aux municipalités que
vous devrez les suivre ou c'est vraiment
l'initiative… chaque municipalité va déterminer ses propres critères, puis on
va voir des schémas différents, des critères différents d'une
municipalité à l'autre?
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
La définition générale est inscrite à l'article 109… oui, c'est ça, 109, donc,
que je vous ai lue tantôt, mais je la
relis : «Un territoire incompatible avec l'activité minière est celui dans
lequel la viabilité des activités serait compromise par les impacts
engendrés par l'activité minière.» Mais ensuite, de façon spécifique, pour être
capable de déterminer les zones
incompatibles, ça va être les orientations gouvernementales qui vont donner le
détail, comme vous avez, pour
l'ensemble de la détermination du schéma d'aménagement, des orientations
gouvernementales, parce que ce n'est
pas du mur-à-mur à travers tout le Québec, il y a plusieurs spécificités. Donc,
c'est les orientations qui vont permettre à une municipalité de pouvoir déterminer ces zones incompatibles là. Mais,
comme justement ce n'est pas du mur-à-mur, il y a une question d'interprétation, et cette
interprétation-là, étant donné que c'est une expertise liée au secteur minier,
il y aura, à ce moment-là, un droit
de regard du ministère des Ressources naturelles qui s'exercera via un avis qui
pourra être émis au ministère des Affaires municipales.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député.
M.
Hamad : Si je
prends… C'est votre article 109 que vous modifiez dans le fond, là, l'article
304.1, là.
Mme
Ouellet :
L'article 109 vise à ajouter un nouvel article 304.1.1, et le deuxième
paragraphe de 109 donne la définition des territoires incompatibles.
M.
Hamad :
Bien. Donc là, la municipalité détermine, selon elle, si c'est une zone
incompatible, et là le ministère peut revenir puis dire que la
définition de la municipalité n'est pas vraiment conforme à la définition.
Est-ce que, pour définir une zone… un
territoire plutôt, on parle de territoire incompatible, est-ce que c'est des
études d'impact? Est-ce que c'est des
analyses économiques? C'est quoi pour… Qu'est-ce que la municipalité doit faire
pour déterminer que le territoire est incompatible?
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Oui. Merci, M. le Président. La municipalité ne déterminera pas, selon elle,
quels sont les territoires incompatibles, ça va être selon les
orientations gouvernementales, et les orientations gouvernementales vont être déterminées. J'ai déjà eu l'occasion de mentionner
que je vais réactiver un comité de travail pour idéalement arriver à un
consensus entre l'Association minière du Québec, l'association des explorateurs
miniers du Québec, la Fédération québécoise
des municipalités, l'Union des municipalités du Québec, la coalition Québec ait
meilleure mine!, le ministère des
Ressources naturelles ainsi que le ministère des Affaires municipales pour
déterminer les orientations gouvernementales. Et l'avis du ministère des
Ressources naturelles sera un avis en fonction de ces orientations
gouvernementales là, donc d'aucune façon arbitraire.
Donc, l'avis
sera un avis de savoir si la municipalité a respecté les orientations
gouvernementales. Donc, ça ne se fera
pas comme ça, n'importe comment, en l'air, comme actuellement les schémas
d'aménagement ne se font pas non plus comme
ça, n'importe comment. Il y a des orientations gouvernementales qui permettent
aux municipalités de déterminer leur schéma d'aménagement. Nous allons
en ajouter une qui va venir indiquer la question des zones incompatibles avec
l'activité minière.
M.
Hamad :
Si je comprends bien, la ministre met en place un comité avec tous les
intervenants. On va prendre le territoire
du Québec mais on va déterminer, grosso modo, les territoires incompatibles. Et
la municipalité, quand elle va venir faire son schéma d'aménagement, elle va
tenir compte de cet avis-là en faisant leur schéma d'aménagement.
J'ai-tu bien compris comment ça… Qui qui commence quoi, là, là-dedans?
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Non, vous n'avez pas bien compris. Ce n'est pas le comité qui va déterminer
l'ensemble des zones incompatibles
sur le territoire du Québec, là, pas du tout, là. Le comité va déterminer les
orientations gouvernementales. Après
ça, chacune des municipalités et des municipalités régionales de comté va décider,
chez eux, qu'est-ce qu'ils veulent faire.
Et est-ce qu'elles décident… Elles auront le pouvoir de protéger des zones,
mais elles n'ont pas l'obligation de le faire. Elles auront le pouvoir de le faire et chacune décidera en fonction de
leurs intérêts, de leur développement économique, de leur situation, si
elle décide ou non de protéger certaines parties du territoire, un peu plus, un
peu moins. Chacune des municipalités aura le pouvoir, mais à l'intérieur des
orientations gouvernementales, de protéger son territoire.
Donc,
deux municipalités pourraient avoir une protection différente, dépendant de
leur volonté de protéger ou non le territoire. Elles auront la
possibilité de le faire, mais pas l'obligation de le faire. Et on ne fait pas
du mur-à-mur, l'application appartiendra aux gens dans les régions, comment ils
veulent concrètement mettre en place ces zones incompatibles là. Donc, il y a une marge de manoeuvre importante, il y a
un pouvoir qui existe aux municipalités, de quelle façon elles souhaitent pouvoir protéger leur
territoire. Ça ne se fera pas d'en haut. On va juste indiquer les
orientations, et ce sont les gens des municipalités qui vont décider de
comment, chez elles, elles souhaitent appliquer les orientations
gouvernementales. Elles auront donc la possibilité de le faire, mais aucunement
l'obligation.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député.
M.
Hamad : Les
orientations gouvernementales… Est-ce que la ministre peut nous donner des
exemples d'orientations pour mieux comprendre, là? Il y a un comité qui va
définir les orientations gouvernementales que les municipalités vont
s'inspirer. Alors, c'est quoi, les orientations, pour elle, pour notre
compréhension?
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Oui, merci, M. le Président. Bien, ces orientations-là auront à être définies,
mais, comme nous avions une
discussion avec le député de Frontenac, un des exemples les plus évidents,
c'est la question des périmètres urbains.
Donc, ça, c'est un des exemples assez évidents de zones qui pourraient être
déterminées comme incompatibles avec
l'activité minière, mais il y en aura d'autres. Mais la définition qui
orientera les éléments plus spécifiques est celle dont je vous ai donnée
à l'article 109, donc : «Un territoire incompatible avec l'activité
minière est celui dans lequel la viabilité des activités serait compromise par
les impacts engendrés par l'activité minière.»
On comprend
que, pour un périmètre urbain, c'est assez évident que la viabilité des
activités serait compromise par l'impact
engendré par l'activité minière parce que c'est un périmètre urbanisé. Si on a
une mine là, ça veut dire déplacer des commerces, déplacer des
entreprises, etc. Donc, dans ce cas-là, c'est très évident. Et le comité, pour
définir les orientations gouvernementales,
va justement être là pour essayer de donner le maximum d'orientations pour les
zones qui sont peut-être un petit peu moins évidentes dans leur définition.
Mais celle-là en est une évidente.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Moi, j'ai
l'impression, M. le Président, que, plus la ministre parle des orientations
gouvernementales, plus c'est flou. J'ai l'impression qu'une chatte est
sur le point d'en perdre ses petits, là. Moi, là, sur les orientations, j'aimerais savoir qu'est-ce qu'il y a de fait, à
venir jusqu'à maintenant, par le gouvernement, par la ministre. Qu'est-ce
qu'il y a de fait, là, au niveau des orientations maintenant?
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
• (16 h 40) •
Mme
Ouellet : Oui,
merci, M. le Président. Il y a un travail qui est réalisé par le ministère des
Ressources naturelles, mais nous en sommes à
l'étape… et, nous l'avons dit, nous ne voulons pas travailler en vase clos.
Nous ne sortirons pas des orientations gouvernementales qui n'auraient
pas été discutées avec l'ensemble des intervenants. Et je crois que la façon dont nous avons travaillé pour la nomenclature des
zones incompatibles, donc avec la mise en place d'un comité de travail... moi, l'ensemble des gens qui ont participé au
comité de travail, que ce soient les municipalités, les minières, les groupes environnementaux, m'ont indiqué que ça avait été bénéfique que les gens puissent se
rencontrer, puissent échanger sur chacun
leurs contraintes, leurs volontés. Et, au lieu de le faire de façon bilatérale
avec chacun des intervenants, je
crois qu'il est plus constructif d'asseoir tout le monde ensemble et
idéalement en arriver à un consensus pour les orientations gouvernementales. Donc, c'est la façon dont je souhaite
procéder pour pouvoir déterminer les orientations gouvernementales.
Nous l'avons
utilisé, ce comité de travail là, pour la nomenclature des zones incompatibles,
et donc je souhaite réactiver le même
comité de travail. Je crois que les différents intervenants, que ce soient les municipalités, les minières ou les groupes
environnementaux, ont une volonté de travailler ensemble pour
en arriver à une définition qui va permettre une meilleure cohabitation
entre l'activité minière et les autres activités sur le territoire.
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député.
M.
D'Amour : Deux questions très brèves en terminant, du moins pour ma part,
sur ce sujet-là. Ce qui est fait à venir
jusqu'à maintenant, est-ce
que la ministre pourrait déposer le
travail qui a été réalisé à venir jusqu'à
maintenant? Et je voudrais savoir qui, de façon assez précise, là, à un organisme
ou deux près, fait ou fera partie de ce comité-là.
Le Président (M. Cousineau) :
Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui, M. le Président. J'ai eu l'occasion de le mentionner à plusieurs reprises, même
depuis l'étude de l'article
28, mais ça me fait plaisir de répéter, M. le Président, donc, le
comité de travail que j'avais déjà mis en place et que je vais réactiver, fait partie du comité de travail : la Fédération québécoise des municipalités, l'Union
des municipalités du Québec, la coalition
Québec ait meilleure mine!, l'Association minière du Québec, l'association des
explorateurs miniers du Québec, le ministère des
Ressources naturelles et le ministère des Affaires municipales. Donc, je
réactiverai ce comité de travail là qui va, dans le fond, continuer... c'est la suite du travail déjà réalisé pour déterminer
les zones... les orientations, excusez, les orientations gouvernementales.
M.
D'Amour :
Et, sur le dépôt, je suis convaincu que ça peut se faire, non?
Mme
Ouellet : J'ai déjà eu
l'occasion, encore là, de répondre à votre question : Nous ne
déterminerons pas les orientations gouvernementales en vase clos. Et, en premier lieu, nous allons discuter avec les
principaux concernés que je viens juste de nommer, que je peux répéter, à
l'intérieur du comité de travail que je réactiverai, des gens tant des municipalités,
des groupes environnementaux, des minières ainsi que les deux ministères
concernés.
Et
là on fait un travail interministériel. Et, à ce moment-ci, j'aimerais souligner
d'ailleurs, parce
qu'on ne le dit pas assez
souvent, souvent, on dit que le gouvernement, les ministères travaillent en
vase clos, dans ce cas-ci, nous avons une
excellente collaboration du ministère
des Affaires municipales et du
personnel du ministère des Affaires
municipales dans cette question-là, et nous allons continuer à travailler en
très étroite collaboration avec le ministère des Affaires municipales, étant donné que ce sont des dispositions qui sont en lien avec la loi d'aménagement du territoire et
que le ministre des Affaires
municipales autorise ultimement les schémas d'aménagement. Et nous avons un
excellent travail de collaboration
avec, tant le ministre des Affaires municipales, son équipe au niveau du
cabinet, que les équipes ministérielles du ministère des Affaires
municipales.
Le Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que
ça va pour l'article... Pas d'autre intervention à l'article 28? Est-ce
que l'article 28 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Cousineau) : Adopté. Nous passons à l'article 29, Mme la
ministre.
Mme
Ouellet :
Article 29. L'article 62 de cette loi est abrogé.
Cet
article abroge l'article 62 de la Loi sur les mines par souci de simplification
administrative et de diminution des coûts de gestion pour l'État. Cette
disposition permettait le renouvellement par anticipation d'un claim. Les
outils informatisés facilitent maintenant la gestion des dates de
renouvellement.
La Présidente (Mme
Poirier) : Il y a des commentaires à l'article 29? L'article 29 est
adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Poirier) : Article 30. Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Bonjour, Mme la Présidente. Il ne faut pas se tromper.
Donc,
l'article 30. L'article 64 de cette loi est modifié par la suppression, dans le
paragraphe 3°, de «d'un permis de recherche de substances minérales de
surface ou».
Cet
article apporte une modification de concordance à
l'article 64 de la Loi sur les mines en raison de l'abrogation des articles 130 à 139 relatifs aux permis de recherche de
substances minérales de surface. Ce permis de recherche de substances
minérales de surface est remplacé par le claim.
La Présidente (Mme
Poirier) : Est-ce qu'il y a des
commentaires? L'article 30 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Poirier) : Adopté.
Article 31,
Mme la Présidente.
Mme
Ouellet :Article 31 :L'article 65 de la Loi sur les mines est modifié par
l'addition, à la fin, des alinéas suivants :
«Il
doit, sur les terres concédées, aliénées ou louées par l'État à des fins autres que minières ou sur celles qui font l'objet d'un bail exclusif d'exploitation de substances minérales de surface, aviser le
propriétaire, le locataire, le titulaire de bail exclusif d'exploitation de substances minérales de surface et la municipalité locale, de l'obtention de son claim
dans les 60 jours suivant son inscription
et selon les modalités déterminées par règlement.
«Lorsque
le claim se trouve sur le territoire d'une municipalité locale, il doit également informer cette dernière des
travaux qui seront exécutés au moins 30 jours
avant le début de ces travaux.»
Cet article modifie l'article 65 de la Loi sur les mines. Il prévoit que le
titulaire d'un claim situé sur une terre concédée, aliénée ou louée par l'État
à des fins autres que minières ou sur un terrain qui fait l'objet d'un bail
exclusif d'exploitation de substances minérales de surface doit aviser le
locataire, le titulaire de bail exclusif d'exploitation de substances minérales
de surface et la municipalité locale de l'obtention de son
claim dans les 60 jours suivant son inscription. Il oblige également le titulaire de claim à informer la municipalité où se trouve son droit des travaux qu'il entend y faire, et ce, au moins 30 jours avant que
ces travaux ne soient entrepris.
Et, Mme la Présidente, j'ai ici un amendement.
La
Présidente (Mme Poirier) : Alors, si vous voulez présenter votre amendement.
Mme
Ouellet : Donc, l'amendement : Insérer, dans le deuxième alinéa de
l'article 65 de la Loi sur les mines,
que propose l'article — et là il
y a une petite coquille dans l'amendement, au lieu
de voir «l'article 8», c'est «l'article 31» qu'il faudrait
voir, là, parce que c'est à l'article 31, donc — [...] du projet de loi et après «cette dernière», «et le
propriétaire du terrain».
Donc,
l'objet de cet amendement-là est de prévoir que le titulaire d'un claim qui se
trouve sur un territoire d'une municipalité locale doit également
informer le propriétaire du terrain privé des travaux qu'il entend exécuter au moins 30 jours avant le début de ces
travaux.
Et nous avons
exactement la même disposition pour les substances minérales, là, donc pour les
mines.
La Présidente (Mme
Poirier) : Est-ce qu'il y a un commentaire? Est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Poirier) : Adopté.
Est-ce
qu'il y a des commentaires sur l'article 31?
M. le député de Mégantic.
M.
Bolduc
(Mégantic) : Merci, Mme la Présidente. Ma question, elle est
sur les terres de l'État louées à d'autres
fins que pour l'exploitation de substances minérales.
Puis on reviendra aux substances minérales, mais, dans le cas de pourvoiries...
Parce qu'ici on dit que le claim devrait être
avisé 60 jours suivant son inscription. Mais ce qui est important
dans ce cas ici, c'est que, dans le cas des pourvoiries ou d'autres
activités touristiques, les locateurs soient avisés
durant une période suffisamment longue avant le début des travaux, et que... Il
faudrait voir, par exemple, si on se met à faire, par exemple, des travaux intenses dans une zone de chasse à
l'orignal, la pourvoirie perd toute sa valeurcommerciale. À titre d'exemple — je ne veux pas m'en
prendre à une en particulier — comment on opère à l'intérieur de ce
cadre de travail ici, avec cet article-là?
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet : Oui, merci, Mme la Présidente. La question est pertinente. Les pourvoiries sont
incluses dans les terres louées par l'État, donc, à ce moment-là, le locataire va être avisé. Donc, on dit, là,
ici : …d'un bail exclusif… de substances minérales de surface, doit aviser le locataire,
le titulaire du bail… de surface et la municipalité locale de l'obtention de son claim dans les 60 jours suivant
son inscription.
Ça
fait que cet article-là vise deux choses. Premièrement, du côté de la
pourvoirie qui est louée par l'État, ils vont être avertis de l'obtention d'un claim. Jusque-là,
pas d'impact direct, mais on sait que, peut-être, quelque chose va se passer plus tard. Et le deuxième paragraphe oblige le
titulaire du claim à informer la municipalité où se trouve... et là on vient de
rajouter, là, «le propriétaire»... donc au moins
30 jours avant que ces travaux ne soient entrepris.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Mégantic.
• (16 h 50) •
>12207 M.Bolduc(Mégantic) : Merci, Mme la Présidente. Dans ce cas-ci, les
locataires d'une pourvoirie ne sont pas propriétaires. Donc, selon cet
article-là, ils n'ont pas à être avisés qu'il va y avoir des travaux, puis
c'est là que toute l'implication du claim
prend son application pour les pourvoiries ou les gens qui ont des activités
touristiques dans le secteur.
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Il y a également un
autre article qui vise les locataires, donc les pourvoiries, là, qui
sont des locataires de l'État, donc l'article 96, où on dit que «sur les
terres concédées, aliénées ou louées [à]
l'État — louées à
l'État, c'est le cas des pourvoiries — à des fins autres que minières ou sur celles
qui font l'objet d'un bail exclusif d'exploitation de substances
minérales de surface, le titulaire de droit minier ou le propriétaire de substances minérales doit obtenir l'autorisation
écrite au moins 30 jours avant d'y accéder [et] peut acquérir de gré à
gré tout droit réel ou bien nécessaire à l'accès au terrain ou à l'exécution de
ses travaux d'exploration ou d'exploitation».
Donc,
il est très clair que le locataire de l'État, dans le cas mentionné, une
pourvoirie, sera même jusqu'à avisé 30 jours à l'avance avant…
d'avoir l'autorisation écrite 30 jours à l'avance pour pouvoir accéder au
territoire.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Mégantic.
M.
Bolduc
(Mégantic) : Merci, Mme la Présidente. Donc,
ça va pour cet article-là, on reviendra, là. Mais je reviens à un point final. Dans le cas où il y aurait une
aliénation ou une réduction significative de la valeur, par exemple,
d'une pourvoirie — je
reviens à cet exemple-là — dû
aux activités minières qui s'exercent sur le territoire de la pourvoirie, quelle
mécanique qu'il va y avoir, là, pour faire soit des compensations… Parce qu'il
y a un frais de location de la pourvoirie
envers l'État, et là on a une opération minière qui vient s'ajouter, qui risque
de réduire ou d'éliminer le potentiel de chasse de cette zone-là.
Comment on interagit entre les différents utilisateurs d'un territoire défini,
par exemple?
La
Présidente (Mme Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Je sais que c'est
plus tard, mais votre question vraiment est en lien avec l'article 96, ça fait que c'est important, pour donner
une réponse complète, de pouvoir y revenir. À l'article 96, on dit bien que, par exemple, une minière qui fait de
l'exploration ne pourrait même pas avoir accès au terrain si la
pourvoirie refusait. Donc, il doit y avoir
un consentement même par écrit du locataire, là, parce qu'on parle «sur les
terres concédées, aliénées ou louées
par l'État», pour pouvoir avoir accès. Et la minière ou l'explorateur, pour y
accéder, peut acquérir. C'est de gré à gré. Donc, à ce moment-là, il
négocierait, dans votre cas précis, avec la pourvoirie en fonction de quelles
conditions d'horaire, ou monétaires, ou n'importe quelle autre il pourrait
avoir accès au territoire.
Donc,
ce sont vraiment des changements importants. Puis je dirais même plus que
ça : Avec le projet de loi n° 70, nous enlevons l'épée de
Damoclès qui était au-dessus des propriétaires et les locataires de terrain de
la possibilité d'expropriation. Il n'est plus possible… En fait, il ne serait
plus possible, en vertu du projet de loi n° 70, de pouvoir exproprier à la phase de l'exploration. Donc, à ce
moment-là, ce qu'on a peut-être déjà vu dans le passé, où on
disait : Ah, mais de toute façon, ultimement… puis de toute façon ça n'a
jamais été utilisé comme pouvoir, là, mais il n'existe plus, donc il ne peut même plus être utilisé dans des discussions. Donc,
vraiment, l'article 96 vient donner tous les outils qu'il faut à la pourvoirie pour pouvoir protéger
ses activités, là, dans ces phases-là, et pouvoir discuter avec les
minières.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour :
Mme la Présidente, merci. On revient au même problème sur l'article 127
que tantôt, là : «La présente loi entre
en vigueur le [...] — date de
la sanction — à
l'exception des articles 21, 22…» On est rendus à 31. Soit dit en
passant, on va vivre le même problème avec 39, 42, 53 tantôt, mais 31, je
pense, peut avoir une portée particulière dans la mesure de ce paragraphe-ci.
Enfin,
on mentionne : «Lorsque le claim se trouve sur le territoire d'une
municipalité locale, il doit également informer cette dernière des
travaux qui seront exécutés au moins 30 jours avant le début de ces
travaux.» Alors, si l'article n'entre pas en
application en même temps que la loi, la ministre ne pense-t-elle pas que ça
peut créer, bien, quelques problèmes, quelques maux de tête, pour ne pas
dire quelques désagréments?
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
>8431 MmeOuellet : Oui, merci,
Mme la Présidente. Donc, vous me
permettez juste de consulter. On est vraiment
dans du détail. Donc, si vous me permettez de consulter, je vous reviens tout
de suite.
(Consultation)
La
Présidente (Mme Poirier) : Est-ce qu'on est prêts, Mme la ministre?
Alors, Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet :
Oui, merci, Mme la Présidente. Donc, si on relit le 31, donc on dit, si on lit
la fin du premier paragraphe, donc, qu'on doit aviser, là, la municipalité et
on souhaite ajouter, là, «le propriétaire du terrain», 60 jours suivant son adoption et selon les modalités
déterminées par règlement. Donc, c'est la façon dont la municipalité et les propriétaires seront
avisés. Ça sera déterminé par règlement. Donc, pour que l'avis puisse être
conforme au règlement, il faut que le
règlement soit déterminé. Donc, c'est pour ça que cette disposition-là n'entre pas en vigueur immédiatement, mais va entrer en
vigueur lorsque le règlement va être adopté, qui va déterminer de quelle façon
les municipalités et les propriétaires seront avisés.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Je ne
veux pas trop m'attarder là-dessus, là, mais la loi est adoptée, sanctionnée,
c'est réglé, la semaine prochaine, il arrive quelqu'un, un promoteur,
qui débarque — et
je ne lirai pas le dernier paragraphe que je viens
de lire tantôt, là — on
est confrontés à… Il n'y a pas un vide juridique, il y a
une loi. Là, dans l'application, on a une zone de transition. Comment ça se vit? C'est quoi, les dispositions que
la ministre peut prendre pour régler ces problèmes-là? Parce
que c'est des choses qui peuvent arriver.
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet : Oui,
bien, ça va être l'adoption du règlement qui va déterminer comment l'avis devra
être transmis, puis, à ce moment-là, on prévoira la mise en vigueur
complète de l'article 31.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Ce que
je retiens, c'est comme on ne sait pas quand… En tout cas, je ne veux pas
passer... On a quand même un certain nombre d'articles à adopter, là,
mais on n'a pas de date, on n'a pas de moment, puis il y a un flou, là. Sincèrement, là, il y a une zone grise. Moi, je ne
peux qu'inviter la ministre à la plus grande des prudences. Personnellement, ça
m'inquiète un peu, mais, bon, je comprends qu'on est en situation de bâillon.
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet : Merci, Mme la Présidente. Vous pouvez compter sur moi, cher député, pour
que ces dispositions-là soient mises en place le plus rapidement
possible; une expression utilisée dernièrement ici, qui était «incessamment
sous peu».
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour :
Mme la Présidente, ai-je bien entendu? Elle a dit «cher député»?
La Présidente (Mme
Poirier) : Écoutez, il y a un bon climat de camaraderie. On va
conserver ça comme ça. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 31?
Est-ce que l'article 31, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Poirier) : Adopté. Article 32, Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Oui. L'article 32. L'article 67 de la Loi sur les mines est modifié par
l'insertion, à la fin du deuxième alinéa, de «correspondant aux sommes
dépensées pour l'exécution des travaux effectués en application de l'article 72
depuis le 24 octobre 1988 et pour lesquels il a fait rapport au ministre».
Cet
article modifie l'article 67 afin de préciser la nature des indemnités qui
seront versées au titulaire de claim, si celui-ci voit une partie de son droit exclu en fonction d'un débit hydraulique
que l'État désire se réserver. Cette indemnité vise les travaux qui ont fait l'objet d'un rapport au ministre.
La date du 24 octobre 1988 correspond à l'informatisation des données
relatives aux claims, dont le montant des travaux.
Mais j'ai un amendement
sur cet article, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Poirier) : Si vous voulez le présenter.
• (17 heures) •
>8431 MmeOuellet :
Oui. Donc, l'article 32 : Remplacer l'article 32 par le
suivant... Donc, j'en relis un nouveau :
«L'article 67 de la Loi sur les mines est modifié par
l'insertion, à la fin du deuxième alinéa, de "correspondant aux
sommes dépensées par tous les travaux effectués, sur dépôt des rapports de ces
travaux".»
Cette modification
précise la nature de l'indemnité versée au titulaire de claims qui voit la
superficie de son claim réduite lorsque le ministre
juge nécessaire de le faire pour l'aménagement des forces
hydrauliques. L'indemnité correspond
à l'ensemble des sommes dépensées en travaux sur la portion du claim visé sur
présentation des rapports de ces travaux.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad :
Merci, Mme la Présidente. Si je comprends bien, le ministre a le droit de
retirer le claim sur un claim pour des raisons
de puissance naturelle de 225 kilowatts, débit ordinaire de six mois, ou
une bande de terrain de 20 mètres.
Puis là ce que vous amenez... Avant, dans la Loi sur les mines, avant, le gouvernement payait une indemnité. Là, on amène une modification pour payer uniquement
les travaux effectués par le propriétaire du claim seulement, avec une condition de présenter les coûts des travaux.
Si je prends l'exemple... une compagnie qui a un claim, mettons, et on
a, mettons, un potentiel d'une mine d'or, là on retire le claim pour des droits
hydrauliques, on paie uniquement les travaux
effectués par l'entreprise, mais on ne paie pas la valeur potentielle du site.
Avant, indemnité, ça était beaucoup plus large... ça correspondait à plusieurs définitions. Maintenant, on a
limité uniquement aux travaux sur place. C'est-u ça? Est-ce que j'ai
bien compris?
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet : Oui. En
fait, à l'article 67 actuellement du projet
de loi, parce que
l'article existe déjà... Puis, juste pour qu'on puisse situer les gens, là, l'article 67, c'est :
«Est exclue du claim et réservée à l'État toute partie de cours d'eau
dont la puissance naturelle égale ou excède 225 kilowatts au débit
ordinaire de 6 mois, ainsi qu'une bande de terre de 20 mètres de
largeur de part et d'autre du cours d'eau.»
Le
projet de loi actuel toujours :
«Le ministre peut ajouter à cette réserve toute superficie qu'il juge
nécessaire à l'aménagement et à
l'utilisation de forces hydrauliques. Lorsque cet ajout s'effectue après
l'inscription d'un claim sur le terrain visé, il y a versement d'une
indemnité au titulaire du claim.»
Donc, la loi actuelle
prévoit déjà que c'est par indemnité, O.K.? Sauf que, ce qu'on ajoute — et
là, dans le projet de loi n° 70 et dans
l'amendement, c'est deux choses un peu différentes — c'est de déterminer comment on
calcule l'indemnité.
M.
Hamad : ...définir c'est quoi. Là, ce que vous faites avec
l'amendement, c'est que vous définissez l'indemnité seulement pour les coûts de travaux effectués en
présentant un rapport de ces travaux-là. Avant, l'indemnité peut inclure
d'autres choses que les travaux effectués.
Ce que je
dis, mettons, s'il y avait un claim, il y a un potentiel d'une mine d'or, je
prends une mine d'or, donc, il y a un potentiel monétaire de revenus.
Dans l'indemnité, on peut prévoir ça parce que c'était large. Là, vous réduisez
la définition d'indemnité. Est-ce que j'ai bien compris?
La Présidente (Mme Poirier) :
Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet :
En fait, nous précisons la définition d'indemnité. Et, par l'amendement que
nous déposons au projet de loi
n° 70, nous élargissons même l'indemnité parce que nous prenons plus de
travaux réalisés que ce qui avait été prévu par le projet de loi
n° 70. Et il faut être bien clair que ce qui est prévu dans la loi
actuelle, c'est un versement d'une indemnité, ce n'est pas une procédure
d'expropriation.
La Présidente (Mme Poirier) :
M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad :
Bien, je ne comprends pas, Mme la Présidente. Avant, ce qu'on dit : Il y a
versement d'une indemnité au
titulaire du claim. L'indemnité, c'est large. On peut parler de valeur, on peut
parler des coûts de travaux, on peut parler de potentiel. Maintenant,
vous réduisez la définition uniquement au coût des travaux. Moi, je le
comprends comme ça. Est-ce que, dans votre esprit, c'est différent?
La Présidente (Mme Poirier) :
Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet :
Oui, merci, Mme la Présidente. En fait, ce qui est inscrit dans la loi
actuellement, c'est «indemnité», ce n'est pas «expropriation».
«Indemnité», c'est déjà beaucoup plus réducteur qu'«expropriation». Et là ce
que nous voulons faire, justement, pour ne pas laisser de place à
interprétation, c'est définir ce qu'est l'indemnité.
Dans le projet
de loi n° 70, nous nous
limitions aux travaux qui étaient déclarés par les minières en fonction des crédits d'impôt sur les
travaux. Il n'y avait aucun autre travail qui était pris en considération dans
l'indemnité, et nous limitions aussi à la
date de 1988 parce qu'avant cette date on n'avait pas de système informatique
pour prendre… pour conserver l'ensemble des montants reliés à des
travaux qui faisaient l'objet d'un crédit d'impôt.
Donc, avec
l'amendement que nous présentons, nous élargissons. Donc, nous disons :
Nous prenons l'ensemble des travaux, parce qu'il y a plusieurs travaux
qui sont réalisés par les minières qui ne sont pas déclarés. Et donc on
dit : O.K., ces travaux-là ont vraiment
été réalisés, ils ont fait des dépenses. Toutefois, on veut avoir les rapports
parce que ces rapports-là ont une
valeur. Même si, ensuite, il n'y a plus de claims reliés, il y a de la valeur
géologique. On a une base de données,
au Québec, qui s'appelle SIGEOM, qui est reconnue internationalement, et on va
se servir des travaux réalisés pour alimenter cette banque de données
là, qui va servir à l'ensemble des explorateurs par la suite.
Donc, c'est
pour ça que nous disons : Oui, par rapport au projet de loi n° 70,
nous élargissons à l'ensemble des travaux réalisés, mais, en fonction
des rapports de travaux qui nous sont déposés et que nous pouvons constater les
dépenses réalisées, mais que nous avons
aussi accès aux données géologiques... Si nous payons pour ces travaux-là,
nous voulons avoir accès aux données
géologiques pour que ça puisse bénéficier à l'ensemble des explorateurs, étant
donné que, même si ce sont des zones où il
n'y a… parce que là c'est réservé à l'État, où il n'y aurait pas de travaux,
vous savez que, dans l'évaluation de l'ensemble d'un territoire, ces
indices-là peuvent servir à avoir une idée, s'il n'y a pas des indices géologiques ailleurs. Donc, même si c'est
des zones pour lesquelles il n'y aurait pas de travaux d'exploration et
d'exploitation, les éléments d'information sur les travaux géologiques peuvent
aider à identifier des zones, ailleurs, connexes, là, mais ailleurs, où il
pourrait y avoir un potentiel.
La Présidente (Mme Poirier) : M. le
député de Louis-Hébert.
M.
Hamad :
…par rapport à ce qu'on fait maintenant? Je suis une compagnie X, on a un
claim, ce claim-là, j'ai fait des
analyses, des carottes. Mes carottes me donnent un potentiel d'une mine d'or.
Je prends l'exemple mine d'or. Et là le gouvernement arrive, enlève le
claim, me compense. Avant, c'est une indemnité. Là, je ne le sais pas c'est
quoi qui est inclus dans l'indemnité.
Aujourd'hui, ce qu'on fait, on dit : On paie uniquement les travaux
exécutés. On ne paye pas la valeur de potentiel que j'ai. On paie
uniquement les travaux, c'est-à-dire les pelles, les carottes, l'analyse, etc.
Sur présentation d'un rapport de dépenses, ils seront remboursés.
Ce que je
veux comprendre : Est-ce qu'avant l'indemnité inclut la valeur potentielle
du site ou elle n'a pas inclus cette valeur-là, et aujourd'hui on fait
uniquement une clarification?
La Présidente (Mme Poirier) : Mme la
ministre.
Mme
Ouellet :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Écoutez, Mme la Présidente, s'il y a un très,
très fort potentiel, le gouvernement
n'est pas fou, là, hein, il va le regarder. Il n'agira pas comme ça,
unilatéralement, là. Mais, dans ce qu'il y a dans la loi actuelle, on parle
d'indemnité.
Mais
indemnité n'est pas une procédure d'expropriation. Parce que ce à quoi vous
faites référence, c'est à une procédure
d'expropriation. Ce n'est pas ça, une indemnité. Mais, effectivement, le mot
«indemnité» n'étant pas déterminé, ça laissait de la place à de l'interprétation,
mais ce n'est pas de l'expropriation. Parce que ce que vous avancez sur
les valeurs, mine d'or, ça, c'est comme une
procédure d'expropriation. Et ce que nous visons par le projet de loi, c'est à
venir définir ce que serait l'indemnité, et
ce qui a été présenté dans le projet de loi était plus réducteur. Ce que nous
présentons dans l'amendement est beaucoup
plus large et prend en considération l'ensemble des travaux qui sont effectués
sur un claim.
Et,
juste pour votre information, parce que nous pouvons en discuter très, très,
très longtemps, dans un projet de loi,
on essaie de prévoir toutes les situations possibles, imaginables, mais,
jusqu'à date, l'article 67 existe dans la loi depuis longtemps et n'a
jamais été utilisé.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad : Pour les galées, l'intention du législateur, dans le
fond, c'est aller plus loin que l'indemnité, ce que vous venez de me dire, dans le sens : on
définit exactement l'indemnité, c'est les travaux effectués sur présentation
de factures. Pour vous, là, l'indemnité, ce
n'était pas la valeur du claim mais plutôt les travaux exécutés par le
propriétaire du claim.
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre.
• (17 h 10) •
Mme
Ouellet : Oui. C'est exactement ce que présente l'amendement
à l'article 32 que nous avons déposé. C'est l'ensemble des travaux qui
sont effectués. Ce n'est pas juste sur présentation de factures, c'est sur
présentation des rapports parce que nous souhaitons également avoir accès aux
données géologiques qui sont des données importantes que nous pouvons, à ce moment-là, mettre dans la base de données SIGEOM
et qui pourront profiter à l'ensemble des autres explorateurs du
territoire.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Oui. En
vertu d'un investissement… en vertu de l'ALENA sur un investissement qui est fait à l'étranger, s'il y a
expropriation par le gouvernement, l'entreprise est compensée sur la valeur de l'ensemble
de l'oeuvre et non sur les travaux réalisés.
Ici,
au Québec par
exemple, si un Américain investit, il
va être compensé sur la valeur; on s'entend là-dessus. Si un Québécois
a investi, lui, il va être compensé, il va être payé strictement sur les
travaux réalisés. Est-ce que je me trompe?
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet : L'article 67, tel qu'il est inscrit maintenant et
tel qu'il, je l'espère, sera modifié, s'appliquera à l'ensemble des entreprises et des détenteurs de
claims. Si jamais il nous arrivait un jour d'avoir à utiliser cet article-là,
étant donné qu'au Québec nous avons des ressources hydrauliques intéressantes,
donc, et qui peuvent être dans les mêmes territoires, cet article-là avait été
prévu dans le passé, et ce que nous visons à faire aujourd'hui... La question d'indemnité est déjà dans l'article 67, donc
existe déjà. Nous venons seulement spécifier comment il s'appliquera
pour que, tant du côté du gouvernement que
du côté des propriétaires de claims, ce soit clair, si cet article-là est
exercé, à quoi ils pourraient s'attendre.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour :
J'écoute ça, là, puis honnêtement ça ne me rassure pas du tout. Ça veut dire
qu'une entreprise américaine qui aurait investi au Québec serait compensée sur
la valeur et non l'entreprise québécoise qui aurait fait exactement
les mêmes investissements. Et le problème, Mme la
ministre, là, c'est que vous risquez
de le retrouver ailleurs dans le projet de loi aussi. Puis moi, si j'étais vous, là, je demanderais à vos juristes de
valider ça parce qu'on risque d'avoir des
problèmes de placer le Québec dans une zone de
vulnérabilité. Ce n'est pas rien, là. L'ALENA, là, ça existe, là. Ce
n'est pas fait pour les autres, là. L'ALENA,
ça existe. Il y a une nuance là qui est importante.
Et, si j'ai besoin de répéter ma question, je vais le faire, là.
En
vertu de l'ALENA, une entreprise américaine qui investit au Québec,
qui est expropriée par le gouvernement, est compensée sur la valeur de l'ensemble de l'entreprise. De la valeur. C'est l'article
11 sur l'ALENA? Bon, il y a un
article; c'est l'article 11. Ça
va être facile à valider. Et, si
c'est une entreprise québécoise qui est… je ne dirai pas victime du même
sort mais qui est... subit… au même sort ne sera pas compensée.
Ça, moi, j'aimerais ça, là, qu'avant la fin de
l'étape qu'on traverse, là, dans le processus actuel... J'aimerais ça
avoir une réponse là-dessus. Vous allez
avoir du temps, vous avez pas mal de monde autour de vous, il faut que ces
gens-là nous sortent cette
réponse-là. Je vais y revenir… Je vous le dis tout de suite, je vais y revenir
dans d'autres articles, parce que ça existe aussi dans d'autres
articles. Puis on ne fait pas ça pour se rendre intéressants, mon collègue l'a
dit. On peut suspendre aussi. Mais ce qu'on fait, là, on ne recommence pas
demain. Malheureusement, nous autres, on aurait continué, là, mais, demain, il va être trop tard. Alors, moi, j'aimerais
avoir une réponse claire à ça. Puis ce n'est pas fait pour narguer qui
que ce soit, là, c'est de manière constructive.
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Je ne suis pas d'accord avec les déclarations du
député. L'article 67 est en vigueur
depuis… sa dernière… est en vigueur depuis 1987, et la question d'indemnité est
là depuis 1987, et tout ce que venons modifier, c'est de préciser la
façon dont l'indemnité sera calculée.
Mais,
déjà depuis 1987, c'est très clair que ce n'est pas une procédure
d'expropriation mais c'est un versement d'indemnité. Donc, je pense que
c'est assez clair. Je pense que j'ai eu l'occasion de le dire plus d'une fois.
Mais, si le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata veut que nous continuions à
discuter de cet article-là, ça me fera plaisir, Mme la Présidente, de répéter.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Moi, je ne fais pas ça, là... Je ne fais pas ça pour
que la ministre ait le plaisir de répéter, là. Je ne loge pas à cette
enseigne-là. Pour aider, hein? La Loi sur l'expropriation, section I,
Dispositions générales, 35 : «Le présent
titre régit toutes les expropriations permises par les lois du Québec et
prévaut sur les dispositions inconciliables de [toutes les lois
générales ou spéciales].»
Chapitre
II, l'indemnité, 58 : «L'indemnité est fixée d'après la valeur du bien
exproprié et du préjudice directement causé par l'expropriation.»
Document déposé
Mme
la Présidente, je vais me permettre de déposer ce document-là pour faciliter le
travail de la ministre et pour aider,
là, pour aider. On peut-u avancer? Il me semble qu'on est là pour ça. Puis,
s'il fallait, on peut suspendre aussi quelques instants. On peut revenir, moi, je n'ai pas de problème. Mais moi,
aujourd'hui, là, j'aimerais ça qu'on puisse éclaircir cette
situation-là, parce que le point qu'on soulève, ce n'est pas venu par
l'opération du Saint-Esprit, là. On a parlé à des
juristes, on a parlé à des gens qui sont capables de s'exprimer là-dessus, et
j'aimerais qu'on ait une réponse. Voilà.
La Présidente (Mme
Poirier) : Est-ce que… Mme la ministre, il y a une demande de
suspendre l'article. Je voudrais voir de votre côté, Mme la ministre des
Ressources naturelles.
Mme
Ouellet :
Non, je pense qu'on n'a pas besoin de suspendre l'article. J'ai eu l'occasion…
Je ne suis pas d'accord avec
l'interprétation du député. L'article existe depuis 1987. Et l'article
s'appliquera à toute compagnie, qu'elle soit québécoise ou
internationale. Et c'est cet article-là qui s'appliquera, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Poirier) : Oui, M. le… Juste un à la fois, s'il vous
plaît. M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, vous avez une intervention?
Non?
M.
D'Amour :
Non. C'est correct.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad : Mme la Présidente. il y a un article, ici, qui est
apparu il n'y a pas longtemps, le 7 novembre 2013, dans la section Économie où le titre... Domaine
minier — Des
investisseurs américains préparent une série de poursuites.
Et, dans cet article-là, Mme la Présidente, c'est… on fait référence à
l'article 11 de l'Accord de libre-échange nord-américain. Et ce qu'il dit, en résumé, là, je ne sais pas si la ministre
est au courant de ça : «Des investisseurs américains se préparent à
déposer des poursuites…»
La
Présidente (Mme Poirier) : M. le député de Louis-Hébert, j'aimerais ça
vous entendre. Puis je pense que de l'autre
côté aussi. Mais il y a un bruit de fond dans toute la salle qui… de
gazouillis. Et j'aimerais ça qu'on puisse vous entendre, M. le député de
Louis-Hébert. Alors, j'apprécierais la collaboration de tout le monde. Merci.
M.
Hamad :
Alors, merci. Donc, le titre, c'est… Le sujet de cet article-là, madame, c'est
très important, Mme la Présidente :
«Des investisseurs américains se préparent à déposer des poursuites judiciaires
en se basant sur le chapitre 11 de
l'Accord de libre-échange nord-américain, afin de récupérer une partie de leurs
investissements dans des projets miniers et énergétiques qui sont
bloqués par des décisions du gouvernement du Québec.
«Cette bombe risque
d'exploser au visage de la ministre des Ressources naturelles [...] depuis
qu'un nombre croissant de firmes d'avocats et de comptables suggèrent à leurs
clients d'analyser cette possibilité.»
Mme
la Présidente, ça se peut qu'ils n'ont pas raison. Ça se peut qu'ils ont tort.
Mais cependant c'est un point important.
Alors là, surtout, on a entendu parler... Et la date de l'article, Mme la
Présidente, ça ne fait pas longtemps. Je pense, si ma mémoire est bonne,
c'est le 7 novembre 2013, il y a à peu près un mois. Et je ne comprends pas que
le ministère ne peut pas nous déposer, ici, un avis clair qui dit que, non, ce
n'est pas applicable. Là, ce qu'on a, Mme la Présidente :
Ah! La définition peut être ci, peut être ça. Ce que nous demandons, c'est un
peu de sérieux. Et j'aurais aimé ça,
moi, que le ministère, les fonctionnaires, qu'ils nous amènent une opinion, ils
disent : Cet article-là n'amènera pas des poursuites de l'article 11 de libre-échange de l'ALENA. Évidemment,
après l'ALENA, Mme la Présidente, il y a l'OMC aussi, l'Organisation mondiale du commerce, parce que ces gestes-là, on
arrive, on ne dit pas que c'est… La définition n'est pas claire. Est-ce qu'on peut avoir une opinion,
un avis qui nous rassure, ici, l'ensemble des parlementaires. Surtout,
surtout, Mme la Présidente, on n'a pas inventé l'histoire, là. L'article, il
vient d'arriver. Ça fait à peu près même pas un mois. Donc, c'est une histoire
récente.
La Présidente (Mme Poirier) : Merci,
M. le député. Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Si le député a lu l'ensemble de l'article, il
verrait que les prétentions de ceux
qui ont été cités dans l'article sont en fonction de la question des zones
incompatibles avec l'activité minière. Et c'est pour ça que, dans le
projet de loi n° 70, nous avons prévu des dispositions qui font en sorte
que les claims sont maintenus tant et aussi
longtemps qu'il y a des travaux qui sont réalisés. Donc, je pense qu'il ne faut
pas non plus mêler les articles de
loi et prendre des prétentions sur un volet du projet de loi et l'appliquer à
d'autres volets du projet de loi. Et, dans
ce cas-ci, l'article 67 existait avant même l'ALENA, a été mis en place en 1987
et s'appliquera donc à l'ensemble des compagnies,
qu'elles soient québécoises ou d'ailleurs. C'est l'article 67 qui pourrait
s'appliquer. Mais je rappellerai aux gens, ici, aujourd'hui, que cet
article-là est un article prévu des fois qu'il y aurait une nécessité pour des
projets hydrauliques de travailler sur une
partie d'un claim pour agrandir les réserves à l'État, parce que, sur la partie
du cours d'eau et d'une bande de 20
mètres de largeur, c'est déjà réservé à l'État, mais que, jusqu'à présent, cet
article-là n'a jamais été utilisé.
Donc, comme j'ai déjà dit précédemment, je veux
bien que nous en discutions encore longtemps. Je crois que j'ai répondu à l'essentiel des questions,
que l'article soulevé par le député de Louis-Hébert concerne la crainte et les prétentions qu'avaient des bureaux d'avocats et des sociétés minières concernant les
claims à l'intérieur des zones incompatibles avec l'activité minière. Et nous avons prévu des dispositions qui, je crois, permettent de respecter l'ensemble
de nos ententes, en ayant des dispositions concernant les zones
incompatibles où les claims sont maintenus tant et aussi longtemps qu'il y a
des travaux. Et donc ça fait en sorte que les claims ne seraient pas maintenus.
On ne peut plus utiliser le paiement en lieu et place des travaux, mais il doit
y avoir des travaux.
• (17 h 20) •
La Présidente (Mme Poirier) : M. le
député de Louis-Hébert.
M.
Hamad : Juste en terminant là-dessus, Mme la Présidente, je comprends bien, mais il faut comprendre qu'elle modifie
cet article-là, elle amène une précision additionnelle. Et je comprends que la ministre
est très confiante, je comprends que la ministre ne pense pas qu'il y aura des poursuites à
cet article-là, alors je prends sa parole pour nous rassurer.
La Présidente (Mme Poirier) : Merci.
Alors, l'amendement à l'article 32 est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
La Présidente (Mme Poirier) : Sur
division. Donc, l'article 32 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
La Présidente (Mme Poirier) : Sur
division aussi, sur division aussi. Article 33. Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
L'article 33 : L'article 69 de la Loi sur les mines est
modifié :
1° par la suppression, dans le premier alinéa,
de «géologique ou géochimique»;
2° par l'addition, à la fin de la première
phrase du deuxième alinéa, de «aux fins d'établir les caractéristiques du
minerai»;
3° par la suppression, dans le deuxième alinéa,
de «métallurgiques»; et
4° par l'addition, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«La demande d'autorisation doit être accompagnée
du paiement des frais fixés par règlement.»
Cet article
modifie l'article 69 de la Loi sur les mines afin de prévoir que tout type
d'échantillonnage ayant pour but de déterminer les caractéristiques
géochimiques, métallurgiques ou autres du minerai peut être réalisé en vue de caractériser le gisement. La spécificité
géologique ou géochimique étant limitative, il importe d'élargir
l'échantillonnage à la géotechnique, la géophysique, etc.
Les résultats
des différents tests effectués pour déterminer les caractéristiques du minerai
doivent être transmis au ministre.
Des frais devront dorénavant être versés avec une demande d'autorisation
d'échantillonnage. L'exécution des travaux
d'exploration constitue la principale obligation du claim. Toutefois, ce titre
ne donne pas le droit d'extraire des substances minérales autres que
celles qui sont nécessaires à des fins d'échantillonnage. La présence d'un
gisement exploitable est une des conditions essentielles pour l'émission d'un
bail minier.
La Présidente (Mme Poirier) : Est-ce
qu'il y a des interventions? L'article 33 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Poirier) : Adopté. Article 34. Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
L'article 34 : L'article 71 de cette loi est remplacé par le
suivant :
«71.
L'extraction, sur les terres du domaine de l'État, de pierre pour la
construction ou l'entretien des ouvrages de l'État, est effectuée sans
qu'il ne soit versé d'indemnité au titulaire de claim.»
Cet article
apporte des modifications de concordance à l'article 71 de la Loi sur les
mines. Le sable et le gravier sont
retirés, puisque, conformément à l'article 64, ils ne font pas partie des
substances minérales auxquelles le titulaire du claim a droit. Il n'est donc pas nécessaire de préciser que le titulaire
de claim n'a doit à aucune indemnité lorsque le sable et le gravier qui se trouvent sur le territoire
faisant l'objet de son claim sont utilisés pour la construction ou l'entretien
des ouvrages de l'État.
Également, les paragraphes 2° et 3° de
l'article 71 ne sont pas repris ici, car, conformément à ce que déclare l'article 9, l'installation de lignes de
transport d'énergie électrique, d'oléoducs ou de gazoducs ou la cession… ou la
location de terres du domaine de l'État sont effectuées sans que le titulaire
de claim ait droit à une indemnité.
La Présidente (Mme Poirier) : Est-ce
qu'il y a des interventions? L'article 34 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Poirier) :
Adopté. Article 35.
Mme
Ouellet : Article
35 : Cette loi — la
Loi sur les mines — est
modifiée par l'insertion, après l'article 71, du suivant :
«71.1. L'avis
de jalonnement ou de désignation sur carte du claim doit être accompagné de la
planification des travaux à réaliser au cours de l'année à venir. Une
telle planification doit également être transmise à chaque date anniversaire de
l'inscription du claim.
«Un compte rendu des travaux effectués en vertu
de cette planification au cours de la dernière année doit être transmis au
ministre à chaque date anniversaire de l'inscription du claim.»
Cet article insère une nouvelle disposition à la Loi sur les mines, laquelle prévoit que celui qui demande un
claim doit fournir sa planification annuelle des travaux. Une telle planification annuelle doit
ensuite être transmise annuellement à la
date d'anniversaire de l'inscription du claim. À la même date, le titulaire
doit également fournir un compte rendu des travaux effectués au cours de l'année
précédente. Cette mesure permet au ministre de connaître, sur l'ensemble des claims, les intentions de travaux des titulaires
ainsi que les travaux qui sont réalisés annuellement. Elle permet
également au ministre de colliger l'information afin de répondre
aux besoins des citoyens et des communautés en matière d'information et de
consultation dans un souci de transparence. Cette information sera inscrite au
Registre public des droits miniers, réels et immobiliers.
Mais j'ai un amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Poirier) :
Présentez-le, Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Donc,
l'article 35 du projet de loi est remplacé par le suivant :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 71, du suivant :
«71.1. Le
titulaire du claim doit, à chaque date [d']anniversaire de l'inscription de son
claim, transmettre au ministre un compte rendu des travaux effectués au
cours de l'année.»
Cette modification au projet de loi retire
l'obligation du titulaire de claim de transmettre au ministre, avec son avis de jalonnement ou de désignation sur
carte, la planification des travaux à réaliser au cours de l'année à venir
puis à chaque date d'anniversaire de l'inscription du claim.
La Présidente (Mme Poirier) :
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement? M. le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Je
comprends que ça rend simplement le processus plus simple.
La Présidente (Mme Poirier) :
Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Oui, effectivement. Mais, en fait, c'est parce que, concernant la
planification, tel que j'avais eu l'occasion
de le mentionner rapidement lors de ma présentation des amendements, du côté de
la planification annuelle des travaux,
en fait, les minières, souvent, tant qu'elles n'ont pas réalisé les premiers
carottages, ne savent pas exactement quels travaux elles vont faire ensuite, et souvent elles vont décider, dans un
délai de deux, trois semaines, un mois, les prochains travaux à être
réalisés. Donc, cette planification-là annuelle était extrêmement difficile
pour les minières à fournir. Toutefois, ce que nous avons et que nous avons
déjà voté dans les articles précédents, en termes de transparence, les minières
doivent aviser les propriétaires et les municipalités de la prise du claim.
Elles doivent également aviser les municipalités et les propriétaires, s'il y a
des travaux à être réalisés, 30 jours d'avance. Donc, il y a tout de même une obligation : les gens vont savoir d'avance,
tant la municipalité que les propriétaires de terrain, qu'il y a des travaux
qui sont à venir sur leur territoire.
Toutefois,
nous maintenons, dans l'article 35, l'obligation d'envoyer un compte rendu des
travaux effectués à chaque année sur les claims pour permettre au ministère des
Ressources naturelles de faire un suivi des travaux qui sont réalisés sur leur
territoire.
La Présidente (Mme
Poirier) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? M. le député
de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour :
Bien, moi, sur l'amendement, je n'ai pas de problème, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Poirier) : Alors, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Poirier) : Adopté. On poursuit avec l'article 35. M. le
député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour :
Mme la Présidente, on est confrontés encore à la même situation : «...le
Règlement sur les substances minérales autres que le pétrole, le gaz naturel et
la saumure et des articles 35, 38 et 109, qui entreront en vigueur à la date
déterminée par le gouvernement.» Encore une fois, là, ça, sincèrement, là, je
vais vous dire, Mme la Présidente, je le déplore de façon... je le déplore
beaucoup, là. En fait, je le déplore abondamment, là.
Des voix :
...
M.
D'Amour : Je pense que la fatigue commence à opérer. Mais je
pense que... Revenons à des considérations sérieuses, on n'a pas
beaucoup de temps.
Des voix :
...
M.
D'Amour : Non, mais c'est parce que j'ai confondu. Quand le
ministre des Finances dit qu'on n'a pas été bons beaucoup, là, le mot
«beaucoup» me revient fréquemment.
Ceci
dit, je reviens à l'article 127, qui dit que 35 va entrer en vigueur à la date
déterminée par le gouvernement. C'est assez... C'est un acte de foi, là,
je veux dire en autant que c'est encore permis ici.
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Vous pouvez compter
sur moi qu'on va essayer de mettre ça en vigueur le plus rapidement
possible. Dans ce cas-ci, c'est que, comme il y a quand même beaucoup de
claims, ça ne se fait pas manuellement, ces
choses-là, et les comptes rendus des travaux effectués en cours d'année sont
intégrés à un système d'informatique
qui doit avoir des modifications pour être capable d'intégrer ces nouveaux
objets là, et donc c'est la raison pour laquelle il est difficile de
pouvoir dès maintenant intégrer ces informations-là. Donc, le ministère va
faire les changements informatiques qui sont nécessaires, et très rapidement
nous pourrons mettre en vigueur l'article 35.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
• (17 h 30) •
M.
D'Amour :
Vous comprendrez, Mme la Présidente, ma réserve. On l'a soulevé dans le cas de l'article 21,
22, 31. Là, il s'en vient 39, 42, 53. On
vient de passer sur 35. Il reste 38, 109. À entendre tout le monde, là, le gouvernement était bien
prêt à procéder : Vite, vite, bâillon, cinq heures, go, on passe! Mais, je
regarde ça, là, il y a bien des choses à définir dans le temps. Tu sais, on parle d'une industrie qui est importante,
puis là on va adopter une loi. Sincèrement, là, je vais vous dire, Mme
la Présidente, je mets des réserves là-dessus, j'ai un peu de problèmes à vivre
avec ça. Enfin, «un peu», j'oserais dire beaucoup encore une fois. Mais c'est un commentaire, ce n'est pas une question.
Même si je reposais une question, j'aurais encore la même réponse, puis
on n'avance pas plus vite avec ça.
La
Présidente (Mme Poirier) : Est-ce que l'article 35 est adopté? Oui? Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet : Lorsque
le député parle de «les gens ne sauront pas à quoi s'en tenir», avec la loi,
tant les minières, les citoyens que les municipalités vont savoir exactement
à quoi s'en tenir, ce qui s'en vient, vont pouvoir préparer. Et vous pouvez être assurés que, du côté du ministère des Ressources naturelles, nous allons mettre tous les moyens pour faire
en sorte de mettre en place l'ensemble des dispositions en vigueur le plus
rapidement possible.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Alors, comme il y aura sans doute après les fêtes
d'autres périodes de questions, je donne la garantie à la ministre que
je vais la questionner là-dessus.
La Présidente (Mme Poirier) : Alors,
est-ce que l'article 35, tel qu'amendé, est adopté?
Des
voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Poirier) : Adopté. Article 36, Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Article 36 : L'article 72 de la Loi sur les mines est modifié par le
remplacement, dans le deuxième alinéa, de la
première phrase par la suivante : «Il fait rapport au ministre, avant la
même date, de tous les travaux exécutés,
dont ceux pour lesquels une allocation pour exploration ou une allocation pour
aménagement et mise en valeur avant production peut être réclamée en
vertu de la Loi sur l'impôt minier, qu'elle le soit ou non.»
Cet
article modifie l'article 72 de la Loi sur les mines de manière à obliger
le dépôt de tous les travauxd'exploration
minière effectués durant la période de validité du claim pour lesquels une
allocation pour exploration ou une allocation pour aménagement et mise
en valeur avant production peut être réclamée en vertu de la Loi sur l'impôt minier, qu'elle l'ait été ou non. Cette
information pourrait mener à de possibles découvertes. L'ensemble de ces
rapports de travaux augmentera de façon significative les connaissances
géoscientifiques sur le territoire québécois. De plus, les travaux d'exploration minière bénéficient d'un
soutien financier de l'État par l'application de la Loi sur l'impôt
minier, l'allocation pour exploration ou une allocation pour aménagement et
mise en valeur avant production. Il est donc approprié de recueillir tous les
travaux qui sont effectués en retour d'un soutien financier de l'État.
La Présidente (Mme Poirier) : Merci, Mme la ministre. Alors, M. le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata,
je pense que vous avez un amendement.
M.
D'Amour :
Oui.
La Présidente (Mme
Poirier) : Mais, juste pour préciser, ce matin nous avons reçu une
première version; celle-là, on la détruit,
je comprends bien? Excellent. Et vous avez une nouvelle version. Est-ce que
tout le monde a eu la copie du dernier amendement présenté? Je veux
juste m'assurer : Est-ce que tout le monde a une copie du nouvel
amendement? Alors, pour votre lecture, M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Alors, je m'exécute à l'instant, Mme la
Présidente. Alors l'amendement va comme suit : L'article 36 du
projet de loi est modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
L'article 72 est
également modifié par l'ajout, après le deuxième alinéa, de l'alinéa
suivant :
«L'information
transmise dans ce rapport peut constituer un secret visé par l'article 23
de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la
protection des renseignements personnels (Chapitre A-2.1).»
J'ajoute à ça
l'article de la loi, Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et
sur la protection des renseignements personnels :
«23. Un organisme
public ne peut communiquer le secret industriel d'un tiers ou un renseignement
industriel, financier, commercial,
scientifique, technique ou syndical de nature confidentielle fourni par un
tiers et habituellement traité par un tiers de façon confidentielle,
sans son consentement.»
Est-ce que je
comprends que ça a échappé au gouvernement? Je ne sais pas.
La Présidente (Mme
Poirier) : Alors, Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet : Oui, merci, Mme la Présidente. En fait, non, ça ne
nous a pas du tout échappé, c'est pour ça que nous avons
l'article 79 dans le projet de loi n° 70 et que nous avons un
amendement à l'article 79, que je vous ai déposé plus tôt.
Donc,
si je vous lis le deuxième paragraphe de l'article 79, qui concerne plus
spécifiquement l'article 72 de la Loi sur les mines, que vise à
modifier l'article 36 du projet de loi n° 70, donc :
«Toutefois,
les rapports de travaux d'exploration visés au deuxième alinéa de
l'article 72 demeurent confidentiels pour une période de deux ans suivant la date des travaux. Seules les
données géologiques, géochimiques, géophysiques et analytiques contenues
dans ces rapports sont rendues publiques.»
Toutefois, j'ai
déposé, plus tôt aujourd'hui, en début d'après-midi, un amendement pour que ce
deuxième paragraphe là de l'article 79, qui vise à modifier
l'article 215 de la loi actuelle sur les mines, soit modifié et se lirait maintenant
comme suit : «Toutefois, les données comprises dans les rapports de
travaux visés à l'article 72 et qui portent sur des montants qui vont
au-delà des allocations pouvant être réclamés en vertu de la Loi sur l'impôt
minier (chapitre I-0.4) demeurent confidentielles pour une durée de 5 ans
suivant la date des travaux.»
Donc,
oui, effectivement, nous avons des dispositions, dans le projet de loi n° 70 et avec les amendements déposés ce
matin, qui viennent gérer la question de la confidentialité.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour :
Alors, on le répète pour être certains — trop fort ne casse pas, là — vous
confirmez que 79 couvre 36, dans le jargon, là. L'article 79 couvre les
éléments contenus dans l'article 36 du projet de loi?
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. En fait, moi, je
serai contre l'amendement du député, puisque
nous le gérons à travers l'article 79, qui fait référence à l'article
72, qui lui-même est modifié par l'article 36 du projet
de loi n° 70.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour :
Moi, je ne demandais pas à la ministre si elle est contre l'amendement, je lui
demandais une question très simple : Est-ce que l'article 36, dans son
contenu, est couvert par l'article 79, dans le contenu de 79? Si la réponse… Il y a une seule réponse
possible. Si c'est oui, moi, je suis
heureux, puis… Mais je ne suis pas certain. Si vous me le confirmez, bien on met l'amendement de côté.
Je ne veux pas savoir si vous êtes contre l'amendement, ça, je m'en
doutais un peu, je veux savoir si on est couverts. Je ne veux pas prendre de
chance.
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet :
L'article 79 du projet de loi n° 70, pour lequel j'ai déposé un amendement
ce matin, gère la question de la
confidentialité des rapports qui sont mentionnés à l'article 36. Je suis
extrêmement précise parce que je crois
que c'est important. Donc, je réaffirme que l'article 79, au deuxième
paragraphe, qui vient modifier l'article 215 de la loi actuelle sur les
mines que je propose de modifier par un amendement déposé en début d'après-midi — c'est
important de le mentionner parce que ce n'est pas l'article 79 tel que libellé
dans le projet de loi n° 70, il y a un amendement — vise
à gérer la question de la confidentialité des données qui sont à l'intérieur
des rapports qui sont demandés en vertu de l'article 36 du projet de loi
n° 70 qui vise le projet de loi n° 72 de la Loi sur les mines.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Je ne suis pas totalement rassuré parce qu'on dit
dans l'article 79 : «Seules les données géologiques, géochimiques,
géophysiques et analytiques contenues dans ces rapports sont rendues
publiques.» Il y a comme une distinction.
Mme
Ouellet :
…je vous ai dit…
La Présidente (Mme
Poirier) : …naturelles.
Mme
Ouellet : Excusez, Mme la Présidente. C'est pour ça que je
vous ai dit que nous avions un amendement qui a été déposé en début d'après-midi. Donc, je vous le relis parce que je
sais que ça fait beaucoup de documents puis beaucoup de modifications,
là, donc : «Toutefois, les données comprises dans les rapports…»
M. D'Amour :
Je vais effectivement…
La Présidente (Mme
Poirier) : …
M.
D'Amour : Mme la ministre, je vais vous éviter ça, là. On
vient de… Je viens de voir les documents. On est corrects, je vais
retirer l'amendement.
La Présidente (Mme
Poirier) : Alors, on a le consentement pour retirer l'amendement?
Mme
Ouellet :
Consentement.
La Présidente (Mme
Poirier) : Consentement. Alors, on retourne à l'article 36. Est-ce que
l'article… Est-ce qu'il y a des questions sur l'article 36? Est-ce que
l'article 36 est adopté? Adopté. Article 37, Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
37. L'article 73 de la Loi sur les mines est modifié :
1° par l'insertion
après «une somme égale au» de «double du»;
2° par le
remplacement de «une somme égale à» par «une somme égale au double de».
Cet
article modifie l'article 73 de la Loi sur les mines afin de porter du simple
au double les sommes que doit verser le
titulaire d'un claim qui n'a pas effectué ou rapporté une partie ou la totalité
des travaux requis au renouvellement de son claim. Cette modification
vise donc à stimuler les travaux et à dissuader le titulaire de claim à
recourir à cette exception pour renouveler son titre plutôt qu'à exécuter des
travaux. On retrouve une disposition semblable dans presque toute législation
minière canadienne. Elle est utilisée en moyenne 50 fois par année au Québec à
l'égard d'environ 1 000 claims.
• (17 h 40) •
La Présidente (Mme
Poirier) : Est-ce qu'il y a des interventions? Est-ce que l'article 37
est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme Poirier) : Adopté.
Article 38, Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
L'article 75 de cette loi est remplacé par le suivant — et là
il y a une longue lecture :
«75.
L'excédent des sommes dépensées pour les travaux sur le coût minimum fixé par
règlement au cours d'une période de validité d'un claim ainsi que
l'excédent des sommes accumulées pour un claim en date du (indiquer ici ladate
de l'entrée en vigueur de l'article 38 de la présente loi) peuvent être
appliqués aux six périodes subséquentes de renouvellement du claim, sous
réserve des règles particulières applicables lors d'une conversion de claims
jalonnés en claims désignés sur carte. »
Cet article
modifie l'article 75 de la Loi sur les mines afin de prévoir que
l'excédent des sommes dépensées pour les travaux sur le coût minimum
fixé par le règlement applicable aux périodes de renouvellement du claim est
limité à six périodes de renouvellement.
Le claim a
une durée de vie de deux ans. Pour conserver un claim plus de deux ans, le
titulaire doit réaliser des travaux
d'exploration et les soumettre au ministre. Le montant des travaux d'exploration minière,
une fois approuvé, est crédité au
compte du claim sur lequel les travaux ont été réalisés. Dans la loi actuelle,
l'excédent des sommes dépensées pour les travaux a une durée de vie
illimitée. Cet article limite à 12 ans l'utilisation des travaux sur un claim
pour le renouvellement du titre. Cette modification agira sur l'inactivité
apparente, communément appelée «dormance», de certains claims.
L'examen des montants des travaux statutaires
déclarés par les titulaires du claim indique que la banque des travaux s'élève à près de 725 millions de dollars pour l'ensemble du Québec. Cette banque permettrait de renouveler la
plupart des claims pendant des décennies sans que de nouveaux travaux
d'exploration ne soient effectués et déclarés au ministre. Cette situation nuit
donc à la découverte de nouveaux gisements, puisqu'elle ne permet pas
d'accroître les connaissances géoscientifiques sur le territoire. Quatre
provinces canadiennes limitent dans le temps la durée de vie des travaux
statutaires : Saskatchewan, 21 ans; Colombie-Britannique, 10 ans; Nouveau-Brunswick,
10 ans; et Terre-Neuve-et-Labrador, neuf ans.
La
Présidente (Mme Poirier) :
Est-ce qu'il y a des commentaires? M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour :
Bien, même réserve que tout à l'heure. Puis je vais le souligner aussi pour les
autres articles si on a le temps de
se rendre là, là. Encore là, on dit que les «articles 35, 38, 109, qui
entreront en vigueur à la date déterminée par le gouvernement». Il y a
encore une zone grise dans le temps. Je ne peux pas faire autrement que de le
souligner, là, qu'il y a une comme une
oeuvre incomplète. Mais c'est, pour le moment… mais enfin, non seulement pour
le moment, mais c'est le seul commentaire que j'ai à faire là-dessus,
là.
La Présidente (Mme Poirier) : Alors,
l'article 38 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Poirier) : Adopté. Article 39. Je pense que vous avez
un amendement, Mme la ministre?
Mme
Ouellet : Oui, il
y a un amendement également à l'article 39. Je pense que je vais quand même le
lire parce que…
La Présidente (Mme Poirier) : Oui,
tout à fait.
Mme
Ouellet :
…sinon, on ne comprendra pas l'objet de l'amendement : L'article 76 de
cette loi est modifié par le remplacement de «4,5» par «3,5».
Donc, cet
article modifie l'article 76 de la Loi sur les mines afin de porter de 4,5 à
3,5 la superficie du territoire sur
lequel un excédent de travaux peut être imputé pour renouveler un claim. Cette
distance est calculée à partir du centre du claim. La répartition des
travaux d'exploration sur un groupe de claims s'inscrit dans la dynamique de
l'exploration minière et de la géologie, puisqu'il est fréquent que ces travaux
ne soient faits que sur certains d'entre eux.
Le titulaire qui a encouru des risques
financiers importants peut conserver des claims avoisinants qu'il pourra explorer le temps venu, au fil de l'acquisition de
la connaissance, en leur appliquant l'excédent des sommes accumulées sur
ce claim et ainsi poursuivre son exploration. À titre d'exemple, pour le
territoire de la Baie-James, à 4,5 kilomètres, 99 claims peuvent être
renouvelés. En réduisant le rayon à 3,5 kilomètres, 57 claims peuvent être
renouvelés, soit une diminution de 42 % du nombre de claims. Et notre
amendement vise à retirer cet article-là, donc à conserver le 4,5 kilomètres de
rayon.
La
Présidente (Mme Poirier) : Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'amendement? Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement? M. le
député de Louis-Hébert.
M.
Hamad : Juste bien
comprendre, Mme la Présidente. On change la distance et on la clarifie en
termes de rayon de 4,5 kilomètres mesuré à partir du centre géométrique du
terrain qui fait l'objet du claim.
La
Présidente (Mme Poirier) : …au député de Louis-Hébert qui est de
supprimer l'article 39 du projet de loi.
M.
Hamad : Mais je
suis sur l'amendement, madame.
La Présidente (Mme
Poirier) : D'accord, parfait.
M.
Hamad : Je suis en
train de lire l'amendement.
La Présidente (Mme Poirier) :
D'accord.
M.
Hamad :
Donc, en faisant ce changement-là, finalement il y a une diminution de nombre…
de 42 % le nombre de claims. C'est ça?
La Présidente (Mme Poirier) : Mme la
ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet :
Oui, merci, Mme la Présidente. En fait, au final, là, ce qu'on propose, c'est
de ne pas toucher à l'article 76 de la Loi sur les mines.
M.
Hamad : …on ne
touche pas?
Mme
Ouellet : On ne
touche pas.
M.
Hamad : Parfait.
Mme
Ouellet : Parce
que l'amendement vient défaire ce que l'article 39 proposait dans le projet de
loi n° 70.
M.
Hamad : Parfait. O.K.
La Présidente (Mme Poirier) : Est-ce
que l'amendement à l'article 39 est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Poirier) : Adopté. L'article
39, tel qu'amendé, est-il adopté? Tel que supprimé? Est-il adopté? Adopté. L'article
40.
Mme
Ouellet : 40.
L'article 77 de la Loi sur les mines est abrogé.
Cet article abroge l'article 77 de la Loi sur
les mines. Ce dernier prévoyait la possibilité d'utiliser des travaux d'exploration effectués sur un bail minier ou une
concession minière pour renouveler
des claims aux alentours d'un bail ou d'une concession, et cela, à
l'intérieur d'un rayon de 4,5 kilomètres. Ceci ne favorise pas les
investissements pour l'exploration des terrains près des baux miniers et
concessionnaires minières qui sont susceptibles de renfermer le prolongement des gisements présents sur les baux
miniers ou concessions minières. Dans l'optique de favoriser la mise en
valeur d'un plus grand nombre de claims, la loi ne permet plus d'utiliser des
travaux d'exploration effectués sur un bail minier ou une concession minière
pour renouveler des claims avoisinants. Ces claims devront donc faire l'objet
de travaux d'exploration.
La Présidente (Mme Poirier) : Est-ce
qu'il y a des interventions? Est-ce que l'article 40 est adopté? Oui, excusez,
M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour :
Va pour l'adoption de l'article 40. Moi, compte tenu que le temps passe, le
temps file à vive allure, comme nous avons deux amendements à l'article
53, je demanderais, avec votre accord, Mme la Présidente, qu'on puisse aller
directement à l'article 53, concernant nos deux amendements. Ça nous
permettrait de pouvoir faire ces débats-là.
C'est quand même l'une des pièces maîtresses puis ça fait partie des conditions
qu'on avait soumises. Je pense qu'on a agi de bonne foi. J'aimerais bien
qu'on puisse le faire.
La Présidente (Mme Poirier) : Alors,
dans un premier temps, on va adopter l'article 40. Est-ce que l'article est
adopté, 40?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Poirier) :
C'est adopté. Merci. Alors, est-ce que j'ai un consentement pour passer à
l'article 53?
Mme
Ouellet : Pas de
consentement.
La Présidente (Mme Poirier) : Pas de
consentement. Alors, article 41.
Des voix : …
Mme
Ouellet :
L'article 78…
La Présidente (Mme
Poirier) : S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Mme
Ouellet : …de la
Loi sur les mines est remplacé…
La Présidente (Mme Poirier) : Un
instant, Mme la ministre. M. le député de Rivière-du-Loup.
M.
D'Amour :
Écoutez, ce n'est quand même pas rien, là. On a adopté 41 articles, puis je
pense qu'avec le temps qu'on avait c'est déjà pas mal. Nous, on se
tourne, en tant qu'opposition officielle, à l'égard du gouvernement puis on
leur dit : L'article 53 est important. C'est important, pas pour nous,
c'est important pour l'ensemble de l'activité minière.
On a pris la peine de préparer deux amendements. Je pense qu'aujourd'hui on a
agi avec beaucoup d'ouverture, on a agi…
La Présidente (Mme Poirier) : M. le
député de…
M.
D'Amour : Je
compléterai là-dessus, Mme la Présidente. On a agi avec beaucoup d'ouverture.
J'ose redemander à la ministre… je lui
demande de reconsidérer sa décision pour que, de bonne foi, on puisse avancer
avec l'article 53. Ce n'est pas sorcier, ce
n'est pas compliqué, là, c'est l'une des pièces maîtresses, cet article-là du
projet de loi.
La Présidente (Mme Poirier) : Alors,
je vous ai entendu, M. le député de Rivière-du-Loup. M. le député de Roberval.
M.
Trottier : Oui. Merci, Mme la Présidente. Bon. Pour ce qui est
de la bonne foi, je vous rappellerai que, quand on a déposé le dernier
projet de loi, les libéraux, l'opposition… Excusez.
La
Présidente (Mme Poirier) : …sur le consentement? Alors, il n'y a pas
de débat. Il n'y a pas de débat, là. On arrête ça là tout de suite.
Des voix : …
La
Présidente (Mme Poirier) :
S'il vous plaît! Alors, je vais entendre l'article 41 de la ministre, s'il vous
plaît.
Mme
Ouellet : Merci, Mme la
Présidente. Donc, L'article 78 de la Loi sur les mines est remplacé par le
suivant :
«78.
L'excédent des sommes dépensées au titre d'un claim par son titulaire peut,
conformément à l'article 76, être appliqué,
aux fins de son renouvellement, à un claim sur lequel ce titulaire détient une
promesse d'achat en vertu d'un acte inscrit au registre public des
droits miniers, réels et immobiliers.
«Lorsque ces
dépenses sont faites par une personne qui n'est pas titulaire du claim concerné,
mais qui y détient une promesse
d'achat dans les conditions de l'alinéa précédent, elles peuvent, avec le
consentement écrit du titulaire de ce claim,
être appliquées, aux fins de son renouvellement, à un claim dont cette personne
est titulaire ou sur lequel elle détient dans les mêmes conditions une promesse
d'achat.»
Cet article apporte des modifications de
concordance à l'article 78 de la Loi sur les mines en raison de l'abrogation de
l'article 77 relatif aux travaux d'exploration minière effectués sur le
territoire d'un bail minier ou d'une concession minière.
La
Présidente (Mme Poirier) : Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 41? Il n'y a pas d'interventions? Adopté. 42, Mme la ministre.
• (17 h 50) •
Mme
Ouellet : Oui. À
l'article 42, Mme la Présidente, nous avons également un amendement.
Donc, l'article 42 : La Loi sur les mines
est modifiée par l'insertion, après l'article 81, du suivant :
«81.1. Le titulaire du claim est tenu de
déclarer au ministre et au ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs toute découverte de
substances minérales contenant 0,1 % ou plus d'octaoxyde de triuranium dans les
60 jours de cette découverte.»
Cet article
prévoit de nouvelles dispositions dans la Loi sur les mines relativement à la
découverte d'uranium. Ainsi, le
titulaire de claim doit déclarer au ministre toute découverte des substances minérales
contenant 0,1 % ou plus d'octaoxyde
de triuranium. Cette déclaration est demandée dans une optique de transparence
de l'information envers les communautés locales et
autochtones. Elle permettra aux communautés de faire un suivi de l'exploration de
l'uranium sur leurs territoires, facilitant ainsi l'acceptabilité sociale des projets miniers. Le
titulaire de claim doit également faire cette déclaration au ministre du
Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs. L'information
concernant la découverte d'uranium sera inscrite au Registre public des droits
miniers, réels et immobiliers.
Et, Mme la
Présidente, je vous fais également la lecture de l'amendement. Donc :
Remplacer, dans l'article 42 du projet
de loi, «60» par «90», qui porte le délai pour la déclaration au ministre
des Ressources naturelles et au ministre du Développement durable, de
l'Environnement, de la Faune et des Parcs de la découverte de substances
minérales contenant 0,1 % ou plus
d'octaoxyde de triuranium — il y a une petite coquille dans l'amendement déposé — à 90 jours.
Et pourquoi la
modification de 60 à 90 jours? Après les représentations que nous avons eues,
étant donné que, pour pouvoir avoir l'information de la déclaration, il doit y
avoir des analyses qui sont réalisées par des firmes externes, et, les délais de ces firmes-là, à
l'intérieur du délai de 60 jours, il était très difficile de pouvoir rencontrer
ces délais-là, donc un délai de 90 jours paraît plus raisonnable.
Et cette
disposition-là, nous en avons parlé un peu plus tôt dans des articles de
concordance, dans les articles précédents.
Déjà, dans les anciens projets de loi, il y avait une volonté de rendre
public... C'était, à l'époque, la recherche et la découverte de substances minérales contenant 0,5 %. Nous avons
changé le pourcentage à 0,1 % en fonction... nous avons regardé les projets qui sont actuellement en
exploration minière du côté de l'uranium, et trois des quatre projets
sont capturés par le 0,1 %, et le
quatrième n'était de toute façon pas capturé par le 0,5 %. Donc, le nouvel
indice à 0,1 % ou plus d'octaoxyde de triuranium donne les mêmes
résultats dans les faits, avec les projets actuellement en exploration, que l'ancien
indice que nous avons et permet aux entreprises, étant donné que nous avons
augmenté le niveau de l'indice, d'avoir moins de rapports à remplir au
ministère des Ressources naturelles.
Et cet élément-là
était important pour les citoyens et les communautés autochtones étant donné
qu'on parle d'uranium et qu'il est question
de radioactivité dans cet élément-là. Et je pense particulièrement à mon
collègue d'Ungava qui a des projets
dans sa région. On sait à quel point c'est sensible. Et donc on souhaite, avec
une disposition de déclaration du
côté de l'uranium, d'avoir plus de transparence et permettre aux citoyens des
communautés locales et aux citoyens des communautés autochtones de pouvoir avoir l'information et, à ce
moment-là, de faire un meilleur suivi de ces projets-là.
La
Présidente (Mme Poirier) : Est-ce qu'il y a une intervention, M. le
député de Rivière-du-Loup—Témiscouata? Oui.
M.
D'Amour : Bien, écoutez, ça a été fait… le projet de loi a
été bâti sans doute par des gens sérieux qui ont la capacité puis la
formation qu'il faut pour faire ça. Donc, le 60 jours n'est pas arrivé par
hasard non plus. On passe de 60 à 90 jours.
Je ne vous dis pas que je suis contre l'amendement, là, du moins, pas pour
l'instant, mais de 60 à 90 jours, qu'est-ce qui le justifie, là? Parce
que, dans 60 jours, on est capables de faire... réaliser des analyses par pas
mal de laboratoires. Et qui a demandé ça,
là, ce délai-là supplémentaire de 60 à 90 jours? La ministre a fait référence à
des groupes tout à l'heure. Alors, le 60 jours, il avait été écrit là
pour une raison. Et qui a demandé cette modification-là?
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet :
Oui, merci, Mme la Présidente. En fonction des discussions que nous avons eues
avec des explorateurs, qui, je crois, sont
bien placés pour savoir à quel genre de délais on a affaire, ils nous ont
mentionné que ces analyses-là étaient
réalisées à l'extérieur avec des délais qui étaient plus importants que 60
jours. Ils nous ont mentionné que ce serait extrêmement difficile
d'arriver à l'intérieur des 60 jours. Donc, je crois qu'il était raisonnable
d'accepter un 90 jours. L'objectif d'information, de transparence étant
atteint, c'est sûr qu'il y a un 30 jours supplémentaire, mais, d'un autre côté, de mettre dans la loi un délai qui
était extrêmement difficile pour les minières de respecter en fonction des
délais d'analyses qui sont réalisées par leurs sous-contractants… Je crois que
le délai de 90 jours est un délai, là, tout à fait raisonnable. Et je crois que ça nous permet d'atteindre la volonté que
ce soit déclaré, que ce soit inscrit dans le Registre public des droits miniers, réels et immobiliers et
de faire en sorte que les citoyens, à travers le registre des droits
miniers, puissent avoir accès à la
déclaration de découverte de substances minérales contenant 0,1 % ou plus
d'octaoxyde de triuranium.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député Louis-Hébert.
M.
Hamad :
Si on regarde l'article 8, où on demande l'obligation d'inscrire au registre
une mention relative… — l'article 13.1, là, ce que vous avez
amené — une
mention relative aux déclarations des titulaires concernant la découverte des substances minérales contenant
0,1 % ou plus d'octaoxyde, donc on a demandé déjà d'inscrire dans
le registre qu'il y a une substance de
0,1 % et plus. Et là vous revenez avec un autre article, 42, où on
dit : On doit le déclarer au ministre de nouveau. Mais le registre,
est-ce que ce n'est pas suffisant comme déclaration au gouvernement de
l'absence des substances minérales? Alors, pourquoi on le fait deux fois? Y
a-tu une raison spécifique?
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet : Oui. Il y a tout à fait une raison spécifique. En
fait, c'est parce que le projet de loi suit une logique légale, mais ne suit pas nécessairement une
logique de travaux. Et donc, si on prend la logique de travaux, la
première chose, c'est qu'il doit y avoir une
déclaration. Donc, on doit avoir quelque part dans la loi — et ça serait à l'article 81.1 — une
obligation pour le titulaire du claim de déclarer la découverte de 0,1 %
ou plus d'octaoxyde de triuranium. Donc, ça, c'est, premièrement, une demande
qui est inscrite à 81.1, qui est l'article 42 du projet de loi n° 70.
Ce qu'on a à
l'article 8, c'est, une fois que la découverte, elle est déclarée, l'article 8,
qui vise l'article 13.1… L'article 13.1,
c'est le registre. Donc, une fois que c'est découvert, ce qu'on dit, c'est que
le ministre l'inscrit dans le registre public… Parce qu'on pourrait
juste dire : C'est découvert, puis le ministre le reçoit, puis il ne se
passe rien après ça. On dit : Non, non,
le ministre le reçoit, mais, en plus, il l'inscrit dans le registre des droits
miniers, ce qui fait en sorte de rendre
l'information publique et accessible à l'ensemble des citoyens. Donc, oui,
c'est une suite de… En fait, l'article 8 est une suite de l'article 42,
mais c'est… Ça s'ajoute, et les deux sont nécessaires.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad : Dans l'échéancier, le registre vient après la
découverte? S'il le transmet 90 jours après la découverte, le registre, il est
déjà rempli avant 90 jours?
Mme
Ouellet :
Bien, non…
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet :
On ne peut pas…
M.
Hamad :
Pourquoi envoyer deux informations, deux fois? C'est juste de la paperasse,
dans le fond, là.
Mme
Ouellet :
Bien, non, ce n'est pas…
M.
Hamad :
C'est de la paperasse…
Mme
Ouellet :
Ce n'est pas une question de paperasse du tout. C'est une question de volonté
et de transparence. On ne peut pas rendre publique une information qu'on ne
connaît pas. Ça fait que la première chose, c'est d'avoir accès à l'information
et donc de demander au titulaire du claim… — parce que, nous, on ne le
sait pas, là, ce qu'il va trouver, là — premièrement, d'obliger le titulaire du
claim à informer le ministre de la découverte de 0,1 %... mettons,
d'uranium, là, on va faire ça court, là, d'uranium, 0,1 % d'octaoxyde de
triuranium, là, bon. Mais, une fois que le ministre est informé, là, à ce
moment-là, on peut l'inscrire et le rendre public à travers… Et le registre,
c'est juste un outil, là, c'est un bel
outil, mais c'est un outil pour rendre publique l'information. On ne peut pas
rendre publique l'information avant de l'avoir. Ça, ce n'est pas
possible, là.
M.
Hamad :
Ce que je comprends dans l'échéancier, Mme la Présidente…
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad : …dans
l'échéancier, il le découvre, il y a 90 jours pour transmettre au ministre,
les deux ministres. C'est ça que vous dites, là?
• (18 heures) •
Mme
Ouellet :
En fait, ce n'est pas tout à fait ça parce que, lui, quand on dit «de sa
découverte», c'est du carottage, mais lui,
une fois qu'il a fait son carottage, il envoie le minerai en analyse, et ça
prend un certain temps avant
qu'il puisse avoir l'information de savoir si, dans son minerai, il y a plus de… 0,1 % ou plus d'octaoxyde de triuranium. Et
donc c'est là qu'il peut déclarer à la ministre si, effectivement, il a fait
une découverte au-dessus de 0,1 %. Tant qu'il n'a pas reçu l'information
de ses analyses, il ne le sait pas.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad : Pris dans votre amendement… Mme la Présidente, ce
qui est écrit ici, là, c'est que la découverte de substances minérales, à 90 jours, porte le délai
de déclaration… la déclaration peut aller jusqu'à 90 jours de la
découverte de 0,1 % de l'uranium. Donc, vient prendre un carottage, vient
faire l'analyse. Il a découvert que l'uranium de… pourcentage de 0,1 % et plus. Il a 90 jours pour envoyer… aviser
les deux ministres qu'il a découvert l'uranium. Mais son registre, à
l'article 13.1, il devrait le faire.
Alors,
c'est qui qui fait qui avant? Moi, d'après moi, là, les deux vont rentrer en
même temps. Alors, pourquoiqu'on
fait dédoublement de l'information? Le registre, le ministre tient compte de
ça, là. Le registre, là, c'est l'information que le ministère reçoit. Puis il est au courant qu'il y a… Et
d'ailleurs, l'objectif de l'article 13.1, c'est informer lepublic. Alors là, on informe le public à 13.1
puis, après ça, on demande d'envoyer une lettre, la même chose. Pourquoi
qu'on fait le dédoublement?
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Oui, merci, Mme la Présidente. En fait, il n'y a pas dédoublement. C'est sûr
que l'article 42, où on vise à inscrire
81.1, l'objectif final, c'est que les gens puissent être informés. Mais ce
n'est pas inscrit dans 81.1. Et ce ne sont pas toutes les informations
que le ministre reçoit qui sont inscrites immédiatement dans les registres de droit minier. On en a, certains articles, où ça va
prendre jusqu'à… je vous l'ai mentionné, avec les amendements qu'on a discutés, de 79… jusqu'à cinq ans. Donc, il faut
pouvoir l'inscrire dans la loi, quelles informations que le ministre
reçoit qui seront inscrites dans le registre
des droits miniers, donc, qui deviendront publiques. C'est un outil pour rendre
publiques les informations.
Et
81.1, donc, lorsqu'on dit : à «90 jours de cette découverte», la
découverte, c'est la question, lorsqu'il y a prélèvement, les
explorateurs, pour pouvoir déterminer des découvertes, ils font un prélèvement,
ce qu'on appelle un carottage, et ils doivent
envoyer ce carottage-là, le prélèvement, pour analyse, et donc, c'est…
lorsqu'on parle de découverte, c'est la partie de la carotte. Et donc le
délai, c'est pour permettre de recevoir les données de l'analyse.
La Présidente (Mme Poirier) : Est-ce
qu'il y a d'autres… M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad : Une fois qu'on a fait le carottage, combien de
temps, au laboratoire, ça prend pour déterminer la concentration?
La Présidente (Mme
Poirier) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui, merci, Mme la Présidente. Des informations
que nous avons, c'est variable. Mais ce qu'on nous a rapporté, c'est que 60 jours, c'était un délai difficilement… qui
était difficile à rencontrer. Et donc on nous a demandé d'avoir un 90 jours. Donc, moi, je crois que les
gens qui nous ont fait la représentation sont dans le milieu,
connaissent ces délais-là. Et, à la lueur de la demande de passer de 60 à 90
jours, je trouvais que la demande était raisonnable, donc, nous avons accepté de prolonger le délai d'un 30
jours, étant donné que, selon les informations qui nous sont données, un
délai de 60 jours était extrêmement difficile à rencontrer.
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Roberval.
M.
Trottier : Merci, Mme la Présidente. Il y a au moins une chose
très intéressante qui s'est passée cet après-midi. D'abord, c'est que les gens ont pu avoir
l'occasion de voir qu'on avait une excellente ministre des Ressources
naturelles parce que, malgré le fait que les députés d'opposition…
Des voix :
…
M. Trottier :
Malgré le fait que les députés…
La Présidente (Mme
Poirier) : M. le député de Roberval, est-ce que vous êtes sur
l'amendement?
M. Trottier :
Oui, oui, oui.
La Présidente (Mme
Poirier) : D'accord.
M.
Trottier : Malgré le fait que les députés de l'opposition
trouvent qu'on manque de temps, ils réussissent à poser la même question trois fois. Ils n'écoutent
pas la réponse de la ministre. La ministre reste très calme, réexplique
tout ça. Puis je peux vous dire que…
Des voix :
…
M. Trottier :
Je peux vous dire, Mme la Présidente, que, quand le député disait qu'il y avait
des articles plus importants, qu'il fallait passer rapidement, bien, cet
article-là, ça fait plus que 15 minutes qu'on répète les mêmes questions. Ça
fait que là, je ne sais pas si c'est parce qu'ils n'écoutent pas, ou parce
qu'ils ne savent pas où est-ce qu'ils s'en vont, mais…
La Présidente (Mme
Poirier) : Alors, M. le député… M. le député de Roberval…
Des voix :
…
La Présidente (Mme
Poirier) : S'il vous plaît! M. le député de Roberval…
Des voix :
…
La
Présidente (Mme Poirier) : S'il vous plaît! Un instant! Un instant!
S'il vous plaît! Alors, puisque… Votre propos n'est pas sur
l'amendement, M. le député de Roberval. Alors, est-ce que votre intervention
est terminée?
M. Trottier :
Non, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Poirier) : D'accord. Je vous demanderais de revenir sur l'amendement.
M.
Trottier : Oui. Je voudrais dire que, si l'opposition avait
voulu discuter davantage de cet amendement-là, il aurait été mieux d'accepter le vote de principe
puis, à ce moment-là, on aurait beaucoup plus de temps qu'actuellement.
La
Présidente (Mme Poirier) : M. le député de Louis-Hébert. M. le député
de Louis-Hébert, sur l'amendement.
M.
Hamad : Bon. Mme la Présidente, je pense que le député de
Roberval est en manque de visibilité, il est en train de perdre notre temps. On était en train de parler
de l'amendement. Alors, là, Mme la Présidente, il est justement en train
de dire comment on perd le temps puis lui-même est en train de le faire. Je
comprends qu'il est en manque de visibilité, mais on peut-u continuer de
discuter l'amendement?
La
Présidente (Mme Poirier) : Alors, vous avez… Est-ce que vous avez
terminé, M. le député? Merci. J'ai le député d'Ungava.
M. Ferland : Merci, Mme la
Présidente…
La Présidente (Mme Poirier) : Alors,
je m'excuse, M. le député d'Ungava, nos travaux sont terminés.
Des voix : …
La
Présidente (Mme Poirier) : Alors, un instant, s'il vous plaît! Un instant!
S'il vous plaît, M. le député d'Ungava. Merci. Alors, le temps imparti à
la commission plénière… M. le député d'Ungava, s'il vous plaît! Le temps
imparti à la commission plénière étant écoulé, je remercie celles et ceux qui y
ont participé.
Et, pour
permettre à l'Assemblée de poursuivre sa séance, je suspends les travaux
quelques instants et je prie toutes les personnes qui doivent se retirer
de bien vouloir le faire immédiatement.
(Suspension de la séance à 18 h 7)
(Reprise à 18 h 13)
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Alors, M. le député.
M. Ferland
(président de la commission plénière) : Alors, Mme
la Présidente, j'ai l'honneur de vous
faire part que la commission plénière a étudié en détail le projet de
loi n° 70, Loi modifiant la Loi sur les mines, et qu'elle n'en a pas
complété l'étude.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Alors, je vous remercie, M.
le député. Je rappelle aux membres de
cette Assemblée que, conformément
à l'article 257.6 du règlement,
tout député dispose d'au plus d'une heure pour transmettre du bureau du secrétaire
général copie des amendements qu'il entend proposer à ce rapport. Cet article
prévoit également que le débat débute au plus tôt une heure après l'écoulement
de ce délai.
Je suspends
donc les travaux de cette Assemblée pour une période d'au moins deux heures.
Les cloches sonneront pour vous aviser de la reprise de la séance.
Alors, nos travaux sont suspendus.
(Suspension de la séance à 18 h 14)
(Reprise à 20 h 32)
Prise en considération du rapport
de la commission plénière qui en a fait
l'étude détaillée et des amendements transmis
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Alors, l'Assemblée prend en considération le rapport de la commission plénière
sur le projet de loi n° 70, Loi modifiant la Loi sur les mines, ainsi que
les amendements transmis par Mme la ministre
des Ressources naturelles, par M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata et par M. le député de Mercier.
Ces amendements sont tous déclarés
recevables. Par contre, je vous avise que, conformément à l'article 193 du
règlement, la présidence a apporté des modifications de forme aux amendements
concernant les articles 79 et 110 transmis par la ministre.
Par ailleurs,
en vertu de l'article 257.6, le président doit choisir les amendements de
façon à en éviter la répétition. La présidence a reçu, tant du député de
Mercier que du député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, des amendements
similaires à l'article 59 du projet de loi. En conséquence, je vous avise
que seul l'amendement proposé par le député de Mercier sera mis aux voix.
Je vous
rappelle que, conformément au troisième paragraphe de l'article 257.1, la
durée du débat sur la prise en considération du rapport de la commission
plénière sur le projet de loi n° 70, Loi modifiant la Loi sur les mines,
et sur les amendements proposés est d'une heure. La répartition du temps de
parole pour ce débat restreint a été établie comme
suit : 25 min 52 s sont allouées au groupe parlementaire
formant le gouvernement; 23 minutes sont allouées au groupe
parlementaire formant l'opposition officielle; 8 min 37 s sont
allouées au deuxième groupe d'opposition; et 2 min 30 s
sont allouées aux députés indépendants. Dans ce cadre, le temps non utilisé par
les députés indépendants ou par l'un des groupes parlementaires sera
redistribué aux groupes parlementaires en proportion de leur représentation à l'Assemblée. Enfin, mis à part les consignes
mentionnées précédemment, les interventions ne sont soumises à aucune
limite de temps.
Y a-t-il des interventions sur ce rapport et sur
ces amendements? M. le député de Jacques-Cartier...
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : M. le député d'Ungava?
D'accord. Alors, M. le député d'Ungava.
M. Luc Ferland
M.
Ferland : Alors, merci, M. le député de Jacques-Cartier. Merci,
Mme la Présidente. Alors, il me fait plaisir ce soir d'intervenir sur...
de prendre la parole surtout sur le projet de loi n° 70, Mme la
Présidente.
Tout
d'abord, avant de commencer mes commentaires, j'aimerais remercier... et
souligner le travail exceptionnel fait
par notre collègue, la ministre des Ressources naturelles, députée de Vachon,
qui a fait un travail exceptionnel. Avec certains collègues aussi. Je
sais qu'elle n'était pas seule. Mais c'est quand même à travers notre collègue ministre
des Ressources naturelles qu'aujourd'hui nous pouvons entamer et espérer, d'ici la fin de
la soirée, procéder à l'adoption du projet de loi n° 70 et qui va
nous permettre, Mme la Présidente, enfin, enfin, après quatre années... Je
reviendrai sur les projets de loi qui se sont succédé l'un après l'autre et auxquels j'ai participé, Mme la ministre. Alors, j'imagine qu'à partir de ce soir, et demain matin, comme
plusieurs intervenants l'ont fait, plusieurs individus l'ont fait, soit en
consultation publique, lorsqu'ils sont venus
nous dire à tous, à tous les parlementaires, qu'il était temps que le
gouvernement, que tous les partis
politiques s'unissent pour enfin adopter une nouvelle loi et moderniser la Loi
sur les mines qui date de plus de 100
ans, Mme la Présidente… Oui, elle a été modifiée à quelques reprises à travers
le temps, mais sa dernière modification majeure date des années 1960. Alors, on en convient, Mme la Présidente,
qu'il était plus que temps, qu'il était plus que temps que nous en
arrivions à moderniser cette loi pour l'ensemble des partenaires.
Et malheureusement,
bien sûr, on a malheureusement constaté que, du côté des partis d'opposition,
le parti libéral n'a pas donné son aval à ce
projet de loi là. D'ailleurs, le projet de loi n° 43, Mme la Présidente,
on s'en rappellera, était… avait vu
sa procédure terminée à l'adoption… Même pas… Il n'avait même pas passé l'étape
de l'adoption de principe. Je souligne, par contre, c'est important, la
collaboration des représentants du deuxième groupe d'opposition officielle dans
le cheminement et l'analyse de ce projet de loi là, n° 70.
D'ailleurs,
Mme la Présidente, depuis 2009, avec le dépôt, on s'en rappellera, Mme la
Présidente, du projet de loi
n° 79, déposé par un gouvernement libéral le 2 décembre 2009, qui avait
été retiré, d'ailleurs… Moi, je me rappelle, on avait débuté les
consultations, on avait pu débuter l'analyse détaillée article par article, et
le gouvernement de l'époque, le gouvernement libéral, sous le premier ministre
Jean Charest, avait lui-même retiré le projet de loi. Alors, Mme la Présidente, malheureusement, on doit
aujourd'hui conclure que cette mouture de 2009, du projet de loi
n° 79, était, à toutes fins pratiques,
imparfaite, elle ne passait pas la rampe, donc ils l'ont préférée… Ils ont
préféré à ce moment-là, Mme la Présidente, retirer le projet de loi
n° 79.
Ensuite,
il y a eu le projet de loi n° 14, lequel on a… procédé à plus de 166
heures. J'ai entendu de l'autre côté, du côté du parti de l'opposition, au-dessus de 200 heures, mais c'est
exactement 166 heures de travail en analyse détaillée à laquelle j'avais
participé aussi avec ma collègue de Vachon, la ministre des Ressources
naturelles actuelle, et ma collègue de
Duplessis, à laquelle nous avions proposé, dans le projet de loi n° 14,
des amendements, surtout, notamment, Mme la Présidente, concernant la
deuxième, troisième transformation, concernant la maximisation des retombées économiques pour les communautés là où la ressource
est exploitée et pour l'ensemble des Québécois et des Québécoises, bien
sûr, Mme la Présidente.
Or,
le projet de loi n° 79, on s'en rappellera, et je me rappelle, moi, très
bien, et mes collègues qui étaient avec moi, on avait débuté l'analyse détaillée, après, bien entendu, les
consultations qui avaient eu lieu, particulières, qui ont précédé l'analyse détaillée article par article... On
avait débuté aux alentours du 17 août, Mme la Présidente, et on avait
travaillé sur deux projets de loi. Il y avait
le projet de loi n° 79 et le projet de loi n° 27. Je sais que notre
collègue de Rivière-du-Loup a fait allusion à quelques reprises, et même
à plusieurs reprises, lorsqu'il abordait la question du plan marketing Nord… Le projet de loi n° 27 était le projet
de loi qui devait, en principe, mettre en place une société du Plan Nord.
Alors, j'aurai l'occasion, Mme la Présidente, d'y revenir sûrement.
• (20 h 40) •
Alors,
le projet de loi n° 79, étant donné que la commission… La CAPERN était la
commission qui procédait à l'analyse détaillée des deux projets de loi
Donc, on sait très bien qu'on ne peut pas… La commission ne peut pas procéder à l'analyse de deux projets de loi en
même temps. Alors, le
28 février… aller jusqu'au 28 février, on avait procédé en alternance… C'est-à-dire, on est le 28
février, de mémoire, 2012, O.K., et on avait procédé en alternance à
l'analyse détaillée du projet de loi n° 14 et du projet de loi n° 27 ou
28… 28, je crois, et, le 28 février, comme par hasard, le gouvernement n'a pas rappelé le projet de
loi n° 14. On a fait uniquement… Et ma collègue de Duplessis va s'en rappeler très bien, elle était avec
moi, et il y avait notre collègue également, qui est ministre des Finances maintenant,
alors qui était… On était tous les
trois, et, à partir du 28 de février, le gouvernement de l'époque, le
gouvernement libéral avait décidé de ne plus rappeler le 14. On a
continué sur le projet de loi n° 27, c'est-à-dire mars, avril, mai jusqu'à
la fin de la session, en juin, et ils ont rappelé le projet de loi n° 14
uniquement vers la fin, Mme la Présidente.
Alors, à toutes fins
pratiques, il est évident encore une fois, Mme la Présidente, que ce projet de
loi là, cette mouture-là, le projet de loi
n° 14, ne passait pas non plus la rampe, ne passait pas non plus la rampe,
mais rappeler… Je rappelle, Mme la Présidente, aux gens qui nous
écoutent et à l'ensemble des collègues — eux s'en rappellent très bien — que nous avions à ce moment-là un
gouvernement majoritaire du gouvernement libéral. C'était un
gouvernement majoritaire, Mme la Présidente.
Alors, si leur projet de loi n° 14 avait été aussi parfait qu'ils le
laissent croire aujourd'hui ou qu'ils le laissaient entendre à l'époque,
alors ils auraient très bien pu, Mme la Présidente, procéder à l'adoption de ce
projet de loi là avec les règles qu'on connaît, Mme la Présidente. Ils
étaient majoritaires. Alors, tel ne fut pas le cas et aujourd'hui, O.K., on se retrouve avec un gouvernement responsable, avec
une ministre des Ressources naturelles qui a préparé deux projets de
loi, le 43… On connaît malheureusement le sort que le parti d'opposition a
réservé au projet de loi n° 43. Et aujourd'hui nous avons le projet de loi
n° 70, Mme la Présidente.
Alors, j'ai entendu aujourd'hui, dans
les derniers jours, surtout du côté du Parti libéral, du parti de
l'opposition officielle, certains groupes,
certains groupes qui critiquent le projet de loi. Au contraire, moi, je ne sais
pas à quel groupe le député ou le porte-parole de l'opposition officielle
en matière de mines a fait allusion, mais moi, je peux vous dire, Mme la Présidente, que chez nous, nous avons reçu
des résolutions autant au niveau des municipalités, autant au niveau de la municipalité de la Baie-James, qui fait foi,
Mme la Présidente, vous le savez, un peu de MRC, entre guillemets, sur
le territoire de la Baie-James, qui est un territoire conventionné, et du côté
des Premières Nations également... Parce que,
ce midi, j'entendais mon collègue, aussi aujourd'hui, le député de Jacques-Cartier,
pour qui j'ai beaucoup de respect, surtout en matière d'affaires
autochtones... J'ai eu l'occasion d'en parler régulièrement. Mais j'ai parlé
également… Parce que j'écoutais encore le
député de Rivière-du-Loup utiliser des mots quand même assez forts, en
mentionnant que l'Assemblée des Premières Nations, certains groupes
autochtones, comme les Cris, que ce soit au niveau des Inuits, sont choqués et
en colère.
Bien,
Mme la Présidente, aujourd'hui, au téléphone avec les représentants du Grand
Conseil des Cris, je n'ai pas constaté ou je n'ai pas dénoté un ton de
colère ou un ton d'insatisfaction. Oui, le projet de loi n'est pas… Il n'y en a
pas, de projet de loi parfait, Mme la
Présidente. Celui ne l'est pas non plus, mais il y a une chose qui est certaine,
le projet de loi n° 70, auquel
on va, je l'espère, d'ici la fin de la soirée, procéder à son adoption finale,
le projet de loi n° 70 est le projet de loi qui a fait en sorte… qui a fait le plus grand consensus, autant
du côté des groupes environnementalistes, autant du côté des syndicats, du côté de l'entreprise, du
côté des municipalités, des MRC, du côté des représentants des Premières
Nations, du côté des Cris, du côté des
Inuits parce que cet après-midi, Mme la Présidente, nous avions ici, au Parlement…
Nous avons procédé à une entente et une
annonce extraordinaire du côté... avec les représentants du Nunavik, que ce
soit la Société Makivik ou l'Administration régionale Kativik, une annonce
majeure de 54 millions de dollars, Mme la Présidente,
pour l'amélioration de la qualité de vie des Inuits, dans le Nunavik, ce que
nous avons fait, ce qui n'avait pas été fait auparavant.
Alors, pourquoi,
nous, au niveau de la loi n° 70, Mme la Présidente… C'est ce que nous
avons proposé au gouvernement de l'époque
avec le projet de loi n° 14 : d'apporter des modifications. On
proposait des amendements pour faire
en sorte que l'exploitation des ressources naturelles, notamment les mines,
l'exploitation des ressources minérales, que ça soit le fer, le zinc, que ça soit l'or, le cuivre... Et, aujourd'hui,
Mme la Présidente, pourquoi tant de gens souhaitent une modernisation de
la Loi sur les mines? C'est parce qu'il y a l'émergence de nouveaux types de
métaux, Mme la Présidente. Et l'émergence de
nouveaux types de métaux, c'est le lithium, c'est le vanadium, c'est les terres
rares, et pour ne nommer que ceux-là. Et ça, c'est des types de métaux,
Mme la Présidente, où on peut... Et certaines entreprises le souhaitent
certainement, Mme la Présidente. Si on ne le demande pas, si on n'exige rien,
si on ne le demande même pas, les compagnies
minières n'iront pas elles-mêmes offrir le fait de faire une deuxième
transformation chez nous, ici au Québec,
c'est-à-dire qu'on aurait continué, Mme la Présidente, à exploiter nos
ressources et continué à faire ce qu'on fait depuis les 150 dernières
années, Mme la Présidente.
Moi,
je viens d'une région, je représente une circonscription, la plus grande, mais
aussi la plus belle au Québec, la circonscription d'Ungava.
Des voix :
...
M.
Ferland : Oui, oui, mais... J'entends des «ah!», mais...
D'ailleurs, j'entends des «ah!» d'encouragement. Ils sont d'accord avec
moi, Mme la Présidente.
Des voix :
Ha, ha, ha!
M.
Ferland : Ils sont d'accord avec moi, Mme la Présidente, que la
circonscription d'Ungava est la plus grande. Pourquoi? Parce que
l'ensemble des autres circonscriptions au Québec, Mme la Présidente, pourraient
entrer dans mon comté. Mais vous comprendrez
que, hein, on ne peut pas... C'est des choses qui ne peuvent pas se faire.
Mais, Mme la Présidente, chez nous, autant les travailleurs... Parce que
je représente une circonscription, comme celles de la région de l'Abitibi-Témiscamingue, que ça soit au niveau
de la Côte-Nord, ma collègue de Duplessis, là où... les trois régions où
on exploite... Et mon collègue de Baie-Comeau également, comté de
René-Lévesque. Et il y a des mines également au
Saguenay—Lac-Saint-Jean
qui sont en exploitation au moment où on se parle, O.K.? Donc, c'est les
régions les plus minières au Québec. Mais je peux vous dire, Mme la
Présidente, qu'aujourd'hui je suis très fier de faire en sorte que les gens chez nous... Quand je les rencontre, je
les croise dans la rue, savez-vous ce qu'ils me disent, Mme la
Présidente? M. le député, continuez votre travail avec votre gouvernement, avec
votre parti politique, c'est ce que nous voulons. Aujourd'hui, en 2013, ce
n'est pas vrai qu'on va continuer à se contenter uniquement d'exploiter les
ressources, des jobs d'extraction. On veut
plus que ça, Mme la Présidente, on veut les retombées économiques dans nos
milieux en amont, au milieu, pendant
et à la fin de l'industrie minière, parce que c'est une ressource qui est non
renouvelable, et on veut plus que ça pour nos enfants, Mme la Présidente,
on veut une deuxième et une troisième transformation.
Alors,
Mme la Présidente, je vais terminer là-dessus en vous disant que je suis très
fier aujourd'hui de faire partie de ce
gouvernement-là du Parti québécois, qui a su se tenir debout avec une ministre,
avec le courage dont elle fait preuve, et notre chef également, qui l'a appuyée et qui nous a appuyés. Alors,
aujourd'hui, Mme la Présidente, je suis convaincu qu'à la fin de la
soirée c'est l'ensemble des Québécois et des Québécoises, tous groupes,
catégories confondus, qui nous applaudiront
et qui viendront nous remercier d'être restés debout et de faire en sorte que
nous avons pu moderniser, pour une fois et enfin, la Loi sur les mines.
Alors, merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
M. le député de Jacques-Cartier.
M.
Geoffrey Kelley
M. Kelley :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. D'entrée de jeu, je vais annoncer deux
bonnes nouvelles : l'élection de notre collègue Philippe Couillard dans le
comté d'Outremont et notre collègue David Heurtel dans le comté de Viau.
Des voix :
...
• (20 h 50) •
M. Kelley :
Mme la Présidente, vu qu'ils ne sont pas encore assermentés, je peux les
nommer, mais c'est probablement la dernière
fois que je vais utiliser les noms Heurtel et Couillard dans cette Chambre,
parce que, le moment qu'ils vont être assermentés, les règles de
l'Assemblée nationale vont s'appliquer.
Malheureusement,
pour revenir à terre, dans le contexte du projet de loi n° 70, je dois
exprimer une vive déception, pas
uniquement de l'opposition officielle, mais également des Premières Nations du
Québec, qui ont investi beaucoup dans le
processus de l'adoption d'une nouvelle loi sur les mines, et je peux témoigner
parce qu'on a vu des choses extraordinaires en commission parlementaire. Et, pour les personnes qui suivent la
politique interne des autochtones au Québec, ce n'est pas facile d'être
un élu autochtone au Québec, et il y a beaucoup de personnes comme moi qui ont
toujours plaidé : Il faut participer dans nos débats dans la société québécoise, il faut venir ici témoigner en commission parlementaire parce que, ça,
c'est la meilleure façon de faire les changements dans notre société. Il faut
éviter les lentes contestations juridiques, il faut éviter les genres de
conflits qui peuvent menacer la paix sociale. La meilleure façon d'avancer dans
notre société, c'est de témoigner en commission parlementaire.
Alors, dans le cadre
du projet de loi n° 43, nous avons vu des choses extraordinaires. Je vois
ma collègue de Gatineau. On a eu les
10 communautés anishinabes parler d'une seule voix. Étant donné
la politique interne de la nation anishnabe, c'est presque du jamais-vu.
Ils sont venus ici témoigner. Les neuf communautés innues ont parlé d'une seule voix, ça n'arrive pas souvent non plus, mais ils sont
venus ici pour plaider beaucoup — l'Assemblée des premières nations, les Cris, les Inuits — qu'il faut notamment les consulter beaucoup
plus tôt dans le processus. Il ne faut pas attendre au moment d'émettre
un permis d'exploitation, de les mettre dans le coup. Ils veulent participer
dans le développement économique du Québec, mais ils veulent bénéficier du
développement économique au Québec et ils ont présenté plusieurs propositions.
Aujourd'hui, nous
avons essayé, comme opposition officielle responsable, de faire écho à leurs
demandes. Il y a deux modèles au Canada, soit le modèle en Ontario, où il y a
toujours un permis d'exploration, qui est quand même mettre beaucoup de...
effets sur le terrain, parce que...
Je
cite, entre autres, une étude de l'Université Laval, qui a regardé
600 sites d'exploration abandonnés dans le Nunavik, et c'est désastreux : c'est les équipements lourds, c'est
les produits chimiques et les toutes autres choses laissées sur la toundra sans suivi, et les compagnies les a
abandonnés. Alors, on a tout intérêt d'aller à l'exploration.
Aujourd'hui, la ministre dit : Oh!
Souvent, l'exploration, ce n'est pas grave pour les autochtones. Je regrette,
Mme la Présidente, si je suis sur ma ligne de trappe et soudainement
quelqu'un arrive pour mettre les poteaux dans mon terrain, je pense que c'est
grave et je pense que j'ai le droit d'être informé préalablement. Alors, nous
avons essayé...
Il y a également le
modèle au Yukon que... Il n'y a pas des permis d'exploration non plus, au
Yukon, mais, qu'est-ce que les cours ont ordonné au Yukon? Que le moment où le
claim est fait, il faut aviser... le gouvernement doit aviser la première
nation concernée.
Alors,
ça, c'est deux propositions constructives. Le gouvernement a décidé de ne pas
donner suite. Alors, on a dit : Minimalement, on a pris une des
modifications proposées par le Grand Conseil des Cris, de les joindre dans la confection, l'élaboration d'une politique de
consultation pour le secteur minier au moins. Au moins, tu te dis, il va de
soi qu'ils vont entre autres confectionner cette politique avec eux. Et, même
ça, ça a été rejeté. C'est du jamais-vu dans ma
vie, de voir une ministre déléguée aux Affaires autochtones voter pour l'exclusion
des Autochtones. Ça ne se peut pas, ça ne se peut, Mme la
Présidente. Moi, je pense qu'on a tout intérêt...
Ils
ont fait les efforts de tendre la main, ils ont fait les présentations en
commission parlementaire, même en fin de semaine. Parce que le processus du rouleau compresseur, ici, ce n'est
pas évident. Mais ils ont contacté le gouvernement, à la fois le Grand Conseil des Cris, à la fois
l'Assemblée des premières nations du Québec et du Labrador. Ils ont
proposé 10 amendements. Le résultat, dans les amendements retenus par le
gouvernement du Québec : zéro. Alors, tout ça... Alors, pour tout ce... toutes les voix modérées dans les communautés
autochtones qui ont plaidé : Il faut participer, il faut témoigner devant nos commissions parlementaires,
il faut faire les propositions constructives, le Parlement du Québec va
donner suite; c'est une énorme déception pour eux autres aujourd'hui parce que
zéro des 10 propositions qu'ils ont faites...
même la note qui était, comme j'ai dit, inspirée par le Grand Conseil des Cris,
qui, à mon avis, était très modeste, conjointement avec les
représentants des Premières Nations... Ce n'est pas beaucoup demander, à mon
avis, c'est vraiment un signe de respect... On a toujours compris : Si on
veut développer d'une façon harmonieuse le secteur minier au Québec, ça prend
un partenariat avec les Premières Nations. C'était à l'essence du Plan Nord du
premier ministre Jean Charest, c'est dans
les efforts que les gouvernements des deux côtés de la Chambre ont toujours
poursuivis. Alors, c'est un abandon... C'est une occasion ratée aujourd'hui.
Et, dans une lettre
que Ghislain Picard a écrite cet après-midi à la première ministre, je pense
qu'il faut le lire, dans
l'article 2 — que la
ministre se vante : Conclusion à l'Assemblée des premières nations, les
dispositions ne changeront absolument rien en réalité. Alors,
l'article 2, selon l'Assemblée des premières nations, est une coquille
vide.
Il
y a un écho de ça dans le commentaire, une lettre écrite aujourd'hui à la ministre par le Barreau
du Québec qui disent que l'article
2 est bien trop timide et nous laisse sur notre faim. Alors, ça, c'est les
experts externes, ce n'est pas le député de Jacques-Cartier, qui
parlent, qui disent que l'article 2 ne fait pas le job. C'est insuffisant.
Mais, plus loin encore, M. Picard nous
met en garde. Et je pense que c'est très important de le citer. Et je le
cite : «...si le gouvernement cherchait le meilleur moyen possible pour
mettre de l'huile sur le feu dans les relations des Premières Nations avec le gouvernement et pour faire augmenter plus que jamais
l'incertitude dans le domaine minier au Québec, il est tombé sur le
bon. L'Assemblée des premières nations du Québec et du Labrador considère que tout le monde sortira perdant d'une telle
manoeuvre du Québec, [...]le gouvernement [...] l'industrie et les Premières
Nations.»
C'est
un jugement assez sévère, dans une lettre envoyée aujourd'hui à la première ministre, de prendre le temps qu'il faut pour examiner les propositions modestes qu'à la fois l'Assemblée des premières nations et les Cris ont
déposées au gouvernement. Mais c'est une fin de non-recevoir. On est dans le
rouleau compresseur. Il faut aller de l'avant. Avec tout le respect que j'ai pour le collègue d'Ungava,
moi, j'ai parlé aux représentants du Grand Conseil des Cris à 19 heures ce
soir. Ils sont déçus. Ils sont déçus parce qu'ils ont proposé des choses. Il y
a le langage dans le projet de loi n° 70 qui n'est même pas conforme avec la Convention
de la Baie James. Le gouvernement ne veut rien savoir. Alors, à un certain moment, les autochtones ont fait un
effort sérieux pour améliorer, pour
bonifier le projet de loi, mais ils ont tombé sur une sourde oreille de
l'autre côté du gouvernement.
Il y a un autre élément que, je pense,
c'est très important aussi. La ministre a essayé de rassurer les Premières Nations quant à la confidentialité des ententes
signées entre les compagnies minières et les communautés autochtones. Encore une fois, une divergence d'opinions. Ils
ont une certaine opinion. La ministre n'a même pas regardé les
propositions qui étaient soumises par les
Premières Nations pour corriger le tir. Encore une fois, je trouve ça
regrettable. Ils trouvent que l'attitude
du gouvernement est paternaliste et c'est de l'ingérence dans l'autonomie des
Premières Nations du Québec.
Alors, quand on met tout ça ensemble… Et
je pense le constat de M. le chef régional Ghislain Picard est fort préoccupant, Mme la Présidente. Il conclut sa
lettre à la première ministre cet après-midi en disant : «Nous devrons
faire le bilan de nos travaux depuis la
tenue du sommet sur les territoires et les ressources. Comme nous vous l'avons
déjà signifié, jusqu'à maintenant, il est extrêmement difficile de
convaincre les chefs qui siègent à l'APNQL que votre invitation à construire une relation de nation à nation se
traduit par des gestes sincères de la part de votre gouvernement. Le projet
de loi n° 70 représente malheureusement
un autre exemple d'une incompréhension totale des enjeux qui sont uniques
aux Premières Nations.» Fin de la citation.
Alors, moi,
j'essaie de convaincre à nouveau ce gouvernement qu'il y avait des propositions
fort modestes,
mais importantes pour inclure les Premières Nations dans le processus de
l'octroi et du développement de notre industrie minière au Québec. C'est essentiel. Si on ne le fait pas, si on va être
juste condamné de faire une série de contestations juridiques, ça va augmenter l'incertitude déjà
importante dans ce secteur. Alors, je pense qu'on avait tout intérêt de
donner suite à la fois aux présentations qui étaient faites par les Premières
Nations au moment des auditions publiques sur le projet de loi n° 43, mais également en fin de semaine. Même malgré
un processus très difficile, les autochtones ont proposé 10 amendements,
et c'est zéro pour 10 au niveau de l'écoute par ce gouvernement. Je trouve ça
fort regrettable. Et moi, j'invite de
nouveau le gouvernement de regarder comme il faut la question autochtone à
l'intérieur de cette question. On a
vu le très respecté chef de la communauté innue de Mashteuiatsh cet après-midi,
en ondes, qui est venu ici, à Québec pour dénoncer le projet de loi
n° 70, dénoncer le fait que le gouvernement n'a pas donné suite à beaucoup
des préoccupations de protection des droits des autochtones à l'intérieur du
projet de loi n° 70.
Alors, en
conclusion, Mme la Présidente, on avait une très belle occasion ici pour passer
des belles paroles
aux actes, et le gouvernement a manqué l'occasion. Merci beaucoup.
Des voix : ...
• (21 heures) •
La Vice-Présidente (Mme
Poirier) : Je reconnais maintenant le député de La Prairie.
M.
Stéphane Le Bouyonnec
M. Le Bouyonnec :
Merci, Mme la Présidente. D'entrée de jeu, je voudrais rendre hommage à mon
collègue de Granby pour sa persévérance, sa vision et évidemment sa capacité
d'avoir rallié notre caucus à une juste cause. Je remercie aussi le caucus de
la coalition d'avoir été à l'écoute, parce que, sincèrement, nous avions
peut-être, comme parlementaires, et je nous inclus tous, incluant les nouveaux
parlementaires, peut-être qu'éventuellement nous avions à faire des excuses à tous les Québécois pour l'espèce de mauvaise pièce
de théâtre que nous avons vécue — projet de loi n° 14, projet de loi n° 43 — qui a démontré que nous avions
collectivement une incompréhension de ce qui se passe au Québec, de ce qui se passe dans certaines régions.
Nous avons confirmé qu'il y avait, des fois, deux Québec : un
Québec des régions, un Québec des villes. Et, pour être un député de la grande
région de Montréal, pour être maintenant un citadin, je n'oublierai jamais que
j'ai été élevé en région.
Et
je pourrai vous dire que les mines, c'est 54 000 emplois, c'est
7 milliards du PIB, que ça génère des salaires à 40 % plus
élevés que la moyenne. Mais surtout, ce que je vous dirais, les mines au
Québec, comme la forêt, comme la pêche, comme l'agriculture, c'est dans nos
racines, les racines des pionniers, les racines des coureurs des bois. Et, lorsqu'on veut, par un gouvernement, étouffer
l'essence même de la liberté, nous arrivons avec des fiascos où, à force
de vouloir tondre le mouton, à force de
vouloir traire la vache, tout ce que nous faisons, c'est de tuer l'activité
économique.
Je vous rappellerais
que les explorateurs, au Québec, sont généralement des Québécois. Je vous
rappellerais qu'ils sont reconnus à travers le monde, qu'ils ont développé une
expertise qui est enviée par beaucoup. Mais je vous rappellerais surtout que leur métier est difficile, que ce sont des gens
courageux qui ont été capables de développer un métier à travers des générations dans des conditions
extrêmes que l'on connaît tous : le froid, la distance. Je vous rappellerais,
Mme la Présidente, que, lorsqu'on se compare
à l'Australie, l'Australie a 800 mines, au Québec, nous n'en avons que 25.
Je vous
rappellerais que, pour certaines régions, les mines, c'est à peu près tout ce
qu'ils ont. Mais, pendant ce temps-là, nous, parlementaires à Québec,
nous avons traité ça comme si c'était un enjeu avec lequel nous pouvions nous permettre de jouer.
Comme si nous pouvions prendre la mouche, lui arracher les pattes, lui arracher
les ailes, puis se demander par la
suite si elle allait être encore capable de voler. C'est pour ça que, devant
tout ça, pour la Coalition avenir Québec,
c'était tellement pathétique qu'on s'est dit : Il faut agir et il faut
agir maintenant. Quand nous rentrerons dans nos villes et dans nos
campagnes pour Noël, au moins on pourra se dire qu'on a la satisfaction du
devoir accompli pour avoir arrêté et stoppé ce vaudeville.
Les
explorateurs, ça commence sur les bancs d'université, mais c'est plus que ça.
La prospection pionnière, les suites…
Est-ce qu'on a une idée, même, du courage qu'il faut pour trouver une seule
mine au Québec? Sait-on que, sur 250
projets, un seul va voir le jour? Qu'il faut plus que 5 000 indices
miniers pour finalement avoir une mine véritablement? Et, lorsqu'on voit des campagnes électorales
extrêmement démagogiques… Est-ce qu'on oublie que la transformation au Québec… Nous transformons plus, c'est-à-dire, nous
importons davantage de minerai que nous en exportons. Est-ce que nous l'oublions, ce fait? L'aluminium, par
exemple, il n'y a pas… Excusez-moi, la bauxite, ça ne vient pas du
Québec. Même chose aussi, par exemple, pour le titane. Oui, on en a, du titane,
mais on en importe beaucoup. Même chose pour la Fonderie Horne en
Abitibi : 98 % du matériel vient de partout à travers le monde. Mais
nous avons réussi à faire en sorte qu'on a diabolisé ceux qui découvraient et
ceux qui exploitaient nos mines.
Il y a des
gains extrêmement importants, dans ce projet de loi, pour tout le monde.
D'abord, Mme la Présidente, saviez-vous que, un peu plus et un géologue
ne pouvait pas se promener avec un marteau dans le bois pour casser de la roche? Ça prend un permis, ça. Ça prenait un
permis, la prospection pionnière. On peut aller cueillir des champignons
dans le bois, mais on ne peut pas aller
ramasser de la roche. Il y avait ce genre d'inepties à l'intérieur des projets
de loi, autant le 14 que le 43. C'est à ça qu'on a mis fin. Et
maintenant, dorénavant, oui, le jeune qui sort de l'UQAM peut se promener dans le bois, ramasser des roches,
ramener les échantillons puis se demander s'il a découvert une mine
d'or.
Même chose
pour la question des claims. Mise aux enchères des claims; on met aux enchères
quelque chose qu'on ne connaît pas. Dans le sous-sol, on ne sait pas ce
qu'il y a. Mise aux enchères d'une mine de granit, d'une sablière, ça va. On essaie de faire des comparaisons avec le
spectre, au fédéral, en termes de ressources naturelles, mais ce n'est
pas la même chose. En dessous, on ne le sait pas. Une autre ineptie des projets
de loi qui avaient été proposés.
Et aussi, les
règles… On sait très bien que les campagnes de prospection, les campagnes de
forage, souvent, ce sont des équipes
qui se sont succédé, année après année, pour continuer à modéliser, pour
continuer à trouver le potentiel filon qui allait nous permettre de
découvrir une mine d'or, mettant tout ça dans une banque de données qui est
unique au monde, au Québec, et qui permet
cette course à relais. Bien non, on voulait encore mettre plus de contraintes
au niveau de la gestion des claims,
on voulait éliminer la règle du 4,5 kilomètres qui permet de déplacer les
sommes qui permettent le maintien des claims à travers le temps.
Nous voulions, par exemple, faire en sorte que
les prospecteurs, qui ne savent pas nécessairement ce qu'ils vont faire dans un mois, déposent des travaux de
planification pour 12 mois. Il ne faut pas savoir comment ça marche,
honnêtement, pour avoir l'idée de demander un rapport de 12 mois pour de
l'exploration minière au Québec. Il ne faut pas savoir comment ça marche.
L'uranium, intéressant. Si vous faites de la
prospection sur de l'uranium, vous devez nous déposer une étude hydrogéologique. Ça prend quoi, ça? Il faut faire
des trous. Comme ingénieur, je peux vous le dire, il faut faire destrous, il faut aller voir où est-ce qu'elle est,
la nappe phréatique. Donc, pour avoir la permission de faire des trous, on
fait des trous; comme un genre de cercle
vicieux. Ça aussi, c'était dans les projets de loi. C'est inacceptable, il
fallait y mettre fin.
Évidemment, les gens vont dire :
consultations… et c'est pour ça qu'il y a des grands gains aussi pour les citoyens. Il y a des grands gains pour le citoyen
avec ce projet de loi, pour le développement économique du Québec, pour
certaines régions puis pour la fierté de poursuivre un métier que l'on maîtrise
depuis tant d'années. La question : Allons-nous être en mesure de les
supporter, ces entreprises?
Je
rappellerai qu'à la Bourse de Toronto, environ, en ce moment, nous allons récolter 10 % des levées de fonds, alors que le poids économique du Québec est
environ à 20 %. Ce déséquilibre-là est dû particulièrement au fait
qu'on a du mal à lever des capitaux pour
supporter nos explorateurs. Et, ça aussi, le gouvernement du Québec devra
éventuellement s'y pencher.
Des gains pour le citoyen d'un point de vue du
développement économique, mais des gains pour le résident. Pourquoi pour le résident? Parce que le résident
peut être consulté. Le résident ne se fera pas exproprier dans les
phases d'exploration. Le résident pourra se voir aider financièrement si jamais
une discussion d'expropriation voit le jour.
Des gains
pour les autochtones qui seront consultés obligatoirement et pour lesquels les
ententes secrètes avec le secteur
privé demeureront secrètes. Dans ce projet de loi, Mme la Présidente, il y en a
pour tout le monde. Il y en a pour le Québec et il y en a pour nous
tous, comme parlementaires, parce qu'il était temps qu'on mette fin à cette
saga, et c'est ce que nous faisons ce soir. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Je vais reconnaître le député de Mercier.
M. Khadir : Mme la
Présidente, de combien de minutes je dispose?
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Vous avez 2 min 30 s. 2 min 30 s.
M. Amir Khadir
M. Khadir : Très bien. Mme la Présidente, mon
collègue de la CAQ vient de faire une démonstration éloquente d'une vision un peu bucolique du secteur minier, de
ce que représente l'activité, par exemple, de prospection etd'exploration minières. C'est une vision, malheureusement,
d'un autre siècle, cependant. C'est une vision largement dépassée.
Pour résumer et pour lui répondre, pourquoi,
aujourd'hui, une grande partie des Québécois, de la population québécoise, s'attend à un changement? C'est parce
qu'au cours des dernières années, depuis des décennies, si on fait le compte de juste ce qu'on sait à travers le rapport
du Vérificateur général, les Québécois n'acceptent plus uniquement d'être
des porteurs de cailloux et se contenter des emplois, aussi bien rémunérés
soient-ils, parce que ces richesses-là nous appartiennent,
et les Québécois sont révoltés d'apprendre que, sur chaque dollar des richesses
qui nous appartiennent, sur chaque
dollar de profit fait avec nos richesses, les compagnies minières ne laissent
aux Québécois que moins de 5 % de redevances effectives. C'est
inacceptable.
Il fallait
une réforme. La réforme du Parti québécois, le projet de loi n° 43,
faisait des avancées qu'on ne peut pas nier,
parce que toute avancée par rapport à une loi archaïque d'il y a 130 ans est
bonne pour le Québec, mais malheureusementil a fallu que, dans cet étrange mariage entre le Parti québécois et la CAQ, bien, on assiste à des reculs importants qui font en sorte que Québec solidaire va devoir voter contre la mouture retenue pour le
moment, avec des amendements qui ont été apportés par le gouvernement
et la CAQ, à moins que le gouvernement et les députés ne se ravisent et
acceptent les amendements que nous proposons, notamment pour faire en sorte que
nous soyons à la hauteur des attentes des premiers
autochtones, notamment, qui disent qu'à défaut de respecter ses obligations
pour la consultation et l'accommodement aux étapes de l'inscription des
claims miniers et de l'exécution des travaux, le Québec serait la juridiction
la plus délinquante au Canada en matière de respect de ses obligations
constitutionnelles.
Mme la
Présidente, il est important que, dans cette démarche, nous nous assurions que
ça ne soit pas une gifle aux Premières
Nations. Comme l'a exprimé mon collègue de Jacques-Cartier, il est important,
au minimum, de considérer ces demandes-là de manière respectueuse. Donc,
pour cette raison, je demande à la ministre de se…
• (21 h 10) •
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Merci. M. le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
M. Gilles Chapadeau
M.
Chapadeau :
Merci, Mme la Présidente. Écoutez, je suis particulièrement heureux, puis je
suis convaincu que cette joie-là est
partagée par l'ensemble de mes collègues ici, du côté ministériel, mais par mes
collègues de l'Abitibi-Témiscamingue,
le député d'Abitibi-Ouest et la députée d'Abitibi-Est. On est évidemment, ce
soir, là, pour parler de la prise en
considération du projet de loi n° 70. Mon collègue, précédemment, a parlé
effectivement du nombre de moutures qui ont été présentées ici, à
l'Assemblée nationale, là, depuis plus de quatre ans : projet de loi
n° 79, projet de loi n° 14, projet
de loi n° 43 qui, malheureusement, est mort au feuilleton. Les gens d'en
face ont préféré ne pas continuer le travail. Ils souhaitaient…
Aujourd'hui, ils trouvaient qu'ils n'avaient pas assez de temps, ils auraient
pu avoir 110 heures en commission parlementaire, ils ont choisi de faire
autrement.
Et je suis
heureux du travail qui a été fait. Après-midi, j'étais avec la ministre des
Ressources naturelles dans la commission, on a entendu les questions de
la part de l'opposition, et je peux vous dire que j'étais fier de partager ce
moment-là avec la ministre des Ressources naturelles, et d'entendre les
réponses aux questions qui ont été posées par l'opposition,
et de voir tout le travail qui a été mis dans ce dossier-là. Parce que, pour
l'Abitibi-Témiscamingue, évidemment, vous comprendrez que c'est un moteur
économique fort important pour notre région. C'est 11 000 emplois, en Abitibi-Témiscamingue, répartis dans 375
entreprises, une vingtaine d'entreprises qui font de l'extraction minérale.
C'est 6 800 emplois dans les activités d'extraction et d'exploration
minières. C'est une masse salariale de 308 millions et c'est des
investissements miniers, l'an passé, de 888 millions.
C'est aussi,
Mme la Présidente, une synergie entre les instituts de formation. Je pense à
l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue et le cégep qui forment
des gens qui viennent de l'extérieur pour se faire former dans notre région et qui repartent avec le savoir. Et, quand
le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata disait, ce matin ou cet après-midi, là, dans une de ses allocutions, que la députée de Vachon créait
de l'emploi ailleurs, elle ne crée pas de l'emploi ailleurs. Ce qu'il n'a pas compris, c'est que les
gens de l'Abitibi, ils ont le savoir, ils ont les connaissances puis ils
vont travailler ailleurs. Parce qu'on a du
monde partout dans le monde aujourd'hui. On a des gens de l'Abitibi qui
travaillent en Ontario, on a des gens de
l'Abitibi qui travaillent en Afrique, on a des gens de l'Abitibi qui
travaillent un peu partout sur la planète.
Ils ont acquis le savoir dans notre région, ils ont acquis l'expérience et ils
sont partis travailler ailleurs. C'est ça, la réalité. Et ce n'est pas parce que la députée de Vachon a créé de
l'emploi ailleurs, c'est parce que les gens ont développé ce savoir-là, et ce savoir-là est maintenant reconnu
partout sur la planète. C'est ça, la réalité de notre région. On
exploite… on exporte des produits qui sont fabriqués dans notre région, puis on
exporte des talents qui sont aussi exportés un peu partout à travers le monde,
et on forme des gens.
Donc, évidemment,
c'est un moteur économique fort
important pour la région. Et je pense qu'il fallait prendre les responsabilités qui ont été prises par les
parlementaires, et là-dessus je dois féliciter le travail qui a été fait par la
CAQ et le travail qui a été fait… l'écoute
de la ministre des Ressources naturelles et de tous ceux qui ont participé dans
ce travail-là. Parce que récemment, le 5 décembre, la conférence
régionale des élus disait : «La conférence régionale [des élus] est rassurée de [savoir] que l'adoption d'une nouvelle
Loi sur les mines est de retour à l'agenda de l'Assemblée nationale.
Néanmoins, elle demeure vigilante et demande à nouveau aux parlementaires de
mettre de côté [leur] partisanerie politique.
La modernisation de l'actuelle loi est une nécessité qui exige que tous les
partis priorisent l'intérêt du Québec et de ses régions minières.
"La joute politique qui se joue au détriment des régions et du secteur
minier a assez duré."» Ça, c'est Ulrick
Chérubin, président de la conférence régionale des élus, qui émettait un
communiqué, là, au nom de la conférence régionale des élus, le 5
décembre dernier.
Donc, c'est ça, la situation. Ce
qu'ils nous demandaient, ce que nous demandaient l'ensemble des
intervenants, c'est de mettre de côté la
partisanerie politique et de voir l'intérêt du Québec. Et, moi, quand je
regarde le projet de loi qui a été présenté… Et là je vais m'autociter,
là, parce qu'en 2011 j'avais émis une lettre ouverte, là, sur le secteur
minier, où je faisais la reconnaissance…
suite à un film de Richard Desjardins, Trou Story, où je reconnaissais
l'apport économique du secteur minier pour l'ensemble du Québec et pour
la région de l'Abitibi-Témiscamingue, et je disais : «…une fois reconnue
l'importance du secteur minier pour la région et pour le Québec, il appartient
au gouvernement du Québec d'agir comme le protecteur du bien collectif, en
mettant en place une loi moderne sur les mines, respectueuse de la population et permettant une exploitation propre
de nos ressources minières. Des mesures doivent [...] être prises pour
que nous n'ayons plus jamais à payer pour
nettoyer les sites abandonnés…» Et ça, je pense que les actions ont été
posées, les gestes ont été posés, de la part de notre gouvernement, sur cette
question-là spécifique.
Je
disais par la suite : «Le gouvernement doit aussi trouver une solution
pour s'assurer que tous les Québécois et Québécoises bénéficient
davantage de l'exploitation des ressources naturelles, mais surtout pour que
ceux et celles qui vivent en région et près
des sites soient d'abord consultés sur les projets, et qu'ils soient les
premiers à bénéficier des retombées
économiques. L'autre défi consiste à trouver un équilibre entre l'environnement
et le développement économique à plus
long terme. Maximiser les retombées, c'est aussi maximiser la transformation
des produits extraits du sous-sol.»
Évidemment,
écoutez, là, j'ai écrit ça en 2011 et je souhaitais que le gouvernement en
place le fasse. C'est en 2013 que mon
rêve se réalise, et je suis ici, ce soir, pour prendre la parole parce que je
me rends compte qu'à travers de ça, oui on a un projet de loi équilibré, un projet de loi qui va permettre aux
communautés locales de prendre un certain nombre de décisions, de participer aux décisions… Parce
qu'il y a eu beaucoup de débats dans ma région. Même si les gens
souhaitent l'activité minière, il y a eu beaucoup de débats quand même sur la
forme dont les choses se font. Il y avait de l'incertitude,
il y avait de l'inquiétude, de la part des citoyens. Évidemment, je le répète,
là, c'est un moteur économique, mais
il y a eu au moins, à ma connaissance, deux ou trois débats régionaux où on a
assis ensemble, on a réussi à asseoir, puis
j'étais là, un des participants, on a réussi à asseoir ensemble les entreprises
minières, les environnementalistes, les municipalités, qui se sont assis
ensemble pour justement voir comment on peut cohabiter puis comment on peut avoir une meilleure cohabitation. Et l'appel qui
était fait par les résultats de ces forums-là, de ces trois forums-là
dans lesquels j'ai participé, arrive au
résultat dont on fait part ce soir, un projet de loi qui est équilibré, qui
permet aux citoyens de la prévisibilité.
• (21 h 20) •
Ce n'est pas juste…
Ça n'appartient pas juste aux entreprises, la prévisibilité, les citoyens
veulent savoir, eux autres aussi, quel est
le cadre législatif qui les protège. Les entreprises veulent savoir dans quel
cadre législatif ils vont opérer. Les
investisseurs veulent savoir aussi dans quel cadre législatif ils vont
investir. Et, quand je regarde la façon dont est fait ce projet de loi là, évidemment, moi, je peux juste me réjouir
parce que l'aspect de protection de l'environnement est là, est encore là, puis c'était souhaité dans les différents forums que j'ai participé. Et
c'est souhaité aussi en Abitibi, par des citoyens de l'Abitibi, qu'on ait
une meilleure protection de l'environnement, des risques environnementaux. C'est
souhaité qu'on ait davantage de retombées économiques, qu'il y ait davantage de
transformation. Il n'y a pas personne qui peut
être contre ça. Et que les citoyens puissent davantage savoir dans quel
cadre ils vont… le cadre législatif,
finalement, qui les protège.
Donc,
aujourd'hui, Mme la Présidente, c'est un moment, je dois dire… Je suis très
heureux et je suis convaincu que tous
ceux et celles qui sont venus à maintes reprises en commission parlementaire,
les conférences régionales des élus, les chambres de commerce qui sont venues en commission parlementaire déposer
des mémoires, se faire entendre, essayer à chaque fois de convaincre les parlementaires d'aller plus loin, de
moderniser la loi, de mettre un cadre législatif qui les rassure, je suis convaincu que, ce soir, ils
doivent être assez heureux de voir ce qui se passe ici, à l'Assemblée
nationale, que finalement ils auront été entendus.
Et je suis fier que
ce soit le gouvernement du Parti québécois qui les ait entendus et qu'on ait pu
trouver une voie de passage, justement, avec la Coalition avenir Québec, qu'on
ait pu trouver une voie de passage qui permette aujourd'hui non seulement de
dire : Vous êtes venus quatre fois, vous avez préparé des mémoires, vous
avez fait vos devoirs, vous avez participé à
l'ensemble des débats; maintenant, on vous a entendus, on a entendu vos
préoccupations, on veut que le développement économique se continue au Québec,
on veut que le développement économique minier se continue dans notre région,
mais avec un cadre clair, législatif, qui va protéger les citoyens et qui va
permettre aussi aux entreprises de savoir
dans quel cadre législatif elles vont opérer et qui va permettre la prévisibilité
nécessaire, pour les entreprises, pour savoir dans quel cadre elles vont
opérer et qui va aussi rassurer les investisseurs.
Donc,
Mme la Présidente, c'est une journée fort agréable pour moi, fort agréable pour
les gens de ma région, tous ceux et celles qui opèrent, qui travaillent
dans le secteur minier, des gens qui ont développé de l'expertise, des gens qui
ont du coeur, des mineurs que j'ai représentés pendant une grande partie de mon
séjour en Abitibi puis j'étais fort heureux de le faire, mais des gens qui, à
tous les jours, risquent leur vie, qui vont sous terre et qui sont fiers du
travail qu'ils font, les explorateurs qui
sont fiers du travail qu'ils font et les entrepreneurs qui sont fiers également
du travail qu'ils font pour le développement de notre région.
Et moi, je suis
content qu'on ait pu trouver une voie de passage, une voie équilibrée qui
permet de protéger notre environnement, qui permet de protéger l'économie de la
région. Donc, Mme la Présidente, c'est avec une grande fierté que je me suis levé ce soir pour remercier tous
ceux qui ont collaboré pour permettre qu'on puisse adopter cette loi-là ce
soir.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : M. le député de Louis-Hébert.
M. Sam Hamad
M.
Hamad : Merci, Mme la Présidente. À part le point qui était
bien présenté par mon collègue de Jacques-Cartier, relativement aux
autochtones, il est clair que nous trouvons que ce projet de loi, le fondement
de ce projet de loi, il est bon, puisqu'il
répond sur trois sur quatre demandes que nous avons faites à ce gouvernement-là
pour avoir un projet de loi qui
répond aux attentes de l'industrie minière. Nous sommes tous ici, Mme la
Présidente, nous savons l'importance de l'industrie minière.
Je
suis content de voir enfin que les députés du Parti québécois se lèvent
aujourd'hui puis ils se lèvent pour dire qu'ils sont très heureux de
voir le projet de loi. J'aurais aimé ça les voir se lever quand leur
gouvernement, Mme la Présidente, était contre l'industrie minière. J'aurais
aimé ça les entendre quand on a vu l'Institut Fraser qui dit nous comparer au Kazakhstan, Mme la Présidente.
J'aurais aimé ça que les députés du Parti québécois se lèvent puis
disent à leur gouvernement : Ça ne va pas bien au Québec. Je me souviens
quand le vice-premier ministre était ministre des mines dans les années 2000. Il sait très bien que le Québec était bien coté
dans ces années-là. L'Institut Fraser disait que le Québec était un meilleur endroit au monde pour avoir des
investissements. J'aurais aimé ça que
les membres du Parti québécois,
les députés ici ce soir, Mme la Présidente, se lèvent quand ils voyaient que
des emplois sont perdus en Abitibi, partout, dans
toutes les régions du Québec. Mme la Présidente, le constat aujourd'hui, il est
triste. L'Institut de la statistique du Québec l'a démontré, il y a 500 millions de moins d'investissement,
il y a 26 % de moins dans l'exploration en 2012, par rapport à
2012, et 40 % de moins par rapport à 2011. La réalité est là, Mme la
Présidente.
Évidemment, le virage
de ce gouvernement-là puis amener les modifications que nous avons demandées,
ça nous plaît, Mme la Présidente. Mais, par
contre, après un virage de 180 degrés, il faut prendre le temps de bien
analyser ce que ce gouvernement-là a fait et
a présenté. Et malheureusement, Mme la Présidente, nos craintes se sont
confirmées. Lorsqu'on a voté contre la motion de bâillon, ce que nous avons
dit, on n'a pas assez de temps d'étudier un projet de loi de 127 articles. Nous avons demandé d'avoir plus de temps pour bien
étudier le projet de loi et collaborer pour avoir le meilleur projet de
loi, un projet de loi qui va permettre à recréer de nouveau des emplois,
d'améliorer la réputation du Québec et
permettre à l'industrie minière, Mme la Présidente, de se développer davantage.
Parce que, quand l'industrie minière se développe, c'est toute notre
région qui se développe, Mme la Présidente, incluant aussi la métropole et la
ville de Québec.
En cinq heures, Mme
la Présidente, et on a très bien collaboré, nous avons adopté uniquement 40
articles de la loi. Je me souviens ce qu'ils m'ont dit dans le temps, la
ministre des Ressources naturelles, elle, dans le temps, la loi n° 14, ça a pris cinq heures pour adopter
trois articles seulement, Mme la Présidente. On savait très pertinemment
qu'il en manquait, du temps. Il manquait du
temps, par exemple… on voulait amener des amendements, des articles
importants comme l'article 52, l'article 53 où on parle de maximisation des
retombées économiques, et on voulait demander au gouvernement d'amener un amendement qui permet de baliser davantage la
maximisation des retombées économiques, d'avoir un plan avant que l'entreprise entreprenne son projet et nous
permettre de suivre et s'assurer que la maximisation de retombées
économiques atteint les objectifs qui étaient fixés. Malheureusement, on a
demandé à la ministre d'amener l'amendement, elle a refusé, Mme la Présidente.
Donc, ça confirme notre crainte d'avoir un bâillon.
Mais ce soir, c'est
la soirée de la CAQ, Mme la Présidente. Ils ont fait deux premières dans
l'histoire de leur histoire. La première
dans l'histoire de notre vie parlementaire, c'est la première fois… un parti à
l'opposition demande le bâillon, il
se fait bâillonner. Puis la deuxième histoire, c'est que, pendant cinq heures,
cinq heures, Mme la Présidente, pendant
cinq heures, la CAQ n'a pas posé aucune question, aucune question pendant cinq
heures. La seule intervention… il y a
eu une fois une intervention. On était contents parce qu'on pensait que le
leader parlementaire de la CAQ allait amener une bonne question, il
allait s'interroger sur quelque chose. Mais non, Mme la Présidente, son
intervention était pour jouer au conseiller
juridique du Parti québécois, pour leur défense, Mme la Présidente. Honnêtement,
je suis très surpris.
Mais,
en voyant les résultats d'élection dans le comté de Viau, je commence à
comprendre un petit peu pourquoi ils font
ça, Mme la Présidente. Ils ont obtenu comme votes moins que ce qu'il y a de
matières grasses dans l'eau homogénéisée, Mme la Présidente, moins que
3,25 %. En plus, Mme la Présidente, Option nationale a eu plus de votes que la CAQ dans le comté de Viau. Je les
comprends avec leur virage, Mme la Présidente, et je comprends qu'ils ont été achetés par le PQ. Et maintenant on le
sait que le Parti québécois connaît le prix de la CAQ, et j'espère qu'il
ne s'en servira pas une autre fois pour le budget. On connaît votre prix
maintenant, on sait combien ça vaut, la CAQ, pour avoir leur vote, Mme la Présidente, et j'espère que le Parti québécois
ne s'en servira pas une autre fois pour les élections, bien sûr, au budget. En tout cas, au moins, le
Parti québécois sait combien ça vaut, la CAQ, pour avoir leur vote. La
mine basse ce soir, Mme la Présidente, on
sait c'est qui, hein, c'est la CAQ, Mme la Présidente, qui ont bâillonné
l'opposition, et eux-mêmes sont à l'opposition puis ils ont demandé le bâillon,
Mme la Présidente. Je ne comprends pas, je ne sais pas quel prix ils ont
demandé au PQ, mais, en tout cas, ils l'ont acheté comme il faut. Mme la
Présidente…
• (21 h 30) •
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : …Louis-Hébert. M. le leader de la deuxième opposition.
M.
Deltell : Je laisse parler le député de Louis-Hébert, c'est
correct. Mais de répéter à satiété à quel prix, là, ça dépasse les
limites. Je tiens à rappeler au député de Louis-Hébert que, le 30 juin dernier,
les députés de l'opposition officielle ont voté en faveur des mesures
d'exception. Alors, quand il dit que c'est la première fois, ce qu'il dit est
faux. Alors, qu'il se taise.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Alors, ce n'était pas une question de...
Des voix : ...
La Vice-Présidente (Mme
Poirier) : S'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Alors, ce n'était pas une question de règlement. M. le député de Louis-Hébert.
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Retirer quel mot, M. le député?
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Est-ce que vous voulez poursuivre? Est-ce que vous voulez poursuivre votre
présentation?
M.
Hamad : Mais, Mme
la Présidente, je peux vous dire une
autre chose, Mme la Présidente, le Parti
québécois a bien négocié le bâillon avec ce
parti-là. Ils l'ont tellement bien négocié qu'ils n'ont pas dit un mot pendant
cinq heures. La CAQ, Mme la Présidente, pas un mot. Dans le contrat
bâillon qu'ils ont signé avec le Parti québécois, il y avait un article, probablement,
est écrit en bas de la fermer pendant...
Des voix : …
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : M. le député de Louis-Hébert, s'il
vous plaît. S'il vous plaît, M. le député de
Louis-Hébert! M. le leader de la deuxième opposition.
M.
Deltell : ...35.6°,
le député de Louis-Hébert...
Des voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : J'aimerais vous entendre, M. le
député. Juste un moment. M. le député de Louis-Hébert, vous pouvez vous
asseoir. Merci. M. le leader de la deuxième opposition.
M.
Deltell :
Alors, Mme la Présidente, article 35.6°. Je trouve ça dommage d'avoir à
intervenir encore une fois. Le député de Louis-Hébert parle d'un contrat
qui n'existe pas, et je tiens à lui rappeler qu'eux on leur a laissé tout le
temps pour qu'ils utilisent les cinq heures qu'ils réclamaient.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
M. le député de Louis-Hébert, vous pouvez poursuivre, s'il vous plaît.
M.
Hamad :
Je suis content, Mme la Présidente, de l'affirmation que le contrat écrit
n'existe pas, mais, probablement, il était verbal ou ils l'ont déchiré
avant parce qu'on a constaté, Mme la Présidente, dans leur bâillon, leur entente, qu'il y avait un article quelque
part qui disait... Je ne sais pas si c'est l'article 1 ou l'article 4, mais cet
article-là disait : Vous autres, la CAQ, vous allez la fermer pendant
l'étude de loi parce que, là, on va avancer. Mme la Présidente… Mme la
Présidente...
Des voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
M. le leader de la deuxième opposition.
M.
Deltell :
Alors, Mme la Présidente, à nouveau, encore une fois, 35.6°. Je trouve ça
dommage d'avoir à me relever pour une
troisième fois. Je tiens à rappeler au député de Louis-Hébert qu'ils ont
réclamé à tort, et tout à fait... Toute la journée, ils disaient :
Ça nous prend du temps pour étudier. On leur a laissé. Nous, pendant 17 jours,
on a travaillé. Nous, on a travaillé pour les amendements, mais eux autres, ils
n'ont rien fait pendant 17 jours. C'est ça, le résultat.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Alors, j'aimerais qu'on puisse
terminer ce débat dans le calme. M. le député de Louis-Hébert.
M.
Hamad :
Mme la Présidente, je suis convaincu, on n'a pas vu l'article parce qu'on a
arrêté à 40. Probablement, il était un peu plus loin. On n'a pas vu leur
article qui dit : La CAQ, c'est bâillonné, vous allez la fermer pendant la
discussion.
Mme la
Présidente, sur 127 articles, il y avait des articles importants. Et, pour les
intérêts du Québec, nous avons une
mission, Mme la Présidente, d'amener des amendements importants. Ces
amendements-là, c'est s'assurer un objectif en commun ici. Je ne sais pas... Quand la CAQ, c'est acheté, il n'y a pas
d'objectif, mais on parle, là, du Parti québécois, Mme la Présidente.
C'est que l'objectif était de maximiser les retombées économiques dans toutes
les régions. Et cet article-là, Mme la
Présidente, c'était 52, 53. Nous avons fait une proposition à la ministre de
nous permettre de discuter l'amendement que nous avons proposé. Mme la
Présidente, l'amendement était simple. Ce que nous demandons, Mme la Présidente : «Les modalités de l'étude
d'opportunité économique et de marché pour la transformation au Québec
doivent être fixées par règlement au plus tard 90 jours suivant l'adoption du
projet de loi.»
Je
pense, c'est le député de La Peltrie, Mme la Présidente, qui parle parce
qu'il est étonné de voir le ministre des Transports l'applaudir après
une semaine qu'ils ont parlé d'Henri IV, et, aujourd'hui, ils sont rendus dans
le même autobus sur la voie réservée d'Henri IV. Alors, je continue, Mme la
Présidente.
Des voix : ...
M.
Hamad :
Alors, je reviens... Alors, pour... Donc, Mme la Présidente, l'amendement était
sur… «Les modalités de l'étude
d'opportunité économique et de marché pour la transformation au Québec doivent
être fixées par règlement au plus
tard 90 jours suivant l'adoption de la loi», Mme la Présidente. Nous pensons
que c'est important de voir et mettre en place des règles qui permettent
au gouvernement de s'assurer que les entreprises minières vont davantage
maximiser les retombées et savoir exactement où elles sont et comment on peut
faire mieux.
Mme la
Présidente, en terminant, encore une fois, Mme la Présidente, c'est avec
déception que nous n'avons pas eu assez de temps, malgré qu'on avait le
temps demain, après-demain, Mme la Présidente, pour continuer à travailler d'étudier ce projet de loi. Mais, que voulez-vous,
Mme la Présidente, que voulez-vous, Mme la Présidente, le PQ a réussi à
acheter la CAQ. Et c'est une première dans l'histoire, et nous, dans la région
de Québec, Mme la Présidente, on va se rappeler de cette entente-là, un chèque
en blanc qui a été donné au Parti québécois. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Alors, cela met fin à la prise
en considération du rapport de la commission plénière. M. le chef de l'opposition, est-ce que vous voulez faire une
intervention? Merci. Alors, cela met fin à la prise en considération du
rapport de la commission plénière sur le projet de loi n° 70, Loi
modifiant la Loi sur les mines.
L'article
257.7 du règlement prévoit que la présidence doit donner lecture de chacun des
amendements proposés avant la mise aux voix et que chacun des votes se
fait à main levée.
Mise aux voix des amendements de la ministre
Alors, je mets aux voix la motion d'amendement
présentée par Mme la ministre des Ressources naturelles à l'article 42 du
projet de loi, qui se lit comme suit :
Remplacer, dans l'article 42 du projet de loi,
«60» par «90».
Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Adopté.
Article 43 : Remplacer l'article 43 du
projet de loi par le suivant :
L'article 82
de cette loi est modifié par le remplacement, dans le troisième alinéa, de «il
procède à l'expropriation de ce
claim» par «il met fin au claim et verse une indemnité correspondant aux sommes
dépensées pour tous les travaux effectués sur dépôt des rapports de ces
travaux.»
Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : …
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Adopté sur division.
Article
52 : Insérer, après le deuxième alinéa de l'article 101 de la Loi sur les
mines, que propose l'article 52 du projet de loi, l'alinéa
suivant :
«Malgré le
deuxième alinéa, le ministre peut conclure le bail si le délai pour obtenir le
certificat d'autorisation s'avère déraisonnable.»
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Adopté.
Article
53 : L'article 53 du projet de loi, qui propose les articles 101.0.1 à
101.0.3 de la Loi sur les mines, est modifié :
1° par le remplacement, au deuxième alinéa de
l'article 101.0.1, de «Le ministre juge de la suffisance de la consultation et peut imposer toute mesure
additionnelle» par «Le ministre peut, lorsqu'il constate que la consultation
n'a pas été menée conformément aux modalités fixées par règlement, imposer
toute mesure additionnelle.»;
2° par la
suppression, dans le premier alinéa de l'article 101.0.3 de la Loi sur les
mines, de «Le comité suit les travaux
découlant du bail minier et vise à maximiser les emplois, les contrats et
autres retombées économiques pour les communautés
locales. Le comité peut porter à la connaissance du ministre toute question
relative à l'exploitation minière qui appelle l'action du gouvernement
et lui soumettre des recommandations à cet égard.»
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
• (21 h 40) •
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Adopté.
Article
59 : Remplacer l'article 119 de la Loi sur les mines, que propose
l'article 59 du projet de loi, par le lien suivant :
«119.
Le gouvernement peut, pour des motifs
raisonnables, avant le début de l'exploitation et à l'expiration d'une
période de 20 ans suivant ce moment, exiger la maximisation des retombées économiques
en territoire québécois de l'exploitation des ressources minérales autorisées
en vertu de la concession.»
Est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Sur division. Adopté sur division.
Article 64 :
L'article 64 du projet de loi, qui propose l'article 140.1 de la Loi
sur les mines, est modifié par le remplacement, au deuxième alinéa, de «Le
ministre juge de la suffisance de la consultation et peut imposer toute mesure
additionnelle» par «Le ministre peut, lorsqu'il constate que la consultation
n'a pas été menée conformément aux modalités fixées par règlement, imposer
toute mesure additionnelle.»
Est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Adopté.
Article 96 :
L'article 142.0.2 de la Loi sur les mines, que propose l'article 66
du projet de loi, est modifié par le remplacement de «du sable et du
gravier» par «du sable, du gravier ou de la pierre».
L'amendement est-il
adopté?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Adopté.
Article 79 :
L'article 215 de la Loi sur les mines, que propose l'article 79 du
projet de loi, est modifié par le remplacement du deuxième alinéa par la
suivant :
«Toutefois,
les rapports des travaux visés à l'article 72 dont les montants vont
au-delà des allocations pouvant être
réclamés en vertu de la Loi sur l'impôt minier (chapitre 1-0.4) demeurent
confidentiels pour une durée de 5 ans suivant la date des travaux.»
Est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Poirier):Adopté. Article 96 : Le texte anglais de
l'article 235, que propose l'article 96 du projet de loi, est
modifié :
1° par le
remplacement, dans le deuxième alinéa, de «purchase» par «acquired»;
2°par
le remplacement, dans le quatrième alinéa, de «to purchase» par «to acquire» et
de «purchase agreement» par «agreement».
L'amendement est-il
adopté?
Des voix :
Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Article 101 :
L'article 101 du projet de loi, qui modifie l'article 281 de
la Loi sur les mines, est modifié :
1° par le
remplacement du paragraphe 2° par le suivant :
«2°
par le remplacement, dans le paragraphe 1°, de "des articles 74, 97
ou 138" et de "ces articles" par, respectivement, "de
l'article 74" et "cet article";»;
2°
par le remplacement, dans le paragraphe 5° de l'article 281 de la Loi sur
les mines, proposé par le paragraphe 3° de l'article 101 du projet de loi, «termes de l'entente conclue en
vertu des articles 103 et 122» par «exigences établies par le
gouvernement en application des articles 101.0.2 et 119».
Est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Adopté.
Article 110 :
L'article 110 du projet de loi, qui modifie l'article 306 de la Loi
sur les mines, est modifié :
1° par le
remplacement, dans le paragraphe 7°, de «139 par«144»; et
2° par le
remplacement, dans le paragraphe 11°, de «83.2» par «83.1».
Est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme
Poirier) : Adopté.
Article 112 : Remplacer, dans
l'article 315 de la Loi sur les mines, que propose l'article 112 du
projet de loi, «152» par «155».
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Adopté.
Article 120 :
Insérer, dans le premier alinéa de l'article 120 du projet de loi et après
«qui en fait l'objet», de «dans l'année qui suit la sanction de la
présente loi puis».
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Adopté.
Article 123 :
Remplacer, dans l'article 123 du projet de loi, «à la date de l'entrée en vigueur
de la présente loi» par «le (indiquer ici la date de la sanction de la
présente loi)».
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Article 125 : Insérer, dans l'article 125 du projet et après «du
registraire,», «, à l'exception des substances minérales comprises dans un
territoire faisant l'objet d'un droit minier obtenu avant cette date,».
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Adopté sur division.
Article 125.1 : Insérer, après l'article
125 du projet de loi, l'article suivant :
125.1. Le
paragraphe 5° de l'article 232.3 de la Loi sur les mines, proposé par le
paragraphe 2° de l'article 89 du projet de loi, ne s'applique pas aux
mines en opération le (indiquer ici la date de la sanction de la présente loi).
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Adopté.
Une voix : Sur division
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Sur division.
Mise aux voix des amendements du député
de Rivière-du-Loup—Témiscouata
Je mets
maintenant aux voix les amendements présentés par M. le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata.
À l'article
2.1 : L'article 2.1 du projet de loi est modifié par l'addition, après les
mots «le requièrent» des mots «selon les modalités prévues par le
règlement, et ce dans un délai de 90 jours suivant l'adoption de la loi
remplacé par le suivant».
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Rejeté.
Article 2.3.
Est-ce que je peux avoir votre collaboration, M. le député de Brome-Missisquoi?
J'apprécierais. Merci.
L'article 2.3
du projet de loi n° 70 est modifié par l'addition, avant les mots «Le
ministre» des mots «Conjointement avec les représentants des Premières
Nations».
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Rejeté.
L'article 36 du projet de
loi est modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
L'article 72 est également modifié par l'ajout,
après le deuxième alinéa, de l'alinéa suivant :
«L'information
transmise dans ce rapport peut constituer un secret visé par l'article 23 de la
Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la
protection des renseignements personnels (chapitre A-2.1.).»
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Rejeté.
Article
52 : L'article 101, tel qu'introduit par l'article 52 du projet de loi
n° 70, est modifié par l'addition, après le quatrième alinéa, de
l'alinéa suivant :
«Les
modalités de l'étude d'opportunité économique et de marché pour la
transformation au Québec doivent être fixées par règlement au plus tard
90 jours suivant l'adoption de la loi.»
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Rejeté.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Rejeté.
Article
53 : L'article 101.0.1, tel qu'introduit par l'article 53 du projet de loi
n° 70, est modifié par l'insertion, après le mot «règlement», des
mots «au plus tard 90 jours suivant l'adoption de la loi».
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Rejeté.
Article
53 : L'article 101.0.2, tel qu'introduit par l'article 53 du projet de loi
n° 70, est modifié par l'insertion, après le mot «exiger», des mots
«le dépôt d'un plan concernant»;
Et l'article 101.0.3, tel qu'introduit par
l'article 53 du projet de loi n° 70 est modifié par l'insertion, après
le... Excusez-moi, là.
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
D'accord. Après le mot «projet», des mots «Le comité de suivi verra notamment à
l'application du plan concernant la maximisation des retombées économiques en
territoire québécois de l'exploitation des ressources minérales autorisées en
vertu du bail».
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Rejeté.
Article
59 : Remplacer l'article 119 de la Loi sur les mines, tel qu'introduit par
l'article 59 du projet de loi n° 70, par le suivant :
«Le ministre
peut, avant le début de l'exploitation et à l'expiration d'une période de 20
ans suivant le début de ces travaux, exiger le dépôt d'un plan
concernant la maximisation des retombées économiques en territoire québécois de
l'exploitation des ressources minérales autorisées en vertu de la concession
minière.»
Est-ce que l'amendement est adopté?
• (21 h 50) •
Des voix : …
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Rejeté. C'était 59.
Article
68 : L'article 144 de la Loi sur les mines, modifié par l'article 68 du
projet de loi, est modifié par l'addition, au premier paragraphe du deuxième alinéa de l'article 144 après les mots
«réserve indienne», des mots «ou sur des terres de catégorie IA ou
IA-N».
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : …
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Rejeté.
Mise aux voix des amendements du député de Mercier
Je vais maintenant mettre aux voix les
amendements proposés par le député de Mercier.
Article 15 : Le projet de loi est modifié
par l'insertion, après l'article 15, de l'article 15.1 suivant :
15.1. L'article 40 de cette loi est remplacé par
le suivant :
«40. Le claim s'obtient
par jalonnement, désignation sur carte ou par mise aux enchères, conformément
aux dispositions de la présente section.»
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : …
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Rejeté. Je vais apprécier votre
collaboration. Article 15 : Le projet de loi est modifié par
l'insertion, après l'article 15, de l'article 15.1 :
15.1. L'article 40 de cette loi est modifié par
l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Nul ne peut obtenir un claim avant que le
ministre ait adéquatement consulté et obtenu le consentement des peuples
autochtones concernés.»
Des voix : …
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Rejeté.
Article 19 : Le projet de loi est modifié
par l'insertion, après l'article 19, d'un article 19.1 :
19.1. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 45, des suivants :
«45.1. Le
ministre peut attribuer des claims par mise aux enchères. Toutefois, il doit
procéder à l'attribution de claims
par mise aux enchères lorsque l'indice de minéralisation ou la cible
d'exploration atteint les critères déterminés par le ministre.
«45.2. En vue de la mise aux enchères de claims,
le ministre peut :
«1° identifier des indices de minéralisation et
des cibles d'exploration;
«2°déterminer les territoires pour lesquels les
claims seront attribués par mise aux enchères;
«3° fixer les conditions de la mise aux enchères
de claims;
«4° prendre
toute mesure pour prévenir et détecter la collusion et initier les plaintes
relatives à une telle collusion lorsqu'il a un doute raisonnable que des
personnes ou organismes auraient agi de façon collusive.
«45.3. Le
claim mis aux enchères ne peut être adjugé à une personne qui était titulaire
d'un droit minier qui a fait l'objet d'une révocation au cours des deux
dernières années précédant l'adjudication.
«45.4. Le ministre peut suspendre temporairement
le droit de jalonner ou de désigner sur carte un terrain dont les limites sont indiquées sur les cartes
conservées au Bureau du registraire en vue de procéder à une mise aux
enchères. Cette suspension prend effet, après le dépôt d'un avis au Bureau du
registraire, à la date indiquée sur l'avis.»
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : …
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Rejeté.
Article 31 : L'article 31 du projet de loi
est remplacé par :
31. L'article 65 de cette loi est modifié
par :
1° le remplacement du premier alinéa par :
«Le titulaire
du claim ne peut exécuter des travaux d'exploration qu'à condition d'avoir
obtenu une autorisation du ministre dont les conditions et modalités
seront déterminées par règlement.»;
2° l'addition, à la fin des alinéas
suivants : reste de l'article 31.
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : …
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Rejeté.
Article
53 : L'article 53 du projet de loi est modifié par le remplacement des
troisième et quatrième alinéas de l'article 101.0.3 de la loi par le
suivant :
«Les membres
du comité sont choisis selon la méthode déterminée par règlement du
gouvernement. Le mandat de ses membres, son financement et la
composition de ce comité de suivi sont également déterminés par règlement du
gouvernement.»
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : …
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Rejeté.
Article 59 : L'article 59 du projet de loi
est modifié par l'insertion, après «l'ensemble des contributions qu'il a versées,» à l'article 120, de «à l'exception de
contributions confidentielles versées à des communautés autochtones,».
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Rejeté.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Rejeté.
L'article 79 du projet de
loi est modifié… l'addition, à la fin du troisième paragraphe du troisième
alinéa de l'article 215, de «dont la transmission au ministre est exigée à
l'article 120 de cette loi».
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Rejeté.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Rejeté.
Article 84 : Le projet de loi est modifié
par l'insertion, après l'article 84, de l'article 84.1 suivant :
84.1. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 93, de l'article 93.1 suivant :
«93.1. Tous
travaux de sondage effectués par le titulaire de droit minier qui recherche des
substances minérales contenant de l'uranium doivent être autorisés par
le ministre. À cette fin, une étude hydrogéologique doit être remise au
ministre.»
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Rejeté.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Rejeté.
Article 107 : L'article 107 du projet de
loi est modifié par l'addition, à la fin de l'article 304 de la loi, de
l'alinéa suivant :
«Le présent article est déclaratoire.»
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Rejeté.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Rejeté.
Article 109 : L'article 109 du projet de
loi est modifié par l'addition, à la fin de l'article 304.1.1 de la loi, de
l'alinéa suivant :
«Le présent article est déclaratoire.»
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Rejeté.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Rejeté.
Article 118 : Le projet de loi est modifié
par l'insertion, après l'article 118, de l'article 118.1 suivant :
«118.1. L'article 246 de cette loi est abrogé.»
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Rejeté.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Rejeté. Alors, conformément à l'article 257.7 du règlement, je vais maintenant mettre aux voix les articles ainsi
amendés, ceux dont la commission n'a pas disposé et les autres éléments
du projet de loi. Ils seront mis aux voix un
à un sans que la présidence en donne lecture, et chacun des votes se fera à
main levée.
Une voix : …
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
M. le leader de l'opposition.
M. Moreau : Ce qui vous
permettra de vous reposer un peu et peut-être de prendre une gorgée d'eau, là. Pouvez-vous simplement nous confirmer, Mme la
Présidente, qu'il n'y a aucun amendement qui a été apporté par la CAQ au
projet de loi? Le deuxième groupe d'opposition.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Alors, M. le leader de l'opposition, j'ai lu tous les amendements reçus.
M.
Bédard :
Je tiens à dire que l'ensemble des modifications présentées par le gouvernement
l'ont été faites en collaboration avec la Coalition avenir Québec, Mme
la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
M. le leader du deuxième groupe.
M.
Deltell :
Alors, Mme la Présidente, pour la cinquième fois aujourd'hui, ça me fait
plaisir de rappeler que, nous autres, ça fait 17 jours qu'on travaille,
17 jours qu'on travaille pour cette loi-là.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
M. le leader de l'opposition.
M. Moreau : Et on comprend…
Des voix :
…
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
M. le leader du gouvernement.
M.
Bédard : Merci.
J'inviterais le leader de l'opposition à ne pas prolonger inutilement son
supplice, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
M. le leader de l'opposition officielle.
M. Moreau : Non, mais, M. le
Président, on n'a pas trouvé ça un supplice parce qu'on a constaté aujourd'hui
qu'il y avait plus de gras dans le lait que d'appuis à la CAQ dans Viau,
notamment.
Mise aux voix des articles amendés
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Bon, d'accord. D'accord. Mise
aux voix, s'il vous plaît, là. Merci. Merci. À main levée, s'il vous
plaît. Mise aux voix à main levée, hein? Est-ce que l'article 42, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : …
• (22 heures) •
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
C'est à main levée, hein? Oui, à main levée.
Est-ce que l'article 43, tel qu'amendé, est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Est-ce que l'article 52, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Adopté.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Oui.
Une voix :
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Oui, d'accord. Alors, l'article 43, tel qu'amendé, est adopté. Est-ce que l'article 52,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Adopté. Est-ce que l'article...
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Bien, c'est ce que j'ai dit.
Une voix : …
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Est-ce que l'article 59, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Rejeté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Adopté sur division. Est-ce que l'article 64, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté sur
division.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Adopté sur division. 53?
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Est-ce que l'article 53, tel qu'amendé, est adopté?
Des
voix : Adopté sur division.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Sur division. Est-ce que l'article 66,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté sur division.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Sur division, adopté sur division. Est-ce que
l'article 79...
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : S'il vous plaît! Est-ce que l'article 79,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté sur division.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Adopté sur division. Est-ce que
l'article 96, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté sur division.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Adopté sur division. Est-ce que
l'article 101, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Adopté. Est-ce que l'article 110, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Adopté. Est-ce que l'article 112, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 120, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 123, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 125, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Mise
aux voix des articles non
adoptés par la commission
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Mise aux voix des articles dont la commission
n'a pas disposé. Est-ce que l'article 1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Adopté. Est-ce que l'article 44 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 45 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 46 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 47 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Est-ce que l'article 48
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 49 est adopté?
Des voix :
Adopté
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 50 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 51 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 54 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 55 est adopté?
Des voix :
Adopté sur division.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Sur division. Est-ce que l'article 56 est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Adopté. Est-ce que l'article 57 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 58 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 60 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 61 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 62 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 63 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 65 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 67 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 68 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Est-ce que l'article 69 est adopté?
Des
voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 70 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 71 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 72 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 73 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 74 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 75 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 76 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 77 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 78 est adopté
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 80 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 81 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 82 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 83 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 84 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 85 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 86 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M.
Cousineau) : Est-ce que...
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Nous sommes sur le vote, M. le député.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
84 sur division? 84 sur division. Est-ce que l'article 86... Est-ce que je
l'avais fait? Est-ce que l'article 86 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Est-ce que l'article 87 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Est-ce que l'article 88 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Est-ce que l'article 89 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Est-ce que l'article 90 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Est-ce que l'article 91 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Est-ce que l'article 92 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Est-ce que l'article 93 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Est-ce que l'article 94 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Est-ce que l'article 95 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Est-ce que l'article 97 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Est-ce que l'article 98 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Est-ce que l'article 99 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Est-ce que l'article 100 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Est-ce que l'article 102
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 103 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 104 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 105 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 106 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 107 est adopté?
Des voix :
Adopté sur division.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Sur division. Est-ce que l'article 108
est adopté?
Des voix :
Adopté sur division.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Sur division, adopté sur division. Est-ce que l'article 109
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Adopté. Est-ce que l'article 111 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Adopté. Est-ce que l'article 113 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Adopté. Est-ce que l'article 114 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 115 est adopté?
Des voix :
Adopté
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 116 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 117 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 118 est adopté?
Des voix :
Adopté sur division.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Sur division? Sur division. Est-ce que
l'article 119 est adopté?
Des voix :
Adopté
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Est-ce que l'article 121 est adopté?
Des
voix : Adopté
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Adopté. Est-ce que l'article 122 est
Adopté?
Des voix :
Adopté
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 124 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 126 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que l'article 127 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Mise
aux voix du titre
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que le titre du projet de loi est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que la motion d'ajustement des
références est adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Est-ce que la motion de renumération est
adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Je mets maintenant aux voix le
rapport de la commission plénière sur le projet de loi n° 70, Loi
modifiant la Loi sur les mines. Ce rapport, tel qu'amendé, est-il adopté?
Une voix :
…
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Traversy :
M. le Président, je demanderais un appel pour le vote nominal, s'il vous plaît.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Qu'on appelle les députés.
• (22 h 7
—
22 h 11)
•
>925 Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Alors, nous reprenons nos travaux. S'il vous plaît, votre attention.
Mise aux voix du rapport
amendé
Je mets maintenant
aux voix le rapport de la commission plénière sur le projet de loi n° 70,
Loi modifiant la Loi sur les mines.
Que les députés en
faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : Mme Marois (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. Bédard (Chicoutimi), M.
Gendron (Abitibi-Ouest), Mme Maltais
(Taschereau), Mme Malavoy (Taillon), Mme Zakaïb (Richelieu), M. Hébert (Saint-François),
M. Cloutier (Lac-Saint-Jean), M. Turcotte
(Saint-Jean), M. Trottier (Roberval), Mme Richard (Duplessis), M.
Ferland (Ungava), M. Drainville
(Marie-Victorin), Mme De Courcy (Crémazie), M. Bergeron (Verchères), M. Leclair
(Beauharnois), Mme Champagne (Champlain), M. Lelièvre (Gaspé), M. Gaudreault
(Jonquière), M. Kotto (Bourget), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), M. St-Arnaud
(Chambly), M. Dufour (René-Lévesque), Mme Ouellet (Vachon), Mme Hivon (Joliette), M. Breton (Sainte-Marie—Saint-Jacques), Mme Beaudoin (Mirabel), M. McKay
(Repentigny), M. Bureau-Blouin
(Laval-des-Rapides), M. Bérubé (Matane-Matapédia), M. Pagé (Labelle), M.
Traversy (Terrebonne), Mme Larouche (Abitibi-Est), Mme Bouillé
(Iberville), Mme Gadoury-Hamelin (Masson), M. Villeneuve (Berthier), M. Pelletier (Saint-Hyacinthe), M. Chapadeau
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
Mme Richard (Îles-de-la-Madeleine), M.
Cardin (Sherbrooke), Mme Proulx (Sainte-Rose), M. Roy (Bonaventure), M. Claveau
(Dubuc), M. Goyer (Deux-Montagnes), M. Richer (Argenteuil), M. Trudel
(Saint-Maurice).
M. Fournier (Saint-Laurent), M. Moreau (Châteauguay),
M. Hamad (Louis-Hébert), M. Paradis (Brome-Missisquoi), Mme James (Nelligan),
M. Dutil (Beauce-Sud), M. Sklavounos (Laurier-Dorion), Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), Mme
Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M.
Ouimet (Fabre), Mme St-Pierre (Acadie),
M. Ouellette (Chomedey), Mme Vallières (Richmond), Mme Gaudreault (Hull), Mme
Charlebois (Soulanges), Mme Blais (Saint-Henri—Sainte-Anne), Mme Vallée
(Gatineau), M. Bolduc (Jean-Talon), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), Mme Ménard (Laporte), Mme Boulet
(Laviolette), M. Carrière (Chapleau), M. Morin (Côte-du-Sud), M. Diamond (Maskinongé), M. Drolet (Jean-Lesage),
M. Reid (Orford), M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata),M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vien (Bellechasse), Mme Houda-Pepin (La
Pinière), M. Marsan (Robert-Baldwin), M. Iracà (Papineau), Mme
de Santis (Bourassa-Sauvé), M. Bolduc (Mégantic), M. Rousselle (Vimont).
M. Legault (L'Assomption), M. Deltell
(Chauveau), M. Bonnardel (Granby), Mme Roy (Montarville), M. Dubé (Lévis), M. Caire (La Peltrie), M. Lévesque
(Vanier-Les Rivières), Mme St-Laurent (Montmorency), M.
Le Bouyonnec (La Prairie), M.
Duchesneau (Saint-Jérôme), Mme Daneault (Groulx), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M.
Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Trudel (Charlesbourg), M. Spénard
(Beauce-Nord).
M.
Ratthé (Blainville).
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Que les députés contre cette
motion veuillent bien se lever.
Le
Secrétaire adjoint : Mme David (Gouin), M. Khadir (Mercier).
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Y a-t-il des abstentions? M. le secrétaire
général.
Le
Secrétaire : Pour : 99
Contre : 2
Abstentions :
0
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : La motion est adoptée, le
rapport est donc adopté tel qu'amendé.
Nous
en sommes maintenant...
Des
voix : ...
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : S'il vous plaît! Nous en sommes
maintenant rendus à l'étape de l'adoption du projet de loi. Mme la ministre des
Ressources naturelles propose l'adoption du projet de loi n° 70, Loi
modifiant la Loi sur les mines.
Je
vous rappelle...
Des
voix : ...
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
S'il vous plaît, j'aimerais avoir le silence, là. Je ne m'entends même
pas lire. Alors, s'il vous plaît!
Une
voix : ...
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Non, non, ça va, ça va. Merci. S'il vous plaît! Je peux comprendre qu'à
22 h 15 vous soyez fatigués, mais là il faut procéder, s'il vous
plaît.
Des
voix : ...
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : S'il vous plaît!
Adoption
Alors,
Mme la ministre des Ressources naturelles propose l'adoption du projet de loi
n° 70, Loi modifiant la Loi sur les mines.
Je vous rappelle que, conformément au
paragraphe 4° de l'article 257.1, la durée du débat sur l'adoption du
projet de loi est d'une heure. La répartition du temps de parole pour ce débat
restreint a été établie comme suit : 25 min 52 s sont allouées au groupe parlementaire formant le gouvernement; 23 minutes sont
allouées au groupe parlementaire formant l'opposition officielle; 8 min 37 s sont allouées au
deuxième groupe d'opposition; 2 min 30 s sont allouées aux
députés indépendants. Dans ce cadre, le
temps non utilisé par les députés indépendants ou par l'un des groupes
parlementaires sera redistribué aux groupes parlementaires en proportion de
leur représentation à l'Assemblée nationale. Enfin, mis à part les consignes
mentionnées précédemment, les interventions ne seront soumises à aucune limite
de temps.
Y
a-t-il des interventions sur le projet de loi? Madame...
Des
voix : ...
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : S'il vous plaît! S'il vous
plaît, on peut aller discuter dans le corridor. Mme la députée de Duplessis.
Mme Lorraine Richard
Mme Richard (Duplessis) : Merci, M. le
Président. Je dois vous dire que c'est un grand honneur et un immense plaisir
de prendre la parole ce soir, parce que, ce soir, lundi
9 décembre 2013, 2013, nous allons adopter le projet de loi
n° 70, nous aurons une nouvelle loi sur les mines.
M. le Président,
depuis 2009, il y a eu quatre moutures pour faire une refonte de notre régime
minier, une nouvelle loi sur les mines. Je
peux vous dire que j'ai participé, M. le Président, au projet de loi
n° 79, projet de loi présenté sous un gouvernement libéral
majoritaire, tellement mal ficelé qu'ils l'ont retiré, projet de loi
n° 14, encore sous un gouvernement libéral majoritaire. Qu'est-ce que…
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Mme la députée de Duplessis, je vais juste suspendre
quelques instants pour permettre aux gens de quitter la salle pour qu'on puisse
vous entendre comme il faut. Alors, les députés qui doivent quitter le salon
bleu, faites-le immédiatement, s'il vous plaît. Dans l'ordre. Merci.
Vous pouvez poursuivre,
Mme la députée de Duplessis.
• (22 h 20) •
Mme Richard (Duplessis) : Merci, M. le
Président. Parce que je pense que c'est important, tout au moins pour
ceux et celles qui sont en Chambre, de bien écouter.
Le projet de loi
n° 14, sous un gouvernement libéral majoritaire, qu'est-ce que nous avons
fait, nous, du Parti québécois, qui étions l'opposition? Eh bien, nous avons
travaillé en commission parlementaire, M. le Président, pour bonifier ce projet de loi. Qu'est-ce qu'on
voulait, entre autres? De la transformation, de la transparence, un système
de redevances juste et équitable. Malheureusement, celui-là non plus, M. le
Président, il n'a pas passé la rampe.
Quand nous sommes revenus au gouvernement, malheureusement
un gouvernement minoritaire, nous avons déposé le projet de loi n° 43. Ce projet de loi, M. le Président, a été
déposé par la ministre des Ressources naturelles, qui avait fait un
excellent travail. On se serait attendus tout au moins à ce que la première opposition,
le Parti libéral, puisse, en commission
parlementaire, débattre de ce projet de loi, parce que c'est là où se fait, M. le Président, le travail des députés, des
législateurs. On veut bonifier des projets de loi, on veut travailler pour
notre monde. J'ai été très, très, très étonnée, M. le Président, de
constater que les libéraux, ils ont dit non à l'adoption de principe. Non — je
vais vous revenir, M. le député, j'y arrive.
La Coalition avenir Québec, M. le Président,
avait dit non également, mais ils ont réfléchi, contrairement au Parti libéral. Et la ministre des Ressources
naturelles a dit : Moi, je vais collaborer, on va bonifier le projet de
loi. C'est pour ça que nous sommes
ici ce soir, M. le Président. Ce n'est pas parce que les députés du Parti
libéral ont travaillé, c'est parce que nous avons eu… parce que nous
sommes un gouvernement minoritaire, nous avons eu la collaboration de la
Coalition avenir Québec, et je les félicite. Savez-vous pourquoi, M. le
Président? Parce qu'ils ont pensé aux intérêts, aux intérêts des Québécois, que
ce soient les gens de l'industrie, que ce soient les citoyens et les
citoyennes, que ce soient les municipalités, M. le Président, ils ont pensé au
mieux-être des gens de chez nous, M. le Président.
Vous savez,
quand on parle de transparence, c'est important qu'on connaisse le tonnage,
qu'on connaisse ce qui se passe dans
les sites miniers. Quand on a parlé de la transparence, M. le Président, puis
de la transformation, entre autres, je m'en souviens très bien… Vous
savez, je viens ici au mois d'août, en commission parlementaire, je suis venue
également au mois de janvier. Je ne suis pas venue pour faire du temps, M. le
Président, je suis venue parce que je crois
en l'industrie minière. Ma région, c'est une région où l'industrie minière est
omniprésente. Eh bien, j'ai parlé de transformation, et savez-vous quoi,
M. le Président? L'ancien ministre délégué aux Ressources naturelles me disait,
jour après jour, M. le Président : Ben, voyons donc, vous ne pouvez pas
parler de transformation, vous allez faire fuir l'industrie minière, quel
signal vous allez donner? Je m'excuse, M. le Président, la transformation,
c'est des emplois payants. C'est ça, du
développement durable, M. le Président. C'est pour ça qu'on est venus
travailler en août puis en juin, mes chers amis, contrairement au Parti
libéral, qui avait une occasion en or de débattre. Eh bien, non. Non, il faut toujours qu'il y ait quelqu'un d'autre qui paie,
hein, il fallait qu'ils disent : Ah! mais, voyez-vous, c'est la ministre
des Ressources naturelles, ah! c'est elle qui ne veut pas collaborer, c'est le
Parti québécois.
M. le Président, ce soir, il est exactement, je
vous dirais, 10 h 23. Il y a sûrement des gens qui nous écoutent. Sûrement. Et ces gens-là, M. le Président,
savez-vous quoi, ils ne sont pas dupes. Ils ne sont pas dupes du travail
qu'ont voulu faire, cet après-midi, nos amis
d'en face, le Parti libéral. Juste venir dire… je dis «mes amis» quand même
parce que je les respecte, parce que, chaque député, je dis qu'il est élu, peu
importe pour le parti qu'il représente, je pense qu'il doit quand même représenter son monde. Sauf que, quand ils
arrivent ici, à l'Assemblée nationale, avec un chef qu'on va peut-être voir sous peu — il a été élu ce soir — là c'est la ligne de parti, c'est dire
n'importe quoi, c'est aller contre leur monde. Et c'est ça, là. Cet
après-midi, je les ai écoutés, ils ont dit : Ah! on a juste cinq heures.
Puis c'est ça qu'ils essaient de faire
croire aux gens qui nous écoutent, M. le Président, ce soir. Eh bien, du temps,
ils en auraient eu en commission parlementaire. Ils l'ont refusé, M. le
Président. Pourquoi? Pour encore dire que c'était la faute du Parti québécois,
c'était la faute de la ministre des Ressources naturelles. Eh bien, non, M. le
Président.
Moi, j'ai eu
l'occasion de travailler avec la ministre des Ressources naturelles, du projet
de loi n° 14, avec mon collègue
le député d'Ungava. Je peux vous dire qu'on était sérieux puis qu'on faisait un
travail jour après jour pour bonifier un projet de loi. Puis on avait des appels à ce
moment-là. On avait des appels, oui, parce que le Parti libéral, ils
appelaient les amis puis ils disaient :
Appelez tel ou tel député. Savez-vous quoi, M. le Président? Depuis quelques
jours, on en reçoit, des appels. C'est pour nous dire quoi? C'est pour
nous dire : Félicitations! Bravo! Bravo à la ministre des Ressources
naturelles qui a réussi à obtenir la collaboration de la Coalition avenir
Québec. La Coalition avenir Québec a voulu s'asseoir avec la ministre, a voulu
bonifier un projet de loi. Ils ont dit : C'est fini, la petite politique
partisane.
Ils ont un
nouveau chef ce soir, j'aurais cru qu'ils étaient partis sur une nouvelle erre;
on va commencer, dans quelques semaines, une nouvelle année, 2014. Eh
bien, non, M. le Président. Savez-vous quoi? Ça me désole. Ça me désole parce que je l'ai tellement fait, M. le
Président, par le passé, tellement fait. Ils ont été neuf ans au pouvoir. Ils parlaient de la Société du Plan
Nord. C'était quoi? C'était le
marketing... un plan marketing. Les projets miniers, ils auraient été là
avec ou sans Plan Nord. Ils parlent des
redevances. Le prix du fer, M. le
Président, c'est mondial, il a
baissé. C'est normal qu'on n'ait pas les rentrées d'argent qu'on
s'attendait d'avoir. Mais ce n'est pas un parti responsable, de faire de la
démagogie jour après jour; c'est ce qui se passe.
Vous savez, M. le Président, je viens d'un comté où les gens me connaissent par mon prénom,
m'interpellent dans la rue. Et
souvent je dis à ces gens-là : Vous savez, ce que vous avez entendu, là,
pendant 45 minutes de temps, ce n'est pas tout à fait la réalité.
Mais les gens ne sont pas dupes, M. le Président. Les gens ne sont pas dupes.
Quand j'ai
écouté le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, puis, vous savez, je l'ai écouté souvent, je peux vous dire que
je n'en aurais pas eu assez de 10 minutes pour lui faire la réplique ce
soir. Je vais m'abstenir. Je vais m'abstenir parce que ses propos sont
irresponsables. Essayer de semer la peur dans l'industrie en disant que c'est parce que la ministre des Ressources
naturelles n'est pas compétente, ne collabore pas... je vais employer ce mot ce
soir, c'est complètement faux! C'est
complètement faux. Ils essaient toujours, à leur manière, M. le Président, toujours à la manière
libérale, de faire passer des choses inacceptables pour acceptables. Ça ne
fonctionne pas ce soir, M. le
Président, parce que, ce soir, on va adopter une nouvelle loi sur les mines qui
va venir rassurer l'industrie minière, qui va venir rassurer les gens des municipalités.
Je ne peux
pas, ce soir, M. le Président, admettre qu'ils se soient comportés comme ils se
sont comportés au cours des dernières semaines, M. le Président. Je l'ai
vu, moi, ici, assise à mon siège, ici. Les propos que j'ai entendus de la part du député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, et qui se permet même, M. le
Président, de faire des entrevues
sur mes radios, chez moi, pour dire à peu près
n'importe quoi, il faut le faire. Je vais lui laisser son comté, puis je
m'occupe très, très bien du mien, puis je n'ai pas besoin de lui.
Puis, l'industrie minière, M. le Président,
savez-vous quoi, on y croit. On y croit, on a fait un régime de redevances qui va être juste et équitable. On a,
dans le projet de loi, de la transformation. C'est ça, des emplois
payants, de qualité, du développement durable. On va être transparents. Les minières, ils vont
dévoiler leurs tonnes... leur nombre de tonnage. On va restaurer les
sites orphelins, parce qu'ils vont être obligés de donner des garanties
financières, M. le Président.
Puis, vous
savez, dans le projet de loi
n° 70, là, on ne partait pas de rien, M. le Président. On est partis — parce
que nous, on est conséquents — du travail qu'on avait fait déjà en
commission parlementaire sur le projet de loi n° 14, entre autres,
puis on l'a bonifié avec l'aide de la Coalition avenir Québec.
Et ces
gens-là veulent un jour revenir au gouvernement? J'espère sincèrement, M. le
Président, et je nous souhaite que, pour l'année 2014, ils ne
reviennent jamais au gouvernement, pour mon comté, pour mon monde. Merci, M. le
Président.
• (22 h 30) •
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci, Mme la députée de Duplessis. Je cède maintenant la parole à la députée
de Laviolette. Mme la députée.
Mme Julie Boulet
Mme Boulet :
Alors, merci beaucoup, M. le Président. Alors, il me fait plaisir... je vais
saluer la collègue, la députée de Duplessis, qui a parlé comme on a
l'habitude de la connaître, avec toute sa passion, alors avec tout son coeur.
Alors, ça nous a fait plaisir de l'écouter.
Alors, M. le
Président, je suis ici pour parler du projet de loi n° 70, qui est la Loi
modifiant la Loi sur les mines, que nous adoptons aujourd'hui par
bâillon, et vous dire que, même si je ne partage pas nécessairement l'opinion
de ma collègue, c'est une collègue que j'apprécie beaucoup.
Mais, vous savez, la Loi sur les mines, on en a
parlé abondamment au cours des trois ou quatre dernières années. Il y a eu le
projet de loi n° 79, le projet de loi n° 14, le n° 197, le
n° 43 et le n° 70, aujourd'hui que nous adoptons par bâillon. Mais je
vais revenir sur le projet de loi n° 14, parce que, vous savez, c'est un
projet de loi qui a été déposé par notre gouvernement à l'époque, et le
ministre était M. Serge Simard, qui était le ministre délégué aux Ressources naturelles. Et ce projet
de loi là, il est allé en commission parlementaire, M. le
Président, 200 heures, 200
heures. Alors, pour ceux qui nous écoutent,
200 heures, ça veut dire pendant plusieurs semaines, plusieurs mois, les parlementaires
ont siégé pour analyser puis étudier ce projet de loi là. 200 heures. Et ce projet
de loi là, il a été bloqué de façon systématique par le Parti québécois, par
pure partisanerie. La ministre actuelle des Ressources naturelles a bloqué ce
projet-là de façon systématique, alors il n'y a eu aucune collaboration de la
part de l'opposition et on sait ce que ça a donné aujourd'hui.
Alors,
on parle… si vous faites un peu… Parce que, si on est aujourd'hui ici puis
qu'on procède à un bâillon, c'est un peu le bilan et le cheminement de
la ministre actuelle des Ressources naturelles, et son bilan à elle, il se
résume notamment en l'incertitude dans le
secteur des mines. Alors, quand qu'il n'y a pas de règle claire dans un dossier
pour des entreprises,
pour des promoteurs, pour des investisseurs, quand il n'y a pas de règle
claire, quand on ne sait pas où on s'en va, quand on a devant nous un
gouvernement avec une ministre qui est anti développement économique, bien, les
investisseurs, ce qu'ils font, M. le
Président, ils s'en vont ailleurs, ils vont investir ailleurs parce qu'ils ne
savent pas ce que leur réserve demain. Alors, tant qu'à investir chez
nous, puis savoir que demain matin on va changer les règles, puis qu'on va décider qu'on a un droit de veto, puis
qu'on peut faire ci, qu'on peut faire ça sans les aviser, ou le faire à la
dernière minute, bien, les investisseurs, eux, ont décidé de fuir le Québec et
de s'en aller plutôt dans le nord de l'Ontario pour investir dans les mines.
Alors, ça, c'est le
climat qu'on retrouve au Québec depuis les derniers mois, depuis la dernière
année que ce gouvernement-là est en poste. Donc, c'est l'incertitude dans le
secteur des mines, ce qui a entraîné évidemment la mort du Plan Nord, parce qu'on sait que dans le Nord, l'industrie, c'est
vraiment le secteur d'activité qui est le plus porteur pour le
Nord-du-Québec. On a eu également droit à des coupures en forêt, l'arrêt des
projets de minicentrales, qui, rappelons-le,
étaient dans six régions du Québec, qui étaient de très beaux projets de
partenariat avec les autochtones, alors des partenariats qui permettaient éventuellement de développer
l'autonomie de nos régions. Alors, au lieu que les gens dans nos régions soient toujours en train de demander
des sous pour réaliser des projets, bien, ça leur apportait des revenus
autonomes avec des partenariats avec Hydro-Québec, et ça leur permettait de se
développer, d'avoir des outils et des leviers économiques pour les régions du
Québec.
On a également le
dossier des alumineries, le mépris des alumineries. Elle a même dit, la ministre,
que les alumineries trompaient les Québécois. Alors, c'est comme ça qu'on
négocie, en les traitant de menteurs puis de gens qui trompent les Québécois. Alors, on sait que les tarifs d'électricité,
notamment en Chine et en Arabie Saoudite, M. le Président, les tarifs d'électricité dans plusieurs pays sont très, très
bas et qu'actuellement nos alumineries ne veulent pas investir parce qu'ils ne connaissent pas comment
sera… leur réservera l'avenir parce qu'un tarif L n'est plus compétitif.
Alors, on négocie actuellement, mais on négocie, mais… n'ont toujours pas de
nouvelle. Alors, c'est l'incertitude, l'inquiétude
au Québec pour plus de 3 300 travailleurs qui travaillent dans le secteur
de l'aluminerie, sans compter… bien, c'est
trois régions du Québec, mais sans compter tous les sous-traitants qui sont
rattachés, donc les emplois indirects qui se rattachent à cette
industrie-là. Alors, M. le Président, ces gens-là n'ont toujours pas de
nouvelle.
Il
y a également l'incapacité de défendre les travailleurs de l'industrie des
pylônes. Alors, on sait qu'avec Hydro-Québec, depuis plus de 15 ans, on
procède à des appels d'offres sur invitation, et là Hydro-Québec veut procéder
à des appels d'offres à l'international,
alors ce qui rend la compétition beaucoup plus difficile pour nos pylôniers au
Québec, mais on n'est pas capables d'avoir
aucun contrôle, et il n'y a pas de direction, il n'y a pas d'autorité sur
Hydro-Québec de la part de la ministre à l'égard de ce genre de contrat
là.
On a également des
dossiers… On a vu les feux de forêt. On sait que la ministre ne savait pas
qu'elle devait intervenir pour que SOPFEU se présente pour arrêter les feux de
forêt.
Alors, c'est une
panoplie de dossiers où la ministre nous a démontré… En fait, c'est son bilan;
elle nous a démontré clairement — et ça, c'est au détriment des Québécois — qu'elle était une ministre antirégions et
anti développement économique.
Alors,
après trois années, après trois années à bloquer par pure partisanerie nos
tentatives de moderniser la Loi sur les
mines, le gouvernement dépose aujourd'hui in extremis un projet de loi qu'on
doit adopter par bâillon. Imaginez-vous, la ministre des Ressources
naturelles, M. le Président, disait, en février 2012 — ce
n'est pas très loin, là, en février 2012 — elle disait : «Un bâillon serait odieux
et inacceptable.» Alors, il faut croire qu'elle ne se rappelle pas de ce
qu'elle dit puis elle fait ce qu'elle… Elle
fait exactement le contraire de ce qu'elle dit : elle dépose aujourd'hui
un projet de loi sur les mines en
bâillon. C'était supposé d'être odieux et inacceptable, M. le Président, c'est
ses paroles à elles, là, je ne les invente pas. Ça n'avait pas de bon
sens quand c'était nous qui étions au gouvernement, mais ça a du bon sens quand
c'est elle qui est au gouvernement puis
quand c'est elle qui est la ministre des ressources. Trouvez l'erreur, trouvez
l'erreur.
Alors,
M. le Président, ce qu'on dit, nous autres, c'est qu'on aurait pu… on était prêts parce
qu'on a adopté le principe de ce projet de loi là. Mais on dit
qu'au lieu de travailler en bâillon… Parce
que c'est cinq heures, cinq
heures pour 127 articles.
Tout le monde sait que ce n'est pas un bon travail de parlementaires. On était prêts à demeurer ici
toute la semaine et à étudier ce projet de loi
en commission parlementaire en écoutant les groupes, en écoutant les
intervenants, qui auraient pu nous conseiller, et tout ça au grand bénéfice
d'une loi qui aurait été, à ce moment-là, bonifiée, M. le Président. Ce n'est pas le cas. On a pris cinq heures.
Ça, c'est garroché, puis on n'a pas le temps de travailler de façon
efficace. Et tous les amendements… je vous dis, M. le Président, tous les
amendements qui ont été proposés ont été rejetés.
Alors, si on appelle ça de la collaboration, je m'excuse, mais on a déjà vu
mieux. On repassera pour la collaboration.
J'étais
même là quand mon collègue… on était rendus à l'article, à peu près, 40… Mon
collègue a dit : Bien, moi, l'article 53, c'est un article qui est
important, qui parle de la maximisation économique, donc, il est d'une
importance pour les entreprises. On aurait
des amendements à présenter. Ça fait qu'il fallait avoir un consentement de
part et d'autre pour passer de
l'article 40 à 53 parce qu'on savait que le temps… il restait à peu près une demi-heure,
un 20 minutes. Et on a demandé
d'avoir le consentement pour aller directement à cet article-là, et on nous a
même refusé le consentement d'aller travailler un article qui, pour
nous, était stratégique, était prioritaire, était déterminant dans le projet de
loi. Et on nous a même refusé ce passage-là.
Alors,
M. le Président, c'est important de dire que, dans son projet de loi, la
ministre, elle recule, finalement, sur une série de mesures pour lesquelles elle-même, elle avait bloqué nos
projets, notamment l'obligation de transformation. Les redevances, il fallait absolument que ça soit dans
son projet de loi. Maintenant, ça retourne chez le ministre des
Finances, la restauration des sites miniers orphelins, la mise aux enchères des
claims, le commissaire aux mines. Alors, M. le Président, c'est des choses… Elle a reculé sur cette série de mesures là
que nous, nous proposions depuis plus de trois ans. C'est clair qu'il y a eu trois ans d'obstination,
trois sous-ministres, deux chefs de cabinet, deux attachés de presse. Il
y a beaucoup de monde qui a tourné autour de la ministre, M. le Président,
peut-être qu'ils ne l'ont pas bien guidée.
Alors, j'aimerais ça
qu'elle me réponde : Lequel de ses collègues, au Conseil des ministres,
lui a fait voir la lumière? Lequel lui a dit que nos propositions étaient
bonnes et que nous avions raison? Ça serait intéressant de savoir lequel de ses collègues. Parce qu'on sait
très bien que la première ministre lui a enlevé la grande majorité de
ses dossiers. Alors, on lui a enlevé
notamment les redevances minières pour les donner au ministre des Finances. Le
dossier des forêts, on l'a donné à son adjoint
parlementaire. Les alumineries, bien, c'est traité directement au bureau de la
première ministre. Les pétroles et gaz de schiste, on a donné ça au ministère
du Développement durable, donc, le ministre de l'Environnement. Et
l'électrification des transports, c'est allé à l'adjointe parlementaire de la
première ministre.
Alors, ce
qu'on se demande, c'est : Comment ça se fait que la première ministre a
attendu une année et demie? Parce que
c'est clair que ce n'est pas aujourd'hui le projet de loi de la ministre des
Ressources naturelles. C'est le projet de loi du ministre… bien, du
ministre, du président du Conseil du trésor. Donc, la ministre est sous
tutelle. Comment se fait-il qu'on a attendu
une année et demie avant de comprendre que ce projet de loi là était
déterminant pour l'économie du Québec, que des milliers de travailleurs
attendent après ce projet de loi là, que les investisseurs, que les promoteurs
attendent également pour investir dans des projets structurants et porteurs
d'avenir pour notre économie?
Alors, c'est
assez déplorable, M. le Président, de voir la situation dans laquelle on se
retrouve aujourd'hui. Et nous le
faisons pour le grand bénéfice des citoyens du Québec, pour l'économie des
Québécois. Mais, assurément, la façon de travailler du Parti québécois,
ce n'est sûrement pas de la collaboration, et, assurément, ils n'ont jamais
compris qu'ils étaient tout simplement un gouvernement minoritaire.
• (22 h 40) •
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci, Mme la députée de Laviolette. Je cède maintenant la parole au député de
Granby. M. le député.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel :
Merci, M. le Président. Très heureux d'intervenir sur le projet de loi
n° 70, l'adoption finale, après un long débat aujourd'hui. M. le
Président, pour ceux qui nous écoutent, il faut revoir ou comprendre ce qui
s'est passé dans les cinq dernières années.
Le Parti libéral a été au pouvoir, a eu la possibilité deux fois, avec le
projet de loi n° 14, avec le
projet de loi n° 79, d'essayer de trouver un consensus pour faire adopter
une loi, moderniser une loi qui datait de 1987. Ils ont échoué deux fois. Aujourd'hui, c'était un peu pathétique
d'entendre le chef parlementaire utiliser des mots extrêmement,
extrêmement méchants sur mon collègue leader. Mais, là-dessus, je laisserai la
population juger des mots que le leader
parlementaire a dits aujourd'hui. Et, vous savez, M. le Président, neuf ans de
pouvoir, 28 bâillons. Restez polis. Pas de leçons aujourd'hui à recevoir
du Parti libéral du Québec, qui a été neuf ans au pouvoir.
Il y a eu deux possibilités de moderniser cette loi. Ils ont échoué deux
fois. Le Parti québécois, M. le
Président, est arrivé au pouvoir le 4
septembre. Quelques mois plus tard, la ministre a déposé une loi, le projet de loi n° 43.Malheureusement, cette loi n'avait pas été… n'assurait pas un
équilibre pour être capable de rassurer l'industrie, les
groupes environnementaux, les municipalités et les citoyens. Et, les deux oppositions,
on n'a pas eu le choix de mettre cette loi n° 43, ce projet de loi, à la
filière 13.
Le contexte
mondial, M. le Président, je l'ai maintes et maintes fois mentionné, et
j'ai été extrêmement critique envers la ministre
des Ressources naturelles, le
contexte mondial n'était pas évident. Le Parti québécois a été extrêmement
démagogue lors de l'élection du 4 septembre
en disant : Ah, ça prend plus de redevances. On a eu des messagescontradictoires à gauche et à droite. Le portrait
pourtant est fort simple aujourd'hui. On a, en
termes d'investissements privés, une
baisse de 28 % au Québec, contrairement à 15 % au Canada. On a des
redevances minières qui s'établissaient en 2011 à 345 millions.
Pour l'année financière 2013‑2014 au 31 mars prochain, elles vont être à peu
près à 90 millions.
Les chiffres
parlent. Alors, qu'est-ce qu'on fait, M. le Président? Bien, je le dis depuis
ce matin, depuis quelques jours, le 22 novembre dernier, même quelques
jours avant, presque une semaine, 10 jours avant, on s'est assis, moi, mon collègue de La Prairie, Gregory, que je
salue, à la recherche, il a travaillé extrêmement fort. On a parlé à
beaucoup de monde. On a pris les
propositions de Québec solidaire, ceux du collègue député de Rivière-du-Loup,
les amendements du gouvernement, coalition meilleure mine, Ugo Lapointe,
qui doit être en train d'écouter. On a mis tout ça ensemble. On a dit : Comment on sera capables,
peut-être, de faire adopter une loi, un projet de loi abrégé qui pourrait faire
consensus, qui pourrait faire consensus? Et
je dépose ce document, M. le Président, en me disant : Bien, encore une
fois, l'opposition, de façon constructive, va essayer de faire avancer
quelque chose.
Et, à ma
grande surprise, quelques jours plus tard, je reçois un coup de téléphone du
gouvernement. Suite à ça, on a
commencé des discussions. On a commencé des discussions qui ont été
constructives pour être capables de trouver un terrain d'entente. Ça a pris du temps. Ça a pris du temps. On s'est
parlé presque pendant 10 jours. On a appelé à gauche et à droite des gens pour essayer le modifier les
libellés ici et là. On a été constructifs. Et, je le dis depuis le début, il
fallait mettre cette loi à l'abri de toute idéologie. Il ne fallait, une fois
pour toutes, pas mettre en opposition développement économique et
environnement. Au bénéfice de qui? Au bénéfice de l'industrie, qui a grandement
besoin d'un cadre réglementaire précis,
prévisible, et surtout pour rassurer les citoyens, les municipalités qui nous
écoutent. Les investisseurs qui, à gauche et à droite, combien de
personnes m'ont dit : François, qu'on soit à Dubaï, à Chicago, à New York,
on n'est plus capables de lever de capitaux pour explorer, pour, un jour
peut-être, exploiter au Québec.
Alors,
qu'est-ce qu'on devait faire? Bien, on a été constructifs. On a déposé ce
document. Et quelques jours plus tard…
Une petite parenthèse : quelques jours plus tard, on a le Parti libéral du
Québec, par l'entremise de son porte-parole, il trouvait très rigolo le
document de travail qui a été déposé, très rigolo. Ça a été écrit sur le coin
d'une table. C'est ce qu'il a dit. Sur le
coin d'une table. Bien, aujourd'hui, je le répète… faire la septième fois que
je l'ai dit aujourd'hui : Le rigolo,
aujourd'hui, là, il a une loi. Il a une loi. Puis je ne prendrai pas 20
secondes de plus pour répondre aux commentaires du député de Louis-Hébert, du chef parlementaire
et du député de Rivière-du-Loup. Toute la journée, ils ont dit : Ça
n'a pas de bon sens, ce qui se passe. Ça n'a pas de bon sens.
Bien là, là,
tantôt, là, si le ridicule ne tue pas, je ne comprends plus rien, là. Le Parti
libéral du Québec puis ceux qui nous
écoutent dans l'antichambre, là, bien, vous avez voté pour cette loi. Vous avez
voté pour cette loi. Philippe Couillard ne doit pas être très, très fier
de ses députés aujourd'hui. Il ne doit pas être très, très fier. Puis, encore
une fois, je vais laisser la population
juger de ce qui s'est passé aujourd'hui. Et vous savez, M. le Président, ce
n'est pas évident, quand tu déposes un document comme celui-là et qu'au
final tu te rends compte finalement que la population nous a donné un mandat le
4 septembre dernier, un mandat minoritaire du côté du gouvernement du Parti
québécois, qui a dit aux oppositions : Essayez de trouver un terrain
d'entente.
Je ne pensais jamais que ce document de travail
pourrait peut-être être la base même de la loi n° 70, quand on connaît la
partisanerie qui entoure nos débats. Mais aujourd'hui on peut dire une
chose : On a réussi. On a réussi parce
qu'on a mis toute partisanerie de
côté, toute partisanerie de côté au bénéfice d'une industrie qui a grandement
besoin d'un cadre réglementaire, de savoir
où elle peut aller avec cette loi dans les 10 prochaines années, rassurer les
travailleurs dans les régions du Québec,
de l'Abitibi, de la Côte-Nord, du Saguenay—Lac-Saint-Jean, même tous les sous-traitants, qui se disaient : Est-ce que
finalement on sera capables d'avoir une loi en 2013? Bien, on leur dit, aujourd'hui,
oui. On a travaillé extrêmement fort, extrêmement fort pour préparer cette loi.
Et je peux
juste dire une chose : J'apprécie énormément la confiance que le caucus
m'a donnée pour mener à bien ce document de travail, d'avoir eu
nécessairement la confiance du gouvernement pour qu'on soit capables de trouver
un terrain d'entente, encore une fois, de faire avancer les intérêts
économiques du Québec avant tout. Avant tout. Et je veux remercier encore une
fois spécialement mon collègue de La Prairie, qui m'a aidé énormément sur
ce document, Gregory, qui travaille dans
l'ombre, mais qui m'écoute peut-être aujourd'hui, plus toute la gang à la
recherche du parti, tous ceux qui ont
travaillé aussi avec nous, au Parti québécois, pour être capables d'écrire
cette loi rapidement, rapidement.
Puis
aujourd'hui on peut être fiers. L'histoire va retenir qu'aujourd'hui on a voté
une loi pour l'industrie minière, pour
rassurer les groupes environnementaux, les citoyens et tous les Québécois. Et
ce document, bien, aura été la base même de la loi n° 70. Merci, M.
le Président.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci, M. le député de… Merci,
M. le député de Granby. Je cède maintenant la parole à M. le député
de Mercier pour vos 2 min 30 s. M. le député.
M. Amir Khadir
M. Khadir : Merci, M. le
Président. Il me reste très peu de temps, mais je voudrais quand même prendre quelques instants pour souligner le fait que,
malgré les différences de points de
vue, malgré le fait que nous allons
voter contre ce projet de loi, je ne peux m'empêcher de me réjouir du fait que
la ministre des Ressources naturelles, dont j'estime
les opinions et les orientations générales en matière de ressources naturelles et de l'environnement, a réussi quand même
à prendre une douce revanche, une douce revanche devant un blocage systématique
de la part du Parti libéral du Québec, trop perméable et trop docile vis-à-vis
des secteurs d'affaires et particulièrement du lobby minier.
Malgré les
différends qui nous opposent, je reconnais là qu'il y a au moins une part
d'avancée pour le Québec dans le
fait, par exemple, que dorénavant on saura quelle quantité de
minerai est extraite du sous-sol du Québec. Donc, on peut mesurer mieux, en toute transparence, l'ampleur de la dépossession que
le Québec a connue de son sous-sol au cours des dernières années, et donc matière probablement à
aller plus loin. Et c'est pour cette raison que nous voulons, par notre
vote contre ce projet de loi, notre vote de dissidence, indiquer qu'il n'est
pas question de s'en tenir là.
Les comités de citoyens, les municipalités du Québec,
des Premières Nations, même le Barreau du Québec, la coalition des citoyens alentour de Québec et Québec ait meilleure
mine s'attendent moralement à ce que le gouvernement poursuive le
travail en matière de deuxième et de troisième transformation, qu'on finisse
par réunir non pas l'accord du secteur
minier, du secteur industriel, mais le soutien de la population, des mouvements
populaires, des municipalités, des Premières
Nations pour aller plus loin, notamment pour mettre fin à un régime d'exception
qui accorde à l'industrie minière des
avantages, des avantages que… à nul autre pareil, qu'aucun citoyen, qu'aucune
autre entreprise d'aucun autre secteur ne possède, par exemple
l'avantage d'exproprier les individus de leurs propriétés.
Donc, M. le Président, j'estime simplement que
le Québec aurait été mieux servi, à l'heure actuelle, avec la mobilisation
populaire, avec une loi qui finalement réussisse à faire en sorte que le Québec
soit enfin maître, au XXIe siècle, de ses ressources naturelles, ce qui n'est
pas le cas.
• (22 h 50) •
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci. Merci, M. le député de Mercier. Je cède maintenant la parole au prochain
intervenant. Prochain intervenant? M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour : Alors, merci
beaucoup, M. le Président. Ça me fait plaisir de me lever, en fin de soirée,
pour vous entretenir de ce projet de loi n° 70. Malheureusement, M. le
Président, ce matin, lorsque
j'ai eu l'occasion de me lever et de poser des questions au gouvernement, je disais que, dans l'actualité minière au cours
des 15 derniers mois, il y a des mots qui
sont revenus fréquemment, malheureusement qui vont continuer de revenir dans l'actualité.
Parmi ces mots, il y a «incertitude»,
«instabilité», «fermeture», «annulation», «report», «en suspens», «sabotage»,
«licenciement», «perte d'emploi», et bien d'autres.
Est-ce que l'adoption de la loi, au cours des deux ou trois prochaines
semaines, les deux ou trois prochains mois ou au cours de la prochaine
année, va changer quelque chose? La réponse, malheureusement, est non, parce
que le mal est fait. Il y a beaucoup
de mal qui a été généré à l'intérieur de l'industrie minière, au cours de la
dernière année, au cours des 12 à 15
derniers mois. La réputation du Québec, elle est entachée. Pour ceux qui travaillent
dans le domaine de l'exploration minière, le fait de recruter des fonds,
ça ne deviendra pas facile demain matin.
Lorsqu'on
a eu l'occasion, au cours de la journée, de parler d'un projet de loi qui était un peu brouillon, je
vais vous donner un exemple concret de ce
qu'on a constaté. Premièrement, tout au long de l'après-midi, lors de la
plénière, on a corrigé des erreurs
cléricales. Et ce qu'on a appris à la lecture des différents articles, au
nombre de 127, le 127e article, M. le
Président : «La présente loi entre en vigueur [...] (indiquer la date de
la sanction[…]), à l'exception…» À l'exception. On a une loi, mais,
à l'intérieur de la loi, qui a 127 articles, là, maintenant, là, il y a
l'article 21 qui ne s'applique pas, 22, 31,
39, 42, 53, 64, 68, 35, 38 et 109. Pourquoi? Parce qu'il doit y avoir des
règlements qui suivent, puis, aujourd'hui, bien, on a une ministre qui,
devant nous, s'est levée puis nous a dit : Bien, on ne sait pas quand.
On n'a pas eu
aucune date. On a parlé de règlements : Ça va venir; ça s'en vient. Je ne
vous dirai pas qu'on est au même point, M. le Président, mais je le
répète, là : À l'intérieur d'un seul article, là, on prévoit déjà, avant
la mise en application de la loi, qu'il y a des articles qui ne s'appliquent
pas : 21, 22, 31, 39, 42, 53, 64, 68, 35, 39, 109. Je ne l'invente pas,
c'est dans la loi adoptée aujourd'hui, M. le Président.
Ce qu'on a vu aujourd'hui…
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Un instant, M. le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Je crois que c'est trop bruyant. Je considère…
Des voix : …
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
S'il vous plaît! Je considère que c'est trop bruyant, alors…
Des voix : …
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Ça va pour tous les députés,
là. Alors, je considère que c'est trop bruyant, je veux entendre le
député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M. le député, poursuivez.
M.
D'Amour :
Ce qu'on a également entendu aujourd'hui, ce qu'on a pu constater… Et j'ai été
très surpris, moi, de voir une
ministre des Affaires autochtones voter contre les autochtones. Parce que les
autochtones avaient une grande préoccupation, légitime, et ce n'est pas
une préoccupation qui a été inventée, là, c'est une préoccupation qui nous a été dite à l'occasion de consultations
particulières sur le projet de loi n° 43, les gens sont venus nous
dire : Nous autres, là, c'est
notre territoire. On est une nation. Nous sommes des nations, on veut être
consultés du début à la fin. Et la ministre des autochtones,
aujourd'hui, députée de l'Abitibi, s'est levée et elle a voté contre ça, M. le
Président. C'est ce qu'on va retenir, aussi. C'est ce qu'on va retenir.
Quant à la
CAQ, pour en glisser quelques mots, j'aimerais rappeler… j'aimerais rappeler,
et ça, ça m'a marqué, ça : le
printemps dernier, au mois de mai, on s'en souvient tous, les parlementaires
ici présents, là, le projet de loi a été déposé par la ministre. Dans l'heure qui a suivi, le chef de la CAQ s'est levé,
est allé rencontrer les médias puis il a dit : Nous autres, on est prêts à voter ça, un, deux, trois,
là, maintenant, là. C'est parce qu'on lui a dit : M. le chef de la CAQ,
vous pourriez peut-être lire le projet de loi, il y a peut-être des surprises
là-dedans. Non, non, non. Non, là, l'industrie a besoin de ça, il faut faire ça
maintenant. Or, ça, ça a été la position de la CAQ, position initiale.
Là, ils ont
pris l'été puis ils ont commencé à feuilleter le projet de loi puis ils ont
dit : Là, ça n'a pas vraiment de l'allure. Bien, ils nous ont
suivis. Nous, on a déposé nos quatre conditions. Je n'ai pas besoin de les
rappeler, on en a suffisamment parlé aujourd'hui…
Une voix : …
M.
D'Amour : M. le
Président, est-ce que le leader parlementaire de la CAQ pourrait un peu se
calmer, s'il vous plaît?
Des voix : …
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
S'il vous plaît.
M.
D'Amour : Est-ce
qu'on peut avoir le silence?
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Oui…
M.
D'Amour : Je pense
que j'été respectueux…
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
S'il vous plaît! Non, je crois que le député a raison. Il aimerait avoir le
silence. S'il vous plaît, M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
Une
voix : …
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Poursuivez, s'il vous plaît, M. le député.
M.
D'Amour : M. le Président, ça me permet de répéter ce que le chef de la CAQ a fait. On se
rappelle : Mois de mai, il est
pour; il revient à l'automne, il est contre, il vote contre le principe, M. le Président. Puis là, tout à coup, à
un moment donné, à un
moment donné, bien là, ils deviennent
pour au point d'écrire, là, à un
moment donné, un document de
cinq pages qui aurait initié le projet de loi n° 70, M. le Président.
La
CAQ a oublié un détail : le projet
de loi n° 197, ce n'est pas un document
de cinq pages. Le projet de loi
n° 197, en novembre, il y a un an, deux mois après l'élection, nous, on
l'a rédigé puis on l'a déposé en cette Chambre puis il n'a jamais été appelé
par le gouvernement. Où étiez-vous, la CAQ, à ce moment-là? Comme cet
après-midi, muets, muets comme des carpes, cet après-midi...
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : M. le député, adressez-vous au président,
adressez-vous au président, ça va être...
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Adressez-vous au président.
M.
D'Amour :
...pouvoir dire qu'au moins cet après-midi ils ont pris 30 secondes pour
s'exprimer, mais ce n'est pas le cas. La semaine dernière, vendredi, je
disais que la CAQ était devenue la succursale du PQ. C'est pire : c'est le
tapis du PQ, M. le Président. C'est aussi clair que ça.
Un
mot concernant... qu'il y a d'autres éléments aussi qui ont retenu mon
attention en cours de processus. J'ai entendu
d'autres députés s'exprimer cet après-midi, hein, des gens qui disaient :
C'est bien important, là, nous, on aime ça...
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Mme la députée de Soulanges.
Mme
Charlebois :
J'ai le livre des règlements entre les mains, là. Moi, je suis assise ici, là,
je suis tranquille, j'essaie d'écouter mon collègue
à côté, là, puis, de ce côté-là, là, la CAQ... Je sais que ça fait mal, là, son
discours, mais ils pourraient se taire puis écouter.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : D'accord. À ce moment-ci, il est rendu presque
23 heures. Je vous demanderais votre collaboration, de tous les côtés de
la Chambre, je vous demanderais votre collaboration pour bien terminer nos
travaux.
M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata,
vous vous adressez au président, et puis nous poursuivons.
M.
D'Amour : Alors, M. le Président, ils applaudissent le
projet de loi n° 70. Moi, je tiens à vous dire une chose : L'oeuvre est inachevée. Je vais vous parler des
redevances tout à l'heure. Et je me souviens, on a parlé abondamment du projet de loi n° 14 également. Il y a eu le
projet de loi n° 27, sur la création de la Société du Plan Nord, qu'on a
proposé en cette Chambre, qu'on a étudié à
l'occasion de commissions parlementaires. Le projet de loi n° 27, c'était
la création de la Société du Plan Nord, une société d'État, M. le
Président, qui devait s'installer dans le Nord.
Et, au passage, je me
permets de citer le député d'Ungava. Que disait-il, le député d'Ungava, qui
était particulièrement bavard tout à l'heure? Il disait : Je juge
important que les bureaux, peu importe le siège social ou les bureaux satellites, «soient uniquement situés sur
le territoire [du Nord]». Où était-il, le député d'Ungava, quand la
décision a été prise par son gouvernement,
par la première ministre, d'éliminer le projet d'une société d'État dans sa
circonscription ou dans sa région pour
installer un simple secrétariat au développement nordique à Québec, M. le
Président, pour installer un simple secrétariat au développement
nordique à Québec?
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : M. le leader de l'opposition
officielle... M. le député d'Ungava, s'il vous plaît. M. le leader de
l'opposition officielle.
M.
Moreau : Le député d'Ungava, s'il veut intervenir, vous
demandera la parole et se lèvera. Sinon, pour l'instant, est-ce qu'il
pourrait se taire, s'il vous plaît?
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Alors, je vous rappelle... Oui, M. le leader
du gouvernement?
M.
Bédard : Malheureusement, effectivement, le leader de
l'opposition, s'il avait eu ce comportement, d'écouter, lorsque la première ministre a parlé cet
après-midi, peut-être qu'on n'en serait pas là aujourd'hui. Donc, je pense
qu'on peut invoquer le règlement. Le bien, c'est aussi de se l'appliquer
lorsque d'autres interviennent, M. le Président. Donc, j'invite le député à
continuer son discours dans le calme, effectivement.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Oui. Alors, il y a un député
qui a la parole, ici, c'est le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata. Continuez dans
le calme, M. le député. Regardez-moi.
• (23 heures) •
M.
D'Amour : M. le Président, je conçois que certaines vérités
font mal parfois à entendre, mais c'est la réalité. Et je le répète, pour que les gens comprennent bien,
que le projet de société d'État, M. le Président, le projet de société
d'État... Moi, si on me disait que, dans ma
région, on va installer une société d'État, je me battrais bec et ongles pour
l'obtenir dans l'une des communautés que je représente ici, à l'Assemblée
nationale. Mais je n'ai pas entendu le député d'Ungava, comme je n'ai pas
entendu la députée de Duplessis, à cet égard-là depuis que le Parti québécois a
pris le pouvoir. Ça, c'est une vérité qui parle.
Aujourd'hui,
M. le Président, on s'est retrouvés dans un processus de bâillon, de bâillon.
Qu'est-ce que ça aurait changé si
nous avions eu une journée de plus pour passer au travers des articles? Parce
que, le résultat, là, c'est qu'aujourd'hui on a pu adopter, lors de la
plénière, 41 articles sur 127, 41 articles sur 127. Je suis
convaincu, moi, que, si on avait eu une journée supplémentaire, on serait
arrivés à adopter 127 articles sur 127.
Et,
lorsqu'on parle de collaboration, est-ce que le gouvernement a accepté
aujourd'hui nos amendements? Pas du tout, pas du tout. Et je me permets
de le rappeler, là : l'article 127 prévoit la non-application d'une
dizaine d'articles. C'est ça qu'on a devant
nous. Alors, je comprends qu'un document comme ça... Habituellement, quand
c'est un projet, ça devient perfectible, mais, lorsque ça devient une
loi, bien ça devient une loi qu'on devra, dans le temps, transformer.
Sur
la question des redevances. Je prends les quelques minutes qu'il me reste pour
parler des redevances parce qu'on est toujours confrontés à la même situation,
là, il y a toujours un déficit anticipé pour l'année en cours de 2,5
milliards et plus, et plus! On avait promis
des redevances supplémentaires aux Québécois lors de la dernière campagne électorale, on disait : 400 millions de plus par année
pendant cinq ans. Ça fait 2 milliards, ça. Ça fait 2 milliards. Sauf que le
temps passe, puis le gouvernement,
j'oserais dire, a improvisé avec un nouveau régime de redevances, et là on
apprend que ce n'est pas 2 milliards
de dollars qui vont entrer dans les coffres de l'État, M. le Président, c'est
690 millions de moins. Ça fait une différence de
2 690 000 000 $, hein, une marge d'erreur de 135 %. On
n'a pas été bon, on n'a vraiment pas été bon puis on s'est trompé beaucoup, on
s'est trompé pas mal. C'est ça, la situation.
Tout
ça pour vous dire qu'à mon sens, M. le Président, le problème, là, demeure
entier à ce moment-ci. Il y a une loi,
mais, sur la question des redevances, il n'y a pas de loi qui vient encadrer
ça. Il y a un projet de loi qui a été déposé. Il a été déposé, puis ça n'a pas été appelé par le
gouvernement. Ce n'est pas une grande journée pour le Québec, si vous
voulez mon avis. Ça a été, conjointement entre la deuxième opposition et le
Parti québécois, une opération cosmétique de premier rang, de premier plan.
On
a tout de même fait, nous, en tant qu'opposition officielle, un travail
sérieux. On est revenus hier au parlement. Avec une équipe de recherchistes, on a travaillé de façon minutieuse.
Aujourd'hui, nous avons posé des questions précises, pour apprendre
qu'il y a bien des règlements qu'il va falloir que le gouvernement adopte pour
être en mesure d'appliquer une douzaine
d'articles du projet de loi… 127. C'est ça, la triste réalité à laquelle nous
sommes confrontés.
Je
vais vous dire, M. le Président, comptez sur nous — parce qu'il y aura une reprise de session
parlementaire après les fêtes — pour questionner le gouvernement, pour
talonner le gouvernement et pour faire en sorte d'améliorer la situation, une situation, avouons-le, qui en a
bien besoin. J'espère qu'il n'y a personne dans cette Chambre, peu
importe la formation politique, qui pense
que, dans le domaine minier au Québec, ça va bien puis que ça va bien aller la
semaine prochaine, puis dans un mois, puis dans deux mois. On a encore
beaucoup de chemin à parcourir pour y arriver.
En terminant, vous
allez me permettre quelques instants, M. le Président, pour remercier des gens
avec qui j'ai eu le bonheur de
travailler au cours des dernières semaines, mais particulièrement au cours des
dernières heures, parce que le projet
de loi a été déposé jeudi dernier. Je veux remercier trois personnes en
particulier au niveau de la recherche
chez nous, Dominic Cormier, Mia Homsy et Léa Nadeau, qui ont été des complices
fort efficaces. Je veux remercier également les collègues
qui m'ont entouré dans cette opération-là pour faire en sorte de mener à bon port un
projet de loi qui aurait pu connaître un aboutissement
semblable, mais dans un cadre qui nous aurait permis, M. le Président,
de tenir des débats, de tenir les débats auxquels le Québec est en droit de
s'attendre. Je ne pense pas que ça aurait été bien difficile de prendre une
journée ou deux de plus pour faire le tour de 127 articles. Malheureusement, cette collaboration nouveau genre CAQ-PQ
nous a empêchés de le faire comme nous aurions dû le faire, M. le Président. Sur ce, je vous remercie.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci. Merci, M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata. Je cède maintenant la parole à la ministre des Ressources
naturelles, en vous précisant qu'il reste 15 min 46 s à votre formation
politique.
Mme
Ouellet : Oui. Merci, M. le Président. Pour des raisons indiquées par les légistes, je
sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion
suivante — donc
avant de faire mon intervention pour l'adoption de la loi finale :
«Qu'en vertu de l'article
257.9 du règlement, l'Assemblée se constitue en commission plénière afin
d'étudier l'amendement à l'article 125.1 du projet de loi n° 70, Loi
modifiant la Loi sur les mines», M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
En conséquence, conformément à l'article 257.9 du règlement, le débat
sur la motion d'adoption du projet de loi est suspendu.
Et je suspends les
travaux quelques instants afin de permettre à l'Assemblée de se constituer en
commission plénière pour l'étude des
amendements proposés par Mme la ministre des Ressources naturelles. Suspension
quelques secondes… quelques minutes.
(Suspension de la séance à
23 h 5)
(Reprise à 23 h 13)
Commission plénière
Étude de l'amendement de la
ministre
M.
Cousineau (président de la commission plénière) : Alors, conformément à la motion qui vient d'être
adoptée, nous sommes réunis en commission
plénière pour étudier les amendements proposés par Mme la ministre des
Ressources naturelles. Je vous avise que cette étude ne peut excéder 30
minutes. Y a-t-il des interventions?
Une voix :
…
Le Président (M.
Cousineau) : Non. Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet :
Oui, merci, M. le Président. Donc, je vous lis l'amendement à l'article
125.1 : Remplacer, à l'article 125.1 du projet de loi, «du projet de loi»
par «de la présente loi».
C'est une
technicalité, M. le Président, mais incontournable, selon les légistes. Et
c'est pourquoi nous avons demandé, via une motion, de réouvrir pour pouvoir
passer cet amendement.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des
interventions? M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : M. le Président, lorsqu'on parle de brouillon, là,
en voilà un autre exemple. Cet après-midi, là…
Des voix :
…
M.
D'Amour :
Cet après-midi, M. le Président… Ah! Ça peut durer une demi-heure, pas de
problème. Cet après-midi, monsieur…
Des voix :
…
Le Président (M.
Cousineau) : S'il vous plaît! Je demanderais la collaboration
de tous et de toutes, s'il vous plaît! Allez-y.
M.
D'Amour : Cet après-midi, on a corrigé à différentes
reprises des erreurs cléricales. Ça a été fait bien vite, là, hein? Et, à 21 h 30 cet après-midi, là,
à 21 heures… c'est-à-dire ce soir, on nous amène, bien, un autre amendement
après que tous les amendements aient été passés, à 21 h 30, là, puis
on nous arrive avec ça, tu sais? La ministre nous arrive également en disant : Bien, c'est une
banalité. Si c'est une banalité, là, comment ça se fait qu'on arrive en fin de
soirée… On est arrivés ici à 8 h 45 ce matin pour commencer à siéger,
là, puis on est sur encore un amendement qu'on dit être une banalité, mais qu'on arrive à 21 h 30
comme étant quelque chose qu'il fallait absolument qu'on adopte maintenant.
Alors, précisez, Mme la… Est-ce que la ministre peut nous préciser, là, le
contenu de cet amendement-là?
Le Président (M.
Cousineau) : Madame… Oui, M. le leader.
M.
Bédard :
Là, la disposition parle par elle-même. Mais il y a une chose qui est sûre,
c'est qu'en termes de brouillon, il n'y a
personne ici qui pourra battre Parti libéral, ça, c'est clair. S'ils avaient eu
au moins la délicatesse, à la bonne
étape, au bon endroit, de faire une
étude article par article, peut-être que nous aurions pu arriver aux mêmes
résultats à une certaine époque, mais avec eux.
La chance que nous
avons, c'est qu'on a trouvé, M. le Président, des gens qui étaient prêts à
travailler pour faire en sorte qu'on
puisse aboutir d'un projet de loi qui est conforme aux intentions de tous. Et,
moi, ce que j'invite le Parti libéral
dans ces dernières minutes et bien qu'ils vont voter en faveur à la dernière
étape, bien au moins de reconnaître que le travail qui a été fait est un
bon travail et que, s'ils avaient été studieux et s'ils avaient, au lieu d'être clientélistes, défendu l'intérêt
public, peut-être que nous n'aurions pas eu, M. le Président, à faire une suspension des règles comme nous l'avons fait.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le député. Je passerais maintenant la
parole au député de Mercier.
M. Khadir : Je suis encore étonné et désolé de
l'incapacité du député de Rivière-du-Loup à hausser un peu le niveau de son débat. Venons sur le fond. Ce que
propose la ministre avec cette modification vient modifier l'article 89,
à la page 81 du projet de loi. Et, en fait,
ce qu'on y retrouve, c'est que, dans le cas… Ce qu'on demande, en fait, c'est
que cette loi… la disposition à l'article 89 ne s'applique pas aux mines en
opération. Autrement dit, c'est un autre recul, malheureusement, par rapport à
ce que le projet de loi prévoyait. C'est-à-dire, dans le cas d'une mine à ciel
ouvert, le plan de réaménagement et de
restauration doit comporter une analyse de la possibilité de remblaiement de la
fosse. J'espère que les citoyens se rendent compte à quel point c'est
malheureux. Moi, j'ai dit à quel point j'estime la volonté de la ministre, lorsqu'elle était dans l'opposition
officielle, de vouloir une véritable réforme. Là, même dans les simples
mesures de réaménagement de l'ancienne loi pour que ça soit un peu plus
potable, pour qu'on sorte enfin du XIXe siècle, même des choses aussi banales qu'un plan de réaménagement pour le
remblaiement de la fosse, la ministre veut reculer. Je l'implore de ne pas faire ça. Ce n'est pas
nécessaire. On a… vous avez obtenu l'accord de tout le monde ici pour
procéder, la loi serait adoptée. Pourquoi encore reculer?
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le député de Mercier. M. le député de Châteauguay, leader du
gouvernement…
M. Moreau :
Merci, M. le Président. C'est assez surréaliste d'entendre le leader du
gouvernement dire qu'il faut intervenir
au bon moment et au bon endroit, en commission parlementaire, alors que ce que
nous lui demandons depuis vendredi,
c'est précisément la tenue d'une commission parlementaire pour être capables
d'étudier sérieusement ce projet de loi là. Et, si on se retrouve, là, à
23 h 15 minutes, à une demande de réouverture d'une commission
plénière par le gouvernement pour déposer à
la toute dernière minute une modification législative, ce n'est pas parce que
c'est une banalité. Parce que, si
c'était une banalité, le gouvernement aurait été assez gêné, je pense, pour ne
pas la présenter. Si le gouvernementla
présente, c'est parce qu'il a été convaincu par ses légistes que c'était
nécessaire de le faire. Et, parce que c'est nécessaire de le faire, ça indique une chose, c'est que, si
on s'est rendu compte à 23 h 15 que c'était nécessaire de le faire,
c'est parce qu'on a travaillé dans la
précipitation, parce qu'on a mal travaillé pour une seule raison, M. le
Président : parce qu'on n'a pas pris le temps qui est normalement
imparti pour étudier article par article un projet de loi de 127 articles
auquel on ajoute 50 amendements, puis là on est peut-être rendus à 51
amendements. C'est ça.
Je vois le
leader adjoint du gouvernement, qui est aussi ministre de la Justice, qui, dans
tous les cas, rappelle à quel point
il est important de ne pas se précipiter quand on veut faire une législation.
Bien, quand on se précipite pour faire une législation, bien on est
comme il est à l'heure actuelle, un peu plus rouge que d'habitude, parce qu'on
se retrouve dans une situation où on est
obligé d'intervenir comme un pompier sur un projet de loi. Et ce que l'on
entend, M. le Président, ce que j'entends,
M. le Président, là, c'est une chose très simple, c'est le son de ceux qui ont
mal travaillé, pas parce qu'ils étaient mal intentionnés, je ne prête
pas de mauvaises intentions, mais parce qu'on a mal travaillé parce qu'on l'a
fait dans la précipitation. C'est ça qu'on entend.
Et, sur le
fond des choses, ce qu'on va retenir, M. le Président, c'est qu'on a essayé
aujourd'hui, par un rouleau compresseur, de bien faire ce qu'il n'est
pas possible de faire. On a essayé de rentrer dans un débat de cinq heures ce qui aurait dû entrer dans un débat sérieux de 14
heures en commission parlementaire. Et, dans le débat de cinq heures, je
vous ferais remarquer que ceux qui ont voté
pour ce bâillon, le deuxième groupe d'opposition, la CAQ, n'ont pas dit un traître mot. On
comprend pourquoi ils étaient favorables au bâillon.
• (23 h 20) •
Le Président (M. Cousineau) :
M. le député de Granby… Oui, M. le leader du gouvernement?
M.
Bédard : La ministre aura à répondre aux questions du
député de Mercier tout à l'heure. Mais dire au leader que je pense que les représentations
qu'il fait actuellement, ce n'est pas dans le cadre du projet de loi. Et je ne
sais pas s'il a à faire valoir son poste
actuellement, mais honnêtement ce n'est ni le bon lieu ni le bon endroit. Et,
s'il y avait eu un concours de la personne qui tentait de crier le plus
fort ou de ne pas être, je vous dirais, dans le sujet… On a eu un concours
entre le leader et le chef parlementaire. Je ne sais pas s'ils se disputent la
nouvelle place qu'il va y avoir au niveau du leader. Et je les invite à avoir
un ton normalement qui aura été bon au moins dans les dernières minutes pour
faire en sorte que le projet de loi soit adopté correctement.
Des voix : ...
Le Président (M. Cousineau) :
S'il vous plaît!
M.
Bédard :
Et je vais laisser à mon collègue le soin de répondre à la question, elle, du
député de Mercier, qui était une vraie question.
Le Président (M. Cousineau) :
Bon, d'accord. Alors, Mme la ministre…
Une voix : ...
Le Président (M.
Cousineau) : Mme la ministre, puis par la suite je passerai à
M. le député de Granby.
Mme
Ouellet :
Oui, merci, M. le Président. Je voulais répondre au député de Mercier parce
que, ce qu'il soulève, il revient,
là, à l'essence de l'article 125.1 qui vient modifier l'article 89. Et, si on
lit l'article 89 : «Dans le cas d'une mine à ciel ouvert, le plan
de réaménagement et de restauration doit comporter une analyse de la
possibilité de remblaiement de la fosse.»
Il y avait, au niveau
de l'interprétation, il y avait différentes interprétations possibles. Et donc,
ce que vient préciser l'article
initial de 125.1 et qu'il va continuer à préciser avec les modifications que
nous proposons, qui sont des
technicalités mais qui sont incontournables — ce ne sont pas des banalités,
effectivement — c'est
au niveau de l'interprétation. Donc, c'est pour les nouvelles mines à ciel
ouvert, parce que les mines existantes ont déjà déposé un plan de
réaménagement et de restauration, et cette demande-là ne faisait pas partie à
l'époque, lorsqu'ils ont déposé leur
plan de réaménagement et de restauration, ne faisait pas partie des demandes.
Donc, très clairement, nous agissons sur le
futur, donc sur les nouvelles mines qui seront en exploitation. Et c'est une question
de précision à l'interprétation que nous sommes venus faire, étant donné
que l'interprétation n'était pas claire. Mais c'était notre intention, M. le
Président.
Le
Président (M. Cousineau) : ...la ministre des Ressources naturelles. M. le député de Granby. M. le
député de Granby, vous avez demandé la parole?
M.
Bonnardel : Bien
oui, je poserais juste une question. On parle de pertinence, M. le Président, depuis tantôt. Alors, la seule chose : Est-ce que l'opposition
officielle a une question constructive au gouvernement?
Le Président (M.
Cousineau) : Alors là, écoutez, on va poursuivre. Alors, une
autre intervention si...
Des voix :
...
Le Président (M.
Cousineau) : Non.
Une voix :
...
Le Président (M.
Cousineau) : Non, non, on ne commencera pas ça, là. On est sur l'article
125.1. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 125.1? M. le
député de Mercier.
M. Khadir : M. le
Président, si les plans de
réaménagement et de restauration pour le remblaiement des fosses pour les mines déjà en opération sont déjà déposés puis ont déjà été
fournis, alors pourquoi se préoccuper de cette interprétation? Moi, je
crois qu'il est prématuré de penser que nous ici, comme législateurs, on peut
être assurés que tous les plans de
réaménagement et de... Si remblayer une fosse, pour une mine à ciel ouvert,
nécessite un plan de réaménagement et de restauration, sachant le bilan excessivement négatif du secteur minier,
qui nous ont laissé pour 1,2 milliard de restaurations aux frais des
contribuables, il me semble que c'est une précaution minimum de ne laisser rien
au hasard, de laisser ce paragraphe tel qu'il est là, à l'article 89. S'il y a
des mines à ciel ouvert en opération qui ont déjà fourni leur plan, grand bien
leur fasse. Cet article va obliger ceux qui sont délinquants et qui ne l'ont
pas fait à le faire.
Le Président (M.
Cousineau) : Mme la ministre des Ressources naturelles.
Mme
Ouellet : Oui, merci, M. le Président. En fait, les mines à
ciel ouvert qui sont des mines... Chacune des mines doit avoir son plan
de restauration et de réaménagement. Et, tel qu'était libellé l'article, nous
souhaitions préciser l'interprétation pour
s'assurer que ce soit compris pour les nouveaux plans de réaménagement qui
n'ont pas été encore déposés, qui
n'ont pas encore été adoptés par le ministre. Parce qu'il y a des révisions de
ces plans-là dans le temps. Mais le plan
de réaménagement qui a été déposé et approuvé pour les mines en opération ne comportait pas cette disposition-là, étant donné que ça a été fait antérieurement à l'adoption
de la loi que nous terminons dans les prochaines minutes. Donc, c'est
pour ça que nous sommes venus préciser l'interprétation. Et je crois, M. le
Président, que c'est notre rôle, comme législateurs,
au niveau du gouvernement, de s'assurer que la loi puisse s'interpréter en
fonction des intentions que nous avions lorsque nous l'avons rédigée.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la ministre. M. le député
de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour :
Là, M. le Président, on a deux textes. Encore faudrait-il savoir lequel des
deux est le bon, là. Il y a deux textes, là, qui nous ont été remis juste avant
d'entrer ici :
L'article 125.1.
Insérer, après l'article 125 du projet de loi, l'article suivant :
125.1.
Le paragraphe 5° de l'article 232.3 de la Loi sur les mines, proposé par le
paragraphe 2° de l'article 89 du projet de loi, ne s'applique pas aux
mines en opération, le…
Ou bien, ou
bien : Remplacer, à l'article 125.1 du projet de loi, «du projet de loi»
par «de la présente loi».
Premièrement, lequel
des deux est le bon, là?
Le Président (M.
Cousineau) : Mme le ministre. Précisez, Mme la ministre.
Mme
Ouellet : M. le Président, les deux, parce que nous avions
adopté le 125.1, et celui que nous présentons vise à modifier, dans ce que nous avions adopté… de
remplacer «du projet de…» par «de la présente loi», qui est une
technicalité, mais une qualité incontournable, selon les légistes, et nous
sommes ici pour corriger cette technicalité.
925 925 Le
Président (M. Cousineau) : M. le député de Louis-Hébert ou M.
le député… Lequel des deux, là?
Une voix : …
Le
Président (M. Cousineau) : Non, non. Là, là, on est sur
l'article 125.1. Qui est-ce qui intervient, là? Parce que, là, si c'est
pour faire du temps, là… M. le député de Louis-Hébert? Oui, ça va pour vous,
monsieur?
Des voix : …
Le Président (M. Cousineau) :
Alors, s'il n'y a plus d'interventions… Alors, s'il n'y a plus d'interventions,
nous allons…
Des voix : …
Le
Président (M. Cousineau) : Comme il n'y a pas d'autres
interventions… L'amendement de Mme la ministre des Ressources naturelles
à l'article 125.1 se lit comme suit :
Remplacer, à l'article 125.1 du projet de loi,
«du projet de loi» par «de la présente loi».
Cet amendement est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Cousineau) : Adopté. La commission plénière ayant
accompli son mandat, je mets fin à ses travaux. Je remercie celles et
ceux qui y ont participé.
Et, pour permettre à l'Assemblée de poursuivre
sa séance, je suspends les travaux quelques instants.
Et je prie toutes les personnes qui doivent se
retirer de bien vouloir le faire immédiatement.
(Suspension de la séance à 23 h 28)
(Reprise à 23 h 31)
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Nous reprenons nos travaux. M. le député.
Mise aux voix du rapport de la commission
M. Leclair (président de la commission
plénière): M. le Président, j'ai l'honneur de faire rapport que la commission
plénière a étudié l'amendement proposé au projet de loi n° 70, Loi
modifiant la Loi sur les mines, et qu'elle l'a adopté.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Ce rapport est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Reprise du débat sur l'adoption
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Adopté.
Nous poursuivons le débat sur la motion d'adoption du projet de loi. Mme la ministre des Ressources
naturelles. Il vous reste 15 min 46 s.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Merci, M. le Président. Je crois que nous vivons
aujourd'hui un moment historique, un moment où nous avons décidé ensemble de réviser la Loi sur les mines pour en faire
une loi moderne. Vous me permettrez dans un premier temps, M. le Président, de remercier, remercier les gens qui ont
travaillé avec nous, remercier les gens de mon cabinet qui sont, ce soir, ici présents avec nous par cette soirée très
tardive, mais qui, vous savez, ont travaillé très fort à ce nouveau
projet de loi sur les mines, tant au niveau du projet de loi n° 43 que
n° 70.
Permettez aussi, M.
le Président, de remercier les gens du ministère des Ressources naturelles et
tout particulièrement les gens du secteur
des mines. Ils ont réalisé tout un travail, depuis déjà un an, avec le dépôt du
projet de loi n° 43, avec, et là, dans les dernières semaines, la
transformation du projet de loi n° 43 qui était une loi autonome en un
projet de loi qui modifie la loi existante sur les mines, avec les ajustements
nécessaires, suite aux consultations particulières, et aux discussions, et aux
demandes des partis d'opposition. C'était tout un travail de gymnastique. Et les gens du ministère
n'ont pas compté leurs heures, n'ont pas compté aussi le temps où ils
travaillaient, que ce soit en soirée, pendant
les fins de semaine. Et je tiens à les remercier et à remercier également tout
particulièrement la gestionnaire, la sous-ministre associée, Line
Drouin, et ma sous-ministre au ministère des Ressources naturelles, Christyne
Tremblay, la sous-ministre en titre. Donc,
un gros merci pour le travail qu'ils ont réalisé, parce que ce qu'il est
possible de réaliser, ici, aujourd'hui, c'est parce qu'il y a des gens
qui ont travaillé à la préparation de l'ensemble de ces projets de loi là. Et
je trouve que c'est important de le souligner et de les remercier.
Je
voudrais également, M. le Président, souligner et remercier les présidences qui
nous ont permis la réalisation de nos travaux aujourd'hui ainsi que le
personnel de l'Assemblée nationale. Permettez-moi aussi de remercier mes collègues du gouvernement, députés et ministres,
qui sont rentrés une journée après la fin de la session parlementaire.
Ce n'est pas peu dire, ce n'est pas banal, donc une journée sur leur temps de
comté. Vous savez, nous ne sommes pas en vacances
cette semaine ni la semaine prochaine. C'est du temps que nous avons besoin
pour nos comtés et une journée supplémentaire
passée à l'Assemblée nationale. Remercier aussi les députés des oppositions qui
sont également présents avec nous parce qu'eux aussi, c'est une journée
supplémentaire à la fin de la session parlementaire.
Permettez-moi
aussi d'avoir un remerciement particulier à mon collègue, le leader
parlementaire, avec qui j'ai eu une excellente
collaboration pour arriver à ce projet de loi là, et saluer tout particulièrement
l'ouverture faite par la Coalition avenir Québec qui a décidé de faire
passer l'intérêt du développement économique du Québec devant les intérêts
partisans, M. le Président, et saluer plus particulièrement le député de
Granby, qui a travaillé et discuté au nom de sa formation pour que soit
possible aujourd'hui une nouvelle Loi sur les mines, M. le Président.
Vous
savez, M. le Président, le secteur minier est extrêmement important pour le développement
économique et est extrêmement important pour les régions du Québec, l'Abitibi-Témiscamingue,
la Côte-Nord, le Grand Nord du Québec. Le
secteur minier, c'est plus de 45 000 emplois dans les régions du Québec,
14 milliards d'exportations, soit 23 % des exportations du
Québec. Ce n'est pas rien.
Et, M. le Président,
malgré — et
je tiens un petit peu à le dénoncer — tout le dénigrement du Parti
libéral… Parce que, de façon assez cynique d'ailleurs, le Parti libéral, par
pure tactique partisane, dénigre le développement minier au Québec, répète et répète que tout va mal, alors que les faits
prouvent le contraire. M. le Président, dans les deux dernières années,
nous avons atteint des records d'investissements globaux au Québec :
5,1 milliards pour 2012, et, en 2013,
les prévisions sont le deuxième record au Québec, des chiffres jamais atteints
par le gouvernement du Parti libéral. On
dirait qu'ils souhaitent que ça aille mal au niveau du développement minier
juste pour justifier leur dénigrement. Les faits prouvent exactement le contraire,
M. le Président. Et c'est assez triste, et d'ailleurs on l'a vu dans l'ensemble
de l'attitude des porte-parole du Parti
libéral, que ce soit le leader, le député de Rivière-du-Loup, la députée de
Laviolette, le député de Louis-Hébert : à aucun moment aujourd'hui, M. le
Président, on n'a senti que le Parti libéral était guidé par l'intérêt public, était guidé par l'intérêt
supérieur du développement économique du Québec. M. le Président, je
trouve ça désolant, pathétique, triste et
irresponsable de la part du Parti libéral, et je vais m'arrêter là, M. le
Président, concernant le Parti libéral.
Je
reviendrai donc à l'adoption de la nouvelle Loi sur les mines qui, je crois,
est une avancée historique pour le Québec.
Ça fait déjà quatre projets de loi qui ont été déposés à l'Assemblée nationale,
et enfin nous réussissons à adopter une nouvelle Loi sur les mines, M.
le Président, une nouvelle loi qui va permettre de la transformation. Nous
avons modifié l'étude de faisabilité pour une étude d'opportunité économique et
de marché, comme je l'avais annoncé en commission
parlementaire lors des consultations particulières. Et nous avons maintenu
aussi que le gouvernement peut, pour
des motifs raisonnables, exiger la maximisation des retombées économiques de l'exploitation
d'une mine, telle que la transformation du minerai au Québec. Et
pourquoi nous trouvons ça si important, la transformation, et que nous avons autant insisté dans le projet de loi
n° 14, ce qui a été complètement refusé, une attitude de fermeture du côté
du Parti libéral? C'est parce que la
transformation permet de créer de trois à quatre fois plus d'emplois, permet de
structurer le développement
économique au Québec, et nous souhaitons, à l'intérieur d'une nouvelle loi, et
maintenant ça sera le cas, d'avoir
des outils pour maximiser la transformation au Québec. Nous en faisons déjà, de
la transformation de minerai extrait du Québec, mais entre ce que nous
faisons et ce que nous pourrions faire, il y a beaucoup de place à
amélioration, et aujourd'hui nous nous donnons ensemble, collectivement, les
outils pour augmenter la transformation au Québec et maximiser le développement
économique et les emplois au Québec.
Le
deuxième point, le dialogue avec les communautés. Plusieurs municipalités, les
citoyens nous le demandaient, d'avoir plus de pouvoir quant à la gestion
de leurs territoires. Donc, avec la nouvelle Loi sur les mines, il sera maintenant possible pour les municipalités de
pouvoir déterminer des zones incompatibles avec le développement minier,
et ça sera inscrit à l'intérieur de leurs
schémas d'aménagement. Donc, toute une avancée qui était réclamée depuis
plusieurs années par les municipalités. En donnant ce pouvoir aux municipalités
d'agir, la loi redonne enfin aux citoyens la capacité de contrôler le
développement de leurs territoires, M. le Président.
La
nouvelle Loi sur les mines permet aussi la mise en place d'un comité de suivi
pour favoriser l'implication des communautés locales sur l'ensemble de
chacun des projets. Aujourd'hui, en presque 2014, les citoyens souhaitent être impliqués, les citoyens sont informés, ont
des recommandations pertinentes à faire, et je crois que leur
contribution va être gagnante tant au niveau
des municipalités que des entreprises minières qui pourront bénéficer de
l'expertise et pourront bénéficier des connaissances des communautés
locales.
De plus, la nouvelle
loi prévoit un nouveau chapitre concernant les consultations avec les
communautés autochtones. Et ici, M. le
Président, je tiens à souligner… Parce que le député de Jacques-Cartier a fait
tout un discours et d'ailleurs assez surprenant puisque, maintenant
qu'il est dans l'opposition, il fait plein de demandes concernant les communautés autochtones. Assez surprenant qu'il
n'ait pas fait ces demandes-là alors qu'il était ministre des Affaires autochtones à l'intérieur du Conseil des
ministres, M. le Président. Parce que les projets de loi déposés par le
Parti libéral n'avaient rien à voir avec les dispositions que nous avons
prévues pour les communautés autochtones. Nous avons fait toute une avancée. Où était-il, le député de
Jacques-Cartier, lorsque c'était le Parti libéral qui était au pouvoir?
Est-ce qu'il était au Conseil des ministres? Est-ce qu'il avait voix au
chapitre? J'ai l'impression qu'il a plus voix au chapitre maintenant qu'il est
à l'opposition. Mais je crois qu'il est complètement déconnecté, le député de
Jacques-Cartier, de ce qui se passe avec les communautés…
Une voix : …
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Oui, M. le whip en chef de l'opposition officielle.
M.
Lessard :
…ça va bien, son affaire, là. Qu'elle termine, qu'elle ne prête pas
d'intentions à personne. Puis, même si le leader se lèvera, qu'elle
respecte les collègues ici en…
• (23 h 40) •
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
M. le leader du gouvernement.
M.
Bédard :
J'invite le député… Si ce qu'il entend ne lui plaît pas, il a deux façons. Mais
il y a une chose qui est sûre, c'est qu'il ne peut pas en appeler au
règlement. Et on peut rectifier les faits lorsqu'on prend la parole. Donc,
j'invite le député à terminer correctement.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Poursuivez, Mme la ministre, tout en étant prudente.
Mme
Ouellet : Oui,
merci, M. le Président. Ça aurait été agréable que le député de Jacques-Cartier
le soit également.
J'aimerais
vous lire, pour démontrer à quel point que le député de Jacques-Cartier est
déconnecté des communautés autochtones, un communiqué qui provient de la
nation crie d'Eeyou Istchee. Déclaration du grand chef, Dr Matthew Coon Come,
sur le projet de loi n° 70 :
«La nation
crie d'Eeyou Istchee a suivi de près le dépôt et les discussions du projet de
loi n° 70, la Loi modifiant la Loi
sur les mines. Nous avons déjà présenté un mémoire à l'Assemblée nationale sur
le projet de loi n° 43, dans lequel nous avons énoncé un certain
nombre de préoccupations et recommandations. Depuis, j'ai eu l'occasion de
rencontrer la ministre des Ressources
naturelles et de discuter avec elle en personne certains enjeux, notamment en
rapport avec les mines. J'ai apprécié son ouverture d'esprit et ses
discussions.
«Le projet de
loi n° 70 contient nombre d'éléments positifs, y compris la reconnaissance
de la nécessité de consulter les communautés autochtones et de tenir
compte de leurs droits et leurs intérêts, la conciliation de l'activité minière
avec les autres possibilités d'utilisation du territoire.»
Il y a deux autres paragraphes où il dit qu'il
est également positif, le plus grand champ d'action reconnu aux municipalités, et que les dispositions
environnementales renforcées sont les bienvenues, M. le Président. Donc, rien à
voir avec les propos du député de Jacques-Cartier.
Donc, tout ça pour vous dire, M. le Président,
que la nouvelle loi prévoit maintenant un nouveau chapitre concernant les consultations avec les communautés
autochtones. Et, du communiqué que nous avons reçu aujourd'hui de la
nation crie d'Eeyou Istchee, je constate qu'il y a une satisfaction de cette
communauté quant aux ajouts que nous avons faits au projet de loi.
De plus, nous
avons prévu, dans la nouvelle Loi sur les mines, une meilleure protection de
l'environnement, une meilleure
protection de l'environnement avec des consultations publiques, menées par le
Bureau d'audiences publiques sur l'environnement,
pour tous les projets de 2 000 tonnes et plus par jour et tous les
projets de terres rares. Donc, il va yavoir
beaucoup plus de projets qui vont être soumis au Bureau d'audiences publiques à
l'environnement. Et pour les projets de 2 000 tonnes et moins par jour autres que les projets de terres
rares, une consultation devra obligatoirement être tenue par le promoteur, selon des directives fixées par le
gouvernement. Tout ça pour permettre que le développement minier se fasse
dans le respect de l'environnement et des communautés locales.
Du côté de la
transparence, qui sont des éléments extrêmement importants pour pouvoir avoir
la confiance des populations, la nouvelle Loi sur les mines assure
davantage de transparence tout au long de l'exploitation d'une mine. Dorénavant, pour chacune des mines, la
quantité et la valeur du minerai extrait, ainsi que les redevances et
toutes les contributions versées à l'État
par les minières, seront rendues publiques. L'adoption de la nouvelle Loi sur
les mines lance un signal très positif tant aux citoyens, aux
municipalités qu'aux entreprises. Elle va permettre une stabilité économique,
environnementale et sociale, et ça, tant pour les municipalités que pour les
minières. C'est pourquoi je me réjouis de cette importante victoire pour
l'ensemble des Québécoises et des Québécois.
Je crois qu'aujourd'hui nous avons
démontré, au niveau des parlementaires, que, lorsque l'intérêt
supérieur du Québec l'exige, il est possible de travailler en collaboration, et je crois que cet exemple-là est un exemple extrêmement positif.
Et moi, dans
mon travail de parlementaire... Vous savez, ce n'est pas toujours
facile, le travail que nous faisons à l'Assemblée
nationale. Des moments comme aujourd'hui, où nous voyons qu'il est possible d'avoir une collaboration
avec des partis d'opposition — avec la Coalition avenir Québec, qui a
démontré une ouverture pour qu'ensemble nous puissions travailler à l'adoption d'une loi sur les mines,
qui est nécessaire au Québec pour la prévisibilité, pour la stabilité — je
trouve que nous... nous trouvons là, comme
parlementaires, l'essence du travail que nous avons à faire et la
satisfaction du travail accompli dans l'intérêt du développement économique du
Québec, M. le Président.
Je souhaiterais que nous puissions continuer à
travailler des projets de loi de façon aussi constructive pour le Québec. Et je
suis très fière de l'adoption aujourd'hui d'un projet de loi sur les mines, qui
est travaillé déjà depuis quatre ans au Québec. Et on
voit que tous ces efforts-là, aujourd'hui, trouvent leur aboutissement avec une
nouvelle loi sur les mines qui est adoptée presque à l'unanimité à l'Assemblée
nationale par les parlementaires des différentes formations politiques. Donc,
je crois que nous avons une victoire importante pour les Québécois aujourd'hui,
et nous pouvons tous en être fiers, M. le Président.
(Applaudissements)
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Merci. Merci, Mme la ministre des Ressources naturelles.
Je cède maintenant la parole au député de
Chauveau. Il vous reste 34 secondes.
M. Gérard Deltell
M.
Deltell :
Merci, M. le Président. Alors, je vais prendre ces 34 dernières secondes
pour témoigner toute notre reconnaissance
envers l'équipe de l'Assemblée nationale, qui nous a accompagnés tout au long
de la journée. Ils ont fait un excellent travail. Merci beaucoup,
messieurs dames.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Alors, ceci met fin aux débats. Je mets maintenant aux voix la motion de Mme la
ministre des Ressources naturelles proposant l'adoption du projet de loi
n° 70, Loi modifiant la Loi sur les mines.
Cette motion est-elle adoptée... M. le leader adjoint
du gouvernement?
M. Traversy : M. le
Président, afin de souligner cette importante réalisation, je vous demanderais
de faire le vote par appel nominal.
Le Vice-Président (M. Cousineau) :
Qu'on appelle les députés, je... Et je suspends pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 23 h 48)
(Reprise à 23 h 52)
Le Vice-Président (M. Cousineau) Votre
attention. Nous allons procéder au vote.
Mise aux voix
Je mets maintenant aux voix la motion de Mme la ministre
des Ressources naturelles, proposant l'adoption du projet de loi n° 70, Loi
modifiant la Loi sur les mines. Que
les députés en faveur de cette motion veuillent bien se
lever.
Le Secrétaire adjoint : Mme Marois
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. Bédard (Chicoutimi), M. Gendron (Abitibi-Ouest), Mme Maltais
(Taschereau), Mme Malavoy (Taillon), Mme Zakaïb (Richelieu), M. Hébert
(Saint-François), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean), M. Turcotte (Saint-Jean),
M. Trottier (Roberval), Mme Richard (Duplessis), M. Ferland (Ungava), M. Drainville (Marie-Victorin), Mme De Courcy
(Crémazie), M. Bergeron (Verchères), M. Leclair (Beauharnois), Mme
Champagne (Champlain), M. Lelièvre (Gaspé), M. Gaudreault (Jonquière), M.
Kotto (Bourget), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), M. St-Arnaud (Chambly), M.
Dufour (René-Lévesque), Mme Ouellet (Vachon), Mme
Hivon (Joliette), M. Breton (Sainte-Marie—Saint-Jacques), Mme Beaudoin (Mirabel), M. McKay
(Repentigny), M. Bureau-Blouin
(Laval-des-Rapides), M. Bérubé (Matane-Matapédia), M. Pagé (Labelle),
M. Traversy (Terrebonne), Mme Larouche (Abitibi-Est), Mme Bouillé
(Iberville), Mme Gadoury-Hamelin (Masson), M. Villeneuve (Berthier), M. Pelletier (Saint-Hyacinthe), M. Chapadeau
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
Mme Richard (Îles-de-la-Madeleine), M.
Cardin (Sherbrooke), Mme Proulx (Sainte-Rose), M. Roy (Bonaventure), M.
Claveau (Dubuc), M. Goyer (Deux-Montagnes), M. Richer (Argenteuil),
M. Trudel (Saint-Maurice).
M. Fournier
(Saint-Laurent), M. Moreau (Châteauguay), M. Hamad (Louis-Hébert), M. Paradis
(Brome-Missisquoi), Mme James (Nelligan), M. Dutil (Beauce-Sud), M. Sklavounos
(Laurier-Dorion), Mme Charbonneau (Mille-Îles),
M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Ouimet (Fabre), Mme St-Pierre
(Acadie), M. Ouellette (Chomedey),
Mme Vallières (Richmond), Mme Gaudreault (Hull), Mme Charlebois
(Soulanges), Mme Blais (Saint-Henri—Sainte-Anne), Mme Vallée (Gatineau),
M. Bolduc (Jean-Talon), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), Mme Ménard (Laporte), Mme Boulet (Laviolette), M. Carrière
(Chapleau), M. Morin (Côte-du-Sud), M.
Diamond (Maskinongé), M. Drolet (Jean-Lesage), M. Reid (Orford),
M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vien (Bellechasse),
Mme Houda-Pepin (La Pinière), M. Marsan (Robert-Baldwin), M. Iracà
(Papineau), Mme de Santis (Bourassa-Sauvé), M. Bolduc (Mégantic),
M. Rousselle (Vimont).
M. Legault (L'Assomption), M. Deltell (Chauveau), M.
Bonnardel (Granby), Mme Roy (Montarville), M. Dubé (Lévis), M. Caire (La Peltrie), M. Lévesque
(Vanier-Les Rivières), Mme St-Laurent (Montmorency), M.
Le Bouyonnec (La Prairie), M.
Duchesneau (Saint-Jérôme), Mme Daneault (Groulx), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière), M. Schneeberger(Drummond—Bois-Francs),
M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Trudel (Charlesbourg), M. Spénard
(Beauce-Nord).
M. Ratthé
(Blainville).
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Que les députés contre
veuillent bien se lever.
Le Secrétaire
adjoint : Mme David (Gouin), M. Khadir (Mercier).
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Y a-t-il des abstentions? M. le Secrétaire
général.
Le Secrétaire :
Pour : 99
Contre : 2
Abstentions : 0
Des voix :
…
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Un instant! Wo! Un instant, s'il vous plaît.
Des voix :
…
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : S'il vous plaît! S'il vous plaît, j'ai deux
autres paragraphes à vous lire.
Des voix :
…
Le Vice-Président (M. Cousineau) : S'il
vous plaît. La motion est adoptée. En conséquence, le projet de loi
n° 70, Loi modifiant la Loi sur les mines, est adopté.
Ajournement au 11 février 2014
L'Assemblée ayant
terminé l'étude de l'affaire pour laquelle elle a été convoquée, j'ajourne les
travaux au mardi 11 février 2014, à 13 h 45. Bonne fin de soirée.
Bonne nuit.
(Fin de la séance à 23 h 57)