(Dix heures)
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Mmes
et MM. les députés, avant d'entreprendre nos travaux, nous allons nous
recueillir quelques instants.
Merci. Veuillez prendre place.
Affaires
du jour
Affaires
prioritaires
Reprise
du débat sur la motion du ministre des Finances proposant
que l'Assemblée approuve la politique budgétaire du
gouvernement et sur les motions formulant un grief
Aux affaires prioritaires de l'article 1 du
feuilleton, l'Assemblée reprend le débat ajourné le 27 mars 2025 sur la
motion de M. le ministre des Finances proposant que l'Assemblée approuve la
politique budgétaire du gouvernement ainsi que sur les motions formulant un
grief présentées par M. le député de Marguerite-Bourgeoys, Mme la députée de Verdun, M. le député de Jean-Talon, M. le chef de
l'opposition officielle, M. le député de Laurier-Dorion, Mme la députée
de Chomedey, M. le député de Taschereau, Mme la députée de La Pinière.
Avant de
céder la parole au prochain intervenant, je vous informe qu'il y a
4 h 49 min 16 s d'écoulées à la première étape du
débat. 4 h 33 min 6 s au groupe parlementaire formant
le gouvernement, 2 h 3 min 19 s au groupe
parlementaire formant l'opposition officielle, 1 h 28... pardon,
1 h 21 min 52 s au deuxième groupe d'opposition,
34 min 57 s au troisième groupe d'opposition et
7 min 30 s à M. le député de Saint-Jérôme.
Je cède maintenant la parole au député de Jean-Lesage.
M.
Sol Zanetti (suite)
M. Zanetti : Merci beaucoup,
Mme la Présidente.
Motion
formulant un grief
Je voudrais commencer en déposant une motion de
grief qui se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale blâme le gouvernement de la Coalition avenir Québec et
son ministre de l'Éducation pour son budget 2025-2026, qui n'est pas à
la hauteur des défis énormes du système d'éducation qui mettent à mal la réussite des élèves, tels que la pénurie de
main-d'oeuvre, la vétusté des écoles et le système à trois vitesses à l'origine
de la ségrégation scolaire.»
Je vais... Je vous remercie, Mme la Présidente.
Alors, voici ma motion déposée.
Je veux vous parler d'abord de culture
brièvement, aujourd'hui, et d'enseignement supérieur. Le budget de la culture
comporte une des rares bonnes nouvelles de ce budget, je veux le dire. Puis
c'est effectivement un budget qui, pour son rehaussement du budget du CALQ, Conseil
des arts et des lettres du Québec, mérite des louanges, parce qu'il y avait une revendication importante du milieu, et
ça, c'était une des revendications importantes du milieu. La mobilisation
des artistes, elle a été sans précédent cette année. La grande mobilisation des
artistes, je n'ai jamais vu ça. Je ne suis pas
sûr que ça a déjà existé. Peut-être que ça existé il y a très longtemps, mais il
y avait vraiment tous les milieux des arts qui se sont ralliés autour de quatre revendications simples, et une de
ces revendications était d'augmenter à 200 millions la part du
budget du Conseil des arts et des lettres du Québec.
Toutefois, Mme la Présidente, je dois noter que,
malgré que le CALQ aura un budget, donc, de 200 millions pendant trois ans, les autres revendications du
milieu, c'était aussi de s'assurer d'indexer cette somme-là, et de pérenniser son
niveau de financement, et aussi de faire de la culture une priorité pour éviter
que la bataille soit toujours à refaire, que
la bataille soit toujours à recommencer, parce que c'est extrêmement énergivore
et ça fait mal au milieu d'être obligé de toujours se battre pour
pouvoir exister.
Alors, d'une part, je dis au gouvernement, qui,
dans un contexte extrêmement difficile d'austérité qu'il a par ailleurs lui-même créé et généré par ses baisses
d'impôt et ses dépenses dans des projets qui ont fait faillite, et etc... Dans
ce contexte-là, ils ont quand même décidé d'augmenter le budget du CALQ. Alors,
félicitations pour ça.
Par contre, il va falloir indexer ces sommes-là.
Il va falloir les rehausser éventuellement mais aussi les indexer puis pérenniser là-dessus, parce que les
entreprises culturelles au Québec doivent avoir de la prévisibilité. Ils
doivent être capables de pouvoir planifier sur plusieurs années, parce
qu'une production, ça ne se fait jamais en six mois ou très rarement. Les
productions qu'on voit puis qui font notre fierté, ce sont des projets qui se
planifient sur un an, deux ans, parfois
plus, et il faut que les budgets soient au rendez-vous puis qu'on sache qu'est-ce
qu'on va avoir. Alors, voilà une
chose qui est très importante, que je voulais dire là-dessus.
Et je veux renchérir
sur la conjoncture des prochaines années. En ce moment, là, il y a une élection
canadienne. Les deux partis susceptibles de
prendre le pouvoir veulent réduire un déficit de 60 milliards de
dollars. Le Parti libéral du Canada veut le réduire en trois ans, puis, le
Parti conservateur, je ne suis pas certain qu'ils ont mis une date, mais je
serais bien
étonné qu'ils s'engagent à le réduire plus lentement que le Parti libéral,
parce que c'est essentiellement leur marque de commerce de vouloir faire ça le plus vite possible, réduire le
déficit. Alors, imaginez le contexte dans lequel le Québec va se
retrouver dans les trois prochaines années, où il y aura une réduction des
budgets du Canada de 20 milliards par année,
mettons, à peu près, s'ils le répartissent également. Imaginez ce que ça va
vouloir dire en coupures dans les services qui sont donnés au Québec. Et pensez-vous sérieusement, mesdames et
messieurs, là, ici, les collègues, là, que la culture ne va pas passer à la
trappe? Moi, je pense que la culture québécoise et son financement fédéral...
Le financement fédéral est en danger et il sera... il sera fort
vraisemblablement victime de coupures. Et, à ce moment-là, il va falloir que le
gouvernement du Québec prenne le relais. Il va falloir que le gouvernement du
Québec dise : Bien, nous allons prendre le relais de ce financement-là,
nous allons le faire. Il va falloir aussi que le Québec fasse son indépendance.
C'est une question aussi plus large qu'il faut adopter pour plein, plein de
raisons. Mais, spécifiquement sur les arts, si jamais c'est la CAQ... bien, la CAQ va être là, en tout cas, dans la prochaine
année et demie, bien, au prochain budget, s'il y a un définancement de
la culture au Québec, il va falloir que le gouvernement prenne le relais et il
va falloir qu'on augmente ça de beaucoup plus.
Rapidement, je veux
passer en enseignement supérieur. Je vais manquer un peu de temps, aujourd'hui,
mais évidemment on va se reprendre plus tard, à l'étude des crédits. Il y aura
d'autres occasions. Mais, l'enseignement supérieur,
je dois dire que ça a été une grande déception de voir que les dépenses
allaient augmenter uniquement de 2,1 %. C'est largement en dessous
des coûts, de l'augmentation des coûts des systèmes puis des différents
secteurs, et ça va entraîner des politiques
d'austérité. Il y a déjà eu beaucoup d'austérité en enseignement supérieur,
autant au niveau collégial qu'universitaire,
et là moi, je n'en reviens pas, qu'on s'enligne vers plus d'austérité encore.
Rien pour l'aide alimentaire, rien
pour la rémunération des stages pendant qu'il y a 40 % des étudiantes et
étudiants du Québec qui souffrent d'insécurité alimentaire.
Les universités vont
voir leurs dépenses réduites. On vous... Il y a eu des coupures de
250 millions pour les bourses
Perspective, et seulement 45 millions sont remis en aide financière aux
études, donc beaucoup, beaucoup moins que ce qui a été enlevé. On se
demande comment les étudiants, ils vont y arriver. Et ce qui est dramatique
là-dedans, c'est qu'au moment où on est dans une pleine guerre tarifaire, où
notre économie va être bouleversée, on aura plus que jamais besoin de
requalifier des gens dans d'autres secteurs de façon rapide et efficace, comme
le savent faire les cégeps, la formation
continue et les universités. Plus que jamais on a besoin de ce secteur, et là
qu'est-ce qu'on va faire? On va lui... on va lui serrer la ceinture, on
va le forcer à couper. C'est donc une très mauvaise décision économique, une
très mauvaise décision pour l'éducation au Québec. Je vous remercie, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole au député de Vachon.
M. Ian Lafrenière
M. Lafrenière : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Bonjour, «hello»,
«kwe», «shé:kon», «wachiya», «ullaakkut».
Mme
la Présidente, avant de prendre parole, aujourd'hui, pour parler du budget, je
veux prendre un instant pour souligner la perte, je viens juste de l'apprendre,
là, voilà quelques instants, là, d'un ancien élu de Mashteuiatsh, M. Alain Nepton, une personne très, très,
très appréciée — je
vois votre visage réagir — une
personne qu'on a bien connue. Alors, il est décédé récemment. À ses
proches, sa famille, les gens de la communauté de Mashteu, de même que le chef
Gilbert Dominique, alors, nos pensées sont avec vous. Courage. C'est un moment
qui est très difficile pour la communauté.
Mme la Présidente,
aujourd'hui, je prends la parole pour parler du budget. Je veux commencer par
saluer mon collègue ministre des Finances. Ça n'a pas été un budget qui a été
simple, vous en conviendrez, Mme la Présidente. Et j'ai aimé entendre mon collègue
de Jean-Lesage, qui a applaudi une partie du budget. Il a dit : Bien
entendu, il y a des choses qui n'étaient pas à notre goût, mais il y a des
choses qui allaient bien. Puis il l'a souligné parce qu'effectivement, dans le
budget, on peut dire qu'il y a des choses qu'on aurait voulues différemment,
mais il y a de très belles choses. C'est ce que je veux tenter de faire avec
vous aujourd'hui, Mme la Présidente, de vous parler de certaines belles choses.
Et c'est clair qu'avec l'incertitude qui
règne présentement, avec ce qu'on a comme relations avec nos voisins du Sud, ce
n'est rien pour aider, Mme la Présidente. On en convient tous.
• (10 h 10) •
Beaucoup de travail
qui a été fait auprès des Premières Nations. Je veux vous en parler un peu. Je
veux vous parler du volet développement
économique. On a, dans ce gouvernement, un fonds d'investissement... un fonds
d'initiatives autochtones, pardon, que vous connaissez bien. On est
rendus à la quatrième initiative, puis ça, on n'en parle pas souvent. C'est malheureux. C'est malheureux, mais
les dossiers autochtones ne font pas toujours les nouvelles. Les gens à la maison ne peuvent pas l'entendre. C'est
60 millions par année qui servent à être investis en développement
économique, en développement social, en soutien des organismes
communautaires, en infrastructures communautaires, en aide aux autochtones en
milieu urbain, en soutien à la consultation et garantie de prêt. Ça, ça fait
des petits miracles, Mme la Présidente, vous le savez très bien. Ça fait en sorte
que des entreprises peuvent voir le jour.
Puis j'ai des
exemples très clairs en tête, entre autres, quand on parle de LaFlesche, à Kahnawake,
qui, pendant la pandémie, a fait des articles de protection pour nous aider,
pour aider le personnel soignant. Je pense à Innutel aussi, à Matimekush, un
endroit que vous connaissez bien, l'hôtel qui a été agrandi, qui va ouvrir tout
bientôt. Je pense au skatepark de Wemotaci.
Je pense aussi à la maison des aînés de Wemotaci, un endroit de rencontres
intergénérationnelles. Les gens sont très fiers. Bien, ça, c'est des
résultats tangibles qu'on ne parle pas, malheureusement.
Il y a le belvédère
d'observation des bélugas à Cacouna. Ça, on en a parlé parce que le magazine Time
a mis ça dans les 100 destinations à aller voir dans le monde, là.
Quand il a fait sa liste des 100 plus belles destinations, ils ont mis le
belvédère d'observation des bélugas à Cacouna. Mme la Présidente, je peux vous
dire que c'était un beau problème, parce que le stationnement manquait de
places. Les gens avaient vu à quel point c'était bien. Et c'est fait par la
nation Wolastoqiyik Wahsipekuk, qui ont développé l'observatoire. J'invite les
gens à la maison à aller voir. C'est tout près de Rivière-du-Loup, à Cacouna.
Non seulement il y a l'observatoire, il y a un sentier pédestre aussi, il y a
des chalets. C'est de toute beauté. Alors, l'invitation est lancée.
Pourquoi je vous parle de ça? Parce que je veux
vous montrer des résultats tangibles de ce qu'on peut faire, ce qu'on peut
faire avec les ressources qu'on a présentement. C'est sûr que le Québec a des
grands besoins énergétiques. Puis, je le dis souvent, les premiers témoins des
changements climatiques, ce sont les membres des Premières Nations et des
Inuits. On a juste à penser à la Route blanche, sur la Côte-Nord, qui,
malheureusement, n'est même pas ouverte 30 jours, les enjeux que ça cause.
Pour nous, quand on parle de changements climatiques, c'est le désagrément
d'avoir du verglas le samedi, comme on a vécu le week-end dernier, un petit peu
plus chaud le dimanche puis un plus 15° le lundi. Mais, en communauté, vous le
savez bien, ça veut dire des communautés isolées qui ne peuvent pas se visiter parce que la motoneige n'est pas une possibilité
ou ça devient très dangereux, même pour la chasse, donc pour la subsistance.
Puis on le sait, là, à quel point c'est important.
Donc, c'est
pour ça qu'on s'est lancés, avec Hydro-Québec, dans plusieurs développements
énergétiques importants. Je pense ici à la zone Chamouchouane, avec
Mashteuiatsh, la MRC du Domaine-du-Roy, 3 000 mégawatts,
9 milliards, Mme la Présidente, 1 500 emplois. On n'en a pas
parlé énormément, mais imaginez comment ça change une région. Et ce qu'il y a de bien, Mme la Présidente, c'est
qu'autochtones, allochtones travaillent ensemble. Et ça, ça nous rapproche.
Ça diminue l'intolérance, ça diminue le racisme et ça diminue le profilage,
parce qu'on travaille ensemble pour le bien du Québec, pour le bien de nos
enfants. C'est un exemple.
La zone
Nutinamu-Chauvin aussi, avec Essipit et la MRC du Fjord-du-Saguenay,
3 milliards, 500 emplois. Là, je suis rendu à 2 000 emplois
en deux annonces comme ça, Mme la Présidente. L'alliance de l'Est, avec les
Wolastoqiyik Wahsipekuk, il y a plus de
200 partenaires, 200 collectivités qui travaillent ensemble au Bas-Saint-Laurent, encore une fois, pour faire face aux changements climatiques. De le
développer ensemble, oui, ça crée de l'emploi, oui, ça crée de la
richesse, mais, en même temps, ça vient aider notre planète. On en a bien
besoin.
On a l'Entente Pakatan qui a été faite avec la
communauté de Nutashkuan, où, avec Hydro-Québec, on met un fonds en place pour
faire la formation, formation des gens de la communauté pour qu'ils puissent
travailler, exemple, avec Hydro-Québec,
monteurs de ligne, des gens qui peuvent faire différents travaux. Et ça, la
formation, Mme la Présidente, c'est
extrêmement important pour moi. La formation, l'éducation, ça permet aux
membres des Premières Nations et des Inuits d'aller au bout de leurs
rêves, de réaliser leurs rêves, de faire le travail qu'ils veulent faire.
Et une des grandes fiertés, puis je vois ma
collègue ministre responsable de la Côte-Nord, c'est d'avoir fait un milieu de
vie à Sept-Îles, le premier qu'on a fait, Sept-Îles. Pourquoi j'en suis si
fier? Parce que, tous ceux qui ont passé par le cégep, l'université, on sait,
quand on parle de résidences, ce que ça veut dire. Ça veut dire une chambre,
souvent. Là, on s'est adaptés. Quand on parle de sécurisation culturelle, on
s'est bien adaptés. Et ce qu'on a fait en place,
c'est des logements qui vont jusqu'à des six et demie, Mme la Présidente, avec
un CPE intégré. Pourquoi? Parce que, souvent, ceux qui vont aller au
postsecondaire seront des femmes qui vont revenir à l'école avec une famille,
avec des enfants. On ne pouvait pas les installer dans une chambre. Alors, on a
adapté ça. C'est vraiment de toute beauté. C'est un très beau site. On a un
maire, à l'époque, qui s'est tenu debout, qui a dit : Non, on va le faire
chez nous, ça va fonctionner, et ça a fonctionné.
On a refait la même chose à Trois-Rivières, un
autre milieu de vie, Mme la Présidente, qui aide des familles, qui aide des femmes à aller au bout de leurs
rêves, atteindre les études qu'elles voulaient atteindre. Et ce n'est pas
terminé. Le prochain sera à Québec, et, bientôt, on aura la chance d'en
annoncer un autre aussi, un milieu de vie, parce qu'on voit à quel point c'est important. On le développe avec les centres
d'amitié autochtones. Ce sont de très beaux résultats. Moi, j'en suis
très, très fier.
On a changé
aussi la façon qu'on enseignait les réalités autochtones aux allochtones, aux
jeunes hommes et femmes, aux jeunes
garçons et filles du Québec, qu'ils connaissent les réalités. Mme la
Présidente, moi, ce qui me frappait, c'est qu'à chaque fois on parlait des autochtones... C'est ce que, moi, j'ai
appris. Je ne sais pas, vous, de votre côté. On parlait des autochtones
au passé, alors qu'ils sont là au présent puis ils seront là demain aussi.
Déjà, là, la façon de faire l'éducation a changé.
On travaille aussi beaucoup sur la qualité de
vie des membres des Premières Nations et des Inuits, Mme la Présidente. C'est
important. On est le premier gouvernement à avoir fait trois lois uniquement
autochtones. C'était la première fois depuis la création du SRPNI, du SAGMAI ou
du SAA, qu'il y avait des lois entièrement autochtones. On a commencé avec la loi
n° 79, et j'en suis extrêmement fier, loi n° 79 qui permet à des
familles de découvrir ce qui est arrivé à leurs enfants, de décadenasser
l'information qui l'était, pour des raisons qu'on connaît, des raisons légales.
Et aujourd'hui je peux vous dire, Mme la
Présidente, que la grande majorité des familles qu'on a aidées, sans cette
loi-là, n'auraient pas eu accès à l'information. C'est des gens qui se
demandaient, depuis 40, 50 ans : Mais qu'est-ce qui est arrivé à mon
enfant?, des gens dont l'enfant était malade, par hydravion, a été envoyé dans
un centre hospitalier et n'est jamais revenu, décédé ou pas. Mais les parents
ne l'ont jamais su, n'ont jamais vu le corps, n'ont jamais su de quelle façon
il était décédé.
Aujourd'hui, on ne refait pas l'histoire, mais
on les aide à comprendre ce qui est arrivé, à leur donner une réponse. Moi, comme père de famille, m'imaginer
que mon enfant a disparu, puis je ne sais pas comment, je ne pourrais vivre
comme ça. Alors, c'est le mandat qu'on s'est
donné. Est-ce que c'est facile, Mme la Présidente? Absolument pas. Est-ce que c'est un dossier politiquement gagnant? Absolument
pas. On le fait parce qu'il faut le faire. On est un gouvernement responsable,
puis j'en suis fier. Je ne suis pas fier de l'histoire qui nous a conduits là,
Mme la Présidente. Ce qui est arrivé dans les années 50, 60, 70, je n'en
suis extrêmement pas fier. Mais ce qu'on fait aujourd'hui, j'en suis heureux.
Ça a permis, dans certains cas, de faire une exhumation, de retrouver un corps
et de permettre à cette petite Juliette de reposer auprès des siens, à
Mistissini. Avec la famille, on était ensemble. Il y avait plusieurs de mes
collègues du gouvernement qui étaient avec nous. On a pu assister à cet
événement-là, puis c'était extrêmement touchant.
Annuellement, on dépose notre rapport pour dire
ce qu'on a fait avec la loi n° 79 puis on le fait d'une façon
transpartisane. Puis je vois des collègues des oppositions devant moi. Ça
aussi, j'en suis fier, parce que, dans un dossier comme ça, il n'y a pas de
place à la partisanerie. On le fait ensemble. On se déplace en communauté. Cette
année, ce sera Mistissini. On va le faire ensemble puis on va répondre aux
questions des membres des Premières Nations, parce que c'est ça, de la
sécurisation culturelle, c'est de s'adapter.
Sécurisation culturelle, on a mis une loi en
place pour s'assurer de la sécurisation culturelle dans le monde de la santé. C'était demandé. On l'a fait. On y
travaille. Puis il y a encore de l'argent dans le budget pour ça parce que
c'est important pour nous, Mme la Présidente.
Je vois le temps filer. J'aurais tellement de
choses à vous raconter, Mme la Présidente, sur les réalités des Premières
Nations et des Inuits, je sais que vous en connaissez beaucoup, mais je voulais
que, dans cette Assemblée, on se dise :
C'est vrai, on peut questionner, ça va, mais j'ai bien aimé le collègue qui a
pris le temps de souligner ce qui était
de bon, il y a de très bonnes choses dans le budget. Moi, j'ai les ressources,
j'ai la volonté. J'ai le support des collègues pour faire avancer nos
dossiers. On avance, en matière de relations, ce n'est vraiment pas terminé, on
ne corrigera pas 400 ans comme ça, mais on corrige les choses. On met en
place des actions concrètes pour répondre, entre autres, à la commission Viens,
qui est allée dire comment, dans le passé, on avait mal agi avec les Premières
Nations et les Inuits. On met des choses en place, on va continuer.
Et je vous remercie du temps que vous m'avez
donné aujourd'hui, Mme la Présidente. Merci.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole à la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Madwa-Nika
Cadet
Mme Cadet : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Merci de m'accorder ce temps de parole aujourd'hui.
Motion
formulant un grief
Je vais commencer mon intervention en déposant
la motion de grief suivante :
«Que l'Assemblée nationale blâme sévèrement le
gouvernement caquiste pour le dépôt d'un budget 2025‑2026 qui ne couvre
pas les besoins du réseau de l'éducation.»
Donc, vous savez, Mme la Présidente, je porte
plusieurs chapeaux, à l'opposition officielle. Donc, je vais me concentrer, dans le court temps dont je dispose
aujourd'hui, pour vous parler des déceptions du milieu, donc, oui, en matière
d'éducation mais aussi en matière d'emploi et pour la jeunesse.
• (10 h 20) •
Et je
commencerai par la lecture d'un article du Devoir d'en fin de semaine,
parce que je trouve que... en le lisant, un peu plus tôt, il y a
quelques jours, je me suis dit que ça résumait fort bien l'esprit que j'avais,
moi, quand j'étais au huis clos, parce que
moi, j'ai eu l'occasion de prendre part au huis clos, de parcourir le plan
budgétaire de bord en bord, d'en lire toute l'économie, de capter aussi
le message puis de me dire : Il manque quelque chose. Il y a
certainement... Donc, on nous dit, dans ce
budget, donc, Pour un Québec fort. Puis je me suis demandé : Bien,
elles sont où, les mesures fortes, puis quelle est la vision du
gouvernement pour les prochaines générations? Puis, dans l'article de
Louise-Maude Rioux Souci, elle est venue un
peu capter cette essence-là, donc, en disant : «L'examen des grands
perdants de ce budget "de raison" démontre un désintérêt de
plus en plus marqué pour le Québec de demain, celui dont les défis vont se
multiplier avec l'accélération de la crise climatique et la croissance de
l'instabilité planétaire. On devine plus largement un désintéressement pour le
collectif et le sort des plus jeunes générations, qui jonglaient déjà avec les
fruits amers d'une iniquité intergénérationnelle flagrante. Sans compter le
retour aux budgets impossibles à boucler en éducation et en enseignement
supérieur, alors que leurs parcs immobiliers tombent en ruine.»
Et, en éducation, on parle, donc, de 2,2 %.
Et donc, dans les autres services publics, on dit : «Le ministre Eric Girard
dit avoir veillé à préserver l'essentiel. Le doute est permis. Ces hausses des
dépenses ne permettront pas de couvrir les
coûts de système, calculent les économistes.» Et enfin on dit, donc : «Ce
faisant, donc, le gouvernement fait payer
à la population le prix de ses mauvais choix passés, à commencer par les
millénariaux et les générations Z et alpha.»
Donc, je vous ai lu rapidement, Mme la
Présidente, donc, ces différents extraits, en disant : Moi, comme
porte-parole pour la jeunesse, comme membre de la génération des millénariaux,
de la génération Y, moi, je me demande qu'est-ce qu'il y a pour moi dans ce
budget ici. Je me demande quelle est la vision à long terme pour ce
gouvernement qui nous présente un septième budget puis qui n'arrive pas à
ficeler, à organiser, donc, une certaine perspective qu'il a pour le Québec de
demain.
On le comprend, tu
sais, le... Je le disais tantôt, le titre du budget, c'est Pour un Québec
fort. Donc, moi, quand j'ai vu ce titre-là, je me suis dit : O.K., on
fait un peu écho à ce qu'on voit un peu, donc, dans les campagnes électorales fédérales, avec, bon, Un Canada fort, Le
Canada d'abord, dans le contexte Trump, puis on l'a... On a aussi entendu
le ministre des Finances, lors de son discours
budgétaire, mardi dernier, nous présenter une longue introduction sur le
contexte budgétaire... sur le contexte tarifaire, pardon. Mais, une fois qu'on
a fait ce laïus-là, bien, après ça, je me suis demandé : O.K., c'est bien beau, mais quelles sont, donc, toutes
les mesures qui nous permettent vraiment, donc, de faire face, oui, à
court terme... face à cette crise tarifaire, mais aussi à se repositionner à
long terme? Parce que le contexte budgétaire dans lequel on est, en 2025-2026,
bien, il est exceptionnel. Puis, si on se dit qu'on prépare, donc, un budget de guerre, entre guillemets, donc un budget, donc,
qui est là pour faire face à cette menace-là, bien, il faut aussi qu'on soit
prêts à envoyer le message aux Québécois que, le contexte économique dans
lequel nous nous trouvons, les partenaires commerciaux que nous prenions pour
acquis, bien, ne sont plus nécessairement ces partenaires-là, et donc être en mesure d'articuler cette vision-là pour l'avenir.
Ça, on ne l'a pas entendu de la part du gouvernement bien avant le budget
puis on ne l'a pas vu non plus dans le budget.
Mme la Présidente, si
seulement, donc, c'étaient, donc, mes échos à moi, mes seuls échos à moi, ma
seule interprétation, bien, je vous dirais,
donc, que j'ai mon angle. Mais, quand je regarde un peu les réactions
budgétaires, je vais vous en lire
quelques-unes, des groupes qui s'intéressent à la jeunesse... D'abord, donc,
les Auberges du coeur du Québec nous disent : «Accueil glacial de
ce budget pour les Auberges du coeur du Québec.» Elles nous disent : «La
CAQ abandonne les jeunes vulnérables.»
L'Union étudiante du
Québec, également, nous indique, dans son communiqué, qu'elle s'insurge contre
une réduction du financement des universités
québécoises de 31 millions. Ils nous disent, donc : «Créer un trou de
31 millions pour nos universités à cause de politiques
incohérentes, c'est inacceptable. Assoiffer nos universités avec les menaces à
notre économie que l'on connaît, pendant que la pénurie de main-d'oeuvre sévit,
alors que le Québec doit investir en recherche et en innovation, ça ne fait
aucun sens.»
La
FECQ, la Fédération étudiante collégiale du Québec, Mme la Présidente, va dans
le même sens. Elle nous dit : «Le
budget 2025-2026, trop peu, trop tard pour l'enseignement supérieur.» De
leur côté, ils nous disent que le budget manque... déplorent... En fait,
ils déplorent un manque flagrant d'ambition, et surtout, donc, déplorent que le
gouvernement ait mis fin aux bourses Perspective, et s'attendent à ce que ces
sommes soient réinvesties «là où les besoins sont les plus criants, à commencer par la rémunération des
stages. Or, aucune mesure n'a été annoncée en ce sens pendant que 40 % de
la population étudiante vit de l'insécurité alimentaire. Le gouvernement, en se
refusant d'agir, tourne le dos à une génération qui, pourtant, continue
de se mobiliser pour son avenir.»
Enfin, Mme la
Présidente, du côté des organismes jeunesse, on a aussi le regroupement des...
le réseau, pardon, des CJE qui, donc... qui
déplore également, donc, le fait qu'on voit très peu de mesures structurantes
pour l'employabilité des jeunes,
«d'autant plus dans un contexte où leur taux de chômage a explosé ces derniers
mois, que des milliers d'entre eux sont déjà exclus des services publics et que
la guerre commerciale obscurcit encore davantage leur avenir. On a un besoin urgent de changer de paradigme dans le
secteur de l'emploi. Le Québec se transforme, les besoins et les aspirations
des jeunes aussi, et le réseau poursuivra
sans relâche son engagement pour que la jeunesse devienne une priorité
collective.»
Je pourrais vous
citer aussi Force Jeunesse, Mme la Présidente, qui nous convie à la prudence
pour protéger les futures générations. Donc, vous comprendrez qu'il y a toute
une génération qui se mobilise pour son avenir et qui ne se retrouve pas dans
ce budget.
Je vous parlais du
regroupement... du Réseau des carrefours jeunesse-emploi, un peu plus tôt, et
je ferai, donc, un... ça me permet, donc,
d'émettre une transition, Mme la Présidente, sur les questions d'employabilité,
parce qu'il y a aussi AXTRA qui était présente au huis clos, qui nous
dit : Bien, les questions d'employabilité, en fait, c'est le grand angle
mort, les services publics d'emploi, l'angle mort du budget 2025-2026. Et
elle nous dit qu'elle s'étonne du peu de
place accordée par le gouvernement dans son budget aux services publics
d'emploi et aux mesures de formation de la main-d'oeuvre dans un contexte de
ralentissement et d'incertitude économique. On le connaît, je viens de le
mentionner, donc, le contexte
tarifaire, où le premier ministre nous parlait d'abord d'une perte potentielle
de 100 000 emplois, un chiffre, donc, qui a grossi à
160 000 potentielles pertes d'emploi.
Donc, vous
comprendrez, Mme la Présidente, que, pour plusieurs, donc, de ces groupes qui
sont sur le terrain, bien, ils nous
disent : Bien, nos dossiers, ils sont dans l'angle mort du gouvernement,
alors qu'on est là, qu'on accompagne la population, qu'on accompagne
parfois, donc, les plus vulnérables, hein? Dans le contexte d'emploi, on sait
que les jeunes font aussi partie des
populations qui sont sous-représentées sur le marché de l'emploi, donc, de
façon officielle, là, selon le jargon du milieu. Donc, vous comprendrez
que plusieurs s'étonnent de voir que ce budget-là, qui devait, normalement, donc, leur parler, de... Ce
budget-là, qui devrait mobiliser l'ensemble de la population, donc, face à
cette menace, bien, ils ne se retrouvent pas là-dedans.
Puis ça me permet,
Mme la Présidente, de terminer sur les questions d'éducation. Dès le départ, en
vous lisant ce texte du Devoir, bien, on le voyait bien. En éducation,
une hausse de 2,2 %, permettez-moi de douter que ces hausses de dépenses
permettront de couvrir les coûts de système. On le sait, le milieu a d'énormes
besoins, et on le comprend. L'année passée, on nous disait... L'année passée,
la thématique du budget, le titre étaitPriorités
Santé/Éducation. Mais ça ne veut pas
dire qu'en 2025-2026, parce que l'année dernière on a décidé qu'on mettait
beaucoup l'accent là-dessus... qu'on
peut tout simplement abandonner le réseau dans l'année qui s'en vient, parce
que les défis sont énormes, Mme la Présidente.
C'est
la raison pour laquelle j'ai déposé ma motion de grief en début d'intervention
et qu'on continuera, donc, de s'insurger contre ce budget, qui non
seulement établit un déficit record, mais n'arrive pas à répondre aux besoins
de la population. Merci beaucoup.
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Merci, Mme la députée. Votre motion, ainsi que celle
du député de Jean-Lesage, est reçue sous réserve de sa... recevabilité, pardon.
Je cède maintenant la parole au député de
Mégantic.
M. François Jacques
M. Jacques :
Merci, Mme la Présidente. Vous savez, je suis très heureux de prendre la
parole aujourd'hui pour appuyer le budget de mon collègue le ministre des
Finances et député de Groulx. Et je veux souligner aussi le travail du ministre
des Infrastructures et de la présidente du Conseil du trésor.
On
le sait, Mme la Présidente, on ne vit pas une période si facile présentement,
et surtout pour l'économie, et ce, partout sur la planète. Cependant, nous
pouvons compter sur un ministère des Finances qui fait un travail rigoureux,
donc, appuyé par le ministre lui-même, un ministre rigoureux, efficace,
afin de passer à travers ces moments d'instabilité mondiale. Je veux
sincèrement remercier l'équipe du ministère des Finances pour le travail
derrière le budget. Non seulement on protège nos services essentiels au Québec,
comme la santé et l'éducation, on fait également un pas vers l'avant en misant
sur la diversification de nos marchés face à l'administration américaine. Et
nous soutenons nos petites et moyennes entreprises dans leur développement et
leurs projets.
Aujourd'hui,
je souhaite faire un bref survol sur quelques éléments intéressants du budget,
tout particulièrement pour ma circonscription de Mégantic. Il y a des
gains pour notre région, pour ma région et pour l'ensemble de la population du
Québec, et il est donc important d'en souligner les éléments forts.
• (10 h 30) •
Mme la Présidente, le
développement économique régional passe d'abord par la valorisation de nos
entreprises locales, celles qui ancrent la
vitalité de nos territoires et créent de la richesse là où les grandes chaînes
ne sont pas toujours présentes.
Le programme DÉPART,
soit le Développement économique pour l'aide à la redynamisation des
territoires, s'inscrit dans cette volonté ferme de soutenir nos régions, de
stimuler leur potentiel et de leur donner les moyens de leurs ambitions. Ce programme, mis en place par notre gouvernement à
l'automne 2023, est une réponse concrète aux défis spécifiques des
communautés vivant des périodes de ralentissement économique ou de transition.
Il vise à accélérer la diversification économique, à soutenir nos PME, à
favoriser l'entrepreneuriat local, notamment dans des milieux où chaque emploi compte, où chaque projet peut
transformer une communauté entière. Grâce à DÉPART, des millions sont investis
dans les régions, permettant à des entrepreneurs d'ici de lancer, de consolider
ou de faire croître leurs activités. Que ce
soit pour l'achat d'équipements, l'aménagement d'un local ou l'embauche de
nouveau personnel, ces investissements sont faits de manière ciblée, là
où ils auront un impact immédiat. Le budget 2025‑2026 prévoit d'ailleurs
15 millions de dollars
supplémentaires pour ce programme, répartis sur deux ans, à partir de 2026‑2027,
en prolongement du financement déjà existant.
Dans
ma circonscription de Mégantic, ce programme fait une vraie différence. Il
remplace d'ailleurs le fonds d'aide à la communauté de Lac-Mégantic, qui
avait été créé suite aux événements de 2013. Donc, il restait plus de
1,3 million dans le fonds lorsqu'il a été dissous, et les investissements
qui ont été faits via le fonds DÉPART sont substantiels à ce 1,3 million, et je sais que le programme a
été réouvert dans... il y a quelques semaines, et plusieurs entreprises de ma
région vont déposer dans le nouveau programme ou dans les nouvelles enveloppes
qui ont été ouvertes. Donc, il permet à nos gens d'affaires de rêver plus
grand, de prendre de l'expansion et d'innover. Il donne aussi aux jeunes
l'envie de revenir s'installer chez eux, de bâtir quelque chose dans leur coin
de pays, avec l'appui de leur communauté et de leur gouvernement.
Donc,
Mme la Présidente, notre approche est simple : donner aux régions les
moyens de leur autonomie économique, reconnaître la valeur de leur tissu entrepreneurial
et les accompagner dans leur développement à long terme, car derrière chaque projet soutenu par DÉPART, il y a des
milliers de travailleurs, des idées et surtout une volonté de bâtir le Québec
de demain un projet à la fois.
Mme
la Présidente, il est également important pour moi de mentionner les retombées
dans ma circonscription du dernier appel de projets du volet Commerces
de proximité de Fonds régions et ruralité. Nous avons eu des projets très
intéressants déposés et innovants, et plusieurs ont été retenus, qui mettent en
valeur la vitalité et la diversité des activités économiques dans la région.
Vous vous souvenez,
Mme la Présidente, en 2022, lors de la campagne électorale, nous avions lancé
en grande pompe ce projet de garder des commerces
de proximité ouverts dans des petites municipalités de 500, 600,
700 habitants, où les dépanneurs, où les épiceries, où les... tous
ces commerces-là avaient fermé faute de revenus, faute de promoteurs, faute de
nouvelles personnes pour prendre la relève de personnes qui étaient là depuis
très longtemps, du magasin général au dépanneur et compagnie.
Donc, plusieurs
montants ont été investis chez nous.
Un montant de
150 000 $ octroyé à la Coop de solidarité de
Saint-Isidore-de-Clifton, on parle, ici, de permettre à la communauté de garder la quincaillerie, le dépanneur et la
station-service ouverte. Vous savez, la bannière qui était là voulait
fermer le dépanneur et la quincaillerie, et la communauté s'est prise en main,
ont formé une coop, et on vient leur donner un soutien de 150 000 $
pour conserver les acquis. Et je... Depuis un an, ça va très bien là-bas. Les
gens se sont mobilisés et ont toujours un commerce de proximité pour les près
de 800 habitants qui sont là.
Un montant de
109 000 $ au magasin général de la municipalité de Piopolis aussi, c'est
un commerce de proximité, afin de permettre l'achat d'équipements et de
l'amélioration d'espaces de production pour une nouvelle ligne de production à
la boulangerie, à leur boulangerie, une ligne de productions sans gluten. Donc,
cet investissement dans la communauté permettra au magasin de moderniser son
équipement de production avec de nouveaux frigidaires, congélateurs et caisses.
Un autre
montant de 150 000 $ à Impact St-Romain. La communauté s'était
mobilisée, il y a quelques années, je dirais cinq, six ans, pour
réouvrir un dépanneur dans la communauté. On vient leur aider à ouvrir un
restaurant dans la communauté de 800, 900 habitants encore. Donc, c'est
150 000 $ qui va aller là.
Finalement,
même chose, on recrée un dynamisme à Weedon, avec la quincaillerie, le
dépanneur et compagnie, pour garder un commerce de proximité. Ils vont même
pouvoir se permettre de faire une épicerie dans la municipalité de Weedon.
Donc, c'est des
projets importants pour garder nos communautés actives et garder les gens,
faire la rétention des personnes dans ces municipalités-là qui sont loin des
grands centres. Donc, c'est des investissements importants qui permettent à
tout le monde de pouvoir rester chez eux et d'être heureux, Mme la Présidente.
Donc, on peut voir que l'innovation et l'aide à la communauté est au coeur des
préoccupations du gouvernement, tout particulièrement à travers ce volet de
commerces de proximité.
Vous savez, en
région, il y a d'autres facteurs, d'autres enjeux importants, dont... on peut
parler de la couverture cellulaire. Parlons maintenant d'un sujet qui revient
souvent chez nous, la couverture cellulaire. Vous savez, là, j'ai de la visite, des fois, des ministres, de d'autres
collègues, puis ils se rendent compte, là, qu'à une heure autour de chez nous,
là, le signal rentre, coupe, débarque. On a de la misère à... d'avoir une
conversation soutenue avec les collègues ou avec toutes les personnes.
Donc, pour la sécurité, c'est important aussi.
Donc, notre
gouvernement s'est montré très présent sur le terrain depuis le premier mandat
pour permettre à l'ensemble de la population d'avoir un accès à Internet haute
vitesse. Donc, on a fait ça dans le dernier mandat, de 2018 à 2022, mais, lors
de ce mandat-ci, on a décidé de travailler sur la couverture cellulaire et on
veut avoir un accès facile au réseau et d'être capable de communiquer des
problématiques, de la sécurité ou juste des enjeux de tous les jours à qui on
doit transmettre certaines choses. Donc, en 2024, nous avons poursuivi cet
effort pour l'amélioration de la connectivité de l'ensemble des Québécois.
C'est 200 nouveaux sites cellulaires qui ont été réalisés pour favoriser
la sécurité, le développement régional au Québec, et on parle d'un montant de
230 millions de dollars qui a été octroyé pour cet avancement.
Donc,
je peux vous donner, là, quelques exemples dans mon comté, il y a eu cinq tours
de faites : Saint-Sébastien, Saint-Samuel-Station, Audet, Milan et
Piopolis. Puis le CRTC, avec... du gouvernement... via le gouvernement du Canada, va faire deux autres sites. Donc, on a...
on va avoir une partie du territoire de réalisée, mais, vous savez, là, il
reste encore beaucoup de travail à faire, puis on va... je vais me
porter garant et je vais continuer à travailler sur la réalisation d'autres
sites cellulaires dans la circonscription de Mégantic.
Donc, cette action se
traduit par des investissements importants dans le présent budget afin de
pouvoir financer de nouveaux sites cellulaires et générer de nouvelles façons
d'améliorer la connectivité. Le ministre des Finances a annoncé dans son budget
une enveloppe de 74,1 millions sur trois ans. Cet investissement s'inscrit
dans le 759 millions qui vise à
favoriser l'apport de nos régions à la création de richesse au Québec. D'autres
secteurs, comme les forêts et le tourisme, sont concernés aussi dans
cette action.
Finalement,
Mme la Présidente, le Plan québécois des infrastructures. Le Québec avance
au fur et à mesure qu'on investit dans
l'amélioration et la modernisation de nos infrastructures, que ce soit par les
écoles, les maisons des aînés ou même nos routes. Il est important de
continuer à soutenir les projets d'infrastructure innovants et qui aident notre
communauté.
Voici
quelques chiffres qui donnent une bonne idée de l'implication de notre
gouvernement à cet effet. Dans le budget présenté la semaine dernière,
le Plan québécois des infrastructures de mon collègue ministre des
Infrastructures et député de Charlesbourg est de 164 milliards de
dollars, Mme la Présidente. On parle ici d'une augmentation de 7 %
comparativement à l'exercice de l'année dernière. Plus intéressant encore,
notre gouvernement a haussé de 63 % les investissements au PQI depuis 2018.
• (10 h 40) •
Pour la circonscription
de Mégantic, nous avons obtenu des investissements pour la maison des aînés,
notre ancien CHSLD, une bâtisse désuète, des chambres sans toilettes, des
chambres à quatre, qui était un projet qui était piloté par les équipes depuis
plus de 40 ans, Mme la Présidente. Et je me souviens, en 2018, en
février 2018, le ministre de la Santé de l'époque, M. Gaétan Barrette,
était venu annoncer en grande pompe, en grande pompe, un CHSLD de
99 places. Et moi, à mon arrivée comme nouveau député, je croyais que tout
était attaché et que tout allait se réaliser dans la prochaine année, mais j'ai
été surpris d'apprendre qu'aucune somme n'avait été mise au PQI. On avait
oublié que ça prenait une cuisine plus
grande à l'hôpital pour pouvoir s'occuper des patients ou des résidents du
CHSLD à côté. Mais, vous savez, c'est une bonne chose, on a pu le
retravailler. Il a été inscrit au p.l. n° 61, il
a été inscrit au p.l. n° 66. Finalement, le
CHSLD est en réalisation. C'est un CHSLD qui sera adapté, comme les maisons des
aînés, en cellules, des groupes de 13 personnes pour trois unités et cinq
unités de 12 personnes, donc des unités pour les personnes avec des problèmes
cognitifs et d'autres unités, des chambres pour les parents des résidents qui
vont venir visiter, une salle adaptée, aussi, pour les gens qui doivent
retourner à la maison, mais qui doivent être évalués, pour savoir leurs
besoins, par un ergothérapeute. Donc, c'est des éléments importants qui ont...
que notre gouvernement a faits au cours de nos deux derniers mandats, et
j'aurai le plaisir et le bonheur de voir les nouveaux résidents y entrer à
l'automne cette année. Donc, c'est
99 places, c'est 16 places de plus qui étaient disponibles dans la
région, c'est des investissements majeurs qui sont importants pour la
communauté de Mégantic.
En conclusion, Mme la
Présidente, le présent budget est prudent face à l'inconnu et permet de nous
projeter dans l'avenir en souhaitant et en
soutenant le réseau de l'éducation, notre système de santé, nos PME
québécoises, et j'en passe. Il est aussi responsable, en prévoyant un retour à
l'équilibre budgétaire sans affecter nos services. Comme je l'ai mentionné plus tôt, c'est également un exercice
budgétaire qui aide les entreprises, les coopératives et les industriels de
chez nous en plus d'améliorer la qualité de vie de nos bâtisseurs, nos aînés.
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole au
député de Maurice-Richard.
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi : Merci, Mme la
Présidente. Très heureux d'être parmi vous, ce mardi matin, pour parler un peu
du budget qui nous a été présenté. Je vais vous parler de commun aujourd'hui,
Mme la Présidente, ce budget étant un budget assez classique, malheureusement,
à la fois austère, néolibéral, avec une croyance vraiment profonde dans le capitalisme, et j'aurais voulu vous décrire à quoi
pourrait ressembler une vision de société comme celle que nous défendons,
une vision de société basée sur le commun.
Alors, d'abord, qu'est-ce que le commun? C'est
cette idée que notre richesse commune, nos ressources peuvent être... sont un bien commun que nous pouvons
exploiter, travailler, avec lesquelles on peut vivre, qu'on peut gérer, cogérer
de manière démocratique, que ce soit à travers des communautés qui
appartiennent à l'État ou tout simplement des communautés locales. Et je vais
parler du lien entre les dossiers qui sont les miens, donc les questions
d'énergie, de ressources naturelles, de
cybersécurité ou d'infrastructures par rapport à comment est-ce que l'approche
de ce budget-là est faite.
Le commun, d'ailleurs, voit la fonction publique
comme étant une force de travail. C'est comme si on se cotisait toutes et tous,
qu'on mettait tous à contribution une partie de la population pour nous servir
des services qu'on considère être un moyen
commun, donc, par exemple, évidemment, s'occuper de notre santé, s'occuper de notre
éducation, s'occuper de nos
transports publics. Donc, tout ça, c'est des communs. Et cette vision-là de la société
fait en sorte que les fonctionnaires sont une richesse, étant donné que
c'est une richesse commune que nous avons, et aussi, évidemment, le fait que
chacun et chacune contribue à la hauteur de ses capacités, c'est-à-dire que les
mieux nantis contribuent plus, évidemment, fait en sorte que c'est une richesse
commune et non pas un fardeau comme la vision des autres partis représentés à
l'Assemblée nationale le voient.
Donc, commençons par l'énergie. Qu'est-ce qui
est commun? Alors, il y a d'abord, évidemment, nos ruisseaux, nos rivières, nos
cours d'eau. C'est une richesse commune, et ça, les bâtisseurs du Québec
moderne, à travers la Révolution tranquille, l'ont bien compris et ont créé un
autre commun qui est Hydro-Québec, qui est une richesse absolument incroyable que nous avons, où nous avons dit : Non
seulement, évidemment, ces cours d'eau nous appartiennent à toutes et à
tous, mais l'énergie que nous allons créer à travers cette source d'énergie
naturelle, bien, ce sera un bien commun qui
va servir le bien commun, que ce soit pour avoir de l'électricité pas chère ou
pour développer un développement économique.
Un autre bien
commun en énergie, c'est le vent, tout simplement, donc ce qu'on appelle
aujourd'hui les gisements éoliens. Ça aussi, c'est un bien commun. Et
malheureusement la vision fondatrice d'Hydro-Québec a très largement été
malmenée depuis maintenant 25 ans.
Depuis, maintenant, les gouvernements de M. Bouchard, suivis des
gouvernements Charest, Mme Marois, etc., il y a cette idée que l'exploitation
de ce bien commun qui est tout simplement le vent, qui est sur notre territoire, doit se faire par le privé, une croyance
profonde, profonde que le privé est la solution à tout et que l'État, ce
bien commun que nous avons, est un fardeau, et de la bureaucratie, et tous les
adjectifs que vous connaissez. Pourtant, nous avons plein d'études qui montrent
que le fait que nous ayons décidé de laisser faire ce commun-là nous coûte très
cher. Et malheureusement il n'y a pas une seule étude, de l'autre partie de
l'Assemblée nationale, qui est capable de prouver que d'avoir produit toute
cette électricité pendant 25 ans dans le privé nous a rapporté quoi que ce
soit. Pour vous donner une idée, il y a une recherche de l'IREQ qui dit que,
juste par rapport aux dividendes, juste les dividendes, et je ne parle pas
d'autres coûts, nous avons perdu, à date, entre 900 millions et
1,7 milliard de dollars que nous avons tout simplement transférés aux
actionnaires du privé à travers toutes les éoliennes qui sont gérées dans le
privé. C'est déjà une manière de boucher le trou du déficit, évidemment.
L'autre chose, aussi, dans le commun, c'est
l'idée de dire que, dans l'énergie, par exemple... c'est l'idée de dire que cette énergie commune, c'est un bien
commun, et puis il faut la cajoler non pas avec une vision de toujours plus,
toujours plus, toujours plus, en se disant : On va doubler la taille
d'Hydro-Québec, en imaginant que c'est possible, quel genre d'idée c'est, de tapisser tout notre territoire d'éoliennes, tapisser
tous nos territoires de câbles électriques, alors qu'une des solutions,
c'est de s'assurer de commencer à éviter les passoires énergétiques et d'avoir
des programmes conséquents pour pouvoir isoler les maisons des Québécoises et
des Québécois, surtout les moins nantis d'entre eux, qui sont souvent locataires, qui ne sont pas capables de faire ces
travaux-là, ou ceux qui sont propriétaires, souvent des aînés,
d'ailleurs, qui n'ont pas l'argent qui leur faut pour pouvoir rénover. Il est
largement temps d'avoir un vrai programme pour isoler les maisons. Nous, ça
fait longtemps qu'on le demande, à Québec solidaire, et ce budget-là n'en fait
pas mention, un programme ambitieux qui permettrait, en plus, dans des moments
d'incertitude économique, d'apporter une
certaine stabilité dans les différents contrats. On parlerait de
100 000 logements par an à isoler. Sur 10 ans, ça en ferait
1 million, et ça nous permettrait, en plus, d'économiser de l'énergie que
nous pourrions mettre ailleurs.
• (10 h 50) •
Le deuxième
point dont je voudrais parler, c'est l'exploitation des ressources naturelles
et, en premier lieu, la forêt. La forêt aussi est un bien commun. Et,
pour avoir traversé beaucoup le territoire du Québec et avoir rencontré des
coopératives forestières au Saguenay—Lac-Saint-Jean, par exemple, ou en Gaspésie,
d'ailleurs, il y a cette volonté commune de
se dire : Bien, cette forêt, c'est comme un grand jardin commun, il faut
le cajoler, il faut arrêter de la malmener, il faut permettre de laisser
une forêt qui est agréable, qui est saine aux prochaines générations, et ça,
c'est quelque chose qui réunit vraiment beaucoup et les coopératives
forestières et les écologistes que j'ai rencontrés et, évidemment, les groupes
autochtones. Malheureusement, cette vision-là de l'exploitation de nos
ressources naturelles n'est pas une vision qu'on retrouve dans ce budget-là.
Enfin,
peut-être deux mots rapides. Le premier, sur les questions d'infrastructures.
Au-delà du fait que ces infrastructures-là, ces écoles, ces hôpitaux,
ces ponts, ce transport en commun est, justement, un bien commun, qui n'est pas tant une
dépense qu'un investissement positif pour l'avenir, et se passer de ces
investissements-là est une erreur, au sens philosophique du bien commun,
mais juste d'un point de vue comptable — et je sais que le
gouvernement se gargarise souvent d'être un gouvernement où il y a beaucoup de
comptables — on
ne peut pas comparer une dette qui consiste à réparer une école avec une dette
qui est... une dépense, pardon, qui est récurrente, à chaque année. Il est évident que ce genre de dette ne peut pas rentrer
dans le budget annuel, mais plutôt dans un pourcentage du PIB. Et, en matière
de pourcentage du PIB, même sur une lecture néolibérale, nous avons largement
la place de pouvoir réparer nos écoles.
Je donnerai juste l'exemple de l'école
Sophie-Barat, à l'intérieur de ma circonscription, où les travaux ont peiné à
commencer, d'abord avec l'austérité du Parti libéral à l'époque de
M. Couillard, mais même maintenant, ça a même été retardé à 2032, la fin
des travaux, 2032, là. Ça a pris moins de temps de refaire tout l'échangeur
Turcot, Mme la Présidente. Je veux dire, ça
n'a pas d'allure, ça n'a juste pas d'allure. Les options qui existent dans ma
circonscription sont juste des options privées, et c'est assez
démoralisant qu'on ne soit pas capable de voir tout simplement qu'investir dans
les infrastructures, surtout qu'on a déjà vécu les erreurs du Parti libéral,
c'est une très mauvaise idée.
Enfin, un mot
rapide sur la transition numérique. Le commun, c'est aussi ces fonctionnaires,
qui sont compétents, qui doivent être embauchés, qui doivent être
respectés, qui doivent être payés correctement, et évidemment des
infrastructures qui doivent être communes. On parle beaucoup du cloud qui... de
l'infonuagique qui se retrouve aux États-Unis ou dans des compagnies
américaines où on héberge les données des Québécoises, des Québécois. Il serait
temps de voir comme un commun un cloud, un nuage privé qui soit partagé entre
toute la fonction publique.
Motion
formulant un grief
Pour conclure, Mme la Présidente, je vais
déposer, donc, une motion de grief qui dit la chose suivante :
«Que
l'Assemblée nationale blâme le gouvernement de la CAQ et la ministre de
l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie pour son budget qui ne prévoit ni
mesure de nationalisation des parcs éoliens ni investissements significatifs
dans la transition écologique et qui prive le Québec de leviers stratégiques et
de revenus essentiels pour l'État dans un contexte où investir massivement dans
l'énergie propre et publique constitue à la fois une nécessité écologique et
une opportunité économique majeure pour le Québec.»
Merci, Mme la Présidente, pour ce temps de
parole, et je vous souhaite une bien bonne journée.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député. Votre motion
est reçue sous réserve de sa recevabilité.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui,
pardon, Mme la députée de Saint-François.
Mme Geneviève
Hébert
Mme Hébert : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je tiens à saluer tous mes collègues qui sont présents ici,
autant des oppositions que du gouvernement.
Vous savez, Mme la Présidente, c'est une
occasion de pouvoir rappeler certains faits. Donc, mon intervention, ce matin, sera de montrer que, je pense, que ce
soit du côté de l'opposition ou du côté du gouvernement, on regarde la même
situation. Puis je comparerais ça à un verre d'eau, hein? On prend souvent
l'exemple du verre d'eau à moitié plein, du verre d'eau à moitié vide.
Moi, je vais vous montrer à quel point il est à moitié plein. Il y a encore du
travail à faire, il y a de l'eau, encore,
qui peut rentrer dans notre verre, mais je vois ce verre à moitié plein parce
qu'il y a beaucoup de travail qui a été fait et qui va se faire encore.
Et je commencerais avec notre gouvernement, qui
a réaffirmé son engagement envers les services publics en allouant des
investissements significatifs au PQI. Quand on parle du PQI, pour M., Mme
Tout-le-monde, là, c'est le Plan québécois
des infrastructures, vous allez beaucoup
en entendre parler dans les prochaines interventions, c'est un plan, justement, qui a été énormément bonifié sous notre
gouvernement. Donc, on a plus qu'augmenté, de plus de 50 milliards, et
on vient de le faire encore, donc, dans différents secteurs clés comme la
santé, l'éducation, le logement. Le Plan québécois
des infrastructures de 2025 à 2035
prévoit une augmentation de 4,6 milliards de dollars pour les infrastructures
qui sont en santé et en services sociaux. Donc, ces investissements-là vont
permettre la construction, la rénovation et la modernisation des établissements
afin qu'on puisse améliorer la qualité de vie et les soins de tous les citoyens
et de tous les Québécois.
Mme la Présidente, il y a un projet chez moi qui
est porté, rêvé depuis le début des années 2000, bien, je tiens à dire que la construction du Centre mère-enfant,
le Pavillon Enfant Soleil et de l'urgence de l'Hôpital de Fleurimont, bien,
c'est un projet majeur de 432 millions
qui était très attendu. Ça faisait plus de 20... ça va faire 25 ans, là,
maintenant, là, que ce projet-là
avait été déposé, annoncé à plusieurs reprises par différents gouvernements,
mais c'est notre gouvernement qui a décidé de mettre... d'attacher les
montants et de le voir se réaliser pour la population estrienne, pour la
population, même, je dirais, québécoise, parce que, maintenant, les gens au
Québec peuvent aller avoir des services d'une région à l'autre. On l'a fait
avec un projet de loi qui permet cette mobilité-là pour avoir des services plus
rapides.
Donc, j'ai eu la chance de visiter ce Centre
mère-enfant pour le voir, l'avancement des travaux. On devrait être capables de transférer les patients d'ici le
printemps 2026. C'est un projet, comme je disais, qui est attendu. Puis je
vous dirais qu'on est vraiment choyés, en Estrie, parce que notre région
bénéficie d'un centre hospitalier universitaire, c'est le seul en dehors de
Montréal et de Québec, donc d'avoir des soins de santé de qualité. Ça montre à
quel point notre gouvernement écoute les régions, reconnaît les besoins dans
certaines régions et est au rendez-vous pour investir les sommes. Alors, je
suis vraiment très heureuse.
Il y a une somme
additionnelle de près de 3,9 millions sur cinq ans qui est aussi prévue
pour améliorer la prestation des soins de
santé et services sociaux. Donc, on a des mesures qui sont plus ciblées pour
les aînés, les jeunes en difficulté et les personnes qui sont en
situation d'itinérance. Il y a même le Plan d'action gouvernemental 2024‑2029,
qui est La fierté de vieillir, de ma collègue la ministre des Aînés, qui en est
très fière aussi, qui vise à promouvoir le vieillissement actif, et à lutter
contre l'âgisme, et en renforçant les services de soutien à domicile. Donc,
toutes ces mesures-là sont dans le budget pour vraiment qu'on puisse poursuivre
le travail qui a déjà débuté.
Puis là, si
on touche au domaine de l'éducation, donc, le PQI prévoit des investissements
de 23,5 milliards de dollars. Ça commence à être des gros montants, là. Donc, ça, c'est pour la
réfection d'établissements et l'ajout d'espace dans les écoles primaires
et secondaires, et ça, ça touche aussi la région de Sherbrooke, la région de
Saint-François... de la circonscription de
Saint-François. Donc, c'est ce qui fait qu'on va mettre, aussi,
9 milliards qui sont alloués aux établissements d'enseignement
supérieur pour soutenir la modernisation des infrastructures collégiales et
universitaires.
Vous savez, dans la région de Sherbrooke, et
dans la circonscription de Saint-François particulièrement, j'ai deux universités, deux cégeps, j'ai deux centres
de formation professionnelle, même, je dirais, trois avec celui de Lennoxville
pour les communautés d'expression anglaise. Donc, on a énormément de jeunes qui
viennent s'établir, justement, à Sherbrooke,
en Estrie, pour avoir une éducation, que ce soit en enseignement supérieur ou à
la formation professionnelle. Donc, je suis vraiment très heureuse de
voir que notre gouvernement, encore une fois, est au rendez-vous chez nous. Puis d'ailleurs, prochainement, je vais inaugurer,
avec ma collègue la ministre de l'Enseignement supérieur, l'agrandissement
du 3IT. Le 3IT, encore une autre
abréviation, l'Institut interdisciplinaire d'innovation en technologie de l'Université de Sherbrooke, ça, c'est un
projet de plus de 21 millions qui va renforcer les capacités techniques
dans le domaine stratégique comme le
quantique — on
le sait, on a la zone quantique, nous, à Sherbrooke, on en est très fiers,
première zone d'innovation au Québec — donc, les semi-conducteurs,
les technologies biomédicales et la photonique.
• (11 heures) •
Donc, Mme la Présidente, notre gouvernement, là,
il prévoit aussi une somme de 1 milliard sur cinq ans pour valoriser la réussite éducative, améliorer l'accessibilité des services de garde à l'enfance puis offrir de meilleurs services
aux jeunes, et promouvoir la pratique du loisir et du sport. Ça, ce sont des
fonds supplémentaires qui vont être alloués aux services de protection et en
réadaptation pour les jeunes en difficulté d'adaptation.
Alors, Mme la Présidente, ces
investissements-là, là, ils visent à soutenir la réussite éducative des élèves,
assurer l'attraction et la rétention du personnel scolaire, appuyer les
organismes partenaires et accélérer l'entretien du parc immobilier. Puis,
depuis 2018, bien, notre premier mandat, notre gouvernement avait lancé le plus
grand chantier de rénovation d'écoles de l'histoire du Québec afin que nos
jeunes puissent apprendre dans des belles écoles qui sont modernes et dans un
environnement stimulant. Puis moi, là, j'ai eu la chance... parce qu'on se
promène, on est tous des députés de terrain, on rencontre nos directeurs de
centre de services scolaire, on rencontre nos directeurs d'école, et mes D.G.
de centre de services scolaire de ma région m'ont d'ailleurs dit que, sous
notre gouvernement, il n'y avait jamais eu
autant d'argent de donné pour qu'ils puissent, justement, faire les
rénovations. Ils en ont eu tellement qu'ils ne sont pas capables de tout
faire aussi rapidement parce qu'il y a une pression sur le système.
Alors, Mme la Présidente, c'est du jamais-vu.
Ça, c'est sous notre gouvernement. Donc, il y a eu du retard par le passé, il y
a eu des sous-investissements, mais nous, on est en train de rattraper ce
retard. Puis je le sais, que ça fait l'actualité, mais on ne l'entend pas assez
souvent. La bonne nouvelle ne fait pas la nouvelle, puis je trouve ça vraiment dommage. C'est ce que je me rends compte en politique,
la bonne nouvelle ne fait pas la nouvelle, mais les gens auraient besoin
de beaucoup plus de bonnes nouvelles dans l'actualité de nos jours, avec tout
ce que l'on vit, particulièrement.
Cela dit
aussi qu'on joue un rôle prépondérant en culture pour la réussite éducative de
nos jeunes. Donc, je veux vous partager un autre beau projet. Vous le savez, je
suis une députée qui est très fière de sa région, puis j'ai un projet
qui est le lieu de diffusion spécialisé en danse et théâtre pour l'enfance et
la jeunesse, le centre de diffusion jeunesse à Sherbrooke. On était l'une des
seules régions au Québec à ne pas avoir de centre de diffusion jeunesse. Très
heureuse que notre gouvernement, encore là,
ait été au rendez-vous. Puis ça a été à plusieurs reprises, ça a pris du temps,
là, j'ai même passé deux ministres de la Culture pour réussir à attacher
et que ça puisse voir le jour. Et on devrait l'inaugurer prochainement.
22 millions que notre gouvernement a mis pour, justement, avoir ce centre
de diffusion jeunesse là.
Donc, vous voyez, notre gouvernement est au
rendez-vous pour répondre aux besoins des régions. Et, moi, ça, ça m'encourage,
ça m'encourage. Puis j'espère que les citoyens qui écoutent aujourd'hui vont
voir à quel point il y a du travail qui est
fait. Le verre n'est pas à moitié vide, il est à moitié plein, mais il y a
encore de la place pour en rentrer, de
l'eau. Alors, pour répondre aux besoins croissants en matière de logement,
bien, le PQI prévoit aussi des investissements de 559 millions qui visent
à augmenter l'offre de logements, particulièrement des logements sociaux et
abordables. Donc, ces fonds, Mme la
Présidente, vont permettre concrètement à des milliers de Québécois d'améliorer
leurs conditions de vie et de vivre dans un chez-soi à un bon prix pour
leur budget.
Des mesures pour faciliter aussi l'accès à des
logements stables et sécuritaires sont prévues pour aider les personnes en
situation d'itinérance à retrouver un chez-soi. On entend souvent mon collègue
le ministre de Santé et Services sociaux qui parle du programme PRISM. Il y a
un projet qui est en train d'être mis en place aussi chez nous. Les gens de la communauté, les gens de la région
de Sherbrooke ont levé la main, présents aussi, pour ce programme-là. Donc, c'est un autre... une autre action qui voit
à quel point notre gouvernement est sensible à chacune des réalités des régions
et répond présent.
Au total, le PQI 2025‑2035 est porté à
164 milliards de dollars, soit une augmentation de 11 milliards par
rapport au plan précédent. Donc, de ces investissements, il y a 43 % qui
sont destinés au maintien des actifs existants, tandis que 57 % visent à développer de nouvelles infrastructures.
L'an passé, c'est plus de 126 millions qui ont été investis pour la
construction de plus de 300 logements sociaux et abordables en sol
sherbrookois. Mais moi, je le ramène à Saint-François,
naturellement, donc, c'est plus de 218 dans Saint-François. Ça fait que ce
n'est pas rien. On construit. Donc, on est conscients qu'il y a des défis qui sont
liés à l'accès au logement, mais je tiens à le rappeler, qu'on consacre
550 millions pour soutenir l'accès au logement.
Puis là, Mme
la Présidente, vous allez me voir venir, là, je vais mettre mon chapeau de
construction. Moi, avant la politique, là, j'étais dans le domaine de la
construction, je gérais des projets, j'étais gestionnaire, chargée de projet,
et je vous dirais que, depuis 2018, là,
bien, le contexte de la construction a énormément changé. Premièrement, on ne
construit plus aussi vite qu'on
construisait avant. Bon, il manque de matériaux, mais il manque aussi de la
main-d'oeuvre, alors c'est pour ça
qu'on a fait l'offensive construction, on a fait de la formation accélérée puis
on a même une initiative gouvernementale qui vise à stimuler l'industrie
de la construction, au Québec, par des investissements massifs dans nos
infrastructures publiques.
Mais, si on fait ces investissements-là, bien,
il faut former aussi la main-d'oeuvre. Donc, je suis très heureuse que mes
collègues le ministre du Travail et la ministre de l'Emploi ont mis des mesures
sur le terrain pour, justement, encourager les jeunes à se lancer dans le
domaine de la construction. Puis c'est un très beau métier puis c'est des emplois payants, comme on aime le dire. Donc,
moi-même, dans ma propre famille, mon mari est charpentier-menuisier, mon gendre est électricien et mon fils est maçon.
Ça fait que vous voyez qu'il y a de l'avenir pour ces emplois-là. Donc,
je suis très, très fière de voir que
notre gouvernement, encore là, est au rendez-vous pour aider l'entreprise de la
construction et la stimuler, aussi, pour tout ce qu'on a à faire, parce qu'il y
a du rattrapage, comme je l'ai précisé précédemment.
Donc, Mme la
Présidente, j'aimerais maintenant vous parler de notre langue, de notre
identité, parce que ça, là, c'est le coeur de notre identité, la langue
française. Donc, il y a un investissement de plus de 50 millions sur cinq
ans qui est prévu pour promouvoir l'utilisation du français dans tous les
secteurs de la société, y compris les entreprises et les institutions
publiques. Aussi, on va investir 320 millions pour la francisation des
immigrants afin de faciliter leur intégration et de renforcer la vitalité de
notre belle langue. Ces fonds vont permettre de bonifier des programmes
existants et de développer de nouvelles initiatives adaptées. Par exemple, chez
moi, le cégep de Sherbrooke, c'est un partenaire exemplaire de la francisation
ou de l'intégration des personnes immigrantes, là. Depuis l'an 2000, le
cégep francise et crée des passerelles entre les nouveaux arrivants puis les
étudiants réguliers, ce qui fait de Sherbrooke un modèle d'intégration. Puis je
le sais, on le partage, on est même souvent soulignés par d'autres
municipalités, de voir à quel point qu'on a vraiment un modèle d'intégration
particulier à Sherbrooke. J'ai même eu l'occasion d'aller faire des activités plein air avec les groupes du cégep,
justement, bien, en francisation, avec les nouveaux arrivants. C'est très,
très riche comme expérience.
Donc, depuis
notre arrivée, bien, au gouvernement, les sommes investies en francisation,
elles ont triplé. Je le sais, que ça a fait la manchette, dernièrement, qu'il
manquait puis qu'on fermait des cours. Mais ça a quand même triplé. La
demande, elle est plus grande que notre capacité de payer. C'est juste ça. Mais
notre gouvernement est encore au rendez-vous, parce qu'on a réinjecté de
l'argent puis on supporte les organismes, les entreprises, les institutions qui
font de la francisation, parce que c'est
important, ça fait partie de notre identité québécoise, notre langue française,
c'est le coeur. Quand on parle du
coeur, là, ça... c'est profond. Donc, moi personnellement, je suis très fière
de ce qui s'est fait pour notre... de
notre gouvernement pour la langue française et ce qu'on fait pour nos nouveaux
arrivants, qu'ils puissent, justement, participer à cette vie, tu sais,
à cette communauté québécoise.
Puis, en même
temps, bien, notre gouvernement reconnaît l'importance de soutenir
équitablement la communauté anglophone du Québec. Bien oui, dans
Saint-François, j'ai une bonne communauté d'expression anglaise, qu'on pense à
Lennoxville, naturellement, avec Bishop's puis le collège Champlain, mais,
sinon, j'ai plein de petites municipalités dans la MRC de Coaticook aussi,
qu'on parle de Stanstead-Est ou qu'on parle de Barnston-Ouest, de Dixville. Ce
sont des petites municipalités où j'ai des citoyens qui... leur langue
maternelle, c'est l'anglais, et ce sont des Québécois qui sont ici depuis de
nombreuses années, de génération en génération. On est à la limite des
frontières américaines, dans Saint-François, donc il y a beaucoup de familles,
même, qui sont de part et d'autre de la frontière. Donc, c'est normal, ça
parle... Mais il y a une très belle cohabitation, puis ça, je tiens à le
souligner. En Estrie, la communauté d'expression anglaise cohabite très bien
avec la communauté francophone. On peut même, des fois, parler notre propre
langue et se comprendre. On n'est pas
nécessairement obligés de parler en anglais à un anglophone, mais on... je lui
parle en français, il me répond en anglais, puis on se comprend très
bien, puis il n'y a pas personne qui est offusqué là-dedans. Mais je suis contente de voir que notre gouvernement a
bonifié de 10 millions sur cinq ans pour renforcer la vitalité des communautés
d'expression anglaise. Puis ça, bien, c'est afin de favoriser un meilleur accès
aux services. On le sait, notre population qui
est vieillissante, on a des gens qui sont anglophones, c'est leur langue
maternelle. Même s'ils ont appris le français puis qu'ils l'ont parlé toute
leur vie, quand on vieillit, on retourne à notre langue maternelle. Donc, c'est
important qu'ils aient des services
dans leur langue. Alors, pour moi, c'est important de voir que notre
gouvernement, encore là, est attentif aux besoins de chacune des
régions.
• (11 h 10) •
Donc, le rayonnement du Québec aussi, à
l'international, en terminant, Mme la Présidente, c'est essentiel pour
promouvoir nos intérêts culturels, économiques et politiques. Alors, notre
gouvernement s'engage à renforcer la présence du Québec sur la scène
internationale en augmentant les ressources dédiées à nos délégations et aux
bureaux à l'étranger. Donc, ces efforts, ça,
ce n'est pas en vain. Elles visent à attirer des investissements, à soutenir
les exportations, particulièrement en ces temps de tarifs douaniers offensifs,
mais aussi à faire rayonner notre culture à travers le monde. Parce
qu'on a une culture propre à nous ici, au Québec. On parle français, mais on
est les seuls, seul État en Amérique à avoir
une langue officielle qui est le français. Ça fait que c'est... ça nous donne
du charme, ça, à l'international. Je vous le dis, j'ai fait des...
Moi-même, je suis rapporteure pour le Québec à la Commission des affaires
parlementaires de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie, et on est
reconnus pour notre accent, pour notre dynamisme aussi, notre
résilience en tant que peuple qui parle français en Amérique. Alors, ça, Mme la
Présidente, je vous dirais que c'est important. Et notre ministre des Relations
internationales fait un travail extraordinaire, mais, en même temps, elle ne
s'est pas juste donné une mission par rapport à l'économie, mais elle s'est
donné une mission aussi par rapport à promouvoir notre identité québécoise,
dont on est très fiers, dont le coeur, c'est notre langue française.
Alors, je
terminerais, Mme la Présidente, en vous remerciant de m'avoir écoutée. Ça a été
un bonheur d'échanger avec vous, ce matin, de partager ces belles réussites et
de montrer à quel point notre verre n'est pas à moitié vide, il est à
moitié plein. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole à la députée de Marie-Victorin.
Mme Shirley
Dorismond
Mme Dorismond : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. D'entrée de jeu, moi, j'aimerais parler vraiment du budget,
mais du budget en lien avec ma circonscription. On a entendu beaucoup les
oppositions critiquer le budget, mais c'est important de voir aussi le travail
du député et de voir comment on travaille d'arrache-pied pour faire avancer nos projets dans notre circonscription. Moi,
j'aurais aimé ça entendre l'opposition parler des projets que le gouvernement
a mis en place pour eux aussi.
Je vais parler de la planification aussi du PQI.
Moi, j'étais ravie de voir que c'est en planification au niveau du cégep
Édouard-Montpetit. Il va y avoir des cliniques-écoles. Et ça, c'est
superimportant parce que les cliniques-écoles, c'est une organisation avec le programme de soins infirmiers et qui aura
une collaboration avec un CISSS, un CISSS de Montérégie-Est, qui va pouvoir faire l'intégration des IPS et de faire
aussi des stages pour les nouvelles infirmières. Donc, on promet à la
population de Longueuil de pouvoir venir dans ces cliniques-écoles, et ça
favorise non seulement la progression de la profession en soins infirmiers, et
ça aide aussi à faire des stages pour la nouvelle relève et des stages aussi au
niveau universitaire pour les IPS.
Il y a aussi
en planification l'Hôpital Charles-Le Moyne. L'Hôpital Charles-Le Moyne, mes
citoyens auront l'accès à des blocs
opératoires qui vont être réaménagés et des chirurgies d'un jour. Et, comme
Santé Québec l'a annoncé, il y a une amélioration au niveau des blocs de
chirurgie. Pour moi, de voir ça en planification, ça donne des bonnes
nouvelles. Mes citoyens de Marie-Victorin auront accès à la chirurgie d'un jour
très bientôt.
L'autre chose aussi, c'est l'Hôpital
Pierre-Boucher, qui est à Longueuil. Mes citoyens de Marie-Victorin aussi
pourront avoir un aménagement au niveau de l'urgence et une unité
d'hospitalisation brève.
Il y a aussi
le Centre d'exploitation du Vieux-Longueuil de la RTL. Donc, ça, c'est le
réseau de transport. Donc, il y aura
des entrées électriques et marquées en construction. Ça, ça veut dire qu'il y
aura plus d'autobus électriques sur la route dans l'association de
transport en commun et ça va améliorer aussi l'accès à l'axe est et ouest, et
ça va permettre aussi de diminuer le carbone.
Il y a aussi la construction que je suis très
fière, que j'ai annoncée, qui est en construction en ce moment et en
réalisation, c'est Un toit pour tous. Donc, Un toit pour tous, c'est
des logements sociaux, 54 logements sociaux pour des personnes en
situation d'itinérance, donc on parle d'itinérance et de logements supervisés,
qui va permettre à des personnes de sortir de la rue, mais qui aura aussi accès
à la réinsertion sociale. Et, pour moi, ça, Mme la Présidente, c'est
hyperimportant. Les personnes en situation d'itinérance, ce n'est pas facile.
Et il y a eu un contexte dans ma circonscription de Marie-Victorin, et on a
travaillé en collaboration avec les organismes, on a travaillé en collaboration
avec la ville pour faire en sorte d'aider ces
personnes en situation d'itinérance, et leur trouver un logement pour qu'ils
puissent se réinsérer, et de trouver
vraiment un cheminement pour les aider à sortir de la rue. C'est important, Mme
la Présidente, on y travaille de façon acharnée à chaque jour pour les
aider.
Il y a aussi eu la construction d'une maison des
aînés et alternative de Longueuil. Donc, c'est pour favoriser les logements sociaux et abordables pour les
aînés, dans ma circonscription de Marie-Victorin, j'ai beaucoup d'aînés, et, de plus en
plus, les aînés veulent rester à la maison, donc de trouver des maisons
adaptées et des logements pour eux, qui fait en sorte qu'ils restent à la
maison et qu'ils puissent recevoir des soins à domicile. C'est ce qu'on a
toujours dit qu'on faisait et on le fait, Mme la Présidente.
Il y a aussi les écoles. Il y a eu plusieurs
constructions des écoles et d'agrandissements, comme l'école primaire Claude-Lafortune, du centre de services scolaire
de Marie-Victorin, qui est dans ma circonscription. Ça avait été
annoncé lorsque mon ancien... mon collègue Jean-François Roberge,
lorsqu'il était ministre de l'Éducation, on avait fait l'annonce ensemble dans
le dernier mandat, et de voir maintenant cet agrandissement qui va faire en
sorte qu'on va pouvoir ajouter d'autres
élèves dans la circonscription de Marie-Victorin pour les accueillir. Et c'est une école à indice
de défavorisation cotée 10, Mme la Présidente. Donc, pour moi,
c'est important. De plus en plus, les enfants en besoins particuliers sont présents, et il y a une structure et un
environnement accueillants pour ces élèves, et il y aura plus de personnes pour
les aider, comme l'aide à la classe.
Donc, on a réussi à intégrer ça dans la convention collective des professeurs
et de faire en sorte que, maintenant, l'environnement, les espaces vont
pouvoir accueillir ces enfants et auront plus d'aide. Pour moi, c'est
important.
Il y a aussi l'école primaire les
Petits-Explorateurs, reconstruction et agrandissement, sur la rue Queen,
dans ma circonscription. J'ai eu l'honneur
de visiter hier cette école. Les élèves m'ont accueillie grandement et ils
m'ont fait visiter les nouveaux locaux. C'est magnifique. C'est très
accueillant. Il y a des espaces pour les enfants en besoins particuliers. Il y
a des espaces pour les éducateurs spécialisés, les orthopédagogues, les
orthophonistes. Les professeurs sont là aussi. La classe est plus
accueillante... les élèves puissent faire des lectures, ils peuvent s'exposer
aussi dans les corridors, faire des travaux en équipe.
C'est très accueillant, c'est très attirant aussi comme construction de
nouvelles écoles. Mais ça, ça a tout été pensé par notre gouvernement, Mme la
Présidente, le fait de faire des écoles accueillantes, et très grandes, et très lumineuses. Les élèves me disaient : Ça,
c'est mon... ça, c'est ma meilleure classe parce qu'il y a plein de fenêtres. C'est
très lumineux. Ils aiment ça, aller à l'école. Ils ont adoré de faire cette
visite-là. Ils sont très, très, très... Et ils m'ont présenté un beau projet,
aussi, que ça s'appelait un banc d'amitié pour... contre... faire un banc, mais
c'est un banc pour être inclusif, pour
permettre aux enfants qui se sentent peut-être seuls ou tristes... faire en
sorte qu'une amie vienne les
accompagner sur ce banc-là et qu'ils puissent parler de leurs problèmes. Moi,
je trouve ça très imaginatif et très créatif. On a de la bonne relève. Et je
suis très fière de ma circonscription, de voir des élèves qui ont des idées, aussi
ingénieux, et de faire en sorte d'aider son prochain aussi.
• (11 h 20) •
Il y a le centre administratif du
Vieux-Longueuil aussi, au niveau des réseaux de transport, qui a eu une bonne réfection et un réaménagement. Puis on me dit
clairement que, les gens qui y travaillent, c'est grandissant et c'est attirant
aussi pour y travailler.
Il y a aussi le projet Saint-Roch, qui est les
logements... deux, logements sociaux, qui est la phase II, la
phase II. Il va y avoir vraiment
36 logements pour des personnes âgées. Donc, Mme la Présidente, comme
députés, on doit travailler fort, mais on doit aussi répondre à des
enjeux territoriaux.
Il y a un autre projet, aussi, que je vais
annoncer, c'est la construction de 54 logements sociaux et abordables pour
les aînés en perte d'autonomie légère. Ça aussi, Mme la Présidente, il faut
être capable de venir voir les personnes concernées pour améliorer notre
territoire, répondre aux enjeux territoriaux, depuis mon engagement en
politique, Mme la Présidente, je ne fais que ça, je rencontre chaque citoyen, à
savoir : C'est quoi, vos enjeux territoriaux? C'est quoi, les problématiques? J'ai rencontré l'AQDR,
l'association des personnes âgées, qui me parlait des problématiques au
niveau des logements sociaux pour les personnes âgées. Bien, Mme la Présidente,
j'ai répondu à ce problème dans ma circonscription.
Il y a aussi tout le volet des taxes scolaires.
On les a maintenues, on a maintenu la taxe scolaire, on a maintenu aussi le 3 % pour les factures des foyers des
personnes, de tous les Québécois. Mais c'est important, Mme la Présidente, dans
ma circonscription, j'ai une clientèle
défavorisée et, pour moi, c'est important de diminuer la taxe scolaire et de la
maintenir... et de maintenir le 3 % pour les foyers des Québécois,
chez eux.
Depuis, au moins, trois ans, il y a une
diminution des impôts. Le gouvernement a décidé de diminuer les impôts. On est
le gouvernement des portefeuilles des Québécois, Mme la Présidente. On a un
souci.
L'autre chose, aussi, qui, vraiment... qui me
tient à coeur, vous savez, Mme la Présidente, j'ai toujours dit, quand j'ai
constaté mes enjeux territoriaux... les enfants. Dans ma circonscription, j'ai
un enfant sur quatre à besoins particuliers, et mon engagement, depuis le
début, c'était de créer une pédiatrie sociale pour les enfants, mais aussi les familles. J'ai eu l'honneur d'annoncer cette
construction, un CPE et une pédiatrie sociale pour les enfants et pour leurs
familles. Parce que, vous savez, les
enfants à besoins particuliers, ce n'est pas anodin. Il faut aussi aider les
familles, les parents à... les aider à les accompagner dans ce
processus-là. Parce que, des fois, aussi, les parents sont touchés. Ça fait
qu'il faut trouver un moyen pour aider les enfants et les parents à prévenir,
et surtout à s'en sortir puis les accompagner pour leur futur. Donc, on va intégrer une pédiatrie sociale puis on va
intégrer, à l'intérieur de la pédiatrie sociale, une clinique d'IPS en
santé mentale qui va pouvoir les accompagner et les aider, et à poursuivre
aussi un référencement au niveau du réseau de la santé. Pour moi, ça, Mme la
Présidente, c'est hyperimportant, c'était un engagement qui me tenait vraiment,
vraiment à coeur, et je suis très fière de dire aujourd'hui que c'est réussi.
L'autre
chose, c'est la culture. La culture, je peux penser à mes organismes comme
Racines plurielles, le 103,3 TVRS, les organismes culturels comme Zocalo, Zèbre Jaune. Il y a tout le volet
culture Montérégie, il y a le patrimoine religieux de l'église Saint-Antoine.
On a fait un investissement majeur en culture et on va continuer de le faire.
Et ça me fait plaisir d'annoncer des
montants ou des programmes, mais je vois cette richesse dans ma
circonscription, comment c'est important, la culture. Ça laisse un
héritage, ça laisse une marque, ça laisse une histoire à raconter pour les
futurs résidents de ma circonscription, mais ça laisse vraiment une marque et
un héritage pour tous.
Il y a aussi le volet des nouveaux arrivants. Ma
collègue, tout à l'heure, parlait de tout le financement qu'on a décidé de mettre pour apprendre le français. Le
financement, effectivement, a triplé. Et, dans ma circonscription, j'ai l'école
de francisation qui est là. Donc, quand le nouvel arrivant arrive,
arrive en premier dans ma circonscription et utilise l'école de francisation,
le financement a triplé. Pour moi, c'est hyperimportant. Et je vois quand on
les aide à s'intégrer, et ça fonctionne très bien, Mme la Présidente.
Donc, pour terminer, je poursuis également mon
travail en première ligne, utiliser le bon professionnel au bon endroit. Je
continue à poursuivre l'accès... à améliorer l'accès en première ligne. C'est
un travail colossal. On fait des tournées à travers le Québec pour valoriser
les CLSC, pour améliorer la trajectoire des patients, Mme la Présidente. Et on va y arriver. On annonce graduellement chaque
programme au CISSS et au CIUSSS. J'ai annoncé dernièrement, en
Montérégie-Centre, la nouvelle trajectoire pour les patients. Donc, Mme la
Présidente, le fait, c'est de trouver les endroits,
améliorer l'organisation du travail et de faire en sorte que, peu importe où la
personne demande du service, elle soit soignée.
Donc, Mme la
Présidente, je remercie grandement tous mes collègues, que ce soit ministres,
le premier ministre, pour ce budget. Pour moi, c'est super important de
voir mes projets, mes engagements réalisés dans ma circonscription, et je vais
continuer mon travail d'arrache-pied pour les citoyens de Marie-Victorin.
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole à la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci, Mme la
Présidente. Donc, ici aujourd'hui pour parler d'un budget historique,
historique dans son déficit de 13,6 milliards de dollars. On le sait
tous, quand la CAQ est arrivée au pouvoir, il y a sept ans, le Parti libéral avait laissé
7 milliards de dollars dans les coffres du gouvernement. On se
retrouve sept ans plus tard, et non seulement il n'y a pas de surplus, mais, si
on additionne ces 7 milliards au déficit actuel, on se trouve avec un
déficit de 20 milliards de
dollars de ce... plus de 20 milliards de ce gouvernement depuis son
arrivée. Donc, une gestion de l'argent des
contribuables qui n'a pas été responsable jusqu'à présent, parce que les
Québécois ne sentent pas qu'ils ont un retour sur leur argent.
Moi, mes responsabilités, entre autres, c'est
porte-parole pour tout ce qui est services sociaux, donc personnes itinérantes,
personnes avec un handicap, un trouble du spectre de l'autisme, des enjeux de
santé mentale. Et, avec ce budget, on a vu
une augmentation piètre de 3 % de la croissance des investissements en
santé, ce qui signifie le coût... et ce qui ne répond même pas au coût du système, qui sont à une augmentation
de 5,4 %. Donc, ce que ça veut dire, pour les personnes, l'an dernier, qui, par exemple, n'ont
pas eu accès à leurs... au nombre évalué pour leurs chèques emploi-service,
qui ont vu leurs heures coupées, qui ont vu
leurs demandes refusées, bien, pour toutes ces personnes et toutes ces
familles-là, cette situation va
perdurer pour la prochaine année et pour l'année suivante, car le réseau ne
pourra pas répondre également à la croissance du vieillissement.
• (11 h 30) •
Au Québec, on sait tous que, dans les prochaines
années, nous allons vivre un boom davantage dans tout ce qui est la question des personnes aînées qui
requièrent, évidemment, des services, en matière de santé, additionnels. Donc,
on n'a pas, prenant cette réalité en compte,
ce 3 %... bien, en fait, ce 3 % ne prend pas cette réalité en compte,
ce qui veut dire que le 2 % qui
est prévu pour l'année prochaine va creuser le manque à gagner davantage, ce
qui veut dire qu'il y aura moins de services pour les personnes qui en
ont besoin le plus.
Et, justement, dans la dernière année, on a vu
plusieurs programmes pour les personnes vivant avec un handicap être coupés, que ce soit le Programme d'adaptation
de domicile, le chèque emploi-service, les contrats d'intégration au travail,
la tarification possible pour le soutien au domicile, et où est le transport
adapté, se posent plusieurs... surtout dans les régions éloignées.
Donc, on va commencer avec le Programme
d'adaptation de domicile, qui a été suspendu l'automne dernier, en manque de
fonds. Il y a des personnes qui sont sur des listes d'attente pour le Programme
d'adaptation de domicile, qui sont là depuis quatre ans, qui ont besoin que ces
travaux-là se fassent pour pouvoir avoir une certaine autonomie et avoir une
certaine dignité en restant chez soi, que ce soit l'installation d'une rampe
pour bien pouvoir monter des escaliers ou monter l'entrée, que ce soit
l'installation pour des appareils qui vont aider la personne à avoir une
certaine autonomie en se baignant. Ce qu'on a vu cette année, c'est un budget
de 38 millions de dollars, tandis que le budget de l'année passée était de
37,2 millions de dollars. Et, encore une fois, on s'attend à ce que
le budget ne passe pas l'année.
Le budget va s'épuiser comme il s'est épuisé
l'année dernière, avec une augmentation qui ne représente même pas l'inflation.
Donc, des personnes qui... et je suis sûre que tous les députés dans... à
l'Assemblée nationale ont reçu des communications de la part de leurs citoyens,
comme j'en ai reçu plusieurs, pour dire : Ça fait plusieurs années qu'on
attend, notre projet a été approuvé, et là on s'est fait appeler par notre CLSC
pour nous dire que le budget a été suspendu et on ne sait pas s'il y aura assez
de fonds dans le prochain budget pour pouvoir accomplir ces travaux. Parce que dites-vous que, s'il y a des gens qui sont sur
la liste d'attente depuis quatre ans, ça veut dire qu'il y a des travaux qui ont
été approuvés qui doivent être financés. Donc, des projets qui seront déposés
cette année, probablement n'auront pas de fonds dans la prochaine année pour
pouvoir accomplir ces travaux, encore une fois, ce qui fait en sorte que les
personnes vivant avec un handicap ont de la difficulté à rejoindre l'autonomie
auxquels ils pourraient... auxquels ils devraient avoir droit, si l'adaptation
de leur domicile a été faite.
Notre collègue nous a parlé de la question de
l'itinérance plus tôt. L'itinérance, comme on le sait, en 2022, le dernier dénombrement du gouvernement, nous étions
à 10 000 personnes. Il va y avoir un dénombrement qui va se faire
dans la prochaine année. Et le ministre l'a
admis en crédits provisoires, on s'attend tous à ce qu'il y ait une augmentation
du nombre de personnes itinérantes au Québec.
Et je vous
citerai la mairesse de Gatineau. Et, à Gatineau, comme vous le savez peut-être,
dans le dénombrement de 2022, il y a une augmentation de 268 % de
l'itinérance à Gatineau en l'espace de quatre ans. Alors, la mairesse, en
réponse au budget qui a été dépensé, nous dit : «L'itinérance est un autre
point de déception. La ville a déjà investi 5 millions de dollars
pour compenser le manquement de financement dans ce domaine, bien que cela
relève de la compétence du gouvernement
fédéral. La réponse dans le budget du gouvernement est limitée en matière
d'itinérance et, soyons réalistes, ne suffira pas sur le terrain pour
endiguer la situation comme elle en est à ce moment-là. Si les fonds sont
alloués aux services policiers et au logement transitoire, aucun nouvel
investissement n'est prévu pour le fonds d'aide au logement communautaire.» Donc,
clairement, on voit que le gouvernement investit dans l'itinérance, mais
investit un petit peu partout. Il n'y a pas de vision. Les résultats ne sont
pas là. Quand les villes doivent eux-mêmes investir des millions de dollars
pour gérer l'itinérance, ce qui n'est pas un enjeu municipal, clairement, il y
a un manque de communication entre le gouvernement et les municipalités.
Et, quand on
parle d'itinérance, on voudrait parler beaucoup de la prévention, et on voit de
plus en plus de jeunes qui se retrouvent en situation d'itinérance au
Québec, et le ministre s'est dit préoccupé, qu'il allait mettre des mesures de
l'avant. Mais le Regroupement des Auberges du coeur, qui sont là pour être un
petit peu le pont entre les jeunes qui sortent de la DPJ avant de se retrouver
de façon autonome, ils sont là pour être le pont, pour s'assurer, justement,
qu'ils ne se retrouvent pas dans la rue, pour s'assurer qu'on leur donne... on
les encadre, on leur donne les outils, les moyens dont ils ont besoin pour justement ne pas se
retrouver dans la rue. Et le Regroupement des Auberges du coeur du Québec,
à propos du dernier budget, «constate le mépris pour le travail colossal
des Auberges du coeur. Cet exercice annuel est l'occasion pour le gouvernement d'indiquer à la population ses
priorités. Ce budget laisse planer un flou total concernant les sommes allouées
à nos actions, qui sont là, justement, pour répondre à la réalité de nos
jeunes, et nous devons refuser 6 000 demandes pour hébergement
par année.»
Donc, il y a de quoi à être concerné quand les
organismes eux-mêmes, qui déposent leurs mémoires au budget pour dire :
Voici, nos demandes, ne retrouvent pas leur compte.
Motion
formulant un grief
Donc, dans ce sens-là, je dépose une motion de
grief :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour avoir
déposé un budget 2025‑2026 qui ne
garantit pas les ressources et les moyens requis pour répondre aux besoins des
usagers, ni de maintenir durablement les services sociaux à la
population.»
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la députée. Votre
motion sera déposée sous réserve de sa recevabilité.
Je suis maintenant prête à entendre un autre
intervenant. Oui, M. le député de Beauce-Sud, la parole est à vous.
M. Samuel
Poulin
M. Poulin : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Ah mon Dieu! Ça commence bien.
Quel plaisir, aujourd'hui, de pouvoir
intervenir, évidemment, en cette Chambre. Pour spécifier, nous sommes mardi, il est 11 h 36, je ne sais pas ce
que Donald Trump va faire dans les prochaines heures. Alors, si des gens
écoutent cette intervention dans les
prochains jours, sachez que nous sommes mardi, 11 h 36, et qu'il y a
bien des éléments qui pourraient évoluer au cours des prochaines heures.
Aujourd'hui, évidemment, on parlera du budget,
on parlera de ma région, la Beauce, on parlera du bilan de nos réalisations, du portefeuille, des choix que les
Québécois auront à faire dans les prochaines semaines, dans les prochains
mois, évidemment, et nous pourrons également aborder différentes sphères qui
touchent notre société.
Commençons par le budget qui a été déposé la
semaine dernière. Les titres ont été assez durs, assez sévères,
13 milliards de déficit, et c'est comme ça qu'on a présenté le budget aux
Québécois. Il faut le mettre un peu dans son contexte, Mme la Présidente. Le Québec
fait face présentement à une croissance de la population qui est énorme, qui
est fort importante et qui fait en sorte, évidemment, que ça a mis une pression
sur les services publics à la population, il faut le mentionner, notamment
lorsqu'on parle de demandeurs d'asile, notamment lorsqu'on parle d'immigration.
Il ne serait pas honnête de le mentionner
que ça n'a pas eu une pression, notamment sur le réseau de la santé, sur le
réseau de l'éducation, sur les places en services de garde.
Même chez nous, en Beauce, où on a eu une
augmentation importante de demandeurs d'asile, j'en ai à toutes les semaines dans mon bureau, ça met une pression
également sur nos services publics, et ça, il faut le mentionner. Les autres
gouvernements n'ont pas eu cette croissance
de population là. Lorsque l'on dit qu'on est passé à plus de
600 000 demandeurs d'asile
dans les dernières années au Québec, dans tout notre processus d'immigration,
ça a mis une pression sur nos finances publiques.
L'inflation, ça a aussi eu un impact, Mme la
Présidente, l'invasion de l'Ukraine par la Russie. L'inflation, ça a aussi
touché nos gouvernements, lorsqu'on est parti en appel d'offres. Moi, je me
souviens du complexe multisports à
Saint-Georges, qui a été réalisé par notre gouvernement. Lorsqu'on est parti en
appel d'offres, où on était 12, 13 millions au-dessus que nous l'avions cru, eh bien, on a été au rendez-vous, notre
gouvernement, puis on a couvert les dépassements de coûts.
Je me souviens d'un ministre de l'Éducation, un
ancien ministre de l'Éducation qui était avec nous... qui est avec nous
aujourd'hui, qui a dit : On ne peut pas arrêter nos projets d'école au
Québec parce qu'on vit de l'inflation. Imaginez
si notre gouvernement aurait mis sur pause les projets d'école dans les dernières
années à cause de l'inflation. Bien non, on les a réalisés quand même,
Mme la Présidente. Ça fait partie du cadre budgétaire actuel.
Est-ce qu'on aurait voulu qu'on mette les CPE
sur pause, Mme la Présidente? Parce que chez nous, d'ailleurs, j'en inaugure un
autre vendredi, sur lequel on a travaillé très fort, à Notre-Dame-des-Pins.
Est-ce qu'on aurait voulu, Mme la Présidente, dire très clairement : On
n'en fera plus, de CPE, au Québec, ça coûte trop cher, on ne les financera
plus, on va mettre un moratoire sur les places en services de garde? Bien non,
Mme la Présidente, il fallait continuer, il fallait faire le rattrapage des
libéraux et des péquistes.
Alors, c'est sûr, Mme la Présidente, que ça
coûte des sous. Évidemment que la pandémie, la COVID-19, 2020, 2021, 2022, le temps supplémentaire, les coûts que
ça a coûté au gouvernement du Québec, ça s'est passé dans les sept dernières
années. Les feux de forêt, les inondations records, ça a mis une pression sur
nos finances publiques. Et maintenant, nous
avons une crise existentielle, les tarifs, où il faut se faire une réserve, Mme
la Présidente, face à ce qui se passe avec Donald Trump.
Alors, méfiez-vous des gens qui vont vous
arriver avec des solutions magiques, qui vont être sur Facebook à longueur de journée pour dire que le gouvernement
n'est pas bon puis que leur budget n'est pas bon, qu'ils ne savent pas
compter, quand ils ne font pas face aux défis pour lesquels l'État québécois
doit faire face aujourd'hui, qui sont des défis modernes, qui sont des défis nouveaux qui
n'existaient pas sous les précédents gouvernements libéraux, soit dit en
passant. Alors, évidemment que ça met une pression sur nos finances publiques.
• (11 h 40) •
Mais savez-vous quoi, Mme la Présidente? Malgré
tout, on aurait pu hausser les impôts, mardi dernier. Est-ce qu'on l'a fait? Non. Le Parti québécois, lui, on
sait qu'ils ne veulent pas baisser les impôts. Ils sont contre notre mesure de baisser
les impôts. On ne l'a pas fait. On aurait pu dire : Les taxes scolaires
que le gouvernement a baissées depuis son arrivée, on va les augmenter. Est-ce
qu'on l'a fait? Non. On aurait pu dire : Vous savez, les tarifs en
services de garde que les libéraux vous avaient déjà mis, à 20 $ par jour,
vous vous souvenez de ça, Mme la Présidente, on pourrait les augmenter. Est-ce
qu'on l'a fait? Non. Pourquoi? Parce que dans notre ADN, comme formation politique,
dans notre ADN, comme élus de ce gouvernement-là, on croit qu'il faut protéger le portefeuille des familles, on croit
qu'il faut poser des gestes au quotidien pour s'assurer que la classe
moyenne, au Québec, puisse être la moins taxée possible. Et, s'il y a quelque chose que je mesure, dans les sept
dernières années, c'est que non seulement on a eu à faire face à des défis
historiques, mais qu'en plus on a réussi à baisser le fardeau fiscal des
familles. Et ça, je pense qu'il faut le souligner, il faut en être très fiers
malgré tout.
Et évidemment, avec cette menace tarifaire, Mme
la Présidente, qui, comme vous le savez, touche énormément la région de la
Beauce... Nous sommes, évidemment, tout près de la frontière américaine, nous
avons de nombreuses entreprises qui importent de la matière première des
États-Unis, qui exportent également énormément du côté des États-Unis. C'est
pour cette raison-là qu'en janvier dernier j'ai créé une cellule économique
Beauce—États-Unis
qui rassemble les intervenants économiques de la région, qui a permis de
préparer la Beauce aux mesures tarifaires, qui a permis d'aider, oui, qui a
permis d'aider notre gouvernement à élaborer des programmes d'aide, de l'aide
responsable, Mme la Présidente, parce qu'on
ne croit pas qu'avec l'argent des Québécois il faut aller avec des subventions
à tout rompre. On y va avec des prêts qui sont responsables, qui sont
ciblés et qui viennent aider nos entreprises qui sont impactées par les tarifs.
Et déjà, Mme la Présidente, hier, j'étais sur le
terrain, évidemment, comme tous les députés, et j'étais dans une entreprise de
chez nous, impactée par les tarifs, acier, aluminium, et il me dit :
Samuel, j'ai eu 25 000 $ de tarif sur la dernière facture, je ne peux
pas vivre ça à chaque jour, je vais devoir prendre des décisions. J'étais
encore avec des entreprises dans le domaine du bois, dans les derniers jours,
qui me disaient : Je suis impacté par les contre-tarifs du gouvernement fédéral. Et le premier ministre du
Québec a très clairement indiqué au premier ministre du Canada, lors des
récentes réunions, que les contre-tarifs étaient un enjeu pour les entreprises
du Québec.
Oui, on croit à une réponse, mais il faut se
faire le moins mal possible. Et c'est pour cette raison-là que le gouvernement
du Québec est forcé à mettre des sous de côté, dans ce budget-là, qui est
inclus, évidemment, dans le déficit, pour se
dire : Il faut protéger nos parcs industriels, il faut faire face aux
aléas de l'administration américaine et de Donald Trump et il faut être
prêts pour protéger nos emplois et notre économie.
Et, parlant
de la Beauce, Mme la Présidente, la semaine dernière, Desjardins, une
institution indépendante, vous comprendrez, qui disait, dans une étude
dont je vous dis le nom, L'incidence des tarifs américains sur les régions
du Québec, parce que, d'abord et avant tout, nous sommes des régionalistes,
des nationalistes mais des régionalistes, et on disait, je cite, à la
page 4 de l'étude : «Dans la région de Chaudière-Appalaches et plus
particulièrement en Beauce, où se retrouve
principalement son industrie manufacturière, le secteur de la fabrication
représente plus de 30 % du PIB, soit
la proportion la plus élevée à travers le Québec.» C'est chez nous, ça, Mme la
Présidente. «Ce sont près de 65 % des entreprises, en Beauce, qui
exportent directement vers les États-Unis, ce qui la place en situation
précaire quant à sa dépendance face à la consommation américaine. Les
deux régions sont aussi actives dans la fabrication de bois, de produits
métalliques, deux sous-secteurs exposés aux tarifs douaniers.» Pour l'autre
région, on faisait référence à l'Abitibi-Témiscamingue, dont il y a certaines
similarités.
Mme la Présidente, évidemment, comme député, je
ne peux pas rester les bras croisés. Il y a des gens qui décident de ne pas parler des tarifs de Donald
Trump. Pour eux, ça va passer, ça n'existe pas, on va s'en sortir, mais ce n'est
pas vrai. À tous les jours, en Beauce, on a des entrepreneurs qui doivent
prendre des décisions difficiles, que ce soit le temps partagé, un programme
créé par le gouvernement fédéral qui fait en sorte qu'on est capable, pendant
un certain temps, de conserver nos employés
sur... dans l'entreprise et sur notre masse salariale. Mais il n'en demeure pas
moins que c'est des décisions très difficiles qui devront être prises
dans les prochains jours. Et certains me disaient : Même si on n'a pas les
tarifs, l'incertitude dans laquelle le président américain nous a plongés, ça
fait également en sorte que c'est
extrêmement difficile d'avoir une prévisibilité, d'investir en robotisation, en
automatisation... parce que, regardez les parcs industriels en Beauce,
depuis 2018, grâce à notre travail avec Investissement Québec, comment on a
réussi, de façon très claire, à amener nos
entreprises dans la modernité, à accepter des nouveaux contrats, à augmenter
leur productivité. On était chez Beaubois avec le premier ministre, on
nous parlait d'une augmentation de productivité de 35 %, et notre
gouvernement a été partenaire de ces investissements-là.
Alors, il y en a qui ne croient pas à l'aide aux
entreprises. Nous, on y croit, puis ce n'est pas vrai qu'on va accepter, malgré les moments très difficiles qu'on
va vivre, malgré les pertes d'emploi que nous vivons, qu'on va accepter que le PIB puis le tissu économique de la Beauce
ferment, Mme la Présidente. Je vous le dis, comme député de Beauce-Sud,
je n'accepterai pas ça et je ne laisserai pas d'autres formations
politiques nous dire que ce n'est pas important d'appuyer les entreprises au
Québec.
Maintenant...
Oui. Maintenant, notre bilan, nos réalisations. Hier, encore une fois, j'étais
à l'Hôpital de Saint-Georges où j'ai annoncé un engagement électoral que
j'avais pris en 2022. Je l'ai annoncé en septembre 2023, et hier on donnait le coup d'envoi à l'agrandissement de l'urgence de
l'Hôpital de Saint-Georges, qui était réclamé par les infirmières, par les
médecins, pour rendre l'hôpital plus ergonomique. Hier, on a donné la pelletée
de terre officielle. Le contrat a été remporté par une entreprise de Saint-Georges, JL
Groleau, 4,2 millions de dollars d'investissement de notre
gouvernement. Et, à la mi-décembre,
on aura 10 lits supplémentaires de débordement qui seront installés avec
deux nouvelles chambres de bain pour les gens de l'urgence, qui porte à un
total de quatre. C'est la modernité de nos institutions, Mme la Présidente.
Et encore une
fois, si on écoutait les oppositions, on aurait dû mettre ces projets-là sur
pause, Mme la Présidente. Bien non. Moi, je m'en suis assuré, que ce ne
soit pas mis sur pause, comme la maison des aînés qui... oui, on est en
dépassement de coûts, mais on est venus les couvrir. Puis aujourd'hui,
savez-vous quoi, la Présidente? C'est les centaines
de familles de la région qui en profitent dans le comté de Beauce-Sud. Alors,
je ne m'excuserai pas d'avoir travaillé et de m'être assuré de
couvert... d'avoir couvert, oui, les dépassements de coûts et d'avoir réalisé
ces engagements-là.
Je vous
résume rapidement, dans les 12 derniers mois, ce qui s'est passé dans la
circonscription de Beauce-Sud. Des
nombreux chantiers routiers réalisés. Les gens me le disent, les routes dans
Beauce-Sud se sont améliorées plus que jamais. Comparez ça aux
gouvernements libéral et péquiste, c'est du jamais-vu.
On a démarré la première technique policière en
Beauce, au cégep Beauce-Appalaches. Je suis allé les rencontrer, une
cinquantaine d'élèves. Ça permet la pérennité du financement de notre cégep. On
a inauguré la nouvelle piste d'athlétisme et de nouveaux plateaux sportifs à la
polyvalente Saint-Georges. Ça a permis, notamment, avec le complexe multisports, d'avoir les Jeux du Québec
en 2027 dans la région. C'est venu bonifier notre dossier de candidature, et je peux vous dire qu'on en est extrêmement
fiers. Le gouvernement, notre gouvernement a évidemment été au rendez-vous.
On a inauguré le CPE à La Guadeloupe, agrandissement,
29 nouvelles places. Saint-Honoré, 21 nouvelles places. Et je serai à
Notre-Dame-des-Pins dans les prochains jours, comme je vous le disais, pour
58 nouvelles places. C'est majeur. C'est majeur pour la Beauce. On va
faire le premier CPE préfab, Mme la Présidente, remporté, encore une fois, par
une entreprise de la Beauce. C'est ça, faire rouler notre économie. C'est le
gouvernement qui investit dans la région et ça retourne à nos entreprises.
52 nouvelles places à venir à Saint-Prosper.
J'ai créé une
cellule pour sécuriser la route 204 entre Saint-Martin et Saint-Georges et
je devrais annoncer, dans les prochaines semaines, une première série de
mesures pour sécuriser cette route fort importante chez nous.
On a signé
une nouvelle entente pour ouvrir la Maison Gilles-Carle. J'aurai, encore une
fois, de bonnes nouvelles à annoncer parce que la Coop Aide chez soi, comme
vous le savez, je l'ai annoncé en décembre, a accepté d'être le porteur du projet. On est à la recherche de nouveaux
lieux. On pense l'avoir trouvé et de pouvoir faire les annonces prochainement.
L'autoroute 73, qui figure toujours au programme
québécois des infrastructures et qui annonce au rythme de la collaboration des
propriétaires de terrains... On investit pour la réfection de la maison des
jeunes à Saint-Georges. On a appuyé
financièrement de nombreux événements et festivals dans la région. Et j'ajoute,
depuis ce mandat-ci, on a ouvert une aire ouverte en santé mentale et
santé physique chez les jeunes à Saint-Georges pour les 12-25 ans. On a
réhabilité le pont Perrault pour les VTT, les motoneiges, les vélos, les
piétons. On a également de nouveaux logements abordables,
un chantier qui va débuter à Saint-Georges bientôt, mais également un à
Saint-Prosper, qui est présentement ouvert.
Je vais vous
parler de l'essence, Mme la Présidente. J'ai pris l'initiative, en juin 2023,
le premier élu dans la Beauce, pour dénoncer le prix de l'essence à
Saint-Georges, qui était plus élevé qu'ailleurs au Québec. Ne cherchez pas, là,
dans la revue de presse, il n'y n'a pas d'autres élus en Beauce qui ont
parlé du prix de l'essence. Deux rapports de la Régie de l'énergie sont venus
démontrer qu'effectivement les marges de profit à Québec et en
Chaudière-Appalaches avaient augmenté au cours des cinq dernières années. Avec
notre collègue le ministre de l'Énergie de l'époque, nous avons mandaté Robert
Clark afin qu'il puisse déposer un rapport sur l'étude de marché sur l'essence.
J'ai demandé au Bureau fédéral de la concurrence de faire enquête. Ils ont été
vus dans la région, ils font leur travail. Ça peut prendre plusieurs années,
mais on a pris un engagement important comme gouvernement, c'est d'abolir le
prix plancher dans le secteur de l'essence, une mesure qui avait été mise en
place par le Parti québécois en 1996 pour protéger les indépendants. Et, de fil en aiguille, nous nous sommes aperçus que
les indépendants, en fait, Mme la
Présidente, ont tout de même été acquis
par des bannières au fil des années. Alors, on n'a pas protégé ce marché-là. Et
l'intention de notre gouvernement, je le répète,
dans les prochains mois, dans le cadre du projet de loi n° 69, ça a déjà
été annoncé, Mme la Présidente, c'est de pouvoir abolir le prix plancher
dans le domaine de l'essence pour ramener une libre concurrence, pour faire en
sorte que, si une bannière décide de baisser
le prix, par exemple, à 1 $ le jeudi, il va pouvoir le faire. Il y a beaucoup
de cartes de fidélité maintenant, ce qui fait en sorte qu'on baisse les
prix de l'essence présentement jusqu'à 0,10 $, 0,07 $. Alors, on veut ramener cette concurrence-là. On croit à
la déréglementation, on croit au libre-marché et on va mettre fin à cette
mesure mise en place par le Parti québécois.
Pourquoi? Dans l'objectif d'avoir une meilleure concurrence et dans l'objectif
que le consommateur puisse payer son essence moins cher. Ce n'est pas une
recette miracle, mais, tout de même, on croit
que ça peut créer une meilleure concurrence au Québec. Et je continue d'y
travailler, évidemment, avec la ministre de l'Énergie, et vous aurez des nouvelles de moi, évidemment, dans les
prochaines semaines, au fil de l'adoption de cette loi-là.
• (11 h 50) •
Je conclurai, Mme la Présidente, en disant que
nos défis sont très grands. Évidemment, il y a une formation politique qui propose aux Québécois, dans les
prochains mois, de lancer le Québec dans une démarche référendaire sur l'indépendance.
Selon eux, face aux États-Unis, nous devrions lancer le Québec dans une
démarche référendaire. Nous devrions, dès l'automne 2026, prendre des
fonds publics du gouvernement du Québec pour faire la promotion de l'indépendance et d'un référendum. C'est ça qui
est sur la table, Mme la Présidente. Moi, je ne crois pas, je ne crois pas,
surtout dans le contexte actuel, que l'on doit lancer le Québec dans une
démarche référendaire, Mme la Présidente. Et je
ne crois pas que les Beaucerons, en grande majorité, croient que le Québec
serait mieux servi dans une démarche référendaire, face aux États-Unis,
et éventuellement devenir un pays.
Alors, Mme la
Présidente, il est important d'expliquer ces choix-là aux Québécois. Moi, je
fais le choix, Mme la Présidente, de l'économie. Je fais le choix, oui,
je fais le choix que, oui, on doit travailler avec les autres provinces canadiennes. Je fais le choix, Mme la Présidente, qu'on est
capables de se concerter et de travailler sur des nouveaux marchés où on est
capables de dire que nos grandes entreprises manufacturières, mais aussi nos
petites et moyennes entreprises, notamment en Beauce, puissent être... puissent
avoir une vision dans les prochaines années pour exporter, pour se développer, et c'est là-dessus que nous
allons travailler. Et, vous le savez, je viens d'une famille d'entrepreneurs de
la Beauce qui a vécu les tarifs de plein fouet dans les années 2000, les
tarifs de l'administration américaine. Alors, je suis bien placé pour
comprendre ce que nos entrepreneurs vivent présentement, l'incertitude et les
décisions extrêmement difficiles
qu'elles doivent prendre. Et, Mme la Présidente, je veux vous assurer qu'on ne
lâchera pas. Tout le gouvernement du Québec est mobilisé pour s'occuper de
l'économie, s'occuper de laïcité également, du respect de nos valeurs québécoises.
J'en parlais il n'y a pas tellement
longtemps, à quel point les changements qui sont proposés par le ministre de
l'Éducation pour le respect de la laïcité et le mandat que le ministre
de la Laïcité a donné pour réviser la loi n° 21, nous
donner des nouveaux pouvoirs, ça touche également les régions du Québec, Mme la
Présidente. Alors, c'est là-dessus qu'on va travailler, économie, laïcité et
s'assurer que la Beauce, Mme la Présidente, se propulse toujours plus loin. Merci.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole à la députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Mme Amélie
Dionne
Mme Dionne : Merci, Mme la
Présidente. Alors, salutations à mes collègues ici, en Chambre. Je vous dirai
qu'au niveau du budget j'aborderai... je continuerai dans la même ligne que mon
collègue de Beauce-Sud, le collègue député,
parce que, chez nous aussi, dans le Bas-Saint-Laurent, il y a des impacts à cette guerre tarifaire
présentement, et notre gouvernement a décidé de mieux protéger notre
économie, dont celle de chez nous.
Donc, vous savez que, dans le contexte
économique actuel, qui a secoué non seulement le Québec, mais aussi nos
partenaires internationaux et nationaux, on doit fournir des efforts
supplémentaires pour assurer notre prospérité, notre place comme... et notre place comme leader économique et aussi au
niveau mondial. On doit protéger notre économie, mais également saisir des
opportunités de pouvoir innover et se diversifier. Notre gouvernement s'est
engagé, Mme la Présidente, depuis 2018, à rattraper nos voisins de
l'Ouest, de l'Ontario et le reste du Canada en termes de niveau de vie, et
c'est ce que nous avons fait. On continue nos efforts, et de façon équilibrée,
comme l'a démontré le budget 2025‑2026, en prenant en compte le contexte
économique actuel.
J'aimerais vous présenter, Mme la Présidente,
certaines initiatives du budget qui auront un impact direct pour mes citoyennes et citoyens de la circonscription de Rivière-du-Loup—Témiscouata, incluant Les Basques, et qui sont aussi en lien avec mes
priorités en tant que députée.
Bien sûr, on ne peut pas ne pas parler
d'économie pour le Bas-Saint-Laurent. Donc, à court terme, notre gouvernement s'est fermement engagé à soutenir nos
entreprises qui seront en difficulté en raison des conflits commerciaux.
Dans la période de transition, on appuiera aussi l'économie de nos régions en
augmentant les investissements dans les infrastructures et en travaillant avec
les autres provinces pour stimuler et diminuer les obstacles au commerce sur le
marché canadien. Donc, ça, ce sont de bonnes nouvelles pour nos PME ici, en
circonscription.
Enfin, on veut garder le cap sur la création de
richesse à long terme, bien évidemment, en stimulant les investissements à l'innovation dans les
entreprises afin de leur permettre de solidifier leur position concurrentielle,
et ça, on ne parle même plus juste nord-américaine, mais on parle sur
l'échiquier mondial, et ça, ça touche les entreprises manufacturières de notre
région, Mme la Présidente.
Les régions... Mme la Présidente, il n'y a aucun
doute que la protection de l'économie de nos régions est essentielle pour
affronter les défis économiques qu'on confronte depuis le mois de janvier. Le
Bas-Saint-Laurent et principalement la circonscription de Rivière-du-Loup—Témiscouata—Les Basques
est riche en ressources et en expertise, ce
qui nous donne un avantage incroyable pour optimiser la diversification de
notre économie, la création de richesse et l'augmentation de notre offre
commerciale.
Bonne
nouvelle, dans le cadre du budget actuel, notre gouvernement a annoncé un
montant de 759 millions de dollars sur cinq ans pour favoriser
l'apport des régions à la création de richesse. On parle, à l'intérieur de
cette enveloppe budgétaire, de dynamisation économique, on parle aussi de
valoriser nos minéraux critiques et stratégiques, on parle également du
développement du secteur bioalimentaire, la poursuite, bien évidemment, du
secteur touristique et, bien entendu, un soutien colossal pour l'industrie
forestière.
Bien évidemment, ce sont des mesures qui ont été
très bien accueillies par les entreprises et les élus de ma circonscription,
car ces mesures sont directement liées à notre économie, soit le secteur
forestier, le bioalimentaire et, bien entendu, l'industrie touristique. À ce
titre, la table régionale des élus du Bas-Saint-Laurent, dans son communiqué de
presse, a souligné de façon positive les investissements visant à soutenir
l'innovation et la diversification pour nos entreprises et pour notre secteur
forestier.
Mme la Présidente, on dit souvent que la
capitale de la PME au Bas-Saint-Laurent se situe chez nous, dans la MRC de Rivière-du-Loup, dans la circonscription.
Donc, bonne nouvelle également pour nos entrepreneurs et nos PME, on a
décidé de contribuer davantage parce qu'ils contribuent vraiment de façon
significative à l'économie du Québec. Donc, notre gouvernement prévoit
42,3 millions de dollars sur trois ans pour mettre en place le Plan
PME 2025‑2028. Les PME de ma circonscription et celles de l'ensemble du
Québec, bien évidemment, pourront bénéficier d'un soutien adapté de la part d'Investissement
Québec, qui, on se souviendra, on... qu'on a régionalisé, il y a quelques
années, justement, pour pouvoir être en
mesure de mieux soutenir les entreprises de toutes les régions du Québec. Donc,
vous savez, Mme la Présidente, 90 % des interventions d'Investissement
Québec sont réalisées auprès d'entreprises de moins de 200 employés.
Et ça, je peux vous dire que ça me parle, ça nous parle, dans la
circonscription de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Le Plan PME, bien, c'est certain, a pour
objectif d'aider les entreprises de toutes les régions du Québec, bien évidemment, d'avoir accès à des services et à
l'accompagnement dont elles ont besoin pour assurer leur développement. Vous savez, je reviens d'une tournée dans le
comté, comme tous mes collègues le font, hein? On fait du terrain beaucoup,
de ce temps-ci, parce qu'on sent
l'inquiétude chez nos entrepreneurs. Et, oui, nos entrepreneurs nous ont parlé
beaucoup d'investissement, de programmes financiers, mais elles ont aussi
besoin d'être accompagnées, nos entreprises ont besoin de cet
accompagnement-là, parce que c'est du jamais-vu, ce qu'on vit présentement, ce
que nos entrepreneurs vivent. Donc, je vous dirais que cette mesure-là est très
bien...
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée, je dois vous interrompre et vous demander si vous souhaitez
poursuivre votre intervention à la reprise du débat.
Mme Dionne : ...
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Vous
allez poursuivre après... à la prochaine séance de débat.
Maintenant,
compte tenu de l'heure, et afin de permettre la tenue des affaires courantes,
cet après-midi, le présent débat est ajourné.
Les travaux sont suspendus jusqu'à
13 h 40. Merci, tout le monde.
(Suspension de la séance à 12 heures)
(Reprise à 13 h 40)
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Bon
mardi. Vous pouvez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous débutons
nos travaux à la déclaration de députés, et je cède immédiatement la parole à
M. le député de Masson.
Souligner la présence d'élèves de l'école secondaire
Le Prélude en visite à l'Assemblée nationale
M. Mathieu Lemay
M. Lemay : Mme la Présidente,
nous avons aujourd'hui le plaisir d'accueillir une quarantaine de jeunes étudiants de l'école secondaire Le Prélude,
de Mascouche, et je tiens à leur souhaiter la bienvenue à l'Assemblée
nationale, la maison du peuple.
Alors, en tant qu'étudiants du profil citoyen du
monde, ils explorent les enjeux démocratiques de notre époque à travers les thématiques mises de l'avant par
l'UNESCO, soit le vivre-ensemble, l'ouverture sur le monde, l'environnement,
et bien plus encore.
Et, vous savez, Mme la Présidente, ces jeunes
ont fait le choix de venir nous visiter, et on me dit qu'ils ont hâte
d'entendre la période de questions. Alors, je suis particulièrement heureux de
constater leur intérêt pour la politique, puisque les choix qu'ils font aujourd'hui
auront un impact durable sur leur avenir et celui des générations futures.
Et, en
terminant, Mme la Présidente, je tiens à remercier les enseignants qui
accompagnent ces jeunes aujourd'hui, soit Mme Stéphanie, M. Stéphane,
M. Maxime et M. Guillaume, qui sont juste ici, dans les tribunes. Merci
d'offrir à vos élèves cette opportunité précieuse. Vous êtes tous... C'est un
réel privilège de tous vous accueillir aujourd'hui. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Nous
poursuivons avec Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
Rendre hommage à Mme Liliane Côté
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe : Mme la
Présidente, c'est avec fierté que je souligne la contribution remarquable d'une
citoyenne engagée d'Outremont, Mme Liliane Côté.
Pendant plus de 35 ans, Mme Côté a
oeuvré à la promotion des valeurs de justice et d'égalité entre les sexes. Elle s'est particulièrement investie dans la lutte
contre la violence faite aux femmes, un enjeu malheureusement toujours
d'actualité.
Gestionnaire, formatrice, chercheuse
et intervenante de terrain, elle a mis son expertise au service de nombreuses
femmes ici, au Québec, comme à l'international. À la tête du regroupement
provincial des maisons d'hébergement puis en soutien aux directions de ces maisons, elle a exercé un leadership
engagé et respecté. Comme formatrice, elle a partagé ses connaissances
dans plus de 30 maisons d'hébergement en développant des outils juridiques
clairs et accessibles.
Mme Côté incarne l'exemple d'un engagement
constant, humain et inspirant. C'est donc avec grande considération que
je lui remettrai la Médaille de l'Assemblée nationale.
Merci, Mme Côté,
pour votre contribution inestimable, qui force l'admiration.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Mme la députée de Soulanges,
à vous la parole.
Rendre hommage à Mme Josée
Alison
Mme Marilyne Picard
Mme Picard : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. En ce Mois de la jonquille, je profite de l'occasion pour mettre la
lumière sur une femme particulièrement inspirante de ma circonscription, plus
précisément de la municipalité de Saint-Polycarpe.
Mme Josée Alison
est un exemple de générosité et d'engagement. Elle s'occupe de préparer des
sacs-cadeaux et des Tuques de l'espoir en partenariat avec l'Hôpital du Suroît
pour les remettre aux patients souffrant de cancer.
Chaque sac qu'elle
prépare, chaque sourire qu'elle offre est une dose de réconfort qui peut faire
une réelle différence dans la vie des patients. Par son travail dévoué auprès
des patients atteints de cancer, elle a su apporter une lueur d'espoir dans des
moments particulièrement éprouvants pour eux.
Son dévouement, son
implication sont un bel exemple à suivre.
Merci, Josée, pour
tout ce que tu fais, ton dévouement et ta grande générosité.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons avec Mme la députée de
Mercier.
Inviter les citoyens à participer à la campagne de
financement de
Radio Centre-Ville à l'occasion de son 50e anniversaire
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal :
Merci, Mme la Présidente. Samedi dernier, j'ai passé une excellente soirée
au gala pour fêter les 50 ans de Radio Centre-Ville.
Radio Centre-Ville,
c'est une radio qui est située dans mon comté, dans le Mile End, et ce n'est
pas n'importe quelle radio, c'est vraiment un endroit qui fait en sorte que les
gens qui viennent de, peu importe, partout à travers le monde, quand ils
viennent au Québec, ils sentent que le Québec, c'est chez eux.
Radio Centre-Ville a
beaucoup, beaucoup donné à la communauté et aujourd'hui Radio Centre-Ville a
besoin de notre aide, parce qu'elle est en train de rénover un bâtiment dans le
Mile End, et c'est un immense projet qui va lui permettre de faire résonner sa
voix pendant encore longtemps.
Moi, je suis marraine
de cette radio depuis quelques années et je suis heureuse d'annoncer que je
donne et je contribue à Radio Centre-Ville,
pour son projet de grande rénovation, 5 000 $, dont 4 000 $
provient de mon augmentation de salaire.
J'invite
tous ceux et celles qui nous écoutent et qui le peuvent à aussi contribuer au
projet de Radio Centre-Ville pour qu'elle continue à résonner encore longtemps
sur nos ondes mais aussi dans nos coeurs. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons
avec M. le député de Blainville.
Rendre hommage à M. Georges
Flanagan
M. Mario Laframboise
M. Laframboise :
Mme la Présidente, il me fait grand plaisir, aujourd'hui, de rendre un
hommage particulier à M. Georges
Flanagan, président sortant de l'Association de l'âge d'or de Bois-des-Filion,
ici présent dans nos tribunes avec sa conjointe.
Au cours des neuf
dernières années, en tant que président de l'Association de l'âge d'or de
Bois-des-Filion, M. Flanagan et ses
amis du C.A. ont organisé une panoplie d'activités de tous genres, notamment
sorties au casino, dîners d'amitié, soirées de danse. Il a bonifié cette offre
de services en créant de toutes pièces un cinéclub ainsi qu'une boîte à
chansons rendant hommage à la chanson francophone.
Occupant pendant plus
de 32 ans de nombreux postes de gestion dans la fonction publique
canadienne, son expérience lui a permis d'insuffler du dynamisme et de la
créativité afin de répondre le mieux possible aux besoins des
citoyennes et citoyens du bel âge de Bois-des-Filion et des villes
avoisinantes. Sa capacité d'écoute, son leadership et sa bienveillance ont fait
de lui un président exceptionnel, qui a touché le coeur de tous et de toutes.
Permettez-moi
de féliciter chaleureusement M. Georges Flanagan pour son apport au sein
de notre communauté. Je salue le conseil d'administration et tous les
membres de l'Association de l'âge d'or de Bois-des-Filion. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole à
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Souligner la Journée nationale
des cadres des centres de la
petite enfance et des bureaux coordonnateurs
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone :
Merci. Le 31 mars 2025 marquait la troisième édition de la Journée
nationale des cadres des centres de la
petite enfance et des bureaux coordonnateurs. Il est, pour moi, de... Il est
important pour moi de prendre un moment pour souligner le travail
exemplaire, souvent gardé dans l'ombre, de ces gestionnaires qui, jour après
jour, jouent un rôle central au sein de leurs organisations.
À travers la
province, ce sont plus de 98 % des postes de cadre de CPE et de bureau
coordonnateur qui sont occupés par des femmes, qui oeuvrent avec brio en tant
que leaders et réelles figures d'inspiration pour les prochaines générations. Le travail de coeur et de dévouement
de ces quelque 1 900 gestionnaires est essentiel pour le bon
fonctionnement du plus grand réseau d'entreprises d'économie sociale du
Québec.
Cette journée
représente donc l'occasion de souligner et de reconnaître publiquement leur
engagement, leur contribution et leur dédication au bien-être de nos
tout-petits. Merci pour votre travail formidable.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons avec Mme la députée de Laval-des-Rapides.
Souligner le 30e anniversaire
d'Autisme Laval
Mme Céline Haytayan
Mme Haytayan :
Merci, Mme la Présidente. Depuis 30 ans, Autisme Laval travaille à
améliorer le quotidien des personnes vivant avec un trouble du spectre de
l'autisme, un TSA.
Leur équipe dévouée
déploie un riche éventail de services visant à favoriser l'intégration des
personnes TSA et à faciliter leur quotidien. Leur centre d'activités, leur
maison spécialisée ainsi que leur plateau d'intégration au travail permettent
aux personnes TSA de se développer et de s'épanouir, le tout dans un cadre
sécurisant conçu pour répondre à leurs besoins.
Je
tiens à souligner l'excellent travail du D.G., du directeur général, Germain
Lafrenière, ainsi que de l'ensemble des membres de son équipe et des
bénévoles qui sont dévoués à l'organisme.
Bon
30e anniversaire, Autisme Laval, et longue vie à vous! Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons avec M. le député de Beauharnois.
Souligner le 125e anniversaire
du Club de curling de Valleyfield
M. Claude Reid
M. Reid :
Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, je tiens à souligner le
125e anniversaire du Club de curling de
Valleyfield, qui était connu, à cette époque, sous le nom du MOCO Club, car
c'est la Montréal Cotton Company qui l'avait fait construire pour ses
employés au début du siècle dernier. En septembre 1978, un nouveau site plus
moderne avec trois glaces a été érigé sur les mêmes terrains.
Tout au long de la
saison, le Club de curling de Valleyfield est un lieu très fréquenté par un
grand nombre de joueurs de la région, mais
on va également y faire un tour pour jaser, prendre des nouvelles et discuter
politique, bien entendu.
Un
fait marquant à souligner dans les annales de ce mythique endroit, c'est qu'en
125 ans d'histoire Mme Linda Lessard, qui est l'actuelle
présidente du conseil d'administration, est la toute première femme de
l'histoire du club à occuper cette fonction.
Félicitations aux
nombreux membres qui oeuvrent chaque jour à préserver ce lieu incontournable
pour la pratique du curling! Et un grand merci à toute l'organisation pour
votre dévouement et votre engagement.
Bon
125e anniversaire au club de curling et longue vie à vous! Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, je suis prête à céder
la parole à Mme la députée de Rimouski.
Souligner
le 150e anniversaire de la congrégation des
Soeurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire
Mme Maïté Blanchette
Vézina
Mme Blanchette
Vézina : Merci, Mme la Présidente. Le 12 mars dernier, j'ai eu
l'honneur de remettre une médaille de l'Assemblée nationale à la congrégation
des Soeurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire pour souligner leurs 150 ans
d'engagement exceptionnel envers l'éducation et le développement de l'Est du
Québec.
Depuis un siècle et
demi, ces femmes remarquables ont façonné notre région en formant des
générations d'élèves, en soutenant les communautés et en transmettant des
valeurs essentielles, comme celles de la solidarité et de la persévérance. Leur
influence dépasse largement les salles de classe. Elles ont contribué à l'essor
social, culturel et économique de notre territoire.
Aujourd'hui,
nous reconnaissons leur apport inestimable. Grâce à elles, l'Est du Québec
s'est enrichi de savoirs, d'initiatives et d'opportunités qui ont marqué
notre histoire collective.
Merci
à ces bâtisseuses d'hier et d'aujourd'hui. Que leur engagement continue
d'inspirer les générations futures. Merci, Mme la Présidente.
• (13 h 50) •
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. M. le député de Saint-Jean,
à vous la parole.
Souligner l'importance d'un
virage du Québec vers la défense
M. Louis Lemieux
M. Lemieux :
Mme la Présidente, il faut que je vous parle de l'importance, pour mon comté de
Saint-Jean, de la question que le premier ministre est en train d'évoquer en ce
moment en Allemagne, le virage nécessaire du Québec vers la défense.
Oui, je sais, ça peut
avoir l'air opportuniste de vous dire ça au moment où le premier ministre en
parle, mais ça fait des années que je vous parle d'un projet de zone
d'innovation en sécurité civile et publique et en défense dans Le
Haut-Richelieu.
C'est vrai, il nous
manquait toujours un gros client comme IBM, à Sherbrooke, pour devenir une
vraie de vraie zone d'innovation, mais les dernières années de travail nous ont
bien montré que nous avons une place dans ce marché de la défense, de la
recherche à la fabrication, en passant par l'innovation.
Et je peux vous dire
que le discours du premier ministre, qui parle de profiter de l'opportunité
d'un recadrage de l'économie mondiale et de
l'ordre mondial pour promouvoir l'industrie québécoise de la défense, est
accueilli chez nous avec enthousiasme et espoir. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, nous poursuivons
avec M. le député de Chapleau.
Souligner le 40e anniversaire
de l'Association des retraitées et
retraités de l'éducation et des autres services publics
du Québec, secteur des Draveurs
M. Mathieu Lévesque
M. Lévesque
(Chapleau) : Merci, Mme la
Présidente. Je prends la parole, aujourd'hui, pour souligner le
40e anniversaire de l'association des retraités de l'enseignement du Québec,
secteur des Draveurs.
Depuis sa fondation,
l'AREQ des Draveurs a joué un rôle essentiel dans la défense des droits des
aînés et l'amélioration de leur qualité de vie. Le secteur des Draveurs, qui a
vu le jour sous l'impulsion de visionnaires comme Suzanne Lalonde et Roger
Couture, a su évoluer et prospérer grâce à l'engagement indéfectible de ses
membres.
Au fil des ans, des
leaders comme Nicole Plante, Adrienne Carpentier, Marie-Claire Cronier et Lise
Brunet ont poursuivi cette mission avec passion
et dévouement afin de faire de l'AREQ des Draveurs un lieu de rassemblement et
de solidarité. Grâce à leur leadership, cette association a organisé des
événements marquants et des initiatives importantes, comme le tournoi de golf
au profit de la Fondation Laure-Gaudreault, l'exposition d'artistes locaux, des
comités d'entraide, des événements culturels et des activités sociales.
À présent, sous la
présidence de Mme Diane Desroches, l'AREQ des Draveurs est un véritable
phare pour les retraités de la région de l'Outaouais, un lieu où les aînés
trouvent écoute, soutien et camaraderie.
Je
tiens à remercier et à féliciter chaleureusement tous ceux qui, au fil des ans,
ont contribué à faire de l'AREQ ce qu'elle est aujourd'hui. Bon 40e!
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : M. le député, j'ai remarqué que vous n'aviez pas le
même titre, le même sujet de votre déclaration de député. Alors, je comprends
que vous demanderiez le consentement, un peu en retard. Mais est-ce qu'il y a
consentement?
Des voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Évidemment, il faut le demander avant la déclaration, que je vous
rappelle, mais du moins je voulais le souligner. Donc, il y avait, du
fait même, consentement pour changer de sujet.
Ceci étant dit, je mets fin à la déclaration de
députés.
Et je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 13 h 53)
(Reprise à 14 h 06)
La
Présidente : Bonjour, tout le monde. Vous êtes nombreux
aujourd'hui. Mesdames messieurs, bienvenue. Le parlement du Québec,
c'est chez vous.
Messieurs dames les députés, nous allons nous
recueillir quelques instants.
Je vous remercie beaucoup. Veuillez vous
asseoir.
Présence
d'une délégation de parlementaires catalans dirigée par
le président du Parlement, M. Josep Rull i Andreu
Eh bien,
aujourd'hui, j'ai le plaisir de souligner la présence, dans les tribunes, d'une
délégation de parlementaires catalans, à l'occasion de la
quatrième session de la Commission interparlementaire Catalogne-Québec, présidée
par le président du Parlement, l'honorable Josep Rull i Andreu. Leur dernière
visite ici remonte à 2009.
Présence
de l'ambassadeur de la République du Chili,
M. Juan Carlos García Pérez De Arce, accompagné
du consul général de la République du Chili,
M. Felipe Orellana Martinez
Et j'ai également le plaisir de souligner la
présence, dans les tribunes, de l'ambassadeur de la République du Chili, Son
Excellence M. Juan Carlos García Pérez De Arce, à l'occasion de sa visite
officielle. Il est accompagné du consul général de la République du Chili,
M. Felipe Orellana Martinez.
Et nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles.
Présentation
de projets de loi
À la rubrique Présentation de projets de loi, M.
leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bonjour, Mme la Présidente. Je vous demande d'appeler l'article b du
feuilleton, s'il vous plaît.
Projet
de loi n° 215
La Présidente : À l'article b du
feuilleton, j'ai reçu le rapport de la directrice de la législation sur le
projet de loi n° 215, Loi concernant la Municipalité de
Saint-Sylvestre... Saint-Sylvère, pardon. La directrice de la législation a constaté que les avis ont été faits et publiés
conformément aux règles de fonctionnement des projets de loi d'intérêt privé.
Je dépose ce rapport.
En
conséquence, M. le député de Nicolet-Bécancour
présente le projet de loi d'intérêt
privé n° 215, Loi concernant la
Municipalité de Saint-Sylvère.
Mise
aux voix
Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de
ce projet de loi?
Des voix : Adopté.
La Présidente : Adopté. M. le leader
du gouvernement.
Renvoi
à la Commission de l'aménagement du territoire
M. Jolin-Barrette : Oui,
Mme la Présidente, conformément au premier alinéa de l'article 267 du
règlement, je propose la motion suivante :
«Que le projet de loi d'intérêt privé n° 215,
Loi concernant la Municipalité de Saint-Sylvère, soit renvoyé pour consultation et étude détaillée à la Commission de l'aménagement du territoire et que la ministre des Affaires municipales
soit membre de ladite commission pour la durée de ce mandat.»
Mise aux voix
La Présidente : Cette motion
est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente : Adopté. À nouveau,
M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui,
Mme la Présidente, je vous demande d'appeler l'article c du feuilleton, s'il
vous plaît.
Projet
de loi n° 214
La Présidente : À l'article c du
feuilleton, j'ai reçu le rapport de la directrice de la législation sur le
projet de loi n° 214, Loi concernant la Ville de Rouyn-Noranda. La directrice de la législation a constaté que
les avis ont été faits et publiés conformément aux règles de
fonctionnement du projet de loi d'intérêt privé. Je dépose ce rapport.
En
conséquence, M. le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue présente le projet de loi d'intérêt privé n° 214, Loi
concernant la Ville de Rouyn-Noranda.
Mise
aux voix
Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de
ce projet de loi?
Des voix : Adopté.
La Présidente : Adopté. M. le leader
du gouvernement.
Renvoi
à la Commission de l'aménagement du territoire
M. Jolin-Barrette : Oui,
Mme la Présidente, conformément au premier alinéa de l'article 267 du
règlement, je propose la motion suivante :
«Que le projet de loi d'intérêt privé n° 214,
Loi concernant la Ville de Rouyn-Noranda, soit renvoyé pour consultation et
étude détaillée à la Commission de l'aménagement et du territoire et que la
ministre des Affaires municipales soit membre de ladite commission pour la
durée de ce mandat.»
Mise
aux voix
La Présidente : Cette motion
est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente : Adopté. Et M. le
leader du gouvernement.
• (14 h 10) •
M. Jolin-Barrette : Oui,
Mme la Présidente, je vous demande d'appeler l'article d du feuilleton, s'il
vous plaît.
Projet
de loi n° 216
La Présidente : À l'article d
du feuilleton, j'ai reçu le rapport de la directrice de la législation sur le
projet de loi n° 216, Loi concernant la Ville de Longueuil. La directrice
de la législation a constaté que les avis ont été faits et publiés conformément
aux règles de fonctionnement des projets de loi d'intérêt privé. Je dépose ce
rapport.
En conséquence, Mme la députée de Laporte
présente le projet de loi d'intérêt privé n° 216, Loi concernant la Ville
de Longueuil.
Mise
aux voix
Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de
ce projet de loi?
Des voix : Adopté.
La Présidente : Adopté. M. le
leader du gouvernement.
Renvoi
à la Commission de l'aménagement du territoire
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme la Présidente. Que le projet de loi... Conformément
au premier alinéa de l'article 277 du règlement, je propose la
motion suivante :
«Que le projet de loi d'intérêt privé n° 216, Loi concernant la Ville de Longueuil, soit renvoyé pour consultation et étude détaillée à la Commission de l'aménagement
du territoire et que la ministre des
Affaires municipales soit membre
de ladite commission pour la durée de son mandat.» Merci.
Mise aux voix
La Présidente :
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
La Présidente :
Adopté.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, Mme la ministre responsable de l'Administration gouvernementale
et présidente du Conseil du trésor.
Mme LeBel :
Merci, Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer le rapport de mise en oeuvre
de la Loi favorisant la surveillance des contrats des organismes publics et
instituant l'Autorité des marchés publics pour les années 2022 à 2024.
Merci.
La Présidente :
Ce document est déposé. M. le ministre de la Langue française.
M. Roberge : Mme la
Présidente, permettez-moi de déposer le rapport 2022‑2024 sur l'évolution des
programmes de francisation et de conformité de l'Office québécois de la
langue française.
La Présidente :
Ce document est déposé. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette :
Oui, Mme la Présidente. Je dépose les réponses du gouvernement à la pétition
déposée en Chambre le 20 février 2025
par la députée de... par le député de Jean-Lesage ainsi que les deux réponses
du gouvernement aux questions inscrites au feuilleton le 27 février
2025 par la députée de Chomedey. Merci.
La Présidente :
Ces documents sont déposés.
Pour ma part, je
dépose les prévisions budgétaires 2025‑2026 et le rapport financier
préliminaire 2024‑2025 du Directeur général des élections du Québec et de
la Commission de la représentation électorale.
Je dépose également
le rapport sur l'application des règles de financement du Directeur général des
élections du Québec intitulé Financement politique : bilan et perspectives 2024.
Dépôt de rapports de commissions
À la rubrique Dépôt
de rapports de commissions, M. le président de la Commission de l'économie et
du travail et député de Maskinongé.
Étude détaillée du projet de loi n° 85
M. Allaire :
Merci, Mme la Présidente. Je dépose le rapport de la Commission de l'économie
et du travail qui, les 25 et 26 février 2025 ainsi que les 25, 26 et
27 mars 2025, a procédé à l'étude détaillée du projet de loi n° 85, Loi
modifiant diverses dispositions principalement aux fins d'allègement du fardeau
réglementaire et administratif. La commission a adopté le texte du projet de
loi avec des amendements. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente :
Et ce rapport est déposé.
Il n'y a pas de
pétitions.
Il n'y a pas de réponses
orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de droit ou
de privilège.
Questions et réponses orales
Nous en sommes
maintenant rendus à la période de questions et de réponses orales, et, pour ce
faire, je cède la parole, en question principale, au chef de l'opposition
officielle.
Réforme du système de santé
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme la
Présidente, sous la CAQ, c'est la pagaille la plus complète dans le réseau de
la santé et à l'agence de recouvrement Santé Québec. Le 3 mars dernier, on
se rappelle, la «top gun» numéro un a congédié le «top
gun» numéro deux, et, par la suite, bien, elle a aboli son poste. Elle a même
été dire, admission dans La Presse le 22 mars, et je la
cite, Mme Biron : «Des compressions budgétaires faites dans l'urgence
ont été moins bien réfléchies et des postes
de hauts dirigeants dont on n'avait pas besoin ont été créés.» Fin de la
citation. Ça a-tu du bon sens d'être tout croche de même, Mme la
Présidente, le réseau, Santé Québec, l'agence de recouvrement puis le ministre
de la Santé?
Le
21 mars dernier, on a appris que, l'Hôpital Notre-Dame, l'unité familiale
naissance, bien, elle a fermé définitivement.
Après plus de quatre ans de retard, elle avait été ouverte, en février 2024, et,
un an après, 25 millions après, elle a fermé définitivement. Il devait y
avoir 1 500 accouchements par année, ils en auront fait un total de
44. Quel gâchis!
Aujourd'hui, le
service pédiatrique de l'Hôpital Notre-Dame déborde, les enfants sont dans les
couloirs par manque d'espace, et les prises
de sang se font dans l'entrepôt médical. Ça a-tu de l'allure? Bien ça, on vit
ça sous la CAQ, Mme la Présidente.
Hier,
le Dr Julien Roy-Lavallée a dit, et je le cite : «On est en manque
très sévère de ressources financières et de personnel. On n'est pas
capables d'assurer complètement les soins que les enfants méritent sur notre
territoire.»
Il répond quoi, le
ministre, aux enfants?
La Présidente :
La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
On va s'entendre, Mme la Présidente, que, quand je fais des commentaires sur le
ton à la période des questions, j'ai un très bon exemple aujourd'hui. Mais,
encore une fois, je vais passer par-dessus, parce que ce qui est important,
c'est de répondre aux questions que les Québécois se posent.
Et les Québécois se
posaient... Mme la Présidente, les Québécois se posaient des questions depuis
longtemps, à savoir pourquoi on n'avait pas le courage de requestionner la
façon dont on fait le réseau de la santé. Et, lorsqu'on a décidé, il y a deux ans, de faire le projet de loi
sur Santé Québec, qu'est-ce qu'on avait comme objectif? C'est notamment
de séparer les opérations avec les orientations, qui doivent être concentrées
au ministère.
Après quelques mois
d'exercice, quelques mois, je dis bien, de Santé Québec, c'est sûr que la
présidente, Mme Biron, a décidé de
poser des gestes pour s'ajuster. Et je pense que les bons gestionnaires, qui
sont habitués de faire des changements importants, savent qu'après un
certain temps on prend une pause puis on regarde si on s'en va dans la bonne direction. C'est exactement ce qu'elle a
dit. Quand il y a des gestes qui sont posés, qui ont besoin d'être corrigés,
Mme la Présidente, elle le fait. Voilà.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
Mme la Présidente, on voit bien que son agence de recouvrement, Santé
Québec, ça ne marche pas, c'est un gâchis. Ça, là, l'unité familiale naissance,
ça a pris quatre ans pour la livrer, puis il n'a pas fait un an, ça a coûté
25 millions de dollars. C'est un gâchis sur toute la ligne. Puis
aujourd'hui les enfants et les familles des enfants, ils attendent dans les
couloirs, ils vont faire des prises de sang dans l'entrepôt médical, puis le
ministre dit : Écoutez, il faut s'ajuster, il faut s'ajuster.
Coudon,
ça fait sept ans qu'ils s'ajustent. Il leur reste une année, Mme la Présidente.
On a compris, ils ne sont pas capables. Quel gâchis!
La
Présidente : La réponse du ministre...
Des voix : ...
La
Présidente : Pas de commentaire après la question. Je ne l'ai pas
entendu.
M. le ministre, votre
réponse. Vous avez 45 secondes.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Je pense que les commentaires qui sont faits sont à propos. Je n'en ferai
pas plus.
Mme
la Présidente, il y a deux choses. On ne peut pas accuser Santé Québec pour des
décisions qui ont été prises avant leur temps qu'ils sont arrivés,
premièrement. Soyons très clairs.
Pour la question du
centre mère-enfant à Notre-Dame, ce qui est très clair de penser, c'est
qu'avant on prenait les décisions CISSS par
CISSS, sans regarder la coordination globale qui devait être faite à
l'intérieur du réseau. Un des avantages de Santé Québec, puis je l'ai
expliqué clairement à plusieurs personnes au cours de la dernière année, c'est de regarder l'ensemble de notre réseau et de
dire : Lorsqu'il nous manque de personnel, est-ce qu'on est capables de
mettre les bonnes personnes aux bons endroits pour les bons enjeux, pour
la bonne population? Alors, Mme la Présidente, c'est exactement ce que Santé
Québec est en train de faire, de placer...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Parfait, Mme la
Présidente, j'ai eu une réponse. Le ministre se lève puis il dit : Aïe!
Aïe! Aïe! N'accusez pas Santé Québec, ils n'étaient pas là avant, il y a
quelques mois. Parfait. Je l'accuse, lui. Il est là depuis sept ans, Mme la Présidente, c'est lui, le
responsable, ce n'est pas Santé Québec. Parfait. Il va répondre quoi aux
familles, donc, des enfants qui n'ont
pas les services, aujourd'hui, qui attendent dans les corridors? Ils attendent
dans les corridors. Les prises de sang pour les enfants se fait dans
l'entrepôt médical, Mme la Présidente.
Alors, on n'accuse pas Santé Québec, on accuse
lui. Quand est-ce qu'il va agir?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé : Je pense qu'il faut
faire la différence, Mme la Présidente, entre l'intention initiale qui a été
faite dans l'investissement qui a été fait à Notre-Dame versus les besoins en
pédiatrie que l'on connaît présentement, il faut vraiment faire la différence
entre les deux. Je ne suis pas sûr que le chef de l'opposition officielle le
fait correctement, mais ça, on pourra y revenir.
Mme la Présidente, on a des indicateurs très
clairs qui nous montrent qu'il y a des améliorations un peu partout dans le
réseau, particulièrement depuis que Santé Québec est arrivée. Ces
indicateurs-là sont publics. L'interprétation qu'en fait le chef de
l'officielle, c'est sa façon. Moi, ce que je vois, puis je le communique le
plus souvent possible, on est en train de s'améliorer, puis le travail que ces
gens-là à la direction... va très bien.
La Présidente : Troisième
complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Là, Mme la
Présidente, le ministre, il parle d'indicateurs. Je vais lui en donner un, un
indicateur. Là, l'unité de famille, de
naissance, elle a fermé de façon définitive. Imaginez-vous donc, Mme la
Présidente, qu'il y a du matériel médical qui a été laissé là. Les
médecins veulent avoir accès au local pour avoir le matériel médical. Le CIUSSS n'est pas encore en mesure de se prononcer,
puis Santé Québec a son mot à dire, mais nous dit que ce ne sera pas
avant trois ou six mois, pour avoir accès au local où il y a du matériel médical.
Il veut un indicateur. Il est-tu assez bon pour
lui, celui-là?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé : Je l'ai dit souvent,
Mme la Présidente, puis ce n'est pas drôle, là, l'interprétation que fait de la
situation le chef de l'opposition officielle, pour le dire, n'est pas exacte.
Les gens de Santé Québec sont très au courant de
la situation qui se passe à l'Hôpital Notre-Dame. Quelle va être la solution
qu'ils vont trouver maintenant qu'on est capables de mieux travailler,
plusieurs hôpitaux, plusieurs établissements ensemble pour faire le bon service
aux bons endroits? Les gens de Santé Québec
vont prendre une décision. Peut-être que... Peut-être que le chef de
l'opposition officielle n'aime pas la
façon de le faire. Nous, on pense que c'est la bonne façon de mieux coordonner,
que tout le monde ensemble. C'est ça qu'on fait, Mme la Présidente.
• (14 h 20) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais le député de Pontiac.
Modernisation
de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont
M. André
Fortin
M. Fortin : Le conseil des médecins de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont a
affirmé qu'il se sentait trahi. La fondation
de l'hôpital a dit qu'elle était déçue et inquiète. Le Dr Marquis a dit
que c'était réellement désagréable d'entendre qu'il y avait encore un
report, que tout le personnel avait l'impression que le projet était prêt. Le
Dr Roy a dit qu'il ne pouvait pas blâmer le personnel de chercher à
travailler ailleurs, qu'il avait de la misère à recruter puis que les jeunes médecins qu'il avait déjà réussi à recruter, bien,
ils cherchaient à quitter, parce que l'hôpital, ça ressemble, pour utiliser ses
mots, presque à un taudis.
Le Dr Brosseau a dit que la première phase
du projet est prête à débuter, à débuter dès maintenant, qu'il manque juste la
volonté politique du gouvernement pour le faire. Et il a dit que l'hôpital
n'est pas sécuritaire, qu'on met en danger la qualité des soins et la vie des
patients. Ce n'est pas compliqué, tout le monde à Maisonneuve-Rosemont est en
beau fusil.
Pourquoi le ministre est incapable de donner un
échéancier clair?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Mme la Présidente, je vais reprendre des propos que j'ai eus la semaine
dernière. Il y a plusieurs médecins que le député de Pontiac cite ce matin avec
lesquels je suis d'accord. C'est un projet qui est excessivement important pour
notre gouvernement. Je veux être très clair, ce projet-là va arriver.
Mais je veux juste
rappeler, Mme la Présidente, deux choses très importantes. Premièrement, il y a
eu un manque d'investissement dans le réseau de la santé, particulièrement dans
nos actifs et particulièrement dans l'est de Montréal, sur l'île de Montréal.
Mme la Présidente,
mon deuxième point est le suivant : même avec le rehaussement qu'on a eu
au niveau des crédits, cette année, du PQI, savez-vous quoi, tout ce qu'on est
capables de faire, c'est de réaliser les projets qui sont déjà commencés. On a
de la difficulté à avoir de l'argent pour des nouveaux projets tellement qu'il
y avait un retard non seulement dans nos édifices actuels, mais dans le
maintien d'actif.
Alors, Mme la
Présidente, je souscris aux propos des médecins. On veut que ce projet-là
arrive. Il va arriver le plus rapidement possible, c'est notre volonté. On n'a
pas changé d'idée là-dessus.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin : La semaine dernière, là, le ministre de la Santé, il a
commencé la semaine en nous disant que son annonce de 2023 était précipitée,
c'était la même chose qu'il nous disait en 2021, mais il a fini la semaine en
nous disant qu'il y avait un enjeu au Conseil des ministres.
Alors, qu'est-ce qui
bloque au Conseil des ministres? Est-ce que c'est le ministre des Finances, la
présidente du Conseil du trésor qui refusent de débloquer des sommes? Est-ce
que c'est le ministre de l'Infrastructure? Est-ce qu'il y a une chicane Québec-Montréal encore au Conseil des ministres?
Ou est-ce que c'est le premier ministre lui-même qui bloque le projet de Maisonneuve-Rosemont? Parce que, si c'est le
Conseil des ministres, il doit nous dire ce qui se passe et pourquoi il
refuse d'avancer.
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Je ne sais pas pourquoi le député
de Pontiac cite la question du Conseil des ministres, parce qu'il y a une
grande entente au Conseil des ministres.
Pour dire une chose,
Mme la Présidente... Mme la Présidente, je veux juste être très clair, là, on a
un besoin de faire ces investissements-là, notamment à Montréal. Mais, je le
répète, là, il y a eu un désinvestissement. Moi, je l'ai expliqué l'autre fois,
aux crédits provisoires, là, quand on a entendu le cas de la chambre 814,
là, il faut être capables de régler les enjeux avec nos hôpitaux, que ce soit à
Saint-Eustache, que ce soit à Joliette, à Saint-Jérôme. C'est partout. Il y a eu un manque d'investissement. On est
d'accord qu'il faut rénover, il faut construire un nouvel hôpital à
Maisonneuve-Rosemont, mais on a besoin de s'occuper des autres endroits aussi,
Mme la Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin : Maisonneuve-Rosemont, là, c'est un des hôpitaux les plus importants au
Québec, c'est des dizaines, non, des centaines de milliers de patients
qui passent par là à chaque année, et on laisse ça dans un état de désuétude sans nom, alors que le ministre lui-même a promis
par deux reprises qu'il travaillerait là-dessus, qu'il commencerait les
travaux.
Oubliez le
90 minutes à l'urgence, là. Oubliez le médecin de famille pour tout le
monde. Le symbole de l'échec caquiste en matière de santé, là, il est sur le
boulevard de l'Assomption. Le symbole de l'échec caquiste, c'est l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont.
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : ...de cette annonce... de ce commentaire-là du
député de Pontiac, quand on pourra commencer l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont, parce que j'ai dit : On va le faire. On va le faire.
On a un enjeu, en ce moment, de réparer, de rénover tous nos hôpitaux, qui sont
dans un état souvent lamentable.
C'est
pour ça que je reviens, Mme la Présidente, avec le cas de la chambre 814.
Vous vous souvenez qu'il y avait eu quelques articles, il y a quelques
semaines, puis qu'ils disaient : Comment ça se fait que des gens sont
traités dans des chambres où il manque de peinture, il manque de plâtre?
C'est des endroits où on n'amènerait pas notre famille.
Nous,
là, on a mis un montant raisonnable, grâce aux investissements qui nous ont été
rendus possibles, pour maintenir les actifs, pour rénover. On va faire la
combinaison... la meilleure combinaison de rénover nos actifs et de construire
des nouveaux hôpitaux.
La
Présidente : En question principale, je reconnais la députée de
Mille-Îles.
Abolition du programme RénoRégion
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Mme la Présidente, encore
une fois, ce gouvernement démontre son incapacité chronique à gérer les
finances publiques de manière responsable, et ce sont, bien sûr, les plus
vulnérables, les plus démunis qui écopent.
La
semaine dernière, on apprenait que le programme RénoRégion est suspendu faute
de financement, 15 millions. Il s'agit pourtant d'un programme
essentiel en région qui permet à des propriétaires à faibles revenus de rénover
des logements inadaptés ou insalubres. Même
la Fédération québécoise des
municipalités sonnait l'alarme. On
parle d'une décision qui frappe de plein fouet les personnes âgées, les
ménages modestes, les communautés rurales. Pour un gouvernement qui se dit des
régions, on repassera.
Fidèle à sa
légendaire sensibilité, la ministre de l'Habitation balaie tout cela du revers de
la main. Mais c'est pourtant clair, on s'attaque aux plus démunis.
Comment la ministre
peut-elle justifier de sacrifier un programme aussi essentiel uniquement parce
que son gouvernement est incapable de faire ses devoirs en matière de finances
publiques?
La Présidente :
La réponse de la ministre responsable de l'Habitation.
Mme France-Élaine Duranceau
Mme Duranceau :
Merci, Mme la Présidente. Alors, je suis d'accord avec la députée de
l'opposition, c'est un programme qui, effectivement, a aidé beaucoup de ménages
vulnérables en région, puis c'est la raison pour laquelle, aussi, on a pris la peine de discuter avec la fédération,
la FQM, pour les aviser de ce changement-là qui s'en venait puis pour
voir aussi avec eux quelles seraient les alternatives puis comment on peut
travailler ensemble pour trouver des solutions qui vont répondre bien
précisément aux besoins des clientèles les plus vulnérables.
On a des choix, il a
fallu faire des choix, d'un point de vue budgétaire. Ça ne veut pas dire qu'on
abandonne les plus vulnérables. Au
contraire, à chaque jour j'arrive avec des nouvelles approches, nouvelles
méthodes pour construire plus de logements, pour construire plus
rapidement, plus efficacement, en faire plus avec le dollar qui est investi.
Donc, on est préoccupés par l'efficacité et
on travaille là-dessus. Par ailleurs, sur les régions, bien, on a de multiples
projets de construction partout au Québec, dont dans les régions, Mme la
Présidente.
La Présidente :
Première complémentaire.
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Mme la Présidente, je vais le répéter, en abolissant le programme
RénoRégion, la CAQ abandonne les plus démunis en région. Et, en voulant faire
des économies de bouts de chandelle, bien, on risque, en fait, de forcer
des personnes vulnérables à quitter leur
logement mais aussi leur patelin, leur région. On s'entend pourtant que c'est
important que les gens restent le plus longtemps possible chez eux, et
encore plus en région, Mme la Présidente.
Est-ce que le
gouvernement comprend l'importance de ce programme et que ce n'est pas le temps
de le couper?
La Présidente :
La réponse de la ministre.
Mme France-Élaine Duranceau
Mme Duranceau : Oui, merci, Mme la Présidente. Alors, je veux réitérer que, les
régions, on s'en occupe puis que c'est important. D'ailleurs, l'appel à projets
modulaires qui a eu lieu à l'automne dernier vise spécifiquement les régions,
les plus petites villes. C'est des projets qui sont bien plus pertinents,
justement, en région que dans des centres urbains qui sont très denses. On vise
des projets de logements de 24 à 36 unités, puis on est en train de
regarder si on peut aller avec un autre appel à projets qui sera pour un nombre
plus faible d'unités, justement pour les plus petites municipalités qui sont
dévitalisées.
Alors,
pour moi, c'est une préoccupation, je vous le dis, de tous les jours, puis je
travaille à trouver des solutions. Ça
fait qu'il n'est clairement pas,
clairement pas dans notre intention d'abandonner les régions, Mme la
Présidente.
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Voici un aperçu de
ce que le programme RénoRégion couvrait : réparer des murs extérieurs sur
le point de s'effondrer, une toiture qui coule, des problèmes de moisissures,
de champignons, régler des problèmes majeurs de
plomberie. Et, pour avoir droit à ça, là, il fallait un revenu combiné de moins
de 30 000 $ par année et une maison de moins de 150 000 $.
On n'est pas dans le luxe. Et c'est ça que la CAQ vient couper. Ça, c'est deux
matchs, c'est deux séries des Kings de Los Angeles ici.
Est-ce que la ministre va reculer?
La Présidente : La réponse de
la ministre.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Mme la
Présidente, s'il y a une chose qu'on ne fait pas, nous autres, en logement,
c'est de reculer, puis je vous dis qu'on avance. On a plus de
24 000 unités qui sont en construction partout au Québec. C'est 6 000 unités qui vont sortir cette
année, c'est plus de 9 000 l'année prochaine. Il y en a pour tout le
monde, il y en a dans les régions. Puis je réitère que moi, j'ai discuté
avec le président de la FQM, puis on regarde ensemble c'est quoi, la meilleure
façon d'intervenir. Il ne faut pas toujours rester ancré dans le passé puis
dans les anciennes façons de faire, Mme la Présidente.
• (14 h 30) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Nelligan.
Réalisation
de projets dans la région de la Capitale-Nationale
M. Monsef
Derraji
M. Derraji : Mme la Présidente,
la CAQ a complètement abandonné la Capitale-Nationale. On s'est habitués, avec
la CAQ, d'échapper des stationnements, mais, on s'est rendu compte, ce n'est
pas uniquement des stationnements qu'elle échappe, mais aussi des voies
réservées. C'est aussi la tête des ponts. Mme la Présidente, c'est rendu que
les gens de la Capitale-Nationale se demandent : Ça sert à quoi, avoir un
ministre de la Capitale-Nationale? Ça sert à quoi, avoir un ministre des
Infrastructures?
Mme la Présidente, la semaine dernière, il s'est
passé quelque chose d'extraordinaire. Le ministre des Infrastructures, à côté
du ministre des Finances, était tout heureux, souriant que sa Capitale-Nationale
vienne de perdre 1 milliard de dollars. Plus de voies réservées, plus de règlement
de la bretelle de la tête des ponts, Mme la Présidente.
Mme la Présidente, la question est très
simple : Est-ce qu'aujourd'hui le ministre de la Capitale-Nationale est
heureux et fier de voir sa Capitale-Nationale perdre 1 milliard de
dollars?
La Présidente : La réponse du
ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale.
M.
Jonatan Julien
M. Julien : Oui, merci, Mme la
Présidente. Bien, je suis content de pouvoir répondre à cette question-là et, oui, je suis très heureux pour la
Capitale-Nationale. On a déposé un plan
québécois des infrastructures qui n'a
jamais été à cette hauteur-là, 164 milliards, c'est une
augmentation de 7,2 %. C'est 8,5 % d'augmentation, le PQI Éducation, 7,5 % d'augmentation, le PQI Santé, 7 %
d'augmentation, le PQI Transports, et les autres PQI, également, une augmentation
moyenne de 7,2 %. On en fait comme jamais. Mais on ne peut pas tout faire
à l'an 1.
Alors, oui, j'étais bien conscient que, quand on
a déposé le Plan CITÉ, en juin dernier, avec CDPQ Infra, avec la ville de Québec à nos côtés, on a pris
l'engagement ferme de réaliser le réseau structurant, le tramway, qui est la
première étape de la phase I. Et
on a devant nous un plan de mobilité pour la CMQ, la Communauté métropolitaine de Québec, qu'on va suivre étape par étape. Oui, on
va investir étape par étape. Il n'y a pas de cachette, c'est dans les documents.
Et non seulement la proposition de ma collègue des Transports est bonne, j'y
adhère.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Monsef
Derraji
M. Derraji : Mme la Présidente,
c'est gênant, c'est vraiment gênant. Je lui lance un défi. Qui l'appuie à la
Capitale-Nationale? Qui l'appuie? La caisse a démenti ce qu'il vient de dire.
La caisse, ce n'est pas prévu dans le contrat. C'est gênant de voir un ministre
de la Capitale-Nationale, Mme la Présidente, abandonner sa région. C'est ça, la réalité. Il a abandonné les voies réservées et
laisse les gens dans la congestion. C'est ça, son bilan. Qu'il l'explique aux
gens de la Capitale-Nationale.
La Présidente : La réponse du
ministre.
M.
Jonatan Julien
M. Julien : ...grand
plaisir, parce qu'en fin de compte je vois la trame puis je suis content de
cette trame-là, les investissements dans la Capitale-Nationale. Alors,
tout ce qu'on a dit, c'est que le contrat qu'on a donné à CDPQ Infra, c'est de faire le
tramway, le réseau structurant, la première étape d'une vision à long terme qui
est bien établie, une feuille de route pour la Capitale-Nationale en
mobilité.
Maintenant, les
chiffres, eux, disent toujours la vérité. Ça, c'est les investissements prévus
au Plan québécois des infrastructures sur 10 ans pour la Capitale-Nationale.
Quand on est arrivés, le PQI 2018‑2028, 12 milliards que le Parti libéral disait, on est actuellement à
20,9 milliards, une augmentation de 70 %. Alors, c'est ça abandonner
la Capitale-Nationale? C'est ce que vous...
La
Présidente : C'est la...
Des voix : ...
La Présidente :
S'il vous plaît, c'est trop
bruyant, à droite, et j'aimerais entendre uniquement le député de Nelligan
pour sa deuxième complémentaire.
M. Monsef Derraji
M. Derraji :
Mme la Présidente, il peut bien présenter son tableau, son résultat, c'est
zéro. Nommez-moi un seul projet qu'il a
livré à la Capitale-Nationale. C'est zéro. Vous avez fait une belle annonce.
Quand il s'agit des annonces et un bon «setup», ils sont bons, Mme la
Présidente. Ils ont promis de régler la tête des ponts et régler le spaghetti,
Mme la Présidente, hein? Il n'a rien réglé et il a coupé les voies réservées.
Alors, Mme la
Présidente, est-ce qu'il est vraiment fier de son bilan?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Bien, écoutez, je le réitère, là, si on passe de
12 millions d'investissement à 20 milliards... excusez-moi, 12 milliards à 20 milliards d'investissement,
c'est parce que les projets se réalisent, dans la Capitale-Nationale. Actuellement, je dirais à mon collègue de Nelligan qu'il y a
huit projets de logement abordable et social qui sont faits, actuellement, dans
la Capitale-Nationale, pour 563 logements. On n'a jamais bâti autant
d'écoles. Je sais qu'ils trouvent ça drôle, parce
que c'est la mission de l'État, mais ils ne l'avaient pas fait, eux. Ils
n'avaient pas bâti des écoles, ils n'avaient pas bâti des logements, ils
n'avaient pas travaillé en santé, ils n'avaient pas fait de maintien d'actif.
On corrige des années d'incurie du Parti libéral. On est très fiers de le
faire. Mais on va investir 1 $ à la fois, étape par étape.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Rosemont.
Modernisation
de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont
M. Vincent Marissal
M. Marissal :
Merci, Mme la Présidente. Ça fait des années qu'on attend la confirmation
du lancement du chantier de l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont, des années qu'on se demande littéralement combien de
temps cet hôpital va encore tenir
debout. Le recul spectaculaire du ministre a été reçu, je vous le dis, là,
comme une douche froide et, pire encore, comme un abandon. J'ai parlé
aux citoyens de mon coin, aux médecins, au personnel, aux acteurs économiques, ce qu'ils disent, là, c'est : On se sent
trahis. C'est grave, ça. Après deux annonces, c'est grave. Les gens se sentent
trahis, dans l'est de Montréal.
Tout
le monde se pose une question : Comment le ministre a-t-il pu s'avancer à
ce point-là, la main sur le coeur, en nous disant : Cette fois,
c'est la bonne, puis de reculer si piteusement 18 mois plus tard?
Une
autre question, subséquente : Qui peut croire encore ce gouvernement, qui
peut croire encore ce ministre pour enfin livrer les infrastructures
hospitalières dont on a besoin?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Très bien. Merci encore pour la
question, parce que j'ai répondu plusieurs fois au cours des derniers jours,
puis, je pense, ça vaut la peine de reprendre le temps encore une fois, Mme la
Présidente.
Nous
avons dit clairement que ce projet-là est incontournable pour notre
gouvernement. J'ai bien expliqué aussi, Mme la Présidente, qu'en ce moment, avec les fonds qu'on avait, qui sont
quand même plus élevés que ce qui était le plus possible de faire grâce
à... en raison de la situation actuelle, on est en train de finir des projets
qui ont été commencés et qui doivent être
complétés dans des hôpitaux qui avaient vraiment besoin d'argent en ce moment.
Le cas de Maisonneuve-Rosemont, il
est aussi important, sinon plus, mais on devait... on avait une date limite où
on pouvait faire nos projets pour l'année financière qui se termine le
31 mars.
Mme
la Présidente, je vais le répéter, ce projet-là, il est important pour nous, on
va tout faire pour le faire le plus rapidement possible. Lorsque le bureau de
projet va avoir complété son travail, je l'ai dit plusieurs fois, Mme la Présidente, nous allons agir. Je suis le premier
intéressé à respecter l'engagement que nous avons pris d'investir massivement
dans Maisonneuve-Rosemont. Merci beaucoup.
La Présidente :
Première complémentaire.
M. Vincent Marissal
M. Marissal :
Il n'y a rien qui a changé à Maisonneuve-Rosemont, là. Quand ils sont
arrivés, il y a six ans, cet hôpital-là était foutu. Six ans plus tard, il est
encore pire. Ce n'est pas nouveau, ça, c'était prévisible. Les plans sont
prêts, je les ai vus il y a trois ans, on a juste à appuyer sur le bouton pour
lancer le chantier. Contrairement à ce qui a été dit ici, notamment par le
premier ministre, le projet, il est prêt à être lancé. Il est prêt. On a vu les
plans, on a vu les plans de contingence. Il manque juste la volonté politique.
Comment ça se fait
qu'il n'est pas capable de livrer ça si c'est si important que ça?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Mme la Présidente, je pense, je vais être très, très clair, là, on livre
plusieurs projets en ce moment dans la
rénovation de notre réseau de la santé, on met des sommes, je dirais,
pharaoniques du côté de nos investissements pour réparer nos hôpitaux.
Je vais le répéter, Mme la Présidente, ce projet-là, pour nous, il est majeur.
On n'a pas été capables de l'annoncer avant le 31 mars, j'ai dit : On
va revenir le plus rapidement possible avec des solutions pour qu'on puisse
faire les premières phases de ce projet-là le plus rapidement possible. Je n'ai
pas changé d'idée, Mme la Présidente, nous allons faire le plus rapidement
possible. C'est l'engagement que j'ai pris envers les gens de l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont.
La
Présidente : En terminant.
M. Dubé :
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Vincent Marissal
M. Marissal :
Bon, on récapitule : projet majeur annoncé déjà deux fois, hôpital
foutu, argent provisionné dans le PQI, projet majeur qui tient beaucoup à coeur
au gouvernement et au ministre, sauf que, résultat des courses, ça fait deux
fois qu'il l'annonce puis ça fait deux fois qu'il recule. Là, il a reculé de
façon spectaculaire. hier.
Alors, les gens de
mon coin, là, puis les gens partout au Québec, là, qui attendent leurs
hôpitaux, là, ne comprennent pas, ne comprennent pas comment ça se fait que
c'est majeur comme ça, que l'argent est là mais que le go ne vient pas.
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Mme la Présidente, j'ai invité, la semaine passée, en crédits provisoires,
le député de Rosemont à venir visiter
quelques-uns de nos hôpitaux où on met de l'argent massivement en ce moment,
que ce soit à Saint-Eustache, que ce soit à Saint-Jérôme. Je regarde les
hôpitaux qu'on a faits dans la région de Québec, la liste de tous les hôpitaux qu'on est en train de rénover en ce moment. J'ai
demandé au député de Rosemont quels de ces projets-là on devrait arrêter,
arrêter, Mme la Présidente, pour être capables de faire Maisonneuve-Rosemont le
plus rapidement possible.
Ce n'est pas une
question de ne pas aimer Maisonneuve-Rosemont, c'est d'avoir les montants
disponibles, Mme la Présidente, pour pouvoir
le faire. Et, lorsqu'on va être capables de le faire, le plus rapidement
possible, c'est ce qu'on va faire,
mais pas au détriment des autres hôpitaux qu'on a commencé à rénover parce
qu'on avait énormément de retard.
• (14 h 40) •
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Taschereau.
Abandon du projet de voies
réservées dans la couronne nord de Québec
M. Etienne Grandmont
M. Grandmont : Merci, Mme la Présidente.
La semaine passée, on a découvert dans le budget que les voies réservées qui
devaient desservir les banlieues de Québec en transport collectif ont été
abandonnées, plus de 100 kilomètres de voies réservées qui avaient été annoncées
en 2021 dans le cadre du projet Réseau express de la Capitale.
Vous savez quoi? Le pire,
là-dedans, là, c'est que ce n'est pas le ministre responsable de la
Capitale-Nationale qui est allé avertir les
partenaires que sont la ville de Québec et le RTC, non, c'est les journalistes.
Peut-être que ça s'explique par le
fait que le ministre n'était peut-être pas au courant. On a déjà vu ça dans le dossier
du troisième lien, il avait appris l'abandon du troisième lien par les
médias.
Alors, on est devant deux possibilités :
soit le ministre est à la grande table puis il n'a pas fait son travail d'avertir les partenaires, soit il est à la table
des enfants puis il n'était pas au courant. Dans tous les cas, on est devant un
ministre qui ne sert pas à grand-chose, Mme la Présidente.
Alors, je vais poser ma question à la ministre
des Transports, qui, pour l'instant, n'a pas beaucoup réagi dans les médias à cette nouvelle-là : Pourquoi
avoir abandonné les banlieues en coupant, en rayant le projet des voies
réservées qui desservaient les banlieues de la ville de Québec?
La Présidente : La réponse du
ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale.
M.
Jonatan Julien
M. Julien : Oui,
merci, Mme la Présidente. Je tiens à rassurer mon collègue de Taschereau,
j'étais pleinement au courant de ça. Et, non seulement ça, je le
rassure, aussi j'y adhère totalement.
Ma collègue des Transports a une enveloppe de
PQI, puis on a discuté, dans les derniers mois, les décisions difficiles qu'on a à prendre. Et, oui, les sommes
sont majeures, oui, l'augmentation est importante, mais on doit ordonnancer nos
travaux. Mais, spécifiquement sur les voies réservées, celui-là a été déposé
dans un plan, le Plan CITÉ de CDPQ Infra. Le Plan CITÉ de CDPQ Infra
donne toute l'étendue des travaux qu'on souhaite réaliser scientifiquement pour
la mobilité dans la CMQ. Il y a différentes phases. Et, dès juin, dès juin, on
a dit : Nous, on s'engage à faire le tramway, qui fait partie de la phase I,
puis après ça on va y aller étape par étape, parce que, oui, la vision qui est
déposée, la feuille de route qui est déposée par CDPQ Infra, on y croit. On va
prendre ça une bouchée à la fois, et là c'est le tramway, c'est le réseau
structurant auquel on s'est engagés.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont : Bien, ça a le
mérite d'être clair. Puis les gens de Québec l'ont compris depuis longtemps, ça
coupe dans le transport collectif à Québec, ça coupe dans la région de la
Capitale-Nationale, ça ne livre pas, puis ça n'avertit surtout pas ses
partenaires, qui ont déjà commencé, eux, de leur côté, à investir dans les
travaux qui sont planifiés conjointement. Il
y a une expression pour dire comment la CAQ travaille dans la région de la
Capitale-Nationale : ça travaille en cabochon, Mme la Présidente.
Des voix : ...
La
Présidente : Vos propos, faites attention à vos propos,
c'est... ce n'est pas très, très chic. C'est à la limite insultant. Je vous invite à demeurer respectueux les uns à
l'égard des autres, et c'est bon pour absolument tout le monde ici. La réponse
du ministre.
M.
Jonatan Julien
M. Julien : Oui.
Bien, écoutez, Mme la Présidente, quand les arguments sont de cette nature...
Je comprends, là, qu'on va regarder les chiffres. Et je respecte beaucoup mon
collègue de Taschereau, mais, quand on dit que la Capitale-Nationale est
laissée pour compte... Comment dirais-je? Quand on est arrivés, il y avait
12,4 milliards de prévus au Plan québécois des infrastructures pour la
Capitale-Nationale, on est à 20,9 milliards de prévus pour la
Capitale-Nationale, ce qui exclut l'enveloppe
centrale. Ça, c'est des investissements prévus pour la Capitale-Nationale,
14 % du PQI, c'est des écoles, c'est des logements sociaux, c'est,
effectivement, des éléments pour la santé, c'est l'Université Laval avec des
pavillons. Mais on en fait plus que jamais et on va continuer. Il ne
faut pas être gênés.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont : Je m'étonne que
la ministre des Transports ne réponde pas à cette question. C'est son projet de voies réservées. C'est elle qui portait le
projet de Réseau express de la Capitale. C'est elle qui nous sort, d'habitude,
le petit... le tableau avec les colonnes pour nous montrer comment, soi-disant,
la CAQ investit dans la Capitale-Nationale.
Dans les
faits, Mme la Présidente, là, ce gouvernement-là ne livre pas la marchandise.
Ils annoncent, ils font des promesses de papier dans un PQI, ils ne livrent
rien. Puis en plus ils ne travaillent pas avec leurs partenaires, ils ne les
avertissent pas, c'est les journalistes qui leur apprennent...
La Présidente : La réponse de la
ministre des Transports et de la Mobilité durable.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui. Excusez, Mme la Présidente. C'est que, là, j'aurai juste
45 secondes, je ne sais pas si je vais avoir le temps. Bien, mon tableau, regardez, il voulait le voir, le
voici, le voici, la grosse colonne ici, la grosse colonne des investissements
en infrastructures de transport.
Mme la Présidente, je
n'en reviens pas, je n'en reviens pas d'entendre le député de Taschereau.
Est-ce qu'il se rappelle, le 16 décembre dernier, quand il traînait dans
les corridors du palais des, comment ça s'appelle... l'édifice G, à côté, où on faisait une annonce pour confirmer
le tramway de Québec? Il se réjouissait en direct, dans le corridor de l'hôtel
en question, parce qu'on annonçait le
tramway de Québec. C'est le Plan CITÉ au complet de la CDPQ Infra qui
contient éventuellement des voies
réservées aussi. Et on fait aussi le troisième lien, auquel il ne s'intéresse
pas, mais les gens en veulent un.
La
Présidente : ...question principale, je reconnais maintenant le chef
du troisième groupe d'opposition.
Abolition du programme RénoRégion
M. Paul St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Mme
la Présidente, sous la CAQ, la gestion des finances publiques a été
catastrophique, si bien que le gouvernement cherche maintenant à faire
des économies de bouts de chandelles aux dépens des plus vulnérables de notre
société. Alors qu'il n'y a pas si longtemps on faisait des cadeaux, des chèques
électoraux à des gens qui gagnent jusqu'à
130 000 $ par année, là on
met la hache dans le programme
RénoRégion, qui aide les gens à faire des
rénovations urgentes dans leurs habitations, et ce, dans des régions où il y
a... le plus souvent il n'y a pas de logement social comme solution.
Je veux qu'on soit
clair ici, là, on parle d'un programme qui vise des Québécoises et des
Québécois qui ont un salaire de moins de 30 000 $, pour des
habitations dont la valeur est moins de 150 000 $, un programme qui
coûte à peine 15 millions par année.
Lorsque vient le temps d'aider la grande entreprise, là, à coups de centaines
de millions, on ne les compte pas, les milliards jetés par les fenêtres, parce
que ça, c'est des risques calculés, mais, quand, par contre, on demande
à des Québécois plus vulnérables, en situation de précarité financière, de se
serrer la ceinture pour des miettes, ah! là, il n'y a pas de problème à
oublier... à oublier la réalité des Québécois, particulièrement en région.
Est-ce
que la vice-première ministre peut se lever au nom de son gouvernement et
reconnaître que l'abolition du programme RénoRégion est une erreur, une
erreur grave et malaisante?
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Oui, Mme la Présidente. Bien, j'écoute la période de
questions avec intérêt, et puis ça fait déjà deux fois que j'entends le...
qu'on dit que nous ne gérons pas bien les finances publiques. Or, tout ce que
j'entends, c'est des suggestions de nouvelles dépenses. On veut rajouter un
hôpital, on veut rajouter des voies réservées, on veut ajouter...
Des voix : ...
La
Présidente : ...M. le ministre. Alors, ici, je vais vous rappeler
l'article 32, rappel au décorum, tout le monde garde le silence. Je vous vois, je ne vais pas vous nommer les uns après
les autres. Il n'y a qu'une personne qui a le droit de parole
actuellement...
Des voix :
...
La Présidente :
Youhou! On vous dérange, oui? Une seule personne a le droit de parole, c'est
moi. Et maintenant j'aimerais entendre la
réponse du ministre, tout comme nous avons écouté avec attention la question du
chef. La réponse du ministre. Poursuivez.
M. Girard
(Groulx) : Oui. Bien, Mme la Présidente, c'est facile de dire que le
déficit est trop élevé puis que le gouvernement gère mal, puis après ça tout ce
qu'on suggère, c'est d'ajouter des dépenses en infrastructures, des dépenses de
programmes, de dire que les taux de croissance ne sont pas assez élevés puis
que le gouvernement gaspille.
Alors,
quels sont les faits? Le PQI n'a jamais été aussi élevé, c'est une hausse de
7 %. En logement, 6,9 milliards de dollars ont été investis
par ce gouvernement, et on a, par exemple, remis des sommes pour l'adaptation à
domicile, qui est un programme extrêmement important, on a
23 000 logements en construction, puis on va continuer à faire un bon
travail en logement et dans toutes les missions du gouvernement.
La
Présidente : Première complémentaire. Et, pour ce faire, je reconnais
la députée de Terrebonne.
Mme Catherine Gentilcore
Mme Gentilcore : Mme
la Présidente, on nous dit qu'il faut faire des choix, mais, encore une fois,
ces choix-là se font au détriment des
plus vulnérables. Je le répète, on a jeté 7 milliards par la fenêtre avec
le Fonds de développement économique dans des projets bâclés, on a mis
710 millions dans Northvolt, 555 millions dans Flying Whales, 365
dans recyclage Varennes, 1,2 milliard
dans SAAQclic, mais on est prêts à couper un programme de 15 millions qui
aide les plus vulnérables à rénover leur logement dans les régions. Vraiment,
Mme la Présidente?
La Présidente : La réponse de la ministre
responsable de l'Habitation.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Bien, merci,
Mme la Présidente. Je vais d'abord saluer la députée de Terrebonne, notre
première intervention ou dialogue en Chambre sur le sujet. Il y en a eu
beaucoup, des dialogues sur le logement, donc on
va continuer. Mais savez-vous quoi? Il y en a un peu moins parce que,
justement, ça sort, les logements. Enfin, il y a un gouvernement qui s'en
occupe. Plus de 24 000 unités qui sont en construction. Puis pas un
seul programme puis tout le monde
dans le même moule, non, on multiplie les façons d'intervenir avec différents
partenariats, avec un programme de
financement, de subvention qui est plus souple. Mme la Présidente, ça n'a
jamais aussi bien fonctionné, nos interventions gouvernementales en
logement. Alors, moi, je suis très fière de ça. Et puis, les régions, je m'en
occupe aussi.
• (14 h 50) •
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Catherine
Gentilcore
Mme Gentilcore : Le
programme RénoRégion, justement, résidait dans le fait d'aider à faible coût
des résidences qui avaient besoin de
rénovations dans l'immédiat. Donc, j'aimerais vraiment entendre la ministre,
ici, expliquer pourquoi ces Québécois-là qui sont dans une situation de
vulnérabilité se voient couper l'aide qui leur permettrait de faire des
rénovations urgentes qui leur permettraient de vivre avec un minimum de
dignité. J'aimerais entendre la ministre de l'Habitation
nous dire ce qu'elle compte faire concrètement, là, maintenant que le programme
est coupé, qu'est-ce qu'on va faire pour que ces citoyens-là puissent
vivre dans la dignité.
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Oui. Bien,
comme j'ai mentionné tantôt, je suis très consciente qu'il y a des besoins en
région pour des ménages plus vulnérables. Ce programme-là a bien fonctionné. On
a le Programme d'adaptation de domicile pour lequel il y a eu un
38 millions additionnel au budget. Alors, on est préoccupés par ces
situations-là puis on s'en occupe.
Et j'aimerais réitérer, Mme la Présidente, que,
pour les régions, on a un appel à projets modulaires qui a été lancé à l'automne et qui est sur la voie, là, de
se concrétiser dans des villes spécifiques. Et c'est un programme, un appel à
projets qui était destiné principalement aux régions. Donc, on veut que ça se
construise en région aussi puis qu'il y ait des nouvelles unités de logement,
justement, pour les clientèles les plus vulnérables.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Maurice-Richard.
Relocalisation
des organismes du Centre communautaire d'Ahuntsic
M. Haroun
Bouazzi
M. Bouazzi : Merci, Mme la
Présidente. Je me lève aujourd'hui pour revenir, malheureusement, encore une
fois sur la saga du centre communautaire d'Ahuntsic, qui n'est toujours pas
réglée. Je rappelle ici de quoi il s'agit. On risque
de perdre la principale banque alimentaire pour nos citoyennes et citoyens
étouffés par le coût de la vie cher, des services d'accompagnement pour les
adultes autistes, des cours de francisation centraux pour l'intégration des
nouveaux arrivants, du répit familial, de l'aide aux locataires, bref,
des services pour 25 000 citoyennes et citoyens d'Ahuntsic, qui
malheureusement pourraient perdre ces services-là à cause de l'inaction de ce
gouvernement.
La bonne nouvelle, parce qu'il y en a au moins
une, dans ce marasme, est venue, il y a quelques semaines, du fédéral, qui a débloqué 15 millions de
dollars pour pouvoir construire les nouveaux locaux qui vont accueillir tous
ces centres communautaires. Malheureusement, la menace d'éviction plane
encore, et l'inaction de ce gouvernement plonge les organismes et les citoyens
dans une insécurité extrême.
Tous les élus sont engagés depuis maintenant
deux ans pour sauver le service. Pourquoi ce gouvernement n'intervient pas?
La Présidente : La réponse de la
ministre responsable de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. On voit, à travers le Québec, des enjeux pour les organismes communautaires qui doivent trouver de nouveaux
logements, de nouveaux locaux parce qu'ils doivent quitter. C'est le cas dans
certaines écoles, par exemple, qui reprennent leurs fonctions primaires, si je
peux m'exprimer ainsi, d'éducation, évidemment.
Dans le plan d'action
gouvernemental en action communautaire, il y a une mesure qui vise à ce qu'on
puisse bien accompagner les organismes
communautaires vers un logement adéquat. Je suis en train de travailler, Mme la
Présidente, sur un programme. C'est un programme pour, justement, bien
accompagner les organismes. On a d'abord fait un sondage auprès de tous les
organismes communautaires du Québec pour connaître leurs besoins, leur capacité
d'action. Veulent-ils être locataires,
propriétaires? Y a-t-il possibilité de mutualisation entre différents
organismes? Enfin, c'est un sondage important qui nous a donné beaucoup
d'informations. Et je vais continuer à travailler sur ce programme...
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi :
Très heureux d'apprendre que Mme la ministre fait des sondages. Ceci étant
dit, ce n'est pas vraiment le problème.
Nous, ce qu'on demande, ce n'est pas de construire un nouveau logement, il est
déjà prévu. Tout ce qu'on veut, c'est
un moratoire de trois ans, le temps que ces nouveaux logements soient là. Le
fédéral vient de débloquer 15 millions, vous n'avez pas... Le
ministre des Finances voulait quelque chose qui ne coûte pas d'argent? Celle-là,
elle ne coûte pas d'argent, on vous demande juste d'attendre.
Est-ce
que, s'il vous plaît, vous pouvez intervenir pour que les groupes aient le
temps d'accéder à ces nouveaux locaux?
La
Présidente : Et je vous rappelle que vous vous adressez à la
présidence. La réponse de la ministre.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau : Je veux faire une petite
correction, Mme la Présidente. Oui, la députée qui était ministre et qui n'est
pas ministre, enfin, en pleine élection, a fait une annonce de
15 millions, mais qui n'est pas attachée nulle part. Alors, c'est un
15 millions qui, je l'espère, lorsqu'il y aura un nouveau gouvernement,
sera utile, et on pourra trouver l'espace financier au gouvernement fédéral
pour aider l'organisme. Mais en ce moment ce n'est malheureusement pas une
réalité.
Alors,
je répète, Mme la Présidente, que c'est une grande préoccupation que de voir
des organismes qui doivent être délogés. Et je suis non seulement
préoccupée, mais j'y travaille.
La
Présidente : ...complémentaire.
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi :
L'annonce a été faite alors que la ministre était encore ministre, la
veille qu'elle soit candidate. Ceci étant dit, je ne peux pas croire, Mme la
Présidente, qu'on est là. Pour une fois, on leur demande d'attendre. C'est un
gouvernement qui passe son temps à retarder tous les projets. Dans ma
circonscription, l'école Sophie-Barat va être livrée en 2032. Dans Ahuntsic, on
a mis à la porte des services, les travaux n'ont toujours pas commencé. Et je
ne vous parle pas d'autres écoles.
Pour
une fois, s'il vous plaît, c'est vraiment utile, attendez trois ans avant de
les mettre à la porte. Ils ont des locaux...
La
Présidente : Et je vous rappelle que vous posez votre question à la
présidente. La réponse de la ministre.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau :
Mme la Présidente, j'ai reçu toutes les correspondances sur ce dossier-là.
Nous sommes évidemment en lien avec l'organisme et avec les organisations qui
sont responsables. Il y a cette demande qui a été faite. Il y a peut-être d'autres solutions. On travaille sur des
solutions, Mme la Présidente. Celle-là n'est peut-être pas la bonne
solution, parce qu'il y a d'autres enjeux. Mais c'est certain, Mme la
Présidente, que de m'assurer, de par mon rôle
et avec les outils qu'on a, comme le plan d'action gouvernemental, qui était
attendu depuis 15 ans par les organismes et que nous avons mis en place avec 1,1 milliard de dollars...
bien, Mme la Présidente, on travaille et je travaille avec les équipes
pour régler ce genre de situation.
La
Présidente : En question principale, je reconnais la députée de Robert-Baldwin.
On l'écoute.
Nomination de Mme Assunta
Gallo à titre de vice-protectrice du citoyen
Mme Brigitte B. Garceau
Mme Garceau : Merci,
Mme la Présidente. Dimanche, j'ai écrit au ministre des Services sociaux pour
lui demander de revoir la nomination de Mme Assunta Gallo comme
vice-protectrice du citoyen. Depuis sa nomination, j'ai reçu de nombreux témoignages de parents, d'intervenants et
d'organisations inquiets, et pour cause. Mme Gallo a dirigé la DPJ du
CIUSSS—Centre-Sud,
un établissement au coeur de plusieurs scandales : des intervenantes sous
enquête pour agression sexuelle sur des
mineurs à Cité-des-Prairies, des centres de réadaptation qui tombent en ruine,
comme le Mont-Saint-Antoine, et j'en passe. C'est ça qu'on a vu sous la
gouverne de Mme Gallo. D'ailleurs, c'est le ministre lui-même qui a dû
déclencher l'enquête policière sur Cité-des-Prairies, dû à l'inaction de
Mme Gallo et son ancienne directrice nationale.
Mme la Présidente, comment le ministre a pu
cautionner cette nomination?
La Présidente : La réponse du
ministre responsable de la Langue française. Entre autres.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge : Merci, madame...
Merci, Mme la Présidente. J'apprécie la question de la collègue. Je pense qu'il
faut prendre garde, lorsqu'on élève le ton, ici, et qu'on parle de personnes
qui sont désignées par l'Assemblée nationale. Mme Gallo a été nommée au
poste de vice-protectrice du citoyen. Je pense qu'elle devrait avoir toute
notre confiance, puisque c'est quelque
chose, c'est une nomination qui a été faite de concert ici, à l'Assemblée
nationale, au terme d'un... au terme d'un processus rigoureux.
Je souligne que Mme Gallo, c'était la
candidate que le Protecteur du citoyen a recommandée au gouvernement. Est-ce à
dire que ma collègue n'a plus confiance dans le Protecteur du citoyen? On voit
que ça semble une manie chez les collègues de l'opposition officielle.
J'invite ma collègue à prendre garde lorsqu'elle
fait de telles interventions. Merci.
La Présidente : Et le ministre
parlait à titre de ministre responsable des Institutions démocratiques.
Cela met fin à la période de questions et de
réponses orales.
Motions sans préavis
Comme il n'y a pas de votes reportés, nous
allons passer à la rubrique Motions sans préavis. Pour ce faire, je vais céder la place au troisième... Ce n'est pas
vous? Troisième vice-président de l'Assemblée nationale, me dit-on. C'est
vous, le troisième vice-président. Et je vous remercie infiniment pour votre
collaboration. Merci, tout le monde.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, nous sommes bien à
la rubrique des motions sans préavis. En fonction de nos règles et de l'ordre de présentation des
motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du groupe formant
l'opposition officielle. M. le leader de l'opposition officielle.
• (15 heures) •
M. Derraji : Merci, M. le
Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la
motion suivante conjointement avec le député de Taschereau, le député de Jean-Talon
et la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale constate que le gouvernement caquiste a retiré du Plan
québécois des infrastructures 2025‑2035 le projet de voies
réservées visant à desservir la Couronne Nord de Québec;
«Qu'elle rappelle que, selon le site internet de
la Coalition Avenir Québec, il était prévu que "Les voies réservées se
déploieront sur les axes où les épisodes de congestion sont les plus fréquents.
Les temps de déplacement seront significativement diminués. Ainsi, le recours
aux bus électriques qui circuleront sur ces voies deviendra une option très
attrayante pour les citoyennes et les citoyens de secteurs où la voiture était
jusqu'à maintenant le seul moyen de transport envisageable.";
«Qu'elle
rappelle que ce projet de voies réservées visait notamment à permettre aux
résidents de la Couronne Nord de la ville de Québec d'avoir accès au
projet de tramway;
«Qu'elle constate que ce revirement de situation
n'est qu'un des nombreux épisodes d'improvisation et de tergiversation du
gouvernement caquiste en matière de transports et de mobilité durable;
«Qu'enfin, elle constate que le gouvernement
caquiste abandonne les banlieues de Québec, qu'il n'a aucun plan crédible pour lutter contre la congestion
routière à Québec, que la mobilité durable ne semble pour lui qu'un slogan
et qu'il est incapable de livrer de grands projets d'infrastructures.»
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Il
n'y a pas de consentement.
J'inviterais, avant de transférer la parole pour
la prochaine motion, je vous invite, collègues...
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : S'il vous plaît! S'il
vous plaît! Je vous invite à porter attention à la personne qui prend la parole. La parole revient maintenant à un
membre du deuxième groupe d'opposition. M. le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Merci,
M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée pour présenter
la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale dénonce les attaques
idéologiques contre la liberté académique en recherche universitaire, qui
visent notamment les mesures de diversité, d'équité et d'inclusion ainsi que la
recherche sur le climat et la justice environnementale, tant aux États-Unis
sous l'administration Trump, qu'au Canada, où le chef conservateur Pierre
Poilievre souhaite revoir les critères d'attribution des fonds fédéraux pour la
recherche universitaire;
«Qu'elle affirme que la liberté académique en
recherche doit être protégée et défendue contre toute tentative d'ingérence
politique.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Il
n'y a pas de consentement.
La prochaine motion revient au troisième groupe
d'opposition, et je reconnais M. le chef du troisième groupe d'opposition.
Réitérer le droit du Québec de veiller à ses propres
intérêts sur le plan économique
M. St-Pierre
Plamondon : Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement des membres de cette Assemblée, conjointement avec la
députée de Verdun, afin de présenter la motion suivante :
«Que l'Assemblée s'oppose à la volonté du
premier ministre canadien d'instaurer "une économie canadienne au lieu de
treize";
«Qu'elle
affirme que les intérêts économiques du Québec ne sauraient être sacrifiés au
profit de l'intérêt d'autres provinces ou territoires sur la base du
concept qu'il y aurait une seule économie canadienne, et non treize;
«Qu'elle réitère le droit du Québec de veiller à
ses propres intérêts, notamment sur le plan économique, culturel et
linguistique, en fonction de ses priorités et de ses valeurs sociales
distinctes, tout en oeuvrant à la réduction des barrières au commerce
interprovincial.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Consentement,
sans débat. M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : ...le vote, M. le
Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
le vote ayant été demandé, la période de vote est ouverte.
La période de vote est terminée. Mme la
secrétaire générale.
La
Secrétaire : Pour : 104
Contre :
0
Abstentions :
1
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion est adoptée. M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : M. le Président,
j'aimerais qu'on envoie le résultat de cette motion au cabinet du premier
ministre du Canada.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Ce sera fait, M. le
député. Et, pour la prochaine motion, qui revient à un membre formant le
gouvernement, je reconnais Mme la ministre de la Famille.
Affirmer que la sélection des enfants sur des bases
religieuses,
culturelles ou linguistiques n'a pas sa place dans
les services de garde éducatifs à l'enfance
Mme Roy
(Verchères) : Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec la députée de Westmount—Saint-Louis, le député
d'Hochelaga-Maisonneuve, le député des Îles-de-la-Madeleine, la députée de
Vaudreuil et le député de Saint-Jérôme :
«Que
l'Assemblée nationale affirme que la sélection des enfants sur des bases
religieuses, culturelles ou linguistiques n'a pas sa place dans les
services de garde éducatifs à l'enfance subventionnés par l'État québécois.»
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour
débattre de cette motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : M. le Président, il y a consentement, sans débat. Je vous
demanderais un vote électronique, s'il vous plaît.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Alors, un vote électronique a été demandé. La
période de vote est ouverte.
La période de vote
est terminée. Mme la secrétaire générale.
La
Secrétaire : Pour : 105
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Cette motion est donc adoptée.
Et avant...
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : ...avant de passer à la prochaine rubrique, je
demanderais à celles et ceux qui doivent quitter l'enceinte du salon rouge de
le faire pour nous de manière discrète.
Avis touchant les travaux des
commissions
Et je reconnais M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Merci beaucoup, M. le Président.
Donc, j'avise cette
Assemblée que la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et
des ressources naturelles va poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 69, la Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques
et modifiant diverses dispositions législatives, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 19 h 15, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission des
transports et de l'environnement va poursuivre l'étude détaillée du projet de
loi n° 81, la Loi modifiant diverses
dispositions en matière d'environnement,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 19 h 15, à
la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission des
institutions va poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 91, la Loi
instaurant le Tribunal unifié de la famille au sein de la Cour du Québec,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 19 h 15, à la salle
Marie-Claire-Kirkland;
La Commission de la
santé et des services sociaux poursuivra l'étude détaillée du projet de loi
n° 83, Loi favorisant l'exercice de la médecine au sein du
réseau public de la santé et des services sociaux, après les affaires
courantes jusqu'à 19 h 15, à la salle Pauline-Marois.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Pour ma part, je vous avise que la Commission
spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le
développement des jeunes se réunira en séance de travail le mercredi 2 avril 2025, de
7 h 30 à 8 h 45, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine, afin d'organiser les travaux de la
commission.
De plus, je vous
avise que la Commission de l'économie et du travail se réunira en séance de
travail le mercredi 2 avril 2025, de
8 heures à 8 h 30, à la salle
Louis-Joseph-Papineau, afin de
statuer sur la possibilité que la commission se saisisse de la pétition
concernant une demande visant à doter les agents des services correctionnels du
Québec de vestes de protection.
Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée
À la rubrique,
toujours, des renseignements sur les travaux de l'Assemblée, en raison du débat
sur le discours du budget et de
l'incertitude quant à la possibilité de tenir, cette semaine, un débat sur une
affaire inscrite par les députés de l'opposition, j'ai été informé qu'il
y aurait une entente afin de reporter au 9 avril la prochaine motion
pouvant être proposée par l'opposition
officielle sur la rubrique des affaires inscrites par les députés de
l'opposition. Y a-t-il consentement? Consentement.
La période des
affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux affaires
du jour.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Ah!
Attendez. J'ai M. le leader de l'opposition officielle. Renseignements
sur les travaux. Allez-y, M. le leader.
M. Derraji : M. le Président,
j'aimerais soulever une question au leader du gouvernement sur le fait que le
député de Marquette a déposé une question dans notre feuilleton en date du
28 janvier dernier qui n'a toujours pas reçu de réponse, après plus de 60 jours. Et, bien
qu'il n'y ait pas de délai pour répondre, nous sommes d'avis, M. le Président,
que la ministre responsable de la Métropole a déjà eu le temps pour répondre à
cette question, qui traite notamment de la
mobilité à l'aéroport de Montréal. Donc, nous aimerions, M. le Président, avoir
une réponse à cette question, qui, je tiens à le rappeler... qui attend
une réponse depuis plus que 60 jours. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le leader de l'opposition officielle. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, merci beaucoup, M. le Président. Évidemment, au
gouvernement, on se fait un point d'honneur de répondre à l'ensemble des
questions. Évidemment, ce sera fait en temps et lieu. La réponse, évidemment,
va venir incessamment. Merci beaucoup.
• (15 h 10) •
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Alors, je vous invite à poursuivre les échanges
afin d'arriver à une entente concluante pour toutes les parties. Alors, merci,
M. le leader officiel... de l'opposition officielle, M. le leader adjoint du
gouvernement.
Affaires du jour
Affaires prioritaires
Reprise du débat sur la motion
du ministre des Finances proposant que
l'Assemblée approuve la politique budgétaire du gouvernement
et sur les motions formulant un grief
M. le leader adjoint
du gouvernement, nous allons passer, pour la suite des choses, aux affaires
prioritaires.
À
l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée reprend le débat ajourné plus tôt
aujourd'hui sur la motion de M. le ministre des Finances proposant que
l'Assemblée approuve la politique budgétaire du gouvernement ainsi que sur les
motions formulant un grief présentées par M. le député de Marguerite-Bourgeoys,
Mme la députée de Verdun, M. le député de Jean-Talon, M. le
chef de l'opposition officielle, M. le député de Laurier-Dorion, Mme la députée de Chomedey, M. le député de Taschereau,
Mme la députée de La Pinière, M. le député de Jean-Lesage, Mme la députée de
Bourassa-Sauvé, M. le député de Maurice-Richard, Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Avant de céder la
parole au prochain intervenant, je vous informe qu'il y a
6 h 44 min 53 s d'écoulées à la première étape du débat. La répartition du temps
de parole restant est la suivante :
3 h 11 min 31 s au groupe parlementaire formant
le gouvernement, 1 h 46 min 27 s au groupe
parlementaire formant l'opposition officielle,
1 h 4 min 42 s au deuxième
groupe d'opposition, 34 min 57 s au troisième groupe
d'opposition et 7 min 30 s à M. le député de Saint-Jérôme. Je
cède maintenant la parole à Mme la députée de Rimouski.
Mme Amélie Dionne (suite)
Mme Dionne :
Rivière-du-Loup—Témiscouata,
M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Rivière-du-Loup—Témiscouata. Merci.
Mme Dionne :
Ce n'est pas grave, c'est ma voisine. Alors, merci, M. le Président.
Donc, avant de se
quitter, tout à l'heure, j'en étais rendue à parler de nos PME dans la
circonscription, dans la région du Bas-Saint-Laurent, qui font partie du tissu
économique de notre région et qui sont très importantes. Donc, lorsqu'on parle
de PME, M. le Président, on parle aussi nécessairement des régions. Vous savez,
comme je le disais ce matin, 90 % des
interventions d'Investissement Québec touchent des entreprises de
200 employés et moins. Donc, il faut aussi aider nos PME en tenant
compte des particularités, je vous dirais, de chaque région du Québec, parce
qu'elles sont toutes différentes.
Et
ça, bien, notre gouvernement l'a compris. À l'automne 2023, on a mis en
place le Programme développement économique pour l'aide à la... à la
redynamisation, pardon, des territoires, communément appelé le programme DÉPART,
pour appuyer financièrement les entreprises des MRC les plus dévitalisées. Vous
savez, c'est un programme qui a été grandement applaudi dans ma
circonscription, puisque ma circonscription touche 42 municipalités, dont
trois MRC. Et je vous dirais, M. le
Président, que deux de mes MRC font partie des MRC les plus dévitalisées, donc,
font partie, bien évidemment, des MRC qui sont ciblées par le programme
DÉPART.
Donc, vous savez,
cette initiative de notre gouvernement permet d'octroyer des contributions
financières à des projets innovants qui s'inscrivent... oui, des projets
innovants, mais aussi qui s'inscrivent dans les priorités de nos MRC. Donc, c'est d'autant plus important parce
que, là, maintenant, on respecte les particularités des régions, on prend le
temps d'écouter ce que les MRC ont à prioriser comme projets. Et justement, les
contributions financières, les programmes qui sont retenus, les projets
font partie, justement, des priorités de nos MRC visées. Donc, ce sont des
investissements, bien entendu, puis la
création de nouveaux produits et procédés qui sont ciblés. Donc, quand on parle
de diversification et d'innovation dans un contexte économique difficile, je
pense que ce programme-là vient nettement répondre aux besoins et aux
attentes de nos régions, et plus particulièrement, M. le Président, de nos MRC
les plus dévitalisées, mais aussi qui contiennent énormément de PME et
d'entreprises manufacturières.
Quand
on parle de diversification et d'innovation dans le contexte... bien, comme je
le disais, notre objectif, justement, pour atteindre cela, c'est bien sûr de
dynamiser nos régions. Donc, je pense que le programme DÉPART vient y répondre.
Et vous savez, M. le
Président, au budget, l'année dernière, on avait annoncé un premier
50 millions également pour le Fonds
régions et ruralité, un nouveau volet, le volet Commerces de proximité. Donc,
quand on parle de dynamiser nos communautés rurales, nos petits milieux,
vous savez, hier, j'annonçais dans ma circonscription quatre projets qui touchent des services de proximité. Donc, je pense
que ce programme également répond à notre objectif de dynamiser nos
petites communautés, des services essentiels qui nous permettent d'être plus
attractifs, qui permettent aussi, justement, à nos entreprises de pouvoir
recruter de la main-d'oeuvre, hein? Quand on parle des services essentiels
comme des épiceries, des stations-service... Donc, c'est une très bonne
nouvelle, M. le Président, pour ma circonscription, hier. C'est plus de
468 000 $ pour un premier appel de projets. Donc, j'invitais
d'ailleurs les entrepreneurs de ma région à appliquer dans le deuxième appel de
projets qui se termine le 2 mai.
Vous
savez, pour permettre la réalisation des projets d'entreprise qui peuvent
parfois s'échelonner certainement sur plusieurs années, le gouvernement a aussi
prévu un 15 millions de dollars sur deux ans à compter de 2026‑2027. Donc, ces sommes s'ajoutent déjà au budget qui est disponible pour le
programme, ce qui est, pour ma part, une excellente nouvelle.
Bien, pour un Québec
plus fort et plus prospère, on doit vraiment poursuivre nos efforts pour
accélérer le développement économique local et régional. Donc, je vous le
disais tout à l'heure, chaque région du Québec a ses particularités. Je pense
que de faire des programmes en fonction du respect de ces spécificités-là, et
non de faire du mur-à-mur, je pense que c'est... voilà la porte gagnante qu'on
doit continuer. Alors, c'est sûr qu'on entend continuer d'agir pour améliorer
la capacité de nos économies régionales à contribuer à la création de richesse,
et c'est sûr qu'on veut tenir compte des nombreux défis auxquels ils font face
présentement. Afin d'y parvenir, bien, notre gouvernement prévoit 9 millions de dollars sur
trois ans, dans le cadre du budget 2025‑2026, pour accélérer le
développement économique local et régional.
M. le Président,
notre gouvernement a bien compris que chaque région possède ses enjeux. Donc,
c'est pour cette raison-là qu'on souhaite
travailler de pair avec nos élus et nos acteurs locaux. Alors, ce serait sous
forme d'ententes sectorielles entre les MRC et les ministères qui ont
des vocations économiques, notamment par le biais de tables de concertation
régionales qui seront mises en place pour, entre autres, appuyer financièrement
des projets et certains secteurs d'activité. On veut également profiter de ces
tables... de ces ententes sectorielles également pour répondre vraiment à certaines problématiques, mais qui
concernent les régions spécifiquement touchées par ces problématiques-là.
Donc, vraiment, des ententes sectorielles qui vont permettre d'avoir un oeil
sur ce qui se... sur les défis que vivent nos régions et pouvoir ainsi trouver
des solutions pour améliorer ces enjeux.
M. le Président,
l'industrie touristique, au Bas-Saint-Laurent, bien, ça fait partie de notre
ADN régional. Donc, avec nos acteurs de cette économie, qui est essentielle
pour la vitalité de nos municipalités, plusieurs initiatives locales ont été
soutenues par notre gouvernement au cours des dernières années, puis on entend
vraiment poursuivre ce soutien. Vous savez, en ces temps d'incertitude économique,
l'industrie touristique peut devenir une belle et grande opportunité pour nos
régions et, justement, pour diversifier nos économies locales et protéger les
emplois. Donc, pour ce faire, 200 millions
ont été annoncés au dernier budget pour soutenir son développement. Donc, ça se
traduit, encore une fois, par des initiatives régionales, dont le
soutien aux festivals et événements. Donc, c'est certain que, pour les régions
comme la mienne, dans ma circonscription, les événements et festivals ont des
retombées économiques majeures sur notre industrie touristique.
Également, le
renouvellement des ententes de partenariat régional. On investit également
20 millions au Programme d'appui au
développement des attraits touristiques, et ces ententes d'investissement
permettront, sans aucun doute, de
stimuler l'économie locale, protéger nos emplois en région et miser sur des
initiatives comme, par exemple, l'agrotourisme
et le tourisme hivernal. Vous savez, on veut poursuive la saison touristique
au-delà de la période estivale, et je pense que nos régions possèdent
toutes les richesses naturelles incroyables pour qu'on puisse développer cette
industrie-là quatre saisons.
Bien entendu, je vous
parlais du secteur forestier tout à l'heure. J'aimerais un peu revenir
là-dessus parce que, dans le Bas-Saint-Laurent, c'est un secteur qui représente
plus de 10 % de notre PIB régional. Donc, c'est un secteur qui a des retombées économiques majeures. Quand on
pense à plusieurs défis que vit l'industrie touristique présentement,
comme les changements climatiques, la fluctuation des marchés internationaux,
la menace des tarifs et la pénurie de main-d'oeuvre,
dans notre... dans le dernier budget, notre gouvernement a agi concrètement,
avec des investissements qui sont stratégiques pour protéger l'industrie
et garantir également sa compétitivité.
• (15 h 20) •
M. le Président, je
prends aussi quelques minutes pour vous parler du nouveau régime d'aide
fiscale, qui comporte deux mesures-phares
qui permettront aussi de simplifier et renforcer, je vous dirais, le soutien à
nos entreprises. Donc, on parle du nouveau crédit d'impôt pour les activités de
recherche, d'innovation et de commercialisation, qui a été introduit
pour remplacer huit mesures fiscales, donc, de façon à bonifier puis à
améliorer le processus pour qu'il soit plus efficace, bien entendu, tout en
offrant aux entreprises de poursuivre leurs activités. Deuxièmement, aussi, le
régime préférentiel pour les propriétés intellectuelles, donc, qui est déjà en
vigueur et qui consiste aussi en une déduction incitative pour la
commercialisation des innovations. Donc, à cet effet, ce qui est d'autant plus
intéressant pour nos entrepreneurs, c'est
que la taille de l'entreprise ne sera pas déterminante pour le taux d'aide
disponible, mais ce sera plutôt le
volume des dépenses admissibles pour l'entreprise. Donc, c'est une excellente
nouvelle pour nos entrepreneurs.
C'est bien entendu, ceci encouragera et
maximisera également les activités d'innovation par des incitatifs, tels le taux
de 30 % pour le premier million de dollars de dépenses admissibles et qui
excèdent un seuil d'inclusion et le taux de 20 % pour toutes dépenses
admissibles au-delà de cette limite établie.
Pour
conclure, M. le Président, j'aimerais revenir sur le Plan québécois des
infrastructures qui a été bonifié, on va se
rappeler, de 7 %. On parle maintenant d'un PQI total de 164 milliards
de dollars. Donc, on l'a dit d'entrée de jeu, pour... justement, en
cette incertitude économique, on souhaite accélérer des programmes, des projets
d'infrastructure. Donc, pour y arriver, on devait bonifier le PQI.
Vous savez, pour la
région du Bas-Saint-Laurent, c'est 3,8 milliards qui sont planifiés, donc
c'est près de 2,5 % du total du PQI.
Donc, c'est... pour notre région, on s'entend que 2025‑2035,
on va ajouter 2,1 milliards d'investissements en infrastructures
seulement dans la région du Bas-Saint-Laurent. Donc, ce sera pour les cinq
prochaines années.
Donc,
pour notre circonscription, je vous dirais, M. le Président, que le PQI est
synonyme de projets très attendus, je vous dirais, par les citoyens de
ma circonscription depuis plusieurs années.
Tout
d'abord, on parle de l'autoroute 85 qui pourra enfin être terminée. Donc,
on va pouvoir achever les derniers tronçons de cette autoroute qui relie
Rivière-du-Loup, Nouveau-Brunswick. Donc, je vous dirais que c'est... pour le
développement touristique, la sécurité de nos citoyens, pour l'économie
régionale, c'est un axe routier majeur dont les gens sont très fiers.
Il y a également le
prolongement de l'autoroute 20 au Bas-Saint-Laurent qui demeure toujours à
l'étude dans le PQI. On se souviendra, M. le Président, que ce projet avait été
retiré du PQI, et, dès notre arrivée au gouvernement, nous l'avions remis parce
qu'on savait que c'était une priorité pour les gens du Bas-Saint-Laurent, pour
ma... les gens de ma circonscription, bien entendu.
Toujours en
infrastructures routières, eh bien, je suis très heureuse de constater que,
dans le PQI, on poursuit les travaux de préparation du projet de réaménagement
de la route 293. Donc, ce sont des travaux très attendus par les citoyens
depuis plusieurs années, essentiels à notre communauté, parce qu'on vise... ce
sont quatre courbes qui sont dangereuses, donc on vise vraiment la sécurité des
citoyens. Donc, ça, je sais que c'est très attendu.
Et puis finalement,
un autre projet, celui de la rénovation du poste d'opération de la Sûreté du
Québec au Témiscouata. Ça aussi, on en parle
depuis longtemps. Donc, ce projet a non seulement été priorisé par notre
gouvernement, mais également inscrit officiellement au programme des
infrastructures de notre gouvernement.
En conclusion, M. le
Président, je pense que ce qu'il faut retenir du budget déposé, bien, ce sont
des efforts qui sont mis sur l'économie pour répondre aux impacts de
l'imposition des tarifs douaniers, bien entendu. On a quand même aussi un
6,8 milliards de dollars pour soutenir les Québécois. On protège les
services, notamment en santé et en éducation.
On maintient une bonne gestion et une saine gestion des finances et, bien
évidemment, on améliore le régime fiscal
avec près de 3 milliards sur cinq ans. Et finalement, pour 2029‑2030,
on souhaite un retour à l'équilibre budgétaire. Donc, merci beaucoup, M.
le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata. Nous poursuivons toujours le débat sur le discours sur le
budget. Je reconnais Mme la députée de Mercier.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal :
Merci, M. le Président. Écoutez, j'écoutais la collègue de Rivière-du-Loup—Témiscouata,
puis, vraiment, vous allez peut-être être
étonné de ce que je vais vous dire, moi aussi, je trouve que ce budget de la
CAQ, ce budget du gouvernement, bien, il n'y a rien à dire, c'est très
bon, c'est sur la coche, ça remplit toutes les promesses, c'est vraiment
excellent, extraordinaire. Je vous vois surpris, M. le Président, de m'entendre
dire ça, en vous disant : Mon Dieu,
qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qu'elle va nous annoncer? La gang de
chialeux, hein, comme nous a nommés le
premier ministre, bien, on n'a rien à dire. Comment ça se fait? Bien, M. le
Président, on est quoi, aujourd'hui? On est le 1er avril. Donc,
c'était un poisson d'avril, donc retirez vos applaudissements.
Motion formulant un grief
Écoutez, juste avant
que j'oublie, normalement je fais ça à la fin, mais je vais le faire tout de
suite pour vous montrer à quel point c'était
un poisson d'avril, ce que je venais de dire. Je veux tout de suite déposer une
motion de grief sur le budget, pour ne pas oublier de le faire. Et je
vais la nommer comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale blâme le gouvernement de la CAQ de ne pas répondre, à
travers son budget, aux vraies doléances des travailleurs et des travailleuses,
ceux et celles qui sont les vrais créateurs et créatrices de la richesse.»
Donc, je vais déposer
ça à l'instant, M. le Président.
Juste avant de parler
du budget, je veux nous rappeler ce qu'on a vécu la semaine passée. S'il y en a
qui en doutaient encore, bien, la semaine passée, on a eu la confirmation que
le gouvernement de la CAQ ne travaille pas pour
l'intérêt collectif, ne travaille pas pour le bien commun. On a ici, devant
nous, un gouvernement qui a bâillonné les oppositions, qui a bâillonné
l'Assemblée nationale, qui a fait passer un projet de loi sur... dans la gorge
de l'Assemblée nationale. Et ce n'est pas un projet de loi qui était fait pour
construire plus de logements, ce n'était pas un projet de loi qui a été fait
pour nous assurer d'aider les familles québécoises, les Québécois et
Québécoises qui en arrachent avec la crise
du coût de la vie, ce n'était pas non plus un projet de loi pour augmenter le
salaire minimum. Évidemment, ils ne nous auraient pas bâillonnés, on aurait
travaillé avec plaisir sur ces projets de loi là. Mais non, c'était un projet
de loi qui a été fait sur mesure pour
une entreprise américaine de déchets dangereux, pour lui faire économiser
100 millions de dollars.
Là, le gouvernement
pense que, parce qu'ils ont passé ce projet de loi là, que c'est terminé, qu'on
n'en parle plus, que c'est fini. Bien, ce
n'est pas vrai, parce que l'indignation de la population continue, M. le
Président. Il va y avoir une manifestation, samedi, on va être quelques
députés de Québec solidaire présents. On va écouter avec la plus grande
attention ce que va dire la cour face à la demande d'injonction de la ville de
Blainville et de la CMM.
Il
y a aussi... l'indignation est tellement, tellement forte, Moi, j'ai reçu, dans
mon comté, même des enfants, des jeunes qui nous disent : Pourquoi
est-ce que le gouvernement saccage notre environnement? Il y a une lettre qui
m'a beaucoup, beaucoup touchée, puis j'invite tous les députés, y compris les
députés de la CAQ, je les invite à la lire, c'était dans Le Devoir
d'aujourd'hui, Alexis Lafrance, 13 ans, Léanne Tremblay, 14 ans, dans
les Laurentides, et qui disent quelque chose de très simple, ils disent :
«Les humains ont tendance à oublier que l'argent ne fait pas respirer. En autorisant l'enfouissement de déchets dangereux
dans ce milieu humide, c'est comme si on décidait de choisir la liasse de billets plutôt que la bouteille d'oxygène.» C'est
quelque chose de base que des enfants de... des adolescents de 13 et 14 ans disent, et ils sont indignés, puis ils
pensent à tout... Ce projet de loi là, ce qu'il a fait, c'est qu'il balaie dans
la cour des générations futures des déchets dangereux. Il détruit une tourbière
qui offre tellement, tellement pour l'environnement puis pour nous aider
aussi à lutter contre la crise climatique, la crise climatique dont on parle
moins à cause des tarifs de Trump, mais elle
n'est pas terminée. On va... on paie, en ce moment, le prix de cette crise-là
et on va continuer de payer de plus en plus cher. Et le projet de loi de
la CAQ va exactement à l'encontre du bien commun, et c'est une indignation
immense, et les Québécois et Québécoises, pas seulement les citoyens et
citoyennes de Blainville, ne vont pas l'oublier.
Au même moment, dans la même semaine où est-ce
qu'on a eu ce projet de loi qui nous est passé sur la gorge, le gouvernement a
déposé, a présenté un budget avec un déficit historique de
14 milliards de dollars. Là, les gens, la question qu'ils se
demandent : 14 milliards, mais où ça passe? C'est passé où? Les
annonces de coupures s'accumulent les unes à la suite des autres. On le voit
dans le système de santé, on le voit dans des programmes, en éducation, où
est-ce que ce n'est pas évident pour les profs, pour les directions, de
dépenser. Il y a plein de programmes qui ont été... de projets ou de programmes
budgétaires qui ont été coupés, notamment dans les cégeps, dans les
universités. Donc, l'argent est passé où? Où est-ce qu'il a été investi? Est-ce
que le gouvernement de la CAQ l'a mis dans les rénos ou au casino? Il a plutôt
joué avec notre argent. Ça a été dénoncé à plus d'une reprise, puis on va
continuer à le faire, le gouvernement a fait un gaspillage immense des fonds
publics. Ça se prétend être un gouvernement de gestionnaires, de comptables.
Bien, on a la preuve que ce n'est pas vrai ou, en tout cas, si c'est des
bons... si c'est des gestionnaires, ce ne sont pas des bons gestionnaires.
Juste avec le nouveau système informatique de la
SAAQ, ça a coûté 500 millions de dollars en dépassements, 500 millions, et ce n'est pas terminé. Là, on
va entendre la commission d'enquête, là, mais ce n'est pas terminé. Ça a été
géré par un ministre qui avait promis, hein,
il avait promis, depuis 2015, de tasser les incompétents, mais qui a fini par
se tasser lui-même.
Il y a eu Northvolt, la CAQ a acheté un terrain
à prix d'or pour une start-up québécoise, on leur a donné plein de capital. Le premier ministre nous a dit :
Il n'y a pas de risque. Il n'y a pas de risque, inquiétez-vous pas. Le nombre
de fois que les oppositions, les
chialeux, la gang de chialeux, ont posé des questions, puis là il disait :
Il n'y a pas de risque, il n'y a pas de risque. Finalement, la start-up est en
train de faire faillite, c'est ce qu'on voit, on a perdu notre argent,
puis le ministre, aussi, qui a causé ce fiasco, lui aussi, on l'a perdu, puis
ça, on n'est pas très malheureux de l'avoir perdu.
• (15 h 30) •
M. le Président, la liste continue, elle est
longue. Les autobus électriques, les Espaces bleus, Le Panier bleu, le troisième lien, c'est une liste infinie de
gaspillages. Et, tout ce que la CAQ touche, puis ça, les Québécois et Québécoises
le voient, il y a deux choses qui arrivent : ça coûte extrêmement cher
puis c'est fait tout croche.
Puis là j'entendais le ministre des Finances
nous dire : Bien là, on dit qu'on n'est pas des bons gestionnaires, mais
tout ce que j'entends, c'est seulement des propositions de dépenses
supplémentaires. Bien, il y a comme un manque de créativité incroyable de la
part du ministre des Finances puis du gouvernement de la CAQ.
Dans un budget, là, pour des gestionnaires, ils
devraient savoir ça, il y a deux colonnes. Il y a la colonne des dépenses, mais
il y a aussi la colonne des revenus. Et la colonne des revenus, ça, on ne la
regarde pas du tout. C'est comme si on disait qu'il faut augmenter les revenus
de l'État québécois, donc il faut aller chercher dans l'argent des plus pauvres. Pas du tout. Il y a plein d'argent
qu'on peut aller chercher par différents moyens chez ceux qui en ont trop.
Parce que, dans une société, quand il y a
des gens qui souffrent puis qui sont très pauvres, c'est parce qu'il y en a
d'autres qui sont plus riches, puis qu'eux autres, ils n'ont pas... ils ne
s'occupent pas, là, de la fin du mois. Puis ça, la CAQ ne veut pas
toucher à ça.
Puis après ça ils nous disent : Ah mon
Dieu! Québec solidaire, ils pensent que l'argent touche... que l'argent pousse dans les arbres. C'est ça qu'ils nous
disent tout le temps : Ah! Québec
solidaire, il ne sait pas... ils ne
savent pas compter. Mais le résultat de la CAQ, le résultat de ce
budget, avec un déficit historique de 14 milliards de dollars, le résultat de tous ces fiascos causés par les
soi-disant bons gestionnaires de la CAQ, bien, c'est quoi? C'est le résultat
d'un gouvernement qui pense que l'argent pousse dans les arbres puis qui
le gère mal. Et ça, je n'ai pas peur de le dire, puis on va continuer et le
répéter. Puis les Québécois et Québécoises aussi sont d'accord avec ça.
Moi, je sens qu'il y a beaucoup de députés de la
CAQ qui ne peuvent pas vraiment parler ou aller à l'encontre de ce que leur gouvernement dit, qui sont gênés
par ce que le gouvernement est devenu. Ils sont gênés. Et je pense qu'on
va entendre de plus en plus de voix, dans la
CAQ, dire : Wo, minute! nous, on n'a pas... on n'est pas venus en
politique pour ça.
On se
rappelle, il y a six, sept ans, la CAQ nous a dit qu'elle voulait du
changement. C'était ça, leur slogan, à l'époque : Nous autres, on
va être compétents, on va gérer le budget et on va régler des problèmes en
santé, des problèmes en éducation, dans les
services publics, partout, on ne va pas faire de déficit puis on va avoir plus
de services. Bien, on a le résultat, c'est exactement le contraire. Ce n'est
pas du tout, du tout ça qui se passe. On a 14 milliards de déficit. Si, au
moins, il y avait plus de services publics,
si, au moins, les gens n'attendaient pas en ligne pour avoir des services du
système de santé, si les gens n'étaient pas sur des listes d'attente, si
les gens n'étaient pas obligés d'aller au privé puis se serrer la ceinture, au
moins, on dirait que ça vaut la peine, ce 14 milliards de déficit, mais ce
n'est pas le cas, M. le Président. Ce n'est pas le cas. C'est vraiment une
promesse, une autre parmi plein de promesses brisées de la CAQ.
Nous,
on a été le seul... Québec solidaire, on a été le seul à le dire, ce budget-là,
c'est un budget de l'austérité. Il y a eu
l'austérité libérale qui a été décriée. Les Québécois et Québécoises ont
souffert de l'austérité libérale. Maintenant, c'est le tour de l'austérité de la CAQ. Ils vont arrêter d'investir en
éducation. Le premier ministre nous disait : C'était ma... C'est sa grande
priorité. Il l'avait dit, je me rappelle très bien, dans son discours, au
début, là, de son mandat, en 2018, que c'était sa priorité. Bien, on
voit que ce n'est pas du tout le cas en ce moment.
La même chose qui se
passe au ministère de l'Environnement. Ce n'est pas le ministère de
l'Environnement qui reçoit plein, plein d'argent dans ce budget. Mais ça, c'est
correct, là. Ça n'a jamais été une priorité de la CAQ, de toute façon. Puis, en
santé, ça va de plus en plus mal. Santé Québec n'est pas en train de régler
aucun problème. On n'est pas en train de rapprocher notre système de la
population. On n'est pas en train de donner plus de services. C'est moins de services puis c'est plus de cadres qui
reçoivent de l'argent. Donc, pour ce qui est de l'efficacité puis de la bonne
gestion, on repassera, M. le Président. Ce n'est pas avec la CAQ qu'on va voir
ça.
Il y a deux éléments,
entre autres, là, mais il y en a deux dont je vais parler, qui sont oubliés
dans le budget de la CAQ. C'est le logement
puis les femmes. Si vous regardez, M. le Président, le budget de la CAQ, on
voit que ça ne fait pas honneur ou ça ne répond pas à la crise immense
qu'on vit en matière de logement. C'est une crise historique en matière de logement. C'est la plus grande crise
qu'on vit depuis les 40 dernières années au Québec. Puis, dans le budget,
qu'est-ce que le gouvernement a trouvé de bon à faire dans son budget?
0 $, 0 $ pour investir, pour construire de nouveaux logements, alors
qu'on vit une crise historique du logement.
Je suis certaine
qu'il y a des députés de la CAQ qui reçoivent plein de gens, dans leurs comtés,
qui leur parlent de leurs augmentations de loyer. On a une augmentation, aussi,
de loyer historique, et il n'y a pas de construction de nouveaux logements.
C'est vraiment la recette parfaite pour qu'on ne sorte jamais de la crise du
logement. À pleines pages, tous les jours, en
plus des gens qui viennent dans nos comtés, qui viennent dans les comtés de la
CAQ, à pleines pages, à tous les jours, comme aujourd'hui dans Le
Journal de Montréal, on voit des gens qui reçoivent des augmentations de 50 %, un père de famille, Nicolas Andrieu,
qui a des enfants de 13 et 15 ans, qui vient d'avoir une augmentation de
150 $. 150 $, c'est énorme, immense. Il y en a qui reçoivent leur
loyer... Il y en a d'autres, qui n'osent pas parler parce qu'ils ont peur
des représailles de leurs locateurs, qui ont un loyer à 1 010 $, et
maintenant c'est rendu 1 500 $. C'est immense. C'est combien
d'épiceries, ça, par mois, que ces personnes-là doivent se priver pour pouvoir
payer leur loyer?
À Québec solidaire,
on fait des propositions. La gang de chialeux, comme nous dit le premier
ministre, on a fait des propositions. On a
demandé, de façon exceptionnelle cette année, de ne pas suivre l'indice du TAL,
qui est une augmentation de 5,9 %, et de plafonner l'augmentation à
l'inflation. C'est très raisonnable. C'est ce que le gouvernement a décidé de
faire avec les augmentations pour l'hydroélectricité, pour Hydro, la facture d'Hydro-Québec. Pourquoi il ne fait pas la même chose avec la hausse des
loyers, alors que les gens ont des augmentations de 50 %, M. le Président?
C'est... Moi, je n'en reviens pas, de l'insensibilité de ce gouvernement-là.
Et je suis certaine
qu'il y a des députés à la CAQ qui chialent. Eux aussi chialent, puis avec
raison, en disant à leur gouvernement : Il faut faire quelque chose, parce
que, clairement, la ministre de l'Habitation puis le premier ministre, eux autres, ils sont totalement
déconnectés de la réalité des locataires. Les locataires, ce n'est pas des
minorités, là. Ce n'est pas deux,
trois personnes, là. 40 % des Québécois et Québécoises sont locataires.
C'est beaucoup de monde qui souffre ce moment au Québec.
Les femmes,
maintenant, deuxièmes oubliées, les femmes. Ça nous prend des gestes forts, en
ce moment, avec la montée des masculinistes, avec la montée des attaques aux
droits des femmes qu'on voit au sud de la frontière, aux États-Unis, qu'on voit
aussi dans certains propos et dans certains partis politiques au fédéral.
Au Québec, on a un
consensus. On est une société féministe. Il y a un consensus sur l'égalité entre
les hommes et les femmes. Mais là, en ce
moment, alors que les droits des femmes sont attaqués, on ne va pas juste se
dire : On va se... commémorer les actions du passé puis les
avancées des femmes. Ce qu'il faut, c'est avoir des gains. On a besoin... Les femmes du Québec ont besoin de bonnes nouvelles,
et une des bonnes nouvelles qu'elles pourraient avoir, c'est, notamment,
de rendre la contraception gratuite. 100 000, 100 000 personnes
ont signé une pétition, que j'ai déposée à l'Assemblée nationale, qui demande que la contraception soit gratuite. Le premier
ministre m'a dit : C'est une bonne idée. Je n'ai pas encore entendu
la ministre de la Condition féminine. Qu'est-ce qu'elle en pense? Est-ce qu'on
va la rendre gratuite?
La contraception
gratuite, là, ce n'est pas une dépense. Je veux être bien claire auprès du
ministre des Finances, ce n'est pas une
dépense. Ça permet, oui, aux femmes, sur qui la charge et le poids de la
contraception reposent, de faire des
économies, mais ça permet aussi de faire des économies dans le budget du
Québec. C'est reconnu dans... En Colombie-Britannique,
ils l'ont fait. Au Manitoba, ils l'ont fait. Il y a eu une étude, en
Colombie-Britannique, qui a montré que le
gouvernement fait une économie en rendant la contraception gratuite. Voilà une
façon de trouver de l'argent dans le budget, de trouver de l'argent pour
réduire le déficit, mais aussi en protégeant les droits des femmes.
M. le Président, j'en
aurais plein, de choses à dire par rapport aux exemples où les femmes, dans ce
budget-là, ont été oubliées. Ce que je peux vous dire, c'est que l'austérité,
là, l'austérité a un impact encore plus grand sur les femmes que sur la
population de façon générale. Ça a été prouvé lors de l'austérité libérale. Il
y a eu un livre qui est sorti, qui a dit : Pourquoi les libéraux n'aiment
pas les femmes? Bien, il y a un livre qui est en train de s'écrire, là, puis ça va être : Pourquoi la CAQ n'aime pas les
femmes? L'austérité, c'est reconnu, c'est mauvais pour les femmes, parce qu'il
n'y a pas encore l'égalité salariale. Et ce
n'est pas moi qui le dis. Les études le prouvent. C'est la réalité. Et ce
budget-là n'est pas féministe.
Ce budget-là ne
permet pas aussi d'assurer une égalité pour toute la population. On voit la
différence entre les gens qui sont locataires et les gens qui sont
propriétaires. Ce budget-là n'est certainement pas à la hauteur des besoins aujourd'hui au Québec, et malheureusement le
14 milliards de déficit, ce n'est pas pour répondre aux besoins des gens,
c'était pour éponger les fiascos et de... comme SAAQclic,
et la mauvaise gestion de ce gouvernement, qui pense que l'argent pousse dans
les arbres. Merci, M. le Président.
• (15 h 40) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition. Et nous poursuivons
toujours dans ce débat sur le discours du budget. Je reconnais Mme la ministre
de la Famille.
Mme Suzanne Roy
Mme Roy
(Verchères) : Alors, merci, M. le Président. Ça me fait grand plaisir
de prendre la parole aujourd'hui pour parler, justement, du budget qui nous a
été présenté la semaine dernière.
En tout premier lieu,
vous allez me permettre de féliciter mon collègue le ministre des Finances, qui
devait jongler avec un contexte géopolitique avec lequel peu de ses
prédécesseurs ont dû faire face. Force est de constater qu'il a réussi à
présenter un budget responsable, malgré le contexte en dehors du contrôle du
gouvernement du Québec. Il fait face à des
mesures protectionnistes comme on n'en a jamais vu de la part de la nouvelle
administration américaine.
Le
ministre des Finances, M. le Président, notre gouvernement répond aux attentes
de la population en continuant de se concentrer sur les priorités des
Québécois, la santé, l'éducation, et tout ça accompagné de mesures qui visent à
stimuler l'économie, des mesures importantes. On continue à faire les réformes
pour le mieux-être des citoyens puis, comme ministre de la Famille, bien
évidemment, pour le mieux-être aussi des familles.
Je me réjouis qu'on
poursuive sans relâche le travail pour donner accès à des places de qualité et
abordables dans les services de garde éducatifs à l'enfance. Ces places, elles
permettent de répondre aux besoins éducatifs des enfants tout en permettant à
leurs parents, évidemment, de pouvoir retourner en toute confiance au travail.
On le sait, la période de la petite enfance, elle est cruciale dans le
développement de nos tout-petits. En investissant dans la petite enfance, bien,
c'est dans nos adultes de demain qu'on investit.
Parlant
d'investissements, le budget 2025-2026, il prévoit une somme, M. le
Président, de 171 millions de dollars afin de soutenir
l'accessibilité et surtout de maintenir des services qui répondent aux besoins
de nos familles partout sur le territoire. Avec ces sommes, bien, on prévoit
notamment convertir 1 000 places, en places non subventionnées, qui
vont devenir des places subventionnées à contribution réduite. Ça, ça va porter
à près de 11 000 places converties. C'est du jamais-vu. C'est du
jamais-vu, M. le Président, depuis la création du réseau des services de garde
éducatifs à l'enfance. Cette initiative va permettre à autant de familles,
justement, de bénéficier de tarifs à contribution réduite, 9,35 $ par
jour, en 2025. Puis ces places converties là, bien, elles s'ajoutent à
l'ensemble des places à contribution réduite au Québec. Actuellement dans le
réseau, on compte 247 000 places subventionnées au Québec.
Vous savez, notre
réseau des services de garde, c'est un pilier pour les familles québécoises.
D'ailleurs, ça a inspiré l'ensemble du Canada pour mettre en place des services
de garde, justement, sur le modèle québécois.
Depuis le lancement
du grand chantier en octobre 2021, notre gouvernement a créé
30 000 nouvelles places subventionnées. Là encore, c'est un record.
La dernière fois qu'un gouvernement a fait à peu près le même nombre de places,
ça a pris trois mandats. Oui, on a bien compris, trois mandats. Nous l'avons
fait en un peu plus de trois ans.
Alors, je suis
particulièrement fière des efforts accomplis aussi par le milieu familial, qui
était en déclin depuis 10 ans. On a mis en place un projet en communauté
pour les entreprises. Ça a permis de créer 2 000 nouvelles places. Aujourd'hui, on parle d'un total de
72 000 places en milieu familial, une augmentation de plus de
7 500 places depuis le lancement du grand chantier.
En plus, évidemment,
de l'ajout de places subventionnées, notre gouvernement a aussi misé sur la
conversion des places, comme je le
mentionnais tout à l'heure, de places non subventionnées en places
subventionnées. Aujourd'hui, en date du 1er avril, bien, c'est 40 000 familles
de plus qui ont accès à des places subventionnées au Québec.
Et on ne s'arrêtera
pas là. Notre réseau continue de se développer partout au Québec. En ce moment,
là, il y a 15 000 places en
réalisation, des places subventionnées. Alors, chaque mois, on a des pelletées
de terre qui sont organisées, on a
des inaugurations pour rendre accessibles, justement, ces places aux familles.
Chaque jour, on travaille à moderniser le réseau des services de garde
éducatifs à l'enfance afin de répondre aux besoins des familles québécoises.
C'est ce qui nous motive au quotidien, M. le
Président, de poser ces gestes, de prendre des décisions pour faciliter l'accès
aux places subventionnées pour les familles.
Notre engagement, il
est très clair, on va compléter le réseau des services de garde. Le
budget 2025‑2026 est justement le signe
de cette volonté du gouvernement d'investir dans la petite enfance.
L'augmentation du nombre de places disponibles
est d'ailleurs le reflet de la croissance du budget des dépenses du ministère
de la Famille. Plus encore, le budget nous permet de maintenir des
services répondant aux besoins des familles.
Par exemple, les
enfants ayant des besoins particuliers requièrent un soutien qui est adapté
pour pouvoir pleinement les intégrer à
l'intérieur des services de garde éducatifs à l'enfance. Avec 82 millions
de dollars sur cinq ans, on répond présent pour poursuivre, optimiser et
moduler les allocations qui sont destinées, justement, à l'intégration des
enfants vulnérables. On veut mieux les soutenir et soutenir encore plus ceux
qui ont de grands besoins. D'ailleurs, 7,5 millions de dollars ont été
injectés pour favoriser la participation des enfants ayant des besoins
spécifiques aux activités des haltes-garderies communautaires, un autre grand
réseau pour soutenir les familles au Québec, et 800 000 $ vont être
investis, en 2025‑2026, pour prolonger la bonification de l'allocation versée
aux prestataires qui offrent des services de garde à horaire non usuel.
Il
y a aussi une somme de 2,8 millions de dollars qui est investie pour les
Premières Nations afin, justement, de continuer à contribuer à leur autonomie
en matière de services de garde éducatifs à l'enfance. Avec le portail
d'inscription aux services de garde, nous allons ainsi moderniser le
système d'inscription, favoriser l'égalité des chances pour tous les enfants.
Alors, comme je l'ai
annoncé la semaine dernière à la présentation du projet de loi n° 95, loi
favorisant l'équité dans l'accès aux services de garde subventionnés, notre
gouvernement, M. le Président, confirme son appui aux familles et à leurs
besoins. 247 millions de dollars sur six ans sont prévus pour prolonger
l'Allocation famille, incluant des mesures pour les parents endeuillés.
À titre de
ministre responsable de la Montérégie aussi, je me réjouis également que le
budget soit axé sur le choix d'une économie plus performante, plus
innovante. En ces moments d'incertitude économique, c'est d'autant plus important. Et, comme l'a bien expliqué le ministre
des Finances, la priorité de ce budget est de renforcer notre économie
face à l'incertitude.
Dans mon rôle de ministre responsable de la
Montérégie, je rencontre beaucoup de gens du milieu économique. J'avais
d'ailleurs une rencontre, hier, pour connaître leurs besoins face à la
situation avec laquelle on fait face avec les États-Unis, d'imposer des tarifs
douaniers.
Vous savez, la Montérégie, elle arrive au
premier rang du nombre d'emplois dans le secteur de la fabrication. On compte une large part des emplois
manufacturiers liés à la fabrication de produits de consommation, d'aliments,
de meubles. C'est la première région aussi en termes de superficie
agricole. C'est dans notre région qu'on retrouve le plus grand nombre de producteurs maraîchers, de
céréales, d'oeufs, de volaille, sans oublier, évidemment, de nombreuses fermes
laitières, porcines, et j'en passe. Le
budget répond à leurs préoccupations avec un investissement de
5,4 milliards de dollars pour rehausser le potentiel économique du
Québec.
• (15 h 50) •
Notre gouvernement sera présent pour les
entreprises en manque de liquidités, justement, en raison de ce conflit
commercial. Notre gouvernement sera là pour augmenter les investissements dans
les infrastructures. Nous serons là pour diminuer les barrières liées au
commerce interprovincial. Nous serons là pour aider à améliorer la
productivité, l'innovation et donner un meilleur accès à l'international. Notre
gouvernement est là pour favoriser le développement du secteur agroalimentaire
avec une somme de 200 millions de dollars.
M. le
Président, je salue mon collègue des Finances et l'ensemble de notre
gouvernement pour avoir agi de façon responsable.
Je suis fière de ce qui est proposé aux Québécois et aux Québécoises. C'est un
budget, M. le Président, pour un Québec fort. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la ministre de
la Famille. Donc, je vais reconnaître Mme la ministre du Tourisme.
Mme Caroline
Proulx
Mme Proulx (Berthier) : Merci,
M. le Président. Très heureuse d'intervenir dans ce budget-ci. D'abord, je tiens à remercier mon collègue avec le budget dans
un contexte qui est assez difficile, avec un partenaire américain qui
crée pas mal d'instabilité, on peut se le dire, beaucoup d'instabilité avec
l'annonce des tarifs, qui seront annoncés par la
Maison-Blanche probablement demain, des enjeux pour chacun des collègues dans
chacune des régions. Entre autres, chez nous, dans Lanaudière, on pense
à Bridgestone, un des plus grands employeurs de la région dans Lanaudière, qui
craint, évidemment, des impacts sur les tarifs dans le secteur automobile,
parce que toute la chaîne des pièces pourrait être impactée dès demain.
Puis, pour passer à travers, bien, cette grosse
turbulence là, le gouvernement du Québec a choisi d'investir
5,4 milliards de dollars dans les cinq prochaines années,
soutenir, dynamiser, accroître la capacité à innover, favoriser l'apport des
régions dans la création de la richesse.
Mais surtout un moment pour se serrer les coudes
et surtout un moment pour réaliser, comme le disait si bien Leonard Cohen, qui disait : «There's a crack
in everything, that's how the light gets in», bien, «there's a crack» à
l'industrie touristique. Pourquoi? Parce qu'il est le quatrième produit
d'exportation. L'aéronautique, l'aluminium se sont glissés devant l'industrie
touristique, les minéraux critiques et stratégiques, compte tenu de toute cette
offensive de la filière batterie de notre gouvernement. L'industrie touristique
est donc le quatrième produit d'exportation.
2023, c'est 4,1 milliards de devises
étrangères. On dirait qu'il n'y a pas beaucoup de réactions pour
4,1 milliards à travers l'industrie touristique. 4,1 milliards de
devises étrangères. 50 % des devises proviennent d'où, M. le Président? Bien, ils proviennent de nos
collègues des États-Unis. Et c'est là que je vais répéter «there's a crack in
everything, that's how the light gets in», parce que l'industrie touristique
est, pour l'instant, le seul produit d'exportation consommé sur place
qui est à l'abri des tarifs de la Maison-Blanche. Quatrième secteur
d'exportation, 4,1 milliards de devises étrangères, 2,3 milliards
uniquement des Américains.
On a une
longue relation d'amitié avec nos voisins, particulièrement de la côte Est,
qu'on appelle les «blue states». J'ai
des cousins qui s'appellent Poulin, mais, dans le fond, c'est des Poulin, puis
il y en a d'autres qui s'appellent des Gauvin, mais, dans le fond, c'est des Gauvin. On a... Chez nous, mon
grand-père... mon arrière-grand-père, qui a emménagé sur la côte Est en 1880 quelques, pompes funèbres,
avait des salons funéraires sur la côte Est américaine. Ils ont fait beaucoup
d'argent à l'époque, quand même.
Une voix : ...
Mme Proulx (Berthier) : Oui,
c'est ça. D'ailleurs, je porte la montre de mon arrière-arrière-grand-père,
achetée à Boston en 1910. Bon, fin des parenthèses. Il reste qu'on a beaucoup
de Québécois qui ont emménagé sur la côte
Est et on a de longues relations d'affaires avec la côte Est américaine, que ce
soit familial, économique ou touristique.
Là, on le voit, les
Québécois, et je suis heureuse de voir qu'ils vont continuer de découvrir et
redécouvrir le Québec, choisissent de ne pas aller aux États-Unis, compte tenu
de la tension qui existe, de l'inquiétude de certains Québécois, aussi, ou
Canadiens qui, pour un séjour de plus de 30 jours, vont avoir à passer à
travers un système d'immigration qui est pas mal plus complexe que ce qu'on a
vécu par le passé. Donc, bonne nouvelle, les Québécois vont rester au Québec.
Et, dans les mesures du budget, il y en a, de l'argent pour les Québécois qui
restent au Québec pour découvrir toutes nos belles régions. Mais il reste que
«there's a crack in everything», et on va aller continuer de séduire les
Américains sur la côte Est.
Prenons la Confrontation des 4 nations.
Non, mais le Québec a-tu arrêté de vivre pour écouter la Confrontation des
4 nations? Bien, M. le Président, avec la Confrontation des
4 nations, dernier match à Montréal, un Centre Bell plein à craquer, attirer des touristes qui
viennent de Buffalo, de New York, de Boston, qui se sont amenés à Montréal pour
voir ces matchs extraordinairement excitants
qui se sont passés à Montréal et qui sont soutenus, entre autres, à travers des
programmes pour festivals et événements...
Festivals et événements, c'est près de
300 festivals et événements qu'on soutient partout à travers le Québec, du côté de mes collègues de la Beauce, de l'Abitibi-Témiscamingue, de Lanaudière, du Centre-du-Québec, bref,
partout, mais une stratégie aussi
pour aller chercher des grands événements sportifs à télédiffusion
internationale. Pourquoi? Bien, on a
une carte de visite extraordinaire qu'on ne pourrait pas se payer en campagne
marketing, que ce soit la Confrontation des 4 nations, que ce soit le Grand Prix de formule 1 du
Canada, qui va célébrer son 43e anniversaire sur le Circuit
Gilles-Villeneuve, M. le Président. Toronto aimerait ça avoir le Grand Prix de
formule 1 du Canada. Vancouver, verte de
jalousie que Montréal ait le Grand Prix. C'est des festivals et des événements
comme celui-là qui font qu'on garde et on attire des touristes
américains, entre autres avec le Grand Prix.
Le Festival d'été de Québec, je tiens à
souligner que, cet été, il va y avoir Shania qui sera enfin de retour au Québec, Shania Twain, Man! I Feel Like a Woman!,
qu'est-ce que vous voulez que je vous dise, puis là, c'est ça, Shania,
qui va attirer, elle aussi, bon nombre de touristes du reste du Canada, de
l'Ontario, marché hyperimportant.
Tu sais, on parle d'accélérer les échanges
commerciaux entre chacune des provinces. Bien, l'industrie touristique est à l'abri de ces mesures-là,
c'est-à-dire que, nous, ça fait longtemps qu'on fait du commerce avec
l'Alberta, avec la Colombie-Britannique, évidemment, avec nos
partenaires voisins que sont l'Ontario.
Et donc ce 4,1 milliards de devises
étrangères entrées en 2023, qu'est-ce que ça donne, dans le concret, pour
dispenser d'autres services de l'État? Bien, c'est 600 millions. Alors,
4,1 milliards de dollars, c'est 600 millions dans les coffres de
l'État. Notre objectif, ce n'est pas moins de rentrer 6 milliards de
devises étrangères d'ici 2026, ce qui pourrait commencer à flirter, M. le
Président, avec près de 1 milliard qu'on pourrait retourner dans les
coffres de l'État. Indispensable, l'industrie touristique.
Puis je vais vous faire un aveu, M. le
Président, c'est la première fois qu'on garde une ministre du Tourisme sept ans ou presque dans le même poste. Et, à une
époque où j'étais dans les médias, on arrivait à la tête du ministère du Tourisme
en attendant d'avoir un vrai ministère ou on était dans un vrai ministère et,
puisqu'on parle de hockey, on était «benché», on tombait sur le cinquième trio.
On les envoyait où? Au ministère du Tourisme.
Or, ce gouvernement-ci réalise à quel point,
avec 4,1 milliards de devises étrangères juste en 2023, on va être plus que ça déjà en 2024... Mais ce gouvernement-ci
réalise combien c'est important d'investir dans cette industrie-là qui,
je le rappelle, dans un contexte très particulier, est à l'abri des tarifs.
Le Carnaval
de Québec, tourisme hivernal, gros «push» l'année passée, 70 ans. Il y a
même Bonhomme Carnaval qui est allé à Boston, un hit à Boston, Bonhomme
Carnaval. Vraiment, on en sourit, mais c'est ça qui attire les gens. Festival
de Jazz, on va célébrer les 45 ans du jazz, les 36 ans des Francos.
Raison pour laquelle, M. le Président, festivals et événements, priorité dans
le budget, 80 millions de dollars supplémentaires d'ici 2029‑2030 pour
continuer à soutenir toutes les régions du Québec, parce que, oui, le Grand
Prix de formule 1, mais chacune des régions a des festivals, des
événements qui leur sont extrêmement importants et qui arrivent à attirer des
touristes d'un peu partout.
• (16 heures) •
On regarde juste du côté du sud du Québec,
beaucoup de neige. Les Américains qui ont décidé de traverser la frontière
cette année, skier Québec. De toute la frontière canado-américaine, bien, c'est
au Québec que les Américains la traversent le plus dans une perspective de
voyage. 1,7 million d'Américains traversent la frontière pour venir vivre
l'expérience Québec, qu'elle soit dans une de nos trois portes d'entrée,
Gatineau, la belle grande ville de Québec ou la
ville de Montréal. Puis on va continuer à faire ça. Les projets
d'investissement, on est là également avec un programme d'aide qui
s'appelle le PADAT, qui va aider toutes nos entreprises à se moderniser, à être
là pour continuer d'accueillir ces quelque 60 millions de visiteurs qu'on
vise, M. le Président, pour 2026.
Alors, je vous invite à venir dans nos
festivals, nos événements. Il y a longtemps qu'on n'a pas vu Shania. Alors, elle sera là le 12 juillet, M. le
Président, ici, à Québec, et puis je vous invite à venir chanter Man! I Feel
Like Woman! avec nous et tous ces touristes qui auront traversé la
frontière. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la ministre du
Tourisme. Merci. Je reconnais maintenant M. le député de Jacques-Cartier.
M. Gregory
Kelley
M. Kelley : Merci,
M. le Président. C'est vrai, Leonard Cohen a eu raison, ça craque partout avec
la CAQ, M. le Président. Ça, c'est la réalité. Et c'est vrai,
oui, «there are cracks in the walls, and the light is coming in». On peut penser au Big O, où il y a des
craques partout, puis l'argent de la CAQ tombe dedans, argent qui ne va jamais
être bien utilisé. Ce
n'est pas grave. Elle sort, elle sort, elle sort. Mais, la réalité, il y a des
craques partout avec le CAQ. Puis le gaspillage pour le Big O, ça va être un désastre. Ça va être un regret de ce
gouvernement, un gouvernement qui a dépensé beaucoup d'argent sur un stade qui
va un jour avoir le tour de Taylor Swift.
Bye-bye. Taylor Swift is
already gone. The tour is over, Mr. Speaker, and is not coming back. And...
Je vous garantis qu'elle ne va jamais,
jamais, jamais jouer au Big O. Ça va être une perte d'argent qu'on était
capables de peut-être utiliser sur les autres projets de la grande
région de Montréal ou, quand même, ailleurs au Québec.
Et où ça craque partout, M. le Président, c'est
sûrement le système de santé. Ça ne va pas bien. «There is no light coming in» avec le système de santé,
présentement. Le système est mal géré de A à Z. On a créé Santé Québec. On dépense des millions et des millions de dollars sur Santé
Québec, et c'est quoi, les résultats? C'est quoi, leur mission? On ne sait pas. Mais, à ce stade-ci, je sais que
j'ai des gens dans mon comté, présentement, M. le Président, qui sont sur la
liste d'attente pour avoir une colonoscopie. Une madame qui m'a écrit l'autre
jour, et elle doit attendre huit à neuf mois,
huit à neuf mois pour un examen, et présentement elle a déjà des douleurs
sévères. La réponse du CIUSSS : Bien, si vous n'aimez pas le processus, présentement, fais une plainte. Ah!
O.K. C'est quoi, la réponse de Santé
Québec? On ne sait pas, là,
ils ne répondent pas à des députés.
Ça va mal partout. Il y a des craques partout
dans notre système de santé. Et je sais que mon collègue de Pontiac est capable
de se lever chaque jour en Chambre pour défendre des patients du Québec et de
présenter cette réalité à des députés caquistes que ça va mal.
Et maintenant je peux regarder comment ce
budget, c'est un désastre pour notre jeunesse. Je peux commencer juste avec le budget pour l'éducation. On sait, le
ministre de la Santé a très bien expliqué ça, tout à 3 % et plus, là,
O.K., on peut fonctionner avec ça,
mais, quand c'est moins de 3 %, ça va dire que c'est des coupures. Le
budget de l'éducation est presque gelé dans le fonctionnement. On sait
que les écoles ont déjà été obligées de faire des choix difficiles après des commandes des centres de services scolaires ou
leurs commissions scolaires de réduire leur budget après qu'un budget était
déjà approuvé par ces instances. Alors, les coupures ont arrivé.
Pour un premier ministre qui a dit :
L'éducation va être la priorité numéro un de mon gouvernement... J'étais ici. J'étais ici, en Chambre, quand il a dit ça en
2018. J'ai aussi entendu le premier ministre : On ne va jamais couper dans
l'éducation. Il a menti. Désolé, c'est un mensonge. C'est un mensonge.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M.
le député de Jacques-Cartier, donc, vous êtes un député expérimenté, je vais
vous demande de retirer le mot que vous venez de...
M. Kelley : ...mais je me
souviens, en 2018, quand le premier ministre du Québec a pris cet
engagement-là, puis maintenant on voit les
coupures dans notre système d'éducation. Ça va aller... Ça va aller... Ça va
être très, très dur pour nos
enseignants, pour les gens qui gèrent nos écoles dans les prochaines années, et
ça, c'est un engagement que le premier ministre a pris de ne jamais,
jamais faire, puis c'est la réalité, présentement.
On voit la suite des choses aussi, parce qu'on
voit plusieurs projets d'infrastructures qui sont gelés. On sait pour nos
cégeps puis nos universités. Je ne vais pas parler trop de ça parce que ma
collègue de Montréal va prendre la parole pour bien exprimer la déception des
différents regroupements, si c'est des étudiants ou, quand même, des cégeps et
des universités qui sont déçus avec ce budget.
Et, quand même, je peux regarder spécifiquement,
M. le Président, pour la jeunesse. Ce que le gouvernement a à me dire :
Bien, on a le plus moins élevé taux de chômage dans l'histoire du Québec. Mais,
quand on regarde les chiffres pour la jeunesse, ce n'est pas pareil, il y a un
écart de presque 5 % à 6 %, puis présentement il y a toute une
génération, toute une génération, qui est complètement laissée de côté, ils
sont oubliés avec l'avenir d'où on s'en va comme province. Et, quand je vois un
gouvernement qui dépose un budget avec un déficit record, un gouvernement qui a
ajouté 96 milliards de dollars sur la dette brute de la province, qui va
payer pour ça? Ce n'est pas mes collègues, ici,
qui vont prendre leur retraite tantôt, là. On va dépenser beaucoup d'argent
pour prendre soin d'eux autres, avec raison, mais qui va payer pour
cette dette-là?
Une dette
comme ça, c'est une taxe sur la prochaine génération. Ça, c'est la réalité.
Quelqu'un doit payer un jour, et ça va être la prochaine génération. Eux
autres ont de la misère à acheter une maison. Eux autres ont de la misère à
trouver un emploi. Eux autres ont de la misère à trouver un emploi qui est en
lien directement avec qu'est-ce qu'ils ont étudié,
ils sont sous-employés. Leur employabilité en général, on sait que ça, c'est
leur réalité. Puis ils regardent qu'est-ce qui se passe dans notre
société, présentement, un gouvernement qui perd des millions et des milliards
de dollars, doit à gauche à des différents
projets qui ne marchent pas, puis il dit : Il n'y a rien qui marche pour
moi, les services ne marchent pas, ça
craque partout, mes impôts ont augmenté, les dépenses ont augmenté, et j'ai
moins les services. L'argent est allé où?
Ce gouvernement aime de répéter : C'est des
investissements historiques, on n'a jamais, jamais dépensé plus que ça. Mais les gens disent : Bien oui, on a
eu quoi pour ça? On est endettés plus que jamais dans notre histoire. Et
pourquoi? Qu'est-ce que le gouvernement a livré pour nous comme une
société?
For the next generations, this
budget is a disaster, Mr. Speaker, a disaster. This Premier promised that
education be the number one priority, number
one, he would never cut in education. But we already know that this year, they
asked the school boards to cut from their budgets that were already
approved. Programs were reduced, services were reduced. That is reality. There
are plenty of examples of that.
The next generation already is
having trouble accessing a home, accessing a job that meets their degree, being
properly employed. The unemployment rates are higher for them. And, if we look,
even in the English-speaking community and the allophone community, the numbers
increase even further. And this Government recently... YES employment services, has existed for over
30 years in Montréal, which takes students from our universities and finds
them a job,
gives them the training that is necessary to work, they do stages, they do
accompanying young people in those jobs, help them learn French. The Government just cut their budget by
$460,000, 70% of their entire budget. For a government that's all about
the economy and employing people, slap in the face to young people in the city
of Montréal.
And this historic debt, we
can't just pretend the debt exists, and you never have to come back, and you
never have to pay for it. This historic deficit
created by this Government is a tax on future generations, and at some point,
at some point, those generations,
already struggling with a ton of issues, are going to have to answer for the
terrible management of public finances by this Government.
Alors, M. le Président,
je sais que je n'ai pas beaucoup de temps qui reste, mais encore, juste en
terminant, je suis responsable pour le dossier de l'énergie, il n'y a pas
grand-chose dans ce budget pour l'énergie, quand même si on parle souvent, il
n'y a rien, il n'y a rien. Et, quand même, une discussion pour un autre jour,
ça va être sur la question des mines, mais je reviens dans une autre
intervention à un autre moment, M. le Président. Merci beaucoup pour votre
écoute. Dehors avec la CAQ! Dehors avec ce gouvernement qui n'est pas bon!
• (16 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Jacques-Cartier. Je reconnais maintenant Mme la ministre de l'Enseignement
supérieur.
Mme Pascale
Déry
Mme Déry : Merci beaucoup, M.
le Président. Alors, je suis heureuse de pouvoir m'exprimer aujourd'hui sur
notre récent budget que mon collègue aux Finances et mes collègues au Trésor et
aux Infras ont réalisé, au cours des derniers
mois, avec rigueur, avec pragmatisme aussi, pour permettre au Québec de faire
face à de nombreux défis qui se présentent à nous.
Alors, on le
sait, c'est un exercice très complexe dans un contexte économique, comme mes
collègues le disaient un petit peu
plus tôt, incertain, causé, bien sûr, par l'imposition des tarifs douaniers par
les États-Unis. Le gouvernement se devait de concentrer, justement, ses
efforts sur l'économie, mais aussi de protéger les services publics, surtout,
bien sûr, en santé et en éducation. Alors,
des choix difficiles ont été faits, c'est certain, mais ce sont des choix qui
sont nécessaires.
D'abord, pour stimuler la création de richesse,
aider les entreprises à être plus résilientes face à cette incertitude qu'on vit actuellement, on parle de mesures
totalisant 5,4 milliards qui se traduisent principalement par de l'aide
directe aux entreprises qui sont affectées ou qui seront affectées par
ces tarifs commerciaux, par un nouveau régime fiscal, aussi, qui vise à
stimuler l'innovation dans nos entreprises et par des mesures ciblées pour dynamiser
l'économie dans nos régions et nos secteurs
stratégiques. Donc, il faut être prêts, mais surtout, M. le Président, il faut
être proactifs pour protéger nos emplois, rendre nos entreprises plus
performantes.
Et ensuite on vient protéger, bien sûr, les
services publics. Depuis 2018, M. le Président, on a mis les bouchées doubles,
même les bouchées triples. On a amorcé un rattrapage énorme, colossal en santé
et en éducation qui s'opère encore aujourd'hui, et ça se traduit d'abord par
des gestes courageux, des gestes difficiles, mais des gestes courageux qu'on a
posés pour améliorer, justement, les soins de santé et le réseau de
l'éducation. On pense à l'implantation de Santé
Québec, on pense à la réforme de la gouvernance scolaire, aux hausses salariales
historiques qui ont été consenties, l'amélioration,
aussi, des conditions de travail, et j'en passe. Il est important de souligner
que depuis 2018, M. le Président, les dépenses en santé et en services
sociaux ont augmenté de 52 %, les dépenses en éducation ont augmenté de
55 %. Alors, oui, il y a des défis,
mais le contexte change, le contexte évolue. C'est un contexte dynamique qu'on
connaît depuis la pandémie, je vous dirais, et il faut s'adapter, et les
sommes investies sont énormes, les sommes sont là.
En enseignement supérieur, évidemment, je suis
concernée par l'enseignement supérieur, alors je vais prendre quelques minutes
pour faire un peu le bilan concernant l'enseignement supérieur. Les sommes
allouées ont augmenté de 40,2 %, M. le
Président, un rattrapage énorme qu'on a réalisé au cours des dernières années,
que ce soit pour le réseau collégial, ou le réseau universitaire, ou
encore le soutien aux étudiants à travers l'aide financière aux études, le
fameux programme de l'AFE.
M. le Président, je ne suis vraiment pas gênée,
puis je l'ai dit en cette Chambre à plusieurs reprises, du bilan du
gouvernement en enseignement supérieur. La conjoncture économique favorable des
dernières années a permis d'investir, de rattraper, surtout, de manière significative
pour renforcer la contribution des établissements. Et je dis «rattrapage» parce
que, quand on est arrivés, l'enseignement supérieur, ce qu'on me disait sur le
terrain quand j'ai visité les 48 cégeps puis la vingtaine d'universités
qu'on a, c'est que c'était l'enfant pauvre en éducation. Souvent, ça a été traduit par «l'enfant pauvre en éducation».
Donc, on est venus mettre un peu d'ordre dans tout ça, accomplir un certain
rattrapage, et donc c'est la raison pour laquelle on a des sommes colossales qui
ont été investies au cours des dernières années puis qu'on parle, depuis 2018,
d'une augmentation de 40,2 % des dépenses.
Donc, les subventions de fonctionnement au cégep
ont augmenté de 25,5 %. Ça, c'est 1,1 milliard additionnel. Du côté des universités, on parle de subventions
de 26 % en augmentation, 1,4 milliard additionnel. Et, pour les collèges
privés aussi, on parle d'une augmentation de
21,5 %, donc 48,1 millions additionnels, là également, pour les
collèges privés. Donc, dans les dernières années, on a donné vraiment un gros
coup de barre. On a donné à nos établissements non seulement de meilleurs moyens pour former nos étudiants,
mais aussi les moyens de développer des nouveaux services qu'on n'avait
pas auparavant.
On a investi près de 450 millions dans un
plan d'action très ambitieux qui est, encore là, en cours, les sommes sont
toujours là, pour leur permettre de développer des outils et d'embaucher des
ressources pour aider les étudiants à persévérer,
à surmonter les obstacles, donc la réussite académique. Durant la pandémie, on
a investi, pour mettre en place des services et des ressources en santé
mentale, des sommes qui, aujourd'hui, sont récurrentes. On est venus pérenniser
certaines de ces
mesures-là pour s'assurer que les embauches qu'on a fait au cours des dernières
années... bien, que ces gens-là puissent rester dans le réseau et
puissent continuer à donner des services aux étudiants.
Même chose pour lutter contre les violences à
caractère sexuel. Aujourd'hui, on observe un vrai changement de culture dans les établissements, et, on nous le
dit, il y a beaucoup, beaucoup de partage de bonnes pratiques. Il y a beaucoup,
aussi, de partenariats qui se fait... qui se font, actuellement, dans les
réseaux d'établissements d'enseignement supérieur puis d'initiatives qu'on met
de l'avant. On vient de renouveler une initiative avec une chercheure, Léa
Clermont-Dion, que, probablement, vous connaissez, sur, justement, les
violences à caractère sexuel à l'Université de Concordia. Donc, il y a un
changement de culture qui s'opère dans les établissements, mais on continue de
faire ce travail-là et on déploie les services nécessaires pour, justement, venir
en aide aux étudiants dans le besoin.
Pour ce qui est du soutien aux étudiants, on en
parle de plus en plus. Je rencontre, évidemment, les associations étudiantes régulièrement. Ce n'est pas
nécessairement facile, et j'en suis très consciente, M. le Président, que la
situation actuelle, pour certains étudiants, est difficile. Donc, ce
n'est pas évident de se lancer dans un parcours d'études, avec l'augmentation
du coût de la vie, avec le fait qu'on ait des enfants, il y a des mères
monoparentales, c'est beaucoup plus difficile, l'inflation, les taux d'intérêt,
l'augmentation du coût des loyers et tout ce qu'on connaît, actuellement. Mais
c'est pourquoi, dans le budget 2025‑2026, on a annoncé un montant de
225 millions d'ici cinq ans qui va nous permettre d'indexer le fameux
programme d'aide financière aux études et faire en sorte que l'aide octroyée
reflète davantage les coûts de la vie. Donc, c'est un geste qui s'ajoute à une
série de mesures qu'on a adoptées pour améliorer l'aide financière aux études,
répondre à différentes solutions au cours des derniers mois. Il y a eu une
série de mesures qu'on a mises, au cours des dernières années, pour bonifier
l'aide financière aux études. Comme je le dis souvent, c'est un programme
extrêmement important, un programme généreux dont on est fiers, au Québec.
C'est un peu le socle du soutien financier qu'on peut accorder aux étudiants,
l'aide financière aux études.
Donc, on est
venus bonifier, pérenniser plusieurs mesures depuis déjà quelques années. On a
bonifié, notamment, l'exemption des montants reçus à titre de pension
alimentaire, qui va permettre à plus de 500 mères monoparentales
d'avoir un accès... accès à un meilleur soutien financier. On a augmenté le
seuil du revenu protégé qui permet à la population étudiante de travailler à
temps plein durant la période estivale sans se faire couper des montants de
bourse, puis on sait à quel point c'est important, actuellement, pour ces
jeunes de pouvoir travailler durant l'été. On a également augmenté considérablement
les dépenses admises afin de refléter l'augmentation du coût de la vie,
notamment au niveau du logement, et on est venus pérenniser aussi en
bonification... la bonification temporaire des fameux frais de subsistance qui
avait été mise en place dans le cadre de la pandémie de COVID-19, on est venus
pérenniser cette mesure-là à la hauteur de plusieurs centaines de millions de
dollars.
Au-delà de
l'AFE, bien sûr, il y a aussi l'accès au logement, dont on parle souvent, c'est
un enjeu. On sait à quel point il y a le... il y a un faible taux
d'inoccupation dans de nombreuses régions et que le manque de logements ne
devrait pas être un frein à l'accessibilité aux études, et c'est très vrai dans
nos régions. C'est la raison pour laquelle on a investi beaucoup d'argent. Il y
a des logements étudiants, des projets de logements étudiants qui poussent de
plus en plus, un peu partout à travers les
régions, on en fait des annonces régulièrement. Il y a d'autres projets qui
vont voir le jour aussi au cours des
prochains mois, au cours des prochaines années. Alors, pour relever le défi, on
a investi près de 200 millions supplémentaires, l'an dernier, pour
développer de nouvelles résidences étudiantes dans le réseau. On a, au Québec,
le modèle d'accessibilité aux études
supérieures le plus généreux en Amérique du Nord, M. le Président, je le répète
souvent, mais je pense que c'est important. Ça ne veut pas dire qu'il
n'y a pas de défis, ça ne veut pas dire que le contexte est difficile, mais on y travaille tous les jours pour
que chaque Québécois ait l'opportunité de développer son plein potentiel.
Je vais glisser un petit mot sur les infras. Je
parle beaucoup d'infrastructures. On a beaucoup parlé de PQI, mais il y a un
énorme rattrapage à faire dans le PQI, et c'est ce qu'on est en train de faire.
D'abord, pour l'ensemble des infrastructures au gouvernement, cette année, le
PQI 2025‑2035 est maintenant porté à 164 milliards. Ça représente plus de 11 milliards supplémentaires qu'on a
annoncés pour accélérer les investissements dans les projets cette année. Pour
l'enseignement supérieur uniquement, il y a des défis non seulement pour
répondre à la croissance dans certains établissements, mais aussi pour
continuer ce rattrapage dans l'entretien de notre parc immobilier, qui a trop
longtemps été négligé par les précédents
gouvernements, et je le dis régulièrement. Juste pour nos cégeps et nos
universités, le PQI a été rehaussé, dans ce budget-ci, de près de
1 milliard de dollars pour, justement, donner ce fameux coup de barre
d'ici les trois prochaines années. Donc, on accélère les projets.
Donc, on continue de faire le travail, on
continue de répondre, aussi, aux recommandations de la Vérificatrice générale.
On a un plan d'action qu'on a mis sur pied, un plan d'action avec des
échéanciers à très court terme, à court terme,
à moyen terme, mais on agit pour être capables d'avoir une meilleure lecture du
parc immobilier actuel. On n'avait, je vous le disais, absolument rien
quand on est arrivés en 2018, puis je ne vous parle pas de ça... il y a
50 ans, 30 ans ou 40 ans, je
vous parle de 2018, quand on est arrivés, il n'y avait pas de lecture du parc
immobilier, on ne savait pas si... l'état des infrastructures n'était pas... on
n'avait pas de modèle, de processus. On a dû mettre des processus en place, on est à parfaire ces types de processus là pour les
améliorer, pour s'assurer d'investir là où il faut quand il faut, au bon moment
puis de manière efficace, surtout. Donc, on répond aux recommandations de la
Vérificatrice générale.
• (16 h 20) •
Donc, on a pris le taureau par les cornes, M. le
Président, on est en train de revoir les façons de faire et pour mieux accompagner nos établissements dans la
planification, dans la gestion des projets pour avoir, justement, un portrait
qui beaucoup plus juste de la réalité. Donc, c'est un
changement de culture qu'on opère aussi avec nos établissements, mais il
faut qu'on agisse pour qu'on s'assure que l'argent des Québécois soit dépensé à
bon escient.
Puis je veux remercier les établissements,
remercier le réseau de l'enseignement supérieur, qui est très agile, qui
s'adapte, avec lequel on collabore. On sait que ce n'est pas des moments
faciles, ce n'est pas un contexte facile, mais on va continuer de travailler en étroite
collaboration avec les établissements d'enseignement supérieur pour, justement,
être capable de faire les travaux nécessaires, mais être capable de les
soutenir tout autant, dans un contexte difficile, et continuer aussi de
soutenir les étudiants.
Donc, je vous dirais
qu'on... je vais revenir un peu sur le budget, en conclusion, M. le Président,
puis vous dire que, encore une fois, notre
gouvernement démontre qu'on parvient à répondre aux grandes priorités, les
grandes priorités en santé, en
éducation, en économie, on protège le portefeuille des Québécois. C'est vrai
qu'il y a un déficit plus élevé que ce
que nous aurions souhaité, mais ne rien faire dans un contexte d'incertitude
comme celui-ci, où on a des bouleversements importants en raison de nos
voisins du Sud, bien, ça n'aurait pas été responsable. Alors, je pense qu'on
agit de manière responsable, et c'est ce qu'on va continuer de faire, M. le
Président. Alors, voilà. Merci beaucoup.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la ministre de l'Eenseignement supérieur. Je reconnais maintenant M.
le député de René-Lévesque.
M. Yves Montigny
M. Montigny :
Merci, M. le Président. Ça me fait plaisir, aujourd'hui, de prendre un
moment pour parler, ici, du budget. Alors,
je veux vous parler d'abord du Plan
québécois des infrastructures 2025‑2035, qui est porté à 164 milliards de dollars, une augmentation de
11 milliards de dollars, soit une hausse de 7 %. Des sommes
importantes seront investies pour le maintien d'actif, la bonification
des infrastructures en santé, en éducation, en enseignement supérieur et en
transport, évidemment.
De
plus, avec la réalisation graduelle de son plan d'action 2035, Vers un
Québec décarboné et prospère, Hydro-Québec,
Hydro-Québec, notamment dans le comté, dans ma circonscription de
René-Lévesque... Pourquoi elle
s'appelle René-Lévesque, M. le Président? Clairement à cause de la
présence des barrages d'Hydro-Québec sur le territoire
de ma circonscription. Les grands barrages Manicouagan, les grands barrages
Outardes, les grands barrages Bersimis, ces grandes rivières là produisent au Québec une énergie importante pour
les Québécois... et les décarboner, M. le Président.
Alors, c'est ça,
cette vision-là qu'on travaille clairement, notre gouvernement, pour vivre
cette transition énergétique dans un contexte de décarbonation. Pour être
capable de diminuer notre utilisation de carburants fossiles, il faut
clairement travailler à développer des projets hydroélectriques, mais des
projets aussi d'électricité éolienne et d'autres types d'énergie pour avoir un
bouquet énergétique beaucoup plus large pour non seulement répondre à cette
volonté qu'on a de décarboner le Québec, mais aussi cette volonté qu'on a, M.
le Président, d'être capables de faire du développement économique dans les
régions du Québec. Et les députés, toutes les formations politiques nous le
disent : On a besoin de faire du
développement économique, au Québec, des projets attendent des mégawatts, on a
besoin de ça. Puis, pour faire ça, M. le Président, il faut avoir une vision du
développement, et c'est pour ça non seulement qu'on le fait, avec le PQI, dans nos infrastructures, mais
on le fait aussi dans cette belle grande vision du développement énergétique
du Québec. Je vous reviendrai là-dessus, M. le Président, un peu plus tard.
Ce plan des
infrastructures exigera des investissements en capital de 135 à
160 milliards de dollars sur une période... ou sur la
période 2024 à 2035. Les investissements publics en infrastructures
contribueront à appuyer la prestation de services publics de qualité, à
stimuler l'économie et à accroître le potentiel économique du Québec à long
terme. Par ailleurs, le gouvernement du Québec réitère qu'il est urgent que le
gouvernement fédéral augmente le financement en infrastructures en déposant un
nouveau plan en la matière, et ça presse. Nous sommes en période électorale
fédérale, c'est le temps que les gens se positionnent. On a besoin de l'appui
du fédéral dans les grands projets majeurs d'infrastructures.
M. le Président, à la
page B.12 de notre budget, il y a un élément extrêmement important qui est
l'Offensive de formation en construction. Pour être capables de développer les
infrastructures, pour être capables de développer, d'augmenter la puissance de
nos grands barrages, de nos infrastructures et de développer d'autres
infrastructures dans le domaine de l'éolien,
et dans d'autres domaines énergétiques, et dans les infrastructures routières, on a besoin de gens formés en construction. Pour donner suite aux
phases I et II de l'Offensive de formation en construction, le gouvernement
poursuit son intervention visant à former ou
à requalifier 10 000 travailleurs additionnels dans ce secteur d'ici
2028 afin d'assurer la réalisation des importants travaux
d'infrastructures à venir, dont le Plan d'action 2035 — Vers
un Québec décarboné et prospère, à Hydro-Québec, mais aussi pour l'ensemble du
Québec.
Les actions
additionnelles pour la formation dans le secteur de la construction prévoient
notamment une augmentation des places disponibles dans certains programmes
de formation professionnelle, entre autres ceux menant aux métiers de
charpentier-menuisier, d'électricien, de briqueleur-maçon, de frigoriste, de
tuyauteur, de monteur de lignes et de
grutier, M. le Président, un rehaussement des compétences des travailleurs de
la construction déjà en emploi, en mettant un accent particulier sur les
apprentis non diplômés et un recours accru aux stages en entreprise.
Notre gouvernement
avance, M. le Président, pour développer le Québec, pour mettre le monde au
travail puis pour qu'il y ait encore plus de monde, qu'il y ait des emplois
payants au Québec, notamment dans les régions comme la mienne. Un vaste... une
vaste campagne de promotion, de valorisation des métiers du secteur... et de
sensibilisation à l'importance des chantiers à venir va être mise en place, M.
le Président.
À cette fin, dans le
cadre du budget 2025‑2026, le gouvernement prévoit des investissements de
122 millions de dollars d'ici 2029‑2030
afin de soutenir des actions additionnelles pour la formation dans le secteur
de la construction, M. le Président.
En
page B.14 du budget, on veut soutenir les fournisseurs québécois de
l'industrie électrique. Lancé en 2022, le Projet d'approvisionnement
stratégique québécois électrique, le PASQE, a permis d'appuyer des entreprises
du Québec dans le développement de l'industrie électrique, M. le Président.
Un des enjeux majeurs, un
des enjeux majeurs actuels auxquels on fait face, qui nous interpelle, actuellement,
c'est l'enjeu d'énergie. M. le Président,
quand on prend notre budget puis qu'on s'en va à la page B.41 et à la
page B.43, on voit :
permettre l'élaboration du plan de gestion intégrée des ressources
énergétiques, tout de suite en haut, M. le Président, de la page B.43. Dans le cadre de
l'élaboration du plan de gestion intégrée des ressources énergétiques, ce
qu'on appelle un PGIRE, le
gouvernement souhaite consulter, consulter, M. le Président, mais
aussi avoir un grand dialogue, notamment avec les communautés autochtones et inuites du Québec, consulter aussi
les municipalités, les parties prenantes ainsi que réaliser certaines
études techniques.
Afin de s'assurer de réaliser les travaux requis
à l'élaboration du PGIRE, le gouvernement prévoit, dans le cadre du budget 2025‑2026,
1,8 million de dollars sur deux ans pour travailler le PGIRE. Mais on n'a
pas attendu, M. le Président, on n'a pas les... on n'est pas assis sur
nos mains puis on n'a pas les mains dans les poches. Clairement, actuellement,
il y a une tournée au Québec, puis ça me fait plaisir de contribuer, M. le
Président, pour avoir ce beau grand dialogue que nous avons, présentement, avec
les communautés, non seulement avec les différents acteurs des communautés
partout au Québec, on fait 13 rencontres dans les régions du Québec,
directement sur le terrain. Hier, j'étais à Alma, M. le Président, pour
discuter avec les partenaires du milieu, avec les Premières Nations. On était
aussi à Rimouski. On a fait Montréal, on a eu une belle discussion avec le
nouveau grand chef de l'APNQL. Alors, on est dans une belle période de
dialogue. Avant même, M. le Président, de tenir le crayon pour écrire le PGIRE,
on est déjà entrés dans une période de consultation et de dialogue avec les
Premières Nations pour être capables, clairement, de comprendre leur vision du
Québec, la vision énergétique du Québec, pour être capables de se développer.
• (16 h 30) •
D'abord, dans
cette grande vision énergétique du Québec, on est en train de travailler, de regarder
l'offre, est-ce qu'on peut élargir
l'offre énergétique, est-ce que... Oui, on est chanceux, on a Hydro-Québec. Je
le disais, ma circonscription de René-Lévesque est une circonscription
chanceuse à cause de ses grandes centrales hydroélectriques. Il y a un projet qui a été lancé dans ma circonscription, qui s'appelle projet Manicouagan, qui, clairement, a été réalisé en partenariat avec les Premières Nations.
Les Innus de Pessamit sont partenaires, partenaires, dans un projet éolien,
avec les communautés, avec la MRC de Manicouagan, avec les citoyens qui
habitent le territoire et les citoyens de Pessamit ensemble. On dit, chez nous,
«mamu», ensemble. Et cette belle collaboration ensemble permet de développer
des projets pour additionner de l'énergie qui
permettra de faire du développement économique, mais aussi qui permettra à tous
les Québécois de faire face à cet avenir énergétique.
Est-ce qu'on peut diversifier notre bouquet de
sources énergétiques? Oui, clairement, et on est en train de consulter les
communautés pour être bien capables de voir comment on peut faire ça puis avoir
les idées des citoyens, ne serait-ce que la
biomasse forestière, ne serait-ce que d'autres types d'énergie. On a parlé
aussi... Encore hier, on parlait clairement de biogaz. Si on veut décarboner le
Québec, M. le Président, il faut trouver des alternatives aux produits
pétroliers. Il faut trouver d'autres sources d'énergies renouvelables qui nous
permettent de bonifier ce qu'on fait déjà d'extraordinaire ici, au Québec, avec
notre énergie hydroélectrique.
Ceci dit, on travaille aussi non seulement sur
l'offre, mais on travaille aussi sur la demande. Comment on peut travailler, M. le Président, pour que chacun,
chacune d'entre nous travaille cette idée de sobriété énergétique? Comment
on peut faire pour qu'au Québec une société... un État qui, par habitant,
consomme autant d'énergie que l'Allemagne? Comment on peut faire au Québec pour
être plus sobre? C'est des questions qu'on aborde partout au Québec, parce que c'est dans le budget, M. le Président, on
aborde ça au Québec avec les citoyens pour travailler cette sobriété, clairement.
Puis on consulte les citoyens, actuellement,
puis les organismes qui sont impliqués, les entreprises, mais il y a aussi des réseaux
de redistribution d'énergie, comme les réseaux municipaux, qui sont partie
prenante dans cette grande vision du développement énergétique du Québec.
Clairement, M. le Président, dans le cadre de
l'inauguration du complexe de la Romaine qui avait lieu sur la Côte-Nord, notre
premier ministre le disait, il rêvait de pousser des projets de barrages au
Québec, oui, mais il rêve aussi de le faire,
de faire des projets de développement énergétique en collaboration avec les
Premières Nations. Et c'est dans ce sens-là qu'on le fait, c'est dans ce
sens-là qu'on fait cette grande tournée où on prend un moment de dialogue avec les Premières Nations, s'asseoir avec eux
dans le cadre d'un dîner pour être capables d'échanger de façon informelle,
d'avoir ce dialogue-là ensemble, pour écouter tout de suite, avant même, M. le
Président, qu'on commence à écrire quoi que ce soit du PGIR, de cette belle
planification énergétique au Québec, on est déjà dans un contexte de dialogue
avec les Premières Nations pour, en avance, comprendre leurs besoins,
comprendre leur réalité, pour qu'au moment même où on écrive un PGIR, on soit
capable de le faire en tenant compte de ces grandes priorités qu'ont les
Premières Nations au Québec et les Innus dans ma circonscription. Clairement,
on veut travailler ensemble.
Maintenant, M. le Président, je veux simplement
vous redire que, dans toute cette tournée-là, qui est permise à cause du budget, on aborde aussi les enjeux de
consommation énergétique, mais aussi de forme, je dirais, d'énergie que l'on
utilise à chaque jour de notre vie. Est-ce qu'on peut, M. le Président, est-ce
qu'on peut travailler davantage? On l'entend
dans les consultations : On peut-tu travailler davantage l'isolation des
bâtiments pour éviter de surchauffer, des fois, à l'électricité? Est-ce qu'on
peut trouver, je dirais, une énergie alternative à l'électricité pour le
chauffage? Les gens questionnent ça, ils nous interpellent pour nous
dire de réfléchir à ça. C'est très justifié, j'en suis convaincu. Ce qui est
important à ce stade-ci, le budget, M. le Président, nous permet de faire le
tour du Québec, de préparer l'écriture d'une planification à long terme de
l'énergie au Québec. Oui, Hydro-Québec fait sa planification d'Hydro-Québec,
mais, comme gouvernement du Québec, on doit
aussi faire une planification plus globale de l'ensemble de cette consommation,
mais aussi de l'offre en énergie au Québec. Et c'est ça qui est beau, on fait
la tournée des régions.
M. le
Président, je conclurai de cette façon-ci : le gouvernement du Québec, dans
lequel je fais partie, me rend fier. Pourquoi? Parce qu'il est en train
de consulter avant même d'écrire quoi que ce soit dans cette grande vision
d'énergie, et je remercie ma collègue ministre de
l'Économie et de l'Énergie et de l'Innovation de me permettre de vivre ça, de faire une tournée des citoyens du Québec pour
écouter les communautés, écouter les Premières Nations et, ensemble, de se
donner une grande vision de l'énergie au Québec. Et ça me fait plaisir de
contribuer à l'avancement du Québec, à l'avancement de l'économie du Québec en
tenant compte du développement durable. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de
René-Lévesque. Nous poursuivons avec... Maintenant, je reconnais, M. le
député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M.
Alexandre Leduc
M. Leduc : Merci, M. le
député... Président, désolé.
Motion formulant un grief
Je me rappelle, quand j'étais tout nouveau
député, ici, j'avais fait une belle intervention et j'avais oublié de lire ma
motion de grief. Alors, depuis ce temps-là, je commence toujours par ma motion
de grief, pour ne pas avoir l'air fou. Alors, elle va comme suit :
«Que l'Assemblée nationale blâme le gouvernement
de la CAQ et le ministre de l'Environnement, de la Lutte aux changements climatiques, de la Faune et des
Parcs pour son budget, qui envoie un signal contraire à l'urgence d'agir
face aux changements climatiques alors que le Québec est encore loin
d'atteindre ses objectifs de décarbonation.»
Voilà.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : ...avant
même que vous poursuiviez, je vous dis que votre motion, elle est déposée sous
réserve de sa recevabilité.
M. Leduc : Merci, M. le
Président. Je suis rassuré. Allons-y sur le fond. Maintenant, dans les quelques
minutes qui me sont imparties, je veux parler à la fois, donc, de
l'environnement, mais je veux me garder quelque temps aussi à la fin pour vous
parler du dossier de la famille.
Environnement d'abord. À chaque année, c'est un
peu la même chose, hein? On constate dans le budget l'insuffisance de
l'ambition caquiste, de l'ambition du gouvernement sur le dossier de
l'adaptation aux changements climatiques.
Les montants sont dérisoires. Par contre, l'ampleur des dégâts, eux, ils ne
sont pas dérisoires. On les a connus dans
les dernières années. Le chiffre qui fait mal, le chiffre qui est frappant, M.
le Président, c'est le 0 % d'augmentation du budget en
environnement cette année. On sait qu'avec l'inflation d'habitude, ce qu'on
pense être les coûts du système, les coûts
d'augmentation naturelle du système, ça doit être alentour de 3 %.
0 % d'augmentation du budget, ça veut dire qu'il y aura donc,
objectivement, des coupes dans différents programmes que nous connaîtrons,
j'imagine, saupoudrés au courant des prochains mois, prochaines années.
Il y a quand même des montants au programme
économie verte, mais on assume que le 200 millions qui est dans le budget, ça va être essentiellement les
revenus issus du système de plafonnement d'échange des droits d'émission.
Donc, pas de budget nouveau, pas de nouvel argent, comme on le dit. Par contre,
ça fait plusieurs années que le ministre présente sa mise à jour après la
présentation du budget, la mise à jour donc du SPEDE. C'est un problème d'un
point de vue de transparence, j'oserais
dire, parce que ça rend compliquée l'analyse de l'augmentation du budget du
gouvernement.
Pour aller
chercher des revenus supplémentaires, on parle d'assurer la délivrance des
autorisations environnementales dans
un délai optimal. Déjà, pourtant, il y a des articles d'il y a quelques mois,
dans La Presse, qui parlaient qu'il y avait beaucoup
d'autorisations qui étaient livrées dans des temps record, il y a une nouvelle
pratique de subdiviser à outrance des projets pour aller encore plus vite. Donc,
ça nous inquiète, ce délai-là qui est adopté par la CAQ. On avait déjà le
ministre, là, au tournant des fêtes, qui annonçait qu'il voulait être en bonne
concurrence avec les États-Unis, qui est en train
de renoncer de facto à la lutte contre les changements climatiques. Donc, c'est
d'autant plus inquiétant que c'est une autre manifestation, peut-être, de cette
façon-là, de dire : Bien là, l'environnement, ça passera en bas de la pile
des priorités.
Je le disais donc, à l'instant, il y a beaucoup
d'autorisations qui sont faites au gouvernement sans même avoir eu le processus, là, d'inspection. Depuis 2021,
40 % des projets acceptés par le ministère ont tenu un feu vert en vertu
du processus d'autorisation, mais 60 % n'ont pas été évalués par
les fonctionnaires du ministère. Extrêmement inquiétant.
Aucune mention non plus dans le budget des plans
de protection de la biodiversité, alors qu'on continue de raser de force, de raser de force des projets et,
contre tout bon sens, des milieux à haute valeur écologique. On n'a qu'à penser
au triste dossier Stablex que nous avons eu à gérer jeudi et vendredi dernier.
J'ai eu l'occasion d'aller... me rendre d'ailleurs, avec la députée de
Sherbrooke, vendredi, en fin de journée, début de soirée sur site et on nous
avait parlé quasiment d'un désert lunaire. Au contraire, il y avait une
végétation, j'oserais dire, luxuriante. On a même vu des castors sur le site,
évidemment des oies à profusion, c'est la saison du retour des oies. Donc,
vraiment, ces dossiers-là, de plus en plus, génèrent de la grogne citoyenne.
Moi, dans mon quartier, c'est Ray-Mont Logistiques. À Blainville, c'est maintenant Stablex. Est-ce que ce genre de
projet là va se multiplier, dans le futur, où le gouvernement donne des
autorisations comme ça par... soit par un procédé beaucoup trop rapide ou par
des bâillons? C'est quelque chose qui est quand même extrêmement
inquiétant.
• (16 h 40) •
Sinon, sur le
dossier de l'adaptation aux changements climatiques, on parle d'une somme de
23,9 millions, mais, vous savez, le débit, là, l'an passé, c'était
2,5 milliards de dommages. En 2023, les feux de forêt, ils ont eu un
impact économique qui pouvait aller jusqu'à
13 milliards. Alors, je ne sais pas ce qu'on pense faire avec
24 millions en adaptation aux changements climatiques, on n'ira pas bien
loin avec ça.
Même chose pour
prolonger les travaux pour la protection du territoire face aux inondations,
7,6 millions. Encore une fois, on a des
catastrophes naturelles passablement plus coûteuses, des changements
climatiques qui continuent à mettre des sommes dérisoires, là, sur la
protection du territoire. On... Je ne sais pas comment on pense y arriver du côté du gouvernement, mais on n'ira pas bien loin
avec ça. Il y a la relance du programme Roulez vert c'est très bien, mais
les enveloppes sont décroissantes puis prennent fin en 2027, en même temps
qu'on retire des incitatifs fiscaux. Alors, je ne sais pas si ça contribue à
atteindre nos objectifs généraux de réduction en gaz à effet de serre, mais
j'en doute. Même chose du côté du transport collectif. On avait
800 millions juste pour des voies réservées à Québec qui ne verront jamais
le jour. Le transport collectif est encore très loin de là où on devait être
pour réduire de manière substantielle nos émissions de gaz à effet de serre.
Rappelons que les transports, c'est un des très gros morceaux de la production
des GES. Il y a toujours moins de 30 % du budget qui va dans le transport
en commun, alors qu'on devrait être dans le
50-50 avec la construction de nouvelles routes. Il n'y a aucune mesure
d'écofiscalité. Alors, on vit encore vraiment dans un passé, un passé
quasiment idéalisé du côté de la CAQ en matière d'environnement. C'est
extrêmement triste, c'est extrêmement... j'oserais dire, quasiment démobilisant
pour la jeunesse du Québec. Et j'espère que la très mauvaise idée du dossier Stablex, de faire un bâillon, de
piler sur l'autonomie municipale, comme on l'a connu la semaine dernière,
va mobiliser, stimuler des gens pour dire : Ça suffit, il faut que le
gouvernement en fasse plus en environnement.
Je vais prendre les
minutes qui me restent, M. le Président, pour vous parler d'un autre de mes
dossiers qui me tient beaucoup à coeur, c'est le dossier de la famille, les
services de garde. Il y a 28 000 enfants sur la liste d'attente au Québec en ce moment et il y a
10 000 places manquantes en vertu de la promesse même du premier
ministre, qui a été faite lors des dernières élections. On a pourtant
entendu la ministre, pas plus tard que la semaine dernière, nous dire que le
grand chantier des familles était terminé, terminé, on a rempli notre
engagement des nouvelles places. Pourtant, 28 000 places en liste
d'attente, 10 000 places manquantes versus le premier ministre.
En plus des places
manquantes, la qualité éducative est en chute libre. La vérificatrice générale
a sonné l'alarme à de multiples reprises. La solution, elle doit passer par
deux moyens : prioriser le développement des places en CPE, parce que
c'est là que le modèle a fait ses preuves, puis surtout valoriser les
éducatrices. Pourtant, vous le savez, c'est la grève qui bouillonne dans le
milieu des CPE et des éducatrices. On a déjà connu deux vagues de journées de
grève. On en a une à partir de demain pour
trois jours. Il y a un mandat de grève générale illimitée qui a été pris en
instance. Ça pourrait arriver dans
les prochaines semaines. Donc, c'est extrêmement inquiétant. En plus, on a un
projet de loi antisyndical, antigrève, le projet de loi n° 89, à
mon avis, qui vise en particulier les éducatrices qui s'enlignent pour faire la
grève. Donc, ce n'est pas un gouvernement
qui fait preuve de beaucoup de vision en matière de dossier de famille, M. le
Président.
Vous rajoutez à ça,
dans le cocktail, les inscriptions au DEC sont en chute libre, on a fermé une
cohorte au cégep Gérald-Godin, donc, la suite est très inquiétante. Puis on a
des éducatrices qui décident ouvertement de dire : Je quitte le réseau, je
suis mal payée, je ne suis pas reconnue, c'est plus payant d'aller travailler
chez Costco que d'élever les enfants de la
nation. Alors, je sais que la présidente du Conseil du trésor me dit toujours
que tout va bien, on a deux syndicats sur trois qui ont signé une
convention collective. Elle oublie de mentionner que les deux syndicats sur
trois représentent à peine 15 % des
éducatrices dans le réseau et que l'autre gros morceau, celui de la CSN, c'est
presque 85 %. Alors, bravo d'avoir signé deux sur trois, il reste
le plus gros morceau à 85 %.
Les éducatrices sont
en grève à partir de demain, comme je le disais. Il y a une grosse
manifestation qui se prépare le 12 avril à Montréal par Ma place au
travail. C'est le mouvement citoyen, là, alentour de la question des services
de garde au Québec, qui ont été un joyau pendant des décennies et qui
s'enlignent malheureusement pour faire pâle
figure en vertu de d'autres législations nord-américaines et ailleurs dans le
monde. Donc, de voir la ministre, encore une fois, dire que le travail
est fait, que c'est terminé, qu'on peut passer à un autre appel, ça m'inquiète.
Elle a un projet de
loi sur la question du service centralisé, là, pour les places. C'est
intéressant, on va l'étudier au mérite, là. J'ai hâte de voir les groupes qui
seront invités puis qu'est-ce qu'ils en pensent. Cela étant dit, ça ne doit pas
lui permettre de dire que la mission est terminée, de trouver des places
supplémentaires, que les livres sont fermés, que les chiffres sont bons. Elle
le sait très bien, la ministre, que ça ne fonctionne pas comme ça. Le
gouvernement sait très bien qu'il n'arrivera pas à remplir sa promesse de
rétention d'éducatrices pour créer des nouvelles places s'il n'offre pas des
salaires décents aux éducatrices et à toutes les autres personnes qui travaillent
dans un milieu de garde, dans un CPE. Évidemment, il y a toutes sortes de
personnes dans un CPE, pas juste des éducatrices. Elles forment le gros morceau, si vous voulez, des employés, mais
il y a toutes sortes de personnes qui gravitent alentour d'un CPE. Il faut
les payer décemment. Il faut leur faire des offres substantielles sur la table.
Pendant la pandémie, c'étaient nos anges gardiennes. C'est des personnes qui
permettaient d'avoir les CPE ouverts pour certaines personnes, certains types d'emplois. Elles étaient merveilleuses. Elles
recevaient des éloges du premier ministre dans ses conférences quotidiennes. Pas
longtemps après, malheureusement, ils ont dû faire la grève malgré tout pour
obtenir une reconnaissance. Elles doivent encore faire la grève aujourd'hui.
Elles ont l'appui des parents, elles ont l'appui de la population. Il reste au
gouvernement d'entendre raison et de faire en sorte qu'elles soient bien
payées, qu'elles avaient envie de continuer leur
carrière, parce qu'elles aiment travailler dans les CPE. Elles savent qu'elles
font une différence. Elles savent qu'elles font un travail de qualité.
Encore faut-il que le gouvernement le sache aussi et le reconnaisse à la
hauteur de la situation. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve. Et je reconnais maintenant Mme la
députée de Lotbinière-Frontenac.
Mme Isabelle Lecours
Mme
Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Merci, M. le Président. Ça me
fait plaisir de prendre la parole aujourd'hui dans le cadre du débat sur
le discours du budget 2025‑2026.
Avant tout, je tiens à souligner le travail du
ministre des Finances et de son équipe pour la préparation du budget. Faire un
budget dans ce contexte n'est pas une tâche facile.
Depuis 2018, on a investi énormément dans nos
services publics et dans nos infrastructures pour compenser les 15 années
de désinvestissement et d'austérité libérales. Depuis que nous sommes au
pouvoir, nous avons augmenté le PQI de 60 %, nous avons augmenté le budget
de santé de 52,3 %, en éducation, c'est une augmentation de 54,6 %,
et une augmentation de 40,2 % en éducation supérieure, pour ne nommer que
ceux-là, M. le Président.
J'aimerais également rappeler que nous avons
passé à travers une pandémie, une période d'inflation et, malgré tout, nous
avons continué d'investir parce qu'on s'était engagés à le faire, même si tout
coûte plus cher, parce que c'est nécessaire. On a accueilli plus de
600 000 immigrants au cours des trois... trois dernières années. Tout
ça pèse lourd sur les finances publiques, M.
le Président. Et puis maintenant, notre voisin et principal partenaire
économique nous impose des tarifs. On doit diversifier notre économie.
Nous avons entrepris des réformes. L'État, c'est une grosse machine, c'est
difficile de changer les choses et souvent c'est très long avant de voir les
résultats.
On s'est engagés à améliorer l'accès aux
services et à être plus efficaces. Les défis ne manquent pas et les besoins
sont énormes. Le budget n'est pas parfait. Nous avons dû faire des choix
déchirants parce qu'il faut respecter la capacité de payer des Québécois.
Au niveau de ma circonscription, il y a
plusieurs mesures importantes dans le budget, dont le prolongement des mesures quatre et sept du plan d'action
gouvernemental qui se nomme Amiante et résidus amiantés au Québec : vers
la transformation d'un passif en actif durable. C'est un montant de
6,8 millions. Ça peut sembler modeste, mais en fait, ça aura un impact
important chez nous.
Vous le savez, M. le Président, depuis le
premier... mon premier mandat, je travaille sans relâche sur le développement économique de ma circonscription. Du
côté des Appalaches, il y a de l'amiante. Bien entendu, les mines sont fermées depuis 2011, mais l'enjeu est
important, et c'est pour cette raison que j'avais demandé un BAPE. Dès 2019,
nous avons examiné la question, consulté des experts et les citoyens. En 2022,
nous avons mis en place un plan d'action de 38,5 millions contenant
plusieurs mesures. Ce plan s'est terminé le 31 mars 2025, mais il reste
encore du travail à faire en lien avec
l'acquisition de connaissances et la restauration d'un ancien site minier
d'amiante. À terme, ces deux mesures nous permettront d'avoir plus de
données pour éventuellement faire évoluer la réglementation et restaurer un
site de mine. Ce n'est pas rien.
• (16 h 50) •
Je ne sais pas si vous êtes déjà venu dans la
région de Thetford, M. le Président, mais nous avons d'immenses montagnes de
résidus miniers qui contiennent des minéraux critiques et stratégiques tels que
le magnésium, du cuivre, du cobalt et de la
silice. Je suis très fière de voir qu'aujourd'hui, avec toutes les initiatives
du gouvernement et du milieu, la région est en train de se transformer
rapidement. Il y a plusieurs projets de valorisation et de résidus miniers qui
se développent.
Je tiens d'ailleurs à remercier le ministre de
l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit
Charette, parce que tout ça n'aurait pas été possible sans son soutien. Donc,
merci.
Dans le récent budget, il y a d'autres
initiatives qui touchent sans doute ma... qui toucheront sans doute ma circonscription, comme, par exemple, en matière de
minéraux critiques et stratégiques. Notre sous-sol contient des ressources
minérales importantes à la poursuite de nos
objectifs en matière de transition énergétique, de développement de
technologies innovantes et de création d'emplois de qualité dans les
régions. Le budget 2025‑2026 prévoit 106,6 millions de dollars sur
cinq ans.
Une autre
initiative importante est la couverture cellulaire. En 2018, le gouvernement a
pris l'engagement d'offrir à l'ensemble des Québécois de meilleurs
services de connectivité sur l'ensemble de son territoire. Au cours du premier
mandat, nous avons connecté tous les foyers à Internet haute vitesse. En 2022,
nous nous sommes engagés à améliorer la
couverture cellulaire à travers le Québec. D'ailleurs, en 2024, j'ai annoncé
deux tours cellulaires dans Lotbinière. Les travaux sont en cours. Le budget 2025‑2026 prévoit une
enveloppe de 74,1 millions de dollars sur trois ans pour la
construction de nouvelles tours
cellulaires. Donc, on poursuit le travail pour compléter la couverture
cellulaire sur l'ensemble du territoire habité. Au total, ce sont plus de 230 millions de dollars qui
ont été octroyés pour la réalisation de plus de 200 nouveaux sites cellulaires
favorisant la sécurité et le développement régional.
Au niveau de l'éducation, avec le nouveau
budget, le ministère de l'Éducation pourra poursuivre d'importants travaux de
construction et de réfection, de mise aux normes et d'agrandissement dans les
écoles primaires, secondaires et centres de formation professionnelle. Depuis
2018, ce sont 100 nouvelles écoles qui ont été inaugurées et plus de 200 projets d'agrandissement ont eu lieu.
Dans les conditions où les établissements avaient été laissés par les
gouvernements précédents, c'est un
accomplissement exceptionnel. Dans Lotbinière-Frontenac, nous avons agrandi et rénové plusieurs écoles. Du côté de l'Enseignement supérieur, je
souligne la poursuite du maintien du parc des réseaux universitaires et
collégiaux, l'ajout de pavillons, l'agrandissement d'immeubles et le
réaménagement de locaux existants et la construction de logements
étudiants qui sont prévus. On parle de plus de 33 milliards qui sont
inscrits au PQI pour l'ensemble de l'Éducation.
C'est énorme. Dans Lotbinière-Frontenac, nous avons agrandi le centre d'études
collégiales et annoncé plusieurs investissements au cégep de Thetford.
M. le
Président, une autre cause qui me tient à coeur est celle de l'aide apportée
aux femmes victimes de violence. Les maisons d'hébergement pour les
femmes victimes de violence conjugale jouent un rôle central dans le soutien offert aux femmes et aux enfants ayant vécu des situations
difficiles. Nous avons investi de manière importante au cours des dernières
années et atteindra, à compter de 2026‑2027, plus de 165 millions de
dollars par année aux services offerts dans les ressources. Entre 2019 et 2027,
ce sera donc près de 1,1 milliard de dollars qui auront été investis
pour les services offerts par les maisons d'hébergement.
Un autre sujet important pour moi, c'est l'efficacité
de l'État. Il faut se le dire, l'accès aux services est souvent difficile, ça peut parfois être très long, et on
pourrait être pas mal plus efficace. Annoncé lors du budget de 2024‑2025,
le processus d'examen des dépenses vise à améliorer l'efficacité de
l'État dans les activités des ministères et organismes. L'exercice réalisé par
le Secrétariat du Conseil du trésor permet d'annoncer une réduction des
dépenses qui passera de 616 millions en 2025‑2026 pour atteindre
3 milliards de dollars en deux en 2029‑2030, et les gains à terme
sont l'actualisation de certains programmes, l'optimisation des dépenses de
nature administrative et des procédés, le plafonnement
des tarifs de la main-d'oeuvre indépendante dans le secteur de la santé et des
services sociaux, la transformation de
l'État, mais, plus précisément, l'optimisation des espaces et des loyers de
l'administration gouvernementale, la création de nouveaux regroupements
d'achats, la disposition des immeubles excédentaires et nécessaires... et
nécessitant des investissements majeurs, la gestion centralisée des ressources
humaines en technologie de l'information et des actifs technologiques. Ce sont des exemples de mesures efficaces qui représentent
notre volonté de gérer correctement les finances publiques. On doit
simplifier les opérations, et c'est tout le monde qui va y gagner.
En terminant, je tiens à souligner que, depuis
2018, il y a plus de 1 milliard de dollars qui a été investi dans ma circonscription.
Je suis très fière de ces accomplissements, malgré toutes les embûches que nous
avons traversées. Je remercie tous les
acteurs du milieu qui travaillent tous ensemble pour développer la région de
Lotbinière et des Appalaches, ainsi que les citoyens de
Lotbinière-Frontenac pour leur appui. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Lotbinière-Frontenac.
Nous poursuivons toujours ce débat sur le discours du budget, et je
reconnais Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour : Merci beaucoup, M. le
Président. Alors, moi, je vais vous parler d'habitation. Je n'aurai pas tout à
fait le même discours que la députée qui vient de parler. Je vais vous parler
du manque d'unités, de nouvelles unités de logement social, l'arrêt du
programme RénoRégion, les sommes pour les services d'aide à la recherche de logement qui ont été diminuées et aussi celles
pour les infrastructures municipales, qui sont essentielles au développement
de nouveaux logements.
Alors, et c'est simple, ce n'est pas moi qui
vais vous parler, M. le Président, aujourd'hui, ce sont les groupes, les
groupes qui ont réagi au budget. Alors, je vais commencer avec le FRAPRU, le
Fonds... le Front... Mon Dieu! Je ne me souviens jamais de... bon, vous
connaissez tous, tout le monde connaît le réaménagement de... bon, en tout cas,
tout le monde connaît le FRAPRU, et très crédible comme groupe, et il nous
souligne que le budget ne prévoit aucun nouvel investissement pour la
réalisation de logements sociaux. Et, en fait, ce qui est l'enjeu actuellement,
c'est le manque de prévisibilité à plus long terme. Et donc les groupes qui
travaillent avec le FRAPRU mais aussi à travers la province, je l'entends, on
nous dit que, si on veut pouvoir construire du logement social, il faut avoir
une idée des sommes qui seront allouées dans le futur. Et là, présentement, il
y a zéro somme à partir de maintenant jusque dans le futur. Dans le fond, on se
concentre sur les unités qui avaient été annoncées. Et la ministre de
l'Habitation relate sans arrêt les 23 000 unités de logement. Ce
qu'elle omet de dire, c'est que la moitié de celles-ci avaient déjà été
annoncées avant même que la CAQ arrive au pouvoir. Alors, ce sont... dans les
faits, là, il y a très peu de nouvelles unités. Et d'ailleurs les
8 000 unités annoncées dans la mise à jour économique de
novembre 2023, on retourne un an et demi en arrière, sont réservées, mais
il n'y a eu aucun appel de projets. Donc, on ne sait pas quand est-ce que ça va
venir. Donc, ce n'est pas parce qu'il y a des annonces qu'il y a de l'argent ou
on dit qu'il y a des unités que, malheureusement, elles se construisent. Et,
encore une fois, là, comme je disais, on est surtout dans des rattrapages de
retards cumulés, parce que les premières, on l'a mentionné à maintes reprises,
mais les premières années, premiers mandats du... de la CAQ, malheureusement, on a nié la crise du logement et
là on est en rattrapage, mais on ne rattrape pas assez vite, M. le Président,
malheureusement. Donc, ça, c'est pour les nouvelles unités.
Et je souligne aussi qu'il y avait des demandes,
et ça, c'est la Fédération des locataires d'habitation à loyer modique du Québec qui nous rappelle que les OMH,
les offices municipaux d'habitation seraient en mesure de développer des
nouvelles unités, mais on leur octroie... il n'y a pas de programme pour eux,
et il n'y a pas moyen pour eux de développer,
donc, de nouveaux HLM. Et il y a actuellement beaucoup de rénovations qui se
font au niveau des HLM, mais pas possibilité de densifier les sites,
comme ils l'avaient demandé, et on pourrait donc avoir de nouvelles unités sur
les mêmes terrains, et ça, ce n'est pas possible. Et ils nous soulignent que le
gouvernement ne mise que sur le privé. Et d'ailleurs il y a effectivement
beaucoup d'unités qui ont été octroyées hors programme. Et ça, c'est un autre
élément, c'est qu'on ne mise pas assez sur
le logement social, on est dans le logement dit abordable, mais avec une
définition très, très lousse.
• (17 heures) •
RénoRégion, j'en ai parlé en période de
questions, ce matin, mais ça, ça a été pleuré par nombre de groupes, dont la Fédération québécoise des municipalités,
l'Union des municipalités du Québec. C'est un programme qui ne coûtait
pas très cher, 15 millions par année qui ont permis de maintenir des
milliers de personnes à domicile. On investissait dans des toitures qui coulent, des fenêtres en très mauvais état. Ça,
c'est la FQM, là, qui nous dit ça, ou autres défectuosités majeures,
subvention moyenne de 19 000 $. Et, malheureusement, ça, c'est un
programme qui était disponible pour des régions où il n'y a pas de logement abordable
ou social de disponible du tout. Donc, on a beau dire : On va mettre plus
d'argent, faire des nouvelles unités, ça ne règle pas le problème de ces
gens-là qui, s'ils ne peuvent pas rénover leur logement, malheureusement,
devront quitter la région, et ça, c'est une crainte.
L'UMQ a fait le même
constat, mais elle nous souligne aussi le Programme d'adaptation de domicile,
que les sommes ont été allouées dans le
budget, mais, encore, là, je suis allée voir, il y a à peu près une demi-heure,
M. le Président, et le programme n'a pas été réactivé. Donc, les sommes
sont dans le budget, mais elles ne sont pas accessibles. Et l'UMQ nous souligne
que les sommes allouées dans le budget ne servent qu'à combler l'arrérage des
demandes déjà soumises sans prévoir la
continuation du programme, et, ça aussi, c'est un programme qui permettait de
maintenir des gens à domicile et qui était très utile aussi en région.
Ensuite,
on nous fait part, et ça, c'est l'Association des Propriétaires du Québec qui
nous souligne que, malheureusement,
il y a une diminution de 50 % des sommes allouées aux municipalités, pour
financer les municipalités, les
offices d'habitation, qui font de la recherche, aident les gens à se chercher
du logement. On l'a vu dans les années passées que ça a été, les
demandes ont été très élevées, les demandes de trouver... pour trouver du
nouveau logement. Je ne sais pas si la prémisse, c'est que, bien, comme il y
aurait un moratoire sur les évictions, il n'y aurait pas de demande de relocalisation, mais c'est totalement faux. Les
demandes ne cessent d'augmenter, parce que les prix des loyers ne cessent
d'augmenter. Et, d'ailleurs, il y a un des communiqués qui souligne que, sous
la CAQ, durant les années que la CAQ a été
au pouvoir, bien, ça l'a augmenté... ça a augmenté, pardon, de 50 %, le
prix des loyers, ce n'est pas rien, c'est beaucoup, mais... Et donc, là
ici, on fait des économies de bouts de chandelle, on a diminué d'environ 3, 4
millions les sommes allouées pour la recherche de logement, donc, des gens qui
pourraient se retrouver sans toit, malheureusement, au 1er juillet.
Et je vais terminer
en parlant des infrastructures municipales, et ça, c'est autant les
municipalités qui dénoncent la situation que
les... l'association, là, l'association, l'APCHQ, là, les professionnels de la
construction de l'habitation du Québec,
donc, ceux qui construisent les logements, nous font part que, malheureusement,
les sommes qui sont disponibles, qui ont
été allouées pour les municipalités dans le Plan québécois des infrastructures, ont été réduites à 7 milliards pour la période... les 10 prochaines années, alors
que ça aurait dû, si on avait maintenu le niveau, être d'au moins
9,2 milliards. Donc, il y a un
manque à gagner important. Mais l'APCHQ nous rappelle qu'il y a déjà plusieurs
moratoires à travers la province, des moratoires de développement
immobilier, et qui sont liés directement à la capacité des aqueducs et des égouts, qui sont insuffisants. Ils nous
disent : C'est l'angle mort de la crise de l'habitation, alors, «c'est
malheureusement un rendez-vous manqué», ce sont les mots de l'APCHQ. On
aurait pu s'assurer que les développements se fassent, mais là, malheureusement, on risque de voir... en fait, on ne risque pas
de stimuler les mises en chantier avec ces sommes réduites. Et, en temps
de crise économique potentielle, ça aurait été une bonne façon de s'assurer,
là, de combler les pertes d'emploi à venir.
Motion formulant un grief
Et je terminerais,
parce que je dois le faire, en déposant cette motion de grief, que je vais
lire... de grief, pardon :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour son incapacité
à répondre à la crise du logement en négligeant à la fois le soutien à
la construction résidentielle et l'adoption de mesures facilitant l'accès à la
propriété.»
Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci. Votre motion est déposée sous réserve de sa
recevabilité.
Donc, je cède la
parole à M. le député de Beauharnois.
M. Claude Reid
M. Reid :
Merci, Mme la Présidente.
Salutations, chers collègues, en cette période budgétaire. Comme la plupart de
mes collègues, Mme la Présidente, je tiens à saluer le travail qui a été fait
par notre ministre des Finances au cours des dernières semaines,
derniers mois, dans le contexte dans lequel nous vivons actuellement, marqué
par l'incertitude, notamment, au sud de la frontière. Ce n'était pas évident,
puis on a réussi, malgré tout, à faire un budget pour les Québécois. Aujourd'hui, bien, moi, j'ai l'honneur
de prendre la parole pour présenter certaines mesures concrètes que notre
gouvernement a mis en place pour soutenir notamment les personnes vulnérables.
Ce budget, ce n'est
pas seulement une question de chiffres et d'investissements, on a entendu
plusieurs chiffres dans l'opposition, mais ils reflètent nos valeurs et nos
engagements envers la solidarité sociale. Et ça, c'est quelque chose qui est
très cher pour moi, pour avoir été impliqué dans le communautaire.
Dans une société
prospère comme la nôtre, personne ne doit être laissé pour compte. Trop de
citoyens, parce que c'est toujours trop,
font face à des défis quotidiens en raison de leur âge, leur situation
économique, leur état de santé ou encore leur réalité familiale. Que ce
soit pour un aîné qui peine à se maintenir à domicile, une famille
monoparentale qui a peine à joindre les deux bouts, une personne vivant avec un
handicap ou un jeune en situation d'itinérance et qui tente de se reconstruire,
notre gouvernement est là pour agir.
Ce
budget 2025-2026, Mme la Présidente, marque un engagement renouvelé envers
les citoyens les plus fragiles de notre société. Chaque dollar investi
dans le soutien aux plus démunis est un dollar investi dans une société plus
juste et équitable.
Ce budget transforme cette responsabilité
gouvernementale en actions concrètes. On s'appuie ici sur des investissements
majeurs, parfois des sommes historiques, pour garantir à tous un accès aux
services essentiels, que ce soit le logement, les soins
de santé, le soutien financier ou l'accompagnement psychosocial. Il est de
notre devoir de mettre en place des solutions durables qui favorisent
l'autonomie et l'inclusion sociale.
Il y a un contexte, bien entendu, qui comprend
divers éléments exigeant des actions fortes de notre part. On parle ici du
vieillissement de la population, de l'inflation, de la crise du logement, de
l'augmentation des troubles de santé
mentale, l'augmentation du nombre de personnes en situation d'itinérance, et
mon côté touché par ça, et j'en passe.
C'est donc avec cette vision de bâtir un Québec
plus juste, plus humain que ce budget a été conçu.
Tout d'abord, les aînés constituent une part
grandissante de notre population, notamment en Montérégie, où plus de 20 %
des citoyens sont âgés de 65 ans et plus. Voici des mesures phares du
budget concernant cette partie très importante de la population, nos pionniers,
ceux qui ont bâti le Québec, nos bâtisseurs.
D'abord, le budget 2025-2026 prévoit
318 millions de dollars sur cinq ans pour assurer la qualité des
milieux de vie des aînés, des endroits qui doivent être sécuritaires et adaptés
à leurs besoins.
Une somme de 288 millions de dollars
sont destinés au financement nécessaire pour continuer l'harmonisation des
CHSLD publics et privés.
On veut aussi assurer la pérennité des services
et la sécurité offertes en résidence privée pour aînés par un investissement de
30 millions de dollars sur trois ans qui va permettre de prolonger le
programme d'aide financière pour l'installation des gicleurs dans les RPA
jusqu'en 2027.
On prolonge
également d'une année le programme visant à réduire l'impact des hausses des
primes d'assurance dans les RPA et autres entités privées concernées.
Depuis
l'année fiscale 2021-2022, notre gouvernement a investi près de 1,1 milliard de
dollars dans les mesures visant à maintenir les services aux aînés en
RPA. Ce n'est pas rien, Mme la Présidente.
Au niveau des
accès... de l'accès aux soins, à la lutte contre l'isolement, en fait, c'est le
déploiement de 19 nouvelles maisons des aînés en cours de réalisation ou
qui sont ouvertes, qui totalisent près de 2,1 milliards de dollars de
contribution du gouvernement au PQI. Ce n'est pas rien. Moi, je suis
heureux. En fait, il y a une maison des aînés qui a été construite dans le
comté de Beauharnois qui va ouvrir ses portes incessamment, et j'en suis très
honoré, parce que c'est pour nos aînés. En fait, c'est le gouvernement.
• (17 h 10) •
Une somme... Il y a une somme de
50 millions de dollars sur cinq ans pour rehausser le soutien financier
des organismes communautaires agissant à
titre de première ligne pour les réseaux de la santé et des services sociaux,
notamment ceux financés par le PSOC. Vous savez, ces organismes ont une
clientèle variée, puis j'en ai dans mon comté, vous en avez tous dans
vos comtés, mais il y a une clientèle variée, donc, la population aînée qui
veut en faire... qui peut en faire recours pour une multitude de services,
incluant des services d'aide à domicile pour les personnes proches aidantes
entre autres.
Et j'ai sorti un tableau, tout récemment, dans
mon comté, pour être en mesure de voir comment notre gouvernement, depuis 2018, a augmenté les sommes dans le PSOC, le
programme de soutien aux organismes communautaires. Juste dans le comté
de Beauharnois, Mme la Présidente, il y a 31 organismes qui reçoivent de
l'aide du gouvernement par le biais de ce programme. En 2018, c'est une somme
de 6,2 millions de dollars qui était versée. Et, en 2024-2025, donc
la dernière année fiscale, c'est plus de 12 millions de dollars qui
sont versés à ces organismes. Donc, nous
avons multiplié par 100 % les budgets pour le PSOC. Alors donc, on était à
l'écoute du milieu communautaire. On est là pour les aider, pour les
accompagner. Ils ont un travail... ils font un travail extraordinaire sur le
terrain, on les appuie, on est là pour les aider.
En somme, ce sont des mesures qui visent à
assurer la sécurité, l'autonomie et la dignité, notamment de nos aînés. Vous
savez, la Montérégie est l'une des régions les plus dynamiques du Québec, mais
certaines familles y vivent encore dans la précarité. Notre gouvernement met en
place plusieurs actions pour soutenir les familles vulnérables. En matière de soutien au revenu et bonification des
allocations, il y a notamment une somme de près de 70 millions de dollars
pour apporter une aide à ceux qui vivent une situation difficile, notamment les
personnes qui ont dû quitter leur pays d'origine,
soit par l'embauche de ressources pour le traitement de la hausse des
demandeurs d'asile à l'assistance sociale pendant la période prévue, le prolongement supplémentaire du programme
spécifique d'aide pour les Ukrainiens d'un an, une aide qui soutenait
environ 2 000... plus de 2 000 ménages en janvier dernier, une
bonification du programme de soutien à
l'action bénévole. Donc, c'est ce que... ce sont des programmes, donc, qui sont
dans chaque comté des députés au
Québec, donc dans les 125 comtés. Le soutien des services...
d'interprétariat, pardonnez-moi, pour les femmes immigrées réfugiées et à
statut précaire, de victimes de violence pour qu'elles soient mieux
accompagnées dans les maisons d'hébergement
pour femmes victimes de violences... Un investissement également de
82 millions de dollars sur cinq ans qui va permettre de
poursuivre, d'optimiser et de moduler les allocations destinées à l'intégration
d'enfants vulnérables dans les services de
garde. De cette façon, les enfants qui en ont le plus besoin recevront le
soutien nécessaire pour y répondre.
En ce qui a trait à l'aide alimentaire ou le
soutien aux jeunes, il y a une augmentation du financement de l'organisme les Banques alimentaires du Québec, à
hauteur de 24 millions de dollars sur deux ans, pour soutenir l'achat
de denrées, tout en considérant la hausse importante de la demande et du
coût des aliments. Une somme de 3 millions de dollars sur trois ans sera investie dans le cas du PQI 2025-2035
pour améliorer les infrastructures et l'approvisionnement du réseau des
banques alimentaires. Et ça encore, c'est une donnée à laquelle je suis très
fier. J'ai été impliqué à la banque
alimentaire dans ma région, donc, qui est Moisson Sud-Ouest pendant une dizaine
d'années. Et, bon, avant d'être élu en 2018, on cherchait toujours du
financement pour des projets. Ce n'était pas facile. Et, avec notre
gouvernement, bien, les banques alimentaires
ont reçu des sommes importantes, à la fois pour les infrastructures et pour
l'achat de denrées. Et juste Moisson
Sud-Ouest, dans mon comté, en fait, ils ont reçu près de... bien, ils ont reçu
1,7 million de dollars, donc, pour l'agrandissement de ses
installations. Alors, ça, c'est sur trois ans. Donc, c'est dans le cadre d'un
programme qui avait été mis sur pied par mon collègue à
l'Agriculture, et je l'en remercie. Et ce que je veux, par ce message, Mme la Présidente, c'est qu'on écoute, on écoute le
terrain, on est là pour les accompagner. Donc... Et ça, c'est une fierté, enfin,
moi, j'en suis très fier parce qu'on a poussé pour ça.
De plus, notre gouvernement a conclu un accord
avec le gouvernement fédéral pour assurer un financement de
65,2 millions de dollars sur trois ans provenant du Programme
national d'alimentation scolaire, afin de financer l'aide alimentaire dans les
écoles destinée aux enfants qui en ont le plus de besoin.
Avec ces
investissements, nous nous assurons que chaque famille du Québec, Mme la
Présidente, ait accès à des conditions de vie décentes.
Les personnes vivant avec un handicap ou une
condition médicale limitante doivent pouvoir bénéficier du soutien nécessaire à leur épanouissement.
D'ailleurs, le présent budget prévoit une somme de 15 millions de
dollars sur cinq ans pour soutenir la
pratique du loisir chez les personnes vivant des limitations physiques ou
intellectuelles — juste
prendre une petite gorgée — afin
de surmonter les barrières d'accompagnement, de transport et d'accessibilité
aux sites et installations. Via l'amélioration des services d'accompagnants, le
Programme d'adaptation de domicile est bonifié
par un investissement de 38 millions de dollars en 2025-2026 pour
favoriser les travaux visant à adapter et rendre plus accessibles les logements
occupés par des personnes handicapées. De plus, 45,4 millions de
dollars sur trois ans seront mis au
service... à l'adoption d'une nouvelle stratégie nationale qui aura comme objectif
de favoriser l'intégration et le maintien en emploi des personnes
handicapées. Ces initiatives, Mme la Présidente, vont permettre à des milliers
de Québécois de vivre avec dignité et autonomie.
L'itinérance est également un enjeu de plus en
plus préoccupant, notamment en Montérégie, où les demandes d'hébergement
d'urgence ont bondi de 30 % en deux ans. À cet effet, notre gouvernement a
annoncé, la semaine dernière, une somme de 32,7 millions de dollars
sur cinq ans pour soutenir les ménages ayant des besoins urgents, les jeunes quittant les services de protection de la
jeunesse ou les personnes en situation d'itinérance ou risquant de le devenir...
à avoir accès à 1 000 nouvelles unités du Programme de supplément au
loyer, que l'on appelle le PSL.
De plus, 3,9 millions de dollars en
2025-2026 seront destinés au financement des municipalités, les offices d'habitation, qui accompagnent les ménages ayant
des besoins urgents, notamment ceux se trouvant sans logement à la
veille du 1er juillet.
Le présent
budget prévoit également 302,6 millions de dollars sur cinq ans pour
appuyer des actions additionnelles en
matière d'accès au logement de personnes vivant dans des conditions
inadéquates, soit par le financement du maintien du parc d'habitations à
loyer modique et celui de l'adaptation de logements en réponse aux besoins
urgents en matière de logement. Une somme de 42,6 millions de dollars
sur cinq ans va permettre de venir en aide à environ 900 jeunes quittant
les centres de protection de la jeunesse et des personnes en situation
d'itinérance ou à risque de le devenir qui bénéficient du Programme de
supplément au loyer. Ce montant, Mme la Présidente, est au service de cette
population vulnérable pour éviter qu'ils ne se retrouvent sans logis.
De plus, 559 millions de dollars sont
prévus dans le PQI 2025-2035 pour soutenir la construction et la réfection
de logements sociaux et abordables. Depuis 2018, Mme la Présidente,
l'investissement attribué au secteur a bondi de 72 % grâce à l'investissement... un investissement de
1,7 milliard de dollars de notre gouvernement, ainsi accélérant la
construction de logements accessibles et abordables.
Mme la Présidente, ce budget 2025-2026
démontre clairement notre engagement envers les citoyens les plus vulnérables.
Qu'il s'agisse de nos aînés, de nos familles, des personnes en situation de
handicap, des itinérants ou des individus en
détresse psychologique, notre gouvernement répond présent. Nous devons nous assurer
que chaque personne puisse obtenir l'aide nécessaire sans délai. Avec
ces investissements massifs et ces nouvelles mesures, nous bâtissons un Québec plus juste, plus inclusif et plus
humain. Nous avons une responsabilité collective d'assurer un avenir meilleur à
tous nos citoyens, et ce budget nous permet d'aller encore plus loin dans cette
mission. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie, M. le député.
Maintenant, nous poursuivons avec M. le député de Portneuf.
M. Vincent
Caron
M. Caron : Bien, merci et
bonjour, Mme la Présidente. Très heureux d'être parmi vous aujourd'hui, et,
bien entendu, je salue l'ensemble des collègues qui sont présents avec nous cet
après-midi. C'est toujours un privilège de prendre
la parole en cette Chambre, mais c'est un exercice, notamment, important pour
notre démocratie, et puis le moment d'aujourd'hui,
qui nous indique de commenter, finalement, le budget qui a été déposé par notre
collègue la semaine dernière, est un
moment particulièrement choisi, justement, pour commenter et dire à quel point
nous sommes fiers de présenter un budget, finalement, qui soit adapté
aux réalités et à nos besoins.
• (17 h 20) •
Dans mon cas, étant adjoint à la ministre du
Tourisme, c'est vraiment avec beaucoup d'intérêt que je vais exposer un petit
peu ce qu'on a fait et ce qu'on veut faire, justement, en matière de tourisme.
J'ai ce privilège, en effet, de représenter la ministre du Tourisme notamment
ici, dans la Capitale-Nationale, cette belle région qui est enviée de bien du
monde de par le monde, d'ailleurs, de par la planète, une région qui est très
visitée pour sa beauté, mais aussi pour l'histoire qui est imprégnée à
l'intérieur des murs de la ville de Québec, mais aussi l'histoire qui est
imprégnée sur le territoire qui s'étend,
donc, de Portneuf à Charlevoix—Côte-de-Beaupré, un attrait qui est absolument incontournable pour celles et ceux qui aiment faire un
déplacement sur le continent nord-américain et une popularité qui ne cesse de
se... de grossir d'année en année. On sait notamment que, en effectuant
un voyage dans la région de la Capitale-Nationale mais à
l'intérieur du Québec, bien, on sait qu'on va pouvoir le faire de manière très
sécuritaire. Donc, c'est aussi un élément qui vient favoriser la venue et puis
la visite de voyageurs qui viennent d'un peu partout sur la planète.
Le tourisme, souvent, on a un peu de misère, Mme
la Présidente, à admettre que le tourisme est un moteur économique important,
un vecteur économique très important dans lequel il faut, bien entendu,
investir, parce que, un petit peu comme
toutes les industries, il faut se réinventer, penser à faire les choses
autrement. On ne peut pas rester campé sur des manières de faire du
passé, au contraire, il faut s'inscrire dans la modernité, et c'est ce qu'on
fait au Québec, Mme la Présidente. Donc, comme je le disais, le tourisme est un
moteur économique important pour notre province, il représente environ
2,5 % du PIB et il soutient plus de 400 000 emplois directs ou
indirects.
En 2024, par exemple, la province a accueilli
plus de 30 millions de visiteurs, Mme la Présidente, générant ainsi des profits qui sont quand même colossaux,
de 16 milliards de dollars. C'est quand même vraiment impressionnant,
non négligeable, et je sais que bien des nations sur cette planète aimeraient
attirer autant de revenus issus du tourisme.
À cet effet,
dans le cadre du budget qui a été déposé, le ministre des Finances a, bien
entendu, intégré, de manière importante, cette notion d'accompagner le
tourisme en proposant des mesures financières qui sont là pour stimuler la
création de la richesse des régions. Ces investissements majeurs vont soutenir
l'industrie du tourisme dans ses activités et favoriser, comme je le disais,
des retombées importantes pour notre économie tant au niveau national que
local.
L'Alliance de l'industrie touristique du Québec,
qu'on nomme communément, dans notre jargon, l'alliance, a, d'ailleurs, accueilli très favorablement les
mesures annoncées dans le budget du ministre des Finances récemment. Dans un contexte
d'incertitude économique, elle estime que le gouvernement envoie un signal fort
à l'industrie touristique en accordant 138 millions de dollars sur
cinq ans.
On va pouvoir parcourir quelques exemples, Mme
la Présidente. On a notamment insufflé des mesures pour augmenter la visibilité
internationale du Québec, notamment 80 millions de dollars pour le
soutien des festivals et événements, des
sommes qui s'ajoutent au 15... un peu plus de 15 millions de dollars
qui était déjà prévu annuellement pour le programme qu'on nomme, chez
nous, aide financière aux festivals et événements touristiques.
Et je vois
plusieurs collègues qui sont assis avec nous cet après-midi. Et on sait à quel
point, hein, lorsqu'un petit festival, dans nos circonscriptions, émet
une demande ou dépose, finalement, un dossier pour être accompagné par le
gouvernement pour stimuler, un petit peu, plus l'événement qu'il propose, eh
bien, on sait à quel point, lorsque l'avis, la réponse est favorable,
finalement, à quel point, bien, ça fait toute la différence dans l'organisation
de ces gens, qui sont souvent des bénévoles.
Mme la Présidente, il faut le rappeler, ce sont ces gens qui s'impliquent dans
nos comtés mais qui font véritablement la différence et qui font bouger
les choses. Ils sont ni plus ni moins que l'effervescence dans nos régions.
On a ensuite, Mme la Présidente, annoncé un
appui financier de 34 millions de dollars pour les associations
touristiques régionales et sectorielles.
On a également annoncé des investissements de
24 millions de dollars pour le développement et la mise en valeur de
nos attraits et établissements touristiques par le soutien au Programme d'appui
au développement des attraits touristiques, communément appelé, dans notre
jargon, le PADAT, et au Programme d'accessibilité des établissements
touristiques.
Alors, vous vous souvenez, Mme la Présidente,
qu'il y a quelques années on avait effectué un virage important au Québec parce
qu'on voulait s'assurer que l'ensemble des établissements touristiques soient
adaptés, justement, aux nouvelles réalités, mais qui est aussi une espèce de
norme minimale pour pouvoir accueillir dignement et correctement les visiteurs
qui viennent d'un peu partout pour découvrir notre belle province. Eh bien, le
fait d'avoir classifié, il y a quelques années, ces établissements fait en
sorte qu'aujourd'hui il y a des notions de qualité qui sont reconnues de par le monde, de par la planète. Et, aujourd'hui, on
sait que les hébergements qu'on propose sont des hébergements qui sont
souvent irréprochables. Et puis la concurrence est telle qu'on n'a pas le
choix, vous savez, Mme la Présidente, lorsqu'on est dans le milieu hôtelier,
d'essayer de toujours se classifier parmi les meilleurs, parce que, de par les
médias sociaux, eh bien, on se rend compte que les avis qui sont donnés, si ces
avis étaient négatifs, eh bien, feraient effet boule de neige, et, rapidement,
nos établissements touristiques pourraient en souffrir et avoir moins de
clientèle qui les fréquenterait. Donc, aujourd'hui, on a un standard de qualité
qui est vraiment remarquable au Québec, mais, cependant, il faut continuer de... d'accompagner, pardon, nos
établissements touristiques pour justement venir bonifier encore cette
offre et faire en sorte qu'elle soit encore plus alléchante pour séduire les
visiteurs qui viennent chez nous.
En effet, Mme
la Présidente, on ne peut pas nier le fait que la tension qui est exercée
actuellement sur notre province, avec
les agissements ou, en tout cas, les mesures qu'adopte le gouvernement des
États-Unis et son chef d'État... Donc, le gouvernement a mis sur place... Vous savez que notre premier ministre,
actuellement, est, justement, en Allemagne pour essayer d'aller développer de nouveaux axes, de nouveaux marchés, pour
accompagner nos entrepreneurs, nos manufacturiers, eh bien, du côté du tourisme, Mme la Présidente,
nous aussi, on s'est impliqués un peu plus et on s'est creusé la tête pour
essayer de, justement, mettre en place une
diversification des vols directs avec d'autres marchés internationaux. Vous
savez que c'est un peu compliqué,
hein, de mettre en place de nouveaux axes entre tous les pays qu'on peut
trouver un peu partout, mais de
créer, justement, un lien direct qui va d'une ville européenne ou une ville
ailleurs dans le monde, avec des avions qui se posent soit à Montréal ou
à Québec, eh bien, ça, ça fait toute la différence parce que les touristes
arrivent véritablement au coeur de ce qu'il
y a à découvrir ici, dans la province. Donc, on continue de travailler, Mme la
Présidente, avec l'alliance, pour
obtenir des confirmations que le programme de développement des liaisons
aériennes vers le Québec fonctionne. Et on sait qu'il venait, justement, à
échéance le 31 mars 2025 et on a eu confirmation, avec, justement,
le dépôt de ce budget, que ce programme
intéressant sera reconduit pour deux années au minimum. Donc, on est toujours
en quête de nouveaux marchés pour
trouver une clientèle qui est toujours enrichie pour venir découvrir notre
belle province. Donc, on continue de travailler à la fois avec les
aéroports mais aussi à la fois avec toutes les accointances, finalement, qu'on a un peu partout
sur ou dans les pays du monde. Je sais, pour rencontrer assez régulièrement les
responsables du... de l'aéroport de
Québec, qu'eux aussi travaillent très fort pour mettre en place un maximum de
liaisons, donc, qui, encore une fois,
vont favoriser l'arrivée de tourisme de manière massive pour venir découvrir à
la fois, bien entendu, notre capitale nationale, mais l'ensemble des
attraits qu'on peut trouver un peu partout au Québec.
L'alliance
souligne que le gouvernement... et reconnaît, surtout, que le gouvernement,
dans son budget, apporte une contribution significative au tourisme et à la
vitalité économique des différentes régions du Québec. Les sommes qui
ont été annoncées permettront, en effet, à l'industrie touristique québécoise
de poursuivre sa croissance et d'augmenter surtout
l'attraction des touristes internationaux. Ces derniers ont injecté plus de
4 milliards de dollars dans l'économie du Québec en 2023.
C'est vraiment un chiffre qui est, vous en conviendrez, non négligeable.
• (17 h 30) •
D'ailleurs, Geneviève
Cantin, qui est la directrice générale de l'alliance, disait très récemment, et
je vais la citer en ouvrant les
guillemets : «Le contexte géopolitique actuel nous pousse à diversifier
les marchés et à redoubler d'efforts pour positionner le Québec comme
une destination touristique de choix. Les dépenses des touristes étrangers
stimulent les revenus fiscaux permettant d'investir dans des infrastructures
publiques et des services bénéfiques pour l'ensemble de la population. Le
tourisme n'est pas une dépense pour le gouvernement, mais une source importante
de revenus.» Et comme je le disais, c'est la
directrice générale d'alliance qui disait ces mots il y a quelques jours, suite
au dépôt du budget.
Donc, notre
gouvernement, Mme la Présidente, a investi des sommes historiques dans le
PQI 2025‑2035, et le secteur
touristique, bien entendu, ne fait pas exception. Dans le cadre de ce budget,
1,84 milliard de dollars ont été octroyés pour le tourisme et les activités récréatives, dont un peu plus de
167 millions de dollars qui seront destinés à la bonification
des parcs. Je vais prendre une petite goutte d'eau.
Merci.
Et justement, Mme la Présidente, en consultant le tableau de bord des projets
d'infrastructures, on constate qu'il
y a présentement 10 projets en cours de réalisation, dont deux que j'aimerais
souligner particulièrement puisque ce sont
des projets qui voient... verront le jour, plutôt, dans notre belle capitale
nationale. Je parle, par exemple, de la construction du sentier dans le parc de la Chute-Montmorency.
Hein, ce parc, il faut le savoir, est un attrait touristique incontournable
ici, dans la capitale nationale. C'est le
plus visité de la région, avec près de 1 million — c'est
quand même impressionnant, Mme la Présidente — près de 1 million de visiteurs par année,
dont... Et puis c'est sûr qu'il y a une clientèle qui est locale, qui visite,
hein, de temps en temps, on a envie d'aller revoir nos attraits, mais on a
cette chance que beaucoup de gens proviennent
de l'extérieur. Donc, dans le cas du parc de la Chute-Montmorency, eh bien,
60 % des visiteurs proviennent de l'extérieur du Québec. Et on
sait, on a toujours envie, quand on est face à ces chutes, de mettre notre
clignotant pour aller se faire arroser un
petit peu. Et je vois le député de Montmorency qui me fait un signe comme ça.
C'est une grande fierté pour lui d'avoir un aussi beau joyau, un aussi
beau joyau dans sa circonscription.
Donc, le projet a
pour objectif de mettre en valeur et d'optimiser l'expérience des touristes,
bien entendu, par la construction d'un circuit complet d'expérience qui va
aller jusqu'au pied de la chute. Le sentier nature, dans le bois, de 410 mètres prévoit plusieurs accès à
l'eau, dont les pêcheurs, notamment, pourront profiter pour lancer leur ligne
dans le bassin, mais surtout et principalement pour permettre aux
promeneurs de s'approcher de la chute. Hein, on a toujours envie quasiment de se faire doucher par les
embruns de cette chute majestueuse. Finalement, le sentier actuel sera élargi
et rehaussé pour enjoliver l'expérience des chutes avec des aménagements
paysagers, rendant les lieux encore plus charmants et accueillants
qu'ils ne sont actuellement.
Il y a aussi ce qu'on
appelle la construction du pavillon Louphoque de l'Aquarium de Québec, un
projet là aussi grandiose, Mme la Présidente,
de l'ordre d'environ 21 millions de dollars en investissements par
notre gouvernement. Ce financement représente le plus important déjà
accordé à l'Aquarium de Québec depuis la dernière décennie. La mise en service... Bravo, en effet. La mise en
service complète du pavillon est prévue pour juin 2026, donc on s'en approche,
et un aménagement majeur et complet a été nécessaire pour mettre à disposition
du projet l'espace approprié. Le projet vise une expérience immersive
des visiteurs qui pourront se promener sur les passerelles et entre les bassins
reproduisant l'habitat naturel des loutres des mers et des phoques, par
exemple, Mme la Présidente. Une vue sous l'eau exposera aussi un point de vue unique sur l'activité de ces fascinantes
créatures. Donc, un autre beau projet qui va voir le jour ici, dans la
capitale nationale.
La
Capitale-Nationale, vous l'aurez compris, c'est ce qui, finalement, nous
stimule le plus. Nous sommes quelques élus ici, en cette Chambre, à
défendre bec et ongles les projets qu'on veut voir naître, mais aussi les
projets qu'on veut voir aboutir. Donc, elle comprend bien entendu la ville de
Québec, qui est magnifique, et ses environs. Et je rappelle souvent, en tout
cas, à chaque fois que l'occasion m'en est donnée, que la Capitale-Nationale,
ce n'est pas, justement, la ville de Québec,
mais c'est aussi Portneuf et Charlevoix—Côte-de-Beaupré. C'est l'une des destinations les plus prisées au Québec, Mme la Présidente, avec plus de
4,5 millions de visiteurs annuellement. Elle représente donc une part
importante de l'industrie touristique provinciale, une part qu'il ne
faut pas négliger. Et on va continuer de travailler en ce sens pour s'assurer que, finalement, le passage dans la
Capitale-Nationale et dans la ville de Québec soit un incontournable pour l'ensemble
des visiteurs qui viendront fouler le sol québécois.
On a, bien entendu,
pour tout ça, Mme la Présidente, modernisé des infrastructures et des attraits
touristiques. Je parle, par exemple, de la rénovation et la mise en valeur du
Vieux-Québec. On a de magnifiques attraits et on aime partager à la fois la
beauté de l'architecture, mais aussi, par ce partage de la beauté de
l'architecture, on aime partager notre histoire, nos valeurs, nos traditions.
On a mis en place un programme de réhabilitation des sites patrimoniaux et on
soutient la restauration des bâtiments historiques. On veut, comme je le
disais, partager cette beauté, partager cette histoire,
mais surtout la transmettre et puis la faire aimer aux générations qui... aux
jeunes générations qui viennent découvrir, justement, cette histoire en
Amérique du Nord.
L'amélioration des infrastructures d'accueil
pour les croisiéristes est un secteur qui... puisque c'est un secteur qui
génère aussi beaucoup d'argent, Mme la Présidente, plus de
80 millions de dollars en retombées économiques. Figurez-vous
qu'il y a quelques années on s'est même heurtés à un problème, Mme la
Présidente, c'est qu'on voyait trop de navires arriver en même temps dans notre
belle capitale nationale, ce qui fait que les commerces en place ici, eh bien, n'avaient pas la capacité pour les
accueillir adéquatement et dignement. Donc, on a demandé à nos...
croisiéristes, pardon, de trouver une organisation et une planification
pour finalement lisser leur venue dans la capitale nationale et faire en sorte
que l'expérience touristique des gens qui débarquent des navires, eh bien, soit
la plus optimale possible.
On a, et ça, c'est un
sujet qui me tient particulièrement à coeur, Mme la Présidente, on a mis un accent
important sur le développement du tourisme
hivernal. On a ici une particularité, ces beaux hivers, là, qu'on a aussi envie
de partager. Donc, on a investi beaucoup d'argent pour renforcer
l'attractivité, notamment, du Carnaval de Québec, qui fêtait, l'année dernière, ses 60 années. Mais, cette année,
inspirée, finalement, de l'anniversaire de l'année dernière, on a vu que
l'organisation qui avait été mise en place en 2025 était, là encore, assez
exceptionnelle. Et les diverses activités qui s'articulent, finalement,
autour du Carnaval de Québec sont particulièrement intéressantes à la fois
pour... Moi, j'avais cette vision, avant, d'un carnaval qui était plus familial, mais aujourd'hui on se rend compte
qu'on vise toutes les générations et on est capable de satisfaire
vraiment un maximum de visiteurs autour de notre beau carnaval.
Bien
entendu, et tout à l'heure je le disais, il y a les activités dans la ville de
Québec, mais il y a ces sites hivernaux qu'on trouve un peu en périphérie de la
ville de Québec. Je parle, par exemple, de la Station touristique Duchesnay, de
l'Hôtel de Glace, qu'on a encouragé beaucoup. Dans ma circonscription, on a la
Vallée Bras-du-Nord, qui offre de plus en
plus d'activités, qu'elles soient sportives ou non, pour venir satisfaire une
clientèle de plus en plus assoiffée par des... assoiffée par des
activités qui sont toujours différentes. Donc, vraiment, vous voyez, Mme la
Présidente, qu'on est réellement dans la diversification pour essayer de
couvrir une gamme assez large, et satisfaire beaucoup... beaucoup les
visiteurs, et s'assurer que cette expérience qu'ils vont vivre ici, eh bien,
soit une expérience de laquelle ils vont se souvenir, mais surtout qu'ils vont
aller partager, lorsqu'ils vont rentrer dans le pays duquel ils sont
originaires, qu'ils vont aller partager avec
leurs amis, avec leurs connaissances pour faire en sorte que, eh bien, cet
engouement pour venir découvrir le Québec et la région de la
Capitale-Nationale soit de plus en plus fort.
On a aussi accordé
des moyens pour le programme de bonification des sentiers et des
infrastructures pour le ski de fond et la
motoneige. Vous savez, on doit aussi se préparer à une réflexion très
prochaine. Nos hivers sont de plus en plus différents, hein, la saison
de la motoneige... Moi, je sais, quand je suis arrivé au Québec, il y a
25 ans, la saison de motoneige battait son plein dès la fin décembre et
puis elle arrêtait à la fin mars. Eh bien, maintenant, cette saison, avec les changements climatiques, est de plus en
plus raccourcie. Donc, il va falloir s'interroger sur les manières de faire, justement,
pour offrir d'autres activités aux gens qui veulent venir profiter de l'hiver
ici, au Québec.
• (17 h 40) •
Le comité de travail
qui a été mis en place, justement, avec Destination Québec Cité, qui est une
organisation assez exceptionnelle, mais qui
fait preuve toujours de beaucoup d'originalité pour essayer de nous proposer
des activités différentes, on veut se
démarquer, Mme la Présidente. On veut se démarquer de ce qu'on trouve ailleurs
à l'international. On veut créer un effet wow, finalement. Et je pense
que c'est ce qu'on arrive à faire.
Je vais vous donner
quelques détails de ce qu'on a fait, justement, de ce qu'on a accompagné,
finalement, l'hiver dernier, l'ice-o-thèque à l'Agora, qui était mis en valeur
par le Village Nordik du port de Québec. On a financé proche de
250 millions... 250 000 $, pardon, dans ce projet. Le circuit
illuminations, que vous avez possiblement vu, Mme
la Présidente, qui a été créé en collaboration avec la communauté allemande de
Québec. On a là... On s'est impliqués pour un peu plus de
320 000 $ dans ce projet. Gougoune et doudoune, qui a été propulsé
par le Carnaval de Québec, ça, c'était plus
de 800 000 $, Mme la Présidente, qu'on a injectés dans ce beau
projet. Et puis cette année, c'était l'anniversaire de l'Hôtel de glace, qui a fêté ses
25 années, un quart de siècle de fierté. Et, là encore, le gouvernement a
pu accompagner les promoteurs à hauteur de 250 000 $.
Donc, vous l'aurez
compris, Mme la Présidente, on met beaucoup d'énergie pour essayer de stimuler
encore plus l'hiver, mais on met de l'énergie aussi pour essayer d'étirer les
saisons, parce qu'on sait que les périodes les plus creuses en matière touristique, eh bien, ce sont les périodes qu'on va
trouver au printemps, comme actuellement, là, on n'a pas beaucoup d'activités, finalement, qui viennent
satisfaire aux touristes. Et puis après l'automne, après cette belle saison des
couleurs, eh bien, là encore, avant que la neige s'installe, on se trouve à
faire face à une baisse de la fréquentation des touristes.
Donc, c'est là-dessus
qu'on veut travailler essentiellement, Mme la Présidente. Et, pour ça, eh
bien, on est en constante... en constante...
pas négociation, mais on s'assoit et on travaille avec le Centre des congrès du
Québec... de Québec, pardon, notamment pour essayer d'accueillir un plus
grand nombre de conférences. Et ces conférences, on voudrait qu'elles puissent se tenir ici, dans la région de
la Capitale-Nationale, en dehors de ces périodes touristiques dont je vous ai parlé
tout à l'heure.
Donc, on veut
également augmenter notre soutien aux hôtels et aux infrastructures d'accueil
pour répondre à la demande croissante du tourisme d'affaires. C'est assez
impressionnant. Je suis allé à plusieurs reprises rencontrer la direction du
centre de... Centre des congrès de Québec, et on se rend compte qu'on accueille
vraiment une multitude de congrès ici, à Québec. Bien entendu, il y a des
congrès qui sont de nature plus ludique, mais on se rend compte qu'on accueille
aussi beaucoup de congrès qui ont trait à la science et à la médecine. Bref...
Et le Centre de congrès est vraiment adapté, on a une cuisine aussi qui est assez
extraordinaire. Souvent, lorsqu'on va dans un centre de congrès et qu'on
participe justement à une activité, on ressort de là un petit peu déçu parce
qu'on se dit : L'espace était beau, mais la nourriture était bien
ordinaire. Eh bien, nous, ici, à Québec, on est capable d'offrir un espace qui
est fabuleux, mais aussi une nourriture qui est assez impressionnante au regard
du nombre de repas qui peuvent être servis en une journée.
L'objectif, Mme la
Présidente, l'objectif, finalement, de notre premier ministre, je la
trouvais... je le trouvais ambitieux il y a quelques années, lorsqu'on avait
une discussion et qu'il souhaitait qu'on puisse augmenter de 15 %, d'ici
2030, les revenus touristiques ici, au Québec, eh bien, je me rends compte
qu'on est en train d'atteindre petit à petit
cet objectif et je suis convaincu qu'on devrait y arriver prochainement. Alors,
surtout, il faut redoubler encore d'efforts, il faut se retrousser toujours les manches, mais il faut surtout, encore une
fois, faire preuve d'imagination pour s'assurer de séduire mieux encore
les gens qui viendront nous voir.
C'est la création de 3 500 nouveaux
emplois dans l'industrie touristique régionale, notamment dans l'hôtellerie et la restauration. On veut absolument renforcer
l'image de Québec comme une destination incontournable en Amérique du Nord. On veut miser, comme je le disais tout à
l'heure, Mme la Présidente, sur son patrimoine historique et aussi sur
les événements d'envergure qu'on propose.
Donc, les investissements au secteur touristique
sont essentiels. On va continuer de travailler les programmes en place. On va
continuer d'offrir un soutien accru aux régions pour développer des offres
diversifiées, que ce soit dans le domaine écotouristique, touristique
autochtone. Le tourisme autochtone, je n'ai pas eu l'occasion d'en parler, Mme la Présidente, mais c'est vraiment essentiel,
mais on a la chance d'avoir la nation huronne-wendat ici, juste à proximité.
Donc, je termine, Mme la Présidente, pour vous
dire qu'on va toujours travailler énormément pour stimuler le plus efficacement possible le tourisme de la
région de la Capitale-Nationale, mais à grandeur de notre province. Car le
tourisme, c'est un moteur économique important auquel on croit. Et je vous
remercie beaucoup pour votre attention.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, je suis prête à
entendre un autre intervenant. Mme la députée de
Sainte-Marie–Saint-Jacques, à vous la parole.
Mme
Manon Massé
Mme Massé : Merci, Mme la Présidente.
Ça me fait plaisir d'être là, cet après-midi, pour intervenir sur le
budget 2025‑2026 du gouvernement du Québec. Et je vais me restreindre,
puisque je n'ai que 10 minutes dans mon cas,
à parler de deux sujets qui me tiennent énormément à coeur, c'est-à-dire les
dossiers entourant les Premières Nations et les Inuits et les dossiers
entourant les communautés LGBTQI+.
Je veux d'entrée de jeu mettre en lumière
quelque chose que peut-être bien des gens ne savent pas concernant la réussite
scolaire des enfants autochtones. Vous savez, au Québec, bon an mal an, pour le
moment, c'est plus ou moins
3 100 élèves autochtones qui transigent de... bien, en fait, qui
participent au réseau scolaire québécois, mais, là-dessus, il y en a une
grande majorité qui font leurs premières années d'études dans leur langue sur
leur communauté et ensuite transigent vers le système public québécois. Et ça,
ça cause son lot de problèmes, son lot de défis, en fait, pas de problèmes, de défis, puisque les enfants ont à...
dans cette transition, il faut se mettre un peu en contexte, dans cette
transition entre faire ta maternelle, tes premières années d'études dans
ta langue maternelle, que tu entends sur ton territoire, que tes parents parlent, et de se retrouver à
poursuivre leurs études dans le système public, bien, ça fait que ces jeunes-là
partent avec un pas en arrière.
Et, en 2005, collectivement, on avait le
choix... on avait reconnu cet état de fait là et on avait le choix de... on
avait décidé qu'il fallait faire en sorte que ces jeunes-là aient des mesures
de soutien pour les aider dans leur réussite scolaire,
puisque, dans les faits, on le souhaite, qu'ils soient pleinement intégrés,
mais aussi et surtout qu'ils réussissent leur... c'est ça qu'on souhaite. Et, pour ce faire, bien, à partir seulement de
2022 et 2023, on a mis sur pied ces mesures-là au ministère de
l'Éducation. 2022‑2023, c'était hier, hein? 2005‑2006, c'était il y a presque
20 ans.
• (17 h 50) •
Alors, 2022‑2023, on met la mesure sur pied, une
mesure qui permet de financer du soutien spécifique aux élèves autochtones pour
leur réussite scolaire, coûte à peine plus ou moins 20 millions par année,
parce que les besoins sont grands. Et c'est quoi? Bien, c'est des services
éducatifs complémentaires, c'est du développement professionnel, de la sensibilisation, des projets ponctuels en
formation professionnelle. Bref, ce qu'on appelle la mesure 15061 dans le
langage. Alors que ça faisait à peine deux
ans qu'on avait enfin un programme, enfin une mesure, mais pouf! en janvier
dernier, 2025, elle disparaît. Et vous savez quoi? Surprise, elle ne
réapparaît pas au budget.
Ça, c'est inacceptable. On ne peut pas, d'un
côté de la bouche, dire qu'on croit en la réconciliation, qu'on veut... on
croit en l'égalité des chances, qu'on veut, de nation à nation, faire en sorte
que les Premiers Peuples aient complètement
leur place ici et, de l'autre côté, avoir conscience qu'ils ont des défis
spécifiques puis ne pas les soutenir, les aider là-dedans.
D'ailleurs, ce n'est pas... La personne la plus
critique de ça, c'est notre Vérificatrice générale, qui, elle-même, en novembre 2024, donc deux mois avant que la
Coalition avenir Québec décide de retirer cette mesure-là, la Vérificatrice générale
avait lancé un cri d'alerte pour dire comment les... la mesure qui aide nos
jeunes des Premières Nations à leur réussite scolaire, bien, cette mesure-là,
déjà... en fait, la réussite scolaire de façon générale, déjà, battait de
l'aile. Des recommandations assez, je dirais, frappantes, qu'elle nous a faites
en novembre 2024, qui nous disaient : Il faut avoir une stratégie, il faut maintenir les
interventions, il faut évaluer les modalités pour que ce soit du financement
pas seulement mois par mois, mois
après mois, mais de façon pérennisée sur une année... sur plusieurs années. Et
il faut aussi mettre en place des mesures pour s'assurer que les élèves
autochtones qui fréquentent leurs écoles et qui passent dans le réseau public
aient du soutien.
Alors donc, pour moi, si on ne mise pas sur la
jeunesse, alors que le premier ministre se targue à tour de bras de dire que c'est sa priorité, comment a-t-il
accepté que la mesure 15061 ne soit plus financée? Je ne comprends pas ça.
Motion formulant un grief
Et, à ce titre, Mme la Présidente, j'annonce que
je dépose une motion de grief, que je vais vous lire à l'instant :
«Que l'Assemblée nationale blâme sévèrement le
gouvernement de la CAQ d'abandonner la réussite éducative des élèves
autochtones et de faire fi des constats alarmants faits par la Vérificatrice
générale du Québec sur la réussite éducative des élèves autochtones.»
Alors, je réitère, la Vérificatrice... le
premier ministre nous accuse souvent, à Québec solidaire, de ne pas croire aux institutions. Bien, ici, là, il y a une
institution qui a été très claire sur combien c'est essentiel de soutenir la
réussite scolaire des enfants autochtones.
Le temps file. Je vais à mon tour filer sur mon
deuxième sujet qui me préoccupe et qui me préoccupe grandement. Et je vais vous
le faire en rafale. On se retrouve à une époque où les gens des
communautés LGBTQIA2+ sont fragilisés, sont fragilisés parce que, bien
sûr, on a un plan de lutte depuis 2023‑2024... 2023, qui va se rendre jusqu'à
2028, qui comporte son budget, mais ce budget-là, on était en droit de
s'attendre qui allait être augmenté. Puis pas parce qu'on est des fins finauds,
pas parce qu'on est meilleur que les autres, c'est parce qu'actuellement, avec
ce qui se passe au Sud, avec les retraits de droits et de services que les autres
provinces du Canada on fait auprès des personnes
de nos communautés, avec l'arrivée de M. Trump, avec la campagne
électorale qui s'en vient au fédéral avec Poilievre, avec le comité des sages qu'on n'a aucune idée de ce qui va
sortir de là parce que personne des communautés LGBTQIA2+ n'y
était, bien, Mme la Présidente, à une époque où le GRIS-Québec, en janvier
2005, vient nous dire que le malaise de penser que ton meilleur ami est
homosexuel, ce malaise-là dans nos écoles, au Québec, a doublé entre 2017 et
2024 — le
droit d'aimer qui on veut, là, c'est basique — un mois plus tard, deux mois
plus tard, Interligne fait aussi une étude
qui nous démontre qu'au niveau de la santé mentale les gens de nos communautés LGBTQIA2+
jugent que leur santé mentale est mauvaise ou très mauvaise dans plus de
28 % des cas, alors que, de façon générale, c'est 14 % des gens qui
disent que leur santé mentale ne va pas bien, alors qu'on voit une augmentation
fulgurante, 69 %, des crimes haineux ciblant l'orientation sexuelle...
Imaginez-vous, là, il y a 69 % de plus entre 2023 et... entre 2022 et 2023, plus de crimes ciblant les personnes
ayant une orientation sexuelle différente. Et là on parle juste des cas qui
ont été dénoncés à la police. 37 % de ces cas-là, c'est des... c'est sur
l'identité ou voire même l'expression de genre.
Alors, Mme la Présidente, vous comprendrez que
les choix qui sont faits dans ce budget-là, ils sont politiques. Et moi et les gens de ma communauté, on
s'attendait à ce que le plan de lutte qui a été adopté il y a deux ans voie
plus d'argent et... plus d'argent pour se réaliser, et ce qui me fait
dire, en terminant, que, dans les faits, je pense qu'il serait vraiment temps
qu'on ait un ou une ministre responsable des dossiers de 2SLGBTQIA+ au Québec. Merci,
Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons avec Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Je dirais... Habituellement, je dis que c'est un plaisir pour moi d'intervenir sur un projet de loi ou un
élément d'importance en législature, mais, j'avoue, c'est avec une grande
déception que j'interviens, là, comme vous savez sans doute, sur le budget...
le sixième budget déficitaire déposé par le gouvernement caquiste.
Parce qu'on
sait, tout le monde l'a dit, tout le monde l'a entendu, la CAQ gaspille notre
argent. Ils nous démontrent encore une fois, année après année, après
année, qu'ils ne savent pas comment gérer l'argent des Québécois. Ça, c'est clair. C'est un gouvernement récidiviste parce que
ce n'est pas la première fois, c'est la deuxième fois, là, on est rendu que
c'est la sixième fois qu'on fait face à un budget irresponsable, puis c'est la
matière de la mauvaise gestion des fonds publics.
On sait, puis
c'est particulièrement grave... L'année passée, c'était grave. Là, on parlait
de 11 milliards de dollars en
déficit, mais là on est rendus une autre année, puis c'est encore plus élevé.
Alors, encore une fois, d'une grande inquiétude, parce qu'il y a plus de
déficits que de services maintenant pour les Québécois. Il y a un manque
d'éducatrices qualifiées criant dans le réseau de services de garde
éducatifs. Il y a une incapacité de ce gouvernement de convertir le réseau
suite à une promesse, une incapacité de même compléter le réseau. Des coupures
gênantes, vraiment gênantes et historiques en matière de sécurité publique, du
jamais vu, mais... malgré la hausse de violence que nous voyons à travers la province
en entier.
Puis qu'est-ce qu'ils font, ce gouvernement?
Parce qu'ils sont très bons pour blâmer tout le monde. Ça fait que, là, maintenant, c'est la faute de Donald
Trump, c'est pour ça qu'on travaille de cette manière, mais il refuse d'assumer
sa propre déficience, parce que c'est vraiment ça, on fait face à beaucoup de
difficultés.
Il y a des exemples du gaspillage, là, puis il y
en a plein, mais là j'ai très peu de temps, ça fait que je ne pourrai pas faire
une liste complète, mais notamment Northvolt avec un 710 millions de
dollars perdus. C'est un... Ils ont gagé avec
notre argent. Le fiasco de SAAQclic qui est présentement à 500 millions de
dollars, puis, c'est clair, ça va dépasser du coût qui est déjà
planifié, encore une fois du gaspillage. Les chèques électoralistes qui ont été
envoyés avant la dernière campagne, en 2022,
qui était 6,7 milliards de dollars, presque... bien, plus que la
moitié du budget déficitaire que nous avons vu l'année passée. Puis
c'est pour dire, là, parce que c'est totalement ridicule, le match L.A. Kings
qui ont coûté les Québécois pas loin de 6 à 7 millions de dollars.
Moi, je
connais des organismes communautaires, entre autres dans ma circonscription de Westmount—Saint-Louis, qui auront voulu absolument
avoir accès à cet argent-là. Moi, dans mon comté, je n'ai aucune école publique
francophone au centre-ville de Montréal. Tout cet argent-là aurait pu
être utilisé pour des services publics, pour aider les Québécois et leurs enfants qui paient des taxes, mais malheureusement
ils sont mis de côté pour des choix irresponsables d'un gouvernement qui est en
train de couper tout ce qui est service public pour les Québécois.
• (18 heures) •
Tu sais, je
parlais... c'est un déficit historique de 13,6 milliards de dollars. Puis
c'est intéressant parce que, j'écoute les collègues qui interviennent,
évidemment, je pourrais parler longtemps de mes dossiers, mais, oui, c'est
vrai, pour le dossier 2SLGBTQIA+, ils sont les perdants dans ce budget.
Puis c'est dommage, parce que c'est une communauté hypervulnérable qui
souhaite que faire du bien, qui souhaite se rassembler autour d'eux pour aider eux-mêmes.
Puis, en aidant eux-mêmes, bien, regarde, ça va juste aider tout le monde.
Mais, regarde, le gouvernement préfère dépenser 1 million de dollars
sur un comité de sages, puis ça, c'est juste pour les salaires, quelque chose
qui est inutile, pas nécessaire. C'est aussi
du gaspillage. Et j'en connais plein, d'organisations, encore une fois, à Westmount—Saint-Louis ou ailleurs, adjacent à mon comté, qui auront bénéficié de cet argent
qui est essentiel pour aider les personnes vulnérables.
Quand on parle de services de garde, services de
garde éducatifs à l'enfance, malgré l'engagement préélectoral fort, en octobre
2021, d'offrir une place à chaque enfant... Puis là on disait : Regarde,
là, on a... on va compléter le réseau et on va convertir toutes les garderies
privées pour assurer que tous les Québécois vont avoir accès à une place
subventionnée, chances égales pour tous. Franchement, Mme la Présidente, même
le premier ministre a dit : Ah! on va
faire ça dans trois ans. Ça, c'était hier. La date due pour ça, c'était le 31 mars,
hier. On va faire ça en trois ans. Trois ans, là, c'est long.
Ça, là, ça, c'est des promesses rompues aux Québécois
parce qu'ils ont gaspillé l'argent ailleurs. Puis, je ne sais pas, tout le monde qui écoute ça... mais
doivent être tannés de ce discours-là. C'est des promesses rompues par-dessus
des promesses rompues. Tu sais, si on regarde le... juste qu'est-ce qui se
passe dans ce réseau, l'année passée, on a dit :
On va convertir 1 000 places, là, cette année, un autre 1 000
places. Il nous reste, Mme la Présidente, 59 000 places à convertir. À ce rythme-là, ça va prendre
50 ans pour convertir le réseau. Ça fait qu'on n'aura jamais cette équité
pour ceux qui souhaitent convertir. Puis ça, là, ce n'est pas... c'est
de ne pas oublier qu'il nous reste 16 000 places à compléter. Elles sont en construction. Bien, en construction,
là, ça ne veut pas dire qu'elles sont prêtes à livrer, ça peut dire que j'ai
juste octroyé, j'ai dit oui à une demande, à un contrat, mais ce n'est pas en
train de se construire... puis avoir une place l'année prochaine pour les
tout-petits qui en ont besoin.
Mme la Présidente, si je fais un survol juste
dans sécurité publique, sécurité publique, là, c'est historique, on a vu une diminution de 17 % du budget pour la
SQ pour la surveillance du territoire, 19 % du budget pour lutter contre
la criminalité, 60 % du budget coupé pour la sécurité civile et la
sécurité incendie. Au total, le budget de la sécurité publique diminue de 13,7 % cette année. C'est historique. On n'a
jamais vu une telle coupure, surtout que depuis... entre 2018 et 2024, on a vu une croissance de violence
de 130 %. 130 %, mais, aïe, on va couper dans le budget de sécurité
publique.
On a toujours des problèmes d'état mental
perturbé, et c'est de... à cause des problèmes d'état mental perturbé que,
malheureusement, la sergente Maureen Breau a perdu sa vie tragiquement, mais
ça, ce n'est toujours pas réglé, Mme la Présidente. Comment on va engager des
policiers si nous sommes en train de couper dans le budget de sécurité publique? Mme la Présidente, il y a eu des
demandes prébudgétaires pour aider ces groupes qui ont été carrément ignorées,
tassées, mises de côté par le gouvernement caquiste.
Motion
formulant un grief
Et, pour cette raison, Mme la Présidente, je
vais déposer la motion de grief :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour avoir
sabré les budgets en sécurité publique alors que le Québec est confronté
à une augmentation importante de violence et de sinistres.»
Parce que, oui, les sinistres aussi, Mme la
Présidente, on s'en souvient très bien, je pense, tout le monde, le mois d'août
l'année passée. Il y a beaucoup des Québécois, encore une fois, qui se sont
retrouvés sans de l'aide du gouvernement, même pas une oreille d'écoute, parce
que, là, on va faire une promesse sur la place publique, puis là on va retirer cette promesse. C'est des promesses
rompues. Les gens sont confus, ils ne savent pas où tourner pour avoir
de l'aide, surtout quand on parle des services publics.
Ce qu'on souhaite, ce que les Québécois
méritent, c'est un plan libéral, un plan libéral qui parle de produire, construire et servir. Parce que, vous savez quoi,
Mme la Présidente, la seule formation politique qui est une vraie formation
politique qui est là pour l'économie, c'est le Parti libéral du Québec. Merci,
Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Votre motion est déposée
sous réserve de sa recevabilité, bien sûr.
Donc, je suis
prête à entendre un autre intervenant ou intervenante. Et, Mme la députée de
Laporte, je vous cède la parole.
Mme Isabelle
Poulet
Mme
Poulet : Merci, Mme la Présidente. Alors, l'élaboration
d'un budget nécessite une anticipation minutieuse des investissements
que nous prévoyons pour l'année à venir, ainsi que pour les années suivantes
tout en évaluant les revenus disponibles
pour financer ces projets. Cette planification devient encore plus complexe
dans un contexte où un partenaire économique majeur du Québec reste incertain.
Je tiens donc à saluer le travail du ministre des Finances et des équipes du
ministère qui doivent composer avec cette incertitude. L'approche retenue
semble réaliste et prépare le terrain pour des années économiquement plus
difficiles, mais il est hors de question de laisser les Québécoises et les Québécois dans
l'incertitude. Ce budget présente plusieurs initiatives articulées autour de
trois grands axes : stimuler la création de richesse, soutenir les
Québécois, améliorer le régime fiscal.
Je vais
maintenant m'attarder sur quelques mesures qui m'ont particulièrement marquée
dans la section consacrée au soutien des Québécois. Depuis 2018, notre
gouvernement a mis en place une série de décisions visant à aider les personnes les plus touchées par les turbulences
économiques tout en minimisant le fardeau des Québécois. Rappelons-nous
certaines des réalisations qui ont fait du bien à la population, par exemple,
la baisse des impôts pour les deux premiers paliers,
la gratuité des deux premières heures de stationnement dans les hôpitaux ainsi
que l'augmentation des prestations d'aide sociale, pour ne citer que ces
quelques mesures. Ce sont des actions concrètes qui ont un réel impact et qui
viennent en aide à tellement de monde.
Je veux aussi vous parler de l'adaptation du domicile
qui est devenue un enjeu majeur face aux défis posés par l'évolution démographique, notamment le vieillissement de la
population et l'augmentation du nombre de personnes en perte
d'autonomie. Les projections de l'Institut de la statistique du Québec
indiquent que la proportion de personnes âgées de 65 ans et plus passera
de 21,7 % actuellement à 24,4 % en 2050. De plus, la proportion des
personnes âgées de 85 ans et plus
doublera presque, passant de 2,6 % à 5,7 % durant la même période.
Cette situation exerce une pression accrue
sur le système de santé et des services sociaux en raison des besoins
croissants en infrastructures, en main-d'oeuvre et en services de soins à
domicile et de longue durée. Dans ce contexte, l'adaptation du domicile
apparaît comme une solution permettant aux personnes ayant des besoins spécifiques
de rester dans leur résidence.
Dans le cadre du budget 2025‑2026, le
gouvernement reconnaît l'importance de maintenir le filet social des Québécois vulnérables et de protéger leurs
finances. Il prévoit un investissement de 302 millions de dollars sur
cinq ans pour soutenir l'accès au
logement, avec une attention particulière à la préservation du parc de
logements à loyer modique, l'adaptation
des domiciles et la réponse aux besoins urgents en matière de logement. Plus
précisément, 74 millions seront consacrés sur cinq ans pour
répondre aux besoins de certains ménages ayant des conditions particulières,
notamment les personnes handicapées. Ce montant inclut 38 millions en 2025‑2026
pour prolonger le programme d'adaptation de domicile
qui aide les propriétaires à adapter leur logement pour le rendre accessible
aux personnes handicapées. 37,7 millions sur cinq ans pour créer 1 000 nouvelles unités de supplément
au loyer destinées à des ménages ayant des besoins urgents, à des jeunes sortant des services de protection de
la jeunesse ou à des personnes en situation d'itinérance ou risquant de le
devenir.
Mme la Présidente, une mesure importante pour
les familles endeuillées est également incluse dans ce budget. Le gouvernement
annonce le prolongement de l'allocation famille pour les parents ayant perdu un
enfant mineur. Désormais, le Directeur de l'état civil informera directement
les autorités compétentes après un décès, évitant ainsi aux parents de devoir faire cette démarche eux-mêmes dans une période
déjà extrêmement douloureuse. Pour cette nouvelle mesure, je félicite ma collègue la députée de
Soulanges pour avoir sensibilisé le premier ministre, le ministre des Finances
et la ministre de la Famille à l'importance de soutenir les familles endeuillées.
Cette mesure est le fruit d'un travail de plusieurs mois. Alors, je souhaite... je transmets toutes mes
félicitations à la députée de Soulanges, notre chère collègue.
• (18 h 10) •
Les organismes communautaires jouent un rôle
essentiel chez nous, dans Laporte et partout ailleurs au Québec, en fournissant des services indispensables tels
que l'aide alimentaire, le soutien au logement et l'accès aux soins de santé.
Ces dernières années, le gouvernement a consenti des augmentations historiques
du financement alloué aux organismes communautaires,
particulièrement à ceux soutenus par le Programme de soutien aux organismes
communautaires, le PSOC, dans le secteur des services de la santé et des
services sociaux. En effet, l'enveloppe annuelle du PSOC, qui bénéficie à plus
de 3 400 organismes, a plus que doublé en 10 ans, atteignant
1,1 milliard de dollars pour l'année 2025‑2026. En additionnant
les investissements précédents et ceux du budget actuel, le soutien total aux
organismes communautaires atteindra 2,2 milliards de dollars pour la
même période.
Dans la
circonscription de la Laporte, plus de 280 000 $ ont été attribués
directement aux organismes communautaires dans l'enveloppe du PSOC. À cela
s'ajoutent 75 millions pour le transport collectif à Longueuil, 2,6
millions pour la piscine Alexandra à Saint-Lambert, 2,8 millions
pour le transport électrique, 29 millions pour l'agrandissement de l'école
Marie-Victorin à Brossard, 1,2 million
pour l'organisme La Traversée et 2,3 millions pour le CPE Les jolis... Les
Joyeux Calinours.
Mme la
Présidente, les bénévoles sont également au coeur de ces organismes, sans
lesquels leur fonctionnement serait impossible. C'est pourquoi le budget 2025‑2026
prévoit des investissements de 12 millions de dollars pour
prolonger la bonification du Programme soutien à l'action bénévole, le PSAB,
qui vise à encourager l'engagement citoyen et la participation des organismes.
On voit bien
que, partout dans le monde, ces dernières années, l'augmentation du coût du
panier d'épicerie frappe fort. Ça touche particulièrement les ménages
les plus vulnérables. Par conséquent, des ressources supplémentaires sont
nécessaires pour répondre aux besoins croissants de cette population en matière
de soutien alimentaire.
Dans le cadre
de ce budget, le gouvernement prévoit notamment 24 millions de
dollars sur deux ans pour renforcer le financement des banques
alimentaires du Québec afin de faciliter l'achat des denrées et de répondre à
l'augmentation significative de la demande et des coûts alimentaires, dont
15,5 millions pour cette année. 3 millions sur trois ans, dans le
cadre du Plan québécois des infrastructures 2025‑2035, pour améliorer les
infrastructures et l'approvisionnement du réseau
des banques alimentaires du Québec. Cette initiative me semble tout à fait
pertinente. Des installations améliorées pour plusieurs organismes
permettront de mieux répondre aux besoins croissants de la population.
Personnellement,
à titre de député de Laporte, j'ai réuni pas mal de monde en octobre dernier,
soit 200 personnes préoccupées par la sécurité alimentaire, des
gens de terrain, dans le cadre du sommet alimentaire en économie sociale de la
Montérégie qui s'est tenu à Longueuil.
Des voix : ...
Mme
Poulet : Merci. Ensemble, on a exploré des solutions
concrètes permettant de mieux utiliser les ressources déjà disponibles pour remplir davantage
d'assiettes souvent trop vides. Je vous donne un exemple que j'aime, la création
du Pôle logistique alimentaire territorial, le PLAT. Une mise en commun
notamment... C'est une mise en commun notamment au niveau des ressources,
autant pour les cuisines collectives, le transport des denrées et l'entreposage.
Je suis fière d'avoir pu réunir autant
d'acteurs du milieu et des ministres. Je suis optimiste devant les solutions
mises de l'avant et de la suite du sommet.
Mme la Présidente, je vais conclure en abordant
les investissements dans le secteur bioalimentaire.
Parmi les
mesures totalisant 5,4 milliards de dollars pour stimuler la création
de richesse et renforcer la compétitivité de nos entreprises, ce sujet
mérite une attention particulière.
Une partie de
ces investissements, soit 759 millions, est destinée à dynamiser
l'économie des régions en valorisant nos matériaux, minéraux critiques
et stratégiques, en soutenant le secteur forestier, en continuant de soutenir
le secteur touristique et en favorisant le développement du secteur
bioalimentaire.
Plus
précisément, il est prévu un financement de 202 millions de dollars
sur cinq ans, dont 38 millions en 2025‑2026.
Ce rôle joue un rôle... Ce secteur joue un
rôle crucial dans l'économie du Québec, notamment en contribuant à la mise en
valeur du territoire et au développement des régions.
Pour la mise en oeuvre de la politique
bioalimentaire 2025‑2035, le gouvernement prévoit un investissement
additionnel de 60 millions de dollars sur cinq ans. Ainsi, en tenant
compte des fonds déjà disponibles, le ministre... le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation disposera de
225 millions de dollars pour la politique bioalimentaire 2025‑2026
et en 2026‑2027 et d'un total de plus de 1 milliard de dollars sur cinq
ans. La nouvelle politique couvrira la
période 2025‑2035, aura pour objectifs principaux d'accroître la
productivité et la compétitivité du secteur,
tant sur les marchés locaux qu'internationaux, valoriser le potentiel des
territoires et des acteurs bioalimentaires, intensifier la réponse aux
changements climatiques et encourager l'adoption de pratiques durables,
renforcer la collaboration entre les différents acteurs du secteur et stimuler
l'innovation.
Somme toute, nous sommes en présence d'un budget
réaliste, qui renferme de nombreuses actions concrètes qui auront un réel
impact sur la qualité de vie de nos citoyens. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, je suis prête à reconnaître une autre intervenante.
Mme la députée d'Outremont... de Mont-Royal—Outremont.
Mme Michelle
Setlakwe
Mme Setlakwe : Merci, Mme la
Présidente. Le dépôt de ce budget confirme ce que de plus en plus de Québécois
ressentent, le gouvernement de la CAQ a perdu le contrôle des finances
publiques avec une dégradation des services essentiels auxquels la population a
droit. Pour un sixième budget déficitaire consécutif, avec 13,6 milliards
de déficit cette année et un cumul de près de 100 milliards en nouvelle
dette d'ici 2026, on aurait pu s'attendre à une vision claire, à des résultats
concrets, mais, dans les dossiers que je suis, ce que je constate, c'est une
série d'abandons.
Commençons par l'enseignement supérieur. Le
budget 2025‑2026 est une immense déception pour nos cégeps et nos
universités. À la lecture de ce budget, il semble que la ministre ait rencontré
des difficultés à faire valoir les priorités de son réseau auprès de son collègue
des Finances.
La Fédération des cégeps a exprimé une profonde
inquiétude. Avec une augmentation limitée à 2,1 %, les cégeps se
retrouvent devant des choix difficiles. Le gel de recrutement, le plafond des
heures rémunérées et l'absence de nouvelles mesures pour répondre à la
croissance de la population étudiante mettent en péril la réussite éducative.
La fédération demandait 600 millions pour 2025‑2026 pour répondre aux
besoins immédiats. Le gouvernement n'en accorde
que 70 millions pour cette année et 521 millions d'ici 2035, un
horizon beaucoup trop éloigné. Le manque de soutien affecte aussi la formation continue, essentielle
pour la requalification de la main-d'oeuvre. Et, même si une indexation de
l'aide financière de 45 millions sur cinq ans est prévue, cela ne suffit
pas à compenser la précarité financière croissante.
La Fédération étudiante collégiale du Québec
est, elle aussi, très critique. Elle dénonce une hausse budgétaire nettement
insuffisante ainsi qu'un silence complet sur les besoins criants des étudiants.
Aucune bonification à la bourse Parcours, rien pour les stages, aucune mesure
contre l'insécurité alimentaire, qui touche près de 40 % des étudiants.
Le Bureau de coopération interuniversitaire,
pour sa part, déplore le gel de financement des universités. Ce gel forcera des compressions alors que les
établissements doivent absorber l'inflation et honorer des ententes salariales.
À cela s'ajoute une perte de revenus
autonomes de 200 millions de dollars sur deux ans, liée à la baisse de
la population étudiante internationale
que le gouvernement a lui-même créée en faisant adopter le projet de loi n° 74
sur les étudiants internationaux, alors que nous avions soulevé cette
problématique en commission parlementaire. Quel gouvernement affaiblit ses
universités, Mme la Présidente? Eh bien, il semblerait que c'est le
gouvernement de la CAQ.
L'Union
étudiante du Québec s'insurge, quant à elle, contre une réduction directe de
31 millions de dollars dans le financement universitaire, en plus de
l'absence de soutien à la recherche universitaire. Elle demandait une bonification
des bourses du Fonds de recherche du Québec
pour soutenir nos chercheurs de la relève. Le gouvernement a ignoré cet appel.
• (18 h 20) •
Au niveau des
affaires municipales, le budget 2025‑2026 révèle un désengagement déconcertant du
gouvernement envers les municipalités, particulièrement en matière
d'infrastructures. L'Union des municipalités du Québec déplore une
baisse importante de la part des infrastructures municipales dans le Plan
québécois des infrastructures. Alors qu'elle représentait
11,3 % du PQI en 2021, elle n'en représente plus que 4,3 %
aujourd'hui, soit 7 milliards sur un total de 164 milliards, cela alors que le déficit de maintien d'actif
atteint 45 milliards de dollars, notamment dans les réseaux d'eau.
C'est une erreur stratégique, un manque clair de prévisibilité et de vision à
long terme.
Investir dans les
infrastructures municipales, c'est non seulement résorber le déficit de
maintien d'actif, mais c'est aussi permettre aux villes de répondre à la crise
du logement. On demande aux municipalités de densifier, d'accélérer les projets
d'habitation, d'accueillir plus de familles, mais les infrastructures de base
ne suivent pas. L'eau, les égouts, les routes,
tout cela est essentiel, notamment afin de rendre possible le développement
résidentiel. Or, en pleine crise du logement, freiner ou retarder ces
investissements, c'est tout simplement un non-sens, Mme la Présidente. C'est un message que je martèle et l'UMQ l'a encore
rappelé, il faut cesser de voir les infrastructures municipales comme des dépenses
et les reconnaître pour ce qu'elles sont, des leviers essentiels pour le
développement durable, l'abordabilité du logement et la résilience climatique.
Pendant ce temps, les
villes et municipalités du Québec, de véritables gouvernements de proximité,
doivent faire plus avec moins. Elles sont pourtant en première ligne pour
répondre à la crise du logement, à l'itinérance, à la sécurité publique, à la transition écologique, et j'en passe. La
Fédération québécoise des municipalités va dans le même sens. Elle
déplore également le recul du financement dédié aux infrastructures
municipales, mais elle souligne également l'absence de soutien dans plusieurs
domaines clés pour les municipalités de petite et moyenne taille. Aucun plan concret pour le logement en région. On met fin au
financement des programmes de rénovation et d'adaptation à domicile en catimini, les mesures sont inadéquates pour les
infrastructures sportives, la voirie locale ou encore pour le développement
économique des PME locales. Ce sont autant de leviers qui auraient permis de
dynamiser nos milieux et de répondre aux besoins criants des citoyens.
En matière de
cybersécurité et numérique, le budget n'est pas à la hauteur des défis.
Pourtant, après le fiasco SAAQclic, qui a coûté 1,1 milliard de
dollars en fonds publics, dont 500 millions en dépassements de coûts, on
était en droit de s'attendre à plus. Or, le
ministère de la Cybersécurité et du Numérique voit ses dépenses fondre de
23 %. Aussi, qu'en est-il des défis liés à notre souveraineté
numérique? Aucun plan sérieux n'est présenté. Il est inquiétant de voir nos données massivement hébergées à l'étranger.
C'est l'équivalent de mettre ses biens précieux dans un coffre-fort plus
ou moins blindé.
Cette inquiétude est
d'autant plus réelle dans le contexte actuel de guerre commerciale. Nous sommes
ainsi plus vulnérables puisque nos données
sont assujetties aux réglementations d'autres pays. Nous devons développer
l'expertise québécoise, ce que la CAQ n'a pas priorisé. Il est urgent et
crucial que la CAQ revoie ses pratiques car nos données ont une valeur
inestimable. Le gouvernement doit être proactif et transparent dans ce dossier
qui est devenu prioritaire, Mme la Présidente. Nous demandons donc au nouveau
ministre de déposer rapidement un plan afin d'éliminer notre dépendance
numérique face aux Américains.
Dans
ma circonscription de Mont-Royal—Outremont, les effets de ce budget sont bien réels. Alors
qu'une école primaire dans le secteur
du triangle est attendue depuis de nombreuses années par les résidents, les
groupes communautaires et l'ensemble du quartier, nous avons appris en
février dernier que le projet est mis sur pause. Cette décision, qui découle
d'une mauvaise planification budgétaire du gouvernement caquiste, ramène toute
une communauté à la case départ. Pourtant, la collaboration et la mobilisation
de tous les acteurs, milieux scolaires, élus municipaux, citoyens et organismes
avaient permis de faire avancer ce projet de longue haleine. Ce recul est non
seulement un dur coup pour les familles, mais il nuit également à la
francisation, particulièrement dans un arrondissement comme Côte-des-Neiges, véritable terre d'accueil pour les nouveaux
arrivants. Quand on met en pause une école dans un quartier comme celui-là, on
freine l'intégration dans la société québécoise, on démontre une déconnexion
des besoins réels sur le terrain.
Parlons
aussi de l'aide alimentaire, un besoin en forte croissance avec la hausse du
coût de la vie. Dans Mont-Royal—Outremont, l'organisme MultiCaf fait un
travail remarquable. Pourtant, les sommes annoncées dans le budget sont nettement insuffisantes. Sur le terrain, on
déplore l'inaction du gouvernement face à la lutte à la pauvreté. La CAQ avait
l'occasion, dès le début de son mandat, de poser des gestes structurants alors
que les finances étaient favorables. Elle a
manqué ce rendez-vous, et aujourd'hui, on se retrouve dans une situation très
précaire, parce que les investissements n'ont pas été innovants ni
soutenus, et MultiCaf souffre de ce sous-investissement.
Dans
ma circonscription, des universités qui font notre fierté sont touchées par les
mauvaises décisions de la CAQ. Pensons à l'Université de Montréal, HEC
Montréal et Polytechnique Montréal. Les restrictions sur le recrutement des
étudiants et enseignants internationaux nuisent non seulement au rayonnement de
nos universités, mais aussi à leur compétitivité
dans la course mondiale aux talents. Mme la Présidente, ce budget échoue à
trois missions fondamentales : produire,
construire et servir. Les Québécois méritent un budget rigoureux, réaliste et
tourné vers l'avenir. Ce n'est pas ce que le budget 2025‑2026 leur
offre.
Motion formulant un grief
Et c'est pourquoi,
Mme la Présidente, je dépose la motion de grief qui se lit comme suit :
«Que l'Assemblée
nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour son improvisation et
son budget 2025‑2026
qui, avec ses compressions, fragilisent l'enseignement supérieur et fait perdre
du terrain à nos cégeps et à nos universités.»
Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Votre motion de grief est déposée sous réserve de sa
recevabilité.
Donc, nous allons poursuivre. Mme la députée de
Vimont, à vous la parole.
Mme Valérie Schmaltz
Mme Schmaltz : Merci, Mme la
Présidente. Je n'ai pas beaucoup de temps, donc je vais pouvoir continuer demain. J'ai un bon deux minutes, bon, mon Dieu,
non, je n'ai vraiment pas beaucoup de temps. Permettez quand même de commencer et puis de m'exprimer sur le
budget 2025‑2026 qui introduit une réforme majeure du Régime de
rentes du Québec, RRQ, afin de renforcer la protection financière des
travailleurs qui ont subi un accident de travail.
Jusqu'à présent, seules les personnes qui
étaient reconnues invalides par la RRQ pouvaient bénéficier d'une exemption des
pénalités en cas de retraite anticipée. Avec cette nouvelle mesure, cette
exemption est désormais étendue aux
travailleurs déclarés invalides par la Commission des normes, de l'équité, de
la santé, sécurité du travail, CNESST. Ce changement marque une avancée
importante vers une équité plus grande pour les travailleurs blessés en
reconnaissant les réalités vécues pour ceux qui sont déjà fragilisés par un
accident de travail. Permettez-moi d'ailleurs de prendre un petit moment pour
exprimer toute mon empathie pour les témoignages, les rencontres que j'ai eues
à mon bureau à ce sujet-là, des rencontres assez émouvantes. Alors, je tiens
vraiment à exprimer mon empathie puis je pense que certaines personnes vont se
reconnaître.
Avant cette réforme, les travailleurs victimes
d'un accident de travail se retrouvaient souvent désavantagés, lorsqu'ils prenaient leur retraite plus tôt que
prévu, par la RRQ. Ceux qui étaient déclarés invalides par la CNESST, mais
non reconnus comme tels par la RRQ, subissaient une réduction de leur rente de
retraite, s'ils la demandaient avant l'âge
de 65 ans. Ce genre de situation laissait beaucoup de travailleurs dans
une impasse, contraints souvent, malheureusement, de choisir entre leur santé et leur sécurité
financière. Cette réforme vient combler une lacune qui pesait lourdement sur
leur avenir. Désormais, la nouvelle
mesure garantit que toutes les personnes ayant une incapacité permanente
reconnue par la CNESST seront
exemptées de ces pénalités, à l'instar de celles dont l'invalidité est reconnue
par la RRQ. Cette harmonisation vise
à corriger une incohérence... d'une incohérence du système et à assurer un
traitement plus juste des travailleurs ayant subi un accident de
travail. Cette volonté réelle de corriger une injustice qui durait depuis trop
longtemps permet de remettre l'humain au centre du système.
Je pense que j'ai presque terminé ou on est sur
la... Bon, voilà. Alors, bon, bref, de toute façon, je vais avoir l'occasion,
donc, comme je l'ai mentionné tantôt, de continuer demain et surtout de pouvoir
faire la promotion de cette réforme, d'ailleurs, qui rend, je pense, beaucoup
de gens très heureux, désormais. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc, comme vous l'avez dit, Mme la députée de
Vimont, vous allez pouvoir poursuivre votre allocution lorsque nous
allons reprendre sur le débat.
Ajournement
Donc, compte tenu de l'heure, les travaux sont
ajournés au mercredi 2 avril 2025, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 18 h 30)