(Neuf
heures quarante minutes)
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Bonjour
à toutes, bonjour à tous. Prenez place. Nous allons débuter nos travaux.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Nous
sommes à la rubrique Déclarations des députés, et la première déclaration
revient à M. le député de Saint-Jean.
Rendre
hommage à M. Renel Bouchard
M. Louis
Lemieux
M. Lemieux :
M. le Président, je veux vous présenter M. Renel Bouchard, qui est dans
nos tribunes, parce que je vais lui remettre cette semaine la Médaille du
député de l'Assemblée nationale pour ses 50 ans de journalisme, qui, comme on le dit, mène à tout, et, dans son cas, ça
a été à la tête d'Icimédias, qui regroupe plus d'une vingtaine d'hebdomadaires
régionaux au Québec, dont le réputé Canada français, le deuxième plus
vieux journal francophone publié en Amérique du Nord, depuis 1860, si on
remonte jusqu'aux racines du tout début.
Renel a été président
d'Hebdos Québec, puis de la fondation des hebdos du Québec. D'ailleurs, ce
soir, j'irai l'applaudir au gala annuel d'Hebdos Québec, qui soulignera une
carrière bien remplie, de la machine à écrire jusqu'à la présidence du conseil d'administration. Mais il est aussi devenu un
pilier des régions et de notre région, le Haut-Richelieu, parce qu'il a
été de tous les combats, comme défenseur mais aussi comme acteur social,
politique et économique.
Au nom de tous mes
concitoyens du comté de Saint-Jean, bravo, et merci, Renel.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. Bouchard. Merci pour votre présence ici, à l'Assemblée nationale,
aujourd'hui.
La prochaine
déclaration revient à Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
Souligner
le 20e anniversaire du Centre Philou
Mme Michelle
Setlakwe
Mme Setlakwe :
M. le Président, je tiens, aujourd'hui, à souligner le
20e anniversaire du Centre Philou, un organisme unique de mon comté,
fondé par Mme Diane Chênevert.
Depuis
2005, le Centre Philou offre du répit, du développement et de l'accompagnement
aux enfants polyhandicapés et leurs familles avec une compassion et une
humanité exemplaires. Avec Habitat Philou, qui sera inauguré sous peu,
l'organisme franchit une nouvelle étape en offrant un milieu de vie permanent,
adapté et digne pour ces jeunes adultes.
Grâce à l'engagement
indéfectible d'une équipe en or, de nombreuses familles ont pu souffler,
espérer et retrouver une qualité de vie trop souvent compromise. Le
Centre Philou, c'est bien plus qu'un centre, c'est un lieu d'amour, d'inclusion
et de dignité.
Merci,
Diane, pour ta vision, ton courage et ces 20 années de dévouement. Merci à
toute l'équipe. Longue vie au Centre Philou! Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Mont-Royal—Outremont. Et je reconnais maintenant Mme la députée
de Hull.
Souligner
le 50e anniversaire de la chute de Saigon
Mme Suzanne
Tremblay
Mme Tremblay :
M. le Président, je tiens à prendre un moment pour souligner le
50e anniversaire de la chute de Saigon, survenue le 30 avril 1975.
Cet événement a
marqué la fin de la guerre du Vietnam et a forcé des millions de personnes à
fuir la répression et la misère.
Nous nous souvenons
de la détresse des familles brisées, de la peur dans leurs regards et de
l'espoir qui les portait vers des rivages inconnus. Des femmes et des hommes,
sur des embarcations de fortune, ont pris la mer, guidés par la volonté de
survivre et de retrouver leur liberté.
Aujourd'hui,
les personnes québécoises d'origine vietnamienne font désormais partie
intégrante de notre société. Leur contribution à la croissance
économique et à la vitalité du Québec est remarquable. Ils ont aussi
profondément enrichi notre culture par leur diversité et la richesse de leur
parcours.
En
honorant leur courage et la ténacité des réfugiés vietnamiens, nous réaffirmons
notre engagement envers une société inclusive et solidaire. Cet anniversaire
est non seulement une occasion de mémoire, mais aussi un appel à continuer de
défendre nos idéaux de démocratie, de paix et d'égalité pour tous.
Félicitations à toute la communauté vietnamienne
pour ses réalisations exceptionnelles des 50 dernières années! Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Hull. Et je cède maintenant la parole à M. le député
de Taschereau.
Souligner
le 35e anniversaire du Regroupement des cuisines collectives du Québec
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont :
M. le Président, cette année, le Regroupement des cuisines collectives du
Québec fête son 35e anniversaire.
Le regroupement
représente les cuisines collectives du Québec afin de promouvoir l'autonomie
alimentaire et le droit à l'alimentation. Alors que des milliers de foyers
peinent à joindre les deux bouts, il permet d'assurer un financement adéquat
des cuisines collectives et une vie associative forte, pour que des milliers de
gens puissent se nourrir adéquatement chaque jour.
Une cuisine
collective, c'est bien plus qu'un moment pour cuisiner. C'est un filet social,
c'est une communauté tissée serrée, et aussi la promotion de la santé et la
saine alimentation.
Le regroupement
représente 1 223 cuisines membres, qui ont permis de nourrir
17 428 personnes grâce à 826 000 portions cuisinées. Ces
chiffres témoignent de l'impact concret des cuisines collectives sur nos
communautés.
Je tiens à féliciter
le Regroupement des cuisines collectives du Québec pour ces 35 années à
promouvoir des valeurs de dignité, d'équité et de justice sociale.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Taschereau. La parole revient maintenant à Mme la députée
de Saint-François.
Rendre
hommage au Dr Wayne Smith
Mme Geneviève
Hébert
Mme Hébert :
M. le Président, le Dr Wayne Smith cumule plus de 50 ans comme
urgentologue. Il a dirigé l'urgence de l'Hôpital Royal Victoria, le programme de
spécialisation en médecine d'urgence de McGill et les services préhospitaliers
d'urgence de l'Estrie. Il a travaillé avec les équipes d'urgence de Fleurimont
et de l'Hôtel-Dieu de Sherbrooke. Il a
contribué à instaurer, à Sherbrooke, le premier service réseauté de pompiers
premiers répondants au Québec, en assistance aux paramédics.
Wayne Smith a cofondé
l'Association des médecins d'urgence du Québec et l'Association canadienne des médecins d'urgence. Il est vice-président de la
Fondation Jacques-de Champlain, vouée à optimiser l'accès aux défibrillateurs externes
automatisés. Médecin-conseil en soins préhospitaliers d'urgence au CIUSSS de
l'Estrie-CHUS, il milite pour augmenter la présence des pompiers premiers
répondants.
M.
le Président, leur intervention répond vraiment aux besoins des régions rurales,
où les découvertures ambulancières sont plus fréquentes.
Enfin,
celui qu'on appelle «le bon docteur» a toujours mis le «nous» avant le «je»
dans sa prolifique carrière. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Saint-François. Et je cède maintenant la parole à Mme
la députée de Robert-Baldwin.
Commémorer
le sixième anniversaire du décès de la fillette de Granby
Mme Brigitte
B. Garceau
Mme Garceau :
Merci, M. le Président. Aujourd'hui, avec beaucoup d'émotion, nous
soulignons le sixième anniversaire du décès tragique de la fillette de Granby.
Cette enfant, dont la
vie était brutalement interrompue, a profondément bouleversé le Québec. Elle
est devenue le symbole déchirant d'un échec collectif, mais aussi d'un appel
pressant à mieux protéger nos enfants vulnérables. Sa mémoire nous rappelle
que, derrière chaque enfant, il y a une vie précieuse, une histoire unique, un
avenir à préserver.
Depuis ce drame, des
gestes ont été posés pour renforcer notre système de protection de la jeunesse.
Pourtant, malgré les efforts amorcés, le travail reste immense. Les droits des
enfants ne sont pas encore pleinement respectés.
Aujourd'hui, j'ai une
pensée profonde pour cette fillette, pour tous les enfants en détresse, leurs
parents, ainsi que pour ceux qui oeuvrent avec courage pour leur venir en aide.
Que
la brève vie de cet enfant continue de guider nos actions et d'inspirer notre
engagement en faveur d'une meilleure protection de nos enfants. Merci
beaucoup, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Robert-Baldwin.
Et je reconnais maintenant Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Rendre
hommage à M. Christopher Leduc à l'occasion
de la Semaine de l'action bénévole
Mme Chantal
Soucy
Mme Soucy : En cette semaine de
l'action bénévole, je souligne l'apport remarquable de Christopher Leduc dans l'engagement
communautaire.
Je
me souviens de lui, M. le Président, à 13 ou 14 ans, alors qu'il m'avait
convaincue de soutenir financièrement la réalisation de son long métrage,
rassemblant déjà une centaine de bénévoles autour de sa vision. Depuis,
Christopher est une véritable source d'inspiration et une référence en matière
d'économie sociale. Il a cofondé la Fondation L'Effet et est l'un des
instigateurs du projet CinéMaska. Il met ses talents de communicateur au
service de la collectivité en faisant la promotion de causes sociales.
D'ailleurs, je suis
fière d'annoncer que M. Leduc est le seul lauréat au Québec cette année à
recevoir le prix distinctif en communication dans la catégorie Jeune bénévole, prix
Claude-Masson, dans le cadre des prix Hommage bénévolat-Québec 2025.
Merci pour ta
contribution à la société, cher Christoper. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Saint-Hyacinthe. Au tour, maintenant, de M. le député de Sainte-Rose.
Rendre
hommage aux Chevaliers de Colomb de Laval
M. Christopher
Skeete
M. Skeete : Bonjour, M. le Président.
Je prends la parole aujourd'hui pour souligner l'engagement remarquable
d'un organisme qui fait toute la différence dans la vie de nombreuses personnes
à Laval, les Chevaliers de Colomb.
Depuis plus de
125 ans, les Chevaliers de Colomb oeuvrent avec coeur et constance auprès
des plus démunis. Apolitiques, enracinés
profondément dans notre communauté, ils répondent toujours présents à l'appel.
Leur disponibilité, leur fiabilité et leur générosité en font des alliés
indispensables pour les Lavallois et aussi dans vos circonscriptions, je n'en
doute pas du tout.
Il est d'ailleurs
touchant de les voir aller sur le terrain, année après année, avec la même
passion et le même souci de servir. Dans
presque tous les événements de quartier où j'assiste, les chevaliers sont là.
Lors d'une crise ou une catastrophe,
ils sont là. Chaque année, les Chevaliers de Colomb participent à des campagnes
d'oeuvres charitables, initiatives à
la fois mobilisatrices et aussi bénéfiques, qui sensibilisent le public à leurs
plusieurs, nombreuses causes.
Les
Chevaliers de Colomb de Laval incarnent le meilleur de notre société, M. le
Président. Ils nous rappellent que le
respect, la solidarité et l'altruisme ne sont pas des valeurs du passé, mais
bien des forces vivantes dans notre quotidien.
Merci aux Chevaliers
de Colomb.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Sainte-Rose. Et je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Berthier.
Souligner
le 25e anniversaire du Regroupement
des événements majeurs internationaux
Mme Caroline
Proulx
Mme Proulx :
Merci, M. le Président. Le printemps qui s'installe, coup d'envoi de la
grande saison des festivals, des événements
qui font vibrer tout le Québec, les grandes comme les petites villes. Dans les
prochaines semaines, il va y avoir des milliers de bénévoles qui vont
s'installer sur des terrains pour organiser, donc, ces grands rendez-vous qu'on
attend année après année avec beaucoup d'impatience. Ces événements-là, c'est
bien plus qu'une occasion de rassembler, c'est de mettre en valeur la culture
du Québec, notre créativité, notre savoir-faire, faire rouler l'économie
également. C'est ce qui fait du Québec une place accueillante, proche des gens.
J'invite encore une fois, évidemment, à titre de ministre responsable du
Tourisme, les gens à aller aux festivals et aux événements au cours de l'été.
C'est les 25 ans
du RÉMI, je voulais vous saluer, Martin et toute ton équipe, et
particulièrement ma très chère Louise,
Mme Beaudoin, félicitations d'être à la tête du conseil d'administration
du RÉMI. Le FEQ, FestiVoix, Lac des Nations, Juste pour rire, vous êtes
présents aujourd'hui. Bonne saison des festivals!
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Berthier. Et je
reconnais maintenant Mme la députée de Duplessis.
Rendre
hommage à M. Toussaint Richard
Mme Kateri Champagne
Jourdain
Mme Champagne Jourdain : «Kuei,
kuei.» Merci, M. le Président.
Homme à la bonne humeur contagieuse, Toussaint
Richard a consacré sa vie au bien être des autres. Et il est parmi nous ce
matin.
D'abord infirmier, puis ambulancier, il a
enrichi son expertise par un certificat en sociologie, gérontogériatrie et
santé communautaire. Pendant toute sa carrière, il a oeuvré dans divers
secteurs des soins de santé sur la Côte-Nord. En 2003, un nouveau
chapitre commence. Il s'implique comme administrateur au sein du club de
motoneige, de hockey, de l'Ambulance Saint-Jean et du centre de santé.
C'est son
engagement envers les aînés et leur qualité de vie qui le conduit vers la
FADOQ, où il occupe les rôles d'administrateur et de président pendant
20 ans aux niveaux local, régional et provincial.
La mission de
Toussaint Richard est de s'occuper des autres. Et petits et grands bénéficient
de votre grand coeur.
Comme le disent les petits du CPE Picassou, merci,
M. Poussin.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Duplessis. La parole
revient maintenant à M. le député de Beauce-Nord.
Féliciter Mme Océane
Lambert, lauréate du prix du public Alec-Reid
M. Luc Provençal
M. Provençal : Merci, M. le Président.
Le 23 avril dernier, Océane Lambert remportait une importante distinction,
le prix du public Alec-Reid 2025 de l'Alliance Sport-Études. La jeune
baseballeuse, originaire de Saint-Joseph-de-Beauce, s'est vu décerner du même
souffle une bourse à 600 $. Ce concours annuel vise à souligner l'excellence des étudiantes et étudiants athlètes
en mettant en lumière leur engagement scolaire, sportif et communautaire.
Membre de l'Académie de baseball du Canada, dont
le programme est déployé au cégep de Trois-Rivières, le parcours d'Océane se distingue par son engagement dans la communauté.
Elle inspire les jeunes filles par son implication dans le programme Fillactive, participe à des
initiatives sociales telles que le Noël du Coeur et offre du soutien aux personnes
atteintes de la maladie d'Alzheimer grâce à son travail bénévole auprès
de Carpe Diem.
J'adresse toutes mes félicitations à Océane et
lui souhaite le meilleur pour l'avenir. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de
Beauce-Nord. La parole revient maintenant à M. le député de Mégantic.
Rendre hommage à Mme Monique Scholz à l'occasion du
30e anniversaire de l'organisme Sentiers frontaliers
M. François Jacques
M. Jacques : Merci, M. le
Président. Dimanche dernier, j'ai remis la Médaille du député de l'Assemblée
nationale à une bénévole remarquable, Mme Monique Scholz, la présidente
des Sentiers frontaliers.
Au fil des ans, Mme Scholz a su mobiliser
la communauté autour des enjeux d'accessibilité, de protection et de
cohabitation de notre magnifique territoire. Grâce à sa conviction, les
Sentiers frontaliers, qui célèbrent cette année leur 30e anniversaire, ont développé et entretenu un réseau de
150 kilomètres de sentiers, qui sillonnent le mont Gosford, la
montagne de Marbre et le mont Saddle.
L'engagement de Mme Scholz et de tous les
bénévoles qui ont contribué au projet des Sentiers frontaliers illustre bien
l'importance et l'impact de la contribution des bénévoles dans toutes les
sphères de la société. Leur contribution est
tout simplement inestimable, et je tiens sincèrement à leur témoigner toute ma
gratitude. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Mégantic. Alors, voilà qui met fin à la rubrique Déclarations
des députés.
Nous allons suspendre les travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 9 h 55)
(Reprise à 10 h 06)
La
Présidente : Bonjour, tout le monde. Mesdames messieurs, le
parlement du Québec, c'est chez vous. Bienvenue chez vous.
Messieurs dames les députés, nous allons nous
recueillir quelques instants, je vous prie.
Je vous remercie beaucoup. Veuillez vous
asseoir.
Présence
du consul général de la République fédérative du
Brésil, M. Fernando Estellita Lins de Salvo Coimbra
Alors, aujourd'hui, j'ai le plaisir de souligner
la présence, dans les tribunes, du consul général de la République fédérale du
Brésil, M. Fernando Estellita Lins de Salvo Coimbra.
Présence de Mme Louise
Beaudoin, ex-parlementaire de l'Assemblée nationale
Et j'ai également le plaisir de souligner, dans
nos tribunes, la présence de Mme Louise Beaudoin, ancienne députée de
Chambly et de Rosemont.
Et nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique Présentation de projets de loi, M.
le député de Saint-Jérôme.
M. Chassin : Je vous demande d'appeler l'article a du feuilleton, s'il
vous plaît, Mme la Présidente.
Projet de loi n° 993
La Présidente : À l'article a du
feuilleton, M. le député de Saint-Jérôme présente le projet de loi n° 993,
Loi modifiant le Code du travail afin d'assurer des pratiques syndicales
transparentes et démocratiques. M. le député.
M. Youri Chassin
M. Chassin : Merci, Mme la Présidente. Alors, en cette veille du 1er
mai, ce projet de loi vise à renforcer la transparence financière et la
démocratie syndicale au Québec. À cette fin, il modifie le Code du travail.
Premièrement, le projet de loi prévoit qu'est
nulle de nullité absolue toute disposition d'une convention collective ou d'un
décret qui exige comme condition d'embauche la nécessité de devenir ou de
demeurer membre d'une association de salariés.
Deuxièmement, le projet de loi prévoit la
suppression, dans le cadre d'une requête d'accréditation, du calcul des effectifs syndicaux comme moyen de
vérification du caractère représentatif d'une association de salariés. Ce
faisant, le vote au scrutin secret devient le seul moyen de vérification
prévu au Code du travail.
Troisièmement, le projet de loi prévoit que pour
conserver son accréditation à l'expiration d'une convention collective qu'elle a conclue ou à l'expiration
d'une sentence arbitrale une association accréditée doit faire confirmer son
accréditation au scrutin par un vote
majoritaire... au scrutin secret, pardon, par un vote majoritaire de ses
membres dans la période de 30 jours qui précède celle pendant
laquelle une accréditation peut être demandée.
Quatrièmement,
le projet de loi prévoit qu'une association accréditée transmet une copie de
ses états financiers vérifiés par un auditeur indépendant au ministre du
Travail, qui les publie sur le site Internet de son ministère dans les
30 jours de la réception.
Et, enfin, le projet de loi prévoit la
possibilité d'édicter des dispositions transitoires.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente : Et est-ce que
l'Assemblée... Oui, M. le député de Saint-Jérôme, je vous écoute.
M. Chassin : Je vous demanderais un vote électronique, si quelqu'un, là,
souhaite m'appuyer.
La Présidente : Alors, je vois ici
le leader de l'opposition officielle et également le député de Matane-Matapédia. Je vais vous écouter, M. le leader de
l'opposition officielle, oui. Pour les gens qui nous écoutent, pour demander
un vote, on doit avoir au moins un quorum de cinq députés. M. le leader de
l'opposition officielle, je vous écoute.
M. Derraji : C'est
avec plaisir qu'on donne suite à la demande du collègue de Saint-Jérôme, Mme la
Présidente.
Mise aux voix
La
Présidente : Parfait. Alors, nous allons maintenant ouvrir la
période de vote électronique. Le vote est ouvert.
La période de vote est maintenant terminée. M.
le secrétaire général, résultat.
• (10 h 10) •
Le Secrétaire : Pour :
108
Contre :
0
Abstentions :
0
La Présidente :
Cette motion est adoptée.
Dépôt de documents
Nous poursuivons à la
rubrique Dépôt de documents. M. le leader du gouvernement, la parole est à
vous.
M. Jolin-Barrette : Bonjour, Mme la
Présidente. Je dépose les réponses aux pétitions déposées en Chambre le
18 mars 2025 par le député de Jean-Lesage et le
20 mars 2025 par le député de l'Acadie. Merci.
La
Présidente : Et ces documents sont déposés.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions ni de dépôt de pétitions.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Questions
et réponses orales
Nous
en sommes maintenant rendus à la période de questions et de réponses orales,
et, pour ce faire, je cède la parole, en question principale, au chef de
l'opposition officielle.
Budget alloué au ministère de la Santé
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay :
Mme la Présidente, on le sait, la CAQ est en perte complète de contrôle des
finances publiques, c'est gaspillage après gaspillage. Ils n'en ont plus,
d'argent, tellement l'impact du déficit record de 13,6 milliards de
dollars se fait sentir dans tous les ministères, à tous les jours, et
particulièrement en santé.
Mme la Présidente,
depuis juin 2021, la CAQ a présenté quatre fois, quatre plans, quatre promesses
de rattrapage sur les chirurgies. Dans les quatre cas, ça a été des échecs.
L'objectif de la liste d'attente pour retourner, prépandémie, à
115 000 Québécois, aujourd'hui c'est 151 000 Québécoises et
Québécois sur la liste d'attente pour une chirurgie.
Chirurgies plus d'un an, l'objectif au 31 mars dernier, c'était
2 300. Ils sont 6 300 Québécoises et Québécois sur cette
liste d'attente. Un autre échec.
En
avril dernier, le premier ministre a dit : Il n'y aura pas de coupure en
santé, en avril 2024, le premier ministre a dit : Il n'y aura pas
de coupure en santé. Depuis, la réalité l'a rattrapé. L'agence de santé, l'agence
de recouvrement a eu le mandat de couper 1,5 milliard de dollars
en quatre mois. En février, le ministre de la Santé disait : «Voulez-vous
savoir c'est quoi, des vraies coupures? Ça veut dire 3 % d'augmentation à
chaque année. C'est en dessous des coûts de système.» Et le dernier budget,
page F.17, nous dit que ce sera 3 % cette année, 2 % l'an
prochain. Ça, c'est des coupes.
Le premier ministre
réalise-t-il que, clairement, il coupe en santé, contrairement à sa promesse?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui. Mme la Présidente, c'est difficile de suivre le chef de l'opposition
officielle, parce que, dans une première phrase, il dit qu'on a perdu le
contrôle des finances publiques, et, dans l'autre phrase, il dit qu'on a trop
coupé dans les dépenses. Donc, c'est difficile de suivre. Est-ce qu'il y en a
assez ou il y en a trop, de dépenses, en santé?
Mme
la Présidente, ce qu'on sait, entre autres, en infrastructures, c'est que,
quand les libéraux étaient au pouvoir, il se faisait 9 milliards
par année d'infrastructures. On est actuellement à 19 milliards, donc
c'est 10 milliards de plus. C'est une
des raisons, Mme la Présidente, pourquoi S&P a revu la cote de crédit de AA
moins à A plus. Et le Parti libéral, bien, dénonce cette nouvelle cote.
Mme la Présidente, le
chef de l'opposition officielle nous parle de la liste d'attente de plus d'un
an. On était à 23 000 personnes
sur la liste d'attente de plus d'un an, on est rendus à 6 000. 6 000,
c'est 6 000 de trop, mais c'est pas mal mieux que 23 000.
Donc, Mme la
Présidente, je pense que, dans le contexte qu'on connaît, qu'on connaît à peu
près partout au Canada, dans le monde... je
pense que le ministre de la Santé fait un bon travail. On est en négociation
avec les deux syndicats de médecins pour en faire plus. Et,
contrairement au Parti libéral, on ne baissera pas les bras devant les deux
syndicats de médecins.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay :
Le ministre de la Santé fait un mauvais travail, un travail pas bon. Allez
dire ça, qu'il fait un bon travail, à Robert Lepage, 81 ans, Outaouais,
qui souffrait d'un anévrisme de l'aorte abdominal qui menaçait de se rompre à
tout moment. Le délai du bon ministre de la Santé, c'est 56 jours,
56 jours; ça a pris 15 mois pour qu'il ait son opération. Allez demander ça au Dr Hanley, de
l'Hôpital de Hull, qui dit : «J'ai des anévrismes qui traînent depuis plus
d'un an, je n'ai juste pas assez de ressources pour fournir la population.»
Il fait un bon
travail?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui. Bien, écoutez, Mme
la Présidente, on entend «mauvais travail», «il n'est pas bon». Comme le disait Talleyrand, qu'a sûrement lu le chef de
l'opposition officielle, tout ce qui est excessif est insignifiant. Et je pense
que c'est ça qu'on voit aujourd'hui.
La
Présidente : Je vous demanderais de faire attention aux propos. Demeurons
respectueux.
M. le chef de
l'opposition officielle, deuxième complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Talleyrand reconnaîtrait
que le ministre de la Santé, il n'est pas bon. Et de dire qu'il n'est pas bon, il n'est pas bon, c'est excessif? À matin, à
Québec, là, on voit, HMR, ça pète de partout. Les gens sont sur des listes
d'attente pas pendant 56 jours, pendant 15 mois.
De citer Talleyrand,
de dire que je dis que le ministre de la Santé, il n'est pas bon... que c'est
excessif et insignifiant, qu'il aille dire ça aux Québécoises et Québécois qui
attendent, qui n'ont pas leurs chirurgies, entre autres à la dame qui a perdu
son rein.
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui, Mme la Présidente, avez-vous entendu le début du commencement d'une
proposition constructive? Ce qu'on dit,
actuellement, c'est qu'on est passé de 9 milliards d'infrastructures par
année à 19 milliards. Ce qu'on
ne sait pas, c'est est-ce que le Parti libéral nous dit on devrait en faire
plus que 19 milliards ou si on devrait en faire moins. Si on doit
en faire moins, bien, où doit-on couper? Quel projet doit-on couper?
On
ne peut pas lancer des affirmations comme ça sans avoir des propositions
constructives. C'est ça, le problème du Parti libéral.
La
Présidente : Troisième complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay :
Mme la Présidente, on le voit, le résultat. Vous l'avez vu, le premier
ministre, là, il est dépourvu devant vous, dépourvu. Il dit : Je ne le
sais pas, pour moi c'est la quadrature du cercle. J'ai été décoté, puis, si
j'investis plus, je vais être encore décoté.
On lui dit : Vous avez gaspillé pendant sept ans. Vous avez non seulement
gaspillé l'argent des Québécois, vous avez gaspillé le temps des
Québécois. Il reste juste un an...
La
Présidente : M. le chef de l'opposition officielle, je vous rappelle,
vous vous adressez à la présidente.
M. Tanguay :
Mme la Présidente, le premier ministre a gaspillé l'argent des Québécois,
il a gaspillé le temps des Québécoises et
Québécois. Aujourd'hui, il est dépourvu puis il dit : Je ne sais pas quoi
faire, je ne sais pas quoi faire. On va régler ça en 2026, je ne sais
pas quoi faire.
La
Présidente : La réponse...
Des voix : ...
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
C'est vraiment édifiant d'entendre le chef de l'opposition officielle. Il
nous dit...
Une voix :
...
M. Legault :
Pardon? Oui, il nous dit qu'on a... Là, on ne le sait pas. Est-ce qu'on a
trop investi en santé, pas assez investi en santé?
Ça dépend des phrases qui sortent de sa bouche. Mme la Présidente, est-ce qu'on
pourrait avoir enfin une proposition concrète?
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la
députée de Jeanne-Mance—Viger.
Modernisation
de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont
Mme Filomena
Rotiroti
Mme Rotiroti :
Merci, Mme la Présidente. Le fiasco de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont se
poursuit. Lors des études de crédits, hier, en Infrastructures, le ministre m'a
dit que c'était lui, la tour de contrôle, c'est lui qui disperse l'argent selon
les priorités sectorielles établies par chaque ministre. Alors, si je reprends
les propos du ministre, le ministre de la
Santé a décidé de prioriser HMR. La preuve, il l'a annoncé deux fois plutôt qu'une.
Tout le monde pensait que la dernière annonce était la bonne : La
phase I de HMR est prête. Même la pépine s'en venait.
Mme
la Présidente, qui qui a tiré la plug? Est-ce que c'est le ministre de la Santé
ou le ministre des Infrastructures?
La
Présidente : La réponse du ministre responsable des Infrastructures.
M. Jonatan
Julien
M. Julien :
Oui, merci, Mme la Présidente. Juste corriger quelque chose. Trois fois,
hier, elle disait, j'ai dit «disperser», puis j'ai dit : Non, non, on investit,
ce n'est pas disperser. Je la corrige encore, ma collègue. On ne disperse pas de l'argent, actuellement, on investit comme
jamais au Québec en infrastructures. Et la démonstration est on ne peut
plus claire. Et le tableau que je lui ai servi hier, qu'on sert depuis
plusieurs semaines, est toujours le bon, là. Ça, c'est des investissements réels, ce n'est pas des prévisions, ce n'est pas
qu'est-ce qu'on a devant nous, c'est ce qu'on a réalisé depuis qu'on est
au gouvernement.
Le premier ministre l'a
mentionné, 9,1 milliards, qu'on est arrivés, d'investissements,
7 milliards en maintien d'actif sur une longue perspective. On a laissé
dépérir nos actifs, nos infrastructures, on n'a pas assez investi, et
aujourd'hui on se fait reprocher à la fois d'en faire trop et d'en faire pas
assez.
On en fait comme
jamais, on va continuer d'en faire comme jamais. Il y a 38 projets en
réalisation, en santé, on répare les pots cassés, et on va y aller étape par
étape. Alors, c'est ce qu'on a dit hier, c'est ce qu'on va continuer de dire.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Filomena
Rotiroti
Mme Rotiroti :
Le ministre des Infrastructures m'a dit hier que c'était lui qui dispersait
l'argent et que la décision revenait au ministre de la Santé, mais le ministre
de la Santé a dit qu'il avait précipité l'annonce de l'arrivée de la pépine
parce qu'il n'avait pas eu l'approbation du Conseil des ministres. Vous êtes
vraiment durs à suivre.
Qui, dans ce
gouvernement, va prendre la décision pour HMR?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jonatan
Julien
M. Julien :
Pour une cinquième fois, Mme la Présidente, je corrige, on n'a jamais dit
qu'on avait dispersé de l'argent, on investit de l'argent en infrastructures,
on en investit beaucoup. Puis on doit faire ces choix-là de manière cohérente,
de manière planifiée.
Ma collègue ici, elle
n'amène pas une proposition concrète par rapport à la situation qu'on vit. Actuellement,
il y a 38 projets, en santé, qui sont en réalisation, pour
2,69 milliards, au cours de l'exercice. On va les continuer, on va y aller étape par étape. Oui, on a des sommes
provisionnées, c'est une priorité, HMR. Et, dans le temps, on va faire les
projets d'infrastructures, et on va
continuer d'en faire comme jamais. Mais on doit y aller par étapes. C'est ce
qu'on fait.
• (10 h 20) •
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Filomena
Rotiroti
Mme Rotiroti :
Merci, Mme la Présidente. Pendant que vous décidez qui prend la décision,
il y a des journées, des semaines et des mois qui passent, et ça coûte plus
cher pour la rénovation de HMR. Entre le moment où le ministre de la Santé était dans leur cour, en 2024, pour
annoncer la pépine et aujourd'hui, c'est 300 millions de plus que ça nous
coûte.
Considérant que les
deux ministres se lancent la balle, est-ce que le premier ministre peut se
lever et nous donner la date de début des travaux pour HMR?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jonatan
Julien
M. Julien : Mme la Présidente,
on a eu une bonne discussion, ma collègue et moi, hier, deux heures et demie de
temps, on a bien abordé ce problème-là qu'on vit actuellement. Honnêtement, le
sous-investissement de 15 ans du Parti
libéral, pensez-vous que les infrastructures, au Québec, se sont détériorées du
jour au lendemain, comme ça? Quand on
est passés de 9 milliards à 19 milliards d'investissement concret par
année, quand on met 65 % du Plan
québécois des infrastructures en maintien d'actif, quand ça a plus que
doublé, ces investissements-là, c'est parce qu'on fait du rattrapage. Alors, quand ma collègue, aujourd'hui,
dit : Oui, mais qu'est-ce que vous faites?, on rattrape, on répare les
pots cassés, vos sous-investissements, puis on va continuer de le faire,
Mme la Présidente.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Pontiac.
Modernisation de l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont
M. André Fortin
M. Fortin : Des ascenseurs qui ne marchent pas, des oiseaux, des
chauves-souris, des écureuils, des fourmis sur le dentier d'un patient, des
systèmes de ventilation inadéquats qui rendent les gens malades, des patients
entassés à plusieurs par chambres, des murs qui tiennent avec la broche, puis,
on va se le dire, là, la broche elle-même est en fin de vie, de l'eau qui coule de partout, puis maintenant un système
électrique où même les génératrices ne marchent pas. Ce n'est pas un
luxe, Maisonneuve-Rosemont, c'est urgent.
Ils peuvent passer la journée, là, à se blâmer
les uns les autres. Le ministre de la Santé peut dire que c'est le Conseil des
ministres, le ministre de l'Infrastructure peut dire que c'est le ministre de
la Santé, on peut dire que les ministres de
Québec n'en veulent pas, d'un projet à Montréal. À la fin de la journée, là,
c'est tous des caquistes, puis c'est de leur faute si ça n'avance pas.
Des voix : ...
La
Présidente : Vous connaissez le règlement. Article 32. Le
décorum. Pas de commentaire après les questions.
La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Excusez-moi, Mme la
Présidente, je ne savais pas si c'était une question. Mais je vais faire un commentaire. Je pense que mon collègue a très bien
expliqué que, l'essentiel de nos problèmes, notamment en santé, mais
c'est la même chose en transports, c'est la même chose dans nos écoles, il y a
eu un désinvestissement dans nos infrastructures pendant les années libérales.
Puis, je fais juste remarquer, parce que j'en ai parlé beaucoup avec le ministre des Infrastructures, pensez-vous que les
infrastructures se sont détériorées la journée qu'on a été élus? Bien non.
Ça faisait des années que ces projets-là étaient retardés.
Aujourd'hui, là, quand moi, je suis limité à
3,6 milliards, dont 2 milliards pour rattraper puis 1 milliard et quelques pour du maintien d'actif, c'est
38 hôpitaux et installations qu'on est en train de rénover. Ça, ça veut
dire que c'est le rattrapage à
l'échelle du réseau de la santé qu'on est en train de faire. Est-ce qu'on
aimerait faire Maisonneuve-Rosemont plus rapidement? Tout le monde
s'entend, tout le monde s'entend. Mais il a fallu prendre tous les projets. Je
l'ai dit, Santa Cabrini, c'est juste à côté, ça tombait en ruine aussi.
Alors, Mme la Présidente, je pense qu'avant
d'accuser les gens devraient se regarder dans le miroir.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin : Vous ne rattrapez rien, à Maisonneuve-Rosemont, vous n'êtes
pas en train de le faire pantoute. Des pannes de courant, là, des génératrices
qui ne marchent pas dans les hôpitaux, des patients dans le noir sur la table
d'opération, là, ce n'est pas la vraie vie, c'est STAT, c'est l'épisode
du 24 février de cette année de STAT, c'est de la médecine fiction. Mais ce qu'on a au Québec, là,
c'est des vrais patients, des vrais professionnels de la santé, puis eux, là, ils
ne peuvent plus attendre après le gouvernement de la CAQ, ils ne peuvent plus
attendre que le gouvernement se réveille, ils ont besoin que ça avance.
La Présidente : Je vous rappelle que
vous vous adressez à la présidente. La réponse du ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Encore une fois, Mme
la Présidente, je n'ai pas entendu une question, mais je vais continuer.
Mme la Présidente,
s'il y a quelqu'un qui est au courant, aujourd'hui, comment c'est important de
trouver des solutions sur HMR, comme dans plusieurs de nos autres
établissements, que ce soit à Drummondville, que ce soit à Saint-Jérôme,
que ce soit à Saint-Eustache... C'est l'ensemble de notre parc qui a besoin
d'amour, l'ensemble de notre parc. Mais les
Québécois ont quand même une capacité de payer. Quand on passe de
9 milliards à 19 milliards par année, dans nos projets, puis qu'on a
une décote, c'est parce qu'on est allés à la limite de ce qu'on pouvait faire,
à la limite de ce qu'on pouvait faire. Mme la Présidente, s'il y a
quelqu'un qui le sait, aujourd'hui, c'est bien notre gouvernement. On est en
train de trouver les moyens pour accélérer, et c'est ce qu'on va faire.
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
M. André
Fortin
M. Fortin :
La réalité, Mme la Présidente, c'est qu'ils sont chanceux, à matin,
ils sont chanceux qu'il ne se soit rien
passé de grave hier. Il y a 15 chirurgies d'urgence qui ont été reportées,
puis ça continue ce matin. La Dre Rivard, de Maisonneuve-Rosemont, là, elle demande très clairement au
gouvernement : Est-ce que vous attendez que quelqu'un meure? Est-ce
qu'ils attendent que le toit s'effondre, à Maisonneuve-Rosemont? Là, le
ministre nous dit : Ah! je vais faire une annonce dans les prochaines
semaines. Je vous le dis tout de suite, vous n'aurez aucun bénéfice politique
d'une annonce. Faites juste faire ce que vous avez déjà promis aux Québécois,
commencez par là.
La Présidente :
Et, je vous dis à nouveau, vous vous adressez à moi. La réponse du ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Écoutez, Mme la Présidente, là, j'ai vu neiger, puis, je vais vous dire une
chose, ce n'est pas ce que dit le député de
Pontiac ce matin qui va me faire changer d'idée. On le sait, nous, qu'on doit
faire quelque chose. Et, je le répète, Mme la Présidente, hier je l'ai dit,
puis je le redis encore ce matin, à la lumière des événements d'hier, je
remercie le personnel de tout ce qui a été fait dans un événement comme celui
d'hier, du P.D.G. au personnel, qui ont pris la situation en main puis qui se
sont assurés de minimiser les impacts. On a du bon personnel. Ils savent qu'on
est en train de trouver des solutions. Mme la Présidente, on va le faire, mais
je pense qu'on doit se regarder dans le miroir, du côté du Parti libéral. C'est
un hôpital de 70 ans, puis il aurait dû être fait bien avant ça. Merci
beaucoup.
La Présidente :
En question principale, je reconnais maintenant le député de Rosemont.
Modernisation
de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont
M. Vincent
Marissal
M. Marissal :
Merci, Mme la Présidente. Quand il y a une tempête qui frappe, les assureurs
ont une expression, ils disent : C'est un «act of God». Dans le cas de
Maisonneuve-Rosemont, hier soir, c'était pas mal plus que ça. C'est un nouvel
épisode d'une catastrophe annoncée.
Savez-vous pourquoi
les fenêtres ont volé en éclats, hier? Parce qu'on est obligés de les garder
ouvertes aux étages supérieurs parce que la climatisation, la ventilation est
pourrie. On est obligés de garder les fenêtres ouvertes. Alors, évidemment,
quand il vente, les fenêtres éclatent, ça blesse du monde.
On a fait référence à
STAT. La réalité dépasse la fiction, Mme la Présidente. Les médecins, le
personnel à qui j'ai parlé hier soir, là, ils étaient en panique. Ils avaient
plutôt l'impression d'être dans un épisode de Sortez-moi d'ici! ou de Survivor
HMR. On est rendus là, un hôpital de brousse. Parlant de réalité qui
dépasse la fiction, là, HMR, c'est le Titanic de la CAQ.
Est-ce que le
gouvernement peut agir avant de nous entraîner dans son naufrage?
La Présidente :
La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Alors, Mme la Présidente, au moins, là, la question est claire, puis je pense
que j'ai répondu à ça depuis plusieurs semaines. Après la publication du PQI,
on avait un montant qui était limité à 3,6 milliards pour l'année en
cours. Ce qu'on a demandé à Santé Québec, et je vais le dire, parce que la
question est très claire, oui, on est en train
de trouver une solution, qu'on va faire au cours des prochaines semaines. On a
une capacité de payer de 3,6 milliards.
Ce que j'ai demandé à Santé Québec : À l'intérieur de ces paramètres-là,
est-ce qu'on est capables de regarder d'une façon innovante, créative de faire
débuter le projet plus rapidement que prévu? La réponse, c'est oui. On est en
train de regarder ça. Puis, quand on aura une solution qui est bien attachée,
dans le contexte d'un PQI qui est limité à 3,6 milliards,
on va le faire, Mme la Présidente, parce qu'on sait que c'est urgent. On est en
train d'attacher des solutions. Merci beaucoup.
La Présidente :
Première complémentaire.
M. Vincent Marissal
M. Marissal :
Plus rapidement que prévu. C'était il y a trois ans déjà, c'était il y a trois
ans déjà. Au moment où on se parle, là, ils n'ont pas réactivé les salles d'op,
à HMR, parce qu'ils ne font pas confiance au système de génératrices. Moi, je me rends compte, en lisant le livre de
Mme Sioui puis de M. Mailhot, là, que le ministre, là, ces dernières
années, il était beaucoup plus préoccupé à brasser des structures qu'à livrer
nos infrastructures.
Est-ce qu'il va juste
faire ce que doit, lancer les travaux maintenant?
La Présidente :
La réponse du ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Je pense, Mme la Présidente, que de comparer le point sur les structures avec
les dépenses au HMR, c'est comme mêler des pommes avec des oranges. On est
capables de faire plusieurs choses en même temps. Améliorer l'imputabilité des
gestionnaires, c'est ce qu'on a fait avec le projet de loi n° 15 puis avec
Santé Québec. Est-ce qu'on peut améliorer l'imputabilité des médecins? La
réponse, c'est oui. C'est ça qu'on est en train de faire. Est-ce qu'on est capables d'investir dans nos infrastructures comme
on le fait en ce moment? La réponse, c'est oui. On est capables de faire
plusieurs choses.
Je
ferais remarquer au député de Rosemont que Santa Cabrini, c'est dans le même
établissement que Maisonneuve-Rosemont. Est-ce que c'était plus
important de faire Santa Cabrini, dans les circonstances de la capacité de
payer qu'on a? La réponse : On l'a fait, on va faire Maisonneuve-Rosemont
aussi.
• (10 h 30) •
La Présidente :
Deuxième complémentaire. Deuxième complémentaire? Alors, vous êtes en
principale?
Une voix :
...
La Présidente :
Deuxième complémentaire. Je reconnais la cheffe du deuxième groupe
d'opposition.
Mme Ruba
Ghazal
Mme Ghazal :
Mme la Présidente, la première responsabilité d'un gouvernement, et encore
plus d'un premier ministre, c'est de protéger la population.
On a la preuve, l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont met en danger la population.
J'en
appelle maintenant au sens de l'État du premier ministre du Québec. Est-ce
qu'il peut rassurer la population? Est-ce qu'il peut agir en véritable homme
d'État et annoncer dès maintenant la reconstruction de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui, Mme la Présidente, on est tous d'accord, ici, qu'il faudrait rénover l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont. La réalité, Mme la Présidente, c'est qu'on est
en train de rénover ou de construire 38 établissements, en santé.
Non, mais est-ce que la cheffe de Québec solidaire, puis là je vais lui parler
juste des projets à Montréal... Est-ce qu'elle veut qu'on arrête les travaux à
l'Hôpital de Verdun, à l'Hôpital général juif, à l'Hôpital de Lachine, à
l'Hôpital Fleury, à l'Hôpital Santa Cabrini? Quel projet veut-elle arrêter?
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Taschereau.
Stratégie
du gouvernement en matière de lutte contre la pauvreté
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont : Merci, Mme la Présidente.
Aujourd'hui, une étude de l'IRIS nous a confirmé ce qu'on constatait déjà
depuis plusieurs années. Après sept ans de CAQ au pouvoir, c'est plus difficile
que jamais d'arriver à la fin du mois pour des centaines de milliers de
Québécoises et de Québécois. C'est un ménage sur cinq qui tombe sous le seuil
de revenu viable.
C'est quoi, le revenu
viable? C'est le total des frais en alimentation, en logement, en transport, en
soins de santé qu'une personne doit faire
dans l'année pour vivre dignement. L'ensemble de ces dépenses-là, depuis 2017,
a augmenté de 20 % à 45 %,
selon où on se trouve au Québec. Pendant ce temps-là, qu'est-ce que la CAQ fait
pour répondre à cette explosion du coût de la vie? Elle les envoie faire
la file aux banques alimentaires.
Le coût de la vie
augmente. Les revenus, eux, n'augmentent pas. La qualité de vie des Québécoises
et des Québécois diminue.
Est-ce que la
ministre de la Solidarité sociale peut être à la hauteur de son titre et
s'assurer d'en faire plus pour les Québécoises et les Québécois qui en
arrachent de plus en plus pour joindre les deux bouts?
La Présidente : La réponse de la
ministre de la Sécurité sociale et de l'Action communautaire.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. J'ai pris connaissance de cet article de
ce matin, sur les données de l'IRIS, évidemment, et on voit, on voit très bien,
depuis la pandémie, avec l'augmentation du coût de la vie, l'inflation... on sait très bien que, des Québécois, des
Québécoises, mais aussi partout à travers le monde, il s'est passé
quelque chose, quelque chose d'important.
Je tiens à rappeler à
mon collègue que nous avons déposé le plan de lutte à la pauvreté et à
l'exclusion sociale au mois de juin dernier, 4,3 milliards de
dollars, Mme la Présidente, pour lutter contre la pauvreté, faire en sorte de mieux accompagner les gens vers l'emploi, vers
l'insertion sociale, vers l'éducation aussi, faire en sorte, Mme la Présidente,
que les personnes qui sont en situation de précarité et qui sont prestataires
de l'aide sociale, de l'assistance sociale puissent, en fait, obtenir,
par exemple, 25 % de supplément de revenu plutôt que seulement le
200 $ d'exclusion.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont :
Le pacte, au Québec, Mme la Présidente, là, c'est que, si une personne
travaille à temps plein, elle est capable de sortir de la pauvreté, elle est
capable de vivre dignement. C'est d'ailleurs l'argument que la ministre a
utilisé pendant sa réforme à l'aide sociale, qui était supposée être à coût
nul.
Aujourd'hui, ce que
la CAQ dit à un Québécois sur cinq, c'est : Travaillez puis allez faire le
reste de votre épicerie à la banque alimentaire. La ministre est capable de
mieux que ça. Alors, j'aimerais ça qu'elle aille convaincre ses collègues,
hein, qui ont une influence importante, le ministre des Finances, par exemple,
pour aider, puis le ministre du Travail, pour le salaire... salaire minimum,
qu'elle aille...
La
Présidente : La réponse de la ministre de la Solidarité sociale et de
l'Action humanitaire.
Mme Chantal
Rouleau
Mme Rouleau : Merci, Mme la Présidente.
Le 1er janvier 2023, nous avons mis en place le Programme de revenu de
base, qui permet à des personnes qui ont des contraintes très sévères et
persistantes à l'emploi d'avoir un revenu beaucoup plus adéquat,
57 % d'augmentation de leurs revenus, Mme la Présidente. Ça a permis à
84 000 personnes de sortir de la pauvreté.
Dans le plan de lutte
à la pauvreté, Mme la Présidente, on a un axe sur la sécurité alimentaire,
parce que, oui, le coût de la vie a augmenté, oui, les aliments ont augmenté.
Alors, on a 141 millions, Mme la Présidente, en sécurité alimentaire, en
travaillant avec les organismes communautaires, pour s'assurer...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont : Ce matin, l'article,
je ne sais pas si Mme la ministre l'a lu comme elle aurait dû le lire, c'était son
bulletin. L'ensemble des mesures qu'elle met
en place fait que, partout au Québec, les coûts ont augmenté, et maintenant
un ménage sur cinq n'arrive pas à avoir un revenu suffisant pour être capable
de vivre dignement.
Qu'est-ce
qu'elle va faire pour aider ces gens-là à joindre les deux bouts? Elle peut
agir sur les revenus des gens, elle peut agir de plein de façons.
Qu'est-ce qu'elle va faire?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Chantal
Rouleau
Mme Rouleau :
Mme la Présidente, le Québec a le taux de faibles revenus le plus bas au
Canada. Tous les efforts que nous faisons
pour aider les personnes en situation de précarité sont extrêmement importants
et sont reconnus, Mme la Présidente,
le plan de lutte à la pauvreté, la modernisation du régime d'assistance
sociale, ce qui n'avait pas été fait
depuis 20 ans, Mme la Présidente on a soulevé toutes les pierres pour voir
comment on pouvait mieux accompagner les gens, qu'on pouvait simplifier
ce régime pour donner un meilleur accès au régime d'assistance sociale aux
personnes qui sont dans le besoin, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
Financement
des organismes spécialisés en employabilité
M.
Alexandre Leduc
M. Leduc : Merci,
Mme la Présidente. En mars dernier, 13 groupes en employabilité, à
Montréal, ont reçu le coup de grâce : interruption complète de
l'entente avec Services Québec. Comme ça représente plus de 50 % de leur
budget, ça signifie
rien de moins que la fermeture, tout ça pour le mois de juin, dans quelques
semaines à peine. Tout ça pour quoi? Pour
économiser entre 10 et 16 millions de dollars. Ça, Mme la
Présidente, ça ne représente même pas la moitié de l'étude inutile sur
le troisième lien que le gouvernement vient de commander.
On nous dit que les coupures sont justifiées
parce que la clientèle visée ne serait pas prioritaire. Pourtant, les organismes touchés aident des jeunes en situation
d'itinérance, comme Boulot vers..., des femmes sans emploi de 18 à 60 ans,
comme Fringues & Cie, ou encore des
personnes de plus de 30 ans, comme Carrefour Relance. Selon Statistique Canada, le taux de chômage des personnes de plus de 30 ans ayant
des interruptions de carrière est deux fois plus élevé sans accompagnement
spécialisé. Bien, dans Hochelaga-Maisonneuve, Boulot vers..., il a été fondé
avant ma naissance. Carrefour Relance a plus de 50 ans d'expérience.
J'aimerais comprendre pourquoi la ministre jette
cette expérience-là aux poubelles de manière aussi brutale.
La Présidente : La réponse de la
ministre de l'Emploi.
Mme Kateri Champagne
Jourdain
Mme Champagne
Jourdain : Merci, Mme la Présidente. J'ai eu la chance
d'expliquer ça il y a quelques jours ici, dans cette Chambre. Ces
décisions-là, c'est des décisions qui sont difficiles, je le répète. Vous
savez, on fait face à des coupures unilatérales du gouvernement libéral, des
coupures qui nous enlèvent 145 millions de dollars par année pour
les services d'emploi, et c'est majeur. Et, je le répète, ça nous amène à faire
des... à prendre des décisions qui sont difficiles. Malgré tout, on aide les
organismes spécialisés en employabilité à la hauteur de
250 millions de dollars par année.
Et, vous savez, je l'ai dit, ma responsabilité à moi, à titre de ministre de
l'Emploi, c'est de m'assurer que, malgré le contexte économique
difficile et ces coupures-là, ces coupures fédérales là, je puisse m'assurer
que la bonne personne reçoive le bon service au bon moment, et c'est ce que je
me suis assurée à travers les décisions qu'on a eu à prendre. Et, dans le cas
qui nous concerne, par exemple Boulot vers..., je me suis assurée que les
37 places qui sont attribuées à cet organisme-là soient redistribuées dans
d'autres organismes qui sont soit situés à proximité ou dans le même secteur, Mme la Présidente. Je m'assure que, dans
les décisions difficiles qu'on a à prendre, personne ne soit laissé derrière.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : Le fameux
145 millions du fédéral, c'est un montant qui est arrivé en 2017. Bien,
Boulot vers..., Carrefour Relance et les autres groupes, là, ils ont vécu la
majorité de leur existence sans la présence de cette subvention-là fédérale. Puis
là ils devraient disparaître en même temps que la disparition... que la
subvention fédérale? Ça n'a pas de sens, Mme la Présidente. Ça ne peut pas être
ça, le legs de la ministre de l'Emploi.
Le gouvernement demande toujours aux groupes
d'innover, ils le font constamment. Bien là, c'est au tour de la ministre
d'innover. Fermer 13 groupes à Montréal en pleine crise tarifaire, ce
n'est pas possible.
Est-elle prête, elle, à innover?
• (10 h 40) •
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Kateri Champagne
Jourdain
Mme Champagne
Jourdain : Merci beaucoup, Mme la présidence... Mme la
Présidente, pardon. Je l'ai expliqué, les décisions qu'on a à prendre,
dans le contexte actuel, sont difficiles. Et ce
145 millions de dollars là qu'on a en moins maintenant ramène le
financement du fédéral aux services d'emploi... aux services d'emploi à celui
de 1999... de 1997. Ça n'a pas de bon sens. C'est quelque chose qu'on a
dénoncé.
Je m'assure
qu'on puisse pouvoir continuer nos interventions pour aller chercher le
financement nécessaire à Ottawa. Je
n'ai pas entendu mes collègues dénoncer ça, nous apporter leur appui à ce
niveau-là, mais je veux vous dire que moi, à titre de ministre de
l'Emploi, je ne lâcherai pas, et je vais surtout m'assurer que personne...
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : ...possibilité
de déplacer les places des groupes fermés dans d'autres groupes voisins. Bien,
on a appris cette semaine qu'elle demandait aux 10 groupes voisins
de recevoir ces nouvelles places là gratuitement. Bien, il faut le faire, hein? On fait disparaître les groupes,
puis là on dit : Non, non, ce n'est pas grave, on préserve les places,
mais en sous-marin on demande aux
autres groupes de le faire gratis. Bien, voyons! Ça demande des ressources,
recevoir des nouvelles personnes, du nouveau monde. Puis, en plus, les groupes
en employabilité, à Montréal, les listes d'attente sont pleines.
La ministre peut-elle s'engager à maintenir
intactes les enveloppes pour au moins deux ans, le temps qu'on puisse s'asseoir
ensemble, innover et trouver des solutions?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Kateri
Champagne Jourdain
Mme Champagne
Jourdain : Merci, Mme la Présidente. Vous savez, depuis l'an
passé qu'on n'a pas de son de cloche sur la reconduction de ces
bonifications-là. Et on savait que ça allait s'en venir. Et on savait que ça
nous amènerait à faire des... à prendre des décisions difficiles et que ce
serait dur aussi pour les organismes spécialisés en employabilité.
J'ai mis à leur disposition un fonds de
5 millions pour pouvoir les aider à mutualiser certains services, à faire
des économies, à être plus efficaces, à être plus productifs aussi. On se donne
ce devoir-là, mais on veut aussi pouvoir soutenir les organismes spécialisés en
employabilité à le faire. Et je n'ai eu qu'une seule demande dans ce fonds-là. Les sommes sont toujours disponibles. Je suis
ouverte à toutes les bonnes idées qui vont pouvoir nous aider à conserver les
services. Merci.
La Présidente : En question
principale, je reconnais le député de Jean-Talon.
Apparence de conflit
d'intérêts concernant certains membres de la Commission
d'enquête sur la gestion de la modernisation des systèmes informatiques
de la Société de l'assurance automobile du Québec
M. Pascal Paradis
M. Paradis : On savait déjà que
la commission d'enquête sur le scandale SAAQclic était affligée de plusieurs
problèmes d'apparence de conflit d'intérêts. Aujourd'hui, on sait que ces
apparences se sont matérialisées.
J'ai en main un document, que j'ai obtenu, un
contrat de gré à gré, un contrat de service signé par Robert Pigeon, qui
est le directeur des enquêtes de la commission d'enquête, un contrat qui nous
apprend que, jusqu'à tout récemment, il était payé par le gouvernement pour
être le conseiller stratégique de la ministre des Transports dans ses anciennes
fonctions à la Sécurité publique et de l'actuel ministre de la Sécurité publique,
qui, lui aussi, va faire l'objet de l'enquête. Le commissaire... Le directeur
des enquêtes, chargé d'enquêter notamment sur la ministre des Transports et sur le ministre de la Sécurité
publique dans ses anciennes fonctions, était payé jusqu'à tout récemment par
le gouvernement comme conseiller stratégique.
Est-ce que le
ministre de la Justice était au courant de ça? Est-ce qu'il va enfin faire la
bonne chose et arrêter cette commission d'enquête, qui est vraiment mal partie,
et qu'on se débarrasse de tous les problèmes d'apparence et de...
La Présidente : La réponse du
ministre de la Justice.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Mme la
Présidente, on n'interviendra pas dans les travaux d'une commission d'enquête qui est complètement indépendante. Le rôle du
gouvernement a été de mettre sur pied cette commission d'enquête là et de désigner
un juge à la présidence de la commission, point. Le juge Gallant a formé son
équipe sans nous demander quoi que ce soit.
Et c'est ça, une commission d'enquête indépendante et impartiale, c'est le fait
d'avoir un juge qui préside la commission d'enquête et qui choisit ses
procureurs, ses enquêteurs, ses recherchistes, qui choisit qui il veut
rencontrer, quels documents il a besoin. Et on va collaborer. Et j'espère que
toutes les formations politiques ici vont collaborer également.
Alors, sur les choix des personnes qui ont été
embauchées, ça relève de la commission, du commissaire et du juge Gallant, qui est une personne qui a servi
l'État québécois à de nombreuses reprises à titre de procureur provincial, de
procureur fédéral, de... au Bureau de l'inspecteur général et à titre de l'Autorité
des marchés publics.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Pascal Paradis
M. Paradis : Le
ministre de la Justice ose parler de commission complètement indépendante? Le
péché originel, c'est justement la
nomination du juge Gallant, qui a des liens personnels et professionnels avec
la présidente du Conseil du trésor.
Le directeur des enquêtes est tellement en
conflit d'intérêts qu'il a signé une clause de confidentialité, dans son
contrat de gré à gré, contre rémunération. Il ne peut rien dire de ces
apparences de conflit d'intérêts à la commission d'enquête parce qu'il faut
qu'il demande la permission au ministre de la Sécurité publique pour parler de
ces potentiels conflits d'intérêts. Ça ne marche pas. Il faut arrêter cette
commission, qui est mal barrée.
La Présidente : La réponse du
ministre de la Justice.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Mme la
Présidente, il faut que le PQ se branche, là. Est-ce qu'ils veulent qu'on aille
au fond des choses dans le dossier
CASA/SAAQclic? Ça a été réclamé à hauts cris par l'ensemble des formations
politiques. Et
nous aussi, nous voulons aller au fond des choses. C'est pour ça qu'on a
mandaté une commission d'enquête, prévue... avec tous les pouvoirs
prévus à la Loi sur les commissions d'enquête.
Le juge, il est
totalement indépendant. Le commissaire, il est totalement indépendant. C'est
lui qui engage son personnel, Mme la Présidente, qui gère sa preuve, qui envoie
des assignations, aussi, et il peut assigner n'importe qui et requérir
n'importe quel document. Alors, Mme la Présidente, qu'est-ce que le député de
Jean-Talon veut faire? Se substituer à la commission d'enquête?
La
Présidente : Deuxième
complémentaire. Et, pour ce faire, je reconnais le chef du troisième groupe
d'opposition.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Mme la Présidente, la CAQ a nommé un juge qui est
en apparence de conflit d'intérêts, et, magie, magie, ce juge-là nomme
un enquêteur qui travaillait comme conseiller stratégique pour les ministres
sur lesquels il est censé enquêter.
Sincèrement, je demande,
au bénéfice des Québécois et pour la confiance en nos institutions... La seule
chose à faire à partir de maintenant, c'est de repartir sur des nouvelles bases,
exemptes d'apparence de conflit d'intérêts. Le premier ministre doit mettre son
pied à terre et écarter toutes les personnes en conflit d'intérêts ou en
apparence...
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui, Mme la Présidente, le chef du PQ, hier, nous disait qu'il n'a plus
confiance dans le chef du Bloc québécois. Aujourd'hui, il nous dit qu'il n'a
plus confiance dans le juge Gallant. Bien, écoutez, je pense que le juge Gallant a fait ses preuves, au Québec, et
nous, on a confiance. Et, Mme la Présidente, je pense que la dernière chose qu'on
doit faire, c'est d'intervenir dans les choix du juge Gallant. Le juge Gallant
a toute la latitude pour faire sa commission
d'enquête publique. C'est d'ailleurs ce que demandait le PQ. Donc, il faudrait
que le chef du PQ commence un petit peu à avoir confiance dans les
personnes.
La Présidente :
En question principale, je reconnais maintenant la députée de Vaudreuil.
Implantation d'un groupe de médecine familiale affilié à
l'Université McGill
Mme
Marie-Claude Nichols
Mme Nichols :
Merci, Mme la Présidente. À Vaudreuil comme partout ailleurs, nous manquons de
médecins pour desservir notre population.
Nous avons donc été très heureux, à l'été 2024, d'apprendre l'implantation
d'un groupe de médecine familiale en partenariat avec l'Université
McGill, une clinique qui forme des médecins mais surtout qui soigne des patients. L'implantation du GMF-U est
une excellente nouvelle pour les citoyens de toute la région, car, avec
la construction du nouvel Hôpital de Vaudreuil-Soulanges, notre région a un
besoin criant de médecins.
Mme la Présidente, la
clinique est prête, la clinique est aménagée, des locaux sont réservés pour
recevoir les médecins résidents de l'Université McGill. Tout le monde est
d'accord, le CISSSMO, les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur. Pourtant, ça bloque. Pour une raison
mystérieuse, une raison inconnue, ça a pris plus de six mois pour avoir
l'autorisation d'afficher le U. L'ouverture officielle a été annoncée par la
CAQ et, dernière minute, annulée par la CAQ. À croire que le gouvernement ne
veut pas couper le ruban.
Quel ministre
pourrait m'expliquer pourquoi?
La Présidente :
La réponse du ministre de la Santé.
M.
Christian Dubé
M. Dubé :
Bien, lorsqu'on négocie dans des termes spécifiques, que ce soit pour un GMF ou
que ce soit pour toutes nos installations,
c'est toujours difficile, puis je l'ai souvent dit ici, d'amener ça sur la
place publique, parce qu'on n'a pas tout... on ne peut pas tout donner
les détails des négociations.
Mais c'est drôle,
parce que, ce matin, je m'attendais, quand j'ai vu la députée se lever, qu'elle
allait nous remercie pour l'investissement qu'on est en train de faire dans
l'Hôpital Vaudreuil-Soulanges, parce que, justement, dans le débat que l'on a
sur les investissements dans nos hôpitaux, Mme la Présidente, savez-vous
combien qu'on met d'argent, cette année, dans Vaudreuil-Soulanges pour
compléter les travaux? 786 millions. Alors, moi, je me serais attendu à ce
que la députée nous félicite puis nous dise : Enfin! L'hôpital que les
libéraux nous avaient promis pendant bien des années, nous, on l'a réalisé. Il est
en train d'être complété.
Alors là, elle peut
bien me parler d'une clinique avec laquelle on négocie, puis on en a ouvert,
des cliniques, des GMF, au cours des dernières années, vous me permettrez, Mme
la Présidente, de réserver mes commentaires sur des négos qui sont en cours,
mais de lui dire : Merci beaucoup pour l'Hôpital Vaudreuil-Soulanges.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme
Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : L'Hôpital
Vaudreuil-Soulanges, c'est un hôpital libéral. Je vous raconterai qu'est-ce
qu'ils ont fait quand ils sont rentrés au pouvoir. Il y a quelqu'un...
Des voix : ...
La Présidente : Attendez, Mme
la députée. Je suis debout. Article 32. Alors, pour les gens qui nous
écoutent, article 32, gardez le silence.
Une seule personne a le droit de parole ici. M. le ministre, je vous vois.
M. le ministre, vous voulez que je
vous nomme? Alors, on retrouve le silence. Une seule personne a le droit de
parole, ici, c'est la députée de Vaudreuil. Il vous reste...
Des voix : ...
• (10 h 50) •
La
Présidente : M. le
ministre! Je vais tous vous nommer un après l'autre. Une seule personne a le
droit de parole. Mme la députée, il vous reste 24 secondes.
Poursuivez. On écoute.
Mme Nichols : Définitivement,
ça les froisse. Du moins, je reviens au GMF-U, il y a quelqu'un quelque part dans ce gouvernement qui doit apposer sa signature
sur un gouvernement, puis, bien... sur le dossier, puis, clairement, ce n'est pas prioritaire pour eux. Bien, pendant ce
temps-là, on prive les citoyens de Vaudreuil-Soulanges de soins de santé, on
prive notre futur hôpital libéral de nouveaux médecins. Une bonne gestion
gouvernementale, ce serait d'avoir le sens des priorités.
Est-ce que le ministre peut prendre les choses
en main?
Des voix : ...
La Présidente : Alors, je
vous entends trop fort, de ce côté-ci, et j'aimerais entendre uniquement la
réponse du ministre. M. le leader du
gouvernement, je vous vois faire des beaux gestes, là. J'aimerais entendre le
ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Il y a beaucoup de
bruit, là, puis je trouve ça...
Une voix : ...
M. Dubé : C'est ça. Merci.
J'apprécie votre humour, Mme la Présidente.
Écoutez, je
ne sais pas, est-ce que les gens à Vaudreuil vont devoir présenter une carte
libérale pour se faire soigner? Je ne sais pas si c'est ça que ça
voulait dire. Mais, écoutez, Mme la Présidente, je vais vous dire une chose,
que ce soit l'Hôpital de Vaudreuil-Soulanges
ou le pont de l'Île-aux-Tourtes, dans lequel on vient de mettre
2,3 milliards de dollars pour régler une situation, c'en est
un autre, bel exemple de sous-investissements qui ont été faits par les
libéraux, puis que nous, quand on est
arrivés au gouvernement, on a dit : On ne peut pas laisser le pont de
l'Île-aux-Tourtes, pour tous les citoyens, de laisser... Alors,
peut-être que la question devrait être adressée au Parti libéral et non...
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : Mme
la Présidente, le pont de l'Île-aux-Tourtes, la CAQ l'a repoussé deux fois, là.
Il fallait qu'il tombe pour que finalement ils investissent.
Les étudiants universitaires sont à quelques
jours de la fin de leur session. Les futurs médecins de famille doivent
effectuer des stages pour pouvoir terminer leur cheminement. Plusieurs
étudiants en médecine de McGill en ont besoin, c'est crucial.
Est-ce que le ministre de l'Enseignement
supérieur... la ministre de l'Enseignement supérieur trouve normal de mettre à
risque le parcours scolaire de nos futurs médecins? Est-ce qu'elle peut aider
son collègue à la Santé pour mettre le dossier sur le dessus de la pile?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Mme la Présidente,
j'ai la chance, souvent, de parler au Dr Amyot, de la FMOQ, ces temps-ci,
pour des raisons évidentes, et je le rencontre à toutes les deux semaines, puis
il y a bien des choses qu'il me dit qui sont très valorisantes pour la médecine familiale. D'avoir passé, justement, de la
formation de 800 médecins par année, quand on est arrivés, en 2018,
à plus de 1 100, savez-vous ce que ça fait pour nos GMF, là? C'est tout un
potentiel de nouveaux médecins qui doivent être formés et
qui doivent être capables de prendre plus d'accès pour nos patients. Alors, ce
n'est pas ça que j'entends ce matin de la députée, là.
Moi,
ce que je vous dis, c'est qu'on a fait une foule d'actions, dans la santé, pas
juste en infrastructures, pour être capables d'améliorer les conditions des
médecins, et ça va avoir un impact dans nos GMF. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Jean-Lesage.
Rémunération
des stages étudiants
M.
Sol Zanetti
M. Zanetti :
Merci, Mme la Présidente. J'aimerais qu'on se mette collectivement ici dans
la peau des jeunes qui sont au cégep et à l'université aujourd'hui, en 2025. Ce
que je vais dire là, ce n'est pas un reproche, là, mais c'est juste une prise
de conscience importante, il n'y a pas grand monde ici qui a eu de la misère à
s'acheter une maison ou un condo, quand on se compare aux jeunes d'aujourd'hui.
Les jeunes d'aujourd'hui,
là, ce qu'ils vivent, ce n'est pas pantoute la même affaire. Il y en a presque
la moitié, à l'université, qui souffre d'insécurité alimentaire. Ils ont de la
misère à s'acheter à manger. Ils ont de la misère à payer leur loyer. Ils
s'endettent, ils paient, ils s'épuisent. Ils réussissent moins qu'ils
pourraient réussir.
Ils avaient une
revendication, là, principale, ils en ont plusieurs, mais la plus grosse, celle
sur laquelle ils mettent l'accent depuis longtemps, c'est la rémunération des
stages. La CAQ l'avait promis, promesse rompue.
Qu'est-ce
que ça va prendre pour que la CAQ accède à leur demande et vienne à la
rescousse des jeunes du Québec?
La
Présidente : La réponse de la ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Pascale
Déry
Mme Déry :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je l'ai dit à plusieurs reprises dans
cette Chambre depuis un bon moment déjà, je l'ai répété hier en étude de
crédits, on a fait des choix, des choix nécessaires, exigeants mais
nécessaires. On a fait des choix d'investir massivement, Mme la Présidente,
dans les services publics, tant en éducation qu'en santé. Donc, quand les
étudiants vont aller sur le marché du travail, les conditions de travail et les
salaires seront substantiellement plus élevés.
Ceci dit, au cours
des dernières années, depuis 2018, et je l'ai répété plusieurs fois hier en
étude de crédits, Mme la Présidente, on a
investi énormément d'argent, depuis 2018, dans l'aide financière aux études,
qui est, pour moi, le socle qui vient, justement, aider et soutenir les
étudiants les plus vulnérables puis les étudiants en général. C'est le programme le plus généreux que nous avons au
Québec. J'en suis fière. Vous regardez ailleurs, dans les autres provinces, et,
honnêtement, on a un exemple d'aide financière, qu'on bonifie depuis 2018,
2 milliards de dollars additionnels, Mme la Présidente, 2 milliards qu'on a investis en soutien direct
aux étudiants, avec l'aide financière aux études, au cours des dernières années, Mme la Présidente. On va
continuer de soutenir les étudiants à travers le réseau de l'enseignement
supérieur.
La
Présidente : Première complémentaire.
M.
Sol Zanetti
M. Zanetti : La situation
est vraiment grave, Mme
la Présidente. Puis tantôt
j'entendais des collègues réagir, là : Wo, wo, wo! nous autres
aussi, on a eu de la misère, là, à s'acheter une maison. Écoutez, moi,
j'aimerais qu'on prenne conscience de l'injustice générationnelle. Aujourd'hui,
les jeunes, ils ne savent même plus s'ils peuvent rêver d'être propriétaires. Puis
ça commence avec la situation puis la précarité qu'ils vivent à l'université.
Est-ce que la
ministre peut reconnaître qu'il y a une profonde injustice générationnelle?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Pascale
Déry
Mme Déry :
Mme la Présidente, comme je l'ai
dit, on a investi énormément d'argent au cours des dernières années.
Sous le gouvernement libéral, je le montrais hier à mes collègues, les
statistiques sont claires, on est passés vraiment... en termes de PQI, en termes de subventions de fonctionnement, ça a
changé, là, on a 40 % d'investissement qu'on a fait, depuis 2018,
comparativement à 11 % d'investissement, 11 %. Donc, on est venus
bonifier de manière substantielle tant le réseau collégial que le réseau
universitaire, et tant dans les subventions de fonctionnement que dans le PQI, donc en termes d'infrastructures également, on est
passés de 5 milliards d'infras à 9 milliards d'infras,
1 milliard additionnel uniquement au cours du dernier budget.
Donc,
on va continuer de soutenir les étudiants non seulement à travers l'AFE, mais
il y a aussi des plans d'action, 450 millions...
La Présidente : Voilà. Cela met fin
à la période de questions et de réponses orales.
Motions
sans préavis
Comme il n'y a pas de
votes reportés, nous allons passer à la rubrique Motions sans préavis, et, pour
ce faire, je cède la place au troisième vice-président de l'Assemblée
nationale. Merci pour votre attention. Bonne fin de journée, tout le monde.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Alors, bonjour, collègues. Nous sommes à la
rubrique des motions sans préavis. En fonction de nos règles et de l'ordre de
présentation des motions sans préavis, je reconnais un membre du groupe de la
troisième opposition. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau :
Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement des membres de cette
Assemblée afin de présenter, conjointement
avec la députée de Mille-Îles, le député d'Hochelaga-Maisonneuve et la
députée de Vaudreuil, la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale rappelle le constat du Bureau d'audiences publiques sur
l'environnement — le
BAPE — selon
lequel il est impératif de réaliser "un état de lieux sur la gestion des
matières dangereuses résiduelles et des matières non dangereuses préoccupantes.";
«Qu'elle rappelle que
le dernier rapport du BAPE à avoir fait un portrait exhaustif de la gestion des
matières dangereuses au Québec date de 1990, soit il y a plus de 35 ans;
«Qu'elle demande au
ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de
la Faune et des Parcs de mandater le plus
rapidement possible le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement pour
qu'il tienne une enquête avec audiences publiques sur la gestion des
matières dangereuses résiduelles sur le territoire québécois.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Il n'y a pas de consentement, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il n'y a pas de consentement.
Nous allons à la
prochaine motion, qui revient au gouvernement, et je reconnais M. le député de
Chapleau.
Souligner
le courage, l'engagement et la détermination des personnes
s'étant portées candidates à l'élection fédérale
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui. Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement
de cette Assemblée afin de présenter la
motion suivante conjointement avec le leader de l'opposition officielle, le
député d'Hochelaga-Maisonneuve, le député de Matane-Matapédia, le député
de Saint-Jérôme et la députée de Vaudreuil :
«Que l'Assemblée
nationale souligne le courage, l'engagement et la détermination de toutes les
personnes qui se sont portées candidates à l'élection fédérale, toutes
allégeances politiques confondues;
«Qu'elle
réaffirme qu'il est essentiel que l'ensemble des formations politiques
collabore, quel que soit leur palier de gouvernement ou leur allégeance, afin
de défendre les intérêts du Québec face à la menace tarifaire américaine;
«Qu'elle rappelle que
la participation active à la vie démocratique mérite le respect, peu importe le
verdict des électeurs à l'égard des personnes et des partis politiques.»
• (11 heures) •
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : ...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Consentement, sans débat.
Une voix :
...
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Un vote électronique a été demandé. La période de
vote est ouverte.
La période de vote
est terminée. Mme la secrétaire générale.
La
Secrétaire : Pour : 102
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Cette motion est donc adoptée.
Des voix :
...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Chers collègues, je vous demande, s'il vous
plaît, votre... Nous sommes encore à la période des motions sans
préavis. Je vous demande votre attention, s'il vous plaît. Merci.
Donc, la prochaine
motion revient à l'opposition officielle, et je reconnais Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet :
M. le Président, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement avec la députée de Verdun, le député
de Jean-Talon et la députée de Vaudreuil :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte de la décision du gouvernement caquiste de couper le
financement de cinq organismes qui
accompagnent des centaines d'entrepreneurs québécois dans leur développement,
soit Espace-inc, Réseau Mentorat, La Ruche, OSEntreprendre et Think Tank
en entrepreneuriat;
«Qu'elle
déclare que ces coupures ont pour effet d'affaiblir l'écosystème
entrepreneurial du Québec et l'économie du Québec;
«Qu'enfin, elle
demande au gouvernement caquiste de faire marche arrière et de rétablir le
financement des organismes d'accompagnement des PME.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Il n'y a pas de consentement, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il n'y a pas de consentement.
Et la prochaine
motion revient au deuxième groupe de l'opposition. Je reconnais M. le député de
Taschereau.
M. Grandmont : M. le Président, je
sollicite le consentement de cette Assemblée pour présenter la motion suivante
conjointement avec la députée de Terrebonne :
«Que l'Assemblée
nationale reconnaisse que, selon les plus récentes données de l'Institut de
recherche et d'informations socioéconomiques, 18 % de la population
québécoise vit sous le seuil du revenu viable, soit le revenu minimal
permettant de couvrir ses besoins de base sans tomber dans la précarité;
«Qu'elle
prenne acte que cette proportion a augmenté de manière significative depuis
2018, soit depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement de la CAQ, où
elle se situait entre 12 % et 15 %, reflétant une détérioration
notable des conditions de vie de nombreuses Québécoises et [...] nombreux
Québécois;
«Qu'elle constate que
cette aggravation est principalement attribuable à la hausse marquée du coût de
la vie, notamment des dépenses en logement,
en alimentation et en transport, ainsi que par le fait que le salaire minimum a
crû moins rapidement que l'inflation;
«Qu'en
conséquence l'Assemblée nationale déplore la progression de la pauvreté au
Québec au cours des dernières années et réaffirme l'urgence d'y répondre
collectivement par des politiques publiques structurantes.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Il n'y a pas de consentement, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il n'y a pas de consentement.
Avis
touchant les travaux des commissions
Alors,
nous sommes maintenant rendus à la rubrique des avis des travaux touchant les
commissions. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui. Merci, M. le Président.
Et
donc j'avise cette Assemblée que la Commission
de la culture et de l'éducation va
procéder à l'étude des crédits budgétaires 2025‑2026 du volet Éducation
primaire et secondaire incluant la formation professionnelle du portefeuille
Éducation aujourd'hui, de 11 h 30 à 13 heures et de
15 heures à 18 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de
l'économie et du travail va procéder à l'étude des crédits budgétaires 2025‑2026
du volet Tourisme du portefeuille Tourisme aujourd'hui, de 11 h 30 à
13 heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La
Commission des relations avec les
citoyens va procéder à l'étude des
crédits budgétaires 2025‑2026 du volet Protection des consommateurs du
portefeuille Justice aujourd'hui, de 11 h 15 à 12 h 45, à
la salle Pauline-Marois;
La Commission de la
santé et des services sociaux va procéder à l'étude des crédits budgétaires 2025‑2026
du volet Services sociaux du portefeuille
Santé et Services sociaux aujourd'hui, de 12 h 30 à 13 heures et
de 15 heures à 18 h 30, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La
Commission des institutions va procéder à l'étude des crédits budgétaires 2025‑2026
du volet Conseil exécutif du portefeuille Conseil exécutif aujourd'hui,
de 11 h 30 à 13 heures et de 15 h 30 à 18 heures,
à la salle du Conseil législatif;
La
Commission des finances publiques procédera à l'étude des crédits budgétaires 2025‑2026
du volet Conseil du trésor du portefeuille Conseil du trésor et
Administration gouvernementale aujourd'hui, de 15 heures à
17 h 30, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission de
l'aménagement du territoire va procéder à l'étude des crédits budgétaires 2025‑2026
du volet Habitation du portefeuille Affaires municipales et Habitation
aujourd'hui, de 15 heures à 18 heures, à la salle Pauline-Marois.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le leader adjoint du gouvernement.
Ajournement
Puisque nous sommes à la période de l'étude des
crédits budgétaires et que, conformément aux dispositions de l'article 282
du règlement, l'Assemblée ne procède qu'aux affaires courantes, je lève donc la
séance, et les travaux de l'Assemblée sont ajournés au jeudi 1er mai 2025,
à 9 h 40.
(Fin de la séance à 11 h 06)