(Neuf heures quarante et une
minutes)
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Alors, bonjour à toutes, bonjour à tous. Bonjour, chers collègues. Très
content de vous retrouver pour cette nouvelle session.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Alors, je vous invite à prendre place, nous
allons débuter la rubrique Déclarations des députés. Et j'en profite pour
saluer, souhaiter la bienvenue à celles et ceux qui sont dans les tribunes, qui
sont avec nous ce matin pour cette période de déclarations des députés. Je vous
invite à prendre place aussi.
Alors, j'en profite, collègues, pour vous
rappeler, comme d'habitude, que la déclaration de député est d'une durée
maximale d'une minute. Je sais que vous allez respecter cette consigne.
Alors, la première déclaration revient à
M. le député de Saint-Jean.
Souligner la volonté de la région du Haut-Richelieu de
prendre
part au développement du secteur de la défense
M. Louis Lemieux
M. Lemieux : M. le Président,
au lendemain du discours inaugural du premier ministre, je me lève avec joie et
fierté pour vous dire que le Haut-Richelieu est prêt pour la nouvelle vision
économique du gouvernement et partage ses ambitions dans le secteur de la
défense.
Vous aurez noté que le premier ministre a répété,
hier, que la défense ferait partie de l'équation dans la nouvelle donne
économique mondiale qui s'offre à nous. Et, pour le comté de Saint-Jean, c'est
de la musique à nos oreilles, puisque la
région a déposé, au ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie,
un projet de centre de recherche et d'innovation en sécurité et défense.
Et c'est assurément une des clés dont disposerait le Québec pour s'inscrire
dans cette nouvelle mouvance, en plus des secteurs navals et de l'aéronautique,
qui s'imposent naturellement dans les circonstances, mais d'ailleurs, comme on
peut le lire dans La Presse+ de ce matin, sans oublier que le secteur de la
défense est déjà bien présent chez nous, dans le Haut-Richelieu, et prêt à
relever ce défi pour participer à cet essor prometteur pour le Québec. Merci,
M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le député de
Saint-Jean. La parole revient maintenant à Mme la députée de La Pinière.
Souligner la Journée internationale des personnes âgées
Mme Linda Caron
Mme Caron : Merci, M. le
Président. En cette Journée internationale des personnes aînées, je tiens à
souligner l'importance des nombreux rôles que jouent les aînés au Québec, des
rôles comme ceux de grands-parents qui facilitent la conciliation
travail-famille, de bénévoles au sein d'une foule d'organismes communautaires
qui rendent des services essentiels à nos
voisins et voisines, de proches aidants pour soutenir un proche, de mentors
pour partager leur expérience, de mémoire, capables de nous ancrer dans
notre histoire familiale ou nationale et dans notre culture.
Les personnes
aînées sont les bâtisseurs et les piliers de notre société. Nous leur devons et
elles méritent respect, gratitude,
bienveillance et bientraitance. Il faut le reconnaître haut et fort aujourd'hui
mais aussi dans nos décisions comme législateurs et quand viendra le
temps, individuellement, de prendre soin d'un être cher.
Bonne journée internationale des aînés.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée de La Pinière. Et je cède maintenant la parole à Mme
la députée de Lotbinière-Frontenac.
Rendre hommage à M. Rodrigue Biron
Mme Isabelle Lecours
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Merci. Aujourd'hui, je tiens à rendre hommage à M. Rodrigue
Biron, un grand homme de ma circonscription, qui s'est éteint le
12 août dernier à l'âge de 90 ans.
M. Biron
était très attaché à la région de Lotbinière. Il a été maire de la municipalité
de Sainte-Croix, chef de l'Union nationale
et ensuite ministre du Parti québécois dans le cabinet Lévesque et dans le
cabinet Johnson. Il a représenté la région avec force et conviction en
tant que député de Lotbinière pendant près de 10 ans.
Je vais garder un beau souvenir de sa
dernière visite au parlement, au printemps 2023. J'ai eu la chance d'échanger
avec lui sur notre région natale et sur le rôle de député.
Je
veux présenter mes plus sincères condoléances à la famille, aux amis et anciens
collègues. M. Biron était un homme d'exception et il a su tous nous
inspirer par son parcours.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci,
Mme la députée de Lotbinière-Frontenac. La parole revient maintenant à
Mme la députée de Verdun.
Demander d'assurer un soutien
financier stable
et adéquat aux carrefours jeunesse-emploi
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga
Mendez : Merci, M. le Président. Le chômage chez les jeunes augmente,
au Québec, avec des taux allant jusqu'à 14 %, voire 20 % dans
certains cas. Cette génération, déjà vulnérable, fait face à des défis majeurs :
l'automatisation et l'intelligence
artificielle suppriment des emplois d'entrée, rendant l'intégration des jeunes
au marché du travail encore plus difficile.
Dans
ce contexte, les carrefours jeunesse-emploi sont essentiels. Pourtant, à
Montréal seulement, leur financement a été réduit de
6 millions de dollars. Imaginez-vous, le CJE de Verdun a perdu près
d'un demi-million depuis 2021. Le résultat, c'est la réduction des heures
d'ouverture, moins de personnel, et donc moins de soutien pour les jeunes en
recherche d'emploi. C'est inacceptable.
Il faut garantir un
financement stable et adéquat aux carrefours jeunesse-emploi, qui accompagnent
nos jeunes partout au Québec. Il faut que... Les politiques d'emploi pour
contrer le chômage doivent absolument tenir compte des réalités des jeunes. Ils
et eux, eux et elles ont besoin de notre soutien maintenant.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Verdun. Au tour, maintenant, de Mme la députée de
Prévost.
Saluer l'entraide et la
solidarité des citoyens de la circonscription
de Prévost lors de l'incendie de l'école Val-des-Monts
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger : M. le Président, c'est
avec beaucoup d'émotion que nos citoyens ont été touchés par l'incendie de l'école Val-des-Monts, véritable pilier de
Prévost depuis 1960. Cette école représentait bien plus qu'un lieu
d'apprentissage, mais aussi un lieu d'épanouissement depuis plusieurs
générations.
Je tiens à remercier, aujourd'hui, les nombreux
pompiers, les autorités de toutes les régions des Laurentides pour leur
mobilisation exemplaire lors de l'incendie.
Face à cette épreuve,
un formidable élan d'entraide s'est déployé à Prévost et dans les municipalités
voisines. Je tiens à saluer le travail exceptionnel du centre de services
scolaire de la Rivière-du-Nord, de la ville de Prévost, des différents organismes, notamment la Maison
d'Entraide de Prévost, le Club Optimiste, les bénévoles, les citoyens, qui ont
amassé plus de 200 000 $ pour
aider à la rentrée scolaire des élèves dans les nouvelles écoles qui les reçoivent
aujourd'hui. Merci à la communauté de Prévost.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Prévost. Et je retourne la parole à Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Souligner le 40e anniversaire
de l'organisme Monchénou
Mme Désirée McGraw
Mme McGraw :
Merci, M. le Président. Alors, à titre de porte-parole de ma formation,
responsable de la région de l'Estrie, je suis fière de souligner le
40e anniversaire de l'organisme Monchénou, dont j'ai eu le privilège de visiter
en mars dernier.
Fondé en 1985 et basé
à Sherbrooke, l'organisme permet d'offrir un chez-soi à 35 personnes
vulnérables vivant avec des limitations diverses. Monchénou se démarque donc
par son modèle d'hébergement, qui permet à ses résidents d'être les véritables
hôtes de la maison qu'ils habitent. Ils sont stimulés et invités à s'investir
dans leur projet de vie, dans leur milieu de vie selon leurs capacités. Les
membres de l'équipe d'intervenants contribuent ainsi seulement lorsqu'une
assistance est nécessaire.
Je
tiens à souligner, dans nos tribunes, la présence des fondateurs, Janvier
Caron, Rachel Caron, ainsi que leur fils gestionnaire, David Caron, et
d'autres. C'est vraiment un beau projet de famille et de communauté exemplaire.
Merci infiniment pour votre mission essentielle et bon 40e anniversaire.
Bravo!
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce. Et
la parole revient maintenant à Mme la députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Rendre
hommage à M. Daniel St-Pierre
Mme Amélie Dionne
Mme Dionne :
Merci, M. le Président. Aujourd'hui, je tiens à souligner la carrière d'une
véritable légende du monde de la radio dans l'Est du Québec, M. Daniel
St-Pierre, qui célèbre ses 50 ans de carrière.
Nous le connaissons
pour son rôle marquant de journaliste du matin pendant plus de 35 ans à
l'émission Bonjour Grand Portage, diffusée sur les ondes de CIEL-FM.
Notamment reconnu pour son franc-parler, sa rigueur et son professionnalisme,
il livre l'information de façon claire, parfois sans complaisance, mais
toujours avec le souci du travail bien fait, dans le but de donner la bonne information.
Encore aujourd'hui, il demeure une voix familière et incontournable, du lundi
au jeudi, avec son émission St-Pierre & Lebel dans l'retour, sur les
ondes de CIEL-FM.
M.
St-Pierre, au nom de tous les citoyens de la circonscription, bravo, et merci de
continuer à informer, à divertir et à rassembler vos auditeurs autour de
l'information. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata. La parole revient maintenant à M. le député de
Matane-Matapédia.
Souligner le début de la
saison de la chasse
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé :
M. le Président, depuis les derniers jours, la période de la chasse est
officiellement ouverte, et ma région accueille un grand nombre de chasseurs. Je
tiens non seulement à les saluer, mais également à inviter au respect des
règlements relatifs à la pratique, aux quotas et aux zones de chasse. Afin de
préserver une pratique sécuritaire, il incombe à chacun de faire preuve de respect.
Par la même occasion,
je dénonce une fois de plus les activités de braconnage sur notre territoire,
une pratique illégale qui met en péril la faune locale. Le braconnage constitue
aussi une menace sérieuse à la pérennité des activités de chasse. À cet effet,
je tiens également à saluer les agents de la faune, trop peu nombreux, dont
l'assistance et la surveillance sont indispensables en tout temps sur nos
territoires. Leurs interventions contribuent à assurer la sécurité et à
encadrer la pratique entre tous les usagers, mais aussi à la préservation de
notre patrimoine faunique.
En
conclusion, j'invite tous les usagers à faire preuve de vigilance, à respecter
rigoureusement les règlements en vigueur et à condamner toute forme de
braconnage qui nuit à la faune, aux chasseurs et à l'équilibre de nos
écosystèmes. À toutes et tous, je vous souhaite une saison de chasse
sécuritaire, respectueuse et fructueuse. Merci, M. le Président.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Matane-Matapédia. Je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Souligner le 80e anniversaire
de Centraide Québec,
Chaudière-Appalaches et Bas-Saint-Laurent
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau : Merci beaucoup, M. le
Président. C'est avec une grande fierté que je souligne le 80e anniversaire
de Centraide Québec—Chaudière-Appalaches.
Je salue la présence, dans les tribunes, de deux membres de Centraide,
Mme Isabelle Genest, présidente-directrice générale, ainsi que
M. Benoit Caron, président du conseil d'administration.
Centraide
soutient les organismes locaux et apporte une aide essentielle aux familles et
aux personnes en situation de vulnérabilité. Les équipes, les bénévoles,
les partenaires portent la voix de milliers de citoyens qui, chaque jour,
contribuent à renforcer notre tissu social. Centraide, c'est un engagement
collectif, une solidarité qui fait une réelle différence dans la vie des gens
afin de ne laisser personne derrière.
À vous, Isabelle et
Benoit, à vous tous qui donnez de votre temps, de votre énergie, merci de faire
rayonner l'humanité dans notre communauté. Bravo à Centraide Québec—Chaudière-Appalaches!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Pointe-aux-Trembles. La parole revient maintenant à M. le
député de Vachon.
Rendre hommage à Mme Carole
Charbonneau
M. Ian Lafrenière
M. Lafrenière : Merci beaucoup, M. le
Président. Dans le cadre de la Journée internationale des aînés, je souligne
l'engagement exceptionnel de Mme Carole Charbonneau, Mme Charbonneau
qui est ici avec les amis de la FADOQ de Saint-Hubert, une femme de coeur et de conviction au service de la
communauté de Saint-Hubert depuis maintenant 10 ans. Bravo, Carole!
Carole
s'investit avec passion au sein du conseil d'administration du club de la
FADOQ de Saint-Hubert. On dit qu'elle est partout à la fois. Sa présence
rassure les membres. Elle possède une mémoire remarquable, elle se rappelle du nom de chacun. Sa mission : veiller au bonheur de
tous les membres du club de la FADOQ de Saint-Hubert. Carole s'implique activement dans l'organisation des
soupers thématiques, des voyages, sans oublier l'ensemble des nombreuses
tâches administratives qu'elle accomplit avec rigueur.
C'est pour
l'ensemble de son implication que je tiens à la remercier sincèrement au nom de
tous les citoyens de Vachon. Carole, ton dévouement, ton engagement sont une
véritable source d'inspiration pour nous tous. Merci de faire une si
grande différence auprès des aînés de Saint-Hubert. Merci, Carole. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de
Vachon. Et la parole revient maintenant à M. le député de Chapleau.
Souligner le 50e anniversaire de l'organisme Réhabex
M. Mathieu Lévesque
M. Lévesque
(Chapleau) : Merci beaucoup, M. le Président. Aujourd'hui,
j'aimerais souligner le 50e anniversaire d'un organisme essentiel
dans Chapleau, à Gatineau, en Outaouais. Il s'agit de Réhabex.
Depuis 1975, Réhabex
tend la main aux personnes judiciarisées et marginalisées. Là où certains
voient des étiquettes, Réhabex voit des êtres humains. Là où il y a
exclusion, cet organisme construit des ponts.
Depuis cinq décennies, cet organisme accompagne
avec humanité et compétence des personnes en quête d'une seconde chance. Il les
aide à retrouver leur dignité par l'emploi, le retour aux études ou la
réhabilitation sociale. Réhabex, c'est l'écoute, la médiation et
aussi l'éducation du public face aux préjugés. C'est enfin la conviction
profonde que personne ne devrait être prisonnier de son passé.
Je tiens à souligner l'engagement exemplaire de
toute l'équipe de Réhabex. Grâce à leur travail acharné, ce sont plus de
500 personnes chaque année qui reprennent leur place dans la société. Je
dis merci pour votre compassion, votre ténacité, votre foi en l'humanité. Vous
changez des vies, vous réparez le tissu social, vous donnez de l'espoir là où
il semblait perdu. Vous êtes un pilier de solidarité et d'avenir pour l'Outaouais.
Bon jubilé.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de
Chapleau. La parole revient maintenant à Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Souligner le 50e anniversaire d'Axia services
Mme Karine Boivin Roy
Mme Boivin Roy : Merci, M. le
Président. Il y a 50 ans naissait Axia services, une entreprise adaptée
qui s'est donné pour mission d'offrir des
emplois de qualité pour des personnes vivant avec des limitations. Aujourd'hui,
ce sont plus de 700 employés à travers trois secteurs d'activité:
l'emballage industriel et alimentaire, l'entretien ménager commercial et la
sécurité. Axia services leur offre non seulement un travail dans un cadre
respectueux et valorisant, mais aussi une
reconnaissance durable, une fierté profonde et, pour avoir rencontré plusieurs
de ces employés, un véritable sentiment d'appartenance.
En célébrant cet anniversaire, nous
reconnaissons une réussite collective, un modèle inspirant d'inclusion et
porteur d'avenir pour l'ensemble du Québec.
Bravo et merci à toute l'équipe d'Axia services
pour cette contribution inestimable dans l'est de Montréal!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Alors, voilà qui met fin à la rubrique Déclarations des députés. Je remercie
chacun de vous pour votre participation à cette rubrique.
Et je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 56)
(Reprise à 10 h 08)
La Présidente : Bonjour, tout le
monde. Vous êtes nombreux ce matin. Bienvenu, mesdames messieurs. Le parlement
du Québec, c'est chez vous. Bon début d'octobre, 1er octobre aujourd'hui.
Alors, Mmes, MM. les députés, nous allons nous
recueillir quelques instants.
Je vous remercie beaucoup. Veuillez vous
asseoir.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt
de documents
À la rubrique
Dépôt de documents, Mme la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de
l'Énergie. Mme la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de
l'Énergie.
Mme Fréchette :
Oui, Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer le rapport annuel de gestion 2024-2025
de la Régie de l'énergie, rapport
annuel de gestion 2024-2025 des Fonds de recherche du Québec et le rapport
annuel de gestion 2024-2025 de la Commission de l'éthique en
science et technologie. Merci.
La Présidente : Ces documents sont
déposés. M. le ministre de la Justice.
M. Jolin-Barrette : Oui. Bonjour,
Mme la Présidente. Je dépose le rapport annuel de gestion 2024-2025 de la Société
québécoise d'information juridique, le rapport annuel de gestion 2024-2025
de la Commission des services juridiques, le rapport sur la mise en oeuvre de la Loi sur
l'accès à l'égalité en emploi dans les organismes publics, le rapport
annuel 2024-2025 du Fonds d'aide aux actions collectives, le rapport
annuel 2024-2025 du Conseil de la justice administrative, le rapport
annuel de gestion 2024-2025 du Directeur
des poursuites criminelles et pénales,
l'entente entre le ministère de la Justice et la Société du Plan Nord, le
rapport du Comité de la rémunération
des juges sur des demandes
relatives aux régimes de retraite et des intérêts... et à des intérêts, le
rapport annuel de gestion 2024-2025 de l'Office de la protection du
consommateur, le rapport annuel de gestion 2024-2025 du ministère de la
Justice, le rapport annuel d'activité 2024-2025
de la Loi visant à aider les personnes victimes d'infractions criminelles et à
favoriser leur rétablissement et,
finalement, le bilan 2020-2025 du Programme d'accompagnement justice et
intervention communautaire, le PAJIC. Merci.
La Présidente : Ces documents sont
déposés. M. le ministre du Travail.
M. Boulet : Mme
la Présidente, permettez-moi de déposer les rapports annuels de
gestion 2024-2025 du ministère du
Travail, de l'Office des professions
du Québec, de la Régie du bâtiment du Québec et du Tribunal
administratif du travail.
Merci.
• (10 h 10) •
La Présidente : Ces documents
sont déposés. M. le ministre de la Culture et des Communications.
M. Lacombe : Bonjour,
Mme la Présidente. Je dépose aujourd'hui les rapports annuels de
gestion 2024-2025 du Conseil du patrimoine culturel du Québec et du
ministère de la Culture et des Communications. Et je dépose aussi le rapport
d'activité 2024-2025 du Conseil consultatif de la lecture et du livre.
La Présidente : Ces
documents sont déposés. M. le ministre des Relations internationales et de la
Francophonie.
M. Skeete : Salutations,
Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer les rapports annuels de
gestion 2024-2025 du ministère des Relations internationales et de
la Francophonie et des Offices jeunesse internationaux du Québec. Merci
beaucoup.
La Présidente : Ces documents sont
déposés. M. le ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale.
M. Simard : Alors, Mme la
Présidente, c'est avec beaucoup d'honneur que je dépose mon premier rapport à
titre de ministre responsable de la Capitale-Nationale. En l'occurrence, il s'agit du rapport annuel de gestion 2024-2025
de la Commission de la capitale nationale du Québec.
La Présidente : Ce document est
déposé. Mme la ministre du Tourisme.
Mme Dionne : Bonjour, Mme la
Présidente. Permettez-moi de déposer le plan stratégique 2025-2028 de la Société
du Centre des congrès de Québec ainsi que le plan stratégique 2025-2028 du
Parc olympique.
La Présidente : Ces documents sont
déposés. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme la
Présidente. Au nom de la ministre responsable de la Condition féminine, je
dépose le rapport annuel de gestion 2024-2025 du Conseil du statut de la
femme. Merci.
La Présidente : Ce document est
déposé. Mme la ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air.
Mme Charest : Merci,
Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer le rapport annuel 2024-2025 de
la Société des établissements
de plein air du Québec. Merci.
La Présidente : Ce document est
déposé. À nouveau, M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui,
Mme la Présidente. Je dépose les réponses aux pétitions suivantes : la
pétition déposée en Chambre le 10 avril par le député de Jacques-Cartier, la pétition déposée en Chambre le 23 avril 2025 par la
députée de Sherbrooke, la pétition
déposée en Chambre le 23 avril 2025 par le député des Îles-de-la-Madeleine, la pétition déposée en Chambre le
21 mai 2025 par la députée de Vaudreuil, la pétition déposée en Chambre le
6 mai 2025 par le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, la pétition déposée en Chambre le 10 avril 2025 par le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, la pétition déposée en Chambre le
22 avril 2025 par le député des Îles-de-la-Madeleine, la pétition déposée
en Chambre le 8 avril 2025 par le député des Îles-de-la-Madeleine. Merci.
La Présidente :
Et ces documents sont déposés.
Pour ma part, je
dépose le rapport annuel 2024-2025 de l'Assemblée nationale du Québec.
Je dépose également
le rapport d'activité des relations interparlementaires et internationales de
l'Assemblée nationale pour l'année 2024-2025.
Nous poursuivons. Et
je demande votre clémence.
Je dépose une
résolution adoptée par le comité exécutif de la National Conference of State
Legislatures soulignant le 25e anniversaire du partenariat de
l'organisation avec le Québec.
Je dépose le rapport
annuel de gestion 2024-2025 d'Élections Québec et de la Commission de la
représentation électorale.
Je dépose le rapport
d'activité 2024-2025 de Lobbyisme Québec.
Je dépose également
le rapport d'activité 2024-2025 du Commissaire à l'éthique et à la
déontologie.
En
application de l'article 98 du Code d'éthique et de déontologie des
membres de l'Assemblée nationale, je dépose un rapport de la Commissaire à
l'éthique et à la déontologie intitulé Rapport d'enquête au sujet de madame Andrée
Laforest ministre des Affaires municipales et députée de Chicoutimi jusqu'au
4 septembre 2025.
De plus, je dépose le
rapport annuel 2024-2025 de la Commission de la fonction publique.
Je dépose la liste
des documents dont la loi prescrit le dépôt à l'Assemblée.
Je dépose également
le diagramme de l'Assemblée en date d'aujourd'hui.
Modification à la composition du Bureau de l'Assemblée
nationale
Enfin,
conformément à l'article 91 de la Loi sur l'Assemblée nationale, je
soumets à l'Assemblée la liste des députés qui sont désignés pour agir à titre
de membres et de membres suppléants du Bureau
de l'Assemblée nationale. Les voici.
Les députés de la Coalition
avenir Québec ont été désignés comme membres... Pardon. Les députés de la Coalition avenir Québec ont désigné comme membres M. François
Jacques, député de Mégantic, M. Yves Montigny, député de René-Lévesque, M. Robert Bussière, député de Gatineau,
M. Mathieu Lévesque, député de Chapleau, Mme Suzanne Roy, députée de Verchères, et comme membres suppléants
M. Claude Reid, député de Beauharnois, Mme Nancy Guillemette, députée de Roberval, Mme Marie-Belle Gendron,
députée de Châteauguay, Mme Geneviève Hébert, députée de Saint-François,
Mme Lucie Lecours, députée des Plaines.
Les
députés du Parti libéral du Québec ont désigné comme membres Mme Virginie
Dufour, députée de Mille-Îles, Mme Elisabeth Prass, députée de D'Arcy-McGee,
Mme Jennifer Maccarone, députée de Westmount—Saint-Louis, et comme membres suppléants M. André Fortin,
député de Pontiac, Mme Désirée McGraw, députée de Notre-Dame-de-Grâce, M. Enrico Ciccone, député de Marquette.
Les
députés de Québec solidaire ont désigné comme membre Mme Alejandra Zaga Mendez, députée
de Verdun, et comme membre
suppléant M. Guillaume Cliche-Rivard, député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Je dépose donc la
liste ainsi que les lettres de désignation signées par le premier ministre, la
cheffe de l'opposition officielle et la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Je cède maintenant la
parole à Mme la première vice-présidente de l'Assemblée, la députée de Saint-Hyacinthe,
pour la présentation d'une motion. Madame.
Motion proposant d'adopter la modification
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Bonjour, Mme la Présidente. Je propose que cette liste des membres et
des membres suppléants du Bureau de l'Assemblée nationale soit adoptée.
Mise aux voix
La
Présidente : Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
Dépôt de rapports de commissions
À
la rubrique Dépôt de rapports de commissions, est-ce qu'il y a consentement
pour déroger à l'article 4.4 des règles de fonctionnement afin de déposer
deux rapports du comité directeur de la Commission de l'Assemblée nationale? Consentement? Consentement.
Merci.
Modification à la composition de commissions
parlementaires
Je dépose le rapport du comité directeur de la Commission de l'Assemblée nationale qui s'est tenu le 7 juillet 2025 afin de statuer sur une demande du groupe
parlementaire formant l'opposition officielle concernant des désignations
à la présidence et à la vice-présidence des
commissions parlementaires, des changements à leurs membres ainsi que la
modification de la liste des présidents de séance.
Je dépose également le
rapport du comité directeur de la Commission de l'Assemblée nationale qui s'est
tenu le 22 septembre 2025 afin de statuer sur une demande du groupe
parlementaire formant le gouvernement concernant des désignations à la présidence et à la vice-présidence des commissions
parlementaires, des changements à leurs membres ainsi que la
modification de la liste des présidents de séance.
Je cède
maintenant la parole à Mme la première vice-présidente de l'Assemblée et députée de
Saint-Hyacinthe pour la présentation d'une motion.
Motion
proposant d'adopter la modification
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Mme la Présidente, je propose que les modifications à la composition des commissions telles que prévues au rapport du
comité directeur de la Commission de l'Assemblée nationale soient adoptées.
La
Présidente : Est-ce qu'il y a consentement pour déroger aux
articles 129 et 134 du règlement? Consentement.
Mise
aux voix
Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
Dépôt
de pétitions
À la rubrique Dépôt de pétitions, maintenant, M.
le député de Rosemont, la parole est à vous.
Inclure le dispositif Optune
dans la couverture
publique de la Régie de l'assurance maladie
M. Marissal : Merci,
Mme la Présidente. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 2 306 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que chaque année au Québec, environ
150 personnes se font diagnostiquer un glioblastome, une forme rare et
agressive de tumeur cérébrale;
«Considérant qu'à ce jour, le dispositif Optune
est le seul traitement permettant d'améliorer les chances de survie des personnes atteintes de glioblastome en
complément des thérapies standards (résection chirurgicale, radiothérapie,
chimiothérapie);
«Considérant que Santé Canada a approuvé le
dispositif de traitement Optune en novembre 2022;
«Considérant que dans son évaluation du
dispositif en octobre 2023, l'Institut national d'excellence en santé et en services sociaux reconnaissait "un
caractère novateur" et "un avantage clinique" au casque,
"particulièrement pour prolonger la survie globale" des
patients atteints de glioblastome;
«Considérant
que l'Agence canadienne des médicaments a recommandé aux provinces canadiennes
de négocier avec le fabricant en vue d'intégrer le dispositif à leur
régime public d'assurance médicament en mars 2024;
«Considérant que l'efficacité du dispositif a
été démontrée par une étude menée dans 14 pays, dont le Canada;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au gouvernement du
Québec :
«De mandater l'INESSS de mener une nouvelle
évaluation du dispositif Optune, à la lumière des nouvelles études disponibles;
«D'entamer
des négociations avec le fabricant du dispositif Optune, Novocure, afin de
négocier un prix de vente et d'intégrer le traitement à la couverture
publique de la Régie de l'assurance-maladie du Québec.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition. Merci.
• (10 h 20) •
La Présidente : Cet extrait de
pétition est déposé. À nouveau, M. le député de Rosemont.
Remettre en service le
logiciel expert MediRad au département
de radiologie de l'Hôpital de Granby en remplacement
de la plateforme DCI Ariane
M. Marissal : Merci, Mme la
Présidente. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 501 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que la
plateforme DCI Ariane a remplacé le logiciel expert MediRad depuis le
11 février dernier à l'Hôpital de Granby sans que l'équipe du département
de radiologie ait été informée adéquatement des spécifications et des
limitations du système, entraînant une perte de productivité d'environ
40 % dans le département;
«Considérant que cette plateforme ne répond
nullement aux besoins de l'imagerie médicale et qu'il ne s'agit pas d'un
logiciel expert comme MediRad pour la radiologie;
«Considérant que d'autres départements, tels que
l'urgence, la pharmacie et l'oncologie possèdent leurs propres logiciels
experts sans que ceux-ci soient remplacés par DCI Ariane;
«Considérant
que DCI Ariane comporte des lacunes structurelles majeures, ce qui engendre une
augmentation du temps de traitement et du risque d'erreurs dans l'ensemble du
processus de prise en charge du patient;
«Considérant que
l'équipe de radiologie a proposé des solutions, validées par des experts
informatiques, et que celles-ci n'ont pas été en aucun cas considérées ni par
le CIUSSS de l'Estrie ni par le responsable de l'informatique de Santé Québec;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, signataires,
demandons au gouvernement du Québec :
«L'arrêt immédiat des
travaux d'implantation ou d'amélioration du logiciel DCI Ariane en
radiologie à Granby par le CIUSSS de l'Estrie;
«La remise en service
du logiciel expert MediRad dans le département de radiologie de l'Hôpital de
Granby dans les plus brefs délais;
«Le
maintien en service du logiciel MediRad dans le département de radiologie de
l'Hôpital Brome-Missisquoi-Perkins.»
Je certifie que
l'extrait de cette... que cet extrait est conforme à l'original de la pétition.
Merci.
La Présidente :
Cet extrait de pétition est
déposé. Je reconnais maintenant Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Permettre
à la Régie du bâtiment d'embaucher
des effectifs à la hauteur de ses besoins
Mme Cadet :
Merci, Mme la Présidente. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 236 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant qu'il y
a plus de 53 000 titulaires d'une licence de la Régie du bâtiment du
Québec (RBQ);
«Considérant que le
domaine de la rénovation est toujours sur le podium des plaintes à l'Office de
la protection du consommateur;
«Considérant
que la RBQ reçoit annuellement environ 5 000 plaintes en matière de
sécurité, de qualité des travaux et de travail sans licence;
«Considérant
que pour donner suite à ces plaintes, elle ne dispose que d'une vingtaine
d'enquêteurs, d'une quinzaine de juristes et de 3 régisseurs [équivalents
à temps plein] (ETP);
«Considérant que cela
se traduit annuellement par seulement une cinquantaine de licences suspendues
ou annulées, deux fois moins qu'il y a 10 ans;
«Considérant que la
Vérificatrice générale du Québec a déposé un rapport accablant sur la RBQ;
«Considérant que la
RBQ dégage chaque année des surplus de l'ordre de 25 % et possède ainsi un
excédent accumulé de plus de 230 millions de dollars;
«Considérant
que malgré la situation financière enviable de la RBQ, le Secrétariat du
Conseil du trésor lui impose des cibles d'effectifs qui limitent sa
capacité à embaucher et donc, à protéger le public;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, signataires,
demandons au gouvernement du Québec :
«Que le Secrétariat
du Conseil du trésor permette à la RBQ d'utiliser librement les fonds dont elle
dispose pour embaucher à hauteur de ses besoins;
«Que le ministre du
Travail exige une augmentation du nombre d'enquêteurs et de juristes à la RBQ
afin de mieux protéger la population.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
La
Présidente : Et cet extrait de pétition est déposé.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Avant de poursuivre
nos travaux, permettez-moi maintenant de souligner l'arrivée d'une nouvelle
cohorte de pages étudiants pour
l'année 2025‑2026. Je leur demanderais de bien vouloir s'avancer,
s'il vous plaît. Et je vous présente donc quelques-unes et quelques-uns
de ces 14 jeunes femmes et jeunes hommes qui seront en poste cette année,
tant ici, dans la salle du Conseil législatif, qu'en commission parlementaire. Alors, au nom de
la présidence et de tous les députés, je
vous souhaite de profiter pleinement de cette expérience unique au sein de
notre parlement. Et ils sont 14, hein, il en manque d'autres. Et soyez assurés que les parlementaires et le personnel
de l'Assemblée feront tout en leur possible pour vous procurer le soutien
nécessaire à la réalisation de votre stage. Merci à l'avance.
Décision de la présidence concernant la répartition des
mesures et des
temps de parole lors des débats restreints à la suite de changements
survenus dans la composition de l'Assemblée
Et, comme il est
d'usage de le faire, je vais maintenant rendre une décision quant aux
ajustements à apporter à la répartition de certaines mesures et des temps de
parole lors des débats restreints rendus nécessaires à la suite des changements
dans la composition de l'Assemblée, à savoir la réintégration de la députée de
Vaudreuil parmi les rangs de l'opposition officielle, l'élection du député
d'Arthabaska lors de l'élection partielle du 11 août 2025, la démission de
la députée de Chicoutimi et le départ des députés d'Abitibi-Est et de Rimouski
du groupe parlementaire formant le gouvernement pour siéger comme indépendants.
Donc, concernant les
déclarations de députés, la déclaration dont bénéficiait la députée de
Vaudreuil à chaque cycle retourne à
l'opposition officielle. De plus, le troisième groupe d'opposition aura droit à
une déclaration supplémentaire au huitième rang à la quatrième séance du
cycle, en remplacement d'une déclaration du groupe parlementaire formant le
gouvernement. Quant aux députés d'Abitibi-Est et de Rimouski, ils auront droit
chacun à une déclaration par cycle de
10 séances au huitième rang, respectivement à la 10e et la deuxième séance
du cycle, en remplacement d'une déclaration du groupe parlementaire
formant le gouvernement.
Pour ce qui est de la période des questions et
réponses orales, afin de dégager des plages supplémentaires au huitième rang
pour permettre d'attribuer des questions à l'ensemble des députés indépendants,
les cycles passeront désormais de 11 à 12 séances. Malgré tout, afin
d'être équitable envers tous, le cycle actuel de 11 séances se poursuivra
jusqu'à son terme. La nouvelle période de deux cycles de 12 séances
débutera donc à compter du 28 octobre prochain.
D'ici là, pour ne pas pénaliser les deux
nouveaux députés indépendants en retardant le moment où ils pourront commencer
à exercer leur droit de poser des questions, l'opposition officielle et le
deuxième groupe d'opposition devront chacun
céder une question au huitième rang, respectivement au député d'Abitibi-Est et
à la députée de Rimouski. Pour la suite, ces deux députés indépendants
auront droit, tout comme le député de Saint-Jérôme, à trois questions par deux cycles de 12 séances au huitième rang,
en remplacement, dans l'ordre, d'une question de l'opposition officielle, d'une
question du deuxième groupe d'opposition,
d'une question de l'opposition officielle, d'une question du deuxième groupe
d'opposition et d'une question de l'opposition officielle.
Pour ce qui
est de l'opposition officielle, elle regagne, pour sa part, les trois questions
par deux cycles auxquelles la députée de Vaudreuil avait droit.
Quant au troisième groupe d'opposition, il aura
droit à deux questions supplémentaires par cycle de 12 séances, à la suite de l'élection du député d'Arthabaska.
Ces nouvelles questions seront posées au septième rang, à la troisième séance du cycle, en remplacement d'une question du
deuxième groupe d'opposition, et au huitième rang de la neuvième séance du cycle, en remplacement d'une question de
l'opposition officielle. Cette nouvelle répartition s'applique dès maintenant.
Enfin, les temps de parole pour les différents
débats restreints sont ajustés afin de tenir compte de la nouvelle proportion
entre les groupes parlementaires et de la présence de nouveaux députés
indépendants. Je souligne aussi que l'opposition officielle regagne les temps
de parole auxquels la députée de Vaudreuil avait droit.
Documents
déposés
Alors, je dépose les tableaux qui détaillent les
modifications ainsi apportées. Je vous remercie beaucoup pour votre attention.
Questions
et réponses orales
Et nous en sommes maintenant rendus à la période
de questions et de réponses orales, et, pour ce faire, je cède la parole, en
question principale, à la cheffe de l'opposition officielle.
Priorités du gouvernement
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy : Bonjour, Mme la
Présidente. C'est un plaisir de vous retrouver, malgré cette pause forcée de
deux semaines.
Dans un discours inaugural, le premier ministre
dispose de deux heures pour nous parler. Il n'a uniquement utilisé que 45 minutes. Aujourd'hui, parlons
des grands absents de son discours. Pas un mot sur la crise du logement. Pas un
mot sur la crise sur l'itinérance qui sévit partout au Québec, non seulement
dans les grandes villes, mais aussi dans nos
villes et villages. Pas un mot pour nos jeunes familles, qui ont carrément
abandonné le rêve d'un jour... d'acheter une maison. Pas un mot pour toutes ces entreprises qui, présentement,
cherchent, dans une crise de pénurie de main-d'oeuvre, des employés qualifiés. Pas un mot pour cette
jeunesse, dans nos écoles secondaires, qui ont de la misère encore en français.
Pas un mot sur la crise qui est présente dans le régime forestier. Pas
un mot sur la crise des médias.
Pourquoi? A, pas de solutions, b, pas une
priorité, c, pas de bouc émissaire ou, d, toutes ces réponses?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Moi aussi, je vous salue. Je salue la nouvelle cheffe
de l'opposition officielle. Je suis certain qu'on va avoir du plaisir à
débattre, à échanger ensemble. Je viens de comprendre qu'elle aurait souhaité m'entendre pendant deux heures
plutôt que pendant 45 minutes. Je vais en tenir compte la prochaine fois.
Maintenant,
Mme la Présidente, bon, c'est l'occasion, lors d'un discours d'ouverture,
d'élaborer des priorités. J'ai mentionné quatre champs d'action qui,
évidemment, couvrent très large.
D'abord, l'économie et le portefeuille. Donc, le
portefeuille, bien, c'est important si on veut être capables d'avoir les moyens, entre autres, de s'acheter une
propriété. Je l'ai dit aussi, une des raisons pourquoi on veut créer de la richesse,
ce n'est pas une fin en soi, c'est pour être capables d'investir, entre autres,
en éducation, mais aussi dans tous les secteurs. Bon, je pourrais expliquer, en
habitation, qu'on a déjà investi plusieurs milliards, même chose en itinérance.
Donc, on pourra rentrer dans le détail. Là, elle a nommé beaucoup de sujets.
On a parlé
aussi, bien sûr, d'efficacité, rendre l'État plus efficace, accélérer les
projets, la réalisation des projets pour remplacer, entre autres, les emplois
perdus à cause de Donald Trump, mettre l'accent sur la sécurité, sur notre
identité.
J'ai entendu la cheffe de l'opposition
officielle parler du français. Je suis content d'entendre le Parti libéral
parler de la défense du français.
Donc, bien, qu'elle me pose des questions un
petit peu plus...
• (10 h 30) •
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy : Question précise. Il y a exactement maintenant
sept ans, 1er octobre, que le gouvernement a été élu. Il a dit : Jugez-nous sur les résultats.
Alors, projet de loi n° 66, adopté ici en décembre 2020, 180 projets
ont été inscrits par le gouvernement. Mme la Présidente, à peine le
tiers ont été livrés, cinq ans plus tard.
Alors, question précise : Quelle est
l'excuse?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bien,
Mme la Présidente, je sais que la cheffe de l'opposition officielle s'attend
sûrement à ce que je lui parle des résultats des sept dernières années. Or, ce
qu'on voit, depuis sept ans, c'est quelque chose qu'on n'a jamais vu sous un
gouvernement libéral, c'est-à-dire que la croissance économique par habitant a
augmenté plus vite au Québec qu'en Ontario et que dans le reste du
Canada.
Pour ce qui
est des infrastructures, Mme la Présidente, on est passés d'un plan de
100 milliards, chez les libéraux, à un plan de 164 milliards.
La Présidente : Et, vous remarquez,
j'ai un petit problème de chronomètre.
Allez-y, madame. Deuxième complémentaire.
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy : En français, vous
savez que, aussi, on évalue la compréhension orale et le texte. Ma question
était précise, je n'ai pas eu de réponse précise.
Maintenant, sur la... sur la taille de l'État,
il avait promis, en 2018, de réduire de 5 000, il en a ajouté 10 000.
Lorsque le
premier ministre nous parle de cette camisole de force, réalise-t-il que c'est
lui-même qui a ajouté de la bureaucratie et des fonctionnaires? Est-ce qu'il
réalise qu'il est non seulement celui qui a designé, mais conceptualisé, mais
même cousu cette camisole de force?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui.
Mme la Présidente, on se rappellera que, sous les 15 années de
gouvernement libéral, il y a eu des coupures, ce n'est pas moi qui le dis,
Carlos Leitão, c'est Gaétan Barrette, c'est tout le monde, des coupures
importantes. Donc, les ressources qui
ont été ajoutées, depuis sept ans, essentiellement, la grande, grande majorité,
c'est dans les services en éducation et en santé.
Maintenant, évidemment, ça prend un certain
support dans l'administration pour toutes ces personnes-là, mais on est rendus,
maintenant, à l'étape de faire le ménage dans cette partie bureaucratique. Mais
c'était important, c'était important de faire un rattrapage dans les services
suite aux coupures libérales.
La Présidente : Troisième
complémentaire.
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy : Bien, Mme la
Présidente, l'an dernier, le budget caquiste disait exactement la même chose, ils
ont annoncé un vaste examen de révision des dépenses. Hier, on n'a pas eu le
résultat, on a eu encore des excuses. On a même trouvé le côté vert du
gouvernement, ils ont recyclé exactement les vieilles annonces.
Alors, permettez-moi de vous poser une
question : Pourquoi vous ne déposez pas des lettres mandats? Comme ça, ça
va empêcher tout le Québec de tourner en rond.
La Présidente : Je vous rappelle que
vous vous adressez à la présidente quand vous posez vos questions. La réponse
du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Oui, bien, j'invite la cheffe de l'opposition officielle à être patiente.
Au cours des prochaines semaines, la
présidente du Conseil du trésor va livrer les résultats de la dernière année,
elle va voir qu'on a dépassé les objectifs qu'on s'était fixés.
Maintenant,
je remarque que Pablo Rodriguez n'a aucune suggestion, aucune proposition
concrète. C'est l'homme invisible, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Pontiac.
Plan de développement économique des régions
M. André Fortin
M. Fortin : Merci, Mme la Présidente. Hier, le premier ministre a
présenté son plan pour la prochaine année, puis, pour beaucoup de gens, ce
qu'ils ont compris du premier ministre, c'est : Croyez-moi, je vais faire
exactement le contraire de ce que j'ai fait pendant les sept dernières années.
Alors, vous comprendrez que, pour beaucoup de monde, Mme la Présidente, ça va être dur de croire le premier ministre.
Mais là où on peut le
croire, c'est qu'il ne fera pas ce qu'il n'a même pas daigné mentionner dans
son discours, ça a le mérite d'être clair,
il ne s'occupera pas des régions. Sa seule mention des régions, Mme la
Présidente, c'est pour dire qu'il va octroyer des blocs d'électricité à
des projets en région. Pas un mot sur la forêt, pas un mot sur l'agriculture. Avant, on se disait que les régions, c'était
probablement la dernière des priorités sur la liste du gouvernement;
aujourd'hui, elles ne sont même plus sur la liste.
Perdre trois députés
de région, est-ce que c'était assez pour le gouvernement? On a l'impression que
le premier ministre cherche à en perdre quelques autres.
La
Présidente : Alors, la réponse de la ministre de l'Économie, de
l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette :
Oui, merci, Mme la Présidente. Il faut voir que les régions sont au coeur
de notre mandat, contrairement aux libéraux. De notre côté, on a près... plus
de la moitié, en fait, des interventions d'Investissement Québec qui ont été
faites en dehors des zones urbaines. Et il faut voir aussi que 94 % des
interventions d'Investissement Québec ont
été faites auprès d'entreprises de moins de 200 employés. On le sait, que
la fibre, le tissu entrepreneurial en région est constitué de PME, et c'est celles-là qu'on a aidées largement,
prioritairement, dans le cadre de nos développements stratégiques
économiques.
On a des zones
d'innovation qui ont été mises sur pied également. À quel endroit? Dans les
régions. Alors, si vous regardez du côté de la transition énergétique, c'est à
Shawinigan, Trois-Rivières, Bécancour que l'on a mis sur pied cette zone d'innovation pour avoir une
concentration d'acteurs experts dans un créneau d'avenir. On a également des zones
d'innovation à Sherbrooke et à Bromont, encore là dans des secteurs
stratégiques.
Alors, les régions,
ça nous... on s'y investit, ça nous touche au premier plan, contrairement aux
libéraux, qui ont su se concentrer essentiellement sur Montréal.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin : Mme la Présidente, la première moitié du discours du
premier ministre était basée sur la menace de
Donald Trump. Mais vous savez ce qui est le plus menacé par M. Trump?
C'est l'économie en région, c'est les travailleurs en région, c'est l'agriculture, c'est la
foresterie. Il y a des usines qui ferment une après l'autre, les travailleurs
perdent leurs emplois. Encore hier, M. Trump a ajouté des droits de
douane sur le bois, et pas un mot du premier ministre.
On est obligés de
dire, Mme la Présidente, comme la députée de Rimouski. Ça ne l'intéresse
simplement pas, les régions.
La
Présidente : La réponse de... du ministre des Ressources naturelles et
des Forêts.
M. Jean-François Simard
M. Simard :
Je vous remercie, Mme la Présidente. Dans un premier temps, vous me
permettrez de prendre pleinement conscience du moment présent, je me pince un
peu, parce que c'est la première fois que j'ai à intervenir en cette Chambre à
titre de ministre depuis 22 ans. Donc, quand même, le temps passe très
vite.
J'en
profite pour tendre la main à mon collègue de l'opposition, le député de
Pontiac, dont j'ai rencontré l'une de ses préfètes, la semaine dernière,
à la Fédération québécoise des municipalités. On doit se reparler
prochainement.
S'il y a un gouvernement... Vous
savez, Mme la Présidente, moi, j'ai fait ma maîtrise en développement régional
à Rimouski. J'ai été, comment dire, étroitement associé à la création d'un
programme de maîtrise en développement du territoire, en Outaouais...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin :
Mme la Présidente, je reconnais le nouveau ministre, là,
qui arrive avec la meilleure volonté du monde,
mais hier le premier ministre lui a dit qu'il travaillerait avec les deux mains
attachées dans le dos, parce que ça fait
sept ans que le gouvernement abandonne les régions. Résultat, les agriculteurs
ont manifesté comme jamais, les usines forestières
ferment une après l'autre. Le premier ministre a torpillé tout l'été son propre
régime forestier, puis maintenant il annonce essentiellement qu'il va
rester les bras croisés face au sort des régions.
Je
ne le sais pas, pourquoi on s'attendait à autre chose de la part du
gouvernement. De toute façon, Mme la Présidente, il est trop tard, ils
n'ont plus aucune crédibilité, en région.
La
Présidente : La réponse du ministre délégué au Développement
économique des régions. On l'écoute.
M. Samuel Poulin
M. Poulin : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. À mon tour, c'est un privilège de pouvoir me lever aujourd'hui.
Effectivement, la
majorité des interventions d'Investissement Québec se sont faites dans les
régions du Québec, 95 %, évidemment,
chez des PME de 200 employés et moins, 40 % chez les entreprises qui
ont 20 employés et moins, et ça se retrouve dans les régions du
Québec, Mme la Présidente.
D'ailleurs, j'étais,
la semaine dernière, chez Marc Marine — on est dans la région de
l'Outaouais — qui
a eu de l'aide et de l'appui d'Investissement Québec. Et on visite des
entreprises, Mme la Présidente, à tous les jours. J'étais dans la Côte-du-Sud, Biopterre, 27 millions
de notre gouvernement, parce qu'on s'en occupe, du Bas-Saint-Laurent, et on
investit massivement dans le Bas-Saint-Laurent. Et, pour les régions du Québec,
bien, nouveau centre des congrès en Outaouais, signé par notre
gouvernement.
Des voix : ...
• (10 h 40) •
La
Présidente : Je vous rappelle l'article 32. Rappel au décorum. On
garde le silence.
En question
principale, je reconnais maintenant le député de Marguerite-Bourgeoys.
Gestion des finances publiques
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin :
Mme la Présidente, en 2018, la CAQ promettait une saine gestion des
finances publiques et un contrôle serré des dépenses. L'an dernier, ce mauvais
gouvernement annonçait enfin un vaste chantier des dépenses. Mais hier on
apprend que ce chantier va être relancé encore une fois. Encore une autre année
perdue à cause du premier ministre. C'est le
seul responsable du gâchis caquiste, parce qu'à terme la CAQ aura livré sept
budgets déficitaires. La CAQ aura
ajouté, à terme, 100 milliards à la dette du Québec, et Standard & Poor's a décoté le Québec, une première en 30 ans.
La réalité, ici, Mme
la Présidente, c'est que le premier ministre est le seul responsable de sa
faillite. Il n'aura jamais été le premier
ministre de l'économie. Il n'aura jamais été reconnu comme un premier ministre
de la saine gestion. Il n'a plus de crédibilité.
Des voix : ...
La
Présidente : N'oubliez pas le «pas de bravo». La réponse du ministre
des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Oui, merci, Mme la
Présidente. Alors, permettez-moi de donner les chiffres, ça va permettre de
cadrer la discussion. Alors, le 31 mars 2019, à la... le budget qui a
chevauché les deux gouvernements, alors à la fin du précédent gouvernement, la dette nette par rapport au PIB du Québec
était de 43 %. Ça, c'est après avoir ajusté pour la note aux états financiers, parce que la
Vérificatrice générale n'aimait pas les états financiers du précédent
gouvernement.
Quelle est la dette
que nous prévoyons pour le 31 mars 2026? 40 %, Mme la Présidente.
Alors, la dette nette par rapport au PIB du Québec, au 31 mars 2026, est
inférieure à ce qu'elle était sous le précédent gouvernement.
La
hausse de la dette, contrairement à ce qu'affirme le député de l'opposition,
est de 66 milliards, et 67 % de cela, Mme la Présidente, ce
sont des infrastructures. Est-ce que le député est contre l'accroissement des
investissements en infrastructures?
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin :
Le premier ministre prétend qu'il sait sur quel bouton peser pour faire
avancer l'économie du Québec. Pourtant,
2,4 milliards par année de paperasse sur le dos de nos PME depuis 2018,
signature CAQ. Zéro gain en productivité depuis six ans. Des
entrepreneurs pas écoutés par la CAQ veulent quitter le Québec.
Le premier ministre
dit être capable de faire un retour à l'équilibre budgétaire en activant
l'économie. Pourquoi il n'a pas fait ça, depuis sept ans? C'est simple...
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Oui, bien, Mme la Présidente, depuis 2018, il y a eu
plusieurs gestes. Il y a eu de l'aide fiscale. On a amené, notamment,
l'amortissement accéléré, le crédit d'impôt pour la recherche et l'innovation.
Et ça, c'est pour nos entreprises. Au niveau
des particuliers, on a baissé les impôts, ça stimule l'offre de travail, il y a
eu de l'aide directe, des
investissements, des efforts supplémentaires et, évidemment, tout l'aspect
conseil qui est fait par Investissement Québec. Et tout ça donne des
résultats.
Et pourquoi on se
compare à l'Ontario? Parce que c'est un bon comparable, qui fait face aux mêmes
conditions économiques. Et, le PIB par habitant, l'écart a diminué de 5 %.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin : Mme la Présidente,
j'entends le ministre, là, mais, la réalité, et Statistique Canada l'a confirmé
vendredi passé, l'écart des revenus nets par famille québécoise se détériore
par rapport au reste du Canada. C'est ça, le
bilan de la CAQ. Les Québécois, ils ont moins d'argent dans leurs poches. Les
finances publiques et les services sont en lambeaux.
Et
hier on a entendu le premier ministre dire : Une chance, on a le meilleur
ministre des Finances. Plus personne ne les croit parce qu'ils ne sont
pas crédibles, Mme la Présidente.
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Oui, Mme la Présidente. Alors, les chiffres sont têtus. Puis
je comprends que les chiffres ou les faits, c'est... ça n'intéresse pas
l'opposition. Alors, le revenu réel disponible, ajusté pour l'inflation, 2018‑2025,
on a les chiffres pour les six premiers mois
de 2025, il est en hausse de 10 % au Québec sur la période et de 5 %
pour le reste du Canada. Bien, pourquoi, Mme la Présidente? Parce que
notre gouvernement, on croit qu'il faut augmenter le revenu réel disponible des
Québécois. On a baissé les impôts, on a diminué la taxe scolaire, on a plafonné
les tarifs, plafonné les tarifs de stationnement, on a donné 2 000 $
aux aînés à faibles revenus.
La
Présidente : En terminant.
M. Girard
(Groulx) : Voilà. J'ai terminé, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Nelligan.
Plan
de redressement budgétaire de la Société de l'assurance automobile
M. Monsef Derraji
M. Derraji :
Mme la Présidente, hier, le premier ministre a essayé de changer le
narratif en nous parlant de responsabilités, de priorités et de leadership. La
réalité, ça s'appelle le fiasco SAAQclic. 500 millions perdus. Et les mêmes acteurs du fiasco sont toujours là. Denis
Marsolais, toujours PDG d'une société
d'État. Pire encore, l'ancien chef de cabinet du... de la ministre
des Transports est devenu, maintenant, chef de cabinet de l'actuel ministre des
Transports.
Depuis sa comparution
devant la commission Gallant, le premier ministre a eu quatre conseils des
ministres, quatre occasions pour changer les
choses, quatre occasions pour nous parler de l'imputabilité. Malheureusement, quatre occasions ratées, quatre occasions manquées.
Le seul qui a payé, Mme la Présidente, il s'appelle le député de Granby.
Mme la Présidente, si
le premier ministre veut changer le narratif, qu'il commence à faire le
nettoyage autour de lui.
La
Présidente : Et je reconnais, pour la réponse, le ministre des
Transports et de la Mobilité durable.
M. Jonatan Julien
M. Julien :
Oui, merci, Mme la Présidente. Je me rappelle d'avoir entendu les groupes
d'opposition mettre en doute l'indépendance du commissaire au début du
processus. Je n'entends plus cette note-là. Je pense qu'actuellement on est
face à une commission d'enquête qui a un but précis, faire la lumière sur ce
qui s'est passé, qui travaille bien, puis qu'on voit qu'est-ce qui s'y passe,
et on la suit. Alors, je pense qu'on devrait attendre les conclusions.
Ceci
étant dit, habituellement, ce que les Québécois observent, dans la commission,
c'est que, quand un dossier est mal parti, habituellement, il y a des enjeux
pour qu'il termine mal. Il faut se rappeler qu'on a appris qu'en février 2015 le gouvernement libéral avait approuvé
un projet à 200 millions, et le coût du projet était rendu à 630 millions en 2018.
Ce que j'essaie de
dire à mon collègue, c'est : On peut faire de l'esbroufe, mais, à la fin, il
y a une commission d'enquête, on va attendre les conclusions de la commission
d'enquête. Et nous, on s'engage à agir par rapport à ces conclusions-là, suite
à ces...
La Présidente :
Première complémentaire.
M. Monsef Derraji
M. Derraji :
Mme la Présidente, je suis content de voir l'actuel ministre des Transports
à côté de l'ancienne ministre des Transports, qui, elle, disait, il n'y a pas
longtemps, qu'elle s'est ramassée avec le merdier, avec le fouillis.
Mme la Présidente,
parlons de ce merdier, de fouillis. Est-ce qu'il peut nous dire aujourd'hui il
est rendu à combien, le déficit cumulé de la
SAAQ? Il ne veut pas parler de la commission Gallant, pas de problème. À
combien il chiffre, aujourd'hui, le déficit cumulé de la SAAQ?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Oui, merci beaucoup, Mme
la Présidente. Vous savez que, la SAAQ, il y a le fonds capitalisé, puis après
ça il y a le déficit d'opération. Il faut bien distinguer les deux notions.
Donc, le fonds capitalisé est très bien capitalisé, et ce fonds-là a des motifs spécifiques. Puis après ça il y a le budget
d'opération. Le déficit accumulé est, de mémoire, un peu au-dessus
de 500 millions. J'ai fait les travaux avec... J'ai rencontré la direction
de la SAAQ à deux reprises, des rencontres de trois heures chacune, on a
eu le temps de passer à travers le bilan financier et de regarder les mesures
de restructuration qu'on doit mettre en place.
Mais
je réitère, Mme la Présidente, que, mon collègue revient continuellement sur la
commission, la commission fait un
travail exemplaire, actuellement, on va prendre acte de ses conclusions puis on
va agir en conséquence. Mais, je répète, un dossier mal parti finit rarement
bien.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Monsef Derraji
M. Derraji :
Ce sont de très mauvaises lignes. Je n'ai pas parlé de la commission dans ma
complémentaire, je parle du déficit cumulé. J'ai une demande d'accès, et la SAAQ
refuse de dévoiler le déficit cumulé.
Je
suis content qu'il nous parle de 500 millions. M. le ministre,
500 millions, c'est en date du 31 décembre 2024. Nous sommes
au mois de septembre 2025. Il est où, votre plan de redressement?
La Présidente :
Et, M. le député de Nelligan, je vous rappelle que vous vous adressez à moi
et non directement au collègue d'en face. Mais poursuivez, il vous reste une
seconde.
M. Derraji :
Non, mais...
La Présidente :
C'est fini.
Des voix : ...
La
Présidente : Mais il ne faut pas vous adresser directement aux
collègues, vous le savez.
Des voix : ...
La
Présidente : Alors, on a un problème de chronomètre. Écoutez, je vais
vous... je vais vous... Il restait quelques
secondes. Je vais vous laisser vos... On a un problème de chronomètre. Allez-y
pour cinq secondes. Et ne vous interpelez pas directement, chers
collègues.
M. Derraji :
Mme la Présidente, qu'il nous dévoile son plan de redressement pour stopper
l'hémorragie. C'est ce que je lui demande, aujourd'hui.
• (10 h 50) •
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jonatan Julien
M. Julien :
Ce sera une de ses cinq meilleures secondes.
Donc, écoutez, alors,
il nous parle que les chiffres, c'est ceux de décembre 2024. Bien oui, c'est
les plus récents. Puis effectivement on regarde actuellement avec la SAAQ pour
voir quels enjeux on peut faire comme amélioration de l'efficience, et c'est
certain que, le volet financier, je vais m'y attarder de manière importante.
Ceci étant dit, on a
mis un comité en place, aussi, avec des gens qui connaissent bien la SAAQ,
dont, en fin de compte, des anciens de la SAAQ, justement
pour faire des propositions, bien au-delà des constats de SAAQclic
et CASA, qui vont être intégrés dans le comité.
Alors, oui, on va redresser
pour s'assurer que la situation financière s'améliore à la SAAQ. On y
travaille.
La
Présidente : Et, en question principale, je reconnais maintenant la
cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Priorités du gouvernement
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal :
Merci, Mme la Présidente. Évidemment, comme tout le monde, j'ai écouté très
attentivement le discours du premier ministre, hier, et j'y apprends qu'après
sept ans de pouvoir il vient de se rendre compte que les choses allaient mal, au Québec. Évidemment, c'est
la faute de tout le monde sauf de lui-même. Il vient de découvrir la
bureaucratie de l'État, qu'il a lui-même contribué à alourdir, il veut se
libérer de la camisole de force qu'il a lui-même attachée, puis son traitement
choc, c'est de mettre la hache dans la protection de l'environnement. Sa
dernière lubie, Mme la Présidente, pour
faire oublier ses fiascos et ses gaspillages, c'est de déclarer la guerre aux
femmes et aux hommes qui travaillent fort dans nos services publics, qui
les tiennent à bout de bras depuis des années.
Le premier ministre
est dans sa tour d'ivoire, il est déconnecté de la réalité des gens. Moi, je
veux le ramener sur terre. Il dit quoi à
Noé, une mère monoparentale syndiquée, qui est au milieu de l'échelon salarial,
mais qui en arrache pour payer
l'épicerie et le loyer à la fin du mois? Il dit quoi à Béatrice, une étudiante
au bac qui reçoit de l'aide alimentaire de l'université puis de son
travail, sinon elle a faim? Il dit quoi à Adrian, qui dort dans un parc depuis
deux jours parce que son logement a brûlé?
Il ne dit rien, Mme la Présidente. Aucune réponse, aucune solution à la crise
du coût de la vie, à la crise du logement. Rien pour le monde ordinaire.
Pourquoi est-ce que
le premier ministre a abandonné les gens ordinaires?
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui.Mme la
Présidente, si la cheffe du deuxième groupe d'opposition m'a bien écouté hier,
elle va sûrement se rappeler que j'ai dit qu'on a mis beaucoup d'argent dans le
portefeuille des Québécois et qu'on va continuer de le faire, parce qu'actuellement, effectivement, elle a raison, il y a
beaucoup de Québécois qui souffrent de l'augmentation du prix des
loyers, de l'augmentation du prix... du coût de l'épicerie.
Mais où était-elle
quand on a baissé les impôts? Elle était contre. Où était-elle quand on a
baissé les taxes scolaires? Elle était contre. Où était-elle quand on a donné
2 000 $ de crédit d'impôt aux personnes de 70 ans et plus? Où était-elle quand on a réduit le prix du
stationnement? Où était-elle quand on a donné les lunettes gratuites aux
enfants?
Mme
la Présidente, Québec solidaire a toujours été contre les baisses d'impôt, les
baisses de taxes, et aujourd'hui, bien, je suis content de voir qu'elle
semble avoir une nouvelle approche.
La Présidente :
Première complémentaire.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal :
Aucune des mesures du premier ministre ne donne des services à la
population en santé, en éducation. Est-ce que le premier ministre est en train
de nous annoncer qu'il va y avoir des baisses de taxes et d'impôt? Je veux l'entendre. Est-ce que c'est ça qu'il est
en train d'annoncer aux Québécois? C'est quoi, les engagements pour régler la crise du coût de la vie? C'était totalement
flou, hier. Il nous parle de plusieurs lubies, de la loi et l'ordre, de mettre
la hache dans les services publics, mais c'est quoi, les mesures
concrètes pour la crise du logement? Il n'a pas dit le mot «logement» une seule
fois, sauf pour parler des immigrants.
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui.Mme la
Présidente, bon, d'abord, je rappelle à la cheffe du deuxième groupe
d'opposition qu'on a augmenté les budgets de
l'éducation et de la santé de plus de 50 %. 50 %. C'est du jamais-vu,
Mme la Présidente.
Maintenant, si on parle du logement, bien, on a
investi dans le logement abordable, on a investi 6,9 milliards. Je sais que, pour Québec solidaire,
6,9 milliards, ce n'est rien, l'argent pousse dans les arbres pour Québec
solidaire, mais, Mme la Présidente, depuis qu'on est là, il ne s'est
jamais construit autant de logements abordables qu'actuellement.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Ruba
Ghazal
Mme Ghazal : Mme la Présidente,
le premier ministre est clairement dans sa tour d'ivoire. J'aimerais ça qu'il arrive dans la vraie vie des vraies gens qui
souffrent en ce moment. Ce qu'il est en train de nous dire, c'est que ce qu'il
a fait est assez. C'est fini, il ne
fait plus rien pour le logement, il en a fait assez. C'est fini, il ne fait
rien pour la crise du coût de la vie, il en a fait assez.
C'est ça qu'il est en train de dire aux
Québécois et Québécoises qui souffrent de la crise du coût de la vie, qui
sont... c'est ça qu'il répond aux gens qui sont itinérants parce qu'il n'y a
pas assez de logements? C'est ça, sa réponse, il en a fait assez?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, ce n'est pas ce que je dis. Ce que je dis, c'est qu'il n'y a jamais
personne qui en a fait autant que nous
autres. On a déjà livré 12 000 logements abordables, puis il y en a
plus de 10 000 qui vont... qui sont sur le point d'être livrés.
Mais là où on a une différence, Québec solidaire
et nous, c'est que le gouvernement fédéral a fait augmenter le nombre
d'arrivants de 200 000 à 400 000, puis Québec solidaire dit :
200 000 personnes de plus, ça n'a aucun impact sur le logement. Sur quelle
planète vit la cheffe du deuxième groupe d'opposition?
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Gouin.
Pénurie
de personnel professionnel et de soutien dans le réseau de l'éducation
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci, Mme
la Présidente. J'ai eu pendant un bref moment, ici, un grand privilège, celui
de pouvoir questionner le premier ministre à chaque semaine, et puis on a eu
plusieurs débats, plusieurs désaccords, mais j'ai toujours vraiment cru qu'il
était sincère quand il disait que l'éducation, pour lui, c'était important pour
vrai. Mais je vais vous avouer qu'avec ce qui s'est passé dans les derniers
mois je ne le sais plus.
On se rappellera : coupures de
570 millions de dollars dans les écoles au début de l'été. Par la suite,
grosse mobilisation des parents, et là l'ancien ministre de l'Éducation
dit : OK, OK, c'est beau, j'ai compris, on va réinvestir. Sauf que ce qu'il n'a pas dit, c'est que ce
réinvestissement-là était conditionnel à l'imposition d'un plafond de
personnel, un plafond d'embauche qui empêchait les écoles d'avoir accès
à l'argent, qui empêchait les écoles d'embaucher les professionnels, les
spécialistes dont nos enfants en difficulté ont besoin.
On apprend ce matin que la ministre, la nouvelle
ministre, fait preuve de courage et recule sur la mauvaise décision de son prédécesseur. Est-ce qu'elle peut
nous le confirmer et nous promettre que l'argent va être là pour les enfants
qui en ont besoin?
La Présidente : La réponse de la
ministre de l'Éducation.
Mme Sonia
LeBel
Mme LeBel : Oui, merci, Mme la Présidente. Ça va me permettre
de vous saluer, de saluer ma nouvelle collègue de Bourassa-Sauvé, mon collègue de Gouin, qui pose la première question
que j'ai le privilège de répondre, en éducation, et mon collègue de
Matane-Matapédia.
J'ai eu l'occasion de parler à mes trois
vis-à-vis pour leur expliquer que j'aimerais collaborer avec eux, parce que l'éducation, Mme la Présidente, est une
priorité du gouvernement. Elle a été, elle est et elle sera toujours une mission
essentielle du gouvernement. Et ça le demeure encore aujourd'hui. À preuve, à
ce titre-là, pour nous, à la CAQ, on a investi de façon majeure en éducation
depuis plusieurs années.
À l'instar de
mon prédécesseur, les services aux élèves, c'est la priorité. C'était sa priorité,
ça continue d'être la mienne. Et
c'est pour ça qu'il a réinvesti des sommes cet été. L'argent est disponible,
Mme la Présidente. Force est de constater qu'il y a des difficultés au
niveau des centres de services dans la façon dont les règles budgétaires
étaient déclinées pour
faire en sorte que cet argent-là soit accessible. Ça a toujours été la priorité
de mon prédécesseur, c'est la mienne. Ce qu'on va faire, c'est qu'on va
s'assurer que l'argent qui est disponible est adéquatement dépensé pour les services
à l'élève. Malgré tout, ils devront
respecter leurs budgets. Et, comme ancienne présidente du Conseil du trésor, je me ferai un devoir de faire en sorte qu'ils respectent les
budgets mais que les sommes disponibles soient utilisées pour les élèves.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Dans les
dernières semaines, dans nos écoles, voici ce qui se passait : il y a des
enfants qui ont des difficultés d'apprentissage qui perdaient leurs
orthophonistes parce que ces orthophonistes-là partaient en congé de maternité et elles n'étaient pas remplacées
à cause de la directive désastreuse de l'ancien ministre de l'Éducation.
Est-ce que
la ministre de l'Éducation peut être claire ce matin pour ces familles-là, qui
méritent une réponse? Est-ce que ce plafond d'embauche demeure ou est-ce qu'il
saute?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Sonia
LeBel
Mme LeBel : Mme la Présidente,
tous les ministères, tous les organismes budgétaires, tous ceux qui reçoivent
de l'argent de l'État doivent composer avec un budget. Maintenant, les centres
de services scolaires, les commissions scolaires doivent faire les bons choix. Il
était clair cet été, il est encore clair maintenant que les choix qu'ils
doivent faire doivent être de prioriser les
services à l'élève. Maintenant, on va s'assurer qu'ils ont les outils
nécessaires et que les sommes
disponibles demeurent disponibles et qu'elles puissent être utilisées
adéquatement. C'est ce qu'on va faire dans les prochaines semaines en
les accompagnant.
• (11 heures) •
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : La ministre ne répond pas clairement à ma
question. Donc, je vais rendre deux documents publics : d'abord, la lettre
de son sous-ministre en date du 21 mai qui annonce à tous les centres de
services scolaires du Québec que le plafond d'embauche est ferme et non
négociable; deuxièmement, un document envoyé par son ministère qui dit clairement que les centres de services
peuvent ne pas remplacer les congés de maternité, dans un réseau où 85 % des
gens sont des femmes. C'est injustifiable.
Ma question est simple, je veux une réponse
simple. Est-ce que le plafond d'embauche de l'ancien ministre de l'Éducation
demeure ou est-ce qu'il part?
Document
déposé
La Présidente : Et
consentement pour le dépôt? Consentement. La réponse de la ministre.
Mme Sonia
LeBel
Mme LeBel : Oui, la réponse sera simple, mais je vais essayer
de ne pas être simpliste. C'est important, Mme la
Présidente, que les budgets soient respectés. Les ETC, ce qu'on
appelle les équivalents temps complets, sont des indicateurs essentiels. 80 % du budget de la... est de la
rémunération. Donc, les cibles demeureront, mais ça ne devra pas être un bloquant
pour rendre des services et pour prendre des
sommes qui sont disponibles dans les budgets. C'est un indicateur de respect de
budget. On va les équiper pour mieux suivre cet indicateur.
La Présidente : Et, en question
principale, je reconnais maintenant le député d'Arthabaska.
Encadrement de l'industrie du camionnage
M. Alex Boissonneault
M. Boissonneault : Merci, Mme
la Présidente. Pour ma première question, j'aimerais ça parler des routes du
Québec, qui sont devenues un véritable far west, parce que, depuis un certain
nombre d'années, on a vu un phénomène prendre
de l'ampleur, celui de «Chauffeur inc.» ou du camionnage illégal. Ce sont des
camionneurs qui viennent, souvent, de
l'Ontario, qui, souvent, sont employés par des entreprises sans scrupules,
souvent venus, aussi, de stratagèmes d'immigration, stratagèmes douteux.
Ce sont des camionneurs qui ne respectent souvent pas les règles, qui n'ont pas
d'assurances, qui ne paient pas d'impôt.
Donc, pour les entreprises, c'est une façon de diminuer leurs prix, c'est une
façon de nuire à l'industrie en
tâchant de faire plus de profits. Puis ça a un enjeu, ça, de sécurité publique.
On a vu, au cours des dernières
semaines, des accidents sur les routes. Il y a des gens qui ont été mis en
danger. Il y a eu des accidents mortels avec ça.
Il
y a des solutions, le Parti québécois en a proposé, mais ma question est pour
le ministre des Transports : Est-ce qu'il va prendre les mesures nécessaires pour s'assurer que les
chauffeurs qui font le même travail respectent les mêmes règles en
santé, en sécurité et les règles fiscales?
La Présidente : La réponse du
ministre des Transports et de la Mobilité durable.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, ce dossier-là est ma première priorité, donc je ne peux pas être plus clair que ça, le dossier «Chauffeur
inc.», qui a plusieurs ramifications complexes. Il y a des enjeux avec... qu'on
doit coordonner avec le gouvernement
fédéral, entre autres avec le ministère... l'Agence du revenu, l'Emploi, au
fédéral, pour les permis. Il y a des enjeux de formation qu'on va prendre en
charge. Dès décembre, on va prendre en charge la formation. Mais le principal élément, quand on regarde tout le Web,
quand on regarde toutes les ramifications liées à l'enjeu de «Chauffeur inc.», c'est la présence de nos
contrôleurs routiers sur les routes du Québec. Il y a un jugement du tribunal administratif
qui a été nommé en... qui a été rendu, au mois de mars dernier, avec
27 recommandations. On a déposé, le
15 septembre, la réponse à la CNESST pour ces 27 recommandations. Mon
objectif, à moi et à notre gouvernement, avec mon collègue de la
Sécurité publique, c'est de remettre rapidement les contrôles routiers sur la
route. C'est eux qui font les mesures pour
s'assurer de la conformité des véhicules et de la conformité aussi des heures
de repos et auprès des conducteurs. C'est la solution. On y travaille.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Alex Boissonneault
M. Boissonneault : Mme la
Présidente, je reconnais que le ministre nous dit, encore une fois, à quel
point le fédéral nous nuit dans ce
dossier-là, je le note, sauf que ça fait quand même sept mois que le problème
dure. Moi, je ne comprends pas que le gouvernement se soit assis sur ses mains
dans ce dossier-là alors qu'il y a un enjeu de sécurité pour les gens
sur la route puis il y a un enjeu aussi pour l'industrie.
Donc, ma question est la suivante, si le
ministre des Transports peut s'engager, comme il le promet, à ce que les
contrôleurs routiers puissent retourner faire des interceptions sur la route
avant Noël.
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Oui.
Mme la Présidente, j'apprécie la question de mon nouveau collègue. Alors, j'ai
fait un petit aparté sur, oui, il y a
des éléments au fédéral, mais je ne pense pas avoir envoyé tout le blâme sur
eux. On a des choses à faire ici puis on va l'assumer.
Pour ce qui est du retour des contrôleurs
routiers, je réitère qu'il y avait 27 recommandations. On a déposé la
réponse du tribunal qui a fait en sorte qu'actuellement les contrôleurs
routiers, par décision du tribunal, ne sont plus sur les routes mais dans des lieux fixes. On comprend que ces lieux-là
sont fonctionnels, mais n'importe quel délinquant va comprendre qu'ils peuvent les contourner. Et
nous, on veut qu'ils retournent sur la route pour faire des mesures ad hoc,
qui sont beaucoup plus efficaces. On y
travaille, c'est complexe, vous le savez comme moi, cher collègue, et on s'engage
à y aller le plus rapidement possible. Il n'y a pas une journée, depuis que je
suis nommé, que je ne travaille pas sur ce dossier-là.
La Présidente : Deuxième
complémentaire. Et, pour ce faire, je reconnais le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : Donc, le ministre
s'y engage, mais sans donner d'échéancier. Ça fait déjà sept mois qu'on attend. J'ai visité un poste de contrôle la
semaine dernière. Vous savez, 70 % des opérations des contrôleurs routiers
sont sur pause à l'heure actuelle. On
a perdu 8 millions de dollars en infractions qui n'ont pas été
distribuées, parce que les gens ne respectent pas la réglementation du
gouvernement du Québec.
Quand allez-vous agir pour remettre de l'ordre
dans la sécurité routière et protéger les usagers?
La Présidente : Et je vous rappelle
que vous vous adressez à la présidente quand vous posez votre question. La
réponse du ministre de la Sécurité publique.
M. Ian Lafrenière
M. Lafrenière : Oui. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Puis je réponds au quand en disant lundi passé. Mme la Présidente, on a fait une première
opération conjointe, les gens l'ont vu, au Québec, puis ce n'est pas la
dernière. Il va y avoir plus d'opérations : contrôleurs routiers, Sûreté du Québec, les sûretés municipales. La fin de la récréation a sonné. On va être présents sur le territoire puis, avec mon
collègue, on va trouver une solution à long terme, mais, je le dis pour les
gens qui nous écoutent, les policiers sont sur le terrain avec les contrôleurs
routiers, on est en mode solution, et c'est terminé.
La
Présidente : En question principale, je reconnais le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Réforme du régime
syndical
M. Alexandre Leduc
M. Leduc :
Merci, Mme la Présidente. Quand j'ai lu le projet de loi secret du ministre
du Travail, j'ai été surpris de constater à quel point la CAQ aime la
paperasse. En rendant optionnelle une partie de la cotisation syndicale, la CAQ
s'apprête à créer un monstre bureaucratique. Avec des critères flous, des
procédures alambiquées, les individus doivent
faire des calculs eux-mêmes sur le pourcentage d'un budget de quatre instances
différentes, le syndicat local, la fédération,
la centrale et le conseil régional, puis après ça, quoi, faire un genre de
moyenne? La procédure n'est vraiment pas claire. C'est un beau panier de
crabes.
Combien
de cadres supplémentaires Santé Québec va devoir embaucher pour gérer ça dans
le réseau de la santé? Est-ce que les
centres de services scolaires sont équipés en matière informatique pour gérer à
la mitaine des ajustements de paie des personnes qui auront choisi le
fameux «opting out»? Combien d'argent le secteur privé va devoir gaspiller dans
leurs départements de ressources humaines pour gérer ça?
Dans
le fond, l'«opting out», c'est plus de formulaires, plus de paperasse, plus de
bureaucratie, autant dans le secteur public que dans le secteur privé.
S'il vous plaît,
pouvez-vous éviter le bordel et ne pas déposer ce mauvais projet de loi là?
La Présidente :
La réponse du ministre du Travail.
M. Jean Boulet
M. Boulet : Merci, Mme la Présidente.
Merci à mon collègue d'avoir coulé une partie du projet de loi, qui, en fait, n'est
qu'un document de travail.
C'est
important pour moi de réitérer le rôle social des syndicats, ils ont contribué
à des avancées. Ceci dit, que les syndicats se soumettent à plus de
transparence, d'imputabilité et de démocratie, ça m'apparaît tout à fait
légitime. Et l'«opting out» auquel vous faites référence, je le répète,
c'est dans un document préliminaire, et, par respect pour tous les
parlementaires qui sont ici ce matin, je n'irai pas dans les détails du projet
de loi, mais simplement pour vous rappeler que, en matière de transparence,
est-ce normal qu'on sache à quoi les cotisations syndicales servent, les
salaires, les rénovations de maison pendant les heures de travail pour le
bénéfice de représentants syndicaux, des frais de voyage, des frais
d'hébergement, des verres d'alcool, des frais de repas à des montants
exorbitants? Est-ce que vous trouvez ça normal que les syndiqués puissent
s'exprimer...
La Présidente :
En terminant.
M. Boulet :
...sur une contestation de loi ou un voyage à Dubaï? Merci, Mme la Présidente.
Des voix :
...
La Présidente :
Deux choses. De un, vous gardez
le silence, c'est le décorum. Et, de deux, M. le ministre, vous vous
adressez à la présidence quand vous répondez.
Et je vous rappelle à
toutes et à tous que, parler d'un projet de loi et de son contenu, il faut
faire extrêmement attention, il ne faudrait pas faire d'outrage au Parlement
quand il n'est pas déposé.
Première
complémentaire.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc :
Après le bordel de SAAQclic, on ne me fera pas accroire que la CAQ est équipée
pour jouer à l'apprenti sorcier informatique. La CAQ n'est même pas capable de
verser des montants d'équité salariale dans des délais raisonnables. La CAQ
avait toute la misère du monde à verser des primes pendant la COVID. La CAQ a
pris un temps de fou à verser des rétros de la dernière négo du secteur public.
Dans le document
secret, les experts du ministère lèvent un énorme drapeau rouge en matière
d'applicabilité. Est-ce que la CAQ pourrait écouter ses fonctionnaires plutôt
que les mettre à la porte par centaines?
La
Présidente : La réponse du ministre du Travail.
M. Jean Boulet
M. Boulet : Merci,
Mme la Présidente. Donc, encore une fois, mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve révèle des documents qui, normalement, devraient
faire l'objet d'une couverture par le privilège que les parlementaires ont de le
connaître.
Mais
je veux poursuivre. Est-ce que vous trouvez ça normal qu'un vote de grève qui a
un impact notamment sur les syndiqués, sur les familles, les proches et qui
prive de services éducatifs beaucoup d'enfants soit pris à 2 heures du
matin? Est-ce que ce n'est pas normal qu'on ait un processus démocratique qui
soit mieux encadré pour permettre aux
syndiqués de s'exprimer? C'est tout ce qui nous intéresse dans un éventuel
projet de loi : transparence, gouvernance...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc :
Comme si ce n'était pas assez compliqué, son projet de loi secret prévoit
une procédure au Tribunal administratif du travail s'il y a un désaccord sur le
bon pourcentage à être exempté. Ça prend en moyenne 148 jours pour obtenir une date... 248 jours pour obtenir
une date au tribunal, 427 jours pour avoir un jugement. Ça, c'est du vrai
monde, Mme la Présidente, c'est des
femmes enceintes qui sont renvoyées parce qu'elles sont enceintes, des
travailleurs blessés sans prestation parce que le boss ne veut pas
payer, des dossiers d'équité salariale qui traînent, des cas de harcèlement
psychologique.
Est-ce que le
ministre trouve ça plus important de générer de la chicane sur la cotisation
syndicale que de régler les dossiers...
• (11 h 10) •
La Présidente :
La réponse du ministre.
M. Jean Boulet
M. Boulet : Merci, Mme la Présidente.
Encore une fois, les questions que soulève mon collègue, moi, je vais éviter
d'entrer dans le contenu du projet de loi. Mais je vais revenir à un autre
dossier qui a été révélé, documenté abondamment par les médias. Je pense que la majorité des Québécois adhèrent au
principe de laïcité. Est-ce que vous trouvez ça normal qu'un syndicat
décide de contester la constitutionnalité de cette loi-là sans préalablement
consulter les syndiqués qui paient les cotisations syndicales, qui servent à
payer des honoraires professionnels pour contester des lois adoptées par
l'Assemblée nationale, Mme la Présidente? Merci.
Des voix : ...
La Présidente :
Alors, je vous rappelle, chers
collègues du gouvernement, l'article 32. Rappel au décorum. Vous gardez le silence. Il n'y a maintenant qu'une
seule personne qui a le droit de parole, et ce sera la députée de Terrebonne.
Mesures pour contrer la
violence conjugale
Mme Catherine Gentilcore
Mme Gentilcore :
Mme la Présidente, le 7 septembre dernier, Gabie Renaud a été
assassinée par son conjoint, prise dans une situation de violence conjugale.
Mais ce qui est alarmant, Mme la Présidente, c'est que l'accusé est un récidiviste en série. Il a été arrêté 30 fois
dans les dernières années. Il a été condamné au moins six fois pour violence
conjugale. Il a brisé 16 fois ses conditions de libération. Il a
été condamné à trois ans de prison en 2021 pour violence conjugale.
Le système de justice
a complètement échappé ce multirécidiviste. Il y a clairement du laxisme dans
l'administration de notre justice. Le gouvernement dit qu'il veut faire de la
loi et de l'ordre sa priorité.
Quelles
sont les nouvelles mesures que le gouvernement va mettre en place pour protéger
les femmes du Québec? Parce qu'en ce moment il y a clairement un bris de
confiance.
La
Présidente : Je reconnais le ministre de la Justice.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette :
Mme la Présidente, bien entendu qu'on offre nos condoléances à la famille.
Vous savez, la lutte contre la violence
conjugale, c'est une lutte de tous les instants, puis c'est pour ça qu'on a
déployé plusieurs mesures dans le système de justice pour mieux accompagner
les personnes victimes en matière de violence sexuelle et aussi en matière de violence conjugale, justement pour que
les dénonciations portent et que les personnes victimes n'hésitent pas à porter
plainte. On a créé le tribunal spécialisé en matière de violence conjugale et
en matière de violence sexuelle. On a
développé plusieurs programmes, Mme la Présidente, dont l'aide financière
d'urgence, pour faire en sorte qu'une femme qui est victime de violence conjugale puisse quitter rapidement et
immédiatement son milieu en appelant immédiatement SOS Violence conjugale, où est-ce qu'on fournit le
logement, le transport, également l'alimentation durant une période, le
temps qu'il y ait une place de libre dans les centres de femmes, d'hébergement,
Mme la Présidente.
Il faut toujours
rester vigilant en matière de violence conjugale, Mme la Présidente. Ça peut
être une collègue, ça peut être une amie, une soeur, une fille, Mme la
Présidente. On a tous une responsabilité par rapport à ça. Dans le système de
justice, on a investi, en matière de violence conjugale...
La
Présidente : En terminant.
M. Jolin-Barrette :
...puis on va continuer à le faire pour accompagner les personnes victimes.
La Présidente : Alors, cela met fin
à cette période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Comme il n'y a pas de votes reportés, nous
allons passer à la rubrique Motions sans préavis. Et, en fonction de nos règles et de l'ordre de présentation des
motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du groupe formant
le gouvernement. Je reconnais... Allez, Mme la députée, nous vous écoutons.
Mme Mallette : Merci,
Mme la Présidente. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement avec le député de
Saint-Jérôme :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte de plusieurs cas de manque de transparence
d'organisations syndicales dans l'utilisation de cotisations
obligatoires;
«Qu'elle réaffirme l'importance que les
travailleurs syndiqués puissent recevoir une information complète et fiable
quant à l'utilisation et la gestion financière de leurs cotisations;
«Qu'elle affirme l'importance de promouvoir une
plus grande transparence des finances syndicales, afin de permettre aux
travailleurs de mieux comprendre l'utilisation de leurs cotisations.»
La
Présidente : Merci, Mme la députée de Huntingdon. Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion? Pas de consentement.
Je reconnais maintenant un membre du groupe
formant l'opposition officielle. Mme la députée.
Mme Setlakwe : Mme la Présidente, je sollicite le consentement de cette
Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec la
députée de Verdun :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que le premier ministre s'était engagé à faire
de l'économie du Québec sa priorité, à améliorer l'accès aux soins de
santé, à renforcer le système d'éducation, à soutenir les régions et à livrer
des logements abordables;
«Qu'elle rappelle que le premier ministre
lui-même avait affirmé : "vous nous jugerez sur les résultats";
«Qu'elle constate lesdits résultats, après
7 ans de régime caquiste, soit : une croissance économique faible, le gaspillage, les déficits budgétaires et une
décote, les listes d'attente en santé qui s'allongent, un réseau scolaire en
crise, le pouvoir d'achat des
Québécois qui diminue, la crise du logement qui perdure, la pénurie de
main-d'oeuvre qui persiste et des régions laissées pour compte;
«Qu'enfin, elle conclue qu'au jugement de ses
résultats, le premier ministre n'est plus crédible.»
La Présidente : Merci, Mme la leader
de l'opposition officielle. Et y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion? Pas de consentement.
Nous
reconnaissons maintenant un membre du deuxième groupe d'opposition, Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Commémorer le dépôt du rapport de la Commission d'enquête sur
les
relations entre les Autochtones et certains services publics
Mme Massé : Merci, Mme la
Présidente. Je sollicite le consentement de cette Assemblée pour présenter la
motion suivante conjointement avec le ministre responsable des relations avec
les Premières Nations et les Inuit, le député de l'Acadie, le député Jean-Talon
et le député d'Abitibi-Est :
«Que
l'Assemblée nationale du Québec commémore les six ans du dépôt du rapport de la
Commission d'enquête sur les relations entre les Autochtones et certains
services publics;
«Qu'en respect de la motion adoptée unanimement
le 28 septembre 2023, elle réaffirme l'énoncé du Principe de Joyce, soit
que "les personnes des Premières Nations et des Inuit ont le droit d'avoir
un accès équitable, sans aucune discrimination,
à tous les services sociaux et de santé, ainsi que le droit de jouir du
meilleur état possible de santé physique, mentale, émotionnelle et
spirituelle";
«Qu'elle souligne l'importance des services
culturellement sécuritaires conçus par et pour les Autochtones ainsi que leur
collaboration essentielle avec le réseau de la santé et des services sociaux;
«Qu'enfin elle demande au gouvernement de ne pas
se désengager des soins et des services de santé culturellement sécurisants et
d'assurer un financement pérenne à la hauteur qu'exige une réelle
réconciliation.»
La Présidente : Et y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
La
Présidente : Consentement, sans débat. Alors, cette motion
est-elle adoptée? Adopté? Oui, monsieur... Pardon?
Une voix : ...
Mise
aux voix
La
Présidente : Un vote? Alors, demeurez en place. La période de vote est
maintenant ouverte.
La période de vote
est maintenant terminée. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 112
Contre :
0
Abstentions :
0
La Présidente :
Cette motion est adoptée.
Nous poursuivons. Je
reconnais maintenant un membre du troisième groupe d'opposition. Monsieur...
Une voix : ...
La
Présidente : Oui?
M. Cliche-Rivard :
Donc, j'aimerais que copie de cette motion puisse être envoyée aux groupes
suivants, Mme la Présidente : le Bureau du Principe de Joyce, le
Regroupement des centres d'amitié autochtones du Québec, la Commission de la santé et des services sociaux des
Premières Nations du Québec et du Labrador, ainsi qu'à Santé Québec, s'il vous plaît. Merci.
La
Présidente : M. le leader, ce sera fait.
Maintenant, je
reconnais un membre du troisième groupe d'opposition. M. le député de Jean-Talon.
• (11 h 20) •
M. Paradis :
Mme la Présidente, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée
afin de présenter, conjointement avec le
ministre responsable des Institutions démocratiques et le député d'Hochelaga-Maisonneuve,
la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale réitère sa résolution adoptée à l'unanimité des députés le
27 mai 2025 affirmant sans équivoque qu'elle est la seule dépositaire de
l'expression démocratique du peuple québécois;
«Qu'elle
souligne une nouvelle fois qu'une très forte majorité de Québécois et de
Québécoises n'éprouve aucun attachement envers la monarchie britannique;
et
«Que
l'Assemblée nationale convienne à nouveau d'abolir le lien entre l'État du
Québec et la monarchie britannique.»
La
Présidente : Et y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
La
Présidente : Nous pourrions... À à cet égard, la bonne foi se présume.
Nous pourrions peut-être suspendre et ajuster, peut-être, quitte à reporter
demain.
M. Jolin-Barrette :
...si on pouvait continuer sur les autres motions, puis on vous reviendra d'ici
la fin de...
La
Présidente : Ça convient à tous et toutes? Parfait. Alors, nous y
reviendrons.
Maintenant, il y a
effectivement d'autres motions à lire. Je reconnais M. le leader adjoint du
gouvernement.
Continuer l'étude de projets
de loi présentés
avant la clôture de la dernière session
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc :
«Que, conformément à
l'article 48 du Règlement de l'Assemblée nationale, l'étude des projets de
loi suivants, présentés avant la clôture de la première session de la
quarante-troisième législature, puisse être continuée lors de la deuxième
session de la quarante-troisième législature au stade où elle avait été
interrompue :
«À l'étape de
l'adoption de principe :
«Le projet de loi
n° 103, [la] Loi visant principalement à réglementer les sites de
consommation supervisée afin de favoriser une cohabitation harmonieuse avec la
communauté;
«Le projet de loi
n° 104, [la] Loi modifiant diverses dispositions afin notamment de donner
suite à certaines demandes du milieu municipal;
«Le
projet de loi n° 108, [la] Loi modifiant la Loi sur la Société de
développement des entreprises culturelles afin de moderniser son offre
de services financiers et de reconnaître le domaine de la créativité numérique;
«Le projet de loi
n° 109, [la] Loi affirmant la souveraineté culturelle du Québec et
édictant la Loi sur la découvrabilité des contenus culturels francophones dans
l'environnement numérique;
«Le projet de loi
n° 111, [la] Loi modernisant la Loi sur les coopératives et modifiant
d'autres dispositions;
«Le projet de loi n° 112, [la] Loi
favorisant le commerce des produits et la mobilité de la main-d'oeuvre en
provenance des autres provinces et des territoires du Canada;
«Le projet de loi
n° 192, [la] Loi visant à assurer la santé et la sécurité des élèves en
classe en encadrant la qualité de l'air ambiant dans les écoles;
«Le projet de loi n° 193, [la] Loi
modifiant la Charte des droits et libertés de la personne afin de reconnaître
le droit à un environnement sain à titre de droit fondamental;
«Le projet de loi n° 196, [la] Loi
modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance afin de
garantir le droit de recevoir des services de garde;
«Le projet de loi n° 197, [la] Loi visant à
améliorer la qualité des soins par la fixation de ratios dans certains
établissements visés par la Loi sur les services de santé et les services
sociaux;
«Le projet de loi n° 390, [la] Loi
favorisant la prise en compte de l'égalité des sexes et de la diversité dans
une perspective intersectionnelle dans le processus budgétaire;
«Le projet de
loi n° 391, [la] Loi modifiant la Loi sur l'instruction publique afin de
consacrer le droit à la gratuité des projets pédagogiques particuliers
offerts dans les écoles où est dispensé le service de l'éducation préscolaire
ou de l'enseignement primaire et secondaire
ainsi que de limiter la distance entre les immeubles d'une école à projet particulier;
«Le projet de loi n° 394, [la] Loi
concernant la mise en place de politiques de conciliation
études-famille-travail notamment dans les établissements d'enseignement
supérieur;
«Le projet de loi n° 396, [la] Loi
modifiant la Loi sur la réduction de la dette et instituant le Fonds des
générations afin d'y prévoir l'atteinte d'une capitalisation de
100 milliards de dollars;
«Le projet de loi n° 397, [la] Loi visant à
prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements
d'enseignement dispensant des services de l'éducation préscolaire,
d'enseignement au primaire ou d'enseignement
en formation générale ou professionnelle au secondaire, incluant les services
éducatifs pour les adultes;
«Le projet de loi n° 398, [la] Loi
modifiant la Loi sur l'instruction publique afin de consacrer le droit des
élèves handicapés ou en difficulté
d'adaptation ou d'apprentissage de recevoir des services éducatifs équivalents
à ceux dispensés par l'école;
«Le projet de loi n° 399, [la] Loi
modifiant la Loi sur la Caisse de dépôt et placement du Québec afin d'obliger
la Caisse de dépôt et placement du Québec à faire des investissements ayant des
impacts sociaux et environnementaux durables et à en rendre compte;
«Le projet de loi n° 490, [la] Loi
renforçant la majorité qualifiée requise pour la nomination et la destitution
des personnes nommées par l'Assemblée nationale;
«Le projet de loi n° 491, [la] Loi visant à
modifier la Loi sur les infrastructures publiques afin de soumettre les projets
inscrits au plan québécois des infrastructures à un test climat;
«Le projet de loi n° 493, [la] Loi
modifiant la Loi sur l'immigration au Québec pour tenir compte des résidents
temporaires aux fins de la planification de l'immigration;
«Le projet de
loi n° 494, [la] Loi modifiant le Code civil afin de rendre sans effet les
clauses d'un bail de logement qui tendent à interdire les animaux de
compagnie;
«Le projet de
loi n° 496, [la] Loi visant à reconnaître l'amiral blanc en tant
qu'insecte emblématique du Québec;
«Le projet de loi n° 591, [la] Loi visant
principalement à renforcer le contrôle de l'action gouvernementale par un
député en lui reconnaissant un droit de visite des institutions
administratives;
«Le projet de loi n° 593, [la] Loi modifiant
le Code civil afin d'interdire les évictions faites en vue de convertir un
logement en hébergement touristique de courte durée;
«Le Projet de loi n° 597,
[la] Loi modifiant la Loi sur la qualité de l'environnement pour instaurer un
droit d'initiative citoyenne en environnement et renforcer les pouvoirs et
l'indépendance du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement;
«Le projet de loi n° 693,
[la] Loi favorisant la contribution active à la société des
prestataires du Programme de solidarité sociale;
«Le projet de loi n° 694,
[la] Loi modifiant le Code de la sécurité routière afin de lutter plus
efficacement contre l'alcool au volant;
«Le projet de loi n° 695,
Loi sur le directeur parlementaire du budget;
«Le projet de loi n° 697,
Loi visant à lutter contre le gaspillage;
«Le projet de loi n° 699,
Loi modifiant la Charte des droits et libertés de la personne afin d'y
consacrer le droit à un logement décent;
«Le projet de loi n° 790,
Loi visant à étendre aux usagers hébergés dans une résidence à assistance
continue l'application du Règlement concernant les modalités d'utilisation de
mécanismes de surveillance par un usager hébergé dans une installation
maintenue par un établissement qui exploite un centre d'hébergement et de soins
de longue durée;
«Le projet de loi n° 792,
[la] Loi visant à accroître la présence du drapeau du Québec;
«Le projet de loi n° 793,
Loi sur le processus de publication des documents issus de l'enquête menée par
Bernard Grenier au sujet des activités d'Option Canada à l'occasion du
référendum tenu au Québec en octobre 1995;
«Le projet de loi n° 794,
[la] Loi déclarant l'engagement du Québec d'atteindre la
carboneutralité d'ici 2050 ;
«Le projet de loi n° 893, [la] Loi sur le
maintien de l'autonomie des personnes aînées;
«Le projet de loi n° 894,
[la] Loi visant à étendre l'admissibilité au régime d'assurance maladie et au
régime général d'assurance médicaments à toutes les femmes ou à toutes les
personnes enceintes vivant au Québec sans égard à leur statut migratoire;
«Le projet de loi n° 895,
[la] Loi établissant un réseau scolaire commun afin de garantir l'égalité des
chances;
«Le projet de loi n° 896, [la] Loi
visant à indemniser les municipalités locales lors de la cession de terrains destinés
à la construction ou à l'agrandissement d'écoles;
«Le projet de loi n° 897, [la] Loi modifiant le
Code de la sécurité routière afin de prévoir la délivrance obligatoire d'un
avis de paiement au propriétaire d'un véhicule routier immatriculé ou au
titulaire de certains permis;
«Le
projet de loi n° 898, [la] Loi
visant à renforcer l'encadrement des augmentations de loyer d'un bail de
logement;
«Le
projet de loi n° 899, [la] Loi
modifiant le Code de la sécurité routière afin d'obliger la Société de
l'assurance automobile du Québec à
conclure des ententes avec des ministères ou organismes en vue de l'application
de certaines lois;
«Le
projet de loi n° 990, [la] Loi
modifiant la Loi sur les normes du travail afin d'encadrer l'exercice du
télétravail;
«Le projet de loi n° 991, [la] Loi sur la procédure de sélection et de
nomination des décideurs administratifs indépendants et de renouvellement de
leur mandat;
«Le projet de loi n° 992, [la] Loi visant à créer un comité chargé de
formuler des recommandations sur les critères de fixation ou de réajustement de
loyer;
«Le projet de loi n° 993, [la] Loi modifiant le Code du
travail afin d'assurer des pratiques syndicales transparentes et démocratiques;
«Le
projet loi n° 994, [la] Loi favorisant la santé sexuelle et reproductive
par un accès amélioré à la contraception;
«Le
projet de loi n° 995, [la] Loi visant à établir un cadre de
surveillance et de régulation des polluants éternels;
«À l'étape de l'étude
détaillée en commission :
«Le projet de loi n° 94, [la] Loi visant notamment à renforcer la laïcité
dans le réseau de l'éducation et modifiant diverses dispositions législatives;
«Le projet de loi n° 101, [la] Loi visant l'amélioration de certaines lois du
travail;
«Le projet de loi n° 106, [la] Loi visant principalement à instaurer la
responsabilité collective et l'imputabilité des médecins quant à l'amélioration
de l'accès aux services médicaux;
«Le projet loi n° 194, [la] Loi instaurant une présomption de consentement
au don d'organes ou de tissus après le décès;
«À l'étape de la
prise en considération du rapport de la commission :
«Le projet de loi n° 82, [la] Loi concernant l'identité numérique nationale
et modifiant d'autres dispositions;
«Le projet de loi n° 99, Loi donnant suite à des mesures fiscales annoncées
lors du point sur la situation économique et financière du Québec du
21 novembre 2024 et du discours sur le budget du 25 mars 2025 ainsi
qu'à certaines autres mesures;
«À l'étape de la
consultation et de l'étude détaillée en commission — le projet de loi
d'intérêt privé suivant :
«Le projet de loi n° 220, [la] Loi concernant Joseph Paul-Émile Daniel Michel
Marcil.»
Mise aux voix
La
Présidente : Et cette motion est-elle adoptée? Adopté.
Maintenant, je
reconnais à nouveau M. le leader du gouvernement. Nous revenons sur cette
motion sans préavis du député de Jean-Talon. Je vous écoute.
M. Jolin-Barrette : Alors, j'ai fait des
vérifications, Mme la Présidente, et la motion était conforme. Alors, c'est
notre erreur. Alors, on pourrait procéder à l'adoption ou au vote, Mme la
Présidente.
• (11 h 30) •
La
Présidente : Bien. Alors, la... je comprends que la lecture que vous
en avez faite était bonne, mais j'apprécierais
que vous... que vous relisiez, pardon, votre motion, comme ça les députés
pourront savoir sur quoi ils votent, parce que vous devrez vous
prononcer. M. le député de Jean-Talon.
Abolir le lien entre l'État du
Québec et la monarchie britannique
M. Paradis :
Mme la Présidente, je suis enchanté de vous relire cette motion.
Et je sollicite donc
le consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement
avec le ministre responsable des Institutions démocratiques et le député d'Hochelaga-Maisonneuve,
la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale réitère sa résolution adoptée à l'unanimité des députés le
27 mai 2025 affirmant sans équivoque qu'elle est la seule dépositaire de
l'expression démocratique du peuple québécois;
«Qu'elle
souligne une nouvelle fois qu'une très forte majorité de Québécois et de
Québécoises n'éprouve aucun attachement envers la monarchie britannique;
«Que
l'Assemblée nationale convienne à nouveau d'abolir le lien entre l'État du
Québec et la monarchie britannique.»
La
Présidente : Et y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. le leader adjoint.
M. Lévesque
(Chapleau) : Consentement, sans débat, Mme la Présidente.
La
Présidente : Consentement, sans débat. Cette motion est-elle... est
donc adoptée...
Une voix : ...
La
Présidente : Oui, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Je demande un
vote électronique, s'il vous plaît.
Mise
aux voix
La
Présidente : Alors, vous êtes tous et toutes à votre place. La période
de vote est maintenant ouverte.
La période de vote
est maintenant terminée. M. le secrétaire général, les résultats.
Le
Secrétaire : Pour : 110
Contre :
0
Abstentions :
0
La
Présidente : Cette motion est donc adoptée. Oui, M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau :
Mme la Présidente, j'aimerais qu'on puisse transmettre copie de cette
résolution au bureau du cabinet de la lieutenante-gouverneure.
La
Présidente : Ce sera fait.
Maintenant, toujours
à la rubrique Motions sans préavis, une motion sans préavis ayant déjà été
présentée par le groupe parlementaire
formant le gouvernement, je demande s'il y a consentement pour permettre la
lecture d'une autre motion sans préavis. Consentement? Consentement. M.
le leader adjoint du gouvernement. Et, si vous avez à sortir, faites-le tout
doucement, je vous prie. M. le leader adjoint, nous vous écoutons.
Substituer les noms de
certains ministres
comme parrains de projets de loi
M. Lévesque
(Chapleau) : Merci, Mme la Présidente. Pour ma part, je ne vous
relirai pas la motion que je... que nous venons d'adopter, mais... Et je vous
promets qu'elle sera plus courte, celle-ci.
Et
donc de consentement de l'Assemblée pour... Je demande donc le consentement de
l'Assemblée pour déroger à l'article 84.1 du règlement et je
propose :
«Que le nom de madame Sonia
LeBel soit substitué à celui de monsieur Bernard Drainville à titre d'auteure
du projet de loi n° 94, Loi visant notamment à renforcer la laïcité dans
le réseau de l'éducation et modifiant diverses dispositions législatives;
«Que
le nom de madame Geneviève Guilbault soit substitué à celui de madame Andrée
Laforest à titre d'auteure du projet
de loi n° 104, Loi modifiant
diverses dispositions afin notamment de donner suite à certaines demandes du
milieu municipal;
«Que le nom de
monsieur Éric Girard soit substitué à celui de monsieur Christopher Skeete à
titre d'auteur du projet loi n° 111, Loi modernisant la Loi sur les coopératives et
modifiant d'autres dispositions et
que le titre de l'auteur de ce projet de loi soit remplacé par
"ministre délégué au Développement économique régional";
«Que le nom de
monsieur Samuel Poulin soit substitué à celui de monsieur Christopher Skeete à
titre d'auteur du projet loi n° 112, Loi favorisant le commerce des produits et la
mobilité de la main-d'oeuvre en provenance des autres provinces et des
territoires du Canada et que le titre de l'auteur de ce projet de loi soit
remplacé par "ministre délégué à l'Économie et aux Petites et Moyennes
Entreprises".»
La
Présidente : Et y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Consentement.
Mise aux voix
Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix :
Adopté.
La
Présidente : Adopté.
Une motion sans
préavis ayant déjà été présentée par le groupe parlementaire formant le
gouvernement, je demande s'il y a consentement pour permettre la lecture d'une
autre motion sans préavis. Y a-t-il consentement? Consentement. M. le leader
adjoint du gouvernement.
Constituer un comité directeur
pour chacune des commissions
sectorielles et pour la Commission de
l'administration publique
M. Lévesque (Chapleau) : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Et donc, de consentement avec l'Assemblée nationale
pour déroger à l'article 4 des règles de fonctionnement et à
l'article 84.1 du règlement, je propose :
«Que l'Assemblée
constitue un comité directeur, composé du président, du ou des vice-présidents
et du secrétaire, pour chacune des commissions sectorielles et pour la
Commission de l'administration publique pour la durée de la deuxième session de
la 43e législature.»
La
Présidente : Et y a-t-il consentement pour déroger à
l'article 4 des règles de fonctionnement? Consentement.
Et y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
Une voix : ...
La Présidente : Consentement, sans
débat.
Mise aux voix
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente : Adopté.
Nous poursuivons. Une autre motion sans préavis
ayant déjà été présentée par le groupe parlementaire formant le gouvernement, je demande à nouveau s'il y a
consentement pour permettre la lecture d'une autre motion sans préavis. Consentement.
M. le leader du gouvernement.
Entériner le mandat de
procéder à des consultations particulières sur les
projets de loi n
os 104
et 112, et de procéder à une consultation générale
sur le cahier de consultation intitulé La planification de l'immigration
au Québec pour la période 2026-2029
M. Jolin-Barrette : Mme
la Présidente, de consentement avec mes collègues, je vous proposerais d'être
exempté de la lecture pour la motion rétroactive de consultations
particulières du projet de loi n° 104, de la motion rétroactive de consultations particulières du projet de loi
n° 112 et de la motion rétroactive de consultation générale en
immigration.
La
Présidente :
...pardon, trois motions similaires. Y
a-t-il consentement pour débattre de
ces trois motions à la fois? Consentement.
Mise aux voix
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente : Adopté.
Avis touchant les travaux des commissions
Maintenant, nous passons à la rubrique Avis
touchant les travaux des commissions. M. le leader adjoint du gouvernement. Encore une fois, si vous avez à
sortir, faites-le tout doucement, par respect pour les collègues qui continuent
à travailler ici. Monsieur.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui. Merci
beaucoup, Mme la Présidente.
Et donc la Commission de l'aménagement du
territoire va entreprendre les consultations particulières et les auditions
publiques sur le projet de loi n° 104, la Loi modifiant diverses
dispositions afin notamment de donner suite à certaines demandes du milieu
municipal, aujourd'hui, de 17 h 30 à 18 h 30, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine.
La Commission des relations avec les citoyens va
entreprendre les consultations générales et les auditions publiques sur le
cahier de consultation intitulé La planification de l'immigration au Québec
pour la période 2026‑2029 aujourd'hui, de 17 h 30 à
18 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau.
La
Présidente : Merci. Alors, pour ma part, je vous avise que la Commission de la culture et de l'éducation se réunira en séance de travail demain, le
jeudi 2 octobre 2025, de 8 heures à 9 heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, afin d'organiser les travaux de la commission et
afin de statuer sur la possibilité que la commission se saisisse de la pétition
concernant la construction d'une école primaire dans le quartier
Peter-McGill et de la pétition concernant la demande d'empêcher la
fermeture de l'académie Centennial.
À la rubrique Renseignements sur les travaux de
l'Assemblée. Merci de sortir tout doucement.
Affaires du jour
La période des affaires courantes étant
terminée, nous allons poursuivre les travaux ici. Chers collègues, je vous invite à sortir, si vous ne participez pas à
ces travaux. La période des affaires courantes étant... étant terminée, dis-je,
nous allons maintenant passer aux affaires du jour. Messieurs dames les
députés.
Affaires
prioritaires
Débat
sur la motion du premier ministre proposant que l'Assemblée
approuve la politique générale du gouvernement
Aux affaires
prioritaires, à l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée entreprend le débat
sur le discours d'ouverture de la deuxième
session de la 43e législature et sur la motion de M. le premier ministre
proposant que l'Assemblée approuve la politique générale du
gouvernement.
Conformément à
l'article 49 du règlement, je cède la parole à Mme la cheffe de
l'opposition officielle, en lui rappelant que son temps de parole est d'une
durée maximale de deux heures. Mme la cheffe de l'opposition officielle, la
parole est à vous.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Alors, pourquoi avons-nous eu droit à un discours inaugural? En ce
1er octobre, sept ans après avoir été élu et porté au pouvoir, le premier
ministre avait déjà les coudées franches. Il a même eu droit à deux mandats consécutifs avec une majorité, j'ose dire
même une majorité absolue, parce qu'il avait même son deux tiers jusqu'à
tout récemment.
Qu'est-ce
qui est arrivé, Mme la Présidente? Je me rappelle d'un premier ministre qui
disait : Jugez-nous sur les résultats. Bien, les résultats, on
essaie de les trouver.
Ce que nous savons,
en revanche, c'est que les Québécois ont été sondés, et, plus de 70 %,
pour eux le lien de confiance est brisé. La plupart des Québécois ne veulent
pas faire confiance au gouvernement actuel.
Il y a un
mécontentement assez grandissant dans les rangs caquistes. Qu'est-il arrivé,
Mme la Présidente?
• (11 h 40) •
Joëlle Boutin a
préféré démissionner. Elle a même préféré aller à La joute que
d'être ici. Pierre Fitzgibbon, le capitaine économique, lui aussi a démissionné
avec fracas. Il est parti avant de réaliser son oeuvre, et je reviendrai sur
son oeuvre. Par la suite, le député de Saint-Jérôme a quitté le caucus et il a
gardé pendant un instant sa carte en disant : Je veux sonner les cloches à mon équipe, je veux retrouver l'ADN
caquiste. Récemment, on l'a vu avec Alain Laforest, avec une paire
de ciseaux en main, découper sa carte caquiste. Pourquoi? Parce qu'il n'y croit
plus, lui non plus.
Par la suite,
Eric Lefebvre, rappelons-nous qu'Eric Lefebvre était le whip du
gouvernement, donc une personne dans le
cercle rapproché du premier ministre. Lui aussi a décidé de démissionner et d'aller
vers la droite fédérale. Il a rejoint les rangs de Pierre Poilievre.
L'ex-ministre Andrée Laforest quitte aussi le navire caquiste et décide d'aller
tenter sa chance dans une aventure
municipale à la mairie de Chicoutimi. L'ex-ministre de l'Abitibi, le député de
l'Abitibi-Est, lui, dans son cas, il a été exclu.
Pourquoi? Parce qu'il a osé dire la chose suivante, qu'il croit que sa région
mérite d'avoir un ministre qui vient de sa
région, qui est capable de porter la voix de sa région au Conseil des ministres. Et il était appuyé aussi par les maires
et préfets de sa région. Alors, lui, très rapidement, il a été exclu.
Par la suite, la
députée de Rimouski, qui croyait candidement que le mandat du premier ministre
dans le régime forestier était un mandat
clair. Pendant six ans et demi, le gouvernement a travaillé sur une réforme
forestière. Finalement, il y a eu, oui, une coalition, la coalition du
non. Personne n'en voulait, personne n'était d'accord. Et malheureusement,
c'est la députée de Rimouski, qui croyait sincèrement avoir la confiance puis
la ligne de commandement du premier ministre
ainsi que de sa garde rapprochée... Bris de confiance, elle quitte. C'est un
départ qui a été quand même fracassant. Elle a dit la chose
suivante : un manque de vision claire pour les régions. Elle a aussi dit
que le gouvernement manquait de
considération pour les régions, que la place accordée aux régions était
insuffisante. Je ne peux plus endosser des décisions qui sont prises sur
le dos des régions. Alors, permettez-moi quand même de la féliciter pour son
intégrité là-dessus.
Maintenant,
je ne sais pas quels seront les autres départs, mais dois-je rappeler que
chaque départ, chaque élection partielle nous coûte, coûte aux
Québécois, 600 000 $. Il y a eu quand même plusieurs départs du côté
caquiste et le mandat n'est même pas encore terminé.
On a vu aussi
plusieurs autres personnes qui nous ont dit : On n'est pas sûrs que c'est
l'homme de la situation. Alors, imaginez,
Mme la Présidente, si des gens qui ont côtoyé jour après jour, semaine après
semaine, le premier ministre ne lui font plus confiance, pourquoi que
nous autres puis la population qui nous regarde ferait confiance au premier
ministre. Si eux-mêmes, qui sont avec lui, n'y croient plus et quittent le
navire, moi, j'ai le goût de lui dire : Ce n'est pas nous qu'il doit convaincre, c'est dans ses propres rangs, parce que,
présentement, nous les entendons, pas juste nous, les journalistes
aussi. La revue de presse, là, c'est une revue de presse qui... on entend des
présidents de régions, des présidents d'associations et même une ministre, on
ne sait pas c'est laquelle, qui a confirmé à un journaliste ce que le président
de l'association locale de Granby a dit : Il n'est plus l'homme de la
situation. Quand même!
Alors,
est-ce que c'est un discours inaugural qui va rétablir la confiance dans son
propre caucus, dans son propre rang? Je doute, Mme la Présidente. Il a
tout tenté avec ce discours, mais surtout il a essayé de nous faire oublier
qu'en sept ans ces réalisations ne sont pas au rendez-vous.
On
s'est tous posé la question, avec mes collègues : Mais pourquoi il a fermé
le Parlement pendant deux semaines? Ça
ne peut pas être... ça ne peut pas pour être allé voir les Capitales, et je
regarde mon collègue le député de Jean-Talon, qui, lui, a dû dire : Non, ne venez pas, ça
fait 15 matchs qu'ils gagnent en ligne. Effectivement, après avoir eu une
belle lancée, 15 matchs, le premier ministre se déplace, et, oui,
le scénario que tout le monde redoutait : ils ont perdu. Mes sympathies,
M. le député de Jean-Talon.
Alors, il
essaie de nous dire qu'il est capable en un an. En un an, il va tout effacer
l'ardoise. C'est ça qu'il essaie de nous faire dire. Or, ça fait sept
ans puis il n'est rien arrivé. On a eu droit, pendant les deux semaines, à un
premier ministre qui se cherchait. Nous, on a travaillé,
on a été présents, semaine après semaine, on est venus au Parlement. Pendant ce temps-là, lui, je le sais, finalement,
ce qu'il a fait, il a pris son discours inaugural, il l'a mis dans le
micro-ondes puis il nous l'a servi deux semaines plus tard. Il nous a
servi exactement les mêmes lignes qu'en 2014.
Rappelons-nous, en 2014, il a fait une campagne
électorale pour dire : Nous allons nous attaquer à la reddition de
comptes, nous allons nous attaquer à la transparence. Ça, c'était 2014. En
2018, non, on change. Maintenant, on va réduire la taille de l'État de
5 000 fonctionnaires. Pour reprendre son expression, résultat des
courses, il a fait grossir la taille de l'État par 10 000. Ce n'est pas
rien. En fait, le premier ministre a réussi à faire passer la fonction publique
dans la catégorie des poids lourds, et c'est ça aussi qui a causé le départ du
député de Saint-Jérôme.
Mais nous, on
a été conséquents. Je vous invite tous à regarder une des publicités du Parti
libéral de 2012. Il y avait le nom du premier ministre et, en dessous, «pas
fiable». Nous-mêmes, on peut recycler cette publicité pour 2025. C'est encore
vrai. Alors, vous voyez, nous aussi, on peut s'inspirer du premier ministre et
recycler des vieilles annonces.
Mais, de façon plus marquée, Mme la Présidente,
j'ai été étonnée, le premier ministre n'a pas pris le temps, et habituellement
il est bon là-dedans, il n'a pas pris le temps de s'excuser. Généralement, là,
il est le premier à dire : Je m'excuse. On ne sait pas si c'est senti,
mais, au moins, il le fait.
Il aurait pu s'excuser pour les
7 millions de dollars des Kings de Los Angeles, mais il ne l'a pas
fait.
Il aurait pu s'excuser pour, et je dois le dire
sans rire, c'est un exercice intellectuellement très difficile pour moi... pour Flying Whales. Pour ceux qui nous
écoutent, ça, ce sont les baleines géantes volantes. Oui, oui, je ne rigole
pas, c'est vrai, il a voulu mettre de l'argent là-dedans. Et, c'est
drôle, il n'a pas dit merci à Ottawa, qui est habituellement un bouc émissaire
qui revient assez allègrement avec le premier ministre, parce que c'est
finalement Ottawa qui a dit : Non, non, non, vous ne pouvez pas faire ça.
Finalement, on n'a pas mis nos billes là-dedans, heureusement.
Il aurait pu
s'excuser aussi pour Taiga. Bon, il ne l'a pas fait. Il aurait pu s'excuser
pour Lion Électrique. Il ne l'a pas
fait. Et, dans les deux cas, il y a des enquêtes en cours. Je rappelle que le
premier ministre a vraiment vanté, vanté, vanté Lion Électrique.
Par la suite, il aurait pu s'excuser pour Northvolt.
Il ne l'a pas fait non plus.
Le fiasco SAAQclic, l'avez-vous entendu,
quelqu'un? Non, hein? Je le sais, pourquoi. Parce qu'effectivement c'est
gênant.
Il aurait pu s'excuser pour les Espaces bleus.
Non.
Mme la Présidente, il aurait pu s'excuser pour
l'utilisation vraiment malhabile du Fonds vert. Pouvez-vous croire que même le
Ritz-Carlton a reçu... le Ritz, là, juste dire le mot «Ritz», ça sonne riche,
le Ritz-Carlton a reçu 46 000 $.
Air Canada a reçu plus de 1 million de dollars du Fonds vert.
Puis je pourrais continuer avec le gaspillage du jour, il y en a
tellement, mais non.
Et permettez-moi de souhaiter aussi, encore une
fois, au premier ministre, bon anniversaire. Cette semaine, on célèbre... bien,
il devrait célébrer, je ne sais pas s'il y aura beaucoup de monde pour souffler
les chandelles autour de lui, mais ça fait exactement deux ans, Northvolt, deux
ans où est-ce qu'il était assis avec Patrice Roy de Radio-Canada. Patrice Roy
le regarde droit dans les yeux, lui pose la question suivante : Donc, et
je le cite, vous y allez «all in», ce n'est
pas un peu risqué? Bien non. Le premier ministre le regarde : Non, on y
va, il faut prendre des risques. C'est toujours facile, hein, de jouer au poker avec l'argent des autres. Mais, dans
cette grande aventure, là, le premier ministre, sa moyenne au bâton est
pas mal à zéro, tout comme l'argent, notre retour sur l'investissement, un gros
zéro.
• (11 h 50) •
Donc, là-dessus, je suis vraiment étonnée que le
premier ministre n'a pas pris le temps de faire la moindre... la chose qui
était assez simple à faire, c'est-à-dire de s'excuser. Mais non, hier, il a
décidé de dire la chose suivante : le premier
ministre nous invite à arrêter d'être prudent et qu'on doit se réconcilier avec
le goût du risque. Mme la Présidente, je dois conclure qu'il n'a tiré
aucune leçon avec Northvolt et Lion parce que, dans les deux cas, il avait
dit : On doit prendre des risques, et, dans les deux cas, ça a été un
flop. Alors, il nous recycle ses vieux slogans qui sonnent creux, et moi, je
suis obligée de constater qu'il n'a vraiment, mais vraiment rien compris de ce
qui est arrivé.
Et pourtant... et mon collègue le porte-parole
en matière de finances, le député de Marguerite-Bourgeoys, il se lève semaine après semaine puis il dit la chose suivante :
Bien, est-ce que vous réalisez que vous avez fait un exploit qui est...
honnêtement, là, que personne ici, de ce côté de la Chambre, n'est jaloux, là?
Vous avez six budgets déficitaires, puis les
six sont historiques. Pire, vous avez réussi un exploit : la décote du
Québec. La dernière fois que c'est arrivé, moi, j'avais sept ans. Pour vrai, moi, j'avais sept ans, puis le Canadien
gagnait une coupe Stanley. Ça fait vraiment longtemps.
Donc, Mme la Présidente, là, je suis obligée de
dire qu'effectivement, là, le premier ministre, là-dessus, j'ose espérer qu'il
réalise que ça aussi, ça effrite la confiance des Québécois. Parce que ne
faut-il pas rappeler qu'il nous a présenté... il disait, un gouvernement de
comptables. Imaginez, là, vous avez un gouvernement de comptables, il devrait être bon, là, avec des états financiers,
présenter des budgets bien ficelés, mais, à date, à chaque fois... tout ce
qu'ils ont annoncé, il n'y a pas un projet, puis on a cherché, là,
chacun d'entre nous, on a cherché, il n'y a pas un projet qui a été livré dans
les temps, dans les budgets. Du premier scandale, les maternelles quatre ans à
122 800 $ qui sont arrivées à 1 million et demi... 1,2 million,
pardon, les Espaces bleus, tout, tout a été catastrophique, même leurs propres
annonces.
Ils ne sont jamais capables de nous répondre à
des questions simples. Puis on aurait pu le croire, là, qu'ils se sont dit : Aïe! on va se pratiquer, c'est
notre dernière année, à la période de questions, on va se pratiquer. Le
collègue de Nelligan, aujourd'hui, a posé une question tellement simple :
Le déficit accumulé est rendu à combien à la SAAQ? Pas de réponse. Ils
présentent celui de l'an passé. Ils sont encore en retard dans les chiffres.
Alors, Mme la Présidente, je vous le dis
sincèrement, il y a quelque chose qui me dépasse dans tout ça. C'est comme s'il y avait un divorce avec la réalité, de
se dire : Non, la revue de presse, c'est bon pour l'opposition, pas pour
nous, nous, on continue tête baissée, on avance.
Quand ils disent qu'ils
sont le parti de l'économie, et des entreprises, et des PME... Nous avons tous
assisté, la semaine dernière, à la sortie très éloquente et éclatante du
président du Groupe Dynamite, M. Lutfy. Lui, il dit qu'il a essayé de parler avec différents ministres, qu'il
a préparé un document assez important. Il dit : Je ne veux pas quelque
chose de différent pour moi,
j'aimerais juste jaser, tu sais, pour essayer de trouver une solution, une voie
de passage pour mon entreprise. Et lui, il s'est dit : Moi, j'ai les reins
solides pour parler avec le gouvernement. Moi, j'ai les reins solides aussi pour
dénoncer une situation. Donc, lui, il a décidé de prendre la parole pour tous
les autres.
La chose qui m'a le plus surprise, Mme la
Présidente, malgré que c'est un siège social québécois avec des travailleurs
québécois qui paient des impôts au Québec, il n'y a personne du gouvernement
qui n'a daigné le rappeler, personne. Puis ça, c'est un gouvernement qui se dit
proche du monde des affaires.
Cette
semaine, ce n'est pas une multinationale cotée en bourse qui sort, non, c'est
l'entreprise Gamache, une petite entreprise. Elle dit : Bien, moi,
maintenant, là, je vais aussi sortir, grâce, évidemment, à la sortie éclatante
de M. Lutfy. Elle aussi, personne ne
l'aide. Elle dit : Bien, je me bats contre mon propre gouvernement, je
suis en train de perdre mes travailleurs
qualifiés, il n'y a personne qui nous entend. Elle pose la question
suivante : Mais comment prennent-ils leurs décisions? Bonne
question. Très bonne question.
Moi, je tente peut-être de répondre, je vais
m'étirer le cou. J'ai l'impression qu'à chaque fois qu'ils prennent une décision, ce n'est pas élaboré. Ça, on le sait
déjà, mais maintenant c'est clair, c'est toujours sur un napperon, clairement. Mais, encore une fois, personne n'a entendu le
message, on continue tête baissée, parce qu'hier le premier ministre, dans
son discours inaugural, pas un mot non plus
sur cette crise de la main-d'oeuvre qualifiée qui sévit partout au Québec dans
nos entreprises.
Certains se posent la question très
sérieusement : Faut-il être Suédois pour avoir un rendez-vous avec notre gouvernement? Parce que, clairement, là, quand on
est Québécois, qu'on soit Gamache ou qu'on soit Lutfy, qu'on soit même, par exemple, dans Les Forges de Sorel, silence
radio. Bien, je ne le sais pas, peut-être qu'ils devront mettre bientôt une
épinglette à l'effigie de la Suède pour finalement avoir cette rencontre au
sommet. À suivre.
Ah! dans le discours inaugural, ça, par contre,
j'ai vraiment été surprise qu'il ose aller là-dessus, il dit qu'il veut
s'inspirer du gouvernement libéral. C'est rare, là, attendez, il veut
s'inspirer du gouvernement libéral fédéral pour accélérer des projets. J'ai été
surprise, parce que moi, je pensais qu'il voulait s'inspirer de lui-même, parce
qu'en 2020 lui-même a déposé, avec son équipe, un projet de loi n° 66
qui était pour faire quoi? Accélérer les projets. Moi, je me rappelle qu'il nous avait dit : On en a
besoin pour relancer l'économie, c'est vital. OK, mais je me rappelle aussi
combien qu'il y avait de projets, là, inscrits dans le projet de loi n° 66, 180 projets, Mme la Présidente. Ça, c'était adopté ici
le 11 décembre 2020. Près de cinq ans plus tard, savez-vous combien de ces
fameux projets urgents, prioritaires ont été réalisés? Même pas le tiers.
Alors, quand j'entends le premier ministre,
hier, dans son discours, nous dire : Maintenant, on sait comment qu'on va
faire pour accélérer les grands projets prioritaires du Québec, j'ai le goût de
lui répondre exactement les mots de son
ministre actuel du Transport : La preuve est dans le pouding. C'est vrai
que la preuve est dans le pouding. S'ils ne l'ont pas fait dans le
passé, et si le passé est garant de l'avenir, il n'y a pas grand monde qui le
croit qu'il va être capable de réaliser quoi
que ce soit. Alors, on espère juste que peut-être que, dans le projet de loi n° 66, qui va expirer en décembre prochain, il pourra nous dire quels
projets ne sont plus prioritaires.
À
titre de députée de Saint-Laurent, moi, j'ai une école primaire dans
Saint-Laurent. Cette école primaire, elle avait
été inscrite. Cette école primaire, elle est importante. Cette école primaire
ferait en sorte que des centaines d'élèves ne seront pas, tous les
matins, transportés dans d'autres écoles à l'extérieur de l'arrondissement de
Saint-Laurent. C'est drôle, cette école
primaire, elle est sur pause comme plein d'autres projets. Et je me suis
dit : Je vais prendre un exemple d'éducation, parce qu'habituellement ça devait être une corde sensible pour le premier ministre, l'éducation,
même si, hier, il a seulement dit, au
passage, le mot «éducation», assez rapidement. Après ça... C'est comme s'il
s'est dit : Il faut que je dise «éducation», sinon les gens qui
vont faire Ctrl+F en lisant mon discours, ils vont dire : Ah! je n'ai
jamais parlé d'éducation. Il y a le mot «éducation», c'est coché.
Maintenant, ils nous ont aussi promis encore,
main sur le coeur, la taille de l'État... réduire la bureaucratie. On va couper, mais, Mme la Présidente, qui a ajouté
un ministère, le ministère de la Cybersécurité et du Numérique, qui a
ajouté, déjà, ce ministère? Ah! je pense que c'est eux, hein, avec un projet de
loi. D'ailleurs, j'ai trouvé ça très triste que
le premier qui a occupé le portefeuille du ministère de la Cybersécurité et du
Numérique, le député de La Peltrie, s'est qualifié lui-même, et je le
cite, d'un ministre des ordinateurs. C'est quand même assez gros, là, lui-même,
se réduire à cela. Qui a ajouté dans la
fonction Mobilité Infra Québec? Je pense que c'est eux. Qui a ajouté l'agence de
santé? Ce n'est pas encore, ça, une
autre affaire? Oui, ça, c'est encore de la bureaucratie, hein? Ça, c'est
vraiment proche des citoyens, hein? On ajoute une autre couche.
• (12 heures) •
Donc, il en a ajouté encore. Il a alourdi toute
cette bureaucratie. Et là il se présente devant les médias et il dit :
Écoutez, je dois me libérer de cette camisole de force, j'ai deux mandats
majoritaires, j'ai ajouté 10 000 fonctionnaires, j'ai ajouté de la bureaucratie, j'ai ajouté des
agences, mais non, libérez-moi de cette camisole de force que j'ai moi-même
été le concepteur, moi-même, j'ai été le
designer, moi-même, j'ai fait la couture de cette camisole de force. Bien, Mme
la Présidente, il est quand même
victime de sa propre turpitude, mais vous comprendrez que ce n'est pas nous,
aujourd'hui, qui vous... qu'on va lui dire. Puis, tu sais, en fait, il devrait,
encore une fois, nous dire pourquoi qu'on lui ferait confiance. Je
n'arrive pas à comprendre. On dirait qu'à chaque fois il ne réalise pas que
tout ça, c'est son oeuvre à lui.
Maintenant, Mme la Présidente, allons sur
quelque chose de très important, la loi et l'ordre. Lors de son allocution au conseil... pour le nouveau Conseil des ministres... Hein, on sait qu'il y a eu des heureux, des moins
heureux, mais il y a eu un Conseil des ministres. On nous avait promis,
là, un gros changement, puis, vraiment, ça n'a pas été un si gros changement. D'ailleurs, il aurait pu en profiter pour réduire la taille de son état de caucus.
Bien non, on a encore
29 ministres et même deux ministres délégués à l'Économie. Donc, il aurait
pu prêcher par l'exemple, mais il a décidé de ne pas le faire, alors...
Mais, dans son allocution, il a dit la chose
suivante : Depuis sept ans, le sentiment d'insécurité des Québécois a augmenté.
Mme la Présidente, qu'est-ce qui est arrivé exactement il y a sept ans? Je
cherche. Ah! l'élection du gouvernement de la CAQ. C'est ça qui est arrivé.
Donc, en sept ans, il n'a jamais vu, dans sa revue de presse, le groupe BFM. Il
n'a jamais vu, dans sa revue de presse, un jeune adolescent retrouvé en Beauce
brûlé. Dans sa revue de presse, il n'a
jamais vu que l'été 2020 a été un été chaud dans la grande métropole. Il
n'a jamais vu ça en sept ans. Mais, maintenant, c'est l'homme de la
situation. Soyez tous rassurés, ça va bien aller.
Pourtant, il me semble qu'il aurait pu, dès le
début, se dire : Non, effectivement, il y a quelque chose. Mais je n'ai pas senti du tout, de son côté, qu'à part
dire le mot «loi et l'ordre»... un plan, une feuille de route. Il s'est tourné
vers le nouveau ministre de la Sécurité publique pour dire : Bien,
je vous donne instruction, je vous donne instruction.
Pourtant, aujourd'hui, vous avez vu mon
collègue, le porte-parole en matière de justice et mon voisin de comté, le député d'Acadie... La une de La Presse : Le DPCP invité à résister publiquement. L'heure est
grave, Mme la Présidente. Moi, quand j'entends le ministre de la Justice
dire : Je suis tanné des sentences Netflix, on est tous d'accord. Tout le
monde est d'accord, des sentences Netflix. Mais il me semble qu'il y a comme
quelque chose d'encore plus urgent. Parce qu'au moins une sentence Netflix il y
a eu un procès, on est... ou, au moins, il a passé devant le juge, puis on a
été capables d'avoir quelque chose d'inscrit dans son dossier. Au moins. Ce
n'est pas parfait, c'est loin d'être parfait, mais, au moins, il y a quelque
chose qui s'est passé.
Imaginez, dans la une du journal La Presse,
je cite : «Moi, j'arrive à la cour le matin, j'ai une victime de violence
conjugale qui a reçu une claque au visage, pas de blessure. Une autre victime a
passé une semaine à l'hôpital parce qu'elle avait des blessures. Alors, il faut
qu'on se regarde : Qu'est-ce qui est le plus grave?» Fin de citation. Ça, c'est un procureur de la couronne qui est
vraiment, là, exaspéré, qui lance un cri du coeur, parce que, non, toute personne,
toute femme qui prend son courage pour dénoncer un acte de violence conjugale,
pour se rendre au poste de police, écrire sa dénonciation, se présenter au
tribunal pour faire face à son agresseur ne mérite, en aucun temps, aucun
temps, de se faire dire que sa cause est moins importante, jamais. Pas dans
notre Québec.
Soyez assurés, assurés que nous, on va s'assurer
d'avoir tous les moyens dans notre système de justice. Ça prend, oui, des
procureurs, mais ça prend aussi des greffiers, ça prend aussi des agents pour
amener les détenus devant le tribunal. Et ça, Mme la Présidente, je m'attends à
ce que le premier ministre réponde sans détour à ce qui se passe présentement.
Quand on voit, toujours dans La Presse,
des risques réels de voir des crimes restés impunis, non. Puis la loi et
l'ordre, ça veut aussi dire que les agresseurs ont leur journée au tribunal,
qu'ils font face à la justice. La loi et l'ordre, Mme la Présidente, c'est
aussi de s'assurer que les policiers, quand ils font un travail et qu'ils
passent les menottes à quelqu'un, bien, qu'après ça leur travail ne soit pas,
rendu au tribunal : On ne peut rien faire.
Là, ce qu'on peut lire dans La Presse,
toujours : «136 postes ont pourtant été abolis au ministère de la
Justice.» Les données, là, qui ont été vraiment validées, des détentions
injustifiées, des crimes impunis. Puis, toujours avec le DPCP, Mme la
Présidente, où est-ce que l'association, par la bouche de son président, l'association
des procureurs et procureures du Québec... il a dit la chose suivante, je le
cite, Guillaume Michaud, il dénonce «l'état pitoyable dans lequel le
gouvernement a mis le système de justice en le sous-finançant. La lettre de
l'association des procureurs et procureures de la couronne provinciale tourne
en dérision le thème de la loi et l'ordre qu'a choisi le premier ministre — je
ne nommerai pas son nom — pour
le congrès de son parti de la fin de semaine dernière.» Citation : «La CAQ
ose intituler son congrès national Protéger notre monde, mais,
sans les moyens, ce ne sont que des mots creux qui masquent une réalité
alarmante.» Fin de citation.
C'est la première fois... Moi, j'ai moins
d'années de Barreau que mon collègue. Mon collègue a été 34 ans procureur
de la couronne. De mémoire d'homme et de femme, on ne se rappelle pas de voir
notre système de justice devoir écrire une lettre publique et de demander au
DPCP, et je cite : «Résistez. Résistez.» Ce n'est jamais arrivé, Mme la Présidente. Je trouve ça... On est tous les
deux avocats, là. Je ne peux pas rester silencieuse. Dans notre démocratie,
oui, il y a l'Assemblée nationale. On a un
conseil exécutif, mais un autre pilier de la démocratie, ça reste le système de
justice, et on s'attend à ce qu'assez rapidement, là, le tir soit corrigé.
Tantôt, j'ai dit, en dernière question au
premier ministre, puis je le répète ici : Donner des indications, des
intentions, ce n'est pas suffisant. Nous, on veut voir la lettre-mandat qu'il a
donnée à chacun de ses ministres. On veut voir la feuille de route. On est
rendu comme le saint Thomas : on veut le voir pour le croire. Et, s'il ne
veut pas rendre publique cette
lettre-mandat, de deux choses l'une, Mme la Présidente, soit qu'il n'y en a
pas, soit qu'il sait qu'il ne pourra pas, en bout de piste, faire la reddition
de comptes lui-même de cette lettre-mandat. Alors, nous... j'espère sincèrement
que... d'ici cette semaine, ça devrait être prêt, là, les lettres-mandats, là,
il aurait dû le faire durant les deux semaines qu'on a été prorogé. Moi, je m'attends, là, et on s'attend
tous, chacun dans nos dossiers respectifs, d'avoir ces fameuses
lettres-mandats.
Et, je vous
dis, je ne le fais pas uniquement pour l'opposition, je le fais pour l'aider,
lui aussi. Pourquoi? Parce que, quand je regardais, hier, les visages
des différents ministres, même eux, après le discours inaugural, j'avais le
sentiment qu'ils se disaient : Qu'est-ce que je fais? C'est quoi, ma ligne
de marche? C'est quoi, ma feuille de route?
Alors, nous, là, on est une opposition
constructive, là. La meilleure façon pour éclairer tout le monde de façon
claire, c'est d'avoir des lettres-mandats. De plus, n'oubliez pas, là, de façon
très constructive, non seulement ça va aider ses ministres, mais aussi ça va
lui éviter d'autres départs aussi fracassants que la députée de Rimouski, qui,
elle, croyait très sincèrement d'être en
droite ligne avec le premier ministre ainsi que sa garde rapprochée. Or,
apparemment, non. Envoyez une lettre-mandat publique, on va pouvoir
savoir qui dit vrai. Est-ce que c'était la députée de Rimouski ou est-ce que c'était le premier ministre? Parce que,
visiblement, en ce moment, la seule chose qu'on assiste, c'est une chicane
publique.
• (12 h 10) •
Maintenant,
le thème que j'ose dire presque préféré du premier ministre, non,
ce n'est pas l'économie, Mme la Présidente :
l'identité. Alors, on croyait sincèrement avoir eu une paix sociale, d'avoir
trouvé un équilibre excessivement
clair. Au Parti libéral, notre chef
Pablo Rodriguez, il l'a dit : On ne touchera pas à la loi n° 21. Prière dans les rues, il y a déjà des lois et règlements qui l'encadrent. Si vous le cherchez, ça
s'appelle le règlement sur les nuisances. On peut déjà faire de quoi. Le gouvernement a une nouvelle
ministre des Affaires municipales. Elle peut s'affairer à la tâche, si elle le
désire.
L'affaire Bedford,
c'est moi qui me suis levée sur l'affaire Bedford deux fois plutôt qu'une parce
qu'au départ dois-je rappeler que l'ex-ministre de l'Éducation pensait aussi
que l'affaire était réglée et que c'était chose du passé. Or, en 2017, il y
avait un rapport que j'ai rendu public ici, à l'Assemblée, en prenant toute la
démarche d'enquête de la journaliste de
Cogeco, Valérie Lebeuf. Nous avons demandé une enquête. Nous avons demandé au
ministre de ne pas croire la
direction générale du centre de services scolaire de Montréal, qui
disait : Non, non, non, tout est beau, continuez votre chemin.
Finalement, heureusement, et je le dis sincèrement, le ministre de l'Éducation
a choisi de nous écouter, de déclencher une
autre enquête, celle du ministère. Le rapport, et je tiens à le remercier, il
me l'a donné la veille de le rendre public, de façon très cordiale et de
façon très galante. J'en ai pris connaissance, je l'ai étudié, ce rapport.
L'ex-ministre et moi, on s'est même parlé par la suite : Comment on peut
s'assurer que ça n'arrive plus?
Savez-vous qu'est-ce
que le ministre a fait à ce moment-là? Il a suivi notre recommandation de
s'assurer d'étoffer un dossier pour retirer les brevets d'enseignant à ceux qui
sont fautifs. Donc, il l'a fait, pas avec un nouveau projet de loi, là, il l'a
fait avec le cadre juridique actuel. Les fautifs n'ont plus leur travail. Les
fautifs n'ont même plus leur brevet
d'enseignant. Ils ne peuvent même plus aller dans aucune école, ni publique ni
privée. Est-ce que vous avez vu un nouveau projet de loi pour faire ça,
quelqu'un? Non. On a tout simplement pris le corpus juridique existant et nous l'avons appliqué. La différence, c'est que ça a
pris le Parti libéral du Québec pour aider le gouvernement caquiste à faire
le travail.
Ici,
il aurait été question d'imputabilité. Et j'ajouterais que, contrairement à la
recommandation que nous, on a faite, c'est-à-dire... Bien, il y avait
une direction générale à qui appartient le devoir de dénoncer tout acte, tout
acte qui peut mettre en péril les élèves, soit psychologiquement ou leur
intégrité physique, parce que c'est ça, les mots, là, du premier rapport :
«L'intégrité physique et psychologique des élèves a été compromise.» Ça, ça
relève de l'employeur. Qui était l'employeur? La direction générale de
Montréal. Qui a perdu son emploi là-bas? Personne. Alors, quand on nous parle d'imputabilité, on repassera. Pire, ils l'ont
même... lui donné une permanence. Ils ont renouvelé son mandat. Honnêtement,
là, ça me dépasse.
Maintenant,
continuons. Ça, c'était le slogan en 2022. Il nous avait aussi dit, le premier
ministre à l'époque : On a réglé les questions identitaires. Après avoir
adopté 21, il a dit : C'est fini, on n'en parlera plus, c'est un dossier réglé. Maintenant, on assiste à une surenchère sur
le côté identitaire. Les mots comptent. Hier, le premier ministre a dit... il
a utilisé un terme guerrier, l'assaut islamiste radical. J'aimerais entendre le
premier ministre du Québec nous dire clairement et de façon posée de quoi il
est question pour lui afin que tous les Québécois et Québécoises comprennent
c'est quoi dont il est question lorsqu'il nous parle d'assaut. C'est important
parce que, oui, je veux être très claire, des intégristes
religieux, est-ce que ça existe, Mme la Présidente? Oui. Est-ce que c'est le
phénomène d'une seule religion? Non. Est-ce qu'il y a des radicaux qui
ne sont pas religieux? Oui, Mme la Présidente.
Nous, on s'attend à
un premier ministre du Québec que, lorsqu'il parle et qu'il a énormément de
temps, là, pour élaborer... qu'il ne fait
pas juste planter une phrase et continuer son chemin comme si de rien n'était,
parce que ce terme-là est chargé et ce terme-là ne vise qu'un seul
groupe. Il ne parle pas des autres radicaux. Pourtant, il y en a. Radio-Canada a diffusé un reportage que j'invite
tous les députés... parce que les mots comptent, mais les silences aussi
comptent, sinon plus, que j'invite tous les députés à regarder, ce reportage.
C'est surréaliste, qu'est-ce que j'ai à vous dire
en Chambre. Le reportage, il est question d'une publication Facebook qu'heureusement
Meta a retirée, une publication Facebook
qui appelle les gens à aller faire une contre-manifestation contre
l'islamisation du Québec devant la mosquée de Québec le 29 janvier.
Honnêtement, là,
prenons tous une pause. La radicalisation existe, mais ce n'est pas un
phénomène propre à un seul groupe. Je le
répète, je m'attends d'un chef d'État que, lorsqu'il dénonce une situation, il
en profite aussi pour dénoncer les autres situations. Il y a quand même
eu 600 personnes qui se sont inscrites à cette manifestation devant la
grande mosquée de Québec le 29 janvier. Dois-je vraiment rappeler à tous
ici c'est quoi, le 29 janvier? C'est un souvenir douloureux pour nous
tous, mais particulièrement pour les six victimes, mais aussi pour les premiers
répondants.
Alors, j'espère
sincèrement que... le premier ministre, dans sa garde rapprochée, j'ose espérer
que quelqu'un écoute mon discours, parce que
c'est tellement important de s'assurer que... certains messages, peu importe
notre bonne volonté, des fois, ils peuvent être repris par d'autres
personnes. Et je ne veux jamais m'asseoir en me disant que je n'ai pas osé parler, que je n'ai pas osé nommer les
choses. Je le fais pour moi, mais je le fais aussi en devoir de mémoire pour
les autres personnes, parce que ce n'est pas
tout le monde qui a la chance de se lever dans cette Chambre, mais moi oui.
Alors, c'est fait. Et je crois sincèrement que, là-dessus, ça mérite des
réponses mais surtout le bon ton puis des précisions.
Permettez-moi maintenant
de passer aux grands oubliés du discours. Je vais commencer par celui qui est
très cher à notre collègue la députée de Bourassa-Sauvé, mais aussi que nous
croyions, et je le conjugue au passé, qui était aussi cher pour le premier
ministre : l'éducation.
Vous savez, Mme la Présidente, des fois, le
premier ministre demande : Avez-vous des idées, avez-vous des suggestions? On en a. On a déposé plusieurs
projets de loi en éducation, toujours de façon constructive. On a même
quantifié nos demandes.
Mme la Présidente, je
trouve ça excessivement triste, lorsqu'on nous parle d'identité, on ne nous
parle pas de notre langue, qui est
magnifique, mais que, malheureusement, chez nos jeunes, on n'a pas été capable,
dans les dernières années, à améliorer la qualité de notre langue
commune à l'épreuve d'examen de français en secondaire V. Nous, on s'attendait à ce que le premier ministre
dise la chose suivante : Ça fait des années, maintenant, je vais y
travailler parce qu'effectivement le français, c'est important.
C'est aussi important que quelqu'un, au
Québec... lorsqu'on lit un texte, de le comprendre. Pouvez-vous croire, Mme la
Présidente, que le taux d'analphabètes fonctionnels au Québec... autour de
50 %?
Mme la Présidente, ce n'est pas normal que le
premier ministre n'a rien dit au mois de juin, lorsque plus d'un demi-milliard a été réclamé au réseau de
l'éducation. Tout le monde est sorti, même les directions d'école, qui
habituellement se gardent une petite réserve, tout le monde a dit : C'est
impossible, ce que vous nous demandez. Tout le monde a dit : On doit geler
des embauches, on doit même annuler des embauches et, pire, on doit retirer des
offres d'emploi parce qu'on ne sera pas
capables du tout d'atteindre votre demande d'annuler 540 millions de
dollars en plein été, deux mois avant la rentrée scolaire.
• (12 h 20) •
Finalement, in extremis, ils se sont dit :
Ah! c'est vrai, ça ne marche pas, on va remettre de l'argent. On a tous soupiré en croyant que c'était sincère. Non. Il y
avait un astérisque, la note de bas de page, ça venait avec des conditions.
Mais ces conditions-là, Mme la Présidente, ont fait en sorte que plusieurs
élèves n'ont pas retrouvé une orthophoniste, plusieurs élèves n'ont pas retrouvé une ergothérapeute.
Donc, ceux qui en avaient le plus besoin, de l'aide pour réussir leur
primaire ou leur secondaire, ne l'ont pas eue.
Et aujourd'hui on essaie de comprendre la
position du gouvernement. Je me suis tournée vers ma collègue de Bourassa-Sauvé :
est-ce que, finalement, elle retire la condition ou elle ne retire pas la
condition? Elle a refusé de se compromettre, elle a refusé de dire la seule
chose que tout le monde s'attend : Oui, pas de condition, on veut que vous
embauchiez des enseignants qualifiés ou
légalement qualifiés, on veut que vous embauchiez du personnel de soutien et
des professionnels de soutien parce que la réussite scolaire est le socle de
toute notre démocratie et le seul ascenseur social
qu'on a au Québec. La réussite des jeunes, c'est notre réussite. Ce n'est pas
une dépense, c'est un investissement. Mais force est de constater que cette priorité n'est plus celle du
gouvernement, et ça, Mme la Présidente, honnêtement, je suis excessivement
surprise de cela.
La crise des
médias. On nous parle d'identité, bien, je suis désolée, mais la crise des
médias est importante, on doit se retrouver dans ce qu'on écoute, tant à
la télévision que, maintenant, aussi sur nos réseaux. Mais ils ne peuvent pas,
ils n'ont plus les moyens. Ça, là-dessus, j'aimerais tellement entendre le
premier ministre, c'est important.
En santé,
bon, Mme la Présidente, en santé, on assiste présentement... Tout l'été, le
premier ministre a dit : Ils ne veulent pas négocier, ils ne veulent pas
négocier avec les médecins. Or, il y a eu des dates, il y a eu des rencontres,
donc, ça, on sait que c'est le
contraire de la réalité. Maintenant, ça fait quand même sept ans qu'il est là.
On est loin du 90 minutes dans les urgences, on est loin d'un médecin de
famille pour tous les Québécois. Pire, il y a des gens qui meurent en
attente de chirurgies ici, là, au Québec. On est les plus taxés au... j'allais
dire au monde, mais, non, on est parmi les plus taxés au monde, on est vraiment
taxés, on paie des impôts, on est en droit d'avoir des services. Ce n'est pas
normal qu'une personne se présente pour sa
chirurgie, puis on lui dit : Ah! désolé, on ne peut pas, il nous manque
encore du monde ou : Non, le temps est excédé, on ne peut plus en faire
aujourd'hui. Ce n'est pas normal. Ce n'est pas normal que de lire dans
les journaux qu'une dame, jeune, dans sa vingtaine, est décédée en attente
d'une chirurgie. Ce n'est pas normal.
Pire, Mme la Présidente, en parlant de
bureaucratie, l'agence de Santé Québec, mon collègue, il l'a dit combien de
fois, ce n'est pas «agence de Santé Québec», c'est «agence de recouvrement
Québec». Le député, là, de LaFontaine, il me
dit : Moi, je ne comprends pas la chose suivante : comment un homme
de 82 ans qui a payé toute sa vie des impôts, qui doit aller, doit,
là, doit, il n'a pas le luxe de dire : Ça ne me tente pas, il doit aller trois
fois par semaine à sa dialyse, c'est une
question de vie ou de mort... Lui, pour se déplacer, il a besoin du taxi
médical. Le coût était de 24 $ par semaine. Devinez combien qu'agence de recouvrement Santé Québec lui demande
maintenant. 900 $ par semaine. Mme la Présidente, 900 $ par semaine, je vais vous le dire c'est
quoi, là, c'était mon salaire de professeur à l'université par semaine. Puis
ça, c'était avant impôts, donc il m'en restait moins après impôts.
900 $ par semaine, comment il va faire? Imaginez, là, ça vous coûtait
24 $, mais là on vous dit : Ça va vous coûter 900 $ par semaine
pour aller à vos rendez-vous de dialyse. Comment
une société comme le Québec, aussi riche collectivement, sommes-nous devenus
aussi pauvres individuellement? Parce
que présentement au gouvernement, ils cherchent n'importe où pour trouver de
l'argent, même dans la poche des aînés qui sont malades. Ça, c'est
indécent, franchement indécent. Je n'ai jamais vu ça.
Une voix : ...
La Présidente : M. leader adjoint,
quel est votre rappel au règlement?
M. Lévesque (Chapleau) : ...que
la collègue de l'opposition reprenne, le mot est au registre.
La Présidente : Ce n'est pas
exactement le même mot. Poursuivons et demeurons respectueux, je vous prie...
Des voix : ...
La
Présidente : Attendez! Attendez! Attendez! Vous avez raison,
monsieur. Alors, faites attention, le mot est au lexique. Mais...
Une voix : ...
La Présidente : Ça allait bien. Continuez.
Mme Rizqy : ...est-ce que le
mot «inhumain» est au lexique aussi?
Une voix : ...
Mme Rizqy : OK. C'est beau.
La Présidente : Et je vous dirais
que j'ai déjà rendu une décision, à l'égard des collègues de la deuxième
opposition, qui avait peut-être fait sursauter certaines personnes, mais je
tiens ici à vous dire qu'à l'égard de ce qu'on peut ou ne peut pas dire on ne
peut pas prêter d'intention malveillante aux collègues. Donc, demeurons
respectueux. Mais allons-y, on vous écoutait.
Mme Rizqy : Donc,
je faisais juste état de ce pauvre homme de 82 ans qui doit payer...
maintenant payer 900 $ par semaine pour aller à sa dialyse trois
fois par semaine, mais je peux continuer.
En parlant de coeur, l'Hôpital Sacré-Coeur chez
moi, dans mon comté, à Saint-Laurent. Cet hôpital célèbre cette année son
100e anniversaire. Puis on devait passer à la troisième phase. Cet hôpital
a 100 ans. Vous comprendrez, Mme la
Présidente, qu'il n'est pas aussi beau que le CHUM, il a besoin d'amour mais
surtout besoin d'argent. À plusieurs reprises, le ministre de la Santé a été
invité, il a décliné. Mais là, maintenant, on apprend que la troisième phase
est mise sur la glace. Comment pouvons-nous
moderniser correctement un hôpital qui accueille chaque semaine... pardon,
chaque année plus de 2 millions de Québécois? C'est incroyable. Il doit
desservir plus de 2 millions de Québécois, 2,6 pour être exacte,
puis on dit : Continuez, on ne va pas vous moderniser.
Mais c'est directement les soins aux patients,
là. Quand les gens disent : Oh! mais on n'a pas eu de bain, c'est que, physiquement, le module, je dis bien le
module, n'a ni douche ni de bain. Donc, oui, ils sont confrontés à donner des
soins aux patients à la débarbouillette pour
les nettoyer parce qu'il n'y a juste pas de bain puis pas de douche
physiquement. Mais ils ont demandé
d'être modernisés puis ils ont aussi demandé encore au ministre de se
présenter. J'espère qu'il va y aller.
C'est un
hôpital non seulement pour Saint-Laurent, mais on dessert aussi des gens de
Laval, des gens des Basses-Laurentides, des Laurentides. Pourquoi? Parce
qu'il y a une spécialité. On a même là une piste d'atterrissage pour un
hélicoptère. C'est pour cela que cet hôpital est névralgique au Québec. Alors,
on espère très franchement, là, qu'ils vont débloquer le PQI. Parce qu'on
devait accélérer des projets. Ça, c'en est un très bon pour accélérer.
Maintenant,
pas un mot sur la crise du logement, pas un mot sur l'itinérance qui sévit
partout. Le maire Bruno Marchand, là,
est sorti, là, hier, là, puis on pouvait sentir, là, son impatience. Le premier
ministre dit d'être patient, mais,
non, on n'est plus patients, Mme la Présidente. Les gens dorment dans les rues.
Pas de Montréal uniquement, partout. Pas juste Québec, même à Granby,
même en Outaouais. Il y a une jeune femme qui a accouché dans un boisé au Québec, là. On a des gens, Mme la Présidente, qui
dorment dans leur auto parce qu'ils ont fait leur tour de toutes leurs familles
puis leurs amis puis finalement... mais là ils sont gênés puis ils sont rendus
dans l'auto. Chez moi, à Saint-Laurent, il y a un immeuble qui a brûlé. Il y a
des familles dans la rue. Il y a un monsieur qui dit aujourd'hui : Je suis
dans la rue comme un chien. C'est ça qu'il dit. C'est cité dans le Journal
de Montréal, là.
La crise de l'habitation, il ne veut pas la
reconnaître. Pendant ce temps-là, la députée de Mille-Îles, elle s'époumone à
l'expliquer. Non, non, non, c'est réel partout, là, même en région, là, où
est-ce que vous essayez d'être populaire. Ça ne fonctionne pas. Il ne comprend
pas.
Mais comment se fait-il qu'aujourd'hui des
jeunes familles aient carrément abandonné le rêve d'un jour d'avoir une maison?
C'est fini. On n'y croit même plus. Il me semble que c'est triste quand notre
jeunesse ne rêve plus. Il me semble que le
premier ministre aurait pu en parler dans son discours inaugural. Force est de
constater... Il n'en a pas parlé parce que, pour vrai, ce n'est pas une
priorité pour lui. Il n'a pas de solution, il n'a pas trouvé de bouc émissaire
ou il a tout simplement dit :
J'abandonne. Moi, je pense qu'il a abandonné les Québécoises et les Québécois.
C'est ça qu'il a fait.
La Présidente : M. le leader adjoint
du gouvernement, quel est votre rappel au règlement?
M. Lévesque
(Chapleau) : ...des intentions clairement malveillantes au
premier ministre. Il n'est aucun cas... en aucun cas le premier ministre
abandonne les Québécois. Au contraire, il est là pour eux.
La
Présidente : Merci, M. le leader adjoint. Demeurons respectueux
et ne prêtons pas d'intentions malveillantes à qui que ce soit. Mais je
vous invite à poursuivre.
• (12 h 30) •
Mme Rizqy : De façon factuelle,
au prochain sujet, il ne nous a pas parlé de la crise dans le régime forestier,
de sa réforme qui devait avoir lieu. De
façon factuelle, il a jeté lui-même la réforme du régime forestier. Il n'y a eu
aucune mention là-dessus, l'agriculture non plus, et le député de
Pontiac va vous en parler habilement tantôt.
Maintenant,
je dois un petit peu accélérer, parce que je ne veux pas dépasser... j'ai déjà
dépassé le temps, même, que le premier ministre a parlé lui-même, donc...
La Présidente : ...
Mme Rizqy :
Ne me tentez pas, Mme la Présidente.
Alors, au niveau de la crise, il y a plusieurs
crises, mais évidemment le bris de confiance, on a tous compris.
Maintenant, je vais aller sur la chose la plus
importante, de façon très sérieuse, il a aussi oublié de nous parler de la
jeunesse. Je comprends qu'ils ne votent pas pour lui, d'accord, mais la
jeunesse québécoise, Mme la Présidente, elle
existe. La jeunesse québécoise, présentement, termine leurs diplômes, certains
sont même devenus ingénieurs, mais leur taux de... de chômage, pardon,
est plus élevé que la moyenne nationale. Pas un mot pour la jeunesse
québécoise. Pourquoi? Il me semble que c'est préoccupant de savoir que nos
jeunes n'arrivent pas à se réaliser après avoir obtenu un diplôme, ne trouvent
pas d'emploi dans leur champ de compétence.
Mme la Présidente, le premier ministre, on va
l'aider quand même, on veut être une opposition constructive. Nous, on va
revenir avec les vraies affaires. Alors, on va proposer...
Une voix : ...
Mme Rizqy : Oh oui. Bien, tant
qu'à recycler, on va recycler, nous autres aussi. D'ailleurs, je pense que
c'est la seule... c'est peut-être le seul côté vert qu'on peut trouver à la
CAQ, le recyclage.
Donc, l'économie et l'emploi, on va s'assurer
d'avoir des vraies propositions pour stimuler l'économie pour tout le monde, autant pour les petites entreprises
que les multinationales, mais d'abord et avant tout chez nous. Le slogan
Maîtres chez nous, au Parti libéral du Québec, on ne l'a pas juste
inventé, on l'a incarné.
La députée de Jeanne-Mance—Viger avec
le député de Marguerite-Bourgeoys, inquiétez-vous pas, eux autres, prendre le
téléphone puis aller rencontrer des monsieurs Lutfy mais aussi des entreprises
comme Gamache ou d'aller voir Les Forges de Sorel, ils vont le faire, Mme
la Présidente.
De l'autre
côté, on a la députée de Mille-Îles, elle, elle a un plan pour l'habitation.
Inquiétez-vous pas, s'il veut la consulter, elle est disponible. On est
là pour aider.
En éducation et en santé, nos deux porte-parole,
que ce soit en éducation avec la députée de Bourassa-Sauvé ou le député de LaFontaine,
on a des vraies solutions pour s'assurer que les Québécois ont les services
auxquels ils ont droit suivant leurs impôts.
Bon, Mme la Présidente, transition énergétique,
on va vous en parler. La députée de Notre-Dame-de-Grâce, inquiétez-vous pas,
elle connaît ça. S'il a besoin de la consulter, elle se rend même disponible.
Vous voyez comment qu'on est constructifs, Mme la Présidente?
Finalement, je peux vous assurer une chose, de
notre côté, il n'y aura pas de gaspillage avec le Fonds vert, il n'y aura pas d'argent pour Air Transat ou,
même si on aime Molson, il n'y aura pas de millions de dollars pour Molson,
c'est une grande entreprise avec les reins solides. On va s'occuper
d'abord et avant tout de la vraie transition énergétique.
Et finalement
je peux vous assurer qu'il n'y aura pas de jeu de yo-yo en éducation, on va
être assez stables, même chose en santé.
Motion formulant un grief
Et finalement, pour terminer, j'aimerais
déposer, Mme la Présidente, une motion de grief :
«Que l'Assemblée
nationale dénonce le gouvernement caquiste pour l'absence de solution concrète
présentée dans son discours inaugural face aux enjeux les plus
importants qui sont vécus par les Québécois, notamment les crises du logement
et du coût de la vie.»
Mme la Présidente, en espérant que le premier
ministre prenne la pleine mesure, je lui souhaite quand même bon mandat et
bonne fin de mandat. Merci.
(Applaudissements)
La Présidente : Merci, Mme la cheffe
de l'opposition officielle. Votre motion est déposée sous réserve de sa
recevabilité.
Et je vais me permettre, ici, de faire une
intervention. Je vous informe qu'un débat de fin de séance se tiendra demain,
le jeudi 2 octobre 2025, à 13 heures, sur une question adressée par
M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve à M. le ministre du Travail concernant un projet
de loi projeté de la CAQ.
Maintenant, je cède la parole à Mme la cheffe du
deuxième groupe d'opposition, en lui rappelant que son temps de parole est
d'une durée maximale d'une heure. Nous vous écoutons, madame.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. J'ai, évidemment, écouté, comme tout le monde, le discours du
premier ministre hier, puis ce qu'on a entendu, c'est la cassette des plus
grands succès du premier ministre, et je le paraphrase :
Les syndicats ont trop de pouvoir, il faut un traitement-choc contre la
bureaucratie, ça prend 200 000 immigrants de moins à Montréal, il faut accélérer vite, vite,
vite les grands projets puis passer par-dessus l'environnement. C'est vraiment
étonnant, j'avais vraiment l'impression d'entendre le discours ou une vieille
chronique de droite qu'on a lue maintes et maintes fois. Mais ce qui est
vraiment surprenant, c'est que ça sortait de la bouche d'un homme qui est au
pouvoir à la tête du Québec depuis sept ans.
Clairement, Mme la Présidente, le premier ministre souffre d'amnésie. Il oublie
que c'est lui qui est au pouvoir puis qu'on se retrouve dans cette
situation aujourd'hui.
Une
voix : ...
La
Présidente : Oui, M. le leader adjoint du gouvernement, quel est votre
rappel au règlement?
M. Lévesque
(Chapleau) : ...les collègues de mentalité ou autre chose. Merci.
La Présidente :
Je vous invite...
Une voix :
...
La
Présidente : Oui, monsieur... Quel est...
M. Lévesque (Chapleau) : Oui.
Article 35, Mme la Présidente. On affuble les collègues... on insulte les
collègues.
La
Présidente : Alors, s'il vous plaît, nous allons poursuivre. Nous
demeurons respectueux, mais poursuivez, Mme la cheffe, tout simplement.
Mme Ghazal : Merci, Mme la Présidente.
Donc, je vais rappeler ce que le premier ministre a fait depuis sept ans,
depuis qu'il est au pouvoir.
Il nous dit qu'il
veut s'attaquer à la bureaucratie, mais c'est lui-même qui nous a livré Santé
Québec. C'est un monument bureaucratique avec des «top guns», qui n'offre aucun
service à la population, des gens qui sont payés très, très, très cher, sans aucun service supplémentaire à la population, sans
qu'on voie une amélioration pour le système de santé.
Il nous dit qu'il
veut faire la guerre aux syndicats, mais son plus grand scandale à lui, SAAQclic,
il n'a pas été causé par les syndicats puis
les fonctionnaires, ça a été voté... ça a été occasionné par des «top guns» et
les consultants que ces «top guns» là ont embauchés et qui ont
surfacturé avec l'argent des Québécois.
Le premier ministre
nous dit qu'il veut accélérer les grands projets, puis son gouvernement
lui-même est directement responsable des délais infinis pour le projet du
tramway. Pendant ce temps-là, ils nous font perdre notre temps avec un troisième lien fictif qu'ils
promettent depuis sept ans, qui ne sera jamais livré parce qu'on n'en a pas
besoin.
Le premier ministre
nous dit qu'il veut soutenir l'industrie militaire. Au Québec, on veut vendre
des armes avec l'argent des Québécois, avec Investissement Québec, mais en fait
on ne sait pas avec quel argent puisque tout l'argent a été dilapidé par les
projets foireux de Pierre Fitzgibbon.
Il
nous dit aussi qu'il veut mettre la hache dans les normes environnementales,
puis on l'a... il l'a déjà fait. On l'a vu avec Northvolt, on a vu le
résultat que ça a donné, de sacrifier l'environnement pour une entreprise
multinationale étrangère qui a fait faillite.
Le plus drôle aussi,
ça, ça me fait rire à chaque fois que le premier ministre nous dit partout sur
toutes les tribunes : Il faut moins
d'immigrants, il faut moins d'immigrants. Qu'est-ce qu'il a fait, lui?
Qu'est-ce que son ministre du Travail a fait? Qu'est-ce que toute
l'équipe caquiste a fait? Ils ont fait le tour du monde pour augmenter et faire
exploser le nombre d'immigrants temporaires. C'est à cause de lui en partie. Ce
n'est pas juste à cause du fédéral, c'est aussi lui, c'est des décisions qu'il
a prises.
Le premier ministre
nous dit aussi que le monde a changé. Ça, c'est sûr, c'est vrai, le monde a
changé, mais, lui, par exemple, il n'a pas
changé du tout, et ce que les Québécois nous disent aujourd'hui, c'est qu'ils
sont tannés du premier ministre. Ils
sont tannés de son gouvernement. Ils nous disent qu'ils n'ont plus confiance.
Il a 70 % de taux d'insatisfaction. Il n'y a plus personne qui croit en lui. Il n'y a plus personne qui
croit au premier ministre, ni son caucus, hein, on a vu ce qui s'est passé, ni des gens dans son parti et
encore moins la population, qui souffre à cause des coupes de ce gouvernement.
• (12 h 40) •
Mon message,
aujourd'hui, pour le premier ministre est le suivant, il est très, très
simple : ce serait bien qu'il arrête de faire encore plus mal au Québec
qu'il l'a fait. C'est assez. Le premier ministre nous parle de crise, puis on
assiste vraiment à un spectacle très désolant, une surenchère très, très forte
entre la CAQ et le Parti québécois, qui nous parlent
de crise imaginaire. Les vraies crises, pendant ce temps-là, sont
malheureusement oubliées, elles sont ignorées par le premier ministre, puis on l'a vu dans son
discours d'hier. J'ai ici quelques articles de journaux qui nous le démontrent,
et aussi, en étant sur le terrain, je suis sûre que c'est la même chose
aussi pour les députés de la CAQ et tous les députés de l'Assemblée nationale,
on est... si on est à l'écoute de la population, on voit qu'ils souffrent de
vraies crises. Et ces vraies crises, c'est la crise du coût de la vie. Par
exemple, pour l'épicerie, ici, j'ai un article, Le Québec, champion de l'inflation : le prix du panier d'épicerie
continue à exploser. Les gens
souffrent de la crise du coût de la vie, de l'épicerie.
Pour
ce qui est de la crise du logement en 2025 : Vivre dans un camping,
faute de choix. Comment est-ce qu'on peut accepter ça au Québec, Mme
la Présidente? Rien qu'hier... ce matin, on a vu un article, «Ça fait deux
jours que je dors dans le parc comme un
chien» : une trentaine de locataires, dont des familles avec des enfants,
à la rue après un incendie.
Il
y a... Des cas comme ça, ça, c'est juste des exemples, il y en a plein. C'est
quoi, les solutions pour le premier ministre, pour la crise du logement,
pour la crise du coût de la vie?
L'itinérance, aucun
mot sur la crise de l'itinérance. C'est une crise humanitaire. À chaque coin de
rue, ce n'est pas des prières qu'il y a, ce n'est pas ça, la vraie crise. La
vraie crise, c'est des gens qui dorment dans la rue, faute de logement, faute de soutien. Les organismes en
itinérance nous le disent, on n'a encore rien vu. Comment ça se fait que le
premier ministre, qui est à la tête du Québec, ne mentionne aucun mot sur cette
crise-là? Ça fait mal au coeur de nous promener
partout, pas juste à Montréal, dont le premier ministre se fout, ou dans les
grands centres urbains, mais partout dans les régions, il y a une crise
de l'itinérance. Comment ça se fait qu'il n'intervienne pas là-dessus?
La
Présidente : Oui, M. le leader adjoint, quel est votre rappel au
règlement?
M. Lévesque
(Chapleau) : ...des intentions, clairement, au premier ministre sur la
question de Montréal.
La
Présidente : Alors, faisons attention. Surtout, faisons attention dans
les expressions qui sont utilisées. On est tous là pour le bien commun.
M. le leader du
deuxième groupe d'opposition, je vous écoute.
M. Cliche-Rivard : On est quand même à deux
reprises, là, en six minutes, d'appels au règlement non fondés, là. Je
vais demander au leader du gouvernement...
Des voix :
...
La
Présidente : Alors, je...
Des voix :
...
La Présidente :
Bonjour! Je suis debout. On demeure...
Des voix :
...
La Présidente :
S'il vous plaît! On demeure respectueux les uns avec les autres.
Poursuivez, madame. Et
faisons juste attention de ne pas imputer de motifs indignes.
Mme Ghazal :
Je parle de ce qui se passe au Québec, Mme la Présidente, dans la rue, avec
les gens, avec les citoyens et citoyennes.
Je sais que ça fait mal. Je sais que ça fait mal à entendre. Je comprends ça.
J'ai de l'empathie pour mes collègues d'entendre ça, alors que le
premier ministre n'en a pas parlé. Aucune mesure, aucune solution. Et ce qu'il
m'a dit ce matin, quand je lui ai posé la question, c'est : J'en ai fait
assez, c'est ça qu'il a dit, voici mon bilan. Mais le bilan, c'est plus de gens
dans les rues à cause de la crise de l'itinérance, des gens qui dorment dans
des campings. Ça, ce n'est pas des vieux articles, ça date seulement de
quelques jours. Moi, il y a des campements dans mon comté. Il y en a partout. Ce serait bien que le premier ministre
aille faire une visite puis qu'il voie ça. On n'est pas dans une guerre
ici, on est au Québec, une société pacifiste. On ne peut pas accepter que des
gens dorment dans la rue puis ne pas en parler une seule seconde, une seule
seconde. À quel point on peut être déconnecté de la réalité des gens pour ne pas en parler? Pas un seul mot, juste pour
dire : J'en ai déjà fait assez. Ce qu'il a fait... Ce qu'on a fait dans le
passé, c'est correct, maintenant on passe à autre chose.
Et c'est quoi, on
passe à autre chose, hein? Le premier ministre a un gouvernement qui nous
dit... qui se targue souvent d'être un gouvernement de gestionnaires, un
gouvernement de comptables, et il nous dit : L'État est inefficace. Ça
fait sept ans qu'ils sont au pouvoir, et le premier ministre nous dit :
L'État est inefficace, je suis dans une camisole de force depuis sept ans.
Comment est-ce qu'on va rendre ça plus efficace alors que ça fait sept ans? Ce
qu'il veut, le premier ministre, c'est flasher avec des résultats, nous montrer
des tableaux avec des indicateurs verts. C'est beaucoup plus ça qui le
préoccupe et qu'il trouve important que d'avoir des vrais résultats dans la
vraie vie en donnant des services à la
population, en faisant en sorte que des mères de famille avec des enfants, avec
des difficultés ne soient pas obligées
d'aller au privé pour donner des services d'orthophonie ou d'orthopédagogue,
par exemple, parce qu'il n'y en a plus
dans les écoles à cause des coupes du gouvernement. Pour flasher, puis montrer
que, hein, on en fait assez, puis faire concurrence au Parti québécois
qui a viré à droite et au Parti conservateur, le premier ministre, ce qu'il
fait, c'est une vraie boucherie dans les services publics. Il coupe. Il coupe
dans l'os...
Une voix :
...
La
Présidente : Oui, M. le leader adjoint, quel est votre rappel au
règlement?
M. Lévesque
(Chapleau) : On prête encore des intentions au premier ministre. C'est
malveillant, ça n'a aucun bon sens. Je pense que la collègue doit être prudente
sur les mots qu'elle utilise...
Une voix :
...
La
Présidente : Oui, je vais vous reconnaître, M. le leader du deuxième
groupe. Je vous entends, vous aussi.
M. Cliche-Rivard :
...là, on connaît la chanson, on est retirés, là. Ce n'est encore pas un
appel au règlement, ce mot-là n'est pas au lexique. Je demanderais au leader du
gouvernement de laisser ma cheffe faire son discours, faire son travail.
La
Présidente : Alors, moi, je vous demande tout simplement... Merci,
monsieur.
Une voix : ...
La Présidente : Voilà.
Je vous invite tout simplement à demeurer respectueux, à faire attention, à ne
pas prêter d'intentions, encore moins
d'intentions malveillantes à l'égard des collègues. Poursuivons dans le respect
de tous et chacun.
Mme Ghazal : Les services
publics, Mme la Présidente, ce n'est pas comme si ça allait bien, ce n'est pas comme si l'État québécois allait bien... pour
couper, juste pour montrer des gros chiffres à présenter aux Québécois puis à
dire : On a coupé. On l'a vu, ça, dans le passé, on a déjà joué dans ce
scénario-là où est-ce qu'on coupe très fortement. On se rappelle du déficit zéro du PQ. Ça a pris des années, des décennies, où
est-ce qu'on a vécu avec les conséquences de ces coupes-là.
Puis, quand c'est fait n'importe comment, quand
on ne règle pas ou qu'on ne change pas les processus réels du travail qui est
fait par la fonction publique et qu'on coupe n'importe comment, qu'est-ce qui
arrive? Ça rend l'État encore plus inefficace. Les listes d'attente sont encore
plus inefficaces. Les gens vont encore attendre, encore plus, à la SAAQ. Ils vont encore attendre, encore plus,
dans nos services publics, puis on va être obligés, après ça, de réparer les pots
cassés. On va être obligés, après ça, de remettre les gens qu'on a coupés dans
la fonction publique.
Il y a, dans le discours du premier ministre, d'autres
oubliés. J'ai parlé de la crise du coût de la vie et de la crise du logement.
D'ailleurs, je suis très heureuse que d'autres partis politiques se joignent à
nous, ils parlent des vraies crises qui existent pour les Québécois. Hier, on
était pas mal seuls à parler de la crise du coût de la vie et de la crise du
logement, de l'itinérance. Aujourd'hui, j'ai senti un changement et je salue
mes collègues, qui ont été inspirés par ce que
Québec solidaire... nous avons amené sur la crise du coût de la vie et du
logement. Je trouve que c'est une bonne chose que ce soit ajouté dans
les discours, notamment du Parti libéral.
C'est important parce que c'est souvent dans
notre angle mort, mais il y a d'autres éléments qui sont aussi dans l'angle mort du premier ministre, des grands
oubliés, et je parle de deux grands oubliés, ce sont les femmes et les jeunes.
L'égalité entre les femmes et les hommes, évidemment, c'est important pour tout
le monde. Ça fait consensus au Québec, c'est
fondamental, ça fait partie, oui, des valeurs québécoises. Nous, au Québec,
normalement... à travers le monde, les gens s'inspirent de ce qu'on a
fait comme avancées ici, au Québec, en matière d'égalité entre les femmes et
les hommes. Je pense, par exemple, à toute
la bataille pour l'équité salariale. Ça, l'équité salariale, ça ne nous est pas
tombé comme ça par une opération du Saint-Esprit, il y a eu toute la
société civile qui s'est engagée puis qui a lutté pour l'équité salariale,
notamment le travail, quand je dis «société civile», des syndicats, par
exemple. L'assurance chômage, c'est important pour toute la population, mais,
quand on sait que les femmes souffrent encore plus de la crise du coût de la
vie, quand elles souffrent encore plus de la crise du logement parce que leurs
salaires sont plus bas, ça aussi, c'est quelque chose, c'est des avancées
importantes qui les aident.
Mais malheureusement, le premier ministre, ce
que j'ai entendu hier, la seule fois qu'il a parlé avec passion de l'égalité
entre les femmes et les hommes, c'est pour nous parler de l'assaut islamiste
imaginaire ici, au Québec. Il a oublié qu'on est au Québec. Il pensait qu'on
était en France ou dans d'autres pays où est-ce qu'il y a une polarisation très
importante du discours public, du discours politique. On n'est pas en France,
on n'est pas en Europe, on est au Québec. Et au Québec, quand on va dans les écoles,
sauf exception, évidemment, quand on va dans le système public, quand on se promène partout, les gens, ils ne nous
parlent pas de l'assaut islamiste, ce n'est pas de ça qu'ils nous parlent,
ce n'est pas de cette crise-là. Parce que,
pendant que le premier ministre nous parle de l'assaut des islamistes puis de
ces crises imaginaires pour faire concurrence aux discours du Parti québécois,
ce qu'il ne nous parle pas, par exemple — il
n'a prononcé aucun mot là-dessus — c'est sur les
14 féminicides. Ça, c'est juste en 2025. 14 femmes sont décédées uniquement parce qu'elles étaient des femmes. Et
je ne parle pas des années passées, depuis la pandémie, c'est vraiment un
fléau au Québec.
• (12 h 50) •
Et ça, si ça
existe, et ça a été prouvé, et on le sait, c'est un fléau qui existe aussi dans
nos écoles... c'est la montée du
discours masculiniste. C'est ce à quoi sont confrontés les enfants, les garçons
dans nos écoles. La montée du discours masculiniste fait extrêmement mal
à la jeunesse. Parlez à n'importe quel prof, parlez à n'importe quel intervenant
scolaire, le discours masculiniste qu'ils
voient, notamment sur les cellulaires quand ils... parce qu'ils y
ont toujours accès même
s'ils ne sont pas en classe, malheureusement, à l'extérieur,
pendant les pauses, pendant les heures de dîner, quand ils sont à la maison, et
ce discours masculiniste qui nous vient du Sud, il a une portée ici. Aucun mot sur le discours
masculiniste, aucun mot sur tout ce discours sur le mâle alpha qui existe au
Québec. Rien. Et c'est une des causes, une des causes de ce fléau-là qu'on vit
au Québec, cette épidémie de féminicides qu'on vit au Québec. Rien.
Puis, samedi dernier, un homme de 45 ans a
tué sa conjointe à Saint-Jérôme. Ce n'est pas un enfant de choeur, ça, c'est un
homme au lourd passé de violence conjugale. Ça a fait... On en a beaucoup parlé
dans les réseaux sociaux, il y a des
femmes... Je suis dans des groupes qui se disent : Coudon, le système ne
nous protège pas. Qu'est-ce que les femmes devraient faire maintenant?
Quand elles rencontrent un homme, est-ce qu'elles devraient aller vérifier ses
antécédents judiciaires elles-mêmes puis
avoir cette responsabilité-là pour sauver leur vie? On est rendus là? C'est ça
qu'elles doivent faire? Comment ça se fait que cet homme-là, il n'était
pas enfermé en prison?
Le premier ministre nous parle de la loi et de
l'ordre. De quoi il parle au juste? De quoi il parle? Des manifestations
propalestiniennes? C'est de ça qu'il parle? Pourquoi il ne parle pas des
féminicides puis des hommes qui sont en
liberté, puis que les femmes rencontrent, et que le système ne les protège pas?
Pourquoi ça fait partie de son angle mort? Pourquoi, tout d'un coup,
l'égalité entre les femmes et les hommes, ça, il n'en parle pas par rapport aux
féminicides?
Moi, je lui
ai posé une question sur les féminicides. Savez-vous, Mme la Présidente,
qu'est-ce qu'il m'a répondu? C'était à la dernière session, il m'a
dit : On en a fait beaucoup. Il m'a parlé de son bilan. Oui, il y a eu des
avancées, mais il m'a dit : On en a fait beaucoup et, les femmes, on ne
les laisse pas seules; quand elles quittent la maison puis qu'il
n'y a pas de place dans les maisons d'hébergement parce qu'elles débordent,
elles vont à l'hôtel. Ça paraît qu'il n'a jamais parlé avec une intervenante
d'une maison d'hébergement pour dire une chose pareille, parce que, quand les
femmes vont à l'hôtel quelques jours, après ça, vous pensez qu'elles font quoi,
quand elles répondent à SOS Violence conjugale, puis on leur dit qu'il n'y a
pas de place dans les maisons d'hébergement? Elles font quoi? Elles retournent à la maison, elles retournent avec leur bourreau.
Ça, c'est inacceptable. Il ne faut pas avoir visité une maison
d'hébergement pour être insensible à ça, à cette situation-là.
J'aurais aimé que le premier ministre me parle
de l'égalité entre les femmes et les hommes en parlant de ces femmes qui
meurent. Ici, à Québec, ça fait plusieurs fois que je vais avec des
regroupements de femmes, de maisons d'hébergement, de défense des femmes. À
chaque fois qu'il y a une femme qui meurt au Québec, elles font une vigie silencieuse ici, juste à côté, des fois, du
parlement. J'y suis allée avec quelques collègues à chaque fois. Et ça, ça fait
mal. Le premier ministre a été muet sur ce sujet-là, et il nous dit
qu'il en a fait assez. Je suis certaine que, si, demain matin, je lui posais la
même question, il me dirait la même chose, il me parlerait de son bilan puis de
ce qu'il a fait puis il ne parlerait pas des 14 femmes qui sont décédées
puis celles qui sont décédées avant. Qu'est-ce qu'on fait?
J'ai une solution pour lui. Il parle de
bureaucratie. Sortir des maisons d'hébergement de terre, il y a beaucoup de
bureaucratie. C'est le Regroupement des maisons d'hébergement pour femmes qui
ont lancé un cri du coeur pendant l'été, où
est-ce qu'elles veulent que des maisons d'hébergement soient construites. Je
suis allée en visiter une avec mon collègue
le député de Laurier-Dorion où est-ce qu'ils n'arrivaient pas à avoir le
financement pour pouvoir compléter le projet, alors que tout a été fait,
où est-ce qu'il faut qu'elles remplissent d'autres formulaires, où est-ce qu'il
faut qu'elles réexpliquent aux fonctionnaires encore et encore qu'est-ce que ça
prend pour sortir cette maison-là d'hébergement, et c'est des coûts, c'est
beaucoup d'argent. Il devrait s'attaquer à ce fléau bureaucratique qui fait que
les logements ne sortent pas puis que les
maisons d'hébergement ne sortent pas. Ça a été quoi, sa réponse? Silence radio.
Il n'a rien dit. Et, pendant ce temps-là, c'est la vie de femmes qui est
en danger.
Je vous le jure, Mme la Présidente, ça me fait
mal de parler de ça ici, à l'Assemblée nationale. J'en suis très, très émue. J'aimerais ça, la prochaine fois que je
pose la question au premier ministre sur les femmes qui meurent, qu'il ne
me dise pas qu'on en a fait assez puis qu'il rencontre... puis la nouvelle
ministre, aussi, de la Condition féminine, qu'elle rencontre les femmes qui
sont obligées de répondre : Non, il n'y a pas de place pour vous dans
notre maison d'hébergement, et après ça qui
n'en dorment pas la nuit, en se disant : Est-ce que cette femme-là va
mourir parce que je n'ai pas... je ne lui ai pas trouvé de solution? Aller à
l'hôtel, puis après ça elles quittent l'hôtel. L'hôtel n'est pas une solution.
Quand les
femmes meurent, il y a aussi... des fois, elles laissent des enfants, il y a
aussi leurs familles, leurs vies sont bouleversées. C'est ça que
j'aurais aimé entendre le premier ministre du Québec parler.
Il y a eu des avancées dans le passé, on est
d'accord. Il y a eu des choses qui ont été faites, on est d'accord, et on a
collaboré, tout le monde ensemble. La députée de Sherbrooke était présente
quand il y a eu des avancées avec le gouvernement de travailler ces enjeux-là
de manière transpartisane, mais ça ne veut pas dire que c'est terminé, parce qu'il y a un déficit du gouvernement. Il y a un
déficit historique parce qu'on a donné de l'argent comme ça, sans condition,
pour des entreprises privées, étrangères, souvent, et on a perdu à la mise.
C'est ce que le premier ministre nous dit, il nous dit : Ah! on a
perdu de l'argent, mais, si vous regardez la moyenne au bâton, elle est très,
très bien. Mais tout cet argent-là qui a été
perdu, tous les fiascos qui ont fait qu'on a perdu de l'argent des Québécois,
imaginez combien de maisons d'hébergement on aurait pu construire.
Imaginez, Mme la Présidente.
Il y a aussi l'inégalité entre les femmes et les
hommes. Ce n'est pas à cause de l'assaut islamiste imaginaire du premier ministre, c'est aussi à cause des... il y
a des inégalités économiques. C'est prouvé, les femmes sont surreprésentées
dans les emplois précaires et à bas salaire. Elles sont les premières victimes
de l'inflation, du coût de la vie, de la crise du logement et de l'inaction du gouvernement, qui les appauvrit. Le
quart des femmes occupent... c'est-à-dire 25 % des femmes occupent un emploi de faible qualité, avec moins de bonnes
conditions de travail, avec moins de salaire, souvent pas syndiquées, alors que les hommes, c'est
20 %. Il y a quand même un écart, là. Ce n'est pas un hasard, cet
écart-là. Ça devrait aussi préoccuper le premier ministre et la ministre
de la Condition féminine.
J'aimerais ça que, quand le premier ministre
nous parle avec passion, la prochaine fois, de l'égalité entre les femmes et les hommes, ce ne soit pas toujours en
lien avec les immigrants puis les islamistes, mais que ce soit en lien avec
le discours masculiniste qui pollue l'esprit
de nos garçons, que ce soit en lien avec les féminicides puis qu'il ne nous dise
pas qu'il en a fait assez.
Je vous le
dis, je n'ai pas beaucoup d'attentes envers le gouvernement, je n'ai pas
beaucoup d'attentes. Comme la plupart des Québécois, je n'ai plus
confiance envers ce gouvernement-là, mais au moins, comme on est ici, on est
élus, on est élus jusqu'en octobre 2026, faisons notre travail comme il faut.
Il pourrait profiter de cette dernière année pour faire... opérer des
changements, opérer des changements ne serait-ce que dans son discours, puis
qu'il parle des vraies crises qui touchent
les Québécois et Québécoises, les vraies, celles du vrai monde, celles des gens
qui viennent dans nos comtés, dans
les comtés de ses députés, dans les comtés du Parti libéral, dans les comtés du
Parti québécois, dans les comtés de Québec solidaire. C'est de ça dont
souffrent les gens.
Juste la semaine passée, j'étais dans mon comté
avec des locataires qui se faisaient harceler par leur propriétaire, Corey
Shapiro. C'est toujours les mêmes stratagèmes. Ils sont allés au TAL, mais
c'est des gens, c'est des experts, c'est des
professionnels pour harceler les locataires. Ils en ont plein, de cartes dans
leurs poches pour les harceler. Il y
a des locataires, dans leurs logements, qui ont quitté parce qu'ils n'en
pouvaient plus. Mais j'ai rencontré des locataires qui, elles, résistaient, mais pour encore combien
de temps? Quand je parle du logement, le premier ministre me parle des
propriétaires. Moi, j'aimerais ça qu'il me parle aussi des spéculateurs
immobiliers comme cet homme-là, comme... comme d'autres, des gens sans
foi ni loi. Il nous dit, encore une fois, qu'il en a fait assez. Je ne suis pas
d'accord avec ça.
Je vais continuer après la pause, Mme la
Présidente.
La Présidente :
Très bien. Merci, Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Compte tenu de l'heure, nous allons suspendre
les travaux jusqu'à 15 heures. Merci pour votre attention.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 01)
La Présidente : Rebonjour. Veuillez
vous asseoir, je vous prie. Merci. Vous pouvez vous asseoir.
Aux affaires prioritaires, à l'article 1 du
feuilleton, l'Assemblée poursuit le débat sur le discours d'ouverture et sur la
motion de M. le premier ministre proposant que l'Assemblée approuve la
politique générale du gouvernement, ainsi que sur la motion de grief présentée
par Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Je cède maintenant la parole à Mme la cheffe du
deuxième groupe d'opposition, en vous rappelant que vous avez utilisé
23 min 52 s de votre temps sur un maximum d'une heure. Alors,
Mme la cheffe, la parole est à vous.
Mme Ghazal : Merci,
Mme la Présidente. Quand on s'est quittés, tout à l'heure, à 13 heures,
17 minutes plus tard, j'ai reçu
une notification : Violence conjugale, la femme retrouvée dans un état
critique à Saint-Charles-sur-Richelieu est décédée. Son conjoint, un homme de 42 ans avait été arrêté et
accusé de tentative de meurtre vendredi. Ça, Mme la Présidente, c'est le
15e féminicide uniquement pour l'année 2025.
Donc, je parlais tout à l'heure de mon souhait
que le premier ministre, la prochaine fois que je lui poserais des questions
sur les féminicides, qu'il ne me réponde pas qu'il en a fait assez, parce
qu'une femme décédée parce qu'elle est une femme, victime d'un féminicide,
c'est une de trop, une de plus, et on a besoin d'un premier ministre qui agisse
et non pas qui parle de l'égalité entre les femmes et les hommes. C'est un
enjeu extrêmement important pour toute la société, c'est un enjeu... une
société comme le Québec, féministe, qui ne doit pas être accepté.
Je vous avais dit tout à l'heure qu'il y a deux
oubliés dans le discours du premier ministre, dans tout ce qu'il dit : les
femmes et aussi la jeunesse. Parlons de l'environnement. Le premier ministre,
quand il est arrivé puis il est devenu premier ministre... puis il est arrivé,
c'était son premier discours ici, à l'Assemblée nationale, il avait très bien
dit qu'il avait oublié l'environnement dans sa plateforme en 2018, puis, pour
être capable de regarder ses deux garçons dans
les yeux, c'était important pour lui d'agir en matière d'environnement. Il y a
eu quelques actions. Il y a un consensus au Québec par rapport au fait que la crise climatique est une crise qui
existe. Contrairement à Donald Trump, nous, on ne dit pas que c'est
juste des balivernes, on croit à la science, ici, au Québec. Il y a un
consensus partout ici, à l'Assemblée nationale
et dans la société, qu'il faut agir pour la crise climatique. Encore une fois,
le premier ministre nous dit qu'il en a fait assez. Bien, ce message-là
est très mal perçu dans la jeunesse.
J'étais, en fin de semaine, dans une
manifestation pour la justice climatique et la justice sociale et j'ai vu des visages très sombres des jeunes qui
disaient : On trouve ça vraiment triste pour nous, on est en plein dans la
crise climatique, on vit déjà,
aujourd'hui, dans les conséquences des changements climatiques. Quel avenir on
est en train de nous donner? Quel avenir, nous, on va donner à nos
enfants? C'est un avenir sombre. Et malheureusement, le premier ministre décide
que, pour donner le feu vert à des projets polluants, bien, il faut mettre la
hache dans les normes environnementales. Il veut reculer sur les cibles
climatiques, et ça, ça veut dire qu'il ne pourra plus regarder ses enfants dans
les yeux en disant qu'il en a fait assez,
parce que la crise climatique continue, et c'est un recul immense pour nous, et
c'est un sujet qui rend les jeunes déprimés par rapport à la situation
actuelle. Donc là, c'est un message qui montre que le premier ministre
ne pense pas à cette jeunesse, qui se sent sacrifiée.
Sur un autre front, l'éducation, nos écoles
débordent, nos profs sont à bout de souffle, puis la seule réponse de la CAQ, c'est de couper dans les services, et les
services surtout pour les élèves qui sont en difficulté. Là, maintenant, on
est en train de voir un changement, peut-être, de la part de la ministre, la
nouvelle ministre de l'Éducation, qui est en train de faire sauter le plafond
des embauches. On n'a pas eu... mon collègue le député de Gouin n'a pas eu une
réponse très claire de sa part, mais
j'espère qu'elle va corriger le tir puis qu'elle va convaincre le premier
ministre que l'éducation, ce n'est pas quelque chose du passé. Parce que
l'investissement en éducation devrait être quelque chose de tout à fait... On n'a pas besoin de convaincre le premier
ministre que c'est important d'investir en éducation. Il ne peut pas non plus,
là, dire qu'il en a fait assez, surtout pour l'école publique québécoise qui souffre
en ce moment.
Sur un autre
pan aussi où le premier ministre a oublié la jeunesse, c'est sur l'économie.
15 % de taux de chômage chez les jeunes, 15 %. Ça, c'est le
bilan de la CAQ, c'est le bilan du premier ministre. Les jeunes sont de plus en
plus nombreux, Mme la Présidente, les jeunes
étudiants, à aller dans les banques alimentaires. Ils font face, eux aussi, au
coût de la vie, à l'augmentation du coût de la vie, à l'augmentation et
l'explosion des loyers. Ils font face à des augmentations, par exemple, de
leurs frais de stage. Il y a deux semaines, j'étais avec les étudiants de
Polytechnique, qui sont actuellement en grève. C'est très rare, à
Polytechnique, que les élèves se mettent en grève, et là ils sont décidés, tout
ça parce que leurs frais de stage sont en train de doubler. Il y a eu des
coupures en éducation supérieure, l'austérité caquiste dans les cégeps, dans
les universités. Les universités aussi essaient par toutes sortes de moyens de
trouver des façons de renflouer leurs coffres, donc ils augmentent, ils
refilent la facture aux étudiants, ce qui appauvrit encore plus les jeunes.
D'ailleurs, l'Union étudiante du Québec est en train de faire une campagne, sur
les réseaux sociaux, contre l'austérité caquiste.
Les jeunes parlent, les jeunes le disent qu'ils sont inquiets pour
l'environnement, pour l'éducation, pour l'économie, leur
appauvrissement. Et est-ce que le premier ministre les écoute? Certainement
pas, si on écoute son discours d'hier.
Le constat
est clair, Mme la Présidente, dans le Québec de la CAQ, les jeunes ne peuvent
plus aspirer à avoir une vie meilleure. Moi, quand j'étais jeune,
c'était tout à fait logique et normal que ma vie, économiquement, allait être meilleure que celle de
mes parents. C'était la suite logique. Ce n'est plus le cas des jeunes,
aujourd'hui, qui sont endettés, surendettés. Et pour eux, aspirer à
s'acheter une maison, c'est rendu un rêve lointain. Il faut qu'ils s'endettent,
il faut qu'ils se surendettent, il faut
qu'ils demandent de l'aide de leurs parents, si leurs parents ont les moyens.
C'est rendu un rêve inaccessible aujourd'hui, dans le Québec de la CAQ
de 2025.
Mme la Présidente, pendant que la jeunesse québécoise subit de plein fouet les impacts
des changements climatiques, que le taux de chômage chez les jeunes
atteint un taux extrêmement élevé de 15 %, le premier ministre continue,
après sept ans, de nous répéter que
l'éducation puis la jeunesse sont des priorités pour lui. Pourtant, il est en
train de leur dessiner un avenir sombre.
Moi, j'ai un message à la jeunesse. Je veux leur
dire que, Québec solidaire, on vous entend, je vous entends, j'entends le cri du coeur des jeunes qui nous
disent qu'ils sont inquiets pour leur avenir, pour l'avenir de la planète, pour
leur avenir économique, mais que leur voix, bien, elle va être entendue, que
nous allons faire entendre leur voix ici, à l'Assemblée nationale et partout,
ça, c'est sûr et certain, parce que c'est quand même... la jeunesse, c'est
quand même l'avenir du Québec, on ne peut pas faire... passer outre les enjeux
qui les touchent et les préoccupent comme le premier ministre l'a fait hier.
Motion formulant un grief
En ce sens, Mme la Présidente, je vais déposer
une motion de grief :
«Que l'Assemblée nationale blâme le gouvernement
de la CAQ pour son indifférence aux priorités de la jeunesse, son inaction climatique, ses coupes dans l'éducation publique
ainsi que son incapacité à répondre à la crise du logement et à la
hausse du coût de la vie.» Merci.
La
Présidente : Merci,
Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition. Votre motion est déposée sous
réserve de sa recevabilité.
Je cède
maintenant la parole à M. le chef du troisième groupe d'opposition. Vous
disposez d'un temps de parole maximal d'une heure. La parole est à vous.
M. Paul St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, hier, le premier ministre a livré un discours avec quatre grandes priorités : l'économie,
l'efficacité de l'État, la sécurité et l'identité. D'entrée de jeu, je veux
dire que je suis d'accord avec l'importance de ces sujets au Québec
aujourd'hui.
D'ailleurs,
on n'a pas attendu que la CAQ en fasse des priorités pour faire des
propositions liées à ces quatre sujets. Et notons que ce ne sont pas de
nouveaux sujets, pour le gouvernement de la CAQ. Donc, dès 2018, au moins trois
de ces quatre sujets-là étaient au coeur de leur campagne électorale, il y a
sept ans. L'économie, sans l'ombre d'un doute. L'efficacité de l'État et des promesses très spécifiques dans la taille
de l'État, notamment. L'identité était au coeur de la campagne de 2018. S'ajoute la sécurité, et c'est
en lien, comme je l'expliquais tantôt, avec une détérioration réelle et perçue par
la population de cet enjeu-là au cours de ces sept années-là.
• (15 h 10) •
Mais convenons d'abord qu'un gouvernement, après
sept ans, ne peut pas amener les sujets qui lui a permis d'accéder au pouvoir,
sept ans plus tôt, sans passer par l'étape nécessaire du bilan des actions qui
ont déjà été faites.
Mme la Présidente, on parle depuis des années,
au Parti québécois, de l'explosion de la bureaucratie et des contrôles
administratifs inutiles. On a fait d'innombrables sorties sur la sécurité, avec
le sentiment qu'il n'y a pas eu beaucoup de
réactivité du côté du gouvernement. On parle de nombreuses questions
économiques. Donc, je me propose, dans cet exercice, de faire l'examen de
l'évolution de ces questions-là et de réitérer ce que nous, on compte faire sur
ces mêmes sujets, peut-être avec une chance que le gouvernement reprenne
certaines de ces propositions.
Parce que je vous soumets respectueusement que,
donc, l'enjeu, avec cette prorogation et ce discours, c'est qu'on a un premier ministre qui ramène des
priorités qu'il a énoncées il y a sept ans. Et la question qui se pose, donc,
c'est : Qu'est-ce qui s'est
passé durant ces sept années au pouvoir? Et comment pouvons-nous avoir
confiance en ces orientations, avec une année à faire avec le mandat,
alors qu'à l'évidence, comme je le démontrerai, là, il y a plusieurs des
aspects entourant ces questions-là qui se sont malheureusement dégradés? On est
donc devant un gouvernement qui souhaite réparer,
en un an, sept ans d'inaction, parfois des dégâts, réparer, en un an, les
problèmes qu'il a souvent, malheureusement, lui-même créés, et ça
soulève des véritables enjeux de crédibilité de la démarche.
Je veux commencer, donc, dans cet examen, par la
bureaucratie parce que c'est vraiment l'exemple le plus frappant, de mon point de vue. Donc, la CAQ en a fait son pain et son
beurre, cette idée, là, de faire le ménage, couper dans le gaspillage. Alors que cette formation politique
était dans l'opposition, c'était un message constant. Sept ans plus tard,
quel est le bilan? Jamais un gouvernement n'a fait grossir la taille de l'État
plus que cette formation politique.
Et je vous donne des chiffres, là, je ne pense
pas exagérer quand j'affirme cela : une augmentation de la taille de
l'État de 24 %, pendant que l'augmentation de la population, elle, a été
de 9 %. Donc, une bureaucratie qui a augmenté deux fois plus vite... deux
fois et demie plus vite que sa population. Souvenez-vous, dans les ministères,
on devait couper 5 000 postes; on
se retrouve avec une augmentation de 11 000 postes. Donc, on est à
16 000 postes d'écart entre ce qui a été dit et ce qui a été
fait.
Dans le
parapublic, on se rappelle que la CAQ voulait couper dans le gras en abolissant
les commissions scolaires, notamment. Dans le secteur de la santé, on
nous disait que le principal problème, c'était qu'il y a trop de personnes puis que c'est pour ça qu'il n'y a pas assez de services.
Mais, au final, on est obligés de constater qu'on aura augmenté de
52 000 personnes les employés de bureau dans le parapublic. Ce n'est
pas un détail.
Quand on regarde le
portrait d'ensemble, 57 % des nouvelles embauches sous la CAQ, dans le
personnel administratif... touchent du
personnel administratif ou de bureau, alors que, lorsqu'on regarde les
augmentations de personnel pour,
vraiment, des gens qui donnent des services directement, par exemple, les
infirmières ou les enseignants, bien, on a des taux d'augmentation
beaucoup plus faibles, 24 % et 14 %, respectivement.
Et
je vous soumets également, Mme la Présidente, qu'on a créé des...
potentiellement, des monstres bureaucratiques, là. Donc, si je vous parle de Santé
Québec, Mobilité Infra Québec, Investissement
Québec version Pierre Fitzgibbon,
parce que ça a vraiment pris de
l'ampleur, en termes d'interventions et de nombre de cadres, on est devant,
parfois, des augmentations de 50 % de la taille des effectifs.
Bref, on est rendus à
un point où même le Protecteur du citoyen a dit que l'État québécois était
devenu tellement lourd et rempli de
contrôles bureaucratiques qu'on en était venu à, et je le cite, «déshumaniser
les services publics». Son rapport, d'ailleurs, a mis en lumière l'usage
abusif des mesures de contrôle, et je le cite à nouveau, «qui doivent être
appliquées de façon minimale, exceptionnelle et en dernier recours».
En gros, l'enjeu,
après sept ans de gouvernance caquiste, c'est qu'on a des employés qui ont des
missions légitimes, mais qui passent un temps démesuré à remplir de la
paperasse, parce que le gouvernement veut protéger son image, contrôler chacun des aspects de la vie de ces travailleurs-là. Et
ça crée également une déresponsabilisation, parce que,
finalement, quelle place est octroyée au jugement puis à
l'initiative de chacun de ces ces employés? Bien, de moins en moins,
parce que tout est contrôlé, normé, avec les coûts qui viennent avec.
Donc, nous, au Parti
québécois, on est en désaccord avec le gouvernement là-dessus. On croit à une
bonne gestion des finances publiques, mais on pense que, si vraiment on y
croit, ça se traduit par des services publics qui sont utilisés... des fonds
publics qui sont utilisés différemment, moins de bureaucratie, plus d'emphase
sur l'essentiel, donc recentrer l'action de l'État sur ses missions
fondamentales : des gens qui soignent notre monde, des gens qui éduquent nos jeunes, des gens qui garantissent notre
sécurité et moins de gens qui contrôlent ces travailleurs qui sont directement
en train d'aider la population.
Ça veut dire qu'il va
falloir faire... et, si jamais c'est le cas du gouvernement dans la prochaine
année, il se fait tard, là, mais, si jamais
il y a des choix en ce sens-là, évidemment que ça nous fera plaisir de
collaborer, mais ça veut dire de
faire des choix difficiles entre les missions essentielles de la population...
pour lesquelles il y a bel et bien de l'insatisfaction dans la
population, donc notamment en santé. Ça arrive tout le temps, là, c'est très
régulier qu'on ait des questions sur les
chirurgies, sur les défaillances des services à ce niveau-là, recentrer sur
l'essentiel et donc choisir d'abandonner certaines missions
périphériques, notamment le contrôle et la protection de l'image ou la
prévention des risques dans ces interventions-là.
Donc, nous allons
réduire les contrôles administratifs, nous allons réduire la taille de la
bureaucratie et décentraliser partout où ce sera possible dans l'éventualité
d'un gouvernement du Parti québécois. Et ce n'est pas maintenant qu'on le dit, on ne le dit pas en réaction au discours du
gouvernement d'hier, vous retrouverez des sorties de 2024 et 2023 où on
annonçait déjà nos couleurs à ce niveau-là.
Et
nous allons surtout, et c'est vraiment le paradoxe qui m'interpelle le plus,
Mme la Présidente, là-dedans... un gouvernement qui parle toujours de
saine gestion puis en remettre... mettre de l'argent dans le portefeuille des
Québécois, travailler contre le gaspillage. Non seulement le bilan à l'échelle
du Québec sera très difficile à défendre, malgré
des efforts de dernière minute de la part de ce gouvernement, mais il y a cette
manière inexplicable de complètement passer
à côté des 90 milliards de fonds publics qu'on envoie à Ottawa dans le
cadre de ce qui est un gaspillage à tout autre échelle que ce qu'on peut
voir à... au Québec, là.
Donc, je suis
critique de la gestion de ce gouvernement, mais je suis obligé de concéder
également que le gouvernement du Québec est pas mal mieux géré que le
gaspillage éhonté qu'on peut voir au fédéral. Et ça, je constate l'omerta du
côté du gouvernement sur ces questions-là. Vous savez pourquoi, là, c'est
qu'une fois qu'on a une doctrine fédéraliste on fait semblant que ça n'existe
plus, cet enjeu-là. Mais je vous confirme, Mme la Présidente, qu'il y a bel et bien 90 milliards de dollars que nous
envoyons à chaque année et je vous confirme que c'est là qu'il y a le plus grand
gaspillage et que, dans l'hypothèse où on rapatrie ces sommes-là et qu'on a une
philosophie de gestion responsable, on va faire pas mal moins de gaspillage,
mais on va faire surtout des choix plus intelligents. Donc, l'indépendance du Québec sera la plus grande opération de réduction
de la bureaucratie, d'élimination du gaspillage et de dédoublement inutile que
nous n'avons jamais connue de toute notre histoire.
Un mot sur la
sécurité, parce que ça, c'est un nouveau thème, mais un thème qui s'impose en
raison de drames à répétition, en raison d'un sentiment aussi, je pense, de
plus en plus partagé dans la population. Depuis que la CAQ est au pouvoir, nous
avons interpelé ce gouvernement à plusieurs reprises pour lui dire... et
littéralement, là, on a dit : On est en train de perdre le contrôle sur la
sécurité au Québec. La violence et la criminalité, il faut prendre des mesures
pour l'éradiquer avant que ce soit hors de contrôle, avant que ces
phénomènes-là se propagent.
Le Québec, je le
rappelle, a toujours été l'une des sociétés les moins violentes dans le monde,
certainement l'une des moins violentes en Amérique du Nord, parmi les plus
paisibles au monde. Et ça fait même partie de notre identité, ça fait même
partie de notre contrat social. On trouve souvent qu'on paie beaucoup, même, je
dirais, trop de taxes, mais il y avait ce
côté-là où on pouvait se dire : En même temps, on a ce privilège-là de
vivre dans une société où il y a de la paix sociale puis on est en sécurité. Ce
n'est pas tout le monde en Amérique du Nord puis dans le reste de la
planète qui peut se vanter de cela.
• (15 h 20) •
Bien, malheureusement, il
y a quelques semaines, nous apprenions que près du tiers des meurtres
impliquent des jeunes de 21 ans et
moins au Québec. Et en ce sens, cette année, Montréal
devance Toronto au chapitre des homicides, et ce, même si la population
de Toronto est près du double de celle de Montréal.
Je vais prendre une pause. Prenez la mesure de
ce que ça signifie, sur où s'en va le Québec présentement.
Quant aux
bagarres et aux agressions, elles ont doublé en quelques années seulement. Cela
aurait été impensable il y a quelque temps à peine. On est rendus là, au
Québec, nos jeunes, dans la région de Montréal particulièrement, servent
de chair à canon dans des guerres de groupes criminalisés qui utilisent des
techniques qu'on n'aurait pas pu imaginer il n'y a pas si longtemps. Je pense
que ce n'est pas une exagération de dire qu'on est fortement à risque, en ce
moment, de perdre le contrôle sur les gangs de rue et donc perdre le contrôle
sur certaines portions du territoire québécois, comme, malheureusement, on a pu
le voir dans certaines villes majeures et importantes en Europe.
Nous avons parlé aux groupes communautaires, aux
parents, aux policiers, dans les derniers mois, et ce qu'ils nous disent, c'est
la chose suivante : Le gouvernement sous-estime la gravité de ce qui est
en train de se passer. Il y a plusieurs mois, nous avons fait de nombreuses
propositions au gouvernement de la CAQ pour s'attaquer à ce problème, mais elles ont toutes été refusées. Donc, je veux
réitérer ce que fera un gouvernement du Parti québécois, spécifiquement
sur ces questions-là, là.
Tenir une commission parlementaire rapidement,
ça aurait dû déjà être fait, sur la question des gangs de rue et particulièrement ce qu'on appelle le «grooming»
chez les jeunes, c'est-à-dire ce recrutement à partir de l'âge de 11,
12 ans, de sorte qu'ensuite il y a une omerta, le travail des
policiers est extrêmement compliqué. On est sortis là-dessus en octobre 2024, en novembre 2024, en avril 2025, en
juin 2025. Donc, je veux bien que le premier ministre, là, vient d'arriver
en ville puis se dit : Aïe! la sécurité,
c'est important, là. C'est important aussi qu'on réitère que les solutions sont
là et qu'on a noté assez peu de sensibilité sur ces enjeux-là.
Un
gouvernement du Parti québécois va également embaucher 800 nouveaux
policiers, en augmentant notamment la capacité de formation à l'École
nationale de police, recruter des travailleurs de rue, une centaine, en
prévention, là, à nouveau. On
a dit ça en mai 2024 devant, d'ailleurs, un poste de police, en mars 2025
devant la station Honoré-Beaugrand, on
l'a dit en juillet 2025. Et on a fait toutes sortes d'autres propositions à
répétition et on n'a pas vu quoi que ce soit de conséquent de la part du
gouvernement sur ces sujets-là. Et pourtant les chiffres ne mentent pas, le
nombre d'incidents augmente de manière
fulgurante. La hausse des plaintes, d'ailleurs, liées à la sécurité a triplé
durant les dernières années, et on parle, là, d'attaques violentes,
consommation de drogue, de véritables problèmes.
La STM également a sonné l'alarme, donc ce n'est
pas que le Parti québécois qui parle de sécurité depuis plusieurs années, la STM qui est intervenue pour dire : Là, on est
devant un point de rupture. Est-ce que ça a provoqué une réaction
diligente du gouvernement? Poser la question, malheureusement, c'est y répondre.
Donc, je
réitère qu'un gouvernement du Parti québécois va mettre sur pied, notamment,
une équipe de concertation communautaire avec le SPVM, bonifier l'Équipe
métro intervention, embaucher, comme je l'ai dit précédemment, des travailleurs de rue, davantage de policiers, faire
en sorte aussi que la question de l'itinérance soit une réelle priorité, en
changeant l'approche. On a pris des engagements fondés sur les meilleures
pratiques, notamment en Finlande, à Houston aux États-Unis. On a tous... tout dit ça, là, je vous réfère à une
sortie de mai 2024. Donc, même chose sur les armes à feu, je ne ferai pas
l'inventaire de tout ce qu'on a dit, mais on est intervenus souvent. Je sais
qu'il s'est fait quand même des choses de ce point de vue là, du côté du
gouvernement, certains résultats, mais il demeure que le sentiment de sécurité,
globalement, n'est pas allé dans la bonne direction.
Même chose pour le camionnage. On parle de
sécurité, des gens qui se font et écraser par un camion qui est conduit par quelqu'un
qui ne devrait absolument pas conduire un camion, qui n'est pas qualifié, pour
la simple raison qu'on n'a plus de
contrôleurs depuis sept mois, c'est exactement ce qu'on reproche à ce
gouvernement-là. Que faisiez-vous pendant
sept mois, pendant qu'il n'y avait pas de contrôle routier? Et, à nouveau, on a
été proactifs, on a expliqué l'urgence de
la situation. Puis encore aujourd'hui il y avait des questions au gouvernement
sur... Vous vous commettez pour quelle date pour qu'il y ait du contrôle
et que, donc, ces camions qui sont, finalement, un risque à la vie et à la
sécurité des Québécoises et des Québécois, ces camions-là soient empêchés de
rouler, soient contrôlés? Toujours pas d'engagement concret, et ça fait partie
de cette même trame narrative.
D'autres
propositions qui sont demeurées lettre morte en matière de justice, parce que
c'était l'intervention de ma collègue députée de Terrebonne aujourd'hui,
si le système de justice contribue à ce que des gens dangereux récidivent, si
notre système est mésadapté et manque de sévérité dans certains cas, bien, on
ne peut pas tout à fait se surprendre, ensuite, de ce sentiment d'insécurité.
Donc, je parle ici, spécifiquement, des tentatives de meurtre ou des meurtres
qui finissent avec des peines bonbon. On
est... On s'est penchés là-dessus en janvier, février et juillet 2025. À
trois reprises, on proposait
certaines mesures qui peuvent être faites en ce sens-là. On a parlé également
des fraudes auprès des aînés, pour lesquelles
on semble n'avoir aucun plan concret à l'heure actuelle. Près de 90 % des
cas de fraude n'aboutissent à aucune accusation, et, lorsqu'il y a des
peines, à nouveau, ce sont des peines qu'on peut qualifier de peines bonbon.
Donc, je veux
bien, sur la sécurité... je serai le premier à encourager ce gouvernement à
faire quelque chose au cours des prochains mois, mais permettez-moi de
soulever tous ces moments où le gouvernement a semblé très, très peu intéressé
par la question, et l'adage «mieux vaut prévenir que guérir» s'applique en tout
point.
Ça m'amène à la troisième question, la question
de l'économie. Bon, évidemment, la question de l'économie, c'est toujours un sujet de communication attrayant
en politique, hein? On parle d'économie, on dit que l'autre ne connaît pas ça, l'économie, on entend souvent ça en
Chambre, ici, mais personne ne sait exactement... personne ne sait exactement
de quoi il en retourne, là, c'est-à-dire
dépenser des fonds publics puis pelleter des fonds publics dans des projets qui
ne fonctionneront pas, respectueusement
soumis, Mme la Présidente, ce n'est pas avoir une approche économique
intelligente. Mais, sur le coup, ça fait d'excellentes communications
parce qu'on peut couper un ruban puis parler d'économie.
Quand on regarde
concrètement la performance économique depuis que la CAQ est là, on a, dans les
faits, une augmentation de 2,8 % du PIB réel par habitant, et c'est, dans
les faits, très faible comme performance. La CAQ aime se comparer, elle aime
dire qu'on fait mieux que dans le Canada. Mais c'est parce que, quand on
regarde la croissance économique du Canada, par habitant, au cours des neuf
dernières années, on se rend compte que le Canada est dernier, dernier en
Occident, à part le Luxembourg. Il n'y a presque aucune croissance économique
au cours des dernières années, et c'est dû à ce gouvernement libéral fédéral,
qui est parti dans ses lubies idéologiques en amenant une vague d'immigration tellement soudaine et grande
qu'essentiellement, pour faire une image, on a divisé la tarte, la même tarte,
en des pointes plus petites, avec plus de
personnes, mais on n'a pas été capables de générer de la croissance économique,
on a été en adaptation à des changements migratoires.
Le modèle économique, donc, de la CAQ ne peut
pas se contenter de se comparer à un pays qui a eu une croissance, grosso modo,
de 0 % sur 10 ans, pour des raisons idéologiques. La vérité, c'est
que le modèle économique de la CAQ,
malheureusement, ce sera... ça aura été un modèle économique gonflé aux
subventions. Et malheureusement, plusieurs d'entre elles se sont
soldées, par la suite, en des échecs, des échecs qui, en rétrospective, je suis
sûr que mes collègues au gouvernement auraient préféré ne pas faire ces
choix-là et ne pas se retrouver à justifier l'injustifiable.
8 milliards par année, là, de subventions à
des entreprises, quand on a des questions sociales — on a entendu les
discours précédents de la part de mes collègues libéraux et solidaires — 8 milliards
par année, c'est vraiment un chiffre astronomique lorsqu'on considère que,
parmi ces 8 milliards-là, il y a 4 milliards de pertes dans le Fonds
de développement économique, 710 millions de pertes dans Northvolt,
227 millions de pertes dans Lion, 55 millions de pertes dans Flying Whales, 365 millions de
pertes dans Recyclage Carbone Varennes. Quant à Investissement Québec, la réforme de Pierre Fitzgibbon... Il n'est pas là,
hein, malheureusement, pour donner suite à ses réformes, mais ses réformes
auront donné un résultat de 0 % de rendement cette année. Là aussi, je
pense que ça vaut la peine de faire une petite pause et d'y réfléchir. Sur cinq ans, le rendement de la BDC,
l'équivalent d'Investissement Québec, mais au fédéral, aura fait deux
fois plus de rendement que le pif de Pierre Fitzgibbon.
• (15 h 30) •
Un gouvernement du Parti québécois mettra donc
fin à cette dérive caquiste sur le plan économique, cette dérive qui a consisté à mettre tous ses oeufs dans
le même panier, celui de la grande entreprise, trop souvent, une entreprise
qui ne nous donne aucune garantie, qui n'a pas l'intention d'acheter québécois,
qui n'a pas l'intention, nécessairement, de
se commettre. Et l'engagement du Parti québécois, c'est de se tourner vers nos
PME québécoises, des entreprises qui sont ancrées et qu'on veut les plus
compétitives, les plus attractives et les plus innovantes possibles, donc
renforcer la recherche, le développement,
l'automatisation d'entreprises qui sont ici pour rester et non pas pour profiter
du bar ouvert, et malheureusement
c'est ça qui est arrivé dans les dernières années. Il y a des entreprises qui
ont débarqué pour profiter de notre bar ouvert.
Donc, on ne peut se plaindre que de nous-mêmes
dans ce dossier-là. Ce bar ouvert, il sera fermé par un gouvernement du Parti
québécois. Nous voulons rétablir l'équité, d'ailleurs, à ce niveau-là et donner
une chance réelle à toutes nos PME par
rapport à ce traitement de luxe pour des entreprises étrangères dont on sait
très peu. Je répète, là, 8 milliards de dollars par année,
c'est une augmentation de 67 % par rapport à ce qu'on avait de subventions
sous le gouvernement précédent, qui était un gouvernement libéral.
Mais là c'est là que la discussion sur
l'économie devient absolument lunaire, respectueusement soumis, là, Mme la
Présidente, c'est qu'on a un premier ministre qui se vante de dépenser
davantage puis d'injecter des montants toujours
plus grands dans l'économie à même les fonds publics, comme si ce n'étaient pas
des sommes durement gagnées par des gens qui travaillent, puis j'allais
dire «pour vrai», là, mais des gens qui travaillent dans la réalité puis qui
l'ont durement gagné. On se vante en
disant : Nous autres, on est un gouvernement de l'économie. Ça fait qu'on
en pellette, de l'argent. Vous voulez
qu'on en pellette, de l'argent, dans des entreprises dont on sait peu?
Regardez-nous aller. Nous autres, on
est le gouvernement de l'économie. Pelleter de l'argent durement gagné par les
Québécoises et les Québécois, ce n'est pas être un gouvernement de
l'économie, c'est être un gouvernement de la facilité.
Et là il y a le boomerang de la facilité qui est
en train d'arriver directement aux yeux de ce gouvernement, sauf pour Pierre Fitzgibbon, bien sûr, qui ne jugeait
pas approprié de répondre de ses propres gestes. On est devant un modèle,
essentiellement, où on prend l'argent et les impôts de toutes les... toutes les
entreprises également, en tout cas, qui aurait
pu servir à plusieurs entreprises, pour les remettre à quelques entreprises
seulement. Ça aussi, c'est contre-productif, parce qu'on réduit... On
met tout notre risque sur quelques paris. Vous vous souviendrez de cet
excellent passage du dernier Bye-bye au casino.
Donc, un gouvernement du Parti québécois
s'engage donc à effectuer un recentrage vers les PME, comme je viens de le
dire, réduire leur fardeau fiscal, d'ailleurs, pour leur donner une chance,
prioriser nos PME aussi par rapport aux
blocs d'énergie d'Hydro-Québec — donc
ce ne sera pas des Suédois mais bien des Québécois qui vont s'approprier ce
qu'on produit en hydroélectricité — rendre non imposables les
revenus des nouvelles exportations des entreprises afin de diversifier nos marchés — on
va les accompagner — réduire
massivement la paperasse et la bureaucratie inutile pour ces PME là, qui ont d'autres choses à faire,
abolir les barrières fiscales qui compliquent le rachat d'entreprises, donner
un droit à la déduction pour petites entreprises, là, aux PME qui cumulent
moins de 5 500 heures de salariés par année, en d'autres mots,
élargir un peu ce critère-là. Nous allons aussi encourager fiscalement la
robotisation et l'automatisation.
Et là on revient à l'approche Parizeau,
c'est-à-dire croire à nos entreprises québécoises, aller sur le terrain, comme
le faisait Lévesque, d'ailleurs, puis leur dire : Vous avez besoin de
quoi... besoin de quoi pour aller au prochain niveau?,
les accompagner dans leur performance, dans leur plan d'affaires, au cas par
cas, en sachant qu'elles sont nombreuses et qu'elles méritent toutes une
chance de percer. Et de ce nombre d'entreprises à potentiel élevé qui sont au
Québec naîtront des géants, des Québec inc.
qui marqueront pour de bon, à long terme, notre économie. Ce ne sera jamais le
cas pour les
Northvolt puis les multinationales qui ne sont ici, comme je le disais, que de
passage parce qu'il y a un bar ouvert, un piquenique à volonté.
Maintenant, je termine avec l'identité
québécoise, qui est un sujet légitime, incontournable. Sur cette question, comme tant d'autres, je pense qu'il y a des
différences importantes entre ce que la CAQ nous dit et ses actions concrètes
au terme de ces sept années. Je veux d'abord rappeler certains faits
avant de rentrer dans le vif du sujet.
Le gouvernement de la CAQ est le plus
immigrationniste de l'histoire du Québec. C'est un fait statistique. Donc,
ensuite, on peut arranger, là, le discours puis blâmer le fédéral, etc., jamais
le Québec n'aura accueilli autant de nouveaux arrivants en si peu de temps que
sous ce gouvernement de la CAQ. Nous avons accueilli autant de personnes... En
fait, on a accueilli autant de personnes sous la CAQ en sept ans que ce qu'on a
fait au Québec entre la Révolution tranquille, depuis Jean Lesage, jusqu'à
Philippe Couillard. C'est pour vous dire on est devant quelle échelle, devant quelle proportion. En fait, le
Québec, c'est l'État le plus immigrationniste en Occident, mis à part le Canada,
et la CAQ est responsable de ses politiques en immigration au Québec. Jamais le
français n'aura autant décliné que sous le gouvernement de la CAQ en sept ans.
Le français décline à une vitesse qu'on n'a jamais vue dans notre histoire, et
ce sont des facteurs qui s'expliquent, là.
Le premier ministre, revenons en 2018, avait
parlé d'en prendre moins pour en prendre soin sur le plan de l'immigration.
Ensuite, il nous est arrivé, en 2022, en disant que ça prenait les pleins
pouvoirs en immigration et que, pour ça, il demandait un mandat fort. Est-ce
que, Mme la Présidente, vous avez entendu une quelconque référence à ce mandat
fort et à ces pleins pouvoirs en immigration dans le discours qu'on vient
d'entendre hier? Quand on parle de
crédibilité de la démarche, il y a ça. C'est qu'une autre année à entendre le
premier ministre nous expliquer que c'est la faute au fédéral, c'est
parce qu'on est déjà au courant, puis ça fait un bout qu'on le sait, que le
fédéral nous impose des politiques irrespectueuses de notre planification, de
nos seuils. On le sait, mais on ne fait rien. Et ne rien faire, s'aveugler et
même passer sous silence sa propre inaction, bien, c'est une forme de
négligence, parce qu'on a toujours, au
final, la responsabilité. Écoutez, là, il nous a même dit que c'était une
question de survie de la nation. Avez-vous entendu parler de la survie
de la nation par rapport à ces pouvoirs en immigration? Évidemment que la
question s'est évaporée.
Mais, pendant que la question s'est évaporée, on
a atteint le cap de 600 000 immigrants temporaires sur le territoire
québécois, et ça découle essentiellement d'une dérive idéologique qui nous vient
du fédéral qui contrôle les frontières, les
aéroports et plusieurs des politiques en immigration, de sorte qu'on nous
impose une dérive idéologique très, très liée à l'initiative du siècle, là,
cette lubie qu'il faut devenir des centaines de millions de Canadiens le plus
rapidement possible. On nous l'impose en nous disant : Non, non,
vous contrôlez vos seuils d'immigration, c'est simplement que, sur le territoire, on a fait rentrer 10 fois
plus de personnes en attente que ce que vous avez planifié pour cette année,
mais arrangez-vous. On nous a imposé,
donc, ce modèle de manière antidémocratique, parce que je n'ai jamais vu ce
débat-là avoir cours dans aucune des élections ni provinciale ni
fédérale. On nous l'a imposé sans nous consulter. Et j'ai quand même, en toute
justice pour le premier ministre, entendu souvent le premier ministre
dire : On n'est pas d'accord, dire au fédéral : Ça suffit. Mais en
même temps, après, j'ai vu le premier ministre taper sur l'épaule de Mark
Carney, puis il semblait avoir le meilleur
moment de sa vie, il a hâte de collaborer, il ne se peut plus. Et, c'est drôle,
à ce moment-là, on n'entend plus
parler de ces questions fondamentales, on n'a aucun résultat, aucun changement
de politique, rien. Donc, je suis désolé, mais le premier ministre et
cette formation politique au gouvernement a une responsabilité.
On nous avait promis toutes sortes de choses...
Puis je ne veux pas revenir sur le... aussi le vocabulaire, mais, tu sais, on a quand même dit que dépasser
50 000, ce serait suicidaire. On aime ça, les superlatifs, à la CAQ, hein?
Un bon superlatif, là, ça permet de faire un bon cirque médiatique de
trois, quatre jours, ça occupe l'espace. Mais, quand on cherche, après, le suivi qui est fait sur ça, là, comment est-ce qu'on peut
dire que plus que 50 000, ce serait suicidaire puis, tout de suite
après, fixer le seuil à 62 000 ou 67 000... C'était un peu... ça
aussi, il y a de l'inflation sur ces chiffres-là, donc on va se demander on est rendu où. Mais comment est-ce qu'on peut
faire exactement l'inverse tout de suite après et comment est-ce qu'on
peut justifier qu'on est désormais à 600 000 temporaires? Notamment,
le volet contrôlé par le Québec, en termes
de travailleurs étrangers, sous la CAQ, il est passé de 17 000 à
80 000. Donc, le gouvernement du Québec a participé à cette mise...
à cette mise en oeuvre d'un nombre de temporaires, et ensuite on a le premier
ministre qui se plaint de cette politique-là
en mettant toujours la faute sur le fédéral. Oui, le fédéral a une responsabilité,
c'est indéniable, mais le premier ministre également.
• (15 h 40) •
Donc, je réitère ce que va faire un gouvernement
du Parti québécois si, dans moins d'un an, on nous donne ce mandat-là. Réduire
de moitié l'immigration temporaire, notre plan est déjà noir sur blanc. On voit
d'ailleurs que le gouvernement de la CAQ a profité de l'occasion pour le lire
et nous prendre certaines de nos idées. Merci de le faire, merci de le faire
pour vrai. Des seuils de 35 000, donc des seuils permanents réduits. Un
moratoire sur l'immigration économique
permanente. Resserrer les critères de sélection des travailleurs temporaires en
misant sur les emplois à valeur ajoutée. Des seuils pour les temporaires. On se
souviendra que la ministre de l'Immigration, à l'époque, nous avait répondu
qu'on ne pouvait pas planifier l'immigration temporaire parce que ça ferait de
nous une économie planifiée. C'est... comment dire? Ce n'est pas une
réponse qui vieillit très bien.
Autre engagement du gouvernement du Parti québécois.
Dans l'hypothèse où les Québécois nous donnent ce mandat-là, nous allons accueillir un maximum de demandeurs d'asile en
proportion du poids du Québec dans le Canada, et, passé ça, il n'y aura pas
d'accueil par la société québécoise. Durcir le ton aussi, c'est-à-dire on
s'engage à prendre tous les moyens
juridiques et politiques vis-à-vis le fédéral. Simplement dire : C'est la
faute du fédéral une fois de temps en temps ici, en Chambre, je pense
qu'on a déjà démontré que ça ne fonctionne pas.
En matière de
langue, on le sait, le Parti québécois a milité pendant plusieurs années pour
un renforcement de la loi 101. La CAQ ne voulait pas. Finalement,
ça a débouché sur un changement de cap de la CAQ à travers la loi n° 96. Malheureusement, on a dit tout
de suite que c'était nettement insuffisant par rapport aux défis. Notamment, on
exige l'application de la loi 101 au
cégep pour instaurer également une épreuve uniforme de français qui est
obligatoire à tous, y compris dans
les cégeps anglophones. Cette proposition-là, elle est là depuis 2021, là. Un
gouvernement qui s'intéresse à l'avenir du français prendrait ces
propositions-là puis les mettrait en oeuvre. Guy Rocher... D'ailleurs, on
célébrait... J'ai entendu le premier ministre, à juste titre, célébrer la
mémoire de Guy Rocher. Combien de fois Guy Rocher a dit à ce
gouvernement : Faites-le puis ne vous contentez pas de demi-mesures,
compte tenu des dynamiques dont on vient de parler
sur le plan, notamment, de l'immigration, qui est imposée par le fédéral, sans
capacité de franciser? Souvenez-vous qu'on a appris que le chiffre pour
franciser, le coût pour franciser ce flux migratoire de temporaires sur le
territoire, selon le Commissaire à la langue française, c'était
11 milliards de dollars, et ça, ça n'incluait pas toutes les
catégories d'immigrants. Donc, on est vraiment devant des dynamiques
migratoires, et donc des dynamiques linguistiques qui demandent du courage qui n'a pas été au rendez-vous. On y va beaucoup
dans des demi-mesures et des communications.
Sur la culture, également, je veux dire,
rappelons qu'on est seulement 2 % de francophones dans un océan
nord-américain qui est entièrement anglophone, et on vit aux portes de l'empire
culturel le plus influent des temps modernes.
Dans ce contexte-là et dans le contexte de la multiplication des TikTok,
Instagram et autres réseaux sur lesquels nos jeunes passent le plus
clair de leur temps, il y a des réformes importantes à faire en matière de
culture, et un gouvernement du Parti québécois va miser sur une culture
québécoise plus présente dans nos classes, dans nos écoles, des oeuvres communes, notamment, pour qu'on ait un
bagage culturel partagé, miser sur une meilleure diffusion du contenu
québécois de façon générale. On a beaucoup d'ambition par rapport à Télé-Québec,
notamment.
Et, sur cette question identitaire, on a parlé
immigration, langue, culture, mais il y a aussi cette question de la laïcité
qui refait surface. Donc, à la CAQ, on est passés, en l'espace de quelques
mois, à cet épisode assez fascinant où on niait que le cas de Bedford était un
cas d'entrisme religieux... Je me souviens très bien du passage du ministre, à l'époque, à Tout le monde en parle, qui
disait de manière très claire que ce qui se passait à Bedford n'avait aucun
lien avec le religieux. Le lendemain, le Parti québécois a dit :
Pardon? Évidemment que c'est un phénomène religieux. C'est même un phénomène d'entrisme religieux, d'entrisme
islamique, pour être plus précis. Et, le surlendemain, le gouvernement
changeait complètement son discours.
Je le mentionne parce que, là, je vous parlais
de superlatifs, arrive cette notion d'assaut. Je pense que le terme utilisé,
c'est «assaut islamique». Comment dire? Je vais peser mes mots, là. Je
dénonçais, il y a quelques instants, cette tendance
à faire des communications avec des superlatifs pour ensuite faire à peu près
l'inverse de ce qu'on a dit. Est-ce qu'on
peut faire ni un ni l'autre, là, c'est-à-dire éviter les superlatifs et mettre
en oeuvre de véritables politiques publiques structurantes qui nous donnent une chance sur le plan de la laïcité?
Notre position, au Parti québécois, puis on invite le gouvernement de la
CAQ à la prendre, c'est qu'on doit agir pour freiner l'empiétement du
religieux, et cet empiétement du religieux dans nos institutions comme les
écoles, cet empiétement du religieux dans l'espace public, il a bel et bien
lieu. Et, devant ce constat-là, tout ce qu'on demande, c'est un débat qui est
mature, responsable, précis sur les politiques publiques, qui va nous donner un vivre ensemble à la hauteur de nos
attentes. Puis nos attentes, c'est la paix sociale, ce n'est pas trop
demander. Est-ce qu'on peut faire ça, s'il vous plaît?
Donc, ce qu'on propose pour y arriver, puis on
invite le gouvernement à s'en inspirer : ça prend de la mixité dans nos
écoles, on doit s'inspirer de ce qui se fait ailleurs dans le monde à ce
niveau-là, plusieurs pays européens se penchent là-dessus en ce moment;
interdire les signes religieux chez les élèves du primaire; interdire les prières
dans les écoles jusqu'au cégep; enregistrer les lieux de culte sous une vraie
dénomination de lieu de culte et non pas sous le couvert de groupes communautaires; interdire également, sauf exception,
là, si vraiment on remplit des critères rigoureux... interdire les
prières dans l'espace public. Elles sont là, ces propositions-là.
Donc, Mme la Présidente, je termine mon analyse
en disant : Essentiellement, on aimerait voir de bonnes politiques
publiques de la part de ce gouvernement. Si jamais on en voit, on va être
contents d'accompagner le gouvernement. Mais
le gouvernement ne peut pas non plus se laver les mains des sept dernières
années de ses décisions et de son bilan. Et là j'ai seulement traité, dans
l'espace qui m'est accordé, des quatre thèmes que le premier ministre a
choisis. Vous me permettrez de conclure en disant qu'il y a d'autres thèmes qui
auraient pu ou auraient dû être mentionnés, et c'est en général les
questions sociales.
Donc, non seulement le gouvernement de la CAQ
s'est fait élire en disant : Nous, on est le parti de l'économie, alors que je viens de démontrer, je pense, que la
conception du parti de l'économie avait des failles qui allaient nous coûter
des milliards de dollars, mais, dans cette
notion de parti de l'économie, il y avait l'abandon des questions sociales.
Comme si un gouvernement, son rôle,
c'était de se substituer aux agents de l'économie, aux entreprises privées et
d'abandonner les questions sociales, alors que le gouvernement a bel et
bien la responsabilité des phénomènes sociaux qui causeront potentiellement un
préjudice à certains membres de notre société. Et j'ai en tête, notamment,
cette détérioration de la santé mentale dans
la population, qui crée un risque pour la démocratie, mais qui crée un risque
pour notre sécurité à tous, pour
notre bien-être à tous. Je n'ai pas entendu le premier ministre se pencher
là-dessus. Oui, vous allez me dire : Il y a eu des gestes par
rapport au temps d'écran chez les jeunes. Tant mieux s'il y a une commission,
un rapport, et tout, mais vous vous souviendrez quand même qu'on riait du Parti
québécois quand on a soulevé cette question-là, au début.
Est-ce qu'on peut inclure les questions sociales
dans l'action de ce gouvernement-là, notamment le logement? C'est quand même particulier que tu as une
nouvelle génération qui n'aura jamais accès à la propriété, tu as l'itinérance
qui est en augmentation
substantielle, tu as l'inabordabilité du logement qui a lieu précisément durant
ces sept années caquistes et que ce gouvernement ne semble pas
considérer que c'est sa mission et sa responsabilité de faire quelque chose par
rapport à ces milliers de Québécois qui sont pris devant une situation
intenable, soit sur le plan du logement ou ils ont un logement mais sont pris
dans une situation intenable sur le plan financier parce que leur loyer a
augmenté de manière tellement démesurée que leur revenu disponible en souffre.
Donc, je termine en disant
qu'au-delà des quatre questions sur lesquelles se posent des véritables
questions de crédibilité il y aura toujours
eu, dans l'approche dite économique de ce gouvernement, ce que je considère
être une forme de mépris ou, à tout le moins, de désintérêt par rapport
à des questions sociales qui, je le regrette, sont bel et bien la
responsabilité du gouvernement.
Donc, souhaitons-nous certains succès de ce
gouvernement dans les questions qui viennent d'être énoncées. J'invite le gouvernement à nous donner tort, mais
je rappelle au gouvernement qu'après sept ans au pouvoir, s'il vous reste
seulement un an, le temps commence à être limité, le temps commence à être
compté. Donc, souhaitons-nous le meilleur. Et ce sera l'essentiel de mes
observations sur ce discours, Mme la Présidente. Merci beaucoup.
• (15 h 50) •
La Présidente : Merci, M. le chef du
troisième groupe d'opposition. Et, avant de céder la parole à un prochain
intervenant, je vous informe de la répartition du temps de parole pour
l'ensemble des 25 heures de débats sur le discours d'ouverture : 60 minutes sont allouées aux représentants du
gouvernement pour sa réplique; 11 h 30 s sont allouées au groupe
parlementaire formant le gouvernement,
incluant le discours du premier ministre;
6 h 18 min 57 s sont allouées au groupe
parlementaire formant l'opposition officielle, incluant le discours de sa
cheffe; 3 h 47 min 22 s sont allouées au deuxième groupe d'opposition, incluant le discours
de sa cheffe; 1 h 53 min 41 s sont allouées au
troisième groupe d'opposition, incluant le discours de son chef;
30 minutes sont allouées à l'ensemble des députés indépendants. Dans le cadre de ce débat, le temps non utilisé par les
députés indépendants ou par l'un des groupes parlementaires sera redistribué
entre les groupes parlementaires selon les
proportions établies précédemment. Enfin, mis à part les consignes mentionnées
précédemment, les interventions ne seront soumises à aucune limite de temps.
Je suis maintenant prête à céder la parole à un
prochain intervenant. Et je reconnais, pour ce faire, le député de Saint-Jean.
La parole est à vous, monsieur.
M. Louis Lemieux
M. Lemieux : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Mesdames messieurs, j'ai l'honneur et le bonheur
d'entamer la réponse du gouvernement à ce qu'on vient d'entendre, mais
surtout... pas réponse, mais la suite du débat du gouvernement sur les priorités énoncées dans le discours
d'ouverture hier, du premier ministre, débat de 25 heures, comme vient de
le dire la présidente, sur la politique, officiellement, la politique
générale du gouvernement.
Loin de moi
la prétention ni même encore moins l'ambition de faire une réponse aux trois
chefs d'opposition qui m'ont précédé, mais, justement, parce que je les
écoutais avant de prendre la parole, je me suis dit que je commencerais peut-être par m'inspirer de ce qu'ils avaient à
dire. Et je ne vous surprendrai pas si je vous dis, en résumé, ce que j'ai
entendu, bien, je ne suis pas d'accord avec eux et je ne partage surtout
pas leur vision.
La cheffe
parlementaire de l'opposition officielle, la députée de Saint-Laurent, je la
remercie, en fin de compte, pour son analyse fine et détaillée. C'était
éloquent, c'était même presque humoristique, par moments, c'était très
personnel, son résumé des sept dernières
années et du discours du premier ministre. Mais je ne suis pas d'accord et je
ne partage pas sa vision.
La
co-porte-parole du deuxième parti d'opposition, j'ai entendu plusieurs
histoires d'horreur en santé, en éducation, en itinérance, sous prétexte que ce n'était pas dans le discours du
premier ministre, pour justifier, donc, cette critique-là, que le
premier ministre n'était pas branché ou suffisamment aligné sur ces grandes
questions.
Mais on est
en débat de discours d'ouverture. On a tous notre voix au chapitre. Un discours
d'ouverture, pour moi, c'est une liste de priorités, c'est une sorte de
projet gouvernemental pour l'année ou les années qui viennent, selon le moment où il est prononcé, c'est sur les grandes
priorités. Il s'agit donc d'identifier des champs d'action où le gouvernement
veut marquer des changements d'approche, ce qui ne veut pas dire qu'on oublie
le reste et que les ministres ne feront rien d'autre que ce que le premier
ministre leur a demandé hier.
En fait, ce que je comprends, c'est que le
pragmatisme qui nous anime nous amène à dire : Ça, là, ça n'a pas marché ou ça n'a pas donné les résultats
escomptés, attendus, on va donc s'y prendre autrement. Et il faut dire aussi
que, et on l'a entendu dans le
discours du premier ministre, le monde a changé depuis sept ans. Les solutions
d'hier ne sont pas nécessairement toujours les bonnes aujourd'hui, et
donc il faut se réaligner. C'est ça, le pragmatisme.
Donc, je ne suis pas d'accord avec la cocheffe
du... la co-porte-parole du deuxième groupe d'opposition et je ne partage pas
sa vision.
Le chef du
troisième groupe d'opposition, qui vient de parler, est d'accord avec les
priorités, les têtes de chapitre, mais il est critique de la gestion du
gouvernement, mais tout de même, et c'est ce que j'ai noté, moins qu'il ne
l'est de la gestion du gouvernement fédéral.
C'est la suite qui me plaît moins. Rendu là, il
nous accuse de rester silencieux à l'égard d'Ottawa sous prétexte, donc, en
quelque sorte, d'une sorte d'omerta fédéraliste. Désolé, mais il se trompe de
parti. Si on peut suivre sa ligne de pensée,
par rapport à un silence québécois à l'égard d'Ottawa, par jovialisme,
appelons-le comme ça, il se trompe de parti parce que le dogme des
fédéralistes qui pardonne à Ottawa, ce n'est pas nous, c'est l'opposition
officielle.
Et lui, avec
son troisième... avec la troisième opposition, il est résolument souverainiste,
et c'est correct, il a le droit, mais l'opposition officielle et la
troisième opposition sont bien campées : fédéralistes, souverainistes.
Moi, je suis nationaliste. Moi, je suis
autonomiste. Et, jusqu'à preuve du contraire, c'est vrai aussi pour le
gouvernement dont je fais partie. Et donc je ne partage pas leur vision et je
ne suis pas d'accord avec eux.
Presque 24 heures, donc, après le discours du
premier ministre et après l'avoir entendu ici et relu hier soir, entre deux ou trois panels d'analystes et de
commentateurs politiques à la télé, sans oublier les chroniqueurs politiques
dans les journaux ce matin, je me
disais que, tant qu'à me lever en cette Chambre, je me devais de faire
l'exercice de comprendre ce qu'il contenait, ce discours, parce qu'on en a plus entendu sur ce
qu'il ne contenait pas que ce qu'il contenait. Mais d'abord il y a deux sujets, Mme la Présidente, qui m'ont
particulièrement impressionné, interpelé, réjoui dans ce discours. Alors,
permettez-moi cette note personnelle, mais aussi pour mon comté :
l'annonce du dépôt d'un projet de loi pour donner sa première Constitution au Québec, et ça, bien, j'y reviendrai parce
que je me considère... en tout cas, moi, je m'appelle comme ça, un
constitutionnaliste de fin de semaine. Donc, je n'ai surtout pas les papiers
qui vont avec, mais j'aime beaucoup ça, la
Constitution. Et je me sens privilégié de pouvoir participer à l'étude de ce
projet de loi et privilégié de faire partie du gouvernement qui va le
déposer et, je l'espère sincèrement, le faire adopter.
L'autre sujet dans le discours qui, moi, m'a
réjoui et qui a fait ma journée, comme on dit, c'est la promesse d'inclure ce qu'il est convenu d'appeler la
sécurité défense dans la nouvelle vision économique que le gouvernement, par la
voix de sa ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, va
présenter bientôt aux Québécois. D'ailleurs, j'en ai fait le sujet de ma
déclaration de député ce matin tellement j'en étais fier. Alors, je vais vous
la lire pour vous expliquer, parce que la
défense fait une grosse différence pour moi et pour le comté de Saint-Jean. Ce
matin, c'était M. le Président, mais là, Mme la Présidente.
«Au lendemain du discours inaugural du premier
ministre, je me lève avec joie et fierté pour vous dire que Le Haut-Richelieu est prêt pour la nouvelle
vision économique du gouvernement et partage ses ambitions dans le secteur
de la défense.
«Vous aurez
noté que le premier ministre a répété hier que la défense ferait partie de
l'équation dans la nouvelle donne
économique mondiale qui s'offre à nous. Et, pour le comté de Saint-Jean, c'est
de la musique à nos oreilles puisque la
région a déposé, au ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie,
un projet de centre de recherche et d'innovation en sécurité défense.
«Et c'est
assurément une des clés dont disposerait le Québec pour s'inscrire dans cette
nouvelle mouvance, en plus des secteurs naval et de l'aéronautique qui
s'imposent naturellement dans les circonstances, et d'ailleurs, comme on peut
lire dans La Presse+ de ce matin, sans oublier que le secteur de la
défense est déjà bien présent chez nous, dans Le Haut-Richelieu, et prêt à
relever ce défi pour participer à cet essor prometteur pour le Québec.»
Et je vous explique, parce qu'en déclaration de
député, une minute bien comptée, c'est tout ce que... c'est toute la place qu'on a, mais là ça me donne la chance
d'aller dans les détails. Et il y en a beaucoup, de détails dans cette histoire
de défense dans l'économie et dans la vision économique du gouvernement
et dans l'intérêt du Haut-Richelieu.
Il faut savoir, et on comprend en lisant l'article
de Jean-Philippe Décarie dans la section Affaires dans La Presse+
de ce matin, auquel je faisais référence dans ma déclaration de député, que
Saint-Jean-sur-Richelieu n'a pas seulement
une tradition militaire, on peut dire que c'est à Saint-Jean qu'est née la
tradition militaire en 1666 avec la construction du fort Saint-Jean, qui existe
toujours aujourd'hui et qui est devenu le Collège militaire royal de
Saint-Jean. Et c'est là, au Collège militaire royal de Saint-Jean, comme
à celui de Kingston, que les officiers des Forces armées canadiennes sont formés. On leur a d'ailleurs
accordé récemment ou réaccordé récemment le statut universitaire officiel.
Mais c'est aussi à Saint-Jean-sur-Richelieu que, bon an mal an,
5 000 recrues viennent subir leur formation de base avant d'être affectées un peu partout au pays. Et
c'est sans compter l'École des langues et les autres services de formation et
de perfectionnement de la garnison.
• (16 heures) •
Mais il n'y a pas qu'une tradition militaire,
dans le Haut-Richelieu, il y a aussi un écosystème industriel qu'à une autre
époque on appelait une grappe. Souvenez-vous des grappes industrielles. Mais,
dans le cas de Saint-Jean-sur-Richelieu, on
compte sur des entreprises de toutes tailles qui sont des joyaux de la sécurité
et de la défense. Il n'y a qu'à
penser à Rheinmetall, Logistik Unicorp, Cambli, Mawashi et plusieurs autres qui
sont à la fine pointe de la technologie. Et c'est pour ça, et c'est
comme ça, d'ailleurs, qu'est né le projet de centre de recherche et
d'innovation en sécurité défense, qui compte déjà des chercheurs d'un côté et
de jeunes pousses incubées de l'autre pour essaimer autour de noyaux de grandes entreprises, pour saisir les
opportunités de développement qui s'offrent à nous, surtout dans la foulée
de ce discours et de la vision du
gouvernement qui arrive, parce que, lorsqu'on parle de défense et de sécurité,
on parle de technologie, et, il faut
le savoir et le dire, la clé, c'est de pouvoir prendre les technologies issues
de la recherche militaire pour les
faire passer en applications civiles. C'est comme ça qu'Internet, par exemple,
a vu le jour, et combien d'autres, dont les drones.
Mawashi, dont je vous parlais, se spécialise
dans les exosquelettes. C'est quoi, ça? Bien, les exosquelettes, ça permet aux soldats de transporter de plus
importantes charges en se fatiguant moins, des espèces de jeux de poulies et de
moteurs les aident sans qu'ils ne soient limités dans leurs mouvements,
une sorte de force d'assistance. On rêve déjà de
pouvoir mettre au point et commercialiser le même genre de technologie en
applications civiles, justement, comme, par exemple, pour les
travailleurs de la construction et d'autres métiers qui sont très durs
physiquement et qui pourraient devenir plus
faciles à faire et à vivre. Ne serait-ce qu'en congés de maladie et en
espérance de carrière et de vie prolongée, les possibilités sont
fascinantes, comme dirait Charles Tisseyre, que je salue.
Même chose
pour Logistique Unicorp, qui est une multinationale familiale à
Saint-Jean-sur-Richelieu, multinationale familiale, vous avez bien entendu, qui fabrique des vêtements pour des
militaires d'armées partout sur la planète et qui a des unités de
production sur presque tous les continents. Je ne vous apprendrai rien en vous
disant que les vêtements intelligents sont de plus en plus populaires, pour ne
pas dire à la mode, et il faudrait être naïf pour ne pas imaginer que la recherche militaire en la matière est très
active, et donc comprendre que ce pourrait être un objet de recherche chez nous.
C'est justement les dérivés pour les
applications civiles des vêtements intelligents qui émergeront, et vice versa.
Pourquoi ne pas faire de la recherche militaire en accessoires et
vêtements intelligents?
Et, en parlant
de recherche, l'INRS et l'ETS, en plus du cégep de Saint-Jean, sont déjà prêts
à se mettre au travail avec des professeurs intéressés et des étudiants qui
suivront. La vingtaine d'entreprises, chez nous, ont déjà fait beaucoup de travail ensemble, et la synergie se fait déjà sentir.
Bref, je le répète, comme je le disais dans ma déclaration de député, le Haut-Richelieu est prêt pour la nouvelle vision
économique du gouvernement et partage ses ambitions dans le secteur de la
défense.
Et il n'y a
pas que la recherche et l'innovation qui pointent dans la direction de la
défense qui veut... que veut prendre le gouvernement dans sa nouvelle vision
économique. On n'a qu'à penser à l'aéronautique, on est forts là-dedans, on en a, de ça, et tout le secteur naval. Il y a
eu une petite baisse, mais là, depuis un bout de temps, ça va très bien, le
naval. Ce que j'ai compris de ce que le premier ministre nous dit, c'est
que le monde a changé à cause du président américain, mais aussi des guerres qui
se sont multipliées dans le reste du monde. Et, dans ce contexte, on ne peut
plus rester dans l'ombre des États-Unis, d'autant plus que nos partenaires
européens redoublent d'efforts en la matière, avec tous les milliards qui
viennent avec.
Mais ce n'est pas la seule chose que j'ai
comprise en écoutant le premier ministre prononcer son discours d'ouverture
hier, et, si vous le permettez, j'ai encerclé plusieurs passages du texte
écrit, de la version écrite, pour les commenter
au fur et à mesure et revenir à ce que je vous disais tout à l'heure. On a
beaucoup entendu de ce qu'il n'y avait pas
dans le discours. Voyons voir ce qu'il y avait dedans. Non, non, je ne fais pas
comme un analyste, je fais comme un député qui attendait des bonnes
nouvelles, comme la défense, mais il y en a plein d'autres aussi là-dedans, et
c'est une bien bonne chose.
Donc, tout le monde... En tout cas, le chef de
la troisième opposition l'a noté, il est d'accord avec les principes des
priorités : un, l'économie et le portefeuille des Québécois; deux,
l'efficacité; trois, la sécurité; et, quatre, l'identité. Ça, c'est mon dada,
l'identité. Je garde ça pour plus tard.
Donc, allons-y avec ce qu'on a comme portrait de
départ. Sept ans après les élections du 1er octobre 2018, il nous reste un
an de travail, et on n'est quand même pas pour arrêter en si bon chemin, mais,
je le disais tout à l'heure, dans le contexte, il y a peut-être des choses,
parce que le monde a changé puis parce qu'il y a des choses qui ont moins bien
fonctionné... il y a peut-être des choses qu'on devrait aborder sous un autre
angle, et c'est exactement ce qu'on fait en
économie, avec la vision économique, et c'est ce qu'on va faire aussi, si j'ai
bien compris, avec un mandat encore plus ambitieux pour l'économie, pour
les dossiers qui étaient sur la table.
Je ne sais pas si vous avez remarqué, Mme la
Présidente, mais Hydro-Québec, on parlait de 150 milliards, 175, 180 milliards.
La dernière nouvelle que j'avais, le premier ministre parlait hier de
200 milliards, le plus grand chantier économique de toute l'histoire du
Québec.
Mais ce qu'il
a dit, c'est... parce que moi, je ne suis pas économiste puis je ne suis pas
comptable, ça fait qu'il y a des choses comme ça qui nous
impressionnent, dans les chiffres, mais, à un moment donné, il faut comprendre
la mécanique de l'économie. Il nous a dit, hier : Ça va provoquer deux
booms économiques dans les régions du Québec. Pas
juste au Québec, dans les régions du Québec, parce que l'électricité, ça vient
de loin, et, chemin faisant, il faut dépenser de l'argent pour la transporter, pour avoir les éoliennes, pour avoir
tout... tout ce qu'il faut qu'on installe et qu'on construise au cours des
prochaines années. Donc, un premier boom avec la construction des installations
de production et des lignes de
transport, et puis ça, bien, ça tombe sous le sens. Mais, quand il l'a dit,
hier, j'ai allumé un peu plus : un deuxième boom avec les
investissements des entreprises qui ont besoin de cette énergie qu'on va
produire à prix compétitif.
Donc, il y a une logique à dire : On est
rendus avec d'énormes projets hydroquébécois, on a une nouvelle vision économique, donc on va hausser la barre puis on va
aussi travailler à partir de ce mandat ambitieux, parce qu'on est rendus là. Si on ne veut pas manquer le bateau, il faut tout
de suite que l'économie avec Hydro-Québec se mettent main dans la main
et avancent.
Il faut
aussi, pour ça, accepter, je suis toujours dans le texte du premier ministre,
là, on doit, comme société, accepter de changer nos façons de faire. Oui, je
sais, vous pensez que ça parle des syndicats, ça, mais il va en parler plus tard,
un peu comme ça, mais, dans ce cas-ci, ce
n'est pas ça. C'est toujours dans l'économie, mais dans la partie qu'on
appelait, à l'interne, quand on en
entendait parler, Q-5, en référence à C-5, à Ottawa, le projet de loi pour
accélérer les projets. Alors, l'annonce officielle du premier ministre, hier, c'était : «J'annonce que mon
gouvernement va déposer cet automne un projet de loi pour accélérer le déploiement de projets
économiques et énergétiques qui sont stratégiques pour le Québec.» Moi, j'ai
fait : Ah! ça, c'est Q-5.
Mais c'est vrai qu'on a des beaux projets, puis
c'est vrai que les délais, le processus, les études, tout ça... Il ne s'agit pas de ne pas faire d'études, mais des
fois, une au lieu de deux, ça irait mieux. Et il y a des partenariats qui sont
très exigeants, dans la mesure où, par exemple, avec les Premières
Nations et les Inuits, on en a annoncé, là, en Gaspésie, on a annoncé sur la
Côte-Nord... Mais, une fois qu'on annonce ça, c'est le départ des grands
projets, c'est le départ des... mais ça peut
prendre une éternité, si on ne fait pas attention. Et donc, avec cette
nouvelle... ce nouveau projet... ce projet de loi pour cette nouvelle
vision, on va aller plus vite.
Avec un peu de chance, on va même épargner,
parce que, si je me souviens bien, quand on parlait avec le ministre
responsable des Infrastructures de l'époque, il nous expliquait que, ce n'est
pas compliqué, plus c'est long, plus ça
coûte cher, plus il y a de monde à l'ouvrage. À partir du moment où on peut
décoller les projets rapidement, on devrait
être bons aussi pour rentrer plus rapidement dans la partie production et avoir
des retours sur ces investissements-là. Parce qu'on parle d'électricité,
là, ce n'est pas comme si c'est à la toute fin qu'on va avoir l'immeuble puis
qu'on va pouvoir l'occuper. À partir du moment où on produit de l'électricité,
on veut rapidement l'amener dans les lignes de transport et pouvoir en
profiter. C'est ça, l'idée derrière ça.
On a aussi, dans la partie économie du premier
ministre... Ça, j'en ai entendu parler, surtout, avec le troisième chef... le chef de la troisième opposition, ça ne
va pas avec ce que je comprenais et ce que j'ai vécu depuis quelques années,
quand il est question d'investissements chez nous et de compagnies, chez nous,
qui font appel aux services d'IQ pour essayer de s'aider. Ma compréhension,
puis c'est ce que le ministre délégué à l'Économie disait ce matin, puis c'est ce que le premier ministre disait hier, on a beaucoup
augmenté, c'est vrai, les interventions d'Investissement Québec, depuis sept
ans, et c'est une bien bonne chose, mais la vaste majorité des interventions
d'Investissement Québec étaient auprès des petites et moyennes entreprises, la
très vaste majorité. Évidemment, quand on se retrouve avec des chiffres de 200, 300 millions pour un énorme projet
puis que, malheureusement, ce projet-là vire mal, là, on panique, là, on capote.
Mais la grande majorité des projets qui ont
été soutenus par Investissement Québec, un, se sont bien déroulés, mais c'était
aussi pour des petites et moyennes entreprises du Québec.
• (16 h 10) •
Et je suis de ceux qui ont levé l'oreille, hier,
puis compris que le premier ministre passait une commande à la caisse, CDPQ, quand il dit : «Je vous annonce
que le gouvernement va demander à la caisse d'augmenter la part de
ses investissements dans l'économie québécoise.» Ce que j'aime,
c'est la raison qu'il donne, «en raison du nouveau contexte économique
mondial». C'est ça, être pragmatique. Il y a des problèmes particuliers, il y a
des situations particulières, il faut
s'ajuster, il faut répondre rapidement, et c'est ce qu'avec le... la CDPQ, je
pense que le premier ministre avait en tête et je trouve que c'est une
bonne idée.
Bon, le
premier ministre, à chaque fois qu'il parle d'économie, il met tout le temps
«portefeuille des Québécois». Là, on en a plus à dire, parce que le
portefeuille des Québécois, c'est une obsession depuis sept ans. J'ai
entendu, probablement à la radio ou à la télé, hier ou ce matin, je me souviens
plus, là, il y en a trop eu... j'ai entendu dire : Il n'avait pas besoin
d'attendre sept ans pour parler de remettre de l'argent dans le
portefeuille des Québécois. Bien, je m'excuse,
mais ça a commencé la première semaine, avec les lunettes, et puis, depuis ce
temps-là, on accumule, on accumule. Regarde, je peux y aller de mémoire,
mais je vais y aller... parce qu'il en a fait une liste là, et puis celle qui m'a
le plus touché, moi, c'est les 2 000 $ aux personnes âgées à bas
revenus. Ça, chez nous, ça a fait une énorme différence.
Dans le comté
de Saint-Jean, on a beaucoup, beaucoup de personnes âgées, parce que c'est une
région... Tu sais, Saint-Jean, c'est Saint-Jean-sur-Richelieu, c'est le
chef-lieu, et puis il y a beaucoup de personnes autour, en campagne, puis dans
les zones agricoles qui, une fois la retraite venue, s'en viennent en ville,
vont dans une RPA ou dans un logement, puis
là, bien, les moyens sont limités. Comme le disait le premier ministre hier,
ces gens-là à faibles revenus, ils n'ont pas la capacité de travailler
davantage pour améliorer leur sort, leur retraite est un peu fixe. Alors, ce
2 000 $ par année là, pour moi, ça a fait une énorme différence.
Mais ce n'est pas nouveau, là. Il y en a tout
plein d'autres, et puis je vais y aller dans l'ordre. Les deux heures gratuites de stationnement dans les hôpitaux. Il
ne se passe pas une semaine sans que je n'entende pas parler du fait que,
aïe, ça fait-tu du bien, là, depuis sept ans, là, on va à l'hôpital
deux heures, visiter quelqu'un, ou on y va nous-mêmes pour un test, ou
quelque chose, puis on n'a pas besoin de payer 30 $ pour le stationnement.
Merci beaucoup, qu'ils nous disent. Mais ça fait sept ans, ça, là, là. On
n'a pas commencé ça la semaine passée, là.
Il y a les tarifs de garde à taux unique. Les
lunettes des enfants, dont je vous parlais, ça, ça a été la première chose qui
est entrée en vigueur, je veux dire, même avant la fin du mois d'octobre, je
pense. Les taxes scolaires, qu'on a harmonisées, qui a fait en sorte de les
baisser...
Puis mettre l'argent dans le portefeuille des
Québécois, ça commence par la baisse d'impôt. Ça fait déjà deux ans. Un point d'impôt dans la première
et la deuxième section imposable, c'est une énorme différence. Moi, j'avais
espéré qu'on puisse en faire un autre petit
pas. Là, avec les circonstances économiques qu'on connaît puis avec ce qu'on
est en train de vivre, d'incertitude, ce ne serait peut-être pas une bonne
idée. Mais c'était ça, le but, puis on l'a fait. Comment il disait ça, le patron, en fin de semaine, à la télé?
M. le premier ministre, il disait : On y a cru, on s'est battu, on
l'a fait. Ça, on l'a fait, les impôts.
On a aussi décidé de plafonner plein de tarifs
gouvernementaux à 3 %, à commencer par Hydro-Québec. Puis je n'ai jamais compris pourquoi les gens
disent : Oui, mais là, 3 %, là... Oui, mais c'est un plafond. Si
c'est juste 2 %, vous allez payer 2 %. On ne vous dit pas
qu'on va prendre 3 %. On vous dit que, si ça dépasse 3 %, on va le
combler. Mais moi, je trouvais que
c'était une bonne nouvelle. Je n'ai pas entendu beaucoup de réactions
positives, et pourtant ça fait partie de remettre de l'argent dans les poches
ou dans le portefeuille des Québécois.
Puis, au niveau des... du portefeuille, bien, ce
n'est pas fini, parce qu'il a dit au ministre des Finances hier : Trouve
une façon de remettre l'argent dans les poches des Québécois. Et surtout, et
c'est ça que j'ai apprécié, on va en faire
le plus possible pour les aider, les Québécois qui ont de la misère à arriver à
la fin du mois. On doit faire plus pour les aider. C'est vrai. C'est vrai que, quand on entend des économistes
parler... Ah! bon, le PIB par ci, l'inflation par là, puis, au final,
les salaires ont augmenté, puis tout ça... mais il ne faut jamais oublier que,
dans la marge, c'est vrai pour la moyenne. Pour la moyenne, la vie est belle,
là, mais aussi... je ne parle pas de la classe, là, je parle de la moyenne
économique, mais, pour ceux qui sont dans les... des circonstances plus
difficiles, c'est encore plus dur, l'inflation qu'on a vécue. Puis ce n'est pas réglé, l'inflation, ça reste encore des
prix de fou à l'épicerie, mais l'inflation elle-même a régressé. On a réussi à
contrôler... pas nous, mais l'économie a réussi à gérer une partie de
l'inflation. Mais il reste qu'on a encore des Québécois qui en arrachent, comme
on dit, puis, si j'ai bien entendu le premier ministre, puis je pense
que le ministre des Finances l'a bien entendu aussi, il va falloir qu'il livre
quelque chose. On verra ce que c'est.
L'efficacité, tout le monde en a parlé
énormément, tout le monde semble d'accord, mais personne n'a la même recette.
C'est comme la recette de la soupe aux pois de ma mère. Moi, je la fais pareil
comme elle, mais, quand je fais goûter ma
soupe aux pois, ce n'est jamais pareil comme celle de la mère des autres. C'est
la mienne qui est la meilleure, mais ça prend du jambon.
Je voulais vous dire aussi, quand je parcourais
le discours du premier ministre, que le traitement choc dont on parlait pour l'efficacité, ça fait peur comme ça,
mais, en même temps... peur dans le sens que c'est l'inconnu qui fait peur, à partir du moment où, dans chaque ministère, on
va avoir un plan de match, dans chaque institution de l'État, organisme de l'État, on va savoir où on s'en va, au nombre
où on est, 350 000 en santé, à un moment donné, il y a sûrement moyen de
moyenner. Puis moi, la première chose à laquelle j'ai pensé,
quand j'ai vu ça, c'est... bien, tu sais, quand on a réduit le recours aux agences de santé, le monde nous
disait : Bien oui, mais là, c'est parce que le TSO, c'est effrayant, puis
les agences de santé, c'est
effrayant. Bien, ça a été d'une pierre deux coups, presque, parce que, TSO, il
n'y en a plus, puis les agences de santé, ça fait déjà deux ans qu'il n'y en a
plus dans plusieurs régions, et ça va continuer l'année prochaine, si j'ai bien
compris, puis l'année d'après aussi.
Donc, à
quelque part, il ne faut pas partir en peur avec ça. Il faut juste considérer
que tout le monde a sa part à faire, et
on va voir comment ça se traduit. Mais peut-être qu'on doit se dire que les
gens qui prennent les décisions les prennent toujours avec la commande
du premier ministre : il ne faut pas que ça affecte les services. Si ça
n'affecte pas les services, y a-tu moyen de
s'en passer puis, si oui, comment? Mais il ne s'agit pas non plus de couper
partout, tout le temps, là. On ne rentre pas là à la tronçonneuse. Si j'ai bien
compris, la dernière fois qu'on a parlé de chiffres, on était dans la
marge, là. Tu sais, on n'est pas dans le 10 %, 15 %, 20 %, là,
on est dans la marge.
À part ça, qu'est-ce que... oui, qu'est-ce que
je voulais vous dire? Les syndicats, deux mots, parce que ce matin on a été
accueillis encore, comme la fin de semaine passée, par les syndicats qui sont
montés aux barricades, parce qu'on a une commande qui est passée par le premier
ministre à notre ministre du Travail, qui l'a répété encore dans son discours
hier : il faut moderniser le monde syndical, il faut arriver en 2025.
Parce que c'est fou, hein, mais, quand on y
pense, le propre du syndicalisme, c'est de perpétuer des acquis. C'est ça, la
raison d'être, on veut perpétuer des acquis. Tout le monde se modernise,
tout le monde fait sa part. Il ne s'agit pas, là non plus, de partir à la
guerre. Je pense que, moi le premier, j'ai
été très choqué lorsqu'on a su qu'il y a un syndicat qui s'en allait en Cour
suprême puis que ça allait coûter
1 million. Ça m'a choqué encore plus de savoir que ce syndicat-là n'avait
pas de fonds de grève pour ses enseignants qui ont fait la grève l'année dernière. Il y a des incongruités comme ça
qui font que, ne serait-ce que parce qu'on est le champion des grèves toutes catégories au Canada,
on devrait au moins en parler, hein, puis un projet de loi, c'est aussi fait
pour ça.
À part ça,
qu'est-ce qu'il a annoncé, le premier ministre? Qu'on va amender la
loi P-38. Bien, pour avoir eu affaire à P-38 pour des citoyens, je
pense que c'est plus que nécessaire.
Puis là on
s'en va dans l'identité, puis je vais finir là-dessus ou presque, parce que
c'est l'identité qui est mon dada, comme
je vous le disais, mais on va avoir tellement d'occasions pour en parler, à
commencer par la première constitution du
Québec. C'était presque Noël avant le temps pour moi quand on a confirmé ça
hier. On s'en était parlé, entre nous, que ça s'en venait, mais là, que le premier ministre dise que le ministre de
la Justice va déposer sa première constitution du Québec, pour moi, c'est un grand jour. Ça va être
un honneur de travailler là-dessus parce que... et un honneur de faire partie
du gouvernement, parce qu'à mon sens c'est
ce qui va... je le disais tout à l'heure, je ne suis pas souverainiste, je ne
suis pas fédéraliste, je suis nationaliste et autonomiste, puis je pense
que la constitution, ça va incarner ça.
Puis je pense que la constitution, quand on y
pense, puis on en a parlé depuis un an déjà... j'ai même participé, il y a un an et quelques, au nom du ministre, à un
forum d'une journée sur la constitution puis d'autres affaires comme ça,
et à quelque part, c'est juste normal qu'on
puisse avoir des lois qui soient quasi constitutionnelles. Ça fait que, tant
qu'à avoir des lois quasi constitutionnelles, autant les emballer dans
une constitution.
• (16 h 20) •
La langue française, forcément, c'est la
première chose à laquelle je pense quand je pense à une constitution, en espérant la préserver, en espérant réussir à
renverser le déclin, mais c'est certain qu'on a une situation particulièrement
difficile. Puis je ne veux pas reprendre les discours des chefs de tout à
l'heure, qui parlaient d'immigration, mais c'est clair que les... on n'a plus les moyens, les nombres sont tels qu'on n'a
plus les moyens en ressources
humaines, on n'a plus les moyens en argent, on n'a plus... D'ailleurs,
le premier ministre... puis là je l'avais identifié, là, mais
je ne me souviens pas où c'est, le premier ministre y a fait référence
hier en disant qu'on est très généreux avec les nouveaux arrivants,
particulièrement les 200 quelques mille qu'on appelle les demandeurs d'asile.
Et puis ce n'est pas une question de ne pas être généreux, c'est une question
de ne pas avoir les moyens ou de ne plus avoir les moyens. La pression sur les
services, la pression sur le personnel en termes de capacités qu'on a de
recruter des enseignants, de recruter les services de garde, de recruter les
infirmières, tout ça, on est au bout du rouleau en termes de capacités humaines
puis, quand on en parlera, on va voir qu'en
argent ça se compte aussi en beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent. Si on a les
moyens, bien, il faudrait que quelqu'un me dise où on va les trouver.
Permettez-moi de juste terminer en trouvant une
petite... que j'avais préparée pour dire que je serai... je serai très fier, lorsque viendra le moment, de
travailler sur le projet de loi sur la constitution en commission et je serai
très fier de faire partie du
gouvernement qui, je l'espère, l'adoptera. Tout ça pour dire, donc, que je suis
d'accord avec le premier ministre et que je partage sa vision. Et donc
je vais voter, Mme la Présidente, pour la motion du premier ministre : Que
l'Assemblée nationale approuve la politique générale du gouvernement. Merci, madame.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député de Saint-Jean. Et, lorsque vous ferez votre soupe, j'en prendrais
bien une bonne pour vous dire si c'est la meilleure.
Je suis prête maintenant à reconnaître le député
de Saint-Jérôme. La parole est à vous pour 10 minutes.
M. Youri Chassin
M. Chassin : Merci, Mme la Présidente. Alors, bien content de vous
retrouver, chers collègues. J'interviens en réaction au discours d'ouverture
qu'on a entendu hier, Mme la Présidente, en ayant relu le discours d'ouverture
de la première session de cette législature,
et puis je me rends compte comment ça peut être difficile pour un premier ministre,
qui est à la tête d'un gouvernement depuis sept ans, de prononcer un discours
d'ouverture. C'est un exercice périlleux. Ça demande
beaucoup d'humilité, parce que soit on reparle des mêmes chantiers puis on
donne l'impression que ça n'avance pas...
Par exemple, dans le discours d'ouverture,
l'efficacité des services publics est mentionnée à neuf reprises. C'est au tout
début de notre législature, mais on en reparle effectivement et, je pense, de
bon aloi cette fois-ci. On parlait aussi d'améliorer la sécurité au Québec,
hein, puis à Montréal en engageant des policiers dans les rues. Pour ceux qui sont
curieux, c'est à 1 h 19 min 10 s. Si on parle des mêmes
chantiers puis que ça laisse cette impression que les choses n'avancent pas,
bien, on est un peu pris aussi, si on parle, par exemple, de thèmes qu'on
souhaite laisser de côté parce qu'il serait embarrassant de les répéter, comme
les hôpitaux privés, par exemple, ou attirer des étudiants étrangers qui
obtiennent leur diplôme dans nos universités pour qu'ils aient un statut de
résident permanent rapidement ou encore, bien, on établit de nouvelles priorités
et, à ce moment-là, on souligne implicitement ce qui était dans l'angle mort il y a trois ans, comme la camisole de force
de la bureaucratie, dont on avait tout de même pris conscience, je crois,
durant la pandémie, ou encore la modernisation du régime syndical, qui est un
nouveau thème, mais un vieux thème, puisqu'en 2014 c'était effectivement dans
la plateforme du parti. Dans tous les cas, dans ces trois cas de figure, la
comparaison dans le temps n'est pas favorable au gouvernement, et c'est pourquoi
c'est si périlleux comme exercice.
J'ai l'impression qu'il y a deux bons coups, en
tout cas, de mon point de vue, et deux moins bons coups, le premier bon coup
étant effectivement la modernisation du régime syndical. Il est effectivement
grand temps... Je pense qu'en fait, c'est même de nature à renforcer la
légitimité des associations de travailleurs. Je crois fermement, et je l'ai dit la semaine dernière, mais je crois fermement
qu'il faut ajouter aux intentions du gouvernement un vote secret lors de l'accréditation
syndicale. C'est incontournable. Il n'y a pas de démocratie syndicale si,
lorsqu'on constitue un syndicat, on ne peut pas voter en son âme et conscience
dans un isoloir qui nous préserve des pressions et de l'employeur et des
démarcheurs syndicaux.
Je pense que c'est excellent de réfléchir à
l'efficacité de l'État, même sous un nouvel angle, hein? Je pense qu'on a
vraiment vu un changement avec la nouvelle présidente du Conseil du trésor.
Après avoir posé beaucoup de questions moi-même, parce qu'on sentait que ça
tergiversait sous l'ancienne présidente, bien là, on sent, au contraire, qu'on demande la collaboration de tous les
ministres pour aller de l'avant, et donc une collaboration pleine et entière,
selon les mots de la lettre que la présidente du Conseil du trésor a
envoyée à ses collègues, et ça, je pense que c'est très bien.
Évidemment,
il y a une partie de la nouvelle vision économique qui, moi, me laisse sur ma
faim, Mme la Présidente, parce qu'on demande essentiellement à Hydro-Québec
d'investir, d'investir des sommes importantes, à un moment où sa cote de crédit est moins bonne,
malheureusement. On demande aussi à Investissement Québec d'intervenir. On
demande aussi à la caisse de prendre davantage de participation dans l'économie
québécoise. Autrement dit, la nouvelle vision économique dont on parle, bien,
elle n'est pas si nouvelle, c'est, encore une fois, que nos institutions
publiques fassent, finalement, les choix de l'économie québécoise plutôt que de
faire confiance aux entrepreneurs qui mettent leur propre argent en jeu, et
moi, je pense que c'est de ce côté-là qu'on devrait miser. Je pense que c'est
de ce côté-là qu'on devrait avoir davantage confiance.
L'autre côté négatif, pour moi, c'est l'absence
de cette crise des services publics, qu'on semble éviter de nommer. Dans ma réaction à moi, en fait, au
discours d'ouverture en novembre 2022, moi, j'ai réagi en décembre, je
disais : Un second mandat, pour moi, mais toujours un même cri du
coeur de nombreux citoyens pour des services publics efficaces. Je me cite moi-même, mais c'était, en fait, déjà présent dans
mon esprit, puis je constate que le premier ministre ne parvient pas à nommer la crise des services
publics comme telle, mais on s'en approche avec la question de l'efficacité,
de la bureaucratie, d'une camisole de force. Donc, j'espère qu'il ira dans
cette direction.
Je pense aussi, puis, pour moi, c'est important
de le dire parce qu'évidemment c'est une réplique au discours d'ouverture du gouvernement... mais je ne peux
m'empêcher, à l'image du collègue de Saint-Jean, de réagir à ce que les partis
d'opposition ont dit, et je souhaite leur transmettre l'espèce d'urgence de
réaliser que ce que le premier ministre mentionne dans son discours,
c'est aussi la réalité à laquelle ils feront face eux-mêmes, si jamais ils
prennent le pouvoir. Ce n'est pas quelque chose de nouveau, c'est quelque chose
qui existe depuis longtemps, et ce sont, malheureusement, pour moi, les forces du statu quo qui font que le
Québec n'avance pas suffisamment, en tout cas, pas suffisamment rapidement.
Souvent, on entend, du côté de l'opposition, en
réaction à toutes sortes de nouvelles : Nous, si on prend le gouvernement,
nous allons bien gérer. Désolé, mais, si c'était un problème de gestion, je
pense qu'on l'aurait réglé. On entend
souvent aussi, et là vraiment de... tant du troisième groupe d'opposition que
de l'opposition officielle, l'idée de décentraliser. Bien, c'est un
concept peut-être qui est un peu oublié dans le discours d'hier, mais c'est
certainement un impératif important. C'est
certainement ce qu'on avait en tête quand on entendait le parti au gouvernement
qui disait qu'il était important de laisser les choix entre les mains de
ceux qui connaissent les élèves par leur nom ou, voire, les patients, bref, qu'on puisse se faire confiance, qu'on
puisse faire confiance parfois aux municipalités, parfois aux acteurs locaux,
parfois aux groupes communautaires
qui sont sur le terrain, et que l'impulsion, là, la nécessité de contrôler depuis
Québec avec des mécanismes très rigides, malheureusement, me semble à
proscrire à l'avenir.
Quand les MRC sont responsables de l'aménagement
du territoire, pour ne prendre qu'un exemple, mais qu'elles doivent demander, pour tout changement, tout amendement à leurs
propres schémas, la permission du ministère des Affaires municipales, je
pense qu'on ne se fait pas confiance entre nous, et c'est peut-être une façon,
comment dirais-je, d'enlever des obstacles à l'avancement de différents
projets. Je pense que ça, c'est une piste intéressante.
• (16 h 30) •
Plus encore, Mme la
Présidente, la décentralisation, ça existe depuis longtemps, comme débat, et là
je vais vous citer un document de 1977, qui est l'année de ma naissance, c'est
le préambule du livre blanc du gouvernement du
Québec sur la décentralisation. Et, essentiellement, ce qu'on y dit, c'est
qu'on a un... une... un ensemble de règles de l'État qui se multiplient,
un leadership politique et administratif qui s'est constitué à Québec, et la
planification est devenue
à la mode. «Un nouveau processus décisionnel centralisé s'est installé,
processus qui a fait l'objet, occasionnellement, de tentatives timides
de régionalisation, de déconcentration ou de décentralisation.» Et on a ici... Pardon, j'ai perdu mon bout, mais je vais le
retrouver. «En 1977 — poursuit
l'auteur du préambule — le
citoyen se retrouve prisonnier de normes, otage de multiples réseaux
institutionnels réglementés par l'État. Cette atrophie de l'initiative, de la créativité et de la responsabilité des
citoyens ne peut plus durer.» Qui signe ce préambule, Mme la Présidente? Le
premier ministre de l'époque, René Lévesque. Et il me semble qu'il y a là une
piste pour montrer que ça existe depuis longtemps,
comme débat, et que les partis d'opposition doivent voir que, dans le discours
d'ouverture, leur propre critique, c'est que le gouvernement fait face à
des difficultés auxquelles ils feront face aussi. Merci.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup, M. le député. Je cède maintenant la parole au député de
Chauveau.
M. Sylvain Lévesque
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je me permets,
évidemment, de saluer, cet après-midi, l'ensemble des collègues réunis au salon
rouge pour cette nouvelle session, qui s'ouvre sur le discours inaugural du premier ministre. Et, comme
l'ensemble des parlementaires réunis cet après-midi, nous avons tous écouté
avec beaucoup d'intérêt ce discours du premier ministre, somme toute,
très intéressant, parce que ça donne les orientations futures vers où on s'en
va, vers où on se dirige puis, évidemment, c'est tous des sujets qui nous
touchent dans notre quotidien, Mme la Présidente, évidemment, de parler
d'économie et du portefeuille des Québécois.
Il n'y a pas de
secret là, tout le monde le sait, c'est difficile pour beaucoup de Québécois
présentement, il y a beaucoup de Québécois qui peinent à joindre les deux
bouts, et de savoir que, dans les priorités du premier ministre, évidemment, d'aider les Québécois à joindre les
deux bouts, je trouve ça très intéressant que ce soit là. On verra, évidemment,
des projets de loi qui seront déposés dans les prochaines semaines, mais
ça, c'est à court terme, ce qu'on peut faire pour aider les Québécois, tout en
rappelant qu'il y a eu beaucoup d'actions de posées au cours des sept dernières
années. Mme la Présidente, vous en avez été
un témoin privilégié, en siégeant dans cette enceinte depuis plusieurs années,
vous le savez. Mais, évidemment, on a
redonné beaucoup d'argent, que ce soient les baisses de taxes scolaires,
notamment, que je me souviens très bien d'avoir réduit au niveau des
stationnements dans les centres de santé, les hôpitaux, les cliniques. Les gens
apprécient ça énormément. On ne s'en souvient pas, mais ça vaut la peine de le
rappeler, le 2 000 $ qu'on a donné aux aînés qui avaient un revenu
inférieur à un montant donné.
Donc, c'est tous des
gestes qui ont été posés, mais il y a toujours moyen de faire plus. Tout en
n'oubliant pas que l'économie, l'économie,
sur le long terme, aussi, doit continuer à se développer. Le premier ministre
en est fier et il a raison d'en être
fier. Tous les gestes qui ont été posés, quand on compare avec l'Ontario, le
chemin qui a été fait, puis qu'on a
réussi à rattraper le retard que Québec avait. On fait des pas dans cette
direction-là. Bien, pour le commun des mortels, au quotidien, ce n'est
pas ça qui les préoccupe, qu'on rattrape l'Ontario, mais ce que, nous autres,
ça devrait nous dire, puis les spécialistes devraient se dire c'est que c'est
très positif. Ça démontre qu'il y a un effort fait, et ça doit être poursuivi.
Et, moi, honnêtement, j'ai confiance en cette équipe économique de ce côté-ci
de la Chambre.
Bon, évidemment,
sujet important : l'efficacité de l'État. Ça, là, depuis que je suis
enfant, ado, que j'entends ça qu'il faut améliorer l'efficacité de l'État. Il
faut être capables de donner des services à tous les Québécoises et Québécois,
et il faut le faire avec la plus grande efficacité possible, et c'est complexe
à y arriver, mais, encore une fois, il y aura beaucoup d'efforts qui seront
faits dans cette direction-là.
Troisième point, Mme
la Présidente, que le premier ministre a souligné : la sécurité. Moi, je
suis criminologue de formation. J'ai une petite déformation. Quand on parle de
sécurité, la loi et l'ordre, j'ai travaillé... J'entendais les questions, ce
matin, qui se posaient à l'Assemblée nationale. On a parlé beaucoup de violence
conjugale ici, dans cette Assemblée. J'ai
moi-même travaillé une dizaine d'années, Mme la Présidente, comme directeur
d'un réseau qui vient en aide aux hommes ayant des comportements
violents. Il y a des façons de faire où on peut prévenir et aider en la matière
de violence conjugale. J'aimerais ça vous
dire que, le cas zéro, on va l'atteindre un jour, qu'il n'y en ait plus, de
féminicide. Il faut continuer à y travailler, mais il y a beaucoup qui a
été fait.
Je pense que le
gouvernement du Québec a pratiquement doublé le financement des maisons
d'hébergement pour femmes victimes de violence au cours des sept dernières
années. L'ajout de bracelets antirapprochement, qui sont des mesures qui
permettent de faire respecter des règles de probation, de libération
conditionnelle, de ne pas être en contact
avec la victime lorsqu'on est condamné à porter ça, ça peut être un outil
favorisant, mais ça ne prévient pas tout, Mme la Présidente. Il faut
aussi s'attaquer aux personnes qui sont agressives, et moi, je parle...
Je vais souligner aux
gens qu'une des pistes pourrait être également de travailler auprès des
auteurs, des hommes qui ont ces comportements-là. Puis on a tendance à toujours
le voir d'un volet davantage répressif. Quand on est rendu qu'on pose des
gestes d'agression physique grave, c'est tout à fait vrai que ça prend des
peines sévères, c'est tout à fait vrai qu'il
faut qu'il y ait un arrêt d'agir. Mais, Mme la Présidente, je n'ai pas souvent
entendu parler de ça ici, à l'Assemblée nationale, mais j'oserais vous
dire que, quand on parle de violence conjugale, on peut dire aussi qu'un homme
qui a un comportement violent, en général, il est pogné dans un cycle de
violence. Puis, en général, les premiers comportements
de violence, les premiers signes qu'on a, ils ont tendance à être de plus en
plus graves. Autrement dit, là, un
homme parfaitement doux qui passe à poser le geste ultime de tuer sa conjointe
ou son ex-conjointe, dans ma carrière, j'ai rarement vu ça. Ça veut dire qu'il
y a des gestes qui ont été posés avant ça. Ça veut dire que, bien souvent, on
aurait probablement pu aider cette personne-là à ne pas poser ce
geste-là.
Ça fait que moi, je lance un petit appel
aujourd'hui que le volet des hommes est aussi un élément qui fait partie de la
solution si on veut enrayer la problématique de la violence conjugale, ça fait
que... ce qui me fait dire que, quand j'entends le premier ministre parler de sécurité,
ce que j'entends, c'est, oui, plus de répression mais aussi plus de prévention,
parce que ça coûte moins cher, en général,
prévenir; la fameuse expression vaut mieux prévenir que guérir. Alors, je
pense, ça pourrait être une belle opportunité de regarder ça de ce
côté-là.
Et
la quatrième... le quatrième point que le premier ministre a parlé dans ses
quatre priorités, c'est l'identité. C'est un sujet qui me passionne, Mme
la Présidente, surtout... bien, depuis toujours, mais j'ai un regard encore
plus attentif depuis que le premier ministre
m'a fait l'immense privilège de travailler sur le volet de la laïcité avec le
ministre responsable de la Laïcité. Ce sujet-là, la laïcité, Mme la
Présidente, pour moi, là, c'est un des éléments de fierté d'être caquiste.
Vous
savez que ça faisait une quinzaine d'années, là, qu'on discutait de cet
enjeu-là, on débattait, puis la fameuse commission Bouchard-Taylor,
hein, qui... on réfléchissait à la possibilité de faire quelque chose. Puis là
il y a eu la charte des valeurs de mon collègue Bernard Drainville, qu'il avait
amenée dans une autre... dans un autre parti politique à l'époque, puis ce sujet-là,
là, il était tout le temps présent. C'est comme si on ne savait pas comment
pogner ça. Puis c'était une patate chaude pour le gouvernement libéral de
l'époque, qui savait encore moins comment pogner ce poisson-là, là. Pas facile, parce que, tu sais, il y a de la
contestation interne. Le monde n'aime pas ça. Tu sais, quand tu représentes,
des fois, tu as des circonscriptions qu'il y a une forte proportion de membres
de communautés culturelles, bien, ton monde
ne veulent pas ça, ces changements-là. C'était dur. Je les comprends, là. À
l'intérieur de leur équipe, ça ne devait pas être évident.
• (16 h 40) •
Bien, nous, on
l'avait dit, qu'on le ferait, puis on l'a fait. Le projet de loi n° 21,
qu'on a adopté en 2019, est venu établir une base extrêmement importante, un
principe fondateur, j'oserais le dire comme ça, un principe fondateur de
l'identité québécoise qui garantit la neutralité puis la cohésion sociale.
Puis ce n'est pas
rien comment ça a changé puis ça a évolué. Regardez, là, il y a quelques années,
le premier ministre Couillard qui nous disait, là : Ah! ce que la CAQ
propose, ça souffle sur les braises, les braises de l'intolérance, l'actuel chef du Parti libéral, qui dit...
M. Pablo Rodriguez, que je salue,
je n'ai pas eu la chance de le féliciter
en personne pour sa nomination comme
chef, mais qui nous dit : Aïe! la laïcité, là, la paix sociale,
on ne touchera pas à ça. Il y a un cheminement. Il y a juste une petite
affaire, par exemple, c'est qu'on va laisser les tribunaux, par contre, l'attaquer,
nous autres, on laisserait ça aller. Moi je dis : Non, il ne faut pas. Il
ne faut pas permettre ça, Mme la Présidente.
C'est important de
protéger le projet de loi n° 21, très important. Puis non seulement c'est
important, il faut le renforcer. Comment on
va faire ça? Premièrement, le projet de loi n° 94... je vois mon collègue
leader adjoint, ce matin, qui lisait les différents projets de loi qui
sont rappelés, le projet de loi n° 94 a été rappelé, qui va renforcer la
laïcité dans le réseau de l'éducation, un
encadrement plus strict des accommodements religieux, un élargissement à
l'interdiction des symboles religieux en milieu scolaire, une obligation
du visage à découvert dans le réseau de l'enseignement. Imaginez-vous, pour les
enseignantes et enseignants, j'ai une pensée pour eux autres aujourd'hui,
comment ça ne doit pas être facile
d'enseigner à des jeunes qui ont le visage couvert, qu'on ne peut pas voir
leurs visages, leurs sourires, leurs beaux
sourires, pas capable de voir ça. Ça n'a pas de bon sens. Alors, le projet de
loi n° 94, que mon collègue ancien ministre de l'Éducation et
aujourd'hui ministre de l'Environnement a déposé, il a commencé, sera poursuivi
par la nouvelle collègue ministre de l'Éducation.
Mais il faut aussi,
encore une fois, aller plus loin. Mme la Présidente, vous avez été témoin, tout
comme moi récemment, d'un rapport important
qui a été déposé par Me Guillaume Rousseau et Me Christiane Pelchat,
Mme Pelchat qui a même été députée ici, à l'Assemblée nationale, dans les
années 90, qui est une ancienne députée libérale que j'ai
rencontrée, qui a travaillé auprès des femmes pendant de nombreuses années, une
femme extrêmement intelligente et pertinente. J'ai eu un échange avec elle au
Cercle des ex-parlementaires il n'y a pas si longtemps, puis de voir quand elle
a été choisie pour rédiger, avec Me Rousseau, ce rapport sur la laïcité,
ça me rassurait parce que je me disais : On ne pourra pas dire que ce
rapport-là, il est teinté d'un parti politique, on a choisi deux personnes qui
venaient d'horizons politiques différents. Mais ces deux personnes-là ont en
commun une chose : de vouloir protéger l'identité nationale. Et ils ont consulté énormément de personnes pour
arriver avec un rapport étoffé, ça d'épais, Mme la Présidente, je l'ai lu,
50 recommandations bien structurées, bien expliquées.
Maintenant, est-ce
que le ministre va donner suite aux 50 recommandations? Ce sera à lui de
vous le dire, je ne le sais pas, mais il y
aura certainement une inspiration importante de ce rapport-là. Parce
qu'évidemment, quand des experts se prononcent, nous, comme élus, on a
le devoir d'avoir l'oreille tendue et de faire les arbitrages nécessaires. Mais
il y a une chose qui est sûre, comme l'a dit M. Rodriguez, la laïcité, ça
amène la paix sociale, ça amène ça. Et ce n'est pas pour rien. Probablement
que, puis je n'en veux pas à mes collègues du PLQ, là, quand ça a été déposé,
la pression interne devait être très forte, là, les chicanes dans les
associations de comté : Vous n'appuierez pas ça, vous ne serez pas avec eux autres, ce n'est pas vrai.
Mais force est de constater que les drames annoncés n'ont pas eu lieu, puis,
au contraire, ça a rapproché beaucoup de
membres de différentes communautés culturelles. C'est toujours un juste milieu.
Je suis d'accord. Il ne faut pas aller trop loin. Mais de n'avoir rien fait, ça
aurait été terrible.
Puis le Québec est
rendu à une étape où on peut aller encore un peu plus loin au nom de cette paix
sociale là, Mme la Présidente, parce qu'au
Québec il y a des valeurs qui nous sont propres. Il y a des façons de vivre qui
nous sont propres, communes.
Évidemment, jamais on ne remettra en doute la liberté de conscience, la liberté
de pratique religieuse, mais dans quel cadre que ça peut se faire, à
quel endroit, de quelle manière ça peut s'exprimer, tout ça?
On a tous notre
passé. Certains ici sont probablement non pratiquants, probablement certains
ici le sont, d'autres peuvent avoir la
religion catholique, protestante, donc, le christianisme, peut-être d'autres
religions, et je le sais, que c'est le cas, et j'ai énormément de respect pour
l'ensemble des collègues ici, à l'Assemblée nationale, comme chacun des
citoyens que je représente dans ma circonscription, et c'est important que
cette possibilité de pratiquer sa propre religion se fasse dans un cadre défini, et le Québec fait le choix
d'être... d'appliquer une laïcité de l'État. Ça, c'est important, je
pense, de le réaffirmer.
Et qu'est-ce qu'il y aura
dans le projet de loi, Mme la Présidente, je ne suis juste pas... même si je
suis l'adjoint du ministre, là, je ne suis pas au fait des fins détails encore.
Je pense... J'espère que le ministre... Je vais lui dire aujourd'hui :
Invitez-moi aux réunions de travail, ça va me faire plaisir de vous aider à
réfléchir aux derniers arbitrages, mais, chose certaine, il faut renforcer...
Il faut surtout ne pas prendre pour acquise cette loi parce que cette loi-là...
n'en déplaise au chef du Parti libéral, M. Pablo Rodriguez, les
contestations en cours viendront, seront dures, et cette loi-là pourrait
tomber. Alors, si c'est vrai que le chef du PLQ souhaite maintenir cette paix
sociale là, il devrait tout faire, tout faire pour la protéger.
Alors, je suis un optimiste dans cette Assemblée
nationale. Je suis impatient que les travaux sur la loi, la future loi pour
renforcer la Loi sur la laïcité, commencent pour voir comment se positionneront
l'ensemble des formations politiques représentées en cette Assemblée nationale.
Je comprends qu'il y a toujours des aspects partisans à l'intérieur de tout
débat. Moi, j'ai du respect pour les différents points de vue. Sinon, si on
était tous d'accord, probablement qu'il y
aurait des gens de trop ici. C'est important d'avoir un débat, mais j'ose
espérer que, sur les principes, sur la portée des différents articles, il y aura peut-être des
ajustements qui pourront être faits par débat en commission parlementaire, mais
que nous y retrouverons une certaine forme de grande, très grande unanimité en
cette Assemblée.
Je demeure quelqu'un de très positif à l'idée,
surtout que vous êtes consciente, Mme la Présidente, qu'une loi sur la laïcité, ça peut nous protéger,
justement... de préserver certaines institutions publiques... à des pressions
religieuses qu'on ne veut pas, mais surtout, puis on l'entend souvent, bien,
baliser tout ce qui est l'égalité hommes-femmes. Ça, je ne mets pas ça en doute, Mme la Présidente, et je
pense que tous les collègues députés sont d'accord avec ce principe-là.
En tout cas, je n'ai jamais entendu un seul député en cette Assemblée se dire
contre le principe de l'égalité entre les hommes
et les femmes. Sur le comment, c'est là, des fois, qu'on s'obstine, mais soyons
positifs et prenons le temps de voir comment se positionneront chacun de
nos collègues ici, en cette Assemblée.
• (16 h 50) •
Évidemment, ce serait dur de parler de laïcité
sans vous glisser quelques mots sur un autre sujet qui me passionne beaucoup, c'est-à-dire l'immigration.
Moi-même étant en couple avec une personne issue de l'immigration, je suis très
sensible à cette question-là. J'ai vécu un processus de réunification
familiale. C'est un processus qui est complexe, qui est dur, qui est
souhaité par de nombreux Québécois et Québécoises. Elle a procédé, ma conjointe
et sa fille, par un processus régulier.
C'est très long, très, très long, réussir ce genre de processus là. Et c'est
une immigration qui, à mon sens, est
réussie positivement, dans le sens que nous avons le plaisir d'avoir deux
nouvelles Québécoises, maintenant Canadiennes, parce qu'elles ont la
citoyenneté canadienne, qui ont réussi à aller chercher une formation
qualifiante, d'un côté, une éducatrice en service de garde, de l'autre côté,
une infirmière. C'est des professions qu'on n'a pas beaucoup besoin au Québec, hein,
on le sait. Je suis fier d'avoir travaillé
avec elles dans ce projet-là. Ça a été un projet dur et pénible, mais ils
avaient... elles avaient choisi le Québec parce que c'est un endroit où
il fait bon vivre, c'est un endroit accueillant.
Et je ne... je n'aime pas, quand j'entends, dans
le débat public, quand on parle d'immigration, que l'on pourrait laisser
sous-entendre qu'une formation politique ou une autre pourrait avoir laissé
sous-entendre qu'on ne serait pas un parti
politique accueillant de l'autre. Je ne veux pas utiliser le mot en r, je
déplore quand on prête des intentions de cette nature-là, et je n'accuse
personne aujourd'hui. Mais, encore une fois, aussi vrai que tous les gens de
cette Assemblée sont en faveur de l'égalité
entre les hommes et les femmes, je suis convaincu que 100 % des hommes et
des femmes qui siègent ici aujourd'hui sont en faveur d'accueillir les
personnes immigrantes. On est en faveur d'enrichir notre Québec par la qualité
des Québécoises et des Québécois qui vont devenir des Québécoises et Québécois.
Mais, ceci étant dit, Mme la Présidente, la
réelle question, c'est : Est-ce qu'on est capables d'offrir le même niveau de services, le même niveau de qualité de
vie que nous avons pour nous-mêmes actuellement? La fameuse expression
qu'on disait en 2018, pour moi, était porteuse, en 2018, à l'élection, c'était
de dire : En prendre moins, mais en prendre soin. C'était fort de sens, parce que l'objectif, c'était de dire :
Oui, quand on vous accueille, vous avez les mêmes droits, les mêmes
responsabilités, les mêmes droits que nous. On veut que vous appreniez le
français, on veut que vous veniez participer
économiquement, socialement, communautairement à notre Québec. Mais, pour ce
faire, il faut nécessairement avoir cette capacité d'accueil.
Puis, dans
les premières années, quand je suis arrivé ici, il y avait un discours qui
était très, très fort et il est encore très
fort, du milieu des affaires, que je ne nie pas que c'est une réalité : le
besoin d'accueillir des immigrants pour combler des emplois, de qualité,
tantôt, mais, parfois, c'est des emplois qui peuvent être des emplois un peu
de... je vais dire, là, je ne veux pas dénigrer aucun emploi, parce qu'on a
besoin de tous les emplois, mais, des fois, c'est des emplois plus de base au
salaire minimum. On en a besoin, de ces gens-là aussi, pour combler les postes.
Puis je comprends que c'est difficile pour certains entrepreneurs. Puis pour
les entreprises, c'est : Amenez-en, des immigrants, on en a besoin, parce
qu'on a des postes à combler.
Bon, il faut le mettre dans la balance, dans la
réflexion, c'est certain. Mais, Mme la Présidente, on ne peut pas prendre qu'un
seul élément dans une réflexion, puis mettre le microscope, là, puis le
regarder à la loupe, là, c'est ça qui compte, il n'y a rien d'autre qui compte,
les emplois, les emplois, les emplois. Oui, ça fait partie de la réflexion, puis c'est pour ça que ça en prend, des personnes
immigrantes, puis un nombre important, quand même, mais il y a d'autres
éléments à tenir en compte.
On parle de la crise du logement. Est-ce que ce
n'est que la faute des immigrants? Bien non, parce que j'entends cette forme de
démagogie là à l'intérieur : Ils disent que c'est toute la faute des
immigrants. Personne n'a dit ça. Mais de nier le fait que d'accueillir
200 000, 300 000, 400 000 personnes en deux ans, que ça n'a
pas d'impact sur le parc immobilier, c'est d'être dans l'autre extrême, là.
Donc, d'un
côté, il faut être capable de les construire, ces logements-là. Ça coûte cher,
construire des logements. Est-ce qu'il y a des députés ici qui ont fait
des rénovations chez eux dans la dernière année et demie? Moi, j'ai refait ma salle de bains. Je m'étais fait un budget, là, je suis
tombé un peu en bas de ma chaise quand j'ai vu le prix des matériaux, là. Tu
sais, je ne suis pas manuel bien, bien, je l'avoue, il faut que je paie des ressources
humaines. Les prix ont monté, hein, il n'y a plus 15 ans. Tabarouette!
Quand j'avais refait ma salle de bain, il y a 15 ans, ça faisait dur.
C'est fois trois, Mme la Présidente, dans mon cas. Ça fait que, quand tu
construis des logements, il faut que tu aies la capacité financière de les
construire. Il faut que le privé soit motivé à construire ces logements-là.
Mme la Présidente, le patronat demande d'avoir
beaucoup, beaucoup, beaucoup et, je l'ai-tu dit, beaucoup de personnes
immigrantes, mais je tiens à vous dire que, ces enfants-là des personnes
immigrantes, on va devoir les éduquer, on va devoir leur offrir des places en
garderie, CPE, garderie privée, subventionnée ou non subventionnée, il va
falloir leur trouver des écoles, des classes. Pire que ça, c'est rare que
des... Oui, oui, il faut construire. En plus, il faut probablement construire
des bouches de métro de plus ou agrandir, des fois, peut-être, ajouter des
autobus.
Vous voyez... vous me voyez venir, Mme la
Présidente. D'un côté, il y a le patronat qui a besoin de plus de ressources
humaines, et j'en conviens, mais le fait d'augmenter une population de façon
très rapide ont des impacts sur à peu près toutes les sphères de la vie :
éducation, la santé, la petite enfance, les transports, les logements.
Probablement, nécessairement, qu'on pourrait parler de justice, de sécurité
publique. C'est normal, plus qu'il y a de monde, plus qu'il y a des possibilités
d'avoir des impacts. Mais ça, qui qui se ramasse avec le défi de régler le
problème? Bien, c'est pas mal toujours le même, hein, c'est le payeur de taxes
via son gouvernement. Ça fait que...
Est-ce qu'il y a des députés ici qui se font
demander plus de places en garderie? Est-ce qu'il y a des députés qui se font
demander des nouvelles classes, des nouvelles écoles? Est-ce qu'il y a des
députés qui se disent : Aïe! mon hôpital,
on a de la misère à accueillir tout le monde? Ce n'est pas que la faute des
personnes immigrantes. Il peut y avoir plein
de facteurs. Il y a plus de... il y a des séparations, il y a des gens... il y
a besoin de deux appartements, il peut y avoir des déplacements
populationnels d'une région vers une autre. Je sais que votre région, Mme la
Présidente, est fort attirante pour les
personnes qui veulent aller vivre par chez vous, mais ça amène des défis dans
la Rive-Nord de Montréal.
Bien, c'est ça. Ça fait que ça, ce que ça veut
dire, c'est que le Québec de 2025 fait face à tous ces défis-là. Et, quand le
premier ministre nous dit que l'immigration est un enjeu et qu'on laisse
supposer qu'il y aurait une intolérance liée
à l'accueil des immigrants permanents — ça,
c'est une chose — temporaires,
pour nos universités qui veulent avoir probablement beaucoup
d'étudiants, parce que c'est lucratif pour les universités, ça les finance,
pour combler des besoins en main-d'oeuvre,
que je ne nie pas, Mme la Présidente, je sais qu'ils sont réels... mais, quand
le premier ministre dit : Regardez, là, première étape, là, on va
se concentrer sur Montréal puis Laval, on va essayer de réduire ça, là, je pense que le premier ministre est à la bonne
place. Il ne faut pas faire du mur-à-mur, puis ce que j'apprécie dans le discours
du premier ministre, c'est qu'il n'y a pas de mur-à-mur. Il y a des... Il peut
y avoir un besoin différent en Beauce, dans la
région de Lotbinière, dans la région de Bellechasse, que Laval. Ça fait que ça
vous donne une idée, Mme la Présidente.
Puis, juste vous dire que le Québec, là, en
matière de... en matière, disons, de demandeurs d'asile, aussi, qui est un
élément de l'immigration... J'ai parlé, tantôt, de réunification familiale,
d'immigration permanente, il y a aussi les
demandeurs d'asile. On ne peut pas blâmer une personne de l'extérieur de
vouloir venir vivre au Québec, parce que la qualité de vie ici est exceptionnelle, mais le Québec, qui représente
grosso modo, bon an mal an, environ 22 %, 23 %... 21 % de la
population canadienne — je
pense, c'est 22 %, le vrai chiffre — bien,
on a reçu, dans les trois dernières années, Mme la Présidente, 2022,
64,1 % de tous les demandeurs d'asile du Canada; en 2023, 45,5 %;
puis, en 2024, 33,3 %. Ça fait longtemps qu'on a dépassé notre capacité
d'accueil, Mme la Présidente.
Et, en ce sens, et je vais conclure en vous
disant ceci, Mme la Présidente, je suis convaincu que le premier ministre,
quand il nous parle d'économie et du portefeuille des Québécois, quand il nous
parle de l'efficacité de l'État, quand il nous parle de la sécurité, de la loi
et l'ordre, et surtout pour moi, qui ai travaillé sur le volet de l'identité,
je considère que le premier ministre, et
l'équipe gouvernementale, est à la bonne place et fera ce qui est nécessaire
pour aider la qualité de vie de toutes les Québécoises et tous les
Québécois. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
• (17 heures) •
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Maintenant,
nous poursuivons le débat sur le discours d'ouverture avec Mme la
députée des Mille-Îles.
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Alors, vous comprendrez que je ne partage pas du tout
l'enthousiasme du député de Chauveau. Le discours du premier ministre hier, en
fait... et, je pense, je suis loin d'être la
seule à avoir noté qu'il y avait un très, très grand absent, qui est
l'habitation. Il n'y a pas eu un seul mot sur l'habitation. Le député de Chauveau, auparavant, a parlé, lui,
d'habitation, de la pression sur l'habitation, mais, étonnamment, lui, le premier
ministre, a complètement évacué cette situation. Mais en fait ce n'est pas
vraiment étonnant parce qu'il a passé tout
son premier mandat à nier qu'il y avait une crise du logement. Pourtant, elle
était bien réelle, et l'opposition officielle lui faisait... lui
rappelait à tous les jours, mais il le niait.
Et ce faisant, ce premier mandat à nier la crise
du logement, bien, a plutôt contribué à l'empirer, en ne prévoyant aucune action pour corriger le tir. Et il est
arrivé ce qui est arrivé, et depuis 2022, bien, la situation, elle est
catastrophique. Puis d'ailleurs il y a eu... ça a pris deux ans avant qu'il y
ait une ministre, en fait, qui se préoccupe de l'enjeu, elle est arrivée en 2022. Mais le temps qu'elle dépose une
stratégie, on était rendus en 2024, donc deux ans de plus. Donc, six ans de
mandat de la CAQ avant qu'on ait une stratégie québécoise en habitation. Et je
dois dire, Mme la Présidente, qu'elle était très mince, cette stratégie. J'ai
entendu la nouvelle ministre de l'Habitation mentionner qu'il y aurait un...
bientôt, là, une mise à jour puis... voir elle est rendue où, cette stratégie,
mais, bon, il n'y avait pas grand-chose dedans, donc il n'y aura pas
grand-chose à rapporter.
J'ai
aussi entendu la nouvelle ministre mentionner que les gens étaient contents, et
donc qu'il n'y en avait plus, d'enjeu en habitation, là, les gens, ils sont
contents. Mais je ne sais pas si elle a fait le tour des groupes qui étaient
ici hier, après le discours, parce que moi,
je n'ai pas entendu beaucoup de gens contents. Les groupes, tous les groupes
qui sont liés à l'habitation de près ou de loin étaient plutôt abasourdis du
fait que ça n'a fait aucune mention, l'habitation, dans le discours du
premier ministre. Le maire Marchand, Bruno Marchand, le maire de Québec, a
d'ailleurs dit tout haut ce que tout le monde pensait tout bas : «Les
villes se retrouvent seules au bat pour affronter ces enjeux.» C'est ce qu'il a
dit.
Et, en réaction à ça,
j'ai entendu la nouvelle ministre des Transports... pardon, la nouvelle ministre
des Affaires municipales, ancienne ministre des Transports, dire : Bien,
en fait, on n'a pas besoin de parler d'habitation, de nos actions parce que nos actions parlent
d'elles-mêmes. Malheureusement, je dois dire que les actions ne parlent pas
fort dans ce domaine. On vit une crise d'abordabilité inégalée. C'est
vraiment... ça s'est détérioré sous le gouvernement de la CAQ.
Et
cette crise de l'abordabilité, elle a des conséquences désastreuses, notamment
une hausse de l'itinérance sans précédent sous le gouvernement de la
CAQ. D'ailleurs, c'est aujourd'hui la principale raison des... ce que les gens
disent quand ils se retrouvent en situation d'itinérance, c'est le manque
d'accès à un logement abordable, la principale raison qui les mène à la rue. Et ça coûte cher, Mme la Présidente, cette
crise de l'itinérance : plus de 72 000 $ par année que
coûte une personne qui se retrouve en situation d'itinérance, en sécurité
publique, intervenants, tous les enjeux de santé mentale et santé aussi...
santé physique. 72 000 $ par année, ça, c'est plus que ce que ça
coûte que de loger une personne dans un logement social. Et en fait, quand une
personne est logée en logement social, bien, elle peut travailler, elle peut
contribuer à la société, faire du bénévolat. Donc, définitivement, on ne voit
pas, ici, l'avantage de ne pas se préoccuper de l'itinérance et de la crise du
logement parce que ça nous coûte plus cher, au bout du compte. Et je vais reprendre, encore une fois, les mots de Bruno
Marchand, parce que ça m'a touchée, la façon qu'il l'a dit, c'est :
«Lorsqu'on ne parle pas de logement et qu'on ne parle pas de logement social,
bien, il manque un pan de mur hyperimportant dans notre capacité de développer le Québec.» Parce que, oui,
c'est ça aussi, lorsqu'on investit en logement, bien, on développe le
Québec, ça, on l'oublie trop souvent, puis ça fait rouler notre économie.
Le premier ministre,
et d'ailleurs le député de Chauveau l'a mentionné juste avant moi, il a fait un
lien entre l'immigration et la crise du
logement, mais j'aimerais regarder les faits. Il a mentionné Montréal, Laval.
C'est les deux endroits où là c'est fou... moi, je suis députée à Laval,
mais là ça a l'air que c'est fou, là, l'immigration, là, ce n'est plus vivable,
à peu près, en écoutant le premier ministre,
mais c'est drôle parce que ce sont les endroits où on retrouve les plus hauts
taux d'inoccupation au Québec. Donc, à Montréal, c'est... là,
actuellement, on a dépassé... on est au-dessus du 2 % du taux d'inoccupation. Par contre, dans les régions où on
envoie le moins d'immigration, là, on va à l'autre bout de la Gaspésie,
le plus loin possible, c'est là qu'il y a les plus grands taux... les plus
faibles taux d'inoccupation, là, on a du 0 % à Gaspé.
Un
exemple, j'étais à la fédération... la FQM, la Fédération québécoise des municipalités, à leur congrès vendredi dernier, et je peux vous dire que c'était sur
toutes les lèvres des préfets et des maires des régions les plus éloignées,
et ils voulaient plus d'immigrants, mais il manquait déjà de logements. Ils
n'en ont pas, d'immigrants, dans ces coins-là, mais ils en voulaient, par ailleurs. Et donc l'enjeu, ce n'est pas les
immigrants, ici, c'est qu'il ne s'est pas construit assez de logements
alors que la population est quand même en croissance.
Le premier ministre a
dit qu'aucun gouvernement n'en a fait autant, mais, soyons clairs, sans le
fédéral, il ne se serait à peu près rien fait au Québec dans les sept dernières
années. Toutes les ententes, tout l'argent que le Québec a mis, il y a de l'argent qui est venu du fédéral.
Dans le passé, je dois dire, les gouvernements précédents ont agi sans le
fédéral. Alors, imaginez l'argent qu'on
aurait pu... comment on aurait pu en faire si on avait eu la même... le même
apport que le gouvernement de la CAQ a eu de la part du fédéral.
Je dois dire que
c'est sous la CAQ que l'accès à la propriété a le plus reculé, la première fois
en 50 ans. Il faut le faire. En 50 ans, ça avait toujours augmenté,
le taux de propriété, et, pour la première fois, ça a reculé. Mais c'est normal
parce que, depuis deux ans, il ne se construit que du logement locatif. C'est
juste ça qui se construit ou presque. Un
exemple, à Laval, pendant 18 mois, il y a eu aucune autre construction que
du logement locatif pendant 18 mois. Bien, pendant ce temps-là, nos
jeunes n'ont aucune option pour... n'ont pas d'option, là, pour devenir
propriétaires, et, même s'ils trouvent une propriété, bien, malheureusement,
l'inflation a été telle qu'ils peuvent difficilement la payer ou même mettre la mise de fonds. D'ailleurs, le tiers des
nouveaux propriétaires dépendent de leurs parents pour la mise de fonds.
On en est rendus là.
Je vais aussi vous
parler de productivité dans le domaine de la construction parce que c'est un
enjeu. Quand je vous parle que les coûts ont
augmenté, bien, la productivité, le gouvernement n'a fait aucun effort pour
l'améliorer. Et mon collègue qui est
le... mon collègue qui est juste derrière moi, de Marguerite-Bourgeoys, voilà, parle souvent de productivité au niveau de l'économie,
c'est catastrophique avec la CAQ. Bien, c'est la même chose en construction.
Et, lorsqu'on se compare, par exemple, avec
l'Ontario — le
premier ministre aime ça se comparer avec l'Ontario — bien,
c'est toujours plus long de construire une maison au Québec qu'en Ontario, et
récemment, ça, c'est tout récent, là, des chiffres tout frais. bien, on a constaté que les coûts...
l'augmentation des coûts de la construction... augmentait deux fois plus vite
au Québec qu'en Ontario. Ce n'est pas normal. Ce n'est pas normal. Et
qu'est-ce que le gouvernement fait? Rien.
Et maintenant on peut
parler de la main-d'oeuvre, hein? J'ai entendu le député de Chauveau
mentionner, ah! que ça prend des logements s'il y a des immigrants. Bien, j'ai
une mauvaise nouvelle pour lui, mais ça prend aussi des immigrants pour
construire des logements parce que 25 % des travailleurs de la
construction vont prendre... les travailleurs de la construction actuels vont
prendre leur retraite d'ici 10 ans, 25 %, et on ajoute à l'équation
le fait qu'Hydro-Québec compte embaucher 35 000 travailleurs pour ses
chantiers. Donc, qui va rester pour construire les logements dans le futur? Il est essentiel qu'il y ait de la
productivité, mais aussi essentiel qu'on pense à de la main-d'oeuvre
immigrante pour ces logements-là.
• (17 h 10) •
Je vais souligner, en
terminant, le côté d'habitation, qu'il y a des milliers d'unités, actuellement,
qui sont bloquées, des milliers, c'est 36 000 unités, exactement, qui
sont bloquées partout au Québec parce qu'il y a un manque de capacité des
usines d'eaux usées et des usines d'eau potable des municipalités. Que fait le
gouvernement pour ça? Malheureusement, c'est un autre échec.
Maintenant, un autre absent du discours du
premier ministre hier, ça a été l'environnement. Bon, d'abord, on a un nouveau
ministre, hein, qui nous a parlé... en parlant du troisième lien, il nous a
dit : Lâchez-moi avec les GES. Bien,
ça, c'est loin d'être rassurant, je dois dire, Mme la Présidente, pour
l'analyse environnementale qui est actuellement en cours pour le
troisième lien. Comment le ministre va-t-il s'assurer de l'impartialité de son
ministère quand son parti pris à lui est déjà aussi évident?
Un autre exemple qui démontre à quel point
l'environnement est relégué au dernier rang des priorités de ce gouvernement...
notes, et là écoutez celle-là, il n'y a eu aucune nomination d'adjoint
parlementaire en environnement, aucun.
Pourtant, le gouvernement a nommé trois adjoints, trois adjoints parlementaires
au ministre de la Cybersécurité et du Numérique,
trois adjoints : le député de La Peltrie, la députée de Fabre pour le
volet sécurité et la députée de Huntingdon pour le volet transition numérique. Trois
pour un ministère, mais aucun pour le ministère de l'Environnement. Je pense
que c'est très, très parlant.
Et pourtant
les enjeux environnementaux nous frappent de plein fouet. Je peux parler des
changements climatiques, des feux de
forêt dévastateurs, tempêtes, débit l'année passée, sécheresse. Nos nappes
phréatiques manquent d'eau, on a eu... on a manqué d'eau cet été. Les
réserves d'Hydro-Québec sont à sec, elles n'ont jamais été aussi basses que
cette année. Et, pendant ce temps-là, on ne sait pas, on ne sait pas ce que le gouvernement,
ce que le ministre compte faire pour s'assurer que tous les Québécois aient
accès à de l'eau, à l'eau.
L'eau, c'est la vie, Mme la Présidente. Et, même
lorsqu'on a de l'eau disponible, bien souvent on constate qu'elle est contaminée, notamment aux contaminants
éternels, les PFAS. J'ai d'ailleurs dû... J'ai déposé, l'année passée...
bien, en fait, la session dernière, j'ai déposé un projet de loi pour qu'on
fasse le portrait de la contamination aux PFAS dans nos sources d'eau potable parce que le gouvernement ne faisait
rien. Donc, j'invite le nouveau ministre à regarder mon projet de loi. C'est une question de santé
publique. On ne peut pas se permettre qu'il y ait une augmentation de taux de cancers.
Encore une fois, c'est une question économique. Si on ne prévient pas, ça va
nous coûter plus cher.
Ensuite, je
lui offre aussi ma collaboration dans le dossier des zones inondables.
Malheureusement, son ministère semble toujours persuadé que les nouvelles
cartes n'ont aucun impact sur les valeurs foncières des propriétés touchées.
C'est totalement faux, mais je suis prête à en discuter avec lui.
Une voix : ...
Mme Dufour : Je ne parle pas du
ministre, je parle d'une affirmation...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Oui. Alors, M. le leader du gouvernement, vous voulez faire un appel au
règlement? Lequel?
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Alors, merci. Alors, je pense que Mme la députée ne parlait pas de...
elle ne mettait pas en cause la parole du ministre. Alors, vous pouvez
poursuivre, avec prudence.
Mme Dufour : Tout à fait. Puis,
au contraire, j'invite le ministre à en discuter avec moi, ça va faire plaisir.
J'ai été au premier front des inondations de
2017, 2019 à Laval. Je pourrai lui parler des impacts sur les valeurs
foncières, ça me fera plaisir.
Et là, bien, quand je pense au bilan de la CAQ, parce
que, là, on est rendus... on parle de bilan aussi, on est dans la huitième année de ce gouvernement, bien, Northvolt et
Stablex, bien, ce sont les cas les
plus notoires qui me viennent en tête.
Stablex, un
petit rappel, c'est une attaque frontale à l'autonomie municipale qu'on a vécue
pour enfouir des déchets dangereux
provenant en partie des États-Unis. Pourtant, il y avait une solution
alternative qui existait, mais le gouvernement a préféré s'aplaventrir
devant une entreprise étrangère. Ça, ça a été extrêmement déplorable et ça
s'est tout fait, ça, en bâillon.
Et, quand je
regarde le bilan de la gestion des matières résiduelles dangereuses,
malheureusement, j'aurais aimé qu'on en fasse, justement, un portrait.
J'ai demandé au ministre... à l'ancien ministre de l'Environnement de faire un
portrait, ce qu'il a refusé. Alors, la CMM, la Communauté métropolitaine de
Montréal, a été obligée d'agir en lieu du ministère de l'Environnement, mais
elle le fait pour la région métropolitaine. Alors, j'invite le nouveau ministre
de l'Environnement à regarder pour faire ce portrait pour l'ensemble du Québec,
il en va de notre... de la qualité de notre environnement,
parce que des déchets dangereux, ça peut nous coûter très, très cher
collectivement, en contamination, en santé humaine aussi et, évidemment,
notre biodiversité.
Et, quand je parle de Northvolt, bien, je ne
peux pas m'empêcher de faire le parallèle que le premier ministre a promis d'accélérer les projets. Il a parlé du
projet de loi Q-5, qu'il faudra voir, qui serait l'équivalent du C-5, qui
est... En tout cas, il existait un projet de loi... il existait déjà
une loi pour accélérer les projets, mais ce fameux Q-5 là, quand j'entends
ça, lui, il a dit : Bien, c'est parce
que les délais sont trop longs en environnement. Pourtant, on a vu ce qui
arrivait quand on escamotait les processus. Avec Northvolt, ça a été un
très bon banc d'essai, là. Ça a été segmenté en morceaux, l'analyse
environnementale, puis ce que ça a fait, bien, c'est qu'on a autorisé la
destruction de milieux naturels avant même
que le projet se soit classifié pour... financièrement, puis la faillite est
arrivée. Il n'y a eu aucun plan de compensation de réalisé, hein, parce
qu'ils ont fait faillite avant même que le plan de compensation soit fait, et
on se retrouve aujourd'hui avec des milieux naturels détruits mais non
compensés, et on ne sait pas qui va en être imputable. Ça fait deux ou trois
fois que je pose la question sur les réseaux sociaux : Qui va être
imputable de cette destruction-là et la compenser?
Parce qu'on est signataires... et ça, c'est l'ancien ministre de
l'Environnement qui a signé l'accord Kunming-Montréal sur la
biodiversité, il s'est engagé, il devrait y avoir une compensation.
Alors, je termine en posant la question :
Pourquoi est-ce qu'on devrait croire le gouvernement, hein, qu'il va réaliser
en quelques mois ce qu'il n'a pas fait en sept ans? Il a parlé, là, des délais
environnementaux, mais on a passé tout
l'hiver et le printemps derniers à revoir les lois environnementales. Ça aurait
été une bonne occasion de réduire les délais, mais ça n'a pas été fait,
il y a quelques mois à peine. Alors, pourquoi, dans la dernière année, après
sept ans, on devrait voir ça? Je serais très surprise qu'on voie des résultats
tangibles en si peu de temps.
Donc, je réitère qu'on est rendus dans la
huitième année de la Coalition avenir Québec. Malheureusement, les Québécois,
je ne crois pas qu'ils en ont pour leur argent.
Motion formulant un grief
Et je vais maintenant déposer, Mme la
Présidente, à cet effet, une motion de grief :
«Que
l'Assemblée nationale déplore que le discours d'ouverture du premier ministre
n'ait pas fait de l'habitation une priorité dans le contexte que le
Québec traverse toujours une crise du logement.»
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Votre motion est déposée sous réserve de sa recevabilité.
Alors, merci.
Maintenant,
nous poursuivons le débat du discours
d'ouverture avec M. le député de
Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Guillaume Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Le premier ministre a parlé de ses priorités,
hier, dans son discours, de ce qu'il va faire avec son parti dans sa dernière
année. Mais après avoir fait un remaniement qui n'était rien d'autre,
finalement, qu'un rebrassage des mêmes cartes qu'on avait devant nous depuis
sept ans, il rebrasse les mêmes vieilles idées, cette fois-ci, avec une
tentative de virage à droite assumé. C'est ça qu'on a eu hier. Le PM a décidé
de se donner ou de se trouver des nouvelles cibles pour détourner l'attention
des Québécois et des Québécoises de
l'incapacité de son gouvernement à gérer convenablement le Québec, ni plus ni
moins.
Il nous
parle, là, et il a fait grand bruit de ça, d'assaut d'islamisme radical,
quoiqu'il est incapable de nous donner la définition ou les exemples de
ça. Et moi, je lui réponds que ce qui me préoccupe réellement, Mme la
Présidente, là, ce qui me préoccupe mille fois plus que ça, ce qui me
préoccupe mille fois plus que les gens qui prient dans la rue, Mme la
Présidente, c'est les gens qui dorment dans la rue, puis ça, je n'ai rien
entendu là-dessus, je n'ai rien entendu sur la crise de l'itinérance.
Il nous dit qu'il veut être le parti de
l'économie. Bien oui, le parti du gaspillage dans Northvolt, le parti du gaspillage dans SAAQclic, le parti du gaspillage
dans Taiga, dans Lion, et nommez les autres. Le parti du gaspillage de
l'économie, ça devrait être ça, le slogan du gouvernement, Mme la
Présidente. À l'entendre, on croirait que le premier ministre pense que
l'argent pousse dans les arbres. Et surtout, avec son 13 milliards de
déficit, il n'y a aucune leçon à donner, de
l'autre côté de la banquette. C'est vous qui pensez que l'argent pousse dans
les arbres. C'est vous qui faites les déficits records, historiques du Québec.
C'est vous qui devriez être gênés de votre bilan, à la place de faire d'autres
choses...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Excusez-moi,
mais, M. le député, je vous rappelle que vous devez vous adresser à moi, à la
présidence.
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Juste un instant. Alors, vous
devrez vous adresser à la présidence et non pas aux collègues en face.
Merci. Vous pouvez poursuivre.
• (17 h 20) •
M. Cliche-Rivard : ...intervention
au règlement aussi, Mme la Présidente, au sens de l'article 36.
Moi, j'entends beaucoup de choses, puis des commentaires qui me sont directement adressés, de l'autre côté de la banquette, donc je vous demanderais
de faire respecter le décorum des deux côtés.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
n'ai pas entendu de commentaire, honnêtement, j'étais trop concentrée sur votre
discours, M. le député. Alors, vous pouvez poursuivre.
M. Cliche-Rivard : ...d'être
concentrée, Mme la Présidente, j'aimerais ça pouvoir en dire autant de l'autre
côté.
Même avec
l'éducation, qui devait être la priorité du gouvernement, Mme la
Présidente, c'est coupure, après coupure, après volte-face, après coupure. On a
décidé, de l'autre côté, que la priorité, après avoir gaspillé des centaines de millions dans les fonds publics, c'était de couper des
centaines de millions dans les services éducatifs, dans les services aux
élèves, dans les services publics. Puis finalement on a... on s'est bien rendu
compte, au bout de quelques semaines, que ça
n'avait pas de bon sens et, finalement, on a décidé de reculer. Puis là, encore
une fois, la rentrée scolaire, ça a été le chaos total à cause de ça, et
la ministre de l'Éducation, la nouvelle ministre de l'Éducation a été obligée
de remettre la pâte à dents dans le tube en
ce début de rentrée en raison du rétropédalage de son ministre. C'est ça, le
bilan du gouvernement.
En justice, le
gouvernement nous parle de loi et l'ordre comme si c'était soudainement sa
nouvelle priorité. Qu'est-ce qu'on n'apprend pas ce matin? Des coupes auprès
des procureurs de la couronne, les mêmes procureurs qui sont supposés amener les dossiers à procès, qui sont supposés aller
chercher des condamnations, qui sont supposés soutenir le travail des
policiers.
Alors, c'est toujours
ça, du côté du gouvernement : on parle fort, mais les bottines ne suivent
pas les babines. Puis, quand on voit que la
CAQ, avec ses supposés dossiers prioritaires... bien, j'ai de la misère à voir
qu'est-ce qu'ils vont faire sur les
dossiers qui, pour eux, ne le sont pas. Les dossiers qui comptent vraiment pour
les Québécois et les Québécoises, là, le premier ministre, hier, n'en a
pas parlé.
Aujourd'hui, puis je
reviendrai là-dessus tantôt, Mme la Présidente, je vais déposer une motion de
grief parce que la CAQ refuse de s'attaquer aux problèmes qui préoccupent
réellement les Québécois et les Québécoises, comme la crise du logement, la crise de l'itinérance, la crise du coût de la
vie et l'effritement du filet social. Le premier ministre ne veut pas
parler des vraies affaires parce qu'il a peur de son bilan. Mes collègues et
moi, je peux vous le confirmer, qu'on n'a pas peur d'adresser ces enjeux-là
ici, à l'Assemblée nationale, puis qu'on va les amener au quotidien.
Le logement, j'ai
quelques collègues qui en parlent et je vois, de l'autre côté, qu'on essaie de
rattraper le discours du premier ministre, qui n'en parlait pas, mais il est
trop peu, trop tard. Le premier ministre, lui, il n'en a pas parlé, du
logement. Se loger, ça coûte cher, ça coûte de plus en plus cher aux Québécois
et aux Québécoises. Payer le loyer, là, c'est ce qui prend la plus grosse part
dans le budget des Québécois et des Québécoises. Je n'ai rien entendu là-dessus
de l'autre côté pendant le discours du premier ministre.
La hausse des loyers,
l'indice de hausse de loyer était à 6 % cette année, Mme la Présidente.
Les salaires n'ont pas monté de 6 %. Je n'ai pas entendu le premier
ministre sur ce qui cause le plus gros poste de dépenses des Québécois et des Québécoises, des gens ordinaires : se
loger. Le loyer est trop cher pour les gens qui veulent déménager, ils ne sont
pas capables de déménager. Des logements abordables, des logements
vacants, il n'y en a pas, c'est une denrée rare.
Alors, les Québécois
ne sont pas capables de se loger dignement, mais ça, ce n'est pas une priorité
du premier ministre. Puis ce n'est pas faute
de lui avoir proposé des propositions puis des solutions, Mme la Présidente. On
en a fait, des propositions, plus qu'une autre, mais elles ne sont pas
retenues, de l'autre côté. J'en ai parlé pas plus tard que la semaine dernière, des logements barricadés, des
édifices barricadés à Montréal. On a fait un point de presse, mes collègues
et moi, pour leur demander, au gouvernement,
de mettre de la pression pour qu'on puisse enfin éviter ces buildings-là qui
pourrissent la vue dans nos quartiers, qui,
malheureusement, sont là depuis des décennies, des logements abandonnés, des
logements barricadés. Mais, non, pour l'instant, je n'entends rien.
On a fait des
propositions solidaires, le dossier des HLM. Là-dessus, on a une belle
ouverture, je remercie le gouvernement, je
remercie la ministre, mais, pour le reste, les solutions tardent à venir. Les
familles québécoises, là, qui n'arrivent pas à se loger, ils auraient
voulu que le premier ministre fasse du logement sa priorité, mais on n'a rien
entendu là-dessus, Mme la Présidente.
L'itinérance, partout
au Québec, ça fait longtemps, là, que ça dépasse Montréal, là. Bien sûr que nos
quartiers... Saint-Henri—Sainte-Anne, Sainte-Marie—Saint-Jacques, Hochelaga-Maisonneuve, bien sûr que ce sont les quartiers dans l'épicentre, mais on nous parle d'itinérance,
maintenant, à Gatineau, on nous parle d'itinérance partout au Québec, à
Rimouski, on nous parle
d'itinérance... on nous parle d'itinérance, évidemment, à Québec, on nous parle
d'itinérance partout au Québec, partout sauf dans la bouche du premier
ministre.
L'hiver s'en vient,
là, ce ne sera pas trop long. Il fait froid, hein, à Québec aujourd'hui. Il va
faire encore plus froid dans les prochaines
semaines, puis les gens, ils vont passer l'hiver à la rue. Il y a des gens qui
vont passer l'hiver à la rue, mais ça, le premier ministre n'a rien dit
là-dessus. Ça, ça devrait être une priorité du premier ministre. L'itinérance
est en hausse de 260 % en Outaouais, Mme la Présidente, 98 % en
Montérégie, 109 % dans les Laurentides. On est rendu qu'au Québec on est à deux badlucks près de se retrouver à la rue.
C'est ça que les groupes nous disent. C'est ça que les gens nous disent.
Comment ça se fait qu'on
entend des histoires de travailleurs qui font du 9 à 5 mais qui vont
ensuite coucher dans leur char parce qu'ils n'ont nulle part à dormir? Ça n'a
pas de bon sens, ça, en 2025, au Québec. Comment ça se fait que ça, ce n'était
pas une priorité du premier ministre? C'est ça que j'aurais voulu entendre dans
son discours, Mme la Présidente. J'aurais
voulu entendre qu'il y a plus d'argent qui va être donné aux ressources en
refuge, qu'il y aura plus de lits, qu'il y aura plus d'espaces, que
personne ne va dormir dans la rue, que tout le monde va pouvoir aspirer à un logement de transition, ou à un logement tout
court, ou à un logement social, mais, non, on n'a rien entendu là-dessus.
Puis, pendant ce
temps-là, ce sont nos quartiers qui souffrent parce que la cohabitation, elle
n'est pas facile, parce qu'il y a plus qu'il y a
de monde à la sortie de nos métros puis plus qu'il y a de monde qui sont
dans nos quartiers à espérer trouver un toit puis à espérer trouver une
place au chaud, bien, plus que c'est difficile, la cohabitation dans les parcs, dans les rues et plus que notre filet
social, plus que notre solidarité s'effritent. Le premier ministre aurait dû en
parler, de ça. C'est en donnant plus de ressources, c'est en ouvrant
plus de lits, c'est en ouvrant plus de logements sociaux qu'on va s'en sortir,
de la crise de l'itinérance, mais, non, ça, ce n'était pas une priorité de la
part du premier ministre. Les gens qui dorment dans la rue, les gens qui vivent
dans la rue, ce n'était pas une priorité du premier ministre.
Les services sociaux, je n'ai rien entendu sur
les services sociaux. L'année dernière, on a connu la pire crise de la DPJ de
l'histoire. La directrice nationale de la DPJ a même dû démissionner, aucun mot
sur la crise, aucun... aucune mesure pour les jeunes, les
jeunes les plus vulnérables, les jeunes qui devraient être protégés par l'État.
Les signalements sont en hausse, et les
délais d'attente sont de plus en plus longs. Il n'y a pas assez de places pour
les enfants dans le besoin. Il n'y a tellement pas assez de places qu'astheure
on les envoie dans les maisons pour aînés, des endroits qui ne sont pas
du tout adaptés pour eux, Mme la Présidente.
Il manque
tellement de ressources que les travailleuses sont à bout de souffle et elles
sont parfois à risque. Il y a trois semaines, on a eu l'histoire
terrible d'une intervenante à Joliette qui a été victime d'une tentative de
meurtre. C'est absolument abominable. On a besoin de ressources. Ça fait plus
d'un an et demi, Mme la Présidente, qu'on n'a rien entendu sur l'avancement des
travaux du rapport Laurent. Les enfants vulnérables, ça devait être une priorité
du premier ministre. Encore une fois, hier,
je n'ai absolument rien entendu sur le sujet dans la déclaration du premier
ministre.
L'immigration, ça, c'est un gros sujet pour la
CAQ, Mme la Présidente. C'est très facile, très facile, de parler des immigrants
quand on veut trouver un coupable plutôt que d'assumer ses responsabilités et
ses échecs. Au Québec, avec la CAQ, l'immigration, c'est le bouc émissaire de
tout et son contraire. Lorsqu'ils trouvent un problème ou même lorsqu'ils en
imaginent un, c'est toujours de la faute de l'immigration.
Blâmer l'immigration pour le fait que les
services publics ne sont pas capables de répondre aux besoins de la population
alors que c'est ces mêmes immigrants là qui assurent, pour la plupart, beaucoup
de nos services publics... Combien d'immigrants dans nos CPE? Combien
d'immigrants dans notre réseau scolaire? Combien d'immigrants dans nos services sociaux? Ça, la CAQ n'en parle
jamais, ça ne les intéresse pas. Ils préfèrent parler de la pression sur le système
public. D'ailleurs, excellent papier du Devoir, aujourd'hui, qui
débusque de A à Z tous les arguments dans le milieu scolaire puis la pression
que le gouvernement essaie de nous faire avaler.
L'immigration qu'on blâme aujourd'hui, là, c'est
celle qu'on a nous-mêmes recrutée, que le gouvernement a recrutée à grands
coups de millions puis de missions un peu partout à l'étranger, qui continue de
le faire, d'ailleurs. Les missions à l'étranger continuent malgré que le
gouvernement clame haut et fort que la capacité d'accueil a été dépassée. La
population mérite qu'on lui donne l'heure juste et la population mérite
qu'enfin le gouvernement soit capable de chiffrer qu'est-ce que ça veut dire et
où est-ce qu'elle est, la balise sur la capacité d'accueil, parce qu'après sept
ans à nous parler de la capacité d'accueil le gouvernement a été incapable d'en
définir les critères, incapable de qu'est-ce que ça veut dire par région, dans
les services, puis à combien elle s'établissait. Par contre, c'est très facile
de dire qu'elle est dépassée quand on n'a aucune cible, aucun chiffre puis
aucun critère.
Il y a des vraies personnes, Mme la Présidente,
derrière les slogans politiques, il y a des vraies gens qui sont affectés,
actuellement, par la crise de la réunification familiale. C'est trois à quatre
ans, actuellement, pour des époux québécois, pour que leur conjoint, leur
conjointe et leurs enfants puissent venir les rejoindre au Québec. On n'a
jamais vu ça dans l'histoire du Québec.
Jamais ça n'a pris trois, quatre ans, le temps d'un mandat au complet, là, puis
de le finir, pour que le conjoint ou
la conjointe d'une personne puisse venir la rejoindre au Québec. Ce n'est
jamais arrivé. C'est une crise énorme, puis ça, ça n'intéresse pas le
gouvernement.
• (17 h 30) •
Nos programmes
économiques, comme le Programme de
l'expérience québécoise, sur la base
de nos diplômés, de nos chercheurs du deuxième cycle, des établissements
de région sont suspendus. Nos travailleurs étrangers temporaires qui se sont qualifiés puis qui ont appris le
français, eux aussi, leurs programmes sont suspendus. C'est ça, le bilan de la
CAQ.
Hier, on a plutôt brandi, puis c'est la seule
mention qu'on a faite, on a plutôt brandi la possibilité de couper l'aide
sociale aux demandeurs d'asile, aux gens reconnus comme étant protégés par des
conventions internationales comme étant les plus vulnérables. Vraiment? C'est
là qu'on est rendus, Mme la Présidente, de dire à des gens qu'on va leur couper
l'aide de dernier recours? Qu'est-ce qui va se passer si on fait ça? Il y a des
gens qui vont se retrouver à la rue. Puis où
est-ce qu'ils vont appliquer? Dans les refuges pour personnes itinérantes qui
n'intéressent pas le premier ministre? C'est quoi, la logique derrière
ça? Ça n'a aucun sens, Mme la Présidente.
Les femmes. Le premier ministre nous parle de
l'égalité hommes-femmes. Là, je le cite : «Le phénomène en montée au
Québec, celui des groupes politico-religieux qui s'attaquent à certaines de nos
valeurs communes comme la laïcité.» Selon lui, ces groupes «tentent par tous
les moyens d'imposer leurs valeurs, contester nos valeurs, et en particulier le
droit des femmes à l'égalité».
Si le premier ministre était vraiment intéressé
par l'égalité hommes-femmes, j'aurais aimé ça l'entendre sur la montée des
masculinistes de droite qui propagent des discours haineux puis misogynes
envers les femmes du Québec en prétendant que leur place doit revenir aux
cuisines puis aux chaumières. Moi, ce discours-là, il m'inquiète. Je n'ai
jamais vu le premier ministre parler de ça hier. J'aurais aimé ça qu'il me
parle du 14e féminicide, huitième en contexte de violence conjugale au Québec, qui fait en sorte que, même
aujourd'hui, il y a des articles sur des femmes qui ont perdu la vie, sur le fait qu'il n'y a pas de place en
ressources d'hébergement d'urgence pour ces femmes-là, sur le fait qu'on leur
répond non au téléphone. Comment ça se fait que je n'ai pas entendu parler de
ça de la part du premier ministre si l'égalité, la défense puis la protection
des femmes est si importante pour lui?
Comment ça se
fait qu'on ne finance pas adéquatement les maisons d'hébergement pour femmes
victimes, puis qui doivent retourner, finalement, à leur maison, proche de leur
agresseur 16 fois arrêté puis libéré, puis malheureusement il se passe ce qui se passe? C'est absolument
abominable. Comment ça se fait qu'on n'a pas entendu parler de ça dans le discours
du premier ministre?
Comment ça se
fait qu'on n'a pas entendu parler des coupes au DPCP, des procureurs qui sont
obligés de faire le choix entre une
agression qui serait moins grave puis une agression qui serait plus grave, sur
quel dossier il va poursuivre aujourd'hui parce qu'on coupe dans les
procureurs? Comment ça se fait qu'on n'a pas parlé de ça?
Si le premier ministre voulait vraiment être le
champion, le héros de l'égalité hommes-femmes, là, il réglerait aussi la
question d'équité salariale, qui traîne depuis plus de 10 ans, pour que
plus aucune femme au Québec ne doive prendre sa retraite
avant d'avoir reçu tout le salaire auquel elle a droit. C'est un débat qu'on a
mené plusieurs fois dans cette Chambre, puis ce n'est toujours pas réglé.
En conclusion, Mme la Présidente, de toute
évidence, le premier ministre s'entête avec ses priorités à remplir ses
objectifs. Il persiste avec les thèmes qui l'obsèdent : l'économie, mais
tout ce qu'on a vu à date, ce sont des fiascos économiques, l'efficacité de
l'État, mais tout ce qu'on a vu, ce sont des coupes dans les services publics,
l'identité, il bannit des pronoms au nom de la protection de la langue, alors
que nos artistes, eux, ont de la misère à faire vivre notre culture. En sécurité, on annonce une nouvelle
panoplie de mesures, mais il n'y aura pas de procureur pour les défendre puis
il n'y aura surtout pas de filet social en
prévention, ce qui nous permettrait d'épargner des millions de dollars en
répression. La CAQ, le premier
ministre, nous ont présenté leurs priorités, puis ça, ce ne sont pas les
priorités des Québécoises et des Québécois.
Puis nous, on va le rappeler, il l'a dit
lui-même, le premier ministre, à quelques reprises, c'est le retour de l'ADQ,
Mme la Présidente. Sauf que le Québec, là, en 2022, il n'a pas voté pour l'ADQ,
il n'a pas voté pour le programme de l'ADQ.
Personne n'a voté pour le programme de l'ADQ. Le ministre le réalise-t-il, ça,
que personne n'a voté pour son programme de droite?
Motion formulant un grief
Alors, pour tous ces motifs, Mme la Présidente,
je dépose la motion de grief suivante, en terminant :
«Que l'Assemblée nationale blâme le gouvernement
de la CAQ [qui refuse] de s'attaquer aux problèmes qui préoccupent réellement
les Québécoises et [les] Québécois comme la crise du logement et [la lutte à]
l'itinérance, la hausse du coût de la vie et l'effritement du filet social.»
Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Votre motion est déposée sous
réserve de sa recevabilité. Merci, M. le député. Maintenant, nous
poursuivons avec M. le député de René-Lévesque.
M. Yves Montigny
M. Montigny : Merci. Merci.
Salutations, Mme la Présidente. Ça fait plaisir aujourd'hui de prendre la
parole en lien, évidemment, avec le discours
de notre premier ministre. Mais, vous savez, depuis mon arrivée en poste, là,
en 2022, je me suis toujours assuré
de mettre de l'avant le caractère unique qui définit notre coin de pays chez
nous, la Côte-Nord, mais évidemment c'est en lien directement
avec les priorités du gouvernement, puis je vais commencer par celle du
développement économique.
Alors, le développement des projets économiques
liés à l'énergie, au secteur maritime, à la métallurgie, au secteur forestier,
au secteur... agroalimentaire, dis-je, sont extrêmement importants pour ma
circonscription, mais pour la région, mais pour l'ensemble du Québec aussi. Je
me suis engagé très rapidement, comme député, à développer l'économie de chez
nous avec l'ensemble de mes collègues, et on va réussir, Mme la Présidente. Nos
actions, nos priorités démontrent la volonté
de notre gouvernement de soutenir l'économie, notamment dans ma région de la
Côte-Nord, en soutenant les communautés industrialo-portuaires dans
l'axe du fleuve Saint-Laurent.
Vous savez, notre fleuve Saint-Laurent nous
permet d'avoir une grande voie navigable qui nous permet de développer l'économie du Québec, développer les
secteurs industrialo-portuaires dans toutes les régions du Québec qui
sont limitrophes au fleuve, mais aussi de créer des liens avec l'Europe. On le
sait, dans le contexte actuel, l'économie change, le contexte actuel change, on
doit développer nos secteurs... le secteur portuaire pour être capable aussi de
créer des liens avec les marchés européens. Et, dans ce sens-là, des
investissements importants ont eu lieu dans le territoire de la circonscription
de René-Lévesque. Oui, nos priorités, nos investissements permettent
d'accroître notre dynamisme économique, de
moderniser nos infrastructures, notamment les infrastructures portuaires, et de
créer des emplois bien payés.
Bien évidemment, lors de son discours, notre
premier ministre nous a parlé d'économie et du portefeuille. Nous souhaitons
déposer, évidemment, un projet de loi pour accélérer le déploiement des projets
économiques et énergétiques qui sont stratégiques pour le Québec. C'est une
très bonne chose, Mme la Présidente. Il faut être capables d'aller plus
rapidement pour développer notre économie, particulièrement dans une région
comme la mienne, parce que le contexte le demande. Les acteurs économiques des
régions du Québec nous le demandent d'accélérer et d'être capables de provoquer
des investissements privés, sur le territoire du Québec, qui permettront de
créer des emplois, dynamiser l'économie mais aussi l'économie des régions.
Alors, en ce sens, on va raccourcir les délais,
on va alléger, bien sûr, les processus, tout en gardant nos standards élevés,
Mme la Présidente. Bien oui, on va le faire en partenariat, évidemment, avec
les Premières Nations et les Inuits. Vous le savez, dès le début de mon
engagement politique, j'ai toujours tenu absolument à ce que les projets de
développement, sur le territoire de ma région, se fassent en collaboration avec
les Premières Nations. Je vais continuer en
ce sens. Les projets économiques qu'on travaille, on les fait en collaboration,
notamment, avec Essipit et la communauté de Pessamit.
Il est
essentiel d'aider les entreprises québécoises à prendre de l'expansion.
Plusieurs projets sont en développement actuellement sur le territoire
du Québec. Malgré le fait qu'on a un voisin au Sud qui nous donne ça dur, qui
nous donne ça dur, qui contribue à ralentir
les investissements privés, plusieurs projets sont en développement, notamment
dans ma circonscription, des projets importants, notamment pour
décarboner le secteur minier, toute la fosse du Labrador, un projet
important, pour être capables de développer cette industrie tout en diminuant
l'utilisation des hydrocarbures, notamment dans les explosifs pour le secteur
minier.
Pour contrer les effets de l'inflation qui fait
grimper le prix du logement et de l'épicerie, mon collègue, évidemment,
ministre des Finances travaille à identifier des moyens de soulager le
portefeuille des Québécoises et des Québécois qui souffrent actuellement, Mme
la Présidente, c'est vrai. Mais, en même temps, il faut travailler des actions
pour réussir à les aider et alléger, là, mettre de l'argent dans le
portefeuille puis alléger leurs dépenses. Nous devons être là pour les gens
vulnérables, Mme la Présidente.
• (17 h 40) •
Bien évidemment, je veux vous entretenir de
gestes concrets pour soutenir notre économie, parler de notre magnifique fleuve
Saint-Laurent, Mme la Présidente, la colonne vertébrale de notre grande nation.
Eh oui! Vous savez, chez moi, Baie-Comeau s'est développé, s'est développé
grâce au port de mer qui donnait accès au marché européen. Dans le contexte
actuel avec notre voisin américain, bien, les ports de mer de la Côte-Nord
existent, ces liens vers l'Europe existent. On travaille, comme gouvernement,
plusieurs de mes collègues travaillent pour renforcer nos liens avec l'Europe
et les pays de l'autre bord de l'Atlantique, évidemment, pour recréer cette
dynamique qu'il y avait avec les ports du Québec vers l'Europe. Et, ceci dit,
Baie-Comeau est capable de tirer son épingle du jeu. D'ailleurs, des investissements importants ont été faits au Port
de Baie-Comeau par notre gouvernement, et on va continuer à développer
ces marchés.
Le parc industriel Jean-Noël-Tessier, à Baie-Comeau,
est un parc industriel relié par le rail jusqu'au port de mer qui donne accès au marché de l'Europe
actuellement. Vous savez quoi, Mme la Présidente, actuellement à Baie-Comeau,
dans les silos à grains de Cargill Grain, on
peut faire à peu près, avec le grain qu'il y a, dans cette capacité de ces
silos-là, 1 milliard de pains,
Mme la Présidente. C'est ce qu'on fait, c'est qu'on prend le grain de l'Ouest,
on l'amène dans les silos, pour l'embarquer sur des bateaux plus gros
pour relier puis se diriger vers l'Europe. C'est ce type de développement qu'on
peut faire, notamment avec les minéraux critiques et stratégiques, pour être
capables de développer nos marchés avec l'Europe, et nous avons déjà les
installations, mais notre gouvernement y a cru. Il a investi 17,5 millions
sur la modernisation du Port de Baie-Comeau,
notamment un terminal qu'on appelle le Terminal n° 5,
et ça, c'est le gouvernement de la CAQ, Mme la présidence, qui l'a...
Mme la Présidente, qui l'a fait.
Clairement, depuis plusieurs années, avant même
mon élection comme député, les acteurs de la Manicouagan se sont mobilisés pour
faire de cette infrastructure portuaire un secteur essentiel à l'économie de la
Côte-Nord, mais tout le Québec en entier, Mme la Présidente. C'est un levier de
développement économique. Après avoir réussi, notamment avec un travail de
concertation locale, à créer un partenariat avec le port de Rotterdam suite au
transfert fédéral du port, le lien important s'est créé par une entente de
collaboration entre le Port de Baie-Comeau et le port de Rotterdam. Cette entente-là existe. Elle s'est
créée pendant le mandat du gouvernement de la CAQ, Mme la Présidente, et c'est comme ça qu'on développe l'économie du
Québec dans un contexte où c'est plus difficile d'avoir des liens commerciaux
avec les Américains. Évidemment, notre gouvernement a répondu présent, et
c'était le début d'une relation visionnaire entre le Port de Baie-Comeau et le
port de Rotterdam. Tout le Québec en profite.
Les investissements de 17,5 millions que je
parlais tout à l'heure, Mme la Présidente, au Port de Baie-Comeau, c'est du
jamais-vu pour ma région, du jamais-vu pour la Manicouagan. En plus de ça, Mme
la Présidente, on a investi plus de 5 millions pour mettre à niveau le
port de Forestville, une heure plus bas en auto, si on pourrait dire,
simplement pour dire que les investissements
du gouvernement ont été majeurs pour nos infrastructures portuaires dans la
circonscription de René-Lévesque.
Je le dis souvent, mon implication politique
est basée sur l'économie. Je suis fier d'être le député du parti, le seul
parti, de l'économie, actuellement, qui investit autant, qui en fait encore
autant et qui s'engage à en faire autant, notamment
avec un projet de loi pour être capables de faire des projets, des grands
projets économiques, encore plus rapidement.
Je veux vous parler encore d'économie.
L'avancement d'un projet de production de saumon sur le territoire de la
Côte-Nord. Baie-Trinité, c'est un endroit exceptionnel pour faire la production
aquacole. Oui, la construction d'une ferme piscicole terrestre de saumon de
l'Atlantique sur le site d'une ancienne scierie est en train de se travailler
au moment où on se parle, puis ça, le gouvernement de la CAQ, on travaille
là-dessus, Mme la Présidente, notamment pour
permettre à une communauté qui vivait des difficultés économiques, à risque,
même, de perdre son école, Mme la Présidente... et, grâce au travail
qu'on fait comme gouvernement et grâce au travail, notamment, de ma collègue
ministre de l'Économie et de l'Énergie, on est capables de travailler à faire
avancer des projets aussi importants que ceux-là, notamment pour nourrir les
Québécois.
Vous savez, Mme la Présidente, on ne mange pas
de saumon québécois au moment où on vous parle. Je rêve d'être capable de
manger du saumon québécois produit sur la Côte-Nord avec de l'eau de notre
golfe du Saint-Laurent, dans des bassins sur terre, dans une usine qui
permettrait aussi, Mme la Présidente, vous savez, de faire vivre une usine
actuellement de crustacés où elle est ouverte seulement deux mois par année.
Cette avenue d'une nouvelle usine de saumon permettrait, Mme la Présidente, de
faire vivre, 12 mois par année, à la fois l'usine de saumon, mais aussi l'usine de crustacés. C'est ça, l'engagement de la
CAQ, concrètement, pour assurer des projets qui sont porteurs pour l'avenir
et pour notre autonomie alimentaire.
Alors, je continuerais simplement, Mme la
Présidente, pour vous parler d'un enjeu important sur le territoire de la Côte-Nord. Vous le savez, j'en ai parlé souvent, Hydro-Québec s'engage à doubler sa taille en 10 ans. C'est formidable!
La région dans laquelle je suis député s'appelle... donc, mon comté s'appelle René-Lévesque.
Vous savez pourquoi? René Lévesque, les grandes centrales hydroélectriques. Vous
savez, la Manicouagan, «l'oeil du Québec», la Manicouagan, c'est le
grand réservoir du barrage Daniel-Johnson qui permet de produire et de
distribuer tout le secteur du comté de René-Lévesque. C'est autour de 35 % de toute l'énergie du
Québec, Mme la Présidente, qui transite par l'eau qui est produite là.
Alors, chez moi, c'est une
région de l'énergie. Vous savez, doubler la capacité de production d'énergie au
Québec, c'est des emplois payants directement sur le territoire, puis c'est ça
qu'on fait à la CAQ, puis c'est ça que les autres partis n'ont pas fait. Nous,
on est engagés dans cette voie-là.
Je veux prendre le temps de vous dire : Des
projets éoliens majeurs qui sont présentement en train de se travailler, c'est
à la fois une bonne nouvelle pour les citoyens de la Côte-Nord, de la Gaspésie,
de tout le Québec. C'est aussi une très
bonne nouvelle parce qu'on le fait en partenariat avec les communautés
autochtones, les Premières Nations. C'est
des projets porteurs dans lequel, dès le début qu'on amorce le travail pour
réfléchir à un projet éolien de ce type-là... on pense aux
1 000 mégawatts, le projet de 1 000 mégawatts avec les
Innus d'Essipit, un projet de 300 mégawatts avec les Innus de Pessamit, les deux communautés des Premières Nations. Les Innus de la Côte-Nord, dans ma circonscription, travaillent des
projets en partenariat avec les communautés, avec les MRC, mais aussi avec Hydro-Québec.
C'est vraiment une vision d'avenir qu'on a développée pour être capables non seulement
d'avoir de l'énergie pour les projets économiques partout au Québec, mais aussi
de faire des projets en partenariat avec les communautés autochtones. Ensemble,
ensemble, je dirais «mamu», ensemble, on va réussir à développer nos
communautés à la fois au niveau économique, mais à la fois au niveau social. Je
pense, par exemple, à la communauté de Pessamit qui veut développer des
services non seulement pour les aînés, mais où il y a des constructions de
maisons actuellement à Pessamit, parce que
c'est une communauté en croissance, Mme la Présidente, mais aussi les
services aux enfants. Alors, des projets majeurs, qu'on développe en collaboration avec Hydro-Québec, nous permettent d'avoir une vision d'avenir pour soutenir aussi les
communautés des Premières Nations sur le territoire du Québec. C'est une très
bonne nouvelle.
• (17 h 50) •
Je vais terminer avec ceci, Mme la Présidente,
simplement en vous mentionnant que jamais, jamais, sur le territoire de la Côte-Nord,
un gouvernement n'a investi autant : des annonces sans précédent, du
soutien à des stations de recherche, comme la station de recherche Uapishka, du
soutien au cégep, du soutien au développement du centre de recherche en forêt
boréale, du soutien sur les ports de mer, du soutien dans plein de domaines,
Mme la Présidente. C'est du sans... C'est
sans précédent. Et ça, c'est le gouvernement de la CAQ qui l'a fait, puis on va
continuer à le faire. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Maintenant, nous poursuivons avec Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. C'est un privilège de pouvoir revenir, donc, dans cette Chambre en
cette session d'automne pour pouvoir avoir l'opportunité de m'adresser à cette
enceinte. Mais, Mme la Présidente, malgré
tout, je suis un peu déçue d'avoir à le faire dans les circonstances qui nous
amènent aujourd'hui, soit cette réplique au discours inaugural du
premier ministre.
Mme la Présidente, vous vous souviendrez, le
premier ministre lorsqu'il est revenu, lorsqu'il a fondé, donc, le parti politique qui forme le gouvernement, la CAQ,
il nous avait dit : Pour moi, là, la raison qui m'amène en politique, là,
ce qui fait en sorte que j'ai envie de fonder un nouveau parti puis d'être au
gouvernement, bien, c'est l'éducation. On le
sait, le premier ministre a été ministre de l'Éducation dans une autre vie,
alors qu'il était au Parti québécois. Le premier ministre nous a maintes et maintes fois répété ce mantra que l'éducation
est la priorité de ses priorités. Sauf que, Mme la Présidente, au cours des
dernières semaines, depuis le remaniement ministériel, on a très peu entendu
parler d'éducation. Et même dans le
discours inaugural qu'on a entendu hier, on était tous ici pendant les
45 minutes qu'ont duré le discours du premier ministre, il a
effleuré à peine le sujet de l'éducation, comme un peu une réplique. Parce
qu'évidemment, on le sait, le premier ministre, donc, est à l'affût, donc, du
débat public, il entend ce qui se passe et ce qui se dit puis il semble avoir
entendu que tout le monde lui reprochait qu'il ne parlait pas assez
d'éducation. Donc, il s'est dit : Je vais le mettre dans mon discours, un
peu comme notre cheffe parlementaire, Mme la députée de Saint-Laurent, le
disait plus tôt, là, pour que, si on fait un
Ctrl+F, qu'on puisse retrouver le mot «éducation» dans son discours. Mais il
n'a pas pu élaborer sur ce que ça signifie.
Donc, Mme la
Présidente, moi, aujourd'hui, comme porte-parole libérale en matière
d'éducation, je suis obligée de me poser cette question là, comme bien des gens
dans le réseau, comme bien des parents aujourd'hui se posent, qui se
disent : On a un gouvernement qui a décidé de proroger le Parlement, on a
un gouvernement qui a décidé d'entamer une nouvelle session, de retarder les
travaux pour brasser les cartes puis nous arriver avec un nouveau plan de match
basé sur les priorités des Québécois? Bien,
je dois vous dire, malheureusement, que le premier ministre semble être à côté
de ces priorités des Québécois, il semble être à côté de ce qui interpelle
véritablement la population, puis surtout en matière de services. C'est
notamment pour ça que je suis déçue que le premier ministre ne nous ait pas
parlé d'éducation, parce qu'on dirait que tout est réglé pour lui.
S'il s'était
vraiment attardé à ce qui indigne bien des gens dans le réseau, bien, je pense
qu'il aurait pris le temps, donc, de réaliser que le réseau vient de
vivre sa pire rentrée scolaire des 15 dernières années. Ça, ce n'est pas
moi qui le dis, Mme la Présidente, c'est la
Fédération du personnel de soutien scolaire qui nous le nommait, qui nous le
nommait il n'y a pas si longtemps.
On a eu l'occasion, donc, de les entendre
s'époumoner sur la place publique, comme bien d'autres acteurs qui sont
passionnés par l'avenir de nos enfants, qui sont tous les jours dans le réseau,
qui sont tous les jours en train de se battre à bout de bras pour un réseau qui
tienne, malgré les attaques que ce réseau subit par le gouvernement caquiste,
et qui nous disent : Bien, voyons donc! On vient de vivre la pire rentrée
scolaire des 15 dernières années. Et pourquoi, Mme la Présidente? Bien,
c'est parce qu'il n'y a pas si longtemps... Et ça, le premier ministre s'est bien
abstenu d'en parler dans le cadre de son discours
inaugural, parce qu'il a mis à mal, parce que le gouvernement a mis à mal le
réseau avec des compressions de l'ordre de 570 millions qui ont soulevé un
tollé au sein de la population.
Et il n'y a pas si longtemps, en fait,
avant-hier, Mme la Présidente, j'étais en Mauricie, et, à une station de radio,
on me demandait : Est-ce que vous avez l'occasion de questionner le
gouvernement sur ces compressions? Puis j'ai répondu : Bien, j'aurais bien
aimé pouvoir questionner le gouvernement, mais les compressions ont été amenées
après la fin de la dernière session
parlementaire. Donc, on nous a empêchés de pouvoir s'exprimer là-dessus, de
voir... de veiller à ce que le gouvernement puisse répondre aux
préoccupations des Québécois, parce que ça s'est fait en catimini à la veille
de la fin de l'année scolaire...
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Ah!
excusez-moi. C'est parce que j'entendais du bruit qui venait du fond du salon
bleu. Alors, je vous écoute. Vous avez un appel au règlement, M. le leader du
gouvernement?
M. Lévesque
(Chapleau) : ...c'est dans le lexique, en fait, les derniers
mots que la députée a utilisés. Peut-être les retirer, s'il vous plaît.
Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Pouvez-vous
juste... Excusez-moi, dans le lexique, les mots, je n'ai...
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Ah! Oui. Tout à fait.
Mme Cadet : ...je l'ignorais,
donc...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Voilà.
Prudence avec ce mot, il fait partie, évidemment, du lexique.
Mme Cadet : Il y en a
tellement, Mme la Présidente. Parfois, on s'y perd. Mille excuses.
Alors, le... je reviens, donc, l'ancien ministre
de l'Éducation, donc, il avait décidé, donc, de faire subir ces compressions au
réseau, donc, après la fin de la dernière session parlementaire, et là, bien,
avec la prorogation, on n'avait toujours pas eu l'occasion de pouvoir
questionner le gouvernement sur ces... sur ces compressions. Et on comprendra
que le gouvernement, donc, au cours, donc, de l'été, s'est dit : Regardez,
on va mettre le couvercle sur la marmite, on va s'assurer, donc, de réinvestir
dans le réseau de l'éducation, de l'ordre de 540 millions. L'ancien
ministre de l'Éducation nous disait :
Regardez, là, j'ai écouté le réseau, dans le dernier mois, pas
avant, mais au cours du dernier mois, et
voici ma réponse. Mais vous comprendrez qu'avec toutes les interventions que
nous avons faites au cours des derniers jours que, manifestement, que c'est... que c'est insuffisant. Puis je ne
parle pas ici en termes de montants, là, ce n'est pas ça, Mme la
Présidente.
Mais il faut, et je pense que les Québécois le
comprennent aujourd'hui, réaliser que... d'abord, d'avoir émis des
compressions, que c'était une très mauvaise idée, mais d'avoir décidé d'émettre
un réinvestissement, un soi-disant réinvestissement conditionnel, était une
tout aussi mauvaise idée que celle de faire subir des compressions au réseau.
Je m'explique ici, Mme la Présidente. C'est qu'en demandant aux centres de
services scolaires de... c'est... en fait, en disant aux centres de services
scolaires que, regardez, là, c'est correct, on a entendu les parents, on a
entendu les professionnels, on a entendu tous ceux qui sont sur le... qui sont
dans le réseau jour après jour nous dire que ça ne fonctionnait pas, puis on va
vous redonner cet argent-là, mais on vous le redonnera seulement si vous
répondez à certaines conditions absolument
inapplicables, absolument aléatoires puis surtout unilatérales, comme celle des
cibles d'ETC, donc des plafonds
d'embauche qui ont été... qui semblent faire l'objet d'une réflexion de la part
de la ministre de l'Éducation, donc,
on l'entend aujourd'hui, mais également en émettant des conditions sur la
mutualisation des services dans le réseau.
Puis, pour moi, Mme la Présidente, ça ne... je
m'explique très mal qu'on dise aux enfants, qu'on dise à nos élèves dans le
réseau de l'éducation : Bien, regardez, vous souhaitez obtenir différents
services, vous souhaitez qu'on soit en
mesure, donc, de véritablement répondre à vos besoins, bien, attendez,
attendez, attendez, on va s'assurer que les centres de services scolaires
puissent se mettre ensemble pour pouvoir faire des achats de feuilles pour
imprimer du papier, on va s'assurer
que, bien, si on veut que vous... si vous voulez recevoir, donc, les sommes qui
vous sont dues, hein, donc les sommes qui répondent à vos besoins...
puis je dis «qui vous sont dues» parce qu'on se rappellera que, dans la Loi sur
l'instruction publique, le gouvernement, donc, a une obligation, donc,
d'instruire nos élèves, mais également de répondre à leurs besoins, donc une
obligation de résultat, pas une obligation de moyens. Bien, pour y répondre, le
gouvernement nous dit : Non, non, non, on va s'assurer de répondre à
des... de faire en sorte que les centres de services scolaires répondent à des
conditions qui sont complètement de nature administrative. Ça... Pour moi, là,
Mme la Présidente, là, je ne suis pas
capable de m'expliquer comment est-ce que le gouvernement peut se dire qu'on
peut passer du point a au point b au niveau, donc, des conditions qui
ont été émises lors du soi-disant réinvestissement du mois de juillet
dernier.
Mais le gouvernement pourrait nous opposer la
réplique suivante, nous dire : Bien, regardez, quand même, donc, les sommes sont là. En fait, c'est
exactement ce que la ministre, la nouvelle ministre de l'Éducation nous
dit : Les sommes sont là, les sommes sont là. Mais, Mme la
Présidente, le chaos, il a déjà été semé. La déstabilisation du réseau, elle a
été faite. Donc, c'est pour ça que je reviens sur les propos, en fait,
l'absence de propos du premier ministre aujourd'hui... hier, plutôt, dans son allocution
d'ouverture, dans son discours inaugural, qui ne nous parlait pas d'éducation,
parce qu'en ce moment avec tous ces va-et-vient, avec ce yoyo
budgétaire, avec ces coupes qui ont été complètement chaotiques, avec cette
indécision, d'autres diraient ce cha-cha budgétaire, bien, le mal, il est déjà
fait.
Le dégât qui existe
dans le réseau de l'éducation en ce moment, Mme la Présidente, il est
important, et on a aujourd'hui, malgré tout ce qui se dit, malgré la bonne
volonté de la nouvelle ministre de l'Éducation, que je salue, en ce moment, nous sommes le 1er octobre 2025, ça
fait un peu plus d'un mois que les jeunes sont revenus à l'école, mais bon nombre
d'entre eux n'ont pas accès à des services, bon nombre d'entre eux sont obligés
de laisser aller certaines activités qui les
motivaient à demeurer à l'école, qu'ils se disaient : Ah! bien, moi, j'ai
hâte d'avoir telle ou telle activité, d'avoir
telle ou telle sortie scolaire. Puis, en ce moment, ces élèves-là ne sont pas
en mesure de recevoir ces services-là ou de réaliser ces activités-là parce
que le gouvernement de la CAQ a semé le chaos dans le réseau de l'éducation.
• (18 heures) •
Donc, en ce moment,
quand le premier ministre élude la question de l'éducation dans son discours
inaugural, bien, il nous confirme que, pour lui, l'éducation, ce n'est plus
vrai que c'est une priorité, que ce n'est plus la priorité de ses priorités, qu'il a décidé de tasser tout ça
à d'autres fins pour, selon lui, donc, brasser les cartes puis remettre le Québec
sur d'autres chantiers, alors qu'il avait
sept ans, alors qu'il avait sept ans pour réaliser tout ce qu'il a envie, donc,
de réaliser au cours de la prochaine année.
Puis
je reviens à l'éducation, Mme la Présidente, parce qu'évidemment je vous parle
de cette rentrée scolaire ci, puis, encore une fois, peut-être que le
gouvernement pourrait nous dire : Ah! mais ça, c'est ponctuel, ça, c'est
un dossier qu'on va régler, mais encore faut-il que le gouvernement soit
crédible là-dessus. Mais, même s'il s'agissait, Mme la Présidente, d'un dossier ponctuel, bien, vous comprendrez que notre réseau
de l'éducation, en ce moment, donc, il subit toutes sortes de
soubresauts, que ce n'est pas la seule... que ce n'est pas le seul élément qui
déstabilise le réseau.
Bien, d'abord, bien,
il y a toute la question de l'instabilité budgétaire, donc, le manque de
prévisibilité du réseau, mais également la pénurie d'enseignants, en fait, le
manque de rétention du personnel enseignant, du personnel professionnel, du
personnel de soutien parce que les conditions d'emploi, puis je ne parle pas
des conditions salariales, mais les autres
conditions d'emploi, le contexte dans lequel ils sont obligés de travailler
rend leur rétention extrêmement difficile.
On pourrait penser à
la gouvernance déficiente où des centres de services scolaires... puis on vient
de parler des compressions, là, et je pense qu'il y a bien des dirigeants de
centres de services scolaires qui auraient aimé pouvoir, qui auraient aimé
qu'ils puissent libérer leur parole pour dénoncer sur la place publique, comme
tous les autres acteurs de l'éducation l'ont
fait, les compressions qu'ils viennent de subir, mais ça, en raison de la
nouvelle gouvernance caquiste, ils ne sont pas en mesure de le faire, la
hausse du nombre d'enfants avec des besoins particuliers, l'augmentation de la
violence dans nos écoles.
En
ce moment, avec les cibles d'ETC, bien, il y a bien des TES, des éducatrices
spécialisées qui lèvent la main, là, qui
ont levé la main, qui se sont dit : Non, moi, j'aurais aimé ça être dans
le réseau de l'éducation, mais qui, en ce moment, bien, n'ont pas été en
mesure de répondre à l'appel en raison des cibles d'ETC, en raison des plafonds
d'embauche, puis que, là, aujourd'hui, parce qu'ils ne sont pas en mesure
d'intervenir, bien, on le voit, là, on le voit que les chiffres en matière de violence
augmentent, Mme la Présidente.
On
peut parler des 99 projets de construction ou de rénovation d'écoles qui
sont sur pause. La députée de Saint-Laurent, notre cheffe parlementaire, en
parlait ce matin. Il y en a une dans sa circonscription. Il y en a une dans la
circonscription de mon collègue de LaFontaine, de ma collègue de Mont-Royal—Outremont,
de bien des collègues ici. Ça n'a pas
d'allure. On a besoin de... En fait, il faut qu'on puisse répondre à ces
besoins-là, Mme la Présidente. On a des directions d'école qui sont
essoufflées.
On pense aux
résultats des... des épreuves de français cinquième secondaire qui périclitent,
Mme la Présidente, puis on n'est pas en train de s'attaquer à ça, alors qu'on a
un gouvernement qui nous dit qu'en matière d'identité, qu'on a envie de s'attaquer au français, mais qui n'est
pas en train de s'attaquer aux résultats chancelants de nos enfants, de nos
jeunes, dans nos écoles, en matière de maîtrise du français.
Donc, vous
comprendrez, Mme la Présidente, qu'on a tout ça, qu'on a tous ces défis-là dans
le réseau de l'éducation, des défis sur lesquels les acteurs sont en accord,
là, parce que, pour en avoir parlé avec bien des gens, que ce soient les
enseignants, les directions d'école, le personnel professionnel, le personnel
de soutien, tout le monde identifie, de façon extrêmement claire, quels sont
les défis dans le réseau de l'éducation. Donc, vous comprendrez que, parce qu'il y a, donc, cet appel à l'unisson des
défis dans le réseau, bien, le gouvernement, il a le champ libre pour pouvoir
agir. Mais, manifestement, en écoutant le discours du premier ministre, même
s'il a le champ libre, il n'y en a pas, de volonté d'agir.
Mme la Présidente,
donc, ce cri du coeur là, qui est lancé par le réseau, qui se dit : Mais
nous, pourquoi est-ce qu'on est absents du
discours du premier ministre?, j'aurais pu, là, aujourd'hui, je
vois le temps qui file, mais j'aurais pu aujourd'hui, là, vous
parler, donc, des autres, des autres acteurs, des autres Québécois qui sont
dans leur milieu, qui tiennent leurs différents milieux à bout de bras et qui
se disent : Pourquoi, nous, on est des oubliés du premier ministre alors
que nous vivons des grands enjeux? On a parlé du logement un peu plus tôt, puis
je sais que ma collègue des Mille-Îles l'a fait tantôt en écho à ce qu'elle
voit sur le terrain, mais également aux propos du maire Marchand hier. Mais mon
collègue de l'Ouest-de-l'Île pourrait, donc, lui-même, qui est notre
porte-parole en matière de jeunesse... pourrait lui-même, donc, vous parler de
la hausse du taux de chômage chez les jeunes, qui est un autre grand sujet...
Une voix : ...
Mme Cadet : De
Jacques-Cartier, merci beaucoup, je cherchais le nom de la circonscription. Il
pourrait vous parler de la hausse du taux de chômage chez les jeunes, alors
que, là, je viens d'entendre le député de René-Lévesque nous parler d'emploi
puis à quel point, donc, c'est un gouvernement de l'économie. Puis je sais que
mon collègue de Marguerite-Bourgeoys, là, lui, ça le fait bondir, là, quand on
entend que la CAQ se prend pour le seul parti de l'économie ou se prend même
pour un parti de l'économie, parce que ce n'est pas vrai. Ce n'est pas le cas
en ce moment. Bien, on pourrait vous parler de la hausse du taux de chômage
chez les jeunes, qui est un fléau. Pourquoi le gouvernement n'est pas capable
d'aborder ce sujet-là dans son allocution d'ouverture? Pourquoi, quand il nous
parle des priorités puis de ses grands chantiers pour la prochaine année, il
n'est pas capable de nous indiquer que ça, c'est un enjeu aussi pour lui?
Motion formulant un grief
Donc, Mme la Présidente, pour tous ces motifs,
je dépose la motion de grief suivante :
«Que l'Assemblée nationale blâme sévèrement le
gouvernement caquiste pour ses compressions en éducation qui ont semé le chaos
dans le réseau et qui ont privé les élèves de services essentiels à
l'apprentissage ainsi que d'activités culturelles et sportives.»
Et nous demeurerons à l'affût tout au long de
l'année, Mme la Présidente. Merci beaucoup.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée. Votre
motion est déposée sous réserve de sa recevabilité. Donc, merci pour
votre intervention.
Maintenant, nous poursuivons avec Mme la députée
de Saint-Henri... Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Manon Massé
Mme Massé : Merci, Mme la
Présidente. Alors, en fait, je ne suis pas certaine que je suis contente
d'avoir le privilège de réagir au discours du premier ministre, je ne suis pas
certaine, parce qu'un gouvernement comme ça, en fin de mandat, qui décide de
proroger la session, qui nous fait commencer deux semaines plus tard, alors que
le peuple québécois, actuellement, souffre énormément, pas tout le monde égal,
par exemple, mais il y a du monde qui souffre parce qu'économiquement ils n'y
arrivent plus, il y a du monde qui souffre parce qu'on les pointe du doigt
parce qu'ils portent un hijab, il y a du monde qui souffre parce qu'ils sont
autochtones, et qu'on reporte l'ouverture de la Chambre, de l'Assemblée
nationale du Québec, le 30 septembre, la journée de la reconnaissance...
de vérité et réconciliation avec les Premières Nations et les Inuits, et il y
en a qui souffrent parce qu'ils aimeraient pouvoir vivre dans un autre Québec
qu'un Québec de la peur.
Bien, moi, je vais m'attarder à cette question
toute particulière que le gouvernement, hier,le premier ministre, hier, en ce 30 septembre... alors que cette
journée du 30 septembre là, on se le rappelle, hein, n'est pas arrivée par
hasard, est arrivée parce qu'on a découvert à travers le Canada, mais
ici aussi, au Québec, des enfants qui, malheureusement, ne sont jamais revenus
chez eux, soit des pensionnats soit à travers notre système de santé, et notre
premier ministre, qui a décidé de retarder l'ouverture de notre Assemblée avec
son équipe, a décidé de la réouvrir le jour où le Québec devait s'arrêter pour
se poser des questions : C'est quoi, notre rapport avec les Premières
Nations, comment les gestes qu'on a posés dans le passé et que nous posons dans
le présent causent préjudice à nos frères et soeurs autochtones qui étaient là
pour nous accueillir lorsque, comme Européens, Européennes, on est débarqués?
• (18 h 10) •
Alors, moi, comme allochtone, donc comme
personne qui n'est pas autochtone, j'étais extrêmement ébranlée de voir que cette journée-là... D'ailleurs, pas
très surprenant, puisque, trois ans auparavant, le même gouvernement n'avait
pas tenu bon de reconnaître la journée du 30 septembre comme un congé
férié pour faciliter les mises en contact entre les gens des Premières Nations
et les allochtones, les non-autochtones. Bien, ce même gouvernement-là a
décidé, alors qu'il aurait pu le faire la semaine dernière, la semaine d'avant,
de prendre la journée du 30 pour le discours du premier ministre, qui en a parlé,
des autochtones, Mme la Présidente. Il en a parlé, oui, à la toute fin, pour
nous rappeler que c'étaient des partenaires,
mais surtout pas pour nous rappeler que c'étaient des peuples... que ce sont
des peuples, ce sont 11 nations avec lesquelles nous partageons un
territoire et qui ont des droits ancestraux depuis toujours, parce qu'ils étaient là bien avant nous, et que les Nations unies ont reconnu, il y a déjà maintenant presque 10 ans... 20 ans,
que dis-je, ont reconnu, à travers
une déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, que
ces peuples-là ont... en fait, que
nous avons, comme État, des responsabilités face à ces peuples-là qui ont des
droits inhérents à leurs réalités. Un de ces droits-là, c'est le droit à
l'autodétermination.
La raison
pour laquelle je parle de ça aujourd'hui, c'est parce que, dans un discours,
bon, de presque une heure, alors qu'on
parle... on a très peu parlé, le premier ministre a très peu parlé, voire pas
parlé des enjeux qui affectent nos concitoyens, je dirais, qui ont le plus de misère à se dépatouiller avec les effets
des décisions prises depuis sept ans par ce gouvernement-là et par le
gouvernement antérieur, parce que l'austérité, ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on
connaît ça, et je dirais même par l'autre, avant, au début des
années 2000, où les gestes posés par ces gouvernements successifs n'ont
jamais été, un, de reconnaître pleinement le droit à l'autodétermination des
Premières Nations, avec lesquelles on
copartage ce territoire-là, et, deux, de faire en sorte que ces peuples-là
puissent vivre pleinement dans la dignité... On n'a pas parlé, dans le... le
premier ministre n'en a pas parlé dans le discours, à même titre qu'il n'a pas
parlé, comme le disait ma collègue, d'éducation, qu'il n'a pas parlé
d'itinérance, crise humanitaire terrible, des surdoses. Les gens meurent, au
Québec, parce qu'on laisse les drogues qui roulent sur la rue tuer nos gens. On
n'a pas parlé du logement.
Bon, tout ça a été dit.
Moi, je trouvais important de venir nous rappeler que, lorsque le premier
ministre a parlé des Premières Nations, c'était pour en parler comme des
partenaires.
C'est sûr que, s'il considère que toutes les
nations du monde sont des partenaires, bon, ça peut se défendre. Mais, ici, sur
le territoire qu'ils n'ont jamais cédé et qu'ils revendiquent avec raison,
considérant les réalités vécues par les gens
soit qui sont en communauté... Je parle aussi, «anyway», des nations qui ont
été conventionnées avec la Convention
de la Baie James et... du Québec, mais je parle aussi des gens des Premières
Nations qui vivent dans nos grands centres, qui
vivent, en fait, à l'extérieur de leurs communautés, qu'on appelle les
réserves. Je vous en parle parce que, quand... il me semble, en tout
cas, dans mon livre à moi, quand on dit : OK, gang, là, moi, je suis votre
premier ministre, là, je vais rebrasser les cartes, là, parce qu'on voit bien,
là, ça ne marche plus, puis que, là, il y a un brassage de cartes, puis qu'on
revient avec les mêmes discours, les mêmes recettes utilisées depuis,
minimalement, les sept années de gouvernance caquiste, mais aussi avant, bien,
il me semble que, si on utilise les mêmes recettes, surtout quand c'est un
mauvais pâté chinois, ça va donner fort possiblement les mêmes résultats. Puis
moi, bien, j'ai besoin, j'ai besoin, comme citoyenne, qu'on en finisse avec le
doute sur la question du racisme systémique.
Ce matin, là, j'ai fait adopter une motion — c'est
super, de réussir à faire adopter une motion, ici, par les 125 députés — une
motion qui rappelle le Principe de Joyce. Parce que Joyce Echaquan, je nous
rappelle, est décédée il y a cinq ans
maintenant. Et ce Principe de Joyce là, bien sûr, il y a un énoncé qui fait juste
rappeler la même chose qui est écrite dans la déclaration universelle
des droits des peuples autochtones, que les autochtones, c'est des humains comme les autres, puis ils ont doit d'avoir les
mêmes services de santé, si je parle de Joyce Echaquan, que n'importe quel
citoyen.
Alors, ce
matin, super! on adopte ça, tout le monde est d'avis... mais vous avez bien vu
que je n'ai volontairement pas mis le
terme «discrimination» ou «racisme systémique», parce que je le savais, que le
gouvernement et le Parti québécois
allaient rejeter cette motion-là.
Pourtant,
nous autres, on peut en dire quoi, du racisme systémique? Moi, je n'ai pas été
élevée comme ces jeunes-là, qui, avant même leur naissance, étaient déjà
tagués — je
parle des autochtones — comme
étant des ceci ou des cela, comme étant des
non-ceci ou des non-cela. Moi, je n'ai pas vécu ça, alors comment je peux juger
de ça, alors que Joyce en est morte? Moi, je ne le prends pas, ça.
Mais,
cependant, on a adopté une motion qui dit clairement, à la fin : «[Que
l'Assemblée nationale] demande au gouvernement de ne pas se désengager
des soins et des services de santé culturellement sécurisants et d'assurer un
financement pérenne à la hauteur qu'exige une réelle réconciliation.»
Je parlais
avec des gens des Premières Nations aujourd'hui, puis ils me disaient : Oui,
mais, tu sais, Manon, vos affaires de motions, là, ce n'est rien que
symbolique, ce n'est rien que symbolique. Ça n'a pas de pogne. Bien, ça, c'est mes mots à moi, ça n'a pas de pogne, ça n'a
pas de dents. Je dis : Oui, tu n'as probablement pas tort. Parce que je
regarde la motion qu'on a adoptée, tout le monde ensemble, au lendemain,
presque, du rapport de la commission Viens, en laquelle nous, ici, nous entendions, à l'Assemblée nationale, et qu'on a
demandé au gouvernement, donc le gouvernement était d'accord, puisqu'il
l'a adoptée, de reconnaître les principes et de s'engager à négocier la mise en
oeuvre de la Déclaration des Nations Unies
des droits des peuples autochtones avec les Premières Nations et les Inuits. On
l'a adoptée en 2019. On est en 2025 et, encore aujourd'hui, on est loin
d'avoir ne serait-ce qu'une ligne d'écrite sur comment on pourrait
réellement... pas faire des ententes de partenariat économique qui fait notre
affaire à nous, mais d'aller au fond des questions qui sont soulevées puisque
les droits des Premières Nations sont des droits humains.
On n'a pas commencé du tout ce travail-là.
D'ailleurs, à la dernière conférence de presse ici, qui s'est tenue par l'ancien chef de l'association des Premières
Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, chef Picard, a encore
rappelé qu'il n'y avait toujours rien de fait sur la motion du 8 octobre
2019.
• (18 h 20) •
Alors, bien sûr, dans l'opposition, on utilise
les moyens qu'on a, Mme la Présidente. Parce que, je vous redis encore et
encore, ce gouvernement-là gouverne avec 100 % du pouvoir, alors qu'il n'a
eu que 41 % des votes de nos concitoyens. Ça veut dire que la majorité des
votes du peuple québécois, en 2022, il est de ce côté ici de la Chambre. Je
parle des votes, là, des crochets faits dans les cases, là. Mais je ne
reviendrai pas. Ils ont décidé qu'ils ne voulaient pas le changer, le mode de
scrutin, alors qu'ils avaient signé pour ça, qu'ils s'étaient dit... Je n'ai
pas entendu le premier ministre s'insurger du manque de démocratie de notre
mode de scrutin, alors qu'en 2017 il signait une lettre pour dire que ça
n'avait pas de bon sens et que 2018, il me semble, devait être la dernière
élection sous ce mode de scrutin là.
Ce pour quoi je vous parle de ça, Mme la
Présidente, c'est parce que, quand on brasse toutes les cartes dans la dernière
année du mandat et que, sur le terrain, on le sait, que ça ne va pas bien, le
monde ne va pas bien, les gens ont de la misère à arriver, à joindre les deux
bouts... C'est sûr qu'il y en a qui, eux autres, n'ont pas de misère à joindre
les deux bouts, certain, mais, quand je regarde dans ma circonscription, là,
ouf! ça fait mal, humainement, ça fait mal. Ça fait mal de voir des aînés qui se sont fait évincer de leur logement et qui,
maintenant, sont au refuge La Maison du Père juste parce qu'ils ne sont
pas capables de se retrouver un logement qu'ils sont capables de se payer.
Alors,
là-dessus, je suis d'accord avec ma porte-parole, cheffe parlementaire. On le
sait bien, que le gouvernement a fait des choses, mais l'état de
situation démontre qu'il n'en a pas fait assez, et l'enjeu, c'est que, comme
tous les gouvernements avant lui, il revient avec les mêmes recettes de mauvais
pâté chinois, et puis on y va, go, on ne se gêne pas, on baisse les impôts. Je fais juste regarder... Je ne parle pas des
libéraux dans ça ou des péquistes avant. Je pourrais vous en parler longtemps, mais je n'ai pas beaucoup de
temps. Je vais me concentrer sur le gouvernement qui est là depuis sept ans.
Je fais juste penser à la baisse des impôts de
1,7 milliard qu'il y a eu en 2024‑2025. Bien, soyons honnêtes, là, il y
a... selon Michel Girard, là, ce n'est pas Manon Massé, là, il y a
348 millions de cette baisse-là qui ont été pour 2,2 millions de
Québécois, mais il y a quatre fois plus de millions qui ont été... bien, en
fait, je vais le dire autrement, il y a 400 millions et plus qui ont été pour quatre fois moins de
monde. Ça, là, ça s'appelle la concentration de la richesse. Moi, ça me fait mal, parce que des gens dans mon
comté, qui font partie de ces 500 000 personnes qui ont reçu un réel
impact sur les baisses d'impôt, bien, il n'y en a pas énorme, puis il y
en a même qui n'en ont pas du tout.
Et je pourrais vous dire que, puisqu'ils sont
victimes de racisme systémique dans les écoles, dans notre système de santé, dans... on le voit bien, avec la
sécurité publique, le profilage racial, etc., bien, au premier chef, les
personnes issues des Premières Nations, les autochtones sont... ont les
effets collatéraux de ces baisses d'impôt. Pourquoi? Bien, parce qu'il n'y a
plus de service. Tout le monde le sait bien, si tu as moins de revenus dans tes
poches, tu peux moins dépenser. Que ce soit
le Parti québécois, le Parti libéral ou la CAQ... répètent ça, et, juste depuis
que je suis députée, Mme la Présidente, c'est plus de 7 milliards, milliards, par année qu'ils nous ont
privés collectivement. Je suis-tu vraiment surprise que c'est le pauvre
monde qui mange la claque? Bien non, parce que c'est eux autres qui ne sont pas
capables d'aller au privé pour s'acheter ceci, s'acheter, dans le sens... un
service ou quoi que ce soit.
Motion formulant un grief
Alors,
puisque les Premières Nations sont touchées au premier chef, et qu'il n'en a
pas été question hier, ou si peu, je dépose donc cette motion de
grief :
«Que l'Assemblée nationale blâme avec sévérité le
gouvernement de la CAQ de renier les droits à l'autodétermination de nos soeurs et frères Anishinabeg, Atikamekw,
W8banaki, Naskapis, Wendats, Eeyou, Innu, Kanien'keha:ka, Mi'gmaq, Wolastoqiyik et Inuit en refusant d'adopter une
loi de mise en application de la Déclaration des Nations unies sur les droits des
peuples autochtones avant la fin du [prochain] mandat.»
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Votre motion est déposée sous réserve de sa
recevabilité.
Donc, maintenant, nous allons poursuivre avec
Mme la députée de Châteauguay.
Mme Catherine Blouin
Mme Blouin : Bonaventure.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Bonaventure, excusez-moi.
Mme Blouin : Merci. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bien heureuse de vous retrouver. Heureuse de retrouver l'ensemble
des collègues également. Reprendre le chemin de l'Assemblée nationale, c'est
toujours un privilège. Alors, évidemment, ça me fait plaisir aussi de prendre
la parole aujourd'hui à la suite du discours prononcé par notre premier
ministre hier.
Vous le savez, hein, le Québec doit actuellement
composer avec de grands défis sur plusieurs plans, mais, dans ce contexte-là,
notre gouvernement ne se contente pas de réagir au jour le jour. On propose
plutôt une vision claire, cohérente et articulée autour de quatre grands
piliers que je vous répète, économie, efficacité, sécurité et identité, et ces piliers-là sont non seulement au coeur de
notre action, mais ils sont aussi le reflet d'une profonde conviction.
C'est-à-dire que le Québec doit
avancer avec ambition pas juste à l'échelle des grands centres, mais aussi et
surtout en misant sur la force de ses régions.
Nos régions
sont essentielles. Elles sont la source de nos ressources naturelles, le moteur
de nos projets énergétiques et le
lieu où s'incarne concrètement la vitalité du Québec. Et, comme l'a déjà dit le
premier ministre, le Québec doit être fier
de ce qu'il est et ambitieux de ce qu'il peut devenir, et cette ambition-là, on
la traduit par des actions claires, des projets concrets et des partenariats
solides. Et je vais vous donner quelques exemples.
D'abord, pour la question de l'identité, depuis
peu, j'ai l'honneur d'agir comme adjointe au ministre des Relations internationales et de la Francophonie,
volet Francophonie. Alors, c'est un sujet qui est très important pour moi.
Notre langue française fait partie de notre culture, de notre histoire, de
notre patrimoine, et c'est ce qui nous définit. Le premier ministre l'a dit,
protéger la culture, c'est un devoir pour le gouvernement, et, dans ce contexte-là,
mon mandat en francophonie prend tout son sens parce que la francophonie, ce
n'est pas seulement la langue, c'est aussi la culture qui circule en français
dans toutes les communautés francophones. C'est aussi un levier de
développement puisqu'elle nous distingue en
Amérique du Nord et nous relie à des millions de francophones au Canada et dans
le monde. Et notre gouvernement a d'ailleurs lancé le Plan d'action
gouvernemental en francophonie canadienne 2025‑2028 intitulé Pour une
francophonie forte, unie et engagée, et ce plan-là, c'est une feuille de
route qui mobilise une dizaine de ministères
et une vingtaine d'organismes de la société civile, et son objectif est clair,
renforcer la coopération entre le Québec et les communautés
francophones. Et, concrètement, ce que ça signifie, c'est de soutenir les
entreprises francophones et encourager les partenariats d'affaires en français,
valoriser l'offre de biens et de services en français pour les citoyens et les visiteurs, développer des réseaux d'entrepreneurs
francophones solides et dynamiques et former des travailleurs et des
entrepreneurs pour que la langue française soit perçue comme une valeur
ajoutée, un avantage compétitif.
Et, grâce à
diverses initiatives, comme l'organisation de missions commerciales ou
d'événements qui valorisent l'entrepreneuriat francophone, les acteurs du
milieu économique francophone au Québec et ailleurs au Canada sont
encouragés à créer des liens d'affaires
durables et en français. Alors, on veut démontrer que le français, c'est une
langue d'avenir, d'innovation et de découverte, et le plan d'action
vise, entre autres, à donner plus de place à nos créations francophones
parce que des francophones partout dans le monde écoutent nos artistes, lisent
nos auteurs ou découvrent des festivals et, bien, quand ils font ça, ils
contribuent à faire vivre cette identité commune. Alors, c'est un défi
collectif.
On a aussi
signé, en juin dernier, deux accords de coopération en matière de francophonie
avec le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et le gouvernement du
Yukon, et la signature de ces accords va faciliter le partage des informations
relatives aux questions qui touchent le développement et le renforcement de la
langue française, la vitalité des collectivités francophones, les politiques
publiques et l'offre de services aux citoyens, ainsi que les projets et initiatives d'intérêt commun pour la communauté
francophone du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest et les Québécois et Québécoises, ainsi que
d'assurer l'accroissement de la vitalité des sociétés civiles francophones et
de la langue française sur leurs territoires. Alors, ça nous permet de
consolider notre identité comme un État francophone pas seulement au Québec,
mais à l'ensemble du Canada, entre autres choses.
J'aimerais maintenant aborder peut-être un
deuxième axe de notre plan...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Malheureusement,
Mme la députée de Bonaventure, je dois vous arrêter, compte tenu de l'heure. Par contre, j'aimerais savoir si vous désirez
poursuivre votre intervention lors de la reprise du débat. Donc, j'en
conclus que oui?
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Nous allons inscrire votre nom.
Ajournement
Donc, compte tenu de l'heure, les travaux sont
ajournés à demain, jeudi le 2 octobre 2025, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 18
h
30)