(Neuf
heures quarante et une minutes)
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Bonjour, chers collègues. Vous pouvez prendre place.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous sommes à la
rubrique Déclarations de députés. Et je cède la parole à Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Souligner le 60e anniversaire
de la Papeterie Saint-Gilles
Mme Kariane Bourassa
Mme Bourassa :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Très contente de vous retrouver.
Aujourd'hui, je vais
partager avec vous un secret trop bien gardé de Charlevoix, la Papeterie
Saint-Gilles.
En fait, c'est la
dernière papeterie avec la technique artisanale du XIIe siècle au Québec.
Il y a encore des gens qui font du papier fait à la main. Et il faut mentionner
que ce n'est pas n'importe quel papier. Il y a des artistes très connus, comme
Jean Paul Riopelle, Félix Leclerc, qui ont mis leurs oeuvres sur ces papiers de
qualité.
Et
c'est aussi le premier économusée au Canada. C'est donc dire que les gens
peuvent aller du côté de Saint-Joseph-de-la-Rive, si vous allez prendre
le traversier, vous allez le croiser, vous pouvez aller voir comment on fait du
papier. Les gens vont se faire un plaisir de
vous partager cette expertise, cette tradition aussi qui, depuis 60 ans,
se passe de génération en génération.
Il
y en a de plus en plus partout. L'UQAM, maintenant, imprime plusieurs de ses
diplômes sur du papier Saint-Gilles.
Alors, c'est un
incontournable dans notre région.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à la députée de
Bourassa-Sauvé.
Souligner la Journée
internationale de l'alphabétisation
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet :
Le 8 septembre dernier se tenait la Journée internationale de
l'alphabétisation, une occasion de réfléchir
collectivement à l'importance capitale que revêt l'apprentissage de la lecture
non seulement sur le plan personnel, mais aussi en tant que nation.
Victor Hugo disait,
dans Les Misérables, qu'apprendre à lire, c'est allumer un feu. Chaque
syllabe prononcée est une étincelle. La lecture, c'est la passerelle vers tous
les possibles. Elle permet de comprendre un contrat, de lire le journal, de participer
à la réflexion collective sur une multitude de sujets. Elle ouvre les portes du
savoir.
Au Québec, plus de
50 % de la population a de la difficulté à lire des textes longs ou
denses. Le Québec se trouve au huitième rang des provinces canadiennes, selon
les plus récentes données de l'OCDE. Cette situation entraîne des coûts humains, professionnels, économiques et
sociétaux. Selon une étude de la Fondation pour l'alphabétisation, le Québec
pourrait ajouter 5 milliards à son PIB simplement en améliorant de
1 % le taux de littératie.
Je
tiens donc à saluer l'ensemble des organisations qui oeuvrent chaque jour dans
le domaine de l'alphabétisation. Votre travail est essentiel à notre
essor collectif. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole
au député de Vanier-Les Rivières.
Souligner le 45e anniversaire
de la Boîte à science
M. Mario Asselin
M. Asselin :
C'est avec plaisir, Mme la Présidente, que je veux souligner, aujourd'hui,
le 45e anniversaire de l'organisme, bien implanté à Québec, la Boîte à
science. Je salue d'ailleurs M. Simon Jomphe, directeur général, et
M. Jean-Luc Simard, président du CA, qui sont dans nos tribunes ce matin.
Depuis 1980, la Boîte
à science joue un rôle important dans la vulgarisation scientifique dans nos
écoles, aux niveaux préscolaire, primaire et secondaire, tout en mettant de
l'avant la collaboration des jeunes.
Membre
du Réseau Technoscience, la Boîte à science organise plusieurs événements dans
la région, comme la Journée des Débrouillards, l'Expo-sciences
Hydro-Québec ou les défis technologiques.
Je tiens à remercier toute
l'équipe de la Boîte à science, avec qui j'apprécie énormément la belle
complicité. Et je vous souhaite un bon 45e anniversaire.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député. Je cède
maintenant la parole au député de Jean-Lesage.
Souligner le 30e anniversaire de L'Évasion Saint-Pie
X
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Merci, Mme la
Présidente. Alors, à deux pas de mon bureau de circonscription se trouve le
plus grand HLM de la région de Québec, un milieu de vie et un chez-soi pour
plus de 1 200 personnes, des Québécoises, des Québécois issus d'ici
et de plus de 30 pays différents. Les gens qui y vivent déclarent
fièrement vivre à Saint-Pie. Ce
succès du vivre-ensemble et cet esprit de communauté, c'est grandement l'équipe
de L'Évasion Saint-Pie X qui a permis de le créer. L'organisme a
célébré, cet été, son 30e anniversaire. Quelle fierté pour notre quartier!
Grâce à L'Évasion, ses travailleuses et ses
travailleurs, ses bénévoles et toutes les personnes qui fréquentent
l'organisme, Saint-Pie X est maintenant un modèle de vivre-ensemble qui inspire
les milieux de vie à travers Québec.
Que ce soit via les cuisines du monde, l'aide
aux devoirs, les cafés-rencontres, la banque alimentaire, la maison des jeunes, et j'en passe, L'Évasion est au coeur
de la communauté de Saint-Pie X, et, après 30 ans, ils seront maintenant
connus sous un nouveau nom, qui exprime d'une façon tellement colorée leur
mission, MosaïX.
Alors, bravo et merci à toute l'équipe de
Mosaïx.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député. Je cède
maintenant la parole au député de Joliette.
Souligner le cinquième anniversaire du décès de Mme Joyce
Echaquan
M. François St-Louis
M. St-Louis : Merci, Mme la
Présidente. Je souhaite souligner aujourd'hui toute l'importance que revêt pour
moi la Journée nationale de la vérité et de
la réconciliation, une journée qui nous invite à réfléchir sur notre passé
collectif, à reconnaître les vérités difficiles de l'histoire et à
engager un cheminement vers la réconciliation afin de bâtir un avenir fondé sur
la justice et le respect mutuel.
Mme la Présidente, on ne peut parler de vérité
et de réconciliation sans penser à l'onde de choc qui est venue secouer le
Québec tout entier il y a cinq ans déjà. Le départ de Joyce Echaquan nous a
tous touchés et grandement bouleversés. En
honorant sa mémoire, nous renouvelons notre engagement à avancer ensemble sur
la voie de la réconciliation. Encore aujourd'hui, et plus que jamais,
nous avons un devoir de mémoire afin d'assurer que de telles circonstances ne
se reproduisent jamais.
Personnellement,
Mme la Présidente, j'ai la conviction profonde qu'une réconciliation est non
seulement possible, mais que nous y parviendrons. C'est un défi de tous les
jours que je m'engage à relever. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député. Je cède
maintenant la parole au député d'Acadie.
Souligner le 50e anniversaire du journal Abaka
M. André Albert Morin
M. Morin : Merci, Mme la
Présidente. Je suis très heureux de souligner le 50e anniversaire du
journal Abaka, hebdomadaire trilingue
publié par l'association culturelle de Tekeyan, qui est située dans la
circonscription de l'Acadie, à ville
Saint-Laurent.
Fondé en
1975, au fil des décennies Abaka est devenu un véritable outil de
référence pour la grande communauté arménienne, permettant de refléter
l'extraordinaire dynamisme de celle-ci. Le journal Abaka permet de relayer
l'actualité locale, voire internationale afin d'informer la diaspora arménienne.
En tant que député, je suis fier de soutenir cet
organe de presse avec mes autres collègues. Permettez-moi, Mme la Présidente, de souhaiter encore longue vie
au journal Abaka ainsi qu'à l'organisme Tekeyan dans la poursuite de
leur mission. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole à
la députée de Huntingdon.
Rendre hommage à la Dre Fabienne Djandji
Mme Carole Mallette
Mme Mallette : Merci,
Mme la Présidente. Aujourd'hui, je tiens à rendre hommage à une femme
d'exception, la Dre Fabienne Djandji.
Déjà reconnue par son
dévouement et son engagement envers les plus vulnérables, elle franchit une
nouvelle étape remarquable en créant la Clinique Repères, destinée aux
personnes en situation d'itinérance. Cette initiative, née d'une profonde
humanité, répond à un besoin criant : offrir des soins accessibles,
respectueux et adaptés à celles et ceux qui trop souvent sont laissés pour
compte. La Dre Djandji consacre son temps précieux afin que ces hommes et ces
femmes puissent recevoir l'attention et le soutien médical qu'ils méritent.
Au-delà de son rôle de médecin, elle incarne la
compassion et la solidarité. Elle rappelle à chacun de nous que la dignité et
la santé doivent être garanties à tous, peu importe la condition sociale ou la
situation de vie.
Au nom des
citoyennes et citoyens de Huntingdon, je remercie chaleureusement la Dre
Djandji pour sa générosité, sa détermination et son courage. Son exemple
nous inspire et nous invite à bâtir une société plus juste et plus inclusive.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole au député de Jean-Talon.
Souligner le 40e anniversaire de la Maison Michel-Sarrazin
M. Pascal Paradis
M. Paradis : Je rends
aujourd'hui hommage à la Maison Michel-Sarrazin, qui célèbre ses 40 ans.
Fidèle à sa devise, Pour apprécier la vie,
jusqu'à la fin..., la maison offre depuis 1985 des soins palliatifs et de fin de vie marqués par la dignité, la compassion
et la solidarité. Plus de 10 000 personnes y ont trouvé soutien et
réconfort, tout comme leurs proches et leurs familles.
Je tiens à souligner l'apport des co-fondateurs,
Mme Claudette Gagnon et le Dr Louis Dionne. Je souligne également la
présence de Mme Michèle Tourigny, présidente du conseil d'administration,
et Mme Brigitte Laflamme, directrice générale de la Maison
Michel-Sarrazin.
La maison se distingue par son rôle essentiel
dans notre réseau de la santé, notamment auprès des personnes aînées et de
leurs proches aidants, grâce à des services novateurs comme sa clinique
ambulatoire et son répit à domicile. La maison, en tant que première
institution de soins palliatifs au Québec, fait honneur à Jean-Talon et à tout
le Québec.
Joyeux anniversaire et longue vie à la Maison
Michel-Sarrazin! Elle est un phare d'humanité non seulement au Québec, mais à
l'échelle internationale. Merci.
• (9 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci beaucoup, M. le député. Je
cède maintenant la parole à la députée de Laporte.
Féliciter Le Country Club de Montréal, récipiendaire
de la Médaille de l'Assemblée nationale
Mme Isabelle Poulet
Mme Poulet : Merci,
Mme la Présidente. J'ai eu le privilège de remettre la Médaille de la députée
de l'Assemblée nationale au Country Club de Montréal, situé à
Saint-Lambert.
C'est plus qu'un club de golf, c'est un lieu de
camaraderie où des rencontres et des relations se créent et des amitiés se développent.
Depuis 115 ans, il a accompagné des milliers de golfeurs et de golfeuses
dans leur parcours sportif mais aussi humain, la confiance en soi, la confiance
de se dépasser, de relever ses propres défis. J'imagine aussi que plusieurs
échanges professionnels se sont tenus sur le terrain, au neuf et demi ou au
19e trou. Quoi de mieux pour les
solidifier, d'en développer des nouvelles et ainsi d'assurer ou de créer des
emplois? Grâce aux dirigeants, bénévoles, membres, le club contribue activement au dynamisme social de
Saint-Lambert, notamment par son soutien aux jeunes athlètes et son
implication communautaire.
Toutes mes félicitations, et merci d'être un
membre important de notre communauté.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole à la députée de Saint-François.
Rendre hommage au Dr Alain Demers
Mme Geneviève Hébert
Mme Hébert : Mme la Présidente,
le Dr Alain Demers, présent dans les tribunes, a pratiqué la médecine de famille aux Îles-de-la-Madeleine, au Centre
hospitalier universitaire de Sherbrooke et à la Clinique médicale Fleurimont.
Il a été professeur d'enseignement clinique
en périnatalité à la Faculté de médecine et de sciences de la santé de
l'Université de Sherbrooke.
Plus de 30 ans, Dr Demers a occupé des
fonctions de direction à l'association des omnipraticiens de l'Estrie, à l'Association des omnipraticiens en périnatalité
du Québec. À titre de président de l'association des omnipraticiens de l'Estrie, de 2008 à 2022, il a mobilisé autant les
jeunes que les expérimentés, notamment en instituant un prix jeunesse qui
reconnaît le travail des médecins débutants.
Considéré comme un modèle en soins
primaires et préventifs, il a pris en charge, en 40 ans de pratique, un
très grand nombre de patients avec assiduité, rigueur et profonde
empathie.
Je vous souhaite, Dr
Demers, une retraite bien méritée, en santé et heureuse. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole au député de Chapleau.
Souligner le 20e anniversaire
de l'Orchestre symphonique de Gatineau
M. Mathieu Lévesque
M. Lévesque (Chapleau) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Aujourd'hui, je prends la parole pour souligner
la contribution remarquable d'un pilier
culturel de l'Outaouais, l'Orchestre symphonique de Gatineau, qui célèbre
fièrement à son 20e anniversaire dans Chapleau.
Né d'un profond élan
de passion et d'audace, l'OSG incarne depuis bientôt deux décennies le visage
vivant de la musique symphonique en Outaouais. Ce projet est le fruit d'une
vision ambitieuse, portée par des artistes déterminés à offrir à notre
collectivité un orchestre à la hauteur de son talent et de sa diversité. Sous
l'impulsion du chef d'orchestre Yves
Léveillé, avec l'appui de nombreux partenaires, l'OSG a vu le jour. Dès sa
première saison, c'est un succès. Les salles sont combles, le public est
au rendez-vous, et l'enthousiasme ne faiblira plus.
Depuis, l'Orchestre
symphonique de Gatineau a su faire rayonner les plus grandes oeuvres du
répertoire classique. Il a aussi su transmettre sa passion aux jeunes
générations grâce à ses tournées scolaires et à ses concerts familiaux dans les
parcs de la région.
En
célébrant l'Orchestre symphonique de Gatineau, c'est toute la richesse
artistique et humaine de notre région que nous honorons. À Yves Léveillé, à
Steeve Michaud, à tous ceux qui font vivre l'OSG, à tous les bénévoles, et tant
d'autres, je dis merci. Bon 20e anniversaire!
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député. Je cède maintenant la parole à la députée de
Laval-des-Rapides.
Souligner l'anniversaire de
l'indépendance de l'Arménie
Mme Céline Haytayan
Mme Haytayan :
Merci, Mme la Présidente. Je tiens à souligner aujourd'hui l'anniversaire
de l'indépendance de l'Arménie ici, au salon rouge de l'Assemblée nationale du
Québec.
Le
21 septembre 2025 marquait les 34 ans de l'indépendance de l'Arménie.
L'Arménie a accédé à l'indépendance définitive
de l'Union soviétique le 21 septembre 1991, suite à un référendum où
99,5 % des électeurs se sont exprimés en faveur de la séparation de l'URSS. Cette décision a mis fin à près de
70 ans de domination soviétique. C'était alors le début de
l'Arménie indépendante.
C'est
un anniversaire qui est capital pour les Arméniens, notamment pour les
60 000 Québécois d'origine arménienne. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée. Ceci met fin à la rubrique Déclarations de députés.
Et je suspends les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 55)
(Reprise à 10 h 10)
La Présidente :
Bonjour, tout le monde. Mesdames
messieurs, bienvenue. Le parlement du Québec, c'est chez vous.
Messieurs dames les
députés, aujourd'hui, en ce 2 octobre, c'est avec tristesse que nous avons
appris le décès de M. Gabriel Loubier, député de Bellechasse de 1962 à
1973. Alors, nous allons nous recueillir quelques instants en ayant une pensée
particulière pour sa famille et ses proches.
Je vous remercie
beaucoup. Veuillez vous asseoir.
Présence des boursiers de la
Fondation Jean-Charles-Bonenfant
J'ai le plaisir de
souligner la présence, dans les tribunes, des nouvelles boursières et des
nouveaux boursiers de la Fondation Jean-Charles-Bonenfant. Levez-vous. Ils auront l'occasion de travailler
en alternance auprès de députés du groupe ministériel et des groupes d'opposition dans le cadre de leur stage pratique
de 10 mois à l'Assemblée nationale.
Ce programme s'inscrit dans la mission éducative de l'Assemblée nationale en
offrant à ces jeunes une occasion de plonger
au coeur de l'activité parlementaire, et ce, sur une base quotidienne. Je vous
souhaite donc de profiter pleinement de cette expérience enrichissante,
je l'espère, au sein de notre Parlement. Bienvenue, messieurs dames.
Présence
de M. Jean D'Amour, ex-parlementaire de l'Assemblée nationale
Et j'ai également le
plaisir de souligner la présence, dans les tribunes, de M. Jean D'Amour,
ancien député de Rivière-du-Loup et Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt
de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le ministre des Finances.
M. Girard (Groulx) : Merci, Mme la Présidente.
Permettez-moi de déposer le rapport annuel sur les institutions financières et les agents d'évaluation du
crédit 2024 de l'Autorité des
marchés financiers, le rapport
d'activité 2025 de la Société de
financement des infrastructures locales du Québec et le rapport d'activité 2024-2025 de Financement-Québec.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. Mme la ministre de
l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Fréchette : Oui,
Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer les états financiers consolidés de
l'exercice clos le 31 mars 2025
de Capital Ressources naturelles et Énergie, les états financiers de l'exercice
clos le 31 mars 2025 du Fonds pour la croissance des entreprises
québécoises, les états financiers consolidés de l'exercice clos le 31 mars
2025 du Fonds de développement économique, de même que le rapport annuel de
gestion 2024-2025 du ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. Mme la ministre des Affaires
municipales.
Mme Guilbault : Oui, Mme la Présidente, permettez-moi de déposer
le rapport annuel de gestion 2024-2025 de la Commission municipale
du Québec.
La Présidente :
Et ce document est déposé.
Pour
ma part, je dépose le rapport annuel de gestion 2024-2025 et le rapport
annuel d'activité 2024-2025 du Protecteur
du citoyen.
De
plus, je dépose le document intitulé Suivi des recommandations du rapport
spécial du Protecteur du Citoyen sur la gestion de la crise de la COVID-19 dans les CHSLD durant la
première vague de la pandémie — Rapport
de suivi 2025.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions.
Dépôt
de pétitions
À la rubrique Dépôt
de pétitions, je reconnais M. le député de Matane-Matapédia.
Annuler les restrictions
budgétaires en éducation
M. Bérubé :
Mme la Présidente, je veux d'abord souligner la présence de représentants
de la Fédération du personnel de soutien scolaire de la CSQ qui nous ont
assistés pour cette pétition record.
Je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
160 483 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que la nouvelle cible des dépenses a été fixée drastiquement à la baisse pour
chacun des organismes scolaires;
«Considérant que ces
nouvelles cibles affecteront directement les services aux élèves, plus
particulièrement les élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou
d'apprentissage;
«Considérant
qu'en vertu de l'article 1 de la Loi sur l'instruction publique, le
ministre de l'Éducation a l'obligation de répondre à tous les besoins
des élèves et spécifiquement des plus vulnérables;
«Considérant
que le personnel de soutien scolaire, majoritairement celui affecté aux
services directs aux élèves, comme les techniciennes et techniciens en
éducation spécialisée et les préposées et préposés aux élèves handicapés,
verront leurs postes réduits ou coupés;
«Considérant que ces
[travailleurs] et [travailleuses] sont essentiels pour la réussite éducative
des élèves;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
signataires, demandons au gouvernement du Québec de ne pas procéder à des
restrictions budgétaires en éducation, afin que les services directs aux
élèves ne soient pas affectés.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
La Présidente :
Cet extrait de pétition est
déposé. M. le député de Rousseau. M. le député de Rousseau. La parole
est à vous, M. le député de Rousseau. À moins que vous souhaitiez que nous
reportions?
Une voix :
...
La Présidente : Allez-y.
Sécuriser la route 337 à
l'intersection de la montée
Hamilton et du chemin Vincent-Massey
M.
Thouin : Donc, je dépose l'extrait d'une pétition adressée
à l'Assemblée nationale, signée par 2 060 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que près de 100 accidents se sont produits à cette intersection depuis
2005, sans mesures correctives significatives;
«Considérant que la sécurité des usagers de la
route doit toujours être une priorité pour le gouvernement;
«Considérant
que cette intersection, devenue source d'anxiété, présente de graves risques
pour les automobilistes et les piétons;
«Considérant que cette intersection est sous la
juridiction du ministère des Transports et de la Mobilité durable;
«Considérant que les multiples résolutions et
demandes transmises par la municipalité de Sainte-Julienne, la ville de Rawdon
et les citoyens au fil des décennies, n'ont donné aucun résultat concret ni
durable;
«Considérant
que les angles obtus de l'intersection, la pente de la route [335] et les accès
évasés rendent la visibilité presque nulle et réduisent considérablement
la sécurité des usagers — automobilistes,
cyclistes et piétons;
«Considérant
qu'un carrefour giratoire serait la meilleure option, mais que d'autres solutions
efficaces favorisant la sécurité [de] cette dite intersection pourraient
aussi être envisagées;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
signataires, demandons au gouvernement du Québec de traiter en priorité cette
situation devenue urgente et de proposer le plus rapidement possible une
solution sécuritaire et permanente.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition. Merci.
La Présidente : Et cet extrait de
pétition est déposé. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Convertir les places en garderie non subventionnées
en places subventionnées
M. Leduc : Merci,
Mme la Présidente. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 1 556 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant qu'en 2022, le gouvernement a
annoncé la fin des garderies privées non subventionnées;
«Considérant
que cela fait plus de 25 ans que tous les parents n'ont pas une place en
services de garde pour leur enfant ou qu'ils doivent payer 40, 50, sinon
60 [ou] 65 dollars par jour par enfant;
«Considérant que le gouvernement s'était engagé
à injecter 1,4 milliard sur 5 ans afin de convertir la totalité des
places en garderies non subventionnées en places subventionnées;
«Considérant l'inflation, et que payer 60 $
et plus par jour ajoute un stress financier aux parents;
«Considérant
que tous les enfants et contribuables du Québec doivent être traités de manière
équitable et bénéficier des mêmes services partout, conformément à l'article
premier de la Loi sur les services de garde à l'enfance qui stipule
explicitement et sans équivoque la promotion de l'égalité des chances des enfants;
«Considérant
que cette politique de développement séparé n'a aucune raison, ni d'être, ni de
continuer à exister;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au gouvernement du
Québec de respecter ses engagements en convertissant les places en garderies
non subventionnées en places subventionnées.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition. Merci.
La Présidente : Et cet extrait de
pétition est déposé.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
Je comprends qu'il y a consentement pour que le
leader adjoint occupe le fauteuil du leader du gouvernement pour cette période
de questions ci.
Questions et réponses orales
Nous en sommes maintenant à la période de
questions et de réponses orales, et je cède la parole, en question principale,
à la députée de Bourassa-Sauvé.
Investissements dans le réseau de l'éducation
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet : Mme la Présidente,
l'éducation devait être la priorité des priorités de la CAQ, mais il s'agit de
la grande absente de ce début de session parlementaire.
Après avoir semé le chaos dans le réseau et
causé la pire rentrée scolaire des 15 dernières années, la CAQ continue de
causer un casse-tête dans nos écoles. Plusieurs professionnels qui oeuvraient
dans nos écoles ont quitté un emploi qu'ils aimaient, faute de poste disponible. Ceux qui demeurent
sont surchargés et sont même contraints à effectuer du bénévolat pour
répondre aux besoins des élèves. Les conditions imposées par la CAQ au réseau
leur lient tellement les mains que les
directions d'école ont dû faire des choix déchirants. Les élèves, eux, paient
déjà le prix de cette improvisation.
La ministre a
indiqué réfléchir à modifier la condition des plafonds d'embauche, mais le
temps presse. L'échéance pour déposer les redditions de comptes au
ministère est fixée au 30 octobre.
En modifiant
sa condition, la ministre peut-elle garantir que l'ensemble des
540 millions promis seront réinvestis dans le réseau? Et, si oui,
quand?
• (10 h 20) •
La
Présidente : La réponse du ministre de l'Environnement, de la
Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.
M. Bernard Drainville
M. Drainville : En l'absence de
ma collègue, qui est aux funérailles nationales de M. Guy Rocher, pour
lequel nous avons une pensée aujourd'hui, je vais donc prendre la question, Mme
la Présidente.
D'abord, tout
est une question d'équilibre. D'un côté, on a réinvesti, cet été,
540 millions, un investissement très important, qui, je le
rappelle, s'ajoutait à un investissement très important prévu au budget. Alors,
540 millions.
Maintenant, ce que nous avons dit aux centres de
services scolaires, c'est qu'en contrepartie ils devaient s'assurer que les 540 millions soient investis
pour les services aux élèves et, deuxièmement, s'assurer également qu'ils mettent
en place des mesures pour diminuer les dépenses administratives, parce qu'on ne
veut pas que le réinvestissement aille dans des services administratifs, on
veut que le réinvestissement aille dans les services aux élèves. Et c'est la
direction très claire, l'orientation très claire qui a été donnée aux centres
de services scolaires et aux directions d'école. Et cette direction, cette
orientation, ça a été la mienne, et c'est maintenant celle de ma successeure.
La Présidente : En terminant.
M. Drainville : Alors, on
continue dans l'échange pour la prochaine.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet : Mme la Présidente,
donc, j'entends l'ancien ministre de l'Éducation qui nous dit que les
orientations, elles n'ont pas changé, mais on s'entend, là, donc, il nous
parle, donc, d'un réinvestissement, moi, je lui dis le soi-disant réinvestissement de 540 millions, parce que la
question que je pose aujourd'hui, c'est : Est-ce que ces sommes
seront véritablement versées au réseau?
Il y a des
conditions qui ont été données au réseau qui leur lient les mains. Ils se
posent des questions, ils se disent : Est-ce qu'on va voir la
couleur de cet argent-là? Donc, aujourd'hui, alors que sa successeure a décidé
de lever son ancienne condition...
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Bernard Drainville
M. Drainville : Alors, dans cet
équilibre, Mme la Présidente, qu'il faut maintenir entre un réinvestissement, donc, qui est totalement dédié aux services aux
élèves et une saine gestion, alors, ce qui a été mis en place, Mme la
Présidente, c'est des cibles d'ETC, donc des équivalents temps complet.
80 % du budget de l'Éducation, c'est des salaires, c'est du personnel. Alors, il faut s'assurer, Mme la
Présidente, donc, que ce budget est respecté, et, pour pouvoir respecter le budget, il faut respecter des cibles d'équivalents
temps complet, donc des cibles d'employés, de nombre d'employés. Alors,
c'est une mesure qui a été mise en place, mais qui ne doit pas empêcher...
La Présidente : En terminant.
M. Drainville : ...bien
entendu, le réinvestissement qui doit se faire dans les services aux élèves.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet : Mme la Présidente, l'ancien ministre de
l'Éducation ne répond pas à ma question. Donc, il nous parle, donc, de l'importance de respecter, donc, ces
budgets-là, mais on s'entend, donc, la CAQ nous disait qu'elle ne toucherait
pas aux services. S'il y a bien une chose que la CAQ nous a promise, au cours
des sept dernières années, c'est que les services
aux élèves ne seraient pas affectés. Là, ce qu'on a vu, avec la rentrée
scolaire qui vient de se produire, c'est que ces services-là, ils sont
touchés, il y a des élèves qui ne sont pas en mesure de les recevoir en ce
moment.
Est-ce que les centres de services
scolaires vont véritablement recevoir l'argent qui va leur permettre d'offrir
les services aux élèves?
La Présidente :
La réponse du ministre.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville : ...la cible d'ETC, c'est
un outil de gestion, ça ne doit pas être un obstacle au réinvestissement dans
les services aux élèves. C'est ce qui a été dit par la ministre de l'Éducation
hier en Chambre. Alors, la cible d'ETC, elle
est là pour aider au respect du budget, parce que c'est important. Le budget de
l'éducation, je vous le rappelle, il a augmenté de tout près de
60 % depuis 2018. Donc, cible d'ETC ne doit pas empêcher de s'assurer que
les services aux élèves soient bel et bien
financés. Maintenant, ma successeure a bien dit aussi hier que, s'il y a des
ajustements qui sont nécessaires pour s'assurer, donc, que tout se fasse
dans les règles...
La Présidente :
En terminant.
M. Drainville : ...services aux élèves, respect du budget, ces ajustements, elle est
prête à les apporter, comme nous avons fait des ajustements cet été.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de LaFontaine.
Maintien des services
d'urgence au CLSC de Pohénégamook
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay :
Mme la Présidente, l'urgence du CLSC de Pohénégamook est névralgique à la
population, l'urgence ouverte 24/7 pour le moment, mais elle est
fragilisée par un manque de personnel. Leur laboratoire a vu ses heures
d'ouverture réduites. Des inquiétudes persistent dans la communauté quant à une
possible réduction des heures d'ouverture de l'urgence de Pohénégamook. Le PDG
du CIUSSS du Bas-Saint-Laurent a dit en toute transparence, le 26 juin dernier, qu'il lui restait
11 millions à aller chercher en économies. L'urgence va-t-elle passer à la
trappe ou non? La question est
toujours dans l'air, parce que Santé Québec et le CISSS poursuivent leur
analyse et devraient arriver avec une réponse d'ici la fin de l'été.
Le
15 mars, la population s'est mobilisée, 500 personnes devant
l'urgence pour la sauver. Aujourd'hui, on a une délégation d'une dizaine
de personnes, des maires, des préfets, qui viennent dire au ministre :
Dites-nous-le clairement.
Et c'est ma question
que je lui adresse : L'urgence va-t-elle rester ouverte, oui ou non?
La Présidente :
La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Alors, bonjour, Mme la
Présidente. Et je veux saluer le député de LaFontaine pour ses nouvelles
fonctions. Alors, je suis certain qu'on aura l'occasion d'échanger
plusieurs fois au cours des prochaines semaines.
Et j'en profite aussi
pour saluer les gens de Pohénégamook. D'ailleurs, j'ai rencontré la mairesse,
ce matin, en rentrant au parlement. Et je
veux rassurer les gens de Pohénégamook que nous sommes effectivement très, très
sensibles à la situation de
Pohénégamook, parce que, lorsqu'on regarde les urgences de petites municipalités, elles sont très importantes
dans le tissu de cette région-là. Et je m'explique.
En
fait, lorsqu'on a une petite urgence comme celle-là, l'absence d'une seule
personne peut faire une très grande différence soit dans la sécurité du
service ou dans les heures d'ouverture, parce qu'il n'y a pas beaucoup de
personnel. On a déjà vécu des situations
semblables, je pense, entre autres, à Senneterre, où on avait des enjeux comme
ça puis on a trouvé des solutions.
Donc,
ce que j'aimerais rassurer la population, ce matin, c'est que Santé Québec a développé des critères très précis, très précis pour évaluer
les urgences qui sont dans la même situation en ce moment au Québec...
La
Présidente : En terminant.
M. Dubé :
...et je pourrai y revenir dans la deuxième partie de ma réponse.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente, le
ministre de la Santé peut être plus que sensible, il est décisionnel. Et
l'urgence n'est pas un luxe, c'est
névralgique. Ce que la délégation vient lui dire ici ce matin, c'est, et je
cite l'un d'eux : Il n'y a pas d'heure pour avoir un problème
cardiaque ou un accident de voiture, et que réduire les heures d'ouverture d'un
service d'urgence a un effet direct sur l'espérance de vie des citoyens.
Pensez-vous,
Mme la Présidente, qu'ils sont rassurés, à matin, en se faisant répondre par le
ministre que c'est Santé Québec qui va décider sur des critères? C'est à le
ministre à le dire.
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Bien, encore une fois, Mme la Présidente, on est ici pour rassurer la
population puis prendre les bonnes décisions.
Je vais passer les
quatre critères rapidement, si vous permettez, parce que ça va aider aux gens à
comprendre comment sérieux est cette
décision-là. Premièrement, est-ce que les services sont accessibles aux
citoyens? Premièrement. Deuxièmement,
est-ce que ces services-là rendent plus fluide, c'est-à-dire, au sein du
système, pour les usagers, est-ce qu'ils sont capables de l'avoir au moment où
ils en ont besoin? Est-ce qu'ils contribuent à un service plus humain? Et ça, on
en parle souvent. Et, dernièrement, est-ce que ces services donnent un accès
plus facile de façon générale?
Alors, c'est certain
que, lorsqu'on regarde ces critères-là, qui sont très clairs, la décision de
Santé Québec...
La
Présidente : En terminant.
M. Dubé :
...sera prise dans l'intérêt des patients.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay :
Donc, le ministre, lui, s'en lave les mains. C'est Santé Québec qui décide.
Il les rassure. Les rassure-t-il quand il parle de fluidité? Faites-vous-en
pas, là, les gens de Pohénégamook, il va y avoir de la fluidité. L'urgence va peut-être fermer, mais il va y avoir
de la fluidité. Santé Québec va y voir, il y a des critères, mais moi, comme
ministre, je ne parlerai pas, je ne viendrai
pas vous rassurer, à matin, pour vous dire que l'urgence va rester ouverte.
Inquiétez-vous pas, Santé Québec va y voir, il va y avoir de la fluidité.
C'est lui, le
ministre. Qu'il décide.
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Bien, écoutez, Mme la Présidente, je sens que les échanges avec le député
de LaFontaine vont être très intéressants.
Mais j'aimerais faire une chose, ce matin : rassurer les gens qui sont ici
mais aussi tous les gens du Québec qu'on a mis en place, avec Santé Québec, des
gens qui peuvent faire les bonnes analyses mais d'un côté humain, de
s'assurer qu'on donne des services sécuritaires, des services qui sont de
qualité à tous les gens du Québec, incluant les gens de Pohénégamook. Et c'est
ce que nous allons faire au cours des prochaines semaines pour prendre les
bonnes décisions pour protéger nos patients. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la
députée de Robert-Baldwin.
Conditions de vie dans
les centres jeunesse
Mme Brigitte
B. Garceau
Mme Garceau :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Ce n'est pas la première fois que je me
lève dans cette Chambre pour dénoncer les
conditions de vie déplorables que subissent les enfants dans certains de nos
centres jeunesse. Un gouvernement qui dit vouloir protéger notre monde
devrait au moins, au minimum, protéger les plus vulnérables dans notre
société : nos enfants.
La Commission des
droits de la personne et des droits de la jeunesse nous dit clairement, ce
matin, que ce gouvernement a échoué sur toute la ligne. À la suite de son
enquête sur le Centre jeunesse de Laval, la commission dit que les droits des enfants ont été lésés et qu'il
y a une problématique persistante de surpopulation et de surutilisation des
salles d'isolement.
Qu'est-ce
que le ministre répond à nos enfants qui subissent ces conditions de vie
déplorables et qui se demandent s'ils comptent aux yeux de ce
gouvernement?
• (10 h 30) •
La
Présidente : La réponse du ministre responsable des Services sociaux.
M. Lionel
Carmant
M. Carmant : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Je tiens à vous saluer et à saluer tous les collègues
dans cette nouvelle rentrée parlementaire.
On
avait été mis au fait, on se souvient bien, l'an dernier, de cette situation
tout à fait inacceptable au centre de
réadaptation pour les jeunes de Laval, et immédiatement on a agi. On n'a pas
attendu le rapport de la CDPDJ. On a ajouté
une accompagnatrice pour le centre de Laval, une madame... une madame qui était
spécialisée dans ces services pour diminuer le nombre de contentions,
diminuer le nombre de mesures disciplinaires, et on les a diminuées de
50 %.
Également, cet été,
comme promis, on a travaillé avec la directrice nationale de la protection de
la jeunesse pour envoyer des directives dans
tout le réseau pour améliorer les soins donnés à nos jeunes dans le traitement
des fugues, dans le traitement des
fouilles, dans le traitement des mesures de contrôle, dans le... on a rehaussé
les critères d'embauche, on a eu des
critères sur les personnes avec des DI-TSA dans nos centres jeunesse, et
également on a amélioré les situations de débordements dans nos centres
jeunesse.
La Présidente :
En terminant.
M. Carmant :
Donc, on a été en action, cet été, puis on va continuer le travail pour
améliorer la situation...
La Présidente :
Première complémentaire.
Mme Brigitte
B. Garceau
Mme Garceau : Il y a encore un grand
manque d'action, M. le ministre, parce qu'il y a un plan clinique qui a été
déposé au ministère pour faire face à la
situation et rénover le Centre jeunesse de Laval, depuis 2021, Mme la
Présidente, ce plan était déposé, aucun argent n'a été déboursé. La
CDPDJ déplore l'absence de suivi donné aux demandes de financement additionnel
faites par le CISSS auprès du ministère.
Qu'est-ce que le
ministre attend pour débourser les sommes?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Lionel
Carmant
M. Carmant :
Merci, Mme la Présidente. Effectivement, le CISSS de Laval a mis le centre
de réadaptation sur son PQI, sur ses besoins en investissements
d'infrastructures. Malheureusement, avec l'ancien système, le CISSS ne priorisait pas cette demande parmi les autres
demandes. À Laval, par exemple, on a refait les soins en santé mentale avant
de faire le centre de réadaptation pour les
jeunes. Avec Santé Québec, on a décidé de prioriser tous les CRJDA entre eux,
et effectivement Laval est le premier sur notre liste, et on va pousser pour
que ces rénovations se fassent. Mais, Mme la Présidente, pendant ce
temps-là, on a rénové les Laurentides, on est en train de faire le Mont-Saint-Antoine...
La Présidente :
En terminant.
M. Carmant : ...on va faire Daviault. On continue à
améliorer les infrastructures pour nos jeunes, Mme la Présidente, on est dédiés à ça.
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
Mme Brigitte
B. Garceau
Mme Garceau : J'ai vraiment de la
difficulté avec la réponse du ministre, Mme la Présidente. Le gouvernement
n'a aucun problème, aucun problème à dépenser 385 millions pour le
troisième lien, 500 millions dans Northvolt. Il a gaspillé des centaines de millions dans SAAQclic. Est-ce que le ministre
sait combien de centres jeunesse il aurait pu construire et rénover avec
cet argent?
Des voix : ...
La
Présidente : C'est un
peu bruyant dans le fond, là. Une seule personne a le droit de parole, et c'est
le ministre, que j'aimerais entendre.
M. Lionel
Carmant
M. Carmant : Merci, Mme la Présidente.
Là, on doit comparer un centre jeunesse avec Maisonneuve-Rosemont, on
doit comparer un centre jeunesse avec toutes sortes de structures hospitalières
qu'on a besoin de rénover puis qu'on a investi massivement, Mme la Présidente,
pour les rénover. Parmi les centres jeunesse, on allait avec les priorités des
établissements, auparavant. Maintenant, grâce à Santé Québec, on va pouvoir
prioriser les centres jeunesse entre eux. Laval a effectivement besoin d'amour,
Mme la Présidente, puis notre gouvernement, on va supporter Laval.
Donc, on les compare
entre eux, on investit dans nos centres jeunesse, et on va améliorer les
conditions de vie. On veut que nos jeunes soient dans des conditions dignes...
La Présidente : En terminant.
M. Carmant :
...sécuritaires et qui respectent leurs droits. C'est ça, notre but, Mme la
Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Mesures
visant à freiner la spéculation immobilière résidentielle
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard :
Mme la Présidente, la crise du logement frappe de plus en plus fort, et,
évidemment, une des conséquences les plus graves de cette crise, c'est que de
plus en plus de personnes sont à risque de se retrouver en situation
d'itinérance. Actuellement, au Québec, les gens sont souvent à une malchance
près de se retrouver à la rue.
Pourtant, pendant ce
temps-là, des milliers de logements sont vacants et même barricadés partout au
Québec. Un logement, Mme la Présidente,
selon nous, ça devrait servir à loger des gens et non pas à être laissé vide
pour spéculation. Mes collègues et moi avons justement fait une sortie
remarquée sur le dossier la semaine dernière, et nos demandes d'attaquer de
front le dossier ont reçu énormément d'appui, notamment au sein d'élus municipaux.
Au
printemps dernier, l'ex-ministre de l'Habitation et moi avions travaillé
conjointement pour obtenir de belles réussites sur le dossier de la colocation
en HLM, et c'est avec le même esprit de collaboration que je tends la main à sa
successeure aujourd'hui.
J'aimerais donc
l'inviter à une séance de travail conjointe, avec mon collègue de
Laurier-Dorion, pour qu'on explore différentes pistes de solution au problème
des logements vacants au Québec. Accepte-t-elle ma main tendue?
La Présidente :
La réponse de la ministre responsable de l'Habitation.
Mme Sonia
Bélanger
Mme Bélanger :
Mme la Présidente, très heureuse de répondre à cette question. Bien,
premièrement, je tiens à dire que je comprends que c'est difficile pour
plusieurs personnes de se loger, au Québec, je le sais, et puis on a fait du
travail de façon importante comme gouvernement. Il n'y a pas de solution
miracle, hein, à la crise du logement. La seule
voie, c'est vraiment de construire plus, et c'est ce que ma prédécesseure a
fait, et c'est ce que je vais continuer de faire. Les résultats, Mme la
Présidente, c'est qu'au moment où on se parle on a plus de
12 500 logements qui ont été livrés, et je travaille actuellement à
en livrer 19 000 autres supplémentaires.
Donc, on a travaillé
pour réviser les programmes. On a travaillé pour se donner des leviers
juridiques, Mme la Présidente. On a investi 7 milliards de dollars,
7 milliards de dollars, depuis qu'on est au pouvoir. On a investi,
Mme la Présidente, deux fois plus que ce que les gouvernements précédents
ont fait. Et je pourrai y revenir tantôt pour parler de la crise de l'itinérance
en particulier...
La Présidente :
En terminant.
Mme Bélanger :
...et des logements vacants.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : Merci, Mme la Présidente.
Écoutez, je veux juste être très certain, là. J'ai posé une question très
précise à la ministre, je ne suis pas certain d'avoir bien saisi la réponse,
donc je me réessaie, Mme la Présidente.
Accepte-t-elle,
oui ou non, notre main tendue d'une rencontre conjointe dès la semaine
prochaine pour qu'on étudie rapidement
des solutions à la problématique des logements vacants et barricadés? C'est une
offre de travail transpartisane. L'accepte-t-elle?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Sonia
Bélanger
Mme Bélanger :
Mme la Présidente, oui, je le veux. Alors, c'est important, c'est important
puis c'est... En fait, en fait, Mme la
Présidente, je suis dans un nouveau rôle. J'adore ce que je fais. Je remercie
cette main tendue de Québec solidaire, parce que, oui, il faut qu'on
travaille ensemble, il faut travailler en partenariat. C'est ce qu'on a fait
avec, notamment, certains groupes de l'opposition. Ça fait que, oui, oui, il
faut qu'on travaille ensemble, puis on va continuer de le faire pour trouver des solutions. Il faut changer le ton aussi. Et
puis, on le sait, on a des règlements qui s'en viennent.
La
Présidente : En terminant.
Mme Bélanger : On va continuer de garder
le focus pour améliorer la situation des personnes qui ont besoin de logements
au Québec, Mme la Présidente.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : Mme
la Présidente, très heureux de cette réponse très affirmative. Je vais me
rendre disponible, avec mon collègue de Laurier-Dorion très, très
rapidement.
Tout le
Québec l'a noté, les groupes d'opposition l'ont noté, Mme la Présidente, un des
plus grands absents du discours inaugural du premier ministre était le
logement, et je suis certain que sa ministre en était consciente.
Ma question est claire : Lui a-t-elle parlé
après son discours et lui a-t-elle rappelé que la priorité des Québécois et des
Québécoises, eh bien, c'était l'habitation, la crise du logement?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger : Oui,
Mme la Présidente. Je n'ai pas eu besoin de parler au premier ministre. Depuis
qu'on est au pouvoir, c'est notre
priorité, le logement. On a fait plus dans... on a fait plus dans notre mandat
que ce que le gouvernement libéral...
le gouvernement péquiste, le gouvernement libéral, en 15 ans, ont fait,
Mme la Présidente. Donc, c'est une priorité, et on va accentuer le
travail qui est déjà amorcé.
Alors, Mme la
Présidente, on va travailler. J'accepte cette main tendue et je vais vous
rencontrer. D'ailleurs, je vous ai déjà offert des plages horaires dès
la semaine prochaine. Alors, on sera...
Des voix : ...
La Présidente : Oui, un petit rappel
au règlement, ici, qui n'a rien à voir sur le fond du propos, mais bien... Mme
la ministre, vous vous adressez à moi. Donc, ne pas s'interpeler directement.
Il vous reste sept secondes.
Mme Bélanger : Oui,
Mme la Présidente, désolée, j'étais sur ma poussée d'enthousiasme dans ma
nouvelle fonction, mais honnêtement c'est très important.
• (10 h 40) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Laurier-Dorion.
Enquête sur les circonstances
entourant le décès d'un adolescent
lors d'une intervention policière à Longueuil
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. Tout le Québec est en deuil à la suite de la mort injustifiée d'un
de nos enfants, Nooran Rezayi, un adolescent
de 15 ans de Longueuil. C'est avec le coeur déchiré que j'offre mes plus
sincères condoléances à la famille et aux proches de Nooran, à ses amis,
à sa communauté.
Nous avons encore beaucoup de questions sur la
mort de Nooran, mais on sait une chose : un policier a enlevé la vie à un
jeune de 15 ans qui était non armé. Chaque fois que quelqu'un décède à la
suite d'une intervention policière et que nous n'avons pas de réponse
satisfaisante, ce sont les liens de confiance entre le public et la police qui
s'effritent, c'est le Québec tout entier qui en sort perdant.
L'enquête du Bureau d'enquêtes indépendantes, c'est une étape nécessaire, mais pas suffisante,
dans les circonstances. Pour la
famille de Nooran et ses amis, pour que cette tragédie nous permette de tirer
des leçons communes, je demande au nouveau ministre de la Sécurité
publique de déclencher une enquête du coroner. Va-t-il le faire?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Sécurité publique.
M. Ian Lafrenière
M. Lafrenière : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Merci à mon collègue de Laurier-Dorion pour sa
question. Puis je vais commencer, Mme
la Présidente... parce que, comme vous le savez tous et toutes ici, cet
événement-là, qui est triste,
horrible, s'est passé dans mon comté, Mme la Présidente. Alors, à la famille de
Nooran, son papa, aux proches, à la communauté, aux gens qui ont dû
intervenir, mes pensées sont pour eux et elles.
Mme la Présidente, rapidement, il y a une
enquête du BEI qui a été lancée, mon collègue le sait. On s'est donné ici, au
Québec, ce processus, qui est un processus d'enquête indépendante qui ne se vit
pas ailleurs. On l'a fait comme ça parce qu'on voulait que ce soit indépendant.
Parallèlement à ça, Mme la Présidente, il y a une enquête du SPVM pour savoir
qu'est-ce qui s'est passé avant. Avant l'intervention avec la victime,
qu'est-ce qui s'est passé?
Mon collègue me dit : M. le ministre, si on
ne va pas au fond des choses, si on a encore des questions, est-ce qu'on peut aller avec une enquête du coroner
publique? Je ne ferme pas la porte, mais pas du tout, Mme la Présidente. Mais,
une chose qui est claire, on ne peut pas faire les deux en même temps, on va
nuire au processus d'enquête.
Alors, je demande à mon collègue, tout comme
moi, de faire confiance au processus qu'on a mis en place, qui est le Bureau
des enquêtes indépendantes. Mme la
Présidente, dans ce bureau, il y a plus d'enquêteurs qui ont un passé civil
que policier.
La
Présidente : En terminant.
M. Lafrenière :
Alors, moi, j'invite mon collègue à faire confiance, mais, si c'est nécessaire,
on ira.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Andrés
Fontecilla
M. Fontecilla :
J'ai entendu une réponse pas très claire, Mme la Présidente. L'enquête du Bureau
d'enquêtes indépendantes ne suffira pas, malheureusement, à apaiser
l'incompréhension face à cette tragédie. Les proches de Nooran n'ont pas besoin de savoir ce qui est passé minute
par minute avant, pendant les événements, ils ont besoin de comprendre
pourquoi un adolescent non armé et racisé est décédé sous le tir de la police.
Et, pour ça, on a besoin d'une enquête du Bureau du coroner. Et ça s'est déjà
vu, des enquêtes...
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Ian
Lafrenière
M. Lafrenière :
Mme la Présidente, je pensais qu'on était sur bonne lancée, puis mon collègue
me dit que je n'ai pas été clair, ça fait
que je vais recommencer. Si c'est nécessaire, est-ce qu'on va le faire? Oui, je
le veux, qu'on le fasse, Mme la Présidente. On va le faire si c'est
nécessaire. C'est ce que j'ai répondu.
Ce que je lui ai dit,
cependant, puis ça s'est vu dans le passé, on peut se rappeler les incidents
tragiques avec la sergente de la Sûreté du
Québec, Maureen Breau, l'enquête s'est faite et par la suite on est allés avec
une enquête du coroner. Ça se fait. Je lui ai dit tantôt et je le redis
encore ici devant tous, on le fera.
Pour l'instant, il y
a une enquête indépendante, avec des enquêteurs aguerris, et moi, j'ai
confiance dans ce processus-là, Mme la Présidente. Je demande la même chose à
mon collègue. Laissons aller l'enquête indépendante qui a lieu présentement.
La Présidente :
En terminant.
M. Lafrenière : Si c'est nécessaire, je prends l'engagement de le faire après, il n'y a
aucun problème, Mme la Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire. Et, pour ce faire, je cède la
parole à la députée de Verdun.
Mme Alejandra
Zaga Mendez
Mme Zaga
Mendez : Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, nous déposons une
motion pour exprimer nos sympathies, ici,
envers la famille de Nooran et envers les jeunes touchés par cette tragédie. On
parle de jeunes de 15 et 16 ans qui ont dû enterrer un des leurs, qui
vivent un traumatisme, qui vivent dans la peur et l'impuissance, et je nous
invite aujourd'hui à penser à eux, et j'invite le ministre à appuyer cette
motion pour envoyer un message fort à cette jeunesse qui est brisée. Ils et
elles ont besoin de nous, maintenant.
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Ian
Lafrenière
M. Lafrenière :
Merci, Mme la Présidente. Je vais revenir sur les mêmes choses que j'ai
mentionnées. À chaque fois qu'il y a une
intervention policière, puis ça fait neuf ans qu'on s'est donné ce
processus-là... Auparavant, c'était soit
en alternance avec la Sûreté du Québec ou le SPVM qu'on menait enquête. Pour
des raisons de transparence, on a dit : Faisons un processus
d'enquête qui est transparent.
Ce que ma collègue
dit, est-ce que ce sont des moments difficiles dans la communauté? Oui. Je sais
qu'il y a eu deux manifestations, Mme la Présidente, dans mon comté, et je veux remercier les gens qui étaient là, qui ont
passé un message fort de solidarité avec la famille, qui les ont soutenus, et
bravo, ça nous démontre qu'on peut le faire, au Québec, Mme la Présidente. Contrairement
à nos amis du Sud, on peut le faire d'une façon ordonnée. Alors, le message a
été reçu. Je vais prendre le même engagement. Je suis ça de très près, c'est
dans mon comté, Mme la Présidente.
La Présidente :
En terminant.
M. Lafrenière :
S'il le faut, on va aller au bout des choses. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Rosemont.
Suspension
de projets de transformation
numérique dans le réseau de la santé
M. Vincent
Marissal
M. Marissal :
Merci, Mme la Présidente. Bon début de session à tous et toutes.
On
parle beaucoup du fiasco SAAQclic, ces temps-ci, et de la commission Gallant, avec
raison. C'est même devenu la téléréalité la plus populaire du Québec,
ces temps-ci. D'ailleurs, certains ministres en face ont tenu des rôles, ces
dernières semaines, plus ou moins convaincants.
Ça ne devrait pas nous empêcher, la commission
Gallant, de garder un oeil sur les autres projets de transformation numérique du gouvernement du Québec, et je parle
en particulier du mégaprojet en santé. La transformation numérique du réseau de
la santé cause déjà des ennuis, des problèmes, des soucis. D'ailleurs, le
ministre de la Cybersécurité a levé le drapeau en juillet, il y a
quelques semaines, en disant : Wo, les moteurs! on arrête tout, on s'en va
dans le mur. Je suis d'accord avec lui.
Est-ce que le
ministre est d'accord avec son collègue? Est-ce qu'il est d'accord avec moi et
pas mal tout le monde ici? Parce qu'on n'est
pas juste des députés, on est aussi des contribuables. Est-ce qu'il est
d'accord avec moi qu'on doit convoquer Santé Québec ici pour avoir
l'heure juste sur où est-ce qu'ils s'en vont avec ce projet?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Cybersécurité et du
Numérique.
M. Gilles
Bélanger
M. Bélanger :
Merci, Mme la Présidente. Je tiens à préciser que la collaboration avec le
ministère de la Santé et Santé Québec est excellente. Depuis mon entrée en
poste, on travaille en collaboration ensemble. Je pourrais vous dire aussi que,
sur les milliers de projets, il y en a une centaine qui sont en exécution. Il y
a un suivi serré qui est fait. Il y a une bonne gouvernance. On n'a aucune
alarme à ce jour. Et je suis confiant, nous sommes confiants de réaliser ces
projets-là à l'intérieur des enveloppes budgétaires.
Je voudrais, Mme la
Présidente, préciser aussi qu'en termes de déploiement de solutions
technologiques, on n'a pas de leçons à avoir
des oppositions. Je vous donne un exemple. Hier, on parlait des régions. On a
implanté un projet en région, on a
réussi à brancher 1 million de citoyens, un projet d'un budget de
1 milliard. On l'a réalisé sous le budget, à des centaines de
millions sous le budget.
Ça fait que, Mme la
Présidente, je crois qu'on a l'expertise et les équipes en place pour assurer
un suivi et une bonne collaboration avec les divers intervenants...
La
Présidente : En terminant.
M. Bélanger :
...au niveau des transformations numériques, Mme la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Vincent
Marissal
M. Marissal :
Réussir les projets du gouvernement dans les délais puis dans les budgets,
là, ça ne devrait pas être une exception,
hein, ça devrait être la règle, alors je ne sais pas pourquoi le ministre s'en
vante, là. Moi, je parle de ceux qui ne marchent pas, comme le fiasco SAAQclic,
comme le fiasco qu'on est en train de se magasiner avec santé numérique Québec.
Ma question, elle est
pour le ministre de la Santé, quoique j'apprécie beaucoup le député d'Orford,
mais elle est pour le ministre de la
Santé : Est-ce qu'il est d'accord pour qu'on convoque les «top guns» de Santé Québec pour savoir où est-ce qu'ils s'en vont?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Mme la Présidente, je suis très
heureux d'avoir cette question-là pour corriger certains points, ici, là.
Je me rappelle très bien, quand on avait l'équipe des TI, les transformations
informatiques qu'on avait au ministère, on a
pris une décision très, très claire de transférer ces gens-là à Santé Québec
pour qu'ils soient sous la supervision d'une équipe chevronnée en
informatique. Et, depuis qu'on a fait ce transfert-là, l'automne dernier, donc
à l'automne 2024, on a été capables de
voir énormément de différences dans la façon dont sont gérés, maintenant, les
dossiers informatiques. Moi, je dois vous dire, Mme la Présidente...
La
Présidente : En terminant.
M. Dubé :
...que je rencontre l'équipe informatique très régulièrement pour faire le
suivi.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Bien, on est contents
qu'il les rencontre, le ministre, mais nous autres aussi, on veut les
rencontrer, c'est notre job, ici, de contrôleurs de fonds publics. Puis,
après le fiasco SAAQclic, là, franchement, là, on a le droit d'être échaudés, ici, puis de vouloir rendre des
comptes à la population. Je pense que c'est le minimum que le gouvernement
peut faire.
C'est une première,
je vais citer le ministre des Transports, qui nous disait hier : Un
dossier mal parti, ça finit rarement bien. Bien, je suis bien d'accord avec le
ministre des Transports, parce qu'il est bien mal parti, le Dossier de santé
numérique. Il y a déjà des retards. Ce sont les mêmes gens qui étaient à
SAAQclic.
Est-ce que le
ministre est d'accord pour qu'on fasse notre job?
La Présidente :
La réponse du ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Je pense, encore une fois, Mme la Présidente, là, qu'il ne faut pas
inquiéter les gens quand il n'y a pas de
raison valable de le faire. Les différents dossiers prioritaires qui sont avec Santé Québec, je pense entre autres à ce qu'on appelle le Dossier de santé
numérique, le DSN, est très bien travaillé en ce moment. Oui, on a des enjeux
avec les médecins qui ne participent pas à
la formation, puis on aura des décisions à prendre, mais ça n'a rien à voir
avec les compétences des gens qui gèrent ce dossier-là. Premièrement.
Deuxièmement, nous
sommes en préparation d'un dossier qui s'appelle Votre santé, qui est une
plateforme très importante pour la prise de rendez-vous.
Donc, chacun de ces
dossiers-là de transformation sont regardés avec des gens compétents. Et je
veux rassurer la population, c'est...
• (10 h 50) •
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Jean-Talon.
Ressources allouées au Directeur des poursuites
criminelles et pénales
M. Pascal
Paradis
M. Paradis : C'est quoi, le discours
de la rentrée du gouvernement de la CAQ, Mme la Présidente? C'est, au Québec :
Aime-moi, Québec, j'ai changé, je vais
changer. Ça fait sept ans que je fais la même affaire, mais, crois-moi, l'an
prochain je vais changer.
Ça
se voit particulièrement dans le domaine de la loi et l'ordre, annoncé comme
une grande priorité du gouvernement,
comme en 2018. Le premier ministre nous dit que c'est une priorité. Le ministre
de la Sécurité publique nous dit que la récréation, c'est fini. Le thème
du congrès de la CAQ, c'est : Protégeons notre monde.
Mais qu'est-ce qu'on
a appris cette semaine? Moins de ressources pour les procureurs de la direction
des poursuites criminelles et pénales, 50 procureurs de moins juste dans la
dernière année. Ce qu'on apprend, c'est que, pour l'application de la loi puis des procès, qui sont
essentiels à l'administration de la justice, on n'aura pas assez de ressources.
Même chose, toujours la même chose : dire une chose, faire son contraire.
Est-ce
qu'on peut m'expliquer comment ce gouvernement croit qu'on va avoir plus de loi
et l'ordre si on coupe les vivres des procureurs de l'État?
La
Présidente : La réponse du ministre du Travail.
M. Jean
Boulet
M. Boulet :
Oui, merci, Mme la Présidente. Au nom de mon collègue à la Justice, je réitère
l'importance qu'on a accordée, bien sûr, à
l'accompagnement puis à la protection des personnes qui sont victimes. De 2018
à 2025, d'ailleurs, il y a eu une
augmentation de 634 à 832 procureurs de la couronne, c'est une
augmentation de 30 %. Depuis 2020, depuis l'arrivée de mon collègue
à la Justice, le budget du DPCP est passé de 173 à 224 millions de
dollars. Encore une fois, c'est une augmentation de 30 %.
Nous consacrons nos
énergies à optimiser les ressources en place, à faire tout ce qui s'impose pour
que les services à ceux qui en ont
véritablement besoin ne soient pas affectés. On continue d'aller dans cette
direction-là. Il faut respecter la
capacité, mais sans jamais oublier la qualité du travail des membres du DPCP et
des ressources qui sont à la disposition du ministère.
La
Présidente : En terminant.
M. Boulet :
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente :
Première complémentaire.
M. Pascal Paradis
M. Paradis :
Beaucoup de mots, mais ce que les procureurs nous disent, c'est qu'ils ont
besoin de ressources. Les chiffres sont
sortis cette semaine. 50 procureurs de moins en un an. Ça, ça veut dire 20 000 causes
à répartir, des procureurs qui sont
déjà surchargés. Qu'est-ce qu'ils nous disent? Des peines plus clémentes, des
règlements, des dossiers abandonnés.
Alors, si on parle de loi et l'ordre, là, comment
on peut y arriver, s'il n'y a pas assez de ressources pour mener les procès à
bien?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jean
Boulet
M. Boulet :
On en est, Mme la Présidente, parfaitement conscients. C'est la raison pour
laquelle je réitère l'importance non seulement de respecter les budgets, qui
sont en augmentation, mais d'optimiser l'utilisation des ressources. Et, comme vous le savez, il y a eu une
priorisation importante aux cas de violence conjugale, notamment la création
d'un tribunal spécialisé. Il faut s'assurer de faire les choses qui sont
compatibles avec notre capacité de faire, le nombre de nos ressources,
encore une fois, en ce qui concerne les procureurs de la couronne, qui a été en
augmentation, et la réponse aux besoins fondamentaux des Québécois, Québécoises.
La Présidente :
En terminant.
M. Boulet :
Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Pascal
Paradis
M. Paradis :
Alors, on a compris ce que ça veut dire, «optimiser». Ça veut dire moins de
procureurs.
Le
Barreau du Québec est sorti de sa réserve aujourd'hui même, il y a
une heure. Le bâtonnier du Québec parle de rupture du service. L'administration de la justice montre des signes
alarmants d'essoufflement générés par l'insuffisance des fonds alloués à
son fonctionnement.
Moins
de procureurs, moins de procès, moins de condamnations, moins de loi et
d'ordre, alors que c'est ce que le gouvernement promet. Est-ce que ce
n'est pas, encore une fois, dire une chose, faire son contraire?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jean
Boulet
M. Boulet :
Bien, écoutez, Mme la Présidente, je le répète, parfois ça peut générer un
inconfort de la part de ceux et celles qui
sont victimes, mais, soyez rassurés, tout est mis en place pour que les
procureurs de la couronne, notamment, avec les ressources à leur
disposition, fassent le maximum. Et, je le répète, les cas de violence
conjugale, sexuelle et familiale font partie
des priorités des Québécois, Québécoises. Et, je le répète, prioriser tout en
respectant les budgets, ça implique aussi de ne jamais mettre au second
plan...
La
Présidente : En terminant.
M. Boulet :
...la qualité du travail effectué par les gens du ministère. Merci, Mme la
Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la
députée de Mille-Îles.
Mesures pour stimuler la
construction résidentielle
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour :
Merci, Mme la Présidente. Alors, d'abord, je remercie la nouvelle ministre
de l'Habitation pour son offre de
collaboration, qu'on a d'ailleurs reçue avant même cette... le début de cette
période de questions. Je ne partage pas son enthousiasme, par contre, sur la
priorité qu'accorde le gouvernement. Je souligne que le premier ministre n'a
pas mentionné une seule fois l'enjeu du logement dans son discours d'ouverture.
Pourtant, il y a un
enjeu majeur dans la construction : le manque de productivité. En effet,
la productivité dans l'industrie de la construction au Québec a reculé de
10,8 %, selon Statistique Canada. Le premier ministre aime se comparer à
l'Ontario. Bien, c'est toujours plus long de construire une maison au Québec
qu'en Ontario. Ce n'est pas normal. Et récemment on a constaté que les coûts de
construction augmentent deux fois plus vite au Québec que dans le reste du
Canada. Ça non plus, ce n'est pas normal. Ça coûte donc plus cher et c'est plus
long, construire.
Alors, comment, Mme
la ministre, vous comptez améliorer la productivité et réduire les coûts de
construction?
La Présidente : La réponse de
la ministre responsable de l'Habitation.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger :
Oui, Mme la Présidente. Bien, tantôt, j'ai eu l'occasion de mentionner, là,
qu'on a travaillé avec deux leviers.
Premièrement, la révision de programmes. Ça faisait des décennies qu'il n'y
avait pas eu de révision de programmes
au Québec. Donc, on a vraiment révisé les programmes en se dotant du programme
de la PHAQ, du fonds... des fonds
fiscalisés. On a travaillé à se doter d'un programme de développeurs qualifiés.
Et, depuis ce temps, ce qu'on voit, c'est
une accélération de nos projets de construction qui se livrent dans toutes les
régions du Québec, Mme la Présidente. Alors, c'est important, on va
continuer sur notre plan de match.
J'aimerais
aussi rappeler à ma collègue que nous avons déposé une stratégie nationale, en
habitation, en août 2024, j'aurai
l'occasion de déposer ce rapport annuel en Chambre d'ici quelques semaines, et
on voit vraiment toute l'évolution qui a été faite en lien avec
l'habitation au Québec.
Alors,
c'est important. On est enlignés sur nos nouveaux programmes, sur la révision
des lois qui ont été faites, autant au niveau municipal...
La Présidente :
En terminant.
Mme Bélanger : ...qu'avec mon ex-collègue de l'Habitation, et on
va aller de l'avant, Mme la Présidente, pour...
La Présidente :
Première complémentaire.
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour :
Mme la Présidente, je ne parle pas de la construction de logements abordables,
je parle de tous les types de construction. Il y a déjà 11 000 postes
vacants, dans l'industrie de la construction, et on prévoit que 25 % de la
main-d'oeuvre actuelle prendra sa retraite d'ici 10 ans, 25 %. La
cerise sur le sundae : Hydro-Québec prévoit l'embauche de
35 000 travailleurs pour ses projets d'expansion.
Alors, Mme la Présidente,
qui va construire les logements? Combien ça va coûter? Est-ce que c'est une
priorité pour la ministre?
La Présidente :
La réponse du ministre du Travail.
M. Jean
Boulet
M. Boulet :
Oui. Ça me fait plaisir, Mme la Présidente, de rappeler... puis ma collègue
de Mille-Îles a contribué aux travaux
parlementaires d'un projet de loi qui a été adopté l'année dernière,
modernisant l'industrie de la construction, les objectifs étant, évidemment, de relever le déficit de main-d'oeuvre
par la formation, notamment, accélérée, en alternance travail-études. Et, pour accroître la
productivité, on a intégré des notions de polyvalence dans les travaux de
construction, on a permis une
meilleure mobilité de main-d'oeuvre à travers le Québec. On a aussi facilité
l'accès à l'industrie de la
construction par la facilitation d'obtention des certificats de compétence
apprenti. On en a fait beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour :
Malheureusement, ça ne porte pas ses fruits. Et je dois dire que vous avez
formé des gens pour rénover leurs sous-sols, pas pour construire. On l'a vu ce
matin.
D'autres données, Mme
la Présidente...
La Présidente :
Mme la députée, je vous rappelle que vous vous adressez à moi. Poursuivez.
Mme Dufour : D'autres données, Mme la Présidente. Le taux de
postes vacants en construction est passé de 2,2 %, en 2018, à l'arrivée de la CAQ, à 4,8 %.
Alors, c'est plus élevé que ça dans les autres industries. Et, on le sait, avec
les retraites, bien, ça va prendre
davantage de monde. M3ais on veut pourtant construire beaucoup plus. Alors,
mathématiquement, ça ne marche juste pas.
La Présidente :
La réponse du ministre.
M. Jean
Boulet
M. Boulet :
Oui, merci, Mme la Présidente. Souvenez-vous, d'ailleurs, que le ministère
de l'Éducation, avec Hydro-Québec, a consenti un montant de
250 millions de dollars pour la formation des travailleurs,
travailleuses. La productivité, la CCQ a même
demandé une étude à l'Institut du Québec, et, au Québec, la productivité, dans
les 30 dernières années, a augmenté de 6 %, alors que dans
d'autres juridictions il y a eu des baisses de 20 %.
C'est
en travaillant tout le monde ensemble, les patrons, les syndicats, qu'on va
mettre en place les meilleures mesures pour produire plus. La
polyvalence est un outil qui a été reconnu par tout le monde.
La
Présidente : En terminant.
M. Boulet :
On va accentuer et continuer. Merci, Mme la Présidente.
• (11 heures) •
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la
députée de Bourassa-Sauvé.
Formations de courte durée
dans le secteur de la construction
Mme Madwa-Nika
Cadet
Mme Cadet : Mme la Présidente, le
ministre vient de nous parler de formation, mais je pense qu'il a vu le même
titre que nous dans les journaux ce
matin : Bilan des formations en construction payées 750 $ par
semaine : moins de la moitié des élèves se retrouvent sur
les chantiers.
Depuis le début, là,
de ces formations-là, le Parti libéral du Québec sonne l'alarme :
formations incomplètes créées à la hâte, choix de métiers qui ne faisaient pas
l'unanimité, mais surtout aucune obligation d'aller travailler sur des
chantiers par la suite. Chaque fois que j'ai questionné le gouvernement
là-dessus depuis deux ans, on a balayé cet enjeu-là
sous le tapis. Quand on a dit que les gens allaient se faire payer pour rénover
leurs cabanons, on nous a dit que c'était anecdotique. Aujourd'hui, on
voit que c'est moins d'un travailleur sur deux, moins d'un étudiant sur deux
qui se retrouve véritablement sur nos chantiers. À moins d'une personne sur
deux, là, on est loin de répondre aux besoins de main-d'oeuvre pour construire
des logements, comme vient de l'expliquer ma collègue des Mille-Îles.
Donc, on réitère la
question au gouvernement : Qui va aller les construire, sur ces
chantiers-là, qui va aller les construire, ces logements? Et surtout,
surtout...
La
Présidente : La réponse du ministre du Travail.
M. Jean Boulet
M. Boulet : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Je rappellerai que cette offensive en formation accélérée a été
conjuguée par les efforts, aussi, des
associations patronales et des syndicats. Et le taux auquel vous faites
référence tient compte des personnes
inscrites, alors que, si on tient compte du nombre de personnes diplômées, donc
qui ont obtenu une attestation d'études professionnelles en
charpenterie-menuiserie, où on a des besoins cruciaux, conduite d'engins,
ferblanterie, réfrigération... est de
60 % qui ont déjà intégré l'industrie de la construction en ayant des
certificats compétence apprenti. Et ils ont jusqu'au 31 décembre
pour les obtenir. Et plusieurs ont intégré l'industrie de la construction sans
nécessité d'avoir ces certificats. Merci, Mme la Présidente.
Une voix :
...
La Présidente :
Et pas d'applaudissements non plus. J'ai vu quelqu'un applaudir. On ne
fait pas ça. Le respect du décorum. J'aimerais entendre la deuxième
complémentaire... la première complémentaire. Allez-y, madame.
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet : Première complémentaire. Mme la Présidente, j'entends le ministre nous
justifier, là, ces formations, mais on s'entend, là, les besoins sont criants.
On a parlé, donc, des besoins en matière de construction de logement. Il y a des besoins immenses en matière de construction
d'écoles. Hydro-Québec aussi... a aussi énoncé, donc, ses besoins
immenses en construction. Le gouvernement, et le ministre,
donc, qui me répond, donc, avait lancé son offensive main-d'oeuvre. On
voit bien que tout ce qu'il a mis de l'avant est un échec.
Donc, est-ce qu'il
nous confirme que ces formations accélérées...
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jean Boulet
M. Boulet : Merci, Mme la Présidente.
Donc, on est conscients de l'importance des projets énergétiques. C'est une
raison qui nous fait collaborer intensément avec Hydro-Québec. C'est la
première fois qu'Hydro-Québec s'investit avec le ministère de l'Éducation, je
le répète, pour faire de la formation.
Sur
les 4 300 diplômés, il y en a à peu près 2 800 qui ont déjà
obtenu le certificat compétence apprenti. C'est près de 60 %. C'est
un bilan intérimaire.
Avant
de dire que c'est un échec, essayons de voir les résultats à la fin. Ce n'est
pas parfait, il y a eu des cas d'abus,
mais c'est des personnes qui n'ont pas complété et obtenu l'attestation
d'études professionnelles. Merci.
La
Présidente : Oui, Mme la leader de l'opposition officielle. En
question principale?
Une voix : ...
La Présidente : Allez-y.
Dépassements de coûts dans le projet SIFARH
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe : Merci, Mme la
Présidente. J'écoutais l'échange avec le ministre de la Cybersécurité et du Numérique et l'intervention du ministre de la
Santé relativement au projet SIFARH, mais, en fait, le projet SIFARH, il est
amputé, c'est maintenant SIFA. La confusion demeure entière.
Mme la Présidente, j'aimerais savoir du ministre
de la Cybersécurité et du Numérique... qu'il précise sa pensée, parce que, cet été, il a bien dit, et on l'a
appris par les médias, qu'il avait dit stop au projet SIFARH. Or, Santé Québec a dit : Go, procédons.
Le premier
ministre, lui, on l'a entendu dire : Bien, on collabore entre nous. Et
c'est bien ce qu'il a dit, ce matin, qu'il y avait une belle
collaboration, qu'il y avait plusieurs... des milliers de projets, même, qui
étaient en cours, que certains étaient... recevaient un suivi serré de sa part,
qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter au niveau de la gouvernance, qu'il n'y
avait aucune alarme, il fallait être confiant.
Mais alors pourquoi, cet été, Mme la Présidente,
pourquoi, cet été, il a dit d'arrêter le projet? Sur quelle base? Qu'est-ce qui
justifiait cette inquiétude et cette lettre à Santé Québec disant d'arrêter...
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Très
bien. Alors, Mme la Présidente, ça
aussi, c'est une très bonne question, puis je vais être très, très clair,
là.
Le rôle du
MCN, c'est de nous appuyer et d'appuyer Santé Québec dans les principaux
dossiers de transformation numérique. Dans le cas du projet SIFARH, qui
a été scindé en deux, donc la première partie, c'était pour les ressources humaines, la deuxième, c'était pour les finances,
donc, la partie finances a continué, sauf que ce qu'on a pris comme décision,
au cours de l'été, c'est qu'on n'avait pas toute
l'information pour procéder à une demande d'augmentation de coûts. Et cette
analyse-là, elle est en cours en ce moment.
Et, comme on le fait maintenant, s'il y a des
demandes de fonds supplémentaires, elles seront présentées et justifiées, exactement ce qui n'était pas fait du
côté du Parti libéral avant. Lorsqu'on voit qu'il y a des dépassements de coûts, il faut qu'ils soient justifiés et
autorisés et par le Conseil des ministres et, dans ce cas-ci, par Santé Québec, par leur conseil d'administration, avant que les fonds soient
engagés.
Alors, en ce
moment, ce n'est pas le cas. Les analyses se poursuivent, et, quand on aura
toutes les informations pour décider de poursuivre ou pas, nous le
ferons. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente : Alors, cela met fin
à cette période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Comme il n'y a pas de votes reportés, nous
allons passer à la rubrique Motions sans préavis, et, pour ce faire, je cède la
place à la deuxième vice-présidente de l'Assemblée nationale. Merci beaucoup
pour votre attention.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Nous
en sommes maintenant à la rubrique Motions sans préavis. Et, en fonction de nos
règles et de l'ordre de présentation des motions sans préavis, je reconnais
maintenant un membre formant l'opposition officielle. M. le député de
LaFontaine.
Souligner le Mois de la sensibilisation au cancer du sein
M. Tanguay : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Vous allez me permettre de saluer les représentantes de la
Fondation du cancer du sein du Québec qui sont présentes ici avec nous dans les
tribunes.
Alors, je sollicite le consentement de cette
Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le ministre de la Santé, le député de Rosemont, le
député des Îles-de-la-Madeleine, le député de Saint-Jérôme et le député d'Abitibi-Est :
«Que l'Assemblée nationale du Québec souligne le
Mois de la sensibilisation au cancer du sein qui se tient en octobre de chaque
année;
«Qu'elle rappelle qu'une femme sur huit recevra
un diagnostic au cours de sa vie;
«Qu'elle souligne l'importance de la prévention,
du dépistage précoce et de l'innovation afin d'améliorer la santé des femmes et
de sauver davantage [de] vies;
«Qu'elle
prenne acte de la mobilisation citoyenne ayant mené au dépôt d'une pétition
signée par plus de 42 000 personnes réclamant la modernisation
du dépistage du cancer du sein;
«Qu'enfin,
elle affirme la pertinence d'évoluer vers une approche de dépistage basée
davantage sur le risque, en s'inspirant de projets comme le projet PERSPECTIVE,
et en cohérence avec la plus récente évaluation de l'INESSS déposée cette
semaine.»
Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : ...
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député, pourriez-vous répéter, s'il vous plaît? Je n'étais pas assise, et
on ne vous entendait pas. Toutes mes excuses. Allez-y.
M. Lévesque
(Chapleau) : Pas de souci. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Il y a
donc consentement pour un débat de deux minutes de rigueur par intervenant dans
l'ordre suivant : la députée de Mont-Royal—Outremont, le ministre de la Santé, le
député de Rosemont et le député des Îles-de-la-Madeleine.
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Merci, M. le député. Il y a consentement qu'il y ait
des intervenants pour une durée... soit
limitée à un maximum de deux minutes de rigueur. Donc, je cède maintenant la
parole à Mme la whip de l'opposition officielle.
Une voix :
...
• (11 h 10) •
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : La leader, pardon. La leader de l'opposition
officielle. Désolée.
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe : Merci, Mme la Présidente. Je veux d'abord saluer
très chaleureusement, à mon tour, les trois représentantes de la
Fondation du cancer du sein du Québec parmi nous aujourd'hui dans les tribunes,
Mmes Karine-Iseult Ippersiel, Mélanie Vergerio-Wilhelm et Martine
Côté. C'est un honneur pour moi. L'honneur est particulier parce que la fondation se trouve dans ma circonscription. Et j'ai d'ailleurs eu le privilège
d'assister à l'inauguration de la magnifique Maison Rose sur Laurier, à
Outremont, un lieu d'accompagnement unique qui incarne la bienveillance et la
solidarité.
Nous savons que le
cancer du sein touche tout le monde, de près ou de loin. Une femme sur huit, au
Québec, recevra un diagnostic au cours de sa
vie. C'est énorme. Pour ma part, ce cancer a frappé de très près, dans ma
famille, et je ne compte plus les amis, les connaissances, les collègues
qui ont dû traverser cette épreuve.
Mais
il y a aussi un message d'espoir. La recherche progresse, les traitements
s'améliorent, et le dépistage sauve des
vies. On le voit aujourd'hui avec le projet PERSPECTIVE, qui propose une
nouvelle approche plus personnalisée du dépistage. Plutôt que de s'appuyer seulement sur l'âge, on tient compte
du profil de risque de chaque femme. Cela permet d'adapter la fréquence
et les méthodes et de mieux rejoindre notamment les jeunes femmes à risque plus
élevé, souvent laissées de côté par les programmes actuels.
En ce mois d'octobre, dédié à la sensibilisation au
cancer du sein, rappelons-nous que, derrière chaque statistique, il y a des visages, des parcours, des histoires de
courage et des victoires. Continuons à avancer dans l'espoir d'un avenir où
ce combat sera synonyme encore plus de guérison. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Merci, Mme la leader de l'opposition officielle. Je
cède maintenant la parole au ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Alors, Mme la Présidente, premièrement, je tiens à saluer, moi aussi, les
membres de la fondation qui sont ici avec nous aujourd'hui, mais aussi pour
cette initiative du Parti libéral de faire cette motion-là, ce matin, à
laquelle je souscris totalement.
En
fait, ce Mois de sensibilisation au cancer du sein, je pense qu'il est
important non seulement pour les femmes, mais pour toutes les personnes qui sont touchées directement ou
indirectement par ce cancer, qui frappe malheureusement encore beaucoup
de femmes.
Je
tiens, ce matin, par exemple, à rappeler deux choses. La couverture actuelle du
cancer du sein pour les femmes de 50
à 74 ans doit être élargie. Je le confirme. Nous avons eu une
recommandation récente, comme vous l'avez mentionné, de passer cette
période-là, cet âge-là, de 40 à 50 ans, mais de le faire par étapes.
Alors, cette recommandation-là, comme vient
de le dire la députée, elle est très récente, elle est au cours des derniers
jours, et nous allons prendre les prochains jours pour l'analyser.
Je le mets dans le
contexte aussi d'une politique de prévention. C'est la première fois que le
gouvernement fait une politique de prévention. Et c'est sûr que le dépistage du
cancer du sein va s'insérer à l'intérieur de cette politique de prévention,
parce que le dépistage est un élément clé à la prévention.
Alors, nous avons fait le chemin nécessaire pour
élargir le nombre... l'âge des patientes, c'est-à-dire, on a additionné de 60 à 74 ans, mais ce que les
experts, dont PERSPECTIVE, dont l'INESSS, disent, c'est qu'il faut maintenant
aller plus bas, selon peut-être d'autres
critères que l'âge. Et c'est ça qu'on devra pouvoir regarder dans les
prochaines semaines.
Et je terminerai en disant
qu'avec l'arrivée de Dre Quach à la Santé publique je pense qu'on va avoir tout
le support nécessaire pour faire des avancées. Merci beaucoup, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le ministre. Je cède
maintenant la parole au député de Rosemont.
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Merci, Mme la
Présidente. Bien, moi aussi, à mon tour de saluer les gens de la fédération qui
sont ici. Merci aux collègues de
l'opposition officielle d'avoir déposé cette motion, qui revient chaque année,
et peut-être avec plus d'acuité à
chaque année, parce que vous aurez remarqué probablement dans votre entourage
que, malheureusement, de plus en plus le cancer frappe tôt. De plus en
plus de gens plus jeunes qu'avant sont touchés par le cancer, notamment des femmes, notamment de jeunes mamans. J'en ai eu
dans mon propre entourage. Je peux vous dire que le cancer, c'est
toujours un choc, mais, quand ça frappe une jeune maman dont les enfants sont
encore au primaire, c'est encore plus terrible.
Cela
dit, il y a de l'espoir, comme nous l'a dit la leader de l'opposition
officielle, mais l'espoir, ça passe par la prévention,
ça passe par le dépistage. Or, on va se le dire, on a quelques retards, au
Québec, sur la question du dépistage. Tout le monde sait qu'on dépasse largement les six semaines normalement
prescrites par la science, notamment dans certaines régions, le député de Pontiac l'a souvent dit, dans
sa région, en Outaouais, par exemple, on dépasse largement les délais, et
les femmes sont souvent obligées de rouler 200, 250 kilomètres pour aller
subir une mammographie ailleurs.
Est-ce qu'on peut se donner, parlant d'espoir,
l'objectif, tout le monde ici, de revenir l'an prochain, quand on va se relever
avec notre ruban rose, et d'avoir fait baisser les chiffres d'attente? C'est
l'objectif, je le sais, du ministre. C'est l'objectif de tout le monde ici. Et,
si je peux aider de quelque façon que ce soit en la matière, je serai toujours
disponible pour le faire, parce que le cancer, effectivement, touche de plus en
plus de gens, le cancer reste mortel, même
si — et
ça, c'est la note de l'espoir — un
cancer du sein qui est dépisté en stade 1 a une chance, pour sa patiente,
de rémission de 90 % à
100 %. Alors, on a un devoir, on a la responsabilité, ici, de suivre ces
femmes et de leur donner le dépistage et les traitements nécessaires.
Merci, encore
une fois, à la fédération d'avoir déposé cette... aux libéraux d'avoir déposé
cette résolution. Merci encore. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci beaucoup. Merci, M. le député.
Je cède maintenant la parole au député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : Merci, Mme la
Présidente. À mon tour de saluer les représentantes de la fondation ici
présentes.
En ce mois d'octobre, l'Assemblée nationale
parle d'une seule voix pour souligner le Mois de la sensibilisation au cancer du sein, une cause qui touche le coeur
de toute la population. À l'évidence, ce cancer, qui va affecter une femme
sur huit, on l'a dit, au cours de sa vie, nous rappelle l'urgence d'agir
collectivement pour protéger la santé des femmes et sauver des vies. Derrière cette statistique, il y a des milliers de
drames humains. Évidemment, nos conjointes, nos soeurs, nos mères, nos filles
sont susceptibles d'être touchées, et, par voie de conséquence, nous le sommes
tous. C'est arrivé dans ma propre famille et probablement chez la
majorité des députés ici présents.
La prévention et le dépistage sont des armes
puissantes dans cette lutte contre le cancer, et il est important d'avoir accès
à des examens de dépistage réguliers pour nous permettre de détecter la maladie
à un stade précoce, où les chances de
guérison sont encore les plus élevées. D'ailleurs, l'INESSS, on l'a mentionné,
vient de recommander que le programme
de dépistage, au Québec, soit élargi aux femmes de 40 à 49 ans. Et je
prends note de l'ouverture du ministre à aller de l'avant avec cette
recommandation. C'est une mesure importante, qui doit être mise en place dans
toutes les régions du Québec. Le projet
PERSPECTIVE est également prometteur. Il permet une approche de dépistage basée
sur le risque, une méthode éprouvée qui pourrait changer notre façon
d'aborder et de prévenir cette maladie.
Je tiens à
saluer la mobilisation citoyenne exceptionnelle qui a conduit au dépôt de la
pétition de plus de 40 000 signataires. J'espère que cette
voix collective qui réclame la modernisation du dépistage du cancer du sein
sera entendue, Mme la Présidente. Il faut
continuer à promouvoir la prévention, investir dans l'innovation et adopter une
approche qui nous permettra d'agir en amont pour contrer le cancer du
sein. Merci.
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député. Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
Je suis
maintenant prête à reconnaître un membre du deuxième groupe d'opposition. M. le
député de Laurier-Dorion, la parole est à vous.
Demander au gouvernement de s'assurer que toute la
lumière soit faite
sur les événements entourant le décès du jeune Nooran Rezayi
M. Fontecilla : Merci,
Mme la Présidente. Je sollicite le consentement de cette Assemblée pour
présenter la motion suivante, conjointement avec la députée de Westmount—Saint-Louis :
«Que l'Assemblée nationale
du Québec exprime sa profonde tristesse à la suite du décès de Nooran Rezayi,
15 ans, dans des circonstances tragiques, et transmette ses condoléances à
sa famille et à ses proches;
«Qu'elle demande au gouvernement de s'assurer
que toute la lumière soit faite sur les événements entourant sa mort et qu'il
exige que tous les efforts soient déployés afin que les enquêtes soient menées
avec transparence afin de renforcer la confiance du public;
«Qu'elle reconnaisse que les jeunes, quelle que
soit leur origine, font partie intégrante de la société québécoise et
contribuent de façon positive à la vie collective;
«Qu'elle
dénonce les propos haineux diffusés sur les réseaux sociaux dans la foulée de
ce drame, ainsi que toute association généralisée entre les jeunes et la
violence ou la délinquance;
«Qu'elle réaffirme son engagement à lutter
contre la stigmatisation de la jeunesse québécoise;
«Qu'enfin elle observe une minute de silence à
la mémoire de Nooran Rezayi.»
Merci, Mme la Présidente.
• (11 h 20) •
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député. Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque (Chapleau) : ...sans
débat, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Il y a consentement, sans débat.
Alors, je vous invite à vous lever afin de...
Une voix : ...
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Un
vote électronique est demandé. Le vote est maintenant ouvert.
La période du vote étant terminée, M. le
secrétaire général, pour le résultat du vote, s'il vous plaît.
Le
Secrétaire : Pour : 85
Contre :
0
Abstentions :
0
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
La motion est adoptée. Nous
allons... Je vous invite maintenant à vous lever afin de garder une
minute de silence.
• (11 h 22
—
11
h 23) •
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Je
vous remercie. Vous pouvez vous asseoir. Oui, monsieur.
M. Cliche-Rivard : Si vous
permettez, j'aimerais qu'une copie de cette motion puisse être envoyée à la
famille de Nooran Rezayi ainsi qu'à l'école secondaire André-Laurendeau, s'il
vous plaît.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Ce
sera fait.
Je suis
maintenant prête à reconnaître un membre du troisième groupe d'opposition. M.
le député de Jean-Talon, la parole est à vous.
Féliciter les Capitales de Québec, champions de la
Ligue Frontière
M. Paradis : Mme
la Présidente, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin
de présenter, conjointement avec mes collègues le ministre responsable
de la Capitale-Nationale, le député de Marquette et le député de Jean-Lesage,
la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale célèbre le 4e championnat consécutif de la Ligue
Frontière que les Capitales de Québec ont remporté le 21 septembre
2025;
«Qu'elle félicite les joueurs, les entraîneurs,
le personnel et la direction pour ce 11e championnat, avec une mention spéciale pour le joueur d'avant-champ
Justin Gideon qui a été nommé joueur le plus utile des séries et a contribué
à la remontée spectaculaire des Capitales de Québec en demi-finale;
«Qu'elle souligne enfin que les Capitales de
Québec constituent un modèle de succès, de détermination et d'excellence
sportive pour la Capitale-Nationale et tout le Québec.»
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député. Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque (Chapleau) : ...Mme
la Présidente, il y a consentement pour un débat de deux minutes de rigueur par intervenant dans l'ordre suivant : le
député de Jean-Talon, la ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein
air, le député de Marquette et le député de Jean-Lesage.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
il y a consentement pour qu'il y ait des intervenants et que la durée des interventions soit limitée à deux
minutes de rigueur chacune. Je suis maintenant prête à reconnaître le député de
Jean-Talon.
M. Pascal
Paradis
M. Paradis :
Après un autre retour dramatique des Capitales, la série est égale, 2 à 2.
Neuvième manche du match ultime, lui aussi à égalité, 5 à 5. Justin Gideon des
Capitales est au bâton. L'offrande. La balle est frappée en force dans l'allée de droite, à la piste
d'avertissement. Elle donne contre la clôture. Kyle Crowl contourne le
troisième, file vers le marbre.
Gideon s'en va au troisième, les Capitales prennent les devants grâce à son
triple. Et nous voici maintenant en
neuvième manche. Fin de la neuvième manche. Deux balles, aucune prise. Aaron
Simmons, des Boomers de Schaumburg. Deux retraits. Personne sur les
sentiers. Les Capitales mènent par un. Le tir. Faible roulant. Roland saisit,
il remet à Quirion au premier pour le
retrait, et les Capitales de Québec sont champions dans la Ligue Frontière pour
une quatrième saison consécutive.
Mme la Présidente, la
description des commentateurs Marc-André Lord et Pierre Blais rendaient encore
mieux les moments de grâce que nous ont encore procurés les Capitales de Québec
tout au long de la saison régulière et des séries,
remportant un 11e championnat depuis leur formation, en 1999. Ce fut une
année marquée par plusieurs records sur le terrain, et pour le nombre de spectateurs et de matchs à guichets
fermés, avec une ambiance du tonnerre au stade municipal.
Félicitations
aux joueurs, aux entraîneurs, au personnel et à la direction, dont ceux ici
présents, dans les tribunes, y compris Kyle Crowl, qui a compté le point
gagnant dans le match ultime. Grâce à votre dynamisme, les Capitales
constituent un formidable succès, en français, tant sur le plan sportif que
commercial. Merci de nous inspirer par ce professionnalisme,
cet esprit d'équipe et cette culture de gagnants qui font la fierté de la
Capitale-Nationale et de tout le Québec.
Je vous lève de
nouveau ma casquette, et on se dit : C'est un rendez-vous pour un
cinquième consécutif l'année prochaine.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député. Je cède maintenant la parole à la ministre responsable du
Sport, du Loisir et du Plein air. La parole est à vous.
Mme Isabelle Charest
Mme Charest :
Merci, Mme la Présidente. Vous allez peut-être me trouver drabe, mais... C'est
moi qui ai le privilège de prendre la parole, mais je sais que plusieurs de mes
collègues, notamment le ministre responsable de la Capitale-Nationale et celui de l'Agriculture, auraient voulu prendre la
parole pour féliciter les joueurs des Capitales de Québec, qui ont remporté leur quatrième championnat
d'affilée de la Ligue Frontière. Il s'agit d'un record dans la ligue et d'un
exploit dont nous pouvons être très fiers.
On se souvient que
Justin Gideon s'est illustré en neuvième manche en frappant un triple contre le
meilleur lanceur de l'équipe adverse, ce qui
a permis aux Capitales de prendre les devants et de s'assurer de la victoire.
Au début de la série, rien ne nous
laissait présager que ce serait facile de décrocher ce titre, comme l'a
mentionné leur gérant, Patrick Scalabrini, ce championnat a été l'un des
plus âprement disputés de leur histoire.
Il
convient aussi de rappeler que le baseball est actuellement l'un des sports
connaissant la plus forte effervescence au Québec. Notre nation se démarque comme une référence en matière de
participation, de développement et d'excellence dans cette discipline. Avec
plus de 51 000 membres, Baseball Québec se réjouit de constater que
le nombre de joueuses a presque
triplé en moins d'une décennie. Cet essor remarquable illustre l'attrait
croissant pour ce sport, particulièrement auprès des jeunes filles.
L'an dernier, nous
avons appuyé la Fédération dans le développement de deux lignes féminines de
haut niveau, la ligue ABC et la ligue
Canada-Est. Ces deux circuits destinés aux athlètes féminines identifiées
visent à offrir un accès élargi à des jeunes joueuses talentueuses,
notamment à celles issues de milieux à faibles revenus. Grâce à des initiatives
novatrices comme celle-ci, le Québec
continue de jouer un rôle de pionnier dans le développement du baseball féminin
en Amérique.
Enfin,
la présence de modèles inspirants dans le sport professionnel comme les joueurs
des Capitales de Québec constitue une
véritable source de motivation pour les jeunes athlètes et les incitent à
persévérer dans leur parcours sportif.
Félicitations
aux joueurs, aux entraîneurs, au personnel et à la direction des Capitales de
Québec pour cette victoire. Vous rendez le Québec fier.
Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Merci, Mme la ministre. Je cède maintenant la parole
au député de Marquette.
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone : Merci beaucoup. À mon tour de saluer nos champions dans les
tribunes. Et merci au député de Jean-Talon pour cette excellente description.
Ceci dit, il est important,
aujourd'hui, de souligner un exploit qui mérite toute notre admiration. Les
Capitales de Québec viennent de remporter un
quatrième championnat consécutif dans la Ligue Frontière. Quatre de suite, ce
n'est pas rien. C'est le signe d'une
organisation solide, tissée serré, de joueurs qui se donnent à fond et d'un
public fidèle qui pousse derrière eux et les supporte soir après soir.
Comme ancien athlète, Mme la Présidente,
professionnel — et
je mets l'emphase sur «ancien», comme vous pouvez le constater — je
suis conscient que gagner un championnat, ça ne se fait pas par hasard. Ça
demande de la discipline, du travail acharné et surtout
un esprit d'équipe à toute épreuve. Et réussir à répéter l'exploit quatre
années de suite, c'est une épreuve éclatante de constance et de détermination.
Les Capitales ne sont pas seulement une équipe
de baseball, ils sont devenus un symbole de fierté pour toute la ville de Québec et même pour l'ensemble du
Québec. Ils inspirent nos jeunes à croire en leurs rêves, à persévérer et à
comprendre que, dans le sport comme dans la vie, les réussites se construisent
pas à pas, avec passion, résilience et avec coeur.
Au nom de ma formation politique, je tiens à
féliciter chaleureusement les joueurs, les entraîneurs, le personnel, les
partisans. Ce quatrième championnat est le fruit de leurs efforts collectifs.
Merci aux Capitales de continuer à écrire cette belle histoire sportive et qui
fait rayonner notre belle capitale nationale. Merci beaucoup.
• (11 h 30) •
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député. Je cède maintenant
la parole au député de Jean-Lesage.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Merci,
Mme la Présidente. Alors, si les Capitales de Québec se cherchent un nouveau
commentateur sportif pour les parties, moi, je leur recommande fortement
d'envisager de considérer le CV du député de Jean-Talon, parce que, quand il
parle de vous, là, son niveau de passion sort du stade, littéralement.
Le baseball,
c'est un sport américain, mais force est de constater que, pour une quatrième
saison consécutive, ils ne l'ont pas tant que ça, l'affaire, les
Américains. Encore une fois cette année, Québec et les Capitales sont champions
de la Ligue Frontière en fracassant
des records : record pour le nombre de championnats consécutifs avec
quatre records... avec quatre, pardon, record de victoires pour la saison
régulière, avec 67, et record absolu pour le nombre de spectateurs au Stade
Canac. C'est près de 182 000 spectateurs qui se sont déplacés pour
vivre les moments marquants de cette saison victorieuse, preuve hors de tout
doute que Québec est une ville de sports qui sait être derrière ses équipes
sportives.
Enfin, au nom de Québec solidaire, merci à toute
l'équipe des Capitales pour votre travail acharné. Vous êtes encore une fois une inspiration pour nous tous et
toutes. La barre est haute pour la saison prochaine. Je ne veux pas mettre trop
de pression, mais, en même temps, on aimerait ça entendre encore une fois le
député de Jean-Talon sortir du stade sa passion avec un commentaire
enflammé. Alors, s'il vous plaît, juste pour ça, juste pour ça et pour tout, ça
vaudrait vraiment la peine. Merci. On est derrière vous.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député. Y a-t-il
consentement pour débattre... Bien non, on l'a fait, le consentement,
puis on l'a débattu.
Mise aux voix
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Adopté. Merci. Je vais y arriver.
Je suis prête, maintenant, à reconnaître un
membre du groupe formant le gouvernement. Mme la ministre des Affaires
municipales, la parole est à vous.
Exiger que le gouvernement fédéral trouve une solution
permettant
d'assurer la distribution du matériel de communication
électorale par Postes Canada
Mme Guilbault : Oui. Merci, Mme la Présidente. Alors, je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec la députée de Vaudreuil, le député de Saint-Jérôme et le
député d'Abitibi-Est :
«Que
l'Assemblée nationale du Québec réaffirme que la participation électorale est
essentielle à la vitalité de notre démocratie, et qu'aucun obstacle ne
doit en limiter l'exercice;
«Qu'elle rappelle que Postes Canada, société
d'État fédérale, a la responsabilité de livrer le matériel électoral permettant
aux citoyens d'exercer pleinement leur droit de vote;
«Qu'elle exprime sa vive préoccupation face à la
grève en cours, qui compromet la distribution de ces outils de communication et
de mobilisation indispensables;
«Qu'elle exige que le gouvernement fédéral
intervienne immédiatement et que Postes Canada, de concert avec son syndicat, trouve sans délai une solution
permettant d'assurer la distribution du matériel de communication électorale;
«Qu'enfin, elle souligne que la protection de
l'intégrité du processus démocratique doit primer sur toute autre
considération.» Merci.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci.Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Il y a consentement, sans débat, Mme la
Présidente. Et je vous demanderais un vote électronique, s'il vous
plaît.
Mise
aux voix
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Un vote électronique est demandé. La période du vote
est maintenant ouverte.
La période du vote
étant terminée, M. le secrétaire général, pour le résultat du vote, s'il vous
plaît.
Le
Secrétaire : Pour : 80
Contre :
0
Abstentions :
0
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Cette motion est adoptée.
Avis touchant les travaux des
commissions
Maintenant, nous
serions rendus à la rubrique Avis touchant les travaux des commissions. Et je
demanderais aux collègues de sortir avec le moins de bruit, s'il vous plaît. M.
le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Merci, Mme la Présidente. Et donc la Commission de
l'aménagement du territoire va poursuivre les consultations particulières et
les auditions publiques sur le projet de loi n° 104, la Loi modifiant diverses dispositions afin notamment de donner
suite à certaines demandes du milieu municipal, aujourd'hui, après les avis touchant
les travaux des commissions jusqu'à midi et de 14 heures à
15 h 35, et le mardi 7 octobre, de 10 h 05 à
12 h 30, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
La Commission des
relations avec les citoyens va poursuivre la consultation générale et les
auditions publiques sur le cahier de
consultation intitulé La planification de l'immigration au Québec pour la
période 2026‑2029 aujourd'hui, après les avis touchant les
travaux des commissions jusqu'à 12 h 50 et de 14 heures à
18 h 05, et le mardi 7 octobre, de 9 h 45 à
12 h 10, à la salle Louis-Joseph-Papineau.
La
Commission de l'économie et du travail va entreprendre l'étude détaillée du projet
de loi n° 101, la Loi
visant l'amélioration de certaines
lois du travail, aujourd'hui, après
les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 14 heures à
16 h 30, et le mardi 7 octobre, de 9 h 45
à 12 h 30, à la salle Marie-Claire-Kirkland.
La Commission des
finances publiques va entreprendre les consultations particulières et les
auditions publiques du projet de loi n° 112, la Loi
favorisant le commerce des produits et la mobilité de la main-d'oeuvre en
provenance des autres provinces et des
territoires du Canada, le
mardi 7 octobre, de 9 h 45 à 12 h 25, à la salle Marie-Claire-Kirkland.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Y a-t-il consentement pour déroger à l'article 143 du règlement concernant
l'horaire des travaux des commissions? Consentement.
Nous serions à la
rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Affaires du jour
Affaires prioritaires
Reprise du débat sur la motion du premier ministre proposant que
l'Assemblée approuve la politique générale du gouvernement
et sur les motions formulant un grief
La période des
affaires étant... la période des affaires courantes, pardon, étant terminée,
nous allons maintenant passer aux affaires du jour. Et, aux affaires du jour,
nous avons... Aux affaires prioritaires, à l'article 1 du feuilleton,
l'Assemblée reprend le débat, ajourné le 1er octobre 2025, sur le discours
d'ouverture et sur la motion de M. le premier ministre proposant que
l'Assemblée approuve la politique générale du gouvernement ainsi que sur les
motions de grief présentées par Mme la
cheffe de l'opposition officielle, Mme la cheffe du deuxième groupe
d'opposition, Mme la députée des Mille-Îles, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
Mme la députée de Bourassa-Sauvé et Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Avant de donner la
parole au prochain intervenant, je vous informe que
5 h 29 min 45 s ont été utilisées dans le cadre de ce
débat. La répartition du temps de parole restant est la suivante :
9 h 24 min 58 s au groupe parlementaire formant le gouvernement,
4 h 49 min 24 s au groupe parlementaire formant
l'opposition officielle, 2 h 42 min 6 s au deuxième
groupe d'opposition,
1 h 13 min 44 s au troisième groupe d'opposition,
60 minutes au représentant du gouvernement pour sa réplique.
Je
suis maintenant prête à céder la parole au prochain intervenant et je cède la
parole à la députée de Bonaventure.
Mme Catherine Blouin
Mme Blouin :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, hier, j'ai présenté la vision de
notre gouvernement, une vision claire,
cohérente, qui repose sur quatre piliers, que je vous rappelle : économie,
efficacité, sécurité et identité.
J'ai insisté
sur l'importance des régions, qui sont le moteur du Québec par leurs
ressources, par leurs projets énergétiques et leur vitalité culturelle,
pour ne nommer que ça.
J'ai abordé la question de
l'identité et de mon mandat d'adjointe à la Francophonie, parce que le
français, c'est notre langue, notre culture, notre patrimoine, mais aussi un
levier de développement qui nous distingue en Amérique du Nord et nous relie à
des millions de francophones.
J'ai aussi rappelé le plan d'action en
francophonie canadienne 2025‑2028, qui mobilise plusieurs ministères et
organismes pour renforcer la coopération avec les communautés francophones, un
plan qui soutient nos entreprises, qui
valorise l'offre en français, développe les réseaux d'entrepreneurs et démontre
que le français, c'est une langue d'avenir, d'innovation et de
découverte.
• (11 h 40) •
Enfin, j'ai
évoqué la signature récente de deux accords de coopération, avec le Yukon et
les Territoires du Nord-Ouest, qui
visent à consolider notre identité comme État francophone non seulement au
Québec, mais aussi à l'échelle du Canada ainsi qu'à l'international.
Je suis donc rendue à aborder un autre axe de
notre plan d'action, c'est-à-dire l'économie. On le sait, on traverse une
période marquée par l'incertitude partout dans le monde, et malheureusement le
Québec n'est pas épargné. Et c'est pour ça
que notre gouvernement a choisi d'agir avec une vision claire, c'est-à-dire
faire des régions du Québec les piliers d'une relance durable et verte.
Un exemple
concret qui illustre bien cette orientation, c'est le partenariat annoncé en
août dernier avec Hydro-Québec, la nation micmaque et l'Alliance de
l'énergie de l'Est. C'est un projet qui vise à développer l'immense potentiel
éolien de l'est du Québec, et, Mme la
Présidente, je m'en réjouis particulièrement parce que ça se passe chez nous.
Alors, on parle ici d'un projet
colossal, jusqu'à 18 milliards
de dollars d'investissements,
20 milliards si on considère la ligne de transport, avec jusqu'à 6 000 mégawatts de capacité
installée. Alors, pour vous donner une idée, ça représente d'alimenter la ville
de Montréal au complet. Alors, c'est une
entente majeure et assurément la plus importante de ma région et du Bas-Saint-Laurent également.
Et ça, c'est sans compter les retombées directes
pour nos communautés, c'est-à-dire des milliers d'emplois, de la formation pour
notre main-d'oeuvre, une diversification des revenus locaux et un rôle de
leadership pour la Gaspésie dans la transition énergétique du Québec.
C'est un
partenariat qui s'inscrit dans une stratégie encore plus vaste, celle de
développer plus de 10 000 mégawatts de nouvelle capacité éolienne
d'ici 2035 en collaboration avec les Premières Nations et les
régions. Alors, la Gaspésie sera au coeur d'une transformation majeure
qui place nos régions comme moteur de prospérité.
Et, sur ce
point, j'aimerais rappeler les mots de notre premier ministre. Il a annoncé que
notre gouvernement déposera, dès cet automne, un projet de loi pour
accélérer le... le déploiement, pardon, des projets économiques et énergétiques
stratégiques pour le Québec. Alors,
qu'est-ce que ça signifie, ça, concrètement : raccourcir les délais,
alléger les processus administratifs,
garder des standards élevés, bien sûr, en matière de développement durable et,
enfin, le faire en partenariat avec les Premières Nations et les Inuits.
Nous avons déjà
un modèle vraiment inspirant chez nous, dans ma région, donc, le grand projet
éolien de l'alliance de l'Est en
Gaspésie et au Bas-Saint-Laurent. En fait, c'est un projet où maires, préfets,
communautés autochtones sont partenaires dans l'actionnariat. Alors, ça,
c'est un projet qui montre que, quand les régions travaillent ensemble avec les Premières Nations, on peut bâtir des projets
exemplaires pour tout le Québec. J'ai d'ailleurs toujours beaucoup de fierté quand
le premier ministre nomme ce modèle d'affaires de chez nous en exemple.
Donc, le
Québec, grâce à ses régions, sera un chef de file de la transition énergétique
en Amérique du Nord. Nos entreprises,
nos collectivités, nos jeunes pourront bénéficier de cette transformation qui
va générer des revenus et aussi une grande crédibilité internationale.
Par exemple, une région comme la mienne,
historiquement connue pour ses paysages, ses ressources, son volet touristique,
devient un pôle stratégique en matière d'énergie.
Alors, on ne parle plus de régions éloignées,
parce que trop longtemps les régions se sont senties à l'écart, ont eu
l'impression que les grands projets étaient surtout réservés à Québec ou à
Montréal. Eh bien, ce n'est plus le cas, Mme la Présidente. Notre gouvernement
démontre très clairement que les régions sont le coeur du Québec.
Et, avant de conclure, j'aimerais aussi rappeler
que la vision de notre gouvernement passe aussi par le fait de remettre de l'argent dans le portefeuille des
Québécois, et, le premier ministre l'a dit, on va continuer de le faire. Mais,
juste en guise de rappel, quand on a donné 2 000 $ par année
aux aînés à faibles revenus, on a apporté un vrai soulagement à des retraités qui n'ont pas la chance de voir
leurs revenus augmenter. Quand on a plafonné les hausses des tarifs à 3 %,
on a protégé directement le pouvoir d'achat des familles. Quand on a
offert deux heures gratuites dans le stationnement des hôpitaux, on a
soutenu les proches aidants, entre autres. Quand on a remboursé les lunettes
des enfants, quand on a baissé les taxes scolaires dans plusieurs régions, ce
sont des familles entières qui en ont bénéficié. Et on va continuer, Mme la
Présidente, à aider les Québécois, et ça, je suis vraiment très fière de ça.
Donc, en
conclusion, Mme la Présidente, comme vous pouvez le constater, notre
gouvernement a une vision claire et ambitieuse pour le Québec. On a des
actions concrètes sur plusieurs plans, toujours dans l'intérêt des Québécois.
Alors, on poursuit le travail, Mme la Présidente. Merci beaucoup.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la députée. Je cède
maintenant la parole au député de Nelligan.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Quel plaisir, reprendre la parole dans ce salon rouge, pour parler
de ce qui vient de se passer, parce que c'est très important. Le premier
ministre a décidé de fermer le Parlement pendant deux semaines,
le proroger pour qu'on puisse commencer plus tard et pour pouvoir reprendre le
contrôle de l'agenda législatif.
Pour les gens qui nous écoutent, il a le droit
de le faire. Mais ce que je vais faire dans les premières minutes, c'est parler du contexte, le contexte d'un
gouvernement en fin de régime, un gouvernement qui vit une crise, crise avec
les finances publiques, aucun budget
ou presque, je pense, un seul budget qui n'était pas déficitaire; les missions
essentielles de l'État, on le voit
quotidiennement dans nos bureaux de comté... en ce qui touche au réseau de
l'éducation et au réseau de la santé; échec en matière économique, la
filière batterie tombe, projet après projet, on ne voit plus aucune direction,
l'échec de Northvolt avec la perte de plusieurs millions de dollars; et, bien
entendu, l'échec de SAAQclic.
Ce n'est pas tout, et vous allez comprendre le
pourquoi de ce discours du premier ministre cette semaine, des députés
caquistes qui quittent le navire, des députés qui lui demandent de réfléchir à
son avenir. Ils demandent à réfléchir... ils
demandent au premier ministre à réfléchir par rapport à son avenir, s'il doit
rester chef de la CAQ ou pas et, bien
entendu, premier ministre. Les régions délaissées, ça sort de la bouche de deux
députés et deux régions. Et ce contexte a poussé le premier ministre à
changer le narratif. Je ne vais pas parler de sondages, mais c'est ça, le
contexte.
Un gouvernement en fin de régime, parce que
c'est le deuxième mandat de M. le premier ministre, il reste à peine neuf mois, mais ce que j'entends de la part
du premier ministre et des collègues, la plupart des collègues caquistes,
c'est que, écoutez, vous devez nous faire
confiance, parce que ce qu'on va vous promettre aujourd'hui, c'est ce qu'on n'a
pas fait pendant sept ans, mais on va le réaliser en neuf mois. Je ne
sais pas c'est... quel Québécois, aujourd'hui, va acheter le plan caquiste.
Alors, Mme la Présidente, je pense que le
premier ministre, qui vit une crise à l'intérieur de son caucus mais aussi une crise avec la population québécoise...
les gens se posent tous la question : Pourquoi, cette fois-ci, on va
croire le premier ministre? Quelle est l'assurance que ce qu'ils vont
faire va régler les choses?
Alors, Mme la Présidente, j'ai quelques dossiers
que... le temps que j'ai, parce que je peux parler pendant des heures et des
heures, mais, pendant le temps que j'ai, je vais parler de quelques dossiers,
premièrement, mes dossiers, mais je vais démontrer que ce gouvernement de fin
de régime a perdu la boussole, a perdu complètement le sens de la gouvernance.
Parlons de SAAQclic, que les Québécois,
maintenant, suivent et connaissent par coeur. Le gouvernement avait tous les
moyens de bien gérer l'argent des contribuables. Le gouvernement avait des
alertes, recevait des informations de la part de la SAAQ. Malheureusement,
l'information véhiculée aux membres de la Commission de l'administration publique,
où des collègues siégeaient, l'information envoyée à la ministre des Transports
n'a pas été envoyée aux élus des oppositions. Alors, Mme la Présidente,
quand on voit ce qui se passe avec la SAAQ, c'est clairement... dans la tête
des Québécois, le gouvernement a failli à sa
tâche de bien gérer la plus importante transformation numérique de l'État
québécois. Ça, c'est un fait.
• (11 h 50) •
Maintenant, parlons de d'autres enjeux, Mme la
Présidente. J'ai devant moi une décision du tribunal. Ce n'est pas une... ce
n'est pas un résumé d'une demande syndicale, c'est une décision du Tribunal
administratif du travail qui demande au
gouvernement d'agir en matière des contrôleurs routiers. Je suis content que le
ministre, l'actuel ministre, que je ne peux pas blâmer, que je ne peux pas lui
dire qu'il n'a rien fait... il vient d'arriver, et je lui ai dit hier, il s'est
ramassé avec le merdier, le fouillis, mais la décision, elle est là. Il
doit donner suite à cette décision, parce que c'est inacceptable de laisser les contrôleurs routiers dans leurs
postes, confinés, et il le sait, Mme la Présidente. Les contrôleurs routiers jouent
un rôle extrêmement important en matière de sécurité routière, et il le sait.
Alors, Mme la Présidente, je pense que le
premier ministre, s'il voulait être cohérent et aider son ministre des
Transports, qui vient de commencer, c'est lui donner l'autorisation d'aller de
l'avant avec les recommandations du Tribunal
administratif du travail. Si le gouvernement veut être cohérent en matière de
sécurité, il doit sortir les contrôleurs routiers de leur confinement, parce qu'ils peuvent faire plus en matière
de sécurité. Et c'est ça que je demande au premier ministre : Soyez
cohérent.
Le ministre
des Transports, le pauvre, il vient de commencer, je salue son courage, il
vient d'arriver au ministère des Transports, mais il y a beaucoup de problèmes
dans ce ministère. Et, quand on parle
que l'une des priorités du premier ministre, c'est la sécurité, bien, M.
le premier ministre, invitez votre ministre des Transports à une bonne bière.
Prenez une bonne décision. Ramenez sur les routes les contrôleurs routiers. C'est
anormal.
Donc, Mme la
Présidente, j'espère que le gouvernement va agir dans ce sens, parce que ça ne
date pas d'aujourd'hui. Et souvenez-vous, Mme la Présidente, j'ai déposé
un projet de loi pour agir contre les «Chauffeur inc.» Ça, c'est de la concurrence
déloyale par rapport à nos entrepreneurs qui travaillent fort et qui paient
leur dû à l'État québécois. Donc, j'espère
que le ministre des Transports, lui aussi, va agir par rapport au phénomène de
«Chauffeur inc.», parce que c'est un phénomène réel.
J'ai déposé aussi une pétition. La pétition,
malheureusement, a été refusée par le gouvernement. Encore une fois, je ne peux pas blâmer le ministre actuel des
Transports, il n'était pas là, mais je compte sur lui d'agir et de convaincre
le premier ministre, parce que, si le premier ministre veut être cohérent en
matière de sécurité, il doit agir sur ramener les contrôleurs routiers sur nos
routes, agir sur le phénomène des «Chauffeur inc.» et arrêter l'anarchie dans
le secteur de la... du transport et du
camionnage au Québec, parce qu'il y a beaucoup d'enjeux, mais malheureusement,
il n'y a pas d'interlocuteur.
Donc, ça, Mme
la Présidente, c'est un élément qui est extrêmement important dans mes dossiers
que je surveille, à savoir tout ce qui touche le phénomène des
chauffeurs illégaux, les «Chauffeur inc.», l'enjeu majeur des contrôleurs routiers, que je tiens à saluer parce qu'ils font
un travail exceptionnel. Et malheureusement, ils ont perdu beaucoup de temps avec
ce gouvernement, malgré la décision du tribunal qui date du mois de mars
dernier. Donc, encore une fois, j'espère que le gouvernement caquiste va donner suite à ce
jugement extrêmement détaillé, avec beaucoup de bonnes recommandations, et passer à l'action. Et c'est
quoi, passer à l'action? C'est une des recommandations où... le souhait du
premier ministre, agir en matière de sécurité.
Alors, Mme la Présidente, ça, c'est le volet du
transport. J'ai aussi un dossier que je qualifie d'un dossier extrêmement économique et très important, c'est le
dossier de l'énergie. Et, quand je vois le premier ministre, qui a passé
des semaines et des semaines, des mois et des mois, à privilégier l'entreprise
étrangère, notre cheffe parlementaire l'a mentionné hier, à un certain moment
on se demandait : Est-ce qu'on doit être Suédois pour rencontrer le
gouvernement caquiste? Parce que, pour les entreprises québécoises, bonne
chance. Si vous cherchez des blocs d'énergie, si vous cherchez de l'énergie supplémentaire pour soit améliorer votre
productivité, soit croître un peu votre production, pas de chance, on le réserve, on réserve les blocs
d'énergie pour les autres. Le Québec d'abord, on l'oublie. Mais, Mme la
Présidente, finalement, après sept
ans, le gouvernement se réveille pour penser à l'entreprise québécoise en
matière d'énergie, et ça, moi, je le
trouve inacceptable. Et c'est pour cela que j'ai commencé mon intervention en
disant la chose suivante : Comment les Québécois, aujourd'hui, vont
croire le gouvernement caquiste, qui a passé les sept dernières années à ne pas
se préoccuper de ces vrais enjeux, et que soudain, aujourd'hui, il nous annonce
quatre priorités, et, ces priorités, il reste deux
sessions pour cette fin de régime, parce que l'élection, c'est l'année prochaine.
Donc, la question qui se pose : Comment on va croire le premier
ministre, aujourd'hui, et sur quelle base?
Alors, Mme la
Présidente, je l'ai mentionné dans mes dossiers, que ce soit le transport ou
l'énergie, deux dossiers hyperimportants pour les Québécois parce que ça
touche les régions et ça touche aussi l'avenir économique du Québec.
Maintenant, parlons un peu d'une question
extrêmement importante. Avec le fiasco SAAQclic, on a parlé beaucoup de
l'imputabilité et que des gens doivent payer. Mme la Présidente, hier, on
parlait avec beaucoup de gens, on se demande
qui a payé. Il n'y a personne. Donc, le premier ministre ferme le Parlement
pendant deux semaines, nous convoque
un peu plus tard, prononce un discours pour changer le narratif. Pour moi,
c'est un échec. Il ne sert à rien, ce discours. Il avait beaucoup
d'opportunités, le premier ministre : quatre conseils de ministres, quatre
conseils, quatre conseils pour envoyer un message clair. C'est parce qu'au
moment de sa comparution devant le juge Gallant il a été témoin que, lui-même, ce qu'il disait, qu'il n'a
pas reçu l'information... Mais c'est qui, ces gens qui ne lui ont pas donné
l'information? J'en suis sûr et certain que le premier ministre, au fond de
lui-même, il sait c'est qui, ces gens. Elle est où, l'imputabilité? Les Québécois ont déjà perdu
500 millions de dollars dans ce projet. Et je l'ai rappelé hier, on
ne parle même pas de la
livraison 3, il n'y aura pas d'autre livraison parce qu'il n'y aura... il
n'y a plus de budget, malheureusement. Donc, à l'intérieur de la SAAQ,
il va y avoir deux systèmes.
Et parlons de la situation du déficit cumulé à
l'intérieur de la SAAQ. Elle est de l'ordre de 500 millions. C'est le dernier chiffre que j'ai, Mme la Présidente.
J'espère que le ministre des Transports va faire une sortie publique pour nous
annoncer le chiffre, pour qu'on ne soit pas
choqués, l'année prochaine, quand le montant sera de 700 ou
800 millions de dollars.
Alors, Mme la Présidente, j'ai le premier
ministre qui vit une crise, une crise à l'intérieur de son caucus, une crise à l'externe aussi, parce que les Québécois
ne le croient plus, et il n'a pas parlé de l'imputabilité. Si le premier
ministre veut changer le narratif, je m'attendais du premier ministre
qu'il y ait des gens qui vont perdre leur poste, il y ait des gens qui vont payer le prix. Pourquoi? Parce
qu'ils n'étaient pas à la hauteur de la charge publique qu'on leur a donnée.
Et, quand je dis, «il y a des gens qui doivent payer», Mme la
Présidente, c'est que les Québécois qui voient aujourd'hui l'État dilapider
leur argent, que ce soit dans le scandale SAAQclic ou dans le projet Northvolt,
où les Québécois ont perdu presque 1 milliard, les gens se
demandent : Ça sert à quoi, un gouvernement? Un gouvernement qu'on nous a
vendu, au début, un gouvernement de comptables, ça veut dire c'est des gens...
des gestionnaires, des gens qui savent compter.
Mais il y a un vieux sage qui m'a dit que ce n'est pas tous ceux qui savent
compter qui savent bien gérer. Et on parlait aussi des compteux, au lieu
d'être comptables.
Mais, Mme la Présidente, je m'attendais d'un premier
ministre plus d'efficacité et parler plus d'imputabilité, parce que, si le premier
ministre a décidé de proroger la Chambre et de prononcer un discours d'ouverture
en vue de changer le narratif, c'est parce
qu'il avait besoin, il sait très bien que la population québécoise a perdu le
lien de confiance, et le lien de
confiance est brisé. C'est ça, ce qui se passe maintenant. Et je le vois, les
gens avec qui je parle, les gens qui nous contactent, les gens qui nous
envoient des e-mails : les gens, ils ont complètement perdu la confiance
dans ce gouvernement.
• (12 heures) •
Et la liste, elle est très longue. Si je prends
juste les interventions de la CAQ en matière économique, la liste dépasse le milliard. C'est rendu, Mme la
Présidente, pour votre information, que les gens, maintenant, utilisent les
pertes de SAAQclic comme unité de mesure. Genre, un SAAQclic, c'est
l'équivalent de 500 millions. Si nous avons perdu, dans la filière
batterie, 1 milliard ou 1,5 milliard, c'est trois SAAQclic. Si c'est
2 milliards, c'est quatre SAAQclic. C'est
rendu que c'est plus facile, maintenant, parler en SAAQclic, qui est
l'équivalent de 500 millions, parce que la liste, elle est longue
en termes de pertes économiques.
Et je sais que le premier ministre n'aime pas ce
genre de discours, parce que ce qu'il dit sur la place publique :
Parlez-moi des bonnes choses qui marchent... Oui, on veut que ça marche, tout
le monde veut que ça marche au Québec. On
veut que la création de richesse soit à la hauteur pour qu'on se donne les
moyens d'avoir des bons services publics, un bon système de santé, aussi
au niveau de l'éducation. Mais quand on voit, Mme la Présidente, que ce que ce
gouvernement a fait depuis le début, c'est dilapider l'argent public, c'est
démontrer un gouvernement interventionniste, un
gouvernement qui distribue les subventions, un gouvernement qui distribue les
prêts, pardonnables dans plusieurs cas... et on se demande : Est-ce qu'il y a un capitaine, au Québec, qui
gère l'argent des contribuables? C'est l'argent des Québécois, Mme la
Présidente. Et malheureusement, sur ce point, la CAQ a failli à cette mission
de bien protéger l'argent des Québécois.
Alors, encore une fois, il
n'y a pas de nouveau dans ce discours. Malheureusement, pour les gens qui
avaient des attentes très élevées. Le premier ministre, il a annoncé des choses
qu'il aurait dû faire il y a sept ans. Le plus comble... le comble de tout
cela, c'est qu'il nous annonce qu'il veut accélérer les projets économiques,
mais je recule. Il n'y a même pas quatre ans, ils ont mis en place un projet de
loi, ils ont mis tout dedans, pour accélérer les projets économiques, mais ils
se sont rendu compte plus tard que les mêmes projets qu'ils ont mis en place,
ils n'ont pas pu atteindre l'objectif de les
accélérer, mais qu'est-ce qu'on fait? On va réaccélérer ce qu'on voulait
accélérer il y a quatre ans.
Mme la Présidente, qui va croire les caquistes
aujourd'hui? C'est la question sur toutes les tribunes. Comment on va croire, aujourd'hui, les caquistes dans
leurs paroles? Ils avaient sept ans. Ils avaient une bonne équipe et ils avaient
une bonne majorité. Ils pouvaient tout faire, Mme la Présidente, mais ils n'ont
pas réussi. Ils ont échoué, et on se donne un
nouveau discours, et on change le narratif, et on essaie de contrôler l'agenda,
et on sort l'artillerie lourde, des messages à droite et à gauche.
Mais malheureusement, moi, je fais confiance à
la... je fais confiance au peuple québécois. Les gens sont très intelligents, ils
ont compris une chose certaine, c'est un gouvernement de fin de régime.
Malheureusement, nous avons perdu huit ans. Nous avons perdu aussi beaucoup
d'argent. Et, quand on regarde l'état des services publics lamentable, où les listes d'attente s'allongent, l'accès à la
première ligne devient de plus en plus difficile, l'état de l'école publique,
on se demande : L'argent dilapidé et le déficit cumulé de plusieurs
milliards de dollars, ça a aidé qui, au bout de la ligne? Donc, Mme la
Présidente, nous sommes dans une société démocratique. Les Québécois seront
appelés à l'urne l'année prochaine, et j'en suis sûr et certain, qu'ils feront
le bon choix.
Motion formulant un grief
Avant de terminer, j'ai une motion de grief que
je vais déposer :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour l'absence
de toutes mesures visant le développement de transports collectifs
structurants dans le discours inaugural.»
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député. Votre motion est déposée sous réserve de sa recevabilité.
Avant de poursuivre, j'ai une annonce à faire.
En plus du débat de fin de séance annoncé hier, je vous informe qu'un autre débat de fin de séance se tiendra
aujourd'hui. Le premier débat portera sur une question adressée par Mme la députée des Mille-Îles à Mme la ministre
responsable de l'Habitation concernant l'absence complète de l'enjeu du
logement dans le discours d'ouverture du premier ministre, et le deuxième débat
portera sur une question adressée par M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve à M.
le ministre du Travail concernant un projet de loi projeté de la CAQ.
Je suis maintenant prête à entendre un prochain
intervenant. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Samuel Poulin
M. Poulin : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. C'est un réel plaisir pour moi d'intervenir aujourd'hui
concernant le discours d'ouverture du premier ministre, qui a été prononcé il y
a quelques jours, qui vient tracer la feuille
de route de notre gouvernement pour la prochaine année, il faut le dire, il
faut le mentionner, une feuille de route qui est alignée sur les
priorités des Québécois, les priorités des Beaucerons. On aura la chance d'en
parler tout à l'heure.
Je vois mon collègue le député de Beauce-Nord
avec qui je travaille, évidemment, en équipe pour la Beauce depuis déjà plusieurs années. Je suis convaincu
qu'il est d'accord avec moi que, lorsqu'on parle du ménage, de l'efficacité,
des syndicats, de la sécurité, de la laïcité, on parle à ce que les gens de la
Beauce souhaitent, mais ce qu'ils nous parlent également sur le terrain. Alors,
je pense que nous sommes très, très bien alignés.
J'aurai évidemment
la chance de vous parler dans les prochaines minutes de mes nouvelles
fonctions. J'ai eu le privilège d'être
nommé, il y a 21 jours, ministre délégué à l'Économie et aux Petites et
Moyennes Entreprises, également ministre responsable de la Jeunesse,
alors un poste que je retrouvais après avoir été adjoint parlementaire du
premier ministre en 2018‑2022.
Alors, on pourra discuter de tout ça dans les
prochaines minutes, mais, tout d'abord, vous ne serez pas surprise, Mme la
Présidente, je veux vous parler d'économie, l'économie du Québec, qui est
actuellement extrêmement fragile, taux de chômage chez les jeunes à 15 %,
j'aurai la chance d'y revenir, mais également en ce qui concerne les tarifs de
l'administration américaine, des tarifs qui sont toujours en vigueur, Mme la
Présidente, dans plusieurs secteurs. On parle
de l'acier, on parle de l'aluminium, on parle de l'industrie du bois, où
l'administration américaine nous dit que, le 14 octobre, il y aurait une augmentation de 10 %, mais également tout ce qui concerne
la deuxième ligne, que j'appelle nos compagnies
de transport, qui se sont fait couper plusieurs voyages, également nos
entreprises dans le domaine informatique, dans le domaine du marketing.
Alors, il y a aussi une deuxième ligne, Mme la
Présidente, qui souffre sur le plan économique présentement, en plus de nos exportateurs, en plus du secteur
manufacturier. Je dois vous avouer, Mme la Présidente, et je suis convaincu
que c'est ça pour l'ensemble de mes collègues... Vous savez, on est un caucus
très présent dans les régions du Québec, très présent auprès de nos PME, très
présent auprès de nos chambres de commerce, d'Accès PME, des différentes
personnes qui y sont, et tout ce que les gens nous disent, Mme la Présidente,
c'est certainement qu'il n'y a pas de possibilité, avec l'administration
américaine, d'avoir de la prévisibilité pour l'an prochain. Alors, ça fait en
sorte qu'il y a des investissements au Québec qui sont sur pause.
Alors,
j'entends, des fois, les oppositions nous reprocher, avec Investissement
Québec, d'aider nos entreprises, alors que, si Investissement Québec n'était
pas là, Mme la Présidente, il n'y en aurait pas, d'investissements dans les entreprises présentement. Pas d'investissements en
entreprise, pas de taxes et impôts pour payer quoi? Santé, éducation,
places en services de garde, n'est-ce pas? Alors, quand l'économie va bien, Mme
la Présidente, on est capables de supporter notre tissu social, au Québec.
Alors, le rôle d'Investissement Québec, dont, on le répète souvent, la moyenne
au bâton est excellente, notamment auprès des petites et moyennes entreprises
au Québec... ça nous permet, avec ces revenus-là, de financer les grandes
missions de l'État.
Et,
Mme la Présidente, évidemment, je suis sur le terrain, comme l'ensemble de mes
collègues, là, qui ont des PME, des petites et moyennes entreprises. Soit dit
en passant, au Québec lorsqu'on parle de PME, c'est en bas de 250 employés,
Mme la Présidente, il y en a plus de
250 000. Alors, c'est du monde. D'ailleurs, 95 % des interventions
d'Investissement Québec se sont
faites dans des entreprises de moins de 250 employés, puis 40 % de ce
95 % là, c'est des entreprises de 20 employés et moins. Donc, arrêtez
de nous dire qu'on aide juste la grande entreprise. Ce n'est pas vrai, Mme la
Présidente. Le narratif, il ne marche pas. Vous pouvez toujours nommer
les deux, trois mêmes, ça ne fonctionne pas. On en a, des succès, Mme la
Présidente, dans toutes les circonscriptions du Québec, y compris chez les
oppositions.
J'étais chez Marc
Marine, à Gatineau, la semaine dernière, entreprise dans le domaine de la
soudure, qui investit énormément. Investissement Québec est partenaire.
J'étais, d'ailleurs, sur l'île d'Orléans avec ma collègue de Charlevoix—Côte-de-Beaupré
pour rencontrer la chambre de commerce, qu'on appuie à travers son
développement. Évidemment, en Beauce, on en a énormément, Abritek, Manac, et
j'en passe, que l'on supporte. On en a tous.
Évidemment, vous
n'entendrez pas ces noms d'entreprises là dans les médias. Savez-vous pourquoi,
Mme la Présidente? Parce que c'est des deals
qui ont fonctionné. Alors, ce qui fonctionne, on n'en entend pas parler, et les
défis qu'on rencontre, bien, ça, c'est normal, on en parle davantage
dans les médias, mais tout ça pour vous dire, Mme la Présidente, qu'on demeure extrêmement préoccupés par la situation
économique des prochains mois, notamment dans le cadre du renouvellement de l'entente de libre-échange, dont on ne
connaît pas encore tous les pourtours, les contours et l'ensemble du contenu.
On est préoccupés,
évidemment, sur la gestion de l'offre, qui est extrêmement importante pour les
régions du Québec, Mme la Présidente. C'est
dans nos rangs, dans nos municipalités, le modèle de ferme familiale qu'il faut
absolument préserver. Alors, on va
être extrêmement attentifs et on demande à nouveau au gouvernement fédéral, à
Dominic LeBlanc et à l'ensemble des intervenants de ne pas sacrifier la
gestion de l'offre.
Également,
Mme la Présidente, l'aide aux entreprises. Je crois à l'aide responsable,
je vous en parlais, mais il y a des fonds à Ottawa. Moi, j'accompagne,
évidemment, des entreprises chez nous, parce que, vous savez, la Beauce, plus de 65 % de nos entreprises exportent aux
États-Unis, dans certains cas, c'est plus de 90 % de leur marché qui est
du côté américain. On a un fonds stratégique de 5 milliards
d'Ottawa, c'est les contre-tarifs qui ont été retournés, et un autre fonds qui
peut permettre jusqu'à 1 million pour les PME. Ça, c'est de l'argent,
présentement, qui est sur la table, que nos entreprises peuvent aller chercher,
et notre devoir à nous, évidemment, est de les accompagner et de les aider.
• (12 h 10) •
Maintenant, le
premier ministre l'a bien dit, on a l'intention de déposer un projet de loi qui
va cibler des projets qui sont stratégiques pour le Québec, qui sont
stratégiques pour les régions du Québec. On veut évidemment aussi travailler
sur le portefeuille. Je vous parle des PME, je vous parle de l'économie parce
que, quand l'économie va bien, tout va bien, mais on est conscients que le coût
de la vie est extrêmement difficile pour les Québécois. On a évidemment l'enjeu du logement, l'enjeu de l'épicerie. On a
aboli le prix plancher, Mme la Présidente, qui a ramené de la compétition,
notamment en Chaudière-Appalaches, dans la Capitale-Nationale, au Saguenay-Lac-Saint-Jean et en Outaouais, lorsqu'on parle de l'essence, mais on est conscients, Mme la
Présidente, que ça peut être extrêmement difficile pour les Québécois
présentement. On compte s'y attaquer, le premier ministre l'a dit. Le ministre
des Finances a reçu des instructions claires pour voir jusqu'où on
pouvait aller sans évidemment sacrifier le retour à l'équilibre budgétaire, qui
est très important pour nous, mais ça se
fait parallèlement, Mme la Présidente, à cibler, évidemment, tout ce que l'on
peut agir lorsqu'on parle de bureaucratie. Vous savez, on peut nous reprocher bien des choses, là, rien n'a été
parfait dans les sept dernières années, mais rappelons-nous, Mme la
Présidente, qu'il a fallu faire des choix dans le contexte de la crise
sanitaire, qu'on a traversé également une
augmentation de population fort importante en termes de migrants et
d'immigrants, sans compter aussi, également, les feux de forêt, nos...
tribunal en matière de violence conjugale.
Alors, on a investi
beaucoup dans les missions de l'État. On a également investi beaucoup dans le programme
québécois des infrastructures. Je parlerai de la Beauce tout à l'heure, et des
investissements que nous avons faits, et des répercussions qu'il y aura dans
les prochaines années. Mais tout ça pour vous dire qu'on a fait des choix, dans
les dernières années, non seulement pour rattraper les investissements sur le
plan des infrastructures, mais également pour protéger le portefeuille.
Je me souviens des
taxes scolaires, moi, qui étaient démesurées dans certains centres de services
scolaires; on l'a réglé. Je me souviens des tarifs de garde, 20 $ par jour
selon le salaire des parents; on l'a réglé. Je me souviens des tarifs dans les stationnements d'hôpitaux, 30 $,
35 $, 45 $ par jour, des gens s'empêchaient
d'aller voir leurs proches malades, Mme la Présidente; on l'a réglé.
Alors, évidemment... Puis le permis de conduire à 25 $ aussi, hein, quand
on respecte les limites de vitesse, il reste à 25 $. C'est mon cas. Alors,
tout ça pour vous dire, Mme la Présidente... le dernier, en tout cas. Tout
ça pour vous dire, Mme la Présidente, qu'il est important de mettre ça en
lumière, parce que ça a toujours été une
priorité pour notre formation politique. Et on l'a toujours dit : Le
retour à l'équilibre budgétaire ne se fera pas sur le dos des
contribuables, ce qui avait été fait par Martin Coiteux à l'époque, Mme la
Présidente, qui a repris du service aujourd'hui au sein du Parti libéral du
Québec. Alors, pour nous, de notre côté, ça n'en fait pas partie.
Je veux également, dans cette feuille de route,
Mme la Présidente, vous parler des syndicats. Vous savez, dans le fil de notre
histoire, les syndicats ont évidemment contribué de façon importante aux
conditions de travail des travailleurs. Et je pense qu'il
y avait des syndicats au début des années 2000, et ce ne sont plus les
mêmes syndicats, aujourd'hui, que nous avons en 2025. Sans compter sur le fait
qu'on est dans des enjeux économiques extrêmement importants. Ce sont des
cotisations des membres qui servent à aller à Dubaï, des cotisations des
membres qui servent à contester des lois qui ont été dûment votées pour
l'Assemblée nationale.
Et j'ai toujours fait une différence, et je la
fais toujours, entre les syndiqués et les syndicats. Et je pense que le Québec est mûr pour cette réforme. On a des
conflits de travail qui s'éternisent, des enfants qui manquent de l'école, du transport
en commun qui ne se donne pas pour des gens malades. On a eu, chez nous, un
conflit de travail, je sais que tout n'est pas noir et blanc, mais qui a
empêché, pendant des mois, à des enfants d'avoir accès à leurs cours de
natation, Mme la Présidente, ce n'est pas banal, ce n'est pas facile.
Alors, comme gouvernement qui a bien
l'intention... qui fait le bilan des sept dernières années, mais qui a bien l'intention de réformer et de mettre des choses en
place, je pense qu'il est tout à fait louable, responsable de ne pas exclure
les syndicats du débat public, mais plutôt de mettre des solutions sur la
table. Et je sais que notre collègue le ministre du Travail proposera quelque chose d'important, de costaud, qui va
marquer l'imaginaire du Québec, mais qui va également donner le rythme
aux grandes réformes que notre gouvernement souhaite faire.
La sécurité,
Mme la Présidente, on pourrait penser que la sécurité, là, c'est seulement un
enjeu dans les grands centres. Ce n'est pas vrai. Vous parlerez au
député de Beauce-Nord, Mme la Présidente, qui a vécu des choses extrêmement
difficiles, la députée de Bellechasse également, à Saint-Malachie, hein, je ne
me trompe pas, des éléments extrêmement difficiles
où on avait de jeunes qui se faisaient enrôler par des organisations
criminelles avec des destins les plus tragiques, Mme la Présidente. Je
parle de la Beauce et de Bellechasse.
Alors, les enjeux de sécurité, les enjeux du
crime organisé, Mme la Présidente, ce n'est pas un enjeu qui est uniquement à Montréal et Laval, mais on a raison
de préoccuper... d'être préoccupé quand, dans les derniers jours, dans un café, dans un Starbucks, se produit ceci, là.
De mémoire d'homme, je n'ai pas vu ça très, très souvent, Mme la Présidente, et
surtout pas à ce rythme-là.
Alors, c'est une priorité pour notre
gouvernement. Je pense qu'on salue tous la nomination du nouveau ministre de la Sécurité publique. Le Québec est un des
endroits les plus sécuritaires au monde, mais il doit le demeurer. Et c'est
pour cette raison-là qu'en matière de loi et l'ordre je pense qu'on aura,
encore une fois, des priorités qui seront alignées sur celles des Québécois.
Parlons d'identité nationale, Mme la Présidente,
de laïcité. Là, encore une fois, ce n'est pas un enjeu qui est seulement à Montréal ou en périphérie. Le Québec a
changé, Mme la Présidente. Et évidemment, même dans les régions du Québec,
notamment lorsque certains groupes... et on le sait, là, que ce n'est pas une majorité
de Québécois, puis on le sait qu'il ne faut pas stigmatiser un groupe plus
qu'un autre, mais, lorsque des gens font le choix de pratiquer l'islam radical, qu'ils font le choix de ne pas être en
cohésion avec les valeurs québécoises, notamment de l'égalité entre les femmes
et les hommes, il est de notre devoir de ne
pas rester les bras croisés, Mme la Présidente, et, oui, de déposer une
nouvelle loi sur la laïcité qui vient
exactement prendre en compte les nouvelles réalités québécoises. Puis ces
réalités-là, Mme la Présidente, je le
rappelle, je le vis chez nous, en Beauce, où ça a changé, où on a différents éléments
qui ne sont plus les mêmes, comme ils étaient avant.
Alors, de rappeler non seulement l'égalité entre
les femmes et les hommes, de rappeler le fait que nos jeunes filles et nos jeunes garçons peuvent avoir les
mêmes droits, les mêmes objectifs, que le cursus scolaire doit être respecté...
On verra la loi, Mme la Présidente, je l'attends comme tout le monde. On a vu
une proposition de nos membres, en fin de semaine, qui parlait du visage découvert dans l'espace public. On a dit
que, comme gouvernement, nous allions l'analyser, Mme la Présidente.
Alors, ce
sont des éléments qui sont fort importants et qu'on se fait parler partout à
travers les régions du Québec. Alors, je salue ce leadership-là, un
leadership qu'on ne retrouve pas dans toutes les formations politiques mais qui
est certainement aligné, encore une fois, sur les priorités des Québécois.
Puis je veux vous parler aussi parallèlement
d'immigrants puis de capacité d'accueil, parce qu'il faut faire la différence, Mme la Présidente, entre des
travailleurs étrangers temporaires dans des usines, qui sont très importants
dans nos régions et dont le gouvernement fédéral a diminué de 20 %
à 10 % dans les entreprises... et qui a également joué sur le renouvellement à l'intérieur de
12 mois... et il y a les demandeurs d'asile, Mme la Présidente, qui sont
venus, y compris chez nous, mettre de la pression sur le logement, sur
l'accès aux services de santé, sur les places en services de garde.
Alors, encore
une fois, on est un gouvernement responsable, avec les nouvelles réalités qu'on
n'avait pas il y a sept ans, Mme la Présidente, qu'on n'avait pas il y a
sept ans, qui se sont accentuées avec le temps, de mentionner... de mettre
notre balle au jeu, de faire un débat public, qui, je pense, est responsable et
modéré, de dire quels seront les nouveaux
seuils d'immigration au Québec, alors que le gouvernement fédéral a
complètement perdu le contrôle, dans les dernières années, sur le nombre
de demandeurs d'asile. Encore une fois, les gens chez nous, Mme la Présidente,
nous en parlent énormément. On sait que ça a un enjeu également sur la survie
du français, ça a un enjeu sur les valeurs du Québec. Alors, je pense que nous
sommes encore une fois très, très bien alignés.
Les régions,
Mme la Présidente. Je suis entouré de députés des régions du Québec qui, au
caucus, se lèvent à tous les jours pour défendre les régions. Je pense
qu'on n'en a jamais fait autant, Mme la Présidente.
Tout à
l'heure, notre collègue parlait de la couverture cellulaire et d'Internet haute
vitesse. Couverture cellulaire, le
chantier est en cours, là. J'ai annoncé, chez nous, une tour à Saint-Benjamin.
Je sais que mes collègues, Bellechasse, la Beauce, notamment, ont
annoncé d'autres tours de cellulaire. Mais, si on parle d'Internet haute
vitesse, là, moi, je me souviens d'une époque où les fédéraux promettaient ça
élection après élection puis je me souviens d'un moment où nos PME dans nos rangs, en Beauce, n'étaient même
pas capables d'envoyer leurs factures, Mme la Présidente. C'est ça, la
réalité qu'on a vécue pendant des années. Puis, grâce au leadership de notre
collègue député d'Orford, ministre de la Cybersécurité, et aussi, il faut le dire, du
premier ministre, on a réussi, Mme la Présidente, à couvrir, sur le plan
d'Internet haute vitesse, l'ensemble des régions du Québec.
Alors, quand les gens décident de se lever de
bonne heure puis de nous dire qu'on ne s'est pas occupé des régions, là, je pense, Mme la Présidente, qu'il ne
faut pas oublier ce moment marquant, ce moment fort important. Je ne l'avais pas vu, le député d'Orford, je le salue,
qui a eu un leadership incroyable. Alors, ça, il faut... il faut le mettre de
l'avant également.
Sans compter
le programme québécois des infrastructures. Et j'y viens, au comté de
Beauce-Sud, Mme la Présidente, parce que c'est extraordinaire, ce qui se
passe dans le comté de Beauce-Sud en termes d'investissements dans les sept
dernières années.
On a un complexe multisports qui nous permet
d'accueillir les Jeux du Québec l'an prochain. Être choisi, c'est une chose; les accueillir, c'en est une autre. J'avais
encore lundi dans mon bureau... Oui, on peut en être fiers. Sans le complexe
multisports, 36 millions de notre gouvernement, plus 7 millions pour
la piste d'athlétisme et les plateaux sportifs, nous n'aurions pas eu les Jeux du Québec, Mme la Présidente. C'est noir ou
blanc, c'est comme ça. Et je sais une chose, c'est qu'on travaille à accueillir tout ce beau monde là
en 2027. Alors, c'est bien du travail. Et je suis un allié de l'organisation, que j'ai rencontrée déjà à
quelques reprises, et on a une feuille de route ensemble pour pouvoir atteindre
nos objectifs. Alors, les Jeux du Québec, l'année prochaine... en 2027,
en fait, ce sera un enjeu fort important.
• (12 h 20) •
On a agrandi
l'urgence à l'Hôpital de Saint-Georges, Mme la Présidente, présentement. Encore
une fois, c'est quoi, les années 60, 70, qu'on n'avait pas agrandi
l'urgence à l'Hôpital de Saint-Georges? On le fait, notamment deux blocs
sanitaires, mais également un meilleur espace pour les gens qui sont
hospitalisés.
On parlait des jeunes, tout à l'heure, puis de
la santé mentale. Je trouve ça important, parce que, oui, on voit un taux de chômage à 15 %, on sait qu'il y a
des enjeux en matière de santé mentale, mais nous, on a ouvert, à Saint-Georges,
la première aire ouverte en Chaudière-Appalaches, Mme la Présidente, et ça,
c'est important, parce que ça permet à nos
jeunes d'avoir accès à des services rapides, notamment en termes de santé
mentale et de santé physique. On a ouvert la première maison des aînés
et, si on ne l'avait pas, je ne sais pas ce qu'on ferait en termes d'aide pour
nos aînés dans la région, sachant la demande qui est si nombreuse. On a ouvert
la première Maison Gilles-Carle, on a rencontré des défis, j'ai inauguré le nouvel endroit, parce qu'on s'est retroussé les
manches, on n'a pas peur de ça, en Beauce, nous, de se retrousser les manches quand arrivent des défis,
on ouvre une nouvelle Maison Gilles-Carle dans les prochaines semaines.
On a investi
sur nos routes, les gens me le disent, 173, 108, 204. Il y a des travaux
présentement à Saint-Prosper, à Notre-Dame-des-Pins et, et, et, c'est important
de pouvoir le mentionner, La Guadeloupe, c'est l'année prochaine. On n'a pas à s'inquiéter, je m'en suis assuré. Le
pont Perrault, réhabilitation, c'est important. Je vois le député de
Beauce-Nord qui fait la route de la Beauce, sur laquelle le député travaille,
travaillait, travaille et travaillera, je passe les constats, sur ce dossier-là, bien, on l'a rénové, le pont Perrault.
Si on ne l'avait pas, on mettait un barrage entre nous deux, ça n'avait
pas de bon sens. Alors, ça, on l'a fait et on a couvert les dépassements de
coûts.
En matière de transport, j'ai annoncé qu'on
lancera une étude pour un second pont à Saint-Georges. Je suis le seul, depuis des années, qui dit que c'est
important. J'aurai un nouveau conseil municipal dans les prochaines semaines
avec qui je vais travailler. On va évidemment publier le tout parce qu'il faut
connaître le coût. Et moi, j'y crois. Le prolongement de l'autoroute 73, on est en négociation
active pour le tracé avec les propriétaires de terrains et l'UPA. Ça l'a amené
des départs... des retards, mais il faut être en mesure de pouvoir
s'entendre sur le tracé.
Je parlais d'économie tout à l'heure. On a mis
en place la cellule économique Beauce-États-Unis, on a aidé des centaines d'entreprises. On a aussi amené Techniques
policières à Saint-Georges, Mme la Présidente. En région, ça change des vies, ça, c'est bon pour notre cégep,
c'est bon pour notre économie. Alors, j'ai inauguré les locaux,
1,8 million de notre gouvernement. Encore une fois, ça a été tout un travail.
Les CPE à Saint-Honoré, La Guadeloupe, Notre-Dame-des-Pins et
Saint-Georges, et je vois ma collègue, qui était ministre de la Famille jusqu'à
tout récemment, on va inaugurer dans les
prochains jours le premier CPE préfab, et je me permets de saluer l'excellente
collaboration que j'ai eue la ministre parce qu'elle a eu un leadership,
hein? Oui, faut le dire, elle a un leadership, elle a lancé un appel d'offres,
elle s'est retroussé les manches puis elle s'est assuré que ça marche au
Québec, et on a travaillé ensemble, ce qui fait
que le premier CPE préfab non seulement il est en Beauce, il est fabriqué par
une entreprise de la Beauce, en plus, Mme
la Présidente. Alors, vous me permettrez d'être fier. Et je veux remercier à
nouveau la députée de Verchères pour sa précieuse collaboration.
Logement abordable, j'ai inauguré Saint-Prosper.
Encore une fois, on est venus couvrir les dépassements de coûts, puis j'aurai d'autres annonces
prochainement à ce niveau, et j'en passe, Mme la Présidente, parce que le temps
est ce qu'il est.
Je veux vous parler de mes nouvelles fonctions,
PME et jeunesse. Alors, l'allègement réglementaire, Mme la Présidente. J'ai l'intention de déposer un projet
de loi et je vois le député de Marguerite-Bourgeoys, que je salue, avec qui ce
sera probablement un grand plaisir de travailler ou avec les membres de son
équipe en ce qui a trait à l'allègement réglementaire
des entreprises. Je souhaite arriver avec des mesures significatives dans les
prochaines semaines et prochains mois.
Les barrières commerciales, la semaine prochaine, on siégera ici, à l'Assemblée
nationale, sur un projet de loi fort important pour diminuer les barrières
commerciales entre le Québec et les autres provinces. On a beaucoup de travail à faire, il n'y a rien de gagné, il n'y a rien
d'accompli, alors il faut absolument pousser le tout encore plus loin. Et je
travaillerai avec l'ensemble des
formations politiques à ce niveau-là parce qu'en matière économique, dans des
moments extrêmement troubles, il faut se tenir ensemble.
J'ai la
responsabilité également de l'achat local, évidemment, des boissons
alcoolisées, un plaisir de la vie, mais également de travailler avec
l'industrie, qui est tellement, mais tellement importante, et toute la révision
des programmes pour nos petites, moyennes entreprises
dans différents secteurs d'activité. Alors, on est au travail depuis 21 jours. Comme je dis à mon équipe, on a un
compteur, et il faut vouloir agir rapidement et aider, évidemment, nos moyennes
entreprises, je l'ai dit, petites et moyennes, je l'ai dit, il faut s'enlever
du chemin des entrepreneurs, Mme la Présidente. Il faut trouver une façon de
laisser nos entrepreneurs libérer leur créativité à son maximum. Et je sais que
je peux compter sur mes collègues députés pour pouvoir y travailler.
Et je
conclurai. Ministre responsable de la Jeunesse, on a un plan d'action
extraordinaire, 500 millions sur cinq ans. On va aider à rénover nos infrastructures jeunesse, on va aider nos carrefours jeunesse-emploi, on va aider la santé mentale des jeunes,
Mme la Présidente, et surtout, surtout garder en priorité que le Québec de
demain, il est aussi maintenant. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le ministre. Je cède maintenant la parole au député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Écoutez, cette semaine, on a vu le premier
ministre, après avoir reporté le
retour à la Chambre ici de deux semaines... nous a présenté ses nouvelles
priorités qui ressemblent étrangement aux priorités qu'il avait il y a sept
ans, mais qu'il n'a pas pu mettre en oeuvre. Donc, il fait un constat, un
constat d'échec, un constat que l'on
partage, mais, évidemment, ça demeure un constat qui est assez peu éloquent
lorsque l'on arrive à un an du
prochain rendez-vous électoral et essentiellement qu'on nous dit : Bien,
sur un très grand nombre d'éléments, et d'enjeux, et de dossiers extrêmement
importants pour la population du Québec, nous allons changer, nous allons faire
mieux, nous allons faire davantage. Mais évidemment la question est de
savoir si le gouvernement actuel est le mieux placé
pour corriger le tir, pour réparer les pots qu'il a lui-même cassés. Et
évidemment, là-dessus, je laisse la population en être juge, mais nous avons
nos propres conclusions, et évidemment qu'elles sont très sévères envers ce
gouvernement, parce qu'il a un réel déficit de crédibilité.
On a parlé, par exemple, d'économie. On a parlé
de revoir l'approche économique, l'approche économique qui a été développée au cours des sept dernières années sur l'idée que
l'on pouvait se fier au pif de Pierre Fitzgibbon, par exemple, ou que
c'était la moyenne au bâton qui était importante, alors que, dans bien des
dossiers, c'est trois prises et le retrait
immédiat. Et on est rendus à la septième manche, non pas d'un match de neuf
manches, mais d'un match de huit manches, évidemment, après presque deux
mandats complets.
Alors, on peut se dire que, sur le plan
économique et de la saine gestion des fonds publics, on ne peut faire
l'économie d'un examen des investissements qui ont été faits et de l'approche
gouvernementale sur l'idée d'attirer des grandes
entreprises de l'étranger pour venir investir ici et créer, supposément, des
emplois bien payants, alors que ça n'a définitivement pas été payant
pour les Québécois d'investir dans des projets.
Évidemment, dans la filière batterie, il y a Northvolt
et il y en a une panoplie d'autres aussi, où on voit qu'essentiellement, plutôt
que d'avancer sur le plan économique, le Québec a reculé. Et le gouvernement
lui-même nous a précipités dans un déficit historique de
14 milliards de dollars, dont les correctifs sont à venir et peuvent
être, évidemment, extrêmement dramatiques
pour que le Québec puisse continuer à opérer ses principales missions, notamment
certaines des missions qui ont été identifiées dans le discours d'ouverture par
le premier ministre lui-même.
Parlons, par exemple, de la sécurité. Le
gouvernement, nous dit-il, a comme principale... une de ses principales fonctions, d'assurer la sécurité des Québécois. Comment
peut-on annoncer une telle priorité le mardi et, le lendemain, se rendre compte que l'on est en train de couper dans
l'administration de la justice, notamment dans les procureurs du DPCP, qui
ne peuvent pas mener à terme leurs causes et qui vont voir des ententes à
rabais négociées avec des criminels ou encore carrément des gens se sauver avec
des peines bonbons ou tout simplement être libérés parce que le temps s'est écoulé, parce qu'on n'a pas su gérer ces
dossiers-là sur le plan judiciaire en temps utile, avec, comme vous le savez,
là, l'arrêt Jordan, qui est une menace sur le système qui n'est pas
suffisamment efficace et qui n'est... qui est loin d'être optimal? Et ces
choses-là, elles sont bien concrètes.
• (12 h 30) •
Autre élément de sécurité, on dit, par exemple,
qu'on va sévir, mais, lorsqu'il est question de le faire dans un dossier bien concret, qui traîne depuis le mois de
mars, c'est-à-dire le contrôle routier, sachant le problème qu'on a dans
l'industrie du camionnage avec les «Chauffeur
inc.» et des gens qui se foutent carrément des règles et des lois au Québec,
mais que ces contrôleurs routiers là, par ordre du Tribunal administratif du
travail, sont confinés dans leurs postes de contrôle en sachant très bien que
beaucoup de camionneurs se promènent comme au far west, sachant qu'il n'y a pas
de shérif, et ce dossier-là n'avance pas, on
sait très bien qu'à l'heure actuelle seuls les contrôleurs routiers peuvent
sévir contre les camionneurs délinquants, même contre les contrebandiers, contre
ceux qui vont faire du trafic de contrebande ou encore de matériel volé,
bien, voire de drogue, on ne peut pas, à l'heure actuelle, intervenir.
Il y a 70 % des opérations des contrôleurs
routiers qui sont sur pause depuis le mois de mars, depuis sept mois, et c'est 8 millions de dollars que le
Trésor public a perdus. On me racontait d'ailleurs que, dans un poste de pesée
pas loin de Québec...
que seulement pour les mois de janvier et février, avant
l'interruption des opérations, dans la patrouille, on avait pu intercepter 16 camionneurs en état
d'ébriété, pour les deux mois, les deux premiers mois de l'année, seulement
pour la région de Québec, mais, depuis mars, il n'y a plus de contrôle.
On laisse aller les choses.
Alors, Mme la Présidente, il est clair que, sur
le plan de la sécurité sur nos routes, il y a eu des accidents, également, dont on pourrait parler, on a vu une
situation se dégrader tout simplement parce qu'il n'y a plus de surveillance,
il n'y a plus de contrôle. Et le
gouvernement se traîne les pieds et ne met pas en place les solutions qui
s'imposent, à savoir donner les moyens à ses
contrôleurs routiers de se protéger et de faire respecter leur autorité. Il faut
leur procurer une arme, et ça, la solution,
elle est indiquée, parce que c'est déjà appliqué en Ontario, c'est déjà
appliqué au Nouveau-Brunswick, et ça doit être appliqué au Québec si on
veut enfin espérer faire respecter nos lois, d'autant plus que ces gens-là, ces
contrôleurs-là ont une formation
essentiellement policière à l'École nationale de police de Nicolet, vous le
savez, et ils ont à peu près toutes les compétences pour exercer leur
rôle, pourvu qu'ils soient protégés.
On a également parlé
d'immigration. Je voudrais revenir brièvement là-dessus parce
qu'essentiellement, une fois qu'on a constaté que le gouvernement caquiste, dès
2018, disait : Il faut en prendre moins, de ces immigrants, et en prendre
soin, favoriser, donc, leur intégration avec des taux, des seuils d'immigration
qui étaient aux alentours de 35 000 à 40 000 personnes, on a
gonflé ces taux-là immédiatement, ces seuils-là. On a laissé le gouvernement
fédéral agir, en menaçant parfois d'aller en
référendum pour pouvoir aller rapatrier l'ensemble des pouvoirs, et, à chaque
fois, on a reculé. À chaque fois, on
a laissé le fédéral prendre ces décisions qui allaient toujours dans le sens de
davantage d'immigration, d'immigration temporaire, par des moyens qui ne
respectent pas essentiellement l'entente ou qui détournent l'entente sur l'immigration avec le Québec, pour se rendre
compte aujourd'hui que ça constitue effectivement un enjeu extrêmement
important pour la prestation des services publics au Québec, en santé, services
sociaux, et ainsi de suite.
Et là j'entends, dans
le discours du premier ministre, qu'essentiellement on déplore, on dénonce
l'immigration incontrôlée qui nous est imposée par le gouvernement fédéral,
mais quelle est la solution? En fait, c'est une espèce d'aveu d'impuissance. C'est également un aveu que cette troisième voie
que proposait le gouvernement de la Coalition
avenir Québec pour pouvoir s'assurer que le Québec soit respecté dans
toutes ses compétences et dans toutes ses ambitions à l'intérieur de la
fédération, bien, c'est une impasse absolument totale.
C'est un recul sur le
plan, bien entendu, de l'immigration, on vient de le mentionner, on a le même
constat, mais sur le plan de la protection
de la langue française, sur le plan de l'identité également, parce qu'on voit
que certaines de nos lois qui ont été
adoptées sont maintenant contestées, et elles le seront encore, devant la Cour
suprême, et, vraisemblablement, on
aura ce débat à savoir si, encore une fois, la Cour suprême penchera du même
bord, ce qu'à peu près toutes les analyses nous permettent de deviner ou
d'anticiper.
On a peu, peu
parlé... parce qu'on pourrait parler longuement de ce qu'il y avait, dans ce
discours d'ouverture, mais on peut noter aussi les éléments qui étaient
manquants aux priorités gouvernementales. Je mentionne quand même la santé, c'est un dossier que je connais bien, et
de résumer l'ensemble des problèmes d'accès aux services de santé dans l'ensemble
du territoire québécois au bras de fer actuellement en cours entre Québec et
les médecins sur la base de la révision de
la rémunération des médecins, c'est très mal comprendre l'ensemble des enjeux
liés aux soins de santé au Québec.
L'organisation
des soins est à revoir de fond en comble. La structure supplémentaire qu'on a
créé à Santé Québec, qui a centralisé de façon historique les décisions, qui ne
sont pas rendues non plus, là, eu égard, par exemple, aux services de santé
dans nos régions... On avait des gens, pas plus tard que ce matin, du Bas-Saint-Laurent, de Trois-Pistoles, de Pohénégamook, qui nous disaient : On
est en attente depuis deux mois, avec le couperet au-dessus de la tête, à
savoir si nos services de CLSC, nos services d'urgence seront ou non coupés,
parce qu'on sait que Santé Québec a fait des commandes aux CISSS pour pouvoir
sabrer dans les dépenses. Donc, les décisions sont centralisées, ne sont pas
prises, et surtout pas de façon transparente et claire, de façon à donner une
prévisibilité. On a réussi à gagner certaines batailles de mobilisation, notamment dans la région de Fortierville, mais il faut
continuer d'affirmer que les Québécois ont le droit d'être soignés pour
des services de base sur l'ensemble du territoire. C'est une question d'équité,
c'est une question d'universalité des soins de santé qui doivent être
disponibles, par exemple les services d'obstétrique qui, dans certains
endroits, sont coupés d'une semaine à l'autre sans savoir vraiment, là, si on
pourra avoir un suivi de grossesse adéquat et sécuritaire.
Et ça, c'est une
situation qui devait être corrigée avec le projet de loi n° 15, avec un
seul employeur unique, Santé Québec, qui devait mieux répartir les ressources
parce qu'on demandait aux employés, aux professionnels une plus grande flexibilité. Qu'est-il advenu de ce
système plus performant, plus humain, plus efficace et décentralisé qu'on
voulait créer? C'est absolument le contraire qui s'est produit.
On pourrait parler
des aînés, dont on n'a pas soufflé mot, toutes les problématiques liées à la
maltraitance, tout ce qui a trait aux CHSLD. Il y a un rapport du Protecteur du
citoyen qui démontre, encore aujourd'hui, à quel point les services dans les CHSLD sont déplorables, qu'on
parle de la nourriture, par exemple, où il y avait un rapport, récemment, qui
indiquait à quel point les questions de salubrité étaient en jeu.
On devrait parler
également des familles. Il y a encore des dizaines de milliers de familles qui
sont en attente de places en service de
garde et qui ne peuvent pas, dans le cas des mères en particulier, retourner au
travail et contribuer au
développement de leurs communautés et du Québec par la force du travail parce
qu'elles doivent demeurer à la maison, parce qu'elles n'ont pas d'autre
possibilité. C'est un point extrêmement important. Les objectifs ambitieux qui
avaient été fixés n'ont jamais été rencontrés. Et là l'avenir apparaît bien
sombre parce qu'on n'a aucun plan sur la conversion réelle des places en service de garderie, en service de garde. On n'a
aucune cible, maintenant, pour la création des places en CPE.
Je
pourrais vous parler également de l'itinérance ou... la crise sévit dans
l'ensemble du Québec, qui n'est pas sans lien non plus avec la crise du logement, deux phénomènes qui sont
extrêmement, extrêmement dévastateurs et catastrophiques, non seulement
à Montréal, mais c'est présent à Gatineau, à Québec, dans des villes comme
Chicoutimi, Saguenay, ville de Saguenay, à
Saint-Jérôme, et ainsi de suite, jusque dans ma communauté. Et, aux yeux du
gouvernement, ça ne fait pas partie
des priorités, ce phénomène d'accès à la propriété qui est interdit aux jeunes
générations. On n'a pas de plan à cet égard, ce qui est évidemment
absolument lamentable.
• (12 h 40) •
Donc, Mme la Présidente, je terminerai en disant
que, les régions, plusieurs des membres du caucus des députés de la partie
gouvernementale ont exprimé leur déception de voir que le gouvernement avait
abandonné les régions. Est-ce qu'on a entendu parler de
projets pour le développement régional, de décentralisation, de davantage de
pouvoirs dévolus aux municipalités, de sabrer véritablement dans les contrôles,
et de façon rigoureuse et, je dirais, précise? On a tout simplement dit qu'après avoir vu la bureaucratie augmenter de
10 000 effectifs chez les fonctionnaires, d'avoir vu le nombre
de fonctionnaires tripler par rapport à l'augmentation de la population, on
allait tenter de faire mieux, sans préciser
aucun détail sur le plan de match. De façon générale, le discours d'ouverture,
évidemment, c'est du réchauffé. Et, nous,
ce qu'on va proposer, comme opposition, c'est des propositions qui vont
permettre de redonner confiance et espoir en l'avenir pour la population
du Québec. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député. Je reconnais maintenant le député de La Peltrie. La parole
est à vous.
M. Éric Caire
M. Caire : Merci,
Mme la Présidente. C'est un privilège de prendre la parole sur la politique
générale du gouvernement, Mme la Présidente. D'entrée de jeu, par contre, j'aimerais
peut-être faire un aparté, parce que j'ai entendu
mon collègue de Nelligan faire plusieurs allusions au projet SAAQclic,
et je l'invite vraiment à la prudence, parce qu'à mon avis il est
probablement le seul à ne pas écouter les travaux de la commission Gallant, là.
Il n'a certainement pas écouté le témoignage de Robert Poëti, il n'a
certainement pas écouté le témoignage de Laurent Lessard ou de notre collègue de Pontiac, pour tenir les propos qu'il a
tenus tout à l'heure. Et j'espère qu'on n'est pas, du côté du Parti libéral, en train de créer un
narratif. Dépendamment des conclusions du rapport, si ça fait notre affaire, on
est contents; si ça ne fait pas notre
affaire, ah! bien, on vous l'avait dit. J'espère que ce n'est pas ça, la
stratégie, Mme la Présidente, parce que la commission Gallant fait un
excellent travail.
Ceci étant dit...
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : ...quel
est l'appel au règlement?
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
M. le... Je reconnais maintenant le leader.
M. Lévesque
(Chapleau) : ...collègue a fait, c'était factuel, et on a le
droit d'exprimer les faits ici, en cette Chambre...
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Bon, je...
Des voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : S'il vous plaît! S'il
vous plaît! Je demande à tout le
monde d'être prudent dans les propos. Alors, M. le député, veuillez être
prudent dans vos prochains propos, s'il vous plaît.
M. Caire : Oui, Mme la
Présidente. Et j'espère que mon collègue de Nelligan le sera, lui aussi, dans
ses prochains propos. Donc, Mme la Présidente, mon collègue de Nelligan va être
ma muse aujourd'hui, parce qu'il a posé une question : Pourquoi on va
faire confiance à ce gouvernement? Là, évidemment, il est parti dans une
envolée lyrique qui lui appartient, mais je vais répondre à sa question sur les
chantiers qui ont été annoncés par le premier ministre, notamment sur
l'économie. Et je suis content que mon collègue de Marguerite-Bourgeoys soit là
pour l'entendre, parce que lui et moi, on a
déjà eu un échange là-dessus. Mais ce gouvernement a un bilan qui parle de
lui-même en économie, et je m'explique.
Au niveau de la réduction du fardeau fiscal des
contribuables, en gros, là, c'est 1 milliard qu'on a remis dans les poches
des Québécois par des baisses d'impôt, par des réductions des tarifs des
services de garde. On se souvient de la
taxe, l'odieuse taxe famille du Parti libéral, hein, dont on disait que ça
prenait ça pour assurer la pérennité de notre... nos systèmes de garde.
On a réduit ça, et je pense que le réseau se porte bien quand même. Alors,
c'est la preuve que c'était juste une
stratégie pour aller piger encore plus dans la poche des Québécois. Même chose
sur les taxes scolaires, hein, on va se rafraîchir la mémoire. C'est ce
gouvernement qui a harmonisé la taxe scolaire, ce qui a représenté, pour des milliers de familles, une baisse du fardeau
fiscal. On a, évidemment, le 2 000 $ aux aînés qu'on a donné. Alors,
je peux vous dire que les aînés sont très contents, très contents
d'avoir ce 2 000 $ qui les aide à boucler le budget, Mme la
Présidente.
Et, malgré ça, malgré ça... puis ça, c'est le
débat que j'ai eu avec le député de Marguerite-Bourgeoys, la dette du Québec,
par rapport au PIB, a diminué. Et ça, je trouvais ça très drôle, parce que le
député de Marguerite-Bourgeoys, il me
disait, dans notre échange : C'est épouvantable, la dette du Québec, elle
va monter à 40 % par rapport au PIB, c'est la preuve que vous n'êtes pas bons, c'est la preuve que vous ne savez
pas gérer. Mme la Présidente, je disais : Oui, mais vous souvenez-vous que, sous le gouvernement du
premier ministre Couillard, elle était de 43 %? On va diminuer le fardeau
de la dette, malgré les mesures qu'on... que je viens... dont je viens de
parler, là, on va diminuer la dette, le poids de la dette du Québec de 3 % par rapport à un gouvernement qui, lui, n'a
pas eu à affronter une pandémie, hein, lui a gouverné dans une période
plutôt prospère, contrairement au premier mandat de ce gouvernement, qui,
effectivement, a dû faire face à la pandémie. Et, malgré ça, malgré ça, on va diminuer la dette du
Québec par rapport au PIB. Et, malgré ça, on a diminué le fardeau fiscal
de tous les Québécois.
Alors que, du côté du Parti libéral, la
philosophie, c'était plutôt poches profondes, hein, on se souvient, là, je veux
dire, c'était fou, là, tout était sujet à aller chercher de l'argent dans les
poches des... même les baux de villégiature, Mme la Présidente. Moi, là, j'ai
entendu parler... la première fois que j'ai entendu parler des baux de
villégiature, c'est quand mes citoyens m'ont
dit : Ce n'est pas des farces, le montant que le gouvernement me demande a
triplé, ils ont triplé même ça. Ils
étaient créatifs, par exemple, là, il faut le dire. Le gouvernement libéral,
quand c'était le temps d'aller piger dans la poche des contribuables,
là, eh, tabarouette, il avait une imagination débridée, c'était extraordinaire.
Alors, nous, qu'est-ce qu'on a fait? Bien, on a
pris une mesure anti-poches profondes, on a dit : Bien, on va geler
l'augmentation des tarifs, on va mettre ça à 3 %. Bien, ils ont trouvé le
tour de s'opposer à ça, évidemment, parce qu'eux
autres, ils se disent, tu sais : Si un jour, on revient aux affaires, ce
serait le fun qu'on puisse recommencer à aller piger dans le
portefeuille des Québécois. Gardons-nous de ça, Mme la Présidente, mais sait-on
jamais.
Et en plus... Et, encore là, je vais citer le
député de Marguerite-Bourgeoys, parce qu'il dit : Le gouvernement du Québec a été décoté. Il y a trois agences de
notation, il y en a deux sur trois qui ont gardé la cote du Québec. Ça, il
oublie de le mentionner.
Alors, Mme la
Présidente, dans ce contexte-là, je vais répondre à la question
du député de Nelligan : Pourquoi faire confiance à ce gouvernement, parce
que ce bilan-là parle pour ce gouvernement. Ce bilan-là dit aux Québécois que
ce gouvernement est capable de naviguer à travers une crise, baisser vos
impôts, diminuer la dette puis vous donner des services, Mme la Présidente.
C'est ça que ce gouvernement a fait.
Quand on était dans l'opposition, Mme la
Présidente, la CAQ s'est donné une dimension identitaire. Un des mandats que le
premier ministre s'est donnés, avec la CAQ, c'est de protéger, de défendre et
de promouvoir l'identité des Québécois. Et ça aussi, ça a donné des débats
assez épiques. Je me souviens du premier ministre Couillard, quand on parlait
de défendre la langue française, quand on parlait d'intégration des immigrants,
qui, lui, appelait ça souffler sur les braises de l'intolérance. Quand on posait
des questions sur leur bilan plus que douteux en matière d'intégration des immigrants, nous, on soufflait sur les braises
de l'intolérance parce qu'on défendait l'identité québécoise, parce qu'on
défendait la langue française, parce qu'on défendait nos coutumes, parce qu'on
défendait nos valeurs, parce qu'on défendait notre culture. Ça, ça s'appelait,
pour le Parti libéral, souffler sur les braises de l'intolérance. Résultat des
courses, au niveau des francophones, le résultat des libéraux, c'est un petit
peu en bas de la crème à café, en termes de pourcentage.
Et là, Mme la
Présidente, le premier ministre a posé une excellente question à Pablo
Rodriguez, à laquelle il va devoir répondre, parce qu'on a adopté la loi
n° 21. Et je vous signale que la loi n° 21 est une loi qui a été
largement approuvée par le peuple québécois, largement approuvée par le peuple
québécois. Mais il va falloir que le chef du Parti libéral nous dise :
Est-ce qu'il va reconduire la clause dérogatoire? Est-ce qu'il va empêcher Ottawa
et tous ceux qui veulent, je dirais, contrer
la laïcité, au Québec... Cette valeur-là qui est une valeur fondamentale pour
les Québécois. Est-ce que lui va la défendre? J'ai hâte d'entendre la
réponse.
Mais, en attendant, en attendant, Mme la Présidente,
je vais encore une fois répondre à la question du député de Nelligan. En termes d'identité, de protection
de nos valeurs, de notre culture, de notre mode de vie, de notre façon d'être,
de notre façon d'exister, pourquoi les Québécois devraient nous faire
confiance? Loi n° 21 sur la laïcité, c'est comme ça qu'on vit, au Québec.
Puis on n'a pas peur de se lever ici, en Chambre, puis de dire à tout le
monde : C'est comme ça qu'on vit, au
Québec. Vous aimez ça? Vous êtes les bienvenus. Vous n'aimez pas ça? Il ne
manque pas d'endroits dans le monde. Vous avez le choix des cadeaux.
• (12 h 50) •
Autre chose,
la loi n° 96. La loi n° 96 : au Québec,
on parle français, on parle notre français, mais on parle français. Puis,
cette langue-là, cette culture là, on souhaite la partager. Et la loi n° 96
vient dire ça.
Autre
réalisation, sur l'intégration des immigrants, on a déposé et adopté une loi
là-dessus : comment, au Québec, on
fait l'intégration, comment on va intégrer les immigrants, comment on va
additionner ces contributions-là, sans perdre de vue d'où on vient, qui
on est et où on s'en va. Et tous ceux qui veulent participer à ça sont les
bienvenus, ceux qui veulent participer à ça. Ceux qui ne veulent pas participer
à ça, ceux qui ont d'autres objectifs, ça, c'est autre chose. Et ça aussi, le
Parti libéral va devoir répondre à cette question-là : Est-ce qu'il est
d'accord avec ça? Est-ce qu'il est d'accord
pour défendre l'identité québécoise, la culture québécoise, les valeurs
québécoises? Pas de façon timorée, là, pas avec des grandes théories, mais
quand il arrive le temps de poser des gestes concrets. Et il y en aura un qui
devra être posé très bientôt parce qu'il va y avoir une refonte ou, je
dirais, une suite à la Loi sur la laïcité, et il y aura un projet de loi sur
une première constitution du Québec. Bien, ça va être intéressant de voir la
réponse du Parti libéral, ça va être intéressant de voir si le parti de Jean
Lesage est encore le parti de Jean Lesage. Sont-ils les héritiers de Jean
Lesage ou sont-ils les héritiers de Jean
Charest? Ça, ça va être intéressant, Mme la Présidente, d'avoir des réponses à
cette question-là.
Sur la loi et l'ordre. Bien, Mme la Présidente,
ce gouvernement s'est engagé, encore là, une fois... Comment on répond à la question : Est-ce qu'on peut
faire confiance au gouvernement? Ce gouvernement, dans les premiers gestes qui ont été
posés : gestes de transparence sur la nomination des chefs de police,
Sûreté du Québec, police de Montréal. Un des premiers gestes qu'on a posés, le
bracelet antirapprochement. Je pense qu'on était la septième nation au monde à
l'utiliser, là, je me risque, là, mais peut-être pas. Mme la Présidente, on a
été précurseurs. On n'a pas eu peur d'oser. On n'a pas eu peur de poser des
gestes forts. Pourquoi? Pour protéger les femmes, pour assurer la sécurité des
femmes, parce que, les féminicides, on
trouve ça totalement inacceptable. La sécurité de nos concitoyens en général,
on trouve ça totalement inacceptable. Et donc on a démontré qu'on était
engagés là-dessus. On l'a démontré. Bien, on va continuer, Mme la Présidente.
On va continuer.
Ce gouvernement-là va
s'engager. Parce qu'aujourd'hui on fait face à quoi? On fait face à de la
violence dans nos rues, on fait face à des
gangs, le phénomène des gangs de rue qui prend de l'ampleur. Ça, ça vient avec
quoi? Ça vient avec de la vente de stupéfiants, de la prostitution et
toute la criminalité qui entoure ces groupes-là.
Et
j'entendais... on entendait... On a eu la chance, au dernier congrès,
d'entendre un spécialiste là-dessus qui disait la pluralité des groupes
criminalisés qui se développent. Avant ça, tu avais la mafia, tu avais les
motards criminalisés puis nos produits locaux, là, nos criminels bien de chez
nous. Mais aujourd'hui ce n'est plus ça, là. Je veux dire, il y a un éventail de groupes criminels associés à
différents aspects du crime. Et ça, c'est... Les Québécois, c'est inacceptable,
on ne veut pas ça. Puis il faut réagir, puis il faut réagir maintenant.
Puis le mandat de ministre... du ministre de la Sécurité publique, c'est de
réagir maintenant. Mais on a déjà agi.
Alors, pourquoi faire confiance à la CAQ? Bien,
je l'ai dit, et je rajouterai que c'est la CAQ qui a augmenté de façon
significative les effectifs policiers. Le mandat qui a été donné à l'École
nationale de police du Québec, c'est de former plusieurs centaines de nouveaux
policiers. Parce que, contrairement à d'autres, nous, on ne pense pas qu'il
faut désarmer les policiers, puis on ne pense pas qu'il faut leur enlever des
moyens, puis on ne pense pas qu'il faut faire en sorte que nos policiers soient
de moins en moins capables d'agir. Il faut qu'ils soient de plus en plus
capables d'agir. Il faut qu'ils agissent mieux. Il faut qu'ils aient plus
d'outils parce que, justement, la criminalité, aujourd'hui, s'est diversifiée.
Le travail des policiers s'est complexifié. Ils vont avoir besoin de d'autres
sortes de professionnels. Ils vont devoir
être entourés de d'autres sortes de professionnels pour répondre à d'autres
sortes de problématiques. Mais le gouvernement s'est déjà engagé.
Donc, à la question du député de Nelligan, pourquoi
faire confiance à ce gouvernement, bien, je le répète, parce que ce gouvernement
a changé la transparence sur la nomination des chefs de police pour s'assurer
que c'est sur la base de la compétence et de l'efficacité, a adopté le bracelet
antirapprochement, a augmenté les effectifs policiers, et d'autres mesures qui
ont été prises aussi, Mme la Présidente, notamment au niveau budgétaire.
Alors, Mme la
Présidente, je pense que le passé est garant de l'avenir et que les Québécois
ont, au contraire, toutes les raisons de faire confiance à ce
gouvernement pour ramener la loi et l'ordre au Québec.
Mme la Présidente, le temps file. Ça va vite,
pareil, hein? Quand on s'amuse...
L'efficacité de l'État. Vaste chantier. Je vais
faire un petit peu, un petit peu d'histoire. C'est l'avantage d'avoir de la neige sur le toit, Mme la Présidente, on a
vu deux, trois affaires. Et j'écoutais mon collègue du Parti québécois, là,
faire une litanie de reproches. C'est
correct. C'est... Ça fait partie du travail. Mais on oublie que le parti, le...
À l'époque, le gouvernement du Parti québécois a commandé le rapport
Lemaire. Levez la main ceux qui se souviennent du rapport Lemaire. OK. Ah! ce
n'est pas pire. Il y en a. Il y en a. Mme la Présidente, les constats qui ont
été faits en 1998 dans le rapport Lemaire sont inchangés. Le gouvernement du
Parti libéral n'a... du Parti québécois. Bien, du parti... Votre tour s'en vient, soyez patients. Le Parti
québécois n'a rien fait. Ils avaient un rapport. Qu'est-ce qu'ils ont fait
avec? Ils ont trouvé une tablette. Et ça, c'était... Le Parti libéral
était bon là-dedans, hein? Un problème, un rapport, une tablette. Tu sais, je
me souviens de ça, c'était... c'était un beau pattern.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Un instant. M. le leader adjoint
de l'opposition officielle, s'il vous
plaît.
M. Beauchemin : ...le député
n'a pas appris l'humilité dans les derniers mois, là. Je vous demande de...
Des voix : ...
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Non.
Un instant! Un instant, s'il vous plaît!
Des voix : ...
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Non, un
instant, s'il vous plaît, je suis debout, on ne vous entend pas.
Alors, j'aimerais que vous ayez... que vous me disiez l'appel au règlement,
s'il vous plaît.
M. Beauchemin : Je vous demande
de le rappeler à l'ordre et de rester respectueux.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : M.
le leader du... M. le leader adjoint du gouvernement, je vais vous entendre,
là, mais rapidement, s'il vous plaît.
M. Lévesque
(Chapleau) : Encore une fois, Mme la Présidente, c'est factue.
Et évidemment les faits sont têtus. Donc, voilà.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mon rôle, ici... Mon rôle, ici...
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Je vous ai entendu. Mon rôle, ici, c'est que ça se passe dans les règles,
et je demande à tout le monde, quand vous avez des interventions, de les faire
avec respect et avec toujours dans l'esprit que les travaux se déroulent bien.
Donc, M. le député, je vous invite, avec
prudence, à continuer votre débat.
M. Caire : Je
vous entends, Mme la Présidente, et donc je serai extrêmement prudent, comme
vous me connaissez, mais je vais quand même parler de la réingénierie de
l'État. On se souvient-tu de ça? La réingénierie de l'État, ça, c'était... Puis
c'était un gouvernement minoritaire. Ça, je pense que ça a éveillé certaines
consciences au niveau de l'ancien gouvernement du premier ministre Charest, qui
avait fait le constat, effectivement, que l'État québécois n'était pas
efficace, hein? Puis là il a lancé un vaste chantier de la réingénierie de
l'État, sur lequel il a reculé, mais à une vitesse hallucinante. En fait, il
reculait plus vite qu'il avançait, pour être bien honnête, ce qui fait que,
quand on est arrivés au gouvernement en 2018, qu'est-ce que le Parti québécois
avait fait en matière d'efficacité de l'État? Rien. Qu'est-ce que le Parti
libéral avait fait en matière d'efficacité de l'État? Rien fois deux.
Alors, Mme la Présidente, contrairement à ces
deux formations politiques, qu'est-ce que nous, on a fait? Bien, mon collègue,
qui était à l'époque ministre délégué à l'Économie, a déposé pas un, deux
projets de loi pour procéder à de
l'allègement réglementaire. Et aujourd'hui, Mme la Présidente, aujourd'hui, la
présidente du Conseil du trésor a eu le mandat de revoir l'ensemble des
programmes, chose qui avait été demandée à Pierre Moreau à l'époque. Je me
souviens, j'étais dans l'opposition : Qu'est-ce que vous faites en
matière de révision des programmes? Devinez quoi? Rien.
• (13 heures) •
Alors, ce parti, lui, a posé des gestes en
déposant des projets de loi pour réduire l'allègement réglementaire. Ce parti a
travaillé à améliorer l'efficacité de l'État dans un contexte extrêmement
difficile, qui n'avait rien à voir avec celui du Parti libéral. Donc, oui, je
pense qu'on peut faire confiance à ce gouvernement pour remplir les mandats et
les chantiers proposés par le premier ministre, et donc je voterai en faveur de
la politique générale du gouvernement.
Débats de fin de séance
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Il est présentement
13 heures, donc nous passerions maintenant aux débats de fin de
séance. Alors, les députés qui sortent du salon rouge, j'aimerais que vous le
fassiez en silence, s'il vous plaît.
Maintenant, le premier débat portera sur... On me rappelle que c'est la
ministre des Affaires municipales pour le premier débat. Donc...
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre les travaux quelques minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 13 h 01)
(Reprise à 13 h 02)
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Maintenant,
le premier débat portera sur une question adressée par Mme la députée des
Mille-Îles à Mme la ministre responsable de l'Habitation concernant l'absence
complète de l'enjeu du logement dans le discours d'ouverture du premier
ministre.
Je vous rappelle que, conformément à
l'article 310 du règlement, le député qui a soulevé le débat et le
ministre qui lui a répondu ont chacun un
temps de parole de cinq minutes, et la députée a ensuite droit à une réplique
de deux minutes.
Mme la députée, je vous cède la parole pour une
durée de cinq minutes.
Accès au logement
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Alors, effectivement, ce matin, j'ai mentionné que c'était
très décevant de ne pas entendre un seul mot sur le logement dans le discours
du premier ministre, mais ce n'était pas étonnant,
parce que, dans les faits, quand on regarde le passé, bien, le gouvernement
caquiste a passé son premier mandat à nier la crise du logement. Et, ce
faisant, malheureusement, niant une crise, bien, il n'y avait pas d'action, et
donc, en négligeant et en ne prenant aucune action, bien, ça a finalement
contribué à empirer la crise qu'on connaît aujourd'hui. Il a fallu attendre,
comme je le disais, attendre le deuxième mandat pour qu'enfin des actions
correctrices commencent à arriver, mais trop peu trop tard.
Et, ce matin, j'ai posé une question en Chambre
à la ministre de l'Habitation, et elle m'a parlé de la Stratégie québécoise en
habitation qui a été déposée l'an dernier, et qu'elle va faire un bilan sous
peu. Elle est toute nouvelle ministre, là.
Elle vient d'arriver. Donc, je comprends, là, qu'elle n'a peut-être pas encore
en tête toutes les actions qui sont dans ce plan. Mais moi, ce que je
peux dire, c'est que, l'an dernier, quand le plan est sorti... Et la plupart
des acteurs en habitation, quand le plan est
sorti, ils ont dit : Tout ça pour ça, c'est plutôt mince. Il n'y a
effectivement pas grand-chose pour améliorer, notamment, la
productivité.
Et c'est l'enjeu, là, de la question que j'ai
posée ce matin, parce que, si on fait du logement une priorité... Et là je ne parle pas juste de logement social ou
abordable. Ça, c'est important. La ministre l'a dit, la seule façon de régler
la crise, c'est de construire plus,
mais pas juste de construire des logements abordables. Il faut construire plus
de tous types de logements.
L'ancienne ministre de l'Habitation l'a dit à maintes reprises. Mais le
problème, c'est qu'il n'y a pas d'action pour améliorer le bilan de la
productivité dans le domaine de la construction résidentielle.
Quelques chiffres, Mme la Présidente.
On a vu... Mon Dieu! J'en ai parlé dans ma question. Mais il y a actuellement
11 000... bien... Ah non! En fait, je vais revenir sur la productivité. La
productivité dans l'industrie de la construction a reculé de 10,8 %, selon Statistique
Canada. Ça, c'est énorme. Un autre
chiffre, le taux de postes vacants en construction est passé de
2,2 %, à l'arrivée de la CAQ en 2018, à 4,8 % en 2023. Et ça, ça se
traduit par 11 000 postes vacants actuellement
dans l'industrie. C'est beaucoup. C'est beaucoup, et je dois dire que c'est
plus élevé que dans le reste des... dans les autres industries du
Québec.
Donc, la pénurie de
main-d'oeuvre est pire en construction aujourd'hui, en 2025, mais, si je vous
dis, Mme la Présidente, que l'APCHQ prévoit
que 25 % de la main-d'oeuvre actuelle, 25 % de la main-d'oeuvre
actuelle en construction va prendre sa retraite d'ici 10 ans,
25 %, moi, je suis très, très, très préoccupée. Ce n'est pas pour rien que
j'en ai fait un point de presse ce matin, j'ai posé une question en Chambre et
je reviens avec un débat de fin de séance. Et je n'arrêterai pas d'en parler,
Mme la Présidente, parce que c'est vraiment inquiétant. Je ne sais pas comment
on va construire, dans le futur, des
logements si on ne change pas nos façons de faire. Et, je l'ai dit ce matin, si
on ajoute à ça qu'Hydro-Québec
prévoit 35 000... prévoit l'embauche de 35 000 travailleurs pour
ses projets d'expansion, des travailleurs de la construction... Ils vont
les prendre où quand il n'y en a plus? Il n'y en a déjà pas qui sont
disponibles pour la construction résidentielle. C'est extrêmement inquiétant.
Et là, bien, on peut
faire... Ça fait que, là, on sait qu'on est en déficit de main-d'oeuvre, on est
en déficit de logements. Il faudrait en construire davantage, mais la
productivité décline. Le premier ministre aime ça se comparer à l'Ontario. Bien, la réalité, c'est que c'est
plus long construire une maison au Québec, pas mal plus long construire une maison au Québec
qu'en Ontario. Les coûts de construction ont augmenté deux fois plus vite au
Québec, récemment, là, deux fois plus vite au Québec que dans le reste
du Canada. On ne s'en sortira pas si on ne s'attaque pas directement à la
productivité de l'industrie de la construction en changeant complètement les façons
de faire. Et ce n'est certainement pas des formations, des formations qui sont
offertes pour finalement former des gens qui vont rénover leurs sous-sols
qu'ils vont régler la situation.
Donc,
Mme la Présidente, je veux... j'aimerais sincèrement que ça devienne une
priorité pour le gouvernement que de régler l'enjeu de la productivité
dans l'industrie de la construction. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à
la ministre des Affaires municipales, qui
remplace la ministre... J'étais un petit peu confuse quand je vous ai vue, Mme
la ministre. Donc, vous remplacez la ministre de l'Habitation. À vous la
parole pour cinq minutes.
Mme Geneviève
Guilbault
Mme Guilbault :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Bien, tout à fait, la ministre de l'Habitation
travaille sous l'égide de notre ministère
commun des Affaires municipales et de l'Habitation. Donc, elle et moi sommes
symbiotiques, d'une certaine façon,
et certainement symbiotiques dans l'importance, je pense, de reconnaître le
bilan colossal de notre gouvernement en matière d'habitation.
Et quelle est la
raison pour laquelle on est ici en ce moment, Mme la Présidente? Vous l'aurez
peut-être noté comme moi à travers le
discours de ma collègue des Mille-Îles, que ce soit à la période des questions ou dans
les cinq minutes introductives, qu'est-ce qu'on nous reproche exactement
ce matin? Des paroles, Mme la Présidente. On est ici parce que le Parti libéral
se plaint de paroles qui auraient manqué sur l'habitation. Bien, Mme la
Présidente, entre les paroles et les actions, il y a une énorme différence. Et,
si le Parti libéral s'époumone sur des paroles, nous, on se concentre sur les
actions, Mme la Présidente, les actions. Et ce n'est pas les actions qu'on nous
reproche, c'est les paroles, ce matin. Alors, il y a là tout un problème, quant
à moi, parce que parler, c'est bien beau, mais agir, c'est encore mieux. Mais
ça se reflète dans les bilans respectifs, Mme la Présidente.
Depuis 2018, on a
investi en logement 6,9 milliards de dollars, 6,9 milliards de
dollars, Mme la Présidente, en sept ans. Le
Parti libéral, auquel appartient la députée des Mille-Îles qui nous interpelle
aujourd'hui, a investi, en 15 ans, 3,5 milliards de dollars. Alors, faites le calcul, Mme la
Présidente. Ça ne s'invente pas, là. 3,5 milliards versus 6,9, c'est
pratiquement la moitié en 15 ans au
lieu de sept ans, donc, le double. Autrement dit, ça leur a pris deux fois plus
de temps investir deux fois moins que nous. Et ça, c'est de
l'arithmétique pure. Donc, quand on vient nous dire aujourd'hui : Là, vous auriez dû peut-être faire un discours
différent avant-hier, Mme la Présidente, permettez-moi de dire que je ne suis
pas certaine qu'ils ont les bonnes priorités aux bonnes places.
Qu'à cela ne tienne,
l'important, c'est de démontrer non seulement la hauteur des investissements de
6,9 milliards, mais de quelle façon ça se décline, ça, Mme la
Présidente : 4,1 milliards pour des logements abordables, logements
abordables — oui,
il y a le logement, mais il y a la notion de logement abordable qui est une
notion à part entière — 1,1 milliard
en soutien direct au loyer, près de 500 millions pour rénover nos HLM, des
habitations à loyer modique, et
429 millions pour améliorer le crédit d'impôt de solidarité. Alors, c'est
quoi ça, Mme la Présidente, si ce n'est pas un bilan?
• (13 h 10) •
On est arrivés, nous,
en 2018, et il y avait 15 000 logements dans le programme AccèsLogis,
vous vous souvenez tous du programme AccèsLogis, qui était le programme des
libéraux, donc, 15 000 logements qui étaient bloqués là-dedans, donc, des logements théoriques, des paroles, comme
aime tellement le Parti libéral, donc, des paroles. Le Parti libéral
dit : Il y a 15 000 logements AccèsLogis,
15 000 logements. Mais il y en a-tu un qui est sorti de terre? Est-ce que ces logements-là se construisaient?
Non. C'était bloqué dans la machine. Alors, au-delà de la conférence de presse pour les annoncer, quand nous, on est
arrivés puis qu'on s'est penchés là-dessus, on a dit : Bon, bien,
qu'est-ce qui arrive avec les 15 000 unités AccèsLogis? Ça
fait que, là, on a fait du ménage là-dedans.
On a innové. On a
réinventé les programmes. On les a réorientés. On les a rendus beaucoup plus efficaces
et surtout beaucoup plus axés sur les résultats. Alors, ces
15 000 unités là, elles ont été soit construites, au moment où on se
parle, soit sont en construction ou soit elles ont été réorientées vers des
programmes nettement plus efficaces qu'on a réformés. On a réformé, on a
innové.
Et, au-delà des 15 000 unités qu'on a,
en quelque sorte, débloquées, on s'est engagés à livrer
11 700 logements de plus que ces
unités-là, 11 700 logements. Et, au moment où je vous parle, Mme la
Présidente, on en a livré 12 000. Donc, non seulement on a respecté
notre cible de 11 700, mais on l'a même dépassée de 300 unités. On
est à 12 000. Et on a, au moment où on
se parle, en plus, 10 400 unités de plus qui sont en construction à
différentes étapes, donc, qui vont, dans les prochains mois, prochaines
années, voir le jour et pouvoir abriter des gens, parce qu'au-delà des chiffres
qu'on dit ici, que ce soient des investissements ou des unités de logement,
c'est des êtres humains, c'est des familles, des
pères, des mères, des enfants, des aînés, des gens qui ont un toit sur leur
tête parce qu'enfin est arrivé, il y a sept ans, un gouvernement qui
s'est dit : Arrêtons d'obséder sur les paroles et les discours, comme
c'est le cas du Parti libéral, mais posons
les actions pour que ces logements-là existent, voient le jour, sortent de
terre, qu'il y ait une porte, des murs, puis qu'on puisse loger des
Québécois dans ces logements-là. Et c'est exactement ça qu'on a fait, Mme la
Présidente.
On a aussi déposé — la précédente ministre
de l'Habitation, c'est elle qui a fait tout ce ménage-là, d'ailleurs, et
l'actuelle ministre va aller dans le même sens de continuer de réformer puis
d'être de plus en plus efficace — une stratégie d'habitation, qu'on a
déposée au mois d'août 2024, pour laquelle on rendra compte bientôt de la
première année d'existence, un bilan, encore
là, reluisant. Et autant de Québécois qui ont enfin un toit sur leur tête grâce
à la CAQ, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la ministre.
Maintenant, je redonne la parole à la députée de Mille-Îles pour votre
droit de réplique pour deux minutes.
Mme Virginie Dufour
(réplique)
Mme Dufour : Merci,
Mme la Présidente. Alors, j'ai bien entendu la ministre parler de paroles
versus d'actions. Et elle a dit aussi que c'était mathématique, alors je
vais faire des mathématiques avec elle.
3,5
milliards, qu'elle a dit que le gouvernement libéral avait investis en
logement, 6,9 milliards, son gouvernement. Ça, c'est ce qu'elle a dit.
Mais elle a oublié de dire qu'il y avait eu un apport phénoménal du fédéral
dans ce 6,9 milliards, ce qu'il n'y a pas eu dans le
3,5 milliards précédemment. Elle a aussi oublié de faire la mathématique
de la hausse des coûts de construction, qui
ont doublé entre un et l'autre. Alors, si on le fait au prorata, il y en a
moins, d'argent qui a été investi,
parce que le fédéral a mis presque la moitié de ces sommes. Alors, sans le
fédéral, on peut dire qu'il ne se serait pas construit grand-chose au
Québec sous la CAQ.
D'ailleurs, j'avais démontré que le nombre
d'unités qui a été construit à chaque année en moyenne durant le mandat de la CAQ était sensiblement moins élevé
que celui qui avait été construit à l'époque du Parti libéral. Mais c'est sûr
qu'on a oublié ce qui s'est construit dans le passé. Mais les groupes en
habitation, eux, n'ont pas oublié ce qui s'est fait dans le passé et
reconnaissent qu'il s'est construit beaucoup de logements sous le Parti
libéral. Et vous savez quoi? Il n'y en a aucun qui s'est construit, en termes
de logement social, sous le gouvernement de la CAQ. Depuis 2018, il n'y a pas eu de logement social qui s'est
construit. On fait du logement abordable, mais on ne fait plus de logement
social. Alors, ça, c'est la réalité du gouvernement actuel.
Et, cette
réalité-là, qu'est-ce que ça amène? Bien, ça mène vers une hausse fulgurante de
l'itinérance, un premier recul, en 50 ans, de l'accès à la propriété. Il y
a eu des mises en chantier, malheureusement, qui ont été faméliques
pendant plusieurs années. Ça, c'est la
réalité, Mme la Présidente, du bilan caquiste en habitation. Alors, c'est
mathématique, comme l'a dit la ministre des Affaires municipales. Merci.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée.
Nous allons maintenant procéder au deuxième
débat, qui portera sur une question adressée par M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve
à M. le ministre du Travail concernant un projet de loi projeté par la CAQ.
M. le député, je vous cède maintenant la parole
pour une durée de cinq minutes.
Réforme du régime syndical
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Très apprécié. Je suis content de retrouver mon collègue le
ministre du Travail. On a eu un bel échange
hier sur ce dossier-là. On a eu des échanges ce matin aussi sur un autre sujet.
Il me fait travailler beaucoup, le
ministre du Travail. Il me garde en santé, il me garde en forme, il me garde
avec l'acuité intellectuelle au maximum, je pense, et, pour ça, je le
remercie. Le bout où je le remercie un peu moins, par contre... Je commence toujours par des fleurs avec M. le ministre. Le
bout où je le remercie un peu moins, c'est le contenu qui s'en vient devant
nous.
Comme vous le savez,
Mme la Présidente, j'ai coulé, j'ai révélé un document, un projet de loi qui
est travaillé en ce moment par le gouvernement, qui est travaillé sans l'accord
des partenaires, hein? Ni les patrons ni les syndicats n'ont été impliqués dans
ce travail-là, alors que, d'habitude, un gouvernement... Le ministre a donné
l'habitude aussi, comme tous ses prédécesseurs, d'ailleurs, de travailler des
grosses réformes en droit du travail de manière consensuelle, de manière collégiale, en
soumettant, notamment au CCTM, hein, le Comité consultatif du travail et de la main-d'oeuvre, des
idées de réformes. On l'avait fait dans la réforme de la santé-sécurité au
travail, on l'a fait dans toutes... à peu près toutes les réformes qu'on a travaillées ensemble, le
ministre et moi. Celle-ci, elle n'est pas soumise à discussion, Mme la
Présidente. Celle-ci, elle est déjà écrite, la loi. On la connaîtra très
certainement la semaine prochaine. Les paris sont ouverts. Ce ne sera pas mardi, parce qu'elle n'était pas au
feuilleton aujourd'hui. Mercredi, peut-être jeudi. Au plus tard au retour de la
semaine de circonscription, à la fin octobre, j'en suis convaincu, on aura une
belle surprise d'Halloween avec cette réforme-là.
Cela étant dit, le ministre,
donc, n'a pas travaillé avec les partenaires. Pourquoi? Parce que ce qu'il nous
apprête à nous livrer est un cauchemar administratif. L'essentiel de mon
échange tournait alentour de ça. Ça va être très compliqué d'appliquer cette
réforme-là.
Mais je vais
concentrer le cinq minutes que j'ai avec M. le ministre aujourd'hui sur
d'autres aspects, parce que le ministre
n'arrête pas d'utiliser l'exemple d'assemblées à 1 heure et 2 heures
du matin pour justifier son projet de loi.
Or,
moi, là, j'en ai fait, des... j'en ai organisé, des votes, que ce soient des votes
réguliers, ou des votes de grève, ou des assemblées annuelles. J'ai été dans le
mouvement syndical, dans le mouvement associatif, dans le mouvement étudiant.
Je sais à quoi ça ressemble, une assemblée étudiante, une assemblée syndicale,
une assemblée communautaire. Tu veux que
le monde vienne. Tu n'organises pas une assemblée en pleine nuit. La seule
raison pour laquelle il pourrait y avoir une assemblée en pleine nuit
dans le domaine syndical, Mme la Présidente, c'est s'il y a des travailleurs et
des travailleuses qui sont sur un chiffre de nuit. Vous ne ferez pas une
assemblée en pleine journée, parce qu'ils sont en train de dormir. Donc, j'espère qu'on va permettre aux syndicats de
faire des assemblées de nuit pour ceux qui ont des chiffres de nuit puis qui
ont envie d'aller voter sur leur convention collective, parce que le document
que j'ai révélé n'était pas tout à fait clair à cet aspect-là.
Ensuite, il n'a qu'un
seul exemple à nous livrer, puis c'est le fameux vote sur la ratification de la
convention collective... de l'entente de principe, plutôt, par les syndicats de
profs de Montréal, si je ne me trompe pas, pendant le conflit. Bien, il y a une chose qui s'appelle la question préalable, la
demande du vote. Si l'assemblée a duré jusqu'à 1 heure du matin...
Puis j'en ai présidé, aussi, des assemblées, Mme la Présidente. N'importe qui,
n'importe quand, peut aller au micro puis
dire : Je demande qu'on passe au vote. C'est très simple. La salle vote,
puis on procède. Mais, si ça a duré jusqu'à 1 heure, 2 heures du
matin, c'est qu'il n'y a personne qui est allé au micro pour demander ça. Ça
veut dire qu'ils avaient besoin de discuter encore.
Je
ne comprends pas comment le ministre va vouloir appliquer ça. Il va mettre des
heures limites dans son projet de loi : Une assemblée syndicale ne peut
pas excéder 9 heures le soir, 9 h 15, 9 h 30? On va
aller préciser exactement c'est quoi, à la minute près, la durée de
l'assemblée générale? Si l'assemblée générale vote... Si les membres présents
votent pour continuer l'assemblée, ils auront-tu le droit ou ils vont être en
conflit de légalité avec le projet de loi du ministre?
Il
faut comprendre, là. Les gens... Il y a 8 453 accréditations
syndicales au Québec. Il y a des milliers d'assemblées à chaque année.
Alors, de prendre un exemple, de manière erronée, en plus, pour dire : Il
faut tout changer, il faut tout révolutionner, je ne trouve pas ça correct,
parce que la réalité, c'est que c'est plein de bénévoles, de gens qui veulent
faire fonctionner leur démocratie locale et qui la font bien fonctionner. Puis
là on est en train de vouloir comme un peu noircir un tableau qui n'a pas
besoin de l'être puis qui n'a pas lieu de l'être.
L'autre
aspect qui est utilisé ad nauseam par le gouvernement, c'est la fameuse loi n° 21, contestée par la Fédération
autonome de l'enseignement. Mais, disons-le d'emblée, si, demain matin, la
Fédération autonome de l'enseignement se
retire, la contestation va continuer. Il y a plusieurs groupes qui la
contestent. Ils ont regroupé ensemble les poursuites. Ça fait que, même si la FAE, demain matin, se
retirait, la poursuite va continuer. Ça ne changera absolument rien. Elle va
aller en Cour suprême pareil, cette loi-là. C'était écrit dans le ciel. On
l'avait dit. C'est ça qui est en train d'arriver.
C'est normal que des
organisations syndicales poursuivent des lois. Il y en a eu plein dans le
passé. Il y a eu l'équité salariale. Il y a des poursuites, en ce moment, sur
le travail supplémentaire obligatoire. Il y a des poursuites sur des lois spéciales. L'arrêt Saskatchewan, que le ministre connaît très bien, bien, c'est l'issue d'une poursuite
syndicale. C'est normal, c'est des
organisations qui sont dans la cité, qui évoluent, qui ont des choses à dire,
puis les membres ont des choses à dire à cet égard-là.
• (13 h 20) •
Alors, j'espère que
le ministre va s'armer de meilleurs arguments si jamais il veut aller de
l'avant avec son projet de loi, parce que
moi, j'en ai des pas pires à lui servir. La suite des choses, là, elle n'est
pas écrite, puis le ministre, il a encore l'espace pour retirer son
projet... en fait, pour ne pas le déposer et nous éviter un mélodrame québécois
et de la chicane, alors qu'on est supposés de se serrer les coudes dans la
guerre tarifaire de M. Trump. Merci.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député. Je cède maintenant la parole au ministre du Travail. M. le
ministre, je vous rappelle que vous avez cinq minutes.
M. Jean
Boulet
M. Boulet :
Merci, Mme la Présidente. À mon tour, il faut certainement que je souligne
la civilité et le respect qui guident nos
discussions, mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve et moi, et que j'anticipe poursuivre de la même
façon dans l'avenir.
Les syndicats au
Québec ont, continuent et continueront de jouer un rôle social important. N'eût
été du coulage, auquel a contribué mon
collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, j'ai et j'avais une rencontre, le
25 septembre, avec les grandes centrales
syndicales, puis après ça les syndicats sectoriels, donc, CSN, FTQ, CSQ, CSD,
puis ensuite l'APTS, la FIQ, la FAE et d'autres de la fonction publique.
C'est
important pour moi de partager des bonnes pratiques qui ont été mises en place
suite à des cas qui ont été révélés sur la place publique. Puis il y a des
cotisations qui ont, malheureusement, été utilisées de façon incompatible
avec la volonté des salariés. On pense à des
contestations judiciaires d'une loi qui concerne la laïcité, un principe auquel
adhère la majorité des Québécois, sans l'expression de la volonté des
syndiqués. Est-ce que les cotisations peuvent ou doivent servir à ça? Il y a eu
des participations à des mouvements sociaux. Tout ce qu'on dit, c'est que la
transparence est un atout pour tout le monde.
Puis ce n'est pas tous les syndicats qui sont
concernés de la même manière. Puis j'ai échangé avec des leaders syndicaux qui ont des pratiques... qui ont modernisé
leurs pratiques, mais il y a encore beaucoup trop de cas de mauvaise utilisation des cotisations syndicales. C'est
au-delà de 1,5 milliard de dollars par année. Il y a eu encore, hier, dans
mon propre comté, le syndicat des cols blancs de la ville de Trois-Rivières,
avec le Syndicat canadien de la
fonction publique, une fraude. Il y a des enquêtes, mais ce serait un
montant de 200 000 $.
Il y a eu aussi, malheureusement, un sentiment
d'opacité qui s'est développé dans la gestion des cotisations, qui demeure, et c'est pour ça que l'imputabilité
puis la transparence s'imposent. Il y a eu des dépenses déraisonnables, vous le
savez. Puis je n'aime pas y faire référence, mais, le voyage à Dubaï de la
présidente ainsi que certains et certaines de ses collègues de la FTQ, est-ce
que les salariés syndiqués sont à l'aise avec ça? Il y a eu des cas de vol de
temps, donc, des maisons de représentants syndicaux qui étaient
rénovées, et les cotisations syndicales étaient utilisées à des fins, dans des
contextes de même, inappropriées. Il y a eu aussi des frais de repas excessifs.
Il y a eu de l'achat de boissons impliquant de l'alcool, des montants
relativement exorbitants.
Donc, tout ce qui nous intéresse, ce n'est pas
que les syndicats transmettent des informations au gouvernement, ce n'est pas
que les syndicats fassent des redditions de comptes au gouvernement, mais
qu'ils soient transparents, qu'ils soient imputables. C'est ça, notre
intention. Évidemment, par respect pour les parlementaires, je ne pourrai pas aller dans le contenu du projet de loi, qui
pourrait... qui sera déposé d'ici quelques semaines, mais ça a été important,
pour nous, d'identifier les bonnes
pratiques, de s'en inspirer et de dialoguer. Puis la porte est tout le temps
ouverte avec les centrales syndicales.
Ce n'est pas, comme on a constamment répété, de
museler les syndicats. Ce n'est pas d'interdire aux syndicats de contester la constitutionnalité, par exemple,
de la Loi sur la laïcité. C'est de dire : Faites-le, vous êtes tout à fait
autorisés à le faire, mais obtenez
l'assentiment, par exemple, d'une majorité des salariés syndiqués qui sont dans
vos unités d'accréditation syndicale. La même affaire pour participer à
des activités de politique partisane.
Puis, quand
je réfère à la gouvernance, c'est s'assurer que les votes de grève soient pris
dans un contexte où il y a des conditions favorables à l'expression de la
volonté des salariés. Une grève, ça a des impacts sur les syndiqués, les
enfants, les familles. C'est important que les votes soient pris de la façon la
plus démocratique possible. Alors, on aura sûrement l'occasion d'en rediscuter.
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le ministre. Donc, maintenant, M. le député, je vous cède à nouveau la
parole, pour votre droit de réplique, pour deux minutes.
M. Alexandre Leduc
(réplique)
M. Leduc : Merci,
Mme la Présidente. D'abord, là, un fait, là, le Code du travail,
l'article 47.1, j'ai vu ça circuler sur les réseaux
aujourd'hui, précise déjà : «Une association accréditée doit divulguer
chaque année à ses membres ses états
financiers. Elle doit aussi remettre gratuitement au membre qui en fait la
demande une copie de ces états financiers.» C'est déjà dans la loi.
C'est déjà la pratique, Mme la Présidente.
Moi, là, je suis tanné qu'on prenne quelques
cas. Je ne suis pas en train de contester la véracité. Je les ai lus, les articles de journaux. Je les ai dénoncées
aussi, ces affaires-là. Je ne suis pas en train de contester ça. Je suis en
train de dire qu'il y a
8 400 conventions collectives au Québec. Puis M. le ministre me parle
de 1,5 milliard de cotisations syndicales. Il a-tu fait le calcul
des cas de fraude, là? C'était... c'était quoi, le pourcentage que ça
représentait sur 1,5 milliard? Des
fraudes, il y en a partout. Il y en a dans les organismes publics, il y en a
dans les entreprises, il y en a... Il y en a partout, de la fraude. Pourquoi, tout à coup, là, tout à coup,
on cible le milieu syndical, puis là il faut faire le grand ménage, comme si tout
était tout croche dans ce milieu-là? Ce n'est pas vrai. Ce n'est pas vrai.
C'est des gens qui travaillent bénévolement, la plupart du temps, pour faire
vivre leur démocratie.
On nous donne
des leçons sur telle dépense, telle dépense, Mme la Présidente. Faut-il
rappeler le scandale, il y a deux ans, sur les cocktails de financement des ministres, où est-ce
qu'on négociait que tu pourrais avoir
ton deux minutes avec le ministre si tu payais ton 100 $ pour venir
au cocktail? Ça nous donne des leçons sur la gestion des finances de
l'organisme. Moi, je pense qu'il faudrait peut-être réfléchir un peu à ce qui a
été fait comme pratique.
Ce qu'on
veut, du côté du gouvernement, là, c'est réduire... peut-être pas museler, mais
réduire beaucoup l'expression des syndicats. On est tannés, du côté du
gouvernement. Puis c'est pareil dans les autres partis de droite, dans les
autres pays. On veut arrêter que les
syndicats se prononcent sur le RQAP, sur le régime forestier, sur l'assurance
chômage, sur l'immigration, sur le salaire minimum. On ne veut plus
qu'ils parlent de ça. On ne veut plus qu'ils nous dérangent.
Bien, c'est dommage, c'est des travailleurs. Ils
ont des choses à dire. Ça les concerne, eux aussi, c'est des citoyens. Puis le travailleur, c'est un citoyen.
Il a des choses à dire sur l'espace public. Il va continuer à le dire.
Affaiblir le milieu syndical, c'est affaiblir la classe moyenne, puis, au
Québec, on en a besoin, de notre classe moyenne forte, puis c'est à
travers l'appareil syndical qu'on va en sortir. Merci.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Merci, M. le député. Ceci met fin aux débats de fin de
séance.
Et je suspends les travaux jusqu'à
14 h 30. Merci.
(Suspension de la séance à 13 h 28)
(Reprise à 14 h 31)
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, bon après-midi à
toutes et à tous. Donc, je vous invite à prendre place, nous allons
poursuivre nos travaux.
Affaires prioritaires
Poursuite du débat sur la motion du premier ministre
proposant que
l'Assemblée approuve la politique générale du gouvernement
et sur les motions formulant un grief
Alors, aux
affaires prioritaires, à l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée poursuit
le débat sur le discours d'ouverture et sur la motion de M. le premier
ministre proposant que l'Assemblée approuve la politique générale du
gouvernement ainsi que sur les motions de grief présentées par Mme la cheffe de
l'opposition officielle, Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition, Mme la
députée des Mille-Îles, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, Mme la députée de Bourassa-Sauvé,
Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
et M. le député de Nelligan.
Avant de donner la parole au prochain
intervenant, je vous informe que 6 h 48 min 28 s ont
été utilisées dans le cadre de ce débat. La répartition du temps de parole
restant est la suivante : 8 h 39 min 21 s au
groupe parlementaire formant le gouvernement,
4 h 30 min 59 s au groupe parlementaire formant
l'opposition officielle, 2 h 42 min 6 s au deuxième
groupe d'opposition, 59 min et 3 s au troisième groupe d'opposition,
20 minutes aux députés indépendants et 60 minutes au représentant du
gouvernement pour sa réplique.
Je suis
maintenant prêt à céder la parole à un prochain intervenant et je reconnais M.
le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin : Merci beaucoup,
M. le Président. Donc, on est ici aujourd'hui pour donner la réplique au
discours inaugural du premier ministre. En fait, la question est entière :
Pourquoi donc ce discours inaugural? Il faut comprendre que les Québécois sont
insatisfaits. Il faut comprendre que les Québécois sont insatisfaits envers le
gouvernement de la CAQ. Il y a un bris de confiance qui s'est installé, dans le
peuple québécois, face au gouvernement actuel.
Il y a un mécontentement, même, dans les rangs caquistes, M. le Président, même dans les militants. Ils ont eu, au gouvernement, sept députés, depuis 2022, qui ont quitté la CAQ :
députés de Jean-Talon, de Chicoutimi—Le Fjord,
Arthabaska—L'Érable,
Terrebonne, Saint-Jérôme, Abitibi-Est et Rimouski, sept au total, M. le
Président.
Donc, on s'entend qu'il y a eu tous ces départs.
Il y a eu, évidemment, tous les soubresauts à cause de la commission Gallant,
actuellement, sur le scandale de SAAQclic. Et donc il y a eu des façons de
faire qui font en sorte qu'aujourd'hui on est rendus à donner les répliques
pour le discours inaugural du premier ministre, qui, lui, a décidé d'y aller
«all in» avec, finalement, les promesses qu'il nous a élaborées plus tôt cette
semaine.
Mais, avant
même de se rendre là, il y a eu un remaniement. Qu'est-ce que ça a fait, le
remaniement? Parce que c'est un petit peu l'excuse qui nous avait été
donnée : On fait un remaniement, les gens vont... les nouveaux ministres
vont avoir besoin de temps pour s'habituer à
leurs dossiers. Mais ça fait depuis la fin de la session passée, là, qu'on le
sait que ça ne va pas bien à la CAQ. On sait tout ça. Donc, est-ce que
c'est parce que, justement, à la commission Gallant, il allait y avoir des témoignages importants, dont celui du premier
ministre? Est-ce la performance des élus, lors de cette commission, qui a été l'élément déclencheur, à
savoir si on allait faire une prorogation, si on allait faire un remaniement? Je
pense que poser la question, c'est d'y répondre, M. le Président.
Mais on
dirait même que, dans le discours inaugural du premier ministre, on était en
retour en 2018. Malheureusement, il y
a un bilan associé à cette période de sept ans, et, même si on recycle les mêmes
promesses qui ont été faites en 2018, force est de constater que depuis
sept ans... et à terme, lorsque le gouvernement caquiste aura terminé son
deuxième mandat, il y aura eu
100 milliards de dette, 96,9 milliards de dette ajouté à
l'endettement québécois, il y aura eu sept déficits consécutifs.
Évidemment, les gens, ici, qui nous écoutent savent très bien... les gens qui
ont une expérience dans les marchés obligataires savent très bien qu'il y a une
agence de crédit qui est importante dans le monde des obligations, c'est Standard & Poor's. Et, quand Standard & Poor's
parle, les financiers écoutent. Et Standard & Poor's a décoté le Québec,
une première en 30 ans. Donc, je peux comprendre que le député de La Peltrie,
pour lui, il n'accorde pas plus d'importance à cette agence-là qu'aux autres,
mais ce n'est pas ce que les professionnels font.
Donc, on a eu
du réchauffé. Mais ce n'est pas parce qu'on répète encore une fois les mêmes
promesses sept ans après, avec sept déficits consécutifs à terme, avec
une dette qui sera augmentée de 100 milliards que soudainement la confiance va revenir. Au contraire, les Québécois
ont perdu confiance. La crédibilité du gouvernement a été totalement effacée.
Il y a eu quand même les quatre priorités
mentionnées par le premier ministre. Je vais en faire un tour d'horizon rapidement puis je vais revenir pour focusser sur
les deux qui, pour moi, touchent plus mes dossiers. Le premier ministre
a parlé, évidemment, de l'économie. Il a essayé de nous vendre sa capacité de bon gestionnaire. Dois-je rappeler
les décisions choquantes, peut-on dire, du
gouvernement de la CAQ, comme les Kings de Los Angeles, les Espaces bleus, une utilisation douteuse du fonds d'électrification
des transports, SAAQclic, Northvolt. M. le premier ministre nous parle de
sa capacité de gestionnaire, mais il y a
pour 1,4 milliard, comme ça a été rapporté ce matin dans les journaux,
1,4 milliard, juste en erreurs
liées au ministère de l'Économie, de l'Innovation, Énergie, 1,4 juste avec
ce ministère-là. On ne parle pas des autres ministères. On ne parle pas
de ce qui se passe avec SAAQclic. On ne parle pas des chèques électoralistes.
Le premier ministre veut jouer avec l'argent des
Québécois. Bon, bien, le résultat des courses, c'est que... le déficit
historique qui a été de 13,6 milliards, une décote qui a suivi et qui...
Les entreprises, malheureusement, depuis, s'écroulent sous la paperasse
administrative imposée par la CAQ à nos entrepreneurs. 2,4 milliards de
plus par année, M. le Président. Ce n'est
pas moi qui le dis, là, c'est le FCEI, une étude approfondie qui a démontré
que, depuis que ce gouvernement est là, nos PME paient
2,4 milliards de plus par année en paperasse. Là, on se pète les
bretelles, on dit : On va déposer un
cinquième projet de loi. On en a déposé quatre à date qui n'ont même pas bougé
l'aiguille, M. le Président. Est-ce
que les Québécois vont vraiment croire qu'un cinquième essai... Au baseball,
là, ça ferait déjà un essai qu'ils seraient out.
Le premier ministre nous a parlé de la taille de
l'État. On va se rappeler qu'en 2018, évidemment, la promesse était d'en couper 5 000, postes, mais ce
que la CAQ a décidé de faire, c'est d'en ajouter 10 000. Juste pour qu'on
comprenne les choses en perspective, on va ajouter plus de gens qui vont
livrer des services en proportion de ce que c'était avant. On va réduire le nombre de cadres, etc., et c'est
ce qu'on fait. J'ai même entendu l'ancienne présidente du conseil dire ça.
La réalité, M. le Président, c'est qu'en pourcentage
il y a eu une augmentation de 33 % de plus de cadres, des patrons de patrons, des directeurs à l'intérieur
de la machine, 33 % de plus, et 21 % de plus de gens qui livrent les
services. Dans aucune entreprise sur terre, ça marche, ces ratios-là, M.
le Président. Dans aucune entreprise sur terre, c'est légitime d'agir ainsi,
puis je vais vous dire pourquoi, parce que, normalement, on doit avoir une
économie d'échelle quand on est en croissance, ou, quand on n'est pas en
croissance, on devrait justement être plus serrés sur nos dépenses, mais
normalement, on n'a pas besoin d'ajouter plus de patrons que d'employés.
Normalement, les patrons devraient être
capables d'en faire plus avec plus de moyens. C'est ça, la logique. Le
gouvernement de la CAQ, c'est l'inverse de la logique, plein de
nouvelles structures. Évidemment, ça n'a rien donné. Donc, ça, c'était la
taille de l'État.
• (14 h 40) •
Loi et l'ordre, c'est vrai qu'il existe quand
même un sentiment comme quoi que, bon, évidemment, il y a de la violence, même si le fait qu'à Montréal et au
Québec, par rapport au reste de la planète, on est relativement bien, mais
c'est comme si le premier ministre découvrait soudainement, là, OK, que
c'est important, cette histoire-là. C'est comme si pour... du jour au
lendemain, là, c'est devenu une priorité. C'est comme s'il voulait se tasser à
droite parce que ça a peut-être marché, ces
lignes-là, aux États-Unis. La réalité, M. le Président, c'est que, s'il était
sincère dans ses approches là-dessus, il n'aurait pas fait des coupes
dans tous nos services reliés à l'ordre au Québec.
On a atteint,
en identité, une paix sociale au Québec. Notre chef l'a admis, on l'a dit, on
est en symbiose avec les Québécois
là-dessus. Puis c'est important de nommer les choses et faire le débat
sainement au Québec. Malheureusement, quand on est en perte de contrôle
comme au gouvernement puis qu'on voit une autre formation politique qui est en
train de faire des gains, bien, qu'est-ce qu'on va faire là-dessus? On va aller
jouer avec cette corde sensible, faire une surenchère identitaire, puis c'est
exactement ce qu'on voit actuellement entre le PQ et la CAQ.
Alors, moi,
je trouve ça un peu triste de voir que ces quatre priorités-là, qui sont du réchauffé de la part du
premier ministre, finalement, il n'y a rien de nouveau sous le soleil,
M. le Président.
Donc, ce que
je disais, c'est que j'allais focusser sur les deux points qui touchent plus
mes dossiers. Bien, tout à l'heure,
j'ai entendu, puis c'était quand même assez loufoque, le ministre délégué à
l'Économie nous parler d'Investissement
Québec, comme quoi Investissement Québec a eu une bonne performance. Wow!
0,3 % de rendement l'an passé, Investissement Québec, puis on se pète les
bretelles pour dire : C'est une bonne performance, ça.
Investissement Québec, ça fait partie de notre
REER collectif. Ça fait partie de ce qui nous appartient à nous tous. Dans chacun de vous, dans vos REER
personnels, même vous, M. le Président, auriez-vous investi dans une action
boursière qui vous donnerait 0,3 % de rendement? La réponse, c'est non.
Comment se fait-il que ce gouvernement-là accepte d'avoir une performance aussi
médiocre sur l'actif collectif des Québécois, le REER collectif des Québécois?
Comment se fait-il qu'on se pète les bretelles? Comment se fait-il qu'on a le
courage de venir dire en Chambre, ici, M. le Président, comme quoi c'est une
bonne performance? C'est un signe patent comme quoi qu'on ne comprend pas
l'économie. C'est un signe, évidemment aussi, très clair comme quoi le
gouvernement n'est plus crédible en économie.
J'entendais le député de La Peltrie qui, de
toute évidence, a une énergie incroyable, nous rappeler les déficits, le ratio
dette-PIB, mais il mélange tous les chiffres, M. le Président. Il faut comprendre,
OK, que ça va faire, à terme, huit ans que
la CAQ est au pouvoir et que... Là, je vais vous donner un chiffre très précis
qui vient du ministre des Finances lui-même, que le ratio dette
nette-PIB, lorsque nous avions quitté, en octobre 2018, donc l'année
fiscale 2018‑2019, le ratio dette
nette-PIB était de 40 %, et on a entendu le ministre des Finances le dire
hier, 43 %. Bon, correct, je pense qu'il s'est peut-être égaré, ce
n'est pas la fin du monde, mais je veux juste rappeler les faits, et les faits
sont vraiment fatigants, là, parce que c'est dans ces pages de son propre
budget. Donc, 40 % de ratio dette-PIB lorsque le Parti libéral a quitté le pouvoir. Et on se pète les bretelles,
après huit ans, dire qu'on est à 40 %. On a fait quoi, avec la CAQ? Du
surplace encore, M. le Président. C'est ça, la réalité, on a fait du
surplace.
Donc, en ce qui me concerne, c'est malheureux,
mais j'entends aussi le ministre de La Peltrie... le député de La Peltrie
nous dire que : Pour nous, c'est important, le retour à l'équilibre.
J'entendais le député... le ministre délégué à l'Économie dire exactement la
même chose, que c'est important pour eux, le retour à l'équilibre budgétaire.
Mais je veux juste dire une chose, c'est
qu'après que la pandémie a été officiellement annoncée comme terminée, on a eu
le premier déficit record, auquel il y avait une loi d'attachée qui
disait que tu n'avais pas le choix, quand tu fais un déficit, tu es obligé de déposer un plan de retour à l'équilibre budgétaire
automatique en dedans de cinq ans. Puis là, soudainement, il y a eu un nouveau
règlement, une nouvelle loi qui est passée, puis là la CAQ se donne un an de
plus. Pourquoi? Parce que c'est important,
le retour à l'équilibre budgétaire? De toute évidence, les gestes démontrent totalement
autrement.
Donc, en ce qui me concerne, le legs caquiste en
finances publiques va toujours rester sept déficits consécutifs à terme, une augmentation de la dette de
100 milliards, une décote historique, des catastrophes comme Northvolt,
Taiga, Lion, Flying Whales, et j'en passe, 2,4 milliards de
paperasse par année pour nos PME, une incapacité d'avoir de la prévisibilité sur notre énergie, un capharnaüm
complet avec l'immigration, on joue avec les Québécois là-dessus, l'accès
à la main-d'oeuvre extrêmement difficile, zéro gain de productivité.
Ça, mes chers collègues, là, zéro gain de
productivité, c'est notre avenir à tous qui est en jeu. C'est notre standard de
vie qui est en jeu. Ne pas comprendre que ça, c'est d'une importance capitale
remet en cause le fondement même du
transfert intergénérationnel auquel nous faisons face. On se doit d'avoir un
retour à une productivité positive
pour l'ensemble du Québec, M. le Président. Nos enfants puis nos
petits-enfants vont nous le demander. Sinon, on passera à l'histoire comme la
génération perdue, celle qui aura définitivement saccagé l'avenir des
prochaines générations. Et ce
gouvernement-là a eu six ans consécutifs de zéro gain de productivité, une
première dans l'histoire économique du Québec, M. le Président.
On parle tout le temps, évidemment, à la CAQ, du
PIB par habitant, mais ce qu'il est important de comprendre, c'est qu'il y a eu
de l'inflation au Québec. Donc, je veux juste vous donner des chiffres, parce
que, des fois, les chiffres sont fatigants, mais c'est la réalité. Entre 2022
et 2024, il y a eu 14,1 % d'inflation, le revenu disponible par habitant a augmenté de 9,1 %. Donc, le revenu
disponible par ménage, net de l'inflation, a été moindre que l'inflation. C'est
donc une diminution du pouvoir
d'achat de 3,5 % à 5 %, dépendamment de quelle période spécifique,
entre ces deux dates-là, on veut parler. C'est du recul. C'est moins
dans les poches des citoyens, M. le Président.
Pendant ce temps-là, en Ontario, bien,
évidemment, le pouvoir d'achat a fait mieux, mais... Le premier ministre veut
toujours se comparer avec le PIB, mais le PIB incluant l'inflation, donc,
évidemment, on a eu une plus grosse inflation
au Québec qu'en Ontario. Ça aide la comparaison que le premier ministre veut
faire, mais, si on la faisait nette de l'inflation, on le verrait bien que ça
ne marche pas, son affaire.
Il y a eu
plein de projets, M. le Président, qui ont été annoncés, des projets de loi qui
ont été faits, plusieurs ont été passés par bâillon, mais ce qu'on remarque
puis ce que tous les Québécois ont remarqué, c'est le côté d'intervention de ce
gouvernement-là, et le gouvernement s'en vante, dans
notre économie. M. le premier ministre mentionne
25 000 interventions. Probablement, là-dedans, là, il y a
plusieurs compagnies qui ont eu comme une vingtaine, puis une trentaine, puis
une cinquantaine d'interventions, parce qu'ils n'ont pas fait
25 000 interventions avec 25 000 compagnies indépendantes,
ça, je peux vous le dire, M. le Président. Mais ça reste encore que le
gouvernement joue à choisir les gagnants, comme Northvolt, comme Lion, comme
Taiga, comme Flying Whales, et j'en passe. Est-ce que les Québécois peuvent
faire confiance encore une fois à ce
gouvernement-là? En nous disant, justement, hier : On va vouloir prendre
des risques mieux calculés, on joue à
la loterie, M. le Président, avec l'argent des Québécois. Ce gouvernement joue
à la loterie. Donc, poser la question, c'est y répondre.
M. le
Président, on veut mettre l'accent sur l'intelligence artificielle, mais,
pourtant, lorsqu'on a commencé dans cette législature — ChatGPT
est sorti en novembre, décembre 2022 — j'ai rejoint M. Fitzgibbon,
à l'époque, de façon indépendante, par rapport à... et je lui ai dit :
Pierre, il faut qu'on se parle, on doit le faire de façon transpartisane, cette
histoire-là. On doit donner l'heure juste aux Québécois, parce que les
Québécois en ont peur. On doit adopter une politique
d'ouverture pour qu'on puisse voir les bénéfices pour notre société, et les
Québécois en ont peur. Les Québécois, à
l'époque, en avaient peur. On a joué un petit peu la politique avec moi, qui
était tout nouveau, à l'époque, c'est correct, ça fait partie de la
game, puis on a décidé de faire une espèce de petit comité d'experts qui allait
arriver avec des recommandations-cadres. OK, «fine». La recommandation-cadre
est arrivée 14 mois plus tard, M. le Président, puis saviez-vous quelle
était la recommandation numéro un? On devait faire une loi-cadre. Ah bien!
Regarde donc ça, toi. Ça fait déjà deux ans
et demi qui s'est passé, puis il n'y a rien qui a été fait par ce
gouvernement-là. Donc, qu'on ne vienne pas
me dire que l'intelligence artificielle est une priorité au gouvernement de la
CAQ, les gestes démontrent autrement. Encore une fois, la crédibilité de
la CAQ est en jeu.
• (14 h 50) •
L'autre priorité que le premier ministre voulait
discuter avec nous, c'était l'efficacité de l'État. Bien, écoutez, j'en ai parlé brièvement tout à l'heure, là, mais
5 000 postes, c'était supposé être l'objectif de coupes, puis on en a
finalement ajouté 10 000. Ça ne
tient pas la route, là. La situation en éducation, la situation dans les
hôpitaux, c'est très difficile, mais lorsqu'on ajoute plus de patrons, en
pourcentage, qu'on ajoute de gens qui livrent des services, en pourcentage, on fait erreur. Puis pourquoi qu'on agit comme ça? On
a posé la question à plusieurs reprises, on n'est même pas capable d'avoir
une réponse du gouvernement, M. le Président.
On se doit d'avoir une idée claire des orientations,
mais là ce qu'on comprend, c'est qu'il n'y a plus personne qui gouverne. C'est libre à la machine de décider
elle-même ce qu'elle veut faire, et la machine a augmenté le nombre de cadres de 33 %, tandis que les gens qui
livrent les services, ça a été augmenté de 21 %, 22 %. C'est
l'inverse de la logique, M. le Président, l'inverse. Comme je disais
tout à l'heure, là, il n'y aura aucune entreprise, dans le monde privé, aucune entreprise, qui agirait de la sorte parce que tous
les actionnaires et/ou propriétaires ou entrepreneurs de ces entreprises-là auraient de la misère à rendre des comptes aux
banquiers, aux actionnaires, aux gens qui leur prêtent de l'argent, aux gens
de confiance de ces entreprises-là.
Puis là, si je peux faire le parallèle, c'est
très simple, à qui le gouvernement doit avoir la confiance? On doit avoir la confiance des Québécois, mais le lien de
confiance, il est brisé parce que le gouvernement de la CAQ ne gère pas
bien l'État, ne gère pas bien l'économie. Bien, ce morceau d'information là,
une augmentation de 33 % des cadres, pendant qu'il y
a eu 21 % seulement d'augmentation des gens qui livrent les services,
c'est l'inverse de la logique. Donc, c'est
normal que les Québécois souhaitent la fin du régime caquiste, c'est normal que
les Québécois veuillent un changement, parce que, quand on paie de nos
poches les impôts et les taxes au gouvernement, et que c'est totalement mal géré, et qu'il n'y a aucun contrôle des
finances publiques, c'est ça que ça va donner. Les gens n'ont pas l'impression
d'en avoir pour leur argent. C'est malheureux, mais c'est ça, la réalité.
Donc, force est de constater que, dans la
situation actuelle, ce n'est vraiment pas mieux depuis les sept dernières
années, puis je ne vois pas en quoi une année de plus fera quoi que ce soit qui
va être différent, parce qu'on a une machine étatique encore plus lourde. On a
une économie qui est fragile. On n'a pas de productivité et aucun plan solide dans ce sens, un gouvernement qui est en
perdition. Le PM est le seul responsable de cette faillite, M. le Président,
faillite de confiance envers les citoyens du Québec. C'est lui, le
responsable.
Motion formulant un grief
Je vais déposer une motion de grief, M. le
Président, et je vais terminer là-dessus :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour sa
mauvaise gestion des finances publiques qui a mené à un déficit
historique et à la première décote en 30 ans.»
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys. Votre motion, elle est déposée sous réserve de sa
recevabilité.
Je reconnais maintenant M. le ministre de
l'Environnement.
M. Bernard Drainville
M. Drainville : Merci beaucoup.
M. le Président, toujours un privilège de se lever en cette Chambre, au sein de cette auguste Assemblée. Je salue les
collègues. Puis je le dis avec sincérité, M. le Président, il faut toujours
prendre un moment pour s'arrêter, pour réaliser que nous sommes... Nous
comptons parmi les 125 Québécoises et Québécois qui représentons la nation en cette... en ce
Parlement, et donc c'est une immense responsabilité que nous avons, et c'est un
grand honneur qui nous est fait, un honneur dont
j'essaie d'être digne, et dont nous essayons tous d'être dignes, n'est-ce
pas, jour après jour, peu importe notre famille politique.
Une dernière année du gouvernement, M. le
Président, avant la prochaine élection, une dernière année, donc, qui commence avec ce discours d'ouverture de notre
premier ministre, sur lequel je vais revenir, donc, pour partager un
certain nombre de réflexions et puis présenter, dans le fond, un peu une
vision, oui, gouvernementale, mais aussi un petit peu personnelle, M. le
Président. Quand on a le privilège de se lever en cette Chambre, on a la chance
de pouvoir colorer, par nos valeurs, par notre parcours, par notre analyse, les
grandes orientations qui sont les... qui sont celles de notre famille politique et, dans ce cas-ci, celles de notre
gouvernement. Donc, je vais revenir, donc, sur les quatre grands thèmes que le premier ministre a abordés dans son
discours d'ouverture, c'est-à-dire : économie et portefeuille,
l'efficacité de l'État, la sécurité de nos concitoyens et l'identité,
bien entendu, notamment les valeurs qui font de nous une nation.
Sur l'économie, M. le Président, moi, je trouve
qu'il y a un mot qui relie plusieurs des projets, des grands projets, que nous souhaitons mettre de l'avant au
sein de cette vision économique, et je pense que c'est le mot «souveraineté».
Parce que, quand je regarde... quand je prends un pas de recul, puis je regarde
un peu l'horizon, puis j'essaie de voir la
forêt, là, donc se décoller des arbres, voir un peu la forêt et le portrait
général qui se présente à nous, je pense que le mot «souveraineté» est
très pertinent.
D'abord, la
souveraineté que j'appellerais géostratégique. C'est un peu technique comme
terme, mais rapidement, on se rend compte qu'il est le juste reflet de
la réalité, c'est-à-dire qu'on est pris avec un voisin qui a soudainement changé profondément sur plusieurs aspects, qui
remet en question, donc, le partenariat que nous avions avec lui, le partenariat
historique que nous avions avec lui. Alors, il y a un élément de géographie
puis il y a également, évidemment, un rapport
stratégique au monde, qui est influencé par ce changement de cap de notre
voisin américain et qui a une influence, bien entendu, sur les relations que
nous avons avec les autres parties du monde, par exemple, la Chine. J'y
reviendrai.
Alors, souveraineté géostratégique, souveraineté
économique aussi, M. le Président. Je pense qu'il y a, dans notre vision économique, une part importante de
souveraineté économique. Et le troisième aspect, je dirais, la souveraineté
énergétique. Alors, permettez-moi de développer un petit peu sur ces trois
aspects.
D'abord, sur la souveraineté géostratégique, on
se rend compte, bien entendu, qu'on a des intérêts, notamment économiques, qu'il nous faut protéger. Nous
comptions sur le voisin du Sud pour assumer une partie de cette responsabilité,
une partie importante, dirions-nous, avec des alliances comme l'OTAN, comme
NORAD, et là on se rend compte que notre
voisin du Sud n'est plus tout à fait fiable pour assurer notre souveraineté
territoriale. Et donc, avec raison, le gouvernement du Canada a décidé
qu'il fallait reprendre notre défense nationale, au sens canadien du terme, en
main.
Et puis moi, quand je regarde le Québec, à
l'intérieur de cette nouvelle orientation qui a été portée par l'actuel premier
ministre, et qui l'a mené au pouvoir, je me dis, le Québec, on a un rôle très
important à jouer et on a des cartes gagnantes,
déterminantes à jouer dans ce nouveau contexte géostratégique. Et là je pense,
bien entendu... je m'en excuse d'avance,
mais je pense, bien entendu, à ce qui se passe du côté de Lévis — M.
le Président, je suis le député de Lévis, je vais toujours bien commencer par
mon comté — à
ce qui se passe au Chantier Davie. C'est extraordinaire, pas juste pour Lévis, pas juste pour la région de Québec, Chaudière-Appalaches, pas juste pour le Québec, mais aussi, je dirais, pour le Canada.
• (15 heures) •
Et
on a la chance aussi de devenir, dans les faits, un joueur mondial dans ce
nouveau contexte géostratégique, et je
parle, en particulier, de la fabrication de brise-glaces. M. le Président,
c'est quand même formidable qu'on va fabriquer, juste de l'autre côté du fleuve, un brise-glace polaire, le Polar Max,
un contrat de 3 milliards, basé sur un design irlandais... pardonnez-moi, finlandais, design finlandais, que
nous avons acquis comment, M. le Président? Qu'on a acquis lorsque le
gouvernement du Québec, par l'entremise d'Investissement Québec, a participé
avec Davie à l'acquisition du chantier d'Helsinki.
Ce n'est pas le gouvernement canadien qui a fait cet investissement, quoiqu'on
l'aurait souhaité, qu'il participe — malheureusement, pour des
raisons qui leur appartiennent, ils ne l'ont pas fait — mais
on a fait preuve d'une grande audace et, je
dirais, oui, d'une grande vision stratégique, comme État québécois puis comme
gouvernement québécois, en étant...
en devenant partenaires de Davie et en achetant le chantier d'Helsinki, premier
fabricant de brise-glaces au monde.
Plus de la moitié des brise-glaces qui sont actuellement en circulation sur la
planète ont été fabriqués à Helsinki. Et nous, Québécois, sommes
dorénavant actionnaires de ce chantier et, en en devenant actionnaires avec
Davie, on a acquis le design du Polar Max, le brise-glace polaire qui sera
fabriqué à 70 % ici, au Québec, de l'autre côté du fleuve, et qui va
contribuer, j'y reviens, à la souveraineté géostratégique du Québec, du Canada,
parce qu'évidemment, avec un brise-glace
comme celui-là, on peut aller à peu près n'importe où, y compris, bien entendu,
je dis... je dirais même surtout, bien entendu, dans l'Arctique pour
affirmer la souveraineté de notre peuple et dire à ceux qui ont des velléités
sur le territoire : Nous sommes là avec nos bâtiments, nos navires, notre
défense.
Alors,
on voit le lien, M. le Président, qui se fait, là. Nouveau contexte de menace à
notre souveraineté territoriale, québécoise
et canadienne, et la construction d'un bâtiment ultramoderne qui va nous
permettre, oui, d'assurer la sécurité et
la souveraineté, mais aussi de créer des emplois extraordinaires. Ça participe,
M. le Président, d'une vision économique où on dit : On va moins
exporter vers les États-Unis. On est frappés par des tarifs très élevés — l'acier,
50 %, l'aluminium, 50 % — on
va essayer de compenser cette perte économique en créant davantage de richesse
économique et industrielle ici, au Québec, en fabriquant notamment des
brise-glaces.
Et les brise-glaces,
ce n'est que le début, parce que le fédéral a déjà annoncé qu'il voulait
investir dans différents programmes
militaires, et évidemment, M. le Président, que nous serons présents, «nous»
étant, oui, Davie, mais, bien sûr, les autres chantiers maritimes, aussi, du
Québec, M. le Président. Parce qu'il ne faut pas oublier, quand on parle
du naval, là, on parle du chantier Forillon,
à Gaspé, on parle du chantier... du chantier, dis-je bien, de Les Méchins,
on parle du chantier de Matane, on parle du chantier de
L'Isle-aux-Coudres, on parle aussi de plus en plus des ambitions de la région
de Sorel-Tracy de redevenir aussi un lieu de construction navale. Alors, il
découle de cette volonté et de cette renaissance du naval au Québec des retombées industrielles un peu partout en région.
Alors, ça, c'est notre souveraineté géostratégique qui va s'affirmer
grâce, notamment, aux investissements du gouvernement fédéral.
Et nous, nous disons
au gouvernement fédéral : Nous sommes prêts, comme Québécois, à faire
notre part et à prendre le relais de certains de ces programmes, pas juste dans
le naval, parce qu'on a... dans le domaine de l'aviation, on a Bombardier, on a
CAE qui fabrique des simulateurs, simulateurs pour des avions, mais ça peut
être des simulateurs pour des bâtiments militaires dans le domaine du naval. On
parle beaucoup de flotte de sous-marins, là, bien, CAE pourrait très bien
concevoir les simulateurs pour les sous-marins de la future flotte canadienne,
pourquoi pas.
On a des entreprises
dans le domaine métallurgique qui vont pouvoir possiblement fabriquer des
composantes des futurs bâtiments militaires pour lesquels le fédéral va donner
des contrats milliardaires, M. le Président. D'ailleurs, vous avez vu ça
passer, la nouvelle agence canadienne d'approvisionnement militaire, ils vont
la créer, ils en ont confirmé l'annonce aujourd'hui, on parle de milliards de
contrats. Alors, le Québec va être présent parce qu'on a des entreprises, et ça
va, évidemment, bénéficier à notre économie, notamment à notre économie
régionale.
Ensuite de ça...
Alors, ça, c'était la souveraineté géostratégique, mon Dieu! Souveraineté,
maintenant, économique. Alors, M. le
Président, on est en concurrence avec la Chine. On est en concurrence avec la
Chine. Ils contrôlent une bien trop grande part des minéraux critiques
et stratégiques, et ça procède d'une vision qu'ils se sont donnée, là. Tout ça, ce n'est pas arrivé par hasard, c'est une
vision très délibérée, là, de mettre le grappin, là, sur une série de minéraux,
des terres rares, le lithium. Alors là, on n'a pas le choix, il faut, comme
monde libre et démocratique, puisque nous en sommes,
développer ces ressources critiques et stratégiques pour ne plus dépendre de la
Chine et s'assurer qu'on a, dans la chaîne d'approvisionnement, tout ce
dont nous avons besoin pour fabriquer cet équipement militaire, notamment. Et le Québec regorge, M. le Président, regorge de
minéraux critiques et stratégiques dont nous avons absolument besoin. J'ai parlé du lithiem... du lithium, dis-je bien,
je pourrais parler du nickel, du graphite, du cobalt et de beaucoup d'autres,
et on en a besoin. On en a dans notre
sous-sol, et, oui, il faut développer ces ressources. Il faut les développer
correctement, mais il faut les développer.
Troisième
aspect, la souveraineté énergétique. M. le Président, on a fait le choix sage
et visionnaire de développer nos énergies vertes sur notre territoire.
Puis la présence du député de Marguerite-Bourgeoys m'offre l'occasion de nous
rappeler le choix structurant, le choix historique de Robert Bourassa. Puis
moi, je ne suis pas gêné de parler d'un homme
comme Robert Bourassa, parce que Robert Bourassa, il n'a pas juste été un
premier ministre qui a fait des choses exceptionnelles, comme la
Baie-James, par exemple, mais c'était aussi un grand nationaliste, un grand
nationaliste qui croyait à la nation québécoise et qui, à un moment donné, a
été confronté au choix... à un choix déterminant, et il a fait le choix de poursuivre ce que Duplessis avait
commencé avant lui en développant les grands ouvrages sur la Côte-Nord,
alors il a dit : On va y aller avec la
Baie-James, avec un partenariat avec les nations autochtones. Et donc nous, de
la CAQ, et c'est ce que le
gouvernement a déclaré par la voix de notre premier ministre, nous allons
continuer dans ce chemin avec l'extraordinaire chantier qui va mener à
des investissements de 200 milliards de la part d'Hydro-Québec,
200 milliards dans les énergies vertes
pour créer de la richesse puis pour continuer à miser sur les énergies vertes,
parce que c'est ça, notre force, c'est le grand atout que nous avons.
Alors, le
plan économique, M. le Président, quand vous regardez ça, là, on sait où est-ce
qu'on s'en va, c'est clair. On va essayer, comment dire, d'arrimer puis d'amener
chez nous, au Québec, le plus d'investissements possible dans les grands programmes que
le fédéral va annoncer. On va développer notre sous-sol, nos ressources d'une
façon correcte, en respectant, notamment, les exigences environnementales, et
on va aussi développer, continuer à développer nos énergies vertes.
Alors, ça, c'est l'économie.
• (15 h 10) •
Puis, avec l'économie, le PM a dit... notre
premier ministre a dit : Il faut aussi créer de la richesse, oui, mais
aussi redonner aux Québécois qui souffrent, actuellement, de la hausse du coût
de la vie. Alors, on va travailler aussi pour
améliorer, augmenter, renforcer le pouvoir d'achat des Québécois. Et on a déjà
fait un bon bout, il l'a noté. Quand on parle, par exemple, du 2 000 $ qu'on a donné aux personnes de
70 ans et plus, qui se poursuit, là, qui est récurrent, là, qui est
un crédit d'impôt, là, qui est renouvelable, là, ça fait une grosse différence,
ça, M. le Président. La taxe famille, qu'on a abolie, là, la taxe famille...
Puis là, après avoir dit du bien des libéraux, il faut bien que je dise aussi
la vérité, M. le Président, c'est...
qu'est-ce que tu veux, ils ont laissé les tarifs de CPE exploser. Nous autres,
on les a ramenés à un tarif unique. Ce faisant, on a redonné de l'argent
aux familles. Même chose avec la taxe scolaire, même chose avec le plafonnement
des tarifs.
Alors, nous autres, on n'est pas gênés, M. le
Président, comme caquistes, de dire qu'à un moment donné, avec les taxes et les impôts, on peut se permettre d'en
redonner aux citoyens qui les paient, ces taxes et ces impôts-là. C'est leur
argent, alors qu'on puisse leur donner un
petit peu d'oxygène une fois de temps en temps, c'est très bien, et le premier
ministre nous dit qu'il veut continuer dans cette voie. Bon. Alors, ça,
c'est la première orientation des quatre.
La deuxième, c'est l'efficacité. Alors, M. le
Président, je suis bien placé pour en parler, c'est le mandat que m'a donné le
PM. Il m'a dit : Bernard, l'environnement, c'est important; je ne te demande
pas de diminuer les niveaux d'exigence, je
ne te demande pas de toucher à la rigueur de notre système d'évaluation
environnementale, mais peux-tu voir
comment on pourrait être plus efficaces, comment on pourrait s'assurer que les
processus qui sont en place travaillent mieux pour le citoyen et fassent en
sorte qu'on atteigne l'équilibre voulu entre l'environnement et l'économie,
mais d'une manière plus rapide? Pour que les
projets se fassent, oui, plus rapidement parce qu'on en a besoin, parce qu'il
faut, encore une fois, compenser pour le fait qu'on est frappés par les
Américains, par des tarifs qui ont, qui vont avoir un impact sur notre économie, il faut combler un vide, d'une
certaine façon, qui est créé par cette punition économique que Trump
nous impose, alors il faut créer davantage de richesse, d'activité économique
sur notre territoire. Est-ce possible d'aider sans compromettre les exigences
environnementales?
Puis je pense qu'on peut le faire. Il y a du
travail qui avait été fait par mon honorable prédécesseur, qui est juste ici aujourd'hui, que je salue, le député de Deux-Montagnes, si vous ne l'aviez pas reconnu, M. le Président, et moi, je
poursuis avec du travail qui, je l'espère, pourra donner des résultats et
pourra nous permettre de réduire la... comment dire, le temps que prennent les
évaluations environnementales, sans brûler les étapes, en respectant, bien
entendu, un système rigoureux qui est parmi les plus exigeants au monde.
Puis on va travailler sur l'allègement du
fardeau administratif, etc., mais être plus efficaces, M. le Président, ça ne veut pas dire être moins bons. Être plus
efficaces ne veut pas dire être... faire dans la précipitation, ce n'est pas
vrai, ça. On se remet en question, on
trouve des nouvelles façons de faire, on atteint le même objectif, mais on y va
en pensant en dehors de la boîte puis en trouvant des nouvelles façons
de faire. Alors, ça, c'est l'efficacité, ça.
Le troisième chantier que notre premier ministre
nous a présenté dans son discours d'ouverture, c'est celui de la sécurité, M. le Président. Alors, vous êtes un
député sur l'île de Montréal, ce n'est pas vous que je vais devoir convaincre
qu'il y a, depuis un certain nombre de...
depuis un certain temps, toutes sortes de phénomènes, puis toutes sortes
d'épisodes, puis toutes sortes
d'événements qui créent de l'inquiétude et créent de l'insécurité. Et puis moi,
je pense... puis là-dessus je ne pense pas qu'on s'obstinerait bien,
bien longtemps, vous et moi, je pense que d'assurer la sécurité sur un territoire,
c'est une mission fondamentale d'un État. Et
l'État québécois va en faire plus pour assurer la sécurité de nos concitoyens
dans les prochains mois, avec le nouveau
ministre de la Sécurité publique, qui provient des rangs policiers, comme vous
le savez, qui connaît bien la réalité du
terrain puis qui va nous arriver avec des mesures qui, nous l'espérons,
contribueront à accroître la sécurité et à diminuer, donc, l'insécurité
de nos concitoyens face aux gangs de rue, face au crime organisé, face aux fraudeurs,
face aux prédateurs.
Puis on a
déjà posé des gestes, soit dit en passant, M. le Président. On a fait beaucoup
de choses pour mieux protéger les
femmes. Moi, je vous rappelle, quand j'étais à l'Éducation, une des choses
qu'on a faites, on s'est assurés que, dorénavant, quand des adultes ont des comportements
répréhensibles face aux enfants, dorénavant, il n'y aura plus de clause
d'amnistie. Si tu poses un geste qui remet en question la sécurité
physique ou psychologique d'un enfant, ce n'est pas vrai qu'à cause de la convention collective la faute que tu
as commise sera effacée après six mois, un an, deux ans, trois ans, c'est
terminé. Et non seulement on s'assure que ce ne soit pas effacé, mais le
dossier va suivre, aussi, l'employé. Ça fait que,
si tu changes d'emploi, de centre de services scolaire, le centre de services
scolaire doit, par la loi, appeler ton employeur précédent puis faire
venir le dossier pour s'assurer qu'on ne s'apprête pas à embaucher quelqu'un
qui ne va pas veiller sur la sécurité de nos
enfants. Or, ça, personne ne se souvient de ça, M. le Président, qu'est-ce que
vous voulez, ce n'est pas grave, mais c'est le genre de mesure qu'on a
mise en place, puis c'est un filet de sécurité, dans le fond, qui permet d'accroître la sécurité des élèves dans nos
écoles. C'est une contribution, je
dirais, à ce système de protection qu'on a mis en place pour davantage de
sécurité, en particulier chez nos enfants.
Et puis — je dois me diriger vers la
conclusion, sinon je vais me faire faire des gros yeux par le whip — le
quatrième et dernier thème, M. le Président, et non le moindre, l'identité. M.
le Président, moi, je suis un nationaliste, je
suis un fier Québécois. Puis on est tous des fiers Québécois, ici, je n'en
doute aucunement, mais on a des façons différentes de l'exprimer. Puis
nous, du côté de la CAQ, on n'est pas gênés de poser des gestes qui renforcent
notre langue, qui renforcent nos valeurs, qui renforcent notre laïcité. Ça fait
sept ans qu'on le fait. Et puis le premier ministre nous dit : Savez-vous
quoi? On va continuer à le faire, en dépit du bruit ambiant, en dépit des
quolibets, des calomnies, hein, de tous les petits maux qu'on subit habituellement
quand on ose se tenir debout et dire : Il y a des valeurs au Québec, comme
l'égalité entre les hommes et les femmes, qui ne sont pas négociables et que
nous allons protéger.
Alors, on l'a fait
avec 21, on l'a fait avec la loi sur la langue, première grande réforme depuis
la Charte de la langue française, on l'a fait... si vous me permettez, encore une
fois, de souffler dans ma trompette, on l'a fait avec le projet de loi
n° 94, qui instaure un véritable régime de laïcité très costaud au sein de
l'école publique québécoise, dans la foulée
de Bedford, hein, le projet de loi n° 94, qui est en commission parlementaire,
c'est la réponse à ce qui s'est passé à Bedford. Et là le premier
ministre nous annonce que notre collègue le ministre de la Laïcité va
effectivement déposer un certain nombre de
propositions qui vont venir renforcer encore davantage la laïcité au Québec et
qui vont nous protéger, notamment, contre la montée, oui, d'un certain
intégrisme religieux. Oui, il existe, oui, il faut le nommer, et ce serait bien qu'on entende un peu plus souvent nos gens de
l'opposition officielle le dire, le nommer. Ils ont un malaise avec l'identité,
M. le Président, mais ils ne devraient pas.
• (15 h 20) •
L'égalité entre les
hommes et les femmes, ça n'a pas de couleur, ça n'a pas de langue, c'est un
principe universel. Entre hommes et femmes,
ça veut dire entre garçons et filles. De souhaiter que la science soit
enseignée dans nos écoles et que ce ne soit pas l'endoctrinement religieux qui
prenne sa place, c'est très bien, il faut s'en assurer. Et les députés
libéraux devraient se joindre à nous là-dessus, cesser d'être gênés sur ces
enjeux-là, arrêter de tourner autour du pot puis, à un moment donné, se lever,
là, debout, puis dire : Regardez, on va l'appuyer, la laïcité, puis pas
juste le principe, dans son expression
concrète, dans le quotidien, dans le fonctionnement des institutions, notamment
des écoles. Je les appelle à plus de courage sur la question de la
laïcité, M. le Président.
Alors,
on va continuer, M. le Président, à affirmer ce qui fait de nous des Québécois,
toutes origines confondues, la nation québécoise dans toute sa richesse,
dans toute sa diversité, dans toutes ses multiples origines, mais qui est réunie par un certain nombre de valeurs communes
qui font de nous ce que nous sommes, qui font de nous la nation que nous
sommes.
Il n'y a qu'un Québec
dans le monde, M. le Président, puis c'est chez nous. Puis, en étant députés
ici, nous en sommes les gardiens. Nous
sommes les gardiens de la nation québécoise. Nous en sommes les représentants.
Il n'y en a pas, un deuxième Québec ailleurs dans le monde, alors on a
une responsabilité historique de s'assurer que le voyage se poursuit pour nos enfants et nos petits-enfants.
On a hérité, M. le Président, de 400 ans d'histoire, comme Québécois, sans
oublier, bien entendu, l'histoire des peuples autochtones qui nous ont
précédés, mais on a, nous, à assurer cet héritage, on a à s'assurer qu'il soit transmis aux générations futures. C'est ça,
la responsabilité que nous avons, M. le Président. Et nous, à la CAQ, je pense qu'on n'est pas pires,
là-dedans, depuis sept ans. Puis, savez-vous quoi, on va continuer avec fierté
et courage. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le ministre de l'Environnement. Nous
poursuivons le débat. Je reconnais Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Désirée McGraw
Mme McGraw : Merci, M. le Président.
Alors, je suis très heureuse, aujourd'hui, à mon tour, de prendre la parole dans
le cadre du débat sur le discours d'ouverture du premier ministre le
30 septembre dernier.
Et tout d'abord,
comme notre cheffe parlementaire l'a très bien dit hier, après sept ans de
promesses non livrées, souvent recyclées sans cesse, le premier ministre sert
aux Québécois du bon vieux réchauffé qui ne répond pas du tout aux besoins actuels. Pendant ce temps, les Québécoises et les
Québécois sont très insatisfaits. Les militants caquistes doutent, et
même des députés quittent le navire. Le gouvernement de la CAQ est en perte de
crédibilité totale avec la prorogation, un remaniement ministériel sans impact
réel, des départs de figures importantes au sein du gouvernement, et tout ceci continue un ensemble de signes...
constitue un ensemble de signes indiquant un gouvernement épuisé et en fin
de régime.
Pendant que la CAQ
recycle ses vieilles recettes, notre formation politique met de l'avant une
vision claire et des priorités en phase avec les vraies préoccupations des
Québécois et des Québécoises : économie, emploi, transition énergétique,
logement, coût de la vie, éducation, santé, services sociaux. Donc, c'est
vraiment une mauvaise gestion, et des
finances publiques, et des services publics, et de l'économie québécoise. La
CAQ a brisé le contrat social avec les Québécois. Bien qu'on paie les
plus... les impôts les plus élevés en Amérique du Nord, on n'en a pas pour nos
services. C'est un bris du contrat social, M. le Président : l'éducation
est sacrifiée, la priorité numéro un qui a été indiquée par le premier ministre
est reléguée à une note en bas de page, alors qu'on vit la pire rentrée depuis
longtemps; la santé est en crise, M. le Président, une accumulation de
réformes ratées et d'annonces vides, infrastructures délabrées, personnel à
bout de souffle; habitation ignorée, crise de logement réelle mais sous-estimée
par le gouvernement, une génération qui est
en train de perdre espoir, qui est en train de perdre l'accès à la propriété,
et les loyers explosent; mauvaise gestion des finances publiques,
M. le Président.
En matière
d'économie, la CAQ a fait toute une gestion hasardeuse avec nos finances
publiques. En effet, le premier ministre a
joué une carte... une partie de poker avec l'argent des Québécois, je cite
Northvolt, Flying Whales, et le
gouvernement s'est enlisé dans le gaspillage SAAQclic, chèques électoraux,
Espaces bleus, et j'en passe. Le Québec se retrouve avec le plus grand
déficit de son histoire, presque 14 milliards de dollars, une décote
de crédit et un climat d'incertitude économique. Au moment même où on a besoin
d'être forts, M. le Président, bien, on se trouve dans une position de
faiblesse, M. le Président. Alors, c'est tout un héritage qui est lourd, de la
CAQ.
On a devant nous un gouvernement qui bloque
plutôt qu'il ne libère. Paperasse excessive — mon collègue de Marguerite-Bourgeoys
en a parlé — entrave
aux entreprises, aux travailleurs étrangers, mauvaise gestion de l'État. La CAQ avait promis de
réduire l'État, mais le résultat : 10 000 fonctionnaires de plus et
de nouvelles structures bureaucratiques inefficaces, et je cite Santé
Québec, Mobilité Infra Québec, etc. Aussi des bébelles coûteuses, ministères et
agences créées sans résultat
tangible, Cybersécurité, Santé, Infrastructures. Un gouvernement qui dépense sans résultats. Après sept ans à alourdir le processus et
engraisser l'appareil, la population ne croit plus à la capacité de la CAQ
d'assainir la gestion.
Donc,
mauvaise gestion des services, mauvaise gestion des finances publiques,
mauvaise gestion de l'économie. Et,
en tant que nouvelle porte-parole en matière de commerce, tant au niveau
interprovincial qu'à l'international — c'est
un nouveau rôle qu'on a créé parce qu'on voulait souligner, justement,
l'importance du commerce, que c'est vraiment une priorité, pour notre formation — je...
donc, dans cette capacité-là, nouvelle capacité, je tiens à souligner le manque
de leadership par la CAQ face à la plus grande menace pour notre économie,
c'est la guerre commerciale. Et justement nos coffres de guerre sont vides, M.
le Président. On fait face à une guerre commerciale, et nos coffres de guerre
sont vides et ils sont vides à cause de la mauvaise gestion de la CAQ. Donc,
peu importe de ce que le gouvernement va faire en réponse... parce qu'on est
très en retard, en réponse aux tarifs de Donald Trump, nous sommes déjà en
retard, nous sommes déjà dans une position de vulnérabilité, de faiblesse. Nous
sommes déjà en retard à la ligne de départ. Et, par ces mauvaises décisions,
nous sommes dans une position de vulnérabilité, de faiblesse au moment même où
nous avons besoin de toutes nos forces, M. le Président.
En commerce, on sait
que les enjeux sont nombreux, et on voit que ce gouvernement n'est pas à la
hauteur du défi. Le président Trump nous frappe à coups répétitifs de tarifs
après tarifs, et, pendant ce temps, la CAQ cherche la chicane avec les syndicats et les immigrants. Dans son discours, le
premier ministre n'a rien proposé pour contrer les tarifs à court terme, les tarifs qui étranglent le
Québec. Sa priorité numéro un est censée d'être l'économie, M. le
Président, mais aucune initiative immédiate, parce qu'il y a urgence d'agir,
M. le Président, aucun négociateur en chef n'a été nommé. Qui va
défendre le Québec dans cette guerre commerciale?
• (15 h 30) •
Encore dans le
discours du premier ministre, il n'y a presque rien sur la situation difficile
que vivent nos PME et nos entreprises en raison de la pression de
l'administration américaine. Surtout, plus personne à la CAQ n'a de
crédibilité. Le premier ministre nous a mal représentés à Washington. Il a
voulu faire des concessions en aéronautique et
en aluminium avant même le début des négociations, et surtout il n'a toujours
pas nommé, comme j'ai dit, un négociateur en chef, contrairement à nous, à notre approche, notre approche
libérale, lorsqu'on était au gouvernement en 2018, lors du premier mandat de Trump. Est-ce que le premier
ministre, c'est le négociateur en chef? Parce qu'à date c'est mal géré.
On n'est pas bien représentés, M. le Président.
Que
fait encore... Qui fait encore confiance à la CAQ pour bien gérer la crise
tarifaire? Personne. La plus récente menace de Trump sur le bois d'oeuvre
affectera notamment notre industrie forestière et du meuble, un coût pour nos
usines, nos scieries et nos détaillants. Quelle réponse de la CAQ? Rien
pour l'instant. Leur approche est tellement brouillonne qu'ils ont dû jeter aux poubelles leur projet de loi sur le régime
forestier. Le gouvernement peine à positionner clairement le Québec comme un véritable leader en matière de
commerce interprovincial et international. Il réagit souvent aux enjeux
commerciaux plutôt que d'adopter une vision stratégique à long terme.
Et j'ai comparé à
Doug Ford, qui est maintenant avec la gouverneure de Michigan, qui est train...
qui comprend qu'il y a des États américains
avoisinants qui sont des alliés, il est en train d'identifier les alliés, de
collaborer avec les États américains qui sont des alliés. Où sont les
gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre? Où sont nos alliés? On voit le leadership, côté Ontario — on
aime... le premier ministre aime bien se comparer avec l'Ontario — où
est notre leadership? Doug Ford, qui est allé directement aux
États-Unis, qui est allé faire cause commune avec les États avoisinants américains qui, eux aussi souffrent, eux aussi
souffrent des tarifs, est allé parler directement à la population américaine sur
les médias... dans les médias, etc.
Où est notre
stratégie, M. le Président? Peut-être que le Québec va adopter une stratégie
québécoise à sa façon, mais ce n'est pas clair. On est très en retard, M. le
Président. Et, comme je l'ai dit, on se trouve déjà dans une position de
faiblesse à cause de la mauvaise gestion des finances publiques, services
publics et économie.
Au niveau de la
balance commerciale, le Québec a un déficit notable avec l'Ontario et
l'Alberta. Où est le plan de match, M. le
Président, pour contrer ces déficits au sein du Canada? La CAQ manque de vision
pour positionner le Québec comme un leader en commerce interprovincial
et international. Au moment où on reste trop dépendant des États-Unis, il faut
diversifier nos marchés, et, à date, on échoue à protéger nos entreprises
contre l'impact des tarifs douaniers. Pire encore,
en refusant de croire en la fédération canadienne, la CAQ promet d'améliorer
nos relations commerciales avec les autres
provinces et territoires, privant ainsi nos PME d'occasions de croissance, et
ce manque de vision prive les Québécois, notamment en région, d'emplois de qualité et de nouvelles occasions
d'affaires. Les PME locales, déjà fragilisées, M. le Président, par l'inflation et les coûts de transport,
peinent à exporter leurs produits et à percer de nouveaux marchés. En
négligeant d'améliorer nos relations commerciales avec les autres provinces et
territoires, la CAQ freine directement le développement économique régional et
limite les revenus des familles et des communautés québécoises.
Au Parti libéral du
Québec, on veut veiller à ce que le Québec soit pleinement positionné comme un
leader, tout en surveillant et en atténuant l'impact des tarifs douaniers sur
nos entreprises. Nous sommes le parti de l'économie pas juste par nos paroles, mais
par nos gestes et nos décisions structurantes par le passé, et nous mettons de
l'avant une vision claire pour un Québec
confiant, moderne et ouvert sur le monde, c'est-à-dire : soutenir nos PME,
diversifier nos marchés et renforcer nos liens commerciaux avec le reste
du Canada ainsi qu'à l'étranger. Et, contrairement à la CAQ, nous croyons au
potentiel de la fédération canadienne et à l'importance d'améliorer le commerce
interprovincial. Notre approche vise à créer
des emplois de qualité, à stimuler l'innovation et à assurer la prospérité des
régions comme des grands centres.
M. le
Président, j'ai aussi l'honneur d'être la porte-parole pour ma formation en
matière d'économie sociale, qui est aussi une solution, parce que c'est très
local, c'est très robuste, comme secteur de l'économie, c'est très performant, c'est très rentable, et c'est rentable à trois niveaux.
C'est le bilan... le triple bilan, M. le Président, c'est-à-dire le
bilan économique, social et aussi
environnemental, mais le premier ministre n'a même pas parlé d'économie
sociale, ça n'a pas été mentionné dans son discours.
Bien, moi, je vais prendre un petit moment pour
en parler. On sait que l'économie sociale, c'est quoi, c'est... pardon, 11 360 entreprises réparties
dans toutes les régions et dans de nombreux domaines, c'est
53,6 milliards de dollars de revenus et plus de
248 000 emplois salariés au Québec. Elles sont actives dans les
domaines allant de l'habitation à la
culture, en passant par l'éducation, les soins à domicile et les services de
garde. Surtout, 77 % d'entre elles sont des OBNL. Pensons à Renaissance, au Groupe Coderr, aux entreprises
d'économie sociale, aux soins à domicile, EESAD ou alors encore UTILE. Les revenus générés dans nos
entreprises restent au Québec, en économie sociale, dans nos collectivités
et dans nos régions. Il est important que le gouvernement les mette au centre
de sa stratégie pour rendre notre économie moins dépendante des marchés
extérieurs, comme les États-Unis.
En matière de relations internationales aussi,
en tant que porte-parole en relations... en matière de relations internationales, notre priorité doit être de
renforcer la présence et l'influence du Québec sur la scène mondiale. Cela
passe par un engagement plus affirmé dans la francophonie et la
diplomatie environnementale. J'ai devant moi un ancien ministre de
l'Environnement et le présent ministre de l'Environnement. Ils savent très bien
que le Québec est reconnu sur l'échelle mondiale comme un leader en matière de
changements climatiques et de biodiversité. On est reconnus, et c'est surtout à
cause des gestes et des décisions structurantes de gouvernements antérieurs, dont
des gouvernements libéraux :
hydroélectricité, énergies propres, marché carbone. Alors, c'est précieux, ce
statut-là, d'être un leader. Ça a été... Ça a été créé, ça a été cultivé, ce statut, pendant des décennies par des
décisions éclairées et structurantes, par des gouvernements libéraux surtout. Alors, c'est précieux. Mais là il faut
une meilleure utilisation de nos délégations du Québec à l'étranger pour
élargir et approfondir nos relations commerciales et politiques à travers le
monde.
Lutte aux changements climatiques. Je ne peux
pas m'empêcher, M. le Président. Je crois que je peux souligner qui est dans
la... qui est au salon, encore une fois : le ministre responsable de
l'Environnement et des Changements climatiques. Alors, je... En matière de changements
climatiques et de transition énergétique, je ne suis pas tout à fait impressionnée, même je suis... je m'inquiète, M.
le Président. La CAQ peine à démontrer qu'elle maîtrise véritablement la
lutte contre les changements climatiques. Et le tout s'inscrit dans notre
engagement d'être carboneutres d'ici 2050. Alors, voilà les cibles. On est en
train d'enlever les mesures, alors qu'on doit identifier plus de mesures pour
savoir, de façon crédible, comment on va atteindre nos cibles. Ça fait que, là,
on est en train de les enlever. On était rendus, je pense, M. le Président, à 75 %... 65 % des mesures
identifiées pour atteindre nos cibles, et là on est en train de les enlever.
On n'était même pas à 100 %, M. le Président. Ça fait qu'on va dans la
mauvaise direction. Donc, il faut identifier les mesures, ajouter des mesures,
des mesures crédibles pour atteindre nos cibles.
Alors, il y a un manque de crédibilité. On a
besoin d'un plan stratégique global et aussi des vraies consultations. De plus,
les PDG d'Hydro-Québec se succèdent à un rythme effréné, ce qui mine la
confiance du public et fragilise la cohérence de la transition énergétique.
Comme je dis, le gouvernement est... annonce des cibles sans plan crédible pour les atteindre. On plonge Hydro-Québec dans
l'instabilité en changeant constamment de direction et on dépense les fonds
climatiques, le Fonds vert, sans transparence et sans être stratégique. De
plus, la CAQ a annulé les programmes qui a été mis de l'avant par notre
formation, par notre gouvernement, aussi populaires qu'efficaces pour réduire
notre consommation énergétique. Et les résultats? Elle compromet la transition
énergétique et retarde l'action nécessaire pour protéger l'avenir des
Québécois.
• (15 h 40) •
Et c'est les jeunes qui s'inquiètent, M. le
Président. Les jeunes ressentent beaucoup d'anxiété, et il faut passer à l'action. On ne peut pas juste laisser ça aux
jeunes, c'est irresponsable, M. le Président. Il faut travailler en partenariat
avec les jeunes. Il faut nous-mêmes,
notre génération, prendre nos responsabilités. C'est une des grandes raisons,
M. le Président... je suis rentrée en politique, c'est pour appuyer les
jeunes et pour s'assurer que les prochaines générations... on met en place les conditions gagnantes pour le succès et
la survie des prochaines générations, et ça, tant au niveau environnemental
qu'économique et social.
Le ministre, il nous a annoncé son intention de
livrer... de lever l'interdiction de vendre des véhicules neufs à essence à partir de 2035. En effet, il revoit la
cible de 100 % à 90 % des véhicules neufs électriques ou hybrides
rechargeables vendus dans la province
dès 2035 dans le but de réduire les émissions de GES. Il nous dit donc ce qu'il
ne fera pas en 2035, mais il demeure
muet encore, à date, sur ce qu'il fera concrètement en 2025 ou même 2026 pour
accélérer l'électrification des transports.
Alors, on est en train de modifier les mesures
de la sorte sans préciser les cibles à atteindre. Donc, on trouve qu'on va dans le mauvais sens. Il faut être clair
sur les cibles, identifier plus de mesures pour avoir un plan crédible pour atteindre
nos cibles. Et tout ça, M. le Président, je réitère qu'il faut que ça
s'inscrive dans notre engagement d'être carboneutre d'ici 2050. Donc, il est
important d'adopter une direction claire, crédible et cohérente, et cette
direction doit tenir compte du marché, de
l'abordabilité pour les citoyens et, bien sûr, la réalité climatique que vivent
les Québécois. Sans action immédiate,
nos intentions restent de la poudre aux yeux, et on enlève des mesures, encore une fois, sans préciser les cibles.
Alors, c'est triste, parce que le Québec est
reconnu comme un leader, comme j'ai précisé, grâce à des décisions
structurantes de gouvernements antérieurs. Ça a été... cette réputation et ce
rôle de leadership ont été bâtis à travers des décennies, décennies. On est le
président du BOGA, du Beyond Oil & Gas, on est le seul État fédéré qui
copréside, et c'est très précieux, notre
statut international qui a été cultivé au long des générations et des
décennies, donc, c'est précieux. Alors,
quelle va être la valeur ajoutée de la CAQ? On a déjà l'énergie propre, on a le
marché du carbone. Quelle sera la valeur ajoutée de la CAQ pour
confronter les changements climatiques?
Nous, on propose une transition
énergétique crédible qui crée de la richesse tout en réduisant les émissions de
GES. Nous avons été les premiers en Amérique du Nord, avec la
Californie, à lancer le marché du carbone et, en misant sur l'innovation, la transparence dans l'utilisation
des fonds et un véritable plan stratégique, nous faisons de la lutte contre les
changements climatiques une occasion de stimuler l'investissement, de générer
des emplois de qualité et de dynamiser les régions du Québec.
Alors, en conclusion,
M. le Président, et j'en passe, parce que j'aurais bien aimé parler de mon
comté, à Notre-Dame-de-Grâce, et les impacts... mon comté très précieux... Je
suis très fière de représenter mon comté où j'ai grandi, où je vis et j'élève ma propre famille. C'est
vraiment mon coeur, Notre-Dame-de-Grâce. On a des enjeux majeurs. 27 % de
la population vit sous le seuil de la pauvreté, et les décisions de la CAQ
n'aident pas la communauté. Et aussi il y a des enjeux en Estrie. Il y a
une école... par exemple, on vient d'apprendre qu'il y a une école... l'école
du Jardin-des-Lacs est sur pause,
cette construction est sur pause, et là il y a une question de sécheresse. Ça
fait qu'il y a des enjeux majeurs, et surtout que l'Estrie, c'est une
région frontalière, il y a des entreprises qui sont directement impactées, qui
subissent les conséquences des tarifs américains.
Alors, en conclusion,
M. le Président, je tiens à réitérer que la CAQ entame maintenant sa huitième
année, que les problèmes perdurent ou même s'accentuent et que les Québécois
n'en ont en rien pour leur argent, que les solutions du gouvernement ne
fonctionnent pas. Alors, c'est une question de crédibilité, M. le Président.
Motion formulant un grief
Et, comme j'ai
commencé... j'ai parlé d'économie, en matière, en particulier, de commerce
interprovincial et international et... je dépose donc une motion de grief, que
je vais lire, M. le Président :
«Que
l'Assemblée nationale dénonce le manque de leadership du gouvernement caquiste
dans le dossier de la crise tarifaire
avec les États-Unis, notamment quant à l'absence de résultats concrets sur le
plan diplomatique et l'absence d'un négociateur en chef clairement
mandaté pour défendre les intérêts du Québec.»
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce. Votre motion, elle est déposée sous
réserve de sa recevabilité.
Nous poursuivons.
Cette fois-ci, je reconnais M. le ministre des Infrastructures.
M. Benoit Charette
M. Charette :
Et quel plaisir de vous retrouver, M. le Président, en ce beau jeudi
après-midi! Et je vais... je déroge un petit
peu du plan de match que je m'étais donné, je vais peut-être donner la
possibilité à ma collègue de retirer sa motion de blâme, parce que
peut-être n'avait-elle pas l'information suivante : elle parle d'un manque
de leadership au niveau de la diplomatie
québécoise, au niveau, notamment, des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre.
Peut-être ne le sait-elle pas, mais nous les recevons cette fin de
semaine même à Québec, les gouverneurs de l'État... des différents États
américains avoisinants, information qui lui a peut-être échappé, qui, peut-être,
l'amènera à retirer, qui sait, sa motion de
blâme. Parce que le Québec a bel et bien exercé son leadership à ce niveau-là.
La seule petite incertitude, il faut le mentionner, ce que l'on
appelle... et je ne pense pas qu'il y ait de traduction juste, mais il y a un
«shutdown» du côté de l'administration
américaine. C'est peut-être ce qui pourrait compromettre leur venue. Mais,
sinon, autant le premier ministre que notre ministre responsable des
Relations internationales assumeront le rôle d'hôtes de nos voisins américains
pour, justement, aborder toutes ces questions-là. Donc, je laisse le soin à ma
collègue de réviser peut-être sa position.
Sinon,
revenir au plan de match que je m'étais donné, quelques éléments que je voulais
vous partager, M. le Président, convaincu que vous êtes impatient de
voir ce que j'ai préparé spécialement pour vous, rien de moins.
On parle de grands
champs d'action, à travers le discours inaugural. Il était attendu, oui, mais
il était aussi nécessaire, ce discours
inaugural, après sept années au pouvoir, oui, après... à la veille d'une année
électorale, très certainement, mais
surtout, et plusieurs collègues l'ont mentionné, la conjoncture dans laquelle
nous sommes a passablement évolué au cours
des derniers mois, de la dernière année, essentiellement, essentiellement, il
faut l'admettre, on peut difficilement le cacher, compte tenu de ce nouveau gouvernement aux États-Unis qui
bouleverse non seulement la politique américaine telle qu'on l'a connue ces dernières décennies, mais
également la géopolitique mondiale en entier. Donc, il y a des ajustements
qui doivent être faits du côté québécois,
comme certains le sont, faits, du côté canadien. Et c'est la raison pour
laquelle les thèmes qui ont été présentés et explicités par le premier
ministre ont toute leur pertinence.
Celui
de l'économie, l'économie dans un premier temps. J'entendais le collègue
Marguerite-Bourgeoys. Naturellement, il retient les informations qu'il
veut bien retenir, mais il en occulte plusieurs. L'économie québécoise va bien.
Si on regarde les autres provinces canadiennes, si on regarde aussi ce qui se
vit du côté de l'Europe, ce qui se vit du côté de plusieurs pays sur la
planète, on a une incertitude économique qui s'est installée dans la foulée de
la pandémie. On le comprend bien, on a tous
été touchés sévèrement par cet événement d'ordre mondial. Mais, en même temps,
si on regarde comment nous récupérons de ces années difficiles au Québec, on
peut certainement se targuer d'avoir un positionnement avantageux. Le
premier ministre l'a répété à bon nombre de reprises, au niveau du revenu
disponible, notamment, des Québécois, au
niveau du PIB, au niveau... on s'est améliorés passablement plus rapidement et
dans une position bien souvent plus avantageuse que nos voisins
canadiens.
• (15 h 50) •
On parlait de
la fameuse décote. Je sais que le collègue de Marguerite-Bourgeoys aime bien y
revenir. Ce qu'il a mentionné, oui, peut-être avec trop d'insistance, il
y a une, une firme de cotation qui a eu un jugement plus sévère. Les autres, par contre, ont
maintenu la cote de crédit très, très enviable du Québec. Mais ce qu'il a
surtout oublié de mentionner, c'est que, si on regarde la situation financière
des autres provinces canadiennes, leur situation continue de se détériorer à un
rythme assez effarant, alors que nous avons, du côté québécois, maintenu un
certain équilibre sans d'aucune façon minimiser
les défis auxquels nous faisons face, tous, d'où cette rigueur budgétaire à
laquelle nous sommes tous appelés. Mais, en se comparant, on peut
certainement se consoler sans rien enlever aux défis qui sont les nôtres.
Et
l'économie québécoise, mon collègue à l'Environnement l'a noté à juste titre,
bénéficie d'atouts importants qui, au cours des prochaines années,
feront toute la différence. Et ma collègue parlait de changements climatiques
et de transition énergétique. Le premier
atout, naturellement, est celui que représente Hydro-Québec. Et on peut voir
cet atout-là de deux façons. Un, ça nous aidera très certainement à
vivre cette transition toujours nécessaire, malgré les aléas que nous impose le
président américain, mais, d'un point de vue économique, on parle de
200 milliards d'investissements qui se feront au cours des prochaines
années. Donc, d'un point de vue environnemental, on peut certainement s'en
réjouir, mais, d'un point de vue économique, on peut penser aux milliers
d'emplois que ces investissements-là vont générer, et dans toutes les régions
du Québec. Donc, oui, il faut mettre l'emphase sur l'économie, oui, il faut
miser sur notre potentiel, et je ne reprendrai pas les mots très justes de mon
collègue à l'Environnement sur les autres avantages.
Là
où, par contre, c'est nécessaire d'apporter peut-être un petit complément au
niveau du propos... Les collègues, et celui de Marguerite-Bourgeoys en
premier lieu, insistent beaucoup sur certains cas qui ont fait l'actualité,
puis à juste titre, qui ont moins
bien performé au cours des dernières années, mais, en matière d'investissements
au niveau des entreprises, et le
premier ministre l'a mentionné, ce sont tout près de
30 000 entreprises au Québec qui ont été supportées, beaucoup — naturellement,
à ce nombre-là on le devine — beaucoup, beaucoup de petites et de
moyennes entreprises qui ont été supportées
depuis notre arrivée au pouvoir, en 2018. La plupart constituent des succès qui
ont permis de créer, de préserver ou d'améliorer les emplois qui font
vivre nos régions.
Il faut le
mentionner, il ne faut pas s'arrêter aux quelques exemples qui,
malheureusement, ont moins bien fonctionné.
On ne les a jamais cachés, on n'en a pas fait, depuis, des objets de fierté non
plus, mais il faut surtout, surtout, insister
sur ce qui a bien fonctionné. Le premier ministre parle souvent de la moyenne
au bâton, elle est plus qu'honorable, cette moyenne au bâton, et elle
permet d'expliquer la situation plus envieuse du Québec versus les autres provinces qui, dans bien des cas, au niveau
économique, nous surpassaient avant l'arrivée de la Coalition avenir Québec
au niveau du gouvernement.
Sinon, la collègue
parlait également de déséquilibre au niveau des échanges commerciaux, là aussi
on met fin à un statu quo qui a prévalu
pendant des décennies, littéralement. Avec les autres provinces, le
gouvernement du Québec et le gouvernement fédéral ont convenu de mettre
fin à ces barrières-là. On sait depuis des années qu'elles heurtent le
développement économique de plusieurs de nos entreprises, et, malgré tout, les
gouvernements qui se sont succédé avant nous
n'ont pas osé aller là où nous allons présentement. Donc, d'un point de vue
économique, je pense qu'on est sur une voie encourageante, malgré les
défis.
Et
les défis en sont d'efficacité. Mon collègue à l'Environnement a mentionné les
défis qu'il doit relever de son côté, mais, dans chaque ministère, on a
aussi un devoir de mieux faire. C'est une nécessité. On ne peut pas reproduire constamment les nouveaux modèles, modèles qui nous
ont bien servi pendant un certain nombre d'années, pour ne pas dire des décennies, mais qui deviennent de plus en plus
périmés. Conjoncture différente, je le mentionnais, mais également la démographie qui change, au Québec, et qui changera
encore pour les prochaines années, sinon les prochaines décennies. Donc,
ça nous oblige à agir différemment et ça nous oblige à mieux planifier la suite
des choses.
Et
ça aura une incidence sur l'ensemble des ministères, et, dorénavant, j'aurai le
loisir, et le plaisir, et le privilège, dois-je ajouter, de m'occuper des
Infrastructures. On parle de budgets colossaux. Là aussi, il faudra s'assurer
d'être davantage efficaces et ne pas
reproduire certains modèles qui, malheureusement, n'ont pas été suffisamment
questionnés au cours des dernières décennies, que ce soit au niveau de
la construction de nos écoles, que ce soit au niveau de la construction de nos routes, que ce soit au niveau
de la construction de nos hôpitaux ou les autres infrastructures publiques
que sont les palais de justice, que sont les
postes de police de la Sûreté du Québec et, bref, toutes les infrastructures
qui relèvent du gouvernement du Québec.
Et
c'est un petit peu le mandat... en fait, ce n'est pas un petit peu, c'est le
mandat que m'a confié le gouvernement du
Québec et c'est le mandat que je me donne. Et, à ce niveau-là, comme ancien
ministre de l'Environnement, j'ai jugé bon recycler les cartons qu'avait
préparés mon prédécesseur, qui aujourd'hui est aux Transports, mais ça vaut la
peine d'en exposer sous forme de tableaux
didactique, naturellement, M. le Président, ne me prêtez pas d'autres
intentions que de contribuer à l'éducation populaire.
Vous avez ici des chiffres qui sont très, très,
très révélateurs et qui expliquent un petit peu certains des défis avec
lesquels nous devons composer. J'entends souvent les oppositions, en période de
questions, nous parler d'enjeux, à juste titre, en santé, en éducation,
au niveau du transport, mais le grand responsable de ces
défis accentués aujourd'hui, c'est le manque d'investissements dans nos
infrastructures avant notre arrivée au gouvernement.
Le
PQI, pour bien des gens, ça ne veut strictement rien dire. Ce sont des termes
essentiellement technocratiques, mais
qui ont une portée immensément importante. Qu'est-ce que le PQI? C'est le plan
québécois en investissements. C'est ce
que le gouvernement du Québec investit année après année pour maintenir,
justement, ses infrastructures, mais, indirectement, ses services à la
fine pointe de la technologie.
Je suis daltonien, M.
le Président, mais je suis quand même en mesure de distinguer deux couleurs
bien, bien différentes. Vous avez ici ce que
je devine être rouge, que je me permets d'associer au Parti libéral, donc les
gouvernements qui nous ont précédés. Donc, les années 2015 à 2018,
on voit des bandes nettement plus petites que les années qui ont suivi, que je
devine bleues, que je devine associées à notre gouvernement. Le PQI a
littéralement, littéralement explosé. On était, en 2015‑2025, à
88 milliards, ce qui est des sous, on s'entend, mais aujourd'hui nous
sommes à 164 milliards de dollars. Donc, ce sont des sommes colossales,
mais qui sont nécessaires, justement, pour assurer des services.
Donc, lorsque nos collègues de
l'opposition nous disent : HMR et d'autres établissements sont en déficit
d'entretien... ils n'ont pas assuré l'entretien nécessaire lors des
15 années, essentiellement, où ils étaient au pouvoir, ce qui
explique le retard à combler aujourd'hui. Mais, avec un 164 milliards de
dollars, pour les 10 prochaines années, au niveau de nos infrastructures, ce sont des engagements... bien,
en fait, c'est plus que des engagements, c'est inscrit au plan, littéralement,
ce sont des sommes qui nous aideront à
offrir un service de qualité aux Québécoises et aux Québécois, services dont
ils ont tout à fait besoin.
Je vous... Je vais
vous faire le résumé de certains autres des tableaux. Lorsque je vous parlais
de déficit de maintien d'actif, c'est
majeur, ce qui prévalait sous les administrations précédentes. Au niveau
routier, on le dit souvent, les oppositions nous reprochent, Québec solidaire
en particulier, de mettre trop d'argent dans les routes parce que, dans leur
conception de la vie, tous devraient marcher, sinon se déplacer à vélo
exclusivement, mais on a besoin de nos routes. Et, si on met autant
d'argent dans les routes, ce n'est pas pour toujours créer de nouveaux... de
nouveaux axes routiers. Dans certains cas, c'est très nécessaire, mais
l'essentiel de l'argent que nous mettons au niveau du transport, c'est
uniquement pour maintenir un certain niveau d'actif. Et tous ceux et celles qui
empruntent nos routes savent fort bien qu'elles
sont dans un état, malheureusement, dans bien des secteurs, largement
discutable. Donc, on essaie de rattraper ce retard-là, mais c'est un
retard, malheureusement, qui s'est creusé sous les administrations précédentes.
En éducation aussi,
un déficit d'entretien important. Au niveau des autres ministères et organismes
également, les hôpitaux, je le mentionnais.
Mais tous ces argents que l'on met à rattraper les investissements qui ont
manqué au cours des dernières années, ce sont des argents que nous
n'avons pas pour construire de nouvelles écoles ou de nouveaux hôpitaux. Et, malgré tout, c'est le gouvernement
actuel qui a construit le plus d'écoles et le plus d'hôpitaux. Mon collègue, aujourd'hui
à l'Environnement, mais jusqu'à tout récemment en Éducation, est celui qui a
permis le développement du plus grand nombre d'écoles depuis... en fait, depuis
toujours. Donc, le Québec peut le remercier et peut certainement remercier la
coalition.
• (16 heures) •
Là,
je les prends au hasard. Au niveau des services de santé et... services et
santé... oui, santé et services sociaux, voilà, c'est la même chose,
toujours daltonien, mais je reconnais encore deux couleurs bien, bien
distinctes, les années libérales, avec des investissements largement, largement
insuffisants pour répondre à la demande, on est... Pour le seul réseau de la santé et des services sociaux, on est
passés de 1,4 milliard de dollars à des années, là, aujourd'hui, qui oscillent
entre 4... bien, 4 milliards, si j'arrondis, pour les deux dernières
années. Là aussi, c'est une augmentation qui est tout simplement considérable
et qui était nécessaire à l'époque.
Je me souviens,
l'actuel chef du Parti libéral... non, pas chef, mais chef parlementaire du
Parti libéral demandait à ses débuts ici même, à l'Assemblée nationale, à ses
collègues de s'excuser pour les torts qui ont été faits. Aujourd'hui, elle ne tient plus le discours, mais je me
souviens fort bien de ses demandes d'excuses répétées qu'elle avait formulées
parce qu'elle était bien, bien consciente du tort que sa formation
politique avait pu créer au niveau de nos différents réseaux.
Ici, historique des
investissements en infrastructures en enseignement supérieur. Puis je pourrais
les décliner toutes et tous, les différents domaines et les différentes
responsabilités du gouvernement. Encore là, deux couleurs bien, bien distinctes. Des années avec des budgets
nettement plus limités versus les budgets qui prévalent aujourd'hui au niveau
de l'enseignement supérieur. Ici, c'est un autre tableau tout aussi
intéressant, j'en parlais tout à l'heure, au niveau du maintien du parc,
donc, le maintien des actifs. Là aussi, on a des bandeaux avec des budgets plus
réservés, plus timides, je vais le dire comme ça, et une augmentation
considérable. Et, pour le maintien, on est passé littéralement de 4,6 milliards à 11,1 milliards, c'est
plus que le double. Donc, dans chacun des cas, ça illustre la volonté du
gouvernement du Québec de répondre aux besoins, besoins qui sont
importants.
Mais
tous ces choix-là ont des impacts au niveau du budget. On déplore des déficits
trop importants du côté des oppositions,
mais, en même temps, on nous dit d'investir davantage au niveau des services.
Donc, il y a une incohérence flagrante dans le discours. Mais, si on
doit investir autant, aujourd'hui, au niveau des infrastructures, notamment,
c'est parce que, malheureusement, ceux qui nous ont précédés n'ont pas assumé
leurs responsabilités à ce niveau-là, et on en paie un lourd tribut
aujourd'hui. Mais heureusement, avec le premier ministre... que nous avons — j'allais
nommer son nom — avec le premier ministre, mais également l'équipe
de la Coalition avenir Québec, c'est une situation que nous souhaitons
renverser et que nous contribuons à renverser au quotidien.
En même temps, on
parle de gros sous, je vous parlais d'efficacité, parmi les différents thèmes
qui ont été évoqués lors du discours inaugural, de pareils investissements vont
nécessiter une rigueur au niveau autant de la conception, au niveau de la
réalisation et de l'entretien qui s'ensuivra, et c'est une rigueur que l'on
entend démontrer de notre côté. Et, à terme,
si nous sommes plus efficaces, nous serons en mesure de développer ces
projets-là plus rapidement, des
projets qui, vraisemblablement, nous coûteront moins cher, à terme. Et, si les
projets finissent par être moins dispendieux, ça nous permettra d'en
réaliser encore davantage, et c'est dans cette perspective que nous
travaillons.
Et vous me permettrez
de conclure en ne déposant pas de motion de blâme, M. le Président, parce que
je suis extrêmement satisfait du discours qui a été présenté par notre premier
ministre et surtout très heureux de savoir qu'il sera réalisé avec cette belle
équipe de la Coalition avenir Québec. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le ministre des Infrastructures. Nous poursuivons toujours le débat
sur les affaires prioritaires, et je reconnais Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Christine Labrie
Mme Labrie : Merci beaucoup, M.
le Président. Le premier ministre a beaucoup insisté, dans les dernières
semaines et dans son discours, mardi, sur le fait que le monde avait changé, et
c'est ça qui semble motiver ses décisions politiques, récemment, le monde a changé, beaucoup
insisté là-dessus. Moi, je suis contente qu'il s'en rende enfin compte, parce que, pour être honnête, j'ai souvent eu
l'impression, dans les dernières années, qu'il était coincé dans un autre
siècle alors qu'on a déjà le quart du XXIe siècle derrière nous.
Le problème avec son approche, c'est que, face à
un monde qui a, effectivement, beaucoup changé depuis le temps qu'il a commencé
à faire de la politique, il nous arrive avec les mêmes vieilles stratégies
politiques de l'ancien temps : investir dans l'industrie militaire, parce
que, c'est bien connu, il n'y a rien comme des guerres pour faire rouler l'économie, un vieux classique; miser sur un
développement économique qui repose sur le modèle des villes mono-industrielles,
parce qu'il n'y a rien comme annoncer des créations d'emplois avec un PDG de
compagnie étrangère qui a choisi le Québec
après qu'on lui ait promis qu'on ne lui chargerait pas trop cher d'impôts puis
qu'on allait réduire les exigences environnementales pour lui, un autre
bon vieux classique.
Moi, je comprends que, des fois, il y a des
vieilles affaires qui reviennent à la mode, là. J'ai trois ados, j'ai vu
revenir des affaires, là, comme les vinyles, les pantalons cargo. Je ne pensais
pas revoir ça, là. Mais il y a des retours en
arrière qui sont un peu plus dommageables que d'autres, on va se le dire, et ce
que nous a proposé le premier
ministre, dans les derniers mois et
dans les derniers jours en particulier, c'est un retour en arrière qui n'est
pas bon, qui n'est pas bon pour les Québécois.
Oui, le monde a changé, et il faut s'adapter à
ça. Dans les dernières années, dans les dernières décennies, en fait, on a, entre autres, compris pourquoi les
jeunes décrochaient à l'école et comment faire pour les aider à réussir. La
liste des besoins particuliers est rendue pas mal plus longue que quand
le premier ministre était ministre de l'Éducation, dans les années 90. Le
monde a changé, puis, maintenant, on le sait, comment aider ces enfants-là à
apprendre à l'école puis à réussir. On sait
que ce n'est pas juste des enfants tannants, là, comme ils pensaient au
XXe siècle, puis c'est pour ça que ça prend plus de professionnels,
de personnel de soutien dans nos écoles, pas juste des profs.
Bien, ce changement-là, je ne sais pas si le
premier ministre le comprend, parce que ce qu'il a fait dans les derniers mois, c'est de couper en éducation. Pas
de service pour les enfants à besoins particuliers, comme dans le temps,
quand personne ne savait quoi faire avec eux autres. Sauf qu'aujourd'hui on le
sait, quoi faire, alors la décision politique de couper là-dedans, elle est,
pour moi, injustifiable. Moi, je voudrais avoir un premier ministre qui
reconnaît que le monde a changé, en éducation, puis qui fournit aux enfants les
ressources dont ils ont besoin pour développer leur plein potentiel, pas un
premier ministre qui pense que sa job, c'est de mettre un adulte dans chaque
classe, puis que le reste, bien, c'est de l'extra dans lequel on peut couper.
Puis là il y a des députés de la CAQ qui vont me
dire que le gouvernement, finalement, a réinvesti ce qui avait été coupé. Bien, j'ai vu ça, mais je sais aussi
que, bien avant les coupures du début de l'été, il n'y en avait aucune, école,
au Québec, qui réussissait à répondre aux besoins de tous leurs élèves. Les
familles venaient déjà nous voir depuis des années pour le dénoncer, qu'il n'y
en avait pas, de service pour leurs enfants, bien avant que la CAQ décide de
couper cet été. Il y en avait des milliers, d'enfants autistes déscolarisés,
notamment, puis on en a parlé souvent ici, bien avant que la CAQ coupe, puis il y en a encore. Donc, même s'ils ont réinvesti
ce qu'ils avaient décidé de couper dans les derniers mois, on n'était pas, avant ces coupures-là, dans
une situation où on répondait pour vrai, avec les bons moyens, aux besoins
des enfants dans nos écoles.
Puis, par ailleurs, il n'y a rien qui a été
réinvesti dans nos cégeps et dans nos universités, qui sont aussi des endroits où il y a un paquet de jeunes avec des
besoins particuliers qui ont besoin de soutien pour réussir, puis pour pouvoir
développer leur plein potentiel, puis contribuer avec ce potentiel-là à la
société québécoise.
Un autre aspect sur lequel le monde a changé,
c'est le vieillissement de la population. La population du Québec n'est plus la
même qu'avant, puis elle n'a pas les mêmes besoins, puis ça va continuer
d'aller dans ce sens-là. Et, clairement, le
système n'a pas suivi ce changement-là. Même si on pouvait le voir venir depuis
les années 50, on n'est pas encore
prêt, malheureusement, pour répondre aux besoins des Québécois qui
vieillissent. La proportion, par exemple, des logements puis des maisons
qui sont adaptés aux besoins de personnes à mobilité réduite, elle est à des
années-lumière des besoins qu'on va avoir
dans les prochaines années avec le vieillissement. Nos services de transport en
commun en dehors des grands centres ne sont pas adaptés aux besoins des
personnes qui ne pourront éventuellement plus conduire ou qui ne voudront plus
conduire un véhicule parce qu'ils ne se sentiront pas assez en sécurité de le
faire mais qui vont quand même vouloir avoir une vie sociale, s'impliquer dans
leur communauté puis sortir de chez eux, légitimement.
Puis, évidemment, bien, on n'a pas du tout la
capacité, en ce moment, de répondre aux besoins en soins à domicile, et encore moins à l'augmentation des
besoins en soins à domicile. Et, pourtant, on n'a pas entendu un seul mot du
premier ministre sur ces changements-là, qui sont parmi les changements les
plus majeurs que traverse le Québec, en ce moment, là, le vieillissement de la
population. S'il faut se contenter de ce qui est déjà en place pour répondre au
vieillissement de la population, on a un très, très gros problème. Et je suis
convaincue que mes collègues de tous les autres partis s'en rendent compte,
que, dans leurs régions, il y a des gens qui vieillissent puis qu'ils n'ont pas
accès à ce dont ils auraient besoin pour
répondre à leurs besoins qui évoluent, en matière d'habitation, en matière de
mobilité puis en matière de soins.
• (16 h 10) •
Une autre chose qui a changé, dans les dernières
décennies, c'est qu'on comprend mieux que jamais les impacts de la qualité de
l'environnement sur la santé. On le sait, qu'il y a des produits rejetés dans
l'air, dans l'eau qui peuvent causer des problèmes de santé, pas juste aux
travailleurs qui sont exposés, mais à des communautés entières. On est... on sait mieux que jamais à quel point les
changements climatiques ont un impact sur la sécurité des gens. On le sait,
qu'on est de plus en plus exposés à des enjeux comme des refoulements
d'égout suite à des grosses pluies, des inondations, des feux de forêt, des pénuries d'eau, des glissements de terrain, des
vents violents, des vagues de chaleur extrême. On a tous connu des
choses comme ça dans nos circonscriptions dans les dernières années.
Aujourd'hui, on le sait, qu'on ne peut pas remblayer un
milieu humide sans que ça ait des conséquences. On sait qu'on ne peut pas
rejeter n'importe quoi dans l'air, dans l'eau. On sait qu'on ne peut pas mettre
de l'asphalte partout.
On les connaît, les
risques, puis on les connaît, les solutions, puis on a mis en place des règles
en fonction de ça. Et qu'est-ce qu'il nous a dit, le premier ministre, dans son
discours? Je vais le citer, parce que moi, ça m'a tellement choquée de l'entendre dire ça, il a dit qu'en
environnement il fallait «changer la mentalité d'extrême prudence et accepter de
prendre des risques». Je... Mais dans quel monde il vit? On est déjà assez
exposé à des risques environnementaux en ce
moment, pour décider d'en prendre plus, je ne comprends pas où est-ce qu'il
s'en va avec ça. C'est quoi, c'est fini le principe de précaution en
matière d'environnement au Québec, sur lequel on s'est reposés dans les
dernières années? Dans un monde qui connaît aujourd'hui, là, tous les impacts
des contaminants sur la santé, qui connaît les impacts de la pollution, de la
déforestation, de la destruction des milieux humides, des îlots de chaleur, ce
qu'on devrait faire, c'est rehausser les normes, appliquer les bonnes pratiques
qu'on connaît, pas diminuer les normes.
Le premier ministre
nous a dit qu'il faisait ça pour réduire les délais pour l'obtention d'un
permis, mais au prix de quoi il va prendre
des risques, exactement? Au prix de la sécurité des gens? Au prix des impacts
sur leur santé, comme à Rouyn, où les citoyens viennent de se faire
autoriser un recours collectif parce qu'il y a des mauvaises décisions
environnementales de normes pas assez élevées qui ont compromis leur santé?
C'est des risques comme ça qu'ils veulent nous faire prendre? Moi, je ne suis
pas d'accord avec ça puis je pense que les Québécois ne sont pas d'accord avec
ces reculs-là non plus.
Quand on veut réduire
les délais, on ne baisse pas les exigences. On s'assure d'abord qu'on a assez
de monde pour répondre à la demande puis on s'assure qu'on utilise aussi les
bons moyens technologiques, pas des fax puis la poste, là, qui font qu'on perd des documents puis que ça retarde tout le
processus. Mais, à la place, le premier ministre a choisi de mettre à la
porte des centaines de fonctionnaires, notamment au ministère de
l'Environnement, du Transport, à la CNESST.
Puis on nous a dit très, très clairement que ça, c'était juste le début, là, ça
s'en vient, là. C'était un aperçu. Ça,
là, ça va en créer, des délais. Il y en a plein, des entreprises, des
organismes, des citoyens qui attendent des nouvelles de leur dossier puis qui vont attendre encore plus
longtemps que leur dossier soit traité parce qu'en ce moment il y a des centaines
de fonctionnaires de moins pour traiter ces dossiers-là.
Puis c'était déjà un
problème. Il y avait déjà du monde, des entreprises, des organismes qui
venaient nous voir dans nos bureaux de circonscription régulièrement parce
qu'ils n'avaient pas de nouvelle du suivi de leurs dossiers, que c'était trop
long. J'ai vu tellement de fois des CPE qui venaient nous voir parce qu'ils
n'avaient pas de nouvelles pour le développement d'une nouvelle installation,
des entreprises qui avaient demandé une subvention qui n'avaient pas de nouvelles, des citoyens qui attendent le
traitement de leurs dossiers, notamment en immigration, qui n'avaient pas de
nouvelles. C'est de ça dont nos bureaux sont remplis, là. Avec moins de monde
dans les ministères puis dans nos services
pour faire les suivis, ça ne va pas s'améliorer, là. Ce n'est pas une décision
qui permet de réduire les délais, ça, c'est certain.
Je vais conclure en
vous partageant ce que moi, j'ai remarqué comme changement aussi dans le
discours du premier ministre. C'est qu'à aucun moment dans son discours le
premier ministre n'a parlé des enfants. Avant, il en parlait souvent. Il nous
disait souvent à quel point c'est important pour lui, qu'il était même en
politique pour ça, ça lui tenait à coeur, les enfants. Mais il n'y en avait
pas, un mot sur eux dans le dernier discours du premier ministre. Puis, d'ailleurs,
il n'a pratiquement pas parlé des Québécois en général. Il a parlé d'économie,
mais il n'a pas parlé des gens. Avant, il nous parlait de l'importance de prendre
soin des enfants, de prendre soin des aînés, de prendre soin des familles, puis on ne l'entend plus, ça, dans
son discours. On ne l'a pas entendu mardi, en tout cas. Les humains ont été
effacés derrière les indicateurs
économiques, alors que, pourtant, c'est ça, notre rôle à nous ici, là. On
représente des êtres humains, on... prendre la parole pour eux ici.
Et
peut-être que, justement, l'absence des humains qu'on représente dans le
discours du premier ministre mardi, ça explique l'autre changement que
j'ai remarqué. C'est que les députés de la CAQ sont de moins en moins en moins fiers de tout ça. Moi, pendant des années, à
chaque fois qu'ils applaudissaient, là, je voyais, on dirait, les murs
tremblaient, ils applaudissaient tous en même temps. C'était quasiment
intimidant tellement ça retentissait fort dans la pièce ici. C'était troublant. C'était troublant à chaque
fois. Sur sept ans, je l'ai vu évoluer, ça, puis je vous dirais qu'on la
voyait, la fierté, dans leurs yeux, puis on le sentait, l'enthousiasme.
Il y avait un sentiment d'appartenance très, très fort. Ils étaient empressés
d'appuyer les discours du premier ministre ou d'un ministre, par exemple le
ministre des Finances au budget. Mais, ça,
je ne l'ai pas vu mardi, je ne l'ai pas vu dans le dernier discours. Puis, à
quelques exceptions près, ça se
levait assez lentement, ça applaudissait très poliment. Puis le changement, il
était net. On le sentait, que la fierté d'antan s'était un peu évaporée.
La confiance aussi. Et c'est peut-être parce que les solutions du premier
ministre aux changements qu'il voit autour de lui, ce n'est pas les bonnes, et
qu'on est assez nombreux à s'en rendre compte.
Quand le monde
change, il faut essayer autre chose. Puis ressortir les mêmes vieilles
stratégies politiques que le premier
ministre mettait en place quand on était dans les années 90, bien, ça nous
fait juste tourner en rond, ça ne nous fait pas avancer. Puis, au
Québec, on a besoin d'avancer en ce moment. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Sherbrooke. Est-ce que j'ai d'autres intervenants? Je
reconnais Mme la députée de Chomedey.
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Selon l'alternance, selon l'alternance, en fait,
je serais rendu à Mme la députée de Chomedey. Alors, il y avait vous, M.
le ministre. Ensuite, Mme la députée de Sherbrooke. Donc, selon l'alternance,
je serais rendu à Mme la députée de Chomedey.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Ah! On vient de me signaler que ce serait peut-être Mme la députée de
Saint-François. Désolé. Mme la députée de Saint-François, c'est à vous.
Mme Geneviève Hébert
Mme Hébert : Ah!
c'est moi?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
C'est vous, oui.
Mme Hébert : Ah! Bien,
M. le Président, je suis vraiment contente de pouvoir terminer, justement, les
débats aujourd'hui, ce jeudi. Donc, je tiens
à saluer mes collègues de l'opposition, qui sont très nombreux, et mes
collègues aussi de la banquette du gouvernement.
Vous savez, cette nouvelle session, bien, c'est
synonyme de nouveaux défis, puis c'est le retour pour moi d'une première
passion qui est l'entrepreneuriat. M. le Président, j'ai été sept ans whip
adjointe au gouvernement. D'ailleurs, je
tiens à saluer l'équipe de la whipperie, que... que j'aime beaucoup et que je
salue de tout mon coeur. Mais j'ai trouvé que c'était une occasion de
relever un autre défi, puis aujourd'hui, bien, c'est avec fierté et honneur que
je prends cette nouvelle étape de ma vie politique à titre d'adjointe
parlementaire du ministre délégué à l'Économie et aux Petites et Moyennes
entreprises, qui est aussi député de Beauce-Sud.
Donc, M. le Président, vous comprendrez que
c'est avec énormément d'enthousiasme que je prends la parole aujourd'hui, à la
suite du discours inaugural qui a été prononcé par notre premier ministre. Ce
discours, bien, il est, pour moi, porteur
d'une vision claire et rassembleuse pour l'avenir du Québec. Il trace une
feuille de route ambitieuse pour nos entreprises, nos régions, et nos
travailleurs occupent une place centrale.
Comme je viens de vous le mentionner, M. le
Président, je me reconnais beaucoup dans cette orientation. Comme plusieurs le savent, avant de m'engager en
politique j'ai oeuvré en tant qu'entrepreneure pendant plus de 16 ans.
J'ai été autant dans le commerce de service, commerce de détail, même
manufacturier. Donc, j'ai connu les joies, mais aussi les défis du quotidien, en affaires. J'ai travaillé dur pour
bâtir, pour créer des emplois, pour développer une offre de services adaptée aux besoins de ma communauté.
J'ai vécu de près ce qui signifie porter sur ses épaules la responsabilité
d'une entreprise puis je peux vous dire que ce n'est pas une tâche facile. Il
faut écouter, se réinventer, s'ajuster, se renouveler, il faut innover.
Puis on est toujours... on doit toujours être à l'affût puis on ne doit jamais
se relâcher.
Mais c'est une tâche noble, essentielle, parce
que nos PME sont le véritable moteur de notre économie et de nos régions. Je le
dis avec conviction, M. le Président, sans nos petites et moyennes entreprises,
bien, il n'y a pas de vitalité économique locale, il n'y a pas de dynamisme
régional, il n'y a pas de Québec prospère. Nos entrepreneurs sont des bâtisseurs, des innovateurs, des
employeurs, mais ce sont aussi des citoyens engagés et passionnés qui redonnent
énormément à leur milieu. Chaque commerce
qui ouvre ses portes, chaque usine qui prend racine dans une municipalité, chaque
service qui se développe contribue directement à maintenir la vitalité de nos
villes et de nos villages. Nos PME contribuent également à façonner notre
identité nationale et renforcent le sentiment d'appartenance pour nos régions.
• (16 h 20) •
C'est pourquoi je suis particulièrement fière
que notre premier ministre réaffirme l'importance d'alléger le fardeau qui pèse
sur nos entreprises. Je le sais par expérience à quel point les contraintes
administratives, les délais, la paperasse peuvent devenir lourds, parfois même
décourageants. Quand le premier ministre utilise la métaphore de la camisole de
force, là, bien, les entrepreneurs, ils comprennent qu'est-ce que ça veut dire.
L'image, j'avoue qu'elle est un peu forte,
là, mais elle parle. Donc, soyons clairs, ce n'est pas juste un luxe de
demander de la souplesse, c'est une nécessité.
Il faut le souligner, M. le Président, les
réussites de notre gouvernement dans la réduction de la paperasse, bien, ça a
commencé depuis... depuis, bien, le premier mandat, même. Déjà, les
47 mesures du Plan d'action gouvernemental en matière d'allègement
réglementaire et administratif sont en cours, et une majorité d'entre elles,
elles sont déjà même terminées. On estime que le projet de loi n° 85 sur
l'allègement du fardeau réglementaire, adopté en avril dernier, représente
19,8 millions d'économies annuelles pour nos entreprises. Ce n'est pas
rien. C'est un gain considérable, en particulier pour nos PME, qui ont souvent
moins les moyens administratifs que les grandes compagnies.
Un grand bout de chemin a été parcouru, mais il
est clair pour nous qu'il y en a encore beaucoup plus à accomplir. Donc, malgré les efforts de notre gouvernement, le fardeau
réglementaire de nos entreprises, bien, il reste élevé. Nous avons bien
entendu les associations d'entreprises qui nous demandent de redoubler
d'efforts, et nous allons livrer, parce qu'une entreprise qui passe moins de
temps à remplir des formulaires et à répondre à des exigences, bien, c'est une entreprise qui peut investir plus de temps et
de ressources dans ce qui compte vraiment : innover, servir sa clientèle
et créer de la richesse ici, au Québec.
Mon nouveau rôle s'inscrit directement dans
cette logique. C'est un rôle qui me ressemble, un rôle qui est le prolongement
naturel de mon parcours professionnel et ce qui me passionne. Je suis ici, dans
cette Assemblée, pour faire entendre la voix
de nos entrepreneurs, de nos régions. Mon mandat est clair : travailler
avec l'équipe économique en place à
réduire le fardeau qui pèse sur nos PME et soutenir la croissance de l'économie
régionale. Ça signifie, concrètement, bien, être à l'écoute, sur le
terrain, parce qu'on ne développe pas une économie forte en vase clos, on le
développe... vraiment dans les bureaux ici, à Québec. On développe une économie
forte en allant à la rencontre de celles et de ceux qui prennent des risques, qui embauchent puis qui innovent. C'est
pourquoi notre gouvernement a annoncé l'implantation de quatre projets
pilotes visant à prolonger les heures d'ouverture de certains établissements
commerciaux. C'est notre rôle, d'aider les commerces à demeurer compétitifs dans un marché de plus
en plus mondialisé et virtuel. C'est là, sur le terrain, que l'on comprend réellement les besoins, les obstacles mais
aussi les occasions qui se présentent. Et c'est exactement ce que je
m'engage à faire en tant que députée et en tant que représentante de notre
gouvernement.
Nos régions ont un potentiel immense. Elles
regorgent de talents, de ressources et de savoir-faire, mais, pour que ce potentiel s'exprime pleinement, il faut
donner aux PME les outils nécessaires pour croître et se démarquer. Donc,
cela veut dire : réduire la paperasse, faciliter l'accès aux programmes de
soutien et surtout valoriser davantage les industries québécoises.
Quand un produit est conçu, bien, fabriqué et
transformé ici, au Québec, bien, c'est tout un écosystème qui en bénéficie.
C'est un emploi de plus dans une municipalité, c'est un fournisseur local qui
décroche un contrat, c'est une famille qui peut continuer de vivre et de
s'épanouir dans sa région.
Valoriser nos industries québécoises, bien, ce
n'est pas seulement une question économique, c'est aussi une question de fierté
collective. D'ailleurs, cet été, j'ai fait une tournée dans Saint-François. Je
suis allée à la rencontre de jeunes entreprises, des start-up, parce que j'ai
la chance d'avoir l'Université de Sherbrooke et d'avoir vraiment une... un
écosystème d'entrepreneurs, de jeunes ingénieurs qui développent.
Alors, je suis allée voir Oscar Robotique,
premier robot serveur entièrement québécois, fabriqué même avec des entreprises
à proximité, dans Saint-François. Je suis allée voir Kruger. Quand on dit qu'il
y a des gros projets et que ça ne fonctionne
pas, les investissements que Québec fait... C'est plus de 1 milliard de
dollars, juste dans Saint-François, chez Kruger, qui a été investi, et
on a conservé les emplois. Je vous parlerais de Caron et fils. Je vous
parlerais de Kooky, Kooky qui est une entreprise, justement, qui fait des
biscuits. D'ailleurs, tous mes collègues ont pu profiter de ses biscuits à leur
anniversaire l'an passé. Et je vous dirais que c'est une petite entreprise qui
a démarré en pleine pandémie mais qui a su se retrousser les manches, et
maintenant ils viennent d'ouvrir leur deuxième succursale.
Donc, vous voyez, M. le Président, je tiens à
rappeler que la prospérité de demain, bien, se construit dès aujourd'hui, puis,
pour qu'elle soit durable, bien, il faut qu'elle soit partagée. Donc, c'est
pourquoi notre gouvernement met en place des mesures concrètes qui permettront
à l'ensemble de nos régions de profiter de cette croissance.
On peut, par exemple, penser au soutien
financier accordé à l'organisme sans but lucratif Les Produits du Québec, qui
contribue directement à la mise en valeur du savoir-faire québécois. Et,
d'ailleurs, chez Oscar Robotique, ils étaient très fiers d'avoir cette étiquette
sur leurs robots, qui a plein de beaux projets avec... que ce soit St-Hubert,
Boston Pizza, puis même, ils ont eu un contrat avec les CHSLD. Donc, j'ai bien
hâte de voir cette petite entreprise encore prendre plus d'expansion.
M. le Président, en date du 30 juin 2025,
c'est plus de 118 000 produits qui ont obtenu les trois marques de
certification délivrées par Les Produits du Québec. En conséquence, nos
produits sont davantage attractifs pour les consommateurs, alors qu'une étude
révèle que les Québécois sont prêts à payer plus pour un produit qui détient
une pareille marque de certification, comparativement à un produit qui serait
l'équivalent mais qui aurait été produit dans un pays comme la Chine.
Les Québécois, bien, ils veulent encourager
l'achat local, et notre gouvernement facilite cette pratique qui permet de réduire les GES, d'augmenter notre PIB
puis de créer des emplois payants en région, parce que, oui, l'économie du
Québec se joue à Montréal, mais ça se joue aussi à Québec, mais ça se joue
aussi à Rimouski, au Saguenay, à Drummondville, à Rouyn-Noranda, partout
ailleurs, mais là je ne peux pas oublier, bien sûr, ma belle région de
l'Estrie, dont Sherbrooke puis la magnifique MRC de Coaticook, avec ses
12 municipalités. Oui, l'économie du Québec se joue partout. Donc, M. le Président, je le dis sans hésitation, notre
gouvernement est celui des entrepreneurs et celui des travailleurs, c'est celui
des familles et surtout celui de nos régions. Le discours inaugural, bien,
c'est une preuve éclatante, on l'a entendu.
Puis je suis
vraiment très fière, parce que, pour ma part, je me sens privilégiée d'avoir la
confiance de mon chef, de mon ministre, puis d'occuper cette fonction
d'adjointe parlementaire, ce qui va me permettre de contribuer directement
au développement économique du Québec. Donc,
avec mon expérience, avec ma proximité sur le terrain et avec la volonté
ferme de notre gouvernement de soutenir nos PME, je suis convaincue que nous
irons loin.
M. le Président, les défis sont grands, mais les
opportunités le sont encore davantage, et, avec un gouvernement à l'écoute et
résolument tourné vers l'action, j'ai la conviction que nous saurons
transformer ces opportunités en succès concrets pour nos entrepreneurs, pour
nos régions et pour l'ensemble du Québec. Je vous remercie.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Saint-François.
Ajournement
Alors, compte tenu de l'heure, nous allons
ajourner nos travaux au mardi 7 octobre, à 10 heures.
(Fin de la séance à 16 h 30)