(Treize heures quarante minutes)
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Bon mardi. Vous pouvez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Donc, nous débutons nos travaux aux affaires
courantes, à la rubrique de Déclarations de députés, et je cède la parole à Mme
la députée de Soulanges.
Souligner le travail de l'Organisme de soutien aux
proches aidants en oncologie du Québec
Mme Marilyne Picard
Mme Picard : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. À l'occasion de la Semaine nationale des personnes proches
aidantes, je souhaite rendre hommage à toutes celles et ceux qui, avec amour et
dévouement, accompagnent un proche malade, en perte d'autonomie ou en fin de
vie. Leur présence bienveillante et leur courage quotidien sont une source
d'inspiration pour nous tous.
Je tiens également à souligner le travail
exceptionnel de l'Organisme de soutien aux proches aidants en oncologie du Québec,
qui offre écoute, réconfort et accompagnement aux familles touchées par le
cancer. Je remercie particulièrement sa directrice générale, Mme Chantal
Tardif, présente ici dans nos tribunes, pour son leadership et son engagement
exemplaire auprès des proches aidants de partout au Québec. Qui aurait cru que
ton monde de licornes t'amène jusqu'ici.
Grâce à des personnes comme Chantal et à des
organismes comme l'OSPAOQ, notre société devient plus humaine et surtout plus
solidaire. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée.
Maintenant, nous poursuivons avec Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Saluer la campagne Fonds vers l'avenir : Pour la
santé des femmes
de la Fondation du Centre universitaire de santé McGill
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Merci.Je tiens à saluer la Fondation du Centre universitaire de santé McGill et
sa campagne novatrice, Fonds vers l'avenir : Pour la santé des
femmes. Cette initiative vise à transformer la santé des femmes par la science,
l'innovation et la compassion.
Peu de gens le savent, au Québec les maladies
cardiaques sont la première cause de décès chez les femmes, et pourtant les
recherches dédiées à leur santé ne représentent que 17 % des fonds totaux.
Pendant trop longtemps la santé des femmes a
été sous-financée et sous-étudiée. Les femmes sont encore diagnostiquées plus
tard que les hommes pour plus de 700 maladies et jusqu'à sept fois
plus susceptibles de mauvais diagnostic lors d'une crise cardiaque.
Investir dans la santé de la femme, c'est
investir dans la moitié de la population. Le Fonds vers l'avenir et la
fondation nous rappellent que l'équité, en santé, n'est pas un luxe mais une
responsabilité. Ensemble, soutenons celles et ceux qui oeuvrent pour bâtir un
système où chaque femme, chaque Québécoise peut espérer vivre en santé. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Je suis maintenant prête à céder la parole à M.
le député de Gaspé.
Rendre hommage à M. Pierre Fortin
M. Stéphane Sainte-Croix
M. Sainte-Croix : Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, nous
rendons hommage à Pierre Fortin, à l'occasion du 150e anniversaire
de sa présidence de l'Assemblée législative du Québec et de sa toute récente désignation
comme personnage historique.
Médecin généreux, premier magistrat du golfe du
Saint-Laurent et bâtisseur infatigable, il fut le protecteur des Gaspésiens et
un ardent promoteur du Québec maritime. Son engagement s'est traduit par la
défense des pêcheurs, la création de phares
et d'écoles de navigation et la réalisation d'infrastructures majeures, comme
le chemin de fer de la baie des
Chaleurs, qui ont rapproché la Gaspésie du reste du Québec. À une époque où
tout était à construire, il s'est imposé par son courage, sa vision et
sa profonde humanité.
Au
début de sa carrière politique, il fut élu lors de la première élection de la
circonscription de Gaspé, puis devint ministre et président de l'Assemblée
législative. Précurseur, il plaidait déjà pour une gestion durable des
ressources naturelles.
En le
reconnaissant aujourd'hui comme personnage historique, nous rappelons enfin que
le progrès régional repose sur l'audace et l'engagement. Merci, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Je vous demande de respecter votre temps de
parole, qui est d'une minute. M. le député de Rosemont, à vous la
parole.
Souligner le lancement de la Lanterne du Phare
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Merci, Mme la Présidente.
Il y a plusieurs centres de santé dans ma circonscription. Il y en a un qui
m'occupe beaucoup, c'est l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Il y en a un autre qui
m'émeut beaucoup, c'est Le Phare, Enfants et Familles, qui est un centre
de soins palliatifs pour enfants qui sont, malheureusement, condamnés.
Depuis 1999,
Le Phare, Enfants et Familles offre donc des services à toutes les familles du
Québec, au Québec en entier, pour des enfants qui sont, comme je le
disais, malheureusement, condamnés.
Comme il n'y a pas plus grandes tragédies dans
la vie que de perdre un enfant, il faut aussi assurer le deuil. C'est ce que
fait Le Phare depuis des années, et c'est ce que fera Le Phare avec encore plus
d'importance et avec plus d'ampleur à partir
des prochains mois grâce à un don de la Fondation Lise et Giuseppe Racanelli.
Le Phare va donc lancer la Lanterne du Phare, qui est un service
psychosocial d'accompagnement pour les familles endeuillées.
J'invite les Québécois et Québécoises à aller
voir les détails sur le site du Phare, Enfants et Familles. Puis profitez-en
donc pour faire un don, si le coeur et les moyens vous en disent. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée des
Plaines.
Rendre hommage à trois citoyens de Mirabel
Mme Lucie Lecours
Mme Lecours (Les Plaines) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, c'est avec une grande fierté que je rends
hommage aujourd'hui à Valérie Lagrange, Jean-Sébastien... voyons, pardon,
Renaud et Claude Grenier. Ce sont trois citoyens d'exception à qui j'ai eu le
plaisir de remettre la Médaille de la députée lors d'une soirée-bénéfice au
profit du Centre d'hébergement multiservice de Mirabel, où plus de
100 000 $ ont été amassés pour soutenir sa mission auprès des jeunes
en situation d'itinérance.
L'engagement
de ces trois personnes exceptionnelles, tant au sein du centre que dans
l'ensemble de la communauté mirabelloise, illustre parfaitement les
valeurs de solidarité et de compassion qui nous rassemblent et font du centre
un véritable moteur d'espoir dans notre
communauté. Je les remercie sincèrement pour leur contribution exemplaire à
notre collectivité. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Souligner le 50e anniversaire du Comité d'Action
Sociale Anglophone
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci, Mme la
Présidente. Je voudrais reconnaître la présence des membres de CASA dans nos
tribunes aujourd'hui.
Cette année
marque le 50e anniversaire du Committee for Anglophone Social Action,
mieux connu sous le nom de CASA.
Since 1975, CASA has been
working with the English-speaking community of the Gaspé coast to strengthen and support its vitality. Through community mobilization,
information sharing and the organization of local initiatives, CASA promotes
community building and fosters a strong, connected, and resilient
English-speaking population across the region.
CASA travaille avec des
partenaires et des intervenants à tous les niveaux de la communauté et du
gouvernement afin de soutenir les anglophones et de veiller à ce que leurs
besoins et leurs opinions soient représentés. Sa
vision est que la communauté d'expression anglaise de la région de Gaspé
continue à prendre de plus en plus sa place et à contribuer pleinement à
la communauté gaspésienne dynamique et à la société québécoise dans son
ensemble.
Thank you for all of those who
have come before you in the last 50 years and all those that will come again. Thank
you for everything you've done.
Félicitations pour un demi-siècle de dévouement
et de réussites! Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée. Maintenant,
je cède la parole à M. le député d'Abitibi-Est.
Rendre
hommage à la famille St-Pierre
M. Pierre Dufour
M. Dufour :
Mme la Présidente, il y a de ces familles qui marquent l'histoire avec
beaucoup d'humilité pour servir la population. Je désire aujourd'hui souligner
l'impact et l'importance de la famille St-Pierre.
Après près de
50 ans à desservir les municipalités de Val-d'Or, Senneterre, Belcourt et
Senneterre paroisse, la famille vient de passer les rênes de leurs deux
entreprises à la compagnie Dessercom.
Véritable vocation,
tout a commencé au début des années 70 avec les frères Denis et Gaétan et
leurs sept fils. Au fil du temps, ils ont eu
à intervenir sur plusieurs scènes tragiques, qui a aussi permis de sauver des
vies grâce aux soins et à la rapidité
d'intervention de ces paramédics, qui devaient même intervenir jusque dans la
réserve faunique La Vérendrye.
Pour l'histoire, je
me permets de souligner plus spécifiquement la part de Jacques, qui, au fil du
temps, fut un acteur de premier plan dans
les relations humaines et la cohésion au sein d'Ambulances Val-d'Or,
et de Serge, qui a tenu à bout de bras Ambulances Sennetterre malgré les
enjeux et la précarité du système dans les dernières années.
À
vous tous, Denis, Guy, Luc, Gaétan, Marc, Joël, Donald, Yvon, Jacques, René et
Serge, la population vous dit merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Je cède maintenant la parole à Mme la députée d'Argenteuil.
Souligner la mobilisation de
citoyens, d'organismes et de
municipalités pour la protection de la rivière du Nord
Mme Agnès Grondin
Mme Grondin :
Il fut un temps, Mme la Présidente, où l'on pouvait se baigner dans la
rivière du Nord, mon père m'en parlait souvent avec fierté. Mais, au fil des
ans, la pollution a terni ce joyau des Laurentides.
Aujourd'hui,
toutefois, le vent tourne, et, grâce à la mobilisation des organismes Fondation
Rivières et l'OBV de la rivière du Nord, des
municipalités, des entreprises, des citoyens unissent leurs efforts et se
donnent le défi de rendre une eau propre à la Nord.
Je salue donc le
leadership des 28 municipalités des Laurentides qui se sont engagées à
poser des gestes concrets en ce sens. Je suis convaincue, Mme la Présidente,
que c'est ensemble, par nos gestes, nos choix et notre solidarité, que nous pourrons y arriver. Mon souhait est simple et
profondément personnel : que mes futurs petits-enfants puissent un
jour s'y baigner à nouveau, comme le faisait leur arrière-grand-père.
• (13 h 50) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, je suis prête à céder la parole à Mme la députée
de Bonaventure.
Souligner le 40e anniversaire
du Théâtre À tour de rôle
Mme Catherine Blouin
Mme Blouin :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je tiens, aujourd'hui, à souligner un
moment tout spécial pour un organisme de chez nous, les Productions À tour de
rôle, que l'on connaît mieux sous le nom de Théâtre À tour de rôle, qui
célébrait son 40e anniversaire tout récemment.
Portés
par un groupe passionné des arts de la scène, c'est en septembre 1985 que les
Productions À tour de rôle voient le jour à Carleton-sur-Mer, dans le feu
théâtre La Moluque. Au fil des années, cet organisme à but non lucratif a su se
démarquer en offrant des productions théâtrales de haute qualité en Gaspésie.
Et, depuis sa création, les directeurs et les membres du conseil
d'administration ont fait des choix audacieux, que ce soit en diffusant
exclusivement des créations de dramaturges
québécois ou en offrant de la médiation culturelle, des résidences de création
ou de la formation, dans le but toujours de proposer la meilleure offre
culturelle aux gens de la Baie-des-Chaleurs ainsi qu'aux visiteurs.
Toutes mes
félicitations pour ces 40 ans d'histoire. Merci de célébrer la culture de
chez nous. Et bon succès! Merci beaucoup.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons avec l'intervention de M.
le député de Chapleau.
Souligner le 25e anniversaire
de l'Association des bénévoles
des hôpitaux, secteurs Gatineau et Hull
M. Mathieu Lévesque
M. Lévesque (Chapleau) : Merci,
Mme la Présidente. Aujourd'hui, j'aimerais souligner, en mon nom et au nom de
ma collègue la députée de Hull, le 25e anniversaire de l'Association des
bénévoles des hôpitaux, secteurs Gatineau et Hull, un organisme qui
incarne la bienveillance, la solidarité et l'engagement communautaire depuis
l'an 2000.
Cette association regroupe
des femmes et des hommes qui ont fait le choix de servir les patients au coeur
de l'hôpital. Par leur présence, leur
écoute, leurs gestes simples mais essentiels, ces bénévoles humanisent le
séjour des usagers, soutiennent les familles et le personnel
hospitalier.
L'an dernier,
c'est plus de 10 000 heures qui ont été données par des bénévoles,
autant au service d'accueil qu'en artisanat, pour offrir des cadeaux aux patients
et pour adoucir les moments en néonatalité, sans oublier l'accompagnement
en soins palliatifs, les visites d'amitié, la musique en salle d'attente et
tant d'autres gestes qui touchent les patients. Leur présence fait la
différence et offre réconfort et chaleur humaine.
À la
présidente, Lyne Leduc, ainsi qu'à toutes celles et ceux qui ont présidé et
bâti cette organisation, à tous les bénévoles et à tant d'autres, je dis
merci et bon 25e anniversaire.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Mme la
députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata, à vous la parole.
Souligner le 50e anniversaire du Musée du
Bas-Saint-Laurent
Mme Amélie Dionne
Mme Dionne : Merci,
Mme la Présidente. Je suis heureuse d'accueillir dans nos tribunes, aujourd'hui,
Mélanie Girard, Marie-Claude
Joly, Yolaine Beaulieu et Michel Asselin, du Musée du Bas-Saint-Laurent, pour
souligner les 50 ans de cette institution muséale de chez nous, à
Rivière-du-Loup.
Depuis ses
débuts, le musée a su évoluer et s'imposer comme un acteur incontournable pour
le rayonnement et la mise en valeur de notre art, notre culture, notre
identité et notre patrimoine en proposant des expositions ainsi que des
activités communautaires et éducatives. Je garde d'ailleurs de beaux souvenirs
de mes sorties scolaires au musée. Ce lieu
ouvert à tous favorise les découvertes et les apprentissages par des
expositions, des activités interactives et collections accessibles tant
à l'intérieur qu'à l'extérieur de ses murs.
Depuis 1975,
le musée fait rayonner nos artistes, et c'est grâce à des gens passionnés et
dévoués qui se sont succédé. Bon 50e à toute l'équipe, et merci de faire vivre
et de faire briller notre belle institution. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée. Cela met
fin à la rubrique de déclarations de députés.
Et je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 13 h 54)
(Reprise à 14 h 04)
La
Présidente : Bonjour,
tout le monde. Mesdames messieurs, vous êtes nombreuses et nombreux. Sachez que
le parlement du Québec, c'est chez vous. Bienvenue.
Et, messieurs dames les députés, tout le monde,
nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie beaucoup. Veuillez vous
asseoir.
Présence de Mme Agnès
Maltais, ex-parlementaire de l'Assemblée nationale
Alors, aujourd'hui, j'ai le plaisir de souligner
la présence, dans les tribunes, de Mme Agnès Maltais, ancienne députée de
Taschereau.
Présence de Mme Manon Blanchet,
ex-parlementaire de l'Assemblée nationale
Et j'ai également le plaisir de souligner la
présence de Mme Manon Blanchet, ancienne députée de Crémazie.
Dépôt de la lettre du député
de Taillon, M. Lionel Carmant, informant
de sa décision de siéger à titre de député indépendant
Avant de
poursuivre les affaires courantes, je dépose une lettre que j'ai reçue de M. Lionel Carmant, député de Taillon, dans laquelle il
m'informe de sa décision de siéger à titre de député indépendant depuis le
30 octobre 2025.Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents, M. le leader
du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme la
Présidente, je dépose la réponse à la pétition déposée le 2 octobre par le
député de Matane-Matapédia, les réponses aux pétitions déposées le
7 octobre par le député des Îles-de-la-Madeleine et la
députée de Vaudreuil, les
réponses aux questions inscrites au feuilleton le 30 septembre par le
député d'Hochelaga-Maisonneuve et par le député de LaFontaine et les réponses aux
questions inscrites au feuilleton le 2 octobre par la députée de Bourassa-Sauvé.
Merci.
La Présidente :
Ces documents sont déposés.
Pour ma part, j'ai
reçu préavis d'une motion qui sera inscrite dans le feuilleton de demain aux
affaires inscrites par les députés de l'opposition. Conformément à
l'article 97.1 du règlement, je dépose copie du texte de ce préavis.
Enfin, je dépose le
nouveau diagramme de l'Assemblée en date d'aujourd'hui.
Dépôt
de rapports de commissions
À
la rubrique Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission de la culture et de l'éducation et député de LaFontaine.
Consultations
particulières sur le projet de loi n° 109
M. Tanguay :
Oui. Alors, madame, tant attendu, je dépose le rapport de la Commission de la
culture et de l'éducation qui, les 28, 29 et 30 octobre 2025, a tenu des
auditions publiques dans le cadre de consultations particulières sur le projet de loi n° 109,
Loi affirmant la souveraineté
culturelle du Québec et édictant la Loi sur la découvrabilité des
contenus culturels francophones dans l'environnement numérique. Merci.
La
Présidente : Et ce
rapport est déposé. Mme la présidente de la Commission des relations avec les citoyens et députée des Plaines.
Consultation
générale sur le cahier de consultation
intitulé La planification de l'immigration
au Québec pour la période 2026‑2029
Mme Lecours
(Les Plaines) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je dépose le rapport de la Commission
des relations avec les citoyens qui, les
1er, 2, 7, 8, 9, 21, 22, 23, 28, 29 et 30 octobre 2025, a tenu des
auditions publiques dans le cadre de
la consultation générale sur le cahier de consultation intitulé La
planification de l'immigration au Québec pour la période 2026‑2029. La commission est également... s'est également
réunie en séance de travail le 30 octobre 2025 relativement à ce
mandat. Et ce rapport contient 15 recommandations.
La Présidente :
Et ce rapport est déposé.
Il n'y a pas de dépôt
de pétitions.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Questions
et réponses orales
Alors, nous en sommes
rendus à la période de questions et de réponses orales, et je cède la parole,
en question principale, à la cheffe de l'opposition officielle.
Impact de la Loi visant
principalement à instaurer la responsabilité
collective quant à l'amélioration de l'accès aux services médicaux
et à assurer la continuité de la prestation de ces services
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Le gouvernement, après avoir imposé une loi
spéciale sous bâillon, a vraiment mis le feu
aux poudres, où est-ce que présentement on assiste à l'exode de plusieurs
médecins. En ce moment, il y en a
plus de 200 qui ont fait des demandes pour quitter le Québec, pour aller
pratiquer soit en Ontario soit au Nouveau-Brunswick.
Alors,
pour calmer le jeu, le premier ministre dépêche son ministre de la Santé ainsi
que la présidente du Conseil du trésor, tantôt, en mêlée de presse, une mêlée de presse chaotique, une mêlée de
presse qu'ils avaient très hâte d'aller en anglais pour pouvoir virer
les talons et retourner dans leurs bureaux, puisqu'ils n'avaient pas de
réponse.
Véronique
Prince, de Radio-Canada, posait pourtant une question assez simple :
Devant votre geste de soi-disant bonne foi, quel article du projet de
loi allez-vous suspendre? Aucune réponse.
Alors,
je demande au premier ministre de nous dire et de nous éclairer tous, ceux
qui ont soi-disant la science infuse. Dites-nous quel article allez-vous
suspendre dans le projet de loi spécial.
• (14 h 10) •
La
Présidente : Et je
vous rappelle, Mme la cheffe de l'opposition, que vous posez vos questions à la
présidente. Ne vous interpelez pas directement, je ne veux pas vous le répéter
une autre fois. La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente, les quatre partis qui
sont représentés en Chambre, ici, incluant le Parti libéral, sont d'accord
pour changer le mode de rémunération des médecins. Donc, évidemment, il n'est
pas question de reculer sur le mode de rémunération des médecins.
Par contre, on a tendu la main tantôt aux deux
fédérations de médecins de venir discuter des modalités. Entre autres, Mme la
Présidente, il y a certaines primes qui sont en place. Des fédérations veulent
s'assurer qu'elles seront toujours en place.
Le ministre de la Santé et la présidente du Conseil du trésor ont, entre
autres, pour montrer leur bonne foi, confirmé que la prime pour les frais de
cabinet et la prime pour le premier rendez-vous seront toujours en place.
Donc,
Mme la Présidente, ce qu'on demande, c'est aux deux fédérations de venir
discuter avec nous des primes, de ce qu'on
appelle les lettres d'entente, qui sont signées en cours de convention
collective. Donc, Mme la Présidente, on est ouverts, on tend la main aux
deux fédérations. Mais je suis, entre autres, le programme du Parti libéral,
il n'est pas question de reculer sur le changement de mode de rémunération des
médecins.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : ...aucun article.
Donc, c'est une mêlée de presse où est-ce que personne n'a rien compris.
Je vais citer
la présidente du Conseil du trésor : «Il y a beaucoup de choses à
discuter, beaucoup de nuances à faire suite à l'adoption de cette loi.
Donnons-nous le temps de comprendre les nuances, de bien les expliquer et
d'arriver à un terrain d'entente.» La
présidente du Conseil du trésor demande de comprendre son propre projet de loi
qu'elle a voté pour avec son gouvernement.
Qu'est-ce qui se passe au gouvernement?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la
Présidente, quand on parle du mode de rémunération des médecins, c'est
complexe. Prenons un exemple pour que tout
le monde comprenne. Actuellement, les médecins de famille sont payés à
100 % à l'acte. Donc, plus ils
font d'actes, plus ils sont payés. Or, dans d'autres provinces, entre autres en
Ontario, en Colombie-Britannique, dans d'autres pays, on a mis en place une partie
de la rémunération qu'on appelle à la capitation, donc c'est en échange d'une prise en charge des patients. Donc, dans le projet de loi n° 2, il est prévu qu'à l'avenir 50 % de la
rémunération des médecins de famille serait à la capitation.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Et ce point presse
ne s'arrête pas là. La présidente du Conseil du trésor : «On veut se
parler, on ne s'est pas donné la chance de
se parler.» Bien oui, allons-y à coups de lois spéciales, on bâillonne les
gens, des amendes si vous osez critiquer.
Honnêtement,
là, je ne sais pas si vous le savez, Mme la Présidente, mais c'est rendu que
Rémi Nadeau remplace Louise Deschâtelets au courrier du coeur pour
recevoir les doléances des élus caquistes.
Qu'est-ce qui se passe dans votre gouvernement?
La Présidente : Vous vous
adressez à la présidente. C'est la deuxième fois que je vous le dis, Mme la
cheffe. La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, j'avoue
que... parfois difficile à suivre. Rémi Nadeau, je sais que ça fait quelques
semaines qu'il était sur le dos du chef du PQ, mais là il est revenu à parler
d'un autre dossier.
Maintenant, j'aurais le goût de savoir de la
part du chef de l'opposition officielle : Est-ce qu'elle trouve ça normal que 1,5 million de Québécois n'aient
pas accès à un médecin de famille et que ceux qui ont accès à un médecin de
famille n'y aient pas accès dans un GMF le soir et la fin de semaine?
Trouve-t-elle ça normal?
La Présidente : Troisième
complémentaire.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Mme la Présidente,
bien non, mais c'est son bilan, ce n'est pas le nôtre. Donc, non, je ne trouve
pas normal son bilan, puis je lui demande d'arrêter l'hémorragie qu'il est en
train de causer avec l'exode des médecins. Mais, Mme la
Présidente, imaginez, son propre caucus ne comprend pas la loi spéciale. Son
propre caucus n'est pas capable de l'expliquer.
Et,
lui-même, je répète encore ma question. Si on convoque les journalistes à un
point de presse, encore faut-il arriver avec quelque chose à dire. Quel
est l'article que le gouvernement veut suspendre?
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Bien, j'essaie d'expliquer un bout, peut-être, le plus facile, à la cheffe de
l'opposition officielle. Quand un médecin de famille est payé à l'acte, des
actes, là, il y en a à peu près de façon infinie, des actes qu'on peut faire. Il y en a des plus urgents, il y en a des
moins urgents. Il y en a qu'on peut déléguer à des infirmières. Il y en a qu'on
peut faire au téléphone. Ce qu'on dit, Mme la Présidente, c'est qu'il
serait temps, au Québec, qu'une partie de la rémunération soit payée par la
prise en charge de patients. Ça veut dire : plus on prend en charge de
patients en GMF, plus on est payé. On pense
que, oui, ça pourrait augmenter le nombre de Québécois qui ont accès à des
services de première ligne.
La Présidente :
En question principale, je reconnais maintenant le député de LaFontaine.
Suspension de
l'application de la Loi visant principalement à instaurer la
responsabilité collective quant à l'amélioration de l'accès aux services
médicaux et à assurer la continuité de la prestation de ces services
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay :
Mme la Présidente, sur leur projet de loi n° 2, le mauvais projet de loi
n° 2, imposé par bâillon, il y a eu, samedi matin, partout au Québec, des
milliers de manifestations dans toutes les régions du Québec. Ici, devant l'Assemblée
nationale, samedi, il y avait, entre autres, la Dre Kim Lévesque, mère de deux
enfants, qui dénonçait, et je la cite, «le
dénigrement constant des médecins». En Estrie, 200 manifestants.
Marie-Pier Villemure, médecin, je la cite : «On est là pour
défendre la qualité des soins, l'accès aux soins, défendre tout ce qui nous
motive à être des médecins, aujourd'hui. C'est notre colère, notre frustration.
On se sent trahis.»
Face à tout cela,
face à ce mauvais projet de loi, le Collège des médecins est sorti publiquement
vendredi pour les patients, pour les médecins et demande au gouvernement de
mettre sur pause, suspendre immédiatement le projet de loi n° 2. Rappelez-vous,
en mai 2023, dans le PL n° 15, le ministre disait... soulignait la
participation importante du collège pour
rassembler tout le monde, qu'ils trouvent des solutions. Pourquoi il utilise le
Collège des médecins juste quand ça fait son affaire?
Va-t-il suspendre?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Très bien, Mme la Présidente. Alors, une des choses qui est importante,
quand on a un projet de loi comme celui-là,
avec des enjeux aussi complexes, tout le monde reconnaît, le premier ministre
l'a bien dit, là, les ententes qui
ont été signées, les dernières années, c'est des annexes, c'est des documents
d'une complexité, des documents qui sont rédigés par des avocats, c'est
d'une complexité, et c'est ça qu'on veut simplifier.
Je donne un exemple,
un exemple. Il y a en ce moment, pour faire référence à ce que disait le
premier ministre, 5 000... plus de
5 000 actes, dans la loi de la RAMQ, pour les médecins de famille. On
fait passer ça à neuf actes pour être capables de simplifier et éliminer
la paperasse. Alors, c'est des choses qui sont complexes à expliquer.
Nous avons organisé,
depuis la loi, on a annoncé ça la semaine dernière... ce soir, il y aura un
webinaire pour la Fédération des médecins
spécialistes, et demain soir il y aura un webinaire pour la fédération des
médecins... pour les omnis, les
médecins de famille, pour bien expliquer, on prendra le temps, les gens, les
médecins vont pouvoir poser des questions. Et il y aura d'autres
webinaires par la suite, au cours des prochains jours, pour être capable de
bien expliquer, Mme la Présidente, le projet de loi.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay :
Mme la Présidente, le ministre, lui, il va-tu être au webinaire pour
comprendre le projet de loi? Parce que,
durant le cinq heures du bâillon, 80 % des interventions, c'était
l'avocat puis le sous-ministre qui répondaient.
Il
dit que c'est complexe. Pourquoi nous l'avoir enfoncé dans la gorge à tout le
monde? On n'a pas compris? Bien, c'est normal. Mais que lui n'ait pas
compris, Mme la Présidente... Je l'invite à aller au webinaire.
Puis je l'invite à se rappeler de la
motion qui a été adoptée unanimement le 23 octobre dernier : Que
l'Assemblée nationale rappelle que le rôle d'un ordre professionnel est
de protéger le public et qu'enfin elle réitère sa confiance au Collège des
médecins. La...
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Mme la Présidente, je ne ferai pas de commentaire sur ma compréhension du
projet de loi, parce que, je pense, les gens
qui me connaissent savent qu'on a fait toute la préparation avec beaucoup de
rigueur. On a consulté les gens, on a fait le projet de loi n° 106.
Je rappelle aux gens qui nous écoutent aujourd'hui que le projet de loi n° 2
qui a été adopté la semaine dernière, c'est essentiellement le projet 106
qu'on a amélioré. Rappelez-vous, durant les discussions, Mme la Présidente,
durant les discussions qui ont pris part durant l'été, nous avons fait quatre
propositions, quatre propositions aux fédérations pour améliorer, justement, la
première présentation qui avait été faite dans 106. Alors, quand on a déposé le projet de loi n° 2, on a intégré ces
améliorations-là, Mme la Présidente. Merci beaucoup.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente, il dit : On a déjà consulté. Le 106,
il n'y a personne qui était d'accord avec le 106. Il nous ressort, pouf!
le projet de loi n° 2, il a ajouté 75 articles, 130 à 204, Mme la
Présidente, de répression, des surveillants,
des enquêteurs, des inspecteurs. M. et Mme Tout-le-monde qui attendent leurs
interventions chirurgicales, ils n'ont pas besoin que le ministre nomme des
surveillants, des enquêteurs puis des inspecteurs. Puis il rit puis il trouve
ça drôle, Mme la Présidente. Bien, c'est ça, son fiasco.
Là,
le Collège des médecins, il est là pour protéger le patient. Il lui dit de
suspendre sa loi, la seule chose qu'il doit faire. Va-t-il avoir le
courage?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
...Mme la Présidente, qu'après entendre cette question-là j'ai souri,
même... même juste souri, je veux juste
clarifier les choses, ce n'est pas vraiment drôle, ce que le député de
LaFontaine dit ce matin. Puis je vais rester très calme, très zen,
contrairement à ce qu'il essaie de faire.
Mme la Présidente,
Mme la Présidente, j'ai beaucoup de respect pour le conseil... le conseil des
médecins et... le Collège des médecins,
pardon, mais ce que j'aimerais dire, Mme la Présidente, c'est qu'en ce moment
ce qu'on veut faire, comme on a toujours dit, on a une vision très
claire, c'est la prise en charge totale de tous les Québécois, de tous les Québécois qui sont, justement, en attente pour un
rendez-vous, en attente pour une chirurgie, en attente pour une consultation
avec les spécialistes. C'est ce que nous avons mis dans le projet de loi et
c'est ce que nous...
• (14 h 20) •
La Présidente :
En question principale, je reconnais maintenant le député de Pontiac.
Impact de la Loi visant
principalement à instaurer la responsabilité
collective quant à l'amélioration de l'accès aux services médicaux
et à assurer la continuité de la prestation de ces services
M. André
Fortin
M. Fortin :
Oui. Parlant de quelque chose qui n'est vraiment pas drôle, voici ce qui est en
train de se passer en Outaouais. Vendredi
matin, c'est le chef du service de chirurgie qui a démissionné. Dimanche matin,
c'était le chef de service en anesthésiologie qui a démissionné. Dimanche
en après-midi, c'est le chef de service en obstétrique qui a démissionné. Puis,
ce matin, c'est la cheffe de service en oncologie qui démissionne. Tous en
réponse directe au projet de loi de la CAQ.
Ça,
c'est sans compter les médecins qui ont annoncé leur retraite, sans compter les
médecins qui ont accepté des postes en Ontario puis sans compter les
chirurgiens qui devaient venir dans notre région, en Outaouais, mais,
finalement, ils ont décidé de rester chez eux, en France, au Manitoba et
ailleurs.
Le réseau de
l'Outaouais, là, il est déjà incroyablement fragile. Est-ce que le ministre, il
se rend compte de ce qu'il est en train de
faire aux patients de la région, de ce qu'il est en train de faire au niveau de
la détresse des patients dans la région?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian
Dubé
M. Dubé : ...continuer à
donner... Merci, Mme la Présidente. Puis on va continuer à donner les
explications. Contrairement à ce qu'essaie
de faire le député, ici, de Pontiac, moi, je suis là pour rassurer la
population, pour qu'elle ait les faits exacts, Mme la Présidente, pour
qu'elle ait... la population ait les faits exacts.
Il faut faire une différence importante, surtout
dans le climat actuel, entre une demande d'accès au collège des médecins de
l'Ontario et une démission. Moi, ce que j'entends, j'ai parlé à bien des gens,
il y a des demandes qui se font d'avoir ce
qu'on va appeler une... une autorisation de pouvoir appliquer, on n'est pas du
tout rendus à la démission. Les gens... Les gens...
Des voix : ...
M. Dubé : Mme la Présidente, je peux continuer, oui? Parce
que c'est important, là, il y a une grande, grande différence.
Deuxièmement, Mme la Présidente, les personnes
qu'il cite, ce n'est pas des personnes qui sont... qui sont, par exemple, dans une chirurgie, ce n'est pas des
chirurgies qui vont être coupées, ce sont des postes administratifs qui sont opérés par des médecins, Mme la Présidente. Alors,
je veux juste qu'on comprenne bien, ce sont des chefs de département,
des gens qui sont payés pour un poste administratif en plus d'être chirurgiens.
Alors, Mme la
Présidente, je veux juste être certain qu'on ne fait pas peur à la population,
pour être capable d'avoir les bonnes informations.
Des voix : ...
La
Présidente : Il y a trop de bruit. Je veux entendre la
question, tout comme je voulais entendre la réponse. Première complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin : Ça, ce n'est pas rassurer la population, c'est minimiser la
situation. Le Dr Hennessey, le chef de l'anesthésiologie, là, il a
démissionné. Il ne travaillera plus ni comme chef de service ni comme médecin.
Il ne veut plus rien savoir. Puis la seule
raison qu'il n'y a pas plus de départs annoncés, en ce moment, en Outaouais,
c'est parce que l'Hôpital Montfort est en train de passer à travers
l'immense pile de CV qui a atterri sur leur bureau la semaine passée.
Le ministre peut bien nous dire que c'est
marginal, là, mais, à chaque fois qu'il y a un médecin qui quitte la région, c'est 1 000 patients qui se
retrouvent sans accès. C'est ça, son bilan, en ce moment. C'est le chaos
complet dans le système...
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Alors, Mme la Présidente, ce que je veux juste
être clair, c'est que nous, on a un mandat très, très clair, c'est de
bien expliquer la loi. En ce moment, il y a beaucoup d'information qui n'est
pas exacte...
Des voix : ...
La Présidente : ...
M. Dubé : Merci, Mme la
Présidente. Il y a beaucoup d'information qui a été véhiculée aux médecins. Et,
j'ai toujours dit, et je vais le redire encore dans les prochains jours, si la
décision d'un médecin, c'est d'aller ailleurs, qu'il la prenne de façon
informée. Et c'est pour ça qu'on fait les webinaires en ce moment. Il y a
énormément de préparation qui a été faite
dans les derniers jours pour être capable d'avoir des explications claires dans
un projet de loi qui est complexe, avec une rémunération qui est
complexe. J'ai invité les médecins et je vais le faire encore ce soir...
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin : C'est quand même ironique, Mme la Présidente, la
réponse au projet de loi n° 2, c'est la même pour les médecins que
pour les députés de la CAQ : il y en a qui pensent partir, il y en a qui
pensent rester, puis il y en a qui ne savent
pas s'ils vont partir ou s'ils vont rester. La différence, c'est que le seul
qui a besoin des députés de la CAQ, c'est le premier ministre. Mais on
est 9 millions à avoir besoin des médecins, au Québec.
Est-ce qu'il se rend compte du tort qu'il est en
train de causer?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Mme la Présidente, je pense
que c'est exactement pour ça que... les travaux que l'on fait en ce moment
pour bien expliquer le projet de loi.
Mme la Présidente,
durant tout l'été, tout l'été, les deux fédérations ont refusé de parler du
projet de loi n° 106. Je veux être très
clair, là, toutes les discussions qu'on a en ce moment, exemple, les deux
portes ouvertes qu'on a lancées aujourd'hui,
qu'on a mis sur la table les aménagements, c'est des choses qui auraient dû
être discutées durant l'été, c'est des choses qui auraient dû être
discutées et qui n'ont pas été faites. Ce n'est pas pour rien qu'on a dû faire
une loi spéciale, Mme la Présidente. Alors, que le député de Pontiac aime ça ou
pas, c'est ça, la réalité.
Maintenant, il faut
être capable de bien expliquer ce que les fédérations...
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la cheffe
du deuxième groupe d'opposition.
Plan de lutte contre
l'itinérance
Mme Ruba
Ghazal
Mme Ghazal :
Merci, Mme la Présidente. C'étaient les élections municipales, dimanche
dernier. Si vous vous rappelez, en 2021, on
a senti un vent de fraîcheur, une nouvelle génération qui avait été élue,
ambitieuse, qui avait à coeur les intérêts de ses citoyens et
citoyennes. Plusieurs de ces maires et mairesses ont été réélus en prônant la
collaboration et non la confrontation.
Si
le premier ministre a suivi les élections, il a vu que, partout, une des
priorités qui ressortait beaucoup, c'était la crise de l'itinérance, un sujet, d'ailleurs, qui était totalement absent
de son discours d'ouverture. La crise de l'itinérance, pourtant, ce
n'est pas juste à Montréal ou à Québec, c'est partout au Québec, à Gatineau, à
Longueuil, à Laval, à Lévis, à Chicoutimi,
même à Val-d'Or, ville de la région dont le premier ministre est
responsable, je lui rappelle. Et ce sont les villes qui sont aux
premières loges de la crise de l'itinérance, c'est les élus municipaux qui
doivent agir, mais, malheureusement, ils ont
peu de moyens pour le faire. Les refuges sont pleins. Il commence à faire de
plus en plus froid. Il manque de lits, il manque de places. Il y a
urgence d'agir.
Ma question au
premier ministre est très simple : Est-ce qu'il accepte, lui aussi, de
travailler en collaboration avec les élus municipaux pour les aider à mettre en
place rapidement des mesures d'urgence pour faire face à la crise de
l'itinérance?
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui, Mme la Présidente, j'ai eu une bonne conversation, hier, avec le maire de
Québec puis avec la nouvelle mairesse de Montréal, et, avec la nouvelle
mairesse de Montréal, on a effectivement parlé des itinérants qui sont dans des
tentes, et puis évidemment c'est inquiétant à l'approche du froid qui s'en
vient, de la saison d'hiver.
Mme la Présidente, le
problème, à la base, vient d'un manque de logement abordable. On est tous
d'accord avec ça. Et il faut quand même
regarder ce qu'on a fait. On a fait des miracles, au cours des dernières années,
on a construit plus de logements à
Montréal qu'à Toronto, ce n'est quand même pas rien, là, parce que je rappelle
à la cheffe de Québec solidaire que Toronto, c'est un peu plus... que
Montréal, c'est un peu plus petit que Toronto.
Donc, Mme la
Présidente, il y a une explosion des besoins en santé mentale. Donc, on a eu...
on a été capables d'augmenter de 50 % les services qu'on donne, mais ce
n'est pas suffisant. Il y a encore trop de problèmes de santé mentale, il y a
encore trop de manque de logement, qui amène des problèmes d'itinérance.
Donc,
Mme la Présidente, on fait tout ce qu'il est humainement possible de faire dans
le délai qu'on a, Mme la Présidente, mais il y a eu une explosion des
besoins au cours des dernières années, et on a de la difficulté, tous les
gouvernements, à suivre les besoins.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Ruba
Ghazal
Mme Ghazal : Le premier ministre pense qu'il fait des miracles. Ce n'est pas pour ça
que je vais l'appeler saint premier ministre, permettez-moi, Mme la
Présidente. Oui, il y a eu une explosion...
Des voix :
...
La Présidente :
Oui, M. le leader du gouvernement, allez-y, je vous écoute pour votre rappel au
règlement.
M. Jolin-Barrette : Mme la Présidente, ici on
s'appelle par nos titres, la députée du deuxième groupe d'opposition le
sait très bien.
La Présidente : Voilà.
Vous avez raison. Merci beaucoup, M. le leader du gouvernement. Je vous demande
de retirer ce propos et d'appeler le
premier ministre par son titre, tout simplement. Poursuivez. Vous retirez et
vous l'appelez par son titre?
Mme Ghazal :
Je le retire, Mme la Présidente.
Il y a eu une
explosion du nombre de personnes itinérantes, 10 000 itinérants, ça,
c'est une augmentation de 44 % en cinq
ans, 108 morts. C'est ça, le bilan du premier ministre. Il ne peut pas
dire : Ce n'est pas de ma faute, j'ai fait ce que je peux. Il y a une urgence. Les campements explosent, débordent,
les refuges, il n'y a pas de place, il n'y a pas de lit.
Est-ce qu'il peut
regarder les élus municipaux puis leur dire qu'il en a fait assez?
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Mme la Présidente,
d'abord, faut-il le rappeler, il y a eu une augmentation de
200 000 personnes au cours des deux dernières années.
200 000, faites un petit calcul, le nombre de logements que ça nécessite.
Et, Mme la
Présidente, je ne sais pas qui propose des miracles ici, dans cette Chambre. On
avait un ancien chef de Québec solidaire qui proposait des déjeuners gratuits
pour tous les élèves. Maintenant, on a une nouvelle cheffe qui propose contraception gratuite pour tout le monde.
Là, elle propose quoi, là? C'est facile, quand on est dans l'opposition,
de promettre des miracles, mais avec quel argent? L'argent va... Est-ce que
l'argent va tomber du ciel?
• (14 h 30) •
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Ruba
Ghazal
Mme Ghazal : Mme la Présidente, qu'est-ce que je propose? Je propose qu'il n'y ait
plus personne, aucun être humain qui ne dorme dans la rue, au Québec. Je
propose qu'il n'y ait plus de morts. Je propose que les élus municipaux et les organismes en itinérance soient écoutés par le
premier ministre. Mon collègue a fait le tour, le tour des villes, il a
rencontré des maires et mairesses, ils lui parlent de l'explosion de la crise
de l'itinérance. C'est une crise humanitaire. C'est urgent. Il va faire
moins 15, là, bientôt.
Qu'est-ce que le premier
ministre va faire? Pourquoi il ne sent pas l'urgence comme je la sens?
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui, bien, Mme la Présidente, je vais vous donner juste un chiffre, je
sais que ça n'impressionnera pas la
cheffe du deuxième groupe d'opposition. Combien on a investi dans le logement
depuis qu'on est ici, au gouvernement? 6,9 milliards.
6,9 milliards. L'argent ne pousse pas dans les arbres, il n'y a
pas de miracle, Mme la Présidente. Ça prend du monde aussi pour construire des logements. On en fait plus que tous les
premiers ministres en font dans les autres provinces. Donc, j'aimerais
avoir des propositions constructives, parce qu'il faut les construire, ces
logements.
La Présidente :
En question principale, je reconnais maintenant le député de Rosemont.
Négociation des conditions de
travail des médecins
M. Vincent
Marissal
M. Marissal :
Merci, Mme la Présidente. Primum non nocere. Ça, ça veut dire, en latin,
«d'abord ne pas nuire». C'est la première
chose qu'on apprend aux jeunes médecins et ça veut dire qu'il ne faut pas
appliquer des remèdes qui sont pires que la maladie.
Appliquer
des remèdes qui sont pires que la maladie, c'est précisément ce que fait ce
ministre de la Santé depuis des
années, et en particulier depuis des semaines. On voit aujourd'hui qu'il essaie
de remettre la pâte à dents dans le tube, mais il y en a partout sur le
comptoir, puis ça ne rentrera pas tout.
Est-ce que le
ministre reconnaît qu'il est devenu le principal obstacle à un retour aux
négociations? Est-ce qu'il reconnaît qu'il
est devenu l'obstacle principal à une entente négociée avec les médecins?
Est-ce qu'il reconnaît, comme le dit le dicton latin, qu'il nuit bien
plus qu'il aide en ce moment?
La Présidente :
La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Mme la Présidente, je vois bien qu'on est dans la journée des compliments et je
comprends ça. J'apprécie beaucoup les commentaires du député de Rosemont.
Écoutez,
Mme la Présidente, je veux juste être clair, là, je l'ai dit tout à l'heure et
je veux le dire dans un ton très positif,
malheureusement, durant l'été, au moment où on aurait pu expliquer le projet de
loi pour modifier la rémunération des médecins, les deux
fédérations ont demandé de retirer le projet de loi n° 106,
sans explication. Il y a même des journées où on est allés en négociation avec
eux, puis, la minute qu'on voulait parler de 106, les gens se retiraient
de la table, ça, c'est la réalité, Mme la Présidente, alors qu'aujourd'hui,
maintenant qu'on a passé la loi qui dit que le mode de rémunération, c'est ça, ensuite on a dit : Il y a, dans la loi, la
possibilité d'avoir des discussions dans les 60 jours qui suivent. On est
là-dedans, Mme la Présidente. On l'a prévu dans la loi spéciale, que, la
discussion qu'il n'y a pas eu durant l'été, on peut l'avoir en ce moment. C'est exactement ce que la présidente du
Conseil du trésor vient d'annoncer aujourd'hui. Je demande aux gens de
revenir à la table pour continuer cette discussion-là, Mme la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Vincent
Marissal
M. Marissal :
Bien, ça arrive de se tromper. Là, le ministre s'est lourdement trompé,
mais il continue. Il continue de foncer, il
continue de foncer tête baissée, mais il s'est trompé. Il y a plus de
250 médecins, là, qui menacent... qui sont en train de faire leurs
valises, qui menacent de quitter. Est-ce qu'il va nous faire un tableau,
bientôt, sur ses indicateurs, pour qu'on suive en temps réel les médecins qui
quittent le Québec? On n'a pas les moyens d'en perdre un, on n'a
certainement pas les moyens d'en perdre 250.
Est-ce qu'il
reconnaît que c'est lui qui nuit, en ce moment, aux négos?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Mme la Présidente, ce que je
reconnais, aujourd'hui, là, c'est qu'il y a 1,5 million de Québécois qui
n'ont pas accès à un médecin de famille ou à un professionnel de la santé, c'est
qu'il y a au moins 200 000 personnes de ces 1,5 million
de personnes là qui ont des maladies chroniques, qui ne sont pas capables de
voir un médecin de famille et qui sont
obligés d'aller aux urgences. J'ai plus de 1 million de personnes,
1 million, Mme la Présidente, qui essaient de voir un spécialiste,
après avoir eu une recommandation d'un médecin de famille, et qui ne sont pas
capables de le voir. Il y a des gens qui
attendent depuis deux ans pour un rendez-vous avec un spécialiste, par exemple
avec un dermatologue. Ça, je le
reconnais, Mme la Présidente, et tous les Québécois reconnaissent qu'on doit
faire ces changements-là. Ils n'ont jamais été faits, et c'est ce que
nous allons faire.
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
M. Vincent
Marissal
M. Marissal :
En 2018, la première promesse de la CAQ, en matière de santé, je ne sais
pas s'ils s'en souviennent, c'était de
revoir le mode de rémunération des médecins, ce n'était pas créer le chaos avec
les médecins, ce que fait précisément
le ministre en ce moment avec ses déclarations et ses projets de loi
calamiteux. C'est précisément ce qu'on est en train de faire, créer le
chaos.
On
lui demande une pause, le Collège des médecins lui demande une pause. Est-ce
qu'il va le faire? Un petit peu moins d'ego, plus d'écoute. Pause, on se
retire, on négocie.
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Mme la Présidente, au cours des dernières années, depuis que je suis à la
Santé, j'ai fait plusieurs projets de loi, plusieurs projets de loi très appuyés par mon
gouvernement. Et, je vais vous dire une chose, Mme la Présidente, dans celui-ci je vais avoir la même écoute, la
même écoute, Mme la Présidente, que j'ai eue au cours des derniers projets de
loi.
Ce
qu'on a fait, durant l'été, c'est d'essayer d'avoir une conversation avec les
deux fédérations. Nous avons fait des propositions, quatre propositions pour
montrer l'ouverture qu'on avait, exactement ce que me reproche le député de
Rosemont.
Mme
la Présidente, on va continuer de tendre la main aux fédérations. Je le sais,
que c'est un gros changement pour eux, mais c'est l'ouverture qu'on leur
demande, de se rasseoir à table avec les gens du Trésor.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la
députée de Sherbrooke.
Impact sur l'accès à
l'avortement de la Loi visant principalement à instaurer
la responsabilité collective quant à l'amélioration de l'accès aux services
médicaux et à assurer la continuité de la prestation de ces services
Mme Christine
Labrie
Mme Labrie : Il y a un mois, la
CAQ déposait sa Constitution en faisant l'erreur de mettre dedans le droit à l'avortement. Pourtant, tous les experts le
disent, mettre le droit à l'avortement dans une loi, c'est très dangereux pour
les femmes parce que ça ouvre la porte à des
restrictions. D'ailleurs, l'ancienne ministre de la Condition féminine l'avait compris, mais, malheureusement, on dirait que ses
cotes d'écoute étaient meilleures à Radio-Canada qu'au sein du Conseil
des ministres.
On n'a pas réussi à
régler ce problème-là encore que la CAQ en crée un autre avec leur loi n° 2.
Il y a une quarantaine de personnes qui travaillent dans des cliniques
d'avortement qui ont signé une lettre pour dénoncer que, dans le modèle de performance inventé par la CAQ,
les médecins qui sauvent littéralement des femmes d'une grossesse non désirée
vont être vus comme ceux qui retardent le groupe parce que, pendant qu'ils font
des avortements, bien, ils ne font pas de prise en charge. Ça, ça va nuire au
recrutement et ça pourrait réduire l'accès à l'avortement.
Deux
projets de loi qui pourraient créer des reculs dans l'accès à l'avortement au
Québec en même pas quelques semaines.
Qu'est-ce qui se passe avec la CAQ en ce moment? Comment ça se fait que les
députés de la CAQ laissent faire ça?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Justice.
M. Simon
Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette :
Merci, Mme la Présidente. Je remercie la députée de Sherbrooke de me donner
l'occasion d'expliquer, dans le cadre du projet de loi n° 1, Loi
constitutionnelle de 2025 sur le Québec, ce qu'on a indiqué. On a indiqué que
l'État protège la liberté des femmes d'avoir recours à l'interruption
volontaire de grossesse. Pourquoi on a fait ça? Parce que partout à travers le
monde les droits des femmes reculent. On est dans une situation ici, au Canada,
au Québec, où les femmes se sont battues
durant des années pour avoir accès à ce soin de santé là, avoir accès au libre
choix, et, comme Québécois puis comme
Québécoises, on veut défendre ça, mais partout à travers le monde,
particulièrement en Occident, il y a des mouvements de recul, Mme la
Présidente, et ça, on trouve ça inacceptable.
Alors,
on est venus indiquer dans la loi que l'État québécois, les gouvernements,
notre gouvernement et les gouvernements
successifs, vont être chargés de protéger cette liberté sacrée là des femmes,
Mme la Présidente. Pour les groupes, j'ai entendu leurs préoccupations
et j'en ai pris compte dans la rédaction du libellé, Mme la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Christine
Labrie
Mme Labrie :
En même pas un mois, la CAQ a déposé deux projets de loi qui compromettent
l'accès à l'avortement. Moi, je ne veux pas que le Québec fasse partie des
endroits où ça recule. C'est peut-être parce qu'ils sont maladroits, c'est
peut-être parce qu'ils sont insouciants, moi, je ne le sais pas, mais quand les
experts en matière d'accès à l'avortement au
Québec nous disent que c'est un danger qu'il y a devant nous en ce moment,
bien, la seule chose à faire, c'est de les écouter et de reculer.
Moi, là, je m'adresse
à tous les députés de la CAQ qui sont là en ce moment, puis je sais qu'il y en
a plein qui sont des alliés pour l'accès à
l'avortement. Le ministre lui-même dit qu'il en est un. Bien, à ce moment-là,
il faut les écouter, les experts, puis on retire ça du projet...
La Présidente :
La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Mme la Présidente, là, je veux être très, très clair, là, je sais qu'il y a
des gens qui n'aiment pas le projet de loi n° 2,
mais il n'y a absolument rien, absolument rien dans le projet de loi qui vient
changer la situation actuelle avec l'avortement volontaire.
Écoutez,
Mme la Présidente, je ne comprends même pas qu'est-ce qu'essaie de dire la
députée en ce moment, là. L'interruption volontaire de grossesse, là,
c'est, en ce moment, un paiement qui est fait à l'acte par les médecins. Il n'y a aucun changement, aucun changement dans le
projet de loi qui traite de ça. Je vais vous dire, j'essaie de comprendre,
là, mais il n'y en a pas.
Alors,
Mme la Présidente, il ne faut pas essayer de faire faire au projet de loi n° 2
ce qu'il ne fait pas. Il en fait déjà beaucoup. On va se calmer puis...
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
Mme Christine
Labrie
Mme Labrie :
Une quarantaine de médecins et de professionnels de la santé qui signent
une lettre pour dire que ça va décourager les médecins de pratiquer des
avortements, parce que, pendant qu'ils font ça, ils ne font pas de prise en charge, ils vont être considérés comme
ceux qui retardent le groupe. C'est ça qui est écrit dans cette lettre-là. Moi,
je ne suis pas médecin, mais je les
écoute, les médecins, puis je les écoute, les spécialistes en avortement au
Québec. Ils nous disent de retirer la loi n° 2, ils nous disent de
retirer ça de la loi n° 1.
Laissez
les femmes tranquilles, s'il vous plaît. Vous aimez ça, les tests de valeurs? Là,
c'en est un pour tout le monde ici en ce moment. Écoutez les experts en
avortement.
• (14 h 40) •
La Présidente :
La réponse de la ministre de l'Enseignement supérieur. On écoute.
Mme Martine
Biron
Mme Biron :
C'est un dossier très important que le droit de choisir, des femmes,
l'avortement. Depuis mon engagement en
politique, j'ai été pleinement engagée sur la question du droit des femmes de
choisir, et je fais partie d'un gouvernement qui est prochoix, et ce
gouvernement l'a démontré. À titre d'ancienne ministre responsable de la Condition féminine, j'ai piloté un plan pour deux
grands aspects, importants, au Québec, d'abord étendre l'accès au droit
des femmes de choisir l'avortement à l'ensemble des régions du Québec, et aussi
pour contrer la désinformation, parce qu'il
y a beaucoup de désinformation. Je suis fière, au nom de mon gouvernement,
d'avoir piloté ce dossier-là, et il n'est pas question de laisser tomber
les femmes et le droit...
La Présidente :
En question principale, je reconnais maintenant le député d'Arthabaska.
Projet de TES Canada en
Mauricie
M. Alex
Boissonneault
M. Boissonneault : Merci, Mme la Présidente.
Un peu partout au Québec, il y a des centaines d'élus qui entrent en
poste, des élus qui, souvent, n'avaient aucune expérience en politique
municipale. Et, même avant les élections de dimanche, il y a des élus qui demandaient
un meilleur accompagnement dans la mise en oeuvre de projets complexes, comme
par exemple la construction de parcs éoliens. C'est le cas du projet TES Canada
dans le secteur de la Mauricie. Il y a un
article qui a été publié dans La Presse, il y a à peu près une semaine, dans lequel on
entendait des élus municipaux, des maires, des conseillers dire qu'ils
ont demandé un accompagnement de leur député, puis ils se sont fait répondre que c'était une affaire privée, puis que les
députés ne pouvaient pas s'engager à les aider dans ces dossiers-là, même si ce
sont, encore une fois, des projets
d'envergure, des projets qui divisent la population, qui créent une tension sur
le terrain aussi puis qui créent...
qui demandent beaucoup de ressources pour des villages qui peuvent avoir 800 ou
1 000 habitants.
Donc, on a déjà
entendu que, même aux Transports, la ministre, parfois, était difficile
d'accès. Là, ce que je demande, c'est : Est-ce qu'elle va changer
d'attitude et est-ce qu'elle sera prête à accompagner les élus qui ont besoin
d'aide...
La
Présidente : La réponse de... La réponse de la ministre des Affaires
municipales.
Mme Geneviève
Guilbault
Mme Guilbault : Oui, bien, merci, Mme la Présidente. C'est parce que ce
n'était pas clair où il s'en allait. Puis j'ai entendu parler que j'aurais été
difficile d'accès. Mme la Présidente, si vous voyiez le nombre d'échanges que je peux avoir avec les élus municipaux, que j'ai
eus, bien, d'ailleurs, depuis huit ans, maintenant, que je suis députée, mais
que j'ai eus pendant trois ans aux Transports et que j'ai depuis que je suis
ministre des Affaires municipales, depuis le 10, 11 septembre. Je l'invite
peut-être à réfléchir à ce qu'il vient de dire.
En ce qui concerne le
projet de TES Canada, encore une fois, à peine quelques jours après mon arrivée
en fonction, j'ai eu une rencontre avec Mme Chrétien, qui marraine ce
projet-là, qui dirige ce projet-là, avec aussi le... son bras droit, là, qui l'accompagne aussi dans le projet, à la suite
d'une discussion avec le ministre responsable de la Mauricie, mon
collègue ministre responsable de la Mauricie, qui est ici, excusez, c'est parce
que les places ont changé. Donc, alors,
c'est un projet qu'on suit de très près. Et évidemment, effectivement, là, il y
a la députée de Laviolette—Saint-Maurice, il y a la députée de Champlain qui sont concernées. Alors,
c'est un projet qu'on connaît très bien, Mme la Présidente.
Et,
oui, on est en accompagnement. On a eu plusieurs discussions, mon cabinet et
moi, notamment avec la préfète de Mékinac. Il y a deux MRC qui sont
principalement concernées par le projet en question. Alors, on les accompagne,
on s'assure que l'information est correctement diffusée aux citoyens, mais ça
demeure un projet et des décisions qui sont...
La Présidente :
Première complémentaire.
M. Alex
Boissonneault
M. Boissonneault :
Mme la Présidente, je ne l'invente pas, il y a des élus qui se sont
plaints, il y a une semaine, qui disaient qu'ils essayaient de faire affaire
avec leurs députés, d'avoir un accompagnement du gouvernement du Québec, puis
ils se sont confrontés à un mur. C'est à peu près les mots qu'ils ont utilisés
dans l'article. Donc, ils se sentent laissés
à eux-mêmes. Ce sont des projets d'envergure. TES Canada, on parle d'un impact
majeur pour des petites municipalités qui ne sont pas en mesure de
mobiliser toutes les ressources. Quand ils ont... il y a 800 personnes ou
1 000 personnes dans le village, c'est difficile de porter ça tout
seuls.
Donc,
concrètement, qu'est-ce que la ministre des Affaires municipales peut faire
pour les accompagner sur le terrain, pour répondre à leurs questions?
La Présidente : La réponse de la
ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Oui, Mme la
Présidente. Bien, TES Canada, c'est un projet... un projet très important, un
excellent projet d'hydrogène vert, et notre ministère, le ministère de
l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, est en contact étroit avec les parties prenantes du milieu de telle sorte
que l'information puisse circuler adéquatement. Et puis il faut voir
aussi que l'entreprise elle-même a fait énormément de consultations, de
démarches auprès des différentes communautés, auprès des différentes personnes
aussi, agriculteurs, notamment, propriétaires de terrains qui seront appelés à
héberger une partie du projet des éoliennes, parce qu'il y a plusieurs parties
à ce projet-là. Mais, voilà, il y a énormément
de démarches qui ont été faites. Et donc j'encourage les élus à prendre contact
avec nous, s'il y a davantage d'information requise.
La Présidente : Deuxième
complémentaire. Et, pour ce faire, je reconnais le député de Jean-Talon.
M. Pascal Paradis
M. Paradis : Bien, parlant de
démarches, il y a eu des référendums, dimanche dernier, sur ce même projet de TES Canada en Mauricie. Sainte-Thècle, 69 %
contre. Saint-Tite, 68 % contre. Saint-Luc-de-Vincennes, 85 % contre.
Ça s'ajoute au référendum dans
Saint-Maurice le 14 septembre, 91,5 % contre. Sondage Léger,
69 % de la population totale de Mékinac contre. 20 élus,
20 élus sont contre, officiellement contre le projet.
Est-ce que la ministre va les écouter?
La Présidente : La réponse de la
ministre de l'Économie.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Oui.
Il faut voir que c'est un projet qui va permettre de décarboner une partie de
l'économie qui est particulièrement difficile à décarboner, qui ne peut
l'être via les voies classiques. Donc, c'est un projet qui s'inscrit dans la
décarbonation, dans la lutte aux changements climatiques.
Je sais que le Parti québécois a beaucoup de
réserves par rapport à ça, ils ont d'ailleurs voté contre le projet de loi
n° 69, mais nous, on considère que c'est important de s'engager dans cette
orientation-là.
C'est
important aussi de mentionner que c'est un projet qui ne repose sur aucune
contribution de deniers publics. C'est un projet complètement privé qui
va permettre de générer de l'autoproduction de manière à utiliser l'énergie renouvelable pour contribuer à la décarbonation de
secteurs de l'économie qui ne le sont pas à l'heure actuelle. Alors, c'est
un excellent projet, qui fait l'objet de différentes discussions avec les élus
locals.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Saint-Jérôme.
Suspension de dispositions de la Loi visant principalement
à instaurer la
responsabilité collective quant à l'amélioration de l'accès aux services
médicaux et à assurer la continuité de la prestation de ces services
M. Youri Chassin
M. Chassin : Bonjour, Mme la Présidente. J'ai une question pour le
ministre de la Santé.
Depuis
l'adoption du projet de loi n° 2 sous bâillon, le temps joue en défaveur du
gouvernement, et ce n'est pas une position de négociation souhaitable.
Quand les
deux dispositions qui sont offertes, là — dans
le fond, on offre de suspendre les deux dispositions — ont
été révélées, j'étais surpris. Je
m'attendais, en fait, plutôt que la prime de référence pour la première visite
ou le supplément de 30 % pour
les frais de bureau, à ce qu'on parle plutôt des amendes disproportionnées pour
les actions concertées ou encore le régime de délation et d'inspection.
Est-ce que le ministre serait prêt à suspendre
ces deux dispositions, plutôt?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bon,
Mme la Présidente, je veux apporter encore une fois une précision sur un autre
aspect du projet de loi. J'ai bien
expliqué, tout à l'heure, que le projet de loi n° 2, la loi n° 2, maintenant, est allée chercher un 106 amélioré. Ça, c'est les deux tiers du projet de loi. Ce qu'il
reste dans ça, c'est la question des sanctions. Les sanctions, Mme la
Présidente, je
l'ai expliqué plusieurs fois, on s'est inspirés de 60 lois spéciales qui
ont été passées par tous les gouvernements qui sont en face, ici, là,
autant du côté du Parti libéral, lorsqu'il y a eu besoin d'avoir des lois
spéciales, puis autant au niveau du PQ. On
n'a rien inventé de ça. Alors, ces sanctions-là, Mme la Présidente, sont là. La
différence... L'amélioration qu'on a
faite, c'est qu'on a dit : Toute la question des éléments qui se
rapportent au droit de parole, au droit de... on les a mis dans un
règlement puis on a dit : On ne l'applique pas tout de suite, on ne
l'applique pas tout de suite parce qu'on le fera seulement si jamais la situation se détériorait. Alors, on a été
beaucoup plus, comment je dirais, compréhensifs que ce qui avait été fait par
les gouvernements précédents. Alors, c'est important de le préciser, Mme la
Présidente, on s'est améliorés par rapport à ce qui a déjà été fait dans
le passé.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Youri Chassin
M. Chassin : J'essaie de comprendre. Mais le ministre a le record de
longévité de tous les ministres de la Santé de
l'ère moderne. M. Couillard avait cinq ans et deux mois; il a cinq ans et
quatre mois. Là, on présente un projet de loi, on l'adopte sous bâillon. Il y a peut-être mélange des genres, parce
qu'il y a à la fois des lois spéciales puis à la fois une réforme. Mais si on distingue les deux, est-ce
qu'on est prêts à réfléchir à suspendre la partie qui est la plus difficile
pour les médecins?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Je
suis tenté de... Je suis tenté de dire, Mme la Présidente, puis je vais faire
attention, là, que je pense que c'est
la première fois que j'entends le député de Saint-Jérôme défendre une
fédération ou un syndicat. Je suis vraiment... Je suis vraiment
abasourdi, c'est un peu surprenant.
Alors, ce que je comprends, puis c'est ce qu'on
a dit, nous, on fait ce projet de loi là, Mme la Présidente, pour les patients.
On reconnaît, on reconnaît le travail extraordinaire que font les médecins,
mais tous reconnaissent qu'il doit y avoir
un changement dans la rémunération. C'est un engagement que nous avions pris
comme gouvernement, que nous sommes à mettre en place, que cinq réformes
précédentes n'ont jamais eu le courage de faire...
• (14 h 50) •
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Youri Chassin
M. Chassin : Pourtant, c'est le ministre de la Santé qui a
proposé le projet de loi n° 83, pour lequel j'étais effectivement du côté des syndicats,
étonnamment.
Bref,
dernière question, puis c'est vraiment ma dernière complémentaire, Mme la
Présidente, mais, il me semble, puis là je ne sais pas, là, mais, les primes de
30 % de frais de bureau ou de première visite, est-ce que c'est vraiment
des orientations ou est-ce que c'est des opérations? Et, si oui,
pourquoi ce n'est pas Santé Québec qui le fait?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bien, premièrement,
la prime du premier rendez-vous dont on parle, Mme la Présidente, c'est une prime de 40 % qui est payée aux spécialistes,
en ce moment, lorsque la référence lui vient d'un médecin de famille. Un
des éléments que nous avons proposés durant
l'été, c'était de dire : Est-ce que ce 40 % là pourrait être aussi
éligible aux spécialistes lorsque la recommandation leur vient d'un
autre professionnel de la santé, pour être sûr qu'on équilibre la demande pour
que tous les professionnels de la santé aient un meilleur accès aux
spécialistes? C'est la seule chose qu'on a
demandée. Et, en voyant la réaction des médecins, on a dit : On va
s'ajuster jusqu'à tant que le Trésor soit capable d'avoir ces
discussions-là...
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant la députée de D'Arcy-McGee.
Impact de la Loi visant principalement à instaurer la
responsabilité collective
quant à l'amélioration de l'accès aux services médicaux et à
assurer la continuité de la prestation de ces services
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci, Mme la
Présidente. Le Programme d'aide aux médecins du Québec a lancé un signal d'alarme. Nos médecins vivent une détresse sans
précédent, haussée... avec une marque haussée des demandes d'aide en matière de santé mentale, depuis l'adoption par
bâillon du projet de loi n° 2. Ils préviennent, et je cite, que «les
conséquences risquent
de se traduire par des arrêts de travail et des départs, et de compromettre
l'accès et la continuité des soins offerts à la population». On est
rendus là.
Tous les députés dans cette Assemblée reçoivent
de nombreux courriels et messages de la part de médecins et d'étudiants en médecine qui se sentent dépassés en
raison de la loi n° 2. Ils nous parlent de peur, d'anxiété, d'un
sentiment d'impuissance. Ils nous parlent d'un réseau fragilisé par ceux
qui sont censés en prendre soin.
Mme la
Présidente, est-ce normal que ce gouvernement démoralise les soignants au point
où les médecins sont en train de se transformer en patients? Mme la Présidente,
est-ce qu'ils reconnaissent ce désastre et ils sont prêts à agir?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Alors, Mme la
Présidente, je vais revenir sur ce que j'ai dit plusieurs fois. Les Québécois
et même plusieurs médecins, plusieurs médecins reconnaissent le besoin de
changer le mode de rémunération. Les gens le reconnaissent, le statu quo ne
fonctionne pas, Mme la Présidente.
Alors, Mme la Présidente, je pense que
j'inviterais les deux fédérations à prendre le temps de bien expliquer ce qui est dans le projet de loi. Nous, c'est ce
que nous faisons. J'ai été un peu surpris que la FMSQ dise à ses membres de ne pas venir à ces webinaires-là. C'est un peu
surprenant. On est là pour expliquer ce que le projet de loi... Je suis content
de voir qu'il y a quand même
plusieurs médecins qui ont décidé de passer outre cette recommandation-là et
qui seront, ce soir, à écouter ce que nous avons à expliquer.
Mme la
Présidente, je pense qu'avant de prendre toute décision les médecins doivent
avoir accès à l'information. Nous
allons faire les explications. On prendra plus qu'un webinaire, si c'est
nécessaire. C'est trop important, Mme la Présidente. C'est ce que
nous ferons dans les prochaines semaines. Merci beaucoup.
La Présidente : Alors, voilà,
cela met fin à cette période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Comme il n'y
a pas de votes reportés, nous allons passer à la rubrique Motions sans préavis.
Et, pour ce faire, je cède la place à la première vice-présidente de
l'Assemblée nationale. Madame. Bonne fin de journée, tout le monde.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc, tel qu'annoncé, nous sommes à la rubrique des motions sans
préavis. En fonction de nos règles et
de l'ordre de présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un
membre du troisième groupe d'opposition. M. le député de Jean-Talon, à
vous la parole.
M. Paradis : Mme la Présidente, je sollicite le consentement
des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec le
député d'Hochelaga-Maisonneuve et le député d'Abitibi-Est, la motion
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale constate que les citoyens de la circonscription de
Chicoutimi n'ont plus de députée depuis le 4 septembre 2025;
«Qu'elle
rappelle le droit des électeurs et citoyens de la circonscription de Chicoutimi
d'être dûment représentés en cette Chambre par un ou une députée;
«Qu'elle
demande au gouvernement du Québec de déclencher l'élection partielle dans la
circonscription de Chicoutimi dans les plus brefs délais, afin que le
jour du scrutin ait lieu avant la fin de la présente année.»
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Est-ce
qu'il y a consentement pour débattre de cette motion? M. le leader
adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Comme il n'y a pas de consentement, nous allons poursuivre. Et je suis
prête à reconnaître un membre du groupe formant le gouvernement. Oh! M.
le ministre de la Justice, à vous la parole.
Réaffirmer que la Loi constitutionnelle de 1982
demeure inacceptable pour le Québec
M. Jolin-Barrette : Oui. Merci, Mme la Présidente. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec le leader du deuxième groupe d'opposition et le député de
Jean-Talon :
«Que l'Assemblée nationale du Québec se
souvienne de la nuit des longs couteaux du 4 novembre 1981, lors de laquelle le premier ministre canadien Pierre
Elliott Trudeau et les premiers ministres des neuf autres provinces de la
fédération ont conclu un accord pour rapatrier la Constitution du Canada, en
l'absence du Québec;
«Que l'Assemblée nationale du Québec rappelle
que cet événement a mené à la promulgation de la Loi constitutionnelle de 1982,
sans l'accord du Québec;
«Qu'elle
réaffirme formellement qu'elle n'a jamais adhéré à cette loi qui a eu pour
effet de diminuer les pouvoirs et les
droits du Québec sans son consentement et que la Loi constitutionnelle de 1982
demeure toujours inacceptable pour le Québec;
«Enfin,
qu'elle s'oppose formellement et dénonce toute démarche du gouvernement fédéral
qui aurait pour effet de restreindre à
nouveau les pouvoirs, les droits et l'autonomie du Québec, de s'ingérer dans
ses champs de compétence ou de modifier l'architecture constitutionnelle
canadienne sans son consentement.»
Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le ministre. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M.
le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : ...
Mise
aux voix
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc, il y a une demande de vote électronique. Le
vote est maintenant ouvert.
Donc, le vote est
maintenant terminé. M. le secrétaire général, pour le résultat du vote.
Le
Secrétaire : Pour : 101
Contre :
0
Abstentions :
0
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Cette motion est adoptée.
Maintenant,
je suis prête à reconnaître un membre du groupe formant l'opposition
officielle. M. le député de l'Acadie.
Demander au gouvernement
fédéral de maintenir la peine minimale
prévue pour la possession ou l'accès à de la pornographie juvénile
M. Morin : Mme la Présidente, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin
de présenter la motion suivante conjointement avec le ministre de la
Justice et la députée de Rimouski :
«Que l'Assemblée
nationale déclare que la possession ou l'accès à la pornographie juvénile
représentent des crimes laissant des séquelles dévastatrices et permanentes aux
personnes qui en sont victimes;
«Qu'elle déclare qu'à
la suite de l'éclairage des tribunaux et nonobstant l'opinion de la Cour
suprême du Canada dans l'affaire Québec
(Procureur général) c. Senneville, le maintien de la peine minimale pour ces
crimes représente une nécessité afin de maintenir la confiance des
victimes et de la population envers notre système de justice;
«Qu'enfin, elle
demande formellement au parlement fédéral de recourir à la disposition de
dérogation afin d'infirmer la décision de la Cour suprême du Canada et [...] maintenir
la peine minimale prévue pour la possession ou l'accès à de la pornographie
juvénile.»
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député.
Des voix :
...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : S'il
vous plaît! Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : ...
Mise
aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Donc, le vote est maintenant ouvert.
Donc, le vote est
maintenant terminé. M. le secrétaire général, pour le résultat du vote.
Le
Secrétaire : Pour : 100
Contre :
0
Abstentions :
0
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
la motion est adoptée. Merci. J'ai... Les deux leaders se sont levés. Donc,
Mme la leader de l'opposition officielle.
• (15 heures) •
Mme Setlakwe :
Merci, Mme la Présidente. Je vous demanderais qu'une copie de cette motion
soit transmise au ministre fédéral de la Justice.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Ce sera fait, Mme la leader. M. le leader adjoint
du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : ...à l'ensemble des membres du Parlement fédéral et des
sénateurs. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Ce sera fait. Merci.
Donc,
nous sommes prêts à poursuivre avec un membre du deuxième groupe d'opposition.
M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc :
Merci, Mme la Présidente. Je
sollicite le consentement de cette Assemblée pour présenter la motion
suivante :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte du conflit de travail en cours à la Société de transport
de Montréal;
«Qu'elle exprime sa
solidarité envers les usagères et usagers durement touchés par la grève;
«Qu'elle rappelle que
les travailleuses et travailleurs de la STM exercent leurs droits, tel que
confirmé par le Tribunal administratif du travail;
«Qu'elle
reconnaisse que l'entrée en vigueur imminente de la Loi visant à considérer
davantage les besoins de la population en cas de grève ou de lock-out contribue
à ralentir l'atteinte d'un règlement du conflit de travail en cours;
«Qu'elle rappelle également
que les meilleurs règlements de conflits ne naissent pas de la contrainte, mais
du dialogue et de la reconnaissance du rôle essentiel des travailleuses et
travailleurs;
«Qu'enfin elle
demande au gouvernement du Québec et à la Ville de Montréal de soutenir
activement la reprise des pourparlers afin d'en arriver rapidement à une
entente négociée juste et équitable pour toutes les parties.»
Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a consentement
pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci.
Donc, comme il n'y a pas de consentement, nous allons poursuivre.
Une
motion sans préavis ayant déjà été présentée par le groupe parlementaire
formant le gouvernement, je demande s'il
y a consentement pour permettre la lecture d'une autre motion sans préavis.
Est-ce qu'il y a consentement? Consentement. M. le leader adjoint du
gouvernement, à vous la parole.
Substituer le nom de Mme Sonia
Bélanger
à celui de M. Lionel Carmant à titre
d'auteure du projet de loi n° 103
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, merci, Mme la Présidente. Et donc :
«Que le nom de madame
Sonia Bélanger soit substitué à celui de M. Lionnel Carmant à titre
d'auteure du projet de loi n°103, Loi visant
principalement à réglementer les sites de consommation supervisée afin de
favoriser une cohabitation harmonieuse avec la communauté.»
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci. Est-ce qu'il y a consentement? Consentement.
Mise aux voix
Donc, cette motion
est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Adopté.
Une voix :
...
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Oui, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : ...prochaines motions
rétroactives de consultations sur le projet de loi n° 108 ainsi que pour
le 111, est-ce qu'on aurait le consentement des collègues pour ne pas faire la
lecture? Je crois que oui.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Est-ce que... Est-ce qu'il y a consentement?
Allez-y.
Entériner le mandat de
procéder à des consultations
particulières sur le projet de loi n° 108
M. Jolin-Barrette :
...Mme la Présidente, je fais motion pour adopter la motion rétroactive de
consultations particulières pour le projet de loi n° 108. Donc, je
mettrais aux voix la motion.
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Donc, cette motion est-elle adoptée? M. le leader
du...
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Adopté.
Procéder à des consultations
particulières
sur le projet de loi n° 111
M. Jolin-Barrette : ...Mme la Présidente, je
ferais motion pour adopter la motion de consultations particulières du
projet de loi n° 111.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Oui.
Juste... Étant donné que le libellé doit être rapporté au... je vais juste le
lire, parce que vous avez été un peu plus rapide. On va le...
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : OK.
Donc, parfait. Donc, ça va être voté, et on va le rapporter au procès-verbal
simplement, pas besoin de lecture.
Mise aux voix
M. le ministre,
est-ce... Pour la deuxième motion, tout le monde, est-ce que... Est-ce qu'il y
a... Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Adopté. Parfait.
Avis touchant les travaux des commissions
Donc, M. le leader
adjoint du gouvernement, allez-y.
M. Lévesque
(Chapleau) : Merci, Mme la Présidente. Donc, j'avise cette Assemblée
que la Commission de l'aménagement du
territoire va poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi n° 104, la Loi modifiant diverses dispositions afin notamment de donner
suite à certaines demandes du milieu municipal, aujourd'hui, après les affaires
courantes jusqu'à 19 h 15, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de la
santé et des services sociaux va poursuivre l'étude détaillée du projet loi n° 103, la Loi visant
principalement à réglementer les sites de consommation supervisée afin de
favoriser une cohabitation harmonieuse avec la communauté, aujourd'hui,
après les affaires courantes jusqu'à 19 h 15, à la salle
Pauline-Marois.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci. Donc, pour ma part, je vous avise que la Commission de
l'administration publique se réunira
en séance de travail le mercredi 5 novembre 2025, de 7 heures à
9 heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, afin d'organiser les travaux de la commission et
de procéder à l'analyse de rapports annuels de gestion.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
Donc, nous allons
passer à la rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée. Je vous
informe que demain, lors des affaires inscrites par les députés de
l'opposition, sera débattue la motion inscrite par M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Cette motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée
nationale rappelle que, conformément à la Loi sur la qualité de l'environnement
et à ses engagements internationaux, le Québec s'est fixé comme objectif de
réduire d'ici 2030 de 37,5 % [des] émissions de gaz à effet de serre par
rapport à 1990;
«Qu'elle réaffirme
que le respect de ces cibles est essentiel pour répondre à l'urgence climatique
et maintenir la crédibilité du Québec sur la scène internationale;
«Qu'enfin
elle demande au gouvernement de s'engager à ne pas affaiblir les cibles
actuelles de réduction des GES et à maintenir les efforts pour respecter
les engagements du Québec.»
Affaires du jour
La période
des affaires courantes étant terminée, nous allons procéder aux affaires du
jour. M. le leader adjoint du gouvernement, pouvez-vous nous indiquer la
suite de nos travaux?
M. Lévesque
(Chapleau) : ...Mme la Présidente. Et je vous demanderais de
bien vouloir appeler l'article 11 du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet
de loi n° 191
Adoption
du principe
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Donc, à l'article 11 du feuilleton, Mme la députée de Mirabel propose l'adoption du principe du projet de loi n° 191, Loi modifiant la Loi sur le Cercle des ex-parlementaires
de l'Assemblée nationale.
Est-ce qu'il y a consentement pour déroger à
l'article 237 du règlement prévoyant que le débat sur l'adoption du projet
de loi ne peut commencer d'au moins une semaine après sa présentation? Consentement.
M. le leader du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Merci, Mme la Présidente. Je vous demande, de
consentement avec les collègues, de procéder à toutes les étapes de l'adoption
du projet de loi et que la motion d'adoption du principe soit mise aux voix
sans débat.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
est-ce qu'il y a consentement pour procéder à toutes les étapes de l'adoption
du projet de loi et que la motion d'adoption du principe soit mise aux voix
sans débat? Consentement.
Mise
aux voix
Donc, le
principe du projet de loi n° 191, Loi modifiant la Loi sur le Cercle des ex-parlementaires de l'Assemblée nationale du Québec, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : ...afin
de déférer ce projet de loi à la commission plénière et que, de consentement
avec les collègues, nous puissions procéder aux écritures.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Est-ce
que la motion de renvoi en commission plénière est adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Est-ce qu'il y a consentement pour procéder aux écritures?
Des voix : Consentement.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui. Mme la Présidente, je fais motion afin que
l'Assemblée se constitue en commission plénière et afin de procéder à
l'étude de ce projet de loi.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Est-ce
que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Commission
plénière
Étude
détaillée
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Est-ce que tous les articles du projet de loi n° 191, Loi modifiant la Loi sur le Cercle des ex-parlementaires de l'Assemblée nationale du Québec,
sont adoptés?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Est-ce que l'ensemble du projet de loi, incluant le titre, est adopté?
Des voix : Adopté.
Mise
aux voix du rapport de la commission
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Est-ce que le rapport de la commission plénière est adopté?
Des
voix : Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : ...merci, Mme la Présidente. Je propose que nous
procédions à l'adoption du projet de loi, avec des interventions de cinq
minutes par groupe parlementaire.
Adoption
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci.
Mme la députée de Mirabel propose l'adoption du projet de loi n° 191,
Loi modifiant la Loi sur le Cercle des ex-parlementaires
de l'Assemblée nationale du Québec.
Je crois, Mme la
députée de Mirabel... À vous la parole.
Mme Sylvie D'Amours
Mme D'Amours : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. D'une efficacité, notre leader du gouvernement, et vous aussi.
Donc, pour expliquer
un peu la Loi modifiant la Loi sur le Cercle des
ex-parlementaires de l'Assemblée nationale
du Québec, le contexte de
cette loi... En fait, l'amicale, ça a commencé par le titre qui était l'Amicale
des anciens parlementaires du Québec,
qui avait été créée en 1993. Il y a eu... L'amicale est devenue le Cercle des
ex-parlementaires de l'Assemblée
nationale suite... à la suite du remplacement de sa loi constitutive, en 2019.
Et le cercle souhaitait aussi de modifier cette loi pour obtenir plus de
latitude dans sa gouvernance.
• (15 h 10) •
Par ailleurs, le
cercle a récemment créé un comité sur les adhésions, qui était présidé par
Mme Lise Thériault... qui est présidé
par Mme Lise Thériault, pour réviser les catégories de membres et la
mobilité d'adhésion. L'objectif, c'est de donner plus de flexibilité
dans sa gouvernance.
Donc,
j'ai travaillé étroitement avec M. Ouellette, Guy Ouellette, Lise
Thériault, Manon Blanchet, qui d'ailleurs est ici parmi nous, Mme Blanchet, Agnès Maltais aussi, qui nous
fait l'honneur de sa visite au salon rouge, et le président, naturellement,
M. Normand Jutras.
Donc, le cercle
aimerait que cette loi lui permette ceci, puis je vais le dire
rapidement : introduire de nouvelles catégories
de membres, les membres émérites, les membres associés sans droit de vote ou
d'éligibilité et un poste d'administrateur pour les ex-parlementaires de
la Chambre des communes qui ont représenté des circonscriptions du Québec,
élargir la composition d'un CA... du CA, pardon, afin d'y inclure les
présidents des comités puis permettre la formation d'un comité exécutif. Dans
le fond, c'est de leur donner de la latitude pour travailler, pour développer
le Cercle des ex-parlementaires, qui font,
je dois le dire, là... ce comité-là, c'est vraiment un comité qui est très,
très dynamique, qui voulait faire des
changements, et on a travaillé étroitement avec eux pour arriver à un projet de
loi tout simple, avec seulement
quatre articles dans le projet de loi. Et les partis de l'opposition aussi ont
travaillé pour faire en sorte qu'aujourd'hui on puisse le passer rapidement
afin que le Cercle des ex-parlementaires puisse travailler avec la nouvelle
loi pour être capable d'avancer et d'évoluer dans leur conseil
d'administration.
Alors, je n'ai pas
d'autre chose à vous dire que bravo au cercle pour ce travail qui va faire en
sorte que les ex-parlementaires, futurs
ex-parlementaires pourront bénéficier de ce projet de loi, qui fera sûrement,
là, le bonheur du conseil d'administration actuel, mais éventuel aussi.
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a... M. le député de Pontiac, vous vouliez intervenir?
M. André Fortin
M. Fortin : Merci, Mme la Présidente. Merci, Mme la Présidente.
Simplement pour, bien, d'abord souligner le travail des ex-parlementaires qui
sont ici. On va tous être ex-parlementaires un jour, ou certains dans un avenir
plus rapproché que d'autres, bien évidemment, mais, Mme la Présidente, je crois
qu'on se doit quand même de souligner le travail du Cercle des
ex-parlementaires, qui agit... qui agit sur plusieurs fronts, sur plusieurs
comités au Cercle des ex-parlementaires. Ce sont des gens qui choisissent de
s'investir de façon dynamique, de façon dévouée, comme ils l'ont fait lorsqu'ils étaient ici, Mme la
Présidente, sur le plancher du salon bleu, cependant, mais je veux simplement
les remercier pour leur travail.
Si, aujourd'hui, on
peut faire un petit pas pour leur donner un peu plus de flexibilité dans leur
gouvernance, leur permettre d'inclure... d'inclure des gens qui ont siégé
peut-être ailleurs qu'ici, mais qui ont apporté tout autant au débat public,
c'est fort probablement, Mme la Présidente, une bonne chose.
Alors,
on réitère notre pleine confiance aux gens des... du Cercle des
ex-parlementaires et on les remercie de leur engagement continu. Merci, Mme
la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député.
Est-ce
qu'il y a consentement pour déroger à l'article 230 du règlement prévoyant
que l'adoption d'un projet de loi doit avoir lieu à une séance distincte
de celle de l'adoption du rapport de la commission plénière?
Des voix : Consentement.
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Est-ce que le projet de loi n° 191, Loi
modifiant la Loi sur le Cercle des ex-parlementaires de l'Assemblée nationale
du Québec, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Adopté. M. le leader adjoint, pouvez-vous nous indiquer la suite des
travaux?
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je vous
demanderais de bien vouloir appeler l'article 3 du feuilleton, s'il
vous plaît.
Projet
de loi n° 4
Adoption
du principe
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Donc, à l'article 3 du
feuilleton, M. le ministre des Finances propose l'adoption du
principe du projet de loi n° 4, Loi concernant la
mise en oeuvre de certaines dispositions du discours sur le budget du
25 mars 2025 et modifiant d'autres dispositions.
Y a-t-il des interventions? M. le député de
Chapleau.
M. Mathieu
Lévesque
M. Lévesque (Chapleau) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Et, oui, je remercie le ministre des Finances de
sa confiance, pour me permettre d'intervenir à cette étape-ci du projet de loi.
Et donc,
évidemment, j'ai le plaisir de présenter pour adoption du principe le projet de
loi n° 4, la Loi
concernant la mise en oeuvre de
certaines dispositions du discours sur le budget du 25 mars 2025 et
modifiant d'autres dispositions. Et donc, Mme la Présidente, ce projet
de loi va permettre, comme l'indique son nom, de mettre en oeuvre des mesures du dernier budget visant à stimuler la création de
richesse, à soutenir les Québécois et nos collectivités, à améliorer le régime
fiscal et à maintenir notre engagement face à la saine gestion des finances
publiques.
Il comprend également, ce projet de loi, des
initiatives qui n'ont pas été annoncées dans le cadre du budget, mais qui sont
incluses afin de répondre à des préoccupations administratives. Comme vous le
savez, la préparation du dernier budget
s'est faite dans un contexte d'incertitude marquée par les changements touchant
la relation commerciale et diplomatique
entre le Québec, et les États-Unis, et son administration. Notre gouvernement a
donc pris les moyens nécessaires pour soutenir les Québécois et pour
stimuler la création de richesse.
De plus, le
ministre des Finances a annoncé la conclusion de l'examen des dépenses fiscales
amorcé l'an dernier, lequel nous permettra, Mme la Présidente, de
dégager des sommes de près de 3 milliards de dollars sur cinq
ans.
Enfin, nous avons maintenu notre engagement
concernant la saine gestion des finances publiques en déposant un plan clair menant à un retour à l'équilibre
budgétaire d'ici l'exercice 2029-2030, donc un bel horizon pour l'équilibre
budgétaire.
Plus
concrètement, le projet de loi n° 4 nous permet d'atteindre plusieurs objectifs. En
effet, d'abord, il permet de clarifier la notion de travail réputé
exécuté au Québec en rédaction... en réaction, pardon, à la grande évolution du
marché du travail observée ces dernières
années. Il permet aussi d'améliorer les prestations du Régime de rentes du Québec en cas de lésions professionnelles afin d'éviter
que les bénéficiaires d'une indemnité de remplacement du revenu réduite voient
leur rente de retraite diminuer de façon très importante.
De plus, le projet de loi vise à actualiser le
droit additionnel à l'égard des véhicules de luxe en raison de la croissance
importante du prix des véhicules et afin de le ramener à son objectif initial
qui était de faire en sorte que les automobilistes qui choisissent un véhicule
plus coûteux contribuent davantage au financement des réseaux de transport de
même qu'à instaurer un droit additionnel annuel pour les véhicules électriques
et les véhicules hybrides électriques rechargeables, considérant que les
propriétaires de ces voitures utilisent le réseau routier et bénéficient de
l'allègement de la congestion routière grâce
au transport collectif, alors que c'est la taxe spécifique sur les carburants
qui constitue la principale source de revenus du Fonds des réseaux de
transport terrestre consacré au financement du réseau routier et du transport
collectif.
Et donc, Mme la Présidente, ce n'est pas tout.
Le projet de loi n° 4 vient nous permettre
d'améliorer également l'accès aux données à des fins de recherche par l'Institut
de la statistique du Québec en diminuant les délais de même que d'augmenter le financement du Fonds Avenir
Mécénat Culture, un programme qui permet de générer des dons à l'égard d'organismes culturels. Il nous permet aussi de
réviser le tarif de consultation du Registre
foncier, qui n'a pas été actualisé
depuis 2022, et de réviser les cibles de
réduction de la dette en raison de l'évolution de la situation budgétaire et du
contexte économique, qui est incertain.
Dans un but
d'harmonisation du processus pour l'ensemble des municipalités, nous prévoyons
aussi modifier la Charte de la Ville de Montréal afin de lui permettre
de mandater le ministère des Finances pour recevoir et ouvrir les soumissions
relatives aux emprunts de la ville.
Parmi les autres objectifs du projet de loi n° 4, on retrouve la bonification de certaines mesures
administratives qui sont applicables aux entreprises de services monétaires
afin de permettre la capitalisation des intérêts et d'apporter des modifications techniques en matière d'affectation
fiscale, la bonification de certaines mesures administratives applicables en
matière de perception des pensions alimentaires et la bonification de certaines
mesures administratives applicables en matière d'administration fiscale.
Ce
projet de loi, Mme la Présidente, prévoit également de modifier le programme de
compensation financière du Programme de gestion de l'exemption fiscale
des Premières Nations en matière de taxes, améliorer la récupération, par leurs ayants droit, de sommes payables en
matière d'assurance sur la vie et abolir la taxe d'affaires et le rôle de la
valeur locative afin d'alléger le corpus législative... législatif, pardon,
ainsi que le fardeau administratif des municipalités.
Et
donc, enfin, Mme la Présidente, le projet de loi va permettre au gouvernement
de fixer de façon exceptionnelle les taux de cotisation au régime
d'assurance parentale.
Et
donc voici, Mme la Présidente, les principales mesures contenues dans le projet
de loi n° 4. Je demande donc aujourd'hui à cette Assemblée d'en adopter le principe afin que la Commission des finances publiques puisse entreprendre l'étude détaillée de l'ensemble des mesures qu'il contient dans les
meilleurs délais. Et donc merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, nous poursuivons avec l'intervention de M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin : Merci. Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Bien, vous ne serez pas surprise, Mme la Présidente,
que, pour nous, évidemment, on va être contre le principe de ce projet de loi
là.
• (15 h 20) •
Contrairement, là, au
projet de loi n° 99, qui proposait des changements qui étaient connus dans
le budget, le projet de loi n° 4 arrive avec des éléments qui ont plutôt passé inaperçus. Moi, là, il y
en a un, vraiment, là-dedans, qui, pour moi, a été plus choquant que
tous les autres, c'est le rehaussement des cibles d'endettement du Québec de
2,5 %, Mme la Présidente. C'est tout de même significatif. Juste peut-être
remettre les choses en perspective, à la fin du terme de la CAQ, à la fin novembre, donc... octobre 2026, la CAQ aura
ajouté, à terme, 100 milliards de dollars à la dette du Québec, la dette nette du Québec.
Il
faut comprendre, Mme la Présidente, qu'avant l'arrivée du gouvernement de la CAQ il y avait une dette, déjà, qui existait,
effectivement, une dette de 160 milliards de dollars.
Donc,
on va avoir un objectif total, à la fin du mandat caquiste, de 260, quasiment
270, milliards, Mme la Présidente, et,
quand on regarde ça, on se dit : Bon, OK, correct, ça a pris huit ans à la
CAQ pour ajouter 100 milliards. Combien de temps ça a pris, ajouter
ou, en fait, créer le premier 160 milliards de dette? Bien, ça a pris plus
de 60 ans pour en arriver à ce
chiffre-là. Qu'est-ce qu'on a eu dans les services? Qu'est-ce qu'on a eu, comme
société, durant les 60 années, qui a fait en sorte qu'on a accumulé une dette de 160 milliards de
dollars, Mme la Présidente? C'est simple, on a eu des écoles, des
hôpitaux, des cégeps, une Révolution tranquille, le Fonds des générations, et
j'en passe. Il y a eu plein de mesures structurantes pour l'économie et la
société québécoise, Mme la Présidente.
Malheureusement,
depuis les huit dernières années, ce qu'on a vu, c'est une détérioration des
services. On a eu énormément d'argent qui a
été, disons, lancé à des problèmes, de la part du gouvernement, sans atteindre
des résultats. Tout à l'heure, en période
des questions, vous étiez présente, Mme la Présidente, vous l'avez vu, on a eu plusieurs questions sur le système de santé. Actuellement, Mme la
Présidente, plus de Québécois sont en attente de rencontrer des médecins.
Le gouvernement, maintenant, est en train de
trouver une façon de la compliquer encore plus avec le désengagement de la part
des médecins, malheureusement. Donc, les services sont en lambeaux.
Bien,
d'arriver et de dire, comme ça, qu'on va augmenter les objectifs d'endettement
du Québec en pourcentage par rapport au produit intérieur brut du Québec
de 2,5 %, c'est significatif. Je crois sincèrement, Mme la Présidente, que ça a du faire partie des raisons pour laquelle
les agences de crédits ont regardé le crédit du Québec et que Standard & Poor's en a décidé
autrement et a décidé de faire une décote de la dette du Québec, pour plusieurs
raisons, j'en suis certain, mais une
des raisons principales, c'est justement le manque de focus de la part du
gouvernement sur l'objectif ultime de réduire le fardeau de la dette sur
l'épaule des Québécois actuellement et ceux des prochaines générations. Donc,
ça démontre évidemment que la CAQ n'a pas su
adéquatement gérer les finances publiques du Québec, et, évidemment, sans avoir
eu un plan de réduction, on en arrive à une situation où les agences de
crédits ont parlé, et Standard & Poor's a parlé très fortement.
J'écoutais notre
collègue de Chapleau nous faire la liste des bénéfices du projet de loi du
ministre des Finances en mentionnant comme quoi qu'on crée de la valeur pour
les Québécois. Bien, dois-je simplement le rappeler, qu'on va maintenant
charger des frais de 50 % plus élevés sur les enquêtes de droit foncier
pour tous les Québécois qui vont avoir à se servir de ces services-là? Donc, on
les augmente de 50 %, Mme la Présidente, ce n'est pas rien.
On augmente aussi des
frais qu'on va charger pour les gens qui s'achètent des véhicules électriques
ou hybrides en faisant augmenter le prix à partir duquel ces véhicules-là
peuvent avoir à payer des frais additionnels, des frais additionnels qui sont
considérés pour simplement des véhicules électriques et des véhicules hybrides.
Donc, encore une fois, on vient piger, là, dans les poches des Québécois. Et
donc il y a un paquet de ces petites mesures qui fait en sorte qu'à la fin du
compte les Québécois se sont fait encore un peu prendre de l'argent dans leur portefeuille.
On parlait aussi,
évidemment, de d'autres accès à de l'information privilégiée que l'Institut du
Québec a. Bien, évidemment, là on la rend publique. Ça, je dois dire que, pour
l'accès à la science, c'est un positif. Donc, là-dessus, le gouvernement agit
de la bonne façon, mais c'est la seule mesure que je peux voir, dans l'ensemble
des mesures additionnelles que le projet de loi n° 4
apporte ici maintenant, qui ont été apportées, si je dois le rappeler aussi, de
façon un peu inaperçue, que je trouve que, malheureusement, on en arrive à une
situation où on doit se poser la question, quel est l'objectif ultime en
arrière de ça. On gratte les fonds de tiroir. Pourquoi? Parce qu'on a de la
misère à en arriver à attacher, parce qu'on
a dépensé de façon... sans équilibre, pour les sept dernières années, et on en
arrive à la réalisation qu'on est maintenant pris avec des déficits structurels
importants. On a eu une décote. Et, malheureusement, on doit maintenant trouver
des façons d'augmenter les frais, ici, à gauche et à droite pour faire en sorte que le gouvernement de la CAQ puisse ramasser de l'argent additionnel
des poches des Québécois. Donc, c'est triste, Mme la Présidente. Et c'est pour
plusieurs de ces raisons, dont celles-ci, que je viens d'énumérer, que nous
allons voter contre le principe de ce projet de loi là. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je vous remercie, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Non?
Mise aux voix
Le principe du projet
de loi n° 4, Loi concernant la mise en oeuvre de certaines dispositions du
discours sur le budget du 25 mars 2025 et modifiant d'autres dispositions,
est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Adopté sur division. M. le leader adjoint du
gouvernement.
Renvoi à la Commission des finances publiques
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, Mme la Présidente. Donc, conformément à
l'article 243 de notre règlement, je fais motion afin que le projet de loi
n° 4, la Loi concernant la mise en oeuvre de certaines dispositions du
discours sur le budget du 25 mars 2025 et modifiant d'autres dispositions,
soit déféré à la Commission des finances publiques pour son étude détaillée et
que le ministre des Finances soit membre de ladite commission pour la durée du
mandat.
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Adopté.
Je vous informe que
deux débats de fin de séance se tiendront aujourd'hui, à 18 h 30. Le
premier débat portera sur une question adressée par M. le député le Pontiac à
M. le ministre de la Santé concernant la crise majeure dans la région de
l'Outaouais et l'exode des médecins en raison du projet de loi n° 2. Le
second débat portera sur une question adressée par M. le député de Saint-Jérôme
à M. le ministre de la Santé concernant les négociations avec les médecins.
M. le leader adjoint
du gouvernement, pouvez-vous nous indiquer la suite de nos travaux?
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Et je demande
donc de suspendre nos travaux jusqu'à la tenue de ces débats.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Donc, les travaux sont suspendus jusqu'à
18 h 30 pour permettre la tenue des deux débats de fin de séance que
je viens tout juste de vous lire.
(Suspension de la séance à
15 h 27)
(Reprise à 18 h 30)
Débats de fin de séance
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Tel qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant
procéder aux débats de fin de séance. Le
premier débat portera sur une question adressée par M. le député de Pontiac à
M. le ministre de la Santé concernant la crise majeure dans la région de
l'Outaouais et l'exode des médecins en raison du projet de loi n° 2.
Je
vous rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député
qui a soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps... ont
chacun, pardon, un temps de parole de cinq minutes, et le député a ensuite un
droit de réplique de deux minutes.
M. le député de
Pontiac, je vous cède la parole pour une durée de cinq minutes. La parole est à
vous.
Impact de la Loi visant
principalement à instaurer la responsabilité
collective quant à l'amélioration de l'accès aux services médicaux
et à assurer la continuité de la prestation de ces services
M. André Fortin
M. Fortin :
Je vous remercie, Mme la Présidente. Je remercie le ministre de la Santé de sa
présence ce soir. Il y a quelques semaines, Mme la Présidente, j'ai pris parole
en cette Chambre puis je vous disais que toutes les journées ont une
personnalité un peu différente ici, à l'Assemblée nationale, et aujourd'hui on
a eu toute une journée, hein? D'un côté, il y a le budget fédéral, que tout le
monde ici suit avec attention, et probablement que le cabinet du premier
ministre est content que c'était jour de budget fédéral, parce que ça occupe
une partie de l'attention médiatique, mais, en même temps, il y a eu toute la
saga, ici, à l'Assemblée nationale, autour de la députée de Saint-Lambert... Laporte,
Mme la Présidente, hein? Est-ce qu'elle reste? Est-ce qu'elle quitte? Est-ce
que le premier ministre tolère ou éjecte sa députée du caucus? Et ça, Mme la
Présidente, c'est un peu le symbole de la politique pure, ce débat-là.
Bien, pendant ce temps-là, il y a des gens, il y
a des citoyens, il y a des patients qui, chez eux, ce soir, sont inquiets. Ils
se posent des questions. Ils sont fâchés même, je vous dirais. Ils sont
frustrés de voir ce qui est en train de se passer dans le réseau régional de la
santé en Outaouais. C'est vrai partout au Québec, mais je vous dirais que c'est
d'autant plus vrai en Outaouais parce que c'est une région qui, déjà, Mme la
Présidente, était particulièrement fragilisée et
qu'au cours des derniers jours c'est mauvaise nouvelle, par-dessus mauvaise
nouvelle, par-dessus mauvaise nouvelle.
Depuis quatre
jours, les résidents de ma région ont vu quatre chefs de service démissionner
de leurs fonctions de chef de service. Certains d'entre eux ont
démissionné complètement, ne pratiqueront plus du tout en tant que médecins dans la région, mais ils ont tous démissionné de
leurs postes de chef de service. Ça a commencé par, vendredi, le Dr Éric Bégin,
qui est le... qui était le chef de service
de la chirurgie au CISSS de l'Outaouais. Dr Bégin, qui était quelqu'un qui
avait pratiqué dans cinq hôpitaux
dans la région, dans les hôpitaux urbains, les hôpitaux ruraux, il a dit la
chose suivante : «La loi n° 2 va directement à l'encontre de mes valeurs
personnelles, professionnelles.» Il a plaidé que c'était avec une infinie
tristesse qu'il posait ce geste... ce
geste, que c'était extrêmement dommage et que la loi adoptée par bâillon par le
gouvernement aura des impacts directs sur l'unité qu'il dirigeait.
Et, Mme la Présidente, si c'était juste le Dr
Bégin, ça aurait été une chose, mais le Dr Bégin a fait part qu'on attendait
des recrues, pour l'été, en chirurgie, un chirurgien qui pratiquait en France,
qui ne viendra plus se joindre à l'équipe de chirurgie en Outaouais, un autre
chirurgien originaire de l'Outaouais, Mme la Présidente, qui est en train d'avoir une formation complémentaire au Manitoba
pour des chirurgies colorectales, bien, il ne viendra pas, lui non plus,
dans la région.
Alors, si
vous êtes patient aujourd'hui et que vous attendez une chirurgie colorectale,
qu'est ce que ça vous dit, ça? Si
vous êtes patient aujourd'hui et que vous êtes parmi les
1 000 patients de la région qui attendent... qui attendez une chirurgie
générale, qu'est-ce que ça vous dit, ça? Ça
vous dit que votre espoir d'avoir un chirurgien qui arrive dans la région, bien,
il diminue à vue d'oeil. Bien, ça, c'était vendredi.
Dimanche, le chef de service en anesthésiologie,
le Dr Hennessey, pratique dans la région depuis extrêmement longtemps, ça, on se souvient, c'est le médecin
qui était incapable de travailler, par moments, en Outaouais, là, et qui allait
jusqu'au Saguenay pour travailler, c'est le
chef de service en anesthésiologie, dit : «L'adoption de la loi n° 2 sous bâillon a été le coup de grâce.» Et il dit
qu'il va se tourner vers l'Ontario et d'autres régions, lui, il ne pratiquera
plus du tout.
Après ça, le Dr Lionel Ange Poungui, chef du
département d'obstétrique et gynécologie, fait le même constat, Mme la Présidente. Et là, aujourd'hui, la cheffe
de service en oncologie, la Dre Sud... et je n'ai pas besoin de vous dire,
Mme la Présidente, tous les témoignages
qu'on a vu à propos de la Dre Sud, aujourd'hui, là, c'est une médecin extrêmement
appréciée. Mais, derrière ça, il y a des gens
qui se posent des questions : Est-ce que mon médecin va quitter? Est-ce
que je vais avoir... je vais être
capable d'avoir une chirurgie si j'en ai besoin d'une? Est-ce que mon médecin
va se tourner vers la retraite?
Est-ce que mon médecin fait partie de ceux que Doug Ford a approchés, que Susan
Holt a approchés? Est-ce que je vais continuer à poireauter sur la liste
d'attente pour une chirurgie?
Et, je m'excuse, mais la réponse que le ministre
de la Santé nous a donnée ce matin, elle était insatisfaisante. On ne peut pas dire : Ces médecins-là, ils ne
pratiquent pas, ils font juste arrêter l'administration. Ils sont essentiels
aux rouages du système de santé dans
la région, et là ce qu'il a fait avec sa loi, c'est qu'il a foutu le chaos dans
un système de santé qui était déjà précaire.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci beaucoup, M. le député. Maintenant, M. le ministre, je vous cède la parole et vous rappelle que vous disposez
d'un temps de parole, vous aussi, de
cinq minutes. La parole est à vous.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Oui, Mme la
Présidente. Alors, je remercie beaucoup le député de Pontiac pour son
invitation, et je comprends très bien les commentaires qu'il fait. D'ailleurs,
je pense que les démissions dont il parle, c'est une grande préoccupation pour moi. Et j'aimerais vous
expliquer qu'au moment où on se parle, là, dans quelques minutes, il y aura un
webinaire, qui a été préparé par nos équipes du ministère, pour bien expliquer
exactement qu'est-ce que fait la loi.
C'est...
c'est malheureux, Mme la Présidente, puis je l'ai expliqué plusieurs fois au
cours des dernières semaines, que le
rôle des deux fédérations, fédérations de médecins spécialistes et des omnis,
était... leur rôle était de bien expliquer le projet de loi.
Malheureusement, malheureusement, durant l'été, Mme la Présidente, les deux
fédérations ont décidé, puis
c'est leur choix, de dire : On n'est pas d'accord avec le projet de loi et
on ne participera pas à la discussion; si vous voulez qu'on se parle de renouvellement de l'entente, il faut que vous
excluiez toute discussion sur le projet de loi n° 106. Mme la Présidente, je ne suis pas certain que
c'est la meilleure façon d'informer les membres. Alors, malheureusement, on a
passé tout l'été à discuter des choses accessoires mais pas de discuter du
fond.
Puis j'inviterais les gens qui se questionnent
sur la vision que nous avons de ce projet de loi là d'écouter une entrevue qui a été donnée aujourd'hui à La
commission, qu'on appelle La commission...Normandeau... j'ai oublié
le nom... Ferrandez, j'allais
dire «Fernandez», mais c'est Ferrandez. Et les deux animateurs ont interviewé
un médecin à la retraite et à qui ils ont demandé : Bien, qu'est-ce
que vous pensez, vous, de cette... de cette loi-là? Puis il a dit : Non
seulement je suis un ancien médecin, mais je
suis... j'ai été aussi gestionnaire du réseau puis, il dit, je souscris à
150 % des mesures qui sont mises dans cette loi-là.
Parce que quelle est la vision que nous avons,
Mme la Présidente, avec cette loi-là? Pour la première fois en 50 ans,
depuis que M. Castonguay a mis en place la Régie de l'assurance maladie,
c'est de s'engager, avec l'aide des médecins, à prendre 100 % de la
population en charge. Puis je vous invite, Mme la Présidente, puis j'invite
tous les Québécois qui nous écoutent ce soir à aller écouter cette entrevue-là
de ce médecin-là aujourd'hui. Parce que c'est difficile pour des collègues
médecins de venir parler contre la loi en ce moment, c'est très difficile pour
eux, puis je respecte ça. Mais il y en a un
qui le fait en ce moment, parce qu'il est à la retraite, donc il n'y a pas de
danger d'avoir des conflits avec ses anciens collègues. Mais je vous
invite à l'écouter.
Alors, aujourd'hui, et c'est ça que j'ai pris
comme engagement et c'est ça que mes collègues font, au moment où je vous
parle, là, il y a un webinaire qui se prépare pour dire à tous les médecins qui
vont vouloir écouter ce soir, entre autres à la FMSQ, de venir écouter c'est
quoi vraiment que le gouvernement veut avec son projet de loi.
Et, pour vous dire pourquoi c'est surprenant un
peu, l'attitude de la fédération, la fédération des médecins, savez-vous ce
qu'elle a dit la semaine passée, quand on a annoncé le webinaire pour venir,
justement, expliquer? Ils ont dit : On vous recommande de ne pas y aller,
n'allez pas écouter la version du ministère. C'est quand même assez incroyable.
Ils n'ont pas voulu le discuter durant l'été, et on arrive au moment où on
passe la loi, de vouloir l'expliquer aux médecins, et ils se font dire par leur
fédération : Non, non, c'est dangereux d'aller là, n'allez pas écouter les
explications qu'on va donner.
Bien, Mme la Présidente, je veux juste vous dire
qu'il y en a au moins un peu plus que 1 000 qui ont décidé de venir quand
même, qui se sont enregistrés comme médecins, ce soir, pour venir écouter. Et
moi, je dis aux médecins de l'Outaouais, je dis aux médecins de
l'Outaouais : Je trouve un peu déplorable... Puis je comprends votre
frustration, là, tout le monde a ses raisons de pouvoir s'objecter à la loi.
Mais il y a une chose : de prendre la décision de quitter avant d'avoir
toute l'information, moi, je trouve que... et c'est ce que je dis depuis longtemps,
on aurait dû être capables d'expliquer ça aux fédérations pour qu'ils
l'expliquent à leurs membres. Ça n'a pas été le cas.
• (18 h 40) •
Alors, Mme la Présidente, moi, j'invite les
Québécois, encore une fois, à aller voir. Le site va être disponible après
jeudi, parce que, ce soir, on rencontre des gens de la FMOQ, mercredi on
rencontre les... ce soir, la FMSQ, je m'excuse,
et demain la FMOQ, et jeudi matin on va publier le site Web, et les Québécois,
en plus des médecins, pourront aller
voir le détail du projet de loi bien expliqué par les gens du ministère, de la
RAMQ et de Santé Québec. Merci
beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le ministre. Bon, nous sommes rendus maintenant au droit de réplique. Je
vous cède la parole, M. le député, pour deux minutes.
M. André Fortin
(réplique)
M. Fortin : Oui, merci, Mme la Présidente. D'abord, je... D'abord,
je suis surpris de la phrase initiale du ministre. Surpris, pas parce que je ne
le connais pas comme ça, je le connais comme quelqu'un qui, habituellement, a
une grande préoccupation par rapport à ces questions-là, mais
aujourd'hui ce n'est pas ça qu'on a senti à la période des questions.
Aujourd'hui, là, ce qu'on sentait, c'est qu'il tentait de minimiser la
situation.
Et là j'écoute le ministre dans ses
explications, il nous dit : Bien, on a des webinaires pour expliquer la
loi. Mais, si on voulait prendre le temps de
l'expliquer, que les gens la comprennent, que son propre caucus la comprenne, bien,
on aurait pu simplement procéder normalement puis ne pas l'adopter par bâillon.
En l'adoptant par bâillon, on a étudié 12 articles des 200 quelques
articles du projet de loi, Mme la Présidente. C'est ça que ça donne.
Mais je lui soumets, je lui soumets qu'il y a
beaucoup de médecins qui l'ont lue, sa loi, ils l'ont lue du début à la fin. Puis des fois la seule chose avec laquelle
on va être d'accord, c'est le titre du projet de loi, parce que le titre, bien
souvent, ça cite des intentions. Mais le projet de loi, il ne fait pas ça, le
projet de loi, il rajoute de la bureaucratie, il met des amendes qui n'ont pas d'allure, il prend la
responsabilité du gouvernement puis il met ça sur les épaules des médecins,
pas des médecins, des infirmières, des préposés,
de tout le monde dans le réseau, là, juste d'un groupe de professionnels,
puis il ne lui donne à peu près aucun moyen pour y arriver, aucun moyen
supplémentaire.
Alors, le ministre peut dire : On a passé
l'été à parler des choses accessoires autour du projet de loi, mais lui, il a
passé l'été à dire aux médecins que c'étaient des paresseux, à dire aux
médecins qu'ils étaient en train de jouer au golf le vendredi. Voulez-vous bien
me dire comment ça aide le débat, ça?
Moi, je connais un médecin, là, parce que le
ministre nous dit qu'il connaît un médecin, je connais un médecin qui est
extrêmement apprécié dans ma région, c'est le Dr O'Neil. Puis le
Dr O'Neil, c'est un professeur à l'Université McGill, il est fellow du
Collège des médecins de famille du Canada et il dit essentiellement que forcer
les médecins à travailler
davantage, ce n'est pas ça qui va régler le problème. C'en prend davantage.
Alors, j'encourage le ministre à aller dans cette avenue-là plutôt que
la sienne.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci, M. le député. Nous allons maintenant procéder au deuxième débat,
qui portera sur une question adressée par M. le député de Saint-Jérôme à M. le
ministre de la Santé concernant la négociation avec les médecins. M. le député,
je vous cède la parole pour une durée de cinq minutes.
Négociation des conditions de travail des médecins
M. Youri Chassin
M. Chassin :
Merci, Mme la Présidente. Alors, soyez indulgents, c'est ma première
interpellation, mais on dirait presque qu'on s'est coordonnés, le député de Pontiac
et moi. Ceci étant, j'écoutais avec intérêt les réponses du ministre, je pense qu'on saisit que, la
proposition que je lui ai faite, je le lui offre tout bonnement, parce que la
question que je lui ai posée porte
effectivement sur les négociations. Alors, évidemment, c'est des négociations
avec les fédérations de médecins, spécialistes et omnis.
J'ai été
étonné d'entendre, en fait, le ministre et la présidente du Conseil du trésor
proposer, dans le fond, de suspendre deux éléments somme toute mineurs.
J'ai l'impression, en fait, que c'est surtout deux éléments qui portent sur des
éléments de salaire, de rémunération, alors
que, pour moi, et on l'a exploré durant la période de questions, il ne faut pas
avoir... il ne faut pas... il ne faut pas
qu'il y ait confusion des genres, là, ce n'est pas tant sur la rémunération des
médecins, moi, c'est plutôt sur les mesures coercitives.
Alors, vraiment, j'ai l'impression que de
revenir à la table, c'est l'intention qui est poursuivie par le ministre pour
que les discussions avancent. J'ai l'impression aussi que d'avoir des mesures
coercitives pour avoir, par exemple, des amendes très lourdes, des actions
concertées qui sont définies de façon assez particulière, qui laissent aussi la
porte ouverte à ce que ce soit bien au-delà
du règlement, disons, du conflit de travail spécifique avec les médecins, ça
peut inclure une association
étudiante, ça peut inclure un média, peut-être, là, ça devient très, très
large. Je pense que ça, ce n'est pas juste les médecins que ça
rassurerait, c'est les Québécois. Et ça montrerait, je pense, une bonne foi
évidente.
Même chose pour l'autre disposition qui, moi,
m'apparaît particulière, mais... mais à un niveau étonnant, vraiment. On parle que, rattachée à certaines
fonctions dans nos établissements de santé, il y aura une responsabilité de
s'assurer de signaler toute baisse de
régime. C'est invraisemblable de penser que des médecins qui occuperaient ces
fonctions se révéleraient finalement des dénonciateurs de leurs propres
collègues. Je pense qu'il faut comprendre comment, dans un conflit, puis, dans ce cas-ci, un conflit de
travail... Bien, je pense que c'est invraisemblable de penser même exiger ça.
Ça ne sera pas réaliste, de toute manière,
de penser que ça va être appliqué. Je pense qu'on peut demander bien des
choses, mais, d'appliquer la loi puis
de demander à des gens qui s'en sentent victimes d'être, finalement, un peu les
applicateurs de la loi eux-mêmes... Je pense que personne ne veut être
kapo, Mme la Présidente.
Évidemment, c'est une proposition que je lui
fais. Après ça, on peut s'étendre sur la partie de rémunération. Moi, le principe, je suis d'accord. Je pense qu'il
y a urgence. Tant le... le collègue de Pontiac l'étayait, puis c'est tout à
fait vrai, mais il ne faut pas que le
remède soit pire que le mal, et puis, même si ce n'est pas l'Outaouais, dans
les Laurentides, on n'a pas non plus le luxe de perdre des médecins,
puis vous le savez très bien, Mme la Présidente.
Donc, je
pense qu'on a, dans une perspective de vouloir régler, dans une perspective de
vouloir avancer, sachant que le temps est compté puis que, malheureusement,
avec le projet de loi n° 2, on se retrouve dans une
situation où le gouvernement n'est plus du... disons, n'a plus le gros bout du
bâton, passez-moi l'expression, le temps joue en sa défaveur. Alors, je pense qu'il y a là une avenue qui peut être
intéressante. Je pense surtout, puis c'est mon impression, là, bien, qu'à
partir du moment où on n'a pas réussi à convaincre puis qu'on va dans le
coercitif, puis ce n'est pas la première fois, parce que la conscription des médecins, des finissants, des
diplômés, c'était aussi très coercitif comme projet de loi, bien, il y a là, pour moi, une question plus
fondamentale à se poser quant à l'action du gouvernement en société,
particulièrement dans le système de santé, et ça, pour moi, c'est
fondamental. Merci.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député. M. le ministre, je vous cède la parole pour une durée de cinq
minutes.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Très
bien. Et, encore une fois, je remercie l'ancien collègue, le député de Saint-Jérôme,
de me donner cette occasion-là et cette plateforme ce soir ici, devant
les Québécois.
Mme la
Présidente, je ne pense pas qu'il n'y a personne qui agit comme député, comme
représentant parlementaire qui aime faire une loi spéciale, personne. Et,
moi, ça fait une dizaine d'années, là, que je suis au gouvernement, j'étais dans l'opposition quand le Parti libéral avait
fait une loi spéciale pour le retour de... la grève dans la construction. Je
m'en souviens très bien, j'étais rentré avec un oreiller à l'Assemblée
nationale pour venir montrer que je n'étais pas d'accord avec cette loi
spéciale là, mais c'était la bonne chose à faire. C'était la bonne chose à
faire pour s'assurer de la sécurité des Québécois, entre autres des
travailleurs sur les chantiers de construction.
Lorsqu'on a négocié,
au cours des derniers mois, puis ça fait plus que deux ans que les ententes
avec les médecins sont expirées... Mme la Présidente, on n'a pas fait une loi
spéciale par plaisir, là. Il n'y a pas personne qui était content de faire ça. Par contre, je veux que les Québécois se
rappellent que l'entente est expirée depuis deux ans et demi, qu'on a déposé un projet
de loi au printemps, puis, au printemps, cette année, on a dit : On ne
fera rien de spécial durant l'été,
retournez avec le Trésor, essayez de trouver un terrain d'entente entre les
deux fédérations puis le Trésor, qui négocie pour le ministère de la Santé. Puis, à notre grande surprise, à la fin
de l'été, on est arrivés puis on a dit : Il n'y a aucun terrain d'entente.
On est allés même voir un médiateur pour voir si on pouvait rapprocher les deux
parties. Rien à faire, nos positions sont totalement opposées. C'est
malheureux.
• (18 h 50) •
Alors,
à un moment donné, Mme la Présidente, si on veut l'intérêt des patients, comme
gouvernement, ce que les gens
s'attendent de nous, c'est de prendre des décisions et de décider. Ce qui est
arrivé, en plus, c'est que non seulement on ne s'entend pas pour les patients
puis on a deux visions complètement différentes, mais, Mme la Présidente, là,
il y avait des moyens de pression que la FMSQ, donc les spécialistes,
avaient mis en place, avec les étudiants en médecine, qui allaient nous priver et allaient priver les
médecins, les jeunes étudiants qui passent de l'externat à la résidence, de
pouvoir faire leur résidence et, éventuellement, dans les prochains
mois, de pouvoir pratiquer la médecine. Mme la Présidente, je ne pense pas qu'il y a des Québécois qui ont
compris que des mêmes médecins mettaient en jeu leurs propres médecins, qui
est leur relève, de faire ces moyens de pression là. Alors, pour ces deux
raisons-là, Mme la Présidente, ce n'est pas de
gaieté de coeur qu'on a décidé de faire la loi spéciale, mais je pense que les
Québécois comprennent pourquoi on l'a fait, autant pour l'intérêt des
patients que pour l'intérêt des étudiants.
Maintenant,
Mme la Présidente, quand le député, puis je le comprends parce que... je le
redis, quand le député dit : Mais
pourquoi vous avez fait des sanctions? Bien, Mme la Présidente, les sanctions,
on s'est inspirés des 60 lois spéciales qu'il y a eu au cours des
dernières années puis on a dit : Qu'est-ce qui s'est fait par les partis?,
pour être capables de protéger nos gens.
Parce que, quand on a une loi spéciale, si jamais les intérêts deviennent
divergents ou les intérêts des patients ne sont pas bien servis, c'est
un peu comme des mesures exceptionnelles, c'est de dire comment on fait pour
protéger. Alors, il n'y a personne qui veut faire des sanctions.
Puis
je ferais remarquer, Mme la Présidente, que, même si la loi est votée depuis
maintenant huit jours, il n'y a pas personne qui a eu des sanctions, là.
Ce n'est pas ça, notre objectif, Mme la Présidente. Ce qui est notre objectif,
c'est de faire qu'est-ce qu'on a fait aujourd'hui, c'est d'être capables de
dire aux médecins : Regardez, là, même si vous n'êtes pas revenus aux tables, même si vous ne voulez pas encore vous
servir d'articles qu'on a dit que la négociation ou les discussions pouvaient continuer après la loi
spéciale, on a mis cela dans le projet de loi... Les deux fédérations, ce
matin, on leur a lancé... on a fait une main tendue en disant :
Voici les améliorations qu'on est prêts à faire si vous venez vous asseoir à
table pour les discuter. On a fait ça ce midi, là, avec la présidente du
Conseil du trésor. En moins d'une heure, la
FMOQ, donc la fédération des médecins... des omnipraticiens a répondu :
Non, si vous n'enlevez pas le projet de loi, on ne retourne pas aux
tables.
Mme la Présidente, à
un moment donné, comme gouvernement, il faut décider, puis on a décidé,
c'est... Je le répète pour que les gens comprennent bien, il n'y a pas personne
ici qui est content d'avoir fait une loi spéciale. Mais, si vous demandez aux Québécois, ceux que je
rencontre tous les jours, qui me disent : M. Dubé, ne lâchez pas, on
a besoin que vous soyez là pour nous, on sait que vous avez une vision pour que
tous les Québécois soient pris en charge... C'est ça qu'on fait, Mme la
Présidente. Puis je vais me tenir debout parce que c'est ça qu'il faut faire.
Merci beaucoup.
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Merci, M. le ministre. Maintenant, un droit de
réplique pour le député de Saint-Jérôme. La parole est à vous pour deux
minutes.
M. Youri
Chassin (réplique)
M. Chassin : Merci, Mme la Présidente. Encore... Encore une fois, j'ai l'impression
qu'on se comprend seulement en
partie. Parce que je ne conteste pas le fait que personne n'est content d'avoir
fait une loi spéciale. Ça, c'est... je pense que c'est évident. Ce n'est
pas une situation heureuse, ce n'est pas une situation heureuse ni pour les
médecins, ni pour les patients, ni pour le
ministre, j'en suis convaincu. Mais c'est l'application d'une loi inspirée de
66, autre loi de retour au travail,
qui pose problème et qui est mélangée aussi avec une réforme. Puis, la réforme,
on peut être d'accord avec cette réforme-là, on peut penser que ça a du
bon.
Est-ce que le
Dr Jacques Ricard, que le ministre cite, se dit : Ah! bien, c'est une
bonne chose que certains directeurs de
services puissent, comme... des postes occupés souvent par les médecins,
puissent dénoncer tel collègue qui a baissé de temps de pratique? Moi,
je pense que c'est là où on erre, je pense que c'est là où on sort d'un cadre
qui serait respectueux et, comment dire,
favorable à des négociations. C'est exactement à ce moment-là qu'on se
dit : Bien, voilà les mesures qui doivent être mises en jeu.
Évidemment, là, quand
on paie aux médecins des frais supplémentaires bonifiés pour les frais
administratifs, on peut bien en discuter,
mais ce n'est pas ça, la question, Mme la Présidente. Et, si le ministre
mettait sur la table ce qui est
fondamental, moi, je pense que ce serait particulièrement bienvenu et
accueilli, comme tel, pour reprendre les discussions. C'est nécessaire
et c'est urgent. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Merci, M. le député. Ceci met fin aux débats de fin
de séance.
Ajournement
Compte tenu de
l'heure, les travaux sont ajournés au mercredi 5 novembre 2025, à
9 h 40. Merci, tout le monde.
(Fin de la séance à 18 h 55)