(Neuf
heures quarante et une minutes)
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Bonjour, tout le monde. Veuillez prendre place.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Nous sommes aux
affaires courantes, à la rubrique Déclarations de députés, et je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Rendre
hommage à M. Jacques Michel
Mme Kariane
Bourassa
Mme Bourassa : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Si je vous dis : Pas besoin de frapper pour entrer chez nous,
vous pensez automatiquement à Jacques Michel, ce géant de la chanson
québécoise. Aujourd'hui, je veux rendre hommage à cet artiste que ses proches qualifient de généreux, de vrai et
de profondément humain.
Peu
de gens le savent, mais c'est à l'île
d'Orléans qu'il a trouvé refuge et inspiration. Il y habite avec sa conjointe,
Louise Vaillancourt. D'ailleurs, puisque
c'est la semaine des proches aidants, je vais prendre quelques secondes pour la
remercier pour son dévouement et pour sa bienveillance envers notre
artiste préféré.
Je vous souhaite la
santé, et merci de faire rayonner notre culture comme vous le faites.
Jacques Michel, vos
poèmes, votre musique va transcender les générations pour encore bien des
années. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à
M. le député de Marquette. La parole est à vous.
Souligner
le 50e anniversaire du club Le Réveil de Lachine
M. Enrico
Ciccone
M. Ciccone : Merci, Mme la Présidente. J'aimerais féliciter le club Le
Réveil de Lachine, qui célèbre son 50e anniversaire cette année. C'est un
club unique en son genre, qui s'adresse à tous les hommes de 55 ans et
plus qui recherchent des passe-temps et de la camaraderie.
Le Réveil est bien
plus qu'un club, c'est une bouée de vie pour des hommes retraités en quête
d'une routine et d'un baume pour leur santé
en général. Il offre à ses membres une panoplie d'activités, dont les jeux de
cartes, le palet, le billard, le
golf, les randonnées à vélo, les sessions de musique ou simplement la
possibilité de jaser dans leur cuisinette autour d'un bon café.
De plus, Le Réveil
met gratuitement à la disposition de ses membres un atelier pour travailler le
bois, muni de tous les outils et les
machines nécessaires. C'est impressionnant de voir, Mme la Présidente, les
petites merveilles que les membres fabriquent de leurs mains. De simples
choses qui donnent un sens à leur vie.
D'autres
activités populaires sont aussi organisées, comme les dîners de «boys» et
l'incontournable souper des fêtes.
Félicitations pour ce
50e anniversaire à MM. Longtin, Chalifoux et tous les membres! Bonne
continuité.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci beaucoup, M. le député. Je cède maintenant la parole à M. le
député de Vanier-Les Rivières. La parole est à vous.
Souligner
le 40e anniversaire de l'entreprise 1001 Fondues
M. Mario
Asselin
M. Asselin :
Merci, Mme la Présidente. Je tiens à souligner le 40e anniversaire de
l'entreprise 1001 Fondues et saluer son fondateur, M. Jean-Yves Lapointe,
et sa fille, Caroline, qui sont présents dans nos tribunes.
L'histoire de 1001 Fondues
débute avec l'achat du restaurant Au Chalet Suisse, situé dans le Vieux-Québec.
Bien vite, il est reconnu par les touristes,
les artistes et la classe politique. Le premier ministre René Lévesque l'évoque
même dans ses souvenirs à l'endroit de son... dans son autobiographie.
Avec
l'achat de La Grolla en 2003, 1 001 Fondues vise alors quelque
chose d'ambitieux : créer et commercialiser des fondues prêtes à
cuire aux fromages d'ici, offertes partout au Canada en collaboration avec des
artistes québécois. Installés dans Lebourgneuf, ils seront d'ailleurs présents
au Marché de Noël allemand de Québec.
Je suis très heureux
de saluer l'entrepreneuriat innovateur d'entreprises. Bon anniversaire à M. Lapointe
et Caroline!
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Au nom de la
présidence, M. Lapointe et Karine, toutes nos félicitations pour
votre 40e anniversaire. Bravo! Belle longévité.
Je souhaite
maintenant donner la parole à M. le député de Laurier-Dorion. La parole est à
vous.
Souligner
la Semaine de la prévention de la criminalité
M. Andrés
Fontecilla
M. Fontecilla :
Merci, Mme la Présidente. J'aimerais souligner la Semaine de la prévention de
la criminalité, au Québec, un moment tout
indiqué pour rappeler que la meilleure façon de lutter contre la délinquance,
c'est d'en prévenir les causes.
La criminalité ne
naît pas du hasard. Elle prend le plus souvent racine dans des conditions
sociales bien réelles : l'exclusion, la
pauvreté, la crise du logement, le profilage racial, le manque de perspectives
pour les jeunes. Si nous voulons des politiques publiques efficaces en matière
de prévention, nous devons d'abord agir sur ces causes profondes. Cela signifie écouter les jeunes eux-mêmes, leurs
familles, mais aussi les organismes communautaires qui, depuis des décennies,
travaillent sur le terrain. Ces groupes
doivent être soutenus de façon structurelle et durable, pas au gré des budgets
ponctuels et instables.
Enfin, il faut lutter
contre la stigmatisation des jeunes. La jeunesse n'est pas un problème de
sécurité publique. Elle est notre avenir.
Donnons à nos jeunes
les conditions nécessaires à leur épanouissement, plutôt que de leur faire
porter le poids de nos peurs. C'est ainsi
que l'on bâtira une société plus juste et plus sécuritaire pour tous et toutes.
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci. Je souhaite... Je souhaite maintenant donner la parole au député
de Portneuf. La parole est à vous, M. le député.
Rendre
hommage à M. Richard Chayer
M. Vincent
Caron
M. Caron : Mme la Présidente, je rends hommage à une figure bien aimée de
Cap-Santé qui nous a malheureusement quittés le 19 octobre. Il
s'agit de M. Richard Chayer.
Je
l'avais rencontré l'an dernier à la ferme L'Arc-en-ciel du Paradis, où il était
venu faire le plein de fraises pour les distribuer aux personnes dans le
besoin. Un homme souriant, d'une bonté infinie et avec une barbe bien fournie
qui lui a valu le surnom affectueux de père Noël du village, car,
au-delà du temps des fêtes, M. Chayer faisait preuve d'une inlassable charité tout au long de l'année. Des
cadeaux, il en distribuait sans compter, non seulement aux enfants, mais aussi
aux personnes seules et vulnérables.
Après avoir servi
37 ans dans les Forces armées canadiennes, M. Chayer a continué de faire
preuve d'un haut sens du dévouement envers les autres, et ce, jusqu'à la fin de
sa vie.
Merci pour tout, M. Chayer.
Où que vous soyez, je peux vous assurer que l'esprit du père Noël du village
demeurera à Cap-Santé et dans Portneuf. Nous ne vous oublierons pas.
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole à
Mme la députée de Saint-Laurent. La parole est à vous.
Souligner
le 50e anniversaire de l'école alternative Jonathan
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Permettez-moi de souligner l'anniversaire de
l'école Jonathan, dans mon comté.
Depuis maintenant un
demi-siècle, sous le thème de 50 ans à découvrir autrement!,
l'école Jonathan offre aux élèves une façon d'apprendre différemment, dans leur
rythme à eux.
À l'école Jonathan, les enfants et les parents
sont partie intégrante du cheminement pédagogique. Pour les enfants, cela prend
forme avec des jumelages entre élèves pour s'entraider, des choix d'activités
selon leurs champs d'intérêt ou leur participation aux activités
communautaires. Pour leurs parents, eux, dans leur cas, ils peuvent participer
à des ateliers avec l'école mais aussi des rencontres pédagogiques, mais ainsi
que l'évaluation de toute l'équipe-école.
À l'école Jonathan,
les élèves, vous savez, interpellent leur députée. Ils m'ont même écrit, ils
m'ont interpelée pour apporter des
modifications au Code de la sécurité routière. Je vous parle de jeunes élèves
qui, eux, décident ensemble de faire plus.
À l'école Jonathan,
on lutte contre le décrochage scolaire depuis maintenant 50 ans. Bravo à
vous! Et bon 50e!
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à Mme la députée
de Huntingdon. La parole est à vous.
Rendre hommage à Mme Catherine Lefebvre
Mme Carole
Mallette
Mme Mallette : Merci, Mme la Présidente.
Aujourd'hui, je rends hommage à une femme exceptionnelle de ma circonscription,
Mme Catherine Lefebvre.
Catherine a marqué
l'histoire de l'Association des producteurs maraîchers du Québec, l'APMQ, en
devenant, en 2021, la toute première femme à
présider cette organisation en 75 ans d'existence. Agricultrice passionnée
et entrepreneure accomplie de
Saint-Michel, Catherine cultive non seulement ses terres, mais aussi sa vision
et sa détermination, qui font progresser tout le secteur maraîcher.
Sous sa gouverne,
l'APMQ a poursuivi sa mission avec rigueur : défendre les intérêts de ses
300 membres, appuyer la recherche, innover et faire entendre la voix des
producteurs auprès des décideurs. Durant ces quatre années, elle a su relever des défis majeurs, notamment en
matière de main-d'oeuvre agricole et de protection de l'environnement, en cherchant toujours des solutions concrètes et
durables. Elle a démontré que c'est par la collaboration et la persévérance
que nous pouvons nourrir le Québec et bâtir l'avenir des agriculteurs.
Catherine, au nom de
tous, merci pour ton engagement, ton leadership et l'inspiration que tu sèmes.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Saint-François. La parole est à vous.
Rendre
hommage à Mme Marjorie Tyroler
Mme Geneviève
Hébert
Mme Hébert :
Mme la Présidente, arrivée en 1978 comme immigrante, Mme Marjorie
Tyroler a eu son premier emploi dans la MRC
de Coaticook en 1996 à la Société d'aide au développement de la collectivité.
Ensuite, elle a été conseillère en développement au Conseil régional de
développement de l'Estrie, directrice générale et commissaire industrielle au
Centre local de développement de la MRC de Coaticook, directrice générale au
Centre d'action bénévole de la MRC de Coaticook, dont elle a triplé l'ampleur
en une décennie. Elle s'est impliquée aux Comptonales, au réseau local de
services du CSSS de la région de Coaticook, à la Corporation de développement
communautaire de la MRC, à L'Éveil, ressource
communautaire en santé mentale, et au Centre d'initiatives en agriculture de la
région de Coaticook.
Mme la Présidente,
Marjorie Tyroler, à qui j'ai remis la Médaille de la députée dernièrement, a
exercé son leadership, ses compétences en animation, son sens de l'organisation
et sa rapidité d'action pour développer la MRC et améliorer la qualité de vie
de sa population. Merci, Marjorie.
Merci, Mme la
Présidente.
• (9 h 50) •
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole au député de... du comté de
René-Lévesque. La parole est à vous.
Souligner
l'initiative de M. Olivier St-Pierre
dans le cadre du Projet Oxygène
M. Yves
Montigny
M. Montigny :
Mme la Présidente, aujourd'hui, je souligne l'initiative remarquable d'un
jeune homme de 22 ans de chez nous, Olivier St-Pierre, qui est ici, dans
les tribunes, avec nous aujourd'hui.
Le 23 août
dernier, il a relevé le défi exceptionnel : courir 100 kilomètres
entre Forestville et Baie-Comeau dans le cadre de son Projet Oxygène au profit
de l'organisme Homme Aide Manicouagan qui soutient les hommes en difficulté. Ce
défi pour briser le silence autour du suicide trouve sa source dans une épreuve
personnelle : la perte d'un ami. Plutôt que de s'y résigner, Olivier a
choisi d'agir, transformant la course en moteur de résilience et en geste de
solidarité. Par sa détermination, il a su rapprocher toute notre communauté
autour de ce projet, rappelant la force du collectif face aux épreuves. Grâce à
lui, plus de 10 000 $ ont été ramassés pour soutenir l'organisme et
briser tous les tabous entourant la santé mentale masculine.
Olivier, ton humanité
inspire toute la Côte-Nord. Merci, Olivier.
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : M. St-Pierre, toutes nos félicitations au nom de
la présidence. Merci. Merci, M. le député.
Je cède maintenant la
parole à M. le député de Beauce-Nord.
Rendre
hommage à M. Paul Doyon
M. Luc
Provençal
M. Provençal : Merci, Mme la
Présidente. Je souhaite saluer mon ami Paul Doyon, récipiendaire du prix
Enracinement 2025 de Beauce-Centre Économique.
Natif et habitant toujours
Saint-Joseph-des-Érables, Paul occupe la terre acquise par ses aïeux en 1742.
Ses enfants, qui prennent actuellement la relève, sont, de ce fait, la
10e génération à poursuivre en agriculture sur la terre ancestrale.
Au fil du temps, Paul
s'implique d'abord au sein de l'UPA locale. Il est aujourd'hui le premier
vice-président général de l'organisation nationale.
Paul est reconnu
comme étant un excellent communicateur pour rassembler et non diviser. Il
travaille et développe en harmonie autant
avec les secteurs commercial qu'industriel, en respectant les intérêts des
agriculteurs. Il dégage une énergie contagieuse et positive. Cela fait
de lui un être attachant, à découvrir.
Bravo, mon ami!
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole à
M. le député de Maskinongé.
Rendre
hommage à Mmes Rachel Larivière et Marie-Stéphanie Duclos
M. Simon
Allaire
M. Allaire :
Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, je souhaite rendre hommage à deux
femmes d'exception de la communauté louisevilloise, Rachel Larivière et
Marie-Stéphanie Duclos, qui oeuvrent au sein de la Résidence des Bâtisseurs de
Louiseville respectivement comme directrice générale et comme conseillère et
représentante en vente avec un dévouement remarquable.
Tellement dynamiques,
engagées et profondément humaines, elles se démarquent par leur passion et leur
capacité à créer un milieu de vie stimulant
pour nos aînés. Elles contribuent chaque jour, chaque jour, Mme la Présidente,
au bien-être et au bonheur des gens qu'elles accompagnent.
Depuis maintenant
trois ans, elles s'impliquent partout sur le territoire, et plus
particulièrement pour la Noël du Coeur de Louiseville,
notamment dans l'organisation du souper-bénéfice et de collectes de dons,
apportant ainsi un soutien essentiel à notre collectivité.
Par leur solidarité,
leur énergie contagieuse et leur grand coeur, Rachel et Marie-Stéphanie
incarnent les plus belles valeurs de notre
région. Je tiens à saluer leur engagement remarquable et à les remercier du
fond du coeur pour tout ce qu'elles apportent à notre belle communauté.
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député. Cela met fin à la rubrique Déclarations de députés.
Et je suspends les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 54)
(Reprise à 10 h 05)
La Présidente : Bonjour, tout le monde. Mesdames messieurs, chers visiteurs, juste un
petit mot pour vous dire que le parlement du Québec, c'est chez vous.
Bienvenue.
Mmes, MM. les
députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie
beaucoup. Veuillez vous asseoir.
Alors, nous
poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À
la rubrique Dépôt de documents, M. le ministre de l'Environnement, de la Lutte
contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. La parole
est à vous.
M. Drainville :
Merci, Mme la Présidente. Alors, permettez-moi de déposer le document de
consultation sur la cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre du
Québec. Merci.
La Présidente :
Ce document est déposé. M. le
ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration.
M. Roberge : Mme la Présidente,
permettez-moi de déposer le plan annuel d'immigration 2026 du ministère de
l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration, ainsi que les
orientations pluriannuelles 2026‑2029 de la planification de l'immigration au Québec
pour la période 2026‑2029 du ministère de l'Immigration, de la Francisation
et de l'Intégration. Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés.
Dépôt
de rapports de commissions
À la rubrique Dépôt de rapports de commissions,
M. le président de la Commission des finances publiques et député de
Blainville.
Étude détaillée du projet de loi
n° 4
M. Laframboise :
Merci, Mme la Présidente. Je dépose le rapport de la Commission des
finances publiques qui, le 5 novembre 2025, a procédé à l'étude détaillée
du projet de loi n° 4, Loi concernant la mise en oeuvre de certaines dispositions du discours sur le budget
du 25 mars 2025 et modifiant d'autres dispositions. La commission a adopté le texte du projet
de loi avec des amendements. Merci.
La
Présidente : Et ce rapport est déposé.
Dépôt de pétitions
Maintenant, à la
rubrique Dépôt de pétitions, Mme la députée des Mille-Îles.
Établir un cadre de surveillance et de
contrôle des polluants éternels
Mme Dufour : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Alors, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 380 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
qu'aucune mesure de la présence des substances perfluoroalkylées et
polyfluoroalkylées, aussi appelées PFAS ou
polluants éternels, tant dans l'eau potable que dans les boues provenant de
l'assainissement des eaux usées, ne soit actuellement connue;
«Considérant que
400 sources d'eau potable ont été testées aux PFAS par un chercheur et que
6 d'entre elles dépassaient les normes de santé, notamment à
Sainte-Cécile-de-Milton, La Baie et Mirabel;
«Considérant
que les PFAS sont associés à un grand nombre de maladies, cancers et d'effets
nocifs [pour] la santé des humains;
«Considérant
que Santé Canada recommande aux municipalités de tester leurs sources d'eau
potable aux PFAS au moins annuellement;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, signataires,
demandons au gouvernement du Québec :
«De brosser un
portrait complet de la situation en ce qui a trait à la présence de PFAS dans
les sources d'eau potable de l'ensemble des municipalités et dans le lixiviat
des sites d'enfouissement;
«D'investir davantage
en recherche sur les PFAS, notamment dans les façons de les filtrer et de les
éliminer;
«De mettre en place
un cadre réglementaire pour la détection, la surveillance et le contrôle des
substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées qui représentent un danger
pour la santé.»
Je certifie, Mme la
Présidente, que cet extrait est conforme à l'original de la pétition. Merci.
La
Présidente : Et cet extrait de pétition est déposé.
Il
n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une
violation de droit ou de privilège.
Je
vous avise qu'après la période de questions et réponses orales sera tenu le
vote reporté sur la motion de M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve
débattue hier aux affaires inscrites par les députés de l'opposition.
Questions et réponses orales
Et nous en sommes
maintenant rendus à la période de questions et de réponses orales, et je cède
la parole, en question principale, au député de Nelligan.
Financement du transport collectif
M. Monsef Derraji
M. Derraji :
Mme la Présidente, la galère des Montréalais avec le transport en commun
n'a pas commencé uniquement cette semaine ou la semaine dernière. Souvenez-vous
de la fermeture de la ligne bleue pendant plusieurs semaines à cause d'un problème structurel. Souvenez-vous de la fermeture
de la ligne verte à cause d'infiltrations d'eau. Souvenez-vous de la
fermeture de la ligne bleue à cause d'une panne électrique.
Depuis plusieurs
années, la STM demande de la prévisibilité, un budget clair. Ce que ce
gouvernement a fait, Mme la
Présidente : imposer des coupures de 100 millions de dollars sur cinq
ans et faire croire aux Montréalais que c'est uniquement un problème
entre un employeur et des syndiqués.
Mme
la Présidente, ma question est très simple, au ministre des Transports :
Est-ce qu'il reconnaît que le sous-financement chronique de son
gouvernement contribue à la dégradation des services offerts aux usagers?
La
Présidente : La réponse du ministre des Transports et de la Mobilité
durable.
M. Jonatan Julien
M. Julien :
Oui, merci, Mme la Présidente. Écoutez, les enjeux qu'on vit actuellement
avec le conflit et la grève sont lourds de conséquences sur la mobilité à
Montréal, sont lourds de conséquences sur les citoyens qui veulent prendre la
mobilité en commun, et c'est inadmissible. Et je pense qu'on doit agir, on doit
agir rapidement.
J'ai rencontré à deux
reprises la STM dans les dernières semaines. Clairement, on a un gain
d'efficience à apporter à la STM. Les gens me disent qu'on peut faire mieux,
qu'on doit faire mieux. Et ils sont conscients qu'il y a une pression
financière et qu'ils doivent faire face à ça. Et ça fait partie de la
négociation entre le syndicat et la STM pour arriver à une entente. Je pense
qu'ils doivent s'entendre le plus rapidement possible pour éviter d'autres
situations comme on a vécu le week-end
dernier. Mais la STM est pleinement consciente qu'elle doit améliorer son
efficience, réduire la pression budgétaire, c'est son rôle, sa responsabilité.
Ils m'ont dit qu'ils travaillaient là-dessus, et je leur fais confiance.
Alors,
effectivement, il y a des enjeux de coût, et la STM, comme gestionnaire
responsable, doit y voir. Je compte sur eux.
• (10 h 10) •
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : Mme la Présidente, j'ai
cru entendre des pompiers. Le problème, il n'y a pas de pompier, c'est le
problème entre les employés et le syndicat. Mais, je tiens à rappeler au
ministre, quand vous demandez des coupures de 100 millions sur cinq ans et vous demandez à ce que le service
fonctionne, c'est de la science-fiction, Mme la Présidente. Ils ont
demandé, exigé 100 millions de coupures sur cinq ans et ils s'attendent à
ne pas avoir un impact sur le service.
Qu'est-ce qu'il fait,
le ministre, pour régler la situation pour les usagers montréalais?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jonatan Julien
M. Julien :
Encore là, mon collègue semble dire qu'il n'y a pas d'amélioration
d'efficience possible à la STM. Savez-vous quoi, Mme la Présidente? Quand je
discute avec les gestionnaires de la STM, ils me disent tout le contraire. Non
seulement ça, ils ont des alternatives, ils ont des possibilités pour,
justement, faire en sorte de réduire les coûts. Eux y croient. Ceux qui sont responsables de la STM y croient, à ces
possibilités-là. Mon collègue me dit : Bien voyons, c'est
impossible. Bien, je ne suis pas... je ne suis pas de son école, mais pas du
tout.
Alors, je compte sur
la STM pour réduire ses frais, pour améliorer sa performance financière. Notre
gouvernement investit comme jamais, comme jamais, vous le savez, en transport
collectif, tant en investissements qu'en
dépenses. On va continuer de faire ça, Mme la Présidente. Mais je ne peux pas
dire que la STM ne regarde pas en avant pour réduire ses coûts, elle
doit le faire.
La
Présidente : Je vous rappelle que, tous les deux, vous vous adressez à
la présidente. Complémentaire.
M. Monsef Derraji
M. Derraji :
Mme la Présidente, il est ministre des Transports, il voit très bien que
les usagers montréalais souffrent, il voit l'impact sur les commerces, il voit
l'impact sur la congestion routière, il voit vraiment et réellement chaque jour l'impact de cette grève. Son propre
gouvernement a imposé des coupures, a imposé des coupures drastiques. Il pense
que c'est ça, la solution? Il pense qu'en sous-finançant le transport collectif
la grève va se régler d'une manière simple?
Qu'est-ce qu'il
propose aux Montréalais, à part rire, Mme la Présidente?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jonatan Julien
M. Julien :
...Mme la Présidente, je ris de mon collègue. Les investissements ont plus
que doublé, en transport collectif, par notre gouvernement, par rapport à leur
gouvernement, plus que doublé, et on veut me faire la leçon sur : On
sous-investit? On n'a jamais autant investi.
Maintenant,
clairement il y a un manque d'efficience, la STM le reconnaît. Je les ai
rencontrés, ils m'ont dit : On a des solutions,
on doit les discuter avec le syndicat. C'est les enjeux auxquels on fait face
dans le conflit actuel. Alors, certainement que je prends acte de ça. La
situation est inadmissible, sur le fait qu'on n'ait pas de transport collectif pour la fin de semaine, mais la STM est consciente
qu'elle peut s'améliorer, elle veut le faire, et je souhaite qu'elle le fasse.
La
Présidente : Et je vous rappelle que personne ne rit de personne ici,
on se respecte.
En question
principale, je reconnais maintenant le député de Pontiac.
Fusion de Transplant Québec et Héma-Québec
M. André Fortin
M. Fortin : Mme la Présidente, optimiser l'appareil gouvernemental, c'est une bonne
chose, faire des économies, tout le monde est pour ça, mais faire ça sur le dos
de l'efficacité du système de don d'organes, c'est un non-sens complet.
Pour
supposément sauver quelques piastres, là, le gouvernement va se priver de
50 ans d'expertise de Transplant
Québec, il va abolir des équipes cliniques bien rodées puis il va chambouler
une chaîne efficace pour organiser le don d'organes.
Le don d'organes, là,
ce n'est pas une question de quelques millions, c'est une question de comment
on fait pour s'assurer que les
856 personnes qui sont sur la liste d'attente, elles obtiennent un organe.
Entre l'appel de l'hôpital, le transport
de l'organe, la discussion avec la famille, la préparation du patient, on ne
peut pas perdre une seconde, on ne peut pas perdre une minute parce
qu'on a chamboulé le système au complet.
Pourquoi ils sont
prêts à prendre ce risque-là? Pourquoi ils sont prêts à changer tout le système
pour économiser quelques dollars?
La
Présidente : La réponse de la présidente du Conseil du trésor.
Mme France-Élaine Duranceau
Mme Duranceau : Merci, Mme la Présidente.
Alors, je tiens à rassurer tout le monde, l'objectif de ce regroupement-là, c'est de préserver l'expertise. Il n'y aura aucune
perte d'expertise. Il y a des doublons, des dédoublements, des tâches qui se font aux deux endroits. On veut
centraliser l'expertise à un seul endroit, chez Héma-Québec. Et, bien sûr,
Transplant Québec pourra continuer d'exister. Il y a un volet formation, il y a
un volet éducation de la population. Alors, ce volet-là pourra continuer
d'exister.
Maintenant, on veut
un guichet unique pour les tissus humains. Héma-Québec, qui est déjà très
présent au niveau des produits sanguins puis au niveau des dons d'organes, va
pouvoir continuer le travail.
Alors, bien sûr, il y
aura des consultations en commission parlementaire sur le sujet. S'il y a des
choses qui doivent être proposées, qui
doivent être dites, on va les écouter à ce moment-là. Mais, je tiens à rassurer
tout le monde, les services, les soins qui sont rendus aux Québécois
seront préservés. On consolide l'expertise à un seul endroit.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin : Mme la Présidente, il va y avoir des consultations en
commission parlementaire, que la ministre nous dit. Bien, l'an dernier, là, des
députés de tous les partis, ils se sont assis pendant à peu près un an en
commission parlementaire, ils ont parlé aux experts, ils ont regardé comment ça
marchait, ce système-là, ils ont vu les lacunes, ils ont vu comment l'améliorer. Puis vous savez c'est quoi,
l'observation unanime de tous les partis politiques ici? La première observation, c'est que c'est Transplant Québec qui
est le meilleur pour favoriser le don d'organes puis organiser le système.
Les députés de la CAQ, ils ont signé ça.
Ils se parlent-tu,
dans ce gouvernement-là?
La
Présidente : La réponse de la présidente du Conseil du trésor.
Mme France-Élaine Duranceau
Mme Duranceau : Merci, Mme la Présidente.
Alors, je le répète, je veux rassurer les citoyens, cette démarche-là qui est
faite, elle est faite de manière à préserver l'expertise en matière de
transplantation et de don d'organes. On consolide l'expertise chez Héma-Québec.
Transplant Québec va pouvoir continuer d'exister avec le volet
formation, éducation de la population. Héma-Québec est le gardien des
tissus humains, et on ajoute aux tissus sanguins les organes.
Et
je pense qu'il faut aussi, là... on va s'élever au-dessus du débat sur ça, il
faut que l'État soit plus efficace, il faut oser se poser les questions
puis il faut sortir du statu quo. C'est ce qu'on...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin : Bon, là, je comprends que... très bien, là, qu'il y a
quelqu'un à la CAQ qui pense qu'abolir Transplant Québec, c'est une bonne idée
pour sauver quelques piastres, mais, je vous le dis, il n'y a personne qui
pense que c'est une bonne idée pour le patient.
Moi, je veux entendre la ministre responsable
des Aînés, parce que, de tout ce qu'on comprend, là, elle a un projet de loi
qui est prêt, qui donne des pouvoirs additionnels à Transplant Québec. Alors,
pour que tout le monde soit sur la même
longueur d'onde, est-ce qu'elle peut aujourd'hui se lever puis nous dire si,
oui ou non, elle a ce projet de loi là et le déposer ici, en cette
Chambre?
La
Présidente : La réponse...
Des voix :
...
La Présidente :
Et pas de bravo. La réponse de la présidente du Conseil du trésor.
Mme France-Élaine Duranceau
Mme Duranceau :
Merci, Mme la Présidente. Alors, je le répète, je veux rassurer les
Québécois, les soins aux Québécois sont
préservés. L'expertise est consolidée à un seul endroit, c'est-à-dire chez
Héma-Québec, qui a l'expertise opérationnelle
pour poursuivre ce qui était fait chez Transplant Québec. Transplant Québec
pourra, s'il le souhaite, conserver leur mission de formation,
d'éducation, Mme la Présidente.
Puis il faut prendre
des décisions qui sont difficiles, il faut se questionner sur les structures de
l'État. Et puis, si on veut juste maintenir
le statu quo, comme ce qui est généralement proposé par les oppositions, on ne
la changera pas, la bureaucratie puis la lourdeur de l'État. Moi, mon
mandat, c'est de revoir et de questionner toutes les structures.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de LaFontaine.
Impact
de la Loi visant principalement à instaurer la responsabilité collective
quant à l'amélioration de l'accès aux services médicaux et à assurer
la continuité de la prestation de ces services
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
En tout cas, Mme la Présidente, il y a un dénominateur commun dans les
questions, en transport, Transplant Québec et en santé, on a un gouvernement
déconnecté, qui est dans le déni de la réalité.
Alors, continuons
avec le projet de loi n° 2, qui a été enfoncé dans la gorge de tout le
monde et qui, aujourd'hui, on peut le voir,
après presque deux semaines de ce bâillon-là, à tous les jours, à tous les
jours, on voit les aspects très négatifs.
Après
les 27 directeurs des services professionnels, les DMSP, ce sont les
18 directeurs territoriaux qui organisent la prestation des services, qui pensent, eux, aux patients, les
18 directeurs ont écrit directement au ministre, le 21 septembre
dernier, en lui disant en substance :
Le projet de loi n° 106, qui est devenu le 2, est tout sauf constructif, les
délais d'implantation sont
irréalistes, et il n'y a aucun plan de financement additionnel. Un mois après,
ils ont reçu une réponse du sous-ministre, Daniel Pagé, qui leur a
dit : Merci pour votre bonne collaboration. Wow! C'est ça, le déni de la
réalité d'un ministre qui a un sous-ministre qui répond ça.
• (10 h 20) •
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Oui. Mme la Présidente, je pense
que, on a toujours dit, puis je vais continuer de le dire au cours des
prochains jours, on avait besoin de bien expliquer le projet de loi
n° 106, ce qu'on n'a pas eu la chance de faire durant l'été. Je veux juste être clair. Alors, il y a
beaucoup d'information qui a circulé, malheureusement pas toute exacte, durant
l'été.
Alors, Mme la Présidente,
je le vois très bien, juste au niveau des deux webinaires dont j'ai parlé cette
semaine, mardi soir pour la FMSQ, hier soir
pour la FMOQ... Hier soir, justement, il y avait près de
2 000 médecins qui étaient sur le webinaire, 2 000 médecins. Alors, ça, c'est des gens qui
veulent comprendre exactement, maintenant qu'on a la chance de pouvoir
expliquer la loi, qui veulent savoir qu'est-ce qu'il en est. Ça inclut les
directeurs territoriaux, autant du côté de
la médecine familiale que les directeurs territoriaux, qui s'occupent,
justement, pour les médecins spécialistes aussi. Alors, Mme la
Présidente, c'est ce qu'on a répondu : Nous allons expliquer, nous allons
discuter avec vous.
Il
y a encore énormément d'endroits où on peut faire des améliorations dans le
projet de loi. On a tendu la main cette semaine aux deux fédérations
pour expliquer des changements qui sont possibles. Mme la Présidente, on va
continuer d'avancer de cette façon-là.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Moi, je n'entends
pas : On va continuer d'avancer. J'entends : On va continuer de
s'enfoncer. Le gouvernement est en
train de s'enfoncer, après deux semaines d'un bâillon, ne passe pas une seule
journée sans qu'on voie les effets négatifs.
Encore une fois, les
directeurs territoriaux, après l'accusé réception complètement dans le déni de
la réalité du sous-ministre, ont réitéré, deux jours après, le 22 octobre,
dans une lettre, où ils disent : «Permettez-nous de réitérer que ce modèle transfère l'entière responsabilité
aux médecins dans des délais irréalistes et inévitablement va conduire à un
échec.» C'est ça, son échec.
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Mme la Présidente,
cette semaine, j'ai invité les Québécois, puis je le fais aussi pour tous les membres de cette Assemblée, d'aller consulter une
entrevue que le Dr Ricard a donnée, justement, sur sa perception de
la façon de... où il supporte la loi n° 2, entre autres, mais, ce matin, j'aimerais aussi que les Québécois
prennent connaissance d'un article,
dans Le Devoir qui est assez important, qui, à mon sens... vient d'un
autre médecin, un Dr Bureau, qui est un pédiatre qui... pédiatre
qui est actif en ce moment, mais qui est aussi professeur à l'Université McGill.
Et, dans ça, ce qu'il dit, c'est que ce que
nous sommes en train de faire, c'est de corriger une lacune dans le système de
la santé qui aurait dû être corrigée au cours des 50 dernières
années. Je reviendrai.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Wow! Sur 23 000, il en a trouvé deux, Mme la
Présidente. C'est-tu une bonne moyenne au bâton, ça, Mme la Présidente?
Aïe! ça, c'est retour aux ligues mineures.
Mme la Présidente, ils se sont... ils ont
compris, ils ne s'adressent plus au ministre, ils ne s'adressent plus au ministre, ils se sont adressés directement à
Geneviève Biron, hier, en lui disant : Nous sommes entièrement d'accord
avec le Collège des médecins qui appelle à une suspension du projet de
loi n° 2.
Alors, plutôt que deux sur 23 000, va-t-il
suspendre son projet de loi n° 2, Mme la Présidente?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé : Madame... Je comprends l'argument du député de LaFontaine. Excusez-moi, là, je ris, mais ce n'est pas drôle.
Depuis le début des négociations, Mme la
Présidente, et c'est pour ça que je fais référence à la lettre du Dr Bureau, ce matin, ce qu'il dit, là, c'est qu'on
est en train de corriger une erreur qui a duré pendant 50 ans, parce que
ce qu'il faut revenir, Mme la Présidente, c'est à une prise en charge
collective. C'est quoi, cette vision-là de cette loi? C'est que chaque Québécois, chaque Québécois a le droit d'avoir un
service, en santé, a le droit d'avoir un professionnel de la santé. C'est ça qu'on doit corriger. Ce n'est pas le
nombre de médecins qui le disent, c'est l'importance de la vision que
nous mettons ensemble. Et nous allons continuer de le faire.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Utilisation des sommes versées
au Fonds d'électrification
et de changements climatiques
M. Alexandre
Leduc
M. Leduc : Avec le dépôt du projet
de loi n° 7, hier, on découvre qu'enterré au milieu de centaines de
coupures la CAQ a l'intention d'utiliser l'argent du Fonds vert pour financer
des autoroutes. Bien, Mme la Présidente, construire des autoroutes, c'est objectivement rajouter des GES, pas en retirer. Plus
de routes, plus de troisièmes liens, plus de chars égale plus de GES, ce
n'est pas compliqué. Pourtant, l'argent du Fonds vert, ça doit servir à réduire
les GES, pas les augmenter.
Dans un récent sondage, 80 % des Québécois
et Québécoises exigent le respect des engagements climatiques et souhaitent que le gouvernement se donne les
moyens d'y arriver. Bien, je les vois venir, Mme la Présidente, ils vont me dire qu'ils vont s'en servir pour financer le
transport en commun. Bien, on ne les croit pas. On ne les croit pas. Pas plus
tard qu'en 2022 le gouvernement a adopté un
décret pour réduire la part du SPEDE réservée à la mobilité de 66 % à
25 %. Puis, quand les sociétés de transport criaient famine, la
ministre des Transports avait dit : Gérez vos fougères.
Ma question est simple : Est-ce que le
ministre s'engage à ce qu'aucune maudite cent du Fonds vert ne serve à autre
chose que de réduire des GES?
La Présidente : La réponse de
la présidente du Conseil du trésor.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Merci, Mme la Présidente. Alors, c'est un projet
de loi, là, qui vise à réduire la bureaucratie de l'État, donner plus
d'agilité aux différents ministères pour être capable d'agir selon ce que les
circonstances exigent. Alors,
par rapport au Fonds vert, Mme la Présidente, on dit que les surplus accumulés
vont pouvoir être transférés dorénavant au fonds de transport... transport
terrestre ou au Fonds des générations. Je tiens à mentionner que, dans le fonds de transport terrestre, il y a une mission,
effectivement, de financer le transport collectif. Après, l'utilisation des
sommes, bien, ce sera la prérogative du ministre des Finances de voir
comment elles sont utilisées. Mais, Mme la Présidente, financement
du transport collectif, tant qu'à moi, c'est assez environnementaliste, là. Et
le Fonds vert... le Fonds des générations,
c'est pour nos jeunes, pour le futur, alors il y a un esprit de préservation
là-dedans. Donc, ça ne s'en va pas ailleurs
que dans ces deux fonds-là. Je pense que c'est important de le souligner, Mme
la Présidente. Et puis le statu quo, là, il n'est plus possible. Ça
prend de l'agilité. On ose tout requestionner.
La Présidente :
Première complémentaire.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : Parlons-en, du Fonds des générations, Mme la
Présidente. Quelle étrange idée! Pouvez-vous bien me dire à quoi ça va
servir, si dans 40 ans on a payé notre dette, mais qu'on n'a plus de
planète? La dette climatique, elle, qui qui
s'en occupe? Visiblement pas eux, Mme la Présidente. L'argent récolté avec le
Fonds vert, ça doit servir à faire des investissements dans des emplois
verts, ça doit servir à réduire les GES.
Ma question pour le
ministre est simple : Qu'est-ce qui est le moins pire, plus de dette ou
plus de planète?
La Présidente :
La réponse de la présidente du Conseil du trésor.
Mme France-Élaine Duranceau
Mme Duranceau : Oui. Merci, Mme la Présidente. Alors, je vais
rester sur mes lignes d'efficacité, là, et qu'il faut réduire la
bureaucratie puis il faut donner plus d'agilité à l'État. C'est ça, l'objectif
de la modification.
Il y a des sommes qui
sont emprisonnées dans les surplus du Fonds vert. On veut leur... permettre que
ces sommes-là puissent être transférées au fonds du transport terrestre, qui
notamment finance le transport en commun, et au Fonds des générations.
Là,
j'entends de Québec solidaire que le Fonds
des générations, ce n'est pas
pertinent, là? Bien, écoutez, l'avenir, Mme la Présidente, là, c'est nos
jeunes, puis il faut en garder pour eux aussi. Alors, c'est ce qu'on fait...
La
Présidente : En terminant.
Mme Duranceau :
...à travers le Fonds des générations.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Alexandre Leduc
M. Leduc :
Hier, le ministre nous a bien
fait comprendre qu'il allait baisser les cibles de réduction de GES comme
il vient de le faire pour les cibles de véhicules zéro émission. Mais ce n'est
pas à cause que Donald Trump a gagné les élections
il y a un an qu'on a tous perdu espoir de gagner la bataille contre les GES. Il
y a plein de pays qui se rencontrent aujourd'hui même, à la COP, pour
continuer de prendre des engagements et trouver des solutions. Puis non
seulement le Québec, il ne sera pas là, mais il annonce des reculs objectifs.
Si le ministre pense qu'on va lâcher avec les GES, il se trompe.
Est-ce que le
ministre réalise qu'il a gâché son arrivée au ministère de l'Environnement?
La Présidente :
Alors, la réponse du ministre de
l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la
Faune et des Parcs.
M. Bernard Drainville
M. Drainville :
Alors, Mme la Présidente, d'abord, on vient de déposer le document qui
lance le processus de consultation sur les cibles de GES, de réduction des GES.
Donc, on va laisser le processus se faire.
Sur
l'électrification des transports, on a proposé une excellente... un excellent
compromis, un très, très bel équilibre, et on maintient une cible très
ambitieuse de 90 % de véhicules électriques ou hybrides rechargeables
d'ici 2035.
Pour
ce qui est du Fonds d'électrification
et de changements climatiques, le
FECC, je rappelle que, ces dernières années, il n'y a pas eu de surplus
ou si peu. On le gère bien, nous autres, le FECC. L'argent qui est récolté
auprès des Québécois, il sert à lutter
contre les changements climatiques. Le surplus cumulé de 1,8 milliard, on
l'a essentiellement hérité du Fonds vert des libéraux. C'est leur
surplus. Ils l'ont mal géré, le Fonds vert...
La
Présidente : En question principale...
Des voix :
...
La Présidente :
Alors, on passe à une question principale. Et, pour ce faire, je reconnais le
député de Laurier-Dorion.
Mesures pour faciliter l'accès au logement
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla :
Merci, Mme la Présidente. Tout d'abord, j'aimerais féliciter et saluer la
nomination surprise de la députée de Berthier au poste de ministre de
l'Habitation. Voilà les fleurs.
Maintenant, le pot. Depuis
longtemps qu'on parle du prix extraordinaire des loyers, longtemps qu'on en
parle, mais aussi longtemps qu'on a l'impression que le gouvernement n'écoute
pas. Aujourd'hui, j'ai envie de parler des loyers qui existent déjà, non pas
des chiffres des nouveaux logements construits.
Depuis
2020, le coût du loyer moyen a explosé de plus de 45 % en cinq ans. C'est
là qu'on voit que la stratégie de la CAQ
ne fonctionne pas. Si construire était la seule solution pour limiter les
hausses du loyer, on le saurait, Mme la Présidente.
Est-ce
que la ministre est capable d'admettre que la stratégie du gouvernement ne
fonctionne pas, concernant la crise du logement?
La
Présidente : La réponse de la ministre responsable de l'Habitation.
Mme Caroline Proulx
Mme Proulx :
Oui. Bien, Mme la Présidente, je pense qu'il y a beaucoup de choses qui ont
été faites de la part de mes prédécesseurs,
la députée de Prévost, ministre responsable des Aînés, et la présidente du
Conseil du trésor, qui ont énormément travaillé, justement, à la
fixation du loyer au cours des dernières années. Ce serait faux de prétendre,
Mme la Présidente, qu'il n'y a pas eu d'efforts qui ont été faits là-dessus.
Maintenant, je...
Une voix : ...
Mme Proulx :
Il serait...
La Présidente :
Oui, monsieur...
Une voix : ...
• (10 h 30) •
La
Présidente : Voilà. Voilà.
Corrigez le mot que vous avez employé, qui est au lexique. Enlevez-le,
mettez-en un autre.
Mme Proulx :
Alors, il est inexact — ça
va? — OK,
alors, il est inexact de prétendre ça, Mme la Présidente.
Je répète ici que
j'arrive dans mes fonctions, M. le député, là. Puis l'idée, ici, ce n'est pas
de répondre aux questions, vraiment, c'est
de prendre une bouchée à la fois. Mais je suis en mesure de voir, au fil des
ans, puisque je siégeais ici, au salon, de voir les actions qui ont été
menées par mes précédentes collègues et l'ensemble du gouvernement pour régler de façon générale la crise du logement qui
sévit au Québec. Puis qui n'est pas propre du Québec, Mme la Présidente, là, on le voit sur l'ensemble du territoire
canadien, on le voit partout à travers le monde. Il y a des actions qui sont
nées, il y a des révisions de
programmes qui vont être faites au cours des prochaines semaines et des
prochains mois dans mon mandat, et j'aurai l'occasion de revenir, donc,
auprès du député de Dorion... Laurier-Dorion.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Je remercie quand même la
ministre de l'Habitation de répondre aux questions. Et, on le constate,
les hausses de loyer sont deux fois plus fortes que l'inflation. 45 %
d'augmentation sur cinq ans des loyers, 22 % d'augmentation de
l'inflation. C'est ça, le résultat des politiques caquistes en habitation.
Est-ce
que la ministre est d'accord que ce qui a été fait n'est pas suffisant et qu'il
faut soulager la pression exercée sur les locataires?
La
Présidente : La réponse du leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette : Mme la Présidente, on
aimerait que le député de Laurier-Dorion dépose son tableau pour vérifier
l'exactitude de son tableau, Mme la Présidente.
Document déposé
La
Présidente : Alors, consentement pour déposer le tableau?
Consentement.
Maintenant, la
réponse de la ministre.
Mme Caroline
Proulx
Mme Proulx :
Merci, Mme la Présidente. Maintenant, pour la fixation des loyers, Mme la
Présidente, fixation des loyers, là, la méthode de calcul actuelle, là, est
utilisée depuis plus de 40 ans. Plusieurs désavantages, dont celui d'être
très compliquée à comprendre. C'est un processus que je suis en train de
démêler. Tant pour les propriétaires que les
locataires, Mme la Présidente, tout le monde s'entend sur une chose, elle
devait être changée. C'est pour ça qu'on a... la présidente du Conseil du trésor, précédemment, a décidé
d'apporter une modification majeure qui est venue proposer une nouvelle façon... une nouvelle méthode de
fixation de loyers. Alors, je pense qu'il y a des pas majeurs qui ont été
faits, Mme la Présidente, et on va continuer de les faire.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla :
Si les changements apportés au règlement de fixation des loyers fonctionnaient,
le Tribunal administratif du logement ne serait pas en train de battre des
records pour le nombre de litiges en fixation des loyers, presque un an d'attente pour pouvoir entendre les
locataires qui souhaitent faire valoir leurs droits. Cela est inacceptable.
Est-ce que la
ministre peut admettre au moins qu'il faut agir pour que les hausses de loyer
soient moins élevées?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Caroline Proulx
Mme Proulx :
Oui, bien, Mme la Présidente, la méthode de calcul, là, qui a été proposée
déposait de nombreux avantages. La première, c'était de la prévisibilité. Il
n'y a personne qui n'aime pas avoir cette méthode-là et de pouvoir avoir de la prévisibilité. Moins de chocs
tarifaires pour les locataires, extrêmement important pour eux. Certains vivent
dans une situation un peu plus précaire. Comprendre le calcul et l'expliquer,
une autre chose qui a été faite. Moins de situations conflictuelles qui mènent
au Tribunal administratif du logement. Bref, un meilleur accès aux citoyens.
Et, Mme la Présidente, c'est ce à quoi je vais m'employer dans les
prochains mois à titre de ministre responsable de l'Habitation.
La
Présidente : (Interruption) Pardon pour le chat.
En question
principale, je reconnais la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mise en oeuvre des recommandations de la Commission
d'enquête
sur les relations entre les autochtones et certains services publics
Mme Manon Massé
Mme Massé : Mme la Présidente, on a un autre exemple, ce matin, de l'incapacité de
ce gouvernement à prendre soin de l'ensemble des citoyens qui habitent
le territoire.
Le
Protecteur du citoyen a déposé ce matin son deuxième rapport de suivi des
appels à l'action de la commission Viens. Ça date d'il y a cinq ans.
Qu'est-ce qu'on y constate? Bien, le gouvernement envoie de la poudre aux yeux pour faire disparaître les réalités
vécues par les Premières Nations. Ah oui! on a une belle loi sur la sécurisation
culturelle, mais pas de planification, pas
d'argent. Ah oui! on a le projet J'ai espoir, avec son 200 millions sur
cinq ans, mais là ça a fini en mars, puis il n'y en a plus, d'argent.
Conclusion : une autre patente qui foire. Par contre, il y avait des beaux projets sur la table en santé, en
éducation, en protection de la jeunesse. Tout ça va devoir s'arrêter. C'est ça,
la vision de la CAQ de la réconciliation.
Qu'est-ce que les
ministres de la CAQ ne comprennent pas chez les autochtones?
La
Présidente : La réponse du ministre responsable des Relations avec les
Premières Nations et les Inuit.
M. Ian Lafrenière
M. Lafrenière :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je suis content d'entendre ma collègue qui
parle de la sécurisation culturelle, parce
qu'on se rappellera que plusieurs groupes, puis je crois que la deuxième
opposition... étaient d'avis qu'on ne devait pas aller là, on ne devait
pas le faire, mais on l'a fait quand même, Mme la Présidente. Et en aucun moment je ne me suis levé dans cette Chambre
pour vous dire que tout était parfait. Il y a beaucoup de travail à faire,
Mme la Présidente, on le sait. Oui, le plan
J'ai espoir, c'est plus de 250 millions qu'on investit. On a fait de réels
changements. Puis, moi, quand je lis le rapport, ce matin, bien qu'il
reste encore beaucoup de travail, on sait qu'on a commencé.
Alors,
moi, je ne suis pas d'accord avec ma collègue. Je comprends de... Je comprends
sa vision. Elle vient dire, ce matin : M. le ministre, il reste du
travail à faire. On est d'accord avec ça. Là où on n'est pas d'accord, c'est
qu'il n'y a rien qui a été fait. Malgré le
fait que les gens ne voulaient pas qu'on le fasse, qu'on n'avance pas en
sécurisation culturelle, on l'a fait, parce qu'il fallait le faire, et
j'aurais aimé que ma collègue se lève à ce moment-là.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Manon Massé
Mme Massé : Pas Québec
solidaire, là, le Protecteur du citoyen, tout au long de ce rapport, parle des
inégalités systémiques vécues par les
autochtones. La réponse de la CAQ : pas de planification globale, absence
de données ethnoculturelles, absence
de financement pérenne, absence de la mise en oeuvre de la déclaration des
nations... des droits sur les peuples autochtones. Ce n'est pas moi qui
le dis, c'est le protecteur.
Est-ce qu'il y a un blocage idéologique, à la
CAQ?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Ian Lafrenière
M. Lafrenière : Merci, Mme la
Présidente. Je pense qu'il y a un élément de l'histoire qui nous manque ici. On se rappellera que la commission Viens a regardé
les rapports entre l'État et les Premières Nations entre 2001 et 2016, Mme la Présidente. Alors, oui, quand on est
arrivés ici au pouvoir, on a hérité de ce rapport-là, plus de
800 recommandations. Est-ce que c'était possible de toutes les
faire? La réponse, c'est non, Mme la Présidente.
Ma collègue
disait : Oui, bien là, après cinq ans, il n'y a plus d'argent, qu'est-ce que vous allez faire? Mme la Présidente,
quand on met des mesures en place, la première chose à faire, à la fin de ces
mesures-là, c'est de s'asseoir avec nos partenaires puis dire :
Nous, on avait telle intention. On est rendus où? Est-ce qu'on continue de la
même façon ou on doit changer? Ce n'est pas
du dogmatisme, ça. Ça, c'est d'écouter les gens, de travailler avec eux, de ne
pas imposer notre vision. Puis c'est comme ça qu'on travaille ici, Mme
la Présidente.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Manon Massé
Mme Massé : Je vous donne un
exemple. En justice, il y a des projets d'accompagnement qui existent depuis 20 ans, qui ont fait leurs preuves, là, bien
des fois. Par contre, ils sont encore financés après... année après année.
C'est où, la logique, faire perdre du temps aux autochtones et aux
fonctionnaires pour qu'à chaque année ils redéposent leur demande d'un
projet qui fonctionne? En plus, on apprend que le ministre a dit qu'il n'y en
aura pas d'autre, comité de justice.
Est-ce qu'il y a un blocage idéologique du côté
du ministre de la Justice?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Justice.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Mme la
Présidente, au contraire. On travaille en collaboration puis on construit des
projets pour adapter la justice aux réalités
des Premières Nations et des Inuits partout à travers la cour itinérante, Mme
la Présidente. On a fait en sorte d'avoir une direction, quelqu'un qui s'occupe
de la cour itinérante, même chose au niveau de la Cour du Québec, on a développé un poste de coordonnateur
adjoint, justement, pour la cour itinérante, pour les initiatives autochtones,
pour adapter notre système de justice pour que tous y adhèrent, Mme la Présidente.
On a investi des millions de dollars, Mme la Présidente, en services
parajudiciaires autochtones, pour aider les accusés, mais aussi on investit
massivement dans les ressources pour aider les victimes autochtones, Mme la
Présidente.
Alors, je n'accepterai
pas ça, le fait qu'on critique le fait que le gouvernement investit
massivement, Mme la Présidente.
La Présidente : En question...
Des voix : ...
La Présidente : Merci, tout
le monde. Article 32. On retrouve le silence. En question principale...
Une voix : ...
La
Présidente : Attendez
que je vous nomme. En question principale, je reconnais maintenant le député
d'Arthabaska.
Orientations
gouvernementales en matière d'immigration
M. Alex Boissonneault
M. Boissonneault : Merci, Mme
la Présidente. J'avais trop hâte de poser ma question.
L'entente Canada-Québec de 1991 en matière
d'immigration stipule, et je cite... vise, et je cite, «à préserver le poids
démographique du Québec au sein du Canada». Là, le gouvernement fédéral a
présenté dans son budget, mardi, de nouveaux seuils d'immigration, et là-dedans on peut lire que le
Canada souhaite accueillir 380 000 résidents permanents en
2026. Ça, ça veut dire que, pour le Québec, il faudrait octroyer la résidence
permanente à 76 000 personnes pour qu'on puisse, encore une fois,
garder notre poids démographique au sein du Canada. Le plan que vient de
présenter le ministre de l'Immigration dit qu'on devrait avoir
45 000 résidents permanents en 2026.
Donc,
ma question : D'abord, que pense le ministre des seuils qui viennent
d'être annoncés par Ottawa? Et surtout a-t-il été consulté, comme le
stipule l'entente Canada-Québec de 1991?
• (10 h 40) •
La
Présidente : La réponse du ministre de l'Immigration, de la Francisation
et de l'Intégration.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Merci, Mme la Présidente.
Je suis content d'avoir mon collègue avec une question sur l'immigration, ce
matin. Il a participé de belle manière aux consultations des dernières semaines.
On avait soumis un
cahier de consultation, 25 000, 35 000, 45 000 immigrants
permanents. On serait peut-être allés vers
une cible inférieure aux 45 000, n'eût été de l'entêtement d'Ottawa
d'arracher des travailleurs étrangers temporaires dans nos régions, dans
nos entreprises, particulièrement dans le secteur manufacturier. Donc, il a
fallu qu'on opte vers le scénario de 45 000 pour avoir cette marge de
manoeuvre avec notre immigration économique et aller intervenir là où Ottawa
causait des dégâts. C'est ça aussi, travailler en s'adaptant au contexte.
Donc, on va être
capables de privilégier nos étudiants diplômés au Québec, on va être capables
de privilégier l'immigration économique, particulièrement dans les régions,
sans avoir une vision mur à mur, en prenant en compte qu'il y a une réalité totalement différente à Montréal, avec une très,
très grande disponibilité de main-d'oeuvre, notamment plusieurs dizaines de milliers de demandeurs
d'asile, une vulnérabilité de la langue française, donc d'y aller de manière
ciblée pour la recherche, pour l'enseignement supérieur, pour nos régions. Mon
collègue n'est pas d'accord avec ça?
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Alex Boissonneault
M. Boissonneault : Je pensais avoir demandé au ministre s'il avait
été consulté comme le stipule l'entente de 1991. Donc, je comprends
qu'il n'a pas été consulté.
Autre élément qu'on
retrouve dans le... dans le budget qui a été présenté par le gouvernement
fédéral, Mme la Présidente, mardi, on veut accorder le statut de résident
permanent à des dizaines de milliers de personnes protégées admissibles au
cours des deux prochaines années.
Ma question au
ministre : Comment ça s'applique au Québec, qui doit décider seul de ses
seuils permanents? Et, encore une fois, est-ce que le ministre a été consulté
par le fédéral comme le stipule l'entente de 1991?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
Mme la Présidente, oui, il y a eu des discussions avec Ottawa, il y en a eu de
manière préalable avec la ministre Lena
Diab. Mais ce qu'on retient, c'est que c'est le Québec qui est maître d'oeuvre
pour sélectionner ses immigrants permanents. La cible, elle sera de
45 000. Elle sera... C'est une réduction importante. C'est important de tenir compte de la capacité d'accueil. Si on
regarde les deux dernières années, on était autour de
60 000 permanents au total.
Avec une cible de 45 000, bien, sur les quatre prochaines années, il y
aura 60 000 personnes de moins que si on avait continué sur la même voie. Et on a aussi des
réductions et une reprise de contrôle très claire pour les travailleurs
étrangers temporaires en limitant les
nombres à Montréal seulement et en stabilisant dans le réseau d'enseignement
supérieur avec les nouveaux seuils...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Alex Boissonneault
M. Boissonneault :
Mme la Présidente, je comprends qu'il y a peut-être eu des discussions, des
consultations, mais que ça n'a pas donné
grand-chose, parce que, si je regarde les chiffres qui sont présentés par le
gouvernement fédéral, ça ne cadre pas avec nos objectifs ici, là, pour
le gouvernement du Québec.
Donc
là, on a un gouvernement fédéral qui veut recevoir deux fois plus d'immigrants
permanents, on a... au Québec. On a le fédéral aussi qui veut s'ingérer dans
notre planification en immigration. Donc, est-ce que le ministre a un plan B? C'est
ma question. Est-ce que le gouvernement continue de demander le rapatriement
des pouvoirs en immigration ou s'il a capitulé là-dessus comme l'a fait le
gouvernement... le Parti libéral?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge : Mme la Présidente, mon
collègue se complaît dans le rôle de la victime, mais nous, on est capables
de gérer notre immigration permanente, on
est capables de gérer le nombre d'étudiants étrangers. Depuis qu'on a adopté,
l'an dernier, notre loi n° 74,
qui nous permet de stabiliser les effectifs et de prendre soin de nos
établissements, particulièrement nos établissements en région, on est
offensifs. On n'attend pas le grand soir. On adopte la loi n° 74, on gère nos étudiants étrangers. On crée un
nouveau programme, Programme de sélection des travailleurs qualifiés. On
est capables de régionaliser l'immigration. On est capables de poser des gestes.
Mais eux ne veulent pas, ils veulent se placer dans la posture de la victime,
pendant que nous, on gouverne dans l'intérêt national. C'est leur choix.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Jean-Talon.
Position du gouvernement concernant le projet de TES
Canada
M. Pascal Paradis
M. Paradis :
Du projet de TES Canada en Mauricie, on savait déjà que, selon les experts
qui se sont prononcés, c'est une aberration
énergétique. On sait aussi que c'est une forme de privatisation de la
production d'électricité, que ce ne sera pas rentable pour les
Québécois, surtout pas pour les gens de la Mauricie. On sait depuis dimanche
qu'il n'y a pas d'acceptabilité sociale. Quatre référendums depuis le mois de
septembre, avec un refus massif de la population.
On
a posé la question en Chambre mardi et on a eu la réponse de la part de la
ministre, je la cite : «C'est un excellent projet, qui fait l'objet de différentes discussions avec les élus
locaux.» Aujourd'hui, le maire de Sainte-Thècle lui répond dans Le
Nouvelliste : «Permettez-moi de rectifier les faits, dit-il, parce
que, dans la MRC de Mékinac, ces discussions dont
vous parlez n'ont jamais eu lieu. Votre déclaration laisse entendre à notre
population qu'elle a eu des discussions avec vous, ce n'est
définitivement pas le cas.»
Je pose au
gouvernement la question que le maire de Sainte-Thècle pose. Quand est-ce que
le gouvernement de la CAQ va faire face à la musique et reconnaître que la
population...
La
Présidente : Et, M. le député, je vous rappelle que vous vous adressez
à la présidente, même si vous faites une citation. On ne peut pas faire
indirectement ce qu'on ne peut faire directement.
La réponse du
ministre délégué à l'Économie et aux Petites et Moyennes Entreprises.
M. Samuel Poulin
M. Poulin :
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
Effectivement, le projet TES est un projet privé dans la région de la
Mauricie que nous appuyons, compte tenu de son impact extrêmement positif sur
le développement économique de la région mais également sur la production
d'électricité. Nous avons, évidemment, un contact régulier avec l'entreprise,
un contact régulier avec les gens du milieu, un contact, évidemment, avec le
caucus de la Mauricie, qui est extrêmement à l'écoute, extrêmement présent et
qui souhaite des projets de développement économique dans ces régions-là.
Alors,
aujourd'hui, on comprend que le Parti
québécois ne souhaite pas ce projet,
ne voit pas ce projet de bon oeil. De
notre côté, on considère que des investissements privés de cette ampleur-là
dans une région comme la Mauricie méritent d'être salués, méritent d'être
encouragés. Le dialogue doit toujours se poursuivre avec la population locale,
lorsqu'on met un projet en place de cette envergure, mais il n'en
demeure pas moins que, lorsqu'on parle de 4 milliards, avec des retombées économiques importantes, avec de la
production d'électricité qui va bénéficier aux Québécois, on ne peut pas
s'y opposer.
On
croit foncièrement que ces projets-là, économiques, au Québec, il doit y en
avoir plus. On se doit de les supporter, de les encourager, de les suivre, de les accompagner. C'est exactement
ce que notre gouvernement fait. C'est exactement ce que le caucus... le caucus
de la Mauricie fait. Et on va demeurer en contact avec l'entreprise et les gens
du milieu, mais, oui, on appuie le projet.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Pascal Paradis
M. Paradis :
Le ministre fait bien d'insister sur le fait qu'il y a eu des discussions
avec les riches promoteurs de ce projet-là.
Ça, on le comprend. Mais là on a le maire de Sainte-Thècle qui dit qu'il n'y en
a pas eu, de consultation. La population dit non au projet. Il n'y en a pas, de
concertation avec les gens du milieu. On a parlé à toutes les organisations,
nous, cette semaine, elles nous disent toutes la même chose : Nous n'avons
pas été consultées.
Il
y en a un, modèle, celui d'Hydro-Québec, qui dit qu'il faut de l'acceptabilité sociale,
il faut être avec les gens du milieu, pas contre les gens du milieu. Est-ce
que le ministre va...
La Présidente :
La réponse du ministre.
M. Samuel Poulin
M. Poulin : ...on connaît,
évidemment, nos règles et règlements, au Québec. Il y aura un Bureau
d'audiences publiques en environnement dans le cadre de ce projet-là.
Maintenant, le député nous parle de gens riches
au Québec. Bien oui, il en faut, des personnes qui réussissent, au Québec. Il
en faut, des gens qui investissent dans le développement économique de nos
régions. On ne snobera pas les entrepreneurs
du Québec qui nous arrivent avec des projets, Mme la Présidente, que ce soit,
notamment, dans le domaine de l'énergie, surtout dans le contexte des
tarifs, surtout dans le contexte de l'incertitude actuelle. Alors, non, on ne
snobera pas les gens d'affaires, au contraire. On va être à leurs côtés, on va
les appuyer, on va laisser le BAPE faire son travail. Mais, oui, on croit au
développement économique des régions du Québec, dans le Bas-Saint-Laurent, en
Mauricie, en Chaudière-Appalaches, partout, et c'est un bon projet. Merci.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Pascal Paradis
M. Paradis : La population dit
non par voie de référendum, et ce qu'on entend encore aujourd'hui, c'est :
Non, on ne vous écoutera pas, puis, oui, on va continuer de marcher main dans
la main avec le promoteur. Le modèle d'Hydro-Québec, c'est celui, par exemple,
de l'alliance de l'Est, ça, ça fonctionne, Hydro-Québec, les MRC ou les
municipalités, les partenaires de l'industrie, les Premières Nations. Là, c'est
tout dans les poches du privé, puis le gouvernement est content et refuse
d'écouter la population. C'est ça qu'on nous confirme encore aujourd'hui.
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Samuel Poulin
M. Poulin : Écoutez, la
population, le nombre d'emplois créés, ce que l'on recherche,
4 000 emplois directs et indirects pendant les opérations, 200 à
600 emplois directs dans la région. Je pense que, pour la population, il
n'en demeure pas moins que ce sont des bonnes nouvelles.
Maintenant, avec les élus municipaux, avec la
députée locale, avec le caucus de la Mauricie, avec le Bureau d'audiences
publiques en environnement qui va faire son travail de consulter, d'écouter, de
regarder les mises en place, bien, il y a une chose qui est sûre, c'est qu'on
ne dira pas non à des projets privés, au Québec, surtout pas dans le contexte
actuel. On va prendre le temps de bien faire les choses, de bien les analyser,
mais, oui, c'est un projet que nous appuyons. C'est un projet, que nous pensons,
qui peut avoir de bonnes retombées économiques. Et on ne dira pas non à nos
entrepreneurs, au Québec, qui, oui, ont réussi dans le passé et qui font encore
le choix du Québec pour investir, Mme la Présidente.
• (10 h 50) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Marquette.
Financement
des activités sportives en milieu scolaire
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone : On va revenir dans les coupures, Mme la Présidente. Moi, ce
qui vient me chercher, et probablement aussi la ministre responsable des
Sports, c'est ce témoignage bouleversant d'un entraîneur d'une école secondaire
de Repentigny qui disait, et je le cite : «J'ai des jeunes qui pleuraient
quand on leur a appris ça.» Alors, Mme la Présidente, ces jeunes pleuraient
parce qu'ils doivent quitter leur équipe sportive, faute de moyens. Pendant que
la ministre du Sport affirme que l'accessibilité aux activités physiques est
essentielle, son propre gouvernement coupe dans les écoles, ce qui impose des
frais et prive les plus vulnérables de leur sport.
Mme la Présidente, comment la ministre peut-elle
affirmer vouloir rendre des activités physiques accessibles à toutes et à tous
alors que son propre gouvernement force aujourd'hui des jeunes à abandonner
leur sport favori parce qu'ils n'ont pas les moyens de payer?
La Présidente : Et la réponse de la
ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air.
Mme Isabelle Charest17845
Mme Charest : Oui, merci, Mme
la Présidente. Bien, je veux peut-être rappeler au député de Marquette ce que
ma collègue en Éducation a fait, quand elle a eu les fonctions, pour rétablir
un petit peu un des enjeux qui faisait en sorte qu'effectivement c'était plus
difficile avec les ETC, donc des assouplissements qui font en sorte que les ETC
peuvent être déployés pour pouvoir, entre autres, organiser le sport
parascolaire.
Mais je veux juste rappeler au député de
Marquette tout ce qui a été fait, depuis qu'on est en position, pour
l'accessibilité dans le sport. D'une part, les budgets qui ont été accordés
pour les dépenses en sport, loisir, plein air ont augmenté de 127 % depuis qu'on est au gouvernement. Donc,
là-dedans, il y a des mesures comme les boîtes Circonflexe, pour de l'équipement
sportif, il y a des mesures comme le parascolaire, qui est financé, il y a des
mesures comme de l'argent pour les
parents, pour les programmes pédagogiques particuliers, il y a des mesures pour
les fédérations sportives. Il y a toutes
sortes de mesures qui font en sorte que nos jeunes ont plus accès aux sports.
On va continuer. Mais, évidemment, on n'a pas de leçons à recevoir de
l'autre côté de la Chambre.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone : Tout allait bien, Mme la Présidente, je veux juste de l'information.
Pendant que la ministre félicite ses
stratégies en conférence de presse, les enfants pleurent dans les gymnases de
nos écoles parce qu'ils doivent quitter leurs équipes. On parle ici de jeunes qui ont besoin de sport pour s'épanouir,
se construire, s'intégrer et pour se sentir valorisés.
Mme
la Présidente, est-ce que la ministre peut au moins admettre que ses beaux
discours ne servent à rien? Son gouvernement laisse tomber ceux qui en
ont plus besoin, du sport, pour s'épanouir.
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Isabelle Charest
Mme Charest :
Oui. Encore une fois, je répète que plusieurs mesures sont en place pour
faire en sorte que nos enfants, toutes nos
clientèles puissent avoir accès au sport. Et je répète que ma collègue
a fait des assouplissements dans l'utilisation des ETC. Donc, c'est ce à quoi
on fait référence. Puis il me parle d'un article, là, qui fait... qui a paru il
y a à peu près deux mois, donc,
depuis ce temps, il y a des choses qui ont été modifiées, de l'assouplissement
dans l'utilisation des ETC.
Alors, encore une
fois, je répète toutes les choses qu'on a mises en place pour faire en sorte
que nos jeunes bougent. Je peux vous parler
aussi des infrastructures sportives, qu'on a financées comme jamais ça n'a été
fait auparavant, 1,16 milliard
qui ont été donnés pour des infrastructures, 1 500 projets. Alors, oui,
on va continuer d'aider nos jeunes pour...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Une voix :
...
La
Présidente : En principale, je reconnais le député de Marquette.
Maintien des services de dégivrage d'avion
à l'aéroport de Bonaventure
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone : Oui. Et j'aurais pu continuer en disant que c'est
loin d'être un cas isolé, mais je vais changer de sujet, Mme la
Présidente.
J'étais, il n'y a pas
si longtemps, dans la belle région de la Gaspésie, et, à chaque fois que j'y
mets les pieds, je constate que la réalité des citoyens n'est pas la même que
pour ceux vivant dans les grands centres.
Ceci
dit, le 20 octobre dernier, on apprend la fin du dégivrage de
l'avion-ambulance à l'aéroport de Bonaventure. Le ministre des
Transports annonce que dorénavant les usagers seront évacués de Grande-Rivière,
à 1 h 30 de route de Bonaventure,
en cas de verglas. On parle d'un délai de transport. Je cite le maire de
Bonaventure : «Il y a une question de sécurité du patient, une question d'urgence, donc il n'est pas
question qu'on aille à un autre aéroport à côté.» Est-ce que la députée
de Bonaventure est d'accord avec ça? Les citoyens sont inquiets, car leurs
hivers sont rigoureux et les conditions de gel sont fréquentes.
Le ministre des
Transports rassure les citoyens de Bonaventure et environnants comment?
La
Présidente : M. le ministre des Transports et de la Mobilité durable.
M. Jonatan Julien
M. Julien :
Merci, Mme la Présidente. Bien, je suis heureux de savoir que mon collègue
va visiter la Gaspésie, parce que,
clairement, ça fait longtemps qu'ils n'ont pas eu de député dans ce coin-là, ça
fait que ça fait du bien de... ça fait du bien qu'il aille faire un tour
là-bas pour prendre connaissance.
Des voix :
...
La Présidente :
Poursuivez.
M. Julien : Merci, Mme la Présidente. Maintenant, pour le
volet dégivrage, j'ai regardé ce dossier-là, j'en discute avec mes collègues, ça a coûté
600 000 $... 550 000 $, pour être plus précis, pour six
dégivrages au cours des trois dernières années, ça revient à peu près 100 000 $
le dégivrage, Mme la Présidente, tandis qu'habituellement c'est entre
300 $ et 500 $, le coût de l'action de dégivrer.
Alors, on
doit regarder sur c'est quoi, l'alternative ou la mesure de mitigation, parce que
c'est vrai que six vols sur plus de 880 vols, c'est peut-être six vols de
trop, mais on regarde aussi c'est quoi, l'alternative. Toutefois, je dois
considérer qu'en termes d'efficience
je ne peux pas, quand on regarde à réduire nos coûts, dire que
100 000 $, pour dégivrer un avion, c'est raisonnable. Il y a
des alternatives, il y a des plans pour...
La Présidente : Alors, cela met fin
à cette période de questions et de réponses orales. Demeurez en place pour le
vote reporté. Et, pour ce faire, je cède la place à la deuxième
vice-présidente. Merci, tout le monde.
Votes reportés
Motion proposant que
l'Assemblée demande au gouvernement de maintenir
les efforts pour respecter ses engagements environnementaux
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Comme
annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au vote reporté sur la motion de M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve, débattue hier aux affaires inscrites par les
députés de l'opposition, et qui se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale rappelle que,
conformément à la Loi sur la qualité de l'environnement et à ses engagements internationaux, le Québec s'est fixé
comme objectif de réduire d'ici 2030 de 37,5 % ses émissions de gaz
à effet de serre par rapport à 1990;
«Qu'elle
réaffirme que le respect de ces cibles est essentiel pour répondre à l'urgence
climatique et maintenir la crédibilité du Québec sur la scène
internationale;
«Qu'enfin
elle demande au gouvernement de s'engager à ne pas affaiblir les cibles
actuelles de réduction des GES et à maintenir les efforts pour respecter
les engagements du Québec.»
Le vote est maintenant ouvert.
La période du vote est terminée. M. le
secrétaire général, pour le résultat du vote, s'il vous plaît.
Le
Secrétaire : Pour : 93
Contre :
0
Abstentions :
0
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : La
motion est adoptée.
Motions sans préavis
Nous sommes maintenant à la rubrique Motions
sans préavis. En fonction de nos règles et de l'ordre de présentation des
motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du groupe formant
l'opposition officielle. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, la parole est à
vous.
Déclarer qu'il est
souhaitable de poursuivre et multiplier les efforts afin
d'encourager le développement d'opportunités d'affaires pour les
entreprises québécoises au sein du marché intérieur canadien
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter
la motion suivante conjointement avec le député d'Abitibi-Est et la députée de
Laporte :
«Que l'Assemblée nationale prenne acte que selon
le Calepin du commerce extérieur du Québec, en 2024, les exportations
interprovinciales de biens et de services ont atteint
108,3 milliards de dollars, ce qui représente 17,7 % du PIB
québécois;
«Qu'elle
prenne acte que le Québec affiche un solde commercial positif de
10,3 milliards de dollars avec le reste du Canada,
c'est-à-dire qu'il exporte davantage de biens et de services qu'il n'en
importe;
«Qu'elle réitère que le marché intérieur
canadien représente un avantage indéniable pour le Québec et qu'il regorge
d'opportunités pour les entreprises québécoises, tel qu'exprimé unanimement le
5 février 2025;
«Qu'enfin,
elle déclare qu'il est souhaitable de poursuivre et multiplier les efforts afin
d'encourager le développement d'opportunités d'affaires pour nos
entreprises au sein du marché intérieur canadien.»
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la députée. Est-ce
qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Consentement, sans débat. Mme la leader du... de l'opposition officielle.
Mme Setlakwe : ...un vote
électronique, s'il vous plaît.
Mise aux voix
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Un vote a été demandé. Donc, la période du vote est maintenant ouverte.
La période du vote étant terminée, M. le
secrétaire général, pour le résultat, s'il vous plaît.
Le
Secrétaire : Pour : 92
Contre :
0
Abstentions :
0
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : La
motion est adoptée.
Maintenant, je
suis prête à entendre un membre du deuxième groupe de l'opposition pour sa
motion. Mme la députée de Sherbrooke, la parole est à vous.
Souligner la Semaine nationale
des personnes proches aidantes
Mme Labrie : Merci,
Mme la Présidente. Je veux souligner la présence de Loriane Estienne et David
Ford Johnson, de Proche aidance Québec, qui sont avec nous ce matin.
• (11 heures) •
Donc, je
sollicite le consentement de cette Assemblée pour... pour présenter la motion
suivante conjointement avec la ministre responsable des Aînés et des
Proches aidants, la députée de La Pinière, le député des Îles-de-la-Madeleine,
le député de Saint-Jérôme, le député d'Abitibi-Est et la députée de
Laporte :
«Que l'Assemblée nationale nationale souligne la
Semaine nationale des personnes proches aidantes;
«Qu'elle
rappelle qu'au Québec, près d'une personne sur quatre agit comme proche aidante
et que leur contribution est essentielle au bien-être collectif ainsi
qu'à l'allègement de la pression sur le système de santé;
«Qu'elle souligne que les personnes proches
aidantes assument des responsabilités importantes et font face à des défis de
conciliation avec le travail, les études et la vie familiale;
«Qu'elle
reconnaisse que l'accès à des services de soutien psychosocial, de répit et
d'accompagnement, appuyé par un financement adéquat et pérenne des organismes
communautaires, est essentiel pour prévenir l'épuisement des personnes
proches aidantes et répondre à la croissance de leurs besoins;
«Qu'elle considère que le renforcement du
soutien communautaire et la consolidation de la collaboration avec le réseau de
la santé et des services sociaux constituent des leviers incontournables pour
améliorer leur qualité de vie;
«Qu'enfin
elle demande au gouvernement du Québec de poursuivre les efforts de
sensibilisation, d'appuyer les initiatives favorisant leur bien-être et de
renforcer la reconnaissance des personnes proches aidantes au sein de la
société.»
Merci.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la députée. Est-ce
qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Il y a consentement, sans débat. Je suis maintenant prête... Oui, M. le
leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Cliche-Rivard : On va
demander un vote électronique, s'il vous plaît.
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : La
période du vote étant ouverte... M. le secrétaire général, c'est beau pour
vous? Parfait. Le vote est maintenant ouvert.
...est terminée. M. le secrétaire général, pour
le résultat, s'il vous plaît.
Le
Secrétaire : Pour : 88
Contre :
0
Abstentions :
0
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
La motion est adoptée. Merci, Mme la députée.
Maintenant, je suis prête à... Oui, M. le leader
du deuxième groupe d'opposition.
M. Cliche-Rivard : Mme la
Présidente, est-ce qu'une copie de cette motion peut être envoyée, s'il vous
plaît, à Proche aidance Québec? Merci.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Ce sera fait.
Maintenant, j'aimerais entendre, pour sa motion
sans préavis, un membre du troisième groupe d'opposition. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
Souligner le 10e anniversaire
de l'Accord de Paris
M. Arseneau :
Merci, Mme la Présidente. J'aimerais d'abord saluer les représentants de
différents groupes environnementaux et de la société civile engagés dans la
lutte contre les changements climatiques, notamment Nature Québec, Équiterre,
Vivre en ville, l'association des médecins pour l'environnement.
Donc, je sollicite le
consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement
avec le ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements
climatiques, de la Faune et des Parcs, la députée de Notre-Dame-de-Grâce et le
député d'Hochelaga-Maisonneuve, la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale souligne le 10e anniversaire de l'Accord de Paris adopté le
12 décembre 2015 par 195 États,
qui vise à limiter l'élévation de la température moyenne mondiale bien en
dessous de 2 °C et à poursuivre les efforts pour la
limiter à 1,5 °C;
«Que l'Assemblée
nationale réaffirme que le gouvernement du Québec demeure pleinement engagé à
respecter et à promouvoir les principes et les objectifs de cet accord, soit en
poursuivant ses efforts pour limiter l'élévation de la température à 1,5 °C,
en renforçant la capacité d'adaptation du Québec et en promouvant [les]
investissements compatibles avec la transition énergétique et la sortie des
énergies fossiles;
«Que l'Assemblée
nationale rappelle que le Québec, s'est déclaré lié à l'Accord de Paris en
2016, et qu'il met en oeuvre plusieurs des dispositions de cet accord dans ses
champs de compétence;
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse le rôle actif du Québec dans la gouvernance
climatique mondiale et s'engage à soutenir la mise en oeuvre de l'Accord
de Paris dans les champs de compétence du Québec.»
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de
cette motion?
Une voix :
...
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Il y a consentement, sans débat. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau :
Je demanderais le vote électronique, s'il vous plaît.
Mise aux voix
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Un vote est demandé. Donc, la période du vote est maintenant ouverte.
La période du vote
est terminée. Donc, M. le secrétaire général, pour le résultat du vote, s'il
vous plaît.
Le
Secrétaire : Pour : 90
Contre :
0
Abstentions :
0
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : La motion est adoptée. Je suis prête, maintenant, à entendre un membre
du groupe formant le gouvernement. M. le ministre de l'Immigration, de la Francisation et de
l'Intégration, la parole est à vous.
M. Roberge :
Merci, Mme la Présidente. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin
de présenter la motion suivante conjointement avec le député d'Arthabaska et le
député d'Abitibi-Est :
«Que l'Assemblée
nationale réaffirme que la planification de l'immigration doit reposer sur un
équilibre entre le développement économique, la vitalité des régions et la
capacité réelle d'accueil et d'intégration du Québec;
«Qu'elle
rejette toute approche dogmatique fondée uniquement sur les chiffres, faisant
fi de la réussite de l'intégration, de la protection du français, de la
disponibilité de logements et de la capacité du Québec à offrir les services
publics à la population.»
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a consentement
pour débattre de cette motion?
Une voix :
...
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Il n'y a pas de consentement. Nous sommes toujours à
la rubrique Motions sans préavis...
Des voix :
...
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : S'il vous plaît! Je suis prête, maintenant, à entendre M. le whip... le
whip en chef, pardon, du gouvernement.
Modifier la composition de
certaines commissions parlementaires
M. Jacques : Merci, Mme la
Présidente. Conformément à l'article 129 de notre règlement, je fais
motion afin :
«Que la députée de Bellechasse soit nommée
membre de la commission de la Santé et des Services sociaux;
«Que
la députée de Lotbinière-Frontenac soit nommée membre de la commission des Relations
avec les citoyens.»
Merci, Mme la Présidente.
Mise
aux voix
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Adopté. M. le leader du gouvernement, s'il vous plaît.
Mme LeBel : ...que
l'interpellation du député de Matane-Matapédia à la ministre de l'Éducation sur le
sujet L'éducation : quelles priorités du gouvernement caquiste avant
la fin de son mandat, qui devait avoir lieu le vendredi 7 novembre
2025, de 10 heures à midi, soit déplacée au mardi 11 novembre
2025, de 8 h 45 à 10 h 45.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il y a consentement pour déroger à l'article 298 du règlement relativement à l'horaire habituel des
interpellations? Il y a consentement. Consentement pour... L'interpellation
prévue pour demain, le
vendredi 7 novembre 2025, entre M. le député de Matane-Matapédia et Mme la ministre de l'Éducation, portant sur le sujet suivant :
L'éducation, quelles priorités du gouvernement caquiste avant la fin de son
mandat, se tiendra le mardi 11 novembre 2025, de 8 h 45 à
10 h 45.
Nous en sommes maintenant...
Des voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Je demanderais aux gens de quitter le salon rouge en silence, s'il vous
plaît, pour qu'on poursuivre nos travaux.
Avis
touchant les travaux des commissions
Nous serions maintenant à la rubrique Avis
touchant les travaux des commissions. Mme la leader adjointe du gouvernement,
la parole est à vous.
Mme LeBel : Merci, Mme la
Présidente. Donc, la Commission de la santé et des services sociaux poursuivra
l'étude détaillée du projet de loi n° 103, Loi visant principalement à
réglementer les sites de consommation supervisée afin de favoriser une cohabitation harmonieuse avec la communauté, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 13 heures et de 14 heures à 16 h 30, ainsi
que le mardi 11 novembre, de 9 h 45 à 12 h 30, à
la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de la culture et de l'éducation
entreprendra les consultations particulières et les auditions publiques sur le
sujet de la loi n° 108, Loi modifiant la Loi sur la Société de
développement des entreprises culturelles afin
de moderniser son offre de services financiers et de reconnaître le domaine de
la créativité numérique, le mardi 11 novembre,
de 11 heures à 12 h 50, à la salle Pauline-Marois;
La Commission des finances publiques
entreprendra les consultations particulières et les audiences... et les
auditions publiques sur le projet de loi n° 111, Loi modernisant la Loi
sur les coopératives et modifiant d'autres dispositions, le
mardi 11 novembre, de 9 h 45 à 12 h 25, à la salle
Marie-Claire-Kirkland.
• (11 h 10) •
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Y
a-t-il consentement pour déroger à l'article 143 du règlement concernant
l'horaire des travaux des commissions? Consentement.
Nous sommes maintenant à la rubrique
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Affaires
du jour
La période des affaires étant... courantes étant
terminée, nous allons maintenant passer aux affaires du jour. Mme la leader
adjointe du gouvernement, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Merci, Mme la
Présidente. Je vous demande d'appeler l'article 10 du feuilleton.
Projet
de loi n° 104
Prise
en considération du rapport de la commission
qui en a fait l'étude détaillée
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
À l'article 10 du feuilleton, l'Assemblée prend en considération le
rapport de la Commission de l'aménagement du territoire sur le projet de loi
n° 104, Loi modifiant diverses dispositions afin notamment de donner suite
à certaines demandes du milieu municipal.
Y a-t-il des interventions? Oui, Mme la députée
d'Argenteuil, la parole est à vous.
Mme Agnès Grondin
Mme Grondin : Merci, Mme la Présidente.
Je suis bien heureuse d'intervenir aujourd'hui, à titre d'adjointe
parlementaire de la ministre des Affaires municipales, pour la prise en
considération du PL n° 104, on parle ici de la Loi modifiant diverses dispositions afin notamment de donner suite à
certaines demandes du milieu municipal.
Cela signifie donc, Mme la
Présidente, que nous avons terminé l'étude détaillée de ce projet de loi, qui
est une étape importante dans son
cheminement. La ministre et moi sommes très fières de finaliser cette
étape parce que ça va nous permettre d'adopter sous peu le
projet de loi.
Avant toute chose, Mme la Présidente, je tiens à
remercier ma collègue Mme Andrée Laforest, qui avait déposé ce projet de loi au salon rouge le 21 mai
dernier. Je profite de l'occasion pour saluer le travail qu'elle a su accomplir
à titre de ministre des Affaires municipales au cours de ces sept
dernières années.
Le titre du projet de loi le résume bien,
l'objectif premier est de répondre à des demandes du milieu municipal, je vous
le rappelle, un palier de gouvernement qui est essentiel pour le fonctionnement
de notre démocratie et avec qui on a la chance de collaborer main dans la main.
Dès son assermentation, la ministre a été très
claire avec le milieu municipal, on doit tendre davantage vers des allègements
réglementaires et faire du ménage dans nos bons vieux processus. La lourdeur
administrative imposée au milieu municipal est bien connue, et nous devons nous
y attaquer. C'est pourquoi la ministre a demandé aux unions municipales et aux
municipalités, de manière plus générale, de lui envoyer des idées d'ajouts dans
le cadre du projet de loi n° 104.
Notre objectif en tant qu'équipe ministérielle,
Mme la Présidente, était de bonifier ce projet de loi là, qui avait été déposé en mai dernier, pour y ajouter
davantage de mesures qui visaient à alléger les processus administratifs, à
réduire la paperasse et la bureaucratie, à favoriser des mesures
fiscales plus flexibles, à accélérer la construction résidentielle, à ouvrir la porte à de nouvelles sources de
revenus et à accroître, évidemment, l'autonomie municipale, donc des objectifs qui
sont dans nos discours depuis plusieurs, plusieurs, plusieurs mois et même, je
dirais, plusieurs années.
Donc, les partenaires du milieu municipal ont
répondu à l'appel de la ministre, et je tiens sincèrement à les remercier. Effectivement, nos consultations
particulières, qui se sont tenues les 1er, 2 et 7 octobre dernier, ont
permis aux partenaires municipaux de
nous présenter leurs idées d'ajout au projet de loi. Et nous l'avons fait, Mme
la Présidente, j'en suis très fière.
Le projet de loi bonifié que nous présentons
désormais est le reflet de cette écoute envers le milieu municipal. Oui, il y a
eu plusieurs amendements, mais ceux-ci ont été présentés précisément avec
l'objectif d'agir rapidement pour mieux
outiller nos municipalités. Ma collègue de... la ministre des Affaires
municipales aura la chance de présenter de manière plus détaillée les
mesures incluses dans le projet de loi, dont celles constituant... ces
mesures-là constituent des avancées historiques pour le monde municipal, mais
je tiens quand même à vous en présenter quelques-unes.
Nous avons, par exemple, encouragé le
rééquilibrage où nous avons fait en sorte qu'il y ait un rééquilibrage de la gouvernance au sein de la CMM avec l'ajout
d'un siège rural, la possibilité d'étaler les versements des redevances en
développement pour les promoteurs résidentiels. Nous avons aussi proposé
d'accélérer la réalisation de projets d'habitations dans les corridors
structurants de transport en commun tout en évitant le processus référendaire,
élargir les pouvoirs de cautionnement des
municipalités, uniformiser la méthode d'évaluation foncière qui est applicable
aux logements sociaux et à loyers abordables. Ce sont des avancées
majeures, Mme la Présidente, des avancées qui, oui, aident le monde municipal, mais qui auront aussi un impact concret
sur la vie des citoyens que nous représentons. Des mesures que nous
apportons... doivent, et je le rappelle, ultimement, favoriser le citoyen.
En conclusion, la ministre des Affaires
municipales et moi tenons à remercier toutes les personnes qui sont venues en
commission ou qui ont pris la peine d'envoyer des mémoires. Je veux aussi
remercier mes collègues du gouvernement qui
ont siégé avec nous à la Commission
de l'aménagement du territoire.
Enfin, je veux également remercier mes
collègues des oppositions. Elles ont eu de nombreuses questions
en étude détaillée, mais cela a
permis à la ministre de bien
camper l'intention du législateur. Donc, je souhaite les remercier. Merci, Mme
la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci beaucoup, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à Mme la députée
de Mille-Îles.
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, c'est
un plaisir... que je prends la parole aujourd'hui au nom de ma formation
politique pour le projet de loi n° 104, la Loi modifiant diverses
dispositions afin notamment de donner suite à certaines demandes du milieu
municipal. Dit comme ça, évidemment, c'est très positif. On répond à des
demandes des municipalités.
Voilà, donc, écoutez, moi, j'ai participé à
la... à toutes les consultations, l'étude détaillée, et je tiens à remercier, donc, évidemment, les groupes qui sont venus en
commission faire des recommandations fort utiles, incluant, là, tous ceux
qui ont déposé des mémoires et qu'on n'a
malheureusement pas pu entendre, les fonctionnaires d'État qui ont... tous les
professionnels qui ont répondu à nos nombreuses questions, particulièrement
Mme Petit, sous-ministre aux Affaires municipales. Je remercie évidemment
les collègues, dont la ministre des Affaires municipales, la nouvelle ministre
des Affaires municipales.
Je tiens à offrir
un remerciement particulier à l'ancienne ministre des Affaires municipales,
Andrée Laforest, avec qui j'ai eu le
plaisir de travailler pendant plusieurs années et avec qui c'était très
agréable de travailler des projets de loi. C'était toujours bien organisé. Je vous le dis,
Mme la Présidente, malheureusement, ce n'est pas l'expérience que j'ai vécue
cette fois-ci sur ce projet de loi, mais,
tout de même, je tiens à remercier, là, tous les... tous les collègues de tous
les partis qui ont participé aux travaux.
Le projet de loi, qui
devait durer... nous, on estimait deux, trois jours maximum, bon, finalement,
aura pris un mois, donc, et ça, c'est dû
principalement aux nombreux amendements qui ont été déposés en cours de route.
Si vous revoyez le... Le projet de loi était de 43 articles à
l'origine. On a eu 84 amendements supplémentaires, et c'est drôle, parce
qu'à deux moments on est arrivés à l'article
final, l'article 43 final, pour, finalement, reculer et avoir des nouveaux
amendements. Donc, alors qu'on pensait qu'on
arrivait à la fin, on devait reprendre pour des jours durant. Et d'ailleurs,
là, quand on regarde... et je ne peux pas les montrer parce que ce ne
sont pas des tableaux didactiques, mais, quand on regarde le tableau des... à l'origine, qu'on avait, du travail par
blocs, et ce que ça a fini... Mme la Présidente, c'est quand même
substantiellement bien différent.
Ceci dit, je pense
qu'on arrive quand même avec un projet de loi, au bout du compte, qui est
favorable, majoritairement. Je vous le dis
tout de suite, d'emblée, on s'est abstenu sur trois articles majeurs, mais je
vais revenir, là, sur tout ce qui est inclus, tout ce que couvre ce projet de
loi. Il y a eu ce qui était à l'origine et ce qui a été ajouté. Donc,
commençons ce qui était à l'origine.
• (11 h 20) •
Dans le fond, il y a
toutes sortes de mesures pour alléger la charge administrative des
municipalités, simplifier leur processus décisionnel, et ça, c'est certain que
les... l'ensemble des élus de la fonction publique municipale était d'accord avec l'allègement de la charge. Il y a
beaucoup de rapports. Il y a beaucoup d'éléments... Puis ça a été mentionné
en exemple dans les consultations, ils
nous... plusieurs maires et directeurs généraux ont mentionné qu'ils devaient
faire un rapport sur les incidents impliquant des chiens dangereux. Même
s'il n'y avait pas eu d'incident avec les chiens dangereux, ils devaient le
faire annuellement. Ça, ils nous disaient : C'est un peu... tu sais,
est-ce que ça peut être une ligne à quelque
part dans un autre rapport plutôt que de faire ce rapport-là spécifiquement?
Donc, c'est le genre de choses qui vont, je crois, aider à alléger la
tâche.
Puis, c'est ça...
Puis les municipalités nous l'ont rappelé, là, on est loin d'avoir terminé le
travail pour alléger la bureaucratie, parce
que les municipalités croulent sous les formulaires, la reddition de comptes
est lourde. Il y a eu un rapport,
d'ailleurs, de la... Je crois que c'était l'Union des municipalités du Québec qui avait fait un rapport pour estimer le temps que... qui était passé à remplir des formulaires et des redditions
de comptes pour le gouvernement provincial, et c'était gigantesque. Ça
implique des personnes à temps plein, pas mal plus qu'une, Mme la Présidente.
Donc, réduire cette paperasse-là, bien, évidemment, ça va permettre à toutes
les municipalités de se concentrer sur leur mission essentielle, et donc leur
donner aussi la marge de manoeuvre dont elles ont besoin pour répondre aux
attentes des citoyens. Puis, on le sait, les attentes ne cessent d'augmenter
envers les élus municipaux.
D'ailleurs, j'en
profite, vu que j'ai la parole, pour féliciter... je l'ai fait en commission,
mais là je le fais au salon rouge, féliciter l'ensemble des nouveaux élus
municipaux qui ont été élus dimanche, certains, ça s'est conclu lundi ou mardi et d'autres... certains vont être
en recomptage, mais je félicite, donc, tous ceux qui ont... qui ont fait
campagne, qui n'ont pas été élus,
mais tous ceux qui ont été élus, évidemment. Et j'ai le bonheur d'avoir un de
ces nouveaux élus dans ma famille, mon conjoint, qui a été élu à Laval,
donc je suis très, très fière de lui.
Donc, je reprends, je
reviens sur... sur le projet de loi. Il y a tout un élément concernant la
diversification des revenus municipaux qui a été... qui a été intégré au projet
de loi. En fait, ce qu'on va permettre, c'est aux municipalités de... à certaines municipalités, là, le projet de
loi précise la ville de Montréal, la ville de Québec, précisément, de... donc
de varier les véhicules de placement. Présentement, c'est très limité, les
endroits où les municipalités peuvent investir, ça se limite vraiment à des... à des placements extrêmement sûrs, mais
aussi avec très peu de rendement, donc, généralement, là, des bons du
Trésor ou des bons de d'autres municipalités, d'autres gouvernements.
Et donc ailleurs au
Canada, particulièrement en Ontario, les municipalités ont le pouvoir, donc,
d'investir dans d'autres véhicules de
placement, avec des critères, là, balisés pour ne pas que ce soit trop des
placements trop risqués. Mais ça a permis aux municipalités de l'Ontario de
dégager un bénéfice supplémentaire sur les revenus de placement de 5 %,
donc c'est quand même important. On sait que les municipalités cherchent...
cherchent à diversifier leurs revenus, et donc tout argent supplémentaire sera
certainement le bienvenu.
Le
gouvernement a voulu être prudent et a choisi de limiter ça à Québec, Montréal.
Moi, j'ai souligné qu'il y a d'autres grandes villes qui s'approchent...
évidemment, je parlais de Laval, que je connais bien, qui est très, très
proche, en termes de montants financiers, de la ville de Québec, qui a
toute l'équipe en place et que ça aurait pu être étendu. J'aurais personnellement, puis je l'ai souligné...
ça aurait pu être inclus dans le règlement, de préciser les villes, pour ne pas
avoir à réouvrir la loi pour l'étendre à d'autres municipalités. Mais,
bon, visiblement, là, avec... ce sera un projet pilote, et on devra réouvrir la
loi lorsqu'on voudra l'étendre à d'autres villes.
La ministre a parlé
d'une petite révolution, elle a même fait des communications avec ça, mais,
dans les faits, on a découvert que ce
n'était pas vraiment une révolution parce que c'était déjà possible de le
faire. Il y avait un article, dans la Loi sur les cités et villes, qui
permettait déjà au gouvernement de créer un règlement pour permettre des
véhicules financiers différents. Et la loi
qu'on va adopter aujourd'hui ou, du moins, la semaine prochaine, c'est de
créer... ça permet de créer un règlement pour varier les véhicules
financiers.
Donc, il n'y a pas de
révolution, en fait. Même, on restreint ce que la loi, précédemment,
permettait. Voilà. Mais, bon, les
municipalités semblent contentes qu'au moins on va aller de l'avant avec un
règlement. Ce qu'on ne sait pas,
c'est l'échéancier et ce qu'il y aura dans le règlement, parce qu'on a posé
beaucoup de questions à cet effet et on n'a pas... on n'a pas eu de réponse.
Donc, est-ce que ce sera avant la fin de ce mandat de ce... de ce gouvernement?
On l'ignore.
Et j'en profite pour saluer, là, le député de Marguerite-Bourgeoys
qui est venu en commission avec nous pour échanger, justement, sur les
véhicules de placement. Il a demandé à la ministre, il l'a invitée... en fait,
à la ministre, mais à ceux qui rédigeront ce règlement,
d'être prudents dans les critères. Il a vécu personnellement l'expérience des
«subprimes», si je ne me trompe pas. À l'époque, en tout cas, c'étaient des
obligations qui étaient supposées être sûres, mais
qui se sont avérées un fiasco total et qui ont amené des pertes à la caisse
importantes. Donc... Donc, sur ce, là, quand... quand on aura le
règlement, on pourra... on pourra voir si les critères... et le député de Marguerite-Bourgeoys
analysera certainement ça avec beaucoup de minutie.
Il y a, dans ce qui était déjà... ce qui était
prévu dans le projet de loi, il y a toute la question de la gouvernance des conseils municipaux. Notamment, et ça, c'est
une demande que j'entendais souvent, dans les grandes villes, il y a la...
il y a la possibilité d'avoir des comités exécutifs ou, du moins, il y a des
grandes villes qui ont des comités exécutifs. Là,
il y a eu des villes qui sont venues nous voir au cours des dernières années,
dire : On aimerait, nous aussi, avoir accès à un comité exécutif. Parce que
la majorité des villes, en fait, n'ont qu'un conseil
municipal, et ce que le comité exécutif permet de faire, c'est finalement d'accélérer certaines décisions et que
les décisions qui ont le moins d'incidences soient discutées avec un plus petit
groupe. Et donc le projet de loi va venir permettre, maintenant, que des
comités exécutifs soient possibles pour toutes les municipalités d'au moins
12 conseillers. Donc, elles vont toutes pouvoir, désormais, créer
un comité exécutif de trois à cinq conseillers désignés, avec le maire... et en
plus du maire, pardon, et donc, c'est ça, ça pourrait... les conseils
municipaux pourraient déléguer certaines compétences au comité exécutif.
Il y a un autre élément qui était prévu dans le
projet de loi, qui était la nomination, toujours dans le comité exécutif, de...
Une fois qu'on a créé ce comité exécutif là, de facto, c'est le maire qui est
le président du comité exécutif, mais, dans certaines municipalités, comme
Montréal, par exemple, ce n'est pas le maire, le maire désigne un président. Et
donc, là, il y avait un élément qui permettait de nommer... que le maire
désigne un autre président que lui-même, mais
c'étaient seulement certaines municipalités à qui c'était donné. J'ai posé des
questions à cet effet-là, pourquoi on ne le permet pas, et ils ont dit :
Bien, il y a juste telle ville et telle ville qui ont levé la
main. Mais j'ai dit : Oui, mais on est devant des élections. Donc,
peut-être, il est possible que les nouveaux élus souhaiteront changer et
peut-être opérer différemment leurs comités exécutifs. Alors, pourquoi ne pas
leur donner le choix? Ce n'est pas... Tu sais, il n'y a pas d'obligation dans le projet de loi. On fait juste
leur donner le choix. Et finalement il y a eu un amendement, là, qui a été
proposé pour que, finalement... et là ça a amené quand même plusieurs
amendements pour que toutes les municipalités qui auront accès à des comités
exécutifs, donc pour moins de 12 conseillers municipaux et plus, aient
aussi la possibilité que le maire nomme une autre personne pour être le
président de son comité exécutif.
Ensuite, il y
a eu plusieurs éléments, en fait, des éléments qui... qui sont tombés par la
suite. Il y a eu... Il y avait, par exemple, la... Il y avait la fin de
l'obligation pour la Commission municipale d'avoir un secrétaire. Ça, c'était
pour simplifier sa structure administrative. Mais là, finalement, un nouveau
commissaire a été nommé, et donc on a... le gouvernement a préféré retirer
cette option. Il y avait d'autres éléments concernant
Saint-Augustin-de-Desmaures et la ville de
Québec qui ont été retirés parce que, visiblement, on a vu qu'il n'y avait pas
d'entente. Et donc ces deux... ces deux instances devront retourner à la table
des dessins... à dessin, pardon, et s'entendre pour, j'imagine, revenir avec
des nouvelles propositions. Mais je
pense que c'était la voie prudente que la ministre a prise, de retirer ces
articles du projet de loi.
Je vous ai parlé de gouvernance. Ça, c'était un
élément quand même important et majeur qui a fait l'objet de beaucoup d'articles, c'est la gouvernance à la Communauté métropolitaine de Montréal. Le projet de loi prévoyait... Puis, en fait, je
vais partir à la base. La Communauté
métropolitaine de Montréal, c'est
composé de 82 municipalités, et chaque région a certains sièges. Donc, la... Ce qui est Montréal, les villes de
banlieue de Montréal, les villes de Longueuil et Laval ont leurs sièges
désignés, et ensuite Rive-Sud et Rive-Nord.
• (11 h 30) •
Il y a eu une
époque... Il y a eu une époque où j'étais présente, où je faisais partie de la
ville de Laval, où il y a... les représentants des villes, donc, de
banlieue nord ont souhaité nommer une personne en particulier au comité
exécutif pour les représenter, comité exécutif de la CMM, et à ce moment-là le
maire de Montréal avait un droit de veto et a imposé
une autre personne. Donc, ça, ça a causé beaucoup, beaucoup d'émoi, beaucoup de
frustration. Et, à partir de ce moment-là, il est devenu évident qu'il y
avait un enjeu avec la gouvernance.
Ceci dit, la
proposition qui a été faite est quand même, somme toute, étrange, je vais le
dire comme ça. Il est clair qu'il fallait qu'on revoie la gouvernance, comme je
vous ai dit, la façon que les sièges sont attribués. Et ça, ça a été
fait, puis ça, on était d'accord avec tous
ces articles-là, dire, bien, que la banlieue nord... ou les villes, plutôt, de
la Rive-Nord nomment leurs représentants, les villes de la Rive-Sud
nomment leurs représentants, et que les banlieues de Montréal aussi nomment
leurs représentants. Ça, c'est un changement, je pense, qui aurait évité des
enjeux dans le futur.
Mais, là où le bât blesse, c'est qu'on est venus
justifier le changement de gouvernance, on a voulu modifier le nombre de sièges que détenait la ville de Montréal
pour que, finalement, la ville de Montréal n'ait plus ni de droit de veto
mais ni de majorité, ce qui était le cas auparavant. Mais la raison qu'on a
utilisée pour le faire, et c'est là que je dis que c'est étrange, c'est qu'on a utilisé la base du nombre d'électeurs, on a
dit : Bien, maintenant, il y a moins d'électeurs à Montréal qu'il y en a dans toutes les autres, donc
il n'y a plus de raison qu'ils aient un vote majoritaire. Mais, en aménagement
du territoire, Mme la Présidente, on ne base
jamais des décisions sur le nombre d'électeurs. C'est... c'est incompréhensible.
J'ai fait un... j'ai participé à
l'élaboration du schéma d'aménagement de la ville de Laval, du plan
d'urbanisme, bien, on n'a jamais regardé le nombre d'électeurs. On
regarde la population, on veut savoir, au total, bien, on a... là, maintenant,
450 000 habitants à Laval. C'est ça qui importe, ce n'est pas les 200
quelques mille électeurs, parce que ce n'est pas représentatif de la réalité du terrain. La population, les enfants, tous
ceux qui sont des nouveaux arrivants ou tout simplement des gens qui ne sont
pas inscrits sur la liste électorale, pourquoi ils seraient ignorés, tu sais,
ils ne seraient pas dans le calcul? C'est un peu... c'est un peu
étrange.
Je pense que la réalité, et il fallait
l'admettre plus tôt, c'est qu'on souhaitait enlever du pouvoir à la ville de
Montréal. Bien, qu'on le dise clairement puis qu'on ne prétende pas que c'est
une question d'électeurs. D'ailleurs, la ministre l'a dit, pendant les échanges, elle a
dit... elle a dit : Bien, dans 16 ans, dans 16 ans, la
population va être inversée, donc ce
serait logique qu'on le fasse maintenant. Ça, on a un peu sursauté quand on a
entendu ça, «dans 16 ans», on fait des changements maintenant parce
que, dans 16 ans, la population va avoir... va s'être inversée. C'est
particulier.
Et d'ailleurs l'Ordre des urbanistes du Québec
est venu nous mentionner que, pour eux, c'était inquiétant, parce que ce qu'ils
nous disaient, c'est que la métropole... tu sais, la métropole représente quand
même 50 % du PIB du Québec, et donc de
l'affaiblir peut mettre à risque certains pans de l'économie. Je vous l'ai dit,
il y avait un enjeu de gouvernance,
là, donc il fallait qu'il y ait des... une révision. Mais est-ce que ce qui est
proposé fait du sens? Non, et c'est pour
ça qu'on s'est abstenus sur ces trois amendements-là qui touchaient...
c'étaient les articles, si je ne me trompe pas, 20, 21 et 22 du projet
de loi.
Je continue.
Quels autres éléments... Oui, c'est ça, puis je vais juste terminer, l'Ordre
des urbanistes du Québec a mentionné,
c'est ça, que c'était... qu'il n'y avait pas d'endroit comme ça où... Tu sais,
en affaiblissant la métropole d'une... peu importe le territoire, c'est un
risque qu'on crée. Puis ce qu'ils craignaient, c'est de créer le trou de
beigne, finalement, que tous les investissements, finalement, soient
répartis autour et que, finalement, Montréal soit délaissée. On le voit
aujourd'hui à quel point, pour le transport en commun par exemple, Montréal est
absolument névralgique. Même s'il y a
beaucoup de gens qui sont dans les banlieues, ils utilisent le transport
collectif à Montréal, souvent parce que c'est des... c'est là qu'il y a
les plus grands sites d'emploi, notamment, donc... et des scolaires aussi, là,
les universités sont presque toutes à
Montréal pour... cette région-là — pardon.
Donc, c'est... Moi, en tout cas, je suis inquiète pour la suite, de voir comment
ça va se répertorier.
Et ce qui est
encore plus particulier, Mme la Présidente, sur cet élément-là, puis j'avais
oublié, j'ai failli ne pas le dire, c'est qu'on a fait ce changement de
gouvernance là en... en pleine campagne électorale municipale. Je l'ai dit au début, j'ai salué les nouveaux élus. Bien, les
élus de Montréal ne sont pas venus nous parler. La mairesse est en train...
était... avait déjà annoncé son départ, les autres sont en campagne électorale.
On n'a pas pu entendre le point de vue de la ville de Montréal sur un
élément majeur de la gouvernance de leur territoire. C'est très, très
particulier.
Il y a eu un ajout intéressant, par contre,
suite aux... aux, pardon, consultations, ça a été l'ajout d'un siège pour le milieu agricole, donc, une municipalité rurale,
ce qu'il n'y avait pas, il n'y avait pas de représentation du milieu... rural,
pardon, sur le conseil de la CMM. Donc, ça, c'est quand même un ajout
intéressant qui va permettre, là, je pense, de donner une voix
différente, parce que c'est vrai que la majorité des représentants au conseil
de la CMM ont une réalité bien différente
que celles des municipalités rurales. Donc, ça, c'est un ajout intéressant,
et je remercie, là-dessus, l'ouverture de la ministre face à cette
recommandation qui a été faite.
Il me reste quelques points. Ah oui! Je veux
souligner aussi que la ministre a ajouté à son projet de loi, et ça fait partie des nombreux amendements qu'on a eus à
la dernière minute, une série d'amendements qui vont venir permettre, dans
le fond, aux sociétés de transport de développer des terrains autour et
adjacents, là, aux stations de métro, par exemple, et aussi les stations de
train, parce que ça couvre aussi... Ces amendements-là couvrent autant le
transport structurant à Montréal, donc on peut penser, par exemple, à la ligne
bleue, le prolongement de la ligne bleue, mais aussi, la ville de Québec, on peut penser au tramway, s'il se fait un
jour, ça pourrait servir, et aussi le train. Puis là on pense... Il y a le REM qui s'en vient, mais il y a aussi...
Exo a des lignes de train qui pourraient, par exemple... Moi, j'avais donné
l'exemple de la gare à Sainte-Rose, que je connais bien, que ça fait longtemps
qu'on parle de faire du développement à cet
endroit-là, bien, ça pourrait permettre de densifier à un endroit qui... en
fait, qui est très propice à le faire, c'est un immense stationnement où
on pourrait... on pourrait développer les terrains.
Puis l'intérêt, c'est qu'en fait les sociétés de
transport pourraient participer au développement et aussi recueillir les
profits qui viendraient de ces développements-là. Donc, c'est une façon de
diversifier les revenus pour les sociétés de transport. C'était demandé depuis
plusieurs années, et donc c'est une bonne nouvelle, mais ce qui est... ce qui
est particulier, c'est que mon collègue le
député de Nelligan avait proposé exactement, exactement, ces amendements dans
un premier projet de loi, en amendement, et
ensuite il a déposé son propre projet de loi, qui n'a jamais été appelé par ce gouvernement.
Ça fait qu'on remercie la ministre... la nouvelle ministre des Affaires
municipales d'avoir intégré dans son projet
de loi n° 104 le projet de loi du député de Nelligan, et, comme je vous ai
dit, qui va permettre de diversifier les sources de revenus des sociétés de transport,
si elles le souhaitent, bien entendu. Puis on sait qu'il y a des projets, là,
qui devraient en bénéficier, là, sous peu, parce que, si ça a été fait comme
ça, c'est qu'il y avait vraiment des projets sur la table, immédiats.
• (11 h 40) •
Je pense que j'ai fait le tour, Mme la
Présidente, des points que j'aurais... que je vais... que je voulais aborder. Je vais juste vérifier et m'assurer que j'ai tout,
tout mentionné. Ah oui! Une dernière chose, les amendements qu'on a reçus,
puis je les ai... que je vous ai mentionnés,
qui ont été vraiment nombreux, 84, quand même, sur un projet de loi, là, de
40... 43 articles au départ, plusieurs de ces amendements-là, on a
constaté qu'il n'y avait pas eu de consultation avec les groupes concernés. Pourquoi on le sait? Parce que
les groupes nous textaient live, en direct, ils nous textaient : C'est
quoi, ça, comment ça se fait qu'on ne l'a pas vu? Je recevais des
demandes d'entrevue : Comment ça se fait qu'on n'est pas au courant? Et
nous, on devait réagir rapidement parce qu'on recevait l'amendement.
On aurait
aimé, on aurait apprécié, comme l'ancienne ministre des Affaires municipales le
faisait, Andrée Laforest, recevoir à l'avance ces amendements-là
pour avoir le temps de les analyser, de les regarder, consulter les groupes et pouvoir prendre une décision
éclairée. Et, sur ce, Mme la Présidente, j'espère sincèrement que les prochains
projets de loi en affaires municipales se feront de façon plus cordiale,
collaborative, comme ça s'est toujours fait avec Andrée Laforest. Merci
beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mise
aux voix du rapport
Le rapport de la
Commission de l'aménagement du territoire portant sur le projet de loi n° 4,
Loi modifiant diverses dispositions afin notamment de donner suite à certaines
demandes du milieu municipal, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) : Adopté.
Comme annoncé hier,
je vous informe qu'un débat de fin de séance se tiendra aujourd'hui, à
13 heures. Ce débat portera sur une
question adressée par Mme la députée de La Pinière à Mme la
ministre responsable des Aînés et des Proches aidants concernant la réduction
des heures de soutien à domicile. Mme la leader du gouvernement.
Mme LeBel : Oui. Merci, Mme la Présidente. Compte tenu que
vous venez d'annoncer la tenue d'un débat de fin de séance, je vous
demande de suspendre nos travaux jusqu'à la tenue de celui-ci.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Les travaux sont suspendus jusqu'à 13 heures pour permettre la
tenue du débat de fin de séance annoncé précédemment. Merci, tout le
monde.
(Suspension de la séance à
11 h 43)
(Reprise à 13 heures)
La Vice-Présidente
(Mme D'Amours) :
Nous reprenons nos travaux.
Débats
de fin de séance
Et, tel qu'annoncé
précédemment, nous allons maintenant procéder au débat de fin de séance, qui
portera sur une question adressée par Mme la
députée de La Pinière à Mme la ministre responsable des Aînés et des
Proches aidants concernant la réduction des heures de soutien à
domicile.
Je
vous rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député
qui a soulevé le débat et la... et le ministre qui lui répond ont chacun
un temps de parole de cinq minutes, et le député a ensuite droit à une... et le
député, pardon, a ensuite droit à une réplique de deux minutes.
Mme la députée, je
vous cède la parole pour une durée de cinq minutes.
Accès aux soins à domicile
Mme Linda Caron
Mme Caron : Merci, Mme la Présidente,
et merci, Mme la ministre. Je salue votre... je salue le retour de la ministre
au poste de responsable des Aînés et aussi sa nouvelle nomination pour les
Services sociaux.
Alors,
durant la période de questions d'hier, j'ai posé à la ministre une question au
sujet de la réduction de 14,2 % des heures de soutien à domicile de
juin 2024 à juin 2025. Il s'agit d'une perte de plus de
408 000 heures de soutien à domicile
dans un contexte où la Commissaire à
la santé et au bien-être avait
déterminé que le Québec répond à 10,7 % des besoins. Et cette réduction de 408 000 heures de soutien à
domicile va même à l'encontre des objectifs de Santé Québec, qui sont des objectifs de croissance de 8 %
indiqués noir sur blanc dans son plan stratégique.
Alors,
d'entrée de jeu, j'énonce mes trois questions à la ministre. J'aimerais qu'elle
nous explique les raisons qui sous-tendent cette décision de réduire les
heures du soutien à domicile, qu'elle nous dise quelles mesures elle entend mettre en place pour renverser cette tendance et
enfin qu'elle nous explique pourquoi il faut passer par des demandes d'accès
à l'information auprès du ministère de la
Santé et des Services sociaux pour obtenir les données, alors que ça pourrait
être facilement accessible sur un tableau de bord.
Alors, Mme la
Présidente, malgré le fait que la ministre avait déclaré, peu après sa
nomination en 2022, que la consolidation du soutien à domicile allait être sa
grande priorité, trois ans plus tard, la politique de soutien à domicile se fait toujours attendre. Je comprends qu'elle a
fait l'objet d'un remaniement ministériel, il y a quelques semaines, qu'elle est
de retour au Secrétariat aux aînés, mais j'imagine que les équipes ont tout de
même continué à travailler sous la ministre précédente. Alors, quand va-t-elle
déposer la fameuse politique de soutien à domicile et son plan d'action? Est-ce que ça va être avant la fin de son mandat?
Est-ce que ça va être à la veille du déclenchement des élections? Est-ce
que ça va être d'ici la fin de l'année 2025?
Je
comprends qu'il y a un contexte budgétaire qui est... qui est très présent, la
CAQ nous a servi un déficit record l'an passé, la CAQ nous a obtenu une
décote, qui était une première en 30 ans, et la CAQ a aussi ordonné, vous
vous souviendrez, à Santé Québec de couper 1,5 milliard tout de suite en commençant. Et, si la
réduction des heures de soutien à domicile c'est dû à l'état lamentable
des finances publiques, bien, comment la ministre explique-t-elle que ce sont les services, les volumes d'heures qui coûtent le
moins cher à l'État, c'est-à-dire les heures fournies par des prestataires de
services de soutien à domicile comme les
EESAD et les entreprises de services à domicile privées? Parce que, Mme la
Présidente, une heure de soins fournis par
le réseau coûte 81 $, et 56 % du temps seulement va directement aux
personnes, aux usagers, tandis que, pour une
EESAD, c'est 36,11 $ de l'heure, pour une entreprise privée de soutien à
domicile, c'est 38,25 $ de l'heure, et, dans les deux cas, près de
100 % du temps va directement à l'usager.
Et en parlant de
partenaires en soutien à domicile, les EESAD sont très importantes, la ministre
l'a dit justement hier en me répondant,
mais, de plus en plus, les CISSS et les CIUSSS les envoient en appel d'offres.
Alors, est-ce que c'est une nouvelle directive? Parce que, par le passé,
c'était beaucoup en gré à gré. Et les EESAD sont avantageuses pour les...
pour les patients parce que les services d'aide à la vie quotidienne sont
admissibles au PEFSAD, un programme qui leur
permet de payer un peu moins cher selon leurs revenus. Et je dis, en passant,
que ça fait trois ans que, durant les crédits, je demande à la ministre si
les services d'aide à la personne vont aussi pouvoir être admissibles au
PEFSAD. La réponse est toujours réceptive, mais ce n'est pas encore
fait, à moins qu'on nous annonce quelque chose bientôt.
Aussi, le flou règne
à propos des entreprises privées de soutien à domicile depuis qu'il y a eu un
règlement qui empêche d'utiliser la main-d'oeuvre indépendante et les agences
de placement, ce que ne sont pas ces entreprises. Alors, est-ce qu'une clarification sera donnée bientôt? Donc, sur ce,
Mme la Présidente, je termine pour obtenir des réponses de la ministre.
Merci.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) : Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole, pour un temps de cinq
minutes, à la ministre. La parole est à vous.
Mme Sonia
Bélanger
Mme Bélanger :
Oui, Mme la Présidente. Premièrement, je veux remercier la députée de La Pinière
d'avoir à coeur le soutien à domicile des Québécois, des Québécoises. C'est une
priorité importante pour elle, puisqu'elle me convoque aujourd'hui à ce débat
de fin de séance, alors que je suis revenue dans mes fonctions il y a quelques
jours. Très heureuse de revenir dans mes fonctions parce que j'ai à coeur le
système de santé et des services sociaux au Québec, notamment tout le travail
qui doit continuer d'être fait dans le domaine du soutien à domicile.
C'est une priorité,
donc, pour ma collègue, bien sûr, mais c'est une priorité aussi pour moi, et
c'est une priorité pour mon parti, pour notre gouvernement, Mme la Présidente.
Nous sommes le gouvernement qui en a fait le plus dans les services de soutien
à domicile au Québec depuis les sept dernières années, Mme la Présidente. Et je
l'ai dit hier, et je le redis aujourd'hui : Le soutien à domicile, c'est
une priorité importante.
Et rappelons-nous, et
je l'ai dit à quelques reprises, que le soutien domicile, c'est en quelque
sorte un fondement important de notre système
de santé. C'est la solution pour permettre aux aînés, bien sûr, mais aussi aux
adultes, aux enfants ayant des
déficiences physiques, de rester chez eux le plus longtemps possible, dans leur
chez-soi. C'est ce que les gens veulent et c'est à la maison que les
gens veulent recevoir leurs soins et leurs services.
Dans les derniers
mois, nous avons lancé, effectivement, un vaste chantier de consultation, près
d'un an de consultation, Mme la Présidente, où on a rencontré des organismes,
on les a reçus, on a reçu des mémoires, on a fait des analyses. On a tenu compte aussi des recommandations importantes
que la Commissaire santé et bien-être nous a fait il y a déjà plus d'un an. On s'est doté d'un cadre
de référence pour bien écrire notre nouvelle politique nationale de soutien
à domicile. On a eu un grand rendez-vous au mois de mai, ici même, à Québec, où
il y avait plus de 400 personnes en présence
et plus de 150, 200 personnes en virtuel pour justement discuter des
assises du soutien à domicile. Et oui, dans les prochains jours,
prochaines semaines, le temps que je revienne, je vais regarder à quel moment,
nous serons en mesure d'annoncer cette politique de soins à domicile.
Alors, c'est
important. Le soutien à domicile, c'est un écosystème qui est important, qui
est basé sur nos CLSC mais aussi sur nos organismes, qui font un travail
extraordinaire, notamment les entreprises d'économie sociale, qui oeuvrent en
soutien à domicile, lesquels ont reçu un financement depuis 2022 important, du
jamais vu en termes d'investissements dans
des entreprises d'économie sociale en soutien à domicile par un gouvernement en
aussi peu de temps, Mme la Présidente.
• (13 h 10) •
Puis, ils font la
différence, les ESSAD. En fait, ils donnent des services à plus de 100 000 personnes
au Québec. Et ça s'ajoute au travail que les CLSC font, il ne faut pas
l'oublier, parce que, quand on regarde des tableaux de bord, il faut aussi
tenir compte de l'offre de services qui est faite par les différents
partenaires, Mme la Présidente.
Alors, pour moi, on
le sait, en... dans l'année 2024‑2025, on a investi 166 millions
supplémentaires pour intensifier les soins
et services en soutien à domicile. On a fait des projets d'hôpital à domicile.
On a augmenté notre financement pour les soins palliatifs à domicile. On a
augmenté aussi notre financement pour les maisons de soins palliatifs, qui sont en quelque sorte un peu le prolongement du
domicile des personnes. Depuis 2018, c'est près de 1 milliard supplémentaire
d'investissements qui a été investi dans le soutien à domicile.
Mme la Présidente, ma
collègue a parlé de Santé Québec et elle m'a posé beaucoup de... de questions
de niveau de gestion. Je la ramène sur les orientations, Mme la Présidente. Mon
orientation comme ministre, elle est ferme et claire, je m'attends que le
virage en soutien à domicile soit réalisé le plus rapidement possible, en étant
très consciente qu'il y a beaucoup de choses
à changer dans notre système de santé. Je m'attends que Santé Québec revienne sur les cibles stratégiques gouvernementales, Mme la
Présidente. C'est mon travail de m'assurer que Santé Québec, via les... les
établissements, puissent offrir des services de qualité aux citoyens, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la ministre.
Je me retourne maintenant vers Mme la députée de La Pinière pour
votre réplique de deux minutes. La parole est à vous.
Mme Linda
Caron (réplique)
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Alors, une réduction de 400 à 8 280 heures de soutien à
domicile, c'est beaucoup d'heures, ce sont
beaucoup de personnes qui ne reçoivent pas l'aide dont ils ont besoin, des
services de base dont ils ont besoin.
Cette réduction-là, on ne peut pas juste dire : Bien oui, moi, je le veux,
mais c'est Santé Québec qui ne livre pas la marchandise. C'est le
gouvernement qui a décidé de créer Santé
Québec. Les ministres ont quand même une
responsabilité ministérielle de s'assurer que les choses se passent et de
ramener quand ça ne fonctionne pas.
Là, la réduction des heures de soutien à
domicile, ça nuit aux personnes qui ont vu leurs heures diminuer, ça nuit aux
personnes proches aidantes, dont c'est la semaine cette semaine, ces personnes
qui doivent en faire toujours plus, et ça nuit aussi, Mme la Présidente, aux
hôpitaux, parce que les coupures de 400 à 8 000 heures qui ont
commencé en juin 2004, ça coïncide dans le temps avec la hausse du nombre de
personnes qui sont hospitalisées à un niveau de soins alternatifs, donc qui
sont hospitalisées, mais qui n'ont plus besoin d'être hospitalisées. C'est
parce qu'on ne leur trouve pas de milieu de vie qui correspond à leurs besoins
et on ne peut pas leur offrir non plus de soins à domicile. Alors, c'est 15 %, c'est un record depuis
2022, 15 % des lits d'hôpitaux qui sont occupés par des personnes qui
n'ont plus besoin d'être hospitalisées. Si le soutien à domicile était
au rendez-vous, on pourrait peut-être contenir cette croissance fulgurante du
nombre de personnes qui sont dans les hôpitaux sans en avoir besoin.
Alors, j'ai
demandé à la ministre de nous dire pourquoi les coupures d'heures, quelles
mesures pour renverser la vapeur, pourquoi il faut passer par des demandes
d'accès à l'information, parce que les données ne sont pas sur un tableau de
bord, et les données incluent les services qui sont offerts par les CLSC, donc
par le réseau. Je constate une absence de réponse, ça ne rassure
personne, malheureusement.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la députée. Ceci met fin aux débats de fin de séance. Mme la
ministre.
Ajournement
Mme Bélanger : ...Mme la
Présidente, je vous demande d'ajourner nos travaux au
mardi 11 novembre 2025, à 13 h 40. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
En conséquence, nous ajournons nos travaux au
mardi 11 novembre 2025, à 13 h 40. Merci, tout le monde.
(Fin de la séance à 13 h 14)