Journal des débats (Hansard) of the National Assembly
Version préliminaire
43rd Legislature, 2nd Session
(début : September 30, 2025)
Wednesday, December 10, 2025
-
Vol. 48 N° 28
Aller directement au contenu du Journal des débats
Intervenants par tranches d'heure
-
-
D'Amours, Sylvie
-
Dufour, Virginie
-
Lecours, Isabelle
-
Fontecilla, Andrés
-
Reid, Claude
-
Nichols, Marie-Claude
-
Provençal, Luc
-
Bérubé, Pascal
-
Dorismond, Shirley
-
Haytayan, Céline
-
Lévesque, Mathieu
-
Biron, Martine
-
Lachance, Stéphanie
-
-
Roy, Nathalie
-
Jolin-Barrette, Simon
-
Lafrenière, Ian
-
Setlakwe, Michelle
-
Poulet, Isabelle
-
Tanguay, Marc
-
Chassin, Youri
-
Cliche-Rivard, Guillaume
-
Fortin, André
-
Legault, François
-
Derraji, Monsef
-
-
Fréchette, Christine
-
Roy, Nathalie
-
Derraji, Monsef
-
Tanguay, Marc
-
Dubé, Christian
-
Ghazal, Ruba
-
Legault, François
-
Zanetti, Sol
-
Girard, Eric
-
Grandmont, Etienne
-
Drainville, Bernard
-
Paradis, Pascal
-
-
Roy, Nathalie
-
Boissonneault, Alex
-
Girard, Eric
-
Martel, Donald
-
Jolin-Barrette, Simon
-
Prass, Elisabeth
-
LeBel, Sonia
-
D'Amours, Sylvie
-
Derraji, Monsef
-
Nadeau-Dubois, Gabriel
-
Paradis, Pascal
-
Arseneau, Joël
-
Lévesque, Mathieu
-
Lacombe, Mathieu
-
Cadet, Madwa-Nika
-
-
Cadet, Madwa-Nika
-
D'Amours, Sylvie
-
Lévesque, Mathieu
-
Lacombe, Mathieu
-
Bourassa, Kariane
-
Beauchemin, Frédéric
-
-
D'Amours, Sylvie
-
Ciccone, Enrico
-
Dufour, Pierre
-
Lévesque, Mathieu
-
Roberge, Jean-François
-
Setlakwe, Michelle
-
Grandmont, Etienne
-
-
D'Amours, Sylvie
-
Bérubé, Pascal
-
Lévesque, Mathieu
-
Grondin, Agnès
-
-
Benjamin, Frantz
-
Drainville, Bernard
-
McGraw, Désirée
-
Lévesque, Mathieu
-
-
Benjamin, Frantz
-
Lévesque, Mathieu
-
McGraw, Désirée
-
Sainte-Croix, Stéphane
-
St-Louis, François
-
-
Benjamin, Frantz
-
Arseneau, Joël
-
Grandmont, Etienne
-
D'Amours, Sylvie
-
Lemay, Mathieu
-
-
Lemay, Mathieu
-
D'Amours, Sylvie
-
Dufour, Virginie
-
Lévesque, Mathieu
-
Derraji, Monsef
-
Roy, Suzanne
-
-
Roy, Suzanne
-
D'Amours, Sylvie
-
Dufour, Virginie
-
-
D'Amours, Sylvie
-
Bussière, Robert
-
Lachance, Stéphanie
-
Dorismond, Shirley
9 h 30 (version révisée)
Cliquez ici pour taper du texte.
(Neuf heures quarante minutes)
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Bonjour, chers collègues. Veuillez prendre place.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous sommes à la rubrique Déclarations de
députés. Je cède la parole maintenant à Mme la députée de Mille-Îles.
Souligner le 40e anniversaire d'Éco-Nature
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Merci. C'est
avec beaucoup de fierté que je prends la parole aujourd'hui pour souligner le
40e anniversaire d'Éco-Nature.
Depuis 1985, cet organisme lavallois
assure la protection du joyau qu'est la rivière des Mille-Îles. Que ce soit par
l'aménagement de sites protégés, l'offre muséale, la location d'embarcations ou
la sensibilisation, Éco-Nature contribue à conserver la biodiversité, à
restaurer des milieux naturels et à reconnecter les citoyens avec la nature de
cette magnifique rivière.
Dans le cadre de mes précédentes fonctions
comme élue municipale et maintenant comme députée, bien, j'ai constaté de près
le leadership d'exception dont fait preuve Éco-Nature pour... notamment dans le
projet d'agrandissement du refuge faunique de la Rivière-des-Mille-Îles.
Chacune de vos victoires représente un gain crucial pour l'environnement et
pour les générations futures.
En terminant, je tiens à souligner le
travail extraordinaire de ses cofondateurs, Jean Lauzon et Michel Aubé, ainsi
que toute l'équipe, les employés, les bénévoles. Longue vie à Éco-Nature!
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Lotbinière-Frontenac.
Souligner le 55e anniversaire du Club de Taekwondo
de Thetford
Mme Isabelle Lecours
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Merci, Mme la Présidente. Je suis très heureuse aujourd'hui d'accueillir
dans les tribunes les pionniers du Club de Taekwondo de Thetford. Je salue le
grand maître Daniel Richer et sa conjointe, ainsi que M. Yves Simoneau, le
président actuel, et M. Réjean Caron, un des premiers administrateurs du club.
Le club a été fondé en 1970. C'est le
deuxième plus vieux au Canada. Ce sont plusieurs générations d'athlètes et d'entraîneurs
qui se sont... qui sont passés par le club de Thetford, tous unis par des
valeurs de persévérance, d'humilité et de respect.
Merci pour votre apport au taekwondo dans
la région. Vous pouvez être très fiers. Je remercie également tous les
bénévoles, les membres, les parents, qui ont contribué à leur façon au
développement du Club de Taekwondo de Thetford pendant toutes ces années.
Merci.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Messieurs dames, au nom de la présidence, toutes nos félicitations et
bravo! Longue vie à votre école! Maintenant, je cède la parole à M. le député
de Dorion.
Rendre hommage à Mme Gloria Fernandez
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. Aujourd'hui, j'aimerais souligner l'engagement d'une des pionnières
des cuisines collectives dans le quartier Parc-Extension, à Laurier-Dorion, Mme
Gloria Fernandez, directrice de Cuisines et vie collectives Saint-Roch.
Depuis 1992, l'organisme améliore la
qualité de vie des résidents en favorisant leur autonomie alimentaire mais
aussi leur intégration sociale. Sous la direction de Gloria, l'organisme a mis
en place des ateliers culinaires, des cours de cuisine, des événements
communautaires et bien plus encore. Son dévouement et son leadership ont fait
de son organisme un acteur clé dans la lutte contre l'isolement et l'insécurité
alimentaire à Parc-Extension.
Et Mme Fernandez ne s'est pas arrêtée à ma
circonscription pour faire son travail. Elle a contribué à la création de
groupes de cuisines collectives et de cantines scolaires jusqu'en Haïti et en
Bolivie.
Je suis particulièrement honoré de
souligner aujourd'hui à l'Assemblée nationale la carrière de Mme Fernandez.
Après avoir tant donné, voici l'heure d'un repos bien mérité. Je te souhaite
une belle retraite, Gloria.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole à M. le député de
Beauharnois.
Rendre hommage à M. Joël Renaud
M. Claude Reid
M. Reid : Merci, Mme la
Présidente. Aujourd'hui, je veux rendre hommage à Joël Renaud, un jeune vétéran
retraité dont l'engagement exemplaire incarne la véritable valeur du service
communautaire, notamment à la Légion royale canadienne filiale 062.
Après une carrière riche en expériences, M.
Renaud a choisi de mettre son temps et ses compétences au service de sa
communauté dans un dévouement exceptionnel. Son engagement va bien au-delà des
attentes, qu'il s'agisse d'organiser des activités pour les jeunes, d'aider les
personnes en difficulté ou de participer à des initiatives locales visant à
améliorer la vie de tous. Sa générosité, son écoute attentive et sa
détermination inspirent ceux qui le côtoient.
La communauté lui doit une gratitude
profonde pour sa contribution désintéressée, sa constance et sa passion.
Joël Renaud est un exemple vivant que l'engagement
citoyen ne connaît pas d'âge et qu'il est possible à tout moment d'avoir un
impact positif. Son altruisme et son action illustrent parfaitement la <force...
M. Reid :
...et son
action illustrent parfaitement la >force du bénévolat et la solidarité
qui unissent les membres d'une communauté et qui en tissent ses liens.
Merci, Joël, et continue de nous inspirer.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Vaudreuil.
Souligner l'engagement de M. André Desrochers et le
succès de son film Des arbres et des arts
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : Merci, Mme la
Présidente. Récemment, on soulignait la Journée mondiale du climat, une
occasion pour mettre en lumière le travail d'André Desrochers, documentariste
de Vaudreuil-Soulanges reconnu pour ses films sur l'environnement, l'écologie
et les enjeux liés à la nature.
Sa plus récente réalisation, Des arbres
et des arts, poursuit sa route à l'international. Lancé au printemps
dernier, le film a reçu de nombreux prix et éloges. Présenté dans plusieurs
festivals de cinéma, il sera d'ailleurs projeté en 2026 à Santa Barbara, en
Californie.
Après avoir exploré les grands enjeux
écologiques, André choisit de centrer son attention sur l'arbre et de poser une
question qui dérange : Et si les arbres avaient des droits juridiques?
À travers les récits et les histoires
racontées par différents artistes, le film nous rappelle que nos forêts ne sont
pas de simples décors. Elles sont partenaires de notre survie. Un changement de
perspective qui nous invite à réfléchir.
André, ton engagement continue de nous
inspirer. Quelle fierté que ton message résonne bien au-delà de notre coin de
pays! Bon succès.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à M. le député de Beauce-Nord.
Souligner le 30e anniversaire de la Table régionale
des organismes communautaires Chaudière-Appalaches
M. Luc Provençal
M. Provençal : Merci, Mme la
Présidente. L'année 2025 marque le 30e anniversaire d'une
organisation importante dans ma région, certes, mais aussi dans l'ensemble de
la région 12, la Table régionale des organismes communautaires de
Chaudière-Appalaches.
Fondé en 1995, l'organisme est encore
aujourd'hui vecteur de mobilisation, de représentation et d'accompagnement des
différentes organisations communautaires autonomes en santé et services sociaux
de ma région.
La TROCCA porte la parole des plus humbles
de nos nombreux organismes de la Chaudière-Appalaches aux décideurs.
Ce 30e est une occasion pour moi de saluer
le travail accompli et l'importante contribution essentielle au bien-être de notre
région.
Présent, actif et impliqué aux quatre
coins de la Chaudière-Appalaches, son rôle fait une réelle différence dans la
vie de nos citoyens et de nos familles.
En terminant, je souligne la présence dans
les tribunes de Mme Carolyne Hamel, présidente du conseil
d'administration, ainsi que de Mme Murielle Létourneau, directrice. Merci, Mme
la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Mme Hamel, Mme Létourneau, toutes nos félicitations au nom de la
présidence. Je souhaite maintenant donner la parole à M. le député de Matane-Matapédia.
Souligner le 20e anniversaire de la Coop
alimentaire de Saint-Noël
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé : Mme la
Présidente, c'est avec plaisir que je souligne aujourd'hui le
20e anniversaire de la Coop alimentaire de Saint-Noël dans la Matapédia.
Depuis sa fondation, cette coopérative
s'est imposée comme un acteur essentiel de la vie communautaire, offrant non
seulement un commerce de proximité accessible et chaleureux, mais aussi un lieu
d'ancrage pour toute la municipalité. Une épicerie de village, c'est bien plus
qu'un simple commerce. Elle appuie les producteurs locaux, crée des emplois et
contribue à l'économie locale. Elle renforce également le tissu social. On s'y
retrouve, on s'y reconnaît et on y tisse des liens. Elle incarne aussi une
solidarité collective à laquelle chacun contribue pour faire vivre son milieu.
À cet effet, je tiens à saluer le conseil
d'administration et la direction, dont le dévouement assure la vitalité de la
coopérative et maintient un service de proximité précieux pour nos communautés
rurales.
À toutes les personnes qui ont contribué à
son développement au cours des 20 dernières années, je vous adresse mes plus
sincères félicitations. Puissiez-vous poursuivre cette belle mission encore
longtemps. Bon 20e anniversaire!
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Je souhaite maintenant donner la parole à Mme la députée de Marie-Victorin.
Rendre hommage à trois bénévoles de la
circonscription de Marie-Victorin
Mme Shirley Dorismond
Mme Dorismond : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Pour la Journée internationale du bénévolat, je
tiens à souligner et féliciter trois bénévoles de ma circonscription
d'exception, David Blanchard, Angèle Perreault et Monsieur Jean-Baptiste, ici
présents dans les tribunes.
Vous faites le bien autour de vous. Vous
incarnez l'esprit de la communauté et d'entraide. Merci pour votre engagement et
votre apport essentiel pour notre communauté.
C'est avec un immense plaisir que je vous
remettrai la Médaille de la députée, une distinction qui met en lumière votre
complicité inestimable, votre compassion et votre solidarité. Vous êtes un
exemple inspirant pour tous ceux qui cherchent à aider son environnement.
Au nom des citoyens de Marie-Victorin, je
vous dis merci du fond du cœur.
• (9 h 50) •
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Au nom de la présidence, nos sincères félicitations. Je souhaite maintenant
donner la parole à Mme la députée de Laval-des-Rapides.
Souligner le 20e anniversaire de La Halte de
l'Orchidbleue
Mme Céline Haytayan
Mme Haytayan : Merci, Mme la
Présidente. La Halte de l'Orchidbleue fête ses 20 ans cette année. Cet
OBNL est un véritable trésor. La Halte de l'Orchidbleue est un <centre...
Mme Haytayan :
...la
Halte de l'Orchidbleue est un >centre d'activités, à Laval-des-Rapides,
pour les Lavallois âgés de 12 ans et plus vivant avec une déficience
intellectuelle, une DI, accompagnée ou non d'un trouble du spectre de
l'autisme, TSA.
Pour ses 20 ans, La Halte s'est récemment
agrandie avec de nouveaux espaces encore plus adaptés à ces trois groupes
d'usagers, tant pour ses services de garde que d'animation.
Merci à la DG, Mme Silvana Sousa, aux
membres du CA, du conseil d'administration, à la superéquipe et aux bénévoles
pour leur engagement auprès de la communauté lavalloise. Je vous souhaite un
super 20e anniversaire. Toutes mes félicitations! Célébrez en grand.
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à M. le député de
Chapleau.
Souligner le 25e anniversaire d'Action bénévole
CHSLD Champlain-Gatineau
M. Mathieu Lévesque
M. Lévesque (Chapleau) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Aujourd'hui, j'aimerais souligner les 25 années
d'existence d'Action bénévole CHSLD Champlain-Gatineau, un organisme qui
incarne ce que notre communauté a de plus noble : la compassion, l'écoute
et l'engagement envers nos aînés.
Depuis un quart de siècle, des femmes et
des hommes de coeur franchissent chaque semaine les portes du CHSLD
Champlain-Gatineau afin d'offrir du temps, de la présence et de l'humanité. Grâce
à ces bénévoles, les résidents, qu'il s'agisse de personnes âgées en perte
d'autonomie, de personnes vivant avec une démence ou encore de personnes ayant
une déficience intellectuelle, reçoivent non seulement des soins et des
services de grande qualité offerts par le CHSLD Champlain, mais aussi ce
complément essentiel qui illumine le quotidien : des moments de
socialisation, d'animation, de douceur et de chaleur humaine. Les bénévoles
d'Action bénévole CHSLD Champlain-Gatineau sont cette main tendue, ce sourire
qui rassure, cette présence qui apaise.
À tous ceux et celles qui, depuis 25 ans,
ont donné une heure, une journée ou une année pour améliorer celle des autres,
je vous remercie. Et bon 25e anniversaire!
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Chutes-de-la-Chaudière.
Souligner le succès de l'activité Help-Portrait du
Club Photo de Lévis
Mme Martine Biron
Mme Biron : Merci, Mme la
Présidente. Le Club Photo de Lévis tenait, samedi dernier, l'événement Help-Portrait,
offrant aux personnes et familles moins favorisées une expérience photo
professionnelle, et ce, tout à fait gratuitement.
Sur place, les photographes ont accueilli
chaleureusement les plusieurs dizaines de participants qui ont défilé au cours
de la journée.
À leur départ, chacun repartait avec une
photo papier et quelques photos numériques, mais, d'abord et avant tout, un
sentiment de joie et de fierté.
Je tiens à féliciter les membres du club
de photo qui sont impliqués dans cette magnifique initiative, dont Sylvie
Bureau, Julie Genest, Cécile Tailleur, Richard Roberge, présents actuellement
dans nos tribunes.
C'est grâce à des bénévoles comme vous et
des actions comme celle-ci que le tissu social d'une communauté se construit et
se renforce.
Merci beaucoup d'avoir contribué à cette
initiative.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Messieurs dames, au nom de la présidence, toutes nos félicitations.
Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de Bellechasse.
Rendre hommage à M. Marco Roy
Mme Stéphanie Lachance
Mme Lachance : Merci, Mme la
Présidente. Aujourd'hui, je souhaite souligner l'engagement exceptionnel d'un
citoyen remarquable de notre belle circonscription de Bellechasse, celui de M.
Marco Roy, qui devait se trouver dans la tribune, mais malheureusement il est
coincé dans la circulation interrives.
Depuis l'âge de 18 ans, M. Roy donne
régulièrement du sang, du plasma ainsi que des plaquettes, un produit vital
pour les personnes atteintes de cancer ou victimes de graves hémorragies. Sa
capacité exceptionnelle à fournir ce type de don spécialisé et la persévérance
avec laquelle il le fait lui ont valu l'admiration et le profond respect du
personnel d'Héma-Québec. J'aimerais par ailleurs souligner qu'à la suite de
cette déclaration M. Roy s'apprête à réaliser son 622e don.
En tant que bénévole actif de sa
communauté, son dévouement est un exemple inspirant de générosité et de
constance. À vous, M. Roy, merci. Votre geste sauve des vies.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la députée. Cela met fin à la déclaration de députés.
Et je suspends les travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 9 h 55)
10 h (version révisée)
(Reprise à 10 h 06)
La Présidente : Bonjour, tout
le monde. Mesdames, messieurs, bienvenue! Le parlement du Québec, c'est chez
vous.
Messieurs, dames les députés, nous allons
nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie. Vous pouvez regagner vos
places, ceux qui ne sont pas encore à leurs places.
Nous poursuivons les affaires courantes en
ce 10 décembre.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles.
Et les portes se referment et le silence
revient.
Présentation de projets de loi
À la rubrique Présentation de projets de
loi, M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : ...d'appeler
l'article a du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 13
La Présidente : À l'article a
du feuilleton, M. le ministre de la Sécurité publique présente le projet de loi
n° 13, Loi visant à favoriser la sécurité et le sentiment
de sécurité de la population et modifiant diverses dispositions. M. le ministre.
M. Ian Lafrenière
M. Lafrenière : Merci, Mme
la Présidente. Avant de commencer la lecture, j'aimerais ça qu'on souligne la
présence de Mme Nancy Boucher, que plusieurs connaissent.
Merci, Mme la Présidente. Alors, ce projet
de loi édicte deux lois visant à favoriser la sécurité et le sentiment de sécurité
de la population et modivie... et modifie, pardon, diverses dispositions
législatives en matière de sécurité publique.
Le projet de loi édicte d'abord la Loi
sur la divulgation publique de renseignements concernant certains délinquants
sexuels à risque élevé de récidive, laquelle institue un comité ayant
principalement pour fonction de décider si de tels renseignements doivent être
divulgués au public. Cette loi prévoit la communication à ce comité, par la
Sûreté du Québec et par les Services correctionnels du ministère de la Sécurité
publique, des renseignements déterminés par règlement du gouvernement
concernant les délinquants sexuels. Elle habilite le gouvernement à établir,
par règlement, la définition de ce qu'est un délinquant sexuel pour
l'application de cette loi et les éléments dont le comité doit tenir compte
dans le cadre de son analyse. Cette loi établit les renseignements contenus
dans la divulgation publique concernant un délinquant sexuel et limite à trois
ans la période de leur diffusion. Elle encadre le contenu et la communication
de la décision du comité et permet la contestation de celle-ci par le
délinquant sexuel concerné devant le Tribunal administratif du Québec. Cette
loi énonce le devoir de la Sûreté du Québec de diffuser les renseignements
concernant un délinquant sexuel conformément aux conclusions de la décision du
comité. Enfin, elle établit les modalités relatives à la mise à jour des
renseignements divulgués et au réexamen des décisions du comité.
• (10 h 10) •
Le projet de loi édicte ensuite la Loi
visant à favoriser la paix, l'ordre et la sécurité publique au Québec, laquelle
interdit de manifester à moins de 50 mètres du terrain sur lequel se
trouve la résidence d'un député, d'un élu <municipal...
M. Lafrenière :
...d'un
élu >municipal ou d'un préfet élu au suffrage universel. Cette loi
interdit également de posséder ou de projeter certains objets ou certaines
substances pouvant servir à porter atteinte à l'intégrité physique d'une
personne, à la menacer ou à l'intimider ou pouvant causer des dommages aux
biens lors d'une manifestation. Elle permet à un membre d'un corps de police de
fouiller une personne ainsi que son environnement immédiat lorsqu'il a des
motifs raisonnables de croire qu'elle est en... qu'elle est en possession d'un
tel objet et de le saisir. Elle interdit en outre, sauf exception, d'exposer à
la vue du public tout objet identifiant une... une entité inscrite sur la liste
des entités à dessein criminel établie par le ministre de la Sécurité publique.
Elle prévoit les diverses modalités liées à l'inscription d'une entité sur
cette liste.
Le projet de loi modifie la Loi sur la
police afin notamment de permettre au ministre de déterminer les services de
gendarmerie qui peuvent être partagés et autoriser le partage d'autres services
policiers entre les corps de police. Il établit les règles permettant la
constitution de régies de police autochtones pour l'établissement et la gestion
d'un corps de police commun. Il établit aussi le statut de la régie, sa
composition, la façon dont ses affaires sont administrées ainsi que certaines
règles relatives à son bon fonctionnement. Il permet à la régie de conclure une
entente avec le gouvernement pour établir ou maintenir un corps de police
autochtone sur le territoire sur lequel elle a compétence et détermine les
règles qui y sont applicables.
Le projet de loi modifie la Loi d'accès
sur les documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels pour encadrer la communication par un corps de
police, dans certaines circonstances, de renseignements personnels à un
organisme ou à une personne victime.
Le projet de loi modifie, en autre... en
outre, pardon, la Loi sur la sécurité privée afin de revoir certaines règles
relatives au mandat des membres du conseil d'administration du Bureau de la
sécurité privée ainsi que la Loi sur le système correctionnel du Québec afin
qu'une personne victime puisse être autorisée à faire la lecture de ses
présentations écrites lors de certaines séances de la Commission québécoise des
libérations conditionnelles.
Enfin, le projet de loi contient des
dispositions de concordance et transitoires. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente : Et est-ce
que... Oui, je reconnais Mme la leader de l'opposition officielle. Je vous
écoute.
Mme Setlakwe : Mme la
Présidente, nous souhaitons des consultations particulières sur ce projet de
loi.
Mise aux voix
La Présidente : Est-ce que
l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi?
Des voix : Adopté.
La Présidente
: Adopté.
Maintenant, Mme la députée de Laporte.
Mme Poulet : Oui, merci, Mme
la Présidente. Je vous demanderais d'appeler l'article b.
Projet de loi n° 495
La Présidente : À l'article b
du feuilleton, Mme la députée de Laporte présente le projet de loi n° 495,
Loi modifiant la Loi sur la gouvernance du système de santé et de services
sociaux pour garantir l'accès d'un organisme ayant un projet d'économie sociale
aux subventions allouées aux organismes communautaires. Mme la députée.
Mme Isabelle Poulet
Mme Poulet : Oui, merci, Mme
la Présidente. Alors, ce projet de loi modifie la Loi sur la gouvernance du
système de santé et des services sociaux afin de prévoir que le fait pour un
organisme communautaire d'avoir un projet d'économie sociale ne peut constituer
un critère d'exclusion à un programme d'aide financière.
Mise aux voix
La Présidente : Et est-ce que
l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi?
Des voix : Adopté.
La Présidente
: Adopté.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents. M. le
leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme
la Présidente. Je dépose la réponse à la question inscrite au feuilleton le
13 novembre par le député de Taschereau.
La Présidente : Ce document
est déposé.
Il n'y a pas de dépôt de rapports de
commissions.
Dépôt de pétitions
Nous passons maintenant à la rubrique
Dépôt de pétitions, et je reconnais M. le député de LaFontaine.
Abroger la Loi visant principalement à instaurer la responsabilité
collective quant à l'amélioration de l'accès aux services médicaux et à assurer
la continuité de la prestation de ces services
M. Tanguay : Mme la
Présidente, vous allez me permettre de saluer les initiateurs de la pétition,
trois étudiants et étudiantes en médecine de l'Université Laval, qui sont dans
nos tribunes : Édouard Rochefort, Raphaëlle Lauzon et Alex-Anne Séguin.
Je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par 66 121 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les
suivants :
«Considérant l'échec des négociations
entre le gouvernement du Québec et les fédérations de médecins concernant le
projet de loi n° 106;
«Considérant le refus du ministre de la
Santé d'avoir recours à un arbitre indépendant, tel que demandé par la FMSQ et
la FMOQ, lors des négociations concernant le projet de loi n° 106;
«Considérant l'adoption le
25 octobre 2025 du projet de loi n° 2
intitulé "Loi visant principalement à <instaurer...
M. Tanguay :
...
demandé par la FMSQ et la
FMOQ, lors des négociations concernant le projet de loi n° 106;
«Considérant l'adoption le 25 octobre
2025 du projet de loi n° 2 intitulé "Loi visant principalement à >instaurer
la responsabilité collective quant à l'amélioration de l'accès aux services
médicaux et à assurer la continuité de la prestation de ces services";
«Considérant que la loi spéciale a été
adoptée sous bâillon sans qu'un processus de consultation avec les parties
concernées n'ait eu lieu;
«Considérant que le projet de loi
n° 2 suspend le renouvellement de l'entente-cadre des médecins et
l'enveloppe de la rémunération globale des médecins jusqu'en 2028;
«Considérant que le projet de loi
n° 2 prévoit des amendes et des sanctions aux médecins, groupements représentatifs
de médecins, dirigeants, employés ou représentants de groupements
représentatifs de médecins, universités ayant une faculté de médecine et aux
dirigeants et représentants d'université ayant une faculté de médecine qui
entreprendront des actions concertées;
«Considérant que le projet de loi n° 2
impose des cibles de performance irréalistes qui compromettent la qualité des
soins;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au
gouvernement du Québec d'abroger immédiatement la Loi visant principalement à
instaurer la responsabilité collective quant à l'amélioration de l'accès aux
services médicaux et à assurer la continuité de la prestation de ces services,
adoptée sans consultation adéquate.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition, Mme la Présidente.
La Présidente : Et cet
extrait de pétition est déposé. Et je reconnais... M. le député de
Saint-Jérôme.
S'opposer à l'interdiction uniforme de l'utilisation des
cellulaires à l'école
M. Chassin :Merci, Mme la Présidente. Alors, une pensée pour les
initiateurs de cette pétition, d'abord sur change.org, mais maintenant sur
l'Assemblée nationale.
Je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemble nationale, signée par 720 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les
suivants :
«Considérant que le gouvernement a annoncé
l'interdiction de tous les appareils électroniques sur les terrains scolaires,
du début à la fin de la journée;
«Considérant que les téléphones
cellulaires permettent une communication rapide et sécuritaire entre les élèves
et leurs proches, notamment en cas d'urgence;
«Considérant que les cellulaires sont
devenus des outils de gestion scolaire, permettant aux élèves de consulter
leurs notes, horaires, rappels et devoirs;
«Considérant que certains usages, comme
écouter de la musique, peuvent aider les élèves à gérer leur stress et à mieux
se concentrer et jouent un rôle de socialisation, particulièrement pour les
élèves plus introvertis;
«Considérant qu'il est vrai que certains
utilisent le cellulaire pour intimider, filmer, diffamer d'autres élèves, mais
que ces usages perdureront hors du territoire de l'école;
«Considérant que l'apprentissage d'une
utilisation responsable des technologies est la meilleure solution pour
préparer les élèves à la citoyenneté, avec leurs avantages et leurs
inconvénients;
«Considérant que nous ne sommes pas
opposés à l'interdiction de l'utilisation des cellulaires en classe, mesure qui
favorise la concentration et les apprentissages;
«Considérant que chaque établissement
scolaire devrait disposer de la flexibilité nécessaire pour gérer l'utilisation
des cellulaires en fonction de sa réalité;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons à la
ministre de l'Éducation de suspendre l'interdiction uniforme des appareils
technologiques sur les terrains de l'école tout en confiant la responsabilité
de déterminer les modalités à chacun des établissements et en maintenant une
interdiction en classe.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
La Présidente : Et cet
extrait de pétition est déposé. Je reconnais maintenant, pour sa pétition...
Des voix : ...
La Présidente : On retrouve
le silence, je vous prie. Pour sa pétition, je reconnais le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Demander la fermeture du Bureau du Québec à Tel-Aviv
M. Cliche-Rivard : Merci, Mme
la Présidente. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 14 305 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
• (10 h 20) •
«Les faits invoqués sont les
suivants :
«Considérant que le Bureau du Québec à
Tel-Aviv, ouvert en 2023, a pour mandat de renforcer les liens économiques,
culturels et institutionnels entre le Québec et Israël;
«Considérant que certains spécialistes et
organes des Nations Unies ont qualifié les actions d'Israël à Gaza de génocide;
«Considérant que la Cour internationale de
Justice, Human Rights Watch ainsi qu'Amnistie internationale ont documenté de
graves violations des droits humains commises par les autorités israéliennes à
l'encontre du peuple palestinien;
«Considérant que près de 300 journalistes
et 1 600 travailleurs et travailleuses de la santé ont été tué(e)s depuis
octobre 2023 lors des frappes israéliennes, en violation du droit <international...
M. Cliche-Rivard :
...depuis
octobre 2023 lors des frappes israéliennes, en violation du droit >international
qui protège les journalistes et les systèmes de santé en période de conflit;
«Considérant que l'ONU a officiellement
déclaré qu'une famine sévit à Gaza et que cette situation est "entièrement
causée par l'homme";
«Considérant que des organisations
humanitaires, parmi lesquelles Oxfam International accusent aujourd'hui Israël
d'"obstruction systématique" à l'entrée de nourriture dans la bande
de Gaza;
«Considérant qu'ouvrir et maintenir une
représentation officielle à Tel-Aviv envoie un message de support et de
rapprochement du Québec à Israël pendant que cet État enfreint le droit
international;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au
gouvernement du Québec de fermer immédiatement et sans condition le Bureau du
Québec à Tel-Aviv.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
La Présidente : Et cet
extrait de pétition est déposé.
Il n'y a pas de réponses orales aux
pétitions ni d'interventions portant sur une violation de droit ou de
privilège.
Questions et réponses orales
Nous en sommes maintenant rendus à la
période de questions et de réponses orales, et, pour ce faire, je cède la
parole, en question principale, au chef de l'opposition officielle.
Blocs d'énergie destinés aux projets économiques
M. André Fortin
M. Fortin :Merci, Mme la Présidente. Content de revoir le premier
ministre. Aujourd'hui, on a des questions pour lui sur l'énergie, parce qu'au
cours des derniers mois le Québec a manqué le bateau sur des grands projets
économiques simplement et uniquement parce qu'il n'avait pas l'énergie
nécessaire.
Je vous rappelle, Mme la Présidente, que,
du côté de la Coalition avenir Québec, quand ils sont arrivés au pouvoir, ils
ont décidé de mettre un frein sur les projets de développement d'Hydro-Québec.
On avait un premier ministre qui disait, et je le cite : «Tant qu'on
n'aura pas écoulé les surplus, il n'est pas question de lancer de nouveaux
projets de développement énergétique.» En plus, il a vendu les surplus
d'électricité qu'on avait à New York, après avoir tenté de les vendre à son ami
Doug Ford.
Et, aujourd'hui, bien, grâce à la vision
avant-gardiste du premier ministre, on se retrouve dans une situation où on
refuse des projets économiques, où on importe de l'électricité plus que jamais
et où on parle ouvertement de la possibilité de délestage. Dans cette
situation-là, la responsabilité du premier ministre et du gouvernement, c'est
d'être honnêtes avec les Québécois, avec les entrepreneurs, avec les gens qui
passent des journées complètes, pendant des mois et des années, à travailler
sur ces projets-là, avec les gens qui y investissent toutes leurs économies. Il
a la responsabilité d'être transparent avec eux et de leur dire si le Québec,
oui ou non, a la capacité d'accueillir leurs projets.
Depuis des jours, sa ministre refuse de
dire... refuse de le dire, mais là je fais appel au premier ministre pour
savoir combien il reste de mégawatts disponibles pour des projets économiques.
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, très content d'avoir cette question-là. Je vais faire un historique
rapide de ce qui est arrivé du côté d'Hydro-Québec depuis qu'on est en place.
Quand on est arrivés, en 2018, j'ai
rencontré la direction d'Hydro-Québec, et on me disait à l'époque qu'on avait
trop d'électricité. On se préparait à jeter de l'électricité, c'est-à-dire faire
couler l'eau des barrages sans l'utiliser. Au ministère de l'Économie, je ne me
rappelle pas, là, c'était entre zéro et deux projets économiques qu'il y avait
sur la table, seulement.
On a travaillé très fort. On est allés
chercher une centaine de projets économiques, des entreprises québécoises, des
entreprises de l'extérieur du Québec, et on a réussi, Mme la Présidente, à bien
utiliser l'énergie qu'on avait de disponible en créant des emplois bien payés
au Québec. D'ailleurs, je pourrais sortir mes tableaux, là, depuis sept ans, on
a réussi à augmenter plus le salaire moyen au Québec qu'en Ontario ou que dans
le reste du Canada, entre autres à cause de cette façon de travailler avec
Investissement Québec, qui a aidé 25 000 entreprises. Dans beaucoup de
cas, c'était de l'énergie qui était demandée.
Maintenant, pour ce qui est de la
situation à court terme chez Hydro-Québec, il y a toujours de l'entretien qui
se fait sur le réseau jusqu'aux grands froids. Bon, malheureusement, dans les
derniers jours, il y a eu des grands froids plus tôt qu'on pensait, mais je
veux rassurer toute la population du Québec : Il n'y a aucune inquiétude
pour cet hiver.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin :Mme la Présidente, ma question, c'est : Combien il
reste de mégawatts pour des projets économiques? Et là je ne comprends pas
l'enjeu, parce que Pierre Fitzgibbon, il avait plusieurs défauts, mais il était
très certainement transparent sur le fait qu'on allait devoir refuser des
projets. En mai 2023, il nous disait : «Il reste 1 000 mégawatts,
alors qu'il y avait pour 21 000 mégawatts de demande.» En janvier 2024, il
nous disait : «Il en reste 500, mais on en a pour 30 000 mégawatts,
de demandes.»
Pourquoi, aujourd'hui, le premier ministre
et sa ministre de l'Économie refusent de nous dire combien de mégawatts sont <disponibles...
M. Fortin :
...le premier ministre et sa ministre de l'Économie
refusent de nous dire combien de mégawatts sont >disponibles?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, je suis
content, là, on vient d'avoir la confirmation, là. Puis enfin des mots positifs
de la part du chef de l'opposition officielle. Effectivement, on est allés
chercher des centaines de projets. Ce ne sont pas tous des projets qui vont se
faire demain matin. Il y a des projets qui vont se faire dans un an, deux ans,
cinq ans. Il y a des projets qui s'en viennent parce qu'on a enfin redémarré
les travaux pour augmenter la capacité. Donc, entre autres, l'éolien se fait
plus rapidement que les barrages. Donc, on a des projets qui vont arriver à
terme et, bien, on gère actuellement pour donner le maximum d'énergie aux
entreprises pour créer le maximum d'emplois. Mais c'est le jour et la nuit avec
le gouvernement libéral.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin :Mais là le premier ministre, il tourne autour du pot, là,
il ne répond pas à la question. Et je vais vous le dire bien franchement, il a
déposé lui-même une vision économique et une vision industrielle. Bon, ça lui a
coûté 55 000 $, là, mais son plan, c'est d'attirer des centres de données et,
Mme la Présidente, l'industrie de la défense. Petite nouvelle, là : ça, ça
prend beaucoup, beaucoup, beaucoup de mégawatts.
Alors, je lui pose pour la troisième fois
la question : Combien il a de mégawatts disponibles pour des projets
économiques à court terme?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, on ne peut pas regarder ça juste sur une année, il faut regarder ça
sur une période plus longue. Quand on dit : Attirer, par exemple, des
centres de données qui sont prêts à payer le gros prix, donc à nous faire faire
des profits, bien, le Québec est bien placé parce qu'on a pour
200 milliards de projets pour augmenter de 25 % la capacité d'Hydro-Québec.
Puis on a demandé à Hydro-Québec, d'ici 2050, de doubler la capacité. Donc, Mme
la Présidente, au fur et à mesure qu'il y a de l'énergie disponible, on crée
des emplois de qualité. C'est une des raisons pour quoi le ministre des
Finances a déposé hier un projet de loi pour aller plus vite.
La Présidente : Troisième
complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin :Mme la Présidente, je comprends qu'il ne veut pas regarder
ça à court terme. À court terme, il perd des projets. Volkswagen est allé en
Ontario. QScale, qui est aussi Québécois que lui puis moi, est allé en Ontario.
Déjà, on savait qu'il n'y avait pas de
travailleurs pour réaliser son plan, mais là on se rend compte qu'il n'y a pas
non plus d'énergie pour attirer les entreprises énergivores. Sa vision
industrielle, là, c'est un château de cartes. S'il n'a pas l'énergie disponible,
il va être obligé de dire non à tous les projets. Alors là, là, il est moins
transparent que Pierre Fitzgibbon l'était.
Est-ce qu'il peut nous dire combien de
mégawatts sont encore disponibles?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, il ne faut pas être gêné. Le chef de l'opposition officielle était
dans un gouvernement libéral qui nous a laissé, en 2018, zéro projet...
Des voix : ...
La Présidente : ...M. le
premier ministre. Vous n'avez pas le droit de parole. On écoutait le chef, tout
à l'heure, de l'opposition officielle. Maintenant, j'aimerais entendre la
réponse du premier ministre. Vous gardez le silence. Continuez, M. le premier
ministre.
M. Legault : Oui. Mme la
Présidente, il ne faut pas être gêné. Quand les libéraux étaient là, il n'y
avait pas de projet. Actuellement, on a trop de projets, donc on choisit les
meilleurs. Qu'est-ce que ça donne comme résultat? On a eu une augmentation des
salaires plus élevés au Québec qu'en Ontario, que dans le reste du Canada, ce
que les libéraux n'ont jamais réussi à faire.
Des voix : ...
La Présidente : En question
principale...
Une voix : ...
La Présidente
: M. le
député de Marquette. M. le député de Marquette. C'est maintenant M. le
député de Nelligan, en question principale, que nous allons écouter.
Blocs d'énergie
destinés aux entreprises
M. Monsef Derraji
M. Derraji : Mme la
Présidente, nous avons donné beaucoup de chance à ce très mauvais gouvernement
d'être transparent. Ils ont choisi, malheureusement, l'opacité, quand c'est
rendu que Pierre Fitzgibbon est plus transparent que le premier ministre et
quand c'est rendu que Pierre Fitzgibbon est plus transparent que la ministre
actuelle de l'Énergie. Bien, Mme la Présidente, nous, nous, aujourd'hui, M. le
premier ministre, on va dévoiler les blocs d'énergie et on... et on dépose, et
on dépose la liste, et on dépose la liste.
Sur votre bureau, il y a un tableau de
bord qui s'intitule...
La Présidente : Vous vous
adressez à la présidente toujours.
M. Derraji : Sur le bureau du
premier ministre, il y a un tableau de bord qui s'intitule Projets
structurants : Détails des projets prioritaires, premier ministre. Les
mégawatts octroyés en date du 5 décembre, 437, et les mégawatts transmis,
183.
Je lance un défi au premier ministre. Je
vais les rendre publiques. Est-ce qu'il va se lever et dire aux Québécois qu'il
ne reste plus de mégawatts?
• (10 h 30) •
La Présidente : Oui. M. le
leader du gouvernement, je vous écoute.
M. Jolin-Barrette : Bien,
simplement pour qu'on ait le dépôt des documents officiellement, Mme la
Présidente.
Documents déposés
La Présidente : Alors,
consentement pour le dépôt? Consentement pour le dépôt.
Des voix : ...
La Présidente : Alors, la
réponse... Bravo... Silence, tout le monde! Je suis debout. Tout le monde. La
réponse de la <ministre...
>
10 h 30 (version révisée)
<12187
La
Présidente :
...silence, tout le monde! Je suis debout. Tout le
monde. La réponse de la >ministre. On va écouter la réponse de la
ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette : Merci, Mme la
Présidente. Bien, comme je l'ai fait hier, je veux rassurer à nouveau, tout
comme l'a fait le premier ministre à l'instant, rassurer les Québécois, parce
que les Québécois ne manqueront pas d'électricité.
En fait, on a une abondance de projets de
développement économique parce qu'on a mis énormément d'efforts, justement,
pour faire connaître l'intérêt qu'il y a pour les entreprises à venir s'établir
au Québec. Avec le talent qu'il y a ici, avec nos secteurs stratégiques, on est
attractifs, avec l'énergie verte particulièrement. Alors, voilà, on a fait un
excellent travail, on a un trop-plein de projets économiques, ça fait en sorte
qu'on doive choisir les projets sur lesquels on veut miser. On était dans une
tout autre situation avant que notre gouvernement arrive au pouvoir.
Alors, je le répète, on a un plan de
rehaussement considérable de la production énergétique chez Hydro-Québec. Et ce
plan-là, on l'a adopté à travers notamment le projet de loi n° 69, qui
permet l'accélération des projets de développement énergétique. Où étaient les
libéraux quand on a adopté ce plan-là? Eh bien, ils étaient dans le clan des
opposants. Quand il s'est agi de voter en faveur de ce projet-là, ils sont
restés bien assis sur leurs deux mains, comme l'ensemble des partis d'opposition,
d'ailleurs. Nous, on a pris action. On fait en sorte qu'on va déployer l'énergie
qu'on peut déployer pour attirer.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : Mme la
Présidente, je répète ma question au premier ministre. Il peut aller voir mon x.
Les entreprises sont là, et nous aussi, on a à cœur ces entreprises, parce que
je n'ai pas dévoilé les mégawatts. Moi, je veux juste aujourd'hui qu'il soit
transparent comme Fitzgibbon et qu'il déclare, oui ou non, la liste que je
viens de publier représente la réalité des mégawatts promise par son
gouvernement ou octroyée. Je ne parle même pas des entreprises en analyse. Ça,
j'y reviendrai.
La Présidente : La réponse de
la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette : Oui, bien, je
répète, Mme la Présidente, que ces informations-là sont de nature stratégique,
sont de nature confidentielle. Donc, à moins que les entreprises ne nous donnent
l'autorisation de divulguer publiquement ce nombre de mégawatts qui leur est
alloué, eh bien, normalement, c'est protégé.
Alors, il y a beaucoup d'avocats,
normalement, chez les libéraux. Je sais qu'il y en a une de moins maintenant,
mais certainement que si elle avait été là, ce serait notamment pour rappeler
qu'il est important de respecter la loi, de respecter les contrats. Alors, nous
voilà, on... quand on a l'autorisation des entreprises, on divulgue cette
information-là. On l'a fait pour plusieurs projets d'ailleurs, récemment, Agnico
Eagle, Hitachi Énergie, AEM. Et j'y reviendrai.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : Mme la
Présidente, la vérité fait mal. La vérité est la suivante : il n'y a plus
de mégawatts pour les prochains projets industriels. Et la déclaration du premier
ministre, il y a deux semaines, c'est un show de boucane, Mme la Présidente,
parce qu'il ne reste plus de mégawatts. Mais il n'a pas le courage de se lever
et dire aux Québécois que leur énergie, c'est leur capital, il ne reste plus de
mégawatts. Ça veut dire qu'il n'y aura plus de projet minimalement jusqu'à
2028.
Est-ce qu'il va se lever et dire la vérité
aux Québécois, combien de mégawatts il reste?
La Présidente : Et...
Des voix : ...
La Présidente
: S'il
vous plaît! Je vous rappelle que la vérité, comme vous dites, elle se présume
ici. Demeurons polis et respectueux. Oui, M. le leader, c'est ce que je suis en
train de dire. Je vous remercie beaucoup. Maintenant, j'aimerais avoir la
réponse de la ministre.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette : Oui, bien, je
le rappelle, on a un plan de développement. L'évolution, hein, énergétique, ça
passe par les développements d'Hydro-Québec. C'est ce sur quoi on travaille. On
diversifie d'ailleurs nos sources d'approvisionnement vers le solaire, vers l'éolien,
vers la biomasse, et j'en passe. Donc, c'est important d'avoir ce plan-là. Ce
plan-là va être accéléré grâce au projet de loi qu'on a adopté en juin dernier
et qu'a refusé le Parti libéral. Vivez avec vos choix. Nous, on l'a fait, notre
choix, on mise sur Hydro-Québec parce que c'est au profit, au bénéfice de tous
les Québécois quand Hydro-Québec se déploie. Et en plus ça nous permet de
réaliser encore davantage des projets économiques, nombreux projets qu'on a attirés
et planifiés et qui vont pouvoir se déployer au Québec.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de LaFontaine.
État de vétusté de l'Hôpital Sainte-Croix
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme la
Présidente, ça n'arrête pas de bien aller au gouvernement. Faites-vous-en pas,
ça achève.
En campagne électorale 2022, les
candidats dans le comté de Johnson et de Drummond—Bois-Francs, qui sont aujourd'hui
députés en fin de régime, disaient, et je les cite : «Quant à l'Hôpital
Sainte-Croix de Drummondville, nous sommes très heureux qu'on donne le signal
de départ pour un projet si important pour notre population et la région.»
Allons-y voir, Mme la Présidente. Lundi, à
l'Hôpital Sainte-Croix de Drummondville, il y a eu un dégât d'eau majeur, <historique...
M. Tanguay :
...dégât
d'eau majeur, >historique. Peu avant 8 heures, près du bloc
opératoire, des salles d'attente de l'urgence inondées, 17 chirurgies
annulées, plus l'endoscopie, couloir d'urgence, plusieurs centimètres d'eau. On
a tous vu les photographies, Mme la Présidente, de ce dégât. Ce qui fait dire à
la Dre Chapdelaine, chirurgienne cheffe adjointe du service de chirurgie
générale : «On a envoyé les signaux, on n'a pas eu de réponse.»
Pourquoi Sainte-Croix n'est toujours pas,
malgré la promesse, au PQI?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Oui. Alors, Mme la
Présidente, l'engagement que nous avons pris, c'est de mettre le projet de
l'Hôpital Sainte-Croix, c'est-à-dire à Drummondville, dans le PQI de cette
année. Et je rappelle que c'est des décisions qui seront prises au cours des
prochains mois pour la présentation du PQI qui sera présenté au mois de mars
2026.
Entre-temps, entre-temps, nous comprenons
très, très bien la... qu'il y a eu une réparation, entre autres, dans les
dernières semaines, qui n'a peut-être pas été faite correctement et qui a causé
ce dégât d'eau là. Alors, Mme la Présidente, on doit mettre, en ce moment... Et
je le rappelle, sur un budget de 3 milliards par année dans la santé, on
met 1 milliard en maintien d'actifs parce que nos actifs n'étaient pas en
fonction correcte, étaient... en fait, ce qu'on dit, de mauvaise catégorie.
L'Hôpital de Sainte-Croix fait ça. C'est quoi, la raison? C'est le manque
d'investissements des libéraux, pendant des années. On l'a vu dans l'ensemble
de nos hôpitaux. On met plus de 3 milliards par année, dont
1 milliard de maintien d'actifs.
Mme la Présidente, on fait les bonnes
choses. On a pris un engagement envers Drummondville, on va le respecter. Mais
nous, on investit, ce que les libéraux n'ont pas fait.
La Présidente : Première complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme la
Présidente, l'Hôpital Sainte-Croix de Drummondville a été promis par la CAQ dès
l'élection de 2018, repromis dès l'élection de 2022. Aujourd'hui, le ministre
dit : Ça va venir, ça va venir, découragez-vous pas. Les gens, ils
n'espèrent plus rien de la CAQ, Mme la Présidente. C'est un signal clair d'une
fin de régime. Quand vous promettez pendant huit ans à un hôpital qui est
vétuste... Puis en passant, le VG... la... le VG a dénoncé qu'il était coté,
l'hôpital, B, ça veut dire «bon». Bien, ça, c'est un gouvernement pas bon.
La Présidente : Et vous vous
adressez à la présidente. La réponse...
Des voix : ...
La Présidente
: La
réponse du ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bon, je trouve ça
toujours intéressant, Mme la Présidente, d'entendre les libéraux dire qu'on
n'investit pas dans nos hôpitaux, alors qu'ils savent très bien dans quel état
ils nous ont transféré les hôpitaux, lorsqu'on a pris le pouvoir. Ils le savent
très bien. Ils ont sous-investis non seulement en santé, mais dans nos routes,
dans nos écoles. Alors, aujourd'hui, de venir nous dire : Est-ce que vous
allez vous assurer que vous allez mettre le PQI... l'Hôpital de Sainte-Croix
dans le PQI, cette année?, ça prend du...
Des voix : ...
M. Dubé : Je ne l'ai pas dit,
je ne l'ai pas dit, je ne l'ai pas dit. Mme la Présidente, on a pris des
engagements envers Drummondville, on va le respecter.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Ils ont pris des
engagements envers Drummondville, ils ne les ont pas respectés. Il leur reste
quelques mois de ce mauvais gouvernement là en fin de régime. Plus personne ne
les croit. Allez-y, à Drummondville, je les ai visités, le 3 septembre
dernier, c'est aussi pire que HMR. HMR, dans votre bon gouvernement, Mme la
Présidente, il est coté A, très bon, puis Sainte-Croix, B, bon.
Bien, Mme la Présidente, ça, c'est les
signes d'un gouvernement pas bon, qui est en fin de régime. Bye bye! Dehors, la
CAQ!
Des voix : ...
La Présidente : Bon, je dois
vous rappeler l'article 32. On garde le silence, tout le monde, il n'y a
qu'une personne qui a le droit de parole. M. le ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Ça va? Oui? OK.
Non, non, je trouve ça intéressant, j'écoutais juste les... Mme la Présidente,
c'est un sujet qui est très sérieux, de reprendre le contrôle sur nos
installations dans nos hôpitaux.
Santé Québec est à refaire l'évaluation de
tous nos hôpitaux, de toutes nos installations, pour s'assurer, Mme la
Présidente, que nous avons les bons codes de vétusté pour tous nos
établissements, pour être capable de faire une priorité. Alors, l'engagement
que nous avons pris par rapport à Drummondville, on va le respecter, Mme la
Présidente, on va le mettre au PQI cette année, et il y aura un plan de
réalisation, comme on s'y est engagés. Mme la Présidente, contrairement aux
libéraux, on agit dans nos hôpitaux. Merci.
• (10 h 40) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Impact de l'inflation sur la santé
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. La crise du coût de la vie, ce n'est pas seulement une crise au niveau
individuel, mais ça a aussi un impact collectif. Aujourd'hui, l'observatoire
des inégalités... québécois des inégalités a publié un <rapport...
Mme Ghazal : ...des
inégalités a publié un >rapport avec un chiffre extrêmement, extrêmement
inquiétant, c'est 2 milliards de dollars. 2 milliards de
dollars, c'est ce que ça coûte au Québec et au système de santé à cause de la
crise du logement et de la hausse du coût de l'épicerie. Le coût de la vie, ça
cause beaucoup de stress aux gens. Les gens, ils ne savent pas si, à la fin du
mois, ils vont pouvoir arriver. Ils ne savent pas s'ils vont être capables de
manger à leur faim. Puis je veux sensibiliser le premier ministre du coût
économique de son inaction. J'espère qu'il trouve que 2 milliards de
dollars, c'est assez gros pour le convaincre d'agir.
J'ai ici un tableau qui montre que, depuis
2018 jusqu'à aujourd'hui, les gens les plus riches, ils s'enrichissent, alors
que les gens de la classe moyenne et les plus pauvres, ils n'arrivent pas à augmenter...
à aller au-dessus du coût de la vie, c'est-à-dire le coût de l'épicerie, le
coût du loyer. Puis ça ne comprend pas les autres coûts, comme par exemple
l'Hydro... Hydro-Québec. S'il veut économiser, le premier ministre,
2 milliards de dollars, moi, j'ai une solution pour lui, c'est
d'investir pour régler la crise de logement et réduire le coût de l'épicerie.
Nous, à Québec solidaire, on en a fait, des propositions. On en a fait plein.
Lui, qu'est-ce qu'il propose? Est-ce qu'il
est prêt à agir pour que... pour aider les classes moyennes et aussi pour nous
aider collectivement à économiser 2 milliards de dollars?
Et je vais le déposer, le tableau. Je
demande le consentement pour le déposer.
Document déposé
La Présidente
:
Consentement pour le dépôt du tableau? Consentement. La réponse du premier
ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui, merci, Mme
la Présidente. D'abord, je veux souhaiter un bon anniversaire à la fête... à la
cheffe du deuxième groupe d'opposition. On s'est dit qu'on aurait pris...
prendre une bière les deux ensemble. Moi, je bois juste le vendredi, par
exemple. C'est un peu... c'est un peu religieux, mon affaire, mais, bon, elle
va... je suis sûr qu'elle va comprendre ça.
Quand je regarde les chiffres, là, moi,
j'ai les chiffres du ministère des Finances, 2018 à 2024, les derniers chiffres
qui sont disponibles, augmentation du revenu disponible, 26,4 %,
augmentation du revenu disponible pour le premier quintile, celui qui est le
plus pauvre, 28,9 % Donc, je n'ai pas du tout les mêmes chiffres, là. J'ai
hâte de faire analyser son tableau par les Finances. Si c'est comme la dernière
fois, le tableau, il n'était pas bon. Il ne commençait pas en 2018, il
commençait en 2020 avec les chèques de Justin Trudeau.
Une voix : ...
M. Legault : Oui, oui, bien,
c'était l'année des chèques de Justin, là. Donc, on se souvient tous de ça. Mme
la Présidente, je l'ai déjà dit, on a donné en moyenne 950 millions par
personne aux Québécois... 950 $, 950 $. On a aussi, puis c'est
discuté dans les médias ce matin, décidé de geler l'augmentation des tarifs
d'électricité à 3 %. Ce n'est pas l'idéal pour l'environnement. Ça
n'envoie pas un signal de réduire sa consommation. Donc, il y en a qui auraient
souhaité que ce soit une augmentation de 5 %, 6 %, 7 %. Je
voudrais savoir ce qu'elle en pense, de l'augmentation des coûts de
l'électricité.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Bien, évidemment,
on ne veut pas que ça augmente pour les familles, mais, en ce moment, ce qui
augmente énormément, beaucoup plus que les salaires, c'est le coût de
l'épicerie puis le coût du loyer. Des propositions, on en a fait, pour
contrôler ça, mais le premier ministre refuse d'agir. C'est ça que j'ai de
plus... Puis j'ai hâte qu'il puisse l'analyser, puis il va voir que les gens
les plus riches, leur revenu disponible a augmenté de 51 %, mais ce n'est
pas le cas des autres. Ça a augmenté, mais pas autant que le niveau du coût de
la vie.
Qu'est-ce qu'il va faire de plus que
donner 11 $ aux familles québécoises pour s'en sortir?
La Présidente
: La
réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, les chiffres que j'ai donnés tantôt, ce sont les chiffres de
l'augmentation des revenus, OK, donc salaire, le 2 000 $ qu'on a
donné aux personnes de 70 ans et plus, l'augmentation de 50 % à
l'aide sociale pour les personnes qui ont des contraintes. Donc, d'un côté,
l'augmentation des revenus et, de l'autre côté, l'augmentation des dépenses,
donc loyer, épicerie, au net, au net, Mme la Présidente, il y a eu une
augmentation de 26 %, mais, pour les plus pauvres, ça a été une
augmentation de 29 %. Est-ce que c'est suffisant? Bien non, Mme la
Présidente, là. Comme je l'ai déjà dit, Québec solidaire n'a pas...
La Présidente
:
Deuxième complémentaire.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Mme la
Présidente, on avance dans notre discussion, le premier ministre et moi. Il
vient de confirmer pour la première fois que ce n'est pas suffisant. Donc,
c'est ça, ma question. Qu'est-ce qu'il va faire pour aider les familles?
Ici, ce que je lui parle, là, ce n'est pas
juste des revenus. Ça, c'est les revenus. Les revenus des plus riches ont
vraiment explosé, ce n'est pas le cas des autres, mais les dépenses... Dans le
budget d'une famille, il y a les dépenses puis il y a les revenus. La colonne
des dépenses, elle, elle a explosé, pas des choses de <luxe...
Mme Ghazal :
...les
revenus. La colonne des dépenses, elle, elle a explosé. Pas des choses de >luxe :
le loyer, l'épicerie.
Qu'est-ce qu'il va faire de plus pour
aider les familles à s'en sortir?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, j'insiste pour expliquer. Les chiffres que j'ai donnés, c'est
revenus disponibles. Donc, augmentation de revenus moins augmentation de
dépenses. Ça inclut l'épicerie et le loyer. Et l'augmentation nette, revenus
moins dépenses, a été de 26 % depuis 2018 pour l'ensemble des Québécois
puis de 29 % pour les plus pauvres.
Est-ce que c'est assez? Bien non, Mme la
Présidente. On est tous conscients actuellement que les gens les plus pauvres
ont besoin d'aide. C'est pour ça qu'on est le gouvernement qui en a fait le
plus : on a augmenté les allocations familiales, on a réduit les impôts,
on a réduit les taxes scolaires, les stationnements, les lunettes. Je pourrais
lui donner, je lui ai déjà donné toute la liste.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Jean-Lesage.
Projet de loi visant à accélérer l'octroi des
autorisations requises pour la réalisation des projets prioritaires et
d'envergure nationale
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Merci, Mme la
Présidente. Trump a décidé de sacrifier l'environnement et de nier la menace
climatique qui pèse sur l'humanité. En réaction à Trump, le Canada a décidé de
peser sur le gaz en affaiblissant les règles environnementales canadiennes pour
réaliser encore plus de projets pétroliers destructeurs.
En réaction au Canada, c'est maintenant la
CAQ qui copie le Canada avec son projet de loi Q-5. La CAQ ne trouve rien
d'autre à faire que d'attacher sa remorque bleu poudre au pickup rouge canadien
qui suit la caravane de Trump.
La dernière fois que la CAQ a bafoué les
normes environnementales, ça a donné Northvolt. En voulant aller vite, là, la
CAQ a tourné les coins ronds, et ça nous a coûté près de
300 millions de dollars d'argent durement gagné par la classe moyenne
québécoise.
Comment le ministre des Finances peut-il
penser que, cette fois-ci, ça va être différent?
La Présidente : La réponse du
ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Oui, Mme
la Présidente. Alors, nous avons présenté un projet de loi qui vise à accélérer
l'autorisation des projets d'envergure nationale et stratégique. Et pourquoi,
Mme la Présidente? Parce qu'il y a une compétition mondiale pour attirer des
investissements. Alors, on doit utiliser nos leviers, se donner des moyens pour
que les investissements privés et publics soient multipliés ici. Et ça, ça nous
donne des moyens pour prendre soin de nos principales missions de l'État, la
santé, l'éducation, l'enseignement supérieur, lutter contre les changements
climatiques. Alors, on a un plan, Mme la Présidente, puis on va continuer à
l'exécuter.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Je cite, Mme la
Présidente : «Lorsque les lois deviennent optionnelles, les atteintes à
l'environnement et, plus largement, à la protection des droits de la population
et des premiers peuples deviennent inévitables.» Fin de la citation. C'est ce
que pensent 14 groupes d'experts en environnement qui ont alerté la... la
population contre le projet de loi Q-5. C'est ce que Carney fait à Ottawa
en ce moment.
On pensait que c'était le PLQ qui était la
succursale du Parti libéral du Canada, mais finalement, c'est la CAQ.
La Présidente : La réponse...
Des voix : ...
La Présidente : S'il vous
plaît! On retrouve le silence. La réponse du ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Oui.
Bien, Mme la Présidente, c'est extrêmement difficile de répondre à l'absence de
question, là. Alors, je... je ne sais pas trop quoi vous dire. Il y a une
compétition mondiale pour des investissements, des projets majeurs dans des
secteurs comme la défense, l'énergie, les minéraux critiques et stratégiques,
les infrastructures de transport, et nous, on veut se donner des leviers pour
propulser le Québec, que... que nous devenions une superpuissance économique.
On a des leviers, on a Hydro-Québec, on a la Caisse de dépôt, et là on se donne
le projet de loi n° 5 pour accélérer les
autorisations.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Mme la
Présidente, le monde est en train de changer. Le monde est en train de changer,
et la CAQ ne s'en rend pas compte. On croirait entendre une grille d'analyse
économique des années 90. Mais la réalité, c'est qu'il faut décarboner le
Québec d'ici 2050, puis que, là, ils sont en train de dire : On va prendre
notre temps encore plus en réduisant les cibles de GES. Puis là qu'est-ce
qu'ils sont en train de dire? On va mettre en péril notre environnement en
bafouant les règles qu'on a mises en place pour protéger ce qu'on a de plus
précieux, ce territoire-là. On pourrait être autrement.
• (10 h 50) •
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Oui, Mme
la Présidente. Bien, il y a des... Je constate que mon collègue n'a pas lu le
projet de loi, là, parce qu'il y a des critères de désignation, et de la
production d'énergie propre pour décarboner le Québec, bien, ça fait... ça fait
partie des <objectifs...
M. Girard (Groulx) :
...décarboner
le Québec, bien, ça fait... ça fait partie des >objectifs des projets
majeurs. Alors, j'entends les critiques, mais, lorsque je lis le projet de loi,
je suis en complet désaccord, et j'invite le député à venir en commission
parlementaire, et en débattre, et... mais je pense qu'on a un excellent projet
de loi pour le Québec et nous sommes ouverts aux améliorations.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Taschereau.
Réduction des cibles de protection environnementale
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont : Merci, Mme la
Présidente. Le ministre de l'Environnement a réalisé récemment des consultations
factices sur les cibles de réduction de GES, c'est très clair, quand il est
arrivé en commission avec la volonté déjà affirmée de reporter l'atteinte de
nos objectifs.
Pendant les consultations, il faisait
tout, tout en son possible pour aller chercher un appui des groupes. Bien,
surprise, tout le monde, même l'industrie, était aligné sur le respect de nos
engagements puis les échéanciers de 2030, mais son idée était faite. Le
ministre avançait avec ses grosses bottes puis il n'allait pas arrêter en si
bon chemin, Mme la Présidente. Non, lundi, il a annoncé qu'il réduisait de
moitié le temps consacré aux évaluations environnementales. Vous savez ce qu'on
dit, hein? Quand le dernier arbre aura été coupé, la dernière rivière
empoisonnée, le dernier poisson pêché, alors on saura que l'argent ne se mange
pas.
Mme la Présidente, un ministre de
l'Environnement qui recule sur les GES, qui met les grandes compagnies puis
l'asphalte avant les milieux humides puis nos forêts, ça ne mérite pas d'avoir
le titre de ministre de l'Environnement.
La Présidente : La réponse du
ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de
la Faune et des Parcs.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente, nous, ce qu'on a dit depuis le début, c'est qu'il fallait un
équilibre, un équilibre entre la protection de l'environnement, protection du
climat et, de l'autre côté, la protection de l'économie et la protection des
emplois. C'est ce qui va nous guider dans la décision que nous prendrons sur
les cibles de GES.
La consultation s'est terminée la semaine
dernière. Le député de Québec solidaire tire une conclusion que je n'ai pas
tirée encore. Alors, on va le laisser faire sa politique, mais ce que je
retiens de sa posture puis que... en fait, ça a toujours été la posture de
Québec solidaire dans ce débat-là, c'est que le mot «économie» n'apparaît nulle
part. Pour eux autres, l'économie, ça n'existe pas. D'ailleurs, je serais
curieux de savoir... faire la recension des questions qu'ils ont posées pour
vérifier dans combien de questions apparaît le mot «économie». La dimension des
emplois, la dimension du coût économique relié à la taille d'une cible, ça
n'existe pas.
Nous, de notre côté, Mme la Présidente, on
pense que, oui, l'environnement, c'est important, on pense que la réduction des
GES, oui, c'est important, mais on pense que le coût économique doit être...
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont : Merci, Mme la
Présidente. Le ministre de l'Environnement n'a pas participé à la même
consultation que moi, là, j'ai l'impression, parce que même le milieu patronal,
même le milieu économique disait : En pleine crise climatique, affaiblir
les cibles serait irresponsable et dangereux. On va payer plus cher plus tard.
Ça pourrait nous coûter jusqu'à 15 fois plus cher de ne pas agir sur les
changements climatiques. Alors, j'invite le ministre à sortir sa calculatrice
puis à compter pour ses enfants puis ses petits-enfants.
Est-ce que ce ministre peut s'engager à
faire sa job et agir en vrai ministre de l'Environnement?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente, oui, on va agir, mais on va agir d'une manière qui est responsable
et qui va prendre en considération la dimension économique et, oui, la
dimension climatique.
Maintenant, Mme la Présidente, Québec
solidaire propose une diminution des GES de 55 % d'ici 2030. La cible
actuelle, c'est moins 37,5 % d'ici 2030. C'est une cible qui est très
ambitieuse. Est-ce que Québec solidaire va finir par expliquer aux Québécois
comment ils vont atteindre cette cible de moins 55 % d'ici 2030 avec tous
les sacrifices que ça va impliquer pour les citoyens puis pour l'économie du
Québec? Dites-nous comment ça va arriver...
La Présidente : Et
adressez-vous à la présidente, M. le ministre. Deuxième complémentaire.
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont : Lundi,
14 groupes environnementaux ont dénoncé les dérives autoritaires, ce n'est
pas moi qui le dis, là, du gouvernement du Québec en environnement. Selon eux,
la CAQ met tout en place pour restreindre l'État de droit et affaiblir notre
capacité collective à protéger notre environnement, au profit des grandes
entreprises.
Alors, je demande au ministre :
Comment peut-il continuer d'affirmer qu'il protège l'environnement quand son
gouvernement accumule les mesures qui, une à une, minent nos lois,
affaiblissent nos garde-fous, ouvrent grand la porte au plus grand recul
environnemental de l'histoire du Québec?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville : ...pour en
revenir à la question de la nouvelle procédure que nous avons annoncée, oui, on
en est très fiers de cette nouvelle procédure qui va nous permettre de réduire
de moitié les délais sans abaisser les exigences environnementales, parce que,
oui, on croit, nous, qu'il y a moyen d'être plus efficaces dans les évaluations
environnementales. Il y a moyen de réduire les délais. Il y a moyen de changer
le <processus...
M. Drainville :
...Il
y a moyen de changer le >processus pour faire en sorte qu'on facilite,
qu'on accélère les projets économiques, surtout dans la conjoncture actuelle,
mais on va le faire en protégeant le filet environnemental. Encore une fois,
l'équilibre. Contrairement à QS, on s'occupe des deux.
C'est quoi, la réponse sur le
moins 55, en passant? C'est quoi, les moyens que vous allez prendre, les
sacrifices qu'on va devoir subir?
La Présidente : Et je vous
rappelle, M. le ministre, que vous vous adressez à la présidente, et on ne
s'interpelle pas directement. Je vous le rappelle. Vous avez de l'expérience,
vous le savez.
En question principale, je reconnais
maintenant le député de Jean-Talon.
Gestion des ressources d'électricité
M. Pascal Paradis
M. Paradis : Grâce au
collègue de Nelligan, on vient d'apprendre aujourd'hui ce qu'il se passe avec
les blocs d'énergie, qu'on a tellement vendu n'importe comment, au pif, nos
blocs d'énergie, qu'il n'y en a plus, d'électricité au Québec. Hier, on a
appris que les réservoirs sont vides et qu'il y a des turbines qui sont à
l'arrêt. Il y a des centrales qui ne fonctionnent pas. Alors, on a envisagé
délester le réseau. Qu'est-ce que ça veut dire? Ça veut dire qu'il y avait un
plan pour éventuellement couper certaines Québécoises et certains Québécois. Un
autre feuilleton dans la mauvaise gestion énergétique de ce gouvernement.
Qu'est-ce qui nous a sauvés cette semaine?
L'importation d'électricité. On a dû importer de l'électricité pour être
capables de combler les besoins des Québécois. Le gouvernement ne s'en est pas
vanté.
Moi, j'aimerais que la ministre fasse un
exercice de transparence aujourd'hui : Est-ce qu'elle peut nous confirmer
de qui nous avons acheté l'électricité et surtout à quel prix on a acheté
l'électricité?
La Présidente : La réponse de
la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Donc, c'est important de rappeler, comme je l'indiquais tout
à l'heure, que les Québécois vont avoir l'électricité dont ils ont besoin. Ça,
c'est assuré. Pour Hydro-Québec, il y a encore plusieurs outils qui étaient à
sa disposition, tel que je l'indiquais hier aux journalistes. Donc, on n'était
pas à la veille du délestage, il y avait encore plusieurs options qui étaient
disponibles pour Hydro-Québec. Je pense notamment au programme Hilo, qui est
une option. Il y a également des industries qui s'offrent pour se retirer du
réseau, pour devenir non-consommateurs d'électricité pendant une certaine
période de temps. Il y a de l'importation qui peut être également une option. Donc,
il y a toute une série d'outils dont Hydro-Québec dispose pour faire en sorte
d'approvisionner les Québécois, et ces outils-là n'étaient pas épuisés. Donc,
on n'était pas rendus au point du délestage. C'était une possibilité si la
situation s'était aggravée, mais on n'était pas là.
Et on a, comme vous le savez, un plan pour
rehausser la production d'électricité. Encore là, comme je le disais tout à
l'heure, le Parti québécois s'est refusé à endosser ce projet pour accélérer le
développement énergétique au Québec. Nous, on y travaille.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Pascal Paradis
M. Paradis : J'ai posé une
question simple : À qui et à quel prix? Je n'ai eu aucune réponse. Ce
gouvernement est tellement allergique à la transparence qu'il n'ose même pas
divulguer de l'information qui est disponible publiquement. Quand on va voir le
gestionnaire de réseau indépendant du Massachusetts, on voit que c'est là qu'on
a acheté notre électricité. Et on l'a achetée à combien hier matin? À près de
0,40 $ le kilowattheure. Ce matin, à près de 0,32 $ le kilowattheure.
On vend ça à 0,07 $.
Est-ce que la ministre est fière de ces
achats-là? Est-ce qu'elle trouve que c'est environnemental?
La Présidente : La réponse...
Des voix : ...
La Présidente
: Je
vous rappelle l'article 32. La réponse de la ministre.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette : Oui, Mme la
Présidente. Quand on regarde, au global, Hydro-Québec, l'électricité qu'elle
vend, l'électricité qu'elle achète, eh bien, elle fait du bénéfice. Le montant
auquel on vend notre électricité à des heures de pointe est bien plus élevé que
celui auquel on achète cette électricité-là en certaines périodes de l'année.
Donc, globalement, c'est un plus pour les Québécois que d'avoir des achats et
de la vente d'électricité parce que ça rapporte.
Maintenant, je le rappelle, on a un plan
de rehaussement de la production énergétique. Que dit le Parti québécois sur ce
plan de rehaussement puis d'accélération des projets énergétiques? Bien, ils
sont contre. Ils sont dans le clan des opposants, tout comme le Parti libéral,
tout comme QS. Nous, on va de l'avant. Il y a énormément de richesses à
récupérer pour les Québécois à travers ce plan.
La Présidente : Deuxième... Deuxième
complémentaire.
M. Pascal Paradis
M. Paradis : Selon des
calculs effectués avec ces informations-là, ça peut nous coûter jusqu'à
10 millions par jour, actuellement, nos importations d'électricité, tout
ça à cause de la mauvaise planification de ce gouvernement.
La ministre se réfugie derrière le projet
de loi n° 69. Toute l'industrie, tout le secteur
environnemental, tout le monde était contre les amendements qui ont été déposés
à la dernière minute parce qu'il n'y avait pas d'amélioration sur la
transparence, pas d'amélioration sur l'objectivité, pas de plan en matière
énergétique. C'est un désastre. En plus, ce qu'on achète actuellement, c'est
produit par de l'énergie fossile à 60 %. Pas de décarbonation.
• (11 heures) •
La Présidente : La réponse...
La réponse de la ministre.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette : Bien, écoutez,
moi, j'aime le <paradoxe...
>
11 h (version révisée)
<19269
Mme
Fréchette :
Bien, écoutez, moi, j'aime le >paradoxe, là.
Là, on a le député qui vient de s'offusquer parce qu'on dépend d'énergies
fossiles, alors que, quand est venu le temps de... d'adopter un projet de loi
qui permet d'accélérer le développement énergétique du Québec, eh bien, là, il
est resté coi, il n'a pas levé la main. Donc, il est contre le projet de loi n° 69,
contre l'accélération du développement énergétique, mais ensuite ça se lève en
Chambre, offusqué que, là, on dépende encore trop des énergies fossiles. C'est
un ou c'est l'autre.
Nous, notre camp, il est fait, il est
choisi. On a pris action, et c'est ce dans quoi on est engagés, et ça va être
au bénéfice de tous les Québécois parce qu'on va pouvoir attirer et générer encore
plus de projets énergétiques, de projets économiques, grâce au plan qui a été
adopté à travers le projet de loi n° 69, et ça va être au bénéfice de tous.
On va pouvoir avoir de meilleurs programmes sociaux.
La Présidente : En question
principale, je reconnais le député d'Arthabaska.
Mesures pour atténuer les effets de l'inflation
dans le secteur de l'alimentation
M. Alex Boissonneault
M. Boissonneault : Mme la
Présidente, on va continuer de parler de l'argent des Québécois, là. On va
parler du prix du panier d'épicerie, comme l'a fait la collègue de Mercier tout
à l'heure. Vous savez qu'en cinq ans le prix du panier d'épicerie a augmenté de
27 %. Or, l'Université Dalhousienous a appris, la semaine dernière, que,
pour une famille moyenne au Québec, de quatre personnes, on pourrait payer
jusqu'à 1 000 $ de plus, en 2026, pour s'alimenter, 1 000 $
en plus des... de l'inflation des dernières années, alors que les consommateurs
sont pris à la gorge, au Québec.
Les Québécois voient le coût de la vie
comme leur préoccupation principale, et à raison. On a fait plusieurs
propositions, au Parti québécois, des propositions concrètes, comme encadrer
les clauses de contrôle de propriété, afficher les prix, taxes incluses, dans
les épiceries, attirer aussi des nouveaux joueurs internationaux pour favoriser
la concurrence au Québec.
Mais là je vais être constructif, je vais
tendre la main au ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation. Je vais lui
demander est-ce qu'il reconnaît les préoccupations des Québécois dans ce
dossier et je vais lui demander s'il est prêt à considérer nos propositions
pour réduire le prix de l'épicerie.
La Présidente : ...du
ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Oui, Mme
la Présidente. Alors, l'an prochain, nous anticipons une inflation, le panier
complet, autour de 2 %. C'est sûr qu'il y a des composantes qui augmentent
plus rapidement puis il y en a qui augmentent moins rapidement. On a des
inquiétudes pour la composante logement puis la composante alimentation. Ces
composantes-là sont plus importantes dans le panier de consommation des
personnes à faibles revenus.
Alors, qu'est-ce qu'on fait, Mme la
Présidente? Bien, d'abord, on a investi 8 milliards de dollars pour
augmenter l'offre de logement. Est-ce que ça fonctionne, Mme la Présidente?
Bien, les mises en chantier sont en hausse de 25 % en 2024, 25 % en
2025. Et en passant, au Canada, c'est 0 %. Aussi, on réduit le fardeau
fiscal des Québécois, plus de 7 milliards par année. La page B.19 de
la mise à jour, la meilleure page de la mise à jour, page B.19, on a
réduit les impôts, augmenté le crédit d'impôt pour les aînés, plafonné les
tarifs d'électricité, plafonné les tarifs de stationnement dans les hôpitaux.
La Présidente : ...terminant.
M. Girard (Groulx) : On va
continuer, Mme la Présidente.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Alex Boissonneault
M. Boissonneault : ...dommage,
Mme la Présidente, parce qu'on fait des propositions concrètes pour parler du
secteur de l'alimentation, puis je n'ai pas eu de réponse. Une des propositions
qu'on fait vise à corriger un problème persistant, celui des clauses de
contrôle de propriété. C'est une proposition qui est directement tirée des études
du Bureau de la concurrence.
Je vais essayer encore une fois. Est-ce
que ce gouvernement-là est prêt à légiférer et retirer les clauses
anticoncurrentielles dans le secteur de l'alimentation, oui ou non?
La Présidente : La réponse du
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.
M. Donald Martel
M. Martel : Mme la Présidente,
évidemment, on est très sensibles à la situation des consommateurs. Cependant,
je voudrais lever mon chapeau à une initiative de mon ancien collègue le député
de Johnson qui a mis un code d'éthique avec l'ensemble des entreprises d'alimentation
pour s'assurer d'offrir les produits les plus équitables au niveau du panier d'épicerie.
Donc, cette initiative-là, tous les grands épiciers, les provinces canadiennes
ont embarqué là-dedans. Ça a été une très, très bonne initiative.
Ce que je trouve un peu paradoxal, dans la
proposition du Parti québécois, c'est qu'elle était inspirée à peu près
intégralement d'une proposition que François-Philippe Champagne a faite
dernièrement...
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Alex Boissonneault
M. Boissonneault : Comprenez-nous
bien, nous, on veut des solutions pour diminuer le coût du panier d'épicerie.
On en a une autre. Le ministre n'ignore pas ce que c'est que la réduflation, et
c'est pour ça que nous, on propose d'inclure, dans les prix affichés en
épicerie, les taxes. Ça se fait à la SAQ, ça se fait pour l'essence. Ça
permettrait aux Québécois de ne pas faire le saut en arrivant à la caisse ou de
ne pas constater, lorsqu'ils sont chez eux, en regardant leur facture d'épicerie,
qu'ils ont payé des taxes pour des produits qui étaient détaxés.
Comment se fait-il que la CAQ ne veut pas
nous aider, Mme la Présidente, à réduire le coût du panier d'épicerie des Québécois?
La Présidente
: La
réponse du leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Bien, le ministre
de la Protection des consommateurs, Mme la Présidente.
La Présidente : Oh! pardon.
Allez-y.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : On a déjà
agi, Mme la Présidente. Désormais, les Québécois, là, quand ils vont à
l'épicerie, ils sont capables de voir le prix à l'unité des aliments qu'ils
achètent. Ils sont capables de... désormais, de ne pas être... de ne pas subir
les pratiques malhonnêtes des épiciers qu'il y avait avant, où vous arriviez à
la caisse, vous ne saviez pas combien le prix à l'unité vous coûtait. Parce que
ce n'est pas vrai que, quand vous faites votre panier d'épicerie, vous êtes
capables d'en acheter deux, ou trois, ou quatre, même, articles, déjà, à
l'avance. Les gens, ils regardent leur budget d'une façon serrée.
Même chose également pour la réduflation. On
l'a regardée, Mme la Présidente, mais il faut s'assurer que les produits ne
changent pas. Alors, nous, ce qu'on fait, c'est qu'on transmet l'information
adéquate avec des prix par affichage très clair. Et on a agi également sur le
pourboire au restaurant, Mme la Présidente.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant la députée de D'Arcy-McGee.
Financement du Centre pour l'intelligence
émotionnelle en ligne
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci, Mme la
Présidente. Pour faire la lumière sur les effets néfastes des écrans et des
réseaux sociaux sur nos jeunes, le premier ministre a mandaté une commission
spéciale transpartisane sur laquelle moi et plusieurs collègues ont siégé
pendant presque un an. Nous avons formulé 56 recommandations, dont
seulement une a été retenue. Et, parmi les autres, on insiste sur l'importance
de la sensibilisation et l'éducation de nos jeunes.
Or, un organisme clé dans cette mission,
Le Centre pour l'intelligence émotionnelle en ligne, attend depuis le mois
d'août le financement qui lui a été accordé dans le cadre de la Stratégie
québécoise sur l'utilisation des écrans et la santé des jeunes. Ce délai
administratif caquiste pourrait faire... pourrait fermer cet organisme d'ici la
fin du mois. Pourtant, leur objectif était important : offrir
2 000 ateliers dans 230 écoles pour rejoindre
56 000 jeunes à travers le Québec.
Mme la Présidente, pourquoi le
gouvernement caquiste refuse-t-il que nos jeunes aient une éducation numérique
plutôt que de donner de l'argent qui a été accordé à un organisme...
La Présidente
: La
réponse de la ministre de l'Éducation.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Oui, Mme la
Présidente. Donc, réponse très simple, on a présentement des demandes qui sont
dans le Programme de soutien à des partenaires. L'organisme en question a fait
une demande. On est en analyse. On aura les réponses en temps opportun.
La Présidente : Voilà. Cela
met fin à cette période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Comme il n'y a pas de votes reportés, nous
allons passer à la rubrique Motions sans préavis. Pour ce faire, je cède la
place à la deuxième vice-présidente de l'Assemblée nationale. Bonne fin de
journée, tout le monde.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Comme dit précédemment, nous en sommes à la rubrique
Motions sans préavis. Et, en fonction de nos règles et de l'ordre de
présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du
groupe formant l'opposition officielle. M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Mme la Présidente, je sollicite le consentement de cette Assemblée
afin de présenter la motion suivante conjointement avec le député de Jean-Talon
et le député de Taschereau :
«Que l'Assemblée nationale s'étonne
qu'après plus de 7 ans aux affaires, le gouvernement caquiste est toujours
incapable de dire à quel endroit il compterait réaliser un troisième lien
routier entre Québec et Lévis, promesse électorale maintes fois faite par le
gouvernement de la CAQ.»
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette
motion? Pas de consentement.
Je reconnais maintenant un membre du
groupe... du deuxième groupe d'opposition. M. le député de Gouin.
Demander au gouvernement de livrer les résultats de
sa réflexion au sujet des critères imposés dans certaines écoles publiques pour
la sélection des élèves
M. Nadeau-Dubois : Merci, Mme
la Présidente. Je sollicite le consentement de cette Assemblée pour présenter
la motion suivante conjointement avec le député de Matane-Matapédia :
«Que l'Assemblée nationale salue les
préoccupations émises par la ministre de l'Éducation suite aux révélations de LaPresse,
selon lesquelles les bulletins de la 4e année du primaire sont de plus en
plus utilisés pour sélectionner les enfants en vue de leur inscription dans
certains établissements ou programmes pédagogiques au niveau secondaire;
«Qu'elle reconnaisse les effets négatifs
sur les élèves que peuvent avoir certaines pratiques de sélection au sein du
réseau d'éducation québécois;
«Qu'elle salue la volonté de la ministre
de l'Éducation d'entamer une réflexion au sujet des "critères imposés dans
certaines écoles publiques" pour sélectionner les élèves;
«Qu'enfin l'Assemblée nationale demande à
la ministre de l'Éducation de livrer les résultats de cette réflexion d'ici la
fin de l'actuelle année scolaire.»
Merci, Mme la Présidente.
• (11 h 10) •
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette
motion? Consentement, sans débat. M. le...
Une voix : ...
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Un vote électronique est demandé. Donc, la période du vote
est maintenant ouverte.
...secrétaire général, pour le résultat du
vote.
Le
Secrétaire : Pour : 103
Contre : 0
Abstentions : 1
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Cette motion est adoptée. Je reconnais maintenant...
(Applaudissements)
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Je reconnais maintenant...
Des voix : ...
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : S'il vous plaît! Il n'y a que le député de Jean-Talon qui
a le droit de parole. Je vous demanderais de garder le silence, s'il vous
plaît. Je reconnais un membre du troisième groupe d'opposition. M. le député de
Jean-Talon, la parole est à vous pour votre motion.
Demander au gouvernement de conclure une entente de
financement avec le CHSLD de Wendake
M. Paradis : Je sollicite le
consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement
avec le député de l'Acadie, le député de Jean-Lesage, le député de Rosemont, le
député de Saint-Jérôme et la députée de Saint-Laurent, la motion
suivante :
«Que l'Assemblée nationale rappelle la
conclusion, le 26 janvier 2022, d'une entente de financement entre le
gouvernement du Québec et la Nation Wendat concernant l'octroi d'une aide
financière pour la construction et l'exploitation d'un centre d'hébergement et
de soins de longue durée (CHSLD) sur le territoire de Wendake;
«Qu'elle prenne acte que cette entente de
financement est échue depuis le 31 mars 2024; et
«Que l'Assemblée nationale, en
conséquence, demande au gouvernement du Québec de continuer de négocier avec le
CHSLD de Wendake et de conclure une entente de financement équitable dès que
possible.»
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
Consentement, sans débat. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : ...
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Un vote électronique est demandé. Donc, la période du vote
est maintenant ouverte.
La période du vote est terminée. M. le
secrétaire général, pour le résultat, s'il vous plaît.
Le
Secrétaire : Pour : 104
Contre : 0
Abstentions : 0
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Cette motion est adoptée. M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Mme la
Présidente, j'aimerais qu'une copie de cette motion soit transmise au grand
chef de la nation wendat, M. Pierre Picard.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Ce sera fait. Maintenant, je donne la parole à un membre
formant le gouvernement. M. le ministre des Finances.
M. Girard (Groulx) : Oui,
merci, Mme la Présidente. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin
de présenter la motion suivante conjointement avec le député d'Abitibi-Est, le
député de Taillon et la députée de Rimouski :
«Que l'Assemblée nationale affirme qu'il
est nécessaire d'accélérer l'octroi des autorisations requises pour la
réalisation des projets prioritaires et d'envergure nationale tout en
maintenant la rigueur et la qualité des analyses.»
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette
motion? Pas de consentement.
Avis touchant les travaux des commissions
Nous en sommes maintenant à la rubrique
Avis touchant les travaux des commissions, et je demanderais à tous les
collègues de bien vouloir quitter le salon rouge en silence. M. le leader
adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
merci, Mme la Présidente.
Et donc, j'avise cette Assemblée que la Commission
des finances publiques va poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 7, la Loi visant à réduire la bureaucratie, à accroître l'efficacité de
l'État et à renforcer l'imputabilité des hauts fonctionnaires, aujourd'hui,
après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 15 à
18 heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission des institutions va
poursuivre les consultations générales et les auditions publiques sur le projet
de loi n° 1, Loi constitutionnelle de 2025 sur le Québec, aujourd'hui,
après les avis touchant les travaux des commissions jusqu'à 12 h 45 et de
15 heures à 18 heures, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de l'économie et du travail entreprendra
l'étude détaillée du projet de loi n° 3, la Loi
visant à améliorer la transparence, la gouvernance et le processus démocratique
de diverses associations en milieu de travail,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures, et de
15 heures à 18 heures, à la salle Pauline-Marois.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Pour ma part, je vous avise que la Commission de la santé
et des services sociaux se réunira en séance de travail demain, le
jeudi 11 décembre 2025, à la suite... à la salle, pardon, Louis-Hippolyte-La Fontaine,
de 8 heures à 8 h 30, afin de statuer sur la possibilité que la
commission se saisisse de la pétition concernant une demande visant à assurer
la pérennité des ressources intermédiaires, et de 8 h 30 à
9 heures afin de statuer sur la possibilité que la commission se saisisse
de la pétition concernant la mise en place de mesures pour contrer les risques
liés à la consommation de drogues chez les jeunes.
Nous en sommes maintenant à la rubrique
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Affaires du jour
La période des affaires courantes étant
terminée, nous allons maintenant passer aux affaires du jour. M. le leader
adjoint du gouvernement, s'il vous plaît.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui.
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je vous demanderais de bien vouloir appeler
l'article 14 du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 109
Prise en considération
du rapport de la commission qui en a fait
l'étude détaillée
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : À l'article 14 du feuilleton, l'Assemblée prend en
considération le rapport de la Commission de la culture et de l'éducation sur
le projet de loi n° 109, Loi affirmant la
souveraineté culturelle du Québec et édictant la Loi sur la découvrabilité des
contenus culturels francophones dans l'environnement numérique.
Y a-t-il des... Oui, il y a des
interventions, sûrement. Donc, je donne la parole à M. le ministre de la
Culture.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Dans les années 1970, déjà, Robert Bourassa rappelait
que le Québec était la seule démocratie francophone des Amériques. Encore
aujourd'hui, nous demeurons la seule société de ce continent où les
francophones élisent et défont leur propre gouvernement. À ce titre, le
gouvernement du Québec n'est pas seulement un gouvernement provincial, c'est un
gouvernement national. Il est le gouvernement de la nation québécoise.
Je me permets de citer M. Bourassa,
qui disait : «C'est là le fondement de ma politique de souveraineté
culturelle pour le Québec. Nous ne pouvons, comme minorité francophone au sein
du Canada, confier à une majorité qui n'est pas la nôtre, la majorité
anglophone du Canada, le soin de développer la culture française.» Ces mots,
Mme la Présidente, je souhaite les faire miens aujourd'hui car il serait
injuste d'attendre du gouvernement fédéral qu'il protège mieux que nous
l'avenir de notre propre culture. La responsabilité de la langue et de la
culture québécoise appartient aux Québécois eux-mêmes. Personne ne le fera à
notre place.
Robert Bourassa, donc, aspirait à un
Québec pleinement maître de sa politique culturelle, en plein contrôle de tous
les leviers nécessaires à la promotion et à la protection de notre culture
nationale. Il espérait un rapatriement par Québec de tous les pouvoirs constitutionnels
et de tous les budgets en culture. Si cet objectif n'est pas encore atteint, ce
rêve n'en est pas... n'en a pas moins inspiré tous les gouvernements du Québec
des 50 dernières années, dont le gouvernement dont je fais actuellement partie.
Or, le monde a changé, on doit le
constater. Une part croissante de notre vie culturelle se déroule désormais
dans l'univers numérique, un espace qui est dominé par des plateformes
étrangères qui ne reflètent souvent ni notre réalité ni nos voix. Les chiffres
parlent d'eux-mêmes. Moins de 10 % de la musique écoutée en ligne au
Québec est en français. 92 % des jeunes Québécois disent avoir de la
difficulté à découvrir des contenus québécois en ligne. Ce n'est tout
simplement pas viable pour l'avenir de notre culture.
Le combat pour la souveraineté culturelle
du Québec, donc, se joue maintenant en grande partie dans l'univers numérique,
puis, si la culture est un champ de compétences partagées entre Ottawa et
Québec, encore faut-il que le Québec s'adapte à cette nouvelle réalité et qu'il
ait, lui aussi, des outils à sa disposition pour s'acquitter de ses
responsabilités. Avec le projet de loi n° 109, pour
la première fois, le Québec légifère donc spécifiquement en matière culturelle
dans l'environnement numérique. Nous venons, par ce projet de loi, asseoir
notre compétence constitutionnelle en affirmant haut et fort que la culture
dans l'univers numérique, ça reste de la culture, et qu'à ce titre-là Québec
aussi a un rôle à jouer dans le dossier. Il s'agit d'un geste concret,
nationaliste, responsable et nécessaire, Mme la Présidente.
• (11 h 20) •
D'abord, le projet de loi inscrit, dans la
Charte des droits et libertés de la personne, un nouveau droit, le droit à la
découvrabilité des contenus culturels d'expression originale de langue
française. Créer un droit dans la charte n'est jamais anodin. C'est affirmer
que la culture en français au Québec constitue un bien fondamental que nous
devons protéger.
Ensuite, le projet de loi édicte la Loi
sur la découvrabilité des contenus culturels francophones dans l'environnement
numérique. Cette loi permettra notamment d'exiger des fabricants de téléviseurs
et d'enceintes connectés qu'ils offrent et mettre... et mettent en valeur les
plateformes d'ici, d'établir des exigences envers les grandes plateformes
internationales afin qu'elles mettent davantage de contenus originaux de langue
française de l'avant, d'assurer un suivi continu grâce à un rapport du ministre
de la Culture et des Communications à tous les trois ans.
L'objectif est simple, Mme la
Présidente : que lorsqu'un Québécois ouvre un Netflix, Spotify ou
n'importe quelle autre plateforme, il y retrouve, comme en entrant dans une
librairie, les œuvres, les auteurs, les musiciens et les artistes d'ici.
Notre approche est proportionnée, souple
et évolutive. Elle respecte les modèles d'affaires des entreprises, tout en
exigeant par ailleurs des résultats concrets. Et elle nous permet d'aller plus
loin, si nos objectifs collectifs ne sont pas atteints.
Mme la Présidente, on ne le dira jamais
assez, l'avenir de notre culture, et avec elle l'avenir de notre langue, dépend
avant toute chose de la volonté des Québécois eux-mêmes à la transmettre.
Permettez-moi de citer la lettre ouverte
signée cette semaine par cinq anciens ministres de la Culture et des
Communications du Québec, Louise Beaudoin, Liza Frulla, Christine St-Pierre,
Maka Kotto et Hélène David, qui appellent l'Assemblée nationale à adopter à
l'unanimité ce projet de loi. Ils y écrivent : «Un peuple qui n'a pas
accès à ses histoires, à ses images, à sa musique et à ses artistes est un
peuple dont la mémoire s'effrite et dont l'avenir s'efface.»
En tant que ministre de la Culture et des
Communications, je refuse catégoriquement ce scénario, surtout que nous avons
les moyens d'agir pour changer le cours des choses. Le rapport La
souveraineté culturelle du Québec à l'ère du numérique nous l'a d'ailleurs
bien démontré. Laissez-moi donc remercier ses auteurs Louise Beaudoin,
Véronique Guèvremont, Patrick Taillon et Clément Duhaime. Leur travail
rigoureux et visionnaire a jeté les bases de ce projet de loi et a permis d'en
structurer l'ambition.
Permettez-moi aussi de souligner le
travail de mon équipe qui est avec nous aujourd'hui dans les tribunes. Vous
avez joué un rôle primordial. Mais je veux tout d'abord souligner la
contribution exceptionnelle de mon conseiller spécial, Louis-Philippe Vien, un allié
de la première heure, un collaborateur dévoué, un Québécois nationaliste et
profondément engagé envers l'avenir du Québec et de sa culture. Il a été au
cœur même de la rédaction de ce projet de loi, de l'idée jusqu'à l'adoption.
Son sens de l'état et sa maîtrise des enjeux ont vraiment été déterminants.
Merci beaucoup, Louis-Philippe, pour tout ce travail.
Je tiens également à remercier le
ministère de la Culture et des Communications pour son professionnalisme, son
travail acharné, mais surtout, j'ai envie de dire, Mme la Présidente, pour sa
confiance. Parce que quand je suis arrivé en poste et que je leur ai annoncé
mon intention de légiférer dans ce domaine, un domaine, je le rappelle, où le
Québec n'avait jamais légiféré jusqu'à aujourd'hui, ils ont tout de suite
embarqué dans l'aventure. Ils se sont relevé les manches et ils ont effectué un
travail exceptionnel. Je veux les nommer : Nathalie Verge, ma
sous-ministre; Éric Bergeron, sous-ministre adjoint; Sébastien Cloutier,
Mathieu Rocheleau, ainsi que leur équipe : Hugo Bourassa et Véronique
Rocheleau-Brosseau, qui ont fait, je veux le souligner, un véritable travail de
moine pour arriver au résultat d'aujourd'hui, tout ça avec l'aide d'Éliane
Richard et de Jean-Félix Robitaille, du ministère de la Justice. Merci, donc,
pour l'immense travail réalisé. C'est éminemment précieux de pouvoir compter
sur des professionnels comme vous.
Je veux aussi remercier l'ensemble du
milieu culturel québécois qui a accompagné le processus, tant lors des
consultations, avant le dépôt du projet de loi, que lors de l'étude en
commission parlementaire. D'ailleurs, je me dois de souligner l'esprit de
collaboration qui a animé la commission parlementaire lors de l'étude
détaillée, notamment grâce au travail de la députée de Bourassa-Sauvé, qui a
été minutieuse et qui nous a offert toute sa collaboration. Je veux donc aussi
la remercier.
En conclusion, Mme la Présidente, je crois
qu'il faut prendre toute la mesure de ce que nous proposons aujourd'hui. Nous
avons un projet de loi ambitieux, porté et soutenu par l'ensemble du milieu
culturel québécois, un projet de loi qui permet au Québec d'agir par et pour
lui-même sans attendre de permission. Ce texte affirme clairement l'importance
que l'État québécois accorde à sa culture, malgré les discours ou les pressions
de ceux qui auraient préféré que nous n'intervenions pas. Si cinq anciens
ministres de la Culture et des Communications du Québec, tous issus de
formations politiques différentes de la mienne, ont publiquement invité cette
Assemblée à adopter le projet de loi à l'unanimité, c'est parce que c'est au
nom de l'intérêt de la nation. Je ne peux donc que joindre ma voix à la leur
parce que, lorsqu'il est question de la souveraineté culturelle du Québec, il
n'y a plus de ligne de parti, il n'y a que le Québec, et je suis profondément
heureux que, depuis des décennies, notre nation puisse compter sur cet esprit
d'unité, une chance que bien peu de nations dans le monde possèdent.
Aujourd'hui, nous sommes donc appelés à
affirmer clairement que l'univers numérique ne doit pas devenir un espace où la
culture québécoise s'efface, mais plutôt un espace où elle rayonne pleinement
et fièrement. Nous avons les moyens d'agir. Nous avons la responsabilité
d'agir. Nous avons surtout l'occasion historique de le faire. Le projet de loi n° 109
permettra à nos artistes, à nos créateurs, à nos films, à nos séries, à notre
musique, nos balados et nos livres audio d'occuper toute la place qui leur
revient dans l'espace numérique. Il contribuera de façon concrète à assurer
l'avenir de la langue française au Québec.
J'invite donc mes collègues à se joindre à
moi pour l'adopter. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Merci, M. le ministre. Je cède maintenant la parole à Mme
la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Je serai brève aujourd'hui puisque nous en sommes... nous n'en
sommes qu'à l'étape de la prise en considération du rapport de la commission.
Nous aurons l'occasion... en fait, j'aurai l'occasion de pouvoir émettre mes
remerciements finaux et un peu plus solennels lors du discours de l'adoption du
projet de loi n° 109, j'imagine, dès demain, Mme la Présidente, mais,
d'ores et déjà, donc, je pense que vous l'aurez compris lors de l'allocution du
ministre de la Culture, qu'au Parti libéral du Québec nous sommes en faveur du
projet de loi n° 109.
Je tiens à mon tour à souligner l'esprit
de collaboration, donc, qui a vraiment teinté les 12 heures d'étude du
projet de loi n° 109 sur... heures au cours desquelles, donc, nous nous
sommes penchés avec minutie, avec rigueur et avec sérieux sur un projet de loi
j'oserais dire important, j'oserais dire essentiel également. Je pense qu'il
était du... de notre devoir de faire preuve de hauteur afin de s'assurer que le
produit qui découlerait de ces échanges... donc, de ces échanges, donc,
pérennes puisse être à la hauteur, donc, de ce que nous étions en train de
coconstruire.
Et je parle de coconstruction ici, Mme la
Présidente, parce que, comme le ministre vient de le mentionner, comme les
cinq anciens ministres de la Culture l'ont mentionné dans leur lettre
ouverte qui a été publiée dans Le Devoir avant-hier, nous étions
arrivés, donc, à une étape où il est important, donc, de mettre de côté les
lignes partisanes afin de s'assurer de veiller à ce que nous puissions bien
exercer notre souveraineté culturelle dans cet espace numérique, là où les
jeunes sont.
Je prends ici un pas de recul, Mme la
Présidente, pour vous parler, donc, de... je ne veux pas dire ma propre
expérience personnelle, mais de ma propre perception quant à la façon dont les
jeunes consomment la culture, que ce soit, donc, nos créations audiovisuelles
ou nos créations musicales dans l'espace numérique. Avant de me lancer en
politique, donc, déjà, donc, il y a quelques années, je me disais, donc, à
titre individuel, comme citoyenne, à quel point je me... qu'on est... J'avais
l'impression qu'il y avait une certaine locomotive, donc, qui roulait, qui
roulait à pleine vitesse, dans notre espace numérique, mais que nous accusions,
donc, un certain retard pour être en mesure de rattraper cette locomotive-là
parce que les jeunes, bien, c'est là où est-ce qu'ils sont.
J'ai eu l'occasion de le dire dans un
balado, il y a quelque temps, déjà, donc il y a un an, un an et demi, où je
disais : Bien, quand on parle, donc, de... parfois avec un certain brin de
nostalgie ou parfois avec un certain trémolo dans la voix, d'une expérience
culturelle qui n'était plus partagée de la même manière dont elle était
partagée par le passé... et je me disais... je me suis souvent dit, au cours
des dernières années, bien, que ces moments-là, donc, malheureusement, donc,
ces façons figées de consommer, donc, la culture, bien, que, malheureusement,
donc, que ces expériences-là ne seraient peut-être plus aussi abondantes que
par le passé.
• (11 h 30) •
C'est donc dans cet esprit que je vous
réitère, Mme la Présidente, que nous étions rendus là, comme on le dit bien
souvent, donc, rendus à légiférer et à s'assurer que nos créations qui sont
excellentes, nos créations qui nous font vibrer, nos créations qui sont portées
avec tellement de soin et tellement d'amour de la part de nos créateurs, bien,
qu'il fallait qu'on soit, donc, là où est-ce que les jeunes sont en mesure,
donc, de les visionner plutôt que d'aller <chercher nos jeunes puis
dire : OK, bien, nous, on va vous rapatrier...
>
11 h 30 (version révisée)
<19261
Mme
Cadet :
...de les visionner plutôt que de... d'aller >chercher
nos jeunes puis dire : OK, bien, nous, on va vous rapatrier, donc, vers d'autres
espaces.
Donc, je salue, donc, le pas qui est
franchi... qui est franchi aujourd'hui afin de veiller à ce que les interfaces
des différentes plateformes numériques, que les interfaces des téléviseurs et
autres appareils connectés, donc, puissent, à travers... par le biais du projet
de loi n° 109, servir de vitrine et... servir de vitrine et être ces lieux
où nos jeunes pourront beaucoup plus aisément découvrir les contenus qui leur
ressemblent.
Vous avez entendu le ministre citer
abondamment Robert Bourassa, et je l'en remercie, d'ailleurs. Je pense que
ça... En fait, j'ai été émue de l'entendre citer le premier ministre de tous
les Québécois qui nous parlait de l'importance de la souveraineté culturelle,
qui nous parlait, il y a 50 ans, de cette affirmation. Et je pense qu'il
est du devoir de chaque gouvernement et de chaque ministre de la Culture qui se
succèdent de continuer d'avoir à cœur ce principe, de continuer de porter cette
mission et de le faire... de le faire avec sérieux, considérant, donc, l'écosystème
dans lequel nous évoluons et considérant, donc, les changements technologiques
aussi qui... et qui, parfois, perturbent notre écosystème. Donc, c'est ce que
nous faisons aujourd'hui en prenant... en prenant en considération, donc, le
rapport de la commission du projet loi n° 109.
Je tiens... J'ai parlé, donc, de mon
expérience, Mme la Présidente. Et évidemment, lorsqu'on prend en considération
le rapport de la commission, donc, on revient, donc, souvent, donc, sur
certains amendements qui ont été proposés, sur certaines des discussions qui
ont émané. Et, alors que nous étions à la toute fin de l'étude du projet de loi
et que nous étudiions les considérants, j'ai proposé au ministre, et c'est ce
qu'il a accepté, que nous étendions, donc, un considérant qui nous disait :
Bien, étant donné que... considérant que les jeunes seront... donc, que les
contenus culturels francophones, donc, influeront, donc, sur l'attachement,
donc, des jeunes à nos contenus, à notre... à notre culture et à notre... bien,
à notre société distincte... Là, je n'ai pas le libellé devant moi. Et je me
disais : Je pense que c'est important que ce libellé-là soit beaucoup plus
large et parle de l'expérience passée, parce que la raison pour laquelle on
légifère aujourd'hui, la raison pour laquelle on pense à ces jeunes-là puis qu'on
se dit que ces contenus culturels qui sont présents, oui, sur ces plateformes
influeront sur leur attachement, sur leur capacité à pouvoir s'identifier à la
société québécoise, c'est parce qu'on sait que ça marche, Mme la Présidente. Et
je ne dis pas ça légèrement, parce que je suis aussi porte-parole en matière d'éducation,
mais je vous dirais que nos contenus culturels, encore plus que l'école, sont
véritablement, donc, vecteurs de transmission de valeurs, vecteurs de
transmission d'attachement, vecteurs de transmission de cette volonté de vouloir
faire société tous ensemble. Parce que, oui, à l'école, on apprend, donc, tous
ensemble, mais grâce à la culture, grâce à la télévision, grâce aux livres,
grâce au cinéma, grâce à la musique. C'est comme ça qu'on se retrouve dans nos
intimités respectives.
Quand moi, j'étais jeune, quand, bien... je
savais que ce qui se passait à l'école, bien là, c'était un endroit où est-ce
qu'on vivait, donc, tous des expériences assez similaires. Mais, à la maison,
je me disais, là, on vivait des expériences distinctes. Étant moi-même, donc,
issue de l'immigration, je savais que la façon dont mes parents m'élevaient,
que les coutumes et les traditions qui m'étaient transmises, donc, chez moi
pouvaient être différentes de celles de mes camarades de classe. Mais la télé,
celle qui était chez nous, la musique, tu sais, tout ce qu'on entendait à la
radio, c'est... ces éléments-là, bien, c'est ce qui nous rattachait à la
société. C'est ce qui faisait en sorte qu'on avait... qu'on vibrait au même
son. C'est ce qui faisait en sorte que, lorsqu'on se retrouvait, justement, à l'école...
qu'on avait cette expérience commune là.
Et c'est exactement ce que je souhaite. Pour
les jeunes qui évoluent aujourd'hui, donc, dans notre société en 2025, et à
ceux qui viendront, je leur souhaite de pouvoir vivre ces expériences-là dans
leurs intimités respectives. Que ce soit, aujourd'hui, sur leurs téléphones,
sur leurs plateformes, sur leurs iPad, que... peu importe le mécanisme à
travers lequel ils sont en mesure de pouvoir consommer de la culture, qu'ils
soient en mesure de se voir, de se reconnaître, et d'arriver à l'école, et d'arriver
auprès de leurs pairs, et de se dire : Moi aussi, je me reconnais en toi,
moi aussi, je me vois en toi. Et ça, c'est grâce à tout ce que nous aurons pu
écouter ensemble, tout ce que nous aurons pu partager malgré la distance et
malgré la façon individuelle dont on consomme la culture.
Donc, pour toutes ces <raisons-là, Mme
la Présidente...
Mme Cadet :
...la
façon individuelle dont on consomme la culture.
Donc, pour toutes ces >raisons-là,
Mme la Présidente, je pense qu'on en arrive, donc, à un moment important. On
l'a dit, donc, oui, donc, notre espace culturel, qu'il soit sur des plateformes
numériques ou qu'il soit dans la vraie vie, comme les jeunes le disent, bien,
on doit être en mesure de le protéger. Au Québec, nous disposons de tous les
leviers pour pouvoir le faire. Je pense que nous devons le faire. Les anciens
ministres de la Culture, libéraux, notamment, nous incombent et nous... nous
demandent, donc, de franchir ce pas aujourd'hui.
Et c'est dans cet esprit que nous votons
en faveur de la prise en considération du rapport de la commission. Et nous
aurons l'occasion, donc, de nous revoir demain, je pense, Mme la Présidente, à
l'occasion de l'adoption du projet de loi n° 109. Merci beaucoup.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Merci, Mme la députée. Y a-t-il d'autres
interventions?
Mise aux voix du rapport
Le rapport de la Commission de la culture
et de l'éducation portant sur le projet de loi n° 109, Loi affirmant la
souveraineté culturelle du Québec et édictant la Loi sur la découvrabilité des
contenus culturels francophones dans l'environnement numérique, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté. M. le leader adjoint, pour la suite de nos
travaux.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui.
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je vous demanderais de bien vouloir appeler
l'article 16 du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 108
Adoption
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : À l'article 16 du feuilleton, M. le ministre de la
Culture et des Communications propose l'adoption du projet de loi n° 108, Loi
modifiant la Loi sur la Société de développement des entreprises culturelles
afin de moderniser son offre de services financiers et de reconnaître le
domaine de la créativité numérique.
M. le ministre, la parole est à vous.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Je suis très heureux d'arriver aujourd'hui à cette toute
dernière étape du cheminement du projet de loi n° 108 visant à modifier la
Loi sur la Société de développement des entreprises culturelles afin de
moderniser son offre de services financiers et de reconnaître le domaine de la
créativité numérique. Avant d'entrer dans le cœur des changements proposés par
le projet de loi, j'aimerais prendre un instant, Mme la Présidente, pour
rappeler brièvement son parcours.
J'ai déposé cette pièce législative le
28 mai 2025, et, cet automne, soit les 11 et 12 novembre, des
consultations particulières ont été menées par la Commission de la culture et
de l'éducation. Lors de ces consultations, j'ai eu l'occasion d'entendre des
représentants et des représentantes de huit organismes, en plus des mémoires et
des autres documents que nous avons reçus. Je tiens d'ailleurs à les remercier
pour leur précieuse participation. L'adoption du principe a eu lieu le
25 novembre, avant l'étude détaillée, qui s'est déroulée le 2 décembre.
Le rapport de la commission a, quant à lui, été pris en considération ce mardi
le 9 décembre.
Permettez-moi également de prendre le
temps de remercier mes collègues du gouvernement et des partis d'opposition
pour leur grande collaboration, encore une fois, à chacune des étapes. Et, tout
particulièrement, je veux remercier le personnel du ministère de la Culture et
des Communications ainsi que les équipes de la SODEC, particulièrement Louise
Lantagne, la PDG, mais aussi Sophie Labesse et Sophie Lizé. Ils ont travaillé
sur ce projet de loi avec rigueur et surtout avec beaucoup de passion, et je
sais qu'ils partagent avec moi l'immense fierté d'en arriver à cette étape
aujourd'hui.
Merci aussi à mon équipe qui est avec nous
aujourd'hui dans les tribunes, en premier lieu à Sabrina, Sabrina Leroux, qui a
été... ma conseillère politique, qui a été au cœur de la rédaction, aussi, de
ce projet de loi, qui a travaillé très fort, avec toute la rigueur qu'on lui
connaît, que mon équipe lui connaît. Donc, merci beaucoup, Sabrina, pour tout
ce travail.
Mme la Présidente, je ne pense donc pas me
tromper en vous disant que nous avons un excellent projet de loi entre les
mains grâce à la contribution de toutes ces personnes. Et j'espère qu'il
obtiendra l'appui de l'ensemble de cette Assemblée parce que je le sais
extrêmement structurant pour l'avenir de notre milieu culturel.
La SODEC fêtait ses 30 ans cette
année et, depuis sa création en 1995, elle contribue directement au
développement et à la croissance des entreprises culturelles. Ses aides
financières ont participé de façon concrète au succès de nombreux projets
culturels qui mettent en valeur l'expertise québécoise ici mais également
partout dans le monde. Mais, en 30 ans, le monde a beaucoup changé, et les
besoins de nos entreprises culturelles aussi. Le moment nous semblait donc tout
indiqué pour consolider l'expertise de la SODEC en modernisant sa loi afin
qu'elle puisse continuer de remplir pleinement sa mission stratégique.
• (11 h 40) •
Notre vision, elle est claire depuis le
départ. Les modifications proposées dans ce projet de loi permettront à la
SODEC de devenir la porte d'entrée pour répondre aux besoins financiers des
entreprises culturelles québécoises. Et justement, au cours des dernières
années, plusieurs éléments ont été mis en place en prévision des changements
que nous souhaitions apporter à la loi.
Premier élément <d'importance...
M. Lacombe :
...éléments
ont été mis en place en prévision des changements que nous souhaitions apporter
à la loi.
Premier élément >d'importance,
dans son plan budgétaire 2023‑2024, mon collègue le ministre des Finances
a annoncé une enveloppe de 200 millions de dollars supplémentaires pour
capitaliser la banque d'affaires de la SODEC, montant important, premier jalon,
officiellement, qui nous permettait d'envisager la bonification de l'offre de
services financiers de la SODEC.
Ensuite, il y a eu la mise en œuvre de la
Stratégie pour l'essor de la créativité numérique en culture 2023‑2028,
dont l'objectif est de donner une impulsion à la créativité numérique et de
fournir au secteur les outils nécessaires pour favoriser son développement et
son rayonnement au Québec mais aussi à l'international. Les modifications
proposées aujourd'hui à la Loi sur la SODEC s'inscrivent directement dans le
déploiement de cette stratégie-là.
Enfin, plus récemment, j'ai mis sur pied
le Groupe de travail sur l'avenir de l'audiovisuel au Québec, le GTAAQ, comme
on l'appelle dans le milieu, coprésidé par Mme Monique Simard et
M. Philippe Lamarre. Et, dans leur rapport Souffler les braises,
déposé en septembre dernier, les experts consultés sont arrivés aux mêmes
conclusions que nous sur la nécessité d'actualiser le rôle de la SODEC et
d'élargir son offre de financement. Ça tombe bien parce que ce qu'on était déjà
en train de faire, c'est exactement ça, travailler avec le projet de loi
n° 108, qui comporte, donc, deux grands objectifs.
Premier objectif, donner plus d'outils
financiers à la banque d'affaires de la SODEC grâce aux 200 millions de
dollars supplémentaires octroyés par le ministère des Finances, notamment dans
le secteur du placement privé. Dans ces nouveaux outils, la SODEC pourra
maintenant acquérir, de façon autonome, des participations minoritaires au
capital-actions des entreprises culturelles québécoises. C'est un élément
majeur, pour moi, dans la modernisation de la loi, qui représente une évolution
concrète et alignée avec les besoins actuels du milieu culturel.
Nos entreprises qui oeuvrent en culture
ont des besoins très spécifiques que les banques traditionnelles peinent
parfois à remplir, notamment dans le créneau des investissements qui vont de
500 000 $ à 5 millions de dollars. L'expertise de la SODEC dans
l'évaluation de la prise de risque pour le secteur culturel, précisément,
viendra offrir des solutions qui se veulent complémentaires aux autres offres
de financement sur le marché. La banque d'affaires bonifiera aussi son rôle de
service en accompagnement des entreprises pour répondre à l'évolution du
secteur, entre autres en ce qui concerne le repreneuriat.
Deuxième objectif, c'est celui de
reconnaître la créativité numérique comme domaine d'activité à part entière
dans la mission de la SODEC, aux côtés de ceux qui sont déjà couverts, comme le
livre et l'édition, l'audiovisuel ou les métiers d'art et marché de l'art, par
exemple. Pour moi, ça va de soi, étant donné que ce secteur regorge de
possibilités de développement et de rayonnement de la culture québécoise au
Québec mais, encore une fois, beaucoup sur la scène internationale. C'est un
domaine où nous avons une renommée de chef de file, mais où la concurrence
mondiale est aussi de plus en plus forte. C'est donc essentiel de donner au
secteur tous les moyens et tous les outils nécessaires pour l'aider à continuer
de positionner le Québec comme une plaque tournante de la créativité numérique
dans le monde.
On a développé une expertise enviable dans
ce domaine, particulièrement dans les 20 dernières années, et je souhaite
ardemment que cet élan puisse se poursuivre. La reconnaissance du domaine
serait aussi accompagnée de la création de nouvelles commissions au sein de la
SODEC, qui auraient des responsabilités et des activités comparables à celles
des commissions qui existent déjà, en plus d'un siège au conseil
d'administration.
Pour conclure, Mme la Présidente, ce
projet de loi est, pour moi, un geste concret qui confirme la volonté ferme du
gouvernement du Québec de soutenir le développement de toutes les entreprises
culturelles partout sur le territoire québécois. Le milieu culturel a de
grandes ambitions pour l'avenir, je peux vous le confirmer, comme j'ai le
bonheur de le côtoyer à tous les jours comme ministre, et je partage cette
ambition. Je crois sincèrement que la modernisation de la Loi de la SODEC que
nous proposons saura être un levier structurant pour que ces ambitions puissent
devenir réalité, parce que, quand nos entreprises culturelles rayonnent, c'est
tout le Québec qui y gagne.
J'invite donc l'Assemblée à adopter ce
projet de loi n° 108 modifiant la Loi sur la Société de développement des
entreprises culturelles afin de moderniser son offre de services financiers et
de reconnaître le domaine de la créativité numérique. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Merci, M. le ministre. Je cède maintenant la parole à Mme
la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Permettez-moi de commencer par les remerciements afin de ne pas les
omettre. Donc, d'abord, donc, remercier M. le ministre, encore une fois, donc,
pour une séance, donc, d'étude détaillée plaisante et constructive. Merci
beaucoup, donc, à l'ensemble, donc, des collègues, des collègues députés mais également,
donc, à nos équipes respectives, donc, qui nous ont appuyés dans ce travail, encore
une fois, minutieux, Mme la Présidente. De mon côté, je <remercie...
Mme Cadet :
...mais
également, donc, à nos équipes respectives, donc, qui nous ont appuyées dans ce
travail, encore une fois, minutieux, Mme la Présidente.
De mon côté, je >remercie
particulièrement mon recherchiste, Benjamin Roy, dont c'était le tout premier
projet de loi à titre de recherchiste, ainsi que ma stagiaire de la Fondation
Jean-Charles Bonenfant, Mme Alice Lecomte, donc, qui m'ont accompagnée
dans l'étude de ce projet de loi, évidemment, donc, oui, donc, Mme la
présidente de la commission, donc, les secrétaires de commission, donc, toute
l'équipe également, donc, les professionnels de la SODEC, incluant
Mme Louise Lantagne, PDG, donc, qui était présente tout au long de l'étude
détaillée et qui a été en mesure, donc, de répondre à quelques questions pointues
que je pouvais avoir. Donc, elle avait... Manifestement, donc, son expertise et
sa longue expérience dans le milieu ont permis, donc, de retracer certains...
je dirais, donc, certaines avancées, donc, sur le plan historique, là, qui se
sont faites et de bien expliquer certains libellés que l'on pouvait retrouver à
la Loi sur la SODEC. Donc, un grand merci à elle ainsi qu'à toute son équipe,
et, bien évidemment, à ceux... à tous les gens, donc, du ministère de la
Culture et des Communications.
Puisque nous en sommes à la dernière
intervention, aussi, relative au projet de loi n° 108, j'en profite aussi
pour remercier les gens du milieu, les gens du milieu de la culture qui se sont
intéressés au texte du projet loi n° 108 et qui ont déposé des mémoires.
Donc, nommément, donc, à l'occasion des consultations, nous avons pu entendre l'Union
des artistes, l'Association québécoise de la production médiatique, Xn Québec,
la Société professionnelle des auteurs-compositeurs du Québec et des artistes
entrepreneurs, l'Association québécoise de l'industrie du disque, du spectacle
et de la vidéo, l'ADISQ, et l'Association des créatrices et des créateurs de
contenu du Québec, pour... association pour laquelle il s'agissait de leur
toute première participation en commission parlementaire de leur courte vie
comme... comme association. Donc, nous les saluons et nous saluons, donc,
l'ensemble des intervenants du milieu qui sont interpelés par la mission de la
SODEC.
Donc, vous venez d'entendre le ministre,
Mme la Présidente, donc, ici, donc, je ne referai pas la nomenclature de ce que
fait le projet de loi n° 108 dans son ensemble. Donc, je pense que le
titre est assez évocateur ici. Nous avons pu bien préciser, lors de l'étude
détaillée du projet de loi, ce que signifiait le fait de moderniser l'offre de
services financiers de la SODEC, donc, de lui permettre... de lui octroyer, en
fait, des outils bonifiés, des outils supplémentaires afin de mieux
accompagner, à travers sa banque d'affaires, nos différentes entreprises culturelles,
donc, celles, donc, qui lèvent la main et, bien souvent, pour le plus gros du
morceau, là, du... ceux qui sont issus, donc, du secteur audiovisuel mais
également, donc, l'ensemble, donc, des autres secteurs qui sont accompagnés, et
de permettre, donc, à la SODEC de jouer un rôle stratégique dans... bien, dans
ces différentes entreprises, notamment, donc, d'investir, donc, dans le
capital-actions de ces entreprises et de le faire, donc, avec une certaine
latitude, une certaine flexibilité, alors que, par le passé, le cadre actuel,
donc, ne lui permet peut-être pas d'être aussi agile lorsqu'elle souhaitait
prendre, donc, des décisions d'affaires au-delà, donc, de la gestion des
différents programmes, donc, pour lesquels, donc, des subventions sont attribuées.
Donc, je pense qu'ici il y a, donc, un pas intéressant, donc, qui est franchi,
donc, qui reçoit l'assentiment de l'ensemble des acteurs du milieu.
J'ai mentionné, donc, ceux qui sont venus
en commission parlementaire et qui nous ont émis, donc, plusieurs
recommandations. Tous ces groupes, donc, étaient en faveur de la... bon, de la
bonification, de la modernisation de l'offre de services financiers de la
SODEC, mais, quand même, donc, nous émettaient quelques remarques. C'était mon
rôle, à titre de porte-parole de l'opposition officielle, donc, de mettre en
exergue ces préoccupations, ces recommandations et de veiller à ce qu'ils
soient entendus, que les groupes soient entendus par le ministre.
• (11 h 50) •
Je pense que nos échanges, la semaine dernière,
donc, nous ont permis de bien asseoir ce qui titillait certains groupes. Et,
notamment, je vous dirais, plus particulièrement, donc, parmi, donc, les
échanges que nous avons... que nous avons eus, ce qui revenait assez souvent,
Mme la Présidente, de la part du milieu, c'était de s'assurer que la SODEC,
donc, bénéficie bien, donc, oui, du personnel, donc, des ressources humaines,
donc, pour bien jouer son rôle mais également, donc, du financement adéquat,
parce que, vous le voyez, donc, dans la deuxième partie du titre du projet de
loi, on ajoute... on reconnaît, donc, un domaine d'affaires additionnel, un
domaine, donc, additionnel d'intervention de la SODEC. Donc, c'était important,
pour chacun des groupes, de dire : Ah! bien, on veut s'assurer, donc,
de... que ne... les sommes que nous, nous recevons, ou des investissements que
nous, nous recevons de la part de la <SODEC...
Mme Cadet :
...que
ne... les sommes que nous, nous recevons ou des investissements que nous, nous
recevons de la part de la >SODEC ne soient pas transmis, envoyés à un
autre domaine.
Donc, oui pour la reconnaissance, donc,
oui, donc, de façon prudente, donc, nous acceptons, donc, bien évidemment, que
la... le domaine de la créativité numérique, donc, soit reconnu, mais ce qu'on
nous a dit, essentiellement, Mme la Présidente : Il ne faut pas que ça se
fasse aux dépens des autres groupes. Je pense que, pendant l'étude détaillée, ces...
ou j'ose espérer que ces... ces inquiétudes ont été apaisées, mais
certainement, donc, que l'avenir nous le dira, alors que nous implanterons,
donc, les différentes modalités relatives au projet de loi n° 108.
Au niveau de la... de la reconnaissance de
la créativité numérique, sur ce volet-là, Mme la Présidente, ce qu'on a souvent
entendu de la part des groupes, encore une fois, c'est de dire : Oui, bien
sûr, donc, nous pouvons, donc, reconnaître, donc, un autre... un autre domaine,
tant que cela demeure, bien sûr, culturel, hein, tant que les entreprises
culturelles qui se spécialisent dans le domaine de la... de la créativité
numérique ne... continuent, donc, d'épouser une mission qui soit culturelle,
qui soit artistique.
On a eu des échanges, disons, peut-être un
peu plus philosophiques ici, là, sur qu'est-ce qui... qui relève, donc, de
l'art et de la culture et ce qui n'en relève pas. Avec le ministre, donc, je
pense que nous avons convenu qu'il y a peut-être, effectivement, donc, une
petite zone grise ici, mais... dans la nomenclature, donc, parce que, bien
évidemment, nous n'avons pas défini dans le libellé du projet de loi n° 108 ce que signifie la créativité numérique, parce que
les autres domaines ne sont pas définis non plus. Mais, malgré cette admission
et ces échanges qui, je pense, donc, donneront le ton pour la suite des choses,
je pense, donc, que nous pouvons faire confiance à la SODEC de s'assurer de
veiller à ce que les entreprises du domaine de la créativité numérique, domaine
qui est appelé à évoluer, hein, on ne... on parle, donc, de l'évolution
constante lorsque la technologie entre en ligne de compte, de l'évolution
constante, donc, des domaines... en fait, de ce qui peut être créé par nos
artisans, quels qu'ils soient... Mais ici nous pouvons faire confiance, donc, à
la SODEC, donc, pour... avec son expertise, forte de ses 30 ans
d'expérience sous sa forme actuelle, de bien concevoir, donc, ce qui pourrait
être de... du domaine de la créativité numérique. Et nous aurons, bien évidemment,
donc, un siège additionnel réservé pour les acteurs du domaine de la créativité
numérique sur le conseil d'administration de la SODEC.
Donc, c'est... Donc, voilà, Mme la
Présidente. Donc, encore une fois, donc, nous accueillons favorablement le projet
de loi n° 108. Il s'agit d'une première étape. Donc, il y a plusieurs
morceaux, hein, à ce casse-tête de modernisation de nos... de nos
infrastructures, de nos façons de pouvoir soit financer la culture, que ce soit
à travers les entreprises culturelles, donc, nos... nos artistes, donc,
directement, à travers, donc, d'autres mécanismes. On a parlé du rapport du
GTAAQ maintes et maintes fois, Mme la Présidente. Donc, ici, donc, il y a une
pièce de... un morceau de ce casse-tête, donc, qui reste encore à être complété
pour s'assurer, donc, de bien accompagner notre écosystème créatif vers
cette... vers la transition que nous connaissons, mais il s'agit, donc, d'un
morceau, ici, qui est bien accueilli, Mme la Présidente. Donc, nous voterons en
faveur du projet de loi n° 108. Merci.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
Mise aux voix
Le projet de loi n° 108, Loi
modifiant la Loi sur la Société de développement des entreprises culturelles
afin de moderniser son offre de services financiers et de reconnaître le
domaine de la créativité numérique, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté. M. le leader adjoint du gouvernement, pour la
suite de nos travaux.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui.
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je vous demanderais de bien vouloir appeler
l'article 15 du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 6
Adoption
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : À l'article 15 du feuilleton, M. le ministre des
Finances propose l'adoption du projet de loi n° 6, Loi
donnant suite à des mesures fiscales annoncées à l'occasion du discours sur le
budget du 25 mars 2025 et à certaines autres mesures.
Je suis prête maintenant à entendre Mme la
députée de...
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : ...Charlevoix—Côte-de-Beaupré. J'hésite toujours, parce
que je m'en vais toujours dire votre prénom quand je vous vois. Donc, Mme la
députée, la parole est à vous.
Mme Kariane Bourassa
Mme Bourassa : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Donc, je suis à nouveau devant vous aujourd'hui
pour parler du projet de loi n° 6. Donc, je soumets à
l'Assemblée nationale ce projet de loi intitulé Loi donnant suite à des mesures
fiscales annoncées à l'occasion du discours sur le budget du
25 mars 2025 et à certaines autres mesures.
Donc, je vais vous <parler...
Mme Bourassa :
...
Loi
donnant suite à des mesures fiscales annoncées à l'occasion du discours sur le
budget du 25 mars 2025 et à certaines autres mesures.
Donc, je vais vous >parler un
peu du cheminement du projet de loi n° 6, qui a été présenté le
11 novembre 2025. Le principe a été adopté le 26 novembre 2025. La Commission
des finances publiques a aussi fait l'étude détaillée. C'était le
4 décembre 2025. On a adopté, là, les 193 articles. Il y a des
amendements qui ont également été adoptés. Il faut mentionner que le rapport de
la commission a été déposé le 5 décembre, et la prise en considération
s'est faite devant vous hier même.
Donc, le contenu de ce projet de loi, ça
donne suite à des mesures fiscales annoncées dans le discours du budget du
25 mars 2025 et aussi à des éléments du bulletin d'information publié en
2023, 2024 et 2025. Étant donné, Mme la Présidente, que c'est un projet de loi
qui contient des modifications très diverses, là, regroupées en sujets
principaux et que l'ensemble de ces sujets a fait l'adoption en étude
détaillée, j'en discuterai seulement sommairement.
Le projet de loi modifie la Loi sur les
impôts, la Loi concernant les paramètres sectoriels de certaines mesures fiscales,
la Loi sur le régime des rentes du Québec et le Règlement sur les impôts afin,
notamment, donc : en premier, de maintenir le versement d'une allocation
famille pendant les 12 mois qui suivent le décès d'un enfant;
deuxièmement, de modifier ou d'abolir certaines mesures relatives aux
particuliers — ça, c'est dans le cadre de la révision des dépenses
fiscales par le gouvernement; troisièmement, d'instaurer le nouveau crédit
d'impôt remboursable, c'est pour la recherche scientifique, le développement expérimental
et la précommercialisation, en remplacement du crédit d'impôt actuel qui était
prévu dans ces domaines; quatrièmement, de moderniser le crédit d'impôt pour le
développement des affaires électroniques; cinquièmement, de réviser le taux du
crédit d'impôt remboursable relatif aux ressources, de prévoir aussi un plafond
de frais admissibles de 100 millions de dollars par période de cinq
ans et d'abolir les déductions additionnelles propres au régime des actions
accréditives — ce n'est pas tout; sixièmement, d'introduire une date
d'échéance aux déductions additionnelles relatives au transport en commun et au
transport collectif, d'augmenter aussi certains taux sur la taxe sur les
services publics et d'ajouter de nouvelles entités à la liste de celles qui en
sont exonérées.
De plus, bien, c'est le projet de loi qui
modifie la Loi constituant Capital régional et coopératif Desjardins et la Loi
sur les impôts afin notamment d'introduire une nouvelle catégorie d'actions
donnant droit à un crédit d'impôt et de mettre en place un plafond d'achat
d'actions cumulatif pour les actionnaires.
Donc, le projet de loi modifie aussi la
loi sur... la Loi concernant la taxe sur les carburants afin d'abolir le
remboursement de la taxe à l'égard du biodiesel.
En outre, le projet de loi modifie la Loi
concernant l'impôt sur le tabac afin de prévoir de nouvelles normes concernant
l'identification du tabac en vrac.
Par ailleurs, le projet de loi modifie la
Loi sur l'administration fiscale et la Loi sur les impôts afin d'y apporter des
modifications semblables à celles qui ont été apportées à la législation
fédérale.
Donc, ce projet de loi apporte des
modifications à caractère très technique, vous pouvez le comprendre seulement
en m'entendant énumérer, là, ce qui se trouve dans ce projet de loi. Il y a des
détails également de concordance et de terminologie.
Je remercie, Mme la Présidente, mes
collègues du côté de la banquette gouvernementale de même que tous les députés
qui ont assisté à la commission parlementaire, qui étaient membres de la
Commission des finances publiques, pour leur collaboration lors de l'étude et
tout au long du déroulement de ce projet de loi. Et je demande donc à cette
Assemblée de bien vouloir adopter le projet de loi n° 6. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Merci beaucoup, Mme la députée. Je cède maintenant la
parole à M. le député de Marguerite-Bourgeoys
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin : Merci. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bien, vous savez, on est devant, là, un projet de
loi fiscal. Pour que les gens qui nous écoutent le comprennent, là, c'est un
projet de loi où est-ce qu'on... Finalement, on met dans la loi ce qui a déjà
été arrivé de par le règlement et/ou de par le discours du budget de mars 2025.
Donc, il n'y a pas vraiment grand-chose de nouveau sous le soleil là-dessus.
Mais je veux peut-être juste faire un petit peu, là, la genèse du pourquoi
qu'on est rendus où est-ce qu'on est rendus, surtout avec les finances
publiques du Québec dans l'état actuel des choses.
• (12 heures) •
On est rendus avec un déficit record de
13,6 milliards de dollars. On est rendus avec un gouvernement qui a
été décoté, là, par Standard & Poor's pour des dépenses qui ne... sont non
contrôlables. On est rendus avec une situation où est-ce qu'à la fin du terme,
deuxième terme de la CAQ, on va avoir ajouté 100 milliards à la dette de
tous les Québécois en huit ans, Mme la Présidente, huit ans. Juste pour qu'on
mette ça en perspective, là, ça a pris 60 ans, avant 2018, pour accumuler
160 milliards de dette, 160 milliards de dette, qui nous a donné
quoi? Bien, des hôpitaux, des routes, des écoles, des cégeps, le Fonds des
générations, plein de services qu'on prend aujourd'hui, là, comme pour acquis, OK?
Mais c'était du <concret...
>
12 h (version révisée)
<19307
M.
Beauchemin :
...bien, des hôpitaux, des routes, des écoles, des
cégeps, le
Fonds des générations, plein de services qu'on prend aujourd'hui,
là, comme, pour acquis,
OK, mais c'était du >concret, on en avait
eu, là, pour notre argent.
Huit ans plus tard, résultat des courses, on
fait face à un gouvernement qui est en fin de régime, qui nous laisse des
services en lambeaux. Est-ce que quelqu'un peut nous dire ici si les services
en santé se sont améliorés? Non. Quelqu'un peut nous dire si nos infrastructures
sont en meilleur état, hein, depuis... depuis huit ans? Non. Alors, on a eu une
situation économique difficile, que le gouvernement a amplifiée avec sa
mauvaise gestion des fonds publics, puis ça a donné ce que ça a donné, Mme la
Présidente. Puis là, aujourd'hui, on est en train de faire l'adoption du projet
de loi n° 6, là, qui est un genre de fait accompli au
niveau fiscal pour le gouvernement de la CAQ.
Mais je voulais juste prendre le temps
pour remémorer à tous les Québécois la mauvaise gestion financière de ce
gouvernement-là, qui a pris des décisions, là, de façon irresponsable face à
des situations économiques qui étaient difficiles. Et puis je ne vous parle pas,
là, des SAAQclic de ce monde ou des Northvolt de ce monde, là, qui, un après l'autre,
là, additionnent des milliards et des milliards de gaspillage de la part de ce gouvernement-là,
mais tout l'ensemble des décisions fiscales qui a été pris de la part de ce
gouvernement-là fait en sorte que l'endettement du Québec est à un niveau
historique. On n'a jamais été aussi, en absolu, là, endettés qu'on l'est
actuellement. Félicitations, la CAQ. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres interventions? M. le député de Marquette,
la parole est à vous.
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone :Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je me lève aujourd'hui
parce que peut-être que vous ne le savez pas, mais je suis venu en renfort à
mon collègue de Marguerite-Bourgeoys, moi et ma collègue de Jeanne-Mance—Viger.
On a écouté attentivement le ministre des Finances, le projet de loi n° 6, qui est un omnibus, je pense que
mon collègue l'a dit, lequel qu'il y a... plusieurs éléments ont été énoncés
lors du budget mars 2025. Il n'y a pas grand-chose de nouveau dans ça, mais, en
même temps, ça nous permettait peut-être de poser quelques questions et
quelques... si on avait des questionnements, ou une rectification, ou peut-être
un élément que les gens n'avaient pas très, très bien compris, alors on a été
leurs voix lors de ce moment-là.
Il y a eu des bonnes choses, il y a eu des
bonnes choses. Il y a eu plus de moins bonnes choses, là, mais vous comprendrez
qu'on a voté contre le budget, Mme la Présidente, alors on va voter contre ce
projet de loi n° 6.
Cela étant, le projet de loi n° 6 comporte certaines mesures que
nous considérons, comme je vous le disais un peu plus tôt, être bonnes, et je
vais les énumérer. L'exemple de l'amélioration de l'allocation familiale pour
parents endeuillés, ça, c'est l'exemple d'une très bonne... très bonne mesure.
Mais ça, cette mesure-là, on sait d'où ça part, on sait que ça vient d'une
question qui est très, très, très humaine aussi pour ceux qui vivent ce genre
de deuil là, puis il faut les supporter, là, dès... très, très, très... dès le
départ. Puis il ne faut pas que ce soit compliqué pour avoir un soutien
financier. Puis il faut que tous les parents endeuillés soient égaux dans cette
épreuve. Puis ça, ça a été un élément qui nous a été amené et sensibilisé, puis
je tiens à remercier ma collègue de Notre-Dame-de-Grâce, qui a porté cet
important dossier-là. Et puis je suis heureux de voir que le ministre des
Finances a emboîté le pas et a accepté de donner du lest pour aider les parents
endeuillés, qui n'ont pas besoin d'une pression de plus.
Maintenant, le Capital régional... le Capital
régional et coopératif Desjardins, ça aussi, très bonne mesure également. C'est
un levier économique important pour le développement régional. Cependant, on
reste un peu... on reste un peu sur notre faim parce que l'augmentation du
plafond du Capital régional et coopératif Desjardins, c'est bien, mais nous
demandons pourquoi l'élevant de seulement 200... de 20 millions sur cinq
ans. C'est correct, on est dans une bonne direction, mais pourquoi seulement 20 millions
sur cinq ans? Il aurait été bienvenu d'augmenter davantage pour augmenter la
capacité de ce levier important.
À partir de maintenant, nous passons dans
les décisions qui, selon nous, sont des mauvaises, Mme la Présidente. La
première, la modification au crédit d'impôt remboursable relatif aux ressources
et régimes des actions accréditives. Essentiellement, le gouvernement réduit le
crédit d'impôt pour les minéraux non critiques et stratégiques au profit des
minéraux critiques et stratégiques. Essayer de démêler tout ça, Mme la
Présidente, là, c'était un capharnaüm, là, pendant le projet de loi, juste... On
posait des questions, puis là on posait... les gens du ministère tentaient de
nous répondre. Ce n'était pas évident. Ce n'était <vraiment pas
évident...
M. Ciccone :
...du ministère tentaient de nous répondre. Ce
n'était pas évident. Ce n'était >vraiment pas évident. Puis je comprends
qu'une loi fiscale, là... Habituellement, en théorie, les projets de loi sont
écrits pour le commun des mortels, là, mais celui-là, il n'était pas évident,
puis même, des fois, le ministre avait de la difficulté à répondre à nos
questions.
On comprend que l'objectif, c'est bien...
C'est bien mal de... comprendre comment fonctionne la prospection minière que
de faire ces modifications. Lorsqu'on sort une carotte de la terre, Mme la
Présidente, pour l'analyse, on ne sait pas ce qu'il va y avoir dedans. Ainsi,
bien possible qu'une mine d'or qui fait de la prospection y trouve du lithium,
et, hop! on passe dans le crédit d'impôt lors du prochain exercice financier,
pour avoir accès au plus gros crédit d'impôt. Tu sais, dans le fond, on peut
jouer, là, il y a des zones grises dans cet élément-là, puis je pense qu'on l'a
dit puis on l'a dénoncé, mais, en même temps, le ministre n'a pas... n'a pas
bronché. À l'opposé, il est possible qu'une entreprise minière qui fait de la
prospection pour un minéral critique ou stratégique ne trouve que du cuivre ou
du fer. Pourtant, cette entreprise-là aura droit directement au crédit d'impôt
pour les minéraux critiques. Ainsi, la modification est malheureusement peu
applicable, ce qui est un problème pour l'industrie. Nous sommes donc contre
cette mesure, Mme la Présidente.
De plus, le gouvernement souhaite
augmenter la taxe sur les services publics. Cette taxe est applicable sur les
infrastructures de télécoms, de gaz naturel et d'Hydro-Québec. Ce sont tous des
secteurs oligopolistiques ou monopolistiques. Alors, une augmentation de la
taxe se retrouve directement pigée dans les poches des contribuables. Le ministre
nous dit que l'impact sera faible, ce qui est vrai, mais c'est encore les
contribuables, Mme la Présidente, qui paieront les coûts de l'augmentation de
cette taxe. Est-ce qu'on veut encore donner une masse supplémentaire à nos
contribuables dans l'actuelle situation qu'on vit au Québec? Je ne pense pas.
Alors, pour toutes ces raisons, Mme la
Présidente, nous allons voter contre ce projet de loi n° 6. Merci
beaucoup. Merci.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres interventions? M.
le député d'Abitibi-Est.
M. Pierre Dufour
M. Dufour : Merci, Mme la
Présidente. Pour cette adoption d'un projet de loi, naturellement, il y a quand
même des éléments qui sont très, très intéressants. Le collègue de Marquette
vient d'en faire part, justement, sur la première portion de l'allocation
familiale pour les parents endeuillés, puis j'aimerais féliciter, d'ailleurs,
la députée qui a travaillé davantage sur ce dossier-là. Donc, félicitations
pour le travail qui a été fait.
Le point majeur, pour moi qui viens
intervenir rapidement ici, c'est l'aspect... sur ce qu'on appelle, je vais
juste donner le bon titre, crédit d'impôt remboursable relatif aux ressources
et régime des actions accréditives.
Bon, on se court un petit peu lorsqu'on
doit se promener d'une salle à l'autre.
Juste pour vous dire qu'il y a quand même
un élément important dans ce dossier-là. On mise davantage sur les minéraux
critiques et stratégiques, et on a des minières aurifères qui sont le rendement
vraiment intéressant pour le gouvernement présentement. Donc, il y a un danger.
Je pense que ce qui est important de dire aujourd'hui, c'est qu'il y a un
certain danger à vouloir améliorer le crédit d'impôt pour faire en sorte de
faire mieux avec nos minéraux critiques et stratégiques.
Par contre, il ne faut pas laisser de côté
les minières aurifères, particulièrement les minières qui produisent de l'or et
du fer, parce que, si on regarde le rendement économique du gouvernement au
niveau des mines, c'est vraiment le milieu aurifère, au niveau de l'or et du
fer, qui rentre des revenus dans le gouvernement, donc qui permettent justement
d'améliorer les conditions économiques d'un gouvernement.
Dans cet esprit-là, je comprends très bien
ce que veut faire le gouvernement en essayant de stimuler une nouvelle type...
un nouveau type d'économie à partir du domaine minier. Il faut toutefois, quand
même, bien dire aux gens qui nous écoutent que le lithium et le nickel sont des
métaux, oui, intéressants, mais il faut quand même faire attention, parce qu'on
est un joueur marginal, présentement, encore, dans la sphère économique du
domaine minier.
• (12 h 10) •
Donc, sur cet aspect-là, je pense que
c'est important d'aviser la situation. Je comprends l'objectif, mais est-ce que
le but sera atteint? Très difficile aujourd'hui de pouvoir vraiment dire que
c'est ça qui va arriver, et ça fait en sorte, justement, qu'il ne faut pas
oublier que les juniors qui font l'exploration... parce qu'il faut faire une
distinction entre l'exploitation, qui est souvent faite par des joueurs
majeurs, et l'exploration, qui est faite par des juniors, et les juniors, bien,
ce sont des gens qui cherchent, qui ne trouvent pas toujours, qui doivent
investir et qui doivent prendre des risques.
Donc, cet aspect-là, je pense qu'il est important
d'être bien raisonné au niveau de la gouvernance, de savoir qu'est-ce qu'on va
faire <exactement...
M. Dufour :
...là,
je pense qu'il est important d'être bien raisonné au niveau de la gouvernance,
de savoir qu'est-ce qu'on va faire >exactement avec ces minéraux-là.
Parce qu'il faut quand même dire une chose importante : Un minéraux, il est
aussi important que jusqu'à tant qu'il a une valeur économique, sinon c'est un
simple caillou. Donc, c'est pour ça qu'il faut vraiment prendre le temps de
prendre des décisions vraiment éclairées sur l'aspect minier pour, justement,
ne pas nuire à ce qui est notre vache à lait présentement, qui sont les mines
aurifères versus les mines à minéraux critiques et stratégiques, qui n'ont pas
encore prouvé au Québec qu'on était capables financièrement, vraiment, de
soulever une économie à partir de ces minéraux-là.
Donc, je pense, c'est le point que moi, je
voulais faire aujourd'hui, avant de... l'adoption du projet de loi n° 6.
Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas aller de l'avant, mais, de l'autre côté,
mettons des bémols et faisons attention dans les décisions futures que nous
prenons en bonifiant des crédits pour une... pour une qualité de mine et en
baissant les crédits. Et ça, je pense que c'est important que ce message-là
soit bien compris au niveau du gouvernement et au niveau du public. Merci.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres interventions?
Mise aux voix
Le projet de loi n° 6, Loi donnant
suite à des mesures fiscales annoncées à l'occasion du discours sur le budget
du 25 mars 2025 et à certaines autres mesures, est-il adopté? Adopté sur
division. M. le leader adjoint du gouvernement, pour la suite de nos travaux,
s'il vous plaît.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
merci beaucoup, Mme la Présidente. Je vous demanderais de bien vouloir appeler
l'article 9 du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 14 — Loi visant à
renforcer l'intégrité du vote dans le cadre des campagnes à la direction d'un
parti politique et des courses à l'investiture
Adoption du principe
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
À l'article 9 du feuilleton, M. le ministre responsable des
Institutions démocratiques propose l'adoption du principe du projet de loi n° 14,
Loi visant à renforcer l'intégrité du vote dans le cadre des campagnes à la
direction d'un parti politique et des courses à l'investiture. Est-ce qu'il y a
consentement pour déroger à l'article 237? Pardon?
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : C'est ça. Est-ce qu'il y a consentement pour déroger à
l'article 237 du règlement prévoyant que le débat sur l'adoption du
principe du projet de loi ne peut commencer moins d'une semaine après sa
présentation? Consentement. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
Mme la Présidente. Je vous demande le consentement de procéder à toutes les
étapes de l'adoption du projet de loi et que la motion d'adoption du principe
soit mise aux voix sans débat.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce qu'il y a consentement pour procéder à toutes les
étapes de l'adoption du projet de loi n° 14? Consentement.
Est-ce qu'il y a consentement pour que la
motion d'adoption du principe soit mise aux voix sans débat?
Des voix : Consentement.
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Le principe du projet de loi n° 14, Loi visant à
renforcer l'intégrité du vote dans le... cadre, pardon, des campagnes à la
direction d'un parti politique et des courses à l'investiture, est-il adopté?
Adopté. M. le leader du gouvernement, s'il vous plaît.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
Mme la Présidente. Je fais motion afin de déférer ce projet de loi à la
commission plénière et que, de consentement, nous puissions procéder aux écritures.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce que la motion de renvoi en commission plénière est
adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce qu'il y a consentement pour procéder aux écritures?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
merci beaucoup, Mme la Présidente. Je fais motion afin que l'Assemblée se
constitue en commission plénière afin de procéder à l'étude de ce projet de
loi.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Commission plénière
Étude détaillée
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce que tous les articles du projet de loi n° 14, Loi
visant à renforcer l'intégrité du vote dans le cadre des campagnes à la
direction d'un parti politique et des courses à l'investiture, sont adoptés?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce que l'ensemble du projet de loi, incluant le titre,
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Je propose une motion d'ajustement des références. Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Mise aux voix du rapport de la commission
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce que le rapport de la commission plénière est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : M. le leader adjoint du gouvernement, s'il vous plaît.
M. Lévesque (Chapleau) : ...Mme
la Présidente, je propose que nous procédions à l'adoption du projet de loi
avec des interventions de 10 minutes par groupe parlementaire.
Adoption
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Donc, à l'adoption, M. le ministre responsable des
Institutions démocratiques propose l'adoption du projet de loi n° 14, Loi
visant à renforcer l'intégrité du vote dans le cadre des campagnes à la
direction d'un parti politique et des courses à l'investiture. Est-ce qu'il y a
consentement pour déroger à l'article 230 du règlement prévoyant que
l'adoption d'un projet de loi doit avoir lieu à une séance distincte de celle
de l'adoption du projet de loi de la commission plénière?
Des voix : Consentement.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce qu'il y a consentement pour déroger à
l'article 22 du règlement prévoyant qu'un projet de loi présenté après le
15 novembre ne peut être adopté pendant la période de travaux au cours de
laquelle il a été présenté?
Des voix : Consentement.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce qu'il y a consentement pour que les interventions
soient <limitées...
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) :
...au cours de laquelle il a été présenté?
Des voix :
Consentement.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) :
Est-ce qu'il y a consentement pour que les
interventions soient >limitées à 10 minutes par groupe
parlementaire?
Des voix : Consentement.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Je cède maintenant la parole à M. le ministre, pour
10 minutes.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Merci, Mme la
Présidente. Donc, ça me fait plaisir d'intervenir dans le cadre de l'adoption
du projet de loi n° 14, Loi visant à renforcer
l'intégrité du vote dans le cadre des campagnes à la direction d'un parti
politique et des courses à l'investiture.
Je tiens à souligner que ce sera la
deuxième fois dans la même année, en 2025, qu'on viendra renforcer, améliorer
notre processus électoral en touchant à une loi qui est extrêmement importante,
une loi que l'on ne modifie qu'après des discussions avec les collègues. Parce
qu'on a l'habitude, je pense, la coutume de travailler en collégialité quand on
touche à des éléments de nos institutions démocratiques, parce qu'on doit le
faire, je vous dirais, de manière à renforcer toujours la confiance des
citoyens dans notre système démocratique.
Donc, je fais un petit retour sur le
projet de loi n° 98, qu'on a déposé et adopté au printemps dernier, donc la
Loi modifiant la Loi électorale principalement afin de préserver l'intégrité du
processus électoral.
J'ai l'impression que la loi que nous
discutons aujourd'hui est vraiment dans la lignée de ce qu'on a fait au
printemps. Parce qu'au printemps on a travaillé pour adapter nos processus
électoraux à des nouveaux défis, à des nouvelles réalités qui n'étaient pas
présentes il y a cinq ou 10 ans. Je pense notamment à des menaces liées à
la désinformation, à l'ingérence étrangère, à ce qu'on appelle des hypertrucages
aussi, des modifications qui sont faites avec le numérique pour créer de
fausses images, parfois avec des desseins qui sont mal intentionnés, pour
induire les gens en erreur. Donc, on est venus légiférer dans ce contexte-là.
On est venus aussi apporter des
modifications pour protéger les renseignements personnels des électeurs et des
électrices. Je pense que ça aussi, c'est extrêmement important. Puis il y a
encore un lien avec la technologie. Le fait que tout se passe en ligne, de plus
en plus, les listes des électeurs, etc., ça amène beaucoup d'avantages, mais ça
amène aussi les législateurs à un devoir de précaution. Et c'est ce qu'on a
fait dans le cadre de ce projet de loi là, dans le cadre de cette loi-là qui a
été adoptée.
On est venus apporter plus de transparence
aussi. Et ça, c'est extrêmement important parce que, pour avoir confiance dans
le processus électoral, je pense que les Québécois ont droit de savoir qui
tente de les influencer, est-ce que ce sont des personnes, est-ce que ce sont
des groupes, est-ce que ce sont des regroupements syndicaux, est-ce que ce sont
des formations politiques, même en période préélectorale. Donc, je pense que
c'est important que les Québécois sachent, en toute transparence, qu'il y a des
gens qui dépensent des sommes pour essayer d'intervenir dans le processus
électoral. On n'est pas venus rendre ça illégal, mais on est venus le rendre
beaucoup plus transparent.
On est venus aussi favoriser la
participation citoyenne. Évidemment, pour avoir une santé démocratique, pour
que notre système fonctionne bien, bien, il faut que les citoyens aient toutes
sortes de manières de participer au processus électoral, que l'on facilite leur
vote, que ce soit dans des résidences, que ce soit en multipliant les occasions
de voter avant, même, parfois, le jour du vote officiel.
Donc, favoriser la participation
citoyenne, accroître la transparence, protéger les renseignements des gens,
contrer les menaces, notamment les menaces étrangères, ça, c'est l'action qu'on
a posée il y a quelques mois.
Et là on a vu qu'il y avait une autre
menace qu'on n'avait pas soupçonnée, qui est la perte de confiance, aussi, des
gens envers des formations politiques ou face, je vous dirais, peut-être, à des
stratagèmes qui peuvent susciter la méfiance. C'est pour ça qu'on arrive
aujourd'hui avec le projet de loi n° 14, Loi
visant à renforcer l'intégrité du vote, non pas aux élections, mais dans le
cadre de campagnes à la direction des partis politiques et des courses à
l'investiture. Parce qu'un vote, c'est un vote, et les votes qui amènent des
gens ensuite à être chefs ou à être candidats sont aussi des votes qui, d'une
certaine manière, font partie du processus électoral. Et les gens doivent avoir
confiance à chacune des étapes.
• (12 h 20) •
Malheureusement, on a été informés qu'il y
avait des allégations, et je fais attention, des allégations qu'il y aurait de
l'argent qui aurait servi, possiblement, d'accord, à influencer une course à la
chefferie d'une formation politique représentée ici comme étant l'opposition.
Un juge tranchera la question, mais ce qui est sûr, c'est que les gens ont été
déçus de voir que c'était possible. On a donc constaté une brèche dans notre
Loi électorale. <Même le Directeur général des élections...
M. Roberge :
...la
question, mais ce qui est sûr, c'est que les gens ont été déçus de voir que
c'était possible. On a donc constaté une brèche dans notre
Loi
électorale. >Même le Directeur général des élections est sorti pour dire
que ce n'était pas interdit, selon la loi actuelle, de donner de l'argent à
quelqu'un en échange d'un vote. Ce n'était pas interdit que quelqu'un, de
l'autre côté, dise : Je pourrais voter pour telle ou telle personne en
échange d'un éventuel avantage. La loi ne l'interdisait pas, alors que c'est
interdit dans le cadre de l'élection le jour même, le jour de l'élection. Mais,
dans les processus pour les investitures ou les courses à la chefferie ou au
porte-parolat, ce n'était pas interdit.
Or, quand il est question de processus
électoral, pour que tout le monde ait confiance, l'argent ne doit jamais servir
à pouvoir acheter des votes. C'est une évidence, je pense que c'est une
évidence. Que ce soit dans les élections provinciales, municipales ou dans des
campagnes de direction, évidemment, pour que les gens aient confiance dans
notre système, et le système repose beaucoup sur la confiance, bien, tout le
monde doit savoir que l'exercice du vote doit demeurer neutre, libre de toute
influence indue. Puis on s'entend que de voter pour ou contre quelqu'un en
fonction d'un avantage ou en pensant recevoir une somme d'argent, par exemple
100 $, bien, c'est une influence indue.
Donc, je pense qu'on arrive aujourd'hui
avec une solution qui est modérée, qui est raisonnable, qui est en cohérence
avec d'autres articles qu'on a déjà dans la loi, qui est en cohérence avec ce
qu'on a fait ensemble en collégialité, au printemps, avec le projet de loi n° 98.
Je veux remercier mes collègues des oppositions, avec qui j'ai eu quelques
échanges. Je les remercie de leur ouverture d'esprit, je les remercie de
vouloir collaborer, tous ensemble, à, je dirais, la santé de notre démocratie,
à garder, rétablir, protéger la confiance des gens. Je les remercie aussi de
nous permettre, tous ensemble, par consensus, et même par unanimité, à faire ce
qu'on fait dans une... dans un processus accéléré, parce qu'on le fait en
transparence avec eux. Je pense qu'on veut colmater cette brèche tous ensemble
pour montrer aux Québécois que tout le monde à l'Assemblée nationale veut un
processus électoral qui est exempt de toute influence indue. Merci beaucoup.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Merci beaucoup. Y a-t-il d'autres interventions? Mme la
députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe : Oui, merci,
Mme la Présidente. À mon tour de prendre la parole aujourd'hui dans le cadre de
l'adoption, de façon accélérée, comme il se doit ici, du projet de loi n° 14,
Loi visant à renforcer l'intégrité du vote dans le cadre des campagnes à la
direction d'un parti politique et des courses à l'investiture.
Pour nous, ça va de soi, là, qu'il fallait
rapidement colmater cette brèche, comme l'a dit le ministre. Je suis
entièrement d'accord avec lui. Mes remerciements, nos remerciements, d'ailleurs,
d'avoir agi rapidement. Je veux souligner le fait que nous avons déposé une
motion, adoptée à l'unanimité le 25 novembre dernier, où, justement, on
demandait... où on... Je vais la lire, là, le libellé est important, une motion
unanime, donc, que nous avions déposée :
«Que l'Assemblée nationale déclare qu'il
est opportun et nécessaire d'étendre les dispositions de la Loi électorale du
Québec concernant le caractère illégal de toute contrepartie ou compensation
contre un vote afin qu'elles s'appliquent aussi aux courses à la direction des
partis politiques et aux investitures.»
Mme la Présidente, je vais... je vais le
dire bien candidement, dans mon esprit, et je suis... et je suis avocate,
c'est... pour moi, c'était quelque chose d'illégal, impensable, immoral,
inacceptable. Alors, également, quand le... on a appris, par la voix du DGEQ,
qu'il y avait cette brèche, que ce n'était... ce n'était pas explicitement
interdit, on s'est prononcés, nous aussi, très rapidement à l'effet qu'il
fallait rapidement agir pour venir faire les modifications législatives qui
s'imposaient pour colmater cette brèche. Le gouvernement a réagi très
rapidement en faisant le nécessaire, le travail nécessaire qui a mené au dépôt
de ce projet de loi, qui va dans le sens de la motion que nous avons fait
adopter à l'unanimité le 25 novembre.
Donc, évidemment, tout le monde s'est
engagé à procéder comme nous le faisons aujourd'hui. C'est la chose à faire, il
n'y a aucun doute dans notre esprit. À l'instar du ministre, je suis... je
réitère qu'on cherche toujours à améliorer le processus électoral, oui, pour
toutes sortes de... toutes sortes de fins, et c'est ce qui avait été fait dans
le cadre du projet de loi n° 98, que mon... mon prédécesseur, le député de
Nelligan... sur <lequel mon prédécesseur, le député de Nelligan...
Mme Setlakwe :
...toutes
sortes de fins. Et c'est ce qui avait été fait dans le cadre du projet de loi
n° 98 que mon... mon prédécesseur, le député de Nelligan... sur >lequel
mon prédécesseur, le député de Nelligan, avait travaillé en collégialité avec
les autres groupes parlementaires. Alors, aujourd'hui, ce qu'on fait, c'est
dans la même lignée, effectivement, et, je suis d'accord avec le ministre, il
faut absolument tout faire pour maintenir, renforcer la confiance de la... de
la population envers tout le processus électoral.
Je me suis penchée sur le texte du projet
de loi et j'ai vu que le libellé existait déjà dans la Loi électorale, mais ça
ne visait... ça visait, comme le ministre l'a dit, l'élection. Donc, on parlait
de l'électeur et qu'il est, je vais le dire dans mes mots, strictement interdit
de tenter d'influencer le vote d'un électeur et de le faire en... en
contrepartie d'une somme d'argent, ou autres. Il est... Donc, ce principe-là et
ce libellé existaient déjà, et là, maintenant, on a pris ce libellé et on l'a
dupliqué. On a fait les adaptations nécessaires afin que cette interdiction et
les sanctions qui s'y rattachent visent également le... tout le processus en
amont, donc, qui peut mener à... à l'élection d'un... d'un chef ou d'une cheffe
de parti, donc tout ce qui concerne les courses à la direction des partis
politiques ou dans le cas d'un autre groupe où il y aurait un co-porte-parolat,
et également dans le cadre d'un processus de nomination, ce qu'on appelle une
investiture. Et donc le... encore une fois, le libellé existait, on l'a
utilisé, on l'a adapté afin qu'il s'applique à ces... à ces instances également
dans la Loi électorale.
Et aussi, le projet de loi n° 14, ce
qu'il fait aussi, c'est de prévoir un libellé, bon, identique avec les
adaptations nécessaires dans le... dans la loi municipale, là, la Loi sur les
élections et les référendums dans les municipalités. Donc, encore une fois,
c'était la chose à faire, et nous le faisons de façon... Nous utilisons les
outils à notre disposition pour faire en sorte que la brèche soit colmatée
rapidement par ce... ce processus accéléré que nous suivons aujourd'hui.
Donc, encore une fois, remerciements. La
brèche existait, elle doit être colmatée. Ce doit être explicitement interdit,
de toute évidence. Et puis merci au gouvernement d'agir rapidement. Nous
souscrivons entièrement à ce projet de loi. Encore une fois, ça se fait dans la
collégialité, pour renforcer la confiance. J'ai entendu le ministre, j'écoutais
attentivement, il a parlé d'une... d'une ouverture d'esprit. C'est vraiment
plus qu'une ouverture d'esprit, là, pas que je suis en contradiction avec ce
qu'il a dit, mais c'est... c'est tout à fait la chose à faire. Et, moi, dès que
j'ai appris, dès que nous avons appris que ce n'était pas explicitement
interdit, on souhaitait... on souhaitait que les modifications législatives
soient faites le plus rapidement possible. Le gouvernement a réagi. Tant mieux.
Le travail a été fait. On a... On s'est prononcés, nous, par le biais d'une
motion qui a été adoptée à l'unanimité. Donc, on continue dans ce sens-là, Mme
la Présidente.
Voilà. Je pense que je n'ai rien à
ajouter. On est tout à fait d'accord, et évidemment qu'on est pour, et c'est une
très bonne chose qu'on fait aujourd'hui. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole au
député de Taschereau.
M. Etienne Grandmont
M. Grandmont : Merci, Mme la
Présidente. Très heureux d'être ici aujourd'hui pour parler de ce projet de loi
n° 14 qui vise à renforcer l'intégrité du vote dans le cadre des campagnes
à la direction d'un parti politique et des courses à l'investiture. Je ne sais
pas si vous avez vu passer... un peu avant 12 heures, Mme la Présidente,
il y avait un article, dans LaPresse, qui disait que l'UPAC
ouvrait, déclenchait une enquête sur un parti politique dans lequel il y aurait
eu des allégations d'achat de... de votes dans le cadre d'une course à la
chefferie. Évidemment, c'est le genre de titre qu'on ne peut pas et qu'on ne veut
pas voir au Québec.
• (12 h 30) •
Vous savez, depuis longtemps, on a tenté
d'assainir les règles électorales au Québec, hein? On peut remonter à
longtemps, là. René Lévesque, notamment, son gouvernement avait fait un très,
très grand travail à son élection, à sa première élection pour venir clarifier
ça, réduire les dons qui peuvent être versés, pour se... pour se donner de
l'autonomie, pour éviter d'être soumis à des influences de gens qui ont de
l'argent. Et donc c'est une valeur qui est assez commune ici, au Québec. C'est
quelque chose qu'on partage, et ce, peu importe la couleur politique. C'est
quelque chose qui est important au Québec. Une influence politique, acheter des
votes, ça a toujours été quelque chose contre lequel on a voulu se battre. On a
renforcé des règles avec le temps, et c'est au bénéfice de la démocratie, je
pense. C'est important.
Donc, cette valeur <démocratique là...
>
12 h 30 (version révisée)
<19267
M.
Grandmont :
...et c'est au bénéfice de la démocratie, je pense.
C'est important.
Donc, cette valeur >démocratique
là, elle est importante, et donc, comme je le disais tantôt, c'est des titres
qu'on ne veut plus voir dans les journaux. C'est une question de confiance
envers nos institutions. On le sait, combien... puis ça, ce n'est pas... ça ne
date pas d'hier, là, ce n'est pas nouveau, Mme la Présidente, que cette
confiance envers l'Assemblée nationale, envers le DGEQ, envers les partis politiques,
envers les élus de l'Assemblée nationale, elle est mise à mal. Ça fait
plusieurs années que, bon, pour toutes sortes de raisons, là, évidemment, il y
a... il y a une baisse de la confiance, mais je pense que ça s'est accéléré
dans les dernières années aussi avec l'arrivée des médias sociaux, notamment.
Donc, on a un rôle important à jouer pour s'assurer que cette confiance-là dans
nos institutions démocratiques demeure, Mme la Présidente. Et ça, c'est très
important.
Je vous dirais que mon premier réflexe,
quand j'avais vu les articles apparaître dans Le Journal de Québec, Journal
de Montréal, ça avait été un... ça avait été une très, très grande
surprise. Je ne pouvais pas m'imaginer qu'il était... qu'il n'était pas
interdit, on va le prendre à la négative, là, ce n'est pas... ce n'était pas
encouragé non plus, là, mais ce qui n'est pas interdit est, de facto,
légal, donc, je ne comprenais pas, j'étais extrêmement surpris de voir que
cette pratique-là, de monnayer un vote dans le cadre d'une course à la
chefferie ou d'une... d'une investiture, n'était pas illégale. Pour moi, la loi
sur les élections générales s'appliquait de facto. Bien non, il y avait
une faille dans ce filet-là, puis certaines personnes avaient vu... l'avaient
décelée et avaient décidé potentiellement de l'utiliser.
Alors, peut-être, on verra, là, il y aura
des enquêtes, évidemment, il y a peut-être d'autres cas dont on n'entendra
jamais parler, ça s'est peut-être passé, mais dans tous les cas, il y avait une
faille, et on se devait de la colmater le plus rapidement possible. Je pense
que c'est une faute qui doit être partagée, là, ce n'est pas la... ce n'est pas
la faute de personne ici. C'est l'ensemble des partis politiques, le DGEQ
lui-même, l'ensemble des élus. On aurait peut-être dû voir cette faille-là puis
la corriger, la boucher le plus rapidement possible. Il a fallu que ça sorte
dans les médias et, soit, là, mais maintenant, ce qu'on doit faire, c'est de le
régler le plus rapidement possible.
Alors, vraiment, je remercie le
gouvernement, là, d'agir rapidement dans ce... dans ce dossier-là. Nous-mêmes,
nous encourageons l'adoption de ce projet de loi là au plus rapidement... bien,
le plus rapidement possible parce que, bien, pour toutes les raisons que je
vais... que j'ai nommées précédemment. Donc, pour nous, c'est important d'agir
sur cet enjeu-là, c'est un enjeu qui touche à la fois la confiance envers nos
institutions, qui touche aussi à l'importance de protéger notre démocratie des
influences de l'argent, du pouvoir de l'argent. Donc, c'est pour ça qu'on va
voter, évidemment, en faveur de ce projet de loi là qui sera adopté très
rapidement pour éviter que ça arrive.
Et j'invite tous les partis aussi, quand c'est
possible, quand on voit d'autres... Quand on voit d'autres enjeux, parce que le
législateur n'est pas infaillible, il peut y avoir aussi d'autres failles
ailleurs qu'on n'a pas encore vues, n'attendons pas. Si des gens voient passer
des éléments qui sont susceptibles de créer des malversations, de créer des
enjeux qui peuvent mettre... qui peuvent atteindre notre démocratie ou la
confiance des citoyens et des citoyennes du Québec envers nos institutions, de
lever le drapeau le plus rapidement possible pour qu'on corrige ça. Je pense
que ça, c'est une valeur que nous partageons tous ici, protéger nos
institutions, protéger la démocratie. Donc, j'invite vraiment tout le monde, et
on le fera de notre côté aussi, du côté de Québec solidaire, si on voit passer
des éléments qui sont susceptibles de causer des problèmes, d'entacher notre
démocratie ou la confiance du public, nous lèverons les drapeaux le plus
rapidement possible pour justement arriver à des règlements rapides dans un
avenir... On sait qu'on a une année électorale qui s'en vient aussi, donc c'est
important que tout ça se passe évidemment de la meilleure façon. On y croit, on
participe à cette... à cette joute politique là, mais on participe à la
démocratie à travers chacun de nos partis.
Donc, voilà, Mme la Présidente, simplement
pour dire qu'on est amplement en accord, entièrement en accord avec ce projet
de loi là et que nous allons voter en faveur. Merci beaucoup.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci beaucoup, M. le député. Y a-t-il d'autres interventions? Je cède
maintenant la parole à M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé : Merci, Mme la
Présidente. À mon tour, au nom du Parti québécois, d'intervenir sur ce projet
de loi en matière de financement des partis politiques, projet de loi initié
par la Coalition avenir Québec suite à une situation qui prévaut au Parti
libéral du Québec.
À chaque fois qu'on parle de financement
politique, évidemment, ça nous intéresse, au Parti québécois. On est à l'origine
de la loi sur le financement des partis politiques, qu'on n'a cessé d'améliorer,
notamment avec le gouvernement Marois : les... le maximum de contributions
est descendu à 100 $, on a resserré les règles. Et, manifestement, il y
avait encore de l'espace pour améliorer la Loi électorale.
Et on a découvert récemment qu'il est <possible...
M. Bérubé :
...on a
découvert récemment qu'il est >possible de rétribuer quelqu'un pour
voter dans une course au leadership. Évidemment, ce n'est pas acceptable,
d'aucune façon, et, si on veut corriger cette situation, bien, on est d'accord
et on va voter en faveur du projet de loi.
Ceci étant dit, moi, j'ai une réflexion
beaucoup plus large sur le financement des partis politiques. Et j'ai bien vu
l'enthousiasme du gouvernement de la CAQ à intervenir, mais, quand ça fait
longtemps qu'on est député, on a de la mémoire. Il y a d'autres choses qu'on
pourrait faire. Par exemple, quand la Coalition avenir Québec a été créée, elle
a utilisé un peu un statut d'OSBL, qui lui a permis d'avoir un financement à
l'origine. Et je me souviens de l'enthousiasme de l'origine. Il y a un grand
bureau d'avocats à Montréal, je pense que c'est 45 avocats, qui, en même
temps, ont décidé de donner du financement à un parti politique, grande firme
privée à Montréal, où il y avait le responsable du financement de la CAQ.
À l'époque, je m'étais dit : C'est
spécial. Est-ce qu'il y a là quelque chose qu'on devrait regarder? La CAQ a
toujours été très critique sur le financement des autres, mais je me souviens
des cocktails au 1000, de la Commune, à Montréal. Je me souviens, il n'y a pas
si longtemps, qu'elle a suspendu son financement. Ce n'est pas rien, là, je
n'ai pas vu ça souvent dans l'histoire politique récente, une formation
politique qui suspend son financement. Pourquoi? Je ne l'ai jamais su, mais je
sais ce qui s'est passé. On se questionnait, à bon escient, sur la présence de
ministres dans des activités de financement, dans des cocktails, par exemple.
Et qu'est-ce que ça envoie, comme message? Est-ce qu'on assure aux participants
une proximité du ministre? Même, dans un cas, on annonçait d'avance la présence
d'un directeur de cabinet, situation qui est arrivée sur la Rive-Sud de
Montréal.
Moi, là, si le gouvernement était prêt à
légiférer aujourd'hui puis à ajouter un élément pour qu'il n'y ait plus de
ministre dans les activités de financement, on est pour, on est prêts à régler
ça, même, assez rapidement. Donc, on se retrouve devant une situation où,
disons-le, le gouvernement voulait, bien sûr, améliorer la loi, mais envoyer un
message au Parti libéral. Bien sûr qu'on est pour. Je n'ai jamais vu une telle
situation dans ma formation politique, puis pourtant, on a eu plusieurs courses
au leadership. La beauté de la chose, c'est que ça va être réglé, autant pour
les prochaines courses au Parti libéral qu'à la prochaine course à la CAQ,
alors je pense que tout le monde prendra des notes, et surtout, avec ce que
j'ai lu ce matin, ce n'est pas impossible qu'il y en ait une éventuellement.
Donc, disponibles pour travailler sur cet enjeu-là.
La loi sur le financement des partis
politiques, elle a été adoptée en 1977. Évidemment, c'était une autre époque.
Elle établissait un cadre démocratique pour le financement des partis
politiques puis elle a contribué à permettre des contributions de citoyens.
Avant, la caisse électorale de certaines formations politiques, c'était des
entreprises qui avaient des attentes de contrepartie. Il faut absolument
éliminer ça, il faut que ce soit le bien commun qui guide les décisions
gouvernementales. Donc, le gouvernement Lévesque a rompu avec cette tradition,
heureusement, et on a encore du travail à faire. D'ailleurs, il y a tout le
temps une table permanente des formations politiques, avec le Directeur général
des élections, pour voir arriver des... des nouveaux phénomènes ou des choses
qui nous avaient échappé. Manifestement, dans le cas du Parti libéral, ça nous
avait échappé, on n'avait pas pu s'attendre à ça, et ça envoie, évidemment, un
bien mauvais message à toute la classe politique, parce qu'il y a des gens qui
ne feront pas la différence. Chez nous, pour voter à une course au
leadership, il faut être membre, c'est 10 $, et puis on exerce son droit
de vote pour choisir la personne qui est chef de notre formation politique.
C'est comme ça que ça fonctionne.
Donc, je suis ici pour assurer mon
concours, au nom de ma formation politique, à cette loi, on va voter en faveur.
Mais il y a encore du temps, on a encore... 2026, et si la CAQ a envie
d'aborder d'autres questions, on est... on est là. J'en ai rappelé
quelques-unes. J'en ai d'autres, il y a d'autres informations qui nous sont
parvenues. Je pense qu'il y a d'autres choses à améliorer, certainement,
certainement, puis on aura peut-être des propositions à faire au début de
l'année, qui sait?
Alors, voilà, Mme la Présidente, ce que
j'avais à vous dire, à vous, aux parlementaires et à quiconque nous écoute,
notamment des gens qui font du financement politique. Ce qui m'amène à rappeler
que, dans une démocratie, c'est sain de faire une contribution financière, par
l'entremise du site du Directeur général des élections, au parti de son choix pour
contribuer à la vie démocratique. Alors, ça, c'est encadré, et c'est permis,
puis les montants sont tellement plus petits maintenant. Imaginez, à l'origine,
c'était 3 000 $. Imaginez, 3 000 $, en 1978, ce que ça vaut
aujourd'hui. Maintenant, c'est 100 $. Alors, ça a beaucoup changé, et ça
valorise de plus petits dons d'un plus grand nombre de personnes.
• (12 h 40) •
Et je pense que c'est salutaire qu'on
puisse avoir des activités de financement. Personnellement, moi, je ne fais
plus d'activités de financement parce que les gens nous donnent, de toute <façon...
M.
Bérubé
:
...Personnellement, moi, je ne fais plus d'activités de financement parce que
les gens nous donnent, de toute >façon. Ils n'ont pas d'attentes, ils ne
s'attendent pas à une coupe de vin, ils ne s'attendent pas à un événement. Ils
le font par Internet. C'est le plus simple, ça passe par le DGE, et c'est une
habitude qu'on a créé avec nos militants. Souvent, ils vont adhérer eux-mêmes
sur Internet puis ils vont nous dire : Je suis devenu membre, j'ai fait un
petit don. Alors, c'est comme ça que ça fonctionne.
Alors, en conséquence, on vote pour le
projet de loi, sans surprise, et puis, s'il y a d'autres phénomènes émergeant
du financement des partis politiques, bien, on est disponibles, au plan
législatif, pour aborder ces questions en 2026 ou avant, qui sait? Merci, Mme
la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) :
Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres
interventions?
Le projet de loi n° 14,
Loi visant à renforcer l'intégrité du vote dans le cadre des campagnes à la
direction d'un parti politique et des courses à l'investiture, est-il adopté?
Une voix : ...
Vote reporté
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : D'accord. Un vote électronique qu'on va reporter à demain.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
merci beaucoup, Mme la Présidente. Pour la suite de nos travaux, je vous
demande d'appeler l'article 2 du feuilleton, s'il vous plaît.
Débats sur les rapports de commissions
Prise en considération
du rapport de la commission qui a procédé aux consultations particulières sur
le document intitulé Consultation sur la cible de réduction des émissions de
gaz à effet de serre du Québec
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : À l'article 2 du feuilleton, l'Assemblée prend en
considération le rapport de la Commission des transports et de l'environnement
qui, les 25, 26 et 27 novembre ainsi que les 2 et 3 décembre 2025, a
tenu des consultations particulières et auditions publiques sur le document
intitulé Consultation sur la cible de réduction des émissions de gaz à effet
de serre du Québec. Ce rapport, qui a été déposé le 9 décembre 2025,
contient des observations et huit recommandations.
Je vous rappelle que, conformément aux
dispositions de l'article 95 du règlement, la prise en considération du
rapport donne lieu à un débat restreint d'au plus deux heures et qu'aucune...
et qu'aucun, pardon, aucun amendement n'est recevable.
Je vous rappelle également qu'en vertu du
deuxième alinéa de l'article 95 ce débat n'entraîne aucune décision de
l'Assemblée.
Je vous informe que la répartition du
temps de parole pour ce débat restreint s'effectuera comme suit :
52 min 30 s sont allouées au groupe parlementaire formant le
gouvernement, 27 min 51 s sont allouées au groupe parlementaire
formant l'opposition officielle, 17 min 21 s sont allouées au
deuxième groupe d'opposition, 10 min 17 s sont allouées au
troisième groupe d'opposition, 1 min et 30 s sont allouées à
chacun des députés indépendants. Dans le cadre de ce débat, le temps non
utilisé par les députés indépendants ou par l'un des groupes parlementaires
sera redistribué entre les groupes parlementaires selon les proportions
établies précédemment. Mis à part ces consignes, les interventions ne seront
soumises à aucune limite de temps. Enfin, je rappelle aux députés indépendants
que, s'ils souhaitent intervenir au cours du débat, ils ont 10 minutes à
partir de maintenant pour en aviser la présidence.
Je cède maintenant la parole à Mme la
députée d'Argenteuil.
Mme Agnès Grondin
Mme Grondin : Merci, Mme la
Présidente. Je suis bien heureuse de pouvoir intervenir dans le cadre du dépôt
de ce rapport sur la... qui porte sur les consultations portant sur la cible...
les cibles de réduction des gaz à effet de serre au Québec. Bien que je ne sois
pas membre de ladite commission, Mme la Présidente, j'ai eu l'occasion de
participer à quelques auditions et je tiens à saluer l'ensemble des acteurs qui
ont contribué à cet important exercice. C'est là qu'on voit toute l'expertise
que nous avons au Québec, parce que cette contribution était riche,
diversifiée, et c'était vraiment un plaisir d'entendre les échanges.
C'est un exercice qui se déroule dans un
contexte bien particulier, Mme la Présidente, parce que nos voisins ne
font plus de la lutte aux changements climatiques une priorité et que l'on
entend de plus en plus des voix qui semblent angoissées par les efforts qui
sont nécessaires pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre de
37,5 % d'ici cinq ans.
Le ministre est d'avis qu'une grande partie
de la population est inquiète et que, lorsqu'elle réalisera les efforts
nécessaires pour respecter notre cible, elle aura de la <difficulté...
Mme Grondin :
...notre
cible, elle aura de la >difficulté à s'engager et à se mobiliser, ayant
déjà à vivre dans un contexte socioéconomique difficile. Mes collègues membres
de la commission Transports et environnement vont prendre position sur cette
question des cibles. Et moi, je tenais à intervenir dans ce débat pour mettre
en lumière un autre volet... volet, un autre volet de la lutte aux changements
climatiques qui est à mes yeux souvent le parent pauvre de ce grand défi.
Lorsqu'on parle de lutte aux changements
climatiques, Mme la Présidente, on parle avec raison de réduction des émissions
de gaz à effet de serre, de transition énergétique, d'économie verte, de
mobilité durable. Toutefois, il ne faut pas oublier un élément crucial de notre
réponse aux changements climatiques, soit l'adaptation. L'adaptation, parce
que, peu importe la position qu'occupe le Québec dans la lutte aux changements
climatiques, nous aurons toujours le devoir de faire face aux aléas climatiques
extrêmes. Pourquoi l'adaptation? Parce que le gouvernement a aussi le devoir de
s'assurer de la sécurité des personnes et des biens. Et pourquoi l'adaptation,
Mme la Présidente? Parce qu'à mon avis je trouve que c'est une orientation qui
est très rassembleur.
Je n'ai pas besoin de vous rappeler les...
la fréquence des événements météorologiques, qui sont de plus en plus
importants au Québec, quand on pense aux vents violents, aux tornades, aux
déréchos, aux pluies torrentielles, aux inondations record, aux vagues de
chaleur, aux sécheresses, aux feux de forêt.
Si j'associe des coûts à ces récents
événements, ça nous donne un peu le vertige. Je vous donne des chiffres :
2019, 470 millions pour les inondations; 2022, 580 millions,
notamment pour les feux de forêt; 2023, 680 millions, feux de forêt,
vagues de chaleur; 2024, 2,5 milliards, et ça, ce n'était que les restes
de l'ouragan Debby qui ont passé dans le sud du Québec. Les économistes
estiment que les dépenses publiques allouées aux dommages climatiques au
Canada, 5 milliards en 2025, dans 75 ans, 55 milliards de
dollars, et 6 % du... ça réduirait de 6 % le PIB.
Au Québec, les coûts qui sont estimés,
d'ici 2065, en santé, ça peut aller de 609 millions à plus de
1 milliard, quand on parle du pollen, du virus du Nil, la maladie de Lyme.
Par rapport aux infrastructures, ça pourrait passer de 691 millions à plus
de 1,2 milliard, les inondations, les érosions côtières, le dégel du... du
pergélisol. On peut débattre des chiffres, M. le Président, mais, dans tous les
cas, une chose est certaine, les dépenses ne font qu'augmenter.
Il y a une note d'espoir. On dit que, si
on investit 1 $ dans la lutte aux changements climatiques, ça nous sauve
15 $ en dommages, en coût de dommages, d'où la nécessité d'adopter aussi
une posture d'adaptation. S'adapter, M. le Président, ça ne veut pas dire de
baisser les bras. Au contraire, c'est une façon de prendre soin de nos
communautés et de les outiller face aux événements extrêmes. Dans les dernières
années, le gouvernement a posé plusieurs gestes pour que le Québec soit plus
résilient face aux défis futurs. Et le plan de mise en œuvre pour les cinq
prochaines années du Plan pour une économie verte alloue
1,3 milliard de dollars à l'adaptation aux changements climatiques.
C'est une somme importante, Mme la Présidente, qui représente une
multiplication par six des investissements qui avaient été réalisés entre 2013
et 2020.
• (12 h 50) •
Trois axes d'intervention en adaptation
aux changements climatiques sont priorisés : protéger la santé et la
sécurité des <personnes...
Mme Grondin :
...protéger
la santé et la sécurité des >personnes et des biens, renforcer la
capacité d'adaptation de l'économie et des secteurs économiques et, enfin,
comprendre et communiquer les risques et leurs impacts.
Un premier mandat en adaptation aux
changements climatiques a été confié à des ministères et des organismes publics
qui possèdent des infrastructures stratégiques et qui offrent des services
prioritaires de l'État. Ce mandat consiste notamment à mieux connaître le
niveau de risque auquel sont exposés les infrastructures stratégiques et les
services prioritaires de l'État dans un contexte de changements climatiques. Ce
mandat aussi va permettre d'évaluer les coûts potentiels de ces impacts-là en
l'absence d'adaptation. Et enfin, il va pouvoir permettre d'élaborer des plans
d'adaptation pour chaque ministère et organisme qui sont ciblés.
Les ministères, vous me demanderez, qui
sont ciblés : le ministère des Transports et de la Mobilité durable,
évidemment, le ministère de la Santé et des Services sociaux, la Société
québécoise des infrastructures et la Société d'habitation du Québec.
Pour assurer la réalisation de ce mandat
de façon optimale, il y a des... les partenaires ministériels, ils peuvent
compter sur le support de plusieurs experts qui ont une grande valeur. Je pense
au ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements
climatiques, de la Faune et des Parcs. Je pense au consortium Ouranos, au
ministère des Finances, au ministère de la Sécurité publique et à Hydro-Québec.
Un récent sondage, Mme la Présidente, et
ça va vous intéresser, un récent sondage Léger qui a été mené à la veille des
élections municipales d'octobre dernier révèle qu'une écrasante majorité des
Québécois et des Québécoises, et là je parle de plus de 80 %, pensent que
les municipalités doivent agir concrètement pour lutter contre les changements
climatiques. Et donc, pour la population, le milieu municipal est un acteur
incontournable quand il s'agit de lutter contre les changements climatiques.
Ayant moi-même œuvré dans le domaine
municipal pendant 10 ans, je comprends bien le rôle structurant que
peuvent jouer les municipalités en ce sens et, comme adjointe parlementaire de
la ministre des Affaires municipales, je serai donc au rendez-vous pour
encourager le monde municipal en ce sens.
Depuis 2024, Mme la Présidente, nous
soutenons l'accélération de cette transition climatique locale à travers ce
qu'on appelle les plans climat. Le programme comporte deux volets. Le premier
volet vise à soutenir les organismes municipaux dans l'élaboration d'un plan
climat et il est sous la responsabilité du ministère de l'Environnement. Le
deuxième volet vise à appuyer la planification et la mise en œuvre de ces plans
climat qui ont été approuvés par le ministère de l'Environnement, et ce volet
est sous la responsabilité des Affaires municipales.
Outre les plans climat, qui sont très bien
accueillis au niveau municipal, les principales actions que l'on pose en
adaptation aux changements climatiques sont la bonification du programme OASIS.
C'est un programme qui soutient des projets de verdissement pour notamment
atténuer les vagues de chaleur et les fortes pluies en milieu urbain. Il y a la
prolongation du Plan de protection du territoire face aux inondations et la
poursuite du Programme de résilience et d'adaptation face aux inondations.
J'annonçais d'ailleurs tout récemment, au
nom de la ministre des Affaires municipales, l'octroi d'une subvention de plus
de 1,2 million de dollars à la MRC des Laurentides pour lutter plus
intelligemment contre les inondations dans le magnifique bassin versant de la
rivière Rouge. C'est un projet de collaboration exceptionnelle entre les MRC
des Laurentides, d'Antoine-Labelle, d'Argenteuil, de Papineau pour renforcer la
résilience climatique de tous les acteurs sur le territoire.
Une autre action que l'on met de l'avant
est la mise en œuvre de solutions d'adaptation aux aléas côtiers. Ça inclut l'élaboration
d'une trajectoire d'adaptation et l'accompagnement des <municipalités...
Mme Grondin :
...ça
inclut l'élaboration d'une trajectoire d'adaptation et l'accompagnement des >municipalités
dans le cadre d'un bureau de projet qui est dédié. Nous avons également, et ça,
c'est très intéressant, Mme la Présidente, la poursuite d'un projet que l'on appelle
VRAC-PARC. Ce projet-là vise à évaluer les risques climatiques et à élaborer
des plans d'adaptation dans chacune des régions du Québec, mais, cette fois, en
santé publique.
Il existe aussi d'autres types
d'investissement du gouvernement du Québec en matière d'adaptation par le biais
d'autres plans d'action qui sont portés par différents ministères. Je vous
donne deux exemples concrets. Le Plan nature 2030. Ce plan est doté d'un
budget record de 922 millions de dollars et il vise à protéger la
nature et la biodiversité du Québec. Tout récemment, nous annoncions un soutien
de plus de 9,7 millions de dollars au regroupement des CRE du Québec
pour mobiliser les 17 régions dans la lutte contre les espèces exotiques
envahissantes floristiques. Vous savez, Mme la Présidente, ces espèces
représentent une menace pour l'équilibre de nos écosystèmes, pour notre
économie, bref, pour notre société. Les changements climatiques favorisent
l'établissement et la propagation de ces espèces envahissantes parce qu'elles modifient...
parce que ça modifie les conditions environnementales et ça donne un avantage à
ces espèces envahissantes par rapport à nos espèces indigènes qui sont déjà
très stressées. Et donc, grâce à ce financement, le Québec va pouvoir
uniformiser les actions pour prévenir l'introduction ou la propagation de ces
espèces et lutter efficacement et durablement contre celles, actuellement, qui
sont présentes dans toutes nos régions.
Un autre exemple est le Plan national de
l'eau, qui, lui, est doté d'une enveloppe de 500 millions de dollars,
et l'objectif de ce Plan national de l'eau est de protéger nos ressources en
eau. Bien, dans ce plan d'action, on priorise plusieurs mesures pour mieux
gérer et pour mieux prévenir tous les risques qui sont liés à l'eau dans un
contexte de changements climatiques. Et je pense notamment à tout l'enjeu des
pénuries en eau.
En conclusion, Mme la Présidente, je
souhaite certes que nous adoptions une cible ambitieuse de réduction des gaz à
effet de serre et que nous poursuivions notre leadership en matière de lutte
aux changements climatiques. L'observation 8 du rapport tout récemment
déposé de la commission est à mes yeux un argument de taille en ce sens, parce
que la plupart des groupes se disent confiants qu'à terme la transition
écologique va générer des opportunités économiques qui feront croître
l'économie québécoise. Il faut voir cela plutôt comme un levier stratégique
plutôt que comme une contrainte économique.
Mais, Mme la Présidente, dans tout ce
débat, je souhaite surtout que nous investissions davantage en adaptation aux
changements climatiques en mettant de l'avant, bien entendu, les solutions
nature. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Merci beaucoup, Mme la députée.
Compte tenu de l'heure, je suspends les
travaux jusqu'à 15 heures. Merci, tout le monde.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 01)
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Alors, bon après-midi à toutes et à tous. Prenez place, collègues, nous allons
poursuivre nos travaux.
Nous étions arrivés à l'article 2 du
feuilleton, à l'article 2, où l'Assemblée poursuit le débat sur le rapport
de la Commission des transports et de l'environnement. Et, comme prochain
intervenant, je reconnais M. le ministre de l'Environnement.
M. Bernard Drainville
M. Drainville : Merci
beaucoup, madame... Excusez-moi. Ça part mal. Merci beaucoup, M. le Président.
Alors, je salue, bien entendu, les collègues des autres familles politiques et
je salue tout particulièrement, avec beaucoup d'affection, les collègues de ma
famille politique, en particulier ceux et celles qui m'ont accompagné pendant
toute cette commission parlementaire. Merci, merci beaucoup.
Alors, la cible actuelle : moins 37,5 %,
M. le Président, on le sait, donc, d'ici 2030. Je le rappelle, avec huit tonnes
d'émissions de gaz par habitant, le Québec occupe le premier rang des moins
pollueurs, en termes d'émissions par habitant, en Amérique du Nord. J'ai
entendu, pendant les représentations des groupes, en commission parlementaire,
j'ai entendu qu'il fallait se comparer à l'Europe. Rappelons-nous que l'Europe
a des cibles continentales. Donc, les efforts sont beaucoup plus faciles
lorsque les voisins, qui sont aussi nos concurrents, travaillent dans le même
sens. Or, ce n'est pas le cas pour le Québec. Nous allons y revenir.
Je rappelle que la Coalition avenir Québec
a adopté le Plan pour une économie verte 2030, la première... c'était la
première politique-cadre de lutte contre les changements climatiques, et ça
nous a permis de produire des résultats, réaliser des avancées qui sont
significatives. On a enregistré, je le rappelle, une baisse des GES depuis
2019, alors qu'entre 2013 et 2019 on avait enregistré une hausse des GES émis
au Québec. On a donc renversé la tendance qui était en place sous le
gouvernement libéral précédent.
Et donc, je le souligne à grands traits, M.
le Président, ça nous amène à réitérer le fait que, depuis 1990, on a réduit
les GES de 19 %. Ça a pris, donc, 35 ans pour atteindre à peu près la
moitié de la réduction, la moitié de la cible. Et là ce qu'on nous demande, ce
que les oppositions nous demandent, c'est de faire l'autre moitié, réaliser l'autre
18,5 % en l'espace de cinq ans. Et là on va nous dire : Oui, mais,
attention, la politique climatique, ça n'a pas vraiment commencé en 1990. Alors,
si on veut jouer dans ce film-là, ça aura pris 22 ans, dans les faits,
pour qu'on réalise le premier 19 %, puisque c'est en 2003 que le Québec a
atteint le sommet des émissions de GES au Québec, donc, de 2003 à aujourd'hui,
22 ans pour faire la moitié de la cible, et là il faudrait faire l'autre
moitié en cinq ans, ce qui va nécessairement demander un effort considérable à
nos citoyens et à nos entreprises.
Je rappelle, M. le Président, le coût
total de l'atteinte de la cible en sol québécois pour 2030 serait de 38 milliards
pour les secteurs public et privé, donc, impact sur le PIB qui... qui
varierait, dis-je bien, de moins 20 milliards à moins 9 milliards,
donc, de moins 3,2 % du PIB à moins 1,4 % du PIB. Dans tous les cas
de figure, M. le Président, le coût pour atteindre la cible actuelle sera très
concret, très tangible, et il est démontré par a plus b dans le document de
consultation qui a été déposé pour les fins de la commission.
Alors, M. le Président, je ne dis pas qu'à
terme la réduction des GES, une stratégie climatique ne va pas générer des
retombées économiques positives. Au contraire, je pense que, sur la durée, la
carboneutralité va éventuellement nous permettre de générer des retombées
économiques positives qui pourront, souhaitons-le, annuler les coûts
économiques engendrés par les efforts vers l'atteinte de la cible. L'enjeu,
c'est le temps que nous prenons pour atteindre cette cible, le peu d'années que
nous avons pour y <arriver...
M. Drainville :
...par les efforts vers l'atteinte de la cible. L'enjeu, c'est le temps que
nous prenons pour atteindre cette cible, le peu d'années que nous avons pour y >arriver.
Alors, il ne faut pas, M. le Président, je l'ai dit et je le répète, que la sécurité
climatique se fasse au détriment de notre sécurité économique. Alors, il faut
que ce soit à un rythme qui soit soutenable, qui soit atteignable.
Et là j'en reviens à nos voisins. Alors,
si, en Europe, les différents pays qui se côtoient au sein de l'union ont
adopté des cibles qui font que, comment dire, ils bougent en même temps, ils
partent d'une zone comparable pour diminuer progressivement les réductions de
GES... ou les émissions de GES, dis-je bien, bien, à ce moment-là, les
économies qui sont en concurrence les unes avec les autres ne se font pas mal
parce qu'ils bougent en même temps, et ils s'imposent les mêmes exigences,ou,
en tout cas, des exigences comparables. Nous, on se retrouve dans une situation
où Trump a imposé des tarifs de 50 % sur l'acier et l'aluminium, 45 %
sur le bois d'oeuvre, 25 % sur le secteur de l'auto. Alors, veux veux pas,
le contexte géopolitique et géoéconomique nous fait mal.
On entend parler, par exemple, des
investissements des entreprises qui sont sur pause ou qui sont retardés parce
qu'il y a trop d'instabilité, il y a trop d'insécurité économique. Et là
qu'est-ce que nous avons vu? Bien, le gouvernement fédéral a emboîté le pas
avec les Américains. Donc, ils ont suspendu leur tarification sur le carbone
pour les personnes. Ils ont suspendu la cible sur l'électrification des
voitures qu'ils devaient adopter cet automne. Résultat, la Colombie-Britannique
vient d'annoncer qu'ils n'auront plus de cible pour l'électrification des
véhicules, l'Ontario qui affirme publiquement remettre en question sa propre
cible de réduction des GES. Ça, ce sont nos concurrents, ça, M. le Président.
Et je suis franchement un peu consterné
d'entendre les représentants des partis d'opposition refuser systématiquement
de parler du coût économique. Or, M. le Président, bien sûr qu'une politique
climatique, ça sert d'abord et avant tout à lutter contre les GES, mais il ne
faut jamais perdre de vue la dimension humaine, M. le Président, dans ce débat,
comme dans les autres. Et donc, oui, il faut continuer à avancer dans la
réduction des GES, et le Québec va continuer à avancer, on va rester les plus
ambitieux, mais il ne faut pas perdre de vue la dimension humaine, parce que
c'est pour les êtres humains qu'on est ici, au Parlement. Ce n'est pas pour des
dogmes. Ce n'est pas pour des envolées oratoires. Ce n'est pas pour faire
plaisir aux groupes de pression. C'est pour servir les concitoyens qui nous ont
élus pour venir les représenter ici. Et, je le dis et je le redis, M. le
Président, nous allons prendre en compte le coût économique, donc, le coût
humain de la décision que nous prendrons par rapport aux cibles, en équilibre
avec le coût climatique, qui, lui aussi, a un impact sur les êtres humains,
bien entendu, M. le Président.
Et donc ça me ramène à la question que
j'ai posée aujourd'hui en Chambre : M. le Président, comment les partis
d'opposition vont-ils atteindre leurs propres cibles? Le Parti libéral, sa
cible, c'est moins 45 %. Ils n'ont pas annoncé de changement jusqu'à
maintenant. Moins 45 % en cinq ans, c'est ça, l'objectif, c'est ça, la
cible, même chose pour le Parti québécois. Québec solidaire, c'est moins
55 %. Ils vont devoir, à un moment donné, prendre leurs responsabilités et
dire aux Québécois : Voici les gestes que vous allez devoir poser, chers
concitoyens, voici les efforts que vous allez devoir faire, voici les
sacrifices que nous allons... que vous devrez vous... bien, que vous devrez
assumer, assumer pour atteindre cette cible-là.
• (15 h 10) •
Et puis, M. le Président, je l'ai dit et
répété pendant toute la commission, les Québécois, M. le Président, les
Québécois font déjà de grands efforts. Les Québécois font plus d'efforts
actuellement que n'importe laquelle autre province au Canada, ils font plus
d'efforts que beaucoup, beaucoup, beaucoup d'États américains, parce que la
bourse du carbone est toujours en place, parce que la tarification carbone est toujours
en place, parce que le <FECC...
M. Drainville :
...toujours
en place, parce que la tarification carbone est toujours en place, parce que le
>FECC est toujours en place. Puis il n'y a personne qui propose de
reculer là-dessus. Mais il faut s'assurer qu'on parte de cette base et qu'on
passe à la prochaine étape d'une manière équilibrée et responsable, avec une
cible qui est atteignable, parce que, si on impose une cible qui n'est pas
atteignable, à un moment donné, les Québécois vont dire : Vous nous
imposez ces différentes mesures, on adhérait à ces différentes mesures parce
que la cible que vous nous donniez, la destination que vous aviez adoptée, elle
était crédible, elle était réaliste, elle était atteignable, elle était
responsable, or, dans votre surenchère de cibles, pour bien paraître
politiquement, vous nous proposez un chemin qui va nous mener à des efforts
encore plus importants, qui deviennent irréalistes et qui deviennent
surdimensionnés, disproportionnés par rapport à ce que nos voisins doivent
assumer, et donc on débarque. La chaîne débarque.
C'est ça, le risque, M. le Président. Si
on veut garder l'adhésion populaire, si on veut que les citoyens continuent,
les citoyens québécois continuent leurs efforts, restent solidaires de l'avenir
de nos enfants et de nos petits-enfants dans la lutte contre le réchauffement,
alors, il faut s'assurer que ce que nous demandons à nos citoyens à très court
terme, ce soient des efforts qui sont atteignables, qui sont responsables et
qui tiennent en compte... qui sont équilibrés et qui tiennent en compte l'impact
qu'auront ces cibles sur leur bien-être, sur leur quotidien, sur leur
gagne-pain, parce qu'il y a une chose dont je suis absolument certain :
les Québécois ne sont pas prêts à s'appauvrir pour une politique climatique.
Ils sont prêts à faire leur part, comme ils l'ont fait ces dernières années
d'une manière exemplaire, mais, à un moment donné, faisons attention de ne pas
pousser le bouchon trop loin. Restons dans une zone d'équilibre.
Et j'ai bien hâte d'entendre les partis
d'opposition nous dire, pour le Parti québécois, comment ils vont atteindre
leur cible de moins 45 %. C'est la dernière cible qu'ils ont mise au jeu.
Parti libéral, moins 45 %, quels efforts vont-ils imposer aux Québécois?
Puis, Québec solidaire, moins 55 %, c'est à eux de dire aux Québécois
quels moyens ils vont prendre pour les amener vers ces cibles-là. Merci
beaucoup, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le ministre de l'Environnement. Et je reconnais Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Désirée McGraw
Mme McGraw : Merci, M. le
Président. À titre de porte-parole de l'opposition officielle en matière de
lutte contre les changements climatiques, il me fait plaisir de prendre à mon
tour la parole aujourd'hui dans le débat... dans le cadre du débat sur la prise
en considération du rapport sur les consultations sur la cible de réduction des
émissions à gaz à effet de serre du Québec, et je suis fière de me lever.
Depuis bien, bien avant mon entrée en
politique active, je suis ou je travaille sur ces enjeux reliés aux changements
climatiques depuis, effectivement, 1990, M. le Président. J'avais l'âge de mon
fils, qui vient d'avoir ses 20 ans cette semaine, et j'étais, dans le
temps, étudiante, et j'étais jeune ambassadrice au Sommet de la Terre à Rio par
la suite. Et c'est à Rio qu'on a adopté, entre autres, le... la convention sur
les changements climatiques, M. le Président.
Par la suite, j'ai travaillé comme reporter.
J'ai suivi toutes les négociations des Nations unies sur les changements
climatiques, biodiversité. J'étais recherchiste au London School of Economics.
D'ailleurs, ma thèse portait sur les négociations multilatérales en
développement durable. Par la suite, j'ai cofondé, comme vous le savez, le
projet Réalité climat de M. Al Gore ici, au Canada. Et j'ai assisté à
plusieurs COP depuis, bien, 30 ans au sein de la délégation canadienne et
québécoise, à Dubaï, d'ailleurs, à la COP28, en 2023.
Et, cette année, je n'ai pas pu assister,
M. le Président, parce que le ministre a décidé qu'il avait trop de travail
pour assister à la 30e COP au Brésil, et... et c'est vraiment dommage,
parce que c'est la première fois, dans l'histoire, je crois, de ces COP, qu'il
n'y a pas une délégation ministérielle de la part du Québec, qui est... qui est,
jusqu'à maintenant, perçu comme avant-gardiste, comme un leader en matière de
changements climatiques. Donc, c'est quand même un recul symbolique important.
Et là on voit qu'il va y avoir un recul
concret sur nos cibles. C'est très clair depuis le début. Le ministre n'a pas
changé son <discours...
Mme McGraw :
...qu'il
va y avoir un recul concret sur nos cibles. C'est très clair depuis le début. Le
ministre n'a pas changé son >discours, malgré des consultations avec des
experts, le milieu économique, le milieu environnemental, le milieu social, les
municipalités. Il n'a pas changé son discours. Donc, je ne sais pas à quoi ça
sert, ces consultations. Pour moi, ça a été... j'ai beaucoup appris. Ça.... Mais,
pour le ministre, ce qu'on voyait plutôt, c'est une frustration de la part du
ministre, qui n'a pas réussi à faire valoir son... l'idée, effectivement, de
reculer sur nos cibles. Il n'y a personne, il n'y a aucun groupe, aucun groupe,
même du milieu économique, industries, qui ont appuyé un recul. La plupart des
groupes voulaient des cibles plus ambitieuses.
Alors, je veux aussi prendre cette
occasion, M. le ministre, parce qu'on a une certaine crédibilité... Lorsque le
Parti libéral du Québec se lève pour parler de changements climatiques, il y a
une crédibilité, parce que c'est ancré dans l'action. Et cette réputation, ce
statut de chef mondial en matière de changements climatiques que le Québec
bénéficie... dont le Québec bénéficie, c'est dû, en grande partie, au Parti
libéral du Québec. C'est sûr que tous les gouvernements confondus, dont le
Parti québécois aussi, ils ont été des leaders aussi, je le souligne. Et là on
est en train d'avoir, avec ce ministre de la CAQ, un recul historique.
Alors, je souligne, entre autres, nos...
les réalisations des gouvernements libéraux antérieurs, l'atteinte des toutes
premières cibles climatiques. La création du marché du carbone, c'était nous. La
signature et la mise en œuvre de la liaison ou partenariat entre le Québec et
la Californie, ça, c'était nous. Et aussi le lancement de l'électrification des
transports, ça, c'était nous.
Mais revenons sur les consultations de la
cible. Tout d'abord, il faut savoir que tout ça, ça s'inscrit dans la Loi sur
la qualité de l'environnement, parce qu'il y a une révision obligatoire de la
cible de réduction des émissions GES à chaque cinq ans. Ça fait que ça, ça a
été... Cette cible-là, la cible actuelle, qui est de 37,5 % sous les
niveaux d'émissions de 1990 et d'ici 2030, ça, cette cible-là, c'est depuis
2020, M. le Président. Donc, ça fait cinq ans qu'on sait qu'on a... ce
gouvernement caquiste, ils savent que c'est la cible. Alors, à qui la
responsabilité de n'avoir pas mis en place les moyens puis, d'ailleurs, d'avoir
enlevé des moyens, dont le fonds... le Fonds vert, le Fonds d'électrification
et de changements climatiques, de s'enlever un 18 milliards de dollars, un
surplus qui aurait pu être utilisé? On s'enlève aussi des moyens, des mesures,
pas juste les moyens mais des mesures, comme Roulez vert.
Ça fait que, oui, là, on se dit : Il
y a un fait accompli, on ne peut plus atteindre la cible que nous-mêmes... le
gouvernement caquiste s'est fixée. Et, en 2020, quand ça a été... ça a été
établi, il avait 10 ans, il avait 10 ans pour atteindre cette cible.
Ça fait que, là, on blâme je ne sais pas qui, mais ce gouvernement-là est au
pouvoir depuis... C'est dans sa septième année. C'est dans sa septième année.
Ça fait que c'est à ce gouvernement-là de prendre ses responsabilités puis de
dire... Bien, s'ils ne sont pas capables d'atteindre la cible, c'est parce
qu'ils se sont eux-mêmes enlevés des moyens et des mesures. Et même la Commissaire
au développement durable avait dit : La CAQ, le gouvernement, ils n'ont
pas identifié l'ensemble des mesures — ça, c'était en 2022, le
rapport de la Commissaire sur le développement durable — ils n'ont
pas encore identifié l'ensemble des mesures pour atteindre leurs cibles, leurs
propres cibles, et on navigue à l'aveugle sur les changements climatiques. Ça,
c'était en 2022.
Rendu en 2025, on est rendus aujourd'hui
que le gouvernement caquiste a seulement identifié même pas 70 % des
mesures pour atteindre leurs cibles. Ça fait que ce n'est pas surprenant qu'on
se retourne puis on dit : Bien là, on n'est pas capables. Puis on va
blâmer d'autres choses, d'autres... On va blâmer Donald Trump, tiens, on va se
coller sur Donald Trump. Au lieu de se coller sur notre partenaire de premier
plan, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, qui dit : Nous, on va
redoubler nos efforts, non, nous on se colle, avec ce gouvernement, sur Donald
Trump, la caravane de Donald Trump, au lieu de se dire : Heille! on va...
on va travailler avec nos partenaires, la Californie, on va redoubler nos
efforts. Ça fait que c'est très... C'est vraiment lâche. «Lâchez-moi avec les
GES», le ministre dit. Bien, ils lâchent leur cible, et c'est lâche.
• (15 h 20) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le leader adjoint du <gouvernement.
Une voix : ...
Mme McGraw :
...lâchez-moi
avec les GES», le ministre dit. Bien, ils lâchent leurs cibles, et c'est lâche.
Le Vice-Président (M.
Benjamin) :
M. le leader adjoint du >gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : ...on
prête des intentions au gouvernement. Et je vais vous le dire, si c'est dans du
lexique, mais je pense qu'on peut... on peut être prudents, puis je pense que
la députée peut... peut faire preuve de hauteur dans son... dans son discours.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci beaucoup, M. le leader du... adjoint du gouvernement. Je vais
demander à Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce de poursuivre, cependant,
d'être prudente dans ses propos.
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Attendez. OK.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Poursuivez. Poursuivez, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, avec
prudence, s'il vous plaît.
Mme McGraw : Bien, c'est
décevant. On va dire que c'est décevant, M. le Président, que c'est quand même
très, très, très décevant.
Donc, pour nous, juste pour être très
claire, la cible a trois éléments. Il y a la date de base, c'est-à-dire 1990. L'Ontario,
ils ont une autre date de base, mais le Québec, c'est 1990. Il y a la date
visée. Dans ce cas-là, on parle de 2030. Et il y a le pourcentage de réduction,
soit 37,5 %. Alors, soyons très, très, très clairs, si le gouvernement ne
change pas le pourcentage mais change la date visée, on change la cible. Soyons
très clairs là-dessus. Si on change un de ces éléments, la cible change.
Et tout ça, M. le Président, ça s'inscrit
dans l'Accord de Paris, qui a été adopté par l'ONU il y a 10 ans. Et le
Québec s'est même engagé, s'est... a même adopté l'Accord de Paris. Et tout ça,
c'était pour limiter la hausse de la température mondiale globale moyenne à 1,5 °C,
mais surtout en dessous de 2 °C, mais on vise 1,5 °C pour... Donc,
chaque État, chaque province, chaque pays a ses responsabilités. Et le Québec,
oui, c'est vrai, on est dans une meilleure position. Est-ce que ça devient un
prétexte pour moins faire? Bien non! On est les meilleurs de la classe. On se
dit : Bien là, on va prendre un petit break parce que les autres
travaillent moins fort? Bien non, ce n'est pas ça, l'excellence, M. le
Président. Ça n'a aucun sens.
On a aussi... Au Québec, on s'est donné
des moyens d'atteindre nos cibles. Au début, on a mis, sous les libéraux, en
place le marché du carbone. Et deux tiers de nos réductions sont dues au marché
du carbone. Ça fait qu'on a plus d'outils que les autres provinces. On a plus
d'outils que les autres pays ailleurs. Ça fait que, oui, c'est normal qu'on
vise plus haut, qu'on fait partie de ce groupe de haute ambition, l'ONU.
Donc là, on a eu des consultations
publiques. On a reçu, entre autres, les conseils du Comité consultatif sur les
changements climatiques du gouvernement du Québec. Et ce comité a été mis en
place par le gouvernement, justement, pour lui conseiller en matière de
changements climatiques. Donc, c'est le groupe qu'on devrait écouter de premier
plan. Et ils ont été très clairs qu'il faut garder le cap, et ils ont suggéré
d'aller encore plus loin.
Dans le cadre de ce processus, il y a une
analyse, par les groupes, des impacts économiques. Donc, ce n'est pas... ce
n'est pas le... J'utilise les mots... Il faut que je... Ce n'est pas correct de
dire qu'on n'a pas discuté des impacts économiques, M. le Président. Oui, les
groupes, dont des groupes économiques, du milieu économique, industriel, qui...
sont venus en consultations nous parler des impacts économiques et aussi de
l'impact économique de ne rien faire, les coûts économiques, pas juste
environnementaux, mais économiques de l'inaction. Je vais y revenir. Donc, on a
parlé des impacts économiques, sociaux, évidemment, environnementaux.
Alors, la cible actuelle du Québec est
ambitieuse, oui, mais elle est... elle est atteignable parce que le Québec,
justement, dispose de tous les moyens pour y arriver, dont le marché du carbone.
Mais c'est vraiment, M. le Président... C'est une question de volonté publique,
qui est une ressource renouvelable.
Et tout ça, ça s'inscrit... Ce qui est
important... Personne... Même le ministre, je pense qu'il est d'accord pour
dire que l'objectif ultime, c'est la carboneutralité d'ici 2050. Ça, c'est un
consensus. Mais, si on change la cible de 2030, ça va avoir un effet domino sur
les autres cibles, M. le Président. Donc, il faut s'assumer. Il faut se donner
les moyens et les mesures. Il faut identifier toutes les mesures. Il ne faut
pas les... surtout pas les enlever. Et là ça devient atteignable.
Et le ministre a dit qu'il est préoccupé
par une démobilisation du public si on a des cibles qu'on ne peut atteindre.
C'est vrai que ça peut être <décourageant...
Mme McGraw :
...démobilisation
du public si on a des cibles qu'on ne peut atteindre. C'est vrai que ça peut
être >décourageant. Mais ce qui est vraiment décourageant, c'est un
gouvernement qui est perçu comme un chef mondial, avec plus d'outils que les
autres juridictions, qui recule. Il y a même un représentant du groupe qui a
dit : Nous... moi, ce qui m'inquiète, c'est la démobilisation de la classe
politique. C'est ça qui est inquiétant. Et, pour les futures générations, oui,
on est là pour, évidemment, représenter les intérêts de nos concitoyens, mais
aussi pour représenter les intérêts des gens qui ne peuvent pas voter, qui
votent pour nous, qui ne votent pas, aussi les futures générations. On a un
devoir envers ces futures générations, M. le Président.
Donc, effectivement, on est rendus là, et
c'est après sept ans de la CAQ, septième année. On n'a pas toutes les mesures
identifiées. Le plan... Il y avait un plan crédible. J'ai même parlé... J'étais
en contact avec des personnes qui ont travaillé sur ce plan-là en 2019 pour
2020, et c'était tout à fait atteignable, cette cible-là. Mais là, cinq ans
plus tard, ça va être très difficile, c'est vrai. Mais ça, c'est la faute à
qui? C'est la faute au gouvernement. Et, les cibles qu'on a présentées dans
notre plateforme de 2022, là, le ministre va se retourner vers nous. C'est ce
gouvernement qui est au pouvoir depuis sept ans, dans sa septième année, et
c'est à eux de prendre leurs responsabilités. Maintenant, le fait que le
gouvernement n'a pas utilisé les mesures, s'enlève des mesures, s'enlève des
moyens, ça a tout un impact. Mais nous, on veut tenir le cap. Et tout le monde
dit : Au moins, tenir le cap sur la cible de ce gouvernement-là.
Donc, pendant les consultations
particulières qui se sont tenues du 25 novembre au 3 décembre, M. le
Président, il y a eu 39 mémoires, 12 correspondances qui ont... qui
ont été déposés, et il y a aussi 26 groupes qui sont venus en commission,
en présentiel ou en virtuel. Et je veux vraiment... Je tiens à remercier tous
ces groupes-là, ces organismes, ces experts qui sont venus. C'est toujours
intéressant de les entendre et échanger avec tout le monde. Et moi, j'ai
beaucoup appris, même 30 ans plus tard, M. le Président. J'en apprends
tous les jours, et même sur les changements climatiques. Donc, c'est très apprécié
quand les gens prennent le temps de venir en commission. Souvent... Il y en a
d'autres... Il y en a même qui arrivaient de la COP30, ça fait qu'ils n'ont pas
eu beaucoup de temps pour préparer leurs mémoires, leurs présentations, mais
c'était quand même... Je pense que tout le monde est d'accord pour dire que
c'était excellent.
M. le Président, je vais peut-être parler
de quelques constats pendant ces présentations. Donc, tout le monde, j'ai
dit... Je répète que tout le monde, on a... était d'accord sur une ambition
minimale. Il n'y a aucun groupe, zéro groupe qui a demandé d'abaisser la cible.
Il y avait l'unanimité, pas juste un consensus, mais l'unanimité lors des
consultations. Tous les experts ainsi que les représentants du milieu
économique, municipal, environnemental, social ont imploré le ministre de
maintenir le cap sur les cibles de réduction de GES. La majorité voulait même
une cible plus ambitieuse.
Et un recul envers même la cible du gouvernement
enverrait un très mauvais signal. Il y a des groupes qui ont parlé... c'était
comme un... c'est un signal symbolique, pratique mais aussi symbolique sur le
plan social, donc, qu'il y aurait une démobilisation. Puis on comprend, M. le
Président. Chez les jeunes en particulier, ils vivent beaucoup d'écoanxiété, il
y a beaucoup d'angoisse. Il y a un sentiment, même, des fois, d'apathie, parce
que les jeunes se sentent impuissants. Et l'antidote à l'apathie puis à
l'angoisse, c'est l'action, c'est de voir que les élus puis que le gouvernement
passent à l'action. Donc, si on ne veut pas que la société se démobilise, et
surtout les jeunes, il faut être ferme. Il faut démontrer une volonté politique
et il faut... il faut garder, maintenir le cap.
• (15 h 30) •
Donc, un recul, ça... Un recul enverrait
un mauvais signal sur le plan social mais aussi sur le plan économique, des
investissements, planification, compétitivité. Tout ça, c'est en jeu, M. le
Président. Et, comme j'ai déjà soulevé, ça provoquerait un effet domino sur
l'atteinte de la carboneutralité d'ici 2050. Et tout le monde, même le
gouvernement, dit qu'ils sont d'accord avec cette cible ultime. Donc, si on
change 2030, la date et/ou le pourcentage, ça a un effet domino. Effectivement,
s'il change la cible, il renonce potentiellement à la carboneutralité d'ici
2050. Et ça, c'est très grave pour n'importe quelle province, État, pays, mais,
le Québec, ce serait un recul <historique...
>
15 h 30 (version révisée)
<19283
Mme
McGraw :
...2050. Et ça, c'est très grave pour n'importe quelle
province, État, pays, mais, le Québec, ce serait un recul >historique, M.
le Président.
Deuxièmement, il y a eu la... le coût à
cause de l'inaction. Et ma collègue d'Argenteuil l'a très, très, très bien
parlé, le coût de l'inaction, c'est ça que nous... Nous faisons déjà face aux
changements climatiques, c'est une réalité, donc on comprend qu'il y a... il
faut s'adapter. Et ça, ça fait partie de la lutte, M. le Président, la lutte
aux changements climatiques : c'est l'atténuation, c'est prévention, c'est
prévenir les pires conséquences, mais aussi c'est s'adapter aux conséquences qu'on
vit actuellement. Il y a deux aspects.
On observe... dans les dernières années,
des feux, des inondations, des sécheresses et des catastrophes naturelles ont
des impacts économiques et sociaux majeurs sur le Québec, sur le Canada et dans
le monde, et chaque dixième de degré compte, M. le Président. Donc, tout geste
compte, et on comprend que, pour chaque dollar qui est investi en prévention
des conséquences, on va sauvegarder 15 $ en réaction, en adaptation. Donc,
c'est aussi porteur au niveau économique.
Un autre point à soulever, on a parlé
beaucoup du grand besoin de planification, le comment y arriver est très
important, et malheureusement on remarque une absence d'études sectorielles et
d'études sur l'emploi. On observe également une absence de cibles intérimaires,
c'est-à-dire, M. le Président, des cibles entre 2030 et 2050, c'est-à-dire 2035,
2040, 2045. Et, si on a ces cibles, et c'est clair, on va pouvoir planifier,
investir, par conséquent.
Et la Commissaire au développement durable
a signalé qu'il y avait une gouvernance insuffisante. Elle a... elle a suggéré
plusieurs... plusieurs recommandations pour améliorer la gouvernance. Ça n'a
pas encore été mis en place par ce gouvernement-là.
Il faut protéger aussi les
investissements. Les entreprises ont déjà investi dans l'économie verte, et une
baisse de cibles met ces efforts en péril, c'est ce qu'on nous dit, le milieu
économique qui sont venus en commission.
De plus, ça prend une stabilité des
politiques, demandée, donc une prévisibilité, au Québec, malgré l'incertitude
que l'on vit notamment vis-à-vis des États-Unis. Oui, on ne peut pas contrôler
le président Trump, mais on peut contrôler ce que nous, on fait. Et, si on
ajoute l'imprévisibilité et l'incertitude que crée le président Trump avec
notre propre incertitude, bien, ce n'est pas une solution, la situation s'empire.
Donc, gardons le cap, soyons prévisibles. Il faut soit... Gardons le cap sur
nos politiques en matière de changements climatiques. Il ne faut donc pas être
influencés négativement et utiliser comme prétexte les actions de Donald Trump.
C'est inacceptable.
Le Québec doit demeurer un leader et, même,
plus... malgré tout, devenir encore... redoubler nos efforts, M. le Président,
et avec la Californie. D'ailleurs, on se pose la question pour quoi le ministre
insiste, de ce côté, sur Donald Trump quand, effectivement, la Californie,
notre partenaire de premier plan, donne l'exemple. Alors, redoublons nos
efforts avec la Californie.
Et, un dernier point à soulever, M. le
Président, on vient piger dans le Fonds vert, ce qu'on appelle le Fonds vert,
qui est maintenant le Fonds d'électrification et de changements climatiques, pour
le détourner dans une autre case... Ah! pardon, pour le... Désolée. Je retire.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : ...des
fonds ici, il n'y a pas de détournement de fonds possible. C'est au lexique.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Effectivement. Donc, je vous demanderai, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce,
d'être plus prudente, de retirer le mot et de poursuivre.
Mme McGraw : Je le retire, M.
le Président. Donc, pour utiliser les fonds dans une autre case budgétaire. Il
y a d'ailleurs une lettre qui a été publiée, une lettre ouverte, par la Fédération
des chambres de commerce, des Manufacturiers et Exportateurs du Québec, du Conseil du patronatet du Conseil patronal
de l'environnement du Québec, qui ont tous... ils se sont prononcés contre l'utilisation
du Fonds vert pour des... à des fins autres que sa mission principale, c'est-à-dire
la lutte contre les changements climatiques, et l'électrification, et la
décarbonation de l'économie québécoise.
Donc, le nerf de la guerre, pour le milieu
économique mais aussi le milieu municipal, c'est la prévisibilité, et plusieurs
entreprises névralgiques pour le <Québec...
Mme McGraw :
...pour
le milieu économique mais aussi le milieu municipal, c'est la prévisibilité, et
plusieurs entreprises névralgiques pour le >Québec se sont déjà engagées,
on a entendu l'aluminerie, le secteur de l'aluminerie, aussi cimenterie sont
venus, pour garder le cap, ils se sont déjà engagés, ils ont déjà engagé
des sommes importantes pour la décarbonation, parce que les programmes du Fonds
vert permettaient une aide gouvernementale. Et aujourd'hui ces entreprises
risquent d'avoir investi pour rien, et ça, ça freine l'innovation aussi, M. le
Président.
Donc, en plus d'avoir abandonné l'ambition
d'une réelle lutte aux changements climatiques, la CAQ a également décidé
d'abandonner nos créateurs de richesse. Alors, on se pose la question :
Pourquoi la CAQ est incapable de déployer les fonds que le Parti libéral, que
le gouvernement libéral avait mis en place pour décarboner notre économie?
Donc, encore une fois, je souligne, en
conclusion, que nous, on veut maintenir le cap sur la cible 37,5 % et on
veut... On dénonce en même temps l'utilisation du Fonds vert à des fins autres
que sa mission principale. C'est des moins... C'est quand même 18 milliards de
dollars, M. le Président. Donc, ça pourrait être utile dans la lutte contre les
changements climatiques, la résilience, l'adaptation, mais aussi l'atténuation,
décarboner notre économie. Alors, en conclusion, M. le Président, malgré
l'unanimité des experts ainsi que des acteurs économiques, municipaux,
environnementaux et sociaux qui sont venus en consultations, ils ont imploré le
ministre de l'Environnement, qui est responsable de la lutte contre les
changements climatiques, de maintenir le cap sur les cibles de réduction de GES
de l'ordre de 37,5 % d'ici 2030, qui a été fixé par son propre
gouvernement, ça a de l'air qu'il y a un refus d'agir dans ce sens et c'est
vraiment une aberration historique, M. le Président.
De plus, le ministre a refusé de conserver
les surplus de l'ordre de 1,8 milliard, pardon, ce n'était pas
18 milliards, 1,8 milliard de dollars, du Fonds vert, et l'attitude
combative du ministre et les propos négatifs envers les groupes, souvent, ça a
été... ça laisse présager un recul de celui-ci dans la lutte au GES. Même après
la fin des consultations, on a eu une séance de travail qui se voulait
collaborative, et les caquistes ont plutôt voté contre les trois
recommandations clés de l'opposition officielle et aussi des autres oppositions,
soit le maintien de ces cibles, l'établissement d'un ordre de priorité pour
atteindre la carboneutralité d'ici 2050 et aussi, la troisième recommandation,
que le Fonds vert reste intègre.
Madame... M. le Président, je ne me
souviens pas d'avoir vu un ministre de l'Environnement aussi peu sensible à sa
propre cause. Je trouve ça vraiment décourageant. C'est la personne qui devrait
faire tout pour protéger l'environnement et se battre de toutes ses forces
contre les changements climatiques, et, dans le contexte actuel, il devrait
redoubler ses efforts pour assurer que le Québec maintienne son avantage
compétitif comme leader mondial en la matière, et, au lieu de cela, il abdique
et impose un recul historique au Québec. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce. Et je reconnais maintenant
monsieur... Ah! M. le député de Gaspé, allez-y, M. le député de Gaspé.
M. Stéphane Sainte-Croix
M. Sainte-Croix : Merci, M.
le Président. Salutations aux collègues parlementaires. Salutations également à
ceux et celles qui nous suivent à la maison. Très heureux de prendre part, à
mon tour, M. le Président, au débat sur le rapport de la Commission des
transports et de l'environnement après avoir assisté et participé aux audiences
des dernières semaines sur la cible des réductions des émissions de gaz à effet
de serre du Québec. À titre de rappel, près d'une quarantaine de mémoires nous
ont été déposés. Nous avons accueilli 27 groupes en consultations
particulières, avec qui nous avons eu de très bons échanges. La prochaine étape
se déroule ici, M. le Président, en cette Chambre, pour, bien évidemment, en
débattre.
• (15 h 40) •
Que ressort-il de ces rencontres? Quelle est
la suite pour le Québec et la réduction aux GES? Je vais prendre le temps dont
je dispose ici aujourd'hui, M. le Président, pour mettre de l'avant une mesure
qui, à mon avis, et selon l'avis de plusieurs, permettra certainement à
l'atteinte de nos objectifs en carboneutralité, et je parle ici, bien
évidemment, du plan d'action d'Hydro-Québec 2035, un plan d'action
ambitieux et nécessaire, M. le Président. Le plan se veut un levier central de
la stratégie de décarbonation du <Québec...
M. Sainte-Croix :
...le plan se veut un levier central de la stratégie de décarbonation du >Québec,
en remplaçant progressivement une partie importante des usages actuels des
combustibles fossiles par de l'électricité renouvelable. Puisqu'Hydro-Québec
anticipe une forte hausse de la demande liée à... l'électrification des
transports, du... du chauffage, pardon, et de plusieurs procédés industriels,
nous nous devons de mettre en place des investissements d'une ampleur inédite,
et c'est ce que nous ferons dans les prochaines années.
On peut comparer la stratégie, en ordre de
grandeur, aux grands chantiers de la Baie-James, convenons-en, c'est très
impressionnant. Ce projet ambitieux prévoit 200 milliards d'investissement
d'ici 2035 pour augmenter massivement la production, renforcer le réseau et
contribuer ainsi à la décarbonation de l'économie de notre Québec. Hydro-Québec
désire doubler la production d'électricité verte au Québec d'ici 2050 pour
répondre aux besoins additionnels et à la demande des entreprises qui
souhaitent se décarboner, et Dieu sait qu'elles sont nombreuses, M. le
Président. Nous agissons en partenaire principal pour nos entreprises qui
désirent faire leur part pour contrer les changements climatiques.
Hydro-Québec évalue qu'il faudra investir
ces montants pour développer environ 11 000 mégawatts supplémentaires
de puissance et répondre à une croissance de la demande d'environ
60 térawattheures d'ici 2035 sur une cible de 150 à
200 térawattheures additionnels d'ici 2050. L'objectif est de soutenir
l'électrification en termes de transport, bâtiment, industrie, tout en
réduisant fortement les émissions de GES et en maintenant un avantage tarifaire
relatif pour le Québec.
Vous le savez, M. le Président, notre
objectif demeure de limiter la hausse des tarifs résidentiels d'Hydro-Québec
des citoyens à un maximum de 3 %. Pour ce faire et répondre à nos besoins
grandissants, nous nous devons de développer encore plus le réseau de ce
fleuron qu'est Hydro-Québec. La première chose à laquelle on pense quand on
parle d'Hydro-Québec, ce sont nos barrages. La construction, et l'exploitation,
de son parc de production hydroélectrique a permis au Québec de développer une
expertise et un savoir-faire qui font l'envie de plusieurs États à l'échelle
mondiale. La première étape du plan 2035 sera donc d'ajouter environ
4 000 mégawatts de nouvelle capacité hydroélectrique grâce à
l'augmentation de la puissance des centrales existantes ainsi qu'à la
construction d'une nouvelle centrale hydroélectrique, y compris de centrales à
réserve pompée. Il sera essentiel de miser sur ces compétences et sur le
potentiel hydroélectrique du Québec pour répondre aux nouveaux besoins.
Nous miserons en premier lieu sur
l'augmentation de la puissance des centrales existantes. Cette stratégie, M. le
Président, permet de minimiser les impacts du développement hydroélectrique sur
le territoire et de maximiser l'utilisation des infrastructures en place. Le
remplacement des groupes turbine-alternateur par une technologie plus récente permettra
d'ajouter 2 000 mégawatts de puissance additionnels. Les
investissements requis pour réaliser les ajouts de capacité hydroélectrique
envisagés pourraient représenter à eux seuls de 35 à 45 milliards de
dollars.
À cela s'ajoutera le développement important
de la filière éolienne. Globalement, l'éolien est une filière à coût
concurrentiel qui présente des... synergies, pardon, intéressantes avec notre
hydroélectricité. Cependant, on se doit d'être conscients qu'en raison de la...
la nature intermittente de l'éolien, la contribution de l'énergie éolienne
additionnelle au comblement des besoins de puissance est de l'ordre de plus ou
moins 15 %. Toutefois, il n'est pas question de passer à côté de cette
production, et nous visons donc à intégrer plus de 10 000 mégawatts
de nouvelle capacité éolienne d'ici 2035, M. le Président. Ces ajouts
représenteront plus de 30 milliards en investissement privé et public qui
auront des retombées économiques importantes partout au Québec. Par exemple, la
création d'emplois et la diversification des sources de revenus dans les
régions concernées, et elles sont nombreuses.
Un détail intéressant, pour ceux qui
écoutent à la maison, est de bien comprendre en quoi l'éolien vient en
complémentarité avec l'hydroélectricité. Lorsque le vent souffle, M. le
Président, l'énergie éolienne peut remplacer l'hydroélectricité, ce qui permet
de stocker l'eau dans les réservoirs du Québec. Pendant les périodes moins
venteuses, toutefois, les centrales hydroélectriques doivent prendre le relais
pour répondre à la demande de façon fiable et continue.
Il serait mal me connaître, M. le
Président, que de penser que j'allais passer à côté du développement historique
du parc éolien sans bien sûr inclure un aparté pour les investissements dans ma
<région...
M. Sainte-Croix :
...Il
serait mal me connaître, M. le Président, que de penser que j'allais passer à
côté du développement historique du parc éolien, sans bien sûr inclure un
aparté pour les investissements dans ma >région. Annoncée en août
dernier, une entente qui marquera une nouvelle ère pour le développement
énergétique de l'ensemble de l'Est du Québec, reconnu comme le pôle stratégique
de l'éolien au Québec, en plus des collectivités locales du territoire
Gespe'gewa'gi, qui profiteront des retombées du développement éolien. La
première nation Wolastoqiyik Wahsipekuk bénéficiera également du partenariat en
tant que membre de l'Alliance de l'énergie de l'Est.
Il est raisonnable de croire que les
investissements pourront atteindre 18 milliards de dollars, M. le
Président, auxquels s'ajouteront plusieurs milliards pour le prolongement du
réseau de transport d'électricité en Gaspésie. Que de bonnes nouvelles. Ces
investissements généreront des retombées économiques et sociales majeures pour
ma région, notamment en matière de création d'emplois, de formation de la
main-d'œuvre et de diversification des revenus des communautés et des
municipalités.
La MMBC, l'Alliance de l'énergie de l'Est
et Hydro-Québec, en collaboration avec les communautés de Gespeg, Gesgapegiag
et Listuguj, amorcent ainsi une démarche structurée et conjointe pour évaluer l'acceptabilité
sociale et environnementale ainsi que l'intégration des savoirs et priorités
des Premières Nations dans le développement éolien dans le Bas-Saint-Laurent et
la Gaspésie. Conscients des effets cumulés que cela pourra entraîner, M. le
Président, les partenaires mèneront des consultations auprès des Premières
Nations et des parties prenantes afin d'assurer une intégration harmonieuse et
responsable des projets.
Je souligne aussi, par le fait même, les
investissements de nature semblable dans les régions du Saguenay—Lac-Saint-Jean
également en partenariat avec les communautés locales, M. le Président.
Une fois que cette électricité est
produite, on doit la transporter partout ailleurs au Québec. Ce sont
34 000 kilomètres de lignes à haute tension qui sillonnent le
territoire et qui passent par 539 postes électriques. Le plan
d'action 2035 prévoit ajouter 5 000 kilomètres à ce beau réseau.
Bien conscient que les phénomènes météo
extrêmes que le Québec a connus dans les dernières années, tels que les
tempêtes, les épisodes de verglas et les feux de forêt, ont provoqué des pannes
d'électricité plus fréquentes et plus longues. Si on combine le tout au
vieillissement du parc d'actif, ces phénomènes ont entraîné une certaine
dégradation de la qualité du service. Hydro-Québec voit à stabiliser la situation
rapidement pour éviter que la fiabilité ne se dégrade davantage et travaillera
ensuite activement à améliorer la qualité du service.
La société d'État s'est donné l'ambition
de corriger la tendance et de réduire le nombre de pannes de 35 % d'ici
sept à 10 ans. Pour ce faire sera déployé un plan visant à accroître la
fiabilité et la robustesse du réseau, M. le Président. Ce plan proposera une...
une combinaison, pardon, d'actions qui seront réalisées en suivant trois
axes : la première, la résilience du réseau, en second lieu, la résilience
communautaire et enfin la résilience des clients, augmenter de façon importante
les sommes investies pour accroître la robustesse du réseau électrique,
moderniser celui-ci et remplacer des équipements.
Les investissements visant à assurer la
pérennité de notre réseau électrique totaliseront entre 45 et 50 milliards
de dollars d'ici 2035. Autrement dit, seront investis en moyenne de 4 à
5 milliards par année dans la fiabilité des actifs, en tenant compte des
effets prévus des changements climatiques, M. le Président, ce qui veut dire de
presque doubler les investissements en pérennisation des trois dernières
années, rien de moins.
Pour assurer une durée dans le temps, il
faut consolider et solidifier ainsi la fondation qui permettra de mieux
accueillir la croissance. Les équipes sont à pied d'œuvre pour augmenter la
fiabilité du service, M. le Président. Des progrès sont déjà visibles depuis
l'an dernier, avec une réduction de plus de 50 % de la durée moyenne des
pannes. Le travail sera fait dans la continuité de ces actions pour les années
à venir.
• (15 h 50) •
Toutes ces actions, M. le Président, font
partie de la vision économique de notre premier ministre. Cette vision
permettra définitivement de permettre aux travaux de mobiliser en moyenne des
dizaines de milliers de travailleurs dans les différentes régions du Québec,
notamment sur les chantiers de réhabilitation de centrales, de nouveaux parcs
éoliens et de lignes de transport. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le député de Gaspé. Et la parole revient maintenant à M. le député de
Joliette.
M. François St-Louis
M. St-Louis : Merci beaucoup,
M. le Président. Je suis vraiment très <heureux...
Le Vice-Président (M.
Benjamin) :
...et la parole revient maintenant à M. le député
de Joliette.
M. St-Louis :
Merci
beaucoup, M. le Président. Je suis vraiment très >heureux de prendre la
parole en cette Chambre aujourd'hui. Permettez-moi d'abord de saluer les
collègues présents.
Donc, suite... suite aux auditions
publiques tenues dans le cadre de la consultation sur la cible de réduction des
émissions de gaz à effet de serre du Québec, il me fait plaisir aujourd'hui de
m'adresser à vous. Ces travaux nous offrent un moment privilégié pour réfléchir
à notre trajectoire, pour entendre les préoccupations et les aspirations des
experts, des citoyens, des municipalités, des entreprises, et pour réaffirmer
notre volonté d'agir avec sérieux dans la lutte contre les changements
climatiques.
Aujourd'hui, j'aimerais rappeler une chose
fondamentale, M. le Président. Depuis notre arrivée au pouvoir, en 2018, notre
gouvernement a posé les bases les plus solides de l'histoire du Québec en
matière de transition climatique. Avec le Plan pour une économie
verte 2030, soit le PEV 2030, nous avons mis en place un plan
structuré, financé, cohérent et capable de produire de vrais résultats.
M. le Président, lorsque la Coalition
avenir Québec est arrivée au gouvernement, le Québec avait des cibles
ambitieuses, certes, mais les moyens pour les atteindre n'étaient ni cohérents,
ni coordonnés, ni suffisamment financés. Ce que nous avons fait, c'est
d'installer un véritable cadre de gouvernance climatique. Le PEV 2030
n'est pas un simple document stratégique. C'est un plan d'action étalé sur
10 ans, doté d'un financement historique de plus de
6,2 milliards de dollars, composé de mesures concrètes, mesurables et
révisées à chaque année, le tout appuyé sur un suivi rigoureux et transparent.
Nous sommes donc passés de la parole aux
actes, M. le Président. De nombreux experts entendus en commission l'ont
souligné, et je cite : «Le Québec possède maintenant une architecture
climatique cohérente. Les mesures du PEV 2030 sont alignées, financées et
mieux intégrées qu'à n'importe quel autre moment des 20 dernières années.»
Et c'est exactement ce que nous voulions accomplir, donner au Québec un cadre
solide, stable et crédible en investissant à la fois dans l'adaptation et dans
la lutte contre les changements climatiques, tout en développant une stratégie
d'avenir pour assurer la transition énergétique du Québec.
Grâce à des programmes concrets, les
Québécoises et les Québécois bénéficient directement d'un soutien tangible pour
améliorer leur quotidien, qu'il s'agisse de rénover leur maison, d'installer
une thermopompe ou de profiter des subventions pour l'achat d'un véhicule
électrique. Des milliers de familles peuvent ainsi réduire leurs dépenses
énergétiques tout en gagnant en confort. Mais les avantages ne s'arrêtent pas
là, M. le Président. Ces initiatives contribuent aussi à un air plus pur, à une
meilleure santé publique et à un environnement durable pour les... les
générations futures. Chaque geste compte, et, ensemble, nous bâtissons un
Québec plus vert, plus sain et plus prospère.
Les données officielles démontrent une accélération
réelle de la réduction des émissions de GES depuis 2018. Le Québec demeure la
juridiction qui émet le moins de GES par habitant au Canada. La tendance à la
baisse observée au cours des dernières années est directement liée aux mesures
du PEV 2030, et, contrairement à plusieurs États comparables, nous avons
réussi à réduire nos émissions tout en continuant à faire croître notre
économie. En effet, entre 2019 et 2023, il est estimé que les émissions des GES
ont diminué de 4,2 mégatonnes. Le Québec a réussi là où plusieurs
juridictions échouent : découpler la croissance économique de la
croissance des émissions.
Certes, il reste beaucoup à faire, mais
nous sommes engagés sur la bonne voie, M. le Président. L'électrification est
le cœur de notre stratégie, et, depuis 2018, nous avons lancé le plus grand
chantier d'électrification jamais réalisé au Québec. Nous avons investi
massivement dans le transport collectif, notamment dans les réseaux
métropolitains, dans l'achat de véhicules électriques, en plus des différents
projets structurants un peu partout au Québec.
Pour ce qui est du transport individuel,
le programme Roulez vert a propulsé le Québec au premier rang nord-américain
pour la... pour la... par proportion de véhicules électriques. Des dizaines de
milliers de bornes de recharge ont été installées sur tout le territoire
québécois. Et, là où certains disaient que ce serait impossible, nous avons
fait du Québec un leader de l'électrification des véhicules lourds et
spécialisés. En commission parlementaire, M. le Président, voici ce qu'on nous
a dit : «Grâce à son hydroélectricité, le Québec est l'une des rares
juridictions qui peuvent réellement réussir l'électrification de masse. Le
virage commencé en 2018 transforme déjà le marché.»
Le PEV 2030 est aussi un plan de
développement économique, M. le Président. Depuis 2018, nous avons attiré des
milliards en investissant dans les technologies propres. Nous avons soutenu la
modernisation énergétique des industries, développé des filières stratégiques,
comme les batteries, l'hydrogène vert et les biocarbirants... carburants,
pardon, en plus de renforcer notre autonomie énergétique et manufacturière. Les
programmes de décarbonation sont efficaces, et réduisent nos coûts
d'exploitation, et <améliorent...
M. St-Louis :
...énergétique et manufacturière. Les programmes de décarbonation sont
efficaces, ils réduisent nos coûts d'exploitation et >améliorent notre
compétitivité. Le Québec est devenu un endroit attractif pour investir.
Nous le voyons clairement, la transition
énergétique n'est pas une entrave, c'est un vecteur de prospérité. Le
PEV 2030 a permis la conversion accélérée des systèmes de chauffage au
mazout, la modernisation énergétique des bâtiments résidentiels, commerciaux et
institutionnels ainsi que le déploiement de mesures pour améliorer l'efficacité
de tous les secteurs. Concrètement, M. le Président, quels en sont les
résultats? Le Québec consomme moins de produits pétroliers par habitant, le
mazout est en voie d'être complètement éliminé, nos bâtiments sont de moins en
moins énergivores.
M. le Président, vous me permettrez de
parler un peu de mon coin de pays, de Joliette, de toute la région de
Lanaudière, où la transition s'incarne dans des projets concrets.
Dans notre belle région, le déploiement
des bornes de recharge a complètement transformé le quotidien des utilisateurs
de véhicules électriques, notamment le long de la route 31, de la
route 158 et de la route 343. Plusieurs entreprises manufacturières
ont aussi modernisé leurs procédés grâce au programme ÉcoPerformance et au Fonds
d'électrification et de changements climatiques. Le transport collectif
régional a été amélioré, facilitant les déplacements propres entre Joliette,
Repentigny, Lavaltrie, Radown et Montréal. Les municipalités ont profité d'un
accompagnement sans précédent pour verdir leurs flottes, rénover leurs
bâtiments et mettre en œuvre leurs propres plans climatiques.
À Joliette, M. le Président, la transition
est un projet collectif qui réunit les entreprises, les municipalités, les
organismes environnementaux et de nombreux partenaires régionaux dynamiques. Ce
n'est pas un plan abstrait, c'est une réalité par les familles, les
travailleurs, les commerces et les municipalités.
Nous avons aussi élargi et protégé des
millions d'hectares d'aires naturelles, restauré des milieux humides, soutenu
les municipalités dans la gestion de risques climatiques et renforcé les
mécanismes d'adaptation. Le Québec dépasse maintenant la cible internationale
de 30 % d'aires protégées et il est devenu un modèle nord-américain de
protection de la biodiversité.
Ce qui ressort clairement des auditions
publiques, M. le Président, c'est que le Québec n'a pas besoin de repartir à
zéro, il doit poursuivre, accélérer et amplifier ce qui fonctionne. Le Québec a
une longueur d'avance. L'enjeu n'est pas de changer la direction, mais bien de
maintenir la cadence et de continuer d'être un leader en matière de transition.
Les intervenants que nous avons entendus,
M. le Président, ont reconnu la cohérence du PEV 2030, l'importance de
poursuivre l'électrification, la pertinence du soutien aux industries, le rôle
central de notre hydroélectricité, la solidité de la gouvernance climatique
mise en place. Ces témoignages confirment que le Québec a enfin un plan
crédible et reconnu. Nous allons continuer, M. le Président, continuer à
développer les énergies renouvelables, continuer à accroître l'efficacité
énergétique, à accélérer la décarbonation des industries, à renforcer le
transport collectif, à investir dans la filière batterie, à soutenir nos
municipalités, à bâtir un réseau électrique encore plus robuste et plus
performant.
Le Québec ne ralentit pas, il accélère.
Cette nouvelle... Cet été, notre gouvernement, M. le Président, a présenté le
plan de mise en œuvre 2025-2030 du Plan pour une économie verte 2030,
financé par le marché du carbone, c'est notre quatrième mise à jour du
PEV 2030, et un plan qui comporte des investissements de
10,1 milliards sur cinq ans. De ce 10,1 milliards, 7,9 seront dédiés
aux programmes de décarbonation et d'efficacité énergétique pour
l'électrification des véhicules légers, le maintien et le développement du
transport collectif, l'électrification du transport lourd, la réduction des
émissions de gaz à effet de serre du secteur industriel et l'accroissement de
l'efficacité énergétique de nos bâtiments.
Aussi, M. le Président, d'autres mesures
viendront soutenir la transformation de la société et de l'économie, qui
recevront d'importantes enveloppes, d'où 225... 226 millions, dis-je, pour
l'innovation Technoclimat, 411 millions pour la transition climatique
locale dans le milieu municipal et 187 millions pour le secteur
bioalimentaire. On estime que les mesures inscrites dans le PMO 2025-2030
permettront de réaliser 65 % de l'objectif de réduction des GES qu'on
s'est donné pour 2030, ce qui représente l'équivalent de 19,4 mégatonnes
de CO2.
• (16 heures) •
Je le répète, M. le Président, depuis...
2018, dis-je, grâce au Plan pour une économie verte 2030, nous avons posé
les fondations les plus solides de l'histoire du Québec. Nous avons investi des
sommes jamais vues, nous avons lancé le grand chantier d'électrification de
notre histoire, nous avons décarboné nos industries tout en créant des <emplois...
>
16 h (version révisée)
<19321
M.
St-Louis :
...investi des sommes jamais vues, nous avons lancé
le grand chantier d'électrification de notre histoire, nous avons décarboné nos
industries tout en créant des >emplois, nous avons protégé nos milieux
naturels, nous avons fait entrer le Québec dans la transition énergétique avec
ambition et cohérence. Ce que les audiences publiques nous ont permis d'entendre,
M. le Président, c'est que le Québec est sur la bonne trajectoire. Nous avons
un plan, nous avons des résultats et nous avons la détermination d'aller encore
plus loin. Parce que la transition climatique, ce n'est pas un objectif
environnemental, c'est le choix d'un Québec plus fort, plus prospère et plus
durable. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le député de Joliette. Alors, simplement vous rappeler,
collègues, qu'en vertu du principe de rotation, donc, dans le cadre du débat,
donc je souhaiterais entendre un député qui n'a pas encore intervenu dans le
débat, dont son parti n'a pas encore intervenu dans le débat. Et, par ordre de
priorité, j'avais M. le député des Îles-de-la-Madeleine qui était en Chambre
avant. Donc, je vais lui reconnaître la parole. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : Merci beaucoup,
M. le Président. Écoutez, dans deux jours, c'est le 10e anniversaire de l'Accord
de Paris, adopté le 12 décembre 2015 par plus de 190 pays. Le
gouvernement du Québec s'est considéré lié par l'Accord de Parism et, encore
récemment, il y a quelques semaines, nous avons adopté ici une motion unanime
pour dire que nous gardions le cap.
Nous gardons le cap sur quoi? Sur les
mesures que l'on doit prendre pour réduire notre production, nos émissions de
gaz à effet de serre, pour s'assurer qu'ensemble, à travers la planète, nous
puissions limiter l'augmentation de la température du globe à 1,5 degré
Celsius. Et ça, ça nécessite bien évidemment d'avoir un plan qui est rigoureux,
avec des cibles ambitieuses et que nous mettions en place les mesures pour y
arriver. Or, quelques semaines à peine après l'adoption de cette mesure, de
cette motion, bien, on voit la tenue de consultations sur les cibles
climatiques. Rappelons que, pour 2030, l'objectif que s'est fixé l'État du
Québec, c'est de réduire la production de gaz à effet de serre de 37,5 %,
donc, avec la date de référence, là, de... l'année de référence de 1990.
Malheureusement, en prévision des
consultations qui sont nécessaires, qui sont obligatoires de par la loi, bien,
on a vu notre nouveau ministre de l'Environnement partir en croisade,
littéralement, dans une série d'entrevues pour nous dire un petit peu ce qu'il
pensait de cette cible-là, en tenant, moi, ce que j'appellerais, un double
discours, en disant : Il faut conserver cette ambition-là, là, de
respecter l'Accord de Paris et de continuer à avoir un Québec qui soit aux
premières loges, qui soit exemplaire, qui soit ambitieux, avec des cibles
ambitieuses, mais c'est irréaliste de penser qu'on va pouvoir les atteindre,
ces cibles-là.
Les impacts économiques seront absolument
terribles et c'est la raison pour laquelle il faut considérer un recul. Et ce
recul-là, bien, on n'en a pas encore une idée très claire de ce que ça peut
constituer, mais clairement, pendant toute la durée des consultations, M. le
Président, le ministre n'a eu de cesse d'essayer de convaincre les 26 intervenants
qui se sont succédé devant nous que ce serait peut-être une bonne idée de
réduire nos ambitions climatiques, même si, de façon unanime, l'ensemble des
participants à la commission parlementaire nous ont dit : Il faut
conserver les cibles telles qu'elles sont.
Plusieurs nous ont dit qu'il faudrait même
être davantage ambitieux et accélérer le pas. Pour quelles raisons? Bien
évidemment, parce que nous avons des obligations face à cet engagement-là que
nous avons pris, mais également parce qu'on y voit un avantage, non seulement
sur le plan de la transition écologique, sur le plan de la protection de l'environnement
pour le Québec d'aujourd'hui et de demain, mais également parce qu'on y voit un
avantage économique de se positionner avantageusement dans la transition
écologique. Donc, on a vu cette espèce de double discours, mais très,
très affirmé et qui est confirmé aussi par d'autres gestes, par exemple, celui
de ne pas se présenter à la COP, au grand rendez-vous, là, qui avait lieu au
Brésil, à Belém, juste... il y a quelques semaines encore, en disant :
Bien, j'ai mieux à faire ici, à développer un... des propositions qui risquent
de se solder par un recul.
On a aussi vu que le Fonds vert... les
surplus du Fonds vert, on était prêts à les transférer dans le Fonds des
générations, alors que, si on veut vraiment s'occuper des générations de
demain, bien, il faut mettre le cap sur la transition écologique et sur
l'électrification, par exemple, de la société québécoise et les transports en
particulier. Il faut maintenir la trajectoire vers non seulement l'objectif de
2030, mais également l'objectif de décarbonation, dont on n'entend pas le
ministre parler, à peu près jamais, comme si 2030, c'était le plus... l'horizon
le plus lointain qu'on pouvait considérer, alors que l'étape de 2030 n'est
qu'une... un jalon vers quelque chose de beaucoup plus important, qui est la
décarbonation de l'économie à l'horizon 2050. Certains souhaitent que ce
soit plutôt 2045.
Ce qui est particulièrement frappant, M.
le Président, ce n'est pas que le contexte ait changé sur le plan de l'Amérique
du Nord, avec la venue d'un nouveau président qui est essentiellement
climatosceptique et qui a tout fait pour abolir, là, le plan vers une
transition aux États-Unis, même chose pour le gouvernement fédéral qui
multiplie les actions de recul par rapport aux objectifs qu'il s'était lui-même
fixés, mais ce qui est absolument remarquable, c'est voir à quel point le
ministre actuel recule par rapport aux objectifs, et aux visées, et aux
intentions qui ont été manifestées de façon claire, nette et précise par son
prédécesseur, non pas en 2020, non pas en 2023, mais en juin dernier.
Lors du dépôt du plan de mise en œuvre de
son Plan pour une économie verte, le ministre de l'époque nous disait que,
malgré l'arrivée aux États-Unis d'un changement de régime, qui évidemment prend
des décisions qui sont lamentables sur le plan de l'environnement, il faisait
valoir que les enjeux économiques... bien, les enjeux environnementaux sont
extrêmement importants et qu'il faut accélérer le rythme, accentuer la cadence.
Et je le cite : «Nous avons tout à gagner à accélérer cette transition. Le
PIB réel du Québec va en être gagnant et augmenté de 700 millions de
dollars, ce qui va renforcer le positionnement du Québec parmi l'ensemble des
États qui choisissent de continuer d'aller de l'avant dans cette
trajectoire-là.» Alors, comment expliquer un tel revirement de situation et ses
conséquences? C'est absolument... mystérieux, à mon point de vue.
Et c'est la raison pour laquelle nous
continuons d'essayer de convaincre le gouvernement et le ministre de garder le
cap. Parce que l'ensemble des participants, je le disais tout à l'heure, nous
ont dit : Ce dont on a besoin, c'est de conserver des objectifs ambitieux
et d'avoir une prévisibilité pour la suite des choses, une cohérence dans les
orientations gouvernementales et évidemment une accélération des mesures vers
la transition. On a d'ailleurs nié, à tour de rôle, tous les participants, les
effets négatifs ou délétères qui pourraient, selon le ministre, survenir si on
gardait le cap.
C'est tout le contraire qu'on nous a fait
valoir. Pour développer, justement, notre positionnement stratégique
avantageux, il faut faire cette transition-là. Des exemples existent déjà à
travers le monde. Parlons de la Chine, par exemple, qui se positionne avantageusement.
Et le Québec a cette capacité-là de s'inscrire dans... parmi les leaders
mondiaux. Et là c'est une opportunité qu'on s'apprête à rater, si on fait... si
on procède à ce recul-là. De nouvelles filières économiques vont se développer
si on y croit vraiment et si l'on met toutes les énergies vers, justement,
cette transition.
• (16 h 10) •
Et la main-d'oeuvre que l'on dit qui va...
les pertes d'emplois dont nous menace le ministre, bien, c'est exactement le
contraire qui va se produire. Il y a de la création d'emplois, notamment dans
le secteur de l'électrification des transports, par dizaines de milliers, alors
que se recroqueviller sur soi-même, en pensant que tout va rester tel que la...
les principales bases économiques vont demeurer les mêmes, c'est tout le
contraire. Il faut s'adapter, il faut entreprendre ce virage, et nous en
sortirons gagnants. Même les secteurs économiques qui ont les plus grands
défis, je parle, par exemple, des cimenteries ou des alumineries, ont dit au
ministre : Nous, ce qu'on veut, c'est la prévisibilité. Nous sommes
capables de faire ce virage-là, mais encore faut-il que le gouvernement garde
le cap.
De façon unanime, les gens nous ont
dit : Soyons cohérents, procédons à des changements structurels. Les coûts
de l'inaction économique seront beaucoup plus élevés que le contraire, de
passer à l'action. Les conséquences de l'inaction sont terribles. On le voit
déjà, les feux de forêt, les inondations, les sécheresses, les impacts
économiques, les impacts sur la santé des gens, la résilience des
infrastructures, et ainsi de suite.
Dans tous les cas, je pense que le message
la société civile, de la société québécoise est à l'effet de ne pas reculer, de
maintenir les cibles, de continuer à être ambitieux. C'est ça, le Québec que
l'on veut. C'est ça, le Québec de demain que l'on doit promouvoir. Là-dessus,
on espère que le ministre pourra entendre raison. Et je vous remercie,
là-dessus, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le député des Îles-de-la-Madeleine. Je cède la parole à M. le
député de Taschereau.
M. Etienne Grandmont
M. Grandmont : Merci, M. le
Président. Je remercie le député des Îles-de-la-Madeleine pour son intervention
tout à fait pertinente. Donc, on est ici aujourd'hui pour faire état du rapport
de la Commission des transports et de l'environnement concernant la
consultation sur les cibles de réduction de GES.
Au final, M. le Président, c'est
26 groupes qu'on a entendus en audiences particulières, dont le Comité
consultatif sur les changements climatiques, puis une quarantaine de mémoires,
aussi, qui nous ont été transmis et que nous avons lus, évidemment, avec
attention. L'élément le plus consensuel qui est ressorti de cette
consultation-là, puis on l'a eu à l'unanimité, en fait, c'était une demande de
ne pas reculer sur les cibles de réduction de GES, puis on s'entend, là, pas
juste sur le 37,5 % sous 1990, mais aussi sur l'échéance de 2030.
Pendant les consultations, les questions
posées par le ministre de l'Environnement supposaient déjà un scénario écrit
d'avance. Les choix du ministre paraissaient et transparaissaient, en fait,
déjà arrêtés, puis il a profité du processus de consultation pour répéter
son... sa propre opinion, sa propre volonté, puis il a profité du... puis faire
sourde oreille aux scientifiques, aux médecins, aux groupes environnementaux,
aux oppositions, aux représentants de l'industrie également, M. le Président,
qui ne cessaient de lui répéter que le... que sa volonté affichée, en fait,
nous envoyait vers le plus grand recul environnemental de l'histoire du Québec.
Alors, je vais décortiquer un peu mes choses, M. le Président, et, à la fin,
aussi, je vais vous parler de hockey, si vous restez attentif jusqu'à la fin.
Donc, sur l'économie, d'abord, et
l'environnement, bien, on a tous été très marqués, en fait, par les propos, là,
du ministre de l'Environnement qui, de lui-même, là, présentait une espèce de
faux dilemme, le dilemme entre l'économie, la protection des emplois et
l'environnement. C'est un faux dilemme, c'était un faux débat, M. le Président.
Les membres des groupes d'opposition et moi-même, on n'a cessé d'entendre le
ministre dire que faire la transition est égal à mettre l'économie sur pause
puis à perdre des emplois.
Dans son document de consultation, il y
avait un scénario qui était présenté, celui de l'action climatique, qui
coûterait, selon lui, 38 milliards de dollars. Or, il n'y a qu'un
seul scénario qui a été présenté, d'une part, un seul scénario. Il devait y en
avoir plusieurs, j'imagine, qui ont été préparés par le ministère, mais on nous
a présenté le pire, on nous a présenté que c'était une fatalité, puis on n'a
pas présenté non plus les coûts de l'action... les coûts de l'inaction, les
coûts de l'inaction qui sont très importants, les coûts qui pourraient
notamment toucher les effets sur la santé, les effets sur la... les pertes pour
le régime forestier.
Ce qu'on sait, nous autres, par exemple,
puis ce qu'on a entendu pendant les consultations, c'est que l'inaction, elle
coûterait jusqu'à 15 fois plus cher que l'action. Ce n'est quand même pas
rien, ça, M. le Président, et, par ailleurs, dans le document de consultation
qui nous a été fourni, jamais ce calcul-là n'a été étayé, n'a été présenté, n'a
été ventilé.
À titre d'exemple, dans un rapport publié
par Investors for Paris, plusieurs chiffres tangibles sont mis de l'avant pour
illustrer les coûts réels de l'inaction climatique dont je vous parle, M. le
Président. Les inondations survenues en 2024 au Québec ont causé
2,7 milliards de dollars de pertes assurées. Ce n'est quand même pas
rien comme montant, et on sait que ces événements-là vont aller en augmentant
en fréquence et en importance également, aussi, M. le Président, donc, des
coûts qui sont de plus en plus importants.
Alors, pour prendre la meilleure des
décisions, M. le Président, là, il faut faire... il faut pouvoir le faire avec
toute l'information disponible. Puis le ministre n'a pas fait l'effort de nous
fournir cette information-là, les coûts de l'inaction, les coûts de l'action,
le tout ventilé selon plusieurs scénarios. Ça a empêché, je crois, un débat
éclairé et serein.
Maintenant, en matière de transport, je
dois vous parler des transports, parce que c'est évidemment le secteur
d'activité au Québec qui est le plus fortement émetteur de gaz à effet de serre.
43 % de nos émissions de gaz à effet de serre, 35 % seulement pour le
transport routier, ce n'est pas rien, et c'est aussi le secteur d'activité qui
a vu le plus croître ses émissions depuis 1990. On a du gros rattrapage à faire
en matière de transport, et c'est donc pourquoi il est très incompréhensible
que le ministre ait refusé, dans la séance de travail auquel nous avons
participé avec les groupes d'opposition, que le ministre ait refusé de recommander
au Conseil des ministres de prolonger ou de renouveler, de mettre à jour la
Politique québécoise de mobilité durable. Cette Politique québécoise de
mobilité durable, là, elle existe depuis 2018, il me semble, M. le Président,
j'y vais de mémoire. Elle est essentielle pour assurer la transition et
pourtant, actuellement, elle est laissée dans les limbes.
On essaie d'avoir l'information. Il y a
l'organisme Transit qui nous en a parlé puis qui nous a... qui siège sur le
comité consultatif de la politique, et qui nous a dit : Bien non, on n'a
plus de nouvelles, on ne sait plus qu'est-ce qui se passe, on n'est plus
invités à des réunions pour travailler sur la prochaine politique... sur le
prochain plan d'action, en fait. Et donc cette politique-là n'aura pas de
suite, visiblement, pour l'instant en tout cas, selon ce qu'on voit des actions
gouvernementales. Donc, le ministre fait la sourde oreille aux demandes des
groupes environnementaux, aux recommandations des experts qui soulignent qu'une
refonte de notre politique de transport et d'occupation du territoire aussi, M.
le Président, est cruciale pour réduire nos émissions. C'est notre talon
d'Achille au Québec, on doit absolument agir là-dessus.
Maintenant, je vais vous parler de
transition juste. Le ministre de l'Environnement, on en a parlé avec des
groupes, notamment la FTQ qui a parlé de transition juste, bien, on l'a
recommandée, on voulait la... l'ajouter aux recommandations du rapport de
consultation lors de cette séance de travail... bien, le ministre
l'Environnement a refusé de recommander au gouvernement de se doter d'une
politique de transition juste. Pourtant, cette politique-là est essentielle
pour accompagner les travailleuses et les travailleurs dans les secteurs les
plus touchés éventuellement par la transition énergétique.
Une transition juste, là, c'est une
transition qui ne laisse personne derrière, M. le Président. C'est une
transition qui nous met... qui met en place des mécanismes pour aider les
travailleuses et les travailleurs à se réorienter, à se former, à s'adapter
dans un monde en évolution. C'est un genre de filet social qui accompagne les
gens dans une transition industrielle. Bien, le ministre a préféré laisser
cette question-là de côté, et je pense que c'est une grave erreur, parce que,
de toute façon, la transition industrielle vers une économie décarbonée, elle
va se faire, qu'on décide du côté du gouvernement de la planifier ou non.
Et j'ai envie d'éviter ce qu'on a vécu
dans les années 90. Je ne sais pas si ça va vous dire quelque chose, mais
moi, quand j'allais vers... j'ai grandi à Québec et quand j'allais vers le
Mont-Sainte-Anne pour faire du ski de fond avec mon club, on passait devant la
Dominion Textile, qui est au pied de la chute... qui était au pied de la chute
Montmorency. Elle a été fermée officiellement... démolie en 1992. Cette
transition industrielle, qui s'est opérée dans les années 80, 90, parce
que la mondialisation se mettait en place et on préférait délocaliser des
emplois manufacturiers vers des pays où ça se faisait dans des conditions où
c'est produit moins cher, elle n'a pas été planifiée, M. le Président. Et ça a
causé, dans les années 80 et 90, du chômage comme on en avait rarement vu
au Québec.
Ce qu'on propose avec une politique de
transition juste, et c'est ce que proposaient certains groupes, ce qu'on
propose au gouvernement, c'est de planifier cette transition-là pour éviter les
erreurs que nous avons déjà vécues dans le passé. Alors, si le ministre de
l'Environnement est intéressé à ce que ça se fasse bien, cette transition-là,
bien, qu'on prévoit cette politique-là, c'est essentiel.
Il est... Également, on en a parlé
souvent, là, mais il est également incompréhensible que le ministre refuse de
réserver le surplus accumulé de 1,8 milliard de dollars du Fonds
d'électrification et des changements climatiques, le Fonds vert, là, pour des
initiatives concrètes de réduction des émissions et d'adaptation aux
changements climatiques. Ces surplus-là devraient être réservés pour devenir le
levier essentiel pour accélérer la transition écologique en finançant des
programmes ou alors en supportant la population des régions pour s'adapter aux
changements climatiques, qui ont dormi... alors que ces revenus-là ont dormi
pendant longtemps sous le gouvernement actuel, 1,8 milliard, M. le
Président, et là ça risque de s'en aller au service de la dette. Il y a quand
même quelque chose d'assez impressionnant là-dedans.
• (16 h 20) •
Alors, combien de projets de transition on
pourrait financer avec ça? Ça fait longtemps qu'on le dit, depuis qu'on a fait
plusieurs propositions au gouvernement pour lui donner des idées de secteurs
sur lesquels il pouvait investir rapidement, notamment en augmentant les
services de transport collectif. On lui a proposé ça à maintes reprises. On lui
a proposé ça aussi pour les infrastructures. Le métro de Montréal qui tombe en
ruine, là, il y a trois stations qui ont été fermées à Montréal pendant un bout
de temps, là, bien, ce fonds-là aurait pu servir à ça.
Des idées, on lui en a donné beaucoup, il
les a toutes refusées jusqu'à maintenant. Et là on apprend que ce
1,8 milliard là risque d'être envoyé au service de la dette du Québec.
Bien, à peu près tous les groupes, ça, c'était unanime, ont demandé :
Est-ce que l'argent du Fonds vert reste dans le Fonds vert, les surplus restent
dans le Fonds vert et servent à des initiatives qui permettent soit de réduire
nos impacts climatiques, soit de s'y adapter?
Un autre élément présent dans les
recommandations refusées par le ministre et ses collègues, c'était de... celui
de réserver un pourcentage précis du Fonds vert, encore, pour supporter notre
secteur agricole dans la transition énergétique ainsi que pour s'adapter aux
conséquences des changements climatiques.
Vous savez, M. le Président, l'agriculture
québécoise est déjà en première ligne de la crise climatique que nous vivons.
Les productrices, les producteurs nous l'ont dit en commission, ils voient
leurs rendements diminuer. Ils doivent investir dans des infrastructures qui
sont coûteuses. Ils subissent des pertes qui mettent en péril leur sécurité
financière. Ils doivent se battre contre une météo devenue imprévisible et, en
plus, ils contribuent largement aussi au Fonds vert. Donc, ils contribuent au
Fonds vert, puis cet argent-là s'en va au service de la dette. M. le Président,
ça manque de sérieux, là. Alors, le ministre, il a juste refusé de réserver ça.
On voulait l'ajouter dans les recommandations, ça a été une fin de
non-recevoir, on n'a pas pu l'ajouter, même pas en annexe du rapport de
consultation. C'est un peu irresponsable, M. le Président, puis ça met en
danger le secteur agricole à moyen et à long terme.
Enfin, un autre point où ce
gouvernement-là déçoit, c'est sur la question de la transparence, parce que,
sans transparence, c'est difficile de mesurer l'avancement des travaux dans
cette... pour prévoir et pour adapter le Québec aux effets de la crise
climatique. Nous, on demande que des budgets carbone puis des feuilles de route
sectorielles soient mis en place, mais ces recommandations-là semblent
systématiquement écartées.
Et c'est recommandé aussi par plusieurs
acteurs. Le Comité consultatif sur les changements climatiques le recommandait
d'emblée. Ça a été repris par à peu près tout le monde. Même l'industrie disait :
Ça nous prend des feuilles de route sectorielles, parce que nous, par exemple,
au niveau de l'aluminerie, au niveau des alumineries, on a déjà atteint un
certain pourcentage de réduction. De mémoire c'était 31 %, sur les
37,5 % qu'ils doivent atteindre. Bien, allez faire plutôt des efforts sur
des types d'industries qui sont plus loin de leur cible, pour qu'ils soient
capables de se stimuler et d'atteindre leur... d'atteindre l'objectif de
37,5 % d'ici 2030. Vous comprenez? Eux autres, ils n'ont pas besoin
d'avoir encore plus de fardeaux, encore plus de charges, ils sont sur la bonne
voie, alors... Puis la même chose aussi, on peut regarder ça plus
sectoriellement, plus large, on peut dire : Bien, tu sais, si certaines
industries vont bien, dans leurs démarches pour se décarboner, bien, demandez
aux transports d'en faire davantage aussi, parce qu'on est très, très loin de
la coupe aux lèvres, M. le Président.
Alors le ministère doit être plus
transparent dans le suivi des plans de mise en œuvre du Plan pour une économie
verte. Puis on le voit, il y a un danger, là, avec le projet de loi n° 7 proposé par la présidente du
Conseil du trésor. Il doit rendre des comptes et permettre aux citoyennes puis
citoyens de suivre l'avancement des engagements du gouvernement du Québec. Au
lieu de ça, le ministre préfère minimiser les enjeux, tout en refusant de
mettre en place une gouvernance qui est claire et qui est accessible.
J'aimerais vous amener sur un autre
élément dont on n'a pas eu la chance de discuter pendant les consultations, M.
le Président, c'est un élément qui est important et qui est soulevé par le Centre
québécois du droit de l'environnement. Dans son mémoire soumis à la commission,
on l'a reçu un peu plus tard, le CQDE a émis plusieurs réserves. La première
concerne directement le droit constitutionnel québécois, et je vais le
citer : «En adoptant l'article 46.4 de la Loi sur la qualité de
l'environnement, qui prévoit un plancher pour les objectifs de réduction des
émissions de GES et un mécanisme de fixation de la cible, le Québec a reconnu
explicitement son obligation positive de lutter contre la crise climatique. Dès
lors, la mise en œuvre et l'évolution de ses obligations doivent respecter la Charte
canadienne des droits et libertés ainsi que la charte québécoise des libertés
de la personne, qui garantissent respectivement le droit à la vie et à la
sécurité ainsi que l'égalité devant la loi et la protection égale de la loi.»
Je continue. «L'affaiblissement des cibles
aurait également un effet discriminatoire sur les générations futures, qui
portent déjà un fardeau disproportionné et subiront des impacts nettement plus
sévères.» Ils ajoutent finalement : «Réduire les cibles climatiques ne
serait pas seulement contraire au consensus scientifique, mais serait également
incompatible avec les obligations constitutionnelles», M. le Président.
Le CQDE ajoute également une note
concernant le droit international, et je vais me permettre encore de les citer,
après avoir introduit, parce qu'ils disent : «Le deuxième touche plus
globalement au non-respect — au respect ou au non-respect, dans ce
cas-ci — des obligations de chaque État à lutter contre les
changements climatiques.» Au cas où le ministre ne savait pas, ça implique
aussi le Québec, évidemment. Alors, je les cite : «Dans son récent avis
consultatif sur les changements...», pardon. «Dans son récent avis consultatif
sur les obligations des États en matière climatique, la Cour internationale de
justice a conclu unanimement que les États sont tenus, en plus des engagements
conventionnels issus de l'Accord de Paris, de respecter une obligation
coutumière d'éviter de causer un dommage climatique significatif. Cette
obligation, de caractère erga omnes, c'est-à-dire qui impose à tous les États
et à l'ensemble de la communauté internationale, requiert un devoir de
diligence renforcée : un État doit mettre en œuvre tous les moyens
raisonnables à sa disposition pour prévenir un préjudice significatif au climat
causé par les activités sous sa juridiction. La cour rappelle en outre que,
conformément au principe des responsabilités communes mais différenciées, les
États dotés de capacités institutionnelles et de ressources importantes sont
soumis à un niveau de diligence accru.» C'est le cas du Québec, M. le Président.
En d'autres mots, et je les cite une
dernière fois : «Lorsqu'un État ne satisfait pas à son obligation
coutumière de prévention, il peut engager sa responsabilité pour la commission
d'un acte internationalement illicite et être tenu de réparer le dommage
causé.» Donc, on verra ce que les tribunaux, éventuellement, feront de ces
questions-là, si elles sont soulevées, si elles sont soumises à des tribunaux.
Alors, en conclusion, M. le Président, je
vous avais promis de vous parler de hockey, parce que le ministre de
l'Environnement a beaucoup parlé de mobilisation, de motivation. Il
disait : Si on n'atteint pas la cible en 2030, je pense que ça va
démotiver, démobiliser les Québécoises et les Québécois. La capacité, selon
moi, d'une équipe à atteindre ses objectifs dépend de son leader, son
capitaine. Alors, j'ai envie de parler des Canadiens de Montréal, qui ont pour
capitaine Nick Suzuki. Je pense que tout le monde reconnaîtra ici que c'est un
bon capitaine. C'est quoi, sa grande force? C'est qu'il se présente tous les
soirs. Il est sur la glace tous les soirs. Il donne de son mieux... il fait de
son mieux, il se donne à 110 % tous les soirs. Son objectif? La coupe
Stanley, M. le Président. Est-ce qu'il va l'atteindre, la coupe Stanley? Je ne sais
pas. Lui non plus ne le sait pas. Est-ce que ça l'empêche de se présenter tous
les soirs puis de donner son maximum? Non, M. le Président.
Alors, vous voyez où est-ce que je veux en
venir, hein? Si on veut être capable d'être sur la bonne trajectoire climatique,
M. le Président, là, ça nous prend un bon capitaine. Ça nous prend un Nick
Suzuki des changements climatiques. Alors, je pense que, si le ministre de
l'Environnement refuse ce rôle-là, de réel capitaine des changements
climatiques, de la lutte contre les changements climatiques, c'est ce
travail-là qui va démotiver la population, les industries, la société civile.
Parce qu'un capitaine qui ne se présente pas, M. le Président, là, les autres
joueurs, là, ils ne se présentent pas non plus.
Alors, je vous laisserai là-dessus. Pour
vrai, c'est important. Nous, on va continuer à défendre l'urgence climatique, à
promouvoir une transition juste, à travailler main dans la main avec la
population puis la société civile pour un avenir plus vert, plus solidaire,
puis on va éviter aussi... on va continuer à se battre pour éviter le plus
grand recul en environnement de l'histoire du Québec. Merci.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Merci beaucoup, M. le député. Je cède maintenant la parole
à M. le député de Masson.
M. Mathieu Lemay
M. Lemay : Merci, Mme la
Présidente. À mon tour d'intervenir, là, justement, sur la cible de réduction
des gaz à effet de serre pour le Québec. Vous savez, la Commission transports
et environnement a tenu des consultations au cours des dernières semaines, et
nos collègues en ont fait la démonstration au préalable, mais... permettez-moi
d'aborder un angle qui n'a pas encore été abordé, Mme la Présidente. Je veux
vous parler du contexte mondial et international qu'on vit présentement,
impacté par notre principal partenaire commerciaux qui est les États-Unis.
Vous devez le savoir, Mme la Présidente,
avec le retour au pouvoir de l'actuel président américain, qui est plus
protectionniste que jamais, en janvier dernier, puis l'imposition des tarifs
douaniers qui a fait mal à notre économie, particulièrement aux entreprises et
industries québécoises, bien, on doit savoir qu'on est... en manière de
savoir : Mais est-ce que le monde est en changement? Est-ce qu'on doit s'adapter
à ce changement, Mme la Présidente? Bien, moi, je crois que oui.
• (16 h 30) •
Et puis, vous savez, le président
américain, présentement, lorsqu'il fait ses interventions, il nous démontre par
toutes ses interventions qu'il ne croit pas au consensus scientifique sur les
changements climatiques, et donc il fait tomber toutes les barrières
environnementales. Bon, vous savez, nous, on a quand même un marché du carbone,
ce qu'on appelle le SPEDE, avec la Californie, entre le Québec et la Californie,
et dont on est en train de faire des discussions avancées dans le processus
pour que l'État de Washington se joigne à notre <marché du carbone. Les collègues
l'ont mentionné tout à l'heure...
>
16 h 30 (version révisée)
<15403
M.
Lemay :
...dans le processus pour que l'État de Washington se
joigne à notre >marché du carbone. Les collègues l'ont mentionné tout à
l'heure, mais ce marché du carbone nous a permis quand même, dans le Fonds
d'électrification et de changements climatiques, d'accumuler plus de 11 milliards de
dollars, Mme la Présidente. Ce n'est pas rien. Ça, c'est de l'argent qui est
utilisé pour faire des incitatifs, de l'adaptation aux changements climatiques,
mais de la lutte contre les changements climatiques en sol québécois. La
députée d'Argenteuil en a fait la démonstration tout à l'heure, qu'est-ce qu'on
peut faire au niveau de l'adaptation aux changements climatiques, mais sachez
que notre Plan pour une économie verte 2030, avec son plan de mise en œuvre qui
l'accompagne... Parce que, bien entendu, avant, lorsqu'il était question du
Fonds vert, il n'y avait pas de plan mis en œuvre, mais nous, lorsqu'on a fait
un Plan pour une économie verte, on a mis en place un plan de mise en œuvre
pour s'assurer qu'on respecte nos objectifs puis qu'on ait des cibles... en
fait, des modalités qui permettent d'atteindre nos objectifs en matière de
réduction de gaz à effet de serre.
Et donc qu'est-ce qui arrive au Canada
avec l'arrivée du président américain? Bien, c'est sûr que nous, on a une
réponse, là, avec ce contexte-là. Il y a plusieurs acteurs au Canada qui ont
abandonné leurs cibles climatiques. Il y a certaines protections
environnementales aussi. On peut juste penser à qu'est-ce que ce qui s'est
passé du côté d'Ottawa, avec l'abandon de la tarification carbone. On le voit...
on le voit directement à la pompe lorsqu'on va dans des provinces voisines, on
peut le voir... on le voit, significatif, qu'il y a une réduction qui est faite
pour les automobilistes des autres provinces. On a l'Ontario aussi qui a enlevé
l'obligation d'avoir une cible de réduction des gaz à effet de serre. Mais
nous, on est le dernier État en Amérique du Nord, avec la Californie, comme je
vous l'ai dit, avec notre tarification carbone, puis c'est une mesure qui est
efficace, ça nous permet d'effectuer nos réductions ici et ailleurs.
D'ailleurs, lorsqu'on regarde le marché du
carbone qu'on a avec la Californie, permettez-moi d'y revenir, tu sais, c'est
quand même... Bon, bien, je l'ai mentionné tout à l'heure, j'ai dit : Près
de 11 milliards, là, mais quand on regarde les données comptabilisées, là,
je crois que c'est... pour 2022, les dernières... les dernières données
comptabilisées, c'était 10,7 milliards. Permettez-moi, là, d'avoir fait
cette approximation tout à l'heure, mais, bref, ça reste des mesures qui sont
importantes.
Et donc les entreprises québécoises, bien,
ils font face à une compétition qui est féroce avec les États-Unis puis les
autres provinces qui, eux, ont délaissé leur lutte aux changements climatiques.
Puis on comprend, là, tu sais, on a certaines actions qui ont été faites par
notre gouvernement pour justement comprendre l'inquiétude des entreprises, puis
on veut sauvegarder les emplois des Québécois dans le contexte de la guerre
commerciale qu'on a actuellement avec les États-Unis, qui est notre principal
partenaire commercial. Donc, c'est dur à dire que c'est une guerre commerciale,
mais ça reste qu'on cherche des solutions, justement, des alternatives pour,
justement, accompagner nos entreprises et nos entrepreneurs québécois.
Et concrètement, ce qu'on a fait, Mme la
Présidente, bien, on a aboli le prix plancher sur l'essence, qui a mené des
réductions de coûts de l'essence dans plusieurs régions du Québec. Ça, c'est
une action concrète qu'on a faite, que je remercie notre collègue de Beauce-Sud
qui a milité en faveur de cette abolition du prix plancher.
On a aussi la dernière mise à jour
économique, Mme la Présidente, du ministre des Finances, qui prévoit, dans
cette mise à jour, environ 400 millions de réductions sur cinq ans pour
les entreprises en région, dont 290 millions pour appuyer les secteurs de
l'agriculture, de la forêt et des pêches. Puis là vous allez dire : Mais madame...
M. le député de Masson, qu'est-ce qu'on fait avec ces 290 millions? Bien, vous
savez, c'est 255 millions qui va pour un congé temporaire de taxe sur la
masse salariale, 30 millions pour soutenir la compétitivité du secteur
agricole, 4 millions pour prolonger le mécanisme de ristourne à impôt différé
pour soutenir les coopératives agricoles et 1,7 million pour prolonger le
mécanisme d'étalement du revenu pour les producteurs forestiers. Bref, ça, Mme
la Présidente, c'est des actions concrètes pour soutenir nos régions, nos
entreprises, nos agriculteurs, notre domaine forestier. Mais, à cela, on doit
aussi combiner notre vision. Puis, notre vision, c'est une vision qui combine l'environnement
puis l'économie. Bien, ça fait partie des principes de développement durable, Mme
la Présidente. Et, dans ce contexte-là, il est crucial de trouver un équilibre
entre une ambition climatique puis un réalisme économique. Puis le ministre, il
l'a mentionné à maintes reprises, j'étais là, en commission, les collègues
étaient là, en commission. Moi, je trouve que notre ministre, il a une vision
pragmatiste verte, hein, c'est quelqu'un qui est... qui a à cœur le Québec. On
est fiers, on peut avoir un Québec vert, on peut avoir un Québec prospère. Je
crois que ça peut se définir par un pragmatisme vert. Alors, il ne s'agit pas
ici d'abandonner des cibles climatiques ou de laisser tomber les travailleurs
du Québec, au contraire, c'est de trouver un équilibre entre les deux.
Et là, lors des consultations, bien, il y
a plusieurs groupes qui sont venus nous souligner que la transition écologique,
bien, elle peut représenter des opportunités de croissance économique puis pas
seulement des coûts. Puis ça, c'est important de le noter parce que, lorsqu'on
entend nos collègues, là, on semble croire qu'on abandonne ou on a un <scénario...
M. Lemay :
...on
abandonne ou on a un >scénario de désengagement. Non, ce n'est pas le
cas. C'est peut-être traité dans le document de consultation qui nous a été
soumis puis qui a été soumis à l'ensemble des groupes pour qu'on puisse
regarder les diverses options possibles, mais le... ce n'est qu'un document de
consultation. Et donc... désolé, Mme la Présidente, et donc, ce que je peux
vous dire là-dessus, c'est, on a intérêt, justement, à voir... de regarder la
transition écologique, puis de regarder les opportunités de croissance
économique, puis pas seulement les coûts.
Ce qu'on peut dire aussi, c'est qu'on le
comprend bien, là, on a fait plusieurs investissements majeurs dans le
développement d'Hydro-Québec. Mon collègue précédent, le député de Joliette,
aussi, le mentionnait tout à l'heure, tu sais, je pense que ça démontre notre
volonté d'aller de l'avant avec une économie verte, avec une réduction des gaz
à effet de serre de ce côté-là, parce que, justement, lorsqu'on produit de
l'énergie propre et qu'on est en mesure de la rendre disponible à l'ensemble de
nos citoyens, puis qu'il y a des entreprises qui viennent s'établir ici, en sol
québécois, avec notre énergie propre, bien, c'est des GES qui ne sont pas émis
ailleurs. Lorsqu'on prend cette énergie propre puis qu'on est en situation de
surplus, peut-être que le mot «surplus», de ce temps-ci, n'est pas à la mode,
mais, si... qu'on était toujours en situation de surplus ou qu'on... en fait,
on va honorer nos contrats qu'on a déjà avec nos États américains, avec les
exportations d'hydroélectricité, bien, ça fait en sorte qu'on décarbonise
l'économie, pas juste en sol québécois, mais aussi chez nos voisins du Sud.
Et donc ce que je veux vous mentionner par
ça, c'est... si je regarde l'engagement citoyen qui est nécessaire, justement,
pour atteindre nos cibles, puis le ministre l'a signifié à plusieurs reprises,
bien, on ne veut pas que le citoyen se désengage là-dedans. Au contraire, on veut
vraiment que la population, elle s'implique pour justement mettre en place des
initiatives de réduction.
J'ai côtoyé plusieurs, de multiples
entrepreneurs... qu'ils ont des solutions, des innovations technologiques. On a
une grappe de technologies, là, je pense, présentement, à Écotech, qui sont
venus témoigner justement à la commission, mais qui ont des incitatifs pour
faire la séquestration du carbone ou toute autre initiative que... On doit les
étudier, ces opportunités-là d'innovation, de faire des vitrines technologiques
pour faire en sorte qu'après ça on puisse rayonner à l'international. Et donc
c'est dans un contexte économique difficile, mais on ne veut pas aliéner une
partie de la population si des actions du gouvernement sont déconnectées de la réalité.
Rassurez-vous, Mme la Présidente, ça n'arrivera pas.
Alors, je vois que le temps file et...
Certains groupes des oppositions ici nous mentionnent que la mobilisation
citoyenne est à risque. Moi, je leur réponds qu'il n'en est pas le cas. Dans ces
consultations, je crois que tout le monde a été entendu pour justement qu'on
puisse arriver à des conclusions intéressantes, avec un renouvellement d'une
cible de réduction de gaz à effet de serre en sol québécois. Dans le contexte
de la guerre commerciale, on l'a vu, on a plusieurs statistiques, je ne vous
passerai pas dessus, on a des pertes d'emploi, si le Québec ne reste pas
compétitif, qui sont à prévoir, donc on doit rester pragmatique de ce côté-là.
On doit rester des leaders climatiques. Le Québec est un leader. Si on regarde
les statistiques de 2022, le Québec figure premier parmi tous les États
nord-américains au niveau de GES par habitant, au niveau des huit GES par
habitant. Puis il y en a, là, des États, là, que ça va, là, jusqu'à 143,6. C'est
à la page 18 du document de consultation.
Je comprends que je suis rendu à ma
conclusion, Mme la Présidente. L'objectif, on l'a mentionné. Lorsqu'on a fait
les travaux, les membres de la commission Transport Environnement sont arrivés,
leur première recommandation, c'est de dire qu'on doit trouver une cible de
réduction de GES ambitieuse et réaliste, on veut tenir en compte des impacts
économiques dans la détermination de la cible et on veut aussi un engagement
puis la mobilisation citoyenne dans la lutte contre les changements
climatiques, donc ça nous prend un équilibre. Mme la Présidente, je vous
remercie pour votre écoute.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) :
Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole à
Mme la députée de Mille-Îles pour une durée de sept minutes quelques secondes.
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Alors, c'est un plaisir pour moi de m'adresser en cette
Chambre pour parler de la cible climatique. J'ai écouté le discours du ministre,
et d'ailleurs ça m'a... ça m'a fait sourire, il y a quelques instants, quand le
député de Masson a mentionné qu'on avait un ministre qui avait une vision
pragmatique, parce que j'ai plutôt vu un ministre qui ne semble pas avoir
entendu aucun des 26 groupes qui est venu témoigner en commission, en
commission parlementaire. Aucun de ceux-ci, en fait, n'a dit qu'il fallait
reculer sur la cible climatique.
• (16 h 40) •
Et je vais y revenir, mais, avant tout,
dans son discours, il a mentionné, et il l'a fait à plusieurs reprises aussi en
commission, que le Parti libéral du Québec avait une cible de 45... de
réduction de cinq... de 45 % en cinq ans. Je rappellerais que c'était une
cible qui avait été <annoncée...
Mme Dufour :
...qui
avait été >annoncée en 2022, Mme la Présidente. Là, je tiens à le
mentionner ici publiquement, en cette Chambre, on est enregistrés, nous avons
remis nos recommandations au ministre. Il les a lus. Alors, il ne peut pas nier
les avoir vues. Et la recommandation, je vais vous la lire, pour que ce soit
clair, ça disait : «Que la cible actuelle de réduction des émissions de
GES de 37,5 % d'ici 2030 soit maintenue.» On ne parle pas de moins
45 %. Ça n'a pas été du tout notre recommandation, qu'on a faite pas plus
tard que la semaine dernière. Donc, le ministre le savait. Je pense qu'il
faudrait qu'il reconnaisse enfin que la cible de 2022 ne tient plus pour le Parti
libéral du Québec. Il faut se rendre à l'évidence qu'après trois... toutes les
années d'inaction du gouvernement fait en sorte que, malheureusement, ce n'est
pas possible d'aller au-delà de la cible, mais nous avons l'opinion qui...
qu'on devrait maintenir la cible de 37,5 %, tout comme la majorité... en
fait, la totalité des groupes, Mme la Présidente.
Je vais vous mentionner... D'abord, le
Comité consultatif sur les changements climatiques a été le premier à nous le
dire, que la cible ne devait pas être inférieure à 37,5 %. Ma collègue l'a
mentionné, la députée de Notre-Dame-de-Grâce, que de maintenir une cible, mais
de la repousser dans le temps, ça équivaut à réduire la cible. Alors, c'est sûr
que, quand on dit de maintenir la cible, on parle d'une cible pour 2030.
Mais ce n'est pas seulement des groupes
environnementaux, Mme la Présidente, qui nous ont demandé de maintenir la cible,
c'est aussi des groupes économiques. L'industrie du ciment nous a dit :
«Nous recommandons le statu quo pour la cible de 2030». Il dit... ils
disent : «Quant à l'objectif de carboneutralité à l'horizon de 2050, il
est aligné avec l'objectif de notre industrie», le ciment. L'aluminium,
l'industrie de l'aluminium : «Il faut continuer d'avoir de l'ambition
climatique. On a déjà réduit de 31 % notre secteur.» 31 %,
l'aluminium. Ils ne sont pas loin du 37,5 %. Énergir aussi, dans... dans
leur cas, ils nous parlaient du secteur du bâtiment, qui avait un objectif de
réduction des émissions du bâtiment d'ici... de 50 % d'ici 2030. Ils
disent : «Énergir estime qu'elle est toujours atteignable.» Acteur
économique, Propulsion Québec : «Retarder l'action, c'est accepter
davantage de coûts.» Ils nous ajoutent : «Électrifier permet de se
départir du pétrole.» Et ça, c'est bon pour la balance commerciale. Et là, ça,
ça répond à une autre affirmation du ministre qui disait : Il faut... Il
dit : Les groupes... les groupes des oppositions, aucun ne s'est préoccupé
des coûts économiques. C'est faux, on s'en est préoccupés, mais c'est les coûts
économiques de l'inaction qui nous... qui nous préoccupent.
Alors, pour... alors, ça, on l'a
mentionné, les groupes l'ont mentionné, on a posé beaucoup de questions, et
c'est en ce sens que je vais continuer avec certains groupes, comme Réseau
Environnement, qui nous ont rappelé qu'il y a d'autres juridictions, Mme la
Présidente, qui vont beaucoup plus vite que le Québec. Le ministre a beaucoup
parlé, là, de qu'est-ce qui se passe en Amérique du Nord, mais il a omis de
parler de ce qui se passe ailleurs dans le monde, même la Chine. On peut parler
de la Chine. La Chine va beaucoup plus vite que le Québec, et Réseau
Environnement nous a dit : «Si d'autres juridictions vont plus vite que
nous, ils ne le font pas juste parce que c'est bon pour l'environnement, ils le
font parce que c'est rentable.»
Nature Québec : «L'inaction...» «C'est
l'inaction qui coûte cher.» On se préoccupe du coût économique ici, Mme la
Présidente, mais il faut se rappeler que c'est l'inaction qui coûte cher. Même
chose pour la fédération des travailleurs du Québec, la FTQ : «L'inaction
est de loin la stratégie la plus coûteuse. Le statu quo climatique représente
désormais un risque financier et social majeur dont la facture grimpe beaucoup
plus vite que la capacité de l'État et des ménages à l'absorber.»
Le ministre parlait d'ailleurs qu'il ne
souhaitait pas... que les Québécois ne souhaitaient pas s'appauvrir, mais
j'aimerais leur... lui rappeler que, lorsqu'il y a eu Debby, la tempête Debby,
par exemple, des Québécois se sont beaucoup appauvris, ceux qui ont eu des
inondations dans leur sous-sol. Et c'est ce que la... la FQM est venue nous
rappeler : «Précipitations abondantes, inondations, chaleur extrême,
sécheresse, feux de forêt, érosion, submersions côtières.» L'inaction, c'est
les conséquences.
Pierre-Olivier Pineau nous a aussi
mentionné que... il a... il a proposé plusieurs solutions, et ça, c'est ce qui
était positif d'entendre des groupes : des bâtiments plus performants, une
agriculture plus responsable, de la mobilité plus durable, les déchets, qu'ils
soient gérés de façon vraiment circulaire. Il dit : «Les approches
proposées permettront d'enrichir le Québec, tout en réduisant les émissions de
GES.» Donc, il y a <possibilité...
Mme Dufour :
...d'enrichir
le Québec tout en réduisant les émissions de GES. Donc, il y a >possibilité
que ce soit bon pour l'économie.
Hydro-Québec, même chose, électrifier une
voiture est cinq fois plus efficace qu'électrifier le chauffage d'une maison,
mais, je vous rappelle, le gouvernement souhaite abolir les subventions pour
les véhicules électriques. Transition... l'Alliance Transit pour le transport
collectif, eux aussi, nous ont rappelé que la Politique de mobilité durable a
été laissée sans suite depuis 2023. Alors, il faut agir. Malheureusement, le
gouvernement prend trop de temps à agir.
Et je vais terminer, Mme la Présidente,
avec la... une conclusion, avec la Fédération des pourvoiries, qui nous a
dit : «Le ralentissement économique mondial est passager, a contrario des
effets des changements climatiques qui, eux, seront permanents. Dans ce
contexte, et avec son électricité propre, le Québec peut agir dans une mesure
transitoire robuste sans nuire à l'économie de la province.» Ça complète mon
intervention, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) :
Merci, Mme la députée. Donc, cela met fin au débat
sur le rapport de la Commission des transports et de l'environnement.
M. le leader adjoint du gouvernement, pour
la suite de nos travaux.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
merci beaucoup, Mme la Présidente. Je vous demanderais de bien vouloir appeler
l'article 1 du feuilleton, s'il vous plaît.
Prise en considération du rapport de la commission
qui a procédé à l'audition du Centre d'acquisitions gouvernementales sur le
chapitre 2 du rapport de novembre 2024 du Vérificateur général intitulé Acquisitions
regroupées gouvernementales
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : À l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée prend en
considération le rapport de la Commission de l'administration publique qui, le
2 décembre 2025, a procédé à l'audition du Centre d'acquisitions
gouvernementales sur le chapitre 2 du rapport du... de novembre 2024 du
Vérificateur général intitulé Acquisitions regroupées gouvernementales.
Ce rapport, qui a été déposé le 9 décembre 2025, contient des
observations, des conclusions et deux recommandations.
Je vous rappelle que, conformément aux
dispositions de l'article 95 du règlement, la prise en considération du
rapport donne lieu à un débat restreint d'au plus deux heures et qu'aucun
amendement n'est recevable. Je vous rappelle également qu'en vertu du deuxième
alinéa de l'article 95 ce débat n'entraîne aucune décision de l'Assemblée.
Je vous informe que la répartition du
temps de parole pour ce débat restreint s'effectuera comme suit :
52 min 30 s sont allouées au groupe parlementaire formant le
gouvernement, 27 min 51 s sont allouées au groupe parlementaire
formant l'opposition officielle, 17 min 21 s sont allouées au
deuxième groupe d'opposition, 10 min 17 s sont allouées au
troisième groupe d'opposition et 1 min 30 s sont allouées à
chacun des députés indépendants. Dans le cadre de ce débat, le temps non
utilisé par les députés indépendants ou par l'un des groupes parlementaires
sera redistribué entre les groupes parlementaires selon les proportions
établies précédemment. Mis à part ces consignes, les interventions ne seront
soumises à aucune limite de temps. Enfin, je rappelle aux députés indépendants
que, s'ils souhaitent intervenir au cours du débat, ils ont 10 minutes à
partir de maintenant pour en aviser la présidence.
Je cède maintenant la parole au député de
Nelligan.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Permettez-moi, en premier lieu, de remercier les deux autres
vice-présidents, parce que la Commission de l'administration publique, c'est
une commission un peu... je dirais, pas comme les autres. On peut dire que
c'est une des meilleures, n'est-ce pas, ma collègue? Abstraction faite à mes
collègues qui font un travail exceptionnel dans les autres commissions, mais je
tiens à saluer ma collègue la vice-présidente, la députée de Verchères, et mon
collègue qui était là avec nous jusqu'à tout récemment, le député de Rosemont,
et, maintenant, tout récemment, le collègue de Hochelaga-Maisonneuve, qui se
rajoute à la liste des vice-présidents.
Je tiens aussi à souligner le travail des vice-présidents
parce que c'est un travail de collégialité en premier lieu. Quand on parle des
comptes publics, et on parle de transparence, et on parle de rigueur, et on
parle d'analyse des rapports annuels de gestion, et les rencontres avec les
instances, à savoir le Vérificateur général, à savoir le protecteur au citoyen,
ce sont des instances avec qui on collabore, et c'est ça, le rôle de la
Commission de l'administration publique.
• (16 h 50) •
Et permettez-moi, Mme la Présidente, de le
mentionner, c'est la première fois que je préside une commission et c'est la
première fois que je préside la Commission de l'administration publique. Donc,
pour moi, c'est un réel plaisir de travailler en collégialité avec ma collègue
la députée de Verchères et mon collègue le député de Maisonneuve.
J'ai pris la présidence de la CAP, de la Commission
de l'administration publique, et je me <rappelle...
M. Derraji :
...de
la CAP, de la Commission de l'administration publique. Et je me >rappelle
de nos premières réunions, c'est des réunions où nous étions tous en poste,
fiasco SAAQclic. Et ce que nous avons vécu, lors de ce fiasco et de ce
scandale, c'est la façon avec laquelle la société d'État s'est comportée avec
les membres de la Commission de l'administration publique. Souvenez-vous que,
lors du passage de quelques membres devant la commission Gallant, ils ont...
des certains... certains témoignages ont clairement dit et mentionné que
l'information qu'on recevait n'était pas la bonne. Et, quand on ne recevait pas
de la bonne information, on ne peut pas faire notre travail correctement. Et
c'est ça, ce qui a été démontré avec les communications de mes prédécesseurs,
les anciens présidents, à savoir mon ex-collègue le député de Robert-Baldwin,
Carlos Leitão, qui a envoyé pas mal de lettres à la SAAQ, et par la suite ma
collègue députée de Saint-Laurent, qui, elle aussi, a continué à envoyer des
lettres à la SAAQ pour qu'ils continuent à nous envoyer les indicateurs.
Ce qui est malheureux, c'est que... on l'a
constaté avec les informations qu'on recevait, que les élus membres de la
Commission de l'administration publique ne recevaient pas la bonne information.
Et ça a été l'un des premiers, je dirais, sujets de discussion à l'intérieur de
notre comité. Et je tiens vraiment, vraiment à le souligner, peu importe le
parti politique, que ce soit ma collègue représentante du gouvernement, la
députée de Verchères, ou le collègue le député de Rosemont, nous étions tous
unanimes ou presque d'envoyer un message clair. Et, quand on dit «envoyer un
message clair», envoyer un message clair à l'ensemble, que ce soient les
sociétés d'État, les ministères qui doivent déposer des rapports, que les
informations qu'on doit recevoir à la Commission de l'administration publique
doivent être véridiques, authentiques. On ne peut pas essayer d'inventer, ou de
maquiller, ou de changer les indicateurs, parce que c'est la commission qui
analyse l'état des comptes publics, qui analyse les rapports annuels, qui
analyse le... qui lance des auditions. Et d'ailleurs on va parler de l'audition
qui a eu lieu le 2 décembre, l'audition du Centre d'acquisitions
gouvernementales, sur le chapitre 2, qui donne suite au rapport de
novembre 2024 du Vérificateur général sur les acquisitions regroupées gouvernementales.
Donc, c'est une commission extrêmement
importante qui joue son rôle de contrôleur de l'action de beaucoup de
ministères, c'est un filtre, si je peux dire, un filtre où on analyse les
rapports annuels. Donc, moi, pour moi, là, c'est une très bonne réalisation.
Nous étions tous d'accord, nous avons signé cette lettre, nous avons fait
l'envoi via le secrétariat à l'ensemble des organismes et ministères qui font
affaire avec la Commission de l'administration publique.
Donc, c'est vrai, il y avait une
prorogation du Parlement, Mme la Présidente, nous avons commencé plus tard.
Mais le temps que nous avons eu en notre possession, avec les deux semaines de
circonscription, je pense qu'on l'a bien exploité. Et, à partir de ce siège, je
tiens à remercier mes collègues, surtout au comité directeur, parce que nous
avons eu beaucoup de rencontres, mais aussi remercier les membres de la
Commission de l'administration publique, mais aussi le secrétariat, les
personnes avec qui on travaille, qui sont toujours dans l'ombre, qui font un
travail exceptionnel, que ce soit au niveau de la recherche, parce qu'on est
accompagnés, de la recherche avec vraiment une rigueur extrêmement importante.
Et pourquoi j'insiste sur ces points
aujourd'hui? Parce que, les derniers mois... Et vous avez vu, moi-même, j'ai
déposé un outrage au Parlement, de la SAAQ. On ne peut pas, en tant que
parlementaires, laisser sous-entendre qu'on peut dire n'importe quoi aux élus
membres de la CAP. Et mon message doit être bien interprété. Les élus, peu
importe leur couleur politique, peu importe le parti qu'ils représentent, font
un travail exceptionnel à la Commission de l'administration publique, et il ne
faut jamais, jamais, jamais remettre ça en doute. Ça, pour moi, c'est
extrêmement important. Parce que ce que nous avons vécu avec la SAAQ ne doit
plus se reproduire. Et la lettre le témoigne, qu'il y a un avant et un après.
Ce n'est pas vrai que c'est les membres qui auraient dû poser telle ou telle <question...
M. Derraji :
...dû
poser telle ou telle >question. Non, non, non, vous avez un rôle
d'envoyer la bonne information. En tant que gestionnaires de fonds publics,
vous avez un rôle de donner les faits dans vos rapports annuels. Sur ça, nous,
on va vous juger. Ça, c'est le rôle des élus membres de ce Parlement.
Donc, ça, ça a été un élément extrêmement
important parce que, comme je l'ai mentionné, ça a été quand même une courte,
très courte session. Nous avons tous la ferme conviction qu'on va continuer à
demander des auditions, avec la collaboration du gouvernement, la collaboration
des autres formations politiques, pour ramener en commission parlementaire les
organismes. Mais ce n'est pas uniquement ça, Mme la Présidente. Parce que,
c'est vrai, il y avait des recommandations que nous avons entérinées, que j'ai
déposées avant-hier par rapport au Centre d'acquisitions gouvernementales, et
ça, sur ce point, il va y avoir un suivi qui va être réalisé. Il y a un nouveau
PDG, il y a suivi qu'on va faire, parce que c'est une grande... c'est un grand
changement que le gouvernement a opéré en regroupant les achats, mais il y a
des lacunes et il y a des préoccupations que nous avons toutes vues en tant que
membres. Et il va y avoir un suivi à faire par rapport à ce centre, Centre d'acquisitions
gouvernementales, qui, je tiens à le rappeler, ça a été une création
gouvernementale de la 42e législature, la législation précédente.
Mais ce n'est pas tout, Mme la Présidente.
Ce que j'ai aimé lors de nos rencontres, c'est aussi les analyses de rapports
annuels. Et le point qui m'a le plus marqué, c'est l'analyse du rapport du
ministère de l'Enseignement supérieur. Et nous étions tous estomaqués quand
nous avons vu le taux de diplomation et la différence entre les hommes et les
femmes, et ça a été un point extrêmement préoccupant. On voit l'écart qui se
creuse du primaire passant au secondaire... non, du secondaire et du cégep, et
même au niveau universitaire. C'était une préoccupation que... nous avons
demandé des clarifications au ministère, qu'on va suivre. Et là, encore une
fois, pour les gens qui nous écoutent, ça, c'est un travail de fond qui a été
fait par mes collègues membres de la Commission de l'administration publique.
Nous avons aussi... aussi eu des
audiences, des audiences en ce qui concerne le Vérificateur général par rapport
au Centre d'acquisitions gouvernementales, mais aussi un des partenaires de...
si je peux dire, un des partenaires de la Commission de l'administration
publique. Et je tiens à remercier l'ensemble de son équipe, c'est le Protecteur
du citoyen qui était vraiment en mode collaboration, en mode... il jouait son
rôle, mais ça a été un échange extrêmement important par rapport à leur mission
et par rapport à ce qu'ils font.
Alors, Mme la Présidente, je vois le temps
filer. Ça a été une session très courte, mais avec beaucoup de réalisations.
Premièrement, une nouvelle équipe. Nous sommes trois personnes, je l'ai
mentionné, la députée de Verchères, le député de Rosemont, maintenant le député
d'Hochelaga-Maisonneuve, une équipe, au comité directeur, soudée. Nous avons
déjà un plan pour l'année prochaine. Il y a suivi à faire par rapport à ce qui
était, comme mandat, entériné. Je pense qu'on peut dire bravo parce qu'il y a
un mandat sur trois qui a été déjà réalisé. Il y en a deux qui vont suivre pour
l'année prochaine. Nous avons beaucoup de travaux à faire, notamment l'année
prochaine, où il va y avoir d'autres audiences, notamment du Vérificateur
général, sur des aspects extrêmement importants. Et c'est ça, le rôle des
membres de la Commission de l'administration publique.
Et je termine en saluant l'ensemble des
membres, collègues, élus qui siègent dans cette commission, qui viennent
assister à nos travaux, les gens de la recherche, les gens du secrétariat qui
nous accompagnent, qui font un travail exceptionnel, sans relâche pour une
bonne... pour que la Commission de l'administration publique puisse faire son
rôle. Alors, Mme la Présidente, merci beaucoup pour votre écoute.
• (17 heures) •
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole à Mme la
députée de Verchères.
Mme Suzanne Roy
Mme Roy (Verchères) : Merci,
Mme la Présidente. Ça me fait plaisir d'intervenir aujourd'hui en tant que
nouvelle membre de la Commission de l'administration publique, comme
vice-présidente. Et comme le mentionnait justement mon collègue, le président
de la Commission de l'administration publique, le député de Nelligan, une
commission qui est un peu particulière parce qu'effectivement l'ensemble des
parlementaires, tous partis confondus, travaillent ensemble pour analyser,
questionner, voir comment on peut mieux faire pour, justement, intervenir au
niveau de l'administration publique.
Depuis 2005, la Commission de
l'administration publique <examine...
>
17 h (version révisée)
<19265
Mme
Roy (Verchères)
:
...administration publique >examine
les rapports annuels des ministères, des organismes publics, et qui sont
traités, et qui sont sous, je dirais, l'égide de certaines dispositions de la Loi
de l'administration publique. Alors, pour respecter le mandat, bien, on se doit,
justement... on s'est vu confier, par le règlement de l'Assemblée nationale,
des travaux avec un cycle d'examen bien défini, prédéterminé.
Alors, on a amorcé, en juin 2019, le
quatrième cycle d'évaluation. Alors, le président en parlait tout à l'heure, le
député de Nelligan, le 5 et le 11 novembre dernier, la Commission d'administration
publique a procédé à l'examen des rapports annuels de gestion de trois
organismes : le ministère de Cybersécurité et Numérique, le ministère de l'Enseignement
supérieur et le Protecteur du citoyen. Alors, mon intervention, elle va
concerner principalement l'examen du protecteur des citoyens.
Mais, tout d'abord, Mme la Présidente, je
vais me permettre un peu d'histoire. Alors, le Protecteur du citoyen, c'est l'ombudsman
parlementaire du Québec. Ça a été créé à la fin des années 60 pour offrir,
justement, un recours indépendant aux citoyens qui pourraient s'estimer lésés
par l'administration publique. On le sait, c'est des grosses machines. Des
fois, les gens ne savent pas trop comment on peut passer à travers. Il y a des
éléments qui ne plaisent pas aux citoyens. Alors, le Protecteur du citoyen, c'est
le bon... le bon endroit. Cet... Ce Protecteur du citoyen, il est indépendant
de l'exécutif, indépendant de l'exécutif, parce qu'il relève de l'Assemblée
nationale. Et ça, il y a une raison bien précise à ça, Mme la Présidente, c'est
que ça vise à garantir, justement, pour les citoyens, la neutralité, l'impartialité.
Alors, sa mission principale, je le
rappelle, c'est d'assurer le respect des droits des citoyens dans leurs
relations avec les services publics, de veiller à l'intégrité de ces services-là,
de recommander des améliorations et même, s'il le faut, des modifications
législatives pour améliorer les situations. Alors, le mandat, il s'est étendu
au fil des ans, entre autres, à la divulgation d'actes répréhensibles et à la
protection contre les représailles dans le secteur public, alors, évidemment,
on y pense, avec des mécanismes, justement, de médiation, d'accompagnement au
niveau des tribunaux.
Donc, le rapport qui nous a été présenté
en novembre dernier fait partie intégrante du 55e rapport annuel du protecteur
des citoyens. Ça constitue la deuxième reddition de comptes du plan stratégique
2003‑2028. Donc, au terme de cette deuxième année de mise en œuvre du plan
stratégique 2023‑2028, ce sont neuf sur les 12 cibles, donc, 75 %
des cibles qui ont été réalisées tel que prévu pour l'exercice 2024‑2025.
Ils ont atteint les objectifs et, dans certains cas, ils les ont même
surpassés.
Alors, il faut savoir, hein, quand on dit
ça, quelle importance ça a, parce que, chaque année, c'est 25 000 dossiers
qui sont examinés. Un petit détail, 98 % des recommandations du Protecteur
du citoyen qui sont adressées aux ministères et aux organismes sont
effectivement acceptées et réalisées. Alors, je pense que c'est important. Et
ça, ça inclut l'ensemble de l'organisation, les plaintes formelles, les
signalements, les demandes d'information, d'assistance, pas seulement les
plaintes strictes. C'est donc dire le travail important qui se fait au niveau
du Protecteur du citoyen. Cette statistique, elle témoigne non seulement de la
crédibilité du protecteur, mais aussi de la volonté réelle de l'État, de l'appareil
de l'État pour corriger les situations problématiques lorsqu'on y retrouve des
failles.
Alors, comme le rapport annuel le
rappelle, le protecteur agit selon plusieurs mandats sensibles. On pense... Prenez
tout simplement, par exemple, les différents ministères, les plaintes en termes
de santé, de services sociaux, les services correctionnels, la divulgation d'actes
répréhensibles, les plaintes en représailles, sans oublier l'évaluation
indépendante des appels à l'action pour le suivi de la commission Viens. Donc,
tout un boulot qu'a à faire le Protecteur du <citoyen...
Mme Roy (Verchères) :
...pour
le suivi de la commission Viens. Donc, tout un boulot qu'a à faire le
Protecteur du >citoyen. Le rapport 2025 souligne l'atteinte de
plusieurs objectifs, et ce, malgré une hausse considérable des plaintes, et
insiste sur la transformation organisationnelle, qui est due, justement, à
l'élargissement de son mandat en matière d'intégrité publique, notamment avec la
nouvelle Loi sur la protection contre les représailles. Il couvre également
l'utilisation des ressources humaines, financières, le respect des engagements
de la déclaration des services aux citoyens, les efforts de coopération
internationale et d'affaires parlementaires.
Alors, comme je le mentionnais,
l'adaptation la plus significative découle, effectivement, des nouvelles
responsabilités qui ont été conférées au Protecteur du citoyen, soit par la Loi
de la protection contre les représailles liées à la divulgation des actes
répréhensibles. Elle est entrée en vigueur le 30 novembre 2024. Et cette
loi, elle a doté le Protecteur du citoyen de pouvoirs nettement accrus en
matière d'intégrité publique. Jusqu'alors, le traitement des divulgations
d'actes répréhensibles se faisait au premier niveau, aux premières lignes. La
mécanique était, effectivement, à l'intérieur de chaque ministère, chaque
organisme, où on retrouvait un responsable des suivis de divulgation. Alors, le
Protecteur du citoyen, lui, il a dû adapter sa mission en réponse à une hausse
considérable des plaintes et des divulgations reçues de la part des citoyens,
que ce soit au niveau de l'administration publique, de la santé et des services
sociaux ou de l'intégrité publique.
Alors, il est légitime de se poser la
question : Pourquoi il y a eu une augmentation des plaintes comme ça?
Est-ce que c'est parce que les citoyens sont moins satisfaits des services
publics? Est-ce que c'est parce qu'il y a une augmentation générale de la
population ou encore est-ce que c'est parce que le protecteur des citoyens est
de plus en plus connu et reconnu? Donc, les gens lui font confiance et vont,
justement, porter plainte. Alors, quand on a posé la question au protecteur, il
ne semblait pas être en mesure de répondre avec certitude laquelle de ces
causes faisait qu'on constatait, effectivement, de plus en plus de requêtes et
de plaintes. Cependant, les efforts d'adaptation du protecteur ont porté,
justement, sur l'efficacité des services en fonction des besoins des personnes.
Alors, ça a nécessité, bien sûr, de la
part de l'organisation, un réajustement, entre autres, au niveau des ressources
humaines. Face à l'élargissement, à l'enrichissement considérable du mandat en
matière d'intégrité publique, l'organisation a mis en œuvre une transformation
importante, premièrement, la création d'une nouvelle structure. Un
vice-protectorat en intégrité publique a été créé et regroupait les directions
des enquêtes sur les divulgations en matière d'intégrité publique, et ça a amené
aussi la création d'une nouvelle direction qui, elle, traite de la prévention
et de la protection des lanceurs d'alerte en matière de représailles.
Alors, ça a amené une augmentation chez le
Protecteur du citoyen, qui a dû recruter 24 personnes. Alors là, on pense,
évidemment, à des enquêteurs, des médiateurs, des avocats, le personnel de
soutien, ce qui a amené aussi un budget additionnel de
5,5 millions de dollars supplémentaires pour l'embauche de ces
effectifs. Évidemment, l'objectif, c'est de répondre aux besoins pour pouvoir,
justement, bien répondre aux citoyens qui font des plaintes, qui ont des
inquiétudes. Alors, une chose est certaine, toutes ces modifications envoient
un message clair, celui de l'importance du mandat du Protecteur du citoyen, et
qu'il a les moyens nécessaires à l'exécution du mandat. Ils sont à disposition.
• (17 h 10) •
Alors, il est important de mentionner
aussi que ces nouvelles responsabilités, bien, elles ont modifié profondément,
hein, ça va de soi, la gestion des divulgations, des plaintes en matière de
représailles. Le Protecteur du citoyen, maintenant, il est responsable de
rapatrier les fonctions de réception et de traitement des divulgations par les
responsables de suivi de divulgation, de traiter <directement les
plaintes en matière de représailles...
Mme Roy (Verchères) :
...responsables des suivis de divulgation, de traiter >directement les
plaintes en matière de représailles, d'offrir des services de médiation pour
favoriser le règlement hors cour entre les auteurs présumés et les victimes, de
représenter les victimes de représailles devant les tribunaux pour tout recours
approprié, de disposer d'une plus grande latitude pour communiquer publiquement
les résultats de... d'enquête sur l'intégrité. Alors, il a dû, effectivement,
ajuster ses outils, ses façons de faire, ses engagements au niveau du service.
Tout d'abord, dans la déclaration de
services aux citoyens, elle a été bonifiée en novembre 2024 pour intégrer,
justement, l'entrée en vigueur des nouvelles dispositions de la loi de
protection sur les représailles.
Il y a eu aussi de nouveaux engagements
face aux délais. On parlait d'une augmentation, justement, des plaintes et des
requêtes. Alors, pour traiter plus rapidement, entre autres, tout ce qui touche
les représailles, par exemple, déterminer, à l'intérieur de 10 jours
ouvrables, la recevabilité de la plainte pour que les gens sachent à quoi s'en
tenir.
Il faut aussi noter que le système de
gestion des enquêtes a été adapté, justement, pour s'assurer de bien traiter
les plaintes en matière de représailles. Alors, cette adaptation, bien, elle
contribue, justement, à l'indice de santé des actifs informationnels.
En résumé, l'augmentation des demandes et
les pouvoirs accrus qui ont été amenés au protecteur a amené cette
transformation structurelle majeure, renforcée par des ressources humaines et
l'établissement de nouvelles façons de faire pour répondre rapidement aux
demandes. Le Protecteur du citoyen inspire confiance, mais cette confiance,
elle repose sur une vigilance continue, bien sûr, de la part du Protecteur du
citoyen mais aussi de la Commission d'administration publique, qui, elle, a le
mandat d'assurer le suivi. Son rôle est essentiel, Mme la Présidente, pour,
justement, s'assurer de pouvoir bien intervenir et de pouvoir avoir un suivi
adéquat.
Je vais en profiter, de cette
intervention, justement, pour remercier le protecteur des citoyens ainsi que
toute son équipe pour le travail rigoureux, humain et essentiel, mais je veux aussi
remercier tous les membres de la Commission de l'administration publique, qui
font un travail tout aussi rigoureux et essentiel. C'est important, une
commission comme celle-là qui est dédiée à suivre, à évaluer, à analyser et à
questionner notre administration publique. C'est la meilleure façon de
s'améliorer mais surtout de mieux servir les citoyens. Même si je n'y siège que
depuis quelques mois, je constate toute son importance, le rôle primordial
qu'elle joue dans la reddition de comptes mais aussi dans l'amélioration de nos
processus partout dans nos ministères et dans nos organismes. Alors, bien sûr,
on fait ce travail-là pour mieux servir ceux et celles qui nous ont envoyés
ici, à l'Assemblée nationale. Alors, merci à notre président, le député de Nelligan,
à tous les membres de la Commission de l'administration publique, aux employés,
qui sont dédiés et qui font un travail minutieux pour s'assurer de toujours
mieux répondre aux besoins de nos citoyens. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Merci beaucoup, Mme la députée. Je cède maintenant la
parole à Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. C'est aussi pour moi un grand plaisir de m'adresser en cette
Chambre pour la première fois en tant que membre de la Commission de
l'administration publique. Je suis nouvellement membre, moi aussi. Par contre,
je ne vous parlerai pas du Protecteur du citoyen, Mme la Présidente, puisque
le... notre débat restreint, aujourd'hui, porte plutôt sur le Centre
d'acquisitions gouvernementales. Alors, c'est de ce que je vais vous parler.
On a eu, effectivement, une audience avec le
Centre d'acquisitions gouvernementales il y a quelques... la semaine dernière,
en fait, et la raison de cette audience qu'on a... qui était publique, là, soit
dit en passant... Si des gens sont intéressés, on peut réécouter l'enregistrement
de l'audience qui a eu lieu. Dans le <fond, le Centre
d'acquisitions gouvernementales...
Mme Dufour :
...réécouter
l'enregistrement de l'audience qui a eu lieu. Dans le >fond, le Centre
d'acquisitions gouvernementales fait des acquisitions importantes. Juste pour
vous donner une idée, en 2022‑2023, il a octroyé pour 5,8 milliards de
contrats et, depuis sa formation, là, depuis sa création, il a octroyé plus de
20 milliards de contrats. Donc, c'est la raison pour laquelle le
Vérificateur général s'était penché sur le Centre d'acquisitions
gouvernementales et avait fait un audit de performance. Et ça, c'était il y a
deux ans ou du moins, là... 13 mois, en fait, là, Mme la Présidente, un
peu plus d'un an. Et les constats étaient quand même préoccupants.
Comme je vous l'ai dit, le Centre
d'acquisitions gouvernementales fait quand même des acquisitions importantes.
Et le gouvernement, à l'époque, s'il avait décidé de créer cet organisme, qui,
d'ailleurs, a été créé, là... Bien, en fait, je vais en parler un petit peu
plus, là, mais, je l'ai ici, il a été créé en septembre 2020 à partir du
regroupement du Centre de services partagés du Québec, qui existait avant, et
quatre autres organismes à but non lucratif qui effectuaient des achats
regroupés pour les réseaux de l'éducation et de la santé. Donc, c'est cinq
entités qui ont été réunies en une, et l'intérêt était de réduire les coûts,
d'avoir des économies substantielles. Et le gouvernement, donc, avait fixé des
objectifs d'économies, et le Vérificateur général, donc, a tenté de voir si le
Centre d'acquisitions gouvernementales répondait à sa mission.
Et les constats, comme je vous dis,
étaient quand même préoccupants. Et je vous les lis, là. On parlait que «plusieurs
regroupements d'achats visant à répondre aux besoins des ministères et
organismes ne sont pas réalisés comme prévu par le Centre d'acquisitions
gouvernementales, ce qui limite l'efficience de ces regroupements. Le Centre
d'acquisitions gouvernementales n'évalue pas adéquatement les économies
générées par les acquisitions regroupées, et l'information divulguée ne permet
pas d'en connaître les limites. L'utilisation de modes d'attribution des
contrats qui tiennent davantage compte de la qualité, de l'achat québécois et
du développement durable demeure un défi. L'information dont dispose le Centre
d'acquisitions gouvernementales ne permet pas de suivre adéquatement les
acquisitions regroupées et de rendre compte de leur performance.»
Donc, c'est sur la base de ces constats
qu'on a... qu'on a rencontré, donc, les dirigeants du Centre d'acquisitions
gouvernementales. Au préalable, nous avons eu une rencontre avec le
Vérificateur général, qui nous a rappelé les constats de son rapport de
novembre 2024, voilà, et par la suite nous avons pu échanger avec le PDG,
là, le président-directeur général de l'organisme, qui a répondu à toutes nos
questions, je dois dire, là, a été une... des échanges très... très
constructifs avec l'organisme. Je salue, d'ailleurs, la députée... Est-ce
que c'est Bellechasse? Je ne suis pas certaine.
Une voix : ...
Mme Dufour : Oui, c'est ça,
qui a posé beaucoup de questions du côté gouvernemental. Et moi, bien, je
faisais le côté des oppositions. Et je pense qu'on a eu vraiment des échanges
très, très intéressants. Puis de ces échanges est découlé un rapport, Mme la
Présidente, et c'est notre débat, aujourd'hui, sur ce rapport-là. Donc, je vais
vous en parler un peu plus davantage.
Ce qu'on... Comme constat, là, il y
avait... il y avait une évidence, là, à l'époque, quand le... le CAG, je vais
commencer à dire le CAG, Mme la Présidente, le Centre d'acquisitions
gouvernementales, le CAG avait dû marcher... bien, malheureusement, il était
imparfait. Donc, au moment que le Vérificateur général a fait son audit, le
centre ne disposait pas d'un processus de veille stratégique. Ça, ça a été mis
en place depuis. Donc, ça, c'est une bonne nouvelle. Donc, on sait... Je pense
que, vraiment, le centre a tenté de répondre à toutes les préoccupations qui
avaient été soulevées par le Vérificateur général.
D'ailleurs, il nous mentionnait qu'ils ont
déposé en mars dernier un plan d'action et que la plupart des mesures, à ce
moment-là, qui ont été déposées en mars étaient en cours ou déjà réalisées. Il
nous a mentionné que le Plan des acquisitions gouvernementales — ça,
c'est le PAG — constituait l'instrument privilégié sur lequel
s'appuie la stratégie opérationnelle du centre dans la réalisation de sa
mission. Et ça, je vous le dis, quand j'ai entendu ça, je suis allée voir
c'était quoi. Donc, ça a été ma première chose, c'est quoi, ça, le Plan des
acquisitions gouvernementales. Et je l'ai épluché, puis on a eu des échanges à
ce sujet.
• (17 h 20) •
J'ai soulevé, en fait, deux enjeux que je
voyais dans ce plan. Puis, pour faire <simple...
Mme Dufour :
...des
échanges à ce sujet, j'ai soulevé, en fait, deux enjeux que je voyais dans ce
plan. Puis, pour faire >simple, le Plan d'acquisitions gouvernementales,
dans le fond, c'est l'ensemble des appels d'offres que le centre prévoit lancer
dans la prochaine année, année et demie, même les deux prochaines années. On a
les montants cibles, une fourchette pour chacun des appels d'offres, la
catégorie, on a une description puis on a des dates, la date prévue du
lancement de l'appel d'offres puis la date prévue d'entrée en vigueur des
contrats. La date prévue d'entrée des contrats, c'est important parce que, dans
le fond, les soumissionnaires intéressés, dans le fond, en sachant que ça, ça
s'en vient, en regardant dans le plan d'action gouvernemental, peuvent préparer
d'avance, donc, se préparer en sachant, en 2026, il y aura tel appel d'offres,
se préparer. Et ce qu'on pense, ce que le centre pense, c'est que ça va
permettre d'avoir plus de soumissionnaires. Parce que c'est vrai que c'est...
ça demande beaucoup de temps, et d'énergie, et de ressources, préparer des
appels d'offres publics.
Par contre, et si vous connaissez, Mme la
Présidente, les processus d'appel d'offres, il s'adonne que j'en ai vu
quelques-uns quand j'étais au municipal, ça prend quand même plusieurs mois, un
processus d'appel d'offres. Partir en appel d'offres, le temps que les
soumissionnaires puissent déposer leurs soumissions, et par la suite octroyer
le contrat, il s'écoule plusieurs mois. Et donc j'ai posé des questions à cet
effet-là, et le PDG me disait : Oui, oui, généralement, on s'assure qu'il
y ait au moins six mois entre la date, dans le fond, de lancement du processus
d'appel d'offres et la date où le contrat doit être en vigueur.
Mais moi, j'ai trouvé des cas, et c'est ce
que j'ai soulevé en auditions, là, des cas où on ne se donnait que seulement
six semaines. Six semaines, c'est impossible. Ça ne peut pas se faire à
l'intérieur... Mais ce qu'on comprend, c'est que la date d'entrée en vigueur
des contrats, c'est la date où il faut absolument que le contrat soit rentré en
vigueur parce que, sinon, on risque d'avoir un bris de service. C'est
beaucoup... C'est très... Ça arrive beaucoup dans le domaine de la santé,
notamment. Et un des éléments que le Vérificateur général avait soulevés,
c'était que, finalement, il y avait beaucoup de contrats de gré à gré. Et ça,
c'était une préoccupation. Ce n'est pas illégal, mais c'est une préoccupation.
Donc là, ce que je posais comme question, c'est que, si on se donne seulement
six semaines de délai, on se met en condition presque automatique de se rendre
en contrat de gré à gré, parce qu'on n'aura pas le temps de faire le processus
complet en appel d'offres public.
Ce que le PDG nous a... m'a répondu à ce
moment-là, c'est que c'était probablement une erreur dans le tableau. Moi,
j'avais dit : J'ai juste regardé une page du tableau. Depuis, j'en ai
regardé d'autres et j'ai retrouvé d'autres cas d'appels... J'en ai même trouvé
un où on se donnait seulement deux semaines. Donc, si M. le PDG nous écoute,
là, les moniteurs défibrillateurs semi-automatiques, ça, c'est la
ligne 6902, l'appel d'offres devait commencer septembre... le
15 septembre et a été octroyé le 1er octobre. Deux semaines. Ici, on
parle d'un contrat entre 60 et 80 millions. Donc, ce n'est pas des petits
contrats. Donc, c'est sûr que le «timeline», là, ça ne marche pas, là, le
calendrier.
Et ce que ça nous a soulevé, en fait, aux
membres de la commission, c'est : L'information qui est ici, comment elle
est validée, comment... Qui s'assure que les dates qui sont ici sont les
bonnes, qu'il n'y a pas d'erreur, justement? Et là ce que je comprends, c'est
qu'il y aura... il y aura un suivi à cet effet, là, parce que ça nous... ça
nous a soulevé des doutes quant à la... c'est ça, la... pas la validité, mais,
tu sais, le fait... est-ce que l'information est toute bien... bien
représentative de la réalité.
Un autre élément qui a fait beaucoup...
qu'on a beaucoup échangé aussi, c'est sur les économies, le calcul des
économies. Le Vérificateur général disait : La méthode est... la méthode
de calcul des économies n'est pas toujours la même, elle varie beaucoup
d'une... Et là le centre a décidé de ne prendre qu'une seule méthode, soit de
comparer... j'essaie de voir... c'est ici, la méthode de comparaison avec les
soumissions non retenues. Donc, pour eux, c'était la meilleure base. Donc, la
meilleure soumission versus celle qui n'a pas été retenue, le différentiel
donne l'économie réalisée. Quand j'ai posé la question : Qu'est-ce qui
arrive s'il y a un seul soumissionnaire?, bien là, à ce moment-là, on ne le
sait pas vraiment, c'est quoi, les économies. Donc, il y a encore des
questionnements quant à... au calcul réel, là.
Le centre... Le PDG nous a dit qu'ils
avaient généré plus de 1,9 milliard de dollars d'économies
gouvernementales et que chaque employé de son département avait <rapporté...
Mme Dufour :
...donc
il y a encore des questionnements quant à... au calcul réel, là. Le centre...
Le PDG nous a dit qu'ils avaient généré plus de 1,9 milliard de
dollars d'économies gouvernementales et que chaque employé de son département
avait >rapporté 1,7 million de dollars à l'État, mais, comme
on n'est pas certains que le 1,9 milliard était vraiment représentatif de
la réalité, bien, c'est difficile d'évaluer la performance de chaque employé
sur... dans ce... dans ce centre.
Il y a un élément que moi, j'ai soulevé,
c'est le fait qu'il y a des écoles, notamment, que j'ai visitées, qui m'ont
mentionné qu'ils tentaient... qu'il y avait... que les acquisitions, à travers
le centre d'acquisitions, le CAG, revenaient beaucoup plus élevées, puis
d'ailleurs, en fin de semaine, là, j'étais dans un marché de Noël d'une école,
puis, on m'a dit, trois à quatre fois plus cher que si le professeur va acheter
lui-même son matériel.
Donc, est-ce qu'on peut être certains que
ce sont des économies? Ça, c'est un enjeu. On a eu beaucoup d'échanges à cet
effet-là. Il y a des écoles, chez nous, qui... en fait, qui passent par leur
fondation pour arriver à avoir les meilleurs... les meilleurs prix. Ils nous
parlaient, par exemple, des... Tu sais, aller... juste aller chez Dollarama, ils
arrivent à avoir du matériel, puis qui revient à une fraction du prix que s'ils
passent par le CAG, qui n'a qu'un fournisseur pour les fournitures. Donc, ils
passent par la fondation de leur école pour faire des achats, pour, finalement,
avoir des réelles économies. Donc, je suis encore dubitative sur les économies
réalisées, là, en passant... en centralisant toutes, toutes, toutes les
acquisitions.
Un autre élément qui a été mentionné
beaucoup, c'est les acquisitions... le... en fait, l'achat québécois et
régional. Donc... Puis là j'avais soulevé un article, là, qui mentionnait
qu'en... puis c'est un article d'octobre 2024, là, qu'en 2023 la presque
totalité des organismes publics de l'est de Laval se sont approvisionnés auprès
d'entreprises de l'extérieur de la région. Ça, c'était un enjeu au niveau de
l'achat régional. Puis, au niveau de l'achat québécois, bien, il y avait aussi
des articles qui disaient que, malheureusement, on avait augmenté le nombre
d'achats faits à l'extérieur du Québec au lieu d'améliorer... en fait,
d'augmenter la quantité de produits québécois dans les acquisitions. Donc... Et
ça fait partie des objectifs, là, du CAG. C'est un de ses objectifs. Il doit
augmenter la proportion de produits qui sont durables et de produits qui sont québécois,
et, pour l'instant, ça semble toujours des défis.
Ils nous ont mentionné... Le PDG nous a
mentionné, là, que le... il fallait qu'ils respectent le cadre légal, les
obligations du gouvernement en matière de libre-échange ainsi que la capacité
réelle du marché québécois, mais ça, ça reste encore à voir, comment on...
comment ils vont améliorer ce processus. Bien, une des techniques qu'ils ont
commencé à mettre en place, puis on va voir, avec le temps, si ça porte fruit,
c'est de... Ils appellent ça le lotissement. Nous, le lotissement, en
urbanisme, c'est autre chose, mais, dans le fond, c'est de réduire en plus
petits lots les acquisitions. Et ça, ils croient que ça pourrait permettre plus
d'achat provincial mais aussi régional. Donc, à suivre.
Et puis l'autre élément qu'on a discuté
aussi, c'est la question du système intégré de gestion de la performance. Il y
a... il y a des questionnements. Encore une fois, comme je vous disais, il y a
un système qui a été mis en place à la suite de la fusion des cinq organismes.
Mais, comme l'information qui sort du Plan d'acquisitions gouvernementales ne
semble pas toute correspondre aux bonnes données, bien, ça soulève des doutes
sur le système intégré de gestion.
Donc, en terminant, le... dans le fond, la
commission, dans son rapport, recommande que... évidemment, là, je partage ses
conclusions, que le Centre d'acquisitions gouvernementales transmette un état
de situation de son projet de système de gestion des acquisitions
gouvernementales d'ici le 31 janvier et qu'il transmette également, d'ici
le 1er avril, un résumé des actions entreprises pour assurer la qualité des
données inscrites au Plan des acquisitions gouvernementales.
• (17 h 30) •
Donc, Mme la Présidente, je pense, ça a
été une commission extrêmement utile, pertinente et qui, éventuellement,
portera fruit, je pense, pour le bien des Québécois, parce que
20 milliards d'acquisitions en quelques années à peine, c'est énormément
de sous. Ça fait qu'on veut <s'assurer que les...
>
17 h 30 (version révisée)
<19287
Mme
Dufour :
...en quelques années à peine, c'est énormément de
sous. Ça fait qu'on veut >s'assurer que les achats soient faits, évidemment,
au meilleur coût possible. Mais vous savez, des fois, quand on achète un bien
moins durable, au bout du compte, il nous coûte plus cher. Donc, on veut s'assurer
que ce soit aussi la meilleure qualité possible pour le coût, tu sais, le
meilleur coût-bénéfice, et ça implique aussi d'avoir des bénéfices chez nous,
au Québec. Et voilà, je vous remercie beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme D'Amours) :
Merci beaucoup, Mme la députée. Y a-t-il d'autres interventions? Je
reconnais maintenant le député, je ne veux pas dire votre prénom, de Gatineau.
La parole est à vous.
M. Robert Bussière
M. Bussière : Merci, Mme la
Présidente. Permettez-moi tout d'abord de saluer mes collègues et ainsi que la
députée... une des députées de l'opposition, qui sont ici... qui est ici avec
nous aujourd'hui.
Je souhaite consacrer mon intervention à l'examen
du rapport annuel de gestion du ministère de la Cybersécurité et du Numérique,
un ministère jeune, stratégique et profondément ancré dans ces transformations
qui redéfinissent l'action publique au XXIe siècle. Et si j'ai choisi
celui-ci, c'est parce que ce rapport illustre très clairement l'un des grands
enseignements de nos travaux cette année, dans un domaine en transformation
accélérée. L'imputabilité demeure essentielle, mais elle doit être accompagnée
d'agilité, d'actualisation et de cohérence entre les objectifs et la réalité du
terrain.
Mme la Présidente, le ministère de la
Cybersécurité et du Numérique porte une mission difficile, complexe et surtout
profondément mouvante. La transformation numérique du gouvernement s'accélère.
Les technologies évoluent à une vitesse jamais vue, les percées en intelligence
artificielle, l'explosion des données numériques, l'augmentation des
cyberattaques à travers le monde et même les tensions géopolitiques qui font de
la cybersécurité un enjeu stratégique majeur pour tous les États... Dans ce
contexte, il est normal, et je dirais même inévitable, que certains des
indicateurs prévus dans un plan stratégique élaboré il y a deux ou trois ans ne
soient plus parfaitement alignés sur la réalité de 2025.
Les parlementaires l'ont souligné, plusieurs
cibles n'ont pas été atteintes, mais le ministère a également expliqué que les
indicateurs du plan stratégique 2023‑2027 ne reflètent plus adéquatement l'environnement
actuel et qu'une mise à jour est envisagée. Et c'est ici que la commission joue
pleinement son rôle : poser les bonnes questions, non pas pour blâmer,
mais pour s'assurer que les outils de gestion demeurent pertinents dans un
secteur où l'obsolescence peut survenir en quelques mois.
Les membres de la commission ont observé
une tendance claire : le nombre de projets gouvernementaux en ressources
informationnelles augmente et leur complexité technique aussi. Transformation
numérique, cybersécurité, interconnectivité des systèmes, migration vers le
nuage, interprobabilités avec d'autres ministères, protection accrue des
renseignements personnels, tout cela exige non seulement des ressources, mais
une capacité de gestion et d'exécution qui suivent la cadence. Les
parlementaires ont donc demandé davantage d'information sur l'évolution des
démarches de transformation numérique dans l'ensemble de l'appareil de l'État,
la priorisation des projets et la manière dont le ministère de la Cybersécurité
et du Numérique coordonne, soutient et accompagne les autres ministères. Ce
questionnement est simple, il témoigne d'une compréhension profonde, que le
numérique n'est plus un projet parmi d'autres, c'est le pilier de la
modernisation de l'État.
Un élément en particulier a retenu l'attention
des membres : le Service québécois d'identité numérique, un projet
structurant mentionné comme suspendu dans le rapport annuel. La commission a
voulu comprendre pourquoi ce projet a-t-il été suspendu. Quel impact sur les
coûts? Quel impact sur les échéanciers? Et quelle sera l'incidence de l'adoption
du projet de loi n° 82 récemment voté? Le fait même que le ministère ait
documenté cette suspension dans son rapport illustre un principe fondamental :
la reddition de comptes exige la transparence, même lorsque cela implique de
reconnaître une pause ou un ajustement. La transformation numérique n'est pas
linéaire. Elle exige parfois des arrêts, des révisions, des choix difficiles.
Mais la commission veut s'assurer que ses décisions sont bien expliquées et
fondées, et c'est précisément ce qu'elle a fait dans ce dossier.
Un autre constat majeur ressort des
échanges : le recrutement et la rétention de talents spécialisés en
technologies de l'information. Il faut le dire clairement, ce n'est pas un
problème québécois, c'est un problème planétaire. Tous les États, toutes les
grandes entreprises, tous les secteurs économiques se disputent les mêmes
profils : experts en cybersécurité, architectes de solutions, spécialistes
en intelligence artificielle, analystes en données, développeurs spécialisés.
Dans un marché où la compétition est féroce, où les salaires explosent dans le
privé, il est légitime que la commission se demande : Le ministère
réussit-il à se démarquer comme employeur? A-t-il les ressources et
l'attractivité nécessaires pour mener à terme la multiplication des projets?
Car, il faut le rappeler, un indicateur non atteint peut parfois refléter non
pas une mauvaise gestion, mais un manque de ressources disponibles sur le marché.
C'est pourquoi la commission veut mieux
comprendre comment le ministère de la Cybersécurité et du Numérique adapte ses
stratégies de recrutement, de formation et de fidélisation. Ce rapport et les
questions des membres nous ramènent à l'essence même de la gestion axée sur les
résultats : des indicateurs pertinents, des objectifs réalistes, une
capacité réelle de les atteindre en fonction des ressources, un arrimage clair
avec la mission. Dans le secteur numérique, cela exige une révision plus fréquente
que dans d'autres domaines de l'État. Les parlementaires ont donc questionné
l'adéquation entre les objectifs du plan stratégique et le contexte actuel, la
pertinence des cibles initialement prévues et les mécanismes d'ajustement
rapide que le ministère devrait donner. L'enjeu n'est pas de viser moins,
l'enjeu est de viser juste.
Mme la Présidente, permettez-moi ici
d'élargir légèrement. Les travaux sur le ministère de la Cybersécurité et du
Numérique mettent en lumière un phénomène plus global. L'État québécois entre
dans une ère où ses missions reposent de plus en plus sur des infrastructures
numériques. Cela signifie que les risques changent, les attentes des citoyens
évoluent, les outils de reddition de comptes doivent se moderniser et les
indicateurs doivent être plus dynamiques. L'examen du rapport du ministère de
la Cybersécurité et du Numérique n'est pas seulement un exercice administratif,
c'est une démonstration qu'il est désormais impossible de gouverner
efficacement sans intégrer le numérique au cœur de l'action publique.
En conclusion, Mme la Présidente,
l'analyse du rapport annuel du ministère de la Cybersécurité et du Numérique
nous rappelle trois choses. Premièrement, que le ministère de la Cybersécurité
et du Numérique exerce sa mission dans un environnement instable, exigeant et
en évolution constante. Ce contexte explique certains écarts, mais il rend
d'autant plus crucial l'ajustement des outils de gestion. Deuxièmement, que la
suspension et la révision de certains projets, comme le Service québécois
d'identité numérique, témoignent d'une reddition de comptes honnête et
transparente, conforme aux attentes de la commission. Troisièmement, que le
défi du recrutement spécialisé en technologies informatiques est un obstacle
réel à l'atteinte de plusieurs cibles et qu'il doit être compris comme une
contrainte structurelle, non comme une faiblesse institutionnelle.
Mme la Présidente, l'imputabilité n'est
pas un exercice statique. C'est un dialogue constant entre ce que l'État
planifie, ce que la réalité permet et ce que les citoyens attendent. Et, dans
ce domaine, la Commission de l'administration publique joue pleinement son
rôle : rigoureuse, attentive et exigeante comme elle doit l'être.
• (17 h 40) •
Je remercie le ministère pour sa collaboration,
pour les explications fournies et pour sa volonté évidente d'améliorer ses
pratiques de reddition de comptes. Nous poursuivrons ce travail avec les mêmes
rigueurs, parce que la confiance du public à l'égard de l'État passe par cette
transparence, cette discipline et cette capacité d'évolution. Je vous remercie,
Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Merci beaucoup, M. le député. Je souhaite maintenant
donner la parole à Mme la députée de Bellechasse.
Mme Stéphanie Lachance
Mme Lachance : Merci, Mme la
Présidente. Très heureuse d'être ici parmi vous aujourd'hui pour le débat sur
le... les rapports de la Commission de l'administration publique. C'est une
commission avec laquelle je travaille depuis plusieurs mois, bientôt une année,
et c'est une commission que j'affectionne particulièrement, Mme la Présidente.
À la différence de plusieurs commissions, on travaille d'une manière
transpartisane, tous ensemble, donc, et on auditionne les ministères ou les
organisations pour pouvoir tirer des grandes lignes puis faire une analyse, une
vigie du travail qui se fait dans les ministères. Donc, permettez-moi, dès le
départ, de saluer les collègues avec qui je siège sur cette commission et avec
lesquels on passe des heures à travailler et à analyser, d'une part, les
rapports annuels de gestion ou encore les auditions.
Si on veut revenir au travail qui a été
fait par la commission cette année, je vous dirais que, comme l'a mentionné mon
collègue de Gatineau, nous avons analysé des rapports annuels de gestion de
trois entités, donc le ministère de la Cybersécurité et du Numérique, le
ministère de l'Enseignement supérieur et le Protecteur du citoyen, entre autres
choses. Et, pour... parmi ces analyses de rapports, certains constats ont pu
être mis de l'avant. Et, quand on parle de constats, évidemment, on prend le
rapport, on l'analyse et, par la suite, on se questionne sur ce qui a été fait,
sur les résultats, sur ce qui pourrait être fait différemment. Mais ce qu'on
constate, c'est qu'évidemment, parfois, l'information fournie ne nous permet
pas toujours d'établir des liens très clairs entre l'atteinte des objectifs ou
des résultats... en fait, les résultats attendus et l'utilisation des
ressources. Et ça, bien, je pense que c'est extrêmement important et qu'on doit
y porter une attention particulière.
Donc, on a entendu, au cours du mois de
novembre, les analyses de rapports. Et, par la suite, au mois de décembre, nous
avons tenu, le 2 décembre, une séance de travail et... pour préparer
l'audition, et, le même jour, l'audition du Centre d'acquisitions
gouvernementales s'est tenue. D'entrée de jeu, je voudrais rappeler que le Centre
d'acquisitions gouvernementales est créé quand même d'une manière assez
récente, depuis 2020, et il a été formé de cinq entités, dont quatre organismes
sans but lucratif et aussi le Centre de services partagés du Québec. Donc,
cette création-là a un objectif particulier, donc, évidemment d'amener ou de
contribuer à l'efficience administrative du gouvernement, à une saine gestion
des finances publiques, évidemment, en regroupant les achats pour faire des
économies, mais aussi à assurer à la population québécoise l'accessibilité à
des produits et à des services de qualité.
Donc, comment ça fonctionne? Bien,
évidemment, le CAG, pour le nommer par son acronyme, prépare un plan
d'acquisitions gouvernementales, et, à l'aide de ce plan-là, il va réaliser
ses... sa mission tout au cours de l'année. Donc, le PAG, qui est le plan...
pardon, le Plan d'acquisitions gouvernementales, est une planification des
appels d'offres qui auront lieu au cours de l'année en fonction des besoins qui
sont démontrés, au fil des discussions, par les différents ministères ou
organismes qui vont en bénéficier. Donc, ce PAG là est conçu à la lumière des
besoins des clientèles. Et le plan... le Plan d'acquisitions gouvernementales
est révisé en continu pour permettre, évidemment, qu'il soit à jour en fonction
des besoins des organismes, des produits et des services qui sont... qui seront
mis au jeu. Donc, ça prend en compte les contrats qui arrivent à échéance dans
une... d'une année... dans l'année en cours pour pouvoir évidemment renouveler
ces contrats-là et permettre aux fournisseurs de préparer leurs dossiers pour
les prochains appels d'offres.
Lorsqu'on a eu l'audition, on a pu quand
même remettre en perspective le rapport de la Vérificatrice générale, qui avait
été réalisé... plusieurs mois, donc, à la fin de l'année 2024. Et on a pu
se focusser à voir quelles sont les réalisations qui ont été tenues en compte
et comment ça s'est amélioré. Donc, évidemment, le rapport de la VG soulignait
quand même des réussites. Et là on n'en a pas parlé, ça fait que je tiens à le
préciser, les ratios économies-dépenses du CAG, 2024‑2025, 1 $ de dépenses
génère 8 $ d'économies. Donc, ça veut dire que chaque employé du CAG a
rapporté 1,7 million de dollars d'économies, si on fait le calcul du coût
versus les bénéfices. En tout, depuis sa création, conclusion de contrats d'une
valeur totale de 20 milliards de dollars. Donc, on parle d'une génération
de plus de 1,9 milliard d'économies.
Donc, on peut aussi se rappeler brièvement
qu'il a eu une contribution très positive dans le contexte pandémique, parce
qu'il a contribué à l'achat du matériel dont on avait besoin, entre autres
choses les masques, les tests, les gants. Donc, c'est la preuve que le CAG peut
être un vecteur très important au niveau de la réussite en temps de crise,
entre autres choses.
Donc, le CAG, il cherche à réaliser des
économies, oui, mais... en effectuant des groupements, mais il doit aussi
favoriser l'achat québécois, l'achat responsable, le développement régional et
stimuler l'innovation.
Donc, ce qui est ressorti de nos
auditions, certaines pistes d'amélioration sont en cours, donc on parle
évidemment de l'achat québécois. Certains dossiers d'acquisition ne permettent
pas un approvisionnement auprès de fournisseurs québécois, puis là on peut
penser aux domaines tels que les technologies de l'information, les fournitures
d'équipements médicaux spécialisés, certains véhicules légers. C'est une
contrainte qui est là. Ça reflète une réalité qui est indéniable : notre
nation ne peut peut-être pas être spécialiste dans tous les domaines, et
certains achats sont et seront, en tout cas, possiblement encore effectués à
l'extérieur du Québec.
Toutefois, c'est important de le
mentionner, Mme la Présidente, le CAG travaille avec plusieurs acteurs, dont le
ministère de la Cybersécurité et du Numérique, pour pouvoir mettre en place des
manières de faire qui vont favoriser une diversité de fournisseurs en
technologies de l'information.
Mme la Présidente, sur les économies, il a
été difficile de définir clairement la valeur induite par l'achat, car, au-delà
du prix, il y a aussi un facteur de qualité qui est extrêmement important. On
le sait, par contre, les clients ont bénéficié d'une marge pour choisir les
fournisseurs conformes en prenant en compte les variables de la valeur et du
développement durable.
La collègue des Mille-Îles nous a parlé
des fluctuations de volume d'achat. Évidemment, c'est une... c'est un point
qu'on a interrogé, c'est un questionnement qui a été mis au jour. Donc, en
réponse à ça, le... le CAG, pardon, estime que la baisse observée cette année
est due, entre autres choses, à l'arrêt au recours à la main-d'œuvre
indépendante en santé. Donc, ça, c'était quand même une excellente nouvelle,
parce que, si la valeur des achats diminue parce qu'on n'a plus recours à de la
main-d'oeuvre indépendante en santé, c'était la volonté qu'on voulait exprimer.
Donc, c'est une très bonne nouvelle. Aussi, il est estimé que le volume total
des achats groupés demeure... demeurera similaire, demeure et demeurera
similaire au fil des prochaines années, parce que cette baisse-là, elle a eu
lieu, mais elle n'aura plus de répercussions sur les années à venir.
• (17 h 50) •
Le CAG, c'est important de le mentionner,
Mme la Présidente, il est en amélioration continue et il adopte une position
d'ouverture face aux recommandations pour s'améliorer continuellement dans
l'objectif de maximiser les retombées au bénéfice de la population québécoise.
Et, Mme la Présidente, la preuve en est, depuis le dépôt du VG, il y a
13 mois, les recommandations qui en découlent ont été mises en œuvre. Un
plan d'action a été... en vue de l'application des recommandations a été
acheminé à la commission en mars 2025, et plusieurs actions du plan déposé
en mars sont déjà en cours de réalisation. Je prends, par exemple... le CAG a
amélioré son calcul en privilégiant la méthode de comparaison avec les
soumissions non retenues. Donc, on a des données qui sont beaucoup plus
précises maintenant. Après la réalisation d'un contrat, le calcul de la
consommation réelle des contrats est réajusté pour définir l'économie
effective. Donc, bien évidemment, ça nous amène à avoir une vision qui est
quand même beaucoup plus juste et précise du travail du CAG et des bénéfices
que le CAG nous apporte dans la réalisation de ses mandats.
Évidemment, dans... la commission a émis
quelques suggestions. Donc, la première, c'est que le Centre d'acquisitions
gouvernementales transmette à la Commission de l'administration publique, d'ici
le 31 janvier 2026, un état de situation de son projet de système de
gestion des acquisitions gouvernementales et, la deuxième, que le Centre
d'acquisitions gouvernementales transmette à la Commission de l'administration
publique, d'ici le 1er avril 2026, un résumé des actions qu'il a
entreprises pour assurer la qualité des données inscrites au Plan des
acquisitions gouvernementales.
Donc, en résumé, Mme la
Présidente, on a... la commission a travaillé très fort. On a analysé des
rapports, on a eu une bonne audition auprès du centre d'acquisition des données
gouvernementales. On a pu constater qu'il y avait une bonne évolution et qu'on
s'en allait dans la bonne direction. Donc, je fais mention de ces faits-là
parce que... Je pense que c'est important parce que, dans la commission, comme
la Commission de l'administration publique, ce sont les réussites qu'on vise.
On vise une amélioration de nos organisations et de l'efficience du
gouvernement. Alors, je suis tout à fait satisfaite du travail qui a été
réalisé. Et, sur ce, je vous remercie, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Merci beaucoup, Mme la députée. Y a-t-il d'autres
interventions? Mme la députée de Marie-Victorin, la parole est à vous.
Mme Shirley Dorismond
Mme Dorismond : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. C'est vraiment un réel plaisir pour moi de prendre
la parole aujourd'hui dans cette Chambre pour aborder le rapport de
l'imputabilité de l'automne 2025. J'ai eu le grand privilège de participer
à l'élaboration de ce rapport. Pour moi, c'est vraiment important de parler de
notre expérience de la Commission de l'administration publique. Pour moi, c'est
une première.
Vous savez, Mme la Présidente, il arrive
plusieurs actions, et ce n'est pas facile pour les députés, surtout en semaine
intensive, d'être présents. Et, des fois, on ne connaît pas assez l'importance
d'assister à ce genre de commission, d'administration publique. Moi, j'ai
appris beaucoup, Mme la Présidente. On a le rapport du Protecteur du citoyen,
on a le Vérificateur général et on apprend beaucoup de choses, que ce soit des
politiques qu'on déploie... et on voit comment cela atterrit sur le terrain.
Puis c'est important d'être présent,
d'écouter, de travailler dans l'Assemblée nationale, dans le Parlement. Je sais
que ce n'est pas toujours facile pour les députés de se déplacer, les
ministres, mais, pour moi, d'être présente, d'être toujours assidue au
Parlement, être ici devant vous pour discuter des rapports de la Commission
d'administration publique, c'est indispensable. On doit être présents. On est
imputables. On est imputables pour les Québécois.
Ça fait que, des fois, quand que je vois
des... Il y a des événements qui arrivent, et on voit... Dernièrement, on a
entendu plusieurs allocutions sur... à l'égard de la culture, par exemple, et
on voit aussi que certaines personnes, malgré qu'on est dans une session
intensive, ne sont pas présentes. Je n'ai pas nommé de nom, Mme la Présidente,
mais, je le dis, pour moi, c'est important que les gens soient là, peu importe
qu'est-ce qui arrive, dans le débat de la société, pour entendre les
commissions d'administration publique. Je ne nomme pas personne, Mme la
Présidente, mais j'ai appris beaucoup de choses et je vois l'importance
d'assister à ces commissions de l'administration publique parce qu'on déploie
des projets de loi.
J'ai assisté, Mme la Présidente, j'ai
assisté au PL n° 15. Vous savez comment ça a été
très long pour déployer puis entendre le rapport du Protecteur du citoyen, tu
sais, les alertes, puis d'entendre, des fois, des difficultés que les employés
n'arrivent pas à dénoncer pour les patients, et tout ça. Pour moi, ça m'a
vraiment touchée, et j'ai dit au Protecteur du citoyen : Bien, c'est quoi
qu'on peut faire pour faire en sorte que ces employés-là soient protégés,
puissent dénoncer les choses librement? Ils nous ont dit : Il faut nous
contacter. Bien, j'ai dit : Vous devriez aussi le dire publiquement, que,
s'il y a des dénoncements à faire pour protéger la population, avoir des soins de
qualité et sécuritaires, il faut que les employés sachent qui appeler. Dans ces
cas-là, le syndicat ne suffit pas, Mme la Présidente, mais le Protecteur du
citoyen sont là pour protéger le public.
Et on a appris d'autres choses aussi. On a
appris, au niveau de la vérification en général, les complications de... du
numérique. Ce n'est pas facile, les priorisations des patients en chirurgie
d'un jour. Bien, ça prend du temps puis... mais c'est important d'entendre ces
choses-là. Bien, pour moi, de souligner aujourd'hui que la Commission de
l'administration publique, c'est fondamental... Les travaux que l'on fait sont
au cœur de notre démocratie. Ils assurent l'exercice du contrôle parlementaire
sur l'action gouvernementale, Mme la Présidente, et on peut tous discuter,
poser des questions, et c'est une commission participative. Tous les députés
transpartisanes... peut poser des questions au nom de nos citoyens. La
Commission de l'administration publique est claire, ça garantit des redditions
de comptes claires, rigoureuses. C'est cette rigueur qui permet... qui nous
permet, les élus, de superviser efficacement l'administration et de prendre des
décisions au nom des Québécois et des Québécoises.
Mme la Présidente, le coeur de notre
travail comme députés membres de la Commission de l'administration publique
doit être imputable. Je n'ai pas nommé personne, Mme la Présidente, mais on
doit rester affût... À l'Assemblée, aux commissions, aux travaux intensifs, on
doit être présents, Mme la Présidente. On entend souvent parler de la
responsabilité ministérielle, mais rappelons aussi l'importance du rôle des
sous-ministres et des dirigeants d'organismes. Ils doivent être soumis à
l'imputabilité. Ils ont des responsabilités de livrer un portrait fidèle à leur
gestion. Il faut qu'ils garantissent aussi la transparence, la responsabilité,
ultimement la confiance... mais surtout la confiance de la population, pas
juste envers nous, les élus, mais envers eux, la population. Ils doivent rendre
des comptes, parce que c'est eux qui donnent le service à la population, et
nous, les élus, on est là pour la population.
L'importance de cette instabilité, à la
suite de la transmission d'informations incomplètes, constatée après le dépôt
d'un vérificateur général, en février 2025, savez-vous quoi, Mme la Présidente,
les membres de commission, quand on a vu ça, on a pris une importante
initiative, Mme la Présidente...
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée, étant donné l'heure, je dois vous demander
si vous voulez continuer votre énoncé... votre discours à la prochaine séance.
Mme Dorismond : ...
Ajournement
La Vice-Présidente (Mme
D'Amours) : D'accord.
En conséquence, nous ajoutons nos travaux
à demain, jeudi, le 11 décembre 2025, à 9 h 40. Merci beaucoup, tout
le monde.
(Fin de la séance à 18 heures)