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Etude des crédits du ministère de
l'Agriculture
(Dix heures vingt-neuf minutes)
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, messieurs!
Pour la séance de ce matin, les membres de la commission de
l'agriculture sont: M. Baril (Arthabaska), M. Beauséjour (Iberville), M.
Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Charbonneau (Verchères), M. Clair
(Drummond), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. Dubois (Huntingdon), M. Gagnon
(Champlain), M. Garneau (Jean-Talon), M. Garon (Lévis), M. Giasson
(Montmagny-L'Islet), M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M.
Mercier (Berthier), M. Ouellet (Beauce-Nord), M. Picotte (Maskinongé),
M. Rancourt (Saint-François), M. Roy (Beauce-Sud), M. Vaillancourt
(Orford).
A l'ajournement de la dernière séance, nous en
étions à l'élément 2 du programme 2, et le
député d'Orford avait demandé la parole, mais je crois
qu'il n'est pas arrivé.
Règlements relatifs aux petits
abattoirs
M. Grenier: M. le Président, si le ministre me le permet,
au tout début. J'aurais eu une question à lui poser en Chambre
tout à l'heure, mais j'ai vu qu'il avait été
demandé à l'extérieur et qu'il s'est absenté
à ce moment. Compte tenu de l'importance de la journée de
dimanche, de la réunion qui se tient au rond-point de Lévis,
est-ce que le ministre sera présent?
M. Garon: Non, je ne serai pas là parce que je vais avoir
une réunion pendant toute la fin de semaine, le Conseil des ministres se
réunit.
M. Grenier: Est-ce que le ministre fera part, à ce
moment-là, à ces abatteurs réunis d'un dépôt
de documents? Est-ce qu'il a quelque chose de prêt à proposer aux
abatteurs qui seront réunis à Lévis, dimanche?
M. Garon: Non, parce que j'ai fait en Chambre une
déclaration. Le projet des amendements à la loi et le
règlement sont en train d'être rédigés et les
incitations financières. De toute façon, je ne vous
présenterais pas un projet de loi avant de le présenter au
Conseil des ministres.
M. Grenier: Est-ce que la réglementation de la
construction des petits abattoirs fera partie de la réglementation de la
loi qui sera déposée? Est-ce que c'est la même
réglementation, ou est-ce que ce sera une réglementation à
part pour la construction des petits abattoirs?
M. Garon: Non, cela fera partie de la réglementation de la
loi...
M. Grenier: Elle sera déposée à quel moment,
à peu près?
M. Garon: Ce sont des questions de rédaction.
M. Grenier: Mais, en dehors de cela, est-ce que les pourparlers
là-dessus sont avancés?
M. Garon: Oui.
M. Grenier: Cela va. Maintenant, est-ce que ce sont des
pourparlers unilatéraux ou est-ce qu'il y a des gens qui ont
été convoqués?
M. Garon: II n'y a pas eu de pourparlers depuis un bon bout de
temps. D'ailleurs, à ce moment-là, les fonctionnaires m'avaient
dit que les pourparlers tiraient à leur fin, c'est-à-dire que
tous les principaux points avaient été discutés. A ce
moment, c'étaient plutôt des questions de rédaction.
M. Grenier: La convocation que nous avons pour dimanche ne semble
pas dire qu'il y a beaucoup de points de réglés encore. La teneur
de la convocation a l'air vraiment agressive, et je ne sais pas comment cela va
tourner. J'aimerais savoir, par exemple, si les positions de vos hauts
fonctionnaires ont changé par rapport à la construction des
petits abattoirs. Est-ce qu'ils ont changé, ou est-ce qu'on a
réussi à convaincre le ministre qu'il fallait en garder à
peine quelques-uns dans la province? Est-ce qu'ils ont réussi à
convaincre le nouveau ministre, encore une fois? Les abatteurs peuvent-ils
avoir espoir?
M. Garon: J'ai l'impression que le ministre va en conserver plus
que l'Association pour la conservation des petits abattoirs.
M. Grenier: J'espère, vous en avez 18. Plus que
l'association elle-même n'en exige.
M. Garon: Ce qui pourrait bien étonner la population,
c'est que le ministre veut peut-être en conserver plus que ceux qui
portent le nom de l'Association pour la conservation des petits abattoirs.
M. Grenier: Est-ce que lancer un chiffre de dix têtes par
semaine donne des chances de survivre à ces gens?
M. Garon: Je pense qu'à ce moment c'est le choix de
l'individu qui décide de construire...
M. Grenier: D'accord. Est-ce que la loi permettra qu'un gars qui
aura peut-être dix têtes par semaine survive, parce que l'ancienne
préparation de la réglementation des fonctionnaires disait que ce
n'était pas viable avec dix têtes par semaine et que cela ne
devrait pas exister? C'était à peu près clair comme
cela.
M. Garon: Ce n'était pas en ces termes. C'était en
termes de normes. Je dis que celui qui... Je ne voudrais pas parler du projet
de loi avant qu'il soit déposé, adopté.
M. Grenier: A quel moment prévoyez-vous qu'il sera
déposé?
M. Garon: Normalement, le projet des amendements est
rédigé et je le présente au Conseil des ministres...
M. Grenier: Avant la fin de la présente session?
M. Garon: Oui.
M. Grenier: Vous prévoyez qu'il sera voté avant la
fin de la présente session. Avez-vous envoyé un
télégramme à ces gens? Aurez-vous un représentant
de l'association pour leur dire que les poursuites vont arrêter ou si
cela continue encore? Je ne vous cache pas que cela a l'air tenace, mais vous
êtes au courant. Il y a des poursuites insignifiantes qui se font contre
notre bon monde qui travaille là-dedans depuis 30 ans, des poursuites
insignifiantes pour des "craques" dans le ciment qui seront corrigées
quand ils construiront. Y a-t-il moyen de nous dire que cela va
arrêter?
M. Garon: II y a deux parties là-dedans. Il y a une partie
qui sont les procès-verbaux qui ont été
rédigés depuis le printemps 1975, qui étaient là et
qui ont été acheminés au ministère de la Justice.
Quand j'ai rencontré les fonctionnaires qui s'occupent de cela,
c'était acheminé, c'était parti, ce n'était plus
à l'Agriculture.
M. Grenier: Voici une question bien précise. Pas des
grandes phrases à la française. Une question bien précise.
La réglementation est là et il y a eu des lueurs d'espoir de
données...
M. Garon: Laissez-moi finir. Il y avait des procès-verbaux
et des plaintes qui avaient été acheminés au
ministère de la Justice avant qu'on arrive, qui étaient dans le
circuit. Quand il s'agit du ministère de la Justice, je ne suis pas au
ministère de la Justice. Maintenant, pour la partie qui me concerne, il
y a un certain temps, à la suite des questions que vous aviez
posées en Chambre, je me suis informé davantage, j'ai
demandé aux fonctionnaires de procéder avec bon sens
là-dedans pour que, justement, comme vous le disiez, on ne loge pas de
plaintes pour des "craques" dans le ciment.
M. Grenier: Ils ne comprennent pas cela. Ce n'est pas clair. Ils
ne comprennent pas ce bout.
M. Garon: Ce n'est pas cela que je veux dire. C'est qu'il y a une
partie qui était au ministère de l'Agriculture et une partie qui
est au ministère de la Justice. (Je qui est rendu au ministère de
la Justice, c'est fini, ce n'est plus là. Cela a été
envoyé avant moi. Je n'ai plus rien à faire là-dedans.
Mais pour ce qui est au ministère de l'Agriculture, j'ai demandé
d'agir avec bon sens, d'inspecter plus la viande qu'un clou ou les "craques"
dans le ciment. On attend la réglementation pour savoir si on va se
moderniser ou si on va abandonner, qu'arrivera-t-il? J'ai dit: Ecoutez, je
voudrais agir avec bon sens. Il est évident que pour une "craque" on
peut faire un procès-verbal par jour. Le gars ne bouchera pas sa
"craque" avant de voir le nouveau règlement.
Cela, c'est ce que j'ai dit, mais il y avait un tas de
procès-verbaux qui avaient été faits depuis le printemps
1975.
M. Grenier: II n'y a pas eu d'arrêt là-dedans? Il
n'y a pas eu aucun arrêt dans la justice. Cela continue, cela suit son
cours.
M. Garon: Là, cela ne dépend plus de moi; c'est
à la justice.
M. Grenier: II n'y a pas moyen de jaser avec le ministre de la
Justice, un peu, parfois. Vous ne vous voyez pas? Y a-t-il moyen de lui
parler?
M. Garon: II y a moyen de lui parler.
M. Grenier: Dans le même gouvernement.
M. Garon: Vous comprenez que je ne peux pas interférer
avec la justice. Il y a des ministres qui ont déjà
démissionné pour des affaires de même.
M. Grenier: Quand ils appliquent une loi désuète,
qui date de 30 ans, peut-être qu'il y aurait lieu de dire: Allez-y donc
avec la pédale douce dans la vieille loi, la nouvelle va être
déposée dans un mois. On dirait que les gars sont partis
agressifs, pour se rendre dans toutes les régions et courir après
le plus grand nombre de plaintes possible.
M. Garon: Moi, quand j'ai parlé aux gens du
ministère, ce n'est pas dans cet état d'esprit du tout. J'ai
expliqué un peu ce que vous dites: Qu'on agisse avec bon sens d'ici
à ce que les règlements soient connus de façon
définitive.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, peu-être que M. le
ministre pourrait obtenir cette absolution, étant donné que le
ministre de la Justice a déjà donné l'absolution
générale à un nombre assez élevé de plaintes
qui étaient aussi devant les cours.
M. Garon: II s'est fait critiquer par l'Opposition.
M. Cordeau: Cela n'en ferait pas beaucoup sur le paquet.
M. Giasson: C'est vrai qu'il s'est fait critiquer par
l'Opposition, mais quand même, c'est cela la réalité, puis
dans la province, les gens ne sont pas si bêtes qu'on peut le croire. Ils
disent: Pour des gens qui ont causé vraiment des situations inac-
ceptables, c'est l'absolution totale, puis, quand on vient chez nous, il
n'y en a plus d'absolution. C'est toute la rigueur de la loi qui s'applique.
C'est cela que les gens n'acceptent pas. Soyez donc plus
équilibrés dans l'appréciation de tout ce qui est
l'administration.
M. Garon: Je suis d'accord avec vous.
M. Cordeau: C'est dans ce sens qu'on vous demande
d'intervenir
M. Garon: Je comprends qu'il y a une partie qui me concerne
à l'Agriculture et il y a une partie qui concerne la Justice. Il y a les
deux aspects. Quant à la partie qui est au ministère de
l'Agriculture, j'ai demandé aux fonctionnaires de procéder
plutôt avec procès-verbaux ou d'expliquer les règlements
qui s'en viennent, expliquer de quelle façon...
M. Grenier: D'après vous, il n'y a plus de poursuites qui
se font depuis un bon bout de temps à l'Agriculture, par
l'Agriculture.
M. Garon: II pourra y avoir des procès-verbaux, mais j'ai
dit: Ecoutez, il faut faire des distinctions de bon sens. S'il y a de la viande
avariée, de la cochonnerie, allez-y au coton. J'ai dit: Si c'est une
"craque" dans le ciment ou bien si c'est un clou rouillé au plafond,
là, tu sais, il y a moyen de moyenner. Moi, je n'ai pas l'impression
qu'il va y avoir une épidémie dans la province parce qu'il y a un
clou au plafond qui n'est pas galvanisé.
M. Grenier: Le ridicule là-dedans, c'est de poursuivre un
gars et de lui faire payer $300 d'amende pour son abattoir qu'il exploite
depuis trente ans. Les gens font le lien avec l'autre qui a été
pardonné pour $59 millions. Ils le savent et cela nous fait mal quand on
arrive dans les comtés.
M. Garon: Je suis d'accord avec vous.
M. Grenier: Cela fait mal au gouvernement aussi. Les gens ont les
bras longs et ont la mémoire longue.
M. Garon: Non, je suis d'accord.
M. Grenier: Je vous le dis pour que vous ne vous fassiez pas
battre la prochaine fois et que vous restiez au moins un tiers parti en
Chambre. C'est un service que je veux vous rendre.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Beauce-Nord.
M. Ouellet: J'aimerais poser au ministre une question que
certains vont peut-être juger comme étant une colle au sujet d'un
cas bien précis qui va dans le sens de la discussion. Un de mes
concitoyens, boucher de profession, a décidé d'abandonner
l'abattage, de fermer son abattoir. Il a droit à un montant de
compensation, qu'on m'a dit. Cependant, le fonctionnaire lui a dit: Vous pouvez
toujours continuer à abattre tant et aussi longtemps que le
chèque de compensation n'est pas entré. Entre-temps, d'autres
inspecteurs se présentent et le boucher, furieux, décide de ne
même pas leur faire visiter son abattoir. On lui dresse un rapport.
Est-il susceptible d'être pénalisé pour son attitude? C'est
ce qu'on appelle une colle.
M. Garon: Je ne suis vraiment pas au courant de tout ce qui se
passe dans chacun des abattoirs de la province.
M. Ouellet: Est-il normal que le fonctionnaire lui ait permis de
continuer à abattre jusqu'à ce que le chèque de
compensation arrive?
M. Garon: Dans l'état actuel des choses, il avait le droit
d'abattre, il n'avait pas besoin de la permission du fonctionnaire. Il avait le
droit, sans inspection, sauf l'inspection pour l'hygiène et la
salubrité. La situation actuelle est un peu incohérente. Il y a
un règlement qu'on est en train de réviser, le règlement
actuel n'est pas appliqué entièrement; c'est un peu
l'incohérence. C'est pour cela que je veux procéder le plus
rapidement possible pour qu'on règle cette affaire.
M. Ouellet: La question que je me pose, en réalité,
est, compte tenu du fait que le ministre dit à ses fonctionnaires
d'être tolérants et raisonnables en attendant la nouvelle loi,
est-ce que ce boucher en question peut s'attendre à un peu plus de
compréhension du ministère?
M. Garon: Je rencontrais, récemment, le directeur du
service de l'inspection dans ce secteur et il m'a dit: Ce qu'on inspecte
actuellement surtout, c'est la viande plutôt que la bâtisse. Cela
me paraît raisonnable, dans l'état actuel des choses. Je pense
qu'on exagère aussi certaines choses. Moi, je n'ai pas entendu parler de
gens qui seraient morts d'avoir mangé de la viande. Il faudrait
inspecter l'eau également. Dans certains cas, la viande est propre et
c'est l'eau qu'on boit qui va la contaminer dans notre estomac.
Le Président (M. Boucher): Ceci étant dit, est-ce
qu'on me permettra de passer au programme 2, élément 2?
M. Charbonneau: Deux points. D'abord, est-ce que...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Verchères, est-ce que cela a rapport aux petits abattoirs?
M. Charbonneau: Non, aucunement.
M. Garon: Personne n'est mort de cela.
M. Charbonneau: C'était pour savoir à quel
moment on pourrait s'attendre au dépôt de documents qu'on
avait demandé il y a quelques jours concernant la raffinerie de sucre du
Québec.
Deuxièmement, est-ce qu'il serait possible de
sélectionner, compte tenu de l'ampleur des programmes qu'il y a à
discuter au niveau du ministère de l'Agriculture? On a la certitude
qu'on ne pourra pas passer au travers de toute façon, à moins d'y
mettre beaucoup plus de temps que les membres de la commission ne voudront en
mettre. Alors, sur le dépôt de documents, c'est concernant la
raffinerie, en fait quand est-ce qu'on va déposer ces documents? Par
ailleurs, est-ce que les membres de la commission ne pourraient pas s'entendre
sur certains points à discuter, sur certains programmes à
discuter plutôt que de passer au programme 2, élément 2, 3,
4, 5? A un moment donné on peut arriver à des programmes qui
seraient plus importants à la fin ou à l'élément 7
ou 8, à d'autres programmes. Parce qu'on aurait mis suffisamment
d'heures à la discussion, on ne pourra pas en tenir compte.
Je ne sais pas si les membres de la commission seraient
intéressés à sélectionner certains sujets plus
particulièrement importants. Cela nous permettrait éventuellement
de pouvoir de part et d'autre préparer des dossiers...
Le Président (M. Boucher): Est-ce que la proposition du
député de Verchères a l'approbation des membres de la
commission?
M. Picotte: M. le Président, je pense que ce serait assez
difficile de sélectionner des programmes particuliers à
l'intérieur de tous les éléments qu'on a discuter,
à moins qu'à un moment donné la commission décide
de laisser poser des questions "at large" à chacun des membres et
puis...
M. Charbonneau: Ce qui arrive, M. le Président, c'est que
dans le programme 2 il y a huit éléments à discuter et
puis il y a huit programmes et ce sont des programmes qui sont peut-être
plus intéressants et importants que d'autres. Dans ce sens, si on passe
encore plusieurs heures à discuter certains éléments de
programmes qui sont peut-être moins importants, il pourrait arriver qu'on
ne pourra discuter d'aucune façon de...
Le Président (M. Boucher): Est-ce que le
député de Verchères peut déclarer l'importance des
programmes actuellement?
M. Picotte: M. le Président, c'est justement
là-dessus que je veux en venir, c'est que chacun des programmes, pour
les différents individus qui sont alentour de la table, sont importants
à des degrés différents. Je vous donne un exemple; la
raffinerie de sucre, sur laquelle on s'est étendu pas mal l'autre fois,
je ne vous cacherai pas que personnellement c'était un sujet qui
m'intéressait plus ou moins, non pas parce que c'est un sujet non
intéressant, mais cela couvrait peut-être un peu moins les
priorités des gens de mon comté en agriculture. Mais d'autres
sujets vont probable- ment m'intéresser beaucoup plus, puis moins,
d'autres membres de la commission. Ce serait énormément
compliqué, on perdrait peut-être bien une heure à
sélectionner les programmes qui devraient être discutés en
priorité, pour en arriver à ajourner après,
peut-être ne plus revenir, n'avoir pu discuter aucun autre
élément.
M. Charbonneau: Exception faite de cas comme la raffinerie de
sucre où, malgré tout il y avait des incidences importantes parce
que ce sont des investissements considérables, j'ai l'impression que
dans le domaine de l'agriculture la plupart des problèmes sont des
problèmes généraux et touchent l'ensemble... Quand, dans
un comté on a des agriculteurs et un certain nombre de problèmes,
les solutions ne sont pas localisées. Elles touchent globalement les
agriculteurs de l'ensemble du Québec. Dans ce sens il y a
peut-être des sujets plus importants que d'autres pour l'agriculture
québécoise qui pourraient être traités par cette
commission. Dans ce sens qu'ils pourraient toucher les préoccupations
des agriculteurs et l'ensemble des membres de la commission qui sont ici.
M. Picotte: M. le Président, je n'aurais pas d'objection,
pour autant que quelqu'un établisse une priorité, de consentir
à cette priorité.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Garon: Non, si on saute d'un programme à l'autre cela
deviendra incohérent à un moment donné. On sera
obligé de garder un tas de fonctionnaires ici.
M. Vaillancourt (Orford): L'Office du crédit agricole le
plus tôt possible, après cela...
M. Garon: C'est cela, comme dans le passé, autrement je
suis obligé de faire venir la Régie de
l'assurance-récolte, la Régie des marchés agricoles, la
Commission de l'assurance-stabilisation...
M. Charbonneau: Justement, si on peut prévoir...
M. Garon: Cela ira aussi vite que suivre les programmes. S'il n'y
a pas de question à poser sur une chose on passe par-dessus. Cela ira
aussi vite.
M. Vaillancourt (Orford): Pour ma part, je trouve que le
programme le plus important est le programme 1 parce qu'on y retrouve toute la
recherche, toute l'orientation du ministère. Je pense qu'on a
posé passablement de questions sur ce programme. Ensuite, les autres
programmes ont leur importance aussi, mais disons qu'étant donné
qu'on a couvert dans la discussion générale, un peu tous les
programmes, après cela on peut les prendre un par un, et s'il y a des
députés qui ont des questions à poser, sans
s'étendre sur des programmes à n'en plus finir... Vous savez
qu'on a dix heures, et le leader après dix heures, s'il y a des
programmes qu'on n'a pas regardés, peut nous dire que c'est
fini.
M. Giasson: M. le Président, il ne faut pas croire que le
leader gouvernemental va nous couper cela après dix heures.
M. Garon: II y a six heures de rajoutées pour mardi. Mardi
après-midi et mardi soir.
M. Vaillancourt (Orford): II ne le fait
généralement pas, mais cela peut se faire aussi.
M. Giasson: Non, je me souviens M. le Président, que
traditionnellement, à chaque année, lors de l'étude des
crédits du ministère de l'Agriculture, on y a consacré
tout le temps qu'il fallait. Il y a eu de longs débats et de longues
discussions par l'Opposition et on a toujours mis tout le temps requis. Si cela
prenait vingt heures, on mettait vingt heures; s'il fallait vingt-deux heures
on y allait pour vingt-deux heures pour permettre de vider toutes les questions
que les députés autour de la table voulaient aborder. Ce sont les
règles de pratique courante qu'on a vécues aux commissions
parlementaires pour l'étude des crédits.
M. Vaillancourt (Orford): C'est la coutume, mais je parle des
règlements.
Le Président (M. Boucher): Etant donné que le temps
fuit, on était à l'élément 2 du programme 2,
Crédit agricole, et le député d'Orford avait posé
une question.
M. Vaillancourt (Orford): C'est vrai, j'avais posé une
question; je ne m'en souviens pas.
M. Garon: Je pense que le député d'Orford avait
demandé quelles étaient les pertes encourues au niveau de la Loi
de l'amélioration des fermes au cours de l'exercice 1976/77. En
réponse à la question du député d'Orford, M. le
Président, je dois affirmer que les pertes se sont soldées par un
montant de $15 798 pour l'exercice écoulé.
M. Vaillancourt (Orford): $15 798 pour l'année
financière 1976/77.
M. Garon: Exactement.
M. Vaillancourt (Orford): Merci, cela répond à ma
question.
Le Président (M. Boucher): Y a-t-il d'autres questions sur
l'élément 2? Elément 2 adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Elément
3?
M. Picotte: M. le Président, l'amélioration des
fermes, je pense que c'est l'occasion pour discuter du programme "sol plus"
déposé par le ministre.
M. Garon: On est dans le crédit agricole ce n'est pas dans
ce programme. On est dans le financement agricole et l'amélioration des
fermes. "Sol plus" ne vient pas là du tout.
C'est dans le programme 3.
M. Vaillancourt (Orford): Ce ne sont pas les travaux
mécanisés
M. Garon: Non, amélioration foncière,
assainissement des sols, et conservation des eaux, c'est
l'élément 3 du programme 3.
M. Vaillancourt (Orford): D'accord.
Le Président (M. Boucher): Vous retenez votre question
pour l'élément 3 du programme 3.
Y a-t-il d'autres questions à l'élément 3?
Elément 3, adopté? Adopté.
Elément 4? Adopté. Elément 5, adopté?
Adopté. Elément 6, adopté? Adopté. Prêt
agricole.
M. Vaillancourt (Orford): On l'a discuté tout à
l'heure.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Elément
7? Adopté.
Mise en valeur des exploitations agricoles
M. Garon: Un instant. A l'élément 7, il semble y
avoir une diminution, mais une diminution plus ou moins réelle, au fond.
En 1976/77, le montant alloué de $5,6 millions avait été
coupé avant le 15 novembre 1976 par le Conseil du trésor.
On m'a avisé, par la suite, qu'il a fallu faire des virements. Je
vais demander à M. Simoneau de continuer pour expliquer la
mécanique. Cela explique qu'en 1977/78 les $4 600 000 semblent une
diminution, mais étant donné les dates où il faut faire
imprimer les budgets...
M. Vaillancourt (Orford): Pouvez-vous donner des explications
à ce...?
M. Garon: Oui. Effectivement, M. le Président, au cours de
l'exercice 1976/77, la performance de l'élément 7 semblait
indiquer, compte tenu de la conjoncture agricole générale, un
certain ralentissement de la part des agriculteurs dans leurs intentions
d'investissements, ce qui fait que l'élément en question se
comportait en deçà des prévisions. A ce moment-là,
également, nous discutions avec les fonctionnaires du Conseil du
trésor, au moment de la revue de programmes, en vue d'établir les
prévisions pour l'exercice 1977/78. En se basant sur l'expérience
donnée au cours de l'été, il avait été
dégagé de cette situation que les prévisions pour
l'année 1976/77 pouvaient être réduites d'environ $800 000
à $1 000 000. Effectivement, il s'est produit que la performance qui
avait été prévue pour 1976/77 s'est finalement
rétablie, de sorte que la dépense réelle pour l'exercice
écoulé arrive a quelques milliers de dollars près de ce
qui avait été prévu. Par conséquent, l'enveloppe
qui a été accordée au niveau de cet élément,
en se ba-
sant sur l'expérience de l'année passée, semble
indiquer qu'il y aura de ce côté un manque à gagner. Il est
cependant trop tôt pour faire une affirmation catégorique à
ce sujet, et il faut espérer que la performance de l'ensemble des
éléments du programme permettra, s'il y a lieu, d'effectuer les
virements nécessaires pour renflouer l'élément en
question.
Le Président (M. Boucher): II n'y a pas d'autres questions
à l'élément 7? Elément 7 adopté?
M. Vaillancourt (Orford): Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Elément
8.
Réaménagement foncier
M. Garon: Si vous remarquez, il y a une augmentation
considérable des sommes qui passent de $746 000 en 1976/77 à $3
632 000 en 1977/78. Maintenant, le réaménagement foncier va
pouvoir s'appliquer à toute la province, sauf la plaine de
Montréal pour 1977/78 alors qu'auparavant il avait été
limité aux régions plants, ce qu'on appelle communément
les régions plants, c'est-à-dire les régions de l'est du
Québec, du Saguenay Lac-Saint-Jean et le Nord-Ouest
québécois.
M. Cordeau: En quoi consiste le réaménagement
foncier?
M. Garon: Le réaménagement foncier est un programme
essentiellement composé de trois éléments: le premier
prévoit l'achat, la vente et la location; le second prévoit une
compensation pour désuétude; et le troisième
prévoit une prime à la fin des plantations.
Le Président (M. Boucher): Elément 8,
adopté?
M. Vaillancourt (Orford): Adopté.
Le Président (M. Boucher): Le programme 2 est donc
adopté. Le programme 3, élément 1. Un petit instant, un
changement de fonctionnaires.
M. le député d'Orford.
Mise en valeur des productions animales
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, est-ce qu'on
pourrait nous expliquer, au programme 3, élément 1, à quoi
sert la somme de $29 millions?
M. Garon: Ce ne sera pas long. Cela comprend trois
catégories ou activités principales qui sont le Service des
productions animales, le Centre d'insémination artificielle et le
Service vétérinaire.
M. Vaillancourt (Orford): C'est à cet
élément l'assurance-santé animale contributoire?
M. Garon: C'est la troisième activité que je
mentionnais.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Concernant l'assurance-santé des animaux et
les différents producteurs, j'aimerais poser une question d'abord.
Serait-il possible de faire déposer un tableau comparatif, de ce qui
existait entre les médecins vétérinaires et le
ministère de l'Agriculture, avant et depuis la signature de l'entente?
Peut-on avoir un tableau comparatif des coûts, autant du
côté de ce que cela coûte au ministère et de ce que
cela coûte en réalité à l'agriculteur? La
différence des coûts entre les deux, depuis la négociation.
Est-ce que quelqu'un a les chiffres pour nous les donner
immédiatement?
M. Garon: Peut-être pas aujourd'hui même, on pourrait
les déposer mardi. Au contraire, je suis même content parce qu'il
y a eu toutes sortes d'articles dans les journaux où on parlait
d'augmentation de 500%, ce qui est ridicule, au fond. Je pense même que
cela permettrait d'éclaircir la chose. Avant les cultivateurs payaient
$4 sur les visites; le ministère, $6. Sur la visite de base,
après, cela augmentait. Maintenant, la partie du cultivateur est
montée de $4 à $5.50. Elle n'augmente pas, sa partie, c'est
toujours $5.50 pour le cultivateur. C'est la partie du gouvernement qui
augmente suivant la distance où est situé l'agriculteur qui a
besoin du vétérinaire.
Cela, c'est pour la visite de base, c'est pour cela qu'on a dit de
passer de $10 à $14. Avant, c'était $4 pour le cultivateur, $6
pour le gouvernement; maintenant, c'est $5.50 pour l'agriculteur, $8.50 pour le
gouvernement. Ensuite quand c'est à 20 milles, 25 milles, 30 milles de
distance, c'est la part du gouvernement qui augmente, celle du cultivateur
restant toujours fixée à $5.50.
M. Picotte: $5.50.
M. Garon: Oui. Maintenant, pour les 30 actes
vétérinaires différents, là-dessus, si ma
mémoire est bonne, il y en a moins, autour de dix qui augmentent, puis
il y en a une vingtaine qui restent semblables, qui n augmentent pas ou
même qui diminuent.
En réalité, il y a trois manières de payer: tarif
à la visite, tarif à l'acte et tarif à l'heure. Nous
pouvons déposer un tableau comparatif sur les
rémunérations, ce qui vous intéresse. Vous n'êtes
pas intéressé à ce qu'on dépose l'entente actuelle
avec l'entente passée?
M. Picotte: Je serais intéressé, dans le but... M.
Garon: D'avoir les deux ententes?
M. Picotte: Oui.
M. Garon: Cela peut être un tableau comparatif des
rémunérations.
M. Vaillancourt (Orford): Vous n'avez pas une espèce de
convention collective?
M. Garon: Oui, je l'ai devant moi, parce que je savais que vous
me poseriez des questions là-dessus.
M. Vaillancourt (Orford): C'est cela qu'on aimerait avoir, si
vous avez des copies disponibles.
M. Garon: Oui, c'est imprimé.
M. Vaillancourt (Orford): II n'y a pas de secret dans cela.
M. Garon: II n'a pas de secret, c'est public.
M. Picotte: Là-dedans, évidemment, il n'y a pas
l'élément de comparaison que je demandais au début, on a
seulement la nouvelle entente; l'ancienne entente n'est pas comprise.
M. Garon: On peut vous donner un tableau comparatif sur les
rémunérations. C'est très facile à comprendre. En
ce qui concerne les résultats, cela se résume à peu de
chose en somme. Ils payaient autrefois $4; ils paient $5.50. Pour le tarif
à l'heure, ils payaient autrefois $9 et aujourd'hui ils paient $7,
c'est-à-dire que cela a diminué. $17 plus $8 font $25, c'est
ça. Le tarif à l'heure, qui était autrefois de $18, a
été porté à $25, mais la part du gouvernement est
plus grande. C'est-à-dire qu'actuellement, l'agriculteur paie, à
l'heure, $8 au lieu de payer la moitié, c'est-à-dire qu'il ne
paie que 33% l'heure.
En ce qui concerne les actes, il y en a un qui a été
augmenté d'une façon très considérable, c'est le
diagnostic additionnel qui est passé de $2 à $5.
C'est-à-dire que si on soigne un deuxième animal sur la
même ferme, autrefois c'était $2 de plus que cela coûtait,
et aujourd'hui, cela coûte $5. Etant donné que la participation de
l'agriculteur est de 50-50, aujourd'hui, cela lui coûte $2.50 au lieu de
lui coûter $1. Cela est augmenté considérablement en termes
de pourcentage.
Pour les autres actes, ce n'est pas significatif. Un grand nombre
d'actes ne sont pas augmentés. D'autres sont disparus, d'autres sont
augmentés très légèrement. En somme, lorsqu'on
parle d'une augmentation de 20% ce qui a été
discuté dans les articles que j'ai vus, c'est bien sûr que,
lorsqu'on passe de $10 à $14, il y a plus que 20% d'augmentation.
Lorsqu'on passe de $2 à $5 pour le diagnostic additionnel, il y a bien
plus que 20%. Mais si on prend l'ensemble des actes, cela fait 20%
d'augmentation.
Le Président: M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: II vous sera possible de déposer ce tableau
comparatif?
M. Garon: Le tableau comparatif des rémunérations
oui, c'est possible. Ce sera possible à la prochaine rencontre.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, cette entente
est signée jusqu'à quand?
M. Garon: Elle est signée pour trois ans. M.
Vaillancourt (Orford): Pour trois ans. M. Garon: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): Elle se termine en 1979?
M. Garon: Février 1977 à février 1978, 1978
à 1979, 1979 à 1980. Elle finit en 1980, c'est cela.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Verchères, vous avez demandé la parole? Ou M. le
député de Saint-François.
M. Charbonneau: C'est simplement pour dire, à la
suggestion de mon collègue le député de Beauce-Nord, qu'on
aime bien notre ministre, qu'on aimerait le voir.
Si le ministre pouvait prendre place à côté du
président, cela permettrait peut-être une ambiance plus
intéressante. On a déjà eu des caucus à ce
sujet.
M. Ouellet: C'est pour des raisons esthétiques. On
aimerait voir le ministre.
M. Garon: Vous voulez que je fasse partie du décor?
M. Ouellet: En somme, c'est cela. M. Charbonneau: Oui.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-François.
M. Rancourt: Au sujet des vétérinaires, encore. On
sait qu'il y a un plan d'aide à l'établissement des
vétérinaires dans des régions désignées;
j'aimerais le connaître. En deuxième lieu, quelles sont les
régions désignées pour ce programme?
M. Garon: Je n'ai pas la liste des régions
désignées devant moi, mais je peux vous dire, de mémoire,
que les régions de l'Abitibi sont visées; dans la région
no 8, dans le bout de Pontiac, il y en a. Il y en a dans la Gaspésie. Je
pourrai vous apporter la liste exacte des vétérinaires, des
régions ou des localités. En fait, ce n'est pas une région
qui est désignée; c'est un endroit désigné suite
à des demandes des agriculteurs, pour répondre à des
besoins que l'entreprise privée ne veut pas combler, si nous n'ajoutons
pas un supplément à ce qu'on donne actuellement.
Le dernier endroit où cela s'est produit, c'est à
Charlevoix. Nous avons dû non seulement avoir une intervention du
gouvernement provincial de $5000, mais aussi une intervention du gouvernement
fédéral du même ordre pour permettre à un
médecin vétérinaire de s'installer dans Charlevoix.
M. Rancourt: Vous venez de dire $5000; cela veut dire que vous
donnez un appoint de $5000?
M. Garon: Oui, c'est un encouragement, une incitation de $5000
que nous donnons.
Cette incitation disparaît lorsque le salaire du
vétérinaire atteint un niveau de X.
M. Rancourt: Qui est comparable à d'autres?
M. Garon: Je les ai ici, les régions
désignées, si vous les voulez. Ce sont des municipalités
qui sont comprises dans les comtés de Témiscamingue,
Abitibi-Ouest, Gatineau, Témiscouata, Abitibi-Est, Pontiac, Terrebonne,
Bonaventure, Charlevoix, Québec. Dans la région de Québec,
ce sont les Iles-de-la-Madeleine qui y sont comprises. Il y a aussi Matane,
Frontenac, Lac-Mégantic et Papineau. Ce sont quelques
municipalités par endroit.
En fait, ce qu'on cherche là-dedans, à l'intérieur
de ces régions qui sont désignées, c'est de desservir un
endroit où le médecin vétérinaire ne s'installerait
pas lui-même, de sa propre initiative, et là où il existe
des besoins réels. C'est tout simplement cela. Si l'entreprise
privée comble le besoin et que les revenus du médecin
vétérinaire sont suffisants pour qu'il subsiste, il n'y a pas de
raison pour nous d'intervenir.
M. Rancourt: Merci.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Pour ajouter à cela, je ne sais pas s'il est
possible d'avoir un prix global. Cela va coûter combien de plus au
Trésor provincial à la suite de l'entente des médecins
vétérinaires?
M. Garon: Actuellement, je ne suis pas en mesure de vous dire ce
que cela coûtera exactement. Si je me base sur le même nombre de
médecins vétérinaires, sur le même nombre d'actes
posés et sur l'augmentation du tarif qu'on a accordée, cela
coûtera $658 000 de plus au Trésor provincial.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: A l'intérieur de l'élément 1,
tantôt, vous avez mentionné trois divisions, soit le service des
productions animales, le centre d'insémination artificielle et
l'assurance-santé pour les animaux. Pourrait-on savoir quel est le
montant alloué à chacun de ces articles sur le montant de $29 580
000?
M. Garon: Aux productions animales, le total c'est $9 343 000;
à l'insémination artificielle, c'est $4 497 000; au service
vétérinaire, c'est $6 891 000; le laboratoire de Saint-Hyacinthe,
c'est $146 000; le laboratoire de Québec, $57 000. Oui, les gros
articles, ce sont la production animale, $9 millions, l'insémination
artificielle $4 millions, le service vétérinaire $6 891 000.
Dans le service vétérinaire cela ne comprend pas seulement
l'ASAQ par exemple, cela comprend des mesures d'assistance. On a le
contrôle de certaines maladies contagieuses.
M. Cordeau: M. le ministre, est-ce que le centre de distribution
des médicaments vétérinaires a été vendu
dernièrement à une société?
M. Garon: Pas vendu, transféré à SOQUIA.
M. Cordeau: SOQUIA.
M. Garon: Oui.
M. Cordeau: Et l'entente est signée?
M. Garon: Je pense que oui, c'est terminé depuis quelques
jours.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'il y a d'autres
questions à l'élément 1? Le député
d'Arthabaska.
M. Baril: Combien y a-t-il de médecins
vétérinaires qui travaillent pour le ministère?
M. Garon: Vous parlez de ceux qui sont membres de l'ASAQ, de
l'assurance-santé animale?
M. Baril: Non.
M. Garon: II y a 85 médecins vétérinaires
à peu près qui travaillent au Québec comme fonctionnaires,
qui sont répartis dans différentes régions de la
province.
M. Baril: Maintenant, pouvez-vous me dire combien d'agronomes
travaillent pour le ministère?
M. Garon: Dans l'ensemble des régions. Un instant je vais
vous dire cela. C'est à l'élément 4, par exemple. C'est
228 ou 238 dans la région. Vous voulez dire dans tout l'ensemble?
M. Baril: Dans tout l'ensemble. Si je disais 316 permanents,
est-ce que ce serait à peu près cela?
M. Garon: Est-ce que vous voulez dire dans l'ensemble du
gouvernement ou dans les régions agricoles?
M. Baril: Dans l'ensemble du gouvernement. Tout le
ministère.
M. Garon: Dans l'ensemble.
M. Baril: Selon mes chiffres il y en aurait 136 à
l'assurance-récolte, il y en aurait 450 à l'office... c'est
toujours environ...
M. Garon: Le total des employés est moins
élevé que cela. A l'assurance-récolte ce n'est
sûrement pas...
M. Baril: Je veux savoir si mes chiffres sont bons. Je voudrais
vérifier si mes chiffres sont bons. Il y en aurait 450 attachés
à l'Office du crédit agricole.
M. Garon: 450 non, il y a moins d'employés que cela dans
tout l'Office du crédit agricole.
M. Baril: C'est pour cela que je voudrais connaître les
vrais chiffres, s'il y a moyen de les avoir.
M. Garon: Autour de 300. M. Baril: Bien, 300.
M. Garon: Pas nécessairement des agronomes, mais des
fonctionnaires qu'ils embauchent. 298 permanents et 7 à temps
partiel.
Le Président (NI. Boucher): Pour la bonne
compréhension du journal des Débats pourrait-on parler un
à la fois, s'il vous plaît?
M. Garon: Au total: employés permanents 298;
employés à temps partiel, 7. Cela veut dire 305 pour l'Office du
crédit agricole, au total.
M. Baril: J'avais dit 316, je n'étais pas loin.
M. Garon: Ce ne sont pas tous des agronomes. Cela comprend toutes
les secrétaires, tout. C'est le personnel total.
M. Baril: Oui.
M. Garon: Là-dessus, au crédit agricole, il y en a
une soixantaine en région, je pense.
NI. Baril: Vous m'avez dit qu'il y avait 85 vétérinaires
permanents.
M. Garon: A cette question je pense qu'il faut donner des
chiffres bien précis. Si je comprends, vous voulez faire des
comparaisons. A ce moment-là je pense qu'on devrait remettre la question
et apporter des chiffres très précis à la prochaine
séance. Etes-vous d'accord avec cela?
M. Baril: Certainement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon.
NI. Dubois: M. le ministre, vous avez mentionné tout à
l'heure que SOQUIA est le seul point de distribution pour les
médicaments aux vétérinaires. SOQUIA c'est le point de
distribution.
M. Garon: Jusqu'à cette année, jusqu'en avril quand
cela a été transféré, le Centre de distribution des
médicaments vétérinaires dépendait du
ministère de l'Agriculture. Comme le ministère de l'Agriculture
n'est pas... C'est un peu un rôle de grossiste que joue ce centre de
distribution de médicaments vétérinaires. Si on veut
penser à une certaine expansion et jouer un rôle, par exemple, au
lieu d'aller plus loin dans la confection des produits, le ministère
n'est pas une entreprise de distribution. Comme SOQUIA existait, on avait
pensé de transférer à SOQUIA. Maintenant le centre de
distribution des médicaments vétérinaires est une filiale
de SOQUIA, si l'on veut.
M. Dubois: Est-ce qu'il y a plusieurs centres de distribution
quand même?
M. Garon: Non, il y en a juste un.
NI. Dubois: Comment s'approvisionnent les vétérinaires
dans une région éloignée?
M. Garon: Les médecins qui participent à l'ASAC
sont obligés de s'approvisionner au Centre de distribution des
médicaments vétérinaires. La raison c'est pour
réduire le coût des médicaments à l'agriculteur et
pour uniformiser le coût partout dans la province. Le Centre de
distribution des médicaments vétérinaires approvisionne
tous les vétérinaires de la province de Québec. Ils sont
même obligés par convention de la faire.
NI. Dubois: Dans certains cas cela n'a pas un effet de ralentissement
vis-à-vis de l'approvisionnement?
NI. Garon: Non, le prix est fixé. Il est fixé par entente
entre les vétérinaires et le ministère de l'Agriculture
dans la convention sur l'assurance-santé animale contributoire, ce qui
réduit le coût pour le cultivateur.
NI. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, les médecins
vétérinaires sont obligés de s'approvisionner
obligatoirement au centre de distribution des médicaments
vétérinaires. Il n'y a pas d'autres endroits où ils
peuvent s'approvisionner?
NI. Garon: Aucun autre endroit et, s'ils ne peuvent pas avoir le
médicament qu'ils désirent, le centre le leur procure très
rapidement. Au lieu de créer une difficulté pour le
vétérinaire en ce qui concerne l'approvisionnement, c'est une
facilité. Au lieu de s'adresser à 20 ou 30 compagnies, ils
s'adressent à un endroit et y commandent. Le centre de distribution des
médicaments garde son profit pour fins d'administration et un profit de
28% est accordé aux médecins vétérinaires pour
faire la distribution et le prix de distribution des médicaments est
inscrit sur la bouteille qui est vendue aux agriculteurs.
NI. Dubois: Où est-il situé ce centre? NI. Garon: A
Saint-Hyacinthe.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Arthabaska.
NI. Garon: II se gâte. Je comprends, tous les
députés sont là.
M. Cordeau: Vous exagérez. Nous avons encore des demandes
à vous faire, M. le ministre.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Arthabaska.
M. Baril: Est-ce que ce serait possible d'avoir une entente avec
le centre de distribution, vous pourrez me dire les inconvénients que
cela pourrait causer, si les meuneries coopératives ne pouvaient
s'approvisionner à ce centre?
Ce sont des entreprises privées qui fournissent aux
coopératives et à ceux qui vendent des médicaments pour
soigner les animaux. Quand on regarde le prix, la différence du prix
entre les deux, on paie souvent deux fois plus cher à un endroit
qu'à l'autre. Selon les présidents de coopératives, elles
n'ont pas le droit d'aller s'approvisionner là. Qu'est-ce que cela
occasionnerait si on leur donnait la permission d'aller s'approvisionner
là?
M. Garon: Premièrement, je serais bien surpris que les
meuneries désirent, parce qu'elles ont quand même un pouvoir
d'achat très considérable qui leur permet aussi d'acheter
à un prix très convenable... Je ne pense pas qu'elles pourraient
avoir des avantages financiers a s'approvisionner directement au CDMV.
Maintenant, il serait très difficile de faire avaler aux
médecins vétérinaires cette idée de la
distribution. Ils s'engagent à acheter là, mais par ailleurs ils
s'engagent à ne vendre qu'aux médecins
vétérinaires. Dans une convention collective de travail,
où il y a eu des questions semblables de posées, cela n'aurait
pas été facile à passer, mais je n'ai pas eu
d'interventiondans ce sens de la part des meuneries.
L'idée du centre de distribution, ce n'est pas d'exercer un
contrôle légal mais un contrôle de compétition par le
prix et par la qualité du médicament vendu.
M. Baril: Je ne parle pas dans le but d'aider les meuneries parce
que je sais qu'elles achètent en gros, qu'elles ont un pouvoir d'achat
assez étendu, d'ailleurs, et calculent le profit qu'elles font. Je parle
dans l'intérêt de l'agriculteur qui s'en va acheter, par exemple,
une bouteille de pénicilline chez son médecin
vétérinaire, où il va payer environ $2 et quand il va
aller dans une meunerie il la paiera $4 ou $5. Tout dépend des
médicaments car quelquefois c'est même plus que le double du prix
que chez un médecin vétérinaire.
M. Garon: Les meuneries seraient-elles prêtes à
vendre les médicaments au prix prescrit dans les centres de
distribution?
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Berthier.
M. Garon: L'objectif, c'est le meilleur prix à
l'agriculteur, puis le meilleur médicament à l'agriculteur.
M. Rancourt: Sur le même sujet, est-ce que ce n'est pas
aussi une façon de contrôler la surutilisation des antibiotiques?
Si on laisse les antibiotiques à tous les endroits, à toutes les
meuneries ou un peu partout, cela veut dire qu'il peut arriver que les
agriculteurs en fassent usage d'une façon inconsidérée
aussi.
M. Baril: Ils en ont dans les meuneries.
M. Rancourt: D'accord, mais étant donné le fait
qu'ils sont obligés de payer deux fois le prix à peu près,
comme vous venez de le dire, peut-être alors s'adressent-ils au
vétérinaire. Et parfois ce même vétérinaire
ne prescrit pas ces antibiotiques pour des cas bien spécifiques.
M. Baril: Cela, c'est discutable. Quand on connaît le
milieu agricole, on sait que...
M. Rancourt: Mais quand même, il y a...
M. Baril: Ce n'est pas plus difficile d'avoir un
médicament chez un médecin vétérinaire que dans
n'importe quelle meunerie.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Arthabaska, est-ce qu'on s'adresse au président ou au
député de Saint-François?
M. le député de Berthier.
M. Baril: On discute.
M. Garon: Vous voyez comme cela peut être difficile,
l'agriculture. Il n'y a que deux cultivateurs ici et ils se contredisent.
Excusez-moi, il y en a trois.
M. Rancourt: Non, on se comprend.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Berthier.
M. Mercier: Dans le même sens que l'intervention du
député de Saint-François, est-ce que cela vous
préoccupe un peu cette très grande accessibilité aux
médicaments qui sont à la portée de n'importe quel
cultivateur et qui sont quand même des antibiotiques, comme la
pénicilline, etc. Ne croyez-vous pas que ce serait important d'en
arriver à régulariser peut-être un peu mieux cette
distribution massive et incontrôlée des...
M. Garon: Je n'ai pas compris la dernière partie de votre
intervention.
M. Mercier: Je vous demandais si cela vous préoccupait
cette grande accessibilité aux médicaments par le biais des
coopératives, des comptoirs.
M. Garon: A l'origine même d'un établissement comme
un CDM il s'agit de diminuer les abus qui se faisaient dans les
médicaments, notamment dans des médicaments qui pouvaient
être nocifs à la santé publique, parce qu'à ce
moment-là il y avait beaucoup de colportage, beaucoup de pression
pour la vente des médicaments, etc. Cela nous préoccupait et nous
préoccupe encore, et cela préoccupe davantage les offices de
production qui voudraient aller beaucoup plus loin là-dedans. Mais nous
au ministère de l'Agriculture nous ne voulons pas aller plus loin que la
compétition... On pense que par la compétition, on a
apporté déjà beaucoup dans ce sens-là. On pense
que, par la conviction, on a déjà apporté beaucoup dans ce
sens. Quant au reste, c'est l'Office des professions qui va peut-être
vouloir intervenir.
M. Mercier: Parce que cette question me paraît
reliée également au contrôle de la qualité des
viandes. Il y a des produits qu'on ne peut pas administrer à des animaux
pour être envoyés à l'abattage. Est-ce que ces
médicaments peuvent être décelés facilement dans les
viandes lorsqu'elles arrivent aux abattoirs?
M. Garon: C'est-à-dire qu'ils peuvent être
décelés assez facilement. Il y a des méthodes pour
déceler la présence d'antibiotiques dans les viandes. Les
méthodes que nous avons actuellement ne sont pas adaptables à une
chaîne de production, c'est-à-dire qu'on n'est pas capable d'une
façon systématique, aussi rapidement que les carcasses passent
sur une chaîne d'abattage, de déceler cela. Bien sûr qu'on
peut trouver que, dans une viande, il y a de la pénicilline, mais
comment on va inclure cela dans l'organisation de l'abattage pour que chaque
carcasse, à ce moment, soit évaluée à ce point de
vue, sur le plan pratique, cela devient extrêmement difficile.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L' Islet.
M. Giasson: M. le Président, j'aimerais savoir, dans le
fonctionnement du programme de santé animale, si les
bénéfices et les avantages de ce programme sont mis à la
disposition de tous les cultivateurs québécois,
c'est-à-dire quel que soit le type de production que ces gens font dans
le secteur animal. On sait que, du côté de l'industrie
laitière, c'est largement couvert. Mais est-ce que, du côté
des producteurs sans sol, que ce soient des producteurs de volaille, de poule,
qui font la production des oeufs, de poule, de poulet à griller, les
producteurs de porc, ont l'équivalent des services du programme de
santé animale au Québec?
M. Garon: M. Giasson, le programme de santé animale est un
programme curatif et chez les éleveurs de volaille et de porc, c'est
d'abord un programme de prévention que nous voulions couvrir dans un
programme de santé animale. Si ce que j'ai fait il y a cinq ou six ans
était à refaire peut-être aujourd'hui, je penserais plus
à la prévention qu'à la cure. Mais, aujourd'hui, le
programme curatif, je pense, est bien accepté des agriculteurs et ces
derniers ne veulent pas qu'il disparaisse. Par les interventions qui ont
été faites pendant les né- gociations, on me
forçait à négocier parce que les agriculteurs ne voulaient
pas perdre ce programme. C'est toujours dans notre esprit. Sur le plan curatif,
je vais vous répondre; Oui, les volailles, les porcs, toutes les
espèces animales sont couvertes.
M. Vaillancourt (Orford): Les lapins sont couverts aussi?
M. Garon: Oui, toutes les espèces animales sont
couvertes.
M. Vaillancourt (Orford): Toutes les espèces.
M. Garon: Toutes les espèces animales sont couvertes sur
le plan curatif. Sur le plan de la prévention ce que M. Giasson
veut apporter et qui est très positif parce que la prévention
dans ces élevages est très importante on voulait lui
donner de l'expansion, mais les coûts du programme actuel nous
inquiètent et on n'a pas accru davantage, dans le cadre de la convention
actuelle, les services préventifs, cependant, nous avons des
comités qui travaillent sur certaines espèces animales pour
établir des programmes qui pourront se faire à contrat, pour
être capable d'en évaluer mieux le coût qui nous
empêche d'aller plus loin. Il y a aussi une autre chose. Il faut admettre
que, dans la plupart de ces organisations, ils ont déjà des
services de prévention bien organisés. Ils ont des
spécialistes bien à point, tandis que nos
vétérinaires qui sont allés dans la médecine ont
presque tous choisi ou cherchent à faire de la médecine bovine
plus que toute chose. Cela ne veut pas dire que nos vétérinaires
ne sont pas en mesure de répondre, mais, dans l'ensemble, ils ont
été moins versés dans ce secteur, surtout, de la
médecine préventive chez la volaille et le porc. Lancer cela sans
un cadre bien établi, ce serait très difficile. En tout cas, on
étudie cela et on espère bien qu'un jour la prévention
prendra sa place parce que, dans ces productions, animale, porcine et autres,
il vaut mieux prévenir que guérir.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Dans le cadre de la production agricole, j'aimerais
que le ministre nous définisse le rôle exact que joue SOQUIA
à l'intérieur de l'aide agricole.
M. Garon: Pardon?
M. Dubois: J'aimerais que vous puissiez nous définir le
rôle que joue SOQUIA à l'intérieur des productions
agricoles. Quel rôle joue-t-elle? Elle a un rôle précis.
M. Garon: Dans la production agricole, elle ne joue pas... Ce
n'est pas à cet élément.
M. Dubois: SOQUIA n'est pas à cet élément?
Parce qu'on a parlé tout à l'heure de SOQUIA.
M. Garon: Non, c'est parce que le centre des
médicaments...
M. Dubois: C'est un des rôles de SOQUIA, j'imagine.
M. Garon: ... entrait ici au point de vue du budget. C'est pour
cela, je suppose, que le député de Saint-Hyacinthe a posé
la question.
M. Dubois: Dans quel programme va-t-il se régler?
M. Garon: Le centre de distribution des médicaments
vétérinaires, c'est dans la mise en valeur des productions
animales. SOQUIA, c'est une entreprise, une société
gouvernementale, la Société québécoise
d'initiatives agro-alimentaires. On n'a même pas de budget ici.
M. Dubois: Vous n'avez pas de budget à l'intérieur
de SOQUIA.
M. Garon: Non.
M. Dubois: C'est comme la Société
générale de financement avec l'Industrie et Commerce.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Vous avez présenté tantôt des
coûts concernant la prévention. Il y a certainement eu des
études de faites là-dessus. Voulez-vous me donner une idée
de ce que cela pourrait représenter?
M. Garon: II y a des études de programmes, de
façons et de modalités d'intervenir dans un cadre. On a un
programme, par exemple, pour les porcs, les naisseurs de porcs, les porcs
commerciaux, de quelle façon on intervient, combien souvent il faut
intervenir, de quelle façon, sous forme de contrôle, à
l'heure ou autrement, mais il n'y a pas d'étude qui nous permette de
dire combien cela peut représenter. Je ne suis même pas en mesure
de vous dire, aujourd'hui, qu'on serait capable de répondre à une
demande semblable si on ouvrait à la grandeur ce service de
prévention parce que c'est toujours relié au nombre de
médecins vétérinaires qui pourraient s'y
intéresser.
M. Picotte: En principe, j'imagine que prévoir, cela
coûterait plus cher que guérir.
M. Garon: Oui. Une visite de vétérinaire pour une
poule, la visite coûte plus cher que la poule. La prévention,
c'est pour l'élevage, la surveillance d'élevage, qui fait appel
à des visites systématiques, prévues à
différentes reprises pour faire appliquer certains programmes de
prévention, etc. Il y a des études de programmes qui se font,
mais je vous assure qu'en ce qui me concerne personnellement, on se lancera
à la miette là-dedans, c'est-à-dire programme par
programme, quand quelque chose sera bien défini.
M. Vaillancourt (Orford): Le porc, c'est couvert?
M. Garon: C'est couvert sur le plan de la cure.
M. Vaillancourt (Orford): II n'est pas couvert comme la...
M. Garon: II est couvert sur le plan de la prévention,
c'est-à-dire, il n'y a pas de médecine préventive...
M. Vaillancourt (Orford): Sur le plan de la guérison.
M. Garon: Sur le plan de la guérison, oui. M.
Vaillancourt (Orford): Comme les vaches.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Drummond.
M. Clair: M. le Président, dans une perspective de
prévention, mais également de protection du consommateur, si on
veut, si on considère le cultivateur comme consommateur, on sait qu'il y
a encore un bon nombre de vendeurs itinérants qui se promènent
sur les routes et qui vendent des minéraux, des recettes miracles, ou
des miracles, tout ce que vous voulez, sans faire de publicité à
personne. Il y a des gens qui vendent toutes sortes de produits. Parmi
ceux-là, il y a des gens qui sont très honnêtes et qui
vendent d'excellents produits, mais il y en a d'autres, cependant, qui volent
littéralement les cultivateurs. Est-ce que le ministère de
l'Agriculture peut jouer un rôle à ce niveau afin de s'assurer que
les minéraux ou autres produits qui sont offerts aux cultivateurs par
des vendeurs itinérants sont des produits de qualité et ont une
incidence réelle sur...?
M. Garon: C'est une autre chose. Je comprends votre intervention
parce que...
M. Clair: Ces gens véhiculent des produits qui sont
vendus, finalement, un petit peu comme étant des produits ayant une
valeur médicinale importante, de sorte que cela vient un petit peu en
conflit avec le rôle du médecin vétérinaire.
M. Garon: Toutes ces interventions que nous avons faites à
ce jour contre ces personnes, c'est lorsqu'elles se présentaient comme
étant des médecins vétérinaires ou se donnaient des
titres qui laissaient croire même qu'elles travaillaient pour le
ministère de l'Agriculture, détenaient un titre autre. C'est de
la fausse représentation. Lorsqu'ils y vont bona fide, en se
présentant tels qu'ils sont, et en convainquant l'agriculteur, on n'a
fait aucune intervention à ce jour. Je ne vois pas de quelle
façon on pourrait intervenir non plus, surtout lorsqu'ils vendent des
produits qui ne sont pas nocifs à la santé. Il y a des produits,
bien sûr, qui sont vendus trop cher, que l'agriculteur aurait avantage
à prendre à sa coopérative. Vous parlez des
miné-
raux, par exemple, vous parlez d'un paquet de produits qui
guérissent tout, qui sont bons pour n'importe quoi, nous ne sommes pas
intervenus là-dessus. Lorsqu'il y a de la fausse représentation,
nous pouvons intervenir.
M. Clair: Est-ce que, par ailleurs, le ministère de
l'Agriculture a fait des pressions auprès de l'Office de la protection
du consommateur afin de s'assurer que ces vendeurs itinérants, comme
tous les autres vendeurs itinérants, doivent avoir une carte de
représentant et qu'ils répondent aux normes de la protection du
consommateur, puisque après tout l'agriculteur est quand même un
consommateur lui aussi.
M. Garon: C'est le travail du ministère des Consommateurs,
Coopératives et Institutions financières.
M. Clair: ... il va y avoir augmentation.
M. Garon: Si quelqu'un, par exemple, communique avec nous et nous
dit qu'il y a des vendeurs itinérants on pourra bien communiquer avec le
ministère des Consommateurs, mais...
M. Clair: Le problème auquel je fais allusion est un
problème que j'ai vécu en tant qu'avocat. J'avais
communiqué à l'époque avec l'Office de la protection du
consommateur, ils avaient dit: Oui, on peut s'en occuper, mais le
ministère de l'Agriculture n'a jamais fait pression sur nous dans ce
sens. Cela semble être un problème bien localisé. Pourtant,
venant d'un milieu rural, c'est quand même assez fréquent, que des
situations comme celles-là se présentent, même si le
fermier ne se fait pas rouler à chaque fois.
M. Garon: L'Office de la protection du consommateur je ne
sais comment c'est maintenant n'a jamais eu la réputation
d'être bien rigoureux.
M. Vaillancourt (Orford): II va seulement sur des cas qu'on lui
rapporte. A part cela, il ne court pas les chemins.
M. Clair: Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu, à ce moment,
que le ministère de l'Agriculture du Québec, dans le but de
protéger les agriculteurs, fasse pression sur l'Office de la protection
du consommateur pour lui rappeler que les agriculteurs sont aussi des
consommateurs? Des vendeurs itinérants aujourd'hui, je pense qu'il y en
a plus en campagne qu'il n'y en a dans les villes.
M. Garon: Dans les villes, ils n'ouvrent plus les portes, ils ont
peur.
Nous autres, il faut avoir des plaintes, quelque chose de même.
Evidemment, s'il y a des plaintes, on va communiquer avec le ministère
des Consommateurs pour dire qu'il y a des plaintes, qu'il y a des vendeurs
itinérants qui font telle chose.
M. Clair: Est-ce que c'est vraiment nécessaire d'attendre
qu'il y ait des plaintes? Je vois le sous-ministre qui fait un signe de
tête...
M. Garon: Oui, mais on ne peut pas dire: Surveillez au cas
où il y aurait des voleurs itinérants qui vendraient des produits
par les portes dans les campagnes.
M. Clair: Ce n'est pas une situation hypothétique, c'est
une situation bien réelle.
M. Garon: Je comprends, mais il faut en entendre parler. A ce
moment, on pourrait leur faire une mise en garde générale,
c'est-à-dire de surveiller tout ce qui se passe dans les campagnes.
M. Clair: Simplement.
M. Garon: Cela ne donnera pas grand-chose. C'est leur travail,
c'est censé être cela. Surveiller pour protéger les
consommateurs.
M. Picotte: Est-ce que le vendeur itinérant n'est pas
obligé d'avoir un permis?
M. Garon: Oui.
M. Picotte: Emis par une municipalité ou
émis...
M. Garon: II est censé avoir un permis.
M. Clair: Mon expérience me permet de constater que ces
choses sont appliquées beaucoup moins rigoureusement dans les milieux
ruraux que dans les milieux urbains.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Depuis quelque temps, nous recevons à nos
bureaux les programmes agricoles. Je remercie le ministère.
M. Garon: Le responsable des bureaux régionaux me dit que,
quand les bureaux régionaux du ministère se rendent compte de
cela, ils avertissent même les cultivateurs de se méfier et
avertissent les agronomes dans les bureaux locaux pour qu'ils soient au courant
de ce qui se passe.
M. Clair: Je les en félicite s'ils le font.
M. Garon: Vous pouvez être assuré d'une chose aussi,
c'est que les vétérinaires qui travaillent dans le champ ne font
pas la promotion de ces produits; vous pouvez être sûr de cela.
M. Cordeau: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Je disais tantôt que nous rece-
vons à nos bureaux, depuis quelque temps, les programmes
agricoles imprimés. Je remercie le ministère d'avoir pris cette
initiative de nous faire connaître tous ces programmes. Par contre, afin
de nous aider dans la compréhension de l'étude du budget,
serait-il possible, peut-être pour une autre année, de nous faire
parvenir les listes des programmes se rapportant à chaque
élément? Un moment donné, on étudie cela, on
étudie $59 millions ou $40 millions, puis on se demande quel programme
se rattache à ceci et à cela. Pour comprendre réellement
tout le système, il faudrait peut-être poser 50 ou 100
questions.
M. Garon: Si c'est un programme qui se rapporte, par exemple,
à la production animale, vous le voyez. Après cela, la production
végétale, c'est le programme 2.
M. Cordeau: Oui mais, lorsqu'on arrive au point de vue des
améliorations foncières, vulgarisation des fermes et gestion des
fermes, vous savez qu'à un moment donné...
M. Garon: Pour la gestion des fermes, ce sont les bureaux
régionaux.
M. Cordeau: Si on avait un peu plus de détails,
d'explications concernant...
M. Garon: Améliorations foncières. Cela, je peux
vous le donner.
M. Cordeau: Peut-être pas cette année, mais une
autre année, lorsqu'on fait l'étude des crédits, avoir un
peu plus de...
M. Garon: Une autre année, vous allez le savoir, vous n'en
aurez plus besoin.
M. Picotte: Vous allez être remplacé par un
autre.
M. Cordeau: Ce serait utile pour la compréhension de
l'étude du budget, toujours.
M. Garon: Si on regarde les quatre éléments qui
sont là, quant à la mise en valeur de la production animale, vous
l'avez demandé tout à l'heure.
M. Cordeau: Oui.
M. Garon: Quant à la production végétale,
c'est l'équivalent sur le plan des productions végétales.
Pour ce qui est de l'amélioration foncière, l'assainissement des
sols et la conservation des eaux, ce sont les cours d'eau, les travaux
mécanisés, les drainages, etc. Finalement, la vulgarisation et la
gestion des fermes, ce sont les bureaux locaux et les bureaux régionaux,
les laboratoires régionaux, les BLR comme on les appelle.
M. Cordeau: Les bureaux de comté. M. Garon:
Comprenez-vous?
M. Cordeau: Oui.
Le Président (M. Boucher): Y a-t-il d'autres questions sur
l'élément 1?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Elément
2?
M. Picotte: A l'élément 1...
M. Giasson: A l'élément 1, c'est en vertu de cet
élément qu'on émet les crédits nécessaires
au Centre d'insémination de Saint-Hyacinthe?
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Au centre d'insémination...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet, vous êtes à l'élément 1?
M. Giasson: Oui, à l'élément 1. Je m'excuse,
j'étais à lire la grande nouvelle de NUTRIBEC et des
investissements de SOQUIA.
M. Garon: Vous voyez que SOQUIA prend un départ fulgurant
depuis le début de l'année 1977.
M. Giasson: D'ailleurs, si le ministre se rappelle, j'en ai
discuté avec lui, de cette possibilité, il y a déjà
trois mois.
M. Garon: J'ai vu que vous aviez des contacts dans le monde de la
moulée, des grains de provende et des protéines. Je me suis
informé comment il se faisait, après cela, que vous connaissiez
ce secteur et j'ai compris pourquoi.
M. Giasson: Je représente une région agricole.
M. Garon: Vous avez travaillé dans ce secteur
déjà.
M. Giasson: Non. M. Garon: Non?
M. Giasson: Non, pas directement dans le domaine de
l'alimentation animale; j'ai travaillé dans le syndicalisme agricole. Je
vis dans un milieu où j'ai bien des contacts avec des gens qui sont en
agriculture, dans les différentes productions qu'on a en agriculture au
Québec, et j'ai toujours eu des contacts réguliers avec les
cultivateurs de par ma profession. Ma clientèle est constituée
largement de cultivateurs. Quant au Centre d'insémination de
Saint-Hyacinthe, est-ce que ce centre a l'intention de continuer à
développer davantage les possibilités qu'il met à la
disposition des éleveurs de bovins de boucherie, par la qualité
des taureaux qu'il possède déjà ou de ceux qu'il pourrait
acquérir et également le
nombre assez varié de taureaux qui servent à
l'insémination pour le bovin de boucherie vis-à-vis des races
diverses qu'on retrouve dans le boeuf de boucherie? Autrement dit, je voudrais
savoir si on va continuer de développer les services qu'on met à
la disposition des cultivateurs qui sont des éleveurs de boeuf, ici, au
Québec, en multipliant le nombre de races propres à la
boucherie.
M. Garon: En multipliant le nombre de races? M. Giasson:
Oui.
M. Garon: L'objectif a été, bien sûr, d'abord
de fournir les taureaux pour les races pures qu'on a au Québec, mais
aussi d'avoir des taureaux pour les croisements, pour arriver à la
production de veaux par croisements.
En ce qui concerne l'objectif du centre d'insémination d'avoir le
nombre de taureaux requis et d'avoir la qualité de taureau requise
également, je pense que c'est le premier objectif du centre
d'insémination et je crois qu'on ne manque pas cet objectif. Je suis
allé visiter cela il n'y a pas longtemps. On m'a dit que j'étais
le premier ministre de l'Agriculture qui visitait le centre; cela m'a surpris
pas mal quand on m'a dit cela. C'est une très grosse organisation. Il y
a tout le "pedigree" des animaux. Cela vaudrait la peine si quelqu'un passe par
là de visiter cela, c'est vraiment impressionnant comme
organisation.
M. Picotte: ... rien à faire...
M. Garon: ... vous ne posez pas de questions?
Une Voix: A votre commission parlementaire?
M. Giasson: Non, de ce côté on a une longue
expérience et on a une qualité de taureaux qui est reconnue
mondialement.
M. Garon: C'est un M. Saint-Pierre qui est là. M.
Saint-Pierre, je pense.
M. Giasson: Non, il est décédé, M.
Saint-Pierre.
M. Garon: II y a un autre M. Saint-Pierre qui a toute la
généalogie. Non, c'est M. Chicoine. Il a la
généalogie de je ne sais pas combien de milliers d'animaux en
Amérique du Nord à ce qu'on m'a dit là-bas.
Une chose qu'on peut dire, c'est que le centre du Québec est le
plus gros du Canada, premièrement; par la qualité des taureaux,
on a des championnats.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'on pourrait parler un
peu plus fort? On n'entend pas, à l'autre bout.
Une Voix: Rapprochez les micros.
M. Garon: Est-ce parce qu'ils entendent mais ne comprennent
pas?
Le centre d'insémination de Saint-Hyacinthe est le plus gros au
Canada. Il y a aussi des championnats canadiens et des championnats mondiaux au
centre d'insémination. Les précautions que nous prenons pour
choisir les taureaux font qu'on a une longue liste de taureaux hautement
qualifiés; on n'a à envier personne en ce qui concerne les
taureaux laitiers. Votre question était plus précise que cela;
elle portait sur les bovins de boucherie. Pour les bovins de boucherie, il n'y
a pas tellement de races au Québec. Je n'ai pas l'intention, je pense,
de développer de nouvelles races. On voudrait, plutôt, utiliser
des croisements de veaux laitiers pour faire du boeuf de boucherie. Ce serait
beaucoup moins onéreux d'utiliser notre veau laitier avec des
croisements pour faire du boeuf de boucherie que de faire du boeuf de boucherie
avec des races pur sang.
M. Giasson: Mais il doit certainement exister au centre
d'insémination des taureaux de race exotique, comme on les appelle.
M. Garon: Oui, oui.
M. Giasson: Simmental, Maine-Anjou Limousin, Charolais.
M. Garon: Oui, pour pouvoir répondre à toutes les
demandes.
M. Giasson: Puis, on a également des taureaux, des races
anglaises, Aberdeen, Shorthorn.
M. Garon: On a surtout du Holstein, un bon nombre, mais il y a
des taureaux différents; il y en a même un qui est originaire des
Indes.
M. Giasson: Un Brahman?
M. Garon: Oui, je pense qu'il a le type hindou. Je m'étais
informé au centre et, selon ce qu'on m'a dit, je pense que c'est le type
Brahman.
M. Giasson: Ce n'est pas Brahman, c'est Chianina. Je ne pense pas
qu'il y ait de taureau Brahman encore.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Avez-vous vu
des taureaux aveugles?
M. Garon: Oui, oui, j'en ai vu.
Une Voix: Est-ce que la viande est bonne?
M. Garon: Je ne sais pas, je n'en ai pas mangé.
M. Giasson: Présentement quel est l'intérêt
des éleveurs au Québec, en ce qui a trait au boeuf de boucherie?
Par les demandes de semence artificielle, vers quelles races surtout les
éleveurs de bovins de boucherie se tournent-ils?
M. Garon: Hereford.
M. Giasson: Hereford demeure la grande demande.
M. Garon: Oui, oui.
M. Giasson: Beaucoup plus que les races exotiques?
M. Garon: Oui. Aberdeen...
M. Vaillancourt (Orford): Le Derome aussi je pense que c'est un
animal à boeuf. Le Shorthorn, le Derome, comme on l'appelle.
M. Garon: Le Shorthorn.
M. Vaillancourt (Orford): C'est le Shorthorn, cela?
M. Giasson: Du côté du boeuf de boucherie, parce
qu'il s'agit là d'abord d'une production où on est nettement
déficitaire par rapport à notre consommation, est-ce que vous
avez l'impression, tout de même, qu'on gagne du terrain, qu'il y a plus
de producteurs, plus d'éleveurs au Québec qui orientent leur
production dans la production de chair?
M. Garon: Vis-à-vis du boeuf de boucherie, on maintient
les mêmes programmes d'aide à l'hivernement, plus le programme de
stabilisation du revenu. Cela reste là-dedans. Maintenant, je pense que
le ministère va davantage se préoccuper de mettre en valeur les
800 000 veaux laitiers qui sont là actuellement par des croisements,
pour augmenter notre approvisionnement. C'est beaucoup moins dispendieux.
M. Giasson: Que de se lancer dans l'élevage de races
pures, ces choses-là. Des croisements du type laitier, avec une semence
de type de boucherie.
M. Garon: Oui, c'est cela.
M. Giasson: C'est ce qui vous apparaît le moins dispendieux
comme opération à soutenir et cela répond à une
qualité de boeuf qui rencontre le goût du consommateur.
M. Garon: On a actuellement une expérience en cours qui va
couvrir à peu près 1000 veaux avec huit exploitations
différentes. Cela va être suivi sur le plan de la production; cela
va être suivi sur le plan des études économiques en ce qui
concerne les coûts. Avec des gens du commerce, on va choisir la carcasse
la meilleure suivant l'alimentation qu'on a donnée, suivant ce que cela
a coûté pour en arriver à un type de production du boeuf du
Québec en utilisant le veau laitier.
Cette expérience est actuellement en cours. Je suis bien
sûr qu'il y aura, l'année prochaine un programme de production
faisant usage des veaux laitiers au Québec.
M. Giasson: Lorsqu'on veut faire du contrôle d'aptitudes,
du côté du type bovin de boucherie, il y a des contrôles qui
sont faits à partir du centre d'insémination de Saint-Hyacinthe
où des agents en province peuvent diriger, pour des tests d'aptitude, du
bétail vers les fermes je ne sais pas si ce sont des fermes
possédées par des centres ou louées...
M. Garon: Ce n'est pas le centre qui est responsable de cela. Il
y a le test d'aptitude et le test de progéniture. Le centre est
responsable des tests de progéniture des taureaux qu'il a chez lui.
Avant de mettre un taureau en service, il faut quand même que le centre
procède à l'insémination d'un certain nombre de vaches
pour pouvoir les qualifier par la suite.
Un boeuf ou une semence n'est jamais mise sur le marché avant que
le taureau soit qualifié par un test de progéniture. C'est un
test qui est fait par le centre. Le test d'aptitude auquel vous faites
allusion, c'est un test en station ou à domicile. M. Bernier, qui est
responsable du service, peut vous donner des explications.
M. Giasson: J'aimerais avoir quelques précisions
là-dessus.
M. Garon: Concernant le contrôle d'aptitude, comme il l'a
été mentionné, il y en a deux sortes, dont un à
domicile. D'abord l'éleveur doit être inscrit à son contrat
à domicile avant de pouvoir bénéficier du contrôle
à la station. La station est un contrôle qui vient après
que l'agriculteur a fait son contrôle a domicile et qui peut être
un complément à son élevage où là il peut
diriger certains taureaux qui sont mis en élevage avec un groupe commun,
disons environ 125 taureaux ou 80 taureaux, selon l'espace que nous avons. On
nourrit tout le monde de la même façon, et à la fin du test
on détermine ceux qui sont supérieurs au groupe par race. On
établit, à partir de cela, les différents critères
de qualité, comme le taux de gain, l'épaisseur du gras sur le
dos, ainsi que la grosseur de l'oeil de côte, et on informe l'agriculteur
de ces rendements. On fait une promotion auprès de l'agriculteur, lui
disant d'utiliser surtout ceux qui sont supérieurs à la moyenne
de race, parce que ceux qui ont été prouvés
inférieurs ne sont pas aussi valables comme améliorateurs,
étant donné que les sujets qui sortent de là doivent
être des améliorateurs de l'élevage. On détermine
leur potentiel et là on les évalue.
M. Giasson: Vous pouvez recevoir combien de têtes, dans une
année, à la station même.
M. Garon: Environ 150 têtes dans les deux stations, dans
les deux bâtisses que nous avons.
M. Giasson: Lorsque l'animal est chez vous, les frais de
l'alimentation sont assumés par le programme?
M. Garon: Les frais de l'alimentation sont assumés par le
programme sauf qu'il y a une contribution de l'agriculteur. On demande à
l'agriculteur
$100 de contribution pour assumer tous les frais et, en plus, on lui
donne un rabattement. S'il vient porter lui-même son animal, on lui donne
jusqu'à $50, selon la distance, sur les $100 qu'on lui demande. On peut
même déduire $50. C'est une subvention à la production ou
à la promotion que l'on fait.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le ministre, j'aimerais savoir le pourcentage de
taureaux qui se qualifient après les tests d'aptitude. Le centre
d'insémination en achète un certain nombre. Ensuite il y a les
premiers descendants de ces taureaux qui ont des test de
progéniture.
M. Garon: Vous parlez des bovins laitiers? M. Cordeau:
Oui.
M. Garon: Combien de taureaux se qualifient, quel pourcentage se
qualifie?
M. Cordeau: Que l'on garde.
M. Garon: Vous dire en pourcentage combien se qualifient sur le
nombre? On me dit que c'est un sur quatre mais je ne possédais pas
l'information.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Berthier.
M. Mercier: Dans le domaine des vaches laitières,
particulièrement la Holstein, est-ce que nos animaux sont encore
passablement demandés par les éleveurs européens, est-ce
qu'il se fait encore de l'exportation d'animaux pur sang?
M. Garon: Cela augmente. Il y a différents pays qui...
M. Mercier: On avait une bonne réputation dans ce
domaine.
M. Garon: On a exporté certains animaux de très
haute qualité vers certains pays d'Europe mais la demande principale,
aujourd'hui, se situe vers d'autres pays que l'Europe. Cuba a été
un des plus gros acheteurs dernièrement. Il y a aussi les pays
d'Afrique, dont l'Algérie, la Tunisie et d'autres pays avoisinants.
M. Mercier: Est-ce que cela représente un bon volume
d'animaux quand même?
M. Garon: Pas actuellement. Le nombre exact, je ne saurais vous
le dire. La seule information que l'on possède est celle que l'on peut
obtenir par le ministère fédéral de l'Agriculture, le
nombre d'animaux exportés du Canada, parce qu'en fait les firmes
privées qui font ces exportations n'ont aucun compte à rendre au
ministère de l'Agricul- ture du Québec. Et c'est assez difficile
de connaître combien de sujets ont été exportés
à partir du Québec. Certains sont achetés au Québec
par des gens de l'Ontario et sont exportés comme étant du
bétail de l'Ontario. D'autres provenant de l'Ontario sont
exportés sous l'égide de quelqu'un du Québec. Enfin c'est
plus l'exportateur actuellement qui fait l'animal que l'animal
lui-même.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-François.
M. Rancourt: On a beaucoup parlé des animaux laitiers et
du boeuf mais on a oublié la production ovine au Québec.
Où en est-elle actuellement?
M. Garon: On possède actuellement au Québec environ
36 000 brebis de reproduction réparties parmi 406 producteurs, et la
production se consolide. On voit la disparition d'un certain nombre de petits
troupeaux, troupeaux de 25, 30 ou 50 bêtes, et on a à peu
près en moyenne actuellement 100 brebis par troupeau, ce qui est
différent des cinq dernières années. On voit une
spécialisation de cet élevage au lieu d'une disparité
comme cela existait auparavant.
M. Rancourt: Cela voudrait dire quoi, une ferme ovine
actuellement, pour qu'elle soit rentable?
M. Garon: De par les derniers calculs du service d'étude
économique, une ferme d'environ 400 brebis qui fait vivre un homme
à temps plein peut être rentable.
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet, M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: Est-ce que les producteurs de ce côté
sont regroupés effectivement en association?
M. Garon: Les producteurs ont différentes associations. Il
y a la Fédération ovine du Québec dont le ministère
de l'Agriculture contribue au maintien. Il y a aussi la Société
des éleveurs de moutons de race du Québec et des associations
régionales qui font partie de la Fédération ovine.
M. Picotte: Mais le ministère contribue uniquement
à soutenir la fédération pour qu'elle puisse continuer
à travailler en faveur des producteurs. Est-ce que le ministère
contribue directement dans la production, soit par un mode de subventions
ou...
M. Garon: Oui, le ministère de l'Agriculture contribue par
des programmes d'aide à l'hivernement ou de brebis de remplacement, qui
ont été de l'ordre de $277 000 l'an passé.
M. Vaillancourt (Orford): Dans quelles régions se trouvent
les éleveurs de moutons? Est-ce qu'il y en a un peu partout dans la
province, ou est-ce
que c'est surtout regroupé dans certaines parties de la
province?
M. Garon: Les trois régions périphériques,
en fait la Gaspésie, le Lac-Saint-Jean, et l'Abitibi comptent environ
30% du cheptel du Québec, le reste étant assez dispersé,
avec un regroupement dans la région de Sherbrooke ou l'Estrie. En fait,
l'appel des marchés a fait qu'on a développé cette
production autour des marchés principaux.
M. Giasson: Est-ce qu'on importe beaucoup de viande ovine ici au
Québec?
M. Garon: On produit 4,5% de notre consommation.
M. Vaillancourt (Orford): II y a un débouché dans
cela.
M. Giasson: Cela vient surtout de l'extérieur de
l'Amérique.
M. Garon: De la Nouvelle-Zélande, des Etats-Unis.
M. Picotte: Qu'est-ce que cela veut dire, à ce moment,
qu'il n'y ait pas plus d'éleveurs, parce que dans des régions
données, même chez nous, en Mauricie, dans le bout de
Saint-Barnabé et dans les alentours, il y a quelques producteurs qui
sont là? Etant donné qu'il y aurait une demande beaucoup plus
forte, qu'on pourrait produire beaucoup plus, qu'est-ce qui fait que les
producteurs ne sont pas incités à se lancer là-dedans?
M. Garon: On peut dire que c'est seulement depuis trois ou quatre
ans qu'on a vraiment un raffermissement des prix du marché, ce qui
permet aux producteurs d'être assurés pour l'année suivante
comment ils vont vendre leurs sujets. Il y a aussi eu tout le
développement de la technique de l'élevage. On sait qu'il y a
quelques années, les éleveurs de moutons gardaient leurs brebis
avec les agneaux au pâturage tout l'été. Ils vendaient tous
les sujets en septembre et en octobre et obtenaient des fois $0.20 la livre,
comparativement à une diversification des marchés qui se fait
actuellement avec l'agneau de Pâques. Comme expérience, cette
année, la Fédération ovine a regroupé des
chargements pour la vente d'agneaux de Pâques et c'est la première
année que cela se fait. Entre autres, les producteurs du Bas-du-Fleuve
ont passé environ 500 jeunes sujets et le prix moyen a été
de $45 pour des animaux de 2 1/2 mois.
Donc, ce qu'il fallait faire, c'est regrouper les ventes,
améliorer la technique d'élevage pour que les gens fassent
saillir leurs brebis plus tôt et diversifier la production, ne pas les
vendre toutes à l'automne, mais les vendre un peu en tout temps de
l'année. A ce moment, la rentabilité de l'élevage se fait;
c'est pour cela qu'on voit aussi une consolidation de l'élevage. Les
gens qui y ont goûté augmentent leurs troupeaux pour que ce soit
plus payant.
Donc, en 1975, nous avions quatre troupeaux de 400 brebis et plus. L'an
passé, on en avait dix de 400 brebis et plus. C'est dire qu'on sent
vraiment que les gens participent davantage au programme.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-François, sur le même sujet.
M. Rancourt: Sur le même sujet, je sais que, dans ma
région, il y a le problème de chiens errants et des coyotes.
Est-ce qu'il y a quelque chose là-dessus?
M. Garon: Les prédateurs; à ce moment, ce sont les
chiens errants, les coyotes et les loups. Donc, dans ce secteur, le
ministère de l'Agriculture, en collaboration avec le ministère de
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, a une entente. Par cette entente,
les agriculteurs qui ont des plaintes à formuler doivent communiquer
avec leur bureau local et le bureau local communique avec le bureau
régional du ministère de l'Agriculture. Entre les deux
ministères, celui du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et
l'Agriculture, dès qu'il y a une plainte portée, le Tourisme, la
Chasse et la Pêche se rend sur les lieux pour évaluer
l'état de la perte, du dommage ou du dégât causé par
les prédateurs et essaie de découvrir qui a fait la
déprédation, un chien errant, un loup, un coyote ou quelque autre
animal. Le ministère de l'Agriculture engage ou paie une personne pour
faire la surveillance quand la déprédation a lieu ou il peut
aussi engager quelqu'un pour faire la surveillance à longueur
d'année. Dans la région de Sherbrooke, en particulier, il y a une
personne qui est engagée à temps plein pour faire la surveillance
de la déprédation.
Le Président (M. Boucher): Sur une question
antérieure, M. le ministre de l'Agriculture, vous aviez des
détails à apporter.
M. Garon: Tout à l'heure, on parlait du centre
d'insémination artificielle. En gros, on peut dire, que, dans les deux
dernières années je donne des chiffres approximatifs, mais
ils sont assez prêts de la réalité il y a eu des
ventes pour à peu près $100 000. A peu près le quart de la
vente de semences allait à l'exportation. Ce n'est pas tellement la
vente de taureaux par le centre lui-même qui rapporte; c'est la vente de
semences.
Ce qu'il est intéressant de noter, dans l'insémination
artificielle, je pense, c'est la progression qui s'est faite depuis cinq ans.
Il y a cinq ans, 17% de nos vaches étaient inséminées, et
puis aujourd'hui, on est près de 50%. Je pense que c'est très
intéressant à noter, j'avais oublié de le faire tout
à l'heure. Cette année, on pensait atteindre 500 000, mais la
politique laitière n'a pas aidé et on est resté à
peu près à 485 000, mais on a atteint le niveau de l'Ontario. On
était très en bas du pourcentage de l'Ontario, on l'a rejoint. On
était à 17,5%, ils étaient à 40%. On est parti de
17,5% pour arriver à presque 50%, dans l'insémination de nos
vaches.
Le Président (M. Boucher): L'élément 1
est-il adopté?
M. Giasson: Non, M. le Président, parce que je crois que
c'est à cet élément que le ministre sera en mesure de nous
indiquer ses intentions d'aide à apporter aux producteurs laitiers pour
compenser... Est-ce que vous aimeriez mieux qu'on l'aborde à un autre
programme?
M. Garon: C'est à l'élément 5, la politique
laitière.
M. Giasson: On pourrait le passer au programme de la politique
laitière.
M. Garon: C'est cela. A la rationalisation de la mise en
marché.
M. Giasson: D'accord.
Le Président (M. Boucher): L'élément 1
est-il adopté?
M. Giasson: L'élément 1, je serais prêt
à l'adopter.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Elément
2.
M. Garon: Les productions végétales, je ne sais pas
si cela vaut la peine de commencer à en parler, il est une heure.
M. Giasson: J'aurais quelques questions sur
l'élément 2.
Le Président (M. Boucher): Compte tenu que nous sommes
à l'heure de l'ajournement, du consentement unanime, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 heures)