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Etude des crédits du ministère de
l'Agriculture
(Seize heures trente-cinq minutes)
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, messieurs!
Pour la commission de cet après-midi, les membres de la
commission de l'agriculture sont: M. Baril (Arthabaska), M. Beauséjour
(Iberville), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Charbonneau (Verchères),
M. Clair (Drummond), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. Dubois (Huntingdon), M.
Gagnon (Champlain), M. Garneau (Jean-Talon), M. Garon (Lévis), M.
Giasson (Montmagny-L'Islet), M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), M. Mercier (Berthier), M. Ouellet
(Beauce-Nord), M. Picotte (Maskinongé), M. Rancourt
(Saint-François), M. Roy (Beauce-Sud), M. Vaillancourt (Orford).
Avant de commencer, je dois avertir les membres de la commission que
tous les documents que nous avions demandés pour la discussion des
crédits, concernant la raffinerie et différents sujets, sont
déposés cet après-midi à la commission.
M. Giasson: Les documents sont déposés.
Le Président (M. Boucher): Les fonctionnaires m'ont
informé qu'ils avaient des copies pour les membres de la commission.
Nous allons faire la distribution.
Une Voix: Ils sont déposés ou ils seront
déposés?
Aide à la production agricole
Le Président (M. Boucher): Ils sont prêts à
être déposés, alors, nous les déposons.
Nous en étions, à la dernière séance, au
programme 3, élément 2. Je crois que le député de
Maskinongé avait demandé la parole.
M. Picotte: M. le Président, à la suite de
l'adoption de l'élément 1, avant de commencer
l'élément 2, je remarque dans les crédits une diminution
d'un peu plus de $1 million. Par rapport aux crédits de 1976/77, pour
1977/78, c'est indiqué ici, il y aurait une diminution d'un peu plus de
$1 million.
M. Garon: A quel élément du programme?
M. Picotte: Mise en valeur des productions
végétales.
M. Garon: L'élément 2.
M. Picotte: Serait-il possible de savoir le pourquoi de cette
diminution de crédits? Quel est l'échantillonnage des
différentes productions?
M. Garon: En fait, il y a deux éléments. Il y a un
élément qu'on ne budgétise jamais, c'est
l'élément du dommage aux récoltes, parce qu'on ne peut
jamais présumer d'avance quel sera le mon- tant du dommage aux
récoltes. Il y a un élément du programme qui est celui du
dommage aux récoltes non assurées, qui n'est jamais
budgétisé et qui est toujours sujet à l'approbation d'un
budget supplémentaire. Cela veut dire que cela n'apparaît pas au
budget de l'année, mais cela apparaîtra durant l'année.
S'il y a des dommages aux récoltes, j'imagine qu'il y aura un budget
supplémentaire accordé pour les dommages aux récoltes non
assurées.
Est-ce qu'il y a un autre élément, M. La-chance?
Egalement, dans le transport de la pierre à chaux, nous avons eu un
budget supplémentaire qui a été accordé dans le
cours de l'année, de $400 000. Probablement que la même chose
pourra se produire en cours d'année.
M. Picotte: L'an dernier, pour les dommages aux petites
récoltes, il y a eu $800 000.
M. Garon: C'est cela, oui.
M. Picotte: Avez-vous l'échantillonnage des
récoltes qui ont été touchées par le budget de l'an
passé?
M. Garon: Oui, c'étaient plutôt les fraises. Les
récoltes qui nous coûtent le plus cher sont les tomates. Ce serait
peut-être bon de garder cela comme question pour
l'assurance-récolte. Cela entre dans ce système.
Si je ne suis pas capable de répondre à leurs questions
directement, j'aime mieux retarder ma réponse. Mais si on veut, de
façon générale, dire quelles sont les récoltes qui
nous coûtent le plus cher en dommages, ce sont d'abord les fraises: $127
000; les carottes: $59 000; les choux: $47 000; la laitue: $29 000; les
oignons: $122 000; les tomates: $139 000.
Cela veut dire qu'il y a quatre ou cinq récoltes qui font la
moitié de la dépense totale ou à peu près; les
autres, c'est $12 000, $7 000, $16 000, $29 000. Cette compensation n'est pas
une compensation pour perte de récolte; c'est une compensation en
fonction du coût de production de la récolte.
Si cela coûte, par exemple, $100 pour produire un arpent de tel ou
tel produit, c'est basé sur 70% du coût de production. On n'assure
pas la récolte; on assure le coût de production à un
pourcentage X.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Verchères.
M. Charbonneau: M. le Président, à propos de la
présentation des documents qui nous ont été remis tout
à l'heure, est-ce qu'on peut espérer, à un moment
donné, pouvoir revenir sur ces questions et demander des
précisions quant à ces documents concernant la raffinerie de
sucre?
Le Président (M. Boucher): Avant l'ajournement, on
pourrait peut-être disposer d'un certain moment pour en parler.
M. Garon: On va siéger ce soir aussi? Le
Président (M. Boucher): Oui.
M. Garon: On sera encore à l'élément 3 avec
M. Mélançon et l'assurance-récolte peut-être ce
soir. On pourrait en parler au programme 5 à la commercialisation, parce
que M. Jacques va revenir, puisqu'il est sous-ministre adjoint à la
commercialisation. Il connaît très bien la raffinerie pour en
avoir été lui-même directeur général.
Le Président (M. Boucher): D'accord. M. le
député de Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: J'aimerais savoir du ministre si c'est en vertu de
l'élément 2 de ce programme sur lequel nous menons notre
débat qu'ont été prévus les crédits
nécessaires pour entreprendre et développer une véritable
politique d'auto-approvisionnement en ce qui a trait à la production
végétale. Nous savons que, dans la plupart des productions
animales, nous avons atteint au Québec notre autosuffisance,
c'est-à-dire que la production que nous réalisons rencontre assez
bien la consommation du Québec. Par contre, c'est dans le secteur des
productions végétales que nous sommes terriblement faibles
vis-à-vis des besoins de la population du Québec par rapport
à ce que nous produisons.
Dans tout ce qui est l'industrie maraîchère chez nous, sauf
deux productions, si je ne fais pas erreur, soit les oignons et les carottes,
tous les autres secteurs de l'industrie maraîchère nous indiquent
que nous importons des quantités assez importantes non seulement de
l'Ontario, mais également du pays voisin, les Etats-Unis. Si
c'était à cet élément de programme que nous pouvons
financer un véritable programme d'autosuffisance en matière de
production végétale, j'aimerais savoir du ministre de quelle
façon il a accepté une réduction de crédits, alors
qu'évidemment, au lieu de réduire les crédits
consacrés à cette politique de développement des
végétaux vers l'autosuffi-sance, nous aurions dû
espérer un accroissement ou encore une augmentation de ces
crédits à ces fins.
M. Garon: On vous l'a dit tout à l'heure, M. le
député de Montmagny-L'Islet: II n'y a pas eu diminution de
crédits. C'est que les budgets supplémentaires sont compris
là-dedans. En 1977/78, quand on aura les budgets supplémentaires
pour les dommages aux récoltes, on verra qu'il n'y a pas de diminution
de crédits réelle. N'oubliez pas qu'en 1976/77 les budgets
supplémentaires sont ajoutés à cela. Alors, c'est faux de
prétendre qu'il y a diminution de crédits. Si vous regardiez le
budget tel qu'il était présenté l'an dernier à la
même époque, en 1976/77, vous ne les auriez pas, ces $6,7
millions. Vous auriez moins que cela, car il a fallu que j'aille au Conseil du
trésor pour aller chercher $800 000 pour les petites récoltes qui
n'étaient pas assurées.
Il est exact, par ailleurs, que le maïs-grain ou
l'auto-approvisionnement rentrent plutôt sous ce programme. Par ailleurs,
la façon d'opérer, ce n'est pas sous forme de subventions,
mais sous forme d'incitation par des concours, la vulgarisation, des
explications sur les avantages qu'il y a à faire du maïs-grain pour
l'auto-approvisionnement des agriculteurs. Alors, ici il n'y a pas de
subventions à ce programme, mais il y a des concours.
M. Giasson: II y a des primes incitatives, pour le moins.
M. Garon: Des primes, oui.
M. Giasson: Dans ce contexte, est-ce que le ministre pourrait
m'indiquer quelles sont les prévisions budgétaires pour le volume
des primes incitatives qu'on prévoit verser justement dans la production
du maïs-grain, quelles sont les prévisions précises pour
l'année en cours et quels étaient les montants effectivement
versés comme primes à la production du maïs-grain l'an
dernier?
M. Garon: Ce ne sont pas des primes comme telles, ce sont des
concours. Il n'y a pas de prime à la production, il y a...
M. Giasson: Non, mais c'est une prime à l'intérieur
d'un concours.
M. Garon: Oui, c'est cela. Il y a des concours, il y a des prix
attribués, il y a des champs de démonstration, il y a des
parcelles de démonstration, il y a de la vulgarisation de masse, parce
qu'on est capable de démontrer, par exemple, dans le domaine du
maïs-grain, que c'est profitable, même au point de vue
économique, de taire du maïs-grain. Disons que c'est plutôt
de la vulgarisation et de l'incitation, de la démonstration et des
concours.
Les résultats de cela, on pourrait même les mentionner ici
sans que cela bouleverse tout le monde. En ce qui concerne la luzerne, par
exemple, juste par ces programmes d'incitation, de concours, etc., nous sommes
passés de 300 000 acres de luzerne à 450 000 dans l'espace de
trois ans, de 1973 à 1976. Dans le blé, on est passé de 44
000 acres à 90 000 acres, l'avoine n'a pas d'importance, l'orge non
plus, le maïs-grain, par exemple, est passé de 119 000 acres
à 135 000 acres, mais dans le maïs fourrager, de 152 000 acres
à 200 000 acres.
Il y a là une amélioration, mais ce n'est pas une prime
à la production, c'est un encouragement, une démonstration et une
vulgarisation dans ce domaine. Maintenant, si on veut regarder les budgets qui
sont attribués à cela, M. Lachance, le directeur du service peut
les donner d'une façon bien précise, mais je pense que ce n'est
d'aucun intérêt, en somme, parce qu'il n'y a pas de prime à
la production telle quelle. Tel que vous posez votre question, M. Giasson, il
n'y a pas de prime à la production, il y a de l'incitation pour la
vulgarisation et la démonstration et les concours.
M. Giasson: II y a récompenses à la suite de
concours tenus par les producteurs?
M. Garon: Si on veut...
M. Giasson: Avez-vous les chiffres, s'il vous plaît?
M. Garon: Si on veut ces chiffres, M. La-chance peut
peut-être vous les donner.
Je pense qu'il faut simplement noter, à la suite de qui vient
d'être dit, qu'il y a beaucoup d'argent versé pour le transport de
la pierre à chaux, c'est de l'ordre de plus de $2 millions. Dans le
budget, vous avez une partie qui est le budget de fonctionnement, et vous avez
l'autre partie qui est le budget de transfert qui représente les sommes
versées soit à la suite de concours ou encore pour les
indemnités au transport de la pierre à chaux.
M. Vaillancourt (Orford): Les politiques n'ont pas changé
en ce qui concerne le transport de la pierre à chaux, est-ce que les
subventions n'ont pas augmenté?
M. Garon: Vous voulez dire en 1977/78?
M. Vaillancourt (Orford): A comparer avec 1976/77.
M. Garon: D'abord, l'objectif du ministère, dans le
domaine de la pierre à chaux, a toujours été le
même, cela a été de rendre la pierre à chaux
à la porte de chaque agriculteur, au même coût. Cette
année, à cause de l'augmentation des coûts, vous avez
remarqué, tout à l'heure, au début, on a parlé d'un
budget supplémentaire de $400 000 dans le domaine de la pierre à
chaux, les transporteurs de la pierre à chaux nous ont demandé
une augmentation de 8% et, à ce moment-là, cela supposait $500
000 de plus, ou à peu près. En somme, la politique de cette
année sera la même que l'année passée,
excepté qu'il y aura une participation égale de tout le monde au
transport de la pierre à chaux qui est de $0.50 la tonne.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
d'Iberville.
M. Vaillancourt (Orford): C'est ce qu'il avait dit.
M. Garon: $0.50 la tonne. Mais je voudrais ajouter, quant aux
politiques d'auto-approvisionnement que M. Giasson a soulevées, qui est
quand même le grand thème de ce programme, c'est qu'on trouve
peut-être qu'on ne met pas beaucoup d'argent dans
l'auto-approvisionnement tel quel en primes, mais je pense que l'argent qu'on
met dans l'amélioration du sol, soit par les travaux
mécanisés, soit par le drainage du terrain, sont des incitations
directes et très considérables vis-à-vis de
l'auto-approvisionnement. Vous savez, ce n'est pas une prime à la
production, c'est une augmentation de la productivité, et c'est une
prime directe à la production céréalière ou
agricole, ou fourragère.
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet, M. le
député de Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, je partage l'opinion
exprimée par le sous-ministre à l'effet que les sommes
versées par le gouvernement du Québec pour améliorer le
drainage au Québec et améliorer la qualité des sols
contribuent à leur manière à accroître notre
capacité en matière d'auto-approvisionnement. Mais dans une
région telle que celle de l'Est du Québec, tous les producteurs
sans sol qui doivent acheter les céréales nécessaires ne
peuvent se procurer ces céréales au Québec parce qu'on n'a
pas assez de production au Québec. Ce sont des céréales
qui viennent soit de l'Ouest, soit de l'Ontario pour une certaine partie, et
même des Etats-Unis pour ce qui est du maïs-grain.
Il en est de même de la protéine que nous importons
à 100%. Du côté de la protéine, cela se comprend,
c'est de la fève soya. Nous n'avons pas, ici au Québec, des
conditions climatiques ou des unités thermiques requises pour une telle
production. Nous n'avons pas ces unités en volume suffisant, les
périodes d'ensoleillement étant trop courtes par rapport à
celles qu'on connaît plus au sud. Mais si on veut aller
véritablement vers une capacité d'auto-approvisionnement en
matière de grains et de céréales, sans oublier l'effort
que le ministère a fait, déjà, depuis plusieurs
années, je crois qu'il va falloir surveiller toute la capacité
qu'on aurait au ministère de l'Agriculture de consacrer les
crédits les plus forts possible afin d'encourager davantage les
producteurs à se verser dans ces productions de
céréales.
Maintenant, du côté de la pierre à chaux, est-ce que
tous les transporteurs, à ce jour, on reçu les permis requis du
ministère de l'Agriculture?
M. Garon: A l'exception peut-être d'un ou deux.
M. Giasson: Pas plus que cela.
M. Garon: Non.
M. Giasson: Ils seraient dans mon bout?
M. Garon: Peut-être votre coin est-il parmi les
derniers.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, est-ce qu'il y a
des montants à l'élément 2 qui sont attribués
à des expositions agricoles?
M. Garon: Non. Toutes les sommes disponibles pour les expositions
agricoles se retrouvent dans le programme 8, Gestion interne et soutien. Le
responsable de ce secteur pourrait vous répondre en ce qui concerne les
expositions.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Huntingdon.
M. Dubois: M. le Président, M. le ministre, en 1976, comme
vous avez mentionné tout à l'heure, vous auriez
dépensé $800 000 en compensation
pour perte de récoltes et de dommages aux récoltes. Ces
montants sont discrétionnaires, j'imagine, c'est selon les demandes.
M. Garon: C'est-à-dire non. S'il y a des demandes des gens
qui ont eu des pertes, c'est basé sur les demandes qu'ils ont faites.
Vous me permettez, M. le ministre, M. le Président, c'est qu'en ce qui
concerne les demandes pour récoltes non assurées l'agriculteur
qui subit des dommages doit avertir son bureau local ou régional dans
les dix jours qui suivent et, à ce moment, il y a une inspection qui est
faite, une première inspection. Par la suite, nous avons à notre
disposition des enquêteurs évaluateurs qui sont engagés
à titre contractuel pour bien les dégager, les rendre bien libres
dans leur jugement. Ce sont des enquêteurs évaluateurs qui sont en
dehors de la fonction publique, qui ne sont plus fonctionnaires, qui n'ont plus
d'affaires avec les agriculteurs et qui vont évaluer les dommages
à la fin. C'est basé, non pas comme je disais tantôt
c'est un document qu'on pourrait vous déposer, si vous aimez sur
le coût de production et nous payons tant à l'acre, et ces
coûts sont établis. Cela coûte tant pour la fraise, tant
pour la framboise, tant pour le maïs. 30% reviennent à
l'agriculteur et le reste, on paie une faible partie.
M. Dubois: Où je veux en venir, c'est que le budget est
amoindri ou augmenté selon les demandes, n'est-ce pas? Je pourrais dire
que présentement les $800 000 qui ont été
dépensés l'an dernier, cela les prendrait pratiquement
strictement dans mon comté, cette année, parce qu'il y a plus que
cela de dommages actuellement à cause des vents. Je peux vous dire que
presque toutes les carottes, la petite laitue et les oignons sont coupés
au sol. C'est disparu.
M. Garon: Pas par la sécheresse?
M. Dubois: Non, pas la sécheresse, c'est la poudrerie. Il
y a des tempêtes de terre noire.
M. Garon: Terre noire!
M. Dubois: II y a des tempêtes de terre noire. La terre
noire, dans le comté d'Huntingdon, il y a la grande région de
terre noire, il y a une poudrerie qui dure depuis quinze jours. Personne ne
peut semer présentement, alors la récolte est coupée au
sol. Je sais que vos officiers de la région travaillent
présentement à ce problème.
M. Garon: Je pense que vos agriculteurs doivent être
avisés que, s'il y a des dommages, ils doivent d'abord, dans les dix
jours que le dommage se produit ou que le dommage est constaté, avertir
le ministère. A ce moment, celui-ci fait une enquête sur place
pour une première évaluation, pour un calcul de l'acrage, etc. Je
veux vous dire qu'on a commencé à travailler à la
possibilité de faire un régime d'assurance propre aux petites
récoltes. Très récemment, j'ai vu les premiers chiffres.
Avant de l'expliquer aux gens, cela aurait été trop rapide,
voyez-vous, comme changement, j'ai préféré attendre
à l'an prochain. Mais on fait des travaux actuellement à
l'assurance-récolte pour avoir un régime particulier pour ce
genre de production, les fraises, les asperges, les carottes. Les jardiniers
maraîchers. Il y a toujours une question de temps, une question de volume
aussi, de quantité.
Ce n'est pas facile d'établir, pour des productions qui sont
très minimes, un régime d'assurance. La direction du
ministère, comme le ministre vient de le mentionner, considère
actuellement la possibilité de prendre les productions qui sont en
volume plus considérable, sur lesquelles il pourrait y avoir un
régime d'assurance-récolte, comme il y en a pour les autres
céréales.
M. Dubois: J'aimerais revenir aux grains. Est-ce que vous avez
l'intention de mettre sur pied des programmes incitatifs pour augmenter la
production des grains comme l'orge, l'avoine, le blé?
M. Garon: Est-ce que vous proposeriez qu'on fasse une incitation
à la production d'une façon directe en mettant de l'argent ou si
vous auriez d'autres propositions à faire?
M. Dubois: Cela pourrait être sur la production; cela
pourrait être, je ne sais pas moi, $0.10 le minot ou quelque chose comme
cela pour aider. Enfin, si les grains sont produits ici au Québec, il y
a tout de même un avantage marqué au niveau de notre
économie.
M. Garon: Si on donne $0.10 à tout le monde, on n'incite
à rien.
M. Dubois: Je fais une suggestion, cela pourrait être
n'importe quel autre moyen incitatif. Est-ce que vous avez l'intention de
présenter un programme incitatif?
M. Garon: La façon d'être incitatif, à ce qui
me paraît, dans ce domaine, c'est de montrer des résultats. Quand
on parle de formes de concours, on peut voir qu'un agriculteur a eu tel
résultat, c'est le meilleur incitatif, à ce moment.
M. Dubois: On s'aperçoit enfin que dans les concours c'est
surtout la classe des très bons producteurs.
M. Garon: Quand vous parlez de moyens incitatifs, vous voulez
dire incitatifs à produire tel type de production plutôt que tel
autre?
M. Dubois: On est très déficient dans les grains
comme l'avoine, l'orge et le blé. Je ne sais pas, dans ces productions,
étant donné que c'est toujours de l'importation de l'Ouest...
M. Garon: A ce moment on est déficient dans toutes ces
productions.
M. Dubois: Bien oui, mais si on veut augmenter la production,
est-ce que vous avez l'intention de présenter un programme
incitatif?
M. Garon: Pour l'augmenter, ce qu'on veut faire, c'est
accroître le drainage, pour qu'il y ait une plus grande
productivité du sol. C'est une façon. L'autre façon va
être de zoner les terres pour en garder plus pour l'agriculture. Mais
actuellement, pour autant que les agriculteurs ont ensemencé
entièrement leur champ, qu'ils sèment du blé, de l'avoine,
du maïs-grain ou de l'orge, ce sont toutes des productions dans lesquelles
nous sommes déficitaires.
M. Dubois: Je peux vous dire que ce n'est pas dans toutes les
régions du Québec que le drainage peut s'appliquer pour des
cultures telles que le blé, l'orge, l'avoine, parce que ce sont des
cultures qui ne sont pas assez rentables pour dépenser environ $200
l'acre pour du drainage souterrain. A ce moment, si on veut que les gens qui ne
peuvent pas se payer ce drainage produisent quand même des grains, si on
veut augmenter cette production, je pense qu'il y aurait peut-être lieu
d'arriver avec un programme incitatif.
M. Garon: II me semble qu'au cours des dernières
années, dans les régions, on l'a fait sous forme de concours,
puis cela a donné des résultats.
J'ai de la difficulté à croire qu'on pourrait inciter un
agriculteur, même si on donne quelques dollars l'acre, à produire
tel ou tel produit. Si le maïs s'est développé dans
Saint-Hyacinthe ce n'est pas parce qu'on a donné X dollars l'acre, c'est
parce qu'à Saint-Hyacinthe ou dans cette région, le maïs a
démontré qu'il pouvait être rentable. Dans d'autres
régions cela va être plutôt des fourrages... On serait
plutôt porté à penser qu'on devrait mettre de l'avant des
programmes qui vont favoriser la récolte de meilleurs fourrages, la date
de coupe, le conditionnement, l'entreposage, etc. Il n'y a pas seulement les
céréales. Quand même on voudrait mettre des incitatifs pour
céréales au maïs, en dehors des 2500 unités
thermiques, qu'est-ce qui arriverait? On ne peut pas non plus. En somme, il
s'agit d'exploiter dans chaque région ce qu'on peut avoir de mieux. Si
ce sont des fourrages, qu'on ait des incitations à l'entreposage du
fourrage, pour avoir le meilleur fourrage possible, qui peut quand même
remplacer la moulée lorsqu'il est fait et conservé dans de bonnes
conditions.
M. Dubois: Je suis d'accord quand vous mentionnez que dans les
belles terres du sud ou des régions favorisées, la récolte
est généralement bonne et les rendements hauts. On peut se
permettre à ce moment de drainer les fermes, à cause du
très haut rendement. Mais si on va plus loin dans le Québec, les
producteurs ne peuvent se permettre de dépenser $200 l'acre pour drainer
leur ferme, mais ils peuvent quand même produire, jusqu'à un
certain niveau, des grains. Ils peuvent tout de même avoir un rendement
assez intéressant.
M. Garon: ...dans quelles régions en particulier?
M. Dubois: Si on va plus loin, la région du sud de
Montréal, si on parle du comté de Saint-Hyacinthe, de
Verchères, je ne sais pas...
M. Garon: Le drainage souterrain n'est pas nécessaire
autant dans d'autres régions que chez vous.
M. Dubois: Ce que je veux dire, c'est que...
M. Garon: Dans beaucoup d'endroits, justement, ce n'est
même pas nécessaire.
M. Dubois: ... pour un rendement de $100 l'acre...
M. Garon: C'est surtout le drainage de surface qui est
nécessaire.
M. Dubois: ... je pense qu'il n'est pas nécessaire d'avoir
un terrain drainé. Les gens ne visent pas cela avec un terrain
drainé; ils visent plus haut que cela.
M. Garon: II reste quand même que la luzerne, qui est un
fourrage à conseiller, demande du drainage. On peut quand même
cultiver de la luzerne assez haut dans la province de Québec; le
fourrage lui-même, ce n'est pas des céréales, mais, au
point de vue de la valeur alimentaire, cela peut être comparable.
M. Dubois: Oui, je suis d'accord, mais...
M. Garon: Si on n'est pas capable de faire du maïs-grain en
haut de Québec, où on n'est pas capable de faire beaucoup de
céréales, on peut quand même faire du fourrage, on peut
quand même faire de la luzerne. Pour faire de la luzerne, cela prend du
drainage souterrain. La luzerne elle-même, à cause de sa haute
teneur en protéines, remplace drôlement la moulée. Cela
peut diminuer beaucoup le coût des aliments. Cela veut dire qu'on est
obligé d'intervenir suivant les régions, suivant les climats,
suivant les zones de production dans la province. On n'est pas capable
d'intervenir de la même façon partout. Mettre une subvention
à la production de blé ou de maïs, même si on voulait
le faire dans la province de Québec, cela changerait quoi? Les endroits
où ils le produisent, ils le produisent de façon rentable. Les
endroits où ils ne peuvent pas le produire, que voulez-vous qu'on fasse?
Ils produisent autre chose. On les encourage d'une autre manière.
M. Dubois: Je croyais que, quand un producteur est au seuil de la
rentabilité, s'il y a une petite incitation, cela peut l'aider.
M. Garon: C'est une opinion.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Champlain.
M. Gagnon: Moi, je remarque que dans le maïs-grain, depuis
huit ou dix ans qu'on cultive le
maïs-grain au Québec sur une assez haute échelle, on
n'a peut-être pas atteint l'autosuffisance, mais on a pris un bon
pourcentage de notre autosuffisance. Je voudrais savoir où on en est
rendu dans le domaine du maïs-grain par rapport à nos besoins.
M. Garon: Environ 30%... 30% ou 35%. M. Gagnon: C'est plus
que 35%, je crois.
M. Garon: Les besoins, cela dépend de quelle façon
vous les établissez.
M. Gagnon: C'est cela.
M. Garon: Parce que vous avez à la fois des besoins au
niveau de la ferme et des besoins industriels aussi pour le maïs.
M. Gagnon: En excluant les besoins industriels, je pense qu'on
aurait suffisamment de maïs-grain pour l'autosuffisance au niveau de la
ferme. Est-ce exact?
M. Garon: On a 200 000 acres. Oui, c'est près de la
réalité. Même si on en importe encore, il y en a une partie
qui est utilisée par l'industrie. Si on pouvait utiliser ce qui est
produit dans la région de Saint-Hyacinthe et le redistribuer dans la
province, on atteindrait un assez haut niveau d'autosuffi-sance, je suis
d'accord avec vous.
M. Gagnon: Je pense que cette expérience a conclu qu'il y
avait une possibilité de développer des variétés de
céréales au Québec qui pourraient faire
qu'éventuellement on arrive peut-être pas à
l'autosuffisance, mais à augmenter notre pourcentage d'autosuffisance.
Je ne voudrais pas revenir sur le programme de la recherche, mais une question
qu'on se pose, c'est pour savoir si on met assez l'accent pour essayer de
développer des variétés de céréales dans
d'autres domaines que le maïs-grain pour en venir à des
céréales qui pourraient s'adapter au climat du Québec de
façon à atteindre cette autosuffisance.
Il y a un autre domaine aussi. On a mentionné tantôt qu'on
était vulnérable sur le côté des protéines.
Entre autres, le soya se cultive assez difficilement au Québec. Il n'y a
pas d'autres sources de protéines actuellement que vous êtes en
train de développer comme la féverole, etc.? Y a-t-il d'autres
sources de protéines qui pourraient se cultiver assez facilement?
M. Garon: On a eu des expériences sur la féverole
et sur d'autres céréales à teneur protéique
très élevée. Les résultats qu'on a à ce jour
ne nous ont pas incités beaucoup à poursuivre ces
expériences.
M. Gagnon, je pense qu'au Québec il y a des zones où on
peut véritablement produire des céréales et d'autres zones
où on peut produire du maïs fourrager et du fourrage. Ce qui est
important, pour nous autres, c'est d'exploiter pour chacune des régions
les productions qui répondent aux besoins d'une région. Le
problème de la région de Québec, de la région de la
Gaspésie ou du Lac-Saint-Jean, c'est quoi, en somme? C'est le climat. On
est capable de faire du maïs fourrager, on est capable de faire du
fourrage, mais, à cause de la température humide et à
cause des pluies, etc., on n'est pas capable de le faire à temps.
Notre intervention, je suis porté plutôt à la faire
au niveau de l'aide à la récolte de ces fourrages, à les
entreposer dans des conditions idéales pour qu'ils aient la teneur
protéique idéale. On ne peut pas faire la même chose
partout dans la province de Québec. Mais dans le sud, vous avez
totalement raison. Dans le sud, quand on parle de céréales, on
peut quasiment s'autosuffire.
Dans le reste de la province, qu'on utilise les ressources de chaque
partie. En ce qui concerne les fourrages particuliers, je suis très
sensibilisé, personnellement, à la conservation, à la
coupe des fourrages et à l'entreposage des fourrages, pour qu'ils aient
toute la valeur nutritive. Il n'y a pas que la moulée qui est bonne. Il
y a aussi les céréales en bonne condition...
M. Gagnon: II reste un fait que la culture du maïs-grain a
prouvé qu'au Québec on pouvait cultiver des
céréales en développant les variétés qui
s'adaptent au moins à certaines régions du Québec, selon
la vocation de chaque région.
M. Garon: C'est très vrai ce que vous dites, M. Gagnon.
Cela répond à l'objection du député d'Huntingdon,
M. Dubois, que le maïs s'est développé dans le sud sans une
intervention, parce qu'il y avait des ressources, il y avait des conditions
favorables à la production du maïs dans le milieu. Ce n'est pas
l'incitation de quelques dollars l'acre qui pourra changer le portrait de la
province de Québec. Il s'agit qu'on prenne, pour chaque région,
la ressource qui appartient à chaque région et qu'on lui donne
toute sa valeur.
M. Gagnon: II est certain que, dans les régions où
on peut cultiver avantageusement le maïs-grain et d'autres
céréales, notre politique d'accentuer, d'aller un peu plus vite
dans le drainage souterrain pourrait nous aider certainement à atteindre
un certain niveau d'autosuffisance.
M. Garon: Effectivement, c'est ce qui se passe. Il y a 80% du
drainage souterrain qui se fait dans la région de Drummondville et dans
la région de Montréal, dans deux districts. Cela veut dire qu'au
total on parle beaucoup de drainage souterrain dans la province de
Québec, mais où se fait-il? Il se fait dans la plaine de
Montréal, à Drummondville et à Montréal.
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, on m'a fait savoir qu'on a un
bon rendement avec le maïs-grain. Par contre, au point de vue de la
commercialisation, il faudrait que le maïs-grain soit séché
plus vite, que les méthodes de séchage soient
améliorées afin
de le rendre compétitif avec le maïs importé des
Etats-Unis. Actuellement, on a de petits séchoirs, qui prennent beaucoup
de temps, et cela ne rend pas la qualité du maïs compétitive
avec le maïs importé pour la commercialisation.
Croyez-vous qu'il y aurait possibilité, au ministère de
l'Agriculture, d'aider des coopératives qui voudraient se
spécialiser dans le séchage et l'entreposage de cette culture,
afin de pouvoir signer des contrats avec des compagnies pour les fournir et,
par le fait même, importer moins de maïs des Etats-Unis? Cela
inciterait les cultivateurs à produire davantage s'ils savent d'avance
que leur production sera traitée d'une façon adéquate.
M. Garon: Au Québec, il y a une méthode de
séchage extrêmement pratique, qui ne fait pas appel à des
structures spéciales, ou des constructions spéciales, qui
s'appelle le crible. Je pense que les cultivateurs ont compris qu'entreposer
dans des cribles était la façon économique.
Deuxièmement, cela permet d'étaler le séchage sur une plus
longue période et, finalement, de mettre en marché du maïs
au cours du printemps, alors que les stocks sont souvent épuisés
ailleurs. Si on séchait le maïs totalement à l'automne, il
faudrait l'entreposer dans autre chose que des cribles. Donc, il faudrait
investir.
Autre chose, c'est qu'on arriverait en concurrence nécessairement
avec des quantités formidables de maïs qui sont disponibles autant
dans le sud de l'Ontario que dans le "corn belt" américain. On serait
vraiment en conflit. La méthode de séchage qui peut
paraître un peu artisanale au Québec est tout de même une
méthode qui permet d'étaler le séchage sans coût
additionnel, et qui permet une meilleure commercialisation en fin de
saison.
Je pense que le point qui est peut-être le plus pénible est
qu'en fin de saison, et je parle surtout des mois de mai, juin et juillet, il
reste encore du maïs dans des cribles. A ce moment, ce qui manque
vraiment, c'est une mise en marché d'une façon peut-être un
peu communautaire, ou encore genre plan conjoint, qui permettrait de mieux
identifier les sites où il y a des cribles qui sont pleins, et de mieux
organiser l'offre de ce maïs qui est vraiment disponible au Québec,
à un moment donné.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L' Islet.
M. Giasson: M. le Président, lorsque le ministère
de l'Agriculture décide d'autoriser la construction de séchoirs
à grain je ne parle pas de maïs-grain mais d'autres types de
céréales et surtout la subventionne. Je sais que le
ministère de l'Agriculture du Québec n'est pas le seul à
subventionner les séchoirs, il y a l'Office de planification qui y
participe et il y a le fédéral, par le MEER, le ministère
de l'Expansion économique régionale. Est-ce qu'il y va à
l'intérieur de cet élément 2 pour soutenir les productions
végétales au Québec?
M. Garon: Disons que l'argent ne se trouve pas à
l'élément 2, il se trouve ailleurs, mais il nous est transmis par
la suite.
M. Giasson: C'est à quel programme?
M. Garon: A l'OPDQ, à ce moment-là. C'est à
l'OPDQ que l'argent se trouve; il nous est transféré au moment
où les programmes sont acceptés de part et d'autre et par le
ministère et par l'OPDQ et par le MEER.
M. Giasson: C'est l'OPDQ qui, à l'intérieur des
crédits qui lui sont votés, a des réserves pour autoriser
des transferts à d'autres ministères qui veulent soutenir des
projets?
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Je suis dans une région où on a
décidé de mettre à la disposition des cultivateurs un
séchoir à grain. Lorsque les gens ont appris que c'était
une coopérative qui bénéficiait de cette manne, parce
qu'il s'agit d'une subvention à 100% du coût, cela a
créé des réactions et des remous. Nous savons tous que les
coopératives, que ce soit celle de la Côte-du-Sud ou toutes les
coopératives au Québec, ne sont pas seules à fonctionner
à l'intérieur des territoires. Nous savons qu'il y a des gens qui
sont de l'entreprise privée, qui ont investi des capitaux, qui ont pris
des risques, qui ont desservi une clientèle, dans le jeu de la
compétition avec les coopératives.
Ils se sentent durement touchés ou lésés, à
l'intérieur d'un plan de compétition normal dans un marché
libre et ouvert, par cet avantage qu'on donne à la coopérative,
par l'intermédiaire d'un séchoir. Cela revient à dire aux
cultivateurs: Venez nous porter vos grains. Une fois qu'on a les grains au
séchoir, bien sûr, on a toute la possibilité de les
transformer, de les passer à la moulange et de préparer les
moulées aux cultivateurs, éliminant de cette manière le
jeu de la compétition normale. On réserve en vase clos, à
la coopérative le service à donner à la clientèle
parce qu'on ne peut pas concevoir que le cultivateur, ayant porté son
grain au séchoir de la coopérative, demande à la
coopérative de lui laisser son grain pour le diriger ailleurs.
La coopérative bénéficie, par cette politique du
gouvernement, d'un avantage marqué dans le jeu normal des marchés
qui sont les nôtres ici, au Québec. On a entendu des bonshommes
nous dire: Le gouvernement aime bien qu'on fasse des profits et qu'on lui paie
des impôts. Il n'oublie pas de les percevoir. Mais à même
les impôts qu'on remet, en taxes sous toutes sortes de formes, on prend
une partie de cet argent et on privilégie les coopératives
agricoles, qui ne respectent plus les règles et le jeu du marché
normal.
Le ministère entend-il continuer à privilégier
uniquement les coopératives agricoles lorsqu'il y aura à prendre
des décisions d'installation de séchoirs subventionnés par
le ministère? Que cela
vienne de l'OPDQ, c'est quand même l'argent du gouvernement du
Québec. Ne croit-il pas, pour refaire l'équilibre dans ce champ,
qu'on devrait permettre à des gens de l'entreprise privée,
à l'intérieur de règles, de critères et de normes
très précises, d'être partie aux programmes de
développement de séchoirs dans le Québec?
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Garon: Je vais le laisser répondre car il a connu
l'évolution historique de ce programme.
C'est un dossier que je connais, et votre remarque, M. le
député de Montmagny-L'Islet, est très opportune. Ce qui me
surprend, dans cela, c'est que le programme qui était mis de l'avant
dans la région de l'Est du Québec, par exemple, pour la
consolidation de services avicoles, de meuneries, était un programme qui
ne s'adressait pas spécialement aux coopératives, c'était
un programme qui s'adressait à tout le monde. Ce qui m'a surpris et ce
qui me surprend encore, c'est que, pour une fois au moins, les
coopératives, dans ce secteur, ont montré plus de dynamisme et
plus d'initiative que l'entreprise privée.
Remarquez qu'il n'y a jamais eu une demande, que je n'ai à
l'esprit aucun endroit où on aurait voulu consolider autour de
l'entreprise privée, mais que l'entreprise privée ait
refusé. Cela veut dire que le programme qui est là, le programme
de subventions qui a été accordé à la
coopérative à laquelle vous faites allusion, est un programme,
comme les autres programmes de consolidation, qui s'adressait à
l'ensemble du secteur. C'est le secteur coopératif qui s'en est
prévalu. Que voulez-vous que je vous dise? Cela m'a surpris. Est-ce que
cela vous satisfait comme réponse?
M. Giasson: Certainement, si on me garantit ici, à la
commission de l'agriculture, que les mêmes possibilités seraient
mises à la disposition de l'entreprise privée pour doter une
région de facilités additionnelles. On parle de surcharge de
grain. J'ai suivi également le programme de fusion ou de regroupement
des meuneries. Quand vous dites que la coopérative était au
même palier, au même niveau que l'entreprise privée, j'ai vu
quelques dossiers, M. le ministre, et j'ai certaines réserves.
M. Garon: C'était avant le nouveau gouvernement.
M. Giasson: C'est vrai. Oui. C'était au temps de l'ancien
gouvernement. D'ailleurs, j'ai eu à en discuter avec l'ancien titulaire
du ministère de l'Agriculture pour lui donner mon opinion
là-dessus. Tout le monde qui était en place, je parle des
techniciens agricoles et de l'équipe de fonctionnaires, naturellement,
dans leur concept de fusion des meuneries dans l'Est du Québec, à
l'intérieur du programme de l'ODEQ, l'Office de développement,
là-bas, avait déjà une volonté et un
avant-goût privilégiant les coopératives. C'était un
goût naturel, il faut le reconnaître. Il s'agit d'avoir
conversé avec ces gens pour le savoir. J'en ai dis- cuté quelques
fois avec M. Emile Caron qui doit être un homme connu de vous, et qui
avait un rôle à jouer là-dedans. M. Emile Caron,
c'était son droit, il croyait davantage au développement, au
renforcement du secteur de la coopération; il a toujours
travaillé dans ce secteur. Je ne conteste pas son choix, mais on sentait
une espèce d'enfant chéri du côté des
coopératives. Quand vous dites que cela a été offert aux
meuneries, propriétés privées, je serais heureux de savoir
si les contacts qui ont été faits par les fonctionnaires du
ministère de l'Agriculture vis-à-vis de l'entreprise
privée ont été aussi nombreux que ceux qui ont
été faits par les mêmes fonctionnaires vis-à-vis des
coopératives.
M. Garon: Je ne peux pas vous dire, qu'on n'a pas une affection
particulière et un penchant pour la coopération. On croit
à la coopération. Je ne peux pas dire cela, mais j'ai à
l'esprit, en tout cas, un cas particulier encore là je ne suis
pas responsable de ce secteur celui d'une entreprise privée
autour de laquelle on voulait consolider. J'aime moins cela, et j'ai aussi,
comme vous, dans ce secteur, des amis qui me font les mêmes remarques que
celles que vous me faites aujourd'hui. Ah non! vous ne me surprenez pas du
tout. Que voulez-vous que je fasse? Ce n'est pas la même chose. Je leur
ai dit tout simplement: Si vous voulez profiter des avantages, envoyez,
ouvrez-vous, embarquez. C'est simplement cela. C'est une question
d'agressivité. C'est cela qui me surprend. Ordinairement,
l'agressivité de l'entreprise privée dépasse celle de la
coopération. C'est cela qui me surprend un peu.
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet, M. le
député de Champlain.
M. Garon: Je voudrais ajouter que c'est un domaine où on
doit féliciter les mouvements coopératifs pour avoir pris des
risques et avoir été de l'avant. Je me souviens, au début
de l'ensemencement des céréales, comme le maïs-grain, au
Québec, que j'étais moi-même dans l'entreprise
privée où on avait étudié les possibilités
d'investir dans ce domaine, mais on n'y croyait pas et on n'a pas
décidé de prendre des risques, à ce moment. Je ne veux pas
dire que toutes les entreprises étaient comme celle pour qui je
travaillais, mais la coopérative a plongé et je pense que le
succès qu'elle a obtenu a fait qu'on a pu promouvoir la culture de ces
céréales au Québec.
M. Cordeau: Peut-être que dans le temps vous ne connaissiez
pas le programme d'aide aux entreprises privées?
M. Gagnon: Je pense qu'on le connaissait.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Berthier.
M. Mercier: Toujours à l'élément 2, les
producteurs maraîchers de ma région m'ont indiqué un
certain nombre de problèmes sur lesquels j'ai-
merais bien avoir l'opinion du ministre et des gens du ministère.
Parmi les difficultés que rencontrent les producteurs maraîchers,
il en est deux qui reviennent assez régulièrement. L'une a trait
à la classification des produits. On prétend pour cette
classification, dans les périodes où il y a surproduction, pas de
problème...
M. Garon: Cela entre dans la commercialisation. Ici, quand on
parle d'aide au secteur de la production, c'est pour aider la production, mais
quand vous parlez de la mise en marché, cela va dans le programme 5,
Commercialisation agricole.
M. Gagnon: Parfait. Je reviendrai.
M. Garon: Inspection, mise en marché, cela va au programme
5.
M. Mercier: D'accord.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, on parle, évidemment,
d'autosuffisance en matière de grains, en matière de
céréales ou de protéines. J'aimerais demander au ministre
de l'Agriculture s'il a réellement l'intention de doter le Québec
d'une régie concernant les grains de provende, d'une agence de grains de
provende pour s'assurer d'une alimentation constante, régulière
en grains de provende, étant donné justement la non-suffisance au
Québec de la production de ces céréales. Le ministre a
déjà fait des déclarations dans ce sens. J'aimerais savoir
s'il est toujours dans son intention d'en venir à la création de
cette régie. Quand le gouvernement entend-il passer aux actes?
M. Garon: Le gouvernement a déjà passé aux
actes puisque j'ai commandé une première étude
là-dessus. Actuellement, je suis en train de regarder la
possibilité de former un comité représentatif des
différents milieux intéressés par la question des grains
de provende. J'en ai justement parlé, la semaine dernière, avec
des gens venus me rencontrer pour parler de plans conjoints pour les grains
industriels. Je leur disais que j'ai hâte de les voir regroupés
tous ensemble pour avoir une représentation à ce comité.
La prochaine étape, c'est un comité qui va étudier quelle
forme devrait prendre cette régie, comment cela devrait se faire. Moi,
ce que je vois, en fait, c'est un système complet d'approvisionnement au
Québec. C'est évident que, dans certains cas, l'autosuffisance ou
l'auto-approvisionnement à 100%, ce n'est pas possible. Quand je parle
de cela, je parle de l'objectif idéal à atteindre pour qu'on
puisse dire: On va produire ici le maximum de ce qu'on peut produire
nous-mêmes; le reste, on peut l'importer. Cette régie pourra jouer
le rôle d'organisme qui achète, qui entrepose et qui distribue
dans la province de Québec les grains qui sont importés.
M. Roy: Depuis un certain temps, je pense que le gros
problème relativement à l'approvision- nement en grains de
provende réside sur la sécurité des approvisionnements.
Nous avons vécu pendant trois années avec des périodes
où les agriculteurs, surtout de nos comtés je regarde le
comté de Montmagny-L'Islet, Lévis, Beauce-Nord, Beauce-Sud,
Frontenac, Lotbinière et les autres ont connu des
difficultés énormes qui ont créé une certaine
panique dans le milieu agricole et qui ont contribué à hausser le
prix des grains et des moulées. Est-ce que le ministre peut nous dire
si, pour les études qu'il a commandées d'abord, il y a un
délai déterminé pour qu'on ne passe pas notre temps dans
les études et dans les études? Je ne fais pas de reproche
à l'actuel ministre, mais son prédécesseur nous a
parlé d'études en 1971, 1972, 1973, 1974, 1975 et 1976. On change
de gouvernement, puis là on fait encore des études. Je voudrais
savoir s'il y a un délai pour ces études, de façon qu'on
n'attende pas à une prochaine élection et qu'on recommence encore
de nouvelles études.
M. Garon: C'est un des points du programme. Cette année,
il y avait sept points au programme; cinq ont été mis totalement
ou partiellement en application. Il en restait deux autres, notamment cette
régie des grains de provende. Actuellement, il y a eu une
ébauche, une étude et on est à la deuxième phase,
soit de former un comité. Ce comité devrait représenter
les différentes parties qui sont intéressées par le
secteur éventuellement pour faire des recommandations et discuter quelle
forme cela devrait prendre exactement.
Dans mon esprit, je ne veux pas mettre de date concrète, parce
qu'il y a une chose dont je me suis aperçu au gouvernement, c'est que
c'est une machine beaucoup plus lente que je ne le pensais.
M. Roy: Que vous le pensiez.
M. Vaillancourt (Orford): C'est beaucoup plus lent que des
promesses électorales.
M. Garon: Non.
M. Roy: Si le ministre m'avait consulté, je lui aurais dit
que c'était lent.
M. Garon: C'est peut-être l'Opposition qui l'a rendue lente
de même. Comme elle ne se décidait sur rien, à un moment
donné, les gens ont dit; On a tout le temps que cela nous prend.
M. Roy: Est-ce que le nouveau ministre réalise que son
parti a fait partie de l'Opposition pendant six ans? Est-ce qu'il les inclut
dans le groupe?
M. Garon: Non. M. Roy: Pourquoi?
M. Garon: Parce que, comme parti d'Opposition dans le temps, le
Parti québécois demandait que les choses aboutissent.
M. Roy: Ou', je demande la même chose aujourd'hui.
M. Garon: Je suis parfaitement d'accord, excepté que je ne
suis pas aussi vite que vous le voudriez.
M. Giasson: Impuissance. Impuissance.
M. Garon: Non, cela va aboutir, c'est-à-dire que...
M. Giasson: La force du verbe et les paroles, mais l'impuissance
de l'action. C'est ce qui va être la réalité au cours des
prochaines années.
M. Garon: Dans n'importe quoi, il faut faire un bilan
après un certain temps. Moi je me dis, vous ferez le bilan dans un an et
demi, deux ans après qu'on aura été là, on
additionnera les réalisations.
M. Picotte: Votre premier budget ne ressemble pas au budget de
l'An 1 qui avait été édité par le Parti
québécois en 1975, au point de vue des crédits.
M. Garon: En 1975 on ne pensait pas que le déficit de 1976
serait de $1 milliard et demi, non plus. On n'a jamais pensé que les
libéraux étaient assez fous pour un déficit gros de
même. On n'a jamais pensé à cela.
M. Giasson: Gros comme le ministre de l'Agriculture.
M. Garon: II a son pesant d'or, le ministre.
M. Giasson: J'espère. J'ose croire qu'il a son pesant
d'or.
M. Roy: On est peut-être un petit peu en dehors de la
question, mais le ministre me surprend, lui, un économiste. Moi je ne
suis pas un économiste, puis je l'avais prévu ce gros
déficit, j'avais même mis le gouvernement en garde.
M. Garon: Oui, mais M. Caouette a déjà dit que tous
les créditistes étaient des économistes.
M. Roy: Voilà.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Beauce-Sud, est-ce que vous avez d'autres questions?
M. Roy: J'aimerais, sur cette même question, demander au
ministre s'il est en mesure de nous préciser aujourd'hui si cet
organisme québécois sera une agence unique de distribution et
d'achat de grains au Québec. Est-ce qu'il y aura d'autres agents de
commerce qui pourront faire partie de cet organisme ou s'ils seront
éliminés? Et à la suite de ce qu'il sait de ce dossier
aujourd'hui, comment le ministre prévoit-il que cet organisme pourra
fonctionner et comment sera-t-il structuré? Je pense que ce sont des
questions qui lui ont déjà été adressées par
l'Association professionnelle des meuniers...
M. Garon: Oui.
M. Roy: Et ce sont des questions que plusieurs se posent à
l'heure actuelle. Je pense qu'il serait quand même important d'apporter
un peu de lumière.
M. Garon: Ce que je pense, ce que je disais tout à
l'heure, quelle forme cela peut prendre, de quelle façon peut se faire
toute la procédure, il y a une procédure assez complexe dans la
mise en marché des grains. Moi ce que j'ai dit, ce que je disais tout
à l'heure, c'était de former un comité où tout le
monde sera représenté. Je pense qu'il y a des
indépendants, il y a des coopérateurs, il y a différentes
formules. Les gens devront être représentés pour pouvoir,
à un moment donné, dire: Voici, on veut arriver à telle
chose, et puis quelle est la meilleure formule à adopter.
Evidemment, là, je ne veux pas présumer des
résultats de ce comité, des travaux de ce comité, et je ne
peux pas présumer non plus de la participation des différentes
parties qui vont y être invitées. Alors je ne peux pas dire. Mais
dans mon esprit, cela a pour but de regrouper tout le monde.
M. Roy: Un comité qui a été formé
à l'intérieur du ministère?
M. Garon: II n'est pas encore formé.
M. Roy: Ah, il n'est pas encore formé, votre
comité?
M. Garon: Non, je viens de recevoir le premier rapport
préliminaire.
M. Roy: Puis ils ont combien de temps pour faire le dernier
rapport?
M. Garon: Cela va aller plus vite que cela.
M. Roy: Je pense qu'on touche un point qui est, je le dis
très sérieusement...
M. Garon: Non, non, j'ai dit la semaine dernière, je
pense, c'est vous qui m'aviez posé la question, j'ai dit que je venais
de recevoir un rapport là-dessus et que là, on regardait à
la composition d'un comité, à faire une composition qui
représente tout le monde à ce comité.
M. Roy: Le ministre peut-il nous dire aujourd'hui qu'il a une
date, un temps d'arrêt où les études seront
terminées, pour qu'une décision puisse être prise? Que le
ministre y pense, parce que je vais le prendre en note.
M. Garon: Non, je ne peux pas mettre de date comme cela. C'est
difficile de mettre des dates comme cela. En tout cas, c'était dans une
promesse qu'on avait faite au cours des élections de créer une
Régie des grains de provende. Cela va être créé
avant 1980.
M. Roy: Avant 1980?
M. Garon: Oui.
M. Roy: Mais pas avant 1980?
M. Garon: Avant 1980, j'ai dit.
M. Roy: Oui, mais écoutez, il peut arriver toutes sortes
de choses. Il peut arriver un référendum, ce n'est pas moi qui en
ai parlé le premier. Il peut arriver des élections
générales, ce n'est pas moi non plus qui en ai parlé le
premier.
M. Garon: Oui.
M. Roy: Mais les agriculteurs du Québec ont vécu
des situations, et je pense que personne n'a intérêt, au
Québec, à voir ces situations se répéter. Alors,
que le gouvernement prenne les mesures qui s'imposent. Il y a quand même
la Commission canadienne du blé qui existe, à l'heure actuelle.
Cela existe, cela. Il y a certainement des agences d'approvisionnement qui
peuvent exister ailleurs. Moi je dis qu'il n'est pas nécessaire
d'étudier pendant des mois et des mois.
Qu'on étudie pendant quelques semaines, cela m'apparaît
normal, mais si on dit que le rapport et que cet organisme sera
créé avant 1980 je dis d'avance, connaissant la lenteur que le
ministre a admise lui-même tout à l'heure, qu'il y a risque que le
rapport qui sera déposé exige une étude additionnelle, une
étude complémentaire, plus détaillée. A ce
moment-là, ce sera 1984.
M. Garon: Voyez-vous, dans mon esprit, après le
référendum le Québec va négocier l'achat de toutes
ses importations de grains au Québec.
M. Roy: Quand le référendum?
M. Garon: II faudrait que cette régie soit prête
à fonctionner dès le lendemain du référendum.
Alors, la date maximum dans mon esprit, c'est la date du
référendum. Comme le premier ministre l'a dit hier je
l'avais marqué, je vais l'effacer sans faire semblant...
Une Voix: Vous alliez chercher la date.
M. Garon: Non, la date du référendum, disons que ce
sera la période limite pour cette régie des grains de
provende.
M. Roy: Ce qui veut dire qu'à peu près dans quinze
mois d'ici les structures seront prêtes pour la création d'un
office de grains de provende.
M. Garon: II faut que cela fonctionne le lendemain du
référendum parce que les journaux commencent à admettre
qu'on pourrait prendre 58% du vote. Je regardais dans la Presse de
samedi...
M. Roy: II y a une autre question qui se pose là-dessus.
Je pense que l'office des grains de pro- vende a été
réclamé bien avant que le Parti québécois vienne au
pouvoir et bien avant que l'on parle de référendum au
Québec. Référendum ou pas, je pense que c'est une question
sérieuse, importante, urgente et qui a déjà fait l'objet,
si ma mémoire est bonne, de motions de mon collègue du Parti
québécois au cours des dernières sessions. Si la motion
n'a pas été présentée par le Parti
québécois, c'est moi qui l'avais présentée, mais je
sais qu'il y a une motion qui a été présentée
à l'Assemblée nationale. Nous en avons présenté
trois conjointement. Je ne pourrais pas vous le dire aujourd'hui dans les
détails, je n'ai pas ces documents devant moi et il s'est passé
tellement de choses qu'on ne peut pas se souvenir de tout cela dans les petits
détails.
Mais quand même. Référendum ou pas,
indépendance ou pas, refonte de la constitution ou pas, une agence pour
permettre et garantir un approvisionnement stable au Québec s'impose
depuis longtemps. Nonobstant la date du référendum, est-ce qu'on
peut penser que fin 1978 le Québec pourra se doter d'un organisme de ce
genre? Est-il permis d'être optimiste à ce point?
M. Garon: Je vous dis que ce sera fait dans les plus brefs
délais.
M. Roy: C'est une réponse de politicien classique. On a
parlé d'un nouveau style. J'aimerais qu'on aborde un peu le nouveau
style et qu'on laisse les vieilles choses classiques. Je suis fatigué de
les entendre, je m'excuse. Peut-être, pour le ministre, est-ce du nouveau
mais pour moi c'est vieux, très vieux et c'est du vieux style.
M. Garon: Cela dépend, c'est-à-dire que quand vous
vous en allez dans une automobile que vous avez vous-même achetée
avec tous les accessoires que vous voulez selon votre volonté, vous
pouvez dire: Je vais être à Montréal à telle heure.
Mais, quand vous prenez le tacot du voisin, vous ne savez pas à quelle
heure vous arriverez à Montréal.
M. Giasson: Donc le ministre vient de confirmer que le
député de Beauce-Sud a raison de demander avec force que nous
ayons au Québec soit une régie, soit une agence, qu'importe le
nom qu'on donne à l'organisme, qui va garantir des approvisionnements en
grains aux cultivateurs de l'Est principalement. Dans le passé ce sont
les cultivateurs de l'Est qui ont été les plus durement
touchés par des manques d'approvisionnement suffisant.
Ce que je veux que le ministre nous dise, c'est qu'il va se doter de la
voiture bien équipée, telle qu'il la veut pour lui permettre de
garantir aux cultivateurs de l'Est des capacités d'approvisionnement de
grains suffisantes. Il n'a pas besoin du tacot du voisin. C'est une
volonté d'abord, suivie d'une décision de doter le Québec
d'une telle agence et d'une telle régie.
Deuxièmement, dans sa connaissance de la commercialisation des
grains au Québec et au pays et même il faut penser au pays
voisin parce
qu'il y a des céréales qu'on fait venir du pays voisin,
pas seulement des provinces de l'Ouest est-ce que pour garantir cette
certitude d'approvisionnement le ministre voit son agence ou sa régie se
doter de bateaux ou de céréaliers qui vont permettre d'alimenter
des entrepôts qu'on aura dans la région de Québec?
L'on sait que, dans le passé, une des causes fondamentales de la
faiblesse des approvisionnements à Québec était
l'engagement de ces céréaliers par la Bourse des grains et par
l'organisme de vente, qui les forçaient à transporter du grain
à d'autres entrepôts, soit à Sept-lles ou dans d'autres
entrepôts, et qu'ils passaient devant Québec chargés de
céréales.
M. Garon: Vous parlez des bateaux. Cela fait partie des choses...
Oui, oui.
M. Giasson: L'agence ou la régie pourra posséder,
si requis, ses bateaux de transport des céréales.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que cela fait partie de la
marine dont le ministre de la Fonction publique a parlé, de la marine
marchande que le ministre de la Fonction publique a annoncée il y a
environ trois ou quatre mois?
M. Giasson: La marine marchande, oui...
M. Garon: Non, ce qu'on a dit au fond et même ce que le
premier ministre a dit, c'est que le Québec souverain aurait une marine
marchande.
M. Giasson: Le premier ministre a dit qu'on aurait nos
bateaux?
M. Garon: C'est dans le programme du Parti
québécois. Il y aura une marine marchande dans un Québec
souverain, mais, actuellement c'est le gouvernement fédéral qui
contrôle la marine marchande. C'est lui qui nous empêche d'en avoir
une. C'est lui qui a préféré après la guerre
1939-1945 donner tous les pouvoirs à l'Angleterre pour en faire une.
M. Giasson: II ne contrôle pas la marine marchande. Il n'y
en a même pas au Canada.
M. Garon: Au point de vue des grains de provende, vous avez ma
parole que cela va marcher le plus rapidement possible pour qu'on
procède dans ce dossier. Cela fait quinze ans que j'en parle.
M. Roy: Si je ne m'abuse, par les propos que vient de tenir le
ministre, on peut dire que la date la plus approximative possible, sera la fin
de 1978, qu'on pourra espérer au Québec avoir alors un organisme
de cette nature.
M. Garon: Cela m'apparait une date raisonnable.
M. Roy: Cela vous apparait raisonnable, mais est-ce que cela vous
apparaît possible?
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Financièrement possible et idéalement
réalisable?
M. Garon: C'est difficile de mettre une date précise.
M. Roy: Je n'ai pas dit une certitude, mais cela vous
apparaît-il possible?
M. Garon: Vous savez, dans les petits abattoirs, je pensais qu'on
aurait fini tout cela pour la fin de février, mais ce sera la fin de
mai. Dans le temps, on m'avait posé la question et je n'avais pas mis de
date. J'aurais aimé que ce soit fini bien avant cela. C'est plus long
que l'on pensait.
M. Roy: Je ne demande pas au ministre de nous garantir une date.
Je demande si cela peut être considéré comme une chose
possible, fin 1978.
M. Garon: J'ai dit oui. M. Roy: D'accord.
M. Giasson: M. le Président, toujours dans ce secteur,
est-ce que, dans l'esprit du ministre...
M. Garon: Je m'excuse, avez-vous remarqué que ce dont vous
me parlez ce sont toujours des dossiers qui ont 15 ans et 20 ans. On dit: Le
ministre de l'Agriculture n'est pas vite. J'ai un héritage de 20
à 25 ans d'inaction. Depuis que je suis enfant que j'entends parler
d'une régie des grains de provende, dans mon village et partout dans la
province. Il n'y en n'a pas. Le problème des abattoirs, cela fait 15 ans
qu'on en parle.
M. Giasson: Moi aussi.
M. Garon: Je n'ai pas pris ce ministère sous
bénéfice d'inventaire, mais je l'ai pris tel qu'il l'est. C'est
une série de vieux problèmes qu'on n'a jamais
réglés dans le passé et dont j'ai
hérité.
M. Roy: Le ministre a tout à fait raison et je ne voudrais
pas qu'il croie que je lui adresse des blâmes personnels. Je pense quand
même, et il sera d'accord avec moi là-dessus, que la population
agricole du Québec et je me suis occupé
particulièrement des dossiers agricoles au cours des dernières
années qui est de tradition assez conservatrice, a donné
un violent coup de barre au cours de la dernière campagne
électorale. Pourquoi? Parce qu'elle avait son voyage, son quota, pour
employer un mot très populaire dans le milieu.
Il ne faudrait pas, à la suite de ce que le ministre
lui-même vient de dénoncer, et avec lequel je suis d'accord, qu'on
retombe dans les mêmes redondances, qu'on prononce les mêmes
phrases, les mêmes propos, et qu'on se retrouve avec les mêmes
résultats. La population s'est donné un nouveau gouvernement
parce qu'elle voulait de
l'action. C'est pourquoi je suis peut-être un peu serré
dans les questions que je pose, mais je veux engager le ministre pour qu'il
engage à son tour ses collaborateurs afin que cela fonctionne et que
nous ayons des résultats. Ce sont des résultats que la population
veut et je pense que l'économie agricole au Québec est assez
perturbée, il y a assez de problèmes de ce côté. Il
y a peut-être un nombre d'agriculteurs qui vivent mieux que dans le
passé, mais il y a quand même un fait, c'est que les deux tiers
des agriculteurs du Québec, depuis les 25 dernières
années, sont disparus et n'ont pas été remplacés en
nombre. Cela nous amène un problème social qui entraîne
évidemment un problème économique, qui grève les
budgets et les finances de l'Etat.
Alors, ce que nous voulons et ce que nous exigeons, comme membres de la
commission parlementaire, ce sont des décisions et de l'action; nous
voulons que cela avance. C'est dans ce sens que je l'ai dit au ministre. Ce
n'est pas pour lui faire un reproche, à un moment donné, sur
l'inventaire qu'il a pris. Je voudrais quand même lui dire qu'il ne
faudrait pas, non plus, exagérer, jeter la pierre à tous ses
collaborateurs qui étaient là en disant qu'ils n'ont rien fait
jusqu'à maintenant. Le ministre dit lui-même qu'il a
hérité d'une vieille voiture. L'ancien gouvernement nous a dit la
même chose en 1970, qu'il avait hérité d'une vieille
voiture. Qu'on cherche donc à la changer, la vieille voiture, de temps
en temps. On se contente de changer de chauffeurs à l'heure actuelle et
les nouveaux chauffeurs se plaignent de la désuétude de la
voiture. C'est justement pour améliorer la voiture qu'on demande qu'il y
ait des organismes créés au Québec. Avec cela, le ministre
ne pourra peut-être pas se promener en Cadillac, mais il pourra
peut-être faire cinq milles à l'heure de plus.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Garon: Je suis parfaitement d'accord. Avant la séance,
ce matin, je travaillais justement pour votre comté. On parlait de
trouver de nouveaux marchés pour le sirop d'érable en Asie. On
est justement sur le plan de la commercialisation, à essayer de faire
des travaux pour l'exportation, ce qui ne s'est jamais fait auparavant. Il n'y
a pas un ministère qui travaille autant pour faire l'exportation de
produits agricoles qu'on a en surplus au Québec.
M. Roy: Je suis heureux de l'entendre dire de la part du
ministre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, serait-il possible de songer
que le ministre de l'Agriculture confie à SOQUIA, qui est une
société d'Etat, un mandat à l'effet de faire une
étude approfondie sur la capacité pour l'Etat du Québec de
se doter d'une agence de commercialisation des grains ou d'une régie,
peu importe le nom qu'on utilise?
M. Garon: A ce stade-ci, ce n'est peut-être pas
indiqué. C'est une possibilité qu'on peut étudier, mais
c'est une parmi d'autres.
M. Giasson: Vous n'avez pas l'intention de demander à
SOQUIA d'entreprendre une recherche de ce côté?
M. Garon: Oui, je dis que c'est une possibilité parmi
d'autres. On va organiser tout le champ des possibilités et,
après cela, on va dire: La meilleure façon de faire cela, c'est
ainsi.
M. Giasson: Est-ce que j'ai bien compris le ministre tout
à l'heure? Quand le député de Beauce-Sud lui a
demandé, avec beaucoup d'à-propos et d'insistance, de tenter de
définir la structure qu'aurait cette organisation de contrôle et
d'importation des grains de provende, il a dit que tous les
éléments qui travaillent ici, au Québec, à
l'intérieur de la commercialisation des grains de provende, trouveraient
place dans la structure qu'il entend mettre sur pied.
M. Garon: Quand j'ai répondu, j'ai dit qu'ils seraient
tous consultés dans une participation à un comité qui les
représenterait.
M. Giasson: Consultés!
M. Garon: Oui, qui vont participer...
M. Giasson: Mais une fois que l'organisme sera mis sur
pied...
M. Garon: Laissez-moi finir. Ils vont être dans le
comité. Dépendamment de leur intérêt à y
participer, du rôle qu'ils veulent jouer et aussi de
l'intérêt du cultivateur, je ne peux pas présumer des
solutions qui seront adoptées.
M. Giasson: M. le Président, est-ce que le ministre croit
que cette organisation nouvelle va être en mesure de déjouer ou de
passer outre au système de mise en marché des grains de provende,
tel que bâti dans l'Ouest? Est-ce que le ministre croit que l'organisme
pourra faire des achats directs chez les producteurs de l'Ouest ou s'il pense
que l'organisme sera assujetti à la Bourse des grains qui a le
contrôle présentement, au Canada, de la commercialisation des
grains, tant dans l'Est du pays que sur le marché international? La
Bourse des grains, au plan du marché international, opère
conjointement avec la Commission canadienne du blé dans l'Ouest.
M. Garon: C'est entendu que c'est un instrument qui va être
beaucoup mieux utilisable et avec beaucoup plus d'avantages après avoir
la souveraineté du Québec.
M. Giasson: De quelle manière?
M. Garon: Parce qu'on pourra acheter...
M. Giasson: Est-ce que la souveraineté du Québec va
modifier la strucutre des Bourses qui
contrôlent la commercialisation du grain? Est-ce que la
souveraineté du Québec va changer le cheminement de la Commission
canadienne du blé?
M. Garon: Oui, parce qu'il y a plusieurs pays qui peuvent vendre
des grains. Il n'y en n'a pas juste un, pas seulement l'Ouest du Canada qui
peut en vendre. Il y en a d'autres.
M. Giasson: Oui, je suis bien d'accord, mais quels sont les pays
autres que le Canada qui pourraient alimenter le Québec?
M. Garon: Tous ceux qui peuvent en vendre.
M. Giasson: Oui, mais quels pays? C'est une réponse qui ne
donne aucune précision. Quels pays?
M. Garon: Les Etats-Unis, par exemple. M. Giasson:
Après les Etats-Unis? M. Garon: L'Argentine, par exemple.
M. Giasson: Au-delà de cela?
Le Président (M. Boucher): On est rendu dans la
géographie.
M. Giasson: Non, mais tout de même, la géographie!
C'est le ministre qui a soulevé la possibilité de s'alimenter en
céréales en dehors du système traditionnel.
M. Garon: Oui. Il y aurait chez nous, aussi.
M. Giasson: Si on doit s'alimenter entièrement chez nous,
il faudra avoir véritablement le programme d'autosuffisance totale dans
les céréales.
Vous savez fort bien, parce que vous êtes un expert de
l'agriculture, un praticien, qu'il y a des céréales où
l'autosuffisance ne sera pas possible. En dépit de la meilleure
volonté, des meilleurs programmes, tant qu'on ne changera pas la
géographie, qu'on ne déplacera pas le Canada sur la carte, on
aura le climat qui est le nôtre. Il va falloir le subir, qu'on l'accepte
ou pas.
Le Président (M. Boucher): II y a le député
de Huntingdon et celui de Saint-François qui ont demandé la
parole.
M. Dubois: M. le ministre, dans les grains de provende, n'y
a-t-il pas une entente fédérale-provinciale pour l'aide aux
transports. Je pense que ce sont $35 millions répartis sur cinq ans, si
je ne me trompe pas. Le Québec se prévaut-il de cette subvention
fédérale actuellement?
M. Garon: L'entente n'est pas encore signée. Il doit y
avoir des discussions là-dessus. Le principe... Pardon?
M. Dubois: Mais vous entendez mettre fin à cette entente
bientôt?
M. Garon: Comment mettre fin? M. Dubois: Finaliser
l'entente.
M. Garon: Oui. On va aller chercher l'argent d'Ottawa,
certainement.
M. Roy: M. le Président, c'est justement le point sur
lequel je voulais intervenir. Sur le même sujet.
Le Président (M. Boucher): D'accord, M. le
député de Beauce-Sud.
M. Roy: Je remercie le député de Huntingdon d'avoir
attiré l'attention de la commission sur ce point. On sait que c'est
à la suite des amendements qui ont été apportés par
le gouvernement fédéral à la politique du transport des
grains à partir de la tête des grands lacs vers l'Est canadien
qu'a été éliminée une partie des subsides au
transport qui étaient versés depuis 1941. En contrepartie,
justement à Ottawa, comme l'a dit le député de Huntingdon,
on a mis à la disposition du gouvernement du Québec une somme
globale de $35 millions, dont le programme d'utilisation au cours des cinq
prochaines années, y compris 1976-1977, serait encore à
établir. Le programme 1976-1977, l'année à établir
est terminée. Le ministre peut-il nous dire où en sont les
négociations de ce côté? Je vais encore insister pour avoir
des dates précises parce qu'actuellement il ne faut pas oublier que les
agriculteurs du Québec paient les grains, les moulées près
de $2 de plus les cent livres que l'an dernier à pareille date. Je pense
que ceci a une implication directe sur les prix additionnels que doivent payer
nos agriculteurs et en définitive, les consommateurs. Cela se
reflète inévitablement chez les consommateurs.
M. Garon: Cela prend un certain temps avant que cela se
reflète chez le consommateur. L'agriculteur a le temps de perdre sa
chemise avant que cela se reflète chez le consommateur actuellement.
M. Roy: Perdre sa chemise et d'autres choses.
M. Gagnon: Et d'autres choses, c'est vrai.
M. Garon: En fait, le programme est fait. Il reste ni plus ni
moins au gouvernement d'Ottawa à le signer, il reste qu'il soit
d'accord. Parce que tout est prêt actuellement. Je vais vous dire une
chose.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que le Québec est
prêt?
M. Garon: Le Québec est prêt.
M. Giasson: Quels sont les points sur lesquels il y a divergence
d'opinions à l'intérieur de l'entente à être
signée?
M. Garon: II n'est pas question de divergence d'opinions. On
n'est pas à un niveau de divergence d'opinions.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que le fédéral
attend après le référendum ou... Est-ce que c'est la
raison?
M. Garon: Si le ministre allait à son bureau signer des
ententes au lieu de se promener de bord en bord de la province, peut-être
que cela se signerait plus vite.
M. Giasson: C'est la vraie raison pour laquelle le Québec
n'a pas signé.
M. Roy: Est-ce que Québec a signé?
M. Garon: Québec est prêt à signer, le point
est fait. Je réponds à cette question même si je ne devrais
pas y répondre, parce que cela s'inscrit nettement dans le programme 5
de la commercialisation. Mais au sujet de l'entente régulière
relative aux grains de provende, actuellement, le programme est fait depuis
assez longtemps. Toutes les normes, toutes les conditions sont acceptées
par le Québec. A ce moment-ci, les deux parties n'en sont pas encore
venues à une entente. Quels sont les points sur lesquels cela accrochait
d'une façon particulière? Etant donné que la rencontre
doit avoir lieu la semaine prochaine ou la semaine qui va suivre, je ne sais
pas quels sont les points qui accrochent exactement. Je ne suis pas en mesure
de le prévoir. Ce n'est pas un programme que je contrôle
parfaitement, c'est pour cela que je dis que j'aimerais mieux que l'on me
parle... Quand vous parlez de la production, vous n'êtes pas dans le
programme...
M. Giasson: On pourra y revenir.
M. Roy: On pourra peut-être y revenir, mais étant
donné qu'on a déjà pas mal vidé la question et
qu'on est en train de tirer une conclusion, si les membres de la commission
n'ont pas d'objection, M. le Président, on n'aurait pas à y
revenir, l'autre programme passerait plus vite.
M. Giasson: M. le Président, j'aimerais y revenir parce
que...
M. Roy: Nous pourrons revenir sur le programme au niveau de la
commercialisation, mais pour ce qui a trait aux grains de provende nous
pourrions...
M. Giasson: L'entente à être signée, ne
voulez-vous pas plus de données là-dessus?
M. Roy: Je veux plus de données, étant donné
qu'on a déjà commencé la discussion, pourquoi y revenir et
la reprendre au point de départ? Si les membres de la commission sont
d'accord, on pourrait peut-être vider cette question.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que les membres sont
d'accord pour qu'on passe à cette question plutôt que d'attendre
au programme 5?
M. Garon: Ce n'est pas ce que je dis. Le personnel qui s'occupe
de cela, qui négocie là-dessus, n'est pas ici.
M. Roy: D'accord. Alors, suspension, d'accord.
M. Garon: On y reviendra.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-François.
M. Rancourt: Je suis bien d'accord. Pour revenir au concret, on
sait que, pour avoir une production végétale et
céréalière, il faut une utilisation maximale des
laboratoires des sols. Pourrait-on me dire si le laboratoire de La
Pocatière est en mesure de répondre à la demande en temps
voulu en espérant que les agriculteurs lui fassent parvenir leurs
échantillons dans les meilleurs délais?
M. Garon: Le directeur du service, M. La-chance, va vous
répondre, et il n'y a pas que le laboratoire de La Pocatière qui
fait des analyses de sol. Tous les laboratoires régionaux se sont
partagé la tâche dans toute la province pour pouvoir
répondre dans un minimum de temps et je ne pense pas trop m'avancer en
disant qu'on est en mesure de le faire d'une façon
régulière, de fournir une analyse après trois semaines. M.
La-chance.
Dans le cas du laboratoire de La Pocatière, je pense qu'il faut
préciser que c'est un laboratoire qui a une vocation provinciale, et je
pense que M. le député veut peut-être souligner le fait
qu'il existe deux réseaux de laboratoires, c'est-à-dire celui des
BLR, qu'on appelle les bureaux et laboratoires régionaux. Ce sont des
laboratoires à caractère régional. Il y en a quatre, mais
il y a aussi deux laboratoires qui ont une vocation provinciale. Si on parle
tout particulièrement de La Pocatière, il a la
responsabilité de l'analyse des sols, d'abord pour dépanner la
région no 6, parce que les autres laboratoires se sont réparti
les différentes régions agricoles, et le laboratoire de La
Pocatière assume une autre responsabilité, c'est celle du
contrôle de la qualité de la pierre à chaux. Il assume
aussi une troisième responsabilité, c'est celle de l'analyse des
sols de serre. Dans les serres, on exige une analyse beaucoup plus
complète et le laboratoire est spécialisé dans ce sens.
Maintenant, la période qui s'écoule entre la réception
d'un échantillon et la production de résultats à La
Pocatière...
Il semble qu'il y ait un député qui aime les chiffres bien
précis. Alors, dans le cas de La Pocatière, M. Roy, en 1976, il
fallait 5,25 jours pour faire l'analyse, c'est-à-dire depuis la
réception de l'échantillon jusqu'à la production du
résultat. C'est vraiment une période extrêmement courte
et
qui permet au cultivateur de bénéficier d'un service
rapide. Pour ce qui a trait à des laboratoires régionaux, le
service est aussi de plus en plus rapide, parce qu'on a augmenté le
personnel et aussi les équipements nécessaires; on y est plus
familier avec les techniques, on fait de l'analyse de routine en série
et on fait du bon travail et dans des périodes relativement plus
courtes. Il y a peut-être une autre question qui vous
intéresserait, c'est celle de l'analyse des plantes, qui est
différente de l'analyse des sols. La période de temps qui
s'écoule est nécessairement plus longue parce que le processus
lui-même est plus lent. Alors, le laboratoire de Saint-Hyacinthe se
spécialise c'est un laboratoire provincial dans l'analyse
des plantes et il doit s'écouler, le Dr Julien l'a souligné,
environ trois semaines entre la réception d'un échantillon et la
production des résultats.
M. Rancourt: Merci.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Orford. Vous aviez demandé la parole.
M. Vaillancourt (Orford): J'avais demandé la parole, mais
là, vous me prenez par surprise. Je pense qu'on a pas mal répondu
à ma question. C'était sur l'entente auxiliaire
fédérale-provinciale, mais on s'est dit qu'on allait y revenir
dans le programme 5. Je réserve ma question pour le programme 5.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Berthier.
M. Mercier: Non. C'était sur les grains de provende.
Alors, comme on a passé...
Le Président (M. Boucher): La même chose. M. le
député de Huntingdon.
M. Garon: Vous savez, sur les grains de provende, une chose qu'on
a oublié de mentionner, je pense qu'en 1968 l'Association des meuniers
du Québec avait dit à Ottawa: Si vous n'arrêtez pas de
tromper le Québec, de nous organiser, on va acheter directement à
l'étranger. Vous ne faisiez pas partie, à ce moment-là, de
l'Association des meuniers?
M. Giasson: Je n'ai jamais été membre de
l'Association des meuniers.
M. Garon: Ou des gens pour qui vous avez travaillé?
M. Giasson: Je n'ai jamais travaillé pour les gens... J'ai
des amis dans ce secteur, mais je ne suis pas membre de l'association.
M. Garon: Bon, c'est cela.
M. Giasson: Comme vous voyez, c'est pratique d'avoir des
amis.
M. Garon: Les meuniers eux-mêmes disaient à ce
moment-là que c'était Ottawa qui trompait les
Québécois.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Merci, M. le Président. M. le ministre,
j'imagine que la production en serre cadre bien dans le programme qu'on
étudie présentement. J'imagine toujours.
Le Président (M. Boucher): La production en serre.
M. Dubois: M. le ministre a déjà soulevé,
lors d'un discours en Chambre, l'aide à la production en serre pour les
légumes hors saison. Est-ce que vous préconisez un programme tout
neuf dans ce domaine-là pour aider notre autosuffisance?
M. Garon: Oui, vous tombez dans un domaine où il semble y
avoir des... Vous savez, l'augmentation des prix de chauffage a changé
les conditions des productions en serre. Il y a eu des comités qui ont
fonctionné, là-dessus. Il y en aura même un autre, pour
trouver de nouvelles formules, au point de vue des serres, que je veux former
conjointement avec un autre ministère. J'aime autant ne pas en dire plus
long pour le moment. Je veux parler des études que le comité
actuel a faites, dans les productions en serre, il se pose beaucoup
d'interrogations.
Sur le plan de l'idée, de l'idéologie et des objectifs
à poursuivre, d'autosuffisance en vue d'une plus grande production
maraîchère, je dirais, au départ, que cela a
été mis un peu sur la glace pendant un certain temps, parce que,
depuis le changement ou l'augmentation des coûts du chauffage des serres,
à ce moment, on considérait que cela n'était plus
rentable.
Aujourd'hui, à cause de l'abondance des questions et de
l'objectif à peu près unanime de tout le monde qu'on devrait se
lancer là-dedans, on a mis un comité en place encore une fois,
mais je vais vous dire que ce comité doit me faire rapport le 15 mai
c'est aujourd'hui le 16 à ce moment, ce qu'on veut, dans
ce comité, c'est de savoir si on peut produire des légumes en
serre d'une façon rentable.
Si on ne peut pas produire d'une façon rentable, que faut-il
faire? Que faut-il ajouter à la production pour la rendre rentable? A
partir de là, il s'agit de mettre un programme de production en serre,
avec l'idée qu'on interviendra financièrement dans la production
en serre, comme on intervient financièrement dans d'autres productions.
Mais on veut savoir, au départ, avant de commencer, ce que cela veut
dire. Ce n'est pas rentable dans les circonstances actuelles, je pense que cela
ne l'est pas, mais, parce que ce n'est pas rentable, est-ce que cela veut dire
qu'on ne doit pas en faire? Cela veut dire qu'on doit savoir jusqu'à
quel point le ministère devrait intervenir, pour pouvoir faire de la
production en serre, si c'est $1 million, $2 millions, $5 millions, qu'il faut
pour
mettre un programme de production en serre.
Ce comité qui siège vous êtes peut-être
président du comité, je ne sais pas devait me faire
rapport le 15 mai, pour qu'on puisse à l'automne élaborer un
programme de production en serre, si c'est possible. Si ce n'est pas possible,
tous les chiffres deviendront disponibles, à ce moment, pour savoir
exactement pourquoi ce n'est pas possible. Si l'intervention est tellement
considérable, c'est absolument impensable. A ce moment, il faudrait
peut-être mettre cela de côté. Mais si c'est pensable, avec
une intervention financière quelconque, qu'on fasse un programme et
qu'on intervienne financièrement.
M. Roy: M. le Président, j'aimerais...
M. Dubois: Je n'ai pas fini mes questions.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Beauce-Sud, le député de Huntingdon n'avait pas
terminé.
M. Dubois: Sur le même sujet.
M. Roy: C'était sur le même sujet, aussi.
Le Président (M. Boucher): Oui, mais il va terminer, sur
le même sujet.
M. Roy: D'accord.
M. Dubois: Ce que je voulais mentionner, c'est que, étant
donné qu'il y a présentement des producteurs rentables, qui font
leur vie avec la production en serre, ils vendent des légumes dans la
région de Montréal, j'imagine que votre recherche se fait dans
cette région, présentement.
M. Garon: Non. Je pense que l'étude de production en serre
est une étude globale, en fait, et qui doit tenir compte de plusieurs
facteurs. Je vais vous en citer un en passant. Dans certaines régions,
à cause du prix du chauffage, on pourrait peut-être faire de la
production en serre seulement neuf mois par année, au lieu de la faire
pendant douze mois. Il y a beaucoup de facteurs qui interviennent. En somme,
l'étude qu'on a actuellement est une étude globale des
possibilités que nous avons, je n'ai aucun doute là-dessus, il
faudra in- tervenir financièrement. S'il faut intervenir
financièrement, dans quel ordre faut-il le faire? Dans quel endroit et
à quelle condition faudrait-il le faire?
Vous mentionnez que certaines organisations fonctionnent actuellement,
réussissent et sont rentables, mais c'est un peu particulier. Si on
regarde l'organisation, elle est familiale, elle utilise la main-d'oeuvre
familiale, elle a une longue expérience, elle a déjà des
investissements de faits, et elle peut réussir à vivre avec cela.
Mais si on veut parler d'une industrie maraîchère sous serre, je
pense qu'une telle étude est en mesure de nous le révéler
et je l'aurai dans les jours qui vont suivre.
M. Dubois: Tout à l'heure, vous avez dit que le prix de
l'huile à chauffage augmente rapidement, c'est un fait, mais je voulais
mentionner aussi le fait que des légumes augmentent rapidement et
parallèlement. Prenez les tomates, elles se vendent deux fois plus cher
que l'an passé, ou à peu près. On peut dire que, d'un
côté, le prix de vente des légumes augmente, et aussi que
le prix de l'huile augmente.
M. Garon: Ce que vous dites est très logique, mais il ne
semble pas que, dans les chiffres, cela se répercute assez et que
l'augmentation des coûts d'une serre soient...
On en a parlé...
M. Dubois: Je pourrais vous assurer que, dans la région
sud de Montréal, il y a beaucoup de jardiniers qui seraient bien
intéressés à un programme d'aide. Je ne dis pas de donner
des dollars, mais un programme semblable à celui de
l'établissement sur une ferme, où on prête à longue
échéance, à bas intérêt, sur des serres, ou
qu'on aide sur l'achat d'essence pour les tracteurs de ferme, un rabattement de
taxe. Ce pourrait être une façon d'aider cette production
aussi.
M. Giasson: M. le Président, puis-je vous faire remarquer
qu'il est six heures?
Le Président (M. Boucher): J'y pensais. La séance
est donc suspendue jusqu'à 8 heures, ce soir.
M. le député de Beauce-Sud, vous aurez la parole, à
l'ouverture.
(Suspension de la séance à 18 h 1)
Reprise de la séance à 20 h 15
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, messieurs!
A la suspension, nous en étions toujours à
l'intéressant élément 2 du programme 3.
M. le député de Beauce-Sud avait demandé la
parole.
M. Roy: Oui, j'avais demandé la parole, puisqu'on
discutait, évidemment, de la production en serre. Je voulais demander
aux officiers du ministère, puisqu'ils sont ici, s'il y a des
études qui ont été faites ou qui sont en voie de
l'être, afin d'examiner la possibilité d'utiliser l'énergie
électrique excédentaire pour favoriser le développement de
cette forme d'agriculture au Québec. Compte tenu du fait qu'après
avoir examiné la situation dont ont discuté les commissions
parlementaires sur l'énergie et celle à laquelle
l'Hydro-Québec était venue présenter des rapports à
plusieurs reprises, à savoir qu'il faut, pour fournir
l'électricité durant la période de pointe, qui va du mois
de décembre à une partie du mois de janvier, 17% de notre
potentiel énergétique pour fournir 1% de la consommation
annuelle. Ce sont les chiffres qui nous ont été fournis ici
même, en commission parlementaire.
J'aimerais savoir si, au niveau du ministère de l'Agriculture, on
étudie cette possibilité d'avoir un tarif
préférentiel. Je voudrais savoir s'il y a des projets pilotes en
vue, si on compte faire une expérience, un cas type, pour être en
mesure d'évaluer le fonctionnement, la rentabilité et les
méthodes qui pourraient être mises en application pour utiliser
cette forme d'énergie.
M. Garon: Le comité étudie actuellement les
différentes formules pour diminuer les coûts de chauffage des
serres. Sans que je puisse l'affirmer, il est possible que ce soit une des
possibilités qu'il étudie. Par ailleurs, il y a d'autres formes
que je vais demander au comité d'étudier. Eventuellement, il y
aura un comité conjoint avec le ministère des Terres et
Forêts, qui étudiera la possibilité de chauffer les serres,
et d'après ce qu'on m'a indiqué, c'est du domaine de la
prospective d'étudier la possibilité d'utiliser les copeaux, les
résidus de bois qui sont près des usines pour chauffer les serres
à des coûts très bas.
J'en ai parlé récemment avec le ministre des Terres et
Forêts, justement, en fin de semaine, entre deux discussions, on parlait
justement des serres...
M. Picotte: Entre deux étapes!
M. Garon: Entre deux étapes, entre le
référendum et l'accession à la souveraineté, on a
parlé, à un moment donné, de cette possibilité.
Apparemment, aux Terres et Forêts, il y aurait possibilité
d'utiliser les résidus, les restants de copeaux pour chauffer les
serres. On a parlé, justement, de for- mer un comité conjoint
à l'Agriculture et aux Terres et Forêts, pour étudier cela.
Comme il y a énormément de surplus, au Québec, dans ces
domaines, ce serait peut-être une solution.
Quand vous parlez de pertes d'énergie, c'est sûrement une
des plus importantes questions à se poser actuellement.
M. Roy: Je pense que le potentiel est là, et il est
toujours là. Même si l'électricité devient une
source d'énergie de plus en plus dispendieuse, il n'en demeure pas moins
que l'Hydro-Québec est notre production d'énergie
électrique et il y aura toujours un écart assez
considérable entre la période de pointe et l'énergie
excédentaire qui peut être exportée.
Au niveau de l'exportation, il faut que ce soit quand même des
contrats à long terme, des contrats pour des périodes
données.
Au mois de mars, par exemple, à la fin de février ou au
début de mars. C'est une période, d'ailleurs, qui pourrait faire
avancer la production de certains légumes par le fait qu'on pourrait
avoir cette source d'énergie qui, actuellement, est disponible et qui ne
nécessiterait pas, à mon avis, énormément
d'investissement. Tandis que l'installation de brûleurs à bois,
l'installation de fournaises pour l'utilisation des copeaux... Je suis
très heureux d'apprendre que le ministère fait des études
de ce côté et qu'il y a des discussions qui auront lieu avec le
ministère des Terres et Forêts.
Etant donné que ce potentiel énergétique n'est pas
utilisé jusqu'à présent, il y aurait lieu également
de pousser la recherche de ce côté. Le Conseil de l'alimentation
du Québec, si ma mémoire est bonne, a déjà des
données ou aurait fait des recommandations dans ce sens au
ministère de l'Agriculture dans le passé. L'idée ne vient
pas de moi. Ce sont des choses qui nous ont déjà
été soumises par des spécialistes qui se sont
intéressés à la question. On nous avait dit à ce
moment que cette possibilité était assez grande et sûrement
très intéressante pour ceux qui veulent s'adonner à cette
culture.
Le Président (M. Boucher): Ceci étant dit, est-ce
que nous sommes prêts à adopter l'élément 2 du
programme 3?
M. Picotte: Non. J'aurais une question sur une autre production.
Dans la région de Joliette, Saint-Thomas-de-Caxton, dans la Mauricie en
plus, Saint-Jacques de l'Achigan... Connaissez-vous ce coin?
M. Giasson: Oui. Tabac.
M. Picotte: II y a ce qu'on appelle des producteurs de tabac. Je
ne vous demanderai pas si le ministère a eu des mesures incitatives du
côté de la production du tabac parce que cela pourrait soulever un
tollé de protestations du côté des non-fumeurs. Cela
pourrait peut-être être mal vu
du côté du ministère aussi. Mais je vous demanderais
si, dans le passé, les producteurs de tabac ont exprimé des
doléances au ministère face à leur situation. Si tel est
le cas, j'aimerais savoir quelles ont été ces doléances.
Quelles sont les vues du ministère face aux producteurs de tabac?
M. Garon: Depuis le 15 novembre, la date où je suis
entré au ministère, je ne me souviens pas d'avoir eu de
représentations ou de demandes particulières de la part des
producteurs de tabac.
On me dit qu'il y a eu des demandes pour les aider dans le
séchage du tabac. Il y a eu une expérimentation qui a
été poursuivie par Champ Allard à L'Assomption.
C'était il y a deux ans et l'année passée. Cela a
été simplement pour introduire une technique française de
séchage. C'était à la suite des demandes des cultivateurs
d'introduire une méthode de séchage.
M. Picotte: Puisque le ministère est au courant... J'ai
d'ailleurs rencontré dernièrement, dans ma région, des
producteurs de tabac qui me mentionnaient que, comparativement à
l'Ontario, dans le même domaine, il y avait une différence de
récolte entre 800 et 1000 livres du côté des producteurs de
tabac par acre de terre. Est-ce que les producteurs de tabac vous ont
signalé ce problème, entre autres?
M. Garon: Pas à ma connaissance.
M. Picotte: Parce qu'il existe vraiment un problème
présentement. L'Ontario, sans doute à cause de la
température, produit présentement beaucoup plus que nos
producteurs de tabac au Québec. A cause de la situation du
marché, c'est-à-dire que les producteurs de tabac sont soumis
à ce que les compagnies multinationales offrent comme contrat, la
production est moindre et ces producteurs subissent des torts d'environ $1000.
Si on juge que le tabac est payé au producteur $1 la livre et qu'il y a
une différence de production entre 800 et 1000 livres entre l'Ontario et
le Québec, ces gens subissent une baisse de $1000 ou un déficit
de $1000 par acre de tabac qu'ils produisent chez eux.
M. Garon: S'il y a une différence dans les rendements,
c'est possible, mais cela me surprendrait énormément parce que
vous travaillez actuellement avec des producteurs hautement
spécialisés. Ils utilisent une technique de pointe. Ils sont bien
encadrés au point de vue technique.
Cela serait vraiment surprenant qu'il y ait un écart de rendement
comme celui que vous soulignez. Il y en a peut-être un parce que c'est
sûr qu'on est dans deux régions où on peut s'attendre
à certaines variations climatiques, mais les techniques utilisées
sont des techniques de pointe. Je serais vraiment surpris qu'il y ait une aussi
grande différence.
Quant à la commercialisation du tabac, ce sont des ventes
à l'encan qui se font, exactement comme cela se fait en Ontario.
Evidemment, il n'y a pas de difficulté quant à la
commercialisation des tabacs. Ce sur quoi vous insistez, c'est sur la question
de rendement.
M. Picotte: Sur la question de rendement, oui.
M. Garon: S'il y a des différences de rendement, ce n'est
certainement pas à cause des techniques parce que les gens utilisent des
techniques de pointe. Ils utilisent de bonnes variétés, des
variétés qui sont vraiment commerciales...
M. Picotte: Surtout à cause du climat, pour la
production.
M. Garon: Le seul facteur limite, si cela en est un, ce serait
vraiment le climat.
M. Picotte: Le ministère a-t-il déjà
envisagé d'apporter une aide spéciale de ce côté?
Est-ce qu'on lui a fait des représentations pour tâcher de rendre
rentable cette production, parce qu'il y a quand même des gens qui vivent
uniquement de cela dans nos régions? Ils sont peut-être
clairsemés un peu partout dans la province, mais, dans nos
régions spécifiques, il y a des gens qui vivent uniquement de
cela.
M. Garon: Ce qui a été fourni par le
ministère, c'est vraiment l'encadrement technique, l'information
technique au producteur.
M. Picotte: Si les producteurs faisaient une
représentation quelconque auprès du ministre ou auprès des
spécialistes du ministère, le ministère accepterait-il de
discuter leur approche du côté de la production et de leur venir
en aide, le cas échéant? Pourrait-on les assurer et pourrait-on
leur produire les normes qui s'imposent face à la production,
comparativement à d'autres régions du Canada?
M. Garon: Leurs demandes seront étudiées avec
objectivité.
M. Picotte: Le ministre a-t-il fait des représentations
cela, c'est un autre point qui a été porté à
mon attention; c'est que ce n'est pas n'importe quel étudiant qui
accepterait d'aller travailler au niveau de la production du tabac durant
l'été pour que les étudiants qui sont succeptibles
d'accepter ce genre de travail soient directement référés
aux producteurs de tabac? Le ministre a-t-il fait des représentations
auprès du ministre du Travail à ce sujet?
M. Garon: Le programme relève du ministre du Travail. On a
un programme de main-d'oeuvre agricole, mais enfin, ce serait peut-être
comme vous le dites; tous les étudiants n'aimeraient pas
travailler au tabac. Par ailleurs, on a un programme de main-d'oeuvre
agricole qui permet d'engager des assistés sociaux ou des
chômeurs. A ce moment, on les rénumère dans une proportion
de 75% du salaire pour l'assisté social et de 50% pour le chômeur.
C'est peut-être un programme qui serait plus intéressant pour le
producteur de tabac.
M. Picotte: Je sais qu'à chaque année, le
gouvernement précédent avait un programme bien spécifique
du côté de la production du tabac. Selon la nouvelle politique du
ministre du Travail, on va choisir ces gens à la suite d'un tirage au
sort. Le ministre de l'Agriculture a-t-il discuté avec son
collègue de la possibilité d'établir une politique
spécifique du côté des producteurs de tabac pour que ces
gens puissent prendre des jeunes qui sont vraiment intéressés et
qu'il y ait vraiment une politique spécifique du côté des
producteurs de tabac, toujours pour les étudiants?
M. Garon: II y a une clause qui leur permet d'engager les
étudiants qu'ils avaient l'an dernier, dans la politique de la
main-d'oeuvre étudiante. Ce que nous administrons, c'est le programme...
Il faudrait poser ces questions au ministre du Travail car, au fond, ce que
nous administrons, c'est le programme de main-d'oeuvre agricole.
M. Picotte: M. le ministre, ce n'est pas ce que je vous ai
demandé. Je vous ai demandé si vous avez discuté de la
possibilité ou si vous avez engagé un dialogue avec le ministre
du Travail pour avoir une politique bien spécifique du côté
des étudiants, de l'embauchage des étudiants pour la production
du tabac?
M. Garon: Pour ce qui est de la production du tabac, non.
M. Picotte: Est-ce que vous vous engagez
présentement...
M. Garon: II n'y a eu aucune demande de faite. Je n'ai eu aucun
renseignement voulant qu'il y ait une politique spéciale dans
l'engagement à ce sujet.
M. Picotte: Le ministre pourrait-il s'engager à rencontrer
le ministre du Travail qui est responsable du placement étudiant dans le
but d'établir une politique spéciale de ce côté,
parce qu'il semblerait que les producteurs de tabac y tiennent
spécifiquement?
M. Garon: Vous avez dit au début qu'il n'y avait pas
beaucoup d'étudiants qui étaient intéressés
à cela. Il faudrait savoir si les étudiants aiment cela ou non.
D'après ce que vous dites, ils ont peut-être les reins un peu trop
faibles pour couper du tabac.
C'est peut-être pour cela que ce programme n'a pas eu tellement de
succès.
M. Picotte: Le ministre peut-il m'assurer qu'il serait prêt
à rencontrer les producteurs de tabac de nos régions,
spécifiquement de Joliette et Trois-Rivières puisque c'est
dans ce coin qu'on retrouve les plus gros producteurs de tabac pour
discuter de leurs problèmes. Ces gens m'ont bien fait savoir que si,
vraiment, il n'y avait pas de politique adéquate du côté du
ministère de l'Agriculture...
M. Garon: Nous en avons une, le programme de la main-d'oeuvre
agricole. Pour un agriculteur, il est beaucoup plus intéressant que le
programme pour étudiants.
M. Picotte: Pouvez-vous dire si le programme de main-d'oeuvre
agricole dont vous parlez présentement a déjà
fonctionné dans le tabac? Pas uniquement dans le tabac, mais au moins
spécifiquement dans le tabac, croyez-vous que cela a déjà
produit des effets vraiment bénéfiques pour les producteurs de
tabac, par le passé?
M. Garon: Vous avez laissé entendre, tout à
l'heure, que dans le domaine du programme pour étudiants de l'an
dernier, les étudiants étaient plus ou moins
intéressés.
M. Picotte: II y avait des étudiants
intéressés.
M. Garon: Ceux qui ont travaillé étaient
intéressés. D'après ce qu'on m'a dit, il y a une classe
dans le programme de la main-d'oeuvre étudiante qui permet aux
étudiants qui travaillaient chez des agriculteurs, l'an dernier, de
renouveler leur emploi. Ce sont des informations que j'ai prises. Je me suis
informé auprès de la main-d'oeuvre et c'est ce qu'on m'a
répondu.
Par ailleurs, il y a un programme de main-d'oeuvre agricole particulier
qui est beaucoup plus intéressant, pour l'agriculteur, que le programme
pour étudiants.
M. Picotte: A la suite des statistiques qui ont été
faites par le passé, quelqu'un du ministère pourrait-il me dire
si la politique de main-d'oeuvre agricole que le ministère de
l'Agriculture a mise de l'avant, autant par le passé que
présentement, a vraiment incité cette main-d'oeuvre agricole
à aller du côté de la production du tabac?
M. Garon: Le programme de la main-d'oeuvre agricole que nous
avons actuellement est le plus généreux, le plus large qui ait
jamais existé comme programme de main-d'oeuvre agricole. Les
agriculteurs eux-mêmes, que j'ai rencontrés, ont été
estomaqués de la générosité de ce programme. Ils
m'ont dit: On ne pensait jamais que le nouveau gouvernement avait le coeur
large comme cela.
M. Picotte: C'est magnifique.
M. Garon: J'ai dit: Vous commencez seulement à le
connaître.
M. Picotte: Dans le passé, quel a été le
pourcentage des gens qui ont été intéressés
directement à cette production? Vous avez sûrement un chiffre. On
a eu des politiques de main-d'oeuvre agricole, auparavant. Quel a
été le pourcentage des gens qui ont été
intéressés à aller là, à cause de la
dureté du travail?
M. Garon: II n'y a pas eu de programme comme celui que nous avons
actuellement. Il n'y en a jamais eu.
M. Picotte: II n'y a eu aucun pourcentage, selon ce que vous
dites.
M. Garon: II n'y a jamais eu de programme comme celui de la
main-d'oeuvre agricole qu'on établit actuellement.
M. Picotte: II y a eu des programmes par le passé, quand
même. Vous ne pouvez pas nier cela. Peu importe qu'ils aient
été bons ou non.
M. Garon: Je suis entouré de fonctionnaires, ici, des
employés du ministère qui disent qu'il n'y a jamais eu de
programme comme cela.
M. Picotte: Je vous demande présentement ceci: Dans les
politiques passées des divers gouvernements qui ont passé avant
vous le monde n'a pas commencé le 15 novembre...
M. Garon: Non.
M. Picotte: Le monde a commencé avant le 15 novembre.
Depuis le 15 novembre, il y a eu des changements, d'accord, il y a eu de
nouveaux styles. Les mêmes réponses ont été
données dans d'autres circonstances, mais avant le 15 novembre, lorsque
le monde existait...
M. Garon: II n'y avait pas de programme de main-d'oeuvre
agricole.
M. Picotte: ... quel est le pourcentage de gens qui, après
la politique agricole établie pour les producteurs du tabac, a
été intéressé à aller travailler de ce
côté? C'est ce que je veux savoir.
M. Garon: II y a ceux qui allaient d'eux-mêmes dans
l'entreprise privée, travailler pour un agriculteur. Nous n'avons pas de
chiffres là-dessus.
M. Picotte: Je parle toujours du programme. M. Garon: II
n'y avait pas de programme.
M. Picotte: Oui. Vous ne pouvez pas me dire qu'il n'existait pas
de programme avant.
M. Garon: Le programme pour étudiants, $1 $3.
M. Picotte: II y a eu des programmes d'incitation à
l'agriculture, auparavant. Si vous me dites cela quand vous m'avez dit
tantôt que cela fait quinze ans que vous vous intéressiez à
l'agriculture, je n'y crois pas. Si vous me dites présentement qu'il n'y
avait pas de programme avant, c'est parce que vous ne vous êtes jamais
intéressé à cela. C'est aussi simple que cela.
M. Garon: Je suis entouré des fonctionnaires qui sont
ici...
M. Picotte: II existait des programmes avant, qu'ils aient
été bons ou non, qu'ils aient été d'un nouveau
style ou d'un ancien style, cela n'a aucune espèce de maudite importance
pour moi. Ce qui est important, c'est qu'il y avait un programme.
M. Garon: A quel dessein était ce programme?
M. Picotte: Je veux savoir quel pourcentage le parti qui formait
le gouvernement avant vous a incité des gens à aller travailler
du côté de l'agriculture et a incité des travailleurs
agricoles... du côté des assistés sociaux par exemple, il y
en a déjà eu, cela a déjà existé. Vous ne
vous le rappelez peut-être pas... C'est vrai que vous n'êtes pas
venu au monde gros comme vous êtes, grand comme vous êtes, excusez
l'expression, mais c'est cela quand même. Vous n'êtes
peut-être pas venu au monde comme cela, mais il existait des
programmes.
M. Garon: Oui.
M. Picotte: Alors, je vous dis: Si les gens n'ont pas
été incités antérieurement à aller
travailler de ce côté, quelle est, de votre côté, la
part que vous faites pour inciter les gens à aller travailler du
côté de la production du tabac?
M. Garon: Que voulez-vous que je vous dise? M. Picotte:
Ecoutez...
M. Garon: On a le programme le plus généreux qui
ait jamais existé, un programme tel que les agriculteurs eux-mêmes
ont été estomaqués quand ils l'ont vu.
M. Picotte: Je ne vous parle pas...
M. Garon: Vous me parlez de programme, comprenez-vous, vous
voyez...
M. Picotte: Je ne vous parle pas des gars qui vont mourir de rire
d'ici trois ans ce n'est pas de cela que je vous parle, et qui ont
été bien satisfaits. Avant, cela n'a pas "poigné".
Ecoutez, je vais vous parler français.
M. Garon: Oui...
M. Picotte: Cela n'a pas collé à la
réalité. Ça n'a pas "poigné" auprès des
agriculteurs. Ça n'a pas "poigné" auprès des
différents producteurs, soit dans le tabac, soit dans d'autres domaines.
Si ça n'a pas "poigné" auprès des assistés sociaux
hier, pourquoi aujourd'hui dites-vous: On fait un programme et cela va
"poigner". En vertu de quoi? Du nouveau style? En vertu de quoi? Du
référendum possible? En vertu de quoi? D'un nouveau gouvernement?
D'un nouveau ministre avec un nouveau visage?
M. Garon: C'est parce que nous n'avons pas le mépris des
assistés sociaux. On pensait que s'il y a du travail offert, les
assistés sociaux seraient intéressés à travailler.
Moi, je n'ai aucun mépris pour les assistés sociaux. Je pense
qu'il y en aurait moins, s'il y avait plus d'ouvrage dans la population. Si
vous croyez que les assistés sociaux sont méprisables et ne
veulent pas travailler, c'est une autre affaire! Nous ne pensons pas cela.
M. Picotte: Ce n'est pas cela du tout, M. le
Président.
M. Garon: On pense qu'avec des offres d'emploi, les gens qui sont
en chômage aussi vont travailler.
M. Picotte: M. le Président...
M. Garon: C'est ce qu'on a voulu faire, un programme de travail.
On a mis $4,2 millions là-dedans. On peut même ajouter de
l'argent, si on en manque!
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: J'espère que vous allez les maîtriser.
Nous ne les avons jamais maîtrisés et on n'était pas en
Russie dans ce temps-là.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé, voulez-vous vous borner à la question que vous
posez.
M. Picotte: Je lui ai posé des questions, M. le
Président, mais la question que je pose, on n'y répond pas.
Le Président (M. Boucher): Quelle est la question
exactement?
M. Picotte: Ma question est celle-ci: Si, avant, il y a eu des
politiques qui voulaient inciter autant les assistés sociaux que les
gens qui avaient déjà été agriculteurs et qui
pouvaient travailler sur des fermes, des chômeurs à venir
travailler sur des fermes, on sait par expérience que, du
côté de la production du tabac, il n'y a quasiment personne
intéressé à aller y travailler, parce que c'est un travail
difficile.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre...
M. Picotte: Quelle est la nouvelle politique que le ministre met
en marche pour inciter ces personnes à aller travailler à la
récolte du tabac? C'est cela que je veux savoir.
M. Garon: Je vais demander à M. Camille Julien, qui est
sous-ministre à la production, sous-ministre par intérim, qui
était là depuis un certain nombre d'années, de vous
répondre. Vous demandez quels programmes existaient auparavant?
M. Picotte: J'aime mieux cela, je vais peut-être avoir une
réponse claire.
M. Garon: M. Picotte, c'est vrai qu'il y a eu des programmes de
main-d'oeuvre avant, qui s'adressaient spécialement aux assistés
sociaux. Le maximum qu'on y a mis, cela a été $1 million.
Actuellement, il n'y a pas un programme spécial pour les pomiculteurs,
un autre pour les producteurs de tabac. Il y a un programme de main-d'oeuvre
qui paie actuellement 75% du salaire à un assisté social et 50%
à un chômeur, et cela s'adresse à tout le monde. Il y a
actuellement un budget de $4,2 millions et le ministre vient d'annoncer que si
le budget ne suffit pas, on y ajoutera. Peut-on faire un programme particulier
pour les producteurs de tabac, ou doit-on faire un programme particulier pour
les pomiculteurs? C'est un programme qui s'adresse à l'ensemble des
producteurs agricoles, dans lequel on paie 75% aux assistés sociaux et
50% aux chômeurs. Dans votre région, il y a un problème et
un problème assez particulier.
M. Picotte: II y a un problème, c'est pour cela que je
vous ai posé la question!
M. Garon: II y a un problème un peu particulier. Le retard
est causé par des dissensions internes à la
fédération régionale de l'UPA. Au cours de
l'été 1977, notre service jouera un rôle de
suppléance dans cette région auprès des producteurs de
tabac principalement. C'est l'information qu'on me passe. Cela veut dire que le
programme qu'on a actuellement ne s'adresse pas particulièrement au
tabac, ni aux pommes ni à personne d'autre. C'est un programme
général qui s'adresse à tout le monde. Il y a un budget de
$4,2 millions, qui pourra aller plus loin. Le ministre a dit qu'il pouvait
aller plus loin, s'il manquait d'argent. Maintenant, chez vous on me dit qu'il
y a un problème spécifique, que je ne connaissais pas, et dont on
vient de m'informer à l'instant même.
M. Picotte: C'est la raison pour laquelle, M. le
Président, j'ai posé cette question. Je ne demande pas au
ministre d'apporter des subventions là-dessus, parce que je sais que
cela pourrait être un domaine où cela pourrait exploser.
Je suis bien d'accord là-dessus. Sauf qu'étant
donné que la cueillette du tabac couvre une période très
courte et qu'il pourrait y avoir la possibilité d'avoir un programme
spécial attaché à cela, je dis au ministre de
l'Agriculture: Est-ce que vous avez fait votre devoir et rencontré le
ministre du
Travail dans le but d'embaucher certains étudiants, avec un
programme spécial, pour cette cueillette du tabac par rapport aux
producteurs, parce que ces gens-là vont vous le dire. M. le ministre, si
vous voulez les rencontrer avec moi, je vous l'offre à n'importe quelle
occasion, en n'importe quel temps, et je vous jure que mes collègues ne
vous charrieront pas en Chambre parce que vous ne serez pas là. Je serai
avec vous d'ailleurs.
M. Garon: Oui, mais actuellement, il y a un programme encore plus
intéressant que cela.
M. Picotte: Je vous dis: Rencontrez un producteur et, s'il y a un
programme spécial, cela va déjà le satisfaire. Est-ce que
vous avez des représentations auprès...
M. Garon: On ne fera pas autant de programmes que de productions.
Je vous ai fait un programme général de main-d'oeuvre
agricole.
M. Picotte: Oui, mais cela ne coûte rien à
l'agriculture, à ce moment-là, de faire un programme
spécial. Je vous le demande, du côté du ministre du
Travail, du côté du placement étudiant. Cela veut dire
qu'à ce moment-là les étudiants, cela n'a aucune
espèce de maudite importance pour vous.
M. Garon: Vous avez dit, au début de votre allocution, que
les étudiants n'étaient pas intéressés à
cela. Vous l'avez dit vous-même.
M. Picotte: Ce n'est pas cela que j'ai dit.
M. Garon: Qu'est-ce que vous voulez? J'ai une bonne
mémoire.
M. Picotte: S'il y avait un programme spécial, qui vous
dit que les étudiants ne seraient pas intéressés? Est-ce
que vous pouvez présumer présentement des intentions des
étudiants du Québec? Je vais vous en trouver...
M. Garon: Vous l'avez dit vous-même au début qu'il y
avait un programme...
M. Picotte: Je vais vous en trouver.
M. Gagnon: M. le Président, s'il vous plaît...
Le Président (M. Boucher): Oui, M. le député
de Champlain.
M. Garon: II vient de ce coin-là lui aussi.
M. Gagnon: Je pense que le programme dont le député
de Maskinongé veut parler, c'est que, dans le passé, il y avait
peut-être un programme incitatif à certaines périodes de
l'année pour des productions spécialisées comme la pomme
ou le tabac. On faisait de la promotion, on faisait de la publicité, on
encourageait, par un système de promotion, des gens à aller
travailler chez les pro- ducteurs de tabac. C'est peut-être ce programme
dont il veut parler. Mais, cette année, le programme qu'on a
actuellement, c'est un programme qui s'applique en général, pour
tous ceux qui auront besoin de main-d'oeuvre agricole, peu importe la
spécialité dans laquelle ils seront. Maintenant, je
présume que cela n'empêcherait pas une certaine forme de promotion
si, dans une période de l'année, par exemple, on manque de gens
pour cueillir des pommes. Je ne sais pas si on y a pensé. Dans le
passé, on avait une forme de promotion comme celle-là. C'est
peut-être le programme dont le député de Maskinongé
voulait parler.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Giasson: C'est très fatigant de parler pour le
ministre.
M. Garon: On a un programme, qu'est-ce que vous voulez? Il est
plus généreux qu'aucun programme que vous ayez fait dans le
passé. Admettez-le donc.
M. Picotte: Je ne vous parle pas du programme
général, je vous parle d'une production précise. Pourquoi
ne me répondez-vous pas là-dessus?
M. Garon: On ne fait pas un programme pour ramasser des bleuets,
un autre programme pour ramasser des fraises, un autre programme pour ramasser
les framboises, un autre programme pour ramasser les carottes, un autre
programme pour les oignons. On n'est pas tombé sur la tête. Je
comprends que le monde ait changé de gouvernement le 15 novembre.
M. Picotte: Pourquoi pas? En avez-vous discuté la
possibilité avec le ministre du Travail?
M. Garon: On a un programme général où on
paie 75% ou 50% selon qu'il s'agit d'un assisté social ou d'un
chômeur? Est-ce assez?
M. Picotte: M. le Président. Est-ce que le ministre
s'engage présentement s'il dit que cela n'intéresse pas les
étudiants d'aller travailler...
M. Gagnon: Pourquoi est-ce que cela n'intéresserait pas
les étudiants?
M. Picotte: ...à la culture du tabac? Est-ce que le
ministre s'engage à venir discuter avec le ministre du Travail et
moi-même d'une politique d'embauche du côté des
étudiants qui veulent travailler à la récolte du tabac? Je
vais lui fournir tous les noms qu'il faut pour aller travailler de ce
côté-là. Est-ce qu'il s'engage à engager tous les
étudiants que je vais lui fournir?
M. Baril: De quelle façon allez-vous choisir les noms de
ceux qui vont travailler là?
M. Picotte: Ce n'est pas une question de choix de noms. Je vous
dis qu'il y a des gens qui sont
intéressés à travailler là. Je demande au
ministre s'il a été capable d'établir une politique avec
le ministre du Travail.
M. Baril: Ils participeront au même plan qui est fait pour
d'autres cultures.
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Charbonneau: Avec le nombre de chômeurs qu'il y a au
Québec, vous ne pensez pas que le programme ne va pas aider?
M. Picotte: M. le Président, voulez-vous demander aux
back-benchers de se tenir tranquilles et de laisser répondre les grandes
personnes qui sont assises à la table présentement?
Le Président (M. Boucher): Voulez-vous vous adresser au
président, s'il vous plaît? M. le ministre.
M. Baril: Une chance que vous avez un bon back-bencher en
arrière de vous.
M. Picotte: Cela n'a pas d'importance, vous en aviez avant vous
autres.
Le Président (M. Picotte): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Baril: Un bon tapeur, oui.
M. Picotte: Vous êtes chanceux de ne pas être assis
ici et vous devez m'envier d'être assis à la place où je
suis, tel que je suis.
M. Baril: Absolument pas, mon cher monsieur. Si vous saviez comme
j'envie votre position?
Le Président (M. Boucher): A l'ordre!
M. Picotte: Je regarde les résultats et je regarde les
coupures de journaux de votre comté et vous seriez chanceux d'être
assis de ce côté-ci de la salle.
Le Président (M. Boucher): A l'ordre! M. le
député de Maskinongé, à l'ordre!
M. Garon: Un programme étudiant existe au ministère
de la Main-d'Oeuvre. C'est tiré au hasard et si les étudiants
veulent travailler, ils n'ont qu'à aller là, il y a un fichier
qui groupe tous les noms d'étudiants.
M. Picotte: A la fin du programme, on vous dira combien
d'étudiants de moins que l'année dernière ont
été engagés. On s'en chargera. Est-ce que vous êtes
prêt à venir défendre une politique du côté
des producteurs de tabac avec le ministre du Travail, vous et moi, pour
défendre une politique...
M. Garon: II y a un programme au ministère du Travail pour
les étudiants.
M. Picotte: Je vous parle des producteurs de tabac parce qu'il y
a un problème spécial. D'accord, vous ne voulez pas
défendre une politique du côté de l'embauche
étudiant, est-ce que vous êtes prêt...
M. Charbonneau: Les assistés sociaux et les
chômeurs, qu'est-ce que vous en faites, vous?
M. Picotte: ... est-ce que vous êtes prêt à
venir...
M. Charbonneau: Les pères de famille chômeurs qui
ont des enfants, les assistés sociaux, ça devrait passer avant
les étudiants.
Le Président (M. Boucher): A l'ordre s'il vous
plaît.
M. Picotte: Ce propos n'est pas conforme au règlement, M.
le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé...
M. Picotte: Je ne vous parle pas des pères de famille. Je
suis d'accord avec ça.
Le Président (M. Boucher): Pourriez-vous poser votre
question au ministre s'il vous plaît?
M. Picotte: Si tout le monde me laisse poser la question.
J'espère que le député de Verchères, quand il
voudra poser une question, il la posera.
M. Charbonneau: Vous n'avez pas besoin de votre souffleur en
arrière pour me dire de me calmer, par exemple.
M. Picotte: II n'a pas besoin de "m'enfarger", il n'a pas
besoin...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Verchères, M. le député de Maskinongé a la
parole.
M. Garon: Avez-vous peur d'attaquer l'élément 3 du
programme 3?
M. Picotte: Je suis content, M. le Président, de
réaliser qu'il y a quand même un président dans cette
assemblée et j'espère qu'ils vont finir par me laisser poser mes
questions.
M. Garon: Hein? Essayez-vous de faire durer le temps sur
l'élément 2 du programme 3? Vous avez peur d'attaquer
l'élément 3 du programme 3?
M. Picotte: Voyons donc... Monsieur... M. Garon: Pour moi,
c'est ça qui se passe.
M. Picotte: M. le Président, est-ce que le ministre
s'engage...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé, je vous ferai remarquer que vous avez dépassé
vingt minutes sur le même sujet.
M. Picotte: Est-ce que le ministre s'engage...
Le Président (M. Boucher): Alors je suis obligé de
vous demander de poser une dernière question et après, je donne
la parole au député de Huntingdon.
M. Garon: Avez-vous hâte qu'on arrive à
l'élément 3 et qu'on voie vraiment la "progressiva-tion" du
patronage libéral?
M. Picotte: Oui, on va vous en poser des question
là-dessus, on n'a pas honte de vous en poser des question
là-dessus.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé, voulez-vous poser votre dernière question, parce que
je donne la parole au député de Huntingdon.
M. Picotte: Oui. Est-ce que le ministre s'engage
présentement à discuter une politique spécifique, sinon
s'il ne veut pas s'engager du côté des étudiants parce que
ça satisferait tout simplement les producteurs de tabac... est-ce qu'il
s'engage à apporter une aide spéciale aux producteurs de tabac
qui sont vraiment défavorisés ici au Québec
comparativement à d'autres régions du Canada?
M. Garon: Ce à quoi on s'engage, c'est d'avoir une
politique juste pour tout le monde, c'est-à-dire un programme
général. S'il y a des demandes particulières, ces
gens-là les font valoir, si ces producteurs de tabac ont des demandes
particulières, j'imagine qu'il vont venir faire leurs
représentations. Mais jusqu'à maintenant, je n'ai entendu parler
de rien de spécial de la part des producteurs de tabac qui voulaient
avoir un programme particulier. Il y a actuellement au ministère de la
Main-d'Oeuvre un programme pour les étudiants, où les engagements
se font de façon juste, par tirage au sort.
Il y a au ministère de l'Agriculture un programme
différent, c'est-à-dire le programme de main-d'oeuvre agricole et
c'est celui-là que nous appliquons, j'espère, de la façon
la plus équitable possible pour tout le monde. C'est d'autant plus
équitable que c'est le cultivateur lui-même qui va décider
de la personne qu'il va engager. Dans tous les programmes que j'ai
établis depuis que je suis au ministère, j'ai dit: C'est le
cultivateur qui décide, ce n'est pas le parti, ce n'est pas le
gouvernement, ce n'est pas l'organisateur, ce n'est pas le
député, c'est le cultivateur. C'est un drôle de changement
dans la politique agricole actuellement.
M. Giasson: C'est vrai même pour le placement
étudiant?
M. Picotte: M. le Président, une dernière
question.
M. Garon: Le placement étudiant, ça ne me regarde
pas, ce n'est pas au ministère de l'Agriculture.
M. Giasson: Est-ce que le ministre peut nous garantir que dans le
placement étudiant, c'est le cultivateur qui va choisir
l'étudiant qui va travailler chez lui?
M. Garon: C'est un programme qui ne dépend pas du
ministère de l'Agriculture.
M. Giasson: Ah boni
M. Garon: C'est un programme du ministère de la
Main-d'Oeuvre.
M. Picotte: Vous êtes pour le mieux-être du
cultivateur.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon.
M. Picotte: M. le Président, une dernière
question.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé, je suis obligé de vous dire que vous avez
dépassé votre temps sur le même sujet, alors je ne peux pas
accorder votre question. M. le député de Huntingdon.
M. Picotte: Très bien, je reviendrai plus tard.
M. Dubois: Merci, M. le Président. J'aimerais revenir sur
une question qui a été posée tout à l'heure en ce
qui concerne une déclaration que vous avez faite sur les grains de
provende. J'ai trouvé drôle que vous ayez associé le
référendum à votre politique de grains de provende. Vous
l'avez fait, j'imagine que c'est inscrit et je ne peux pas concevoir que les
agriculteurs soient assujettis à une politique qui semble
partisane...
M. Garon: Ce n'est pas ce que j'ai dit. Ce que j'ai dit, c'est
qu'avant le référendum, on aurait formé une régie
pour les grains de provende, parce qu'on me disait: A quelle date, à
quelle date. Parce qu'après le référendum, étant
donné qu'on achètera nous-même nos grains des
différents pays, j'aimerais avoir cet organisme existant. Ce que j'ai
dit, en réalité, c'est qu'on irait le plus rapidement possible
pour former un organisme qui régirait les grains de provende.
M. Dubois: Vous avez aussi dit que votre programme serait
appliqué immédiatement après le référendum.
En fait, ce sont les paroles que vous avez dites avant le dîner.
Votre programme sur les grains de provende serait appliqué
après le référendum.
M. Garon: Bien non, je n'ai pas dit cela.
M. Dubois: Ecoutez! Je trouve drôle qu'un besoin ressenti
par les agriculteurs du Québec soit assujetti à une politique
partisane.
M. Garon: Bien non, je n'ai pas dit cela. Ecoutez, c'est une
question de compréhension.
M. Dubois: Je ne peux pas concevoir cela. Ce sont quand
même vos paroles, ce ne sont pas les miennes, ce sont vos paroles.
M. Garon: Vous avez peut-être entendu ce que j'ai dit, mais
vous n'avez pas compris.
M. Dubois: J'ai bien entendu, j'étais très
alerte.
Le Président (M. Boucher): Pour la bonne
compréhension du journal des Débats, pourriez-vous parler un
à la fois, s'il vous plaît?
M. Garon: J'ai dit ceci: J'ai dit qu'on procédait le plus
rapidement possible. Le député de Beauce-Sud me demandait quand
et j'ai dit avant 1980, ce qui est normalement une période de quatre ans
des élections. Après cela, j'ai dit encore, pour montrer que cela
serait plus vite, parce qu'il y en a qui présument que le
référendum va avoir lieu avant, que cela sera fait lors du
référendum. Ce que j'ai dit, en réalité, c'est que
cela sera fait le plus rapidement possible.
M. Dubois: Avant la fin de 1978. Ecoutez!
M. Garon: Quand le député de Beauce-Sud m'a dit
avant la fin de l'année 1978, je lui ai dit que cela pourrait être
un objectif. C'est cela que j'ai dit.
M. Dubois: M. le ministre, c'est pratiquement une position de
chantage vis-à-vis des producteurs du Québec. Si on dit:
Après le référendum, on va accepter d'établir
quelques programmes, je trouve que c'est quand même illogique.
M. Garon: Non, je n'ai pas lié les deux à cela, pas
du tout.
M. Dubois: Vous avez lié directement votre programme des
grains de provende au référendum.
M. Garon: Pas du tout.
M. Dubois: C'était précis. Si vous n'avez pas
compris, cela a été bien précis.
M. Garon: J'ai dit que le programme, on l'aura comme organisme
pour que, le lendemain...
M. Dubois: Le lendemain.
M. Garon: ...du référendum, on puisse commencer nos
achats de grains de provende immédiatement.
M. Dubois: Pourquoi le lendemain du référendum, si
ce n'est pas politique? Hein? Ce n'est pas politique, le lendemain du
référendum?
M. Garon: Vous pensez que, dans la nuit, on va faire un programme
et faire une régie. Cela n'a pas été fait avant le
référendum.
M. Dubois: Cela veut dire: Les producteurs du Québec,
dites oui au référendum et on arrive avec une politique.
M. Garon: Bien non, j'ai dit que cela commencerait le
lendemain.
M. Dubois: Je prends vos paroles à vous, je ne prends pas
les miennes. Je prends vos paroles.
M. Garon: Vous lirez le compte rendu.
M. Dubois: Oui, je vais le lire, oui, je vais le relire.
M. Garon: Et vous allez voir que j'ai dit que cela serait capable
de fonctionner le lendemain du référendum.
M. Dubois: Mais qu'est-ce que cela veut dire? C'est politique
quand même.
M. Garon: Bien non. C'est parce que j'ai aussi dit au
député de Montmagny-L'Islet pourquoi...
M. Dubois: C'est une politique partisane.
M. Garon: Bien non. Parce que j'ai dit qu'à ce
moment-là, on pourra importer...
M. Dubois: Un ministre qui a eu un mandat précis pour
administrer l'agriculture au Québec... C'est inconcevable. Je trouve que
c'est inconcevable.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît!
M. Garon: Si vous voulez. Si vous n'avez pas le minimum pour
comprendre ce que j'ai dit, on ne s'obstinera pas longtemps.
M. Picotte: Si cela n'est pas politique, c'est parce que vous ne
connaissez pas la politique.
M. Roy: Si j'ai bien compris le ministre...
M. Picotte: Si cela n'est pas politique, c'est parce que vous ne
connaissez pas la politique.
M. Roy: Si j'ai bien compris le ministre...
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît! S'il
vous plaît! M. le député de Beauce-Sud.
M. Garon: Je n'essaie pas de créer une onzième
province en me promenant sur les estrades avec le député
anglophone de l'Union Nationale.
M. Dubois: Ecoutez, mon privilège, je l'ai n'importe
où. Je ne suis pas ministre de l'agriculture.
Le Président (M. Boucher): Je dois vous dire qu'à
ce stade-ci...
M. Garon: Le parti francophone qui veut créer une
onzième province.
M. Dubois: Je ne suis pas ministre de l'Agriculture. Alors, mes
privilèges, je les détiens, n'est-ce pas?
M. Garon: Oui, et les miens aussi.
M. Dubois: Mais vous êtes ministre de l'Agriculture
aujourd'hui.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît! M. le
député de Huntingdon, M. le ministre, je dois vous dire que je ne
voudrais pas être à la place de ceux qui vont transcrire les
débats ce soir.
Si vous vouliez parler un à la fois, je pense que, pour la bonne
compréhension de tout le monde, ce serait la meilleure chose à
faire.
M. le député de Huntingdon, est-ce que vous avez
terminé votre intervention?
M. Dubois: Je n'ai pas eu de réponse à mes
questions; alors, je suis aussi bien d'arrêter immédiatement.
M. Charbonneau: Peut-être que votre recher-chiste n'a pas
été assez précis dans sa façon de vous demander des
choses.
M. Garon: Je changerais de recherchiste, si c'est lui qui vous
rapporté cela.
M. Dubois: Vous êtes très intelligents,
messieurs.
M. Garon: Je changerais de recherchiste, je vous le dis bien
franchement.
M. Dubois: Je suis capable de vérifier par
moi-même.
Le Président (M. Boucher): Messieurs, pour le journal des
Débats.
M. Garon: Avez-vous le texte?
Une Voix: II ne fume peut-être pas la même sorte de
cigarette que d'autres gars de l'autre bord!
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Berthier a demandé la parole.
M. Mercier: En ce qui concerne les producteurs de tabac, c'est un
peu pour répondre à M. Picotte, le gros problème, dans le
domaine des producteurs de tabac, c'est un problème interne, un
problème d'organisation. Il existe beaucoup de difficultés
à faire un consensus et à tenir un prix face aux très
grosses compagnies. C'est là l'essentiel du problème.
En ce qui concerne le placement étudiant, à ce que je
sache, dans toute la région, qui est la plus grosse région de
producteurs de tabac au Québec, la région de Joliette-Berthier,
la main-d'oeuvre n'est pas trop difficile à obtenir. Les prix
payés sont raisonnablement bons et les producteurs se
débrouillent passablement bien.
D'autre part, les producteurs de tabac ne sont pas parmi les producteurs
les plus défavorisés en ce qui concerne le rendement de leur
entreprise. Je sais même qu'ils sont passablement éveillés
à toutes les questions de loi que vous évoquiez tout à
l'heure, ces programmes d'emplois; suffisamment, dans certains cas, pour
être capables de s'échanger leurs fils et les femmes, d'une ferme
à l'autre, pour les inscrire au chômage, de façon que les
gens, en allant travailler chez le voisin, en étant
congédiés, puissent retirer des allocations de chômage. Il
y a passablement de cas de ce genre-là.
Les producteurs de tabac ont des problèmes assez sérieux
au niveau de leur organisation, au niveau d'une entente. D'autre part, au
niveau du rendement de leur entreprise, c'est passablement bon.
M. Picotte: Est-ce que le député de Berthier est
prêt à venir rencontrer les producteurs de tabac avec moi? Cela ne
sera pas pire que Mme Payette; elle fait le tour de la province
présentement.
M. Mercier: Certainement. D'autre part, vous disiez tout à
l'heure que vous suggériez au ministre de rencontrer le ministre du
Travail; il vous a bien dit que les gens ne lui en ont pas parlé.
Je pense que ce serait la première chose à faire pour les
organismes de producteurs, quels qu'ils soient. S'ils ont un problème
bien précis, la première démarche serait de sensibiliser
le ministère de l'Agriculture au nom de leur organisation. Il pourrait,
après coup, ajuster ses programmes aux besoins, mais tant que les
besoins ne sont pas signalés par les principaux responsables,
c'est-à-dire l'association elle-même. Je pense bien qu'il ne
faudra pas reprocher au ministre de ne pas nécessairement aller au
devant des coups.
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet, le
député de Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, si jamais l'association
accepte de rencontrer le ministre du Travail, est-ce que le ministre de
l'Agriculture va accepter d'être présent?
Le Président (M. Boucher): Le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Tantôt, vous avez indiqué au
député que son temps était écoulé. Je pense
que si on veut passer à l'élément, il va falloir qu'on
accélère.
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet,
oui.
M. Giasson: M. le Président, la question de
règlement est soulevée par le député
d'Iberville.
M. Picotte: C'est cela.
M. Giasson: Le président a indiqué, sur le
problème des producteurs de tabac, que le député
de Maskinongé avait utilisé le temps prévu au
règlement, mais, présentement, le député de
Maskinongé traite du problème de placement et de main-d'oeuvre
agricole. Il s'agit d'un élément autre que celui des producteurs
de tabac. Je pense que le député de Maskinongé, tant qu'il
ne sortira pas de la question de main-d'oeuvre agricole, qu'il s'agisse du
placement d'étudiants, de bénéficiaires d'aide sociale,
des chômeurs, est à l'intérieur du règlement.
M. Charbonneau: M. le Président...
M. Beauséjour: M. le Président, question de
règlement encore. Nous sommes à l'élément 2,
à ce que je sache, et vous savez très bien que si on le
déborde, on le traitera à un autre élément, mais,
ici, son temps est écoulé.
M. Giasson: A quel élément devra-t-on le traiter,
M. le député d'Iberville?
M. Beauséjour: Cherche-le ailleurs.
M. Garon: C'est là que cela se trouve, à
l'élément 2, programme 8, qui s'intitule Soutien administratif et
technique. C'est là que l'on retrouve la main-d'oeuvre agricole.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé, voulez-vous retenir votre question pour le programme 8?
M. Picotte: Oui, d'accord. Si jamais la démocratie du
gouvernement au pouvoir me le permet, j'y reviendrai. Cela suppose qu'on va y
revenir tantôt.
Le Président (M. Boucher): Au programme 8. D'accord.
M. Picotte: Merci!
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Je veux seulement revenir à une petite
question sur les grains de provende. M. le ministre, vous allez être
encore ministre, après le référendum. Advenant le cas
où ce ne serait pas oui au référendum, est-ce que la
régie qui va être prête pour le référendum
serait applicable immédiatement après le
référendum? Est-ce que vous allez l'appliquer quand même,
même si vous n'avez pas oui au référendum?
M. Garon: Tout ce que j'ai dit, c'est que, le lendemain du
référendum, elle pourrait acheter dans différents pays,
parce qu'on sait que les importations et les exportations dans ces domaines
sont contrôlées par Ottawa. C'est évident qu'elle
fonctionnera à ce moment-là, mais sur un marché plus
restreint. C'est ce que je voulais dire.
M. Cordeau: C'est correct. Parfait.
M. Roy: Oui, mais il y a peut-être une question, M. le
Président, qui est bien importante...
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet, M. le
député de Beauce-Sud.
M. Roy: ...sur le même sujet. Si la population du
Québec répondait non au référendum, il est
évident que...
M. Garon: Ce n'est arrivé dans aucun pays au monde qu'un
peuple ait voté non à un référendum sur la
souveraineté.
M. Roy: C'est hypothétique.
M. Garon: Les Québécois ont autant de fierté
et de courage que tous les autres peuples.
M. Roy: Non, je pense, M. le Président je ne
voudrais pas être malin à l'endroit du ministre qu'il y a
quand même une question d'une façon bien claire à
établir. La question du référendum, la réponse
affirmative ou négative, c'est une question hypothétique. La
question de la création d'un office des grains de provende, ce n'est pas
hypothétique. J'ai demandé au ministre, cet après-midi,
avant l'heure du souper, si on pouvait espérer à la fin de 1978
voir un organisme de ce genre établi au Québec par nos lois. Le
ministre m'a dit que ce serait possible.
Je ne voudrais pas que le ministre me dise, ou le ministre apportera des
précisions, qu'advenant le cas où la population dise non au
référendum, c'est aussi hypothétique que si elle disait
oui, à ce moment-ci. Personne ne peut trancher la question à ce
moment-ci. Est-ce que cela pourrait remettre en cause le principe de la
régie...
M. Garon: Non.
M. Roy: ...de la régie ou de l'organisme, peu importe le
nom? Ce que je veux savoir, à la suite du député de
Saint-Hyacinthe, parce que je pense que sa question est fort pertinente, je la
pose de façon très sérieuse au ministre,
référendum ou pas, est-ce qu'à la fin de 1978, on peut
espérer?
M. Garon: Non, j'ai dit qu'à la fin de 1978, cela pouvait
être un objectif.
M. Roy: D'accord.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, puisque nous reviendrons au
programme 8 sur la question du programme de main-d'oeuvre agricole, j'aurais
une autre question touchant l'élément 2. Le ministre sait fort
bien, comme tous les membres de la commission, qu'au cours des toutes
récentes années, il est apparu au Québec une nouvelle
culture végétale, une culture commerciale...
M. Garon: Les tomates carrées, je suppose.
M. Giasson: Pardon?
M. Garon: Les tomates carrées.
M. Giasson: Non, cela va dans une autre réalité.
D'ailleurs, c'est le député de Rivière-du-Loup qui est
président d'une commission et qui y fait un excellent travail, qui
m'indiquait que de nouvelles expériences des cultures
végétales étaient apparues au Québec. Cela c'est
produit également dans le comté du député de
Kamouraska. Il s'agit de la culture de la mari, une nouvelle culture
commerciale. Pas dans le mien, mais tout près de chez nous.
M. Garon: C'était florissant du temps des
libéraux?
M. Giasson: Pardon?
M. Garon: C'était florissant... Je n'ai jamais entendu
parler de cela, je ne connais pas cela. Je n'en ai jamais vu.
M. Giasson: C'est une culture qui semble prendre de plus en plus
d'ampleur.
M. Garon: Voulez-vous qu'on la subventionne elle aussi?
M. Giasson: Non.
M. Garon: Je suppose que le député de
Maskinongé voudrait qu'on subventionne ceux qui la ramassent?
M. Giasson: Effectivement, c'était justement le
président de notre commission, le député de
Rivière-du-Loup, qui se demandait, et il ne peut poser des questions au
ministre, quel était l'avenir de cette culture dans la province de
Québec.
M. Baril: Ah!
M. Giasson: Je comprends qu'il s'agit de producteurs dissidents,
pour la plupart...
Le Président (M. Boucher): Je m'accorde une question de
privilège.
Une Voix: Allez-y.
Le Président (M. Boucher): Je ferai remarquer au
député de Montmagny-L'Islet que c'est tout simplement une
boutade. Alors, est-ce que nous sommes enfin prêts à passer
à l'adoption de l'élément 2 du programme 3? Elément
2, adopté?
M. Giasson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Elément 3? Le
député de Verchères.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président...
Le Président (M. Boucher): Le député de
Verchères a demandé la parole.
M. Charbonneau: M. le Président, je pense que c'est
à cet élément qu'on pourrait peut-être aborder la
question du programme Sol-Plus qui, si mes renseignements sont exacts, se
subdivise en trois catégories: les travaux de cours d'eau municipaux, le
drainage souterrain et les travaux mécanisés. Est-ce exact?
M. Garon: Oui, il y a plus que cela dans ce programme. Dans ce
programme, il y a l'hydraulique agricole, les travaux mécanisés,
la construction et le machinisme agricoles. Il y a également
l'aménagement de plans de fermes, l'aménagement de lacs
artificiels. Il y a des puits aussi, le creusage de puits, pardon le forage de
puits, etc. Il y a plusieurs éléments, mais les trois principaux
éléments sont les cours d'eau municipaux, le drainage souterrain
et les travaux mécanisés.
M. Charbonneau: Dans ce cas, au sujet des travaux
mécanisés, est-ce qu'il serait possible d'abord de savoir combien
il y avait d'entrepreneurs au Québec qui effectuaient des travaux
mécanisés?
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, question de
règlement. Je crois qu'il appartient habituellement à
l'Opposition officielle de commencer à poser des questions sur un
nouveau programme, à un changement d'éléments.
M. Charbonneau: Question de règlement, M. le
Président.
M. Vaillancourt (Orford): Je ne sais pas si c'est le nouveau
style du gouvernement qui permet...
M. Charbonneau: Ce n'est pas un nouveau programme, c'est un
élément additionnel dans un même programme. Je pense qu'il
n'y a aucune tradition, aucun pouvoir et aucun article dans le règlement
qui vous permettent d'avoir la parole avant moi.
M. Vaillancourt (Orford): Je pense qu'il est de coutume...
M. Charbonneau: Est-ce que vous avez peur que le
gouvernement...
M. Vaillancourt (Orford): ... que l'Opposition officielle
commence a poser des questions sur un nouveau programme, qui est
l'élément 3 du... C'est un nouvel élément,
programme 3, élément 3.
M. Charbonneau: Je m'excuse, M. le Président. Pour la
question de règlement, comme je viens de le dire, il ne s'agit pas d'un
nouveau programme, il s'agit du même programme, mais d'un
élément additionnel dans ce programme. J'ai demandé la
parole avant le député d'Orford.
M. Giasson: M. le Président, sur le point de
règlement soulevé par le député de
Verchères, il y a au-delà de six ans et demi, sept ans que je
siège en cette Assemblée. J'ai participé à
l'étude des
crédits de différentes commissions parlementaires, et ce,
de façon assidue. La tradition parlementaire, la coutume, les usages ont
fait que, lorsque nous étudions des crédits, à l'appel
d'un programme donné, la première personne qui a, par
autorité droit de parole, c'est le ministre. S'il ne veut pas se
prévaloir de son droit de parole, c'est l'Opposition officielle qui
suit. Lorsque des éléments à l'intérieur d'un
programme sont appelés, la première personne qui a le droit de
parole, c'est toujours le ministre. S'il ne s'en prévaut pas, c'est
l'Opposition officielle, et c'est ce qui est la coutume, la tradition
établie depuis toujours à l'Assemblée nationale, à
l'intérieur du règlement qui nous régit. Il n'y a
pas...
M. Charbonneau: Ecoutez! Moi, c'est bien de valeur, mais je ne me
sens absolument pas lié par la coutume. C'est bien de valeur, mais je
n'ai pas envie de traîner un passé archaïque avec moi. J'ai
demandé la parole et à moins que le président ne me
l'accorde pas...
M. Picotte: Vous êtes lié...
M. Charbonneau: ... je revendique le droit de pouvoir...
M. Picotte: Vous n'avez jamais été lié par
rien, de toute façon, pas de problème.
Le Président (M. Boucher): A l'ordre! A l'ordre!
M. Roy: M. le Président, je ne voudrais pas être
désagréable envers mon collègue d'en face, mais le
député de Montmagny-L'Islet a tout à fait raison...
Une Voix: C'est ça.
M. Roy: ... et le Parti québécois lui-même
n'a jamais manqué l'occasion celui qui vous parle en sait quelque
chose pour avoir siégé du côté de l'Opposition,
avoir eu droit de parole après eux et avoir appris, pendant plusieurs
années, que c'était l'Opposition officielle qui posait les
premières questions après que le ministre ait fait ses
commentaires. Le règlement vous lie, M. le Président. Il y a des
choses qui sont écrites dans le règlement et il y a des
dispositions dans le règlement qui disent clairement ceci: Selon les
habitudes et les traditions établies, article 3. Je ne voudrais pas
être désagréable envers mon collègue, mais je pense,
M. le Président, que c'est une habitude, une tradition parlementaire qui
a été clairement établie et on peut regarder, dans le
journal des Débats, toute la jurisprudence qui a été
établie et les décisions qui ont été rendues
là-dessus.
M. Charbonneau: M. le Président, est-ce que le
député de Beauce-Sud pourrait nous indiquer quel est l'article
qu'il cite?
M. Roy: L'article 3.
M. Charbonneau: Du règlement. M. Roy: Du
règlement...
M. Charbonneau: Je ne me ferai pas passer un sapin par le
député de Laurier. Je vais le lire.
M. Roy: C'est le quatrièmement ou le cinquièmement.
Je ne l'ai pas devant moi.
Le Président (M. Boucher): L'article 3 concerne la coutume
des commissions parlementaires.
M. Roy: C'est ça.
Le Président (M. Boucher): Alors, disons que je donne la
parole au côté ministériel, au ministre, évidemment.
Je pense que c'est un député du côté
ministériel quand même qui avait la parole. Comme le
côté ministériel est censé avoir la parole le
premier... C'est le ministre, n'est-ce pas? Alors, à ce
moment-là, je donne la parole au ministre.
M. Charbonneau: M. le Président, dans ce cas-là,
j'invoque le règlement pour souligner que la question de
règlement aurait dû être invoquée dès que j'ai
pris la parole. Le député d'en face j'ignore son
comté m'a laissé poser deux questions. Je pense que s'il
avait voulu invoquer son privilège et la question de règlement,
il aurait dû le faire précédemment. Je crois, maintenant
que j'ai commencé, que je devrais poursuivre, M. le
Président.
M. Picotte: M. le Président, sur la question de
règlement...
M. Giasson: ... le député de Verchères, M.
le Président. Il est exact que le député de
Verchères a posé une première question. Or, le ministre a
commencé à répondre. Mes collègues sont intervenus
et j'ai dit: Non, laissez répondre le ministre. C'est lui qui a la
priorité de parole sur un appel de programme ou d'élément.
J'ai dit: Vous interviendrez après que le ministre aura utilisé
son droit de parole.
M. Charbonneau: M. le Président, sur la question de
règlement...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: ... en réponse au député de
Montmagny-L'Islet...
M. Picotte: Sur ma question de règlement, M. le
Président...
M. Charbonneau: ... la réplique du député de
Montmagny-L'Islet aurait été exacte s'il m'avait interrompu
dès le moment où j'ai posé ma première question et
s'il avait demandé à la place que le
ministre intervienne comme premier intervenant, ce qui n'est pas
arrivé. On m'a laissé poser la question. On a laissé le
ministre répondre. On m'a laissé poser une autre question et, par
la suite, on est intervenu.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Sur la question de règlement, M. le
Président, je pense que dans les us et coutumes de la commission
parlementaire et de notre règlement aussi, en plus, ce n'est pas au
député d'Orford de rappeler le député de
Verchères à l'ordre. Lorsque le député de
Verchères dit tout simplement qu'on lui a laissé poser des
questions et qu'à ce moment-là, ça lui donne droit de
parole, c'est regrettable, M. le Président, mais j'espère bien
que je n'aurai pas à blâmer le président de son attitude...
C'est au président à rappeler le député de
Verchères à l'ordre et comme ce sont les us et coutumes, la
parole appartient à l'Opposition officielle, si le ministre ne veut pas
se prévaloir de son droit de parole en commençant. Je vous
demande de statuer à ce sujet-là, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Je crois que ma décision
a déjà été rendue. J'avais donné la parole
au ministre de l'Agriculture, qui va parler de l'élément 3 du
programme 3.
Travaux mécanisés
M. Garon: Alors, on avait commencé à expliquer
quels étaient les principaux éléments qui étaient
compris dans ce programme, notamment l'hydraulique agricole,
c'est-à-dire les cours d'eau municipaux, leur aménagement, les
travaux mécanisés, le drainage souterrain, la construction et le
machinisme agricoles et aussi quelques éléments particuliers
comme l'aménagement d'étangs de ferme, l'aménagement de
lacs artificiels et les forages de puits.
Vous remarquerez que ce programme connaît une augmentation assez
forte, puisqu'il passe, en 1976/77, de $43 165 000 à $51 481 000 et les
budgets supplémentaires ne sont pas compris là-dedans. Cela veut
dire qu'il y a une augmentation de plus de $8 millions consacrés
à l'amélioration foncière.
Il y a eu des changements assez importants à ce
programme-là, puisque, lorsque je suis arrivé au
ministère, j'ai constaté qu'aux travaux mécanisés
on avait octroyé depuis le début, en 1944, 18 millions d'heures
et qu'il n'y avait aucun suivi de cela. C'était le système qu'on
a appelé les "heures de bull", où les heures étaient
attribuées aux propriétaires de bulldozer selon le bon vouloir du
parti au pouvoir. J'ai cru que ce qui était important, c'était de
donner le libre choix aux cultivateurs de choisir eux-mêmes parmi les
propriétaires de machinerie lourde ceux qui seraient les plus capables
de faire leur travail. J'ai donc fait un premier changement.
Un deuxième changement aussi vient d'être accepté
pour les drainages souterrains. J'ai constaté qu'on y faisait beaucoup
de plans et que ces plans étaient surtout faits par un nombre
très limité de bureaux d'ingénieurs. Encore là,
j'ai préféré que le cultivateur puisse choisir celui qui
ferait son plan. A ce moment-là, il y aurait plus de personnes qui
pourraient faire des plans, ce qui permettrait une saine
compétition.
En fait, je souhaite qu'on arrive à ce qui existe en Ontario. En
Ontario, on m'a dit que les plans sont faits gratuitement par les entrepreneurs
comme promotion du drainage. On a constaté au Québec, dans les
années passées, qu'on avait fait beaucoup de plans, on a aussi
fait du drainage, mais on pourrait dire que c'est une entreprise de plans et
drainage.
Ce sont les principaux changements apportés. Je pense bien qu'il
va y avoir des questions à ce programme et j'aurai l'occasion d'en
parler plus longuement. Il y a un élément, j'imagine qu'il y aura
des questions, on pourra peut-être parler de la voirie rurale, mais cela
n'entre pas vraiment dans ces crédits.
Le Président (M. Boucher): Le député
d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): Merci, M. le Président. Dans le
service de génie Sol-Plus M. le ministre, vous disiez qu'il y avait six
programmes et un montant d'environ $51 millions. Pourriez-vous me dire le
montant prévu pour les travaux mécanisés et le montant
prévu pour l'aménagement des cours d'eau municipaux? Combien y
a-t-il de millions de dollars à ce chapitre?
M. Garon: Pour les travaux mécanisés, c'est $8 967
000, y compris les puits.
M. Vaillancourt (Orford): $8 millions?
M. Garon: $8 967 000, y compris les puits.
M. Vaillancourt (Orford): Combien y a-t-il de surveillants de
travaux mécanisés? Combien d'occasionnels, de permanents?
M. Garon: Actuellement, il y a douze permanents, un par
région, plus 63 inspecteurs.
M. Vaillancourt (Orford): II y a 63 occasionnels, 12 permanents?
Combien y en a-t-il par région? Si on commence par les régions 1,
2...? Le ministre peut-il me dire cela?
M. Garon: On pourrait l'obtenir demain. Je ne sais pas si on
siège demain... Ou à la prochaine séance.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous pourriez nous
déposer la liste des surveillants occasionnels et permanents,
région par région?
M. Garon: Oui. Le nombre?
M. Vaillancourt (Orford): Cela va nous donner le nombre
automatiquement. Combien d'occasionnels?
M. Garon: Voulez-vous avoir ceux de l'an passé aussi?
M. Vaillancourt (Orford): ...combien de permanents, région
par région.
M. Garon: J'aimerais qu'on le vérifie en même
temps.
M. Giasson: Excellente idée.
M. Vaillancourt (Orford): C'est une excellente idée.
Donnez-nous ceux de l'an passé, ceux de cette année,
région par région.
M. Baril: Vous pourriez nous remettre le pointage.
M. Vaillancourt (Orford): Ce n'est pas ce dont je parle. Une
autre preuve que vous comprenez mal. M. le Président, j'aimerais savoir
combien y a-t-il d'entrepreneurs additionnels avec ceux de l'an
passé?
M. Garon: II y a 618 entrepreneurs, à vendredi soir
passé, qui sont qualifiés.
M. Vaillancourt (Orford): Combien y en avait-il l'an
passé?
M. Garon: II y en avait 800. ...des unités, mais c'est
800. On ne peut dire que c'est terminé, par exemple.
M. Vaillancourt (Orford): 618 entrepreneurs pour combien de
machines?
M. Garon: On vous donnera les chiffres demain, parce que... Les
entrepreneurs accrédités au nombre qu'ils sont demain matin. Cela
pourrait être plus précis.
M. Vaillancourt (Orford): M. le ministre, vous répondez
qu'il y a 618 entrepreneurs qualifiés, mais pour qualifier ces 618,
combien y a-t-il eu de demandes? Est-ce qu'il y en a plusieurs qui ont
été refusés?
M. Garon: II y a beaucoup de demandes qui sont faites. On vous a
rencontré à quelques reprises là-dessus. On vous a
expliqué le mécanisme d'accréditation. Tout le monde
était pas mal d'accord sur le fait qu'il y avait deux fonctionnaires du
ministère, un de la région et un de l'UPA pour voir chacun des
dossiers. Il y a eu des offres d'emplois publiées dans les journaux et
à la suite de ces offres d'emploi, il y a eu, bien sûr des
demandes de faites au service qui retourne un formulaire et le formulaire
revient. Au fur et à mesure que les formulaires reviennent,
l'accréditation peut se faire, parce que si le document décrivant
le nom de l'entrepreneur, la raison sociale sous laquelle il fonc- tionne, la
description de sa machinerie, si ces documents ne sont pas là... Lorsque
je parle de 618, cela ne veut pas dire nécessairement qu'il y aura
seulement 618 entrepreneurs. Je vous dis que vendredi dernier, il y en avait
618 qui étaient qualifiés à ce moment-là, mais le
processus se continue dans le même sens qu'il avait été
expliqué déjà.
M. Vaillancourt (Orford): Vous n'êtes pas au courant
combien il y a eu de refus jusqu'à vendredi dernier?
M. Garon: En somme, les refus, c'est que pour être
qualifié il faut donner le nom, la raison sociale, être
propriétaire de machinerie et pouvoir identifier la machine.
C'est-à-dire que tout le monde qui donnait ces informations était
qualifié. Ceux qui ne sont pas qualifiés jusqu'à
maintenant, il y a seulement ceux qui avaient un dossier entaché qui ont
été refusés jusqu'à maintenant. Seulement cela.
Tous ceux qui répondaient à la raison sociale, à la
propriété de machine, à l'identification de machine,
à une machine qui répondait aux exigences du règlement,
ceux-là ont eu une acceptation.
M. Vaillancourt (Orford): ...de demandes d'entrées
lorsqu'ils ont qualifié les 618?
M. Garon: Je ne sais pas...
Je dis que quand il manque des informations, qu'un formulaire arrive au
service et qu'il manque des informations, le dossier est retourné, non
pas parce qu'il est refusé, mais pour avoir les informations qui
manquent. C'est-à-dire que...
M. Vaillancourt (Orford): C'est parce que le dossier n'est pas
complet.
M. Garon: C'est cela. Jusqu'à maintenant, on ne refuse
personne qui a la machine requise, qui est identifié, qui est connu.
Personne n'est refusé si ce n'est qu'il a un dossier devant lui, ce sont
les seuls cas jusqu'à maintenant qui ont été
refusés. Tout le monde y a droit, du moment qu'il a la raison sociale,
l'identification de la machine et la sorte de machine requise.
M. Vaillancourt (Orford): Donc, si je comprends bien, la liste
n'est pas complète encore.
M. Garon: Non.
M. Vaillancourt (Orford): II entre encore des offres de services
et le comité travaille pour les qualifier, etc.
M. Garon: C'est cela.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que tous les surveillants
occasionnels sont engagés jusqu'à maintenant, dans toutes les
régions?
M. Garon: II y a une première liste. Bien sûr il y a
la première liste de 75 qui est en place actuel-
lement. Je veux vous dire qu'il y a une deuxième demande au
Conseil du trésor pour un certain nombre d'années additionnelles
parce que la politique du ministère cette année veut assurer un
suivi, c'est-à-dire qu'il y aurait une visite avant l'opération,
il y a une visite après, pour le suivi, et le travail fait serait
indiqué sur croquis d'abord et sur une carte ensuite et ce travail ne
sera pas repris.
Etant donné qu'on fait deux opérations au lieu d'une,
qu'il y a une visite avant et une visite après, ça suppose le
double du nombre d'employés de l'an passé.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, c'est un peu la
même politique que l'an passé.
M. Garon: Non, c'est différent. A ce point de vue, c'est
différent, parce qu'il y a deux choses différentes. D'abord, il y
a une visite avant d'avoir une formule TM-16, et il y a une visite à la
fin, après que les travaux ont été effectués, pour
assurer le suivi. On n'est pas pour commencer à...
...l'exclusivité.
M. Vaillancourt (Orford): On avait cela l'an passé.
M. Garon: Non, on n'avait pas cette politique d'intervention
unique. On en a discuté ensemble, M. Vaillancourt...
M. Vaillancourt (Orford): Avec la formule TM-16, lorsque le
surveillant des travaux mécanisés allait compléter cette
formule chez l'agriculteur, il allait voir l'endroit où il devait faire
travailler; il établissait sa formule selon un plan et il acceptait...
La formule était remise à l'agriculteur et lorsque l'entrepreneur
allait faire les travaux, l'agriculteur avait la formule TM-16
préparée avant le début des travaux.
Par la suite, l'entrepreneur faisait les travaux et le surveillant,
occasionnellement, y allait, et lorsque les travaux étaient
terminés, le surveillant allait visiter les travaux pour voir si les
travaux étaient effectués comme cela avait été
demandé sur la formule TM-16.
M. Garon: Ecoutez, moi, je ne veux pas commencer...
M. Vaillancourt (Orford): Peut-être que vous n'êtes
pas au courant de ce détail, mais je le suis.
M. Garon: ...une discussion là-dessus. Je veux dire que la
formule TM-16 était une formule par laquelle tous les agriculteurs
avaient droit, en somme, à 40 heures, et la formule TM-16 était
très facilement acquise. De ce côté, il y a vraiment un
changement. Qu'est-ce que vous voulez? M. Vaillancourt, je ne voudrais pas
entreprendre une discussion là-dessus. Je veux dire que maintenant la
formule TM-16 s'obtient véritablement après une visite et
l'établissement d'un croquis, c'est-à-dire la localisation des
travaux, la quantification des travaux à faire, la nature du travail
à faire; après que le travail est terminé, il y a une
deuxième visite. On ne pouvait pas...
A part ça, il ne faut blâmer personne là-dedans. Ce
n'est pas avec 65 employés qu'on peut faire une visite avant et
après, lorsqu'il y avait 800 entrepreneurs et 2000 machines. Cette
année... Pardon?
Vous parlez en mon nom.
Est-ce vrai?
On est correct.
M. Vaillancourt (Orford): Je vois que le sous-ministre parle en
votre nom, parce que ce que le sous-ministre vient de dire, c'est exactement la
politique qui a été suivie l'an passé.
M. Garon: Soyez sérieux, M. Vaillancourt. M.
Vaillancourt (Orford): Après tout, il y a...
M. Garon: J'ai vu des affaires de voirie rurale, j'ai vu toutes
ces affaires-là, voyons donc! Sacrifice!
M. Vaillancourt (Orford): Si j'ai commencé par demander
combien il y avait de surveillants l'an passé, il y en avait 63
occasionnels, il y en a 63 cette année...
M. Garon: Hein?
M. Vaillancourt (Orford): C'est la même chose...
M. Garon: II y en a 63 nommés, mais il va y en avoir
d'autres.
M. Vaillancourt (Orford): De nommés, mais je veux dire
jusqu'à maintenant. Vous avez une demande pour des surveillants
additionnels au Conseil du trésor, mais ils ne sont pas encore à
votre emploi parce que le Conseil du trésor ne les a pas encore
acceptés.
M. Garon: Oui, mais c'est parce qu'on n'opère pas encore
dans toutes les régions. Le printemps n'arrive pas partout en même
temps au Québec, si vous voulez.
M. Vaillancourt (Orford): Combien en avez-vous demandé de
plus au Conseil du trésor?
M. Garon: C'est 32 années-homme qu'on vient...
M. Vaillancourt (Orford): 32 hommes additionnels, ce qui ferait
95.
M. Picotte: Est-ce que le ministre peut me garantir
qu'après le référendum, le printemps va arriver en
même temps pour tout le monde?
M. Charbonneau: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé, le député de Huntingdon avait demandé
la parole.
M. Vaillancourt (Orford): Moi, j'ai une autre question à
poser, quelle est la moyenne horaire? L'an passé, c'était $14.51;
cette année, c'est quoi? .
M. Garon: C'est le service général des achats qui
fixe le tarif et, cette année, on estime que ça passera de $14.51
à $16 environ.
Evidemment, ça coûte plus cher quand les travaux sont
faits.
Le Président (M. Boucher): Vous avez terminé? M. le
député de Huntingdon.
M. Dubois: Merci, M. le Président, je peux passer au
drainage, M. le Président?
M. Baril: Non.
M. Dubois: Travaux mécanisés.
Une Voix: Travaux mécanisés.
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet, les
travaux mécanisés, le député de Verchères,
le député de Champlain, le député d'Arthabaska et
le député de Beauce-Sud.
M. Dubois: Vous allez me retenir après?
Le Président (M. Boucher): Est-ce sur le même
sujet?
M. Picotte: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que vous en êtes
aux travaux mécanisés?
M. Picotte: Je vous l'ai signifié il y a à peu
près une quinzaine de minutes.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Ah bon...
M. Charbonneau: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Verchères, c'est sur le même sujet?
M. Charbonneau: Oui, c'est sur le même sujet.
Le Président (M. Boucher): Si on veut finir par
vider...
M. Charbonneau: Oui, justement, si on veut finir, je pense
que...
Le Président (M. Boucher): ...le sujet, il faut quand
même laisser poser des questions.
M. Charbonneau: C'est ça, je pense que c'est à mon
tour.
M. Picotte: M. le Président, parmi...
M. Charbonneau: M. le Président, question de
règlement. Je ne comprends plus. Vous dites que...
M. Picotte: Vous n'avez jamais rien compris. Il n'y a pas de
problème là-dessus.
M. Baril: Cela ne fait rien, cela peut prendre du temps, mais on
va finir par comprendre.
M. Charbonneau: Le jour où on va comprendre, vous allez
vous en souvenir, par exemple.
M. Picotte: Fâchez-vous, le député de
Verchères.
M. Charbonneau: Demandez à votre confrère s'il n'a
pas compris tantôt.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, question de
règlement. Je pense que les nouveaux députés...
M. Charbonneau: Question de règlement, il faudrait
peut-être pouvoir l'expliquer, M....
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Verchères a soulevé une question de règlement M. le
député d'Orford. M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: M. le Président, tantôt, vous avez
décidé que la parole irait à l'Opposition officielle
après le ministre. Je pense que la jurisprudence de nos
règlements ne dit pas qu'on doive passer la parole à chaque
membre de l'Opposition officielle, mais à un représentant de
l'Opposition officielle.
Je pense que pour être dans l'ordre, il faut que vous me donniez
la parole, parce que je l'ai demandé le premier, sur ce sujet, ou que
vous la donniez au député de l'Union Nationale.
M. Picotte: M. le Président, sur la question de
règlement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Le député de Verchères a
mentionné que la parole allait aux députés de l'Opposition
officielle. Est-ce qu'il me considère comme un député de
l'Opposition officielle?
M. Charbonneau: Malheureusement.
M. Picotte: Alors, la réponse est donnée
automatiquement.
M. Charbonneau: A un député de l'Opposition.
Ecoutez! Ne jouez pas sur les mots. J'ai dit clairement que le règlement
statuait que la parole
devait aller à l'Opposition officielle et la jurisprudence nous
apprend que la parole va à un représentant de l'Opposition
officielle, à moins que cela prenne deux député de
l'Opposition officielle pour en faire un, j'imagine qu'il y en a un qui a
parlé.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Verchères, sur la question de règlement que vous invoquez, la
coutume veut que l'Opposition officielle ait d'abord la parole et que les
autres membres de l'Opposition l'aient par la suite.
C'est la coutume et c'est ainsi que les décisions ont
été rendues.
M. Charbonneau: Dans ce cas-là, M. le
Président...
Le Président (M. Boucher): Présentement, on discute
de la question des travaux mécanisés. Le député de
Huntingdon a une question qui n'est pas une question...
M. Picotte: Le député de Maskinongé.
M. Dubois: M. le Président, je n'ai pas terminé mes
questions.
M. Roy: Sur le point de règlement, M. le Président,
il faudrait quand même être juste pour tous les membres de cette
commission parlementaire.
Habituellement, c'est la tradition qui a été
établie en commission parlementaire, c'est au représentant de
l'Opposition officielle à poser les premières questions,
après le ministre, et au représentant de chacun des autres partis
par la suite.
Avant qu'un deuxième représentant de l'Opposition
officielle ne pose des questions, les députés du
côté ministériel peuvent également poser des
questions. Je pense que c'est cela qui a été établi. J'ai
bien insisté tout à l'heure pour qu'on applique ce
règlement. Je ne veux quand même pas qu'on l'applique de
façon qu'on empêche les députés du côté
ministériel de poser des questions, parce que je suis très
heureux qu'ils participent aux travaux de la commission parlementaire.
J'aimerais quand même qu'on respecte les droits de
l'Opposition.
M. Baril: M. le député de Maskinongé, on a
déjà compris cela, nous autres.
M. Giasson: Sur la question de règlement qu'on a
invoquée, M. le Président...
Le Président (M. Boucher): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Je sais que celui qui a pris la parole au nom de
l'Opposition officielle est le député d'Orford. Le
député d'Orford m'a indiqué qu'il n'avait pas
terminé les questions qu'il désirait poser au ministre. Je crois
qu'avant de passer au représentant de l'Union Nationale qui, lui,
voulait poser sa question sur le drainage souterrain, on devrait permettre au
député d'Orford de continuer ses questions sur les travaux
mécanisés. Quand il dira qu'il a terminé ses questions, on
respectera la procédure habituelle et traditionnelle.
M. Charbonneau: M. le Président, je pense, et tous les
membres de cette commission pourraient en témoigner, que le
député d'Orford avait terminé, il l'a dit clairement et le
président avait d'ailleurs cédé la parole à un
autre membre.
M. Giasson: Je regrette, le député d'Orford n'a pas
dit qu'il avait terminé, M. le Président.
M. Charbonneau: II s'est même calé dans son
siège, considérant qu'il avait terminé.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet, j'ai compris que le député d'Orford avait
terminé effectivement.
M. Giasson: Avais-tu oui ou non terminé?
M. Picotte: Sur la question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Maskinongé sur la question de relgement.
M. Picotte: Je n'en voulais pas au fait que... Je suis d'accord
sur la façon de procéder telle que mentionnée par le
député de Beauce-Sud. Je suis entièrement d'accord
là-dessus. C'est à la liste que vous nous avez donnée
tantôt selon laquelle après tel député, tel autre
député poserait des questions; je vous avais demandé la
parole dès le début, après le député
d'Orford, peut-être qu'il y en avait d'autres aussi... Mais vous n'avez
pas mentionné mon nom sur cette liste pour que je puisse poser des
questions sur ce sujet. Je tiens à me faire reconnaître; il y a
déjà au moins dix minutes que je vous avais demandé la
parole.
Peu importe que ce soit le représentant de l'Union Nationale qui
pose des questions, je suis entièrement d'accord. Qu'il y ait un
député ministériel qui en pose une par la suite, il n'y a
pas de problème. Je suis certain que mes questions ne seront pas
semblables à celles qu'ils vous auront posées et si jamais elles
l'étaient, elles viendraient renchérir sur ce qu'ils auront
dit.
Ce que je veux, M. le Président, c'est que vous me reconnaissiez,
ce que vous n'avez pas fait il y a quelques instants, lorsque vous avez
donné la liste.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président...
Le Président (M. Boucher): Sur la question de
règlement?
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, sur la question
de règlement, je n'ai pas fini de poser mes questions en ce qui concerne
les travaux mécanisés et tous les autres éléments
comme l'amélioration foncière, le drainage souterrain,
l'aménagement des étangs de fermes l'approvisionnement en eau
potable, etc. J'ai pensé que je pouvais donner la parole à mon
collègue, le député de
Maskinongé, mais, étant donné les coutumes et les
procédures, un seul député de l'Opposition officielle doit
continuer à poser des questions et, pour ma part, je suis prêt
à continuer, si on veut me laisser la parole.
M. Charbonneau: M. le Président, question de
règlement. Je vous inviterais à trancher par la suite. Je pense,
comme je l'ai dit tantôt, que les membres de cette commission peuvent
être témoins de l'attitude du député d'Orford qui a
dit qu'il avait terminé. Il s'est calé dans son siège. Je
vous demande, M. le Président, d'appliquer le règlement.
Le Président (M. Boucher): Sur la question de
règlement, j'ai reconnu que le député d'Orford avait
terminé ses questions au moment où il a fait le geste de se
retirer.
Deuxièmement, la question du député de
Maskinongé était sur le même sujet des travaux
mécanisés. Je crois que si nous charrions d'un sujet à
l'autre, on n'en sortira pas. Je reconnais la question du député
de Maskinongé sur la question des travaux mécanisés et
ensuite on passera au représentant du comté de Huntingdon.
M. Picotte: M. le Président, parmi les propositions qui
vous ont été faites par des gens qui ont offert leurs services du
côté des travaux mécanisés, il y en a un certain
nombre qui ont été refusés, présentement. Est-ce
que tous ceux qui ont fait une demande d'accréditation ont
été acceptés?
M. Garon: Non, parce qu'il manquait des documents pour
compléter leurs dossiers. J'ai dit tout simplement qu'il y avait
quelques dossiers qui étaient retenus, parce qu'ils comportaient des
irrégularités. Il y a quelques dossiers, peut-être douze
à quinze dossiers.
M. Picotte: De quel genre d'irrégularités
s'agit-il, M. le Président?
M. Garon: Mon Dieu! vous savez...
M. Picotte: Manque de documents ou quoi?
M. Garon: Lorsqu'il manque un document, on ne refuse pas...
M. Picotte: Ah!
M. Charbonneau: Question de règlement, M. le
Président. Je pense que si on considère la procédure,
lorsque le sous-ministre répond, c'est enregistré comme
étant la parole du ministre. Je demanderais d'attendre que le ministre
ait repris son siège pour...
M. Picotte: M. le Président, à ce que je sache, on
n'a pas demandé la suspension du débat.
M. Charbonneau: Je m'excuse, M. le député de
Maskinongé, vous pouvez très bien constater comme moi que le
ministre n'est pas à son siège; c'est de la décence la
plus élémentaire.
M. Picotte: Si le ministre n'est pas ici, ce n'est pas notre
problème.
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît! A l'ordre, s'il vous plaît!
M. Charbonneau: Merci, j'ai obtenu ce que je voulais. Merci
infiniment.
M. Picotte: Ce n'est pas notre problème, si le ministre
n'est pas ici, on n'a pas demandé la suspension du débat. Que le
ministre reste assis à sa place. Je suis sûr de cela.
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît! A l'ordre, s'il vous plaît! M. le ministre de
l'Agriculture.
M. Picotte: Soyez à votre place.
M. Charbonneau: C'est exactement ce que je voulais. Je vous
remercie infiniment. Le tapage que vous avez fait m'a aidé
énormément.
M. Vaillancourt (Orford): Ce n'est pas nous qui avons fait ce
tapage, c'est vous.
M. Picotte: Cela prouve que votre ministre n'est pas
présent lorsqu'on discute de quelque chose.
M. Baril: Si les agriculteurs vous voyaient travailler, ils
comprendraient enfin pourquoi cela prend du temps à avoir les
documents.
M. Picotte: Vous devez avoir envie de retourner à
l'agriculture, sûrement, si je connais votre opinion.
M. Baril: C'est épouvantable...
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît! M. le ministre de l'Agriculture.
Une Voix: Vous n'êtes pas le seul.
M. Roy: Parce qu'on est à la veille de
procéder.
M. Baril: On voudrait procéder, mais
légalement.
M. Picotte: J'ai posé une question, M. le
Président. J'attends la réponse, tout simplement. Ma question
était posée.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre de l'Agriculture
va vous la donner, M. le député de Maskinongé.
Attendez.
M. Garon: Quelle question?
M. Picotte: J'ai le droit à ma question. Je vais vous la
répéter. Parmi les gens qui ont fait une
demande d'accréditation pour obtenir des heures de travaux
mécanisés, jusqu'ici, tous n'ont pas été
accrédités. Pour ceux qui ne l'ont pas été, quelles
sont les raisons pour lesquelles ils ne l'ont pas été?
M. Garon: D'une façon générale, il n'y a
personne qui a fait une demande qui a été refusée. Tout le
monde a été accepté.
Par ailleurs, on ne donne pas d'heures. Il y a seulement
l'accréditation ou la qualification, comme on dit parce qu'on trouve de
la machinerie qui répond aux conditions d'une machinerie normale pour
faire ces travaux. Les seules personnes refusées, c'est parce que le
dossier était incomplet. Mais elles n'ont pas été vraiment
refusées, elles n'étaient pas encore acceptées, parce que,
je crois le dossier était incomplet. A ce moment-là, le
ministère a communiqué avec les personnes pour qu'elles le
complètent ou encore, c'est parce qu'il y a eu des
irrégularités commises dans le passé. On m'avise que des
personnes auraient été refusées pour ces raisons.
M. Picotte: M. le Président, parmi les
irrégularités commises dans le passé, quelles sont les
raisons exactes pour lesquelles le ministère décide de ne pas
accréditer ces entrepreneurs? Est-ce que ces entrepreneurs ont
été condamnés présentement? Est-ce qu'il y a eu des
condamnations ou des poursuites? Est-ce qu'il y a eu des décisions d'un
juge dans de tels cas?
Est-ce que tout simplement le ministère décide de se faire
justice lui-même?
M. Garon: II y en a cinq qui ont été
condamnés devant les tribunaux. Il y en a douze qui ont
été condamnés en justice, il y en a cinq qui ont
été condamnés et il en resterait sept autres. Il y en aura
encore devant la justice.
M. Picotte: Alors, parmi les sept, est-ce que le ministère
de l'Agriculture a l'intention de les accréditer comme entrepreneurs du
côté des heures de travaux mécanisés.
M. Garon: II n'y a pas de décision de prise encore. Le
dossier va être revu à la fin, quand on aura vu tous les cas.
M. Picotte: Est-ce que le ministère, le ministre, du
moins, de son autorité, a l'intention d'accréditer ces
entrepreneurs, étant donné qu'ils n'ont pas encore
été condamnés et jugés responsables du
côté de la justice?
M. Garon: Non, je comprends bien, excepté que le
gouvernement est un employeur. Il dépose des plaintes, parce qu'il y a
des choses qui ont été faites, qu'on ne considère pas
correctes. C'est le privilège de l'employeur de dire: Pendant cette
période, il n'engagera pas.
M. Picotte: Je sais que c'est le privilège de l'employeur,
mais le ministre de la Justice a mentionné, à quelques reprises,
ici, à cette commis- sion parlementaire, qu'il ne pouvait pas se
substituer au ministère de la Justice, lorsqu'il y avait des
condamnations de faites, des preuves à l'appui... il a répondu au
député de Beauce-Sud que dans le cas des abattoirs, s'il y avait
des condamnations de faites, qu'il ne pouvait pas revenir du côté
du ministère de la Justice. Pourquoi le ministère de
l'Agriculture, à cette occasion, se permet-il d'être juge dans le
cas d'entrepreneurs qui n'ont aucunement été condamnés,
qui n'ont aucunement été trouvés coupables devant la
justice de méfaits du côté de la politique des travaux
mécanisés?
M. Garon: ... ne parlons pas de corde dans la maison des pendus.
Je vais vous dire une chose, il y a des dossiers administratifs, parfois, il y
a des choses qui ne sont pas rendues plus loin, qui en disent assez. Pour nous,
en tout cas, pour les fonctionnaires du ministère, les dossiers
administratifs semblent assez éloquents pour ne pas accréditer
à ce moment.
M. Picotte: Question additionnelle. Si les dossiers semblent
éloquents, est-ce que le ministre s'engage, le cas
échéant, où ces entrepreneurs ne seraient pas tenus
responsables et seraient acquittés devant la justice, à les
dédommager du tort qui leur a été causé depuis un
an, deux ans, alors qu'ils n'ont pas pu bénéficier des travaux
qu'ils auraient pu effectuer, le cas échéant, où ils
auraient été acquittés? Est-ce que le ministre s'engage
à les rembourser?
M. Baril: II y a beaucoup d'entrepreneurs qui n'ont pas pu
travailler...
M. Picotte: M. le Président, j'ai posé une question
au ministre. Il n'y a pas trois ministres de l'Agriculture. Il devrait
peut-être y en avoir trois dans les circonstances présentes, mais
on en a seulement un, et on va se satisfaire de celui-là.
M. Garon: Actuellement, on a des normes de qualification et on
les suit. Il y a des gens qui, actuellement, n'ont pas travaillé selon
les normes administratives du ministère, et parce qu'ils n'ont pas
travaillé selon les normes administratives du ministère, ils
n'ont pas été acceptés jusqu'à maintenant. C'est
aussi simple que cela.
M. Picotte: Alors, le ministre ne s'engage pas à les
dédommager. Le ministre me signifie par...
M. Garon: Allez-vous dédommager tous les bleus que vous
n'avez pas engagés?
M. Roy: Une bonne question de la part du ministre.
M. Picotte: Je vous déposerai la liste de tous ceux qui
ont été engagés, et je pourrai vous en nommer dans mon
comté qui ont été engagés, que ce soient des bleus
ou d'autres couleurs politiques. Si vous voulez prendre le pari, M. le
Président, je pourrai mentionner au ministre jusqu'à quel
point... et je pourrai même lui faire prouver
cela. Le ministre me signifie, par sa réponse, que le
ministère de l'Agriculture se fait justice lui-même, sans passer
par les tribunaux.
M. Garon: Le ministère de l'Agriculture a certaines
façons de procéder. Si on ne procède pas de cette
façon, les personnes qui n'ont pas voulu procéder de la
manière dont fonctionne le ministère, elles n'ont pas
été accréditées. Cela finit là.
M. Picotte: M. le Président, en admettant qu'à ce
moment, selon la formule des travaux mécanisés, non seulement
l'inspecteur qui inspecte les travaux... Vous pouvez continuer à compter
mon temps; je vais me rendre à 20 minutes, M. le Président. Non
seulement l'inspecteur signe les travaux, l'entrepreneur aussi signe les
travaux et l'agriculteur les signe aussi. Est-ce que le ministre entend prendre
une mesure draconienne concernant les agriculteurs qui ont endossé, par
leur signature, les documents nécessaires, et est-ce qu'il entend les
pénaliser dans le futur, parce qu'eux-mêmes ont collaboré
à cette fraude, si fraude il ya ou une supposée fraude?
M. Garon: Dans les cas soumis aux tribunaux, où il y a eu
de la fraude, l'agriculteur a aussi été
pénalisé.
M. Picotte: Dans quel sens? Est-ce que l'agriculteur peut, cette
année même, en 1977, se prévaloir de ses 60 heures de
travaux mécanisés, même s'il est sous enquête, en
conformité avec l'entrepreneur, et il est tenu responsable tant et aussi
longtemps que le justice n'en a pas décidé? Est-ce que
l'agriculteur a le droit de se prévaloir de ses heures de travaux
mécanisés cette année? Qu'on me réponde oui ou
non.
M. Garon: ...
M. Picotte: Je vous pose la question sur la réponse que
vous m'avez donnée. Ecoutez! Quand même! Je ne peux pas vous
demander d'autre chose que ça.
M. Garon: ...
M. Picotte: C'est simple ou compliqué. Cela devrait
être simple dans votre cas. C'est une perte de temps que de parler de ces
choses?
M. Gagnon: Un instant!
M. Picotte: Je suis content que vous pensiez qu'on perd du temps
à parler des agriculteurs.
M. Gagnon: Si les agriculteurs te voyaient travailler, ils ne
seraient pas contents de leur représentant, je te jure.
M. Picotte: Je ne suis pas certain. On en discutera et on ira les
rencontrer ensemble.
M. Gagnon: Un instant! Un instant!
M. Picotte: Oui, un instant, certain!
M. Charbonneau: Vous, vous avez la formule pour ne pas les amener
avec vous...
M. Picotte: Ne défendez pas uniquement ce qui fait votre
affaire.
M. Garon: Savez-vous, on n'y avait pas pensé. Mais
peut-être que ce serait une bonne idée. Vous nous avez fait penser
à ça.
M. Picotte: C'est ça. Très bien. Je suis content de
vous faire penser une fois de temps en temps, parce que ce n'est pas certain,
de la façon que vous répondez, que vous avez pensé bien
souvent dans votre vie.
Une Voix: Ben non!
M. Picotte: Mais, quand même, M. le Président, en
terminant...
M. Garon: Moi, je n'ai pas besoin, voyez-vous...
M. Picotte: ...en terminant...
M. Garon: ...de penser, de m'aider, de me faire
réconforter.
M. Picotte: Je suis prêt à vous réconforter,
M. le ministre. Vous avez une tâche tellement lourde et ça
déborde tellement vos capacités...
M. Garon: Je parle égal le matin, l'après-midi et
le soir, à part de ça.
M. Picotte: ...que je suis prêt à aller vous...
M. Charbonneau: Question de règlement, M. le
Président, je pense que...
M. Picotte: M. le Président, une dernière question,
parce qu'il n'y a pas de règlement là-dessus.
Le Président (M. Boucher): Question de règlement,
M. le député de Verchères.
M. Charbonneau: Je demande la parole, M. le Président, je
pense que...
Merci, M. le Président. Je pense que vous avez accordé la
parole au député de Maskinongé dans l'intention d'en finir
avec les travaux mécanisés. Je pense que j'avais demandé
la parole tantôt justement sur ce sujet. J'avais d'ailleurs
commencé à poser des questions. Compte tenu de la tournure de la
situation vers la fin, je trouve que le député a eu suffisamment
le temps de poser les questions qu'il voulait. Je pense qu'à la fin, ce
n'étaient plus des questions. C'étaient des insultes
voilées à la personnalité du ministre. Je demande la
parole, M. le Président.
M. Picotte: Bien non! Lâchez-moi donc! Il n'était
même pas là avant. Il nous dit depuis tantôt qu'il
n'était pas là.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: II n'était là que depuis le 15
novembre. Lâchez-moi donc! Arrêtez donc de parler du
passé.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Dernière question, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): II vous reste exactement une
minute.
M. Picotte: Je vais la prendre.
M. le Président, une dernière question. Je demanderais au
ministre s'il a objection à déposer la liste de tous les
entrepreneurs qui, jusqu'à maintenant, ont demandé une
accréditation pour les travaux mécanisés, comté par
comté, avec ceux qui ont été acceptés, ceux qui ont
été refusés et les raisons pour lesquelles ils ont
été refusés et, en plus, qu'on' tienne à jour, pour
le temps qui vient, et qu'on nous fournisse la liste des nouveaux entrepreneurs
qui voudront demander une accréditation et ceux qui seront
refusés.
J'espère qu'il n'y a pas là de cachette. Vous êtes
tellement pur qu'il n'y a pas de problème à ce
moment-là.
M. Garon: II n'y a pas là de cachette, c'est exact.
M. Picotte: Vous allez les déposer? Ce n'est pas
sûr, non?
M. Garon: Je ne suis pas pour vous déposer... Ce sont des
listes à tous les jours....
M. Picotte: Ne cherchez pas à cacher quelque chose.
M. Garon: Non.
M. Picotte: Vous dites qu'il n'y a pas de cachette. Ne cherchez
pas de raison pour les cacher. Vous dites qu'il n'y a pas de cachette. Alors,
vous les déposez?
M. Garon: Je pense qu'il y a seulement des gens qui sont
pénalisés parce qu'ils n'ont pas agi selon les procédures
du ministère, et je pense que le fait qu'ils soient
pénalisés de cette façon, ce n'est pas nécessaire,
voyez-vous de les exposer en public et de les pénaliser davantage? Je
pense que c'est...
M. Picotte: Mais ces gens veulent savoir sous quel chef ils ont
été jugés, sans avoir été condamnés.
Et ça, j'y tiens. Parce qu'ils ont été condamnés
avant même d'être jugés.
M. Garon: Non.
M. Picotte: Oui, c'est exact. Ils ont été
condamnés... Ils sont condamnés à ne pas avoir de travaux
présentement, et la justice n'a même pas rendu son verdict
à ce sujet-là.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé, votre temps est expiré. Je donne la parole à
M. le député de Huntingdon.
M. Picotte: Question de règlement, M. le Président.
Question de règlement. J'ai posé une question au ministre. Ma
question est terminée, mon temps est fini, je suis d'accord. Mais je
veux que le ministre me réponde clairement à ce
sujet-là.
Le Président (M. Boucher): Le ministre vous avait-il
fourni une réponse auparavant?
M. Picotte: Non, il ne m'en avait pas fourni. Le Président
(M. Boucher): M. le ministre.
M. Picotte: Lisez le journal des Débats, il ne m'en avait
pas fourni.
M. Vaillancourt (Orford): Le ministre n'avait pas répondu
à la question du député de Maskinongé.
Le Président (M. Boucher): M. le député...
M. le ministre de l'agriculture.
M. Picotte: S'il n'y a pas de cachette, qu'on le dépose.
S'il y a des cachettes, gardez-le, on va savoir ce que cela veut dire. C'est
aussi simple que cela. En tout cas, nous n'avons rien à cacher dans
notre administration. Oui, oui. Vous pouvez sourire. Souriez. Souriez.
M. Charbonneau: Vous avez un sacré front de boeuf!
M. Garon: Voyez-vous, vous n'avez qu'à...
M. Picotte: S'il y en a qui ont quelque chose à cacher,
ils seront punis. Ceux qui n'ont rien à cacher demandent le
dépôt, c'est exactement pour cela. N'en déplaise au
député de Beauce-Sud. Vous ne changerez pas de parti pour autant,
M. le député.
M. Baril: A l'intention de ceux qui seront
accrédités au mois d'août, il va falloir réunir la
commission pour faire le dépôt.
M. Picotte: Non, non. Non pas réunir la commission, qu'on
dépose les documents.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre de
l'Agriculture. A l'ordre s'il vous plaît! M. le ministre de
l'Agriculture.
M. Garon: A l'automne, il faudra déposer toute la liste
des membres qui ont fait une demande, de ceux qui ont été
acceptés. Ceux qui ont été refu-
ses, les seuls qui ont été refusés jusqu'à
aujourd'hui, ce sont ceux qui avaient commis des irrégularités
dans le passé. C'est tout. Il y en a tous les jours. Vous partez avec
votre démagogie habituelle: Rien que 600 cette année, quand, dans
les deux, trois prochaines semaines, on va peut-être en accréditer
600 autres! C'est ce genre d'affaire-là que vous voulez faire?
M. Picotte: Qui a commencé à accuser l'ancien
gouvernement?
M. Giasson: M. le ministre...
M. Garon: Moi, je suis prêt à produire tous les
noms.
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Garon: Pas actuellement, en faire un tous les jours, pour
produire 30, 40 noms.
M. Giasson: Pour ceux qui sont qualifiés
présentement, il n'y a pas de problème, M. le ministre. C'est
simple comme bonjour.
M. Picotte: II refuse de déposer les documents. Une bonne
affaire...
M. Giasson: Ceux qui sont qualifiés...
M. Garon: II n'y a aucune personne refusée. Je vais vous
dire une chose: Si, en septembre vous ne me demandez pas la liste, je vais la
fournir moi-même.
M. Picotte: Fournissez-la immédiatement...
M. Giasson: Très bien, je vois que le ministre a compris.
Il y a des gens qui sont qualifiés.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet, je ne vous avais pas accordé la parole, vous
enfreignez le règlement.
M. Giasson: J'enfreins le règlement, je vous le
concède, M. le Président. Je me tais.
Le Président (M. Boucher): Je donne la parole au
député de Huntingdon.
M. Dubois: Merci, M. le Président.
M. Charbonneau: Question de règlement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: Je m'excuse auprès du député
de Huntingdon, mais si on prend l'article 3 de nos règlements, au
paragraphe 5, "par les précédents établis par suite de
l'interprétation des lois et du règlement", si j'ai bien compris
la décision que vous avez rendue auparavant, me refusant le droit de
parole en premier lieu, la décision serait basée sur la
jurisprudence suivante. C'est qu'on donnait à un représentant de
l'Opposition officielle le droit de parole; par la suite, au
représentant des autres partis de l'Opposition et ensuite au
représentant ministériel. Cependant, vous avez fait
vous-même jurisprudence tantôt en permettant au
député de Maskinongé de poser des questions additionnelles
sur les travaux mécanisés parce que, selon vos propres paroles,
il ne fallait pas s'étendre d'un bord et de l'autre et qu'il fallait
vider une question à la fois. Je pense qu'effectivement, j'avais
commencé à poser des questions sur les travaux
mécanisés et je demande le même privilège que le
député de Maskinongé.
M. Dubois: M. le Président. C'est exactement ce que je
pensais. C'est que je veux poser des questions sur le drainage. Etant
donné que le député de Beauce-Sud aimerait poser une
question sur les travaux mécanisés, j'aimerais qu'il
procède immédiatement, quitte à revenir tout de suite
après.
Le Président (M. Boucher): Alors, sur le même sujet,
le député de Beauce-Sud et le député de
Verchères par la suite.
M. Roy: Merci, M. le Président. Cela va être des
questions assez courtes. Le ministre nous a annoncé tout à
l'heure qu'il avait émis cette année une nouvelle directive selon
laquelle il y aurait des inspections qui se feraient avant l'exécution
des travaux et après l'exécution des travaux. On a appris, d'un
autre côté, que c'est sensiblement le même nombre
d'inspecteurs dont le ministère de l'Agriculture dispose, qui sont en
place présentement. Je ne dirais pas dans quinze jours, trois semaines,
un mois. Je dis à l'heure actuelle. Je ne veux justement attirer
l'attention du ministre sur cette situation. C'est que les inspecteurs du
ministère cessent de travailler à 4 h 30 le vendredi.
Actuellement, les agriculteurs du Québec sont en pleine période
des semailles. J'ai eu des plaintes en fin de semaine selon lesquelles,
justement, la machinerie était inutilisée. Les agriculteurs
attendaient parce que les inspecteurs du ministère n'étaient pas
sur place, n'avaient pas été faire l'inspection.
Etant donné que tout ce système, actuellement, est en
période de rodage. J'aimerais demander au ministre s'il ne pourrait pas
donner des instructions spéciales, étant donné l'urgence
de la situation, pour que les cultivateurs qui veulent se prévaloir du
programme des travaux mécanisés puissent effectuer leurs travaux
dans les délais requis, parce qu'ils sont quand même
conditionnés par la température, de façon qu'ils ne soient
pas retardés dans leurs semences. J'aimerais demander au ministre si de
ce côté, il a bien l'intention de donner de nouvelles directives
assez précises et si les inspecteurs doivent faire du temps
supplémentaire, qu'ils en fassent parce que dans le mois de juillet ce
sera trop tard.
M. Garon: Je suis d'accord avec vous que cela n'a pas
démarré aussi rapidement que je l'aurais
voulu. J'attends la fin de l'année pour porter un jugement sur
tout ce programme. Je vous dis que je ne suis pas satisfait de la façon
dont cela fonctionne et j'aurais aimé que cela aille beaucoup plus vite.
C'est la situation à l'heure actuelle. Actuellement, il y a de nouveaux
inspecteurs. Le Conseil du trésor a autorisé l'engagement de 32
hommes-année de plus. J'en entends dire des choses, comme vous devez en
entendre dire vous aussi. Mais l'an prochain le programme va commencer beaucoup
plus tôt de sorte que les accréditations seront faites avant le
1er avril sinon avant le 1er mars.
M. Roy: Pour l'an prochain, je suis d'accord avec le ministre. Il
aura alors eu le temps de mettre son système sur pied, de le mettre en
place, de voir à combler les lacunes. Mais ce printemps, le
problème demeure. Si dans le comté de Beauce-Sud, dans le
comté de Montmagny-L'Islet et dans les comtés de mes
collègues, ici, il y a deux inspecteurs pour une vingtaine
d'entrepreneurs accrédités, il est évident que ces deux
inspecteurs ne pourront pas physiquement faire le travail qui s'impose; les
agriculteurs sont donc conditionnés, sont pris, sont prisonniers de la
disponibilité des inspecteurs. Ceci risque de causer un préjudice
très sérieux à l'agriculture. Bon nombre d'agriculteurs ne
pourront pas bénéficier du service des travaux
mécanisés. Je pense que, dans les circonstances, le ministre
n'avait pas d'autre choix que de permettre plus de souplesse, cette
année dans son programme de façon que les travaux puissent
s'effectuer dans des délais normaux et qu'on puisse utiliser le maximum
de rendement de ce côté pour ne pas nuire aux agriculteurs du
Québec, quitte, l'an prochain, et je suis d'accord avec lui, à
prendre les dispositions qui s'imposent de façon à s'assurer que
ce soit le plus efficace possible.
M. Garon: Je suis d'accord avec vous, quitte à ce que,
pendant quelques jours, les agronomes eux-mêmes en fassent, s'il le
faut.
M. Roy: Si les agronomes ont des instructions d'en faire plus,
mais encore faudrait-il connaître la disponibilité des
agronomes... Cela n'augmentera pas le nombre d'agronomes dans la région,
chez-nous. Je pense qu'actuellement ce ne sont pas des gars qui sont en
chômage.
M. Garon: Non, je vous ai dit là-dessus... Vous m'avez
demandé que cela aille le plus rapidement possible, que tous les gens
qui sont affectés aux régions fassent de l'inspection
temporairement en attendant ceux qui doivent être nommés, mais
cela ne foncionne pas au rythme où je l'aurais voulu.
M. Roy: Une dernière question. Est-ce que le ministre est
prêt à donner des directives immédiates, demain,
là-dessus, parce que je pense que c'est urgent que des directives soient
transmises dans les bureaux régionaux. C'est urgent à cause des
raisons que j'ai mentionnées tantôt.
M. Garon: Oui.
M. Roy: Est-ce qu'on pourrait avoir une copie de ces directives
par la suite, parce que nous aurons sûrement des réponses et je
suis convaincu que mes collègues d'en face vont avoir le même
problème.
M. Garon: Actuellement, comme c'est autorisé, les gens
vont être nommés immédiatement.
M. Cordeau: II y a une période d'entraînement
certaine.
M. Garon: Ceux qui sont en fonction entraîneront les
autres.
M. Roy: Oui, mais les agriculteurs n'ont pas le temps de faire de
l'entraînement, dans la période des semences.
M. Giasson: ...c'est d'actualité.
M. Cordeau: C'est le temps supplémentaire qui pourrait
peut-être résoudre le problème.
M. Roy: S'ils avaient l'autorisation, actuellement, de faire du
temps supplémentaire, cela résoudrait une partie du
problème. On ne verrait pas de la machinerie non utilisée
demeurer dans des cours, comme je l'ai vu en fin de semaine dans mon
comté. On m'a dit, après avoir fait des vérifications
d'ailleurs le ministre le confirme et mes collègues ici aussi
que c'est la même situation dans toute la province.
M. Garon: D'après ce qu'on me dit, maintenant, il n'y aura
pas de problème. Dès demain matin, tout sera régulier et
il y aura le nombre nécessaire pour que cela fonctionne.
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet, le
député de Verchères.
M. Charbonneau: Merci, M. le Président. C'est un
exploit.
M. Baril: II faut être patient.
M. Charbonneau: Oui. Au fait, M. le Président, et je
m'adresse au ministre, est-ce qu'il serait possible d'avoir des détails
sur les méthodes de fonctionnement dans le passé afin qu'on
puisse bien comprendre la situation actuelle et pouvoir évaluer
éventuellement les changements? Est-ce qu'il est exact que, par le
passé, c'était à la recommandation des
députés qu'on choisissait les entrepreneurs pour effectuer les
travaux mécanisés.
M. Garon: C'est ce qu'on m'a dit.
M. Charbonneau: Et c'est à cette recommandation qu'ils
étaient accrédités. Est-ce qu'il est également
exact que le droit de faire les travaux au ministère... et selon la
contribution à la caisse électorale, on leur donnait un quota
d'heures? En
fait, le quota d'heures était déterminé en fonction
du montant qu'on versait à la caisse électorale, en fonction du
nombre d'heures exécutées? Je peux même citer des montants,
$1 l'heure qui allait pour la caisse électorale... est-ce que vous avez
entendu parler de ça, M. le ministre, depuis...
M. Garon: Je vais vous dire franchement, évidemment la
caisse électorale ne se trouve pas au ministère...
M. Charbonneau: Non, ça...
M. Garon: Alors, il n'y a pas moyen, au ministère, de
vérifier ça. Tout ce que je sais...
M. Charbonneau: Mais vous avez rencontré...
M. Garon: ...c'est qu'il y a des quotas d'heures qui
étaient donnés.
M. Charbonneau: En fait, selon quels critères
déterminait-on ces quotas d'heures?
M. Garon: Je pense que le bon Dieu le sait et le diable s'en
doute. Moi, je ne peux pas présumer de la situation; tout ce que je
sais, c'est qu'il y avait des quotas d'heures qui...
M. Giasson: Moi, je le sais, chez nous. Je vais avoir droit de
parole tout à l'heure.
M. Picotte: Toi, ça va te dire quelque chose. M.
Charbonneau: M. le Président...
M. Giasson: Ailleurs, je ne le sais pas, mais moi, je le
sais.
M. Charbonneau: M. le Président, est-ce qu'il serait
possible de déposer à cette commission la liste des entrepreneurs
qui ont bénéficié des accréditations et le nombre
de quotas d'heures qui avait été déterminé dans
chacun des cas?
M. Garon: Pour l'an passé ou...
M. Charbonneau: Les dernières années.
M. Garon: Quelles années?
M. Charbonneau: Disons les trois ou quatre dernières
années.
M. Giasson: 1973, 1974, 1975, 1976.
M. Charbonneau: On peut remonter jusqu'en 1970, si vous
voulez.
M. Picotte: Vous n'êtes sûrement pas capable de
fournir tout ça avant l'année prochaine. Selon ce que vous m'avez
répondu tantôt.
M. Garon: Cela, c'est fait, c'est le passé.
M. Giasson: J'aimerais que le ministre réponde à la
question du député de Verchères.
M. Garon: ...
M. Charbonneau: Merci de la collaboration du député
de Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Oui, c'est important. M. Charbonneau: De
combien?
M. Giasson: De répondre à ces questions, les
dernières qui ont été posées...
M. Picotte: Fournir la liste...
M. Charbonneau: C'est ça, fournir la liste des
entrepreneurs...
M. Garon: ...des entrepreneurs avec le nombre d'heures que chacun
avait?
M. Charbonneau: C'est ça.
M. Garon: Je n'ai aucune objection.
M. Charbonneau: Ouais, merci. Le quota initial.
Les quotas additionnels, est-ce qu'ils sont... Il y avait seulement
12...
M. Vaillancourt (Orford): ...régions dans la province.
M. Charbonneau: Là, ce que vous me fournissez, c'est le
nombre de cas par région. Ce que je vous demande, c'est la liste des
entrepreneurs d'une part et, dans chacun des cas, combien de quotas d'heures
ils ont eus.
M. Picotte: II a déjà de l'avance sur le ministre
actuel, il vous en a fourni une partie.
M. Vaillancourt (Orford): Actuellement, ce que vous avez
là, c'est la liste du nombre d'heures par région et ce nombre
d'heures était divisé parmi le nombre...
Le Président (M. Boucher): A l'ordre s'il vous
plaît...
M. Vaillancourt (Orford): ...d'entrepreneurs.
M. Giasson: Ce n'est pas à toi de répondre, c'est
au ministre.
M. Charbonneau: Exactement, je...
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît! Est-ce que le député d'Orford...
M. Vaillancourt (Orford): Etant donné que c'est mon
administration, je me permets de répondre.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que les membres de la
commission autorisent le député d'Orford à déposer
le document?
M. Charbonneau: M. le Président, le document est
incomplet, je vous signale qu'il ne fournit qu'une partie des renseignements
demandés.
Le Président (M. Boucher): Je demanderais au
député de Verchères, si le document ne le satisfait pas,
de l'ignorer et...
M. Picotte: ...de le retourner à son
prédécesseur.
Le Président (M. Boucher): ...je demande à M. le
ministre de répondre à la question.
M. Vaillancourt (Orford): Je n'ai pas d'objection à le
déposer, mais seulement je veux reprendre ma copie.
M. Charbonneau: Vous pouvez la reprendre. De toute façon,
comme je vous l'indique, c'est intéressant, mais c'est incomplet.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Garon: Moi, je n'ai pas d'objection, on déposera le
document, les noms des entrepreneurs avec le quota d'heures fixé pour
chacun au point de départ pour les années 1973, 1974, 1975,
1976.
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet, le
député de Champlain.
M. Charbonneau: M. le Président, je n'ai pas
terminé sur les travaux mécanisés.
Le Président (M. Boucher): Ah bon, je m'excuse.
M. Charbonneau: Par ailleurs, au niveau des surveillants
occasionnels, est-ce que le ministre pourrait nous indiquer s'il y avait une
politique des critères établis pour le choix des surveillants
occasionnels?
M. Garon: II y en aurait eu une à partir de l'an
passé, me dit le sous-ministre.
M. Charbonneau: De l'an passé. De mauvaises langues...
Dans le métier que je pratiquais avant, j'avais l'habitude d'avoir
certaines sources d'information et on nous disait que c'était le
même type de procédé qui existait pour les surveillants
occasionnels que pour les entrepreneurs. Est-ce que vous avez entendu parler de
ça, M. le ministre?
M. Garon: On m'informe qu'avant 1976, ça pouvait
être vrai, mais que cela a changé après 1976.
M. Charbonneau: Mais est-ce que, dans ce cas-là, en 1976,
c'était une politique écrite, des règles bien
établies, claires, précises?
M. Garon: Les règles qui ont servi en 1976 pour
l'engagement des occasionnels, sont celles que vous retrouvez dans le document
que j'ai produit ici aux députés. Je pense qu'il y a eu 125 ou
150 copies qui ont été déposées et qui
établissent les règles de l'engagement des occasionnels qui ont
servi l'an dernier.
J'ai déposé ce document à votre demande.
M. Charbonneau: Dans la liste qu'ona demandée
tantôt, si on pouvait nous fournir le nombre de quotas d'heures par
entrepreneur au début et à la fin, parce qu'il y a eu des heures
additionnelles, à la fin de la saison?
M. Garon: Au début de la saison...
M. Charbonneau: En fait, ce qu'on leur donnait au début et
ce qu'on leur donnait en plus, à la fin?
M. Garon: Le quota initial.
M. Charbonneau: Et le quota final.
M. Garon: Et le quota final, en fin de période.
M. Charbonneau: C'est cela. M. le Président, est-ce
que...
M. Vaillancourt (Orford): Je pense que le ministre pourrait
répondre à ces questions.
M. Giasson: J'ai noté toutes les questions du
député de Verchères et je pense que le ministre va pouvoir
y répondre.
M. Charbonneau: J'imagine que vous les notez attentivement.
M. Giasson: Oui, vous êtes rendu à neuf. La
prochaine va être la dixième.
M. Vaillancourt (Orford): Les questions qui vous sont
posées, vous pouvez y répondre.
M. Garon: Comment, je peux répondre?
M. Vaillancourt (Orford): C'est parce que ce sont des questions
qui sont pertinentes.
M. Giasson: Pertinentes.
M. Vaillancourt (Orford): Je pense que tous les
députés aimeraient connaître la réponse.
M. Charbonneau: Je suis heureux de vous l'entendre dire.
M. Picotte: On n'a rien à cacher.
M. Garon: Vous voulez dire les chiffres?
M. Vaillancourt (Orford): Les chiffres, la manière
d'engagement et tout cela. Pour ma part, les noms... On n'a pas d'objection
à ce que le ministre réponde aux questions du
député de Verchères pour que ses collègues soient
au courant de la réponse.
M. Picotte: Même si c'est simple, on veut avoir une
réponse.
M. Charbonneau: Peut-être que le député de
Vaillancourt, qui était là pendant quelques années...
M. Vaillancourt (Orford): D'Orford.
M. Charbonneau: D'Orford, pourrait nous indiquer, dans ce
cas-là, quelle était la politique suivie avant 1976.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, ce n'est pas
à moi de répondre aux questions.
Le Président (M. Boucher): Veuillez adresser vos questions
au président.
M. Charbonneau: M. le Président, si jamais vous...
M. Roy: Est-ce que le député de Verchères me
permettrait une question, M. le Président?
M. Charbonneau: A la condition que je puisse continuer par la
suite.
M. Roy: Oui. Est-ce que vous me permettez une question?
M. Charbonneau: Oui.
M. Roy: Est-ce qu'il y a une raison particulière pour
laquelle vous arrêtez en 1973, que vous ne reculez pas en 1969, pour
constater la différence qu'il y a eue en 1969 et 1970 au moment
où le gouvernement a été changé, pour vous rendre
compte que tous les entrepreneurs ont été mis dehors et qu'on en
a engagé des nouveaux?
M. Charbonneau: D'accord, M. le député de
Beauce-Sud.
M. Giasson: Très bonne question.
M. Charbonneau: Je pense que, pour une fois, on va essayer de
comprendre ce qui se passait au Québec.
M. Giasson: Non, non. Très bonne question.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: Merci, M. le Président.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, le
député de Beauce-Sud demande...
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Orford, hors d'ordre.
M. Charbonneau: M. le Président, je fais mienne la demande
du député de Beauce-Sud et je demanderais qu'elle soit
intégrée à la question que j'ai formulée
auparavant.
Par ailleurs, est-ce que le ministre...
M. Garon: Mais la filière n'a pas été
détruite?
M. Charbonneau: J'espère que ce n'est pas comme dans le
cas du ministre des Finances, qui les a toutes apportées avec lui.
M. Roy: ...M. le Président. Ces renseignements
n'étaient pas au CAD.
M. Garon: Mais les filières disparaissent, vous savez.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: M. le Président...
M. Garon: Vous voudriez avoir 1969 et 1970?
M. Charbonneau: C'est cela.
Une Voix: Les dix dernières années.
M. Roy: Non pas les dix, les huit.
M. Garon: 1969...
M. Giasson: 1969, 1966.
M. Roy: 1969, 1970, 1971.
M.Garon: 1971.
M. Giasson: 1966, 1969 et les années
subséquentes.
M. Garon: 1969, 1970, 1971. On oublie 1972.
Le Président (M. Boucher): On est en train de remonter au
déluge.
M. Garon: De 1969 à aujourd'hui.
Le Président (M. Garon): On pourrait préciser. La
question venait du député de Verchères. Est-ce qu'on
pourrait préciser, M. le député de Verchères, les
années où vous désirez avoir la réponse du ministre
de l'Agriculture?
M. Charbonneau: M. le Président, pour être clair et
pour éviter des ambiguïtés, de 1968 à aujourd'hui
inclusivement.
Le Président (M. Boucher): D'accord. M. Garon: De
1968 à 1976 inclusivement? M. Charbonneau: Inclusivement.
M. Cordeau: Prenez-le en note, parce que vous allez bouger d'une
année, si vous le lui demandez encore.
M. Charbonneau: M. le Président, est-ce qu'il serait
possible de savoir si, au cours des dernières années, il y a eu
plusieurs surveillants... D'abord une question préliminaire. Est-ce
qu'il existait un certain contrôle sur le travail qui était
effectué par ces surveillants occasionnels?
M. Garon: Oui. Ils relevaient, à ce qu'on me dit, du
bureau local et du bureau régional.
M. Charbonneau: Je comprends qu'ils relevaient du bureau local ou
du bureaux régional, mais est-ce qu'on exerçait un certain
contrôle sur ces employés occasionnels?
M. Garon: Voyez-vous, je pense à ce moment-là que
vous seriez mieux d'interroger la coutume locale, parce que je pense qu'elle
connaît ces renseignements mieux que moi.
M. Charbonneau: Peut-être qu'en face, les gens pourraient
nous répondre, à un moment donné. Est-ce que, par
ailleurs, M. le Président, il existe une liste des gens qui auraient pu
être remerciés pour malfaçon dans leur travail au niveau
des surveillants occasionnels? Est-ce qu'il y a des gens qui ont
été congédiés, parce qu'ils avaient mal
effectué leur travail de surveillants?
M. Garon: L'an dernier, il y en a eu exactement, dans tous les
cas, plus de vingt.
M. Charbonneau: Plus de vingt.
M. Garon: Si vous voulez me permettre, je peux vous donner une
réponse plus précise, mais il y en a plus de vingt qui ont
été remerciés l'an dernier.
M. Charbonneau: Est-ce que le ministre croirait pertinent
je ne voudrais pas insister sur cela de fournir à cette
commission la liste, pour pouvoir vérifier avec cette année?
M. Garon: Là...
M. Charbonneau: Je le laisse à votre discrétion. Je
vous l'ai demandée pour...
M. Giasson: Excellente question.
M. Charbonneau: Pardon?
M. Giasson: Excellente question.
M. Charbonneau: Vous êtes d'accord avec qui?
Une Voix: La date de congédiement, s'il vous
plaît.
M. Charbonneau: On s'imagine que vos comptes de
téléphone ne paraîtront pas sur cela.
M. Picotte: On a la même carte de crédit que vous,
sauf que le chiffre du milieu change.
M. Charbonneau: Malheureusement, on n'était pas
branché sur vos lignes à cette époque.
M. Picotte: Sauf le chiffre du milieu qui change, on a la
même carte de crédit.
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Verchères, voulez-vous poser
vos questions? Le temps passe.
Une Voix: M. le Président, par ailleurs.
M. Garon: On m'informe qu'il y aurait eu des gens qui ont
été congédiés pour différentes raisons.
M. Charbonneau: Différentes raisons.
M. Garon: II y en a, par exemple, qui auraient été
engagés, alors qu'ils ne répondaient pas aux normes de la
fonction publique. Quand la fonction publique est intervenue, à ce
moment-là, ils auraient été congédiés. Il y
en a d'autres qui...
L'année passée, la procédure d'engagement a
été celle préconisée et demandée par la
Commission de la fonction publique. Ceux qui ne répondaient pas aux
critères demandés par la fonction publique ont été
remerciés de leurs services. C'est cela qui est arrivé.
M. Charbonneau: Par ailleurs, vous avez parlé...
M. Picotte: Vous avez bien dit l'an passé? M. Garon:
Oui, monsieur.
M. Picotte: Très bien, avant le 15 novembre, c'est cela
que vous voulez dire?
M. Garon: Je ne voudrais pas aller trop loin en arrière
dans les années.
M. Picotte: Je vous demande si c'est avant ou après le 15
novembre.
M. Beauséjour: Question de règlement.
M. Picotte: Est-ce avant ou après le 15 novembre?
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, M. le
député de Maskinongé! M. le député de
Verchères a la parole.
M. Picotte: Merci, c'est ce que je voulais savoir.
M. Charbonneau: M. le Président, j'espère que les
minutes empiétées sur mon droit de parole...
M. Picotte: On vous les accorde, mon cher monsieur.
M. Charbonneau: Merci, infiniment! M. le Président, est-ce
qu'il serait possible également qu'on nous explique...
M. Picotte: ...
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, M. le
député de Maskinongé!
M. Picotte: On n'est pas regardant sur le temps, M. le
député de Verchères.
M. Charbonneau: M. le Président, je m'excuse, mais le
traumatisme que me cause le député de Maskinongé...
M. Garon: L'an dernier, c'est la seule année où il
y a eu des congédiements.
M. Charbonneau: Ah bon!
M. Garon: J'aimerais vous le dire. Les autres années, il
n'y en a pas eu.
M. Charbonneau: II n'y avait pas de politique écrite, cela
devait être beau.
Sur le plan administratif, M. le Président, dans les bureaux
régionaux, qui contrôlait le travail des surveillants
occasionnels? Est-ce que c'étaient les coordonnateurs régionaux
ou les administrateurs régionaux?
M. Garon: C'était un homme qui était
désigné spécifiquement pour s'occuper des travaux
mécanisés.
M. Charbonneau: Par qui était-il désigné?
M. Garon: Dans les bureaux régionaux.
M. Charbonneau: Par qui était-il désigné?
C'est parce qu'il y a un coordonnateur et je pense que dans la totalité
des bureaux il y a des administrateurs.
M. Garon: L'administrateur général est ici. Il y a
une personne qui était assignée pour remplir ces fonctions au
niveau de l'union régionale...
M. Charbonneau: Par qui?
M. Garon: ...par le coordonnateur régional, probablement,
j'imagine. C'est d'abord un permanent. La première des choses, c'est un
permanent.
M. Charbonneau: D'accord. Vous ne m'avez pas répondu. A
Québec, qui donnait instruction aux bureaux régionaux? Qui
désignait les gens qui surveillaient les travaux? Dans ce cas-là,
c'était soit le coordonnateur régional, soit l'administrateur
régional. Qui avait l'autorité sur les surveillants
occasionnels?
M. Garon: Au niveau du bureau régional, on a
assigné, l'an dernier, une personne permanente spécialement
affectée au contrôle des travaux mécanisés.
M. Charbonneau: Qui était ni le coordonnateur
régional, ni l'administrateur.
M. Garon: Ni le coordonnateur, ni l'administrateur.
M. Charbonneau: Dans ce cas-là, par qui avait-elle
été nommée?
M. Garon: II était déjà en place, il
était déjà en fonction, c'est un permanent.
M. Giasson: C'est probablement la fonction publique, c'est
clair.
M. Garon: C'est probablement par la fonction publique qu'il
était là.
M. Charbonneau: Du bureau régional.
M. Garon: C'est justement pour assurer... Oui, pardon?
M. Charbonneau: Du bureau régional. M. Garon:
Oui.
M. Picotte: Ne me dites pas que vous ne trouvez pas cela normal,
ce soir. Vous n'êtes plus journaliste. Il n'y a plus de scandale
là.
M. Charbonneau: Non, on verra si on n'a pas de scandale, quand on
aura les...
Le Président (M. Boucher): A l'ordre! M. Picotte: C'est
cela.
M. Charbonneau: De toute façon, M. le
Président...
M. Picotte: II n'y a pas d'accident ici.
M. Charbonneau: pour vous indiquer qu'il y avait un quota
d'heures finalement, une accréditation politique et que, par la suite,
on délimitait les territoires de chaque entrepreneur, je pense que
c'était en fonction des quotas d'heures et de l'accréditation
politique. Il y avait, semble-t-il, une délimitation des territoires qui
était faite pour chaque entrepreneur.
Est-ce que c'est comme cela que cela fonctionnait?
M. Vaillancourt (Orford): Non.
M. Giasson: Laissez répondre le ministre.
M. Charbonneau: Je pose la question.
M. Garon: Les entrepreneurs étaient
accrédités au niveau de la région...
M. Charbonneau: De la région?
M. Garon: Oui, au niveau de la région. Il est possible
que... sur des frontières, il pouvait peut-être y avoir un
prolongement ou quelque chose. D'une façon très
générale, les entrepreneurs
étaient accrédités au niveau d'une région.
Les agriculteurs avaient le choix au niveau des entrepreneurs de la
région.
M. Charbonneau: Merci. Si je comprends bien ce qui existait
auparavant, il y avait deux options pour les agriculteurs, une option de 40
heures qu'on appelait option parcellaire, et l'option globale. Dans le cas de
l'option globale, je me suis laissé dire, et vous me corrigerez si j'ai
tort, qu'il y avait deux façons de faire des plans, pour l'option
globale. Dans le premier cas, semble-t-il, est-ce que c'est exact que si un
agriculteur demandait un plan pour drainer la terre, le contrat était
accordé à des firmes et on faisait automatiquement le plan de
drainage, les travaux mécanisés et les devis, même si les
agriculteurs ne voulaient pas faire nécessairement tous ces travaux?
M. Garon: Là, c'est un plan de l'ensemble de la ferme. Je
demande à M. Provencher de répondre, parce qu'à ce moment,
ce sont les bassins intégrés où l'on faisait et le plan de
drainage et le plan d'amélioration foncière et toutes les
études concernées.
M. Charbonneau: Pour préciser ma question, tout cela pour
dire que, semble-t-il, dans certaines régions, il y avait un fort
pourcentage des plans qui recommandaient moins de 40 heures et qui avaient pu
être subventionnés par l'option parcellaire. Dans certains cas, il
y avait un fort pourcentage aussi qui ne recommandait aucune heure de travaux
mécanisés, dans l'option globale. Vous n'avez jamais entendu
parler de cela?
M. Garon: Non, je n'ai pas entendu parler de cela. Je n'ai pas
fait d'enquête là-dessus. Je n'en ai pas entendu parler. Je ne dis
pas que cela n'existe pas, je ne dis pas que cela existe, je ne suis pas au
courant.
M. Charbonneau: D'accord.
M. Garon: Non, c'est moi qui réponds et c'est à mon
nom, laissez faire. On va laisser faire la justification du régime
antérieur.
M. Giasson: II vaut mieux que ce soit le ministre.
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Je suis d'accord là-dessus, encore une
fois.
M. Charbonneau: On va finir par s'entendre, M. le
député de Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Oui.
M. Charbonneau: J'espère. M. Giasson:
Croyez-moi!
M. Charbonneau: M. le Président, je pense que ces
questions...
M. Vaillancourt (Orford): Ce que je veux dire, c'est que M.
Provencher peut renseigner le ministre pour répondre.
M. Charbonneau: M. le Président, le programme Sol-Plus,
comme vous venez de l'indiquer, comprend également d'autres parties.
Avant d'aborder les problèmes du drainage souterrain et autres, je veux
laisser la parole à d'autres collègues.
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet, le
député de Kamouraska-Témiscouata.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Pour passer
à la question qu'a soulevée tout à l'heure le
député de Beauce-Sud, étant donné l'urgent
besoin cela va être court que les cultivateurs avaient pour
avoir le service des travaux mécanisés à bonne heure, il y
en a déjà, la semaine passée, qui s'en sont servis sans
permis, sans que le bulldozer ne soit accrédité. Ce matin, ils
sont allés pour avoir le permis, ce n'est pas encore prêt. On a
dit que ceux qui avaient commencé n'auraient aucune cent pour cela.
Qu'est-ce qu'ils vont faire, ces cultivateurs, demain ou après-demain?
C'est ce que je voudrais savoir du ministre. Qu'est-ce qui va arriver aux
cultivateurs qui ont pris le bulldozer, la semaine passée? Le terrain
était prêt, et ils voulaient semer, il restait un peu d'heures de
bulldozer à faire, ils ont pris le bulldozer et ils l'ont fait faire
cela. Ils n'étaient pas pour attendre Pierre, Jean, Jacques. La
politique n'était pas sortie. Les formules n'étaient pas
prêtes. Là, ils disent que demain matin, probablement, tout va
être...
M. Garon: La politique est sortie depuis longtemps.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Oui, mais
pour avoir la formule et le bulldozer accrédité... Dans mon
comté, ce n'était pas accrédité ce matin. Les gens
n'avaient pas encore les formules ce matin, parce que le bulldozer
n'était pas accrédité. Ils l'ont pris quand même. Ce
matin, le bulldozer travaille et il n'est pas accrédité. S'il
l'est, c'est aujourd'hui. On a eu la nouvelle aujourd'hui. Les cultivateurs ont
fait travailler le bulldozer. Ils n'ont pas le permis. L'inspecteur n'est pas
allé faire l'inspection. Qu'est-ce qui va arriver à ces gens? Il
y a peut-être quatre ou cinq cas...
M. Garon: Au lieu de voir des hypothèses, on va attendre
de voir les cas précis.
M. Giasson: le ministre, la question est très
pertinente.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): C'est
commencé.
M. Giasson: Cela se produit à Kamouraska et j'ai plusieurs
cas chez moi.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): La semaine
passée, les bulldozers ont travaillé. Accrédités ou
pas, les cultivateurs ont dit: On n'est pas pour attendre au mois de septembre
pour faire les travaux mécanisés. On est prêt à
commencer et on commence. Ils se sont servis des machines qui ont bien voulu y
aller. Ils n'avaient pas de permis.
Ce matin, ils ont dit: On va aller chercher des permis. Ils ne les ont
pas encore, parce que la machine n'était pas accréditée.
Probablement que, demain, tout va être en règle. Mais il y a des
travaux qui sont faits actuellement.
M. Garon: Oui. Il va falloir voir la machine, quand est-ce que le
gars a envoyé sa demande d'accréditation...
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Oui.
M. Garon: ... et combien de temps le ministère a eu la
demande d'accréditation, etc., avant de parler.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Oui.
Une supposition: La machine est accréditée demain matin,
la machine dont je parle, qui a fait des travaux. Demain matin, elle a son
accréditation et le cultivateur va chercher son permis. Qu'est-ce qui va
arriver?
M. Giasson: II a son permis du bureau de l'agronome.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Le bureau de
l'agronome peut donner le permis...
M. Giasson: II a des semences à faire; il faut qu'il fasse
ses travaux.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): C'est
justement. Je ne sais pas si cultiver, vous connaissez ça, mais moi, je
connais cela un peu, quand c'est prêt, c'est prêt. Si tu attends
les grandes pluies du mois de mai, c'est fini. C'est la semaine. C'est le
temps. Cela aurait dû être commencé voilà quinze
jours. Mais il y en a qui ont dit: Quitte à payer de notre poche, on
n'est pas pour manquer une récolte pour attendre l'accréditation
et les permis. L'ouvrage est fait. Même les champs sont ensemencés
et l'inspecteur n'est pas allé.
M. Garon: Là...
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Cela, je l'ai
vu de mes propres yeux, dimanche.
Une Voix: Oui.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): J'ai vu des
travaux qui ont été faits. On m'a amené voir des travaux,
comme témoin, et je vais témoigner quand ils plaideront. J'ai vu
les travaux faits par le bulldozer. Ils ensemençaient ce matin. Ils
n'ensemenceront pas dans trois semaines quand il pleuvra.
M. Picotte: Je vois que le député de
Verchères est rendu souffleur ou recherchiste.
M. Garon: Là, je vais attendre de voir si votre personnage
a demandé d'être accrédité, s'il a envoyé sa
demande, combien de temps avant, si le cultivateur a fait sa demande au bureau,
je verrai s'il y a des blâmes du côté du ministère,
du côté de l'entrepreneur ou du côté du
cultivateur.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Etant
donné la lenteur dont vous avez parlé, vous auriez aimé
que ça se soit fait beaucoup plus vite; vous pouvez avoir de la
souplesse là-dessus, temporairement, pour que ça ne se reproduise
pas une autre année, bien sûr, mais, pour ce printemps... Oui,
justement.
M. Garon: Vous savez qu'on me disait que, les années
précédentes, ça n'allait pas tellement plus rapidement que
cette année.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Bien, tout
dépend des printemps.
M. Garon: Oui, on m'a dit ça aussi
Le Président (M. Boucher): Le député
d'Arthabaska, sur le même sujet.
M. Baril: Une question additionnelle. Le ministre nous a
laissé entendre tout à l'heure je suis certain que je ne
doute aucunement de sa pensée qu'il n'était pas satisfait
de la date du début des travaux. Il nous a dit que ça fait
quelque temps que sa politique est prête et qu'elle a été
annoncée je ne sais pas comment dire ça qu'est-ce
que c'est, au juste, qui a retardé ces travaux? Qu'est-ce qui est
arrivé?
M. Garon: L'accréditation ne s'est pas faite aussi
rapidement que je pensais qu'elle se serait faite, c'est-à-dire qu'on
avait mis des annonces dans les journaux selon lesquelles les demandes devaient
arriver le 19 avril. Moi, je croyais que le ministère
immédiatement, à partir du lendemain, avec les demandes qu'il
avait en main, commencerait avec l'ouest de la province, avec Huntingdon. Le
20, il était prêt à accréditer Huntingdon, et
après ça, le 21, Châteauguay et s'en venir tranquillement.
Quand il aurait un autre groupe de demandes, il recommencerait à l'ouest
en allant vers l'est. Mais ce n'est pas ça qui s'est fait et cela a
été plus long que prévu. Je pensais...
M. Baril: Oui, mais est-ce seulement l'accréditation des
machines qui a été si longue que ça? Cela ne prend pas de
temps accréditer une machine. Ce sont les mêmes entrepreneurs que
l'année passée. Vous n'avez qu'à prendre le nom et c'est
tout, c'est fini. Il n'y avait pas une enquête à faire sur chaque
entrepreneur. C'est quoi, au juste, qui a retardé ça? Les
cultivateurs? D'abord, sur quoi se base-t-on pour faire appliquer une date
pour le début des travaux? Sur quels critères se
base-t-on? Parce que l'année passée, cela a commencé
à une telle date, cette année, il faut que ça commence
à cette date-là?
M. Giasson: C'est pratique. C'est le bon sens.
M. Vaillancourt (Orford): Très bonne question.
M. Garon: Non. Je suis parfaitement de son avis.
M. Giasson: C'est le bon sens.
M. Vaillancourt (Orford): Premièrement, les entrepreneurs
devraient être accrédités en février ou en mars.
M. Garon: Je suis parfaitement de cet avis. M. Baril: Sur
quoi...
M. Garon: C'est à partir de l'an prochain que ça
devra se faire. Les gens seront accrédités et à partir
d'une date beaucoup plus hâtive. Au mois de février, par
exemple.
M. Baril: Sur quoi se basait-on, d'abord, avant pour faire
l'ouverture des travaux? Qu'est-ce qui a toujours empêché
ça chaque année?
M. Garon: J'ai entendu plusieurs commentaires. Evidemment, ce
n'est pas facile de trouver la vérité dans tout ça. Je ne
pourrais pas répondre à ça.
Dans certains cas on m'a dit que c'était une façon
d'économiser de l'argent, commencer plus tard que prévu. J'ai
entendu différentes rumeurs. Mais je ne voudrais pas... Je sais qu'on
m'a dit qu'à chaque année, on ne commençait pas vraiment
avant le mois de mai.
M. Vaillancourt (Orford): C'est trop tard.
M. Baril: Vous dites que c'est une façon
d'économiser de l'argent. Mais si on veut aider l'agriculture...
M. Garon: Non, ce n'est pas cela que je vous ai dit.
M. Baril: Dans le passé.
M. Garon: Dans ce qu'on m'a mentionné, parmi les raisons,
cela en aurait été une. Mais moi, je n'étais pas
là. Je ne sais pas comment cela fonctionnait. Ce qu'on me dit aussi,
c'est que cela commençait rarement avant le mois de mai.
M. Baril: Vous avez des personnes ici qui seraient
peut-être en mesure de répondre; ils étaient là au
ministère, vos directeurs, ce personnel-là...
M. Garon: Ce que le ministre vient de dire, c'est ceci. Avant
cette année, les travaux n'ont ja- mais commencé avant le 1er
mai. Pourquoi? Parce que la politique des travaux mécanisés a
été un peu remise en question chaque année, on
n'était pas tout à fait prêt non plus. Mais d'un autre
côté, on n'avait pas le budget pour être capable de faire
face à une année entière. Chaque année, on a
dépassé et défoncé nos budgets. En
commençant le 1er mai, déjà en août on était
obligé de travailler en budget supplémentaire d'une façon
considérable. C'est cela. Jamais on n'a commencé avant le 1er
mai. Je ne veux pas dire que dans certaines régions on n'aurait pas
été mieux de le faire avant. Mais je veux dire que d'une
façon générale, cela n'a jamais commencé avant le
1er mai.
C'est comme les fermetures, à un certain moment, on ferme le 15
novembre, à certains endroits, le 15 novembre encore... Mais
déjà à ce moment-là, les budgets
supplémentaires demandés ne sont pas passés, et ils sont
déjà de nouveau défoncés. On ne peut pas revenir
une deuxième fois en budget supplémentaire. C'est tout simplement
une question de budget qui est attribuée à cela.
M. Baril: Oui, mais en pratique, en agriculture, les agronomes
conseillent de semer très tôt au printemps. Ils sauvent un mois
l'automne. Quand un cultivateur a des travaux mécanisés à
faire, s'il veut répondre aux besoins de l'agriculture, s'il veut
être progressiste, il faut qu'il commence à faire faire les
travaux avant.
M. Garon: Je ne veux pas blâmer le sous-ministre. Les gens
du ministère ont dû agir selon les ordres qu'ils ont
reçus.
M. Baril: Tout à l'heure le ministre a dit que dans le
passé les agriculteurs avaient le choix des entrepreneurs. C'est vrai
jusqu'à un certain point, mais j'aimerais savoir cela a
été discuté tout à l'heure mais cela n'a pas
été clair non plus de quelle façon les heures
étaient distribuées aux entrepreneurs. Est-ce par le nombre de
machines qu'ils avaient ou... Comment cela fonctionnait-il?
M. Garon: C'était par le nombre de machines. Il y avait un
nombre d'heures attribuées en fonction des heures qu'ils avaient
réellement faites l'année précédente. Il y en a qui
ont demandé des heures, mais qui ne les ont pas faites. Alors, c'est en
fonction des heures que l'entrepreneur avait données les années
précédentes. L'entrepreneur ne connaissait pas le nombre d'heures
qu'on lui donnait au départ. Il avait des heures attribuées,
suivant ces critères, mais on ne donnait jamais plus de 200 heures
à la fois. La raison pour laquelle c'était ainsi, c'est parce
qu'on voulait s'assurer que les factures des entrepreneurs arrivent vite. Quand
l'entrepreneur avait fini ses 200 heures, s'il voulait en avoir d'autres, il
fallait qu'il apporte les factures des 200 heures qu'il avait faites. Il
n'avait pas 1000, 2000 ou 3000 heures à la fois, jamais. Il avait des
nombres d'heures attribuées en fonction du nombre d'heures qu'il avait
fait l'année précédente. Ensuite, c'était
donné par 200, 150 ou 100 heures pour obliger l'entrepreneur
à
produire rapidement ses factures, parce qu'on avait des problèmes
de ce côté-là.
M. Baril: Quand son nombre de 200 heures était
écoulé, qui devait-il voir?
M. Garon: Le niveau régional qui lui accordait un autre
nombre d'heures. Pour qu'il ne se fasse pas de banque.
M. Baril: Aussi, vous avez dit que l'accréditation
était faite au niveau régional. Sur quels critères se
basait-on?
M. Garon: Je n'ai pas dit que l'accréditation était
faite sur le plan régional, cette année. Mais avant cela, elle
n'était pas faite sur le plan régional. Il y avait des normes
d'accréditation. C'est-à-dire qu'il fallait que les machines
répondent aux normes du ministère. Cela c'était bien
sûr. Personne ne pouvait avoir des heures s'il n'avait pas les machines
requises.
M. Baril: Quelles étaient ces normes?
M. Garon: C'était une machine de 60 forces et plus au
volant.
M. Baril: Maintenant, dans les travaux mécanisés,
est-ce que le creusage des cours d'eau fait partie de cela ou si on reviendra
après?
M. Garon: C'est une autre partie. M. Baril: Le
drainage...
M. Garon: Le creusage des cours d'eau ce n'est pas dans les
travaux mécanisés.
M. Giasson: Les rigoles peuvent passer dans les travaux
mécanisés, mais les cours d'eau...
M. Garon: Pas les cours d'eau.
M. Giasson: C'est du drainage ouvert.
Le Président (M. Boucher): Vous avez terminé?
M. Baril: En terminant, je souhaite et je veux que l'an prochain,
on n'ait pas à recevoir de nombreux appels téléphoniques
et à voir des files de cultivateurs qui viennent nous voir dans nos
bureaux pour nous dire: II faut que les travaux commencent. Je fais confiance
au nouveau ministre et je suis confiant qu'il va donner instruction à
certains personnages pour qu'ils agissent normalement et que tout puisse
commencer, non pas à une date limite, mais selon les besoins de la
température et les besoins du cultivateur.
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet, M. le
député de Champlain.
M. Gagnon: Je passe.
Le Président (M. Boucher): Vous passez. M. le
député d'Orford.
M. Dubois: M. le Président, j'ai seulement une petite
remarque à faire.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Orford après le député d'Iberville. Vous venez de
demander la parole sur le même sujet. M. le député
d'Orford, vous laissez passer?
M. Dubois: Je voudrais tout simplement... Monsieur a
accepté, d'accord.
M. Beauséjour: M. le Président, pour ce qui est des
différentes régions, étant donné que le soleil ne
brille pas avec la même force dans tous les secteurs du Québec,
dans la région d'Iberville pour le moins, la deuxième semaine
d'avril, les pomiculteurs sont déjà prêts, parce que des
pommiers, cela ne se plante pas à une température chaude comme
celle qu'on a actuellement. Ce qui veut dire que ce serait peut-être
à réviser, dans le sens de faire commencer cela en tenant compte
des régions, parce que je dirais même que, pour les autres travaux
sur les terres, déjà, dans la deuxième semaine d'avril,
cette année, c'était déjà prêt, surtout pour
les pomiculteurs. On m'a fait des représentations pour indiquer que
c'est important, si on veut être capable de planter des jeunes pommiers
puisqu'il faut les renouveler de temps à autre. Je ne sais pas si c'est
possible, M. le Président, qu'on tienne compte des régions pour
attribuer les travaux dans une prochaine année.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre. M. Garon:
J'ai mal compris la question.
Le Président (M. Boucher): Voudriez-vous
répéter votre question, M. le député
d'Iberville?
M. Giasson: Je pense que le ministre y a répondu tout
à l'heure. Cette année, il a pris cela par la partie la plus au
sud du Québec et...
M. Beauséjour: Oui, mais est-ce que cela part
également dans tout le Québec ou si on tient compte des
régions? Je fais spécialement référence au niveau
des pomiculteurs.
M. Garon: Vous parlez de la date d'ouverture des travaux
mécanisés. C'est cela que vous voulez dire?
M. Beauséjour: C'est cela.
M. Garon: II n'y a pas eu de référence à
cela dans le passé et il n'y a pas eu de référence cette
année non plus.
M. Beauséjour: II serait peut-être bon de regarder
cela une prochaine année.
M. Garon: Oui. Maintenant, est-ce que ce sont vraiment des
travaux de base qui nécessitent de la machinerie lourde?
M. Beauséjour: Suffisamment pour que cela puisse
déranger.
M. Garon: Est-ce nécessaire à ce moment-là?
Parce que, dans la politique actuelle, il y a quand même cela. Il faut
faire une différence entre les travaux de base et les travaux
d'entretien. Est-ce que ce sont des travaux d'entretien réguliers qui
sont faits avec de la machinerie du ministère?
M. Beauséjour: Ce ne sont pas des travaux d'entretien, je
veux dire de base.
M. Garon: Comme quoi?
M. Beauséjour: Pour ce qui est d'un verger, bien
sûr. Il s'en fait là aussi.
M. Garon: Les travaux de base. Pour enlever les vieux
pommiers?
M. Beauséjour: Bien sûr. Il y a des parties de
verger qui sont refaites. Les pommiers vieillissent et meurent aussi.
M. Garon: Je comprends, mais qu'est-ce que les travaux de
bulldozers font là-dedans?
M. Beauséjour: Je tiens compte des pommiers, mais je tiens
compte aussi de l'agriculture en général dans notre région
et, dans la deuxième semaine d'avril, c'est déjà
prêt. M. le ministre, déjà, dans la deuxième semaine
d'avril, c'est prêt pour nos cultivateurs. Est-ce que vous doutez que les
pomiculteurs fassent partie de la classe agricole?
M. Garon: Non. Mais je me demande ce que font les bulldozers dans
des pommiers.
M. Gagnon: Pour votre information, je me souviens d'avoir
travaillé chez des pomiculteurs et, au moment où il faut
renouveler le verger, ce qui veut dire qu'il y a des pommiers qui sont
âgés de 20 ou 30 ans, il faut qu'ils soient enlevés, il
faut que le drainage soit refait, il faut refaire de la terre neuve avant de
replanter.
M. Giasson: Une fois par 45 ans.
M. Gagnon: En tout cas, je dis 30 ans, je ne sais pas
exactement.
M. Giasson: Une fois par 45 ans. On enlève le vieil arbre
et on prépare le terrain pour une nouvelle plantation, mais ce n'est pas
à chaque année.
M. Garon: En fait, il y a toujours une partie de verger à
renouveler, presque chaque année.
M. Charbonneau: M. le Président, si le
député d'Iberville permet, j'ai des pomiculteurs, mais j'ai aussi
d'autres types d'agriculteurs dans mon comté; ils m'ont signalé
le même problème, qu'on devrait procéder de façon
à tenir compte de là participation régionale. Il y a des
régions qui sont prê- tes, dans la vallée du Richelieu,
à commencer bien avant les régions du Bas-du-Fleuve.
M. Garon: Je suis d'accord; je trouve qu'on tourne en rond un
peu, parce que...
M. Charbonneau: Si on est d'accord... M. Garon: Je suis
d'accord là-dessus.
M. Charbonneau: M. le Président, est-ce qu'on peut poser
des questions additionnelles sur les travaux mécanisés?
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Verchères, il y en a...
M. Vaillancourt (Orford): Certainement, le programme n'est pas
adopté.
Le Président (M. Boucher): II y a d'autres
députés qui ont demandé la parole sur le même sujet;
alors, il y a le député de Saint-François...
M. Vaillancourt (Orford): Le programme n'est pas
adopté.
Le Président (M. Boucher): ... sur le même
su-jet.
M. Rancourt: Je voudrais savoir si le retard de cette
année, concernant l'acceptation du répertoire des
mécaniques, n'est pas dû au fait que pour répondre à
l'appel d'offres, il fallait obligatoirement passer par Québec. Est-ce
qu'on n'aurait pas pu raccourcir la période de temps, si on avait pu
répondre à l'appel d'offres au niveau des bureaux
régionaux?
M. Garon: Grosse question. Evidemment... ce serait où
là-dedans? Il y a différentes écoles au ministère,
différentes façons de penser et cette année, on a
procédé de cette façon. Il faudra sans doute s'interroger,
étant donné le délai. J'attends la fin pour voir les
délais que cela a pris pour faire ça de cette façon et
pour voir si ça ne pourrait pas être plus rapide de faire
ça différemment, selon des critères qui pourraient
être établis sur une base provinciale. Par ailleurs...
M. Rancourt: Oui, je comprends.
M. Garon: Cela pourrait peut-être être fait plus
rapidement différemment. Mais cette année, on a pu voir que la
structure est plus lourde quand on opère de cette façon.
M. Rancourt: Très bien, attendons l'année
prochaine.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Merci, M. le Président. M. le ministre, vous
savez sans doute que le comté que je représente est un des
comtés les plus au sud du
Québec, sinon le plus. Alors les semences commencent
ordinairement vers la fin de mars.
M. le ministre, vous avez mentionné tout à l'heure qu'il y
avait eu économie dans le retard des travaux; alors, au nom des
cultivateurs de mon comté, je voudrais vous remercier, puisqu'ils ont
fait les frais de cette économie, assurément.
M. Garon: M. le député de Huntingdon, j'aimerais
ça vous...
M. Dubois: C'est un fait, parce que j'ai eu beaucoup de plaintes
dans mon comté.
M. Garon: Oui, mais je veux dire...
M. Dubois: Les gens n'ont pas pu se prévaloir des services
en temps.
M. Garon: Non, non... M. Dubois: C'est un fait.
M. Garon: ... ne m'attribuez pas des choses que je n'ai pas
dites, vous avez cette tendance...
M. Dubois: Je n'ai pas cette tendance, ce sont des paroles que
vous avez dites.
M. Garon: ... j'aimerais ça que vous raisonniez
franchement.
M. Dubois: Ne dites pas de paroles comme ça, d'abord.
M. Garon: Vous seriez surpris de voir les chiffres dans votre
région d'ailleurs.
M. Dubois: C'est la région la plus productive du
Québec. C'est normal que les chiffres soient peut-être plus hauts
dans mon comté.
M. Garon: Jusqu'à maintenant, il y a au-dessus de 2000
heures faites dans votre région et au-dessus de 2 millions de pieds de
drain posés aussi.
M. Dubois: Ecoutez, ça commence un mois avant d'autres
régions.
M. Garon: Je comprends.
M. Dubois: Un mois et demi même.
M. Garon: II y a une région qui n'est pas loin de la
vôtre, il y a trois fois plus d'heures. Cela a été tout
fait en même temps.
M. Giasson: Laquelle, M. le ministre? M. Garon: La
région 6.
M. Dubois: Ce n'est pas le même genre de terres, M. le
ministre. C'est là qu'est la différence. Dans les terres noires,
les semences se font à la fin de mars.
M. Garon: Je n'ai pas voulu économiser de l'argent, j'ai
voulu qu'on procède le plus rapidement possible.
M. Dubois: J'ai eu beaucoup de plaintes...
M. Garon: On m'a dit que dans le passé, on ne
commençait jamais avant le mois de mai pour économiser de
l'argent. Mais ça n'a pas été mon but, je l'ai dit cette
année. A partir de l'an prochain, on va essayer d'aller plus rapidement,
comme par exemple pour que ce soit fini pour le 1er ou le 15 mars, quelque
chose comme ça, pour être certain avant que l'année
commence...
Ne me dites pas que cette année, j'ai voulu économiser de
l'argent sur le dos de Huntingdon, je n'ai jamais voulu ça.
M. Dubois: Mais n'empêche que c'est le pressentiment que
les agriculteurs de ma région ont. Parce qu'ils n'ont pas eu de services
adéquats à temps.
M. Gagnon: Si vous interprétez les paroles comme cela,
cela pourrait...
M. Dubois: Ecoutez, ce n'est pas moi qui les interprète.
Ce sont les agriculteurs qui les interprètent ainsi.
M. Gagnon: Ce n'est pas ce qu'il a dit.
M. Garon: J'irai plus souvent dans votre région.
M. Dubois: Je pense que vous avez besoin de venir plus
souvent.
M. Garon: J'y suis allé il n'y a pas longtemps, un samedi
soir.
M. Dubois: A la noirceur, vous ne voyez pas grand-chose.
M. Garon: Bien non. J'ai même rencontré des gens qui
m'ont dit qu'ils n'étaient pas accrédités. Ils m'ont
donné leur nom et j'ai fait la commission. J'ai donné leur nom au
ministère.
M. Picotte: Cela a marché?
M. Garon: Non. J'ai demandé s'ils étaient
accrédités? On m'a dit qu'ils étaient
accrédités, ou quelque chose de même.
M. Cordeau: M. le Président, je crois que le ministre a
à peu près répondu à la question que je voulais lui
poser. Cette année, bien sûr, les travaux n'ont pas
évolué de la façon qu'il aurait souhaité, mais par
contre, il nous promet une amélioration pour l'an prochain.
M. Garon: On le verra à la fin de l'année
complètement.
M. Cordeau: Mais pour le début des travaux.
M. Garon: Je suis d'accord que le début des travaux devra
se faire...
M. Cordeau: Le début de l'exécution de toutes... ce
sont des travaux mécanisés.
M. Garon: Oui, cela devrait être fait plus à bonne
heure, parce que les régions qui ont un printemps... Si on regarde
l'ensemble de la province, ces régions ne sont pas
pénalisées plus que d'autres, parce qu'elles sont dans une
période plus courte. Excepté que sur une base, on regarde...
M. Cordeau: Les cultivateurs peuvent subir des
inconvénients de deux ou trois semaines dans leurs semailles, s'ils ne
peuvent pas faire exécuter les travaux à cause d'une directive du
ministère.
On compte sur le ministre pour l'an prochain, afin que ce soit
régularisé.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, j'ai écouté
avec beaucoup d'attention les questions que le député de
Verchères a posées au ministre tout à l'heure. Il y avait
vraiment des éléments, dans les questions, qui correspondaient
à la publicité qui a été faite au Québec, au
cours des derniers mois, sur la situation qu'on prétendait
éhontée dans l'exécution des travaux
mécanisés au Québec. Les questions du député
de Verchères allaient exactement dans le sens de la publicité
énorme qu'on a faite du côté des travaux
mécanisés, quand on a décrié que c'était le
plus fort nid à patronage qu'il n'y avait pas dans l'agriculture, nid de
favoritisme, de collection de fonds, de souscription à la caisse
électorale, tout cela a été répété
à satiété.
Le député de Verchères, recherchant sans doute
où était la vérité, dans toutes ses
dépositions et déclarations, voulait savoir du ministre ce qu'il
en était exactement de cette situation et l'a amené à
donner des réponses précises sur toute cette publicité qui
a été faite dans le Québec.
Je l'ai entendu, comme tous les députés du Québec,
principalement ceux des comtés ruraux, parce qu'ils sont touchés
par la politique des travaux mécanisés. Je me suis demandé
de quelle façon l'application de cette politique de travaux
mécanisés, dans un comté que je connais fort bien, soit
celui que je représente, pouvait être un tant soit peu dans le
sens de cette situation qu'on décrivait.
Pour ce faire, comme il s'agit de l'argent du gouvernement, qu'il s'agit
des taxes de tous les Québécois, je veux savoir, M. le ministre,
et c'est mon droit, comme représentant d'une circonscription rurale dans
laquelle l'Etat du Québec dépense de l'argent dans une politique
agricole, quels sont les entrepreneurs qui se sont qualifiés, à
une date donnée, prenons vendredi dernier, puisqu'on a fait allusion
à cette date... quels sont les entrepreneurs qui ont placé une
demande d'accréditation ou de reconnaissance, qui ne seraient pas encore
qualifiés.
Je voudrais savoir, toujours dans le sens des questions
déposées par le député de Verchères, qui
choisissait les entrepeneurs dans le comté de Montmagny-L'Islet. Je veux
que le ministre réponde à cela. Quelles étaient les
conditions rattachées à ce choix d'entrepreneurs dans le
comté de Montmagny-L'Islet? Je voudrais savoir quels sont les
entrepreneurs qui ont eu le droit de faire des travaux mécanisés,
selon une obligation de soucrire un sou à une caisse électorale,
qu'elle soit libérale ou autre. Je veux savoir cela. Le nom. Il faut le
dire. C'est public. Qu'on me donne le nom de l'entrepreneur qui, de
façon directe ou indirecte, a été sollicité pour
souscrire des fonds à une caisse électorale, à qui on
aurait demandé en une seule fois...
M. Charbonneau: Pour que les députés aient tenu la
comptabilité, il faudrait qu'il y ait eu de l'écoute
électronique dans ces bureaux, il faudrait qu'il y ait eu bien des
choses.
M. Garon: Ce n'est pas à moi qu'on a versé
l'argent.
M. Giasson: Ce sont des choses qui ont été dites au
Québec.
M. Baril: II faudrait vérifier dans... Le
Président (Boucher): A l'ordre!
M. Giasson: Si je pose la question pour mon comté, je ne
prétends pas connaître la situation dans tous les comtés du
Québec, je veux qu'on me dise ce qui en est dans mon comté.
M. Baril: II faudrait vérifier les statistiques du Parti
libéral.
M. Giasson: Vous vérifierez ce que vous voudrez et
où vous voudrez. C'est clair? Où vous voudrez.
M. Baril: Ce n'est pas ouvert, vos livres ne sont pas
ouverts.
M. Giasson: Où vous voudrez, vous contacterez qui vous
voudrez dans mon comté.
M. Baril: II défend son comté.
M. Giasson: Je voudrais savoir également quels sont les
entrepreneurs qui auraient demandé au député du
comté de faire des travaux mécanisés et qui auraient
essuyé un refus. Je voudrais également qu'on me dise que, dans
Montmagny-L'Islet, on a utilisé un texte qui a été
adressé à un député et qui dit ceci: Nous sommes
assurés que ces modifications répondront ainsi tant aux
aspirations des agriculteurs québécois qui revendiquaient le
libre choix de leur entrepreneur qu'aux entrepreneurs qui revendiquaient le
droit de gagner honorablement leur vie sans avoir à se prosterner devant
leur député pour obtenir un quota d'heures. Je veux qu'on me dise
qui, dans
Montmagny-L'Islet, se serait prosterné devant le
député pour obtenir un quota d'heures.
M. Charbonneau: Si une personne...
M. Giasson: C'est dit. Ce n'est pas moi qui avais fait cette
déclaration, cela fait partie de l'information et de la
publicité. Je ne le nomme pas pour l'instant.
M. Charbonneau: Le député de
Montmagny-L'Islet...
Une Voix: Le député de Verchères...
Le Président (M. Boucher): Est-ce que le
député autorise la question?
M. Giasson: Ce sont des questions que j'adresse au ministre et
j'aimerais que le ministre...
Le Président (M. Boucher): Est-ce que le
député de Montmagny-L'Islet autorise la question?
M. Charbonneau: Seulement une question de règlement, M. le
Président.
M. Giasson: ... me réponde ou m'apporte des preuves s'il y
a une réponse dans le sens qui n'irait pas dans la politique qui est
recherchée présentement par l'actuel gouvernement et l'actuel
ministre.
M. Charbonneau: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Verchères, est-ce que votre question est une question de
règlement?
M. Charbonneau: Oui, M. le Président. A mon sens, M. le
Président, je voudrais seulement faire l'intervention suivante en termes
de règlement. C'est que le député de Montmagny-L'Islet
s'est senti peut-être choqué ou visé. Je ne le visais pas
personnellement. J'ai fait cela d'une façon générale et je
ne peux pas dire quelle était la situation dans le comté de
Montmagny-L'Islet, mais je peux vous dire quelle était la situation dans
le comté de Verchères.
M. Picotte: Sur la question de règlement, M. le
Président...
Le Président (M. Boucher): II n'y a pas de question de
règlement, M. le député de Montmagny-L'Islet, est-ce que
vous voulez continuer?
M. Giasson: Je n'ai pas terminé là-dessus. M.
Garon: J'aimerais bien, M. le Président...
M. Giasson: Oui, d'accord, si M. le ministre veut
déjà répondre à ma première question.
M. Garon: ... que le député de Montmagny-L'Islet me
pose des questions une par une, parce qu'il est rendu à six, sept ou
huit, je ne sais pas trop.
M. Giasson: Votre collègue de Verchères en a
posé combien tout à l'heure?
M. Garon: II les posait une par une. Là, vous les posez
toutes ensemble.
M. Giasson: M. le ministre, je veux vous éclairer sur les
questions que j'ai posées.
M. Garon: C'est évident. Je ne veux pas commencer à
me poser des questions, à vérifier ce qui se passait avant. Je
n'ai pas fait d'enquête, rien de cela. On a mentionné que des gens
donnaient de l'argent à des caisses électorales, je n'ai pas
vérifié cela. Tout ce que j'ai remarqué, c'est qu'il y
avait des quotas d'heures d'attribués à tel et tel endroit. J'ai
eu des consultations avec des fonctionnaires, avec d'autres personnes dans les
différentes régions du Québec, parce que je n'ai pas eu le
temps de les consulter tous et il m'a semblé évident que
c'était préférable de laisser le choix aux cultivateurs et
de ne pas attribuer un quota d'heures à des entrepreneurs.
C'est évident que je ne peux pas vous dire si des gens... Je ne
dis pas oui, je ne dis pas non, je ne suis pas capable d'apporter de
réponse à cela. Je viserais encore moins un individu, surtout
quand vous parlez de votre cas, M. le député de
Montmagny-L'Islet. Je n'ai porté aucune accusation, parce que je ne suis
pas à même de dire si cela se faisait ou non.
M. Giasson: Mais quels seraient les comtés où cela
se faisait?
M. Garon: Je n'ai pas parlé de cela. J'ai tout simplement
constaté qu'il y avait des quotas d'heures. Je n'ai pas parlé de
cela, je n'ai pas dit qu'on donnait des montants d'argent. Est-ce qu'il s'en
donnait, est-ce qu'il ne s'en donnait pas?
M. Giasson: Mais quels sont les comtés où des
entrepreneurs devaient s'agenouiller devant un député? J'aimerais
savoir cela.
M. Garon: Je dois dire par ailleurs que, d'une façon
générale, j'ai entendu dire... J'ai même été
obligé de dire, à un moment donné, au ministère, et
on recommandait des lettres de député, les entrepreneurs
demandaient des lettres aux députés. J'ai même
été obligé de dire au ministère: Si j'entends
encore parler de lettres de député, je congédie des
fonctionnaires. Je demande des mutations. J'ai été obligé
de le dire, parce qu'il y avait encore deux endroits, entre autres, je
me rappelle, dès le début de ma nomination où il y
avait encore des lettres de député. Dans certains cas, des gens
pour connaître la pratique établie, appelaient au cabinet et
demandaient à qui, dans les comtés d'Opposition, il fallait
demander une
lettre de référence, selon la tradition. Comme il n'y a
pas de députés du parti au pouvoir, est-ce que l'exécutif
du Parti québécois, cela va faire pareil? Ecoutez, il faut que je
me rende à l'évidence: il y avait une pratique établie
d'après le nombre d'appels téléphoniques qu'on a
reçus au cabinet à ce sujet, disant: C'est le
député qui décide pour cela. C'est le député
qui fait cela. C'est le député qui recommande. J'ai même
reçu des lettres de recommandation. En tout cas, je ne peux pas vous
dire des, mais j'en ai vu...
M. Giasson: Dans quel comté? C'est cela qu'il serait
intéressant de savoir. Dans quel comté se sont produits les faits
que vous relatez? Si c'est la majorité, ce sera facile de les
identifier. S'il y en a 20 ou 25...
M. Baril: Dans Arthabaska.
M. Charbonneau: J'expliquerai tantôt comment cela
fonctionnait dans Verchères.
Une Voix: ...il y a des gens qui venaient nous voir.
M. Garon: Ce que je peux vous dire, c'est que les gens
téléphonaient et les entrepreneurs demandaient comment
fonctionnait le système du député. On a reçu des
lettres, en tout cas.
M. Charbonneau: M. le Président, en fait, on pourrait
ajouter la chose suivante, c'est que le...
M. Garon: C'est évident que répondre au
téléphone...
M. Charbonneau: ...député de Montmagny-L'Islet
demande au ministre des faits, alors qu'il n'était pas là. Ce que
je peux dire, moi, comme député, depuis le 15 novembre, depuis
six mois, un cortège de gens est venu à mon bureau, parce qu'ils
en avaient l'habitude. Ces gens ne seraient pas venus me voir si une habitude
n'avait pas été prise et ancrée dans les moeurs.
M. Picotte: Cela ne vous intéresse pas de voir vos
électeurs? Vous aimez mieux ne pas les recevoir, avoir le bureau libre.
C'est cela que vous désirez?
M. Charbonneau: Ce n'est pas cela que je veux dire et vous n'avez
pas bien compris ce que j'ai voulu dire.
M. Garon: Je peux vous produire les lettres que j'ai
reçues sur la voirie rurale, par exemple.
M. Giasson: La voirie rurale, c'est un autre secteur.
M. Garon: J'ai un certain nombre de lettres, au moins une
quinzaine de lettres.
M. Giasson: C'est un autre ministère. Est-ce qu'il s'agit
de voirie rurale?
M. Garon: Non, c'était au ministère de
l'Agriculture et on demandait quand on paierait. On envoyait la copie de
lettre. On disait que le député avait le droit d'indiquer
à quel endroit l'argent devait être dépensé, et
qu'on paierait sur réception des factures. Si on n'avait pas d'argent en
1976/77, on paierait en 1977/78, cela ferait quand même. J'en ai beaucoup
de lettres.
M. Giasson: C'est le programme des chemins de colonisation.
Qu'est-ce que c'est la voirie rurale? Dans les programmes de chemins de
colonisation?
M. Garon: Cela semble être les chemins de colonisation.
J'ai même reçu des lettres de Charlesbourg. Je ne sais pas
où sont les chemins, mais j'ai reçu une lettre de Charlesbourg,
entre autres. Il faut dire qu'il se rend jusqu'à l'Etape, le
comté de Charlesbourg.
M. Baril: Ils font des travaux mécanisés sur le
boulevard Dufferin... dans les comtés urbains.
Le Président (M. Boucher): A l'ordre! Le
député de Montmagny-L'Islet, voulez-vous poursuivre?
M. Giasson: M. le Président, une des questions qui a
été posée et à laquelle le ministre n'a pas
répondu c'est s'il y avait eu des engagements d'inspecteurs occasionnels
assujettis aux mêmes conditions que celles faites aux entrepreneurs,
à savoir se prosterner ou se prostituer, peu importe le terme qu'on
utilise. C'est une des questions qui a été posée au
ministre tout à l'heure, et à laquelle il n'a pas donné de
réponse. Il a été dit qu'on devait remettre une quote-part
ou une contribution à une caisse électorale ou à un bon
monsieur. J'aimerais qu'on me donne les cas, les noms de ces personnes qui ont
travaillé comme inspecteurs occasionnels et qui ont été
assujetties à des remises d'argent...
M. Charbonneau: Question de règlement, M. le
Président.
M. Giasson: Non, ce n'est pas une question... D'accord.
Le Président (M. Boucher): Question de règlement,
le député de Verchères.
M. Charbonneau: La question de règlement est la suivante.
Le député de Montmagny-L'Islet interprète la question que
j'ai posée au ministre et interprète mes paroles. J'ai
demandé au ministre s'il était au courant de cette situation. Les
questions que j'ai posées, je le répète, sont en fonction
de certaines recherches, de certaines confidences qui m'ont été
faites, de certaines attitudes que j'ai constatées. Je n'ai pas
demandé au ministre de faire une enquête, parce qu'il
n'était pas là, il y a six mois. Les questions que vous posez, M.
le député de Montmagny-L'Islet, laisseraient entendre que la
façon dont j'ai posé mes
questions, aurait permis au ministre de faire une enquête. Ce que
j'ai demandé, c'est s'il était au courant. J'ai l'impression, de
toute façon, qu'il y a certainement eu des motifs qui ont amené
le gouvernement à changer sa politique cette année.
M. Giasson: Oui, mais quels sont les cas? S'il y a des motifs,
c'est parce que vous avez des dossiers précis.
M. Charbonneau: Ecoutez, M. le député de
Montmagny-L'Islet, vous et moi...
M. Giasson: Pardon! Je m'adresse au ministre.
M. Garon: Ce qu'on me dit, ce que mes fonctionnaires m'ont dit,
c'est qu'au cours de l'année 1976, la situation s'est
améliorée sous la direction du précédent ministre
de l'Agriculture, M. Drummond, qui favorisait l'amélioration.
Evidemment, tous ces domaines n'étaient pas sous la juridiction de M.
Drummond. Il y a des choses qui étaient sous la juridiction de M.
Drummond, et il a demandé que les choses soient
améliorées.
Maintenant, il est clair, d'après les appels
téléphoniques qu'on a eus, les renseignements que j'ai eus, que
c'est un système de recommandations où on recommandait des
individus, et il semble qu'on recommandait aussi des inspecteurs. Dans la
dernière année, des améliorations ont été
apportées au sujet des inspecteurs, de sorte qu'il y a eu des sanctions
de prises et mes fonctionnaires m'ont dit que la seule année où
il y a eu des sanctions de prises, c'est en 1976, parce que cela a
été...
M. Charbonneau: Est-ce que le député de
Montmagny-L'Islet me permettrait une seule petite remarque?
M. Giasson: Une question, pas une remarque.
M. Charbonneau: Enfin, ce que je voulais dire, c'est que, pour
être juste envers tout le monde, le ministre indique... Tantôt, les
réponses nous ont montré qu'en 1976, il y avait eu une
amélioration. Les informations que j'ai obtenues indiquaient
qu'effectivement, M. Drummond avait réussi à faire un certain
ménage. Il n'avait pas complètement réussi, mais il avait
amorcé un ménage. En cela, je pense que je dois également
confirmer les propos du...
M. Picotte: Vous trouvez que c'est louable.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L' Islet.
M. Charbonneau: Certainement que c'est louable.
M. Giasson: M. le Président, tout à l'heure, le
député de Beauce-Sud a demandé qu'on dépose les
listes d'entrepreneurs qui étaient en fonction à telle date. Le
ministre a accepté, a acquiescé à cette demande, mais,
au-delà de 1969, de 1968, tel que demandé par le
député de Verchères, j'aimerais également qu'on
nous dépose la liste des entrepreneurs accrédités en 1966.
Si on veut avoir un portrait véritable des changements qui se font dans
les listes d'entrepreneurs accrédités ou autorisés, on va
le faire sur une période de temps qui va nous indiquer le cheminement
qui a pu se produire du côté des entrepreneurs.
J'aimerais également, dans la même veine, demander au
ministre de l'Agriculture de nous donner la liste des inspecteurs de travaux
agricoles en 1966, 1969, 1970, 1971 et les années subséquentes,
pour qu'on voit effectivement ce qui s'est produit dans ce secteur
d'activités.
M. Baril: ...1940, on peut remonter jusque-là.
M. Giasson: Si le député d'Arthabaska veut remonter
à 1942, c'est son choix, c'est sa décision, son
privilège.
M. Charbonneau: Le problème, c'est qu'il y a des
conciliabules. Cela ne se fait pas par papier. C'est bien malheureux quand vous
et moi on discute dans le coin, il n'y aura personne qui va pouvoir
établir des preuves, des fiches et de la comptabilité sur les
discussions qu'on aura eues, vous et moi, ou n'importe qui, entre deux
personnes.
M. Giasson: Je regrette, M. le député de
Verchères. Ce que j'ai demandé...
M. Charbonneau: Quand quelqu'un va se prosterner devant un
député, il ne va pas s'en vanter.
M. Giasson: Ce que j'ai demandé au ministre, ce n'est pas
par conciliabule, c'est la liste des inspecteurs de travaux
mécanisés en 1966, 1969, 1970; ce n'est pas fait en vertu d'un
conciliabule. Ce sont des documents connus au ministère. Ces
gens-là ont été payés par le ministère de
l'Agriculture.
M. Charbonneau: Mais ce que vous n'aurez pas dans les listes que
j'ai demandées, que vous demandez, c'est la façon dont ces
gens-là l'ont obtenu et ce qu'ils ont été obligés
de faire pour l'obtenir. Je m'excuse, mais il n'y a pas de statistique pour
ça.
M. Giasson: Mais si vous savez ce qu'ils ont été
obligés de faire, dites-le nous.
M. Charbonneau: Je pense que je l'ai dit clairement. Ils
étaient obligés de payer $1...
M. Giasson: Non, vous ne l'avez pas dit...
M. Charbonneau: Je m'excuse. Vous relirez le journal des
Débats...
M. Giasson: Vous avez fait allusion à des mauvaises
langues.
M. Charbonneau: Vous relirez le journal des Débats, M. le
député.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Verchères, à l'ordre!
M. Giasson: Des mauvaises langues disent, ce sont vos
paroles.
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît! A l'ordre, s'il vous plaît!
M. le député de Beauce-Sud, sur le même sujet.
M. Roy: Moi, je serais d'accord pour appuyer la demande de mon
collègue, l'honorable député de Montmagny-L'Islet, qui
demande que les listes soient publiées à partir de 1966, voire
1965, pour voir la différence. Cela va tout simplement permettre
d'illustrer un système qu'on n'avait pas à envier au
Québec et qui était loin d'être dans nos traditions les
plus précieuses. Maintenant, j'aimerais bien dire ceci pour le
bénéfice des membres de cette commission. En 1970, des
recommandations pour les entrepreneurs, pour les inspecteurs de travaux
mécanisés se faisaient. Là, je ne veux pas accuser mon
collègue de Montmagny-L'Islet. Je le connais depuis suffisamment
longtemps pour... Je voulais parler de ce qui s'est passé dans mon
comté de Beauce-Sud. Dans ce temps-là, je m'excuse,
c'est-à-dire que c'était dans le comté de la grande
Beauce, mais seulement ça existait partout ailleurs. L'honorable
député de Verchères a tout à fait raison.
C'était l'organisateur politique en chef du comté qui
désignait, par des initiales j'ai une copie du document à
mon bureau de comté, dans la Beauce qui apposait ses initiales
lui-même sur la liste des entrepreneurs qui devaient effectuer des
travaux et j'ai eu des dizaines de témoignages à mon bureau
disant qu'il en coûtait $1 l'heure pour pouvoir faire des travaux
mécanisés sur les fermes.
M. Giasson: En quelle année, ça?
M. Roy: 1970. Je tiens à dire, à l'instar du
député de Montmagny-L'Islet, cependant, qu'en 1976, avec le
ministre Drummond, il y a eu de grands changements, de grandes
améliorations de ce côté-là.
En 1970 lorsque le gouvernement a changé, c'est exactement ce qui
s'est fait. J'ai dû batailler pendant deux ans pour faire casser ce
système chez nous, dans mon comté. Je ne parlerai pas des autres
comtés. Lorsqu'on dit que cela coûtait $1 l'heure, lorsqu'on dit
que c'était les organisateurs politiques en tête de comté
qui désignaient et qui paraphaient les noms des entrepreneurs qui
devaient être inscrits, j'ai fait des vérifications auprès
des bureaux du ministère de l'Agriculture, à
Saint-Joseph-de-Beauce, et je me suis rendu compte que n'entrait pas qui le
voulait comme entrepreneur accrédité au service des travaux
mécanisés du ministère de l'Agriculture.
C'est pourquoi j'approuve le système qui a été mis
en application cette année, parce que nous avons demandé à
maintes et maintes reprises de casser ce système, que le
député de Montmagny-L'Islet dénonce, parce que lorsqu'il
aura les chiffres, il constatera à un moment donné que les
libéraux ont été victimes du système sous le
régime de l'Union Nationale et vice versa. Lorsque nous avons
changé de gouvernement, cela se répétait d'une fois
à l'autre, mais le seul moyen pour casser ce régime,
c'était de faire en sorte que l'agriculteur choisisse lui-même son
entrepreneur, ce que le nouveau ministre de l'Agriculture a fait cette
année. Cela constitue un pas en avant qui verra à corriger une
situation que tout le monde a déplorée.
M. Giasson: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: II y a également des modifications qui ont
été apportées au programme de travaux
mécanisés. Pour une première partie, le programme
traditionnel de 40 heures a été porté à 60 heures.
Pour cela, je félicite le ministre. Cela m'apparaît une excellente
décision.
Cependant, au-delà de cela, nous avions un certain nombre
d'agriculteurs au Québec, qui au cours des récentes années
s'étaient prévalus de l'option globale, soit celle de passer
à travers l'aménagement d'un plan de ferme sur une période
de cinq ans, en raison de 150 heures par année.
La réglementation touchant l'option globale voulait que lorsque
le cultivateur avait commencé un programme de
réaménagement de son entreprise agricole par l'option globale, il
était éligible pour une période de cinq ans à 150
heures par année.
Il va sans dire, M. le ministre, que les cultivateurs qui se sont
prévalus de cette option globale, en général, et chez nous
pour le moins, et de façon absolue, étaient propriétaires
des fermes les plus volumineuses, les plus progressives. Ces cultivateurs
étaient vraiment en mesure de contribuer une quote-part pour le
coût de paiement de travaux pour une période de 150 heures.
J'ai eu des remarques d'un certain nombre de cultivateurs qui
bénéficiaient du programme de l'option globale. Ces gens
déplorent amèrement la disparition de l'option globale parce que
cela modifie considérablement le plan d'aménagement et de
rénovation des conditions de la ferme à l'intérieur d'un
objectif de cinq ans qu'ils s'étaient fixé.
Il y a certainement des motifs pour lesquels le ministre a
décidé d'abandonner l'option globale, mais j'invite le ministre
à revoir cette décision, à voir les conséquences
que cela peut causer à un certain nombre de fermes au Québec,
à voir les conséquences que cela porte au point de vue de retard
dans la productivité de plusieurs fermes, et souvent, ce sont les
meilleures fermes au Québec, de façon à revenir sur sa
décision de l'abandon de l'option globale pour permettre au cultivateur
qui est, tout au moins, engagé dans le programme... Je ne parle pas de
ceux à venir qui
auraient voulu s'en prévaloir, mais tout au moins les
cultivateurs qui étaient engagés dans l'option globale afin
qu'ils puissent bénéficier d'une révision de la
décision de la part du ministre afin de terminer le plan qui avait
été préparé sur une période quinquennale,
soit un programme de cinq ans.
J'aimerais entendre les commentaires du ministre de l'Agriculture face
à cette situation qui cause véritablement des préjudices
à un certain nombre de cultivateurs de chez nous.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre, nous sommes
à l'heure de l'ajournement des travaux, je vous prierais d'être
bref dans vos commentaires.
M. Garon: Le seul commentaire que je voudrais faire est le
suivant. Quand je suis arrivé au ministère, on m'a dit qu'on
avait touché à toutes ces questions. On m'a signalé que le
plan de l'option globale, de 150 heures, était un plan de cinq ans, et
que c'était la dernière année.
J'ai pensé que c'était plus raisonnable, au lieu de donner
40 heures par cultivateur et plutôt d'établir 150 heures seulement
pour ceux qui l'avaient déjà eu, qui avaient déjà
bénéficié plus que les autres, de mettre 60 heures pour
tout le monde. Cela m'a paru une bonne formule.
Ceux qui ont eu 150 heures pendant le plan quinquennal, un plan de cinq
ans pas nécessairement renouvelable. Il n'avait jamais été
dit qu'il serait renouvelé. Il se terminait le 31 mars 1977. Mes
fonctionnaires m'ont indiqué cela. On a préféré
augmenter de 40 à 60 heures.
Evidemment, il y a des questions de coût à étudier.
A ce moment, l'ensemble des cultivateurs en profite davantage. Il faut dire une
chose. 60 heures, c'est pas mal d'heures. Un bulldozer fait beaucoup d'ouvrage
sur une ferme, si ses 60 heures sont occupées à 100%.
Normalement, le cultivateur cultive aussi. Il fait ses semences. Il ne passe
pas son année avec le bulldozer dans le champ à travailler la
terre. Il en fait un bout une année et un autre bout l'année
suivante. Un bout au printemps ou à l'automne.
Je comprends que des gens peuvent avoir pris le plan de 150 heures les
années précédentes, mais cela m'a paru plus
équitable de donner 60 heures à tout le monde.
Je dois dire que, depuis quelques jours, on réexamine ce
programme, mais j'ai de la difficulté à trouver les principes
justifiant que les gens qui ont déjà eu 150 heures ont un droit
acquis à 150 heures parce qu'il y a eu un programme de 150 heures
pendant cinq ans. Je ne trouve pas le moyen de justifier cela.
M. Giasson: M. le ministre, étant donné que nous
avons ajourné, vous venez de répondre, mais il y a certainement
d'autres remarques à apporter sur le sujet que vous venez
d'entreprendre. Je serais curieux d'entendre les commentaires, même de
vos collègues du côté gouvernemental qui ont une
expérience pratique du monde agricole, qui savent les
conséquences de l'arrêt d'un programme de cinq ans quand seulement
deux ans se sont écoulés. Ce plan de ferme a été
préparé d'avance en vue de passer tous les travaux de la ferme
sur une période de cinq ans. C'est fini, on s'en va.
M. Garon: Le plan de cinq ans finissait justement en 1976.
M. Giasson: M. le ministre, je regrette il y a des projets qui
duraient depuis seulement deux ou trois ans.
M. Beauséjour: Pour ne pas causer de préjudice au
député de Montmagny-L'Islet, j'ai remarqué qu'à la
suite de l'intervention du député de Beauce-Sud, il n'a pas eu le
temps de répondre à ses questions; j'espère qu'il va avoir
le temps de revenir sur ses questions et que le député de
Beauce-Sud sera ici.
M. Garon: C'est un programme qui avait été
établi en 1971 pour cinq ans jusqu'en 1976.
M. Beauséjour: Non pas sur celui-là. Ce sont les
autres questions qu'il a laissé tomber tantôt.
M. Giasson: On va y revenir. D'ailleurs il va y avoir
dépôt de documents, M. le Président, qui va nous permettre
d'évaluer toute la publicité qui a été faite
concernant la politique des travaux mécanisés.
M. Picotte: Ne vous en faites pas, M. le Président, nous
n'avons pas encore adopté le programme. On va y revenir.
Le Président (M. Boucher): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 3)