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Étude des crédits du ministère de
l'Agriculture
(Vingt heures quinze minutes)
Le Président (M. Boucher): À l'ordre,
messieurs!
La commission de l'agriculture est de nouveau réunie pour
étudier les crédits du ministère de l'Agriculture.
Pour ce soir, les membres sont: M. Baril (Arthabaska), M.
Beauséjour (Iberville), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Charbonneau
(Verchères), M. Clair (Drummond), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M.
Dubois (Huntingdon), M. Gagnon (Champlain), M. Garneau (Jean-Talon), M. Garon
(Lévis), M. Giasson (Montmagny-L'Islet), M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), M. Mercier (Berthier), M. Ouellet
(Beauce-Nord), M. Picotte (Maskinongé), M. Rancourt
(Saint-François), M. Roy (Beauce-Sud), M. Vaillancourt (Orford).
À la fin de la dernière séance, j'avais
mentionné que le député de Huntingdon aurait la parole. M.
le député de Huntingdon.
Drainage souterrain et amélioration des cours
d'eau
M. Dubois: Merci, M. le Président. J'aimerais poser la
question suivante au ministre: Dans le cadre de l'entente Canada-Québec,
il y a $41 600 000 pour 1975 à 1979 prévus pour le drainage
souterrain et l'amélioration des cours d'eau. Je voudrais savoir quel
montant a été affecté en 1976/77 et quel montant sera
affecté cette année, dans ce programme.
M. Garon: Nous n'avons pas les détails de cela
actuellement, parce que cela entre dans plusieurs programmes. Il y a des choses
qui entrent dans le programme 8, il y a des choses qui entrent dans le
programme 3.
Au point de vue du drainage des cours d'eau, il y a $3 millions pour les
cours d'eau et $4 millions pour le drainage souterrain, en 1977/78.
M. Dubois: Vous savez sans doute que certains fermiers ont en
main des plans de drainage et qu'ils ne peuvent les exécuter parce que
les cours d'eau ne sont pas assez creux ou qu'ils ne sont pas nettoyés;
parfois, ils ne sont même pas creusés. Vis-à-vis d'un
programme plus poussé vers le drainage cette année, où
vous allez exécuter une plus grande quantité de pieds de
drainage, je voudrais savoir si l'hydraulique agricole sera en mesure de
répondre à tous les besoins. Il va se créer des besoins
supplémentaires cette année, à cause du plus grand nombre
de pieds de drainage à être installés, j'imagine.
M. Garon: Cette année, au lieu des 1100 milles faits l'an
dernier, nous prévoyons aller entre 1200 et 1300 milles de cours
d'eau.
M. Dubois: J'ai remarqué, dans le passé, qu'il y
avait une banque de plans et que plusieurs plans ne pouvaient être
exécutés. Étant donné que je vois l'augmentation,
ce n'est tout de même pas un très gros pourcentage. Le pourcentage
d'augmentation de pieds de drainage est de beaucoup supérieur au nombre
de pieds de cours d'eau rectifiés que vous allez faire cette
année. Je me demande s'il n'y aura pas un problème, au bout de
l'année.
M. Garon: On me dit que c'est en équivalence, que cela va
de pair.
M. Dubois: D'accord. Je l'espère fortement, remarquez
bien. En ce qui concerne toujours les cours d'eau...
M. Garon: Je vais en profiter pour annoncer une bonne nouvelle.
Au sujet du plan global de 150 heures, j'avais dit que je l'annoncerais
aujourd'hui. Nous avons accepté les 150 heures pour les agriculteurs qui
étaient inscrits dans l'option globale du programme 1976/77 pour cette
année, mais cela vaut uniquement pour cette année. C'est pour
faire de cette année 1977 l'année terminale.
Pour ceux qui avaient pu penser que cela continuerait, que le programme
serait prolongé, on va mettre les 150 heures de travaux
mécanisés pour ceux qui sont entrés dans l'option globale
pour cette année, mais cette année va être la
dernière. Cela va être communiqué dans les
différentes régions demain.
M. Giasson: M. le Président, je constate que le ministre a
réalisé l'impact que pouvait avoir l'abandon total et subit du
programme de l'option globale puisqu'il a décidé de revoir les
capacités de son ministère de permettre de continuer à un
certain nombre de cultivateurs qui s'étaient prévalus de cette
option au cours des années toutes récentes, et j'avais
attiré son attention de façon assez particulière.
D'ailleurs, d'autres députés autour de cette table étaient
en mesure d'évaluer les conséquences qu'aurait une coupure aussi
draconienne. Je voudrais le remercier, au nom des cultivateurs qui
étaient à l'intérieur de cette option globale. Ils ne
pourront peut-être pas tous terminer le plan à l'intérieur
d'une programmation de cinq ans mais, au moins, continuer la transformation et
l'amélioration de leur ferme.
Je présume que, l'an prochain, le ministre va continuer à
réfléchir à tout ce secteur, en dépit de ce qu'il
vient de nous déclarer nous apprenant que c'était revu uniquement
pour une année. J'espère que la longue période de
réflexion de douze mois va nous permettre d'entendre de sa bouche une
autre bonne nouvelle, toujours à l'endroit des cultivateurs qui avaient
déjà commencé leur programme d'aménagement à
l'intérieur de l'option globale et qu'ils pourront aller au bout de
cette période de cinq ans. Si le ministre juge qu'il n'est pas opportun
de tolérer l'inclusion de nouveaux cultivateurs à
l'intérieur de l'option globale, je le laisserai à son attention
et à son bon soin.
J'apprécie tout de même que les pressions que nous avons
faites auprès de lui, un certain nombre de députés
à la commission, aient porté fruit. Dans ses moments de
réflexion, le ministre découvrira peut-être qu'il y avait
tout de même des éléments très valables à
l'intérieur du programme d'option globale et qu'il permettra une
certaine continuité, tout au moins pour les cultivateurs qui avaient
entrepris des travaux dans ce secteur.
M. Garon: Je dois dire que ce n'est pas la commission
parlementaire tellement, pour être bien franc, parce que plusieurs
députés m'en avaient parlé antérieurement. Celui
qui a été le plus persistant, qui m'en a parlé à
peu près trois fois par jour, c'est le député
d'Arthabaska.
M. Vaillancourt (Orford): C'est parce qu'il a de
l'expérience.
M. Giasson: Vous avez là un député qui
connaît fondamentalement l'agriculture.
M. Garon: Non, le problème, en fait...
M. Vaillancourt (Orford): II ne connaît pas cela?
M. Garon: Non, je ne dis pas qu'il ne connaît pas cela, je
dis que le problème, c'était qu'au fond certaines personnes ont
pu penser en région que le programme se continuerait. Pour que ceux qui
avaient préparé leur champ en conséquence ne soient pas
pénalisés, ils pourront poursuivre cette année. Mais je
dis bien que et cela va être communiqué à chacune
des régions c'est la dernière année. Ce qu'on a
préféré faire, c'est qu'on a augmenté et
cela, il faut le souligner le nombre d'heures de chacun des cultivateurs
de 40 à 60. Je pense que c'est un avantage considérable puisque
le nombre d'heures est augmenté de 50% pour chacun des cultivateurs du
Québec dans une perspective démocratique. À ce
moment-là, le programme restera à 60 heures pour l'ensemble des
cultivateurs plutôt.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Arthabaska.
M. Baril: Je me réjouis énormément
d'entendre cette déclaration et je remercie le ministre, au nom des
agriculteurs et en mon nom, pour la nouvelle décision qu'il a prise de
continuer ce programme pour un an. Comme je connais très bien le milieu
agricole, je suis certain que l'an prochain, même si cela finit cette
année, les cultivateurs accepteront la décision puisqu'ils auront
droit à 60 heures. Ils planifieront leurs travaux pour compléter,
si vous voulez, leur plan basé sur un programme de 60 heures. Encore une
fois, je suis très heureux de la décision prise et elle sera
très bien reçue dans le milieu agricole.
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet, M. le
député d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): Ce n'est pas sur le même sujet,
mais sur le même article. Je voudrais prendre des informations quant
à l'aménagement des lacs pour fins piscicoles.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Orford, je regrette, M. le député d'Huntingdon n'avait pas
terminé ses questions, et par la suite il y avait le
député d'Iberville.
M. Dubois: J'aimerais en profiter pour remercier M. le ministre
au nom de nos agriculteurs. Je crois qu'ils vont être très heureux
d'apprendre cette nouvelle. Je suis pas mal certain que, l'an prochain, le
ministre réfléchira de nouveau; je l'espère, en tout
cas.
M. Garon: On pense qu'on va faire de l'épargne sur les
plans. On va prendre l'argent là.
M. Dubois: D'accord. Formidable!
M. Garon: Vous voyez que c'est de l'argent qui va être
donné aux cultivateurs au lieu d'aller dans le papier.
M. Dubois: Je continue en ce qui a trait aux cours d'eau.
J'aimerais vous demander si vous avez un budget spécifique pour le
contrôle des eaux. Si on se base sur les besoins d'eau d'irrigation pour
cette année, plusieurs jardiniers ou producteurs agricoles sont
pénalisés par le manque d'eau pour fins d'irrigation de la
ferme.
M. Garon: C'est contenu dans le budget des cours d'eau.
M. Dubois: Dans le budget des cours d'eau. M. Garon:
L'élément 3 du programme 3.
M. Dubois: Étant donné que le budget n'est pas
sectionné, qu'il ne parle pas spécifiquement de contrôle de
l'eau, je ne savais pas quel budget vous aviez là.
M. Garon: La conservation des eaux, l'assainissement des sols, la
conservation sous toutes ses formes.
M. Dubois: Êtes-vous ouvert aux demandes des agriculteurs
au niveau des barrages pour fins de conservation?
M. Garon: Oui, je suis favorable. Il y a quelques barrages en
construction. Il y en a d'autres pour lesquels on est en train de faire les
plans.
M. Dubois: Je suis au courant du fait qu'il y en a huit dans mon
comté, mais je sais qu'il y a un problème général
dans tous les comtés où il y a du jardinage ou des productions
agricoles dispendieuses, par exemple, les fraises, les framboises et même
aussi les betteraves à sucre. Dans certaines régions, il y a
plusieurs jardiniers qui possèdent
un système d'irrigation et qui n'ont présentement pas
d'eau pour irriguer. J'imagine que vous aurez de plus en plus de demandes pour
le contrôle des eaux. Étant donné l'année que nous
connaissons, cela va devenir plus crucial qu'on ait un bon contrôle de
l'eau. C'est bien beau de l'évacuer, mais il faut aussi la garder
à certains moments. C'est un problème qui n'est pas
d'aujourd'hui, qui existe depuis longtemps. Il faut se pencher dessus. C'est
une remarque que je veux faire en passant.
M. Garon: Cette année est exceptionnelle puisqu'on dit que
c'est le mois de mai le plus sec depuis 56 ans.
M. Dubois: Cela peut être aussi une période
d'année qu'on va connaître. On ne connaît pas l'avenir.
M. Giasson: Vous n'avez pas connu cela depuis que vous êtes
né.
M. Garon: Que vous êtes drôle! C'est parce que le
gouvernement a apporté beaucoup de soleil sur la province.
M. Giasson: Trop pour les besoins de l'agriculture. Ce n'est pas
bon pour l'agriculture. C'est une preuve de déséquilibre.
M. Garon: On va pouvoir dire cela à la fin de
l'été.
M. Dubois: Je voudrais traiter d'un sujet qui touche encore aux
cours d'eau. Le Code municipal stipule que les corporations municipales sont
responsables de l'entretien des cours d'eau. Aujourd'hui on sait c'est
dans tous les comtés, d'ailleurs que l'Hydraulique agricole
exécute ces travaux pour et au nom des corporations municipales à
titre gratuit.
Mais si un agriculteur arrive avec une réclamation, il reste que
la corporation municipale a la responsabilité de défrayer
l'agriculteur. Dans ma région, il y a des cas de jurisprudence où
les corporations municipales ont dû défrayer des pertes de
récoltes aux agriculteurs.
Cela est un peu incohérent. Il n'y a aucune corporation
municipale qui fait des travaux d'égouttement aujourd'hui ou à
peu près pas. C'est très minime s'il y en a qui en font. À
titre de corporations municipales, nous avons la responsabilité
d'exécuter ces travaux, mais l'Hydraulique agricole les fait toujours
gratuitement.
Au moment d'une réclamation, n'y aurait-il pas lieu d'amender les
lois existantes pour que l'agriculteur puisse s'en prendre au ministère
de l'Agriculture et à l'Hydraulique agricole au lieu de s'en prendre
à la corporation municipale qui n'exécute pas de travaux?
Si le conseil municipal avait les budgets pour exécuter ces
travaux, je serais d'accord pour qu'on s'en prenne aux corporations municipales
dans le cas de réclamations, mais étant donné que les
conseils n'ont pas de budget pour exécuter des travaux de cours d'eau ou
de creusage, je me pose la question. La loi ne devrait-elle pas être
amendée?
M. Garon: Les cours d'eau sont sous la responsabilité des
municipalités et avec raison. Imaginez-vous que s'il fallait faire
affaire avec chaque individu pour faire des cours d'eau, cela serait
épouvantable.
Quand on parle de travaux de cours d'eau, cela monte à des
montants assez considérables. Je signais des contrats, la semaine
dernière; c'étaient des sommes de $150 000 à un peu plus
de $200 000. Qui déterminerait les cours d'eau à effectuer?
M. Dubois: Le conseil municipal ou la corporation municipale, au
niveau juridique, est responsable, s'il y a une réclamation. Je sais
qu'il y a un cas en suspens dans mon comté, de l'ordre d'environ $400
000. Je ne pense pas que les corporations municipales aient le moyen, si elles
doivent payer un jour, de défrayer des tels coûts. On sait que les
travaux sont toujours faits par l'hydraulique agricole, par le ministère
de l'Agriculture, si on veut. Il y a des travaux, parfois, de l'ordre de
plusieurs millions de dollars. C'est sûr que les corporations municipales
ne peuvent pas se charger de ces travaux, mais, quand même, la
responsabilité leur tombe toujours sur la tête. C'est
là-dessus que je me demande s'il n'y aurait pas lieu de changer l'aspect
juridique. Je suis d'accord que les corporations municipales appuient les
demandes des fermiers pour la rectification d'un cours d'eau, le creusage ou le
nettoyage. Je suis d'accord que c'est leur tâche de le faire.
M. Garon: Quels seraient les avantages de cela?
M. Dubois: Les avantages, c'est qu'au niveau financier les
corporations municipales n'ont pas toujours les moyens de défrayer des
pertes d'agriculteurs qui sont parfois très élevées. Il y
a un cas pendant dans le comté de $400 000 et il y en a eu dans le
passé, des montants assez élevés aussi. Une corporation
municipale ne peut tout de même pas défrayer, du jour au
lendemain, des travaux de $400 000. C'est pratiquement impossible, étant
donné que nous ne participons pas directement au creusage des cours
d'eau. C'est à cela que je m'en prends.
M. Garon: Voyez-vous, franchement, on paie tout. Il faudrait
peut-être fournir les rivières quant à y être. On ne
peut pas faire beaucoup plus; on paie tout, on fait le travail au complet.
Après cela, la surveillance de la rivière, tout cela; le
ministère ne peut pas mettre des inspecteurs partout sur les
rivières pour surveiller. C'est la responsabilité de la
municipalité; le cours d'eau passe sur son territoire.
M. Dubois: On ne peut pas dire que vous payez tout, parce que
l'argent que vous avez à administrer vient du contribuable. Il vient
aussi
bien du jardinier que du producteur. À ce moment, c'est quand
même l'argent des producteurs, en partie, que vous dépensez.
M. Garon: Oui. C'est normal que la rivière, qui est sur un
territoire donné, soit réglementée par la
communauté locale donnée qui est la municipalité. Au
contraire, je pense qu'il faut aller vers plus de décentralisation. Ce
que vous proposez, je ne le comprends pas. Quand on parlait
d'assurance-récolte, vous parliez de décentralisation et,
là, vous voulez qu'on centralise tout. Je ne vous comprends pas.
M. Dubois: Ce n'est pas ce que j'ai dit. Je vous parle de la
responsabilité financière seulement. Je ne vous ai pas
parlé d'autres choses. Les demandes d'aide, je suis d'accord qu'elles
soient formulées par les corporations municipales qui sont beaucoup plus
au courant des problèmes locaux que le ministère peut
l'être directement ici à Québec. Je suis d'accord
là-dessus. Je vous parle de la question financière, quand il y a
une réclamation de la part d'un fermier qui a des pertes. C'est
seulement de cela que je vous parle. Je ne parle pas de centralisation,
absolument pas.
M. Garon: Je ne vois pas l'utilité de cela.
M. Dubois: Disons que vos hauts fonctionnaires ont eu, je pense,
des expériences, dans le passé, où les corporations ont
été pénalisées et ont dû payer des montants
assez hauts. Il y en a en suspens présentement. C'est pour cela que je
pose la question. J'aimerais ajouter, en plus, que la plupart du temps, quand
il y a des réclamations, c'est parce que cela prend quatre ans, cinq
ans, six ans pour faire exécuter des travaux qui sont demandés
par une corporation ou par un groupe de cultivateurs. Avec la lenteur je
n'accuse personne; c'est impossible de tout faire la même année
il reste quand même que, si le fermier perd ses récoltes
pendant quelques années, un bon jour c'est une réclamation qui
arrive au conseil de comté.
M. Garon: Parlez-vous de la Norton Creek?
M. Dubois: Écoutez, c'est un gros problème,
celui-là. Il y en a d'autres aussi. Il y a des tributaires du Norton
Creek où il y a eu des problèmes aussi. L'idéal, ce serait
peut-être que les corporations municipales administrent elles-mêmes
un budget qui serait versé par subventions pour creuser leurs cours
d'eau.
Peut-être que cela réglerait le problème d'une
façon plus rapide. On pourrait répondre peut-être plus
rapidement, mais je suis bien d'accord que cela prendrait des budgets de
beaucoup supérieurs à ce qui existe présentement.
Peut-être que les 40% qu'on donne en abattement sur les taxes municipales
et scolaires et sur l'essence pourraient, s'ils étaient versés
dans un plus gros budget pour fins d'égouttement de sol, mieux
répondre aux besoins de l'agriculteur d'aujourd'hui. Je me pose la
question, parfois, sur ce formulaire.
M. Garon: Je vous en ai dit un mot tout à l'heure.
Plusieurs programmes ont été révisés. Ce que vous
dites, je suis bien conscient de cela parce que je fais la tournée des
régions. Ce que vous mentionnez, cela m'a été
mentionné. Maintenant, quand on a des programmes, il faut essayer de les
améliorer mais, comme je le disais tantôt, cela ne peut pas tout
se faire en même temps. Là, on va faire la révision des
programmes, voir comment on peut les améliorer. Je suis conscient qu'il
y a des cours d'eau qui ne sont pas faits. Cela prendrait plus d'argent, sans
doute. On a regardé cela, comment on pourrait améliorer ce
programme, mais on n'a pas pu améliorer tous les programmes en
même temps.
Comme je vous le disais, quand on est arrivé au gouvernement,
c'était à la fin de novembre. Pendant quinze jours, aux
Fêtes, il n'y avait personne dans le parlement. Après, il fallait
produire les programmes pour le début de mars. On n'a pas eu le temps,
dans un mois et demi, de revoir tous les programmes. On a révisé
certains programmes et ils ont été améliorés. Dans
le domaine de l'hydraulique, par exemple, ou du drainage, on en a
amélioré deux. Je pense que c'est une amélioration
considérable à ces deux programmes. Si on bouleverse trop de
programmes, à un moment donné, tout le monde va être
mêlé et cela va être pire que si on n'avait rien
changé. J'aime autant qu'on procède un peu plus lentement.
Remarquez bien que, par tempérament, je serais porté
à aller plus vite, mais il y en a même qui trouvaient que j'allais
trop vite dans ce domaine. Vous avez lu les articles de la presse, ils ont dit:
On va voir si Garon s'est trompé à l'automne. Ils trouvent qu'on
a fait des changements rapides. Cela, c'est pour un domaine.
Quand vous tombez dans le domaine des cours d'eau, vous tombez dans des
domaines plus gros. Quand vous parlez des travaux mécanisés, vous
parlez de petits domaines; ce sont de petits entrepreneurs et c'est plus
mobile. Quand vous parlez de cours d'eau, la partie est plus grosse. On n'aura
pas le temps de réviser ce programme cette année, mais au cours
de l'été et au cours de l'automne on va revoir ce
programme-là.
M. Dubois: J'aimerais quand même connaître votre
point de vue sur la participation gouvernementale quant à l'abattement
de la taxe sur l'essence, de la taxe foncière et de la taxe scolaire.
J'aimerais savoir si ces programmes servent l'agriculture mieux que si on
dirigeait tous ces budgets vers un meilleur programme d'assainissement des
sols. C'est dans ce sens que j'aimerais avoir votre réponse.
M. Garon: Aujourd'hui, je ne pourrais pas vous donner de
réponse là-dessus. J'ai demandé une étude d'impact
de tous les programmes au niveau de chacune des régions, quel a
été l'impact dans chacun des programmes du ministère qui
ont une ampleur provinciale au niveau de chacune des régions. Ils font
actuellement cette étude; j'ai été avisé
récemment qu'ils l'avaient commencée et que c'était assez
avancé.
On va faire au niveau provincial aussi, au niveau du siège social
de Québec, une étude de ces programmes-là et on va
combiner cela ensemble pour voir ce qu'il y aurait à améliorer
là-dedans. Je ne peux pas vous répondre pour chacun des domaines
avant d'avoir eu les rapports, de chacun des organismes régionaux ou des
bureaux régionaux, de l'impact des programmes chez eux. Je pense qu'il
va falloir avoir des programmes d'une ampleur provinciale et d'autres qui
auront plus une vocation régionale. Quand on parle de drainage
souterrain, par exemple, cela a plus d'impact chez vous que dans le
Bas-du-Fleuve ou la Gaspésie, où il n'y en a quasiment pas. Dans
l'Abitibi, l'an passé, il ne s'en est pas fait un pouce, de drainage
souterrain. Ce sont des programmes qui, au fond, ont une ampleur
régionale.
Par ailleurs, je suis curieux de voir, dans tout cet argent
dépensé, combien il y en a de dépensé dans la
région 1, dans la région 2, dans la région 3 ou dans la
région 4. J'ai l'impression que la péréquation
régionale n'est pas faite beaucoup. J'ai bien hâte de voir les
résultats, mais que voulez-vous? Il y a bien des données qui
n'existaient pas, qui n'étaient pas faites; on va les avoir avec cette
comparaison de l'impact, dans chacune des régions, des programmes qui
visent la province. Mais, maintenant, je n'ai pas les données.
M. Dubois: Voici ce qui me pousse à vous poser cette
question, strictement au niveau d'égouttement de surface. Si un jeune
cultivateur s'installe sur une ferme et que dans ses trois ou quatre
premières années il n'y a pas d'égouttement, il se
décourage et disparaît de la ferme. Je pense que les 40%
d'abattement sur ses taxes municipales, son abattement sur ses taxes d'essence,
ce n'est pas cela qui le fait vivre. Si le type pouvait semer, cela serait
beaucoup plus profitable pour l'agriculteur en général au
Québec. Un jeune agriculteur qui peut semer immédiatement, qui
peut avoir une récolte, je pense que c'est la base d'un départ
dans l'agriculture. Souvent une forme d'aide directe n'est pas
nécessairement ce qu'il faut pour mousser l'agriculture dans la province
de Québec. C'est dans ce sens que je voulais essayer un peu d'influencer
vos gestes futurs. Alors, je termine sur le drainage.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, je sais que le
ministre a indiqué qu'il avait l'intention de réviser la
politique des cours d'eaux municipalisés.
M. Garon: Je ne peux pas dire réviser. Ce que j'ai dit, ce
qu'on va voir, dans ce programme-là, ce qui fonctionne, ce qui pourrait
être amélioré; cela ne veut pas dire qu'on va chambarder le
programme. Il ne faut pas poser des gestes avant d'avoir regardé ce qui
se passe. C'est quand même un programme, entre 1200 et 1300 milles de
cours d'eau. C'est du millage pas mal. Il faut voir en fonction des besoins,
des priorités et voir comment le programme peut fonctionner. On va
faire, cette année, une révision de tous les programmes en
fonction des objectifs, ce qui répond à nos objectifs, et ce qui
devrait être modifié. Il y a plusieurs conceptions des choses,
j'en ai parlé beaucoup ce printemps. Il y en a qui disent que la
municipalité devrait payer 50% et l'Agriculture, 50%. D'autres disent
que cela a déjà été mis en application il y a
quelques années, mais cela n'a pas marché. Donc, il faut regarder
ces programmes et les modifier graduellement, pour que l'effet escompté
soit vraiment celui qu'on prévoyait.
M. Beauséjour: Pour regarder déjà une
politique qui est établie, puisque cela doit fonctionner, je crois
qu'actuellement, en haut de $10 000, on passe par soumission. C'est cela?
M. Garon: Oui. $10 000 en montant. En fait, on a parlé de
$10 000, mais concrètement on est en train de demander des soumissions
à 100%.
M. Beauséjour: Est-ce qu'on soumissionne à l'heure
en bas de $10 000?
M. Garon: En bas de $10 000 il n'y en a presque pas actuellement.
On veut aller plus bas que cela, on ira à tout le monde en fait, mais en
bas de $10 000 il n'y en a quasiment pas.
M. Beauséjour: Du moins il y en a dans mon
comté.
M. Garon: On ne parle pas des petites affaires de $2000, $3000.
Parce que cela va nous coûter quasiment autant d'annonces de journaux que
le contrat de drainage. Il faut faire attention à un certain moment.
M. Beauséjour: À ce niveau-là, il faut que
les machines, si je ne me trompe pas, ne soient pas louées mais qu'elles
appartiennent à l'entrepreneur; c'est cela? Non?
M. Garon: Quand on fait les travaux nous-mêmes, on loue
l'outillage à l'entrepreneur.
M. Beauséjour: On peut louer? M. Garon: Oui.
M. Beauséjour: Maintenant, j'attirerais votre attention
sur un aspect qui n'a peut-être pas été touché.
Ordinairement l'hydraulique agricole fait des plans, une estimation, ensuite il
y a des soumissions et le plus bas soumissionnaire a les travaux.
M. Garon: Oui.
M. Beauséjour: Quand les travaux sont
exécutés, ce qui arrive c'est qu'il y a un genre d'inspecteur qui
va vérifier sur place; là, comme de raison, cela peut varier. Il
y a des choses qui peuvent varier.
M. Garon: ...qui peuvent varier.
M. Beauséjour: Pas le niveau, mais la quantité de
matériel en rapport avec l'évaluation, et j'ai deux exemples que
je trouve quand même aberrants. Pour ce qui est en particulier du cours
d'eau Patenaude, où l'estimation était de $40 000, la soumission
était de $19 000 et on se ramasse en dernier avec $9305.
Pour ce qui est du matériel, comme on l'indique, extraction
d'autres matières, cela avait été évalué
à 15 000 verges cubes et une fois que l'inspecteur est passé,
cela s'est résumé à 7446, ce qui veut dire... Je pourrais
aussi prendre l'autre exemple qui est aussi aberrant dans les
différences. Je me dis que si on fait des calculs, au niveau du
ministère des Transports il y a une espèce d'équipe
d'inspection qui accepte une différence en plus ou en moins de 10%. Il y
aurait peut-être lieu de penser à quelque chose de semblable.
Pour vérifier un peu plus loin sans avoir besoin d'une
enquête secrète de mon ami Colombo, j'ai demandé à
votre ministère il y a des choses sur lesquelles je me pose des
questions à l'adjoint parlementaire, entre autres, et à
vous-même les soumissions pour le cours d'eau Poulin, dans Missisquoi,
que je n'ai jamais pu obtenir.
M. Garon: On va les produire demain si vous voulez.
M. Beauséjour: Je veux plus que cela, je veux
vérifier différentes choses.
M. Garon: Je n'ai rien à cacher.
M. Beauséjour: Je veux avoir les copies des soumissions
pour l'année 1975/76 pour les cours d'eau municipalisés et le
montant final payé à celui qui a obtenu la soumission pour les
comtés parce que ce sont des comtés agricoles, et comme de raison
cela vient entrecouper le comté d'Iberville d'une façon...
M. Garon: Allons tranquillement.
M. Beauséjour: Je veux avoir, pour les comtés
agricoles d'Iberville, Missisquoi, Rouville...
M. Garon: Un instant, on n'a pas de sténographe. Le
journal des Débats sera publié dans quelque temps seulement. On
va apporter cela demain matin ou jeudi...
M. Beauséjour: Après Missisquoi, c'est Rouville,
Bagot et Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Vous m'en donnerez une copie.
M. Beauséjour: Cela me fera plaisir parce qu'apparemment
M. le ministre, ce qui est curieux, c'est qu'il me semble qu'il y ait des
contracteurs dont les chiffres pouvaient monter d'une façon assez
extraordinaire et d'autres contracteurs dont les chiffres...
M. Garon: Qu'est-ce que vous demandez pour ces comtés au
juste?
M. Beauséjour: Je veux les copies des soumissions pour
1975/76 pour les cours d'eau municipalisés et ensuite le montant qui a
été payé. J'ai ici les montants, sur des feuilles comme
cela. Je veux vérifier avec les soumissions. Il n'est pas
nécessaire d'attendre des enquêtes, il y a des choses qui
paraissent curieuses. Peut-être que cela nous aidera à... Ce sont
les cours d'eau municipalisés qui ont été faits dans ces
comtés. 1, 2, 3, 4, 5, parce que le comté d'Iberville touche cinq
comtés agricoles.
M. Baril: Si on prend le comté de Saint-Hyacinthe, un
cours d'eau qui passe dans ce comté, tu vas aller encore à trois
ou quatre comtés plus loin que Saint-Hyacinthe...
M. Vaillancourt (Orford): Pourquoi ne demandez-vous pas
plutôt par nom de cours d'eau, ce serait beaucoup plus facile, je
pense.
M. Beauséjour: Non, je pense qu'on peut certainement en
relever en 1976, 1975/76...
M. Vaillancourt (Orford ): Est-ce qu'il y a des cours
d'eau...
M. Beauséjour:... qui ont été faits.
M. Vaillancourt (Orford): II y a des dossiers concernant certains
cours d'eau et je pense que ce serait beaucoup plus facile de faire sortir les
dossiers que de demander ça "at large" pour tous les comtés,
parce que vous ne savez pas quel travail ça va demander.
M. Beauséjour: Oui, mais je leur en ai demandé pour
un cours d'eau et je n'ai pas pu obtenir de réponse; on m'a fourni
n'importe quelle sorte de document. Imaginez-vous que si je commence à
leur en demander pour certains autres, quand aurai-je la réponse!
M. Vaillancourt (Orford): Vous allez peut-être avoir un
petit camion qui va apporter ça.
M. Beauséjour: Je le prendrai.
M. Garon: II semble, d'après ce que me disent les
fonctionnaires, que ça fait un tas de paperasses et ils seraient
d'accord pour vous permettre de regarder dans les filières, ils vous
indiqueraient comment ça fonctionne et vous pourriez vérifier ce
que vous voulez. Parce que ça ferait...
Est-ce que je pourrais suggérer à M. Beauséjour de
venir lui-même à une régie agricole vérifier les
dossiers?
Une voix: Avez-vous le temps de faire ça? M.
Beauséjour: J'ai déjà voulu faire ça...
M. Garon: Vous n'avez pas été capable de le
faire?
M. Beauséjour: ... le faire...
M. Garon: M. Beauséjour, je pense que la porte vous est
ouverte, vous pourrez vérifier ça à volonté. En
somme...
M. Beauséjour: J'ai besoin d'information. M. Garon:
D'information.
M. Beauséjour: Ensuite, il y a un photocopieur... tout ce
qui touche mon comté...
M. Garon: Si tu m'appelles, je ne dirai pas non, mais je ne sais
rien, les dossiers, chez nous, sont là. Je pense que ce serait facile
pour moi de te référer à une régie agricole et tu
vas être reçu, très facilement; tu vas avoir le temps de
voir tout ce que tu veux voir et te faire expliquer exactement la façon
de procéder.
M. Beauséjour: D'accord, et si j'ai un autre refus comme
j'ai eu avant, je le ferai savoir.
M. Garon: Pardon?
M. Beauséjour: Si j'ai un autre...
M. Garon: Si vous avez un refus ou que ça ne fonctionne
pas, vous prendrez les documents...
M. Beauséjour: Je n'ai rien eu jusqu'ici; je l'avais
demandé par l'entremise de l'adjoint parlementaire et je n'ai rien
reçu.
M. Garon: On vous procurera les documents écrits à
ce moment-là, des photocopies des documents, s'il y a des refus.
M. Beauséjour: C'est exact, simplement de voir...
Maintenant, j'accepte...
M. Garon: En tout temps, vous pouvez demander des chiffres
là-dessus en Chambre...
M. Beauséjour: Je le demandais ici, parce que je voulais
avoir une réponse, mais j'irai vérifier.
M. Garon: Si, à un moment donné, vous y allez et
vous n'avez pas toutes les informations que vous voulez avoir, vous pensez que
vous n'avez pas toutes les informations, allez-y cette semaine et vous pourrez
formuler votre question à la commission parlementaire, mercredi ou
jeudi. Je pense qu'on va revenir demain matin à 10 heures.
M. Beauséjour: Je prendrai rendez-vous avec...
M. Garon: Si on n'a pas fini. Autrement, on produira les
documents écrits.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Orford.
M. Garon: Quant à parler des documents, j'en ai des
documents à vous produire, la liste des ins- pecteurs de travaux
mécanisés de 1966 à 1976 inclusivement. Si on les faisait
distribuer...
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous avez des copies pour
tous les membres de la commission?
M. Garon: J'imagine.
M. Vaillancourt (Orford): Vous voulez les déposer, M. le
Président?
M. Garon: Déposer...
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, en ce qui me
concerne, ce n'est pas sur le même sujet, c'est concernant l'hydraulique
agricole, c'est-à-dire l'aménagement d'un lac à des fins
agricoles. Est-ce que c'est le même article?
M. Garon: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): J'aimerais savoir si cette nouvelle
politique qui a été mise en application il y a trois ou quatre
ans fonctionne bien? Est-ce que plusieurs personnes se prévalent de
cette nouvelle politique, les lacs artificiels pour fins piscicoles? Combien de
demandes avez-vous reçues?
M. Garon: L'année passée, le service a reçu
neuf demandes et préparé trois projets.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que les trois projets qui ont
été acceptés ont été
subventionnés?
M. Garon: Ils n'ont pas été
réalisés.
M. Vaillancourt (Orford): Ils n'ont pas été
réalisés. Cela était pour l'an passé. Dans les
années précédentes?
M. Garon: On n'en avait pas.
M. Vaillancourt (Orford): II y en a un dans mon comté,
Orford, qui a fait une demande il y a à peu près trois ans, au
tout début. Il a même commencé ses lacs artificiels un
petit peu avant que cette politique soit mise en application. J'aimerais savoir
s'il a été subventionné? Est-ce que vous avez ces chiffres
ici?
M. Garon: S'il n'en a pas eu dans les trois dernières
années, cela devait être un bleu.
M. Vaillancourt (Orford): Je ne sais pas de quel parti politique
il était. Lorsque quelqu'un vient me consulter, j'ai comme politique de
ne jamais lui demander quel est son parti politique.
M. Garon: Le programme a commencé en 1975. Cette
année, il y a eu un projet qui a été subventionné
et je pense que c'est M. Boulanger, dans le comté de Bellechasse.
En 1976, on a eu neuf demandes...
C'est en 1975, et comment cela se fait-il que c'est moi qui ai
signé? Je me rappelle, il y avait des arbres et je trouvais qu'on
n'avait pas besoin de payer pour des arbres, que le gars était capable
de les planter.
Cela a été signé par moi en février
1977.
M. Vaillancourt (Orford): II n'y a pas de demande qui a
été subventionnée?
M. Garon: Vous voyez comme le gouvernement est progressif. La
seule demande qu'il y a eu, le seul contrat qui a été
signé, c'est en février 1977. C'est moi qui l'ai signé.
Vous ne me croyiez pas dans les poissons?
M. Vaillancourt (Orford): En ce qui me concerne, je suis
prêt à adopter l'article. Je ne sais pas si mes collègues
ont autre chose?
Le Président (M. Boucher): Le député de
Champlain avait demandé la parole.
M. Gagnon: Le député de Huntingdon, quand il a
parlé de l'aide à l'agriculture, tantôt, il a
mentionné des remises de taxes, par exemple, sur l'essence. Pour mon
information personnelle, la remise de la taxe ne vient pas du ministère
de l'Agriculture, cela vient du ministère, est-ce que cela revient au
ministère de l'Agriculture?
M. Garon: La taxe de quoi?
M. Gagnon: La taxe sur l'essence. En fait, ce n'est pas une aide
à l'agriculture. Quand on remet la taxe... La taxe qui est exigée
sur l'essence, c'est pour l'entretien des routes, si j'ai bien compris, et
comme l'agriculteur se sert d'une partie de l'essence pour la ferme, c'est
cette partie qu'on remet, elle n'est pas considérée comme une
aide à l'agriculture?
M. Garon: ... qui rembourse la taxe, mais achemine la demande
à l'Agriculture, qui fait les représentations...
M. Gagnon: Aux Finances?
M. Garon: Aux Finances.
M. Gagnon: Mais je veux dire que ce n'est pas un budget qui vient
de l'Agriculture, qui est considéré comme une aide
apportée à l'agriculture. C'est tout simplement de
rembourser...
M. Garon: Non, c'est une remise de taxe.
M. Gagnon: C'est une remise de taxe qui ne sert pas pour
l'entretien des routes, vu que cette essence est utilisée dans les
champs.
M. Garon: C'est cela.
M. Gagnon: C'est seulement une question d'information, merci.
M. Vaillancourt (Orford): La taxe sert aux entrepreneurs qui font
des travaux chez les agriculteurs?
M. Garon: Voyez-vous, ce n'est pas dans notre budget.
M. Vaillancourt (Orford): Je pense que vous n'êtes pas au
courant.
M. Garon: Vous parlez d'un agriculteur qui fait des travaux
mécanisés, qui se sert de cette formule pour avoir une
réduction de taxe sur l'essence. Il y a quand même des exceptions
qu'on ne connaît pas. C'est peut-être cela.
M. Vaillancourt (Orford): Un agriculteur est remboursé
pour l'essence qu'il dépense sur sa ferme pour ses propres travaux, mais
un entrepreneur qui travaille un peu partout sur des fermes n'est pas
remboursé. C'est une politique qui avait été abolie, si je
me souviens bien, en 1964/65. Il avait été décidé
dans le temps de donner, je pense, $1 ou $2 de l'heure de plus pour remplacer
cela, parce que c'était trop difficile à administrer,
d'après le ministère des Finances. Je pense que c'est avant vous,
cela.
M. Garon: De vieilles affaires! M. Baril:
Actuellement...
M. Vaillancourt (Orford): C'est parce que j'étais
là dans le temps que je m'en souviens.
M. Baril: ... on ne rembourse pas à l'agriculteur, on ne
lui impose pas la taxe, quand on lui vend.
Le Président (M. Boucher): Y a-t-il d'autres questions? M.
le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, dimanche après-midi,
j'ai été chez un maire pour visiter sa paroisse et
connaître tous ses besoins. C'est le maire d'une municipalité de
campagne. Il m'a amené chez un cultivateur qui a fait faire son plan de
drainage, qui a réalisé son plan de drainage. Les tuyaux
arrivaient dans le fossé un peu plus bas que... Le fossé n'avait
pas été fait depuis longtemps. C'est sur le bord du chemin. Les
Travaux publics l'an passé n'ont pas voulu faire les travaux. Son
drainage était tout fini. Il n'y avait pas de voie d'égouttement
pour le printemps. Il a fait venir un bulldozer et l'a fait faire. Comme de
raison, cela lui a coûté de l'argent, mais il fallait bien que son
système fonctionne au printemps, parce qu'autrement ce n'est pas bon.
Est-ce qu'on peut faire quelque chose dans un cas semblable?
M. Garon: II faut laisser un peu d'initiative aux gens aussi.
M. Cordeau: Mais les fossés sont du
côté...
M. Garon: Ce sont les Travaux publics, ce n'est plus
l'Agriculture.
M. Cordeau: Oui, ils n'ont pas voulu le faire, mais le drainage
avait été fait. Y a-t-il des possibilités que le type qui
a payé sa facture puisse être remboursé pour les travaux
réalisés? On l'a fait de l'autre côté du chemin,
mais pas de son côté. Apparemment, il n'était pas de la
bonne couleur.
M. Baril: Cela peut arriver.
M. Garon: Nous autres, on ne peut pas déposer des travaux
des Travaux publics à l'Agriculture.
M. Cordeau: Mais, à un moment donné, est-ce qu'il y
aurait des possibilités, en allant au ministère des Transports,
aux Travaux publics...
Une voix: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): Je ne permets pas... C'est au
ministre à me donner une réponse.
M. Beauséjour: ... aux Travaux publics.
M. Garon: Cela a l'air un peu curieux, je vais vous donner la
réponse, mais, apparemment, cela me paraît un peu curieux. Nous
autres, on n'a pas le droit de creuser des fossés du ministère
des Travaux publics, mais on a le droit de payer pour du pompage.
M. Giasson: M. le Président...
M. Garon: J'en ai parlé, quand j'étais, par
exemple, en tournée dans les différentes régions. C'est un
point, par exemple, vous m'avez dit, qui a été soulevé en
Mauricie. Cela m'apparaît normal qu'il n'y ait pas de meilleure
coordination entre les différents ministères. C'est un des
éléments que j'avais soulevés lors de ma tournée
régionale de la Mauricie, celui d'une meilleure coordination des
ministères des Travaux publics, des Transports et de l'Agriculture pour
des choses comme celles-là, par exemple les fossés, qui nuisent
aux cultivateurs, parce que les travaux du ministère ne sont pas
effectués. Je suis bien conscient que cela existe, mais on n'a pas
encore mis en place les mécanismes pour faire des ajustements. Je pense
que...
M. Cordeau: Vous me conseillez quasiment d'aller frapper à
un autre ministère?
M. Garon: Non. Je pense qu'à ce moment, ce serait
peut-être bon de le faire. Remarquez bien que si vous me mentionnez que
le cultivateur affecté à fait faire ses travaux lui-même,
comme vous me dites...
M. Cordeau: Oui.
M. Garon: Dans des cas où les travaux ne seraient pas
faits, j'acheminerai les demandes au ministère des Transports pour lui
dire que ses fossés nuisent à l'agriculture et à
l'agriculteur.
M. Cordeau: Merci, M. le ministre.
M. Garon: Ce que j'envisage, c'est qu'on ait une façon de
faire entre ces ministères pour assurer une meilleure coordination entre
les ministères.
M. Cordeau: Oui, parce que lorsque les plans de drainage sont
faits et que le cultivateur réalise que son système de drainage
ne peut pas égoutter...
M. Garon: II pourrait irriguer. M. Cordeau: Pardon?
M. Garon: II pourrait irriguer, mais il ne pourrait pas
égoutter.
M. Beauséjour: Peut-être qu'au niveau de la voirie,
il s'agit simplement de préserver la route. Il y a une théorie
selon laquelle on ne s'intéresse pas à l'aspect de l'agriculture,
c'est pour cela que la coordination fait défaut.
M. Garon: Quand les problèmes m'ont été
soulevés dans les visites régionales, on en a parlé
longuement en Mauricie, je disais à ce moment qu'il faudrait trouver des
mécanismes dans les régions pour qu'il y ait une coordination et
que ces travaux se fassent.
M. Cordeau: Ce serait apprécié, M. le ministre, si
vous pouviez avoir des conversations avec l'autre ministre concerné,
afin qu'il y ait de la cohésion entre les différents
ministères pour le drainage des terres.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, la question du
député de Saint-Hyacinthe touchait effectivement un domaine que
j'avais à l'esprit. Ce n'est pas d'hier qu'on vit des problèmes
du genre de ceux soulevés par le député de
Saint-Hyacinthe. Cela date de nombreuses années, lorsque des
cultivateurs, dans ce qu'on appelle communément des fossés de
ligne, vont faire du drainage pour baisser le niveau du fossé de ligne.
Assez souvent, l'écoulement des eaux est bloqué par une traverse
de route, ce qu'on appelle communément une "calvette" dans le pays.
Effectivement, ce problème avait fait l'objet de discussions il y a deux
ans. Le directeur de l'hydraulique agricole du Québec doit s'en
souvenir. Les députés ruraux d'alors avaient demandé une
rencontre entre des hauts fonctionnaires des deux ministères de
l'Agriculture et des Transports, en vue d'en arriver à une meilleure
coordination, à une planification de l'aménagement du drainage
dans la région. Je dois reconnaître que cette rencontre a
porté fruit dans ma région, parce que, depuis l'historique
rencontre des fonctionnaires de l'Agriculture et des Transports, le travail
s'est fait en étroite collaboration entre les deux ministères.
Nous avons pu, enfin, permettre à des cultivateurs qui
procédaient
à des travaux de drainage de voir les eaux s'acheminer là
où elles devaient se rendre, puisque le ministère des Transports
acceptait, à même son budget d'entretien, d'ouvrir la route et de
creuser la traverse, la "calvette", comme on dit communément. Je pense
que si le ministre voulait peut-être convoquer ou réclamer une
nouvelle rencontre au palier des deux groupes de fonctionnaires, une solution
est possible, qu'il y a moyen d'avoir une coordination, une collaboration entre
les fonctionnaires des deux ministères à l'intérieur des
régions comme des comtés.
M. Garon: Je suis certain de cela, d'autant plus que le ministre
actuel des Transports a été critique agricole pendant un certain
nombre d'années et qu'il est très sensibilisé à ces
problèmes. Alors, ce serait...
M. Giasson: Je dois vous signaler que ce problème,
à ma mémoire, n'a pas été soulevé par le
député de Saguenay, qui était le critique officiel de
l'Opposition à l'époque. Ce sont des députés
libéraux qui avaient un petit peu mené le diable au ministre de
l'Agriculture, ainsi qu'à celui des Transports, pour trouver la solution
à ce problème qui devient aigu à certains moments dans des
régions données. Les deux ministres avaient décidé
de convoquer des fonctionnaires. C'était cela, la réalité
de l'époque.
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet, le
député d'Arthabaska.
M. Baril: II y a une chose qui est surprenante dans cela.
Quand un cultivateur veut égoutter son terrain et, que le
fossé du voisin n'est pas assez profond ou quelque chose comme
ça, il y a une loi qui oblige le voisin à faire creuser son
fossé pour égoutter la terre du voisin; quand on arrive au niveau
du gouvernement, au ministère des Transports, il n'y a plus de loi, il
n'y a plus rien, tout s'arrête là. C'est ça que je n'ai
jamais compris là-dedans. Pourquoi le voisin peut l'obliger à
creuser son fossé et la voirie, elle... Je vais dire comme le gars: Elle
se "sacre" bien de toi, n'importe quel temps.
M. Giasson: C'est que l'attitude au ministère de la
voirie, traditionnellement, était la suivante: Si nous, nous avons une
traverse de chemin qui nous permet d'égoutter la surface qui est notre
propriété, c'est ça, notre problème. On n'est pas
là comme ministère pour répondre aux besoins du drainage
des fermes. On se limitait, aux Transports, à la voirie, à
égoutter l'eau qui venait de la surface de la route et à y
trouver un écoulement.
M. Baril: Oui, mais même si mon voisin ne cultivait pas sa
terre, si son revenu n'est pas là, il va être obligé quand
même de creuser ses fossés pour égoutter mon sol, chez
nous, et ce n'est pas son revenu; s'il a une terre, même si c'est dans le
bois, il est obligé de le faire faire quand même. Les gens de la
voirie, je comprends que c'est pour égoutter les chemins pour la
circulation, mais, quand même, quand ils bloquent un cours d'eau, l'eau
ne s'égoutte pas, ne s'en va pas.
M. Giasson: De toute façon, M. le ministre, comme je vous
le disais tout à l'heure, il y a un protocole d'entente entre les deux
ministères depuis deux ans. Le protocole ne doit pas être disparu,
il n'a pas dû être détruit...
M. Baril: Oui, mais il n'a pas l'air bien efficace.
M. Giasson: II s'agit de lui donner son efficacité de par
une volonté dans ce sens.
M. Baril: Oui.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: II y a seulement une petite question que j'aimerais
ajouter aux paroles du député de Montmagny-L'Islet sur les
ponceaux. J'ai remarqué que, dans le passé, le ministère
des Transports demandait un dépôt de $500 à un cultivateur
qui désirait faire décendre un ponceau pour fins
d'égouttement de ferme. Dans la majorité des cas, les
cultivateurs ne veulent pas se plier à cette demande. C'est
spécifiquement sur ce problème que j'aimerais que le ministre se
penche pour qu'il y ait plus de cohésion, comme le disait le
député de Saint-Hyacinthe, entre les deux ministères et
pour respecter les fermes où l'eau s'égoutte vers les
fossés, le long des routes. Je pense que c'est crucial dans tous les
comtés du Québec. Je pense que c'est un point pas mal important.
C'est tout.
M. Garon: J'en profite, dans les documents demandés...
Vous aviez demandé les contrats accordés à
différentes firmes d'ingénieurs dans les années
antérieures. On va vous distribuer, justement... Vous allez être
obligés de faire quelques calculs parce que vous remarquerez, à
partir de l'exercice 1971/72 jusqu'à 1976/77, qu'il y a des chiffres qui
s'additionnent. Vous allez remarquer que c'est par districts, pour
différents types de contrats à différentes firmes
d'ingénieurs, comme les deux principales... Vous voyez Hamel...
Une voix: Ces documents n'ont pas été
déposés?
M. Garon: ...Malouin et Associés et Berthold Groleau et
Pierre Deguise. Vous voyez les sommes, mais c'est divisé en
différents types de travaux. Pour voir les montants qui ont
été accordés, il faut faire certaines additions. À
la première page, il n'y a pas les noms. J'aurais pensé que vous
auriez eu... Une façon différente, mais il va falloir que vous
fassiez des additions. Vous avez différents types d'études. Vous
voyez, par exemple, des bassins intégrés, contrats
d'études de bassins intégrés, vous avez certains montants.
Contrats d'études en drainage souterrain. Il faut
faire des additions. On aurait peut-être pu en faire une
page...
Tous les détails sont là-dessus, tous les renseignements
sont là, mais c'est compliqué en "moses". - On dépose les
documents.
Le Président (M. Boucher): Alors, lu et
déposé.
M. Garon: Vous les avez aujourd'hui. Si vous avez des questions
là-dessus... On peut le voir par les contrats qui ont été
accordés. Vous pouvez faire des chiffres facilement et additionner les
montants.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Tantôt on a mentionné qu'il y avait un
protocole d'entente, entre le ministère de l'Agriculture et celui de la
voirie concernant les cours d'eau, qui a été signé il y a
deux ans environ. Serait-il possible que le ministre donne une copie de ce
protocole à chacun des membres de la commission? Si on parle avec nos
gens concernant la voirie dans nos comté, qu'on dise: II y a tel
protocole...
M. Garon: Aucune objection.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Berthier.
M. Mercier: Vous avez demandé si on avait des questions
à poser sur le troisième document, mais sur les deux premiers que
vous avez...
M. Garon: Sur n'importe quel document.
M. Mercier: Oui? Je constate qu'en ce qui concerne les
engagements pour 1977, il y a des endroits, par exemple, où il y a un
certain nombre de postes, huit ou douze postes, et qu'il y a sept, huit ou dix
personnes qui ont été engagées. Je comprends que pour
certaines régions, c'est peut-être encore en marche, mais pour les
régions où le comité de sélection a
déjà choisi son personnel, lorsque le nombre de personnes
engagées n'est pas équivalent au nombre de postes prévus,
y aura-t-il d'autres engagements à venir et selon la même
procédure que...?
M. Garon: Toujours.
M. Mercier: Bon. D'accord.
Le Président (M. Boucher): Élément 3.
Adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
Élément 4. Le député d'Iberville.
M. Beauséjour: Du moins, j'ai l'impression que cela entre
dans l'élément 4. C'est au sujet des syndicats de gestion
agricole.
M. Garon: ... un document qui avait été
demandé pour... dans tout ce qui s'est produit.
M. Giasson: II y avait d'autres documents, mais c'est assez long
de colliger tous ces documents... La liste des entrepreneurs qui ont
effectué des travaux mécanisés de 1966 à...
M. Garon: Ah bien...
M. Giasson: C'est très long. On avait dit que cela
pourrait être produit au cours des prochaines semaines.
M. Garon: De 1966 à 1976. Dans combien de temps, M.
Provencher? On va arranger cela.
M. Beauséjour: C'est au sujet des syndicats de gestion
agricole.
M. Garon: M. Hubert Mélançon, qui vient de
s'asseoir ici à la table, est le directeur général du
service des bureaux et des laboratoires régionaux qui sont couverts par
la vulgarisation et la gestion des fermes. M. Provencher qui vient de quitter,
est en charge de l'hydraulique agricole.
Vulgarisation et gestion des fermes
M. Beauséjour: D'accord. Je reviens encore. C'est au sujet
des syndicats de gestion agricole. Le seul qui fonctionne, à ma
connaissance jusqu'ici, c'est celui d'Iberville-Missisquoi. Pour en avoir pris
connaissance et les avoir rencontrés, on pourrait dire que le syndicat
de gestion agricole rend un très bon service aux 45 cultivateurs qui en
sont membres.
Y a-t-il des crédits disponibles pour d'autres formations
éventuelles de syndicats de gestion agricole?
M. Garon: En théorie, il y aurait de la place pour
d'autres syndicats de gestion agricole,, sauf qu'après
l'expérience vécue à Iberville, nous avons
rencontré l'UPA. Nous avons constaté avec l'UPA que pour entrer
dans de tels syndicats de gestion agricole, il fallait quand même une
certaine expérience de base, parce que ces syndicats poussent le domaine
de la gestion assez loin dans les analyses budgétaires, dans le
financement et la gestion comme telle.
On s'est aperçu que lancer des agriculteurs dans de tels
syndicats de gestion, s'ils n'avaient pas une formation de base dans des
groupes d'étude en rentabilité agricole, qu'on appelle GERA,
souvent ils devenaient désintéressés parce qu'ils
n'avaient pas les notions de base pour suivre assez loin.
M. Beauséjour: M. le ministre, je ne suis absolument pas
d'accord avec ce qu'on vient d'énon-
cer, puisque justement il y a une possibilité d'entraide à
la base. Cela ne prend pas de grands génies pour commencer à la
formation de syndicats de gestion agricole, surtout quand on parle
d'établissement et de diffusion d'un système de
comptabilité déjà à la base, c'est une entraide. Il
ne s'agit pas de brûler des étapes. On sait qu'il y a trois
étapes. Premièrement, commencer à apprendre comment tenir
une comptabilité. Souvent c'est l'épouse qui tient la
comptabilité dans les fermes. Mais avoir cette possibilité
d'améliorer le système de comptabilité, ensuite,
constituer des groupes dans lesquels les fermiers peuvent échanger et
comparer les GERA; c'est en deuxième partie.
Ensuite, l'aide du conseiller qui vient compléter. C'est
l'argument choc que me laissaient savoir mes agriculteurs du comté,
c'est-à-dire qu'ils manquent d'appui au niveau des fonctionnaires des
différents niveaux. Selon ce qu'on explique, on risque de créer
tellement de craintes face au syndicat de gestion agricole, que personne n'ose
s'aventurer. Mais si je regarde ceux du comté d'Iberville, ceux qui ont
commencé, au début, et ceux qui continuent, puisqu'à un
moment donné le nombre était de 88, c'est déjà
beaucoup, c'est même trop pour que le conseiller puisse s'en
occuper...
M. Garon: 88 quoi?
M. Beauséjour: 88 membres.
M. Garon: Dans le syndicat de gestion.
M. Beauséjour: Pour un conseiller, c'est trop. 45, 50
iraient assez bien. L'idée va très bien et je souhaite qu'on
stimule et qu'on fasse beaucoup plus de publicité pour les syndicats de
gestion agricole, puisque ce sont vraiment des cultivateurs qui sont
éclairés sur la gestion de leur ferme. Je pense que cela peut
développer une expérience dans tout le Québec. Parce que
même actuellement, ils font des expériences qui vont un peu plus
loin, comme l'achat d'engrais en commun. Je dirais que déjà
l'expérience peut aller plus loin le jour où au Québec,
dans les différentes parties, il y aura des syndicats de gestion
agricole, en plus de stimuler ceux qui n'en font pas partie, qui les entourent,
cela pourra former une force pour les cultivateurs qui travaillent ensemble
à améliorer leur gestion.
M. Garon: M. le député, j'aimerais, avec la
permission du ministre, vous apporter certains éléments. D'abord
dans les comptabilités électroniques au Québec, que ce
soit le système à l'intérieur des groupes d'étude
de rentabilité agricole ou que ce soit dans le système Canfarm,
qui est le système canadien, le Québec a au-delà de 5500
adhérents dans ces systèmes de comptabilité officiels,
avec, bien sûr, aussi toujours derrière la tête fournir un
conseil précis de gestion.
M. Beauséjour: Est-ce que les conseillers sont les
compagnies?
M. Garon: Non. Ce sont des employés du gouvernement qui
sont là. Il y a des techniciens qui aident les agriculteurs à
mettre les bons codes, à remplir leur cahier de comptabilité, les
agronomes aussi, et après que la comptabilité est faite par
électronique, on évalue les divers facteurs pour donner un
conseil de gestion à l'entreprise. Il y en a au-delà de 5500 au
Québec. Je dois vous dire qu'on est la province canadienne qui a le plus
d'adhérents dans ce système de comptabilité officiel pour
les agriculteurs. Le ministère encourage, dans une deuxième
étape, lorsqu'il y a un entraînement à ces
comptabilités, d'aller plus loin encore dans la gestion agricole, une
gestion plus complète et plus totale dans des syndicats de gestion dont
vous parlez. Le ministère contribue financièrement à
l'établissement de ces syndicats de gestion par un apport financier pour
défrayer l'engagement d'un spécialiste qui ne s'occupe que de ces
gens-là, dans ce groupe.
Malheureusement, à part de celui d'Iberville, le
ministère, depuis deux ou trois ans, à ma connaissance, n'a pas
eu de demande officielle de groupes homogènes pour aller plus loin dans
le sens que vous voulez dire, dans un syndicat de gestion.
M. Beauséjour: II n'y a pas eu de demande?
M. Garon: De groupes comme tels, officiellement, pour une
subvention, pour dire: On veut se former un syndicat de gestion, on voudrait
avoir une aide financière pour s'engager un spécialiste qui
serait avec nous jour et nuit, à part des employés du
ministère de l'Agriculture qui continuent à donner un service sur
les programmes de culture, etc.
M. Beauséjour: Vous le comprendrez bien, je le comprends,
la première démarche est de rencontrer les responsables pour se
faire expliquer un peu de quelle façon ça fonctionne. Je sais
qu'il y a des groupes qui sont déjà venus rencontrer le syndicat
de gestion de mon comté pour en prendre connaissance, mais s'il manque
un appui au niveau des différents fonctionnaires, soit au plan
régional soit au ministère de l'Agriculture, c'est bien certain
que ça ne débouchera pas. C'est là que c'est important
d'avoir un appui dans ce sens. Parce que je suis sûr, je pourrais
même vous indiquer des endroits où il y a des groupes qui seraient
prêts, si on est capable de les encourager par exemple...
M. Garon: On a quand même au budget des sommes disponibles
pour la formation de tels syndicats.
M. Beauséjour: Vous avez des budgets pour la formation
d'environ combien...
M. Garon: On a $36 000 et on ne dépense que $10 000.
M. Beauséjour: Vous avez $36 000?
M. Garon: Oui. Et on a ça au budget d'année en
année et ce n'est pas dépensé. On attend d'avoir des
demandes officielles pour les aider à se structurer.
M. Beauséjour: Je souhaite qu'on réponde à
la demande et qu'on encourage...
M. Garon: Avec plaisir, et ça me ferait bien plaisir de
connaître les noms des gens qui voudraient se structurer et on va
sûrement les aider.
M. Cordeau: De quelle façon, au point de vue financier,
pouvez-vous leur venir en aide, sur les $36 000? De quelle façon cet
argent peut-il être dépensé, c'est-à-dire en venant
en aide à ces syndicats en formation?
M. Garon: On peut les conseiller. M. Cordeau: Pour les
conseiller. M. Garon: On paie 60% du salaire...
M. Beauséjour: Est-ce que, la première
année, ce n'est pas 90%, en descendant jusqu'à 50% Je sais que le
syndicat avait souhaité arrêter à 60% l'an passé,
mais, cette année, on est descendu à 50% et il semble que ce soit
la limite, d'après le programme qui a déjà
été établi.
M. Cordeau: M. le Président, je crois qu'il ne faudrait
pas faire trop de publicité parce qu'avec $36 000, si vous payez 90% des
salaires, vous ne pourrez pas engager tellement de monde.
M. Beauséjour: M. le député de
Saint-Hyacinthe, si vous connaissiez le groupe, les avantages et je dirais le
dynamisme que ça produit dans le milieu, je suis sûr que vous
souhaiteriez qu'il y en ait beaucoup dans les différents comtés
et dans le vôtre.
M. Cordeau: Pour avoir converti le député
d'Iberville à une cause comme ça, c'est certainement très
bon.
M. Beauséjour: Pour la publicité, je pourrais vous
dire de quelle façon ça fonctionne.
M. Cordeau: Je suis en faveur de cela.
M. Baril: II faut quand même dépenser les
montants.
M. Cordeau: Oui.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que les
députés veulent continuer le dialogue ou si M. le ministre veut
apporter quelques réponses?
M. Cordeau: Cela va bien comme ça.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, je remarque une augmentation
du budget à l'élément 4. À quoi est affectée
la principale augmentation au-delà de celle qui s'applique aux salaires
découlant des conventions collectives et peut-être de l'addition
de personnel?
M. Garon: Cela augmente en Gaspésie, il y a $1,5 million
qui va aller en Gaspésie, une région qui a toujours
été délaissée.
M. Giasson: Cette somme va être affectée à
quel programme particulier en Gaspésie?
M. Garon: À la relance de l'agriculture.
M. Giasson: La relance de l'agriculture, c'est très large,
ce sont des bons voeux.
M. Garon: En Gaspésie.
M. Giasson: En Gaspésie, oui, mais la relance de
l'agriculture va se faire par quels moyens précis? Je veux savoir ce
qu'on va cultiver. Des oranges?
M. Garon: C'est une aide financière spéciale qui
est allouée aux agriculteurs dans le cadre du programme de la relance de
la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.
M. Giasson: Oui.
M. Garon: Ce qui arrive dans ce domaine, c'est que les
agriculteurs ont des besoins spécifiques à cause souvent de la
marginalité de l'agriculture ou de leur ferme. Pour les relancer en
agriculture, nous avons un système de gestion intensive,
c'est-à-dire que l'agronome rencontre l'agriculteur, fait une
évaluation de ses biens, fait une évaluation de ses ressources et
de ses problèmes et essaie avec lui de dire: Voici. Le ministère,
en plus des programmes réguliers, t'offre un montant de $2000 par
année, que l'on va essayer ensemble de mettre à bon escient aux
endroits qui pourraient t'aider à revaloriser ta ferme, à la
rentabiliser davantage et avoir une meilleure productivité. C'est dans
ce sens-là qu'il y a un montant de $1,3 million qui va dans ce projet et
le nombre d'adhérents a été tout à fait surprenant
l'an passé et cela va très bien.
M. Giasson: Effectivement, il y a eu combien d'adhérents
pour la dernière année?
M. Garon: Je peux vous dire que le budget prévu pour l'an
passé était aux environs de $700 000 et on a
dépassé le budget qui était alloué. On a
été obligé d'aller en demande supplémentaire.
M. Giasson: Mais c'est quoi? C'est 500 fermiers de la
Gaspésie?
M. Garon: Le nombre exact est d'environ 630 agriculteurs qui ont
profité de ce programme pour l'an passé.
M. Giasson: Puisqu'il s'agit de redonner une rentabilité
à des entreprises agricoles qui sont désavantagées pour
beaucoup de raisons qu'on connaît, j'aimerais savoir si le
ministère entend maintenir cette aide à l'intérieur de
programmes spéciaux pour plusieurs années? Lorsqu'une ferme a
bénéficié d'une aide, présumons d'un montant de
$2000, est-ce acquis à tout jamais ou si cette ferme peut continuer de
profiter de programmes similaires qui ont un caractère spécial,
pour une région qui est spéciale?
M. Garon: À l'heure actuelle, c'est un programme de trois
ans. Même si l'agriculteur commence cette année, logiquement, il
serait dans le programme pour une période de trois ans, en plus des
apports réguliers des programmes du ministère de
l'Agriculture.
M. Giasson: S'agit-il d'une première expérience de
projets spéciaux de ce genre ou s'il y en a eu d'autres?
M. Garon: II y en a un autre aussi, du même genre, dans
Charlevoix, pour le redressement de Charlevoix et faire un aménagement
intégré des ressources, que ce soit le tourisme, la forêt
et l'agriculture. Le programme a débuté là, comme projet
pilote, dans ce comté, et le succès était tellement bon
qu'on a pensé qu'il pouvait s'appliquer aussi en Gaspésie et aux
Îles-de-la-Madeleine.
Il y a, bien sûr, un encadrement technique supplémentaire
pour visiter les fermes, avoir une gestion plus intensive, au niveau de chacune
des entreprises reconnues comme pouvant être admissibles au
programme.
M. Giasson: S'agit-il d'un programme à peu près
similaire à celui qui a été mis sur pied à la suite
d'ententes entre le ministère de l'Agriculture et la direction de l'aide
sociale, pour permettre à des cultivateurs qui vivaient partiellement
des bénéfices de l'aide sociale, de retrouver une
rentabilité à l'entreprise, de manière à les sortir
de cette aide qu'ils recevaient à certaines périodes de
l'année? C'est quelque chose de complètement
différent?
M. Vaillancourt (Orford): Ce programme est-il disponible?
M. Garon: Je pense que le programme de la Gaspésie est
sous presse actuellement, il n'est pas encore imprimé.
M. Giasson: Le ministre a fait allusion à un programme qui
a été instauré dans Charlevoix l'an dernier. Sauf erreur,
je crois que le programme de Charlevoix se situait à l'intérieur
de ce qu'on a appelé "la grande mission", dans Charlevoix. Mais
là, si je ne fais pas erreur, c'est un programme à frais
partagés entre les deux paliers de gouvernement, c'est-à-dire
qu'il y avait des contributions du gouvernement fédéral
là-dedans, à Charlevoix?
M. Garon: Le budget, pour Charlevoix, venait de l'OPDQ, du fonds
de développement régional.
M. Giasson: Sans participation, sans quote-part du
fédéral? C'était entièrement le budget de l'OPDQ
qui appuyait "la grande mission" de Charlevoix?
M. Garon: Exactement.
Le Président (M. Boucher): Élément 4,
adopté? M. le député d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, j'aimerais
savoir si l'agronome qui a donné sa démission à Coaticook
a été remplacé.
M. Garon: Lequel?
M. Vaillancourt (Orford): Narcisse Déry,
c'est-à-dire qu'il a pris sa retraite l'an passé...
M. Garon: Oui, M. Narcisse Déry, certainement.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'il a été
remplacé?
M. Garon: Oui, assurément, M. Narcisse Déry a
été remplacé. Si vous mentionnez ce nom-là,
oui.
M. Vaillancourt (Orford): II a été remplacé
depuis quand?
M. Garon: Cela n'a pas été long. Je dirais que ce
fut en moins de quelques semaines.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous avez le nom?
M. Garon: À Coaticook, oui.
M. Cordeau: C'est seulement avant l'acceptation, c'est pour avoir
la permission de revenir à la fin avec la raffinerie de sucre.
C'est...
Le Président (M. Boucher): D'accord.
M. Giasson: Cela va être le dessert, la raffinerie de
sucre?
M. Cordeau: Oui, tantôt...
Le Président (M. Boucher): À la fin de
l'étude des crédits.
M. Cordeau: C'est cela.
Le Président (M. Boucher): D'accord.
M. Cordeau: Tel qu'entendu, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Je prends cela en note.
M. Garon: Pendant que le directeur général des
bureaux d'opérateurs régionaux cherche le nom de l'agronome, je
puis vous dire que le fonds de développement régional de
Charlevoix n'est pas compris dans les budgets actuels. C'est de l'argent de
l'OPDQ qui va être dirigé à l'Agriculture, mais il n'est
pas compris dans le budget actuel, tandis que le budget pour la relance de la
Gaspésie est compris dans les $20 789 000 pour 1977/78. Cela explique un
certain changement important, puisqu'il y a $1,5 million qui va à la
Gaspésie, dans cette augmentation qu'il y a entre $16,7 millions et
$20,7 millions.
M. Giasson: M. le Président, pour réaliser le
projet de la Gaspésie, est-ce que le ministère a dû faire
appel à du personnel additionnel ou s'il peut faire l'opération
avec le personnel régulier qui est en place dans cette
région?
M. Garon: En plus du personnel régulier, qui va
nécessairement aider aussi, il y a eu une allocation pour la
Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine de $200 000 pour payer
justement du personnel supplémentaire. Bien sûr, cela comprend les
salaires et frais de voyage.
Le Président (M. Boucher): L'élément 4,
adopté?
M. Garon: M. le Président, pour répondre à
la question...
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Orford.
M. Garon: ...du député d'Orford, j'ai sa
réponse ici. Nous avons présentement deux agronomes en poste au
bureau de Coaticook à 71 rue Wellington, c'est bien cela, soit M. Daniel
Charron et M. Denis Brouillard. C'est en plus de la secrétaire et du
personnel de soutien.
M. Vaillancourt (Orford): M. Daniel Charron est là depuis
quand?
M. Garon: Je ne saurais vous dire, je pourrais vous le trouver,
mais je ne l'ai pas dans le moment.
M. Vaillancourt (Orford): Cela répond à ma
question. Merci!
Le Président (M. Boucher): Adopté? Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Boucher): Programme 4? M. Garon:
Programme 4, L'assurance récolte.
Assurance-récolte
Le Président (M. Boucher): L'assurance-récolte. M.
le député de Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président...
M. Garon: Je vous dis cela sans ma liste. Si vous n'aviez pas
beaucoup de questions sur l'assurance-récolte, cela vous permettrait de
poser des questions au président de la Régie des marchés
agricoles qui était de passage à Québec et à qui
j'ai demandé de venir ici à la commission parlementaire. On
pourrait passer à cela tout de suite après
l'assurance-récolte, parce que la Régie des marchés
agricoles n'a pas un gros budget et cela lui permettrait de ne pas être
obligé de revenir à Québec...
M. Giasson: Ce n'est pas un gros budget, mais c'est un gros
programme.
M. Garon: Pardon?
M. Giasson: C'est un programme important, même si le budget
n'est pas tellement gros.
M. Garon: C'est parce que les énergies
dépensées sont dans les cerveaux.
M. Giasson: Des cerveaux très fertiles.
Le Président (M. Boucher): Si j'ai bien compris, M. le
ministre, est-ce que vous voudriez qu'on passe tout de suite au programme 6,
plutôt qu'au programme 4?
M. Garon: Non, on peut faire le programme 4, je pense.
Le Président (M. Boucher): On peut passer au programme 4.
Vous ne craignez pas pour l'heure?
M. Giasson: J'ai peu de questions, M. le Président,
relativement à la Régie de l'assurance-récolte, sauf que
cet organisme gouvernemental avait créé beaucoup d'espoir lors de
son institution, sa création et, effectivement, un nombre important de
cultivateurs y avaient adhéré et, par la suite, la Régie
de l'assurance-récolte a connu une désaffection de la part des
producteurs agricoles.
Elle semblait être souhaitée largement depuis des
années, avant qu'on la mette sur pied. Est-ce qu'on a pu déceler,
au ministère de l'Agriculture, et particulièrement à la
régie, quelles sont les raisons fondamentales qui ont fait que cette
assurance-récolte qui était recherchée par l'ensemble des
cultivateurs et par les grandes organisations agricoles ait subi un tel recul,
du moins en nombre d'adhérents? Est-ce qu'il s'agit de structures de la
régie, de programmes de protection qui ne répondaient pas aux
attentes? Etait-ce le coût trop élevé de la prime à
souscrire? Quelles sont les causes que vous avez analysées après
quelques années d'expérience des activités de la
régie?
M. Garon: Je voudrais d'abord vous présenter le
vice-président de la régie, M. Blanchet, que vous connaissez, et
M. Clouet, qui est comptable de la Régie de
l'assurance-récolte.
M. Vaillancourt (Orford): M. Blanchet?
M. Garon: M. Blanchet.
M. Vaillancourt (Orford): Vice-président?
M. Garon: Oui. Jean Blanchet. M. Fernand Clouet, qui est
comptable. Ce sont des gens avec qui j'ai eu beaucoup de plaisir à
travailler au cours de... Cela a été mon premier projet de loi,
pour l'assurance-récolte. J'avais été bien
préparé par les gens de l'assurance-récolte qui avaient
des documents très bien présentés, très bien
préparés, qui ont fait l'admiration...
M. Giasson: Je suis du même avis que le ministre;
l'équipe que nous avons à l'assurance-récolte, pour
différentes expériences vécues avec ces gens... Je crois
qu'il a raison de dire qu'il a reçu de très bons renseignements.
Personnellement, j'ai eu à discuter avec les hauts fonctionnaires de la
Régie de l'assurance-récolte et j'ai pu remarquer ce désir
de servir qui les anime. Je suis de l'avis du ministre. Il est bien
appuyé par l'équipe de la Régie de
l'assurance-récolte.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que c'est encore le même
président, M. Samson?
M. Garon: Robert Samson.
Voulez-vous que je réponde à votre question?
Le Président (M. Boucher): M. le ministre, en
réponse à la question du député de
Montmagny-L'Islet.
M. Garon: Comme je suis là depuis 1967, au tout
début de la régie, je suis peut-être en mesure de faire un
peu l'historique de l'assurance-récolte, pour répondre à
votre question. Je crois que la première erreur a été de
ne pas attendre une année avant d'assurer les cultivateurs. La
régie a été organisée en 1967, au mois de juillet.
Pour les programmes d'assurance des grandes cultures, qui sont les
récoltes les plus difficiles à assurer dans la province de
Québec et que Québec est seule à assurer, le foin, le
grain et le maïsles autres provinces ne font que commencer; nous
autres, c'est notre dixième année il aurait fallu qu'on
attende un an avant de mettre le système d'assurance en vigueur, pour
deux raisons. Parce que c'était quelque chose de nouveau, il n'y avait
jamais eu d'assurance-récolte dans la province de Québec. Il
aurait fallu prendre douze mois pour tenir des réunions d'information,
pour expliquer aux cultivateurs comment l'assurance-récolte devait
fonctionner, parce que, de leur côté, ils avaient aussi deux
carences qui sont les problèmes suivants: Ils ne connaissaient pas les
véritables superficies de leurs terres et ils ne connaissaient pas les
véritables rendements de leurs récoltes. On a toujours eu de la
difficulté, jusqu'à ce qu'on ait eu des assurés pendant un
certain nombre d'années, à connaître leurs performances,
leurs rendements et à connaître la capacité de production
de leurs fermes. C'est en 1972 ou en 1973 que cette situation s'est
redressée. C'est pour cela qu'au tout début, quand on a eu 19 000
cultivateurs, la première année, on n'avait pas le personnel
nécessaire. On aurait dû attendre un an avant de mettre
l'assurance-récolte en vigueur, le temps de prendre tous les
renseignements, les données, les recherches et les problèmes
d'actuariat; avant d'innover avec ce système... C'est peut-être
pour cette raison.
M. Giasson: M. le Président, à la suite de
l'expérience qui a été vécue dans une
période de dix ans, on vient de nous indiquer qu'il y avait eu un
redressement valable depuis 1972. Est-ce qu'on peut croire que, dans l'avenir,
un plus grand nombre de cultivateurs vont se prévaloir des dispositions
de l'assurance-récolte au Québec?
M. Garon: Oui, surtout avec l'orientation que prend
l'assurance-récolte en 1977. Le système individuel d'assurance
pour les grandes cultures est dépassé. Ce que la classe agricole
veut avoir aujourd'hui, c'est un système collectif d'assurance comme on
vient d'en organiser en Abitibi et au Lac-Saint-Jean et qui va être
organisé l'année prochaine pour la région de
Québec, la Côte-Sud, le Bas-du-Fleuve, la Gaspésie et la
Beauce.
On va avoir la moitié de la province qui va adhérer
à un système collectif d'assurance qui est très bon
marché et qui est fait exprès pour les cultivateurs, parce que le
cultivateur est capable de supporter une petite perte de récolte. Ce qui
lui fait peur, ce sont les désastres, là où il y a des 50%
et des 60% de perte. Alors, le système collectif qui marche par zone est
réellement là pour subvenir à ce besoin. Je crois que
l'avenir de l'assurance-récolte, c'est dans les cultures commerciales,
qui sont des monocultures comme les pommes, les légumes, la betterave
sucrière, les patates, le colza, etc., mais pour la grande culture, pour
tous ceux qui élèvent des animaux, des vaches laitières et
des bovins de boucherie qui mangent du foin et du grain, le meilleur
système d'assurance, à mon avis, sera le système collectif
facultatif. Nous avons des résultats merveilleux avec lui. Nous avons
83% des assurés de l'Abitibi qui ont adhéré au programme
pour 1977 et nous avons 85% des cultivateurs du Lac-Saint-Jean qui ont
signé leur formule d'assurance collective pour 1977. Nous nous attendons
d'avoir six autres fédérations qui vont fonctionner en 1978.
C'est ainsi que je vois l'assurance-récolte dans l'avenir.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait nous informer combien de cultivateurs se sont prévalus de la
Régie de l'assurance-récolte l'année dernière?
Combien de cultivateurs ont adhéré à la régie?
M. Garon: Nous avons 7000 cultivateurs qui ont
adhéré l'année dernière, dont la moitié pour
les cultures commerciales et à peu près la moitié pour la
grande culture.
Le Président (M. Boucher): Le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, M. le ministre, je
voudrais savoir ce qui arrive des cultivateurs le long du Richelieu à
qui on avait dit que ce n'était pas acceptable par
l'assurance-récolte et, au niveau d'autres fonctionnaires, on leur dit
que c'est acceptable par l'assurance-récolte. On se lance la balle de
gauche à droite. Où va-t-elle s'arrêter?
M. Garon: Pour ce qui est de l'assurance-récolte, on
assure contre la crue des eaux sur des terres où on produit des
récoltes. Maintenant, il faut que ce soit une crue des eaux qui n'est
pas habituelle, qui n'a pas lieu à tous les ans, que ce soit occasionnel
et que ce soit causé par un élément naturel qui est
couvert par la loi, comme la fonte des neiges, l'excès de pluie, etc.
Pour ce qui concerne le Richelieu lui-même, pour ma part, je ne suis pas
au courant de la politique qui a été décidée...
M. Beauséjour: Parce que le dossier, je pense qu'il flotte
actuellement, pourtant ça n'a pas monté tellement cette
année, dans le Richelieu...
M. Garon: Au niveau local...
M. Beauséjour: Celui qui s'occupait de
l'assurance-récolte.
M. Garon: ...se rendre à Beauport.
M. Beauséjour: ...avait reçu les directives par
téléphone, apparemment, du niveau régional, lui indiquant
que ce n'était pas assurable par l'assurance-récolte. Ensuite,
là, ça s'est rendu à M. Samson, de M. Samson, ça
s'est rendu, je pense, à M. Brown, à la Justice. Cela est
passé aussi par les Richesses naturelles. J'espère qu'à un
moment donné, ça va arrêter quelque part et qu'on va avoir
une réponse.
M. Garon: Oui. Envoyez-moi donc un mémoire
là-dessus.
M. Beauséjour: Mon Dieu! Je pense que je vais être
capable de vous donner six mémoires là-dessus.
M. Garon: On les regardera.
M. Picotte: ...qu'il y avait un programme d'inondation aussi,
à ce moment-là? Et c'est de là que vient l'imbroglio
à cause du programme d'inondation.
M. Beauséjour: L'inondation, ça rentre dans
1976.
M. Garon: Programme d'inondation de...
M. Beauséjour: II n'y a rien de réglé.
M. Giasson: Le Conseil exécutif de la pro- vince avait mis
sur pied un programme spécial pour les inondations dans les terres et
les terrains bas, le long des cours d'eau et des rivières au
Québec, et lorsque les cultivateurs avaient subi des dommages
causés par des inondations de rivières, c'était ce
programme rattaché au Conseil exécutif qui donnait suite aux
réclamations des agriculteurs ou d'autres citoyens du Québec qui
avaient subi des dommages. Or, cette année, le programme des inondations
rattaché à l'Exécutif a été
abandonné. C'est pourquoi les cultivateurs ne pourront pas
bénéficier d'un tel programme, qui n'a pas été
soutenu, maintenu. D'un autre côté, je ne crois pas que la
Régie de l'assurance-récolte puisse couvrir ce genre de perte
à la ferme.
M. Beauséjour: En 1976, cela a été
abandonné?
M. Giasson: Cela a été abandonné en 1977.
M. Beauséjour: En 1977.
M. Giasson: C'était effectif en 1976 et il y a du...
M. Beauséjour: Bon, bien c'est justement 1976 qui n'est
pas réglé.
M. Garon: II n'y a pas eu d'inondation là en 1977.
M. Beauséjour: C'est l'an passé que cela n'a pas
été réglé et cela traîne encore.
M. Garon: Est-ce que cela a débordé cette
année?
M. Beauséjour: Pardon? C'est de l'an passé et ce
n'est pas encore réglé. Au niveau local, c'est un M. Pion qui
s'occupait de ce domaine. Ce qu'il m'a indiqué, c'est qu'au niveau
régional, on lui a dit que ce n'était pas couvert par
l'assurance-récolte. Il a même écrit une lettre à
cet effet. Si je me souviens bien, c'est M. Demers... Est-ce que c'est au
niveau des Richesses naturelles?
M. Garon: Non, c'est au niveau de l'Agriculture pour le...
M. Beauséjour: C'est M. Demers ou M. Samson qui lui a
écrit une lettre qui disait à peu près que ce
n'était pas de ses affaires de dire cela, mais les cultivateurs...
M. Garon: Ecrivez-moi un mot et on vérifiera le dossier,
parce qu'on ne peut pas vérifier ici...
M. Beauséjour: Alors, c'est déjà rendu
à M. Demers, à M. Samson, c'est rendu à M. Brown. Il va
rester le premier ministre en dernier.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Champlain.
M. Garon: Vous savez bien que le premier ministre ne
vérifie pas chacune des inondations.
M. Gagnon: Vous avez dit que la première année de
l'assurance-récolte, vous aviez 19 000 cultivateurs
assurés...
M. Garon: II faut quelque chose à faire.
M. Beauséjour: Si c'est nécessaire, on va les faire
sanctionner.
M. Gagnon: L'an passé, on avait 14 000 cultivateurs
d'assurés. Cette année, est-ce que vous voyez une augmentation du
nombre de cultivateurs qui se servent de l'assurance-récolte?
M. Garon: Oui.
M. Gagnon: Cela veut dire qu'il y a une augmentation?
M. Garon: Oui.
M. Gagnon: Parce qu'on avait eu un peu de plaintes
d'insatisfaction, ce qui veut dire...
M. Garon: À cause du système collectif qui vient
d'être mis en vigueur pour deux régions, c'est cela qui va
augmenter pour l'année 1977, il y aura un pourcentage de cultivateurs en
plus.
M. Gagnon: Est-ce que vous voyez une possibilité que ce
système collectif qui est actuellement en vigueur pour deux
régions, devienne en vigueur dans l'ensemble de la province assez
bientôt?
M. Garon: On a deux régions cette année.
L'année prochaine, on va avoir six régions.
M. Gagnon: Six régions.
M. Garon: Cela va faire huit en tout, au bout de deux ans. Je
pense qu'il y a 14 régions à couvrir dans la province, pour la
couvrir à 100%.
M. Gagnon: Est-ce qu'on peut savoir le nombre d'assurés
jusqu'à maintenant, pour cette année?
M. Garon: Non.
M. Gagnon: Mais, vous savez qu'il y a une augmentation?
M. Garon: Oui. Je dirais qu'il y en a au moins 1500 à 2000
de plus que l'année dernière.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Berthier.
M. Mercier: M. le Président, dans ma région, on
m'informait qu'il y a certaines terres qui ne sont plus assurables par
l'assurance-récolte, des terres qui sont assez basses...
M. Garon: ...ces récoltes.
M. Mercier: Les récoltes, justement, mais parce que les
terrains sont bas, facilement inondables, d'autant plus que depuis quelques
années, depuis 1972, je crois, il existe des barrages des grands lacs
qui ont fait augmenter quelque peu le niveau du fleuve... Alors, des
années comme cette année, cela ne crée pas trop de
difficultés; mais dès qu'on a une saison un peu pluvieuse,
étant donné ce niveau plus élevé des eaux du
fleuve, est-ce que c'est exact, à cause de cela, qu'il y a certaines
terres sur lesquelles les gens ne pourraient pas s'assurer avec
l'assurance-récolte?
M. Garon: Voici. Disons que la crue des eaux, il faut que ce soit
un risque qui n'est pas visible. Il ne faut pas que la crue des eaux se
produise tous les ans pour que ce soit assurable. C'est comme quelqu'un qui
aurait une voiture et qui aurait un accident tous les six mois ou quelqu'un qui
aurait une grange qui brûlerait tous les ans, et qui voudrait s'assurer
contre le feu. On protège les récoltes, mais quand la crue des
eaux est une affaire habituelle qui se produit tous les ans, il me semble que
c'est un risque qui n'est pas réellement un risque assurable. Cela doit
prendre une autre aide que celle-là.
M. Mercier: Donc, il y a des terres qui sont plus exposées
et sur lesquelles le type ne peut même pas s'assurer?
M. Garon: II ne peut même pas semer, au cours d'une
année ordinaire. Comme cette année, c'est sec un peu, il pourrait
peut-être faire une récolte, mais cela peut arriver une
année sur cinq. Les quatre autres années, cela va peut-être
être mal drainé, il va y avoir de l'eau qui va se ramasser. Il ne
pourra même pas faire ses semences. C'est difficile à assurer.
M. Mercier: Alors, il y a des territoires comme cela qui sont
définis et exclus de...
M. Garon: Quand cela se produit habituellement, tous les ans.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Ce ne sera pas long. Dans le budget de l'an
passé, il y avait $5 902 200; est-ce que tous ces montants ont
été dépensés l'an passé?
M. Garon: Nous avons remis au gouvernement $1,5 million sur le
budget de l'année dernière.
M. Cordeau: D'accord.
M. Garon: Nous en remettons surtout sur le budget administratif
tous les ans. Cette année, on va remettre au moins $400 000 à
$500 000 sur le budget.
C'est de l'administration.
C'est parce qu'on ne sait pas combien le système collectif peut
nous coûter, car il faut faire
l'échantillonnage d'expertises collectives dans les zones et cela
peut arriver que cela coûte meilleur marché, mais, quand il en
reste, on le remet au fonds consolidé.
Dans les postes occupés, par exemple, on a occupé moins de
postes que prévu, ce qui est rare dans la fonction publique. Il y a 91
postes prévus et 82 ont été occupés et les emplois
à temps partiel ont été de 3 au lieu de 20.
M. Cordeau: M. le Président, une question d'ordre
général. Lorsque vous arrivez dans un ministère avec un
surplus comme cela à un programme, vous est-il loisible de
transférer cela à un autre programme? Supposons que, dans le
drainage, vous le dépassez et que, dans ce programme, vous en avez
trop... C'est-à-dire qu'on ne sait pas si vous en avez trop, parce que
tout dépend de...
M. Garon: Ce n'est pas possible de programme à programme,
mais à l'intérieur d'un programme. Par exemple, dans le drainage,
la loi des subsides interdit...
M. Cordeau: Les transferts d'un programme à l'autre.
M. Garon: À l'intérieur d'un programme de drainage,
on peut...
M. Cordeau: À l'intérieur d'un programme, on peut
changer d'un élément à l'autre.
M. Garon: Oui. Avec l'autorisation du Conseil du trésor.
C'est un peu pour cela, tantôt, qu'on a pu annoncer qu'on mettait les 150
heures de travaux mécanisés parce qu'on a estimé qu'on
faisait des économies sur la confection des plans.
M. Cordeau: Je vous remercie. Je ne le savais pas.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, tout à
l'heure, M. Blanchet disait qu'il organisait une assurance collective pour le
foin, tous les fourrages, pour les animaux de boucherie, les vaches
laitières. Quand la province va-t-elle être couverte au complet
par cette assurance collective?
M. Garon: Je dirais d'ici trois ans, d'ici 1979. Si cela continue
comme cela à donner le bon exemple, on a eu deux régions pilotes
et ces deux régions ont formé six autres régions pour
l'année d'après et, l'autre année, on va s'occuper de
Buckingham, de Valleyfield et de Saint-Hyacinthe, qui ont déjà
demandé une promotion sur l'assurance collective. Je pense que, dans
deux ou trois ans, toute la province sera couverte pour les assurances des
grandes cultures surtout, qui sont nos principales récoltes dans la
province de Québec.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Huntingdon.
M. Dubois: J'aimerais soulever le cas de trois pomiculteurs de
mes voisins qui ont décidé de ne plus adhérer au programme
d'assurance-récolte parce que leur récolte fut
grêlée deux années de suite. Étant donné que
la moyenne de production devenait tellement basse qu'ils n'étaient plus
intéressés à s'assurer, étant donné que
c'est imprévisible, une grêle, ce n'est pas une situation qui se
répète d'année en année, pouvez-vous m'expli-quer
le fonctionnement de l'assurance-récolte à ce niveau?
M. Garon: On a eu une mauvaise expérience avec les pommes.
Je ne sais pas pourquoi. C'est peut-être parce que ce n'est pas une
plante qui pousse dans la terre, c'est un fruit qui pousse dans les arbres.
Mais prenez cette année, il va peut-être manquer d'eau pour la
grande culture, mais il y a déjà des fleurs de pommiers qui sont
gelées. À cause de la belle saison du mois d'avril, la
végétation a pris dix jours d'avance sur l'année
dernière, mais on a eu le malheur, au début de mai, d'avoir un
soir où cela a baissé en bas de zéro. Les fleurs des
pommiers étaient sorties mais ce soir-là va peut-être
baisser le rendement des pommiers de 50%. Je ne le sais pas. Il se peut quand
même que ce soit mieux que je le pense. Mais, tous les ans, depuis que le
programme des pommes existe, on paie deux ou trois fois plus en
indemnités qu'on ne reçoit des pomiculteurs. Il y a quelque chose
qui ne va pas là-dedans.
Ce qui est étrange, c'est que ce sont les années où
les pomiculteurs retirent de l'assurance-récolte qu'ils obtiennent le
meilleur prix pour leurs pommes, parce que, les pommes étant rares sur
le marché, le prix augmente, et les années où ils font le
moins d'argent, ce sont les années où ils ne retirent pas
d'assurance-récolte et qu'ils ont une grosse récolte de pommes,
parce que la quantité de pommes est plus grande sur le marché et
le prix baisse. Question d'offre et de demande.
Maintenant, concernant vos trois personnes, je n'ai pas leur dossier ici
ce soir pour discuter de leurs cas, mais je peux vous expliquer le principe. On
a maintenant ce qu'on appelle une "experience ratio", c'est un mot anglais que
je pourrais traduire en français par un rapport prime-indemnité
en vertu des pertes que les types ont eues depuis qu'ils sont assurés
avec nous.
Quelqu'un qui n'a jamais eu de réclamation dans les pommes va
payer une moindre prime que quelqu'un qui a eu des réclamations tous les
ans, parce que son rendement a une tendance à baisser tandis que les
autres, leur rendement a une tendance à augmenter. C'est la même
chose que pour l'assurance-automobile, si je peux faire une comparaison.
Quelqu'un qui n'a jamais d'accident de voiture pendant cinq ans va
peut-être avoir une prime d'assurance-automobile à meilleur prix
que quelqu'un qui a des accidents tous les ans. De toute façon, la
régie, dans les pommes comme ailleurs, quand il y a des pertes, est
obligée de tenir compte de ces pertes pour baisser le rendement que le
cultivateur obtient de son verger.
M. Dubois: Pour des raisons incontrôlables,
l'assurance-récolte ne devient plus intéressante
pour le pomiculteur, à cause d'une perte annuelle assez
fréquente; un bon coup, le pomiculteur n'est plus
intéressé à s'assurer, étant donné qu'on lui
accorde un rendement plus bas qu'il désirerait.
M. Garon: Est-ce que ce type a été contacté,
avec notre nouvelle échelle de taux, et a refusé de s'assurer
cette année?
Si vous voulez me fournir les noms de ces trois pomiculteurs, à
notre réunion de demain, à la régie, je pourrais en parler
aux régisseurs, si vous voulez?
M. Dubois: D'accord, je vais vous les donner tout à
l'heure.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Champlain.
M. Gagnon: Est-ce qu'on évalue la perte de la grande
culture, par exemple, en se basant sur le rendement des voisins ou si c'est le
rendement du fermier lui-même, l'expérience passée, c'est
comme ça qu'on évalue la perte?
M. Garon: Oui, dans le système individuel, quand un
cultivateur assure son foin, c'est sur la capacité de production de sa
terre, pas sur la terre du voisin. S'il obtient deux tonnes, on va assurer deux
tonnes. Si son voisin obtient une tonne et demie, on va assurer une tonne et
demie. À la fin de l'année, quand il y a des pertes, c'est
basé sur 80% de ce rendement; l'indemnité est basée sur
80%. Quelqu'un qui assure deux tonnes de foin à l'acre, sur cent tonnes,
ça fait 200 tonnes de foin à 80%, ça fait 160 tonnes
garanties. S'il obtient moins que 160 tonnes, on va le payer $30 la tonne pour
ses pertes.
M. Gagnon: Alors que l'assurance collective, c'est sur
l'ensemble...
M. Garon: C'est sur la zone.
M. Gagnon: C'est sur la zone. D'accord.
M. Garon: Même si le système collectif existe, si
quelqu'un trouve qu'il n'y a pas assez de protection avec ce système, il
peut continuer à s'assurer individuellement.
M. Gagnon: C'est ça.
Le Président (M. Boucher): Programme 4, adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Programme 5:
Commercialisation agricole, M. le ministre.
M. Garon: Je demanderais de passer au programme 6.
Le Président (M. Boucher): D'accord. Programme 6.
Régie des marchés agricoles
M. Garon: On va passer au programme 6, puisque le
président... Je remercie les gens de l'assurance-récolte, M.
Blanchet, M. Clouet, et je vous présente M. Benoît Lavigne,
directement de Montréal, qui est le président de la Régie
des marchés agricoles.
M. Giasson: Directement de Montréal...
M. Garon: Pardon? Vous remarquerez que le budget de la
Régie des marchés agricoles, $1 116 200, ce sont presque toutes
des dépenses de fonctionnement, principalement les salaires des
employés de la Régie des marchés agricoles. Ce n'est pas
un budget difficile à analyser.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: La Régie de l'assurance-récolte du
Québec, sans être vieille d'âge, a déjà
beaucoup de réalisations à son crédit. Il s'agit de voir
de quelle façon se sont organisés au Québec d'abord les
syndicats spécialisés de producteurs agricoles et enfin les plans
conjoints qui ont été passés et acceptés dans
plusieurs des cultures ou productions au Québec.
Ce que j'aimerais savoir du ministre, en débutant, c'est
l'orientation qu'il entend donner dans l'avenir à la possibilité
de mise sur pied de plans conjoints qui ne seraient pas votés par une
majorité de producteurs agricoles.
Autrement dit, est-ce que le ministre entend instaurer au Québec
des plans conjoints, d'autorité et de façon
discrétionnaire, sans que le nombre voulu de producteurs touchés
par cette production en nombre et en volume, il va sans dire
aient donné leur assentiment, leur approbation à la mise sur
pied, à la mise en opération d'un tel plan conjoint?
M. Garon: Voyez-vous, vous posez une question qui ne
dépend pas seulement du ministre, puisque la loi prévoit qu'il
doit y avoir un avis donné au ministre de l'Agriculture par la
Régie des marchés agricoles, mais que c'est une décision
qui est prise par le Conseil des ministres...
M. Giasson: Je comprends que la décision est prise par le
Conseil des ministres. Mais, traditionnellement, le Conseil des ministres prend
des décisions dans un secteur donné de l'activité au
Québec en fonction du dossier déposé et soutenu par le
ministre de qui relève cette activité.
M. Garon: Vous savez que...
M. Giasson: C'est la tradition qui souffre très peu
d'exceptions dans l'administration gouvernementale.
M. Garon: Si je pense au zonage agricole, si je pense aux lignes
d'électricité Châteauguay-USA,
Châteauguay-Chénier, ce sont des exemples où le ministre de
l'Agriculture n'a pas pesé bien lourd devant le Conseil des ministres du
Parti libéral.
M. Giasson: II va arriver aussi au ministre de l'Agriculture, il
va vivre cette expérience, j'en suis à peu près certain,
d'avoir à soutenir des dossiers qui ne seront pas acceptés de
façon intégrale par le Conseil des ministres. Il ne faut pas que
le ministre aille trop vite. Il a encore des expériences à vivre.
Après quelques années d'administration, deux, trois ou quatre
ans, il sera en mesure d'évaluer de quelle façon cela peut
fonctionner et que ce n'est pas toujours facile d'avoir un consensus du Conseil
des ministres sur des dossiers qui, à leur face même, sont bien
structurés et semblent correspondre à des besoins, à des
demandes venant de groupes de citoyens. C'est une expérience que le
ministre va avoir à vivre, comme tous ceux qui l'ont
précédé, non seulement, au ministère de
l'Agriculture, mais à différents postes administratifs à
l'intérieur du Conseil des ministres.
Mais le ministre sait fort bien que la question que je lui pose est
largement conditionnée par la décision, l'orientation qu'il va
prendre dans ce secteur de décider si on devrait instaurer au
Québec des plans conjoints qui n'auraient pas l'assentiment ou
l'acceptation d'une bonne majorité des producteurs concernés.
M. Garon: Je dois dire que le ministre actuel jouit d'un avantage
considérable sur le précédent. Le premier ministre actuel
du Québec est préoccupé par l'Agriculture, ce qui
n'était pas le cas de l'ancien premier ministre. C'est une
différence majeure.
Deuxièmement, à la question directe que vous m'avez
posée, je ne pourrai pas apporter de réponse ici. En toute chose,
il faut d'abord attendre l'avis de la Régie des marchés agricoles
qui est un tribunal quasi judiciaire, c'est-à-dire qu'elle ne donnera
pas non plus d'avis devant la commission ici, puisque ce n'est pas son
rôle, elle n'est pas ici en cette qualité, mais simplement pour
approuver les budgets. Vous me comprenez. Vous-même, vous n'attendez pas
de réponse à la question que vous avez posée, puisque cela
serait mal venu de donner une réponse actuellement. Ce serait mettre la
charrue devant les boeufs.
M. Giasson: M. le Président, quand le ministre dit que la
Régie des marchés agricoles n'a pas à témoigner de
son administration ici, je ne comprends rien.
M. Garon: Témoigner de son budget.
M. Giasson: De son budget et de l'orientation et des
activités qui sont siennes et des cheminements qu'elle entend
poursuivre. C'est à la commission de l'Agriculture, à ce que je
sache, que la Régie des marchés agricoles peut être
entendue par les élus du peuple.
M. Garon: Quand le ministère de la Justice analyse son
budget, il ne fait pas venir les juges de la Cour supérieure et des
cours d'appel pour justifier sa décision et il ne dit pas s'il a telle
et telle conception d'expropriation et telle et telle conception de la
jurisprudence dans tel domaine, cela n'a aucun bon sens.
M. Giasson: Oui, mais, à ce que je sache, la Régie
des marchés agricoles n'est pas une cour provinciale, n'est pas une
institution judiciaire au même titre que les cours qui siègent
dans la province de Québec.
M. Garon: C'est un tribunal quasi judiciaire.
M. Giasson: Si j'y vois une similitude avec le monde judiciaire,
ce serait plutôt l'équivalent d'un tribunal administratif. Cela
m'apparaît le plus loin que pourrait aller la comparaison, lorsque le
ministre fait appel, par exemple, à des exemples relevant des
différentes cours au Québec, que ce soient la Cour provinciale,
la Cour supérieure ou d'autres, la Cour des sessions de la paix. Pour ma
part, je sais qu'une société d'État de l'envergure de
l'Hydro-Québec, quand elle doit répondre devant les élus
du peuple, vient devant une commission parlementaire où siègent
les députés. Autrefois, c'était à la demande du
ministère des Richesses naturelles, de qui relevait
l'Hydro-Québec; dorénavant, cela relèvera du ministre
responsable de l'énergie, qui pourra amener devant les élus du
peuple la direction de l'Hydro-Québec, mais elle ne peut pas se
soustraire, si c'est la volonté des élus de la population de la
convoquer pour venir discuter du mandat qu'est le sien dans toute la
plénitude et dans toute l'étendue de ce mandat.
Je ne puis concevoir que la Régie des marchés agricoles ne
soit pas responsable devant le Parlement, devant l'Assemblée nationale,
compte tenu de la structure qui est la sienne.
M. Garon: Les décisions, quand elles vont être
rendues, vont être publiques. Si je commençais à donner la
réponse à vos questions, cela voudrait dire que...
comprenez-vous, c'est un peu comme si le ministre de la Justice disait à
la Cour supérieure: Vous devriez faire cela comme cela. Elle rend sa
décision après avoir entendu les procédures des
différentes étapes. Elle dit, à un moment donné: On
a entendu les comités consultatifs de tel plan conjoint. En fonction des
requêtes, en fonction de la situation, la régie rend une
décision. Ce que je peux dire à ce moment-ci, c'est que je ne
pense pas que, d'une façon générale, le plan conjoint sans
référendum doive être la règle; il doit plutôt
être l'exception. La règle devrait être normalement un plan
conjoint voté par les gens.
M. Giasson: Je considère que si la démocratie doit
jouer dans le secteur des plans conjoints, le référendum devrait
toujours être la règle. On n'impose pas des plans conjoints
à des producteurs, on les accorde, lorsqu'il y a une majorité
convenable de producteurs qui y adhèrent et qui sont
prêts à travailler selon cette formule. Cela
m'apparaît fondamental.
M. Garon: Vous voulez dire que le plan sans
référendum...
M. Giasson: Je pense que si on faisait une révision de
tous les plans conjoints en vigueur dans la province de Québec,
l'immense majorité doit exister en vertu d'un appel qui a
été fait auprès des producteurs concernés et on a
respecté la volonté majoritaire des producteurs en cause avant de
décréter la mise sur pied d'un plan conjoint et son
opération.
M. Garon: Tous les plans qui existent ont été
votés.
M. Giasson: Cela m'apparaît absolument logique, c'est une
chose qui doit se faire avec la volonté majoritaire des producteurs
touchés. Si je pose la question au ministre, c'est que, depuis quelque
temps, on entend parler de la possibilité d'instaurer des plans
conjoints décidés d'autorité sans que les producteurs
soient appelés à se prononcer par référendum.
Pour ma part, je vous indique immédiatement que je ne partage pas
cette opinion. Il m'apparaît que ce serait fondamental de continuer d'y
aller en faisant appel à ceux qui sont touchés par un plan
conjoint et de ne pas l'imposer. Mais si j'ai bien compris le ministre, il ne
peut pas nous indiquer si la formule traditionnelle, qui n'a pas souffert
d'exception à venir à nos jours, va continuer de prévaloir
pour ce qui est de l'acceptation et de l'autorisation de plans conjoints.
M. Garon: Avec la permission... Vous voulez dire sans
référendum?
M. Giasson: Sans référendum, c'est ce que j'ai
à l'esprit nécessairement.
M. Garon: Avec la permission de M. le ministre, je pourrais
peut-être vous donner l'inventaire, vous dire où en sont les
choses présentement. Nous avons, devant la régie ce n'est
pas récent depuis 1974 dans certains cas, des requêtes pour
plans sans référendum. Nous en avons une dizaine, les principaux
portant sur le porc, les conserves... lés gadelles... les cultures
commerciales, les oeufs d'incubation, les cultures de grains commerciaux pour
l'industrie et un certain nombre d'autres mineurs.
Dans le cas de tous ces plans, il a été jugé bon,
d'abord, d'en analyser le bien-fondé et ensuite, de savoir par quels
mécanismes ça pourrait fonctionner. Est-ce que ça devrait
être des agences de négociation, des agences de vente? Pour tous
ces cas, des comités mixtes ou bipartites ont été
institués, composés également de producteurs et
d'acheteurs. Ils sont tous présidés par un haut-fonctionnaire et
sont aussi soutenus par un secrétaire qui est fonctionnaire et qui a
accès quand même à certains services de recherche ou
certaines expertises dans chacun de ces domaines.
Seul, actuellement, un des comités a déposé son
rapport final. C'est celui qui est à l'étude par la régie
présentement. Dans tous les cas, de toute manière, il y aura
appel en audiences publiques pour tous les mémoires pertinents autant
ceux qui sont en opposition que ceux qui sont favorables. Cependant, ces
audiences publiques n'ont pas été fixées encore,
excepté pour le porc. Pour le porc, l'audience publique a eu lieu en
juillet dernier. Je dois dire que la régie hésite encore avant de
trouver quel est le meilleur moyen, présentement, en 1977, de donner
peut-être une parole un peu plus organisée aux producteurs de porc
du Québec.
C'est le statut, messieurs, de ces plans, à ce jour.
M. Giasson: M. le Président, puisque le ministre, par la
voix du directeur général de la régie, nous indique ce
qu'il y a devant la régie, est-ce que des référendum ont
été tentés auprès des producteurs de porc du
Québec dans le passé?
M. Garon: Dans le cas des producteurs de porc, il y a eu un
référendum en 1971 et un autre en 1973. De mémoire, je ne
jurerais pas des chiffres, le pourcentage des votes favorables obtenus en 1971
est d'environ 56,7% et en 1973, il s'est élevé à 62,7%. La
loi exige 66 et 2/3%. 62,7% favorables, donc majorité favorable, mais
majorité ne satisfaisant pas le minimum prévu par la Loi des
marchés.
M. Giasson: Est-ce que vous vous souvenez du pourcentage des gens
considérés comme éleveurs de porc au Québec qui
s'étaient prévalus de leur droit de se prononcer au
référendum?
M. Garon: Encore, si vous me permettez, de mémoire
on pourra déposer les chiffres ultérieurement si je me
souviens bien, au premier référendum, en 1971, il y avait quelque
13 000 producteurs à qui des bulletins de vote avaient été
envoyés et, en 1973, ce chiffre avait déjà
été réduit à quelque 11 000.
M. Giasson: Et sur les...
M. Garon: Remarquez bien que ça peut vouloir dire
l'élimination de la liste d'envoi de 1973 pour adresse inconnue et ce
genre de choses.
C'est bien plus difficile, en fait, dans le cas du porc, d'obtenir une
définition bien précise de ce qu'est un producteur de porc. Il y
a des propriétaires. Il y a des producteurs. Il y a des travailleurs
à forfait et il y a quand même... À qui envoyer des votes?
Qui a droit de vote?
M. Vaillancourt (Orford): Les commerçants de
moulées.
M. Garon: C'est ça. Remarquez bien qu'un vote est facile
quand vous pouvez définir votre population facilement. Population
adulte, 18 ans et plus, ça porte une jupe ou ça porte un pantalon
généralement, et ça se définit. Mais il y a des cas
de productions où c'est... En fait, les statuts sont
assez bâtards. En toute équité et justice, il faut
être sûr de sa définition et de ceux qu'on veut couvrir.
C'est une partie du problème, en fait, dans le cas du porc.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Garon: J'aurais une question à poser au
député de Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le ministre, je n'ai pas encore été
nommé ministre.
M. Garon: Non.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre, vous pouvez
vous adresser au président.
M. Garon: Au président, s'il veut bien me répondre,
parce qu'il était présent tantôt. Le député
de Montmagny-L'Islet, M. le Président, disait que tous les plans
conjoints devraient être adoptés avec
référendum.
Je lui demanderais pourquoi le gouvernement précédent a,
par des amendements à la Loi de la Régie des marchés
agricoles, en 1975, en 1972, permis l'adoption de ce plan conjoint sans
référendum.
Je n'ai pas vécu ces moments-là en Chambré ou dans
la discussion. Quelle était, à ce moment-là, la raison
pour permettre dans la loi ces plans conjoints sans référendum?
Le député de Beauce-Sud aussi était là.
M. Giasson: La raison précise, je ne peux pas vous
l'indiquer, M. le ministre, mais je me souviens de débats que j'ai eus
avec l'ex-ministre de l'Agriculture où je soutenais la thèse qui
est encore la mienne, qui n'a pas changé. Autant je crois à la
démocratie en 1977, autant j'y croyais en 1972 et en 1974. Le ministre
est à même de savoir que...
M. Garon: Ce n'est pas une attrape, c'est pour me renseigner.
M. Giasson: Le ministre est à même de
découvrir, même s'il a seulement six mois d'expérience,
qu'il arrive qu'il y ait de ses collègues à l'intérieur de
son parti qui vont différer d'opinion sur certaines de ses politiques ou
de ses programmes. Il ne faut pas qu'il s'en surprenne, parce qu'à
l'intérieur d'une représentation à l'Assemblée
nationale, nous retrouvons des spécialistes dans différentes
productions et dans différentes activités humaines. Le ministre a
autour de lui des gens qui sont collés à la réalité
de l'agriculture depuis qu'ils pratiquent, qu'ils sont dans la vie active. Ces
gens-là ont des contacts permanents avec les agriculteurs du
Québec. Ils sont en mesure de sentir véritablement la
pensée, le pouls de l'agriculteur, tandis que lorsqu'on est au-dessus de
l'ensemble du Québec... Je ne veux pas dire que le ministre
néglige des rencontres, ce n'est pas ce que j'ai à l'esprit, mais
il reste que quand on est au-dessus de tout cela et qu'on voit les
problèmes d'en haut, on n'a peut-être pas la véritable
dimension précise de la situation. C'est encore une autre
expérience qu'il va vivre. Il va découvrir chez ses
collègues des points de vue qui ne sont pas nécessairement en
accord avec les siens ou avec ceux de ses hauts fonctionnaires. Lorsqu'en 1972
un amendement a été apporté à la loi pour donner
des pouvoirs nouveaux et additionnels qui permettaient à la Régie
des marchés agricoles, sous l'approbation du ministre, de
décréter des plans conjoints sans une acceptation majoritaire tel
que prévu dans la loi des producteurs, personnellementje suis
obligé de l'indiquer, puisqu'on me pose la question j'ai
manifesté mon désaccord avec le ministre qui prônait cela.
Je trouvais que c'était antidémocratique que d'imposer à
un groupe de producteurs qui n'est pas suffisamment fort en pourcentage
à l'intérieur d'une production, un plan conjoint qui est
là pour presque des décennies, parce que c'est assez rare qu'une
fois qu'un plan conjoint a été structuré et mis en
vigueur, on va le démantibuler, comme on dit couramment. Depuis
l'existence de la régie, combien de plans conjoints ont-ils
été retirés?
M. Garon: De mémoire, je pense qu'il y en a deux.
M. Giasson: De la volonté des producteurs. M. Garon:
Un cas de céleri, qui était...
M. Giasson: C'est à peu près semblable aux gadelles
du ministre.
M. Garon: Cela représentait à peu près 45
producteurs, je pense, à l'époque. Pour les gadelles, c'est vrai
qu'il y a une demande.
M. Vaillancourt (Orford): Si je me souviens bien, la loi avait
été amendé pour créer des plans conjoints seulement
dans le porc. C'est seulement pour le porc, je pense, que la loi permet de
créer des plans conjoints, ou si c'est pour tout plan conjoint?
M. Garon: Tout plan conjoint. Je devrais peut-être
corriger. Peut-être que c'est seulement une périphrase que M. le
député de Montmagny-L'Islet a utilisée. Il dit: Sans
approbation majoritaire. Ce n'est pas tout à fait ce que la loi dit.
L'exemple de l'article 25 qui réclame les 66% ou 2/3 et 50% de vote.
Autrement dit, au moins 50% des éligibles doivent voter, dont 66% ou 2/3
sont favorables. L'article 26 dit: Le lieutenant-gouverneur peut exempter de
refaire un référendum pour des raisons d'urgence, un paquet de
circonstances. Il est sûr qu'à l'époque le
législateur visait le plan du porc. Il n'y a pas d'erreur, je pense que
cela a probablement été, si vous relisez les procès
verbaux de la Chambre, nommément mentionné, parce qu'à
l'époque, quand même, la majorité était là,
63% le dernier vote, 57% avant la loi et même après la loi. Le
plan a été soumis en référendum à savoir
si... Parce que la loi de 1972
était une refonte complète. C'est à l'occasion de
la refonte complète de la Loi des marchés agricoles en 1972 que
ce nouveau processus d'implantation de plans conjoints a été
exceptionnellement, je pense, introduit dans la loi.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Champlain.
M. Gagnon: Je voudrais demander au ministre s'il trouve cela
normal. Je ne me suis jamais expliqué le fait que, pour un plan
conjoint, cela prenait un vote de 66 2/3% pour instaurer un plan conjoint en
agriculture. Or, il me semble que, quand on parle de majorité, c'est
51%.
M. Garon: Oui.
M. Gagnon: Pourquoi, exactement, exige-t-on 66 2/3%? Comment en
est-on arrivé à ce chiffre?
Pour répondre au député de Montmagny, ou pour
continuer sa question... À mon point de vue, il faudrait peut-être
envisager la possibilité de plans conjoints, sans
référendum, dans des domaines où l'agriculteur n'a
pratiquement pas le choix. Tel que vous l'avez mentionné, par exemple,
si l'on parle du domaine du porc et je le sais pour avoir
été, plusieurs années, dans la vente et comme technicien
sur la route je peux vous dire que ce domaine est contrôlé,
à un très fort pourcentage, par quelques compagnies et filiales.
Pour les producteurs de porc, quand il s'agit de voter pour un plan conjoint,
ce n'est pas une décision facile à prendre. À ce moment,
quand on exige 66 2/3%, on a de gros risques que le plan conjoint soit
énormément retardé.
Ce sont deux questions que je me pose. Pourquoi 66 2/3%? N'y aurait-il
pas possibilité, dans les domaines où c'est contrôlé
par quelques individus au Québec, d'envisager d'instaurer un plan
conjoint, même sans référendum? Surtout quand on a fait des
expériences avec 56,7% et 62,7%, cela commence à être une
bonne majorité.
M. Garon: Comme le vote comporte des caractères
obligatoires, à la suite du vote des cultivateurs... On me dit que, dans
la plupart des autres provinces et un peu partout dans le monde où
existe cette formule de mise en marché par plans conjoints ou sur
d'autres noms, on exige un pourcentage similaire. Cependant, il faut tenir
compte de phénomènes. Nous sommes dans les producteurs qui ont
investi des sommes d'argent et qui sont un peu des petits hommes d'affaires,
entrepreneurs; il y a donc parfois des caractères obligatoires assez
importants, quand le plan conjoint est mis en vigueur.
On peut bien dire que l'on établit des plans conjoints à
50,1%, mais ce sera la guerre le lendemain matin; il faut être
réaliste, ce sera la jacquerie.
M. Gagnon: D'après vous, a-t-on raison de... En tout cas,
une question que je me pose et que je vous pose, c'est que, dans le domaine ou
dans des domaines, des spécialités agricoles où c'est
largement intégré, comme le porc, j'ai vécu des
expériences personnelles. Si on attend d'avoir un pourcentage de 66
2/3%, on peut attendre longtemps pour donner un outil essentiel aux
producteurs, pour se protéger.
Il faudrait peut-être envisager une autre formule. Comme le disait
M. le président de la régie tout à l'heure, il faudrait
peut-être déterminer qui est le producteur, car, en fait de
producteurs, actuellement, tel que cela se produit, si vous voulez savoir le
nombre de producteurs au Québec, c'est un certain nombre de meuneries
qui fait faire la production à la pièce; il y a un pourcentage
très faible de producteurs indépendants. Aussi longtemps qu'il
n'y aura que ces producteurs indépendants qui auront le choix ou qui
devront voter suivant les recommandations de leur meunier qui leur fournit les
contrats, je vous garantis que ce sera long avant d'obtenir 66 2/3%. Il
faudrait savoir ce que l'on entend faire à ce sujet.
M. Garon: II s'agirait aussi de demander que chacun fasse sa job.
Il faut convaincre les gens aussi. La matraque, je n'ai jamais cru beaucoup
à cela et il faut que les gens soient convaincus. Vous savez, parfois
l'UPA dit que le ministre est lent, mais je la trouve lente aussi. Au
congrès général de l'UPA en novembre, le conseil
général a eu le mandat d'unifier les deux laits dans 60 jours.
Cela fait six mois. Ils ne sont pas encore unifiés, parce que ce n'est
pas toujours aussi facile que ça. Elle pourrait peut-être bien
essayer d'unifier de force elle aussi. J'aimerais voir le résultat. Elle
demande au ministre d'unifier du monde de force aussi! Je pense que chacun doit
faire son travail. Demain matin ou dans deux ans, on dit qu'on va faire un
référendum. Je me demande ce que les gens diraient, à la
suite du référendum, si le gouvernement perdait le
référendum et s'il voulait imposer l'indépendance, ou sans
le référendum...
M. Gagnon: Mais est-ce que c'est de perdre le
référendum...
M. Garon: Ce sont les questions qu'il faut se poser. Je me pose
ces questions et ceux qui pensent que je vais m'énerver et que je vais
me laisser énerver vont s'apercevoir que je ne suis pas nerveux.
M. Gagnon: On s'en rend compte et on vous en félicite,
mais est-ce que c'est perdre un référendum que d'obtenir un
pourcentage de 62,7% du vote en faveur du plan? C'est seulement sur les
pourcentages que je me pose des questions assez sérieuses.
M. Garon: Je me pose ces questions moi aussi, mais qu'est-ce que
vous voulez? J'ai rencontré des gens de l'Union des producteurs
agricoles tantôt, qui me disaient que, dans le porc, 85% des gens
étaient intégrés, certains disent 90%. On a beau dire
c'est un mauvais système, c'est quand même un gros
pourcentage.
M. Gagnon: Nous n'irons pas plus loin dans ce débat, car
nous pourrions débattre longtemps pour trouver les raisons...
M. Garon: Oui, ce ne sont pas des problèmes faciles
et...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Merci, M. le Président.
J'aimerais connaître les vues du ministre sur la fusion possible
des deux fédérations de producteurs de lait.
M. Garon: Je souhaite que la fusion se réalise, car, pour
le meilleur développement de l'industrie laitière, c'est
souhaitable. La rationalisation de l'industrie laitière, c'est
souhaitable.
M. Roy: Pardon?
M. Garon: Une rationalisation de l'industrie laitière,
c'est souhaitable.
M. Roy: J'avais compris, je m'excuse, la nationalisation.
M. Garon: Je ne suis pas un nationaliseux!
M. Roy: J'aime vous l'entendre dire, M. le ministre, cela
m'inquiétait.
M. Garon: Non, je pense qu'une meilleure rationalisation serait
une bonne chose. Je ne pense pas à l'écrasement d'un groupe par
l'autre, je ne pense pas à cela du tout. Je pense que l'on peut en
arriver à des critères d'unification, que, par exemple, le prix
soit fixé en fonction de la qualité et en fonction de
l'approvisionnement. Ce serait une bonne chose et j'ai la conviction profonde
que tout le monde bénéficierait de cette unification pour
rationaliser l'industrie laitière. Autrement, essayons d'imaginer ce que
ce sera dans cinq ans. J'essaie de voir cela concrètement, de
façon réaliste. Actuellement, les producteurs de lait nature font
64, 65 ou 66% de lait nature, le reste va au lait industriel.
Dans cinq ans, avec le taux de natalité que nous avons au
Québec les enfants ne naissent pas nombreux et ces enfants vont
devenir des adolescents j'ai hâte de voir quelle sera la
consommation. Le producteur de lait nature en sera peut-être, dans cinq
ans, à 50% de lait nature et à 50% de lait industriel. Il y a des
lois, des choses qui vont se passer dans le marché pour
différentes raisons. Ce que j'ai offert déjà aux deux
groupes, ce sont tous les services techniques du ministère pour leur
permettre de faire cette unification dans le meilleur esprit possible et le
plus calmement possible.
Il y a un peu d'émotion là-dedans. Les gens disent: J'ai
des droits acquis à gagner plus. Un autre voudrait participer à
cet avantage. Il y a des producteurs de lait industriel, un bon pourcentage,
qui produisent du lait de première qualité, un peu comme les
producteurs de lait nature, et ils voudraient avoir droit à cela.
Derrière cela, il y a aussi la lutte traditionnelle au Québec
depuis 30 ans, entre les syndicats et les coopératives agricoles.
Au fond, le problème est de savoir si ce sont les producteurs qui
font faire le choix ou si c'est le gouvernement. Je pense que ce sont des
instruments que se sont donnés les producteurs et que le gouvernement
souhaite l'unification, qu'il veut y collaborer. Il faut le plus possible que
les producteurs puissent eux-mêmes choisir entre leurs outils.
Par ailleurs, le gouvernement ne peut pas leur permettre de laisser
détruire leurs outils eux-mêmes. Je trouve cela vraiment
malheureux, cette lutte, au lieu que les gens s'assoient à une table et
disent: Nous allons définir la place que chacun doit occuper, la
coopérative et le syndicalisme agricole. Au fond, ces luttes
coûtent cher aux deux. Les camions pourraient faire la distribution du
lait, ils pourraient ramasser le lait et différentes choses. Il y aurait
des économies fantastiques là-dedans. Il pourrait y avoir aussi
dans l'unification du lait des incitations. On pourrait produire la même
quantité de lait au Québec, avec 600 000 vaches, plutôt
qu'avec 910 000 vaches. Il y aurait une foule de choses qui pourraient
être rationalisées pour le plus grand bien-être de tout le
monde. Je pense que les luttes qui se font actuellement retardent cela.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Huntingdon avait-il terminé?
M. Dubois: Non. J'ai encore quelques questions.
M. le ministre, au moment d'un vote pour l'établissement d'un
plan conjoint, tient-on compte du volume de production du cultivateur ou si on
accuse réception du nombre de voix strictement, peu importe le volume
que chacun des producteurs a?
M. Garon: Peu importe le volume.
M. Dubois: Cela pourrait peut-être répondre,
remarquez bien, au député de Champlain, qui disait tout à
l'heure qu'on doit avoir 66 2/3% des gens qui disent oui au vote et qu'il faut
que 50% des producteurs votent. Mais, souvent, 66% des 50% qui votent
pourraient représenter 25% de la production globale aussi.
Peut-être est-ce pour cette raison qu'on a mis un barème assez
élevé, qui est de 66 2/3%? Est-ce possible? Je ne le sais
pas.
J'ai pris connaissance d'une expérience. Il y a eu un vote chez
les producteurs de pommes de terre, je crois, l'an passé ou il y a deux
ans.
M. Garon: II n'y a pas eu de vote chez les producteurs de pommes
de terre jusqu'à maintenant. Il y a une demande de plan
d'enregistrée au bureau, elle est référée, à
un comité d'analyse, mais cette requête n'a pas été
soumise à un référendum.
M. Dubois: Mais il y a eu une consultation faite au niveau des
producteurs de pommes de terre, je crois.
M. Garon: C'est possible qu'il y ait eu un vote maison, pour une
espèce d'implication au niveau national, à un moment
donné, mais cela n'a pas été un vote supervisé par
un organisme d'État, que je sache.
M. Dubois: Dans la publication de l'UPA de 1976/77, j'ai
remarqué qu'on mentionnait que quelque 800 producteurs de pommes de
terre étaient d'accord pour le plan conjoint. Je me demande d'où
sortent ces chiffres.
M. Garon: La technique qu'ils utilisent est la suivante: Ils
créent une fédération à partir de leur syndicat de
base, un syndicat spécialisé et, en formant leur syndicat
spécialisé de base pour chaque membre, ou chaque producteur
recrue, ils affirment: Si tu entres dans le syndicat, c'est parce que tu es
favorable à un plan conjoint. C'est peut-être de là qu'ils
concluent que tous leurs membres sont donc favorables, ou voteraient pour un
plan conjoint. C'est une gymnastique. Un organisme d'État tel le
nôtre doit vérifier beaucoup plus à fond.
M. Dubois: Si je prends la pomme de terre comme exemple,
j'aimerais savoir si vous croyez qu'il est juste et équitable qu'un
producteur de deux acres ait le même droit de parole que le producteur de
200 acres et que son vote soit considéré au même titre.
C'est une question...
M. Garon: Je pourrais peut-être répondre que je
pense que les deux extrêmes sont irréalistes et injustes. C'est
peut-être une des grosses raisons qui a fait qu'on a introduit
l'amendement à la loi en 1972, en ce sens qu'un sondage scientifique des
gens réellement impliqués à gagner leur vie dans une
discipline quelconque pourrait révéler leur volonté. De la
sorte, un sondage, à certaines fins, pour certains cas, sur une base
scientifique, pourrait être beaucoup plus valable qu'un
référendum, et cela répondrait partiellement à
votre question.
M. Dubois: La même base ou le même processus pourrait
s'appliquer chez les producteurs de porc?
M. Garon: Oui, mais le seul problème vous avez une
expression, je pense, en termes politiques là-dessus. "Pas de taxation
sans représentation", est que le pauvre bougre qui n'aurait pas eu le
droit de vote serait couvert par les règlements ou devrait être
exempté, automatiquement, du règlement. À ce moment, cela
vous oblige à passer un jugement. Y en a-t-il assez qui ne
répondent pas à ce critère pour nuire à une mise en
marché ordonnée ou non? Sinon, je pense que cela pourrait se
faire. Vous pourriez le faire au niveau de la définition de votre
producteur visé en sachant que s'il n'est pas visé, il n'est
couvert par aucun des règlements qui sera issu dudit plan.
M. Dubois: D'accord.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président. Tout à
l'heure, le ministre a parlé des deux fédérations de lait
qui ont un conflit pour l'unification des deux laits, nature et industriel. Si
je me souviens bien, le lieutenant-gouverneur en conseil peut trancher la
question si les deux fédérations ne s'accordent pas. Le ministre
a-t-il éventuellement l'intention de recommander au Conseil des
ministres de classer le conflit, c'est-à-dire de régler le
conflit et d'imposer son autorité?
M. Garon: M. le député d'Orford, le seul
mécanisme prévu dans la loi, actuellement, est en fait ce que la
régie avait annoncé pour mai, une suspension possible des deux
plans et la création d'un nouveau plan qui, lui serait soumis à
l'approbation du lieutenant-gouverneur. Autrement dit, la suspension
relèverait d'une décision de la régie dont on peut
appeler, évidemment, devant le Conseil des ministres, pour les deux
plans...
M. Vaillancourt (Orford): Qui seraient abolis.
M. Garon: Qui pourrait être suspendus. Dès le
lendemain, leur administration serait confiée à un autre office
ou à une personne. Ou encore, à ce moment, le
lieutenant-gouverneur en conseil pourrait créer un plan tout à
fait nouveau avec une administration nouvelle l'exemptant du
référendum. À ce moment, ce serait strictement
référé au lieutenant-gouverneur pour l'exempter du
référendum.
Le rôle du lieutenant-gouverneur, dans l'approbation de ces plans,
est d'exempter de la clause 25 et pas tellement de statuer sur le fond du plan
lui-même, c'est-à-dire qu'il accepte ou refuse la recommandation
de la régie sur le fond du plan. La décision qu'il a à
prendre est d'exempter ou non du référendum ou de demander des
modifications au plan avant de l'accepter. Cela peut aussi être fait.
M. Vaillancourt (Orford): Alors, c'est le mécanisme auquel
on peut...
M. Garon: C'est un des mécanismes possibles.
M. Vaillancourt (Orford): ...en arriver?
M. Garon: Si vous avez remarqué, dans la loi des
marchés, il n'y a aucune mise en tutelle possible, ce n'est pas
prévu. Le gouvernement de l'époque trouvait la formule
peut-être un peu forte. Vous avez la mise en tutelle des
municipalités qui est prévue dans d'autres lois, mais, dans le
cas des plans conjoints, il trouvait cela un peu fort. Le mécanisme qui
a été utilisé, c'est celui-là. C'est la
possibilité de suspendre soit un article, un règlement ou le plan
complet, mais, une fois cette suspension faite, la régie peut,
d'autorité, confier le
plan à une personne, un organisme ou encore demander au
lieutenant-gouverneur de créer un nouveau plan de toutes pièces,
c'est-à-dire soumettre un nouveau plan au lieutenant-gouverneur et
demander son exemption du référendum.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que c'est l'intention de la
régie de le faire éventuellement, s'il n'y a pas d'accord entre
les deux fédérations?
M. Garon: Monsieur, on ne demande jamais à un juge de
préjuger d'un cas qui pourrait paraître devant lui dans les
semaines suivantes.
M. Vaillancourt (Orford): Cela répond à ma
question.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: Merci, M. le Président. Évidemment, nous
sommes à une période de questions, mais avec votre permission, je
serais peut-être tenté de faire un petit commentaire d'ordre
général. Quand je regarde la Régie des marchés
agricoles du Québec, cela me reporte à quelques années
pour me souvenir des longs débats et des mémoires qui avaient
été soumis aux gouvernements de façon à doter le
monde agricole d'un organisme qui serait susceptible de sortir l'agriculture du
marasme dans lequel elle se trouvait, pour en venir à fournir les outils
nécessaires, à assurer le développement et la
prospérité du monde agricole. Je regarde seulement le paragraphe
qu'il y a dans notre volume, ce programme, entre autres, où la
Régie des marchés agricoles vise à surveiller, coordonner,
améliorer la mise en marché des produits agricoles ainsi
qu'à renforcer le pouvoir de marchandage des producteurs. En somme, si
j'avais à trouver une autre définition que celle-là, je
pense que j'aurais énormément de difficulté. Et pourtant,
si je regarde les résultats, la situation dans laquelle se trouvent les
agriculteurs, ils sont, pour employer le terme qu'Alfred Rouleau a
employé au sommet économique de la semaine dernière,
essoufflés. Les cultivateurs sont drôlement inquiets. Faut-il en
blâmer les gens de la Régie des marchés agricoles? Faut-il
en blâmer le gouvernement ou les gouvernements qui ont
précédé? Ce sont toutes des questions que tout le monde
pourrait se poser, mais je pense qu'il y en a une autre qui doit être
posée avant cela. Pourquoi, actuellement, après avoir fait
énormément d'efforts dans le domaine de l'administration
agricole, du développement du syndicalisme, du développement de
la coopération, se retrouve-t-on dans cette situation? Je regardais le
ministre tout à l'heure et il ne m'a pas paru, l'honorable ministre,
être le gars le plus enthousiaste ce soir. Je ne sais pas si le
congrès de la fin de semaine l'a fatigué quelque peu, mais je
remarque qu'à l'instar de ses deux collègues que j'ai connus ici
à l'Assemblée nationale, il cherche, il se creuse la tête,
lui aussi. Le président de la Régie des marchés agricoles,
c'est la même chose. Les solutions ne sont pas pour demain. On a
parlé des plans conjoints tout à l'heure, à savoir si les
plans conjoints pourraient être adoptés sans
référendum ou avec référendum. C'est une
très bonne question, mais qu'ont donné les plans conjoints
jusqu'à présent? Je regarde, entre autres, le cas de FEDCO; il y
avait 1200 producteurs d'oeufs. Il en reste 350 selon les chiffres que j'ai
ici, les chiffres officiels du moins, ces chiffres ne sont pas de moi.
Où sont allés les autres? Ils sont partis et il y a des
dissidents. Là, on va rejoindre les producteurs de bois. Il y a des
dissidents. Dans tous les plans conjoints, il y a des dissidents et ce sont des
producteurs, des agriculteurs. Pourquoi sont-ils dissidents? Peut-être
parce que la formule qu'on leur a fait accepter comme étant la formule
qui était susceptible de répondre à leurs
inquiétudes, susceptible de répondre à leurs besoins, n'a
pas été la formule et n'a pas donné les résultats
qu'on croyait.
Cela m'amène à poser une autre question. Depuis le 16
novembre, nous avons changé de gouvernement. J'ai été
assez dur, et le député de Montmagny-L'Islet en conviendra avec
moi, à l'endroit des deux ministres qui ont précédé
l'actuel ministre de l'Agriculture. Je m'aperçois que le nouveau
ministre de l'Agriculture, avec un nouveau parti qui voulait apporter du
changement, se retrouve exactement dans le même bateau. Je pense qu'il
cherche autant les solutions que ses deux prédécesseurs. Cela
m'amène à revoir et à repenser mon attitude en commission
parlementaire.
Si on prend l'exemple de FEDCO, on constate qu'à l'heure actuelle
FEDCO n'a pas été en mesure d'expliquer l'importation d'oeufs qui
se fait au Québec, importation massive. Il y a des ententes je me
suis bien gardé d'interrompre l'honorable député tout
à l'heure ou d'interrompre les autres tout de même, tout le
monde doit admettre que les oeufs arrivent par pleine vanne chaque semaine. Il
en va partout, il en vient dans ma région. Il en vient de l'Ontario sur
le marché du Québec. Le gouvernement provincial, le
ministère de l'Agriculture a donc subventionné FEDCO pour lui
permettre de passer à travers la crise, car elle a eu une crise
économique après qu'elle eut été mise sur pied.
Elle a poursuivi les producteurs, on en a eu des plaintes.
Si on prend le domaine de la viande à l'heure actuelle, des
efforts ont été faits par les agriculteurs du Québec
vis-à-vis des bovins de boucherie, quand on voit les baisses de prix
qu'ils ont connues la semaine dernière dans ce domaine et qu'on constate
qu'encore des cargaisons arrivent de l'étranger dans le port de
Montréal et dans les ports du Québec, qui viennent concurrencer
nos marchés il en vient même des provinces de l'Ouest
alors, on peut encore se poser la question: qu'est-ce que l'on peut
faire?
J'ai parlé des oeufs, j'ai parlé de la viande de boeuf, on
pourrait aller dans différents autres domaines, sauf peut-être les
pommes et le sirop d'érable pour lesquels, du moins pour le sirop
d'érable, nous avons l'exclusivité. À part cela, nous
sommes dans l'engrenage de l'économie
nord-américaine de marché libre. Les seules choses qu'ont
réussi à faire les plans conjoints, jusqu'à maintenant
c'est ma constatation c'est qu'ils ont pu agir quelque peu
directement sur le consommateur, mais tout en éliminant les petits
producteurs, à mon grand regret. Les petits producteurs ont
sauté, ils ont disparu.
Il est très difficile, après que ces plans ont
été votés, de permettre aux petits de vivre et de se
développer. Je vais prendre à titre d'exemple il n'y a
peut-être pas un plan conjoint, mais il y a un plan conjoint national, ce
n'est pas un plan conjoint provincial le lait. Quand je vois des
agriculteurs, qui n'ont pas 100 000 livres de quota, pénalisés
à l'heure actuelle, alors que d'autres, qui ont 800 000 ou 850 000 de
quota, ont plus de facilité à augmenter leur quota que les
petits...
Je pense qu'il va falloir repenser toute notre philosophie de
l'agriculture. Je pense que l'événement que nous avons connu la
semaine dernière au Québec, qui était une première,
le sommet économique... le ministre a parlé tout à l'heure
des divisions qui existent dans le monde agricole et qui sont extrêmement
malheureuses. Je les ai vécues, personnellement, pendant de très
nombreuses années. Les gens prennent une part dans leur
coopérative, ils deviennent membres de leur syndicat
actuellement, ils n'ont même pas la liberté de ne pas être
membres, car avec la loi 64, que nous avons appuyée d'ailleurs, le
syndicalisme est obligatoire, ils doivent payer une cotisation ils sont
membres des deux organismes, ils sont propriétaires des deux et vous
assistez à des conflits assez violents au niveau des deux. On gaspille
énormément d'énergie et cela coûte très cher
aux agriculteurs...
Ce n'est pas pour rien que, l'autre jour, j'ai demandé au
ministre la création d'une chambre agricole au Québec. Je reviens
là-dessus, la création d'une chambre agricole au Québec,
de façon à inviter les divers agents de l'économie
agricole, de l'économie rurale, à s'asseoir autour d'une
même table et à se parler. On s'est parlé à
Pointe-au-Pic, la semaine dernière. Cela n'a peut-être pas
donné de résultat concret dans l'immédiat, il ne fallait
pas s'y attendre non plus. Mais le fait que l'on se soit parlé face
à face et de façon responsable permettra peut-être
d'amorcer un virage, un virage dans la bonne direction, pour permettre que
chaque groupe soit conscient de ses responsabilités sociales, non
seulement de ses responsabilités économiques devant le groupe
qu'il représente, mais qu'il soit capable d'examiner la deuxième
dimension de ses responsabilités qui sont des responsabilités
sociales, des responsabilités devant la société tout
entière.
Je pense que tant et aussi longtemps que l'on ne procédera pas de
cette façon, il sera assez difficile de trouver une formule. Quant
à la formule comme telle, je ne pense pas qu'il en existe. Ce sera un
ensemble de formules et un ensemble de mesures qui pourront être prises.
De ce côté, le Québec devra discuter sérieusement
certains pouvoirs qui sont partagés, actuellement, avec le gouvernement
fédéral.
Je n'ose pas demander et hâter la fusion du secteur de la
Fédération du lait industriel avec la Fédération du
lait nature, parce qu'on sait très bien que la Fédération
du lait nature relève actuellement de la juridiction provinciale, elle
relève de la Régie des marchés agricoles, tandis que
l'autre est soumise à la juridiction fédérale ou à
peu près.
En quelque sorte, c'est encore un groupe qui va partir et qui va tomber
sous la juridiction fédérale. Qu'est-ce que cela va
régler? Est-ce que cela va permettre de régler le
problème? Jusqu'à présent, je pense que ce sont les
dirigeants de ces deux organismes qui cherchent des solutions. Je n'ai pas
à leur en imposer. Je me dis, encore là, que si on cède
une juridiction provinciale pour aller vis-à-vis du
fédéral et lui permettre de réglementer et de
légiférer le lait nature, on va se trouver à faire un pas
de plus vers la dépendance du ministère de l'Agriculture au
Québec.
Je pense que tout ceci pourrait se résumer à peu de
choses. Nous avons un ministère de l'Agriculture au Québec qui a
des pouvoirs, mais des pouvoirs partagés, des pouvoirs extrêmement
limités, et il lui est extrêmement difficile d'agir. Je ne dirai
pas que nous avons un semblant de ministère, parce que je ne voudrais
pas insulter le ministre, ce n'est pas là le fond de ma pensée,
mais quand on regarde les résultats... Il y aura peut-être
quelqu'un qui pensera à cela tantôt. Ce n'est pas la faute du
ministre. C'est le contexte dans lequel nous sommes placés et le partage
de juridictions que nous avons en agriculture.
Il s'agit tout simplement de se rappeler la situation
épouvantable, une situation qui se compare au banditisme, qui a
été faite aux producteurs laitiers du Québec l'an dernier,
pour constater l'odieux de la situation et pour voir l'impuissance dans
laquelle le gouvernement provincial a été placé, face
à cette mesure.
Je pense que, pour le moment, compte tenu des circonstances actuelles,
on n'aurait pas le droit d'imposer aux agriculteurs un plan conjoint sans qu'il
leur soit soumis par voie de référendum. Là-dessus, je
rejoins la pensée du député de Montmagny-L'Islet,
malgré que cela n'avait jamais transpiré sur la place publique
qu'il y avait une division au sein du caucus ministériel dans le temps
de l'ancien gouvernement, mais je connaissais suffisamment le
député de Montmagny-L'Islet et d'autres de ses collègues
pour savoir que le point de vue qu'ils exprimaient, à ce moment, pouvait
constituer une divergence au sein du caucus du parti et qu'il pouvait y avoir
certains points de vue sur lesquels ils pouvaient être d'accord avec les
représentants de l'Opposition.
À ce moment-ci, compte tenu des circonstances, il ne faudrait
pas, à mon avis, permettre qu'un seul plan conjoint soit voté
sans que les producteurs puissent en être informés,
consultés et qu'il y ait un référendum sur ce sujet.
La première question que je voudrais poser, pour ce qui a trait
au plan conjoint est celle-ci: j'aimerais savoir du ministre ou du
président de la Régie des marchés agricoles, puisqu'il
nous a dit tout à l'heure qu'il y avait un plan conjoint qui
avait été retiré, combien on a eu de demandes
à la Régie des marchés agricoles, de requêtes, en
vue de demander l'annulation de plans conjoints qui avaient déjà
été votés et qui étaient en vigueur.
M. Garon: Je pense qu'il y en a eu une pour les oeufs, il y en a
eu une pour le céleri et une pour le bois, qui a été
réintégrée dans une autre demande plus large.
M. Roy: Celle du bois?
M. Garon: Vous m'avez demandé des demandes de suspension
ou des demandes d'annulation.
M. Garon: Pour celle du bois, je ne pourrais pas dire
laquelle.
M. Roy: Puisqu'on parle du bois, est-on en mesure, ce soir, de
nous donner des renseignements relativement à l'Association des
producteurs de boisés privés de la région de Beauce-Sud,
qui comprend Dorchester, Bellechasse et une partie des comtés de
Mégantic-Compton et Frontenac?
M. Garon: Concernant quoi?
M. Roy: On sait qu'il y a une association de propriétaires
de boisés privés. Ces gens sont venus faire une manifestation
devant le parlement. Ils sont censés avoir été entendus
par la Régie des marchés agricoles lors d'une audience qui, si ma
mémoire est bonne, a eu lieu à Saint-Georges-de-Beauce.
M. Garon: La première a eu lieu à Saint-Georges. Il
y en a eu une autre ultérieurement à Québec. Ils ont
retiré leur requête, faute de témoins.
M. Roy: Ils ont retiré leur requête, faute de
témoins.
M. Garon: De témoins à charge, la preuve a
été jugée insuffisante.
Plutôt que d'attendre le jugement de la régie,
séance tenante, devant les affirmations de leurs témoins, ils ont
décidé de retirer leur plainte pour la représenter
ultérieurement sous une autre forme. Ils ne l'ont pas encore fait.
M. Roy: Vous vous êtes informé. Vous avez les
indications à l'effet qu'ils sont censés la
représenter.
M. Garon: Ils sont censés, mais elle n'a pas encore
été déposée.
M. Roy: Je sais qu'actuellement il y a des représentations
qui ont été faites auprès du ministre de l'Agriculture
lui-même. J'aimerais savoir du ministre ce qu'il a l'intention de faire
dans ce dossier.
M. Garon: Dans le dossier du bois?
M. Roy: Oui. Vous n'êtes pas sorti du bois. Je vous
embarque dans le bois.
M. Cordeau: II va s'en sortir.
M. Roy: Aimez-vous mieux retenir la question et nous pourrons y
revenir à une autre séance?
M. Garon: Non. Dans le dossier du bois, j'ai reçu les gens
de l'association. Il y avait différents éléments dans la
discussion. Un des éléments était qu'ils soient
considérés comme producteurs agricoles, tout en étant
groupés avec des producteurs agricoles, pour les fins de la mise en
marché du bois. J'ai déjà eu une question en Chambre,
d'ailleurs, à laquelle j'avais répondu que j'avais demandé
aux fonctionnaires d'étudier les implications du fait de
reconnaître comme producteurs agricoles des gens qui sont des producteurs
de bois. Il y a plusieurs éléments dans cela. Le statut des
producteurs agricoles confère plusieurs avantages. L'étude n'est
pas encore terminée.
M. Roy: Est-ce qu'on a l'intention...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Beauce-Sud, je vous ferais remarquer qu'il est 23 heures. La commission doit
siéger demain, à 10 heures, à la chambre 91-A.
Pourriez-vous retenir votre question? Nous allons suspendre la
séance.
M. Roy: Avant que vous ne suspendiez, M. le Président, je
m'excuse...
Le Président (M. Boucher): Ce n'est pas une question de
privilège.
M. Gagnon: C'est le règlement. D'accord. Je remarque, et
cela devient un peu insultant, que c'est au moins un domaine où j'aurais
aimé avoir le droit de parole. Ce soir, vous m'avez permis trois
questions. Après trois questions, vous avez donné la parole
encore à l'Opposition. Il y a assez de l'Assemblée nationale
où on n'a à peu près jamais le droit de parole, ici, en
commission parlementaire, on est supposé se reprendre, surtout dans un
domaine qui nous touche de près; j'aimerais que, demain, notre droit de
parole soit respecté. J'avais des questions inscrites.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Champlain, le député de Beauce-Sud a-t-il dépassé
son temps?
M. Gagnon: En tout cas, je n'ai certainement pas
dépassé mon temps, j'ai réussi à parler une fois et
après...
Le Président (M. Boucher): II a commencé à
22 h 45, il avait droit à 20 minutes. Nous sommes rendus à 23
heures.
M. Gagnon: Je n'ai pas l'impression d'avoir parlé durant
20 minutes tantôt et vous m'avez enlevé le droit de parole.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Champlain, quand vous avez demandé la parole, il y avait une question,
vous l'avez posée. Je crois que vous avez eu la parole.
M. Gagnon: J'en avais trois d'inscrites et j'aurais pu...
Le Président (M. Boucher): Je m'excuse, il y a eu un
moment de silence où j'ai pu donner la parole à un autre membre
de la commission.
M. Garon: M. le Président, vous avez décidé
de l'ajournement et s'il y a des choses, comme le député de
Beauce-Sud le disait tantôt, on les notera avant de répondre. Je
donne un exemple parmi d'autres, dans le cas des poules, quand vous dites
qu'autrefois, au début du plan conjoint, il y en avait une telle
quantité, c'est parce que cela comprenait tous les producteurs de
poules, quand bien même ils avaient dix, quinze ou vingt poules; tout
était entré dans le comté. Aujourd'hui, on compte
seulement ceux qui ont 250 poules et plus.
M. Gagnon: Le même nombre de producteurs existe
aujourd'hui, si on compte tous les producteurs.
M. Garon: II faut 250 poules et plus, autrement, ils n'entrent
pas dans les producteurs d'oeufs, ils sont exclus.
M. Roy: Non, je regrette, mais si on avait compté les gars
qui avaient vingt poules, il n'y en aurait pas eu 1200, il y en aurait eu 20
000 environ.
M. Gagnon: Je peux vous dire, M. le député de
Beauce-Sud, que cela comprenait tous les producteurs de poules.
M. Roy: Non. Il y a eu un minimum. Une minute.
Le Président (M. Boucher): La commission suspend ses
travaux jusqu'à dix heures, demain matin, à la salle 91-A.
(Fin de la séance à 23 h 4)