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Étude des crédits du ministère de
l'Agriculture
(Vingt heures vingt-six minutes)
Le Président (M. Boucher): À l'ordre,
messieurs!
La commission de l'agriculture est réunie ce soir pour continuer
l'étude des crédits du ministère de l'Agriculture. Les
membres de la commission sont: MM. Baril (Arthabaska), Beauséjour
(Iberville), Brassard (Lac-Saint-Jean), Charbonneau (Verchères), Clair
(Drummond), Cordeau (Saint-Hyacinthe), Dubois (Huntingdon), Gagnon (Champlain),
Garneau (Jean-Talon), Garon (Lévis), Giasson (Montmagny-L'Islet),
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), Mercier (Berthier), Ouellet
(Beauce-Nord), Picotte (Maskinongé), Rancourt (Saint-François),
Roy (Beauce-Sud), Vaillancourt (Orford).
À la dernière séance, nous en étions au
programme 8, élément 1. M. le député de
Saint-Hyacinthe avait demandé la parole à la fin de la
séance au sujet d'un dépôt de documents.
M. Cordeau: Je pense que oui. Le dépôt de documents,
c'était le protocole d'entente entre le ministère de
l'Agriculture et celui de la Voirie concernant les cours d'eau.
M. Garon: J'ai les documents. On vient de m'annoncer qu'ils ont
été préparés. Ici, la liste des entreprises qui ont
bénéficié d'une subvention à la modernisation au 31
mai 1977. Ensuite, vous avez la liste des abattoirs fermés au 31 mai
1977, depuis le début de l'indemnisation pour fermeture. Enfin, vous
avez le dépôt de la copie du protocole d'entente établi
entre le ministère des Transports et le ministère de
l'Agriculture au sujet du drainage agricole.
Vous voyez que je n'ai pas de cachette!
M. Cordeau: Je vous remercie, M. le ministre.
M. Garon: Je suis comme une maison de verre.
M. Giasson: C'est dangereux, M. le ministre. M. Garon: Je
n'ai rien à cacher.
M. Giasson: Vous ne pouvez pas habiter une maison de verre sans
montrer vos fesses de temps en temps!
M. Cordeau: C'est enregistré.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon.
Voirie rurale
M. Dubois: J'aurais quelques questions à poser avant de
passer à l'adoption du programme 8.
Il s'agit de transferts de l'agriculture vers le ministère des
Transports pour les chemins de colonisation.
Je veux savoir si ce programme continue encore ou non.
Deuxièmement, avez-vous l'intention de rendre des budgets disponibles
pour ces fins?
M. Garon: C'est un budget qui n'est pas au ministère de
l'Agriculture mais au ministère des Transports; il était, dans le
passé, administré par le ministère de l'Agriculture.
Certains appellent cela des chemins de colonisation, d'autres, de la voirie
rurale; cela porte différents noms. J'en ai parlé tout à
l'heure. Avoir su que j'aurais des questions là-dessus, j'aurais
apporté le document que les fonctionnaires m'ont fourni aujourd'hui.
Disons que j'ai demandé les différentes normes qui pouvaient
exister, pour l'octroi de sommes, de montants concernant la voirie rurale, les
chemins de colonisation, les subventions aux municipalités qui
étaient payées par le ministère des Transports, même
si l'affectation était décidée par le ministère de
l'Agriculture.
Les normes n'étaient pas très fortes. On est en train,
actuellement, de réviser ce programme. J'avais demandé il y a
quelque temps à quelqu'un du cabinet de voir ce qu'il y avait dans ce
programme, tout cela. Je remarquais dans les normes, ouvrir des chemins qui
pouvaient avoir des connotations quelconques pour l'aide au tourisme ou des
choses de même.
Il m'a semblé, d'après ce que j'ai pu voir, que
c'était surtout la recommandation du député qui
déterminait où étaient effectués, d'après ce
que j'ai pu voir, la voirie rurale, les chemins de colonisation. J'ai justement
une lettre de subvention, cela adonne bien. Cela adonne bien, c'est par hasard,
on en a parlé au cabinet ce soir de ce programme. J'ai une lettre du 27
octobre 1976 adressée à M. André Harvey. Vous avez
à peu près l'esprit dans lequel ces lettres sont envoyées.
Sujet: Voirie rurale, comté de Charlesbourg. Cher collègue. Pour
faire suite à votre demande... C'est adressé à M.
André Harvey, député de Charlesbourg, à son bureau.
Cher collègue. Pour faire suite à votre demande, il me fait
plaisir de vous informer qu'un montant de $15 000 est alloué à
votre circonscription électorale pour des travaux de voirie rurale
à être exécutés cette année par les
municipalités de Lac-Saint-Charles, $10 000, et de
Saint-Dunstan-du-Lac-Beauport, $5000.
Cependant, je dois vous préciser que cette somme sera
versée aux municipalités sur présentation des
pièces justificatives. Advenant que les crédits
nécessaires pour ce faire ne soient pas disponibles au cours du
présent exercice financier 1976/77, le coût de ces travaux sera
défrayé à même le budget 1977/78 qui sera
alloué ultérieurement à la circonscription
électorale de Charlesbourg. Je vous laisse le soin d'en aviser les
municipalités concernées et les divisionnaires de votre
région. Votre tout dévoué, le ministre d'État
à l'Agriculture."
C'était la première lettre c'est pour cela que
je l'avais gardée que j'ai reçue d'un comté
qui me disait: Quand recevrons-nous notre argent? Je m'étais
informé au ministère et les réponses ne venaient pas vite.
Après cela on a reçu d'autres lettres semblables. On a ensuite
demandé de voir les autres.
C'était un programme dont les normes n'étaient pas
très déterminées. Le 27 octobre 1976, dire qu'on paye
cette année ou l'an prochain, cela n'a pas l'air bien important. J'ai
demandé à quelqu'un de mon cabinet de voir les fonctionnaires,
d'étudier cela avec eux et d'essayer d'avoir les normes. On vient de
recevoir les papiers. Actuellement, on est en train d'établir un
programme. Je dois vous dire que la principale norme dans le programme que l'on
va établir parce qu'on est rendu au début de juin, il
faudrait procéder le plus rapidement possible, c'est de l'ouvrage
refaire ces programmes, on n'a pas idée des heures que cela prend
le principal critère que j'ai demandé aux gens qui travaillent
là-dessus de mettre pour déterminer qui aurait ces travaux sera
le nombre de cultivateurs desservis. Des critères comme cela,
l'état des routes, le nombre de cultivateurs desservis. Je ne veux pas
desservir des chalets de gars de ville qui ont un chalet à la campagne,
mais des cultivateurs.
J'ai demandé de choisir des critères autour de cette
notion pour établir un programme. Il a été
suggéré aussi que cela aille aux Transports. Il y a
différentes formules qui sont étudiées. Comme ce sont des
chemins de colonisation, de campagne il faut que ce soit vraiment utile pour
l'agriculture. Cela a été pensé un peu comme cela. C'est
administré par le ministère de l'Agriculture. Je pense que c'est
bon. J'ai pensé que ce serait bon que cela reste administré par
le ministère de l'Agriculture parce que la voirie, par nature, ne
pensera pas nécessairement aux agriculteurs tandis que nous, à
l'Agriculture somme plus préoccupés par les besoins des
agriculteurs.
J'ai demandé qu'on établisse cela la semaine prochaine,
mardi, qu'on ait une rencontre là-dessus, qu'on ait des documents et
qu'on établisse un programme. Il y aura des consultations mardi dans la
soirée pour pouvoir l'expédier avant la fin de la semaine
prochaine.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Dubois: J'ai une autre question. M. le ministre, j'ai
formulé une demande de subvention pour une paroisse de mon comté
en date du 23 mars 1977, au montant de $50 000. On m'a répondu. C'est M.
René Bernatchez qui m'a répondu. C'est l'ancien
député de Lotbinière.
M. Garon: Ah, c'est dans Lotbinière.
M. Dubois: Oui, c'est écrit René Bernatchez,
agronome, conseiller cadre.
M. Garon: Ah bon! Ce doit être cela.
M. Dubois: Gouvernement du Québec. C'est rendu à
l'Office du crédit agricole.
M. Garon: C'est cela. L'Office du crédit agricole. C'est
René Bernatchez, l'ex-député de Lotbinière, de
votre parti d'ailleurs.
M. Dubois: De mon parti?
M. Garon: Oui, il a été député de
votre parti pendant une vingtaine d'années.
M. Giasson: De 1948 à 1970.
M. Garon: Vous ne connaissez pas l'histoire de l'Union
Nationale?
M. Dubois: Cela fait seulement depuis le 15 novembre que je suis
dans le milieu.
M. Garon: C'est pour cela que je trouve que vous vous mêlez
parfois dans l'autonomie.
M. Dubois: Dans l'autonomie? On n'a jamais discuté
d'autonomie ensemble, mais on est quand même à la veille.
M. Garon: Je suis venu souvent en Chambre dans le temps où
M. Duplessis était premier ministre.
M. Cordeau: Oui?
M. Garon: Oui. Je le voyais se frotter le genou de temps en
temps.
M. Cordeau: II ne vous a pas convaincu?
M. Garon: Je me suis toujours demandé pourquoi il se
frottait le genou. C'est en lisant le livre de Pierre Laporte que je l'ai
appris. Il disait que, d'après son état d'humeur, il se frottait
le genou plus ou moins vite. S'il était de bonne humeur, le mouvement
sur son genou était presque une caresse. S'il se frottait le genou
très rapidement, c'est parce qu'il était en colère. Je
l'avais remarqué dans le temps; j'étais jeune étudiant, je
venais en Chambre, juste en haut de la tribune, et je le voyais faire quand il
se frottait le genou. Il faut dire que je connais...
M. Dubois: M. le ministre, on n'avance pas nos travaux.
M. Garon: Non, non, d'accord.
M. Charbonneau: C'est l'histoire de l'Union Nationale.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce lui qui vous a confié ce
secret?
M. Garon: Non, c'est dans le livre de Pierre Laporte, le vrai
visage de Duplessis. Dans le livre, il parle de cela.
M. Mercier: Vous n'avez pas lu cela, vous autres?
M. Garon: Moi, je l'ai lu. M. Dubois: M. le
ministre...
M. Garon: C'est pour cela que j'ai l'impression parfois que je
m'en retourne avant Duplessis.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Je vais vous formuler une nouvelle demande pour $50
000, au nom de Sainte-Clothilde de Châteauguay. Vous savez que les plus
belles terres noires du Québec sont là. Il y a plusieurs fermes
défrichées. Il n'y a pas de chemin d'accès. C'est un
montant qui est nécessaire pour pouvoir ensemencer ces champs.
J'espère avoir une réponse favorable.
M. Garon: Ce qu'on va faire, c'est qu'on va essayer
d'établir le nouveau programme en fonction de critères
précis. On va ramasser toutes les demandes. Ce sera à peu
près la procédure; elle n'est pas encore déterminée
complètement.
Sur une base régionale, on va essayer de déterminer les
priorités puis, après cela, dire qu'on a choisi telle ou telle
municipalité pour telle ou telle raison.
M. Le Moignan: On pourra aussi...
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous avez l'intention de
faire comme le Haut-Commissariat, donner un certain montant au
député pour qu'il le répartisse lui-même, en
collaboration avec ses municipalités?
M. Garon: Non. Nous sommes pas mal organisés avec...
M. Vaillancourt (Orford): ...avec un comité.
M. Garon: Non, c'est qu'on a des bureaux régionaux et
locaux, on a une structure pour toute la province, au fond. À partir
d'un critère précis, on peut déterminer, par exemple, que
tel chemin est utile à 25 cultivateurs, que tel autre en dessert
seulement un, ou que tel autre ne dessert aucun cultivateur mais uniquement des
chalets de villégiature.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe. Est-ce que M. le député de Huntingdon vous
avez...
M. Dubois: Je voudrais seulement faire remarquer au ministre que
des fonctionnaires de notre région sont au courant des besoins et je
vous ferai parvenir cette demande bientôt. J'espère que vous allez
y donner suite rapidement puisqu'il faut absolument exécuter les travaux
cette année.
M. Garon: Oui, mais ce ne sont pas des gros budgets.
M. Dubois: Pour environ $3 millions. M. Garon:
D'accord.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Verchères, est-ce que c'est sur le même sujet?
M. Charbonneau: M. le Président, je voudrais savoir si on
pourrait, rapidement, poser des questions sur les documents qu'on a
obtenus?
M. Garon: Bien sûr!
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maskinongé a demandé la parole sur le même sujet.
M. Charbonneau: Est-ce qu'on peut tenir pour acquis
qu'après le même sujet, on pourrait...
Le Président (M. Boucher): Après le même
sujet, on pourra passer aux questions sur les documents. M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, on parlait, tantôt, de
voirie rurale ou de chemins de colonisation. C'étaient évidemment
des chemins qui desservaient un groupe de cultivateurs, qui étaient bien
souvent situés dans le bois parce que les agriculteurs devaient passer
par ces chemins pour aller travailler. C'étaient des chemins tellement
peu larges, tellement peu carrossables que les agriculteurs nous demandaient de
faire finir ces chemins avec de la machinerie qui existe aujourd'hui, et tout
cela.
Je ne suis pas tout à fait d'accord quand vous dites qu'il
n'existait pas tellement de normes de ce côté. Dans ma
région, en tout cas, en ce qui me concerne, étant donné
que c'était en collaboration avec le ministère des Transports,
c'était l'ingénieur divisionnaire de la Voirie ou des Transports
qui devait même faire un plan et le soumettre au bureau ici, à
Québec, et l'argent était distribué par la suite aux
municipalités qui effectuaient des travaux.
Après avoir fourni des pièces justificatives, toujours,
à l'ingénieur, ils recevaient le paiement. Du côté
des normes, je pense que...
M. Garon: Je dois dire que ce n'était pas
déterminé très précisément, les
critères, pour l'attribution des montants, par exemple je ne me
rappelle pas des termes exacts quand on parlait d'endroits qui pouvaient
servir à des fins touristiques les chemins de colonisation et le
tourisme, il me semble que les touristes ne vont pas se promener dans les
chemins de colonisation.
M. Vaillancourt (Orford): Ce n'étaient pas des chemins de
colonisation. On avait changé le terme en celui de voirie rurale, ce
n'est pas la même chose.
II y a eu des directives de données par le sous-ministre, dans le
temps, que cet argent pouvait servir pour telle et telle chose. Il était
toujours dépensé selon les critères établis par le
sous-ministre du temps.
M. Picotte: La plupart du temps, c'était toujours à
la suite de résolutions de corporations municipales. Ce sont les
corporations municipales elles-mêmes qui votaient les résolutions,
qui envoyaient cela au ministre, la plupart du temps, et, par la suite, on
déterminait les montants. On ne pouvait pas réaliser tous les
projets qui étaient demandés; comme vous disiez tantôt, il
y avait un budget d'à peu près $3 millions. Cela en aurait
peut-être pris, selon les demandes, $50 millions ou $75 millions. Il
s'agissait de faire un choix, à ce moment. L'ingénieur
divisionnaire, en conformité avec les municipalités, et le
député aussi y participait, déterminait les endroits et le
travail à faire.
M. Charbonneau: Ce sont les députés qui
choisissaient les entrepreneurs.
M. Picotte: Le tout était déféré aux
municipalités qui, elles, engageaient les entrepreneurs et les payaient
aussi. La plupart du temps, si cela prenait six mois ou un an avant d'avoir le
paiement, c'est même la municipalité qui supportait le montant
durant ce temps.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, toujours dans le secteur de
la voirie rurale. J'aimerais savoir du ministre quel est le montant des
crédits qu'il réserve aux municipalités ou à la
voirie rurale pour la présente année financière.
M. Garon: Les crédits ne sont pas dans le budget du
ministère de l'Agriculture.
M. Giasson: Sans être dans les crédits du
ministère de l'Agriculture, est-ce que le ministre a été
informé par son collègue des Transports de la somme qu'il va
réserver à ces fins?
M. Garon: II va y avoir des rencontres cette semaine, c'est
ça qu'on doit établir. Il faut dire que là-dedans il n'y
avait pas beaucoup de documents. J'ai essayé d'en avoir, je n'en ai pas
eu beaucoup.
M. Giasson: Est-ce que le ministre veut revenir à la
formule traditionnelle, soit la surveillance de l'exécution des travaux
sous le contrôle de l'équipe du ministère de l'Agriculture
ou continuer dans le cheminement des dernières années,
c'est-à-dire des travaux exécutés sous la surveillance du
ministère des Transports?
M. Garon: Hein?
M. Giasson: Traditionnellement l'exécution de travaux dans
des chemins municipaux ou ce qu'on appelait à l'époque les
chemins de colonisation appartenait en exclusivité au ministère
de l'Agriculture, qui avait une équipe de fonctionnaires qui
procédait au contrôle de toutes ces sommes. Le ministère de
la Voirie du temps n'avait rien à y voir.
Depuis environ trois ou quatre ans, suite à une entente entre les
deux ministères de l'Agriculture et de la Voirie qui est devenu le
ministère des Transports depuis, le ministère de l'Agriculture a
cessé de procéder à l'exécution des travaux sur les
chemins municipaux ou les chemins de colonisation et c'est le ministère
des Transports qui a assumé la responsabilité de ces travaux.
Deux formules étaient possibles. Ou les crédits étaient
confiés entièrement à l'Agriculture qui s'occupait de
faire elle-même les travaux sans que les municipalités y mettent
le nez; ou, deuxième possibilité, les crédits pouvaient
être disponibles pour la réalisation des travaux sous le
contrôle des municipalités.
L'expérience qu'on a vécue est la suivante. Le
ministère des Transports, quand il faisait lui-même les travaux,
habitué à des normes puis à une technique nouvelle, avait
tendance à faire des travaux en fonction des habitudes qu'il avait
développées, c'est-à-dire d'avoir une emprise très
forte, très large et souvent il ne produisait pas autant de
rentabilité pratique, parce que ce ne sont pas des routes
numérotées, la voirie rurale, ce sont des chemins secondaires.
Tandis que lorsque les municipalités exécutaient les travaux,
c'était fait habituellement de concert avec les cultivateurs du secteur
à qui cela devait servir, et on faisait davantage de routes. Ce
n'était peut-être pas une technique telle que celle qui
était utilisée aux Transports, mais on sentait qu'il y avait une
utilisation beaucoup plus pratique des sommes d'argent affectées
à ces travaux.
M. Garon: Moi, ce que j'ai observé, je vais être
franc avec vous, c'est une certaine répugnance des fonctionnaires
à me parler de la voirie rurale. Je vous dis que j'ai constaté
cela...
M. Giasson: Quels sont les motifs de cette répugnance?
M. Garon: Bien, j'ai eu nettement l'impression que les
critères n'étaient pas très fermes et que l'administration
de ce programme je dis programme, c'est presque un euphémisme
ce n'était pas ce qui plaisait le plus aux fonctionnaires.
M. Giasson: Même quand cela était fait sous l'entier
contrôle du ministère des Transports? M. le ministre, même
quand c'était le ministère des Transports qui faisait
entièrement les travaux?
M. Garon: Vous parlez du passé, il y a quatre, cinq
ans?
M. Giasson: Non, l'an dernier, 1976, 1975.
M. Garon: Moi, j'ai des exemples de copies de lettres comme
celle-là; on en a eu un certain nombre.
M. Vaillancourt (Orford): Ces lettres étaient
envoyées à la suite de demandes des municipalités et les
montants étaient déterminés assez souvent par les
municipalités. Assez souvent, c'était pour des
parachèvements de chemins, les lettres à la dernière
minute comme cela. Il y avait des routes, il manquait quelque milliers de
dollars pour les terminer et quand il ne restait plus d'argent au budget, on
s'arrangeait avec le sous-ministre des Transports qui disait: "On peut toujours
engager le budget de l'année 1977/78"!
Cette lettre, c'est ce qu'elle veut dire. Généralement, il
restait toujours de l'argent sur des travaux qui n'étaient pas
terminés. C'est un peu comme cela que ça fonctionnait.
M. Garon: La première lettre que j'ai eue venait du
comté de Charlesbourg.
M. Vaillancourt (Orford): Vous allez en avoir d'autres parce
qu'il y en a d'autres.
M. Garon: Oui, je sais qu'il y en a eu d'autres, on en a
reçu plusieurs autres. À un moment donné, j'ai
demandé, du côté des sous-ministres, qu'est-ce que
c'était, cette affaire-là. C'est un domaine où j'ai eu
bien de la misère à avoir des renseignements. Je les ai eus
très lentement. J'en découvrais autant par des lettres. Ce n'est
pas un programme que les fonctionnaires ont aimé administrer. En tout
cas, j'ai pu le constater très facilement.
M. Vaillancourt (Orford): Le fonctionnaire qui administrait ce
programme, c'était Georges Amyot par l'entremise de Ronald Pilotte.
M. Garon: J'ai eu le sentiment que c'était plutôt le
ministre d'État qui l'administrait.
M. Vaillancourt (Orford): Pardon? M.Garon: J'ai eu
le sentiment...
M. Vaillancourt (Orford): C'est moi qui étais le ministre
responsable de la distribution du budget. Quand les députés
arrivaient avec une liste de demandes de leurs municipalités, ils
pouvaient avoir des demandes pour $200 000; il fallait qu'elles soient
réparties par priorités, selon les plus grands besoins dans les
comtés. C'est normal! C'est comme le ministre des Transports. Si un
député va lui demander $5 millions, s'il n'a que $1 million
à lui donner, il ne lui donnera pas $5 millions. Il faut qu'un budget
soit contrôlé; c'est ce qui était mon travail.
C'était de l'ouvrage pas mal, je peux vous dire cela!
M. Garon: Possiblement, mais je vous le dis tel que c'est. J'ai
voulu connaître les critères, comment cela fonctionnait et...
M. Vaillancourt (Orford): Vous viendrez me voir et je vous
expliquerai cela.
M. Garon: Je trouve cela de valeur parce que les fonctionnaires
concernés ne sont pas ici, ce soir.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Montmagny-L'Islet, avez-vous terminé?
M. Giasson: Non, je n'ai pas terminé, M. le
Président. Peut-être que le ministre croit que c'était un
programme qui posait des doutes dans son esprit, au point de vue de son
exécution, à cause de certaines réticences qu'il semble
avoir découvertes chez les fonctionnaires. Il faudrait qu'il sache que,
dans plusieurs des comtés ruraux du Québec, il s'agissait
là d'un programme du ministère qui avait assurément une
grande importance.
On sait que certaines municipalités, encore, ont un réseau
de voirie rurale qui s'étend sur dix milles, quinze milles et même
vingt milles de route, réseau que le ministère des Transports ne
veut pas toucher d'aucune manière. Il ne veut pas dépenser un sou
là. Il ne veut pas l'acquérir pour l'intégrer à son
propre réseau tant et aussi longtemps que la municipalité ne l'a
pas mis dans un état ou dans des conditions qui répondent
à des normes posées par le ministère de l'Agriculture.
Beaucoup de nos municipalités rurales ont la responsabilité
d'entretenir ces chemins municipaux, cette voirie rurale. L'apport qui venait
autrefois du ministère de l'Agriculture, maintenant par des
crédits émanant du ministère des Transports, aidait de
façon très appréciable, pour ne pas dire
considérable, beaucoup de municipalités rurales au
Québec.
M. Garon: J'ai demandé...
M. Giasson: Je crois que ce programme, bien contrôlé
et bien administré doit continuer d'exister, parce qu'il répond
à un besoin réel qui va permettre à plusieurs
municipalités du Québec de faire face à des obligations
auxquelles elles ne seraient pas capables de faire face sans procéder
à une imposition d'impôt foncier de base qui serait excessif pour
ces contribuables.
Moi je considère qu'il ne faut pas que le ministre cède
là-dessus dans ses tractations avec son collègue des Transports.
Il doit tenir compte de la dimension des problèmes que cela poserait
à des municipalités rurales du Québec, et cela dans au
moins 45 ou 46 comtés du Québec.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président.
M. Garon: Moi je n'avais aucun moyen, d'abord. J'ai
découvert que cela existait, comme je vous le dis, en recevant des
copies de lettres des municipalités, qui disaient comme celle que je
vous ai lue. Il y en a plusieurs autres. J'ai demandé des
renseignements, vous savez. J'aime autant ne
pas vous dire tout ce qui s'est dit, mais il y a des fonctionnaires qui
ne voulaient pas toucher à cela.
M. Giasson: Des fonctionnaires du ministère de
l'Agriculture?
M. Garon: Oui, qui aimaient mieux ne pas être
mêlés à cela du tout.
M. Giasson: Bien je les comprends, depuis environ trois ans c'est
sous l'entière responsabilité exécutive du
ministère des Transports. Je comprends assez bien que ces fonctionnaires
de l'Agriculture ne pouvaient pas être intéressés à
revenir à l'intérieur d'un programme qui avait été
cédé entre les mains d'un autre ministre.
M. Garon: Non, mais c'est un curieux de programme qui dit: on va
payer en 1976/77, autrement on pourra payer en 1977/78. Cela avait l'air de
marcher un peu.
Une voix: II était ouvert.
M. Vaillancourt (Orford): Mais cela a toujours marché, M.
le Président, cela a toujours marché ces affaires-là,
parce que le ministère des Transports a exactement la même chose.
Il y a certaines sommes qui sont accordées pour certains travaux
à des municipalités, qui sont payées et réparties
sur une période de deux ans, trois ans, c'est normal cela. Ce sont des
formules qui existent depuis longtemps.
M. Charbonneau: II s'agit de la bonne gestion.
M. Vaillancourt (Orford): Je ne dis pas que c'est bon, mais
seulement, quand il y a des travaux qui doivent être terminés, il
faut qu'ils soient terminés.
M. Garon: Normalement. Mais quand vous dites une phrase comme
ceci: "Cependant, je dois vous préciser que cette somme sera
versée aux municipalités sur présentation de pièces
justificatives. Advenant que les crédits nécessaires pour ce
faire ne soient pas disponibles au cours du présent exercice financier
1976/77, le coût de ces travaux sera défrayé à
même le budget 1977/78". Je n'ai pas vu cela, moi, dans aucun programme,
marcher comme cela. Habituellement on a des crédits, quand un programme
est ouvert on demande des budgets supplémentaires pour payer dans
l'année.
M. Vaillancourt (Orford): C'est une formule prudente.
M. Giasson: M. le ministre, il arrive très souvent que,
dans le cas de certains programmes du ministère des Transports, des
travaux vont se payer par le biais de trois budgets, c'est-à-dire que
les versements, au lieu de se faire dans une seule année, sont
étalés sur trois années. Habituellement, le document qui
le confirme indique fort bien qu'il s'agit d'une subvention, à titre
d'exem- ple, qui serait de l'ordre de $20 000 ou de l'ordre de $30 000, dont
$10 000 payables sur une année financière, $10 000 sur celle qui
suit, puis enfin les derniers $10 000 sur l'autre qui vient après. Cela
c'est régulier dans les programmes du ministère des
Transports.
M. Picotte: C'est même régulier avec ce
gouvernement-ci. Quand le ministre des Affaires municipales annonce, par
exemple, qu'il va accorder des subventions à une municipalité
pour l'achat d'un camion contre l'incendie, payable en deux versements, deux
années d'affilée, il engage exactement le budget 1977/78. Puis
l'important, je pense, ce qui serait anormal dans un cas semblable, c'est que
la municipalité n'ait pas été avertie de cela puis qu'elle
se fasse prendre à même son budget parce qu'on ne le lui a pas
dit. En autant que la municipalité est d'accord, il y a même des
municipalités qui ont accepté d'avancer ces paiements et de faire
l'ouvrage. Il y a d'autres municipalités qui ont dit oui, on va en faire
la moitié cette année, puis on va faire l'autre moitié
l'année prochaine.
Il n'y a rien d'anormal dans cela. C'est tout à fait normal.
M. Garon: Les lettres que j'ai reçues, c'étaient
des lettres datées...
M. Picotte: Sauf que les fonctionnaires n'aimaient pas toucher
à cela, surtout quand on s'en est allé avec les Transports
là-dedans. Les ingénieurs auraient aimé que l'on fasse des
plans bien précis pour ces routes alors qu'on avait $10 000 à
dépenser et que cela avait coûté $5000 ou $6000 en
honoraires pour faire des plans, et cela n'était pas à leur
goût.
C'est évident que les fonctionnaires aiment moins travailler
là-dessus, mais c'était préférable de
dépenser $10 000 et les laisser à la municipalité pour
qu'elle les dépense. Il y a même des agriculteurs qui ont fourni,
dans ces programmes, de leur poche, des agriculteurs qui voulaient avoir leurs
chemins, et cela pressait. On disait à un gars: Tu as un "pit" de
gravier sur ta terre; es-tu prêt à fournir le gravier
gratuitement? Il y a des gars qui l'ont fait, cela s'est vu dans des
comtés.
M. Garon: Ce sont les dates, là. C'était surtout
des lettres du mois d'octobre. Dans la deuxième partie du mois d'octobre
et la première partie du mois de novembre.
M. Cordeau: Voulez-vous faire allusion à quelque
chose?
M. Garon: Je vous dis ce que j'ai constaté.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, comment se fait-il que ce
soit un programme de l'Agriculture et que l'argent soit aux Transports?
M. Garon: C'était administré comme cela dans le
passé. C'est un montant affecté à la voirie rurale
à l'intérieur du budget du ministère des Transports, mais
l'affectation des montants, où cela allait, dans quelles
municipalités, cela était déterminé par
l'Agriculture.
M. Cordeau: C'est le ministère de l'Agriculture qui
détermine où l'argent doit être dépensé?
M. Garon: Oui, c'est cela.
M. Giasson: Depuis quatre ans seulement? Autrefois c'était
un programme entièrement autonome entre les mains de l'Agriculture.
M. Picotte: Si c'est rendu comme cela c'est exactement parce que
le ministère de l'Agriculture, n'ayant pas la vocation de faire des
routes, a dit: D'accord, on va garder le contrôle pour distribuer
l'argent, nous comme ministère de l'Agriculture. Et, comme le
ministère des Transports est habitué à faire de la route,
on va lui donner la surveillance et le contrôle de cet argent. C'est tout
simplement un budget qui était prêté au ministère
des Transports mais c'était l'Agriculture qui déterminait
où cela allait.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, à la suite de ma
première question, est-ce que le ministère des Transports peut
aussi accorder certains montants à la voirie dans des paroisses?
M. Garon: Je ne le sais pas.
M. Cordeau: Ceux qui ont de l'expérience ici?
M. Picotte: Oui.
M. Cordeau: J'ai demandé si le ministère des
Transports peut aussi allouer des montants à la voirie.
M. Garon: Pas pour le transport.
M. Cordeau: C'est parce que j'avais l'impression avant que cela
venait du ministère des Transports et j'apprends aujourd'hui qu'on peut
en avoir de la voirie.
M. Picotte: C'est ce qu'on appelle les subventions aux
municipalités.
M. Cordeau: Pas de la voirie, mais de l'Agriculture!
M. Roy: M. le Président, je pense que sur ce point il y a
une question de posée et on devrait faire un peu plus de lumière.
Selon les informations dont je dispose et les dossiers que j'ai eu à
présenter tant au ministère de l'Agriculture qu'au
ministère des Transports, c'est que celui-ci, comme ministère, ne
veut pas prendre la responsabilité de faire des chemins tant et aussi
longtemps que les municipalités ne les ont pas remis aux soins du
ministère des Transports. Pour être en mesure de remettre les
routes au ministère des Transports il faut qu'elles effectuent certains
travaux. C'est à ce moment que les subventions sont accordées,
à la suite des recommandations du ministère de l'Agriculture,
pour ce qu'on appelle les routes de colonisation.
Une fois que ces travaux sont effectués, la route devient
à la charge du ministère des Transports. Dans mon comté,
en ce qui me concerne, je n'ai pas pu faire un demi-mille de route directement
par le ministère des Transports, quand on parle de route de
colonisation. Les chemins municipaux, ils sont appelés comme cela, ont
porté longtemps le nom de chemins de colonisation. Ce sont les chemins
municipaux. Ces chemins sont sous la responsabilité et la
propriété des municipalités. Le ministère des
Transports ne les prend pas à sa charge tant et aussi longtemps que des
travaux d'élargissement, de gravelage, de creusage de fossés
n'ont pas été faits. Autrement dit, tant que la route ne
répond pas aux normes du ministère des Transports.
C'est à ce moment que la subvention "décidée" par
le ministère de l'Agriculture entre en ligne de compte.
Le Président: M. le député de
Saint-Hyacinthe, vous avez le don de poser des questions auxquelles peuvent
répondre des députés autour de la table.
M. Cordeau: De toute façon, ce sont des
définitions. Chemins de colonisation, routes entretenues par le
ministère de la Voirie, qui lui appartiennent, routes qui appartiennent
aux municipalités. Dans une de mes paroisses, il y a une route que la
municipalité entretient. Il y a de bons fossés. Elle est
déjà pavée et appartient encore à la
municipalité. J'aimerais savoir qu'est-ce que c'est un chemin de
colonisation.
M. Vaillancourt (Orford): Ce n'est pas la place ici pour le
savoir parce que les questions que vous posez relèvent du
ministère des Transports.
M. Garon: Le ministère des Transports donne d'autres
subventions. Il y avait une partie de son budget qui était
administrée par... qui était affectée... environ $3
millions dont les affectations étaient déterminées par
l'Agriculture.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Dans le comté d'Iberville, je me
suis laissé dire qu'il y a seulement deux endroits qui avaient droit aux
chemins municipaux, soit Saint-Jean-Baptiste et Saint-Paul-d'Abbotsford. Est-ce
que des endroits comme ceux-là étaient privilégiés
ou bien si cela était étendu et sera étendu à
toutes les municipalités? Les montants qui étaient
octroyés à ces municipa-
lités étaient-ils donnés par soumissions? De quelle
façon procédait-on aux travaux?
M. Garon: C'étaient les sommes qui étaient
affectées aux municipalités pour les travaux dans telles
municipalités. C'était les municipalités qui faisaient
faire les travaux.
M. Beauséjour: Cela pouvait être leur... M.
Garon: C'était leur responsabilité.
M. Beauséjour: Certaines municipalités
étaient-elles privilégiées comme je me le suis
laissé dire, ou quoi?
M. Garon: J'ai demandé tous ces renseignements, mais je
vous dis bien franchement que j'ai eu beaucoup de difficulté à
obtenir de l'information là-dessus.
M. Beauséjour: Une chose est certaine. Je suis heureux que
vous vous penchiez sur ce problème des chemins municipaux pour voir si
le programme est toujours valable dans sa forme actuelle.
M. Garon: Ce qu'on est en train d'établir, c'est un
programme véritable pour cela. On veut rencontrer les gens du
ministère des Transports pour justement administrer ce programme selon
des critères précis. Ce sont les critères qu'on est en
train de déterminer. Le principal critère sur lequel j'ai
demandé de travailler pour les établir autour de ce
concept c'est le nombre de cultivateurs desservis par ces routes.
M. Beauséjour: Quand le programme sera établi
pourrez-vous nous en faire part...
M. Garon: Sûrement.
M. Beauséjour: ... de telle façon qu'on puisse
avertir les municipalités qui y ont droit?
M. Garon: Sûrement.
M. Beauséjour: D'accord.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Verchères, changement de sujet.
M. Charbonneau: Vous êtes sûr, M. le
Président?
M. Garon: Je l'espère.
Le Président (M. Boucher): C'est dans le programme 1 que
vous voulez poser vos questions?
M. Charbonneau: C'est les documents qui nous ont
été...
Le Président (M. Boucher): L'élément 1
c'est-à-dire?
M. Garon: On est à quel programme?
Le Président (M. Boucher): On est au programme 8,
élément 1, M. le ministre.
M. Garon: On était dans les extraprogrammes.
M. Charbonneau: Non, non. C'était sur les documents qui
nous ont été...
Le Président (M. Boucher): À
l'élément 1, cela a été posé.
M. Vaillancourt (Orford): Les chemins de colonisation
relèvent de quel...
M. Charbonneau: Sur l'hydraulique agricole, on nous a
présenté des documents qu'on avait demandés.
Le Président (M. Boucher): C'est sur les documents qui
sont déposés cet après-midi et.
M. Charbonneau: Oui et la dernière fois.
Le Président (M. Boucher): ... qui sont
déposés ce soir?
M. Charbonneau: Oui, la dernière fois on a eu d'autres
documents.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'on s'est entendu pour
que tout ce qui touchait les documents déposés ou en parlerait
après l'adoption de tous les programmes. Si tout le monde est prêt
à adopter le programme 8, on va pouvoir le faire.
Des voix: Oui.
M. Cordeau: M. le Président...
M. Giasson: On peut bien passer le sujet que veut aborder le
député de Verchères et revenir aux éléments
du programme.
Le Président (M. Boucher): Cela n'est...
M. Charbonneau: C'est parce que ...
Le Président (M. Boucher): Cela n'est pas dans le
programme qu'on étudie actuellement. Les questions sur l'hydraulique
agricole... On s'est entendu pour revenir sur ces questions après que
tous les crédits auront été adoptés. S'il y a des
questions sur le programme 8, on va terminer le programme 8, et après
cela on reviendra sur les questions des programmes antérieurs.
M. Charbonneau: Dans ce cas-là, est-ce qu'on pourrait
s'entendre? Il ne faut pas se faire d'illusions; il n'y aura pas 56
séances encore. Il faudrait peut-être s'entendre pour qu'on puisse
avoir au moins un certain laps de temps pour vérifier les documents qui
nous ont été présentés et pour po-
ser un certain nombre de questions avant que tout soit
terminé.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'il y a encore des
questions sur le programme 8?
M. Cordeau: Oui.
M. Roy: Oui, moi, j'en ai aussi.
Le Président (M. Boucher): II y a deux intervenants.
M. Picotte: Je pense, M. le Président, qu'il reste
quelques députés qui ont très peu de questions,
d'après ce qu'on semble voir, sur le programme 8.
Une voix: Pas beaucoup.
M. Picotte: II serait peut-être important qu'on finisse ce
programme, et, après cela, on reviendra à nos questions.
Le Président (M. Boucher): Finissons le programme 8 et,
aussitôt qu'il sera terminé, on reviendra aux questions du
député de Verchères.
M. Cordeau: Voici ma première question. J'aimerais avoir
quelques explications du ministre concernant l'élément 2, si on
peut aller à l'élément 2.
Le Président (M. Boucher): Élément 2.
M. Roy: M. le Président, je n'ai pas d'objection à
ce qu'on touche à l'élément 2, mais on pourrait adopter au
complet le programme 8, pour permettre quand même aux intervenants de
poser toutes leurs questions. Cela me paraîtrait une procédure qui
pourrait...
Le Président (M. Boucher): Vidons les questions du
programme 8 et on l'adoptera globalement.
M. Roy: ... permettre d'avancer plus vite. On l'adoptera
globalement, le programme 8, si personne n'a d'objection.
M. Cordeau: Non.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le ministre, pourriez-vous nous donner quelques
explications concernant l'augmentation substantielle de $12 millions à
$18 millions, à l'élément 2?
M. Garon: Le programme de main-d'oeuvre agricole, $4,2
millions.
Expositions agricoles M. Cordeau: Maintenant, j'aimerais savoir
du ministre, pas ce soir, s'il veut prendre ma question en note, les montants
qui ont été versés à chaque exposition agricole
l'an passé.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous pourriez déposer
la liste pour les membres de la commission? On la déposait
ordinairement.
M. Garon: Oui. Il y a maintenant un programme là-dedans;
il n'y en avait pas avant. C'étaient des montants
discrétionnaires.
M. Cordeau: Est-ce qu'on peut avoir ce programme aussi...
M. Garon: Oui.
M. Cordeau: ... se rapportant aux expositions agricoles?
M. Garon: Dans le programme, on...
M. Cordeau: J'ai une autre question. Sur la question de votre
aide agricole, comment se fait-il que les assistés sociaux sont
considérés de meilleure qualité que les chômeurs? Un
cultivateur qui prend un assisté social va recevoir 75% et un gars qui
va engager un chômeur va recevoir 50%. Je voulais poser cette question en
Chambre l'autre jour et je n'ai pas pu, la période des questions
était terminée. J'aimerais savoir sur quels critères vous
vous êtes basé pour aider un cultivateur de cette façon?
Cela pénalise le cultivateur. Il va se dire: Je ne prendrai pas de
chômeur, je vais prendre un assisté social. Parfois ils ne veulent
pas trop travailler.
M. Garon: Ce que les fonctionnaires m'ont indiqué, c'est
que, dans le passé, les agriculteurs avaient plus de réticence
à engager un assisté social. Il y en avait peut-être
parfois qui n'avaient pas travaillé depuis un certain nombre
d'années, tandis qu'un chômeur a travaillé plus
récemment. Alors, c'était un des critères,
c'est-à-dire qu'il semble que les agriculteurs, d'après les
expériences passées des fonctionnaires, avaient plus de
réticence à engager un assisté social.
M. Cordeau: Est-ce que j'aurai quelques renseignements
additionnels? Non?
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, on a parlé des
expositions. J'aimerais savoir du nouveau ministre de l'Agriculture, à
la suite des questions qui viennent d'être posées par le
député de Saint-Hyacinthe, s'il peut me donner la liste des
expositions régionales, cette année, qui vont recevoir une
subvention pour tenir ces expositions, ainsi que les montants qui seront
affectés à chacune d'elles. Est-ce que le ministre dispose de la
liste? Est-ce que la liste est prête, à l'heure actuelle?
M. Garon: J'aimerais vous donner ensemble la
liste et le programme pour que vous puissiez voir, de cette
façon, de quels montants on va pouvoir disposer.
Auparavant, c'était à la discrétion du ministre.
Maintenant, j'ai voulu enlever le discrétionnaire là-dedans pour
que, d'une année à l'autre, les expositions sachent le montant
sur lequel elles peuvent compter, c'est-à-dire que, tenant compte de
l'année précédente du montant des prix qui ont
été distribués. Le critère c'est 50/50,
c'est-à-dire que...
M. Roy: Les critères qui avaient été
établis dans le passé concernant les prix qui étaient
distribués à l'occasion de ces expositions, je pense que le
ministère avait établi, grosso modo, une participation du
ministère de 50% des prix donnés. Il y a des expositions qui sont
reconnues par le gouvernement fédéral et il y a d'autres
expositions qui ne sont pas reconnues. Il y a des critères de
reconnaissance, évidemment. Je sais que le gouvernement provincial a
été obligé d'agir avec une certaine discrétion en
ce qui avait trait aux expositions régionales, expositions de
comté qui avaient lieu et qui n'étaient pas reconnues ou
accréditées par le gouvernement fédéral. À
ce moment, la subvention se limitait, en quelque sorte, à accorder
à peu près 50% des prix qui étaient distribués aux
éleveurs, aux producteurs dans des concours qui étaient
organisés à l'occasion.
M. Garon: Ce n'était pas appliqué d'une
façon rigoureuse. Il y avait du discrétionnaire là-dedans,
tandis que là on a fait un programme...
M. Cordeau: Qui date de quelle date?
M. Garon: De cette année.
M. Roy: Quels sont les critères d'acceptation?
M. Garon: Je peux vous le dire. L'aide financière consiste
dans le paiement à l'organisme d'une somme d'argent ne dépassant
pas la moitié des prix payés par cet organisme aux gagnants des
concours admissibles organisés dans le cadre d'expositions agricoles
annuelles tenues dans le territoire de ses activités. La valeur de cette
somme ne doit pas dépasser la moitié de la valeur admissible de
la liste des prix payés par l'organisme l'année
précédente. Elle doit être établie selon les
critères suivants. Et là, il y a une série de
critères.
M. Roy: Est-ce que c'est le seul montant qui est accordé
par le gouvernement provincial aux expositions régionales? J'aimerais
faire la distinction, M. le Président, entre les expositions qui sont
accréditées et celles qui ne le sont pas. Il y a des expositions
qui sont accréditées par le gouvernement fédéral,
il y en a d'autres qui ne le sont pas. Je veux savoir, quant à celles
qui ne sont pas accréditées par le fédéral, si le
ministère de l'Agriculture du Québec a prévu quelque chose
de particulier pour ces genres d'expositions.
M. Garon: L'exposition régionale, pour un district, et les
expositions de comté. Maintenant, dans le passé, par exemple, en
certains cas, il y a des expositions qui ne tenaient pas compte du
comté, débordaient le comté et, malgré plusieurs
avertissements, on ne s'occupait pas nécessairement des normes. C'est
pour cela que je vous disais que c'était discrétionnaire. J'ai
décidé, cette année, d'appliquer vraiment les normes. Il y
a un cas où c'est un changement draconien. On doit justement avoir une
rencontre là-dessus, dans le cas d'une exposition.
M. Roy: Est-ce qu'on peut savoir laquelle? M. Garon: Oui,
l'exposition de Trois-Rivières.
M. Cordeau: Thetford aussi, vous n'avez pas de
problèmes?
M. Garon: Pardon?
M. Cordeau: Thetford, Rougemont?
M. Vaillancourt (Orford): On ne l'a pas, ce programme.
M. Garon: II a été imprimé hier.
M. Roy: Cela a été imprimé hier. Ce n'est
pas sec encore tout à fait. Je comprends qu'on peut vouloir changer les
critères en cours de route, mais une chose qui est bien importante,
c'est que si on applique les nouveaux critères, cette année, et
les expositions n'ont pas eu le temps de se préparer pour se conformer
à ces nouveaux critères, alors que les démarches sont
faites, que les salles sont réservées, qu'il y a
déjà tout un mécanisme en branle, je voudrais savoir, au
moins, si on peut être assuré que ce qui a été
accordé l'an dernier aux expositions régionales sera
accordé cette année. Et s'il y a des changements draconiens, dans
certains cas, j'aimerais qu'on nous dise pourquoi il y a des changements.
M. Garon: II y a eu certains cas problèmes qui sont
à trancher. Maintenant, je dois dire que ceux que j'ai tranchés,
jusqu'à maintenant...
On m'a dit que, pendant plusieurs années, ces expositions avaient
été averties de respecter le cadre légal dans lequel elles
doivent fonctionner. Dans les cas que j'ai tranchés jusqu'à
maintenant, j'ai respecté les normes fixées dans le programme.
Les fonctionnaires m'ont assuré qu'à plusieurs reprises on avait
demandé à ces expositions de se conformer aux normes de
comté ou de district, comme les autres.
M. Roy: Mais vous dites qu'il y a des nouvelles normes qui ont
été imprimées hier.
M. Garon: Non, c'est-à-dire qu'il y a des normes
officielles et des normes officieuses.
M. Roy: Oui, mais lesquelles sont bonnes?
M. Garon: II y a un programme là, avec les normes.
M. Roy: Oui, mais cela a été imprimé
hier.
M. Giasson: Le programme que vous avez là, est-ce que ce
sont des normes officielles ou des normes officieuses?
M. Garon: Officielles.
M. Giasson: Officielles. Les officieuses, c'est quoi?
M. Garon: II n'y a pas de normes officieuses. Je parlais du
passé.
M. Giasson: Ah, bon!
M. Roy: Je ne sais pas si ma question est assez claire,
j'aimerais bien savoir si l'application des nouvelles normes peut mettre en
péril certaines expositions régionales ou des expositions de
comté. Je pense qu'il y a deux classes, A et B, d'expositions au
Québec. En tenant compte des subventions que ces organismes avaient
l'habitude de recevoir, dans le passé...
M. Garon: Oui, mais...
M. Roy: On parle de Trois-Rivières, est-ce qu'il y en a
d'autres?
M. Garon: Oui, il y en a d'autres. Vous fixez des normes. Moi, je
préfère, de façon générale, suivre les
normes qu'on établit qui sont équitables pour tout le monde.
Pourquoi donner plus à une autre qui est en dehors des normes? Pourquoi
privilégier une exposition qui est en dehors des normes, alors qu'on ne
le fera pas pour d'autres qui respectent les normes?
M. Roy: Je ne veux pas qu'il y ait de privilèges. Je veux
que le ministre me comprenne très bien, je ne veux pas qu'il y ait des
privilèges particuliers à des expositions. Je ne parlerai pas de
droits acquis, parce que, dans l'octroi d'une subvention, il n'y a pas de droit
acquis. Il y a quand même des efforts qui sont faits pour organiser ces
expositions régionales. Il y a énormément de
bénévolat et de participation de la part de la classe agricole,
des organismes agricoles, des cercles d'éleveurs, des groupes et des
associations d'éleveurs. Il y a énormément d'efforts qui
sont faits. Ces gens apprennent que de nouvelles normes sont imposées,
à partir du 1er juin 1977, et que l'exposition qui doit avoir lieu au
mois d'août 1977 n'est plus admissible à la subvention. J'aimerais
bien savoir si les nouvelles normes que le ministre vient de rendre publiques,
vient de rendre officielles mettent en péril un certain nombre
d'expositions au cours de l'été.
M. Garon: Non. En somme, il y avait des normes officieuses qu'on
respectait dans certains cas à peu près. Dans d'autres cas on
donnait un mon- tant discrétionnaire en dehors des normes officieuses.
Cela veut dire que certaines expositions étaient
privilégiées par rapport à d'autres. J'ai établi
des normes officielles avec les fonctionnaires. Jusqu'à maintenant, on
s'en était tenu aux normes officielles. Il y a un cas problème
que je mentionnais, celui de Trois-Rivières, qui avait une exposition
particulière interrégionale. C'est un cas particulier.
M. Giasson: Quelles étaient les particularités de
l'exposition de Trois-Rivières?
M. Garon: Elle est interrégionale, c'est la seule comme
cela.
M. Giasson: Interrégionale, cela veut dire qu'elle
recevait des exposants venant d'une grande zone en province, quoi?
M. Garon: Quatre régions.
M. Cordeau: Vous me permettez, M. le ministre, je crois. C'est
que cela permettait à des cultivateurs qui exposaient dans leur
région d'aller à l'exposition de Trois-Rivières aussi. Une
exposition régionale ne comprend que quelques comtés de la
région tandis que Trois-Rivières permet à des cultivateurs
qui participent à une exposition régionale d'aller aussi à
Trois-Rivières, parce que cela englobe un plus grand territoire.
M. Giasson: Quel est le territoire couvert par l'exposition de
Trois-Rivières?
M. Garon: II y a quatre régions, les régions, 2, 4,
10 et 11.
M. Giasson: Les régions 2, 4, 10 et 11.
M. le ministre, puisque vous avez réorganisé un peu le
programme des expositions, j'aimerais qu'on nous dépose le plus
rapidement possible les montants qui vont être alloués à
chacune des expositions tenues au Québec.
M. Cordeau: Si vous vous basez sur les prix, il va falloir que
les expositions soient tenues avant de déposer les montants.
Une voix: C'est évident.
M. Giasson: Oui, mais vous savez tout de même les montants
qui ont été versés l'an passé.
M. Garon: C'est cela, c'est basé sur les prix de l'an
passe.
M. Cordeau: Je l'ai demandée, moi. Pour l'an passé,
j'ai demandé la liste des prix payés.
M. Garon: Le plafond est de 50%, au maximum, des prix qui ont
été payés l'année précédente.
M. Giasson: Avez-vous la liste des prix payés pour chacune
des expositions tenues au Québec au cours de l'année 1976?
M. Cordeau: Pour 1965?
M. Giasson: Pour 1976.
M. Cordeau: Je l'ai demandée tantôt.
M. Garon: Le député de Saint-Hyacinthe l'a
demandée et on va la distribuer aux membres de la commission,
éventuellement.
M. Charbonneau: Le programme prévoit combien, en somme
totale, pour les expositions?
M. Garon: Environ $225 000 ou $250 000.
M. Roy: Le montant de l'an dernier, est-ce que c'est comparable
ou si c'est identique? C'est identique?
M. Garon: C'est dans le même ordre de grandeur.
M. Cordeau: Bien oui, parce qu'on paie selon la liste de
l'année précédente.
M. Garon: Oui.
M. Roy: Oui, mais l'année passée aussi on a
payé sur la liste de l'année précédente.
M. Cordeau: Oui, mais en ayant la liste...
M. Roy: Alors, vous n'avez pas tenu compte de l'inflation?
M. Giasson: Le ministre a-t-il respecté l'état
d'inflation qui frappe les expositions comme tout autre secteur
d'activité?
M. Garon: C'est 50% des prix.
M. Giasson: S'il y a accroissement des prix, la politique
gouvernementale va suivre? C'est cela?
M. Garon: C'est 50% des prix de l'année
précédente, au maximum. Le taux est établi
automatiquement.
M. Giasson: Étant donné que dans le passé il
y avait des normes officieuses et qu'il y avait des décisions
discrétionnaires du ministre...
M. Garon: Je ne veux pas laisser l'impression qu'il y a eu...
M. Giasson: Ce sont les termes, les propos que vous avez
utilisés tout à l'heure.
M. Garon: Dans certains cas, il y a eu des montants plus
élevés d'accordés, mais je ne veux pas dire qu'il y a eu,
d'une façon générale, des abus criants. Ce que je veux
dire, c'est que les expositions...
M. Giasson: Cela peut représenter quoi, la partie des
normes officieuses et la partie discrétionnaire?
M. Garon: ...chaque année, ne savaient pas exactement sur
quel montant elles pouvaient compter. Il fallait qu'elles le demandent chaque
année. En établissant un programme comme celui-là,
d'année en année, l'exposition va savoir sur quel montant elle
peut se fier. C'est le but du programme. Quand je parle d'un programme avec des
normes officielles, c'est que l'exposition va pouvoir savoir, d'une
façon stable, définie, sur quel montant elle peut compter dans
l'avenir. Je pense que c'est une amélioration.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-François, sur le même sujet.
M. Rancourt: Je passe. Le Président (M. Boucher):
Vous passez.
Exposition provinciale du Québec
M. Roy: M. le Président, puisqu'on a fini les expositions
de comté et les expositions régionales, j'aimerais aborder la
question de l'Exposition provinciale de Québec qui, comme on le sait, a
toujours été, jusqu'à ces dernières années,
le grand rendez-vous annuel provincial de la classe agricole, la classe rurale
du Québec.
J'aimerais savoir, cette année, quel est le budget que le
ministère de l'Agriculture entend consacrer à cette exposition.
Quel sera le budget en comparaison à celui de l'an dernier?
M. Garon: En vertu du programme, elle pourra compter sur $41 000
environ. On me dit qu'il y a une demande d'un montant supplémentaire
pour contribuer à payer les bâtisses qui ont été
construites dans le passé, c'est-à-dire des paiements de $50 000
pendant quatre ans.
M. Roy: Pendant quatre ans, ce qui fait, en tout?
M. Garon: $200 000.
M. Roy: $91 000.
M. Garon: Pardon?
M. Roy: $91 000 cette année. Vous avez dit $41 000? Je
m'excuse.
M. Garon: $41 000 plus $50 000, mais ce n'est pas la même
chose.
M. Roy: Non, je comprends que ce n'est pas la même chose.
S'il y en a d'autres qui ont des questions à poser sur l'exposition
provinciale, j'aimerais aborder aussi...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Champlain, sur le même sujet.
M. Gagnon: En fait, les expositions régionales, les
expositions agricoles existent depuis longtemps en milieu rural. Je me demande
si, actuellement, cela atteint encore les buts visés. Je me demande si
vous avez des informations qui nous permettraient de mettre en doute la forme
actuelle des expositions tenues en milieu rural et s'il n'y aurait pas lieu,
éventuellement, de préconiser un changement de ce genre
d'expositions.
Je pense, par exemple, qu'aujourd'hui il peut-être plus utile
d'avoir un genre d'exposition qui attirerait beaucoup plus le consommateur,
pour faire connaître peut-être un peu plus le consommateur et le
producteur. On sait que les expositions permettent aux agriculteurs de se
connaître entre eux; elles permettent aussi à certains
agriculteurs de faire connaître leurs troupeaux, de développer une
demande pour leurs animaux, etc. Est-ce qu'aujourd'hui c'est encore aussi
nécessaire, cette forme d'exposition ou est-ce qu'on ne devrait pas
penser à une autre forme? Je ne sais pas si les fonctionnaires ont
quelque chose à ajouter?
M. Garon: Comme je le disais à un moment donné, on
ne peut pas réviser tous les programmes aussi rapidement que cela,
à cause du printemps. Vous voyez que certains programmes sont
révisés tardivement. Cela vise surtout les agriculteurs. Il y a
d'autres expositions, par exemple le Salon de l'alimentation, etc., moi, je
pense qu'il faudrait peut-être regarder tout cela, d'autant plus qu'il a
été indiqué par le gouvernement que le secteur
agro-alimentaire devrait devenir un secteur privilégié de
développement. Il va falloir penser en tout cas, c'est mon
projet; je ne veux pas dire que ce sera demain matin à faire la
promotion des produits alimentaires québécois pour
développer l'agroalimentaire québécois. Cela fait partie,
en fait, de toute l'interrogation sur le développement de
l'agroalimentaire.
M. Gagnon: Si on le remarque, surtout on parlait d'expositions
locales...
M. Garon: Je voudrais que les expositions, ce ne soit pas
seulement du coupage de carottes. On voit un gars qui a une petite "bebelle"
qui coupe ses carottes.
M. Cordeau: On va hacher bien gros.
M. Garon: Je sais bien. Je pense que ce qui attire plus, ce n'est
pas tellement la machine que le verbe de celui qui parle pendant qu'il coupe
les carottes.
M. Gagnon: Si on remarque, il y a des expositions aujourd'hui
où on a l'impression, je ne sais pas si je me trompe...
M. Garon: Les gens de l'UPA sont allés, cette
année, à l'exposition de Paris, qui, apparemment, est
extraordinaire. J'aurais voulu y aller moi-même, mais...
M. Cordeau: Organisez donc une délégation l'an
prochain.
M. Garon: ... il y avait des contraintes. C'est parce que je
n'étais pas habitué encore à vivre dans la peau d'un
ministre. Apparemment, quand vous allez comme ministre dans un pays, vous ne
pouvez pas y aller comme cela.
M. Giasson: Incognito.
M. Garon: Si vous n'allez pas voir le ministre de l'Agriculture
du pays où vous allez, cela peut être considéré
comme une insulte. Alors, évidemment, cela a restreint mes
ambitions.
M. Giasson: Les ministres sont chatouilleux en Europe.
M. Garon: Non, non. Je veux dire d'une façon
générale que ce sont les normes diplomatiques. Je voulais aller
très rapidement voir ce qui se passait, mais ou qu'il y avait ces
contingences, je n'y suis pas allé. J'aimerais, par exemple, qu'on
développe au Québec vraiment des expositions pas seulement
au Québec de produits agricoles et de produits alimentaires
québécois dans une perspective de promotion de l'agroalimentaire
québécois.
Je pense qu'il va falloir revoir cela. Il ne faut pas, non plus, laisser
de côté l'agriculteur qui soigne ses animaux, qui est fier de ses
animaux et qui aime cela se mesurer à d'autres. Cela en est une forme de
promotion, puis je pense que cela doit demeurer. Regardez, à
l'exposition de Québec, le nombre de personnes qui vont voir les
animaux, puis tout cela.
M. Gagnon: Pour compléter ma pensée, M. le
ministre, je suis entièrement d'accord qu'il ne faut pas abandonner
cette forme, mais j'ai l'impression, de toute façon, que la formule
aurait avantage à être repensée. On parlait tantôt de
l'exposition de Trois-Rivières qui est interrégionale selon ce
que vous avez dit. Alors, si on suit les activités des expositions au
niveau de la province, c'est à peu près toujours les mêmes
éleveurs qu'on voit exposer un peu partout; ce sont à peu
près les mêmes qui gagnent les prix aussi.
Il y a un avantage à cela, c'est que cela stimule les autres
à imiter les meilleurs éleveurs. En tout cas moi, je ne sais pas,
mais je préconiserais une étude, pour essayer de transformer et
de moderniser un peu cette formule, de façon à attirer un peu
plus le consommateur qu'uniquement un cercle d'éleveurs.
M. Roy: Sur le même point, soit les expositions
provinciales, au cours des dernières années, je pense que le
caractère agricole, du moins le secteur agricole de l'exposition
provinciale de Québec, n'a cessé de se détériorer.
Il y a deux ans, je me souviens, en visitant l'exposition, j'ai pu me rendre
compte que la moitié des étables, des écuries
étaient vides. Les agriculteurs ont quitté en
maugréant. Il semble y avoir une absence de structure ou de
personnes spécialement responsables de l'aspect agricole de l'exposition
provinciale.
Je pense que toutes les bonnes volontés y sont. Pour aller dans
le même sens que mon collègue qui vient de prendre la parole,
c'est peut-être le meilleur contact provincial que vous pouvez avoir
entre consommateurs et producteurs agricoles, l'exposition provinciale comme
telle, à cause de son caractère provincial et à cause de
ses longues traditions. Mais, au niveau de l'agriculture, il y a une grande
déficience à l'exposition provinciale.
J'avais attiré l'attention du ministre de l'Agriculture il y a
deux ans, et également l'attention de l'autre ministre de l'Agriculture
l'an dernier à ce sujet. L'an dernier, il y a eu quelques
améliorations, mais des améliorations qui sont loin de
correspondre à ce qui devrait être apporté comme
améliorations. Je trouve que le secteur agricole, à l'exposition
de Québec, au niveau de l'agriculteur, à l'air plutôt de
toute une organisation d'agences de vente aux cultivateurs de machinerie,
d'outillage etc. plutôt qu'une organisation qui permette à
l'agriculteur d'exposer ses animaux, ses produits et d'avoir un meilleur
contact avec la population.
En somme, il y a beaucoup plus d'attention d'accordée à la
machinerie aratoire vendue par de grosses entreprises qu'il y a d'attention
à l'endroit des éleveurs, etc. Je pense qu'il devrait y avoir
je ne sais pas de quelle façon le ministère a pu
étudier la question quelques personnes qui seraient
mandatées spécifiquement, soit en collaboration avec l'UPA,
peut-être avec un budget spécial qui pourrait leur être
accordé de façon à revaloriser... Je pense qu'il faut
revaloriser le caractère agricole de l'exposition provinciale et le
caractère rural de l'exposition provinciale de Québec.
J'en fais une recommandation, M. le Président, au ministre ici.
Je pense que mes collègues, membres de la commission parlementaire,
seront entièrement d'accord avec moi là-dessus. Il y a quelque
chose qui doit être fait. Et je pense que le nouveau ministre et le
nouveau gouvernement auraient réellement une bonne corde à jouer
là, cette année, pour tâcher de redonner à
l'agriculteur cette fierté bien légitime, à l'occasion
d'une exposition comme celle-là.
Deuxièmement, j'aimerais parler de l'Ordre du mérite
agricole.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Beauce-Sud, M. le député de Verchères avait demandé
la parole sur le même sujet et M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Roy: D'accord. Je reviendrai sur l'Ordre du mérite
agricole.
M. Charbonneau: M. le député d'Arthabaska avait
posé une question. Ce n'était pas moi.
Le Président (M. Boucher): En troisième. M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, ayant fait partie de
l'Association des expositions du Québec, je suis en mesure d'affirmer
qu'il y a certaines expositions qui ont évolué et d'autres qui
dépérissent un peu sur le côté agricole. Par contre,
je sais bien qu'à Saint-Hyacinthe, il y a beaucoup de machinerie
agricole, et plusieurs y viennent parce qu'ils veulent voir tout ce qu'il y a
en matière de machinerie agricole. Aujourd'hui, il y a plusieurs fermes
où il n'y a plus d'animaux, ce sont de grandes cultures. Les gars ont
besoin de machinerie et c'est dans des endroits comme cela qu'ils peuvent voir
la nouvelle machinerie, comparer, etc. Il ne faut donc pas négliger ce
côté de la machinerie agricole. Aujourd'hui il y a autant de
fermes de grandes cultures que d'animaux laitiers et de boucherie. Je crois que
les machines agricoles à des expositions agricoles ont leur place
encore, pour répondre aux besoins de ceux qui font de la grande culture,
afin de connaître les dernières machines sur le marché,
etc.
J'appuie aussi mon collègue de Beauce-Sud concernant
l'amélioration à l'exposition de Québec. À
l'exposition de Québec il y a un problème: Cela dure presque 15
jours, et à un moment donné, une telle race est là, et
ensuite on vide toutes les étables, on les désinfecte pour
ensuite entrer les autres races parce qu'on ne peut pas avoir, à
l'exposition de Québec, toutes les races en même temps parce qu'on
n'a pas assez d'espace. Cela crée, certaines journées, des vides
dans les étables. Il n'y a rien dans les étables parce que des
troupeaux s'en vont et d'autres arrivent.
M. Garon: On ne paye pas pour des expositions de machinerie.
M. Cordeau: Non, justement.
M. Garon: On subventionne jusqu'à 50% des prix qui sont
donnés aux exposants agricoles.
M. Cordeau: C'est cela.
M. Garon: II y a des gens qui viennent exposer leur machinerie,
mais on ne donne pas de prix aux tracteurs.
M. Cordeau: C'est normal.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Arthabaska.
M. Baril: Concernant l'exposition provinciale, je pense que mes
confrères les députés, cela fait quelques années
qu'ils ne sont pas allés à l'exposition provinciale ou ils ont
passé très vite. On s'aperçoit que, depuis les
dernières années, il n'y a même plus de machinerie agricole
à Québec. Je me souviens, il y a trois ans, je suis allé
avec un de mes amis. On a cherché autant comme autant, on s'est
informé à tout le monde. Il y en a un qui nous a dirigés
dans un coin. On est arrivés là et c'était une grosse
machine. C'était une pépine. Le gars nous avait dit que
c'était une machine agricole. C'est devenu beaucoup plus une
exposition
commerciale; on a vu des motoneiges, des bicyclettes, des
tentes-roulottes, des maisons mobiles. C'était seulement cela que tu
voyais sur le terrain de l'exposition.
Comme le ministre l'a dit tout à l'heure, avec toutes les petites
machines pour couper les carottes et les tomates de différentes
façons, on fait bien plus la publicité sur la machine qui coupe
la tomate ou la carotte que sur la carotte elle-même ou sur les
légumes qu'on peut utiliser.
Au niveau des exposants, le député de Saint-Hyacinthe a
très bien défini le problème qu'ils ont avec leurs
animaux. C'est à regret que les cultivateurs s'en retournent chez eux
après seulement une journée et demie environ plutôt que de
rester ici à Québec.
On a des expositions régionales qui sont beaucoup mieux
organisées que l'exposition de Québec. Tous les exposants vont
vous le dire. Consultez-les un après l'autre. Ils viennent à
Québec. Ils ne viennent pas ici pour exposer leurs animaux parce qu'ils
aiment cela venir ici, mais parce qu'ils sont fiers de leurs animaux, et cela
clôture la saison. C'est un prix qu'ils méritent. Cela
clôture les expositions agricoles à travers la province.
M. Garon: Avez-vous déjà gagné des prix?
M. Baril: Je ne suis jamais venu à Celle de Québec.
Mon père était venu depuis déjà bien des
années.
M. Garon: Ce serait bien si les
députés-cultivateurs venaient concurrencer...
M. Baril: On dirait que cela serait amanché, M. le
ministre.
M. Garon: Au concours?
M. Baril: Je ferais mention aussi des exposants de produits de
l'érable. L'an dernier, à l'exposition de Québec, il y
avait seulement trois exposants pour le championnat provincial des producteurs
de sirop ou de sucre d'érable. Au festival de l'érable de
Plessisville, il y avait 125 exposants parmi lesquels on a choisi le roi de
l'érable du coin. Il y aurait une bonne amélioration à
faire. Je fais mention des produits de l'érable parce que j'en suis au
courant, mais je suis certain qu'il y a beaucoup d'autres productions qui
pourraient être mieux représentées à Québec
si les organisateurs ou le ministère s'en donnaient la peine. Je tiens
encore à dire qu'il faudrait faire attention, dans les années
à venir, de ne pas donner une subvention à une organisation
commerciale ou une aide financière déguisée à la
ville de Québec. On peut même aller jusque-là. On
connaît les gens que cela amène à Québec; s'il faut
que le ministère de l'Agriculture aide cela d'une façon
indirecte, je ne suis pas tout à fait d'accord.
M. Roy: Au niveau des structures de l'exposition provinciale, le
ministère de l'Agriculture a-t-il quelqu'un de chargé de
façon particulière pour voir à la coordination et
s'assurer du caractère agricole de l'exposition ou est-ce que cela est
devenu en quelque sorte la responsabilité presque entière de la
ville de Québec? Il est censé y avoir une commission de
l'exposition. La commission de l'exposition est l'autorité
suprême. La commission de l'exposition, est-ce un organisme qui
relève de la ville de Québec?
M. Garon: Oui. Des fonctionnaires du ministère.
M. Cordeau: II y a aussi des agriculteurs à la commission
de l'exposition.
M. Garon: Oui, mais on demandait des fonctionnaires. Les
fonctionnaires il y en a deux. Il y a M. Conrad Bernier, qui est directeur des
productions animales et du service au ministère. Il y a M. Laurent
Gervais, qui s'occupe des expositions.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
M. Cordeau: Je veux apporter une suggestion pour aider
l'exposition provinciale à devenir plus l'image des cultures du
Québec, de ce qu'on a au Québec. Si vous aviez des concours
concernant les grandes cultures, subventionnés par la province?
Organisez cela.
M. Garon: Je pourrais aller exposer mon blé d'Inde, il est
de qualité.
M. Cordeau: Ce serait peut-être une suggestion si on veut
rendre cela plus agricole. Il y a tellement de grandes cultures aujourd'hui. On
pourrait subventionner ces concours qui pourraient être
organisés.
M. Garon: Je pense qu'ils invitent le ministre de l'Agriculture,
je ne me rappelle pas si c'est à l'ouverture ou à la fermeture de
l'exposition de Québec, mais je pourrais demander, par exemple,
d'envoyer une invitation aux membres de la commission parlementaire de
l'agriculture.
M. Cordeau: Oui, cela me fera plaisir d'y aller. Vous allez
à Sorel le 11, M. le ministre?
M. Garon: On pourra regarder l'exposition et faire le tour
ensemble. On pourra discuter, également, des améliorations de
l'exposition.
M. Cordeau: M. le ministre, vous allez à Sorel le 11?
M. Garon: C'est possible, je n'ai pas mon agenda. J'ai mon agenda
pour la semaine qui précède.
M. Cordeau: J'ai reçu mon invitation et c'est vous qui
êtes le...
M. Garon: Ah, oui?
M. Picotte: M. le ministre, on pourrait finir d'étudier
les crédits à l'exposition, si on y va avec tous les membres de
la commission.
M. Vaillancourt (Orford): M. le ministre, vous pouvez demander
à M. Roy en arrière, c'est lui qui s'occupe de cela,
ordinairement, qui date cela; qu'il fasse inviter les membres de la commission
parlementaire, à l'exposition de Québec.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Beauce-Sud.
Ordre du mérite agricole
M. Roy: Je voulais poser une question concernant l'Ordre du
mérite agricole il y a quand même une loi qui régit
l'Ordre du mérite agricole et le banquet annuel qui a lieu au
Château Frontenac. Ce banquet a déjà eu beaucoup plus
d'importance et de publicité qu'il n'en a à l'heure actuelle, et
je déplore, je le dis bien, je ne veux blâmer personne en
particulier, je n'ai pas de nom à citer et je ne veux accuser personne,
mais je déplore une situation qui fait que le banquet du mérite
agricole me semble être un événement dont on cherche
à se débarrasser le plus vite possible. Je me souviens, entre
autres, qu'il y a deux ans, je ne sais pas s'il y avait du baseball ou s'il y
avait quelque chose, tout le monde était parti très tôt et
on avait laissé les agriculteurs dans le hall du Château où
on avait à peu près abandonné tout le monde. Ce banquet du
mérite agricole est quand même une occasion annuelle pour
souligner le mérite d'un groupe de cultivateurs fort nombreux qui ont
participé à un concours et pour qui cet événement
constitue la récompense. Je voudrais savoir si le ministère de
l'Agriculture a l'intention, cette année, de mettre un peu plus l'accent
et de faire davantage de promotion sur cette manifestation agricole
annuelle.
J'ai toujours aimé y assister chaque année, et je
m'aperçois qu'à chaque année, l'événement
devient de plus en plus un événement sans importance. Je dirais
même qu'il fut une année, il n'y a pas tellement longtemps,
où le ministre a été obligé de corriger son
discours à la toute dernière minute parce qu'il pensait qu'il y
avait trois médailles: la médaille d'or, la médaille
d'argent et la médaille de bronze, exactement. Je pense bien qu'il avait
été un peu influencé par ce qu'il avait vu à la
télévision aux Jeux olympiques. Il y a beaucoup plus d'un
récipiendaire de la médaille d'or et il y a plus d'un
récipiendaire de la médaille d'argent et il y en a plus d'un de
la médaille de bronze.
Quand le ministre n'est pas au courant de ces choses, je m'interroge sur
la dimension et le sérieux qu'on veut apporter à cet
événement. Je le dis en riant parce que c'est peut-être
comique, mais je peux vous dire que c'était loin d'être comique
pour les gens qui étaient là.
Des voix: lis s'étaient trompés de ministre.
M. Roy: J'ai gardé le discours, c'est dommage que je ne
l'aie pas apporté ici, j'en donnerais une copie au ministre.
M. Vaillancourt (Orford): Le discours qu'il avait
prononcé, ou le discours qu'il allait prononcer?
M. Roy: C'est le discours qu'il allait prononcer. J'avais
reçu la correction par la poste une journée plus tard. Les deux
dernières pages avaient été corrigées. Je
m'étais demandé pourquoi il n'avait pas lu son texte.
M. Garon: II a eu une médaille d'or.
M. Roy: Un instant, sur la question de l'Ordre du mérite
agricole, je tiens d'une façon particulière...
M. Garon: ...il y a plusieurs médailles d'argent et
plusieurs médailles de bronze, selon les points obtenus par les
concurrents, mais il y a seulement une médaille d'or, au prix qu'est
l'or.
M. Roy: Je ne calculerai pas et je ne ferai pas
l'évaluation des médailles. Si on ne peut pas discuter
sérieusement, on est aussi bien de laisser cela là.
M. Garon: D'accord, on va mettre l'accent sur ces concours.
M. Roy: Je pense que c'est important. M. Garon: C'est
important.
M. Roy: C'est important pour la classe agricole. On n'a
qu'à regarder la situation où se trouve la classe agricole
à l'heure actuelle et les difficultés que ces gens connaissent.
Cela a des influences sur la vie quotidienne de tout le monde. Il y a des
événements, qui ne sont pas tellement dispendieux pour
l'État, qui contribuent à stimuler et à motiver beaucoup
de gens. Je pense que l'Ordre du mérite agricole et cet
événement annuel en sont. Cela coûte très peu
à l'État, mais a contribué pour beaucoup à
améliorer et à revaloriser la classe agricole et à motiver
les gens du milieu. Je pense que c'est important qu'on y attache plus
d'importance que celle qu'on y a attachée au cours des dernières
années. Je vais y aller cette année et je vais vérifier
s'il y a amélioration sur l'an dernier. Je réserverai d'autres
questions pour les crédits de l'an prochain. Sur le discours, sur le
nombre de médailles, etc.
Le Président (M. Boucher): Programme 8, adopté?
M. Roy: Sur le programme 8, je m'excuse, M. le Président,
j'avais une autre question. Peut-être qu'il y aurait lieu de s'adresser
au contentieux du ministère de l'Agriculture. J'ai gardé ma
question pour la poser ici à la commission parlementaire plutôt
que de la poser à l'Assemblée nationale.
M. Garon: On est à la veille de nous suggérer une
médaille d'or pour le sirop d'érable.
Contrats d'achat et de vente
M. Roy: Je remercie le ministre d'y avoir pensé. Il y a
des coopératives agricoles qui font signer des contrats d'achat et de
vente où on oblige les agriculteurs à acheter toute leur
machinerie et leur outillage de la coopérative, toutes les fournitures
de ferme. J'ai ici un contrat qui est intervenu entre un producteur et la
Coopérative agricole de Granby. Voici la clause no 10 de ces fameux
contrats: "Dans le cas où il ne remplirait pas les obligations de son
contrat, le producteur s'engage à payer à la
société, à titre de dommages-intérêts, 30% de
la valeur des marchandises achetées en dehors ou de celle de la
récolte non livrée. Cette somme peut être déduite de
ses parts ou de tout argent qui lui est dû, à quelque titre que ce
soit, par la société. Cette infraction de la part du
sociétaire peut, en outre, entraîner son exclusion de la
société." J'aimerais savoir si ces obligations qu'on fait aux
cultivateurs, parce que c'est leur contrat d'adhésion pour être
membres d'une coopérative, ont été examinées par le
contentieux du ministère, si le contentieux du ministère a rendu
un verdict, pris une décision là-dessus et si on a pris des
dispositions de façon que cesse ce genre de choses.
M. Garon: C'est la loi qui le permet.
M. Roy: Je comprends que c'est la loi qui le permet, mais, quand
même, on a voté une loi, après l'avoir
étudiée pendant deux ans, la Loi de la protection du
consommateur.
M. Garon: C'est que la Loi des sociétés
coopératives agricoles fait une obligation de remplir un contrat dans
lequel vous vous engagez à faire affaires exclusivement avec votre
coopérative, tandis que la Loi des associations coopératives
vous tombez dans un domaine que je connais bien permet d'avoir un
tel type de contrat sans obliger à l'avoir. Cela fait partie
intégrante de la Loi des sociétés coopératives
agricoles. Il y a déjà eu des demandes d'avis au contentieux et
il n'y a rien de plus légal.
M. Roy: C'est légal?
M. Garon: C'est très légal. C'est la nature
même de la loi. Je ne me rappelle pas si c'est l'article 14, 15 ou 16 de
la Loi des sociétés coopératives agricoles.
M. Roy: Est-ce que le ministère a l'intention...
M. Garon: Vous comprenez pourquoi? C'est un article qui a
plusieurs années. Quand les gens forment une coopérative agricole
cela demande beaucoup d'investissements, une coopérative
agricole; il y a des coopératives qui demandent moins d'investissements,
mais une coopérative demande beaucoup d'investissements il faut
pouvoir compter sur une certaine clientèle des membres. Si les membres
disent: Je forme une coopérative, on fait les investissements et, par
ailleurs, la coopérative ne sait pas sur quel chiffre d'affaires elle
peut compter.
Au fond, une coopérative agricole, c'est un instrument, soit
d'approvisionnement, soit d'écoulement des produits. Dans ce cas c'est
l'approvisionnement des banques. Si la coopérative veut pouvoir
fonctionner dans le cadre même de sa loi, la loi comporte l'obligation de
faire affaires avec les coopératives. C'est un contrat, si ma
mémoire est bonne, de trois ans. On doit renouveler tous les trois
ans.
M. Roy: Je suis au courant des dispositions de la Loi des
coopératives agricoles et des autres lois, parce que j'ai
déjà travaillé dans ce genre d'organisme, d'institution.
Lorsqu'un agriculteur prend ses actions, désire devenir
sociétaire d'une coopérative, il signe une formule
d'adhésion normale, comme cela se fait dans une caisse populaire, comme
cela se fait ailleurs. Dans la loi, il n'est pas dit cela c'est le
contrat de la coopérative, elle l'a décidé elle-même
d'aller charger jusqu'à 30% de la valeur marchande des produits
achetés ailleurs. Cela, c'est une décision qui a
été prise par la coopérative, ce n'est pas dans la loi. Si
la loi autorise les coopératives à prévoir des sanctions
aux gens qui ne remplissent pas leur contrat, cela fait l'objet de...
M. Garon: Elle peut les exclure. Il y a même une
clause...
M. Roy: Elle peut les exclure, oui.
M. Garon: ... Marcotte vs la Coopérative de Sainte-Rosalie
qui s'est rendue jusqu'en Cour suprême où le coopérateur se
plaignait c'est pour cela qu'il a intenté son procès
d'avoir été exclu comme membre. C'est allé jusqu'en
Cour suprême.
M. Roy: Si je soulève ce point, c'est que j'ai eu
souventefois des plaintes de la part d'agriculteurs qui sont venus me soumettre
leur cas au bureau. Les coopératives agricoles, pour la plupart, sont
devenues des coopératives régionales. Il fut un temps où
nous avions des coopératives paroissiales dans à peu près
toutes les municipalités de la province. Aujourd'hui, les
coopératives se sont régionalisées. Alors, l'agriculteur,
aujourd'hui, doit, en quelque sorte, faire partie de sa coopérative,
surtout les gens qui font partie de la Coopérative de Granby par rapport
au lait industriel. Il y a une foule de raisons qui forcent, en quelque sorte,
les agriculteurs à être membres de leur coopérative.
Mais les coopératives ne sont pas des distributeurs, des
courtiers de machinerie agricole. C'est la différence entre un vendeur
et un courtier. Un courtier représente plusieurs compagnies, puis un
vendeur en représente une. Assez souvent, les coopératives sont
agents pour une compagnie de
machinerie agricole, puis les cultivateurs ne peuvent pas acheter
d'autres machines ou ils sont menacés lorsqu'ils achètent
d'autres marques de machinerie. Je dis qu'il y a là un problème
extrêmement sérieux. Il serait bon d'examiner la loi pour voir
s'il n'y aurait pas lieu de mettre certaines restrictions à la loi.
Que la coopérative se réserve le droit d'exclure ce membre
s'il y a un abus, c'est une chose, mais de là à lui faire un
compte, par exemple, si le type a acheté pour $20 000 d'outillage, qu'on
lui charge 30% et qu'on lui fait un compte de $6000, j'appelle cela de
l'exploitation pure et simple. Que cela porte le nom de coopérative ou
autre, cela n'a pas d'importance, de l'exploitation demeure de l'exploitation.
Je trouve que la porte qui est ouverte de ce côté, elle est
beaucoup trop grande. Elle ouvre la porte à des abus énormes.
Qu'on prévoie des sanctions, c'est une chose, mais de là à
placer l'agriculteur dans des situations où il est obligé d'avoir
recours aux tribunaux et d'être aux prises, presque, avec le risque de
mettre l'entreprise agricole en jeu, sous prétexte que le type ne veut
pas avoir telle marque d'outillage agricole, même si sa
coopérative vend cette marque, et veut en avoir une autre, je trouve
qu'on ne protège pas l'agriculteur du tout.
Je voudrais attirer l'attention du ministre là-dessus, il y
aurait lieu d'examiner ce point sérieusement.
Le Président (M. Boucher): Programme 8, adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
Nous passons aux questions sur d'autres programmes sur lesquels les
députés avaient demandé la parole.
M. le député de Verchères.
Questions diverses
M. Charbonneau: D'abord sur l'hydraulique agricole, on avait
demandé un certain nombre de documents. Je trouve que les documents
qu'on nous a fournis sont assez ambigus. À la page 2 des documents qui
concernent l'hydraulique agricole, c'est marqué: 39 contrats, 6
firmes.
Par la suite, on a des détails. D'abord, il n'y a que cinq
compagnies, il n'y en a pas six, si on regarde les noms. On ne sait pas pour
quelle année, on ne sait pas quel montant, les additions n'ont pas
été faites. Finalement, on ne peut pas faire de comparaison. Je
ne sais pas si le ministre a pris connaissance des documents qui ont
été préparés, mais ils sont assez ambigus. On ne
peut absolument pas faire d'étude comparative.
M. Garon: C'est aux firmes d'ingénieurs auxquelles vous
faites allusion?
M. Charbonneau: Pardon?
M. Garon: Vous faites allusion aux firmes d'ingénieurs, je
crois?
M. Charbonneau: C'est cela, oui. Finalement, on nous dit qu'il y
a six firmes et, quand on regarde, il n'y en a que cinq.
M. Cordeau: il y en a une qui n'en a pas eu.
M. Charbonneau: II y en a une qui a l'air d'avoir eu juste un
contrat et il y en a d'autres qui ont l'air d'en avoir eu pas mal, par exemple.
Il y en a deux, en particulier, qui ont l'air d'avoir été
grassement choyées.
Une voix: C'est parce qu'elles avaient de bonnes
"connections".
M. Charbonneau: Oui. De plus, on ne sait pas à quelle
année cela correspond par rapport au montant global. Est-ce qu'il y a
possibilité, éventuellement, d'obtenir de la part du ministre des
documents plus précis?
M. Garon: Vous auriez aimé avoir les documents faisant
état des montants qui ont été versés à
chaque firme par année, par exemple?
M. Charbonneau: Oui, et le montant global aussi. Par exemple,
dans une année, si on a eu six firmes qui ont eu des contrats, si
l'assiette globale pour ce programme était de X millions, $6 millions,
si on apprend qu'une compagnie a eu $3 millions de contrats, cela pourrait
être intéressant.
M. Garon: J'en ai parlé avec mes fonctionnaires et on
pourrait vous fournir le total des montants qui ont été
payés à chacune des firmes par année. C'est ce que vous
voulez avoir?
M. Charbonneau: Oui. Déjà, on peut constater,
même si les documents sont un peu ambigus, qu'étrangement il
semble que deux firmes étaient particulièrement choyées
par rapport aux autres.
M. Garon: On vous produira, ainsi qu'aux membres de la
commission, les montants payés à chacune des firmes par
année depuis le début. Je pense que ce n'est pas depuis tellement
longtemps, depuis 1967/68.
M. Charbonneau: Bon.
M. Garon: À chacune des firmes des montants totaux ont
été versés dans l'année budgétaire.
M. Charbonneau: D'accord. Est-ce que, par ailleurs, M. le
Président, le ministre a pris connaissance des documents qui ont
été produits concernant la raffinerie de sucre, entre autres de
la convention qui a été renouvelée la journée
même de son assermentation comme ministre? Selon le document qui nous a
été produit, il semble qu'on n'avait finalement pas le choix de
ne pas la renou-
veler, compte tenu du contrat qui avait déjà
été signé. Mais est-ce que le choix n'aurait pu être
donné au nouveau ministre, éventuellement, de regarder de plus
près ce contrat, de prendre une décision, de se prévaloir
de certaines clauses qui existaient déjà dans le contrat
précédent?
M. Garon: Juridiquement, en fait, c'est que chacun des membres du
conseil d'administration est nommé par le lieutenant-gouverneur en
conseil. Alors, juridiquement, légalement, le conseil d'administration
pouvait faire cela.
M. Charbonneau: Même si, à l'époque, il y
avait un sous-ministre de l'Agriculture, il pouvait, lui, décider de
faire cela sans vous en parler?
M. Garon: Non, c'était le conseil d'administration. Il
arrivait que le sous-ministre en titre du ministère était membre
du conseil d'administration, mais là ce n'était pas le
sous-ministre de l'Agriculture qui était membre, c'était telle
personne qui était sous-ministre de l'Agriculture qui était
membre. Il y avait cinq membres qui avaient été nommé qui
constituaient le conseil d'administration comme tel, et juridiquement, ils
pouvaient prendre des décisions. Maintenant pour l'administration de la
raffinerie, on se réfère, au ministre de l'Agriculture.
M. Charbonneau: Est-ce que le ministre je ne sais pas s'il
ne l'a pas déjà fait ne trouverait pas opportun de
demander au nouveau conseil d'administration de voir dans son étude
à évaluer de nouveau toute cette question des contrats
d'exclusivité qui ont été donnés à une
multinationale, de voir s'il n'y aurait pas lieu d'avoir un peu de
compétition ou encore de reprendre en fait les prérogatives qui
ont déjà été détenues par la raffinerie de
sucre?
M. Garon: Implicitement, je pense que cela fait partie du mandat
de la raffinerie d'étudier la rentabilité, les façons, les
moyens de rentabiliser la raffinerie de sucre. Cela peut être en
améliorant la façon de produire en diversifiant la production. Il
n'y a pas de limite au fond, c'est un mandat général
d'étudier les différentes façons de rentabiliser la
raffinerie et de faire rapport au ministre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, après avoir
consulté le résultat net des opérations de la raffinerie
depuis 1944, on peut constater que le déficit indiqué est de $520
000. Je crois que ce n'est pas si mal, parce que, à un moment
donné, on disait toujours: Cela marche dans le trou, cela marche dans le
trou. Apparemment cela marchait toujours à perte...
M. Garon: Puis dans le sucre.
M. Cordeau: Oui, mais lorsqu'on voit ces ré- sultats, je
trouve que ce n'est pas si mal et je me demande comment il se fait que cette
année, on ait tant hésité à renouveler ou à
offrir un contrat aux agriculteurs lorsque, en 1974, il y a eu $1 982 000 de
profits; en 1974/75, $4 800 000; en 1975/76, $1 900 000. Comment se fait-il que
le nouveau conseil d'administration n'ait pas pensé offrir le même
contrat aux agriculteurs. Je pense que si...
M. Garon: Le problème, ce n'est pas le contrat aux
agriculteurs, c'est le prix du sucre. Remarquez, il y a beaucoup...
M. Cordeau: Oui, oui, oui, le prix du sucre se maintient encore
cette année à peu près au même niveau.
M. Garon: II ne faudrait pas généraliser parce que,
si vous regardez le prix du sucre, il se tient autour de $6 ou $7 les cent
livres.
M. Cordeau: Actuellement?
M. Garon: Non, pendant de nombreuses années.
M. Cordeau: Non, on parle des dernières années.
M. Garon: Vous avez eu une année exceptionnelle en 1974/75
où le prix du sucre était à $45.35 les cent livres.
M. Cordeau: Je parle du prix du sucre actuellement. Il se
maintient à peu près...
M. Garon: À quoi?
M. Cordeau: ... au même niveau que l'an passé.
M. Garon: Non. Il se tient entre $14 et $15.
M. Cordeau: Si vous prenez $14 ou $15, il y a toujours eu des
profits dans cela. À $13.56, il y a eu $831,000.
M. Garon: En 1963.
M. Cordeau: Bien oui. L'an dernier, la raffinerie a connu un
déficit assez important.
M. Garon: L'an dernier? Des chiffres comme cela, c'est pour
1975/76.
M. Charbonneau: $1,2 million l'an dernier.
M. Cordeau: J'ai pris les chiffres qu'il y avait ici.
Est-ce que cette année, les agriculteurs peuvent compter avoir
une offre pour ce qu'ils ont? Est-ce qu'un contrat pour la culture peut leur
être offert plus vite que l'an passé, cette année?
M. Garon: L'offre est faite.
M. Cordeau: Pour l'automne prochain.
M. Garon: Tout cela fait partie de l'ensemble des études
du conseil d'administration. Comment doivent être négociés
les prix, tout cela fait partie de l'ensemble. Comment cela doit être
établi, tout cela fait partie de l'étude du conseil
d'administration. Actuellement, il y a des études de faites.
M. Cordeau: Cela va bien?
M. Garon: Cela va bien. J'ai eu une conversation récemment
avec le président de la raffinerie. J'ai été
agréablement surpris des travaux qu'ils font. Je pense qu'il y a un
conseil d'administration extraordinaire qui a ma pleine confiance, ce sont des
gens compétents.
M. Cordeau: Je suis heureux pour la raffinerie, pour tout le
monde. Ma dernière question, M. le Président...
M. Garon: Une raffinerie, c'est une entreprise qui ne peut pas
être administrée comme un ministère. Cela doit être
administré comme une entreprise. Il y a des choses qui devront
être modifiées pour que ce soit administré comme une
entreprise.
M. Cordeau: Est-ce que les chèques concernant l'ajustement
de la récolte de l'an passé ont été postés?
Habituellement, les cultivateurs recevaient cela vers le mois de juin, à
la fin de mai ou au commencement juin. Sinon, quand pensez-vous que ces
chèques seront émis?
M. Garon: Je ne peux pas vous le dire. On pourra m'informer
facilement.
M. Cordeau: Je ne demande pas la réponse pour ce soir, si
ce n'est pas possible. Prenez-le en note.
M. Charbonneau: Au sujet de la raffinerie, du mandat que vous
avez donné au nouveau conseil d'administration, est-ce que, dans votre
esprit, la rentabilisation de la raffinerie voudrait dire qu'au Québec
on pourrait produire un pourcentage beaucoup plus élevé de notre
consommation de sucre qu'actuellement?
M. Garon: Avant d'ambitionner de produire plus que notre
consommation...
M. Charbonneau: Actuellement, c'est 4% ou 5%?
M. Garon: 4% ou 5% de notre consommation.
M. Charbonneau: Est-ce que, dans votre esprit, la rentabilisation
pourrait vouloir dire également qu'un pourcentage plus
élevé de cette consommation serait produit ici au
Québec?
M. Garon: Tout cela dépend des études que fait le
conseil d'administration. Si on est capable de rentabiliser la raffinerie, on
pourra penser à en avoir plus d'une. Cela dépend des
études qui seront faites par le conseil d'administration pour voir ce
qu'est une raffinerie, et si c'est possible d'avoir une raffinerie rentable au
Québec. Il y a des travaux qui se font actuellement. Il y a des
approches qui sont faites. J'ai certains renseignements, mais je pense que ce
serait trop tôt pour les communiquer.
Je pense que le conseil d'administration actuel fait un très bon
travail.
M. Charbonneau: Ont-ils...
M. Garon: Dans une entreprise, quand on dit rentabiliser, le
conseil d'administration va prendre des décisions qui ne plairont pas
tout le temps. L'idée c'est d'avoir une entreprise qui fonctionne. Si on
arrive pour déterminer c'est quoi, une entreprise qui fonctionne,
comment cela doit opérer, c'est pour le plus grand bien de l'industrie
du sucre au Québec, des consommateurs, des producteurs, des gens qui
travaillent dans ce domaine.
M. Charbonneau: Eventuellement, avec une étude de
rentabilisation de raffinerie, avez-vous l'intention de demander à ce
conseil d'administration ou à des gens de votre ministère de voir
à définir une politique du sucre pour le Québec?
M. Garon: Oui, mais là c'est trop tôt pour cela.
Vous pouvez croire que mon objectif, c'est de la rendre rentable. C'est de
rentabiliser. À ce moment on est capable de déterminer une
raffinerie rentable. Tous les espoirs sont permis. À ce moment-ci, il
est trop tôt pour faire des déclarations.
M. Charbonneau: Une dernière question qui va
peut-être un peu dans la ligne de celle du député de
Saint-Hyacinthe. Peut-on s'attendre à ce que les conclusions de
l'étude du conseil d'administration puissent être connues
suffisamment d'avance pour les impliquer pour que, l'année prochaine,
les gens sachent à quoi s'en tenir pour ne pas que se reproduise la
même situation qui s'est produite cette année, où on a
été "poignés" pour négocier à la
dernière minute?
M. Garon: C'est l'idéal que je poursuis.
M. Cordeau: Parce qu'il y a plusieurs cultivateurs qui doivent
préparer leur terre à l'automne pour pouvoir semer au printemps.
Cela ne peut pas tout se faire au printemps.
M. Garon: Oui. Vous avez raison.
M. Charbonneau: Mes collègues me signalent qu'ils
voudraient continuer jusqu'à 11 heures. Pourrait-on poser d'autres
questions?
M. Garon: Vous voulez continuer jusqu'à 11 heures, mais
vous manquez de questions.
Le Président (M. Boucher): On va les avoir par la
fatigue.
M. Cordeau: On pourrait fouiner un peu dedans, vous savez, si on
ouvre les programmes.
M. Garon: Fouinez, fouinez.
Le Président (M. Boucher): S'il n'y a pas d'autres
questions. M. le député de Montmagny-L'Islet, comme
représentant de l'Opposition officielle.
M. Giasson: M. le Président, si on me permet, à la
fin de nos séances de travail, au cours desquelles nous avons
passé à travers l'étude des crédits, je voulais
d'abord remercier le ministre d'avoir eu cette largeur de vues, de permettre
à tous les membres de la commission parlementaire de l'agriculture
d'intervenir dans le débat.
Il est évident que, pour plusieurs d'entre nous, il s'agissait
d'une première expérience de travaux à la commission
parlementaire en matière d'étude des crédits. Ce n'est pas
là un fait nouveau. Cela s'est produit dans le passé.
Peut-être qu'une première expérience vécue par
beaucoup de membres de la commission font que les séances durent un peu
plus longtemps que la période de temps prévue parce que beaucoup
d'entre nous veulent approfondir certains programmes du ministère.
De toute façon le ministre a été
compréhensif. Dans l'ensemble, nous avons pu passer à travers
tout ce qui est le grand programme de l'agriculture au Québec. C'est un
peu normal, d'ailleurs, d'y mettre beaucoup de temps. Traditionnellement, la
commission parlementaire de l'agriculture a toujours retenu l'attention des
membres, du moins dans cette partie d'expérience que j'ai
vécue.
Cela me paraissait peut-être plus valable cette année
étant donné la prise de position du premier ministre de la
province de Québec, M. Lévesque, qui dit, depuis au-delà
d'un an, que l'agriculture est devenue son enfant chéri. Cela va
au-delà, le premier ministre avait été catégorique
en disant que l'agriculture serait véritablement sa priorité. Il
était assez normal que nous examinions quels étaient les
cheminements nouveaux que le ministre devait suivre de manière que cette
priorité se traduise dans les faits et devienne la réalité
que les cultivateurs du Québec espèrent.
J'ai remarqué que le ministre a été très
volubile tout au long de la commission, mais je voudrais rappeler à son
attention que les cultivateurs du Québec ne sont pas des gens
bêtes, loin de là, je connais la classe agricole. Dans un premier
temps, ils sont prêts à écouter le flot de paroles qu'on
peut leur servir, ils peuvent très bien résister un bout de temps
à la force du verbe mais ce sont des gens pratiques d'abord, et ils vont
certainement suivre le ministère d'Agriculture de près. Si la
priorité toute grande qui était celle du premier ministre ne se
révèle pas comme telle, ne se traduit pas dans des faits par
l'orientation et le lancement de nouvelles politiques, le ministre va
découvrir très rapidement que les cultivateurs du
Québec, on ne les emplit pas longtemps. Si on ne va pas dans le
sens de leurs aspirations légitimes, ces gens vont rapidement revenir
à la charge, d'autant plus qu'ils savent depuis ce soir que le
ministère de l'Agriculture est une maison de verre dans laquelle on voit
tout.
Justement, en fonction de cette transparence de cette maison de verre,
imaginez que, si le ministère et le ministre ne sont pas à la
hauteur des attentes des cultivateurs du Québec, cela va se traduire par
des revendications. Cet espoir que le nouveau gouvernement a
créé, je suis conscient des mots que j'utilise, va tourner contre
lui. C'est important, bien au-delà de l'aspect politique, parce qu'on
sait que dans tous les pays développés les gouvernements doivent
soutenir constamment l'agriculture. C'est une nécessité si on
veut que l'ensemble des consommateurs ait des biens de consommation, surtout
les biens alimentaires en quantité et en qualité, tel qu'on le
recherche dans un pays comme le nôtre. Si on veut avoir cela, il faut que
non seulement on réalise la valeur et l'immense besoin de l'agriculture,
mais il va falloir que le ministre, dans tout ce qui est sa
responsabilité, trouve les moyens de défendre, vis-à-vis
de l'opinion publique en général, la nécessité
d'une agriculture et le prix qu'on doit payer pour la conserver chez nous.
Enfin, M. le Président, je voudrais remercier tous les collaborateurs du
ministre, son équipe de fonctionnaires, qui ont collaboré avec
nous lors de l'étude des crédits et qui, tout au long de ces
débats, ont apporté assistance au ministre. Lui-même a
déclaré qu'il apprenait beaucoup au moment de la tenue de nos
séances de commission parlementaire, il faisait des découvertes.
C'est dire qu'il a derrière lui une équipe de fonctionnaires qui
possède à fond le ministère. Je vous remercie, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le
député de Montmagny-L'Islet. M. le député de
Saint-Hyacinthe, au nom de l'Union Nationale.
M. Cordeau: M. le Président, au nom du représentant
officiel de l'Union Nationale à cette commission, mon collègue du
comté de Huntingdon, il me fait aussi plaisir de remercier M. le
ministre pour toutes les informations qu'il nous a fournies, le remercier aussi
pour sa bonhommie parce que, réellement, tout s'est fait avec un bon
esprit.
Également, je remercie tous les participants à cette
commission pour la franche camaraderie qui s'est maintenue tout le temps depuis
le début de cette commission. Je pense que c'est comme cela qu'on doit
travailler. Bien sûr, on doit dire de temps en temps des
vérités à l'autre, mais ce n'est pas dit avec
animosité, je ne crois pas, de part et d'autre. C'est pour exprimer nos
idées et nos opinions.
Il m'a fait plaisir d'être à cette commission. Je peux
assurer le ministre que pour notre part, lorsqu'il présentera des
projets de loi valables, il nous fera plaisir de l'appuyer. J'espère,
lorsqu'on arri-
vera avec des suggestions, eh bien, qu'on formera un tout et qu'il
recevra favorablement nos suggestions pour bonifier les lois qu'il pourra nous
présenter, qui nous seront soumises. J'espère que M. le ministre,
aussi, continuera à travailler pour former le plus tôt possible
son comité qui préparera pour le printemps prochain, vers le mois
de mai, cette conférence au sommet sur l'agroalimentaire. Je lui
souhaite toutes les chances possibles pour la réalisation de ce
projet.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le
député de Saint-Hyacinthe. Au nom du PNP, M. le
député de Beauce-Sud.
M. Roy: Merci, je vais peut-être décevoir mes
collègues tout de suite parce qu'on m'a supplié de parler
jusqu'à 11 heures. Je vais me limiter tout simplement à quelques
brèves remarques pour dire que le député de
Montmagny-L'Islet a su traduire très bien ma pensée et la
pensée des membres de la commission parlementaire ainsi que, la
pensée tout court de la classe agricole. Je me joins à ses propos
ainsi qu'aux propos tenus par mon collègue de Saint-Hyacinthe pour
remercier le ministre, ses collaborateurs et tous les officiers de son
ministère et leur dire que si parfois on a été durs,
peut-être, ou exigeants dans nos remarques, dans nos réclamations,
je pense qu'on l'a fait dans le souci de promouvoir les intérêts
de la classe agricole et de développer l'agriculture du
Québec.
Ce que je veux souligner surtout, et je pense que c'est important, c'est
l'attitude de la commission parlementaire, de tous les membres de cette
commission, des deux côtés de la table qui, après avoir
travaillé pendant près de 25 heures, ce qui constitue un record,
non seulement pour le ministère de l'Agriculture, mais je pense que
c'est un record complet pour tous les autres crédits de tous les autres
ministères, ou presque...
M. Charbonneau: On peut continuer jusqu'à 11 heures.
M. Cordeau: Cela améliore le record.
M. Roy: Nous l'avons fait sans partisanerie, nous l'avons fait
dans un seul souci, travailler dans l'intérêt de la classe
agricole du Québec.
Le Président (M. Boucher): Merci beaucoup, M. le
député de Beauce-Sud. M. le ministre.
M. Garon: Je voudrais remercier, tout d'abord, les membres de la
commission qui ont reflété par leur travail leur amour de
l'agriculture et leur désir de travailler à la solution des
problèmes agricoles. Je voudrais remercier également les
fonctionnaires qui sont venus ici pendant des heures. Souvent, ils devaient
compenser par du travail supplémentaire pour faire le travail qui les
attendait au ministère. Ils sont venus nombreux chaque fois pour qu'on
puisse donner les meilleures informations possible à la commission
parlementaire.
Jusqu'à maintenant, je pense avoir essayé de consulter le
plus possible les députés des comtés ruraux dans
l'établissement des programmes pour voir s'il y avait des trous dans les
programmes ou des améliorations à leur apporter. J'ai l'intention
de continuer de cette façon.
Je voudrais travailler le plus vigoureusement possible pour qu'on
améliore le sort des cultivateurs et le développement de
l'agroalimentaire au Québec. Ce n'est pas facile, parce que je pense
qu'une des grandes difficultés, ce sont les écoles de
pensée, les divisions qui peuvent exister entre les tenants de telle et
telle théories. D'une façon générale, la commission
m'a beaucoup plu, parce qu'elle m'a semblé au-dessus de ces
écoles de pensée; elle vise comme objectif le
développement de l'agriculture et l'amélioration du sort des
cultivateurs, des agriculteurs.
Jusqu'à maintenant, je pense avoir eu la collaboration de tout le
monde, tant en Chambre qu'en commission parlementaire. Je comprends que, quand
il y a des questions qui sont posées et qu'on veut avoir des
renseignements, les députés ont raison de le faire. Parfois, on
est prêt à donner les réponses. Parfois, on a des
réponses et ce n'est pas le temps de les donner immédiatement. Il
faut aussi comprendre parfois que j'aime autant attendre quelques jours pour
avoir un programme qui est mieux fait, mieux pensé que le livrer trop
rapidement, alors qu'il n'est pas encore prêt.
Je voudrais aussi les inviter, pour l'année qui s'en vient,
chaque fois qu'ils ont des problèmes ou des cas qui semblent mal
réglés, à me faire leurs représentations. Je serai
toujours ouvert là-dessus. Je veux le faire sans partisanerie, pour le
mieux-être de tous les comtés agricoles du Québec. Je sais
que certains d'entre vous sont plus touchés par certains
problèmes. Je veux essayer, d'une façon générale,
de les consulter. Dans le cas de la raffinerie, on va consulter les
députés concernés. Je pense qu'on va travailler aussi au
développement du sirop d'érable.
Je taquinais un peu le député de Beauce-Sud mais j'ai les
mêmes aspirations que lui à ce point de vue; c'est un produit qui
nous est particulier, au Québec, et qu'il va falloir développer.
D'ailleurs, je l'invite immédiatement à soumettre les
idées qu'il peut avoir pour le développement de cette industrie
au Québec.
Au cours de l'année qui vient, je pense qu'il va y avoir des
développements dans le domaine de l'agriculture au Québec. Je
suis content de l'attitude qui a prévalu à cette commission
parlementaire chez l'ensemble de ses membres, ce qui fait que je n'ai pas de
crainte de la commission parlementaire, j'ai le sentiment net qu'on peut
travailler tous ensemble pour trouver des solutions aux problèmes. Dans
certains cas, ce peut être utile de convoquer la commission parlementaire
pour étudier les problèmes agricoles ensemble; moi, je serai
ouvert à 100%.
Quand j'ai parlé d'une maison de verre, c'est que mon ambition
est, comme ministre de l'Agriculture j'ai été aussi
surpris que vous autres quand j'ai été nommé là
de laisser le meilleur nom possible, laisser le souvenir de quelqu'un
qui a fait
son possible pour la classe agricole au Québec et le secteur
agro-alimentaire. On n'a pas les solutions à tous les problèmes
parce que ce serait fini, il n'y aurait plus de politique. Il y a des solutions
qui vont être plus lentes, il y en a d'autres qui vont être plus
rapides. Sans doute, la semaine prochaine, on pourra déposer un projet
de loi, qui est à l'impression actuellement, sur la question des petits
abattoirs.
D'une façon générale, j'aimerais que les gens de la
commission parlementaire, qui, en fait, sont les principaux porte-parole en
matière agricole de chacun des partis représentés autour
de cette table, voient dans les solutions qu'on veut apporter à ces
problèmes les solutions qui nous ont paru les meilleures, au
ministère, après des consultations tant avec les milieux
agricoles, les organismes agricoles qu'avec les fonctionnaires du
ministère et les députés. Cela ne veut pas dire qu'on a
toujours vu toutes les facettes des problèmes.
Je serai toujours ouvert à toutes les suggestions. Vous
remarquerez, d'une façon générale, que même des
suggestions que vous avez faites au cours de la commission parlementaire ont
contribué je pense aux 150 heures à
améliorer le programme. C'est toujours dans cet esprit que j'ai
l'intention de travailler. Jusqu'à maintenant, je n'ai eu qu'à
m'en féliciter car j'ai vraiment le sentiment que tout le monde a
travaillé avec l'amour du milieu agricole, ce qui est utile et
nécessaire même pour un ministre de l'Agriculture.
Le député de Montmagny-L'Islet le disait
antérieurement, ce sera toujours difficile d'être ministre de
l'Agriculture, parce qu'il y a 110 députés puis, sur les 110,
c'est une minorité qui est sensible au problème du monde rural et
du monde agricole. Chacun a à convaincre au sein de son parti. C'est
peut-être plus facile pour le député de Beauce-Sud de
convaincre les autres députés de l'importance de
l'agriculture.
M. Giasson: Ses collègues à lui.
M. Garon: Ils sont des urbains.
M. Roy: D'ailleurs j'ai un excellent bras droit.
M. Garon: Ils sont des urbains, souvent ils ne comprennent pas
les problèmes des agriculteurs. Ils ne sont pas dans la même
situation. Peut-être une catégorie de la population qui le
comprend moins que les autres et qui a fait souvent dans le passé des
représentations, ce sont les consommateurs qui oublient que le
cultivateur est lui-même un producteur qui a des difficultés pour
avoir un niveau de vie raisonnable. Je souhaite que les consommateurs, quand
ils achètent des produits agricoles, pensent aussi que le cultivateur a
des coûts qui sont élevés et que, si le produit agricole
est à un certain prix, souvent c'est parce qu'on ne peut pas le produire
à meilleur marché.
Je souhaite aussi, et je le disais au début de la commission,
qu'il y ait plus de nouvelles dans les journaux concernant l'agriculture. Je ne
blâme pas les journalistes qui couvrent le secteur agri- cole, mais je
souhaite qu'il y en ait plus pour que les problèmes agricoles soient
davantage discutés dans les journaux, que tout ce qui concerne
l'agriculture soit mieux exprimé dans les journaux, tant pour les
agriculteurs que pour ceux qui ne sont pas agriculteurs pour qu'ils connaissent
les difficultés que rencontrent les agriculteurs et comment peut se
faire le développement de l'agroalimentaire au Québec.
J'en ai dit au début de la session que c'est près de 50%
du secteur primaire; c'est la plus importante section à
l'intérieur du primaire. Au niveau secondaire manufacturier, cela
représente près de 20%, le secteur agro-alimentaire. Ce sont des
secteurs privilégiés pour le gouvernement, comme on l'a
mentionné jusqu'à maintenant; cela ne veut pas dire qu'on va
avoir les solutions au problème d'un coup sec, il faut les
élaborer en collaboration avec les gens concernés.
Dans le passé, on me disait que certains programmes ont
été appliqués trop rapidement à des mauvaises
périodes. Ils ont eu pour effet, au lieu d'encourager les agriculteurs,
de les décourager, parce qu'ils n'ont pas été
implantés avec toute la prudence requise.
Pour ceux qui connaissent le monde rural il y en a plusieurs qui
le connaissent autour de cette table c'est un milieu qui
réfléchit et qui pense. Le cultivateur sur son tracteur a le
temps de penser, en se promenant dans son champ, à son problème
et souvent ses solutions aux problèmes sont des solutions de bon sens et
non pas des solutions d'excités. Sur les problèmes, il
réfléchit.
Il faut être prudent également pour ne pas les induire en
erreur avec des programmes qui ne sont pas assez mûris, qui vont leur
occasionner plus d'ennuis que de solutions. C'est un peu dans ce sens que j'ai
essayé d'agir jusqu'à maintenant. On a amélioré
beaucoup de choses en six mois. On n'a pu tout faire en même temps. Je
pense bien que tout le monde comprendra qu'on ne peut tout faire en même
temps, mais on a essayé de procéder le plus rapidement
possible.
Il y a une limite parce que dans une journée il n'y a que 24
heures, on ne peut pas régler tous les problèmes aussi rapidement
qu'on le voudrait parfois. Il y a des contraintes qui existent, des
écoles de pensée. On a soulevé des problèmes quand
on a parlé de la mise en marché. On en a discuté ici. Ce
ne seront pas des solutions faciles.
Je souhaite que, pour les problèmes que l'on va rencontrer durant
les mois et les années qui viendront, nous puissions discuter encore
ensemble comme on l'a fait à l'occasion de cette commission
parlementaire, sans partisanerie, mais au meilleur de notre connaissance pour
essayer de trouver les meilleures solutions pour le monde qu'on
représente, le monde agricole.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le ministre. Les
crédits du ministère de l'Agriculture pour l'année
financière se terminant le 31 mars 1978 sont donc adoptés et je
prie le rapporteur désigné, en l'occurrence le
député de Beauce-Nord, de faire rapport en ce sens à
l'Assemblée nationale
au nom de notre commission. C'est M. Ouellet, le député de
Beauce-Nord.
M. Giasson: M. le Président, comment voulez-vous qu'il
rapporte la teneur de chacune des séances?
Le Président (M. Boucher): Possiblement qu'on va l'aider
dans ce sens.
M. Giasson: C'est peut-être une anomalie que le rapporteur
officiel d'une commission...
Le Président (M. Boucher): Nous l'avons nommé au
début...
M. Giasson: Selon la procédure il aurait fallu changer...
Un rapporteur doit être présent aux séances de la
commission.
Le Président (M. Boucher): D'accord.
M. Giasson: Cela vous prouve que l'agriculture ne s'embarrasse
pas non plus de petites procédures...
Le Président (M. Boucher): C'est simplement une question
de procédure en somme.
Je remercie tous les membres de cette commission pour leur obligeance
à mon endroit et, du consentement unanime, nous ajournons les travaux de
la commission de l'agriculture sine die.
(Fin de la séance à 22 h 33)