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Commission permanente de l'Agriculture et de la
Colonisation
Crédits du ministère de l'Agriculture et
de la Colonisation
Séance du lundi 14 juin 1971
(Seize heures)
M. FAUCHER (président de la commission permanente de
l'Agriculture et de la Colonisation): A l'ordre, messieurs!
Insémination artificielle et
amélioration des troupeaux (suite)
M. VINCENT: Au poste 5, M. le Président, nous avions
demandé la semaine dernière s'il y aurait possibilité
d'avoir copie du contrat intervenu entre l'ODEQ et Bov-Import de Rimouski pour
un montant de $85,200, consacré à l'achat de 14,000 ampoules de
semence de taureaux limousins pour le programme agricole. Et j'avais
posé également quelques questions.
S'il est impossible que nous ayons la copie du contrat aujourd'hui, je
n'en fais pas une condition, je pourrais l'avoir au cours de la semaine ou de
la semaine prochaine.
M. TOUPIN: Il y avait eu deux ou trois questions de posées
là-dessus. La première c'était le dépôt du
contrat. La seconde, le nombre d'ampoules de sperme limousin en réserve.
Il n'y en a pas...
M. VINCENT: Il n'y en a pas du tout?
M. TOUPIN: ... au Centre d'insémination artificielle. La
deuxième question, le nombre d'ampules à être produites par
les boeufs limousins au cours des deux prochaines années. Sur une
moyenne de 300 ampoules par semaine, deux taureaux, ça fait 600,
multiplié par 50 semaines: 30,000 et, pendant deux ans, de 50,000
à 60,000. Quant à l'autre question.
M. VINCENT: L'on peut produire entre 50,000 à 60,000 ampoules au
cours des deux prochaines années?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Et à l'heure actuelle, même s'ils avaient un
taureau, ils n'ont aucune ampoule en réserve?
M. TOUPIN: Il n'en ont plus en réserve. Il y en avait
3,500...
M. VINCENT: Cela va d'abord au programme spécial pour le
Bas-Saint-Laurent...
M. TOUPIN: Pas uniquement à cette région: il y en a une
partie qui est allée au niveau du Bas-Saint-Laurent, mais il y a aussi
d'autres endroits de la province où on utilise les taureaux limousins,
ce qui fait qu'il n'y a aucune semence disponible à l'heure
actuelle.
M. VINCENT: Mais est-ce que la partie qui a été vendue
pour le Bas-Saint-Laurent... Est-ce qu'il y a 3,000 ampoules?
M. TOUPIN: Pas en totalité, mais tout près. Il y en avait
3,500, il y a 3,000 ampoules qui sont allées à cette
région pour amorcer l'insémination dans le Bas-Saint-Laurent.
M. VINCENT: Mais ces ampoules sont données ou vendues à
qui, à quelle organisation?
M. TOUPIN: Actuellement nous procédons par l'entremise des
cercles d'élevage réguliers. C'est l'inséminateur du
territoire qui en est le dépositaire et qui, suivant l'évolution
de la situation en ce qui concerne cette fertilisation pour l'obtention de F-l,
le distribue aux cultivateurs qui en font la demande.
M. VINCENT: Quel est le montant versé au centre qui provient de
l'ODEQ pour ces 3,000 là?
M. TOUPIN: C'est $85,000 je pense que l'ODEQ a mis à la
disposition du programme étant donné que ça se passe dans
le Bas-Saint-Laurent. Le programme appelé F-l.
M. VINCENT: On dit dans l'annonce publiée dans le Nouvelliste, le
12 mai 1971, que M. Tessier a dévoilé un programme de $85,200
pour l'achat de 14,000 ampoules de semence de taureaux limousins. De plus,
3,000 ampoules de semence limousine seront fournies par le Centre
d'insémination de Saint-Hyacinthe. D'après ce qu'on lit dans
l'article, ce programme est de trois ans ce qui signifie qu'au cours des deux
prochaines années, le Centre d'insémination de Saint-Hyacinthe
peut produire jusqu'à 30,000 ampoules.
M. TOUPIN: Je m'excuse, mais ce n'est pas un programme de trois ans
parce que, dès le départ, il fallait faire inséminer au
cours de l'été 17,000 vaches. Le programme prévoit d'ici
deux ans la livraison de 2,000 F-l. Pour en arriver à ce nombre, sans
entrer dans les détails, il faut faire 17,000 inséminations. Ces
inséminations doivent être faites au cours des mois
d'été, il va sans dire si on veut avoir la livraison du veau un
peu plus tard.
M. TOUPIN: Est-ce que l'article du Nouvelliste vient du Service
d'information?
M. VINCENT: Non, du Soleil. C'est le correspondant du Soleil à
Rimouski. Premièrement, ce n'est pas nécessaire qu'on l'ait
aujourd'hui, la copie de ce programme agricole et, deuxièmement, la
copie du contrat. Ce sont des documents publics.
M. TOUPIN: Il n'existe pas, semble-t-il, de contrat. Ce sont des
ententes qui sont intervenues à la suite de soumissions.
M. VINCENT: Soumissions?
M. TOUPIN: Par différents centres dont celui de l'Alberta et de
l'Ontario. Il y a eu des investigations faites pour savoir à quel
endroit on devrait se procurer la semence des taureaux limousins pour
compléter la différence que nous pouvions fournir avec le Centre
d'insémination. Des investigations ont été faites tant en
Ontario qu'en Alberta et la différence était d'environ $12
l'ampoule qu'on pouvait obtenir par l'intermédiaire soit de l'Ontario ou
de l'Alberta, tandis que la firme en question nous a fait une offre d'un prix
moyen d'environ $6.10 l'ampoule.
M. VINCENT: Il y a certainement eu un CT de passé
là-dessus?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: A quelle date le CT?
M. TOUPIN: C'est le CT numéro 56,450.
M. VINCENT: Est-ce qu'on peut avoir une copie du CT?
M. TOUPIN: Je pense que oui. Absolument.
M. VINCENT: On ne l'a pas vu encore aux engagements financiers. On va le
voir le 22 juillet, mais j'aimerais l'avoir avant. Il va quand même
être déposé aux engagements financiers parce que cela
dépasse $25,000.
M. TOUPIN: D'accord.
M. VINCENT: Une copie du CT. Le CT donne les détails concernant
l'achat?
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: On parle de $6.10 l'ampoule à être
livrée sur quelle période?
M. TOUPIN: Trois mois. M. VINCENT: Trois mois?
M. TOUPIN: Oui, c'est cela, mai, juin et juillet.
M. VINCENT: Dans le programme agricole en question, est-ce qu'il y a un
montant demandé à l'éleveur pour l'insémination? Ou
si cela fait partie du programme général?
M. TOUPIN: Le Centre d'insémination achète la semence.
L'éleveur contribue au même plan que le programme régulier
de l'insémination artificielle.
M. VINCENT: Le programme agricole existe comme tel. Il n'est pas dans
les mesures d'assistance?
M. TOUPIN: Non, parce que c'est un programme agricole.
M. VINCENT: C'est un programme spécial, ce n'est pas... On peut
avoir la copie du programme.
M. TOUPIN: Bien sûr.
M. VINCENT: J'aimerais avoir la copie du programme. M. le
Président, je pense bien que plusieurs questions peuvent se poser au
sujet des crédits du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation. Je voulais simplement faire une remarque au ministre pour
hâter la procédure. Si un de ses fonctionnaires ou le ministre
lui-même prenait note des questions que nous lui posons et nous disait:
Oui, tel document vous parviendra, à ce moment-là, pour autant
que nous sommes certains d'avoir les documents je me souviens, je
faisais la remarque tout à l'heure au ministre, quand nous avons
discuté, par exemple, en Chambre les budgets supplémentaires pour
les pertes de récolte, nous avions demandé au ministre de nous
fournir par comté les noms des personnes qui profitaient de cette
subvention directe de l'Etat, on nous avait répondu: Oui, on vous la
procurera je pense que ça cadre beaucoup la discussion car nous
sommes certains d'avoir le document. Et un document comme celui-là, pour
les pertes de récolte, il n'y a aucune objection, ce sont des chiffres
qui sont publics. Ce n'est pas comme l'assurance-récolte, ce n'est pas
comme le crédit agricole.
Une autre question que je voulais poser concernant le Centre
d'insémination artificielle de Saint-Hyacinthe, c'est celle-ci. Il y a
deux ans, je crois, ou même trois ans peut-être, l'Assemblée
nationale a adopté une loi concernant un contrôle de
l'insémination artificielle dans la province de Québec. A la
suite de cette loi, il y a eu des discussions au niveau des officiers du Centre
d'insémination, au niveau également des officiers du
ministère. Un règlement devait découler de cette loi.
Premièrement, est-ce que le règlement est maintenant
adopté?
M. TOUPIN: Le règlement est rédigé...
M. VINCENT: Il n'est pas encore accepté par le
lieutenant-gouverneur?
M. TOUPIN: Je n'ai pas la loi en main, mais je sais qu'il fallait
d'abord créer des cercles d'élevage à travers la province,
c'était la loi qui le prévoyait. Evidemment, il fallait d'abord
procéder à la création de ces cercles d'élevage et
ensuite, préparer le règlement et, par la suite, le faire
adopter.
M. VINCENT: Combien de cercles d'élevage ont été
créés dans la province depuis deux ans? Pas tellement?
M. TOUPIN: Le nombre qu'on a dû créer récemment, je
ne me rappelle pas, on m'a donné les chiffres, l'autre fois. Il va
falloir se les procurer assez rapidement.
M. VINCENT: A la fin des crédits tout à l'heure, on
pourrait peut-être savoir le nombre de cercles d'élevage qui
existaient, et le nombre qui a été créé depuis deux
ans, depuis que la loi est adoptée, par exemple.
Maintenant, en ce qui concerne les inséminateurs, avec le nouveau
programme d'insémination artificielle, le nouveau programme consiste en
quoi, au juste? Il est demandé $5?
M. TOUPIN: $4 par saillie.
M. VINCENT: Jusqu'à trois saillies pour la même vache.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: Si l'inséminateur est obligé de revenir une
quatrième fois, on recommence à neuf. C'est un autre $4.
Maintenant, est-ce que ça signifie que le ministère continue
à vendre l'ampoule $0.50 comme ça existait autrefois au cercle
d'élevage?
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Donc, le centre continue à recevoir le montant de
$0.50 pour la vente d'une ampoule à un cercle d'élevage?
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: Est-ce que les inséminateurs demandent un prix
uniforme dans toute la province, présentement, un prix de X?
M. TOUPIN: Oui, c'est bien sûr que la mesure prévoit que
chaque agriculteur n'a qu'à payer $4, comme on disait
tantôt...
M. VINCENT: Oui, mais quel est le prix demandé par
l'inséminateur?
M. TOUPIN: Le prix dans l'ensemble de la province est uniforme, en
général. Il peut peut-être y avoir certaines exceptions,
mais dans l'ensemble, c'est un prix uniforme.
M. VINCENT: Quel est ce prix?
M. TOUPIN: C'est $4 que l'agriculteur paie.
M. VINCENT: Oui, mais quel est le montant demandé par
l'inséminateur?
M. TOUPIN: Au Centre d'insémination?
M. VINCENT: C'est-à-dire la différence payée,
d'abord, par le gouvernement provincial, par le ministère de
l'Agriculture?
M. TOUPIN: C'est une autre affaire. Cela varie énormément
selon les régions, selon l'échelle. Ce que je pourrais faire, ce
serait pas mal complexe, je suis prêt à vous remettre la
mesure...
M. VINCENT: Non, il reste quand même que le producteur paie
l'inséminateur $4.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Quand l'inséminateur se rend chez lui pour une
saillie, c'est $4 qu'il doit lui payer. Autrefois il payait $5 et même,
dans certaines régions, $6. Je pense bien qu'à ce
moment-là le maximum était de $6.
M. TOUPIN: Mais là, il reste que c'était plus que
ça dans certaines régions. Cela varie de $6 à $10, selon
les régions, qui sont les contributions directes du ministère de
l'Agriculture aux cercles d'élevage, afin d'uniformiser dans toute la
province le coût que l'agriculteur paie pour une saillie.
M. VINCENT: Mais est-ce que ça signifie que, nonobstant le
taureau qui va servir pour telle ou telle saillie, c'est toujours $4?
M. TOUPIN: C'est ça, c'est toujours $4.
M. VINCENT: Donc on a laissé de côté cette
possibilité qu'il peut y avoir des taureaux avec un pedigree
spécial, au centre d'insémination artificielle. Il y a certains
taureaux dont la saillie pourrait se vendre jusqu'à $15 ou $20
l'ampoule. Est-ce qu'on a éliminé complètement cette
possibilité d'avoir des...
M. TOUPIN: Non, on n'a pas éliminé cette
possibilité-là, néanmoins pour l'application normale de la
mesure, sauf les cas d'exception dont vous parlez, nous l'avons
uniformisée partout dans la province à $4, qui est la part de
l'agriculteur, et nous avons établi des régions pour payer la
différence entre le coût réel et ce que paie le producteur.
Ces coûts varient entre $6 et $10 selon les régions.
M. VINCENT: Est-ce qu'on pourrait nous donner les régions?
M. TOUPIN: $6, $7, $8. En fait je pense que c'est bien difficile de vous
les donner parce que les régions du Québec sont divisées
selon deux critères bien précis. C'est-à-dire le
critère de potentialité à l'intérieur d'un cercle
d'élevage ou du nombre de vaches à inséminer, et la
distance à parcourir pour couvrir le territoire desservi par un cercle
d'élevage. Suivant ces deux critères de base, a été
développée une
échelle graduée qui permet de rendre accessible à
tout agriculteur le prix pondéré qui est de $4, où qu'il
soit dans la province de Québec, et la différence varie selon les
deux critères que je viens de vous donner.
Ce ne sont pas de régions précises,
géographiquement parlant, nous les avons sur carte, nous pouvons vous
les donner toutes, parce que ça varie beaucoup... Enfin ce sont les
critères qui ont servi...
M. VINCENT: Mais dans la mesure d'assistance, les régions sont
indiquées.
M. TOUPIN: C'est-à-dire que les régions, pas en tant que
telles, mais les régions sont connues des cercles d'élevages
comme les régions A, B, C, D et ainsi de suite, qui sont là;
elles ne sont pas désignées en tant que telles.
M. VINCENT: Mais comment une personne peut-elle savoir si elle habite
dans une région ou dans l'autre? Moi, par exemple, je demeure à
Sainte-Perpétue, comté de Nicolet. De quelle façon, par la
mesure d'assistance, puis-je savoir si je suis dans la catégorie A ouAA
ou BA ou CA, comptable agréé?
M. TOUPIN: Ce n'est pas nécessaire que l'agriculteur le sache. Il
n'a que $4 à payer. Ce qui est important, c'est que nous sachions
où travaille l'inséminateur, et que nous sachions où se
situe le cercle d'élevage. Où que soit situé
l'agriculteur, où que soit le cercle auquel il appartient ou qui le
dessert, ça lui coûte seulement $4, n'importe où dans la
province de Québec.
M. VINCENT: Oui, mais...
M. TOUPIN: Et nous, à partir de cette grille, A, B, C, D, E, on
rembourse les cercles, parce que nous savons où ils sont situés
et nous connaissons les critères qu'on a établis, le roulage et
le potentiel de vaches à inséminer dans le secteur.
M. VINCENT: Mais vous avez quand même un tableau, au
ministère, est-ce qu'on peut en avoir une copie?
M. TOUPIN: Absolument.
M. VINCENT: Alors, j'aimerais en avoir une copie.
M. TOUPIN: D'accord, il nous fera plaisir de vous la fournir.
M. VINCENT: En même temps, je pense bien que lorsqu'on demande
quelque chose comme ça, je ne veux pas parler pour le
député de Lotbinière, autant l'un que l'autre demande
quelque chose, qu'on le fasse en trois exemplaires, et chacun des partis pourra
en faire une distribution par la suite à ses membres...
M. TOUPIN: Je ne vois pas d'inconvénient. M. VINCENT: Cela
évitera... M. TOUPIN: Absolument.
M. BELAND: Si le député de Nicolet me permet une question,
parce qu'il faut que je quitte. Depuis quelques années, c'est
évident qu'il y a eu une augmentation graduelle d'éleveurs qui
ont recours à l'insémination. Maintenant, est-ce que vous avez
des pourcentages d'amélioration de troupeaux que vous pouvez nous
donner, la graduation depuis cinq ans, comparativement à ce qu'elle
pouvait être avant, lorsqu'il n'y avait que la méthode ordinaire
d'insémination? Est-ce que vous avez des tableaux à ce
sujet-là?
M. TOUPIN: On a un certain nombre de tableaux. On a le nombre de vaches
qui ont été inséminées, par année. On peut
également fournir les types de taureaux desquels sont venus ces
semences. On peut également fournir certains indices, par exemple sur
l'augmentation de la production laitière par unité animale.
M. BELAND: C'est dans ce but-là, strictement, que la production
laitière va commencer.
M. TOUPIN: On peut aussi vous fournir l'augmentation des troupeaux de
race pure ou améliorée, celles qui sont sous le contrôle
laitier. Evidemment, on ne peut les avoir au complet. On a des données
là-dessus, je ne sais pas si c'est très long à compiler.
En fait, il faut relever toutes les compilations de vaches ou de troupeaux qui
sont sous le contrôle laitier fédéral, ce qu'on appelle le
ROP, ou encore le système de contrôle laitier provincial, et
ensuite faire le relevé. Ce qu'on peut dire je ne sais pas si
ça répond à votre question c'est que l'influence de
l'insémination artificielle par le choix des taureaux a contribué
énormément à augmenter la moyenne de production
laitière et par vache et par troupeau, conséquemment. On a
certainement réussi une augmentation, depuis l'utilisation du centre
d'insémination, d'au-delà de 3,000 livres de lait par vache.
C'est-à-dire que la moyenne provinciale qui pouvait, à un moment
donné, se situer autour de 6,000 livres, se retrouve aujourd'hui
à 8,000 livres de lait. Un de ces facteurs-là, qui n'est pas le
moindre, est certainement l'influence de l'insémination
artificielle.
M. BELAND: Ma question était simplement pour cela, parce qu'il y
a des éleveurs qui me demandent: Est-ce qu'on pourrait avoir des
tableaux comparatifs pour discuter de l'affaire d'une façon
précise?
M. TOUPIN: A ce moment-là, le conseil le plus pratique que je
pourrais donner serait qu'ils s'adressent à leur bureau régional
ou local. L'agronome, qui est spécialiste en zoo-
technie au niveau de la région où il se trouve, a en main,
toutes les statistiques pertinentes pour prouver, suivant l'utilisation de tel
ou de tel taureau, les augmentations de production ou autres. A ce
moment-là, en communiquant avec son bureau d'agronome, on se fera
certainement un plaisir de lui démontrer ces comparaisons que vous
soulignez.
M. BELAND: Tantôt, vous avez parlé de contrat de production
de semence accordé à une firme donnée.
M. TOUPIN: Tantôt, on n'a pas parlé de contrat. On a dit
qu'il y avait eu des ententes avec Bov-Import. Mais, il n'y a pas eu de
contrat.
M. BELAND: Dans ce cas-là, ce n'est pas un contrat
définitif qu'il y a eu pour la semence limousine dont vous parliez
tantôt. C'est tout simplement une entente causée par le fait que
le centre d'insémination artificielle ne pouvait pas fournir toute cette
semence. C'est une entente qui est intervenue avec ce groupe-là. A la
suite d'un certain nombre de démarches, nous nous sommes rendu compte
que ce groupe nous l'offrait au meilleur prix. Pour implanter cette race, ou
par le biais de cette race pour l'amélioration sensible des bovins de
boucherie, est-ce qu'on s'est basé sur d'autres expériences qui
ont été faites dans d'autres provinces, à l'échelle
canadienne?
M. TOUPIN: Je pense que la raison d'emploi de la race que vous venez de
mentionner n'est pas uniquement celle qu'elle est la seule race capable
d'apporter des rendements de production de viande. Elle est davantage
reliée à ce débouché qui a été
crée et à cette potentialité d'achat, par les Etats-Unis,
de ces croisements particuliers, parce qu'il y avait une demande. Cela n'exclut
pas que d'autres races et c'est ce qui se produit dans bien des cas,
qu'on parle de Maine, d'Anjou, Charolais Hereford ou autres, ils servent
à faire des croisements pour production de viande bovine. Dans ce cas
particulier, c'était la race demandée par les acheteurs
américains.
M. BELAND: Disons que ma question sera plus pertinente un peu plus loin.
Pour le moment, c'est suffisant.
M. GUAY: Pour continuer dans l'ordre de l'insémination
artificielle, est-ce que c'est possible d'obtenir, ce qu'on appelle
communément des ampoules, pour saillir des juments, ou est-ce qu'on s'en
tient uniquement à...?
M. TOUPIN: C'est qu'il y a deux projets à l'étude
actuellement. Il y a celui de l'insémination des juments et celui de
l'insémination des truies, pour fins de production porcine.
M. GUAY: Merci.
M. BELAND: Pour faire suite, puisqu'on a parlé de chevaux et
d'insémination de chevaux, est-ce qu'il s'est agi, jusqu'à
maintenant, d'une race soit percheronne ou belge ou si cela s'est fait encore
pour d'autres races?
M. TOUPIN: Je ne pense pas qu'on en soit rendu à un stade
où l'on puisse vous dire le choix des races qui pourra être fait
plus tard. Ce qui est important pour nous actuellement c'est de tenter
l'expérience de l'insémination chez les juments et chez les
truies. Et si ces expériences sont valables, c'est-à-dire si
elles nous donnent la preuve qu'on peut faire de l'insémination de
façon rentable, à ce moment-là on pourra choisir le type
de semence qu'on pourra utiliser et par conséquent le type de race de
laquelle prc viendra cette semence.
M. VINCENT: Le problème qui se pose au niveau des porcs et des
cheveaux, c'est qu'on ne peut pas faire congeler la semence. Il faut
procéder avec de la semence fraîche. C'est ça qui est le
problème.
M. TOUPIN: Il faut d'abord éprouver la méthode
expérimentale et, une fois qu'on l'aura, elle pourra s'appliquer
à toutes les races.
M. VINCENT: A l'heure actuelle on a des taureaux...
M. TOUPIN: Sa question était de savoir si au Québec on
avait choisi des races. Le choix n'est arrêté sur aucune de ces
races.
M. VINCENT: Pour revenir à la première question, je pense
qu'on a la réponse. C'est qu'à la fin de l'année 1970, 90
cercles d'élevage étaient en opération au Québec et
on avait recruté au 31 mars quelques trois milliers de membres de plus.
C'est la différence avec les 90 : combien de cercles se sont
formés au cours de l'année, du 1er avril 1970 au 31 mars 1971 et
combien de nouveaux membres? Déjà à la fin de 1970 nous en
étions à 30,719 cultivateurs du Québec qui avaient
adhéré aux différents CAB affiliés au Centre
d'insémination artificielle de Saint-Hyacinthe.
J'aimerais aussi si c'était possible avoir on nous a dit
vendredi qu'au cours de l'année on avait procédé à
l'achat de différents taureaux au Centre d'insémination
artificielle de Saint-Hyacinthe, six Ayrshire, un Canadien, douze Holstein, un
Jersey, un Hereford et un Limousin le coût et le nom de la
personne de qui on les a achetés. Cela évitera de faire
déposer les documents en Chambre.
M. TOUPIN: Pour quelle année?
M. VINCENT: Pour la dernière année financière. Du
1er avril 1970 au 31 mars 1971. La liste avec le nom de la personne de qui on
l'a acheté.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions au poste 5?
Sous-article 1.
M. VINCENT: Sous-article 1 : Traitement, salaires et allocations,
combien de personnes y a-t-il présentement on a dans le livre 70
personnes est-ce que c'est le même nombre?
M. TOUPIN: Oui, le nombre n'a pas changé.
M. VINCENT: Est-ce que notre ami François Boulais, l'ancien
député de Rouville, travaille encore au Centre
d'insémination artificielle de Saint-Hyacinthe?
M. TOUPIN: Oui et on me dit qu'il fait un excellent travail.
M. VINCENT: Ah oui! Formidable, c'est moi qui l'ai engagé.
M. OSTIGUY: Il a fait un excellent travail dans
l'insémination...
M. VINCENT: Dans tout ce qu'il a fait.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2.
M. CROISETIERE: Frais de déplacement, il y a une
augmentation.
M. TOUPIN: De $53,000 à $74,000.
M. ROY (Beauce): Une augmentation de près de 40 p.c.
M. VINCENT: Pour les frais de déplacement, est-ce qu'il y a une
nouvelle politique ou si ce sont les frais ordinaires?
M. TOUPIN: Ce sont les frais ordinaires, mais vu que nous avons
donné plus d'ampleur à ce programme, vu également que nous
avons mis en place de nouveaux cercles, il est bien évident que
ça va entraîner plus de dépenses de déplacement.
Le personnel technique du centre doit se déplacer vers tous ces
cercles-là qui sont maintenant localisés à travers la
province ; leur augmentation explique l'augmentation des frais de
déplacement.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3.
M. ROY (Beauce): Honoraires et commissions, il y a $23,000
comparativement à $5,500 pour l'an dernier. En quoi consistent ces
honoraires et commissions?
M. TOUPIN: Ce seraient des honoraires aux vétérinaires qui
sont affectés au Centre d'insémination artificielle du
Québec. Cela sert aussi à l'information
généalogique sur les enregistrements d'animaux; car il nous faut
avoir un pedigree au centre d'insémination de tous les animaux qui sont
sous notre contrôle. On a inclus à l'intérieur de cela un
programme vétérinaire en vue du programme de production porcine
que vous connaissez déjà. Il s'agit d'assainissement et du
contrôle du potentiel héréditaire du porc.
M. ROY (Beauce): Ce sont des vétérinaires qui ne sont pas
engagés à longueur d'année par le ministère; ce
sont d'autres vétérinaires dont vous retenez les services
à temps partiel.
M. TOUPIN: Pour des fonctions bien particulières.
M. ROY (Beauce): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4: Frais de bureau?
M. ROY (Beauce): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5: Communications?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6: Fournitures et approvisionnements?
M. VINCENT: Fournitures et approvisionnements. Pouvez-vous simplement
nous donner le détail de ce montant de $365,800? Est-ce pour acheter des
taureaux?
M. TOUPIN: Il y a beaucoup plus que ça. Il y a le carburant.
M. VINCENT: Est-ce que l'achat des taureaux entre là-dedans?
M. TOUPIN: Oui, achat des taureaux, $130,000.
M. VINCENT: Comparativement à combien, l'an dernier?
M. TOUPIN: Plus $30,000, pour une autre sorte de taureaux.
M. VINCENT: Il y a $90,000 de plus. En quoi consistent ces $90,000 de
plus?
M. TOUPIN: C'est pour l'achat de taureaux. Actuellement, ça a
augmenté, depuis le début, de 30 p.c. On présume que
l'augmentation va se maintenir encore un bout de temps; donc, il faudra
prévoir des réserves.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 7?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 8?
M. ROY (Beauce): Véhicules moteurs et outillage. Est-ce qu'il
s'agit d'achat de véhicules?
M. TOUPIN: Oui, tracteurs et machinerie lourde, remorques, tout ce dont
ils ont besoin pour transporter les animaux, etc.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 9, adopté. Sous-article
10,adopté. Sous-article 11?
M. CROISETIERE: Services contractuels. Est-ce que le ministre pourrait
nous expliquer la diminution?
M. TOUPIN: C'est $250,000.
M. CROISETIERE: Non, $350,000 par rapport à $416,000.
M. TOUPIN: Il y a l'entretien et la réparation de
l'édifice: ils prévoient l'économique des données
pour le contrôle laitier postal. Il y a le transport des taureaux,
marchandises et autres sous-produits du centre. Le service de photographie,
l'impression de tableaux et de photos de taureaux, le service de
déblaiement de la neige, le service de sang et le laboratoire
d'immunologie de Guelph, le service de vidanges, le service d'analyse de
troupeaux laitiers effectué par le collège Macdonald.
M. VINCENT: Comment va ce programme-là?
M. TOUPIN: Très bien. M. VINCENT: Adopté. M. LE PRESIDENT:
Sous-article 13?
M. VINCENT: Combien d'adeptes au programme?
M. TOUPIN: Exactement, je ne saurais vous dire le nombre; je pourrais
vous le dire demain. Mais l'augmentation est constante d'individus qui se
joignent au programme de contrôle laitier.
M. VINCENT: J'ai reçu toute la documentation; cela semble
très intéressant. Cela a été assez long à
réaliser.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 13?
M. CROISETIERE: Allocations, primes et bourses. Est-ce que le ministre
pourrait nous informer, car il y a eu une augmentation?
M. TOUPIN: La raison principale de l'augmentation, c'est l'aide à
l'insémination artificielle, à cause de la formation de nouveaux
cercles. On a prévu qu'il y aurait augmentation de demandes; c'est la
raison pour laquelle nous avons augmenté l'article de $600,000.
M. VINCENT: C'est à cet article qu'entre la subvention du
ministère aux anciens cercles.
M. TOUPIN: La subvention du ministère aux cercles, c'est
ça. Vu qu'il y a des nouveaux cercles créés, parce qu'on a
rendu la mesure plus accessible, il y a augmentation des demandes. Donc, il y a
augmentation des budgets.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 13, adopté. Sous-article 29?
M. ROY (Beauce): Adopté. Sous-article 32. D'où proviennent
ces remboursements de $250,000?
M. TOUPIN: Cela provient des agriculteurs. Je pense que ce sont les
$0.50 que les agriculteurs...
M. VINCENT: La vente de semences.
M. TOUPIN: De la vente de semences et puis la contribution des
éleveurs qui veulent se prévaloir de la mesure d'assistance pour
les agriculteurs qui subissent des pertes soit de bovins ou d'ovins lors de
cataclysme ou autre. $35,000.
M. VINCENT: C'est à cet article-là?
M. TOUPIN: Oui, c'est un remboursement.
M. VINCENT: Alors, c'est au sous-article 13 ça.
M. TOUPIN: Non, c'est au sous-article 32, les agriculteurs... en fait
c'est un...
M. VINCENT: D'accord, mais est-ce que ça fait partie de la mesure
d'assistance pour compensation pour perte de bétail?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: C'est au sous-article 13, ça.
M. TOUPIN: Ce sont les chèques de $1,000 à être
faits à l'ordre du ministre des Finances lorsqu'un agriculteur se
prévaut de cette mesure d'assistance et qu'il remplit les
conditions.
M. VINCENT: Est-ce que le programme d'assurance-santé animale va
entrer dans le...
M. TOUPIN: Il est au niveau du service
vétérinaire et non pas du service d'amélioration
des troupeaux.
M. VINCENT: Ah bon! D'accord.
M. TOUPIN: Ce sont deux choses différentes, cette
mesure-là demeure.
M. ROY (Beauce): Comment se fait-il qu'on prévoie une diminution
de $51,000 pour l'année en cours?
M. TOUPIN: On prévoit probablement que ça va coûter
moins cher. C'est au niveau aussi, je pense, de la contribution des
éleveurs. Il y avait un programme d'aide au placement de vaches
laitières dans les régions défavorisées, par
l'introduction, la possibilité de rendre accessible à tout
éleveur l'insémination artificielle, où qu'il se trouve au
Québec. Cette mesure ayant été discontinuée, elle
indique aussi par conséquent une diminution au niveau des
remboursements.
M. ROY (Beauce): Parfait, adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 6: Service
vétérinaire.
Service vétérinaire
M. VINCENT: M. le Président, qui est en charge du service
vétérinaire?
M. TOUPIN: C'est M. Albert Lavallée.
M. ROY (Beauce): Est-ce que le service vétérinaire va
être modifié au cours de l'année avec l'application de la
Loi d'assurance-santé animale?
M. TOUPIN: Voulez-vous répéter?
M. ROY (Beauce): Est-ce que le service vétérinaire du
ministère va être affecté par l'application de la nouvelle
Loi d'assurance-santé animale ou si le service
vétérinaire...
M. TOUPIN: Non.
M. ROY (Beauce): ... va demeurer exactement ce qu'il est?
M. TOUPIN: Exactement ce qu'il est. Le service vétérinaire
du ministère n'est pas du tout touché par la mesure de
l'assurance-santé.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): On sait qu'actuellement il est question
d'appliquer un programme d'assurance-santé animale qui a
été retardé.
M. TOUPIN: Oui, d'un mois presque.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): On sait que les vétérinaires
demandent que leur association soit reconnue comme agent
négociateur...
M. TOUPIN: Oui.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): ... est-ce qu'on envisage la
possibilité que ces gens soient reconnus, l'association des
vétérinaires?
M. TOUPIN: Oui, comme je le disais l'autre jour, l'association a
été reconnue et les négociations sont commencées
depuis une semaine et ça va bon train. On espère pouvoir conclure
une entente dans les plus brefs délais.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Maintenant, M. le ministre, dans
l'application du programme, est-ce que vous envisagez des changements au mode
de paiement des vétérinaires et du versement des honoraires, par
exemple?
M. TOUPIN: Evidemment...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Excusez, vous me direz si je fais erreur.
Actuellement, je pense que le cultivateur qui fait venir un
vétérinaire chez lui paie le vétérinaire, le
vétérinaire lui fait un reçu, le cultivateur
réclame au gouvernement. C'est bien ça?
M. TOUPIN: C'est-à-dire que...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): 60 p.c. à peu près.
M. TOUPIN: ... je ne peux pas vous donner plus de détails
là-dessus parce que, lorsqu'on avait préparé le programme
au début, il n'avait pas été question de la part de
l'exécutif de l'Association des médecins
vétérinaires qu'on entreprenne une négociation cette
année. Or, les négociations sont venues, on a reconnu
l'exécutif comme étant l'agent négociateur et qui
représenterait l'ensemble de la profession. Nous sommes en
négociation et c'est la raison pour laquelle je ne peux pas vous donner,
pour le moment, plus de précisions là-dessus. Mais, après
les négociations, je ne vois aucun inconvénient à ce que
chaque député, s'il le désire, reçoive la mesure. A
ce moment-là, il pourra se rendre compte de ce qui s'est discuté
dans la négociation.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Ce que je voulais dire c'est que c'est le
cultivateur qui doit payer le vétérinaire et le cultivateur va se
faire rembourser par le gouvernement, suivant le...
M. TOUPIN: Cela fait l'objet de négociations.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Ce n'est pas définitif?
M. TOUPIN: C'est-à-dire que c'est en négociations.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Maintenant, quand c'est
hypothétique pensez-vous que ça va entrer en vigueur?
M. TOUPIN: On tient encore, évidemment, à nos premiers
objectifs. Mais si on est capable en juin, on le fera en juin.
M. ROY (Beauce); Maintenant, est-ce que...
M. TOUPIN: On fixe comme but le 1er juillet mais je ne sais pas si on va
pouvoir l'atteindre, on va tenter, en tout cas.
M. ROY (Beauce): Est-ce que vous prévoyez avoir suffisamment de
vétérinaires au Québec pour assurer les services à
tous les agriculteurs qui voudront s'en prévaloir?
M. TOUPIN: Non. Actuellement, c'est une des faiblesses dans l'ensemble
du Québec. On n'a pas suffisamment de médecins
vétérinaires.
M. ROY (Beauce): Comment prévoyez-vous combler cette lacune? Si
des agriculteurs paient pour leur assurance-santé animale et que,
justement à cause de ce manque de vétérinaires, ils ne
peuvent pas obtenir les services auxquels ils ont droit?
M. TOUPIN: Les agriculteurs ne paient pas... Cela ne change rien au
système qui existait avant, au niveau du service à donner.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Ce n'est pas l'assurance-maladie.
M. TOUPIN: Comme auparavant, l'agriculteur fait appel à un
médecin vétérinaire. S'il ne fait pas appel au
médecin vétérinaire, il ne lui en coûte pas un sou.
S'il fait appel aux services du médecin vétérinaire, il
aura évidemment une part à payer.
M. ROY (Beauce): Il n'est pas question de payer une prime de base comme
celle qu'ils doivent payer pour l'assurance-récolte?
M. TOUPIN: Non.
M. ROY (Beauce): C'est ce qui fait la différence.
M. TOUPIN: Cela fait toute la différence.
M. VINCENT: Au programme d'assurance-santé animale, le ministre
nous dit qu'on est présentement en négociation avec les
médecins vétérinaires ou l'Association des médecins
vétérinaires praticiens. En ce qui nous concerne, il est bien
entendu que, lorsque le ministère ou le gouvernement est en
négociation avec une organisation comme l'Association des
médecins vétérinaires praticiens, il n'est pas question
pour nous de discuter, de demander des indications sur les taux, sur les
honoraires, sur le travail professionnel du médecin
vétérinaire. Je pense que là ou notre rôle peut
entrer en ligne de compte aujourd'hui, c'est en ce qui concerne
l'éleveur. Dans le programme agricole qui a été
proposé le 1er avril, on dit: "L'éleveur s'engage à
envoyer régulièrement tous les mois ses factures
acquittées pour les honoraires de vétérinaires". Voici
pour quelle raison je soulève ce problème, M. le
Président. C'est qu'à mon avis, et après en avoir
discuté avec plusieurs intéressés, il faut
nécessairement qu'au niveau de la direction du ministère, on
apporte des changements à cet article. Je ne crois pas que ceci touche
les négociations avec les médecins vétérinaires.
Pourquoi? Parce que c'est une mesure administrative prise par le
ministère. Si nous nous en tenons à ce qui est
édicté dans la mesure d'assistance, cela va poser des
problèmes à l'éleveur et également au
ministère. On sait que le cultivateur devrait envoyer ses factures
acquittées, pour les honoraires de vétérinaires, à
la fin de chaque mois ou quand il les reçoit. Ensuite il fait une
demande au ministère pour recevoir la différence. Le producteur
devient en quelque sorte, un prêteur d'argent. Il peut attendre quinze
jours, trois semaines, un mois, deux mois ou trois mois avant d'être
remboursé par le ministère.
Déjà, le producteur a beaucoup de formules à
compléter, à faire parvenir à son bureau local, à
son bureau régional, au ministère. Avec toutes ces formules
on en a fait l'expérience avec les formules de subventions pour
les primes sur l'abattage des porcs, les subventions sur les engrais chimiques
si le remboursement retarde de quinze jours, trois semaines ou un mois,
le producteur va aller voir son député pour lui dire qu'il a fait
parvenir deux ou trois formules au ministère de l'Agriculture et qu'il
n'a pas de réponse. Il va aller voir son député et cela va
devenir une correspondance assez difficile entre le ministère, le
député et le producteur. Le ministère sera dans
l'obligation d'avoir 30,000 ou 40,000 dossiers d'agriculteurs.
Ma suggestion est la suivante. Je suggère que comme dans le cas
de l'assurance-maladie chez les humains, le cultivateur paie sa part au
médecin vétérinaire et que le médecin
vétérinaire fasse, à la fin du mois il y en a 80
dans la province sa réclamation au ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation. Le ministère de l'Agriculture et de
la Colonisation, à la fin du mois, quand il enverra le montant d'argent
au vétérinaire, peut, dans une formule très simple, une
lettre circulaire, informer l'agriculteur que, vers telle date, il a
payé au médecin vétérinaire un montant de... pour
soins et services rendus sur sa ferme. Cela éviterait de la
correspondance entre le producteur et le ministère de l'Agriculture.
Cela permettrait également à l'agriculteur qui, en
définitive, va profiter de cette mesure d'assistance surtout entre la
fin de février et la fin de mai, c'est à ce moment-là
qu'il a le plus besoin de services vétérinaires. Si un
agriculteur en l'espace d'un ou de deux mois est obligé de faire venir
quatre, cinq ou dix fois le médecin vétérinaire, qu'il est
obligé d'absorber un paiement de $300 ou de $400 au médecin
vétérinaire et qu'il attend un remboursement de $200 ou de $250
du ministère, c'est beaucoup plus facile pour le ministère
d'avoir 80 dossiers que d'en avoir 30,000 et c'est beaucoup plus facile pour
l'agriculteur de payer rubis sur l'ongle seulement la partie qu'il lui reste
à payer au lieu de payer la totalité, attendre sa facture
acquittée et l'envoyer au ministère.
Je pense que si le ministre avec ses hauts fonctionnaires et les
fonctionnaires de ce service prennent le temps d'y réfléchir
sérieusement, ils constateront qu'il y aurait une amélioration
assez importante à apporter si on enlevait cette obligation à
l'agriculteur d'acquitter sa facture et si on lui disait simplement : Paie la
part qui te revient, paie-la au médecin vétérinaire et
nous allons rembourser le médecin vétérinaire à la
fin du mois ou un mois plus tard.
M. TOUPIN: Le député de Nicolet sait fort bien qu'on est
en train de négocier avec les médecins
vétérinaires.
M. VINCENT: Cela ne se négocie pas.
M. TOUPIN: Je ne peux pas actuellement tenir quelque propos que ce soit
sur la question. Il y a eu une mesure d'assistance qui a été mise
de l'avant. Il y a eu une consultation préalable avec les
médecins vétérinaires. On a fait le tour de la province de
Québec. On a rencontré peut-être 10,000 agriculteurs. Nous
avons discuté avec eux de ce que la mesure contenait à ce
moment-là parce qu'il n'était pas question de négociation.
Depuis que nous avons accepté au ministère et au gouvernement de
négocier avec les médecins vétérinaires, je ne
pense qu'on puisse en discuter tellement. Ce n'est pas parce que nous ne
voulons pas le faire. Cela serait dangereux pour les négociations et
cela pourrait peut-être influencer soit l'une ou l'autre des parties qui
sont à la table des négociations. Je pense qu'un article comme
celui-là est négociable et est négocié
actuellement.
M. VINCENT: Pas celui-là.
M. TOUPIN: Cela touche les deux parties. Cela touche autant les
médecins vétérinaires que les agriculteurs et ça
peut faire l'objet d'une négociation.
M. VINCENT: Je reviens à cette question. Il est bien entendu que
pour tous les autres articles il y a une négociation. Je pense que ce
serait mal venu de ma part... on peut faire des observations.
M. TOUPIN: Il y a négociation autour de cet article.
M. VINCENT: C'est impossible parce qu'à ce moment-là c'est
une mesure administrative du ministère. C'est une mesure du
ministère pour venir en aide aux agriculteurs. Le ministère sait
pertinemment bien que, s'il est obligé d'avoir 30,000 ou 40,000 au lieu
de 80...
M. TOUPIN: Le député de Nicolet sait fort bien aussi que
l'application de ce programme va amener la participation nécessaire des
médecins vétérinaires à quelque degré que ce
soit. Il faudrait que les médecins vétérinaires
participent et c'est pour ça qu'on a ouvert des négociations. Ce
n'est pas pour autre chose que ça. Je pense que le député
de Nicolet le sait. Je n'insisterai pas davantage mais je pense qu'il le
sait.
M. ROY (Beauce): Sur le même sujet, je pense que le
député de Nicolet a tout à fait raison. Lorsque les
personnes qui donnent des soins professionnels font leur réclamation
elles-mêmes aux compagnies d'assurance, cela évite beaucoup
d'administration aux compagnies d'assurance. On a vu le cas dans tous les plans
d'assurance-groupe que nous avons, comme le disait le député de
Nicolet tout à l'heure, pour les êtres humains. Maintenant, quant
à savoir si chaque cultivateur est obligé de faire sa
réclamation au gouvernement cela va être régi par
l'assurance-récolte, je pense, un service spécial, un service
vétérinaire par le service du ministère, je pense
alors que si le ministre, même s'il ne peut pas nous donner de
réponse aujourd'hui, devrait certainement prendre bonne note de la
suggestion qu'a faite le député de Nicolet. Je pense que c'est
réellement à l'avantage à la fois du gouvernement, des
agriculteurs et des médecins vétérinaires. Si le
cultivateur est obligé de faire des avances, comme le disait le
député de Nicolet, pendant un mois, deux mois et demi et parfois
trois mois, lorsqu'il y a de la correspondance, à remplir bien des
formules, etc., les vétérinaires pourront alors s'organiser pour
avoir un service capable de remplir leur formule, de réclamer leur
montant d'argent globalement à la fin de chaque mois au lieu
d'écrire une lettre à chaque fois qu'il y a une
réclamation qui se fait. Je pense que cela hâterait la
procédure au ministère et donnerait le meilleur service possible
et éviterait tous les délais additionnels qui sont onéreux
pour la personne qui donne le service et onéreux pour le
gouvernement.
M. TOUPIN: Le député de Beauce sait aussi que nous sommes
en négociation. Le député de Beauce sait fort bien que ces
choses vont être discutés. On peut discuter longtemps
là-dessus. Vous pouvez faire toutes les suggestions que vous voulez. On
est en négociation et quant à moi, je ne vois pas qu'on puisse en
discuter trop
longtemps précisément parce que je ne veux pas que les
parties soient influencées.
Je veux qu'elles soient l'une et l'autre libres de négocier
objectivement cette entente. Vous soutenez une thèse, un autre groupe
peut soutenir une autre thèse.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Etant donné que vous êtes en
négociation et que vous dites ne pas vouloir influencer les parties,
vous tenez quand même compte de cette suggestion du député
de Nicolet et du député de Beauce. Est-ce que vous en tenez
compte dans vos négociations?
M. TOUPIN: Je ne négocie pas. Ce n'est pas moi qui suis le
négociateur.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Vous êtes quand même le
ministre.
M. TOUPIN: Si un conflit intervient à un moment donné et
si nous devons intervenir sous quelque forme que ce soit parce que nous avons
donné un mandat aux négociateurs, si nous sommes obligés
d'intervenir parce qu'il n'y a pas d'entente, à ce moment-là
évidemment, nous ferons connaître nos points de vue. Mais nous ne
pouvons pas les faire connaître tout de suite. C'est la raison pour
laquelle je ne peux pas dire si on devrait accepter votre suggestion ou ne pas
l'accepter. Je peux bien développer une autre thèse aussi. Si
nous avons mis cela da-ns le programme, c'est que nous avions des raisons de le
faire.
M. VINCENT: Quelles étaient les raisons?
M. TOUPIN: Justement, je ne peux pas les énumérer pour
cette raison de négociation. Vous le savez cela, je le crois.
M. ROY (Beauce): Les propos du ministre me surprennent un peu parce
qu'on ne parle pas... il est uniquement question des tarifs. Il est seulement
question d'une procédure administrative qui vous aidera dans les
négociations. On ne demande pas au ministre de l'accepter, comme le
disait le député de Sainte-Marie, mais ce qu'on voudrait c'est
avoir l'assurance du ministre que notre suggestion sera prise en
considération. Je ne veux pas parler au nom du député de
Nicolet, mais je pense que c'est dans ce sens-là qu'il a fait sa
remarque tout à l'heure.
M. TOUPIN: Si vos interventions peuvent parvenir jusqu'aux oreilles des
négociateurs, tant mieux.
M. VINCENT: Non, M. le Président, à ce moment-là,
c'est ridicule.
M. TOUPIN: Ce n'est pas ridicule!
M. VINCENT: Nos interventions peuvent parvenir jusqu'aux oreilles des
négociateurs. Par l'entremise de qui?
M. TOUPIN: Je ne sais pas moi...
M. ROY (Beauce): Disons qu'ils sont abonnés au journal des
Débats.
M. VINCENT: Par qui sont nommés les négociateurs?
M. TOUPIN: Ils sont nommés par le gouvernement pour ce qui a
trait à la partie du gouvernement.
M. VINCENT: Pour quelles raisons nos interventions devraient parvenir
jusqu'aux oreilles des négociateurs?
M. TOUPIN: J'ai dit qu'elles peuvent parvenir jusqu'aux oreilles des
négociateurs. Je ne vous reproche pas de discuter ce point-là.
Tout ce que j'essaie d'exprimer c'est que nous sommes en négociation.
Personnellement, je ne veux pas influencer les parties de quelque façon
que ce soit.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Cela peut influencer les parties, ce qu'on
dit?
M. VINCENT: Le ministre a dit tout à l'heure qu'il ne fallait pas
palabrer là-dessus. Savez-vous ce que signifie un palabre?
Conférence avec un chef noir. Nous allons cesser la discussion.
M. TOUPIN: Au moins j'avais un bon point, c'était une
personne.
M. GUAY: M. le Président, j'aurais également une question
à poser au ministre de l'Agriculture, au poste 6: Services
vétérinaires. Etant donné qu'il manque
énormément de vétérinaires dans la province pour
répondre aux besoins actuels, est-ce que le vétérinaire
qui décide de s'installer dans un milieu rural aura une subvention
quelconque du gouvernement?
M. TOUPIN: Il y a déjà une subvention pour un certain
nombre d'endroits dans la province de Québec, ce qu'on appelle des
subventions à l'éloignement, l'aide à
l'établissement aux régions défavorisées ou
éloignées ou zones désignées.
M. VINCENT: C'est à peu près la même politique qui
existe?
M. TOUPIN: C'est la même politique qui existe, elle existait
depuis longtemps et elle va continuer d'exister.
M. GUAY: Sur quels critères se base-t-on pour consentir ces
subventions?
M. TOUPIN: Il y en a plusieurs, mais je pense que le principal c'est une
région éloignée ou une région où l'on ne
retrouve pas tellement de fermes. Les médecins
vétérinaires ne sont pas intéressés à y
aller d'eux-mêmes. Or, nous les incitons à aller s'installer dans
ces régions en leur donnant une prime d'établissement.
M. GUAY: A combien peut s'élever cette prime
d'établissement?
M. TOUPIN: A $5,000.
M. ROY (Beauce): A $5,000, mais il doit y avoir certaines conditions de
base? La personne doit tout de même être obligée de demeurer
dans la région donnée pendant un certain nombre
d'années?
M. TOUPIN: Elle doit être médecin
vétérinaire.
M. ROY (Beauce): Je pense que c'est normal!
M. TOUPIN: Elle doit aussi s'établir dans une localité
où les agriculteurs du territoire n'ont pas déjà
facilement accessibilité aux services vétérinaires. Ou
encore, dont les distances d'éloignement d'une paroisse à
l'autre, d'une ferme à l'autre, du centre de résidence pouvant
favoriser pour les agriculteurs une utilisation optimale des services
vétérinaires.
M. GUAY: Est-ce que cette subvention est négociable ou non?
M. TOUPIN: C'est une politique totalement à part. C'est un
programme à part.
M. VINCENT: M. le Président, je termine là-dessus avec
l'intervention que j'ai faite tout à l'heure. J'informe simplement le
ministre pour qu'il étudie bien attentivement même en dehors des
négociations cette question de l'éleveur qui s'engage
à...
Il constatera que, si on garde dans la mesure d'assistance cette
exigence à l'effet que, tous les mois, l'agriculteur doit envoyer ses
factures acquittées, il va surcharger ses services, il va certainement
pénaliser en quelque sorte l'agriculteur et il va donner un travail plus
que doublé, triplé et quadruplé aux députés
qui devront, chaque lundi, recevoir les agriculteurs qui vont venir chercher
leur dû. Je n'ai pas d'autres commentaires à faire mais je pense
que le ministre devrait prendre en considération ces quelques remarques
qui sont à mon sens très pertinentes au débat.
M. ROY (Beauce): Disons que l'Opposition est d'accord sur ce
principe.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Nous de l'Opposition sommes d'accord pour
l'adopter.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté. Sous-article 2,
adopté?
M. ROY (Beauce): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3.
M. ROY (Beauce): Sous-article 3: Honoraires et commissions.
M. VINCENT: C'est justement pour le programme?
M. TOUPIN: C'est ça, pour le programme au complet.
M. ROY (Beauce): Oui.
M. VINCENT: $1,503,000. Est-ce que le ministre pense dépenser au
complet ce montant de $1,500,000 au cours de la première année?
Sur quels critères s'est-il basé pour établir ce
chiffre?
M. TOUPIN: Il y a évidemment plusieurs critères qui ont
été utilisés; on a fait d'abord la compilation des visites
qui se font actuellement, du travail actuel des médecins
vétérinaires. Nous avons également multiplié ce
nombre de visites par des taux X, que malheureusement on ne peut pas discuter
tellement cet après-midi, et nous avons par la suite
présumé...
M. VINCENT: Oui, mais c'est justement pour ça, M. le
Président. On nous demande de voter $1,500,000. On pourrait bien
répondre au ministre qu'on ne peut pas le voter, c'est en
négociation. En ce qui nous concerne, nous allons laisser le montant de
$1,500,000...
M. TOUPIN: Je pense que...
M. VINCENT: Non, c'est notre droit, c'est notre devoir.
M. TOUPIN: Sans dépasser le cadre des négociations, il y a
déjà un certain nombre d'aspects qui sont acceptés. Je
pense que celui des honoraires ne fait pas l'objet de discussions très
fortes. La question des honoraires est presque acceptée. C'est la raison
pour laquelle les honoraires qui sont établis dans la mesure actuelle
seront probablement ceux qui prévaudront. C'est pour ça que ce
montant de $1,503,000 peut être adopté aujourd'hui, si c'est
seulement ça qui cloche.
M. VINCENT: Donc au poste 6, sous-article 3, nous laisserons en suspens:
Honoraires et commissions, vu que c'est en négociaiton et nous
reviendrons en Chambre là-dessus.
M. ROY (Beauce): Nous ne voudrions pas nuire à vos
négociations.
M. TOUPIN: Je ne pense pas que sur ce point-là...
M. VINCENT: Que vous le pensiez ou non, nous le suspendons.
M. TOUPIN: Nous pouvons vous donner là-dessus assez de
renseignements en ce qui a trait au budget et c'est la raison pour laquelle je
me suis assuré...
M. VINCENT: Nous ne pouvons pas, parce qu'il y a $1.5 millions au
budget. Qu'on le vote ou qu'on ne le vote pas, le ministre nous a
répondu tout à l'heure qu'il était en négociation
et préférait terminer ses négociations. Nous, nous
préférons ne pas voter le montant aujourd'hui et attendre que les
négociations soient terminées. A ce moment-là, le ministre
nous donnera un compte rendu des négociations, nous verrions si ce
à quoi l'agriculteur s'engage, est réglé à notre
satisfaction. A ce moment-là, nous voterons le crédit. Le
ministre a le droit de ne pas répondre, nous, nous avons le droit de
réserver ce sous-article.
M. TOUPIN: Je ne sais pas si le député de Nicolet est
tellement sérieux.
M. VINCENT: Oui, très sérieux.
M. TOUPIN: Il sait fort bien que, si nous retardons l'adoption des
crédits, ça va retarder l'ensemble.
M. VINCENT: Nous ne retardons rien. Là, c'est le ministre qui
charrie, parce qu'à ce moment-là nous avons déjà
voté un quart des crédits. Le ministre a déjà
à son budget un montant de $350,000 votés à la disposition
du ministre. Le ministre vient de nous lancer un avertissement. Combien a
été dépensé sur les $350,000 qui sont
déjà votés?
M. TOUPIN: Je ne donne aucun avertissement à quiconque.
M. VINCENT: Il a dit que si on retardait à voter ça on
retarderait le programme. Sur les $350,000 votés à ce
sous-article, combien sont déjà votés? Ils sont
votés déjà, le ministre peut en faire ce qu'il veut en
vertu de ce sous-article particulier.
M. TOUPIN: La réponse est trouvée toute seule, le
programme n'étant pas encore appliqué, il va de soi que ces
sommes ne sont pas dépensées. Mais si je vous assurais que les
taux prévus... Non?
M. VINCENT: Nous réservons le sous-article 3.
UNE VOIX: Nous pouvons adopter le sous-article 1, dans ce
cas-là.
M. VINCENT: Le sous-article 1, adopté. M. TOUPIN: Le sous-article
1, adopté.
UNE VOIX: Les sous-articles 1 et 2 sont adoptés.
M. TOUPIN: Le sous-article 2, adopté. UNE VOIX: Le sous-article 3
est suspendu. M. TOUPIN: Le poste 1, article 1.
M. VINCENT: Non, non, il reste en suspens. Nous pouvons en avoir deux ou
trois pour retourner en haut. Il n'y a pas de problème.
M. LE PRESIDENT: Alors, le sous-article 1, adopté. Sous-article
2, adopté. Sous-article 3...
M. VINCENT: Réservé. UNE VOIX: Réservé.
M. LE PRESIDENT: ... réservé. Sous-article 4,
adopté. Sous-article 5?
M. VINCENT: Sous-article 5: Communications. C'est en vertu du nouveau
programme pour les appels téléphoniques?
M. TOUPIN: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. VINCENT: Les télégrammes des médecins
vétérinaires, les télégrammes du ministre aux
médecins vétérinaires.
M. TOUPIN: C'est ça. Cela n'a pas coûté très
cher.
M. VINCENT: Les négociations vont être longues!
M. TOUPIN: Non, elles vont être courtes. Vous allez voir, cela va
bien se régler.
UNE VOIX: C'est le sous-article 3 qui est réservé.
M. VINCENT: Oui, c'est le sous-article 3...
M. LE PRESIDENT: Le poste 6, sous-article 3.
M. VINCENT: Poste 6, sous-article 3, réservé.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6?
M. ROY (Beauce): Au sous-article 6, il y a $1,120,000; cela consiste en
quoi?
M. TOUPIN: On va essayer de vous donner cela. C'est $1,200,000...
M. VINCENT: Non, $1,120,000, comparativement à $85,000 l'an
dernier.
M. TOUPIN: Evidemment, les prévisions là-dessus
proviennent du programme de l'établissement d'un magasin central
pour...
M. VINCENT: Pour les médicaments. M. TOUPIN: ... les
médicaments.
M. VINCENT: Je pense qu'il y a un point en litige avec les
médecins vétérinaires concernant l'établissement de
la pharmacie centrale.
M. TOUPIN: Non.
M. VINCENT: Tout cela est accepté?
M. TOUPIN: Oui. Cela ne fait pas l'objet de négociations.
Absolument pas.
M. VINCENT: En vertu de cette pharmacie centrale, c'est que le
ministère va acheter les médicaments,...
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: ... il va les placer dans un dépôt...
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: ... et ce dépôt va en faire la distribution,
à la demande des vétérinaires...
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: ... plus un montant de 20 p. c. que le ministère va
se garder pour l'administration.
M. TOUPIN: Pour l'administration et...
M. VINCENT: Il va exiger du médecin vétérinaire
qu'il charge seulement 20 p.c...
M. TOUPIN: Pour la distribution.
M. VINCENT: ...pour la distribution. Est-ce que ce centre va être
administré par des fonctionnaires?
M. TOUPIN: Oui, bien sûr.
M. VINCENT: Est-ce que le centre va acheter les médicaments
suivant les besoins des vétérinaires ou si, à un moment
donné, on peut voir qu'il y a seulement une ou deux compagnies de
produits pharmaceutiques vétérinaires qui vont entrer au
centre?
M. TOUPIN: Evidemment, c'est relié...
M. VINCENT: C'est le seul danger que je veux souligner. Il ne faudrait
pas...
M. TOUPIN: C'est relié à plusieurs facteurs,
évidemment. Il est certain que le centre va acheter les
médicaments selon la demande; si la demande est faible pour tel
médicament, le magasin ne l'achètera pas; si elle est forte pour
tel autre médicament, le magasin va l'acheter, il va l'offrir.
M. VINCENT: Il ne faudrait pas non plus qu'à un moment
donné le ministère fasse affaires seulement avec une compagnie et
qu'automatiquement elle élimine toutes les autres.
M. TOUPIN: Non, je pense que nous allons procéder...
M. VINCENT: Si un médecin vétérinaire arrive pour
avoir, par exemple,...
M. TOUPIN: ...par soumissions.
M. VINCENT: ...des médicaments provenant de telle compagnie, que
le ministère lui dise: Bien voici, ce n'est pas sur nos listes...
M. TOUPIN: On va procéder par soumissions pour tous les
médicaments dont nous aurons besoin. Les commandes seront données
par soumissions.
M. VINCENT: Il est difficile de discuter là-dessus parce
qu'actuellement nous n'avons pas de détail. Nous en aurons plus l'an
prochain.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: J'informe tout de suite le sous-ministre, celui qui est en
charge du ministère d'une façon permanente, plus permanente que
l'homme politique, que nous aimerions avoir tous les détails pertinents
à ce centre. C'est très difficile pour nous, les membres de la
commission, de critiquer constructivement ou de façon non constructive
un tel projet tant et aussi longtemps que nous ne connaîtrons pas tout le
rouage administratif de ce centre.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6, adopté?
M. VINCENT: Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 10?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11?
M. GUAY: Les services contractuels, cela comprend quoi? Il y a eu une
grosse augmentation.
M. TOUPIN: Evidemment, cela comprend ce qu'on retrouve partout. Les
services de fournitures et d'entretien d'uniformes. Il faut comprendre aussi
qu'il y a des laboratoires vétérinaires et de chimie, par
exemple, à Québec et à Saint-Hyacinthe, qui
relèvent aussi du service vétérinaire. Alors, l'entretien
de sarraux, tuniques, salopettes et autres relève de ce
sous-article-là ainsi que l'éventuelle construction et
transformation du local en vue de l'aménagement du magasin central.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 29?
M. VINCENT: Sous-article 29, Autres dépenses. En quoi consiste le
montant de $10,000?
M. TOUPIN: Ce sont des imprévus, évidemment. Vu le
programme nouveau que nous aurons à mettre sur pied, notamment en ce qui
a trait au magasin central...
M. VINCENT: Oui, mais qu'est-ce qui a été prévu
dans l'imprévu?
M. TOUPIN: C'est une réserve de $10,000.
M. VINCENT: Mais on a prévu quand même quelque chose. Oui,
oui, on a quand même prévu quelque chose dans l'imprévu.
C'est un montant de $10,000.
M. TOUPIN: Bien, on a prévu l'imprévu. M. VINCENT:
Adopté, M. le Président. M. LE PRESIDENT: Sous-article 31?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Au sous-article 31, M. le Président:
Contributions du gouvernement du Canada, cela consiste en quoi?
M. VINCENT: Cela, c'est le fédéralisme rentable.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Nous avons une somme de $8,000 pour le
fédéralisme rentable.
M. TOUPIN: A quel endroit cela?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est du remboursement de quoi, cela.
M. TOUPIN: C'est pour les animaux morts de la rage, évidemment.
Le gouvernement fédéral s'engage à payer 40 p.c. des
indemnités versées pour les animaux morts de la rage. La
contribution du gouvernement provincial est de 60 p.c.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Sur les animaux...
M. TOUPIN: Morts de la rage.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Ah bon!
M. TOUPIN: Morts de la rage.
M. VINCENT: Cette année, si vous remarquez,...
M. ROY (Beauce): Il y a augmentation de la rage.
M. VINCENT: ... il y a une augmentation de 60 p.c. de la rage!
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Cela veut dire que le
fédéralisme est enrageant.
M. TOUPIN: Cela veut dire que même, s'il est enrageant, on
parvient quand même à le faire contribuer.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 31, adopté.
M. OSTIGUY: ... que cela enrage le député de
Sainte-Marie.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Pas du tout.
M. VINCENT: Sous-article 31, adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 32?
M. VINCENT: Au sous-article 32,1a même chose, M. le
Président. Avec le programme, l'an prochain, du centre de distribution,
je vois bien que la somme de $1,200,000, c'est l'argent qui revient des
vétérinaires au centre pharmaceutique
vétérinaire.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: A ce moment-là, tout ensemble l'an prochain, tout le
programme complet avec le rouage...
M. LE PRESIDENT: Poste 6, adopté. Sous-article 3, sous
réserve.
M. VINCENT: C'est ça, le sous-article 3 du poste 6 n'est pas
adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste 7: Aménagement des fermes.
Aménagement des fermes
M. VINCENT: L'aménagement des fermes, M. le Président,
c'est toute la question des travaux mécanisés, je crois.
M. TOUPIN: Oui. il y a plus que ça aussi, je crois.
M. VINCENT: Les travaux mécanisés...
M. TOUPIN: C'est le sujet principal.
M. VINCENT: Qui est le directeur du service de l'administration des
fermes ou de l'aménagement des fermes?
M. TOUPIN: C'est M. Benoît Dumont, par intérim, M. Armand
Roy étant à sa retraite.
M. VINCENT: J'avais demandé, la première journée,
au ministre de nous fournir la liste des inspecteurs de travaux
mécanisés. Est-ce que le ministre l'a avec lui?
M. TOUPIN: Oui.
M. ROY (Beauce): Est-ce que nous pouvons en avoir une copie
également?
M. TOUPIN: Est-ce qu'on a une copie ou plus d'une? Nous allons la faire
photocopier. La liste des inspecteurs.
M. ROY (Beauce): Est-ce que nous pouvons en avoir une copie
également?
M. TOUPIN: Est-ce qu'on a une copie ou plus d'une? Nous allons la faire
photocopier. La liste des inspecteurs.
M. ROY (Beauce): Cela, ce sont les inspecteurs pour cette année,
71/72.
M. TOUPIN: C'est ça. Nous allons en remettre à tous les
partis. Nous pourrions peut-être la faire circuler et après, nous
pourrons en donner une copie à chacun de ceux...
M. VINCENT: Cela, c'est la liste des inspecteurs de travaux
mécanisés.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: Tout cela ici?
M. TOUPIN: oui, ce sont tous des inspecteurs de travaux
mécanisés.
M. ROY (Beauce): Vous en avez changé combien depuis le 29 avril
dernier?
M. VINCENT: Ce ne sont pas tous des inspecteurs de travaux
mécanisés, cela.
M. TOUPIN: Il y en a combien?
M. VINCENT: Habituellement, il y en a 22 ou 23.
M. TOUPIN: Nous en avions 32 et puis nous avons doublé.
M. VINCENT: Combien y en a-t-il là-dessus?
M. TOUPIN: Il y en a 66 ou 67.
M. VINCENT: Il y a 67 inspecteurs de travaux
mécanisés?
M. TOUPIN: Oui, oui.
M. VINCENT: Ah! c'est le service de l'aménagement des fermes?
M. TOUPIN: C'est la liste des surveillants des travaux
mécanisés, exclusivement, qui sont au service de
l'aménagement des fermes.
M. VINCENT: Surveillants saisonniers, $28.50 par jour, semaine de cinq
jours. Edouard Demers, 929 chemin Saint-Joseph, Bernières, comté
de Lévis. Il a été nommé le 22 avril 1971. Mais
quels sont les critères que le ministre emploie pour procéder
à l'engagement...
M. TOUPIN: Par examen.
M. VINCENT: Quel genre d'examen.
M. TOUPIN: Un examen qui comprend trois critères. Le premier,
c'est la connaissance suffisante de la ferme. Le second, c'est une connaissance
suffisante des langues afin qu'il soit capable de préparer des
rapports.
Le troisième critère, je ne m'en rappelle trop trop. Le
troisième critère, il n'est pas dans les critères.
UNE VOIX: C'est le quatrième critère.
M. VINCENT: Non. Le troisième critère n'est pas dans les
critères.
M. TOUPIN: Il y a trois critères.
M. VAILLANCOURT: On ne leur a pas demandé de quel parti ils
étaient.
M. VINCENT: Non, vous le saviez.
M. VAILLANCOURT: On a voulu qu'ils soient qualifiés pour faire le
travail.
M. VINCENT: L'an dernier, combien d'inspecteurs ou de surveillants
saisonniers?
M. TOUPIN: Trente-deux ou trente-trois. M. VINCENT: L'an dernier, 32 ou
33? M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Cette année, je n'ai pas le nombre.
M. TOUPIN: On a doublé le nombre, 66 ou 67. Cela ne
dépassera pas 67.
M. VINCENT: Cette année, 66 ou 67. M. TOUPIN: Oui.
M. VAILLANCOURT: On a été obligé de faire cela
parce qu'avec la nouvelle mesure on exige qu'une formule soit remplie par le
cultivateur lorsqu'il fait sa demande pour les travaux mécanisés.
L'inspecteur doit aller inspecter avant que les travaux commencent.
M. VINCENT: Dans les 32 ou 33 de l'an dernier, est-ce qu'il y a de ces
inspecteurs ou de ces surveillants saisonniers qui ont été
suspendus? Et qui ont été réengagés?
M. VAILLANCOURT: Ce ne sont pas des saisonniers, ce sont des
occasionnels.
M. TOUPIN: Ce sont des occasionnels. Je ne sais pas s'il y en a qui ont
été suspendus au cours de la saison. C'est ça votre
question?
M. VINCENT: Oui.
M. TOUPIN: Est-ce qu'il y en a qui ont été suspendus? A ma
connaissance, il y en a peut-être eu un.
M. VINCENT: Comment, ce ne sont pas des saisonniers?
M. VAILLANCOURT: Ce sont des occasionnels.
M. TOUPIN: Ce sont des occasionnels.
M. VINCENT: Ce sont des surveillants saisonniers, mais occasionnels.
M. TOUPIN: Occasionnels, c'est ça.
M. ROY (Beauce): Il a été suspendu cette année ou
l'année dernière?
M. TOUPIN: Cette année, évidemment, on commence.
C'était l'année dernière.
M. VINCENT: Parce que si je vais dans la région no 4...
M. ROY (Beauce): Suspendu après avoir été
engagé?
M. TOUPIN: Oui, après avoir été engagé
évidemment. On l'a suspendu après enquête faite pour
répondre à certaines demandes.
M. ROY (Beauce): L'année dernière, est-ce que les
engagements étaient faits lorsque le gouvernement a changé?
M. TOUPIN: Non.
M. ROY (Beauce): C'est vous qui avez fait les engagements.
M. TOUPIN: C'est nous qui avons fait les engagements.
M. ROY (Beauce): C'est vous qui avez fait de nouveaux engagements.
M. TOUPIN: Oui, parce qu'à tous les ans ce sont de nouveaux
engagements.
M. VINCENT: Je voudrais poser une question sur deux inspecteurs. M.
Noël Paquin, Sainte-Sophie, comté de Nicolet. On m'a
informé, l'an dernier, qu'il avait été suspendu de ses
fonctions pour des raisons très pertinentes. A un moment donné,
à la grande surprise de tous, il a été
réengagé. Est-ce que le ministre pourrait nous donner des
détails sur la suspension?
M. TOUPIN: Je pense que vous avez donné un certain nombre de
détails, sauf que j'enlèverais peut-être le mot pertinent.
Certains griefs nous sont parvenus de la part d'agriculteurs ou d'autres
personnes. Nous avons fait enquête sur le cas et nous nous sommes rendu
compte que ces griefs n'étaient pas fondés.
M. VINCENT: Les griefs n'étaient pas fondés?
M. TOUPIN : Ils n'étaient pas suffisamment fondés, en tout
cas, pour congédier et perpétuer la suspension jusqu'au
congédiement.
M. VINCENT: Cela circule dans ma région que c'est beaucoup plus
que cela. L'inspecteur en question aurait recommandé des heures de
travaux mécanisés pour un tel entrepreneur, alors que les
tracteurs n'étaient même pas achetés. C'est plus que ce que
le ministre vient de mentionner.
M. TOUPIN: Je ne pense pas qu'il soit d'intérêt public de
dévoiler les griefs et les raisons qui nous amenés à
prendre cette décision. Je ne pense pas que ce serait
d'intérêt public de le faire.
M. VINCENT: C'est certainement d'intérêt public. A quelle
date a-t-il été suspendu? C'est d'intérêt public. On
va contourner la question. A quelle date a-t-il été suspendu?
M. TOUPIN: On va prendre la date. Je ne le sais pas. On peut vous la
donner demain.
M. VINCENT: Donc, à quelle date a-t-il été
suspendu? A quelle date a-t-il été réengagé? A
quelle date le permis des entrepreneurs Poliquin et Turenne de Gentilly a-t-il
été suspendu?
M. TOUPIN: Nous prenons cela en note et nous allons regarder cela.
Poliquin et Turenne.
M. VINCENT: Poliquin et Turenne. Egalement, est-ce qu'on a payé
à Turenne et Poliquin les heures de travaux mécanisés qui
avaient été recommandées par M. Paquin avant la
suspension?
M. TOUPIN: Nous irons au fond des choses dans cette affaire.
M. VINCENT: Quel fond des choses?
M. CROISETIERE: Puis-je poser une question sur ce sujet?
M. TOUPIN: Oui, oui.
M. CROISETIERE: Est-ce que les surveillants des travaux
mécanisés sont habituellement du même comté que
celui où ils font leurs inspections du territoire?
M. TOUPIN: Dans la plupart des cas, oui. Dans certains autres cas, ce
sont des représentants d'autres comtés. Cela peut chevaucher vu,
cette année, la grandeur des comtés, etc.
M. CROISETIERE: Je remarque que, dans le comté d'Iberville, nous
avions auparavant un inspecteur qui était du comté; cette
année, je crois qu'il y en a un deuxième, mais il est du
comté de Missisquoi.
M. VAILLANCOURT: Ils vont dans les deux.
M. TOUPIN: Oui.
M. CROISETIERE: Ils vont dans les deux?
M. TOUPIN: Nous avons fait un partage.
M. CROISETIERE: Il y en avait déjà deux dans le
comté de Missisquoi. J'ai pris connaissance de cela. Alors cela en fait
trois du comté de Missisquoi et un du comté d'Iberville. Alors
ils desserviraient deux comtés.
M. VAILLANCOURT: Ordinairement, ils peuvent aller même jusque dans
trois comtés.
M. TOUPIN: Oui.
M. CROISETIERE: Je sais qu'anciennement, dans notre région,
l'inspecteur, l'an dernier, était de Saint-Jean et desservait deux
comtés: Saint-Jean et Iberville.
M. VAILLANCOURT: C'est la même chose. Cela se continue,
M. CROISETIERE: Cela se continue.
M. VINCENT: Un autre, ici, M. le Président. Dans la région
agricole no 2, M. Marcellin Laroche, 2,305 boulevard Benoît XV,
appartement 43, Québec 3, inspecteur pour le comté de
Lotbinière. Est-ce que c'est l'ancien député de
Portneuf?
M. TOUPIN: C'est cela.
M. VINCENT: C'était légalement possible de l'engager.
Maintenant, n'y aurait-il pas possibilité de...
D'accord, M. le Président.
M. GUAY: En ce qui concerne les inspecteurs de travaux
mécanisés, M. le Président, j'aimerais savoir du ministre
qui était eligible à devenir inspecteur de travaux
mécanisés.
M. TOUPIN: Bon nombre de gens sont éligibles à être
inspecteurs de travaux mécanisés.
M. GUAY: Y a-t-il eu publications d'avis publics?
M. TOUPIN: Non. Ce n'est pas un concours de la fonction publique. Ce
sont des occasionnels. Des suggestions nous sont parvenues de plusieurs
personnes et de certaines associations. Nous avons, à la suite de cela,
préparé un petit concours.
M. GUAY: Si je pose la question, c'est parce que...
M. ROY (Beauce): Quand a eu lieu le concours? J'aimerais, puisqu'on
parle du concours, savoir à quel endroit le concours a eu lieu. Combien
y avait-il de candidats? Si on veut parler de concours, je pense, M. le
Président, que je vais en parler.
M. OSTIGUY: Vous n'avez pas l'intention qu'on vous demande votre avis,
à savoir qui engager, toujours! Vous n'en êtes pas rendu
là.
UNE VOIX: C'est public ou privé?
M. TOUPIN: Ce n'est pas public.
C'est un concours verbal. Chaque fois qu'une suggestion nous est faite,
l'administrateur de la région rencontre le bonhomme, discute avec lui,
essaie de s'enquérir des principales qualités qu'on exige et, par
la suite, s'il y a lieu, procède à l'engagement.
M. ROY (Beauce): Est-ce que ce concours a eu lieu dans un endroit
donné ou s'il y a eu plusieurs concours dans différents
comtés ou dans différentes paroisses de la province?
M. TOUPIN: Il n'y a pas eu de concours systématiquement
organisé.
M. ROY (Beauce): Ah! il n'y a pas eu de concours. Ah bon!
M. TOUPIN: Quand je parlais de concours, tantôt, c'était
beaucoup plus une rencontre, une sorte de concours verbal, une rencontre avec
l'administrateur du bureau régional.
M. ROY (Beauce): Autrement dit, ce n'est pas un concours. C'est une
entrevue d'engagement tout simplement.
M. TOUPIN: Oui.
M. ROY (Beauce): Ah bon! Alors, ce n'est pas un concours.
M. TOUPIN: Quand je parlais de concours, tantôt, je parlais
surtout des critères qu'on avait établis pour l'engagement de ces
hommes.
M. GUAY: Alors quels sont les critères? Est-ce que vous demandez
également des attestations d'études comme cela se fait dans tous
les autres postes?
M. TOUPIN: Non, nous n'allons pas si loin que cela.
M. GUAY: Alors même si un gars ne sait ni lire, ni écrire,
il peut devenir inspecteur de travaux mécanisés.
M. TOUPIN: C'est un critère. Il faut savoir au moins lire et
écrire.
M. VINCENT: En résumé, ce sont des employés
occasionnels engagés à la discrétion du ministre qui, dans
son bon jugement, croit qu'ils sont en mesure de remplir le travail.
M. GUAY: Si je pose la question...
M. TOUPIN: En ajoutant l'élément qu'on donne des
entrevues...
M. VINCENT: C'est de la façon que je répondais.
M. TOUPIN: Nous donnons des entrevues, actuellement. C'est la seule
différence qu'il y a. Je ne sais pas si on le faisait avant cela mais
c'est la seule différence qu'il y a.
M. VINCENT: M. le Président, donner des entrevues! Que le
ministre ne s'embarque pas pour rien. C'est laissé à la
discrétion du ministre, qui engage des personnes qu'il croit
responsables et qui peuvent faire le travail. Point.
M. VAILLANCOURT: Tout de même, il y a des entrevues par
l'administrateur.
M. VINCENT: C'est entendu qu'il y a des entrevues de données.
C'est clair.
M. VAILLANCOURT: Il y a des entrevues.
M. ROY (Beauce): C'est normal. Si une personne, par exemple, vient voir
le député, qu'il soit au pouvoir ou dans l'Opposition, et que
cette personne est intéressée à postuler un emploi
d'occasionnel, pour travailler comme inspecteur de travaux
mécanisés des fermes, on ne peut pas lui dire: Fais ta demande et
transmets la formule de demande à telle personne et tu seras
appelé à un concours. Il n'y a pas de concours.
M. VAILLANCOURT: Pas pour cela.
M. ROY (Beauce): C'est tout simplement une entrevue. C'est cela que je
voulais bien clarifier tout à l'heure, parce qu'il y a une énorme
différence entre un concours organisé auquel plusieurs candidats
sont admis à participer et une entrevue d'engagement tout
simplement.
M. GUAY: Si j'ai posé la question, M. le Président, c'est
que plusieurs personnes sont venues à mon bureau me disant qu'il y avait
des inspecteurs de travaux mécanisés qui semblaient un peu
illogiques dans l'inspection des travaux. Ils allaient jusqu'à
conseiller, par exemple, telle ou telle machine, tel ou tel entrepreneur pour
effectuer tel ou tel travail. A ce moment-là, j'ai dit à ces
personnes à mon bureau: Ecoutez, c'est un inspecteur. Il est
censé connaître cela. Elles m'ont répondu: Il connaît
cela moins que nous-mêmes.
Si on prend, par exemple, un entrepreneur de travaux
mécanisés qui effectue un travail de ce genre depuis quinze ans
ou plus, à ce moment-là, il est probablement en mesure
également de savoir quelle machinerie employer. Ces gens m'ont dit: La
façon dont l'inspecteur veut qu'on fasse faire les travaux nous semble
illogique. C'est pour cela que j'ai posé la question. Il y a sans doute
des inspecteurs qui, peut-être... C'est pour cela que toutes ces
questions ont été posées.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, on parle des
inspecteurs. J'aimerais poser quelques questions sur les entrepreneurs. Les
travaux mécanisés sont accomplis par des entrepreneurs, n'est-ce
pas, M. le ministre?
M. TOUPIN: Oui.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Bon. En vertu de quels critères
obtient-on des permis d'entrepreneurs pour les travaux mécanisés?
En vertu de quels critères ces permis sont-ils octroyés aux
entrepreneurs?
M. TOUPIN: Evidemment, il y a un certain nombre de critères. Vous
parlez du choix de l'entrepreneur, c'est-à-dire que vous demandez quand
nous avons émis un permis à un entrepreneur, quels sont les
critères qui ont fait que nous avons accepté de lui
émettre un permis.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est cela.
M. TOUPIN: Presque tous ces critères sont
déterminés dans la mesure d'assistance...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Premièrement, qu'il soit
libéral ou non?
M. VAILLANCOURT: Non, il y en a de tous les partis.
M. TOUPIN: ...dans le type de machinerie, etc.
M. OSTIGUY: Même du Parti québécois.
M. TOUPIN: Un permis. Je pense que vous trouverez dans la mesure tous
les critères requis pour émettre un permis.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Une fois que la subvention est
accordée pour des travaux sur une ferme, c'est le ministère qui
choisit l'entrepreneur, non pas le cultivateur.
M. TOUPIN: Evidemment, il y a l'option traditionnelle, celle que nous
appelons communément les 40 heures. L'agriculteur ne choisit pas
effectivement son entrepreneur. Il prend celui à qui on a émis un
permis.
En ce qui a trait à la deuxième option, ce que nous avons
appelé l'autofinancement, l'agriculteur a le choix de son
entrepreneur.
M. MARCHAND: Dans Sainte-Marie, c'est comme cela.
M. TOUPIN: Une fois qu'il a choisi son entrepreneur, nous
vérifions si l'entrepreneur correspond aux normes minimales
exigées. Si cela correspond aux normes minimales, nous lui
émettons pas nécessairement un permis une
acceptation de l'entrepreneur qui répond aux critères.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Dans une conférence que vous aviez
prononcée dernièrement, vous disiez que cette formule
était un peu démodée et que vous recommandiez celle-ci
je pourrais vous la citer mais je m'abstiens de le faire pour ne pas
retarder les travaux en disant: "Sujet à caution du gouvernement,
un cultivateur pourrait bénéficier de beaucoup plus de 40 heures
annuellement de subvention selon les besoins. Le ministre trouverait en outre
préférable que les fermiers aient le libre choix de
l'entrepreneur qui effectuera les travaux."
Alors, vous avez l'intention, dans l'avenir, que ce soit...
M. TOUPIN: Cela existe déjà, M. le Président.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Pourquoi disiez-vous que vous vouliez le
faire dans l'avenir?
M. TOUPIN: Quand je l'ai dit, on n'avait probablement pas pris la
décision d'offrir cette deuxième option.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Et aujourd'hui la décision est
prise?
M. TOUPIN: Oui, oui. Les deux options sont à la disposition des
agriculteurs. Celui qui veut faire le choix de son entrepreneur n'aura
qu'à faire appel à la deuxième option.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Dans le... M. VINCENT: D'accord.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): ... cas de l'agriculteur qui désire
profiter de plus de 40 heures de travaux mécanisés, quelles sont
les conditions? Vous lui imposez des conditions, quelles sont-elles?
M. TOUPIN: Les conditions sont un plan de ferme, un programme de
drainage sur une ferme. Si le programme est accepté par le bureau
régional des agronomes, par la suite le producteur peut procéder
à l'exécution des travaux et, par conséquent, au choix de
son entrepreneur.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Ce n'est qu'une autre question, mais elle
comporte bien des implications. Vous pourriez faire une conférence
là-dessus probablement. Est-ce que le ministre, actuellement, a une
politique d'ensemble à propos de la fusion et du regroupement des fermes
dans le Québec? Quelle est la politique du ministère?
M. VAILLANCOURT: Ce n'est pas là-dessus.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est dans l'aménagement.
M. TOUPIN: On pourrait peut-être y toucher un peu.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): L'aménagement des fermes, est-ce que
vous le verriez à un autre article, quoi?
M. OSTIGUY: A la commercialisation ou dans...
M. TOUPIN: On retrouverait cela dans le crédit agricole parce que
les politiques des regroupement de fermes, actuellement, se retrouvent dans les
politiques du crédit agricole.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Bon, parfait.
M. CROISETIERE: M. le ministre, pour en revenir aux inspecteurs de
travaux mécanisés, ils sont rémunérés
à raison de $28.50 par jour pour une semaine de cinq jours. Ont-ils un
compte de dépenses?
M. TOUPIN: Oui, ils ont des frais de déplacement.
M. CROISETIERE: A combien le mille?
M. TOUPIN: Ce sont les taux qui prévalent au gouvernement, $0.14
le mille.
M. VINCENT: C'est limité ou illimité?
M. TOUPIN: C'est le tarif pour moins de 10,000 milles, et si...
M. VINCENT: Oui, oui, c'est le taux...
M. TOUPIN: C'est le taux qui existe au gouvernement, à tous les
ministères. C'est le tarif officiel du gouvernement
M. CROISETIERE: Très bien.
M. VINCENT: Maintenant, le ministre a mentionné tout à
l'heure au député de Sainte-Marie qu'il y avait une
deuxième option en ce qui concerne les travaux mécanisés.
Cette deuxième option est entrée en vigueur à quelle
date?
M. TOUPIN: Le 1er avril.
M. VINCENT: Le 1er avril 1971. Combien d'agriculteurs au Québec,
jusqu'à aujourd'hui le 14 juin, ont profité de la deuxième
option?
M. TOUPIN: Je ne le sais pas, nous n'avons pas de données
tellement précises là-dessus. Il y a des populations...
M. VINCENT: Vous pouvez être assez précis parce que le
nombre n'est pas tellement élevé. Pourrions-nous avoir cette
information?
M. TOUPIN: Bien sûr que nous allons vous la donner, bien
sûr.
M. VINCENT: En quoi consiste la deuxième option, en
résumé?
M. TOUPIN: La deuxième option, en plus de ce qu'on a dit
tantôt, c'est que...
M. VINCENT: La première option, c'est 40 heures de travaux
mécanisés...
M. TOUPIN: C'est 40 heures de travaux mécanisés.
M. VINCENT: Après avoir fait faire une inspection
préalable, on l'autorise à 40 heures...
M. TOUPIN: Quelle est la question que vous me posez? Me la posez-vous
sur la deuxième ou sur la première option? Sur l'ensemble des
travaux?
M. VINCENT: Non, non, sur la deuxième option.
M. TOUPIN: Je vais vous répondre au sujet de la deuxième
option. Vous me posez une question et puis vous donnez une réponse
à une question que vous n'avez pas posée. Je vais répondre
à votre question sur la deuxième option.
M. VINCENT: D'accord. Je pose la question suivante au ministre: Quelles
sont les grandes lignes de la deuxième option? Le ministre me
répond: En plus de ce que j'ai dit tout à l'heure...
M. TOUPIN: En plus de ce que j'ai dit au député de
Sainte-Marie et que je vais répéter, la première chose
qu'un agriculteur a à faire est de s'adresser au bureau régional
des agronomes avec un programme ou un plan de drainage sur sa ferme. Vous allez
le retrouver d'ailleurs dans ce qu'on appelle les conditions
d'admissibilité.
M. VINCENT: Un plan de drainage ou de travaux
mécanisés?
M. TOUPIN: Un plan de drainage de surface. Si le programme est
accepté par l'agronome régional, l'agriculteur choisit son
entrepreneur. Nous vérifions si l'entrepreneur a l'équipement
qu'il faut pour faire le travail; si l'équipement est là, nous
acceptons l'entrepreneur.
Le gouvernement, dans cette option, s'engage, pour les 100
premières heures, à payer 50 p.c. des tarifs
négociés entre les deux parties. Pour les deuxièmes 100
heures, 35 p.c. Pour les heures additionnelles cela peut être 100,
200 ou 300 heures additionnelles, 25 p.c. Le gouvernement rembourse
l'agriculteur sur réception de factures acquittées. C'est le
programme de la deuxième option.
M. VINCENT: C'est tout?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Il n'y a pas d'emprunt?
M. TOUPIN: Il peut, s'il le désire, je pense, procéder
à un emprunt en vertu de la Loi de l'amélioration des fermes.
M. VINCENT: La Loi de l'amélioration des fermes. Ma question est
la suivante: Combien d'agriculteurs, au 14 juin 1971, ont été
acceptés pour la deuxième option?
M. TOUPIN: D'accord.
M. VINCENT: Combien d'agriculteurs, d'autre part, ont profité de
la Loi de l'amélioration des fermes, pour la deuxième option?
M. TOUPIN: D'accord. Nous allons vous donner la réponse demain;
nous le prenons en note.
M. VINCENT: Pas demain, aujourd'hui. M. TOUPIN: Aujourd'hui, le 14
juin?
M. VINCENT: Le 14 juin.
M. VAILLANCOURT: Il y en a plusieurs qui n'ont pas fait leur rapport
encore.
M. TOUPIN: Serait-ce possible d'envoyer un commissionnaire au
ministère pour aller chercher ces chiffres? Je n'ai pas d'objection
à le donner tout de suite, si j'ai la réponse.
M. VINCENT: Combien, approximativement, ont pu faire la demande?
M. TOUPIN: Evidemment, cela varie selon les régions. Je pense que
la plus forte demande vient des régions centrales. Je peux me tromper,
mais cela vient de la région 6 et de la région 7.
M. CROISETIERE: De Sainte-Martine?
M. TOUPIN: Cela nous vient surtout de là.
M. VINCENT: Combien, approximativement, d'agriculteurs, d'après
le ministre, vont profiter de cette deuxième option cette année:
100, 200, 1,000 ou 2,000?
M. TOUPIN: M. le Président, ce n'est pas facile de
répondre à une question comme celle-là. Nous faisons
l'expérience avec cette deuxième option parce que plusieurs
agriculteurs nous disaient que 40 heures, ce n'était pas suffisant.
Plusieurs agriculteurs se plaignaient aussi de ne pas avoir le choix de leur
entrepreneur. Nous avons préparé une mesure et, à la
lumière de l'expérience, nous verrons ce que cette mesure a pu
apporter aux agriculteurs.
Bien sûr, si nous l'avons offerte, c'est que nous étions
persuadés qu'au moins dix ou vingt s'en prévaudraient. Selon le
nombre de ceux qui s'en seront prévalus, je ne vois pas
d'inconvénient, à la fin de l'année, à faire
parvenir à chacun des députés qui me le demanderont un
rapport détaillé de ceux qui ont fait appel à cette
deuxième option. Je n'ai absolument pas d'objection à le
faire.
M. CROISETIERE: Ce serait certainement intéressant de le
savoir.
M. TOUPIN: Oui, ce serait intéressant.
M. CROISETIERE: Pour l'intérêt des cultivateurs de leur
propre comté.
M. TOUPIN: C'est cela. Je suis, évidemment, le premier à
avoir hâte de toucher vraiment du doigt les résultats de cette
mesure.
M. OSTIGUY: M. le Président, ce qui a été aussi
ajouté cette année, et qui avait été enlevé
entre 1966 et 1970, c'est le cultivateur qui loue une ferme.
M. VINCENT: Pardon! Cela n'a jamais été enlevé.
M. OSTIGUY: Bien oui! M. VINCENT: Bien non!
M. OSTIGUY: Dans la région 6, cela a été
enlevé...
M. VINCENT: Bien non!
M. OSTIGUY: ... parce que le cultivateur qui avait loué une ferme
pouvait prendre les 40 heures de sa ferme et les appliquer là.
M. VINCENT: Pardon?
M. OSTIGUY: Les heures de travaux mécanisés.
M. VINCENT: Oui.
M. OSTIGUY: Le député de Nicolet a une ferme.
M. VINCENT: Oui.
M. OSTIGUY: Vous avez droit à 40 heures sur votre ferme.
M. VINCENT: C'est cela.
M. OSTIGUY: Vous avez une autre ferme qui est louée...
M. VINCENT: Oui, j'ai droit seulement à 40 heures en tout et
partout.
M. OSTIGUY: Maintenant, vous avez droit à 40 heures sur chacune
des fermes.
UNE VOIX: Le locataire de la ferme. M. OSTIGUY: Le locataire de la
ferme.
M. VINCENT: Donc, un cultivateur peut profiter de 80 heures de travaux
mécanisés?
M. OSTIGUY: Sur deux fermes différentes, la sienne et une ferme
louée, pour autant qu'il a un contrat notarié.
M. VINCENT: Oh! Juste un instant.
M. TOUPIN: Cela dépend de quelle option parle le
député de Rouville.
M. VINCENT: Non, il parle de la première option. Pour moi, il est
limité à 40 heures, point, par agriculteur, point, même
s'il a trois fermes louées.
M. VAILLANCOURT: C'est 40 heures par agriculteur, mais ce qu'il veut
dire, c'est ceci. Disons que j'ai une ferme et que je la cultive. Alors, j'ai
droit à 40 heures. J'ai une deuxième ferme, que je loue à
un agriculteur, lui aussi a droit à 40 heures parce qu'il est
locataire.
M. VINCENT: Bon, cela...
M. VAILLANCOURT: C'est un autre individu.
M. VINCENT: ... a toujours existé comme cela. Le
député disait que, si un cultivateur profitait de 40 heures sur
sa ferme et s'il en louait une à un autre c'est mon cas je
pourrais profiter de 40 autres heures sur l'autre ferme.
M. OSTIGUY: Le propriétaire.
M. TOUPIN: Ce que le député de Rouville a voulu dire, je
pense que c'est ceci: Le gars qui loue une terre a droit à 40 heures,
mais il peut faire faire ses 40 heures...
M. VINCENT: Je pense que le député de Rouville est assez
vieux pour s'expliquer.
M. TOUPIN: ... sur une terre louée avec bail. C'est ce qu'il veut
dire.
M. ROY (Beauce): Ce n'est pas 40 heures additionnelles.
M. TOUPIN: Ce n'est pas 40 heures additionnelles, parce que c'est
attaché à une ferme.
M. VINCENT: Un agriculteur est limité à 40 heures.
M. TOUPIN: Un agriculteur est limité à 40 heures.
Maintenant, s'il a une ferme louée avec bail, il a le droit de se servir
de ses 40 heures pour travailler sur sa ferme louée.
M. VINCENT: C'est cela. M. TOUPIN: C'est l'idée.
M. ROY (Beauce): Maintenant, M. le Président...
M. VINCENT: Est-ce que cela donne un renseignement au
député de Rouville?
M. OSTIGUY: Je n'ai pas terminé, j'ai un autre renseignement
à demander. Les inspecteurs de travaux mécanisés, qui sont
des personnes engagées occasionnellement, ont-ils droit à des
vacances annuelles?
M. TOUPIN: Non.
M. CROISETIERE: Ce sont des occasionnels.
M. OSTIGUY: ...comment se fait-il...
M. VINCENT: Oui, ils ont droit à des vacances annuelles comme
toute autre personne, il y a un pourcentage de leur salaire qui leur est
versé.
M. OSTIGUY: Ecoutez! Le député de Nicolet et le
député d'Iberville ne disent pas la même chose.
M. CROISETIERE: Cela ne se fait pas fait à la Voirie; il ne peut
y avoir deux poids et deux mesures à deux ministères
différents.
M. TOUPIN: Ce sont des employés occasionnels, à ce titre,
ils n'ont pas de vacances.
M. OSTIGUY: Ils n'ont pas de vacances.
M. TOUPIN: C'est-à-dire qu'ils ne travaillent pas durant huit
mois.
M. OSTIGUY: Je veux dire des vacances payées. Comment se fait-il
qu'au mois d'avril 1970 un inspecteur de travaux mécanisés a
reçu de l'argent pour des vacances? C'était vers le 10 avril
1970. Le député de Nicolet pourrait-il me répondre? J'ai
les preuves.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Ce sont les crédits...
M. VINCENT: Comment se fait-il qu'un inspecteur a reçu des
vacances?
M. OSTIGUY: Si c'est un occasionnel, il a reçu des vacances.
M. VINCENT: Il me faudrait le nom afin de consulter les dossiers du
ministère.
M. OSTIGUY: J'ai les preuves.
M. VINCENT: Le ministère est permanent, il n'y a que le ministre
qui ne le soit pas.
M. CROISETIERE: Des erreurs se sont glissées.
M. OSTIGUY: C'est une curieuse erreur que celle du 10 avril 1970.
M. VINCENT: Qu'a-t-il reçu? M. OSTIGUY: Des vacances.
M. VINCENT: Les dossiers du ministère sont là.
J'aimerais revenir sur la question des occasionnels. Pour quelqu'un qui
travaille comme occasionnel dans un ministère, supposons que ce soit
à $28.50 par jour, quels sont les bénéfices marginaux
auxquels un occasionnel a droit?
A ce moment-là, pour être très clair, pour
éviter pour employer une expression chère au ministre de
l'Agriculture qu'on charrie, pourrions-nous avoir demain l'information
du service du personnel pour une personne employée comme occasionnelle
à $28.50 par jour? Quels sont les bénéfices marginaux, en
plus de son salaire et de ses dépenses de millage? A ce
moment-là, si le ministère paie sa contribution au
Régime de rentes du Québec, si le ministère paie des
compensations pour accidents de travail, si le ministère paie
également un pourcentage de vacances, je ne le sais pas. J'avoue
humblement que je ne le sais pas. Ce sont des renseignements que le service du
personnel peut nous fournir.
Le député de Rouville a posé une question au
député de Nicolet qui la repose au ministre de l'Agriculture.
Dans le cas d'un inspecteur de travaux mécanisés dont le nom
est... qu'on me donne le nom. Quel est son nom?
M. OSTIGUY: Je vais apporter le document demain.
M. VINCENT: J'aimerais connaître le nom. Je n'ai pas les dossiers
du ministère, on va demander, via moi, au ministre...
M. OSTIGUY: Je demanderai personnellement au ministre de sortir le nom
de l'inspecteur des travaux.
M. VINCENT: Il y a un inspecteur de travaux mécanisés qui,
l'an dernier, vers le 10 avril, aurait reçu des vacances.
M. OSTIGUY: Il aurait reçu une indemnité pour
vacances.
M. VINCENT: Une indemnité pour vacances.
M. TOUPIN: Nous en discutons un peu en ce moment mais nous vous
donnerons demain une réponse sur la question que vous avez posée.
Nous ne sommes pas certains de pouvoir vous la donner aussi clairement que vous
le désirez, parce que c'est actuellement en discussion et je pense que
ça l'était déjà aussi auparavant devant la DGRT.
Mais nous allons quand même nous informer pour voir si c'est possible de
vous donner une réponse.
M. VINCENT: Le député de Rouville affirme qu'un inspecteur
a reçu des indemnités. Alors, pour quelle raison les autres n'en
auraient-il pas?
M. TOUPIN: Evidemment, c'est une question.
M. VINCENT: Non, si un y a droit,...
M. TOUPIN: Si le député de Rouville me pose une question
à ce niveau-là, évidemment...
M. VINCENT: Il l'a posée tout à l'heure.
M. TOUPIN: Elle ne m'était pas adressée, de toute
façon.
M. VINCENT: Je pose la question. Moi, j'étais ministre de
l'Agriculture le 10 avril, j'ai simplement dit: Je n'ai plus les dossiers du
ministère de l'Agriculture, je les ai eus jusqu'au 11 mai. A ce
moment-là, le député de Rouville veut avoir une
information sur mon administration. Je demande tout bonnement au ministre de
l'Agriculture de me donner l'accès aux dossiers pour vérifier si
réellement il y a un inspecteur qui a profité d'un pourcentage de
vacances.
M. TOUPIN: Nous allons d'abord essayer de répondre à votre
question, celle que vous nous avez posée, à savoir quels sont les
bénéfices marginaux auxquels ont droit les occasionnels. Nous
allons essayer de vous donner une réponse à cette question et
nous aborderons ensuite la deuxième question.
M. OSTIGUY: M. le Président, je pense bien que ma question
était claire.
Je voulais savoir si les inspecteurs de travaux mécanisés
recevaient des bénéfices marginaux, comme une indemnité de
vacances par exemple? On m'a dit non. Je me demande comment il se fait que sous
l'ancienne administration il y en a eu?
M. ROY (Beauce): M. le Président, puisque nous parlons de
l'aménagement des fermes, de travaux mécanisés, il y
aurait certaines modifications qui auraient été apportées
par les officiers du ministère, à ce qu'on m'a dit, relativement
à la capacité des machines qui effectuent lesdits travaux. Il y
avait des petits entrepreneurs, l'année dernière, qui
effectuaient des travaux de creusage sur les fermes et qui avaient des petites
pelles qu'on appelle des "pépines". Ces machines n'avaient pas
effectivement 60 forces à la barre de contrôle et je pense que la
façon dont on a déterminé...
M. TOUPIN: La barre de tire que l'on appelle.
M. ROY (Beauce): La barre de tire. Alors, M. le Président, il
semblerait, par différents témoignages et différentes
représentations faites par des agriculteurs qui ont utilisé ces
petites machines dans le passé, qu'ils désireraient avoir les
services des mêmes machines des mêmes entrepreneurs cette
année. A cause de nouvelles dispositions, à l'intérieur du
ministère, ces petits entrepreneurs ne peuvent plus renouveler leur
contrat et obtenir un permis pour effectuer des travaux
mécanisés. Or, je voudrais savoir du ministre s'il a l'intention
de tolérer encore cette année ces petits entrepreneurs, qui ne
peuvent tout de même pas, parce qu'ils ont de l'outillage assez
récent, changer tout cet outillage, partout dans le Québec, pour
se procurer de la machinerie plus grosse, à cause des pertes qu'ils
pourraient subir.
Le ministre n'aurait-il pas l'intention de reconsidérer ce fait
pour qu'il y ait une certaine tolérance à l'intérieur de
certains services du ministère de façon que ces entrepreneurs
qui
avaient cette machinerie-là l'année dernière et qui
avaient obtenu des permis l'an dernier puissent encore obtenir un permis cette
année. Mais, par contre, si le ministère a l'intention
d'abandonner définitivement ou de modifier sa politique en vue
d'éliminer les machineries qui n'auraient pas le nombre de forces
indiqué précédemment, il y aurait peut-être lieu,
à ce moment-là, de ne pas donner de permis à ceux qui
achèteraient de la nouvelle machinerie. Mais il y aurait lieu, et je
pense que ce serait une question de justice envers ces petits entrepreneurs
ainsi que ces cultivateurs qui veulent s'en prévaloir parce que
le ministère ne donne tout de même pas le même montant
à ces petits entrepreneurs qu'aux propriétaires de grosse
machinerie d'exercer une certaine tolérance durant l'année
pour éviter de pénaliser ces entrepreneurs comme on le fait
à l'heure actuelle.
M. TOUPIN: Je vais répondre rapidement. Nous les avons exclus
cette année pour une raison très simple, c'est que nous voulions
que les agriculteurs, dans l'ensemble, aient accès à une
machinerie qui soit vraiment apte à bien faire le travail et, par
conséquent, à produire l'efficacité désirée.
C'est la raison pour laquelle nous les avons exclus.
Néanmoins vous soulevez le problème aujourd'hui des petits
tracteurs qui ont moins de 60 forces à la barre de tire. Le
problème a été soulevé aussi une fois en Chambre,
je pense que la question a été posée, et le
problème a été soulevé aussi par certains de ces
entrepreneurs qui m'ont écrit directement et qui ont tenu à peu
près les propos que vous tenez actuellement.
Nous regardons très sérieusement la possibilité
peut-être pas de prendre une décision autre que celle que nous
avons prise de façon générale mais d'étudier un
certain nombre de cas particuliers.
M. ROY (Beauce): Alors, si le ministre est prêt à
étudier certains cas particuliers, disons que j'ai soumis quelques cas
au ministère, ce sont des agriculteurs qui sont venus me rencontrer, qui
ont fait des représentations dans ce sens-là et à cause
des fermes, à cause du terrain sur lequel ces machines ont à
évoluer, les cultivateurs réclament de la machinerie pas trop
lourde à cause du bris et des dégâts que ça
occasionne sur les fermes. Alors, je suis heureux d'entendre le ministre dire
qu'il va reconsidérer quelques cas particuliers.
Maintenant, j'aurais un voeu à formuler et c'est là-dessus
que je termine mes observations sur ce sous-article. En ce qui a trait à
la politique générale du ministère en vue d'accorder des
permis aux entrepreneurs, dans certaines régions du Québec, il y
a plus d'entrepreneurs que dans d'autres régions. On sait et ce
n'est pas le nouveau gouvernement qui l'a inventé l'année
dernière qu'à chaque fois que le gouvernement change de
couleur, on change d'entrepreneurs dans bien des paroisses, dans bien des
comtés, et même dans tout le Québec.
Alors il se trouve qu'il y a des entrepreneurs qui travaillent à
des opérations forestières au cours des saisons d'automne et
d'hiver. L'été, ils ont une machinerie disponible qu'ils mettent
au service de la classe agricole et ils ont des opérateurs très
expérimentés. La politique concernant les permis je tiens
à dire au ministre en passant que je n'ai aucun cas particulier à
dénoncer ou à exiger mais je pense que ça devrait
faire l'objet d'une politique générale. On devrait accorder des
permis aux entrepreneurs qui répondent aux exigences du ministère
en ce qui a trait à la machinerie, en ce qui a trait à leur
compétence. Qu'on laisse le soin aux cultivateurs de choisir leur
entrepreneur. On le laisse choisir d'accord dans les nouveaux programmes que le
ministère a émis. Mais dans l'ancien programme de 40 heures, le
cultivateur n'a pas tellement le choix. Il est obligé de prendre
l'entrepreneur qui a reçu son permis du gouvernement.
Les cultivateurs et les agriculteurs sont habitués d'avoir un
entrepreneur depuis un, deux ou trois ans. Il y a même des cas où
des entrepreneurs font des travaux mécanisés depuis seize ans et
cette année ils n'ont pas pu recevoir leur contrat. Alors, comme le
disait le député de Nicolet, à toutes les fins de semaine
quand on retourne dans nos comtés, ce sont des appels
téléphoniques, des gens qui viennent nous voir : Qu'est-ce qui se
passe? Faites des représentations et écrivez au ministère
ou allez voir le ministre. Qu'est-ce qui se passe dans le ministère,
etc?
Si on pouvait régler ce cas-là, une question de politique
générale! En somme, le service d'aménagement des fermes je
pense n'est pas là pour faire bénéficier les entrepreneurs
mais il est plutôt là pour les cultivateurs. Alors, si on laissait
le soin aux cultivateurs de choisir leurs entrepreneurs eux-mêmes, les
non-compétents seraient éliminés par eux-mêmes et le
ministère n'aurait même pas d'intervention à faire. A ce
moment-là, le gouvernement s'éviterait énormément
de critiques.
M. TOUPIN: M. le Président, je pense que nous avons
déjà donné suite à ce désir des
députés et des agriculteurs du libre choix des entrepreneurs avec
la deuxième option.
M. ROY (Beauce): Je parle de la première option.
M. TOUPIN: On va y venir tranquillement. Mais il y a un certain nombre
de problèmes qu'il ne faut quand même pas ignorer lorsque nous
abordons celui de la première option. Si nous avons commencé par
offrir deux options, c'est que nous cherchons à régler le
problème à longue échéance et non pas à
brève échéance. Parce que si demain matin on appliquait
une politique trop draconienne dans ce domaine, on
risquerait de créer un problème social, un problème
économique parce qu'il y a un tas de petits entrepreneurs. Il y en a
combien? Il y en a 2,200 ou 2,300. On risquerait de créer un
problème assez sérieux de ce point de vue. C'est la raison pour
laquelle nous avons préféré d'abord offrir une option,
vérifier si cette option est désirée par les agriculteurs,
l'améliorer s'il y a lieu l'année prochaine et graduellement je
pense qu'on va atteindre les fins recherchées qui sont les nôtres
également.
M. ROY (Beauce): Si je comprends bien le ministre, ça veut dire
que la politique du 40 heures a tendance à s'éliminer
graduellement avec les années, pour en venir à la deuxième
option que le ministère a mise en marche cette année
c'est-à-dire que la limite de 40 heures va être
définitivement abolie dans un certain temps. En somme, si j'en juge un
peu d'après ce que le ministre nous dit...
M. TOUPIN: Je ne pourrais affirmer aussi catégoriquement que
cette première option disparaîtra dans quelques années. Ce
que je puis affirmer, par exemple, c'est que si la demande est plus forte du
côté de la deuxième option et si les agriculteurs
préfèrent la deuxième option, bien là on va la leur
offrir définitivement.
M. ROY (Beauce): J'aurais également quelques observations
concernant les travaux mécanisés, M. le Président. Sur
quels critères le ministère de l'Agriculture se base-t-il pour
établir un nombre d'heures quelconque, à effectuer dans un
comté?
M. TOUPIN: Il y en a plusieurs, j'ai déjà lu ça
dans un rapport.
M. VINCENT: Les précédents et coutumes, ça
dépend du comté.
M. TOUPIN: Oui, on peut en prendre trois. Les trois principaux sont les
suivants: premièrement, l'importance agricole de la région;
deuxièmement, le nombre de fermes cultivées dans la région
et, troisièmement, le besoin en drainage de la région. Ce sont
les trois critères qui nous guident mais ce ne sont pas des
critères scientifiques.
M. ROY (Beauce): Si je prends un exemple, il y a eu d'autorisées
pour Dorchester, l'année passée, 34,175 heures mais 30,660.5
heures effectuées.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. ROY (Beauce): Alors j'aimerais savoir si, cette année, les
heures qui seront autorisées pour mon comté seront
diminuées d'autant, soit 3,504 heures ou s'il y a une possibilité
que le même nombre d'heures que l'an dernier 34,000 heures soit
autorisé!
M. TOUPIN: On va regarder, c'est le comté de Dorchester.
M. ROY (Beauce): Le plus gros comté agricole de la province.
M. VINCENT: D'après le budget qu'on vote, elles vont être
diminuées.
M. TOUPIN: Evidemment, la coupure dans le comté de Dorchester est
assez forte. J'en suis moi-même surpris. C'est que, cette année,
on a autorisé 18,000 heures par rapport à 30,000 l'an dernier. On
a présumé que la deuxième option prendrait une partie
évidemment des heures...
M. VINCENT: La première étape...
M. TOUPIN: Maintenant, il y a toujours possibilité de rajustement
au cours de l'année. Je pense qu'on peut vous dire autre chose aussi
pendant qu'on est aux travaux mécanisés. Dans certains
comtés on a diminué le nombre d'heures. Evidemment, il y a
d'abord la deuxième option ce qu'on appelle l'option autofinancement qui
va influencer un peu, premièrement. Deuxièmement, c'est qu'il y a
l'inspection avant et après les travaux. Alors parce qu'on la fait avant
et après, on présume que peut-être un certain nombre
d'heures se faisaient avant et ne se faisaient peut-être pas pour des
fins exclusivement agricoles. Remarquez bien que je n'affirme rien, je dis
peut-être. Je voudrais qu'on soit bien compris là-dessus. On va
voir l'an prochain, avec cette méthode d'inspection avant les travaux et
après. C'est pourquoi nous avons doublé le nombre des
inspecteurs. Nous allons, à la lumière de ces expériences,
l'an prochain, ajuster un peu l'ensemble de nos politiques. Néanmoins,
on peut augmenter le nombre d'heures dans un comté parce que c'est
possible. Ce qui arrive très souvent aussi c'est qu'on en donne 18,000
ou 20,000 dans un comté et on en fait seulement 15,000 et, dans l'autre,
on en donne 18,000 ou 20,000 et on en fait 30,000. On peut faire à ce
moment-là des réaménagements à l'intérieur
de tout ça.
M. ROY (Beauce): Une autre question concernant l'autorisation d'heures.
Comment se fait-il que, pour deux entrepreneurs, par exemple, en comparaison,
un entrepreneur peut avoir 1,200 heures pour un tracteur C et l'autre n'aura
que 400 heures pour un même tracteur C.
M. TOUPIN: Encore là, il ne faut pas se baser tellement sur les
permis qui ont été émis jusqu'ici. C'est qu'on peut avoir
émis un permis de 400 heures pour un, de 1,200 pour l'autre et de 1,500
pour un autre mais, encore là, à la fin de l'année, toutes
les heures ne sont pas données au premier permis qu'on émet. On
en donne 30 p.c, après une autre tranche, et là ça
peut varier. Un permis peut comporter 400 heures et un second permis
peut en comporter 600 par rapport à l'autre qui n'en aura que 200 s'il
en a eu plus auparavant.
M. ROY (Beauce): Je me base sur les années passées. Il y a
un phénomène un peu curieux qui se produit dans le comté
évidemment. C'est que, dans mon comté, sur le nombre d'heures
autorisées, il y a plusieurs entrepreneurs qui viennent de
l'extérieur. En tout, ça fait 73 unités qui effectuent des
travaux quand je parle d'unités il s'agit de tracteurs, de
pelles, de riiveleuses et le reste mécanisés dans le
comté. Maintenant, 41 unités viennent de l'extérieur. Si
je fais une analyse, il y a des résidants à l'intérieur du
comté qui ont de très petits contrats, très peu d'heures
autorisées. Par contre, les entrepreneurs venant de l'extérieur
du comté, soit dans les 41 unités qui viennent faire des travaux,
ont beaucoup plus d'heures autorisées. Je regarde dans les heures
autorisées et non dans les heures effectuées. Est-ce que le
même phénomène se produira encore cette année? Des
résidants à l'intérieur du comté ont eu 19,275
heures d'autorisées alors que des résidents de l'extérieur
du comté viennent faire tout près de 15,000 heures. Alors que
j'ai des tracteurs qui sont dans le sommeil complet à l'intérieur
du comté. On nous dit: Ce sont des gars de l'extérieur qui
viennent le faire.
M. TOUPIN: Il y a encore plusieurs raisons qui peuvent motiver ces
faits. Il est même possible que l'entrepreneur en question fasse des
travaux ailleurs.
Il y a plusieurs entrepreneurs à qui on émet un permis,
par exemple, pour 500 heures de travaux, et qui vont en effectuer seulement 250
ou 300 parce qu'ils vont souvent travailler à l'extérieur,
à d'autres contrats, soit, par exemple, à la Voirie, soit
à la construction individuelle, soit pour des entreprises de
construction. Cela arrive très, très souvent. Dans mon
comté j'ai le même problème, exactement le même
problème.
M. GUAY: C'est un problème.
M. TOUPIN: Moi, je ne considère pas ça comme un
problème, c'est un fait, j'ai à faire face aux même
réalités dans mon comté. Je n'ai rien changé dans
mon comté, absolument rien, ce qui était là est
demeuré en place, en totalité, et puis les entrepreneurs ne se
sont pas plaints de cette réalité-là, ils ont simplement
soutenu que ça fait partie du jeu et que, s'il y a plus d'argent
à faire à côté d'un permis, ils vont le chercher. Le
problème, c'est qu'ils ne sont pas obligés d'exécuter le
nombre d'heures qu'indique le permis qu'on leur donne.
M. GUAY: Maintenant, est-ce que ces permis de travaux
mécanisés sont émis pas mal tous en même temps dans
toute la province?
M. TOUPIN: A peu près, ça peut varier peut-être
d'une semaine ou deux mais, de façon générale, quand on
émet les permis, on y va en grande. Parfois il peut arriver, dans
certaines régions, parce que c'est un peu plus tôt à cause
du climat, qu'on donne autorisation avant. Mais, de façon
générale les autorisations partent en même temps.
M. VAILLANCOURT: Il y a les entrepreneurs aussi, assez souvent, qui ne
remplissent pas leurs formules dès qu'ils la reçoivent, ils
retardent.
M. TOUPIN: Oui, il y a aussi le problème technique qui se pose
effectivement.
M. LE PRESIDENT: Poste 7.
M. VINCENT: Au complet? Egalement j'aimerais savoir, au 31 mars 1971,
combien d'heures de travaux mécanisés ont été
effectuées à travers la province et leur nature?
M. TOUPIN: 998,028. Un million d'heures.
M. VINCENT: 998,028. Un peu moins d'un million. Maintenant, est-ce qu'on
pourrait avoir, pas nécessairement tout de suite là, un peu plus
tard, parce que je pense que le rapport est prêt, le nombre d'heures et
la nature des travaux effectués par comté?
M. TOUPIN: Absolument, d'accord.
M. VINCENT: C'est probablement prêt ça. Egalement est-ce
qu'on pourrait avoir je n'en fais pas une condition sine qua non, je
pense que l'adjoint parlementaire nous les envoie pour nos comtés
la liste des entrepreneurs de l'an dernier?
M. VAILLANCOURT: Vous avez tous reçu ça.
M. VINCENT: Oui, oui, je l'ai.
M. VAILLANCOURT: Tous les députés l'ont reçue.
M. VINCENT: D'accord, si tous les députés l'ont
reçue, ça ne donne rien de demander d'une façon
générale.
M. TOUPIN: D'ailleurs, vous nous l'aviez demandée en Chambre
antérieurement, puis on s'était rendu à votre demande.
M. VINCENT: Excepté que dans le comté de Sainte-Marie, ce
n'est pas nécessaire, la liste des entrepreneurs des travaux
mécanisés.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Pas pour mon comté. Est-ce qu'on
donne la liste pour tous les comtés, ou à chacun...
M. CROISETIERE: On vous les donne individuellement.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Vous aurez beau donner la mienne dans mon
comté, elle ne sera pas longue.
M. CROISETIERE: Consolez-vous, les heures qui sont attribuées
à Sainte-Marie normalement sont données dans les autres
comtés à la place.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, je voudrais demander
un renseignement concernant tout le problème du commerce de la
machinerie agricole. Est-ce au poste 7 qu'on peut poser quelques questions, ou
si c'est à un autre poste? Au poste 7, quoi? Bon. Vous avez pris
connaissance du dernier rapport de la commission parlementaire
fédérale Barber, qui a étudié tout le
problème, et qui a essayé, pendant cinq ans surtout, de trouver
des moyens d'améliorer le rendement de la machinerie agricole.
On a même trouvé qu'actuellement on importe des tracteurs
de Russie, par exemple, et qu'on peut vendre à un prix moindre que ceux
qui sont manufacturés au Canada.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Est-ce que le ministère provincial du
Québec a été consulté par cette
commission-là, ou est-ce que le ministre a une prise de position
quelconque?
M. TOUPIN: Oui, évidemment. La commission a été
mise en place par le gouvernement fédéral d'abord, la commission
Barber est une commission fédérale, ça fait au moins... je
pense que son mandat lui a été confié en 1969...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Cela fait cinq ans.
M. TOUPIN: Cela fait cinq ans, alors c'est en 1964. Alors il n'y a pas
eu de consultation de faite sous notre administration, peut-être y en
a-t-il eu sous l'ancienne administration, mais on pourrait peut-être
vérifier, par exemple, si des consultations ont été faites
au moment où la commission a élaboré ses travaux avant
qu'elle rédige son rapport.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je pourrais peut-être la demander
à...
M. CROISETIERE: Il est six heures.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): On va demander l'ajournement.
M. TOUPIN: Très bien, à huit heures et quart.
M. VINCENT: Huit heures et quart. Avant l'ajournement, est-ce que le
ministre a pensé à la discussion sur la Régie des
marchés, s'il a une minute?
M. TOUPIN: Oui, M. le Président. J'ai communiqué à
midi avec le président de la régie, il va être ici ce soir.
Maintenant...
M. VINCENT: Est-ce que le ministre préférerait qu'on
étudie ce poste-là?
M. TOUPIN: Moi, je n'y vois pas d'inconvénient. Si tous sont
d'accord, on pourrait peut-être étudier la Régie des
marchés agricoles ce soir, parce que le président de la
régie sera ici ce soir, et Dieu sait que, de ce temps-ci, la
Régie des marchés agricoles du Québec a beaucoup de
travail. Le président m'a demandé, si c'était possible,
d'ailleurs, dans le même esprit que le député de Nicolet me
l'avait demandé, de terminer à une heure. Il est prêt
à rester tout le temps que durera l'étude du poste, mais il ne
veut pas attendre, évidemment.
M. VINCENT: D'accord, en ce qui nous concerne nous, on pourrait laisser
de côté les postes 7, 8 et 9, et tout de suite ce soir, à 8
heures et quart, commencer le poste 10 pour vider toute la question de la
Régie des marchés agricoles. Cela permettra aux officiers...
M. TOUPIN: Je demanderais si c'est possible, qu'on commence seulement
à huit heures trente, parce que ça va arriver juste, pour moi.
J'ai des gens à rencontrer et je pense que ça va arriver trop
juste.
M. LE PRESIDENT: Ajournement à huit heures trente.
Reprise de la séance à 20 h 30
M. FAUCHER (président de la commission permanente de
l'Agriculture et de la Colonisation): A l'ordre, messieurs!
Nous sommes rendus à l'étude du poste budgétaire no
10: Régie des marchés agricoles du Québec.
Régie des marchés agricoles du
Québec
M. VINCENT: M. le Président, avant d'entamer la discussion sur
les crédits accordés à la Régie des marchés
agricoles du Québec et afin de donner une vue d'ensemble des principales
fonctions de la régie, est-ce que le ministre, ou le président de
la régie parlant au nom du ministre, comme on l'a fait la semaine
dernière afin que ce soit enregistré aux Débats, pourrait
donner très succinctement la fonction générale de la
régie, avec ses responsabilités?
M. TOUPIN: La régie, messieurs, est un organisme de coordination,
de surveillance, d'amélioration de la mise en marché des produits
agricoles. A ce titre, elle relève de l'administration de la Loi des
marchés agricoles est impliquée dans l'administration de
certaines autres lois, dont une qui a été adoptée
récemment par l'Assemblée nationale, à savoir le bill 15.
Il y a aussi la Loi des produits laitiers et de leurs succédanés
et la Loi favorisant l'aménagement des usines laitières
régionales du Québec.
Ce sont à peu près toutes les lois et tous les
règlements qui sont issus de ces lois-là.
Sa fonction principale demeure celle de surveiller le vote, d'arranger
ou d'arbitrer tous les litiges qui peuvent survenir au cours de
l'exécution de plans conjoints qui entrent en vigueur après avoir
répondu à toute une série de conditions posées par
la loi elle-même.
C'est là l'activité principale. Les autres en
découlent plus ou moins directement.
M. VINCENT: M. le Président, depuis la fin de l'année
financière du 31 mars 1970, combien de votes ont été pris
ou ont été demandés sous la surveillance de la
régie pour les plans conjoints au Québec? Quels étaient
ces plans conjoints?
M. TOUPIN: De nouveau, il y a le plan provincial du lait naturel, qui
remplace lui-même 28 petits plans locaux ou régionaux qui
existaient avant. Il y a le plan de la chair de volaille. Il y a deux plans
dans le domaine forestier, soit celui de la Mauricie et un autre dans les
Laurentides, section ouest, je crois. Est-ce que j'en oublie?
M. VINCENT: Il y a eu quatre plans conjoints...
M. TOUPIN: Des nouveaux.
M. VINCENT: ...qui ont été acceptés par les
producteurs.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: La semaine dernière, il y en a un qui a
été renouvelé.
M. TOUPIN: Evidemment, là, vous vous reportez à l'autre
année fiscale.
M. VINCENT: Depuis la date du 31 mars 1970, jusqu'à
maintenant.
M. TOUPIN: Jusqu'à maintenant, incluant les derniers mois, il y a
le plan du porc qui a été refusé, comme vous le savez,
mercredi dernier.
M. VINCENT: Je sais que le ministre doit faire une déclaration en
Chambre demain, ou donner une réponse à une question en
Chambre.
M. TOUPIN: J'aurai demain la réponse à votre question.
M. VINCENT: Oui, mais, approximativement, est-ce que le président
pourrait, par la voix du ministre, nous dire, à peu près, parce
que je pense qu'officiellement demain...
M. TOUPIN: Je n'ai pas le procès-verbal. On peut,
évidemment, appeler à Montréal, demain matin et l'avoir.
Je peux vous donner les chiffres approximatifs...
M. VINCENT: Oui, sous réserve d'une déclaration du
ministre demain.
M. TOUPIN: Il y avait approximativement 14,300 producteurs inscrits au
vote. Là-dessus, il y en a 56 p.c. ou 57 p.c. qui ont voté, soit
un peu plus de 8,400 dont 56 p.c. favorables à l'acceptation du plan du
porc et 44 p.c. contre, grosso modo. J'arrondis les fractions.
UNE VOIX: Oui, oui.
M. TOUPIN: Il y a eu, comme dans tout vote de ce genre des bulletins
maculés, refusés ou des mélanges avec des anciens plans de
bois qui sont évidemment considérés comme annulés
donc...
M. VINCENT: Les 56 p.c...
M. TOUPIN: Je pense que ce qu'il faut retenir c'est environ 56 p.c. et
une fraction favorables.
M. VINCENT: Là, ce qu'il faut...
M. TOUPIN: Et 43 p.c. et une fraction contre.
M. VINCENT: Ce qu'il faut pour l'acceptation d'un plan conjoint, c'est
au moins 50 p.c. plus 1 des producteurs inscrits qui votent. Donc ce
critère était...
M. TOUPIN: Il était satisfait.
M. VINCENT: ... satisfait. Et...
M. TOUPIN: ... 66 2/3 p.c. qui votent...
M. VINCENT: ... 66 2/3 p.c. de ceux qui votent, oui.
M. TOUPIN: ... favorablement.
M. VINCENT: Est-ce que c'était la première fois qu'on
faisait la demande d'un plan conjoint du porc?
M. TOUPIN: Pour le porc, oui. C'était la première fois
dans le cas du porc.
M. VINCENT: Un plan conjoint étant refusé, est-ce qu'il y
a un laps de temps à laisser avant de...
M. TOUPIN: Il n'y a pas de critère spécifique. Il n'y en a
aucun de prévu dans la loi et il reste quand même que, dans le cas
d'un vote de cette envergure qui implique des dépenses pour l'Etat et
pour l'organisme qui est promoteur si vous voulez, il est à peu
près inutile, alors que les gens ont eu l'occasion de se prononcer
nettement, de revenir à la charge à quelques mois d'avis à
moins qu'il y ait changement ou des changements que l'on considérerait
très importants dans la psychologie des gens, dans leur forme
d'approche, si vous voulez, des problèmes avec lesquels leur industrie
est confrontée, soit celle du porc en l'occurence.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a d'autres plans conjoints qui
éventuellement seraient sur le point d'être votés ou en
préparation?
M. TOUPIN: Nous avons actuellement des requêtes
d'enregistrées à la régie, requêtes qui, de l'avis
des promoteurs mêmes, est plus ou moins à point, qui le sera
probablement d'ici quelques mois. Vous en avez une entre autres dans le cas du
maïs-grain. Il est question, évidemment, de reprendre
peut-être sur une base provinciale le cas des produits de
l'érable. Il est aussi question d'un plan de la pomme de terre. Mais
tout ça est dans l'air. Les promoteurs ne se sont pas assis, disons. La
régie comme telle ne fait pas de promotion des plans conjoints. Je dois
au moins reconnaître ça, à ce niveau elle est
complètement neutre et elle attend que les requérants au moins
amènent une requête. Cela ne veut pas dire qu'on ne les aide pas
à préciser leur requête, en leur disant : Bien il y a des
cas où on ne peut pas aller aussi loin, il y a d'autres cas où
c'est plus pratique peut-être de ne viser que tel ou tel aspect d'un
problème commercial dans une production donnée. Mais
généralement on ne s'en occupe pas plus que ça au moment
des requêtes.
M. VINCENT: Est-ce qu'on pourrait nous dire approximativement ce qu'il
en coûte au gouvernement ou à la Régie des marchés
agricoles pour procéder à un vote comme ce fut le cas pour les
producteurs de porc?
M. TOUPIN: Nous avons un budget annuel de $40,000 pour ces
fins-là et pour les enquêtes depuis maintes années. Je
pense qu'on n'a jamais épuisé le budget que je sache. Pour la
régie ce ne sont que des frais d'impression, des plans et des bulletins
de vote. Alors, disons que c'est minimal par rapport aux dépenses de
promotion de l'organisme promoteur dudit plan.
M. ROY (Beauce): M. le Président, concernant le plan conjoint du
porc, je ne sais pas si ma question serait à propos ou si le ministre de
l'Agriculture préférerait répondre. Est-ce que le
ministère ou la Régie des marchés agricoles a
été informé des causes, des raisons qui ont motivé
les cultivateurs à refuser leur plan conjoint?
M. TOUPIN: Evidemment, les raisons peuvent être multiples et
très difficiles à dépister. Pourquoi un producteur
vote-t-il contre et pourquoi un producteur vote-t-il pour un plan conjoint?
Cela devient extrêmement difficile d'en évaluer les motifs. Je
pense que ce n'est pas facile de répondre à cette question,
très honnêtement.
M. ROY (Beauce): Il y a peut-être plusieurs motifs, mais je me
demandais si, à ce moment-là, au ministère on
n'était pas informé, par exemple, qu'il y aurait eu une raison
principale, pas une raison, mais une objection globale. Je vais préciser
davantage ma question. Est-ce que la question des poulets et des oeufs, tout le
problème avec Fedco, à l'heure actuelle, les aurait
influencés en quelque sorte? Disons que c'est peut-être une
opinion que je demande au ministre à ce moment-là, mais tout de
même ce serait peut-être bon qu'on étudie un peu cette
question-là de façon à pouvoir nous orienter dans les
discussions qui suivront.
M. TOUPIN: C'est un ensemble de facteurs qui fait que les producteurs
approuvent ou rejettent un plan conjoint. Cela peut être le facteur de
l'expérience d'un autre plan conjoint. Cela peut être le facteur
de l'expérience d'un marché donné. Il est très
difficile de préciser les vraies causes qui ont motivé un
producteur à voter pour ou contre. Il ne faut pas oublier que le vote
est essentiellement secret.
M. VINCENT: Le ministre a raison, non pas
que j'aime à prendre ses affirmations comme étant...
M. TOUPIN: Mais ça n'arrive pas très souvent.
M. VINCENT: Je pense que c'est très difficile
d'interpréter...
M. DEMERS: L'ancien ministre peut se tromper lui aussi.
M. TOUPIN: Si et Dieu le sait.
M. VINCENT: Pour autant que Dieu le sait et que les gens ne le savent
pas, je n'en fais pas de remarque. Je pense que ce serait très malvenu
qu'un ministre ou la Régie des marchés agricoles
interprète la signification d'un vote dans un plan conjoint, parce
qu'à ce moment-là on peut laisser l'interprétation
à d'autres personnes de l'extérieur qui peuvent se demander si
c'est pour telle et telle raison que le plan conjoint a été
voté ou qu'il n'a pas été voté. La seule cause pour
dire que ça n'a pas été voté, c'est parce qu'il a
manqué de producteurs qui ont voté pour.
M. ROY (Beauce): Le député de Nicolet ne m'a rien
appris.
M. VINCENT: C'est très difficile. Je voudrais dire au
député de Beauce que... Ce qui arrive c'est que, si la
Régie des marchés agricoles ou le ministre de l'Agriculture se
prononçaient sur des raisons, dans deux ou trois mois d'ici ce serait
assez difficile de remettre en place la votation d'un plan conjoint.
M. ROY (Beauce): J'ai posé ma question au ministre et c'est le
député de Nicolet qui me répond. Je comprends qu'il a une
large expérience au ministère de l'Agriculture...
M. TOUPIN: J'ai donné une réponse au député
de Beauce et je tiens à ce que cette réponse soit acceptée
comme telle.
M. ROY (Beauce): Je voulais aller peut-être plus
profondément dans le problème qui nous occupe puisque nous sommes
au poste de la Régie des marchés agricoles et je demanderais au
président de me rappeler à l'ordre si je suis hors d'ordre.
J'aurais abordé un peu le problème de Fedco, si c'est permis
à ce stade-ci. Si ce n'est pas permis, j'y reviendrai tout à
l'heure.
M. DEMERS: J'avais demandé la parole tantôt, mais je ne
sais pas si le président m'a vu.
M. LE PRESIDENT: Non.
M. DEMERS: Je ne sais pas en quelle année ça va
être. J'aurais voulu poser quelques questions. Moi aussi ça se
rapporte à Fedco. Je vais laisser le député de Beauce
commencer, quitte à enchaîner pour qu'il n'y ait pas de
répétitions.
M. ROY (Beauce): Avant de changer de sujet, je ne sais pas si le
député de Sainte-Marie avait autre chose avant d'aborder
Fedco.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Sur la Régie des marchés
agricoles, je n'avais qu'une observation ou plutôt une couple de
questions à poser au ministre. D'ailleurs le ministre dans sa
déclaration devant la commission permanente de l'Agriculture de la
Chambre des communes, le 23 janvier formulait certaines réserves
relativement au projet C-176, ces réserves portaient sur deux points.
D'abord l'absence de moyens prévus par le gouvernement
fédéral pour jouer un rôle efficace dans le domaine du
commerce interprovincial de denrées agricoles. Sa deuxième
réserve c'était l'intrusion du fédéral dans la
politique agricole des pouvoirs plus particulièrement dans le domaine du
contrôle de la production, comme le lait ou le blé.
Comment le ministre conçoit-il dans ce sens un rôle du
fédéral qui soit efficace mais qui n'empiète pas sur la
juridiction provinciale, étant donné vos déclarations
antérieures? Je lis ici dans la Tribune de Sherbrooke du 7 mai 1971 une
déclaration du ministre actuel, où il faisait remarquer que le
gouvernement fédéral a l'entière responsabilité de
la Commission canadienne du lait. Il a fait remarquer qu'il peut tout au plus
comme l'a fait l'UCC négocier avec le fédéral.
L'autre jour dans des observations d'ordre général, j'ai
fait mention au ministre que le ministère de l'Agriculture du
Québec était ni plus ni moins qu'une succursale du
ministère d'Ottawa. Le ministre m'a répondu de ne pas trop
charrier. Actuellement, puisqu'on parle de la Régie des marchés
agricoles, je lui fais part de quelques-unes de ses observations et je lui
demande s'il pourrait définir comment il conçoit un
fédéralisme rentable qui en même temps n'empiète pas
sur les juridictions provinciales.
Et là je cite le ministre, cela ne vient pas de moi.
Par contre, ce que vous aviez dit, c'était un peu dans le
même sens que l'observation que je vous avais faite l'autre jour,
excepté que vous me disiez que j'avais charrié. Moi, je vous dis
que vous n'avez pas charrié à ce moment-là et c'est vrai.
Alors, comment concevez-vous ça?
M. TOUPIN: Evidemment, il faut placer les problèmes chacun dans
dans son contexte. Au moment où j'ai prononcé ces paroles, il
était question du projet de loi C-176, c'est-à-dire d'organiser
sur le plan national des offices de commercialisation des produits agricoles.
Il s'agissait de savoir quels pouvoirs nous allions donner à ces offices
de commercialisation.
Est-ce qu'on devrait leur donner tous les pouvoirs que détiennent
présentement les offices de commercialisation provinciaux? Parce
qu'il en existe, non seulement au Québec, mais dans plusieurs
autres provinces du pays. C'est la raison pour laquelle nous avons soutenu
qu'il était nécessaire qu'il y ait une loi fédérale
qui réglemente la mise en marché sur le plan national, tout en
respectant ce qui existe dans chacune des provinces vis-à-vis des
programmes de commercialisation.
Cela, c'est au moment où nous avons rencontré le
gouvernement fédéral sur le projet de loi C-176. Notre position
à ce niveau n'a pas changé. Nous sommes encore convaincus et
persuadés qu'une loi fédérale est nécessaire pour
réglementer l'ensemble de la mise en marché au pays, mais que
cette loi doit respecter ce qui existe dans les provinces avec les pouvoirs que
détiennent déjà ces offices de commercialisation sur le
plan provincial.
Si vous donnez aux offices de commercialisation nationaux les
mêmes pouvoirs qu'aux offices de commercialisation provinciaux, autant
dire que la mise en marché devra être laissée exclusivement
entre les mains du gouvernement fédéral, parce qu'il ne sera plus
nécessaire d'avoir dans chacune des provinces des offices de
commercialisation, dans le domaine du poulet, par exemple, dans le domaine des
autres produits. On en a plusieurs dans la province de Québec. Donc
notre position à ce niveau n'a pas changé.
Quant à l'autre aspect, il s'agit de la Commission canadienne du
lait, qui est un organisme tout à fait particulier, tout à fait
spécial, pour mettre en marché le lait au pays. Elle n'a pas les
pouvoirs d'offices de commercialisation. Elle n'a pas les pouvoirs d'un plan
conjoint qu'on trouve dans chacune des provinces. Elle s'occupe du commerce
interprovincial, du commerce international, elle voit à vendre les
produits dans certains cas, à les entreposer dans certains autres cas et
elle peut en outre fixer certains contingents mais non pas des contingents de
production. Elle peut fixer des contingents de subsides, comme elle l'a fait
d'ailleurs.
Les contingents de produits laitiers qui existent au Québec, les
vrais, ceux qui sont reconnus comme étant des quotas de production, sont
présentement établis par la Fédération des
producteurs de lait au Québec, qui administre un plan conjoint et qui a
les pouvoirs effectivement de fixer ou d'établir des quotas de mise en
marché et ces quotas existent effectivement dans le domaine du lait.
Or, il y a toute une différence entre un plan de
commercialisation tel qu'on le conçoit à l'intérieur d'une
loi comme celle de la Loi des marchés agricoles du Québec ou
comme celle autour de laquelle on a discuté au gouvernement
fédéral dans le cadre des déclarations que j'ai faites. Il
y a toute une différence par rapport à la Commission canadienne
du lait, qui est un organisme tout à fait spécial.
Il existe aussi d'autres commissions au Canada, il y a la Commission
canadienne du blé qui a elle aussi des fonctions bien précises,
mais qui n'est pas nécessairement un office de commercialisation comme
on les reconnaît partout au pays.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Ne pensez-vous pas que le bill C-176 donnera
au fédéral des pouvoirs de contrôler toute la production
agricole du Québec, s'il veut les exercer?
M. TOUPIN: De la façon que le bill est rédigé,
comme il est préparé actuellement...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'étaient vos craintes ça.
M. TOUPIN: C'est avant ces déclarations que nous avons
faites et ces rencontres que nous avons eues avec le gouvernement
fédéral précisément, que le projet de loi
C-176 soit présenté ppur une deuxième fois à la
Chambre des communes.
Nous avons fait valoir nos points de vue et ils valent encore
aujourd'hui. Nous nous opposons à des offices de commercialisation
nationaux de la même nature que des offices de commercialisation sur le
plan provincial. On est conscient, par ailleurs, qu'il est nécessaire
que nous ayons une loi fédérale pour s'occuper du commerce
interprovincial, pour permettre aux provinces de s'entendre dans le cadre d'un
partage de marchés ou dans le cadre d'un partage de production. On est
d'accord sur un projet de loi comme celui-là mais on n'est pas d'accord
pour qu'un office de commercialisation fédéral vienne
réglementer, à l'intérieur d'une province, tout ce qui a
trait à la commercialisation par exemple, les contingents de production
et d'autres moyens dont disposent présentement les plans conjoints
provinciaux pour commercialiser un produit.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Mais le projet de loi C-176 peut
réglementer tout ça et il n'a pas été amendé
même après vos représentations. On doit le
représenter à la Chambre des communes. On est censé
l'adopter mais il n'y a eu aucun amendement apporté. Donc vos
appréhensions persistent telles que vous les mentionnez dans votre
conférence.
M. TOUPIN: Au moment où nous avons fait cette intervention, il
était question précisément d'amender le projet de loi
C-176 et de lui donner plus de pouvoir qu'il en a actuellement ou le pouvoir
qu'il contenait à ce moment-là. Nous avons
préféré laisser les mêmes pouvoirs parce que les
pouvoirs, qui sont dans le projet de loi C-176, peuvent, si toutes les
provinces sont d'accord, mettre de l'avant une sorte de plan conjoint national,
mais à la condition que toutes les provinces soient d'accord sur ce
sujet-là. Mais encore une fois, qu'un office de commercialisation
national soit accepté par toutes les provinces, une province peut, si
elle le désire, se retirer de ce programme de commer-
cialisation national. Or, il est bien évident qu'à ce
moment-là, ce projet de loi ne remplace pas les lois provinciales mais
vient les compléter.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: Je voudrais savoir du ministre, via le président de la
régie, quel a été le rôle exact de Fedco dans la
commercialisation des oeufs? Je voudrais avoir des détails. D'abord des
montants qui ont été versés officiellement par les
différents gouvernements en subventions, la façon dont cela a
été distribué, à quoi cela a servi, ce qu'il reste
de ces montants-là, et si le gouvernement a l'intention de disposer
d'autres montants pour permettre à Fedco de continuer à
fonctionner. D'abord quel a été le montant qui a
été versé par les gouvernements antérieurs à
celui que nous avons actuellement? Je sais que, par le bill 17, nous avons
accordé une garantie provinciale de $500,000.
M. TOUPIN: C'était le bill 27.
M. DEMERS: Le bill 27, je m'excuse. Vous devez savoir ce qu'il reste
comme montant. Où sont rendus les administrateurs de Fedco qui
étaient en place dans le temps? Que sont-ils devenus? Que font-ils? Je
pose une foule de questions. Je demande d'abord quel montant le gouvernement
antérieur avait accordé.
M. TOUPIN: Je vais vous donner les montants de subventions qui ont
été accordées. Quant au reste, le président pourra
compléter dans certains cas. Je ne sais pas si on a toutes les
données parce que vous demandez ce qu'il reste de ces montants-là
etc. Il faudrait peut-être avoir des chiffres précis.
M. DEMERS: Lorsque les responsables ont demandé le
deuxième montant, c'est signe qu'il ne devait plus en rester sur le
premier.
M. TOUPIN: Il y a eu d'abord une première tranche de $100,000
versée par le gouvernement antérieur. Les premiers $100,000
étaient pour aider à la mise en place d'un système de
commercialisation ou dans les grandes lignes, à peu près
ça. Il y a eu par la suite $125,000 mis à la disposition des
producteurs d'oeufs propriétaires de postes de classification ou de
mirage qui voulaient s'en départir dans le cadre toujours du programme
de commercialisation.
M. DEMERS: En quelle année? M. TOUPIN: En 1969.
M. DEMERS: Les premiers $100,000 venaient du gouvernement?
M. TOUPIN: Les premiers $100,000 venaient du gouvernement.
M. DEMERS: En quelle année?
M. TOUPIN: Les $125,000 aussi étaient disponibles au
gouvernement. Les premiers $100,000 ont été à Fedco mais
les seconds n'ont pas été à Fedco. Ils ont
été aux producteurs propriétaires de poste de
mirage qui devaient fermer ces postes-là...
M. DEMERS: Qui devaient les vendre? Ils devaient être payés
pour les fermer?
M. TOUPIN: C'est ça.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a eu de l'argent donné à ces
producteurs?
M. TOUPIN: Oui, il y a eu $100,000 versés jusqu'à
maintenant.
M. DEMERS: Est-ce qu'ils ont tous été payés?
M. TOUPIN : Toutes les demandes qu'on a reçues ont eu une
réponse favorable. Mais nous n'y étions pas tenus.
M. DEMERS: Le ministère non, mais je parle de l'Office de mise en
marché Fedco. Est-ce que c'était Fedco qui payait, ou bien le
gouvernement?
M. TOUPIN: Non, c'était une subvention du gouvernement pour la
fermeture des postes de mirage.
M. DEMERS: Et vous n'étiez pas tenus d'en payer? Vous n'en auriez
pas payé un et cela aurait fait la même chose.
M. TOUPIN: Fedco n'avait rien à voir là dedans. Il y avait
une mesure, une réglementation là-dessus. Si un
producteur-classeur décidait de fermer son poste de classement ou de
mirage, il pouvait demander au gouvernement de lui verser une somme
prévue il y a des normes d'établies parce qu'il
fermait son poste de mirage.
M. DEMERS: Est-ce qu'il était alors obligé de fermer son
poste de mirage? Je parle d'un type qui avait un poste de mirage et de
classification, est-ce qu'il était obligé de fermer son
poste?
M. TOUPIN: Dans le cadre du système de commercialisation, il
avait été prévu qu'un certain nombre de postes de mirage
disparaîtraient. Il avait été prévu que ce
nombre-là devrait disparaître.
M. DEMERS: On les compensait selon le bon gré du gouvernement et
selon le montant qu'il avait à sa disposition.
M. TOUPIN: C'est-à-dire qu'il y avait là des normes
établies, je n'ai pas la mesure avec moi. Il faudrait les scruter un peu
plus. Je trouve curieux que le député de Saint-Maurice me pose
toutes ces questions parce qu'au fond, c'est l'ancien gouvernement qui a
préparé ces normes. C'est le député de Nicolet qui
était là à ce moment-là et qui a
préparé les normes avec ses officiers du ministère et qui
a mis ces montants à la disposition des producteurs. Quant au montant de
$400,000...
M. VINCENT: Le ministre trouve curieux que le député de
Saint-Maurice pose ces questions-là. Il s'adresse au ministre de
l'Agriculture.
M. TOUPIN: Oui. Mais, je pense que le député de
Saint-Maurice est déjà au courant de tout ça.
M. DEMERS: Encore un autre. Je n'ai jamais posé de questions
quand je connaissais la réponse. Le ministre donne les réponses
quand il les sait. Si on ne peut pas avoir ces réponses ici, j'ai
posé les question à la Chambre 200 fois. On ne m'a jamais
répondu. On m'a dit que quand la régie serait là on
répondrait. Je demande où sont allées ces sommes? Quel
montant a été versé? J'aimerais avoir une réponse
qui se tienne. Si le ministre ne peut pas me donner ces réponses
immédiatement, qu'il prenne le temps qu'il voudra, qu'il ramasse le
document qu'il me donne la réponse et je ne poserai jamais plus de
questions lâ-dessus.
M. TOUPIN: Je pense avoir répondu jusqu'à maintenant, je
ne me suis pas dérobé.
M. DEMERS: Le ministre en donne plus qu'on n'en demande quand il dit que
le député de Sainte-Maurice savait la réponse.
M. TOUPIN: C'est déjà formidable si j'en donne plus que ce
que le député ne demande.
M. VINCENT: Sur le point que le ministre a soulevé, il a
mentionné qu'il trouvait curieux que le député de
Saint-Maurice pose ces questions. Je ne trouve pas curieux du tout que le
député de Saint-Maurice demande comment s'est faite l'utilisation
des $100,000 qui ont été versés à Fedco et
également l'utilisation des $125,000 qui n'ont pas été
versés à Fedco, contrairement à ce qu'aurait pu laisser
voir tout à l'heure une affirmation, parce que les $125,000 n'ont pas
été versés à Fedco. Les $125,000 étaient une
mesure d'assistance du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation
à ceux qui le demandaient en vue de la fermeture de postes de
classification. Je reviens sur la première question du
député de Saint-Maurice. Nous aimerions avoir le bilan des
$100,000 dépensés par Fedco.
M. TOUPIN: Les premiers $100,000 qui ont été consentis
comme subvention à Fedco ont été dépensés
pour les fins pour lesquelles ils ont été versés,
c'est-à-dire pour mettre en place le système de
commercialisation.
M. VINCENT: Est-ce qu'on peut avoir le rapport de Fedco
là-dessus?
M. TOUPIN: En vertu de la subvention, est-ce que Fedco était
tenue de faire un rapport de son utilisation?
M. VINCENT: On en a parlé l'an passé pendant une
journée.
M. TOUPIN: J'ai donné passablement de renseignements
jusqu'à maintenant là-dessus.
M. DEMERS: Les $100,000 ont été dépensés
complètement?
M. TOUPIN: Ils ont été dépensés
complètement par Fedco.
M. DEMERS: Cela était de l'argent venant du gouvernement. Les
élus du peuple ont le droit de savoir comment il a été
dépensé. Que ce soit marqué dans n'importe
règlement, je défie qui que ce soit de nous dire qu'on n'a pas le
droit de savoir où ont été les $100,000.
M. TOUPIN: Je n'ai jamais dit que ce n'était pas là le
droit des députés. Je n'ai jamais soutenu ça. Je dis
purement et simplement que les $100,000 ont été versés
pour une fin précise: pour l'étude d'un système de
commercialisation. Ils ont été versés à la
Fédération des producteurs d'oeufs du Québec. La
Fédération des producteurs d'oeufs du Québec,
d'après les renseignements que nous avons, s'est servie de ces $100,000
pour les fins auxquelles ils avaient été versés,
c'est-à-dire pour mettre en place un système de
commercialisation. A ce titre, je sais que Fedco avait demandé la
participation d'un bureau spécialisé en administration.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre est certain de ce qu'il affirme
là?
M. TOUPIN: Je ne dis pas que ces sommes ont servi à
ça.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre est certain lorsqu'il affirme que
$100,000 ont servi en partie pour faire une étude du système et
qu'on s'est servi d'une firme, primo...
M. DEMERS: Quelle est la firme?
M. VINCENT: D'abord qu'on donne les renseignements tels qu'ils existent.
Fedco a reçu une subvention d'ARDA-Québec pour faire une
étude de la mise en place d'un système...
M. DEMERS: En plus des $100,000?
M. VINCENT: Oui, en plus des $100,000. Et que les $100,000 ont
été versés pour des fins spécifiques, à
savoir se faire un fonds de roulement, et nous voulons savoir à quoi a
servi ce montant d'argent.
M. DEMERS : Puis, qu'est-ce qui a roulé dans ce
fonds-là?
M. VINCENT: Depuis l'an dernier, l'on nous informe, l'on nous donne
toutes sortes de raisons pour ne pas nous dire à quoi ont servi les
$100,000.
M. TOUPIN: Bien évidemment, sur les premiers $100,000 qui ont
été versés, on estime qu'entre $25,000... Celui-là,
c'est avant les $100,000. Bon voilà. Avant les $100,000 il y aurait eu,
me dit-on $25,000 ou $27,000 versés par le gouvernement pour
l'étude d'un système de commercialisation.
M. ROY (Beauce): Avant les $100,000. M. TOUPIN: Avant les $100,000. M.
DEMERS: Cela faisait $125,000. M. TOUPIN: Cela c'est sur un an et demi.
M. ROY (Beauce): Il y a $25,000 antérieurement aux $100,000.
UNE VOIX: Une étude préliminaire.
M. TOUPIN: Les $100,000, comme le disait tantôt le
député de Nicolet je m'excuse de m'être
trompé à ce niveau-là auraient été
versés pour la création d'un fonds de roulement en vue, je pense,
de mettre en marche un système de commercialisation, voyez-vous un
système de paie. Ils auraient été versés à
cette fin-là. Les $125,000 eux, auraient été versés
pour la consolidation des postes de mirage désaffectés.
Voilà. Si vous voulez avoir par exemple au niveau des $125,000, le
nombre de postes de mirage qui en ont bénéficié des
montants...
M. ROY (Beauce): Est-ce qu'on pourrait nous donner une copie du
document?
M. TOUPIN: Je pense que oui, on peut donner une copie de ça.
M. DEMERS: Vous êtes passé des $100,000 aux $125,000.
Est-ce qu'on pourrait régler les $100,000 et après ça on
ira à l'autre montant?
M. TOUPIN: Bon, les premiers $100,000 ont été
versés pour créer un fonds de roulement en vue de faire
démarrer une agence de vente ou un système de
commercialisation.
M. ROY (Beauce): Oui, mais maintenant...
M. TOUPIN: Il reste à répondre à la question
précise qui a été posée tantôt: Comment ces
$100,000 ont-ils été utilisés? Est-ce qu'ils ont
été utilisés à ces fins-là?
M. ROY (Beauce): C'est ça.
M. TOUPIN: Aux fins pour lesquelles on les a donnés? Bon. Alors
à cette question-là, à moins que je n'aie pas tous les
renseignements là-dessus, je peux demain prendre les renseignements
précis au niveau de la fédération et fouiller dans ce que
l'on a présentement...
M. DEMERS: C'est ça.
M. TOUPIN: ...comme données sur ce problème-là.
M. DEMERS: Sur les $100,000.
M. TOUPIN: Demain, je pourrais répondre d'une façon
claire, du moins dans la mesure où j'aurai les renseignements sur les
$100,000.
M. VINCENT: D'abord, est-ce que Fedco a fait un rapport financier sur
l'utilisation des $100,000?
M. TOUPIN: Est-ce que c'était exigé?
M. VINCENT: Ecoutez là, je n'ai pas l'arrêté en
conseil. Est-ce que dans l'arrêté en conseil pour les
$100,000...
M. TOUPIN: Je pense qu'ils n'étaient pas exigibles dans ce
sens-là, je pense que c'était partie d'une mise de fond...
M. DEMERS : Pour autant que le fonds de roulement fonctionne
à...
M. TOUPIN: ...le rapport des experts disait que ça prenait un
fonds de roulement de quelque $500,000, si je me souviens bien. Il était
question à l'époque que ces gens-là se financent avec un
prêt bancaire. Par ailleurs, ça prenait disons 20 p.c. de
dépôt à la banque pour qu'ils ouvrent un compte couvrant
les paies qui étaient de l'ordre, si vous vous souvenez, de $120,000
à $150,000 par semaine ou quelque chose du genre, en supposant que tous
les oeufs auraient passé par là. Donc, pour un mois, ça
prenait environ $500,000. Les $100,000 étaient en dépôt
pour justifier l'autre avance bancaire de $400,000. Et si vous vous souvenez,
à l'époque, c'était lié à l'obtention du
crédit bancaire en question. Or, je pense que les autorités
bancaires, devant le fait qu'elles ignoraient à l'époque que
l'agence ne pouvait pas mettre en gage les comptes recevables des producteurs
ou les donner en garantie, si vous voulez, ont changé d'idée et
disons que ce problème de financer des paies a été en
partie le début des difficultés de Fedco. Vous commen-
cez, vous n'avez pas un sou en poche et vous voulez payer des oeufs qui
entrent et qui sont vendus seulement quinze jours après. Alors cela a
été le début disons et c'est une partie du fonds de
roulement.
M. VINCENT: Mais en vertu...
M. DEMERS: Mais est-ce que le fonds de roulement a servi à payer
des dettes ou bien pour faire un fonds de roulement?
M. TOUPIN: On a la comptabilité...
Je pense je ne sais pas si c'était dans le texte
même de l'arrêté en conseil, nous ne l'avons pas en main
qu'il fallait que ce soit utilisé pour payer les producteurs.
M. VINCENT: C'est là justement où le problème se
pose. C'est que pour tout montant versé à une association
supérieur à tel montant je ne me souviens pas si c'est
$5,000 ou $10,000 il faut nécessairement faire un rapport
à l'auditeur. Des mauvaises langues ont laissé circuler le fait
que Fedco se serait servie de ce montant de $100,000, qui n'avait pas
été donné pour cette fin-là. Elle se serait servie
de ce montant de $100,000 pour payer des dettes qu'elle avait
déjà contractées avant que la subvention soit
versée.
M. TOUPIN: Soyons donc clair là-dessus. Pour administrer une
telle agence, si cela prend $500,000 d'accord, vous me suivez?
supposons qu'il y a $100,000 dans le pot qui viennent du gouvernement et
$400,000 qui viennent de la paie des oeufs. Il est impossible de dire quelle
partie des $500,000 devait servir pour payer la dette d'organisation de l'UCC.
C'est cela que vous voulez dire?
M. DEMERS: C'est comme un gars de l'Ontario et un gars du
Québec.
M. TOUPIN: C'est cela justement...
M. CROISETIERE: C'est ce que nous aimerions savoir.
M. TOUPIN: C'est une proportion de 20 p.c. des dépenses globales.
Est-ce qu'une fois les $100,000 payés on a une identification bien
sérieuse là-dessus? Elle l'est du point de vue de
l'arrêté en conseil lui-même. Je suis d'accord, mais si au
cours de cette période il s'est dépensé $500,000, il est
sûr que les $100,000 ne sont pas nécessairement allés pour
payer une ancienne dette. Il se peut qu'un premier montant de $100,000 des
$500,000 ait servi à payer une vieille dette, que les dépenses
d'organisation ou de promotion de plan conjoint sont payées par le plan
voté. C'est une vieille tradition du début de la Loi des
marchés.
M. DEMERS: Est-ce que les dettes ont été
payées?
M. ROY (Beauce): Je pense qu'on pourrait formuler autrement la question
et que cela aiderait tout le monde à comprendre. Quel montant a
été pris sur les $100,000, les $125,000 ou les $500,000? Si on
pouvait savoir quels ont été les frais d'organisation pour mettre
sur pied Fedco! Je crois que cela résumerait assez bien. Combien cela
a-t-il coûté?
M. DEMERS: Il y a peut-être eu des capitaux qui ont
été investis par d'autres associations que le gouvernement,
telles que l'UCC. On n'a pas d'affaires de se fourrer le nez là-dedans.
Mais il y a certainement eu un montant que l'UCC a mis pour essayer de faire
une mise en marché avant que le gouvernement subventionne. Si on avait
le bilan complet de ce... cela nous donnerait une idée exacte de ce
qu'est cette société.
M. ROY (Beauce): Je serais aussi intéressé à savoir
je sais qu'il est difficile pour le gouvernement du Québec de
nous le donner, mais si le ministère a les chiffres le montant
que Fedco a pu recevoir du programme ARDA-Québec?
M. DEMERS: $25,000 qu'il a dit au début.
M. ROY (Beauce): Non, $25,000 c'est une étude
préliminaire.
M. DEMERS: C'est le seul montant qu'elle a eu. C'est ce qu'on a eu comme
réponse.
M. ROY (Beauce): Ce n'est pas ce que j'avais compris.
M. DEMERS: On va reposer la question. M. le Président, est-ce
qu'on peut demander au ministre, par votre intermédiaire, quel montant
ARDA aurait fourni pour une étude préliminaire?
M. ROY (Beauce): Est-ce que c'est préliminaire ou si d'autres
montants ont été fournis par la suite?
M. DEMERS: Juste les $25,000?
M. TOUPIN: L'entente qui existait, messieurs je vais vous la
donner c'est qu'on payait la moitié du coût de
l'étude faite par Comtois, Bélanger et...
M. DEMERS: C'était $50,000 et vous en avez donné
$25,000?
M. TOUPIN: A peu près. On a payé sur pièces
justificatives la moitié des frais de l'étude.
M. ROY (Beauce): Cela veut dire qu'il y aurait un autre montant de
$25,000...
M. TOUPIN: Je vous donne un montant approximatif de $25,000, cela peut
être retracé dans vos comptes publics d'il y a deux ans, je
présume.
M. ROY (Beauce): Cela veut dire, en gros, $25,000 payés par le
Québec et $25,000 payés par ARDA?
M. DEMERS: M. le Président, si j'ai bien compris, le ministre
nous fournira demain des détails additionnels, pour autant qu'il pourra
les récupérer lui-même, pour nous dire quelles ont
été les utilisations de ces montants et de ces deniers. Je
voudrais savoir, dans les $125,000, qui ont servi à la consolidation des
postes de mirage et de classification le ministre a dit tantôt, si
j'ai bien compris, qu'il y a eu $123,000 qui ont été
dépensés et qui ont été convertis à cet
effet où sont allés les autres $22,000?
M. TOUPIN: Les autres $22,000 sont allés au fonds
consolidé de la province de Québec.
M. DEMERS: Pour le roulement? Ils ont été retournés
à la province.
M. TOUPIN: Bien sûr, ils n'ont pas été
versés.
M. DEMERS: Et après cela, on a revoté $50,000. On payait
seulement les $500,000. La province ne payait que ce qui était
consolidé.
M. TOUPIN: C'est une mesure d'assistance qui avait été
mise à la disposition...
M. DEMERS: Fedco n'avait rien à voir là-dedans?
M. TOUPIN: Absolument rien. Il y a eu 62 versements faits, 62
demandes...
M. DEMERS: Est-ce qu'on pourrait avoir la liste de ces demandes pour
qu'on arrête de se faire casser la tête?
M. TOUPIN: Je pense que oui. Je peux vous donner toute la liste.
M. DEMERS: Ce n'est pas pour mettre le gouvernement dans la "pince" cela
s'est fait lorsque le gouvernement n'était pas en place. Il y a beaucoup
de gens qui viennent à notre bureau et qui nous disent: Fedco, le
gouvernement n'est pas capable de payer pour telle affaire. Mais quand nous
aurons la liste, on va dire: Petit gars, c'est marqué sur le papier,
laisse-nous la paix.
M. TOUPIN: On va vous remettre demain ces copies-là. Je n'ai pas
d'inconvénient à vous remettre le nombre...
M. VINCENT: Avec les autres documents.
M. TOUPIN: ...de subventions qui ont été
versées.
M. DEMERS: J'ai d'autres questions, M. le Président. Toujours au
sujet des oeufs.
Le bill 27, c'était initialement le montant de $400,000 qui est
devenu $500,000 en cours de route. Est-ce que je me trompe? C'était
$400,000 et, en cours de route de la première à la
deuxième lecture il est devenu $500,000.
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Déposé à $400,000 et fini à
$500,000.
M. TOUPIN: C'est bien ça.
M. DEMERS: Je ne disputerai pas le ministre là-dessus. J'aimerais
savoir si ç'a servi comme garantie...
M. TOUPIN: C'est ça.
M. DEMERS: ...pour permettre à la compagnie, à la Fedco,
d'avoir un crédit à la banque...
M. TOUPIN: C'est ça. Et se créer un fonds de
roulement.
M. DEMERS: Oui. C'était toujours pour rouler mais on a vu que les
$100,000 avaient roulé à côté. Et là, je veux
savoir ce qui s'est produit. Est-ce que cette garantie a été
épuisée à la banque?
M. TOUPIN: Evidemment oui, ces sommes ont été
utilisées pour fins de fonds de roulement. Vu la difficulté dans
laquelle se trouvait Fedco puisqu'au moment où on lui a accordé
une garantie d'emprunt de $500,000 elle en avait besoin pour continuer à
faire rouler la machine, elle s'en est servi pour payer les producteurs,
peut-être pour payer aussi d'autres comptes qu'elle devait.
M. DEMERS: M. le Président, est-ce que Fedco a encore des dettes
à l'endroit des producteurs d'oeufs?
M. TOUPIN: Est-ce que Fedco a encore des dettes?
M. DEMERS: Contractées à l'endroit des producteurs
d'oeufs, de ses fournisseurs? Je ne parle pas récemment, dans les
comptes courants.
M. TOUPIN: Elle a des paies en retard. Evidemment, selon le
système établi, ça peut peut-être varier. Parfois,
ça peut varier d'une semaine. Actuellement, si ma mémoire est
fidèle à la suite des derniers rapports, c'était cinq
semaines de retard et la réglementation dit quatre semaines.
M. DEMERS: La réglementation dit quatre semaines de retard?
M. TOUPIN: Quatre semaines de retard.
M. DEMERS: M. le Président, est-ce que le ministre pense qu'avec
quatre semaines de retard, le type, qui se fait financer pour acheter sa
moulée et ses produits, va arriver?
M. TOUPIN: M. le Président, je dois avouer que...
M. DEMERS: Je comprends.
M. TOUPIN: ... c'est là une décision des producteurs
à l'assemblée générale.
M. DEMERS: Les producteurs ont accepté ça. Quatre semaines
étaient suffisantes.
M. TOUPIN: Bien sûr.
M. DEMERS: Pour autant que je suis concerné...
M. TOUPIN: Maintenant, Fedco s'acquitte de ses obligations
vis-à-vis de la garantie d'emprunt que nous lui avons donnée.
M. DEMERS: Au sujet des $500,000...
M. TOUPIN: Les exigences posées ont été satisfaites
jusqu'à ce jour.
M. VINCENT: Quel est le montant remboursé à ce jour?
M. TOUPIN: Le premier versement, $62,000 ou $63,000.
M. DEMERS: C'est un montant semestriel?
M. TOUPIN: C'est-à-dire que c'est un montant qui comprend et les
intérêts et une partie du capital qui sont remboursés
à la banque qui a avancé les montants garantis par le
gouvernement.
M. DEMERS: La banque a prêté sans trop de
difficultés?
M. TOUPIN: Aucune. Les $400,000 ont servi à payer les
producteurs. C'était la condition qu'on avait posée à
savoir que ces $400,000 servent à payer les producteurs et ils ont
été utilisés à cette fin.
M. DEMERS: Pour servir de garantie à la banque, et payer les
producteurs.
M. TOUPIN: Il y a eu une autre subvention de $400,000 versée.
M. DEMERS: ... par le gouvernement?
M. TOUPIN: Si.
M. DEMERS: Ah bateau!
M. TOUPIN: Si, d'ailleurs je l'avais dit. J'ai fait une
déclaration ministérielle.
M. DEMERS: $400,000...
M. TOUPIN: $400,000.
M. DEMERS: $500,000 en garantie...
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: ... et $225,000. Cela fait $1 million qu'on a mis en
circulation.
M. TOUPIN: C'est qu'il y a eu une garantie d'emprunt de $500,000. Le
gouvernement n'a pas sorti un sous dans ça.
M. DEMERS: Je comprends.
M. TOUPIN: Il y a eu $125,000 qui ont été dirigés
vers les postes de classification qui ont accepté de fermer leurs
portes. Ce n'est pas allé à la Fedco nécessairement. Et il
y a eu les $100,000 du début qui servaient de roulement et sur lesquels,
demain, j'essaierai de vous donner le plus de précisions possibles. Il y
a eu, avant ça, entre $25,000 et $27,000 pour l'étude d'un plan
de commercialisation. Et les $400,000 avaient été acceptés
par le gouvernement pour payer les producteurs d'oeufs parce que, dans certains
cas, la paie était six et sept semaines en retard. Alors, les $400,000
ont servi précisément à payer les producteurs dont les
paies étaient en retard.
M. DEMERS: M. le Président, pour la mise en marché
d'autres plans, tantôt, par exemple on a fait allusion au sirop
d'érable, le tabac viendra probablement, et le porc, s'il n'avait pas
manqué son coup, serait embarqué est-ce que le ministre
prévoit donner les mêmes garanties, la même
sécurité, la même facilité à tous les autres
offices de producteurs qui voudront faire de la mise en marché?
M. TOUPIN: Le gouvernement a donné jusqu'à maintenant son
appui au système de commercialisation qu'il jugeait vraiment utile et
nécessaire. Dans l'avenir, je ne peux pas m'engager pour tel ou tel plan
conjoint, mais je pense que je peux dire très honnêtement que, si
l'intervention du gouvernement est nécessaire dans un cas de
commercialisation qui est fondamental pour les producteurs, nous
n'hésiterons pas à intervenir.
M. DEMERS: Le gouvernement pourrait aller par exemple dans certains cas
jusqu'à avancer ou garantir $1 million pour établir un plan
conjoint; cela n'enlève rien au gouvernement.
M. TOUPIN: Je ne sais pas jusqu'où on peut aller, c'est purement
hypothétique.
M. DEMERS: Je comprends. Selon l'hypothèse des porcs, si on
s'embarquait dans la mise en marché, il faudrait mettre la main dans sa
poche, je pense bien.
M. TOUPIN: D'ailleurs, on le fait déjà, je pense, pour le
système coopératif, pour l'entreprise privée aussi, dans
le cas des fusions d'usines laitières, on va très loin, on va
jusqu'à 4500,000 et $800,000.
M. ROY (Beauce): M. le Président, j'aurais une question à
poser, c'est une question plutôt globale concernant tout le
problème de la Régie des marchés agricoles du
Québec, concernant la mise en marché des produits agricoles.
Suite aux questions que nous avons posées concernant Fedco, il y a
également la semaine dernière le plan conjoint du porc qui a
été refusé. J'ai eu l'occasion de rencontrer des
agriculteurs qui étaient très déçus en fin de
semaine. Nous savons tous que les agriculteurs ont à se débattre
à l'heure actuelle pour la mise en marché de leurs produits et
qu'on ne semble pas vouloir s'orienter vers des solutions, du moins à
court terme, pour leur permettre de faire face à leurs obligations et
leur permettre de survivre. Après avoir mis ou garanti plus de $1
million dans le cas de Fedco, on se retrouve à l'heure actuelle avec une
loi, le bill 15, qu'on pourrait appeler une loi dictatoriale, qui oblige les
producteurs en quelque sorte à passer par Fedco, sinon ils se font
saisir. Les agriculteurs viennent nous trouver pour nous dire: Si je suis
obligé de passer par Fedco, on me donne $0.22 ou $0.23 la douzaine pour
mes oeufs, c'est $0.10 ou $0.12 en bas du prix coûtant, je vais
être obligé de faire faillite, de vendre mon poulailler et ainsi
de suite.
D'un autre côté, si Fedco ne semble pas pouvoir s'organiser
pour commercialiser les oeufs et venir à régler le
problème, du moins à moyen terme, les agriculteurs seront pris
pour faire face à un autre problème à moyen terme, et ce
seront peut-être les grosses entreprises, les grosses compagnies qui vont
produire à la place des agriculteurs.
J'aimerais bien savoir, étant donné que nous avons le
privilège d'avoir le président de la Régie des
marchés agricoles devant nous et le ministre de l'Agriculture, comment
le ministère de l'Agriculture et la Régie des marchés
prévoient trouver des solutions concernant tout le problème de la
mise en marché, de la commercialisation des produits agricoles au
Québec.
M. TOUPIN: La commercialisation d'un produit touche à plusieurs
secteurs. Elle peut toucher à des formes de commercialisation
organisées par les producteurs qui peuvent être d'une part des
plans conjoints, qui peuvent être aussi d'autre part des organismes
coopératifs qui sont la propriété des producteurs. Ce
peut-être également d'autre part de l'industrie privée qui
organise la transformation des produits agricoles. Il y a également tout
le problème de la distribution des produits agricoles et tout le
problème également de la production des produits agricoles.
L'objectif que nous poursuivons quant à nous du ministère
de l'Agriculture, c'est de faire en sorte que les systèmes de
commercialisation qui existent et ceux qui existeront dans l'avenir aient pour
fins bien précises de régulariser la mise en marché d'un
produit ou des produits agricoles, de mettre de l'ordre dans certains de ces
produits, s'il y a lieu d'en mettre, et de tenter par cette voie de faire
augmenter les prix des produits agricoles et de stabiliser les prix des
produits agricoles pour procurer à l'ensemble des producteurs un
meilleur revenu.
Au fond, c'est l'objectif que nous poursuivons, mais vous dire
exactement quelles seront les formes que prendront ces organismes de mise en
marché dans l'ensemble, c'est extrêmement difficile. Il y a quand
même des lois qui existent, qui sont disponibles, dont les producteurs
peuvent se servir. Nous améliorerons ces lois s'il y a lieu et nous
passerons d'autres lois si nécessaire dans le cadre de cette
commercialisation.
M. ROY (Beauce): M. le Président, c'est parce que le
président de la régie...
M. TOUPIN: C'est dans cette perspective que le ministère
l'envisage.
M. ROY (Beauce): Le président de la régie aurait quelque
chose à ajouter. J'avais posé une question un peu conjointement
si vous voulez.
M. TOUPIN: Bien. Je pense que j'ai mis le doigt sur le problème.
Les problèmes de mise en marché sont de caractère tout
d'abord pancanadien sinon continental. Vous savez très bien que le
problème des oeufs n'est pas créé par Fedco, il est
actuellement pancanadien, il est même continental. Or, Fedco en soi,
même si Fedco est présentement peut-être le souffre-douleur
du point de vue de ceux qui ont à en subir les conséquences, il
reste qu'elle remet présentement aux producteurs du Québec un
plus fort retour moyen par douzaine que tout autre producteur de toutes les
autres provinces ou même des Etats-Unis reçoit depuis un an.
M. DEMERS: Puis le consommateur paie plus cher.
M. TOUPIN: Le consommateur d'oeufs au Québec
généralement, je ne dis pas qu'il n'y a pas des semaines
exceptionnelles, a toujours payé jusqu'à $0.05 de plus que le
consommateur ontarien...
M. DEMERS: A cause d'un surplus de production.
M. TOUPIN: Et pas mal plus que les $0.05 par rapport aux consommateurs
manitobains ou de Saskatchewan.
M. DEMERS: Est-ce que le consommateur...
M. TOUPIN: Je ne voulais pas commencer une discussion.
M. DEMERS: Pendant que nous sommes à cet article de coût,
est-ce que le consommateur québécois paie plus cher ses oeufs
depuis que Fedco fonctionne? Parce qu'il y a des bobards qui ont
circulé. Il faudrait y mettre un terme ou bien essayer que ça se
replace.
M. TOUPIN: Il est sûr, messieurs, que si vous avez un excès
d'offres sur un marché et que le système ne vous permet pas
d'aller à toutes les ventes de feu qui peuvent se produire, que vous
pénalisez votre consommateur. Vous le pénalisez à court
terme. Il n'est pas dit, par ailleurs, que le consommateur ou le contribuable
ne doit pas veiller à s'assurer qu'à l'avenir, et sur une
période de plus longue échéance, qu'il soit bien satisfait
du point de vue alimentaire, sans avoir bénéficié des
ventes de feu qui auraient pu durer quelques mois.
M. DEMERS: Satisfaction du point de vue alimentaire! M. le
Président, est-ce que la distribution est assurée assez
rapidement pour garantir la qualité du produit?
M. TOUPIN: La qualité du produit dans le domaine des oeufs est un
problème délicat, messieurs.
M. DEMERS: Parce qu'on sait que cela prend 21 jours pour faire un
poulet...
M. TOUPIN: Cela prend 21 jours pour faire un poulet, d'accord, mais il
faut quand même qu'il y ait un coq pas loin...
M. DEMERS: Non, non, ces années-ici, il n'y a plus de
chapons!
M. TOUPIN: Actuellement, Fedco exige à peu près quatre
jours de commande, ce qui est à peu près l'attente
régulière dans le commerce; avant, c'était connu,
c'était quatre jours. Cela prend environ les quatre jours
présentement, je pense, pour atteindre le marché. Un des
problèmes, évidemment de Fedco, c'est qu'ils refoulent du
matériel, à cause du marché noir.
M. DEMERS: Encore?
M. TOUPIN: Bien, encore. Il y eut amélioration depuis
l'application du bill 15, je vais vous donner un exemple. Vous prendrez mes
chiffres sous caution. On avait, par exemple, la semaine
précédant l'application du bill 15, transigé environ
32,000 caisses d'oeufs et, la semaine où on a effectué des
saisies, la première semaine, on est remonté à quarante et
quelques mille caisses. Tout ça sur un total d'environ 67,000 qui sont
à peu près les besoins hebdomadaires du marché
québécois.
M. DEMERS: Les produits saisis ont été revendus encore une
fois.
M. TOUPIN: Le matériel saisi, n'a pas encore été
écoulé monsieur!
M. DEMERS: Non? Où est-il allé?
M. TOUPIN: Le matériel saisi est en entrepôt, mais on
commence à le libérer, du fait qu'il y est depuis sept ou huit
jours. Alors il faut quand même considérer que c'est un produit
périssable. Il y a des cas, même où l'on doit dire
ceci...
M. DEMERS: C'est libéré où?
M. TOUPIN: Actuellement, étant donné qu'ils ont leur
propre stock d'oeufs du Québec, en entrepôt, le règlement
prévoit qu'ils ont préférence pour écouler leur
stock d'abord. Et comme ils en ont, je présume que la plupart des oeufs
saisis et qui seront écoulés par l'entremise de Fedco, le seront
en décoquillage.
M. DEMERS: Cela va aller...
M. ROY (Beauce): M. le Président, je me demande
réellement, quand on regarde tout ça, surtout lorsqu'on se
rappelle, il y a quelques années, toute la publicité, toute la
propagande que l'on avait faite, pour inciter les producteurs à
s'organiser en vue d'éliminer les intermédiaires, aujourd'hui on
constate une chose, le consommateur paye les oeufs moyens, je ne sais pas
quelle catégorie, environ $0.65 la douzaine sur le marché.
Le cultivateur reçoit, selon les informations qu'on nous a
données, $0.22, $0.23 la douzaine, à l'heure actuelle, parce que
Fedco demande $0.15 la douzaine, je pense... Pardon?
M. DEMERS: On me dit que c'est $0.17...
M. ROY (Beauce): La douzaine, $0.17, à ce moment-là, il y
a les frais de transport, les frais de grossiste, les frais du
détaillant, la classification, etc. Alors, M. le Président, les
cultivateurs ont fait une expérience avec Fedco...
M. TOUPIN: M. le Président, si vous me permettez, je voudrais
corriger un peu les propos du député de Beauce, parce que le prix
moyen, d'abord, que reçoit le producteur est plus élevé
que $0.22, $0.23. Actuellement, il se situe à peu près à
$0.27, première chose.
Deuxième chose, lorsque vous parlez de $0.65 chez le
consommateur, il faudrait aller voir de quelle catégorie d'oeufs vous
parlez. Si vous parlez de la catégorie la plus chère, vous avez
peut-être raison, mais si vous voulez être logique dans votre
affirmation, il faudra faire aussi un prix moyen aux consommateurs. Sinon, vous
induisez tout le monde en erreur.
M. ROY (Beauce): Alors, disons que j'accepte...
M. DEMERS: ...une douzaine d'oeufs par Fedco aux producteurs.
M. TOUPIN: Messieurs, vous n'avez pas actuellement le coût
réel. Remarquez bien que je veux simplement situer le problème.
Si vous avez une entreprise qui est organisée pour passer tous les oeufs
du Québec, soit 67,000 caisses d'oeufs quand je dis
organisée, c'est IBM, postes de vente, emplois dans la vente,
contrôle et tout ce que vous voulez et que vous en transigez
28,000 caisses, les 28,000 caisses sont obligées de subir l'onus de tout
le décoquillage pour ces gars-là, alors que l'onus du
décoquillage est censé être subi par les 67,000 vendues sur
le marché du Québec. Vous allez comprendre qu'il y a des frais
supplémentaires qui viennent du manque de discipline. Ces frais
supplémentaires sont payés par les pauvres gars qui sont
passés par Fedco. C'est pour ça qu'ils ont demandé l'aide
du gouvernement en vertu du projet de loi 15, justement, et ils disent: Si on
avait de la discipline, tout le monde subirait l'onus de la bonification du
marché. C'était la fonction...
M. DEMERS: Il faudrait baisser le coût de la douzaine...
M. TOUPIN: ...principale du projet de loi 15.
M. ROY (Beauce): Disons que le ministre a apporté certains
correctifs aux chiffres que je lui avais donnés tout à l'heure,
mais j'avais bien pris soin de préciser que c'étaient des
chiffres que nous avions pu recueillir ici et là. Mais je pense que cela
ne change pas le problème. Le problème, à l'heure
actuelle, se situe au niveau des producteurs qui nous disent, comme je l'ai
répété tout à l'heure et je le répète
encore, que s'ils envoient leurs oeufs à Fedco, ils sont obligés
de vendre leurs oeufs à perte et qu'ils ne pourront pas faire face
à cette situation bien longtemps. Alors que, justement, l'avance de
production devait régler le problème. Je comprends qu'il y a des
mécanismes, le marché noir, etc. Mais quel est l'organisme, quel
est le gouvernement qui peut empêcher le marché noir? On se
souviendra du rationnement et des coupons de rationnement que nous avons eus
durant la guerre, et du marché noir que nous avons eu et que nous voyons
apparaître à la minute où il y a des lois qui veulent
brimer les droits de certains individus.
Nous avons eu, dans la Beauce, puisqu'on a parlé tout à
l'heure du produit du sirop d'érable, un plan conjoint qui a
été voté. Il y avait eu une négociation, il y a
quelques annnées, et les agriculteurs avaient décidé de se
prévaloir de la Loi des plans conjoints pour vendre leurs produits de
sirop d'érable. Alors, pour être capables de négocier, ils
ont dû garder leur sirop durant six mois, avec la conséquence
qu'ils avaient de l'argent d'emprunté, qu'ils avaient des remboursements
à faire, qu'ils avaient de la main-d'oeuvre à payer et ils ont
été obligés de subir tous ces préjudices, avec les
conséquences que le plan conjoint du sucre et du sirop d'érable
dans la Beauce le ministre de l'Agriculture est au courant du
problème, parce qu'il travaillait à l'UCC à ce
moment-là il est au courant pour en avoir entendu parler a perdu
à peu près la moitié de ses producteurs.
On a essayé au niveau des plans conjoints et on n'a pas eu les
résultats que les cultivateurs attendaient, après des
années et des années d'efforts. On arrive aujourd'hui avec Fedco
et là, on a replacé le problème, on a ressassé le
problème d'une autre façon. On a dit: On va donner des quotas aux
producteurs, et les producteurs vont limiter leur production de façon
à avoir une production qui satisfasse les exigences du marché ou
à peu près, de façon à ne pas avoir d'accumulation
qui fait baisser les prix. Est-ce que c'est exact? Je pense que c'est
l'objectif qu'on a voulu poursuivre pour ne pas avoir, à un moment
donné, trop de produits en main, trop de produits en inventaire qui
feraient un surplus et qui, justement, viendraient faire baisser les prix.
Je pense, à l'heure actuelle, qu'on poursuit un objectif, et nous
avons notre part de responsabilité là-dedans, nous devons prendre
nos responsabilités. Je me demande si on n'est pas en train de
créer une rareté de produits, parce qu'avec la rareté, on
pourrait espérer avoir des prix plus élevés. Comme je le
disais en Chambre l'autre jour, on assiste à la lutte entre les gros et
les petits producteurs.
Il est assez étonnant de rencontrer dans nos propres
comtés le comté de Beauce est un comté agricole et
les gens sont aussi progressifs sinon plus progressifs qu'ailleurs des
gens qui nous disent : Si les petits peuvent débarquer les gros, si les
moyens peuvent débarquer de façon que nous puissions vendre nos
produits. Mais ça nous mène où?
Le gouvernement est obligé d'avancer et de garantir pour plus de
$1 millions avec Fedco et où en sommes-nous rendus aujourd'hui, le 14
juin 1970? De quelle façon le gouvernement espère-t-il pouvoir
régler cette situation, pas à l'avantage de Fedco, pas à
l'avantage du gouvernement, mais à l'avantage des producteurs d'oeufs du
Québec? C'est le problème qui nous intéresse au plus haut
point et qui intéresse nos producteurs parce que les gens viennent nous
rencontrer et ont hâte qu'on leur donne une lueur d'espoir de ce
côté-là.
M. TOUPIN: M. le Président, le député de Beauce est
conseiller économique de son groupe et, à ce titre, je pense
qu'il ne réfléchit pas suffisamment sur l'ampleur d'un
problème comme celui de mise en marché des oeufs parce
qu'à ce moment-là il tiendrait de tout autres propos.
M. ROY (Beauce): Le ministre de l'Agriculture a le don de
détourner nos paroles et de nous prêter des intentions.
M. TOUPIN: Non, ça fait partie de vos questions. Le
président de la régie l'a dit tantôt et je l'ai dit aussi
avant lui, c'est que le problème de la mise en marché des oeufs
ne se règle pas en un tour de main. Il n'est pas non plus
localisé seulement dans la province de Québec, il est partout au
pays. Et la preuve qu'il est partout au pays est que le gouvernement
fédéral vient de mettre à la disposition des producteurs
une politique spéciale pour aider à régler ce
problème dans l'ensemble du pays. Donc il n'est pas exclusif au
Québec, il n'est pas non plus exclusif au pays. Il est également
évident dans les autres pays, notamment aux Etats-Unis.
Le député de Beauce sait fort bien que lorsqu'il y a un
surplus de production sur le marché je ne pense pas que ce soit
nécessaire que je lui fasse un dessin les prix tombent au niveau
du consommateur et par conséquent au niveau du producteur. Trop souvent
hélas, ces prix tombent en bas des coûts de production, et c'est
effectivement ce qui s'est produit au niveau de la production des oeufs.
L'intervention de Fedco dans tout ce système avait pour but de
régulariser l'ensemble de la mise en marché des oeufs au
Québec. Elle a fait à notre point de vue des efforts substantiels
et nous l'avons appuyée dans ses efforts.
Aujourd'hui, nous avons quand même comme résultat un prix
moyen de $0.27 pour les oeufs au Québec, alors qu'il est à peu
près de $0.22 à $0.23 en Ontario. E est peut-être encore
plus bas au Manitoba. Il m'apparaît évident que même si on
n'a pas encore atteint l'objectif visé, on a quand même
amélioré sensiblement la situation. Cet argent est effectivement
touché par les producteurs. Bien sûr que cela se situe dans un
contexte de surplus de produits sur le marché canadien le
gouvernement fédéral a dû intervenir et à
l'intérieur de tout ce problème de surplus de production,
l'organisme des producteurs a tenté de maintenir un prix qui soit le
plus acceptable possible.
Je pense qu'il est parvenu jusqu'à un certain point à
atteindre une partie de ses objectifs. Mais il reste encore des
problèmes à surmonter. On est conscient de cette situation
problématique qui existe dans l'ensemble de la mise en marché des
oeufs. On est conscient qu'il faudra faire encore des efforts pour tenter de
régler ce problème.
M. ROY (Beauce): M. le Président, j'aimerais savoir une chose du
ministre. Pour les producteurs qui ont à faire face au problème
à l'heure actuelle, de quelle façon peuvent-ils envisager la
situation? Je comprends qu'il y a des solutions à moyen terme et
à long terme. Je me permets de faire une figure si vous voulez.
Lorsqu'une personne assiste à l'incendie de sa maison ou voit un
début d'incendie dans sa maison, il est évident qu'il peut
escompter être dans l'obligation de s'en construire une nouvelle et de se
faire des plans. Mais avant de faire des plans, il faut tout de même
qu'il fasse venir les pompiers pour éteindre celle qui est en train de
brûler.
Nous avons des producteurs d'oeufs dans notre région je
pense que dans Dorchester c'est le même problème qui sont
au bord de la faillite. Je voudrais savoir du ministre quelles sont les
intentions du ministère de l'Agriculture si la Régie des
marchés agricoles peut je sais qu'elle collabore très bien
faire quelque chose avec le ministère de l'Agriculture pour
trouver une solution à court terme dans le problème que j'ai
soumis au ministre tout à l'heure? Je demande au ministre de nous dire
carrément s'il a une solution à court terme ou s'il n'y en a
pas.
Pour les solutions à moyen terme ou à long terme, disons
que je suis entièrement d'accord avec lui. Mais à l'heure
actuelle, nous avons un problème à court terme à
envisager. Il va falloir lui trouver une solution, parce que ce n'est pas
lorsque les producteurs d'oeufs auront failli, au Québec, qu'il sera
temps de trouver des politiques à moyen terme. On produit, selon les
chiffres, 35 p.c, 40 p.c, mettons 50 p.c. si vous voulez, des oeufs que nous
consommons au Québec. Alors nos producteurs sont acculés au bord
de la faillite, si on ne produit pas 50 p.c. de notre production chez nous.
Alors, quelle est la mesure à court terme, à très court
terme, que le gouvernement envisage?
M. TOUPIN: M. le Président, les mesures qui devaient être
prises l'ont été. Nous avons appuyé un organisme de
producteurs que nous croyons susceptible d'être en mesure de
régler une partie du problème. Nous avons également
rencontré le gouvernement fédéral, il y a deux ou trois
mois ou quatre mois de cela; nous lui avons parlé du problème et
le gouvernement fédéral vient de mettre, à la disposition
des producteurs une politique à laquelle peuvent avoir accès,
également, si cela entre dans les normes, les producteurs du
Québec. Bien sûr, c'est une solution qui est apportée par
le gouvernement fédéral, parce que le problème n'est pas
essentiellement québécois, il est canadien. Nous avons, je pense,
joué le rôle que nous avions à jouer. Quant au
problème des faillites, je pense que c'est charrier passablement!
M. ROY (Beauce): Non, M. le Président, je n'accepte pas!
M. TOUPIN: Ne venez pas me faire croire que tous les producteurs d'oeufs
du Québec sont sur le bord de la faillite!
M. ROY (Beauce): Je n'ai pas dit tous les producteurs d'oeufs. Que le
ministre n'interprète pas, c'est lui qui charrie à l'heure
actuelle.
M. TOUPIN: Je n'ai reçu à mon bureau aucune demande de
producteur qui est sur le bord de la faillite et qui me demande d'intervenir
là, comme si le feu était pris dans sa maison!
M. ROY (Beauce): Est-ce que le ministre ouvre son courrier
lui-même?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président...
M. LAVOIE (Wolfe): Vous parlez des oeufs? ...
M. TOUPIN: Je parle d'un producteur.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): ... juste une question. On parle
naturellement encore de la guerre des oeufs et des poulets qui a...
M. ROY (Beauce): Non, on n'a pas touché aux poulets!
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): En tout cas! Des oeufs, des poulets, des
poules, des oeufs, lequel qui a été le premier, on ne le sait
pas, de toute façon, cela va ensemble. C'est ce qui a amené le
bill 15 et le bill 16. Maintenant, est-ce qu'on a entamé des
négociations entre les différents organismes de mise en
marché des provinces canadiennes, je ne sais pas là, quant
à une répartition des marchés agricoles, par exemple?
Est-ce que le ministère de l'Agriculture du Québec a
entamé des négociations ou a l'intention de commencer à
entamer des négociations pour s'entendre sur les marchés des
produits agricoles entre toutes les parties du Québec, y compris les
oeufs et les poulets de gril, par exemple? Ce qui éviterait
peut-être des escalades ou des guerres, comme on a appelé la
guerre des oeufs et des poulets.
M. TOUPIN: Il y a eu une entente, tout d'abord, qui est intervenue entre
les provinces, entre les groupes de producteurs des provinces, et la Commission
canadienne du lait, en ce qui a trait à la production du lait au
Québec. Là, il y a eu une entente vis-à-vis de ce produit
et les deux provinces les plus touchées ont été le
Québec et l'Ontario parce que ce sont les deux grosses provinces
productrices de lait au pays. Quant aux autres productions, il y a eu des
contacts entre les groupes de producteurs. Ces contacts n'ont pas encore abouti
à des ententes, mais il y a eu des contacts. De temps en temps, ces
contacts-là se renouvellent. Par exemple, j'ai appris récemment
que le président de la Fédération des producteurs de chair
de volaille est entré en contact avec le président du plan
conjoint des producteurs de volaille de l'Ontario. Ils ont regardé le
problème ensemble. Quant à nous, du ministère, nous avons
rencontré le gouvernement de l'Ontario à quelques reprises, pour
discuter du problème avec lui; on s'est entendu sur le fait qu'il
était nécessaire que nous parvenions à nous entendre, un
bon jour, sur le partage des marchés, mais nous ne sommes pas encore
rendus au point où nous pouvons signer, demain matin, une entente. De
notre côté, nous nous préparons, sur certaines productions,
pour entamer des négociations en vue d'en arriver à ce partage
des marchés. Remarquez que ce n'est pas un problème facile; c'est
un problème extrêmement difficile et délicat, parce que si,
par exemple, vous tentez de partager le marché au niveau du poulet,
quelle influence cela peut-il avoir sur la production du porc? Si vous vous
entendez pour partager le marché au niveau des oeufs, quelle influence
cela peut-il avoir sur la production du poulet? Au fond, les productions sont
interreliées et cela devient extrêmement difficile de signer des
ententes ou d'en arriver à des ententes dans les délais
très courts en ce qui a trait au partage des marchés de
l'ensemble des productions au Québec. Mais il y a des contacts
fréquents, réguliers entre les provinces, à l'occasion des
rencontres entre ministres de l'Agriculture pris individuellement, deux ou
trois ministres, et l'on discute de ce problème-là. Et quant
à nous, nous nous préparons; nous avons rencontré
l'Ontario, par exemple, l'automne dernier, je pense, sur le problème de
la mise en marché de la pomme.
Or, les producteurs du Québec et ceux de l'Ontario se sont
rencontrés et se sont entendus pour une année, pour mettre en
marché ce produit dans les deux provinces. Les deux ministères
le ministère de l'Agriculture de l'Ontario et celui du
Québec ont participé à ces rencontres des deux
groupes de producteurs. Cela s'est fait pour le lait de façon officielle
avec une entente; pour le reste, oui, évidemment, ce sont les groupes de
producteurs qui en arrivent...
M. DEMERS: Est-ce que le ministre...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je n'ai pas fini...
M. DEMERS: ... viendra un jour à mettre un office...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): ... j'ai tout simplement une question
supplémentaire pour faire suite, si vous me permettez. Quand vous
entamez des négociations comme ça avec d'autres provinces, avec
tous les différents organismes de mise en marché agricole, le
ministre doit éprouver des difficultés quand il entre dans le
conflit de la juridiction fédérale-provinciale. A ce
moment-là, ça vous crée des difficultés pour
négocier les mises en marché interprovinciales, par exemple ;
vous entrez alors en conflit avec la juridiction fédérale,
n'est-ce pas? Est-ce que ça vous crée des difficultés, le
conflit de juridiction fédérale-provinciale à ce
moment-là quand vous la négociez entre les provinces?
M. TOUPIN: Non, les provinces peuvent signer des ententes entre elles,
il n'y a pas de difficulté à ce niveau-là.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Vous êtes soumis quand même
à des lois fédérales qui vous régissent.
M. TOUPIN: Il y a un certain nombre de lois fédérales qui
existent et qui ont pour fait de régir le commerce
interprovincial...
UNE VOIX: C'est ça.
M. TOUPIN: ...mais les provinces peuvent s'entendre sur un partage de
marchés ou sur la mise en marché d'un produit en particulier.
M. VINCENT: M. le Président, si vous le permettez, ça va
peut-être hâter la procédure demain. Le ministre a
déposé en Chambre une réponse à une question
parlant du rapport financier concernant l'utilisation des $100,000. Il avait
répondu: Ce rapport n'a pas encore été soumis au
ministère. C'est la première partie, j'aimerais bien qu'il
vérifie ça demain. Et, en deuxième partie, tout à
l'heure il nous a dit que jusqu'à présent la
Fédération des producteurs d'oeufs avait $63,000 de
remboursés, lorsque les questions...
M. TOUPIN: Je n'étais pas certain du montant, je peux vous
apporter demain le montant.
M. VINCENT: Oui, parce qu'en vertu des conditions imposées par le
ministre, le 12 août 1970, il avait remboursé au moins $75,000
dans les premiers six mois.
M. TOUPIN: Je sais que l'on a satisfait à ces obligations
imposées à la Fédération.
M. LE PRESIDENT: C'est ajourné à demain, après la
période des questions.
UNE VOIX: C'est ajourné après la période des
questions à la Chambre.
UNE VOIX: Oui. (Fin de la séance: 21 h 44)
Séance du mardi 15 juin 1971
(Quinze heures cinquante-trois minutes)
M. FRASER (président de la commission permanente de l'Agriculture
et de la Colonisation): A l'ordre, messieurs!
Nous sommes assez nombreux pour commencer l'étude des
crédits au poste 10.
M. VINCENT: M. le Président, hier soir quand nous avons
ajourné, le ministre avait pris en note quelques questions auxquelles il
devait répondre aujourd'hui. Est-ce que le ministre est en mesure de
nous répondre?
M. TOUPIN: J'attends les documents qui doivent m'arriver bientôt
par les fonctionnaires du ministère.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que nous pouvons passer à un autre
sujet en attendant?
M. TOUPIN: Je n'ai pas d'inconvénients à ce qu'on prenne
les traitements, etc.
M. LAVOIE (Wolfe): Non, sur la Régie des marchés agricoles
quand même, mais sur un autre sujet.
M. TOUPIN: J'ai un renseignement concernant le plan conjoint du
porc...
M. VINCENT: Il a été donné en Chambre.
M. TOUPIN: ... il a été donné en Chambre, mais nous
avons des copies et nous pouvons les distribuer pour ceux qui veulent en
avoir.
M. VINCENT: Le ministre les a mentionnés en Chambre cet
après-midi, c'est enregistré au journal des Débats.
M. TOUPIN: Je les ai donnés en Chambre, mais j'aimerais autant...
S'il y en a qui veulent des copies, j'en ai suffisamment ici.
M. LAVOIE (Wolfe): En attendant que vos autres documents arrivent, je
pourrais poser quelques questions sur un autre sujet qui concerne toujours la
Régie des marchés agricoles. Vous reviendrez à Fedco
tantôt.
M. LE PRESIDENT: Certainement.
M. LAVOIE (Wolfe): Je voudrais avoir l'historique du plan conjoint des
producteurs de bois de l'Estrie concernant le règlement no 5 relatif
à la mise en vente en commun du bois pour cette région, en date
du 3 mars 1971. Où est-ce rendu, que pensez-vous que peut devenir cette
affaire-là?
M. TOUPIN: Je n'ai pas ici le dossier de l'Estrie. Mais selon la
régie voici approximati-
vement le cheminement. Nous avions des demandes de règlement de
mise en vente en commun depuis un certain nombre de mois de la part de nombreux
offices de producteurs de bois de sorte que nous avons opté pour une
audience de caractère provincial qui a été tenue ici
à Québec en novembre 1970, les 22, 23 novembre pour les dates
spécifiques, où toutes les parties intéressées,
proposants, opposants avaient voix au chapitre. Cela a duré deux jours
complets où tout le monde a fait valoir ses vues, tout le monde a eu
l'occasion de venir donner son point de vue. Après ladite audience, la
régie a soupesé le pour et contre d'une telle opération
d'envergure provinciale et a finalement opté pour ce qu'on appelle la
loi des étapes, c'est-à-dire opté pour accepter de laisser
ou de faire appliquer ou de l'adopter le règlement no 5, qui est un
règlement de mise en marché, de mise en vente en commun du bois
dans la région de l'Estrie.
Maintenant, copie de cette décision c'est une
décision officielle qui est motivée peut être
obtenue si quelqu'un veut l'avoir.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que c'est ce qui est paru dans la Gazette
officielle?
M. TOUPIN: C'est le règlement lui-même. La décision
qui motive l'adoption du règlement, est une décision à
part.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que cela a été au vote?
M. TOUPIN: Cela n'a pas été au vote. Disons que lors de la
votation des plans conjoints - dans l'Estrie, je crois, ils ont
voté en 1967 un des pouvoirs sur lesquels ils votaient dans leur
charte de plans conjoints, consistait à dire qu'ils cédaient la
mise en marché de leur bois à l'office de producteurs qui les
représentait. Donc, ils n'avaient pas légalement à
repasser au référendum l'utilisation de ce pouvoir. Il
était déjà prévu dans le plan conjoint original tel
que voté en 1967.
M. LAVOIE (Wolfe): Etes-vous au courant des nombreuses revendications
depuis la mise en application de ce règlement?
M. TOUPIN: Suite à tout ça, il y a eu du branle-bas comme
vous dites. La régie a eu maintes représentations dont celles
d'un groupe assez imposant dirigé par des acheteurs, camionneurs ou des
acheteurs de lots, pour des coupes à blanc ou des coupes commerciales.
Ces gens-là étaient neuf ou onze. Ils ont signifié
à la régie une requête demandant l'abrogation du
règlement no 5. Or, la loi prévoit que tout
intéressé à un plan conjoint peut demander l'abrogation
dudit plafond.
En l'occurrence, la loi oblige la régie à entendre
à nouveau les intéressés. C'est ce que nous avons fait
à Sherbrooke pour nous rappro- cher des intéressés
à raison de deux séances d'une pleine journée, soit les 3
et 10 mai, à moins que je ne me trompe d'une journée ou deux. Il
y avait là foule. Nous avons été obligés de changer
de salle à deux reprises dont une fois en prévision de
l'assistance prévue et une deuxième fois parce qu'il y avait
quand même encore 200 personnes qui n'avaient pu trouver place dans
l'enceinte où nous siégions de sorte qu'il y a eu 900 personnes
aux deux journées entières de ces audiences. La décision,
messieurs, n'est pas rendue. Je ne peux pas aller plus loin que ça dans
le cheminement critique.
M. LAVOIE (Wolfe): Il faut croire que cela a été assez
populaire. S'il y a eu autant de personnes, il faut croire que c'est assez
populaire ou impopulaire.
M. TOUPIN: Tout dépend du recensement que quelqu'un peut faire
des gens qui étaient présents.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais actuellement, êtes-vous au courant des
dommages que cela cause aux producteurs de bois et même aux entrepreneurs
de bois dans la région? Il y a des gens qui depuis déjà
plusieurs mois n'ont pas sorti leurs camions, il n'y a aucun contrôle de
bois qui s'effectue, aucun achat de bois qui s'effectue. C'est du bois qui se
perd, c'est du bois qu'on doit transporter aux Etats-Unis, qui est vendu aux
Etats-Unis. Est-ce que la régie est au courant de tous ces
problèmes? Cela doit l'être si on...
M. TOUPIN: Tout ces problèmes ont été
soulevés lors de ladite audience. Voici ce qu'en pense le
président de la régie.
Je pense ne rien dévoiler d'une preuve qui a été
faite publiquement, il a été mis en preuve que tous les gens qui
sont membres dudit plan conjoint ou du syndicat, si vous voulez, qui a
l'administration du plan conjoint sont mis de côté par les
acheteurs présentement. Il a donc été mis en preuve qu'il
y a eu discrimination complète et entière contre les membres du
syndicat de bois de l'Estrie. Tous ceux qui retournaient leur carte de membre
au bureau de l'UCC voyaient leur bois acheté. Ceux qui ne la
retournaient pas n'avaient qu'à le garder. Cela a été mis
en preuve. Remarquez bien que je n'ouvre pas le procès. C'est une preuve
qui a été faite publiquement, il nous reste évidemment
à l'évaluer pour ce qu'elle vaut. Je ne peux spéculer en
termes de justice sur un sujet qui est sub judice tant que la décision
n'est pas rendue. Je ne saurais en rien engager...
M. GIASSON: Ce que vous venez d'affirmer suppose que l'office des
producteurs de bois n'était pas le seul organisme reconnu pour faire la
mise en marché dans l'Estrie. Si vous aviez d'autres...
M. TOUPIN: Il est le seul reconnu légalement.
M. GIASSON: Mais vous avez tout de même d'autres organisations,
d'autres individus, qui continuent...
M. TOUPIN: Qui étaient existantes avant.
M. GIASSON: ... de faire du commerce de bois, qui...
M. TOUPIN: Qui continuent de faire du commerce du bois, dont certains
sans permis.
M. GIASSON: Mais comment comptez-vous procéder pour mettre de
l'ordre dans tout ça?
M. TOUPIN: La régie devra d'abord rendre la décision.
Après ça, nous l'appliquerons.
M. VINCENT: A quelle date à peu près la décision
pourrait-elle être rendue sans...
M. TOUPIN: Les procureurs sont censés nous faire parvenir un
plaidoyer écrit, ce qu'ils n'ont pas fait encore. Nous l'attendons
incessamment. Ils avaient jusqu'à vendredi dernier. Il n'était
pas rentré lundi. En tout cas, je présume qu'ils ont encore
à peu près sept jours.
M. LAVOIE (Wolfe): Parmi les députés
intéressés, naturellement, il y a toujours les
députés des Cantons de l'Est, qui font partie de l'Estrie,
j'aurais aimé demander l'opinion du député de Compton,
mais il n'est pas présent à notre réunion. Je vais
demander l'opinion du député de Stanstead, par exemple, qui est
certainement tout à fait au courant du problème.
M. VAILLANCOURT: C'est assez difficile de donner une opinion. Celle que
je peux donner, c'est que les producteurs commerçants sont venus me
rencontrer au tout début, après que cela a été
passé, après qu'ils ont été conscients de la mise
en application du règlement no 5. Au début, je pense qu'ils
n'étaient pas trop conscients de la portée de ce
règlement. Lorsqu'ils en ont été conscients, plusieurs
sont venus me rencontrer et ils m'ont dit qu'ils étaient contre.
Je leur ai demandé de préparer un mémoire et de me
dire pour quelles raisons ils sont contre. Ils ont préparé un
mémoire et ils sont venus ici à Québec le
présenter. Je leur ai dit que ce n'était pas ici qu'ils devaient
le présenter, que c'était devant la Régie des
marchés agricoles. J'ai pris un rendez-vous avec M. Lavigne, qui les a
reçus en audience comme il l'a dit tout à l'heure, pendant deux
jours à Sherbrooke. Est-ce que cette mesure est populaire? Je l'ignore,
parce que c'était impopulaire auprès du groupe de
commerçants qui m'a rencontré. Ils n'étaient pas en faveur
de cette mesure, de ce contrôle.
Seulement, je pense que ce n'était pas la majorité des
commerçants. On me dit qu'il y a 40 ou 50 commerçants dans la
région et il y en a dix ou douze qui sont venus me rencontrer.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que vous avez eu de nombreuses requêtes?
On me dit qu'il y a au-delà de 5,000 signatures qui vous sont parvenues,
soit au ministère, soit à la régie, contre ce
règlement. Est-ce que c'est...
M. TOUPIN: Nous avons eu une première requête signée
de 4,500 noms envoyée à la régie et à laquelle il
s'en ajoutait presque tous les jours, jusqu'au moment de la date de l'audience
officielle. Cela atteignait à peu près 5,400. De ces 5,400 noms
évidemment, les procureurs des requérants en approbation,
c'est-à-dire certains acheteurs, ont quand même accepté
qu'il y avait là-dessus au moins 1,600 noms en double, soit de gens qui
n'avaient pas de boisé ou des gens qui avaient signé deux fois.
Cela a été accepté par les procureurs, sur 4,400 il
faut enlever 1,600 signatures de sorte qu'il restait à peu
près 2,700 signatures.
M. DEMERS: Sur combien au total? M. TOUPIN: Sur 8,000 environ. M.
DEMERS: 8,000.
M. TOUPIN: Qui avaient voté originalement sur le plan conjoint,
c'est-à-dire qui avaient droit de vote originalement en 1967.
M. DEMERS: Quelle différence y a t-il eu entre le droit de vote
et le vote exercé?
M. TOUPIN: On a voté quand même dans une assez forte
proportion à l'époque, je ne saurais le dire de mémoire.
Il est passé assez haut la main quand même à
l'époque.
M. LAVOIE (Wolfe): Je suis porté à croire que ce
règlement deviendra très impopulaire, il va certainement soulever
la population. J'imagine qu'il va y avoir des troubles dans une période
de temps assez courte à ce sujet.
M. TOUPIN: Les procureurs nous ont représentés. C'est tout
ce que je peux dire.
M. VAILLANCOURT: M. le Président, est-ce que M. Lavigne pourrait
nous dire la portée de ce règlement no 5?
M. TOUPIN: D'abord, ça permet à l'office de producteurs de
diriger tout le trafic du bois, et vers les usines, par certains acheteurs et
par les camionneurs. Ce sont eux qui feraient la paye des producteurs
directement.
M. DEMERS: On peut soutenir que c'est une sorte d'agence de vente.
M. TOUPIN: D'agence de vente.
M. DEMERS: Agence centrale de vente.
M. TOUPIN: L'entrepreneur ne fait pas partie du règlement no 5 de
là la grande confusion dans le...
M. DEMERS: C'est ce que je me demandais.
M. TOUPIN: Il y a énormément de confusion entre le
règlement no 3 et le règlement no 5. Beaucoup de témoins
d'ailleurs lors de l'audience parce qu'il a comparu des témoins
en grand nombre ne faisaient pas la différence. Ce qui leur
répugnait davantage, c'était le fameux règlement d'une
demi-tonne à l'heure qui n'a rien à voir avec le règlement
no 5. C'est un règlement différent, appliqué par le
même organisme d'accord, mais c'est un règlement de
contingentement et non pas un règlement de mise en vente en commun.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y aurait pour la régie possibilité
de mettre de l'ordre là-dedans et d'établir des quotas?
M. TOUPIN: Cela nous appartient, bien qu'il faille aussi...
M. DEMERS: Si vous dites que le noeud est là, il vous appartient,
c'est presque un devoir pour vous d'en faire un.
M. TOUPIN : On dénoue le noeud du mieux qu'on peut et à la
lumière des faits qui nous sont apportés, après des
audiences où tous les gens sont entendus.
M. VINCENT: Vous avez travaillé à l'intérieur des
cadres de la loi?
M. TOUPIN: A l'intérieur des cadres de la loi.
M. VINCENT: Je pense que c'est à ce moment-là...
M. TOUPIN: On ne peut quand même pas déborder les cadres de
la loi.
M. VINCENT: ... j'en profite tout simplement pour le souligner à
nouveau parce que le député de Saint-Maurice le mentionne
très souvent qu'il faut espérer qu'il y ait
possibilité un jour d'en arriver à avoir des discussions avec les
responsables de l'application de la loi de mise en marché pour voir,
d'après eux, quels seraient les amendements à apporter à
cette législation pour en arriver à mettre de l'ordre dans
l'application de certains plans conjoints.
Il y a certainement des choses, à la lumière des
expériences vécues depuis 1963, qu'on peut apporter dans les
législations actuelles comme amendements afin d'éviter à
l'avenir ce remue- ménage à l'intérieur d'un plan
conjoint. La suggestion que je faisais l'autre jour était celle-ci:
Est-ce qu'on n'est pas rendu au point où l'Etat, où le
gouvernement devrait envisager la possibilité surtout
après les résultats du vote du plan conjoint sur les porcs
où, en définitive, on laisse la mise en marché des porcs
comme elle existe depuis nombre d'années ce qui ne tient pas
debout est-ce qu'on n'est pas rendu dis-je, au point où, à
la lumière de l'expérience vécue, on devrait ajouter un
mécanisme à la loi de mise en marché. Est-ce qu'on n'a pas
atteint un point où le gouvernement ou l'Etat pourrait nommer les
administrateurs des plans conjoints pour un temps indéterminé au
lieu de les mettre en tutelle après six mois ou un an d'essai, former
des plans conjoints, l'administration des plans conjoints, quitte plus tard,
deux, trois ou un an après, à la remettre entre les mains des
producteurs quand l'ordre sera complètement établi après
que l'économie du plan conjoint aura réellement été
essayée, discutée, adaptée aux circonstances de chaque
région ou de chaque produit?
Je crois que le prochain pas que nous devrions faire est de permettre,
par la loi des marchés agricoles, un autre mécanisme qui pourrait
intervenir tout comme nous le faisons depuis quelques années, par des
mises en tutelle ou encore des menaces d'audiences publiques. Nous pourrions
encore faire ce qu'on fait dans le secteur du porc présentement
où il n'y a aucun plan conjoint, aucun organisme de mise en
marché et où on attend que les producteurs se prononcent
favorablement.
C'est autour de toute cette question, soulevée depuis nombre
d'années, que le député de Saint-Maurice a voulu à
un moment donné présenter une motion pour inviter les membres de
la Régie des marchés agricoles pendant une période
donnée que ce soit l'été ou l'automne
à entendre également les autres organismes
intéressés et voir quels seraient les amendements et suggestions
possibles. Par la suite, le législateur pourra être mieux
éclairé sur les situations qui existent. Il faut quand même
s'en rendre compte, l'expérience depuis 1963, dans certains cas a
été valable; dans d'autres cas, elle a été moins
valable. Dans d'autres cas, en regard de l'expérience vécue dans
des cas spécifiques, si l'on continue comme nous sommes partis, nous ne
serons jamais capables de mettre de l'ordre, que ce soit dans le bois ou dans
le porc, dans la mise en marché ordonnée de ces produits.
M. LAVOIE (Wolfe): Cela va être un désastre.
M. TOUPIN: M. le Président, je voudrais ajouter à la suite
du député de Nicolet, si vous le permettez, M. le
Président, qu'un comité a été constitué
à cette fin au ministère de l'Agriculture. Le comité a
pour fonction précisément de consulter tous les groupes
intéressés
dans la mise en marché des produits agricoles. Il est possible
que l'étude ou que les résultats de l'étude de ce
comité nous amènent à des amendements à la loi.
Cela n'est pas impossible. Si toutefois le comité nous propose des
amendements à la loi, je ne veux pas m'engager formellement. Je pense
cependant que je peux vous dire qu'il sera probablement utile de réunir,
à ce moment-là, la commission parlementaire pour entendre toutes
les parties sur l'ensemble du problème de la mise en marché et
non pas seulement sur un aspect de la mise en marché des produits
agricoles, mais sur tous les aspects, y compris tous les produits, y compris
également la loi de la mise en marché.
M. LAVOIE (Wolfe): Ne croyez-vous pas qu'actuellement nous allons vers
un socialisme passablement avancé et que cela brime la liberté
des individus à un niveau assez élevé?
M. TOUPIN: M. le Président, cette loi a été
amendée à plusieurs reprises, elle a été
adoptée, je pense, en 1956, et elle a été amendée
à plusieurs reprises, par la suite.
Toute l'économie de la loi, présentement, repose sur la
responsabilité des producteurs en matière de mise en
marché. Et je dois vous avouer très honnêtement que les
pouvoirs du gouvernement vis-à-vis de la mise en marché et
vis-à-vis de la régie de mise en marché, c'est tout
à fait normal, sont fort restreints. C'est qu'on a confié
à la Régie des marchés agricoles du Québec le soin
d'administrer la loi, et la loi est faite de telle sorte qu'on s'oriente de ce
côté. C'est la raison pour laquelle nous avons constitué un
comité et que le comité nous présentera bientôt un
rapport je l'espère, en tout cas au cours de
l'été. Ce sera peut-être possible, au cours de l'automne,
d'approfondir davantage toute cette question, et comme je le disais, s'il y a
lieu, à la commission parlementaire.
Maintenant, je ne puis me prononcer à savoir si ces types de
formules sont socialisants ou non socialisants. Si c'est là l'opinion du
député, eh bien évidemment...
M. LAVOIE (Wolfe): Il y a toujours eu un commerce qui s'est fait dans la
région, et aujourd'hui, on arrête ces gens-là de commercer.
Ils ont certainement rendu de grands services à la population dans le
passé. Ils ont avancé de l'argent aux producteurs de bois. Ils
les ont financés. Je comprends qu'ils ne l'ont pas toujours fait avec le
plus grand plaisir. Ils l'ont fait parce que cela faisait leur affaire, aussi.
Il faut admettre cela. Ils ne sont pas en affaires pour rien. Ils sont
là pour faire un profit.
Mais, je voudrais savoir, actuellement, quels sont les avantages, pour
les producteurs de bois, si vous voulez, d'avoir ce plan conjoint? Est-ce que
ces gens-là peuvent retirer des avantages?
M. TOUPIN: Il faut admettre, par ailleurs,
M. le Président, que ce sont des organismes nouveaux de mise en
marché. Il y a le cas de l'Estrie, en ce qui a trait à une agence
de vente du bois à pâte, et il y a le cas de Fedco, en ce qui a
trait à une agence de vente pour la mise en marché des oeufs. Ce
sont des organismes totalement nouveaux. Ce n'est pas après une
année d'expérience que nous sommes en mesure de juger
effectivement si de tels organismes doivent continuer à fonctionner ou
si on doit amender leur structures.
M. LAVOIE (Wolfe): Non, mais vous pouvez tout de même
prévoir le bien de la population. Vous pouvez certainement voir un bien
quelque part.
M. TOUPIN: Les plans conjoints ont été
préparés de cette façon-là, et on a prévu,
dans des projets de plans conjoints, certains pouvoirs que les organismes qui
les administrent peuvent exercer, entre autres les pouvoirs d'agence. Comme je
le disais tantôt, on verra, à la lumière de
l'expérience, ce que cela peut donner. Mais, ce qui est important dans
tout cela, c'est que ça vient quand même des producteurs. A venir
jusqu'à maintenant, ces propositions viennent des producteurs. Elles ne
sont pas proposées par la régie ni par le gouvernement, elles
viennent des producteurs en vertu d'une loi qui existe. Et à mesure que
l'expérience va se faire, les producteurs pourront juger si telle ou
telle formule va mieux que telle autre.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais, si cela ne va pas mieux, M. le ministre, est-ce
que cette mesure là peut être annulée?
M. TOUPIN: On avait une requête en abrogation l'autre jour...
M. GIASSON: Il faut tout de même reconnaître que la
situation présente, dans le domaine du bois à pâte, a
corrigé des situations par rapport à ce qui existait dans le
passé avant que la Loi des marchés agricoles existe. Elle a
apporté une stabilité très nette et très
évidente dans le domaine des prix avec une augmentation quasi annuelle.
Ce qui a fait que les producteurs de bois, au lieu de connaître un jeu de
prix qui pouvait varier de $5 la corde et même plus d'une année
à l'autre, s'ils font des opérations forestières ils sont
au moins assurés d'un prix équivalent à celui qui
prévalait à la dernière négociation, quitte
peut-être à avoir un peu plus, selon l'augmentation que la
négociation annuelle peut apporter.
M. LAVOIE (Wolfe): Je crois que ça se passait de même avant
l'implantation...
M. GIASSON: Quand vous nous demandez si c'est une mesure à
caractère socialiste, il m'apparaît que ce n'est pas une mesure
à caractère du grand libéralisme économique, mais
c'est
loin d'être une mesure très socialisante. Si on veut mettre
de l'ordre dans la mise en marché des produits agricoles et forestiers
au Québec, il faut tenir compte des besoins prioritaires de l'ensemble
de tous les producteurs. Et à ce moment-là vous allez faire mal
à un petit nombre de producteurs et à d'autres personnes qui font
de la commercialisation. Mais en regard du bien de l'ensemble des groupes
concernés, il m'apparaît que dans le domaine du bois à
pâte je ne touche pas aux autres plans conjoints qui ont vu le
jour plus récemment l'expérience est déjà
absolument favorable à la mise en marché du bois des petits
producteurs.
M. LAVOIE (Wolfe): Dans ma région, nous n'avions encore jamais eu
de problèmes avant ce plan conjoint-là...
M. TOUPIN: M. le Président...
M. LAVOIE (Wolfe): ... il n'a jamais été question de
problèmes quelconques entre le producteur, l'acheteur, les compagnies
Domtar ou Kruger, etc. Il n'y avait jamais eu de problèmes.
M. TOUPIN: Je pense, M. le Président, que cette affirmation
mérite qu'on apporte une précision. C'est qu'il y a quand
même une différence entre les plans conjoints traditionnels qui
existaient auparavant et une agence de vente. Le plan conjoint dans l'Estrie
existe, comme on le disait tantôt, depuis 1967. Or depuis ce
temps-là, des négociations ont été entreprises avec
les compagnies qui transforment le bois en pâtes et papier. Les
négociations portaient précisément sur le prix et
portaient aussi, là où c'est possible de le faire sur un certain
nombre de quantités quoi qu'il soit très difficile de
statuer dans le domaine des quantités. Or cet aspect de la mise en
marché, au niveau du bois à pâte en particulier, a
apporté aux producteurs, sans aucun doute, beaucoup de biens
économiques et a permis également à l'ensemble des
entreprises de prendre conscience de ce qui existe sur l'ensemble du territoire
en ce qui a trait au potentiel forestier entre les mains des producteurs ou des
propriétaires de lots.
Mais à côté, il y a ces agences de vente qui sont un
tout autre problème qui consiste précisément comme
on l'expliquait tantôt à mettre en marché le produit
sous une autre forme que celle qui existait auparavant, mais ça
n'empêche pas...
M. GIASSON: C'est ça qui est le grand problème.
M. TOUPIN: ... le plan conjoint de fonctionner comme auparavant, soit
par voie de négociation, soit par les moyens prévus par la loi,
outre évidemment ce qu'on retrouve en plus dans une agence de vente.
M. LAVOIE (Wolfe): Et que devient l'intermédiaire dans cette
affaire par exemple, l'acheteur de bois qui revendait à Domtar ou
Kruger?
M. DEMERS: Il prend la rue et il crève. C'est comme les
oeufs.
M. TOUPIN: Si on prend le cas de Sherbrooke, le syndicat qui a
l'administration dudit office a garanti à tous les acheteurs locaux
qu'il les utiliserait comme acheteurs pour son compte à lui, et il a
garanti aussi de reprendre les mêmes camionneurs que l'an dernier pour
les mêmes fins. Evidemment, la différence c'est que les contrats
ne sont pas signés entre la compagnie et l'acheteur et entre la
compagnie et le camionneur ou entre le courtier et le camionneur, mais entre
l'office et l'acheteur local et l'office et le camionneur.
M. DEMERS: Est-ce que le gouvernement va mettre un montant d'argent pour
compenser, comme dans le cas des oeufs?
M. TOUPIN: Je n'ai pas compris.
M. DEMERS: Est-ce que le gouvernement va mettre un montant quelconque
pour permettre à l'acheteur, l'intermédiaire d'être
compensé pour son équipement qu'il est obligé de remiser,
comme on a fait pour les oeufs, les postes de mirage et de classification?
M. TOUPIN : Je pense que la précision qu'on a apportée
tantôt élimine automatiquement cette question puisque cette agence
de vente aurait offert à tout ce qu'il y a sur le territoire comme
camionneurs et comme acheteurs les avantages de se procurer un contrat, alors
que ce n'était pas le cas au niveau de la Fédération des
oeufs.
M. DEMERS: Pour transporter quoi?
M. TOUPIN: On est dans le domaine du bois, je ne pense pas qu'on
transporte autre chose que ça.
M. DEMERS: Combien, quelle quantité? UNE VOIX: On n'a pas de
quotas d'établis.
M. DEMERS: Il va y avoir des sections où on va y aller à
fond, et dans d'autres coins de la province, on ne transportera rien du tout.
C'est pour ça que je voudrais qu'on convoque la commission parlementaire
de l'Agriculture et qu'on invite ces spécialistes-là à
soumettre une politique définie et finale de cette histoire. S'il y
avait moyen de faire ça dans le courant de l'été, cela
serait bon. Si le ministre pouvait envisager cette solution.
M. LAVOIE (Wolfe): Ce serait merveilleux. M. DEMERS: On pourrait avoir
des détails
sur les oeufs et sur la mise en marché dans différents
secteurs, et on pourrait, ensemble, établir une politique qui se
tiendrait.
M. VINCENT: Le ministre, tout à l'heure, a mentionné qu'il
serait probablement utile que la commission siège. J'irais plus loin que
ça: il serait nécessaire que la commission siège. On
discute d'une chose qui est publique. Quand une agence de vente est mise en
marche dans une région donnée ou dans la province, cela devient
une chose publique, discutée. Les députés doivent
rencontrer les représentants de ces organismes. Les
députés sont quand même des élus de la population,
ils doivent venir ici faire des interventions, que ce soit favorable ou
défavorable. Il faut quand même que le député soit
au courant de ce qui se passe, et également qu'il fasse des
suggestions.
Le ministre mentionne qu'il y a un comité qui siège et qui
étudie présentement toute cette question de législation
agricole, la loi de la mise en marché par rapport au syndicalisme
agricole. Je crois que ce comité a été mandaté
à l'automne 1968 pour faire une étude exhaustive de cette
situation. Il a siégé au cours de l'année 1969. Est-ce que
le comité a fait un rapport préliminaire au ministre depuis le 12
mai 1970? Est-ce qu'il y a eu un rapport préliminaire de fait? Est-ce
que le comité doit faire son rapport incessamment, prochainement, dans
combien de temps? Est-ce que ce rapport pourrait être soumis à la
commission parlementaire de l'Agriculture qui pourrait, elle, poser des
questions aux membres du comité, et aux organisations qui viendront
faire des représentations?
M. TOUPIN: Je pense que j'ai apporté tantôt certains
éclaircissements. Le comité a siégé au cours de
l'année 1969 à quelques reprises.
Il siège actuellement, il reçoit des mémoires, il
entend des groupes intéressés. Nous lui avons demandé de
nous remettre son rapport au cours de l'été, au plus tard, si ma
mémoire est fidèle, à la fin d'août. A la fin
d'août nous devrions avoir en main le rapport. A ce moment-là,
comme je vous le disais tantôt, je ne pense pas que nous ayons des
objections à réunir la commission parlementaire pour,
précisément discuter tout le problème dans son ensemble. A
ce moment-là on ne touchera pas seulement à une agence de vente,
ou à deux, mais on touchera à tout le problème. C'est la
raison pour laquelle jusqu'à maintenant, sans nous opposer à la
réunir, on sentait venir ces travaux et on voulait
précisément attendre que le tout soit complet pour discuter tout
le problème.
M. DEMERS: Si le ministre nous l'avait dit! S'il nous l'avait dit dans
le temps!
M. VINCENT: Si le ministre pouvait...
M. TOUPIN: Je vous l'ai dit, mais ça n'a peut-être pas
été saisi aussi clairement.
M. VINCENT: Non, non, ce n'est pas de cette façon-là. Si
le ministre nous disait, par exemple, comme il vient de le dire, qu'on va
recevoir un rapport au mois d'août, peut-être septembre, qui nous
donne, peut-être pas...
M. TOUPIN: M. le Président, cette motion a été
discutée en Chambre. Je ne pense pas que nous puissions y revenir.
M. LE PRESIDENT: C'est hors d'ordre!
M. TOUPIN: Nous avons donné les raisons à ce
moment-là.
M. VINCENT: Nous ne discutons pas de la motion présentement.
M. TOUPIN: Vous tentez de me remettre dans les propos que j'ai tenus au
moment où on a discuté la motion.
M. VINCENT: Aujourd'hui on parle d'avoir une réunion de la
commission parlementaire de l'Agriculture pour...
M. TOUPIN: A ce moment-là...
M. GIASSON: La motion du député de Saint-Maurice demandait
ça.
M. DEMERS: Le ministre actuellement a réalisé, avec le
rapport qui viendra de son comité spécial, que ce serait...
M. VINCENT: On en est à la Régie des marchés
agricoles.
M. DEMERS: ... le temps peut-être de la réunir. J'abonde
dans le même sens.
M. VINCENT: Je le fais à titre de suggestion. Si le rapport
arrive au mois d'août, que le ministre consulte ses hauts fonctionnaires.
A la fin de septembre ou au début d'octobre, pour autant que les gens
seront informés on pourra regarder ensemble le rapport, faire des
suggestions. Il y a peut-être beaucoup de lumière qui pourrait se
faire autour de certains problèmes tant au niveau des
députés, du ministère qu'au niveau de la Régie des
marchés agricoles, et de certaines associations agricoles. A ce
moment-là ça permettra au ministre d'avoir un rapport du
comité qui demanderait certains amendements à la
législation. Et ça lui aiderait d'autant plus que les trois ou
quatre partis politiques représentés ici en cette Chambre se
prononceraient d'une façon claire et catégorique sur certains
amendements. Cela aiderait d'autant plus la cause de l'agriculture au
Québec parce qu'il faut envisager que, dans les dix prochaines
années, le gros du problème sera la mise en marché des
produits agricoles.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière a
demandé la parole tout à l'heure. Il y en a même plusieurs
autres.
M. LAVOIE (Wolfe): Je voudrais connaître la raison qui fait
hésiter les manufacturiers, les compagnies de bois à pâte,
si vous voulez, comme Domtar et Kruger et d'autres, à acheter le bois
selon ce plan conjoint-là.
M. TOUPIN: Toute réponse aurait un caractère
spéculatif. Il faudrait demander aux gens des compagnies
elles-mêmes. Est-ce qu'on ne peut pas spéculer sur le fait que
quand ils ont des acheteurs préférés avec lesquels ils
font affaires dans la région depuis vingt ans ou vingt-cinq ans et
qu'ils ont eu un bon service, qu'on appelle jour et nuit et fin de semaine,
peut-être qu'ils doutent à ce moment-là qu'ils aient le
même service d'un office? Remarquez bien que cela peut être vrai
pour un cas isolé, est-ce que c'est vrai pour la masse? Est-ce que
ça s'applique à tous les acheteurs? A ce moment-là on
spécule. Je ne crois pas que ce soit la place pour la
spéculation.
Personnellement je pense que, si on aborde ces questions ici,
évidemment, on nous amène à porter un jugement sur tel
aspect de tel...
M. LAVOIE (Wolfe): Je comprends, mais la situation se
détériore dans notre région. On voudrait savoir la
raison.
M. TOUPIN: M. le Président, la Régie des marchés
agricoles du Québec a des pouvoirs bien précis à cet effet
et, comme on l'a souligné tantôt, la régie n'a pas
hésité jusqu'à maintenant. Là-dessus, je suis fort
heureux de le constater et de le dire, la régie n'a pas
hésité à convoquer les parties au moment où elle a
eu, non pas des pressions mais des demandes. Elle n'a pas hésité
à le faire, et présentement on étudie toute la question.
Je pense que ce serait peut-être malvenu de notre part de faire des
affirmations qui ne sont pas tout à fait justes. Les questions que vous
posez, en ce qui a trait aux compagnies ou aux syndicats des producteurs de
bois, s'adresseraient beaucoup plus à ceux-là plutôt
qu'à la régie.
M. LAVOIE (Wolfe): D'accord, mais je remarque la présence du
député de Compton qui vient d'arriver, j'aimerais avoir son
opinion concernant ces producteurs de bois, vu qu'il partage le même
problème que nous dans l'Estrie.
M. DIONNE: Je viens juste d'arriver, je ne suis pas tellement au courant
de ce que vous venez de parler.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est le problème du plan conjoint du bois
chez vous comme chez nous. Qu'est-ce que vous en pensez. La Domtar est
justement chez vous à East Angus.
M. DIONNE: Je peux vous dire que j'ai reçu une requête ces
jours derniers de près de 4,000 membres qui protestent contre ce choix
et contre le syndicalisme agricole pour le bois. Les entrepreneurs voudraient
être libres et voudraient surtout continuer, comme par le passé,
à pouvoir vendre leur bois aux compagnies sans être obligés
d'être syndiqués. Il y a un type qui est venu chez nous et qui m'a
dit qu'il emploie 90 employés. A l'instant où le syndicat va
être établi, il m'a dit: On abandonne, on n'est plus capable de
fonctionner.
M. LAVOIE (Wolfe): Que répondez-vous à ces gens qui vous
font des requêtes?
M. DIONNE: J'écoute parler les deux côtés et je dis
espérer qu'avant longtemps nous allons prendre position sur
ça.
M. LAVOIE (Wolfe): Quelle est la position que vous
préférez comme député?
M. TOUPIN: M. le Président, je pense que cette décision
revient à la Régie des marchés agricoles du Québec,
et je ne pense pas qu'ici on puisse demander à chacun des membres de
donner son opinion sur cette question.
M. LAVOIE (Wolfe): Les Cantons de l'Est sont concernés, M. le
ministre, c'est notre région.
M. TOUPIN: Oui, mais je pense que le député comprend
très bien la situation, et je n'ai pas besoin de lui faire de
dessin.
M. GIASSON: Ce n'est pas l'ensemble du plan conjoint qui est mis en
cause, il s'agit de déterminer qui va se charger de la
commercialisation, qui va être l'unique agent de vente, ou si on continue
avec un système d'agents de vente multiples, l'ancienne formule. Si
l'office des producteurs, au désir de la majorité des producteurs
de bois, était désigné agent de vente, je ne verrais pas
pourquoi il ne continuerait pas les opérations en utilisant les services
des personnes qui étaient déjà dans la commercialisation.
Ce ne serait pas un fait nouveau au Québec. Vous avez d'autres
régions du Québec où les offices de producteurs ont
négocié des contrats directs avec les usines de pâtes et
papier et ont demandé, à ceux qu'on appelait communément
les commerçants de bois, d'entrer dans la ronde. Ils ont
distribué des contrats à des commerçants,
déterminant des quantités qu'ils devaient acheter dans le
territoire, et lesdits commerçants je vous cite des cas qui
concernent la région sont heureux d'opérer à
l'intérieur de l'Office des producteurs de bois de la côte sud,
parce qu'il y ont fait leur vie, parce qu'ils y ont une sécurité
aussi grande sinon plus, dans certains cas, que celle qu'ils avaient autrefois
quand ils étaient à la merci de contrats relevant de courtiers
car, entre l'usine et le commerçant local, il y avait le courtier qui
pouvait jouer.
M. LAVOIE (Wolfe): Etes-vous déjà venu dans l'Estrie?
M. GIASSON: Dans l'Estrie, il m'apparaît que si la majorité
réelle des producteurs de bois était favorable à une seule
agence de vente et que si celle-ci pouvait faire les opérations en
utilisant les services de personnes qui ont de l'expérience je
pense que vous avez parlé de gens de 25 ans d'expérience dans ce
domaine, dans cette ligne de production ...
M. LAVOIE (Wolfe): Je n'ai pas parlé de ça.
M. GIASSON: Il y a des gens qui ont fait allusion tout à l'heure
à cette catégorie de personnes, si on utilisait les services de
ces personnes, les problèmes seraient à peu près
résolus.
M. OSTIGUY: Il y a une différence entre le dynamisme et...
M. GIASSON: Par contre, si l'office des producteurs prend une position
très rigide, ne veut pas accepter à l'intérieur de la
commercialisation du bois dans l'Estrie les personnes qui étaient
déjà dans ce domaine, ça complique les affaires.
M. TOUPIN: M. le Président, autour de cette question, si on
attendait que la Régie des marchés agricoles du Québec
prenne sa décision...
M. LAVOIE (Wolfe): Elle est déjà prise, mais elle ne veut
pas la rendre publique immédiatement. Ce sera une surprise.
M. TOUPIN: ... des questions pourront ensuite être posées
à l'Assemblée nationale sur la décision prise par la
régie. Je pense que le problème est entre ses mains à la
suite d'une requête et il devient de plus en plus difficile, je pense,
d'en discuter actuellement.
M. LAVOIE (Wolfe): La semaine passée, vous avez eu des poules en
face du parlement. Il ne faudrait pas avoir des cordées de bois à
pâte sur le parterre du parlement. Il y a eu des poules et des oeufs la
semaine passée, il ne faudrait pas avoir des cordées de bois
à pâte sur le parterre du parlement non plus.
M. GIASSON: Ce n'est pas le fait d'avoir des poules et des oeufs qui est
sérieusement grave dans la situation. C'est le problème que
vivent réellement les gens qui étaient, semble-t-il,
pénalisés par la position de Fedco. Les poules et les oeufs
devant le parlement, cela m'apparaît secondaire. Les problèmes que
vivent ces gens-là, c'est là la réalité.
M. LAVOIE (Wolfe): Quand on a une requête de 4,000 à 5,000
noms comme le député de Compton le disait tantôt, il y a
certainement un malaise qui existe.
M. GIASSON: On vient de nous dire qu'il faut en enlever tout de suite
1,600. Sur 8,000 producteurs, pour autant...
M. TOUPIN: M. le Président, je reviens encore à la charge.
Cette question est devant la Régie des marchés agricoles du
Québec. La régie a reçu la requête en question, elle
a une décision à prendre et je pense que c'est délicat
pour nous que de discuter de ce problème.
M. LE PRESIDENT: Le ministre ne peut répondre puisqu'il y a eu
des...
M. LAVOIE (Wolfe): Vous tenez absolument à continuer à
parler des oeufs.
M. BELAND: On a laissé la parole à ceux qui ont
parlé des oeufs tout à l'heure, je pense abonder dans leur sens.
Je vous ai écoutés religieusement jusqu'à maintenant mais
j'aimerais avoir la chance de dire quelques mots.
Je vais essayer d'être aussi bref que possible. D'abord, je
m'excuse de ne pas avoir été présent au début des
discussions hier relativement à la Régie des marchés
agricoles, mais c'est très agréable de rencontrer deux
représentants de la Régie des marchés agricoles pour poser
certaines questions concernant les différents plans conjoints qui sont
présentement en liste d'application dans la province de
Québec.
Relativement au bois, puisque nous y étions jusqu'à il y a
un instant, c'est entendu qu'il faudra peut-être revenir au sujet des
oeufs, mais au sujet du bois d'abord, je pose une question. Cette année,
est-ce que tout est négocié dans le moment pour la livraison
complète de la quantité de bois qui a été
bûchée en 69/70?
M. TOUPIN: Pour la période 69/70, il reste des quantités
qu'on appelle du vieux bois. C'est l'année 70/71 qui est
présentement négociée. Pour 70/71, l'ardoise est presque
complète. Nous attendions une décision pour 5 heures ce soir d'un
groupement entre autres, celui de Rimouski et je pense que ça
complète, le tout, à part trois arbitrages; un dans l'Estrie et
deux autres dans la région avoisinante. Il y a deux arbitrages que nous
avons entendus dans la région avoisinante de l'Estrie et il restera
l'Estrie à entendre après.
M. BELAND: Si nous nous reportons vers le 1er septembre 1970, est-ce
qu'à ce moment-là tout le bois à pâte était
négocié?
M. TOUPIN: Je ne saurais le dire.
M. VINCENT: Vous voulez dire les prix et les quotas?
M. BELAND: Les prix et les quantités.
M. TOUPIN: Je ne saurais dire en retournant
au 1er septembre. Disons que l'an dernier, d'abord, on n'a eu aucun
arbitrage.
En passant, j'en fais mention, dans le rapport annuel. Il y a eu 34
conciliations dans le domaine du bois et toutes ont réussi. Aucun cas
n'est allé à l'arbitrage au cours de l'année. Ce qui veut
dire que vers septembre tout devrait être réglé. Je
présume. Il faudrait que je vérifie les dossiers du bureau.
M. VINCENT: Si vous me permettez, M. le député de
Lotbinière. A ce moment-là, il y a toujours deux problèmes
distincts: plan conjoint, d'une part, il n'y a pas eu de problème. Il y
a eu tout simplement 36 conciliations, mais le fameux problème dont il a
été question pour ne pas faire le mélange des
carottes et des oeufs c'est une agence de vente. C'est cela?
M. TOUPIN: Qui n'est que de 22...
M. VINCENT: Les plans conjoints par eux-mêmes ne posent pas
tellement de problèmes. Il y a des conciliations qui se font, mais
lorsqu'arrive un organisme de mise en marché qu'on appelle une agence
unique de vente. C'est là que se pose le problème.
M. TOUPIN: Le député de Lotbinière a soulevé
une question sur les quantités...
M. VINCENT: Oui.
M. TOUPIN: ... de bois vendues et négociées. Il y a un
éclaircissement à apporter. Les agriculteurs ont le droit de
négocier des prix et, si les compagnies le désirent, ils peuvent
aussi négocier les quantités des producteurs. S'il n'y a pas
entente entre le producteur et l'entreprise, la régie, soit par voie de
conciliation soit par voie d'arbitrage et plus particulièrement
par voie d'arbitrage peut statuer. Mais elle peut statuer seulement sur
le prix. Elle ne peut pas statuer sur les quantités. Lorsqu'il se pose
des problèmes de quantités, c'est la raison pour laquelle le
gouvernement, l'an dernier, n'a pas hésité à appliquer le
projet de loi obligeant les entreprises forestières à acheter
telle ou telle quantité de bois. Je pense que c'est cette
question-là, que c'est autour de ce problème-là que
discutait le député de Lotbinière. Comme on vient de le
mentionner, cette année, dans les négociations tout va
très bien. On s'est rendu dans certains cas au niveau de la
conciliation, mais dans l'ensemble, il ne se pose pas de problème aigu.
Je pense que le ministre des Terres et Forêts avait répondu dans
cette perspective lorsqu'une question lui a été posée
à cet égard, il y a quelques semaines. Le problème va se
poser beaucoup plus, je pense, à l'automne qu'il se pose
présentement parce qu'il y a des négociations qui sont presque
terminées et les parties se sont entendues dans la plupart des cas.
M. BELAND: Je regrette, M. le ministre. Vous dites que tout va bien
madame la marquise et le ministre des Terres et Forêts a dit la
même chose. Mais il reste un fait: les cultivateurs restent avec leur
bois sur les bras.
M. TOUPIN: M. le Président, ce n'est pas tout à fait
juste. Il y a certaines quantités. Evidemment, cela relève du
ministère des Terres et Forêts. Bien sûr! La Régie
des marchés agricoles du Québec s'occupe de ce problème
également. Ce n'est pas tout à fait juste lorsqu'on dit que les
producteurs restent avec leur bois sur les bras. C'est faux! C'est faux! Il y a
certaines quantités, par ailleurs, qui peuvent faire l'objet de
négociations supplémentaires et qui peuvent faire l'objet de
l'application d'une loi spéciale. C'est fausser la réalité
que d'affirmer de telles choses.
M. BELAND: Je suis fier que vous preniez position à un moment
donné, mais si vous m'aviez permis de m'expliquer davantage, vous auriez
peut-être saisi davantage. Je n'ai aucun reproche évidemment
à adresser à l'endroit du personnel de la Régie des
marchés agricoles. Absolument aucun reproche parce qu'évidemment
je conçois... Tantôt on a parlé de quantités, en
fait, vous avez précisé d'une façon très claire
qu'il y avait une possibilité de statuer sur des prix et non sur des
quantités. C'est une chose que je sais depuis déjà cinq
ans. C'est entendu. Même l'an passé au mois de juillet ou
août, j'ai discuté de la question, j'ai éveillé la
curiosité du ministre des Terres et Forêts, d'une part, et
également du ministre de l'Agriculture à ce sujet-jà.
Quant au personnel de la Régie des marchés agricoles, il n'a pas
le choix, il joue à l'intérieur d'un certain nombre de
critères bien précis. Je connais la loi parce que j'ai
joué un rôle à l'intérieur de l'organisme même
qu'on appelle le plan conjoint des producteurs de bois. Je pourrais en parler
assez longuement. Il reste un fait.
Il y a certaines failles qui, elles dépassent les cadres de leurs
possibilités de touche. Justement, vous venez de mentionner une de ces
failles-là, M. le ministre, en disant qu'il n'y a pas possibilité
de statuer sur les quantités de bois.
Il y a également d'autres failles relativement à la mise
en marché d'autres denrées agricoles en vertu de plans conjoints.
C'est entendu, il y a eu tantôt diverses observations de la part entre
autres du député de Wolfe, au sujet de certaines choses qui sont
ou qui semblent être regrettables, dans les Cantons de l'Est, dans la
mise en application du règlement no 5. Par contre, en ce qui concerne le
règlement no 5 lui-même, je ne l'ai pas analysé d'une
façon intégrale. Je tiens à le préciser. Mais, il
reste qu'il y a des principes primordiaux. Etant donné qu'ils sont des
principes de base, c'est entendu qu'à un moment donné, tous et
chacun essaient de tirer leur épingle du jeu, peu importe de quel
côté de la table nous sommes, c'est évident. En
1'occur-
rence, dans celui du bois, il ne faudrait pas toucher d'une façon
trop accentuée, même il ne faudrait pas toucher du tout, à
mon sens, aux petits commerçants de bois, qui, en somme, n'exigent
approximativement que le coût du camionnage pour la livraison dudit bois,
ou sensiblement cela.
Mais, il reste qu'il y a une certaine quantité de "brokers" un
petit nombre de courtiers. Je comprenais tantôt l'honorable
député de Wolfe, c'est peut-être difficile pour lui de
parler contre quelques-uns de ces gars-là. Je comprends cela, mais par
contre, il reste qu'il y a certaines nuisances publiques au sein de ces
gars-là.
Quand on parle d'une mise en marché des produits agricoles, cela
prévaut dans le bois, cela prévaut également dans les
autres productions agricoles. C'est entendu, c'est certain. Mais, il reste
qu'on travaille ou qu'on semble vouloir ne regarder que certaines
conséquences de mise en application de plans de mise en marché.
Il y a, par contre certaines autres conséquences premières que
l'on n'ose pas aborder, auxquelles on ne veut pas toucher intentionnellement
à ce qu'il me semble.
Or, à ce moment-là, c'est entendu qu'il y a un certain
nombre de gros "brokers". Cela ne me fait rien de le dire exactement comme tel.
Il faudrait absolument que les producteurs de bois aient les outils
nécessaires pour les mettre tout à fait de côté.
Parce que tant et aussi longtemps que ce ne seront pas les producteurs
eux-mêmes qui procéderont intégralement à une mise
en marché ordonnée de leurs produits, c'est clair et net qu'il y
aura du marchandage, il y aura des choses extraordinairement mauvaises, que
l'on constatera dans le champ. Or, on essaie de trouver le remède, et on
essaie même d'amender certaines lois, mais on ne va pas aux sources
premières, on ne va pas aux causes premières. C'est là que
reposent les problèmes que l'on vit aujourd'hui.
Je présume, et je ne pense pas me tromper, que le personnel de la
Régie des marchés agricoles, les membres de la régie
doivent être dans de sérieuses impasses à un moment
donné, et je les comprends. Mais, par contre, pour sortir de cette
situation intolérable, je pense qu'en tout premier lieu il faudrait
fermer ces failles qu'il y a à l'intérieur de la Loi des
marchés agricoles, ces failles auxquelles on n'a jamais voulu toucher
jusqu'à maintenant. Je ne sais pas si cela faisait l'affaire de certains
politicailleurs, mais de toute façon, on n'y a pas touché. Je
suis très clair. Je pense que le ministre me comprend. Je ne dis rien de
très particulier, mais il reste qu'il y a des principes de base. Il faut
y toucher. Il faut absolument passer dessus. Et quand c'est blanc, M. le
Président, c'est blanc, mais quand c'est noir, c'est noir
également. Ce n'est pas gris, à ce moment-là, c'est
noir!
Quant à ce qui concerne le principe du comité de
consultation, je ne connais pas les membres de ce comité.
Il est certain qu'ils ont dû être pris à
l'intérieur de notre cercle économique, des personnes très
compétentes. Mais il reste la nécessité de demander que la
commission parlementaire de l'Agriculture siège. C'est une urgente
nécessité à mon sens, et le plus tôt possible pour
tâcher d'étudier la valeur de chaque élément qui
entre en ligne de compte, et tout ce que peut comporter la mise en application
de la Loi des marchés agricoles, la mise en application des
différents plans conjoints, de même que ceux qui s'en viennent,
parce qu'il semble y avoir une tendance à créer des offices de
producteurs pour les différentes denrées agricoles.
Avant d'aller trop loin dans la mise en application de la loi ou
d'autres plans conjoints, il faudrait étudier le tout d'une façon
assez attentive. Je suis certain qu'il y a des choses extrêmement
urgentes à corriger immédiatement, si on ne veut pas
étouffer davantage le cultivateur dans un carcan d'où il ne
pourra plus sortir. Présentement, c'est le cas d'une certaine
quantité de producteurs de bois qui n'ont pas le choix, ils sont
obligés de rester avec leur bois. On ne semble pas vouloir les
comprendre, ou si on les comprend, on reste les oreilles bouchées.
J'essaie d'employer des termes pour être compris. Ce sont des
termes agricoles que j'emploie. Je sors du milieu agricole et je suis fier de
sortir de ce milieu. J'y appartiens encore et je vais y demeurer. Mais je dis
en sortir dans le sens que je viens de ce milieu. C'est en raison de ce
fait-là que je suis peut-être un peu plus en mesure de comprendre
qu'il y a des besoins spécifiques, qui relèvent du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, qu'on doit regarder de
près, pour tâcher de corriger certaines anomalies. La Régie
des marchés agricoles, il n'est pas question de l'abolir, à mon
sens, loin de là. Il n'est pas question non plus de tout foutre par
terre pour essayer de trouver d'autres solutions magiques. C'est entendu que
c'est une solution genre cataplasme quand ça a été pondu
ce plan-là, mais par contre, pour le temps, ça répondait
à un besoin et il va sans dire que c'était un outil, quitte
à être remodelé, quitte à être quelque peu
amélioré sous divers aspects.
Il reste que cette Régie des marchés agricoles qui existe
présentement, puisque nous devons revenir au principe, parce que, si
j'ai bien compris, nous sommes au poste 10, à la discussion
générale... C'est bien ça, M. le Président?
M. LE PRESIDENT: Je croyais que nous étions au sous-article 29,
le dernier sous-article au poste 10, la Régie des marchés
agricoles.
M. GIASSON: Ce qui s'est produit, c'est qu'avant que les fonctionnaires
soient arrivés, il avait été convenu, à la demande
du député de Wolfe, de discuter de problèmes de mise en
marché...
M. VINCENT: Un instant, le président vient de parler. Il a dit
que nous étions rendus au sous-article 29.
M. LE PRESIDENT: C'est ce que j'ai compris quand nous avons
commencé la séance. On vient de commencer l'étude du poste
10?
M. GIASSON: Nous sommes encore sur le thème
général.
M. DEMERS: Le président était absent hier soir.
M. BELAND: Pour terminer, si l'on revient aux oeufs, il est
évident que la mise en marché des oeufs, telle qu'elle s'est
effectuée à l'intérieur de l'organisme qui s'appelle Fedco
cet organisme qui en est à ses premiers mois d'application
il va sans dire qu'il y a certaines choses qu'il aurait été
urgent, dès le départ, de modifier avant la mise en application.
C'est pour ça, tout probablement je dis tout probablement parce
que je ne suis pas en mesure d'évaluer à 100 p.c. qu'il
est nécessaire de convoquer la commission parlementaire de
l'Agriculture, afin de faire la lumière sur une certaine quantité
d'éléments qui, présentement, échappent à
nos yeux ou à nos oreilles.
A mon sens, il y a une certaine quantité d'éléments
qu'il aurait fallu corriger au départ avant la mise en application.
C'est ce qu'on a dû faire lorsqu'on a mis en application certains plans
conjoints de producteurs de bois, pas tous, ou de syndicats de producteurs de
bois à travers la province.
Relativement à Fedco, il y a certaines anomalies de départ
qui ont causé énormément de crevasses. On est parti d'un
certain barème et on a sauté à l'autre bout du champ sans
tenir compte de certains facteurs principaux. J'apporte un exemple pratique, le
fait d'avoir crée environ 200 postes de mirage II je le redis et
je n'ai aucunement honte de le dire à l'intérieur de la
province et sauter à douze, treize, quatorze, c'est une absurdité
à mon sens. C'est probablement de là que découlé
une bonne partie des problèmes qu'a dû vivre Fedco. Il y a le fait
également de la fameuse lettre qui a été envoyée,
en mai 1970, aux producteurs qui livraient des oeufs par producteurs,
j'entends des producteurs qui avaient 200, 300 ou 500 poules et qui faisaient
de la vente artisanale, selon certains, mais quand même, c'était
une vente tout à fait nécessaire pour un revenu d'appoint sur la
ferme et qui, du jour au lendemain, ont dû fermer leurs
portes.
M. TOUPIN: Ces producteurs auxquels vous faites allusion, est-ce qu'Ils
vendaient dans les épiceries ou de porte en porte?
M. BELAND: Ils vendaient de porte en porte et également à
certaines épiceries.
M. TOUPIN: En ce qui a trait à la vente de porte en porte, il n'y
a absolument rien dans l'agence de vente qui interdit quoi que ce soit.
M. DEMERS: Comment se fait-il qu'ils ont eu une lettre disant
qu'à partir de telle date, c'était illégal.
M. TOUPIN: Ils sont toujours ouverts.
M. BELAND: Est-ce que vous me répondez, M. Toupin? Comment se
fait-il que les mêmes producteurs, ceux qui ne vendaient qu'en
détail aux villages voisins, comment se fait-il qu'ils aient reçu
une lettre les avertissant qu'à partir de telle date de mai 1970...
M. PELLETIER: Est-ce qu'on pourrait avoir la lettre?
M. BELAND: ...d'une façon intégrale. Je pourrais sortir la
lettre parce que je connais des producteurs qui l'ont.
M. TOUPIN: Cette lettre ne vient pas de la Régie des
marchés agricoles du Québec. Néanmoins, elle peut venir de
Fedco. Il faudrait vérifier dans votre cas, d'où provenait cette
lettre.
M. DEMERS: Est-ce que nous sommes revenus aux oeufs?
M. TOUPIN: Si on me le permet, je voudrais donner quelques
renseignements sur les réponses.
M. VINCENT: Concernant ce qu'on a entamé hier soir, vers quelle
date a-t-on versé une subvention de $400,000 à Fedco? Pour faire
l'historique, hier soir le ministre nous a mentionné que Fedco avait
reçu environ $25,000 pour les structures, $100,000 de subvention pour
l'organisation d'un fonds de roulement, $500,000 de garantie d'emprunt et enfin
$400,000 qui ont été versés à Fedco en subvention.
Je voudrais avoir la date.
M. TOUPIN: Des $400,000?
M. VINCENT: Oui, des $400,000.
M. TOUPIN: La date où on les a versés.
M. VINCENT: Oui.
M. TOUPIN: On va l'avoir.
M. VINCENT: Approximativement.
M. TOUPIN: Je sais que c'est au printemps. Je crois que c'est à
la fin avril, au début de mai.
M. VINCENT Au début de mai 1971.
M. TOUPIN: Je ne pense pas qu'on puisse faire de grosse erreur à
ce moment-là.
M. VINCENT: Au début de mai 1971, le ministère a
versé une subvention de $400,000 à Fedco.
M. TOUPIN: On n'a pas versé les $400,000 à Fedco, je pense
que c'était pour payer les producteurs d'oeufs du Québec.
M. VINCENT: Un instant, on va savoir à qui cela a
été versé: Est-ce qu'il y a eu plusieurs chèques?
Est-ce qu'il y a eu plus d'un chèque? Le ministre vient de nous affirmer
que cela n'avait pas été versé à Fedco.
M. TOUPIN J'ai dit que c'était pour les fins.
M. VINCENT: A qui le chèque a-t-il été
versé? Il ya un chèque de $400,000 qui a été fait.
Quel était le nom qui apparaissait sur le chèque?
M. DEMERS: Le montant est assez intéressant pour qu'on sache
à qui il est allé. Cela n'a pas beaucoup impressionné le
ministère. Il ne se rappelle pas des $400,000.
M. TOUPIN: Bon, si ma mémoire est fidèle
évidemment il nous manque peut-être un document ou deux il
n'est pas impossible que le chèque ait été fait au nom de
Fedco, mais il a été fait pour les fins de payer les
producteurs.
M. VINCENT: Non, non, pas question de ne pas être possible ou... A
qui le chèque de $400,000 a-t-il été fait? Il n'est pas
question qu'il ne soit pas impossible ou qu'il soit possible.
M. TOUPIN: Je pense que c'est ça. Le chèque a
été versé à la fédération, il a
été fait au nom de la fédération. Mais il y avait
un certain nombre de conditions posées, si ma mémoire est
fidèle, et entre...
M. VINCENT: Ecoutez, "si ma mémoire est fidèle" est-ce
qu'on a des conditions d'imposées?
M. TOUPIN: Une qui était imposée c'est qu'il nous fallait
la liste des producteurs à qui on devait verser un montant d'argent pour
fins de paiement des oeufs.
M. VINCENT: Bon! Donc il y a eu un chèque de fait à
l'ordre de Fedco au montant de $400,000 imposant certaines conditions.
M. TOUPIN: Notamment celle que je viens de vous poser.
M. VINCENT: Est-ce que nous pourrions avoir le document ou
l'arrêté en conseil ou le
CT qui autorise le versement de $400,000 avec les conditions qui y sont
stipulées?
M. DEMERS: Et le nombre de producteurs qui ont été
payés?
M. TOUPIN : Evidemment on a le dossier, mais je vais vous lire quand
même les principales conditions qui ont été mises dedans.
"En conséquence nous recommandons une subvention spéciale de
$400,000 à la Fédération des producteurs d'oeufs du
Québec pour lui permettre d'effectuer le paiement des oeufs
expédiés durant deux quinzaines. Chaque paie est
évaluée à environ $200,000. Il est bien entendu que cette
somme ne sera versée qu'aux conditions suivantes: Acceptation par la
fédération d'amender son règlement numéro 6 en
tenant compte du mode de fixation des prix, du mode de paiement aux producteurs
de même que le règlement des difficultés qui existent entre
les distributeurs sous contrat avec Fedco ainsi que le problème des
marques de commerce; acceptation par la fédération d'un
administrateur surveillant approuvé par la Régie des
marchés agricoles du Québec."
M. VINCENT: Comme ça, on peut avoir la copie de ça?
M. TOUPIN: Oui, c'est public.
M. VINCENT: Est-ce que les $400,000 ont été versés
ce n'est pas nécessairement public, mais ça va le devenir
lorsque toutes les conditions ou encore que la Fedco ou encore la
Fédération des producteurs d'oeufs avait accepté toutes
les conditions imposées par le ministre?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Est-ce que tous les producteurs d'oeufs pour les deux
premières quinzaines ont été payés?
M. TOUPIN: Oui, tous ceux qui ont été assujettis à
cette mesure. Evidemment, on a une liste qu'on pourra vous fournir, je
pense.
M. VINCENT: D'accord! On aimerait avoir la liste et on prend la parole
du ministre que tous les producteurs d'oeufs ont été payés
par Fedco sans aucune exception.
M. DEMERS: C'est épais pas mal?
M. GIASSON: Ce n'est pas ce que le ministre vient de dire.
M. VINCENT: Bien oui, à condition que tous les producteurs
d'oeufs soient payés pour les deux premières quinzaines.
M. DEMERS: Pour autant qu'ils étaient assujettis aux
règlements.
M. GIASSON: Ce ne sont pas les dernières paroles du ministre.
Tous les producteurs qui avaient été déterminés
dans l'entente avec Fedco.
M. VINCENT: C'est ça! M. DEMERS: C'est ça!
M. GIASSON: Mais pas tous les producteurs d'oeufs sans exception.
M. VINCENT: Tous les producteurs qui avaient été
déterminés avec l'entente Fedco.
M. TOUPIN: M. le Président, je vais faire une précision,
je vais le relire: "En conséquence nous leur demandons une subvention
spéciale de $400,000 à la Fédération des
producteurs d'oeufs du Québec pour lui permettre d'effectuer le paiement
des oeufs...
M. VINCENT: Oui, oui.
M. TOUPIN: ... expédiés durant deux quinzaines. Chaque
paie est évaluée à environ $200,000."
M. VINCENT: C'est ça! D'accord. Cela c'était le CT, la
copie également de tous les producteurs. Deuxièmement, le jour
où la subvention a été versée... M. le
Président, vous allez voir pour quelle raison on pose cette
question-là.
M. TOUPIN: Cela prendrait un camion.
M. VINCENT: Camion ou pas, le ministre n'a absolument aucun commentaire
à faire sur des demandes de documents.
M. TOUPIN: M. le Président, je peux quand même dire qu'il y
en a plusieurs.
M. VINCENT: M. le Président, le jour où la subvention de
$400,000 a été versée, soit vers le 1er mai 1971, cela
peut être le 29 avril, mais vers le 1er mai.
Est-ce qu'à ce moment-là, Fedco avait satisfait toutes les
obligations imposées par le ministre lorsqu'il a fait la garantie
d'emprunt de $500,000 le 12 août 1970? Est-ce que toutes les conditions
avaient été honorées par Fedco? Le jour où le
ministre a versé $400,000...
M. TOUPIN: J'ai compris la question.
M. VINCENT: Le 1er mai 1971, est-ce que toutes les conditions qu'il a
lui-même imposées à Fedco le 12 août 1970 avaient
été honorées par Fedco?
M. TOUPIN: Evidemment, je ne veux pas faire erreur, mais je suis
persuadé que la presque totalité...
M. VINCENT: Est-ce que toutes les conditions avaient été
honorées?
M. TOUPIN: Je vais demain, si vous voulez, vérifier dans les
documents si toutes les conditions, étaient honorées, parce qu'il
y avait un certain nombre de conditions.
M. VINCENT: On va les vérifier ensemble, M. le
Président.
M. TOUPIN: On va vérifier à savoir si elles ont
été satisfaites et je ne vois pas d'inconvénients à
dire si elles l'ont été ou pas.
M. VINCENT: Est-ce que d'abord, suivant l'article 3 de l'acte de
cautionnement du ministre déposé en Chambre au mois d'octobre
1970, le produit du prêt de $500,000 a servi exclusivement à
constituer un fonds de roulement en vue du paiement aux producteurs des oeufs
mis en marché par la fédération?
M. TOUPIN: Il a servi exclusivement pour la...
M. VINCENT: Je prends la parole du ministre.
M. TOUPIN: ...constitution d'un fonds de roulement qui a pu être
utilisé à plusieurs fins.
M. VINCENT: Non, M. le Président, un fonds de roulement en vue du
paiement aux producteurs des oeufs mis en marché par la
fédération, ce sont les conditions imposées par le
ministre le 12 août 1970. Est-ce que les $500,000 ont été
exclusivement réservés au paiement aux producteurs des oeufs mis
en marché par la fédération? C'est ma première
question. Deuxième question, à l'article 4, selon les conditions
imposées par le ministre lui-même en date du 12 août 1970,
est-ce que la fédération, tel que stipulé dans la demande,
devra payer des intérêts à l'échéance et
amortir le capital du prêt d'une somme d'au moins $75,000
semestriellement au cours des deux premières années, et ensuite
d'une somme d'au moins $100,000 semestriellement, le solde ne devant pas
être payé avant l'expiration de la troisième
année?
En date du 1er mai, quel était le montant remboursé par la
fédération en vertu de l'acte de cautionnement?
M. TOUPIN: Ce sont les sommes qui étaient prévues dans les
conditions posées.
M. VINCENT: Pour quelle raison hier soir le ministre nous a-t-il dit
qu'il y avait aujourd'hui $63,000 de remboursés seulement?
M. TOUPIN: M. le Président, je veux bien ici apporter une
précision. Si le député de Nicolet veut jouer sur les
termes, on va jouer longtemps.
M. VINCENT: Je ne joue pas sur les termes.
M. TOUPIN: Hier, on a dit que ça pouvait se situer entre $63,000
et $65,000. Par la suite on a apporté une précision et on a dit
que c'était $75,000.
M. VINCENT: M. le Président, est-ce qu'on pourrait avoir le
rapport? En vertu de l'arrêté en conseil no 2979, article 1, la
fédération doit également fournir mensuellement, ou plus
fréquemment si, le ministre le juge à propos, un état
financier intérimaire incluant le bilan et le compte d'exploitation
à jour de l'entreprise dans la forme jugée satisfaisante par le
ministre.
M. TOUPIN: Oui, M. le Président.
M. VINCENT: Est-ce qu'on pourrait avoir la copie du rapport en
date...
M. TOUPIN: On peut fournir cette copie du rappport, ce sont des
documents publics, il n'y a pas d'inconvénient à ça.
M. VINCENT: ...des mois de mars et avril.
M. TOUPIN: D'accord, on fournira les documents.
M. VINCENT: Ma deuxième question était ça, fournir
les documents. Ma première question était pour savoir si les
$500,000 ont servi exclusivement à payer les producteurs des oeufs mis
en marché par la fédération. A ce moment-là, je
voudrais être bien clair que ça a servi seulement à
ça. Troisièmement, aujourd'hui, le 15 juin, quel est le montant
remboursé par la fédération en vertu des exigences de
l'acte de cautionnement ?
M. TOUPIN: On va vous apporter le montant, on ne l'a pas en main.
M. VINCENT: On l'a demandé plusieurs fois.
M. TOUPIN: Je ne pense pas que vous l'ayez demandé.
M. VINCENT: Oui, on l'a demandé.
M. TOUPIN: Si ma mémoire est fidèle...
M. DEMERS: On a à peu près tout demandé.
M. TOUPIN: ... vous m'avez demandé hier soir de vous fournir le
montant exact qui devait être remboursé, qui était de
$75,000. Mais je ne pense pas qu'on m'ait posé la question à
savoir ce qui reste comme solde.
M. VINCENT: Non, quel est le montant qui a été
remboursé à ce jour?
M. DEMERS: On peut compter...
M. TOUPIN: C'est le montant prévu à l'entente, $75,000.
Vous avez, je pense, l'entente entre les mains...
M. VINCENT: Que le ministre a déposée et qui est un
document public.
M. TOUPIN: C'est le montant prévu. M. VINCENT: Certain?
M. TOUPIN: Bon. Que voulez-vous que j'y fasse? Je ne suis pas pour aller
chercher la banque qui a consenti le prêt.
M. LE PRESIDENT: Alors, messieurs, d'autres questions?
M. VINCENT: Quand allons-nous avoir le bilan?
M. TOUPIN: Je pense que demain ce sera possible de fournir lesdits
documents.
M. VINCENT: On ne finira pas les crédits ce soir, M. le
Président. On va avoir les documents seulement demain.
M. TOUPIN: M. le Président, nous tenterons de procurer au
député de Nicolet, dans les plus brefs délais...
M. VINCENT: Pas au député de Nicolet, aux membres de la
commission.
M. TOUPIN: ... aux membres de la commission, dont le
député de Nicolet, les documents demandés et à sa
plus grande satisfaction.
M. VINCENT: D'accord, M. le Président, on ne pourra pas terminer
les crédits ce soir.
M. TOUPIN: De toute façon, le problème va revenir.
M. VINCENT: M. le Président, on avait demandé en Chambre
ici, copie du CT autorisant le ministre de l'Agriculture et de la Colonisation
à verser une subvention à la Fédération des
producteurs d'oeufs de consommation du Québec. Nous avons eu la copie du
CT et copie du rapport de l'utilisation de cette somme par la
fédération. A ce moment-là, le ministre a répondu:
Ce rapport n'a pas encore été soumis au ministère. Est-ce
que le rapport a été soumis depuis au ministère?
M. TOUPIN: Effectivement, nous n'avons pas trouvé au
ministère de document nous donnant des explications précises sur
l'utilisation exacte, au dollar ou au cent près, des $100,000.
Néanmoins, nous avons évidemment le CT qui explique les fins pour
lesquelles ces sommes furent versées et nous avons toutes les raisons de
croire que ces montants ont été utilisés pour ces fins. Ce
sont les suivantes: "A
ces fins, le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation
désire que le Conseil de la trésorerie l'autorise à verser
une subvention de $100,000 à la Fédération des producteurs
d'oeufs de consommation du Québec en vue de l'organisation de structures
fonctionnelles pour la mise en marché des oeufs par agence centrale en
collaboration avec les autres organismes provinciaux et une agence nationale en
vue de sa création."
M. DEMERS: C'est une structure fonctionnelle, organisation de structures
fonctionnelles.
M. TOUPIN: Structures fonctionnelles pour la mise en marché en
collaboration...
M. VINCENT: A quel article?
M. TOUPIN: ... avec les autres organismes provinciaux.
M. DEMERS: Comme ça ne marchait pas, on peut dire que ça
n'a pas été réalisé.
M. TOUPIN: Nous avons toutes les raisons de croire que la
fédération a utilisé ces $100,000 pour les fins
définies dans ce document, dans la demande au Conseil de la
trésorerie, portant le numéro 45947.
M. VINCENT: A ce moment-là, pour quelle raison le ministre
voit-il une objection à ce qu'on ait les rapports financiers de Fedco
sur l'utilisation du montant?
M. TOUPIN: M. le Président, je n'ai pas d'objection à
fournir le rapport...
M. VINCENT: On le demande depuis juillet 1970. Cela fera un an
bientôt.
M. TOUPIN: M. le Président, j'ai fourni tous les documents dont
on disposait pour justifier les gestes que nous avons posés et qui ont
été posés par l'ancien gouvernement. En outre, nous avons
déposé tous les documents que nous avions en main. Nous ne
pouvons quand même pas déposer les documents que nous ne
possédons pas.
M. DEMERS: Vous pouvez les obtenir.
M. TOUPIN: Nous allons chercher, dans les documents que nous
possédons, si nous pouvons trouver l'utilisation faite par la
fédération, notamment dans les bilans qui ont été
produits. Nous allons tenter de décortiquer ce montant de $100,000 et
essayer de démontrer qu'il a bien été utilisé pour
ces fins.
M. DEMERS: Lorsqu'on donne une subvention, M. le Président, pour
faire un redressement de cours d'eau, on envoie un inspecteur pour savoir si le
cours d'eau a été redressé?
Mais là c'était pour bâtir des structures
fonctionnelles et on ne sait pas ce qui a été bâti.
M. TOUPIN: Il faudrait que je voie si des conditions de cette nature ont
été posées.
M. DEMERS: Cela devait être dans l'arrêté
ministériel.
M. TOUPIN: Ce n'est pas moi qui l'ai préparé
l'arrêté ministériel. Ce n'est pas moi qui ai
préparé le CT.
M. DEMERS: On vous demande le rapport du notaire. Vous n'êtes pas
responsable, mais...
M. TOUPIN: ...pas responsable. Je vous dis que ce rapport n'était
pas posé nécessairement comme condition et les questions que vous
me posez n'étaient pas nécessairement posées comme
conditions. Donc, j'ai des rapports généraux de la
fédération que nous avons exigés, nous, avant de
procéder à quelque condition que ce soit, soit au niveau de la
subvention, soit au niveau de la garantie de l'emprunt. Nous avons là
dans ces documents, dans ces bilans, les $100,000 qui apparaissent. Nous allons
essayer de trouver dans ce montant, dans cela la réponse à la
question qui nous a été posée et nous remettrons ce
document, si c'est le seul que nous possédons.
M. VINCENT: M. le Président, n'est-il pas vrai que pour toute
dépense, toute subvention dépassant un montant X, doit
nécessairement faire suite un rapport de l'utilisation de cette somme?
N'est-ce pas là un principe général de l'administration
gouvernementale?
M. TOUPIN: C'est une exigence.
M. VINCENT: Oui, c'est une exigence, mais...
M. TOUPIN: C'est une exigence. Ce n'est pas un principe
général. Nous cherchons le document et nous ne l'avons pas
trouvé au ministère.
M. VINCENT: On le cherche depuis le mois de juillet 1970.
M. DEMERS: Est-ce que vous pouvez le demander à Fedco?
M. TOUPIN: Je pense qu'il y a un moyen qu'on peut utiliser pour cela. Il
y a le rapport des experts auquel était attaché un bilan pro
forma...
M. VINCENT: Le rapport des experts?
M. TOUPIN: ...dans le but de justifier l'octroi pour l'étude d'un
projet de commercialisation des oeufs.
M. VINCENT: Non. Cela c'est ce qui précè-
de les $100,000. ARDA-Québec et le ministère ont eu un
rapport de l'utilisation de la somme. Mais en ce qui concerne les
$100,000...
M. TOUPIN: Au moment où l'on a accepté le consentement des
$100,000, le document sur lequel on s'est basé pour justifier
l'utilité, c'était semble-t-il le rapport...
M. VINCENT: Le rapport d'ARDA?
M. TOUPIN: ... du bureau spécialisé qui avait
préparé un budget pro forma.
M. VINCENT: Oui, pour le fonds de roulement.
M. TOUPIN: Pour les $100,000.
M. VINCENT: Pour le fonds de roulement qu'il voulait organiser.
M. TOUPIN: C'est cela que nous discutons.
M. VINCENT: Oui, pour le fonds de roulement qu'il voulait organiser.
Donc, il y a eu $100,000 versés, lesquels $100,000 d'après le
CT..."L'opération requert un fonds de roulement de $1,200,000. Une
entreprise bancaire serait prête à fournir ce fonds sur
dépôt initial de $200,000. Comme la fédération ne
dispose pas de cette somme, une requête en conséquence est
parvenue au ministère. Les autres entreprises du Québec recevant
de l'aide sous diverses formes, la direction du ministère accepte de
défrayer à 50 p.c. cette mise de fonds initiale comme on fait
d'ailleurs dans le cas des coopératives." A ce moment-là, pour
arriver à cela, il y avait le rapport des experts ou de la firme de
comptables, qui démontrait qu'il fallait un fonds de roulement de
$1,200,000. Donc, on a exigé un rapport avant de préparer ce CT.
On demande pour quelle raison on n'a pas exigé un rapport sur
l'utilisation des $100,000 avant de faire une garantie de $500,000. Et
là j'ai été plus loin. Quand on a donné la
subvention de $400,000, est-ce que toutes les autres conditions avaient
été remplies? Le ministre nous dit que peut-être,
probablement, toutes les conditions avaient été remplies, mais
qu'il n'en était pas certain.
M. TOUPIN: Je vous ai dit que les conditions des $500,000 avaient
été remplies.
M. VINCENT: Comme cela toutes les conditions des $500,000 ont
été remplies?
M. TOUPIN: Celles qu'on a posées ont été remplies
en totalité.
M. VINCENT: D'accord. Je prends la parole du ministre.
M. TOUPIN: Je vous dis que nous allons déposer les documents.
M. VINCENT: C'est cela. Je prends la parole du ministre.
M. GIASSON: Vous n'avez pas besoin de les déposer, il prend votre
parole.
M. TOUPIN: Non. Nous allons déposer les documents...
M. DEMERS: Cela aide à la parole, M. le Président.
M. TOUPIN: Cela va lui prendre les documents parce qu'il revient plus
tard et il remet ma parole en doute.
M. VINCENT: Je ne mets pas la parole du ministre en doute. M. le
Président, je pose la question. En juillet 1971, le ministre nous dit...
Par la suite on dépose une motion en 1970 et on demande que soit
déposée sur le bureau de cette Chambre une copie du CT. Il la
dépose. Quand on arrive à la copie du rapport de l'utilisation de
cette somme par la fédération c'est en octobre 1970, cela
fait même sept mois le ministre dit: Ce rapport n'a pas encore
été soumis au ministère.
Aujourd'hui, nous sommes aux crédits de l'Agriculture. Il dit: On
le cherche, on va essayer de le trouver.
M. TOUPIN: Sur les $400,000 dont vous parlez.
M. VINCENT: Sur les $100,000.
M. TOUPIN: Il n'a pas encore été déposé.
M. DEMERS: Sur l'utilisation des $100,000. Mais, il est bien
évident, M. le Président, que si le ministre ne le demande pas,
il ne l'aura jamais! C'est ce qu'on voulait qu'il fasse. On voudrait que la
compagnie Fedco envoie au ministre le rapport de l'utilisation, à la
demande du ministre. On verra là-dedans et on n'en parlera plus.
M. VINCENT: Maintenant, M. le Président, qui est l'administrateur
de Fedco, présentement?
M. TOUPIN: C'est M. Gilles Yergeau.
M. VINCENT: C'est un comptable de Montréal?
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: Félicitations, c'est réellement une personne
qualifiée.
Mais il reste quand même cela revient à tout ce que
j'ai dit depuis le début que, dans l'organisation des agences de
vente, il va falloir nécessairement procéder à une
nouvelle étape et avoir des administrateurs qui soient réellement
qualifiés à la tête de l'organisation de ces
agences de vente. A quel moment, sans porter de jugement, M.
Gérald Groulx a-t-il démissionné de ses fonctions?
M. TOUPIN: Je ne sais pas, M. le Président, si j'ai à
répondre à cette question. C'est de l'administration interne.
M. VINCENT: C'est de l'intérêt général. Il y
a $1,100,000 là-dedans.
M. TOUPIN: Ça relève de l'administration interne de la
Fédération des producteurs d'oeufs du Québec.
M. VINCENT: Non, M. le Président.
M. TOUPIN: Et on me demande: Quand un des employés de la
Fédération des producteurs d'oeufs du Québec a-t-il remis
sa démission?
M. LE PRESIDENT: Je ne crois pas qu'il ait reçu de l'argent du
gouvernement.
M. VINCENT: Non, mais la fédération a reçu
près de $1 million du gouvernement.
M. DEMERS: Il faudrait peut-être savoir comment il a
été bloqué, ce monsieur.
M. VINCENT: Vers quel temps, à peu près, M. Gérald
Groulx a-t-il donné sa démission?
M. TOUPIN: Trois semaines après l'assemblée
générale. Si je peux retracer l'assemblée
générale, c'est vers la fin de mars, je crois.
M. VINCENT: Qui a été nommé par le ministère
ou par la Régie des marchés pour remplir une des conditions
imposées par le ministre, quand il s'est agi de verser une subvention de
$400,000?
M. TOUPIN: M. Raynald Ferron.
M. VINCENT: Est-ce qu'il est nommé d'une façon simplement
temporaire.
M. TOUPIN: Il est nommé en vertu du règlement no 8.
M. VINCENT: Voici une simple observation. Je ne nie aucunement les
qualités de M. Ferron, qui a de l'expérience dans
l'administration. Mais je me demande si M. Ferron avait une expérience
donnée dans la mise en marché des oeufs.
M. TOUPIN: Il en avait dans tous les problèmes agricoles.
M. VINCENT: Je pense que son expérience était plutôt
très étendue dans l'industrie laitière.
M. TOUPIN: C'était quand même un ancien gérant de la
Coopérative fédérée.
M. VINCENT: Maintenant, au sujet des conditions imposées pour la
subvention de $400,000 le ministre a demandé à la
fédération d'apporter un amendement au règlement no 6.
Est-ce que l'amendement a été apporté?
M. TOUPIN: Effectivement. L'assemblée générale a eu
lieu et les conditions posées ont été acceptées
à ce niveau-là.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a eu également un règlement du
conflit qui existait entre les distributeurs et la
fédération?
M. TOUPIN: Il reste deux problèmes en perpétuelle
négociation: celui des marques de commerce. Bon! Le problème des
marques de commerce est réglé. Il reste seulement celui dont vous
venez de parler: les distributeurs.
Il y a une conciliation spéciale avec M. Marc Trudeau depuis six
mois. Nous attendons le rapport du conciliateur.
M. VINCENT: C'est un des litiges qui restent majeurs au niveau de
l'agence et des producteurs.
M. TOUPIN: A l'époque, les producteurs avaient presque rompu les
négociations. Ils les ont reprises à l'occasion d'une
assemblée.
M. VINCENT: Maintenant, M. le Président, en ce qui concerne une
déclaration du ministre, la semaine dernière, à l'effet
qu'il avait rencontré certains producteurs-distributeurs qu'on
appelait les producteurs progressifs et qu'il avait offert à ces
messieurs ou à ces producteurs de devenir l'intermédiaire entre
lui et la Fédération des producteurs d'oeufs, est-ce qu'il y a eu
effectivement une rencontre entre le ministre, d'une part, et la
Fédération des producteurs d'oeufs d'autre part pour
régler ce conflit qui a été souligné par le
ministre en Chambre la semaine dernière?
M. TOUPIN: Ce que j'avais dit à ce groupe c'était d'abord
qu'il rencontre Fedco, qu'il communique avec la fédération, qu'il
tente d'obtenir une rencontre, qu'il tente d'établir des
négociations et par conséquent de s'entendre. S'il n'y parvenait
pas, j'étais prêt à le rencontrer pour discuter avec lui
d'un moyen de s'entendre. Je sais qu'il y a eu contact entre les deux
groupes.
M. VINCENT: S'il y a rencontre et accord, est-ce qu'il faut que Fedco
amende le règlement no 6 pour...
M. TOUPIN: Je ne sais pas ce que comprendra cet accord, s'il y en a
un.
M. VINCENT: Mais on connaît quand même le litige.
M. TOUPIN: Vous posez une question bien hypothétique.
Peut-être qu'ils pourront trouver
d'autres moyens pour régler leurs problèmes ou des moyens
qui vont éviter des amendements à quelque règlement que ce
soit.
M. DEMERS: Le ministre hier nous avait promis de déposer la liste
des postes de mirage qui auraient été consolidés pour
compenser...
M. TOUPIN: On ne vous l'a pas remise hier.
M. VINCENT: Non, ils vont nous l'envoyer dans un paquet.
M. TOUPIN: Tout ce que vous nous avez demandé, nous allons vous
l'envoyer, quand le dossier sera complet.
M. DEMERS: Les oeufs réglés, je formule le voeu qu'il se
fasse un progrès des plus rapides entre Fedco et les producteurs
progressifs, afin d'en arriver à une entente. Le député de
Beauce hier a déploré et on sent aussi les gens qui sont
placés dans le milieu et qui ont des contacts avec les producteurs
d'oeufs savent qu'il y a un malaise certain entre ces gens qui, en produisant
peut-être 25 p. c. de la consommation québécoise, se
trouvent aujourd'hui pris avec des saisies, etc. Il faudrait que ça se
règle au plus vite. Quand un cultivateur ou un producteur
québécois a de la misère, c'est la collectivité qui
le ressent. Mes questions sont terminées.
M. BELAND: Est-ce que la production du rapport que vous avez
mentionné va être à sens unique, à savoir seulement
pour l'Opposition officielle?
M. VINCENT: Non, nous nous étions entendus hier que chaque parti
en aurait.
M. TOUPIN: Il a été convenu hier que les trois partis en
aurait.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, je m'excuse
d'arriver en retard...
M. LE PRESIDENT: Le député de Sainte-Marie.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): ... à la commission, même si
nous représentons 24 p.c. de la population, nous ne sommes que sept
députés. J'étais pris ailleurs.
M. VINCENT: Un autre gargarisme.
M. DEMERS: C'est suffisant. La preuve a été faite, c'est
amplement suffisant.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions sur la Régie
des marchés agricoles?
M. VINCENT: Nous de l'Opposition offi- cielle je ne parle pas
pour les autres en ce qui concerne la Régie des marchés
agricoles du Québec, nous maintenons le voeu auprès du ministre
que le plus tôt possible on vide cette question, qu'on discute à
fond tous ces problèmes. En ce qui nous concerne nous pourrions
considérer comme adoptés les sous-articles 1, 2,
3,4,5,7,10,11,29.
M. BELAND: Un instant, si je comprends on ne procède pas comme
d'habitude...
M. LE PRESIDENT: On adopterait le poste en bloc, si vous n'avez pas de
questions.
M. VINCENT: Vous pouvez y aller.
M. GIASSON: Si vous avez des questions sur des sous-articles, allez-y
c'est votre droit.
M. BELAND: Au sous-article 1, est-ce qu'il y a des changements
spécifiques il n'y a que $4,000 de différence au point de
vue du personnel ou aux montants d'argent attribués?
M. TOUPIN: C'est prévu par la Fonction publique. Ce sont les
augmentations statutaires des salaires. On prévoit toujours une
augmentation de X à chaque année.
M. BELAND: Adopté. Le sous-article 2 aussi. Le sous-article 3
aussi. Le sous-article 4, en quoi consistent les frais de bureau?
M. TOUPIN: Tout ce qu'on retrouve dans tous les autres articles, la
papeterie, l'impression, fournitures et accessoires de bureau, livres, journaux
et périodiques, services d'eau, dépenses, etc.
M. BELAND: Rien d'autre? M. GIASSON: Adopté?
M. BELAND: Un instant. Est-ce que la papeterie qui est envoyée
à des producteurs en vue d'un vote donné, comprend
également ça ou si c'est à l'intérieur d'un autre
article?
M. TOUPIN: Cela comprend la documentation que nous envoyons pour fins de
référendum.
M. BELAND: D'accord. M. GIASSON: Adopté.
M. BELAND: Pour ma part, les sous-articles 5 et 7 sont adoptés. A
quoi l'augmentation assez sensible est-elle due principalement, au sous-article
10?
M. TOUPIN: C'est surtout du matériel d'équipement pour
imprimerie, duplicateur, etc.
M. GIASSON: Adopté.
M. BELAND: Quant aux deux autres sous-articles, à mon sens, ils
sont adoptés.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 10 est adopté au complet. Le
sous-article 11.
M. TOUPIN: Messieurs, si vous aviez des problèmes et si vous
désirez poser des questions, on est là pour fournir des
informations.
M. LE PRESIDENT: Le poste budgétaire 7: Aménagement des
fermes.
Aménagement des fermes (suite)
M. VINCENT: Je crois que nous en étions au sous-article 11 du
poste budgétaire 7: Services contractuels. A ce moment-là, nous
avions posé quelques questions. Nous devions avoir des documents. Je
sais que ces documents nous parviendront en bloc, c'est-à-dire une
série pour chacun des partis de l'Opposition. Pour les services
contractuels, en ce qui me concerne, je crois qu'on a pas mal vidé le
problème. La seule remarque qu'on a faite, c'est qu'il y avait une
diminution à ce crédit. On nous dit qu'avec la nouvelle option de
l'autofinancement, il y aurait probablement des sommes qui seraient
réparties dans d'autres budgets. Peut-être le ministre est-il en
mesure de nous dire tout de suite si on a vérifié, dans la
deuxième option des travaux mécanisés, autofinancement,
combien d'agriculteurs avaient depuis le début de cette politique fait
exécuter des travaux en vertu de cette option autofinancement.
M. TOUPIN: Il peut y avoir les exécutions et il peut y avoir
seulement les demandes aussi.
M. VINCENT: On peut avoir des milliers de demandes d'information.
M. TOUPIN: Ce n'est pas de l'information, ce sont des demandes
d'inscription.
M. VINCENT: Combien?
M. TOUPIN: En date du 15 juin, les administrateurs régionaux nous
ont fait connaître les noms de 57 agriculteurs désireux de
bénéficier du programme d'autofinancement. Un nombre inconnu
d'agriculteurs ont opté pour ce programme mais étant donné
qu'ils ont recours à des entrepreneurs déjà
accrédités, leur nom est connu des administrateurs
régionaux seulement.
M. VINCENT: Un simple commentaire là-dessus. Je pense qu'on
devrait proposer au ministre de demander à ses fonctionnaires qui ont
quand même beaucoup plus d'imagination qu'on ne le pense de concevoir une
autre formule. Je ne crois pas que celle-là prenne beaucoup dans la
population rurale. C'est le seul commentaire que je fais. C'est une question
d'opinion. Qu'on imagine une autre formule que celle-là, parce
qu'à mon sens, avec les deux options je le dis d'une façon
très dégagée telles qu'elles existent, je ne crois
pas que la deuxième option puisse avoir tellement d'adeptes. Il est
évident que l'expérience vécue au cours de l'année
va permettre peut-être de dévaluer l'option, de
réévaluer les travaux. Je pense qu'on pourrait avec un peu plus
d'imagination, trouver une formule nouvelle en ce qui concerne les travaux
mécanisés. C'est un simple commentaire. Ce n'est pas une
discussion que je veux.
M. TOUPIN: J'accepte qu'on fasse preuve d'imagination mais le
député de Nicolet devrait aussi de temps en temps faire preuve
d'imagination.
M. VINCENT: On peut en faire.
M. TOUPIN: Il s'agira de voir à la fin de l'année combien
d'heures les 57 agriculteurs ont fait exécuter. Il s'agira de voir aussi
à la fin de l'année quel problème on leur a
réglé. Si, en vertu de cette deuxième option, on parvient
à régler seulement 100 cas dans la province de Québec et
à les régler totalement, je pense qu'on aura joué un
rôle très important au niveau de cette deuxième option. Je
ne vois absolument pas d'inconvénient à y apporter des
amendements. Nous avons déjà pensé à apporter
certains amendements pour l'année qui vient. Nous sommes toutefois
persuadés que cette deuxième option est la voie dans laquelle
nous devons nous orienter au cours des prochaines années, l'ajuster aux
besoins des agriculteurs et laisser ainsi l'avantage aux agriculteurs de faire
faire tous les travaux qu'ils peuvent bien faire faire au cours d'une seule
année, deux ou trois ans.
M. VINCENT: Au point de vue de l'imagination, M. le Président,
est-ce que la deuxième option est un plan quinquennal?
M. TOUPIN: Nous l'avons prévue dans cette première mesure
d'assistance comme un plan quinquennal?
M. VINCENT: Comme un plan quinquennal. M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Est-ce que ce n'est pas un des facteurs qui vont justement
priver certains agriculteurs de se prévaloir de la deuxième
option, puisqu'ils ont l'obligation de s'engager pour cinq ans, lorsqu'on sait
qu'à l'heure actuelle le ministère lui-même ne s'engage pas
pour cinq ans?
M. TOUPIN: M. le Président, si le député de
Nicolet, membre du comité, a bien lu la mesure, je ne pense pas que les
agriculteurs soient tenus de s'engager pour cinq ans. Ils peuvent faire
faire tous les travaux de 200, de 300, de 400, de 500 heures, s'ils le
désirent, au cours d'une seule année.
M. VINCENT: Oui...
M. TOUPIN: Ils peuvent les faire faire au cours de deux années,
au cours de trois années ou au cours de quatre. Evidemment, le maximum
c'est cinq. Donc, on n'engage aucun producteur à prendre la
période de cinq ans. Il peut, à l'intérieur de la
période de cinq ans, utiliser toutes les heures qu'il juge bon
d'utiliser.
M. VINCENT: M. le Président, je pose la question au ministre, qui
a très bien lu la mesure, d'après lui, si un cultivateur fait
exécuter 350 heures de travaux mécanisés, suivant son plan
quinquennal, dès la première année, qu'arrive-t-il au
cours des quatre années suivantes?
M. TOUPIN: Il peut se prévaloir de la mesure, M. le
Président, jusqu'à 1,000 heures s'il le désire, au cours
des autres années.
M. BELAND: Ce n'était pas cela qui était inclus à
l'intérieur de la mesure.
M. TOUPIN: C'est un programme quinquennal dans le sens qu'on tente
l'option pour cinq ans...
M. VINCENT: ... on va finir par le comprendre.
M. TOUPIN: Il n'y a aucun problème, on l'a dit à tous les
agriculteurs...
M. VINCENT: D'accord, on va l'annoncer ainsi, M. le
Président.
M. TOUPIN: Bien sûr, annoncez-le ainsi. C'est ainsi que ça
va se faire.
M. TOUPIN: Sauf pour les cent premières heures, c'est 50 p.
c.
M. VINCENT: Vous allez avoir beaucoup plus de clients.
M. TOUPIN: Pour la deuxième centaine d'heures, c'est 35 p.c. et
pour les cent heures additionnelles, c'est 25 p.c.
M. VINCENT: D'accord, M. le Président, si c'est ça la
mesure d'assistance, il va y avoir beaucoup plus de clients. Enfin, je peux
assurer le ministre que je me fais l'avocat de la deuxième option depuis
qu'il vient de déclarer ce qu'il vient de déclarer.
M. TOUPIN: C'était l'esprit de la mesure, M. le
Président.
M. VINCENT: D'accord, M. le Président.
M. BELAND: Nous avions compris, à venir jusqu'à
aujourd'hui, que cela faisait tout simplement en sorte que plusieurs
cultivateurs n'osaient pas s'embarquer dans ce bateau, pour différentes
raisons. Une des raisons, c'est que, en se basant sur d'autres remboursements
dans d'autres secteurs, étant donné que le cultivateur faisait sa
demande de remboursement directement au gouvernement, à ce
moment-là, la mise en application pratique dans le passé faisait
en sorte que le gouvernement remboursait six mois, huit mois, un an, un an et
demi après. Or les cultivateurs n'ont pas les moyens, surtout cette
année, de prendre un bélier mécanique ou quelque chose du
genre pour 100 heures, pour 150 heures cela fait un drôle
d'investissement quitte à être remboursés par le
gouvernement, mais quand? Disons que ce n'est pas surprenant du tout qu'il n'y
ait que 57 inscriptions dans vos chiffres à ce jour. Ce n'est pas
surprenant du tout, je ne suis pas surpris. De plus, le fait que cela devait
aller seulement au bout de cinq ans, qu'ils ne pouvaient revenir à la
méthode première des 40 heures, cela a fait refuser ledit plan ou
l'acceptation de ladite deuxième option par une foule de
cultivateurs.
M. TOUPIN: Dans cet esprit-là, M. le Président, c'est un
plan quinquennal, on est bien d'accord sur ça, mais il reste quand
même que l'agriculteur peut faire faire à l'intérieur du
plan quinquennal 2,000 ou 3,000 heures s'il le désire.
M. VINCENT: Non...
M. TOUPIN: Oui, c'est entendu, si le tracteur...
M. BELAND: S'il le fait faire entièrement...
M. TOUPIN: Il a tout le temps qu'il veut, il a cinq ans pour le faire
faire. Après cinq ans, s'il le veut, il reprendra la même
option...
M. VINCENT: Non, non, M. le Président, l'an prochain, on va
réduire les dépenses.
M. TOUPIN: L'an prochain.
M. LE PRESIDENT: Est-ce à dire que, s'il peut profiter des 40
heures l'an prochain, sur l'autre formule, il est lié pour cinq ans?
M. VINCENT: J'ai posé la question au ministre tout à
l'heure. J'ai dit: Si un cultivateur exécute 300 heures de travaux
mécanisés cette année, en vertu du plan quinquennal, que
lui arrive-t-il au cours des quatre prochaines années? Le ministre a
dit: Il n'y a pas de problème, s'il veut en faire exécuter 1,000
l'an prochain, il peut les faire exécuter et ainsi de suite.
M. TOUPIN: C'est ça, c'est exact. M. VINCENT: Cela règle
le problème.
M. LE PRESIDENT: Avec l'approbation des agronomes.
M. BELAND: Alors, dans ce cas-là, je pense qu'il faudrait
être très clair parce que moi-même je suis embrouillé
présentement.
M. TOUPIN: Cela ce n'est pas nouveau.
M. BELAND: Tantôt une chose, tantôt l'autre.
M. VINCENT: C'est possible que ce ne soit pas nouveau.
M. GIASSON: Je suis à me demander si les conseillers agricoles
ont bien compris cette deuxième politique d'amélioration des
fermes...
M. VINCENT: De toute façon...
M. GIASSON: Certains cultivateurs ne correspondent pas exactement
à ce que le ministre vient de nous donner.
M. BELAND : Ne correspondent pas du tout à ce que certains
agronomes disent et prônent.
M. VAILLANCOURT: C'est sérieux. M. BELAND: C'est très
sérieux.
M. VAILLANCOURT: A ce que je comprends de cette option
d'autofinancement, c'est qu'un cultivateur qui a une ferme de 200 acres fait
faire un plan global de drainage de sa ferme. Il veut faire du drainage, faire
enterrer des tas de roches, faire des fossés de lignes. Il fait faire un
plan global des travaux qu'il veut effectuer sur sa ferme. Il prend des
informations pour organiser sa finance, pour être capable de payer
l'entrepreneur qui va effectuer ses travaux. Il faut qu'il connaisse ses
possibilités d'emprunt, ses possibilités de payer
l'entrepreneur.
Les officiers du ministère sont censés lui dire à
peu près combien va lui coûter le plan qu'il a fait faire avant de
mettre en marche les travaux.
M. BELAND: Tout dépend de la vitesse des travaux.
M. VAILLANCOURT: A peu près. Lorsque le plan de la ferme qu'il
possède actuellement est complété, il a cinq ans pour
l'exécuter. Il peut, s'il est capable, le faire en un, deux, trois ans,
mais il a jusqu'à cinq ans. D'après moi, lorsque ce plan est
exécuté, il ne peut pas revenir avec 40 heures dans les cinq
ans.
M. TOUPIN: C'est exact, c'est l'esprit de la mesure. Il me semble que
c'est clair.
M. BELAND: Vous n'avez pas déclaré le contraire tout
à l'heure, M. le ministre?
M. TOUPIN: Non, j'ai dit tantôt que le producteur peut faire faire
ses travaux soit au cours d'une année, de deux ou de trois
années, mais pas plus de cinq ans. Le raisonnement de cette affaire est
très simple. On présume que les travaux de renouvellement de
drainage de surface sur les fermes se font à peu près à
tous les dix ans. Evidemment, ce ne sont pas des études scientifiques.
On croit qu'avec un programme comme celui-là, un agriculteur pourrait se
dire: Moi, après avoir fait tout le calcul, je me rends compte que, si
je faisais faire mes travaux au cours d'une seule année ou de deux
années, j'améliorerais sensiblement la productivité de ma
ferme, et une fois que je l'aurai fait au cours d'une seule année, je
n'ai pas besoin, au cours des années subséquentes, de me
prévaloir de quarante autres heures, mes travaux sont faits. C'est
ça qui est le raisonnement de base, c'est ça qui nous a
amenés à opter pour cette mesure-là.
Plusieurs agriculteurs nous disaient : Les quarante heures, ça ne
suffit pas, ça prend dix ans à faire le tour de ma ferme, et
quand j'ai fini de le faire, je suis obligé de recommencer. Je suis
toujours à zéro. Alors, avec un plan comme celui-là, il
peut faire faire son travail, et après ça, il va être
tranquille pendant quatre, cinq ou six ans, mais il est lié pour cinq
ans, c'est un fait.
M. BELAND: Je regrette mais je pense que l'honorable ministre a
cultivé sur un bureau, il n'a pas cultivé sur la ferme, jamais.
Je pense qu'avec de tels principes, c'est impossible d'espérer cultiver
un jour. En somme...
M. TOUPIN: M. le Président, j'ai cultivé une ferme pendant
plusieurs années...
M. BELAND: ...il y a tellement de facteurs sur une ferme.
M. TOUPIN: ...je dois vous avouer très honnêtement qu'elle
est très rentable.
M. BELAND: Si vous me permettez, c'est assez difficile, étant
donné les différents éléments qui entrent en ligne
de compte, qui changent automatiquement d'année en année, une
certaine partie du moins, il y a le facteur température, il y a
quantité de facteurs en agriculture qu'on ne peut pas, à un iota
près, décider.
M. TOUPIN: Qu'est-ce que ça change à notre mesure, le gars
a cinq ans pour le faire, il peut, pendant cinq ans, se prévaloir de
toutes les heures qu'il voudra. Il peut se prévaloir de 5,000 heures
s'il veut.
M. BELAND: Oui, mais c'est très difficile... M. TOUPIN: Si, au
cours d'une année, il en
fait faire 1,000 parce que ça lui en prend 1,000 dans son plan de
cinq ans, et s'il se rend compte que ce n'est pas 1,000 que ça lui
aurait pris, c'est 1,200, il n'y a pas d'inconvénient à ce qu'il
revienne.
M. BELAND: C'est là le jeu. Vous dites 1,000 possiblement dans
cinq ans à celui qui le veut. C'est bien clair. N'importe qui peut
engager une machine donnée et l'employer la quantité d'heures
qu'il veut. Par contre, il reste un fait: Est-ce qu'il va y avoir, dans la
totalité des 1,000 heures, pour ce cultivateur, un remboursement
à 50 p. c.?
M. TOUPIN: M. le Président...
M. BELAND: Est-ce que ça se limite à ce
moment-là?
M. TOUPIN: ... le député change la question de place. Il
cherche une place pour sortir, c'est très simple.
M. VAILLANCOURT: Lisez la mesure.
M. BELAND: J'ai lu la mesure intégralement.
M. TOUPIN: Relisez-là; c'est marqué 50 p.c, 35 p.c. et 25
p.c. Je n'ai pas besoin de faire de dessin.
M. BELAND: Bon! A ce moment-là, le nombre d'heures pour
lesquelles il peut avoir une subvention est éliminé au bout de X
heures. Cela ne va pas à 1,000 heures.
M. TOUPIN: Regardez donc si, dans la mesure, à quelque part le
nombre d'heures est limité. Lisez-là comme il faut.
M. VINCENT: M. le Président, si le ministre voulait
répondre consciencieusement à cette question-ci...
M. TOUPIN: M. le Président, consciencieusement. Ecoutez!
M. VINCENT: Qu'il attende la question avant de partir en grande.
M. TOUPIN: Oui, mais utilisez des termes acceptables.
M. VINCENT: Tout à l'heure, j'ai posé une question.
M. LE PRESIDENT: Ce mot-là n'est pas parlementaire.
M. VINCENT: J'ai dit: Advenant qu'un cultivateur-producteur opte pour la
deuxième formule qui est le plan quinquennal... Soyons réalistes,
des 1,000 heures et des 2,000 heures, on n'en verra pas; ça ne donne
rien de parler de 1,000 et de 2,000 heures.
M. TOUPIN: Prenons-en 500 pour bien nous entendre.
M. VINCENT: Soyons réalistes, prenons un chiffre qui peut
satisfaire les besoins d'un agriculteur: 300 heures. Le type choisit la
deuxième option. Il dit: Je veux faire approuver un programme de 300
heures en vertu du plan quinquennal. En vertu de ce programme de 300 heures, je
vais profiter d'une subvention de 50 p.c. pour les 100 premières heures,
35 p.c. pour les 100 heures additionnelles et de 25 p.c. pour les 100 autres
heures additionnelles. C'est clair jusque-là?
M. TOUPIN: M. le Président, pourquoi le député de
Nicolet me pose-t-il la question? Il l'explique très clairement. Je ne
comprends pas pourquoi il pose ces questions.
M. VINCENT: Qu'il me laisse aller exactement comme tout à
l'heure. Le ministre sourit.
M. TOUPIN: C'est drôle aussi.
M. VINCENT: Il réalise son plan de 300 heures, dès la
première année. Il profite des subventions. Là, j'ai
posé la question au ministre: Qu'est-ce qui arrive la deuxième,
la troisième, la quatrième et la cinquième année?
Le ministre, qui sourit et qui dit que ces questions ne sont pas
sérieuses, a dit: Il est libre, l'année suivante, d'en faire
faire encore 200 ou 300 et, deux ans après, 200 ou 300.
M. TOUPIN: Selon le plan qu'il présentera. S'il a
présenté un plan de 300 heures, alors, son plan est de 300
heures. Ses travaux sont faits dès le début.
M. VINCENT: Il a réalisé son programme de 300 heures
dès la première année. Qu'est-ce qui arrive la
deuxième, la troisième, la quatrième et la
cinquième année?
M. TOUPIN: Ecoutez, M. le Président, si le gars en question a
présenté...
M. VINCENT: La question peut être posée par les
agriculteurs, qu'ils la posent aux députés à leurs
bureaux, tant d'un côté que de l'autre.
M. TOUPIN: Je leur répondrai ceci, c'est très simple. On
dit qu'il y a un programme à présenter. Si le programme comporte
300 heures, on présume que ses besoins pour cinq ans sont de 300 heures.
Donc, il réalise son programme.
M. VINCENT: Dès la première année, il
réalise ses 300 heures.
M. TOUPIN: Bien sûr.
M. VINCENT: Et, la deuxième année, la trosième, la
quatrième et la cinquième année? Son programme est
réalisé, il n'a plus droit aux quarante heures.
M. TOUPIN: Non.
M. VINCENT: Il n'a plus droit, non plus, à l'option
autofinancement. , M. TOUPIN: Non. C'est-à-dire qu'il peut faire
appel...
M. VINCENT: C'est clair là.
M. TOUPIN: ... à l'autofinancement, lui personnellement, mais en
vertu de la mesure, non.
M. VINCENT: Là, c'est clair. Que le ministre ne nous
écarte pas; c'est clair. C'est là que ma suggestion venait; je
l'ai faite au ministre dès le début.
A mon sens, il serait de beaucoup préférable que ce soit
un engagement de trois ans et non un engagement de cinq ans. Et voici pourquoi.
On peut prévoir aujourd'hui, dans l'organisation d'une ferme, un
programme pour les trois prochaines années. Mais c'est très
difficile de s'engager pour les quatrième et cinquième
années.
M. TOUPIN: Est-ce que c'est possible dans le domaine du drainage?
M. VINCENT: Dans le domaine du drainage souterrain, oui.
M. TOUPIN: Dans le domaine du drainage de surface ce n'est pas
possible?
M. VINCENT: Dans le domaine de surface c'est beaucoup plus difficile.
Voici pourquoi. Si le cultivateur s'engage pour cinq ans, il peut aussi bien
arriver au cours de cette période de cinq ans le creusage d'un cours
d'eau qui va désorganiser complètement son plan de culture. On me
dit que cela peut arriver dans trois ans, mais il y a quand même plus de
facilité de s'adapter à une politique globale sur une
période de trois ans qu'à une politique sur une période de
cinq ans. Quand je parlais tout à l'heure de suggestion c'est ma
suggestion à mon sens, on devrait plutôt envisager une
deuxième option sur une période de trois ans et non de cinq ans.
Cette chose peut rester à discuter. Mais pour que l'agriculteur
choisisse plus facilement la deuxième option, si au lieu de cinq ans, on
avait parlé de trois ans, il y aurait eu beaucoup plus d'agriculteurs
qui auraient été prêts à accepter cette
deuxième option. C'est simplement l'observation que je voulais faire
tout à l'heure.
Le problème se pose. Si le fermier réalise son plan
quinquennal, il peut facilement s'engager pour trois ans.
Généralement, sur une terre ceux qui en ont
l'expérience quant à nos rotations, on est passablement
situé pour les trois prochaines années. Quand on dépasse
une rotation de trois ans, souvent au cours de cette période de trois
ans, on change à cause de facteurs extérieurs. On change sa
façon de voir les rotations. Il peut arriver un cours d'eau sur une
ferme. Il peut arriver une construction quelconque. Il peut arriver bien des
facteurs qui sont beaucoup plus importants au niveau de l'agriculteur. C'est
une simple suggestion.
Je n'ai rien contre la deuxième option qui est celle de
l'autofinancement, mais je voudrais faire une suggestion au ministre. On a vu,
par exemple, 57 agriculteurs qui ont fait la demande. Il n'y en aura pas
beaucoup qui vont en faire la demande. Une des principales raisons c'est
l'engagement de cinq ans. Et si l'engagement était de trois ans, le
programme réussirait beaucoup mieux. C'est la seule observation que j'ai
à faire.
M. BELAND: J'abonde également dans ce sens-là. Il y a
seulement une petite différence. Il est possible que le ministre soit en
train d'essayer de relever un défi et de garantir aux agriculteurs du
Québec en même temps que cette deuxième mesure, de faire en
sorte, par des mesures appropriées qui viendront je le
présume que les agriculteurs auront un revenu garanti sur leur
ferme. A ce moment-là, le type n'aura pas besoin d'augmenter le
troupeau, ni de faire mille et un changements. Et comme par le passé,
à la suite de certaines promesses, par exemple qui faisaient justement
en sorte qu'au bout de deux ou trois ans, le cultivateur était
obligé de remettre en cause tout le premier plan établi. C'est
pour cette raison qu'un plan de cinq ans, pour plusieurs agriculteurs, c'est un
impossibilité pratique.
M. TOUPIN: Mais, M. le Président, on mêle toutes sortes de
sauces à cela. Cette mesure, je sais parfaitement bien qu'elle n'est pas
parfaite, on est bien d'accord sur ça. On a introduit une nouvelle
méthode qui, elle, a pour but essentiel de permettre à
l'agriculteur, s'il veut faire faire son travail au cours d'une seule
année, de pouvoir le faire, parce qu'on croit que le drainage de surface
est un facteur essentiel, et prédominant dans bien des cas pour le
succès d'une récolte. Cela va de soi et la rentabilité en
est énormément affectée.
Donc là, il y a une option. On a fait le raisonnement suivant par
la suite: Que va coûter le drainage de toute une terre? On pense au gars,
par exemple, qui a 300 arpents, ou même 400. Que va-t-il en coûter
au cours d'une seule année tout le drainage? Alors ça peut
coûter, s'il a besoin de 400 heures ou de 500 heures ou de 600 heures,
très cher au cours d'une seule année. On lui a donné
l'occasion de le faire sur une période de cinq ans pour qu'il
puisse faire exécuter le plus de travaux possible sans que
ça lui coûte trop cher. Cela, c'est la deuxième raison qui
nous a amenés à établir le plan quinquennal que nous
proposons.
Evidemment, nous sommes conscients qu'il peut, à
l'intérieur de tout ça, se poser certains problèmes. Nous
sommes conscients de ça. C'est bien possible que dans deux ans on la
révise, c'est même possible qu'on la révise l'an prochain,
c'est une mesure d'assistance. Ce n'est pas une loi.
Si, par exemple, comme le soulignait tantôt le
député de Nicolet, il y a du creusage de cours d'eau à
faire, si le creusage de cours d'eau désorganise un peu le drainage de
surface, je ne vois pas pourquoi, nous, du ministère, nous nous
opposerions à régler ce problème-là. Je ne vois pas
quelles sont les raisons qui nous amèneraient à nous opposer,
c'est la raison pour laquelle nous procédons par mesure d'assistance
pour que ce soit assez souple, pour que nous puissions satisfaire les besoins
à mesure qu'ils nous parviennent.
M. BELAND: Il ne faudrait pas que le ministre pense qu'en ce qui me
concerne, je suis contre les changements ou les améliorations. Il est
évident que ça prend des améliorations d'une façon
constante. Il faut tout remettre en cause parfois pour qu'on puisse justement
s'améliorer. Il reste que, quand on améliore quelque chose, il
faut l'améliorer de façon que ce soit acceptable. Si la
réponse est de 57 agriculteurs seulement, jusqu'à présent,
ça veut dire tout simplement qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas
rond dans l'affaire, il y a des hésitations.
M. TOUPIN: Il n'y a pas d'agriculteurs, M. le Président, qui sont
pénalisés à cause de ça. La mesure traditionnelle
demeure, personne n'est traité injustement. La seule chose nouvelle
c'est qu'il y a cette option en plus.
M. VINCENT: On est confiant que...
M. TOUPIN: Si on se rend compte qu'elle n'est pas utilisée du
tout, écoutez on n'hésitera pas à la retirer.
M. VINCENT: On est confiant, et puis, d'ailleurs, si le ministre veut
bien le reconnaître on n'a pas critiqué la mesure, la
deuxième option comme telle. Moi, j'ai fait la suggestion suivante: si
on veut que cette deuxième option soit beaucoup mieux acceptée
des agriculteurs, qu'on analyse la possibilité de la faire sur une
période de trois ans et non de cinq ans. A ce moment-là, on verra
le nombre et le ministre sera surpris de constater le nombre d'agriculteurs qui
vont faire une demande pour la deuxième option, pour des raisons
évidentes.
M. TOUPIN: Attendez que l'année soit terminée, on verra
celle-ci et après on verra l'autre.
Nous les améliorerons nos mesures d'assistance. Remarquez bien
que je ne rejette pas du revers de la main les propositions que vous nous
faites...
M. VINCENT: Justement.
M. TOUPIN: Il ne faudrait pas que le député de Nicolet
croie ça.
M. VINCENT: Le ministre s'imagine qu'à chaque fois qu'on fait une
suggestion, c'est pour l'empêtrer. Ce n'est pas le cas. Demandez aux
députés de votre parti qui rencontrent des agriculteurs, c'est le
problème auquel on fait face tous les lundis dans nos comtés. Les
gens sont prêts à accepter la deuxième option, mais c'est
l'engagement de cinq ans.
M. TOUPIN: Le député de Nicolet a des
préjugés, c'est comme rien.
M. BELAND: Mais il y a une chose quand même. Justement, cette
mesure d'assistance a peut-être été prévue cette
année je dis bien peut-être d'une façon
à peu près inapplicable pour être ensuite modifiée
l'an prochain, ce qui serait peut-être l'aurore d'une campagne
électorale prochaine.
Comme la mesure serait possiblement améliorée, ça
ferait un slogan électoral.
M. TOUPIN: Vous êtes fort hypothétique et, en plus, vous
ajoutez un élément qui n'était pas nécessaire.
M. LE PRESIDENT: Vous êtes hors d'ordre.
M. OSTIGUY: Je pense bien que vous admettez que, même si on
faisait une troisième option, rendu presque au 1er juillet, il est
déjà trop tard.
M. VINCENT: Non.
M. OSTIGUY: Je pense à ce que le ministre a déclaré
tantôt, que si ça ne fonctionnait pas cette année, rien
n'empêche de la modifier l'an prochain. Je ne vois pas pourquoi on la
modifierait cette année. On est mieux de vivre une première
expérience.
M. VINCENT: D'ailleurs, je sais d'où les suggestions sont venues,
concernant la deuxième option, et je sais également que
c'était la fameuse question à trancher, c'est-à-dire la
période. Mais moi, je fais ma suggestion. C'est tout.
M. TOUPIN: J'aimerais bien connaître la personne qui a fait cette
suggestion.
M. VINCENT; Lesquelles?
M. TOUPIN: Vous dites que vous savez d'où les suggestions sont
venues.
M. VINCENT: Certainement, elles viennent du service, qui a quand
même de l'expérience.
M. TOUPIN: La deuxième option a été...Elle ne vient
surtout pas du...
M. VINCENT: D'accord. Quatre ou cinq options du service.
M. TOUPIN: Le député a assez d'expérience.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 7.
M. TOUPIN: Sauf celle-là.
M. VINCENT: En incluant celle-là.
M. OSTIGUY: Adopté.
M. VINCENT: Nous sommes rendus au sous-article 11. Est-ce qu'il y a un
montant qui vient de l'ARDA pour les travaux mécanisés, encore
cette année, en plus des $7.5 millions, qui est quand même
diminué de $700,000 à nouveau?
M. TOUPIN: Non, il n'y a pas d'autre montant.
M. VINCENT: Mais, l'an dernier, est-ce qu'il y avait un autre montant
qui venait de l'ARDA?
M. TOUPIN: L'an dernier, je ne sais pas. M. VINCENT: Oui.
M. LE PRESIDENT: Les contributions du gouvernement du Canada, ce n'est
pas cela?
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a un budget en plus de ces $7.5 millions? Je
remarque qu'il y a une diminution de $700,000, le coût de l'heure des
travaux mécanisés a été augmenté, il y a
plus d'inspecteurs, cela va signifier de 10 p.c. à 15p.c.
Cela va signifier qu'il y a, en chiffres ronds, une diminution de
$1,200,000 dans les travaux mécanisés cette année plus une
diminution à l'ARDA, si l'ARDA avait mis Tan passé un montant de
$500,000 je ne sais pas, je ne me souviens pas aux travaux
mécanisés. Cela signifie que cette année vous avez
au-dessus de $1,500,000 de diminution de budget pour les travaux
mécanisés.
M. TOUPIN: On va vérifier d'abord si l'ARDA a contribué.
On me dit que l'ARDA n'a pas contribué Tan dernier.
M. VINCENT: L'ARDA avait un montant pour les travaux
mécanisés dans le Bas-Saint-Laurent.
M. TOUPIN: Cette année, c'est le budget prévu qui a
été dépensé seulement. C'est le budget qu'on avait
au ministère qui a été dépensé seulement. Il
y a eu une dépense de $7,921,000 et on avait prévu $7,500,000. Il
y a des raisons qui ont motivé le geste qu'on a posé à ce
niveau-là.
M. BELAND: On vient de parler à l'intérieur de
sous-article 11, les services contractuels, des inspecteurs. Est-ce que les
inspecteurs sont engagés à forfait?
M. TOUPIN: Nous en avons discuté hier, je pense.
M. VINCENT: Les inspecteurs sont à ce niveau-là?
M. TOUPIN: Ils ne sont pas au sous-article 11.
M. VINCENT: Les inspecteurs sont à quel sous-article?
M. TOUPIN: Ils sont au sous-article: Traitements, salaires et
allocations.
M. VINCENT: Ils sont aux traitements, salaires et allocations.
M. TOUPIN: Je pense que nous avons discuté de toute cette
question hier. Elle a été acceptée. Je ne vois pas
pourquoi nous y reviendrions.
M. BELAND: J'ai tout simplement soulevé le point parce qu'il
avait été question d'inspecteurs et que cela me surprenait que ce
puisse être à ce sous-article. Je me rappelle qu'hier
c'était avant que je parte.
M. TOUPIN: Le député de Nicolet nous a demandé la
liste. Nous la lui avons fournie et nous avons discuté longuement sur la
question.
M. BELAND: Relativement au montant de $8,173,000 de Tan passé,
est-ce que le montant total a été déboursé?
M. TOUPIN: Il y a $7,900,000 qui ont été
dépensés.
M. BELAND: D'accord, adopté pour ma part.
M. VINCENT: Allocations, primes et bourses, en quoi consiste ce montant
de $4,953,000 qui suppose une diminution de $5 millions?
M. TOUPIN: C'est une bonne partie des mesures d'assistance qui a
été discontinuée.
M. VINCENT: Les engrais chimiques? Il reste les engrais chimiques
à payer.
M. TOUPIN: Vous les donner tous ce serait long.
M. GIASSON: Vous nous avez dit ce que représentait en argent
chaque mesure abolie.
M. VINCENT: Oui, mais cela pose un problème pour les engrais
chimiques, s'il n'y a pas d'argent au budget pour les payer.
M. GIASSON: Les engrais chimiques, adopté.
M. TOUPIN: Voici, ce serait long de les énumérer tous.
Nous pouvons vous en donner une partie.
M. VINCENT: Non, mais ça comprend les engrais chimiques.
M. TOUPIN: Les coupures, c'est-à-dire le
réaménagement budgétaire.
M. VINCENT: C'est surtout...
M. TOUPIN: Oui, le transport des engrais chimiques.
M. VINCENT: Les $4,953,000 comprennent quoi, d'abord?
M. TOUPIN: Cela comprend le transport de la pierre à chaux, le
transport de la chaux à la gare, le transport d'engrais chimiques, et
aussi la construction, le forage des puits artésiens.
M. VINCENT: Non, non, ce n'est pas là-dessus.
M. LE PRESIDENT: ... tous les programmes qui sont disparus.
M. VINCENT: Non, non, les programmes qui sont disparus, mais il reste
$4,553,200. C'est là-dessus que l'on pose la question. A quoi vont
servir les $4,953,200? Le forage des puits n'est pas là-dessus.
M. TOUPIN: Les principaux sont le forage des puits, $900,000; l'aide au
transport de l'engrais chimique, le transport de la pierre à chaux.
M. VINCENT: Pour le forage des puits, c'est $900,000?
M. TOUPIN: C'est ça!
M. VINCENT: A part ça, les principaux gros montants?
M. TOUPIN: Nous allons vous les donner. C'est l'aide au transport de la
chaux, $1,250,000.
M. VINCENT: Elle est de $1,250,000.
M. TOUPIN: C'est $1 million ça va? M. VINCENT: C'est $1
million.
M. TOUPIN: Le transport d'engrais chimiques, $200,000; transport de la
chaux à la gare, c'est une partie à part, c'est $90,000. Et puis,
les autres montants varient entre l'aide à la multiplication des pommes
de terre, $56,000.
UNE VOIX: Les pommes de terre, $56,000.
M. BELAND: En ce qui concerne l'extraction de la marne, est-ce que
ça fait partie de ce sous-article?
M. VINCENT: C'est seulement le transport, maintenant, qui peut
être payé pour la marne.
M. BELAND: Ah bon! Aucun montant pour l'extraction.
M. TOUPIN: Je n'ai pas compris.
M. GIASSON: Vous avez dit pour les puits artésiens, $900,000?
M. TOUPIN: Oui, monsieur.
M. BELAND: Aucun montant n'est prévu pour l'extraction de la
marne.
M. TOUPIN: Non. Il y en a pour le transport.
M. BELAND: C'est strictement le transport, ça. D'accord!
Maintenant, relativement au forage des puits artésiens, vous avez
parlé de $900,000, est-ce que ça comprend également les
reprises qui sont effectuées avec des machines du ministère?
M. TOUPIN: Non. C'est le service d'entrepôts et d'outillage. C'est
à l'article des subventions données à l'agriculteur au
moment du forage d'un puits par l'intermédiaire d'un puisetier.
M. BELAND: Ce sont strictement là les montants attribués
dont bénéficient les cultivateurs par l'intermédiaire de
l'entrepreneur en forage.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. BELAND: D'accord!
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. VINCENT: Au sous-article 13, dans le paiement des subventions
d'engrais chimiques, il y a une partie des subventions qui sont payées
à temps. Je sais qu'il y a quelques comtés ou quelques
contribuables qui ont reçu des subventions au montant de $100. J'en
profite pour dire que j'ai reçu la mienne, c'est bien normal
que j'en reçoive une. Le député de Huntingdon n'a
pas reçu la sienne encore; il l'attend.
M. LE PRESIDENT: Je ne l'ai pas demandée.
M. VINCENT: S'il ne l'a pas demandée cette année, c'est
parce...
M. LE PRESIDENT: Ni l'année passée. M. VINCENT: Drainage
souterrain... M. TOUPIN: Pas l'année passée.
M. VINCENT: Donc, il devait tout de même y avoir un montant...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je m'excuse M. le Président, j'ai un
rendez-vous à 6 heures.
M. VINCENT: Il est 6 heures.
M. TOUPIN: Pour répondre rapidement, M. le Président, je
présume que la question du député de l'Islet est de savoir
quel montant on a prévu pour répondre aux demandes après
le 1er avril.
M. VINCENT: Pas nécessairement. A quel moment croit-on avoir
payé toutes les subventions pour les engrais chimiques? Je pense qu'il
va y avoir des problèmes budgétaires, mais est-ce qu'on va faire
les arrangements nécessaires pour que les cultivateurs n'attendent pas
à l'automne?
M. TOUPIN: C'est le temps de poser des questions.
M. VINCENT: Je fais tout simplement une remarque. Il ne faudrait quand
même pas qu'on refuse certains arrangements budgétaires, parce
qu'à ce moment-là, on pénaliserait les agriculteurs qui
attendraient les subventions pour les engrais chimiques jusqu'à
l'automne.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 13, adopté.
M. VINCENT: Une petite pression, même au conseil des
ministres.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 15, adopté.
M. VINCENT: M. le Président, en ce qui me concerne, tout le poste
7 est adopté. On pourra commencer au poste 8 ce soir.
M. LE PRESIDENT: Ajourné à 8 h 15.
M. TOUPIN: 8 h 15.
M. VINCENT: 8 h 15, M. le Président.
M. VAILLANCOURT: Le poste 7 est adopté au complet.
Reprise de la séance à 20 h 20
M. FRASER (président de la commission permanente de l'Agriculture
et de la Colonisation): A l'ordre, messieurs!
Le député de Nicolet a demandé que nous commencions
l'étude du budget. Nous allons essayer de commencer à l'heure.
Comme nous avons quorum, nous allons commencer tout de suite.
Poste budgétaire 8, qui n'est pas terminé.
Commercialisation Administration
M. VINCENT: Commercialisation. M. le Président, au poste
budgétaire 8, article 1 : Administration, qui est le directeur du
service de la commercialisation?
M. TOUPIN: M. Gilles Lebel.
M. VINCENT: M. Gilles Lebel est le directeur du service de la
commercialisation. Est-ce que c'est comme l'a déjà
affirmé le ministre le premier économiste à
l'emploi du gouvernement de la province de Québec, au ministère
de l'Agriculture et de la Colonisation?
M. TOUPIN: C'est le premier que nous avons engagé.
M. VINCENT; Ah bon! Il y en avait déjà eu d'autres.
M. TOUPIN: C'est bien possible. Je n'ai pas fouillé dans
l'histoire.
M. VINCENT: Le ministre avait déclaré que c'était
la première fois que le ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation...
M. TOUPIN: J'ai dit qu'il n'y en avait pas au service...
M. VINCENT: ...avait un économiste à son service.
M. GIASSON: A la commercialisation.
M. VINCENT: Non, je pourrais relever toutes les déclarations.
Donc, M. le Président, c'est un service qui est composé de
quatre personnes...
M. TOUPIN: Quatre personnes, c'est seulement la section consacrée
à l'administration des différentes lois qui relèvent de la
direction générale de la commercialisation.
M. VINCENT: L'administration du service de la commercialisation;
après, nous avons l'économie, la mise en marché, la
loyauté des ventes...
M. TOUPIN: C'est exact, et aussi les produits laitiers.
M. GIASSON: Adopté?
M. VINCENT: Quelles sont les autres personnes au niveau de
l'administration, en plus de M. Gilles Lebel?
M. TOUPIN: M. Gilles Lebel est directeur général.
M. VINCENT: M. Gilles Lebel était employé à quel
ministère auparavant?
M. TOUPIN: Au ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. VINCENT: Il était déjà employé du
gouvernement du Québec.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: Ce n'est pas une trouvaille.
M. TOUPIN: Pour le ministère de l'Agriculture, c'est une
excellente acquisition.
M. VINCENT: Oui, mais c'est un échange de bons
procédés entre ministères.
M. GIASSON: Ce n'est pas une trouvaille, mais c'est un choix
judicieux.
M. BELAND: Quel est son travail d'une façon
spécifique?
M. TOUPIN: M. Gilles Lebel? M. BELAND: Oui, c'est ça.
M. TOUPIN: Il a la responsabilité de la coordination des
différents services qui sont au niveau de la commercialisation et, tel
que mentionné précédemment, il regroupe les services des
produits laitiers, de la loyauté des ventes, de l'économie et de
la mise en marché.
M. BELAND: D'accord.
M. VINCENT: Adopté, M. le Président.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Commercialisation?
M. VINCENT: C'est-à-dire l'article 1 : Administration.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): J'aurais eu quelques questions à ce
sujet.
M. LE PRESIDENT: Le député de Sainte-Marie.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Est-ce que le ministre pourrait nous dire si
le gouverne- ment du Québec fait des efforts pour encourager la
consommation des produits cultivés au Québec? Est-ce que le
ministère fait de la publicité, des efforts quant à
l'emballage, la consommation scolaire? En somme, quels sont les moyens que le
gouvernement prend pour mousser la vente et la consommation des produits
cultivés au Québec? Est-ce que je suis clair?
M. TOUPIN: Oui, bien sûr! Il n'y a pas de programme précis
de publicité organisé et payé par le ministère de
l'Agriculture pour la vente des produits alimentaires.
M. VINCENT: Pour la consommation des produits alimentaires?
M. TOUPIN: Oui. Néanmoins, il y a certains programmes
particuliers qui peuvent s'appliquer, par exemple, sur le lait, en particulier,
le concours des produits laitiers. Il y a plusieurs choses qui ne sont
peut-être pas vraiment coordonnées, mais qui existent quand
même au niveau de la vente et de la consommation des produits. On pense
aux expositions qui se font et auxquelles participe le ministère. A ce
moment-là, il peut y avoir incitation aux consommateurs à acheter
des produits cultivés, des produits agricoles. Ce que je voulais dire
tantôt c'est que nous n'avons pas de programme systématique de
publicité appliqué à un ou à plusieurs produits en
particulier.
M. VINCENT: Est-ce que le programme général
Achat-Québec se continue? Il y avait un programme général
de l'Office d'information et de publicité, avec la collaboration des
ministères sur les produits du Québec, Achat-Québec.
M. TOUPIN: C'est fini, cette campagne-là. M. VINCENT: Elle n'a
pas été renouvelée? M. TOUPIN: Québec sait
faire?
M. VINCENT: A ce moment-là, on faisait de la publicité
plus spécifiquement pas plus spécifiquement, mais avec les
autres produits aux produits du Québec.
M. TOUPIN: Je pense que cette campagne est terminée et n'a pas
été renouvelée sous cette forme-là. Peut-être
l'a-t-elle été sous d'autres formes? Cela relève de
l'Office d'information et de publicité.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Est-ce qu'il y a une participation du
gouvernement du Québec à la promotion par le
fédéral des produits canadiens à l'étranger? On
sait que le gouvernement fédéral fait beaucoup d'efforts pour
vendre le blé de l'Ouest. Est-ce qu'il y a une certaine collaboration
entre le fédéral et le provincial dans ce domaine pour promouvoir
la
vente de nos produits à l'étranger, pour
l'exportation?
M. TOUPIN: Dans la mesure où, évidemment, le gouvernement
du Québec peut participer. Il peut arriver de temps en temps...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Il ne peut pas toujours participer.
M. TOUPIN: Je prends l'exemple de l'exportation des grains: du
blé, de l'orge ou des autres grains de provende; c'est une politique
essentiellement fédérale, la province ne participe pas à
ces programmes de vente à l'extérieur, mais il peut arriver pour
certains produits agricoles du Québec qu'on puisse collaborer
directement ou indirectement par l'entremise des différentes maisons du
Québec qu'il peut y avoir dans les pays étrangers il y en
a quelques-unes dont les noms des pays où il y en a m'échappent
mais il y a une collaboration. Je pense que l'exemple le plus concret
qu'on puisse apporter c'est celui de la vente du poulet au Japon, alors qu'il y
a eu un travail très important de fait au Québec par le
ministère de l'Industrie et du Commerce en collaboration avec le
ministère de l'Agriculture et par la suite en collaboration avec le
gouvernement fédéral.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Aviez-vous fini, M. le ministre?
M. TOUPIN: Oui.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Est-ce qu'il y a des produits qui sont
récoltés au Québec et dont la vente à
l'étranger dépend exclusivement du fédéral, dont
l'exportation est contrôlée exclusivement par le
fédéral? Les produits laitiers?
M. TOUPIN: Le gouvernement fédéral est responsable dans
les grandes lignes du commerce avec l'étranger ou du commerce
extérieur, mais néanmoins les provinces peuvent elles aussi faire
certaines transactions commerciales, les entreprises du Québec peuvent
en faire. Là où le fédéral participe le plus en ce
qui a trait aux produits venant du Québec c'est surtout pour les
produits du lait: la poudre de lait, le fromage, le beurre. Ce sont des
produits qui sont transigés par la Commission canadienne du lait. Il y a
aussi de ces produits qui sont vendus à l'étranger par des
entreprises du Québec.
M. GIASSON: J'ai cru lire déjà que la Coopérative
agricole de Granby a fait des recherches de marché à
l'extérieur, et a négocié des ventes toujours en accord
avec le fédéral et il y a beaucoup de travail qui se fait par les
entreprises du Québec pour aller trouver de nouveaux marchés
à l'extérieur du pays.
M. TOUPIN: Elle n'est pas la seule, il y a plusieurs entreprises du
Québec qui vendent des produits à l'étranger.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Il se vend dans le Québec du lait en
poudre qui est importé des autres pays.
M. TOUPIN: Je ne pense pas nécessairement au Québec, ce
peut être dans d'autres provinces canadiennes parce que le
fédéral a déjà des produits...
M. GIASSON: Pas dans le Québec. M. TOUPIN: Qui viennent de
l'étranger. UNE VOIX: Le fromage seulement. M. TOUPIN: Il y a certains
fromages.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Parce qu'il n'y a pas longtemps, les
producteurs de lait ont été ni plus ni moins
pénalisés quand ils dépassaient un certain quota. En
même temps, le gouvernement canadien a importé du lait en poudre
de certains autres pays, lequel a été vendu dans les provinces
autres que la province de Québec. Il manque peut-être de
coordination entre la politique fédérale et la politique
provinciale.
M. GIASSON: Il s'agit tout simplement d'échanges. Le
député de Sainte-Marie sait très bien que le Canada, qui
vend sur le marché extérieur, se fait poser des conditions par
ces pays. Je me demande s'il ne devient pas avantageux pour le Canada, à
certains moments je ne dis pas dans tous les cas de recevoir une
certaine quantité de produits pour lesquels nous avons une production
exédentaire. Cela nous permet des ventes d'un volume nettement plus
avantageux.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est entendu qu'il y a les échanges
commerciaux, je suis d'accord sur ça.
M. GIASSON: Pour la poudre de lait qui est entrée au Canada ces
dernières années, cela s'est fait au niveau d'échanges
commerciaux.
M. LE PRESIDENT: Vous vous dirigez un peu dans le domaine
fédéral.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): On parle de la commercialisation. Je pense
que cela touche la province de Québec. Je comprends que la province de
Québec n'a pas beaucoup de décisions à prendre dans cela.
C'est tout de même bon d'en parler. Cela prouve que c'est toujours le
fédéral qui a le haut du pavé dans ce domaine. Quand je me
fais dire que je charrie et quand je dis que le ministère de
l'Agriculture du Québec est un très petit ministère qui
dépend de celui d'Ottawa, cela prouve que c'est vrai.
M. TOUPIN: C'est un peu exagéré de la part du
député de Sainte-Marie. Je ne dirai pas qu'il charrie, mais je
dirai que c'est un peu exagéré. Il ne faut quand même pas
oublier que, si je prends seulement le domaine des produits laitiers, il y a
une politique du gouvernement fédéral, par l'intermédiaire
de la Commission canadienne du lait, pour coordonner l'ensemble des
activités de la mise en marché des produits laitiers au Canada.
La grande partie des produits fabriqués au Québec sont mis en
marché par des entreprises du Québec. Ils sont mis en
marché à l'intérieur des cadres de la province de
Québec et, souvent, ces entreprises existent en vertu de lois de la
province de Québec. Il est bien certain que nous n'avons pas les
mêmes pouvoirs que le fédéral en ce qui a trait au commerce
extérieur et au commerce interprovincial. Je pense que le champ d'action
à ce niveau, dans chacune des provinces, est suffisamment large pour que
nous puissions faire énormément de transactions et commercialiser
une bonne partie de nos produits.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je voudrais répondre. Si M. le
Président voulait m'accorder une heure pour lire toutes les
déclarations du ministre de l'Agriculture depuis un ans, je pense que
cela prouverait que mes allégations sont justes. C'est exactement ce que
le ministre a dit dans certaines conférences.
M. VINCENT: J'aurais une question à poser au député
de Sainte-Marie. Est-ce qu'il a dit une heure pour lire les
déclarations?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Plusieurs déclarations. J'ai toute
une nomenclature des déclarations du ministre...
M. VINCENT: Cela prendrait au moins dix minutes pour lire les
décisions...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): ... où il dit exactement ce que je
viens de dire dans d'autres termes, mieux dit, peut-être, parce qu'il est
ministre, mais il dit exactement ça: Ses appréhensions, sa peur
du bill C-176, la politique du lait ce n'est pas nous qui la contrôlons;
nous pouvons tout simplement négocier comme l'UCC l'a fait mais c'est le
fédéral qui décide. Dans une réponse au
député de Bourget à l'Assemblée nationale le
ministre a encore dit la même chose sur la politique laitière.
C'est parce que M. le ministre m'a dit que je charriais et je veux prouver que
je ne charrie pas du tout, je veux prouver que ce que je dis est très
juste.
M. TOUPIN: Je voudrais corriger certaines affirmations... Evidemment, ce
qui a été dit là je suis prêt à le redire
encore, je n'ai pas raconté d'histoires quand je disais que la politique
du lait est contrôlée en bonne partie par le gouvernement
fédéral, à cause du budget...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Vous avez dit "entièrement".
M. TOUPIN: Entièrement en ce qui a trait à certaines
parties des produits laitiers, et c'est bien sûr que le champ d'action du
gouvernement du Québec, par le fait même, est un peu plus
limité. C'est l'essence même d'un fédéralisme. On en
a un ou on n'en a pas. Mais ce qui est important...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Mais il n'est pas rentable !
M. TOUPIN: ... c'est qu'on parvienne à s'entendre entre les deux
gouvernements et on est parvenu à certaines ententes récemment
qui ont résulté en une amélioration sensible de la
production laitière au Québec. Evidemment, on ne peut pas agir
sur tous les plans à cause, précisément, d'un palier de
gouvernement qu'on appelle fédéral et dont, évidemment, on
est membre. Alors, il est bien sûr qu'il y a certaines
responsabilités qui relèvent de lui et qu'on ne peut pas assumer
parce que ces responsabilités relèvent de son autorité.
Mais il reste quand même assez de latitude pour qu'on puisse, au sujet
des produits laitiers ou de d'autres produits agricoles, se faire une place qui
puisse quand même contribuer à développer l'ensemble de
l'agriculture du Québec.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Remarquez bien, M. le ministre, si je dis
tout ça c'est pour prendre votre défense parce que je veux bien
que les cultivateurs sachent que ce n'est pas toujours à cause de vous
si les politiques ne sont pas adéquates et ne sont pas favorables aux
producteurs laitiers.
M. TOUPIN: Ils le savent assez bien, apparemment.
M. GIASSON: Ils le savent assez bien, les cultivateurs au Québec,
aussi bien que le député de Sainte-Marie, parce qu'ils sont
conscients de leurs problèmes et étudient
énormément depuis quelques années par
l'intermédiaire de leur organisations agricoles et les cultivateurs sont
informés, ils font eux-mêmes de la recherche, ils se renseignent.
Ces gens-là vont aux sources, et je pense que ce serait une injure
à lancer à la figure des cultivateurs du Québec que de
laisser croire que ces gens-là ne suivent pas l'actualité quant
aux problèmes auxquels ils ont à faire face, tant comme
producteurs que comme intermédiaires pour la mise en marché des
produits agricoles.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je dis qu'ils sont au courant des
problèmes, exactement.
M. GIASSON: Ils savent aussi bien que le député de
Sainte-Marie...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je ne veux pas jeter le blâme sur le
ministre de l'Agriculture...
M. GIASSON: ... que ce sont des difficultés qui peuvent exister
dans la commercialisation des produits agricoles. Ils savent aussi bien que le
député de Sainte-Marie ce que le fédéralisme peut
donner et ne pas donner.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Ils savent surtout ce que le
fédéralisme ne donne pas.
M. GIASSON: Les deux. Ils connaissent les deux!
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Ce qu'il donne, c'est tout simplement
l'argent qu'il reçoit du fédéral et qui retourne en
subsides. Il ne nous donne rien.
Je vous donne $10 et vous me retournez $10.
M. GIASSON: On ne fera pas le procès du fédéralisme
ce soir...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Très bien, la discussion est close
là-dessus, j'ai fini mon intervention.
M. LE PRESIDENT: Adopté, sous-article 8.
M. BELAND: Au niveau de la politique d'achat des grains des producteurs
du Québec, est-ce que le gouvernement du Québec a
déjà demandé que ceux-ci puissent acheter le grain
directement des fermiers des Prairies ou quelque chose du genre? Est-ce que
ça a déjà été demandé?
M. TOUPIN: Il y a eu des demandes faites indirectement et il y en a eu
de faites directement aussi. Lorsque nous avons participé au
congrès de l'Agriculture l'an dernier, nous avons fait valoir notre
point de vue là-dessus. Vous savez que, à la commission de
planification, il avait été question à un moment
donné d'enlever le subside au Transport. Nous avions
présenté deux solutions, ou la politique globale de subsides, ou
les grains dans l'ensemble du pays devront circuler librement. Il y a eu des
demandes de faites dans cette perspective, des déclarations de faites
pour faire valoir vraiment le point de vue du Québec.
Il reste que le problème des grains est un problème
très épineux, très complexe, un problème qui cause
des préjudices aux producteurs du Québec, je ne le nierai pas, et
dans certains cas de graves préjudices, parce que les producteurs de
l'Ouest peuvent se procurer des grains à bien meilleur compte que les
producteurs de l'Est. Au Québec, on ne produit que très peu de
céréales, on dépend donc totalement des provinces de
l'Ouest pour s'alimenter en grain. Toutes les viandes évidemment sont
produites à partir de grains; si on paie les grains plus cher dans l'Est
que dans l'Ouest, la concurrence devient beaucoup plus difficile. Donc,
ça cause des préjudices aux producteurs agricoles du
Québec et notamment aux producteurs de viande.
M. BELAND: Est-ce que le ministre est exactement au courant du montant
relativement peu élevé que ça pourra coûter par
minot pour l'expédition du grain de l'Ouest vers l'Est, F.A.B.
Québec?
M. TOUPIN: C'est extrêmement difficile de déterminer
les...Je sais qu'il y a des subsides versés par le gouvernement
fédéral pour le transport à partir d'un endroit X à
un endroit Y, et également à partir, dans la province de
Québec, des ports ou des entrepôts, pour aller à tel autre
endroit, selon les distances. Je n'ai pas à l'esprit cette politique
mais je sais qu'elle existe. Qu'est-ce qu'il en coûte? Evidemment il
faudrait faire des relevés et je n'ai pas les données
statistiques à ma disposition.
M. BELAND: Pour votre renseignement, ça pourrait coûter
environ $0.15 le boisseau.
M. TOUPIN: De transport. M. BELAND: Environ, une moyenne. M. TOUPIN:
Quel type de transport? M. BELAND: Par voie maritime.
M. TOUPIN: A ce moment-là, est-ce que le subside est
enlevé? Est-ce que c'est dans la politique des subsides ou si c'est
à l'extérieur d'une politique des subsides?
M. BELAND: Le simple coût du transport.
M. TOUPIN: Le coût du transport pour cela? C'est $0.15 le boisseau
environ, et à ce moment-là la politique des subsides n'entre pas
en ligne de compte.
M. BELAND: C'est entendu qu'il existe présentement une politique
des subsides, mais il reste qu'il y a certains coûts qui
dépendent, justement, de ceux qui transportent les grains et que l'on
peut avoir très, très facilement. Par le fait même, on peut
constater que le grain peut coûter bien meilleur marché aux
producteurs du Québec qu'il leur coûte actuellement. Si l'on se
transporte à Lethbridge, en Alberta, ou dans les régions
productrices de grain, c'est évident que les grains là-bas ne se
vendent pas cher. Même l'an passé, on échangeait des silos
de grain pour des tracteurs et pour des choses comme cela.
Par contre, étant donné que ce grain se vend relativement
peu cher là-bas, il y a un facteur qui entre en ligne de compte et qui
fait élever énormément le fameux coût du grain
aux
producteurs de l'Est. Je pense que cela vaudrait la peine que le
gouvernement du Québec fasse quelque chose; qu'il ne se limite pas
à des commentaires, mais qu'il exerce un genre de pression quelconque
afin que les producteurs du Québec paient leur grain moins cher. Je
pense que cela améliorerait considérablement la situation de tous
les producteurs du Québec.
M. TOUPIN: Je suis bien d'accord avec vous. Mais je ne suis pas certain,
comme vous le soutenez, que si le subside n'existait pas, on pourrait obtenir
ainsi les grains à meilleur compte au Québec.
M. BELAND: Je ne dis pas qu'il ne faudrait pas que les subsides existent
où il faut qu'ils existent. Je ne parle pas de cela. Il existe
présentement la formule du subsides et, à mon sens, il faut que
cela continue dans une certaine mesure, d'accord. Mais c'est
complètement en dehors de cela, le coût réel, je pense que
nous jouons sur les mots, du transport, strictement, du grain de l'Ouest vers
l'Est, ou des entrepôts de Port Arthur et Fort William à venir aux
entrepôts de Québec.
M. TOUPIN: C'est fort possible. Remarquez bien que je ne veux pas
discuter votre affirmation. C'était simplement parce que je voulais
savoir si, dans les taux que vous mentionnez, $0.15 le boisseau, le subside est
calculé ou pas calculé. Je ne le sais pas. Je ne pense pas que ce
soit là le vrai problème. Oui, il y a un problème au
niveau du transport et je suis conscient de cela. Mais le vrai problème
se situe peut-être au niveau de la Loi sur la Commission canadienne des
grains, et il existe au niveau des systèmes de prix. Vous avez un
système de prix libres dans les provinces de l'Ouest.
Vous avez un système de prix pour l'exportation et vous avez un
autre système de prix pour l'intérieur, et notamment pour les
provinces de l'Est. C'est là que se situe le problème.
Il fut un temps je ne sais pas quand, je n'ai pas les
dernières statistiques où il aurait peut-être
coûté moins cher d'exporter des grains des autres pays
plutôt que de les acheter directement des provinces de l'Ouest, à
cause du système de prix qui prévalait et à cause du prix
sur le marché international, qui était passablement plus bas que
celui qui prévalait à l'intérieur.
M. BELAND: C'est-à-dire à cause du système de prix
qui a été toléré.
M. TOUPIN: Oui, qui a été toléré, qui a
été établi par la Commission canadienne du blé.
M. VINCENT: M. le Président, à ce stade-ci, ce serait
très important, à mon avis, que le ministre nous fournisse
certaines informations. Il a déclaré dimanche dernier à
Drummondville, et je cite ses paroles: "Les provinces de l'Est et quand
je parle des provinces de l'Est, ce n'est pas seulement le Québec, mais
bien les provinces Maritimes, l'Ontario qui, soit dit en passant,
partagent ce préjudice avec la Colombie-Britannique, ces provinces
paient les grains de provende plus cher que les autres pays qui
s'approvisionnent à même les grains de l'Ouest."
D'abord, première question. Quand on parle des grains de
provende, il ne s'agit pas du blé. Vous êtes d'accord?
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre a des chiffres vérifiés
parce que c'est quand même une affirmation du ministre qui nous
fait ouvrir les yeux comparatifs entre les prix payés par les
autres pays pour les grains de provende et les prix payés par les
agriculteurs du Québec pour les mêmes grains de provende?
J'aimerais bien je pense que le ministre ne sera pas en mesure de
nous donner ces chiffres aujourd'hui mais nous acceptons sa
déclaration. Ce serait important si on veut faire des interventions
auprès des autorités fédérales. Si le ministre est
au courant de certains chiffres, je pense que ce serait bon de les rendre
publics, de nous dire qu'un pays, par exemple, paie les grains de provende au
Canada tel prix le boisseau et les cultivateurs du Québec paient tel
autre prix.
Deuxième question: Le ministre a également
déclaré, et je cite encore une fois ses paroles: "Le ministre
Toupin a affirmé qu'il en coûte plus cher au Québec pour
s'approvisionner en grains dans l'Ouest que ces provinces productrices. Cette
marge s'échelonne même pour atteindre 50 p.c. là,
ça devient important, 50 p.c, et je continue en citant le ministre,
c'est entre guillemets "on peut se procurer des grains pour $0.32 ou
$0.35 le boisseau dans l'Ouest, tandis que le boisseau peut coûter
jusqu'à $1.10 dans l'Est."
J'aimerais bien que le ministre, qui a obtenu des renseignements quelque
part, nous donne justement ce tableau de la différence qui existe entre
le prix payé par l'agriculteur dans l'Ouest, pour des grains de
provende, comparativement au prix payé par les agriculteurs du
Québec pour les mêmes grains de provende. Egalement pour les
autres pays. Parce qu'il y a une affirmation du ministre, faite dimanche
dernier à Drummondville, qui, à mon avis, est très grave
et très lourde de conséquences. Si c'est réellement le
cas, je pense qu'il va falloir tout de suite s'attaquer au gouvernement
fédéral pour éviter qu'on paie 50 p.c. de plus, ici au
Québec, pour des grains, alors que ces mêmes grains sont
écoulés sur d'autres marchés ou même sur le
marché intérieur à des prix aussi bas.
M. GIASSON: Il n'y a pas seulement le fédéral
là-dedans. Il y a la bourse des grains au pays. Vous le savez
très bien. La différence de prix entre le prix établi sur
les marchés inter-
nationaux et le commerce intérieur varie d'une période
à l'autre.
Tant et si bien qu'à un moment donné en 1970, le jeu de la
bourse des grains a fait que la différence a été au niveau
très élevé entre le prix qui était payé par
l'agriculteur de l'Est et le prix établi sur le marché
international en vertu d'ententes du GATT, je pense. Il arrive d'autres
périodes où le jeu de la bourse des grains fait que cette
différence est beaucoup moins grande. Il peut se produire
également que dans l'Ouest à un moment donné des grains de
qualité inférieure soient vendus à l'intérieur des
Prairies à des prix qui peuvent être de $0.32 ou $0.35, selon
l'affirmation du ministre, mais qui n'ont pas la qualité des grains qui
sont expédiés sur le marché de l'Est ou de la
Colombie-Britannique. Ils n'ont pas la qualité des grains qui sont
expédiés à l'étranger.
M. VINCENT: Il faut faire une distinction à ce moment-là.
Il reste quand même ceci. Par exemple, si on prend du blé pour la
consommation animale, c'est le blé numéro 5. A ce
moment-là, on ne peut pas comparer le prix du blé numéro 5
avec le prix du blé numéro 1 pour faire de la farine. On ne peut
pas comparer ces deux catégories de blé. La même chose pour
l'orge et l'avoine. Il reste que si ces chiffres sont véridiques, ils
nous démontrent clairement qu'il y a discrimination à l'endroit
des producteurs du Québec comparativement à ce que paient les
producteurs de l'Ouest et, également, à ce que paient les
producteurs des autres pays. A ce moment-là, je crois qu'une action
énergique de la part du gouvernement du Québec, du gouvernement
de l'Ontario, des gouvernements des provinces maritimes, doit se faire sentir
immédiatement auprès des autorités
fédérales. Parce que cela ne donne absolument rien d'avoir des
subventions pour l'élevage de bétail, d'avoir des situations
comme celles qu'on voit dans l'élevage du porc, dont le prix est
ridiculement bas, alors que les prix des grains ont haussé
considérablement depuis un an et la même chose pour
l'élevage des poulets de gril, également pour les producteurs
d'oeufs. Si le Québec travaille, d'un côté, pour
améliorer sa production, pour améliorer également la
qualité de son produit et si, d'un autre côté, on est
pénalisé par l'achat des grains, je pense que le ministre devrait
le plus tôt possible, dès la prochaine conférence
fédérale-provinciale qui aura lieu en juillet de
tous les ministres de l'Agriculture, faire inscrire ce problème à
l'ordre du jour des discussions. Si réellement il existe, comme le
ministre l'a mentionné dimanche, s'il cause un grave préjudice
à tout l'avenir de l'agriculture du Québec.
M. GIASSON: Cela suppose automatiquement que les pressions venant des
provinces de l'Est et de la Colombie-Britannique éliminent totalement la
bourse des grains.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous devriez emmener le député de
l'Islet avec vous.
M. TOUPIN: Le problème des grains n'est pas nouveau. Il existe
depuis longtemps. Le député de Nicolet le sait fort bien.
M. VINCENT: De la manière que le ministre l'a souligné
dimanche, il est plus que nouveau.
M. TOUPIN: Je suis entièrement d'accord avec vous
là-dessus.
M. VINCENT: Ce n'est plus une différence de $0.10 ou $0.15 le
boisseau, c'est une différence de $1.10 à $0.32 le boisseau.
M. TOUPIN: Je suis entièrement d'accord avec vous. Il peut y
avoir des fluctuations de prix. Je pense que le député de Nicolet
sera d'accord avec moi: ce problème des grains n'existe pas depuis
seulement six mois. Il existe, depuis longtemps.
M. VINCENT: Pas de cette façon-là.
M. TOUPIN: Il existe de différentes façons selon les prix
qui peuvent varier, selon les accumulations des stocks à la Commission
canadienne de blé, selon la production qu'il peut y avoir dans les
provinces de l'Ouest, etc. Evidemment, ce n'est pas nouveau ce problème
des grains. Cela fait longtemps qu'on le discute dans l'ensemble du pays. Cela
fait longtemps qu'on le discute au Québec. Je pense que lorsque le
député de Nicolet avait la responsabilité du
ministère de l'Agriculture, il a eu lui aussi à y faire face
à ce problème.
M. VINCENT: Oui.
M. TOUPIN: Il en a discuté comme on le fait actuellement avec les
organisations agricoles. Il a fait sans doute des représentations
auprès du gouvernement fédéral. Il en a sans doute
discuté avec son collègue fédéral du temps. J'en
suis persuadé parce que ce n'est pas un problème nouveau. C'est
un problème qui existe depuis longtemps.
M. VINCENT: A ce niveau-là, M. le Président, c'est
nouveau.
M. TOUPIN: Actuellement, les marges peuvent être un peu plus
larges à cause des accumulations des grains de provende que nous avons
au Canada et à cause des ventes internationales qui sont un peu plus
difficiles à faire qu'elles ne l'étaient il y a quelques
années au moment où le gouvernement du Canada vendait plusieurs
dizaines de millions de boisseaux dans les grands pays européens.
C'était beaucoup plus facile, à ce moment-là, de maintenir
un prix plus équilibré entre l'ensemble des provinces du pays en
ce qui a trait aux grains qui partent de l'Ouest pour venir dans l'Est. Le
problème se pose peut-être de façon plus aigüe qu'il
ne s'est posé il y a trois, quatre ou cinq
ans. C'est un problème qui existe depuis longtemps.
Je suis d'accord avec le député de Nicolet qu'il faut
absolument, dans les plus brefs délais, entreprendre des contacts avec
le gouvernement fédéral et essayer de l'amener à
comprendre ce problème des grains qui est pour nous vraiment
important.
Nous envisageons aussi d'autres possibilités. On dit souvent
qu'il faudrait diversifier nos productions au Québec et nous orienter
graduellement vers certains types de production
céréalière. On pense par exemple au mais-grain qui peut
être un apport très important pour le développement de la
production des viandes au Québec. Peut-être pourrons-nous à
ce moment-là nous procurer ces grains à meilleur compte et
serons-nous à l'abri de ces fluctuations de prix sur le plan
international et également de ces fluctuations de production dans les
provinces de l'Ouest. Peut-être serons-nous aussi en mesure de
contrôler un peu plus l'ensemble de nos productions.
On peut agir à plusieurs paliers. L'Ontario produit beaucoup plus
de grain que nous, notamment en matière de mais-grain; elle satisfait
ainsi une bonne partie de ses besoins et elle en vend parfois sur le
marché du Québec. Nous commençons, nous, à
développer ce type de production. En agissant aux deux paliers, nous
allons avec le temps parvenir à nous donner une structure à ce
niveau de l'alimentation animale, au niveau des grains, qui va être plus
profitable à l'ensemble des agriculteurs. Je suis bien d'accord sur les
propos que nous tenons ce soir autour de ce problème, qui est un
problème extrêmement sérieux.
M. VINCENT: M. le Président, je termine là-dessus; dans le
passé, de 1961 à 1965, le problème qui se posait pour les
grains de provende ou pour les prix des grains de provende était surtout
un problème d'approvisionnement, un problème de navigation, un
problème d'entreposage. A ce moment-là, la commission
parlementaire de l'Agriculture d'Ottawa avait siégé pendant
plusieurs mois, entendu les producteurs. On en était venu à la
conclusion que si on pouvait réussir à avoir suffisamment
d'entreposage de grains dans les provinces maritimes, dans la province de
Québec et en Ontario, que si le gouvernement fédéral
aidait à l'entreposage de ces grains et permettait une
disponibilité à longueur d'année dans les entrepôts
ou élévateurs, Trois-Rivières, Québec,
Montréal, Toronto, Sorel et autres endroits, ceci réglerait tout
le problème non pas d'une façon définitive mais que ceci
serait une amorce à une solution recherchée depuis de nombreuses
années.
Le fédéral a accepté à ce moment-là
une politique; il y a eu une agence qui a été créée
pour le Québec, qui s'occupait justement de ce
problème-là. Ceci a fait qu'au cours des années, vu que
les "brokers", que les vendeurs n'étaient pas assujettis...
M. TOUPIN: J'aimerais poser une question. Vous parlez d'une agence. Il y
aurait eu une agence des grains de céée au Québec.
M. VINCENT: Non, à ce moment-là, le gouvernement a
créé une agence pour l'Est...
M. TOUPIN: Pour l'Est du pays.
M. VINCENT: Pas nécessairement au Québec, pour s'occuper
de l'approvisionnement, de l'entreposage, du transport. Je suis d'avis que
même si cette politique a été proposée par un
gouvernement qui n'était pas le mien à ce moment-là, elle
a été une politique qui a réellement porté fruit.
Si cette politique est poursuivie, je ne vois pas pourquoi il y aurait tant de
différence aujourd'hui entre les prix, à moins qu'il y ait
d'autres facteurs inconnus qui peuvent amener ça.
A ce moment-ci, s'il n'y a pas d'autres facteurs connus, il s'agirait
peut-être de revérifier si le gouvernement fédéral
ou cette agence de l'Est a rempli réellement son rôle. Je ne pose
pas plus de questions, c'est simplement une observation. Si on doit encourager
d'autres productions, il faut nécessairement n'attendons pas
seulement le mais-grain, il peut faire seulement une partie de l'alimentation
de nos productions il va falloir quand même nous approvisionner en
orge, en blé no 5 et en avoine. A ce moment-là je pense que c'est
une des actions à poser. Et j'en fais une suggestion au ministre. Je me
demande si, dès la conférence fédérale-provinciale
du mois de juillet, on ne devrait pas inscrire à l'ordre du jour ce
sujet qui est très important pour le Québec et qui sera
très important également pour le Nouveau-Brunswick, pour la
Nouvelle-Ecosse. A ce moment-là, je suis assuré que le ministre
recevra l'appui de ces autres provinces, Ontario, Nouveau-Brunswick et
Nouvelle-Ecosse.
Même si l'ordre du jour avait un sujet de plus, une journée
de plus, on donnera pleine confiance au ministre.
M. TOUPIN: Il ne s'agit pas de ça du tout, c'est que
précisément nous avons commencé à travailler
à ce problème et nous étudions l'ordre du jour de la
conférence des ministres de l'Agriculture, c'est bien sûr.
Je suis entièrement d'accord avec le député de
Nicolet sur la question de trouver des solutions nouvelles, sur la question de
consolider les organismes qu'on a mis en place dans le passé et qui ont
apporté une partie de la solution. Je suis entièrement d'accord
avec ça.
M. VINCENT: La conférence est dans un mois, un mois et demi,
à la fin de juillet?
M. TOUPIN: A la fin de juillet, à peu près dans un
mois.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je pense que le gouvernement
fédéral a toujours favorisé
l'Ouest au détriment de l'Est. Depuis quinze ans, les subsides
qui ont été payés aux agriculteurs, aux producteurs de
blé de l'Ouest, se chiffrent par $600 ou $700 millions. Ce sont des
statistiques sûres parce que ce sont des statistiques tirées du
bureau des statistiques du Parti québécois. Vous pouvez vous fier
à ces statistiques.
M. GIASSON: Cela ne peut pas être contesté. Ce ne seraient
pas des statistiques fédérales?
M. OSTIGUY: Cela a été fait par vos recherchistes?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Ce sont des statistiques qui viennent du
fédéral.
M. VINCENT: C'est en vue d'une réclamation éventuelle.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Il y a quelques mois, le gouvernement
fécéral a déposé aux communes un programme à
long terme touchant la production et le revenu agricole dans l'Ouest. Vous le
savez. Il avait déposé toute une série de propositions,
mises au point par le ministre fédéral de l'Agriculture, visant
à favoriser les cultivateurs de l'Ouest.
M. TOUPIN: Je pense qu'on discute de politiques du gouvernement
fédéral.
M. TREMBLAY(Sainte-Marie): Cela touche les cultivateurs du
Québec.
M. TOUPIN: Je ne crois pas que ce soit le moment de discuter des
politiques du gouvernement fédéral.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Cela touche les cultivateurs du
Québec parce qu'ils ont déjà payé $6 millions de
trop en 1969 à des intermédiaires, amis du gouvernement
fédéral, pour des machines agricoles. Je pense que cela touche
à tout le problème du Québec. La moyenne de revenu des
agriculteurs de l'Ouest est de $7,000 par année. En 1951, au
Québec, il était de $1,900 et, en 1967, il est rendu à
$1,684. Ce sont des statistiques. Je pense que, lorsqu'on parle du
fédéral, qui favorise les producteurs de blé de l'Ouest au
détriment des agriculteurs de la province de Québec et des
provinces Maritimes, on ne sort pas du contexte, on ne sort pas du sujet. C'est
là qu'est le problème du cultivateur du Québec et du
producteur laitier. On n'en sort pas. Ce n'est pas une marotte de ma part. Je
ne suis pas obsédé par cela, mais c'est là qu'est le
problème. Quand on tourne autour de ces problèmes, on ne
règle rien. Le cultivateur de l'Ouest est favorisé au
détriment du cultivateur de l'Est.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. TOUPIN: Je n'accuse pas le député de
Sainte-Marie de raconter des histoires. Je lui dis qu'il traite d'un
sujet qui ne m'apparaït pas être acceptable...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): On parle de commercialisation. Quand vous
parlez d'agriculture, vous parlez plus souvent du fédéral que du
provincial, parce que c'est le fédéral qui décide de tout
cela, de ces gros problèmes. Vous décidez de drainage et de
petites affaires.
M. LE PRESIDENT: Il faut regarder avec deux yeux, pas seulement avec un
oeil.
M. GIASSON: Je pense qu'une correction s'impose. Le
fédéral prend des décisions prioritaires lorsqu'il s'agit
de produits agricoles du Québec qui sont destinés au
marché extérieur. Lorsqu'il s'agit de produits agricoles
québécois, qui sont écoulés à
l'intérieur de la province de Québec, le fédéral
n'a rien à voir et c'est le ministère de l'Agriculture du
Québec...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Qu'est-ce que vous faites...
M. GIASSON: ... et d'autres ministères du gouvernement provincial
qui ont voix total au chapitre.
M. TREMBLAY (Sainte-Maire): Qu'est-ce que vous faites du fromage dans le
Québec? On est noyé de fromages étrangers qui sont
importés avec la bénédiction d'Ottawa? Qu'est-ce que vous
faites de cela? Ce sont deux problèmes connexes, qui se touchent. Vous
n'en sortez pas.
M. GIASSON: Il entre des fromages faits à l'extérieur dans
une proportion infiniment minime par rapport à la production totale,
pour répondre aux désirs de certains consommateurs du
Québec. S'il y a un parti politique en cette Chambre qui a
attaché le grelot sur les désirs et les besoins du consommateur,
c'est bien le Parti québécois. On respecte tout simplement les
demandes et les désirs du consommateur québécois. Vous
n'avez rien à dire contre cela. Vous ne pouvez pas.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le député de l'Islet, je
cherche les causes du marasme agricole au Québec. Ce sont les
causes.
M. OSTIGUY: Vous êtes au mauvais endroit.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Moi, je peux le dire. Vous, vous n'avez pas
la liberté de le dire. Vous avez la liberté d'y penser. Je dis
peut-être tout haut ce que vous pensez tout bas.
M. GIASSON: Procès d'intention.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): On n'est pas du même parti
politique.
M. GIASSON: Procès d'intention. M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Non.
M. LE PRESIDENT: Article 8, adopté?
M. BELAND: Un instant, M. le Président. En ce qui concerne la
vente de poulets au Japon, est-ce qu'on s'est assuré que,
réellement, la quantité de ces poulets a été
expédiée au Japon ou si elle a été achetée
par les Japonais, transformée et revendue sur le marché
québécois?
M. TOUPIN: M. le Président, je pense que cette question est pour
le moins déplacée.
M. LE PRESIDENT: Il met en cause l'honnêteté de tout le
monde.
M. BELAND: Non, il n'est pas question de mettre en cause
l'honnêteté de qui que ce soit, il n'est pas question de
ça. J'ai posé une question et ça mérite une
réponse.
M. TOUPIN: Bien sûr, M. le Président. Les 3 millions de
livres qui ont été transigées ont été
livrées au Japon. C'est bien évident. On les a vendues au
Japon.
M. BELAND: Et vous êtes assuré que ç'a
été expédié? Bon, très bien!
M. OSTIGUY: ...faire le voyage en...
M. BELAND: Ah! Avec une bonne bouteille de cidre vous allez pouvoir y
aller.
M. GIASSON: Les Japonais ne nous paient pas ce qu'ils n'ont pas
reçu.
M. VINCENT: Il faudrait quand même confirmer que ce sont des
transactions commerciales entre deux compagnies, avec la collaboration du
gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec. Ce
n'est pas le gouvernement qui a vendu, c'est une compagnie qui a vendu à
une compagnie japonaise à la suite de représentations de la part
des fonctionnaires du ministère de l'Industrie et du Commerce qui sont
sur place, qui ont fait les approches. Et lorsqu'est venu le moment de signer
le contrat, on s'est servi des politiques fédérales existantes
plus la collaboration des fonctionnaires du ministère de l'Industrie et
du Commerce, et la transaction s'est faite. Ce n'est pas le gouvernement qui a
vendu.
M. TOUPIN: M. le Président, je pense aussi que les propos du
député de Nicolet sont justes évidemment, mais ils sont
superflus. Je l'ai déjà dit à plusieurs reprises que
c'était comme ça que cela s'était passé...
M. VINCENT: C'est parce que le député de
Lotbinière dit: Est-ce qu'on s'est assuré de telle
chose?
M. TOUPIN: ...avec une différence que c'est l'Association des
abattoirs du Québec qui a transigé avec une compagnie
japonaise.
M. VINCENT: C'est ça! C'est une transaction commerciale entre
deux organismes.
M. BELAND: A ce moment-là, en vue de cette transaction, est-ce
que l'on a commencé, par l'intermédiaire du ministère de
l'Industrie et du Commerce, par prêter aux Japonais des montants d'argent
pour acheter ledit poulet, comme cela s'est déjà fait dans
d'autres secteurs?
M. TOUPIN: M. le Président, encore là je trouve cette
question superflue.
M. BELAND: En fait, cela entre en ligne de compte dans tout l'agencement
de commercialisation.
M. VINCENT: Pas dans ce cas spécifique. Il existe une loi
fédérale qui permet, justement, des prêts à
n'importe quel organisme qui veut s'en prévaloir. Si les gens ne veulent
pas s'en prévaloir, ce n'est pas le gouvernement du Québec, c'est
le gouvernement fédéral, c'est une assurance et un prêt aux
exportations.
M. TOUPIN: Ce que le gouvernement fédéral a fait, c'est
comme il fait vis-à-vis de beaucoup d'autres produits,
évidemment, par la voie de la...
M. VINCENT: Comme Marine Industrie. M. TOUPIN: ... stabilisation des
prix... M. BELAND: Ou des chalutiers.
M. TOUPIN: Alors le gouvernement fédéral a le droit de
soutenir des prix, a le droit d'acheter des produits, a le droit de vendre des
produits. Alors, nous avons, quant à nous, découvert le
marché et le gouvernement fédéral n'a pas
hésité à apporter sa collaboration. Le
député de Sainte-Marie n'y est pas?
M. BELAND: Bon, en ce qui me concerne...
M. OSTIGUY: Dommage que le député de Sainte-Marie soit
parti.
M. VINCENT: Sous-article 1, 2 et 29... UNE VOIX: Il s'est sauvé,
il a eu peur!
M. VINCENT: D'accord? Sous-article 1, 2 et 29, M. le Président,
adoptés.
M. TOUPIN: D'accord! Adoptés.
Economie
M. VINCENT: Poste 8, article 2: Economie. Qui est le directeur du
service de l'économie ou de la section économique?
M. TOUPIN: La section économique est dirigée par une
personne qui occupe le poste par intérim, il s'agit de M. Raoul
Cloutier.
M. VINCENT: Sous-article 1, M. le Président, adopté.
M. BELAND: Un instant! Ici, en ce qui concerne l'augmentation, il s'agit
de l'augmentation, tout simplement, par la convention collective?
M. TOUPIN: C'est ça, les augmentations normales.
M. BELAND: Et le nombre indiqué ici, 37 personnes, c'est toujours
ça?
M. TOUPIN: Exact! M. BELAND: Accepté.
M. VINCENT: Sous-article 2, adopté. Sous-article 3: Honoraires et
commissions, $50,000. En quoi consiste ce montant nouveau?
M. TOUPIN: C'est un programe d'aide au développement des cultures
maraîchères et fruitières de la plaine de Montréal.
C'est une étude portant sur la construction d'un entrepôt de type
"jacketed" pour le refroidissement et la conservation des légumes
frais.
M. VINCENT: C'est une étude de...
M. TOUPIN: C'est en vertu d'une nouvelle politique...
M. VINCENT: Pour la construction d'un entrepôt...
M. TOUPIN: C'est-à-dire que c'est pour l'implantation possible
dans la région de Montréal de ces types d'entrepôts qu'on
appelle...
M. VINCENT: A double paroi. M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Quelle firme ou quelle organisation fait l'étude,
présentement?
M. TOUPIN: Actuellement il y a certains dossiers qui sont à notre
disposition, qui existent, et qui nous permettent de nous guider suivant les
expériences connues, notamment dans certaines parties de l'Ontario ainsi
qu'en Nouvelle-Ecosse, qui nous permettent d'avoir d'assez bonnes indications
sur les plans et devis d'une telle construction.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a une firme qui est autorisée à
faire les travaux, pour $50,000?
M. TOUPIN: Nous avons prévu ces $50,000 au budget
précisément pour, si ça s'avère nécessaire,
confier cette étude à des spécialistes. Mais nous
commençons d'abord par faire les démarches que nous pouvons faire
nous-mêmes par l'entremise des officiers du ministère, pour
obtenir le plus possible de renseignements sur ce type d'entreposage et, s'il y
a lieu, en vue d'en arriver à une exploitation rationnelle de ces types
d'entreposage, confier une étude particulière à des
groupes. C'est la raison pour laquelle nous avons prévu ce montant.
M. VINCENT: Adopté, M. le Présidnet.
M. BELAND: Cela n'a pas été prévu par contrat?
M. TOUPIN: Non, c'est un montant que nous prévoyons au budget au
cas où les études en cours mériteraient que nous confiions
à une firme privée ou à des individus le soin de pousser
plus loin les études, comme on fait d'ailleurs dans plusieurs
domaines.
M. BELAND: D'accord.
M. VINCENT: Sous-article 11, M. le Président: Services
contractuels. En quoi consiste ce montant de $127,500? C'est quand même
une augmentation de $82,000, soit une augmentation de 200 p.c.
M. TOUPIN: Cette augmentation est directement reliée par
imputation aux opérations entreprises en collaboration avec le
ministère des Finances pour l'opération de ce qu'on est convenu
d'appeler le programme de gestion CANFARM.
M. VINCENT: Le programme qui avait été mis en marche.
Est-ce que le programme porte le nom de CANFARM?
M. TOUPIN: Oui, il porte tout simplement le nom de CANFARM puisqu'il
s'inspire d'un programme de gestion agricole à l'intention des
agriculteurs. Il est déjà en disponibilité et
déjà en marche depuis l'an dernier auprès des agriculteurs
du Québec, en ce qui concerne justement les études de leurs
fermes ainsi que leur plan d'opération et l'analyse comptable de
l'opération.
M. VINCENT: Est-ce que le gouvernement fédéral a
accepté toutes les conditions du Québec en ce qui concerne ce
programme, conditions qui ont été discutées, je m'en
souviens, à plusieurs occasions? Est-ce que nous aurons notre propre
banque d'informations qui sera similaire à la banque d'informations des
autorités fédérales?
M. TOUPIN: C'est-à-dire que les opérations seront
effectuées au Québec...
M. VINCENT: Contrôlées par le Québec. M. BELAND:
Adopté.
M. LAVOIE (Wolfe): Depuis quand est-ce en marche?
M. TOUPIN: Depuis quand? C'est en fait depuis 1970.
M. LAVOIE (Wolfe): Avant ou après les élections?
M. TOUPIN: Je pense que ça n'a aucun rapport.
M. VINCENT: Il voulait savoir si c'était un projet de l'Union
Nationale...
M. TOUPIN: Je pense que c'est un programme purement technique.
M. VINCENT: Il y avait $45,000 l'an dernier, ça signifie quelque
chose.
M. GIASSON: L'an dernier, quand vous faites allusion à $45,000,
c'était le ministre actuel qui était là.
M. VINCENT: Adopté. Sous-article 13: Allocations, primes et
bourses. Est-ce qu'on peut détailler ce montant? Il y a quand même
là une augmentation assez substantielle également, $218,000.
M. TOUPIN: Oui, elle concerne les primes ou subsides qui sont
donnés généralement selon certains critères aux
sociétés coopératives agricoles pour différentes
raisons.
M. VINCENT: Ce sont les subventions aux sociétés
coopératives agricoles.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Soit de $112,000 dans l'ancien budget, et maintenant de
$218,000. Mais est-ce qu'il y a des raisons particulières?
M. TOUPIN: Il y a aussi, je pense, à mentionner qu'il y a un
programme...Vous êtes au courant que le ministère de l'Agriculture
s'est retiré de l'audition des rapports comptables des
coopératives agricoles.
M. VINCENT: Il y avait une proposition en ce sens qui n'avait pas encore
été acceptée officiellement par les coopératives et
qui s'est concrétisée.
M. TOUPIN: Elle a été acceptée il y a un certain
temps, et justement pour permettre aux coopératives d'opérer
cette transition maintenant que cette responsabilité échoit au
ministère des Institutions financières et Coopératives;
nous avons consenti à leur permettre, sous une forme d'aide
décroissante et temporaire, de faire cette transition pour qu'en fait
les coopératives puissent prendre elles-mêmes à leur charge
l'engagement de vérificateurs comptables ou de vérificateurs de
leurs livres.
M. VINCENT: En quoi consiste l'aide temporaire et décroissante?
C'est-à-dire la première année, la deuxième
année, la troisième année?
M. TOUPIN: Elle s'échelonne sur une période de trois ans;
il y a déjà une année de couverte, il lui reste donc deux
ans avant qu'elle soit échue.
M. VINCENT: Quel était le montant la première
année?
M. TOUPIN: Je regrette de ne pas pouvoir fournir par coeur des chiffres.
J'ai ces données-là, mais je ne les ai pas présentement
avec moi et je ne voudrais pas avancer de chiffres qui seraient d'une trop
grande variation.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que c'est à ce sous-article qu'il est
question d'expositions agricoles?
M. TOUPIN: Non.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est passé.
M. GAGNON: Est-ce que vous avez certaines normes établies
relativement à la réception de ces sommes ou si c'est
versé tout simplement sur la bonne foi?
M. TOUPIN: Bona fide. Non, pas du tout, je pense que ces sommes
correspondent à l'importance financière de la
coopérative.
Etant donné qu'elle aura une répercussion sur le
coût de l'engagement de l'éventuel vérificateur de ces
livres, elle est donc basée sur le chiffre d'affaires des
coopératives, ainsi que sur d'autres critères que je voudrais
bien vous mentionner, mais que je n'ai pas actuellement.
M. VINCENT: Donc, M. le Président, si le député de
Gaspé-Nord et l'UCC de la région pouvaient convaincre le ministre
que, dans la politique générale de fusion des usines
laitières, il faut faire une exception dans sa région et
c'est bien reconnu qu'il y a des exceptions à toute règle
la coopérative de Maria et la coopérative de
Sainte-Anne-des-Monts pourraient profiter, en vertu de cet article, en vertu de
ces $218,000, d'une subvention.
M. TOUPIN: Non. Ce que vous mentionnez se retrouve plus
particulièrement au chapitre des produits laitiers.
M. VINCENT: Non, mais à cet article-là, ce sont les
subventions aux coopératives d'ordre général.
M. TOUPIN: Cela n'a aucun rapport.
M. VINCENT: Je sais que cela n'a aucun rapport avec les fusions, mais
cela a des rapports directs avec les subventions aux coopératives. C'est
discrétionnaire.
M. TOUPIN: Cela fait partie des subventions, mais cela ne concerne
pas...
M. VINCENT: Non, cela ne concerne pas les fusions.
M. TOUPIN: ... le problème des fusions.
M. VINCENT: ... et justement, c'est cela que l'UCC de la région
du Bas-Saint-Laurent, celle de Gaspé et le député
relevaient, s'il y avait possibilité d'aider la coopérative
à maintenir ses forces. C'est en vertu de cet article que le ministre
pourrait, d'une façon discrétionnaire, avec un geste...
M. GIASSON: N'y aurait-il pas un peu de confusion? Au lieu de retrouver
ces subventions pour les frais de comptabilité et de vérification
à l'article où nous sommes, et si nous allions un peu plus loin,
du côté des produits laitiers, nous retrouverions la location, les
primes et les bourses Non, ce n'est pas là.
M. VINCENT: Non. Ce sont les subventions pour fusion. Tandis que
là, ce sont les subventions pour l'organisation des coopératives.
Par exemple, la Coopérative Montérégienne voulait
absolument avoir une subvention. Le député de Rouville pourrait
venir chercher...
M. LAVOIE (Wolfe): ... les $218,000 qui vont être
distribués avec discrétion.
M. TOUPIN: Non. Une partie du montant peut aller en subventions et une
partie de ce montant va pour les services que l'on vous a expliqués
tantôt.
M. VINCENT: Et la partie qui va pour les subventions est de combien?
M. TOUPIN: Elle est de $124,000.
M. VINCENT: $124,000. Le député de Gaspé peut faire
des interventations maintenant.
M. TOUPIN: Je voudrais bien, en passant, revenir rapidement sur ce
problème. Lorsque je suis allé dans la région du
Bas-Saint-Laurent, on a relevé le problème. J'ai répondu,
lors de l'assemblée: Qu'ils essaient de s'entendre sur le territoire et
que, s'il n'y avait pas possibilité d'entente, que l'on fasse des
demandes. Je n'ai eu, je pense, aucune demande officielle de la part de cette
coopérative. On en a beaucoup parlé, mais les vrais
intéressés ne m'ont pas encore soumis le problème de
façon concrète. Le jour où l'on m'aura soumis le
problème d'une façon concrète, je suis prêt à
l'étudier bien sérieusement.
M. VINCENT: Le ministre connaît très bien M. Jean-Marie
Jobin. D'ailleurs, c'était l'un de ses collègues, comme
fonctionnaire...
M. TOUPIN: M. Jean-Marie Jobin travaille comme coordonnateur
régional à l'UCC.
M. VINCENT: Comme directeur régional de la
Fédération de l'UCC de Gaspé.
M. TOUPIN: Je ne crois pas qu'il soit directement
intéressé dans la question. Il est intéressé
à cause de ses fonctions, mais il n'est quand même pas
administrateur de la coopérative ou membre de la coopérative.
C'est ce que je veux dire quand je parle des principaux... Bien sûr, je
l'ai lue cette lettre-là. Je l'ai reçue, on l'a lue et on l'a
relue.
M. VINCENT: Nous sommes justement à cet article. Il y a une
lettre, ici, signée par le ministre Normand Toupin, le 29 mars 1971,
adressée à M. Jean-Marie Jobin. Sujet: Société
coopérative agricole de Sainte-Anne-des-Monts. C'est le ministre qui a
marqué cela, ce n'est pas M. Jobin. Il écrit à M. Jobin
avec sujet: Société coopérative agricole de
Sainte-Anne-des-Monts. "Monsieur, c'est avec intérêt que je
reçois votre lettre du 18 mars 1971, relative à la demande de
subventions de la société en titre. Pour votre information, vous
trouverez sous pli copie de la réponse adressée par mon
sous-ministre, M. Gaétan Lussier, à M. Maurice D'Astous. Vous
comprendrez que, pour les raisons mentionnées dans cette lettre, il nous
est impossible d'accueillir favorablement cette demande. J'espère,
toutefois, pouvoir vous être plus agréable en d'autres
circonstances probablement qu'il les cherche encore et vous prie
d'accepter l'expression de ma collaboration."
M. GIASSON: Je suis bien d'accord, mais à la suite de la lecture
de la lettre du ministre à M. Jean-Marie Jobin, j'apprécierais
également avoir un portrait plus complet de l'affaire. J'aimerais
connaître la position de la coopération agricole.
M. TOUPIN: M. le Président, je pense que l'on veut faire une
tempête dans un verre d'eau avec l'affaire de Maria. Je pense que cela va
même plus loin.
On essaie de nous faire porter l'odieux jusqu'à un certain point
d'un problème qui se passe dans le Bas-Saint-Laurent et qui a
été étudié bien avant qu'on y soit.
M. VINCENT: Non, pas du tout.
M. TOUPIN: Vous savez fort bien que ce problème du
Bas-Saint-Laurent, en ce qui concerne la coopérative de Maria, n'est
quand même pas un problème sérieux au point où il
met en cause toute la production laitière de ces producteurs. Je vous ai
donné l'autre jour des explications, M. le Président, j'en ai
donné plusieurs. J'ai dit que nous avions à ce moment-là,
en tête, un programme de fusion. Et le programme de fusion avait pour
fins bien précises d'améliorer la situation des producteurs et
nous avions mis à la disposition de l'ensemble des producteurs des
politiques de transport pour ne pénaliser personne. Ainsi tout le monde
se trouve sur un pied d'égalité.
Et la coopérative de Maria, en tant que telle, ne m'a pas
demandé personnellement de regarder ou d'étudier son
problème à côté de l'ensemble du problème de
la fusion. Bien sûr que d'autres corps intermédiaires ont fait des
pressions; bien sûr que des députés peuvent aussi faire des
pressions mais il m'apparaît évident, quant à moi et
je ne pense pas raconter d'histoires à ce moment-là que si
une coopérative a un problème crucial à ce point, il me
semble que le conseil d'administration de cette coopérative devrait
être en mesure de nous faire parvenir au moins un résumé
des problèmes qu'elle a et un résumé des programmes
qu'elle veut qu'on mette de l'avant.
Ces programmes peuvent être soumis par d'autres personnes. Je ne
pense pas que j'aie à décider, moi, d'une politique finale ou
d'une politique du gouvernement avec une personne qui n'est pas
intéressée directement dans une entreprise.
M. VINCENT: J'admets tout ce que le ministre vient de dire.
M. TOUPIN: Vous admettez tout ce que je viens de dire, vous comprenez
à ce moment-là la raison pour laquelle on a écrit ce type
de lettre.
M. VINCENT: D'accord, M. le Président, mais pour confirmer que
j'admets tout ce que le ministre vient de dire, le 15 mars 1971, M. Laurent
Bouchard, agronome et coordonnateur pour la région de l'Est du
Québec, écrit à la Société
coopérative agricole de Sainte-Anne-des-Monts, comté de
Gaspé-Nord, à l'attention de M. Maurice d'Astous, gérant.
C'est bien clair ça. Et M. Bouchard dit, au nom du ministère
c'est quand même un haut fonctionnaire du ministère
à M. Maurice D'Astous, gérant de la Société
coopérative agricole de Sainte-Anne-des-Monts: "J'accuse
réception de la copie de résolution de votre dernière
assemblée générale concernant une demande de subvention
adressée à l'honorable Normand Toupin, ministre de l'Agriculture
et de la Colonisation. Vous comprendrez que, tant dans les études du
BAEQ que dans les études ultérieures exécutées soit
par le CDR, soit par l'UCC, toutes ont été unanimes à
recommander la consolidation des usines laitières dans le territoire. A
cette fin, des mécanismes ont été mis en place pour
faciliter ce mouvement qui est de nature à vous aider dans le sens de
cette réalisation. Ainsi, vous pouvez profiter d'une subvention de la
consolidation, de même que d'une subvention au transport."
Donc, à ce moment-là, il y a eu une demande officielle,
par résolution, de la Société coopérative agricole
de Sainte-Anne-des-Monts et si on a eu une demande officielle de la
Société coopérative agricole de Sainte-Anne-des-Monts, le
ministre ne devrait pas dire qu'il n'y a pas eu de demande de la part des
principaux intéressés. Et c'est là, M. le
Président, qu'à la suite des refus catégoriques des
responsables du ministère de l'Agriculture, du ministre lui-même,
c'est là qu'on s'est adressé à l'UCC, 'au directeur
régional de l'UCC, M. Jean-Marie Jobin qui occupe dans le
Bas-Saint-Laurent la même fonction que le directeur général
de l'UCC occupait à Trois-Rivières lorsque le ministre de
l'Agriculture était ce directeur. On s'est adressé à eux
pour leur venir en aide et c'est là que la Coopérative et l'UCC
on dit: Il est vrai que la Fédération de l'UCC de Gaspé,
de même que l'UCC provinciale, préconise la consolidation des
usines laitières comme on préconise également la
consolidation des fermes. Une fois ce grand principe général
accepté, il faut convenir qu'il peut y avoir des cas particuliers ou des
exceptions.
A ce moment-là, ce que nous avons dit l'autre soir, c'est aussi
simple que ça, c'est que pour la politique générale nous
sommes d'accord. Mais nous demandons au ministre de vérifier, à
la suite des demandes de la coopérative de Sainte-Anne-des-Monts,
à la suite de la demande des agriculteurs représentés par
l'UCC, si justement ceci ne serait pas un cas spécial qui demande une
attention particulière du ministre et du ministère. Et si, en
vertu du montant de $124,000 apparaissant à cet article, il serait
possible de leur venir en aide.
Je n'en connais pas les résultats, je n'ai pas
étudié l'affaire récemment. Mais nous demandons et ce que
le député de Gaspé-Nord demande, c'est que le ministre se
penche d'une façon plus attentive sur ce problème qui semble
soulever non seulement des passions mais également des arguments assez
solides de la part des cultivateurs ou des producteurs de cette
région.
C'est simplement cela. Si le ministre, après avoir regardé
tout le problème, confirme avec chiffres à l'appui que c'est
préférable de procéder d'une autre façon, nous
sommes prêts à l'appuyer.
M. TOUPIN: Il sera assez difficile de faire quelque chose avec chiffres
à l'appui, parce que vous savez que l'ancienne politique de fusion de la
coopérative d'Amqui n'aide pas le règlement de ces
problèmes-là.
M. VINCENT: Quelle ancienne politique?
M. TOUPIN: Je n'ai pas l'habitude de revenir en arrière, parce
que les politiques qui ont été mises de l'avant auparavant,
à mon point de vue, l'ont été dans le meilleur
intérêt de tout le monde, mais cela me donne l'impression que
cette politique a rendu passablement plus difficile le règlement du
problème. Je ne m'attarderai pas plus longtemps là-dessus.
M. Bouchard, l'employé du ministère, n'a fait que
confirmer à ce moment-là la politique du gouvernement. Nous avons
fait valoir notre point de vue à la coopérative de Maria et si
celle-ci n'est pas pleinement satisfaite de la politique que nous lui avons
proposée, je pense que c'est en mars, si elle n'est pas
complètement satisfaite des politiques que nous appliquons, elle peut
nous faire une demande. Je me réfère à la rencontre que
j'ai eue avec ces gens lorsque je suis allé à Rimouski. Il y eut
une demande faite dans ce sens, verbalement évidemment, par quelques-uns
des producteurs qui étaient dans la salle, et dont M. Jobin. M. Jobin a
soulevé le point. Je leur ai dit: Si vous avez des problèmes dans
cette politique de fusion que nous vous avons proposée, des
problèmes réels, nous sommes prêts à les regarder et
si vous...
M. VINCENT: D'accord.
M. TOUPIN: ...êtes capables de nous proposer, de nous faire valoir
qu'il y a de vrais avantages, des avantages sérieux à ce que le
gouvernement prenne $50,000 ou $60,000 de subvention spéciale pour
continuer à faire vivre votre coopérative, nous allons y regarder
sérieusement. Je ne pense pas qu'on puisse comme cela donner $50,000 ou
$60,000 pour le plaisir de faire vivre une coopérative qui, à
plus ou moins brève échéance, peut être
appelée, à cause du marché, à cause de la grandeur
de son entreprise, à cause du volume de production, à fermer ses
portes. Je ne pense pas qu'on puisse comme cela jouer avec les deniers publics.
Je ne pense pas qu'on puisse donner $50,000 ou $60,000 de cette
façon.
M. VINCENT: M. le Président, le ministre accuse souvent le
député de Sainte-Marie de charrier, qu'il prenne un miroir pour
un certain temps.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Il ne l'a dit qu'une fois!
M. TOUPIN: Je ne pense pas charrier, M. le Président...
M. VINCENT: On ne demande pas au ministre de dépenser $50,000 ou
$75,000 d'une façon...
M. TOUPIN: Il existe actuellement une politique qui nous paraît la
plus conforme aux intérêts des producteurs. Jusqu'à
maintenant, on nous a fait des demandes qui sont venues de différentes
sources, mais on ne nous a pas fait la preuve que ces demandes, si elles
étaient appliquées concrètement, pourraient
améliorer la situation davantage que ce nous allons appliquer. On n'a
pas eu de données là-dessus. C'est la raison pour laquelle nous
soutenons notre position depuis cette période. Si la Coopérative
de Maria peut, avec ceux qui font présentement des revendications, nous
en faire la preuve, nous sommes prêts à nous pencher sur le
problème.
M. GAGNON: M. le Président, pour mettre quelque chose au point,
disons que M. Jobin est secrétaire de l'UCC pour la région de la
Gaspésie.
M. TOUPIN: On sait cela.
M. GAGNON: Non, vous ne le savez pas puisque vous avez dit qu'il
était un coordonna-teur et qu'il n'avait pas d'affaire à
cela.
M. TOUPIN: Il est directeur régional. M. VINCENT: Il est
secrétaire de l'UCC. M. TOUPIN: Il est directeur régional.
M. VINCENT: En plus de cela, il a d'autres fonctions dans
d'autres...
M. GAGNON: Concernant la coopérative de Sainte-Anne-des-Monts, il
y a une demande officielle qui a été adressée au ministre.
A la suite de cette demande officielle adressée au ministre...
M. TOUPIN: Il y a eu une réponse donnée.
M. GAGNON: ... oui, et qui date du 13 mars. Il y a eu une
réponse. A la suite, une autre réponse a été
donnée au sous-ministre par la coopérative agricole de
Sainte-Anne-des-Monts relativement au maintien de la beurrerie de
Sainte-Anne-des-Monts. On aura beau dire: On ne nous a pas convaincus, je
comprends, quand l'autorité est en place, c'est elle qui
décide.
M. TOUPIN: J'aimerais que le député précise. Il dit
que le sous-ministre aurait confirmé par lettre qu'il se rendait
à la demande de subvention de la coopérative.
M. GIASSON: C'est un lapsus de la part du député de
Gaspé. Il faisait allusion au gérant ou au gérant
adjoint.
M. GAGNON: Oui. J'ai dit que la demande avait été
adressée au ministre au mois de mars, que le sous-ministre y avait
répondu et que par la suite la coopérative de
Sainte-Anne-des-Monts avait transmis une autre communication à
l'intention du sous-ministre, prouvant le besoin de ses allégués.
J'ai ici une lettre datée du 11 mars et elle se résume comme suit
:
"Nous vous demandons encore une fois de bien vouloir appuyer notre
demande auprès du ministère, et nous apprécions fortement
votre intervention en notre faveur auprès des autorités
gouvernementales."
J'avais écrit moi-même...
M. LAVOIE (Wolfe): C'est pour ça que ça a
été refusé.
M. GAGNON: ...le ministre répondait le 26 mars: "Pour votre
information, vous trouverez sous pli copie de la réponse adressée
par mon sous-ministre, M. Lussier, à la Société
coopérative agricole de Sainte-Anne-des-Monts".
M. TOUPIN: A qui ai-je répondu?
M. GAGNON: Vous m'avez répondu à moi-même, et vous
m'envoyez photocopie de la lettre
M. TOUPIN: Ce n'est pas le gérant de la coopérative,
ça.
M. VINCENT: Ecoutez, le député de Gaspé-Nord est
très délicat, il dit que le ministre lui a répondu
à une lettre en disant: "Vous trouverez ci-joint copie d'une lettre
adressée par mon sous-ministre...
M. TOUPIN: Il a probablement fait erreur tantôt en parlant du
gérant de la coopérative. C'est tout simplement ce que j'ai voulu
souligner...
M. GAGNON: Disons qu'il a pu y avoir un lapsus, peut-être. La
Coopérative de Sainte-Anne-des-Monts a fait une demande de subvention de
$1,500 en vue de maintenir l'exploitation de la beurrerie, ce qui n'est pas une
somme considérable, et qui favorise tout un secteur qui est grand comme
d'ici à Montréal. Le comté de Gaspé-Nord a 120
milles, le comté de Bonaventure est dans la même situation, alors
les deux coopératives ont fait des représentations au ministre,
ce n'étaient pas des sommes très considérables. J'ai dit,
l'autre jour, que comme principe dans la consolidation des fermes,
c'était bien, mais qu'à toute chose il y a des exceptions, et
ça en était, parce que, dans la Gaspésie, on en rencontre
au niveau du transport, les routes sont assez difficiles, l'hiver, on n'a pas
les mêmes services que sur les grandes artères disons les
saisons d'automne, d'hiver et de printemps et qu'à ce
moment-là ce n'était pas une somme considérable et qu'on
devrait apporter une considération toute spéciale à ces
deux demandes.
M. TOUPIN: J'ai pris soin d'étudier sérieusement la
comparaison entre les deux politiques. Premièrement, vis-à-vis de
ce que le producteur pourrait recevoir comme prix. Deuxièmement, est-ce
que vous connaissez le véritable problème de la
Coopérative de Sainte-
Anne-des-Monts? Est-ce que vous pouvez nous dire quel est son
état actuel du point de vue sanitaire, du point de vue de sa
capacité de transformer un produit de qualité, du point de vue
hygiénique? Avez-vous toutes ces données-là à votre
disposition?
M. GAGNON: Ce n'est pas moi qui suis ministre, mais le produit de
Sainte-Anne-des-Monts est considéré comme un excellent produit,
et la demande dépasse de beaucoup les possibilités de vente.
M. TOUPIN: Est-ce que vous avez ces données à votre
disposition?
M. GAGNON: Moi, je n'ai pas un bureau de recherche au ministère
de l'Agriculture, mais sans doute que le ministre ait ces données.
M. TOUPIN: Nous, nous avons ces normes-là et si nous
établissons des politiques, nous les établissons en vertu de
normes que nous connaissons. Lorsque vous nous faites des propositions, nous ne
voyons pas d'inconvénient à ce que vous nous en fassiez, mais
faites-nous des propositions qui nous permettront de prendre une
décision qui sera objective.
Notre politique, nous sommes prêts à la soutenir et
à la défendre, et si on n'y croit pas, qu'on nous présente
une politique qui soit plus favorable aux producteurs et qui soit plus
favorable aussi à l'ensemble...
M. GAGNON: Et même la lettre de l'UCC et M. Jobin est un
homme compétent, qui a fait toute l'analyse et qui peut donner des
chiffres au ministère dit entre autres: "Mais il reste et
vous êtes au courant puisque les cultivateurs vous l'ont affirmé
eux-mêmes lors de la réunion tenue au début de mars, on
parle de ça à M. Bouchard "que même si on le
dirigeait vers l'usine d'Amqui, le prix de revient au cultivateur serait
moindre que celui actuellement payé par l'usine de
Sainte-Anne-des-Monts". C'est une affirmation et je n'ai pas trouvé de
lettre qui ait affirmé le contraire.
Les cultivateurs sont d'opinion qu'ils sont lésés, qu'ils
subissent une perte de revenu. Par rapport à la demande de subvention
qui n'est pas tellement considérable, je suis d'opinion que le ministre
comme on dirait en droit erre fortement en refusant. Je suis
convaincu que si cette compétence relevait de l'adjoint parlementaire,
qui comprend admirablement bien les problèmes en agriculture, il serait
peut-être plus ouvert que le ministre. Je l'en féliciterais
d'ailleurs.
M. TOUPIN: Cela dépend de ce qu'on entend par être ouvert.
Je connais bien des gens qui sont ouverts, et il me semble que, de temps
à autre, ce ne serait pas malin qu'ils se ferment, et je ne vise pas du
tout mon collègue le député de Stanstead, l'adjoint
parlementaire.
Je ne le vise pas du tout et je le dis bien
honnêtement. Vous vous basez sur des lettres de M. Jobin qui est
à l'emploi de l'UCC. Il a le droit de faire des
représentations.
M. GAGNON: M. D'Astous, gérant de la coopérative
également. Il y a toute une correspondance que le sous-ministre a
peut-être devant lui. On ne peut pas discuter.
Je crois encore une fois que le ministre a suffisamment d'information
pour qu'il puisse dire oui à une demande, dans des cas d'exception.
Encore une fois, je lui conseillerais en ce qui touche des régions aussi
éloignées et défavorisées de consulter l'adjoint
parlementaire qui est député depuis 1960 et qui connaît
bien les problèmes des régions éloignées.
M. TOUPIN: Je le consulte assez souvent. M. GAGNON: Consultez-le
à ce sujet.
M. TOUPIN: On lui a donné des responsabilités.
M. GAGNON: Il les assume très bien. Je le félicite.
M. TOUPIN : Il assume très bien ses responsabilités. Je le
félicite personnellement.
M. GAGNON: Le ministre nous a dit: Qu'on nous prouve le
bien-fondé et on sera prêt à reconsidérer la
demande. C'est le message du ministre.
M. TOUPIN: On est entièrement d'accord sur ça. Je ne vois
pas de gouvernement qui puisse prendre une décision qui va à
l'encontre des intérêts des agriculteurs. Il y a une
différence entre une société et des agriculteurs.
M. GAGNON: La société est formée d'agriculteurs et
les agriculteurs forment la société. Cela revient au même.
C'est jouer sur les mots.
M. TOUPIN: Non, ce n'est pas pour rien. Demandez-le à votre
collègue. Il a mis de l'avant alors qu'il était ministre de
l'Agriculture toute une politique sur la consolidation...
M. GAGNON: Je suis moi-même pour la consolidation...
M. TOUPIN: C'est eux qui ont mis de l'avant cette politique.
M. GAGNON : Je serais curieux de demander au ministre des exemples des
politiques d'exception.
M. TOUPIN : Le ministre du temps a sans doute eu à faire face aux
problèmes auxquels on fait face aujourd'hui, j'en suis
persuadé.
M. GAGNON: Rien n'a été changé.
M. VINCENT: Exemple, Saint-Pascal-de-Kamouraska. Cela fonctionne.
M. GIASSON: Qu'est-ce qu'on a fait à
Saint-Pascal-de-Kamouraska?
M. VINCENT: C'est un cas d'exception. Il fallait procéder de
cette façon-là et je pense bien que le député de
Kamouraska est entièrement d'accord.
M. PELLETIER : L'usine a été fusionnée avec l'Islet
et Saint-Jean-Port-Joli.
M. VINCENT: Il y a une usine qui est en marche.
M. GIASSON: La fusion s'est faite à Saint-Alexandre.
M. VINCENT: A Saint-Alexandre et ça fonctionne très bien.
Il reste quand même que c'est un cas d'exception et on a voulu
résoudre ce problème avec une subvention de $40,000 ou de
$50,000. A ce moment-là, les gens voulaient avoir une grande politique
de fusion. Cela ne s'avérait pas rentable.
M. GAGNON: Le ministre sait bien d'ailleurs que l'ex-ministre de
l'Agriculture, le député de Nicolet m'a parlé de ces cas
au temps où nous étions au pouvoir. Je lui ai conseillé
d'agir de la façon que je l'expose au ministre. Il l'a accepté.
Ce n'était pas parce que je représentais le comté de
Gaspé-Nord, parce que le comté de Bonaventure était
représenté par un député libéral. Les deux
cas ont été considérés par le député
de Nicolet du temps où il était ministre. Quand le gouvernement a
changé, les deux cas ont été oubliés. Je me demande
comment il se fait que les problèmes ne sont pas vus sous leur angle
véritable, parce que le député de Nicolet quand il
était ministre les avait vus. Cela a été changé
seulement en 1971. Est-ce qu'il veut plus d'information?
M. TOUPIN: Je ne pense pas qu'il y ait eu de politique de définie
outre la politique de centralisation des usines dans le Bas-Saint-Laurent.
M. GAGNON: Le ministre avait fait des exceptions dans ces deux
cas-là.
M. TOUPIN: Je ne pense pas. Je ne vois d'exception nulle part.
M. GAGNON: L'usine fonctionnait. On a reçu des subventions
l'année dernière en 1970, en 1969.
M. GIASSON: Je pense que le ministre du temps avait accepté qu'un
bassin laitier alimente l'usine de Maria et qu'un autre bassin laitier alimente
l'usine de Sainte-Anne-des-Monts.
M. GAGNON: Le député de l'Islet est au courant d'une chose
que le ministre ne sait pas. Cela me surpend.
UNE VOIX: Adopté.
M. BELAND: Seulement une question. Est-ce que c'est également
à ce sous-article que sont comprises les subventions qui peuvent
être accordées dans le cas de sinistre de coopérative? On a
vu surtout depuis un an ou deux ans qu'il y a certaines coopératives qui
ont été affectées par des sinistres. Est-ce que c'est
à l'intérieur de ce sous-article?
M. VINCENT: Il faudrait quand même être assez précis
là-dessus. Il ne faudrait quand même pas que les membres de la
commission s'imaginent que le ministère intervient s'il arrive un feu
dans une coopérative. A ce moment-là, il faut
nécessairement que les coopératives fassent comme les autres
entreprises, qu'elles prennent de l'assurance par ce que le ministère en
aucune circonstance dans le passé ne s'est substitué aux
compagnies d'assurance dans ces cas-là. Il faut faire attention.
M. GIASSON: Le député de Lotbinière fait
peut-être allusion à des subventions qui ont été
accordées par le ministère du Développement
régional dans la reconstruction de meuneries à la suite de
sinistres. Ne serait-ce pas ça que vous avez à l'idée?
M. BELAND: Ce sont des subventions spéciales qui ont
été accordées à la suite de feux dans certaines
coopératives.
M. GIASSON: Ne serait-ce pas par le ministère du
Développement régional et non par le ministère de
l'Agriculture?
M. BELAND: Je ne sais pas. C'est pour ça d'ailleurs que je pose
la question.
M. GIASSON: C'est le ministère du Développement
régional.
M. VINCENT: C'est en vertu du programme de reconstruction.
M. TOUPIN: Il peut y avoir certains programmes et il y a aussi une loi
qui permet des garanties d'emprunt.
M. BELAND: A l'intérieur de ce sous-article il n'est aucunement
question de cela.
M. TOUPIN: D'assurance, non.
M. VINCENT: C'est un genre d'assurance.
M. BELAND: C'est-à-dire qu'il n'y a pas de politique
spéciale.
M. VINCENT: C'est parce qu'il faut faire attention.
M. BELAND: D'accord! Adopté. Sous-article 29, adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 29, adopté. Poste 8,
adopté.
Mise en marché
M. VINCENT: A l'article 3, M. le Président, qui est le
responsable de la mise en marché?
M. TOUPIN: M. Vic. Pelchat.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, est-ce que je pourrais
demander au ministre quel est exactement le travail que font les 17
fonctionnaires concernant la mise en marché?
M. TOUPIN: Oui, nous allons vous donner dans les grandes lignes le
travail que fait ce service de la commercialisation.
Les employés que l'on retrouve au niveau du service de mise en
marché couvrent diverses disciplines intéressant le secteur de la
commercialisation. Nous avons des individus qui sont plutôt axés
par exemple vers certaines productions, les productions horticoles, les
productions fruitières, les productions céréalières
et les productions bovines ou encore les productions avicoles. A
l'intérieur de cela, il y a un programme de tracé qui couvre
parfois la recherche de nouveaux marchés ou encore la recherche
d'amélioration soit au niveau de certains secteurs. Voici un exemple qui
illustre le genre de travail que l'on peut faire. Récemment, le service
de mise en marché complétait une étude au niveau des
structures de mise en marché du mais-grain au Québec. C'est le
genre de travail qui est donné aux hauts-fonctionnaires qui occupent ce
service de mise en marché. C'est un travail qui une fois que la
production est terminée, prend le produit et étudie à
l'intérieur de ça différents aspects ou hypothèses
d'amélioration de commercialisation de ces mêmes produits.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, je dois vous dire à ce
sujet qu'on lit souvent dans les journaux ou dans des revues agricoles que, si
ça ne va pas si bien dans l'agriculture, c'est parce qu'on n'a pas de
mise en marché. C'est toujours la mise en marché qui revient sur
le tapis. Je trouve que le montant qu'on accorde à la mise en
marché, seulement 17 fonctionnaires et un montant de $183,000
si c'est là le point tournant de l'agriculture, la mise en
marché, je trouve, dis-je, qu'on ne porte pas assez d'attention à
ce sujet. On devrait avoir beaucoup plus de fonctionnaires, beaucoup plus de
spécialistes, et beaucoup plus d'argent devrait être
dépensé à ce sous-article justement pour aider
l'agriculture, si c'est là ce qu'on entend dire ou
ce que l'on voit dans des revues agricoles et dans les journaux.
M. TOUPIN: Nous sommes d'accord sur ça. Bien sûr, à
mesure que le temps va passer, on va tenter d'ajuster les budgets à
l'intérieur du budget général et on va surtout tenter
encore plus, au cours des prochaines années, de mettre une
priorité sur le secteur de la commercialisation.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que, dans ce même sous-article, on
s'occupe aussi de la recherche pour la mise en marché, de la recherche
des moyens de trouver des marchés et tout ça?
M. TOUPIN: Il y a certains projets, on va y arriver tantôt au
sous-article: Honoraires et commissions. On pourra peut-être vous donner
plus de précisions là-dessus. Mais il y a quelques projets de
recherche qui...
M. LAVOIE (Wolfe): Si nous passons immédiatement à ce
sous-article : Honoraires et commissions, $15,000 pour la recherche, je vous
dis que ce n'est pas extraordinaire.
M. TOUPIN: Ce n'est pas ça.
M. LAVOIE (Wolfe): Ce n'est pas celui-là.
M. TOUPIN: C'est un autre sous-article. Poste budgétaire 9.
M. LE PRESIDENT: Sous-articles 1, 2, 3, 29, adoptés.
M. VINCENT: Oui, adoptés.
M. LE PRESIDENT: Article 4.
Loyauté des ventes et inspection des produits
agricoles
M. VINCENT: Retenons à l'article 4, M. le Président:
Loyauté des ventes et inspection des produits agricoles.
Premièrement loyauté des ventes. Nous avions un communiqué
émanant du ministre des Institutions financières, Compagnies et
Coopératives en date du 26 mai 1971 concernant l'emballage et
l'étiquetage. A ce moment-là, les produits agricoles entrent dans
ce sujet. On sait que le gouvernement provincial a un règlement pour
l'emballage et l'étiquetage des produits agricoles, que ce
règlement est en vigueur depuis 1967, qu'en 1967 les autorités
fédérales, par l'entremise de M. Turner responsable à ce
moment-là avaient mentionné qu'il y aurait une législation
fédérale qui serait en quelque sorte à peu près
similaire aux règlements d'étiquetage des produits agricoles du
Québec. Par la suite, il y a eu des changements au niveau
fédéral, M. Basford a été nommé ministre des
consommateurs à Ottawa.
Depuis ce moment-là, discussions, discussions. Récemment
il y avait une rencontre des ministres responsables de la consommation.
Le ministre des Institutions financières, M. Tetley,
déclarait dans son communiqué qu'il a remis aux membres de
l'Assemblée nationale le 26 mai 1971: "Les délégués
du gouvernement fédéral ont exposé les buts du projet de
loi sur l'emballage et l'étiquetage des produits de consommation, ainsi
que les effets prévus du projet de loi sur les règlements
concernant l'étiquetage adoptés en vertu de lois
fédérales existantes."
Ici dans le communiqué, il n'est pas fait mention en vertu des
lois des provinces. Est-ce que les buts du projet de loi des autorités
fédérales sur l'emballage et l'étiquetage ont
été discutés au niveau du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation du Québec afin de voir si
c'était conforme ou quelque peu similaire aux normes déjà
édictées?
M. TOUPIN: Oui, évidemment, le ministère a fait certaines
études sur la question. Personnellement, j'ai participé à
une réunion de quelques ministres qui étaient
intéressés au problème. Nous avons fait valoir notre point
de vue bien clairement. Nous sommes en contact assez régulier avec le
ministre responsable au gouvernement du Québec sur toute cette question.
Je pense que nous avons fait là un travail qui correspondait d'abord
à nos responsabilités et qui a été vraiment
soutenu, partout où il était possible de le soutenir, bien
sûr.
M. VINCENT: Est-ce qu'on peut s'attendre incessamment qu'il y ait une
politique générale ou si on va toujours demeurer...
M. TOUPIN: Il y a un ministre responsable maintenant qui lui...
M. VINCENT: Non, mais je veux dire au niveau fédéral
concernant ce problème spécifique? Parce qu'à l'heure
actuelle, il y a eu un rapport du service de la loyauté des ventes qui a
paru récemment dans La Terre de chez nous. On y mentionnait tous les
noms des compagnies, c'est-à-dire le nombre d'interventions que le
ministère de l'Agriculture a dû faire auprès de certaines
compagnies pour faire changer l'étiquetage de leurs produits. Et la
grande crainte qui a toujours existé au ministère, c'est que le
fédéral arrive avec d'autres normes et demande à ces
mêmes compagnies de changer une nouvelle fois leurs normes ou leurs
principes d'étiquetage.
Cela neutralise quelque peu l'action du ministère, et si
très souvent on a des plaintes de l'extérieur à l'effet
que le ministère ne va pas assez vite, c'est justement une des raisons.
On a été obligé de marquer le pas pendant un certain
temps, en attendant une décision fédérale pour ne pas
désorganiser la mise en marché de certains produits agricoles. Je
pense que c'est
simplement une observation le plus tôt ce problème
sera réglé, le plus tôt le ministère pourra jouer
son rôle dans ce point particulier d'étiquetage et d'emballage des
produits agricoles.
M. TOUPIN: Comme je vous disais tantôt, nous avons mené une
action soutenue sur tous les fronts, dans la mesure où il était
possible de le faire et dans le cadre de nos responsabilités. Lors de la
dernière rencontre des ministres responsables dans chacune des provinces
vis-à-vis de ce problème, celui du Québec, M. Tetley, a
fait valoir de façon assez claire les points de vue du ministère
de l'Agriculture. Nous lui avions d'ailleurs communiqué sous forme de
discussion et sous forme de documents la position que nous avions prise au
ministère.
M. VINCENT: Deuxième question, M. le Président, non pas en
ce qui concerne la loyauté des ventes mais surtout l'inspection des
produits agricoles. Est-ce que, depuis l'acceptation des bills 15 et 16, il y a
eu des inspecteurs occasionnels engagés par le ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation pour mettre en application plus
spécifiquement le bill 16?
M. TOUPIN: Non, ni sur le bill 15, ni sur le bill 16.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a eu des inspecteurs du ministère qui
ont été prêtés ou assignés à la
Régie des marchés agricoles du Québec?
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Ce sont eux qui font présentement le travail.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Une autre question, M. le Président. Quand il y a eu
des saisies d'oeufs en provenance de l'Ontario ou même des producteurs du
Québec, on nous a dit que les oeufs saisis étaient remis à
Fedco, que Fedco, devait s'assurer de la classification et de la distribution,
et que s'il y avait profit, le profit était donné aux personnes
à qui on avait saisi les oeufs, pour autant qu'elles se soient
conformées à certaines exigences de Fedco.
M. le Président, est-ce qu'il y a eu effectivement des remises de
profit à des personnes à qui on avait confisqué des
oeufs?
M. TOUPIN: J'ai vu la régie aujourd'hui. Je pense qu'il y a eu
une ou deux remises. Il fallait faire deux tournées. Il fallait
commencer d'abord par une première inspection...
M. VINCENT: Je ne veux pas tellement de détails là-desus;
simplement, une observation...
M. TOUPIN: ...puis une deuxième inspec- tion, là où
il n'y avait pas eu récidive. La politique réglementaire a
ensuite été appliquée.
M. VINCENT: Simplement une observation. Dans le grand public, dans la
population en général, on trouve quand même bizarre qu'il y
ait des saisies d'effectuées et qu'après ces saisies, on puisse
dire: Le produit de la vente va se faire par l'entremise d'un organisme qui est
présentement en opération au Québec et, au cas où
il y aurait des profits, on les remettrait à des personnes qui, en
définitive, ont enfreint les règlements. On sait, en vertu du
bill 15 et du bill 16, que des pénalités très fortes ont
été imposées. La population se dit que le
ministère, en vertu de cette politique, veut payer, en partie, les
pénalités qu'on imposera aux personnes ayant enfreint le bill 15
et le bill 16. Je voulais simplement faire cette observation. C'est très
délicat de faire une telle annonce ou même d'agir de la sorte,
parce que le bill 15 et le bill 16 sont bien spécifiques, une personne
qui ne se conforme pas à la Loi 15 et à la Loi 16 encourt de
très fortes pénalités. Mais si le ministère dit:
Même si vous payez des pénalités, même si vous avez
enfreint le bill 15 et le bill 16, on vous remettra le profit de la vente des
produits saisis. Cela devient une interprétation assez douteuse dans la
population.
M. TOUPIN: Il faut bien en comprendre l'esprit. Il est bien entendu
qu'il y aura remise s'il n'y a pas récidive. S'il y a récidive,
il n'y a pas remise. Certainement pas. Et en plus...
M. VINCENT: Dans les oeufs...
M. TOUPIN: ...c'est un produit périssable. On ne peut pas le
garder trop longtemps.
M. VINCENT: Justement.
M. TOUPIN: C'est la raison pour laquelle Fedco est l'organisme à
qui on a confié la responsabilité de décommercialiser
après la saisie. C'est elle qui est la mieux équipée. La
régie elle-même serait un peu malvenue de s'engager tout à
coup dans la mise en marché des oeufs. Seulement s'il n'y a pas
récidive.
M. BELAND: Est-ce que cela a consisté dans la remise de montants
d'argent ou bien le retour desdites caisses d'oeufs?
M. TOUPIN: C'est la remise des profits, des montants d'argent.
M. BELAND: S'il en reste? M. TOUPIN: Bien sûr.
M. BELAND: La population va être de plus en plus
mêlée. Est-ce que c'est la légalité dans
l'illégalité ou si c'est l'illégalité dans la
légalité?
M. TOUPIN: Non, tout est légal dans cela. La régie des
producteurs du Québec avait le droit de faire des règlements.
Elle avait le droit, en même temps, de déterminer quel serait le
système qu'elle devrait mettre en place pour effectuer, d'abord, les
saisies et, par la suite, pour disposer des biens saisis et disposer des
deniers qui découleraient des biens saisis.
M. BELAND : Une autre question. On parle de loyauté des ventes,
cela nous fait réfléchir sur la valeur alimentaire d'un produit.
Est-ce que cesdits inspecteurs ont également à prélever
des échantillons sur la valeur des produits alimentaires?
M. TOUPIN: Pas en vertu du bill 15. M. BELAND: Non.
M. TOUPIN: A l'intérieur de l'ensemble... M. BELAND: Dans
l'ensemble.
M. TOUPIN: Sur la qualité des produits agricoles, sur
l'empaquetage des produits agricoles et, si vous ajoutez le bill 15, sur des
problèmes particuliers de commercialisation des produits agricoles, soit
par un office de producteur ou par un décret de la régie.
M. BELAND : Au cours de la récente année, est-ce que l'on
a effectué des saisies de denrées alimentaires qui étaient
impropres à la consommation, produits alimentaires provenant du
Québec?
M. TOUPIN: Je ne le pense pas. Il n'y a pas de saisies qui se font
à ce niveau-là, évidemment, parce qu'il s'agit de la loi
des produits agricoles. Le bill 16, par exemple, vient compléter parce
qu'il vient précisément donner à la loi des produits
agricoles et des aliments les mêmes pouvoirs que nous avons donnés
par le bill 15 à la loi de mise en marché. Il est bien possible
qu'en vertu du bill 16 on puisse effectuer des saisies vis-à-vis de
certains problèmes en particulier. Encore là, il faut que
ça découle d'un règlement préparé par le
ministère, évidemment, et approuvé par le
lieutenant-gouverneur en conseil. Alors, une fois ces règlements
établis, si on prévoit des saisies X ou Y pour tel ou tel
produit, que ce soit surtout pour la qualité, je pense, ou pour sa mise
en marché après avoir établi des normes de mise en
marché, alors il pourra y avoir saisie. Mais actuellement il y a des
pénalités de prévues, par ailleurs. La saisie ne
s'effectue pas, mais il y a des pénalités de prévues si
les produits mis en marché, actuellement, en vertu de la loi, ne
satisfont pas aux normes de qualité établies.
M. BELAND: Ce que vous expliquez, c'est relativement aux bills 15 et 16,
d'accord; par contre, il existait...
M. TOUPIN: C'est en vertu de la loi des produits agricoles et des
aliments. Le bill 16 vient compléter cette loi. D'accord, il y en a eu
auparavant dans certains produits.
M. BELAND: Est-ce que l'ancienne loi prévoyait des saisies?
M. VINCENT: Oui, tout le temps. On saisit de la margarine, on saisit du
mauvais beurre, on saisit...
M. TOUPIN: Mais pas par le service d'inspection de la loyauté des
ventes.
M. VINCENT: Pardon?
M. TOUPIN: Pas en vertu de ce service-là. Ce sont les inspecteurs
du service des produits laitiers qui sont chargés de l'application de la
loi des produits laitiers et des succédanés. Tandis que
nous...
M. VINCENT: Vous avez quand même les produits de l'érable,
les carottes...
M. TOUPIN: C'est la loi des produits agricoles.
M. VINCENT: ... les pommes.
M. TOUPIN: Oui, d'accord. Je sais qu'il y a des
pénalités...
M. VINCENT: Il y aura des saisies qui vont se faire quand le
député de Rouville aura légalisé la vente du cidre,
la fabrication du cidre, quand enfin on pourra en boire.
M. BELAND : Dans ce domaine précis, est-ce que ça s'est
limité au niveau de la loi fédérale
écoutez-moi bien, avant de répondre laissez-moi finir, si vous
voulez en ce qui concerne les abattoirs? Il existe, évidemment,
une loi fédérale avec inspecteurs appropriés. Quant
à ce qui concerne le provincial, est-ce qu'il y a eu, durant la
récente année, des saisies d'une façon spécifique
ou des confiscations de façon spécifique de certaines
viandes?
M. GIASSON: Certainement.
M. TOUPIN: Je crois qu'en ce qui concerne le gouvernement de
Québec, il peut y avoir des saisies d'effectuées.
M. LAVOIE (Wolfe): Il y a déjà eu des abattoirs
fermés, parce qu'ils ne répondaient pas aux normes du
ministère.
M. TOUPIN: Je ne sais pas, par exemple, il faudrait peut-être
vérifier. Je ne pense pas.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'il y en a eu de nouveaux qui ont
été acceptés par le
ministère et qui peuvent recevoir le "Quebec approved"?
M. TOUPIN: C'est au niveau du service vétérinaire, cet
aspect-là. On est passé dessus. Evidemment, on dit qu'on aura
peut-être le nombre mais on n'a pas les noms. Ce serait du travail...
M. LAVOIE (Wolfe): Si vous pouvez nous les fournir plus tard dans le
courant...
M. TOUPIN: Oui, on va vous les donner.
M. BELAND: Loyauté des ventes et inspection des produits
agricoles, c'est très vaste. Entre autres, est-ce que l'on
procède strictement comme dans le cas précédemment
cité, sur lequel j'ai attiré votre attention? Est-ce qu'on se
limite aux abattoirs, dans le cas d'inspection, de vérification, ou si
on inspecte également d'autres établissements qui ne sont pas
légalement reconnus comme étant des abattoirs et font de
l'abattage quand même?
M. TOUPIN: Oui, on va pas mal loin, évidemment, dans toute
l'inspection, quoi qu'on ait déjà discuté de cela au poste
du service vétérinaire. Je ne sais pas si le député
de Lotbinière s'en souvient. On l'avait déjà
discuté, mais je sais qu'on peut aller jusque chez les bouchers avec
cette politique. On va dans les abattoirs et jusque dans les boucheries.
M. BELAND: Est-ce que vous avez déjà effectué la
saisie de certains animaux qui étaient abattus à
l'extérieur des abattoirs réguliers et dont la viande
était acheminée vers des maisons de vieillards?
M. TOUPIN: Oh bateau! c'est une question bien précise sur un
problème bien précis. Il faudrait relever tout le travail qu'on a
fait là-dedans. Il y a eu des saisies effectuées, mais il
faudrait prendre les cas les uns après les autres pour voir s'il y a eu
des saisies effectuées à ces fins.
M. BELAND: J'attire l'attention du ministre à ce sujet. Je pense
qu'il vaudrait la peine de chercher dans certaines régions de la
province, certaines paroisses à travers le province de Québec,
où il y a un danger de ce côté-là
présentement.
M. TOUPIN: Je suis d'accord. Je le note.
M. BELAND: Une dernière question. Est-ce que, dans le cas de
porcs de race qu'il aurait été recommandé à
l'éleveur d'acheminer vers l'abattoir à cause de maladies
contagieuses, les porcs, finalement rendus à l'abattoir, n'auraient pas
été confisqués? Est-ce qu'il y a une nuance quelconque qui
permet une échappatoire pour faire en sorte que lesdits porcs puissent
être consommés ou s'ils sont bons pour la consommation, même
s'il était prévu que lesdits porcs avaient une maladie
spécifique?
M. LE PRESIDENT: Je dois dire au député que cela tombe
sous l'article 9 qui a été adopté hier soir. On vous a
donné la liberté de poser des questions. On a des largesses
extrêmes à toutes les questions, mais cela a été
adopté hier soir.
M. TOUPIN: Je ne vois pas d'inconvénient, M. le Président,
à ce que le député formule sa question. Je n'ai pas
d'objection à vérifier le cas.
M. VINCENT: C'est possible qu'un inspecteur du ministère ou un
service du ministère confisque un porc de race pour l'élevage,
que ce porc de race s'en aille à l'abattoir, mais que sa viande soit
très bonne. Prenons un exemple: la rhinite. A ce moment-là, on va
envoyer les animaux à l'abattoir...
M. BELAND: La viande est bonne pour la consommation?
M. VINCENT: ...mais sous inspection des inspecteurs
vétérinaires. La viande peut être très bonne.
UNE VOIX: La brucellose?
M. VINCENT: C'est la même chose pour la brucellose. La viande peut
être très bonne. Cela dépend des cas. Cela dépend
des tissus organiques.
M. TOUPIN: Le député apporte un cas particulier. Je ne
vois pas d'inconvénient à ce qu'on le discute, mais je
préférerais plutôt qu'il me formule sa question par
écrit ou autrement. Je n'ai pas d'objection à lui donner une
réponse précise.
M. BELAND: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Adopté.
M. VINCENT: Loyauté des ventes, sous-articles 1, 2, 3, 4, 6, 10
et 29, adoptés.
Produits laitiers
M. VINCENT: Article 5: Produits laitiers. Qui est le directeur du
service des produits laitiers?
M. TOUPIN: M. Claude Bergeron.
M. VINCENT: Est-ce que la majeure partie de ce personnel est
affectée à la Régie des marchés agricoles où
s'il y a un travail de coordination avec la Régie des marchés
agricoles?
M. TOUPIN: Ces employés sont au service du ministère de
l'Agriculture pour la presque totalité. Il y a une collaboration
étroite entre la Régie des marchés agricoles du
Québec et le ministère pour l'exécution du travail que la
régie a à faire dans l'application de certaines lois qu'elle a
sous sa responsabilité: par exemple, la Loi des produits laitiers et la
Loi des succédanés, qui est la même loi d'ailleurs.
M. VINCENT: Afin d'éviter, M. le Président de discuter
trop longtemps là-dessus, je pense que le ministre et ses
fonctionnaires n'ont pas les chiffres depuis la nouvelle Loi des
produits laitiers, qui a quand même permis la fusion de trois ou quatre
lois existantes en 1969, il y a eu des élargissements donnés dans
certains cas. Est-ce qu'on pourrait, d'ici quinze jours ou trois semaines,
avoir un document préparé par le ministère sur le travail
concernant la nouvelle loi des produits laitiers, les confiscations, les
saisies de margarine, etc. qui ont été effectuées? Cela
évitera d'avoir comme on a eu, il y a deux ou trois ans, trois ou quatre
jours de discussion sur la même chose. Est-ce que le ministère
pourrait nous procurer cette documentation en vertu de la nouvelle loi des
produits laitiers qui a été sanctionnée en 1969, nous
indiquer quel a été le nombre de saisies, l'ordre d'importance de
ces saisies, de quel produit en particulier il s'agit?
M. TOUPIN: Je pense que cela doit paraître dans le rapport de la
régie.
M. VINCENT: Le rapport de la régie date du 31 mars 1970. A ce
moment-là, la nouvelle loi était tout juste en vigueur.
M. TOUPIN: Mais pour le prochain rapport de la régie...
M. VINCENT: Oui, pour le prochain rapport d'accord, mais à ce
moment-là...
M. TOUPIN: Vous aurez tout dedans. Remarquez bien que je n'ai pas
d'objection à fournir les renseignements demandés, tout ce que
j'essaie de soutenir c'est ceci...
M. VINCENT: Il faut avoir le plus de renseignements possibles au sujet
de la nouvelle loi des produits laitiers.
M. TOUPIN: Pendant que les fonctionnaires travaillent à toutes
ces questions de compilation qui sont assez fastidieuses...
M. VINCENT: C'est prêt, ce sera inclus au rapport qui va aller
sous presse prochainement et qui ne sera déposé qu'à
l'automne.
M. TOUPIN: On construit le rapport tranquillement, on ajoutera à
mesure les renseignements disponibles. Je ne sais pas où la régie
en est rendue dans la confection de son rapport, je sais que c'est un travail
supplémentaire, mais je ne vois pas d'inconvénient à
fournir les renseignements demandés. Je veux bien qu'on me comprenne de
ce côté-là.
M. GIASSON: Le ministre va attendre le rapport annuel, il a passé
son message pour nous dire que ça avait été adopté
en 1969.
M. VINCENT: Non, ce n'est pas ça. C'est parce qu'à tous
les ans nous revenions assez longuement sur les saisies. Est-ce qu'il y a eu de
la margarine de saisie d'abord? Combien de livres?
M. TOUPIN: Il y en a eu récemment.
M. VINCENT: Combien de livres depuis un an?
M. TOUPIN: Justement nous ne le savons pas. C'est ce qu'on retrouve dans
le rapport...
M. VINCENT: Ce sont des questions pertinentes. Le député
de Stanstead s'en souvient. Combien de livres de margarine ont
été saisies depuis un an? Est-ce qu'on peut nous donner la liste
des endroits où la nargarine est entreposée? Qu'est-ce qu'on a
fait avec la margarine? Ce sont toutes des questions posées avec
à-propos.
M. LE PRESIDENT: ... tout ça apparemment.
M. VINCENT: Le député de Huntingdon s'en souvient.
M. LAVOIE (Wolfe): L'an prochain nous commencerons l'étude des
crédits par la fin.
Aux traitements et salaires, je remarque que partout il y a une
augmentation et à ce sous-article il y a une diminution. Y a-t-il moins
de personnel cette année qu'il n'y en avait l'an passé?
M. TOUPIN: Il y a quatre personnes de moins.
M. VINCENT: Est-ce qu'il se vend beaucoup de margarine colorée de
la même couleur que le beurre dans les épiceries?
M. TOUPIN: Il s'en vend.
M. VINCENT: Pour quelle raison s'en vend-il? C'est illégal.
M. TOUPIN: C'est parce qu'il y en a qui en offrent. Mais il y a des
saisies.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre donne des ordres pour saisir toute
cette margarine illégale qui se vend?
M. TOUPIN: Je pense que dans le rapport que je vais soumettre au
député de Nicolet, il va trouver tout ça.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre peut m'assurer que si demain matin je
m'en vais dans une épicerie, que je trouve de la margarine
là je me souviens des interventions du député
d'Abitibi-Ouest, d'autres députés, le député des
Iles-de-la-Madeleine entre autres et si prouvais avec des livres de
margarine sur la table de la commission, que je suis allé en acheter, le
député de Huntingdon, telle margarine à tel magasin, comme
ces députés en trouvaient, à ce moment-là on
ordonnerait des saisies...
M. TOUPIN: Quelle réponse donnait le ministre dans ce
temps-là? Je pense bien que le député de Nicolet
connaît bien le problème, on va faire des saisies...
M. VINCENT: Je ne le connais que trop.
M. TOUPIN: ...une journée et deux ou trois jours
après...
M. VINCENT: Est-ce que le ministre a participé lui-même
activement à certaines saisies?
M. TOUPIN: Bien non. Il y a des règlements qui existent...
M. VINCENT: C'était simplement pour donner des indications au
ministre sur l'ampleur du problème.
M. VAILLANCOURT: Ne seriez-vous pas d'avis que la loi devrait être
amendée?
M. VINCENT: On vient tout juste de l'amender et présentement la
margarine est permise dans la province de Québec. C'est la couleur.
M. TOUPIN: La blanche et la colorée.
M. VINCENT: Quel a été le travail effectué par le
service d'inspection des produits laitiers en ce qui concerne les saisies? On a
saisi de la margarine ou des produits dérivés du lait ou
substituts du lait à cause de la couleur, à cause des
ingrédients contenus à l'intérieur. Qu'est-ce qu'on a fait
de ces produits? Qu'a-t-on fait des produits saisis?
M. TOUPIN: Là-dessus on a conservé des traditions. Je vais
vous le dire dans le rapport que vous m'avez demandé.
M. VINCENT: Est-ce qu'on a donné ça aux communautés
religieuses?
M. TOUPIN: Je ne peux pas vous le dire exactement, honnêtement,
mais dans le rapport que je vais vous fournir et qui va me venir de la
Régie des marchés agricoles du Québec vous verrez
ça dedans.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que c'est indiqué la proportion de
margarine qui a été achetée par les cultivateurs?
Est-ce que la proportion de margarine achetée par le cultivateur
est marquée dans le rapport?
M. TOUPIN: Je ne pense pas que les enquêtes doivent porter sur les
personnes qui achètent la margarine ou sur celles qui la vendent.
M. LE PRESIDENT: Cette question est hors d'ordre.
M. BELAND: Etant donné qu'il se consomme beaucoup de
margarine...
M. GIASSON: La margarine colorée?
M. BELAND: Si l'honorable député de l'Islet le veut,
colorée ou...
M. TOUPIN: Je sais que la moyenne de consommation au Québec est
de 9 livres.
M. VINCENT: La vente de la margarine est permise au Québec.
M. TOUPIN: La blanche et la colorée, un peu plus jaune que le
beurre. Il y a des indices.
M. VINCENT: A quel degré?
M. TOUPIN: Six degrés, je pense. Plus que ça?
M. VINCENT: Dix degrés et demi.
M. TOUPIN: Je vais vérifier demain.
M. BELAND: Là n'est pas ma question. C'est quand même bon
de le savoir. Evidemment, on constate que la vente de la margarine est permise
au Québec. Est-ce que le ministre a pensé à accorder un
genre de rabais à l'achat du beurre par le consommateur, pour le ramener
au coût de la margarine? Est-ce que le ministre serait en mesure de nous
dire si, par le fait même, il n'y aurait pas possibilité de faire
en sorte que le consommateur continuerait à acheter le beurre et non pas
la margarine? Même les femmes de cultivateurs achètent la
margarine, pas parce qu'elles veulent l'acheter, mais parce qu'elles n'ont pas
le moyen d'acheter autre chose. Il y a toute cette différence. Si,
justement, le beurre était baissé au prix de la margarine ou si
c'était vice versa, si la margarine se vendait au prix du beurre, la
différence entre le prix de vente du beurre et le prix de vente de la
margarine irait grossir les coffres de la province, par une taxe quelconque. Je
pense que cela rétablirait des choses.
M. TOUPIN: Il faudrait accorder un rabais et être certain que cela
donnerait quelque chose.
M. BELAND: Ce n'est pas seulement au point de vue hypothétique.
Il doit certainement y avoir eu des études dans ce sens-là, pour
tâcher de remettre en valeur la ferme productrice de lait au
Québec.
M. GIASSON: Le député de Lotbinière sait
très bien que, si le gouvernement devait subventionner le beurre, soit
aux consommateurs ou aux producteurs, de façon à faire un
équilibre de prix avec la margarine, cela représenterait un
budget de dizaines et de dizaines de millions. Face à la masse des
consommateurs, je pense que le député de Lotbinière va
reconnaître que c'est utile pour beaucoup de consommateurs et de foyers
du Québec d'être capables de se procurer de la margarine, à
cause de la différence énorme entre le coût de la livre de
beurre par rapport à celui de la livre de margarine.
M. BELAND: Il ne faudrait pas que le député de l'Islet
déforme ce que je veux dire. Il reste qu'il y a la valeur du produit
alimentaire. Je comprends que la margarine peut être utilisée pour
la cuisson de certains produits, de certains aliments. Il reste que l'on ne me
fera pas croire que la livre de margarine remplace la livre de beurre.
Certainement pas. Je pense que, si une recherche quelconque était faite
dans ce domaine-là, ce ne serait pas plus idiot que les allocations
familiales lorsqu'elles ont été instituées; elles
étaient un pouvoir d'achat supplémentaire à donner
à la ménagère.
M. GUAY: J'aurais une petite intervention à faire concernant la
margarine. Quelle différence y a-t-il entre la margarine colorée
à l'avance et la margarine que le consommateur colore lui-même en
ajoutant le produit colorant?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): La même différence que la
peinture préparée et la peinture non préparée.
M. OSTIGUY: Cela vient du député de Sainte-Marie.
M. TOUPIN : Je pense que la question du député devrait
être adressée à certains spécialistes de l'Institut
de technologie de Saint-Hyacinthe. Ils pourraient vous donner ces renseignement
très facilement. Parce que c'est vraiment technique. Vous me demandez la
composition de la margarine. C'est complexe. Il y a un règlement
très élaboré sur toute cette question de la margarine. Il
y a la qualité des huiles.
Il y a la teneur en gras, l'indice de coloration, l'empaquetage, c'est
fort complexe. Je pense que ça se serait beaucoup mieux ce n'est
pas parce que je veux me soustraire aux questions qui me sont posées
mais vous auriez beaucoup plus de satisfaction si vous vous adressiez
à l'ITA ou même au ministère chez nous. On peut vous
envoyer toute la documentation là-dessus, sur la composition et sur
toutes ces questions.
M. GIASSON: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. VINCENT: En ce qui me concerne, M. le Président: Produits
laitiers, les sous-articles 1,2, 3,4,5,6,10,11...
UNE VOIX: ... 13
M. VINCENT: ... seraient adoptés, s'il n'y a pas d'autres
questions. Au sous-article 13: Allocations, primes et bourses, subventions,
entre autres, en quoi consiste ce montant de $2,632,000 de subventions?
M. TOUPIN: Evidemment, il y a plusieurs choses là-dedans. Dans
les grandes lignes, c'est la normalisation par rapport au prix national...
M. LEDUC: Si vous me permettez, M. le Président, je comprends que
la commission a adopté les autres sous-articles que le
député de Nicolet a mentionnés, pour que l'on puisse
discuter le sous-article 13 et ne pas être obligés de revenir
après la discussion au sous-article 13.
M. VINCENT: Oui, oui. M. LEDUC: D'accord!
M. VINCENT: On remercie le député de Taillon, mais c'est
la procédure que nous avons adoptée depuis le début et
ç'a très bien fonctionné.
M. LEDUC: Je n'en doute pas!
M. TOUPIN: Je peux donner une nomenclature dans les grandes lignes; les
princinaux postes, je pense, sont les suivants: Normaliser par rapport au prix
national et selon leur utilisation le prix du lait et de la crème de
transformation. Aide à l'aménagement et à la modernisation
d'usines laitières.
M. VINCENT: Normalisation du prix du lait dans les régions 2 et
3.
M. TOUPIN: C'est ça!
M. VINCENT: C'est la même politique qui existe: la Régie
des marchés établit un prix au niveau de la région no 1
par ordonnance.
M. TOUPIN: Par ordonnance, c'est ça!
M. VINCENT: Au niveau de la région no 2 par ordonnance, et le
ministère en paie 50 p. c, paie la différence, 50 p. c. La
même chose dans la région no 3.
Est-ce que le résultat de cette mesure a été
bon?
M. TOUPIN: Cela a permis une régularisa-
tion, une uniformisation un peu plus rapprochée des prix, c'est
bien sûr. Maintenant, simplement une petite précision.
M. VINCENT: Est-ce qu'on pourrait se servir de cet exemple pour d'autres
organisations provinciales? Est-ce que cela a quand même
été une expérience heureuse et qui a donné de bons
résultats?
M. TOUPIN: Oui. D'ailleurs, on s'en est inspiré lorsqu'on a
établi la politique d'insémination artificielle. Il y a seulement
une chose que je voudrais non pas corriger, c'est un propos que je voudrais
tenir: ce n'est pas seulement en vertu d'une ordonnance de la régie,
cela peut-être en vertu d'une entente qui intervient entre les acheteurs
et les producteurs au niveau d'une négociation. Evidemment, la
régie peut par après approuver la convention, mais ce n'est pas
nécessairement une ordonnance.
M. LAVOIE (Wolfe): Qu'est-il advenu des $10 millions?
M. VINCENT: La normalisation du prix du lait, il peut y avoir seulement
une entente entre un acheteur et un fournisseur et le ministère paiera
quand même la différence?
M. TOUPIN: Je pense que le député de Nicolet ne m'a pas
bien saisi. C'est dans le cadre du plan conjoint des producteurs de lait...
M. VINCENT: Oui.
M. TOUPIN: ... des négociations qui interviennent entre les
différents acheteurs. Evidemment...
M. VINCENT: C'est ça!
M. TOUPIN: ... s'il y a une convention de conclue, la Régie des
marchés agricoles du Québec approuve cette convention. C'est une
sorte d'ordonnance, si on veut s'exprimer ainsi. Ce n'est pas une ordonnance
dans le sens d'une ordonnance comme quand on établit le prix du lait
naturel. C'est simplement ce que j'ai voulu dire.
M. LAVOIE (Wolfe): Qu'est devenu, M. le Président,
l'arrêté en conseil accordant $10 millions pour rembourser les
cultivateurs sur le prix du lait? Qu'est devenu cet arrêté en
conseil? Est-ce que ç'a été versé?
M. TOUPIN: Je pense que ces $10 millions n'ont jamais été
votés.
M. LAVOIE (Wolfe): Il n'y a pas d'arrêté en conseil
à ce sujet? Peut-être que le député de Nicolet le
sait, il était au pouvoir.
M. VINCENT: Nous pourrions faire une longue discussion là-dessus,
il n'y a pas d'arrêté en conseil, il y a une décision de
principe du conseil des ministres...
M. TOUPIN: C'est ça, il n'y a jamais eu d'arrêté en
conseil d'adopté là-dessus.
M. VINCENT: Non, il n'y a jamais d'arrêté en conseil sur
une décision de principe du conseil des ministres. Une décision
de principe du conseil des ministres...
M. TOUPIN: Nous n'entreprendrons pas de discussion là-dessus.
J'ai des idées bien personnelles que je n'aimerais pas soumettre
ici.
DES VOIX: Allez! Allez! Allez!
M. VINCENT: Cela peut éclairer le conseil des ministres.
M. TOUPIN: La deuxième raison, c'est le fusionnement des...
M. GAGNON: Si cela peut aider à votre ministère, on n'a
pas...
M. VINCENT: La normalisation du prix du lait.
M. OSTIGUY: Le député de Nicolet serait à la
gêne?
M. TOUPIN: Aide à l'aménagement et à la
modernisation d'industries laitières régionales.
M. VINCENT: A la gêne? M. OSTIGUY: Oui.
M. VINCENT: Ah non! M. le Président. On pourrait peut-être
vider la question des $10 millions. Le député de Rouville dit que
je pourrais peut-être être à la gêne.
M. TOUPIN: Je ne le crois pas, M. le Président. Je ne vois
vraiment pas ce que ça pourrait avancer dans toutes les discussions.
M. LE PRESIDENT: On parle de l'histoire ancienne.
UNE VOIX: Ce n'est pas de l'histoire ancienne.
M. VINCENT: Est-ce qu'on pourrait savoir le montant qui serait
affecté à la normalisation du prix du lait dans les
régions 2 et 3?
M. TOUPIN: $1 million.
M. VINCENT: $1 million.
M. TOUPIN: Ensuite, l'aide à l'aménagement
et à la modernisation d'usines laitières régionales
en vertu des bills 15 et 16 et 46, il y a $132,000 prévus. Pour le
fusionnement des fabriques en vertu d'un arrêté en conseil, le
budget est de $300,000. Il y a en outre l'aide au transport du lait et de la
crème en faveur des paroisses défavorisées inter-usines
dans des régions bien spécifiques; c'est la politique dont on
parlait tantôt, $200,000.
M. VINCENT: Mais le million additionnel cette année, c'est en
vertu de l'ordonnance...
M. TOUPIN: C'est un programme d'aide à la consolidation des
usines de pasteurisation.
M. VINCENT: C'est le programme spécifique d'aide...
M. TOUPIN: A la consolidation des usines de pasteurisation.
M. VINCENT: A la consolidation des usines de pasteurisation.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: Est-ce que le programme est établi?
M. TOUPIN: Pas définitivement, il y a des...
M. VINCENT: Quelles sont les grandes lignes du programme?
M. TOUPIN: Il y a des travaux qui se préparent là-dessus.
Est-ce qu'on a le programme dans les grandes lignes?
M. VINCENT: Est-ce qu'on doit faire des garanties d'emprunt?
M. TOUPIN: On a prévu $1 million pour ça, mais la
politique globale n'est pas déterminée. Il y a un comité,
des équipes qui travaillent là-dessus. On n'aurait pas
d'inconvénients à la faire connaître après par
exemple. Il y a certaines grandes lignes qu'on a élaborées par
ailleurs. C'est bien sûr que...
M. VINCENT: Mais ces moyens-là ne sont pas rendus publics
encore?
M. TOUPIN: Ils sont contenus dans le volume qu'on vous a remis.
M. VINCENT: Mais est-ce qu'il va y avoir certaines garanties d'emprunt
pour les usines qui vont se fusionner?
M. TOUPIN: C'est-à-dire qu'il pourra peut-être y en avoir
selon le rapport que le comité va nous remettre. C'est assez complexe,
la fusion des usines, la consolidation des usines de pasteurisation.
M. VINCENT: Est-ce qu'on n'a pas l'intention de s'inspirer de la
consolidation des usines du lait industriel?
M. TOUPIN: Cela est exact, ça fait partie du mandat du
comité.
M. VINCENT: A ce moment-là, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu
d'apporter un amendement au bill 45 qui permet justement au ministre de
garantir jusqu'à $16 millions, ce qui est déjà en
définitive une législation qui pourrait souffrir un
amendement.
M. TOUPIN: Si c'est nécessaire, si le comité le
recommande. Evidemment, le mandat qu'on a confié au comité est
très large; on lui a donné comme mandat de regarder partout
où il pourrait ramasser des bribes d'information qui pourraient
permettre de bâtir une politique qui serait vraiment...
M. VINCENT: Vraiment le ministre croit-il que la politique sera
bâtie et sera prête?
M. TOUPIN: Cela ne devrait pas tarder. Je pense que d'ici un
mois, je ne voudrais pas avancer trop de jours, mais disons un mois pour
être certain d'ici un mois, je pense qu'on l'aura en main.
M. VINCENT: Est-ce que ça voudrait dire que la politique pourrait
être prête en juillet, août, que les applications pourraient
venir par la suite? Je me demande pourquoi $1 million quand la politique n'est
pas prête.
M. TOUPIN: C'est un programme de...
M. VINCENT: Je veux tout de suite dire au ministre que l'an prochain,
sur son million, il va y avoir à peu près $100,000, $200,000 au
maximum de dépensés.
M. TOUPIN: Evidemment, on pourra voir à ce moment-là ce
qui peut arriver. Vous ayez au fond toutes les raisons qui nous ont
motivés à mettre $1 million dans le volume...
M. VINCENT: Il n'y a pas de programme, pourquoi ne pas procéder
par législation?
M. TOUPIN: On prépare le programme; par la suite, s'il y a lieu
d'amender des lois, on le fera. Vous avez fait une suggestion tantôt,
vous avez parlé du bill 72. Si toutefois le comité
préconise des amendements à cette loi ou la création d'une
loi, on pourra le faire à ce moment-là. Mais, au fond, ce qui
nous a amenés à ça, c'est que vu l'état
précaire de plusieurs entreprises dans ce secteur de la transformation
des produits du lait au niveau économique, nous avons cru essentiel de
mettre immédiatement de l'avant une politique et de prévoir
un
budget à la largueur du problème que nous avons
constaté.
M. VINCENT: Ce qui me surprend à l'heure actuelle, M. le
Président, c'est tout nouveau cette façon de
légiférer.
M. TOUPIN: Il ne s'agit pas de légiférer, c'est un
programme.
M. VINCENT: Ce n'est pas un programme, le programme n'existe pas.
M. TOUPIN: Les grandes lignes du programme existent. C'est parce que
généralement l'application, c'est un peu comme des lois qui vont
nous amener à voter au début de l'année des budgets et qui
vont par la suite...
M. VINCENT: C'est justement, à ce moment-là...
M. TOUPIN: ... selon des règlements.
M. VINCENT: A ce moment-ci, la loi du budget, aussitôt que vous
avez un dollar dans un article, vous permet de procéder. Nous votons $1
million sur un éventuel programme.
Généralement, dans les ministères, on
procède de cette façon-ci: quand on veut établir une
politique nouvelle on adopte une loi. A ce moment-là, il n'y a pas
d'argent au budget, et par cette loi qui est adoptée, on va chercher les
montants dont on a besoin à même le fonds consolidé au fur
et à mesure que cela est nécessaire. C'est la même chose
pour le programme d'assurance-santé animale. On a voté
$1,500,000, c'est-à-dire que ce n'est pas encore voté, c'est
réservé, et à ce moment-là, on dit: Le programme
n'est pas prêt, c'est en négociation.
M. TOUPIN: Le programme était prêt au niveau de
l'assurance-santé animale. Il ne faudrait quand même pas...
M. VINCENT: Non, il n'est pas prêt.
M. LAVOIE (Wolfe): En un mot vous voulez avoir un chèque en
blanc.
M. TOUPIN: J'aimerais bien que le député de Nicolet me
laisse terminer. Le programme était prêt. Il est survenu par la
suite des éléments nouveaux que nous avons dû
considérer et notamment celui-là. C'est la raison pour laquelle
nous avons dû retarder sa mise en vigueur. Le programme
d'assurance-santé était totalement prêt. C'est ce nouvel
élément qui est intervenu et qui a fait que l'on a dû
retarder sa mise en vigueur.
En ce qui a trait à celui-là, nous avons
élaboré les grandes lignes du programme vu la complexité
du problème et vu l'urgence du problème. Et nous n'étions
pas certains qu'il était nécessaire que nous ayons une loi. Nous
nous disions: Un programme probablement va suffire pour que nous puissions agir
dans le plus bref délai. Or, nous avons prévu un million de
dollars.
M. VINCENT: Si le comité vote un million à cet article, on
vote en somme au ministère une loi l'autorisant à établir
n'importe quel programme, à n'importe quel moment et à n'importe
quelle condition.
M. LAVOIE (Wolfe): En un mot, c'est un chèque en blanc que vous
voulez avoir.
UNE VOIX: Vous voulez dépenser un million.
M. VINCENT: Il y a un programme que l'on ne veut pas nous donner en
détail.
M. GIASSON: Dans les grandes lignes, c'est établi...
UNE VOIX: C'est en train de se préciser.
M. GIASSON: Nous adoptons les crédits. La loi est faite par
l'Assemblée nationale et sanctionnée par le lieutenant-
gouverneur.
M. VINCENT: A ce moment-là, on vote en vertu de la loi des
budgets une autorisation au ministère de l'Agriculture à
dépenser $1 million dans un éventuel programme que nous ne
connaissons pas, dont nous n'avons pas les détails et dont on demande
à quel moment il sera mis en application, peut-être au mois de
juillet, peut-être au mois d'août, peut-être au mois de
septembre, peut-être au mois d'octobre.
M. GIASSON: Le député de Nicolet sait très bien
qu'il ne s'agit pas d'un précédent.
M. VINCENT: Dans ces cas-là? M. TOUPIN: Oui.
M. GIASSON: Non, ce n'est pas un précédent.
M. VINCENT: Pour le régime d'assurance-maladie chez les
humains...
M. GIASSON: Ce n'est pas un précédent dans l'histoire de
la province de Québec, du gouvernement du Québec.
M. VINCENT: Quand il s'est agi pourquoi procéderait-on
autrement? de l'assurance-maladie pour les humains, qu'est-ce que l'on a
fait? Est-ce que l'on a voté au ministère de la Santé un
budget de $10 millions ou de $15 millions, et a-t-on dit après cela:
Préparez un programme? On a voté une loi. Quand il s'est agi
également de la fusion des usines laitières, pour le lait
industriel, on a voté le bill 46. On a discuté.
M. GIASSON: On a vécu une expérience, il n'y a pas
tellement de jours, lorsque l'on a étudié les crédits du
ministère des Institutions financières. On a voté des
crédits assez importants pour l'Office de protection du consommateur qui
va exister en vertu de la sanction de la loi 45, la Loi de la protection du
consommateur, qui n'est pas encore adoptée par la Chambre. C'est
exactement l'équivalent.
M. TOUPIN: Si vous permettez, je voudrais poser une question au
député de Nicolet.
M. GIASSON: Je suis certain que si on avait l'histoire du Québec
en ce qui concerne la législation on constaterait que ce cas-là
s'est déjà produit, je suis sûr que ce n'est pas un
précédent.
M. TOUPIN: Je ne pense pas que ce soit aussi désastreux que
cela.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est un chèque en blanc quand même.
M. TOUPIN: Je voudrais poser la question au député de
Nicolet: Est-ce que vous reconnaissez qu'il existe là un problème
très sérieux..?
M. VINCENT: Certainement. C'est pour cela que l'on demande quand cela
sera en vigueur.
M. TOUPIN: Il est possible que ce problème se pose de
façon très aiguë prochainement et il est possible aussi que,
si nous n'avons pas ce qu'il nous faut comme instruments de base au
départ, nous manquions le bateau, c'est la raison pour laquelle...
M. VINCENT: Quels sont les instruments de base?
M. TOUPIN: Les instruments de base, quand vous dites que nous n'avons
pas de programme, je pense que vous allez un peu trop loin...
M. VINCENT: Oui, qu'on le dépose le programme, s'il y en a
un.
M. TOUPIN: Vous devez reconnaître avec moi que...
M. VINCENT: A ce moment-là, d'accord. Je suis propriétaire
d'une usine de pasteurisation et je veux profiter du programme. Qu'est-ce que
je vais faire?
M. TOUPIN: Faites-nous une demande.
M. VINCENT: Très bien, mais qu'est-ce que vous allez
répondre?
M. TOUPIN: Dans la demande...
M. VINCENT: Dans la demande à qui?
M. TOUPIN: Le nom est indiqué dans la formule, la personne
à qui vous devez adresser votre demande, son nom y est, je pense que
c'est le responsable de la pasteurisation.
M. VINCENT: Quels sont les avantages? Quels seront les montants? Est-ce
que je peux avoir une garantie d'emprunt?
M. TOUPIN: Vous avez un minimum d'avantages. Les grandes lignes du
programme sont toutes établies dans celui-là. Vous l'avez dans le
livre. Je peux vous le lire en entier si vous voulez.
M. VINCENT: A quel moment est-ce que je peux escompter...
M. TOUPIN: Il y a quatre ou cinq pages là. Mais vu la
complexité du problème, nous avons créé un
comité pour être certains, par exemple, que l'application se fasse
de façon rationnelle. Je vais vous apporter certains
éléments. La situation géographique de l'ensemble de
l'installation des usines laitières. Comment allons-nous procéder
au niveau des fusions pour respecter ce qui existe présentement et pour
également essayer de créer certains comme on l'a fait
d'ailleurs avec le bill 72 bassins laitiers ou établir des usines
à l'intérieur des bassins laitiers? Ce sont surtout ces aspects
qu'on demande de faire étudier par le comité afin d'être
prêts, aussitôt qu'une demande nous parviendra, à
répondre immédiatement et avec précision aux besoins
exigés.
M. VINCENT: Rien de ça n'a été fait à ce
jour.
M. TOUPIN: Oui, le travail est presque prêt au niveau du
comité vis-à-vis de l'application de ce programme.
M. LAVOIE (Wolfe): On ne ferait pas mieux de voter des crédits
supplémentaires à mesure que vous en auriez besoin?
M. TOUPIN: Cela aurait peut-être pu être une façon de
procéder, mais je pense que celle-ci...
M. LAVOIE (Wolfe): Par arrêté en conseil aussi.
M. TOUPIN: Oui, ce sera prévu au budget. Je pense que celle-ci
est plus pratique. Nous mettons $1 million au budget. Nous avons fait le
raisonnement suivant: Le problème est crucial, nous allons
élaborer un programme immédiatement. Nous mettrons un
comité tout de suite en place pour étudier comment,
concrètement, cette politique peut se dérouler, en tenant compte
de tous les facteurs, tant géographiques que de l'installation des
usines laitières ou des bassins laitiers, etc., pour être en
mesure de bien l'appliquer au moment où une demande
nous parviendra. C'est la technique qu'on a utilisée.
M. LAVOIE (Wolfe): Je comprends, mais on ne peut pas voter tant d'argent
sans savoir dans quel but exact il sera dépensé, à quelles
fins exactes.
M. TOUPIN: Les buts, vous les avez dans le livre. On peut les
donner.
M. VINCENT: Comment avez-vous pu déterminer que ça
coûterait $1 million si tous les critères ne sont pas
établis? Qu'est-ce que le ministre va dire l'an prochain si ç'a
coûté seulement $100,000. A ce moment-là, est-ce que le
ministre va être capable de dire pourquoi il a fait voter $1 million?
Cela semble bien plutôt que le ministre a fait disparaître
$3,700,000 de subventions, qu'il fallait absolument ajouter au budget un
montant équivalent. C'est ça qu'il a fait, M. le
Président.
M. TOUPIN: Le million s'ajoute au budget par rapport à
l'année dernière. Cela fait une augmentation de près de $1
million du budget ou à peu près. C'est le million que nous avons
demandé pour régler...
M. VINCENT: Justement, $1 million qui est placé là.
M. TOUPIN: ... ce problème.
M. VINCENT: Cela aurait pu être $1. Cela aurait pu être
$50.
M. TOUPIN: Nous l'avons évalué à $1 million...
M. VINCENT: Cela aurait pu être $100.
M. TOUPIN: ... à la suite de l'étude sommaire du
problème. Nous avons des données sur le problème qui sont
confidentielles, et vous le savez.
M. VINCENT: C'est parce que ça me surprend.
M. TOUPIN: On a fait une...
M. VINCENT: Il y a tellement d'autres services au ministère qui
ont besoin d'argent.
M. TOUPIN: ... étude...
M. VINCENT: On a diminué les crédits pour les travaux
mécanisés de presque $1 million, et on met $1 million
là.
M. TOUPIN: On a fait une étude écoutez, je ne veux
pas utiliser les mots qu'on utilise d'habitude, mais je pense que le
député charrie un peu. Le million s'ajoute au budget qu'on avait
l'an dernier. Donc, les mesures que nous avons coupées ont
été réintégrées dans des programmes,
d'autres programmes qui sont applicables dès maintenant.
M. VINCENT: Théoriquement, ça semble être ça.
Mais sur le plan pratique...
M. TOUPIN: Nous avons fait faire une étude de toutes les
entreprises laitières. Nous avons cette étude, elle est
complétée. Nous ne pouvons pas la rendre publique parce que
ça implique les budgets et les bilans des entreprises, donc on ne peut
pas rendre cette étude publique. C'est à la suite de cette
étude...
M. VINCENT: Le ministre nous a dit: Cela va coûter $1 million.
M. TOUPIN: ... que nous nous sommes rendus... Evidemment, on
présume que ça va nous coûter $1 million. Si les
entreprises de transformation, de pasteurisation ne se prévalent pas du
programme... On ne peut pas obliger personne. Ce programme n'obligera personne
à se fusionner. Bien sûr que non, mais il est à la
disposition des entreprises, et nous avons préparé un programme
dans ses grandes lignes qui permet aux entreprises, dès maintenant, de
faire des demandes. Mais nous avons cru préférable, voire
essentiel, de poursuivre des études plus techniques, pour être
vraiment en mesure de répondre adéquatement aux demandes qui vont
nous parvenir. C'est ça l'idée. Et je pense que le programme dont
parle le député de Nicolet est assez clairement défini
dans le volume des politiques 1970. Nous voulons apporter des
compléments et ce sont surtout des études techniques que nous
voulons faire. C'est surtout ça en général.
M. VINCENT: Quelles sont les grandes lignes, en résumé,
les points du programme, avec les coûts?
M. TOUPIN: Cela fait assez longtemps que le comité existe. C'est
pour donner suite aux recommandations du comité en question, du
comité qui a été chargé précisément
d'étudier toute la question, et pour assurer une protection suffisante
aux quelques 5,000 producteurs de lait naturel. "La direction du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, pour des raisons
évidentes, ne peut envisager le recours à l'expropriation ou
à d'autres mesures coercitives pour atteindre le degré de
consolidation jugé indispensable. Elle propose, au contraire, pour
favoriser la fusion des usines en opération, un choix de mesures
incitatives sous forme de subventions ou d'octrois aux usines fusionnantes.
Selon le programme proposé, ces dernières pourraient en effet
bénéficier, au moment de l'intégration d'une ou de
plusieurs des usines appelées à suspendre leurs opérations
propres, soit d'un octroi équivalant à $0.05 la livre de gras
manipulée par la ou les usines intégrées pour le montant
des valeurs non
récupérables, exception faite des terrains et
bâtiments, soit un octroi de $0.20 la livre de gras sans autre
considération". Vous avez certaines options prévues qui sont
acceptées. Cela fait partie du programme. Les usines de pasteurisation
savent que cela existe. Il y a aussi d'autres grandes lignes, le plan
d'opération, le financement, l'exécution et le
contrôle...
M. VINCENT: Au bout de cela, il y a des chiffres.
M. TOUPIN: Il serait fastidieux de lire tout cela. Vous arrivez à
$1 million.
M. VINCENT: On ouvre un tiroir, on dit: Voici le programme. On ouvre
l'autre tiroir, et il y a un million. De quelle façon établit-on
les prévisions dans un budget?
M. TOUPIN: M. le Président, je suis d'accord avec le
député de Nicolet sur un point, sur celui qu'il existe un
problème réel. On le reconnaît? Vous le reconnaissez qu'il
existe un problème véritable dans ce domaine-là?
M. VINCENT: Certainement.
M. TOUPIN: Vous reconnaissez qu'il existe un problème. Vous
reconnaissez également que nous avons une esquisse de programme, pas
seulement une esquisse, mais un programme, qui permet aux usines de
pasteurisation de faire des demandes dès demain matin.
M. VINCENT: Oui.
M. TOUPIN: Tout ce qui reste maintenant à faire accepter, c'est
le comité que nous avons mis en place pour étudier des questions
techniques en vue d'appliquer le programme de façon convenable. S'il y a
sept ou huit demandes, en vertu du programme, nous voulons être en mesure
de bien répondre à ces demandes, de ne pas, par exemple,
favoriser la fusion d'un tel type d'usines si, après, on se rend compte
que ce n'est pas cela qui aurait dû être fait. C'est pour cela que
le comité technique a été mis en place. Il va
compléter, au fond, tout le programme, dans son application. Les usines
de pasteurisation peuvent dès demain matin faire la demande. Il n'y a
pas d'inconvénient.
M. VINCENT: Non, sur les principes, mais c'était de savoir
pourquoi $1 million au lieu de $500,000 ou $1.5 million.
M. TOUPIN: Si nous avons prévu $1 million, c'est que,
d'après les études que nous avons faites, le nombre de livres de
lait manipulé, la possibilité de fusion de telle ou telle usine,
le nombre des usines de pasteurisation, l'ensemble de la situation
économique, etc., tout cela fait que nous en sommes arrivés
à $1 million.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous auriez dû dire cela au commencement, on
n'aurait pas parlé pendant tout ce temps-là pour rien.
M. TOUPIN: C'est indiqué dans le programme.
M. VINCENT: ... c'est à la suite des questions qui ont
été posées.
Non, M. le Président, avant l'ajournement de Pâques, nous
avons demandé au ministre s'il n'y aurait pas possibilité, au
sujet des nouveaux programmes, qu'on vienne en discuter un après-midi,
ici. C'est aussi simple que cela. A ce moment-là, nous aurions eu les
indications.
M. TOUPIN: Vous l'avez dans le document, M. le Président.
M. VINCENT: Nous sommes parfaitement d'accord que nous l'avons.
M. TOUPIN: Il me semble que vous auriez pu en prendre connaissance. Le
député de Nicolet, je pense, a assez d'expérience dans
l'administration du ministère de l'Agriculture pour savoir qu'il y a un
programme concernant les usines de pasteurisation. Je pense qu'il le sait.
M. VINCENT: Quand sera-t-il en application?
M. TOUPIN: Il est prêt. Il est disponible. Si nous avons une
demande demain matin, nous allons l'étudier immédiatement.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a un arrêté en conseil?
M. TOUPIN: L'arrêté en conseil vient...
M. VINCENT: Qu'on dépose l'arrêté en conseil si le
programme est disponible.
M. TOUPIN: L'arrêté en conseil vient à la mesure des
demandes. Les montants qu'on va attribuer...
M. VINCENT: Est-ce que les règlements sont passés,
sanctionnés par le lieutenant gouverneur en conseil?
M. TOUPIN: C'est un programme. Ce n'est pas une loi. C'est comme celui
de l'insémination artificielle, comme celui de l'assurance-santé
animale.
M. VINCENT: De quelle façon allons-nous payer les $0.05 la livre
de gras ou...
M. TOUPIN: A mesure que les demandes parviendront et que les
études seront terminées, nous présenterons des
arrêtés en conseil pour donner des subventions. C'est ce que nous
faisons pour la fusion des usines de pasteurisation.
M. VINCENT: A ce moment-là, il y a un arrêté en
conseil, le ministre l'a dit tout à l'heure. Il a dit qu'à
l'article 13, en vertu de l'arrêté en conseil, on payait une
subvention pour la fusion. C'est $0.05 la livre de gras.
M. TOUPIN: Je n'ai jamais dit que c'était un arrêté
en conseil.
M. VINCENT: C'est l'arrêté en conseil 2447, mais c'est pour
les usines de transformation. C'est ça, les usines de transformation,
l'arrêté en conseil 2447.
M. TOUPIN: Il s'agit ici de fusion de fabriques en vertu de
l'arrêté en conseil 2447 du 20 août 1969 à être
basé sur $0.05 pour chacune des livres de beurre contenant...
M. VINCENT: Nous sommes bien d'accord avec ça, mais il y a un CT
qui se passe chaque fois au conseil des ministres.
M. TOUPIN: Bien sûr que le programme est accepté par le
gouvernement.
M. LE PRESIDENT: Adopté? M. BELAND: Un instant.
M. TOUPIN: Je pense que le député est conscient du
problème qui existe.
M. BELAND: A l'intérieur du budget 70/71, il y avait $1,612,500.
On constate dans ledit livre des nouvelles politiques agricoles qu'il y a eu
des déboursés pour une somme globale de $250,648.50 pour le
compte d'usines laitières en faillite.
En ce qui concerne le reste du montant, a-t-il été
entièrement dépensé ou s'il est resté un montant au
bout de l'année?
M. TOUPIN : Il est indiqué que cela a été
dépensé pour le fonds qu'on appelle le fonds des producteurs pour
compenser des producteurs dans le cas où des usines de pasteurisation
tomberaient dans une situation de faillite. C'est le montant qui est
indiqué...
M. BELAND: Pour le montant de $250,600, d'accord. Mais pour monter
à la jolie somme de $1,612,500, est-ce que le solde a été
entièrement dépensé? C'est ma demande. Et sur ce montant
total, combien a été dépensé?
M. TOUPIN: Où prenez-vous les $250,648? Dans le programme?
M. BELAND : Dans le programme.
M. TOUPIN: C'est en vertu d'une assurance-groupe, pourrions-nous dire,
à laquelle participent les entreprises de transformation.
M. VINCENT: On n'exigeait pas des cautionnements de ces usines de
pasteurisation?
M. TOUPIN: C'est ça. On l'appelle le fonds des producteurs ou le
fonds des...
M. GIASSON: Si ce ne sont pas des polices émises par des
compagnies d'assurance, je ne m'explique pas pourquoi la province a dû
participer au paiement des producteurs.
M. TOUPIN: Je vais donner l'explication et je pense que nous allons nous
entendre là-dessus. Il y a des primes payées par toutes les
entreprises. Elles sont prélevées par la Régie des
marchés agricoles du Québec qui a la responsabilité
d'administrer le fonds. C'est la régie qui effectue les paiements, si
toutefois il y a faillite. Si le total des primes payées ne constitue
pas un fonds suffisant pour satisfaire à toutes les demandes de
faillite, le ministère des Finances peut avancer à la
Régie des marchés agricoles du Québec, pour ces fins
exclusives, des montants, même s'ils doivent par la suite être
remis. Et on ajuste d'annnée en année les primes. Il n'est pas
question à ce moment de subventions du gouvernement, il est tout
simplement question d'administrer un fonds auquel contribuent les usines de
pasteurisation, et les autres entreprises y contribuent aussi au cas où
il y aurait faillite. Mais c'est la régie qui l'administre.
M. VINCENT: C'est pour ça que le député de
Lotbinière pose sa question ici de la façon que le programme
agricole est rédigé. J'ai mentionné un article l'autre
jour, on y dit: "C'est ainsi qu'au cours de l'exercice financier 70/71 le
gouvernement du Québec a dû débourser une somme globale de
$250,648.50." Ce n'est pas un déboursé. C'est le ministère
des Finances qui, en vertu de la loi pour assurer un fonds, a fait des avances
qui doivent être remboursées au ministère des Finances.
Vous arrivez avec un volume ici. On pourrait prendre le volume, le feuilleter
page par page. J'ai mentionné un cas l'autre jour, le
député de Lotbinière en mentionne un autre
aujourd'hui.
C'est faux de dire que le gouvernement du Québec a dû
débourser une somme globale de $250,648 pour le compte d'usines
laitières en faillite. Ce sont des avances qui ont été
faites et qui devront être remboursées.
M. TOUPIN: Je pense que j'ai donné l'explication
tantôt.
M. VINCENT: Le programme agricole ne le dit pas.
M. TOUPIN: Je ne vois pas pourquoi on tente de l'expliquer une autre
fois.
UNE VOIX: Le président n'a pas compris.
M. LE PRESIDENT: Le président a compris et je pense qu'il y a une
erreur d'imprimerie.
M. TOUPIN: C'est une erreur d'imprimerie, mais ça ne change rien
au fait que j'ai expliqué.
M. BELAND: En ce qui concerne ce montant global de $1,612,500, est-ce
qu'on peut avoir un tableau, avec les articles précis?
M. TOUPIN: Vous voulez savoir combien a été
dépensé sur le montant. $1,582,000 ont été
dépensés sur le montant de $1,612,000, aux fins suivantes:
normalisation du prix du lait on en a parlé tantôt
aide à l'aménagement des usines laitières
régionales, fusionnement des fabriques, transport de crème et
paroisses de colons. Il y a aussi une politique sur la qualité du
fromage.
M. BELAND: Si on continue toujours dans le programme à l'article:
plan d'opération puisque ledit programme est dans son
exécution l'on parle d'échelonnage pour une période
de cinq ans. Cette année, on voterait $1 million. Donc, ce serait un
programme qui coûterait $5 millions, approximativement.
M. TOUPIN: C'est ce que nous avons prévu dans un programme
quinquennal équivalant à $1 million par année. Il est
possible qu'une année, ça coûte moins cher et qu'une autre
année, ça coûte plus cher. Nous avons prévu, dans le
programme quinquennal, $5 millions, dont le premier million apparaît au
budget de cette année.
DES VOIX: Adopté.
M. BELAND: On n'a pas le choix.
M. GIASSON: Le sous-article 29, adopté.
M. LE PRESIDENT: Nous sommes au poste budgétaire 9,
Recherche et enseignement
Administration
M. VINCENT: Recherche et enseignement. A ce niveau, en ce qui nous
concerne, les instituts de technologie agricole.
M. BELAND: Est-ce que c'est de ce poste que relèvent les
subventions quelconques relativement aux écoles d'agriculture?
M. TOUPIN: Il n'y a pas de subventions de prévues pour les
écoles d'agriculture. Cela relève du ministère de
l'Education.
M. BELAND: Je parle de l'Ecole d'agriculture de Sainte-Croix.
M. TOUPIN: C'est le ministère de l'Education qui est responsable
de l'Ecole d'agriculture de Sainte-Croix.
M. BELAND: Est-ce que vous n'avez pas eu de demande, relativement au
ministère de l'Agriculture, en ce qui concerne une subvention
supplémentaire qui était demandée en vue de logements pour
étudiants?
M. TOUPIN: Je ne me rappelle pas l'avoir vue. Il est possible que le
ministère de l'Education ait reçu une telle demande.
M. LAVOIE (Wolfe): En quoi consiste maintenant la recherche, si vous
n'avez plus d'écoles?
M. TOUPIN: Cela concerne beaucoup de choses. Cela concerne d'abord les
instituts, on a deux instituts, l'ITA de Saint-Hyacinthe et l'ITA de
Sainte-Anne-de-la-Pocatière, ça concerne également les
stations de recherche, cela concerne également le conseil de recherche
agricole, etc., les subventions de recherche et tout ça.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que vous allez être présent au
nouveau laboratoire qui sera construit à Québec? Vous allez
participer à cela?
M. TOUPIN: Le nouveau complexe scientifique, oui, nous allons y
être.
M. BELAND: Quand même, à ce niveau, recherche et
enseignement, je reviens au problème de l'école de Sainte-Croix.
Etant donné qu'il fut demandé avec insistance qu'on continue
à donner des cours agricoles à cette école,
précisément, est-ce qu'il y a eu des décisions de prises
qui relèveraient de montants d'argent, par le fait même, qui
seraient pris à même ce budget-ci?
M. TOUPIN: Je pense que la question, comme je vous le disais
tantôt, serait beaucoup plus pertinente au moment où on discutera
les crédits du ministère de l'Education.
M. BELAND: D'accord!
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, juste deux petites
questions très courtes. Est-ce qu'il y a une participation du
Québec aux programmes fédéraux de recherche agricole?
Est-ce que le Québec y participe? Le fédéral a des
programmes de recherche agricole dans le Québec. Est-ce que le
gouvernement québécois participe à ces
programmes-là?
M. TOUPIN: Je n'ai pas saisi la question. Evidemment il ne participe pas
financièrement mais il participe à l'élaboration de
certains de ces programmes.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Il y a des instituts de recherche au
Québec qui sont financés par le fédéral.
M. TOUPIN: Oui, il y en a.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Il y a des stations de recherche, il y a des
fermes expérimentales.
M. TOUPIN: C'est exact!
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Est-ce qu'il y a une participation du
ministère québécois?
M. TOUPIN: Oui. Evidemment. Le financement est assuré par le
gouvernement fédéral...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Oui.
M. TOUPIN: ... mais au niveau des programmes de recherche
évidemment, on fait valoir nos vues régulièrement. Il y a
des consultations constantes qui permettent précisément au
gouvernement du Québec et aux autres organismes du Québec, mais
plus particulièrement au gouvernement du Québec de faire valoir
les priorités du Québec en ces matières.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Il n'y a pas participation financière
du Québec.
M. TOUPIN: Non.
M. GIASSON: C'est de la collaboration au niveau de la recherche.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Maintenant, est-ce qu'il y a une
participation du Québec aux programmes fédéraux de
recyclage de la main-d'oeuvre agricole? Est-ce que le Québec y
participe?
M. TOUPIN: Oui, par l'intermédiaire du ministère de
l'Education.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Par l'intermédiaire du
ministère de l'Education. Alors, quant à moi tous les
sous-articles de recherche et enseignement sont adoptés.
M. GUAY: J'aurais une question à poser, M. le Président.
Combien y a-t-il de fermes expérimentales? Est-ce que ça fait
partie de la recherche, d'abord?
M. TOUPIN: Oui.
M. GUAY: Combien y a-t-il de fermes expérimentales dans la
province et où sont-elles situées, s'il n'y en n'a pas 300, bien
entendu?
M. VINCENT: D'accord. A ce moment-là le sous-article 1...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Il y en a une.
M. VINCENT: ... jusqu'à 33 et après ça on arrive au
poste 9, article 2: Stations de recherche.
M. TOUPIN: Oui, on va y arriver.
M. VINCENT: On pourrait peut-être adopter le poste 9, article
1.
UNE VOIX: D'accord!
M. VINCENT: Les sous-articles 1, 2, 3, 4, 6, 8, 10, 12, 13, 29 et 33,
adoptés.
M. GUAY: Au sous-article 33: Imputations.
M. TOUPIN: Je vais vous donner ça. Cela concerne les projets
ODEQ, dans le cadre de FODER.
M. GUAY: Adopté.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Au Québec, il n'y a pas de ferme
expérimentale financée par le fédéral.
Stations de recherche
M. VINCENT: Au poste 9, article 2: Stations de recherche. Les stations
de recherche, ça concerne la question du député de
Dorchester.
M. GUAY: Combien y a-t-il de stations de recherche
expérimentales?
M. TOUPIN: Il y en a six.
M. VINCENT: Vous pouvez les nommer peut-être?
M. TOUPIN: Oui, il y a la baie Saint-Ludger, il y a Deschambault, il y a
Les Buissons, Sainte-Martine, Saint-Hyacinthe et La Pocatière.
M. LAVOIE (Wolfe): Quand vous parlez de Deschambault, est-ce que c'est
là qu'on fait des recherches sur les chevaux de race?
M. TOUPIN: C'est exact.
M. LAVOIE (Wolfe): Chevaux de race canadienne.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, il y a les stations
de recherche et les fermes expériementales, ce n'est pas la même
chose. Il y a quatre stations de recherche et une ferme expériementale
du fédéral.
M. TOUPIN: Il y a six stations de recherche. M. TREMBLAY (Sainte-Marie):
Six.
M. TOUPIN: Remarquez bien que les stations de recherche dont on parle
ici, ce sont des stations de recherche québécoises et
adminis-
trées par le ministère de l'Agriculture du
Québec.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Il y a deux instituts de recherche et quatre
stations de recherche, ce n'est pas la même chose.
M. TOUPIN: Six stations de recherche, deux instituts de technologie
agricole.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Très bien, je prends votre
parole.
M. TOUPIN: Et il y a des fermes expérimentales au nombre de...,
la question nous a été posée tantôt, est-ce qu'on a
le nombre de fermes expérimentales? Au fédéral, il y en a
3, 3 1/2, mais au provincial on en a aussi, je ne sais pas le nombre.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Très bien.
M. TOUPIN: Est-ce que le député aimerait qu'on lui fasse
parvenir les documents?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): J'aimerais les avoir.
M. LAVOIE (Wolfe): J'aurais une question à poser, je ne sais pas
si ça convient à ce sous-article ou si j'aurais dû la poser
avant. Concernant le développement de l'équitation dans la
province, est-ce que le ministère a l'intention de faire quelque chose
de spécial pour développer ce sport dans la province qui devient
de plus en plus populaire? Est-ce qu'il fournit déjà des
subventions à l'école d'équitation ou l'institut de
technologie équine de Saint-Hyacinthe?
M. TOUPIN: On ne leur donne pas de subventions directes, mais on fait de
la recherche, par exemple, sur le secteur. Cette recherche peut être
variée, elle est sans doute aussi complexe mais il se fait de la
recherche à ce niveau-là.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous ne trouvez pas que vous pourriez avoir un
certain programme, que je ne peux pas définir parce que je ne suis pas
au courant de ce que le ministère peut faire, pour encourager ce sport
d'équitation qui devient très populaire?
M. TOUPIN: Je pense que la question a déjà
été posée au premier ministre et il avait donné une
réponse. Je ne sais pas si...
M. LAVOIE (Wolfe): Il nous avait envoyés à l'agriculture
et à la colonisation. Quand il sera question d'agriculture et de
colonisation, vous en parlerez à ce moment-là, nous a-t-il
dit.
M. TOUPIN: Au ministère, nous n'avons pas de politique
précise et nous n'en proposons pas non plus pour cette année.
L'an prochain, peut-être en aurons-nous une, je ne sais pas, je vais en
discuter avec mes collègues. Je sais que la question est abordée
très souvent.
M. LAVOIE (Wolfe): A Saint-Hyacinthe, je crois qu'il y a une
école très populaire, elle n'arrive même pas à
répondre aux demandes d'élèves qui veulent suivre des
cours.
M. TOUPIN: C'est à Saint-Barnabé plutôt qu'à
Saint-Hyacinthe.
M. LAVOIE (Wolfe): L'institut de technologie équine, ce n'est pas
privé. Ce n'est pas financé par des subventions
gouvernementales?
M. TOUPIN: Le ministère de l'Agriculture ne donne pas de
subventions à ce type d'activités.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous n'avez pas l'intention, dans l'avenir, de
considérer le cas de l'équitation? Vous devez vous rendre compte
vous-même que ça devient très populaire et qu'il y a des
races de chevaux qui devraient être subventionnées, comme la
"Quarter Horse" ou différentes...
M. TOUPIN: Vous soutenez que les gens aiment aller à la selle,
comme dirait...
M. LAVOIE (Wolfe): D'accord, c'est possible.
M. GUAY: J'aurais une autre question à poser au sujet des fermes
expérimentales provinciales. Est-ce que ces fermes sont la
propriété exclusive du gouvernement provincial?
Sont-elles financées et administrées totalement par le
gouvernement provincial? Est-ce que la population a accès à ces
fermes-là pour les visiteurs ou même pour aller prendre des
conseils? Est-ce que vous avez sur place des conseillers sur certaines
questions où la population peut s'informer?
M. TOUPIN: Oui, c'est ouvert aux agriculteurs, bien sûr, on va
beaucoup plus loin que cela. Il y a des programmes organisés par les
responsables des fermes expérimentales pour inciter les agriculteurs
à venir. Nous avons des programmes bien précis à ce
niveau-là et tout agriculteur qui veut se prévaloir de ces
programmes peut y avoir accès.
M. GUAY: Je suis content de l'apprendre, parce que plusieurs
agriculteurs se posent la question. Ils nous disent: Il existe dans la province
des fermes expérimentales et nous n'avons jamais été
informés de cela. Est-ce que c'est mentionné également
dans vos politiques agricoles de 1971 aussi? C'est censé être
connu de tout le monde.
M. TOUPIN: Oui, bien sûr. Cela existe depuis longtemps, les fermes
expérimentales, et
cela fait longtemps que des programmes de cette nature s'organisent. On
me dit que, l'an dernier, on a reçu au-delà 15,000 visiteurs sur
les fermes expérimentales.
M. GUAY: Est-ce qu'il n'y a pas une ferme expérimentale dans le
comté de Portneuf? Ou s'il y en avait une?
M. TOUPIN: A Deschambault. M. GUAY: A Deschambault.
M. VINCENT: Je pense que l'on pourrait envoyer le rapport de chacune des
fermes expérimentales, qui est très bref, au
député.
M. TOUPIN: C'est ce que j'ai dit tantôt au député.
Je suis bien d'accord pour lui envoyer le rapport.
M. GUAY: Merci des informations.
M. TOUPIN: On peut l'envoyer à tout le monde.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 9, article 2,
adopté.
M. BELAND: Est-ce qu'il y a d'autres fermes qui sont entretenues ou
subventionnées d'une façon spécifique comme nous en avions
il y a quelques années? Est-ce que cette politique a été
continuée à part les fermes expérimentales, d'autres
fermes spécifiques à différents endroits?
M. TOUPIN: Le type de fermes qui étaient parfois
subventionnées avant les fermes expérimentales et qu'on appelait
les fermes de démonstration, quelque chose du genre, cela n'existe plus.
Il existe toutefois un réseau, notamment dans le Bas-Saint-Laurent, que
nous avons appelé les fermes-normes. Ces fermes existent et
précisément pour faire des expériences
particulières.
M. GUAY: Y-a-t-il également des porcheries
expérimentales?
M. TOUPIN: Oui, il y en a une à
Sainte-Anne-de-la-Pocatière.
M. GUAY: Est-ce que c'est à même ces fermes
expérimentales provinciales?
M. TOUPIN: Oui. M. GUAY: Merci.
M. VINCENT: M. le Président, en ce qui concerne le poste
budgétaire 9, article 2, sous-article 1, sous-article 2, sous-article 3,
sous-article 4, sous-article 5, sous-article 6, sous-article 8, sous-article 9,
sous-article 10, sous-article 11, sous-article 29...
M. BELAND: Ici, au sous-article 1, on voit 27 personnes attitrées
qui recevraient $890,400, mais on ne le mentionne pas ici, parce que cela fait
un montant d'environ $35,000 pour chacun...
M. TOUPIN: C'est parce qu'on ne mentionne que les permanents et non les
occasionnels.
Il y a les étudiants pendant l'été, etc.
M. BELAND: Il y a combien de personnes permanentes en tout?
M. TOUPIN: Il y en a 27. Et vous voulez savoir le nombre
d'occasionnels?
M. BELAND: Oui.
M. TOUPIN: Il y a des ouvriers permanents aussi, je pense, qui sont
affectés à cela, des manoeuvres et aussi des occasionnels.
M. GUAY: Est-ce qu'il y a également des étudiants qui
peuvent être employés sur les fermes expérimentales?
M. TOUPIN : C'est exact, plusieurs.
M. GUAY: Merci.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté
Instituts de technologie agricole
M. VINCENT: Poste budgétaire 9, article 3, M. le
Président: Instituts de technologie agricole, trois questions.
Première question: Est-ce que le ministre peut nous confirmer
qu'il a bien l'intention de conserver au ministère de l'Agriculture et
de la Colonisation les deux instituts de technologie agricole,
c'est-à-dire, premièrement, l'enseignement technologique
agricole, sous la responsabilité du ministère de l'Agriculture et
de la Colonisation?
M. TOUPIN: Oui, M. le Président. M. VINCENT: C'est oui, sans
retour?
M. TOUPIN: Ecoutez, je ne peux pas dire plus que oui, M. le
Président.
M. VINCENT: Cela nous donne satisfaction et j'encourage le ministre
à conserver son oui pontifical jusqu'à la fin de son mandat.
M. TOUPIN: Je suis déjà pas mal encouragé, M. le
Président.
M. VINCENT: Deuxièmement: Est-ce que le ministre peut nous dire
s'il a l'intention de conserver et cette question, je la pose en mon
nom, au nom du député de Kamouraska l'Institut de
technologie agricole à Sainte-Anne-de-la- Pocatière?
M. TOUPIN: Oui, M. le Président. .
M. VINCENT: D'accord. Troisième question: Est-ce qu'à
Saint-Hyacinthe, pour l'Institut de technologie agricole, le ministre a
l'intention d'avoir des ententes avec le CEGEP de Saint-Hyacinthe ou avec
l'Ecole de médecine vétérinaire qui est devenue la
faculté de médecine vétérinaire de
l'Université de Montréal pour que ceux-ci, soit d'une part, le
CEGEP, d'autre par, la faculté de médecine
vétérinaire, utilisent certains locaux, certaines
facilités de l'Institut de technologie agricole?
M. TOUPIN: C'est dans l'ordre du possible, M. le Président.
M. VINCENT: Avec le CEGEP?
M. TOUPIN: C'est-à-dire que c'est dans l'ordre du possible qu'on
discute avec le ministère de l'Education l'utilisation rationnelle des
locaux de l'ITA de Saint-Hyacinthe.
M. VINCENT: Est-ce que je pourrais, M. le Président c'est
le seul commentaire que je vais faire demander au ministre d'avoir
toujours un feu rouge tout près de lui quand il discutera avec le
ministère de l'Education?
M. TOUPIN: M. le Président, nous en avons deux.
M. VINCENT: Faites bien attention. UNE VOIX: Adopté.
M. VINCENT: C'est parce que, pour l'Institut de technologie agricole, ce
sera peut-être difficile par la suite... Exemple, l'Ecole des
laiteries.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Sous-articles 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10,
11 et 29, adoptés, quant à moi.
M. LE PRESIDENT: Tous les sous-articles de l'article 3 sont
adoptés entièrement.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, au sous-article 11: Services
contractuels, $200,000, cela comprend quoi?
M. VINCENT: Au sous-article 11: Services contractuels, $200,000,
l'Institut de technologie agricole.
M. TOUPIN: C'est l'entretien des instituts. M. VINCENT: C'est
probablement cela...
M. TOUPIN: On a des contrats d'entretien général, de la
réparation, etc.
M. VINCENT: C'est quand même un bâtiment de
$12,550,000...
M. LAVOIE (Wolfe): Concernant le prochain article, M. le
Président, je voudrais faire une suggestion au ministre; soit que, l'an
prochain, on commence à étudier le budget du ministère de
l'Agriculture par la fin. On va présentement un peu rapidement; l'an
prochain on pourrait revenir là-dessus et peut-être un peu plus
rapidement vers le début du budget.
M. VINCENT: On peut recommencer par la fin. Il y a autant de
problèmes, pour l'information du député de Beauce...
M. TOUPIN: Je ne comprends pas, M. le Président, pourquoi...
M. VINCENT: ... et l'information du député de Wolfe,
l'article...
M. TOUPIN: ... on commencerait par la fin. On peut aussi bien commencer
par le commencement ou par le milieu; ce qui est important, c'est qu'on
parvienne à les passer le plus rapidement possible.
M. LE PRESIDENT: Les députés parlent trop.
M. LAVOIE (Wolfe): Cela ne dépend pas du bout par lequel on
commence si on prend autant de temps à discuter des crédits.
M. LE PRESIDENT: Le poste 11?
M. GUAY: Le poste 10 est déjà adopté. M. le
Président, Régie de l'assurance-récolte du
Québec.
M. VINCENT: M. le Président, étant donné qu'il est
22 h 58, est-ce qu'on peut ignorer temporairement que l'horloge continue
à avancer, au cas où l'on pourrait terminer l'étude des
crédits ce soir? Je voudrais simplement qu'on s'entende.
M. LE PRESIDENT: La Chambre siège encore. On nous a
demandé de continuer nos travaux jusqu'à ce que la Chambre
ajourne. Si cela continue...
M. VINCENT: D'accord.
M. LE PRESIDENT: ... encore 20 minutes.
M. BELAND: On peut certainement continuer encore.
M. VINCENT: Il semble que le député de
Lotbinière aurait surtout des questions en ce qui touche la
Régie de l'assurance-récolte...
M. GUAY: J'en aurais quelques-unes.
M. VINCENT: Moi, en ce qui touche l'Office du crédit
agricole...
M. GUAY: Moi aussi.
M. VINCENT: Aussi, on pourrait peut-être éliminer
pas éliminer parce que c'est difficile d'éliminer un office
disposer d'un organisme ce soir.
M. BELAND: Je serais prêt à continuer tout simplement le
poste 11, article 1.
M. VINCENT: D'accord.
M. BELAND: Et on verra par la suite.
Régie de l'Assurance-récolte du
Québec
Administration
M. VINCENT: Régie de l'assurance-récolte, poste
budgétaire 11, article 1.
M. GUAY: M. le Président, la Régie de
l'assurance-récolte du Québec, il y a eu énormément
de confusion parce que des agriculteurs ont fait des réclamations et ils
n'ont pas été payés. En ce qui concerne la Régie de
l'assurance-récolte du Québec, quel pourcentage de la
récolte doit être gaspillé, affecté, ou, enfin,
diminué pour que la Régie de l'assurance-récolte paie?
M. TOUPIN: Dans les programmes de plantes fouragères, les
céréales, la couverture est de 80 p.c. Pour le tabac à
cigarettes...
De 80 p. c. De 75 p. c. pour le tabac à cigares et à pipe,
de 75 p. c. pour la betterave-sucrière.
M. GUAY: C'est le pourcentage de la récolte qui est couvert?
M. TOUPIN: Le pourcentage de la couverture.
M. GUAY: Cela veut dire que dans une récolte s'il y a moins que
20 p. c. de détruit, la régie ne paie pas.
M. TOUPIN: C'est ça, c'est la partie déductible, comme
dans tout autre genre d'assurance.
M. GUAY: Si on parle plus précisément du foin ou de
l'avoine, est-ce que les pourcentages sont différents?
M. TOUPIN: La couverture est toujours de 80 p. c. Pour les grandes
cultures, c'est statutaire. Cela ne peut être plus ni moins.
M. GUAY: Supposons le cas d'agriculteur qui a eu un pourcentage de 23 p.
c. de sa récolte détruite par la température. L'inspecteur
lui dit: Si tu avais réussi à engranger ton foin une
demi-journée plus tôt, il ne serait pas gaspillé. La
régie s'est refusée à payer, après les explications
données par l'inspecteur. Est-ce que c'est possible?
M. TOUPIN: Il est difficile de discuter d'un cas particulier. On peut se
référer aux normes prévues pour le règlement des
réclamations. L'assurance protège contre certains risques qui
sont énumérés dans la loi. Elle ne protège pas
contre des erreurs qu'un assuré pourrait commettre, contre la
négligence. Il peut arriver qu'un assuré fasse de son mieux dans
la circonstance, mais qu'il passe en dehors de la norme. Dans ce cas-là,
la perte qui peut résulter de cette erreur, de cette négligence,
n'étant pas couverte par l'assurance, n'est pas payée.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Etant donné qu'il y a un vote, je
crois que nous sommes obligés d'ajourner.
M. LE PRESIDENT: Nous allons ajourner jusqu'après le vote.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Nous n'aurons pas fini.
M. LE PRESIDENT: Ou jusqu'à demain matin ou demain
après-midi.
M. VINCENT: Je pense bien que ça va être conditionné
par la Chambre. Je ne sais pas quelles sont les indications du leader du
gouvernement. On peut ajourner suivant le bon plaisir et à ce
moment-là revenir à loisir.
M. GIASSON: Si on pouvait terminer la partie de
l'assurance-récolte, on libérerait les hauts fonctionnaires.
M. BELAND: Je suis bien d'accord de revenir pour ma part.
M. VINCENT: Tout dépendra si la Chambre continue ce soir, on
reviendra ici après le vote.
M. TOUPIN: Si la Chambre ne continue pas, évidemment, on peut
siéger quand même... On me dit qu'on ne peut pas
siéger.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): On pourrait siéger demain matin
à 10 h 30.
M. VINCENT: Si la Chambre siège demain matin...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est vrai.
M. VINCENT: C'est bien regrettable pour les fonctionnaires.
M. LEDUC: C'est un vote, je pense qu'on n'a pas besoin de vous
déranger.
M. VINCENT: C'est un vote enregistré. M. LEDUC: Suspendez
à loisir. M. LE PRESIDENT: Suspendu à loisir. (Fin de la
séance: 23 h 05)
Séance du mercredi 16 juin 1971(Onze heures treize
minutes)
M. FRASER (président de la commission permanente de l'Agriculture
et de la Colonisation): A l'ordre, messieurs!
Est-ce que tout le monde est prêt à commencer?
M. VINCENT: Oui, M. le Président. Là, nous en
étions à...
M. GUAY: M. le Président, lorsque nous avons ajourné
l'étude des crédits hier soir, j'avais la parole sur
l'assurance-récolte. J'ai quelques brefs commentaires à faire. De
plus en plus, depuis l'instauration de cette Régie de
l'assurance-récolte du Québec, les gens semblent de moins en
moins satisfaits, du moins dans les conversations que j'aie eues
personnellement avec les cultivateurs.
Est-ce qu'il y a un conseil ou un comité d'arbitrage pour la
Régie de l'assurance-récolte ou si la décision de
l'inspecteur ou de l'enquêteur est définitive et
irrévocable?
M. TOUPIN: C'est la régie, évidemment, qui prend les
décisions finales. Il n'y a pas de conseil d'arbitrage. L'inspecteur
peut prendre une décision en ce qui a trait, par exemple, à
l'inspection. Evidemment ce n'est pas nécessairement une décision
qu'il prend, c'est une enquête qu'il fait.
M. GUAY: C'est ça!
M. TOUPIN: Il produit un rapport et, par la suite, la décision
est prise là où elle doit être prise, c'est-à-dire
à la Régie de l'assurance-récolte.
M. GUAY: Si l'agriculteur n'est pas satisfait de la décision,
qu'est-ce qu'il peut faire si réellement il se croit
lésé?
M. TOUPIN: Il peut d'abord redemander à la régie de
réviser son dossier et, par la suite, il peut faire appel à des
tribunaux pour faire valoir ses droits.
M. GUAY: Est-ce qu'il y aurait d'autre part, M. le Président,
possibilité, pour des agriculteurs qui ont des fermes
semi-forestières; d'assurer du bois qui a été
coupé, par exemple sur les fermes, ou une récolte de bois? La
Régie de l'assurance-récolte ne touche pas à
ça?
M. TOUPIN: La Régie de l'assurance-récolte ne couvre pas
la production du bois.
M. GUAY: En réalité c'est une production.
M. TOUPIN: Dans la loi des marchés agricoles du Québec,
c'est défini comme étant une
production agricole mais la Régie de l'assurance-récolte
ne couvre pas ce produit.
M. VINCENT: J'aurais une question supplémentaire. Est-ce que la
loi de l'assurance-récolte fédérale couvrirait même
cette production? Je ne pense pas.
M. TOUPIN: Je ne pense pas. Il faudrait l'étudier.
M. VINCENT: C'est la loi générale de
l'assurance-récolte. Il faut quand même bien déterminer que
c'est une loi fédérale et qu'on adhère au programme. C'est
que la loi, en général, ne couvre pas les produits
forestiers.
M. TOUPIN: Les produits de la forêt.
M. VINCENT: Ce n'est pas la régie qui ne couvre pas, c'est la loi
fédérale elle-même.
M. TOUPIN: La loi fédérale couvre les arbres
fruitiers...
M. VINCENT: Les fruits qui proviennent des arbres.
M. TOUPIN: ... en tant que facteur de production, les arbres
eux-mêmes.
M. VINCENT: Il faudrait assurer les bourgeons si on pouvait les
considérer comme un fruit.
M. GUAY: Comme le bois est une sorte de récolte, et qu'on voit
énormément de cultivateurs qui ont fait la coupe de bois, l'an
dernier sur leur ferme et dont le bois est refusé par différentes
compagnies de pâte et papier, parce que leur bois est trop vieux, en
réalité, c'est une récolte qui s'est gaspillée,
parce qu'ils n'ont pas réussi à écouler ou à vendre
cette production. Je pensais que cela pouvait, d'une façon ou d'une
autre, être couvert par l'assurance-récolte, ou couvrable, si cela
ne l'était pas actuellement.
M. VINCENT: On peut assurer les pommes, non les pommiers.
M. TOUPIN: Il semblerait qu'on peut assurer les pommiers aussi.
M. VAILLANCOURT: Est-ce qu'on peut assurer les arbres de Noël?
M. BELAND: Etant donné qu'il y a eu de fortes quantités de
bois qui sont demeurées invendues, est-ce que cela a été
fait intentionnellement pour tenter de justifier le gouvernement d'appuyer des
demandes que les cultivateurs feraient en vue de faire assurer ce
produit-là également, les quantités de bois dont on a
parlé et qui sont invendues?
M. TOUPIN: Je pense, M. le Président, qu'on déplace le
problème, ce n'est pas parce que je veux ne pas répondre à
cette question, mais on déplace essentiellement le problème.
C'est une opération essentiellement commerciale tout d'abord que de
mettre en marché du bois. Les questions seraient davantage bienvenues
à l'étude des crédits du ministère des Terres et
Forêts qu'elles peuvent l'être à l'étude des
crédits du ministère de l'Agriculture, d'autant plus qu'on a
laissé les questions se poser en ce qui a trait à la
commercialisation, parce que la Régie des marchés agricoles du
Québec pouvait avoir et a effectivement des responsabilités
vis-à-vis de la mise en marché du bois. Mais nous sommes ici
à la Régie de l'assurance-récolte et nous avons dit, tout
à l'heure qu'il n'est pas prévu dans la loi de
l'assurance-récolte que la forêt, le bois coupé, soit
couvert par la loi de l'assurance-récolte. Je ne vois pas pourquoi on
pourrait s'attarder tellement longtemps sur cette question.
M. BELAND: Je savais cela, mais étant donné qu'il y a
également d'autres enchevêtrements d'autres sections de
l'agriculture avec d'autres ministères, je pensais tout simplement, pour
faire suite aux questions du député de Dorchester que
c'était pour essayer de faire justifier le gouvernement, pour
tâcher d'agencer un genre d'assurance-récolte pour les producteurs
forestiers également.
M. TOUPIN: Vous avez le droit de penser, mais je ne suis pas sûr
que vous ayez le droit de penser dans ce sens-là.
M. BELAND: Etant donné que le gouvernement se permet de penser,
je pense que l'Opposition peut se permettre de penser aussi.
M. LE PRESIDENT: Vous avez une question... Bon, très bien...
M. OSTIGUY: M. le Président, venant d'un comté de
pomiculture, est-ce que la régie prévoit dans un avenir assez
rapproché assurer les récoltes de pommes, et les dommages
causés à la pomiculture, soit par la tavelure, la grêle, la
gelée, les mulots?
Cette année, par exemple, dans le comté de Rouville, les
mulots la grêle et la gelée ont fait des dégâts
terribles. Est-ce que la Régie de l'assurance-récolte peut nous
dire à peu près vers quelle date elle prévoit mettre en
application un programme qui couvrirait les régions pomicoles?
M. TOUPIN: J'ai eu l'occasion d'en discuter à plusieurs reprises
avec les représentants de la régie. Nous estimons
évidemment mettre en application ce programme d'assurance dans le plus
bref délai. Si c'était possible de le faire dans un, deux ou
trois mois, c'est ce qui serait l'idéal. Mais c'est complexe parfois
d'entrer dans de nouvelles productions et notamment dans celle-ci. Il nous faut
des études de rendement et il nous faut également des
études très
approfondies d'actuariat. Or toutes ces études se font, un
dossier est constitué et presque complété. Aussitôt
que nous aurons toutes les données, nous procéderons. Je pense
bien que ça ne devrait pas tarder, ça ne devrait pas prendre un
an, en tout cas.
M. OSTIGUY: Ce qui arrive, M. le Président, je pense que
M. le ministre est au courant c'est que les pomiculteurs, s'ils n'ont
pas de récolte, soit à cause de la tavelure ou de la
gelée, soit à cause de la grêle, n'ont pas d'autres
revenus.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. OSTIGUY: Différemment de la grande agriculture, si vous
voulez, vous pouvez avoir un champ de maïs, par exemple, qui est perdu en
partie tandis que pour la pomme, s'il y a perte de récolte, c'est final.
On n'a pas les sommes pour se préparer à la maison suivante et
acheter des herbicides ou des fongicides pour faire les arrosages.
M. TOUPIN: Une observation, M. le ministre. Vous parlez des dommages par
les rats...
M. OSTIGUY: Les mulots.
M. TOUPIN: ... les mulots. A moins que les mulots ne soient des
insectes, je ne pense pas que la loi actuelle permette de protéger
contre ce dommage parce qu'on protège contre les insectes et les
maladies. Les mulots ne sont ni des insectes ni des maladies. Ce n'est pas
prévu dans la loi. Je tiens bien à vous le souligner.
Personnellement, je n'ai aucune objection mais...
M. OSTIGUY: Cela veut dire que selon la loi vous ne pourriez pas assurer
les dommages causés par les mulots.
M. TOUPIN: Pas d'après mon interprétation, à moins
que ce ne soient des insectes.
M. BELAND: A ce moment-là, toujours concernant la pomiculture,
est-ce qu'on pourrait avoir la liste des noms de ceux qui ont eu des
subventions spéciales relativement à des pertes de récolte
de pommes?
M. TOUPIN: M. le Président, ça ne regarde pas la
régie mais j'ai déjà promis au député de
Nicolet et en même temps à tous les autres membres des autres
partis que je ferai parvenir cette liste.
M. BELAND: Justement, je me permets...
M. TOUPIN: La liste de ceux qui ont réclamé les dommages
aux récoltes.
M. VINCENT: Mais pas par la Régie de
l'assurance-récolte.
M. TOUPIN: Non, par le gouvernement.
M. VINCENT: En vertu du budget supplémentaire?
M. TOUPIN: En vertu du budget supplémentaire.
M. BELAND: J'ai écrit pour essayer d'avoir cette liste de votre
ministère, et on m'a répondu tout simplement par le nombre de
personnes qui avaient eu des subventions spécifiques avec le montant
d'argent, mais on ne m'a pas donné la liste.
M. VINCENT: On va nous la donner.
M. TOUPIN: Je suis heureux que vous posiez cette question. On a la
liste, mais on n'était pas certain qu'il serait de
l'intérêt public de rendre publics les noms parce que c'est
extrêmement délicat dans certains cas.
M. VINCENT: Pas dans ces cas-là.
M. TOUPIN: Il y en a où une enquête fut faite. On ne s'est
pas rendu à leurs demandes parce que l'enquête a
démontré que les dommages n'étaient pas suffisants. On ne
voudrait pas créer entre les producteurs certains conflits et, par
conséquent, nous créer peut-être certains
problèmes.
M. VINCENT: Dans ces cas-là, M. le Président, il n'y a
aucun problème, puisque ce sont des dépenses encourues à
100 p.c. par le gouvernement, par les deniers publics. A ce moment-là,
c'est public.
M. TOUPIN: M. le Président, je ne discute pas sur le
caractère public ou non public de cela. Je discute sur
l'opportunité de donner les noms, pour ne pas créer de conflits
entre producteurs ou entre producteurs et le ministère.
M. VINCENT: Si c'étaient des indemnités versées par
la Régie de l'assurance-récolte à un assuré qui
paie une contribution, à ce moment-là cela pose ce que le
ministre vient de mentionner. Quand il s'agit d'indemnités
versées à même un budget supplémentaire voté
par la Législature, comme les salaires des employés ou les
indemnités de dépenses des employés du gouvernement,
à ce moment-là ce sont des chiffres publics. Il n'y a absolument
aucun problème.
M. TOUPIN: Je ne discute pas, M. le Président, sur l'affirmation
du député de Nicolet. Je suis d'accord que ce sont des chiffres
qui peuvent être rendus publics. C'est sur les noms des personnes. On a
hésité à les donner au député de
Lotbinière parce qu'on ne voulait pas que les producteurs discutent
entre eux que l'un dise: Moi, j'ai reçu, un autre: Moi, je n'ai
rien reçu. Ils sont venus faire une enquête et je n'ai rien
eu. Pourquoi n'ai-je rien eu? De quoi cela dépend-il? On risque de
créer des conflits entre producteurs et on risque en même temps de
recevoir au ministère une avalanche de demandes et cela engendre
évidemment, des travaux supplémentaires. C'est la seule raison
pour laquelle nous avons hésité à remettre les noms au
député de Lotbinière.
M. OSTIGUY: M. le Président, j'entendais tantôt le
député de Lotbinière qui disait au président de la
régie que les gens s'intéressaient de moins en moins. Je voudrais
assurer le président de la régie que les 3,200 pomiculteurs de la
province de Québec sont intéressés à acheter une
police d'assurance pour se protéger.
M. BELAND: Est-ce que c'est moi qui ai dit cela? Vous me regardez.
M. OSTIGUY: Dans le comté de Rouville, par exemple, vous avez
1,200 pomiculteurs. Je suis convaincu que les 1,200 vont adhérer au plan
de l'assurance-récolte...
Il est clair que ce serait une prévention très importante
pour ce secteur de l'agriculture. Je sais que c'est très difficile
à contrôler actuellement le ministre en a fait mention
tantôt parce que si c'est de la pomme qui est tachée ou de
la pomme qui a été grêlée, elle est quand même
vendue pour la transformation en jus. C'est à ce moment-là que le
contrôle devient un peu complexe pour savoir combien de minots sont
allés à la transformation en jus et combien de minots de pommes
iront éventuellement à la transformation pour la fabrication du
cidre.
M. BELAND: Je tiens à avertir le député de Rouville
que, s'il a un venin à envoyer, il ne le dirige pas à mon
endroit...
M. OSTIGUY: Vous avez dit tantôt...
M. BELAND: ... parce que je n'ai pas dit qu'il y avait une
quantité telle que vous venez de le déclarer. Je n'ai pas
affirmé de choses semblables.
M. OSTIGUY: Le député de Lotbinière a dit : Il y a
de moins en moins de cultivateurs qui adhèrent au plan.
M. BELAND: Oui, qui adhèrent au plan. C'est vrai. Mais, ce n'est
pas parce qu'ils ne le voudraient pas. J'étais justement prêt
à poser des questions au ministre à ce sujet-là.
M. OSTIGUY: Je voulais vous dire que les producteurs sont
intéressés à adhérer au plan.
M. BELAND: Il ne faut pas mêler les patates avec les carottes ou
les navets.
M. OSTIGUY: Ce sont des pommes là!
M. BELAND: Bon, d'accord. Ne mêlons pas non plus les pommes avec
les autres productions.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Tantôt, c'étaient des
billots!
M. BELAND: Alors, voici ma première question. Combien y avait-il
d'assurés en 1970?
M. TOUPIN: En 1970, la régie a reçu un total de 12,020
demandes d'assurance. Sur ces 12,020 assurés, il y en a 9,694 qui ont
fait des réclamations pour perte de récolte. Comme le
président me le mentionne, il y a 9,694 réclamations ou, si vous
voulez, réclamants, mais il peut y avoir plus d'une réclamation
par réclamant.
M. GUAY: Maintenant, est-ce que le ministre pourrait nous dire combien
de ces 9,694 réclamations ont été
réglées?
M. TOUPIN: Au 15 juin 1971, 6,327 de ces réclamations avaient
été réglées. A ce nombre, il faut aussi ajouter un
chiffre approximatif de 1,300 réclamations pour gel de sol, pour
lesquelles il n'y aura aucune indemnité à payer, parce que les
rendements obtenus dépassaient la couverture ou la garantie, ce qui
porte le total à 7,627 réclamations réglées.
Le reste, soit 2,067 dossiers de réclamations, est en voie de
règlement, à l'heure actuelle. Cela peut prendre encore quelque
temps.
M. BELAND: Dans le cas des personnes qui ont été
refusées,est-ce que ça dépend d'un facteur autre que le
fait d'une non-véracité du rapport ou quelque chose du genre?
Est-ce que ça dépendrait plutôt de la personne qui est
chargée de faire l'inspection ou de qui ça peut
dépendre?
M. TOUPIN : Habituellement ça dépend de deux facteurs. Le
premier peut précisément être le facteur des enquêtes
à mener. Le second et je pense que c'est le principal facteur
dans le cas qui nous concerne cette année c'est le
mécanisme électronique que nous avons utilisé cette
année pour faire un calcul plus rapide des indemnités à
payer. Ce fonctionnement électronique a été un peu plus
lent que d'habitude et c'est la raison. D'ailleurs, il n'a pas
été plus lent que d'habitude, mais c'est la première
année que la régie s'en sert. Parce que c'était la
première année, il fallait codifier, établir des normes,
etc, alors ç'a été un peu plus lent que d'habitude. Je
pense et les administrateurs de la régie me disaient tantôt
que c'était le cas que c'est le principal facteur qui a
retardé le versement des indemnités.
UNE VOIX: Si je comprends bien, vous avez parlé de
réclamations qui n'auraient pas été acceptées. Le
ministre a mentionné 1,300 réclamations faites à la suite
de gel du sol. C'est une réclamation qui se fait au début
de la saison, parce que la loi prévoit une protection pour ceux
qui étaient assurés l'année précédente
contre les risques de l'hiver. Il arrive dans ces cas-là qu'à la
suite d'examens il y a deux solutions possibles. Les dommages sont assez
considérables pour justifier ou commander ce que nous appelons des
travaux d'urgence pour lesquels la régie paie des compensations
lorsqu'elle a constaté les dégâts et autorisé les
travaux. Ou bien les dommages sont jugés avec l'exploitant bien
sûr, inférieurs ou très légers ou il est trop tard
pour faire des travaux d'urgence. Il ne reste à ce moment-là
qu'à attendre la récolte.
Tout de même, ce sont des réclamations faites comme telles
et dont il faut se préoccuper, autrement dit, il faut les régler.
On peut les régler en disant simplement qu'on doit attendre la
récolte pour connaître l'effet du désastre, ou il y a des
travaux urgents à faire et il est temps de les faire ou il y en aurait,
mais il est trop tard en raison de la saison pour les faire.
C'est refusé pour des raisons techniques comme celles-là,
mais parmi les 1,300 il y en a qui ont donné par la suite d'autres avis
de dommages et qui ont été sujets à d'autres inspections;
il y a eu des constatations de perte de rendement qui ont été
faites et il y a des indemnités qui ont été payées.
Mais le gel du sol est une affaire très spéciale qui se produit
au début de la saison et cause de véritables
problèmes.
M. BELAND: De la part de l'assuré, après qu'il eut fait
parvenir l'avis de dommage, combien de temps peut-il s'écouler pour que
l'inspecteur se présente chez l'assuré et vérifie?
M. TOUPIN: Il n'y a pas de délai spécifiquement
prévu. Par exemple s'il est dit qu'il a grêlé sur un champ
et qu'une lisière s'est complètement coupée, qu'on aille
demain ou dans trois semaines, on va être capable de constater l'effet,
la présence du dommage. On devrait pouvoir, dès qu'un avis est
signalé, faire les constatations le plus rapidement possible pour
être en mesure d'établir la cause du dommage et l'ampleur du
dommage. Il n'y a pas de date limite prévue par règlement de
même que par la loi.
M. BELAND: Est-ce qu'il peut y avoir une période de six semaines
entre la visite de l'inspecteur et la demande d'une visite? Est-ce que vous
jugez que c'est trop long?
M. TOUPIN: Je vous ai dit tout à l'heure qu'à mon avis il
fallait pouvoir normalement faire les constatations le plus rapidement possible
après l'avis de dommage. Il peut y avoir des cas où la
constatation ne nécessite pas nécessairement... Je vais vous
donner un exemple typique. Si vous avez des céréales et que la
grêle a tout détruit, même si on y allait six semaines
après il n'y aura encore rien sur le champ. Il y a des choses qui ont pu
se produire comme celles-là, elles sont dans l'ordre des erreurs
humaines.
M. BELAND: Dans le cas de céréales je suis bien d'accord
mais dans le cas de pacage.
M. TOUPIN: Là-dessus, je vais vous dire quelque chose. Les
pacages ne sont pas assurés comme tels. Même si on allait faire
des visites et faire des constatations cela ne donne rien puisque les seules
indemnités payables à l'exception de gel du sol on fait
les visites rapidement les seules indemnités qui sont
prévues sont indirectes lorsqu'il y a des dommages par gel du sol ou
sécheresse dans les prairies. Les pacages peuvent être beaux et on
a droit à une indemnité. Ils peuvent être mauvais et ne
donner lieu à aucune indemnité parce que c'est lié
à la condition des prairies. On n'a pas besoin de voir les pacages pour
apprécier et pour rendre jugement sur la réclamation qu'on peut
faire.
M. BELAND: A certaines périodes de l'année il peut y avoir
une différence énormément grande s'il s'écoule six
semaines entre la demande et la visite parce que les conditions
atmosphériques entrent en ligne de compte et il peut y avoir
énormément de différence.
M. TOUPIN: Si vous revenez aux pacages encore une fois, ils ne sont pas
couverts directement.
M. BELAND: D'accord!
M. TOUPIN: La constatation en elle-même n'a aucune signification
quant à l'appréciation d'une réclamation possible en ce
moment.
M. GUAY: M. le Président, il y a une autre façon de voir
le problème. J'ai vu un cas particulier dans mon comté où
un gars, après avoir fait la mise en balle de son fourrage, a vu une
certaine partie du foin se gaspiller à cause de la pluie. Il a fait
demander l'enquêteur et celui-ci s'est rendu sur les lieux dix-sept jours
après. C'est entendu qu'il se disait : Si je déplace mon foin, il
ne sera plus assuré. Quand l'enquêteur s'est rendu, 17 jours plus
tard, le foin était gaspillé à 100 p.c. alors qu'avant il
l'aurait été à 40 p.c. ou à 50 p.c.
M. TOUPIN: Si le foin était gaspillé ou endommagé
à 40,p.c. ou 50 p.c, il reste du foin. On n'assure pas contre les pertes
de qualité dans les plantes fourragères et les
céréales. On considère comme une perte une récolte
qui est totalement impropre à la consommation. Il y a deux façons
très faciles de voir si c'est impropre; il est blanc parce qu'il a
chauffé ou il est moisi sans être pourri. A part ça, il
peut être passablement endommagé mais
la loi ne nous permet pas de couvrir ce risque dans les grandes
cultures.
M. GUAY: Pour une récolte qui a été
endommagée après l'engrangement, qui a chauffé comme vous
dites, si elle est devenue blanche, est-ce que c'est couvert?
M. TOUPIN: Non, après l'engrangement, pour nous, elle est
rentrée.
M. GUAY: D'accord!
M. TOUPIN: Il y a des précautions à prendre. Je disais
hier qu'on n'assure pas contre les erreurs. Mais nous essayons dans les
programmes qu'on bâtit de respecter les techniques qui sont en vigueur et
reconnues ainsi que les normes de bonne gestion qui sont recommandées
par le MAC. Nous ne sommes pas le ministère de l'Agriculture, nous ne
faisons pas cela. Nous essayons de les respecter.
M. GUAY: Est-ce que, d'autre part, la récolte des fraises est
ouverte par la régie?
M. TOUPIN: Non, elle ne l'est pas.
M. BELAND: Quelle est le nombre d'agriculteurs assurés cette
année, jusqu'à aujourd'hui?
M. TOUPIN: Nous allons vous donner le total. Il y a 8,000 assurés
en 1971. Je vais ajouter, si on me le permet, une simple explication. Nous
croyons que le retard involontaire et imprévu à régler les
réclamations de 1970 est responsable pour une forte partie de la
diminution que nous enregistrons.
M. BELAND: Il y a certaines régions où on ne s'assure
qu'à 35 p.c. ou 40 p.c. présentement parce que les cas de l'an
passé ne sont pas réglés. Je tiens à
préciser ça.
M. TOUPIN: Je voudrais simplement vous dire que pour 1971 qu'on
les règle à la mitaine ou autrement, à pied ou en voiture
ils vont être réglés à temps ou bien il n'y
aura pas de règlement du tout.
M. VINCENT: Je pense que c'est un des points majeurs du problème
qu'on a présentement, c'est justement le règlement des
indemnités et tous les échos que nous avons pu obtenir de toutes
les régions de la province. Plusieurs ne se sont pas assurés de
nouveau cette année, parce qu'ils attendaient le paiement de
l'indemnité de l'an dernier. Il faudrait nécessairement et
c'est une suggestion que je fais qu'on fasse tous les efforts
nécessaires pour que cette année on puisse régler le plus
tôt possible après qu'on a constaté perte, qu'on emploie
même du personnel supplémentaire, mais c'est là qu'est
probablement la clé de la survie de l'assurance-récolte.
M. BELAND: Il y en a plusieurs qui présentement se disent: Tiens,
on nous offre d'une main très lentement, et de l'autre main on se
dépêche à retirer.
Il y a plusieurs cultivateurs qui nous demandent si le ministère
est vraiment intéressé de continuer le travail commencé
à l'assurance-récolte, et si réellement, dans l'avenir,
ça va exister encore, tellement ça semble peu fonctionner.
M. TOUPIN: M. le Président, je ne pense pas qu'il faille attacher
à ce problème toute l'importance que veut lui donner le
député de Nicolet en disant que c'est peut-être le facteur
prédominant qui va faire en sorte que l'assurance-récolte se
développera ou ne se développera pas. Il y a un
phénomène naturel...
M. VINCENT: Il n'y a pas une question de service?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Nous-mêmes, nous sommes assurés dans
différentes compagnies. Ce n'est pas une critique destructive que je
fais, c'est simplement une suggestion que je veux la plus constructive
possible. Si, pour des raisons qu'on ne connaît pas, ou que les
compagnies connaissent, on retarde le paiement des indemnités à
la suite d'un accident d'automobile ou à la suite d'un
décès, cela enlève la confiance du public à
l'endroit de cette compagnie. C'est un des points majeurs à l'heure
actuelle. Si on ne peut réussir à hâter la procédure
de paiement, ça cause un grave préjudice à l'endroit de la
Régie d'assurance-récolte et à l'endroit de la
crédibilité de l'agriculteur vis-à-vis d'une régie
à laquelle, nécessairement, il doit avoir confiance avant de
s'assurer. C'est simplement ce que j'ai voulu dire.
M. TOUPIN: M. le Président, je suis bien d'accord avec les propos
du député de Nicolet. Tout ce que j'ai voulu soulever
tantôt, c'est qu'il a affirmé que c'était peut-être
là le problème le plus fondamental, le problème
déterminant de l'efficacité ou de la non-efficacité de
cette régie au cours des années à venir. Je ne pense pas
que ce soit là le problème prédominant, c'est un
problème accidentel. Il est venu cette année et probablement que,
l'année prochaine, tout va se régler. Il y a là un
problème d'administration, un problème de climat qui peut jouer
par exemple, des variations de températures il y a tout le
système qu'il faut roder.
Evidemment, je pense que ce sont là des problèmes
temporaires, techniques, d'administration. D'ailleurs, ça ne se voit pas
seulement à ce niveau-là; vous vous rappelez qu'au moment du
remboursement de l'impôt, on a confié ça à un
système mécanographique. Plusieurs citoyens du Québec se
sont plaints qu'on ne
retournait pas assez vite le chèque. C'était dû
encore là à un système mécanique mais il faut bien
tenir pour acquis qu'en 1968 il y a eu 19,000 assurés, en 1969, c'est
tombé à 15,000 assurés...
M. VINCENT: Oui.
M. TOUPIN: En 1970, c'est tombé à 12,000 assurés
et, en 1971, on est à 8,000 assurés. Je suis bien d'accord la
descente est graduelle.
M. VINCENT: Il faut qu'à un moment donné ça se
stabilise.
M. TOUPIN: Cela va se stabiliser. Ce phénomène nous
apparaît tout à fait normal. Quand vous regardez ce qui s'est
passé ailleurs dans ces types d'assurance...
M. BELAND: C'est normal.
M. TOUPIN: Bien sûr que c'est normal. Dans ces types d'assurance,
lorsque vous regardez ce qui s'est produit ailleurs, nous sommes à peu
près dans les mêmes courbes, nous ne sommes pas des exceptions.
L'agriculteur du Québec n'est pas exceptionnel...
M. VINCENT: Oui, mais dans les autres provinces...
M. TOUPIN: Dans les autres provinces, dans les autres pays...
M. VINCENT: Dans la culture générale ce qu'on
assure surtout présentement , on est encore plus haut que
n'importe quel pays au monde parce que partout ailleurs ça n'existe
pas.
M. TOUPIN: En plus...
M. VINCENT: En Ontario on a fait des expériences et il y en a 147
qui se sont assurés.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Il ne faut quand même pas...
M. TOUPIN: En dépit des quelques problèmes techniques
qu'on a eus, la Régie de l'assurance-récolte n'est quand
même pas rendue au bout de la corde. Au contraire, elle cherche sa
stabilité. Et on va la trouver, la stabilité, très
bientôt. Et il y a aussi beaucoup d'autres facteurs qui ont
influencé. Et le député de Nicolet me le disait, il n'y a
pas longtemps, et j'étais d'accord avec lui. C'est une nouvelle loi,
elle n'est pas parfaite, elle n'est pas complète. Il faudra la roder,
l'améliorer. Le système administratif non plus n'est pas complet
et n'est pas parfait. Il faudra l'améliorer, le roder avec le temps.
Mais il y a tout le problème de l'assurance aussi. Il ne faut pas que la
Régie de l'assurance-récolte devienne une sorte d'assistance
sociale déguisée.
M. BELAND: Absolument pas.
M. TOUPIN: Il faut bien que ça devienne une véritable
assurance, et dans cette perspective, attendez-vous que plusieurs agriculteurs,
parce qu'ils font des réclamations qui ne sont pas toujours
justifiées je ne mets en cause aucun agriculteur en particulier
vont tantôt dire: C'est plus payant pour nous que d'embarquer dans
ça. Ils vont laisser de côté. Ce qui est important pour
nous, c'est de viser à assurer ceux qui sont intéressés
à développer des fermes qui soient vraiment rentables.
Et s'il y a un problème social dans l'agriculture, on le
réglera autrement. On ne le réglera pas avec la Régie de
l'assurance-récolte, on va le régler autrement. Et si ce n'est
que le problème d'administration technique, que nous considérons
temporaire et qui constitue ces baisses parfois radicales du nombre des
assurés, c'est bien évident que c'est extrêmement
dangereux, si c'est ça, si c'est seulement ce problème-là.
Mais nous croyons que c'est un problème accidentel. C'est tout le reste
qu'il faut réorganiser un peu, repenser, amender la loi. Les inspecteurs
dans le champ, évidemment, avec le temps, on va davantage prendre
l'habitude de faire des évaluations, on va davantage prendre l'habitude
de savoir comment on doit faire le calcul des rendements. C'est tout ça
le problème de la Régie de l'assurance-récolte.
Il y a eu au début un engouement. Il y a 19,000 assurés,
ça a coûté cher au gouvernement. Il y a eu par la suite un
engouement un peu moins fort, 15,000 assurés. Avec 3,000 de moins, on a
reçu le même nombre de primes.
M. BELAND: Combien y avait-il, par exemple, de vendeurs
d'assurance-récolte en 1968?
M. TOUPIN: Plusieurs centaines.
M. BELAND: C'est bien important, tout de même.
M. TOUPIN: Le nombre n'a pas, en soi, tellement varié.
M. VINCENT: C'est demeuré à peu près le même
nombre.
M. TOUPIN: Il y en a peut-être un peu moins parce qu'en 1968, on a
tout improvisé, de A à Z, parce qu'on n'avait rien de fait.
Personne n'avait été rejoint d'aucune façon par
l'information. On ne faisait que commencer à être rejoint. Il y en
a peut-être eu un peu plus, mais on a agrandi peut-être un peu les
territoires étant donné qu'il y en avait déjà un
certain nombre.
M. BELAND: Bon, maintenant...
M. TOUPIN: En 1970, ici le nombre de représentants
autorisés était de 287; en 1971, 298. Evidemment, ça
varie...
M. BELAND: 287 en 1970... M. TOUPIN: 298 en 1971. M. BELAND: 298 en
1971.
M. TOUPIN: Remarquez bien que ça peut varier
énormément parce que ce ne sont pas des gars qui sont
payés par le gouvernement. Ce sont des gars qui sont payés
à partir d'une prime. Alors, ça peut varier. Cela dépend
du territoire que le gars peut avoir. Il y a beaucoup de facteurs qui jouent
dans cela.
Il y a à ajouter aussi, évidemment, que parmi ceux qui se
sont présentés, il y en a plusieurs qui n'ont pas fait
nécessairement le poids.
M. BELAND: Maintenant, en 1970, il y a eu un changement radical de
personnel. Mais combien sont restés au service de la Régie de
l'assurance-récolte comme vendeurs après les élections de
1970?
M. TOUPIN: Il n'y a pas eu tellement de changements là-dedans.
C'est annuel. On recommence annuellement mais on tente, autant que possible, de
garder ceux qui sont déjà en place parce que c'est une habitude
évidemment qu'il faut développer. Un bon nombre de ceux qui
étaient là, peut-être même la majorité, sont
demeurés en place.
M. BELAND: Est-ce que vous avez l'intention de continuer la pratique
à savoir que le patroneux de chaque comté fournit une liste, le
printemps, quitte à être engagé ou pas par la Régie
de l'assurance-récole? Est-ce que vous avez l'intention de continuer
cette pratique?
M. TOUPIN: M. le Président, on présume dans cette question
que la Régie de l'assurance-récolte aurait fait appel aux
services de quelqu'un dont le nom est de moins en moins aimé et de moins
en moins populaire et qu'on devrait faire disparaître...
M. BELAND: Un candidat libéral défait...
M. TOUPIN: ... pour ceux qu'on nomme patroneux sont des hommes
politiques responsables. Je pense que ce terme est dépassé depuis
bien longtemps et qu'on devrait moderniser un peu notre langage politique dans
ces domaines-là. C'est présumer évidemment des
activités politiques de la part de la régie. Je pense que ce
n'est pas honnête que de le présumer. Qu'on pose la question
carrément et on y répondra clairement.
M. BELAND: Dans ce cas-là, je pose ma question autrement. C'est
entendu que je ne mets pas en cause le personnel de la régie. Je ne le
mets pas en cause. Mais ce que je mets en cause, par exemple, c'est que le
candidat libéral défait je ne sais pas si cela se
présente dans tous les comtés ruraux, mais au moins dans quelques
comtés ruraux fournit une certaine liste de noms, de bons
libéraux de chaque paroisse pour qu'ils soient engagés si
possible en vue de la vente d'assurance-récolte.
M. TOUPIN: M. le Président, j'ai reçu à mon bureau,
cette année, ainsi que la régie, certaines propositions qui
venaient non seulement de ces personnes dont parle le député de
Lotbinière, mais également des députés de
l'Opposition.
M. BELAND: Je n'ai fourni aucun nom.
M. TOUPIN: Vous n'en avez pas fourni, mais il en est venu d'autres
députés. Il en est venu des syndicats locaux de l'UCC. Il en
vient d'un peu partout. On a un examen qu'on fait passer, à compter de
cette année, pour vérifier si le gars est apte à faire le
travail.
M. BELAND: Est-ce que cela s'est avéré rentable de changer
de personnel comme cela sensiblement d'une année à l'autre?
M. TOUPIN: Il y a peut-être là un problème qu'il
faut examiner. C'est tout le problème de la vente de
l'assurance-récolte. On tente l'expérience de cette
façon-là. Cette année, on a ajouté un nouveau
procédé, c'est-à-dire celui d'un petit concours. Dans
l'avenir, si ce genre de concours s'avère efficace, nous allons
probablement accentuer cette façon de procéder pour faire une
bonne sélection des vendeurs.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre pourrait nous faire parvenir
je pense que cela aiderait le député de Lotbinière
également la liste complète des vendeurs
d'assurance-récolte à travers la province de Québec pour
1970 et 1971?
M. TOUPIN: Il n'y a aucun inconvénient, M. le
Président.
M. GUAY: Quelles sont, M. le Président, les qualités
requises pour être vendeur d'assurance-récolte? Les principales
qualités requises?
M. TOUPIN: On va vous répondre.
Parmi les principales qualités requises pour être un
vendeur d'assurance-récolte, il y a d'abord la disponibilité de
l'individu. Si c'est une personne qui travaille sur sa ferme toute la
journée et qu'elle vend de l'assurance seulement le soir, comme le
territoire est assez grand à visiter, elle ne pourrait peut-être
pas rencontrer la plupart des cultivateurs.
Il faut aussi qu'elle ait certaines connaissances en agriculture de
base. La demande d'assurance est assez complexe et il faut
déterminer
tout de suite, sur cette demande d'assurance-là, les rendements
prévisibles ou les rendements moyens de chaque cultivateur.
Il y a une formule qu'on appelle la formule du représentant
autorisé. Le représentant autorisé, c'est le vendeur
d'assurance, chez nous. C'est son titre. Il a un rapport de deux pages à
remplir sur les unités animales, la production fourragère et la
production des céréales, combien le cultivateur
récolte-t-il de minots à l'arpent, etc? Alors, il faut qu'il
connaisse l'agriculture, il faut qu'il soit aussi un genre de leader en qui les
cultivateurs ont confiance. Mettons: disponibilité, connaissances en
agriculture, leader. Il faut aussi que ce soit quelqu'un qui soit capable
d'écrire comme il faut et de compter aussi, parce qu'il y a des calculs
à faire. Cela ne demande pas une maîtrise en agriculture, mais
cela demande certaines connaissances de base pratiques qui peuvent lui
permettre de remplir la demande d'assurance comme il faut pour qu'on parte sur
un bon pied.
M. BELAND: Dans ce cas-là, pour faire suite ce matin, j'ai
été interviewé, alors j'ai perdu un peu le fil de votre
affaire, vous l'avez peut-être dit est-ce que c'est
nécessaire que le vendeur soit cultivateur d'abord?
M. TOUPIN: C'est préférable. Je ne dis pas que c'est
nécessaire, c'est préférable, parce qu'il a
déjà l'expérience.
M. BELAND: D'accord.
M. TOUPIN: Parmi nos vendeurs, on rencontre surtout des cultivateurs qui
ont probablement vendu leur terre ou donné leur terre à leur
garçon, qui connaissent l'environnement, le milieu et qui connaissent un
peu la production des terres chez les cultivateurs où ils vont se rendre
pour les assurer. Alors, c'est déjà une garantie de base pour
quelqu'un de connaître un peu le milieu.
M. BELAND: Je suis pleinement en faveur de cette pratique-là,
parce que le type est beaucoup plus apte à répondre à une
foule de questions de jugement pratique.
M. TOUPIN: Mais, disons que, dans la très grande majorité
des cas, ce sont des cultivateurs qui vendent de
l'assurance-récolte.
M. GUAY: Est-ce que la plupart des vendeurs sont à temps
partiel?
M. TOUPIN: Ce sont des vendeurs à commission. Et leur travail se
termine dès que la vente est terminée. Ils n'ont plus alors
à s'occuper du cultivateur.
M. BELAND: Il n'y a pas ici que les vendeurs. Il doit certainement y
avoir d'autres personnes attitrées aussi sous la direction de la
régie, une certaine quantité de gens qui sont directement
attitrés pour le travail de bureau. Or, quel était ce personnel
en 1968 et quel est-il aujourd'hui en 1971?
M. TOUPIN: M. le Président, il n'y a aucun changement à ce
niveau-là. Il y a peut-être eu quelques mutations quelque part. Il
y en a un peu plus qu'en 1968, parce que, en 1968, au départ, il n'y en
avait pas du tout.
M. BELAND: Disons en 1969, à ce moment-là. Laissons un
an.
M. TOUPIN: Il n'y a eu aucun changement dans ce qui existait, sauf
peut-être une mutation ou deux. Il se peut qu'il y ait eu certaines
additions selon la demande. C'est bien normal. Mais, il n'y a pas eu de
changement.
M. BELAND: Mais, à ce moment-là, comment pouvez-vous
justifier le fait qu'il pouvait y en avoir autour de 16,000, 17,000 et
peut-être 15,000 en 68/69 et qu'aujourd'hui c'est à 8,000? Est-ce
que cela se présenterait d'une façon contraire à d'autres
secteurs administratifs? On serait loin de perfectionner le système
administratif, mais on tendrait à revenir à la mitaine !
M. TOUPIN: M. le Président, il ne faut quand même pas
mêler les problèmes. Dans la procédure de
l'amélioration administrative entre, évidemment, le personnel, en
termes de qualification, de compétence et entre aussi le personnel en
termes de nombre. Si on veut répondre le plus rapidement possible
à la question que vous nous avez posée dès le début
: Combien de temps doit-il se passer entre la demande d'une inspection et
l'inspection elle-même? C'est relié très étroitement
au nombre d'inspecteurs que nous avons. Si, par exemple, vous avez une sorte de
problème régional et s'il y a 50, 60 ou 100 demandes qui nous
viennent tout d'un coup, dans une région, cela devient
problématique. La régie, là-dessus, a déjà
pensé à mettre en place une sorte d'équipe volante
je pense que le système est en place qui va aller, de temps en
temps faire des tournées. Alors, il a fallu ajouter du personnel pour
constituer cette équipe volante. Ce sont ces raisons qui font qu'on doit
augmenter le personnel de temps en temps.
M. BELAND: Je pense que le ministre conviendra, par exemple, que ce
n'est peut-être pas une question de quantité comme une question de
disponibilité de la personne, ou des personnes attitrées pour le
genre d'inspection.
Si l'inspecteur attitré dans un comté, au lieu de faire
son inspection le lendemain, fait plutôt son autre travail
régulier, c'est tout là que repose le problème.
M. TOUPIN: Evidemment il y a cet aspect du problème. Lorsque nous
procédons à l'engagement de ces inspecteurs, il est
évident qu'on
tient compte de la disponibilité possible de cet individu. Il ne
faut pas oublier qu'il y a une structure administrative régionale, il y
a un responsable régional qui voit à ce que le travail se fasse.
Et nousavons là-dessus des rapports assez constants.
M. BELAND: Avez-vous déjà eu des rapports, venant de
cultivateurs ou autres personnes, selon lesquels certains inspecteurs ne
faisaient pas leur travail ou le faisaient si mal qu'ils les ont
empêchés de récupérer ces montants d'argent de
l'assurance-récolte auxquels ils avaient droit parce que le travail a
été mal fait?
M. TOUPIN: Il y a deux questions dans votre question.
Premièrement, si un cultivateur ou un groupe de cultivateurs ou d'autres
individus nous font part que l'inspecteur en question fait mal son travail,
n'est pas compétent pour le faire, administrativement il n'est pas
question de tramer avec ça, il s'agit de régler le
problème et de changer l'inspecteur. C'est arrivé dans quelques
cas.
Le deuxième cas, c'est que l'agriculteur ne doit jamais
être tenu responsable et je pense que c'est une consigne de la
régie, c'est tout à fait normal du travail mal fait d'un
inspecteur. C'est la raison pour laquelle la régie est toujours
prête à réviser n'importe quel dossier. Il peut y avoir des
exceptions, c'est évident qu'il n'y a personne de parfait au monde, nous
sommes tous d'accord, mais la régie n'a jamais hésité
à réviser les dossiers, et je sais qu'elle en révise tout
un paquet.
M. BELAND : Est-ce que, après certains commentaires de
cultivateurs, ces inspecteurs ont continué à être
tolérés?
M. TOUPIN: Il n'y a pas de tolérance dans ce domaine. Ou il y a
efficacité ou il n'y a pas efficacité. S'il y a
efficacité, il n'est pas question de faire quelque changement que ce
soit. S'il n'y a pas efficacité et que la preuve en est faite, il n'y a
pas une institution qui va se permettre de garder ces hommes. C'est tout
à fait normal.
M. BELAND: Le problème est très important, parce qu'il y
va du bon ou du mauvais nom de l'assurance-récolte dans des
régions.
M. TOUPIN: Il ne faut pas oublier aussi je peux le rappeler au
député de Lotbinière qu'il y a plusieurs personnes
qui se plaignent parce que l'inspecteur ne s'est pas rendu aux demandes
qu'elles lui formulaient.
M. BELAND: Je suis d'accord. Il y a des demandes de cultivateurs qui
peuvent ne pas être justifiées. Je suis certain qu'il doit y en
avoir en grande quantité. C'est possible.
M. TOUPIN: Sur 11,000 demandes, il y en a eu 2,000
révisées. Il y a eu 2,000 personnes qui ont demandé une
révision de dossier pour l'année 1969.
M. BELAND: Et pour 1970 vous n'avez pas de rapport?
M. TOUPIN: Ce n'est pas terminé.
M. BELAND: Dans combien de temps croyez-vous que toutes les
réclamations seront terminées? Vers quelle date cela va-t-il se
terminer pour ce qui est de 1970?
M. TOUPIN: Deux mois encore. Nous voudrions bien que ce soit fini demain
matin, malheureusement.
M. BELAND: Je pose tout simplement des questions. Il y a beaucoup de
malaise à ce sujet-là. Il y a beaucoup de facteurs qui peuvent
entrer en ligne de compte.
M. VINCENT: C'est l'interprétation du service
mécanographique.
M. TOUPIN: Au niveau du règlement des indemnités, c'est la
première année qu'on l'utilisait. On a fait un programme, il est
venu tard et quand il a marché, nous avons compris que, le
précédent ayant bien fonctionné, celui-ci marcherait. Il
arrive ce qui arrive avec de la mécanique, ça fait défaut
et on a de la difficulté à faire un rajustement.
M. VINCENT: C'est parce qu'on a le même problème à
l'Office du crédit agricole, à l'Impôt sur le revenu, dans
tous les services publics...
M. BELAND: C'est assez extraordinaire quand même.
M. TOUPIN: C'est un nouveau système et c'est complexe. On
reconnaît avec vous que c'est fort complexe.
M. VINCENT: Même si le système est complexe, il y a
certainement lieu, surtout quand on donne un service au public, de faire bien
attention en implantant un nouveau système. Je sais que ça s'est
généralisé dans tous les ministères du
gouvernement. On a des difficultés partout et le public le sait.
M. OSTIGUY: M. le Président, une question au sujet de
l'engagement des vendeurs d'assurance: Est-ce que c'est la même personne
qui fait l'ajustement de la récolte et qui vend l'assurance ou si ce
sont des personnes différentes?
M. TOUPIN: Nous essayons de ne pas les faire travailler dans la
même région où ils ont vendu de l'assurance.
M. OSTIGUY: Je vois ça comme une assurance-automobile. Lorsque
j'ai un accident avec mon automobile, ce n'est pas le vendeur d'assurance mais
c'est un ajusteur d'une compagnie indépendante qui vient évaluer
les dommages causés à ma voiture.
M. TOUPIN: On essaie de ne pas laisser la personne en mesure de se juger
elle-même. Ce sont des cas exceptionnels. La politique de la
régie, du gouvernement, c'est qu'il y ait une catégorie pour
l'inspection et une catégorie pour la vente.
M. OSTIGUY: Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'avoir une compagnie
d'ajusteurs pour faire l'évaluation des dommages sur les récoltes
un peu comme dans d'autres domaines de l'assurance?
M. TOUPIN: C'est spécialisé. Tout le système de la
régie ne permet pas ces types de...
M. VINCENT: J'aurais quelques questions générales. Est-ce
que le ministre pourrait nous dire si l'entente
fédérale-provinciale pour cette année a été
signée? Je parle de l'entente spéciale.
M. TOUPIN: Elle a été renouvelée pour cette
année.
M. VINCENT: Pour l'année en cours?
M. TOUPIN: Oui, pour l'année en cours. Non, pas pour
l'année 71/72, mais l'année en cours.
M. VINCENT: Mais pour l'année en cours, elle n'est pas encore
renouvelée. C'est encore une entente spéciale que le gouvernement
fédéral veut signer. Cela ne fait pas partie du programme
général. En date d'aujourd'hui, quelles sont les avances du
ministre des Finances à la Régie de l'assurance-récolte ou
encore combien la Régie de l'assurance-récolte doit-elle au
ministre des Finances?
M. TOUPIN: Je ne veux pas trop m'avancer. C'est $3,160,000
exactement.
M. VINCENT: Donc, la régie est en dette envers le ministre des
Finances pour $3 millions. Troisième question. On a parlé tout
à l'heure des assurés de 1968, 1969, 1970 et 1971: 19,000,
15,000, 12,000 et 8,000. Quel était le total des primes perçues
pour les mêmes années?
M. TOUPIN: Je vais vous les donner. En 1968: 19,197 assurés,
$2,120,680 de primes, en 1969; 15,882 assurés et $2,137,383 de
primes.
M. VINCENT: C'est plus éloquent que les chiffres
précédents.
M. TOUPIN: En 1970: 12,020 assurés et des primes totales de
$1,710,094. Pour 1971, les calculs ne sont pas complets et les entrées
ne sont pas toutes faites.
M. ROY (Beauce): A ce sujet-là, on constate qu'il y a une
diminution d'année en année. Quelles sont les causes de cette
diminution?
M. TOUPIN: Je pense que si le député de Beauce
était entré avant, il aurait pu assister à toute cette
discussion.
M. ROY (Beauce): J'étais ailleurs.
M. TOUPIN: C'est très bien. Je ne vous en fais pas le
reproche.
M. VINCENT: En ce qui me concerne, je connais tous les fonctionnaires
qui sont ici, plus M. Fortin. Est-ce que le ministre pourrait nous donner les
noms des fonctionnaires, des régisseurs. C'est pour l'information des
membres de la commission, parce que quelqu'un me posait la question. D'abord
les régisseurs, le bureau de direction.
M. TOUPIN: Ils sont cinq dans les régions. Il y a le
président, qui est M. Roméo Martin, il y a le
vice-président, qui est M. Blanchet, il y a M. Paul-André Fortin,
qui est régisseur, il y a M. André Bellerose, qui
représente les agriculteurs et qui est régisseur, et il y a M.
Massicotte qui est régisseur.
M. BELAND: Quel est son prénom?
M. TOUPIN: C'est J.-M., pour Jean-Marie, je pense.
M. VINCENT: C'est Jean-Maurice.
M. GUAY: J'aurais seulement un autre petit point à souligner, un
point qui est assez court en somme mais qui est peut-être la source de
plusieurs problèmes à la Régie de
l'assurance-récolte. Plusieurs agriculteurs se plaignent de ne pas
recevoir suffisamment d'explications sur la police d'assurance.
Remarquez bien que c'est peut-être général. C'est
peut-être plus précisément dans mon comté, cela se
produit sans doute plus souvent dans les comtés agricoles. Plusieurs
agriculteurs m'ont dit: On se croyait couvert et on ne l'est pas. Qu'est ce qui
est couvert et qu'est-ce qui ne l'est pas? J'ai rencontré entre autres
un vendeur de polices d'assurance-récolte et je me suis fait expliquer
une police d'assurance-récolte. A la fin de l'explication, je vous le
dis bien franchement je n'en savais pas plus long qu'au début. Je pense
bien que ces polices devraient être mieux expliquées, mieux
définies. Il faut dire qu'il y a bien des agriculteurs qui ont un peu de
difficulté à comprendre ces polices. Je pense que ça
revient à l'agent de tout expliquer
le plus clairement possible et pas uniquement les grandes lignes, parce
que l'agriculteur qui se porte acquéreur d'une police
d'assurance-récolte croit tout couvert, même, comme je l'ai
souligné tantôt, son fourrage une fois engrangé. Enfin,
l'agriculteur ne sait pas au juste jusqu'à quel point il est couvert,
jusqu'à quel pourcentage il est couvert, quand il est couvert et quand
il ne l'est pas.
Peut-être que le ministre ou le président de la
régie pourrait insister auprès de ces vendeurs de polices
d'assurance-récolte pour qu'ils expliquent davantage. Il faudrait
même peut-être qu'on publie à un moment donné des
explications relatives à une police d'assurance-récolte. J'ai eu
le problème à 15 ou 20 reprises dans mon comté. On se
croyait couvert. L'agent a dit une chose et la police d'assurance
prévoyait autre chose. Tout ça est discutable, mais je pense que
ce serait une lacune à corriger. Si l'agriculteur comprenait de fond en
comble quel est par cette police d'assurance-récolte le droit qu'il
achète, on discutait tantôt des réclamations, il y a
des réclamations qui sont énormément difficiles à
répartir ou à considérer je pense que si
l'agriculteur était plus conscient et si ça lui était
beaucoup mieux expliqué, ça enlèverait
énormément de problèmes à la régie et ce
serait, par le fait même, beaucoup moins onéreux.
M. TOUPIN: Evidemment, plusieurs problèmes sont reliés
à ça. Bien sûr, il y a celui de l'information à
donner aux agriculteurs, celui de l'information à donner aux vendeurs,
celui de l'information à donner aux inspecteurs et celui de
l'information à donner aux membres de l'Assemblée nationale.
Evidemment, il y a à la régie un système d'information. Il
y a une brochure par exemple qui a été distribuée à
100,000 exemplaires depuis le début de la régie. Il n'y a pas de
problème, tous ceux qui veulent se procurer des données
techniques sur l'assurance-récolte peuvent se les procurer, ils peuvent
les trouver dans cette publication.
Deuxièmement, il y a un représentant régional de la
Régie de l'assurance-récolte dans chacune des régions;
tout agriculteur peut y faire appel si, à un moment donné, il
n'est pas certain si le vendeur ou le représentant lui a dit toute la
vérité, etc. Il n'est pas tenu d'acheter dès demain matin,
il peut dire: Reviens donc dans deux ou trois jours et je vais prendre les
informations requises, s'il n'a pas pleinement confiance au vendeur. C'est
possible qu'il y ait certains vendeurs qui comprennent plus ou moins la police
et qui tentent de l'expliquer au meilleur de leur connaissance. Evidemment, il
n'est pas impossible que ça puisse se produire. Mais la régie, je
le sais pour avoir discuté de ce problème avec elle il n'y a pas
longtemps et de façon très sérieuse, sait elle aussi qu'il
faudrait améliorer un peu ce qu'on appelle chez nous le problème
de l'information. Mais il y a quand même en place toute cette
équipe qui est là pour informer l'agriculteur. On devrait y faire
appel. Quand ces gars-là vont dans vos bureaux, je ne veux pas me
mettre le nez dans ce qui ne me regarde pas ce serait une excellente
chose que vous les dirigiez vers le bureau régional et que vous leur
demandiez d'aller chercher toutes les informations y compris la documentation,
l'information écrite et l'information verbale auprès du
représentant régional. Les représentants régionaux
s'y connaissent en assurance-récolte, soyez assurés qu'ils la
connaissent.
M. GUAY: Est-ce que l'agriculteur doit toujours se rendre...
M. TOUPIN: Non, ce n'est pas toujours possible. Je suis bien d'accord
que ce n'est pas toujours possible, mais les voies de communications sont
aujourd'hui tellement faciles. Vous avez quand même le
téléphone à la disposition de tous les agriculteurs. Vous
avez des moyens de transport très rapides. Il y a aussi des
représentants de l'assurance-récolte qui ne sont quand même
pas si éloignés de l'ensemble des agriculteurs. Il y a des
réunions qui se tiennent assez régulièrement, qui sont
organisées soit par des organismes de producteurs, soit par la
régie elle-même, soit par le bureau régional des agronomes,
où ensemble on profite de l'occasion pour expliquer aux agriculteurs ce
qu'est le plan d'assurance, ce que contient une police, la différence
qu'il y a entre l'assurance, des pâturages et l'assurance du foin et des
grains, les combinaisons qu'il y a dans tout cela.
La complexité évidemment, amène parfois certaines
difficultés de compréhension, mais il y a un mécanisme
d'information qui est assez à point. Il y a un service spécial
là-dessus.
M. GUAY: J'ai quand même l'impression que c'est la raison
principale de la diminution accusée. Plusieurs agriculteurs se sont
sentis trompés par cette Régie d'assurance-récolte et le
ministre est au courant. Peut-être que s'il y avait encore un effort
concerté dans ce sens-là, ce serait pour le bien de tous les
agriculteurs.
M. TOUPIN: Oui, je suis bien d'accord. Ils se sont sentis
trompés, c'est possible. Il ne faut pas oublier qu'un des
problèmes fondamentaux de l'assurance-récolte, c'est qu'on n'a
pas encore saisi, au niveau de la profession agricole, ce que
l'assurance-récolte vient faire; c'est ça qu'on n'a pas saisi. On
a encore l'impression que l'on peut se servir de l'assurance-récolte
pour prendre, de temps en temps, une subvention qui peut venir du gouvernement,
alors que c'est totalement faux, c'est complètement à l'encontre
de la philosophie d'une assurance.
M. GUAY: C'est justement ce que je viens de souligner.
M. TOUPIN: A mesure que les gens se
rendent compte que ce n'est pas cela, ils s'en retirent. Mais les gars
sérieux restent.
M. GUAY: Ceux qui l'ont bien compris.
M. TOUPIN: Ceux qui l'ont bien compris et ceux qui sont vraiment
conscients qu'il faut une assurance-récolte pour des fins X, et non pas
pour des fins de toutes sortes.
M. OSTIGUY: M. le Président, il y a toute une publicité
à faire autour de l'assurance-récolte, une
éducation...
M. TOUPIN: Oui, on peut prendre les productions
spécialisées, par exemple. Il y a 132 producteurs de tabac au
Québec, il y en a 132 qui sont assurés.
M. VINCENT: M. le Président, je viens justement de jeter un coup
d'oeil sur un document très intéressant dont le ministre s'est
servi tout à l'heure. C'est un document très intéressant
qui explique...
M. TOUPIN: M. le Président, je m'engage à l'envoyer
à chacun des membres.
M. VINCENT: Voici, ma suggestion est la suivante: si le ministre
pouvait, par l'entremise de son bureau, faire parvenir ce document à
tous les députés de l'Assemblée nationale,
premièrement...
M. BELAND: Même aux députés de ville.
M. VINCENT: Oui, ce serait assez important, même pour les
députés de ville, parce qu'on donne des chiffres très
éloquents, de faire parvenir ce document à tous les
députés de l'Assemblée nationale; deuxième
suggestion, d'en faire un communiqué de presse pour distribution le plus
tôt possible à tous les journaux du Québec. Il y a des
chiffres très intéressants là-dedans, on explique, par
exemple, certaines procédures. La troisième suggestion est de
faire faire peut-être même une page complète dans le
prochain numéro de La Terre de chez nous, sur ce document.
Cela répondrait, très indirectement mais ça
répondrait quand même, en partie, aux observations du
député de Dorchester, et ça renseignerait la population
sur le travail de la Régie de l'assurance-récolte.
M. TOUPIN: M. le Président, je suis bien d'accord que le
député de Nicolet fasse des suggestions. J'avais fait
préparer ce document pour mon information personnelle en ce qui a trait
à la réunion d'aujourd'hui. Je ne vois pas d'inconvénients
à l'envoyer aux membres de la commission pour le début.
Après, on va travailler encore un peu certains articles et on pourra le
faire parvenir aux députés de l'Assemblée nationale. Quant
aux deux autres suggestions, j'en prends note, et comme d'habitude au
ministère de l'Agriculture, on essaie de donner le plus d'information
possible.
M. GUAY: Je pense que ce qui est important, M. le Président, dans
l'explication de tout ça, c'est que l'agriculteur, si on se place dans
sa peau, veut savoir quand l'assurance paie et quand elle ne paie pas. C'est la
question qui m'est posée le plus souvent.
M. TOUPIN: Evidemment, c'est un problème auquel on peut
répondre, mais il y aura toujours des agriculteurs qui se poseront cette
question.
M. BELAND: Ma dernière question: Combien de cultivateurs ou de
producteurs sont payés à ce jour, pour l'année 1970?
M. TOUPIN: On a donné les chiffres tantôt. Il reste 2,000
réclamations sur 9,000.
M. BELAND: Il y a donc certaines régions où c'est
entièrement réglé tandis que pour d'autres, il n'y en a
à peu près pas de réglé.
M. TOUPIN: C'est à peu près régulier. Il y a
peut-être des régions qui en ont eu un peu plus mais, de
façon générale, on a payé dans toutes les
régions.
On a commencé les règlements en tenant compte de la fin de
la période de vente ou de la saison. Puis évidemment, on a
bloqué à un moment donné mais les régions ont
été traitées selon un ordre et selon le pourcentage de
perte, exactement, comme on a pu introduire les documents, la
mécanographie, lorsque c'était complet ou pas. Il n'y a pas de
régions qui ont été privilégiées ou
défavorisées intentionnellement.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. GUAY: J'aurais une dernière question, M. le Président,
pour finir de couvrir le problème. Est-ce que la loi 45, la Loi de la
protection du consommateur, va également protéger les
assurés par l'assurance-récolte contre les vendeurs à
pression?
M. OSTIGUY: Adopté?
M. GUAY: Le ministre n'a pas répondu.
M. VINCENT: M. le Président, en ce qui concerne les chiffres et
même en ce qui concerne l'administration, je n'ai aucune objection
à adopter l'article 1. Cela semble être tous les mêmes
chiffres.
M. BELAND: A l'article 1, les sous-articles 1, 2, 3, 4, 5, 7, 10, cela
va. Il y aurait le sous-article 11...
M. VINCENT: Les sous-articles 1, 2, 3, 4, 5, 7,10, adoptés.
M. BELAND : Quel est le but de l'augmentation, enfin qu'est-ce qui est
ajouté au niveau des services contractuels pour faire cette
différence?
M. VINCENT: C'est la mécanographie et entretien?
M. TOUPIN: Les services contractuels comprennent le traitement
électronique des données. Si cela a augmenté cette
année c'est qu'on a inclus dans cet article un montant sur la
publicité-information qui était avant dans un poste particulier,
distinct. C'est ce qui fait l'augmentation.
M. VINCENT: Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 11, adopté.
M. VINCENT: Sous-article 15, adopté.
M. ROY (Beauce): Au sous-article 15, j'aurais une question à
poser.
M. VINCENT: Pas la Banque du Canada?
M. ROY (Beauce): Non, il n'est pas question de la Banque du Canada
là-dedans. Je voudrais savoir en quoi consistent ces
intérêts et, s'il y a lieu, comme le dit le député
de Nicolet...
M. TOUPIN: C'est l'intérêt que nous payons au gouvernement
sur les montants avancés à l'assurance-récolte.
M. ROY (Beauce): Autrement dit, sur les $3 millions que
l'assurance-récolte doit au gouvernement. A ce sujet, est-ce que la
Régie de l'assurance-récolte prévoit pouvoir rembourser le
gouvernement éventuellement ou si ce montant devra plus tard être
accordé sous forme de subvention à l'assurance-récolte
parce que celle-ci ne sera pas en mesure de le payer? J'aimerais avoir des
précisions de ce côté.
M. TOUPIN: Rapidement, on peut dire que c'est que la politique de base
actuelle. La Régie de l'assurance-récolte devra rembourser au
gouvernement ce qu'elle lui doit.
M. VINCENT: C'est la loi.
M. TOUPIN: C'est tout à fait normal. Et si toutefois,
évidemment, des problèmes se posent et mettent peut-être en
cause le programme d'assurance-récolte, je pense qu'il n'y a pas
d'inconvénient à ce que le gouvernement se penche sur le
problème et essaie de trouver une solution qui sera plus
adéquate.
M. BELAND: En somme, les $220,500 étaient payés en
intérêts au gouvernement. Est-ce que le gouvernement l'inscrit au
fonds consolidé du revenu ou si cela sert à d'autres fins.
M. TOUPIN: La question serait plus pertinente si elle était
adressée au ministre des Finances.
M. VINCENT: Ce sont les intérêts qui sont versés au
ministère des Finances.
M. BELAND: J'y verrai à ce moment-là.
M. VINCENT: Sous-article 15, adopté. Sous-article 29,
adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 2?
Contribution du gouvernement
M. VINCENT: Article 2: Contribution du gouvernement, adopté.
M. ROY (Beauce): Sous-article 31: Contribution du gouvernement du
Canada. Comment se fait-il que le montant soit moindre que celui de
l'année dernière? Est-ce que c'est parce qu'on prévoit
justement une nouvelle diminution au cours de l'année 1971?
M. TOUPIN: Vu que c'est le partage 50-50, si les primes sont plus
élevées, évidemment le gouvernement fédéral
paie plus et si les primes sont moins élevées, il paie moins.
M. ROY (Beauce): Le député de Nicolet a demandé
tout à l'heure si les ententes avaient été
renouvelées cette année. Le ministre si j'ai bien compris
nous a dit que les ententes pour l'année 1971 n'avaient pas
été renouvelées.
M. TOUPIN: C'est normal. Pour le moment...
M. ROY (Beauce): Il n'y a pas un retard anormal?
M. TOUPIN: Non. Il n'y a pas de retard anormal. C'est qu'on est en
contact avec le gouvernement fédéral sur cette question. Il est
possible cette année que nous ayons à discuter peut-être
certains petits changements. Nous nous sommes préparés à
la régie. Le président m'a remis le document, hier ou avant-hier,
le document complet des négociations qu'on devrait entreprendre. Il n'y
a rien d'anormal dans la question.
M. ROY (Beauce): Le ministre prévoit...
M. OSTIGUY: Vous avez vu comme c'est un fédéralisme
rentable.
M. ROY (Beauce): Vers quelle date le ministre prévoit-il que cela
sera signé?
M. TOUPIN: Ce sera signé l'année suivante
évidemment.
M. ROY (Beauce): C'est toujours signé un an en retard?
M. TOUPIN: Cela peut être à l'automne. Je présume
qu'on va signer à ce moment-là.
M. ROY (Beauce): C'est un fédéralisme rentable, mais en
retard.
M. TOUPIN: Assez souvent la rentabilité va commander certains
délais!
M. VINCENT: Sous réserve, je voudrais recevoir la liste des
vendeurs pour 1970-1971 et celle des inspecteurs. Vous pourrez me les faire
parvenir par courrier.
M. TOUPIN: Il y a le document ici que je remettrai d'abord aux membres
de la commission.
M. VINCENT: Merci messieurs. M. LE PRESIDENT: Poste 12?
Office du crédit agricole
M. VINCENT: Poste 12: Office du crédit agricole. M. le
Président, pour hâter la procédure, est-ce que le ministre
pourrait tout de suite nous donner les noms des administrateurs de l'Office du
crédit agricole et également les noms des personnes qui sont
présentes ici.
M. TOUPIN: Je ne sais pas si je vais me rappeler tous les noms. Je n'ai
pas la mémoire des noms. Il y a M. Hubert Hurtubise, qui est le
président. Je vais lui laisser le soin de vous donner les noms des
administrateurs.
M. Fernand Beaudoin, vice-président; M. Camille-G. Moreau,
régisseur, conseiller juridique et secrétaire de l'office. Il
cumule les fonctions par économie et efficacité. M. René
Bernatchez, régisseur et le chef comptable, M. Métivier.
M. VINCENT: M. le Président, à l'administration, Office du
crédit agricole, j'ai quelques questions. Le ministre a annoncé,
à plusieurs occasions des changements à la politique du
crédit agricole, avec des amendements aux lois. Est-ce que le ministre
prévoit déposer, avant l'ajournement de l'été, une
loi?
M. TOUPIN: Oui, M. le Président, je prévois déposer
des amendements à la loi du crédit agricole, à la loi de
l'amélioration des fermes, à la loi de mise en valeur et à
la loi du prêt agricole.
M. VINCENT: Avant l'ajournement d'été...
M. TOUPIN: Avant l'ajournement d'été. J'ai
déposé cela en première lecture.
M. VINCENT: En première lecture, cela veut dire peut-être
la semaine prochaine...
M. TOUPIN: Probablement la semaine prochaine ou dans quinze jours, nous
aurons rassemblé tous les détails.
M. VINCENT: A ce moment-là... M. TOUPIN: A ce
moment-là...
M. VINCENT: Est-ce que le ministre pourrait nous mentionner s'il
envisage des changements sur les taux d'intérêt?
M. TOUPIN: Oui.
M. ROY (Beauce): Est-ce une diminution ou une augmentation?
M. TOUPIN: Quand je déposerai le projet de loi, j'en prendrai
connaissance.
M. VINCENT: D'accord, mais envisage-t-il des changements sur le
maximum?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Des prêts?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Qui sont de $25,000 et peuvent être
haussés?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Dans la loi de l'amélioration des fermes
également?
M. TOUPIN: Je pense que oui.
M. VINCENT: Mais avant de déposer ces principaux changements aux
lois le ministre peut-il nous dire si le projet de l'organisation conjointe de
crédit agricole fédérale-provinciale est encore à
l'ordre du jour? Je pensais que même la Commission de planification de
l'agriculture canadienne avait recommandé, en quelque sorte,
supporté le point de vue du Québec. Le ministre peut-il nous dire
si le gouvernement fédéral est favorable à cette
création d'un seul organisme de crédit agricole qui
éviterait cette duplication existante?
M. TOUPIN: M. le Président, nous avons envisagé le
problème du crédit sous deux formes. D'abord, il fallait voir
à améliorer nos propres lois et par la suite, voir comment dans
ce contexte d'amélioration on pourrait négocier avec le
gouvernement fédéral. La première
étape va se franchir très bientôt. Quant à la
deuxième étape, elle est en préparation. Il y a des
comités de constitués. Il y a un travail qui se fait de
façon très intense Je ne peux pas vous dire, tout de suite, si le
travail se fait dans la perspective que décrit le député
de Nicolet. Mais, je peux, par exemple, affirmer que ce travail se fait dans
une perspective de négociation avec le gouvernement
fédéral.
M. VINCENT: Mais l'objectif poursuivi par le gouvernement actuel, c'est
d'en arriver à avoir un seul organisme de crédit agricole.
M. TOUPIN: Je ne peux confirmer, M. le Président, l'affirmation
du député de Nicolet.
M. VINCENT: Donc, le gouvernement actuel n'a plus cet objectif d'en
arriver à un seul organisme de crédit agricole...
M. TOUPIN: Je n'ai pas dit cela.
M. VINCENT: Mais est-ce l'objectif du gouvernement d'en arriver...?
M. TOUPIN: L'objectif, c'est d'entreprendre les négociations avec
le gouvernement fédéral et d'en arriver dans ces
négociations à protéger le plus possible les droits des
agriculteurs du Québec et les droits du gouvernement en cette
matière et en même temps d'en arriver aussi à éviter
toute cette duplication.
M. VINCENT: D'accord, mais est-ce que le ministre est favorable, pour
éviter cette duplication, à la recommandation du "task force"
on y stipule bien, d'ailleurs le gouvernement précédent a
pris position et ça a été une position logique pour qu'on
en arrive à cette solution discutée depuis de nombreuses
années à ce qu'il y ait un seul organisme de financement
de la ferme ou de financement aux agriculteurs qui serait alimenté par
le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial?
M. TOUPIN: Oui, nous sommes d'accord sur ce principe d'éviter la
duplication. Nous sommes d'accord sur le principe de laisser à
l'agriculteur la possibilité d'une plus grande efficacité en
n'étant pas toujours mis en face de deux options. Nous sommes d'accord
sur ces principes, mais ce sur quoi je ne peux discuter pour le moment, c'est
sur la forme que prendra cette action future du gouvernement du Québec
dans les négociations avec le gouvernement fédéral.
M. VINCENT: Est-ce que le taux d'intérêt pour parler
en général, pour les prêts, comme on le sait, c'est
fixé par la loi, c'est 2 1/2 p. c. jusqu'à $15,000 est
encore de 8 p. c. de $15,000 à $18,000?
M. TOUPIN: Le taux d'intérêt n'a pas changé depuis
l'an dernier.
M. VINCENT: Il est encore de 8 p. c. M. TOUPIN: Actuellement.
M. VINCENT: Et c'est possible que très prochainement on apprenne
qu'il y a des changements.
M. TOUPIN: Il y aura changement du taux d'intérêt.
M. ROY (Beauce): Même jusqu'à $15,000.
M. VINCENT: A l'intérieur des premiers $15,000?
M. TOUPIN: Je pense que nous pouvons dire oui. De toute façon,
lorsque je déposerai le projet de loi, vous aurez en main toutes ces
données. Vous seriez peut-être les premiers à me reprocher
de vous les avoir donnés avant de les donner à l'Assemblée
nationale.
M. VINCENT: Ce ne sera quand même voté ou discuté
qu'à l'automne.
M. TOUPIN: Vous aurez tout l'été pour étudier, pour
regarder, et à l'automne, lorsque nous discuterons en deuxième
lecture, vous pourrez nous faire vos suggestions.
M. VINCENT: Cela va être discuté à l'automne. En ce
qui concerne le crédit agricole, est-ce qu'on pourrait avoir on a
eu le rapport l'an dernier au lieu de poser des questions sur le nombre
de prêts consentis pour la dernière année
financière...
M. TOUPIN : Je vous ai donné hier passablement de chiffres
là-dessus en Chambre. Je pense que c'est hier ou avant-hier. Je peux
vous faire parvenir ce document-là. Je n'ai pas d'inconvénient.
Ce document correspond à toutes les questions que vous voulez poser.
C'est le nombre de prêts consentis depuis l'existence...
M. VINCENT: Seulement pour la dernière année
financière parce qu'on a les autres dans les rapports annuels.
M. TOUPIN: Je pourrai vous envoyer le document complet. Ici, on a un
document assez complet. Je peux vous l'envoyer. Par exemple, la somme totale
prêtée depuis 1937 est de $408,234,000. Le nombre total des
prêts consentis depuis le début, 87,273. Le montant des
prêts en cours au 31 mars 1971, $177,200,000. Le nombre de prêts en
cours au 31 mars 1971, 33,473. Le nombre de prêts déboursés
en 1971, 1,779. Le montant des prêts déboursés en 70/71,
$24,282,650. Moyenne des prêts en 70/71 par rapport à la demande,
$13,649 par agriculteur qui a fait une demande. Nombre de terres
prossédées par l'office au 15 juin 1971, 38 parce que quelquefois
l'office doit reprendre
des terres et il y en a 13 autres qui sont louées ou sous
promesse de vente, ce qui fait un total de 51 fermes avec lesquelles l'office
fait affaires. Les pertes totales encourues depuis le début de l'office,
c'est important: depuis le début de l'existence de l'office, $150,000
sur total de $408,000,000 prêtés. C'est fantastique.
M. BELAND: Il ne faut pas considérer ça comme des
pertes.
M. TOUPIN: Ce sont des pertes qui sont attribuables à bien des
facteurs.
M. BELAND: Comparativement à d'autres secteurs de
l'économie, ce ne sont réellement pas des pertes.
M. VINCENT: C'est encore mieux que la Banque du Canada!
M. BELAND: Je ne voudrais pas engager un débat là-dessus
parce que cela pourrait être assez long.
M. ROY (Beauce): Il n'y a pas eu tellement de pertes.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1: Traitements et salaires.
M. VINCENT: Tous ces chiffres que vient donner le ministre vont nous
permettre justement...
M. TOUPIN: Si je vous faisais parvenir ce tableau-là, est-ce que
cela vous conviendrait pas mal pour les données?
M. VINCENT: D'accord.
M. BELAND: J'aurais également une question. A partir de quelle
date le régisseur René Bernatchez est-il entré en
fonction?
M. TOUPIN: Le 1er mars.
M. BELAND: En quelle année?
M. VINCENT: C'est l'ancien député de
Lotbinière.
M. TOUPIN: Le 1er mars 1970.
M. BELAND: Est-ce que c'était un poste à combler ou un
poste nouveau?
M. TOUPIN: C'était un poste vacant. M. Bellemare prenait sa
retraite.
M. BELAND: D'accord, enfin, je suis en train de douter qu'il puisse y
avoir des régions spéciales présentement, au niveau du
crédit agricole, parce que, dans certaines régions, certaines
paroisses marginales à ce qu'on m'a dit, on a tendance à refuser
des prêts d'une façon spécifique. Est-ce que c'est
exact?
M. TOUPIN : La Société du crédit agricole
fédéral a eu certains problèmes. En Abitibi, par exemple,
le nombre de demandes était de moins en moins grand. Alors, elle s'est
retirée ou à peu près de ce territoire. Mais, à
l'Office du crédit agricole, on fait face, aussi, de temps en temps,
à ces problèmes au niveau des régions marginales surtout,
mais certains correctifs et les amendements qu'on apporte vont corriger un peu
ces lacunes qu'on retrouve dans les régions marginales.
M. BELAND: J'ai posé une question à un autre moment au
ministère des Terres et Forêts et on m'a
référé ici. Est-ce qu'il y a possibilité que l'on
étudie ou que l'on mette quelque chose en application, relativement aux
fermes forestières qui sont demi-fermes agricoles et demi-fermes
forestières? Est-ce qu'on a pensé à un agencement
quelconque relativement à ça?
M. TOUPIN: Dans la perspective que vous mentionnez, l'office peut faire
des prêts pour des fermes semi-forestières, semi-agicoles. Il n'y
a pas d'inconvénient à cela.
M. BELAND: C'est dans l'optique présente?
M. TOUPIN: L'office actuel peut accéder à ces demandes,
mais, pas pour des fermes exclusivement forestières.
M. BELAND : En se basant sur quelle évaluation? Est-ce que l'on
pense à une évaluation donnée de l'acre de boisé?
Est-ce qu'on peut prêter à raison de 20 p.c, 50 p.c, ou 80 p.c?
Est-ce qu'il y a un pourcentage quelconque, à ce moment-là,
d'évalué?
M. TOUPIN: C'est le processus normal qui vaut pour tous les autres
prêts hypothécaires qui est considéré. Il y a aussi
d'autres prêts qui se font. Il n'y a pas seulement les prêts
hypothécaires qui se font. Il y a aussi les prêts de nantissement.
Il y a d'autres prêts. Je laisserai le soin au président de vous
donner quelques précisions là-dessus, en mon nom.
Dans le cas particulier que vous soulevez, il est bien sûr que
pour l'apport des revenus du boisé d'une entreprise mi-agricole,
mi-forestière, le compte en est tenu comme si c'était un revenu
agricole. Sur les exploitations exclusivement forestières, nous ne
prêtons pas. Dans le moment, nous n'avons pas le droit.
M. ROY (Beauce): M. le Président, sur la question des prêts
agricoles relativement aux boisés de ferme, je ne sais pas s'il y a eu
des changements depuis l'année dernière, mais je sais que
jusqu'en mars ou avril dernier, on ne tenait pas compte de l'inventaire du
boisé de ferme, autrement dit de sa valeur marchande
pour faire un prêt agricole. On tenait compte, comme vient de le
dire M. Hurtubise, des revenus du boisé lorsque, par exemple, on
établissait les critères de remboursement, la capacité de
rembourser de l'emprunteur.
Voici le problème, je vais expliquer davantage la question du
député de Lotbinière. Par exemple, dans certaines
régions du Québec il y a des fermes dans lesquelles il y a un
boisé qui peut facilement être évalué à
$5,000 et dont la ferme elle-même, y compris terrain et bâtiments
peut avoir une évaluation d'environ $15,000. L'évaluation
foncière du boisé, l'évaluation du boisé
lui-même ne comptait pas, dans l'évaluation pour servir de base
à l'établissement d'un prêt, du montant maximum du
prêt pouvant être consenti sur cette ferme.
La seule chose dont on tenait compte, c'était le revenu du
boisé pour l'établissement de ses revenus, pour voir si la ferme
était rentable ou non. Ayant travaillé dans ce genre
d'établissements agricoles pendant plusieurs années, nous avons
été obligés, au niveau d'autres institutions
financières, de faire des prêts complémentaires pour
être capables de nantir la coupe du bois, afin de permettre à un
jeune de s'établir sur une ferme, ou à un agriculteur de
regrouper sa ferme avec une autre qui avait un boisé.
Lorsqu'il arrivait des difficultés, il n'était pas en
mesure d'obtenir un prêt à cause de certaines conditions ou d'un
certain nantissement agricole enregistré antérieurement. J'ai vu
une quantité assez grande d'agriculteurs qui, lorsqu'ils ont
acheté une ferme pour s'agrandir, ont été tout simplement
obligés de vendre la partie boisée aux commerçants. Les
commerçants en ont fait l'exploitation, la coupe à blanc, et ce
boisé va prendre 20, 25 et même 30 ans, dans certains cas, avant
de pouvoir être exploité de façon rentable par
l'agriculteur.
Je pense que ce qu'a voulu dire le député de
Lotbinière, c'est: Est-ce que, dans les modifications de la loi du
crédit agricole, on veut tenir compte de l'inventaire des boisés
de ferme pour les inclure dans la valeur foncière, de façon que
les cultivateurs puissent obtenir un prêt supplémentaire de
l'Office du crédit agricole?
M. TOUPIN: Dans l'approche de la question qui a été
soumise tout à l'heure, il est bien certain que la valeur du
boisé qui tient à une ferme agricole, c'est reflété
dans la valeur globale de la ferme au point de vue marchand. Sur ce point, il
est très certain que l'office a évolué et se situe
aujourd'hui véritablement dans une optique réaliste pour trouver
les solutions adéquates.
M. BELAND: C'est entendu qu'il y a certains risques parce que c'est
évident que le type malgré toute la bonne volonté, s'il
lui arrive, par exemple, une malchance quelconque sur sa ferme ou dans sa
famille ou quelque chose du genre, il peut être porté à
faire un genre de surexploitation de son boisé et en diminuer la valeur.
C'est entendu, c'est une chose qui peut exister. Mais le risque est beaucoup
plus fort, dans l'investissement, par exemple, que dans d'autres secteurs de la
même ferme. C'est entendu que le risque est beaucoup supérieur
mais encore là, ça rendrait d'énormes services s'il y
avait possibilité, peut-être d'accentuer, pour certaines fermes
spécifiques, enfin, je ne sais pas...
M. ROY (Beauce): Les cultivateurs qui ont des...
M. TOUPIN: Evidemment, il y a deux sortes de crédits à
l'Agriculture sur lesquels on s'est penché il n'y a pas longtemps et
auxquels on n'a pas trouvé de réponse satisfaisante. Il y a
celui-là, le crédit aux fermes forestières. Alors, on se
demande si on ne devrait pas en introduire un, un crédit adapté
à ce type de fermes. Et il y a aussi ce qu'on est convenu d'appeler
très souvent le crédit à la production. Souvent on a le
problème de l'entreposage de tous les produits maraîchers. On
prend également le problème de celui qui fait des viandes pour
une saison. Alors, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'établir une sorte
de crédit à la production et non pas seulement se limiter au
crédit foncier avec quelques avantages du crédit sur
nantissement? Quoique, dans les amendements qu'on propose, on assouplit un peu
ces différentes mesures que vous aurez l'occasion de discuter lors de la
discussion des projets de loi. Il y a ces deux types de crédit sur
lesquels on s'est penché mais auxquels on n'a pas trouvé de
solution encore acceptable.
Je pense que le problème que vous soulevez est un problème
fort sérieux et nous est soumis souvent par les producteurs de bois et
par les autres producteurs aussi.
M. BELAND: Etant donné qu'il y a d'autres questions qui vont
être posées relativement à cela, je pense qu'il faudrait
peut-être envisager de suspendre si vous pensez qu'il y a moyen de
reprendre vers 2 h 30. Est-ce que vous pensez que...
M. TOUPIN: M. le Président, je pense que le député
de Lotbinière nous donnera sa collaboration, j'ai une couple de
rencontres à deux heures et je les ai reculées le plus tard
possible, j'en ai une à deux heures ou deux heures trente, j'en ai une
à quatre heures. Je vous assure que je suis passablement coincé
et vu qu'hier on s'était plus ou moins entendu pour terminer cela cet
avant-midi, je pense qu'à une heure, nous aurons terminé si on y
met un peu de diligence.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Pour ma part, M. le Président, je
n'ai plus de questions à poser. Cela dépend des autres
députés naturellement.
M. ROY (Beauce): J'ai quelques autres ques-
tions à poser relativement à la loi de
l'amélioration des fermes. Ce ne sera pas tellement long. J'aimerais
revenir aussi sur la question du crédit forestier, parce que c'est
extrêmement important. Depuis assez longtemps les agriculteurs font des
démarches pour avoir du crédit forestier. Une question a
été posée en Chambre il y a quelques jours par le
député de Lotbinière. Le ministre de l'Agriculture avait
répondu que ceci relevait du ministère des Terres et
Forêts. Je voudrais souligner un point: si un agriculteur qui exploite en
même temps un boisé de ferme qui a une assez grande importance est
obligé de négocier avec l'Office du crédit agricole d'une
part et de négocier avec le ministère des Terres et Forêts
d'autre part, je pense qu'il va y avoir des complications. Il va y avoir des
contrats, des actes notariés à préparer, des documents
à faire enregistrer. A ce moment, c'est encore l'agriculteur qui va
payer. Je pense que le crédit forestier qui pourrait être
accordé aux agriculteurs qui ont des boisés de ferme devrait
être accordé à l'intérieur du crédit agricole
et non pas un crédit spécial.
M. TOUPIN: M. le Président, je ne me rappelle pas avoir
répondu dans cette perspective, mais peu importe. Si c'était cela
la question, je l'avais mal saisie. Ce qui s'est produit au ministère
des Terres et Forêts, c'est qu'on a fait une étude des
possibilités dans le domaine du crédit. Cela ne voulait pas dire
que c'était le ministère des Terres et Forêts qui allait
assumer lui-même cette fonction administrative. L'Office du crédit
agricole, en collaboration avec le ministère de l'Agriculture, s'est
déjà penché sur le problème, comme je vous le
disais tantôt. On n'a pas encore trouvé la solution qui soit la
plus susceptible d'être vraiment applicable et d'être vraiment
efficace aussi. Le ministère des Terres et Forêts s'est aussi
penché sur le problème. C'est la raison pour laquelle j'ai
répondu dans cette optique, dans cette perspective. Il n'est absolument
pas question pour le moment et je pense que je puis l'assurer ou
même l'affirmer qu'il y ait un autre type d'organisme de
crédit qui se mette en place soit pour les fermes forestières ou
d'autres fermes en ce qui a trait au moins à l'agriculture.
M. GUAY: M. le Président, j'ai posé une question au
ministre de l'Agriculture en Chambre concernant l'obligation de remboursement
avant terme de prêts agricoles.
Cela s'est produit et se produit encore concernant des agriculteurs qui
ont, en partie sur leur ferme, un boisé ou encore dont certaines parties
de leur ferme sont incultes. A ce moment-là, ils ont profité de
l'occasion pour le reboiser. Bien sûr que ces agriculteurs ont
diminué probablement, par exemple, leur production de produits laitiers
pour augmenter d'une autre façon la valeur de leur ferme. Maintenant, on
exige de ces gens un remboursement avant terme ou l'augmentation des montants
de remboursements mensuels. J'aimerais savoir du ministre si ça fait
partie de la politique du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation. Ces gens sont réellement en difficultés
financières face au remboursement exigé par le ministère
et ça cause de réels problèmes. Dans d'autres cas, ce sont
des agriculteurs qui ont même augmenté le nombre d'animaux, ils
ont même augmenté la valeur réelle de leur ferme et on
exige quand même un remboursement plus rapide par des versements
augmentés. J'aimerais savoir du ministre si j'ai même
soumis à ce moment-là un problème par écrit au
ministre, s'il a pris connaissance de la chose et si ça va se
continuer ou si ça va être abandonné ou encore si le
ministère fera connaître ses politiques face à ces
remboursements. Il y a des agriculteurs qui sont réellement en
difficultés financières, ils sont obligés de se rendre
à la banque ou à la caisse populaire pour faire un emprunt et
rembourser au ministère de l'Agriculture. A ce moment-là ils nous
disent: On aurait bien dû à ce moment-là emprunter
directement de la banque.
M. TOUPIN: Je peux vous donner la politique du ministère et
après le président de la régie pourra vous donner dans
quels cas cela se produit. Il y a des normes qui sont établies au niveau
d'une institution de crédit qu'on appelle l'Office du crédit
agricole. Ces normes, lorsqu'elles sont établies, le sont par
règlements, selon les politiques du gouvernement. Or, lorsque nous avons
accepté ces normes, nous devons, nous, les respecter. Et cela devient
difficile pour nous de traiter des cas individuellement. Mais il ne faut pas
oublier une chose, c'est que chaque fois qu'un gars fait appel au crédit
agricole, il est conscient qu'il existe des normes. On les lui explique. Il est
au courant de toute la situation. Devant un problème comme
celui-là, on est trop souvent porté à mêler les
problèmes. ce n'est pas parce que j'en porte l'accusation
mais on est porté parfois à les mêler.
L'office du crédit agricole, il faut bien le concevoir et le
prendre aussi comme ça, est un office pour l'agriculture. Ce sont des
prêts pour l'agriculture. Ce ne sont pas des prêts pour quiconque
exploite à côté, soit un autre commerce, soit une autre
profession. Beaucoup d'agriculteurs décident d'abandonner leur ferme ou
de limiter leur production parce qu'ils se sont trouvés un autre revenu
à côté, ou parce qu'ils exploitent un commerce à
côté. Ce n'est pas le rôle de l'Office du crédit
agricole à ce moment-là d'intervenir.
Ces normes se situent dans tout ce contexte-là.
Il pourrait peut-être y avoir certaines politiques
spéciales qui pourraient être mises de l'avant en ce qui a trait
aux fermes dites marginales, une sorte de crédit qui pourrait
s'appliquer sur les fermes dites marginales. Mais les normes qui existent
actuellement, qui nous apparaissent des normes économiquement saines,
doivent demeurer et la politique du
gouvernement c'est de respecter ces normes qui ont été
acceptées.
M. GUAY: J'aimerais souligner au ministre que le ministère de
l'Agriculture est lié par contrat avec l'agriculteur et cet
agriculteur-là a toujours satisfait les exigences du ministère.
Ils sont également propriétaires de l'entreprise.
M. TOUPIN: Est-ce qu'ils l'exploitent?
M. GUAY: Certainement qu'ils l'exploitent. Dans plusieurs cas, ils ont
même augmenté l'effectif.
M. TOUPIN: S'il y a augmentation d'exploitation, il est bien possible
qu'il y ait eu une demande de prêt additionnelle de faite et qu'à
ce moment-là les taux étant augmentés la prime du
remboursement ait augmenté. Mais je ne pense pas qu'il y ait
augmentation du remboursement parce qu'il y a augmentation de
rentabilité.
M. GUAY: Ces agriculteurs ont été visités par des
supposés représentants du ministère qui ne semblent pas
vouloir discuter tellement ni expliquer tellement. C'est plutôt un
dépôt de documents avec l'exigence de remboursement qui devait se
faire avant le 1er juin. C'est bien mentionné dans les lettres dont j'ai
pris connaissance. Parfois c'est la totalité du remboursement qui
était exigée avant le 1er juin. Il y a des agriculteurs qui sont
réellement serrés.
M. TOUPIN: Le président, M. Hurtubise, va vous donner les
techniques de ces normes.
Les cas de la nature que vous soumettez sont assujettis comme tous les
autres prêts et je pense que c'est très normal
à une surveillance compréhensive de la situation de
l'agriculteur. Lorsque dans ces cas-là c'est toujours la
situation, sans exception, le prêt a été fait
à une entreprise agricole, mais à cause de l'évolution des
conditions économiques et souvent aussi à cause de la nature
même des ressources de ces fermes qui sont marginales au point de vue
agricole, elles s'acheminent sur le plan de l'exploitation
forestière.
Comme conséquence très directe et tout à fait
normale la grange-étable se déprécie rapidement, n'est
plus entretenue, les autres bâtisses également. Souvent la maison
peut être considérablement améliorée par ailleurs.
Ce que fait l'office dans des conditions comme celles-là c'est
toujours encore une fois avec compréhension que nous abordons
l'agriculteur si l'agriculteur vivait exclusivement du produit de
l'exploitation forestière, nous serions encore assez larges pour
maintenir les conditions originales.
Mais quand, concurremment à cet état de choses,
l'agriculteur travaille de façon continue à l'extérieur,
nous lui proposons un arrangement qui fait qu'on lui demande de payer $50 ou
$75 par six mois en réduction du capital de la dette afin de raccourcir
le remboursement et d'alléger pour nous le coût de la
surveillance.
Très honnêtement, je n'ai jamais eu connaissance qu'un
cultivateur se soit senti, avec des raisons admissibles, frustré ou
lésé dans des conditions semblables.
M. GUAY: Est-ce que ces prêts-là n'étaient pas
consentis sur la valeur foncière du terrain? Aujourd'hui, on semble
dire: Vous n'exploitez pas de façon rentable votre entreprise. Dans bien
des cas, la valeur foncière a été augmentée,
même doublée dans certains cas, et on exige quand même le
remboursement.
M. TOUPIN: Comme je l'ai indiqué, l'Office du crédit
agricole est de par sa nature même et son statut un organisme de
crédit à l'agriculture. Dans ces cas-là, l'acte
d'obligation que signe tout agriculteur avec l'office a une disposition bien
particulière, c'est l'engagement par lequel il est lié à
exploiter sa ferme comme entreprise agricole d'une façon convenable tout
simplement. Si, par l'évolution du temps et à cause de
circonstances comme j'indiquais tout à l'heure, l'entreprise devient
exclusivement forestière et qu'au même moment l'agriculteur va
travailler à l'extérieur à temps plein, je pense que c'est
de bonne administration que nous récupérions plus tôt le
capital dans des conditions comme celles-là sans léser d'aucune
façon l'agriculteur. Il a en effet le plein produit des remises qu'il
fait, chaque dollar qu'il remet en capital diminue proportionnellement
l'intérêt qu'il a à payer, libère son
hypothèque plus rapidement. Au lieu de prendre 33 ou 34 ans, s'il lui
reste cette période-là, il prendra 17 ou 18 ans.
M. GUAY: Si l'entreprise est mixte?
M. TOUPIN: Si l'entreprise est mixte, il n'y a aucun problème.
Les conditions sont maintenues telles quelles. Aucun problème.
M. BELAND: Je ne sais pas si vous avez pris connaissance jusqu'à
quel point certains notaires je dis bien certains notaires
lorsqu'un cultivateur qui possède un prêt vend soit un petit lopin
pour un chalet, une partie de boisé ou des choses comme ça, que
vient le temps de passer ledit contrat avec la personne donnée,
certains notaires, dis-je, disent à l'agriculteur que cela va être
en remboursement de leur crédit agricole en raison de 75 p.c. ou 80
p.c.
M. VINCENT: Qu'est-ce qu'il a à se mettre le nez
là-dedans?
M. BELAND: ... Tandis que...
M. VINCENT: C'est obligatoire? A ce moment-là, il faut qu'il
obtienne une mainlevée de l'Office du crédit agricole...
M. TOUPIN: C'est la politique de l'office du Québec...
M. VINCENT: En règle générale, l'Office du
crédit agricole exige le remboursement complet du montant vendu, mais en
pratique, le cultivateur, il le redonne au cultivateur, si ce cultivateur peut
prouver que cet argent va servir à l'amélioration de sa
ferme.
M. TOUPIN: Je pense que ce sont des cas je ne voudrais intervenir
impunément très particuliers, d'après
l'expérience que j'ai eue avec l'Office du crédit agricole,
chacun de ces cas particuliers, que ce soit un remboursement de prêt
agricole ou autre, sont toujours jugés d'une façon très
humanitaire. Mais quand même, l'Office du crédit agricole est
obligé de tenir compte... On rencontre des cas de personnes qui ont un
prêt agricole à 2 1/2 p. c. d'intérêt qui, quand
même, ont été subventionnées, qui peuvent, pour une
raison ou pour une autre, après avoir vendu du troupeau ou une partie de
leur troupeau, prêter de l'argent à 9 1/2 p. c. A ce
moment-là, l'Office ne peut pas se permettre, dans
l'intérêt de la province, de faire des prêts à 2 1/2
p. c. pour que le type puisse reprêter cet argent-là à 9
1/2 p. c.
M. BELAND: Dans cette optique, je suis bien d'accord; par contre, il y a
certains cultivateurs qui, justement, ont effectué des ventes de ce
genre et qui comptaient énormément sur ce montant qu'ils
pouvaient récupérer pour pouvoir agrandir leur troupeau,
améliorer leurs bâtisses et le reste. Et puis...
M. TOUPIN: C'est réglé, M. le Président, ce n'est
pas un problème. L'office en est informé, il en fait la demande,
il fait un programme, puis on règle ce problème
immédiatement.
M. BELAND: Les cultivateurs ne sont pas suffisamment informés de
ça...
M. TOUPIN: Oui. Tous les cas de cette nature-là ont
été réglés.
M. BELAND: Il y a certains cultivateurs qui ne sont pas suffissamment
renseignés, étant donné que c'est le notaire qui leur dit
cela, qu'il est censé être au courant de tout, et soit par
timidité ou manque de connaissances, le cultivateur laisse faire et
tolère la chose comme telle, cela arrive dans le milieu rural, vous
savez.
M. TOUPIN: Oui. Il peut se glisser certains cas d'exception, mais ce que
je veux souligner, c'est qu'il y a tellement de cas qui se présentent,
je ne dis pas des milliers. Moi j'ai eu personnellement à en
régler avec le responsable de la Régie, dans la région, et
je n'ai jamais eu de problème.
M. OSTIGUY: M. le Président, moi aussi, dans Rouville, et chaque
fois que le cultivateur a justifié ses besoins, l'Office du
crédit agricole lui a accordé ce qu'il demandait. Il n'y a jamais
eu de problème, ça a toujours très bien
été.
M. GIASSON: Oh se doit de reconnaître, M. le Président, que
l'Office du crédit agricole, par sa longue expérience, agit
toujours avec un humanisme réel; on ne peut pas dire que cet organisme
gouvernemental ait jamais brimé qui que ce soit.
M. BELAND: M. le Président, j'ai fait bien attention pour ne pas
mettre en cause le personnel de l'Office du crédit agricole, ce n'est
pas là qu'était le point. Par contre, je pense que j'ai
précisé suffisamment...
M. LE PRESIDENT: Je crois que les députés devraient
étudier un peu la loi du crédit agricole. Ils s'apercevraient que
toutes ces choses sont dans la loi, et que la régie suit la loi. Toutes
ces questions seraient évitées. Pour le sous-article 1, est-ce
qu'on l'adopte ou est-ce...
M.VINCENT: Poste 12, les sous-articles 1,2,3,4,5,7,9,10,11,
adoptés.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. VINCENT: Poste 13, M. le Président: Loi du crédit
agricole, page 53, ce n'est pas détaillé.
Loi du crédit agricole (Québec)
M. ROY (Beauce): La différence d'intérêts à
payer pour le bénéfice des cultivateurs.
M. VINCENT: C'est la différence payée par le
fédéral. Quel est le taux d'intérêt
présentement?
M. ROY (Beauce): Je ne pense pas que ce soit le
fédéral.
M. VINCENT: Oui, d'accord.
M. ROY (Beauce): Le fédéral, c'est le poste 15.
M. VINCENT: C'est juste une question d'entrée dans les livres.
Cela n'a pas tellement de conséquences. C'est pour faire la
comptabilité, parce que le gouvernement avance de l'argent à
l'Office du crédit agricole, et il y a une imputation de
l'intérêt.
M. ROY (Beauce): Maintenant, $7,692,000, à qui est
crédité ce montant? Est-ce qu'il est crédité
directement au gouvernement?
M. TOUPIN: Au ministère des Finances.
M. ROY (Beauce): Il est crédité directement au
ministère des Finances.
M. VINCENT: Il était à l'Agriculture et il est revenu au
ministère des Finances.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. ROY (Beauce): Revenu où il peut servir de coussin, à un
moment donné, pour amortir le service de la dette. Le ministre des
Finances pourra me répondre à ce sujet.
M. VINCENT: Poste 13, adopté. M. LE PRESIDENT: Adopté.
Loi de l'amélioration des fermes
M. VINCENT: Poste 14: Loi de l'amélioration des fermes. M. le
Président, est-ce que le ministre a dit tout à l'heure qu'il
apportait des changements à la loi de l'amélioration des
fermes?
M. TOUPIN: Oui.
M. ROY (Beauce): Le dernier changement que le ministre de l'Agriculture
peut avoir apporté dans la loi de l'amélioration des fermes, il
est évident que c'est tout ce qui regarde le taux
d'intérêt. Depuis une couple d'années, lorsque le taux
d'intérêt était élevé, la loi de
l'amélioration des fermes plafonnait les taux d'intérêt des
institutions prêteuses telles les banques, les caisses d'épargne
et de crédit, les différentes sortes de caisses d'épargne
et de crédit, les caisses populaires, les caisses
d'établissement, et tout ça.
A ce moment-là les cultivateurs n'ont pas été en
mesure de bénéficier de la loi d'amélioration des fermes
à cause de la hausse du taux d'intérêt. Je demanderais au
ministre de prévoir, dans la nouvelle disposition de la loi qu'il entend
apporter, des règlements qui soient assez souples à ce
sujet-là pour que, lorsqu'il y a une hausse du taux
d'intérêt chez les institutions financières, les
cultivateurs n'en soient pas pénalisés.
Nous avons répondu à maintes reprises que, si le
gouvernement ne permettait pas des prêts à la loi de
l'amélioration des fermes plus hauts que 6 p.c. et même 7 1/2 p.c,
c'était pour protéger les agriculteurs. Alors les gens ne
pouvaient pas se prévaloir de la loi de l'amélioration des fermes
parce qu'il aurait fallu qu'ils aillent emprunter à 8 1/2 p.c, 9 p.c. et
9 1/2 p.c. Les cultivateurs ont donc été obligés d'aller
voir les compagnies de finance, de faire appel à une
société de finance qu'on appelle la Société
financière du Québec, qui a fait des prêts à des
taux d'intérêt qui dans certains cas, ont même atteint 30
p.c. Ensuite, plusieurs cultivateurs ont dû déclarer faillite, ont
dû déclarer banqueroute ou ont été aux prises avec
des quantités de problèmes. Dieu sait la quantité de
dossiers que j'ai eus à étudier personnellement à ce
sujet-là. J'ai pu voir de quelle façon, à un moment
donné, trop de rigidité dans la loi, dans les règlements
de la loi, peut priver les cultivateurs et les orienter vers d'autres
institutions qui les exploitent.
M. TOUPIN: On est d'accord sur les propos tenus par le
député de Beauce. Il y a déjà une certaine
souplesse d'introduite parce que ça se fait par règlements. Mais
les amendements que nous apportons vont améliorer encore la
situation.
M. BELAND: Il y a certains aspects...
M. VINCENT: A l'heure actuelle, ça ne peut pas être
amélioré. Ce n'est pas prévu dans la loi, c'est dans les
règlements. Le commentaire que je voudrais ajouter est le suivant:
à l'heure actuelle...
M. TOUPIN: Ce que je voulais dire c'est que le nantissement...
M. VINCENT: Oui, le député de Beauce parle du taux
d'intérêt accepté par l'office du crédit agricole
pour la loi de l'amélioration des fermes...
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: ... il y aurait probablement des explications à
apporter. La loi de l'amélioration des fermes ne fixe pas de taux
d'intérêt. Elle donne au lieutenant-gouverneur en conseil, sur
recommandation de l'office, la permission de faire ou d'édicter par
règlement le taux d'intérêt...
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: ... Ce qui arrive, c'est qu'à l'heure actuelle le
taux d'intérêt permis en vertu du règlement est de 8 1/2
p.c. C'est ça, c'est 8 1/2 p.c. à ce moment-ci...
M. ROY (Beauce): 8 1/2 p.c. ou 7 1/2 p.c?
M. VINCENT: 8 1/2 p.c. Pour être bien couvert, quand un taux
d'intérêt comme celui-là est accepté par le conseil
des ministres, il a été discuté auparavant avec les
institutions bancaires et il a été en quelque sorte
accepté par ces institutions bancaires. N'oublions pas une chose, c'est
que la loi de l'amélioration des fermes devient un prêt
prévilégié, garanti par le gouvernement même
jusqu'à concurrence de 10 p.c. des pertes totales; ça peut aller
jusqu'à 10 p.c. du total d'une banque. C'est un réel prêt
prévilégié. Or, on sait que même quand le taux
d'intérêt est venu à 9 1/2 p.c. et 10 p.c., un particulier
qui allait dans une banque emprunter sur des obligations ne payait quand
même que 8 1/2 p.c.
A ce moment-là, c'est quand même un prêt
privilégié. Il y a eu surtout le problème avec les
caisses populaires qui n'ont pas la même flexibilité, la
même souplesse que certaines banques à charte. Cela ne veut pas
dire que les caisses populaires n'ont pas fait un beau travail dans ce
domaine-là. Il y a eu ce problème avec les caisses populaires,
mais je pense bien qu'avec les taux d'intérêt actuels, il n'y a
aucun problème qui existe à ce niveau-là. Cela a
été un problème momentané...
M. ROY (Beauce): Il a duré deux ans. Il a duré exactement
deux ans avant qu'on puisse suivre les taux d'intérêt. J'ai
été assez bien placé pour le savoir.
M. TOUPIN: Il y a d'autres facteurs qui peuvent influencer aussi. Il y a
celui-là et il y en a d'autres aussi.
UNE VOIX: Adopté.
M. ROY (Beauce): Concernant la loi de l'amélioration des fermes,
j'avais une autre observation à faire. C'est que les banques, qui font
des prêts en vertu de la loi de l'amélioration des fermes, ne font
pas enregistrer leur contrat au bureau d'enregistrement alors que les caisses
populaires le font. Les caisses d'établissement le font. Il arrive
qu'après avoir fait des recherches et des enquêtes chez certains
agriculteurs, il y a des prêts qui ont été consentis par
les caisses populaires et par d'autres organismes pour essayer d'aider les
agriculteurs à pouvoir obtenir des prêts. Il y a des nantissements
agricoles qui ont été faits. Après avoir envoyé le
prêt à l'Office du crédit agricole, qui l'envoie au
ministère de l'Agriculture, certaines institutions financières
ont découvert que les prêts avaient déjà
été faits par des banques et qu'ils avaient déjà
été acceptés. Il y a même des dossiers à
l'heure actuelle qui sont déposés au ministère,
c'est-à-dire à l'Office du crédit agricole, à
propos de cas où la même chose a été nantie trois
fois par les institutions, je ne veux pas dire acceptée trois fois par
le gouvernement. Lorsqu'une institution financière fait un prêt en
vertu de la loi de l'amélioration des fermes, elle l'envoie au
gouvernement aussitôt après l'enregistrement. On ne le fait pas
enregistrer avant, on l'envoie après. C'est après que le
prêt est effectué que nous pouvons savoir si le montant maximum
permis par la loi a été atteint ou n'a pas été
atteint. Selon un article je pense que c'est l'article 88 de la loi de
la banque du Canada les banques à charte sont obligées de
faire enregistrer leurs nantissements agricoles. Je vous souligne ce
problème. Je ne veux pas engager le débat là-dessus. Je
souligne ce problème à l'office pour que ce problème soit
étudié de façon à protéger les institutions
prêteuses. Si, en somme, les institutions prêteuses sont trop
souvent victimes de mauvaises déclarations ou de complications, il est
évident que les institutions prêteuses seront de moins en moins
intéressées à faire des prêts en vertu de la
loi.
Ce sont les agriculteurs qui en souffrent, alors que, justement,
l'office a adopté cette loi pour aider les agriculteurs.
Je souligne ce problème et j'aimerais que le ministre et le
président de l'office en prennent bonne note et qu'on étudie cet
aspect du problème de façon à amener plus de
lumière et à éviter que des erreurs ou même des
pertes soient envisagées auprès des institutions.
M. TOUPIN: D'accord, M. le Président, je vais examiner le
problème.
M. LE PRESIDENT: Le poste 14: Loi de l'amélioration des fermes,
adopté.
Loi du prêt agricole
M. VINCENT: A poste 15: Loi du prêt agricole, quel est le taux
d'intérêt chargé présentement par le Crédit
agricole fédéral?
M. TOUPIN: C'est 7 3/4 p.c.
M. VINCENT: C'est 7 3/4 p.c., ce qui signifie que le gouvernement du
Québec rembourse la différence, jusqu'à concurrence de
$15,000 entre 2 1/2 p.c. et 7 3/4 p.c, c'est-à-dire 5 1/4 p.c.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
Loi du crédit agricole
M. VINCENT: Le poste S 16: Loi du crédit agricole. En quoi
consiste cette loi? On voit: S 16, est-ce qu'il y a eu du changement dans la
formulation du budget? S 16: Loi du crédit agricole, Statuts refondus du
Québec, chapitre 108: $1,067,700. L'an dernier, on avait: zéro.
C'est le début de la remise conditionnelle.
M. TOUPIN: C'est exact, c'est la remise conditionnelle.
M. VINCENT: Après dix ans. C'est la première année
qu'on fait la remise conditionnelle, en vertu de la loi. C'est le
commencement.
M. TOUPIN: C'est ça. Ce sont des crédits statutaires.
M. VINCENT: D'ailleurs, cela ne durera pas tellement longtemps, cela va
durer neuf ans.
M. TOUPIN: Dix ans.
M. VAILLANCOURT: C'est une des bonnes lois qui ont été
adoptées en 1960, par le Parti libéral.
M. VINCENT: Oui, qui a été amendée en 1969,
unanimement par l'Assemblée nationale.
Ils ont constaté qu'on avait encore mieux que ça!
M. LE PRESIDENT: Adopté. Le poste S 17. Garantie payable par
le gouvernement
M. ROY (Beauce): Au poste S 17, les $75,000, garantie payable par le
gouvernement. Est-ce que ce sont les prévisions pour les pertes? Au
cours de la période 70/71, sur les prévisions de $75,000, quels
sont les montants qui ont été déboursés?
M. TOUPIN: Ce sont des montants statutaires. C'est la garantie payable
en vertu de la loi de l'amélioration des fermes aux organismes
prêteurs autorisés: les banques à charte, les caisses
populaires et les caisses d'établissement. Alors, au cours de l'an
dernier, nous avons payé $84,091.09 de pertes aux organismes
prêteurs.
Comme c'est statutaire, l'excédent entre les crédits,
entre $75,000 et $84,000, émarge au fonds consolidé.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
Loi favorisant la mise en valeur des exploitations
agricoles
M. VINCENT: Poste 18: Loi favorisant la mise en valeur des exploitations
agricoles. Est-ce la loi qui s'adresse aux jeunes, les $3,000, et la loi des
$50 l'acre?
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: Avec une augmentation assez substantielle cette année
à cause des programmes qui sont mis en marche et également
à cause de la participation du gouvernement fédéral pour
le Bas-Saint-Laurent.
M. TOUPIN: Pour le poste 7, l'agrandissement à toute la
province.
M. VINCENT: Les $50 l'acre, et la participation du gouvernement
fédéral.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. GUAY: A ce poste 18, ce semble de plus en plus difficle, les
conditions sont de plus en plus sévères pour obtenir ces primes
à l'établissement. Il y a la loi favorisant la mise en valeur des
exploitations agricoles et il y a l'âge considéré du
concurrent. Il y a un tas de choses et on réfère toujours
à l'unité agricole rentable. Si c'est une unité agricole
rentable c'est possible et dans le cas contraire c'est impossible. J'ai
travaillé à différents cas pour lesquels on avait fait des
demandes, ce n'est pas encore arrangé et probablement que ça ne
s'arrangera pas. Cela semble énormément...
M. TOUPIN: Cela dépend duquel vous par- lez. De la subvention de
$1,000, de l'agrandissement de $50 l'acre?
M. GUAY: De ceux-là.
M. ROY (Beauce): La subvention de $1,000 est-elle comprise dans le poste
18? Les $200 par année durant cinq ans?
M. VINCENT: Oui.
M. VAILLANCOURT: Cela a été amendé, je crois, en
1969.
M. TOUPIN: Nous avons quelques chiffres ici. Pour la partie du $1,000 en
70/71, on a accepté 664 demandes pour un total de $837,800. Pour les
$3,000, il y a 660 cas qui ont été acceptés pour un
montant de $1,980,000 et un déboursé de $979,600.
M. ROY (Beauce): Combien de refusés?
M. TOUPIN: Nous n'avons pas de statistiques sur les cas refusés,
mais on établit d'une façon assez précise entre 750 et 775
cas d'établissement normaux. Mais il y a une tendance à
fléchir annuellement sur les cas d'établissement pour des raisons
que tous reconnaissent.
On peut dire qu'à peine peut-être 10 p.c. sont
refusés.
M. ROY (Beauce): Sur la subvention de $1,000, les $200 par année,
il semblerait que c'est plus compliqué, comme le disait le
député de Dorchester, depuis un certain temps pour obtenir cette
subvention pour un jeune cultivateur qui s'établit. J'ai eu à
discuter il y a quelques jours avec des officiers du ministère. On nous
donne toujours la réponse qu'il faut que ce soit une ferme rentable. Au
moment même où je vous parle, pour les gens qui se sont
lancés dans la production du porc, des oeufs, des poulets de gril ou
autres, je me demande ce que ça prend pour être une ferme
rentable. Une ferme rentable, est très relatif selon des périodes
données. Il y a le cas de personnes qui occupent la majeure partie de
leur temps dans l'agriculture, par exemple un jeune agriculteur de 26, 27 ou de
28 ans qui prend le bien paternel et qui a l'intention, dans un avenir
rapproché d'un an ou de deux ans, de l'agrandir et à qui on
refuse carrément à l'heure actuelle la subvention de $200 sous
prétexte que son exploitation n'est pas rentable et qu'elle n'a pas
d'avenir. J'aimerais souligner ces cas au ministre et au président de
l'office parce qu'il me semble que c'est tout à fait inadmissible. Dieu
sait si à l'heure actuelle nous avons bien des penseurs au Québec
qui s'imaginent qu'il y a beaucoup d'autres régions rurales qui
devraient retourner à la forêt alors que ceci est très
relatif et discutable. On semble vouloir tenir compte de certaines opinions qui
sont discutables pour en faire un critère d'éligibilité
à la subvention de $200 par année.
Je le souligne au ministre parce que j'ai eu à discuter avec des
officiers du ministère, pas plus tard que la semaine dernière,
sur ces cas et on n'a pas pu s'entendre malheureusement. Le jeune agriculteur
qui a droit, à mon sens, à la subvention des $200 est
pénalisé à l'heure actuelle alors qu'en plus d'avoir des
difficultés dans la mise en marché de tous ces produits et en
plus d'avoir à subir une perte lors de la récolte de sucre et de
sirop d'érable de ce printemps et en plus de faire dévorer son
érabilière par les chenilles par-dessus le marché, on lui
annonce qu'il ne peut pas se prévaloir de sa prime de $200 parce que sa
ferme n'est pas rentable. Je souligne ce fait parce que j'ai l'intention de
soumettre le nom de la personne. Je ne le donnerai pas ici. Je vais le
soumettre à l'attention du ministre et de M. Hurtubise. Je tiens
à ce que ces cas soient réglés. Il y a également
d'autres cas.
M. GUAY: Jusqu'à quel âge les gens peuvent-ils se
prévaloir de cette subvention?
M. TOUPIN: De 21 à 40 ans. Je vous dirais un mot d'explication.
La ferme rentable est définie par la loi. Nous n'avons pas le choix.
Je pense que la définition est assez large et elle fait place
à une décision qui pèse sur le jeune agriculteur qui
s'engage pour la vie dans une carrière. La ferme rentable est
définie comme ceci: celle en somme dont l'ensemble des ressources
pourvoit aux frais de l'exploitation. Je pense que ce premier critère
est vrai.
Le deuxième, c'est l'entretien et la dépréciation.
Là, nous pouvons faire une adaptation sur les quantums. Le
troisième est rembourser ses dettes, faire vivre convenablement sa
famille. Le dernier critère de l'office, faire vivre convenablement sa
famille, est nettement inférieur en moyenne dans toute la province
à celui que détermine même le ministère des Affaires
sociales pour les assistés sociaux.
M. GUAY: Si la ferme est rentable, il n'en a pas besoin. Mais si la
ferme n'est pas rentable, c'est là qu'il en a besoin.
UNE VOIX: Pour la rendre rentable. M. GUAY: Pour la rendre rentable.
M. TOUPIN: Si le programme qu'accepte le jeune agriculteur, parce que
c'est le premier concerné, c'est lui qui décide de son avenir et
qui s'engage dans l'agriculture, l'amène à la rentabilité,
nous y allons avec lui.
M. ROY (Beauce): M. le Président, ce que j'ai voulu souligner, ce
n'est pas la question de la loi. Je sais qu'il y a des critères dans la
loi qui sont très valables et il en faut. Mais à l'heure actuelle
on semble, alors qu'il n'y a pas eu de changement, vouloir donner en 1971 une
interprétation autre que celle qu'on donnait en 1970, en 1969 ou en
1968. On semble plus sévère cette année alors que la loi
n'a pas été changée. C'est la remarque que j'avais â
faire à ce sujet. i
t!
M. BELAND: D'autre part, il y aurait autre chose sur quoi je
désirerais attirer l'attention de cette régie. Prenons un
cultivateur qui demeure toujours sur sa ferme. Il a un revenu plus que
convenable, il a une famille et il a déjà un garçon ou
deux cela peut dépendre des cas qui sont en âge de
travailler. Ils désirent ne travailler que sur la ferme pour prendre de
l'expérience et peut-être un jour prendre la relève. Au
lieu, que ces gars aillent à l'extérieur gagner, c'est le
père qui va gagner à l'extérieur pour permettre aux
garçons de rester sur la ferme et de gagner là. Cela
m'amène à une question spécifique: j'ai eu certains cas
qui ont été refusés pour l'agrandissement de fermes pour
ces raisons; on les a refusés d'une façon intégrale en
disant qu'ils ne pouvaient pas se prévaloir de la loi d'agrandissement
des fermes parce que le père ou le propriétaire réel de la
ferme travaillait à l'extérieur, donc gagnait un revenu
supérieur à l'extérieur.
Par contre, par ricochet, c'était le ou les deux garçons
qui gagnaient sur la ferme. Ce sont eux en somme qui seront la relève
tantôt. Il y a quelque chose qui devrait être fait vis-à-vis
de ce problème-là.
M. TOUPIN : Je ne veux pas couper court aux propos du
député de Lotbinière mais je pense que si un cas
précis était soumis à l'office ou au ministère qui
le dirigerait à l'office, on pourrait donner une réponse fort
satisfaisante à cette demande.
M. BELAND: Je soumettrai le cas spécifique...
M. TOUPIN: II nous fera plaisir d'y répondre.
M. BELAND: Très bien.
M. VINCENT: Poste 18 adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
Chemins de colonisation
M. VINCENT: Poste 19, j'aurais à poser une question au ministre
concernant un cas particulier, les chemins de colonisation. On a discuté
les chemins de colonisation à l'autre poste. Ce sont seulement les
chemins de colonisation dans le $3,500,000?
M. TOUPIN: Oui, je vous avais dit que... M. VINCENT: Plus
quelques...
M. TOUPIN: Je vous avais dit que je vous soumettrais le document, je
vais vous le soumettre.
M. VINCENT: D'accord. Adopté, M. le Président.
M. BELAND: Quand prévoyez-vous soumettre le document?
M. TOUPIN: Dans le plus bref délai, j'ai vu hier les
fonctionnaires, probablement que demain tout va être prêt. On va
vous expédier ça dans le plus bref délai.
M. VINCENT: Excusez-moi une dernière fois, M. le
Président, je voudrais que le ministre demande à ses
fonctionnaires de bien vérifier toutes les questions concernant
lés dépôts de documents, les productions de documents pour
qu'on n'ait pas à vérifier si tout est entré. C'est
facile, je pense qu'on en a pris note. On aimerait avoir ces
documents-là le plus tôt possible. On expédie trois...
M. VAILLANCOURT: Par le journal des Débats, ils peuvent
vérifier.
M. VINCENT: Ils peuvent vérifier par le journal des Débats
parce qu'à ce moment-là, il s'agirait d'en envoyer comme on l'a
mentionné, trois paquets distincts, un à chaque parti. Donc M. le
Président, en ce qui nous concerne, les crédits du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation vous pourrez
faire rapport à l'agence ils sont adoptés moins le poste 1
et moins le poste 6, sous-article 3.
M. BELAND: Pour ma part, je remercie sincèrement le ministre pour
toutes les réponses qu'il nous a apportées, les
éclaircissements qu'il a apportés avec en plus la documentation
qu'il va nous faire parvenir. Je trouve également nécessaire de
remercier d'une façon spéciale tous ceux qui sont venus
peut-être renseigner le ministre ou nous renseigner directement,
c'est-à-dire tous ceux qui font partie des différentes
régies ou commissions et qui, en somme, ont aidé le ministre.
Je les remercie sincèrement de même que le président
qui a été, à un certain moment, très
tolérant.
M. LE PRESIDENT: Je crois.
M. VINCENT: Donc, M. le Président, vous faites rapport à 2
h 30 en Chambre.
M. LE PRESIDENT: Le président va faire rapport et je remercie
tous les députés de leur présence et du travail qu'ils ont
accompli.
M. GUAY: Nous avons pris bonne note que l'honorable ministre nous a dit
que tout problème particulier devait lui être
référé.
M. TOUPIN: Devait lui être...? M. GUAY:
Référé. M. TOUPIN: Bien sûr.
M. LE PRESIDENT: Nous remercions aussi les secrétaires.
(Fin de la séance: 13 h 20)