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Commission permanente de l'Agriculture et de la
Colonisation
Etude des crédits
Séance du mardi 16 mai 1972
(Seize heures quinze minutes)
M. PICARD (président de la commission permanente de l'agriculture
et de la colonisation): A l'ordre, messieurs!
Comme première suggestion, j'aimerais demander aux membres de la
commission s'ils veulent bien nommer un rapporteur. J'aimerais suggérer
M. Ostiguy. Est-ce que vous acceptez? Alors, M. Ostiguy sera le rapporteur de
la commission de l'agriculture et de la colonisation.
Un deuxième point que j'aimerais soulever concerne le nouveau
règlement, tout particulièrement l'article 153, qui lie un peu le
président d'une commission. Si vous le permettez, je vais vous le lire:
"Tous les députés ont accès aux commissions, mais ceux qui
ne sont pas membres et les autres personnes doivent obtenir la permission pour
s'y faire entendre." Alors, si vous êtes d'accord avec moi, je pense que,
lorsqu'il s'agit de l'étude des crédits, nous devrions laisser le
droit de parole à tous les députés qui se
présentent devant la commission. Lorsqu'il s'agit de l'étude d'un
projet de loi, on peut peut-être appliquer l'article 153. Est-ce que j'ai
le consentement des membres de la commission?
M. VINCENT: Certainement.
M. LE PRESIDENT: Maintenant, je laisse la parole au ministre de
l'Agriculture et de la Colonisation, afin de savoir s'il veut faire un
exposé de la politique de son ministère.
Remarques préliminaires
M. TOUPIN: Je vous remercie, M. le Président, de m'accorder la
parole dès le début. Je n'ai pas l'intention de faire
d'exposé sur la politique de mon ministère maintenant. J'aimerais
demander, si cela leur convient, aux représentants de chacun des partis
de l'Opposition, de me poser certaines questions relatives à l'ensemble
des politiques du ministère. A la suite des questions qui me seront
posées, ou à la suite des observations qui seront faites par
chacun des représentants, je pourrai donner des précisions sur
chacun des points, en vue de répondre de façon plus
spécifique et plus particulière aux idées ou aux
intentions de chacun des représentants des partis.
M. LE PRESIDENT: Le député de Nicolet.
M. VINCENT: Le ministre nous demande, en ce qui concerne son
ministère, s'il y a possibilité de lui poser des questions sur
des points bien précis. J'aurais seulement à me
référer au feuilleton de l'Assemblée nationale du 23 mars.
Cela fera deux mois bientôt. Justement, nous avons posé une
série de questions, en ce qui nous concerne. Regardons le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation pour voir, d'abord,
où on en était, quelles étaient les grandes orientations
du ministre, quels étaient les problèmes ou les projets de
solution aux problèmes qui existaient au niveau de l'agriculture
québécoise, de l'agriculture des autres provinces et au niveau de
l'agriculture canadienne.
Malheureusement, nous attendons encore ces réponses. Je sais que
certaines réponses doivent être très
détaillées mais, en ce qui concerne d'autres questions, comme le
dépôt de correspondance entre le gouvernement
fédéral, le gouvernement provincial et les gouvernements des
autres provinces, surtout en ce qui concerne la commercialisation, je pense
bien qu'il serait assez facile d'avoir copie de cette correspondance. Cela nous
aurait évité de poser une série de questions, ce que nous
serons dans l'obligation de faire.
Maintenant, j'aimerais bien savoir et j'aurais aimé que le
ministre, dès le début, fasse un exposé sur ce qui se
passe au ministère de l'Agriculture et de la Colonisation du
Québec, parce que, à l'extérieur de l'Assemblée
nationale, à l'occasion de conférences ou de discours, le
ministre semble, à tout bout de champ, placer sur le dos du
fédéral les problèmes que nous avons dans la province de
Québec, par la commercialisation, par le grain de provende. Nous avons
des communiqués de presse où le ministre était très
satisfait du bill C-176; d'autres déclarations, où il nous dit
qu'il commence à avoir d'immenses doutes.
Nous avons, par exemple, les déclarations en ce qui concerne les
grains de provende. Nous avons eu le rapport du ministre, une
déclaration où pour la première fois au Canada tous les
ministres s'étaient entendus pour déclarer qu'il y avait un
problème. Il n'y a pas encore de solution. C'est également la
même chose pour le regroupement des fermes. Si on avait eu la
correspondance échangée avec le gouvernement
fédéral, on saurait peut-être ce qu'il y a de
résolu, quelles sont les politiques qu'entend suivre le
ministère.
Egalement ce que j'essaie de dire est très décousu
en 1970, nous avions reçu un livre jaune intitulé "Les
politiques agricoles des années 1970." On a vu également une
série de mesures d'assistance disparaître du ministère.
Donc, pour être bien logique, premièrement, qu'advient-il du livre
jaune, "Les politiques agricoles des années 1970"? Nous reviendrons
là-dessus durant l'étude des crédits.
Deuxièmement, qu'advient-il des subventions qui sont disparues au
cours de la dernière année et qui ont été
remplacées par d'autres programmes agricoles? Quel a été
le résultat de
cette opération? Il est assez important que nous le sachions.
Troisièmement, qu'en est-il des services du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation? Comment cela va-t-il avec nos bureaux
régionaux? Est-ce que les services sont à point?
Quatrièmement, et là, je reviens à ce que je
mentionnais comme préambule, quels sont les grands problèmes du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation? Est-ce que ce sont les
relations fédérales-provinciales? Est-ce que le
fédéral a l'intention de continuer d'aller de l'avant avec sa
politique annoncée par le ministre Olson, mettant à la
disposition des agriculteurs canadiens un montant de $150 millions pour les
sept prochaines années? En ce qui concerne la commercialisation,
où en sommes-nous le 16 mai 1972, alors que cela fait deux ans que le
ministre souhaite que le projet de loi C-176 soit adopté? Et
également, dans les relations fédérales-provinciales, nous
aimerions savoir quelle est la situation quant aux grains de provende.
Et dans les autres domaines, je ne peux pas revenir sur le crédit
agricole car nous avons des projets de loi en Chambre. Je ne peux pas revenir
sur la Loi du syndicalisme agricole car nous avons des projets de loi en
Chambre. Je ne pourrais même pas revenir sur la série de questions
que j'ai posées, parce qu'elles sont déjà au feuilleton.
Nous sommes placés dans une situation assez cocasse. Nous sommes
bloqués de part et d'autre. Il y a des questions qui sont posées
depuis presque deux mois et nous attendons les réponses.
J'aimerais bien que le ministre fasse un exposé là-dessus,
avant que nous entamions l'étude des crédits du ministère
de l'Agriculture et de la Colonisation.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière. Est-ce
que M. le ministre veut répondre à chacune des questions?
M. TOUPIN: Je répondrai seulement à une question que le
député de Nicolet se pose, soit la réponse à un
certain nombre de documents qu'il m'a demandés sur les relations
fédérales-provinciales. Je ne pense pas que cela fasse deux mois.
Il faudrait vérifier quand elle est arrivée au feuilleton de la
Chambre? Combien cela fait-il de temps?
M. VINCENT: Je n'ai pas dit deux mois. J'ai dit tout près de deux
mois! Le 23 mars.
M. TOUPIN: Du 23 mars au 23 avril, cela fait un mois et demi.
M. VINCENT: Nous sommes le 16 mai, aujourd'hui. Cela fait deux mois
moins une semaine !
M. TOUPIN: Le député de Nicolet compren- dra bien que ce
n'est pas facile de retrouver tout ce qu'il a demandé comme documents.
Il faut absolument fouiller partout. Ce sont les échanges entre
fonctionnaires, entre provinces, les lettres que nous avons envoyées,
les lettres que les provinces et que le gouvernement fédéral nous
ont envoyées, les communications avec le ministère des Affaires
intergouvernementales, avec le bureau du premier-ministre. Il comprendra bien
qu'on ne trouve pas cela du jour au lendemain et je n'ai pas d'équipe
spécialisée là-dedans au ministère. Il faut faire
appel aux services qui sont en place, puis les services qui sont en place n'ont
pas seulement ça à faire. Je pense que le député de
Nicolet comprend fort bien que des questions comme ça, c'est difficile
d'y répondre. J'ai répondu déjà à plusieurs,
4, 5 ou 6, je ne sais pas, mais j'ai répondu à plusieurs. D ne
faut pas oublier que j'étais un de ceux qui en avaient le plus. Il
aurait fallu que je mette mon ministère là-dessus presque en
entier pendant une semaine ou deux pour essayer de répondre
immédiatement aux questions. C'est pour ces raisons et rien d'autre
qu'il y a du retard.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND: II y aurait énormément de choses à dire.
Au départ, en ce qui concerne l'agriculture, des changements devraient
être effectués au niveau des agriculteurs, pour leur donner un
plus grand service au Québec, suite à ce que ceux-ci ont
vécu depuis un certain nombre d'années, et ce d'une façon
beaucoup plus accentuée depuis un an. Il est bien clair que depuis un an
nous avons vu s'accentuer les faillites sur les fermes, peut-être
principalement sur les fermes sans sol, ou enfin chez les producteurs sans sol.
Il reste que justement il y a eu effectivement beaucoup de faillites. Beaucoup
de cultivateurs ont vendu alors qu'ils étaient près de faire
faillite.
Beaucoup de cultivateurs ont vendu parce qu'il n'y avait personne pour
les remplacer sur la ferme. Or, ceci à mon sens veut dire que le
ministre devrait, c'est peut-être fait, tout au moins agencer une
politique à long terme en matière agricole, non pas une politique
à rendement électoral, mais seulement une politique à long
terme et une à moyen terme au moins, pour faire en sorte que les
cultivateurs puissent savoir à quoi s'en tenir au niveau de
l'agriculture. Si je me réfère tout simplement à leurs
observations, à leurs commentaires, ils nous disent tout simplement:
Est-ce que, comme député, vous pouvez voir si par exemple dans un
an je ne serai pas obligé de vendre ou ce qui va se passer en
agriculture?
Ils nous disent: II y a une accentuation de plus en plus
prononcée vers la nécessité de couper notre coût de
production alors qu'on n'est vraiment plus capable de le couper. Toutes sortes
d'observations semblables nous arrivent. D'autre part, la seule fois
peut-être où le
ministre s'est permis de faire quelque chose qui a enfin apporté
peut-être une lueur d'espoir au moins dans l'esprit des
députés est lorsqu'il a commencé à se poser des
questions sur la politique des grains de provende. Il s'est demandé si
ça ne devrait pas être touché, de façon très
profonde, afin de faire en sorte que les producteurs du Québec puissent
s'alimenter en grains de provende à un prix convenable, comparable
à celui des autres provinces du Canada et notamment des provinces
d'où proviennent principalement les grains.
Or, c'est peut-être la seule fois où justement le ministre
s'est interrogé, mais il reste qu'il s'est interrogé. Il
mérite pour cette fois-là des félicitations. Il y a
plusieurs anomalies présentement et je pense que je terminerai
là-dessus, parce que justement il y aurait tellement à dire, nous
pourrons y revenir au fur et à mesure que nous étudierons les
crédits de l'année.
Des lois ont existé jusqu'à maintenant et même cette
année elles ont tendance à être améliorées
par des projets d'agrandissement de fermes, d'aide à l'agrandissement de
fermes. A-t-on regardé de façon suffisante la possibilité
de corriger au moins les anomalies qui existaient dans ces cas? Je citerai ici
un exemple qui se répète par milliers, où le cultivateur
lui-même ne cultive pas sa ferme, mais la fait pfutôt cultiver par
ses enfants. Lui se permet, comme cultivateur, comme propriétaire,
d'aller prendre quelques journées à l'extérieur. Il va
chercher un supplément de revenu à l'extérieur, pour
permettre une continuité sur la ferme, par ses enfants, étant
donné qu'eux n'ont pas de cartes de qualification, étant
donné qu'eux sont à se former.
Etant donné qu'en plus des enseignements techniques que peuvent
leur procurer les écoles, ils cherchent à prendre de la pratique,
à ce moment-là, disons que le ministre n'a certainement pas fait
d'effort cette année pour corriger les anomalies de ce domaine
précis. Cela tend davantage à décourager plusieurs
agriculteurs parce qu'automatiquement, s'ils ne peuvent agrandir leur ferme
pour garder, agrandir ou augmenter leur production, ils se voient
obligés dans certains cas de dire à leur fils: Jeune homme, il
faut que tu t'en ailles travailler ailleurs; je ne sais pas si ça va
être à la baie James ou à d'autres endroits que le ministre
va suggérer, mais il faut que tu t'en ailles trouver du travail à
l'extérieur, je ne suis plus en mesure de t'en donner.
Et pourtant, ces mêmes fermes devraient être en mesure de
fournir le revenu suffisant puisqu'elles ont de 30 à 40 vaches
laitières dans le cas des producteurs laitiers. Or, compte tenu de tout
ça, dans le moment, nous avons nettement l'impression que le ministre
je ne sais s'il attend les députés de l'Opposition pour
lui faire des suggestions attend quelque chose. Est-ce le conseil des
ministres qui le bâillonne? Qu'y a-t-il?
Je pense que ça vaudrait la peine, au tout début que le
ministre de l'Agriculture fasse un exposé et définisse les
politiques qu'il entend agencer au cours de l'année 1972, pour redonner
une lueur d'espoir à tous les agriculteurs du Québec.
M. LE PRESIDENT: Le député de Sainte-Marie.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, les
représentants des deux partis, dans leurs observations, demandent au
ministre ce qui ne va pas en agriculture. On lui pose plusieurs questions et je
me pose les mêmes questions, avec la différence que j'ai
l'impression de savoir un peu pourquoi ça va mal dans l'agriculture,
surtout d'après les dernières déclarations du ministre de
l'Agriculture.
Vous avez vu dans le journal Le Soleil le rapport sur ce que l'on
appelle un livre blanc de la situation de l'agriculture au Québec. Ce
mémoire aurait été présenté par le
ministère de l'Agriculture au conseil des ministres mais il n'a jamais
été rendu public, sauf que ç'a été
publié dans un journal de Québec.
On y voit tout le problème de l'agriculture au Québec. On
commence surtout par dire que, sur 70,000 agriculteurs, il y en a 25,000 qui
reçoivent une aide sociale quelconque. On dit que les fermes ont
diminué d'à peu près 24 p.c. dans le Québec ces
dernières années. On y lit toutes les déclarations du
ministre de l'Agriculture, où il dénonce la politique
fédérale, déclarations multiples qu'on pourrait citer;
ça pourrait remonter même à un an; on pourrait citer des
déclarations que le ministre nous faisait il y a un an en Chambre, en
diverses circonstances, où il dénonce la politique de la
Commission canadienne du lait, la politique de la Commission canadienne du
blé, où il dénonce le bill C-176, où le ministre
disait dans le temps qu'il passait pour un fédéraliste parce
qu'il appuyait ce bill-là. Aujourd'hui, il s'aperçoit que
ça désavantage plutôt le Québec.
Dernièrement, lorsque le fédéral a énoncé sa
politique du rachat des petites fermes le ministre faisait une
déclaration et se demandait s'il allait rester un ministère de
l'Agriculture au Québec. Là-dessus, remarquez bien que je me suis
toujours posé les mêmes questions, depuis que je suis
député; ça fait trois fois qu'on étudie les
crédits du ministère de l'Agriculture et j'ai toujours
posé les mêmes questions au ministre.
Je lui ai toujours demandé si le ministère
québécois de l'Agriculture était une filiale du
ministère fédéral ou si c'était tout simplement un
bureau pour administrer les politiques et les décisions du
fédéral. Dernièrement, sur la politique de rachat des
petites fermes du gouvernement fédéral, on a vu encore là
les déclarations du ministre et des neuf autres ministres de
l'Agriculture, en somme les dix provinces du Canada. Ils ont fait ce que l'on
appelle le mot est populaire, il est en vogue actuellement un
front commun.
On lisait une déclaration du ministre de l'Agriculture où
on disait : Toupin révèle qu'un front commun est en voie de se
former pour tenir tête à Olson.
M.VINCENT: Ils ne sont pas en prison encore.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): J'espère que cela n'ira pas
jusqu'à l'emprisonnement. Toutes ces questions, nous nous les posons. Je
pense même que le ministre nous a donné des réponses
dernièrement. Là-dessus, je dois féliciter le ministre de
l'Agriculture d'avoir emboîté le pas derrière les ministres
qui ont fait des déclarations avant lui, entre autres le ministre des
Affaires sociales, M. Castonguay. Ce dernier a dit en résumé
je ne citerai pas toutes les déclarations de M. Castonguay
que la politique fédérale venait saboter toute sa politique en
matière sociale dans le Québec.
Le ministre des Communications, M. L'Allier, a dit la même chose.
Le ministre du Travail, lorsqu'on a commencé l'étude des
crédits du ministère du Travail, a même affirmé
qu'il adopterait une ligne dure vis-à-vis d'Ottawa et qu'il va falloir
que cela change dans toute la politique de main-d'oeuvre au Québec.
Même, dans certaines déclarations, on fait allusion à la
détérioration du climat social au Québec qui aurait pour
cause principale l'impossibilité de certains ministres d'agir comme ils
le voudraient, étant donné les conflits de juridiction. Ce ne
sont pas des affirmations que je fais en mon nom personnel ou au nom du parti
que je représente. Je répète les affirmations des membres
du cabinet.
Là-dessus, je félicite le ministre de l'Agriculture qui a
emboîté le pas et qui a dit la même chose en ce qui regarde
le ministère de l'Agriculture, même si M. Castonguay en avait fait
allusion. Il semblerait qu'actuellement je ne parle pas des autres
ministères, je parle surtout du ministère de l'Agriculture
le blocage qu'il y a au Québec dans la politique agricole, dans toutes
les politiques que voudrait appliquer le ministre actuel, c'est surtout
l'ingérence des politiques fédérales qui influence les
décisions du ministère provincial. Comme je le disais
tantôt, c'est sur le lait, sur les grains de provende, sur le rachat des
petites fermes, sur toute la planification de l'Agriculture au Québec
pour les années à venir.
Là-dessus, je félicite le ministre d'avoir eu l'audace de
le dire. Je suis entièrement d'accord avec lui. Il y a une chose que je
me demande cependant, c'est qu'une fois ces constatations faites ce ne
sont pas les membres de l'Opposition qui disent que ça va mal en
agriculture, que la principale cause est le fédéral, c'est le
ministre lui-même qui nous l'a dit en ce qui concerne l'avenir,
quelles seront les décisions du ministre de l'Agriculture, quelles
seront ses politiques pour l'avenir de l'agriculture au Québec,
étant donné ces conclits de juridiction qui lui mettent des bois
dans les roues lorsqu'il veut intervenir ou veut décider de grandes
politiques qui pourraient favoriser le sort de l'agriculture au Québec?
C'est une question que je me pose et c'est une question que je pose au ministre
de l'Agriculture avant de commencer à étudier les crédits
article par article.
C'est très important parce que si ça venait de Pierre,
Jean ou Jacques, on dirait: Est-ce que c'est vrai? On peut le prendre avec
certains doutes. Mais ces déclarations venant du ministre de
l'Agriculture, qui administre la politique agricole du Québec, je pense
qu'elles sont fondées, je pense qu'il y aurait certainement du vrai,
sinon le ministre ne l'aurait pas dit. On parle ici d'un front commun contre la
politique du rachat des petites fermes, politiques préconisées
par le fédéral. Que va faire ce front commun pour contrecarrer
les ambitions fédéralistes dans le domaine de l'agriculture au
Québec?
Actuellement, il y a à l'étude, au gouvernement
fédéral, le bill C-105. Dans ce bill, il y a un article où
on dit: La société a tous les pouvoirs qui lui sont
indispensables pour s'acquitter des obligations et fonctions que peut lui
confier le gouverneur en conseil relativement à l'administration de tout
programme agricole ou qui lui sont confiées en application de toute
autre loi du Parlement du Canada.
Cela veut dire que cet article du bill C-105 donne tous les pouvoirs au
ministère fédéral de l'Agriculture. Cela lui donne les
pouvoirs d'intervenir dans tous les domaines, dans toutes les politiques
agricoles du Québec sans exception. Je ne me fie pas seulement à
mon analyse de l'article, je l'ai fait étudier, je l'ai fait analyser;
tous sont d'accord pour dire que le bill C-105, une fois voté,
enlève, par cet article, automatiquement, presque tous les pouvoirs du
ministère de l'Agriculture du Québec.
Conclusions: Questions précises au ministre. Etant donné
ce problème, il est en face d'un mur. En somme, ses déclarations,
c'est cela ou bien il n'était pas sincère quand il les a faites,
mais je crois que le ministre était sincère. L'an passé,
je lui disais la même chose et je ine permettais même, un peu
à la blague, de dire au ministre: Probablement qu'il pense la même
chose que moi, mais il n'a pas le droit de le dire. Cette année, il l'a
dit, je le félicite, mais qu'est-ce qu'il va faire à l'avenir?
Oui, le ministre dit à peu près ce que je disais l'an
passé et il y a deux ans. Ce n'est pas au texte mais cela veut dire
à peu près la même chose au fond.
J'ai relu le journal des Débats, j'ai relu les
déclarations du ministre de l'Agriculture et il parle comme le
député péquiste parlait il y a un an. Qu'est-ce que le
ministre veut faire? Quelles sont ses décisions? Quels sont les moyens
qu'il veut prendre pour être véritablement le ministre de
l'Agriculture au Québec et décider de la politique agricole du
Québec? C'est la question qur je lui pose. Je termine
là-dessus.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre de l'Agriculture donnera une
réponse aux questions posées par les trois représentants
des partis de l'Opposition.
M. TOUPIN: M. le Président, je vais essayer de prendre les
questions l'une après l'autre. Je garderai les relations
fédérales-provinciales pour la fin parce que cela va entrer, au
fond, dans les projets du ministère depuis le début
jusqu'à la fin de l'année financière.
Je vais commencer, si vous le voulez, par les quelques questions du
député de Nicolet en rapport, notamment avec la
répercussion de la suppression des subventions l'an dernier au niveau,
si ma mémoire est fidèle, de 36 mesures d'assistance. A quoi ont
servi ces sommes d'argent? Les programmes mis de l'avant ont-ils produit ce que
l'on en attendait? Est-ce qu'ils ont rendu service à l'agriculture? Sur
les coupures qu'on a faites, c'est assez bizarre de l'affirmer, mais je n'ai eu
des agriculteurs comme tels, à quelques exceptions près, d'une
région ou deux, notamment celle du Bas-Saint-Laurent et celle du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, aucune opposition ou critique vraiment fondée.
Ces deux régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean et du Bas-Saint-Laurent et
de la Gaspésie disaient seulement que deux mesures devraient demeurer,
soit celle concernant les engrais chimiques et celle concernant les laiteries
de ferme. Ce sont les deux régions qui en ont discuté le plus au
niveau des organisations agricoles.
On a rencontré ces gens, on a discuté avec eux du fond de
la question, on leur a donné les vraies raisons pour lesquelles on avait
aboli ces mesures; on leur a donné également certains avantages
que procurait la disparition de ces mesures parce que les mesures d'assistance
apportent parfois du bien mais cela peut aussi créer des
problèmes. La preuve est faite que chaque fois que vous intervenez avec
une subvention pour l'achat d'une matière primaire ou d'un service pour
l'agriculture, les prix ont tendance à augmenter. Si cette mesure
disparaît, souvent cela peut agir sur les prix.
Nous n'avons pas de statistiques complètes mais nous avons
certaines statistiques pour certaines régions du Québec: dans
plusieurs régions, les ventes d'engrais chimiques n'ont pas
diminué, au contraire, certains vendeurs que je connais bien m'ont
affirmé qu'elles avaient augmenté. Je ne peux pas dire que cela
s'est produit partout dans la province. Par ailleurs, dans le Bas-Saint-Laurent
on m'a dit que cela avait diminué. Pour la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, je n'ai pas eu de nouvelles frafches sur cette
question.
Sur la question des loteries, le principal grief qu'apportaient ceux du
Bas-Saint-Laurent et du Saguenay-Lac-Saint-Jean était qu'ils n'avaient
pas pu se prévaloir de cette mesure autant qu'ils auraient voulu le
faire au cours des années 1967-68-69 et que plusieurs petits
agriculteurs ne pouvaient pas se prévaloir de cette mesure puisqu'on la
faisait disparaître.
Nous avons soutenu à ce moment-là que la mesure
n'était pas tellement destinée aux petites fermes. Elle
était destinée surtout aux fermes qui étaient
organisées et qui étaient équipées pour produire un
lait de qualité.
Le problème demeure quand même dans le Bas-Saint-Laurent,
à cause d'une quantité de petites fermes peut-être un peu
plus grandes que dans les autres régions de la province. Cela ne veut
pas dire que nous ignorons en totalité le problème. Nous leur
avons dit que dans l'avenir nous regarderions comment on pourrait
remédier à cette situation, mais qu'avant il fallait
procéder à une politique plus dynamique dans le domaine du
regroupement des fermes.
Les programmes mis en place pour remplacer ceux-là sont au nombre
de sept. Il y en a au moins deux qui sont vraiment marquants. Il y a celui de
l'assurance-santé animale. Ce service coûte environ $1 million. Il
avait pour but d'uniformiser partout dans la province de Québec
l'accès aux services, quelle que soit la distance qui sépare
l'agriculteur du médecin-vétérinaire.
Il avait pour fins aussi d'augmenter le nombre de médecins
vétérinaires. C'était un problème dans la province
je pense que le député de Saint-Maurice, qui est de cette
profession, peut le confirmer parce que le nombre de médecins
vétérinaires était insuffisant. Cette mesure a
déjà eu des effets sur cet aspect. Il y a plus de médecins
vétérinaires maintenant à la disposition des
agriculteurs.
M. DEMERS: J'invoque le règlement, M. le Président, il ne
faut pas laisser passer des affaires semblables. L'an passé, quand la
mesure a été adoptée...
M. TOUPIN : Si le député de Saint-Maurice me laissait
terminer, je pense qu'il comprendrait mieux ce que je veux dire.
M. DEMERS: Ils ont vite obtenu leur diplôme.
M. TOUPIN : Plusieurs médecins vétérinaires qui
étaient à l'emploi du gouvernement ou d'entreprises
privées ont décidé de revenir à la pratique
privée. Un autre objectif aussi que nous avons poursuivi était de
créer des cliniques où l'on retrouverait plus de médecins
vétérinaires à l'intérieur d'un même bureau.
Les effets ont déjà commencé à se faire sentir.
Je ne dis pas que dans un an nous avons atteint l'objectif visé,
mais je dis qu'il y a amélioration au niveau des services de
médecins vétérinaires. Et dans les régions
périphériques notamment beaucoup plus que dans les
régions centrales les services aux médecins
vétérinaires sont beaucoup plus accessibles et à des
coûts beaucoup plus raisonnables qu'ils ne l'étaient
auparavant.
Tels étaient les objectifs que nous poursuivions et nous avons
atteint une bonne partie de ces objectifs. Evidemment, nous ne les attein-
drons pas dans un an. Un programme comme celui-là va faire sa
marque dans deux, trois ou quatre ans. Il faut absolument que nos politiques
aient une portée à long terme. Je pense que je réponds ici
à une question posée par le député de
Lotbinière lorsqu'il disait que nous n'avions pas de politique à
long terme. Cela en est une bien précise. Elle vise à long terme
à donner des services de plus en plus adéquats aux
agriculteurs.
Et c'est pour ça que cette politique a été mise de
l'avant.
Un deuxième programme mis de l'avant est celui de
l'insémination artificielle. Nous avons amélioré cette
mesure et nous l'avons mise à la disposition de tous les agriculteurs
à des taux comparables partout dans la province de Québec. Encore
une fois, où que soit situé l'agriculteur, il a accès,
comme quiconque, au service d'insémination artificielle et au même
prix. Cela ne lui coûte pas un sou de plus. Nous avons mis dans
ça, je pense, $400 ou $500 additionnels.
Il y a eu un programme que nous avons intensifié, celui de
l'élevage des bovins de boucherie. Nous avons augmenté les
subventions pour le Nord-Ouest québécois, alors que ce programme
était limité au Nord-Ouest québécois. Nous l'avons
étendu aux régions périphériques de la province,
notamment dans le Bas-Saint-Laurent, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, une bonne
partie de la région de Québec, et une partie de la région
de la Mauricie, soit tout le circuit de ce que nous avons appelé, nous,
une zone à vocation restreinte, c'est-à-dire que nous pouvons
produire beaucoup de choses, mais pas toutes les choses.
C'est cette zone qui a bénéficié de cette mesure
d'élevage.
Je n'ai pas besoin de vous dire qu'encore là c'est une politique
à long terme, précisément parce qu'elle répond
à un besoin de marché, un besoin de l'agriculture dans le domaine
de la diversification des productions, et qu'elle se combine très bien
avec l'industrie laitière.
Je pense que là le ministère a vu clair, il a
regardé beaucoup plus loin que le bout de son nez. Cela va donner
beaucoup plus que ce que donnait, par exemple, une subvention pour acheter un
petit taureau de race ou pour acheter un petit bélier, ou pour se faire
transporter ou acheter deux ou trois tonnes d'engrais chimiques. Le but de
cette mesure des engrais chimiques d'ailleurs était d'inciter les
agriculteurs à l'utiliser davantage et on croyait qu'à ce
moment-là le but était atteint.
La preuve, nous l'aurons bientôt à la suite des
enquêtes que nous menons pour savoir s'il y a eu diminution des achats:
Dans certaines régions, il y a eu augmentation; donc le but a
été atteint et il était normal que nous nous
retirions.
Il y a eu de nouveaux programmes dans le domaine de la
génétique, notamment au niveau du porc, au niveau de
l'élevage ovin et au niveau de l'élevage bovin, mais ça
rentrait dans l'insé- mination artificielle et dans les autres
programmes. Ces montants qui ont été pris dans ces mesures que
nous avons coupées ont été mis dans ces programmes.
Déjà nous commençons à sentir les bienfaits de ces
programmes. Nous considérons que cet argent que nous avons mis là
est utilisé à des fins beaucoup plus rationnelles, beaucoup plus
efficaces, et beaucoup plus conformes aux besoins de l'agriculture de
l'année 1970 ou de l'année 1972.
Pour la deuxième question, le député...
M. VINCENT: Juste une intervention. Est-ce que le ministre n'oublie pas
un programme pour lequel on avait voté $1 million l'an dernier, la
fusion des laiteries?
M. TOUPIN: Oui, la fusion des entreprises... Vous avez raison, j'ai
oublié de le mentionner.
M. VINCENT: Nous avons eu une longue discussion là-dessus et on a
dit qu'on dépenserait le million.
M. TOUPIN: La fusion des entreprises laitières dans le domaine de
la pasteurisation. Il ne s'agissait pas de la fusion des entreprises
laitières pour fins industrielles.
Il y a eu au moins une initiative qui a été prise à
ce niveau. Je pense qu'on peut le dire. La coopérative de Granby s'est
prévalue de cette mesure pour fusionner les entreprises Leclerc. C'est
connu publiquement. Cela a été la première
réalisation. Bien sûr, le $1 million n'y fut pas
complètement dépensé. Je suis bien d'accord avec
ça. On pourra peut-être y revenir lorsque nous prendrons les
articles les uns après les autres, mais ce programme a quand même
commencé à produire les effets que nous cherchions.
Je pense que la même chose s'est produite au moment où nous
avons établi le programme d'aide pour la fusion des entreprises
laitières dans le domaine du lait industriel. Nous avons
procédé je pense que nous pouvons le dire à
une étude complète de tout le secteur laitier de l'île de
Montréal. Bientôt nous aurons en main le document de travail
là-dessus et ça permettra d'accélérer l'application
de cette politique au niveau de la fusion et du regroupement des entreprises
laitières en ce qui a trait à la pasteurisation.
L'autre question que m'a posée le député de Nicolet
concernait les services au ministère. Evidemment, les services sont de
plusieurs ordres. Nous pourrons peut-être les énumérer
lorsque nous arriverons à chacun des articles dans l'étude des
crédits. Mais en ce qui a trait au service des bureaux régionaux,
il y a des problèmes comme partout ailleurs de personnel.
Nous ne pouvons pas les éviter, pas plus que nous ne pouvons les
éviter dans l'industrie privée ou dans les autres
ministères. Dans l'ensemble les bureaux régionaux consolident
leurs positions dans la perspective d'un travail
d'équipe encore plus fort et surtout dans la perspective d'une
orientation des productions en fonction des vocations régionales.
C'était la politique de régionalisation que nous avons mise de
l'avant.
Nous l'avons étendue un peu. Nous avons créé trois
zones dans le Québec. Les services et les laboratoires régionaux,
du moins les services régionaux travaillent dans cette perspective et je
sais que nous avons fait des changements au niveau du personnel. Ces
changements ont été faits par voie de concours. Plusieurs
coordonna-teurs régionaux ont changé de région ou ont
été mutés au ministère à Québec. Le
tout s'est fait dans l'ordre normal de la fonction publique,
c'est-à-dire que chaque personne qui voulait occuper ce poste devait se
présenter à un concours et c'est par un jury que ceux-là
ont été choisis.
Il y a le service de commercialisation au ministère. Ce service,
qui est un des plus importants, avec celui de la production, se
développe de plus en plus. Je dois vous avouer bien honnêtement
qu'il ne se développe pas au rythme que je voudrais qu'il se
développe parce qu'il y a là un problème assez fondamental
dans l'agriculture, celui de la commercialisation, mais nous tentons, par
toutes sortes de politiques que nous tentons d'adapter le mieux possible
d'apporter des solutions à ces problèmes. Nous devons
aussi en cours de route apporter des politiques temporaires.
L'exemple des $5 millions, je pense, est assez typique. Cette somme est
venue aider à régler un certain nombre de problèmes de
commercialisation.
M. DEMERS: Le ministre me permettrait-il une petite question?
M. TOUPIN:Oui.
M. DEMERS: C'est au chapitre de la commercialisation du cidre. Le
député de Rouville a fait une déclaration, disant qu'il
était favorable à ce qu'on permette la vente du cidre aux
magasins à succursales. Est-ce que c'est la politique du
ministère, dans la commercialisation de ce produit, d'étendre la
mise en marché et la vente aux magasins à succursales?
M. OSTIGUY: J'ai dit que cela serait souhaitable.
M. DEMERS: J'ai votre déclaration.
M. TOUPIN: Le député de Rouville a déjà fait
une déclaration là-dessus. Sa déclaration, il l'a faite
dans son comté. C'était presque normal qu'il la fasse parce que
son comté se trouve parmi les plus gros producteurs de pommes du
Québec. Cela ne veut pas dire, pour autant, que c'est la politique
gouvernementale, mais c'est le rôle d'un député que
d'essayer d'infléchir la politique gouvernementale dans un sens qui,
d'après lui, doit aider à améliorer l'agriculture dans son
secteur.
M. DEMERS: C'est une excellente réponse.
UNE VOIX: Peut-on savoir la politique gouvernementale?
M. TOUPIN : Oui, je vais vous la donner. Là-dessus, aucun des
collègues du député, pas plus que moi d'ailleurs, le lui
avons reproché.
M. OSTIGUY: D'ailleurs, c'est la Commission de contrôle des
permis, qui est une régie autonome, qui doit décider.
M. TOUPIN: Le deuxième aspect est le suivant. C'est devant la
régie, la nouvelle société qui a été
créée. Cette société prendra la décision
qu'elle jugera bon de prendre, au moment opportun. Référez-vous
également aux déclarations du premier ministre, en Chambre. Il
l'a dit assez clairement.
M. DEMERS: Clairement! C'était clair comme du cidre!
M. TOUPIN: II a dit que, quant à la bière, il
n'était pas question de toucher au problème et que, quant au
cidre, c'était devant la commission et qu'il fallait attendre les
résultats de ce jugement. Cela ne pouvait pas être plus clair.
M. DEMERS: Son député n'a même pas compris. Il
allait le contredire le lendemain dans son comté.
M. TOUPIN: Le député a très bien compris, lui, le
problème de ses agriculteurs et il les défend, même s'il
est dans le parti... Et on l'écoute, en plus de cela.
M. DEMERS: Ah bon!
M. TOUPIN: C'est quand même lui qui a défendu la loi du
cidre, avec moi. C'est lui qui a moussé la loi du cidre avec moi et il a
atteint son but.
M. DEMERS: Pardon! Arrêtez cela, par exemple ! Ne commencez pas
cela !
M. TOUPIN: Vous nous "embarquez" sur le cidre!
M. DEMERS: II va prendre une "brosse" au cidre! J'ai ai, moi aussi, ici,
du cidre.
M. OSTIGUY: Nous autres, d'ailleurs, nous n'en avons pas parlé.
Vous en avez parlé dans le temps de Laurent Barré. Tous vos
gouvernements de l'Union nationale en ont parlé et vous n'avez jamais
rien fait.
M. DEMERS: Arrêtez donc! Soyez donc sérieux!
M. OSTIGUY: Vous parlez, vous parlez mais vous n'agissez jamais!
M. DEMERS: Vous allez vous noyer dans le cidre!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, à l'ordre!
M.TREMBLAY (Sainte-Marie): Est-ce qu'il y en a qui ont bu du cidre?
M. OSTIGUY: J'en ai bu â midi, pour votre information. Il est
délicieux.
UNE VOIX: C'est parce qu'il a des pommiers. Vous êtes jaloux!
M. TOUPIN: Ils ne produisent pas encore, d'après ce qu'on me
disait l'autre jour.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): II en a planté deux autres...
M. TOUPIN: C'est que la pollinisation est dure à faire. Je ne
sais pas pourquoi.
M. DEMERS: Les abeilles ne veulent même pas aller dans ses
pommiers.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): J'ai planté deux pommiers.
J'espère que le fédéral ne viendra pas me les enlever.
M. VINCENT: Pour moi, ce sont des abeilles fédéralistes
!
M. TOUPIN : II y a le Service de la commercialisation, dont je vous
parlais tantôt. Je vous disais qu'il n'était pas encore tout
à fait développé dans le sens qu'on voudrait qu'il se
développe mais, du reste, on a ajouté certains sous-services qui
nous apparaissaient essentiels dans les circonstances actuelles ou dans les
problèmes actuels de l'agriculture. Nous avons développé
un service d'aide technique à l'entreprise agroalimentaire ou à
l'entreprise de transformation des produits agricoles. Des dossiers ont
été étudiés par ce service et ont produit des
effets intéressants. C'est de là que vient, au fond, le fait que
le gouvernement ait décidé de développer davantage la
raffinerie de sucre de Saint-Hilaire. C'est de là aussi que viennent
certaines études de marché, en vue de nous aider à
orienter nos politiques, notamment en matière de production des
viandes.
Ce service était donc nécessaire. Il n'est pas encore
développé comme on le voudrait, mais nous tentons d'ajouter tout
le personnel requis à ce service, pour qu'il puisse produire les
éléments de travail requis, en vue de donner au ministère
les moyens plus appropriés d'élaborer des politiques.
Nous avons aussi, je ne dirais pas inauguré une nouvelle
politique, mais je dirais plutôt que nous avons introduit une nouvelle
façon de travailler, avec la Régie des marchés agricoles
du Québec, en rapport avec le ministère de l'Agriculture et son
service de commercialisation. Nous avons créé un comité,
lequel est toujours dirigé, du moins à venir jusqu'à
maintenant, par le sous-ministre responsable de la commercialisation, en
rapport avec la mise en place de plans conjoints.
Un tel comité fut créé, par exemple, au sujet de la
mise en marché du poulet. Nous sommes ainsi parvenus à
régler ce problème de façon assez satisfaisante, mise de
côté la question du commerce interprovincial et des relations avec
le gouvernement fédéral.
Nous tentons présentement l'étude d'un projet
précis avec la production du porc. Nous tentons présentement
d'amener l'ensemble des parties à s'entendre sur la question de mise en
place d'un plan conjoint des producteurs de porc. L'objectif était qu'il
soit mis en place pour le début de l'année 1972. Nous
espérons que nous y arriverons peut-être vers les mois de juin ou
juillet. On me disait récemment, en tout cas, que les travaux de ce
comité allaient très bien. C'est une nouvelle façon de
procéder qui est très efficace.
M. DEMERS: Est-ce que vous aviez un comité dans le temps de
Fedco?
M. TOUPIN: Non, malheureusement. C'est parce que ce n'est pas moi qui
l'ai créé.
M. DEMERS: C'est cela. Là, maintenant.
M. TOUPIN: On a aussi créé un comité pour la mise
en marché de la pomme, à la Régie des marchés
agricoles du Québec. Nous en avons créé un,
également, pour le mais-grain.
M. VINCENT: Quand a-t-il été créé, le
comité sur la pomme?
M. TOUPIN: Cela fait un mois et demi que ce comité est
créé.
M. VINCENT: Ah! Il a été recréé.
M. OSTIGUY: Le vôtre n'a jamais fonctionné.
M. TOUPIN: C'est un comité spécial que nous avons
créé. Je ne parle pas des sous-comités du grand
comité. M. le Président, pour apporter des
éclaircissements, je ne parle pas des sous-comités du grand
comité consultatif de la régie. Je parle de comités
spéciaux mis en place en collaboration avec la Régie des
marchés agricoles du Québec et dirigés par un
fonctionnaire du ministère et, autant que possible, par le
sous-ministre, quand c'est nécessaire. Ce sont de nouveaux types de
comité. A venir jusqu'à maintenant, cela a produit de très
très bons effets.
Le comité sur la question du porc a siégé
longtemps. Cela n'a pas donné le résultat attendu. Le
comité sur la question de la chair de volaille a également
siégé longtemps mais cela n'a pas apporté... Cela a eu au
moins un effet, soit celui de créer un plan conjoint et de faire
s'entendre presque l'ensemble des parties en ce qui concerne la mise en
marché du porc. C'est de ce côté que nous nous orientons en
ce qui a trait au service de la commercialisation.
Quant au service de la production, nous avons fait certains
regroupements. Il fonctionne très bien. Bien sûr, si on avait plus
de personnel, ce serait encore plus intéressant mais nous cherchons
à le développer lui aussi. De ce service vient, par exemple,
l'élaboration des grandes politiques de production tant dans le domaine
des viandes que dans le domaine des céréales, sur lesquelles
j'aurai l'occasion de revenir tantôt.
Il y a le service administratif, bien sûr, le service du
personnel, et le service de recherche et d'enseignement. Quelques initiatives
nouvelles ont été prises. Nous avons surtout tenté de
regrouper les efforts au niveau de la recherche. Nous y parviendrons parce
qu'un comité a été créé, où l'on
retrouve l'université Laval je pense le gouvernement
fédéral, en vue de coordonner la recherche en fonction des
priorités de recherche au Québec. Les résultats ne sont
pas encore vraiment mirobolants mais il fallait commencer. Nous avons vraiment
des équipes de travail qui vont très bien.
Quels sont maintenant les grands problèmes, pour répondre
encore à une question du député de Nicolet? Je ne cacherai
pas les problèmes de l'agriculture, je vais vous les donner. Vous les
connaissez peut-être tout autant que moi mais je vais vous les donner de
la façon que je les perçois.
Je considère qu'il existe, dans l'agriculture
québécoise, tout au moins quatre grands problèmes
actuellement. Le premier est celui d'une commercialisation des produits
agricoles qui soit de plus en plus conforme aux besoins des marchés de
l'année 1972. Quand je parle de commercialisation, je parle
également de toute la chaîne de transformation des produits et de
toute la chaîne de distribution des produits avec lesquelles nous sommes
en contact régulièrement. Nous rencontrons souvent le conseil de
l'alimentation. Nous rencontrons souvent la section du conseil de
l'alimentation qui s'occupe de l'industrie laitière ou de l'industrie
des moulées ou de l'industrie des viandes. Nous les rencontrons
régulièrement et nous tentons, avec eux, de trouver les solutions
les plus appropriées au problème.
C'est un problème qui demeurera sans doute permanent à
l'agriculture parce que c'est l'essence même de l'agriculture. C'est une
industrie qui doit fonctionner de la matière primaire à la
matière finie. Il faut s'occuper de toute la chafne, jusqu'au bout.
L'autre grand problème que nous avons, évidemment, est
celui de ce qu'on peut appeler la marginalité en agriculture. Trop
souvent, on fait reposer sur les épaules des vrais agriculteurs le
problème des marginaux en agriculture. Le député de
Sainte-Marie rappelait tantôt que $26 millions ou $30 millions sont
donnés, en agriculture, sous forme d'assistance sociale. Nous sommes
conscients de cela. Ceux qui en reçoivent sont précisément
ceux qui sont sur les fermes marginales. C'est la raison pour laquelle nous
distinguons présentement, de façon assez claire, les deux
problèmes. Le problème agricole est un problème et celui
des fermes marginales en est un autre, en agriculture ou tout au moins dans le
secteur rural. Nous devrons avoir des politiques appropriées pour ce
deuxième secteur de problèmes, qui ne seront pas celles que nous
retrouverons dans le secteur des agriculteurs.
Nous nous orientons, graduellement, de ce côté, avec des
politiques un peu plus appropriées vis-à-vis de ce
problème, de ce que nous appelons la marginalité.
Nous avons commencé en amendant nos politiques de crédits.
On n'y reviendra pas parce qu'on aura l'occasion de les discuter en Chambre ou
en commission. Mais, nous avons déjà fait un pas important pour
aider ces agriculteurs à se regrouper ou à regrouper leurs fermes
sous un même agriculteur. C'est une première démarche qui,
nous l'espérons, produira des résultats et aidera à
régler ce problème. Sont reliées également au
règlement de ce problème, rapidement, les relations
fédérales-provinciales, notamment le programme de rachat des
petites fermes. Evidemment, ce programme est très vaste, s'il est
appliqué selon les besoins des régions. C'est la raison pour
laquelle nous tenons à ce que ce programme soit administré
d'abord et avant tout par les provinces. Nous croyons qu'il y a dans ce
programme une partie des solutions que nous cherchons. Nous étions
d'ailleurs à élaborer un programme similaire. Nous l'avons soumis
à nos collègues des autres provinces et il est contenu dans un
document, rendu public. C'était là l'opinion des ministres de
l'Agriculture des provinces. Nous croyons que celui que le
fédéral met de l'avant doit être amélioré
d'année en année en vue de répondre vraiment au
problème qu'il vise à régler, c'est-à-dire celui
des petites fermes ou ce que nous appelons, nous, les marginaux. C'est le
deuxième grand problème que nous rencontrons en agriculture.
Le troisième problème est celui des grains de provende. Je
n'ai pas besoin de vous dire que le Québec est pris dans une sorte de
carcan. Tant et aussi longtemps que les politiques fédérales ne
seront pas amendées, pour certaines périodes de l'année
les producteurs québécois se trouvent placés dans une
situation d'infériorité, dans une situation d'injustice, dans une
situation d'incapacité de concurrencer loyalement avec les autres
provinces ou tout au moins avec les provinces de l'Ouest.
Nous tentons de régler le problème, d'abord.
par les négociations nous y reviendrons tantôt
puis en voulant développer davantage nos productions
céréalières sur le territoire québécois. Ce
n'est pas pour rien que nous avons divisé la province en matière
agricole. Nous tentons d'orienter nos politiques en fonction de ces zones pour
faire produire aux régions où c'est possible de le faire les
productions céréalières. Nous avons déjà
présenté dans ce cadre, en première lecture, et il viendra
en deuxième lecture, le projet de loi concernant le crédit
à la production agricole. Ce projet de loi a pour effet de mettre
à la disposition des agriculteurs des crédits
supplémentaires en vue de financer des cultures
céréalières et ainsi procurer des grains à
l'agriculteur, à meilleur compte, que s'il les achetait par
l'intermédiaire de la Commission canadienne du blé.
Le quatrième problème en agriculture est celui d'en
arriver dans le plus bref délai à une orientation des productions
qui corresponde au climat de la province et à la vocation de ses sols.
On ne résoudra jamais ce problème en entier. C'est une question
de décennie parce qu'on ne peut pas, tout d'un coup, demander à
des agriculteurs, producteurs de lait, de changer leur production pour
s'orienter vers le mais, par exemple, ou s'orienter vers les productions
maraîchères. Il est important que les incitations que nous mettons
de l'avant soient de nature à amener les agriculteurs à
épouser ces grandes orientations, ces politiques à long terme de
zonage des productions.
Nous en revenons, maintenant, à ce qu'affirmait, dans les grandes
lignes, le député de Lotbinière. Il a commencé par
parler de faillites en agriculture. Evidemment, chaque fois que des producteurs
comme ceux des oeufs, par exemple, ont des problèmes aussi
sérieux qu'on retrouve partout au pays alors que les prix sont en bas
des coûts, on est conscient que certains producteurs sont placés
face à la faillite. On en est conscient. Cela ne dépend pas du
gouvernement pas plus que cela peut dépendre des producteurs. Cela
dépend d'une conjoncture dans laquelle on se trouve et sur laquelle on
ne peut pas agir comme on voudrait. C'est de cela que ça dépend.
Je ne sais pas si le député de Lotbinière a eu l'occasion
de suivre l'émission "Les travaux et les jours." la semaine
dernière ou l'autre semaine avant. Les ministres de l'Agriculture et les
représentants des ministères des autres provinces affirmaient
exactement ce que je vous dis cet après-midi. Et ce n'est pas d'hier que
je le dis. Il y a eu également des faillites en Ontario. Il y en a eu
dans le Manitoba. Il y en a eu dans la Saskatchewan. Là où on
produisait des oeufs, il y a eu des faillites parce que les prix sont
intenables.
Il n'y a qu'une façon de régler le problème, c'est
par l'application d'une politique nationale de commercialisation qui tienne
compte des besoins des provinces. Quand je dis que j'approuvais le bill C-176
je l'approuve encore. Mais je n'approuve pas, par exemple,
l'interprétation qu'on veut lui donner. Il y a tout ce qu'il faut dans
ce projet de loi pour régler nos problèmes. Qu'on applique les
programmes sur le plan national et nous parviendrons à contrôler
une partie de ces problèmes et ainsi améliorer la situation
économique de ces producteurs. Il ne faut quand même pas partir en
peur parce que deux ou trois fermes ont dû fermer leurs portes. De toute
façon cela se produit de façon régulière.
M. BELAND: Quel est le nombre exact?
M. TOUPIN: Je ne sais pas combien de producteurs d'oeufs ont pu laisser
la production. La tendance à la diminution de producteurs se fait sentir
depuis déjà cinq ans, six ans, bien avant que des politiques de
commercialisation aient été mises en place, mais, parce que nous
avons un problème plus particulier, cela a pour effet souvent
d'accélérer la diminution du nombre de fermes. Si ma
mémoire est fidèle et si les chiffres qu'on nous donne sont
exacts, la production au Québec n'a pas diminué pour autant.
M. BELAND: Mais en 1972 combien de fermes ont fait faillite?
M. TOUPIN: Je ne sais pas combien ont fait faillite. La production
d'oeufs au Québec n'a pas tellement diminué. Le placement des
pondeuses a diminué mais actuellement je ne pense pas que la production
ait diminué, du moins ce sont les dernières statistiques qu'on
m'a remises...
M. VINCENT: La production d'oeufs.
M. TOUPIN: La production d'oeufs. Je ne parle pas des fermes et je ne
parle pas non plus du placement de...
M. VINCENT: Mais le revenu global du...
M. TOUPIN: C'est bien évident. Cela va de soi. Ce n'est pas pour
rien que le gouvernement est intervenu à deux ou trois reprises avec $5
millions, d'une part, et avec $1.5 millions. Avec cela, ce n'est pas suffisant.
Je suis bien d'accord.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre a les chiffres du revenu global?
M. TOUPIN: Non. Je n'ai pas les chiffres, je ne les ai pas en
mémoire. On pourrait peut-être les trouver. Mais il y a eu
diminution du revenu. Je ne vous raconterai pas d'histoire. Les prix sont trop
bas. C'est bien normal qu'il y ait eu une diminution du revenu.
M. BELAND: Si les ministres des autres provinces se basent sur les
mêmes barèmes que vous, M. le ministre, ce n'est pas surprenant
que cela aille mal en agriculture, dans le tout le Canada!
M. TOUPIN: Je n'ai pas compris.
M. DEMERS: II dit que si les ministres des autres provinces ne sont pas
plus forts que vous, ce n'est pas surprenant que cela aille mal en agriculture.
Il vous enveloppe cela.
M. TOUPIN: Les gens du Ralliement crédi-tiste mettent tout en
cause, même les ministres des autres provinces! Ils sont à la
veille de mettre le président de la France en cause et probablement le
président des Etats-Unis.
M. BELAND: Mais non. Parlons de nos pénates, ici, au
Québec.
M. VINCENT: Quel a été le revenu global des agriculteurs
québécois au cours de la dernière année, celle pour
laquelle nous avons les chiffres?
M. TOUPIN: II a été de $750 millions. M. VINCENT: Et
l'année précédente?
M. TOUPIN: II y a eu une diminution de $20 millions, je pense. Le
Québec est l'une des provinces où la diminution a
été la moins forte. C'est l'Ontario qui a subi le plus gros
contrecoup au cours de l'année 1971.
M. DEMERS: Moins on produit, moins on en perd.
M. TOUPIN: Bien oui.
M. DEMERS: C'est cela, c'est pour cela que c'est moins fort.
M. BELAND: II ne faut pas oublier une chose...
M. TOUPIN: L'important, c'est que tout le monde en perd.
M. BELAND: Excusez, si je vous interromps, mais il y a plusieurs
producteurs qui, présentement, ne font pas faillite parce qu'ils sont
obligés de continuer. Ils n'ont pas le choix.
M. DEMERS: Ils sont trop pauvres pour faire faillite!
M. BELAND: Ils ne sont même pas capables de faire faillite, selon
les dispositions juridiques.
M. TOUPIN: II est bien normal que, quand on opte pour une production, on
ne change pas d'idée tous les jours. S'ils n'ont pas le choix dans ce
sens-là, c'est qu'ils ont déjà fait un choix et ils sont
capables de le mener jusqu'au bout. Nous réglons à mesure,
évidemment, les problèmes vis-à-vis de ces
différents cas isolés qui sont portés à notre
attention.
M. VINCENT: En pompier!
M. TOUPIN: Non, M. le Président, je ne pense pas que le
ministère de l'Agriculture ait agi, jusqu'à maintenant, en
pompier, ni pour des rendements électoraux.
M. VINCENT: Le ministre dit depuis le début...
M. TOUPIN: Le député de Nicolet comprend toujours ce qu'il
veut et il essaie toujours de faire comprendre aux autres ce qu'il n'a pas
été capable de vendre aux autres. C'est vrai, par exemple. On a
parlé, tantôt, de rendement électoral.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre pourrait nous dire exactement
à quel endroit il a agi avec une esquisse de politique globale, comme il
a aimé le répéter à plusieurs occasions depuis deux
ans? Dans quelle ligne en particulier?
M. TOUPIN: Je vous ai donné tantôt...
M. VINCENT: Certainement pas quant au lait, au porc, aux oeufs, à
la volaille...
M. TOUPIN: On va parler du lait. On va revenir dessus.
M. VINCENT: ... au regroupement des fermes. Est-ce qu'il y a une
véritable politique globale? Comme il aime à le
répéter.
M. TOUPIN: Je vous ai donné tantôt trois grandes
politiques.
M. VINCENT: Une esquisse de politique globale. Le grand
schème.
M. TOUPIN: Vous avez l'esquisse des grands programmes que le
ministère de l'Agriculture tente de mettre de l'avant pour être
capable...
M. VINCENT: Tente!
M. TOUPIN: Oui, mais bien sûr. On apporte des solutions. On doit
d'abord régler les problèmes qui, depuis dix ans, étaient
accrochés au ministère.
M. VINCENT: Lesquels?
M. TOUPIN: Nous avons réglé le problème de la
raffinerie de sucre, celui des pomiculteurs, celui du cidre. Nous avons
réglé le problème des petites mesures d'assistance, pour
les remplacer par des programmes à long terme. Nous avons
réglé le problème du développement des viandes.
Nous avons réglé le problème des relations
fédérales-provinciales en matière du lait.
On a cessé de faire payer aux agriculteurs des
pénalités qui n'avaient aucun sens. On a négocié
avec la Commission canadienne du lait. On a obtenu les $8 millions ou $10
millions que vous aviez promis; les agriculteurs les ont dans leurs poches.
Cela n'a pas coûté un sou au gouverne-
ment du Québec. Mais ils l'ont obtenu. Ce sont des politiques
à long terme. Ce sont des politiques qui resteront. La politique du
développement des viandes est une politique qui durera, qui s'affirmera
de jour en jour. Toutes les politiques de crédit que nous
présentons actuellement se situent dans un cadre bien précis de
regroupement de fermes et beaucoup plus que cela...
M. VINCENT: Nous reviendrons sur le crédit...
M. TOUPIN: ... de mise en place de nouveaux types de fermes en vue
d'accélérer la production agricole. Ce sont des programmes
à long terme qui font partie de cette esquisse qui sera atteinte au
moment où nous arriverons à l'atteindre. Nous ne sommes quand
même pas capables de déplacer les producteurs comme...
M. DEMERS: L'année du dernier cultivateur.
M. VINCENT: Dans la politique... Je ne sais pas si vous avez
remarqué, dans la Terre de chez nous, il y a quinze jours, dans une page
publiée par le ministère, avec l'argent des contribuables, on
annonce une entente. A la dernière page, on dit qu'il n'y a pas eu
d'entente.
M. BELAND: Même les bâtisses de la raffinerie de sucre font
partie du secteur agricole dans le moment.
M. TOUPIN: C'est justement parce qu'elles font partie du secteur
agricole que nous avons décidé de mettre $6 millions pour la
relever et la faire fonctionner. C'est la raison pour laquelle nous l'avons
fait. Pour quelle raison pensez-vous que nous l'avons fait? Pour des rendements
électoraux? Vous pensez que nous avons aboli 36 mesures pour des
rendements électoraux, M. le député de
Lotbinière?
M. BELAND: Qu'avez-vous fait de l'étude qui a été
faite dans les comtés de Lotbinière, Nicolet, Champlain de
même que Portneuf? Est-ce que vous avez établi une raffinerie dans
ces endroits?
M. TOUPIN: Vous pensez qu'on implante une raffinerie de sucre comme on
plante une pomme de terre. Vous pensez cela. Vous pensez qu'un groupe de gens
vient nous trouver un matin et nous dit: M. le ministre, tu vas nous mettre une
raffinerie de sucre sur les bords du Saint-Laurent. C'est urgent parce que nous
pouvons en produire chez nous. Moi, je vais faire cela comme cela. On ne
produit pas des raffineries comme on peut produire des piastres. Cela ne
s'imprime pas.
M. BELAND: Ceux qui produisent les piastres, ce sont vous les
libéraux.
M. TOUPIN: Tout ce que je puis vous dire, c'est que l'objectif est dans
le domaine de la transformation de la betterave-riz ou de la betterave à
sucre au Québec. Nous voulons d'abord rendre cette dernière
rentable. Une fois qu'elle le sera, nous donnerons au programme de l'expansion.
Nous allons faire la preuve d'une rentabilité et après nous
donnerons de l'expansion au programme. Nous n'aurons pas peur de mettre les
autres millions qu'il faudra pour donner de l'expansion à ces
productions.
M. OSTIGUY: Nous allons régler les problèmes un par
un.
M. TOUPIN: Et ce, en ce qui a trait aux différents programmes qui
ont été mis de l'avant ou tout au moins de la situation actuelle
de l'agriculture. Il y a aussi la situation laitière. Il n'est pas
besoin de dire qu'elle s'est améliorée très sensiblement.
Nous sommes parvenus, en négociant avec la Commission canadienne du
lait, avec les producteurs, avec la Régie des marchés agricoles
du Québec, à faire disparaître un certain nombre de
pénalités qui nuisaient aux producteurs. Bien sûr, d'autres
pénalités sont venues s'y ajouter mais cette fois, ce sont les
producteurs qui se sont entendus pour qu'elles y soient, dans le cadre d'une
entente globale entre les provinces. Ils ont convenu que les quotas de
production fixés pour chacun des producteurs, dans chacune des
provinces, ne devaient pas être dépassés. Ce sont les
producteurs qui se sont entendus à ce sujet. Nous sommes parvenus
à régler une bonne partie des problèmes avec la Commission
canadienne du lait, en ce qui a trait, tout au moins, aux
pénalités.
Nous recherchons maintenant, au niveau de la Commission canadienne du
lait, à participer concrètement aux négociations du
partage des quotas entre provinces. Nous sommes présentement dans une
phase de négociation. Sont présents, à cette
négociation, non seulement les producteurs mais des représentants
permanents du ministère de l'Agriculture. M. Gilles Ledoux qui est
à la Régie des marchés agricoles du Québec est
présent de façon constante, chaque fois qu'une rencontre a lieu
avec la Commission canadienne du lait. Nous voulons, là, protéger
le marché québécois de la production laitière et
aller chercher la plus grande partie du quota qu'il nous sera possible d'aller
chercher en vue de développer cette production chez nous.
M. DEMERS: Comment cela s'oriente-t-il?
M. TOUPIN: Cela s'oriente bien.
M. DEMERS: Où est-il présent exactement?
M. TOUPIN: II est présent aux ententes qui se négocient
entre provinces, dans le cadre de la Commission canadienne du lait sur le
partage des marchés.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a un comité structuré?
M. TOUPIN: Les négociations s'y font. C'est par des organisations
de producteurs, par les plans conjoints. Ce qui a été
appelé le plan global de la mise en marché du lait au
Québec. Au Canada, on négocie tous les ans. On négocie,
notamment, le partage des quotas, le partage des contingents mis à la
disposition des producteurs tant par le fédéral que par les
producteurs eux-mêmes lorsqu'il s'agit de donner une extension aux quotas
ou de production ou de subside. Il y a une présence constante. A ce
sujet, nous entendons bien défendre les intérêts des
agriculteurs québécois et nous le faisons avec les agriculteurs
québécois.
Une autre production qui a eu des problèmes est celle du poulet.
Nous avons réglé ce problème. Les producteurs de poulet du
Québec ont actuellement un prix acceptable. La situation s'est
améliorée sensiblement au niveau des prix.
Un plan conjoint a été créé et nous sommes
parvenus à une entente entre les abattoirs et les producteurs pour que
ce plan conjoint puisse être voté dans le plus bref délai
et ainsi, pour orienter vers, encore là, des ententes avec les autres
provinces pour protéger le marché du poulet au Québec.
Pour protéger également le revenu des agriculteurs à ce
niveau. La situation du porc a connu certaines difficultés au cours de
l'année, mais nous sommes intervenus avec $2,500,000 ou presque $3
millions, qui sont allés aux producteurs de porc, en vue de les aider
à traverser cette période difficile. Présentement, le
marché semble se raffermir. Les prix semblent meilleurs qu'ils ne
l'étaient il y a deux ou trois mois et nous nous orientons, de ce
côté-là, vers une commercialisation organisée dans
le cadre d'un plan conjoint. Encore là, nous faisons participer et les
producteurs, et la régie, et les abattoirs. Le comité est
dirigé par le sous-ministre de l'Agriculture, M. Lucien Bis-sonnette,
dont le but précis est de préparer un projet de plan conjoint et
même, de préparer si nécessaire, une agence de vente. Mais,
au moment où cette agence-là sera mise en place, tous ceux qui
sont impliqués dans le problème auront participé et auront
donné leur accord sur la mise en place d'un tel système. Nous
éviterons ainsi de faire face à certains problèmes
auxquels nous avons dû faire face vis-à-vis d'autres productions.
Quant à la situation de la pomme, avec l'avènement des cidreries,
les prix se sont améliorés quelque peu. Il y a eu certains
problèmes concernant, je pense, la grêle. Nous sommes intervenus
avec...
M. DEMERS: Vous n'y pouvez rien; on ne vous blâme pas.
M. TOUPIN: ... un montant de $400,000, mais nous avons mis de l'avant un
programme d'assurance-récolte...
M. DEMERS: Est-ce qu'on aurait même pensé à assurer
la grêle?
M. TOUPIN: ... qui s'appliquera cette année. Or, du
côté de la pomme, la situation je ne dirai pas qu'elle est
excellente nous apparaît passable, voire même bonne, par
rapport à certaines années que ces producteurs ont connues, au
sujet des prix ou de l'entreposage. Encore là, nous avons
créé un comité du même type que celui du porc et du
poulet, auquel tous participent. Ce comité est dirigé toujours
par un représentant du ministère de l'Agriculture en vue d'en
arriver à une entente pour trouver un mécanisme de
commercialisation qui satisfera tout le monde. Quant à la situation des
pommes de terre, je n'ai pas besoin de vous la décrire, vous la
connaissez. Nous avons dû 'intervenir cette année à cause
de pertes causées par la pluie et par la sécheresse, mais les
prix n'ont pas été, cette année, tellement mirobolants,
sûrement pas assez élevés. Les producteurs qui ont des
contrats avec des entreprises spécialisées s'en sortent mieux,
mais ceux qui vendent leurs produits sur le marché directement ont
certaines difficultés et font face à une très forte
concurrence de la part des autres provinces, notamment du Nouveau-Brunswick ou,
du moins, de quelques provinces maritimes. Encore là, il nous faudra
trouver dans le plus bref délai un mécanisme de
commercialisation.
M. DEMERS: Est-ce que le ministre pourrait nous donner une suggestion
sur les pommes de terre?
M. TOUPIN: Une suggestion ou une question?
M. DEMERS: Une question, oui. Parce que j'ai peur que cela ne revienne
pas. Au sujet de la demande de subventions pour les pertes encourues dans la
pomme de terre, est-ce qu'il y a quelque chose de réglé d'une
façon définitive? Est-ce que les gens vont avoir un montant
précis? Comment cela va-t-il se régler?
M. TOUPIN: D'abord, nous allons procéder de la même
façon que nous avons procédé dans les années
passées.
M. DEMERS : Cela va être évalué à l'acre?
M. TOUPIN: Et nous sommes à établir... Oui, si ma
mémoire est fidèle. Peut-être que le sous-ministre pourrait
donner plus de précisions là-dessus?
M. DEMERS: Si vous préférez en discuter tout à
l'heure quand nous passerons à la commercialisation.
M. TOUPIN: On pourra peut-être y revenir, mais cela s'applique de
la même façon que cela a été appliqué dans
les années passées.
M. DEMERS: II n'y a rien de fait jusqu'à maintenant.
M. TOUPIN: Oui. Il n'y a pas de chèques d'expédiés
i
M. DEMERS: C'est parce qu'on vient nous en parler et il faudra qu'ils
ensemencent, ces gens-là.
M. TOUPIN: Plusieurs chèques partiront cette semaine. Je pense
qu'on a envoyé une lettre aux producteurs ou, tout au moins, on les a
informés publiquement qu'on interviendrait.
M. DEMERS: Est-ce que la lettre est escomptée à la
banque?
M. TOUPIN: C'est une copie de lettre qu'on a envoyée permettant
aux types de se ravitailler. Les chèques partiront, en totalité,
mardi ou mercredi.
M. VINCENT: Cette semaine? Aujourd'hui ou demain? Est-ce qu'il y a des
chèques qui sont partis la semaine dernière?
M. TOUPIN: Non.
M. VINCENT: Je voudrais simplement faire une observation. Il faudrait
faire bien attention à ça. On m'a informé, en fin de
semaine, qu'il y avait des gens qui savaient exactement le montant qu'ils
recevraient. Et il y en a d'autres qui ne le savent pas. Je pensais que les
lettres ou les chèques avaient commencé à circuler.
M. TOUPIN: C'est-à-dire qu'il y a eu deux ou trois lettres qui
ont été expédiées; c'est moi qui les ai
expédiées.
M. VINCENT: Justement, c'est ça.
M. TOUPIN: A deux ou trois producteurs, dans la perspective...
M. VINCENT: Cela crée une commotion dans certaines
régions.
M. TOUPIN: Je suis d'accord avec le député de Nicolet. Ce
sont deux ou trois producteurs; il y en a un du comté de Nicolet...
M. VINCENT: Je pense que c'est cela...
M. TOUPIN: ... qui est venu me voir et qui m'a dit: II faut absolument
que je sois à ma banque demain.
Si je n'ai pas cela demain, cela ne marche pas. Alors, j'ai dit: Je vais
te donner une lettre te permettant d'avoir ton crédit à la
banque.
M. VINCENT: C'est parce que moi je voudrais...
M. TOUPIN: J'ai marqué dessus le montant approximatif.
M. VINCENT: Je voudrais quand même souligner de faire bien
attention à cela, car cela crée présentement une commotion
chez certains producteurs. Il y a des gens qui savent ce qu'ils vont recevoir
et d'autres ne le savent pas.
M. TOUPIN: II y en a trois ou quatre je pense.
M. DEMERS: Ce n'est pas marqué personnel et confidentiel sur la
lettre.
M. TOUPIN: Non.
M. DEMERS: Et même à ce moment-là.
M. TOUPIN: Même ceux-là finissent par sortir.
M. VINCENT: Le ministre comprendra. Supposons que je suis producteur de
pommes de terre et que lui est également producteur de pommes de
terre.
M. DEMERS: Comme cela vous faites patate.
M. VINCENT: Moi, j'ai reçu une réponse du ministre me
disant qu'approximativement je recevais $15,000 ou $18,000 ou $12,000 et que le
ministre Normand Toupin, qui ne serait pas ministre, dans le comté de
Champlain n'a pas reçu de réponse. C'est pour cela qu'il faudrait
accélérer l'émission des chèques...
M. TOUPIN: Je suis d'accord avec vous... C'est pour cela d'ailleurs
qu'on a choisi cette deuxième option pour qu'on...
M. VINCENT: Pour que généralement tout le monde le sache
en même temps cela va bien.
M. DEMERS: Le dépôt de la liste des gens qui vont recevoir
des chèques...
M. VINCENT: Là, cela ne plaira pas au ministre mais je vais lui
dire ceci: Dans mon comté, il n'y a pas de problème. Il y a une
rumeur qui circule présentement, je sais qu'elle n'est pas fondée
mais la rumeur est que ceux qui étaient du bon bord reçoivent le
montant et ceux qui ne le sont pas ne le reçoivent pas. C'est la rumeur
qui circule. Je sais qu'en ce qui me concerne le type qui a eu
l'information...
M. TOUPIN: Le type qui a eu l'information, je ne pense pas qu'il soit
tellement de notre bord.
M. VINCENT: II ne le sera jamais non plus, mais tout de même.
M. TOUPIN: Cela dément tout de suite ïa rumeur. Quand on ne
fait pas de distinction au point de vue politique...
M. VINCENT: Non, je l'ai bien souligné, je l'ai bien
spécifié, c'est simplement une question de faire bien attention
parce qu'à l'heure actuelle cela circule à l'effet que
quelques-uns le savent, d'autres ne le savent pas et là même des
gens se proposaient, en fin de semaine, d'aller, non pas assiéger le
bureau, mais d'aller rencontrer le ministre lundi à son bureau pour
avoir le montant exact. Si le ministre l'a donné à l'un, il peut
le donner à l'autre. A ce moment-là, par sympathie pour lui, je
leur ai dit: Vous allez recevoir une nouvelle cette semaine, j'en suis presque
assuré.
M. TOUPIN: C'est le montant approximatif.
M. VINCENT: J'ai dit: Evitez d'aller rencontrer le ministre chez lui, il
n'a pas les chiffres. Par sympathie pour le ministre, pour ne pas le
déranger, il a tellement de problèmes, j'ai dit: N'allez pas le
rencontrer pour cela.
M. TOUPIN: Je vous remercie, parce que c'est bien sûr que des
appuis de sympathie, M. le Président, c'est toujours intéressant
d'en avoir. Ce qui est encore plus intéressant, c'est quand on a des
appuis positifs pour des lois qui tiennent, des lois qui ont un sens.
M. VINCENT: C'est un appui positif. On le sait que...
M. DEMERS: C'est cela.
M. TOUPIN: C'est vrai. M. le Président, pour terminer avant de
prendre la dernière partie des relations
fédérales-provinciales, c'est qu'il y a certaines autres
productions, les productions maraîchères qui ont
éprouvé certains problèmes, les prix sont assez bons et
là aussi il y a un gros travail de commercialisation à mettre de
l'avant. Il y a également la situation des céréales,
certaines expériences ont été tentées dans
certaines catégories de blé notamment. Quant au mais, la
situation se développe mais il faudra aussi au niveau du mais que des
mécanismes de commercialisation soient mis en place. Quant à la
production des viandes, elle ne se développe peut-être pas
à un rythme aussi accéléré qu'on le voudrait, mais
elle se développe quand même et nous cherchons à
améliorer ce développement de production des viandes pour
être sur le marché à temps, c'est-à-dire au moment
où la demande commencera à fléchir parce qu'à ce
moment-là les consommateurs en auront moins besoin. Il y a le drainage
souterrain où il y a eu plus de cours d'eau faits cette année, je
pense, que par les années passées, il y a eu tout le
problème des travaux mécanisés et il y a eu le drainage
souterrain où les objectifs visés ont été
dépassés je pense. Pour ces programmes-là, nous
désirons accélérer. Quant au problème du
crédit agricole, nous aurons l'occasion d'en discuter en Chambre, vous
connaissez les projets de loi que j'ai présentés et vous en
discuterez à ce moment-là.
Reste le problème des relations
fédérales-provinciales, je l'ai dit récemment qu'on
éprouvait des difficultés très grandes, notamment au
niveau de trois problèmes, celui de la commercialisation, celui des
petites fermes et celui des grains de provende. Où en sommes-nous rendus
avec cela? Evidemment, quant aux grains de provende, on avait
suggéré qu'un comité des ministres ou des sous-ministres
des provinces se réunisse en vue d'élaborer une solution sur le
plan national. Quant à nous, du Québec, nous en avons
proposé une. La solution que nous avons proposée est très
simple, c'est que nous demandons que tous les agriculteurs
québécois soient sur le même pied en ce qui a trait
à l'approvisionnement des grains. Q'on laisse les agriculteurs du
Québec aller acheter dans l'Ouest de la même façon que les
gens de l'Ouest achètent et ainsi nous parviendrons sans doute à
atténuer une bonne partie de l'écart des prix.
S'il y a lieu par après, d'instaurer une politique d'aide au
transport, nous pourrons discuter de la possibilité d'en instaurer une,
d'une part sur les grains et d'autre part sur les matières finies si
toutefois il faut faire un équilibre. C'est la position que nous avons
prise et que nous avons soutenue. Le comité que nous avons
proposé a été rejeté. On a soumis le
problème à un conseil, qu'on appelle conseil des grains du
Canada, lequel doit étudier le problème et doit nous soumettre
sous peu, nous dit-on, un rapport sur la situation actuelle des grains au
pays.
M. DERMERS: La Commission royale d'enquête sur l'agriculture
dirigée par M. April avait étudié le problème assez
sérieusement. C'était surtout le problème du transport en
fin de saison alors que tout était nolisé pour l'exportation et
que chez nous rien n'était retenu. Là, vous préconisez que
nos gens aillent acheter eux-mêmes et qu'on pourrait leur donner une
subvention de transport? Est-ce rejeté par la commission du
blé?
M. TOUPIN: Actuellement la Commission canadienne des grains ou la
Commission canadienne du blé, ou le ministère de l'Agriculture
fédéral n'a pas cru bon de donner suite à cette suggestion
que nous lui avons faite. Mais nous, nous tenons à cette solution parce
que nous croyons que c'est la meilleure. A moins qu'on nous en propose une
meilleure.
M. DEMERS: Ils sont censés vous donner des suggestions?
M. TOUPIN: Le Conseil canadien des grains a créé un
comité spécial qui, lui, s'occupe de ce
problème. Il doit nous soumettre une politique
générale des grains au pays. Je continue à soutenir, en
tout cas, que tant et aussi longtemps que je n'ai pas le rapport entre les
mains, je ne peux pas préjuger ou présumer des conclusions. Je
reste convaincu qu'il faut nous orienter vers une formule beaucoup plus
libérale, au point de vue économique.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a une date limite pour la remise du
rapport?
M. TOUPIN: II n'y avait pas de date limite. On ne nous l'a pas remis. On
devait nous le remettre à la fin de janvier, après cela à
la fin de février, puis là, on n'a pas encore le rapport en
main.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre préconise le libre
accès aux agriculteurs du Québec pour acheter des grains de
provende dans l'Ouest?
M. DEMERS: C'est ce qu'il a dit.
M. TOUPIN: Nous proposons que tous les agriculteurs du Canada soient sur
le même pied.
M. VINCENT: II y a une différence, là. Qu'ils soient sur
le même pied pour acheter?
M. TOUPIN: Oui, pour acheter le grain.
M. VINCENT: Pour acheter le grain.
M. TOUPIN: Pour s'approvisionner en grain.
M. VINCENT: Est-ce que ça veut dire que l'agriculteur du
Québec pourrait aller acheter du grain dans l'Ouest, sans passer par la
Commission canadienne du blé?
M. TOUPIN: Pas nécessairement. Mais, cela peut aussi être
cela. Cela peut l'être dans une politique générale de la
commission canadienne.
M. VINCENT: Le ministre suggère-t-il plutôt que tous les
agriculteurs de l'Ouest, au Manitoba, en Saskatchewan, en Alberta soient eux
également dans l'obligation de passer par la Commission canadienne du
blé?
M. TOUPIN: Les deux solutions sont envisagées.
M. VINCENT: Ce n'est pas tout à fait la même chose...
M. DEMERS: ... dans les autres provinces...
M. TOUPIN: Je vais répéter encore ce que j'ai voulu dire.
Que tous les agriculteurs du Québec et du Canada soient sur le
même pied.
M. VINCENT: C'est un grand principe.
M. TOUPIN: Idéalement...
M. VINCENT: C'est un grand principe.
M. TOUPIN: Laissez-moi finir. Idéalement tous les producteurs du
Canada devraient passer par la Commission canadienne du blé. Elle existe
pour cela. Normalement, ils devraient passer par là. Actuellement, la
commission a toujours toléré que les producteurs de l'Ouest
puissent s'approvisionner entre eux ou que certaines entreprises soient
capables d'acheter des grains directement des producteurs, ce qu'on appelle les
grains qui ne sont pas sous quota. Si cette politique continue à
persister, nous considérons que les agriculteurs du Québec
devraient avoir le même avantage. Mais, idéalement tout passe par
la Commission canadienne du blé. Au nom de ce principe, nous ne devons
pas mettre de côté l'autre avantage dont se prévalent
présentement, les producteurs de l'Ouest.
M. VINCENT: Quelle est la suggestion précise que le gouvernement
du Québec a faite? Est-ce de passer par la Commission canadienne du
blé?
M. TOUPIN: Que tous les agriculteurs passent par la Commission
canadienne du blé, que tous les producteurs canadiens soient assujettis
à cette sorte de plan conjoint, cette sorte de commercialisation des
grains au pays. Que nos agriculteurs de l'Est aient accès à
l'achat directement dans l'Ouest...
M. VINCENT: Par la commission.
M. TOUPIN: ... par l'intermédiaire de la Commission canadienne du
blé, ou par l'intermédiaire de telle agence que pourra
déterminer la Commission canadienne du blé.
M. VINCENT: A l'heure actuelle, les producteurs n'y ont pas
accès?
A l'heure actuelle, les producteurs du Québec y ont
accès...
M. DEMERS: A la commission.
M. VINCENT: ... à la Commission canadienne du blé?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Ils peuvent acheter par l'entremise de la Commission
canadienne du blé?
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Le problème se pose à l'inverse. A l'heure
actuelle, les producteurs de bétail dans l'Ouest peuvent acheter des
grains de provende en dehors de la structure de la Commission canadienne du
blé.
M. TOUPIN: II y a beaucoup plus que cela. M. BEL AND: Ce qui leur permet
de survivre.
M.VINCENT: II faudrait quand même y faire attention, parce qu'au
même moment où on exige...
M. TOUPIN: II y a celui-là.
M. VINCENT: Ceux qui veulent s'approvisionner en oeufs...
M. DEMERS: Des oeufs.
M. VINCENT: ... passent par Fedco. C'est ce qu'on exige ici au
Québec.
M. TOUPIN: C'est exact. Mais tous les producteurs sont sur un même
pied.
M. VINCENT: Tant et aussi longtemps que ce ne sera pas rodé
complètement. C'est la même chose qui existe dans l'Ouest.
Dans l'Ouest, si on suggère, par exemple, que les agriculteurs de
l'Est pour être bien clair là-dessus puissent avoir
accès à l'approvisionnement dans l'Ouest sans passer par la
Commission canadienne du blé, c'est une tout autre politique.
M. TOUPIN: C'est-à-dire que ce qui est important pour les
agriculteurs québécois ou pour les agriculteurs des provinces de
l'Est, c'est de pouvoir s'approvisionner dans le cadre des mêmes
mécanismes que tout producteur du pays.
M.VINCENT: C'est le fait présentement...
M. TOUPIN: C'est le principe... Ils ne peuvent pas le faire.
M. VINCENT: Oui, ils peuvent le faire présentement.
M. TOUPIN: Ds ne peuvent pas le faire parce qu'ils ne sont pas capables,
ils n'ont pas le droit d'aller acheter directement chez un agriculteur...
M. VINCENT: Non, non.
M. TOUPIN: ... ils doivent passer par la Commission canadienne du
blé...
M. VINCENT: Oui, oui.
M. TOUPIN: ... alors qu'il y a des gars dans l'Ouest qui, eux, peuvent
passer à côté.
M. VINCENT: Ne mêlons pas les poules et les oignons, là. A
l'heure actuelle, un producteur du Québec, quel qu'il soit, peut acheter
par l'entremise de la Commission canadienne du blé ou d'un "broker" dans
l'Ouest. Il n'y a pas de problème de ce côté-là.
M. TOUPIN: Cela fait dix fois qu'on me dit que c'est ça...
M. VINCENT: D'accord?
M. TOUPIN: ... la réalité. C'est comme ça que
ça marche, ils doivent passer, eux, par là alors que dans
l'Ouest, certains producteurs peuvent passer outre.
M. DEMERS: II y a une tolérance.
M. TOUPIN: II y a une tolérance et ça crée une
injustice.
M. VINCENT: Le ministre ne demande pas que nos producteurs puissent
aller acheter chez les producteurs dans l'Ouest...
M. TOUPIN: Je ne le demande pas.
M.VINCENT: ... il demande de bloquer pour l'Ouest l'approvisionnement
directement des producteurs.
M. TOUPIN: Nous avons fait cette proposition générale
globale. Comment maintenant on peut la concrétiser dans des cadres de
commercialisation qui soient nationaux? On dit: Si la Commission canadienne du
blé ou des grains continue à fonctionner, elle devrait,
premièrement, étendre ses ramifications à la grandeur du
pays, d'abord, que ce soit une politique nationale. Deuxièmement, que
tous les producteurs du pays soient assujettis à cette politique des
grains. Troisièmement, que tous les acheteurs passent par la même
filiale pour avoir accès aux grains. Quatrièmement, que les prix
soient fixés pour à peu près tous les grains qui sont au
pays et non pas fixés seulement pour ceux qui sont entreposés
à tel endroit et d'ignorer ceux qui sont entreposés à tel
autre endroit mais qui ne sont pas sous la juridiction de la commission ou qui
sont sous la juridiction de la commission. Ils le sont en principe et en
pratique ils ne le sont pas.
M. VINCENT: Ce sont des surplus qui sont sur les fermes des
agriculteurs.
M. TOUPIN: II y a des prix qui s'établissent là, qui ne
sont pas conformes aux prix établis par la Commission canadienne du
blé. Tout le problème, c'est celui-là, c'est pour
ça que nous demandons que la chance soit égale.
Une fois ce principe établi et une fois les cadres
créés, s'il existe des différences par rapport au
transport, nous pourrons intervenir, au niveau du transport. Le gouvernement
fédéral pourrait avoir une politique de transport; elle pourrait
être seulement pour les provinces de l'Est, à l'intérieur
même des provinces de
l'Est pour aider â défrayer une partie du transport; elle
pourrait s'appliquer aux producteurs de l'Ouest pour payer une partie des
grains qui s'en vont dans l'Est; elle pourrait s'appliquer aussi des deux
côtés. La Fédérée a soutenu une thèse
comme celle-là. Par exemple, la politique pourrait s'appliquer d'une
part sur le produit fini qui part de l'Ouest et qui vient ici et, d'autre part,
sur les grains qui partent de l'Ouest et qui viennent ici.
M. VINCENT: Comment dites-vous cela? M. TOUPIN: C'est-à-dire des
produits finis...
M. VINCENT: On aurait suggéré de payer le transport sur du
produit fini?
M. TOUPIN: Ce n'est pas le cas de l'Ouest, c'est une politique
d'équilibre. C'est ce qui est important. On peut l'appliquer sur le
transport, on peut l'appliquer de bien des façons...
M. VINCENT: D'accord, mais le produit fini?
M. TOUPIN: C'est une politique. Cela peut être le produit
semi-fini, ça peut être le produit à l'état brut,
c'est ce qui se produit présentement, par exemple, en ce qui concerne
les huiles dans l'Ouest, si ma mémoire est fidèle.
M. DEMERS: Même au point de vue agricole.
M. VINCENT: II faut faire attention.
M. TOUPIN: C'est une politique d'équilibre. Si le gouvernement
fédéral veut trouver une politique d'équilibre à ce
niveau-là, qu'est-ce qui coûte le moins cher, au fond, pour mettre
tous les agriculteurs du Canada sur le même pied en ce qui a trait, d'une
part, aux approvisionnements en grains et, d'autre part, accès au
marché de consommation.
M. VINCENT: Le ministre vient de mentionner...
M. TOUPIN: Il s'agit de trouver l'équilibre.
M.VINCENT: ...que la Coopérative fédérée
aurait suggéré une politique d'aide au transport pour le produit
fini.
M. TOUPIN: C'est-à-dire que la
Fédérée...
M. VINCENT: C'est parce qu'à ce moment-là il faut faire
bien attention. Si, par exemple, on propose une telle politique, ça
voudrait dire que pour transporter un porc ou...
UNE VOIX: Ou un cochon.
M. VINCENT: ... un cochon partant de la
Saskatchewan vers Montréal, on donnerait une subvention au
transport.
M. TOUPIN: Vous voulez...
M. VINCENT: C'est parce que j'ai déjà vu cette amorce de
suggestion et ce serait très dangereux, ce serait encore bien plus
dangereux pour nous s'il fallait subventionner le produit fini qui part de
l'Ouest.
M. TOUPIN: Je dis qu'on a examiné toutes les possibilités
et celle-là aussi a été examinée.
L'équilibre possible dans les coûts de transport. Actuellement, on
paie des subventions pour le transport des grains; les prix sont fixés
par la Commission canadienne du blé et, en dépit des subventions
qu'on donne au transport, les producteurs de l'Est paient encore leurs grains
plus cher que les producteurs de l'Ouest.
La différence est tellement grande qu'on peut expédier sur
le marché de l'Est un produit fini, ou semi-fini, ou à
l'état brut, si nous parlons d'un animal vivant, mais c'est surtout
à l'état semi-fini qu'on les amène sur les marchés
de l'Est et ils font encore de l'argent en dépit de tout cela.
M. VINCENT: Mais il ne faudrait pas laisser cela...
M. TOUPIN: II faut régler le problème des
approvisionnements en grains d'abord, pour que tout le monde soit sur le
même pied. Si, à ce moment-là, nous nous rendons compte
qu'il y a un déséquilibre, les producteurs de l'Ouest ne sont
plus capables de concurrencer à cause d'un transport trop
élevé pour la matière finie ou semi-finie, quitte au
gouvernement fédéral de trouver une politique
d'équilibre...
M. VINCENT: Que le ministre... M. TOUPIN: ... de produits finis.
M. VINCENT: ... parce qu'à ce moment-là, nous aurons de la
difficulté.
M. TOUPIN: Ce n'est pas la position que nous avons prise. La position
que nous avons prise est au niveau de l'accès des grains. Mais il y a eu
des suggestions qui nous ont été faites dans lesquelles pouvait
se trouver celle-là. C'est cela le problème des grains, au fond,
et c'est une solution qu'il faut trouver dans ce sens-là. Mais pour
autant, cela ne nous empêche pas...
M. DEMERS: Quelle est la production des autres provinces de l'Est, le
Québec excepté? Est-ce que vous avez des alliés en
Ontario, par exemple, ou les provinces qui nous sont conti-guës? Est-ce
que l'Ontario est intéressée ou a-t-elle assez facilement ses
accès?
M. TOUPIN: Les provinces les plus intéressées sont le
Québec et les provinces maritimes.
M. DEMERS: Oui.
M. TOUPIN: L'Ontario est un peu moins intéressée parce
qu'elle se suffit à elle-même présentement...
M. DEMERS: En grains de provende.
M. TOUPIN: En mais, tout au moins, et en certaines autres productions
céréalières aussi, où elle a produit presque 80
p.c. de ses besoins. Donc, elle est un peu moins intéressée
à ce qu'une politique comme celle-là soit établie à
la grandeur du pays. Mais, les producteurs de l'Ouest, eux, ne semblent pas y
voir de gros inconvénients. Ce qui compte pour eux, c'est un prix pour
leurs produits et c'est un marché pour leurs produits. Et les provinces
de l'Est sont leurs plus gros clients. Ils ont tout avantage à ce qu'on
trouve une politique qui permette aux producteurs de l'Est de produire plus de
viande pour qu'eux puissent produire plus de grains.
M. DEMERS: C'est un problème capital, à mon sens. Vous le
sentez, vous aussi, parce que toute la commercialisation en découle, la
mise en marché, et tout. Si on peut produire à des prix
concurrentiels, on veut aller sur le marché. J'étais en
Gaspésie, récemment, et on me disait qu'on a abandonné
l'élevage du mouton parce qu'on ne peut pas le préparer et le
commercialiser, le rendre sur le marché à des prix
concurrentiels. Cela coûte moins cher à la Hollande de venir nous
porter un mouton, ici, que cela coûte en Gaspésie de produire un
mouton, alors on en importe 70 p.c. Je questionnais les gens. Je leur ai dit:
Pourtant, c'est moins loin la Gaspésie que la Hollande! Ils ont dit:
Oui, mais nous ne sommes pas capables d'en faire l'élevage à des
prix concurrentiels. A cause de ces grains-là, qui leur coûtent
des prix fous, dans tous les domaines, c'est la même chose, quoique les
grains de provende ne servent pas beaucoup dans l'élevage du mouton.
M. TOUPIN: Le problème du mouton en est un autre. Evidemment,
c'est celui de la concurrence internationale, de la protection des
marchés et des ententes internationales.
M. DEMERS: Avec l'office du blé, est-ce que vous en êtes
venus à permettre l'ensemencement de toutes les variétés
de blé au Québec? J'ai découvert, l'autre jour, dans une
étude, dans un document que je lisais: II contrôle la production
de certaines variétés de blé. Et on n'a pas le droit d'en
semer ailleurs, dans le même pays.
M. TOUPIN: Oui, il y a des marques qui sont exclusives.
M. DEMERS: C'est ridicule!
M. TOUPIN: Même actuellement celles que nous utilisons, les "Opal"
et "Petic". Il y a des redevances sur cela.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Excusez. Je voudrais avoir une information
sur une question de procédure. Le représentant
d'Unité-Québec a posé des questions au ministre, le
représentant du Ralliement créditiste, ainsi que moi-même.
Nous avons laissé le ministre répondre au représentant
d'Unité-Québec, ainsi qu'au représentant du Ralliement
créditiste. Le ministre avait commencé à répondre
à mes questions sur les problèmes des relations
fédérales-provinciales et là, on s'engage dans une autre
discussion. Est-ce qu'on ne devrait pas laisser le ministre répondre aux
questions que je lui ai posées, moi aussi, quitte, après,
à revenir sur ces points-là? C'est une question de
procédure.
M. VINCENT: D'accord. Je n'ai pas d'objection.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): En parler tout de suite ou plus tard, mais
le ministre...
M. VINCENT: Je suis entièrement d'accord.
M. TOUPIN: Le deuxième problème qui se situe dans le cadre
des relations fédérales-provinciales, c'est celui du programme
des petites fermes. A ce chapitre, nous avons exigé que le gouvernement
du Québec... Nous n'étions pas les seuls à le soutenir,
toutes les provinces l'ont soutenu, à venir jusqu'à maintenant,
sauf une province qui aurait eu des ententes, me dit-on, avec le gouvernement
fédéral. Il n'y a pas d'entente signée, mais il semble
qu'on ait amorcé des négociations. Nous tentons,
présentement, d'amener le gouvernement fédéral à
consentir que les provinces aient le choix des programmes offerts, que ces
programmes soient administrés par les provinces et que les choix des
programmes soient également faits par les provinces.
C'est la raison pour laquelle on retrouve, par exemple, devant la
Chambre des communes, le projet de loi C-105, qui a pour but d'amender la Loi
de la Société du crédit agricole, en vue de lui donner
plus de pouvoirs. On m'a dit que ce projet de loi serait renvoyé
à la commission parlementaire.
A ce moment-là nous tenterons de faire des
représentations, bien sûr, auprès de la commission
parlementaire fédérale de l'agriculture en vue d'amener cette
commission à comprendre le pourquoi de nos insistances à ce
chapitre. C'est très simple, c'est que ce programme prévoit dans
les grandes lignes l'achat de petites fermes, il prévoit une subvention
pour le vendeur et une subvention pour l'acheteur, il prévoit un
système de prépension-annuité pour ceux qui voudront s'en
prévaloir, il prévoit également la réaffectation de
ces sols, soit pour regroupe-
ment des fermes pour fins agricoles ou soit pour d'autres fins, si
toutefois ces fermes acquises ne correspondent pas à une vocation
agricole. Cela présuppose, par conséquent, la création
d'une banque de terres; cela présuppose l'orientation de l'agriculture
et ça suppose toute une politique agricole d'orientation
générale. C'est la raison pour laquelle nous nous opposons
à ce que ce programme soit appliqué unilatéralement et que
les provinces aient là-dedans à prendre les décisions de
fond. Nous avons proposé une politique au gouvernement
fédéral dans cette perspective-là et nous tentons
présentement, par l'intermédiaire de la commission, de faire
valoir une autre fois nos points de vue et par la suite d'entrer en
négociation, soit collectivement, soit individuellement, en vue de
trouver la solution que toutes les provinces cherchent à ce chapitre des
petites fermes.
Quant au bill C-176, j'en ai dit un mot tantôt, là aussi il
y a un problème de relations fédérales-provinciales. Mais
je dois vous dire qu'à ce chapitre nous avons certains problèmes
non seulement avec le gouvernement fédéral mais aussi avec
certaines autres provinces. Nous avons toujours soutenu, jusqu'à
maintenant, quant à nous, qu'il n'était pas question de
s'orienter au pays vers ce qu'on a convenu d'appeler l'autosuffisance
provinciale. Si nous nous orientons vers cette théorie de
commercialisation au pays, nous risquons de créer dix marchés
agricoles au Canada. Nous avons demandé que les frontières soient
ouvertes et nous avons demandé que le partage des marchés tienne
compte des données historiques des différentes productions de
telle sorte que tous les producteurs du pays soient sur le même pied et
les plus efficaces arriveraient à se tailler une place dans l'ensemble
du marché au pays. Mais pour ça, ça présuppose
l'application du projet de loi C-176, d'après nous il est applicable.
Nous, nous jugeons que les provinces doivent d'abord s'entendre entre elles,
signer un programme global de commercialisation et qu'une législation
fédérale vienne chapeauter cette entente et la fasse respecter
par les provinces. L'autre théorie veut que ce soit le gouvernement
fédéral qui crée un office et lui donne tous les pouvoirs
de commercialisation. Par conséquent, les provinces se verraient dans
l'obligation de remettre au gouvernement fédéral une partie des
pouvoirs que détiennent présentement les régies de
marché ou les plans conjoints provinciaux. Alors c'est dans cette
perspective-là que nous nous orientons dans le domaine de la
commercialisation et nous tenons, je ne suis pas le seul...
M. DEMERS: M. le Président, si vous voulez rappeler à
l'ordre le député de Rouville, il dérange le ministre dans
son laïus.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il parle du cidre?
M. DEMERS: Non, non, il va en parler, par exemple, s'il continue.
M. TOUPIN: ... à ce que les provinces continuent à jouer
leur rôle là-dedans puisque la commercialisation joue
également un rôle très important pour l'orientation des
productions agricoles. Cela, c'est la situation actuelle que nous retrouvons au
niveau des relations fédérales-provinciales, d'une part, et des
relations entre provinces, d'autre part. Nous tentons de convaincre les autres
provinces que la politique de l'autosuffisance mène effectivement, dans
le temps, à des culs-de-sac; il faut nous orienter vers une politique
beaucoup plus large, beaucoup plus souple afin que nous ayons accès
à tous les marchés et que nous puissions concurrencer, par la
suite, à partir de l'efficacité et à partir des autres
politiques tant nationales que provinciales qui mettront tous les producteurs
du pays sur un même pied d'égalité.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Si vous me permettez, M. le ministre, je
vous ai posé une question en rapport avec vos déclarations
récentes. Je pense que vous étiez conscient quand vous les avez
faites et probablement que, dans les déclarations qu'on a lues dans les
journaux, qu'on a entendues même à la radio et à la
télévision, vous avez exposé une situation qui
était à peu près, semble-t-il, désastreuse pour
l'agriculture au Québec.
Dans le livre blanc on dit ici que les principaux obstacles à
l'application d'une politique globale en agriculture sont reliés au
conflit de juridiction entre les gouvernements du Québec et d'Ottawa, au
dédoublement de leurs efforts et à l'orientation de la politique
d'organismes comme la Commission canadienne du blé et du lait. Vous avez
dit aussi dans une déclaration rapportée par le Journal de
Québec, le 12 mai 1972: Québec doit changer d'attitude face
à Ottawa, selon Toupin. C'est le titre. Vous disiez dans cet article:
"Tout en affirmant qu'il n'a pas l'intention de démissionner, le
ministre de l'Agriculture, Normand Toupin, croit, à l'instar de son
collègue, Jean Cournoyer, que le gouvernement québécois
doit changer d'attitude face à Ottawa." Ma question est: Quel est ce
changement d'attitude vis-à-vis d'Ottawa? Vous parlez encore de
négociations comme l'an passé. Vous exposez encore les
problèmes de la Commission canadienne du blé et du partage des
plans de commercialisation, du plan fédéral de rachat des petites
fermes. Vous dites que cela n'a pas de bon sens. Nous sommes tous d'accord. Et,
vous affirmez dans une déclaration qu'il va falloir changer d'attitude.
Quel est ce changement d'attitude vis-à-vis d'Ottawa? Est-ce que ce sera
une négociation plus dure? Est-ce que vous allez lancer des ultimatums
à Ottawa? Est-ce que ça va aller jusqu'à des menaces de
démission? C'est ce que je voudrais savoir du ministre de
l'Agriculture.
M. DEMERS: A genoux, rampant, quoi!
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Quel est ce changement d'attitude? Ce que
vous venez de dire, c'est très bien. Je vous approuve. Mais il n'y a pas
de changement d'attitude. Et vous dites...
M. DEMERS: Dans les attitudes, on veut savoir si c'est rampant,
couché, à genoux devant le fédéral. C'est ça
ma question.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Quel est ce changement d'attitude dont nous
a fait mention le ministre de l'Agriculture dans ses déclarations? La
ligne dure, la ligne douce?
M. TOUPIN: Si vous prenez ma déclaration et la lisez comme il
faut, vous le saurez. Je vous ai dit qu'il faudrait que le gouvernement change
sa stratégie en ce qui a trait à ses relations
fédérales-provinciales et que nous nous orientions vers des
positions qui vont nous permettre d'accélérer davantage la
fermeture d'un certain nombre de dossiers en faveur du gouvernement du
Québec. Vous avez aussi entendu, je pense, le premier ministre faire des
déclarations dans ce cadre, par après. Quant à moi et
quant à ceux, je pense, qui ont eu les mêmes réactions que
moi, nous travaillons à élaborer cette nouvelle politique et
j'espère qu'elle sera, le plus rapidement possible, mise en
application.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Quelle va être cette nouvelle
attitude, cette nouvelle politique?
M. TOUPIN: Ne me demandez pas de vous dire quelle politique le
gouvernement du Québec va adopter maintenant vis-à-vis de ses
relations fédérales-provinciales. Ces déclarations
viennent d'être faites. Nous avons d'autres problèmes que vous
connaissez tout aussi bien que moi et qui méritent une attention tout
à fait particulière, tout à fait spéciale. Il faut
donner maintenant le temps au gouvernement de préciser davantage ses
positions vis-à-vis de ses relations
fédérales-provinciales.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): II reste d'autres problèmes, c'est
entendu, M. le ministre, mais d'après vos déclarations...
M. TOUPIN: Je ne voudrais pas que vous vouliez me faire dire que la
seule issue est l'indépendance.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Non. Je ne vous ai pas demandé de
dire ça. Même si vous y pensez vous ne le direz pas. Je ne l'exige
pas.
M. TOUPIN: Les déclarations qu'on a faites...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Vous faites allusion à
l'indépendance. Si vous me permettez de répondre à cette
affirmation... Nous, nous avons constaté il y a des années les
mêmes problèmes que ceux que vous constatez actuellement. Nous,
nous proposons une solution de rechange. Et vous, vous continuez à dire:
II va falloir changer notre politique vis-à-vis d'Ottawa. Le ministre du
Travail dit: Nous allons être durs, à coups de poing sur la table.
Le ministre Castonguay, lui, veut démissionner ainsi que le ministre
L'Allier. Mais vous dites: Ils continuent à être nos amis et on
continue quand même à essayer de s'entendre. Comme le premier
ministre l'a dit à la télévision, c'est encore mieux dans
un système de fous comme ça que dans l'indépendance qui
nous mènerait, dit-il, à la catastrophe. Ce sont des affirmations
gratuites.
Nous proposons à la population du Québec une solution de
rechange et vous n'en proposez pas.
M. DEMERS: ... des solutions pour régler les problèmes de
l'agriculture.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Ecoutez! Il me demande si je lui propose
l'indépendance. Je réponds à sa question.
M. DEMERS: M. le Président, à l'ordre!
M. TOUPIN: Ce n'est pas ce que j'ai dit. Simplement pour continuer, M.
le Président, c'est qu'il est plus...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je n'avais pas parlé de
l'indépendance. C'est vous qui en avez parlé.
M. TOUPIN: Les plus fins sont encore ceux qui constatent qu'ils peuvent
être fous de temps en temps, alors que les plus fous sont ceux qui
s'orientent vers une politique qui est encore beaucoup plus folichonne que
celle que nous tentons de soutenir présentement dans les cadres
fédéraux. C'est l'option que nous avons prise. Et je pense que le
Québec a déjà gagné des points et il peut en gagner
encore.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Cela va mal mais ça va continuer
à aller mal.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions sur la politique
générale du ministère?
M. VINCENT: Oui, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Le député de Nicolet.
M. VINCENT: En ce qui concerne la politique générale, si
nous prenons un problème en particulier comme le regroupement des
petites fermes, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu que le
gouvernement du Québec mette en marche son propre programme de
regroupement des fermes? Je vais répéter ce que j'ai
mentionné ici à l'Assemblée nationale, c'est que le
ministre fédéral de l'Agriculture mentionne un montant de $150
millions pour les sept prochaines années, â dépenser dans
toutes les provinces canadiennes, $150 millions pour sept ans. Cela signifie
quand même seulement $22 millions par année pour toutes les
provinces canadiennes. La part du Québec là-dedans sera de
combien? $3 millions, $4 millions, $5 millions, $6 millions par année.
Déjà, à l'heure actuelle, le ministère de
l'Agriculture du Québec dépense entre $15 millions et $20
millions par année pour l'aménagement des fermes. Pourquoi
discuter avec le gouvernement fédéral sur une éventuelle
politique et ne pas dire au gouvernement fédéral: Nous l'avons,
notre politique de regroupement des fermes au Québec? Il y a
déjà eu des ententes signées avec le gouvernement
fédéral. On la met en marche, et que le gouvernement
fédéral redonne à la province de Québec les sommes
qu'elles aurait données si elle avait établi son propre programme
de regroupement des fermes. Là, on respecte l'initiative des
provinces.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Le gouvernement fédéral n'est
pas obligé de le faire. S'il veut bien le faire, tant mieux.
M. VINCENT: Non, mais nous l'avons eu. Nous avons des exemples.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): D'après la constitution, il en a le
droit.
M. VINCENT: Dans le passé, nous avons eu le Régime de
rentes, nous avons des séries d'exemples, nous avons eu
l'assurance-récolte. Les provinces mettent en marche leur programme et
le gouvernement fédéral compense, parce qu'il y a certaines
provinces au Canada qui ne sont pas intéressées à mettre
des programmes en branle. Ici, au Québec, avec la politique
fédérale, est-ce que le gouvernement fédéral exige
certains critères, ou s'il exige, comme condition sine qua non,
l'administration du programme? Si le gouvernement fédéral n'exige
pas d'une façon sine qua non l'administration du programme, je pense
qu'il n'y a pas de problème pour s'entendre. Mais, si c'est le noeud du
problème, si ce sont les officiers du gouvernement fédéral
qui veulent administrer le programme, c'est joliment le temps qu'on change
d'attitude. Mais est-ce cela qu'ils veulent? Est-ce qu'ils veulent administrer
le programme?
M. TOUPIN: Je pense, M. le Président, que j'ai été
assez clair sur cet aspect-là. Le programme, tel que
présenté actuellement par le gouvernement fédéral,
est un programme unilatéral. C'est un programme qui va être mis de
l'avant par le gouvernement fédéral, administré par
lui.
Je pensais que dans le mot unilatéral, on pouvait inclure tout
cela. Cela inclut l'administration.
M. VINCENT: II n'accepte même pas qu'une province puisse
administrer un programme, y participer financièrement?
M. TOUPIN: Dans le cadre actuel qui nous est proposé, les seules
ententes qui nous paraf-traient possibles seraient celles portant sur les
équipes de gestion, mais, encore là, c'est très
limité. Le gouvernement fédéral voudrait avoir lui aussi
ses propres agents de gestion sur le territoire, pour déterminer qui
vendrait sa ferme et qui l'achèterait. Nous soutenons là-dessus
que nous avons tous les services dans nos régions et qu'il n'est pas
question de rien doubler là-dessus.
M. VINCENT: Est-ce qu'on pourrait faire un parallèle avec
Canfarm?
M. TOUPIN: On peut faire un parallèle...
M. VINCENT: Est-ce que Canfarm est administrée par le
Québec?
M. TOUPIN: On peut faire un parallèle avec Canfarm, mais Canfarm
est administrée en entier, si ma mémoire est fidèle, par
le gouvernement fédéral sauf qu'à la suite d'ententes,
nous avons accès aux donnés de ce centre des données pour
la province de Québec. Elles nous reviennent à nous et c'est nous
qui les analysons, mais c'est administré en entier par le
fédéral. Ce n'est pas un programme
fédéral-provincial, c'est un programme fédéral avec
une entente d'une certaine souplesse pour nous permettre d'avoir accès
pour le Québec et de les interpréter. Dans le cadre de Canfarm,
c'est sans doute un peu moins important, oui, c'est un système de
comptabilité, c'est un système de gestion. Lorsque nous avons
terminé les négociations avec Canfarm en tout cas, quand
je suis arrivé, c'est un des premiers problèmes sur lesquels j'ai
eu à discuter avec le gouvernement fédéral nous
sommes parvenus tout au moins parce que le programme était
déjà en place, il ne s'agissait pas de rediscuter du programme,
il était déjà là à négocier
avec lui la possibilité que le Québec ait ses données
à lui, qu'il interprète ses données et, si
nécessaire, qu'il fasse sa propre programmation. Au niveau de la
programmation, il y a eu également participation très active de
la part des provinces et le Québec a été présent
partout au niveau de la programmation pour que cette programmation soit faite
en fonction des besoins du Québec.
M. VINCENT: Est-ce que les chiffres du Québec s'en vont à
Ottawa ou si nous avons notre entre?
M. TOUPIN: Ils s'en vont à Ottawa.
M. VINCENT: L'entente ne s'est pas concrétisée dans ce
sens-là?
M. TOUPIN: On les envoie et les données sont
interprétées. Je voudrais bien que l'on comprenne
là-dessus qu'il s'agit de l'application d'un programme
unilatéral.
Que le Québec veuille metrre son programme en place, on
créerait, sans aucun doute, un chevauchement, il n'y a pas de doute
possible, on le crée déjà dans le crédit agricole.
Il faut essayer d'éviter tout au moins dans l'avenir qu'il y ait encore
chevauchement. Il faut essayer de régler les problèmes qui
existent au niveau du double emploi, notamment en matière de
crédit agricole. Nous avons commencé à aborder cette
question qui se situe un peu dans le cadre du rachat des petites fermes. Nous
espérons être capables de trouver à ce niveau-là
aussi une solution. Mais je ne veux pas aller plus loin parce que la politique
gouvernementale là-dessus n'est pas encore définie, comme je vous
le disais tantôt. Mais il se fait présentement du regroupement de
fermes en vertu des lois et des programmes qui sont présentement en
place. Les ententes ARDA, par exemple, dans le Bas-Saint-Laurent.
M. VINCENT: Le gouvernement fédéral n'a jamais mis le nez
là-dedans.
M. TOUPIN: Non, jamais.
M. VINCENT: Le fédéral paie puis c'est nous qui
l'administrons.
M. DEMERS: M. le Président, pourrais-je vous faire remarquer
qu'il est six heures et une minute?
M. LE PRESIDENT: La commission suspend ses travaux jusqu'à ce
soir vingt heures quinze, chambre 81-A.
(Suspension de la séance à 18 h 1)
Reprise de la séance à 20 h 25
M. PICARD (président de la commission permanente de l'agriculture
et de la colonisation): A l'ordre, messieurs!
Avant la suspension des travaux pour le dîner, je crois que le
député de Sainte-Marie avait une question à poser.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): J'en avais une mais on m'a
répondu.
M. LE PRESIDENT: Le député de Nicolet.
M. VINCENT: M. le Président, avant l'ajournement pour ce que vous
avez appelé le dîner, en bon français on parlera du
voyage en France tout à l'heure nous avions parlé...
M. DEMERS: Oui, nous avons des notes là-dessus.
M. VINCENT: ... du programme de regroupement des petites fermes,
programme annoncé par le gouvernement fédéral.
A ce moment-là, j'avais posé une question au ministre. Le
ministre, je crois, m'avait répondu que le gouvernement
fédéral veut ou exige que l'administration de ce programme lui
soit dévolue entièrement. C'est le problème, à
l'heure actuelle, n'est-ce pas? Il veut administrer le programme de A à
Z.
M. TOUPIN: Oui, presque. On peut ôter le Z, prendre la lettre
avant et cela arriverait à peu près juste.
M. VINCENT: A ce moment-là, il voudrait administrer le programme
avec la Société du crédit agricole
fédéral.
M. TOUPIN: Evidemment, c'est ce qu'on nous a dit, à venir
jusqu'à maintenant. On a entendu dire, par ailleurs, que peut-être
que ce serait le service de l'aménagement, je pense, du ministère
fédéral de l'Agriculture, qui pourrait s'en occuper, d'une part,
ou plutôt la division de l'économie du ministère ou la
Société du crédit agricole ou la division de
l'économie de la Société du crédit agricole. Ce
n'est peut-être pas encore définitif, dans la tête du
ministre fédéral de l'Agriculture, à savoir qui aurait la
responsabilité définitive de l'administration du programme.
M. VINCENT: Mais si le fédéral ne fait aucun changement
dans son désir d'administrer complètement le programme, est-ce
que c'est bien l'intention du gouvernement du Québec de refuser
carrément que le programme fédéral s'applique dans le
Québec?
M. TOUPIN: A venir jusqu'à maintenant, nous avons soutenu cette
thèse.
M. VINCENT: Je reviens à ce que je men-
tionnais tout à l'heure. En fin de compte, c'est un principe qui
est en cause. Et le principe, c'est pour un montant d'à peu près
$5 millions par année, en gros. Je pense du moins c'est mon
opinion et c'est également l'opinion de notre formation politique, nous
en avons discuté à quelques occasions que le gouvernement
du Québec et le ministre de l'Agriculture recevront notre appui en ce
qui concerne un refus de la part du gouvernement du Québec au
gouvernement fédéral d'entrer dans ce champ d'activité
qui, par la suite, pourrait éventuellement déboucher sur toute
l'organisation de l'aménagement du territoire, l'aménagement des
fermes, la vulgarisation et, probablement, l'enseignement.
A quand remonte la dernière rencontre entre le ministre de
l'Agriculture du Québec et le ministre fédéral de
l'Agriculture ou entre les fonctionnaires du gouvernement du Québec et
les fonctionnaires du gouvernement fédéral?
M. TOUPIN: La dernière rencontre des fonctionnaires remonte au 17
avril.
M. VINCENT: Est-ce que cela se fait encore au niveau des fonctionnaires
de l'Agriculture du Québec et des fonctionnaires de l'Agriculture du
Canada ou si le dossier est rendu aux Affaires intergouvernementales, au niveau
politique?
M. TOUPIN: Tout le programme, toutes les discussions que nous avons eues
avec le gouvernement fédéral, à venir jusqu'à
maintenant, avec le ministère de l'Agriculture du gouvernement
fédéral plus particulièrement, le ministère des
Affaires inter gouvernementales ont toujours été partie au
dossier.
M. VINCENT: Y a-t-il eu une communication nous n'avons pas la
correspondance de la part du ministre des Affaires intergouvernementales
ou du premier ministre à un niveau plus élevé? Je ne veux
pas dire par là que le ministre de l'Agriculture est moins
élevé qu'un autre ministre, au sein du cabinet, mais est-ce qu'il
y a eu une communication, de la part du ministre des Affaires
intergouvernementales, ou du premier ministre, directement au premier ministre
du Canada, au niveau politique?
M. TOUPIN: Je pense qu'on peut dire qu'il y a eu une communication
directe entre le premier ministre du Québec et le premier ministre du
Canada.
M. VINCENT: Pourrais-je suggérer au ministre je pense que
cela peut avoir une implication assez importante pour l'avenir si ce
n'est pas fait on parle de communication, cela peut être une
communication téléphonique n'y aurait-il pas
possibilité, au cours des prochains jours ou des prochaines semaines,
qu'il y ait une lettre officielle du premier ministre du Québec au
premier ministre du Canada pour, justement, exposer le point du
Québec?
M. TOUPIN: Je pense, M. le Président, que je puis le dire. Il y a
eu une lettre, effectivement, signée par M. Bourassa et envoyée
à M. Trudeau.
M. VINCENT: Sur le problème spécifique des petites fermes
ou du regroupement des fermes.
M. TOUPIN: Sur le programme de M. Oison, en rapport avec les petites
fermes.
M. DEMERS: Vous n'avez pas reçu de réponse?
M. VINCENT: Quelle a été la réponse? M. TOUPIN : Je
ne le sais pas.
M. VINCENT: Le premier ministre du Canada a-t-il répondu?
M. TOUPIN: Je ne sais pas, présentement, si une réponse
est parvenue au bureau du premier ministre.
M. VINCENT: Puisque nous n'avons pas le dépôt de la
correspondance, le ministre pourrait-il nous donner, en substance, ce que le
premier ministre du Québec a dit sur ce problème
spécifique?
M. TOUPIN: C'est la position du gouvernement que je vous ai toujours
expliquée, jusqu'à maintenant. C'est que le gouvernement du
Québec désapprouve l'application unilatérale du programme,
le gouvernement du Québec est prêt à discuter avec les
autres gouvernements des provinces et, en ce qui nous concerne, en tout cas, le
gouvernement du Québec est prêt à négocier toute la
question administrative du programme et laisser les modalités
d'application, l'administration, etc. C'est ce que nous avons soutenu à
venir jusqu'à maintenant.
M. VINCENT: De combien de temps cette lettre peut-elle dater?
M. TOUPIN: Je ne sais pas. Je pense que cela fait tout au plus une
semaine.
M. DEMERS: Avant la crise au après?
M. VINCENT: C'est avant le budget Turner.
M. TOUPIN: Je pense que c'est pendant. Cela dépend à
quelle crise vous faites allusion.
M. VINCENT: La crise a eu lieu le lendemain du budget Turner. Est-ce que
c'est avant la fête de M. Castonguay?
M. TOUPIN: Cela dépend à laquelle vous faites
allusion.
M. VINCENT: Etait-ce avant la fête de M. Castonguay ou
après?
M. TOUPIN: Après. Je ne sais pas le jour de sa fête
mais...
M. VINCENT: C'est le lendemain du budget Turner.
M. DEMERS: La journée où il a démissionné et
où il est revenu.
M. TOUPIN: Vous parlez de sa fête.
M. VINCENT: Oui. Ce serait au début de mai.
M. TOUPIN: II y a à peine une semaine, huit jours tout au plus.
Il faudrait que je cherche la date exacte.
M. VINCENT: M. le Président, j'ai une question, qui est inscrite
au feuilleton de l'Assemblée nationale, qui date du 23 mars. En date du
23 mars, je demandais: "Qu'il soit déposé, sur le bureau de
l'Assemblée, une copie de toute la correspondance échangée
depuis le 12 mai 1970 entre le gouvernement du Québec, ses
ministères ou organismes et le gouvernement fédéral, ses
ministères ou organismes, et les autres gouvernements provinciaux, leurs
ministères ou organismes, sur les sujets suivants". Entre autres,
à g), l'aménagement des fermes.
M. TOUPIN: Vous me demandez, dans cette question, de relever le dossier
de toutes les provinces, en matière de relations
fédérales-provinciales. C'est pour cela que ça me prend du
temps.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. VINCENT: Non, non.
M. LE PRESIDENT: Vous faites mention, justement, du fait que c'est
instrit au feuilleton. Je ne vois pas qu'on puisse en discuter.
M. VINCENT: A ce moment-là, M. le Président, on ne
pourrait pas discuter de rien.
M. LE PRESIDENT: C'est juste. Un article qui est au feuilleton ne peut
pas être discuté ici, en commission.
M. VINCENT: D'accord. Nous en parlerons justement demain, en Chambre,
puisqu'on n'a pas l'intention de continuer l'étude des crédits du
ministère de l'Agriculture tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas les
réponses, parce qu'on est bloqué partout.
M. DEMERS: On est bloqué sur la Loi du crédit agricole, on
est bloqué là-dessus.
M. VINCENT: On est bloqué là-dessus parce qu'on parle,
ici, d'une façon ou d'une autre...
M. LE PRESIDENT: C'est entendu que vous ne pouvez pas discuter du bill
64, qui est au feuilleton. C'est un projet de loi qui est ici, au feuilleton.
Vous pourrez en discuter lors de l'étude du projet de loi et non en
commission.
M. DEMERS: Vous allez être obligés de remettre
l'étude des crédits.
M. LE PRESIDENT: Ce sont les crédits, ici, que nous
étudions.
M. VINCENT: Maintenant, M. le Président, je pense qu'on peut
contourner cela assez facilement. Je pourrais faire la guerre en dentelle mais
cela ne donnerait absolument rien. La question que je voulais poser et
vous allez me le permettre, M. le président c'est que, comme cela
a été inscrit au feuilleton le 23 mars, il y a eu de la
correspondance échangée par la suite. Nous aimerions pas
seulement nous, de l'Opposition, mais je pense, la population du Québec
également qu'en plus de cela, on ajoute la lettre du premier
ministre à M. Trudeau ou à M. Olson. Elle a été
écrite à M. Trudeau, n'est-ce pas? Si, demain ou après
demain, on pouvait nous l'apporter...
M. TOUPIN: M. le Président, je ne sais pas si cette question...
Si vous voulez, je vais répondre à la question que vous m'avez
posée au feuilleton. Si, toutefois, vous ne trouvez pas ma
réponse complète, je ne vois pas d'inconvénient à
ce que vous demandiez en Chambre que tel document soit déposé,
parce que vous en connaissez la circulation, par exemple.
M. VINCENT: C'est parce que ma question est inscrite depuis le 23 mars,
et la lettre du premier ministre daterait du début de mai.
M. TOUPIN: C'est exact. Si, après la réponse que vous
aurez reçue aux questions que vous avez posées, toutefois, des
documents pertinents vous apparaissent utiles, vous n'aurez qu'à les
demander et nous jugerons de l'opportunité de les déposer ou
pas.
M. VINCENT: Nous les demandons tout de suite, ce soir. Le premier
ministre peut-il nous donner, tout de suite, demain ou après demain, la
lettre?
M. TOUPIN: II faudrait la demander au premier ministre, alors.
M. VINCENT: Durant les crédits, on peut le faire.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Dans le même ordre d'idées?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est encore sur le rachat des petites
fermes.
M. VINCENT: Bon, d'accord.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): J'enchaînerai après.
M. VINCENT: Egalement, sur le rachat des petites fermes, est-ce que j'ai
bien situé, tout à l'heure, quand j'ai parlé de $5
millions par année, ce que cela représenterait pour le
Québec?
M. TOUPIN: Je ne sais pas ce que cela peut représenter pour le
Québec. Evidemment, ce sont $150 millions, pour sept ans. Nous
présumons que le Québec pourrait peut-être toucher
évidemment tout va dépendre de l'application du programme, de son
accélération dans l'application, du nombre d'agriculteurs qui
vont s'en prévaloir, etc., on sonde, au fond, dans l'inconnu, puisque
c'est un programme original dans sa nature si, dis-je, tout le budget se
dépense, si le programme va comme on prétend qu'il peut aller, le
Québec pourrait peut-être retirer de cela, sur une période
de sept ans, à peu près $30 millions ou $35 millions.
M. VINCENT: Ce qui peut faire à peu près $5 millions par
année.
M. GIASSON: Compte tenu de la situation, de l'envergure ou du volume des
fermes au Canada, il serait exact de dire qu'au Québec on compte
peut-être, toute proportion gardée, beaucoup plus de petites
fermes que vous pouvez en retrouver dans les prairies, ou même en
Ontario. Il y aurait les Maritimes, peut-être, qui sont dans la
même situation que le Québec, dans le contexte de ce qu'on appelle
les petites fermes.
Moi, je me pose des questions. S'il y avait $22 millions de
consacrés par le fédéral pour appliquer une politique de
rachat des petites fermes, il m'apparaîtrait que le Québec irait
chercher une bonne part des $22 millions, à cause des faits que je viens
d'énumérer.
M. TOUPIN: Oui. Evidemment, on peut spéculer beaucoup
là-dessus. On peut dire $30 millions, $35 millions ou $40 millions.
M. GIASSON: Si vous prenez le tiers des $22 millions, $150 millions
répartis sur sept ans, et si vous prenez le tiers de cela, ça
fait $7 millions par année. Sur une période de sept ans, c'est
$49 millions. Nous pouvons donc dire que c'est $50 millions que le
fédéral serait prêt à investir au Québec,
suivant une politique de rachat des petites fermes, en vue de
l'agrandissement.
M. TOUPIN: On se trouve totalement dans l'inconnu. Evidemment, c'est un
nouveau programme. On présume qu'on pourrait peut-être toucher
environ $5 millions par année. La somme de $5 millions par année,
cela voudrait dire, s'il y a 20,000 fermes à regrouper, au
Québec, je ne sais pas, peut-être 5,000 ou 6,000 qui pourraient,
au cours de cinq ou six ans, se prévaloir de ce programme. Alors 5,000
ou 6,000, cela peut vouloir dire $10,000 par ferme, peut-être, en
moyenne. Alors on pourrait calculer $50 millions ou $60 millions. Mais est-ce
que toutes les fermes vont s'en prévaloir? C'est une autre question.
M. GIASSON: Cela va être largement conditionné par les
modalités d'application de cette politique.
M. TOUPIN: II y a l'application, surtout...
M. GIASSON: Si les modalités sont intéressantes, beaucoup
de cultivateurs, propriétaires de petites fermes, vont se
prévaloir de ce programme.
M. TOUPIN: II faudra être très prudent, aussi, dans
l'application d'un programme comme celui-là parce qu'un programme comme
celui-là est généreux en matière sociale, surtout
avec sa prétention d'annuités, avec une subvention au vendeur et
à l'acheteur. C'est un programme qui m'apparaît passablement
généreux. Il faudra éviter, évidemment,
l'érosion, le départ des fermes. Il ne faudrait quand même
pas qu'on les quitte toutes. Il y a d'autres politiques qui veulent consolider
les fermes, d'une part. Si d'autres politiques, par ailleurs, viennent
empêcher le mouvement de regroupement, cela peut peut-être
créer des problèmes.
Je pose ceci comme simple hypothèse: si, par exemple, il y a 50
demandes de faites, sur les 50 demandes, il y a à peu près dix ou
vingt cas qui seraient susceptibles d'être regroupés sur une
période de deux ans. Qu'allons-nous faire avec les 20 ou 30 autres cas?
Il faudra créer une banque de terres. Il faudra tenter des politiques
nouvelles pour l'utilisation de ces terres. Cela va dépendre de quelle
façon le programme va se dérouler. Ce n'est pas une politique de
crédit, il ne faut pas oublier cela. C'est une politique de rachat de
terres, avec des subventions généreuses à l'acheteur et au
vendeur, avec une politique de prépension, dans la perspective d'une
orientation du regroupement des fermes.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre a des barèmes pour la
prépension?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: A-t-il eu des détails sur les barèmes?
M. TOUPIN: Quelques détails. Evidemment,
on ne peut pas dire qu'on a en main toutes les données de
base.
M. VINCENT: Les âges, par exemple. Est-ce que cela commence
à 55 ans?
M. TOUPIN: On a parlé de 57 ans, je pense.
M. VINCENT: De 57 ans. Mais rien n'est définitif.
M. TOUPIN: Non. Sur la structure du programme, le contenu du programme,
en détail, on n'est pas tellement avancé. Le gouvernement
fédéral a été assez, comment dirais-je...
M. VINCENT: Avare de commentaires?
M. TOUPIN: Oui, avare, si on peut prendre l'expression, sur les
données techniques, sur le contenu des parcelles de programmes ou de la
structure même du programme.
M. VINCENT: Le fédéral, c'est un vrai programme
électoral.
M. LE PRESIDENT: Le député de Sainte-Marie.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Toujours sur le rachat des petites fermes,
si le gouvernement fédéral applique son programme de $150
millions dans sept ans, on est sûr que cela aura des implications
directes sur tout l'aménagement du territoire québécois.
C'est un domaine de juridiction où le fédéral
n'était jamais entré à venir jusqu'à maintenant.
Cela aurait des implications sur la production, la commercialisation. Je pense
que c'est pour cela que le ministre et tous les autres ministres des autres
provinces ont protesté contre le plan du fédéral.
Mais advenant le cas où le fédéral applique son
programme quand même, malgré les protestations du ministre de
l'Agriculture du Québec et des autres ministres, qu'est-ce qui arrivera
après cette incursion du fédéral dans le domaine
provincial, dans l'aménagement du territoire, dans toute la production,
etc?
Je sais qu'à ce sujet on peut me dire qu'il reste à savoir
si le fédéral va l'appliquer. Mais je prends comme exemple les
protestations du ministre des Affaires sociales où M. Munroe a dit:
Même si M. Castonguay n'est pas d'accord, cela n'a pas d'importance
pourvu que M. Bourassa le soit. Cela a été sa réponse.
Si le fédéral donne la même réponse au
ministre de l'Agriculture, cela veut dire qu'il va appliquer ce programme.
Qu'est-ce que le ministre fera en l'occurrence? Qu'est-ce qui arrivera pour
l'aménagement du territoire du Québec où c'est une
juridiction exclusivement provinciale?
M. TOUPIN : Toute notre structure de pensée, à venir
jusqu'à maintenant, ne s'est jamais orientée dans cette
perspective. Elle s'est tou- jours orientée dans la perspective
où ce sont les responsabilités du gouvernement du Québec
qui, en matière administrative et en matière d'aménagement
du territoire, doivent primer.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Mais s'il l'applique.
M. TOUPIN: C'est dans cette perspective qu'on a analysé le
problème.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Si le gouvernement applique son programme de
rachat des petites fermes, c'est justement ce qui va se passer.
L'aménagement du territoire production...
M. TOUPIN: On est dans les spéculations les plus pures. Quand
même je continue à soutenir personnellement que si un tel
programme est appliqué...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Nous allons continuer à protester
après, comme nous le faisons tout le temps.
M. TOUPIN: ... par le gouvernement fédéral de façon
unilatérale, je continue à soutenir que les gouvernements
provinciaux vont se sentir véritablement restreints dans les programmes
qu'ils voudront mettre de l'avant à l'avenir pour développer
l'agriculture dans le sens qu'ils pensent qu'elle doit se
développer.
Cela m'apparait être la conséquence directe de
l'application de ce programme de façon unilatérale. C'est la
raison pour laquelle nous n'osons pas l'envisager. Nous regardons beaucoup plus
la possibilité d'une entente avec le gouvernement fédéral
sur cette question.
M.TREMBLAY (Sainte-Marie): D'après les réponses du
ministre, il ne semble pas actuellement qu'il y ait une entente qui va survenir
prochainement.
M. TOUPIN: Le dossier n'est pas...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Le passé nous dit que lorsque le
fédéral arrive avec des programmes, il ne recule jamais devant
les protestations des provinces et surtout de la province de Québec.
Quand ce sera un fait accompli, qu'est-ce qu'on fera? On perdra encore un
domaine de juridiction excluvisement provincial. On continuera à
protester et à montrer le poing.
M. TOUPIN: Nous nous sommes entendus déjà sur quelques
aspects de certains programmes. L'assurance-récolte en est un, quoique
ce soit un programme conjoint, mais l'administration est totalement
provinciale. Il y a un programme conjoint en matière administrative. Et
il y a la loi ARDA qui est un précédent, bien précis.
D'ailleurs c'est l'argument que nous
utilisons le plus souvent, iI y a aussi en matière agricole
d'autres exemples que nous pourrions citer. A part le crédit agricole et
la Commission canadienne du lait, nous sommes parvenus à trouver des
ententes satisfaisantes pour le Québec.
M. DEMERS: Les expositions agricoles...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): II reste une chose. On se demande où
on va. Je suis d'accord avec le ministre que si le gouvernement
fédéral applique cette politique, le ministère de
l'Agriculture du Québec n'a à peu près plus aucun pouvoir.
C'est ce que vous aviez dit et je suis d'accord avec vous. Si le
fédéral applique son programme de rachat des petites fermes, je
suis d'accord avec vous pour dire que le ministère de l'Agriculture du
Québec n'a à peu près aucune raison d'être ni aucun
pouvoir.
M. TOUPIN: Je ne suis pas allé jusque là.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Vous l'avez dit. Voulez-vous que je vous
lise le texte de votre conférence?
M. TOUPIN: Ce que j'ai soutenu, c'est...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est exactement ce que vous avez dit. Vous
demandez ce que le ministère de l'Agriculture va faire.
Nous attendons que le gouvernement le fasse et, après ça,
nous allons protester encore.
M. TOUPIN: Je ne sais pas, M. le Président, où l'on veut
nous amener avec ça.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je veux vous amener à
l'évidence.
M. DEMERS: II veut vous amener à la publicité.
M. TOUPIN: Je pense que jusqu'à maintenant...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Laissez faire la publicité.
M. TOUPIN: ... nous avons été assez clairs dans nos
déclarations; nos positions sont connues de tout le monde.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Ah oui! Les positions sont connues.
M. TOUPIN: Je ne vois pas pourquoi l'on continuerait à discuter
encore toute cette question. Je vais simplement donner les réponses que
j'ai données jusqu'à maintenant.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): II s'agit de prendre des décisions
pour faire valoir ces positions. Vous n'en prenez pas. Vous faites des
déclarations extraordinaires et, en commission parlementaire, tout va
bien. Et s'ils font ça, nous essaierons de nous arranger autrement. Il
faut négocier.
M. VINCENT: M. le Président, au sujet d'un point précis du
ministre de l'Agriculture. Le ministre nous a quand même
déclaré tout à l'heure que, présentement, la
position officielle du gouvernement du Québec et il n'a pas
l'intention de la changer c'est qu'il n'est pas question que le
gouvernement fédéral applique le programme au Québec.
M. TOUPIN: De la façon dont lui, il croit qu'on doit l'appliquer
présentement. C'est la position du gouvernement du Québec. Elle
est connue publiquement. Moi, je ne vois pourquoi l'on pourrait ajouter
à ça.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Oui, cela ne veut pas dire que le
fédéral va se plier à ça.
M. TOUPIN: Ecoutez, mon cher collègue si je peux vous
appeler ainsi du comté de Sainte-Marie...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): J'ai peur des mots "cher
collègue".
M. TOUPIN: ... on peut spéculer très longtemps sur toute
cette question.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Oui, je comprends.
M. TOUPIN: Nous, nous croyons à cette philosophie d'une entente
possible, parce que nous avons des précédents qui justifient
notre croyance. Il est normal que nous ayons des contretemps dans des
négociations. Mais, parce que nous avons des problèmes, parce que
nous avons des contretemps, cela ne veut pas dire qu'il faille plonger la
tête première dans des absurdités. Il faut quand même
que nous soyons réalistes et nous tentons de l'être dans la mesure
de nos moyens. C'est dans cette perspective-là que nous pensons et je ne
pense pas...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Quelles absurdités? Voulez-vous nous
donner un exemple des absurdités dont vous faites mention?
M. TOUPIN: C'est que vous croyez que vous pouvez mettre fin à
tous les problèmes et à toutes les situations.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je ne vous ai pas parlé de mon option
conditionnelle et je ne vous ai pas parlé de mon parti. Je vous demande
ce que vous feriez, ce que vous allez faire. C'est vous qui êtes
ministre. Je ne vous ai même pas dit ce que je ferais, moi.
M. TOUPIN: J'explique au député de Sainte-Marie...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Je rappellerai au député de
Sainte-Marie que le ministre a parfaitement expliqué la position du
ministère et du gouvernement sur ce point-là.
UNE VOIX: Comme d'habitude, ils n'ont rien compris.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): J'ai peut-être compris plus que
vous.
M. DEMERS: Ce n'est pas ça, c'est qu'eux, ils peuvent en parler;
ils ne le feront jamais.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est cela.
M. BELAND: Etant donné que nous sommes à
l'intérieur de cette discussion, est-ce que vous avez agencé un
programme quelconque? Vous dites que vous n'appuyez pas ou n'acceptez pas le
programme tel qu'agencé ou pensé par le fédéral.
Mais, d'autre part, est-ce que vous avez pensé à un genre
d'organigramme pour compenser?
M. TOUPIN: Notre position, en général, avait
été la suivante: Tous les ministres de l'Agriculture du Canada
sont d'accord sur le principe d'un tel programme, parce que cela paraît
être, pour certaines provinces, plus nécessaire, pour certaines
autres, moins nécessaire.
Tous, nous étions d'accord aussi pour regarder la
possibilité d'options, de choix des programmes, la possibilité de
dire: La Colombie-Britannique pourra choisir tel aspect du programme. Elle
n'est pas intéressée, par exemple, à la
prépension-annuités, mais elle pourrait se prévaloir des
mêmes montants mis à la disposition pour, par exemple, faire de
l'aménagement de fermes, du drainage souterrain, du drainage de surface,
etc.
Et le Québec, lui, dirait: Nous, dans la gamme que vous offrez,
avec les budgets qui y sont attachés, nous serions disposés
à négocier tel aspect de votre programme et nous voudrions que
tel programme s'applique dans telle région et que tel type de ferme ne
soit pas touché, que tel autre type de ferme soit touché. Nous
voudrions avoir un mot à dire, également, sur la
prépension-annuités, sur les questions de subventions aux
vendeurs et aux acheteurs pour ne pas créer de
déséquilibre, pour ne pas encourager la spéculation, pour
ne pas faire augmenter le prix des terres pour rien, pour essayer d'agencer ces
politiques-là dans le cadre des politiques sociales qui existent
présentement au Québec, et pour ne pas créer de pressions
sur les budgets des autres ministères et, par conséquent, sur le
budget global du gouvernement du Québec.
C'est dans cette perspective-là que nous envisageons le
programme. Nous sommes d'accord sur le principe, sur une bonne partie des
programmes offerts. Ce que nous voulons, c'est l'administration, le choix, des
régions et des personnes qui seront touchées.
M. BELAND: A l'intérieur...
M. VINCENT: Vous avez seulement un mot à dire, là.
M. TOUPIN: L'administration, c'est-à-dire l'administration du
programme dans le contexte...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Et le financement?
M. DEMERS: Le financement ce sont eux qui vont payer pour cela.
M. TOUPIN: Le financement, ça peut faire l'objet d'une discussion
et de négociation.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Nous ne sommes pas assez fins pour financer
ça avec notre argent. Nous l'envoyons là-bas et eux s'en
chargent. Nous n'en avons pas la compétence.
M. TOUPIN: A ce moment-là, il faudrait faire appel au Ralliement
créditiste. Ce sont les seuls à être capables de nous en
donner plus que nous n'en avons.
M. BELAND: Ce sont des choses que vous avez dites et vous aussi de
l'Unité-Québec.
M. DEMERS: On peut se taquiner un peu.
M. BELAND: C'est vous qui l'avez dit; nous ne l'avons jamais dit, nous.
En ce qui concerne les modalités d'application quand le
député de Saint-Maurice aura terminé ses sornettes
étant donné que vous avez déclaré, je crois, il y a
environ deux mois, qu'il y avait 27 millions d'acres de terre arable au
Québec vous avez déclaré ça à la
télévision est-ce que vous avez un plan bien
précis?
Par exemple, dans le Bas-du-Fleuve, il y aurait possibilité pour
telle et telle production. Ou encore, les petites terres qui seraient
achetées, il serait plus propice de les laisser repousser, de les
replanter en bois, ou d'y implanter d'autres cultures que celles qui peuvent
être laitières. Est-ce que vous avez pensé à quelque
chose d'assez précis en ce qui concerne les diverses régions de
la province, compte tenu des possibilités arables ou des meilleurs sols
pour les diverses productions données?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Le gouvernement fédéral va
décider ça.
M. TOUPIN: J'ai donné quelques précisions cet
après-midi, lorsque je vous ai parlé du zonage de la province, du
territoire agricole. On a déterminé des zones, dont l'une en
particulier serait appelée zone à vocations multiples, la
grande région de Montréal; l'autre, à vocations
restreintes, qui serait le centre du Québec et la ceinture qui
l'entoure, et toutes les régions périphériques qui
seraient appelées une zone à vocations limitées.
Dans cette perspective-là, nous avons convenu que l'industrie
laitière et l'élevage seraient plus favorables aux régions
périphériques, c'est-à-dire pour la zone dite à
vocations limitées. Dans la zone à vocations moins
limitées, mais restreintes, on peut déboucher sur des productions
céréalières, non pas de tous les types, mais certaines. La
région de Montréal qui, elle, offre la plus grande
possibilité de diversification des productions, serait offerte surtout
pour les céréales, pour les produits maraîchers, pour le
maïs-grain, l'horticulture, pour certaines productions industrielles qu'on
ne peut pas produire ailleurs. Cela, c'est un premier tableau que nous avons
fait du territoire agricole du Québec.
Nous avons maintenant d'autres données techniques qui seraient
beaucoup trop longues à expliquer. Comme par exemple, nous avons une
carte des sols au Québec, qui est presque complétée,
où l'on connaît maintenant non seulement les vocations des
régions, mais les vocations de certaines microzones, de petites zones
à l'intérieur des régions, que nous pourrions utiliser
à d'autres fins que celles prévues pour les zones plus grandes,
etc.
Dans l'application d'un programme comme celui dont on parle, il est bien
évident qu'on va tenir compte de ça. On n'a pas zoné la
province pour rien. Nous l'avons zonée parce que nous croyons que les
incitations que nous allons mettre de l'avant doivent s'orienter dans la
perspective de ce regroupement des fermes, en tenant compte des vocations des
régions et des possibilités du sol et du climat.
Cela, c'est le critère de base. Il y a des programmes, aussi, que
nous pouvons envisager de façon intégrée. Le programme que
nous venons d'annoncer en Abitibi, les $20 millions environ qui furent
négociés dans le cadre de l'ARDA, ça, c'est un programme
intégré, à l'intérieur duquel on retrouve
l'agriculture, la forêt, les mines,les transports, la voirie, etc. Un
programme intégré qui tient compte de la vocation totale des
régions et non pas seulement d'une partie de la vocation.
Il y a d'autres programmes qui se précisent pour d'autres
régions, programme agroforestier du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
M. DEMERS: Est-ce que le député de Lotbinière me
permettrait de poser une sous-question pendant que nous sommes dans les zones?
Je voudrais que le ministre me dise combien ils ont déterminé de
zones dans la province. Vous dites que vous avez zoné.
M. TOUPIN: Nous en avons trois.
M. DEMERS: Vous avez la région de Montréal?
M. TOUPIN: II faudrait les donner par comté. Il y a la grande
région de Montréal; la région de Québec qui
comprend une partie de la région de la Mauricie, une partie de la
région du sud de Québec et il y a l'autre région à
vocations limitées qui groupe le Bas Saint-Laurent, le
Saguenay-Lac-Saint-Jean et l'Abitibi.
M. DEMERS: Et vous avez mis quoi là-dedans? Vous allez faire
sortir les productions et les spécialisations qu'on peut
développer?
M. TOUPIN: C'est exact. Et c'est la raison pour laquelle notre
programme...
M. DEMERS: Est-ce que nous pourrions, un jour, savoir, par exemple dans
telle zone, quelles sont les productions et les économies que le
ministère veut mettre de l'avant? Parce qu'il est assez important que
nous le sachions.
Un matin, il peut arriver chez nous une avalanche de petits pois et le
ministre aurait pu nous préparer cela sans qu'on le sache. J'aimerais
qu'on soit fixé là-dessus. Cela devrait intéresser les
députés, à savoir, ce qu'il va pousser chez eux avec les
politiques du ministre.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. DEMERS: Je m'excuse, M. le Président, j'ai posé une
question assez précise.
M. LE PRESIDENT: On s'éloigne un peu, on traite de la
régionalisation. Je crois que le député de Nicolet,
tantôt, avait dit qu'il avait d'autres questions à poser sur les
petites fermes. On ne peut pas chevaucher d'un problème à un
autre. On va terminer la question des petites fermes et on parlera de la
régionalisation après, si vous êtes d'accord.
M. VINCENT: M. le Président, si vous me le permettez et si les
autres députés n'ont pas d'objection. On parlait des relations
fédérales-provinciales. On a parlé des grains de
provende.
M. BELAND: Justement, j'étais pour en venir là-dessus.
M. VINCENT: Sur les petites fermes, je voulais revenir sur le bill
C-176. On pourrait peut-être vider la question des politiques
fédérales...
M. BELAND: Bon, allez.
M. VINCENT: ... sur les petites fermes ou le regroupement et
après, on reviendra au bill C-176.
DES VOIX: D'accord.
M. BELAND: En ce qui concerne le regroupement des petites fermes, c'est
entendu qu'il faut analyser le problème de façon globale.
Quant au propos du ministre, je l'appuie sur certains points. Si on
retourne à la base pour l'achat de petites fermes, on se rend compte
qu'on se bute encore au même problème. On a parlé
tantôt de crédit agricole et on a fait une légère
intrusion dans la possibilité d'agencement ou d'amélioration
à ce sujet-là qui aiderait, mais on se bute tout le temps au
même problème.
D'après ce que je peux voir, à moins que le ministre ne
l'ait pas déclaré encore, il n'y a rien de pensé pour
contrôler les importations de produits agricoles venant au Québec.
D'accord, il y a le bill C-176 au point de vue de la commercialisation, il y a
l'autre bill à venir, qui sera à l'étude au
fédéral. D'accord, il y a des projets mais, par contre, au point
de vue du contrôle des produits qui entrent...
M. DEMERS: M. le Président, vous nous avez ramenés sur les
petites fermes. J'aimerais bien que le député reste dans le
même sujet.
M. BELAND: Oui, justement. S'il y a tant de petites fermes, c'est parce
que plusieurs n'ont pas la possibilité de vendre leurs produits à
un prix adéquat; c'est pour cela qu'ils restent petits et qu'ils ont des
petites fermes.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le député de Lotbinière
pourrait centrer son argumentation autour de cette politique du regroupement?
Là, vous nous amenez dans la commercialisation; tantôt
c'était dans la régionalisation. Est-ce que la question
proprement dite est le regroupement des petites fermes en des fermes plus
grosses ou en créant un "pool" comme nous en avons parlé plus
tôt?
M. BELAND: Vous parlez de banques de petites fermes, de terre arable,
etc.
M. LE PRESIDENT: D'accord, c'est cela.
M. BELAND: Justement, c'est la question que je voulais poser quand j'ai
parlé de régionalisation de production ou en vue de production.
Il faut tenir compte de cela. Est-ce que dans le programme d'achat en vue de
revendre aux personnes qui voudront les cultiver... Je présume que le
gouvernement ne se fera pas cultivateur ou producteur mais qu'il sera tout
simplement l'organisme pouvant aider, qu'il y ait alors transaction pour
améliorer les fermes d'autres qui veulent agrandir.
M. TOUPIN: M. le Président, je pense que le député
de Lotbinière devrait se référer aux statistiques que j'ai
données lorsque j'ai fait un discours en deuxième lecture des
projets de loi sur le crédit agricole. J'ai bien dit que, depuis dix
ans, si ma mémoire est fidèle, il y avait 10,000 fermes au
Québec qui s'étaient regroupées. Seulement entre 1970 et
1971 il y en a eu 4,000, je pense.
Il existe une politique de regroupement des fermes au Québec. Et
on va l'accélérer en mettant de l'avant une politique de
crédit encore plus incitatrice dans le sens du regroupement des fermes
parce que, précisément, on veut que ces fermes soient rentables.
On veut éviter ainsi de faire porter sur l'agriculture le
problème social de l'agriculture ou encore le problème marginal
de l'agriculture. Le programme d'achat des petites fermes par le gouvernement
fédéral, tel qu'il est proposé présentement, vient
répondre à une partie de nos préoccupations en rapport
avec ces petites fermes.
M. BELAND : Vous ditez bien une partie du problème parce qu'en
somme ce n'est qu'un à-côté. Si les producteurs ou les
moyens producteurs avaient un prix convenable pour leurs produits, ils seraient
en mesure eux-mêmes d'acheter les petites fermes sans aide
supplémentaire.
M. TOUPIN: Si le député voulait me laisser terminer, je
pourrais répondre aux questions qu'il veut me poser. Lorsqu'on veut
regrouper des fermes, il faut tenir compte non seulement du facteur humain, de
celui qui quitte sa ferme ou de celui qui achète sa ferme, il faut tenir
compte du facteur économique. Par conséquent, il faut tenir
compte du facteur des marchés. C'est la raison pour laquelle nous avons
d'abord commencé par zoner la province pour pouvoir déterminer
là où on va être capable de produire. C'est la raison pour
laquelle nous avons, au ministère de l'Agriculture, dans le cadre du
service de la commercialisation, mis de l'avant un service technique d'aide au
développement des entreprises, c'est pour répondre aux besoins
qui vont découler du regroupement des petites fermes afin
d'écouler le produit à mesure qu'il arrivera sur le
marché. C'est la raison pour laquelle on veut avoir accès
également, comme on a commencé à avoir accès,
à la Commission canadienne du lait pour négocier les quotas.
Lorsqu'on aménage des fermes, il faut offrir à ces
fermiers des quotas de production pour qu'ils aient un marché
immédiat à exploiter et pour qu'ils puissent retirer de ce
marché les revenus nécessaires pour vivre sur leur ferme. C'est
là le grand objectif que l'on poursuit. Cela commande beaucoup de
choses, cela commande le déplacement de certains agriculteurs, cela
commande le déplacement de certaines productions. On ne peut pas aller
trop vite dans un programme comme celui-là, parce qu'il faut tenir
compte du problème social, du problème humain des marchés
et des autres politiques que le gouvernement met de l'avant dans les autres
ministères.
M. BELAND : Directement à l'intérieur de ce programme,
vous tenez compte, comme vous y avez fait allusion tantôt, de la
nécessité que, rendu à un âge donné, à
55 ans, 60 ans ou plus tôt, il y ait possibilité d'avoir un genre
de rente,
viagère ou autre, mais une rente continue pour l'agriculteur qui
doit quitter sa ferme ou qui est forcé de l'abandonner pour une raison
quelconque. Vous tenez compte de cela?
M. TOUPIN: Le programme actuel, tel qu'il nous est proposé,
inclut cette partie de prépension que l'on appelle les
prépension-annuités, qui sera basée sur des données
actuarielles qu'on ne connaît pas encore, mais cela ne veut pas dire que
le gouvernement du Québec, dans le cadre des négociations qu'il
aura avec le gouvernement fédéral pour l'administration optera
pour cette partie du programme. Nous avons déjà au Québec
des politiques sociales, il ne faut pas oublier cela. On ne veut pas faire un
dédoublement non plus là-dedans.
M. BELAND: Mais les politiques sociales qui existent actuellement pour
les personnes de cet âge, font pitié en désespoir!
M. TOUPIN: Mais il en existe, qu'elles fassent pitié ou non. Il
faudrait poser la question au ministre des Affaires sociales. Elles existent et
on ne peut pas nier les choses qui existent. Lorsque je pense un programme, je
ne peux pas ignorer mon collègue des Affaires sociales ou mon
collègues des Terres et Forêts. Il faut que j'étudie mes
programmes dans le cadre de programmes intégrés; autrement, on se
raconte des histoires et on va encore déboucher sur de petites
politiques de subventions qui ne mèneront nulle part.
M. DEMERS: H faut rendre financièrement possible tout ce qui est
physiquement réalisable.
M. BELAND: Si l'on tient compte des possibilités
financières de la province, on pourrait discuter assez longuement
là-dessus.
M. VINCENT: Pour revenir, M. le Président, aux relations
fédérales-provinciales dans trois domaines en particulier, je
pense que tout à l'heure on a touché, sans entrer dans les
détails, au niveau provincial. Nous aurons l'occasion, je pense, de
revenir à chacun des articles dans les détails. On a parlé
tout à l'heure des grains de provende et on parle maintenant du
regroupement des fermes, toujours en rapport avec la politique
fédérale-provinciale. Je voudrais poser quelques questions en ce
qui concerne la commercialisation, pas dans les détails, ici à
l'intérieur de la province, mais on sait qu'au niveau de la
commercialisation, il y a le problème du commerce interprovincial et
même international.
Dans le bill C-176, qui a été voté par le Parlement
fédéral, étaient inclus seulement pour le moment, le
poulet et les oeufs. C'est cela?
Jusqu'à présent, aucune entente n'a été
possible entre les provinces et le gouvernement fédéral en ce qui
concerne le domaine du poulet et des oeufs, n'est-ce pas?
M. TOUPIN: II n'y a pas d'entente finale, bien sûr. Des
négociations se poursuivent constamment sur la préparation de ce
qu'on a convenu d'appeler maintenant, sur le plan national, une entente globale
dans le domaine des oeufs ou du poulet. Les négociations se font surtout
sur la question des oeufs, moins sur la question des poulets.
M. VINCENT: Au sujet des oeufs, justement, qu'est-ce qui accroche,
à l'heure actuelle?
M. TOUPIN: Le vrai problème...
M. VINCENT: Est-ce le contingentement?
M. TOUPIN: Non, je pense que le vrai problème...
M. VINCENT: Est-ce que la question du contingentement est
réglée?
M. TOUPIN: Le vrai problème de fond, en ce qui concerne
l'application du bill C-176...
M. VINCENT: Est-ce que le problème du contingentement est
réglé?
M. TOUPIN: Je vais y revenir si vous voulez. Je vais déboucher
tout de suite sur la question du contingentement. Le vrai problème de
fond ne se pose pas au niveau des provinces qui, elles, ont accepté,
jusqu'à maintenant, le contingentement. L'Ontario...
M. VINCENT: A compter de quelle date?
M. TOUPIN: ... n'était pas contingentée, c'était la
seule, je pense, qui reste incontingentée. Le ministre de l'Agriculture
de l'Ontario, M. Stewart, a imposé récemment un contingentement.
Je n'en connais pas les détails mais je sais que les producteurs d'oeufs
de l'Ontario, ont maintenant un programme de contingentement qui fut
imposé par le gouvernement ou par la régie qui s'en occupe.
Nous avons négocié, nous avons discuté avec le
gouvernement de l'Ontario sur cette question du contingentement pour ajuster,
bien sûr, nos politiques, pour que l'Ontario ne se donne pas un
contingentement trop fort par rapport aux possibilités du marché
québécois et ontarien. On a regardé cette question
quoiqu'elle ne soit pas finale. Le principe du contingentement est
accepté. Dans toutes les provinces, on a tout ce qu'il faut maintenant
pour contingenter, il n'y a pas de problème.
M. VINCENT: Pour établir le contingentement des provinces,
à quelle date se réfère-ton? Est-ce qu'on se
réfère à la date qui a été
fixée à une conférence
fédérale-provinciale, soit le 1er septembre ou le 1er novembre
1968?
M. TOUPIN: Les détails ne sont pas déterminés. Oui,
c'est pour le contingentement national, la possibilité de production
nationale.
M. VINCENT: Oui, le contingentement. M. TOUPIN: Oui, d'accord.
M. VINCENT: Une date avait été arrêtée d'un
commun accord entre les gouvernements provinciaux.
M. TOUPIN: A ce sujet, on a respecté le projet de loi C-176 qui
demandait de retourner aux cinq dernières années.
M. VINCENT: Pardon?
M. TOUPIN: Je pense que c'est...
M. VINCENT: En 1968 ou 1969, d'après les chiffres. A ce
moment-là, à une conférence
fédérale-provinciale les ministres et les sous-ministres de
l'Agriculture, d'un commun accord, avaient déterminé une date
si je me rappelle bien, c'était le 1er novembre ou le 1er
septembre 1968 pour établir la base des contingentements
nationaux pour les oeufs et le poulet.
M. TOUPIN: C'est l'entente pour le quota canadien. Il faut bien
comprendre qu'il ne s'agit pas de quota par province mais d'une entente pour le
quota canadien. L'ensemble des producteurs, avec les provinces et le
fédéral, s'est entendu pour une production globale canadienne de
l'ordre de 475 millions de douzaines.
M. VINCENT: II faut faire le partage, ensuite, entre les provinces.
M. TOUPIN: C'est exact. Il reste maintenant à faire le partage.
Le partage va se faire...
M. VINCENT: A compter de quelle date?
M. TOUPIN: II s'agira de savoir si on va respecter le projet de loi
C-176 qui dit qu'il faut retourner cinq années en arrière.
M. VINCENT: A compter du 1er janvier 1971? Le danger, à l'heure
actuelle, est que les producteurs d'oeufs du Québec se sont
contingentés depuis 1968 ou 1967.
M. BELAND: Excusez si je vous interromps. Cela ne va pas jusqu'au 1er
septembre 1972 ou au 1er septembre 1973? A ce moment-là, ce serait la
date limite pour établir les statistiques en vue d'arriver à une
entente à partir de cette date. Il n'y a pas quelque chose comme cela?
Présentement deux provinces vont à fond de train pour s'organiser
dans deux productions bien précises soit le porc et je ne sais trop
quelle autre, peut-être les oeufs ou la chair de volaille. De toute
façon, cela va jusqu'à une date précise.
M. TOUPIN: Je voudrais donner plus de précisions, peut-être
que mes explications ne sont pas assez claires. Nous nous sommes entendus, dans
le domaine des oeufs, sur une production nationale, sur la possibilité
de consommer au Canada 475 millions de douzaines d'oeufs. Donc, il faut les
produire.
Elles seront produites, bien sûr, par les producteurs qu'on
retrouve dans les provinces. Il s'agit maintenant de savoir comment on va se
partager les 475 millions de douzaines...
M. VINCENT: C'est ça.
M. TOUPIN: Mais on n'a pas atteint encore cette étape, nous
sommes d'abord en négociation pour mettre le bill C-176 en vigueur, mais
les provinces négocient entre elles sur le partage des marchés.
Là on va tenir compte de critère déjà
éprouvés. On parle de cinq ans, on parle de trois ans en
arrière, le bill C-176 dit cinq ans, on peut bien s'entendre sur trois
ans.
M. BELAND: C'est encore vague, présentement, la quantité
à attribuer à chacune.
M. TOUPIN: La quantité à attribuer à chacune n'est
pas déterminée...
M. DEMERS: Avez-vous une échéance? M. TOUPIN: Non.
M. DEMERS: II n'y a pas de temps de déterminé.
M. TOUPIN : Nous sommes en négociation.
M. VINCENT: C'est pour ça que je me réfère à
l'entente qui avait été prise d'un commun accord entre toutes les
provinces. Il me semble que c'est à la conférence de novembre en
1968, je ne sais pas si le sous-ministre se souvient.
M. TOUPIN: Mais cette entente ne tient plus.
M. VINCENT: II était très jeune à ce
moment-là, je pense qu'il n'était pas sous-ministre encore.
Même s'il est encore relativement très jeune.
Mais une entente a été prise d'un commun accord entre
toutes les provinces pour éviter justement de pénaliser les
producteurs qui s'étaient contingentés, qui avaient
contingenté leur production et on se référait toujours
à une date ultérieure à l'adoption du bill C-176.
Autrement on pénalise nos producteurs du Québec.
M. TOUPIN: M. le Président, je suis bien d'accord avec le
député...
M. VINCENT: Je serais d'avis qu'on devrait y revenir parce que les
provinces avaient accepté cette entente.
M. TOUPIN: Je suis bien d'accord avec le député de Nicolet
sur cette question mais je tiens encore à préciser que la
première étape a été franchie, celle de s'entendre
sur un contingentement national.
M. VINCENT: II n'y a pas de problème là-dessus.
M. TOUPIN: C'est sûr qu'il n'y en n'a pas, c'est la raison pour
laquelle nous sommes arrivés...
M. VINCENT: Si on consomme 475 millions de douzaines d'oeufs c'est le
contingentement national. Le problème se pose quand on arrive pour faire
le partage de ça entre les producteurs de chacune des provinces et c'est
là que les producteurs d'oeufs du Québec ont, avec raison, fait
des pressions pour exiger qu'à compter du mois de novembre 1968
là je parle de mémoire on cesse, à ce
moment-là, les productions, les chiffres, pour que les provinces,
pendant la période 1969, 1970, 1971, n'ayant pas de contingentement, ne
soient pas favorisées et les autres pénalisées. Je fais
une suggestion au ministre. S'il y a un problème, je voudrais bien qu'on
relève l'ordre du jour de la conférence. Je parle toujours ici de
mémoire, mais il me semble que c'est au mois de novembre 1968 à
Ottawa. Le fédéral nous avait alors demandé et,
d'un commun accord tous les ministres avaient accepté d'indiquer
la date du 1er novembre 1968 ou du 1er septembre 1968.
M. TOUPIN: M. le Président...
M. VINCENT: C'est un argument de force pour le Québec en rapport
avec l'Ontario.
M. TOUPIN: Tout ce que je puis dire, c'est que nous sommes
présentement en négociation avec le gouvernement
fédéral sur l'application du projet de loi C-176 maintenant la
loi C-176. Les provinces se rencontrent au niveau des offices des producteurs
qui sont groupés dans le Conseil canadien des producteurs d'oeufs et
ensemble ils essaient de négocier un partage des marchés dans
cette perspective. Le gouvernement du Québec est présent soit
pendant les négociations, soit avant ou soit après, et aucune
décision ne se prend sans que le gouvernement du Québec ait
été informé sur les désirs ou les suggestions des
autres provinces pour que nous puissions récupérer la part du
marché qui nous revient. Nous sommes en négociation sur cet
aspect.
Ce qui compte maintenant pour qu'on puisse accélérer les
négociations, dans ce secteur, c'est que nous ayons en main l'instrument
nécessaire pour faire appliquer cette entente globale qui semble se
dessiner au niveau des producteurs d'oeufs. Et c'est là que vient la
difficulté du bill C-176. Il nous apparaît y avoir deux
interprétations, une qui dit qu'on doit créer un office de
commercialisation nationale, à qui on doit confier tous les pouvoirs, un
peu comme la Commission canadienne du lait, même avec plus de pouvoirs
que la Commission canadienne du lait, et une autre thèse qui veut que
les provinces s'entendent entre elles sur un partage des marchés et
comme la loi C-176, qui le prévoit, vienne chapeauter cette entente et
la faire respecter entre provinces.
Quant à nous, nous soutenons la dernière thèse
parce que les provinces doivent garder chez elles, si elles veulent bien
orienter leur production, le choix du partage des marchés à
l'intérieur et le choix de définir ce que la province peut
produire dans tel ou tel type de production.
M. VINCENT: Dans ce domaine, la philosophie n'est pas changée. On
garde la même thèse que nous avions défendue en 68/69.
M. TOUPIN: Je ne connais pas la thèse...
M. VINCENT: C'est celle-là. Le ministre la connaît, c'est
tout le dossier.
M. TOUPIN: M. le Président, je ne reviendrai pas sur cette
question. Qu'il s'agisse du dossier des années soixante-huit ou
soixante-dix, ce qui est important pour nous maintenant c'est d'essayer de
trouver des solutions.
M. VINCENT: ... politique, M. le Président... M. TOUPIN: Non, je
le sais bien.
M. VINCENT: Je voudrais quand même être bien clair avec le
ministre, ce n'est pas un dossier de politique partisane.
M. TOUPIN: Le député de Nicolet nous ramène cela
chaque fois que nous discutons des problèmes agricoles. Franchement,
cela m'ennuie, il me l'a dit une fois, je suis d'accord, mais quand il me le
dit souvent, cela m'ennuie un peu. Cela donne l'impression que tout
était préparé d'avance, qu'il s'agissait de mettre la
carotte dans le chaudron et d'allumer le feu.
M. VINCENT: C'est ça. Il n'a jamais été
allumé.
M. TOUPIN: C'est justement, il n'a jamais été
allumé. Evidemment, les politiques actuelles du gouvernement s'inspirent
de l'histoire, c'est bien évident. Nous n'avons pas
d'inconvénient à ça. Nous essayons de les adapter aux
années par
lesquelles nous passons en les rendant profitables pour les dix
prochaines années.
M. VINCENT: Advenant que, dans l'application du bill C-176 concernant
les oeufs et le poulet, le gouvernement fédéral demande au
Québec de lui céder ou de lui prêter les pouvoirs, le
gouvernement du Québec est-il prêt à envisager cette
possibilité?
M. TOUPIN: Jusqu'à maintenant nous avons été assez
clair et assez ferme sur cette question. Il n'est pas question pour le
gouvernement du Québec de céder au gouvernement
fédéral des pouvoirs qui vont l'empêcher de jouer
pleinement son rôle dans le commerce intraprovincial. Mais si un petit
pouvoir peut lui aider à régler son problème dans le
domaine du commerce interprovincial, je n'ai pas d'inconvénient à
l'examiner sérieusement.
M. VINCENT: Quelle différence y a-t-il entre un petit pouvoir et
un gros pouvoir, quand on parle de principes?
M. TOUPIN: Un pouvoir que toutes les provinces devraient se
réserver sans aucune restriction est le pouvoir du contingentement.
A mon point de vue c'est clair, fondamental. C'est ce qui va
déterminer, dans le temps, combien on va produire, au Québec, de
telle et telle production. C'est un pouvoir fondamental dont les provinces,
à mon point de vue, ne peuvent se départir. Le Québec ne
s'en départira pas.
M. VINCENT: Ce n'est pas une colle, mais une question au ministre. Le
ministre peut-il nous faire une projection et nous dire à quel moment il
croit qu'une telle entente pourra être appliquée?
M. TOUPIN: L'objectif que nous nous étions fixés
était la fin du moins de juin. Nous espérons toujours que nous y
arriverons. Cela ne commande pas tellement de travail de la part du
gouvernement fédéral. Il y a un autre organisme maintenant qui
entre en jeu, c'est le Conseil national de commercialisation qui a
été créé récemment. Je dois très
bientôt prendre contact avec les représentants de ce Conseil de
commercialisation pour lui expliquer clairement notre point de vue. C'est lui,
dans la loi C-176, qui recommande au ministre de l'Agriculture de créer
tel ou tel Office de commercialisation. C'est lui aussi qui peut, s'il le
désire, dire que c'est tel type d'office que vous devriez avoir.
Il semblerait que son rôle n'est pas d'interpréter la loi
mais de suggérer que, dans telle production, il faudrait qu'un Office de
commercialisation soit créé. Quant à l'application de la
loi C-176, cela revient au gouvernement fédéral de
préciser comment, lui, il l'explique, comment il voit son application.
Il revient aux provinces, après, de dire, elles, comment elles voient
l'application de la loi C-176. J'ai donné tantôt
l'interprétation et la position du Québec sous cet aspect.
Si les négociations entre producteurs se continuent au rythme
où ça va, maintenant que l'Ontario s'est dotée d'un
mécanisme de contingentement, je pense qu'on peut arriver assez
facilement à une entente entre provinces. C'est surtout ça qui
m'intéresse quant à moi, à savoir que cette entente
entre provinces intervienne et après, que l'on demande au gouvernement
fédéral de la coiffer. Ainsi, on forcera peut-être
l'interprétation du projet de loi C-176 dans la perspective où
nous voulons qu'il soit interprété.
M. VINCENT: Maintenant, M. le Président, en ce qui concerne la
commercialisation interprovinciale ou le bill C-176, je n'ai pas d'autre
question.
M. LE PRESIDENT: Y a-t-il d'autres questions d'aspect
général sur la politique du ministère?
M. BELAND: Dans le bill Ç-176, quel est ou quels sont les points,
à l'intérieur que la province de Québec, par votre
entremise, croit les moins bons à appliquer en regard de ses politiques?
Quels sont les points principaux que vous n'acceptez pas?
M. TOUPIN: Le bill C-176, de la façon qu'il est
rédigé remarquez que je ne suis pas un puriste et que je
ne veux pas m'embarquer dans son interprétation nous
apparaît assez souple et assez large pour donner aux provinces non
seulement le choix mais le pouvoir immédiat de conserver les pouvoirs
qu'elles ont déjà au niveau des plans conjoints et au niveau des
offices de commercialisation.
A notre point de vue, ça existe dans la loi C-176. Nous n'avons
pas de grief contre la loi C-176, nous la voulions et, lorsqu'elle fut
adoptée, je fus le premier à dire que j'étais satisfait
qu'elle soit adoptée. Reste maintenant à l'interpréter
dans son application et c'est là que la bataille va se mener. Nous
n'avons pas de grief à formuler contre la loi C-176. Si j'ai bien
compris votre question, c'est ça.
M. BELAND: Au niveau du principe, vous l'établissez bien
clairement, vous êtes en faveur de la loi C-176; par contre, à
l'intérieur des modalités d'application future, il y a
certainement des endroits où vous n'êtes pas d'accord ou
entièrement d'accord. Quels sont ces points précis?
M. TOUPIN: Je ne suis pas d'accord du tout, par exemple, qu'en vertu de
cette loi, un office national de commercialisation soit créé et
qu'on confie à un tel office des pouvoirs aussi importants que celui du
contingentement par province, qui a des conséquences directes sur le
contingentement des producteurs. Nous voulons garder ce pouvoir qui est
déjà dévolu à chacune des provinces à
l'intérieur de leur loi de mise en marché ou à
l'intérieur de plans conjoints existants. Parce que c'est un pouvoir
fondamental, celui du contingentement.
Il y a également un certain nombre de pouvoirs qui émanent
d'autres lois et qui présentement sont détenus par les provinces.
La question de la qualité, par exemple, du produit, la question de son
orientation, de sa canalisation à compter du producteur jusqu'à
la table du consommateur. Là-dessus, nous sommes également
clairs, les provinces ont déjà ces pouvoirs et il ne nous
apparaît pas nécessaire qu'un office national de commercialisation
les ait. Au fond le seul pouvoir qu'un office national de commercialisation
devrait avoir et c'est un pouvoir étendu à
l'intérieur du pays c'est celui de laisser circuler librement les
produits dans le cadre des ententes intervenues entre les provinces au niveau
du partage des marchés et du contingentement. C'est le principal pouvoir
qu'un office de commercialisation national devrait avoir. Il doit, en outre,
avoir le pouvoir, si le gouvernement fédéral veut bien le lui
donner, de régulariser le commerce international, c'est-à-dire
celui de contingents d'un produit donné, américain ou autre, qui
viendrait sur que...
M. BELAND: Je ne suis pas au courant des barèmes de
qualités tels qu'agencés dans la loi fédérale. Ici,
nous avons la loi des aliments et drogues, etc.
Est-ce qu'au niveau, vous l'avez spécifié, de la
qualité vous ne vous entendez pas, vous n'acceptez pas? Est-ce qu'au
niveau d'acceptation ou de non-acceptation, c'est le fait que ce soit
contrôlé par le fédéral ou si, par exemple, ce
serait sur les barèmes mêmes de la qualité?
M. TOUPIN: C'est plutôt sur...
M. BELAND : Le contrôle.
M. TOUPIN: ... les pouvoirs de contrôle.
M. BELAND: D'accord.
M. GIASSON: M. le ministre, toujours en vue de l'application des
dispositions du bill C-176, dans une production bien spécifique, celle
du poulet, quelle est la position que vous défendez ici au Québec
devant la situation qui est la nôtre, c'est-à-dire d'être
excédentaire dans la production du poulet par rapport à la
consommation du Québec? On sait qu'au cours des dernières
années, le Québec a augmenté à un rythme
très rapide sa production de poulet au point qu'à un moment
donné il fallait expédier en dehors du Québec 25 p.c. de
la production de poulet à griller. Donc, le Québec a pris, par le
jeu qui va prévaloir, c'est-à-dire une moyenne de production des
cinq dernières années dans le domaine du poulet proprement dit,
une avance par rapport aux autres provinces. Vous avez à vous partager
les marchés, toujours à l'intérieur des applications de la
loi C-176; est-ce que vous êtes capables de maintenir les positions du
Québec, compte tenu des volumes qui ont été siens ces
dernières années, et est-ce que vous êtes capables
d'enrayer le désir d'autres provinces de vouloir aller prendre une plus
large part de la production du poulet au Canada?
M. TOUPIN: Ce sont des luttes qui sont dures, parce que ce sont des
négociations entre provinces. Pour le poulet, actuellement, le gros
concurrent du Québec, c'est l'Ontario, parce que l'Ontario veut
reprendre ou veut atteindre l'autosuffisance dans la production du poulet,
alors que nous nous sommes plus que suffisants. Nous expédions sur le
marché de l'Ontario 20 p.c. à peu près de notre
production. Nous produisions 120 p.c. de nos besoins; les 20 p.c. en plus de
nos besoins ont été expédiés sur le marché.
Vous avez dit 25 p.c, c'est 20 p.c. Or la crise que nous avons connue du
surplus a fait que les provinces se sont contingentées. Par
conséquent, certaines provinces ont dû reculer, comme nous nous
avons reculé un peu au point où maintenant, nous ne sommes plus
à 120 p.c. de nos besoins mais à peu près à 112
p.c., 115 p.c, un recul d'à peu près 5 p.c. C'était normal
de reculer parce qu'il y avait une surproduction; il fallait bien un recul
quelque part pour ajuster la production à la demande, l'offre à
la demande. Maintenant, il s'agit de s'entendre avec l'Ontario plus
particulièrement et le Nouveau-Brunswick et leur dire: Nous avions ce
marché, nous voulons le garder et dans le quota global national, nous
voulons que la production que le Québec avait à telle date soit
respectée.
Que nous soyons nous, pour le poulet, deux, trois ou quatre ans en
arrière, nous avons toujours la certitude quel que soit le
critère qu'on prend, de garder cette partie que nous avons jusqu'ici
d'environ 108 p.c. à 112 p.c. de nos besoins au marché du poulet.
Restera maintenant dans l'avenir à partager le surplus de la demande par
rapport à celle qui existe présentement. C'est pour cela que ces
négociations devront être presque permanentes entre provinces,
pour le partage annuel des augmentations de la consommation. A ce
moment-là, le gouvernement pourra décider, je le lui
suggérerai je ne vois pas d'inconvénient à une
augmentation très lente pour le poulet, parce que nous en avons
déjà plus que suffisamment mais qu'on entre davantage dans les
productions où nous sommes moins pourvus. Cela ne me fait rien de
reculer de 1 p.c. pour le poulet, dans la possibilité d'une augmentation
de la demande, mais je tiens à augmenter de 4 p.c, 5 p.c. ou 6 p.c. pour
la production des oeufs.
M. GIASSON: Selon vous, quel pourcentage
le Québec devrait-il avoir de la production totale canadienne
dans ce domaine-ci?
M. TOUPIN: Je vais vous donner un chiffre, quitte à le
préciser; si ma mémoire est fidèle, c'est 38.9 p.c,
presque 39 p.c.
M. GIASSON: Cela me paraît le chiffre à
défendre.
M. TOUPIN: Oui, c'est celui qu'on défend d'ailleurs. C'est 38.8
ou 38.9 p.c; peut-être que le sous-ministre pourrait me donner une
précision. C'est 38 p.c, je pense, notre part de production totale du
poulet au Canada. C'est 37 p.c. 37.8 p.c. ou 38.9 p.c. Cela représente
à peu près 110 p.c. oull2 p.c. de nos...
M. BELAND: Une question parallèle, sur les oeufs, est-ce que vous
pouvez préciser notre pourcentage actuel?
M. TOUPIN: Je ne sais pas si on a atteint 12 p.c. ou 13 p.c. de la
production canadienne. Le Québec est autosuffisant â peu
près à 56 p.c.
M. BELAND: Compte tenu des oeufs qui entrent ici en contrebande, compte
tenu des oeufs qui entrent sur le marché noir, nous serions encore.
M. DEMERS: On ne peut pas les repérer, ceux-là.
M. BELAND: Non. En somme, il y a quand même une approximation.
M. TOUPIN: Quand je vous donne le chiffre de 55 p.c. ou 56 p.c, c'est la
production du Québec par rapport à la consommation du
Québec.
M. DEMERS: Ce n'est pas ce qui arrive en contrebande.
M. TOUPIN: Ce qui vient de l'extérieur, pour combler la
différence de 42 p.c. ou 46 p.c, ça peut entrer sous forme de
"dumping", ça peut venir des Etats-Unis, du Manitoba ou de
l'Ontario.
M. BELAND: De la Nouvelle-Ecosse.
M. TOUPIN: II en vient des provinces maritimes, mais très
peu.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. DEMERS: De politique générale, oui. Est-ce que le
ministre a un organigramme précis à son ministère?
M. TOUPIN: Oui, M. le Président.
M. DEMERS: Où pourrait-on le trouver? Dans le rapport du
ministre, il n'y est pas.
M. TOUPIN: Je n'ai pas d'objection à ce que nous remettions
l'organigramme du ministère.
M. DEMERS : Nous en aurons une copie. En 1969-1970, il y était.
Cette année, je me demande pourquoi il n'y est pas.
M. TOUPIN: II n'y a pas de raison particulière. Nous pouvons vous
remettre si vous voulez, immédiatement, la dernière copie. Nous
l'avons un peu retravaillé.
M. BELAND: Est-ce que vous auriez également des photocopies?
M. VINCENT: On pourrait peut-être ramasser ça. Le
lendemain, on nous les rapporte.
M. TOUPIN: Je suis entièrement d'accord que l'on remette, dans le
plus bref délai, l'organigramme du ministère. Il est possible
qu'il y ait un changement avec les...
M. BELAND: Vous changez de sous-ministre cette nuit? Non.
M. TOUPIN: Non. Les bons hommes, on les garde.
M. VINCENT: Quel était l'effectif autorisé au début
de l'année 1971-1972?
M. TOUPIN: C'est 2,513. Ce n'est pas 2,330?
M. VINCENT: Un instant. L'effectif autorisé au début de
l'année 1971-1972; l'an dernier.
M. TOUPIN: C'est 2,513.
M. VINCENT: Combien de postes sont demeurés vacants le 1er avril
1972?
M. TOUPIN: Nous allons prendre ça en note et nous l'apporterons
demain.car c'est technique.
M. VINCENT: Ce n'est pas technique, c'est ça.
M. DEMERS: Mais le nombre de personnes qui travaillent dans un
ministère...
M. VINCENT: Combien de personnes travaillaient au ministère de
l'Agriculture le 1er avril 1972?
M. TOUPIN: Là-dessus, je ne sais pas si ça va rester
là.
M. VINCENT: II y avait 2,513 postes d'auto-
rises. Mais, le 1er avril 1972, il y a un mois et demi, combien de
personnes travaillaient?
M. TOUPIN: 2,400 personnes.
M. VINCENT: Combien de postes sont autorisés pour l'année
72/73?
M. TOUPIN: 2,400 postes. M. DEMERS: La même chose.
M. VINCENT: II y a 2,400 postes occupés et...
M. TOUPIN: Je ne veux pas vous mêler. Il y a 2,400 postes
autorisés le 1er avril 1972 pour le ministère de l'Agriculture.
Combien étaient occupés le 1er avril 1972, je ne le sais pas par
coeur.
M. VINCENT: Vous devriez avoir cela dans quelques instants. Ce n'est pas
technique. Quand on a de bons officiers, il faut être prêt.
M. TOUPIN: II faudrait, M. le Président, que j'aille voir le CT
autorisant l'analyse de l'effectif, car je ne l'ai pas.
M. VINCENT: Parce quand on a étudié les crédits des
autres ministères, on nous donnait l'effectif.
M. TOUPIN: Remarquez qu'on n'a pas d'inconvénients du tout; on va
les trouver. Je ne peux pas vous le dire pour le 1er avril 1972, mais je peux
vous dire que le 3 mai 1972, nous avions, 2,347 postes d'occupés au
ministère de l'Agriculture.
M. VINCENT: Sur 2,400 autorisés? M. TOUPIN: Oui, monsieur.
M. VINCENT: Au début de l'année. L'an dernier, vous en
aviez 2,513.
M. TOUPIN: Le 1er avril. Ensuite, il y a eu des modifications. Le 25
août, l'effectif autorisé était de 2,469. Maintenant, il
est de 2,400.
M. VINCENT: Je voudrais savoir pour quelles raisons le nombre de postes
autorisés diminue comme cela. Est-ce pour permettre l'engagement de plus
d'occasionnels? Il y a de longues listes d'occasionnels.
M. BELAND: Si le député de Nicolet me le permet, cela
pourrait apporter des éclaircissements. Combien y a-t-il d'agronomes
parmi les 2,347?
M. TOUPIN: Je suis en mesure de vous le dire. Au total, 466 sont des
professionnels. Je n'ai pas les détails, je pourrais vous les donner par
poste. Mais combien il y a d'agronomes je ne le sais pas!
M. BELAND: Est-ce que vous pourriez faire un éventail qui
pourrait nous être remis demain? Ce serait intéressant à
savoir.
M. TOUPIN: Aussitôt que nous les aurons. Nous tenterons de les
avoir demain.
M. BELAND: D'accord.
M. TOUPIN: Vous voulez avoir les professions: combien de
vétérinaires, combien d'agronomes, combien
d'ingénieurs?
M. BELAND: C'est cela. Si on le pouvait, ce serait intéressant de
l'avoir.
M. TOUPIN: C'est 584... Je n'ai pas le chiffre. Je prends cela en
note
M. VINCENT: Combien d'employés ont été
mutés?
M. LE PRESIDENT: Le député de Sainte-Marie.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, c'est seulement une
question de procédure. A l'étude des crédits des autres
ministères, lorsque le sous-ministre donnait une réponse, j'ai
remarqué qu'il le faisait au micro. Probablement que c'était
enregistré au nom du ministre. Quant à moi, je suis bien
prêt à autoriser le sous-ministre à faire la même
chose, si les autres sont d'accord.
M. TOUPIN: Je suis entièrement d'accord.
M. LE PRESIDENT: Si les membres de la commission sont d'accord sur les
questions hautement techniques, on pourra permettre au sous-ministre de parler
directement au micro et cela sera enregistré au nom du ministre.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est ce qui se passait pour les autres
crédits.
M. DEMERS: Cela a été autorisé par la
commission?
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. DEMERS: Que ferons-nous là-dedans? Il ne nous sera plus
nécessaire de venir aux commissions. Nous enverrons le
sous-ministre.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je disais simplement que cela se passait
ainsi aux autres commissions.
M. VINCENT: Au cours de l'année, combien d'employés ont
été mutés ou transférés à d'autres
ministères?
M. DEMERS: Comme le ministère de la Voirie, la régie, les
commissions, etc.
M. TOUPIN: II y en a eu qui ont été
transférés au ministère de la Voirie, parce qu'il y a eu
un transfert de programme : les chemins de colonisation ont été
transférés au ministère de la Voirie. Il y a eu je
ne sais pas combien une centaine d'employés peut-être de
mutés. Strictement ceux qui étaient reliés au programme du
chemin de colonisation ont été mutés au ministère
de la Voirie. Ce sont des postes que nous avons perdus. C'est la raison pour
laquelle nous avons un peu moins de postes. Seize ouvriers et 11 fonctionnaires
ont été transférés au ministère de la Voirie
en regard du...
M. VINCENT: Un nombre de onze fonctionnaires?
M. TOUPIN: C'est cela. En regard du transfert du programme des chemins
de colonisation.
M. VINCENT: Combien y a-t-il, présentement, d'employés qui
sont en congé de préretraite?
M. TOUPIN: Un nombre de 55, mais à l'automne... Un nombre de 28,
en préretraite.
M. DEMERS: Combien y a-t-il, présentement, d'employés qui
sont en congé de maladie? C'est plus compliqué.
UNE VOIX: Congé de maternité? M. DEMERS: Non.
M. TOUPIN: Vous en êtes à l'insémination
artificielle chez vous.
M. DEMERS: Raison de plus.
M. VINCENT: Mais, il y a un certain nombre d'employés qui sont en
congé de maladie. Sur les 2,347 personnes qui ont un poste, combien y en
a-t-il qui travaillent? Parce que nous recevons réellement des plaintes
de plusieurs endroits de la province. Les gens s'imaginent que le personnel du
ministère a été coupé de moitié, parce qu'on
ne voit plus personne.
M. DEMERS: Un semblant d'efficacité. Je ne parle pas des gens qui
sont en congé de maladie pour trois ou quatre jours. Mais, il y a des
gens qui sont malades et qui sont encore sur la liste de paie. Et cela peut
faire cinq ou six mois.
M. TOUPIN: A ma connaissance, il n'y a pas de gens qui sont malades cinq
ou six mois...
M. VINCENT: Oui. En ce qui concerne les congés de maladie...
M. DEMERS: Deux mois.
M. TOUPIN : ... et qui sont encore au ministère de
l'Agriculture... tel malade est en congé de maladie.
M. DEMERS: Est-ce que vous pourriez faire l'inventaire?
M. TOUPIN: Je pense que c'est une question assez technique à
laquelle on pourrait répondre. Je n'ai pas d'inconvénient
à cela. Je pense que ceux qui ont déjà eu l'occasion
d'administrer les ministères savent ce que sont les congés de
maladie, savent qu'ils durent une semaine, trois jours, six jours, un mois ou
trois semaines. Pour avoir une idée qui soit le moindrement
valable...
M. DEMERS: Parlez donc de deux mois et plus.
M. TOUPIN: ... je ne vois pas d'inconvénient à regarder
ceux qui seraient en congé de maladie pour deux mois et plus.
M. DEMERS: D'accord.
M. VINCENT: Combien y a-t-il de fonctionnaires qui sont suspendus
présentement?
M. TOUPIN: A ma connaissance, il y en a un ou plutôt, il n'y en a
plus qui sont suspendus.
M. VINCENT: Combien y a-t-il d'employés qui sont
présentement payés par le ministère et qui vont aux
études?
M. DEMERS: Et payés à temps partiel et à temps
complet?
M. TOUPIN: Nous n'en avons pas à temps partiel. Nous en avions un
au programme de l'ENAP...
M. DEMERS: ... qui étaient en congé sans solde. Cela, je
le comprends. Mais, il y en a peut-être qui sont payés par le
ministère et qui sont aux études pour un an ou deux.
M. TOUPIN: A ma connaissance, il n'y en a pas, M. le Président,
qui sont actuellement aux études...
M. DEMERS: ...qui sont payés â plein salaire.
M. TOUPIN: A ma connaissance, il n'y en a pas.
M. DEMERS: Est-ce qu'on pourrait avoir la liste des saisonniers et des
occasionnels qui sont au ministère?
M. TOUPIN: Je me demande si cette liste a été
déjà déposée en Chambre. Je l'ai
déposée en
Chambre. Il y en a très peu. Le député de Nicolet
m'avait demandé de la déposer alors je l'ai
déposée.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions sur la politique
générale du ministère?
M. VINCENT: Sur la politique générale du ministère,
j'ai remarqué que sur des communiqués ou sur des demandes
à la fonction publique on indique qu'un seul candidat ou qu'une seule
candidate sera déclarée éligible. J'ai remarqué
cela et cela m'a surpris. Comment procède-t-on maintenant, dans le
concours de promotion ministérielle? Si, par exemple, on fait un
concours d'avancement, pour un agent de bureau, on spécifie en bas qu'un
seul candidat ou qu'une seule candidate sera éligible.
M. DEMERS: Cela dépend de la fonction publique.
M. VINCENT: Même s'il y en a 10, 15 qui...
M. TOUPIN: Dans l'effectif autorisé par la fonction publique,
lorsqu'il n'y a qu'un poste à combler, disons d'attaché
d'administration, il y a un concours de promotion intraministériel.
Obligatoirement, comme il y a seulement une chaise pour asseoir cet individu,
pour ce concours, c'est ce qui fait dire, dans la description du concours,
qu'il n'y a qu'un seul candidat qui sera déclaré
éligible.
M. VINCENT: Oui, mais si, par hasard, ce candidat ou cette candidate
n'occupe pas le poste ou ne l'accepte pas, est-ce qu'on est obligé de
faire un autre concours ou s'il y a une liste prioritaire?
M. TOUPIN: Le jury ordinairement fait une sorte de sélection par
priorité, selon le jugement qu'il porte sur la valeur des candidats qui
accèdent à un tel concours. A ce moment-là, normalement
quand il est mentionné en tout cas un seul candidat, à ma
connaissance le concours doit être repris, s'il n'y a pas de candidats
qui peuvent être accessibles à ce poste.
Cela dépend des postes, M. le Président. Les postes
auxquels faisait allusion le député de Nicolet sont des postes
réguliers, soit des postes de secrétaires ou d'agents
d'administration. A ce moment-là, je pense que le député
de Nicolet le sait, nous nous référons aux listes
d'éligibilité et c'est la Commission de la fonction publique qui
décide de celui qui viendra. Cela dépend comment les listes sont
rédigées.
M. DEMERS: Est-ce que le ministère favorise des cours de
perfectionnement et de recyclage de ses employés?
M. TOUPIN: M. le Président, oui. D'ailleurs, cette année,
dans le budget d'une façon particulière j'ai l'impression
que je ne suis pas au bon endroit pour en parler une somme de $52,000
entre autres sera affectée au perfectionnement et au recyclage des
employés. Ceci fait partie d'une préoccupation pour que, en
tenant compte des priorités, nous puissions remettre à la page la
majorité de nos agronomes ou nos professionnels afin qu'ils puissent
être au service des agriculteurs de la meilleure façon possible et
d'être eux aussi à l'avant-garde du progrès.
M. DEMERS: Est-ce qu'ils seront payés à plein temps?
M. TOUPIN: Ces cours de recyclage, M. le Président, sont de
très courte durée, au maximum une semaine ou dix jours. Il peut
arriver que, dans certains programmes particuliers, la session de
perfectionnement soit prolongée. Cela peut arriver dans certains cas au
cours de l'année où cette session sera un peu plus longue qu'une
semaine ou dix jours. Mais, dans la majorité des cas, c'est le maximum
que cette période dure.
M. DEMERS: Au cours de l'année qui vient de se terminer, est-ce
que des gens sont allés en recyclage ou bien si c'est une politique
future?
M. TOUPIN: Non, nous en avons eu continuellement. Cependant, cette
année, à cause de la nouvelle description MOBEC, on pourra me
guider, il nous a fallu quantifier, plus particulièrement sous l'aspect
budgétaire, les sommes consacrées à des périodes de
temps où du personnel sera en recyclage.
Au cours de l'année passée, cela a été une
politique courante, pour différents groupes de personnel
spécialisé au ministère de l'Agriculture, de poursuivre
pendant deux ou trois jours certains cours intensifs de perfectionnement.
A ce moment-là, c'était pris sur leur temps
régulier avec notre autorisation et les frais de voyage attachés
à leur occupation. Nous considérions dans la description que cela
faisait partie de leur tâche puisqu'après cela, lorsqu'ils
revenaient, nous espérions qu'Us étaient en quelque sorte plus en
mesure de rendre service à la classe agricole.
M. DEMERS: Les dépenses étaient faites à même
leur compte de dépenses?
M. TOUPIN: A même leur compte de dépenses
régulier.
M. DEMERS: Les cours étaient organisés par le
ministère?
M. TOUPIN: Par le ministère. C'est une politique. Si, par
exemple, nous utilisons les services de la faculté d'agriculture, cela
nous arrive, nous tenons à ce que le contenu des
cours corresponde aux objectifs poursuivis par le ministère de
l'Agriculture.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a eu des fonctionnaires du ministère de
l'Agriculture qui ont participé aux stages organisés par l'Office
franco-québécois pour la jeunesse en 1970-1971?
M. TOUPIN: Je ne suis pas en mesure de vous donner l'indication exacte,
mais je crois qu'il y a certaines personnes du ministère de
l'Agriculture... Lorsque vous parlez de l'Office
franco-québécois, je crois que vous faites allusion d'une
façon particulière aux échanges au niveau des jeunes
ruraux. Il est arrivé qu'un ou deux fonctionnaires, je n'ai pas cela en
mémoire, ont accompagné et ont piloté un groupe de jeunes
dans une mission d'échange en France.
M. DEMERS: Est-ce que le ministre pourrait nous déposer la liste
des noms de ces gens, qui sont allés à l'Office
franco-québécois et qui ont profité de ces
échanges?
M. TOUPIN: M. le Président, je n'ai pas d'objection à
déposer la liste de ceux qui ont participé aux voyages, non
seulement dans le cadre des échanges des étudiants mais
également dans le cadre des programmes.
M. DEMERS: II faudrait ajouter la date et la durée du
séjour, et ces choses-là.
M. TOUPIN: Pour le numéro du concours, M. le
Président...
M. VINCENT: Spécifiquement, les fonctionnaires du
ministère qui ont participé aux échanges de 1970-1971,
1971-1972, les noms et fonctions.
M. DEMERS: Avez-vous des instructions du ministère dans ces
cas-là, pour envoyer les gens?
M. TOUPIN: De mémoire, M. le Président, les individus qui
vont ailleurs dans les cadres de l'Office franco-québécois
doivent assumer eux-mêmes une partie des dépenses. Je ne pourrais
vous dire le montant exact, mais c'est ordinairement la procédure. C'est
celle que nous avons suivie dans le cas des fonctionnaires qui ont
piloté ou accompagné un groupe de jeunes dans le cadre de
l'Office franco-québécois.
M. DEMERS: Je pose une question. Je vous demande s'il y a une partie des
dépenses qui a été assumée par le ministère?
Je ne demande pas si les frais ont été assumés par les
gens qui y ont participé, ce qui se fait naturellement. Je sais que,
quand quelqu'un participe à ces échanges, il y a une partie qui
est défrayée par le participant. Je voudrais savoir si le
ministère dans ces cas a défrayé le coût de ces gens
qui sont allés en voyage.
M. TOUPIN: Je regrette de ne pouvoir être précis, M. le
Président, mais si nous jugions que la personne qui était dans le
cadre de cet échange franco-québécois était en
mesure de rapporter des bénéfices qui seraient utiles à
l'ensemble de la collectivité agricole, à ce moment-là
s'effectuait une certaine sélection.
M. DEMERS: Vous avez noté la question, si vous voulez être
assez bon d'y répondre et de nous déposer la réponse, s'il
vous plait.
M. VINCENT: Il y a une autre chose qui me revient dans les politiques
générales et on ne pourra pas revenir sur chaque article. Est-ce
qu'il a déjà été question, avec le ministère
du Revenu, d'élaborer un programme à ce moment-là
c'était M. Robert Després qui était sous-ministre du
Revenu afin d'étudier les problèmes administratifs
créés par le remboursement de la taxe sur l'essence? Et on
invoquait, devant le coût de vérification du travail
administratif, une autre politique pour rembourser l'agriculteur, est-ce qu'il
y a eu d'autres analyses de faites, ou si c'est resté comme
ça?
M. TOUPIN: M. le Président, le ministre du Revenu pourrait
peut-être répondre de façon plus précise mais nous
avons été consultés sur les politiques du ministère
du Revenu en matière de remboursement de taxes sur l'essence ou l'huile,
le mazout etc., Si ma mémoire est fidèle, je pense qu'il y a eu
des changements apportés dans la réglementation du
ministère du Revenu mais cela ne concernait pas tellement les
changements administratifs, comme certains changements en matière de
catégorie d'essence ou d'huile sur lesquels pouvaient s'appliquer des
remboursements. Le ministre du Revenu serait beaucoup plus en mesure que moi de
répondre à cette question parce que cette administration
relève de son ministère. Je n'ai rien au budget en cette
matière.
M. VINCENT: Peut-on accepter une dernière question d'ordre
général? C'est la première fois que je la pose
publiquement.
M. TOUPIN: Vous pouvez la poser, je n'y vois pas
d'inconvénient.
M. VINCENT: Où en sommes-nous avec la caisse des congés de
maladie?
M. TOUPIN: Evidemment, cela dépend dans quelle perspective
vous...
M. VINCENT: Dans le problème général dont il est
question, le rapport du ministère, en page 65, y fait allusion. Je
prends la page 65, ce n'est pas nous qui en parlons, c'est sous la signature du
ministre. En page 65 on dit: " Un grief important qui aura des
répercussions aux effectifs est celui relatif à la
décision concernant la caisse des congés de maladie qui avait
été revisée en 1970 et qui, par une minute du
Conseil du trésor, a dû être rescindée". C'est un
rapport du ministre, c'est sous sa signature.
M. TOUPIN: Une décision a été prise. Il y a eu un
grief de la part d'un des employés impliqués. Le juge
affecté à cette tâche doit rendre bientôt sa
décision. Je ne pense pas...
M. DEMERS: C'est sub judice.
M. TOUPIN: ... qu'on puisse aller jusque-là. Enfin, je ne pense
pas que ce soit d'intérêt général que nous abordions
cette question.
M. VINCENT: Ce n'est pas devant la cour. M. DEMERS: Ah non!
M. VINCENT: Ce n'est pas devant la cour, c'est un tribunal
d'arbitrage.
M. TOUPIN: C'est un tribunal d'arbitrage.
M. VINCENT: On a posé une question tout à l'heure sur
l'effectif. Là, dans le rapport du ministre, à la page 65, je
pense qu'il l'a prise, on dit : "Un grief important qui aura des
répercussions aux effectifs est celui relatif à la
décision concernant la caisse des congés de maladie qui avait
été revisée en 1970 et qui par une minute du Conseil du
trésor a dû être rescindée".
M. TOUPIN: Personnellement, M. le Président, je ne suis pas
intéressé à en discuter, non pas qu'il y ait des choses
à cacher. Le député de Nicolet a en main les documents
qu'il faut pour précisément porter un jugement sur le geste que
nous avons posé. J'aime mieux attendre la décision du juge
à ce sujet avant de prendre une décision.
M. VINCENT: Mais, est-ce qu'il y a une date à peu
près?
M. TOUPIN: On parle de la fin du mois.
M. VINCENT: La fin de mai. Ce ne sera pas reporté encore à
un autre mois?
M. TOUPIN: Je ne sais pas, évidemment...
M. VINCENT: Quels éléments manquent-ils?
M. TOUPIN: On doit plaider encore le 28. Maintenant ce qu'on fera, je ne
le sais pas.
M. LE PRESIDENT: On passe à l'article 1.
Maintenant, messieurs, avant de procéder à l'étude
des crédits du ministère, article par article, j'aimerais vous
faire part d'une directive que nous avons reçue à la suite d'une
entente entre le journal des Débats et le Conseil du trésor.
C'est au sujet de l'appellation que l'on fait des différents mots, les
différentes dépenses des crédits. Dans le passé, il
est arrivé souvent qu'on parlait d'un poste budgétaire lorsqu'on
se référait à un article donné des crédits.
Le Conseil du trésor utilise cette expression, poste budgétaire
dans le budget global de la province pour parler des dépenses d'un
ministère. Alors, dans l'étude des crédits ici, si vous
prenez à la page 59, vous remarquez le no 1 dans la colonne à
gauche, vous devez toujours référer à l'article. Le no 1,
sous le mot administration, devient le sous-article et le no 1, sous le mot
services, devient la catégorie de dépenses. Si on utilise
toujours ces expressions, cela facilite beaucoup le travail du personnel du
journal des Débats et aussi la lecture de ce document.
Vous n'aurez qu'à me suivre ni plus, ni moins, lorsque
j'appellerai un article ou sous-article.
M. DEMERS: Cela s'apprend facilement.
M. LE PRESIDENT: C'est très facile. C'est pour une question
d'uniformité.
M. GIASSON: Si vous permettez, M. le Président, en vous chargeant
vous-même d'appeler l'article ou le sous-article ou la catégorie,
personne...
M. LE PRESIDENT: J'attire l'attention des membres de la commission pour
qu'on emploie l'expression que j'utiliserai de façon qu'il y ait un peu
d'uniformité au journal des Débats. En commençant à
l'article 1, le sous-article 1: Services administratifs, la catégorie de
dépenses 1 : Traitements, salaires et allocations.
Administration Services administratifs
M. VINCENT: M. le Président, j'aurais une première
question à poser. Est-ce que le ministre pourrait nous donner le
personnel de haute direction de son ministère et nous présenter
ceux qui sont ici?
M. TOUPIN: Cela dépend desquels.
M. VINCENT: Le personnel de haute direction, les sous-ministres.
M. TOUPIN: Comme les sous-ministres. Alors, évidemment, le
sous-ministre...
M. VINCENT: Avec sa responsabilité propre.
M. TOUPIN: Le sous-ministre en titre est M. Gaétan Lussier. Le
sous-ministre adjoint responsable du service de la production animale et
végétale est le Dr Camille Julien. Le sous-ministre adjoint
responsable de l'administration, de l'enseignement et de la recherche est M.
Jean-Claude Simoneau. Le sous-ministre ajoint res-
ponsable de la commercialisation est M. Lucien Bissonnette. Ce sont les
quatre sous-ministres, un en titre et trois adjoints. Il reste les
différents autres services. Au service de la régie agricole, il
s'agit encore de M. Provencher.
M. VINCENT: Nous y reviendrons à d'autres articles, c'est ici
l'administration.
M. TOUPIN: A l'administration générale, les quatre
responsables sont ceux dont je viens de parler.
M. VINCENT: Qui est le chef de cabinet du bureau du ministre?
M. TOUPIN: C'est jusqu'à maintenant M. Victorin Carpentier. Il y
a eu une petite erreur à ce sujet. Lorsque je suis allé en
France, celui qui m'accompagnait était M. Gabriel Biron, mon
attaché de presse. Ceux qui connaissent M. Gabriel Biron peuvent
l'identifier n'importe quand comme étant mon attaché de presse.
Au moment où j'ai organisé mon voyage, il s'est glissé une
erreur au niveau du chef du protocole et il a été
présenté là-bas comme étant mon chef de cabinet.
Pour ne pas créer de problème, le voyage s'est fait avec mon
attaché de presse lequel a porté au cours du voyage le titre de
chef de cabinet mais il s'est toujours présenté officiellement,
pour ses relations futures avec la France, comme étant l'attaché
de presse et la carte qu'il remettait tout au long du voyage était une
carte d'attaché de presse.
M. DEMERS: C'est dans le reportage du Courrier Picard.
M. TOUPIN: Je suis d'accord.
M. DEMERS: Ce reportage nous dit exactement ce que vous nous dites, M.
le ministre. Cela nous inquiétait un peu parce que vous aviez fait une
déclaration à votre départ disant que vous vous rendiez en
France en compagnie de votre principal adjoint, M. Biron. Nous nous demandions
quel rôle jouait votre sous-ministre, étant donné que le
principal était l'autre, nous avons pensé que lui pouvait
être le secondaire. C'est la raison pour laquelle vous faites bien de
rétablir les choses. Le Courrier Picard nous a inquiétés
sérieusement parce qu'en France on pouvait être plus fort ailleurs
que chez nous. C'est pourquoi je vous remercie d'avoir fait la mise au point.
Cela rétablit les choses et nous console pour votre sous-ministre.
M. GIASSON: La catégorie 1, adopté.
M. VINCENT: En continuant sur ce sujet...
M. TOUPIN: Ce que je trouve de curieux, c'est que lui ne m'a jamais
posé la question.
M. VINCENT: Pardon?
M. TOUPIN: Ce que je trouve de curieux, c'est que mon sous-ministre ne
m'a jamais posé la question.
M. DEMERS: C'était gênant pour lui. Mettez-vous à sa
place. Le Courrier Picard parle de lui comme s'il était le
deuxième ou le troisième bedeau.
M. TOUPIN: II n'a même pas posé la question.
M. VINCENT: Est-ce que le chef de cabinet à ce moment-là
est allé en France aussi?
M. TOUPIN: Le chef de cabinet était en vacances. Il n'est pas
allé en France en vacances. IL était allé je ne me
rappelle pas...
M. VINCENT: II était en vacances?
M. TOUPIN: II était en vacances et il est arrêté
à Paris en revenant.
M. VINCENT: II n'était pas en voyage officiel?
M. TOUPIN: Non, il est allé...
M. VINCENT: II est allé en vacances?
M. TOUPIN: ... à ses propres frais.
M. DEMERS: II a fait un petit voyage à la Somme avec vous.
M. TOUPIN: Non.
M. DEMERS: II n'y était pas?
M. VINCENT: II ne faisait pas partie de la délégation du
Québec?
M. TOUPIN: M. Carpentier est venu en France de sa propre initiative. Il
a assumé ses dépenses, bien sûr, et en revenant d'un voyage
au Maroc, évidemment, il est arrêté à Paris.
M. DEMERS: H a pensé vous rencontrer.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Est-ce que M. Olson vous accompagnait?
M. TOUPIN: Non.
M. VINCENT: Dans le même journal, on parle de M. Jules Poisson,
conseiller scientifique, et M. Plouet, conseiller économique.
M. TOUPIN: Ce sont des personnes attachées à la Maison du
Québec.
M. VINCENT: Ils ont pris contact avec l'agriculture de la Somme. Ils ont
rencontré 135 vaches. C'est toute une découverte, cela, M. le
ministre.
M. TOUPIN: Je ne sais pas comment le "Picard" interprète cela.
Nous avons vu 135 vaches.
M. DEMERS: Cela va monter à 250 vaches. Ce sont de vraies
promesses.
M. TOUPIN: J'ai vu 135 vaches. Je ne me rappelle pas les avoir
rencontrées.
M. DEMERS: C'est 130.
M. VINCENT: Est-ce que ce sont des fonctionnaires attachés
à la délégation du Québec à Paris?
M. TOUPIN: A Paris. M. Poisson et M. Plouet.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): II est dix heures, M. le
Président.
M. GIASSON: L'ajournement est proposé par le député
de Sainte-Marie.
M. LE PRESIDENT: Les travaux de la commission sont suspendus
jusqu'à demain matin neuf heures trente, salle 321.
(Fin de la séance à 22 h)
Séance du mercredi 17 mai 1972
(Dix heures dix minutes)
M. PICARD (président de la commission permanente de l'agriculture
et de la colonisation): A l'ordre, messieurs!
Lors de la suspension de nos travaux, hier, nous en étions au
tout début de l'étude des crédits article par article.
Alors, si vous le permettez, je vais répéter que c'est l'article
1: Traitements, salaires et allocations.
M. VINCENT: Nous venons de recevoir l'organigramme du ministère.
M. Lalande ne fait plus partie des conseillers-cadres. M. Maurice
Hallé?
M. TOUPIN: Oui. Il est encore là.
M. VINCENT: Que fait-il présentement?
M. TOUPIN: II a certains travaux à faire pour le ministère
de l'Agriculture.
M. VINCENT: M. Benoît Lavigne est à la Régie des
marchés. La raffinerie de sucre de Saint-Hilaire, est-ce M. Léo
Filion qui en est gérant?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: A l'Office du crédit agricole, il y a MM. Hubert
Hurtubise et Roméo Martin; les sous-ministres Lucien Bissonnette et le
Dr Camille Julien. C'est bon, cet organigramme. M. Dulude, au service
financier. Le Dr Bertrand Forest, à la recherche et à
l'enseignement. A la législation, est-ce M. Gagné?
M. TOUPIN: Non. Le président, c'est M. Simoneau, le sous-ministre
adjoint, qui a la responsabilité immédiate de toute
l'élaboration et de la composition du travail à faire,
relié à cette question de législation du ministère
de l'Agriculture.
M. VINCENT: Je continue. A la station de recherche, c'est M. Réal
Martineau; à la division des sols, M. Auguste Mailloux et M. Rosario
Barabé. Qui est le directeur de l'ITA de Saint-Hyacinthe?
M. TOUPIN: C'est M. Lionel D'Amour.
M. VINCENT: Après quel concours a-t-il été
nommé?
M. TOUPIN: II n'y a eu qu'un seul concours.
M. VINCENT: N'y a-t-il pas eu deux annonces?
M. TOUPIN: Non, non. Il n'y a eu qu'un concours.
M. VINCENT: N'y a-t-il pas eu, à un moment donné, une
annonce du ministère de l'Agriculture nommant M. Untel comme
directeur?
M. TOUPIN: Non, je regrette. C'était une nomination par
intérim. Après, il y a eu le concours.
M. VINCENT: Est-ce le même? M. TOUPIN: Ce n'est pas le
même.
M. DEMERS: Qui avait été directeur par intérim?
M. TOUPIN: M. Benoît Guay.
M. DEMERS: Et M. D'Amour est un agronome?
M. TOUPIN: C'est un agronome qui était à l'institut de
Saint-Hyacinthe depuis de nombreuses années.
M. DEMERS: II était à l'institut.
M. VINCENT: Alors, c'est changé; ce n'est plus M. Dumais.
M. TOUPIN: C'est M. D'Amour.
M. VINCENT: Nous allons corriger l'organigramme du ministère.
M. TOUPIN: Si vous avez le temps, tant mieux!
M. VINCENT: Depuis combien de temps M. Dumais est-il parti?
M. TOUPIN: M. Dumais n'est pas parti.
M. VINCENT: Non. Depuis quand n'est-il plus directeur?
M. TOUPIN: Depuis le mois de septembre 1971, je crois.
M. VINCENT: A Sainte-Anne-de-la-Poca-tière?
M. TOUPIN: C'est M. Ludger Dufour, tel que mentionné.
M. VINCENT: M. Gérard Turbide est directeur des services
administratifs?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: M. H. Moreau, aux frais de voyage. Vous avez un service des
frais de voyage?
M. TOUPIN: Je ne crois pas que nous puissions cataloguer cela comme un
service.
M. DEMERS: Avez-vous un sous-ministre?
M. TOUPIN: C'est une division de la responsabilité centrale de
toute la compilation, de la surveillance, et de l'émission des
chèques, reliée aux frais de voyage du personnel du
ministère de l'Agriculture.
M. DEMERS: M. Leclerc est à l'entrepôt et l'outillage.
M. VINCENT: Est-ce que M. Carignan est encore à la concession des
terres?
M. TOUPIN: Oui, monsieur.
M. VINCENT: Cela complète ces services-là. Le Dr Camille
Julien est sous-ministre adjoint; le Dr Lavallée, au service
vétérinaire. C'est encore cela. M. Saint-Pierre à
l'amélioration des troupeaux. A la division des aliments au service
vétérinaire, c'est M. V. Desilets? Est-ce un médecin
vétérinaire?
M. TOUPIN: C'est exat. C'est un médecin
vétérinaire.
M. VINCENT: Depuis combien de temps est-il là?
M. TOUPIN: Depuis quatre ou cinq mois. M. VINCENT: Qui
remplace-t-il?
M. TOUPIN: II ne remplace personne. C'est un adjoint. Etant donné
que le service vétérinaire a pris une certaine expansion, M.
Desilets est adjoint pour la section reliée à l'inspection des
aliments.
M. VINCENT: A la santé animale?
M. TOUPIN: C'est un poste qui n'est pas encore comblé et qui sera
annoncé par un concours, éventuellement. On a refusé les
candidats.
M. DEMERS: Qui était là avant?
M. TOUPIN: Personne.
M. DEMERS: C'est un nouveau poste.
M. VINCENT: Dans les régions, vous avez région no 1, c'est
le Bas-Saint-Laurent?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Vous avez M. Bouchard?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: L'autre nom en dessous?
M. TOUPIN: C'est M. Benoit Dumas qui est coordonnateur adjoint
vétérinaire.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a un coordon-nateur adjoint agronome
également?
M. TOUPIN: Oui, M. Paul Plourde.
M. VINCENT: Ce n'est pas indiqué dans l'organigramme. MM. Dumas
et Plourde sont-ils au même niveau? Un vétérinaire et
l'autre agronome?
M. TOUPIN: C'est exact.
M. DEMERS: C'est comme ça dans tous les centres, je suppose? Dans
tous les bureaux régionaux et dans les laboratoires
régionaux?
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Ici, pour Québec, M. J.-C. Verville?
M. TOUPIN: Maintenant, c'est M. Theobald Jourdain qui est le
coordonnateur.
M. VINCENT: Est-ce que M. Verville a été coordonnateur ou
seulement par intérim?
M. TOUPIN: M. Verville a été par intérim au
départ du coordonnateur qui a pris sa retraite.
M. VINCENT: Le Dr Saint-Jacques? M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Adjoint. Et l'adjoint agronome?
M. TOUPIN: II n'est pas encore nommé. Il y a eu récemment
un concours d'adjoint coordonnateur et incessamment le poste d'adjoint agronome
pour la région de Québec sera comblé.
M. VINCENT: Mais ici, on voit, par exemple, pour la région 9: M.
Théobald Jourdain, est-ce qu'il était déjà
coordonnateur?
M. TOUPIN: M. Jourdain était coordonnateur adjoint pour la
région du Nord-Ouest québécois, il s'est inscrit au
concours des coordonnateurs et il a été muté à
Québec comme coordonnateur.
M. VINCENT: D'accord. On reviendra là-dessus. Dans la
région no 3, c'est...
M. TOUPIN: La région de la Beauce.
M. VINCENT: ... le coordonnateur est M. Champagne?
M. TOUPIN: C'est M. Jacques Saint-Hilaire. M. Champagne...
M. VINCENT: C'était le temps de vérifier
l'organigramme.
M. TOUPIN: C'est-à-dire que pour nous, oui. Si ça vous
intéresse, on peut continuer.
M. VINCENT: Non, cela permet au ministre de faire son travail. On
vérifie l'organigramme.
M. TOUPIN: II y a bien des endroits, M. le Président, où
on peut vérifier l'organigramme ailleurs que pendant l'étude des
crédits.
M. VINCENT: A quel endroit?
M. TOUPIN: On pourrait dire au bureau.
M. VINCENT: Pourquoi faire?
M. TOUPIN: Cela va nous faire gagner du temps.
M. VINCENT: Non, il aurait gagné du temps s'il l'avait fait au
bureau.
M. TOUPIN: On va le retirer, M. le Président, et on en rapportera
un complété. On nous l'a demandé hier soir, et une
journée d'avis pour préparer tous ces documents-là, avant
que l'organigramme soit complété...
M. VINCENT: Mais si quelqu'un demande, par exemple, les services du
ministère.
M. TOUPIN: II arrive qu'un organigramme n'est pas un
élément statique.
M. VINCENT: Dans la Beauce, qui est coordonnateur
présentement?
M. TOUPIN: M. Jacques Saint-Hilaire.
M. VINCENT: L'adjoint?
M. TOUPIN: M. Champagne.
M. VINCENT: Est-il médecin vétérinaire?
M. TOUPIN: Non, il est agronome.
M. VINCENT: Qui est médecin vétérinaire?
M. TOUPIN: Je regrette, je ne peux pas vous le dire pour l'instant.
M. VINCENT: D n'est pas nommé?
M. TOUPIN: II est nommé mais je n'ai pas son nom, je regrette.
Non, je m'excuse, je suis en mesure de vous le dire, c'est le Dr Blouin.
M.VINCENT: Nicolet, région no 4: MM. Donat Grégoire,
Paradis et Lessard. Région de Sherbrooke, no 5: MM. Bombardier, Lachance
et Archambault?
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: Région de Saint-Hyacinthe, no 6, la région de
notre éminent sous-ministre.
M. TOUPIN: M. Bernard Prieur.
M. VINCENT: Qui est coordonnateurs?
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: A qui a-t-il succédé?
M. TOUPIN: II a succédé à M. Gaétan
Vézina. L'adjoint agronome est M. Paul Sauvé et l'adjoint
vétérinaire est le Dr Joachim Hébert.
M. DEMERS: Qui est mon confrère.
M.VINCENT: Dans la région no 7, M. Desjardins n'est plus
là?
M. TOUPIN: M. Jean Desjardins n'est plus là.
M. VINCENT: II est parti pour la mise en marché.
C'est-à-dire qu'il est au service de la mise en marché.
M. TOUPIN: II est directeur du service de la mise en marché au
ministère de l'Agriculture. M. Hubert Mélançon l'a
remplacé comme coordonnateur.
Le Dr Maufette est l'agent vétérinaire.
M. VINCENT: Les postes sont comblés.
M. TOUPIN: M. Jean-Guy Charbonneau est l'adjoint agronome.
M. VINCENT: Dans la région no 8, c'est l'Outaouais?
M. TOUPIN: C'est cela.
M. VINCENT: MM. Samson, Bouchard et Charland?
M. TOUPIN: Oui. M. Bouchard n'est plus le coordonnateur. Il a
demandé à revenir dans la région de l'Assomption.
Actuellement le concours déterminera, dans le cadre, quel sera l'adjoint
agronome. Quant à l'agent vétérinaire, il s'agit du Dr
Chartrand.
M. VINCENT: Et dans le Nord-Ouest québécois, M.
Laliberté est à sa retraite?
M. TOUPIN: M. Laliberté n'est pas encore à sa retraite. Il
est toujours le coordonnateur du Nord-Ouest québécois. Il sera
assisté éventuellement par un adjoint du coordonnateur agronome
qui fait partie du concours que je vous ai mentionné tantôt.
M. VINCENT: Pour remplacer M. Jourdain.
M. TOUPIN: M. Jourdain. Le Dr Fortier est l'adjoint
vétérinaire.
M. VINCENT: Dans la région de l'Assomption?
M. TOUPIN: Le coordonnateur est M. Jean Leclerc.
M. VINCENT: Mais c'était l'an passé au mois de juin.
M. TOUPIN: C'est cela.
M. VINCENT: Et les adjoints?
M. TOUPIN: Assisté de MM. Paquin et L'Heureux.
M. VINCENT: M. L'Heureux prend sa retraite lui?
M. DEMERS: II est sur le point.
M. TOUPIN: II n'est pas encore à sa retraite.
M. VINCENT: La région de Champlain? Je parle de la région
qui couvre Champlain.
M. TOUPIN: Ce sont les mêmes.
M. VINCENT: MM. Potvin, Laflamme, Tardif.
M. TOUPIN: C'est cela.
M. VINCENT: Comme la région no 12.
M. TOUPIN: M. Kenneth Choquette est le coordonnateur.
M. VINCENT: C'est le Lac-Saint-Jean.
M. TOUPIN: Saguenay-Lac-Saint-Jean, assisté de MM. Paquet et
Dufour.
M. VINCENT: Pour l'aménagement des fermes, Armand Roy est parti
depuis un an?
M. TOUPIN: C'est exact. L'intérim est assuré par M.
Benoît Dumont.
M. DEMERS: II était aux puits avant? M. TOUPIN: Non.
M. VINCENT: L'assainissement des sols et conservation des eaux, M.
Provencher. Jérôme Arcand; coordination des programmes
spéciaux.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: M. Hogan à la construction rurale, M. Jacob,
machinerie agricole. M. Rosemont Caron... Parmi les chefs des bureaux de la
division: MM. Gourde, Bibeau, Chevrette, Baillargeon.
M. TOUPIN: II y a eu un concours récemment, mais je ne le sais
pas par coeur.
M. VINCENT: Quelle région est-ce?
M. TOUPIN: La région no 5, je pense que c'est la région du
Saguenay - Lac-Saint-Jean.
M. VINCENT: Tout cela va sous M. Lucien Bissonnette. Cela va
éviter de poser des questions à chaque article.
M. TOUPIN: D'accord.
M. VINCENT: J'aime autant qu'on l'ait comme cela...
M. BELAND: Si l'honorable député de Nicolet me le permet.
L'assainissement des sols et la conservation des eaux, est-ce dans ce service
que se situe, par exemple, le forage de puits?
M. TOUPIN: Non, le forage des puits n'est pas là. Il est à
l'aménagement de la ferme.
M. BELAND: Ah bon! alors on y reviendra à ce
moment-là.
M. VINCENT: Vous avez, sous M. Lucien Bissonnette, M. Gilles Lebel,
directeur général, direction générale de la
commercialisation?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: M. Emile Ducharme, loyauté des ventes; M. Claude
Bergeron, produits laitiers. C'est ça?
M. TOUPIN: C'est exact. M. VINCENT: Economie?
M. DEMERS: Ce n'est pas un ministère qui épargne, ils ne
savent pas...
M. TOUPIN: Je regrette. Il est en place depuis maintenant un mois, un
mois et demi, et j'oublie son nom.
M. VINCENT: Mise en marché, M. Pelchat. M. TOUPIN: Non.
M. VINCENT: Mise en marché; il est remplacé par M. Jean
Desjardins?
M. TOUPIN: M. Pelchat a été remplacé par M. Jean
Desjardins.
M. VINCENT: Et M. Pelchat est à quel endroit, lui?
M. TOUPIN: M. Pelchat est actuellement celui qui a la
responsabilité première sur tout l'ensemble du Québec, les
programmes F-l du ministère de l'Agriculture.
M. VINCENT: F-l? Cela ne me dit rien, moi.
M. TOUPIN: Ce sont des programmes de croisement de bovins laitiers avec
des animaux de boucherie; ce qui, actuellement, prend une ampleur assez
considérable à travers la province.
M. VINCENT: Les Limousins? Dans la région du ministre des
Affaires municipales?
M. TOUPIN: Le Bas Saint-Laurent. Et maintenant, dans d'autres
régions du Québec.
M. VINCENT: Et c'est acheté par le Centre bovins-porcs?
M. TOUPIN: Nous avons dû nous approvisionner de certaines
semences, si vous faites allusion à cela, que nous n'avions pas en
disponibilité au Centre d'insémination bovins-porcs, mais le
produit de ces croisements n'est pas acheté par la maison que vous
mentionnez.
M. VINCENT: Aide technique à l'industrie alimentaire. Qu'est-ce
que c'est?
M. TOUPIN: Nous avons parlé, hier soir, de la création
d'un nouveau service d'aide technique à l'industrie alimentaire qui est
chargé d'établir des contacts avec la moyenne et la petite
entreprise, au niveau de l'information technique, pour l'amélioration
des instruments nécessaires â la transformation des produits
agricoles. Le responsable est maintenant M. Charles-Henri Bussières.
M.VINCENT: M. Charles-Henri Bussières. Est-ce que cela est
établi à Saint-Hyacinthe? A l'institut?
M. TOUPIN: C'est à Québec. Il travaille en étroite
collaboration, bien sûr, avec les professeurs qui sont
spécialisés dans ces domaines-là, plus
particulièrement à Saint-Hyacinthe, comme vous l'avez
mentionné. Mais le service est ici, à Québec.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions sur cette
catégorie de dépenses no 1 : Traitements, salaires et
allocations?
M.VINCENT: M. le Président, j'aurais une question à poser
concernant les traitements, salaires et allocations. Est-ce que c'est possible,
pour une personne qui occupe une fonction d'adjoint aux cadres,
d'administrateur 1, 2, 3, ou de sous-ministre, de recevoir, en plus de son
traitement, une allocation spéciale?
M. DEMERS: Vous demandez cela au ministre?
M. VINCENT: Oui.
M. TOUPIN: Je pense qu'il n'y a rien d'im-
possible. Cela dépend beaucoup de... Il y a peut-être des
facteurs qui ont une influence là-dessus.
On peut dire qu'en pratique ce n'est pas facile, mais en principe, cela
m'apparaît possible, puisqu'au ministère on l'a fait au moins dans
un cas. On l'a fait dans le cas de M. Camille Moreau, par exemple, qui
était attaché à l'Office du crédit agricole,
où il a eu beaucoup de travail à faire concernant la
préparation des lois du crédit agricole, concernant la
préparation d'un certain nombre d'autres lois. Il a eu à
travailler dans plusieurs comités. Il a eu à travailler beaucoup
sur la question des relations fédérales-provinciales, à la
rédaction des documents, etc. Alors, nous avons proposé qu'on lui
donne une somme X, et le Conseil du trésor a accepté. Cela n'a
pas créé de problème.
M. VINCENT: Ce n'est pas contre le fait que l'on verse un montant
supplémentaire à un type comme Camille Moreau qui est
réellement qualifié pour faire la législation et tout, et
tout, mais je me demandais simplement, quand je regardais les virements de
fonds...
M. TOUPIN: C'est le seul cas.
M. VINCENT: Je ne sais pas si c'est la bonne formule pour éviter,
justement, que l'on interprète mal, à un moment donné.
M. DEMERS: A quel endroit allez-vous orienter le personnel qui sera
augmenté? L'effectif passe de 149 à 160 personnes, si je ne me
trompe pas.
M. TOUPIN: C'est l'inverse.
M. DEMERS: Ah! C'est de 160 à 149.
M. TOUPIN: C'est exact.
M.VINCENT: Quelle est la raison de cette diminution?
M. TOUPIN : II y a plusieurs raisons.
M. DEMERS : Vous n'avez pas repris les employés à la
colonisation?
M. VINCENT: Non. On fait le programme.
M. TOUPIN: La question des transferts en rapport avec les programmes de
chemins de colonisation mise de côté, cette coupure dans le
personnel et dans les postes mise de côté, il y a un certain
nombre de postes qui nous ont été enlevés. D'ailleurs,
nous ne sommes pas le seul ministère... Presque tous les
ministères ont subi cette diminution de postes et ce, après une
analyse approfondie. Nous sommes arrivés à la conclusion que le
nombre de postes qui nous étaient offerts, à ce moment-là,
correspondait aux besoins du ministère. D'autres ministères ont
cru bon, eux aussi, de diminuer quelques-uns de leurs postes. Cela
n'empêchera pas les ministères de fonctionner normalement, du
moins pas le nôtre. Avec cette diminution de postes, nous allons
fonctionner exactement de la même façon.
M. VINCENT: La catégorie 1.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté. Catégorie 2:
Contributions de l'employeur; pensions.
M. DEMERS: Qu'est-ce que c'est?
M. TOUPIN: C'est particulièrement relié à des
montants que nous devons mettre en réserve pour des accidents de
travail. Cette provision, bien sûr, couvre tous les services du
ministère. Elle s'applique plus particulièrement dans le cas de
nos ouvriers qui sont dans des cas plus exposés que d'autres d'avoir des
accidents au moment où ils sont à l'emploi du ministère de
l'Agriculture.
M. DEMERS: Est-ce que cela existait antérieurement?
M. TOUPIN: Cela a toujours existé, M. le Président.
M. VINCENT: Cela pouvait être réparti, par exemple,
sur...
M. DEMERS: Cela pouvait être réparti sur autre chose. On ne
l'avait pas...
M. TOUPIN: C'était sous un autre nom.
M. DEMERS: Cela avait un autre nom, il n'est pas sûr...
M. TOUPIN: II y avait une autre codification.
M. VINCENT: On change de codification tous les ans. Si vous avez
remarqué, l'an passé, on a changé de codification. Cette
année on a encore changé. Est-ce que l'an prochain on va encore
changer? C'est possible.
M. DEMERS: II n'y a rien de permanent. Je viens de lire ça dans
"Le choc du futur".
M. TOUPIN: Tout est permanent, M. le Président, mais rien
de...
M. DEMERS: La permanence ne dure plus, les gouvernements surtout. Vous
réaliserez ça.
M. TOUPIN: Tout est permanent mais rien de statique. Vous l'avez
réalisé.
M. DEMERS: Nous l'avons réalisé mais vous autres aussi
vous le réaliserez, ça s'en vient !
M. LE PRESIDENT: Catégorie 2. Adopté. Catégorie 3:
Services de transport et de communication.
M. VINCENT: Qu'est-ce que ça comprend?
M. TOUPIN: Cela comprend les frais de déplacement, les frais de
mutation et de déménagement.
M. DEMERS: Lorsque vous déménagez un fonctionnaire, est-ce
aux frais du ministère?
M. TOUPIN: C'est la politique suivie dans la convention collective des
employés du gouvernement du Québec que nous appliquions lorsque
nous avons muté des employés.
M. DEMERS: Vous en déménagerez beaucoup d'après vos
prévisions.
M. TOUPIN: M. le Président, je ne crois pas que cela puisse
être interprété de cette façon.
M. BELAND: Est-ce que les $180,100 ont été
entièrement dépensés au cours de la dernière
année?
M. TOUPIN: Je vais demander à mes collaborateurs de vous... A
cause de la nouvelle codification il est véritablement difficile
d'établir des comparaisons. Nous avons dépensé $105,400,
l'an passé, à ce secteur qui n'était pas le même que
celui de cette année.
UNE VOIX: Vous réaménagez les dépenses et
vous...
M. TOUPIN: Mais cela n'inclut pas les mêmes articles.
M. VINCENT: Cela n'inclut pas les mêmes articles? Mais pour en
arriver à $180,100 sur le budget 71/72... Le parallèle se fait
entre les deux services.
M. TOUPIN: Quant aux frais de voyage, il faut prendre les frais de
transport. Il a fallu aller chercher à l'intérieur d'autres
catégories, l'an passé, pour en rebâtir un.
M. DEMERS: Est-ce que cela inclut les voyages en avion?
M. TOUPIN: Oui, les frais de déplacement sont compris.
M. BELAND: Dans le Grand-Nord aussi?
M. TOUPIN: Vous ne vous adressez pas à moi,
assurément.
M. BELAND: Non, non.
M. DEMERS: II parle du Grand-Nord, je ne sais pas ce qu'il veut
dire.
M. BELAND: Des voyages ont été effectués. On en
avait déjà discuté, je ne me rappelle pas à quelle
commission. Est-ce qu'il n'y a pas un troupeau...
M. VINCENT: L'inspection des bisons.
M. TOUPIN: Je n'y suis pas allé cette année.
M. BELAND: Ah bon!
M. DEMERS: Le ministre est jeune et les voyages forment la jeunesse.
M. VINCENT: Les bisons n'étaient pas malades.
M. TOUPIN: J'en connais qui aurait dû y aller durant leur
jeunesse.
M. BELAND: Peut-être!
M. DEMERS: Oui, mais nous avons voyagé à nos frais dans ce
temps-là!
M. BELAND: C'est ce qui est le pire.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3. Adopté. Catégorie 4:
Services professionnels, administratifs et autres.
M.VINCENT: Excusez, M. le Président, avant la catégorie 3.
Est-ce qu'il y a encore des montants qui sont donnés, par exemple, pour
frais de séjour à certains fonctionnaires?
M. TOUPIN: Oui. Vous voulez dire lorsqu'ils sont affectés
temporairement à une fonction à l'intérieur de la
province.
M. VINCENT: Oui.
M. TOUPIN: Oui. Des frais d'assignation.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y en a pour un montant important pour
l'année qui vient de s'écouler? C'est assez difficile
à...
M. VINCENT: Quel est le règlement? C'est pour combien de mois?
Est-ce que le règlement est le même?
M. TOUPIN: C'est un règlement général qui est une
directive du Conseil du trésor lorsqu'il est question d'assignation.
Nous n'avons qu'à appliquer cette formule lorsque nous avons besoin de
personnel dans des endroits pour donner une aide supérieure ou
améliorer différents secteurs ou services du
ministère.
M. BELAND: Comme question supplémentaire, également,
étant donné qu'il y a eu seulement $105,400 de
dépensés effectivement à la catégorie 3, est-ce que
le reste, c'est-à-dire $75,000 environ, a été
retourné au trésor ou s'il a été versé
à d'autres endroits?
M. TOUPIN: Les crédits n'étaient pas de $190,000 l'an
passé, pour les frais de déplacement. Dans les frais de
déplacement, on comprenait seulement les voyages, les assignations,
ainsi de suite. Cette année, vous avez des frais de déplacement,
vous avez des frais de poste, des frais de messagerie qui étaient aux
frais de bureau. Ces deux articles-là étaient aux frais de bureau
l'an dernier.
M. BELAND: Et là, ce sera inclus à l'intérieur des
$190,000.
M. TOUPIN: Vous avez des frais de téléphone, vous avez des
frais de télégramme. Si vous essayez de comparer avec l'an
passé, vous ne serez pas capables du tout.
M. BELAND: D'accord.
M. VINCENT : La même réponse que l'an dernier.
M. DEMERS: Est-ce que je pourrais demander que, dans un avenir prochain,
les officiers...
M. VINCENT: Ce n'est pas la faute des fonctionnaires, mais c'est la
même réponse que l'an dernier. C'est là qu'est le
problème. Depuis deux ans que nous étudions les budgets, nous ne
pouvons absolument pas comparer ce qui va se faire cette année avec ce
qui s'est fait l'an dernier.
M. DEMERS: C'est toujours dans le même "pot". J'aurais voulu qu'on
me dépose dans les délais raisonnables je le demande ici
le nombre d'employés qui ont reçu ces allocations pour
frais de séjour. Si c'est retraçable.
M. TOUPIN: Est-ce que vous faites allusion aux frais de séjour ou
aux frais d'assignation?
M. DEMERS: Aux frais de séjour ou d'assignation. Quand quelqu'un
part, il a une alloca- tion pour aller à tel endroit, par exemple. En
71/72 et 70/71. Le nombre et le nom. Si on préfère que je pose la
question au feuilleton, je peux bien, mais si je vous la remettais ici, vous
pourriez essayer de compiler cela et nous le remettre quand vous le pourrez. Je
ne vous demande pas de passer la nuit là-dessus!
M. TOUPIN: Non.
M. DEMERS: II y a d'autres places pour passer la nuit !
M. TOUPIN: Le député de Saint-Maurice le sait!
M. LE PRESIDENT: Alors, la catégorie 3. Adopté. La
catégorie 4 : Services professionnels, administratifs et autres.
M. VINCENT: En quoi consistent les services professionnels,
administratifs et autres: $6,000 l'an dernier, $40,000 cette année?
Est-ce que ce ne sont pas les comités?
M. TOUPIN: C'est-à-dire que ce sont les différents
services professionnels et administratifs, soit sous forme de comités ou
commissions, de jurys de concours ou autres, d'assurances et
d'indemnités pour des dommages matériels autres que pour les
indemnités d'accidents de travail. Cela comprend aussi une
prévision supplémentaire en regard d'une étude en
informatique, afin de mettre au point un système de classification des
dossiers du ministère différent de celui que nous avons à
l'heure actuelle.
M. VINCENT: L'an dernier, il y avait un montant de $6,000. Combien y
a-t-il eu de dépensé de ce montant? Il a dû en manquer,
c'est sûr, au 1er avril 1972.
M. TOUPIN: Il y a eu $8,500, M. le Président.
M. VINCENT: Est-ce que le livre blanc préparé par le
ministre et qui a été refusé par le conseil des
ministres...
M. DEMERS: Et publié dans le Soleil.
M. TOUPIN: IL n'y a jamais eu de livre blanc de présenté
par le ministère. C'est un document de travail que le ministère
de l'Agriculture s'est fait, au départ, pour se donner une direction
dans l'ordre du développement de l'agriculture.
M. VINCENT: Est-ce que cela a été préparé
avec ce montant d'argent de $8,500?
M. TOUPIN: Non. -
M. VINCENT: Ce n'était pas un livre blanc?
M. TOUPIN : C'est un travail qui s'est fait au comité du
ministère.
M. VINCENT: C'était un livre noir!
M. TOUPIN: Non. Il y a eu une couverture noire un bout de temps, une
couverture verte après.
M. VINCENT: Est-ce qu'on pourrait le déposer?
M. TOUPIN: M. le Président, je ne pense pas que j'aie à
déposer un document de travail que le ministère s'est
donné en vue d'orienter ses politiques.
M. VINCENT: Mais cela a été publié dans les
journaux.
M. TOUPIN: Evidemment, s'il a été publié dans les
journaux, il n'est pas nécessaire que je le dépose. Vous n'avez
qu'à prendre ce qui a été écrit dans les
journaux.
M. VINCENT: Imaginez-vous, M. le Président! Voyez-vous comment on
administre les ministères du gouvernement du Québec! On n'a
qu'à prendre cela dans les journaux!
M. TOUPIN: Oui, je vous ai dit tantôt que ce n'était pas un
document officiel.
M. DEMERS: Les députés qui sont élus ne sont pas
obligés de s'acheter les journaux quand ils demandent un document.
M. TOUPIN: C'est vrai, à la condition que le document soit de
nature à intéresser les députés.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on peut déposer une copie du journal
en question?
M. TOUPIN: Je ne vois pas d'inconvénient.
M. DEMERS: II reste que ce sera changé quand cela arrivera.
M.VINCENT: Mais l'an dernier: $8,500, et cette année: $40,000. Le
gros montant d'augmentation, c'est pour une étude en informatique.
M. TOUPIN: C'est l'implantation d'un nouveau système de
classification des dossiers au ministère de l'Agriculture.
M.VINCENT: Ce nouveau service demande quel montant d'argent?
M. TOUPIN: Nous prévoyons que cette étude pourrait nous
coûter à peu près $25,000.
M. VINCENT: II reste $15,000. A qui seront-ils donnés?
M. TOUPIN: Je regrette, M. le Président...
M. DEMERS: Vous n'avez pas d'idée encore?
M. TOUPIN: Nous n'en sommes pas rendus à ce stade.
M. VINCENT: Pour revenir au livre blanc, noir ou jaune, le document de
travail, a-t-il été préparé complètement par
les officiers du ministère?
M. DEMERS: Jaune...
M. TOUPIN: A 90 p.c, 95 p.c. On a peut-être fait appel une fois ou
deux à quelques personnes de l'extérieur, mais c'était
sous forme de collaboration seulement ou de participation.
M. VINCENT: Quelles sont les personnes de l'extérieur qui ont
travaillé à ce livre-là? On retrouve la même
terminologie que...
M. TOUPIN: Je peux dire que nous avons la collaboration de
l'université Laval.
Oui, l'université Laval a été consultée; la
Régie des marchés aussi a été consultée.
M. VINCENT: C'est le ministère, ça. M. TOUPIN: Oui, c'est
le ministère.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a eu des honoraires qui ont été
versés?
M. TOUPIN: Reliés à la collaboration de ce document de
travail? Non.
M. VINCENT: Est-ce que l'université Laval a le document?
M. TOUPIN: Non.
M. VINCENT: Concernant ce document, il n'y a eu qu'une fuite du
ministère? Fuite volontaire ou involontaire?
M. DEMERS: Tombé dans le soleil pour savoir comment ça
serait reçu. Ce n'est pas mal.
M. BELAND: Est-ce que ça comprend également les
publications gouvernementales?
M. TOUPIN: Non, vous retrouverez cet article-là aux
catégories 1, 3, documentation générale.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 5: Entretien et
réparations.
M. DEMERS: II n'y a rien de spécial. C'est l'entretien de
quoi?
M. TOUPIN: Matériel de bureau.
M. DEMERS: Oui, oui, Réparation. Moi, je n'ai pas
d'objection.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. VINCENT: Un instant.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 6: Loyers.
M. DERMERS: Un instant, les loyers.
M.VINCENT: Le rapport. Je crois que le député de
Saint-Maurice avait une question à poser.
M. DEMERS: Oui, la relocation est en marche pour l'année 1971.
Est-ce que vous avez une relocation en marche pour l'année qui vient ou
bien si vous êtes logés...
M. TOUPIN: A quel article?
M. DEMERS: Aux loyers, $85,000.
M. TOUPIN: Je devrais peut-être vous informer de ce que comprend
cette catégorie: Loyers.
M. DEMERS: Oui, puis après ça on vous posera des
questions.
M. TOUPIN : Alors, elle est particulièrement reliée
à la location de machines industrielles et machines-outils, à la
polycopie pour tous les services du ministère, à l'exception des
bureaux de laboratoires régionaux. Plus particulièrement, nous
avons des machines Xerox qui servent à la polycopie, que ce soit
à la Régie des marchés agricoles...
M. DEMERS: C'est de la location de machinerie?
M. TOUPIN: C'est de la location de machinerie strictement.
M. DEMERS: II n'y a pas de local?
M. TOUPIN: Aucun local. Ce n'est pas à cet
article-là...
M. VINCENT: C'est encore une nouvelle codification?
M. TOUPIN : Je ne sais pas si c'est une nouvelle codification. Je sais
que c'est un article que...
M. DEMERS: Mais...
M. TOUPIN: ... nous avions depuis très longtemps au
ministère...
M. VINCENT: Est-ce sous le titre loyers?
M. TOUPIN: On avait l'an passé, loyers, $75,000. Oui.
M. DEMERS: Mais c'est de la location d'équipement ?
M. TOUPIN: Strictement.
M. DEMERS: Aucune bâtisse n'est incluse.
M. TOUPIN: Non. Les bâtisses, c'est le ministère des
Travaux publics, je pense, qui...
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Maurice.
M. VINCENT: Le rapport du ministère, en page 65, dit qu'un
programme de relocation est en marche pour 1971-1972.
M. DEMERS: On regarde les rapports, on regarde le budget après et
on étudie ça ensemble. On essaie de comprendre. Il y a les
politiques 1970 de l'agriculture. On s'aperçoit parfois que le
mémoire est une faculté qui oublie quand on change de volume.
M. TOUPIN: M. le Président, si vous faites allusion à
cette partie, elle est plus particulièrement reliée aux
édifices qui logent les divers services du ministère plutôt
qu'aux loyers reliés â la machinerie.
M. DEMERS: Je comprends maintenant avec vos explications. Mais quand on
voit une catégorie qui s'appelle loyers, dans le jargon populaire, on
s'attend de voir des édifices et non pas de la machinerie. Si on
inscrivait ici location d'équipements, je n'aurais posé aucune
question.
M. LE PRESIDENT: Je ferai remarquer au député de
Saint-Maurice qu'il y a dans chaque catégorie de dépenses des
sous-catégories et des sous-sous-catégories.
M. DEMERS: C'est ça!
M. LE PRESIDENT: Vous me permettrez quelques mots d'explication.
J'écoutais tantôt le député de Nicolet dire qu'il
n'était pas possible de faire des comparaisons entre les
catégories de dépenses du budget de cette année et celles
des années précédentes. C'est un peu exact. Je vais vous
donner une des raisons pour lesquelles ce n'est pas possible de comparer.
C'est que le Conseil du trésor a décidé d'avoir des
catégories de dépenses uniformes pour tous les ministères
et il a mis cette politique en pratique depuis environ deux ans; ce qui est une
grosse amélioration. Je voudrais surtout attirer l'attention du
député de Nicolet là-dessus, lui qui a eu l'occasion
d'étudier des crédits. Du moins, moi, depuis 1966 et lui,
certainement avant ça; et c'était un fouillis
épouvantable.
Aujourd'hui, on a environ 20 à 25 catégories de
dépenses que vous retrouvez dans n'importe
quel ministère. Maintenant, lorsque l'on parle de loyers, c'est
toujours à la catégorie de dépenses numéro 6; peu
importe le ministère. Mais, dans les loyers, on peut avoir une
sous-catégorie qui va s'appeler location d'équipement ou location
de locaux temporaires.
Je pense que c'est un grosse amélioration dans la
préparation du budget que d'avoir établi ces catégories
uniformes pour tous les ministères. Cela nous aide
énormément.
M. DEMERS: Cela nous désoriente un petit peu; c'est pour
ça que nous sommes obligés de questionner un peu plus. Vous nous
permettez, M. le Président, tout de même, de poser quelques
questions.
M. LE PRESIDENT: Absolument; excepté que le ministre peut
toujours vous donner une sous-catégorie dans les dépenses.
UNE VOIX: C'est une évolution rationnelle normale.
M. DEMERS: Je comprends la raison.
M. VINCENT: II y a quand même ceci, M. le Président.
M. DEMERS: C'est toujours votre guide, n'est-ce pas?
M. VINCENT: D'accord. Il y a quand même ceci, M. le
Président: dans le budget que nous avons ici, on fait des comparaisons.
Et ça, c'est le comité du budget qui l'a fait, c'est le
ministère qui l'a fait. Quand il demande, par exemple, en 72/73,
à la catégorie 6: Loyers, $85,000; il compare ça à
$75,000 en 71/72. Donc, il a fait des comparaisons.
M. TOUPIN: M. le Président, cet article particulièrement
n'a pas eu de modification dans la nouvelle catégorisation des
dépenses.
M. VINCENT: D'accord. Prenons un autre article qui a eu des
modifications. Si l'on revenait en arrière, comme aux services de
transport et de communication ou à un autre article: Services
professionnels, administratifs et autres: $40,000. On le compare à
$6,000 l'an dernier.
M. DEMERS: On dit: II y a toujours $34,000 de plus.
M. TOUPIN: Je croyais vous avoir donné des explications.
M. DEMERS: On fait un parallèle entre les deux.
M. VINCENT: Le parallèle est fait. Je suis d'accord.
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Loyers, Adopté. Catégorie 7 : Fournitures
et approvisionnements.
M. DEMERS: Ce sont les assurances, taxes, indemnités? C'est quoi,
ça?
M. TOUPIN: Je regrette. Ce sont strictement les papiers dont on a besoin
au ministère, imprimés, livres, fournitures de bureau, crayons et
tout cela. C'est le papier plus particulièrement.
M. DEMERS: C'est de la papeterie. M. TOUPIN: C'est de la papeterie.
M. VINCENT: Est-ce que ça inclut les services contractuels?
M. TOUPIN: Non, monsieur.
M. DEMERS: C'est pour tout le ministère, dans toute la
province?
M. TOUPIN: Oui, monsieur. M. LE PRESIDENT: Adopté? M. VINCENT:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 8: Matériel et
équipement?
M. VINCENT: Cela, ça comprend quoi?
M. TOUPIN: Cela comprend la machinerie de bureau, l'achat de machines
à écrire, à calculer, à additionner, pour
l'ensemble du ministère, à l'exception des deux régies et
des instituts. Ce sont des clavigraphes, calculateurs, les machines à
additionner qui sont là.
M. DEMERS: Vous allez en acheter un peu cette année, ou vous
allez changer? On passe de $35,000 à $50,000.
M. TOUPIN: Oui, c'est ça. Il le faudra, parce que nous avions un
équipement...
M. DEMERS: Désuet.
M. TOUPIN: ... Bien sûr. Et comme les machines travaillent
beaucoup, il faut les changer.
M. DEMERS: C'est ça, je comprends. C'est drôle que le
personnel ne s'use pas, lui.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 11: Autres
dépenses.
M. VINCENT: Les autres. Cela comprend ce que nous avions dans le budget
l'an dernier.
UNE VOIX: Vous allez avoir de plus grosses dépenses que l'an
dernier.
M. VINCENT: Est-ce que ça inclut les services contractuels?
M. TOUPIN: Je vais essayer, M. le Président, de vous donner les
détails des articles qui sont reliés aux autres dépenses,
aux services administratifs. C'est là que nous retrouvons plus
particulièrement les frais de perfectionnement c'est une question
qui vous intéressait beaucoup soit pour le personnel des bureaux
et laboratoires régionaux, pour les médecins
vétérinaires, pour les coordonnateurs à des séances
d'étude sur les sciences techniques et agricoles; des cours
spécialisés aux conseillères en économie familiale;
des recyclages en grande culture, gestion, génie rural, machinisme, et
des cours spécialisés pour certains inspecteurs de produits
agricoles et d'aliments.
Des programmes reliés au Conseil de recherches agricoles pour des
frais de thèses, de maîtrises et de doctorats, des frais
d'inscription de scolarité pour des programmes d'études
avancées dans des groupes d'agronomes, médecins
vétérinaires ou professeurs-cadres, frais de cours pour le
personnel d'exécution, entraînement, recyclage et rattrapage, des
cours en bibliothéconomie, audio-visuel, pour certains de nos
employés, en fait, des sessions intensives d'études.
C'est toute la section reliée plus particulièrement
à notre désir de faire que le personnel du ministère de
l'Agriculture soit à point dans tous les domaines et nous avons
essayé de couvrir les différents champs d'activité, de
prévoir un programme qui puisse perfectionner et recycler selon les
priorités du ministère ces personnes. Et c'est la
catégorisation de dépenses qui reflète cette
préoccupation.
M. VINCENT: Adopté, en ce qui nous concerne.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 11. Adopté?
M. VINCENT: M. le Président, avant d'adopter complètement
l'article, sur les $2,262,700 l'an dernier, quel montant est effectivement
dépensé au 1er avril?
M. TOUPIN: $2,002,600. M.VINCENT: $2,260,000? M. TOUPIN: $2,002,600. M.
VINCENT: $2,002,600? M. TOUPIN: C'est ça. M. VINCENT: $2,260,000.
M. TOUPIN: $2,002,600, je recommence: deux, zéro
zéro...
M. VINCENT: Excusez, d'accord. M. LE PRESIDENT: $260,100.
M. VINCENT: C'est d'accord, $2,002,600. Il y a $260,100 qui ne sont pas
dépensés.
M. LE PRESIDENT: $260,100 ne sont pas dépensés.
Gestion des mesures d'assistance et de la concession
des terres
M. LE PRESIDENT: Alors, catégorie 11. Adopté. Sous-article
2: Gestion des mesures d'assistance et de la concession des terres;
catégorie de dépenses 1 : Traitements, salaires et
allocations.
UNE VOIX: Une diminution...
M. BELAND: Pourriez-vous donner quelques explications? Que comprend la
gestion des mesures d'assistance et de la concession des terres.
M. TOUPIN: M. lé Président, vous avez en main un
organigramme. Alors, si nous essayons de nous réfléter sur
l'organigramme, par exemple, vous retrouvez les différents services
administratifs du ministère. Je fais allusion plus
particulièrement au service des subventions et primes qui est le service
responsable pour vous donner des explications supplémentaires
de la préparation de tous les bordereaux reliés à
nos programmes agricoles dans les différents incitatifs du
ministère de l'Agriculture. De même aussi, nous retrouvons le
service de concession des terres.
Alors, je pourrais détailler mais vous avez en main
l'organigramme. C'est toute la section administrative qui se trouve sous la
responsabilité de M. Simoneau.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté?
M.VINCENT: Il faudrait aller tranquillement, M. le Président,
parce qu'à ce moment-là...
M. LE PRESIDENT: A la catégorie 1?
M. VINCENT: Oui, je pense qu'il y a bien des...
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a eu des mesures d'assistance qui ont
été administrées par ce service dans l'année qui
vient de se terminer?
M. TOUPIN: C'est-à-dire, M. le Président,_ qu'elles ne
sont pas administrées dans l'exécution reliée au paiement
des divers programmes du ministère de l'Agriculture. C'est à cet
endroit que se trouve le personnel requis pour faire ce travail.
M. DEMERS: Est-ce qu'on peut avoir les montants qui ont
été administrés par chacune d'elles? Vous dites que
ça n'a pas été administré mais il y a certainement
eu une catégorisation.
M. TOUPIN: Nous les retrouvons au chapitre des différents
services responsables de l'application. Pour bien saisir, les services
techniques sont responsables de l'application d'un programme. Je peux vous
donner un exemple, disons le programme d'insémination artificielle.
C'est un service technique qui en a la responsabilité. Lorsqu'il est
question de la préparation de bordereaux ou de paiements au cercle
d'élevage ou autres, c'est le service administratif; autrement dit, nous
avons voulu centraliser dans un même service tout le travail
d'exécution de programmes relié au paiement de ces divers
programmes.
M. VINCENT: Par exemple, les mesures pour les pertes de récolte?
Est-ce que ça relève de là?
M. TOUPIN: C'est-à-dire qu'il collabore au niveau de la
préparation des bordereaux ou autres, bien sûr, mais vous ne
retrouverez pas les montants affectés à ce travail-là. Je
pense que, plus particulièrement, ces montants couvrent comme
vous le remarquerez vous-même à ce grand sous-article 2 le
traitement et le salaire des employés plus que d'autres choses, M. le
Président.
Alors, je veux expliquer par là que c'est un service
administratif et c'est du personnel chargé des divers paiements des
programmes agricoles du ministère.
M. VINCENT: Les paiements partent de là.
M. TOUPIN: C'est ça. Au fond, c'est le centre d'où tous
les chèques sont expédiés et préparés.
C'est le personnel qui prépare ces chèques et qui fait des
études préalables.
M. VINCENT: Nous reviendrons sur chacun des sous-articles plus tard.
Maintenant, la concession des terres relève de cela.
M. TOUPIN: La concession des terres...
M. VINCENT: La concession des terres est directement reliée
à cette question?
M. TOUPIN: Encore une fois, M. le Président, le service de la
concession des terres n'a pas l'administration d'un budget et l'administration
des activités reliées aux diverses lois affectées à
ce secteur de la colonisation.
M. DEMERS: Est-ce que les contrôles de fermes partent de
là?
M. TOUPIN: Non.
M. DEMERS: Et les laiteries de fermes, l'aide, etc., ce n'est pas
là?
M. TOUPIN: Je tiens à préciser que, lorsqu'il y a paiement
de divers programmes, vous pouvez être sûrs que ce travail se fait
là. Mais vous le retrouvez au niveau budgétaire, au niveau des
différents services techniques responsables de ces programmes.
M. VINCENT: Puisque nous touchons la concession des terres, j'aurais une
question à poser au ministre. Nous allons laisser le sous-ministre en
vacances, il l'est si peu souvent.
M. TOUPIN: C'est vrai.
M. VINCENT: Surtout avec le ministre actuel. Le vendredi 1er octobre
1971, le Nouvelliste se référait à une conférence
de presse du ministre pour annoncer qu'une loi serait présentée
à l'Assemblée nationale pour autoriser le ministre à jouir
d'un droit de préemption sur la vente des fermes. Est-ce que le projet
de loi est prêt?
M. TOUPIN: II y a plusieurs projets de loi sur lesquels nous travaillons
au ministère. Il n'y a pas seulement celui-là, il y en a
plusieurs autres.
M. VINCENT: Je parle de celui-là en particulier. Nous parlerons
des autres par la suite.
M. TOUPIN: Celui-là est à l'étude actuellement.
M. VINCENT: Quand ce projet doit-il être soumis à
l'Assemblée nationale?
M. TOUPIN: Je ne sais même pas s'il sera soumis, mais nous
cherchons des moyens...
M. VINCENT: Comme le disait le député de Sainte-Marie
hier, nous lisons les journaux et nous nous réjouissons de voir les
annonces du ministre mais, quand nous nous trouvons devant la commission
parlementaire, ce n'est pas la même chose. Le 1er octobre, je lisais dans
le journal que le ministre avait annoncé, dans une conférence de
presse, qu'il y aurait un projet de loi qui serait présenté sous
peu et qui lui permettrait de jouir d'un droit de préemption.
M. TOUPIN: C'est exact. J'ai déjà déclaré
que, quand il y a des problèmes, le ministère de l'Agriculture ou
le gouvernement devrait préparer des projets de loi à
l'intérieur desquels on pourrait retrouver des droits spéciaux
et, notamment, le droit de préemption en vue de trouver une solution
à certains problèmes qu'on a dans la province de Québec.
Il est bien évident
que ces déclarations se référaient à des
politiques que le ministère de l'Agriculture était en train de
préparer en rapport avec ces programmes.
M. VINCENT: Oui, mais à l'occasion de la conférence de
presse...
M. TOUPIN: Le projet de loi est en préparation. Nous avons
discuté de ces aspects de droit de préemption à
l'égard des problèmes que nous rencontrons.
M. VINCENT: Mais a-t-il été soumis au conseil des
ministres? Dans la conférence de presse du ministre, il était dit
que le projet devait être soumis au conseil des ministres la semaine
suivante. C'était le 1er octobre 1971.
M. TOUPIN: Je ne sais pas si je suis allé aussi loin que cela
dans ma déclaration. Mais tout ce que je peux dire, c'est qu'il y a un
projet de loi qui a été préparé et qui est à
l'étude actuellement.
M. VINCENT: Mais c'était bien cela. Nous allons relire la
déclaration parue dans le Nouvelliste du vendredi 1er octobre 1971.
"Refonte des politiques d'aide aux agriculteurs." "Le ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation procède actuellement à une
remise en question globale de toutes ses politiques d'aide aux agriculteurs du
Québec et prépare actuellement une esquisse de politique globale
dont le coût d'application nécessitera des déboursés
annuels de $20 millions."
M. DEMERS : Ces $20 millions ne sont pas au budget.
M. VINCENT: "C'est ce qu'a annoncé hier le ministre Normand
Toupin au cours d'une conférence de presse convoquée pour faire
le point sur Fedco. Cette nouvelle politique globale en agriculture, qu'il doit
présenter au conseil des ministres dès la prochaine
séance, est basée sur cinq points principaux: Ce sont les rachats
des fermes et l'utilisation rationnelle des ressources du milieu.
Deuxièmement, la redéfinition des lois du crédit agricole.
Cela, c'est arrivé Troisièmement, la mise en place
de mécanismes de commercialisation plus avancée. La
redéfinition des mécanismes visant à faciliter
l'établissement de jeunes sur la ferme. La définition de nouveaux
mécanismes et de nouvelles politiques visant à résoudre
les problèmes des grains de provende." Et là, on continue, c'est
ce qui m'intéresse le plus. "Au sujet des fermes, le ministre a
précisé qu'il entendait proposer une loi à
l'Assemblée nationale qui permettrait au ministère de
l'Agriculture de jouir d'un droit de préemption sur la vente de fermes.
Ce droit permettra au gouvernement d'empêcher la vente de fermes
moyennement productives pour des fins autres que l'agriculture. Par cette
législation, le ministre pourra également se porter
acquéreur de fermes afin de favoriser la création de
sociétés coopératives qui se chargeraient de
l'exploitation agricole sur des fermes regroupées.. C'était le
1er octobre 1971.
M. TOUPIN: C'est exact. On a donné suite à plusieurs de
ces projets que nous avions...
M.VINCENT: Le crédit agricole qui est devant la Chambre.
M. DEMERS: Une refonte.
M. TOUPIN: La question des regroupements des petites fermes est
arrivée après le programme du gouvernement fédéral.
La préparation de certains projets de loi donnant suite au programme que
nous...
M. DEMERS: Cela parait bien dans les journaux quand on le voit comme
ça.
M. TOUPIN: ... la commercialisation, etc.
M. DEMERS: $20 millions seront dépensés. J'aimerais que le
ministre nous indique où sont ces $20 millions dans le budget. Je les
cherche partout.
M. TOUPIN: La question a été posée un peu partout.
Comment cela coûterait-il au Québec si nous mettions de l'avant un
programme de rachat et de regroupement des fermes? Nous l'avons
évalué à peu près à $20 millions.
M. VINCENT: C'était une esquisse de politique globale qui devait
être soumise à une loi.
M. TOUPIN: Vous en avez des lois qui sont devant la Chambre, vous en
avez qui concernent la commercialisation, vous en avez des programmes qui se
précisent de plus en plus.
M. VINCENT: Et l'achat des fermes par les Américains?
M. TOUPIN: L'achat des fermes par les Américains se situe dans le
contexte dont on parlait tantôt, celui du regroupement des fermes dans le
cadre du programme fédéral du rachat des petites fermes.
M. DEMERS: Est-ce qu'une étude a été faite à
ce sujet?
M. TOUPIN: C'est dans cette perspective-là que nous... Oui, des
enquêtes ont été menées par...
M. DEMERS: Par le ministère?
M. TOUPIN: ... par mon ministère et par le ministère des
Institutions financières dans les régions où on entendait
dire que des achats
massifs de terres étaient faits par des Américains.
M. DEMERS: Est-ce que cela existait en fait?
M. TOUPIN: Oui, en Abitibi, cela a existé. Peut-être pas
à l'échelle où on l'a laissé sous-en-tendre mais
cela a souvent existé comme tel. C'est à la suite de ces achats
dit massifs de terres que nous avons pensé à la
possibilité d'une loi donnant au gouvernement ou au ministère des
droits spéciaux, notamment le droit de préemption qui aurait pu
lui permettre de mettre fin à ces achats massifs de fermes.
Depuis un bout de temps, on entend beaucoup moins parler de ces achats
de fermes tant en Abitibi qu'ailleurs.
M. DEMERS: II y avait eu des interventions faites par un
représentant du Ralliement crédi-tiste dans ce domaine. Nous, de
notre parti, nous l'avions fait. Le ministre avait déclaré que le
gouvernement étudiait la situation. A mon avis, les études
seraient complétées et quelle serait l'action, si elle vient un
jour?
M. BELAND: IL a perdu l'esquisse sur la route 2 en s'en venant.
M. TOUPIN: L'action se précise de plus en plus dans le cadre du
rachat des petites fermes. Lorsque nous arriverons à préciser
notre programme, que ce soit un programme conjoint ou un programme
administré directement par la province cela peut être l'une
ou l'autre de ces options nous profiterons de l'occasion pour
régler tous ces problèmes de rachat faits par des
étrangers.
D'autres ministères ont aussi des responsabilités dans ce
domaine, notamment celui des Institutions financières, Compagnies et
Coopératives.
M. VINCENT: D'accord, M. le Président. Le 16 décembre,
c'est exactement ce que le ministre a dit. Mot à mot, je relis les
journaux du 16 décembre, du 17 décembre. Dans le Soleil le
ministre disait exactement ce qu'il nous dit. Il avait également
ajouté ceci. "Le ministre a fait savoir que le gouvernement faisait des
études pour savoir exactement comment se pose le problème. D
agira lorsqu'il sera bien au courant". Donc il n'est pas encore au courant.
M. TOUPIN: Nous avons les données de base nécessaires
actuellement pour commencer à préparer certains projets de loi,
comme nous l'avons fait pour certains autres problèmes.
M. VINCENT: ... comme l'ancien député de
l'Abitibi-Ouest.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, j'ai l'impression
que, dans le Québec, il y a deux ministres : Celui qui parle en dehors
de la Chambre et celui qui parle aux études des crédits et en
Chambre. J'ai beaucoup plus d'admiration pour celui qui parle en dehors de la
Chambre. Lorsque le ministre de l'Agriculture, fait des déclarations,
des propositions et des programmes, franchement cela me donne espoir.
Dès qu'on arrive avec l'autre ministre, aux crédits, ce n'est
plus la même chose.
M. TOUPIN: Vous n'avez pas à faire de parallèle avec les
déclarations qu'on fait et les actions qu'on pose. Ce qui vous manque
actuellement, c'est que trop souvent, vous ne pensez pas à ce qui se
fait. Vous ne pensez pas aux projets qui sont devant vous. Vous ne pensez
qu'à ce que vous croyez devoir être fait. Vous ne faites jamais de
parallèle entre les déclarations qu'on fait et les actions qui
sont menées. On vous a parlé de regroupement de fermes, de
commercialisation, d'industries et de transformation. Regardez les programmes
du ministère et remarquez qu'ils se situent exactement dans cette
ligne.
Vous n'avez qu'à voir les programmes présentement en
place. On a parlé de zonage de production, d'utilisation plus
rationnelle du territoire. On a parlé de développer davantage
certaines productions, dont la demande était meilleure sur les plans
national et provincial et international, notamment le problème des
viandes. Nous avons des programmes précis dans ce secteur. Nous avons
parlé de développer davantage le drainage souterrain...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Si le règlement me le permettait, je
lirais toutes les déclarations du ministre de l'Agriculture faites en
dehors de l'Assemblée nationale, tous ses projets de loi, toute sa
politique agricole d'avenir. C'est absolument contradictoire avec les
réponses que vous nous donnez lorsqu'on étudie les
crédits. Cela ne se tient pas debout. Il y a deux ministres.
M. TOUPIN: La plupart des projets de loi qui ont été
annoncés et les révélations qu'on a faites se retrouvent
présentement ou devant l'Assemblée nationale, ou à
l'état de préparation, ou devant le conseil des ministres, ou
devant le conseil de législation...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Ou encore...
M. TOUPIN: ... et ils viendront à mesure que l'ordre du jour de
l'Assemblée nationale s'épuisera et à mesure qu'on
parviendra à se libérer d'un certain nombre de travaux
techniques...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je ne veux pas revenir là-dessus.
C'est comme hier lorsqu'on parlait des déclarations sur la politique
fédérale dans le Québec. C'est absolument en contradiction
avec ce que vous disiez hier.
M. TOUPIN: M. le Président, il n'y a jamais eu...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): On relit cela ce matin et on se demande si
c'est de la part du même homme.
M. TOUPIN: On a soutenu nos thèses et on les soutiendra encore.
Et tant et aussi longtemps qu'on n'arrivera pas à ce qu'on sache, on le
déclarera, on le dira et on travaillera dans ce sens-là et on a
pas peur de dire ce qu'on pense.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Remarquez que je ne vous accuse pas de
malhonnêteté, ce n'est pas ce que je veux dire. J'ai confiance
dans votre honnêteté et votre franchise, mais soit que vous alliez
trop loin vous dépassez votre pensée lorsque vous
êtes en dehors de l'Assemblée nationale ou que vous n'en
dites pas assez et que... Il y a un découpage dans vos
déclarations qui ne se tient pas du tout. Vous arrivez avec des
programmes ici, on veut en discuter et ces programmes n'existent pas.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. DEMERS: M. le Président, pour clore ce débat, je
pourrais dire que le ministre est prisonnier. Il est prisonnier d'un autre
gouvernement. Et tant et aussi longtemps qu'ils ne s'assoiront pas pour
renégocier une constitution cela s'en vient, on en parle partout
il sera prisonnier d'un autre gouvernement et il ne peut pas
déterminer les politiques qu'il veut. Lorsqu'une constitution nouvelle
sera négociée et qu'on aura redéfini les attributions de
chacun, il n'y aura plus de problème. Je comprends que vous avez des
théories mais dans le temps on verra si c'est...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je sais que le ministre n'a pas confiance
aux négociations de la constitution et je l'approuve. Même l'un
des plus grands ministres du cabinet, M. Caston-guay, a dit que cela
était impossible.
M. DEMERS: II a dit que cela était à faire.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): II a même dit que les
Québécois vont commencer à songer à une autre
option bientôt si cela continue.
M. DEMERS: Ah oui! complètement...
M.VINCENT: Là, M. le Président, pour revenir
à...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Lisez les déclarations de M.
Castonguay, c'est ce qu'il a dit.
M. VINCENT: C'est un libéral qui a dit cela.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Non, mais je pense qu'on peut le
mentionner.
M. LE PRESIDENT: La parole est au député de Nicolet.
M. VINCENT: Pour revenir à la concession des terres, les
députés de Sainte-Marie, de Saint-Maurice et les autres vont
constater la même chose; supposons que nous sommes des agriculteurs, nous
avons eu confiance au ministre de l'Agriculture, je dis bien nous avons eu
confiance au ministre de l'Agriculture.
M. DEMERS: C'est le passé défini, cela.
M. VINCENT: II a déjà occupé un poste assez
important à l'UCC et, à un moment donné, on lit dans le
journal du vendredi 1er octobre 1971 le type qui est assis dans sa
maison lit cela c'est le ministre de l'Agriculture du Québec qui
parle à l'occasion d'une conférence de presse. C'estseulement un
exemple, je peux en présenter des dizaines comme cela. Il dit: "Ce
projet doit être soumis au conseil des ministres la semaine prochaine. On
veut présenter une loi à l'Assemblée nationale pour
autoriser le ministère à jouir d'un droit de préemption
pour la vente des boeufs". Après cela, qu'est-ce qui se passe? La
même chose pour l'achat des fermes par les Américains. On va
étudier le problème et, quand on l'aura situé, on va
prendre position. On n'attend pas, on va agir. On reviendra sur d'autre chose,
M. le Président.
M. TOUPIN: II y en a des projets de loi qui sont mis de l'avant
actuellement, ils ont été annoncés. Les autres viendront
en temps et lieu. Cela fait partie du programme général du
ministère.
M. VINCENT: Une question plus spécifique dans ce
domaine-là: Quelle est la politique du ministère en ce qui
concerne les nouveaux établissements? Vous avez de nouveaux
investissements, je ne parle pas de crédit agricole.
M. TOUPIN: ... les crédits qui sont...
M. VINCENT: Non, je ne parle pas de cela, on reviendra là-dessus.
Est-ce qu'il y a eu des billets de location d'émis à cette fin en
70/71 et 71/72?
M. TOUPIN: Oui M. le Président.
M. VINCENT: II y a eu des billets de location. Combien?
M. TOUPIN: Vous avez mentionné 297 en 70/71, et 210 en 71/72.
M. VINCENT: Qu'est-ce que le ministère va faire avec les terres
publiques sous sa juridiction s'il ne les vend pas pour fins
d'établissement?
M. DEMERS: Pour semer des arbres de Noël?
M. VINCENT: Pour être transférés au ministère
des Terres et Forêts.
M. TOUPIN: Lorsqu'ils sont jugés inaptes à accomplir des
fonctions dans le cadre de la vocation des sols et du potentiel des sols
agricoles, certains de ces lots sont rétrocédés au
ministère des Terres et Forêts.
M. VINCENT: Quelle est la superficie des terres non
concédées et qui sont encore au ministère de l'Agriculture
et de la Colonisation? Vous allez voir tout à l'heure quelle question
vient avec ça.
M. TOUPIN: La superficie ou le nombre?
M. VINCENT: La superficie des terres non concédées qui
appartiennent encore au ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation.
M. TOUPIN: Je ne suis pas en mesure de répondre. On n'a pas ces
données au ministère.
M. VINCENT: Dans quelle région ces terres sont-elles surtout
situées.
M. TOUPIN: Dans la région du Nord-Ouest québécois,
dans certaines régions du Bas-Saint-Laurent, dans la région de la
Gatineau un peu et aussi dans la Beauce plus particulièrement. Le
Nord-Ouest québécois et le Bas-Saint-Laurent sont les gros
endroits reliés à l'application de cette loi.
M. VINCENT: Quelle est la politique du ministère en ce qui
concerne les terres déjà concédées, il y a
plusieurs années, dix ans, quinze ans ou vingt ans, mais
utilisées à d'autres fins que l'agriculture et reconnues
maintenant impropres à l'agriculture. Est-ce que c'est la politique du
ministère de les reprendre, de révoquer les ventes?
M. TOUPIN: II faut évidemment se situer dans le cadre des
programmes qui sont présentement en place. Si vous prenez le programme
du Bas-Saint-Laurent, par exemple, il y a une politique précise dans ce
cadre-là. Si vous prenez le programme qu'on vient d'annoncer en Abitibi,
il y a aussi des politiques précises qui se situent dans ce
cadre-là. Actuellement, il y a un programme qui se prépare pour
le Saguenay-Lac-Saint-Jean, je ne sais pas s'il est négocié.
M. VINCENT: Non, mais à l'intérieur seulement des terres
concédées...
M. DEMERS: Quand elles sont impropres à l'agriculture, qu'est-ce
que vous faites?
M. VINCENT: ... lettres patentes, seulement celles-là, ne me
parlez pas d'autre chose, on y reviendra.
M. TOUPIN: Vous parlez des billets de location, c'est-à-dire des
gars qui demeurent sur des terres qui appartiennent encore théoriquement
au ministère de l'Agriculture et dont les lettres patentes n'ont pas
été émises. C'est ce dont vous parlez? Bon, alors c'est
ça. Actuellement, nous avons des demandes pour patenter, etc. Quand on
juge que les conditions ont été remplies, évidemment, nous
patentons le lot...
M. BELAND: II n'y a pas deux cas semblables.
M. TOUPIN: Evidemment, il y a toute une gamme de règlements qui
sont plus ou moins précis...
UNE VOIX: Je pense, M. le Président, que d'une façon
générale on pourrait dire ceci...
M. TOUPIN: On se base surtout sur les conditions remplies à 90
p.c. autant que possible. Si vous faites un parallèle quant
à y aller, on va fouiller le problème qu'on regarde, par
exemple, combien on concédait de terres avant, dans les années
1965-1966: 500; 1966-1967: 424; 1967-1968: 476; 1968-1969: 285; 1969-1970: 375;
1970-1971: 297; 1971-1972: 210. Ce sont des lettres patentes qui ont
été émises, des billets de location. Ce que nous essayons
de faire présentement...
M. VINCENT: Des lettres patentes, ça?
M. TOUPIN: Des billets de location. Ce que nous essayons de faire
présentement, c'est de tenter d'utiliser ces sols dans la mesure
où on peut les utiliser, en agriculture ou autrement. Ceux qui sont
détenteurs de billets de location et qui n'ont pas rempli toutes les
conditions, nous refusons de les patenter...
M. BELAND: Ce sont les conditions que j'aimerais bien savoir, parce
qu'il y a eu des refus à un moment donné?
M. TOUPIN: II y a toute une réglementation là-dessus.
M. VINCENT: Est-ce qu'on pourrait nous donner la liste également
des lettres patentes qui ont été émises pour chacune de
ces années?
M. TOUPIN: Je pense que, l'année passée, vous nous l'aviez
demandée et on vous l'avait remise. Il y a deux ans, on vous l'avait
remise.
M. VINCENT: Si le ministre nous donne l'autre, les billets de
location.
M. TOUPIN: Ce sont les chiffres qu'on a ici, évidemment...
M. VINCENT: Les lettres patentes émises,
l'émission de lettres patentes pour chacune de ces
années?
M. TOUPIN: Je peux regarder si on a les statistiques. Si on les a, on
pourra regarder ça.
M. VINCENT: Vous les avez.
M. TOUPIN: Ce sont les billets de location.
M. VINCENT: Ce sont les billets de location, puis l'autre en haut?
M. TOUPIN: Ce sont les lettres patentes. M. VINCENT: Ce sont les lettres
patentes.
M. TOUPIN: Ce que nous tentons de faire avec ces fermes
présentement dans le cadre du programme d'utilisation...
M. VINCENT: M. le Président, est-ce que ce sont des billets de
location ou des lettres patentes?
M. DEMERS: Ce sont des lettres patentes.
M. TOUPIN: Actuellement, nous avons les billets de location. Les
statistiques que je viens de donner sont pour les billets de location. Quant
aux autres statistiques, je ne sais pas si nous les avons. Il faudrait
vérifier.
M. DEMERS: Quels sont les critères qui président à
l'émission d'une lettre patente? Pouvez-vous me les expliquer?
M. TOUPIN: Ce sont des critères assez reconnus.
M. DEMERS: Des vieux critères.
M. TOUPIN: Ah oui! Cela fait longtemps qu'on n'a pas touché
à ça.
M. BELAND : Cela varie selon le gars que la personne va voir.
Est-ce que c'est comme cela que ça marche ou...
M. TOUPIN: II y a une réglementation là-dessus. C'est en
vertu d'une loi, ça. Nous avons des critères définis, une
lettre patente n'est pas émise à l'individu qui, par exemple, n'a
qu'une vache à lait sur sa terre et qui veut s'établir. Il y a
des critères en vertu desquels il faut qu'on ait l'impression qu'il y
aura plus qu'une viabilité en émettant des lettres patentes mais
qu'il y aura une accessibilité, une rentabilité des fermes qui
sont ainsi...
M. DEMERS: Est-il exact que le ministre songerait à permettre
l'intégration de la division de la concession des terres au service des
terres du ministère des Terres et Forêts?
M. TOUPIN: Non.
M. DEMERS: A brève échéance.
M. TOUPIN: Non.
M. DEMERS: Non. Aucunement?
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a une étude qui se fait
présentement dans ce sens-là?
M. TOUPIN: Non. Il y a des contacts, bien sûr, avec le
ministère des Terres et Forêts de façon
régulière pour tenter de mettre de l'avant des programmes
intégrés de reforestation, d'utilisation rationnelle...
M. DEMERS: Est-ce que le ministère des Terres et Forêts
vous l'a demandé?
M. TOUPIN: Non. Il n'y a absolument rien de décidé ni
aucune esquisse de décision dans le domaine du transfert de ce service
au ministère des Terres et Forêts. Je ne sais pas si dans l'avenir
ce sera plus économique ou plus rentable de le faire ou de ne pas le
faire. Je ne sais pas.
M. VINCENT: Est-ce l'intention du ministre de...
M. TOUPIN: Non. Ce n'est pas mon intention.
M. VINCENT: C'est l'intention du ministre des Terres et
Forêts.
M. TOUPIN: Ah ça!
M. VINCENT: La semaine dernière, au cours de l'étude des
crédits du ministère des Terres et Forêts, le ministre et
son adjoint parlementaire nous ont dit que ce serait une bonne chose et qu'il
faudrait en venir là, d'avoir un seul service de concession des terres
et que ça relève du ministère des Terres et Forêts.
Ce n'est peut-être pas en ces termes mais...
M. DEMERS: C'est une opinion.
M. TOUPIN: Ce serait sans doute plus rationnel si tous les services de
même nature étaient groupés sous un même service. Ce
serait sans doute plus économique. Nous ne sommes pas rendus là
dans les décisions à prendre.
M. BELAND : Est-ce que vous avez aussi émis des lettres patentes
à des personnes ou à des femmes où c'est la femme qui,
justement, achète le lot ou qui a acheté le lot et qui demande de
faire patenter?
M. DEMERS: Patenter les femmes! M. TOUPIN: Là,
écoutez!
M. BELAND: La terre, pour mettre les points sur les i.
M. TOUPIN: Je ne sais pas. Cela dépend... Il peut y avoir des
femmes, théoriquement, comme il peut y avoir des fils qui
demandent...
M. DEMERS: D'ailleurs elles ont des droits...
M. TOUPIN: Si elles ont des droits acquis et si les droits qu'elles ont
acquis sont conformes à la réglementation il n'y a pas
d'inconvénient à ça.
M. BELAND: S'il y a trois ou quatre ventes de suite qui se sont
effectuées depuis dix ans ou douze ans et que finalement c'est une dame
qui achète ça et qui a l'intention de cultiver, son mari
travaille ailleurs, la femme a l'intention de cultiver, est-ce que vous allez
lui émettre des lettres patentes?
M. TOUPIN: Evidemment, si le lot a été vendu il
était déjà patenté. Il avait déjà un
propriétaire.
M. BELAND: Non. Il peut y avoir eu des failles dans la passation de
contrats, je ne sais trop. J'ai des cas précis où, justement, il
y a eu des ventes effectuées et là, finalement, c'est une dame
qui l'achète, elle veut faire patenter son lot et il n'y a pas
moyen.
M. TOUPIN: Cela ne doit pas se faire parce que c'est irrégulier.
Il y a eu des ventes de terrains qui n'étaient plus sous billet de
location. Ils étaient déjà patentés. A ce
moment-là ce sont des ventes qui se font de gré à
gré entre des individus.
La vente peut s'effectuer seulement, de façon officielle si le
lot a été patenté. S'il ne l'a pas été, la
vente ne peut pas se faire parce qu'il en est le propriétaire.
M. BELAND : Cela existe. En somme, disons que je ne jugerai pas la
compétence des notaires qui ont passé les contrats. Mais il reste
qu'il y a eu des contrats conclus et...
UNE VOIX: Le gars n'a pas fouillé .
M. TOUPIN: II y a peut-être des cas. Si les types n'ont pas
fouillé...
M. DEMERS: Si vous aviez des cas spécifiques, vous pourriez aller
au ministère et les montrer. Les fonctionnaires sont
compréhen-sifs.
M. BELAND : J'ai même contacté des conseillers juridiques
du ministère et ça n'a pas été plus loin.
M. DEMERS: Parlez-en à l'adjoint parlementaire, il est
spécialiste là-dedans.
M. BELAND: Ah bon! On va aller frapper à son bureau à un
moment donné.
M. DEMERS: C'est M. Vaillancourt.
M. VAILLANCOURT: Vous viendrez me voir!
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté.
M. VINCENT: Dans ce domaine, j'ai essayé de retrouver à
l'intérieur du budget la main-d'oeuvre agricole, c'est une mesure
d'assistance, un programme conjoint fédéral et provincial. Est-ce
que ça existe encore? Est-ce qu'il y a eu une entente qui a
été renouvelée? On peut le retrouver à un autre
poste?
M. TOUPIN: II est ici, M. le Président.
M. VINCENT: C'est à ce service-là?
M. TOUPIN: Certainement, M. le Président.
M. VINCENT: Est-ce que l'entente avec le gouvernement
fédéral a été renouvelée?
M. TOUPIN: Elle a été renouvelée, M. le
Président.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a eu des modifications à
l'entente?
M. TOUPIN: II n'y a pas eu de modifications majeures à
l'entente.
M. DEMERS: Majeures? Est-ce qu'il y en a eu des mineures?
M. LE PRESIDENT: Est-ce que cette question-là ne relève
pas plutôt de la catégorie 13?
M. TOUPIN: Oui, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Alors, nous sommes seulement à la
catégorie 1. Adopté?
M. BELAND: Excusez, M. le Président, un instant. Etant
donné qu'il y a beaucoup de fermes principalement des fermes horticoles,
qui manquent de main-d'oeuvre, de main-d'oeuvre saisonnière en quelque
sorte, est-ce que ce ne serait pas rentable pour le ministère de
s'organiser de façon à fournir une espèce d'assistance
c'est à ce moment qu'il faut en parler pour tâcher
par exemple, de payer en partie le salaire que devraient payer les entreprises
ou les producteurs horticoles ou d'autres producteurs? Ce serait en même
temps de la pratique à l'intérieur de cours agricoles. On irait
pratiquer justement sur des fermes. Est-ce qu'un tel système a
déjà été pensé?
M. TOUPIN: Tout ce que je peux dire, dans un tel domaine c'est que le
gouvernement tente,
par tous les moyens, de trouver les politiques de main-d'oeuvre les plus
appropriées sur la ferme. Je dois, bien sûr, vous dire que nos
politiques, à ce chapitre, ne sont peut-être pas
complétés. Nous n'avons pas eu le temps encore d'approfondir tout
ce problème de main-d'oeuvre en agriculture. Nous reconnaissons qu'il
existe un problème de main-d'oeuvre en agriculture. Nous cherchons
actuellement certains moyens en vue de remédier à la situation.
Je vous avoue que nous n'avons pas de politique plus précise que celle
que vous avez devant vous, en ce qui concerne la main-d'oeuvre agricole.
M. BELAND: A ce moment, pour les jeunes qui sortent de l'école
moyenne d'agriculture ou de tout autre cours agricole, technique agricole, peu
importe, ce serait une très bonne pratique de la part du
ministère d'apporter une assistance quelconque pour faire en sorte qu'il
y ait des stages de travail pratique sur les fermes, que celles-ci soient dans
une spécialité ou l'autre. Ceci permettrait aux jeunes
d'acquérir de l'expérience. Parce qu'au sortir de l'école
d'agriculture, ils ne sont vraiment pas en mesure de s'acheter une ferme. Ils
n'ont pas les moyens nécessaires, ou encore parce que le père
n'est pas en mesure de fournir l'aide nécessaire ou le premier montant
d'argent en vue d'acheter une ferme. Il y a également le fait où
ces jeunes sont obligés d'aller dans d'autres domaines exercer des
métiers autres que celui de l'agriculture, pour ensuite revenir à
l'agriculture au bout de deux ou trois ans parfois. Seulement, ils ont
déjà oublié parce qu'ils n'ont pas pratiqué.
M. TOUPIN: Là, vous apportez un cas théorique: Le gars
sort de l'école d'agriculture et s'embauche alors dans un autre secteur
d'activité pendant deux ou trois ans. Il est bien sûr qu'une
partie de la technique acquise à l'école peut se perdre pendant
la période où il travaille dans un autre secteur de
l'économie. S'il décide de revenir sur la ferme, il peut se
prévaloir des politiques que le ministère met à la
disposition de ceux qui veulent s'établir sur les fermes, notamment ce
qui est prévu dans les différentes lois de crédit. Il peut
se prévaloir d'un certain nombre de subventions, de crédit
agricole etc., pour démarrer sur la ferme. Si sa technique fait
défaut, il y a un certain nombre de cours présentement
dispensés, en vertu d'ententes fédérales-provinciales, par
exemple la formation professionnelle. Il peut se prévaloir de ces cours.
Il peut également s'inscrire à nouveau à l'école
d'agriculture. Il en reste une.
M. BELAND: Ce n'est pas tellement là le point.
M. TOUPIN: II n'y a pas beaucoup d'autres options que cela.
M. VINCENT: Est-ce que le député de Lotbinière
voudrait dire suivre les cours d'apprentissage agricole?
M. BELAND: Je vais donner un peu plus d'explication. Ce jeune a besoin
de gagner de l'argent en vue de s'acheter une ferme. Présentement, on en
connaît seulement quelques-uns qui ont la ténacité voulue
pour s'engager à $20 ou $25 par semaine seulement, parce qu'ils tiennent
à rester dans l'agriculture.
M. FRASER: J'en engage deux et les paie $80 par semaine. C'est plus que
$25 par semaine.
M. BELAND: Peut-être en 1972, mais en 1971, en 1970, je connais de
ces gars-là qui se sont engagés à de bas salaires comme
ça parce qu'ils ne voulaient pas faire autre chose que de
l'agriculture.
M. TOUPIN: II faudrait bien comprendre la question du
député de Lotbinière. Il voudrait, c'est le sens de sa
question, que le ministère ait une politique d'aide, sous forme de
subventions ou sous forme de cours où les étudiants seraient
payés. Laissons la dernière partie où les étudiants
seraient payés. Il voudrait des subventions qu'on donnerait à
l'étudiant qui sort de l'école pour travailler sur une ferme ou
qu'on paye le fermier pour engager l'étudiant en question en vue de lui
faire faire un apprentissage de deux ou trois ans et, en même temps, pour
que le gars se ramasse quelques dollars pour s'acheter une terre. Cela, c'est
l'idée que vous avancez?
M. BELAND: Exactement.
M. TOUPIN: Actuellement le ministère n'a pas de politique aussi
approfondie dans ce secteur.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît ! Le
député de Huntingdon.
M. FRASER: Est-ce que le fédéral n'a pas un programme dans
ce sens-là, pour qu'un étudiant, fils de cultivateur, puisse
travailler chez un autre cultivateur cet été? Il est payé
$60 par semaine par le Centre fédéral de la main-d'oeuvre. Il y a
ce programme-là, j'en suis certain.
M. TOUPIN: Ce n'est pas impossible. Je sais qu'il y a un programme
fédéral d'aide aux étudiants; il peut inclure cette
section-là comme il y a les programmes de Perspectives-Jeunesse aussi
qui peuvent peut-être entrer dans cette perspective.
M. FRASER: Ce n'est pas un programme de Perspectives-Jeunesse, c'est un
autre programme.
M. TOUPIN: C'est une politique nouvelle que vous connaissez mieux que
moi.
M. DEMERS: Des politiques sont entrées sans qu'on en ait
connaissance.
M. TOUPIN: Je n'ai pas eu l'occasion d'en prendre connaissance.
M. DEMERS: C'est l'argent qu'on nous a pris en 1942 et qu'on ne nous a
pas encore remis, c'est ça. Je pense que le ministre a touché le
point sensible. Dans Perspectives-Jeunesse, si les étudiants pouvaient
être acceptés dans ce cadre-là puis affectés
à des fermes pour y travailler, ça leur donnerait une chance de
gagner des sous et ceux qui veulent se spécialiser en agriculture en
auraient l'avantage, ils seraient payés pour cela. Si les initiatives
locales, qui ont été lâchées pour faire travailler
les dames de Sainte-Anne qui tricotaient des réputations plus que des
bas de laine, avaient été organisées et centrées
quelque part et aplomb, on aurait eu quelque chose. Je demande au ministre,
quand il rencontrera ses petits amis de là-bas, parce que nous faisons
seulement partie du club ferme, nous autres ici, quand il rencontrera la maison
mère, de soumettre ça au lieu de jeter ça pour faire des
élections. S'ils disaient: Les fils de cultivateur, ils vont aller
travailler dans l'agriculture, ce serait bien mieux.
M. TOUPIN: M. le Président, je pense que ces programmes
relèvent du gouvernement fédéral...
M. DEMERS: On le sait.
M. TOUPIN: Je n'ai pas à commenter les programmes du gouvernement
fédéral.
M. DEMERS: Dans l'héritage que vous avez reçu lorsque vous
avez pris le ministère, M. le ministre, je reviens...
M. TOUPIN: Ah! si on avait reçu un héritage.
M. DEMERS: Dans ce cas-là, il fallait refuser la succesion!
M.TREMBLAY (Sainte-Marie): II y avait autre chose que des actifs.
M. DEMERS: M. le Président, il n'y avait pas de cours
d'apprentissage...
M. TOUPIN : II a fallu que je me débatte avec la succession, on
n'a jamais trouvé d'héritier.
M. DEMERS: ... n'y avait-il pas des cours d'apprentissage de ce
côté-là, tout préparés? Cela
répondrait un peu à la question du député de
Lotbinière.
M. TOUPIN: Bien non, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: On s'éloigne un peu du sujet parce qu'on est en
train de discuter des programmes élaborés par un autre
gouvernement.
M. DEMERS: Non, mais les cours d'apprentissage!
M. BELAND: Non, mais en vue d'éveiller, par exemple, le ministre
à l'idée que pourrait s'appliquer au Québec un programme
bien spécifique pour aider les jeunes qui veulent aller à
l'agriculture.
M. FRASER: Messieurs, dans l'industrie, dans la construction ou dans
autre chose, le même gars peut gagner $125, $175, $200 par semaine, mais
il ne veut pas travailler sur une ferme. S'il veut amasser de l'argent, il est
bien mieux de travailler à quelque chose d'autre.
M. DEMERS: Oui, mais il n'apprendra pas à cultiver, par
exemple.
M. BELAND: Mais il y a ceux qui veulent encore aller dans l'agriculture
et qui, présentement, ne peuvent pas y aller, parce que les salaires
sont dérisoires, il n'y a pas de place pour eux à un salaire
convenable.
M. TOUPIN: Le projet serait plus facile à faire accepter par le
ministre à Ottawa que pour chaque individu.
M. DEMERS: C'est ça.
M. TOUPIN: C'est là la différence. Evidemment, il faut
faire bien attention, ce sont des suggestions qu'on vous fait. On pourrait
commenter des suggestions comme ça; bien sûr qu'on peut les
commenter, mais c'est beau de dire: II faudrait payer des gars pour travailler
sur les fermes; il faudrait subventionner les fermiers pour qu'ils engagent des
employés de ferme; il faudrait que ces employés soient des gars
qui sortent de l'école de' l'agriculture; il faudrait être
assuré que ce gars qu'on va engager là soit celui qui
s'achètera une ferme un peu plus tard. Cela présuppose toute une
gamme de règlements, de sélections, d'enquêtes, de
vérifications, on arrive au bout de la ligne et on n'est pas certain
d'avoir atteint les fins pour lesquelles on a mis un programme de l'avant.
Nous sommes conscients je l'ai dit tantôt et je le
répète encore qu'il y a un problème d'emploi au
niveau des fermes.
M. BELAND: Est-ce que tous ceux qui travaillent pour
Perspectives-Jeunesse vont assumer le travail pour lequel ils...
M. TOUPIN: L'avenir dira ce que Perspectives-Jeunesse aura donné
comme expérience concluante. Pour le moment, je n'ai pas l'intention de
commenter les programmes de Perspectives-Jeunesse. Tout ce que je puis vous
dire est que, si jamais nous avons un programme de
cette nature-là, dans le sens où vous l'entendez, au
ministère de l'Agriculture, pour le recyclage ou la formation de la
main-d'oeuvre, nous tenterons de faire en sorte que ce programme produise des
résultats, non seulement à court terme, mais aussi à long
terme. Et c'est ce que nous faisons présentement avec nos politiques.
Nous ne changerons pas d'option là-dessus.
M. LE PRESIDENT: Le député de Rouville a demandé la
parole.
M. OSTIGUY: M. le Président, pour éclairer les membres de
la commission. Tous les jours, dans le journal Montréal-Matin, vous avez
des projets de Perspectives-Jeunesse qui sont annoncés. Et ce matin,
j'en vois un à La Tuque, qui est une enquête et sensibilisation
sur la situation des boisés. Cela touche à l'agriculture. Dans le
comté de Nicolet, l'honorable député de Nicolet est
là, il le sait: Equipe volante de main-d'oeuvre agricole, offrir de la
main-d'oeuvre aux agriculteurs des comtés de Nicolet et de Yamaska. Tous
les jours, il y a des annonces comme celles-là qui touchent les
programmes relatifs à l'agriculture.
M. DEMERS: M. le Président, j'invoque le règlement. Je
pense que la question est complètement déplacée. Nous ne
sommes toujours pas pour prendre un annuaire de téléphone pour
déterminer les politiques gouvernementales; et Montréal-Matin
encore moins!
M. OSTIGUY: Je vous ai vu le lire. M. DEMERS: Oui. Nous le lisons.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Si vous voulez, nous allons
revenir à la catégorie 1 : Traitements, salaires et
allocations.
M. VINCENT: J'aurais une explication à demander sur les
traitements, salaires et allocations. L'an passé, dans le livre du
budget, on avait voté un montant de $912,200 pour 130 postes
autorisés. Cette année, on revient et on indique qu'en 71/72 on a
un montant de $826,200 pour 129 postes autorisés l'an dernier. C'est
là, le parallèle. Je pense que les fonctionnaires vont comprendre
que c'est très difficile d'analyser le budget quand on essaie de faire
le parallèle entre tous ces chiffres-là. Voyez-vous, en 70/71, on
parle de $812,700; en 71/72, on parle de $912,200. Nous revenons à
71/72, nous baissons à $826,200 et là, nous sommes rendus
à $782,900. On parle de 130 postes, 129 postes et là, de 115.
Comment pouvons-nous faire le parallèle? C'est une question de $64,000!
Ce sont, quand même, toujours 130 postes.
M. TOUPIN: C'est 115 et 129, l'an dernier. M. VINCENT: C'est simplement
une obser- vation. Cela fait deux ans de suite que nous sommes dans la
même situation.
M. TOUPIN: Cela doit se passer à peu près comme cela, dans
tous les postes similaires.
M. VINCENT: Depuis que le gouvernement actuel est au pouvoir, cela se
passe ainsi. On ne peut pas comparer du tout.
M. DEMERS: Ce sont des directives du Conseil du trésor, comme
nous a dit le président.
M. VINCENT: Le Conseil du trésor, c'est... M. DEMERS: ... le
conseil des ministres.
M. TOUPIN: Est-ce que la catégorie 1 est acceptée?
M. VINCENT: En ce qui me concerne, M. le Président, si les autres
députés n'ont rien à ajouter, les catégories 1, 3,
4, 6 et 11 seraient adoptées. Je voudrais revenir à la
catégorie 13.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que les catégories 1, 3, 4, 6 et 11 sont
adoptées?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. La catégorie 13: Contribution du
gouvernement du Canada.
M. VINCENT: A la catégorie 13, c'est là que je voulais
poser une question, afin de savoir si l'entente avec le gouvernement
fédéral a été renouvelée.
M. TOUPIN: Oui, monsieur. M. VINCENT: Quand?
M. BELAND: En vertu de quoi cela s'appli-que-t-il?
M. TOUPIN: Cela s'applique en fonction d'une entente
fédérale-provinciale qui remonte à plusieurs
années. Je ne pourrais pas indiquer l'année, parce que je ne me
souviens pas de la date.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'était novembre...
M. TOUPIN : Je ne le sais pas précisément.
Je sais qu'elle contribue dans ses grandes lignes à compenser 50
p.c. des frais reliés à la main-d'oeuvre agricole, plus
particulièrement des frais d'hébergement, de transport et de
communication applicables à une main-d'oeuvre agricole temporaire. Elle
s'applique plus particulièrement, à ma connaissance, pour que
vous compreniez où elle a été utilisée, au niveau
des pomiculteurs qui en font une utilisation...
M. VINCENT: Pas au niveau de la betterave à sucre?
Parce que le ministre, l'an passé, avait déclaré,
à la page 2537 que c'était pour la récolte de betterave
à sucre.
M. DEMERS: Pour payer et loger les gars.
M. VINCENT: C'est surtout les pomiculteurs.
M. TOUPIN: II fut un temps...
M. DEMERS: Dans le journal des Débats.
M. VINCENT: A la page B-2537.
M. TOUPIN: ... C'est possible mais...
M. BELAND: Dans ce cas-là, on revient au fait qu'il a
existé de l'aide remboursée par le fédéral. Elle
existait pour les pomiculteurs et pour les autres secteurs, ça ne
s'applique pas.
M. TOUPIN: C'est pour le logement, M. le Président. Lorsque des
pomiculteurs décident d'avoir un abri temporaire, une maison pouvant,
durant la saison des récoltes, loger plus particulièrement des
employés de ferme reliés à la récolte de la pomme,
ils font appel à cette mesure et je dois dire que c'est davantage dans
ce secteur qu'elle s'est appliquée, au niveau de l'hébergement de
cette main-d'oeuvre agricole temporaire.
M. VINCENT: ... à peu près là-dessus? M. TOUPIN:
C'est cela. Ce qui est resté.
M. VINCENT: Ce qui veut dire que le programme est de $70,000.
M. BELAND: M. le Président, si on ne peut pas verser de
subvention pour acquitter le salaire, par exemple pour l'hébergement
chez les fermiers qui emploieraient de la main-d'oeuvre agricole, de la jeune
main-d'oeuvre, est-ce que cela pourrait s'appliquer là
également?
M. TOUPIN: M. le Président, tout est possible,
théoriquement. Ce qu'il reste de pratique, c'est qu'il y a un programme
pour aider les pomiculteurs. Ceux-là doivent faire appel, et rapidement,
à part cela, à une main-d'oeuvre en vue de la cueillette de la
pomme. Il faut mettre à leur disposition les facilités qui leur
permettent de sauver la récolte et c'est une des politiques...
M. BELAND: II y a d'autres productions aussi où ça prend
une main-d'oeuvre rapide.
M. TOUPIN: Mais je ne sais pas si...
M. BELAND: II faudrait qu'ils se la procurent de façon assez
rapide.
M. TOUPIN: C'est surtout l'hébergement et le logement.
M. LE PRESIDENT: Le député de Huntingdon a demandé
la parole.
M. FRASER: Qui a bénéficié de l'aide pour
construire des habitations ou logements pour les travailleurs?
M. LE PRESIDENT: Voulez-vous répéter votre question, s'il
vous plaît?
M. FRASER: Est-ce que vous avez une liste des cultivateurs, des
pomiculteurs ou des jardiniers maraîchers qui ont
bénéficié de l'aide pour construire des logements?
M. TOUPIN: Je pense qu'on peut vous donner la liste.
M. FRASER: J'en aurais besoin, parce que j'ai eu des plaintes à
l'effet que des gens ont eu de l'aide et qu'ils n'en avaient pas besoin.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y avait des pommes?
M. FRASER: II y avait des pommes, il y avait de gros vergers puis ils
ont eu des milliers de dollars du gouvernement pour construire quelque
chose.
M. DEMERS: Moi, pour mes trois pommiers, je n'ai pas eu de
ça.
M. BELAND: C'est possible.
M. LE PRESIDENT: Le député de Rouville.
M. FRASER: Je sais que certains ont profité de l'aide...
M. OSTIGUY: Lorsqu'un document est demandé, est-ce qu'il serait
possible qu'il soit distribué à tous les membres de la
commission?
M. LE PRESIDENT: D'accord. Alors, est-ce que la catégorie 13 est
adoptée?
M. VINCENT: Avant de terminer, j'aurais une autre question à la
catégorie 13. Au cours de l'année, plus exactement le 23
février 1972, à la fin de l'année, il y a eu un virement
de fonds où on mentionnait: Ce sous-article de frais de
déplacement comprend les dépenses encourues pour le transport de
la main-d'oeuvre agricole. Est-ce qu'on paie pour le transport de la
main-d'oeuvre agricole? Est-ce que c'est en vertu de ce
programme-là?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: On paie pour le transport et pour l'hébergement?
M. TOUPIN: Et l'hébergement, les ouvriers de main-d'oeuvre
agricole.
M. DEMERS: ... vous avez été obligé de faire un
virement de fonds? C'est ça?
M. TOUPIN: Mais là, il faudrait...
M. VINCENT: Est-ce qu'à ce moment-là, on ne pourrait pas
prendre la suggestion du député de Lotbinière? Il faudrait
analyser l'entente fédérale-provinciale. Est-ce qu'on ne pourrait
pas prolonger, pour certaines autres productions agricoles, des frais de
transport et d'hébergement? Ou si ça s'applique exclusivement,
d'après l'entente, je ne m'en souviens pas, au "cash crop"?
M. TOUPIN: Je pense que ça ne s'appliquerait pas, si ma
mémoire est fidèle, à un producteur laitier qui a besoin
de main-d'oeuvre. Je pense que ça s'applique à des productions
qui ont besoin un moment donné, pour une période, soit au niveau
de la récolte, soit pour certains travaux particuliers reliés
à la récolte. Elle s'applique pour toutes les cultures dites
d'appoint.
M. VINCENT: Dans la même ligne de pensée que du
député de Rouville, est-ce qu'il y aurait possibilité
d'avoir copie de l'entente? Cette entente est quand même publique.
Qu'elle soit envoyée à tous les membres de la commission. Le
député de Rouville a passé une remarque le
sous-ministre était occupé tantôt avec le ministre
pour que les documents distribués le soient aussi aux membres du parti
ministériel qui en ont peut-être le plus besoin.
M. BELAND: De plus, j'aimerais savoir quelle récolte a
reçu de l'aide pour le transport de main-d'oeuvre.
M. VINCENT: Le détail de ce qui s'est fait l'an dernier et cela
permettra à chacun des membres de la commission de savoir à quoi
s'en tenir.
M. DEMERS: Cela permettra aux députés ministériels
de réaliser l'efficacité du gouvernement actuel.
M. VINCENT: C'est cela. Et avec une entente qui a été
signée sous l'ancien gouvernement.
M. DEMERS: C'est une entente qui a été signée sous
l'ancien gouvernement.
M. VINCENT: En plus.
M. TOUPIN: J'aimerais apporter une correc- tion. Le député
de Nicolet a fait allusion tantôt à la question de la betterave
à sucre. Effectivement, le service en question s'est occupé de la
betterave à sucre en 70/71. C'est probablement à cette
occasion-là qu'une question m'avait été posée et
j'avais répondu que le service s'était occupé...
UNE VOIX: De la cueillette des betteraves à sucre?
M. TOUPIN: Non. Le service s'était occupé
d'éclaircir la betterave aux environs de Saint-Hilaire et il avait eu
pour fonction de faire de la promotion, du recrutement...
M. LE PRESIDENT: La catégorie 13: Contribution du gouvernement du
Canada. Adopté?
M. VINCENT: Adopté.
M. DEMERS: II s'est trompé seulement une fois dans sa vie.
Documentation générale et organismes
agricoles
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 3: Documentation générale
et organismes agricoles; catégorie 1 : Traitements, salaires et
allocations.
M. VINCENT: Qui est le responsable de ce service?
M. TOUPIN: C'est M. Benoît Roy.
M. VINCENT: Qui ne relève pas du ministère de
l'Agriculture?
M. TOUPIN: II ne relève pas du ministère de
l'Agriculture.
M. VINCENT: Parce que nous ne le voyons pas dans l'organigramme.
M. TOUPIN: Oui, il est dans l'organigramme. Nous avons adopté ce
service mais il ne relève pas du...
M. VINCENT: Vous l'avez seulement accroché en passant.
M. TOUPIN: II faut s'entendre, d'ailleurs. Le service relève du
ministère du point de vue administratif.
M. VINCENT: Directeur.
M. TOUPIN: C'est cela. Mais du point de vue du travail qu'il a à
faire au ministère, il est bien sûr que c'est une collaboration
très étroite.
M. DEMERS: Est-ce que c'est de lui que relève Agri-Revue?
M. TOUPIN: Agri-Revue?
M. DEMERS: Est-ce que la revue que nous recevons s'appelle comme
cela?
M. TOUPIN: C'est une revue qui est faite par le ministère de
l'Agriculture? C'est une revue de presse sur l'agriculture?
M. DEMERS: Surtout pour les consommateurs et les
événements qui se produisent dans le comté de
Champlain.
M. TOUPIN: Alors si c'est cela, ce n'est pas la revue en question: C'est
le ministère des Communications.
M. VINCENT: L'Agri-Revue est une revue qui est brochée.
M. DEMERS: Jamais je ne croirai que vous n'êtes pas au courant de
cela! La photo du ministre y apparaît!
M. TOUPIN: Ah oui!
M. DEMERS: Si l'AFEAS de Saint-Maurice se réunit, c'est
là-dedans! C'est distribué dans toute la province. L'AFEAS de
Saint-Narcisse, c'est fort! Cela arrête tout juste à la limite du
comté. C'est bon. Vous vérifierez cela, M. le sous-ministre. Mais
je voulais savoir qui publiait cette revue?
M. VINCENT: Est-ce que c'est une revue mensuelle ou hebdomadaire? A
combien d'exemplaires?
M. TOUPIN: Elle est hebdomadaire.
M. BELAND: Est-ce que le gouvernement paie pour la publication de cette
revue?
M. TOUPIN: II faut employer les bons termes, M. le Président. Ce
n'est pas une revue. C'est un résumé des principales coupures de
journaux ayant trait à l'agriculture qui ont comme principal objectif
celui d'informer, en résumé, notre personnel en région et
le service intérieur du ministère sur ce qui se passe en
agriculture et sur ce que les journaux pensent de l'agriculture du
Québec.
M. VINCENT: C'est l'objectif. Cela ne veut pas nécessairement
dire que c'est objectif.
M. DEMERS: C'est sous l'autorité de qui? M. TOUPIN: Du service de
l'information.
M. DEMERS: Du ministère de l'Agriculture?
M. TOUPIN: M. Benoît Roy.
M. DEMERS: J'aimerais que le ministre et le sous-ministre prennent
connaissance que c'est une répétition, à pleines pages, de
l'Office d'information, avec certaines spécifications
particulières. Nous avons eu, par exemple, cinq ou six articles qui ont
traité simplement de la pollution. Je ne dis pas que ce n'est pas bon
d'en parler de la pollution, je suis pour cela. Mais nous retrouvons ailleurs
la même chose. La protection du consommateur, on en a mangé dans
Agri-Revue pendant tant de mois!
Je pense qu'au point de vue agricole cela laisse à désirer
amplement. Et combien cela coûte-t-il au ministère? A combien
d'exemplaires est-ce tiré et distribué?
M. TOUPIN: Je crois que c'est davantage interne.
M. DEMERS: C'est simplement pour les services administratifs.
M. BELAND: C'est pour les employés du ministère.
M. VINCENT: Pour les employés du ministère, d'accord, je
prends la parole du ministre. De combien est le tirage hebdomadaire?
M. TOUPIN: M. le Président, je voudrais bien que le
député de Nicolet ne prenne pas la mouche trop vite, c'est qu'on
présume que c'est une revue interne, on pourra vérifier cet
après-midi et vous donner l'explication.
M. VINCENT: Le tirage hebdomadaire? C'est 2,000, 3,000, 4,000, 5,000
copies?
M. TOUPIN: Nous allons noter tout ça. Si c'est possible on mettra
tout ça dans un gros camion, on vous les apportera et vous pourrez les
lire !
M. VINCENT: II ne faudrait pas verser dans le ridicule, d'abord c'est
dans les habitudes du ministre...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. VINCENT: Je voudrais avoir le tirage hebdomadaire, 6,000, 2,000,
3,000 ou 5,000 copies? On ne s'oppose pas au principe...
M. DEMERS: C'est du bon "clipping", et bien arrangé.
M. TOUPIN: Prenez donc les notes et on apportera tous les
renseignements.
M. VINCENT: A qui principalement la revue est-elle envoyée?
M. DEMERS: Non pas la liste des destinataires, mais en
général.
M. VINCENT: Si on dit que c'est envoyé aux fonctionnaires du
ministère de l'Agriculture...
M. TOUPIN: Ecrivez ça, à quel groupe cette revue-là
est-elle envoyée? Pour être plus précis.
M. VINCENT: ... plus tous les députés de
l'Assemblée nationale.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a un tirage externe, si ça sort du
parlement?
M. TOUPIN: Mettez donc interne ou externe.
M. DEMERS: C'est tout ce que j'avais pour les revues.
M. OSTIGUY: Le député de Saint-Maurice en reçoit
une copie.
M. VINCENT: C'est normal aussi.
M. DEMERS: Si je n'en avais pas reçu, je n'en parlerais pas. Je
ne parle pas à travers mon chapeau.
M. VINCENT: Ce qui serait anormal, ce serait que le ministère en
envoie mille copies à mille agriculteurs dans mon comté aux frais
du ministère. Mais que les députés en aient...
M. DEMERS: Quand on a fait l'apologie du cidre, c'était seulement
du cidre dans les revues. Je comprends que c'est bon, mais il faut
arrêter d'en boire.
M.VINCENT: ... que les bureaux des agronomes, et les bureaux de l'UCC en
aient...
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté. Catégorie 3 :
Services de transport et de communication.
M. VINCENT: La catégorie 1 n'est pas encore adoptée.
Combien de personnes sont à l'emploi du service de la documentation? Il
y a 49 postes autorisés cette année mais combien sont à
l'emploi cette année?
M. TOUPIN: II y a 48 postes occupés en date du 3 mai 1972.
M. VINCENT : Combien de professionnels à l'intérieur de
ces...
M. TOUPIN: Huit professionnels, c'est-à-dire qu'à l'heure
actuelle il y en a cinq et on en prévoit huit.
M. VINCENT: Est-ce que ce sont des agronomes...
M. DEMERS: Est-ce que l'information va relever du ministère des
Communications ou si vous allez garder ça chez vous?
M. TOUPIN: Quoi donc?
M. DEMERS: L'information chez vous, au ministère, est-ce qu'elle
va relever du ministère des Communications ou bien si vous voulez
continuer à garder ça?
M. TOUPIN: Vous prenez le service d'information comme tel, il est
présentement sous la responsabilité du ministère des
Communications. Il y a des relations et des liens très étroits
entre le responsable du service et le ministère. La politique actuelle
du ministère, du nôtre tout au moins, c'est de continuer dans
cette perspective-là.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez des employés à
l'information qui sont payés par d'autres ministères?
M. TOUPIN: Je ne pense pas. Les employés du service de
l'information sont payés par le ministère de l'Agriculture. Nous
avons certains employés qui sont payés à même le
budget du ministère de l'Agriculture.
M. DEMERS: Vous n'en avez pas qui sont payés par d'autres
ministères?
M. TOUPIN: M. Roy est sur le budget du ministère des
Communications.
M. DEMERS: C'est le seul?
M. TOUPIN: C'est le seul, tous les autres sont payés par le
ministère de l'Agriculture.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez des critères spécifiques
pour la distribution des publications du ministère ou si c'est
donné à la demande ou à la fortune du pot?
M. TOUPIN: Je crois que le principe général, M. le
Président, dans la distribution des bulletins techniques ou bulletins
d'information du ministère de l'Agriculture, c'est que nous recevons un
nombre assez considérable de lettres par semaine et toutes les
réponses sont données de personnes qui peuvent nous
demander de la documentation; je ne pense pas que les seuls critères
soient à la demande.
M. DEMERS: Est-ce que vos bureaux régionaux sont munis de ces
informations?
M. TOUPIN: A ma connaissance, M. le Président, bien
sûr.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND : Dans la même ligne de pensée, si un cercle de
jeunes éleveurs ou de fermières fait appel à un
député, en vue d'une assemblée prochaine et demande 25
publications gratuites du ministère, à ce moment-là,
j'appelle au ministère pour avoir lesdites publications avec
le numéro et tout cela. On me dit: C'est dommage, mais c'est
cinq, pas plus. Que faire alors?
M. TOUPIN: Est-ce que vous pouvez apporter un exemple?
M. BELAND: Des fermières, à deux reprises m'ont
demandé 40 publications d'une catégorie donnée, un certain
nombre de publications gratuites. Je fais appeler ma secrétaire au
ministère, au 200 Chemin Sainte-Foy. On me répond: C'est cinq,
pas plus. Est-ce que je vais voyager chaque jour pour aller en chercher cinq
jusqu'à ce que j'en aie 40 à leur fournir? De quelle façon
fonctionnez-vous?
M. TOUPIN: Ce doit être cinq par personne, je suppose?
M. BELAND: Vu que c'est toujours la même personne qui les demande,
je suppose qu'on l'a limitée à cinq? C'est ridicule.
M. TOUPIN: Non, ce n'est pas ridicule, ce qui serait moins ridicule, ce
serait que vous fassiez appeler les personnes qui en ont besoin parce que ce
service il n'est pas là seulement pour les députés, il est
là pour tous les lecteurs.
M. DEMERS: Si le député appelait le directeur de
l'information, pour ce qui est de son cas, il pourrait en avoir un peu plus de
cinq. On ne fait pas faire par des bedeaux des commissions comme
celles-là?
M. BELAND: Non, mais, un service c'est un service, c'est tout.
M. TOUPIN: Il y a des critères; autrement, il y a des gens qui
abuseraient; il est possible que ce soit limité à cinq pour
certaines revues, à trois pour certaines autres, mais si six ou sept
femmes de votre secteur veulent avoir de l'information, le plus simple pour
vous est de leur dire: Adressez donc une demande au ministère, 200
Chemin Sainte-Foy, Service de l'information, vous allez la recevoir tout de
suite. S'il faut passer par votre bureau, après cela, vous, vous les
expédiez, nous nous disons: Est-ce que le député de
Lotbinière en a déjà eu cinq fois, une fois cinq fois? Nos
normes ne tiennent plus.
M. BELAND: Vous voulez dire que je dois me faire donner la liste des
personnes qui veulent avoir ces revues dans la paroisse donnée, parce
que c'est généralement dans une paroisse donnée, et
là, je vais écrire à chacune pour leur dire: Ecrivez au
ministère?
M. TOUPIN: C'est pas mal plus court que votre patente. Je ne sais pas,
mais je voudrais savoir comment cela se pose techniquement; si cela vous est
arrivé, c'est parce que le critère est fait comme cela. Il y aura
peut-être lieu de le vérifier.
M. FRASER: Est-ce qu'il y a des revues agricoles qui reçoivent
une subvention du ministère?
M. TOUPIN: Nous verrons cela dans un autre article.
M. FRASER: Des journaux ou des...
M. TOUPIN: Oui, des reveues auxquelles le ministère est
abonné?
M. FRASSER: Non, pour la publication de ses politiques.
M. TOUPIN: On va y arriver tantôt.
M. DEMERS: M. le Président, est-ce que je pourrais poser une
question pour savoir si l'artisanat relève de ce service?
M. TOUPIN: Je pense que oui. M. DEMERS: Le métier?
M. TOUPIN: Nous ne sommes plus responsables pour le métier.
M. DEMERS: Non, je le sais.
M. TOUPIN: On en entend parler.
M. DEMERS: Non, mais l'artisanat, les techniciennes.
M. TOUPIN: Oui, au service central.
M. DEMERS: Est-ce qu'il reste plusieurs techniciennes en artisanat?
M. TOUPIN: M. le Président, il faut comprendre qu'il fut un temps
où toutes les techniciennes de ce qu'on appelait dans le temps les arts
domestiques relevaient d'un seul service. A la suite de la
régionalisation, la plupart d'entrés elles ont été
intégrées au service des bureaux des laboratoires
régionaux où elles font partie de l'équipe
régionale au service des divers cercles ou mouvements féminins
intéressés à la promotion de leurs divers
intérêts. Nous avons conservé quand même un des
noyaux au service des organismes agricoles mais la majorité d'entre
elles, soit, je pense, une quinzaine, sont maintenant intégrées
aux structures des bureaux de laboratoires régionaux.
M. VINCENT: Est-ce que...
M. DEMERS: Comme ça, il y aurait à peu près quinze
techniciennes?
M. TOUPIN: II y en a quinze dans la région, à
Québec je ne saurais vous le dire, environ trois ou quatre.
M. DEMERS: Est-ce que les cours sont donnés par les
régionales pour former ces techniciennes, ou bien si ça
relève... Est-ce qu'ils sont donnés par les écoles
régionales, par les commissions scolaires régionales?
M. TOUPIN: Je ne crois pas que nous formions des techniciennes à
l'exception...
M. DEMERS: Vous les engagez toutes faites. M. TOUPIN: Bien
sûr.
M. DEMERS: Mais, est-ce qu'elles sont formées dans les
écoles régionales?
M. TOUPIN: Cela dépend de quelle formation vous parlez.
M. DEMERS: Je comprends que le ministre ne comprend pas.
M. TOUPIN : Si vous parlez de la formation intellectuelle...
M. DEMERS: Je comprends la formation technique.
M. TOUPIN: Alors, elle est...
M. DEMERS: Une technicienne va apprendre la technique afin de faire
fonctionner...
M. TOUPIN: Je crois qu'elles viennent, en général, des
instituts familiaux. Il en reste seulement un ou deux dans la province, je sais
qu'il y en a un à Trois-Rivières.
M. DEMERS: Cela répond, moi...
M. VINCENT: Ici, à la page 61 du rapport, on mentionne: La
section des renseignements techniques a en outre donné vingt
séries de cours de tissage d'une durée de quatre semaines chacune
et quatre cours d'expertise d'une durée d'une semaine ont
été donnés à travers la province pour des...
UNE VOIX: Ils ont été répartis...
M.VINCENT: ... groupements féminins. Est-ce que ça se fait
encore?
M. TOUPIN: Cela ne se fait plus, M. le Président, il ne se donne
plus de cours.
M. DEMERS: La préparation...
M. TOUPIN : Ils sont dispensés par les régionales. Il se
donne des cours mais, comme le ministère de l'Education par
l'intermédiaire de son service d'éducation permanente s'engageait
de ce côté-là, nous n'avons pas voulu faire de
dédoublement et nous avons quitté ce service. Mais il est encore
disponible aux différents organismes qui en font la demande dans leur
commission scolaire régionale.
M. VINCENT: C'est la même chose en ce qui concerne la couture et
l'enseignement ménager?
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: II n'y a plus de cours qui se donnent par les techniciens du
ministère, ça passe par les régionales.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Est-ce que le ministère a un rapport, par exemple, du
ministère de l'Education pour voir si ces cours-là se donnent de
façon régulière? Est-ce qu'il y a quelqu'un au
ministère...
M. TOUPIN: A ma connaissance, M. le Président, d'une façon
générale, les commissions scolaires régionales,
lorsqu'elles inscrivent ces cours-là, préparent ce cours en
collaboration avec nos techniciennes en économie familiale dans les
régions. A ma connaissance, c'est toujours la façon dont elles
ont procédé, de sorte que nous sommes impliqués au niveau
de la préparation de ces cours-là, d'une façon; en tout
cas, nous sommes présents.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, il est midi, nous allons ajourner la
séance de la commission sine die et attendrons les directives du leader
parlementaire à savoir quand et où la commission siégera
de nouveau. Nous aurons cette information vers 4 heures cet
après-midi.
(Fin de la séance à 11 h 58)
Reprise de la séance à 16 h 10
M. PICARD (président de la commission permanente de l'agriculture
et de la colonisation): A l'ordre, messieurs!
Nous en étions à la catégorie 1 du sous-article 3:
Documentation générale et organismes agricoles.
M. VINCENT: Concernant les émissions de télévision,
est-ce qu'il est encore question d'avoir une émission de
télévision cette année sous le titre "Agriculteurs de
demain"? Le programme a été commencé en 1967. Que le
ministre ne s'insulte pas, ça été commencé en
1967.
M. TOUPIN: J'essaie de chercher là, le programme "Agriculteurs de
demain".
M. VINCENT: Les "Agriculteurs de demain", des émissions de
télévision, avez-vous encore un programme en marche pour cette
année?
M. TOUPIN: La décision concernant le renouvellement de
l'utilisation de la série "Agriculteurs de demain" dans des
émissions du ministère de l'Agriculture pour l'année 1972
n'a pas encore été prise.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a un montant au budget pour ça?
M. TOUPIN: II y a une prévision budgétaire. M. VINCENT: De
combien?
M. TOUPIN : Est-ce que nous sommes rendus là?
M. VINCENT: Oui, la documentation générale.
M. TOUPIN: Nous ne sommes pas à ce sous-article.
M. VINCENT: Non. C'est documentation générale,
administration. Aux sous-articles, tout à l'heure, cela va aller plus
vite. On passera plus d'articles. On passera tout ça ensemble. On fait
ça au ministère des Terres et Forêts. A ce moment-là
on passe tous les sous-articles à part quelques questions.
M. TOUPIN: M. le Président, il y a un montant de $40,500
prévu à cette catégorie.
M. VINCENT: II y a $40,500, prévu. Quel était le
coût l'an dernier? C'est le même montant, probablement?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Maintenant, "Horizons verts", une autre émission de
télévision, est-ce que le ministère y contribue?
M. TOUPIN: Nous n'y contribuons plus, M. le Président.
M. VINCENT: Le ministère a déjà contribué
à cette émission?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Financièrement ou seulement sur le plan
technique?
M. TOUPIN: C'était... M. VINCENT: L'an passé. M. TOUPIN:
... l'an passé.
M. DEMERS: Est-ce que vous pouvez nous dire...
M. TOUPIN: A ma connaissance je ne crois pas que nous ayons
contribué financièrement.
M. VINCENT: J'ai eu l'occasion d'en voir quelques-unes. Je pense que le
ministère pourrait faire une intervention dans ce sens. La
qualité de l'émission est excellente, mais l'heure et la
qualité des sujets locaux sont assez douteuses. Une des émissions
que j'ai vues, "Horizons verts" nous parlait de "Butcher's Garden" à
Victoria, Vancouver. Je ne crois pas que cela intéresse tellement les
agriculteurs du Québec. Si le ministère avait un mot à
dire à ce sujet on devrait plutôt se concentrer sur l'agriculture
du Québec.
M. DEMERS: C'était la contribution du ministère en
personnel qui était...
M. TOUPIN: II y a eu très peu, en fait, dans le cadre des
"Horizons verts". Si, ma mémoire est fidèle, M. le
Président, pour les "Horizons verts", Radio-Canada sélectionnait
à partir autant de pays étrangers que du Québec des films
susceptibles d'intéresser les Québécois. Mais quant
à la participation du ministère de l'Agriculture,
véritablement, dans la programmation ou sur le plan financier, il n'y a
rien eu à ma connaissance et sur le plan de la programmation
elle-même notre contribution n'a pas été
véritablement très grande dans cette série
d'émissions particulières.
M. VINCENT: II n'y a eu aucune participation financière du
gouvernement du Québec. En ce qui concerne les émissions de
radio, est-ce qu'il y en a qui sont commanditées par le ministère
de l'Agriculture et de la Colonisation?
M. TOUPIN: A ma connaissance il n'y a pas d'émissions de radio
commanditées par le ministère de l'Agriculture.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a une participation indirecte du
ministère de l'Agriculture?
M. TOUPIN: Est-ce que votre question pourrait être un peu plus
précise?
M. DEMERS: C'est parce que vous la sentez venir. Est-ce qu'il y a une
participation indirecte du ministère de l'Agriculture à des
émissions de radio?
M. TOUPIN: Cela dépend. Qu'est-ce que ça veut dire
indirecte?
M. DEMERS: Cela veut dire que vous pourriez fournir du personnel
à une émission de radio.
J'allais poser la question.
M. VINCENT: C'est ça!
M. TOUPIN: Est-ce qu'on a fourni du personnel pour réaliser
certaines émissions de radio ou est-ce qu'on a fourni du personnel pour
réaliser certaines émissions de télévision?
M. VINCENT: Non, de radio.
M. DEMERS: Nous avons terminé la télévision.
M. TOUPIN: A la radio je peux répondre ceci. Le ministre de
l'Agriculture actuellement a l'occasion d'utiliser gratuitement divers postes
de radio du Québec dans la cadre d'une série d'émissions
d'à peu près trois minutes par jour qui couvrent l'ensemble du
Québec où nous avons établi une programmation visant
à faire connaître les différents services du
ministère de l'Agriculture, les responsabilités de chacun des
services donnés. Cette série d'émissions commencerait
effectivement dans les postes qui vont collaborer et il y en a au-delà
de 25. Ce sera à compter du 22 mai prochain.
M. DEMERS: C'est à titre gratuit.
M. TOUPIN: C'est à titre gratuit de la part des postes.
M. DEMERS: Bon!
M. VINCENT: Est-ce que c'est déjà commencé dans
certaines régions comme Sherbrooke?
M. TOUPIN: II y a eu des régions pilotes où notre
personnel, par ce moyen d'information véritablement moderne aujourd'hui
pouvait atteindre le plus grand nombre possible dans la diffusion de
l'information nécessaire.
M. DEMERS: Vous parlez de 25 postes intéressés à
peu près?
M. TOUPIN: A peu près, oui. M. DEMERS: D'accord.
M. VINCENT: Dans un autre domaine, l'Ordre du mérite du
défricheur, est-ce que cela existe encore?
M. TOUPIN: La loi existe encore.
M. VINCENT: Non. Je sais que la loi existe, puisqu'elle n'a pas
été abrogée.
M. DEMERS: Est-ce que vous déclarez encore un
défricheur...?
M. TOUPIN: L'an dernier si vous faites allusion à cela
à ma connaissance, le concours n'a pas été tenu,
parce que très peu de candidats, soit quatre ou cinq au maximum
s'étaient inscrits à ce concours de l'Ordre du mérite du
défricheur.
M. DEMERS: Est-ce qu'on défriche encore dans la province? Il
faudrait que le ministère sache cela.
M. TOUPIN: On défriche moins qu'on le faisait.
M. DEMERS: Je comprends. Le gros coup est donné.
M. VINCENT: A quelle région, l'an dernier, avons-nous fait appel?
Est-ce que, cette année, on a l'intention de faire appel à
nouveau?
M. TOUPIN: S'il y a suffisamment de candidats; cela dépend d'eux,
évidemment. C'est ce qu'on a fait dans le passé. Je ne vois pas
d'inconvénient, s'il y a suffisamment de candidats. S'il n'y a pas
suffisamment de candidats, nous sommes libres de le tenir ou de ne pas le
tenir, je pense. Tout dépendra des candidats.
M. DEMERS: Pour ce qui est des ateliers d'exposition, est-ce que cela
existe encore?
M. TOUPIN: Les ateliers d'exposition?
M. DEMERS: Oui.
M. TOUPIN: A quel endroit?
M. DEMERS: Ateliers des expositions.
M. VINCENT: Au garage Saint-Malo.
M. TOUPIN: M. le Président, pour ce qui est des ateliers
d'exposition, on n'est pas au bon article.
M. VINCENT: Cela ne relève pas du service de la
documentation?
M. TOUPIN: De la documentation dans l'élaboration des ateliers,
mais en ce qui concerne l'exécution, c'est au service de
l'entrepôt et de l'outillage.
M. DEMERS: Cela viendra plus tard.
M. VINCENT: Documentation générale et organismes
agricoles. Cela ne relève pas de ce service-là?
M. TOUPIN: On a posé la question pour savoir si on offrait des
kiosques d'exposition.
M. VINCENT: Non. On avait, par exemple, un service au ministère
pour préparer des kiosques, monter des expositions. Est-ce que cela
relève de la documentation?
M. DEMERS: A Saint-Malo. Cela doit partir de ça.
M. TOUPIN: C'est-à-dire que le concept, la planification, le
design c'est un terme français, je crois...
M. DEMERS: Très français.
M. TOUPIN: ... vient justement du service d'information ou de la
documentation générale. Quant à l'exécution, c'est
un autre service.
M. VINCENT: Cela relève quand même de ce
service-là?
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Est-ce qu'on peut savoir à combien d'expositions ces
ateliers ont contribué? Vous n'avez pas ça? C'est difficile
à dire. D'une façon générale?
M. TOUPIN: II y en a eu au moins trois. C'est ça, M. le
Président. Je crois que la majorité des expositions d'importance
ont eu la possibilité d'avoir un kiosque au ministère de
l'Agriculture lors de la tenue de leurs expositions.
M. DEMERS: N'y a-t-il pas eu de contrats de donnés pour ces
ateliers, afin de préparer la fabrication d'exhibits et ces
choses-là. Il n'y avait pas de contrat là-dedans? Vous n'avez pas
de raison de dépenser plus que votre budget?
M. TOUPIN: Je crois que c'est peut-être arrivé une
fois.
M. DEMERS: Est-ce que c'était une bonne fois ou une fois
ordinaire.
M. TOUPIN: Ce sont toujours des bonnes fois.
M. DEMERS: C'était de bonne foi, mais ça peut être
une fois qui était bonne pour celui qui a eu le contrat.
M. TOUPIN: C'est de bonne foi et les fois ont été
bonnes.
M. VINCENT: Quelle a été la contribution du
ministère à l'exposition de Toronto?
M. TOUPIN: C'était la même chose que par les années
passées?
M. VINCENT: Quelle a été la contribution par les
années passées?
M. TOUPIN: M. le Président, notre participation à
l'Exposition royale d'hiver de Toronto se fait d'une façon directe par
un kiosque du ministère de l'Agriculture qui est ordinairement
placé en évidence. Mais, notre contribution va aussi pour aider
au transport d'animaux des exposants du Québec qui se rendent montrer
leur excellente production et rivaliser ou entrer en concurrence avec les
agriculteurs d'autres provinces.
M. VINCENT: Concernant l'exposition de Québec, quelle est la
contribution du ministère? En plus des kiosques?
M. TOUPIN: C'est de $37,000.
M. VINCENT: Au Salon national et international de l'agriculture à
Montréal, est-ce qu'il y a eu une contribution financière ou
seulement une participation technique?
M. TOUPIN: L'année passée, il n'y a pas eu de salon de
l'agriculture et de l'alimentation. Ce salon se tient à tous les deux
ans.
M. VINCENT: Non. Mais, il y en a eu un récemment.
M. TOUPIN: Non, C'était le Salon international de la machinerie
agricole.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a eu contribution financière du
ministère?
M. TOUPIN: Non, c'était le Salon international de la machinerie
agricole.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a eu une contribution financière du
ministère?
M. TOUPIN: Non. Il n'y a pas eu de contribution. H y a eu une
participation du ministère de l'Agriculture par un kiosque et par une
contribution de son personnel technique à des démonstrations
d'utilisation de certains appareils ou d'instruments aratoires.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez fourni une contribution au festival de
l'érable?
M. TOUPIN: Nous avons donné $6,500, je pense.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez fourni une contribution au festival de
la pomme?
M. VINCENT: Au festival de l'érable cette année, vous avez
donné $6,500?
M. TOUPIN: Nous avons fourni $6,500.
M. VINCENT: Comparativement à combien l'an dernier?
M. TOUPIN: C'est la même chose, je pense. Nous avons
contribué pour $5,000, l'an dernier...
M. DEMERS: Vous avez contribué $1,500 de plus.
M. TOUPIN: ... pour vous donner des chiffres exacts.
M. VINCENT: C'est parce que le ministre doit être au courant. Il
vient de l'annoncer. La semaine dernière, il est allé au festival
de l'érable...
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: ... et il a dit que la contribution était
augmentée de $2,000. Je parle de mémoire, je crois qu'il l'a
annoncé.
M. TOUPIN: Avant, c'était un montant de $5,000. Il y a eu une
augmentation...
M. VINCENT: C'était un montant de $5,000 du ministère de
l'Agriculture.
M. TOUPIN: ... de $1,500.
M. VINCENT: Est-ce que nous pourrions avoir les chiffres pour les
dernières années?
M. TOUPIN: Nous pourrions vous les donner mais nous ne les avons pas
ici.
M. VINCENT: Oui, mais nous avons le budget de l'an passé.
M. TOUPIN: Je n'ai pas le détail. Tout ce que je puis dire, c'est
que, cette année, les subventions versées jusqu'à
maintenant sont de $6,500.
M. VINCENT: Est-ce que le ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche versera également une subvention?
M. TOUPIN: Je ne sais pas. Il faudrait poser la question au
ministère du Tourisme de la Chasse et de la Pêche.
M. VINCENT: Non, mais l'an dernier, il y avait un montant de $5,000
versé par le ministère de l'Agriculture et un montant de $2,500
versé par le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche. Cela faisait un montant total de $7,500. Est-ce que, cette
année, le ministère de l'Agriculture comble la différence
qui n'a pas été comblée par le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche? Le ministre aurait dû se
renseigner avant d'envoyer le chèque.
M. TOUPIN: Non, la contribution du ministère de l'Agriculture est
de $6,500. Maintenant, il est possible...
M. VINCENT: Est-ce que vous allez combler la différence d'un
autre ministère qui n'a pas versé sa contribution?
M. TOUPIN: II n'est pas question de combler une différence.
C'était un montant de $6,500 que nous donnions selon les besoins qu'on
nous avait fait valoir et selon le programme qui nous avait été
démontré et nous avons cru qu'il était logique que nous
versions $6,500 pour ce festival de l'érable. Le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche peut avoir donné, lui aussi,
une subvention mais il faudrait alors le lui demander.
M. VINCENT: Bien non. Vous l'avez dans les chiffres du ministère
de l'Agriculture. Est-ce que nous pourrions avoir, pour les trois
dernières années, la contribution financière du
ministère au festival de l'érable et également la
contribution financière des autres ministères?
M. TOUPIN: M. le Président, est-ce que nous sommes tenus de
donner les chiffres des autres ministères?
M. LE PRESIDENT: Non.
M. TOUPIN: Je ne vois pas... Je ne veux pas défendre les budgets
d'autres ministères...
M. VINCENT: D'accord, M. le Président. En ce qui nous concerne,
demain, il n'y aura qu'une commission parlementaire qui va siéger. Les
autres ministères siègent présentement. Nous ne pouvons
pas aller aux deux ministères. En ce qui me concerne, c'est bien mon
intention demain de faire une motion et, d'ailleurs, nous avons le plein droit.
C'est par un accord entre les partis que trois commissions siègent en
même temps. Et si le ministre veut continuer â répondre de
cette façon-là, nous ferons une motion demain pour enlever notre
accord et, à ce moment-là seulement une commission
siégera.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! J'aimerais rappeler à l'ancien
ministre de l'Agriculture qu'il pourrait rédiger sa question pour
n'inclure que deux années, l'année courant et l'année
précédente. A partir du moment où vous mentionnez trois
années, immédiatement vous devez envoyer votre question au
feuilleton.
M. VINCENT: C'est la première question que j'ai posée.
M. LE PRESIDENT: C'est une question de recherche et nous ne pouvons pas
nous attendre que pour un ministère donné, nous ayons ici
même à la commission des chiffres pour les quinze dernières
années.
M. VINCENT: D'accord, M. le Président. Je vais revenir à
ma première question pour écouter votre directive.
M. LE PRESIDENT: Deux années, d'accord.
M. VINCENT: Pour votre directive, M. le Président, je voudrais
savoir et c'est votre directive qui me demande de poser cette
question-là et je l'accepte pour l'année 71/72, quelle a
été, exactement, la somme versée par le ministère
au festival de l'érable et quelle est la somme prévue pour
72/73?
M. LE PRESIDENT: Par le ministère de l'Agriculture?
M. VINCENT: Par le ministère de l'Agriculture.
M. LE PRESIDENT: Le ministre peut répondre à cette
question. Il a probablement les chiffres devant lui.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a eu une contribution au festival de la
pomme?
M. TOUPIN : II n'y a pas eu de festival de la pomme l'an passé.
Il y a deux ans, il y en a eu un et il y avait eu une contribution.
Je peux répondre à la deuxième question. Concernant
l'année 71/72, c'est le budget qui se termine cette année, nous
avons donné $6,500 jusqu'à maintenant.
M. VINCENT: Un montant de $6,500.
M. TOUPIN: Pour l'année 72/73, selon le programme que nous
présentera le festival de l'érable, il n'est pas impossible que
nous ajoutions $5,000.
M. VINCENT: Pour quelle année?
M. TOUPIN: Pour l'année 72/73.
M. DEMERS: Cela fait $11,000.
M. VINCENT: Cela ferait $11,500.
M. TOUPIN: C'est dans les projets.
M. VINCENT: C'est pour l'année 71/72.
M. TOUPIN: II y a de versés à ce jour, $6,500.
M. VINCENT: Pour l'année 72/73, vous prévoyez...
M. TOUPIN: C'est l'année de ce budget-ci. M. VINCENT: Oui. Vous
prévoyez...
M. TOUPIN: Nous prévoyons ajouter $5,000 à ce que nous
avons donné, selon les programmes qu'ils nous présenteront et
selon que nous jugerons si les programmes sont valables ou non.
M. VINCENT: Vous prévoyez $11,500 pour l'année en
cours?
M. TOUPIN: Théoriquement, oui.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez prévu quelque chose pour le
festival de la pomme, même s'il n'y a pas de festival?
UNE VOIX: II peut y en avoir un.
M. TOUPIN: On ne prévoit pas de subventions pour les festivals
qui n'existent pas.
M. LE PRESIDENT: Le député de Rouville.
M. TOUPIN: Si une demande nous est faite de la part du festival de la
pomme qui peut se tenir théoriquement, on examine et on prend la
décision.
M. OSTIGUY: M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Le député de Rouville.
M. OSTIGUY: J'ai une demande actuellement qui est soumise au
ministère de l'Agriculture, depuis cette semaine, pour les
festivités du cidre et de la pomme qui se dérouleront à
Rougemont dans le comté de Rouville du 19 au 27 août, cet
été. La demande vient d'être soumise au ministère de
l'Agriculture.
M. VINCENT: Et concernant également...
M. DEMERS: Et au budget, que prévoyez-vous?
M. TOUPIN: Le montant global, c'est $50,000. On pourrait peut-être
le voir. C'est combien, le montant global pour les expositions?
M. DEMERS: Pour les "festivaux"!
M. VINCENT: Maintenant, pour le festival du sirop d'érable, on a
remarqué qu'il y avait eu un virement de fonds pour $40,000, le 3
novembre 1971. Le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation est
autorisé à effectuer un virement de crédit d'un montant de
$40,000 pour l'Office des producteurs de sirop d'érable. A quelles fins,
ces $40,000?
M. TOUPIN: Je vais essayer de vous les donner; peut-être que le
sous-ministre pourra vous fournir les données techniques. C'est au
niveau de la commercialisation, mais je ne vois pas d'inconvénient
à donner la réponse tout de suite. Le député de
Nicolet est essentiellement au courant du problème avec lequel
étaient aux prises les producteurs de sirop d'érable.
C'était une question d'achat de barils pour entreposer le sirop
d'érable. On s'est rendu compte, par après, que les barils
n'offraient pas toute la sécurité hygiénique
nécessaire. Cela a contribué à faire faire des pertes
à l'Office du sirop d'érable du Québec. Ils sont venus
nous rencontrer; nous avons discuté avec eux et nous avons convenu de
compenser pour $40,000, pour ne pas pénaliser les producteurs de sirop
d'érable, au niveau de leurs prix.
M. VINCENT: Pour l'achat de barils?
M. TOUPIN: Pour régler le problème de cette entente qu'il
y avait eue avec une entreprise je ne sais pas trop laquelle
américaine. Ce montant-là a été réparti sur
une période de deux ans, je pense.
M. DEMERS: C'est en 1970?
M. TOUPIN: Si ma mémoire est fidèle, il y a eu un premier
versement de fait de $30,000.
M. DEMERS: Comment a-ton corrigé la situation? On met le sirop
dans quelle sorte de récipient maintenant?
M. TOUPIN: La situation a été corrigée par
l'office, mais ça lui a causé de très sérieux
problèmes économiques.
M. DEMERS: Au point de vue technique, est-ce que le ministre pourrait
nous dire comment ils ont corrigé ça? Ils ont certainement
changé les récipients.
M. TOUPIN: Ils ont pris les techniques les plus modernes, les plus
susceptibles de correspondre aux normes hygiéniques. C'est bien
sûr que ça peut varier; ce peuvent être des contenants de
deux, cinq, dix, ou huit gallons. Je ne le sais pas. Ce
problème-là existait depuis 1969, je pense.
M. VINCENT: Mais, quelle est la situation financière de cet
office?
M. TOUPIN: La situation financière de l'Office des producteurs de
sirop d'érable du Québec est acceptable. On ne peut pas dire
qu'il a des dettes; on ne peut pas dire non plus qu'il a des surplus. Mais, il
n'était pas en mesure de faire face à ce problème
économique. Les producteurs ou ceux avec lesquels l'office
s'était entendu par contrat s'en trouvaient pénalisés, je
pense, sur le prix que devait leur payer l'office pour le sirop d'érable
qu'ils avaient livré.
M. VINCENT: Maintenant, est-ce que le ministère a
subventionné également la Société
coopérative des producteurs de sirop d'érable?
M. TOUPIN: Cinq mille dollars; ce sont des subventions assez
régulières.
M VINCENT: C'est $5,000 pour l'achat de quelque chose?
M. DEMERS: Est-ce que cela lui est donné d'une façon
statutaire?
M. TOUPIN: Je ne croirais pas. Je crois que c'est une aide à la
promotion. Je pense que oui, c'est cela.
M. VINCENT: Environ $5,000. Est-ce exact que la coopérative des
producteurs de sirop d'érable a dû fermer ses portes pour quelque
temps?
M. TOUPIN: Pas à ma connaissance. Je n'ai jamais entendu dire que
la coopérative avait fermé ses portes.
M. VINCENT: N'a-t-elle pas fermé pour un certain temps ou s'il
était question qu'elle ferme?
M. TOUPIN: Il est possible qu'il y ait eu rumeur que la
coopérative fermait ses portes. A ma connaissance la coopérative
n'a jamais fermé ses portes. Cela n'a jamais été
porté à notre connaissance.
M. VINCENT: Est-ce que le ministère envisage de contribuer
à d'autres festivals comme le festival du bleuet. Je pense qu'il y a
déjà eu un festival du bleuet au Lac-Saint-Jean. Est-ce qu'il y
aurait une contribution du ministère?
M. TOUPIN: M. le Président, sur cette question, vous savez que le
ministère de l'Agriculture dispose d'un budget. Il peut l'utiliser
surtout dans le cadre des festivals ou dans le cas des expositions. Le but est
toujours de promouvoir la vente d'un produit agricole ou de promouvoir la
publicité autour d'un produit agricole. Chaque fois que les
organisateurs d'un festival nous demandent une subvention, nous examinons
très sérieusement le programme qu'ils nous proposent. Si nous
considérons que le programme a du bon sens, nous acceptons de verser une
subvention dans presque 60 p.c. ou 70 p.c. des cas. Nous en refusons bien
sûr mais exceptionnellement. Nous nous rendons aux demandes qui nous sont
faites.
M. VINCENT: Est-ce que les cercles agricoles relèvent encore de
la documentation générale et organismes agricoles? Oui, c'est un
orga-
nisme agricole. Combien y avait-il de cercles agricoles dans la
province? On a tout cela. Le ministre est toujours surpris.
M. TOUPIN: H n'en existe plus tellement, je pense.
M. VINCENT: Attention, le ministre va entendre la réponse.
M. TOUPIN: Oui, il en existe encore.
M. DEMERS: Il y en a qui se désorganisent.
M. TOUPIN: On a coupé les subventions.
M. DEMERS: Oui, les subventions. Vous n'avez pas manqué votre
coup.
M. VINCENT: Une subvention statutaire.
M. DEMERS: Est-ce que les subventions étaient
régulières à chacun, à chaque cercle.
M. TOUPIN: C'étaient des subventions statutaires, si ma
mémoire est fidèle.
M. DEMERS: Par loi?
M. TOUPIN: Oui, lorsqu'ils étaient institués par loi.
M. VINCENT: Est-ce que ces subventions sont coupées.
M. TOUPIN: Au moment où il n'y a plus de cercle agricole, c'est
bien sûr.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a encore des cercles agricoles?
M. TOUPIN: Oui, il y en a.
M. VINCENT: Quel est le nombre à peu près?
M. TOUPIN: Personnellement je ne l'ai pas en mémoire. Je vous le
donnerai demain matin s'il le faut ou à la prochaine séance.
M. VINCENT: Parce que vous avez dans les registres, le nombre de cercles
agricoles, le nombre de membres, les subventions statutaires. Est-ce qu'il y a
eu des subventions spéciales aux cercles agricoles?
M. DEMERS: Demain matin, si vous voulez nous répondre.
M. TOUPIN: Régulières, bien sûr qu'il y en a eu
avant que nous décidions de la politique. Des subventions
spéciales depuis...
M. VINCENT: De quelle politique décidez-vous? C'est ce qu'on veut
savoir?
M. TOUPIN: L'ensemble des mesures qui ont été
présentées l'an dernier concernant un certain nombre de
subventions sont à la connaissance des députés, je pense.
Je ne sais pas si le cercle agricole est impliqué dans cela comme
tel.
Non, il n'était pas impliqué. Il y a beaucoup de cercles
agricoles, M. le Président, qui de fait n'existaient que sur le papier.
Nous avons informé ces cercles agricoles qui n'avaient plus
d'activités à ce moment que nous ne contribuions plus selon la
loi. C'est arrivé dans plusieurs cas.
M. VINCENT: Une dernière question. Aussi bien comme cela, nous
allons avoir les réponses. Les expositions agricoles, combien de
catégories A dans la province?
M. TOUPIN: Onze, M. le Président.
M. VINCENT: Onze de catégorie A. Les B?
M. DEMERS: Est-ce que vous avez des B? C'est un plan conjoint
fédéral-provincial?
M. TOUPIN: Treize, M. le Président.
M. DEMERS: II y a de nouvelles accréditations. Tous les ans, il
en rentre de nouvelles? Non?
M.VINCENT: Quelles sont les sommes versées en subventions
régulières aux expositions?
M. TOUPIN: L'an passé, il s'est dépensé en
subventions régulières aux sociétés d'agriculture
$44,818.
M.VINCENT: Et en subventions spéciales?
M. TOUPIN: Un montant de $17,300. Cela, c'est au niveau des
sociétés d'agriculture.
M. DEMERS: ... au niveau des sociétés?
M. TOUPIN: Oui. En plus, il faut ajouter certaines expositions qui ont
eu des subventions spéciales.
M. BELAND: Quelle a étâ la subvention pour l'exposition de
Saint-Agapit?
M. TOUPIN: Un montant de $7,000.
M. VINCENT: Mais le montant de $44,818 dont nous avons parlé plus
tôt, est-ce que ce sont des subventions régulières, des
subventions discrétionnaires?
M. TOUPIN: Ce sont des subventions régulières selon le
nombre de membres, tel que prescrit dans la loi, pour les
sociétés d'agriculture.
M. VINCENT: Non, seulement les exposi-
tions agricoles. Nous reviendrons plus tard aux sociétés
d'agriculture. Pour les expositions agricoles, vous dites qu'il y en a onze de
catégorie A et treize de catégorie B?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Quelles sont les sommes versées en subventions
régulières à ces expositions agricoles?
M. TOUPIN: Je n'ai pas les chiffres selon les catégories A et
B.
M. VINCENT: Globalement.
M. TOUPIN: Aux expositions, globalement, $236,000.
M. VINCENT: Cela a plus de sens. Un montant de $236,000 de subventions
discrétionnaires aux expositions.
M. TOUPIN: Ce n'est pas exact. C'est $236,412.03.
M. VINCENT: Ce sont les subventions aux expositions agricoles.
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Cela comprend les subventions régulières, les
subventions spéciales. C'est suivant le bilan de l'exposition, la tenue
de l'exposition...
M. DEMERS: ... la qualité de l'exposition...
M. VINCENT: ... le nombre de prix payés, les programmes
d'exposition...
M. DEMERS: ... la présence d'un tel ou d'un autre comme orateur
principal.
M. VINCENT: En ce qui concerne les sociétés d'agriculture,
que représentent les subventions régulières?
M. TOUPIN: Un montant de $44,818.
M. VINCENT: Et les subventions spéciales?
M. TOUPIN: Un montant de $17,300.
M. VINCENT: Que couvraient les subventions spéciales?
M. TOUPIN: II faudrait avoir chaque document devant nous pour chacune
des expositions.
M. VINCENT: En général?
M. TOUPIN: Cela variait selon les programmes. Au niveau des prix, nous
en avons quel- quefois ajouté à certaines catégories
après que les expositions eurent été tenues.
M. VINCENT: Nous sommes rendus aux sociétés d'agriculture.
Les expositions, c'est réglé.
M. TOUPIN: Là encore, il faudrait prendre les cas l'un
après l'autre. Certaines sociétés nous demandent une
subvention spéciale, d'autres ne nous en demandent pas. Il y a un tas
d'éléments que le député de Nicolet connaît
très bien d'ailleurs. Le député connaît très
bien les éléments qui constituent des subventions
spéciales. Je peux donner un exemple, M. le Président, pour
éclairer...
M. LE PRESIDENT: Les sociétés d'agriculture, vous avez
cela à l'article S 2 à la page 57. Si vous voulez discuter des
subventions aux sociétés d'agriculture, vous n'êtes pas au
bon article.
M. VINCNET: Je pensais que cela relevait du sous-article 3:
Documentation générale et organismes agricoles.
M. LE PRESIDENT: Non, tout de suite après. Si vous regardez
à la page 57, vous avez l'article S 2.
M. BELAND: En ce qui concerne la production de sirop d'érable,
question de subventions ou aide quelconque, est-ce que le ministère a
l'intention d'intensifier les recherches en vue de stimuler la production de
sirop d'érable ou autres produits connexes dans l'avenir? Il y a
certaines régions de la province qui, comme cette année, ont une
certaine difficulté et même beaucoup de difficulté à
produire d'une façon convenable suffisamment de sirop pour acquitter
leurs frais. Est-ce que vous envisagez quelque chose dans la recherche afin
d'essayer d'améliorer la situation?
M. TOUPIN: Nous avons une ferme expérimentale sur la question du
sirop d'érable. Cela concerne surtout la production, les techniques de
production. On fait différents types d'expériences en vue
précisément d'améliorer surtout la production. Mais il y a
tout le problème de la commercialisation et des prix du sirop
d'érable.
A ce chapitre, nous intervenons par l'intermédiaire de la
régie au niveau de conventions qui peuvent être signées
entre des acheteurs possibles et l'office ou des ententes entre l'office et la
coopérative, parce qu'il existe une coopérative de sucre et sirop
d'érable. Tout ce que je puis vous dire, c'est que le sirop
d'érable constitue actuellement au ministère un
élément de préoccupation assez particulier. C'est un peu
comme le bleuet. Ce sont des expériences qui ont été
tentées au cours des années passées. Nous voulons les
améliorer tant au niveau de la production que de la commercialisation.
Nous
tentons de mettre au point des programmes dans cette ligne de
pensée. Très ouvertement, je puis vous dire que les nouveaux
programmes pour le sirop d'érable ne viendront pas avant cinq ou six
mois. Quant à ceux qui sont en place, on les intensifie et on les
utilise à 100 p.c.
M. BELAND: Est-ce que vous avez l'intention d'essayer d'améliorer
les techniques de production?
M. TOUPIN: Oui, avec la ferme expérimentale. Nous tentons
différentes techniques de production. Nous les communiquons par la suite
aux producteurs et ils s'en servent.
M. BELAND: A quel endroit avez-vous des érablières
expérimentales?
M. TOUPIN: Nous avons une ferme à... M. VINCENT:
Saint-Norbert.
M. TOUPIN: ... Saint-Norbert. Il y a des érables, en tout
cas.
M. BELAND: II y a des érables dans ce coin.
M. DEMERS: Dans quel comté est Saint-Norbert?
M. TOUPIN : Dans Arthabaska.
M. VINCENT: Par la voix du ministre, le sous-ministre avait une
information à donner sur les cercles agricoles.
M. TOUPIN: Oui, je suis en mesure de répondre à votre
question, maintenant. Si vous voulez la reposer, je peux répondre
très rapidement.
M. VINCENT: Combien y a-t-il de cercles agricoles dans la province?
M. TOUPIN: II y a 166 cercles agricoles. Seulement 110 sont actifs et
groupent 4,781 membres. Donc, c'est en diminution constante.
M. VINCENT: Les subventions?
M. TOUPIN: II n'y a aucune subvention spéciale aux cercles
agricoles. En ce qui concerne les subventions régulières, elles
ont été de l'ordre de $3,112.50.
M. DEMERS: Combien est-ce par cercle?
M. TOUPIN: Etant donné qu'il y a une moyenne de 43 membres par
cercle, il faudrait diviser et se rendre compte que c'est extrêmement
important pour l'avenir de l'agriculture au Québec.
M. VINCENT: Qu'est-ce qui arrive quand un cercle agricole ne fonctionne
pas après un certain temps? Les fonds sont retournés?
M. TOUPIN: II y a des prévisions dans la loi à savoir que,
après deux ans d'inaction d'un cercle agricole, les fonds sont
retournés au fonds consolidé de la province. Nous n'avons pas
l'intention, M. le Président, d'intensifier l'action des cercles
agricoles au Québec.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. VINCENT: II y a une revue agricole intitulée "Actualité
agricole". Est-ce que cette revue reçoit des contrats de
publicité, annonces ou toute autre forme de contributions de la part du
ministère?
M. TOUPIN: D'une façon régulière, le
ministère de l'Agriculture n'a pas de contrat de publicité dans
cette revue que vous mentionnez. Il est arrivé, à l'occasion, une
fois je crois, que le ministère de l'Agriculture ait fait une promotion,
une annonce publicitaire pour le ministère.
M. VINCENT: Dans les pages publiées sous la signature du
ministre?
M. TOUPIN: Ce sont des pages qui m'ont été offertes
gratuitement par la revue. Je les ai acceptées.
M. VINCENT: Est-ce que cette même collaboration du ministre est
reçue de la part des autres revues agricoles?
M. TOUPIN: Pour le moment...
M. VINCENT: Sans payer? C'est parce que je sais qu'on paie à
d'autres endroits.
M. TOUPIN: C'est la seule revue avec laquelle je me suis entendu pour
qu'on ait une chronique gratuite tous les mois ou tous les deux mois.
M. VINCENT: Je pense que le député de Saint-Maurice avait
des questions.
M. DEMERS: J'avais quelque chose sur la Terre de chez nous. La
subvention qui avait été versée, d'après le
feuilleton, en 1970-1971, est de $31,200, en 1971-1972: $31,200.
M. VINCENT: C'est encore le même contrat cette année?
M. DEMERS: De quel ordre a-t-elle été en 70/71, 71/72?
Est-ce que c'est le même contrat pour l'année qui vient? Est-ce
que le ministère va contribuer au nouveau journal par les
coopératives?
M. TOUPIN: II faut comprendre pour bien expliquer la chose, que la
contribution à la Terre de chez nous est pour permettre au
ministère de l'Agriculture d'utiliser chaque semaine deux pages pour
faire la promotion ou l'information à la classe agricole.
M. DEMERS: Les deux pages du centre.
M. TOUPIN: Nous utilisons les deux pages du centre de la Terre de chez
nous chaque semaine pour informer les agriculteurs des différentes
politiques, actions du ministère de l'Agriculture.
M. VINCENT: En plus de cela il y a un montant de $4,000 qui est
versé pour les cahiers agricoles.
M. TOUPIN : II nous est arrivé de collaborer à des cahiers
spéciaux lorsqu'ils étaient reliés à des
informations techniques. IL y en a eu sur différents sujets d'ordre
technique. A ce moment le ministère de l'Agriculture a cru bon d'y
participer étant donné l'intérêt qu'ils avaient pour
l'information des agriculteurs.
M. VINCENT: Maintenant, la revue Terre et foyer. C'est terminé
cela?
M. TOUPIN: La revue Terre et foyer est terminée.
M. VINCENT: Qu'est-ce qui remplace cela?
M. TOUPIN: II n'y a pas...
M. VINCENT: II n'y a pas une autre revue?
M. TOUPIN: Dans laquelle le ministère de l'Agriculture serait
impliqué, M. le Président, il n'y en a pas d'autre.
M. VINCENT: Et dans laquelle il collabore?
M. BELAND: Est-ce que le ministre a l'intention de donner des
subventions encore d'une façon quelconque pour que les fermières
puissent faire rééditer Terre et foyer? Quelle est la politique
du ministère?
M. TOUPIN: La politique du ministère là-dessus est connue.
Nous avons cessé notre participation à cette revue. Si les
fermières sont intéressées à ce que cette revue
revienne avec un abonnement au goût, nous sommes intéressés
à regarder avec elles quelle collaboration le ministère pourra
apporter.
M. DEMERS: Est-ce que la fédération des fermières
est subventionnée?
M. TOUPIN: Par un programme, oui, qui est un programme de...
M. DEMERS: Est-ce qu'on pourrait avoir les subventions
régulières? Est-ce que vous avez cela ou si c'est trop
complexe?
M. TOUPIN: On va relever la documentation.
M. LE PRESIDENT: A moins que ce soit classifié comme une
société d'agriculture. Si c'est une société
d'agriculture, à ce moment, vous êtes hors d'ordre.
UNE VOIX: Les fermières n'ont pas...
M. VINCENT: Cela relève de la documentation.
M. LE PRESIDENT: La documentation générale et organismes
agricoles plutôt.
M. TOUPIN: Le programme général, M. le Président,
est connu. C'est $1 par membre à un cercle formé d'au moins
quinze membres avec un maximum de $50 par cercle, plus une assistance
régulière aux fédérations de $600 pour les grandes
et $500 pour les moyennes et $400 pour les petites.
M. DEMERS: II n'y a pas de subventions spéciales pour les
fermières.
M. TOUPIN : II n'y en a pas eu cette année. M. VINCENT: Cela
prenait cela. M. TOUPIN: C'est aboli.
M. VINCENT: On en a dans le comté de Champlain mais on a aboli
cela.
M. TOUPIN: M. le Président, le député de Nicolet
prête toutes sortes d'intentions qui ne sont pas fondées.
M. VINCENT: Non, c'est ce qu'il a répondu en Chambre.
M. TOUPIN: Qu'il essaie de faire la preuve de ce qu'il avance! S'il est
capable de la faire, je me rendrai. Qu'il la fasse, par exemple! Qu'il ne
laisse rien insinuer !
M.VINCENT: C'est lui-même qui nous a répondu l'an dernier
en Chambre.
M. TOUPIN: Absolument pas, il n'y a eu aucune subvention spéciale
depuis qu'on ne donne pas de subventions spéciales...
M. VINCENT: Avant?
M. TOUPIN: Avant tous les cercles, tant de l'AFEAS que des
fermières qui faisaient des demandes pour les métiers, il y en
avait.
Maintenant que cela n'existe plus, cela n'existe plus.
M. DEMERS: Je comprends mais on ne peut pas donner là, c'est
rempli. Il y en a un à tous les coins de rue.
M. TOUPIN: Je suis bien d'accord. Les cercles de l'AFEAS, non seulement
du comté Champlain, de plusieurs comtés de la province de
Québec, ont demandé des subventions pour s'acheter des
métiers. Ils en ont profité. Ils étaient là pour
cela.
M. VINCENT: Sortir la réponse du ministre l'an dernier.
M. TOUPIN: Je n'y vois pas d'inconvénient. Ce qui est important
pour moi, ce sont les chiffres que j'ai donnés. S'il n'a rien
insinué, eh bien!
M. VINCENT: Traitements, d'accord.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté. Est-ce que les
autres catégories de ce sous-article...
M. VINCENT: II y a peut-être la catégorie 4: Services
professionnels...
M. LE PRESIDENT: Alors, catégorie 3. Adopté.
M. VINCENT: Trois, oui. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4: Services professionnels,
administratifs et autres.
UNE VOIX: Cela a doublé.
M. VINCENT: Quelle est en substance la dépense, sans aller dans
les détails?
M. TOUPIN: Une partie couvre certaines réceptions, qui pourraient
être imprévisibles et inévitables, offertes soit par le
ministère ou ses hauts fonctionnaires à l'occasion de certaines
rencontres. Aussi elle couvre les cotisations, les associations et abonnements
reliés à des journaux pour les services des laboratoires
régionaux, par exemple.
M. VINCENT: De quelle façon explique-t-on l'augmentation
de...
M. DEMERS: $62,000.
M.VINCENT: L'augmentation à $120,000.
M. DEMERS: Cela double, là.
M. TOUPIN : On retrouve à ce chapitre-là aussi, lorsque
nous avons des contrats d'exécution par le CTED de certaines analyses en
informatique de documents, c'est sur cet article-là que nous avons
à prendre cet argent et nous avons prévu une augmentation assez
substantielle...
M. VINCENT: Combien? M. TOUPIN:... du triple. M. VINCENT: Du triple de
quoi? De $1?
M. TOUPIN: Nous prévoyons $20,000 qui pourront être
utilisés comparativement à $6,000 qui étaient
prévus.
M. VINCENT: Cela fait $16,000 de plus. Les autres $50,000?
M. TOUPIN: II n'y avait rien à dépenser, là.
M. VINCENT: Oui, mais c'est $12,000, mais l'autre?
M. TOUPIN: C'est $20,000.
M. DEMERS: Vous n'avez triplé rien.
M. VINCENT: C'est encore $40,000.
M. DEMERS: Non, ce n'est pas là. Parce qu'il y a quelque chose de
prévu pour les réceptions de l'UCC là-dedans.
M. TOUPIN: Oui. M. DEMERS: Oui?
M. VINCENT: C'est pour ça que ç'a augmenté.
M. TOUPIN: II y en a aussi pour les cercles agricoles.
UNE VOIX: II y a plus de réceptions.
M. DEMERS: Et il n'y a plus de cercles agricoles.
M. TOUPIN: II y en a pour les cercles agricoles. Il y en a encore, je
vous les en ai donnés tantôt. C'est extrêmement important
pour l'agriculture du Québec.
M. DEMERS: M. le Président, je tiens à dire que les
cercles agricoles, c'est l'avenir de l'agriculture.
M. TOUPIN: II faut en discuter.
M. DEMERS: II faut toujours savoir ce qui reste dedans.
M. VINCENT: M. le Président, en substance, on explique
l'augmentation qui double à cette catégorie-là par un
montant de $20,000 supplémentaire pour faire une analyse.
M. TOUPIN: De même aussi, nous avons dû augmenter pour les
juges des différents concours qui sont reliés là, soit
l'Ordre du mérite agricole ou l'Ordre du mérite du
défricheur en prévision de cela.
M. VINCENT: II manque encore $40,000.
M. TOUPIN: II y a aussi au chapitre des réceptions une
prévision qui est augmentée, bien sûr.
M. VINCENT: De combien?
M. TOUPIN: Une augmentation de $10,000 à cette
catégorie-là.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. DEMERS: Les loyers, est-ce que c'est de la location de machinerie
comme à l'autre chapitre?
M. LE PRESIDENT: Alors catégorie 5. Adopté.
Catégorie 6: Loyers.
M. TOUPIN: Nous retrouvons là, M. le Président,
strictement la location d'équipement audio-visuel, relié à
l'information.
M. DEMERS: Audio-visuel, c'est bien. Cela, on les avait avant.
M. TOUPIN: Avant, oui.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 6. Adopté. Catégorie 7:
Fournitures et approvisionnements.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 8: Matériel et
équipement. Adopté. Catégorie 10: Dépenses de
transfert.
M. VINCENT: Dépenses de transfert, ça comprend les
subventions aux cercles agricoles.
M. TOUPIN: Voilà, ce que vous avez discuté tantôt,
à savoir les cercles de fermières, Quebec Women's Institutes, les
cercles...
M. VINCENT: Ah! est-ce que le député de Brome est ici?
M. CROISETIERE: Non, il est parti.
M. DEMERS: Ordinairement, il revenait à chaque fois pour nous
parler de ça.
M. VINCENT: Ah oui! Il nous gardait une demi-journée sur les
Women's Institutes. Le ministre trouve ça...
M. TOUPIN: Ah non! Cela ne me fait rien, M. le Président.
M. DEMERS: II était spécialiste là-dedans.
M. VINCENT: ... Rendu aux Women's Institutes, on en avait pour une
demi-journée seulement là-dessus.
M. TOUPIN : Je ne trouve rien, je constate des choses.
M. LE PRESIDENT: Alors, cette année, on l'adopte
immédiatement?
M. TOUPIN : Je ne veux pas allonger le débat sur cette
question-là.
M. VINCENT: Non, mais le cercle des fermières, mais on a quand
même les montants pour le cercle des fermières.
M. BELAND: Est-ce que cette association-là a sa revue?
UNE VOIX: M. le Président, elle n'a pas sa revue.
M. DEMERS: Quel est le montant accordé aux Women's
Institutes?
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière a
posé une question, je pense.
M. DEMERS: Pour éviter la mienne, il a aimé mieux
répondre à celle-là.
M. TOUPIN: La revue The Quebec Women's Institute est partie
intégrée, à ma connaissance, M. le Président, du
journal du collège MacDonald. Elles utilisent quelques pages pour
l'information de leurs membres, à ma connaissance.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Maurice a une
question?
M. DEMERS: Je l'ai posée. Quel est le montant qui est
versé à ces Women's Institutes?
M. TOUPIN: $8,000, M. le Président. M. DEMERS: Est-ce
prévu? M. TOUPIN: C'est prévu.
M. BELAND: Et ça comprend combien de dames?
M. CROISETIERE: Les dames de Brome. M. DEMERS: Ce sont surtout des
Anglaises.
M. TOUPIN: Je ne sais combien il y a de membres.
M. VINCENT: C'est sur le même barème que les cercles de
fermières?
M. TOUPIN: Oui, excepté que ce sont des dames de langue
anglaise.
M. VINCENT: II n'est pas question de dé-confessionaliser les
cercles de fermières et mettre tout ça ensemble, comme l'UPA?
UNE VOIX: Le député de Brome s'opposerait à
ça, en tout cas.
M. VINCENT: Parce qu'il nous revenait à tous les ans avec
ça.
M. DEMERS: Bon, adopté, M. le Président. M. LE PRESIDENT:
Adopté.
M. VINCENT: Oui, mais est-ce qu'on a parlé des Women's
Institutes...
M. TOUPIN: Nous prévoyons $8,000.
M. VINCENT: Non, mais on donnait la liste là, vous avez dit:
Cercles des fermières, Women's Institutes, les autres?
M. TOUPIN: Cercle des jeunes ruraux, M. le Président, $34,500
prévus. Il faut que je vous la donne toute?
M. VINCENT: Oui, oui, vite.
M. TOUPIN: Fédération régionale et provinciale des
jeunes ruraux: $30,000.
La tenue du concours du mérite agricole des jeunes: $10,000;
spéciaux aux jeunes ruraux, notre participation au conseil canadien 4-H
et autres: $4,500. Nous retrouvons là aussi nos contributions aux
diverses sociétés d'éleveurs d'animaux de race pure
et les programmes sont connus.
M. VINCENT: Un instant, s'il vous plaît. Les diverses
sociétés d'éleveurs d'animaux de race pure, ce n'est pas
le programme de bovins?
M. TOUPIN: Nous apportons une contribution financière pour aider
un propagandiste, lorsqu'il répond à certains
critères.
M. VINCENT: Comme l'Association Hols-tein.
M. TOUPIN: L'Association Ayrshire, Canadienne, Argus.
M. DEMERS: Les Frisonnes? Non? Vous êtes allé en rencontrer
en France?
M. TOUPIN: Je ne les ai pas rencontrées, je les ai vues.
Certaines subventions sont aussi reliées à l'apiculture et
à l'acériculture. Ce sont diverses associations des producteurs
de miel de la région de Montréal, de la région de
Québec.
M. BELAND: Quel est le montant consacré à
l'apiculture?
M. TOUPIN: Nous avons prévu $12,000. Et nous retrouvons là
aussi les diverses subventions aux sociétés d'agriculture et aux
expositions, dont vous avez fait état il y a quelques moments.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 11: Autres dépenses.
Adopté?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 13: Contribution du gouvernement du
Canada.
M. DEMERS: Est-ce une nouvelle entente ou le renouvellement d'une
vieille?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): La contribution du gouvernement du Canada de
$25,000, c'est une contribution à quoi?
M. TOUPIN: M. le Président, c'est une collaboration dans le cadre
des expositions agricoles. Le ministère fédéral de
l'Agriculture contribue à l'organisation de programmes des jeunes ruraux
dans les diverses expositions et il remet l'équivalent de 50 p.c. de
cette assistance régulière qui totalise environ $22,000. En plus
aussi, il apporte une contribution au niveau de l'aide au transport de nos
animaux de race à l'Exposition royale d'hiver de Toronto, pour à
peu près $3,000, ce qui totalise $25,000.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Maintenant, j'inviterais les membres de
la commission à revenir à la page 57 où vous allez trouver
l'article S 2: Subventions aux sociétés d'agriculture, dont il
était question tout à l'heure.
Subventions aux sociétés
d'agriculture
M. VINCENT: Combien y a-t-il de sociétés d'agriculture,
puisque nous revenons aux sociétés d'agriculture?
M. TOUPIN: D y a 63 sociétés d'agriculture, groupant
18,019 membres.
M. VINCENT: Quel a été le montant dépensé
l'an dernier? C'est en vertu d'une loi, le montant reste le même?
M. TOUPIN: Oui. Je crois vous l'avoir mentionné, M. le
Président, quand nous avons dit, tantôt, que nous avions
donné $44,818 en subventions régulières.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a des subventions données aux
sociétés d'horticulture, comme le conseil provincial des
sociétés d'agriculture?
M. TOUPIN: Nous n'apportons plus d'aide financière aux diverses
sociétés d'horticulture.
M. VINCENT: II n'y a pas d'aide financière, seulement de l'aide
technique.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Est-ce que les bureaux du conseil sont encore logés
à l'Institut de Saint-Hyacinthe?
M. TOUPIN: Ils sont disparus de là.
M. VINCENT: Ils ne sont plus là. Où sont-ils
situés?
M. TOUPIN: Ils sont au Jardin botanique.
M. FRASER: Est-ce que c'est la même liste que l'an passé,
ou s'il y a des changements?
M. TOUPIN: Sur quoi?
M. FRASER: Sur les subventions aux sociétés d'agriculture.
Il y en a deux dans mon comté.
M. TOUPIN: Cela reste les mêmes que l'année
passée.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que l'article S 2 est adopté?
M. VINCENT: Adopté.
Services du génie Hydraulique agricole
M. LE PRESIDENT: Nous revenons à la page 60, pour l'article 3:
Services du génie; le sous-article 1 : Hydraulique agricole; la
catégorie dépenses no 1 : Traitements, salaires et
allocations.
M. VINCENT: M. le Président, j'aurais une question à poser
au ministre. Quand a été apporté le changement de nom pour
le service de l'assainissement des eaux?
M. TOUPIN : II a été apporté sur le dernier
organigramme que nous avons fait. Cela fait à peu près un an.
M. VINCENT: Est-ce que cela signifie qu'il y a des nouvelles
activités à l'intérieur de ce service?
M. TOUPIN: Je peux l'indiquer, M. le Prési- dent : cela veut tout
simplement dire que nous avons voulu mieux définir le rôle du
service à l'intérieur du ministère de l'Agriculture,
étant donné qu'il couvrait véritablement ces deux secteurs
d'activité très importants dans l'amélioration
foncière du sol.
M. VINCENT: Ce service d'assainissement des eaux ne s'occupe pas de
pollution. Parce que ça prête à confusion, qu'on parle de
service d'assainissement des eaux, il n'est pas question de travail pour
contrer la pollution. C'est le service de l'hydraulique agricole qui est devenu
le service d'assainissement des eaux.
M. TOUPIN: C'est vrai, c'est ça. Je crois, M. le
Président, qu'il ne faut pas dire assainissement des eaux, mais
assainissement des sols et conservation des eaux. Dans notre organigramme, en
tout cas, c'est comme cela que nous l'appelons.
M. VINCENT: Oui, mais dans le budget ici...
M. LE PRESIDENT: Dans le budget, il est inscrit comme étant
hydraulique agricole.
M. TOUPIN: Alors, s'il est dans le budget comme ça...
M. LE PRESIDENT: II faudrait contacter le Conseil du trésor et
lui demander de faire le changement.
M. TOUPIN: Au moment où le budget a été
imprimé, je pense que la décision finale n'était pas
prise. Maintenant, il va s'appeler comme ça.
M. DEMERS: Vos grands coups de barre n'étaient pas
donnés.
M. TOUPIN: C'est un coup d'eau, ça.
M. DEMERS: Un coup d'eau.
M. VINCENT: M. le Président, l'an dernier on a parlé
beaucoup de travaux de drainage et je me souviens que le député
de Rouville en avait mentionné également. Cette année on
lit dans le rapport du ministère, à la page 69, à peu
près ce qu'on a dit durant la commission parlementaire l'an dernier.
Dans ce rapport, il est écrit que les activités ont
été inférieures aux deux années antérieures.
L'objectif visé par la troisième année du plan quinquennal
ne sera pas atteint et on dit: A cause du délai dans l'adjudication des
contrats, des délais dans la négociation des travaux, retard des
entrepreneurs à commencer ou finir les travaux. En ce qui concerne
l'hydraulique agricole, je voudrais savoir du ministre par quoi étaient
causés ces délais pour la signature des contrats ou pour donner
les contrats. Egalement, les délais dans les négociations des
travaux et également le retard des entrepreneurs à commencer ou
à finir les travaux.
M. TOUPIN: C'est bien ça, là.
M. VINCENT: C'est bien ça, mais pourquoi?
M. DEMERS: Mais pourquoi prend-on autant de temps à donner un
contrat?
M. VINCENT: Qu'est-ce qu'il est arrivé?
M. TOUPIN: Parce qu'on est prudent et on fait bien attention.
M. DEMERS: Oui, mais ça ne fait pas grand drainage! Continuez
à être prudent et, pendant ce temps-là, les cultivateurs
flottent.
M. VINCENT: Mais est-ce que c'était surtout dans les contrats
négociés?
M. TOUPIN: Evidemment, c'est sûr...
M. VINCENT: Ce n'est pas nous qui le disons, c'est le ministre qui le
dit lui-même.
M. DEMERS: On lit le rapport, page 69, c'est signé par Normand
Toupin.
M. VINCENT: Normand Toupin, ministre de l'Agriculture.
M. TOUPIN: C'est ça, c'est écrit dans le rapport.
M. DEMERS: Par Son Honneur le lieutenant-gouverneur, M. Hugues
Lapointe...
M. TOUPIN: C'est exact.
M. DEMERS: ... hôtel du gouvernement, page 69, et c'a pris du
temps...
M. TOUPIN: Dans le rapport, il est marqué qu'il y a eu certains
retards, les retards sont inhérents...
UNE VOIX: Ils ne sont causés seulement par ça, par
exemple, il faudrait tout lire.
M. VINCENT: Non, je peux le lire: "Cette baisse dans les travaux de
creusage de cours d'eau ça, c'est le ministre qui dit ça
est imputable d'une façon générale aux longs
délais survenus dans l'adjudication et la négociation des travaux
confiés à l'entreprise privée."
M. DEMERS: De plus, dans certaines régions, le ralentissement a
été provoqué par la présence de roc: je comprends
ça.
M. VINCENT: On comprend ça.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que je pourrais demander aux deux honorables
députés de décider lequel des deux va faire la
lecture...
M. DEMERS: Nous sommes des jumeaux.
M. LE PRESIDENT: ... car ça crée un problème au
journal des Débats.
UNE VOIX: C'est une lecture en stéréo.
M. VINCENT: Et on continue, M. le Président: Les
difficultés à compléter les ententes avec les
autorités des chemins de fer...
M. LE PRESIDENT: C'est vous qui continuez...
M. VINCENT: ... cela, on comprend ça et les retards
apportés par certains entrepreneurs à entreprendre ou parachever
les travaux qui leur étaient confiés. C'est ça que le
ministre a dit. Et là, on lui pose la question.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, pour que ça
paraisse bien au journal des Débats, il faut qu'ils se mettent deux
ensemble.
M. TOUPIN: Je dis que ce qui est écrit là-dedans, c'est
vrai. Alors, il peut y avoir plusieurs raisons qui font, par exemple, qu'un
entrepreneur a de la difficulté à parachever ses travaux. Il peut
y avoir plusieurs raisons qui amènent soit le Conseil du trésor,
soit le ministère de l'Agriculture, à adjuger et à
négocier les contrats confiés à l'entreprise
privée. De plus il y a eu un changement administratif cette année
au gouvernement avec la réforme administrative; le Conseil du
trésor a un peu plus de responsabilités qu'il en avait. Donc il y
a là un élément de plus et ceci fait que pour certains
contrats c'est plus difficile d'aller rapidement, etc.
M. VINCENT: C'est en 70/71.
M. DEMERS: Quand vous faites le rapport, M. le ministre, vous rapportez
ce qui a été dit l'année avant.
M. TOUPIN: C'est l'ensemble de ces facteurs-là qui font que de
temps en temps il y a des retards.
M. VINCENT: M. le Président, une première question. En ce
qui concerne les contrats négociés, est-ce que ce sont encore des
contrats inférieurs à $25,000?
M. TOUPIN: Oui.
M.VINCENT: C'est encore à $25,000 et non pas à
$50,000?
M. TOUPIN: C'est à $25,000.
M. VINCENT: Les contrats inférieurs à $25,000 sont des
contrats négociés.
M. TOUPIN: Ce sont des contrats négociés. M. VINCENT:
D'accord!
M. TOUPIN: Les autres contrats sont donnés par soumissions
publiques.
M. VINCENT: Par soumissions publiques. Quand les entrepreneurs retardent
pour commencer les travaux ou pour les finir, est-ce que le ministère
intervient?
M. TOUPIN: Bien sûr! On s'informe immédiatement; s'il y a
retard...
M. VINCENT: Est-ce seulement une information ou si le ministère
intervient si les entrepreneurs ne respectent pas les délais
fixés dans leur contrat?
M. TOUPIN: M. le Président, je vais recommencer ma
réponse. Nous prenons d'abord une information. Nous entrons en contact,
par la suite, avec l'entrepreneur; nous discutons avec lui des retards. Si ce
n'est pas conforme aux délais qui ont été fixés
dans les contrats... Dans certains cas, même, nous avons retiré
des contrats à des entreprises privées à qui nous les
avions donnés sans soumissions. C'est arrivé peut-être dans
un ou deux cas avec soumissions et nous avons dû discuter avec eux. Il
n'y a pas plus de complications là-dedans.
M. DEMERS: Ah, c'est clair! Si c'est en retard, c'est parce qu'on est
prudent.
M. VINCENT: Dans l'aménagement des cours d'eau mitoyens qui
relèvent quand même du service de l'hydraulique agricole, est-ce
que le ministère a l'intention de continuer ses interventions?
M. TOUPIN: Actuellement, nous sommes à étudier à
nouveau cette question, à savoir dans quelle mesure nous devrions
continuer à intervenir. Mais, pour l'année 1971, nous sommes
intervenus dans la question des cours d'eau mitoyens.
M. VINCENT: Est-ce qu'on peut l'étendre à toute la
province ou si c'est seulement...
M. TOUPIN: Actuellement, il est prévu plus
particulièrement et c'est une politique qui existe depuis de
nombreuses années déjà dans le Nord-Ouest
québécois.
M. DEMERS: En ce qui concerne les cours d'eau mitoyens dans le
Nord-Ouest québécois, est-ce que le ministère a
l'intention d'abandonner le programme qu'il y avait là?
M. TOUPIN: II n'y a pas eu de décision ferme de prise quant
à la façon nouvelle ou différenciée de
procéder dans le cas des cours d'eau mitoyens.
M. DEMERS: Est-ce que vous allez continuer à fonctionner de la
même façon qu'antérieurement ou si vous avez l'intention de
prendre une décision dans un sens ou dans un autre?
M. TOUPIN: M. le Président, je pense que la réponse
à la question vient d'être donnée. Pour le moment, il n'est
pas question de changer nos politiques à cet égard.
M. DEMERS: Bon!
M. OSTIGUY: Est-ce que, dans le drainage hydraulique, les travaux en
marche dans les cours d'eau et ceux qui sont prévus vont être
exécutés cette année?
M. TOUPIN : Tous les travaux sont commencés.
M. OSTIGUY: II y a une partie qui est prévue au programme et il y
a une partie à exécuter.
M. TOUPIN : Tout ce qui est prévu, là où les
crédits...
M. OSTIGUY: Le budget étant le même que l'an dernier.
M. TOUPIN: Evidemment, c'est possible que nous manquions de fonds. Mais,
tant et aussi longtemps que le budget n'est pas épuisé, il est
bien sûr que nous donnerons suite à toutes les demandes qui nous
sont faites et que nous considérons comme devant être
exécutées; et ce, dans le plus bref délai.
M. CROISETIERE: Le drainage souterrain...
M. DEMERS: Et le drainage souterrain, M. le Président, il y a une
augmentation.
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Combien d'entrepreneurs se sont spécialisés
dans ce domaine? Est-ce qu'on peut avoir ça?
M. TOUPIN: Je n'ai pas, malheureusement, les statistiques de
l'Association des entrepreneurs en drainage souterrain. Je n'ai pas le nombre
exact. Tout ce que je peux vous donner, c'est une estimation approximative:
entre dix et quinze personnes sont actuellement spécialisées dans
la pose de drains souterrains.
M. DEMERS: Est-ce que le sous-ministre pourrait m'expliquer la
façon dont on procède? Par exemple, disons qu'un type veut se
spécialiser en drainage souterrain, est-ce qu'il doit obtenir un permis
du ministère? Ou doit-il s'acheter de l'équipement et demander
des contrats au ministère?
UNE VOIX: Sa carte de membre du Parti libéral!
M. DEMERS: Non. Ce n'est plus comme ça, monsieur. Dans le
comté de Champlain, on sait que ce n'est pas ça.
M. TOUPIN: Evidemment, ce à quoi le député de
Saint-Maurice fait allusion...
M. DEMERS: Cela va dépendre du médecin qui fait ça
chez vous!
M. TOUPIN: II demande s'il y a des critères particuliers...
M. DEMERS: Le médecin a la "castonguet-te" et le drainage
souterrain l'a de l'autre patte!
M. TOUPIN: ... qui font qu'on accepte un entrepreneur ou non. Je pense
que tout ce qui est important pour nous, au ministère, c'est que la
machine qui sert à faire le drainage soit apte, soit capable de le
faire. Quant au reste, les contrats interviennent entre les agriculteurs et
l'entrepreneur. Le ministère accorde sa subvention et elle est
versée à l'agriculteur.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez le nom des entrepreneurs?
M. TOUPIN: Je n'ai pas le nom des entrepreneurs. Pour votre information,
il serait important de mentionner qu'en ce qui regarde les opérateurs de
machines à drain souterrain, nous sommes intervenus l'an passé et
au cours de cette année; nous avons apporté notre collaboration
à une série de cours au collège Macdonald afin d'aider
tous ces opérateurs, ceux qui étaient dans l'entreprise
privée et même les nôtres, à se familiariser,
à en connaître davantage de telle sorte que la surveillance...
Je dois mentionner que nos ingénieurs surveillent
adéquatement la pose de tout drainage souterrain. Et pour ce faire, bien
sûr qu'il est important pour nous que les opérateurs soient des
gars compétents. Et dans ce contexte-là, depuis deux ans,
à ma connaissance, M. le Président, nous avons collaboré
au recyclage et au perfectionnement des opérateurs de machines à
drainage souterrain.
M. DEMERS: Mais je voudrais savoir du ministre ou du sous-ministre
comment on peut devenir compétent dans l'entreprise privée pour
en venir à poser du drain souterrain.
M. TOUPIN: Je pense, M. le Président, que j'ai donné la
réponse tantôt...
M. DEMERS: Vous l'avez donnée mais répétez-la. Un
si beau discours ne se peut trop entendre.
M. TOUPIN: II n'y a pas de critères particuliers sauf que
l'entreprise privée veut se servir, pour poser le drain, d'une machine
qui soit conforme.
M. DEMERS: C'est l'équipement; ce n'est pas le gars...
M. TOUPIN: Le gars n'est pas visé du tout. Parce que les contrats
sont donnés... Un médecin peut le faire.
M. DEMERS: Même un vétérinaire.
M. TOUPIN: A plus forte raison, un vétérinaire...
M. DEMERS: Est-ce que le médecin peut avoir une prime pour se
recycler à Macdonald?
M. TOUPIN: Non, les primes des médecins ne viennent pas du
ministère de l'Agriculture.
M. DEMERS: Parce qu'il y a des médecins qui posent du drain
souterrain?
M. TOUPIN: Je ne pense pas.
M. DEMERS: ... je sais qui a payé la machine.
M. TOUPIN: Vous avez des informations que je n'ai pas.
M. DEMERS: Je vais vous les donner et cela va vous surprendre.
M. TOUPIN: Cela ne me surprendra pas...
M. DEMERS: Cela vous surprendra de voir que c'est un petit gars de chez
vous.
M. TOUPIN: Je sais ce à quoi le député de
Saint-Maurice veut faire allusion. Parce que dans le comté de Champlain,
il y a une compagnie qui s'est formée pour faire du drainage
souterrain.
M. DEMERS: C'est de cela...
M. TOUPIN: Elle a acquis une machine et il est fort possible qu'un
médecin ait pu être intéressé à investir de
l'argent dans cette entreprise-là. Et je n'ai jamais vu un
médecin dans le comté de Champlain ou dans tout autre
comté assis sur une machine à drainage. Je ne me rappelle pas.
Mais je connais des médecins qui ont des investissements ailleurs. J'en
connais qui en ont un peu partout. J'en ai connu dans d'autres comtés
dans le passé sur lesquels je ne reviendrai pas. Je trouve les gens
libres de le faire.
M. DEMERS: Dans le temps où nous étions
au pouvoir, vous aviez beau me questionner. Là, vous êtes
au pouvoir, je questionne. Et demain, je voudrais avoir la liste des
entrepreneurs privés.
M. TOUPIN: Je suis allé au-devant de votre question. Je savais
à quoi vous faisiez allusion.
M. DEMERS: Je n'en fais pas plus allusion que cela. Je demande quelques
petits détails. J'espère que l'on me les fournira demain, et
j'ajouterai autre chose.
M. VINCENT: Donc, la liste des personnes, ou des organismes ou des
personnes physiques qui l'an dernier ont exécuté des travaux pour
le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation.
M. TOUPIN: M. le Président, je vous pose la question, vous
m'éclairerez. Je suis bien prêt à répondre à
toutes les questions du député de Nicolet mais, à ma
connaissance, nous n'avons directement rien à voir avec les
entrepreneurs qui font du travail dans le drainage souterrain. Ce sont les
fermiers qui s'entendent avec les entrepreneurs. Les entrepreneurs sont
payés par les fermiers et nous, nous donnons une subvention aux
fermiers. Et je ne pense pas que je sois tenu de déclarer publiquement
la liste de tous les entrepreneurs qui travaillent sur les fermes. Cela ne nous
regarde pas, cela regarde les agriculteurs.
M. DEMERS: Alors, demain matin, n'importe qui dans la province de
Québec, pour autant qu'il aura une machine qui répond aux
exigences, peut poser du drainage souterrain et le cultivateur le paiera par le
truchement du ministère.
M. TOUPIN: C'est exact, M. le Président.
M. VINCENT: Est-ce qu'il sera reconnu par le ministère?
M. CROISETIERE: Pour autant qu'il est compétent.
M. TOUPIN: Pour autant que sa machine soit capable de le faire.
M. FRASER: Est-ce que je peux dire un mot? J'ai vu du drainage
souterrain posé chez nous l'an dernier par un entrepreneur privé.
Et, en trois jours, il en a posé 35 acres. Cela veut dire 35,000 pieds
à peu près et, l'année précédente, la
machinerie du gouvernement a travaillé pour un voisin et cela lui a pris
trois semaines pour poser dix acres. Et les gens étaient payés
par le gouvernement. Ils étaient pas mal sur le "biais" parfois et la
machinerie se brisait souvent. Cela a pris trois semaines pour poser dix
acres.
M. VINCENT: M. le Président, à la question...
M. FRASER: C'était avant 1966, je pense.
M. VINCENT: Suite à ce que le ministre vient de mentionner, en ce
qui concerne l'entreprise privée qui se spécialise dans la pose
de drain souterrain, ces personnes, ces organismes ou ces corporations n'ont
pas à obtenir du ministère un permis ou n'ont pas à
obtenir du ministère, non plus, une inspection de leurs machines.
M. TOUPIN: Un permis, je ne le pense pas. Mais l'inspection de la
machine, c'est l'agriculteur qui décide.
M. VINCENT: Le ministère n'a rien à voir, ni directement,
ni indirectement avec la machine qui va exécuter des travaux
subventionnés chez un agriculteur.
M. TOUPIN : Je ne pense pas. M. VINCENT: C'est oui ou non?
M. TOUPIN: Je vais vous dire non tout de suite, quitte à
réviser ma réponse pour demain. Je vais vérifier au
ministère si le service en question exige certains critères dans
le domaine d'une entreprise privée qui se spécialise dans ces
travaux-là.
M. VINCENT: Quelle est la mesure d'assistance pour la pose du drainage
souterrain?
M. TOUPIN: C'est $0.10 le pied linéaire, dans les districts de
drainage de Drummondville, Montréal et Québec, et $0.11 le pied
linéaire dans les districts de drainage d'Alma, Macamic et Rimouski.
M. VINCENT: Ces montants sont versés à l'agriculteur?
M. TOUPIN : Oui, directement.
M. VINCENT: C'est lui-même qui choisit la machine disponible.
M. TOUPIN: II choisit l'entrepreneur de son choix.
M. VINCENT: Sans que cet entrepreneur...
M. DEMERS: ... ait été choisi au préalable, sans
permis du ministère, sans autorisation du ministère.
Dans les travaux mécanisés, vous savez comment cela se
passe. Un opérateur fait accepter sa machinerie au ministère, un
bélier mécanique. Là, les cultivateurs prennent ces
gens-là, ce n'est pas la même chose dans le drainage.
M. TOUPIN : Dans le drainage souterrain, M. le Président, ce sont
des machines vraiment spécialisées. Cela ne se pose pas avec un
bicycle à pédales...
M. DEMERS: On le sait, ça, vous n'avez pas besoin de faire de
dessin. C'est une machine hautement spécialisée. Mais le
ministère n'a rien à voir dans ces machines dans
l'émission des permis, ils n'ont pas de carte de membre à part la
carte de la fédération, je suppose?
M. TOUPIN: Si ma mémoire est fidèle, il y a des
inspections qui sont faites quand les travaux sont exécutés et si
les travaux sont exécutés selon les normes du ministère,
la subvention s'applique.
M. LE PRESIDENT: II y a déjà longtemps que le
député d'Yamaska demande la parole.
M. FAUCHER: M. le Président, est-ce que le ministère est
encore propriétaire de quelques machines pour le drainage? Est-ce que le
ministère possède de la machinerie?
M. TOUPIN: II y a actuellement onze machines.
M. VINCENT: Onze excavatrices.
M. FAUCHER: Est-ce qu'elles sont réparties un peu dans toute la
province?
M.VINCENT: Où travaillent ces excavatrices?
M. TOUPIN: Elles n'ont pas encore commencé à travailler
présentement.
M. VINCENT: Je parle en général.
M. TOUPIN: Ordinairement, maintenant que l'entreprise privée
prend la relève, les machines du ministère de l'Agriculture sont
davantage utilisées dans les terrains difficiles d'accès, rocheux
ou autre. Nous les dirigeons dans des endroits où il peut vraiment y
avoir des obstacles naturels qui puissent compliquer les entreprises de
drainage.
M. VINCENT: A ce moment-là, quelle est la subvention? La mesure
d'assistance au cultivateur? Pour faire travailler la machine du
ministère?
M. TOUPIN: L'agriculteur ne paie qu'un cent le pied.
M. VINCENT: Puis le transport du tuyau? M. TOUPIN: Plus maintenant.
M. VINCENT: Quand le ministère utilise sa propre machinerie, il
charge un cent du pied?
M. TOUPIN: Non, c'est gratuit. Mais il n'y a pas de subvention.
M.VINCENT: On donne une subvention pour le transport du tuyau?
M. TOUPIN : Cela n'existe plus, M. le Président, l'aide au
transport du tuyau.
M. VINCENT: Alors, on procède gratuitement chez
l'agriculteur?
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: La subvention, c'est la machine qui va faire le travail?
M. TOUPIN: C'est la machine et le personnel qui est consacré
à cette opération-là à titre gratuit pour
l'agriculteur, lorsque c'est la machine.
M. VINCENT: L'agriculteur achète son tuyau?
M. TOUPIN : Il achète son tuyau à l'endroit de son choix.
Il s'organise pour faire effectuer le transport là où il a besoin
de son tuyau.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a eu des modifications dans ces deux mesures
d'assistance depuis deux ans?
M. TOUPIN: Depuis deux ans, oui.
M.VINCENT: Quelles sont ces modifications?
M. TOUPIN: Je pense que vous faites allusion au fait qu'il y avait
déjà une période où on aidait au transport des
tuyaux?
M. VINCENT: Non, ça, c'est avant deux ans. Cela a changé
en 1969. Est-ce qu'il y a eu d'autres changements aux deux mesures
d'assistance?
M. TOUPIN: Des changements majeurs, M. le Président, je ne pense
pas. Les changements sont au niveau de l'assistance lorsque le drain est
posé par l'entreprise privée, il y a une modification...
M. VINCENT: Pas depuis deux ans?
M. TOUPIN: A part cela, il n'y en a pas eu d'autres.
M. VINCENT: Ce n'est pas depuis deux ans. M. TOUPIN: Pas depuis deux
ans, non.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Maurice a
demandé la parole.
M. DEMERS: Donnez une chance aux deux.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND: Je devrais avoir une chance de poser au moins une
question.
M. DEMERS: Ah oui! Une, dix ou cinquante.
M. BELAND: A tout événement, est-ce que l'aide
prévaut également pour ceux qui ont à irriguer leur
terrain? Est-ce qu'il y a une forme d'aide quelconque?
M. TOUPIN: Le ministère n'a pas de politique spéciale en
irrigation, il y a néanmoins une politique pour les étangs de
ferme et pour les puits artésiens.
M. BELAND : Alors, quant à y être au sujet des puits
artésiens, dans les régions où justement il y a beaucoup
de difficultés à se procurer de l'eau, soit qu'on découvre
que l'eau goûte l'huile ou peu importe quel autre goût...
M. DEMERS: Source.
M. BELAND : ... calcaire peu importe, quelle est votre politique?
M. DEMERS: ... les oeufs...
M. BELAND: Parce qu'étant donné qu'il y a effectivement eu
versement d'une aide par le ministère, on n'a pas trouvé d'eau et
le cultivateur n'a toujours pas d'eau.
M. DEMERS: Le ministère ne fait pas d'eau potable.
M. TOUPIN: Je vais vous dire, je pense qu'il a droit à une
reprise.
M. DEMERS: C'est $3 le pied linéaire! M. TOUPIN: Le maximum est
de $900.
M. BELAND: Cela, je suis au courant des faits, du moins, je le
prétends.
M. TOUPIN: II a droit à une reprise.
M. BELAND: Par contre, parce qu'il existe, dans plusieurs régions
de petits secteurs ou des secteurs plus grands où effectivement il n'y a
pas possibilité de trouver de l'eau au moyen de puits artésiens,
est-ce que vous avez déjà procuré une aide quelconque pour
un bassin?
M. TOUPIN: Cela relève du ministère des Affaires
municipales mais, habituellement, quand les contribuables d'une
municipalité ont des problèmes d'approvisionnement en eau, la
première personne visée c'est le maire de la municipalité.
Or on essaie de s'entendre pour créer un réseau d'alimentation en
eau et, à ce moment-là, le ministère des Affaires
municipales entre en ligne de compte et, nous, nous nous retirons.
M. BELAND : Même lorsque c'est complète- ment au bout d'un
rang ou dans un rang complet de peut-être deux ou trois milles de
longueur où il n'y a pas de possibilité de trouver de l'eau,
à ce moment-là, le ministère des Affaires municipales aide
là où le ministère de l'Agriculture n'aide pas?
M. TOUPIN: Je ne veux pas parler au nom du ministère des Affaires
municipales, mais sa politique m'apparaît être la suivante: si on
veut construire un réseau d'aqueduc dans une municipalité, on en
fait préparer les plans par une maison spécialisée; on les
fait approuver par la suite par la Régie des eaux, ensuite on se
présente au conseil des affaires municipales... Il y a l'unité
sanitaire qui joue un rôle aussi là-dedans.
M. DEMERS: II y a aussi la Commission municipale.
M. TOUPIN: Cela va à la Commission municipale, après cela
va au ministère des Affaires municipales. Si tout est conforme,
là le ministère a une politique de subventions pour venir en aide
à ces municipalités.
M. BELAND: D'autre part, est-ce que vous avez constaté que
certains entrepreneurs, pas tous, en creusage de puits artésiens, au
lieu d'arrêter lorsqu'ils trouvent de l'eau en quantité
suffisante, étant donné qu'ils sont payés quand même
pour les 300 pieds traditionnels, à ce moment-là, ils se foutent
qu'ils aient trouvé de l'eau ou non, ils continuent à creuser et
souvent c'est là qu'est le problème...
M. DEMERS: II n'y a plus d'eau.
M. BELAND: C'est justement, il n'y a plus d'eau.
M. DEMERS: Plus c'est creux moins il y a d'eau.
M. BELAND : Cela arrive, surtout quand on va dans le comté de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: Oui, monsieur! Mais c'est seulement quand vous venez que cela
arrive.
M. BELAND: Est-ce que vous avez constaté ces
choses-là?
M. TOUPIN: C'est possible qu'il y ait certains cas comme ceux-là
qui se présentent. Je dois avouer bien franchement que cette politique
de puits artésiens ne m'apparaît pas être la politique
idéale. C'est une politique qui devrait être sans doute
repensée mais il ne faut pas oublier non plus que le ministère
des Affaires municipales est impliqué dans la question. Nous avons des
contacts présentement avec le ministère des Affaires municipales
pour tenter de trouver des solutions à ces problèmes-là,
parce
que souvent le ministère des Affaires municipales ne peut
intervenir et aussi à cause de ses règlements parce que le
réseau est trop petit, parce que les approvisionnements en eau ne
correspondent pas aux exigences de la Régie des eaux ou de
l'unité sanitaire, etc., alors que cela pourra très bien servir
pour alimenter une ferme, par exemple. Mais là il y a un certain nombre
de problèmes qui se posent et qu'on tente de régler. Cette
politique-là, personnellement, ne me satisfait pas à 100 p.c. Je
pense qu'il faudrait la repenser, on commence à faire des études
là-dessus, parce que l'approvisionnement d'eau en agriculture cela
devient extrêmement important et là je ne l'annonce pas comme un
programme, je raisonne sur les problèmes agricoles du Québec.
M. BELAND: Mais, à ce moment-là, étant donné
qu'il y a des régions bien spécifiques, vous n'avez pas
pensé trouver un moyen quelconque pour approvisionner en eau les
cultivateurs qui en font la demande et qui ont véritablement un
problème crucial?
M. TOUPIN : Je pense, M. le Président, que j'ai répondu au
député de Lotbinière. Quand on ne trouve pas d'eau par
l'intermédiaire d'un puits artésien, quand il n'y en a pas, que
voulez-vous? Je dois dire que je ne peux plus intervenir. Je n'ai pas de
politique de rechange là-dedans. Je n'en ai pas pour des cas
particuliers, comme cela. Cela concerne le ministère des Affaires
municipales, par l'intermédiaire des municipalités
impliquées. Et quand des cas semblables nous sont soumis, on dit
à la personne: Tu n'as pas d'autre choix que d'aller trouver ton maire,
de lui expliquer ton problème, et que lui, il essaie de trouver une
solution à ton problème dans le cadre des politiques du
ministère.
M. BELAND: Et c'est cela que les cultivateurs de
Saint-Félix-de-Valois ont fait.
M. TOUPIN: Le cas n'a pas été porté à mon
attention.
M. BELAND: Je pourrais nommer également d'autres
régions.
M. DEMERS: II n'y en a pas eu d'autres? M. BELAND: Exactement.
M. DEMERS: Malgré toute la sympathie que j'ai pour le
député de Lotbinière, je pense bien qu'on ne peut pas
demander à un ministère de faire de l'eau.
M. BELAND: Non, mais à ce moment-là, par exemple, dans une
région donnée ou un secteur donné comme tel, s'il n'y a
pas possibilité de trouver de l'eau mais en créant des citernes
ou quelque chose du genre, il y aurait possibilité, quand
même...
M. TOUPIN: M. le Président, j'ai répondu tantôt
aussi à cette question-là. J'ai dit au député de
Lotbinière que cette politique des puits artésiens n'est pas
complète. Elle ne nous satisfait pas pour le moment et nous devons
trouver des solutions pour l'approvisionnement d'eau sur les fermes.
Mais, il ne faut pas oublier que nous entrons directement en conflit
avec la juridiction des Affaires municipales. C'est la raison pour laquelle
nous entamons des négociations je ne dirai pas des
négociations, parce que cela va trop loin, on va interpréter cela
autrement des discussions et des contacts pour essayer de trouver une
politique qui soit plus adéquate et mieux adaptée . Pendant ce
temps-là il y a des producteurs agricoles qui ont des problèmes
d'approvisionnement d'eau. Je le sais personnellement, il y en a qui ont
dû en transporter dans des tonneaux pour satisfaire leurs besoins. Je ne
peux aller plus loin que cela pour le moment.
M. DEMERS: M. le Président, je pourrais peut-être
suggérer au ministre qu'il y ait une inspection plus rigoureuse
lorsqu'on fore un puits. Comme le député de Lotbinière le
disait tantôt, lorsqu'on est rendu à tel niveau, pour obtenir les
300 pieds qui sont octroyés, si le gars passe tout droit et qu'il va
chercher une nappe d'huile ou n'importe quoi, je pense qu'il devrait y avoir
une surveillance plus étroite: qu'à chaque jour, par exemple,
l'inspecteur passe. S'il n'y a qu'une dizaine de foreuses qui travaillent
à la fois dans la province de Québec, ce ne doit pas être
extraordinaire à surveiller. Qu'on dise: Tu as de l'eau, là,
arrête.
M. TOUPIN: II y a toutes sortes de problèmes là-dedans.
C'est fort compliqué. Le forage d'un puits, cela commanderait une
recherche préalable, normalement. Et si elle ne se fait pas, si on fore
un puits, on présume qu'il y a de l'eau et si on va au fond...
M. DEMERS: Est-ce que vous avez engagé un sourcier au
ministère?
M. TOUPIN: Ah non! On se méfie des sourciers.
M. DEMERS: Vous vous en contrebalancez.
M.TREMBLAY (Sainte-Maire): Ce serait très difficile pour
l'inspecteur de dire à celui qui creuse le puits quand
arrêter.
M. DEMERS: Non, mais s'il y a de l'eau, une eau de qualité,
pourquoi creuser 50 pieds de plus?
M. BELAND : Quand il reste à peu près 50 pieds pour
atteindre les 300 pieds, généralement, il ne va pas plus loin.
Par exemple, on trouve de l'eau à 50 pieds à partir de la surface
du sol, ou à 45 ou 57 pieds. On y trouve de très bonnes veines. A
ce moment-là, ce n'est pas
assez payant pour le gars de s'être installé là,
alors il descend à 300 pieds!
M. TOUPIN: C'est toute la théorie que j'ai tenté
d'expliquer un peu hier, les inconvénients des subventions qu'on donne
pour certains travaux. Il y a de très sérieux
inconvénients, entre autres celui dont vous venez de parler. Je ne
comprends pas, à ce moment-là, l'agriculteur qui ayant
trouvé de l'eau à 300 pieds, laisse descendre la foreuse
jusqu'à 900 pieds pour obtenir $300 ou $400 de plus, que d'ailleurs il
ne touche pas. C'est l'entrepreneur qui les a. Je ne comprends pas pourquoi un
agriculteur...
M. VINCENT: Ce que le ministre vient de dire est impossible.
M. TOUPIN: Je tente d'expliquer la position du
député...
M. VINCENT: Le maximum de la subvention est de $900. C'est $3 le pied.
Quand bien même il descendrait à 300 pieds, à 400 pieds ou
à 500 pieds...
M. TOUPIN: M. le Président, le maximum, c'est 350 pieds.
M. VINCENT: C'est 300 pieds, à $3 le pied.
M. TOUPIN: On ne peut pas dépasser 300 pieds. S'il en trouve
à 200 pieds, l'agriculteur devrait être là et dire:
Arrête, il y a de l'eau ici.
M. BELAND: Ce n'est pas comme ça que ça se passe en
pratique. En théorie, c'est très beau.
M. TOUPIN: Mais, je ne comprends pas comment va se poser le
problème.
M. BELAND: Mais, en pratique, les gars...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. BELAND : Il y a certains entrepreneurs qui travaillent même la
nuit. Le cultivateur ne restera pas près du puits pour surveiller si,
justement, il a trouvé de l'eau ou non; ou encore, dans les
demi-journées.
M. TOUPIN : J'enverrai le sous-ministre, M. le Président. Il
travaille...
UNE VOIX: II travaille le jour.
M. DEMERS: M. le Président, est-ce que je pourrais parler un peu
de la préparation de plans? C'est pour quelle année, le plan de
drainage? Combien de bureaux d'ingénieurs-conseils ont été
chargés de préparer des projets de drainage souterrain?
M. TOUPIN: Il y en a eu deux, M. le Président.
M. DEMERS: Lesquels?
M. TOUPIN: Hamel et Malouin, Groleau et DeGuise.
M. DEMERS: Hamel et Malouin de Drummondville?
M. TOUPIN: De Drummondville ou de Victoriaville et l'autre de
Québec, je pense... De Montréal.
M. DEMERS: Comment?
M. TOUPIN: De Montréal, Groleau et DeGuise.
M. DEMERS: Non. Mais, il y a eu des Malouin là.
M. TOUPIN: C'est parce qu'ils sont entrés en fonction à ce
moment-là. Vous ne vous êtes peut-être pas trompé, au
fond.
M. DEMERS: Je connais des gens et je les reconnais à part
ça.
M. VINCENT: Justement; ça donne la preuve qu'il n'y avait pas de
politique.
M. DEMERS: Dans quelle région ces bons messieurs ont-ils
travaillé?
M. TOUPIN: Là, c'est une région du Québec...
M. DEMERS: Je comprends, mais c'est plus précis que divers,
non?
M. TOUPIN: On aurait pu donner des comtés.
J'ai la liste, mais je ne l'ai pas avec moi. C'est surtout dans la
région de Montréal, le district de l'hydraulique agricole de
Montréal; cela veut dire Châteauguay, l'Assomption et ces
coins-là.
M. DEMERS: Est-ce qu'ils ont préparé beaucoup de
projets?
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez le montant qui a été
accordé à ces bureaux-là? Vous devez avoir ça.
Quand on paie, ordinairement, on le sait.
M. TOUPIN: Globalement...
M. DEMERS: Pour les deux; Groleau et DeGuise, Hamel et Malouin?
M. TOUPIN: Je crois que c'est $1,300,000 pour les deux.
C'est au-delà d'un million.
M. DEMERS: Est-ce que ça entre dans les tarifs
professionnels?
M. TOUPIN: C'est-à-dire qu'à ma connaissance, M. le
Président, les tarifs d'ingénieurs sont identiques pour
l'ensemble des opérations gouvernementales et ils sont régis par
un arrêté en conseil je ne sais pas le numéro
qui indique pour certains travaux, à ce moment-là...
M. DEMERS: Depuis le 12 mai 1970, est-ce qu'il y a eu une augmentation
des tarifs des ingénieurs? Est-ce que cela fut changé par
arrêté en conseil? La dernière fois, c'était le 12
mai 1970; les tarifs d'ingénieurs-conseils avaient été
fixés à ce moment-là.
M. TOUPIN: Cette question s'adresserait beaucoup plus au
ministère de l'Industrie et du Commerce qu'à celui-ci.
M. VINCENT: Non.
M. DEMERS: Non. Je comprends. Mais, ça s'adresse à vous;
vous en engagez.
M. TOUPIN: Oui. Mais, on engage selon les barèmes
établis.
M. DEMERS: Oui. Mais, on veut savoir quels sont les barèmes
établis.
M. VINCENT: Quels sont les barèmes établis en ce qui
concerne les bureaux d'ingénieurs?
M. TOUPIN: II faudrait aller demander à celui...
M. VINCENT: Non. M. le Président,...
M. DEMERS: Je ne ferai pas de chicane ni de guerre là-dessus.
M. VINCENT: Quels sont les barèmes établis en ce qui
concerne les bureaux d'ingénieurs pour le ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation? Sur quoi se base-t-on?
M. TOUPIN: M. le Président, demain nous apporterons les
contrats.
M. VINCENT: Non; on va attendre maintenant. Le ministre veut
répondre de cette façon-là, on va attendre maintenant.
M. TOUPIN: Où est mon "téléphonier"?
M. VINCENT: Quand on les aura, on passera à l'autre
catégorie.
M. TOUPIN: Mettons la catégorie de côté...
M. VINCENT: Non, M. le Président. En ce qui nous concerne, nous
voulons avoir la réponse immédiatement. Le ministre veut faire
son...
M. LE PRESIDENT: Un instant. Le député de Nicolet ne peut
pas imposer une réponse immédiate.
M. VINCENT: Non. Mais, il nous demande de nous en aller au
ministère de l'Industrie et du Commerce pour l'avoir.
M. LE PRESIDENT: Si le ministre offre d'apporter ces renseignements
à une séance subséquente, il doit accepter cette
offre.
M. DEMERS: Nous sommes prêts, mais qu'il ne nous envoie pas au
ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. LE PRESIDENT: II les apportera ici à la prochaine
séance.
M. DEMERS: Cela va être une autre étude de crédits,
le ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. TOUPIN: A ce moment-là, vous connar-trez quels sont les...
M. VINCENT: Mais, nous voulons savoir, M. le Président... Ce que
le député de Saint-Maurice demande: Quels sont les
barèmes...?
M. DEMERS: Oui. Quels sont les barèmes sur lequels se base le
ministère pour payer ses ingénieurs-conseils? Il y a eu des
barèmes établis le 12 mai 1970.
M. VINCENT: Ce n'est pas le ministère de l'Industrie et du
Commerce, ça.
M. TOUPIN: Demain, M. le Président, nous apporterons ce qu'il
faudra.
M. VINCENT: Cela marche. On suspendra.
M. LE PRESIDENT: II se peut même que cette question relève
de la Fonction publique.
M. VINCENT: Non, M. le Président. Le ministère se base sur
des barèmes pour négocier les contrats. Le ministère a
cela. Et d'ailleurs, je reviendrai bientôt à des bordereaux de
prix, à une série de choses qui relèvent du
ministère. Que ce soit établi par le Service
général des achats ou par le ministère de l'Industrie et
du Commerce, le ministère a quand même des barèmes sur
lesquels il doit se baser.
M. TOUPIN: Ce sont ces barèmes qui sont
généraux.
M.VINCENT: On veut savoir ceux que le ministère utilise.
M. TOUPIN: II utilise ceux qui sont déterminés par
arrêté en conseil, lequel est suggéré par le
ministère des Travaux publics.
M. VINCENT: On regardera ça tout à l'heure.
Donc, on suspend ça. En ce qui concerne le drainage maintenant,
quel est le bordereau de prix pour les contrats négociés? C'est
approuvé par le service général des achats, mais quand on
négocie un contrat, quel est le bordereau de prix pour le roc, la terre,
l'épandage?
M. TOUPIN: M. le Président, je suis en mesure de répondre
à cette question. Est-ce que vous voulez avoir tous les
détails?
M. VINCENT: Oui, les bordereaux de prix.
M. TOUPIN: Lorsqu'il est question de travaux de creusage, dans
l'extraction de roc, c'est $6 la verge cube; pour l'extraction d'autres
matières, c'est $0.50 la verge cube; pour le nettoyage ou le creusage de
fossés, c'est $75 l'arpent linéaire.
M. VINCENT: C'est pour les contrats négociés?
M. TOUPIN: C'est pour les contrats négociés.
Lorsqu'on doit manipuler une deuxième fois le produit extrait ou
qui vient du creusage...
M. VINCENT: L'épandage.
M. TOUPIN: ... l'épandage ou le remblai, il s'agit d'un
deuxième déplacement, c'est $1 la verge cube lorsque c'est du
roc, ou $0.40 pour tout autre produit ou déblai. Lorsqu'il s'agit de
faire du déboisement, c'est $300 l'arpent carré; lorsqu'il s'agit
de faire de l'essouchement, c'est $250 l'arpent carré; pour
l'enlèvement d'arbres isolés, de quatre à huit pouces de
diamètre, c'est $5 l'arbre; pour l'enlèvement de souches ou
d'arbres isolés, de huit à quatorze pouces de diamètre,
c'est $8 l'unité; de quatorze à vingt pouces de diamètre,
c'est $15 l'unité; de vingt pouces de diamètre ou plus, $20
l'unité.
Lorsqu'il s'agit de déplacement de clôtures, c'est $0.15 le
pied linéaire; pour le régalage des déblais, $0.15 la
verge cube; pour le remblai d'anciens lits avec des terres rapportées,
$0.40 la verge cube; lorsqu'il s'agit de transport de déblais de roc
complètement à l'extérieur, pour le premier mille c'est $1
la verge cube, et pour chaque mille additionnel, c'est $0.60 la verge cube.
Pour tout autre transport d'autres déblais, pour le premier mille, c'est
$0.80 la verge cube, pour chaque mille additionnel, $0.40 la verge cube.
Le soumissionnaire doit fournir un prix unitaire pour tous les articles
énumérés ci-dessus, même si aucune quantité
approximative n'est inscrite en regard de certains articles. H doit prendre
connaissance, avant de faire sa demande à une soumission
négociée, de l'étude faite par nos ingénieurs, de
l'estimation du nombre de verges cubes qui doivent être enlevées,
de l'estimation des diverses catégories d'arbres, d'essouchement ou de
roc que l'on estime qu'il faut enlever et, à partir de ça, il
établit son tarif.
M. VINCENT: Pour revenir aux trois principaux articles, l'excavation du
roc, l'excavation de la terre et l'épandage, est-ce qu'il y a eu des
changements dans ce bordereau de prix depuis le 12 mai 1970 pour les contrats
négociés?
M. TOUPIN: Oui, M. le Président, parce que, à un moment
donné...
M. VINCENT: Oui, il y a eu des changements. Quels étaient les
prix avant pour les trois principaux articles, le roc, la terre et
l'épandage?
M. TOUPIN: M. le Président, je dois quand même essayer
d'expliquer pourquoi il y a eu des changements. Il y a eu une majoration qui
était rendue nécessaire par certains décrets de la
construction, par les mesures particulières qui devaient être
prises notamment en ce qui regarde la conservation de la dynamite et aussi par
certains autres articles d'augmentation.
La raison pour laquelle nous avons décidé de faire
certaines modifications était qu'il était impossible,
après une étude très sérieuse, de pouvoir
espérer qu'aux prix qui étaient négociés les
entrepreneurs puissent continuer à travailler. Pour répondre plus
directement à votre question, M. le Président, les prix que nous
utilisions avant le mois d'août 1971 étaient basés sur une
échelle de 1963. Vous conviendrez avec nous qu'il y a eu des majorations
et des modifications dans les salaires, dans les différents
décrets de la construction et autres articles, qui ont fait que
lorsqu'on parle d'extraction de roc, nous avons passé de $4 à $6
la verge cube.
Vous m'avez demandé aussi les prix pour l'extraction de cette
matière; c'est de $0.35 à $0.50 la verge cube. Vous m'avez aussi
demandé les prix...
M. VINCENT: L'épandage.
M. TOUPIN: ... pour l'épandage, lorsque vous mentionnez, M. le
Président, une deuxième manipulation.
M. VINCENT: Oui, l'épandage.
M. TOUPIN: Alors, de $0.80 à $1 la verge cube pour le roc et de
$0.40 nous sommes restés au même montant de $0.40
pour les autres déblais.
M. VINCENT: Quelle est la moyenne quand il y a des soumissions
publiques? Quelle est la moyenne des soumissions pour l'extraction du roc, de
la terre et de l'épandage, toujours en restant dans les trois
principaux?
M. DEMERS: Cela va faire une règle de trois.
M. VINCENT: Ou encore de façon générale...
M. TOUPIN: Des soumissions publiques?
M. VINCENT: ... des soumissions publiques, des soumissionnaires de
l'extérieur qui veulent exécuter des travaux pour le
ministère. Est-ce qu'on soumissionne à $4, à $5 ou
à $6 pour le roc, pour la terre?
M. TOUPIN: Je vais prendre l'information adéquate parce que j'ai
peur de vous répondre des choses qui ne seraient pas exactes.
M. VINCENT: Est-ce qu'on a ici un contrat d'environ $50,000 pour voir
quelle a été la soumission publique acceptée? On n'a pas
le livre des contrats?
M. TOUPIN: Je n'ai pas le livre des contrats. Si c'est une question qui
vous intéresse, on essaiera d'y apporter réponse.
M. VINCENT: Ces changements-là sont effectifs depuis le mois
d'août 1971.
M. TOUPIN: A ma connaissance, c'est en août 1971 qu'ils ont
été modifiés.
M. VINCENT: Le ministre nous a dit tout à l'heure qu'il n'y avait
pas eu de changement: Tous contrats ou tous travaux dont l'estimation est
inférieure à $25,000 sont des contrats négociés, et
supérieure à $25,000, des soumissions publiques.
Est-ce qu'il y a eu des soumissions publiques ou des soumissions
négociées à la suite desquelles les entrepreneurs se sont
désistés de leurs contrats?
M. TOUPIN: C'est arrivé, M. le Président.
M. VINCENT: Est-ce qu'on pourrait avoir le nombre de ces
désistements? Non, ce n'est pas nécessaire aujourd'hui. Pour le
journal des Débats, afin qu'on puisse relire la question, ce serait ce
qui suit: Pour les soumissions publiques comme pour les soumissions
négociées, combien de soumissionnaires se sont
désistés de leurs contrats avant exécution après
avoir été informés que ledit contrat leur était
adjugé, quel était le montant total de la soumission pour chaque
contrat, pour chaque projet? Est-ce que le dépôt de garantie a
été confisqué? Sinon, pourquoi? Par quel entrepreneur les
travaux ont-ils été exécutés subséquemment
et en vertu de quel critère? Ce serait la question. Quand bien
même cela prendrait une semaine, quinze jours avant d'y
répondre...
M. TOUPIN: Est-ce qu'on peut avoir une copie de votre question?
M. VINCENT: Elle est inscrite au journal des Débats. Je pense que
c'est la meilleure façon.
M. DEMERS: M. le Président, je voudrais dire quelques mots de
l'étude d'aménagement global de bassins. Dans le rapport que nous
présente l'honorable ministre, il est dit, à la page 71, qu'il y
aurait eu augmentation du personnel en 1971 et que le ministère a
confié, au cours de 1970, à trois bureaux
d'ingénieurs-conseils l'arpentage et l'étude d'environ 400 milles
de cours d'eau répartis sur vingt bassins d'assainissement agricole. Je
parle des cours d'eau et non pas de drainage souterrain.
M. TOUPIN : Je m'excuse.
M. DEMERS: A combien de bureaux d'ingénieurs-conseils a-t-on
confié les travaux d'étude en 1971?
M. TOUPIN: A deux. Ils n'ont pas été les seuls. Ils ont
complété le travail de notre personnel.
M. DEMERS: Seraient-ce les mêmes que tantôt, Hamel et
Malouin, Groleau et DeGuise?
M. TOUPIN:DeGuise.
M. DEMERS: Pour les cours d'eau.
M. VINCENT: Pour cours d'eau.
M. DEMERS: Hamel et Malouin associés, $601,935,10. Il y a Leroux
et associés, est-ce que ce n'est pas de la même famille?
M. TOUPIN: En 1971? M. VINCENT: En 70/71.
M. TOUPIN: Vous m'avez posé la question en 1971.
M. DEMERS: En 1971.
M. TOUPIN: En 70/71.
M. DEMERS: En 70/71.
M. TOUPIN: Là, nous sommes à...
M. DEMERS: Cela finit au mois de mars 1971.
UNE VOIX: II y avait eu une partie...
M. TOUPIN: La question que vous m'avez posée était
reliée à 1971.
M. DEMERS: Vous avez raison!
M. TOUPIN: Comment s'appelle le troisième?
M. DEMERS: Je parle du rapport du ministre fait en 1971 pour les travaux
qui ont été faits en 70/71. Le rapport du ministre ne rapporte
pas des événements qui vont venir. Il n'est pas assez
prévoyant pour ça.
M. VINCENT: A certains endroits, oui, il y a un rapport. A certains
endroits, on a un rapport où on parle des événements
à venir.
M. DEMERS: Est-ce que Leroux et associés ont eu un contrat de
drainage? Vous ne le savez pas?
M. TOUPIN: Non, ils n'en ont pas eu.
M. VINCENT: Ils n'en ont pas eu cette année?
M. DEMERS: Cette année, ils n'en ont pas eu. Verreault et
associés, $479,662.25.
M. TOUPIN: Cela, c'était, M. le Président, la continuation
d'engagements qui avaient déjà été pris.
M. DEMERS: C'est ça, en 1969.
M. VINCENT: Quand le gouvernement était bien en place.
M. DEMERS: On a changé.
M. OSTIGUY: Combien de contrats l'ex-ministre de l'Agriculture avait-il
donnés avant les élections?
M. TOUPIN: C'est un contrat qui a été donné la
veille, je pense, ou pas loin avant.
M. VINCENT: Amédée Malouin et Verreault et
associés, et Leroux... On a gardé Amédée
Malouin...
M. DEMERS: Le ministre antérieur, il ne disait pas que
c'était par prudence; il en donnait et l'ouvrage se faisait. Est-ce que
je pourrais avoir la réponse suivante: Sur combien de bassins...
M. OSTIGUY: On ne peut pas étudier les crédits de
l'Opposition!
M. DEMERS: On va le laisser parler, ça le défoule.
Pardon?
M. FRASER: On critique parce qu'on paye des dettes.
M. DEMERS: Vous ne payez pas des dettes. Vous payez pour du travail qui
a été fait. Mais vous, vous n'avez rien à payer, vous ne
faites rien. Il n'a pas été fait et vous avez payé quand
même?
M. TOUPIN: II a été fait.
M. DEMERS: II a été fait, exécuté.
M. TOUPIN: Une partie des contrats qui a été
signée.
UNE VOIX: On va jeter ça au panier.
M. DEMERS: Est-ce que le député de Rouville veut
préciser son accusation et on demandera à la barre les
intéressés qui viendront exposer leurs vues. Bien, parlez-en. Je
suis prêt à vous écouter. Je m'installe...
M. OSTIGUY:... les crédits de 1971.
M. DEMERS: Non, vous avez le droit de parler ici. Sur combien de bassins
ont travaillé ces firmes dans l'étude d'aménagement global
des bassins? Vous ne savez pas? On ne peut pas avoir les cours d'eau, ces
choses-là, si c'est dans certaines régions?
M. TOUPIN: Je vous ai mentionné que c'était
particulièrement dans la région de Québec, dans la
région de Drummondville et dans la région de Montréal,
mais je n'ai pas les détails des noms des différents bassins.
M. DEMERS: Lorsque, tantôt, le sous-ministre m'a donné des
montants pour les deux autres firmes qui sont encore les mêmes, est-ce
que ça incluait les travaux d'aménagement global des bassins?
Tout était compris dedans.
M. VINCENT: M. le Président, en ce qui concerne la conservation
des eaux pour fins d'irrigation ou de construction de barrage, de
détention des eaux, je me souviens qu'on avait annoncé au
ministère la construction de quatre barrages sur la rivière
Noire, c'est-à-dire la petite rivière Montréal, à
Saint-Rémy, tout près de mon bon ami le député de
Huntingdon, à la demande des associations d'horticulteurs. Est-ce que
ces barrages ont tous été construits?
M. TOUPIN: Je crois, M. le Président, qu'ils ont tous
été construits.
M. DEMERS: Est-ce qu'ils retiennent l'eau, est-ce bon, est-ce efficace?
Est-ce que le ministère a l'intention de poursuivre ses travaux
de...?
M. TOUPIN: II est fort possible, M. le Président, dans le
programme visant le développement accéléré des
terres organiques de la région du sud-ouest de Montréal
nous avons actuellement à peu près 27,000 acres qui sont en
exploitation et une potentialité de 27,000 acres supplémentaires
qu'il faille, dans le cadre du développement de ces terres
organiques, penser à de tels systèmes afin de contrôler la
régularisation des eaux en terre noire.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez des projets définitifs et
arrêtés sur votre projection
pour les années qui viennent au point de vue de barrages et de
drainage de ces terres noires?
M. TOUPIN: Nous avons, en ce qui concerne... Pour les années
à venir?
M. DEMERS: Bien, évidemment, pour ce qui est passé, je ne
vous questionne pas. Je voulais savoir si vous...
M. TOUPIN : Tous les travaux de recherche qui nous sont remis, une fois
que nous les avons, nous faisons, si nécessaire, une sélection,
nous allons aux plus urgents et nous allons aussi à ceux qui sont
réalisables. Il y en a qui ne sont pas possibles...
M. VINCENT: Oui, mais le ministre se rappelle, dans son livre
jaune...
M. TOUPIN: ... mais nos objectifs sont d'atteindre le plus grand nombre
de cours d'eau possible.
M. BELAND: Pour le principal bassin de terre arable au Québec,
est-ce qu'il y a eu déjà une étude du contrôle du
régime des eaux?
M. TOUPIN : Evidemment, il y a ces recherches qu'on fait faire dans les
différentes régions.
M. BELAND: Oui, par secteurs.
M. TOUPIN: Je ne pense pas qu'il y ait eu de contrats confiés
à des firmes pour traiter exclusivement du contrôle global des
eaux. Cela portait surtout sur le drainage souterrain, le drainage de surface
et des cours d'eau, le drainage des cours d'eau et du terrain.
M. BELAND: Vous dites qu'il y en a eu pour certains secteurs. Alors,
où sont ces secteurs?
M. TOUPIN: Le sous-ministre les a donnés tantôt. C'est
principalement dans la région de Montréal.
Est-ce que vous parlez au niveau des études ou au niveau des
réalisations? Ce sont deux étapes bien différentes.
M. BELAND: Oui, quant à cela, c'est vrai. Mais parlons d'abord
des études.
M. TOUPIN: J'ai mentionné, M. le Président, que
c'était situé particulièrement dans la grande
région de Québec, dans la grande région de Drummondville
et dans la grande région de Montréal.
M. BELAND: Au niveau des réalisations, cela a été
principalement dans le secteur sud de Montréal?
M. TOUPIN: Pas du tout. Selon votre intérêt particulier, je
peux répondre à ces questions par le détail et vous dire
où ces travaux ont été effectués.
M. LE PRESIDENT: Le député de Huntingdon.
M. FRASER: Je veux attirer l'attention du ministre sur le bassin de
drainage dans le comté de Huntingdon et cela appartient un peu aussi au
comté de Beauharnois. La rivière Laquerre et la rivière
Saint-Louis ensemble. Il y a des problèmes juridiques; je vous ai
écrit à propos de cela.
M. TOUPIN: A la rivière Laquerre, il y a de très
sérieux problèmes juridiques qui nous empêchent vraiment
d'exécuter les travaux.
M. FRASER: Je vous ai demandé de mettre une équipe
d'avocats pour régler les problèmes juridiques.
M. TOUPIN: Nous allons tenter de le faire, mais le gros problème
que nous avons, je pense, c'est parce que c'est un cours d'eau navigable. Le
gouvernement fédéral est impliqué, je pense, dans cette
question.
M. FRASER: Ce n'est pas navigable.
M. TOUPIN: II est peut-être déclaré comme tel.
M. DEMERS: II est déclaré comme navigable.
M. TOUPIN: C'est cela et il faut, en même temps, effectuer dans ce
travail de la rivière Laquerre un changement complet du lit naturel de
la rivière. Légalement, pour avoir cette autorisation, c'est
très complexe. Il y a un rapport aussi qui s'en vient de la Commission
juridique des eaux.
Plusieurs études ont été faites sur la
question.
M. FRASER: Cela va prendre cinq ans, six ans, dix ans. Nous serons morts
quand ça arrivera.
M. TOUPIN: On étudie encore le problème. Ce n'est pas
facile parce qu'il y a des problèmes juridiques.
M. FRASER: Une équipe de bons avocats devrait être capable
de résoudre ce problème dans deux ou trois semaines.
M. BELAND: Ils n'ont pas fini de compter les poissons.
M. VINCENT: M. le Président me demandait tout à l'heure
pourquoi j'avais tant de questions. C'est parce que le ministre nous a
donné tous ces livres-là des grandes politiques. Je lui pose des
questions pour savoir...
M. TOUPIN: II en a donné passablement.
M. VINCENT: ... où nous en sommes rendus. Prenez les pages 79 et
80: "Les politiques "70". On nous informe que le drainage des terres
maraîchères s'est fait sans plan d'ensemble dans le passé.
Là, on veut définir de nouvelles mesures. C'est la raison pour
laquelle nous voulons savoir aujourd'hui où en est rendue la
préparation de la cartographie des bassins de terre noire. Cela,
c'était en 1970, il y a deux ans. Aux pages 79 et 80, vous avez cela. Je
vais vous le lire. Vous verrez, M. le Président, que c'est bon!
"L'élaboration d'un plan directeur pour le contrôle des eaux dans
la région des terres organiques" vous parliez des barrages tout
à l'heure; on dit qu'on a terminé quatre barrages, mais on n'en a
pas commencé d'autres exige une série d'études
scientifiques sur l'hydrographie de la région, sur les
possibilités de récupération dans les divers bassins et
sur les prévisions de développement à longue
échéance. La mise en oeuvre du plan suppose une série de
travaux préparatoires dont quelques-uns sont déjà en voie
de réalisation. Plusieurs autres, étant donné l'urgence de
la situation, seront mis en chantier dans le plus court délai possible.
"Le ministère amorcera, dès le présent exercice financier,
les travaux suivants c'était en 1970 la préparation
d'une cartographie des bassins de terre noire, décrivant leur occupation
actuelle, les superficies boisées et les possibilités de
développement, l'étude des profils..."
M. DEMERS: "Les différents cours d'eau égouttant ces
terres noires, en vue de déterminer les sites possibles des barrages
nécessaires".
M. VINCENT: C'est quand le ministre était chef d'orchestre!
Où en est rendue la préparation de la cartographie des
bassins de terre noire?
M. TOUPIN: Tous ces travaux-là ont été
confiés à une firme: Hamel et Malouin, pour la région de
Montréal. Le rapport doit nous être remis. La
société doit me présenter le rapport sur tous les points
que vous venez de mentionner.
Quant à l'orchestre dont vous parliez tantôt, il joue bien
et il va continuer à jouer!
M. VINCENT: Ensuite: "L'étude des possibilités de
modifications de la réglementation". C'est pour répondre au
député de Huntingdon. Le ministre a répondu comme l'an
passé. Il a répondu comme en 1970.
Il dit ici: "Etude des possibilités de modifications de la
réglementation des cours d'eau concernés et du recours à
l'expropriation pour assurer l'acquisition des bassins requis pour la
construction des barrages et de leurs voies d'accès et des parties
boisées jugées essentielles à la protection des zones
à développer." "D) Préparation d'une législation
défendant l'exploitation des terres organiques pour le commerce de la
terre noire au voyage, comme cela se produit de plus en plus avec des effets
souvent néfastes et irréversibles." Où en sont rendus ces
projets de modification?
M. TOUPIN : La commission Legendre nous a empêchés de
continuer tout notre travail; nous attendions les résultats de la
commission Legendre avant d'entreprendre des travaux et des modifications.
M. VINCENT: Donc, pour le député de Sainte-Marie, une
autre série de voeux pieux. On vient encore de découvrir une
autre série de voeux pieux.
M. TOUPIN: M. le Président, je pense que j'ai dit clairement au
député de Nicolet que les travaux, dont on a parlé dans le
livre ont été exécutés dans la mesure où il
était possible de le faire. La commission Legendre est arrivée et
elle va continuer ses travaux. Voyez-vous, M. le Président, on n'arrive
pas à comprendre que c'est important dans un gouvernement qu'on ne fasse
pas double emploi !
M. DEMERS: Ils sont sauvés par l'Office de la langue
française.
M. TOUPIN: Je vais essayer de m'expliquer comme il faut. Les travaux
qu'on a pu faire ont été exécutés. Le rapport nous
sera remis bientôt; on connaîtra ce que c'est, ce bassin des terres
noires. On attend le rapport Legendre et on verra après ce que cela
donnera...
M. VINCENT: Seulement après?
M. TOUPIN: Ecoutez, est-ce qu'on peut exécuter des travaux avant
que les travaux de recherche soient faits?
M.TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Le député de Sainte-Marie.
M.TREMBLAY (Sainte-Marie): Je voulais simplement ajouter à ce que
vient de dire le député de Nicolet. Je suis d'accord pour dire
que je n'ai jamais vu un ministre de l'Agriculture aussi rempli de bonnes
intentions.
M. LE PRESIDENT: Quel article est-ce qu'on étudie?
M.TREMBLAY (Sainte-Marie): C'était simplement pour ajouter...
M. VINCENT: Ce sont toutes des bonnes intentions.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): On parle de toutes sortes de choses,
j'interviens une fois dans deux heures et on me rappelle à l'ordre.
Quand je félicite le ministre, vous me rappelez à l'ordre.
M. LE PRESIDENT: Je voulais simplement savoir à quel article des
crédits vous étiez.
M. DEMERS: Timeo Danaos et dona feren-tes.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Les bonnes intentions...
M. CROISETIERE: M. le Président, nous sommes à la
catégorie des cours d'eau. Est-ce qu'il y aurait possibilité
d'avoir une idée de l'étude qui a été faite
récemment sur les pertes des cultivateurs des comtés d'Iberville
et de Saint-Jean à cause de la crue des eaux et dont votre
ministère a été saisi? Je crois que vous avez des
inspecteurs du ministère de l'Agriculture qui ont visité les
lieux et qui ont fait un rapport.
M. TOUPIN : Je crois que vous faites allusion à la crue des eaux
de la rivière Richelieu?
M. CROISETIERE: Oui.
M. TOUPIN: La rivière Richelieu étant un grand ruisseau,
il me semble que cette responsabilité incombe au ministère des
Richesses naturelles. Quant à la collaboration des officiers du
ministère de l'Agriculture dans l'évaluation des dommages et
autres, effectivement elle s'est produite et les rapports ont été
remis au ministère des Richesses naturelles qui a cette
question-là entre les mains.
M. CROISETIERE: On pourrait conclure que le ministère de
l'Agriculture...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Question de procédure, le
député de Beauharnois n'a pas droit de parole sans le
consentement des membres de la commission. En ce qui me concerne, je lui donne
le droit de parole si j'ai l'accord des autres membres.
M. DEMERS: Cela a été décidé hier avant la
clôture.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Non.
M. LE PRESIDENT: Cela a été décidé au
début de la séance que nous donnions la parole à tous les
députés présents lorsqu'il s'agit de l'étude des
crédits. L'article 153 ne s'appliquera que lorsqu'il s'agira de
l'étude d'un projet de loi.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je ne veux pas l'empêcher de parler.
C'est parce qu'il arrive six heures.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Iberville.
M. CROISETIERE: Le ministre me dit que le rapport a été
transmis. Alors le ministère de l'Agriculture n'a aucun rapport à
donner pour le problème concerné, pour les cultivateurs qui sont
impliqués dans... Je crois qu'il y a 125 cultivateurs d'impliqués
dans les...
M. TOUPIN: M. le Président, si une enquête a
été ordonnée, je n'ai pas le rapport en main; si toutefois
une enquête a été ordonnée, nous aurons le
rapport.
M. CROISETIERE: II y a des pertes de récoltes et, à un
moment donné, cela vient à votre ministère quand
même. C'est pour ça que je posais la question.
M. TOUPIN : Personnellement, je ne me rappelle pas. C'est la raison pour
laquelle j'ai demandé au sous-ministre s'il avait demandé aux
fonctionnaires de ces régions de visiter des fermes et de voir quels
étaient les dommages causés par la crue des eaux. Si une telle
enquête est ordonnée... Lorsqu'un problème comme ça
se pose, ça n'arrive pas toujours sur mon bureau.
M. CROISETIERE: Est-ce que le ministre pourrait essayer de faire
enquête et nous donner le résultat?
M. TOUPIN : Si l'enquête est en marche.
M. DEMERS: Est-ce qu'on me permet une dernière question?
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: Est-ce qu'on peut considérer que ce volume est encore
d'actualité?
M. TOUPIN: II est de 1970.
M. DEMERS: II y avait des prévisions à la page 87
où il avait été écrit qu'en 71/72 se
préparera un plan directeur du contrôle des eaux pour
l'aménagement des cours d'eau du territoire du Saguenay - Lac-Saint-Jean
et l'exécution des travaux préliminaires. Or, je pose la
question: Le plan directeur est-il prêt? J'écoute. Je n'entends
rien. Quels sont les cours d'eau qui seront aménagés?
M. VINCENT: En vertu du plan directeur.
M. DEMERS: En vertu du plan directeur dans les politiques 1970 dans ce
charmant vade-mecum, le bréviaire du ministre, son livre de chevet, il a
couché là-dessus pendant deux ans. Quels sont les contrôles
qui seront construits?
M. TOUPIN: Maintenant c'est le député de Saint-Maurice qui
couche avec.
M. DEMERS: A quel endroit? Si on n'était pas en commission
parlementaire, vous vous apercevriez que je pourrais vous répondre!
Quels sont les travaux exécutés, où et quand? J'attends
votre réponse, c'est ma dernière question pour ce soir.
M. TOUPIN: Vous parlez bien de la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean?
M. DEMERS: Oui, c'est ça.
M. TOUPIN: C'est exact. Ne vous mettez pas tous les deux, seulement un
ça va suffire.
M. DEMERS: On se met deux, nous n'avons pas de sous-ministre, nous.
M. TOUPIN: On va finir par se comprendre.
M. DEMERS : Nous n'avons pas de sous-ministre pour répondre
à notre place.
M. TOUPIN: Cela ne prend pas une armée pour poser une
question.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le ministre veut donner sa réponse
demain?
M. DEMERS: Pour les réponses données on est...
M. TOUPIN: Je peux garder cette réponse jusqu'à demain. A
part cela, là-dessus je peux dire la vérité, toute la
vérité, je n'ai pas peur de le dire.
M. DEMERS: Seulement la vérité?
M. TOUPIN: Bien sûr que cela avait été prévu
dans le cadre du plan agro-forestier du Saguenay - Lac-Saint-Jean.
M. DEMERS: J'arrive de là.
M. TOUPIN: Une minute, on va terminer la réponse. Cela avait
été prévu dans nos programmes de négociation et on
a enlevé, au cours des négociations, je pense, cet aspect du
travail qui devait être fait dans la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean pour cette année.
M. VINCENT: Ce n'est pas fait encore?
M. TOUPIN: Or, nous devons maintenant le faire par nos propres moyens au
ministère.
M. DEMERS: Mais regardez ce que le rapport disait...
M. TOUPIN: Oui, M. le Président, le rapport disait exactement
qu'il fallait qu'il y ait un plan de drainage fait dans le
Saguenay-Lac-Saint-Jean. Nous ne changerons pas d'idée sur cette
question-là. C'est vrai.
M. VINCENT: Je vais dire comme le député de Sainte-Marie.
Le rapport disait ceci: C'était réellement bon la
problématique.
M. DEMERS: On braillait au Lac-Saint-Jean quand le ministre a dit
ça.
M. VINCENT: Une étude spéciale complétée en
août 1970, dans le cadre de la mission de planification régionale,
portant sur le réaménagement de la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean.
M. DEMERS: C'est arrivé à M. Legendre quand il
voulait...
M. VINCENT: Elle propose une série de programmes prioritaires
pour le secteur agricole. Et là, ça continue.
M. TOUPIN: C'est exact!
M. VINCENT: Un démarrage rapide de certains programmes.
M. TOUPIN: C'est vrai!
M. VINCENT: Le ministre dit: Cela va aller à l'an prochain.
M. TOUPIN: II y a eu des travaux de faits cette année, il y en a
eu de faits l'an dernier, il y a des études qui vont se faire et les
travaux seront complétés. Il n'y a pas de doute possible
là-dessus. Vous regarderez, une fois les programmes du ministère
mis en place.
Des projets de loi qui vont demeurer trois, six mois puis un an dans les
tiroirs, c'est révolu.
M. DEMERS: II y en a un où ça fait deux ans...
M. TOUPIN: Ces problèmes-là sont réglés. Le
cidre, la raffinerie de sucre de Saint-Hilaire, on s'est assez promené
avec ça durant la campagne électorale puis le syndicalisme
agricole aussi...
M. VINCENT: Cela fait deux ans que...
M. TOUPIN: ... On est parvenu à trouver des solutions qui ont du
bon sens.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! J'aimerais attirer l'attention
des membres de la commission sur...
M. TOUPIN: Il s'est fait 51,000 pieds de cours d'eau dans le
Saguenay-Lac-Saint-Jean.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Je voudrais tout simplement faire
une constatation. La commission d'étude des crédits du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, au moment où je
vous parle, a déjà siégé pendant huit heures.
M. DEMERS: Nous avons droit à combien de jours?
M. LE PRESIDENT: II n'y a pas de limite, sauf qu'il y a d'autres
ministères dont il faut étudier les crédits. A ce
moment-là, ce qui peut arriver c'est problématique, ce que
je vous dis là c'est que nous allons être obligés
d'appeler certains autres ministères et, après avoir
siégé pendant dix heures, au 9 juin, les crédits
deviennent automatiquement adoptés.
M. VINCENT: Où prenez-vous cela?
M. LE PRESIDENT: L'article 133, paragraphe 3.
M.VINCENT: D'accord, M. le Président. Mais c'est du chantage!
M. LE PRESIDENT: Non. M. VINCENT: Oui.
M. DEMERS: Le ministre de l'Agriculture n'a que des crédits
à défendre, les siens. Le député de Nicolet et moi,
nous sommes attachés aux crédits du ministère de
l'Agriculture et nous sommes prêts à les étudier.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. DEMERS: On se trouvera en dessous d'un escalier et on siégera
! On les étudiera.
M. LE PRESIDENT: Le député de Nicolet a dit que
c'était du chantage.
M. VINCENT: Je retire mes paroles, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: J'aime bien mieux vous mettre au courant de ce qui peut
arriver, plutôt que de vous arriver, tout à coup, avec une masse
et vous dire: C'est fini!
M. VINCENT: II reste encore d'ici au 9 juin.
M. PICARD : Alors, messieurs, nous suspendons nos travaux jusqu'à
demain matin, 10 heures, salle 321, à 10 heures précises.
UNE VOIX: On sera ici. (Fin de la séance à 18 h 6)
Séance du jeudi 18 mai 1972
(Dix heures quinze minutes)
M. PICARD (président de la commission permanente de l'agriculture
et de la colonisation) : A l'ordre, messieurs !
Au moment de la suspension des travaux, hier, nous étions au
sous-article 1, de l'article 3: Service du génie, c'est-à-dire
l'hydraulique agricole.
M. DEMERS: On était au Saguenay.
M. LE PRESIDENT: C'est pris probablement avec la baie James.
M. DEMERS: On arrivait à la baie James.
M. VINCENT: J'ai encore quelques courtes questions sur ce sujet. Si le
ministre, pour employer une expression de l'adjoint parlementaire du ministre
de l'Agriculture à Ottawa, est positif, ce ne sera pas tellement long.
Pour l'information de ceux qui ne le connaissent pas, l'adjoint parlementaire
du ministre de l'agriculture à Ottawa, c'est le député
libéral du Lac-Saint-Jean, M. Marcel Lessard.
M. DEMERS: Lessard, c'est un nom prédestiné.
M. VINCENT: En 1967, on avait employé le paiement de $200
l'arpent pour les interventions du ministère dans les travaux de
drainage de surface ou d'égouttement et il restait quelque centaines de
milliers de dollars qui apparaissaient aux comptes recevables qui
représentaient les dettes accumulées par les municipalités
avant cette mesure. Or, quelle est la somme totale due à cette fin, au
premier avril 1972? Si on n'a pas la réponse aujourd'hui, quelle
était la somme totale due à cette fin au 1er avril 1970? Quelle
était-elle au 1er avril 1972? Est-ce l'intention du gouvernement
d'abandonner ces réclamations ou de hâter la perception?
Je pense que c'est très difficile d'avoir une réponse
définitive aujourd'hui mais j'aimerais l'avoir.
M. TOUPIN: Est-ce qu'il y en a eu de fait entre 1967 et 1969?
M. VINCENT: S'il y en a eu de fait, des réclamations?
M. TOUPIN: Oui. E y en a toujours eu régulièrement.
M. VINCENT: Vous avez vidé quoi? M. TOUPIN: La question.
M. DEMERS: Ou vidé le cours d'eau. M. le Président, dans
la réglementation des cours
d'eau de comté, jusqu'à nouvelle contraire, les conseils
de comté existent encore, est-ce encore la même politique suivie
sur la réglementation, est-ce qu'il y a des changements, est-ce qu'il y
a encore le surintendant spécial et l'acte d'accord et toutes ces
chinoiseries qui ne finissent plus?
M. TOUPIN: II y a un certain changement, M. le Président.
M. DEMERS: Est-ce que vous n'envisageriez pas qu'il serait
peut-être temps de se mettre à ajuster nos montres à
l'époque moderne pour enlever toutes ces procédures lorsqu'on
sait que cela prend un pourcentage de contribuables? Dans le conseil de
comté de Champlain-Laviolette, où j'ai déjà
siégé comme maire, on a passé trois ans sur le cours d'eau
Dick, il ne s'est jamais fait. Je pense qu'il y aurait une politique à
vérifier au ministère de l'Agriculture de concert avec le
ministère des Affaires municipales pour accélérer une
procédure et drainer certains cours d'eau. Pendant que les discussions
se font, des terres sont inondées et les cultivateurs ne
bénéficient pas de ce service essentiel. C'est une suggestion que
je fais ce matin, et je demanderais au ministre s'il y aurait moyen de jeter un
coup d'oeil dans ce domaine.
M.VINCENT: Dans un cas spécifique, un problème a
été soulevé récemment dans ma région et dans
la région du ministre des richesses naturelles, il s'agit de la
rivière Desrosiers, à quel stade est rendu le projet. Au stade de
la réglementation?
M. TOUPIN: Au stade de la réglementation.
M. VINCENT: C'est un problème de conseil de comté ou de
municipalité?
M. DEMERS: Si vous voulez répondre, il y a un micro.
M. TOUPIN : Ce sera enregistré à mon nom.
M. DEMERS: Cela va améliorer la réponse du ministre.
M. TOUPIN: C'est rendu au stade de la réglementation dans ce sens
qu'une réglementation a été adoptée par le bureau
des délégués.
Ces procédures sont déjà rendues au
ministère de l'Agriculture et sont sous examen chez le conseiller
juridique. C'est assez compliqué, parce que c'est une rivière
susceptible d'entraîner des problèmes d'érosion. Il faut
absolument créer des bassins de sédimentation à même
l'exécution des travaux de la rivière. Apparemment, c'est un
point litigieux dans le domaine de la réglementation à l'heure
actuelle.
M. VINCENT: Est-ce que ce sont les raisons qui empêchent
l'intervention immédiate du ministère?
M. TOUPIN: II n'est pas prêt pour cela.
M. VINCENT: Mais, est-ce que c'est prévu pour 1973,
c'est-à-dire pour l'année en cours?
M. TOUPIN: Avec la réglementation, c'est au programme des
activités.
M. VINCENT: C'est au programme des interventions du ministère;
les appels d'offres ne sont pas faits.
M. DEMERS: M. le Président, pendant que nous
bénéficions de la présence de M. Proven-cher ici
lorsque les choses sont normales, que les conditions sont normales, et
j'éviterai la répétition de mots, tout suit son cours
normalement même si on est dans les cours d'eau M. Provencher
pourrait-il nous dire combien ça prend de temps si un acte d'accord est
signé, pour qu'on puisse commencer à creuser et aménager
un cours d'eau? Est-ce que ça peut être une année ou deux
de la demande à l'exécution? Quelle est la moyenne?
M. TOUPIN: Cela peut varier à l'infini. M. DEMERS: Je
comprends.
M. TOUPIN: Une enquête a été faite il y a quelques
années en 1966 ou 1967 et la moyenne était de sept
ans.
M. DEMERS: Sept ans?
M. TOUPIN: Aujourd'hui, elle est réduite, mais c'est assez
difficile à établir parce qu'il y a certains cours d'eau qui ont
pu être exécutés dans l'espace de trois mois, entre une
demande et le début d'exécution, comme il y en a d'autres qui ont
pris vingt ans.
M. DEMERS: Si la politique du ministère d'abolir la contribution
de l'intéressé disparaît, n'y aurait-il pas moyen
d'accélérer? Quand le gars ne paie pas, passer chez lui,
ça ne devrait pas être si compliqué que ça.
M. TOUPIN: C'est assez curieux, je crois que ça devient aussi
difficile, parce qu'à ce moment-là l'agriculteur devient plus
exigeant, il a l'impression que ce cours d'eau est tout au gouvernement et
qu'il n'a pas d'affaire à payer quoi que ce soit. Et au lieu de se
limiter à tout simplement demander la gratuité, il aimerait avoir
l'indemnité.
M. DEMERS: D voudrait être payé pour faire faire son
fossé en plus.
M. TOUPIN: Pour les dommages qu'il peut subir à l'occasion des
travaux, parce qu'il faut admettre que ça en entraîne pour
l'agriculteur même si on dit que c'est gratuit.
M. VINCENT: Est-ce qu'il est question qu'on élabore une politique
pour à la suite de ce qu'on vient de dire aider les
agriculteurs qui sont les plus affectés par le creusage d'un cours
d'eau, en leur permettant par une subvention quelconque d'avoir au moins un
pont pour traverser le cours d'eau? Je sais qu'il en avait déjà
été question, est-ce dans les intentions du ministre de trouver
une solution dans ce domaine.
M. TOUPIN: M. le Président, le problème de fond ne se pose
pas tellement dans ce service, à savoir si on doit payer un pont
à l'agriculteur ou pas...
M. VINCENT: II ne se pose peut-être pas au service mais le
problème se pose chez les agriculteurs.
M. TOUPIN : II n'est pas sûr non plus qu'il se pose de cette
façon chez les agriculteurs. Evidemment, l'agriculteur a toujours des
problèmes lorsqu'on fait des travaux, même s'ils sont gratuits. On
l'a dit tantôt, si vous donnez une subvention, elle n'est jamais assez
élevée; si vous prenez à votre charge tout le cours d'eau,
on vous demande de payer tous les dommages qui peuvent être causés
au sol, parce que le cours d'eau est à notre charge. Le problème
nous apparaît plutôt être celui des relations entre le
service et les municipalités, la participation des municipalités,
la participation du service.
M. VINCENT: On en a discuté tout à l'heure de
ça.
M. TOUPIN: Le problème paraît beaucoup plus être
également de l'ordre des priorités qu'on doit accorder aux cours
d'eau, etc. C'est dans cette perspective que nous regardons actuellement, d'un
oeil assez intéressé, comment on pourrait améliorer ce
service, mais il n'est pas question d'ajouter quelque subvention que ce
soit.
M. VINCENT: Le problème qui se pose présentement est en
dehors de la réglementation. Je pense que les officiers du
ministère sont parfaitement au courant. Prenons le cours d'eau
Desrosiers qu'on a mentionné tout à l'heure. Quand on arrive vers
les dernières fermes sur le cours d'eau Desrosiers, à ce
moment-là vous aurez 10, 15, 20, 30, 40 cultivateurs qui sont au bout de
la ligne, qui ont moins besoin du cours d'eau que les premiers sur la
ligne.
On les oblige à avoir un cours d'eau qui passe sur leur ferme qui
peut avoir 20, 30 pieds et même quelquefois 40 pieds d'étendue
avec l'érosion, de largeur sur une profondeur de 7, 8, 10, 12, 15 ou 20
pieds. Là, ce cultivateur qui n'a pratiquement pas besoin du cours
d'eau, pour l'égouttement de sa ferme, qui va le laisser quand
même passer sur sa ferme pour égoutter les autres terres, est aux
prises avec l'obligation de construire un pont pour aller sur l'autre
extrémité de sa terre, de l'autre côté du cours
d'eau. Ces ponts-là peuvent coûter entre $1,200 et $1,500. J'ai vu
des ponts de $2,000, seulement pour aller sur la ferme.
C'est là que le problème se pose. Cela me surprend que le
ministre n'en ait pas entendu parler.
M. TOUPIN: J'ai entendu parler des problèmes, mais $2,000, ce
n'est pas un pont ordinaire.
M. VINCENT: Moi, j'en ai construit un sur ma ferme, il m'a
coûté $1,000.
M. DEMERS: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, le député de Nicolet.
M. VINCENT: Pardon?
M. TOUPIN: Le député de Nicolet n'est pas capable de se
payer...
M. VINCENT: Mon voisin, c'est la même chose.
M. DEMERS: On pourrait peut-être badiner...
M.VINCENT: Pour mon voisin, ç'a été la même
chose.
M. DEMERS: Mais c'est un problème excessivement...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Un instant. J'ai eu des remarques qui m'ont
été faites en rapport avec le fait que, de temps en temps, il y a
deux ou trois députés qui parlent en même temps et, au
journal des Débats, ça devient impossible pour les jeunes filles
de transcrire la discussion. Ce qui arrive, c'est que vos commentaires vont
être tout simplement mis de côté plusieurs fois parce qu'on
n'aura pas pu comprendre le sens de votre intervention. Alors, autant que
possible, voulez-vous n'adresser la parole que lorsqu'un opinant aura
terminé son intervention?
M. VINCENT: Vous avez parfaitement raison, M. le Président. E y a
tellement d'unités pour manquer les mêmes mots, les mêmes
paroles...
M. LE PRESIDENT: C'est la même chose, un porte-parole, c'est
assez.
M. VINCENT: M. le Président, je ne voudrais pas que le ministre
nous fasse une annonce aujourd'hui, mais je pense que ça vaut la peine
d'analyser sérieusement ce problème-là. Le pro-
blème se pose, et il va se poser de plus en plus, surtout avec
l'intensification de politique de drainage souterrain où nous serons
dans l'obligation de faire des fourgons encore plus profonds. Et ce
problème-là se pose surtout chez ceux qui sont au pied du cours
d'eau, à la toute fin du cours d'eau.
Je sais que la formule d'aide est très difficile à
trouver, mais j'ai vu, j'ai constaté et j'ai vérifié que,
dans certains cas, il y a eu des dépenses juqu'à $2,000. Le
ministre croit que c'est impossible, mais dans certains cas, il y a eu des
dépenses jusqu'à $2,000 pour faire un seul pont sur une ferme. Je
me demande si...
M. TOUPIN: Le service que nous avons, M. le Président, dans
l'hydraulique agricole, à mon point de vue, est très
généreux. C'est probablement un des plus généreux
au pays, dans toutes les provinces...
M.VINCENT: De ce côté-là... Non, je ne voudrais pas
que le ministre...
M. TOUPIN : Non, mais écoutez, je réponds à la
question...
M. VINCENT: Ce n'est sur aucune autre question de l'hydraulique
agricole. Le service est généreux, d'accord. Les
ingénieurs, d'accord; c'est simplement cette implication ou cette
obligation qu'on impose à l'agriculteur.
M. TOUPIN: Je voudrais vous donner des raisons pour lesquelles je
ne dis pas que votre suggestion n'est pas bonne, je ne dis pas qu'elle est
malvenue j'essaie de vous donner les raisons pour lesquelles on n'a pas
pensé à cette suggestion-là, parce que nous ne croyions
pas que c'était la bonne solution à apporter à ce
problème-là parce que, précisément, le service est
déjà trop généreux...
M. VINCENT: Pardon? Il est trop généreux?
M. TOUPIN : C'est un des services, dans tout le pays, où
ça ne coûte presque rien aux agriculteurs pour faire faire les
cours d'eau. Cela ne coûte rien aux municipalités, alors qu'en
Ontario et dans les autres provinces, les municipalités participent. Et
ici, au Québec, on paie déjà presque en entier tous les
travaux. Il me semble que c'est un problème qui relève beaucoup
plus d'agriculteurs et des municipalités et que les agriculteurs, dans
ce secteur, devraient s'adresser à leur municipalité pour essayer
de trouver, ensemble, dans une même municipalité, une solution
à ce problème-là.
Ce n'est pas impossible. La seule participation d'une
municipalité pourrait être d'aider un producteur qui, à
l'autre bout, a subi des dommages plus substantiels que celui de ce bout-ci. La
municipalité devrait avoir des services là-dessus et regarder un
peu plus ce qu'elle pourrait faire pour aider ses propres contribuables. A
venir jusqu'à maintenant, le gouvernement, dans ce secteur est
très généreux.
M. DEMERS: M. le Président, pourrais-je avoir la parole?
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: N'y aurait-il pas possibilité que, par l'Office du
crédit agricole, un type qui est obligé de mobiliser un montant
très substantiel, parce qu'il y a des problèmes de pont qui sont
sérieux... Chez les agriculteurs, il y a des rivières qui coupent
des terres. Bâtir un pont, ce n'est pas $1,200. Cela peut coûter,
à certains endroits, jusqu'à $10,000 et $15,000. S'il y avait
possibilité qu'à l'Office du crédit agricole on puisse
faire un prêt à des tarifs spéciaux d'immobilisation, ce
serait peut-être une solution constructive. Ce serait une participation
réelle du cultivateur et cela lui permettrait d'avoir un crédit
pour bâtir ce dont il a besoin. Moi, je ne demande pas des
subventions.
M. TOUPIN: Je ne voudrais pas m'avancer trop là-dedans parce que
je ne sais pas jusqu'où les politiques de crédit peuvent
s'appliquer. J'ai l'impression, au départ, qu'on peut
présentement se prévaloir des politiques de prêt offertes
par l'Office du crédit agricole pour régler des problèmes
comme ceux-là. Je pense qu'on peut le faire.
M. DEMERS: Moi, je ne suis pas pour qu'on donne tout aux cultivateurs.
Il faut toujours qu'il y ait des matins où ils travaillent aussi et
gagnent leur argent, comme toutes les classes de la société. Mais
il y a des problèmes sérieux et le cultivateur ne peut pas, avec
les moyens qui sont mis à sa disposition, immobiliser des montants
spécifiques pour des ponts. S'il y avait moyen qu'il puisse emprunter ou
qu'on trouve une formule...
M. TOUPIN : II faudrait bien tenir pour acquis, aussi, que ce n'est pas
le ministère de l'Agriculture, ni le service d'hydraulique agricole qui
décident si ce cours d'eau sera fait ou pas. La demande vient d'abord de
la municipalité. Elle vient, en premier ressort, des agriculteurs
eux-mêmes. Alors il me semble que les agriculteurs et les
municipalités devraient être capables de trouver une solution
acceptable à ce problème.
M. DEMERS: A cause du pont.
M. VINCENT: A cause du pont et des obligations que ça leur
impose. En ce qui me concerne, j'ai fait ma suggestion. Nous pourrions
continuer, s'il n'y a pas d'autres questions.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND: J'en ai perdu un bout, malheureusement, ce matin, à
cause de circonstances incontrôlables.
M. DEMERS: Vous avez passé des cours d'eau.
M. BELAND: Justement, j'étais à Laurier-Station. Quand on
a de la difficulté avec la division de la voirie, on arrive en retard
à l'Agriculture.
M. DEMERS: Le patronage ne fonctionne pas à votre goût?
M. BELAND: Quand vous l'aviez, vous autres, cela semblait bien aller
pour votre comté.
M. DEMERS: Cela fonctionnait tant qu'on voulait.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. TOUPIN: Dans le temps du député de Saint-Maurice, cela
roulait bien, je peux vous le dire.
M. BELAND: Probablement qu'il en a été question, mais, au
cas où il n'en aurait pas été question, justement, il y a
des fossés, des cours d'eau ou des rivières que les cultivateurs
pouvaient passer à gué avant. Maintenant, étant
donné que du sable mouvant s'est accumulé sur cinq ou six pieds
d'épaisseur, parfois il y a un endroit, justement, où il y
en a six ou sept pieds d'épaisseur la principale partie de la
ferme est de l'autre côté de la rivière. Cela cause un
problème majeur et fait que justement, le type réclame maintenant
un pont. Il n'a vraiment pas les moyens de le construire. Comme le
député de Saint-Maurice le disait, il y a beaucoup de
cultivateurs qui sont obligés d'investir $15,000 pour un pont. Aussi
bien, se laisser aller à la faillite tout de suite. C'est
impossible.
Disons qu'il y a des cas spéciaux. Peut-être que je vais
à un cas extrême, je le reconnais. Par contre, il existe des cas
bien spécifiques comme cela. Est-ce que le ministère entend faire
quelque chose dans des cas comme cela?
M. TOUPIN: M. le Président, j'ai donné la réponse,
tantôt, au député de Nicolet et au député de
Saint-Maurice. C'est que le ministère paie déjà en entier
tous les travaux. Cela ne coûte rien aux agriculteurs pour faire
effectuer ces travaux de drainage de cours d'eau. Si, toutefois, les cours
d'eau se remplissent avec le temps, on revient et on les nettoie, encore
gratuitement. On sait que cet investissement, de la part du gouvernement, est
de nature à aider à la rentabilisation des fermes. Cela nous
paraît beaucoup plus un problème de relations
producteurs-municipalités, parce que la demande est faite par les
municipalités.
M. VINCENT: Cela a été fait avant.
M. TOUPIN: Ce n'est pas le ministère qui décide de faire
des cours d'eau. Ce sont des agriculteurs qui demandent de les faire aux
municipalités. Ce sont les municipalités qui, par la suite, nous
demandent d'intervenir. Nous, nous faisons des travaux à la suite de
demandes. Nous n'imposons à personne un cours d'eau. Dans certains cas,
par exemple, les cours d'eau ne peuvent se faire parce qu'un agriculteur a
décidé de ne pas signer et de dire: On ne passera pas chez
nous.
On est ainsi obligé de mettre de côté tout le
travail d'un seul cours d'eau. Il nous parait que l'agriculteur peut faire un
apport économique. Si toutefois il sent que cette charge-là est
trop lourde, il peut s'entendre avec sa municipalité. Dans certaines
provinces les municipalités consentent des prêts aux agriculteurs
pour régler ce problème-là. Je ne vous dis pas que nous
fermons la porte totalement à la solution de ce
problème-là. Nous savons qu'il existe. Nous sommes bien
conscients qu'il existe, mais il faut comprendre aussi que le gouvernement
n'est quand même pas pour payer tout et tout.
Nous payons déjà presque en entier les travaux, et nous
sommes la seule province au pays à le faire. H y a d'autres
investissements en agriculture qui sont aussi extrêmement importants. Il
y en a qui sont fichument plus importants à un moment donné que
des problèmes comme ceux-là, pour l'agriculteur et
l'agriculture.
M. BELAND: Mais la nuance, c'est que justement dans ces cas-là
où il y a parfois accumulation de forts dépôts de sables
mouvants, ce sont souvent les premiers propriétaires, à partir de
l'embouchure de la rivière.
M. TOUPIN: Le député disait tantôt que
c'étaient les derniers. Alors, il y en a partout comme ça.
M. BELAND: Pas nécessairement les derniers, et souvent
très peu de cas sont les derniers. Dans mon bout, du moins. C'est
principalement là où débute la rivière ou le
ruisseau qu'il y a accumulation. C'est là qu'est le problème.
M. VINCENT: Pour le problème soulevé par le
député de Lotbinière, quand l'excavation est assez
profonde, ce sont surtout les derniers, ceux qui sont au pied de la
rivière. Quand l'excavation est profonde, plus le cours d'eau se
continue dans les terrains...
M. BELAND : Je pense que nous ne nous entendons pas. Je pense que nous
voulons dire la même affaire.
M. DEMERS: En fin de compte, c'est un problème de ponts.
M. BELAND: C'est un problème de ponts, mais c'est là
où débute la rivière dont parlait le député
de Nicolet.
M. DEMERS: Débute, ou au milieu ou à la fin. M. LE
PRESIDENT: En amont ou en aval.
M. BELAND: Je tiens à dire qu'on semble ne rien essayer
d'envisager pour aider ces agriculteurs. Mais comment se fait-il que, lorsqu'il
y a une industrie qui voit ses droits brimés de quelque façon, le
gouvernement provincial s'empresse à l'exempter de taxes, etc. Et, pour
les cultivateurs, ça ne vaut pas la peine. Il y a des choses
drôlement frustrantes à un moment donné.
M. TOUPIN: C'est mal poser le problème. C'est essayer de monter
en épingle un problème qui nous parait, quant à nous,
assez technique, tout compte fait, qui nous paraît être au premier
abord la responsabilité de l'agriculteur.
M. BELAND: C'est la responsabilité de l'agriculteur de se
plaindre.
M. TOUPIN : Je ne veux pas dire que nous ne voulons pas aider
l'agriculteur là-dessus, mais tous les travaux faits, jusque là,
sont payés en entier par le gouvernement. Tout ce qui lui reste c'est de
régler son problème de transport sur sa ferme. Et il me semble
que c'est possible pour un agriculteur de faire appel soit à des
techniciens, à des ingénieurs, pour avoir quelques idées,
se construire un pont qui soit le moins coûteux possible. En plus
je le disais tantôt il est peut-être même
possible que nous fassions appel à des politiques de crédit du
ministère pour emprunter $1,500 ou $2,000, si les ponts coûtent
ça, pour être capables d'emprunter à long terme et faire le
pont pour exploiter la ferme. Ce sont des cas vraiment exceptionnels, $1,500
à $2,000.
M. BELAND : J'ai le cas bien précis où un cultivateur a un
frère ingénieur. Et le pont coûterait au minimum
$15,000.
M. VINCENT: Cela peut arriver ça.
M. BELAND: A ce moment-là les possibilités de prêts
c'est blanc bonnet, bonnet blanc.
M. TOUPIN: Ce sont des cas extrêmes sur lesquels nous pourrions
peut-être nous pencher. Ces cas-là devraient nous être
soumis.
M. BELAND: Pas seulement se pencher, il faudrait trouver quelque
chose.
M. DEMERS: On voit mieux en se penchant qu'en regardant en
arrière.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions concernant
l'hydraulique agricole?
M. TOUPIN : Je voudrais répondre à une question qui m'a
été posée hier concernant les tarifs des
ingénieurs. Nous allons donner la réponse en détail.
Je pense que c'est connu déjà des autres personnes,
à savoir sur quelle base on s'appuyait lorsqu'on avait des contrats
d'exécution de travaux, d'études ou autres par des firmes
d'ingénieurs. Nous nous appuyons sur l'arrêté en conseil
3448 du 23 octoble 1968, qui indique les taux qui sont appliqués lorsque
nous avons à faire appel à des firmes
d'ingénieurs-conseils pour la réalisation de certaines
études ou certains projets.
M. VINCENT: Ce sont les mêmes taux?
M. TOUPIN: Ce sont les mêmes taux. Ils sont indiqués
là-dedans pour l'information de tout le monde. A compter du 25 avril
1970, lorsque l'ingénieur est un patron, c'est $150 par jour, pour un
chef de service ingénieur en chef, $135. Lorsqu'ils sont à
l'heure, au niveau des ingénieurs, pour un ingénieur senior,
c'est $18.50 l'heure, pour un ingénieur intermédiaire, $14, pour
un ingénieur junior, $9.50.
Lorsqu'il faut du personnel auxiliaire, un technicien ou dessinateur
senior gagne $11 par jour, un technicien dessinateur intermédiaire,
$9.50, un technicien dessinateur junior, $7.50, un employé de bureau,
$5.50. Lorsqu'il s'agit de l'ingénieur senior, c'est $20, et ainsi de
suite. Ce sont les taux utilisés par le ministère de
l'Agriculture lorsqu'il a affaire à des firmes d'ingénieurs.
M. BELAND: J'aurais une question. Lorsque vous donnez comme ça
les heures, en ce qui concerne Hamel, Malouin et Associés, étant
donné qu'il y a un montant de $601,935. ça représente
combien d'heures? Est-ce que vous avez quelque chose quelque part? Est-ce un
contrat global?
M. TOUPIN: Non, c'est sur des études soit de bassins
hydrographiques, lorsqu'il est question de cours d'eau ou encore sur
l'élaboration de plans de drainage souterrain dans les diverses
régions. Je vous mentionnais hier que la majorité des travaux
avaient été exécutés pour les deux firmes
concernées, soit dans la grande région de Montréal, de
Drummondville et de Québec.
M. DEMERS: II est extrêmement difficile de savoir combien d'heures
ils ont travaillé sur le projet. C'est le total des heures et des
bordereaux sont présentés?
M. TOUPIN: Des bordereaux sont préparés pour chacune des
personnes concernées par l'étude.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions? Alors,
catégorie 1. Adopté. Catégorie 2. Adopté.
Catégorie 3. Adopté. Catégorie 4.
Adopté. Catégorie 5. Adopté. Catégorie 6.
Adopté.
M. BELAND: Ici à Loyers est-ce que c'est le loyer...
M. TOUPIN: Non, pas dans ce domaine-là, M. le Président.
Cela ne "Xérox" pas.
M. DEMERS: Là, vous ne suivez pas les instructions de la
trésorerie.
M. TOUPIN: La codification, bien sûr, est la codification Mobec
générale, mais elle s'applique plus particulièrement au
matériel de construction et de réparation des pelles
mécaniques, tracteurs, chargeurs, compresseurs ou scies
mécaniques que nous employons dans la réalisation des divers
projets confiés à ce service.
M. DEMERS: C'est de l'entretien, ce n'est pas...
M. VINCENT: Dans le loyer il y a l'entretien des pelles
mécaniques? Il ne le faut pas.
M. TOUPIN: C'est de la location, M. le Président, c'est
ça.
M. DEMERS: C'est de la location de matériel.
M. TOUPIN: De matériel et d'équipement des
catégories que je vous ai mentionnées il y a quelque temps, plus,
bien sûr, le transport, parce qu'il faut transporter ce matériel,
par fardier ou autrement.
M. LE PRESIDENT: Alors, catégorie 6. Adopté.
M. DEMERS: J'aurais une petite sous-question, M. le Président. La
location se fait sur les dimensions de l'équipement? Il y a une
catégorisation?
M. TOUPIN: Oui, nous utilisons les normes qui sont
précisées par le Service général des achats qui a
un catalogue qui indique les...
M. DEMERS: Cela se comprend à première vue.
M. BELAND: Quel est le montant périmé sur les $300,000 de
l'an dernier?
M. DEMERS: Ils sont venus à bout des $300,000.
M. TOUPIN: En réponse à votre question, je pense que c'est
environ $38,000.
M. DEMERS: II n'y a pas eu de virement de fonds à cet
article-là?
M. TOUPIN: Je ne croirais pas, M. le Président. C'est le solde en
fait qui a été viré de $262,000 à $265,000.
M. DEMERS: Qui a été viré où? Laissez
faire.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 6. Adopté. Catégorie 7.
Adopté. Catégorie 8. Adopté. Catégorie 10:
Dépenses de transfert.
M. VINCENT: Dépenses de transfert, sur un montant l'an dernier,
nous avions voté pour les... C'est assez embêtant. En tout cas...
Pour faire le parallèle, on dit ici qu'on avait voté
$6,520,000.
Quel a été le total de la dépense, au 1er avril?
Vous avez $6,520,000. L'an dernier, nous avions voté, aux services
contractuels, $5,177,000; pour l'allocation de primes et de bourses, on avait
voté $1,235,000 ce qui faisait un total de $6,412,000 plus autre
chose.
M. TOUPIN: Cela fait $5,177,000 de dépenses plus $1,340,000, ce
qui fait vos $6,520,000 qui constituaient les services contractuels et...
M. VINCENT: Cela a été dépensé au complet?
Même, on a eu des budgets supplémentaires, je pense,
là-dessus.
M. TOUPIN: On a dépensé $7,400,000 environ. Il faudrait
que je fasse l'addition.
M. VINCENT: Avec les budgets supplémentaires?
M. TOUPIN: Pour les dépenses, c'est $5,389,000 plus
$1,994,000.
M. VINCENT: Cela fait $7 millions.
M. TOUPIN: Cela fait environ $7,300,000.
M. VINCENT: Environ $7,300,000 qui ont été
dépensés l'an dernier?
M. TOUPIN: Oui, monsieur.
M. VINCENT: On revient encore au même problème. Cette
année, on demande seulement $7,465,000 et cela veut dire qu'on demande
à peu près l'argent qui a été dépensé
l'an dernier. Il n'y a aucune augmentation dans le drainage, dans les
réalisations?
M. TOUPIN: C'est-à-dire qu'on augmente par rapport à
l'année dernière?
M. VINCENT: Non, on a dépensé $7,400,000 l'an dernier,
avec les budgets supplémentaires. Cette année, on redemande
$7,465,000.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: ... c'est-à-dire à peu près le montant
dépensé l'an dernier.
M. TOUPIN: C'est exact. Par rapport aux prévisions
budgétaires de l'an dernier, il y a une augmentation. Cette
augmentation-là, évidemment...
M. VINCENT: Non, mais par rapport aux dépenses.
M. TOUPIN: Oui, oui. Cette augmentation-là, on l'a basée
sur les dépenses faites.
M. VINCENT: Cette année, c'est à peu près les
mêmes interventions.
M. TOUPIN : On présume qu'on va faire à peu près
les mêmes travaux cette année qu'on a faits l'an dernier. Il y a
eu là-dessus des statistiques intéressantes. Si vous
permettez...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Avez-vous fini?
M. TOUPIN: Non, allez-y, on pourra donner les statistiques un peu plus
tard.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Ma question se rapporte aux services du
génie. C'est un problème, et je ne sais pas si c'est à cet
article-là qu'on peut en discuter. Le ministre va comprendre, il s'agit
du problème de l'expropriation de certaines parties de fermes de la
côte de Beaupré, par exemple, pour que l'Hydro-Qué-bec
puisse installer des lignes de transmission. Je ne sais pas si c'est à
cet article qu'on pourrait en parler, aux services du génie.
M. TOUPIN: Ici, on peut en parler, oui; parce qu'au fond, cela ne
relève pas de mon ministère, cela relève du
ministère des Richesses naturelles. Je ne vois pas
d'inconvénient...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Seulement, le ministère de
l'Agriculture a un mot à dire dans cela, c'est-à-dire dans
l'expropriation. Vous allez comprendre le problème; d'ailleurs, je pense
qu'on vous a rencontré pour cela. On sait que tous les cultivateurs
touchés par cette expropriation sur la côte de Beaupré font
des pressions actuellement pour que l'expropriation soit reculée
d'à peu près deux milles en arrière de leur terre au lieu
de la faire en plein milieu.
Ils contestent le prix qu'on veut leur donner pour cette expropriation;
ils contestent surtout l'endroit, étant donné le caractère
touristique de la côte. Est-ce que le ministre pense que des
décisions ont été prises là-dessus?
M. TOUPIN: Oui, des décisions ont été prises,
effectivement, à moins que l'Hydro-Québec change sa
décision d'ici le début de la construction de la ligne. Au fond,
la demande qui m'a été faite était de changer le
tracé. On a voulu passer ce troisième tracé à
côté des deux déjà en place, et les griefs
étaient les suivants. On se disait: On est en train de recouvrir nos
terres de pylônes et tantôt, on va être obligé de
cultiver entre les machins d'acier et cela va aller très mal.
On a fait des représentations auprès du ministère
des Richesses naturelles, par l'entremise de l'Hydro-Québec, et on nous
a dit que c'était impossible de changer le tracé, que les travaux
de recherche étant faits, plusieurs millions de dollars avaient
été dépensés à cette fin et qu'il
n'était pas possible de le faire pour cette fois-là.
J'ai suggéré à mes collègues de la Voirie et
des Richesses naturelles que nous formions un comité de
coordination.
De cette façon, chaque fois qu'on veut tracer un programme
d'autoroute ou un programme de construction de lignes de transmission, le
ministère de l'Agriculture serait impliqué immédiatement
afin que les problèmes ne nous reviennent pas après que les
travaux de recherche sont faits et que l'argent est dépensé.
Le comité, je l'espère bien, va fonctionner et nous
arriverons, dans le temps, à régler ce problème de
morcellement des terres, d'une part, et de pylônes trop nombreux sur un
même sol, d'autre part.
Le problème s'est posé aussi, le député de
Nicolet m'a posé la question en Chambre, concernant le gazoduc sur la
rive sud de Montréal.
M. VINCENT: Qu'est-ce qui arrive dans ce domaine-là?
M. TOUPIN: C'est passablement réglé. Les deux parties sont
entrées en négociation et je pense qu'il y a entente avec la rive
sud. Je ne pense pas qu'il soit possible de changer le tracé.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Si vous permettez, M. le ministre, on sait
que...
M. TOUPIN: On va tenir compte des revendications des agriculteurs
concernant le drainage souterrain.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Les cultivateurs concernés contestent
le tracé et le prix de $90 l'acre.
M. TOUPIN: Les indemnités, je ne le sais pas, c'est
l'Hydro-Québec qui décide; l'Hydro-Québec est passablement
autonome dans ses décisions. Là-dessus le gouvernement
n'infléchit pas tellement une décision de l'Hydro-Québec
en cette matière.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Mais, quelles sont les
responsabilités du ministère de l'Agriculture dans un cas
d'expropriation?
M. TOUPIN: La seule responsabilité que je
peux avoir en tant que ministre responsable de l'Agriculture est que je
peux intervenir auprès de l'Hydro-Québec ou du ministère
des Richesses naturelles, notamment pour tenter de protéger le sol
arable au Québec. C'est là au fond que se situe mon rôle en
tant que ministre de l'Agriculture.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Vous en avez certainement pris connaissance,
j'ai reçu un mémoire de ces cultivateurs concernés par
cette expropriation, où ils expliquaient leurs griefs; ils contestaient
le lieu du tracé et le prix. On disait là-dedans qu'on vous avait
rencontré avec l'UCC et vos responsabilités, au ministère
de l'Agriculture, c'est seulement la protection du terrain.
M. TOUPIN: Oui, je n'ai aucun pouvoir d'empêcher les...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est le ministère des Richesses
naturelles.
M. TOUPIN: C'est le ministère des Richesses naturelles qui peut
négocier avec l'Hydro-Québec ces affaires-là. Alors, c'est
pour ça que j'ai demandé la création d'un comité
pour qu'on puisse vraiment prendre le problème à sa source, ne
pas attendre que le tracé soit fait. Mais, au moment où il est
question de construire une ligne, que tout de suite les deux ministères
se rencontrent avec un représentant de l'Hydro-Québec et qu'on
dise: Bien voici, nous préférerions, nous,que vous regardiez dans
cette direction plutôt que dans l'autre si nous voulons protéger
notre sol arable.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Avez-vous l'impression que le
ministère des Richesses naturelles et l'Hydro-Québec ont tenu
compte de ces représentations et qu'ils étudient la
possibilité de changer le tracé?
M. TOUPIN: Ils en ont tenu compte pour les indemnités. Je ne sais
pas s'ils ont révisé les taux, par exemple, je sais que l'UCC
négocie ou a négocié avec l'Hydro-Québec pour
tâcher d'augmenter les taux.
M.TREMBLAY (Sainte-Marie): Je sais que le problème des
négociations...
M. TOUPIN: Des négociations ont déjà
été entreprises dans le passé et ça avait
donné des résultats très intéressants. Je sais que,
quand la ligne a passé dans ma région, on avait obtenu des
augmentations assez substantielles surtout pour les terres arables.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Le problème de l'Hydro-Québec
c'est que des lignes de transmission de 750,000 ne peuvent pas se croiser.
C'est là qu'est le problème technique. On ne peut pas croiser les
lignes.
Avez-vous l'intention de faire des pressions pour que ces cultivateurs
obtiennent plus pour la servitude qu'on veut prendre sur leurs terres? A $90
l'acre, vous ne trouvez pas que c'est un peu bas?
M. TOUPIN: S'il y a un pylône, c'est $90 l'acre; ensuite il y a la
construction du pylône, je pense que c'est $50 pour un pylône. Ce
n'est pas intéressant, économiquement, ça ne veut rien
dire pour une ferme ces indemnités. Ce qui est intéressant pour
un agriculteur c'est de pouvoir utiliser sa ferme avec le plus d'aisance
possible. C'est pour ça qu'il ne faut pas absolument se pencher sur les
indemnités parce que, plus les indemnités seront
élevées, plus il sera difficile, peut-être, d'amener les
agriculteurs à penser dans la perspective de la protection du sol. C'est
beaucoup plus, je pense, de tenter de trouver des tracés qui
protègent le sol. C'est dans cette perspective que nous travaillons
beaucoup plus que dans l'autre.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): II y a aussi sur le mont Sainte-Anne, toute
cette avalanche de pylônes qui enlève l'attrait touristique,
l'esthétique de la côte.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, cette discussion est très
intéressante, mais je pense qu'elle relève plutôt des
crédits du ministère des Richesses naturelles.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est parce que...
M. LE PRESIDENT: C'est la responsabilité de
l'Hydro-Québec.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Si vous me permettez, M. le
Président, je suis d'accord...
M. LE PRESIDENT: C'est très intéressant mais je pense
que...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): ... mais le ministère de
l'Agriculture a une certaine responsabilité dans la décision en
ce qui concerne la protection des sols.
M. LE PRESIDENT: Y a-t-il d'autres questions sur la catégorie des
dépenses de transfert?
M. VINCENT: II y aurait juste, M. le Président, sur la
catégorie des dépenses de transfert, une question assez
générale.
Je ne sais pas si on peut obtenir des détails là-dessus.
C'est que le ministère avait effectué des travaux assez
considérables dans la région de Sainte-Scholastique. Quand le
fédéral a annoncé les expropriations, il y a eu gel des
travaux. Est-ce que le ministère a réclamé des
autorités fédérales le remboursement de certains travaux
qui ont été effectués dans la région de
Sainte-Scholastique, à l'aéroport?
M. TOUPIN: Non, pas à ma connaissance.
M. VINCENT: Ce sont les cultivateurs qui font leurs propres
réclamations.
M. TOUPIN: Voyez-vous, c'est un autre problème que nous avons.
C'est que le ministère ne fait jamais les travaux à son compte.
Il paie les travaux pour le compte des autres. Alors, si des
réclamations doivent être faites, elles doivent être faites
encore à rebours, soit par l'agriculteur qui commence ou par la
municipalité. C'est plutôt l'agriculteur, je pense, qui doit faire
ses représentations au moment où on exproprie sa terre.
M. VINCENT: II n'y a pas autre chose à la catégorie
10.
M. LE PRESIDENT: Alors, catégorie 10, adopté?
DES VOIX: Adopté.
M. TOUPIN: Je voudrais, M. le Président, si vous me le permettez,
donner quelques précisions. Hier, on a laissé sous-entendre un
peu que les travaux de drainage, par rapport aux déclarations que
j'avais faites, n'avaient pas donné de résultats aussi grands que
ceux que j'avais laissé espérer.
M. VINCENT: Ce n'est pas nous; c'est le ministre qui a laissé
planer cela.
M. TOUPIN: Je voudrais donner un certain nombre de statistiques pour
démontrer que nos déclarations correspondent, très
souvent, à des faits concrets.
M. VINCENT: M. le Président, je voudrais quand même
intervenir. Le ministre a dit: On a laissé planer. Ce n'est pas nous qui
avons laissé planer; c'est le ministre. Sous sa signature, dans le
rapport annuel 70/71, quand il s'agit de l'hydraulique agricole, il a dit que
cela avait retardé, qu'on n'avait pas pu réaliser toutes les
opérations pour telle et telle raisons que j'ai données hier.
M. DEMERS: II a invoqué sa prudence et toutes ces
choses-là.
M. TOUPIN: M. le Président...
M. DEMERS: Un instant, s'il vous plaît. Je pense que les choses
doivent être remises dans leur vrai cadre. Nous avons cité au
texte le rapport du ministre de l'Agriculture, nous donnant les raisons pour
lesquelles certains travaux n'auraient pas été
complétés, telles que l'entrepreneur qui était
négligent. Cette baisse dans les travaux de creusage des cours d'eau est
imputable, d'une façon générale, au long délai
survenu dans l'adjudication et la négociation des travaux confiés
à l'entreprise privée.
M. TOUPIN : M. le Président, nous avons répondu à
cette question.
M. DEMERS: Si vous avez répondu, nous avons accepté votre
réponse.
M. TOUPIN : Ce n'est pas sur cet aspect de la question que nous voulons
intervenir. C'est que, hier, on a laissé planer, à la suite de la
déclaration que j'avais faite, que les travaux prévus n'avaient
pas été effectués et que cela demeurait des
déclarations qu'on a appelées, hier, orchestrées ou
orchestrales. On va leur donner des statistiques là-dessus.
M. le Président, nous avons fait allusion au rapport du ministre
de 70/71. Si nous essayons de faire des comparaisons, il est bien sûr
qu'à cause des raisons mentionnées, notamment au niveau des cours
d'eau, nous n'avons pu effectuer que 953,100 pieds. Cependant, en 1971, le
rythme de croisière s'est amélioré pour passer à
1,216,300 pieds.
M. VINCENT: Je pose une question tout de suite. On parle de 70/71; qu'on
me donne donc les chiffres pour les autres années.
M. TOUPIN: Oui, nous pourrions partir de 1966. Nous avons fait 814,400
pieds. En 67/68, 834,500 pieds. En 68/69, 1,300,000 pieds. En 69/70, 1,154,000.
Les chiffres que je viens de mentionner: en 70/71, 953,100 et, en 71/72,
1,216,300. En ce qui regarde la pose de drains souterrains: en 70/71, si on
fait la comparaison en partant de 66/67 : treize millions de pieds de drains.
En 67/68, 18,711,000 pieds. En 68/69, 33 millions.
M. VINCENT: Pardon?
M. TOUPIN: Non, non, c'est cumulatif. Je regrette infiniment, M. le
Président. Je suis dans la mauvaise colonne pour vous donner votre
information.
M. VINCENT: Je commençais à être content.
M. TOUPIN: En 66/67, 5,125,000 pieds de drains. En 67/68, 6,198,000
pieds. En 68/69, 8,877,000 pieds. En 69/70, 11,311,000 pieds. En 70/71,
15,335,000 pieds. En 71/72, 21,431,000 pieds.
M. VINCENT: Parfait.
M. LE PRESIDENT: Les derniers chiffres ne sont pas des chiffres
cumulatifs.
M. TOUPIN: Ce ne sont pas des chiffres cumulatifs, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: C'était tout simplement pour
préciser.
M. TOUPIN: C'est la seule précision que je voulais apporter.
M. LE PRESIDENT: C'était une mise au point. La catégorie
10 est donc adoptée. Catégorie 11: Autres dépenses.
Adopté?
DES VOIX: Adopté.
Entrepôts, outillage et matériaux
M. LE PRESIDENT: Nous passons maintenant au sous-article 2:
Entrepôts, outillage et matériaux. Catégorie de
dépenses no 1: Traitements, salaires et allocations.
M. VINCENT: M. le Président, est-ce que le ministre a avec lui
l'inventaire des machines que le ministère possédait en 70/71 et
l'inventaire de celles qu'il possède aujourd'hui? Non, sans les lire
là.
M. TOUPIN: Vous dites en 71/72, je n'ai pas le tableau comparatif. Nous
avons quand même les statistiques nécessaires pour vous donner
l'inventaire détaillé de ce que nous avons actuellement.
M. VINCENT: Cela va assez vite. Combien de béliers
mécaniques?
M. TOUPIN: II y a 130 camions, camionnettes, pick up de livraison, jeep,
etc.; 43 tracteurs lourds, 36 tracteurs de ferme, deux niveleuses, 19 pelles,
six excavatrices, quatorze foreuses, 28 soudeuses, 27 compresseurs, 43
charrues, 39 herses, 110 roulottes, 64 fardiers, semi-trailers ou remorques,
167 cabanes à outils, pompes, foreuses, coffres à dynamite et 54
de toutes sortes, auto-trailers, monte-charge, souffleuses à neige,
etc.
M. VINCENT: Non, mais vous avez dit six excavatrices.
M. TOUPIN: J'ai dit cinq excavatrices. M. VINCENT: Cinq excavatrices? M.
TOUPIN: Six excavatrices. M. VINCENT: Puis les draineuses.
M. TOUPIN: Cinq draineuses, M. le Président.
M. DEMERS: Draineuses qui appartiennent au ministère?
M. VINCENT: Oui, mais hier on a parlé de onze.
M. TOUPIN: Oui, en 1971, la question a été posée
pour savoir combien il y avait de draineuses en activité pour le
ministère de l'Agriculture. Elle a été posée, je
crois, par le député de Yamaska et il y avait onze draineuses en
activité sous la responsabilité du ministère de
l'Agriculture en 1971.
M. VINCENT: Là il en reste combien?
M. TOUPIN: Nous avons actuellement en inventaire cinq draineuses au
ministère de l'Agriculture.
M. VINCENT: II y en a six de parties?
M. TOUPIN: II y en a six qui ont été mises en disposition
de surplus au service général des achats.
M. VINCENT: Combien d'unités ont été
transférées à d'autres ministères ou organismes
gouvernementaux, au cours de l'année?
M. DEMERS: Au chapitre des draineuses hier j'avais posé une
question...
M. VINCENT: Non, non, c'est parce que j'aimerais ça si on pouvait
les envoyer là.
M. TOUPIN: II y a eu tout l'équipement des chemins de
colonisation.
M. VINCENT: Les niveleuses.
M. TOUPIN: Ah oui, oui, ce qui a été
transféré à la Voirie. Tout l'équipement qui
était au garage il me semble qu'il servait à ces fins-là.
Nous avons transféré de l'équipement au cours de 1971 pour
la réalisation des travaux de chemins de colonisation, sous la
responsabilité du ministère de la Voirie.
M. VINCENT: Qu'advient-il de tout ce personnel qui travaillait au
ministère de l'Agriculture?
M. TOUPIN: Je n'ai plus maintenant avec moi le chiffre exact, mais les
effectifs affectés à ces responsabilités-là ont
été...
M. VINCENT: ... ont toutes été
transférés.
M. TOUPIN: ... transférés au ministère de la
Voirie, à l'exception de deux personnes que nous avons conservées
à notre ministère.
M. VINCENT: Maintenant, combien d'ateliers ont été
fermés?
M. TOUPIN: Ils ont tous été transférés, je
pense. Je ne sais pas dans les garages s'il y a eu des transferts par
exemple.
Je peux vous dire que jusqu'ici nous avons encore sous notre
responsabilité neuf garages et entrepôts à travers le
Québec. Etant donné la concentration des effectifs et le
transfert au ministère de la Voirie certains dont nous n'avions plus la
nécessité, étant donné que ce matériel
était transféré à la Voirie, ont été
fermés. Mais je ne puis pas vous donner le détail, M. le
Président.
M. DEMERS: II vous reste combien de roulottes avez-vous dit?
M. TOUPIN: Cent dix, M. le Président.
M. DEMERS: Qu'en faites-vous maintenant que les niveleuses sont parties?
Quand le défilé partait ils avaient ça en
arrière.
M. TOUPIN: Oui, elles sont au ministère de la Voirie. Maintenant
elles sont utilisées entre autres lorsque doivent se déplacer nos
équipes qui sont chargées des forages de puits artésiens.
Nous essayons de planifier nos opérations dans un endroit donné.
Alors nous logeons une partie de ce personnel dans ces différentes
roulottes-là.
M. OSTIGUY : Parmi les draineuses qui vous restent, est-ce qu'on
pourrait savoir la marque? Vous avez certaines draineuses qui avaient
été achetées, je pense, en Allemagne ou quelque chose
comme ça. Cela n'avait pas été tellement efficace.
C'était une compagnie de Montréal qui avait vendu ça et
elle a fait faillite, si ma mémoire est bonne. Il y avait un M.
Lord...
M. DEMERS: Pardon? Qu'on précise donc ! Cela fait trois jours que
ce monsieur me parle de M. Lord. Voulez-vous vous mettre à table, une
fois pour toutes?
M. OSTIGUY: Je voudrais savoir quelle sorte de draineuses
c'étaient.
M. DEMERS: II a parlé d'un M. Lord. Hier, j'étais dans le
corridor et le député de Rouville m'a dit: Parle-nous donc de
Lord. Ce matin, il était encore dans le lard. Est-ce que vous voulez
parler du lard, du porc frais?
M. OSTIGUY: Je ne pose pas la question au député de
Saint-Maurice, je pose la question au ministre.
M. DEMERS: S'il vous plaît, voulez-vous donner les détails
afin qu'on sache. Lord, c'est qui?
M. OSTIGUY: Non, pas...
M. DEMERS: C'est parent avec qui? C'est parent avec Massey-Ferguson? Les
anciens tracteurs dans le temps des anciens ministres?
M. TOUPIN: M. le Président, on va arrêter cette
altercation.
M. DEMERS: Qu'il arrête donc de nous parler de M. Lord.
M. TOUPIN : Nous n'avons pas les données à notre
disposition mais si la commission est d'accord, à la prochaine
réunion, nous tenterons de vous les apporter. Je ne sais pas si
ça va être possible, il faut sortir les contrats d'achats, je ne
sais pas de quand ça date.
Mais nous sommes prêts à regarder ce qu'on peut trouver
là-dedans.
M. DEMERS: M. le Président, je voudrais qu'on précise la
question. Hier, le député de Rouville m'a dit ici, par en
dessous, en se cachant derrière ses cheveux: Le député de
Saint-Maurice devrait nous parler de M. Lord. Bon, ce n'était pas
suffisant. En montant: Parle-nous donc de Lord? Je voudrais qu'il en parle, de
Lord, et je voudrais qu'il réponde à cette question afin qu'on
n'insinue pas que j'ai joué dans le lard.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que je pourrais demander au député
de Saint-Maurice s'il est certain que ce M. Lord est impliqué dans les
crédits...
M. DEMERS: Je suis certain que le député de
Rouville...
M. LE PRESIDENT: ... à l'article que nous discutons
actuellement?
M. DEMERS: ... fait des insinuations. Hier, il en a fait contre une
firme d'ingénieurs. Ce matin, il essaie de me relier à autre
chose. C'est dans son système, et je n'endurerai pas qu'un homme de sa
qualité insinue quelque chose à mon sujet. Il va préciser
ses accusations ou il va les retirer.
M. OSTIGUY: M. le Président, je n'insinue rien au sujet du
député de Saint-Maurice. Je lui ai demandé quelle sorte de
draineuses avaient été mises de côté? Je voulais
savoir la marque et quand elles avaient été achetées, tout
simplement.
M. DEMERS: II faudrait demander aussi combien de tracteurs ont
été vendus par l'entremise de certains vendeurs à telle
époque.
M. TOUPIN: M. le Président...
M. DEMERS: Cela peut faire l'objet d'une sous-question.
M. TOUPIN: ... d'après ce que j'ai compris, le
député de Rouville n'a fait allusion à personne d'autre
qu'aux entreprises qui auraient pu vendre de la machinerie au ministère
et relever les contrats. Je trouve bizarre que le député de
Saint-Maurice prenne la mouche à cause de cela.
M. DEMERS: Je ne prends pas la mouche, mais pourquoi m'en parle-t-il,
à moi? Qu'il pose sa question ici.
M. TOUPIN: Ou, alors, s'est-il senti visé? M. DEMERS: Ecoutez, je
ne me sens pas visé
du tout, pas d'insinuation. Essayez donc de me peinturer.
M. TOUPIN: On vous comprend. On va donc apporter les documents pour
mettre de l'ordre dans la maison.
M. OSTIGUY: Vous êtes nerveux!
M. DEMERS: C'est la spécialité du parti de salir tout le
monde.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. DEMERS: Surtout dans le comté, chez nous, on avait un
spécialiste qui m'a précédé comme
député en Chambre...
M. LE PRESIDENT: La parole est au ministre de l'Agriculture.
M. VINCENT: Je pense qu'il a terminé, M. le Président. Si
le ministre a l'intention d'apporter ces documents, je pense qu'on va suspendre
cet article.
M. TOUPIN: Je ne voudrais rien retarder.
M. VINCENT: Non, on va suspendre l'article.
M. TOUPIN: II est possible que je puisse les avoir, mais il est bien
possible qu'on ne puisse pas les retrouver. Il s'agit de contrats et je ne sais
pas si on les a, je ne sais pas de quand ça date.
M. LE PRESIDENT: S'il vous plaît, catégorie 11, Autres
dépenses...
M. VINCENT: Là, je ne sais pas.
M. LE PRESIDENT: Non, c'est plutôt le sous-article 2,
Entrepôts, outillage et matériaux...
UNE VOIX: C'est cela.
M. VINCENT: Là, on nous a dit qu'il restait cinq machines et le
ministre a dit qu'il apporterait les contrats pour savoir quand elles ont
été achetées. il est question d'un M. Lord.
M. DEMERS: Oui.
M. VINCENT: David Lord.
M. OSTIGUY: J'ai demandé la compagnie.
M. VINCENT: On pourrait également demander au ministre combien
d'unités ont été cédées à part
celles-là dont le député de Rouville a l'air
d'être au courant ou revendues comme matériel de surplus?
Premièrement, à qui? Deuxièmement, à quel prix?
Troisièmement, est-ce que c'est après soumission publique
ou après soumission en circuit fermé, quels étaient les
soumissionnaires autorisés? Egalement, qu'on vérifie donc le cas
Lévesque.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Je crois que la question que pose
présentement le député de Nicolet relève du Service
général des achats parce que le ministère ne fait que
transférer ces marchandises comme surplus et c'est la
responsabilité du Service général des achats de demander
des prix. Est-ce exact?
M. VINCENT: Oui, c'est cela, M. le Président, mais...
M. LE PRESIDENT: Alors, cette question devrait être
posée...
M. VINCENT: ... cette machinerie appartient au service
étudié présentement au sous-article Entrepôts,
outillage et matériaux.
M. LE PRESIDENT: Mais si elle est placée comme matériel de
surplus, pour ce qui est du ministère, il n'y a plus rien à
faire.
M. TOUPIN: C'est-à-dire que c'est notre ministère qui en
dispose. Quand elle est placée en surplus, c'est le Service des achats
qui en dispose et le Service des achats est sous la responsabilité du
ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. VINCENT: A ce moment-là, M. le Président, j'avais
changé ma question: Quel était l'inventaire de la machinerie en
70/71 au ministère de l'Agriculture et de la Colonisation sous le titre
Entrepôts, outillage et matériaux? Deuxièmement, quel
était l'inventaire en 71-72? Cela relève du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation.
M. TOUPIN: Cela est vrai.
M. VINCENT: Troisièmement, combien d'unités ont
été transférées à d'autres ministères
et organismes gouvernementaux? Cela relève encore du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation. Quatrièmement, combien
d'unités ont été cédées ou revendues comme
matériel de surplus? Cela relève du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation parce qu'il faut que le ministre
cède et permette la revente. Lorsque le Service général
des achats autorise la vente, il faut que le ministère de l'Agriculture
signe. A ce moment-là, le ministre est obligé, parce que c'est
son outillage, de signer la recommandation du Service général des
achats. A qui la machine est-elle cédée? Le ministre signe cela.
A quel prix? Le ministre signe cela.
Avec soumission ou sans soumission publique?
M. TOUPIN: Je ne sais pas, je reviens encore sur la question.
M. VINCENT: Avec ou après soumission en circuit fermé. Le
service général des achats est seulement un outil qu'on utilise
et le ministre peut recommander, refuser ou retenir les machines. C'est
arrivé dans le cas Lévesque où j'ai moi-même retenu
la machine, parce que j'avais l'autorité. Si on apporte les informations
concernant les autres machines, on va nous apporter celles-ci aussi. Egalement
toutes les soumissions qui ont été acceptées ou
refusées par le ministre. C'est son autorité. Le service
général des achats n'est qu'un outil.
M. TOUPIN: Cela ne se peut pas. Ce n'est pas le ministère qui
dispose de cette machinerie-là. Nous les mettons en surplus au service
des achats et c'est ce service qui en dispose. Le ministère, lui, en a
disposé.
M.VINCENT: Le ministre ne comprend absolument rien. Et alors je le
renvoie à ce que disait Marcel Lessard; il avait raison hier soir. Le
ministère de l'Agriculture, quand il veut disposer de quelque chose que
ce soit, de machinerie ou quoi que ce soit, il informe le service
général des achats qu'il a telle ou telle machine en surplus.
M. TOUPIN: II les met alors à la disposition...
M. VINCENT: Non, le service général des achats les met en
vente. Et lorsque la vente est sur le point d'être
réalisée, on retourne le document au ministère de
l'Agriculture, et le ministre de l'Agriculture doit autoriser la vente,
l'approuver ou la désapprouver. C'est la même chose quand le
ministère de l'Agriculture achète quelque chose.
Le service général des achats agit comme agent d'achat,
mais le ministre peut refuser la machine, ou encore il peut l'accepter à
d'autres conditions, ou refuser catégoriquement et demander de nouvelles
soumissions. Cela relève du ministère de l'Agriculture et
ça relève de chacun des ministères.
M. DEMERS: C'est un péché qui relève de...
M. TOUPIN : Je ne veux pas prolonger davantage cette discussion. Je vais
vérifier techniquement si tel est le cas. Personnellement, je ne me
rappelle pas il est possible que ma mémoire fasse défaut
d'avoir signé de tels documents depuis que je suis au
ministère. Néanmoins, je suis prêt à prendre les
informations techniques. Et si j'ai une responsabilité vis-à-vis
de ce secteur-là, je ne m'y déroberai pas, je vais la faire,
comme je l'ai prise vis-à-vis de tous les autres problèmes.
M. VINCENT : Certain que vous en avez une autre
responsabilité.
Et, en plus, je voulais savoir combien d'ateliers ont été
fermés. Il y en a trois de fermés, le ministre ne le sait pas et
le sous-ministre non plus.
M. TOUPIN: Nous allons vous les donner.
M.VINCENT: D'autres seront-ils fermés en 72/73?
M. TOUPIN: On sait où vous prenez vos informations.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît !
M. VINCENT: Cela fait plusieurs fois que le ministre mentionne qu'il
sait où je prends mes informations.
M. TOUPIN: Prenez les questions en note et demain nous apporterons une
réponse.
M. VINCENT: Et également...
M. TOUPIN: Alors, pourquoi le député de Nicolet pose-t-il
des questions auxquelles il a les réponses?
M. VINCENT: C'est parce que je vais en province.
M. LE PRESIDENT: Je demande au député de Nicolet...
M. TOUPIN: Quel est l'intérêt et l'importance de fermer
trois garages dans la province de Québec? Parce que le ministère
n'en a plus besoin.
M. VINCENT: En ce qui me concerne...
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le député de Nicolet m'entend
lorsque je le rappelle à l'ordre?
M. TOUPIN : ... toutes les questions.
M. LE PRESIDENT: Je voudrais lui signaler une chose:
premièrement, voulez-vous vous abstenir de frapper sur la table. Il y a
un micro sur votre table, vous l'avez oublié, mais au journal des
Débats, ils n'entendront absolument rien. J'avais cédé la
parole au ministre, qui a donné son explication aux questions que vous
aviez posées. Il a dit qu'il s'informerait, qu'il se peut qu'il n'ait
pas les informations de mémoire, et qu'il fournirait les informations
à la prochaine séance.
M. TOUPIN : A chaque question je donnerai la réponse.
M. LE PRESIDENT: Si le député de Nicolet le veut, nous
pouvons suspendre l'étude du sous-article 2.
M. VINCENT: J'ai d'autres questions, si vous me le permettez.
C'était terminé tout à l'heure, mais j'en ai d'autres,
parce que je viens d'entendre le sous-ministre dire au ministre: Quelle
importance cela peut-il avoir que trois garages soient fermés? Donc il
le sait. Et je ne crois pas que ce soit le devoir d'un fonctionnaire. Je l'ai
entendu.
M. TOUPIN: Le député de Nicolet est parti sur une voie. Je
ne comprends pas pourquoi il prend cette voie-là. C'est lui-même
tantôt qui a dit qu'il y avait trois garages de fermés et il a
dit: Vous ne le savez même pas et votre sous-ministre ne le sait pas. Or,
à la suite de cette déclaration du député de
Nicolet, on se demande quelle importance ça peut avoir qu'il y ait trois
ou quatre garages de fermés dans la province de Québec, alors que
le ministère n'en a plus besoin. Si c'est d'une importance vitale et
fondamentale, nous lui donnerons la réponse en toutes lettres, et nous
irons la porter sur son bureau, si c'est nécessaire.
M. VINCENT: J'ai d'autres questions, M. le Président. Avec la
liquidation de l'outillage, de quelle façon a-t-on disposé des
entrepôts, garages et bureaux attenants à New Carlisle? Qu'on nous
réponde! Si cela n'a pas d'importance, qu'on nous le dise!
M. TOUPIN: Nous ne les avons pas en mémoire. Nous allons vous
apporter les réponses aux questions.
M. VINCENT: A Rimouski, Notre-Dame-du-Lac, Saint-Germaine-de-Dorchester,
Québec, La Sarre, Amos, Saint-Jovite, Les Buissons, Mistassini.
M. TOUPIN: Etc.
M. VINCENT: De quelle façon a-t-on disposé de ces
entrepôts, de ces garages, de ces bureaux?
M. TOUPIN: Nous allons vous dire tout cela demain.
M.VAILLANCOURT: II n'y a pas de cachette là-dedans!
M. VINCENT: Non, non! C'est pour cela que ça me surprend de voir
quelle importance cela peut avoir qu'on en ait fermé un, deux ou
trois.
M. DEMERS: S'il n'y a pas de cachette, ce n'est toujours bien pas
apparent. Nous ne le savons pas.
UNE VOIX: Sur la question dernièrement posée, M. le
Président, je peux répondre.
M. VINCENT: Non, M. le Président, que le ministre nous
réponde.
M. TOUPIN: M. le Président, demain j'apporterai la réponse
aux questions qui m'ont été posées. C'est ce que j'ai dit
et je les apporterai demain, pas avant.
M. LE PRESIDENT: D'accord. Y a-t-il d'autres questions?
M. VINCENT: Un instant, M. le Président. Entrepôts et
outillage, en suspens.
M. LE PRESIDENT: En suspens.
Bureaux et laboratoires régionaux
M. LE PRESIDENT: Article 4: Bureaux et laboratoires régionaux.
Catégorie 1 : Traitements, salaires et allocations.
M. BELAND : Est-ce qu'on peut faire quelque peu la ventilation
très sommaire de cela?
M. TOUPIN: Je pense que c'est la même chose que les traitements,
salaires et allocations de l'article 3.
M. le Président, à cet article 4, cela comprend le
personnel qui est distribué à travers les douze régions
agricoles du Québec, de qui répondent les douze coordonnateurs et
leur équipe. Sous cet article 4, vous retrouvez là, plus
particulièrement, les dépenses afférentes aux salaires de
ces employés, ainsi que les frais de déplacement ou frais de
voyage de ces personnes. Ce sont les principales choses concernées par
cela.
M. BELAND: Est-ce que cela comprend aussi, quand on parle de
laboratoires régionaux, ceux utilisés, par exemple, au point de
vue de l'enseignement agricole?
M. TOUPIN: Non, M. le Président. Les laboratoires utilisés
au niveau de l'enseignement agricole sont catégorisés sous la
recherche et l'enseignement. Cependant, vous faites probablement allusions aux
divers laboratoires régionaux que nous avons, par exemple, à
Rimouski, Sherbrooke, Alma et Nicolet.
M. DEMERS: Pourrais-je demander au ministre, M. le Président, si
l'orientation des bureaux régionaux a été
changée?
M. TOUPIN: Non, M. le Président. Les bureaux sont demeurés
là où ils étaient.
M. DEMERS: Je sais qu'on n'est pas parti avec, mais je voudrais savoir
si les politiques qui ont présidé à la création,
à la mise sur pied de bureaux régionaux sont encore les
mêmes. Est-ce qu'on a changé l'orientation de ces bureaux, au
point de vue fonctionnel, au point de vue administratif et au point de vue de
l'efficacité?
M. TOUPIN: Nous avons conservé la structu-
re qui avait été prévue et nous tentons d'exploiter
le plus possible tout le potentiel de ces bureaux. Nous tentons surtout de
créer un esprit d'équipe et de faire travailler ensemble les
régions. Nous tentons aussi, bien sûr, de faire en sorte que les
politiques du ministère se rendent jusqu'à la base. Par
conséquent, nous tenons très souvent des réunions de
coordonnateurs régionaux. Nous les informons d'une façon
régulière des politiques du ministère et nous les
incitons, autant que possible, à s'orienter dans ces grandes
directions.
M. DEMERS: Vous avez une diminution dans les salaires. C'est
probablement dû à une diminution des effectifs.
M. TOUPIN: Probablement.
M. DEMERS: Pourquoi a-t-on diminué les effectifs?
M. TOUPIN: Au sujet des effectifs, je pense, M. le Président, que
j'ai donné hier la réponse à cette question. Nous avons
révisé, dans tous les ministères, les effectifs. Le
ministère de l'Agriculture a également révisé ses
effectifs et il a convenu que 100 postes de moins n'entraveraient pas son
travail. Il est en mesure d'assumer toutes ses tâches avec 100 postes de
moins.
M. VINCENT: Combien de personnes étaient au travail le 1er avril
1972, dans les bureaux régionaux?
M. TOUPIN: Je crois, M. le Président, de mémoire, que
c'étaient 918 personnes. En tout cas, c'étaient les effectifs
autorisés.
M. VINCENT: II y avait 918 personnes.
M. TOUPIN : C'étaient les effectifs autorisés aux
laboratoires régionaux. Combien étaient à l'emploi
à la date que vous mentionnez, M. le Président, je ne suis pas en
mesure de vous le dire.
M.VINCENT: M. le Président, on regarde, ici, le rapport. On voit,
entre parenthèses, 902 qui est le chiffre de l'an dernier
et, pour cette année, 869 personnes, effectif autorisé, pour
bureaux et laboratoires régionaux. Et il y en avait 918 en poste.
M. TOUPIN: Je mentionnais, M. le Président, que je vous donnais
ces chiffres de mémoire et que je n'avais pas les détails devant
moi. J'ai mentionné 918, et il est fort possible que ce soit 902.
C'était de mémoire, je regrette, je n'avais pas l'addition de ce
personnel devant moi.
UNE VOIX: Prenez note de la question et vous pourrez également
donner la réponse demain.
M. LE PRESIDENT: Le député de Sainte-Marie.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): II y a combien de laboratoires
régionaux? On parle de bureaux de...
M. TOUPIN : II y en a douze répartis à travers le
Québec.
M. VINCENT: Vous n'avez pas ici le tableau des effectifs en date du 1er
avril?
M. TOUPIN: Je pense qu'on les a donnés hier, M. le
Président.
M. VINCENT: Non, non...
M. TOUPIN: Oui, vous avez posé ces questions hier et nous y avons
répondu. La seule différence qu'il y a c'est que ce matin on pose
des questions sur une partie des activités du ministère,
c'est-à-dire les bureaux et laboratoires régionaux. Hier nous
avons discuté des effectifs.
M. VINCENT: L'an dernier on avait 902 postes d'autorisés.
M. TOUPIN: Alors, nous avons répondu tantôt...
M. VINCENT: Vous les avez dans les chiffres...
M. TOUPIN: ... et nous donnerons une réponse plus précise
demain, parce que nous n'avons pas les données statistiques en main.
M. VINCENT: Nous suspendons l'article, M. le Président?
M. TOUPIN: Je n'y vois pas d'inconvénient.
M. LE PRESIDENT: Alors, est-ce seulement la catégorie 1,
traitements, salaires et allocations qui est suspendue ou tout l'article?
M. DEMERS: Dans les effectifs, si je me rapporte à la page 88 des
politiques de 1970, il est écrit que le personnel
spécialisé du bureau régional d'Alma devrait être
immédiatement augmenté pour hâter la réadaptation de
l'agriculture dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Je voudrais
savoir quels étaient, les effectifs à Alma, le 10 mai?
M. TOUPIN: C'est une autre question à laquelle on pourra
répondre. Je n'ai pas le détail du bureau d'Alma.
M. DEMERS: C'est le 10 mai 1970, 1971, au 1er avril 1971 et au 1er avril
1972. Combien il y avait de professionnels, de fonctionnaires, d'autres
employés qui étaient en fonction. Quelles sont les disciplines
professionnelles qui
y sont autorisées, combien de vacances non encore comblées
dans ce coin-là... A la même page il est écrit... Ne faites
donc pas d'humour, vous n'en êtes pas capable.
A la même page, il est écrit que les dépenses
envisagées pour l'engagement du personnel technique étaient
incluses dans les montants prévus.
M. DEMERS: Je ferai remarquer au député de Sainte-Marie
que je ne fais pas venir les journalistes pour écrire un petit article
sur la côte de Beaupré. J'étudie ici les crédits du
ministère de l'Agriculture.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, chaque fois que je
fais une intervention, le député de Saint-Maurice fait allusion
aux journalistes.
M. DEMERS: Oui, c'est régulier.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): A l'ouverture des crédits, je
voudrais faire une mise au point, il y avait des journalistes ici et je pense
qu'on n'a pas parlé plus de mon intervention que de celle des
autres.
M. DEMERS: Ah oui.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Et le journaliste qui est venu m'adresser la
parole tantôt, c'était tout simplement pour s'informer des
amendements qu'on voulait proposer au bill 64.
Alors, les procès d'intention, je commence à en revenir
pas mal.
M. DEMERS: Nous lirons ça demain, M. le Président, dans
les journaux.
M. OSTIGUY: C'est le même député qui attaque
les...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Si vous voulez que les journalistes
rapportent vos paroles dans les journaux, soyez intéressants.
M. DEMERS: Oui, oui, comme vous.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, maintenant, est-ce que l'article 4 est
suspendu en entier?
M.TREMBLAY (Sainte-Marie): Nous ne voulons pas perdre notre temps avec
des niaiseries.
M. LE PRESIDENT: Dans ce cas là nous allons continuer.
UNE VOIX: Des niaiseries, un budget de $2 millions à $3
millions?
M. BELAND: ... professionnels, étant donné qu'il y a une
augmentation...
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît, il faudrait
décider à propos de la catégorie 1, traitements, salaires
et allocations. Voulez-vous la suspendre?
M. VINCENT: C'est en suspens, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: C'est en suspens. Catégorie 3, service de
transport et de communication.
M. VINCENT: Cela consiste en quoi, service de transport et de
communication?
M. TOUPIN: M. le Président, c'est relié plus
particulièrement aux frais de déplacement des itinérants
qui travaillent au ministère de l'Agriculture, cette catégorie de
dépenses. C'est relié aussi à certains frais de mutation
et de déménagement et aussi à certains frais
d'assignation.
M. VINCENT: Mais là, je me pose une question. C'est que les
services de transport et de communication augmentent de $110,000 et les
traitements et salaires diminuent de $400,000 et le personnel diminue. Quelle
relation peut-on faire entre ça?
M. LE PRESIDENT: L'augmentation du prix de l'essence?
M. TOUPIN: C'est ça, M. le Président, ça peut
s'expliquer de deux façons, à première vue, notamment
lorsqu'on retrouve, par exemple, les frais de téléphone, les
dépenses à cette catégorie ont augmenté ou nous
prévoyons qu'elles augmenteront d'au moins $20,000.
De même, aussi, nous retrouvons à ce chapitre l'inclusion
éventuelle dans notre enveloppe de la négociation du programme
agro-forestier de l'ODEQ et aussi du Nord-Ouest québécois
puisque, présentement, pour l'information générale de tout
le monde, les articles budgétaires couverts par ces différents
programmes spéciaux seront dorénavant inclus dans les enveloppes
budgétaires des ministères concernés au lieu de se
retrouver simplement figurant là mais étant
catégorisés budgétairement aux dépenses du budget
de l'OPDQ.
M. VINCENT: M. le Président, une question au ministre. Quand on
voit "Imputations", en bas, est-ce que ce sont les remboursements de l'ODEQ, ce
que le sous-ministre vient de mentionner?
M. TOUPIN: A la catégorie 14? Oui, c'est exact.
M. VINCENT: D'accord, merci.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3, Services de transport et
communication, adopté?
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4, Services professionnels,
administratifs et autres? Le député de Lotbinière.
M. BELAND: C'est ici que je veux poser ma question. Etant donné
qu'il y a quand même le triple du montant de 71-72, quelle en est le
détail?
M. TOUPIN: J'ai mentionné tout à l'heure que
c'était dû à l'inclusion dans le budget régulier du
ministère de l'Agriculture des différents programmes de l'ODEQ
dans le Bas Saint-Laurent et aussi de la prévision pour les deux
nouveaux programmes ARDA négociés actuellement dans cette
nouvelle entente ARDA. Cela s'applique plus particulièrement à
des services professionnels, services juridiques, services divers.
L'augmentation du triple que vous mentionnez est due à l'inclusion dans
le budget direct du ministère de l'Agriculture de ces programmes
spéciaux.
M. BELAND: Mais, en gros, quels sont ces deux programmes
spéciaux?
M. TOUPIN: En gros, vous avez, dans le Bas du fleuve, l'Office de
développement de l'Est du Québec qu'on appelle l'ODEQ, dans
lequel le ministère de l'Agriculture est maître d'oeuvre de
différents programmes. Pensons, par exemple, au
réaménagement foncier, entre autres. Dans cette entente-cadre,
par exemple, certains personnels sont financièrement payés dans
cette entente ARDA. C'est pour cette raison que vous les retrouvez dans cette
catégorie de Services professionnels, administratifs et autres.
M.VINCENT: C'est payé à 100 p.c. par ARDA?
M. TOUPIN: C'est 75 p.c. 25 p.c.
M. DEMERS: Quel est le rôle joué par le ministre d'Etat,
député de Joliette, dans l'application? Est-ce que vous
travaillez parallèlement ou conjointement? Est-ce qu'on pourrait avoir
le lien qui se fait entre le travail exécuté par le ministre
d'Etat, l'honorable député de Joliette, et le ministère de
l'Agriculture dans les travaux de l'ODEQ dans le Bas du fleuve?
M. TOUPIN: Evidemment, vous savez que le député de
Joliette est responsable de l'ODEQ en tant que ministre d'Etat. Le
ministère de l'Agriculture joue son rôle à
l'intérieur des organismes créés par l'ODEQ et notamment
la conférence administrative.
M. DEMERS: Est-ce que le ministère de l'Agriculture sent un
déblocage et un progrès dans la mise en oeuvre et
l'efficacité?
M. TOUPIN: II ne fait pas seulement le sentir, il le constate.
M. DEMERS: Vous le constatez. Est-ce que c'est le même
succès qui est obtenu au Lac Saint-Jean?
M. TOUPIN: Au Lac Saint-Jean, les travaux ne sont pas
commencés.
M. DEMERS: Mais il y a une étude. Le CRD a travaillé
très sérieusement.
M. TOUPIN: Exact. Il y a une étude. Un rapport a
été soumis au ministère.
M. DEMERS: Est-ce que le rapport a été
déposé?
M. TOUPIN: Le rapport a été déposé. Il a
été remis à l'OPDQ. Il a été discuté
et il est dans le cadre des négociations actuellement avec le
gouvernement fédéral pour ARDA 3.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4. Adopté? DES VOIX:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 5: Entretien et
réparations?
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 6: Loyers?
M. DEMERS: Ce sont des loyers pour quoi?
M. VINCENT: Ce sont encore les locations de Xerox et de la machinerie
dans les bureaux régionaux.
M. TOUPIN: C'est la même chose. M. LE PRESIDENT: Adopté?
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 7: Fournitures et approvisionnements,
adopté?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 8: Matériel et
équipement, adopté?
M. VINCENT: A la catégorie 8: Matériel et
équipement, c'est l'achat de matériel pour les laboratoires?
M. TOUPIN: D'appareils scientifiques dans les différents
laboratoires, bien sûr.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 8. Adopté. Catégorie 10:
Dépenses de transfert. Adopté?
M. VINCENT: Est-ce qu'on pourrait nous donner les grandes lignes de ces
subventions de $237,800...
M. TOUPIN: Certainement.
M. VINCENT: ... qu'on compare à $62,500, l'an dernier.
M. TOUPIN: Cela s'explique encore une fois, cette différence, par
ce que j'ai dit précédemment. En ce qui concerne les grands
articles, plus particulièrement dans les prévisions pour le
Bas-du-fleuve, vous avez divers programmes. J'en mentionnais un tantôt,
soit l'aménagement foncier. Il y a le réseau des fermes normes,
il y a l'aide à la commercialisation des pommes de terre.
Il y a diverses recherches et l'expérimentation; il y a le
développement de certaines productions animales ou horticoles pour
lesquelles il y a ces dépenses de transfert.
M. DEMERS: Je m'excuse d'interrompre le sous-ministre, mais j'aurais une
sous-question à poser. Comment définit-il une ferme-norme? Est-ce
une ferme expérimentale subventionnée en totalité par le
ministère ou si c'est la ferme d'un cultivateur chez qui on fait des
expériences?
M. TOUPIN: Dans les grandes lignes, ce programme de fermes-normes est
pour rapprocher les agriculteurs de diverses sous-régions. Par exemple,
nous sommes dans le Bas Saint-Laurent, afin d'appliquer véritablement
sur cette ferme les techniques appropriées, la gestion appropriée
pour servir d'exemple à l'ensemble des agriculteurs qui entourent cette
région ou cette paroisse.
Est-ce suffisant? Si vous voulez des explications
supplémentaires, je peux vous en fournir.
M. DEMERS: Cela répond à ma question.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 10. Adopté. Catégore 11:
Autres dépenses?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 14?
M. VINCENT: Les remboursements, ça consiste en quoi ça,
$24,000?
M. TOUPIN: C'est la partie qui est reliée au remboursement que
nous faisons aux différents abattoirs qui sont
Approuvé/Québec, pour le travail supplémentaire des
inspecteurs après 40 heures de travail.
M. DEMERS: Est-ce que je pourrais savoir combien il y a d'abattoirs qui
sont Approuvé/ Québec actuellement? Cela ira plus tard; bon,
c'est bien.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 14. Adopté. Catégorie
15: Imputations? Le député de Lotbinière.
M. BELAND: Ici, c'est probablement dû aux nouveaux programmes dans
le Bas-Saint-Laurent.
M. TOUPIN: Ce sont les crédits qui étaient imputables
à l'OPDQ et que nous retrouvons ici.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 4 est adopté, à
l'exception de la catégorie 1, qui est suspendue.
M. VINCENT: M. le Président, très brièvement, je
voudrais revenir à la catégorie 1 et vous dire qu'en ce qui me
concerne elle sera adoptée. Mais, avant, j'aurais une toute petite mise
au point à faire, parce que c'est enregistré au journal des
Débats; je pense que c'est très logique que je la fasse. Tout
à l'heure, il y a eu une intervention assez violente. Le ministre a dit:
Vous avez des informations; on sait d'où elles viennent. Je ne voudrais
pas discourir là-dessus. J'ai directement attaqué un haut
fonctionnaire qui ne peut pas se défendre devant une commission. Je
voudrais donc retirer les paroles que j'ai prononcées à l'endroit
d'un haut fonctionnaire et que ce soit bien enregistré au journal des
Débats. En ce qui me concerne, la catégorie 1 est
adoptée.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté. L'article 4 est
adopté au complet.
M. TOUPIN: Je félicite le député de Nicolet de
cette rétractation.
M. LE PRESIDENT: Je pense que c'est dans l'ordre. Les
félicitations sont acceptées.
Insémination artificielle et
amélioration des troupeaux
M. LE PRESIDENT: Article 5: Insémination artificielle et
amélioration des troupeaux. Catégorie 1 : Traitements, salaires
et allocations?
M. BELAND: Ici, est-ce que l'on pourrait donner les changements qui ont
été effectués, étant donné que l'on voit,
entre parenthèses, 68 personnes et 71 d'autre part? Il y a eu des
changements assez draconiens dans la mise en pratique d'un nouvel agencement
total couvrant principalement la région de Saint-Hyacinthe et quelques
comtés des Cantons de l'Est.
M. TOUPIN: Vous voulez connaître les mesures.
M. BELAND: Etant donné qu'il y a eu des changements draconiens,
applicables depuis le 1er janvier 1972, et que cela a drôlement eu des
répercussions dans cette région précise, la région
de Missisquoi, Bagot, etc., est-ce que nous pourrions avoir quelques
explications quant aux personnes qui ont été mutées ou
remerciées de leurs services?
M. TOUPIN: Aucune personne n'a été touchée. Si
j'essaie de bien comprendre la question du député de
Lotbinière, c'est qu'au moment où nous avons voulu appliquer la
Loi de l'insémination artificielle partout dans la province de
Québec, certains cercles ou certaines associations qui existaient ont
dû cesser leurs activités et s'intégrer à la
politique générale de la province de Québec. Cela concerne
surtout je pense qu'on peut le dire le secteur anglophone.-
Il y avait des inséminateurs qui travaillaient pour une
association qui appartenait aux anglophones. Ils ont pu être mis à
pied non pas par le ministère, mais par l'association. Mais les cercles
créés en vertu de la loi d'insémination artificielle
permettaient aux membres de choisir l'insé-minateur qu'ils voulaient
bien choisir; si parmi ceux qui étaient déjà
inséminateurs, il y en avait qui faisaient l'objet d'un
intérêt particulier de la part des cercles, ceux-là
pouvaient être engagés.
S'il y a eu des mises à pied, cela ne dépend pas du
ministère, ça dépend, bien sûr, de l'application de
la loi, mais les producteurs pouvaient, s'ils le désiraient, par
l'intermédiaire de leur cercle, retenir les sujets qu'ils voulaient
comme inséminateurs. Je pense que c'est là le problème que
voulait soulever le député de Lotbinière. On
s'était mal compris.
M. BELAND: Celui qui procédait à l'insémination
était inséminateur pour le compte d'une compagnie ontarienne ou
quelque chose comme ça ou faisait venir la production...
M. TOUPIN: ... d'une association de producteurs anglophones.
M. BELAND: Oui c'est ça, une association ontarienne. Est-ce que
cet inséminateur a été engagé effectivement pour le
centre de Saint-Hyacinthe ou s'il a été tout simplement
laissé de côté?
M. TOUPIN : Le centre n'engage pas de personnel. Ce sont les cercles
d'inséminateurs ou encore les cercles d'élevage, les cercles
d'élevage sont autonomes. Us engagent la personne qu'ils veulent,
entendu évidemment que c'est une personne qui peut faire de
l'insémination. Cela prend un minimum de qualification et ça
relève des cercles et non pas du ministère, ni du centre
d'insémination.
M. BELAND: A ce moment-là, pour les éleveurs qui tenaient
à avoir de l'insémination provenant de cette association
ontarienne, est-ce qu'on a pu arriver à une entente, afin de corriger la
situation, dans le sens, de satisfaire les producteurs, parce que ce qui est
visé, c'est de satisfaire les producteurs le plus possible?
M. TOUPIN: Oui, M. le Président, j'en suis persuadé. Les
ententes en général sont conclues depuis cinq ou six mois et je
n'ai plus de revendications de part et d'autre. Tout me semble dans
l'ordre.
M. BELAND: En pratique, est-ce que les producteurs, même s'ils
sont obligés de payer la différence, font encore appel à
ce groupe ontarien, cette association ontarienne qui fait de
l'insémination artificielle?
M. TOUPIN: En vertu de la nouvelle loi, ils ne peuvent pas.
M. BELAND: C'était un syndicat du Québec mais il achetait
de l'Ontario.
M. TOUPIN: C'étaient des anglophones du Québec qui
achetaient de la semence d'un centre d'insémination de l'Ontario.
Maintenant que la loi s'applique partout au Québec, on doit acheter la
semence au centre d'insémination artificielle de Saint-Hyacinthe. Le
centre peut, s'il le désire, ou s'il y a une demande assez forte,
acheter, de la semence du centre de l'Ontario, mais elle est distribuée
par ce centre d'insémination de Saint-Hyacinthe.
M. BELAND: Elle est distribuée au même prix que si elle
était produite...
M. TOUPIN: Si elle passe par le centre, elle est distribuée selon
les normes prévues dans la mesure d'assistance.
M. LE PRESIDENT: Le député de Stanstead sur le même
sujet.
M. VAILLANCOURT' C'est via les cercles organisés dans chacun des
comtés, des régions.
M. TOUPIN: Il y a les cercles et il y a surtout le centre
d'insémination, en ce qui concerne l'achat et la vente de la semence
artificielle.
M. VAILLANCOURT: Et les cercles s'approvisionnent...
M. TOUPIN: Au centre de Saint-Hyacinthe.
M. VINCENT: II y a des permis qui sont émis par le...
M. TOUPIN: II y a toute la question technique.
M.VINCENT: Mais tout se fait par permis en vertu du bill 22 pour les
inséminateurs.
M. TOUPIN: Tout se fait en vertu du bill 22.
M. VINCENT: Maintenant c'est peut-être assez difficile de savoir
ça, mais comment peut-il y avoir de permis dans la province, un chiffre,
pour ne pas revenir avec des chiffres?
M. TOUPIN: M. le Président, je crois que c'est autour de 94.
M. VINCENT: Et c'est émis à des inséminateurs.
M. TOUPIN: Des inséminateurs reconnus, tel que
précisé dans le bill 22 auquel vous faisiez allusion.
M. VINCENT: Mais il y a également des fermes qui pourraient avoir
un permis de gros éleveurs.
M. TOUPIN: Oui, absolument. Oui.
M. TOUPIN: En vertu de la loi 22; évidemment, c'est la loi qui
est appliquée. D'ailleurs, la loi 22 a été
préparée par l'administration excellente du ministère de
l'Agriculture dirigé par l'honorable député de
Nicolet.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: Je voudrais que le ministre nous dise à grands traits
où il utilisera le million de plus qu'il demande pour ses
crédits. A quelles fins seront utilisés ces montants dans le
domaine de l'insémination?
M. TOUPIN: Dans les montants prévus, on présume qu'il y
aura augmentation d'insémination et, par conséquent, on
prévoit qu'il y aura une augmentation budgétaire. Nous
prévoyons une augmentation à ce niveau et seulement à ce
niveau.
M. DEMERS: Est-ce que les règlements de l'insémination
artificielle, qui ont fait suite à la loi 22, ont été mis
en vigueur? Est-ce qu'ils sont prêts? Est-ce qu'ils sont
appliqués?
M. TOUPIN: La loi s'applique...
M. DEMERS: La loi s'applique mais les règlements...
M. TOUPIN: Oui, mais pour que la loi puisse s'appliquer...
M. DEMERS: ... sont attendus.
M. TOUPIN: ... les règlements sont censés être en
vigueur, ils doivent déjà être adoptés. Ils sont
préparés et je pense qu'ils sont en vigueur. Je ne suis pas
certain mais je pense qu'ils sont en vigueur.
M. DEMERS: Est-ce qu'ils sont préparés? M. TOUPIN: Sans
doute.
M. DEMERS: Et ils seraient en vigueur actuellement?
M. TOUPIN: S'ils ne le sont pas, ils le seront très bientôt
parce qu'il fallait que les règlements soient en vigueur pour qu'on
puisse mettre en place le système, et le système fonctionne
présentement. Il est possible que des régions aient encore
certaines difficultés dans l'application des règlements, mais je
puis affirmer que le bill 22 s'applique tel que prévu et la
réglementation qui en découle est prête. Si elle n'est pas
appliquée intégralement, elle l'est tout au moins en partie et
elle va l'être intégralement.
M. DEMERS: Est-ce qu'on pourrait avoir copie de ces règlements
lorsque ce sera possible?
M. TOUPIN: Bien sûr, M. le Président, nous pouvons remettre
cette copie-là au député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: M. le Président, je voudrais poser des questions sur
tout le tableau de l'insémination. Il y a une dépense de
transfert de $3,300,000. Cela se répartit de quelle façon?
M. TOUPIN: On va regarder, M. le Président.
M. DEMERS: C'est à la catégorie 10, je saute un peu. Si
vous voulez, nous allons faire le tour de la question de l'insémination
et, après cela, on pourra l'adopter en bloc, lorsque les réponses
seront données.
M. TOUPIN: Cela comprend le programme relié à
l'insémination artificielle, le programme de promotion de
l'insémination artificielle, l'aide apportée au cercle
d'amélioration de bétail pour défrayer une partie de la
première saillie. Cela se rapporte aussi à l'encouragement que
nous accordons à certains éleveurs qui collaborent au programme
d'épreuves de progéniture de taureaux, de même que nous
retrouvons, sous ce chapitre-là...
M. DEMERS: Est-ce que vous pourriez préciser un peu la
façon dont vous aidez les éleveurs qui participent à
l'épreuve de la progéniture?
M. TOUPIN: Dans ces cas-là, lorsqu'un éleveur consent
à collaborer à ce programme d'épreuves de
progéniture, nous faisons une remise de $3 pour chaque première
insémination faite avec de la semence provenant de
jeunes taureaux du ministère de l'Agriculture
désignés pour une période définie avec cet
agriculteur.
M. DEMERS: C'est un risque pour l'éleveur et c'est comme cela que
vous le compensez. Il peut risquer d'avoir des animaux non prouvés.
M. TOUPIN: Nous reconnaissons que, ne connaissant pas la valeur
héréditaire du taureau mais comme il faut la faire pour
véritablement mieux servir l'ensemble des agriculteurs, c'est une forme
de compensation pour le risque que nous apportons à cet agriculteur dans
la progéniture qui en ressortira.
M. DEMERS: Est-ce qu'on pourrait avoir l'inventaire des taureaux au 1er
avril 1972?
M. TOUPIN: Certainement.
M. DEMERS: Le nombre que vous avez, on n'a pas besoin d'avoir la
couleur.
M. TOUPIN: Actuellement, nous avons au centre d'insémination de
Saint-Hyacinthe 103 taureaux qui couvrent l'ensemble ou la grande
majorité des races utilisées au Québec.
M. DEMERS: Est-ce qu'on pourrait avoir la liste plus tard? Je vous le
demande comme document. Nous aimerions aussi avoir le prix payé pour
chacun.
M. VINCENT: La même chose que l'an passé. L'an
passé, on nous avait envoyé la liste.
M. TOUPIN: Je peux répondre immédiatement à votre
question, si vous le désirez.
M. DEMERS: Oui, ce sera inscrit au journal des Débats mais ce
sera fastidieux. Remettez donc le document à tous ceux qui sont
intéressés ici. Il y en a que cela n'intéresse pas mais il
y en a que cela intéresse. On a chacun nos violons d'Ingres.
M. VINCENT: Le député de Sainte-Marie et celui de
Lotbinière sont partis mais, en préparant le dossier comme on
avait fait l'an dernier, je pense que le ministère avait pris quinze
jours ou trois semaines.
M. TOUPIN: II y en a qui ont de jolis noms, ce serait
intéressant.
UNE VOIX: Ou le nom des taureaux.
M. DEMERS: Est-ce qu'on pourrait avoir aussi les critères
d'achat?
M. TOUPIN: Certainement.
M. VINCENT: C'est assez important.
M. LE PRESIDENT: Un instant, j'ai de la difficulté à
suivre.
M. DEMERS: II y en a qui sont...
M. TOUPIN: Concernant toute la question de l'insémination
artificielle, je suis prêt à me rendre à la suggestion du
député de Nicolet. Nous allons constituer le dossier et nous
allons le faire parvenir à un député de chacun des partis
de la commission et à ceux du parti ministériel.
M. LE PRESIDENT: Cette suggestion est-elle agréée?
Agréé.
Est-ce qu'il y a d'autres questions au sous-article 5 pris dans son
ensemble?
M. DEMERS: J'aurais une sous-question. Est-ce que l'entente de la
compagnie Bov Import Inc., de Rimouski, est encore en vigueur?
M. TOUPIN: Je ne crois pas, M. le Président. Si vous vous en
souvenez, l'année passée c'est que nous devions avoir une semence
disponible. Nous avons maintenant acquis des taureaux limousins.
M. DEMERS: Combien avez-vous de limousins?
M. TOUPIN: Nous en avons maintenant trois.
M. VINCENT: Est-ce qu'on a épuisé l'entente, est-ce qu'on
a dépensé tout l'argent de l'entente?
M. TOUPIN: Nous avions prévu, dans le budget... Je pense qu'on
l'a trouvé.
M. DEMERS: Y aurait-il une entente entre le gouvernement actuel et la
Colombie-Britannique pour achat de sperme, de semence, appelez cela comme vous
voudrez?
M. TOUPIN: II y a des possibilités d'échange entre
différents centres d'insémination de tout le Canada, afin de
répondre à des demandes particulières d'agriculteurs qui
désirent, pour des raisons qui leur sont propres, tenant compte des
lignées qu'ils ont dans leurs troupeaux, s'approvisionner de la semence
d'un taureau, qui peut être dans un centre d'insémination
d'Alberta, d'Ontario ou de la Colombie-Britannique.
M. DEMERS: Tantôt, vous avez dit que vous achetiez les ampoules
à tant de l'unité. Les revendez-vous exactement au même
prix? Non?
M. TOUPIN: Si vous voulez avoir toutes les précisions
là-dessus...
M. DEMERS: Vous allez nous donner cela dans le dossier.
M. TOUPIN: ... regardez la mesure d'assitan-ce. Ce sera dans le dossier.
Vous aurez, à ce moment-là, toutes les informations.
M. DEMERS: Ce sont les questions que j'avais à poser, M. le
Président. Peut-être que mes collègues en auraient
d'autres.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND : II y en aurait peut-être également d'autres,
à moins que vous en ayez discuté lorsque je suis sorti. Etant
donné qu'on a fait des expériences relativement aux bovins de
boucherie, d'une part, et je crois qu'il y en a eu également concernant
les moutons... Il n'y en a pas eu concernant les moutons?
M. TOUPIN: Pas de l'insémination artificielle.
M. BELAND: Des expériences...
M. DEMERS: C'est encore la vieille méthode. Les béliers
aiment mieux cela !
M. BELAND: Pourrions-nous, tout au moins, savoir si les
expériences ont été prouvées comme rentables,
concernant les bovins de boucherie?
M. TOUPIN: Ah oui! Absolument. Il n'y a aucun problème de ce
côté. Tout va très bien. Les expériences sont
très concluantes en ce qui regarde les possibilités de
réalisation de divers croisements avec soit des bovins laitiers et des
bovins de boucherie, ou des bovins de boucherie et des bovins de boucherie.
Aucun problème.
M. BELAND : Maintenant, est-ce qu'il y a eu également d'autres
expériences avec d'autres animaux de ferme?
M. TOUPIN: Oui, M. le Président, nous poursuivons actuellement
des recherches pour définir la méthode la plus pratique possible
concernant et l'insémination des dindes et l'insémination des
porcs.
M. DEMERS: Oui, cela touche les...
M. BELAND: Mais c'est à l'état expérimental
présentement, il n'y a rien de concluant.
M. TOUPIN: Au niveau des dindes, nous avons actuellement la
possibilité d'une certaine application à travers la province de
Québec, la méthode étant passablement à point. En
ce qui concerne les femelles que nous avons mentionnées tout à
l'heure, c'est vraiment difficile, c'est plus particulièrement
relié au temps de conservation du sperme des verrats.
M. DEMERS: M. le Président, en ce qui nous concerne...
M. LE PRESIDENT: Le ministre de l'Agriculture.
M. TOUPIN: Si vous me permettez, j'aurais quelques observations à
faire. Je vous ai dit, au cours de mon exposé général, que
la politique d'insémination artificielle, pour nous, constituait un
élément fondamental d'orientation de l'agriculture et du
développement de certaines productions. J'avais déclaré
aussi que c'était là une politique à long terme qui
était contenue dans l'ensemble du développement de l'agriculture
au Québec. Alors, nous constatons cette année et
heureusement cela a dépassé nos prévisions qu'il y a
eu une augmentation de 34 p.c. dans l'utilisation de cette méthode
d'insémination artificielle au Québec et nous avons ainsi
amélioré d'autant le potentiel non seulement
génétique, mais le potentiel qu'on exploite au Québec dans
le domaine des viandes.
M. DEMERS: Est-ce qu'on pourrait, dans votre document, M. le
Président, nous apporter la moyenne d'amélioration de production
laitière? Dans le dossier, si nous pouvions avoir cela.
M. TOUPIN: Oui, dans le dossier.
M. DEMERS: Si on touchait du doigt.
M. TOUPIN: Le lait, l'augmentation du lait.
M. DEMERS: L'augmentation de production laitière.
M. TOUPIN: Nous avons certaines statistiques ici. Si vous êtes
intéressés, on peut vous les donner. Ce serait rapide.
Je crois que ce qu'il est important de mentionner parce que nous
avons fait allusion à l'augmentation de certains-articles
budgétaires reliés à cette catégorie de
dépenses, plus particulièrement pour l'insémination
artificielle certaines augmentations.
Si l'on se souvient, en 70/71, nous avions inséminé
234,852 vaches. Pour l'année qui vient de se terminer, cela a
été une augmentation de 34 p.c. C'est passé à
316,700, soit une augmentation, en chiffres absolus, de 81,900
inséminations. C'est donc dire que les 2,024 nouveaux membres se sont
joints à l'insémination. Donc, nous avons là une expansion
véritablement progressive et, de plus en plus, les agriculteurs
connaissent mieux l'utilisation de cette méthode et font appel à
l'excellente qualité des tauraux du centre d'insémination.
M. LE PRESIDENT: Autres questions? Le député de
Lotbinière.
M. BELAND: Etant donné que ça semble être une
adaptation globale, en ce qui concerne le remboursement, est-ce que même
dans ce domaine il y a un remboursement fédéral? Est-ce que
ça veut dire?
M. TOUPIN: Non, quand on parle de remboursement, c'est la part que le
ministère rembourse à l'inséminateur ou à
l'agriculteur. C'est au niveau des cercles d'élevage.
M. VINCENT: C'est la part de l'agriculteur, il rembourse $0.50.
M. TOUPIN: C'est ça, il rembourse $0.50.
M. LE PRESIDENT: Toutes les catégories de l'article 5 sont-elles
adoptées?
Service vétérinaire
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 6: Service
vétérinaire. Catégorie 1 : Traitements, salaires et
allocations.
M. VINCENT: Aux services vétérinaires, M. le
Président, si vous le permettez, nous allons procéder un peu de
la même façon.
M. LE PRESIDENT: Vous allez le prendre dans l'ensemble.
M. VINCENT: Oui, après ça nous pourrons parler des
détails. D'accord?
M. LE PRESIDENT: Est-ce que tous les membres de la commission sont
d'accord?
M. VINCENT: En ce qui concerne les viandes, à la page 125 du
rapport du ministère, il est écrit que de nouvelles
réglementations étaient en préparation, en 70/71,
concernant les viandes. Quelles sont ces réglementations au juste et de
quelle nature sont-elles?
M. TOUPIN: J'en ai discuté avec le sous-ministre, les
règlements sont prêts, mais ils ne sont pas encore
appliqués. Pour ne pas trop nous attarder je sais que le
député de Nicolet a plusieurs sous-questions je suis
disposé, dès maintenant, si vous n'y voyez pas
d'inconvénient, à vous remettre une copie des règlements
aussitôt qu'ils seront en application. Ils sont prêts.
M. VINCENT: Cela va être en application... M. TOUPIN: Dans le plus
bref délai.
M. VINCENT: Mais le ministre ou le sous-ministre pourrait-il nous dire,
en substance, de quelle nature sont ces règlements et si ça se
rapporte seulement à la viande ou au lait? Avec le problème, le
conflit Québec-Montréal, qu'est-ce qui arrive?
M. TOUPIN: Ce qui a retardé, dans ce cadre-là, c'est qu'il
nous a fallu entrer en négociation avec ces deux différentes
villes et leurs services d'inspection respectifs afin d'ajuster la
réglementation provinciale avec leurs propres réglementations
municipales. Mais nous sommes sur le point de pouvoir mettre en application ces
divers règlements qui toucheront la section du lait, la section des
viandes et peut-être aussi certains produits de charcuterie de même
que la question reliée aux animaux morts.
M. VINCENT: A ce moment-là, en ce qui concerne
Québec-Montréal, est-ce qu'il doit y avoir des ententes
concernant les soins vétérinaires que nous devrons dispenser
à l'intérieur de ces deux villes ou si les services vont demeurer
les services des villes?
M. TOUPIN: Dans la perspective actuelle, quant aux règlements que
nous préparons dans le cadre de cette négociation avec les deux
villes, Québec et Montréal, il n'est pas question, du moins pour
ceux qui en ont un Montréal en a un, Québec n'en n'a pas,
je pense de faire des transferts. Il est surtout question d'uniformiser
les règlements, de les faire accepter par les deux municipalités
de telle sorte que les produits puissent circuler librement de Québec
à Montréal et de Montréal à Québec. C'est
l'objectif au fond que nous poursuivons.
M. VINCENT: Mais, en principe, il sera accepté par les
municipalités.
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Dans les grandes lignes.
M. TOUPIN: Il y a des modalités et un paquet de problèmes
aussi. Pour ce qui est du personnel, lorsqu'on parle des services, il n'est
question d'aucun transfert, pour le moment. C'est que les municipalités
ont d'autres responsabilités qui ne sont pas de la nature de ces
règlements dans leur propre territoire et il n'a pas été
question, dans ces discussions, de transfert de personnel.
M. VINCENT: Le sous-ministre a mentionné tout à l'heure
que ça touchait les animaux morts également. Toute cette nouvelle
réglementation va régir les animaux, c'est-à-dire le
transport des animaux morts, les usines d'équar-rissage, etc. Tout
ça, à quel moment pensez-vous que ça va entrer en vigueur?
Nous recevons présentement des lettres et même des appels
téléphoniques de part et d'autre.
M. TOUPIN: Cela va dépendre de l'accepta-
tion des deux municipalités au niveau d'une entente que nous leur
suggérons. Je discutais avec le sous-ministre responsable, hier, et il
me disait que normalement ça devrait se régler
définitivement vers le mois de mai. Donc, à la fin de mai,
début de juin, les règlements devraient être prêts
à entrer en vigueur.
M. DEMERS: M. le Président, les abattoirs donnant la marque
"Québec/approuvé", combien y en a-t-il actuellement?
M. TOUPIN: II y en a 27.
M. DEMERS: Combien ont abandonné au cours de l'année
71/72?
M. TOUPIN: Ont abandonné?
M. DEMERS: Ont abandonné ou ont transféré leur
contrôle sous une autre égide?
M. VINCENT: "Approuvé/Canada"?
M. DEMERS: Au fédéral.
M. TOUPIN: Je n'ai pas le détail ici.
M. DEMERS: Combien sont "Approuvé/ Canada", vous ne le savez
pas?
M. VINCENT: Combien peut-on en avoir dans la province de Québec
qui ont la marque "Approuvé/Canada"? Je sais qu'en 1967 il y en avait
seulement sept.
M. DEMERS: II y a une désertion massive qu'on sent
régulièrement.
M. VINCENT: En 1967, on avait seulement sept abattoirs en tout et
partout dans la province de Québec qui avaient l'inspection avant et
après l'abattage.
M. DEMERS: Est-ce que la ville de Montréal va accepter
"Québec/approuvé" pour qu'on puisse aller sur le marché
avec la viande qui a été inspectée par le Québec ou
si les grands centres vont encore exiger que ce soit "Canada Approved"? Est-ce
qu'une négociation a été terminée dans ce
sens-là?
M. TOUPIN: II faudrait que vous répétiez votre
question.
M. DEMERS: M. le Président, je pense que c'est une question
pertinente et très sérieuse. Lorsque le type a une inspection
sanitaire à son usine d'abattage, qu'on appelle abattoir, et qu'on
marque "Québec/approuvé", le produit qui est abattu ne peut
entrer partout au Canada et dans la province, parce qu'il y a des
règlements municipaux qui exigent que ce soit simplement
"Canada/approuvé". Est-ce qu'il y a une négociation
d'établie? Parce qu'au train où le cheminement se fait, il y aura
un temps où on n'aura plus d'inspection provinciale, mais simplement
l'inspection fédérale. Nous avons commencé, dans le temps,
avec plusieurs abattoirs et je sais, pour ma part, que dans la région de
Saint-Louis-de-France, dans le comté du ministre, où cela a
été provincial, c'est rendu fédéral. A Yamachiche,
il y en avait deux et cela a été la même chose.
Il faudra nécessairement, un matin, qu'on laisse... parce qu'on
pénalise actuellement le type qui fait inspecter sa viande par la
province de Québec. C'est ça qui est difficile à admettre
et à supporter.
M. TOUPIN: C'est un problème qui n'est pas facile,
évidemment. Deux marques à approuver au pays, ce n'est pas
facile, parce que les acheteurs sont toujours libres, évidemment,
d'acheter la marque qui leur convient. C'est la raison pour laquelle la marque
"Canada/approuvé" étant plus demandée, certains abattoirs
se sont rangés du côté de "Canada/approuvé"
plutôt que "Québec/approuvé".
D'abord, cela leur donne l'occasion de vendre ce produit dans d'autres
provinces alors qu'avec la marque "Québec/approuvé", ce n'est pas
possible présentement. Celui qui veut vendre un peu à
l'extérieur, même si c'est très peu, préfère
avoir "Canada/approuvé" plutôt que
"Québec/approuvé". Nous n'avons de négociation en cours
avec personne à ce niveau. Nous laissons jouer librement les deux
marques. Nous considérons que l'une est aussi bonne que l'autre.
L'inspection au Québec est aussi valable que l'inspection
fédérale mais il y a le problème du marché et c'est
un vrai problème de marché.
Pour intervenir dans ce secteur, il faudrait quoi? Il faudrait presque
obliger les gens à acheter d'abord "Québec/approuvé" avant
d'acheter "Canada/approuvé". Ou bien il faudrait dire au
fédéral: Retirez-vous, ce sera "Québec/approuvé",
et le faire accepter par toutes les autres provinces du pays si on veut aller
sur le marché des autres provinces et exporter dans les autres pays
aussi. C'est ça le problème qu'on a. C'est tout le commerce
interprovincial, le commerce international sur lequel la province de
Québec n'a pas juridictionnellement de pouvoir. C'est pour ça que
vous avez une tendance marquée, toujours, vers
"Canada/approuvé".
Maintenant, "Québec/approuvé" joue un rôle
très, très important parce que ceux qui ne sont pas
intéressés à "Canada/approuvé" et qui vendent
seulement à l'intérieur de la province de Québec peuvent
se prévaloir de cette marque qui a une valeur aussi grande que celle du
fédéral. Cela leur permet évidemment de présenter
un produit qui est approuvé et qui peut commander une demande plus forte
dans le temps, au niveau du consommateur.
M. DEMERS: M. le Président, je demanderais au ministre si, dans
les règlements qui vont être mis en application sous peu et dont
le
ministre va nous envoyer copie, on relève que les standards et
les normes sont sensiblement les mêmes que pour le
"Canada/approuvé".
M. TOUPIN: Approximativement les mêmes. Le problème au
départ...
M. DEMERS: Au point de vue de l'efficacité, il n'y a aucun doute
là-dessus...
M. TOUPIN: Je ne le pense pas.
M. DEMERS: Mais c'est pour la commercialisation.
M. TOUPIN: Le problème est essentiellement situé au niveau
de la commercialisation.
M. DEMERS: A voir le nombre de ceux qui ont été
décertifiés, il va venir un temps où on fera un travail
parallèle entre deux juridictions et c'est bien ennuyant.
M. TOUPIN: Evidemment, il y a dédoublement. C'est une
réalité qu'il nous faut bien accepter.
M. PELLETIER: Mais pourquoi Canada-Agro peut-il intervenir, au niveau de
l'industrie, dans l'alimentation et l'empêcher de fonctionner?
M. DEMERS: C'est un autre problème qui est soulevé avec
justesse.
M. PELLETIER: Dans le domaine de l'alimentation, il y a des
transformations qui se font et Canada-Agro vient bloquer les investisseurs au
Québec.
M. DEMERS: C'est ça.
M. PELLETIER: C'est ça et c'est pour cela que je demande si le
ministre peut intervenir au Québec, à ce niveau-là.
M. TOUPIN: Oui.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, il est midi et nous allons suspendre les
travaux de la commission.
M. TOUPIN: Est-ce adopté, M. le Président? M.
BELAND:Non.
M. LE PRESIDENT: Non, ce n'est pas adopté. Nous allons suspendre
les travaux sine die, en attendant la directive de l'Assemblée nationale
à trois heures, cet après-midi, pour savoir si nous allons
siéger à quatre heures.
(Fin de la séance à 12 h 2)