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Commission permanente de l'Agriculture et de la
Colonisation
Projet de loi no 64 Loi du syndicalisme
agricole
(Loi des producteurs agricoles)
Séance du mardi 29 août 1972
(Dix heures quinze minutes)
Préliminaires
M. GIASSON (président de la commission permanente de
l'agriculture et de la colonisation): A l'ordre, messieurs!
Le ministre de l'Agriculture, donnant suite à l'intention qu'il
avait manifestée de faire examiner par la commission parlementaire les
modalités relatives au référendum pour la tenue d'un
scrutin à l'intérieur du bill 64, nous sommes réunis ce
matin pour faire une analyse ou un examen de la réglementation qui
accompagnera le bill 64.
Il me paraîtrait logique au départ de demander au ministre
de l'Agriculture de nous faire les premiers commentaires, quitte ensuite
à donner la parole aux représentants des partis de l'autre
côté de la table et d'ouvrir la discussion à tous les
membres de la commission.
Donc, j'invite le ministre de l'Agriculture à procéder
à son premier exposé.
M. TOUPIN: M. le Président, je n'ai pas autant de copies que les
membres de la commission voudraient en avoir. Quelques-uns n'en ont pas,
néanmoins, je pense que M. Lacroix en a quelques-unes.
M. VINCENT: Notre whip toujours aux aguets en avait apporté.
M. TOUPIN: M. le Président, quand on a discuté le projet
de loi 64, il avait été convenu qu'avant que la régie
adapte les règlements relativement au référendum la
commission parlementaire de l'agriculture et de la colonisation en soit
informée. En vertu du bill 64, c'est la régie qui a la
responsabilité de préparer les règlements relatifs au
référendum. Mais nous nous étions entendus et nous avions
convenu que ces règlements ou le projet tout au moins
soient discutés avant que la régie l'approuve officiellement.
Projet de règlements Référendum
et autres modalités
M. TOUPIN: Alors, vous avez devant vous un projet que la Régie
des marchés agricoles du Québec a préparé et
qu'elle présente à la commission. Il est prévu dans ce
projet de règlements un mode de référendum par bulletins
expédiés à domicile. Néanmoins, ce n'est pas le
seul mode de référendum qui peut être tenu aux fins de
cette loi. D'autres mécanismes peuvent être mis de l'avant. Cela
pourrait être également un scrutin par région où
chaque agriculteur dépose son bulletin de vote dans une boîte,
etc.
Mais la proposition de la régie, ce qui est contenu dans le
document actuel, porte sur un seul mode, elle fait une seule suggestion, c'est
celle d'un vote par référendum.
Sans le lire, je vais vous donner succinctement ce qu'il contient. Il se
divise en trois parties. La première partie traite de la loi, des
dispositions de la loi autorisant la régie à agir de telle
façon.
La deuxième partie concerne la liste des producteurs, une liste
préliminaire. Vous l'avez à l'article 4. La régie
établit une liste préliminaire des producteurs à l'aide
des renseignements qui lui sont fournis par le ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation et par toute autre personne ou association
susceptible, selon elle, de la renseigner.
Une fois qu'elle a en main cette liste préliminaire, elle la
dépose et c'est la deuxième étape dans les
bureaux régionaux et dans les bureaux locaux du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation partout dans la province de Québec.
A la page 5 des règlements, vous avez l'adresse de chacun des bureaux
locaux et régionaux du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation.
Elle laisse une période de temps on pourrait dire, par
exemple, trois ou quatre semaines, cela reste à déterminer
pour donner à l'agriculteur l'occasion d'aller vérifier si son
nom est sur la liste ou s'il ne l'est pas et de vérifier, en même
temps, que si son nom est sur la liste et qu'il ne veut pas être inscrit,
parce qu'il n'entre pas dans les définitions de la loi, ou d'être
inscrit sur la liste, si son nom n'y est pas et qu'il juge que son statut
d'agriculteur correspond aux définitions de la loi.
Dans chacun des bureaux régionaux, ce qui est prévu dans
le projet de règlements, la régie nommera deux ou trois personnes
qui auront la responsabilité de recevoir je ne dirai pas les griefs,
mais les observations des agriculteurs, soit pour se faire inscrire sur la
liste ou pour se faire rayer de la liste. Après la période de
temps fixé, ce comité de deux ou trois personnes soumettra
à la régie ses recommandations, à savoir si le nom de tel
producteur doit figurer sur la liste ou doit être rayé de la
liste.
Une fois cette première étape franchie, la régie
constitue une nouvelle liste, qui ne sera pas encore la liste finale.
Elle laisse alors une autre période de deux, trois, quatre ou
cinq jours, selon le temps qu'elle jugera bon de déterminer, pour donner
encore une fois l'occasion aux agriculteurs de venir contester devant la
régie même les recommandations que le comité
régional aura faites à l'égard de son statut, à
savoir s'il doit être sur la
liste ou pas. La régie est disposée à entendre ces
personnes et elle a, bien sûr, la décision finale à prendre
quant à la confection de la liste.
Une fois cette étape franchie, cette deuxième
étape, c'est la troisième qui entre en ligne de compte, c'est
celle de la confection d'une liste finale qui, normalement, ne doit plus
être contestée, n'est plus contestable, parce que la
période de contestation est déjà passée. Elle
expédie cette liste à toute personne qui désire l'avoir;
elle l'expédie également dans chacun des bureaux régionaux
des agronomes, des bureaux locaux des agronomes et, par la suite, cette
troisième étape, c'est le référendum. Elle propose
le référendum; la période de temps pour le vote n'est pas
déterminée, elle propose que des bulletins de vote soient
expédiés à chacun des agriculteurs de la façon
suivante:
Une première enveloppe plus grande contient une deuxième
enveloppe moins grande et cette deuxième enveloppe en contient une
troisième qui est plus petite, à l'intérieur de laquelle
se trouve un bulletin de vote. Sur l'enveloppe à l'intérieur de
laquelle se trouve un bulletin de vote rien n'est inscrit, aucun nom, c'est une
enveloppe blanche à l'intérieur de laquelle se trouve un
bulletin. Cette petite enveloppe est remise dans une autre enveloppe sur
laquelle on retrouve l'adresse de la Régie des marchés agricoles
du Québec, laquelle enveloppe doit être expédiée
à la régie pour fins de vote.
Une fois la période de vote écoulée, la
régie reçoit les bulletins, dépouille le scrutin et
constate s'il y a majorité ou pas selon les termes de la loi. En annexe
du projet vous retrouvez des formules, il y en a quatre je pense, RMA-100
RMA veut dire Régie des marchés agricoles du Québec
RMA-101, RMA-102, RMA-103, RMA-104; vous avez en annexe également
les sections de la loi desquelles doit tenir compte la régie pour
l'application de la loi dans le cadre du référendum.
Ces formules sont utilisables par les producteurs, d'une part, qui
veulent soit se faire ajouter sur la liste ou pas, ils en font la demande par
écrit selon une formule comme celle-là. Une autre formule est
prévue pour le comité qui, lui, recommande à la
régie de rayer, d'ajouter à la liste tels noms de producteurs.
Une troisième formule permet aux producteurs, dans la dernière
période de trois ou quatre jours, de contester devant la régie la
décision que le comité aura prise, quoique le comité n'a
pas de décision à prendre sauf, celle de recommander ou de
suggérer à la régie de prendre telle ou telle
décision à l'égard du statut de tel ou tel producteur.
Vous avez succinctement, dans les grandes lignes, ce que contient le
projet de règlement à l'égard du bill 64, qu'a
préparé, à venir jusqu'à maintenant, la
régie des marchés agricoles du Québec.
Bien sûr, ce n'est pas la seule formule. D'autres formules doivent
être explorées. Je tiens seulement, en terminant, à
souligner que ces règlements sont préparés par la
Régie des marchés agricoles du Québec. C'est elle qui a la
responsabilité de les préparer et il est prévu que la
commission, en vertu des ententes qui ont été convenues, ait
l'opportunité de discuter ce mode de projet ou de discuter d'autres
modes qu'elle jugera à propos.
Voilà, M. le Président, dans les grandes lignes, ce que je
voulais exposer à l'égard du projet de règlement relatif
au bill 64.
M. LE PRESIDENT: Le député de Nicolet.
M. VINCENT: M. le Président, je voudrais tout d'abord remercier
le ministre d'avoir convoqué la commission, non pas que je veuille faire
de la propagande au député de Chicoutimi, il en a suffisamment.
Le député de Chicoutimi, lors des discussions sur le bill 64,
avait suggéré au ministre de faire siéger la commission
parlementaire de l'agriculture et de la colonisation pour analyser ensemble les
règlements préparés par la Régie des marchés
agricoles. Je remercie le ministre parce que je pense que c'est important que
les membres de la commission puissent avoir le temps de regarder ces
règlements, de poser des questions et, s'il y a lieu, faire des
suggestions. C'est une expérience qui, dans presque tous les
ministères, est en train de devenir une pratique courante. Je pense que
cela nous permet, nous, lorsque nous allons dans les réunions
d'information dans nos comtés, d'être mieux renseignés pour
mieux renseigner par la suite.
Maintenant, le ministre, au cours des dernières minutes, a eu
l'occasion de nous donner les dispositions générales de ces
règlements.
Je l'en félicite également; parce que ç'a
été très clair. Je pense que cela a fait du bien. Est-ce
qu'il a pris des vacances?
M. TOUPIN: Seulement la moitié, imaginez si j'avais pris mes
quinze jours!
M. VINCENT: Cela a été très clair, il nous a
donné un aspect...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si cela avait été quinze jours,
cela aurait été trop éblouissant!
M. VINCENT: Maintenant, dans les dispositions de la loi via les
règlements, il y a certainement des questions à poser sur la
préparation des listes préliminaires, les délais pour la
vérification de ces listes, la façon de le faire, la façon
de l'annoncer, la façon également d'informer l'agriculteur. Le
mandat des personnes qui seront nommées par la régie dans les
bureaux régionaux, cela devrait être un mandat clair et
précis. Je ne sais pas ce que l'on dit à l'intérieur des
règlements pour que ces personnes puissent être disponibles et
puissent faire leurs recommandations à la régie le plus tôt
possible et d'une façon très objective.
En ce qui me concerne, c'est bien difficile de
faire des commentaires plus à fond sur les règlements,
mais M. le Président, si c'est le consentement de tous les membres de la
commission, j'aurais une suggestion qui nous permettrait, à mon sens,
avec l'exposé général du ministre, d'étudier plus
sérieusement ce projet de règlement. Ce serait qu'au cours de la
journée, sans faire de suggestion formelle, nous puissions regarder
article par article le projet de règlements, poser les questions qui
nous viendraient à l'esprit. Le ministre ou ses fonctionnaires et les
membres de la régie que je vois ici pourraient nous donner les
réponses. Après avoir regardé attentivement ce projet de
règlements, et après avoir eu les réponses que nous
aimerions avoir, par la suite nous pourrions nous retirer et nous
préparer soit à faire des suggestions pour des changements ou
encore suggérer au ministre d'approuver telle ou telle formule. Si cette
suggestion était acceptée, je pense qu'on pourrait ainsi
hâter considérablement la procédure de la commission
parlementaire, permettre à chaque membre de la commission
d'étudier le document à la lumière des réponses qui
lui seront données. Ainsi, par la suite, le ministre pourra mettre sur
pied d'oeuvre les dispositions finales du bill 64. Ce sont les seuls
commentaires que j'ai pour le moment; si c'est accepté, tout à
l'heure, on lira le document article par article pour poser des questions et
avoir des réponses.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND: Je veux à mon tour remercier le ministre d'avoir
innové en quelque sorte dans ce domaine-là, à savoir
qu'après une réglementation est préparée par les
officiers de son ministère, ou nous permette d'y jeter un coup d'oeil et
apporter des suggestions ou tout commentaire.
Je ne répéterai pas les choses qu'a dites le
député de Nicolet. Beaucoup de suggestions ont été
faites, d'aucunes que j'endosse, entre autres celle à l'effet que
peut-être, ce matin, nous aurions la possibilité d'étudier
le document d'une façon rapide, étant donné que nous
n'avons eu le document que ce matin, il va sans dire que ce fut impossible, en
l'espace de trois ou quatre minutes, de l'étudier d'une façon
complète.
A ce moment-là, après une étude brève, nous
pourrions peut-être avoir la possibilité de nous retirer pour
l'étudier plus à fond, quitte à revenir demain, puisque
nous avions prévu deux jours pour cela, pour y aller plus à fond
de nos suggestions ou de nos commentaires. Quand même, pour ce qui est
d'un vote, on sait qu'en ce qui concerne la classe agricole, il y a eu
plusieurs votes dans le passé relativement aux différents plans
conjoints et aux problèmes qui peuvent à mon sens, dans certains
cas, se contourner afin de ne pas pénaliser les agriculteurs par
certaines technicités qui n'auraient peut-être pas
été prévues.
Je ne veux pas présumer ici que le personnel du ministère
qui a préparé la documentation, n'ait pas pensé à
tout; assurément habitué comme il l'est il a certainement
pensé à bien des choses. Mais il reste un fait; comme
législateur, si l'occasion nous est fournie de donner une
appréciation juste, objective dans les circonstances, je pense qu'il
serait peut-être nécessaire que demain, en revenant, nous
repassions le tout parce que, à la lumière de nos conseillers,
pour des technicités, nous puissions apporter des suggestions
précises, valables et qui pourraient peut-être améliorer
encore ladite réglementation.
Comme je le disais tantôt, il s'agit de ne pas pénaliser
encore une fois, comme ce fut souvent le cas dans le passé, les
producteurs agricoles d'une façon quelconque et, de ce fait, risquer
qu'au lendemain du référendum, on constate que ce n'est pas
accepté par la population, à cause d'un mécanisme qui ne
serait peut-être pas à point.
Ce sont mes seules observations pour le moment, parce que, comme les
autres, je n'ai pas eu le temps d'étudier le projet, du fait qu'il ne
nous a été remis que ce matin.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, comme le député de
Sainte-Marie est retenu à l'hôpital, veuillez donc changer son nom
pour celui du député de Saguenay.
Deuxième chose, personnellement, je me rallie à la
suggestion du député de Nicolet. Comme je n'étais pas
tellement familier avec le bill 64 et que j'avais, ce matin, à remplacer
le député de Sainte-Marie, j'ai tenté hier de rejoindre
même le ministre ou ses sous-ministres pour essayer d'avoir copie des
règlements je sais que vous étiez en réunion
parce qu'on sait que ces règlements sont extrêmement importants
dans l'application du projet de loi 64. Je trouvais assez curieux qu'on nous
remette les règlements seulement ce matin. Le ministre comprendra que,
pour nous autres, membres de l'Opposition, il est extrêmement important
d'étudier très bien chacun de ces règlements. C'est ce qui
explique, je pense bien, la suggestion du député de Nicolet;
personnellement, je pense que cette suggestion devrait et va être
acceptée par le ministre.
Merci, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Merci, messieurs. Est-ce que, selon la suggestion de
l'un des membres de la commission, nous procédons immédiatement
à une vision de l'ensemble du projet, article par article, ou si les
membres préfèrent interroger immédiatement le ministre ou
même les membres de la Régie des marchés agricoles sur ce
qui a motivé les suggestions qu'on retrouve à la lecture du
projet?
M. TOUPIN: Je voudrais vous signaler, M. le
Président, comme vous venez de le faire d'ailleurs, que
m'accompagnent ce matin le vice-président de la régie, M. Ledoux,
et le secrétaire, gérant général et conseiller
juridique, Me Gilles Préjean.
Sur la suggestion qui a été faite, je suis d'accord. A
moins que vous voudriez revoir avant, article par article, les
règlements?
M. VINCENT: En posant des questions article par article?
M. TOUPIN: J'y serais favorable.
M. VINCENT: Maintenant, est-ce qu'il y aurait possibilité...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, M. le ministre est
bien d'accord pour que nous voyions ce matin, comme l'indiquait le
député de Nicolet, le projet et que, demain, nous revenions pour
discuter et faire des suggestions, le cas échéant. Le ministre
est d'accord.
M. TOUPIN: Oui, je suis d'accord. M. TREMBLAY (Chicoutimi): Merci.
M. DEMERS: M. le Président, est-ce que les membres de l'ancienne
UCC qui sont ici pourraient nous donner leur opinion sur le projet? Est-ce
qu'ils l'ont vu autant que nous ou bien...?
M. LE PRESIDENT: Selon l'entente qui a été établie
lors de la discussion, c'était une entente convenue lors de
l'étude du bill 64.
M. DEMERS: Il n'y a pas d'audition, ils sont simplement des spectateurs
stoiques.
M. LE PRESIDENT: On a convenu qu'il n'y aurait pas d'audition lors de
l'examen du projet ou du système de référendum. Par
contre, s'il y avait unanimité de tous les membres de la commission face
à une question posée, la commission est maîtresse de ses
moyens.
M. VINCENT: M. le Président, en pratique, je n'aurais pas
d'objection, ce serait même bon, mais sur le principe ce serait
dangereux. Ce n'est pas parce que ce sont les membres de l'UPA ou de l'UCC,
supposons qu'en pratique nous inviterions les membres à venir exposer
leurs vues, à ce moment-là, d'autres personnes pourraient dire:
Cela n'a pas été publié, ce n'était pas public.
Nous aurions dû être également invités. Nous n'y
sommes pas allés. Mais je pense que, comme chemin mitoyen, il serait
assez important que ceux qui sont ici comme spectateurs puissent avoir
également une copie des règlements. Ils vont les regarder,
à la lumière des discussions ici à l'intérieur et,
après ça, ils feront leurs suggestions à qui de droit, aux
membres de la commission, et nous revien- drons demain matin. Cela
éviterait, ici, de créer un précédent dangereux
pour l'avenir.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND: En ce qui me concerne, j'endosse entièrement la
suggestion qui vient d'être faite. Ce matin, il existe un fait, nous
avons des représentants de l'UPA, mais nous n'avons pas de
représentants d'autres associations. Je pense, à ce moment-ci,
que ce soit un jardinier-maraîcher, un producteur individuel, etc., comme
le signalait le député de Nicolet, qu'il ne faudrait pas,
à un moment donné, susciter des difficultés. Qu'on leur
donne de la documentation, qu'on leur permette de voir le document, et qu'ils
fassent certaines suggestions aux députés ou au ministre
lui-même d'ici demain. Là, ils sont libres de le faire. Mais de
là à prendre une part active à la discussion ce matin, ce
serait un très dangereux précédent.
M. LE PRESIDENT: Ceci étant dit, j'invite le ministre de
l'Agriculture à procéder à la lecture du document article
par article.
M. TOUPIN: M. le Président, si vous me permettez, je n'aurais
qu'une seule observation à faire relativement à la
deuxième suggestion du député de Nicolet. Il n'est pas
dans les habitudes de la régie de remettre aux agriculteurs des
documents de projet concernant ses responsabilités. Je pense que ce
serait beaucoup plus normal et beaucoup plus logique que ces documents soient
réservés, au moins pour le moment, aux membres de la commission,
quitte à un membre, de remettre, s'il le désire, une copie
à quelqu'un. De façon officielle, je pense que ce ne serait pas
trop conforme aux pratiques générales de la régie.
Deuxièmement, actuellement, aucune demande d'accréditation n'a
été faite à la régie sous aucune forme que ce soit.
Si nous remettons ce document à des personnes autres que les membres de
la commission, nous nous sentons presque dans l'obligation de faire parvenir,
par conséquent, ces règlements à toute autre organisation
susceptible d'être intéressée à ce type de
règlements.
M. VINCENT: M. le Président, pour ne pas faire de...
M. TOUPIN: Je me demande si on ne devrait pas se limiter à la
commission. Si un membre de la commission désire en discuter avec des
agriculteurs ou avec toute autre personne, personnellement, je n'y vois pas
d'inconvénient. C'est là sa responsabilité
personnelle.
M. VINCENT: Mais pour ne pas créer de précédent, ce
n'est pas la régie qui je me suis peut-être mal
exprimé tout à l'heure remettrait officiellement les
documents. La régie nous a remis officiellement les documents ce
matin. Nous sommes des membres de la commission. Il y a une chose qui
est certaine, c'est que les documents sont maintenant publics.
M. TOUPIN: Oui, mais, c'est officiellement la commission qui en est
propriétaire.
M. VINCENT: Mais les documents sont publics, si ceux qui sont en
arrière de la barre veulent en prendre connaissance. Est-ce que le
ministre...? Pardon? Comme propriété de la commission, ils sont
pratiquement publics. Il n'y a pas...
M. PERREAULT: Comme propriété de la commission...
M. TOUPIN: C'est simplement pour ne pas créer de
précédent de ce côté.
M. VINCENT: Avant de procéder à l'étude article par
article, de poser des questions, je pense qu'il y aurait deux ou trois
questions préliminaires qu'il serait bon de poser au ministre et aux-
membres de la Régie des marchés. D'abord, en ce qui concerne la
liste des producteurs. Il en sera question au cours de l'étude des
règlements, parce que tout est basé sur la liste des producteurs.
J'aimerais d'abord savoir où en est la confection de cette liste, si la
liste préliminaire est prête.
Autrement dit, est-ce que le ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation est en mesure de remettre à la Régie des
marchés la liste qu'il a confectionnée au cours des mois
d'été? Ou encore, est-ce que cette liste est remise à la
régie, est-ce que la liste est entre les mains de la régie?
Est-ce qu'on a un bon projet de liste préliminaire?
Deuxièmement, pour éviter que je revienne tout de suite
à d'autres questions, il s'agit de la liste des producteurs. Le ministre
a abordé le sujet de biais, tout à l'heure, est-ce que,
jusqu'à maintenant, il y a officiellement une association qui a
demandé à être accréditée? Sinon, en vertu de
la procédure d'accréditation, je pense qu'il y a un certain
délai pour que la régie puisse rendre l'accréditation
officielle, c'est-à-dire que l'association qui désire être
accréditée, d'après le MU 64, doit, par résolution,
demander à la régie d'être accréditée.
De plus, la régie doit vérifier les règlements de
cette association pour voir s'ils sont conformes au bill 64.
Troisièmement, après cette vérification, la régie
doit s'assurer du caractère représentatif de l'association qui
demande une accréditation. Quatrièmement, lorsque la
régie, dans sa sagesse, a vérifié tous ces détails,
elle doit publier dans la Gazette officielle du Québec que telle ou
telle association, en vertu du bill 64, peut être et est
accréditée.
Donc, cela nécessite certainement des délais et c'est
là que vient mon autre question. Est-ce que le ministre ou les membres
de la régie pourraient nous dire quel serait le délai mini- mum
entre la demande d'accréditation et le moment où telle ou telle
association serait accréditée officiellement? Voilà donc
d'autres questions; mais j'aimerais tout de suite poser une question
additionnelle.
Je lisais dans les journaux en fin de semaine que l'UCC, qui devient
officiellement l'UPA depuis la dernière publication de la Gazette
officielle, tiendra une réunion générale spéciale
le 7 septembre prochain. C'est une réunion qui fait suite à
l'ajournement du 28 avril; on disait que, à ce moment-là, l'UPA
ferait officiellement une demande d'accréditation et que, dans le
même temps, elle demanderait la tenue d'un référendum.
Je ne voudrais pas qu'on fasse une autre affaire Dasken. Si je regarde
bien la loi, il faut que l'association soit accréditée pour
pouvoir faire une demande officielle de référendum. Avant donc
qu'une telle réunion ait lieu, je pense qu'il faudrait éclairer
ces gens-là pour ne pas arriver avec des formalités
légales non remplies et faire faire hara-kiri à une association
qui voudrait procéder à un référendum.
Ce sont là les premières questions préliminaires
à l'étude article par article des règlements. Je pense que
c'est important que nous ayons quelques réponses et si les officiers
veulent s'approcher plus près du ministre, ça ira peut-être
mieux.
M. TOUPIN: Pour la première question à propos de la liste
préliminaire, une première liste a été
préparée par le ministère. Après l'avoir
regardée un peu plus en profondeur, nous nous sommes rendus à
l'évidence qu'il fallait la réviser à nouveau en tant que
telle, en tant que liste préliminaire.
C'est ce que nous avons fait depuis deux semaines déjà, ou
à peu près. Les officiers du ministère, dans chacun des
bureaux locaux et régionaux, revisent la liste pour apporter certaines
corrections qui, au premier abord, nous apparaissaient nécessaires.
M. VINCENT: Est-ce que nous pouvons tout de suite prévoir combien
de noms approximativement sont contenus dans cette liste?
M. TOUPIN: C'est assez difficile.
M. VINCENT: C'est quand même très préliminaire mais,
tout de même, avez-vous une idée?
M. TOUPIN: C'est à peu près dans les 50,000.
M. VINCENT: Environ dans les 50,000.
M. TOUPIN: Normalement, cette liste devrait être disponible.
D'après les objectifs que nous poursuivons, cette première liste
préliminaire serait disponible le 5 septembre.
La deuxième question, si ma mémoire est
fidèle, est-ce qu'une association, actuellement, est
accréditée ou si une demande d'accréditation a
été logée à la régie? La régie
m'informe qu'effectivement, aucune association n'a été
accréditée et qu'effectivement aucune association, de
façon officielle ou officieuse, n'a laissé sous-entendre qu'elle
voulait demander l'accréditation. Donc, nous ne sommes pas face à
une demande d'accréditation.
La troisième question concernait le délai minimum.
Evidemment, c'est très difficile à définir, je vais
apporter, là-dessus, deux observations. Supposons qu'une demande
d'accréditation soit faite par une organisation existante, qui a
déjà toute une liste de membres, qui peut les identifier
facilement, qui peut éclairer la régie quasiment dans
l'immédiat. Cela deviendra beaucoup plus facile que de faire le sondage
en vue de savoir si cette association est représentative ou pas.
J'apporte un exemple. Je présume ou je suppose qu'il y aura 50,000 noms
sur la liste. Une association se présente pour être
accréditée, elle enregistre 35,000 ou 38,000 membres et elle peut
faire la preuve que ces gens ont payé une cotisation, ont une carte de
membre, etc.. Cela n'est pas tellement compliqué. Si, par ailleurs, une
association qui en fait la demande n'a pas tous ces documents à sa
dispositions, cela devra être plus long pour la régie. Elle devra
prendre des moyens mieux organisés pour faire les sondages de
représentativité qui s'avèrent nécessaire et qui
sont prévus dans la loi.
Les délais sont difficiles à préciser mais,
normalement, en principe, cela ne devrait pas excéder une quinzaine de
jours, mais je ne peux encore affirmer que cela peut prendre plus ou moins. Je
ne sais pas si cela répond à vos trois questions, mais nous
sommes rendus à ce palier.
M. VINCENT: Officieusement il faut quand même être
très pratique dans ce domaine nous sommes au courant que, le ou
vers le 7 septembre, je pense bien, l'assemblée générale
de l'UPA acceptera une résolution demandant à la régie
d'être accréditée. Officieusement, nous sommes au courant
de cela.
M. TOUPIN: C'est cela. C'est ce que le journal, officiellement, nous
dit.
M. VINCENT: Le 7 septembre, c'est un jeudi. Je voudrais quand même
être bien précis pour éviter que l'on dise qu'il y a des
délais inutiles. Cela, c'est le jeudi. Cela veut dire que la
régie ne peut pas recevoir avant le vendredi 8 septembre la demande
officielle. Cela va au lundi, au mardi, on prend toute la semaine pour regarder
toutes les formalités. Je ne pense pas que la régie soit en
mesure de publier le document dans la Gazette officielle, la même
semaine, c'est-à-dire, la semaine si je regarde le calendrier
du 8 septembre, aille même assez vite pour publier le document
dans la Gazette officielle du 15, qui sort le 16 septem- bre. Cela veut dire
que ce serait publié officiellement dans la Gazette officielle en
allant très vite du 23 septembre. C'est le délai le plus
court, et cela pourrait même aller au 30 septembre. Logiquement, nous
pourrions dire, le 23, dans un délai très court et le 30
septembre, dans un délai normal.
Ce qui veut dire qu'une association serait officiellement
accréditée vers le 30 septembre et peut-être même le
23 septembre. Cela va nous permettre de voir les délais tout à
l'heure. Moi, cela répond...
M. TOUPIN: Je n'ai pas d'inconvénient évidemment à
ce que vous cherchiez à établir des délais. Pour nous,
pour le moment, ce que nous cherchons, et ce que la régie cherche aussi,
c'est que, tant et aussi longtemps que nous n'avons pas de demande officielle,
il devient excessivement difficile de fixer un échéancier ou un
calendrier. On peut, bien sûr, théoriquement dire: Si telle
résolution était adoptée à telle date, on
présume qu'à telle autre date on serait disponible pour faire
telle autre chose, etc. Mais, une fois que l'association ou qu'une association,
demandera une accréditation, nous serons beaucoup plus en mesure
d'établir un calendrier. Personnellement j'avais déjà dit
que, vers le 15 ou le 20 octobre, nous serions, quant à nous tout au
moins, disponibles ou prêts, en tout cas, à procéder
à pas mal de choses. Mais je ne sais pas comment cela va se
dérouler dans l'avenir.
M. VINCENT: Il ne faudrait pas qu'à l'assemblée
générale du 7 septembre, à un moment donné,...
c'est bien beau pour les profanes d'arriver et de dire: Nous sommes capables de
faire tout cela dans un délai de 15 jours ou trois semaines, mais il y a
une procédure à suivre. Si, par exemple, l'association
accréditée ne l'est pas avant le 30 officiellement, suivant la
loi, et que, par la suite, on doive afficher les listes préliminaires
dans les bureaux des agronomes, dans les bureaux du ministère de
l'Agriculture, que, comme nous disait le ministre tout à l'heure, cela
peut prendre trois ou quatre semaines avant de vérifier ces listes
préliminaires, avant que les mandataires puissent faire leurs
recommandations à la Régie des marchés, que la
Régie des marchés prépare sa deuxième liste la plus
complète mais pas encore finale. Il y a là quand même un
délai de cinq ou six semaines. Donc, si vous partez du mois d'octobre,
cela nous conduit au mois de novembre. A ce moment, hypothétiquement,
tout de suite malgré que l'on hâterait la procédure
à l'intérieur de ces délais, cela nous mène
à un référendum qui ne pourrait pas être tenu avant
le mois de décembre. Je ne voudrais pas que l'on parte demain d'ici,
après que les règlements seront adoptés, avec
l'idée que cela peut se faire dans un mois. Autrement, on fourvoie ou on
leurre les agriculteurs, mais il faut quand même suivre toutes ces
étapes ou cette procédure.
M. TOUPIN: Pour ne leurrer personne, pour non plus n'induire personne en
erreur, je pense que les étapes à établir devraient
l'être une fois que nous serions devant le fait accompli qu'une
association a demandé l'accrédiatation. Après, je pense,
l'on pourra discuter d'étapes et établir des hypothèses
beaucoup plus conformes à un minimum de réalité.
Vis-à-vis des listes, je suis bien d'accord. Je me dis: Le plus
tôt possible les listes seront disponibles, le mieux cela sera, mais
encore là, pour qu'on puisse faire fonctionner le système au
niveau des listes, encore faudra-t-il qu'une association soit
accréditée, parce que les listes sont dressées en fonction
d'un référendum et il y a un référendum seulement
s'il y a demande d'accréditation. Mais de toute façon cela...
M. VINCENT: Cela répond à ma question. Comme question
préliminaire, à l'étude, moi je n'en ai pas d'autre.
M. BELAND: M. le Président, j'aurais également une couple
de questions à poser relativement à la liste préliminaire
qui a été agencée ou à l'autre qui s'en vient, et
qui sera certainement corrigée s'il y a des choses qui manquent. Pour
cette liste, supposons que les producteurs actuels ou que certains producteurs
actuels, devrais-je dire, ne peuvent pas bénéficier cette
année de travaux mécanisés. Enfin, selon les lois du
ministère, selon les directives du ministère, à savoir si
l'agriculture n'est pas leur profession principale, est-ce que parmi ces
gars-là, il va y avoir une sélection également et qu'ils
auront la possibilité de voir leurs noms sur les listes? Ou va-t-il est
défini pour de bon et clairement, qu'il faut que cela soit seulement
l'agriculture ou que l'agriculture soit leur profession principale?
M. TOUPIN: Oui, faut-il que le professionnel c'est-à-dire
celui qui veut se déclarer professionnel agricole déclare
en même temps que son occupation principale est l'agriculture? Au fond,
c'est un peu la question que vous posez. Les règlements actuels dans le
domaine des travaux mécanisés mais aussi dans plusieurs autres
domaines, sont définis de façon différente. Notamment, une
de ces définitions est à l'effet que, pour avoir droit à
telle mesure, il faut faire la preuve que la profession agricole occupe la
majorité de son temps ou la plus grande partie de son temps. Je ne peux
présumer évidemment des décisions qui seront prises dans
l'avenir concernant ces règlements, dans les autres secteurs
d'activités du ministère, mais ici, par exemple, il est convenu
et j'apporte un exemple que cette définition
s'applique.
Or, c'était là une des observations du
député de Nicolet, même une de ses suggestions, qui disait:
On aura une définition générale de l'agriculteur au
Québec et on pourra s'y référer, lorsque nous discuterons
de tel ou tel règlement. Je ne sais pas dans l'avenir si tous les
règlements que nous adopterons seront adaptés ou tiendront compte
de cette définition du producteur que nous trouvons dans la loi. Il y a
plusieurs raisons à ça. La première raison est qu'on ne
peut affirmer, pour le moment, que cette définition sera
définitivement acceptée, parce que le référendum
n'est pas encore passé. On ne sait pas si les agriculteurs accepteront
ou refuseront ce mode, cette façon de définir leur profession.
C'est seulement après qu'on pourra voir comment on pourra appliquer
cette loi dans d'autres règlements.
La deuxième raison, je ne pense pas qu'on puisse discuter de ce
que seront à l'avenir les règlements du ministère. Nous
sommes disposés à les amender, en fonction des besoins des
agriculteurs, en fonction des besoins de l'agriculture en
général. Nous ne pouvons pas présumer, pour le moment en
tout cas, si toutefois les règlements des travaux
mécanisés ou d'autres règlements changeront et deviendront
conformes au bill 64.
M. BELAND: C'est entendu que cela représente une certaine
complexité de déterminer à un moment donné ce
qu'est véritablement un producteur agricole. Mais est-ce que le
gouvernement a l'intention de présenter un projet de loi ou quelque
chose du genre définissant bien clairement à l'avenir ce qu'est
un producteur agricole?
M. TOUPIN: Evidemment, on a tenté l'expérience avec cette
loi; nous l'avons tentée, non seulement nous, mais nous avons voulu
mettre les agriculteurs dans le coup; eux décideront si tout ce qu'il y
a dans cette loi est conforme à l'idée qu'ils se font de leur
profession. Si toutefois ce n'est pas accepté par les agriculteurs, je
pense que le gouvernement devrait réviser sa position relativement
à la définition du producteur agricole. Parce qu'il ne faut pas
oublier que, là-dedans, il y a une définition de l'agriculteur et
c'est une définition de professionnel agricole. Ce n'est pas une
définition du producteur en tant que tel, en tant que gars qui vend un
produit, mais c'est une définition de professionnel agricole que nous
retrouvons dans le bill 64. Evidemment, les agriculteurs auront à
prendre une option finale là-dessus, lors d'un
référendum.
M. VINCENT: M. le Président, sur un point de
règlement.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, il me parait qu'on n'a même pas
à discuter de cela, étant donné que le bill 64 a
défini de façon très précise qui était
admissible à voter. L'interprétation du mot "producteur agricole"
dans d'autres politiques agricoles n'a rien à voir à
l'étude du projet actuel, puisque la loi 64 définit le producteur
agricole.
M. BELAND: M. le Président...
M. VINCENT: Si le député de Lotbinière me le
permet, sur le même point...
M. TOUPIN: Cela se référait aux listes qu'on est en train
de refaire.
M. VINCENT: Même sur les listes actuelles, je pense que...
M. TOUPIN: Dans le cas des listes, on doit s'en tenir à la
définition de la loi.
M. VINCENT: A l'heure actuelle, je pense que, même si on l'a
discuté pendant un jour ou deux, le principe de la définition du
producteur pour le bill 64 est le suivant c'est ce qui est contenu dans
la loi, à l'article 1 : Toute personne qui a une production
supérieure à $1,000 par année. Que ce soit un
médecin, s'il produit pour $1,200 de produits agricoles, il va
être sur la liste. Je pense qu'on pourrait discuter longuement de la
nécessité d'apporter des modifications, mais, en ce qui nous
concerne présentement, c'est le bill 64, c'est la définition qui
a été acceptée à ce moment-là. Je pense bien
que la liste le ministre me corrigera si je fais erreur va
être fabriquée suivant la définition contenue dans le bill
64 et on ne peut rien y faire présentement.
M. BELAND: C'est entendu que, relativement à la
réglementation que nous avons à étudier ce matin, il est
bien clair que, pour ce qui concerne le producteur agricole, nous devons nous
en tenir à ce qui a été accepté dans le bill 64.
Mais le pourquoi de ma question, c'était simplement pour savoir si le
ministre avait l'intention d'aller plus avant pour définir, soit par
catégorie de production ou de quelque façon que ce soit, pour
d'autres fins ou pour des fins complémentaires à l'avenir, ce
qu'est un producteur agricole.
M. TOUPIN: Autant que possible, c'est dans les politiques futures du
ministère, on a d'ailleurs déjà commencé. Par
exemple, vous avez certains types de production où les politiques du
ministère vis-à-vis des éleveurs, ne sont pas
nécessairement les mêmes que vis-à-vis des producteurs de
lait. Vous avez des types de politiques qui s'appliquent selon les types de
production. Cela rejoint un peu l'appréhension que vous avez.
Maintenant, ce n'est peut-être pas défini aussi clairement qu'on
le voudrait. C'est quoi, au fond, un éleveur? Quand l'est-il et quand ne
l'est-il pas? Quand commence-t-il à l'être et quand ne l'est-il
plus? Ce n'est pas facile.
Mais il fallait trouver une définition pour les fins du bill 75,
une définition générique s'appliquant à tous les
producteurs agricoles, quel que soit le type de production dans lequel ils sont
engagés. Postérieurement, si on juge utile et nécessaire
de définir de façon plus précise, dans chacune des
catégories de producteurs, ce que c'est qu'un type de producteurs de
lait, qu'un type de producteurs de viande, je pense que c'est dans le cadre des
politiques que nous mettrons de l'avant ou qui sont déjà de
l'avant que nous pourrons le faire.
M. BELAND: Voici une autre question avant d'aller plus avant danss le
texte: En 1971, nous avons eu le projet de loi no 3 concernant le salaire
minimum pour tout travailleur de l'agriculture. Etant donné qu'ici se
dessine assez clairement dès le départ dans le bill 64 ce qui
concerne les engagés dans la production à titre de
salariés dans le sens du code du travail, et étant donné
que le bill n'a pas franchi l'étape des deuxième et
troisième lectures, est-ce que le ministre a l'intention de revenir avec
un bill réédité de quelque autre façon, sur ce qui
touche le salaire minimum pour les employés ou tout salarié de
l'agriculture?
M. TOUPIN: Eh bien, nous sommes en discussion avec le ministère
du Travail.
M. LE PRESIDENT: Je regrette pour le député de
Lotbinière, mais la question qu'il touche là m'apparaït
irrégulière face au mandat qui nous est confié ce matin
d'examiner et de discuter directement le projet de loi préparé
par la Régie des marchés agricoles.
M. BELAND: M. le Président,...
M. LE PRESIDENT: Sans doute qu'une autre commission parlementaire de
l'agriculture établissant qu'on pourrait attaquer d'autres domaines qui
touchent le monde agricole permettrait au député de
Lotbinière de développer et d'obtenir l'opinion du ministre sur
les questions qu'il vient de soulever mais, présentement, si on permet
d'ouvrir le débat d'une façon si large, je vais être
obligé de permettre de parler à d'autres députés
qui voudraient intervenir et attaquer des questions agricoles qui n'ont pas une
relation étroite et directe avec le projet qui nous est soumis.
M. BELAND: Je veux être très respectueux de votre
présidence c'est d'ailleurs notre habitude mais
étant donné qu'il y a quand même des incidences qui peuvent
avoir des conséquences pour ces salariés de l'agriculture,
étant donné aussi que nous avons eu justement un projet de loi
qui nous a été présenté et que nous parlons ici,
à la page 3, article a) d'une personne engagée dans cette
production à titre de salariée au sens du code du travail, cela
laisse présager que dorénavant il y aura quelque chose qui sera
présenté de nouveau à la Chambre pour en faire une loi
quelconque.
C'est la raison pour laquelle je posais la question afin d'avoir quelque
éclaircissement. Si vous jugez ma question irrégulière, je
me rallie à votre décision, mais j'aurai d'autres moments pour
juger vos décisions.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, comme il s'agit d'un
référendum et que la phraséologie de la question est assez
importante, est-ce que le ministre pourrait nous indiquer sous quelle forme la
question sera posée aux agriculteurs? Est-ce qu'on va poser la question:
Est-ce que vous êtes intéressés à payer $15? Est-ce
qu'on a pensé à une certaine phraséologie lors du
référendum?
M. VINCENT: Si le député de Saguenay me permet, tout
à l'heure nous allons y arriver à l'article 8 ou 9.
M. LESSARD: D'accord.
M. TOUPIN: J'apporterais une précision là-dessus.
Habituellement, sur le bulletin de vote pour consultation aux agriculteurs, les
questions sont très simples et très claires. Ce qui est important
pour l'agriculteur et nous l'avons prévu dans le projet de loi
c'est que les sections de la loi qui concernent l'engagement de
l'agriculteur au moment où il va mettre un oui ou un non sur son
bulletin de vote lui seront délivrées chez lui avec son bulletin.
Il pourra alors prendre connaissance de ce à quoi il s'engage.
M. LESSARD: Les avantages et les désavantages.
M. TOUPIN: Et des inconvénients.
M. GAGNON: Tout à l'heure lorsque le ministre a donné le
préambule du projet, il a parlé entre autres et cela est
extrêmement important de la liste d'éligibilité des
intéressés qui aimeraient s'inscrire et qui ne le seraient pas,
pour voir aux erreurs. Il a également fait mention du fait que ce serait
affiché dans les bureaux régionaux ou locaux du gouvernement.
Evidemment, en Gaspésie, les bureaux, qu'ils soient locaux ou
régionaux, sont étendus sur des territoires immenses.
Je prends entre autres Sainte-Anne-des-Monts à Gaspé; dans
le comté de Bonaventure aussi, il y a peut-être une distance de
100 à 125 milles avant qu'il n'y ait un autre bureau, ce qui forcerait
peut-être des personnes à se déplacer, ce qu'elles ne
feraient peut-être pas et ce qui leur causerait préjudice du fait
qu'elles ne seraient pas inscrites sur la liste.
Je ne sais pas si le ministre aurait pensé à une formule,
avec un organisme agricole comme l'UCC, pour envoyer au siège social de
l'UCC cette liste d'égibilité. L'UCC pourrait, par la suite, la
transmettre à tous les bureaux de l'UCC si elle le désire. Les
gens pourraient alors aller au bureau de l'UCC, ou l'UCC pourrait l'afficher
dans les hôtels de ville, les arrondissements de chaque ville ou village,
et les intéressés iraient voir si leur nom y est inscrit. A ce
moment-là, on éviterait des congestionnements dans les bureaux du
gouvernement, des frais de transport considérables et ça
donnerait satisfaction à tout le monde, parce que c'est excessivement
important que les personnes soient inscrites sur les listes.
M. LE PRESIDENT: Si le ministre me le permet, le député de
l'Assomption avait des commentaires à faire.
M. PERREAULT: Oui. Sur la liste d'éligibilité, est-ce
qu'il n'y a pas possibilité que la régie procède par
ordinateur et recoupe, par comté, le nombre des producteurs? Si
c'était fait par ordinateur, ce serait fait par comté et,
à ce moment-là, ce serait beaucoup plus facile.
M. VINCENT: Je pense que ce serait plutôt par région.
M. PERREAULT: Je ne parle pas par région. Dans Alma, chez mois,
il y a une très grosse région agricole qui groupe plusieurs
comtés. Je parle d'une liste qui pourrait être recoupée par
ordinateur, au niveau de chaque comté.
M. LE PRESIDENT: Face à la question du député de
Gaspé-Nord, est-ce que le ministre aurait des commentaires à
faire sur un système de distribution plus facile des listes, de
façon à les rendre plus disponibles ou plus à la
portée des cultivateurs du Québec?
M. TOUPIN: Les règlements sont très clairs
là-dessus: la régie fera parvenir, sur demande, une copie de
cette liste préliminaire à toute association ou groupement
représentatif de personnes susceptibles d'être
intéressées à ce référendum. Donc, toute
association agricole au Québec, qu'il s'agisse de l'UPA, qu'il s'agisse
de l'UCC actuelle, si ça demeure comme ça, de la
Coopérative fédérée, toutes les associations
agricoles susceptibles d'être intéressées à ce
référendum peuvent demander à la régie une liste et
la régie doit la leur faire parvenir.
Cela est un avantage pour l'ensemble des groupements agricoles que de
suivre de très près la confection de la liste à compter
des données préliminaires; même pour un groupement qui
n'est pas agricole, mais qui est susceptible d'être
intéressé par ce référendum. Il y a plusieurs
groupes qui peuvent être intéressés par ce
référendum.
M. VINCENT: Même les caisses populaires en général
pourraient faire la demande pour leur région respective...
M. TOUPIN: Pourraient demander... M. VINCENT: ... pour avoir la
liste.
M. TOUPIN: On a prévu ici les bureaux locaux et régionaux
du ministère; il n'y a rien qui empêche la régie, dans des
cas particuliers, d'ouvrir peut-être à certains endroits des
bureaux particuliers pour faciliter aux producteurs l'accès à la
vérification de la liste.
M. LESSARD: Pourquoi est-ce que ça ne pourrait pas être
tout bureau d'un ministère du gouvernement, dans les caisses populaires
ou les endroits publics? Dans mon comté je voulais en parler
à l'article 5 je comprends qu'il n'y a pas
énormément d'agriculteurs, mais il y a un bureau local.
M. TOUPIN: Oui.
M. LESSARD: Bergeronnes, par exemple, qui est complètement
à l'extrême-ouest du comté. Je pense bien que les
cultivateurs de Chutes-aux-Outardes ne feront pas 125, 130 ou 140 milles pour
aller vérifier s'ils sont sur la liste. Il me semble que, comme le
suggérait tout à l'heure le député de Nicolet, il
va falloir aller plus loin que les bureaux locaux et les bureaux
régionaux, soit les caisses populaires, les banques ou tout ce qui est
endroit public, pour permettre à ces gens-là de pouvoir
vérifier.
M. TOUPIN: Je pense que, comme philosophie de base sur cette question,
on peut accepter que la régie va mettre à la disposition des
agriculteurs tout ce qui leur permettra de vérifier vraiment s'ils sont
sur les listes ou pas ou s'ils veulent se faire rayer de la liste ou pas. C'est
la raison pour laquelle je ne pense pas qu'on puisse seulement se limiter
à ça. Il reste que, dans l'ensemble de la province, ce qui est
prévu correspond assez à une réalité sociale de la
profession agricole, elle se rend dans ces bureaux-là.
Mais, dans certaines régions où c'est très loin,
comme l'exemple que vous avez apporté, dans le comté de
Laviolette, on a également ces problèmes-là, dans certains
autres comtés aussi; je pense que, dans le Bas-Saint-Laurent, on va
aussi rencontrer ce problème-là. Il faudra donc regarder d'un peu
plus près comment on pourrait se rapprocher des agriculteurs. Il n'y a
rien dans les règlements qui l'en empêche.
Je pense que la régie, jusqu'à maintenant et tout au moins
dans les autres formes de consultation qu'elle a eu à faire
auprès des agriculteurs, s'est rendue assez bien aux demandes des
agriculteurs pour faciliter l'accès aux renseignements.
M. VINCENT: On pourrait peut-être, si le député de
Saguenay me le permet, quand nous arriverons à cet article et je
pense que ce serait important, ce que le député de Saguenay a
souligné ajouter quelque chose à cet article du
règlement, parce que l'article du règlement limite la
régie aux bureaux locaux et aux bureaux régionaux du
ministère de l'Agricultu- re. On pourrait peut-être ajouter une
petite clause où les règlements prévoiraient que pour des
raisons d'ordre géographique, la régie pourrait fixer d'autres
endroits, parce qu'il ne faut quand même pas oublier que la régie
doit nommer des mandataires. Va-t-on nommer des mandataires dans toutes les
caisses populaires? Va-t-on nommer des mandataires dans tous les bureaux des
ministères? Cela deviendrait un système, une procédure
assez difficile. Mais on pourrait ajouter une clause, par exemple: pour des
situations d'ordre géographique, la régie pourrait fixer d'autres
endroits, en plus des bureaux locaux et en plus des bureaux régionaux,
et, à ces endroits, elle pourrait nommer des mandataires.
Le député de Saguenay a souligné un exemple. On
pourrait souligner les mêmes exemples en Abitibi. Je pense bien que la
régie, avec les bureaux du ministère de l'Agriculture, est
parfaitement au courant, surtout avec l'expérience du passé, que,
dans certaines régions, il serait peut-être bon d'attitrer ou de
désigner un endroit en nommant des mandataires, mais il faudrait ajouter
une telle clause à l'article 5.
M. LESSARD: Avec avis publics dans les journaux locaux ou
régionaux.
M. VINCENT: C'est cela.
M. TOUPIN: Avec avis publics, effectivement, dans les journaux locaux,
tout au moins dans les principaux journaux auxquels ont accès les
agriculteurs, pour les informer que la liste est déposée à
tel endroit et qu'ils peuvent, entre telle date et telle date, faire les
vérifications pertinentes.
M. BELAND: Une autre suggestion pourrait s'ajouter suite à ce qui
vient d'être dit. Parmi les bureaux locaux du ministère de
l'Agriculture, il y en a certains où il y a plusieurs agronomes
d'attitrés; ces agronomes ont chacun son secteur particulier;
peut-être cela pourrait-il être décentralisé au
niveau de la section de chacun des agronomes de district. A ce
moment-là, il y aurait déjà une décentralisation
par le bureau local.
M. TOUPIN: Si vous me le permettez, M. le Président, à la
suite de toutes ces observations, nous sommes en train au fond de discuter
l'ensemble du règlement. S'il y a intérêt pour la
commission, aujourd'hui à regarder le projet, article par article, on
pourrait le faire immédiatement et on pourrait passer là-dessus
peut-être assez rapidement, puisque nous y reviendrons demain. Cela vous
permettra de réfléchir et demain vous pourrez poser des questions
plus en profondeur ou apporter des suggestions qui peuvent être autres
que celles contenues dans ce projet de règlement.
Je vais les lire, c'est assez rapide. Je laisse tomber la
première partie et je pars des décisions.
"Vu la demande présentée par la requérante qui veut
être investie du pouvoir de percevoir des producteurs de la province les
cotisations et contributions obligatoires visées aux sections VIII et IX
de la Loi des producteurs agricoles; "Attendu que la requérante est une
association accréditée selon la section III de cette loi;
"Attendu les dispositions de la section IV de cette loi; "En
conséquence, la Régie des marchés agricoles du
Québec ordonne la tenue d'un référendum auprès des
producteurs de la province pour leur demander s'ils veulent que la
requérante, association accréditée en vertu de la Loi des
producteurs agricoles, soit investie du pouvoir de percevoir les cotisations et
contributions obligatoires visées aux sections VIII et IX de cette loi.
"Ce référendum sera tenu par la régie aux dates et selon
les modalités prescrites par le règlement ci-après."
M. VINCENT: Passons au règlement.
M. TOUPIN: C'est la première partie. Maintenant, nous entrons
dans le règlement.
M. VINCENT: C'est une décision que la régie rend.
M. TOUPIN: C'est publié dans la Gazette officielle avec les
règlements. Pas nécessairement, mais cela le serait.
M. VINCENT: Avec les règlements.
UNE VOIX: C'est une réalité qu'il jette au panier.
M. TOUPIN: Voici le règlement: "Considérant la
décision no X la décision n'étant pas prise le
numéro n'y est pas qu'elle a rendue ce jour, la régie
édicte le règlement qui suit:
Premièrement, le référendum
décrété par la décision au no X ci-haut et
prévu à la section IV de la Loi des producteurs agricoles, se
tient auprès de toute personne qui est engagée dans la production
d'un produit agricole au Québec, selon les définitions
données aux paragraphes j) et k) de l'article I de cette loi. Toutefois,
est exclue une personne engagée dans cette production à titre de
salarié au sens du code du travail; une personne qui exploite la
forêt sauf quand elle exploite la partie boisée de sa ferme; un
individu engagé dans la production d'un produit agricole consommé
entièrement par lui-même et les membres de sa famille; "Une
personne dont la production agricole destinée à la mise en
marché est d'une valeur annuelle inférieure à $1000".
Ce qu'on vient de lire, au fond, se trouve dans la loi.
"Deuxièmement, une personne qui est à la fois producteur et
engagée dans la mise en marché des produits agricoles est
considérée comme un producteur pour les fins du présent
référendum et habilitée à voter comme telle. "Pour
avoir droit de vote au cours du présent référendum, la
personne doit être un producteur selon les articles 1 et 2 et être
inscrite sur la liste définitive dressée par la régie
selon les modalités prescrites au présent règlement.
Seules les personnes ainsi inscrites ont le droit de vote au cours du
référendum. "Quatrièmement, la régie établit
une liste préliminaire des producteurs à l'aide des
renseignements qui lui sont fournis par le ministère de l'Agriculture et
de la Colonisation et par toute personne ou association susceptible selon elle
de la renseigner".
M. VINCENT: Donc, c'est à l'article 4, M. le Président,
que le ministre nous a dit tout à l'heure que, vers le 5 septembre
approximativement, le ministère remettrait à la régie une
première liste.
M. TOUPIN: Une liste préliminaire.
M. VINCENT: C'est ça! La régie, partant de cette liste,
pourrait obtenir d'autres renseignements de toute personne ou association
susceptible selon elle de la renseigner. Donc, c'est de cette façon
qu'elle procéderait pour préparer sa première liste.
M. TOUPIN: C'est exact!
M. VINCENT: D'accord! Jusque là, ça va!
M. TOUPIN: " A compter du X... 1972 et jusqu'au X... suivant, à
17 heures, toute personne intéressée pourra consulter la liste
préliminaire aux endroits suivants pendant les heures normales
d'ouverture des bureaux". La période prévue ici est la
période qu'on laisserait aux agriculteurs pour aller vérifier
dans les endroits où la liste est déposée si leur nom est
sur la liste, s'ils veulent faire rayer leur nom de la liste ou le faire
ajouter à la liste.
M. VINCENT: M. le Président, à l'article 5, le ministre
mentionnait au début, dans ses remarques préliminaires, que cette
période pouvait être de trois ou quatres semaines. Logiquement, on
peut escompter que la régie prendrait une décision sur un minimum
de trois semaines, pour être fixée?
M. DEMERS: Pour la vérification des listes.
M. TOUPIN: On va vous dire pourquoi l'on dit de trois à quatre
semaines. D'abord, tout va dépendre de la liste préliminaire que
l'on va avoir en main. On présume que la liste préliminaire ne
contiendra pas plus de 5 p.c. d'erreurs soit en plus ou en moins. Ce serait
extrêmement difficile de trouver une liste sans erreur. D'ailleurs si on
l'avait, on ne l'exposerait pas bien
sûr, mais, parce que l'on croit qu'il peut y avoir des erreurs, on
l'expose aux producteurs. Si l'on se rend compte qu'il n'y a pas beaucoup
d'erreurs et qu'un bon nombre d'associations par exemple au départ sont
d'accord sur une première consultation, on pourrait dire trois semaines,
ce serait suffisant. Mais je ne pense pas que l'on puisse parler de moins de
trois semaines. Il faut donner aux agriculteurs l'occasion d'aller voir s'ils
sont sur les listes et de faire valoir leur point de vue à ce chapitre.
Personnellement, en tout cas, je suis très favorable, au niveau de la
liste, à ce qu'on donne du temps aux agriculteurs pour
vérifier.
M. VINCENT: Si nous étions capables, en ce qui concerne l'article
5, d'avoir une confirmation de M. Trudeau relativement à la date des
élections fédérales, à ce moment-là, on
pourrait stipuler dans le règlement que les listes ne soient pas
consultées en même temps que les listes électorales
fédérales. On n'a pas la date exacte, donc, mais il ne faudrait
pas avoir ce problème.
M. TOUPIN: Je pense que l'on va avoir le même problème que
les journalistes, on ne le saura jamais.
M. LESSARD: Le ministre pourrait peut-être arranger ça avec
M. Trudeau.
M. DEMERS: Etant donné que vous êtes en excellent terme
avec cette maison mère, vous pourriez communiquer avec elle.
M. VINCENT: Tout en badinant, il ne faudrait quand même pas
qu'à un moment donné, une telle chose arrive. Cela peut arriver,
une circonstance aussi exceptionnelle; mais s'il fallait que les 50,000 noms
soient affichés dans les bureaux au même moment où les gens
consultent la liste électorale fédérale, cela pourrait
faire des jolis mélanges.
M. TOUPIN: Cela est une donnée inconnue, alors...
M. VINCENT: Je pense qu'il va falloir jouer cela au
pifomètre.
M. TOUPIN: On est bien obligé de composer avec l'inconnu pour le
moment.
M. LESSARD: M. le Président, à l'article 5, on dit que
toute personne intéressée pourra consulter la liste
préliminaire aux endroits suivants, pendant les heures normales
d'ouverture des bureaux. C'est quand même assez difficile pour
l'agriculteur de consulter une liste pendant les heures auxquelles il est
astreint au travail. Je me demande si on ne pourrait pas trouver un autre moyen
de consultation où la liste pourrait être affichée, au
cours de la soirée par exemple, pour permettre à l'agriculteur
d'aller consulter ces listes-là.
M. VINCENT: Dans un mois, s'il continue à pleuvoir comme il pleut
là, il aura eu le temps. Si la consultation de la liste dure un mois,
s'il continue à pleuvoir comme il pleut là, les gens vont avoir
le temps.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pas avec la pluie d'automne.
M. DEMERS: Il peut toujours s'effacer le soir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans le milieu de l'automne, on pourrait bien
penser que, de 7 heures à 9 heures, les cultivateurs ne sont pas
à la ferme, ils ne sont pas en train de travailler.
M. TOUPIN: Ils sont plus disponibles. J'ai l'impression qu'on pourrait
sans doute regarder une telle possibilité.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est important.
M. TOUPIN: Oui. De toute façon, il y aura des comités
régionaux qui seront formés. Des comités pourraient
siéger le soir et donner ainsi l'occasion aux agriculteurs d'aller voir
sur la liste si leur nom y est ou pas. On pourrait peut-être choisir des
soirs particuliers pour ça, par exemple deux ou trois soirs par semaine.
Cela engage certains frais.
M. LESSARD: M. le Président, j'ai une autre question.
M. VINCENT: Le député de Saguenay pose une question qui a
une certaine importance. Selon l'expérience du passé, est-ce que
les membres de la régie pourraient nous dire si, on a agi de la
même façon pour les référendums, pour les plans
conjoints? Est-ce que les listes étaient consultées dans des
bureaux?
Si ça pouvait être enregistré, parce qu'on voit
notre moniteur là-bas qui nous fait de gros yeux est-ce que le
vice-président de la Régie des marchés pourrait
s'approcher et parler au nom du ministre dans le microphone?
M. TOUPIN: Je pense que ce que le vice-président de la
régie vient de dire, c'est que, le mode des plans conjoints, on laisse
bien sûr une période de temps aux agriculteurs pour
vérifier si leur nom est sur la liste ou pas. Mais la plupart du temps,
dans l'ordre des plans conjoints, la vérification se fait par
l'organisation qui fait la demande d'un plan conjoint. Les producteurs, les
coopératives etc. révisent ensemble la liste. Par exemple,
l'expérience la plus typique, je pense, c'est l'expérience des
producteurs de poulets où la liste a été
révisée à deux ou trois reprises par le secteur
coopératif.
En plus de ça, le secteur syndical est le secteur qui a
demandé un plan conjoint. Maintenant, c'est moins compliqué,
parce qu'on a
des comités ad hoc à l'intérieur de la régie
qui préparent presque tout ce qui a trait préalablement à
un plan conjoint. Dans le passé, ça se faisait surtout de cette
manière-là; ça pouvait varier un mois, trois semaines,
quinze jours. Tout dépendait de la complexité, du type de
production auquel on s'adressait.
M. VINCENT: Mais, sur le plan pratique, comme nous aurons
l'après-midi et la soirée pour analyser ça est-ce que le
ministre pourrait s'informer si ce serait difficile, comme le
suggéreraient le député de Saguenay et le
député de Chicoutimi, à certains jours de la semaine, de
faire l'ouverture des bureaux locaux le soir pour une couple d'heures, entre
huit et dix heures?
On pourrait vérifier sur le plan pratique et à ce
moment-là, je pense bien que les bureaux locaux ne sont pas comme les
bureaux à Québec.
M. TOUPIN: Tout ce que ça peut engager, c'est un budget
supplémentaire pour le temps supplémentaire à
prévoir.
M. VINCENT: C'est un échange à ce moment-là.
M. TOUPIN: Il faudrait regarder les conventions collectives, il faudrait
évidemment voir tout ça.
M. VINCENT: Mais on pourrait peut-être l'analyser.
M. TOUPIN: En principe, je pense que personne ne peut s'opposer à
ça, même si ça engageait quelques deniers
supplémentaires. Si c'est pour rendre service à la profession,
pour ma part, je suis prêt à le faire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est sûrement pas le prix d'un
contrat.
M. DEMERS: M. le Président... M. LE PRESIDENT: Oui.
M. DEMERS: Dans l'alternative ou l'éventualité de la
non-qualification d'un agriculteur, est-ce qu'il y a une radiation? Comment
allez-vous procéder?
M. TOUPIN: Si vous voulez, on va y venir à l'article suivant.
M. DEMERS : Vous vous en allez plus loin. M. TOUPIN: On va aller voir.
M. DEMERS: C'est bien.
M. TOUPIN: Sur l'article 5, est-ce qu'on vous a donné
suffisamment d'éclaircissements sur les délais?
M. VINCENT: Avec ce point d'interrogation pour consultation, le ministre
avec ses fonctionnaires.
M. TOUPIN: C'est exact, je suis prêt à regarder
ça.
M. LESSARD : Concernant la liste préliminaire ou la liste finale,
particulièrement la liste préliminaire, est-ce que dans
ces cas-là, généralement, la Régie des
marchés agricoles est au courant de la façon dont ça se
fait on a l'intention de publier une liste globale provinciale ou de
faire une répartition par comtés?
Il me semble que ce serait plus facile, comme consultation, de faire une
liste par comté, parce que l'agriculteur du Saguenay ou l'agriculteur de
Chicoutimi, sa préoccupation est d'abord de voir s'il est compris dans
la liste. Il est plus ou moins intéressé, à
première vue, à voir si les agriculteurs de Témiscouata ou
d'ailleurs sont sur la liste. Il me semble que ce serait plus facile de
vérification.
M. TOUPIN: Pour le moment, là-dessus, nous allons vous donner le
sens de notre travail. Nous avions pensé à une liste par
comté, nous avions pensé à une liste par région et
également à une liste globale. Il semblerait que ce qui serait le
plus facile, ce serait une liste globale.
M. LESSARD: Plus facile pour le gouvernement ou pour les
agriculteurs?
M. TOUPIN: Ce qui serait le plus facile techniquement, pour
éviter toutes sortes d'erreurs, au niveau des adresses. Le gars reste
à deux ou trois endroits, il a deux ou trois adresses; pour
éviter tout ce problème, ce qui serait le plus facile serait une
liste globale. C'est cela qui serait le plus facile. Même si on utilise
le système électronique, ce serait une liste globale. Mais, je ne
pense pas qu'on doive, pour tout de suite, s'arrêter exclusivement
à une liste globale. On peut regarder très sérieusement la
possibilité d'une liste par région ou par comté, mais ce
n'est pas impossible à dresser. C'est sûr que c'est possible
à dresser, mais cela demande plus de temps, parce que cela demande plus
de vérification.
M. PERREAULT: M. le Président, pour l'information du ministre,
à titre d'ingénieur, je peux lui dire ceci: C'est qu'une fois la
liste globale faite, si la chose est bien codée, cela prend très
peu de temps pour avoir une liste par comté, à partir de
l'ordinateur.
M. TOUPIN: C'est une autre observation...
M. LESSARD: Ce serait extrêmement utile, à part cela.
M. TOUPIN: ... de laquelle on pourrait s'inspirer pour voir comment on
peut la dresser par comté ou par région.
M. VINCENT: Admettons que nous partons des bureaux régionaux du
ministère, nous avons douze régions agricoles en province. Si
nous avions une liste globale de 50,000 noms, je pense qu'elle serait quasi
impossible à consulter. Mais sans procéder paroisse par paroisse
ou comté par comté, vu que la province est divisée en
douze régions, on pourrait être capable, comme l'a dit le
député de L'Assomption, de disséquer la liste au niveau
des douze régions. Ces listes vont certainement servir aux bureaux
régionaux par la suite et au niveau des régions cela voudrait
dire à peu près en moyenne 4000 noms par liste. Est-ce que ce
sera par ordre alphabétique? Il faudrait que cela le soit. Si on pouvait
disséquer notre liste par régions, ce serait plus facile à
consulter. Prenons ma région de Nicolet. On a 4000 noms sur la liste;
c'est la même liste qui va circuler au bureau local de Drummondville, au
bureau local de Victoriaville, au bureau local de Saint-François, etc.
Sur le plan pratique c'est difficile d'arriver à envoyer une liste de
50,000 noms à Nicolet.
M. PERREAULT: Le second point de vue, c'est qu'en fragmentant par
comté cela devient beaucoup moins dispendieux pour la régie de
fournir la liste à qui en fait la demande. Elle pourrait être
affichée dans les caisses populaires et être beaucoup plus
accessible. Cela ne coûterait pas cher. A ce moment-là, vous
n'auriez qu'un nombre limité de noms.
M. LESSARD: M. le Président, nous avons à établir
les modalités d'un référendum qui est extrêmement
important pour la classe agricole. C'est la première fois qu'ils peuvent
s'organiser vraiment et qu'ils peuvent voter. Mais il semble que l'on doit
prendre toutes les mesures nécessaires pour faire en sorte que chacun
des agriculteurs du Québec puisse vérifier la liste. Pour ma
part, je pense que c'est beaucoup plus facile de faire une vérification,
pour un agriculteur, au niveau de son village que de la faire au niveau de
l'ensemble du comté. Je comprends que cela va apporter plus de
dépenses de deniers publics. Mais, M. le Président, ce
référemdum ne devrait pas apporter de critique par la suite. On
sait que bien souvent il est arrivé dans certains
référendums que certaines associations se sont plaintes du fait
que la liste avait été mal faite, mal préparée. Les
gens n'avaient pas été capables de la consulter cette liste.
Or, puisque c'est la première fois que les agriculteurs du
Québec vont pouvoir véritablement voter pour s'organiser
professionnellement, il me semble qu'on doit prendre toutes les mesures
nécessaires pour faire en sorte que ces gens-là puissent
vérifier la liste et être satisfaits du vote qui sera pris. Alors,
on devrait prendre toutes les mesures nécessaires pour rendre cette
vérification facile et c'est justement pourquoi, tout à l'heure,
je parlais des heures et des bureaux. Limiter cela aux bureaux locaux et aux
bureaux régionaux c'est trop strict. Si l'on fait la liste par paroisse,
on pourra utiliser, par exemple, le poteau de téléphone comme
c'est le cas dans bien des secteurs d'activité ou...
M. PERREAULT: L'hôtel de ville.
M. LESSARD: ... l'hôtel de ville ou tout autre moyen. Cela
permettra aux agriculteurs de bien vérifier s'ils sont sur la liste et
par la suite la Régie des marchés agricoles et le gouvernement du
Québec ne pourront pas être accusés de ne pas avoir pris
tous les moyens nécessaires pour permettre aux agriculteurs de
vérifier. Pour moi, c'est primordial et extrêmement important.
M. VINCENT: M. le Président, si vous nous le permettez, vu que
nous touchons là un point très important pour le
référendum et que cette liste peut nous servir pour bien d'autres
choses. Nous revenons demain, nous pourrions consulter des experts en
préparation de listes. Nous en avons au ministère des
Communications. Quand on préparera la liste générale,
est-ce qu'on ne pourrait pas avoir un code pour désigner la
région? Par exemple: Clément Vincent, son adresse est Nicolet,
son code régional est 04. Donc on peut la disséquer très
vite par la suite et après, comme le député de
l'Assomption le mentionnait, que le code se continue pour pouvoir le
restreindre au niveau du comté. A ce moment-là, nous aurions une
liste générale pour la province et nous pourrions la
séparer en douze, au niveau de chacune des régions agricoles et
cela servirait par la suite aux officiers du ministère. Je pense bien
que le ministre aura l'intention de tenir cette liste à jour.
M. TOUPIN: La loi dit...
M. VINCENT: Par la suite, cette liste et l'autre code pourront
être divisés au niveau des 108 comtés, excepté le
comté de Sainte-Anne peut-être, où il n'y a pas de
cultivateurs. Cette liste servirait par la suite dans d'autres
ministères et peut-être également aux associations
agricoles au niveau des comtés.
Nous reviendrons là-dessus demain. J'opterais pour la suggestion
des députés de l'Assomption et de Saguenay, que cette
liste-là soit générale au niveau des régions et au
niveau des comtés, sans aller au niveau des paroisses
peut-être.
M. TOUPIN: Je pense que personne ne s'oppose à cela, c'est tout
à fait normal. Personnellement, je l'ai dit tantôt, tout ce qui
sera de nature à faciliter aux agriculteurs l'accès aux listes
pour vérification, je pense qu'on doit l'utiliser.
M. LESSARD: Cela serait extrêmement utile, c'est peut-être
le moyen d'évaluer le nombre des agriculteurs dans un comté, dans
une
paroisse. Cela pourrait nous être extrêmement utile, non
seulement pour le gouvernement mais pour le député. Ce serait une
source d'information gouvernementale extrêmement importante.
M. TOUPIN: Je ne sais pas si on doit pousser à ce point le
rôle de cette liste...
M. LESSARD: Non, mais comme conséquence.
M. TOUPIN: ... mais cela pourrait aller jusque-là, bien
sûr.
M. VINCENT: Si cela nécessite des données additionnelles,
le vice-premier ministre est avec nous, il pourrait nous assurer une
disponibilité financière.
M. TOUPIN: Un autre problème...
M. VINCENT: On le laisse en suspens...
M. TOUPIN: Je pense que c'est marqué dans la loi que c'est pris
à même le fonds consolidé de la province.
M. LEVESQUE: Alors, il n'y a pas de problème.
M. VINCENT: Je vais dire comme M. Dozois nous disait souvent: Le fonds
consolidé c'est en quelque part.
M. BELAND: Je pense que c'est relativement facile tel que cela avait
été énuméré par le député de
l'Assomption et continué par le député de Saguenay. Cela
pourrait être organisé au niveau des comtés ou des
régions. Si l'adresse est complète sur la même ligne
tout dépend de l'agencement de ladite liste et de ce qu'elle contient
si la liste contient le nom et l'adresse au niveau de la paroisse ou au
niveau du comté, c'est relativement facile de la polycopier en fonction
des besoins de chaque organisme qui voudra en avoir une copie pour fins de
renseignements. Peut-être qu'il fallait que ce soit dit mais je pense
qu'on s'empêtre dans des choses de plus ou moins d'importance.
Disons que nous faisons confiance aux membres de la régie,
à ce moment-là, pour dresser une liste qui tienne compte de
l'adresse complète de chacun. C'est entendu qu'il peut y avoir un Joseph
Lalancette dans le rang VIl d'une paroisse, mais il peut y en avoir
également deux autres dans le rang IV et dans le rang 111. C'est bien
clair. Cela se voit dans une même paroisse. Je connais, notamment, une
paroisse où il y a trois cultivateurs. Il faut les désigner par
une lettre supplémentaire parce que ce sont trois personnes ayant
exactement le même nom, dans la même paroisse. A ce
moment-là, automatiquement, il faut absolument que l'adresse soit
complète, afin que cela désigne le rang, je ne sais trop,
l'adresse ordinaire de la poste fédérale, quelque chose comme
cela. De toute façon, cela peut très bien s'agencer d'une
façon très facile.
M. VINCENT: A l'article 5 nous pourrions peut-être regarder,
demain, si après les sous-paragraphes a) b) et c) il n'y aurait pas lieu
d'ajouter un sous-paragraphe d), où nous pourrions inscrire: "A tout
autre endroit que la régie jugera à propos de
désigner."
M. TOUPIN: Nous pouvons désigner certains endroits, dans les
règlements, je pense. Mais il y a certains autres endroits qu'il nous
deviendra peut-être difficile de désigner dans les
règlements, parce qu'il nous faudra l'approbation, par exemple, d'une
caisse populaire, si nous voulons déposer la liste là.
M. VINCENT: Mais, de façon générale, on pourrait
inscrire simplement: Tout autre endroit désigné par la
régie, lorsqu'elle le jugera à propos,
M. TOUPIN: Qu'on ouvre la porte à tout ce qui serait de nature
à favoriser l'accès aux agriculteurs. A ce moment-là, la
régie pourra choisir des endroits.
M. VINCENT: Il faudra l'ajouter aux règlements. A la
discrétion de la régie.
M. TOUPIN: Oui. L'article 5, ce sont les endroits. Article 6 : La
régie fait publier des avis à deux reprises, entre telle date et
telle date de l'année 1972, dans un journal agricole de circulation
générale ainsi que dans au moins trois autres journaux de langue
française et un journal de langue anglaise, annonçant la tenue de
ce référendum et indiquant les endroits et les dates durant
lesquelles la liste préliminaire peut être consultée.
M. VINCENT: On voit que les députés de Brome et de
Huntingdon ont fait leurs suggestions!
M. BROWN : Nous avons tous les mots possibles pour les distinguer ici.
Nous n'avons pas besoin des autres mots.
M. LESSARD: Est-ce qu'on ne devrait pas, M. le Président, aussi
publier dans un journal régional? On ne peut limiter cela strictement
à trois journaux de langue française et un journal agricole. Cela
ne coûterait pas énormément plus à la
régie.
M. DEMERS: Au moins trois autres journaux.
M. VINCENT: C'est ce qui se fait.
M. TOUPIN: Si vous lisez bien l'article, vous allez voir que c'est loin
d'être restrictif.
M. VINCENT: C'est une obligation formelle.
M. TOUPIN: Au moins trois autres journaux.
M. DEMERS: A Montréal, ce sera suffisant.
M. TOUPIN: Evidemment, la régie peut bien en utiliser dix, quinze
ou vingt, selon la qualité représentative du journal.
M. VINCENT: Encore là, M. le Président, à l'article
7, je pense que c'est bien normal, mais si la liste est
disséquée...
M. TOUPIN: L'article 7 se lit comme suit: La régie fera parvenir,
sur demande, une copie de cette liste préliminaire à tout
groupement ou association représentative de personnes susceptibles
d'être intéressées à ce référendum.
Comme vous pouvez le voir, c'est très large.
M. DEMERS: En fin de compte, ceux qui le demanderont.
M. TOUPIN: Ceux qui le demanderont. Ce ne sont pas des individus, ce
sont des groupes, évidemment. S'il fallait en distribuer à tous
les individus au Québec, cela finirait par être très
onéreux et très lourd. On peut apporter des exemples
là-dessus. Toute coopérative ou tout mouvement d'agriculteurs.
Par exemple: l'Association des maraîchers, l'Association des
distributeurs en alimentation. Tous ceux qui sont touchés de près
ou de loin par le référendum peuvent demander qu'on leur fasse
parvenir la liste préliminaire.
Article 8: Toute personne qui croit être un producteur et dont le
nom n'apparaît pas sur cette liste doit, si elle veut y être
inscrite et voter, en faire la demande à la régie ou au bureau du
ministère de l'Agriculture situé dans la région. Et
là, si on apporte un amendement tel que proposé tantôt, on
pourra ajouter: A l'un des endroits indiqués à l'article 5 et ce,
avant telle date. Cette demande doit être faite par écrit et le
requérant doit y joindre tout document pouvant indiquer qu'il rencontre
les conditions prévues aux articles 1 et 2. Cette demande doit
être faite sur la formule RMA 100 fournie par la régieà
cette fin et disponible aux endroits énumérés à
l'article 5.
M. VINCENT: Alors là, on regarde tout de suite la formule?
M. TOUPIN: Cette demande doit être faite par écrit.
M. VINCENT: Peut être faite...
UNE VOIX: Il n'est pas obligé de prendre la formule.
M. TOUPIN: Ah bon! Peut. Alors, cette demande peut être
faite...
M. LESSARD: M. le Président, lorsqu'on parle...
M. DEMERS: Pourquoi on le mentionne dans ce cas-là?
M. VINCENT: Doit être faite par écrit.
M. TOUPIN: Elle doit être faite par écrit, mais elle peut
être faite sur la formule. Elle peut être faite sur une lettre, un
papier.
M. LESSARD: M. le Président, on parle, dans cet article, de
joindre tout document pouvant indiquer qu'il rencontre les conditions. Est-ce
que le ministre pourrait être plus explicite sur ça? Est-ce qu'il
s'agit du rapport d'impôts?
M. TOUPIN: Je peux vous donner bien des exemples. Le gars peut faire
parvenir à la régie sa formule de comptabilité qui est
suivie par des agronomes par exemple, pour démontrer s'il vend pour plus
ou moins de $1,000 de produits agricoles. Il peut envoyer ses T4 d'une
compagnie pour démontrer qu'il n'est pas agriculteur, qu'il est un
employé de compagnie, un ouvrier. Il peut envoyer un affidavit
démontrant qu'effectivement il affirme devant témoin être
agriculteur, etc.
Ce sont des documents pertinents relatifs aux deux articles qui
contiennent la définition de producteur. On peut en ajouter
d'autres.
M. LESSARD: D'accord.
M. TOUPIN: C'est la première des formules, RMA 100. Elle se lit
comme ceci: Je, soussigné, crois être un producteur au sens du
paragraphe j) de l'article 1 de la Loi des producteurs agricoles et du
règlement édictée par la décision no X de la
régie et je demande que mon nom soit inscrit sur la liste
préparée par la régie pour les fins du
référendum tenu en vertu de la section IV de cette loi.
J'indique, ci-après, les motifs à l'appui de ma demande et
j'annexe à la présente les documents suivants prouvant mon
statut.
A l'article 9, c'est le contraire. La personne dont le nom
apparaît sur la liste préliminaire et qui veut le faire retirer
parce qu'elle considère ne pas rencontrer les conditions de l'article 1
ou 2, ainsi que toute personne qui désire contester la qualité de
producteur d'une autre personne dont le nom apparaît sur la liste
préliminaire doit le faire de la même façon et dans les
mêmes délais prévus à l'article 8. Cette demande
peut être faite, selon le cas, sur la formule RMA 101 ou RMA 102 fournie
par la régie. Alors, vous avez deux cas.
M. DEMERS: Pour ne l'obligerait-on pas?
M. TOUPIN: Comment distes-vous?
M. DEMERS: Pourquoi n'obligerait-on pas
que cette demande de radiation ou d'entrée se fasse avec la
formule RMA 101? Il faudrait qu'il écrive pour avoir une formule?
M. TOUPIN: Le problème est qu'étant donné que les
délais sont...
M. VINCENT: S'il n'y avait pas de formule, ce serait embêtant.
M. DEMERS: Qu'est-ce que ça donne d'avoir des formules dans ce
cas-là?
M. TOUPIN: Probablement que la plupart d'entre eux vont se
prévaloir des formules.
M. DEMERS: Est-ce que vous allez disposer des formules dans les bureaux
régionaux et dans les bureaux locaux?
M. TOUPIN: Partout où la liste sera déposée, il y
aura des formules.
M. DEMERS: Ah! Dans ce cas-là...
M. TOUPIN: Et ça peut être recopié facilement.
M. VINCENT: Advenant qu'un agriculteur soit chez lui, il ne veut pas
aller au bureau, il n'a pas le temps; il peut écrire une lettre à
la Régie des marchés agricoles sans utiliser la formule. C'est
une soupape additionnelle.
M. DEMERS: Ce n'est pas plus avantageux, la formule.
M. TOUPIN: Voici les formules 101 et 102. La formule 101 consiste en
ceci: Je, soussigné, demande que mon nom soit retiré de la liste
des producteurs préparée par la régie en vertu de
règlement édicté par sa décision no X aux fins du
référendum prévu à la section IV de la Loi des
producteurs agricoles, puisque je ne crois pas être un producteur selon
la définition donnée à ce règlement pour les motifs
suivants. Il donne les raisons pour lesquelles il veut faire rayer son nom de
la liste.
Et l'autre, évidemment, c'est pour quelqu'un qui conteste le
statut d'une autre personne.
Je soussigné conteste pour les motifs suivants la qualité
de producteur de M. X. de... dont le nom apparaît sur la liste
préparée par la régie en vertu du règlement
édicté par sa décision no x aux fins du
référendum prévu à la section IV de la Loi des
producteurs agricoles.
M. VINCENT: C'est pratiquement toujours le revenu brut, le montant de
$1000, qui entre en ligne de compte. C'est pratiquement toujours cela.
M. TOUPIN: Il peut peut-être y avoir certaines autres normes.
M. BELAND: Il peut y avoir une certaine quantité de normes
probablement qui seront étudiées à ce moment-là par
la régie.
M. TOUPIN: Disons que c'est le critère essentiel.
M. VINCENT: Si le type est définitivement convaincu qu'il ne vend
pas pour $1000 de produits, il inscrit: "Pour les raisons que je ne produis pas
pour $1000 de produits agricoles par année".
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Mais, c'est de le prouver.
M. TOUPIN: Les équipes d'enquêteurs sont là et n'y
sont pas pour rien. Les trois ou quatre gars dans les régions vont aller
faire les vérifications d'usage.
UNE VOIX: Est-ce que les enquêteurs sont nommés par la
régie?
M. TOUPIN: Dans chaque bureau régional du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation, la régie désigne des
personnes qui seront chargées d'effectuer une enquête en fonction
de toute demande faite en vertu des articles 8 et 9.
M. VINCENT: Ce sont des fonctionnaires qui seront
désignés.
M. TOUPIN: Sans aucun doute.
M. LESSARD: Est-ce que le requérant...
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: C'est assez important.
M. TOUPIN: Dans notre esprit.
M. VINCENT: C'est assez important, je pense bien, que ce soit des
fonctionnaires déjà en place qui soient
désignés.
M. TOUPIN: Il faut que ce soient des personnes neutres.
M. VINCENT: Dans nos milieux ruraux, il y a des gens pour et des gens
contre, à ce moment il ne faut pas désigner des pour et des
contre. Il faut faire attention pour désigner des fonctionnaires.
M. TOUPIN: Oui, ce sont les fonctionnaires du ministère.
M. LESSARD: Est-ce que le requérant aura un droit d'appel dans un
cas de décision qu'il n'accepte pas?
M. TOUPIN: On va y revenir un peu plus loin un cas de décision.
Vous verrez le droit d'appel.
M. LESSARD: D'accord.
M. TOUPIN: A l'article 11: Sur réception d'une demande faite en
vertu des articles VIII et IX, la personne désignée par la
régie à cette fin fait une enquête en vue de
déterminer si la demande est justifiée. Cette enquête doit
être faite avec diligence et l'enquêteur fait rapport à la
régie sur la formule RMA-103 du résultat de son étude
ainsi que de ses recommandations. Il doit également faire parvenir
immédiatement au demandeur une copie de son rapport. Ce qui est
important, c'est que le comité ne prend pas de décision; il fait
sa recommandation à la régie, et c'est la régie en dernier
ressort qui prend la décision et la formule RMA-103, c'est une formule
comme les autres. "Je soussigné, enquêteur désigné
par la régie aux fins prévues dans son règlement
édicté pour la tenue du référendum stipulé
à la Loi des producteurs agricoles déclare avoir fait
enquête sur la demande présentée concernant le statut de
producteur de M. X. etc. J'ai constaté ce qui suit:... En
conséquence, je recommande que cette demande soit approuvée ou
désapprouvée. Signature et date." Cette formule que
l'enquêteur fait parvenir à la régie, il en fait parvenir
une copie en même temps à l'agriculteur impliqué. L'article
12 dit: "Le demandeur peut dans les trois jours suivant la réception de
ce rapport indiquer à la régie s'il désire contester les
faits qui y sont indiqués ou la recommandation qui s'y trouve." Cette
contestation doit être faite par écrit à l'aide de la
formule RMA-104 qu'il y a au verso du rapport de l'enquêteur et
expédiée au bureau de la régie situé à
Montréal. Le demandeur doit alors indiquer dans cette contestation tous
les motifs au soutien de sa demande.
M. VINCENT: Il faudrait à ce moment que l'enquêteur envoie
une formule RMA-104.
M. TOUPIN: Elle est au verso. M. VINCENT: Elle est au verso. M. TOUPIN:
On tourne la page.
M. VINCENT: On tourne la page. Maintenant, dans les trois jours suivant
la réception de ce rapport.
M. DEMERS: Est-ce que c'est suffisant, trois jours?
M. VINCENT: Il ne faudrait pas être trop formel
là-dessus?
M. DEMERS: Le courrier rural...
M. VINCENT: Parce que nous ne sommes tout de même pas pour envoyer
des lettres sous pli recommandé. On ne sait pas à quel moment
l'agriculteur va la recevoir. Cela peut bien être envoyé et
arriver chez un agriculteur, je vous donne un exemple, où l'on distribue
le courrier tous les deux jours. II arrive dans certaines régions que
l'on distribue le courrier tous les deux jours.
M. PERREAULT: Parfois pour des lettres de Montréal à
Québec, cela prend trois jours.
M. VINCENT: Ce qui fait qu'à ce moment, si l'agriculteur recevait
sa lettre le jeudi, et que c'était fête légale le vendredi
ou le samedi, il peut avoir sa lettre seulement le mardi suivant.
M. LEVESQUE: C'est sur réception. Dans les trois jours suivant la
réception.
M. VINCENT: On ne peut pas définir quand il y a eu
réception.
UNE VOIX: Dans les jours de la réception.
M. TOUPIN: C'est une indication. On pourrait penser à une
semaine.
M. BELAND: Une semaine. M. TOUPIN: Six jours.
M. DEMERS: Est-ce que vous prévoyez qu'il va y avoir beaucoup de
contestation et de discussion à ce sujet?
M. TOUPIN: On le saura après, mais je pense que la période
la plus importante est la période de vérification des listes
préliminaires. Une fois que cette période sera terminée et
que les recommandations du comité seront rendues à la
régie, j'ai l'impression qu'il n'y aura pas beaucoup de contestations,
à l'exception de quelques cas individuels.
M. VINCENT: Qu'on analyse les possibilités de mettre cela un peu
plus long.
M. TOUPIN: Oui. Nous donnerons une semaine. Cinq ou six jours.
Article 13: Avant le début du vote la régie fait parvenir
à la personne qui a fait une demande en vertu des articles 8, 9 et 12 la
décision finale qui a été rendue.
M. DEMERS: Finale, sans appel et exécutoire.
M. TOUPIN: Voulez-vous que je lise la formule 104?
M. VINCENT: Qui sera à l'endos de la formule 103.
M. TOUPIN: C'est cela. Qui sera au verso de la formule 103. Suite
à ma demande pour telle ou telle raison, à la liste des
producteurs dressée pour les fins du référendum
prévu à la section
IV de la Loi des producteurs agricoles et après avoir pris
connaissance du rapport de l'enquêteur de la régie, je
désire contester les faits rapportés et la recommandation qui s'y
trouve, pour les motifs suivants. A l'article 13...
M. DEMERS: Il n'y aura pas d'audition devant la régie, rien.
M. TOUPIN: Oui. La régie peut demander au gars de se
présenter devant elle.
M. DEMERS: Est-ce que le gars peut demander à la régie de
le recevoir?
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Ce n'est pas prévu dans le règlement?
M. TOUPIN: C'est prévu dans la loi. M. DEMERS: Oui. C'est
vrai.
M. LESSARD: M. le Président, est-ce qu'il serait possible pour le
ministre de nous montrer, avant d'adopter les règlements, le bulletin de
vote qui sera présenté pour ce référendum? Il me
semble que le ministre a dû se pencher sur ce problème.
M. TOUPIN: On y arrive.
M. LESSARD: Le bulletin de vote est extrêmement important.
M. TOUPIN: Réservez votre question pour tout à l'heure et
on y arrivera au niveau du référendum, etc.
M. LESSARD: D'accord.
M. TOUPIN: C'est l'article 14, au fond.
M. LESSARD: C'est cela.
M. TOUPIN: Dans l'article 13, avant le début du vote, la
régie fait parvenir à la personne qui a fait une demande en vertu
des articles 8, 9 et 12 la décision finale qui a été
rendue, en ce qui concerne sa contestation.
Article 14: Après avoir adjugé sur les diverses demandes
qui lui auront été adressées et apportées à
la liste préliminaire les corrections nécessaires, la
régie dresse une liste définitive et la rend publique le... Une
copie de cette liste est alors remise à la requérante la
requérante c'est l'association qui aura demandé une
accréditation ainsi qu'à toute autre association ou
groupement de personnes intéressées qui en aura fait la demande,
et est disponible au bureau de la régie et aux divers bureaux du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation. Toute personne
intéressée peut la consulter pendant les heures normales
d'ouverture des bureaux et ce, jusqu'au dernier jour du scrutin.
M. VINCENT: Et à ce moment c'est final pour la liste;
M. TOUPIN: C'est final.
M. VINCENT: C'est à-dire, pour le temps.
M. TOUPIN: Oui. Elle peut être revisée l'année
suivante mais elle est finale pour le référendum en cours.
M. DEMERS: Est-ce que le ministre avec ses officiers a prévu,
approximativement, quelle serait la durée de la mise en place? Est-ce
que cela peut être une affaire de six mois, sept mois ou moins?
M. TOUPIN: Si le tout se déroule normalement, c'est comme je vous
disais tantôt, tout est conditionné par une demande
d'accréditation. Tant et aussi longtemps qu'une demande
d'accréditation ne nous est pas faite, il devient difficile pour nous
d'agir.
M. DEMERS: Disons que la demande d'accréditation se fait.
M. TOUPIN: Supposons qu'elle est faite dans les dix jours ou dans deux
semaines, je présume que dans deux mois et demi c'est possible de
franchir toutes les étapes jusqu'à la fin du
référendum. Je présume. Mais c'est relié à
bien des facteurs.
M. DEMERS: Je comprends.
M. VINCENT: Cela peut arriver avec le petit Jésus.
M. DEMERS: A Noël. Dans la crèche. On va sortir le ministre
de la crèche.
M. TOUPIN: Cela peut arriver à la crèche, oui. Article 15:
La liste définitive telle que publiée par la régie est
considérée complète et finale pour les fins du
référendum et ne peut être contestée.
Vous avez, à l'article 16, la période du
référendum. "Du.......au.......1972, la régie fait
parvenir, par courrier de première classe, à tout producteur dont
le nom apparaît sur la liste définitive un bulletin de vote lui
demandant s'il désire ou non que la requérante soit investie des
pouvoirs prévus aux sections VIII et IX de la loi, ainsi qu'une copie
d'un résumé explicatif de ces sections et une lettre indiquant la
procédure pour voter.
M. LESSARD: Je reviens à ma question, M. le Président.
M. TOUPIN: Oui. Cela revient à 17.
M. LESSARD: J'aimerais avoir une réponse du ministre.
M. TOUPIN: L'article 17. Mais, si on se réfère au bulletin
que la régie a déjà préparé c'est
très simple. Ce n'est pas ambigu du tout. C'est très clair.
M. LESSARD: Est-ce que ce bulletin est préparé?
M. TOUPIN: Pas encore mais dans les formules que nous utilisons
habituellement nous leur demandons s'ils sont pour ou contre, par exemple, une
contribution obligatoire. Oui ou non.
M. DEMERS: Est-ce que la régie pourrait nous apporter quelques
exemplaires de bulletins antérieurs? Est-ce que vous en avez sans avoir
à aller à Montréal? Ce n'est pas chez le voisin.
M. VINCENT: Dans ces 50,000 lettres, on dit: Du.......au.......1972.
Cela peut être 1973 aussi. Mais du....au.... l'envoi peut prendre combien
de temps?
M. TOUPIN: Deux jours.
M. VINCENT: Deux jours. L'envoi massif.
M. TOUPIN: Oui. Deux ou trois jours au maximum. On a déjà
communiqué cette année.
M. VINCENT: Nous voulons l'envoyer massivement à toutes les
régions de la province.
M. TOUPIN: Pour ce qui est question du délai, c'est trois
semaines ou un mois que nous donnons, mais ce sera définitif.
Quand on enverra des bulletins, le règlement aura prévu
que c'est pour une période d'un mois, par exemple.
M. VINCENT: Mais il n'y a pas d'article du règlement qui
prévoit la date où la formule...
M. TOUPIN: C'est l'article 16. C'est inscrit: Dû au... 1972.
M. DEMERS: Cela va être spécifié ici.
M. TOUPIN: Je prends l'exemple du 5 novembre au 10 novembre. La
régie fait parvenir par courrier de première classe à tout
producteur dont le nom apparaît sur la liste définitive un
bulletin de vote, etc.
M. VINCENT: Mais il y a une date limite où les bulletins doivent
revenir.
M. TOUPIN: A 18, c'est la période. M. VINCENT: Ah! D'accord.
M. LE PRESIDENT: Le député de L'Assomption.
M.PERREAULT: On voit ici à l'article 16 que la régie
recommande un vote par courrier. Est-ce qu'on pourrait, pour demain... Bien
d'accord, je vais attendre.
M. TOUPIN: Article 17: Sur réception de ces documents, le
producteur doit, pour voter, indiquer son choix par un X fait au crayon dans le
carré approprié. Un bulletin de vote portant une autre marque ou
indication pourra être annulé par la régie. Il doit
remettre le bulletin dans l'enveloppe marquée no 1, qui ne porte aucune
marque pouvant identifier le producteur, la sceller et la déposer dans
l'enveloppe marquée no 2, sur laquelle le nom et l'adresse du producteur
sont indiqués. Il referme et scelle également cette enveloppe. Il
doit ensuite placer cette enveloppe no 2 dans l'enveloppe marquée no 3,
qui est préadressée au nom de la régie et
préaffranchie.
Ces enveloppes doivent parvenir au bureau de la régie avant le...
C'est là où se détermine la période du vote.
Supposons qu'on a déterminé que les bulletins doivent être
expédiés du 5 au 10 novembre; il reste maintenant à
déterminer quand on doit fermer le vote. Supposons qu'on donne dix
jours, c'est le 20 novembre que le dernier bulletin devra entrer, à
telle heure.
M. VINCENT: Pourquoi trois enveloppes?
M. PERREAULT: Le système proposé est secret.
M. DEMERS: Afin de savoir qui a voté et combien de fois il a
voté!
M. LESSARD: Concernant l'article 17, M. le Président, est-ce que
le ministre pourrait me dire pourquoi on a préféré le vote
par correspondance? Le vote par correspondance, je sais que ça se fait
déjà, mais il soulève certains problèmes
d'identification, il y a des possibilités de fraude. Par exemple,
quelqu'un ne veut pas voter; l'autre cultivateur va chez le voisin et va
chercher le bulletin de vote et vote cinq, six, sept fois. Est-ce qu'il y a des
avantages par rapport à des désavantages qui seraient plus grands
si on fait un vote par scrutin ouvert?
M. TOUPIN: Je peux peut-être laisser à la régie le
soin d'expliquer les raisons pour lesquelles elle a choisi ce mode de
référendum. Il y a sans doute des avantages et des
inconvénients, comme on peut en retrouver dans d'autres modes de
consultation. La régie a arrêté son choix sur
celui-là. Je pense que le vice-président ou l'administrateur
général, un des deux, pourrait donner, en gros, les principales
raisons qui ont motivé cette décision.
Voici pourquoi, à titre d'avant-projet, la régie a inscrit
ce mode de référendum dans les règlements. C'est qu'elle
compte sur l'expérience d'une soixantaine de cas dans le passé
où un genre de référendum a eu lieu. Il s'est
avéré le plus efficace et le plus facilement
contrôlable
quant à celui qui exerce son droit de vote et celui qui ne
l'exerce pas.
La façon dont ces trois enveloppes sont envoyées aux
producteurs, c'est précisément pour permettre le contrôle
de ceux qui votent. Le préposé à la réception du
référendum à la régie, le matin lorsqu'il
dépouille son courrier, peut facilement rayer les noms de ceux qui ont
envoyé leur bulletin. Il retire l'enveloppe qui contient le bulletin et
il le dépose dans une boite scellée qui ne sera ouverte qu'au
jour du dépouillement.
Nous avons une sécurité absolue pour ce qui est du respect
de la décision du producteur et aussi un contrôle pratiquement
absolu pour celui qui a exercé son droit de vote par rapport à
celui qui ne l'a pas exercé. C'est une des principales raisons qui ont
motivé ce choix de genre de référendum par la Régie
des marchés agricoles.
M. VINCENT: Sans discuter du principe entre un vote à un bureau
de scrutin...
M. TOUPIN: J'ajouterais que c'est celui qui demande le moins d'efforts
de la part du producteur. Il n'a pas besoin de se déplacer pour aller
exercer son droit de vote, déposer son bulletin dans un bureau de
scrutin, par exemple au bureau d'agronome ou autre. Ce sont tout simplement des
lettres préaffranchies, il n'a qu'à les mettre à la poste,
un point c'est tout.
M. VINCENT: Est-ce que la régie peut mettre à la
disposition de quelqu'un ou de quelque association la liste
vérifiée de ceux qui ont voté et de ceux qui n'ont pas
voté?
M. TOUPIN: Ils peuvent venir la consulter au bureau.
M. VINCENT: C'est public. La régie dit par exemple: A cette date
nous avons...
M. TOUPIN : C'est la même chose qu'au moment d'une élection
générale. Si je suis votre organisateur, je peux très bien
aller au bureau de votation pour savoir qui a exercé son droit de vote
à telle heure.
M. LESSARD: Il y a une différence, c'est que là il y a
possibilité d'identification de la personne et on demande bien souvent
des preuves d'identification. Lorsque vous dites qu'il dépose son
bulletin de vote dans l'enveloppe no 2 sur laquelle le nom et l'adresse du
producteur sont indiqués,...
M. TOUPIN: C'est pour le retour.
M. LESSARD: D'accord, mais, si je passe mon bulletin de vote à
mon voisin, il n'y a aucune vérification possible.
M. TOUPIN: C'est la même chose pour les télégraphes
dans une autre élection. Si un type veut absolument frauder...
M. LESSARD: Oui, mais dans le cas des télégraphes cela
devient plus difficile parce que là il y a identification au bureau de
votation.
M. TOUPIN: Je voudrais ajouter, avant de vous laisser discuter
là-dessus,...
M. LESSARD: On voit que les libéraux connaissent cela.
M. TOUPIN: ... un autre motif qui nous a amenés à prendre
ce système de référendum. Par rapport à ce qui
s'est passé dans les autres provinces, le système de
référendum que nous avons actuellement dans le Québec,
pour ce qui est de la Loi des marchés agricoles, est celui qui permet la
plus grande participation de producteurs.
M. LESSARD: Vous ne pourrez plus en passer!
M. TOUPIN: On a des exemples dans les autres provinces où on a
fait d'autres référendums et le pourcentage de participation est
très inférieur à celui que nous avons. Je pense que les
chiffres les plus élevés sont de plus d'un tiers.
M. VINCENT: Est-ce que l'Ontario procède par
référendum?
M. TOUPIN: Il faut préciser qu'en Ontario il n'y en a pas
toujours pour les plans conjoints. Lorsqu'il y a référendum sur
un plan conjoint, le producteur doit se déplacer et aller au bureau de
l'agronome pour voter. Ce n'est pas par courrier.
M. BELAND: J'aurais également une question...
M. TOUPIN: La période varie selon le genre de production et la
localisation de la production mais habituellement on donne trois jours pour
aller exercer ce droit de vote.
M. BELAND: Faisant suite à ce qui vient d'être dit, lors
des votes passés, pour les différents plans conjoints et
je m'adresse au représentant de la régie est-ce qu'il a
existé des régions où il y a eu plus de lenteur pour
l'acheminement des bulletins à la régie ou aux postes
spécifiques? Est-ce que vous entendez essayer de vous organiser en
conséquence en le faisant annoncer davantage pour éviter que le
gars laisse son bulletin sur le bahut ou la tablette?
M. TOUPIN: Habituellement il se fait un travail, comme dans tout
référendum, par les promoteurs du projet, pour que les gens
exercent leur droit de vote, en les pressant.
Nous avons eu une expérience dans le cas du lait industriel avec
quelques 30,000 producteurs dans la province de Québec. Nous avons
été très satisfaits de ce genre de
référendum. Nous avons eu aussi beaucoup d'éloges des
promoteurs et même des adversaires et personne ne s'en est plaint.
M. LESSARD: Il n'y a pas de dépenses électorales comprises
pour les promoteurs?
M. TOUPIN: Non.
M. DEMERS: M. le Président, je ne veux pas contester
l'efficacité de ce vote par bulletin et par courrier mais je
relève qu'il y aurait à peu près 90, au maximum 100,
locaux où les gens pourront aller s'enregistrer et consulter. Par
courrier, cela coûtera probablement de $16,000 à $20,000 au
ministère. On pourrait mettre $2,000 par postes locaux, pour assurer les
frais, où les gens iraient voter.
En fin de compte, c'est l'affaire du cultivateur, il peut se
déplacer pour voter. S'il est intéressé, il va y
aller.
Je comprends que votre suggestion est très sage dans votre
opinion mais l'Ontario fait voter les gens au bureau de l'agronome, au bureau
régional quand il y en a un, et c'est le gars qui vote qui va là.
Le cultivateur est connu dans sa paroisse, il n'ira pas se substituer à
un autre. Il n'y aura pas de paquets de lettres qui vont partir le même
matin et qui vont être les votes des mêmes gars du rang comme j'ai
eu connaissance que cela s'est fait, à ma courte honte, dans certaines
paroisses, dans certains comtés. Je pense que nous pourrions
étudier la chose et en reparler demain, sérieusement. Je me
rendrai à la décision de la commission ou de la régie mais
je fais une suggestion. Si on pouvait aller faire voter les gens dans des
bureaux locaux ou régionaux; où il n'y a pas de bureaux
régionaux, dans les bureaux locaux.
Je pense qu'il y aurait certainement une participation de la part des
gens qui veulent réellement aller voter et ce ne serait pas fait
à la mitaine, ce serait fait sérieusement. L'opinion
exprimée tout à l'heure par le député de Saguenay,
voulant que la lettre soit changée pour être remplie par tout le
monde, est exacte.
Un type qui est intéressé à faire adopter ou
à boycotter le projet prend son rang et demande aux autres, qui ne
veulent pas voter, de lui donner leur lettre pour qu'il vote lui. Cela arrive
à la régie, et vous ne pouvez rien défricher
là-dedans. Tandis que le gars qui passe dans le bureau, lui, il a
voté; et des substitutions en partie rurale, il ne s'en fait pas; pour
qui que ce soit. Tout le monde se connaît.
M. LE PRESIDENT: Le député de l'Assomption.
M. PERREAULT: A l'intention de la régie, vous avez
mentionné des avantages mais vous n'avez pas insisté beaucoup sur
les désavantages. Relativement à l'audition des séances de
la commission parlementaire sur le bill 64, si vous relisez le journal des
Débats, vous verrez que plusieurs membres ont mentionné des
désavantages quant à un référendum par
courrier.
Donc, vous mentionnez la liberté du producteur de dire oui ou
non. Cette liberté est relative. On peut aller faire pression chez lui
pour qu'il remplisse, devant témoin, son bulletin. C'est une
liberté relative. Il y a aussi des désavantages mais vous
n'insistez pas sur eux.
M. DEMERS: Je le sais; le gars arrive plein d'arguments: Je t'ai
aidé à remplir ton rapport d'impôts l'année
passée et ça n'a rien coûté. Et toute la belle
chanson. En fin de compte, le gars vote. Moi, j'en connais, en tout cas. Je
pense que la régie devrait se pencher très sérieusement
sur ce problème, puisqu'au point de vue du coût, ce ne serait pas
beaucoup plus élevé.
M. LESSARD: En nous disant, par exemple, qu'on accepte la suggestion que
le député de Nicolet et moi-même avons faite concernant les
bureaux locaux et régionaux, si on se limite à 85 bureaux...
M. DEMERS: Il faut que ce soit disponible. M. LESSARD: ... ça va
être très loin... M. DEMERS: Je comprends.
M. LESSARD: Mais pour ma part, j'accepterais beaucoup mieux un vote qui
serait...
M. VINCENT: Excusez-moi. S'il faut prendre des décisions...
M. LE PRESIDENT: La parole est à M. Toupin.
M. TOUPIN: M. le Président, je voudrais tout simplement ajouter
que si la régie en est arrivée, dans son avant-projet, au choix
de ce mode de référendum, comme je vous l'ai dit, c'est à
la suite d'une expérience répétée au moins soixante
fois dans la province avec des groupes de producteurs de toutes dimensions. Et
il n'y a eu aucune contestation à ma connaissance ça fait
huit ans que je suis à la régie jusqu'ici.
M. DEMERS: Les députés ont eu des remarques. ..
M. TOUPIN: Deuxièmement...
M. DEMERS: Excusez-moi... des remarques à longueur de
journée. Ce maudit plan conjoint a été adopté et je
n'en ai pas eu connaissance. Quand ils iront voter dans la boîte, ils
n'auront pas de raisons.
M. TOUPIN: Deuxièmement...
M. LESSARD: Est-ce que vous avez fait d'autres expériences?
M. TOUPIN: ... l'autre expérience n'a pas été faite
dans le Québec, mais dans une province qui se targue à bon droit,
à mon point de vue, d'être très organisée au point
de vue de la commercialisation de ses produits agricoles. Il s'agit de
l'Ontario. L'expérience a donc été faite et a
été précisément discontinuée parce qu'on
trouvait qu'on n'arrivait pas à la bonne fin avec un
référendum au moyen d'un vote au bureau de l'agronome. Tellement
qu'actuellement, tous les plans conjoints qui naissent ou qu'on modifie en
Ontario, on les fait d'autorité. On laisse, dans le plan lui-même,
la possibilité pour le ministre de l'Agriculture de
décréter, dans deux ou trois ans, un référendum si
nécessaire. On l'impose sans référendum.
C'est la raison pour laquelle la régie a cru sage de s'en tenir
au référendum qui a été expérimenté
une soixantaine de fois dans le Québec et qui, jusqu'ici, n'a
provoqué aucune contestation. On s'est dit: compte tenu de
l'expérience ontarienne et compte tenu de la nôtre, nous croyons
que c'est cette formule-là que nous devrions prendre.
M. LESSARD: Selon l'expérience... M. DEMERS: M. le
Président... M. LESSARD: Excusez-moi.
M. DEMERS: Je vous demande quelle est la raison pertinente et
spécifique pour laquelle des gens d'Ontario ont abandonné le vote
au bureau régional.
M. TOUPIN: Précisément à cause des contestations
qu'ils ont eues vis-à-vis de ces plans-là.
M. DEMERS: Je ne peux pas voir comment il peut y avoir plus de
contestations sur la façon de voter dans une boite que de voter par le
courrier.
M. TOUPIN: Voici, je ne suis pas un spécialiste dans...
M. DEMERS: Mais si c'était ça, pourquoi les
élections fédérales, provinciales et municipales ne
seraient-elles pas toutes faites par courrier?
M. TOUPIN: Elles ne demandent pas le même pourcentage.
M. DEMERS: Ah! Le pourcentage. Il y a des pourcentages au scolaire qui
montaient à 32 p.c. la dernière fois.
M. LESSARD: Quel est le pourcentage de participation selon les
expériences que vous avez faites dans le passé, concernant les
plans conjoints?
Quel est le pourcentage de participation?
M. TOUPIN: Dans le plan conjoint des oeufs, 80 p.c. des producteurs
intéressés ont exercé leur droit de vote; dans le
lait...
M. DEMERS: Cela a été bon. M. TOUPIN: ... c'est 76
p.c.
M. DEMERS: Nous n'en avons pas entendu parler du tout.
M. TOUPIN: Dans le lait industriel, qui est un groupe quarante fois plus
nombreux que les producteurs d'oeufs, le pourcentage d'utilisation du droit de
vote au référendum a été de 76 p.c., ce que vous
n'avez jamais pu trouver dans un tel référendum tenu en
Ontario.
M. BELAND: Puisqu'on est dans les pourcentages, est-ce que vous pourriez
donner, sur un total de soixante, la quantité de plans conjoints
acceptés et la quantité de plans qui ont été
refusés?
M. TOUPIN: A ma connaissance, depuis huit ans, il n'y a eu que deux
projets de plans conjoints qui ont été refusés par un
référendum; une demande sur le plan conjoint pour la mise en
marché du porc a été battue au référendum,
ainsi que la première fois, une demande pour un plan conjoint de chair
à volaille. Cela a pris deux référendums et le projet
modifié a été finalement accepté.
M. BELAND: A ce moment-là, vous avez sûrement dû
faire une analyse assez complète des motifs qui ont pu jouer contre ou
pour le projet. Il y a sûrement des indicatifs à un moment
donné.
M. TOUPIN: Dans les deux cas, c'est parce qu'il n'y avait pas un nombre
suffisant de producteurs qui s'étaient prononcés. On n'avait pas
à dépouiller le scrutin.
M. BELAND: Selon le mécanisme, oui.
M. LESSARD: Vous exigiez énormément des agriculteurs.
M. TOUPIN: Ce n'est pas nous qui exigeons, c'est la loi qui exige.
M. LESSARD: Je comprends.
M. TOUPIN: Nous sommes là pour appliquer la loi.
M. LESSARD: Une loi d'exception encore. M. DEMERS: Mais ça va se
terminer avec le
référendum sur l'avenir constitutionnel du Québec,
ça va se replacer.
M. LESSARD: On va régler le problème de
l'Unité-Québec.
M. VINCENT: M. le Président, en ce qui nous concerne aujourd'hui,
je pense qu'il faut regarder tous les aspects d'un référendum et
qu'on y pense comme il le faut au cours de l'après-midi et de la
soirée pour en arriver demain à faire une suggestion qui se
tienne, parce qu'à mon sens, d'après l'expérience que
j'ai, c'est assez partagé, l'opinion des gens sur la tenue du
référendum. Je pense bien qu'il y a deux objectifs dans la tenue
d'un référendum, c'est d'abord, de faciliter l'accès au
vote, il faut faciliter l'accès au vote à tout le monde, et,
deuxièmement, permettre une expression libre d'opinion.
Il est bien entendu que, pour faciliter l'accès au vote, c'est de
beaucoup préférable par courrier, parce que ce serait plus
difficile d'aller voter dans des bureaux de scrutin désignés
à l'avance, de se déplacer sur des distances de vingt, trente ou
quarante milles.
En outre, il est encore certain que ce serait plus facile d'avoir une
expression libre d'opinion dans un bureau de scrutin. C'est là que la
commission doit faire le partage avec la Régie des marchés
agricoles, avec le gouvernement, entre savoir si on peut, dans un
référendum, faciliter l'accès au vote et permettre
également une expression libre d'opinion.
Si on veut atteindre les deux, le choix est difficile à faire.
C'est pour ça que, à mon sens, il y a autant d'arguments qui
militent en faveur d'un référendum à scrutin secret sur
une période de trois jours dans un bureau désigné. Le vote
serait beaucoup plus libre, cela éviterait toute pression
extérieure, de part et d'autre. Je sais très bien qu'il pourrait
y avoir un groupe dans ma paroisse qui dise : Nous sommes contre le
syndicalisme agricole mais, pour telle et telle raisons, je vais obliger telle
et telle personnes à voter devant moi, dans mon bureau.
Par courrier, l'expression libre d'opinion est toujours plus difficile.
Mais qu'est-ce qu'on cherche? C'est la raison qui se pose et il faudra y penser
sérieusement. Si on demande un vote par courrier, il y a des
désavantages, et si on demande un vote par scrutin secret dans un bureau
désigné, sur une période de trois jours, il y a encore des
désavantages.
M. PERREAULT: A la suite du député de Nicolet, je crois
qu'en étendant sur plusieurs jours la tenue du vote secret,
déjà vous augmentez l'accessibilité au vote. Vous
n'êtes pas limité dans le temps à une journée. En
mettant, trois jours, quatre jours et même six jours, s'il le faut, vous
augmentez l'accessibilité au scrutin.
M. VINCENT: Je ne veux pas me faire l'avocat du diable sur les deux
versions, je ne me prononce pas, mais pour ce qui est de l'accessibilité
au vote, prenez des personnes qui sont chez elles, qui sont plus ou moins
intéressées, elle ne se déplaceront pas pour faire vingt
milles, vingt-cinq milles pour aller voter. "Que le diable les emporte, j'ai
mon ouvrage à faire, je n'y vais pas". Mais si c'est par courrier, elles
vont voter chez elles. C'est un argument contraire à celui-là,
mais je peux avoir autant d'arguments dans l'autre système. C'est pour
cela que c'est très partagé entre les deux.
M. PERREAULT: Le deuxième point que je voudrais souligner, c'est
ce que le député de Saguenay a dit au début de la
séance. Il faudrait éviter toute critique subséquente.
C'est le point important.
M. LESSARD: Est-ce que vous ne pourriez pas faire un
référendum auprès des agriculteurs pour savoir la
façon...
M. DEMERS: ... la façon dont...
M. TOUPIN: De quelle façon on va faire ce
référendum.
M. LESSARD : Il y a cela aussi. Par courrier ou par vote secret.
M. VINCENT: Il faut également se poser une question: que ce soit
aux élections fédérales aux élections municipales
ou aux élections provinciales, il y a combien de bureaux de scrutin? On
a parlé tout à l'heure d'une centaine, en ce qui concerne la Loi
du syndicalisme agricole, mais, à ce moment, ce seraient des milliers de
bureaux de scrutin, même trois dans une petite paroisse. On peut invoquer
des arguments contre ou pour, je suis encore pour...
M. DEMERS: Trois bureaux de scrutin pour faire voter les cultivateurs
d'une paroisse?
M. VINCENT: Non. Dans une élection fédérale ou une
élection provinciale, il y a trois bureaux de scrutin dans une paroisse.
C'est un avantage, mais le désavantage, c'est que c'est seulement une
journée. Si le type est parti, c'est bien regrettable. Mais, dans un
référendum, cela pourrait s'étendre sur une période
de trois jours. C'est pour cela que nous pourrions avoir des arguments pendant
des heures et des heures devant la commission parlementaire en faveur d'un
scrutin par courrier ou en faveur d'un scrutin dans un bureau de votation
donné. C'est très difficile, à mon sens, de se prononcer
d'une façon catégorique sur ce qui serait le meilleur mode. Je
pense qu'il vaut la peine de réfléchir sérieusement d'ici
demain matin et demain matin qu'on fasse nos suggestions.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND: Parmi les arguments auxquels nous avons fait allusion tout
à l'heure, pour ce qui est du vote par bureaux de scrutin, il est clair
qu'il faudra multiplier par trois les cent postes indiqués et il est
entendu que cela représentera un handicap en quelque sorte.
Deuxièmement, pour aller à un ou l'autre de ces postes,
cela peut représenter pour l'agriculteur peut-être 40 milles.
M. BELAND: A ce moment-là, celui qui est froid vis-à-vis
d'un référendum du genre va dire: Au diable, je laisse faire. Par
contre, il y a également l'autre aspect, ce vote-là par la poste;
s'il y a dix, quinze jours, trois semaines ou un mois, même si c'est
envoyé par la poste et que le bulletin de vote soit apporté pour
être déposé dans la boîte, c'est encore un autre
aspect qui pourrait être étudié, mais je ne crois pas que
ça pourrait apporter tellement d'amélioration du fait que,
justement, il pourrait y avoir des influences, soit pour soit contre, à
l'intérieur du laps de temps, entre l'envoi du bulletin et le jour
où le cultivateur va aller le déposer.
A ce moment-là, je pense bien que, d'une façon ou d'une
autre, il y a des inconvénients majeurs, et des avantages majeurs. C'est
pour ça que je posais la question tantôt sur l'analyse qui a
dû être faite quant aux votes passés des différents
plans conjoints. C'est parfois par une telle analyse qu'on arrive à
trouver la médiane pour tâcher d'apporter un correctif, s'il y a
correctif à apporter, et trouver la véritable façon qui,
dorénavant, pourra être adoptée en de pareilles
circonstances.
Disons que pour ce qui est du vote par courrier, il y a
définitivement eu des courants très forts contre certains plans
conjoints, il y a eu certaines stimulations en faveur de ces mêmes plans
conjoints, mais il y a eu des variantes et ç'a joué
énormément. On a vu de tels cas, parce que moi-même, j'ai
vu dans le champ, à certains moments comme ç'a
été cité tantôt, on y a fait allusion d'une
façon assez précise un type donné qui ramassait les
bulletins de vote de tout un rang et les déposait lui-même.
Je pense que, dans de telles circonstances, le vote ne veut rien dire,
absolument rien. Que ce soit pour ou que ce soit contre, il ne veut rien dire,
à mon sens. Si on vise à améliorer de quelque façon
ces votes qui sont pris à différents paliers, il faudra
peut-être, à un moment donné, faire une analyse assez
précise, après que le vote sera entré, de
différents facteurs. Je ne sais pas si le oui-dire pourrait être
accepté ou si les commentaires pourraient être acceptés
ceux qui pourraient parvenir de l'extérieur par contre,
ça devrait être fait pour améliorer un tant soit peu la
situation.
M. TOUPIN: Pour ce qui est de l'influence qu'ont pu subir les
producteurs depuis l'existence de la Loi des marchés, disons qu'au
moment d'un référendum, ça me laisse un peu songeur, parce
que, de 1956 à 1963, il y a eu des plans conjoints durant cette
période, on en a créé un très grand nombre, et la
loi exigeait 75 p.c. en nombre et en volume.
Il me semble que, pour influencer des producteurs jusqu'à une
proportion de 75 p.c. en nombre et en volume, ils ont du mérite, ceux
qui ont fait ça. Depuis 1963, il faut 50 p.c. des producteurs
intéressés à exercer le droit de vote et 66 p.c.
favorables. Et Dieu sait qu'on a eu des plans conjoints depuis 1963.
Alors, tout cela m'a fait rejeter l'argument d'influence indue qu'on
peut exercer auprès des producteurs par le moyen d'un bulletin secret
par le courrier. Je ne nie pas qu'il n'existe pas des tentatives d'influence,
c'est sûr, mais j'ai l'impression que ce doit être un pourcentage
assez minime. Disons que ce que je vous donne là est très
sommaire.
M. BELAND: Je me posais la question: Est-ce que vous avez fait l'analyse
de cette façon-là et que vous êtes arrivés à
des conclusions?
M. VAILLANCOURT: Il y a des avantages et des désavantages des
deux côtés? Cela peut s'équilibrer.
M. TOUPIN: Je le croirais. Votre opinion vaut la mienne, je vous ai
donné des faits.
M. VINCENT: D'une façon ou d'une autre, nous reviendrons sur
cette question-là demain. J'ai l'article 17, une question plus
spécifique. Supposons que ce mode de référendum est
retenu, quand on dit: Ces enveloppes doivent parvenir au bureau de la
régie avant le... Là, la régie indique une date dans son
règlement qui sera publiée dans la Gazette officielle. A
l'article 18: La régie procédera au dépouillement des
bulletins de vote le... 1972, avec un laps de temps assez important pour
permettre que toutes les enveloppes puissent arriver. Mais, est-ce que cette
date-là peut être changée en cours de route?
M. TOUPIN: Il n'est pas de l'intention de la régie de la changer.
C'est le plus que je peux vous dire actuellement. Lorsque nous inscrivons des
dates dans ce projet-là, il n'est pas dans l'intention de la
régie de les changer ultérieurement.
M. VINCENT: Je pense que, pour un référendum comme
celui-ci, il serait même très important que ce soit bien connu et
su que la date est définitive parce qu'autrement nous savons ce qui se
produira.
M. TOUPIN: Je ne veux pas engager outre mesure mes collègues,
parce que je suis un septième de la régie...
M. VINCENT: Oui, d'accord.
M. TOUPIN: Mais je pense que l'opinion serait de donner un délai
minimum de trois semaines et je crois que la plupart vont opter pour un
délai d'un mois entre l'envoi des bulletins et le dépouillement
du scrutin.
M. VINCENT: Si, par exemple, on fixait le dépouillement du
scrutin hypothétiquement au 15 décembre...
M. TOUPIN: Il faudrait que ce soit le 15 novembre qui soit la date de
mise â la poste.
M. VINCENT: Ce serait le 15 novembre, et la date de
réception?
M. TOUPIN: Serait le 15 décembre.
M. VINCENT: Et le dépouillement serait?
M. TOUPIN: Le 16 décembre au matin. Dans l'hypothèse que
ce soit des journées de semaine.
M. VINCENT: Sauf s'il arrivait des événements
extérieurs, extraordinaires...
M. TOUPIN: S'il arrivait une grève des postes, là ce
serait...
M. VINCENT: Ce n'est pas l'intention de la régie de changer cette
date. A part un événement extraordinaire qui serait
extérieur à tout contrôle...
M. TOUPIN: Une force majeure ou quelque chose comme cela...
M. VINCENT: En ce qui me concerne, M. le Président, je dois
admettre avec beaucoup de plaisir que c'est un très bon avant-projet.
J'en félicite les auteurs.
M. DEMERS: Quand nous aurons le scrutin secret.
M. VINCENT: A mon sens, il y a certaines modifications qu'il faut
regarder attentivement. Nous en avons parlé. Je voudrais que le ministre
et les membres de la régie, d'ici dix heures demain matin, puissent
regarder, par exemple, l'article 5 où nous avons parlé des heures
additionnelles dans les bureaux locaux ou les bureaux régionaux. A
l'article 5, on pourrait également nous renseigner sur les listes: une
liste préliminaire, une liste générale, une liste par
région et une liste par comté; Egalement, en ce qui concerne
l'article 5, ajouter un sous-paragraphe d): "A tout autre endroit que la
régie pourrait désigner pour des raisons d'ordre
géographique."
Les journaux, on a des suggestions là-dessus. A l'article 12: le
demandeur dans les trois jours; on pourrait peut-être mettre six ou sept
jours. Après cela, il y a la question du référendum. Je
pense bien que les membres de la commission prendront le temps d'analyser
très sérieusement les deux objectifs pour un
référendum. Je les ai mentionnés tout à l'heure:
premièrement, faciliter l'accès au vote et, deuxièmement,
permettre une libre expression d'opinion. Pour en arriver là, il faut
choisir un mode de scrutin.
Il y a des désavantages et des avantages dans l'un comme dans
l'autre. Maintenant, il faut choisir le meilleur.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND: En terminant, je pense qu'il serait convenable de remercier,
justement, le ministre de l'Agriculture d'avoir bien voulu accepter la
proposition qui avait été faite. H ne s'agit pas d'encenser,
à ce moment-ci, comme le dirait le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: Est-ce que j'ai dit quelque chose?
M. BELAND: Non, mais vous avez fait certains signes!
M. DEMERS: Vous en êtesrestés au signe de piastre; moi,
j'ai d'autres signes.
M. BELAND: Il s'agit, ce matin, d'une innovation. Je pense que cela a
réellement valu la peine. C'est constructif. J'ai bien hâte,
également, à demain matin pour tâcher d'aller plus avant
dans les suggestions objectives qui seront faites dans le but d'en arriver
à ce que les agriculteurs ne soient pas placés sur un pied
d'infériorité, comme ils l'ont souventefois été
dans le passé.
M. LESSARD: M. le Président, j'ajouterais ceci, à la suite
des remarques des collègues de l'Opposition. C'est que j'aimerais bien
que le ministre nous présente demain, si c'est possible, un projet de
bulletin de vote.
M. TOUPIN: Je ne veux pas faire l'impossible, remarquez bien...
M. LESSARD: Si c'est possible.
M. TOUPIN: ... mais je peux vous donner des indications...
M. LESSARD: D'accord.
M. TOUPIN: ... à moins que la régie ait des
restrictions.
M. LE PRESIDENT: Le député de l'Assomption.
M. PERREAULT: En terminant, mes dernières remarques seront
à l'adresse de la régie. La régie est indépendante
du gouvernement mais il
ne faut pas oublier j'ai vécu moi-même dans une
régie pendant 22 ans que quand il y a des pots cassés ce
sont les parlementaires qui en récoltent les fruits. Je lui demanderais
de ne pas oublier cela dans son projet de réglementation.
M. LE PRESIDENT: M. le ministre.
M. DEMERS: S'ils l'avaient su dans le temps...
M. TOUPIN: M. le Président, je voulais remercier personnellement
les membres de la commission pour leur ouverture d'esprit. Ce dont nous avons
discuté ce matin est assez complexe. Les règlements de
référendum du bill 64 sont très complexes. On ne peut pas
se permettre là-dedans de faire des erreurs. Il faut absolument tenter
de mettre à la disposition des agriculteurs tous les moyens pour que ces
derniers puissent s'exprimer librement, en nombre suffisant et avoir l'occasion
de vérifier les listes, etc. Je pense que des suggestions constructives
ont été faites.
Personnellement, je suis un peu comme le député de
Lotbinière, j'ai hâte d'arriver à demain pour voir quel
sera le fruit de cette réflexion du député de
Saint-Maurice, qui, semble-t-il, est entaché d'un autre signe que du
signe de piastre. Je suis certain qu'avec tous les parlementaires nous pourrons
arriver à construire quelque chose qui soit valable autour de ce
référendum.
M. LE PRESIDENT: La commission ajourne ses travaux et siégera de
nouveau demain, le 30 août, à 10 h 30.
M. DEMERS: A 10 h 30? UNE VOIX: C'est bon cela! M. LE PRESIDENT: A 10 h
30. (Fin de la séance: 12 h 30)
Séance du mercredi 30 août 1972
(Dix heures trente-huit minutes)
M. GIASSON (président de la commission permanente de
l'agriculture et de la colonisation): A l'ordre, messieurs! La commission de
l'agriculture, poursuivant les... A l'ordre, messieurs! Même si le
député de Saguenay me disait tout à l'heure qu'il avait
réglé tous les problèmes, il me permettra de le rappeler
tranquillement à l'ordre.
M. LESSARD: Ah oui!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, le député de Brome! J'invite
immédiatement M. le ministre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cessez votre patronage et venez à la
commission.
M. DEMERS: Cessons le patronage!
M. LE PRESIDENT: Entrons-nous immédiatement dans la reprise du
débat, suite aux pensées profondes?
M. TOUPIN: Personnellement, je pense que le député de
Nicolet et les députés de l'Opposition étaient d'accord,
hier, pour qu'on retarde cela d'une demi-journée, pour qu'ils puissent
réfléchir, afin de nous apporter des suggestions. Si, de ce
côté, on a des suggestions à nous faire, nous sommes bien
disposés à les entendre.
M. LE PRESIDENT: Le député de Nicolet précise qu'il
a longuement réfléchi. Je lui cède donc
immédiatement la parole, pour qu'il nous donne le fruit de sa
réflexion si profonde.
M. VINCENT: Merci, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au cours de toute la nuit?
UNE VOIX: J'espère que ce sera concis.
M. VINCENT: M. le Président, nous avons eu l'occasion, au cours
de la nuit, comme l'a dit le député de Chicoutimi, de prendre
connaissance de l'avant-projet de règlements. Il est bien entendu que
nous n'avons aucune autorité pour accepter ou refuser un ou deux
articles des règlements. Je pense bien que le ministre avait
accepté la suggestion du député de Chicoutimi de
présenter à la commission parlementaire les règlements
préparés par la Régie des marchés agricoles, pour
que nous puissions faire des commentaires ou encore des suggestions et que, par
la suite, ces commentaires ou ces suggestions soient étudiés,
analysés par la Régie des marchés agricole qui, par la
suite, préparerait le projet final qui serait, au cours des prochains
jours, rendu public de façon officielle.
D'abord, une première observation. J'espère
que ces règlements seront rendus officiels le plus tôt
possible, qu'ils n'attendront pas les règlements sur les lois du
crédit agricole.
M. TOUPIN: Est-ce que ce sont ces règlements?
M. VINCENT: M. le Président, après avoir regardé
ces règlements, nous en sommes venus à la conclusion
même au risque de répéter ce que nous avons dit hier
qu'en ce qui nous concerne, de ce côté-ci, nous aimerions voir
préciser, à l'article 5 desdits règlements : "Que le
ministre de l'Agriculture favorise l'ouverture des bureaux locaux ou
régionaux, non pas tous les soirs de la semaine, mais certains soirs de
la semaine pour faciliter l'accès à ces bureaux aux agriculteurs
pour qu'ils puissent consulter les listes préliminaires.
Deuxièmement, nous avons également analysé la
question soulevée hier en ce qui concerne les listes
préliminaires. Nous suggérons qu'il y ait une liste globale pour
l'ensemble de la province; qu'il y ait des listes au niveau de chacune des
régions, ce qui veut dire douze listes; et qu'il y ait également
une liste au niveau des comtés. Nous croyons que ceci faciliterait la
consultation des listes préliminaires et également le travail des
organisations agricoles et le travail du ministère de l'Agriculture dans
chacune des régions du Québec.
Egalement, nous suggérons, comme nous l'avons fait hier, mais
après mûre analyse, que, dans certains cas, il sera
nécessaire que la régie ouvre, pour des raisons d'ordre
géographique, d'autres bureaux que ceux prévus à l'article
5 et nommément mentionnés aux pages 5 à 10 de
l'avant-projet de règlements. Il s'agira simplement d'ajouter un
paragraphe ou de formuler un sous-article où on mentionnerait: A tout
autre endroit que la Régie des marchés jugera approprié
pour des raisons d'ordre géographique.
Un peu plus loin, nous avons regardé à nouveau l'article
12 et nous croyons qu'il serait juste et équitable, pour les
agriculteurs qui auront à répondre ou à intervenir en
appel, d'inscrire sept jours au lieu de trois jours.
Enfin, nous nous sommes penchés d'une façon encore plus
complète sur la procédure du référendum. Comme je
le mentionnais hier, il y a deux objectifs avant d'établir une
procédure. Premièrement, autant que faire se peut, il faut
faciliter l'accès au vote à tous les agriculteurs qui pourraient
être environ 50,000 ou 48,000; deuxièmement, permettre une
expression libre d'opinion.
Il est bien entendu, quand on regarde ça bien attentivement, que
la méthode de scrutin par courrier facilite beaucoup plus l'accès
au vote à tous les agriculteurs habilités à voter. A notre
sens, pour permettre une expression libre d'opinion, il serait même
avantageux, beaucoup plus que par courrier, d'aller au scrutin secret dans des
bureaux de votation.
Cependant, hier soir, le député de Saint-Maurice a pris
des informations. Il est même allé, non pas physiquement, mais par
les voies de communications modernes, dans d'autres provinces pour faire une
vérification. Ce matin, il nous a fait rapport et je vous demanderais,
M. le Président, de permettre au Dr Demers de faire connaître
notre position en ce qui concerne le référendum
proposé.
M. DEMERS: C'est à l'article 17, je crois.
Après information, il devient bien évident que la
meilleure façon de voter, c'est encore la boite à scrutin, mais,
au point de vue pratique, d'après les expériences qui se sont
faites dans d'autres provinces et avec les études qui ont
été faites par la Régie des marchés de notre
province, il faut en venir à la formule suggérée, du
bulletin par courrier.
Nous en venons à ces conclusions et nous acceptons la suggestion
qui est faite par la régie de voter de la façon proposée
par elle. On dit que le X devrait être fait au crayon. Je pense
qu'aujourd'hui il y a moins de crayons dans les maisons que de stylos et ces
choses-là. Pourvu que ce soit un signe, une croix, un X, même si
ce n'est pas au crayon, c'est une bagatelle. On pourrait employer un stylo.
Pour autant que l'intention du voteur est bien précisée sur le
bulletin, je pense que la régie devrait se plier à cet appareil
dont on se sert pour écrire aujourd'hui.
Je voudrais aussi suggérer qu'il y ait possibilité, pour
les gens qui sont intéressés il ne faudrait pas que toute
la classe agricole se rende là d'avoir des représentants
qui pourraient assister au dépouillement du scrutin. Dans nos
règlements, ce n'est pas spécifié. On pourrait avoir un
représentant pour les deux parties intéressées. Il y aura
probablement les contre et les pour. Les gens des deux parties pourraient
assister au dépouillement du scrutin; cela rendrait l'affaire encore
plus objective. Il serait bon que la presse et les organes d'information
puissent être là aussi; cela éliminerait tout doute. On
donne à la régie toutes les qualités du monde, mais,
lorsque les choses vont mal, on l'accuse de tous les péchés.
En prenant toutes les précautions imaginables pour faciliter
l'honnêteté et l'intégrité du vote, aucun reproche
ne sera fait à personne. J'aurais une question à poser dans une
autre sphère. Au sujet de l'association accréditée,
à la page 2, avez-vous eu des requêtes jusqu'à
présent ou est-ce qu'on doit attendre les listes avant que les
requêtes soient faites? Jusqu'à présent, vous n'avez eu
aucune requête.
M. TOUPIN: En vertu de la loi, toute association qui veut se faire
accréditer aurait pu le faire jusqu'à maintenant.
M. DEMERS: Jusqu'à présent, il n'y a rien de fait.
M. TOUPIN: Non, j'ai dit hier qu'il n'y avait eu aucune demande
officielle de faite.
M. DEMERS: Je comprends que cela a été dit hier, mais je
n'y étais pas au début. Je m'excuse de vous faire
répéter, car, ordinairement, les sermons ne se
répètent pas quand le gars n'y est pas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi) : Mais quand il y a plusieurs messes...
M. DEMERS: Oui, quand il y a plusieurs messes et surtout d'excellents
curés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et de bons petits vicaires.
M. TOUPIN: Tout dépend des citoyens.
M. DEMERS: Est-ce qu'hier vous avez réglé cela à la
page 3? Je pense que j'y étais.
M. TOUPIN: Un bon catholique doit se rendre à l'église de
temps en temps.
M. DEMERS: Oui. Il y a des apostats, vous savez.
M. TOUPIN: On ne tolère pas ça, au Québec, vous
savez cela.
M. DEMERS: A la page 3, "... producteur et engagée dans la mise
en marché qui est habilitée à voter". Est-ce qu'on
détermine quantitativement la production? Ce n'est pas
déterminé. Pour autant qu'il a fait $1,000 de ventes dans
l'année, cela règle le cas.
M. TOUPIN: Il faudra qu'il ait la preuve qu'il a vendu pour $1,000.
M. DEMERS: Oui, la preuve qu'il a vendu pour $1,000.
M. TOUPIN: Et plus.
M. DEMERS: Et la liste préliminaire, à la page 4. La
régie établit la liste préliminaire des producteurs et les
renseignements lui sont fournis par le ministère de l'Agriculture et de
la Colonisation. Avez-vous demandé d'autres listes?
Les régisseurs ont-ils demandé d'autres listes que celle
que le ministère de l'Agriculture leur avait donnée?
M. TOUPIN: Je pense que c'est très clair dans le
règlement. La régie établit une liste préliminaire
des producteurs à l'aide des renseignements qui lui sont fournis par le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation et...
M. DEMERS: Pas vous, et...
M. TOUPIN: ... et toute personne ou association susceptible, selon elle,
de la renseigner.
M. DEMERS: Est-ce qu'on peut demander au ministre si la liste que vous
avez en main est complétée ou si elle est en voie de
l'être?
M. TOUPIN: J'ai dit hier qu'elle devrait être disponible vers le 5
septembre.
M. DEMERS: Pour le 5 septembre, c'est bien. Est-ce qu'il a
été déterminé que les enquêteurs de la
régie sont des officiers du ministère?
M. TOUPIN: Oui. C'est-à-dire que...
M. DEMERS: Ou de la régie, quoi. Parce que l'article à la
page 12...
M. TOUPIN: Disons donc que pour conserver la neutralité, bien
sûr, si ce mode est accepté, il nous paraît que ça
devrait être des fonctionnaires du ministère. Ou tout autre
fonctionnaire.
M. DEMERS: Je pense que la loi spécifiait que ça devait
être...
M. TOUPIN: Non, la loi ne spécifie rien sur ce
chapitre-là.
M. DEMERS: Pour les enquêteurs?
M. TOUPIN: Non. C'est la régie qui est chargée
d'enquêter. La régie peut, par ses pouvoirs,
déléguer des personnes pour faire le travail. Ce sera des
enquêteurs de la régie.
M. DEMERS: La loi spécifie que ce sera des enquêteurs de la
régie.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. DEMERS: Hier, il a été question que ce serait des
enquêteurs du ministère. C'est deux, ça.
M. TOUPIN: C'est-à-dire que la régie peut demander des
enquêteurs.
M. DEMERS: Je comprends. Je n'ai plus de question à poser.
M. VINCENT: M. le Président, si vous avez remarqué, en ce
qui concerne le référendum, le Dr Demers a mentionné la
question du crayon, que j'ai oublié de toucher tout à l'heure,
à l'article 17. Cela peut apporter des complications. La plupart du
temps on utilise des stylos, mais le règlement spécifie bien
qu'il faut que ce soit un crayon. A ce moment-là, ce sera
interprété comme étant un crayon de plomb. Il s'agira de
le mentionner pour éviter toute contestation.
M. TOUPIN: On va essayer d'enlever le mot crayon.
M. VINCENT: Un autre problème. Hier on nous mentionnait que,
lorsque les bulletins de vote arrivent à la Régie des
marchés agricoles, on enlève la première enveloppe et, par
la deuxième enveloppe, on fait des vérifications sur la personne
qui a voté. On l'inscrit sur la liste, on vérifie son nom et
tout.
M. TOUPIN: Si vous permettez, j'ai ici un spécimen. Je vais vous
le montrer. Ici, c'est l'enveloppe qui se trouve dans la grande enveloppe que
reçoit le producteur. Cette enveloppe sert également
d'enveloppe-retour et est affranchie. Elle doit l'être. Ici, vous avez
une autre enveloppe sur laquelle le producteur lui-même inscrit son nom
et son adresse.
Ici, vous avez l'enveloppe où se trouve le bulletin de vote et
sur laquelle rien n'est inscrit. Ce qui se produit, c'est ceci: le producteur
vote et scelle celle-ci. Il prend celle-ci, l'insère
là-dedans.
M. VINCENT: C'est cela.
M. TOUPIN: Et il la scelle. Par la suite, il l'insère dans
celle-ci et la met à la poste. Quand le bulletin arrive à la
régie, cette enveloppe-là est écartée, celle-ci est
mise dans la boite de scrutin et celle-là sert pour vérifier les
listes.
M. VINCENT: Ceci amène ma question. Advenant que l'enveloppe
arrive et que, déjà, d'après la liste, le type ait
déjà voté, est-ce annulé?
M. TOUPIN: C'est annulé.
M. VINCENT: Il y a un danger. Le gars pourrait se faire jouer des tours,
si, par exemple, je prends mon bulletin et que je n'ai pas l'intention de voter
du tout, mais que je vote contre un chaud partisan juste avant lui et que
l'enveloppe arrive avant la sienne. Or, j'ai écrit mon nom en lettres
moulées ou à la machine.
M. TOUPIN: Le nom est indiqué par la régie avant. Le nom
est inscrit sur l'enveloppe.
M. DEMERS: Le nom est inscrit avant à la machine.
M. VINCENT: Est-ce que les enveloppes sont numérotées?
M. TOUPIN: Oui. 1, 2, 3, et l'explication est donnée dans la
lettre qui accompagne le bulletin et les enveloppes.
M. MARCHAND: Les trois enveloppes ne sont pas
numérotées.
M. DEMERS: Aucune des enveloppes n'est numérotée.
M. TOUPIN: Elles sont numérotées dans le sens suivant:
c'est qu'il y a l'enveloppe no 1 et no 2.
M. MARCHAND: La deuxième enveloppe, celle qui pourrait servir
à la vérification ou au contrôle, pourrait être
numérotée sans que les deux autres le soient. De 1 à
50,000.
M. TOUPIN: Ah bon, il faudrait faire cela.
M. MARCHAND: Cela aiderait énormément au
contrôle.
M. DEMERS: Cela éviterait la duplication.
M. MARCHAND: Les faux bulletins. Lorsque vous avez les retours du
bulletin de vote, vous sortez l'enveloppe qui a servi à voter; vous
notez le numéro enregistré à tel nom et vous
détruisez cette enveloppe. Vous gardez seulement l'enveloppe qui sert
à la votation. On avait ce principe dans une certaine association.
M. LESSARD: Quelle sécurité cela apporterait-il de
plus...
M. MARCHAND: Comme j'étais au comité de direction, je
donnais le contrat à un autre imprimeur.
M. LESSARD: ... qu'il y ait le nom de la personne sur l'enveloppe, que
l'enveloppe soit numérotée ou non?
M. PERREAULT: C'est bien différent. Vous pourriez faire imprimer
des faux bulletins et inscrire tous les noms de ceux que vous voulez et les
envoyer. Et cela vient de finir.
Tandis qu'imprimer des fausses enveloppes avec un numéro
donné, c'est plus de problèmes.
M. DEMERS: Surtout ils ne savent pas quels seront les numéros qui
seront dessus.
M. PERREAULT: Oui.
M. DEMERS: Cela peut partir de 2,000.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): ... les numéros sur les listes
électorales.
M. DEMERS: En tout cas, je pense que...
M. VINCENT: Les cartes ne sont pas encore imprimées.
M. DEMERS: Non.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a possibilité, avant de les faire
imprimer, de voir s'il n'y aurait pas lieu de faire un numérotage?
M. TOUPIN: L'adresse... M. VINCENT: Pardon?
M. TOUPIN: L'adresse et le nom du producteur concerné, à
mon point de vue c'est beaucoup plus qu'un...
M. VINCENT: Non, non, il faut que le nom et l'adresse du producteur
concerné soient dessus. Mais le nom et l'adresse du producteur
concerné qui seront sur l'enveloppe seront dactylographiés. A ce
moment-là, c'est quand même facile. Supposons que je sais que
Jean-Noël Tremblay a l'intention de voter pour. Je veux lui jouer un tour.
J'ai l'intention de voter contre, c'est-à-dire que je n'ai pas
l'intention de voter du tout. Pardon, je ne peux pas changer mon nom.
D'accord.
M. TOUPIN: Vous ne pouvez pas changer de nom.
M. VINCENT: Je ne peux pas changer le nom sur la mienne.
M. PERREAULT: Si lui veut voter pour, vous pouvez envoyer une enveloppe
dactylographiée à son nom pour un vote négatif par
exemple.
M. DEMERS: L'enveloppe qui sera retournée...
M. VINCENT: ... enveloppe...
M. DEMERS: ... il n'y aura que l'enveloppe fournie par la
régie.
M. VINCENT: D'accord.
M. PERREAULT: En théorie.
M. DEMERS: Oui. Il pourrait les numéroter à ce
moment-là.
M. PERREAULT: C'est ça.
M. DEMERS: Je pense que la régie peut trouver un moyen.
Là, on parle tous comme des experts et on n'a jamais pu voler une
élection.
M. GAGNON: Il peut se présenter des cas d'exception où un
sac de courrier peut être volé, comme cela est arrivé en
Gaspésie. Je crois qu'il peut arriver des cas d'exception. Ce sac aurait
pu contenir plusieurs bulletins. Je suis gérant de banque et je sais
que, dans le sac de courrier, il y avait un rapport. C'est bien quatre sacs qui
ont été volés. Je ne sais pas si la régie a une
soupape...
M. LESSARD: Ils connaissent les vieilles tactiques.
M. GAGNON: ... pour prévoir les cas où il y aurait vol de
sacs de courrier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pardon?
M. LESSARD: Les libéraux et l'Unité-Québec
connaissent les vieilles stratégies.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous autres, vous avez les stratégies
d'Hitler, elles sont meilleures !
M. DEMERS: Vous autres, vous les marquez dans les coffres des
automobiles!
M. LESSARD: Ne me dites pas!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Le député de
Lotbinière me demande la parole depuis quelques instants. Je la lui
cède. Après cela, je la passerai au député de
l'Assomption.
M. BELAND: Pour éliminer une discussion plus longue relativement
aux enveloppes, je ne sais si cela pourrait être accepté et si on
pourrait tenter une expérience dans ce sens, mais il est probable que
oui. Je pense que cela clarifierait la situation. Il faudrait connaître
la sorte de papier avec lequel vous feriez les enveloppes. A ce
moment-là, vous pourriez, de façon sûre, détecter si
ce sont des enveloppes qui parviennent de la régie ou d'autres endroits.
Je ne sais pas mais il y a différents procédés. De toute
façon, il y aurait des possibilités dans ce sens. Cela
éliminerait toute possibilité d'inclusion d'autres enveloppes
provenant d'ailleurs.
M. DEMERS: La régie pourrait demander à la Banque de
Canada la façon de faire les trames de papier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député...
M. BELAND: Je pense que l'honorable député de
Saint-Maurice est peut-être jaloux parce que c'est moi qui ai
apporté l'idée.
DES VOIX: Nous ne sommes pas jaloux du tout.
DES VOIX: Ah non!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, le député a raison.
Accepteriez-vous que ce soit fait, par exemple, sur vélin Rives? Sur ce
papier, on ne peut pas tromper.
M. BELAND: Je ne connais pas ce papier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est pour les éditions de luxe.
M. DEMERS: Pas de luxure, de luxe!
M. LE PRESIDENT: Le député de Nicolet avait-il fini ses
représentations?
M. VINCENT: Oui.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière peut
continuer.
M. BELAND: Il y a un certain nombre de choses que je voulais apporter ce
matin.
Faisant suite à ce que le député de Nicolet a dit
tantôt, j'accepte certaines choses qu'il a
énumérées. Pour ce qui est, entre autres, de la liste de
noms, après confection, etc., dans le temps permis, qui serait visible
le soir. J'accepte cette idée. Visible peut-être quelques soirs,
un nombre très limité. Du moment que c'est annoncé
suffisamment, mais un nombre limité de soirs. Parce qu'il ne faut quand
même pas éterniser, non plus, le laps de temps pendant lequel la
liste sera visible. Il n'est pas nécessaire de donner un mois pour que
les cultivateurs consultent ladite liste, mais un temps raisonnable, compte
tenu de l'expérience du passé.
Il existe quand même un fait. Si la liste est trop longtemps
à la vue, quelque part, c'est peut-être pire que de ne pas
l'être assez longtemps. Il y a certainement un juste milieu, à un
moment donné, qu'il serait bon d'accepter. Même au point de vue de
la réception. Après réception desdites lettres par la
poste, à chaque cultivateur donné, cela ne donne rien de donner
un temps indéfini, je ne devrais peut-être pas dire un temps
indéfini, mais un temps trop long. Trois semaines, même, je pense
que ce serait trop long.
Par expérience personnelle et c'est un facteur humain
si une lettre nous arrive et qu'il est publié en grandes
manchettes, dans différents journaux, que vers telle date, vous allez
recevoir votre bulletin de vote: Veuillez immédiatement le retourner,
des choses comme cela... Dans ce cas, nous allons nous en occuper
immédiatement. Je parle comme producteur. Parce que j'ai
déjà voté au moyen de ces bulletins, entre autres, pour
deux productions. Si, par exemple, on peut voter dans un laps de temps trop
long, c'est là qu'on met cela de côté et qu'on n'y repense
pas. Si c'est trois semaines, si c'est un mois, on n'y repense
assurément pas, à moins que quelqu'un d'autre nous y fasse
penser, tellement nous avons de choses différentes qui nous arrivent par
la poste. A moins que ce soit rappelé par la radio ou les journaux,
subséquemment, nous n'y repensons pas souvent.
Il est entendu que cela nous concerne directement non pas à
cause, justement, de ce facteur strictement humain... il arrive qu'on n'y
repense pas. Alors, que le temps soit le plus court possible. Je n'entends pas,
non plus, laisser un laps de temps de seulement deux jours. Ce serait ridicule.
Par contre, qu'on essaie de trouver un laps de temps approximatif, un maximum
qui pourrait convenir.
Pour ce qui est de la liste des comtés, étant donné
qu'il y a eu certaines suggestions émises à l'intérieur de
la réglementation à l'effet que ce serait par
l'intermédiaire des bureaux d'agronomes, des bureaux de comté, je
pense que la liste des comtés serait nécessaire. Elle pourrait
servir dans l'avenir pour d'autres raisons à l'échelle des
services qui peuvent être donnés dans d'autres domaines par le
bureau des agronomes de comté, et ce serait plus facilement
vérifiable que si c'était par région. Parce que ça
devient plus lourd et la liste, on est porté à la jeter dans le
coin, c'est trop long. Par comté, ce serait plus digérable par
tout le monde.
C'est bien clair que, même à l'intérieur des
comtés comme je le disais hier s'il y a possibilité
de la je ne devrais peut-être pas employer le mot
décentraliser, ce n'est pas tout à fait ça
sectionner selon les barèmes de sections agronomiques de comtés,
on devrait le faire. J'entends par là par 3, 4 ou 5 sections
différentes comme ça existe entre autres dans nos comtés
agricoles.
Ensuite, pour le vote par courrier, j'endosse après avoir
entendu hier les observations des représentants de la régie
pour cette fois tout au moins encore, la préférence pour
le vote par courrier. Les observations qui nous ont été
apportées hier, c'est certainement à la suite d'observations
assez précises durant les votes passés de ce genre. Je me fie
à l'expérience des membres de la régie dans ce domaine
pour continuer dans ce sens.
Une chose a été apportée ce matin pour la
première fois concernant les représentants d'associations
diverses au dépouillement du scrutin. J'aurais une question à
poser. Je ne sais si c'est le ministre qui me répondra ou un
représentant de la régie, mais, dans le passé, est-ce
qu'il y a eu des représentants de diverses factions qui ont
assisté au dépouillement, et dans quelle proportion?
M. TOUPIN: Cela a toujours été public, tous ceux qui
voulaient venir venaient. Les promoteurs habituellement se rendent pour le
dépouillement. N'importe qui vient. Mais ce n'est pas bien attrayant
pour les journalistes, parce que voir des gens dépouiller 50,000
bulletins, ça veut dire à peu près 8 heures d'ouvrage. Il
n'y a pas grand drame qui se passe là.
M. BELAND: Cela est évident qu'il y a certainement...
M. VINCENT:Pour ne pas insulter les journalistes, ce n'est pas parce que
c'est 8 heures d'ouvrage, c'est parce que ce n'est pas intéressant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ils sont mieux d'aller entendre Samson pendant
ce temps-là.
M. BELAND: Cela répond à ma question, exception faite pour
les observations du député de Chicoutimi. De toute façon,
c'est souhaitable que la coutume se continue, afin de permettre que chaque
partie possible assiste au dépouillement.
De cette façon, lorsque les bulletins seront
dépouillés, qu'on les aura comptés et le reste, l'on ne
suppose pas des choses, mais qu'il y ait
justement des témoins qui pourront confirmer si telle chose s'est
réellement passée ou non. Il est évident que, pour un vote
de ce genre, en agriculture, cela a déjà causé dans le
passé de petits affrontements. Pour éviter ces affrontements
à l'avenir, la régie doit se montrer extrêmement prudente
dans ses agissements afin qu'il n'y ait rien qui soit susceptible d'accrochages
après.
C'étaient mes seules observations. La principale, c'est,
justement, qu'entre les différentes étapes qu'il y aura à
franchir dans ce référendum, il y ait le plus court laps de temps
possible, afin de ne pas éterniser indûment ou prolonger pour
quelque raison que ce soit ledit vote. C'étaient mes observations, M. le
Président.
M. LESSARD: M. le Président, hier, différentes suggestions
ont été soumises par les différents députés
de l'Opposition, suggestions qui ont été reprises par le
député de Nicolet, tout à l'heure. Je suis
complètement d'accord. Il restait la question du vote. Etant
donné les deux exigences qu'on a inscrites dans la loi, il semble que le
vote par lettre soit plus favorable. Etant donné qu'hier le ministre
semblait accepter des suggestions, probablement qu'on a préparé,
au cours de la nuit, certains amendements. J'attends, tout simplement, la
réponse du ministre et, si elle est satisfaisante, on pourra accepter
les règlements.
M. LE PRESIDENT: Le député de l'Assomption.
M. PERREAULT: Comme membre de la commission parlementaire, j'endosse les
remarques qui ont été faites. A l'article 17, on a parlé,
tout à l'heure, du crayon; ce n'est pas sur ce point, mais sur le signe.
On dit un X; je suggérerais que même un crochet soit suffisant,
étant donné que j'ai déjà assisté, dans des
associations et corporations, à un dépouillement semblable et
que, sur un tiers des bulletins, dans le carré, c'est un crochet qui
était inscrit, au lieu d'une croix. Je crois que ces bulletins ne
devraient pas être rejetés parce que c'est un crochet et non une
croix.
On devrait, sur le certificat, dire simplement "par un signe
distinctif."
M. DEMERS: Est-ce qu'on insiste sur le carré? Oui.
M. PERREAULT: Si les gens ne sont pas assez instruits pour trouver le
carré, là!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah! oui, mais les Anglais, il faut qu'ils
mettent une croix dans chaque coin.
M. LE PRESIDENT: Hier, le député de Saguenay avait
demandé au ministre de l'Agriculture s'il n'y avait pas
possibilité de lui procurer un spécimen...
M. LESSARD: Oui, d'accord.
M. LE PRESIDENT: ... ou un projet de bulletin.
M. TOUPIN: On en a quelques-uns ici qu'on peut vous remettre.
La régie en a fait imprimer quelques-uns. Je peux vous lire, en
tout cas, le projet. On va vous en remettre des copies.
M. VINCENT: Vous présumez, l'Union des producteurs agricoles!
M. TOUPIN: Vous avez demandé un spécimen.
M. VINCENT: Est-ce que je peux tout de suite informer l'Union des
producteurs agricoles qu'il semble bien évident qu'elle va être
accréditée? Le bulletin se lit comme suit: L'Union des
producteurs agricoles ayant été accréditée... Ne
partez pas, ne partez pas. Ce n'est qu'une hypothèse de travail.
M. TOUPIN: C'est tellement hypothétique, que l'UPA n'existe pas
encore.
M. VINCENT: Oui, c'est passé dans la Gazette officielle la
semaine dernière.
M. TOUPIN: M. le Président, l'UPA existe.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND: M. le Président, à la vue de ce bulletin je
serais porté à vous faire une suggestion. Probablement que cela a
dû être analysé mais de toute façon, au cas où
ça ne l'aurait pas été, on voit, en bas, des casiers qui
se suivent. Est-ce qu'il y aurait possibilité de les séparer
entièrement? Ce serait peut-être moins ambigu de laisser un espace
blanc entre les deux.
M. TOUPIN: On pourrait peut-être les placer en dessous du centre
et laisser un espace entre les deux. Comme cela, ce serait bien net et
défini.
M. DEMERS: Un gars peut voter en anglais ou en français, s'il le
veut. Il fait sa croix comme cela.
M. BELAND: A ce moment-là, il risque que ce soit refusé si
ça touche aux deux lignes.
M. VINCENT: Est-ce qu'on ne serait pas mieux d'avoir des carrés
bilingues au lieu d'avoir des carrés unilingues?
M. TOUPIN: Ce serait conforme au bilinguisme.
M. VINCENT: Des carrés bilingues, ce serait oui "yes" dans
un carré, non "no", dans un autre.
M. TOUPIN: Ah!
M. VINCENT: Cela peut arriver que quelqu'un prenne cela pour un
numéro.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un gars peut voter oui et "no" en même
temps.
M. TOUPIN: Cela a du bon sens, cela dépend des régions,
mais le représentant de la régie fait une suggestion pas mal
intéressante. Pardon, c'est une suggestion du député de
L'Assomption, M. Perreault. Vous enlevez la barre et, à ce
moment-là, le gars vote en anglais et en français, il vote
bilingue.
M. VINCENT: C'est parce que ça fait séparé, la
ligne, et, comme on n'est pas séparatiste, j'aimerais autant que ce
soit...
M. LESSARD : On ne s'attache pas à ces
détails-là.
M. VINCENT: Est-ce que le député de Saguenay est d'accord
qu'on enlève la barre?
M. LESSARD: Parfait, je suis toujours d'accord avec le bon sens.
M. VINCENT: Le marché commun.
M. LESSARD: De toute façon, il ne vous restera plus grand
marché aux prochaines élections.
M. VINCENT: Avec les résultats de Montmorency, Lévis.
M. DEMERS: Avec les résultats que vous avez eus en fin de semaine
à Lévis, ça va faire bien du monde.
M. LEDUC: A ce moment-là, M. le Président, il faudrait
souligner le mot obligatoire.
M. LE PRESIDENT: Obligatoire, sur le retrait de la ligne
médiane?
M. LEDUC: Non, sur la question qui est posée, disons "être
investi du pouvoir de percevoir les cotisations et contributions obligatoires"
le mot obligatoires doit être souligné, prévues en
vertu de cette loi.
M. LE PRESIDENT: C'est possible. Ce serait préférable,
peut-être. Peut-on présumer qu'il y a d'autres suggestions ou
commentaires sur le spécimem de bulletin de vote qu'on a
déposé?
M. VINCENT: Est-ce qu'on avait demandé hier de faire un tableau
très hypothétique du processus par les dates qui pourrait
être suivi?
M. TOUPIN: Non, on en avait discuté et on avait dit que ce ne
serait peut-être pas tellement utile de le faire puisqu'on ne sait pas
encore quand une association demandera l'accréditation. Alors, on
discuterait purement et simplement dans l'hypothèse. Je ne sais pas si
d'autres députés ont des commentaires.
M. BELAND: J'aurais encore une question à poser qui me vient
à l'esprit. Lorsque vous avez déchiffré certaines
modalités tout à l'heure, après la réception par la
régie des bulletins, suite à l'énumération que le
ministre en faisait, est-ce que vous jetez le bulletin de vote dans la boite
avant de vérifier la liste pour savoir si réellement ce nom
correspond?
M. TOUPIN: On vérifie d'abord et on met le bulletin dans la
boîte après.
M. BELAND: Après.
M. TOUPIN: Oui, parce que ça ne servirait à rien de
vérifier après, de nouveau si le bulletin est dans la
boîte.
M. BELAND: Disons que c'est une précision, parce que ce n'est pas
ce que vous avez dit tantôt.
M. TOUPIN: Non, évidemment, j'ai dit qu'on mettait
celui-là dans la boite et qu'on vérifiait sur la liste avec
celui-là.
M. DEMERS: Ce n'est pas lui qui va dépouiller, le ministre.
M. TOUPIN: Cela va de soi. D'ailleurs, personne ne peut
dépouiller le ministre.
M. BELAND: Je n'ai pas parlé de dépouiller le
ministre.
M. VINCENT: Le fédéral n'a pas affaire
là-dedans?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On va passer de meilleurs moments.
M. VINCENT: Il n'y aura pas de problème
fédéral-provincial, dans le dépouillement du
scrutin...
M. TOUPIN: Je ne sais pas quelle idée ils ont là-bas. En
toute logique, cela va de soi.
M. DEMERS: M. le Président, je voudrais poser une question. Je
voudrais savoir ce qui va se passer maintenant que nos règlements et la
loi sont adoptés? La régie pourrait-elle nous donner le
cheminement de toute cette procédure qui va se faire? Il va se demander
des accréditations et ensuite le délai, est-ce que vous avez
à l'esprit ce qui va se passer exactement? Résumez-nous
ça.
M. TOUPIN: Je pense que le règlement, tel
que rédigé, si toutefois il est accepté comme
ça, détermine toutes les étapes. Ce qu'il s'agit
maintenant de déterminer, ce sont les délais que la régie
peut prendre. Comme le député de Nicolet posait tout à
l'heure la question, on lui avait répondu qu'on ne peut pas ou presque
pas discuter maintenant des délais parce qu'une demande
d'accréditation n'a pas été faite encore à la
régie des marchés agricoles du Québec. L'objectif qu'on
poursuit tous, les règlements en disent un mot de temps en temps, c'est
que cela se fasse en 1972. On va tenter, bien sûr, si cela se fait en
1972, d'éviter l'affluence très grande de courrier des
fêtes.
M. DEMERS: Si je saisis bien, vous aviez l'intention de mettre la loi en
application vers la fin de novembre.
M. TOUPIN: Si c'était possible évidemment d'atteindre
l'objectif d'une période de votation au milieu de novembre, ce serait
sans doute l'idéal.
M. DEMERS: Parce que ma question était détournée,
je voulais savoir à quelle date vous envisagiez ça. En ayant le
cheminement, je pouvais conclure sans que vous me le disiez que ça
pouvait être ça. Je vous remercie.
M. TOUPIN: On l'avait compris, alors on vous a évité le
cheminement.
M. VINCENT: Ce sera assez difficile d'être prêt au milieu de
novembre.
M. TOUPIN: Si on veut éviter l'affluence du courrier des
fêtes, il est bien sûr que pendant la première semaine de
décembre, c'est encore abordable dans le courrier. Mais quand vous
arrivez dans la deuxième et troisième semaine de décembre,
il y a une affluence de courrier dans les bureaux de poste et cela devient
vraiment complexe.
M. VINCENT: Parce que si nous regardons cela, hypothétiquement,
comme je le mentionnais hier, le 7 septembre...
M. DEMERS: Dans trois mois.
M. VINCENT: ... il y aurait une demande d'accréditation de la
part de l'UPA, du moins c'est ce que nous annoncent les journaux. Cette demande
d'accréditation sera rendue à la régie des marchés
vers le 8 ou le 9. Cela veut dire que la régie des marchés doit
l'étudier, même si c'est très court, cela prendra deux ou
trois jours, il faut quand même la faire inscrire dans la Gazette
officielle du Québec et cela ne pourrait pas passer dans la Gazette
officielle du Québec avant le 23 ou le 30. Et probablement seulement le
30 à cause des délais. Et c'est seulement après le 30
qu'on peut officiellement recevoir une demande pour la tenue d'un
référendum.
M. TOUPIN: C'est-à-dire qu'il n'y a pas de demande pour la tenue
d'un référendum. C'est la régie qui décide de la
date du référendum. La demande des associations n'est pas la
tenue d'un référendum. La demande, c'est une demande
d'accréditation. Et une fois qu'une association est
accréditée, la régie peut décréter un
référendum.
M. VINCENT: Oui mais il y a aussi ceci...
M. DEMERS: Pour laisser entrer les demandes
d'accréditation...
M. VINCENT: ... est une association accréditée. L'article
13 de la Loi 64 dit: "Sur requête d'une association
accréditée qui veut être investie du pouvoir de percevoir
les cotisations, les contributions obligatoires visées aux articles 8 et
9, la régie doit ordonner la tenue d'un référendum".
M. TOUPIN: Très bien. C'est sur requête.
M. VINCENT: Donc, il y a une requête, supposons au début
d'octobre. Et là la requête venant, encore une fois la
régie est obligée de faire paraître dans la Gazette
officielle du Québec les règlements, le mode de scrutin, et
là, après que cela est paru dans la Gazette officielle du
Québec, il peut y avoir encore un délai d'une semaine ou une
quinzaine de jours.
M. DEMERS: Pour le journal des Débats, est-ce que vous pourriez
donner votre nom s'il vous plaît.
M. VINCENT: C'est enregistré au nom du ministre.
M. DEMERS: Excusez-moi.
M. TOUPIN: Je crois que vous pouvez faire toutes sortes
d'hypothèses, mais le plus simple serait de compter environ deux mois et
demi entre la mise à la poste des bulletins et le dépouillement.
Entre la requête, excusez, et le dépouillement.
M. DEMERS: Deux mois et demi?
M. TOUPIN: Deux mois et demi environ.
M. VINCENT: Si la requête arrivait au début de
septembre...
M. DEMERS: Combien allez-vous attendre de jours pour que toutes les
requêtes d'accréditation entrent?
M. TOUPIN: Vous voulez dire...
M. DEMERS: Avant d'ordonner un référendum. Disons, par
exemple, qu'il y a deux ou trois associations qui voudraient se
prévaloir...
M. TOUPIN: Il n'y en aurait pas deux ou trois
d'accréditées. Il faut qu'elles soient accréditées
préalablement. Alors, à ce moment-là cela limite...
M. DEMERS: Il y en a seulement une d'accréditée. Mais il
peut y avoir des demandes d'accréditation de plusieurs.
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Mais cela prend combien de jours pour faire la demande?
M. TOUPIN: C'est une hypothèse que je n'ai pas
envisagée.
M. DEMERS: Ce serait assez important.
M. TOUPIN: Et nous ne pouvons pas le prévoir non plus.
M. DEMERS: Mais à compter de telle date? Vous pourriez dire: La
date limite pour une demande d'accréditation sera tel jour.
M. TOUPIN: C'est cela. C'est essentiel.
M. DEMERS: En tout cas. Je vous donne cela comme suggestion. Vous en
ferez ce que vous voudrez. Si vous êtes certain qu'il y en aura seulement
une, il n'y a pas de problème.
M. TOUPIN: C'est-à-dire qu'il peut y avoir plus qu'une
requête pour faire une accréditation. Il faudra à ce
moment-là choisir. Il y en aura seulement une.
M. DEMERS: Je comprends. C'est parce qu'il peut y en avoir plus qu'une
qu'il faut avoir un laps de temps déterminé.
M. TOUPIN: Il faut qu'il y ait une date limite disant que la
requête devra être présentée au plus tard à
telle date.
M. GAGNON: De toute façon, l'accréditation n'est pas
automatique. Il faut que la régie juge de l'ensemble du caractère
représentatif du requérant. Cela ne se fait pas...
M. VINCENT: En définitive, de façon pratique, il faut que
cela se fasse en novembre. Si cela ne se fait pas en novembre, cela ira en
janvier.
M. TOUPIN: Probablement.
M. VINCENT: Cela fait que nous avons beaucoup plus de chance que cela
soit en janvier à cause de tous ces délais et des retards du
courrier.
M. DEMERS: C'est quand même un beau mois.
M. VINCENT: Le seul problème, c'est que le ministre nous avait
promis que cela serait fait avant la fin de l'année 1971. Et
après, il nous avait promis avant la fin de l'année 1972. Si on
voulait hâter la procédure pour que le ministre tienne sa parole,
il faudrait que cela se fasse en novembre.
M. TOUPIN: M. le Président, c'est raconter des histoires. On
avait dit que la loi serait disponible avant la fin de l'année 1972.
C'est cela. La loi est disponible. Il n'y a pas de problème. Et si
l'Assemblée nationale avait pris moins de temps...
M. VINCENT: Pardon?
M. TOUPIN: La commission permanente...
M. VINCENT: Cela avait pris moins de temps au bureau du ministre qu'au
conseil des ministres.
M. DEMERS: Ah Seigneur!
M. TOUPIN: M. le Président, ce qui est important, dans toute
cette question, c'est que la loi est disponible présentement et que les
associations agricoles qui veulent s'en prévaloir peuvent le faire
dès maintenant.
M. VINCENT: C'est ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les agriculteurs jugeront des délais
que le ministre a dû prendre pour appliquer une loi promise depuis deux
ans et demi.
M. TOUPIN: C'est exact. Les agriculteurs jugeront aussi ceux qui ont
appuyé cette loi et ceux qui ne l'ont pas appuyée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ça. M. TOUPIN: On verra
après coup. M. BELAND: Qui vivra verra.
M. TOUPIN: M. le Président, je ne sais pas s'il y en a d'autres
qui veulent s'exprimer.
M. LE PRESIDENT: M. le ministre, si vous me permettez, j'avais
donné la parole au député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Sur les délais de votation, on m'a dit que vous
aviez retenu trois semaines. Il me semble que l'opinion générale
serait qu'on trouve que ces délais sont un peu longs. Est-ce que
là-dessus vous avez pris une décision ou si vous maintenez encore
ce délai pour des raisons techniques?
M. LE PRESIDENT: Pour le délai de votation, je ne crois pas qu'il
ait été question de trois semaines.
M. LATULIPPE: Il n'a pas été question de trois
semaines.
M. LE PRESIDENT: Il y a la période de consultation et les listes
préliminaires.
M. TOUPIN: Oui. C'est que les délais, précisément,
tant des listes préliminaires que des autres, ne sont pas encore
déterminés. Mais les députés ont fait des
suggestions là-dessus et je pense que la régie en tiendra compte.
Ce que je veux dire, c'est que la commission parlementaire s'est réunie
au sujet des règlements dans le but précisément de
connaître l'opinion de la commission parlementaire et que la régie
est maintenant saisie de l'opinion de la commission parlementaire. A partir de
ces suggestions, la régie prendra la décision qu'elle jugera le
plus à propos dans l'intérêt de l'ensemble des producteurs.
Je pense bien que la régie tiendra compte des suggestions faites par la
commission parlementaire.
M. GAGNON: Quand tout sera déterminé...
M. TOUPIN: C'étaient les commentaires que je voulais faire.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre aurait également des
suggestions à faire comme membre de la commission parlementaire? Est-ce
qu'il n'en a pas?
M. TOUPIN: Evidemment, j'étais venu personnellement pour
écouter les membres de la commission.
M.VINCENT: Mais comme membre, pas comme ministre.
M. TOUPIN: Comme membre de la commission et comme responsable,
évidemment, du bill 64, j'étais venu écouter les
suggestions. C'était d'ailleurs ce que j'avais promis. J'avais dit que
je réunirais la commission pour entendre les suggestions de la
commission. Je les ai maintenant entendues. Après, il nous reste,
à nous et à la régie, à prendre la décision
finale...
M. GAGNON: Quand tout sera déterminé... M. TOUPIN: ...
à partir des suggestions.
M. GAGNON: ... quand les règlements auront été
adoptés par la régie, est-ce que le ministre a des objections
à demander à la régie de lui transmettre toute les
formalités, par écrit, et par la suite de transmettre des copies
à tous les membres de l'Assemblée nationale.
M. TOUPIN: Les règlements.
M. GAGNON: Tous les règlements, tout ce qui concerne cette loi
pour y détecter les failles ou...
M. TOUPIN: Je ne veux pas engager la régie, personnellement, mais
je pense que la régie...
M. GAGNON: ... transmet au ministre...
M. TOUPIN: ... se rendrait assez facilement à cette demande.
M. LE PRESIDENT: Le député de Taillon.
M. LEDUC: M. le Président, je pense que la suggestion est
excellente, parce qu'en fait les règlements vont être
publiés dans la Gazette officielle. Mais si on pouvait recevoir... La
Gazette officielle, on la reçoit soit à nos résidences
soit à nos bureaux de comté. Nous ne sommes pas toujours
là. Si c'est pendant la période de session ou même avant la
session, je me demande si ici, au Parlement, nous ne pourrions pas recevoir une
copie de ces règlements. Cela hâterait peut-être la
procédure.
M. TOUPIN: Le président dit que c'est possible de vous les
envoyer avant qu'ils soient publiés dans la Gazette officielle.
M. VINCENT: Il en envoie un certain... M. LEDUC: Merci.
M. VINCENT: ... nombre d'exemplaires au bureau du ministre et vous, vous
nous les envoyez.
M. GAGNON: Ou toute documentation, même celle qui n'apparaît
pas dans la Gazette officielle.
M. TOUPIN: On peut vous envoyer la lettre explicative avec un
modèle de bulletin de vote.
UNE VOIX: Pas de bulletin.
M. TOUPIN: C'est vrai, pas de bulletin sauf le député de
Nicolet qui va en recevoir un.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il pourrait être annulé. Mettez
"spécimen" dessus. Il n'y aura pas de problème.
M. VINCENT: Je vous ferai faire des photocopies du mien.
M. TOUPIN: Il a un cheval. C'est vrai, c'est un cheval.
UNE VOIX: Deux. M. TOUPIN: Deux. M. VINCENT: M. le
Président...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Le député de
Nicolet.
M. VINCENT: Si vous me le permettez, comme les travaux de la commission
parlementaire sont sur le point de se terminer, je voudrais, pour ma part,
remercier le ministre et les membres de la régie qui ont bien voulu
accepter cette suggestion de venir entendre nos suggestions. Au risque de me
faire rappeler à l'ordre, je sais que je suis complètement hors
d'ordre pour ma prochaine question, si les membres de la commission me le
permettent, j'aurais une question à poser au ministre... A quel moment
aurons-nous les règlements des lois du Crédit agricole qui
devaient être publiés dans la Gazette officielle du
Québec?
Plusieurs agriculteurs se posent la question sur les taux
d'intérêt et les modalités. Si la commission me le permet,
je pense que cela renseignerait les membres de la commission et le public en
général.
M. TOUPIN: Si la commission est d'accord, je suis prêt à
donner les informations. Les règlements de toutes les lois de
crédit seront, dans l'objectif que nous nous sommes fixé
je pense que nous l'atteindrons disponibles au 1er octobre. Le taux
d'intérêt a été décidé par le
gouvernement. C'est 2 1/2 p.c. d'intérêt pour les premiers $15,000
et c'est 7 p.c. d'intérêt, par rapport à 8 p.c. qu'on
payait avant, pour les $1,000 additionnels aux $15,000. Le nantissement
agricole est également inclus dans le taux d'intérêt de 2
1/2 p.c. Ce que je veux dire, c'est que si on emprunte $7,000 sur
hypothèque et $8,000 sur le nantissement agricole, la partie du
prêt, dans le cadre du nantissement, serait également
éligible au taux d'intérêt de 2 1/2 p.c. en bas de
$15,000.
M. VINCENT: Encore avec la permission de la commission, quel sera le
remboursement d'intérêt sur les crédits à la
Société du crédit agricole et jusqu'à concurrence
de quel montant?
M. TOUPIN: Je pense que la loi le dit.
M. VINCENT: Non, c'est fixé par le lieutenant-gouverneur en
conseil. Ici, dans la loi, on dit: "Le lieutenant-gouverneur en conseil fixe le
montant de remboursement...
M. TOUPIN: C'est la même chose. Le statu quo est conservé
là-dessus.
M. VINCENT: Cela demeurera la différence entre les 2 1/2
p.c...
M. TOUPIN: Et le taux d'intérêt fixé par la
société pour les premiers $15,000.
M. VINCENT: Ah bon! Cela renseigne.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND: J'aurais une question suite à celle qui a
été posée. A quel moment prévoyez-vous qu'il y aura
possibilité de se prévaloir des nouvelles dispositions?
M. TOUPIN: Je vous ai dit tantôt que les règlements
devraient normalement, si on n'a pas de problème, être
disponibles, être prêts à appliquer au 1er octobre, de telle
sorte que les producteurs pourraient s'en prévaloir à compter du
mois d'octobre.
M. BELAND: Il y a une certaine quantité de demandes en suspens,
présentement, où cela cause de véritables problèmes
au point de vue financier. Peut-il y avoir, de la part des représentants
de l'Office du crédit agricole, un document quelconque d'approbation
présentable à une banque ou une caisse?
M. TOUPIN: Non. Evidemment, l'office ne peut pas donner d'approbation
écrite ou même verbale si les règlements qui
régissent ses activités ne sont pas dans la Gazette officielle.
Il faut absolument attendre que les règlements soient adoptés.
Mais ce n'est pas un problème majeur. Evidemment, plusieurs agriculteurs
m'ont posé la question. J'ai plusieurs lettres là-dessus. Je leur
réponds ce que je vous ai dit. A compter du 1er octobre, normalement,
vous devriez être capables d'avoir un inspecteur chez vous, dans le cadre
de la loi amendée du crédit agricole et des autres lois.
M. BELAND: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, nous sommes très heureux
qu'on nous ait soumis les règlements. Je souhaite que le ministre de
l'Agriculture passe son mot d'ordre au ministre des Richesses naturelles, parce
que nous attendons encore pour étudier les règlements sur le bill
80.
M. LEDUC: C'est irrégulier.
M. LE PRESIDENT: Le député de Nicolet.
M. VINCENT: M. le Président, si le député de
Taillon me le permet, c'est encore une autre question qui est
complètement irrégulière que je vais poser, comme cela va
bien. Tous les membres sont intéressés.
M. LEDUC: C'est ce que j'allais dire. Comme cela va bien,
personnellement, je n'ai d'objection, et je veux bien vous être
personnellement agréable.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, si vous permettez, le député
de Nicolet a eu l'amabilité de me pressentir de la question qu'il veut
poser. Il
attaque un sujet qui peut prêter à un très long
débat. Mais il m'a garanti qu'il se limitait à un aspect
particulier. Et comme président, je lui permets, si j'ai l'assentiment
de tous les membres, la question particulière à
l'intérieur du sujet très vaste.
M. PERREAULT: Pour autant que vous allez fermer la porte après
ça.
M. LE PRESIDENT: Je vous donne avis de ma position immédiatement.
Je le limiterai à une question particulière à
l'intérieur de l'ensemble du problème.
M. VINCENT: Ce ne sera pas un débat.
M. LEDUC: Vous nous réservez le droit de rappeler tout le monde
à l'ordre et d'éliminer la discussion.
M. VINCENT: Comme nous sommes à l'heure actuelle à la
commission de l'agriculture et de la colonisation, il y a un problème
très important qui circule dans l'air, et quand je dis dans l'air, c'est
dans l'air pour vrai avec la pluie et les dommages aux récoltes.
Nous savons que le ministre a eu des ententes qui ne sont
peut-être pas complètes encore avec les autorités
fédérales, qu'il a annoncé également une politique
provinciale en ce qui concerne les dommages aux récoltes, les
modalités de cette politique, à quel moment pensez-vous que nous
allons les connaître?
Et deuxièmement, y aurait-il possibilité parce
qu'on peut constater de quelle façon les travaux de la commission
parlementaire peuvent aller quand ça va bien d'avoir un ou deux
jours de séances de la commission parlementaire pour regarder les
aspects des dommages aux récoltes? C'est ma question, je n'ai pas
d'autres commentaires à faire. D'ailleurs, le ministre connaît ma
position là-dessus.
M. LE PRESIDENT: La question a deux volets, où en sont les
négociations et à quelle date prévoit-on pouvoir annoncer
une politique définie? Deuxième volet, le ministre est-il
prêt à accepter que la commission siège à nouveau
pour discuter du problème particulier de l'aide à apporter aux
agriculteurs, suite aux mauvaises récoltes de cette année?
Je ne permettrai pas d'autres questions. Je laisserai le ministre
répondre à cette question qui a deux aspects.
M. TOUPIN: Je pense que nos positions sont déjà connues.
Nous avons mis de l'avant deux programmes, un programme de prêts à
court terme avec remboursement d'intérêt à 100 p.c. les
premiers six mois et 50 p.c. pour les mois additionnels, jusqu'à $4,000
pour une période maximale de 4 ans, basé sur les quotas de lait.
C'est la politique qui s'applique pour tous les agriculteurs qui pouvaient se
prévaloir d'un programme d'assurance-récolte mais qui ne s'en
sont pas prévalus.
Nous avons respecté le principe qu'il ne faut pas se substituer
à la Régie de l'assurance-récolte par des subventions
directes, sinon, nous détruisons le principe de
l'assurance-récolte. Il faut être réaliste, c'est une
société qui coûte de l'argent à l'Etat, 50 p.c. dans
les primes, 100 p.c. dans l'administration. Elle a déjà $4 ou $5
millions d'engagés dans l'assurance.
Il nous paraissait très important de respecter ce principe. Nous
avons discuté le deuxième programme qu'on avait mis de l'avant.
Il était pour ceux qui n'avaient pas l'occasion de se prévaloir
des services de l'assurance-récolte, ceux-là touchent surtout les
productions industrielles et maraîchères. Nous avions convenu lors
d'une déclaration et clairement, en tout cas que nous
interviendrions au niveau des coûts de production tenant compte, d'une
part, du pourcentage des pertes et d'un certain nombre d'autres facteurs qui ne
sont pas encore connus.
Nous paierions entre 60 p.c. et 65 p.c. des coûts de production,
par subvention directe. Cela touche tous les producteurs maraîchers, les
producteurs de pommes de terre, les productions industrielles et certaines
productions fouragères qui ne sont peut-être pas sous l'empire de
la Loi de l'assurance-récolte. Il s'agirait d'une subvention
directe.
Nous avons rencontré des représentants du gouvernement
fédéral et leur avons proposé nos programmes; nous sommes
présentement en discussion avec ces derniers. Le gouvernement
fédéral a annoncé jusqu'à ce jour, deux programmes:
Le premier consiste à mettre à la disposition des agriculteurs du
Québec un programme de subvention directe de $2 la tonne de grain
d'alimentation acheté. On évalue les besoins au Québec,
additionnels par rapport aux années antérieures, à environ
400,000 ou 450,000 tonnes; ce qui représente environ $1 million.
Le deuxième programme que le gouvernement fédéral
offre aux agriculteurs, c'est celui de mettre à leur disposition ce que
j'appelle personnellement, des fonds d'entrepôt, des sortes de criblure
qui n'a en fait presque aucune valeur nutritive...
M. VINCENT: Ce qu'on appelle du vin.
M. TOUPIN: C'est ça, mais qui a une valeur en volume et qui peut
se substituer au foin, en terme de valeur. Cela a sans doute une valeur. C'est
évalué à $14 la tonne comme achat. Le transport en
coûterait $18. Quant au transport le gouvernement fédéral,
la province et le producteur pourraient en payer chacun le tiers de telle sorte
que cette denrée alimentaire coûterait à l'agriculteur
environ $20 la tonne et $12 répartis entre les deux gouvernements. Nous
évaluons ces besoins au Québec à environ 200,000 tonnes au
maximum, ce qui représente
$2,400,000 que les producteurs du Québec peuvent toucher.
En plus, le gouvernement fédéral est disposé
à mettre un programme de l'avant pour partager les pertes possibles des
prêts encourus jusqu'à concurrence de 10 p.c, comme prévu
dans la Loi d'amélioration des fermes. Nous étions d'accord sur
le programme, nous avons demandé et nous exigeons encore que le partage,
s'il se fait du côté du Québec par rapport au
fédéral, devrait aussi se faire du fédéral par
rapport au programme que nous avons. Nous ne pouvons pas participer au
nôtre à 100 p.c. et participer au sien à 50 p.c. C'est ce
que nous négocions présentement.
Nous avons parlé d'un montant de $3 millions, pour le
Québec, et nous avions, à ce moment-là, omis
intentionnellement de dire ce que coûteraient les prêts. Les
prêts, sur une période de quatre ans, vont coûter à
peu près $2,200,000 au gouvernement, ce qui comprend le remboursement
d'intérêt, ce que je vous disais tantôt, soit 100 p.c. sur
une période de six mois et 50 p.c.
Pour celui qui emprunte $4,000 avec un taux d'intérêt
normal de 9 p.c, les remboursements qu'on ferait, cela représente une
subvention d'intérêt d'environ $750; c'est la part que le
gouvernement est prêt à apporter aux producteurs qui pouvaient se
prévaloir du programme d'assurance-récolte. Certaines
études ont été faites, par ailleurs, et on dit que les
agriculteurs du Québec toucheraient en moyenne environ $500 sous forme
de remboursement d'intérêt; c'est déjà pas mal
intéressant. Les programmes que proposent le gouvernement
fédéral représentent à peu près $100 par
ferme. Je ne sais pas si d'autres programmes de sa part seront ajoutés,
nous négocions présentement dans ce cadre-là.
Etant donné que nous n'avons pas en main encore toutes les
données des pertes, parce que c'est relié au climat, notamment
dans les productions maraîchères, il n'est pas exclu que le
gouvernement du Québec mette davantage. Suite à ce que nous avons
dit au sujet des $3 millions pour les productions non couvertes et des $2
millions sur une période de cinq ans pour les prêts, il n'est pas
exclu qu'on ajoute à cela encore quelques millions de dollars si,
toutefois, les conditions météorologiques demeurent telles que
les pertes s'accentuent. C'est la position dans laquelle on se trouve
présentement et, d'ici tout au plus une semaine ou deux, j'espère
être en mesure d'annoncer quel sera le résultat des
négociations fédérales-provinciales.
UNE VOIX: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Réponse à la deuxième
question.
M. TOUPIN: La deuxième question, si je me rappelle bien, c'est la
commission parlementaire.
UNE VOIX: C'est difficile.
M. TOUPIN: Peut-être que les dernières données nous
arriveront au moment où la Chambre siégera; je serai donc en
mesure, à ce moment-là, de vous y expliquer les mesures, comme je
l'ai fait l'an dernier, alors qu'on est intervenu dans le cas de quelques
récoltes maraîchères. Je ne pense pas que dans le contexte
actuel ce soit nécessaire et utile que nous réunissions la
commission parlementaire, je ne le crois pas.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, la commission ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance: 11 h 43)