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Commission permanente des affaires municipales
Autofinancement des jeux olympiques de 1976
Séance du mardi 21 janvier 1975
(Quinze heures onze minutes)
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales est réunie cet
après-midi pour entendre les représentations concernant les
préparatifs des Jeux olympiques de 1976 et, avant de procéder
à l'audition de nos invités, j'aimerais demander, du
côté ministériel, qu'on me donne la liste des remplacements
aux membres de la commission. L'honorable député de Verdun.
M. Caron: M. le Président, du côté
ministériel, M. Bourassa (Mercier) remplace M. Bédard; M.
Boudreault (Bourget) remplace M. Boutin; M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys)
remplace M. Chagnon; M. Garneau (Jean-Talon) remplace M. Déziel; M.
Malouin (Drummond) remplace M. Leduc.
Le Président (M. Gratton): Du côté de
l'Opposition officielle?
M. Léger: M. Charron remplace M. Bédard
(Chicoutimi).
Le Président (M. Gratton): Dois-je comprendre que, du
côté du Ralliement créditiste, il n'y a pas de
changement?
M. Roy: Pas de changement.
Le Président (M. Gratton): Les autres membres de la
commission seront M. Bellemare (Johnson), M. Caron (Verdun), M. Goldbloom
(D'Arcy McGee), M. Léger (Lafontaine), M. Ostiguy (Verchères), M.
Parent (Prévost), M. Roy (Beauce-Sud) et M. Vaillancourt (Orford).
Il y aurait lieu que la commission nomme un rapporteur pour les travaux.
Est-ce que la commission serait d'accord pour que le député de
Verdun agisse comme rapporteur?
Des Voix: D'accord.
Le Président (M. Gratton): Qu'il en soit ainsi.
L'honorable ministre des Affaires municipales.
Remarques préliminaires
M. Goldbloom: M. le Président, il arrive souvent que les
yeux de tout le Canada soient sur le Québec. Il n'arrive pas souvent que
ceux du monde entier soient sur nous, mais tel est le cas aujourd'hui. Je me
permets de souligner ce fait au tout début de nos
délibérations pour que chaque membre de la commission s'en
rappelle tout au long de nos discussions.
Je me permettrai, M. le Président, de faire lecture presque
intégrale de la convocation que j'ai adressée par
télégramme à son Honneur le maire de Montréal et
à son Excellence le commissaire général du COJO. Je cite:
"Le premier ministre, M. Robert Bourassa, a annoncé la décision
du gouvernement de convoquer, pour mardi prochain, 21 janvier, à quinze
heures, au salon rouge de l'Assemblée nationale, la commission
parlementaire des affaires municipales. Le but de cette convocation est de
permettre un examen public des possibilités actuelles d'autofinancement
des Jeux olympiques de 1976. "Il va sans dire que votre participation aux
travaux de la commission parlementaire est indispensable et je vous y invite
ainsi que ceux de vos collaborateurs que vous voudrez bien amener. Je vous
serais également reconnaissant de bien vouloir apporter avec vous tous
les documents qui pourront vous permettre de fournir, séance tenante,
des réponses détaillées et chiffrées aux questions
que pourront vous poser les membres de la commission". Je termine la
convocation en soulignant que la séance pourra durer plus d'une
journée.
M. le Président, je me permets une autre citation. Elle se trouve
dans la présentation faite par la ville de Montréal quant
à la demande d'être désignée comme ville hôte
des Jeux olympiques de 1976. C'est une série de questions posées
à la ville candidate, c'est au chapitre qui s'intitule: Comment les jeux
seront-ils financés? Le dernier paragraphe de la réponse est
celui que je veux citer. "En évitant les extravagances coûteuses
et en repoussant toutes les tentations de considérer les jeux comme une
organisation de sport professionnel, il est possible de présenter des
jeux dont les dépenses d'organisation correspondraient, à peu de
chose près, aux revenus prévus".
Or, M. le Président, sans aborder les questions
détaillées que voudront poser les membres de la commission, il y
a lieu d'identifier certaines questions d'ordre général mais
fondamentales que la commission voudrait poser à ceux qui
comparaîtront devant elle. D'abord, la question la plus fondamentale:
Est-ce que le principe de l'autofinancement est toujours valide?
Deuxièmement, en hommes d'affaires parce que c'est en
hommes d'affaires qu'il faudra que nous agissions quels sont
précisément les revenus dont nous disposerons pour
présenter les jeux?
Troisièmement, par rapport aux revenus prévisibles,
quelles sont les dépenses qu'il faudra encourir? Et quelle est la
différence, s'il y en a une, entre les revenus prévus et les
dépenses également prévues? Enfin, le calendrier qui reste
devant nous suffira-t-il pour que les installations, les équipements,
tout ce qui sera nécessaire pour la présentation convenable des
jeux soient prêts? Est-ce que tout cela le sera dans les détails
qu'il nous reste?
M. le Président, nous avons invité ici la ville de
Montréal. Il est normal que nous commencions par entendre les
porte-parole de cette ville. Nous avons
invité le COJO et j'aimerais souligner que nous avons
également ici, dans l'assistance, deux représentants, si je
comprends bien, du Comité canadien des Jeux olympiques, M. Crowell et le
père de la Sablonnière.
Troisièmement, M. le Président, nous savons qu'il y a
à l'hôtel de ville de Montréal des groupes
différents. Tel n'a pas toujours été le cas. La principale
opposition à l'hôtel de ville a demandé la
possibilité de se faire entendre. M. le Président, j'aimerais
proposer que nous acceptions d'entendre le groupe en question.
En faisant cette proposition, M. le Président, je voudrais
souligner qu'il n'est pas possible de transformer la séance de la
commission parlementaire des affaires municipales de l'Assemblée
nationale du Québec en séance du conseil municipal de la ville de
Montréal.
Je n'ai pas besoin de vous rappeler, M. le Président, que notre
règlement ne permet pas à un témoin d'en interroger un
autre, ne permet pas un débat entre témoins, devant la
commission. Je me permets d'aller un peu plus loin. Nous avons une mission
à accomplir. Cette mission est celle d'obtenir des précisions,
des renseignements détaillés qui nous permettront de porter un
jugement sur la tenue des Jeux olympiques de 1976.
Il est clair que des opinions pourront éclairer les membres de la
commission dans les jugements qu'ils devront porter, mais c'est surtout pour
obtenir des renseignements des responsables des jeux que nous avons
convoqué cette séance de la commission parlementaire.
Or, M. le Président, je reviens au tout début de mes
remarques. Les yeux du monde entier sont sur nous. C'est d'une entreprise de
grande envergure et de grande importance que nous discutons ici, aujourd'hui.
Je suggère, M. le Président, que nous invitions les
représentants, les porte-parole de la ville de Montréal, ensuite
ceux du COJO et, ensuite, ceux du Rassemblement des citoyens de
Montréal, à bien vouloir exposer ce qu'ils ont à dire sur
la question.
Il va sans dire que j'aimerais vous proposer en même temps, M. le
Président, que dans chaque cas, si le principal porte-parole veut faire
appel à des collaborateurs ou à des consultants, il puisse le
faire. Notamment dans le cas de la ville de Montréal c'est un
élément de mon télégramme de convocation dont je
n'ai pas fait lecture, mais que je voudrais souligner j'ai
demandé particulièrement, au nom du gouvernement, que les
ingénieurs-conseils Lalonde, Valois, Lamarre, Valois et associés
accompagnent les dirigeants municipaux et soient disponibles pour qu'on puisse
leur poser également des questions.
M. le Président, c'est en ces termes que je vous demande de bien
vouloir faire commencer les travaux de cette séance, peut-être la
plus importante depuis très longtemps dans l'histoire de la commission
parlementaire et de l'Assemblée nationale, et qui nous amène
à examiner l'avenir des Jeux olympiques de 1976.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine au nom de l'Opposition officielle.
Mesures suggérées par le Parti
québécois
M. Léger: M. le Président, je tiens d'abord
à exprimer toute ma satisfaction de voir que la commission des affaires
municipales ait été convoquée et qu'elle se
réunisse cet après-midi pour discuter des problèmes
financiers que connaissent actuellement les Jeux olympiques.
Est-ce que j'ai besoin de rappeler, à ce propos, le nombre de
fois où j'ai inlassablement réclamé la convocation de
cette commission parlementaire qui, à mon avis, était
l'instrument idéal pour effectuer, de façon préventive, ce
que nous allons tenter de faire cet après-midi, alors qu'il est
peut-être déjà trop tard?
Le Parti québécois, M. le Président, croit que les
Jeux olympiques doivent avoir lieu en 1976, à Montréal, et que
tout doit être fait pour qu'ils soient un plein succès, de
façon que Montréal et le Québec tout entier puissent
recevoir dignement et fièrement les milliers d'athlètes
étrangers qui nous visiteront, sous les yeux attentifs de millions de
personnes à travers le monde.
Pour atteindre cet objectif, le Parti québécois a rendu
publiques, hier, quatre mesures qu'il suggère au gouvernement du
Québec de prendre immédiatement. Ces mesures sont les suivantes:
1.Que le gouvernement du Québec assume directement la
responsabilité de la préparation des jeux. Ceci pourrait se faire
notamment par la nomination d'un ministre au sein du COJO et par la prise en
charge, par le gouvernement du Québec, des obligations de la ville de
Montréal à l'égard du COJO. 2. Que l'on mette de
côté l'idée d'un village olympique permanent et qu'on
procède immédiatement à la construction d'un village
temporaire. Comme nous l'avons déjà dit dans le passé, il
y a des raisons écologiques sérieuses qui militent à
l'encontre d'un village permanent dans le parc Viau mais, maintenant, il
est clair qu'il y a également des raisons financières qui
s'opposent à ce projet. D'ailleurs, il est de plus en plus douteux qu'un
village permanent puisse être prêt à temps pour recevoir les
athlètes un mois avant l'ouverture des jeux, comme la chose est
absolument nécessaire.
Donc, le village temporaire est la seule solution qui respecte les
exigences non seulement de l'écologie mais également du
financement et de l'échéancier des jeux. 3.Qu'en ce qui concerne
les installations olympiques, un effort maximum soit fait pour mettre de
côté les dépenses somptuaires ou accessoires de
façon à accorder une priorité aux équipements qui
pourront servir, après les jeux, au développement des sports
olympiques au Québec.
Pour ce qui est du stade olympique, nous croyons que si la
décision est prise, finalement, de construire un nouveau stade et d'y
consacrer plus de $100 millions, il faut que ce nouveau stade soit pourvu d'un
toit, amovible ou non.
Mais une telle dépense, en effet, ne peut se justifier que si
elle apporte aux citoyens une nette amélioration aux équipements
sportifs déjà existants. A cause de notre climat, il est certain
qu'un stade couvert serait un apport considérable, pou-
vant justifier une dépense importante de fonds publics; qu'il
soit préparé à temps ou après, il faut un
stade.
Mais il en serait autrement d'un stade qui, n'ayant pas de toit, ne
serait qu'une doublure plus grosse du parc Jarry ou de l'Autostade. Donc, s'il
doit y avoir un nouveau stade, nous croyons qu'il doit s'agir d'un stade
couvert.
Quatrièmement, que le gouvernement du Québec, comme
contrepartie de sa responsabilité directe de l'organisation des jeux,
s'engage à assumer le déficit.
Par ailleurs, nous croyons que le gouvernement devrait entreprendre,
immédiatement, des démarches auprès du gouvernement
fédéral pour l'amener à partager ce déficit. Il ne
faut pas oublier, en effet, que le gouvernement fédéral est
responsable d'une large part de ce déficit à cause,
premièrement, de la lenteur qu'il a mise à faire adopter la Loi
sur les Jeux olympiques et, deuxièmement, par sa faillite à
contrôler l'inflation. Le gouvernement du Canada ne se gênera pas,
en 1976, pour revendiquer une part du succès des jeux. Il n'est que
normal qu'il assume une partie du déficit, puisqu'actuellement il n'a
assumé aucune dépense et que tout ce qu'il afait concernant la
monnaie olympique ou les timbres olympiques s'autofinance; ce n'est pas une
contribution du fédéral.
De même, le gouvernement du Québec devrait obtenir,
dès maintenant, des autres provinces qu'elles consentent à la
poursuite de la Loterie olympique sur leur territoire, pour au moins un an
après la fin des Jeux olympiques. De cette façon, la part du
déficit qui sera assumée par les Québécois, qui,
après tout, à ce jour, n'auront pas leur propre équipe
olympique, mais feront partie de l'équipe canadienne... Quand on sait
qu'aux trois derniers Jeux olympiques la participation québécoise
se limitait à 8%, aux derniers jeux, 8% l'année d'avant et 15%
à Tokyo, on s'aperçoit de l'importance de la participation de
tout le Canada.
Il resterait donc dans les limites du raisonnable que le
fédéral prenne sa part des responsabilités, comme ce fut
le cas, dans un gouvernement fédéral, de Munich où
l'Allemagne a contribué pour 50% du déficit.
Aujourd'hui, nous sommes réunis je cite le texte de l'avis
de convocation de la commission "auxfinsd'entendre les explications des
autorités responsables de la tenue des Jeux olympiques, quant au
coût de ces jeux et quant à leur autofinancement."
Notre objectif premier est donc de permettre à la population du
Québec d'obtenir, pour la première fois et je
répète, pour la première fois une image absolument
complète de l'organisation des Jeux olympiques. Cette commission doit
faire la lumière sur la situation actuelle et sur ce que nous
réserve l'avenir. Nous n'en sommes plus au temps des rêves et des
hypothèses, mais au temps des choix concrets faits à partir de
données existantes et de l'expérience acquise.
Tout ce que je souhaite donc, c'est que ceux qui viennent
témoigner devant cette commission soient en mesure de nous dire avec
clarté et précision quels sont les revenus que l'on peut
raisonnable- ment prévoir pour le financement des jeux; quelles sont les
dépenses qui doivent facilement être faites pour la tenue des
jeux; combien reste pour le financement des installations sportives qui sont
nécessaires pour le succès des jeux.
Personnellement, je crois que le secret qui a entouré la
préparation des jeux est un des facteurs qui font que leur tenue est
été compromise récemment. Je souhaite que cette commission
ne soit qu'un premier pas dans la voie d'une information publique, absolument
complète, car c'est la seule façon de s'assurer que la 21e
Olympiade soit le grand succès, que les organisateurs, l'ensemble des
Québécois et le monde entier attendent de nous.
M. le Président, quant à l'ordre des personnes qui doivent
comparaître, à la suite de la suggestion du ministre, je dois
expliquer au ministre que le mandat de la commission, tel que décrit
dans l'avis de convocation, est d'entendre les explications des
autorités responsables de la tenue des Jeux olympiques. Or, qui sont les
autorités responsables de la tenue des Jeux olympiques? Il est clair
qu'il s'agit du Comité organisateur des Jeux olympiques, le COJO; cela
est clair en vertu des statuts et règles olympiques du Comité
international olympique qui, à l'article 50, déclare ceci: "Le
Comité international olympique, le CIO, désigne la ville
où les Jeux olympiques seront célébrés à
l'occasion d'une session se déroulant dans un pays n'ayant pas de ville
candidate. Cette décision, à moins de circonstances
exceptionnelles, doit intervenir au moins six ans à l'avance, et le
Comité international olympique confie l'organisation des Jeux au
comité national olympique du pays où ils auront lieu. Ce
comité national olympique peut déléguer le mandat qui lui
est confié à un comité spécial d'organisation qui
correspond dès lors, directement, avec le Comité international
olympique; les pouvoirs de ce comité organisateur expirent avec la
période des Jeux olympiques."
Donc, M. le Président, cela est clair. En vertu de la charte, le
gouvernement du Québec a octroyé au COJO ce qui se lit comme
suit: "Les lettres patentes", M. le Président, "disent bien que le COJO,
la corporation, est constituée pour les objectifs suivants: la
promotion, l'organisation et la présentation de toute activité de
quelque nature qu'elle soit, et à quelque endroit que ce soit, se
rapportant directement ou indirectement aux Jeux olympiques qui doivent
être tenus en 1976 à Montréal, province de Québec,
Canada."
C'est donc dire, M. le Président, que le gouvernement du
Québec a octroyé au COJO des lettres patentes lui donnant la
responsabilité de réaliser les jeux. Cela est clair en vertu du
protocole signé, aussi, le 31 août 1973, entre la ville de
Montréal et le COJO, où la ville de Montréal
reconnaît explicitement que toute l'organisation des jeux relève
du COJO, M. le Président, et si on regarde le protocole d'entente, aux
paqes 2 et 3, il est dit:
Attendu que le Comité international olympique, le CIO, à
sa 89e assemblée générale tenue à Amsterdam, le 12
mai 1970, accepte l'invitation de la ville de tenir les jeux à
Montréal;
Attendu que, selon les statuts et règlements
olympiques internationaux, l'organisation des jeux est confiée
par le Comité international olympique au Comité national
olympique du pays;
Attendu que le Comité national olympique du pays, c'est
l'Association canadienne olympique;
Attendu que, selon les statuts et règles olympiques,
l'Association canadienne peut déléguer le mandat qui lui est
confié à un comité spécial;
Attendu que l'Association canadienne olympique, par une
résolution de son comité exécutif du 18 février
1971 et une résolution de son conseil d'administration, le 20 mars 1971,
a reconnu le devoir qui lui incombait de s'assurer que les jeux soient
organisés conformément aux exigences du Comité
international olympique et a délégué au COJO, aux
conditions prévues auxdites résolutions, la tâche
d'organiser et d'administrer les jeux et de remplir tout autre devoir
corollaire que le Comité international olympique a
déterminé ou pourra déterminer;
Attendu que le mandat du COJO comprend, entre autres: Prendre toutes les
dispositions nécessaires à l'organisation et à la
présentation des jeux; aménager toutes les installations
sportives et athlétiques, y compris les stades, piscines, bassins
d'avirons, vélodromes, etc.; aménager un village olympique pour
hommes et pour femmes; pourvoir à tous les services de presse
nécessaires; pourvoir à toutes les exigences techniques,
médicales, juridiques, financières, administratives et
culturelles selon les besoins, aux fins d'assurer le succès des jeux et
de satisfaire les représentations de la ville au Comité
international olympique...
M. le Président, à la suite de tous ces attendus, je
termine en disant à l'article 1.6, que la ville s'est engagée
elle-même à obtenir l'approbation préalable du COJO, de
tous les sites, des plans, des devis et autres documents qui permettront au
COJO de s'assurer, comme c'est son devoir, que les constructions, les
aménagements, les adaptations mentionnées au paragraphe qui
précède correspondent à un besoin et je souligne un
besoin et sont conformes aux exigences du Comité international
olympique et des fédérations internationales. Le COJO s'engage
à faire connaître sa décision dans un temps utile pour les
fins des présentes, afin de permettre à la ville d'approprier et
de tenir en disponibilité les fonds nécessaires pour remplir ses
obligations prévues. "L'article 2.02: à même ses revenus,
le COJO de-vrad'abord pourvoirau paiement de ses obligations courantes pour les
périodes correspondant aux périodes de rentrées de ses
revenus et en accord avec ses prévisions budgétaires. "Ensuite
et c'est très important M. le Président remettre
à la ville, sur présentation des pièces justificatives,
des versements applicables."
M. le Président, ce protocole d'entente nous montre que c'est le
COJO qui a la responsabilité qui correspond à l'autorité
responsable de la réalisation des jeux. D'ailleurs, il n'y a pas que le
mandat de la commission qui nous force à entendre d'abord M. Rousseau.
Il y a aussi la logique. En effet, M. Rousseau est le seul qui puisse nous
donner le cadre général dans lequel on doit replacer les
responsabilités des autres partenaires, dont la ville de Mon-
tréal, les Terrasses Zarolega, Hébergement Québec
olympique, etc.
Seul M. Rousseau peut nous parlerdes revenus olympiques car tous les
revenus sont versés au COJO et appartiennent au COJO. Seul M. Rousseau
peut nous parler du village olympique qui relève maintenant du COJO.
Seul M. Rousseau peut nous parler des installations olympiques qui sont
situées en dehors de Montréal et qui sont à la charge
directe du COJO, ou encore les installations olympiques qui sont situées
à Montréal mais qui n'appartiennent pas à la ville de
Montréal, comme par exemple, le forum, l'autostade, etc. Seul M.
Rousseau peut nous dire quelles sont les installations fournies par la ville de
Montréal qui ont été ou qui sont acceptées par le
COJO, car en vertu de l'article 1:06 du protocole d'entente avec le COJO, la
ville de Montréal s'est engagée à obtenir l'approbation
préalable du COJO de tous les sites, des plans, des devis et autres
documents qui permettront au COJO de s'assurer, comme c'est son devoir, que les
constructions, aménagements et adaptations mentionnés au
paragraphe qui précède correspondent à un besoin et sont
conformes aux exigences du comité international olympique et des
fédérations internationales.
Enfin, M. le Président, seul M. Rousseau peut nous parlerdes
revenus et des dépenses de la tenue même des jeux, qui est la
responsabilité exclusive du COJO. Donc, si on veut procéder dans
l'ordre et vraiment éclairer le débat et l'opinion publique, il
est absolument nécessaire d'entendre d'abord, comme notre mandat
l'exige, le président du Comité organisateur des Jeux olympiques
et c'est la raison pour laquelle, M. le Président, je fais une motion
formelle qui se lit comme suit: Que le premier témoin à
être entendu par la commission soit Son Excellence M. Roger Rousseau,
président du Comité organisateur des jeux olympiques.
Le Président (M. Gratton): Sur la motion de l'honorable
député de Lafontaine, est-ce que la commission est prête
à se prononcer?
Une Voix: Vote.
M. Bourassa: Les chinoiseries à chaude
parti-sanerie...
Le Président (M. Gratton): Si aucun membre ne
désire intervenir, j'appellerai le vote.
M. Charron: Je pense que le premier ministre a manifesté
l'intention d'intervenir.
M. Bourassa: Non, j'ai dit que c'était simplement un vote.
Passez le vote immédiatement, on va entendre les parties.
M. Charron: Est-ce que le premier ministre consentirait à
répéter plus fort l'observation qu'il vient de faire.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
M. Bourassa: Les tactiques dilatoires, si vous voulez.
M. Charron: Tactiques dilatoires. M. le Président...
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député...
M. Charron: ...avant d'intervenir sur la motion du
député de Lafontaine, puis-je demander au ministre des Affaires
municipales s'il interviendra sur la motion du député de
Lafontaine?
M. Goldbloom: M. le Président, je suis libre d'intervenir
ou de ne pas intervenir et je me réserverai ce droit. J'écouterai
avec intérêt l'honorable député de Saint-Jacques, si
c'est son désir de parler sur la motion.
M. Charron: C'est que le contenu de mon intervention sur la
motion du député de Lafontaine serait certainement
différent si, non seulement, je savais que la majorité
ministérielle s'apprêtait à défaire la motion du
député de Lafontaine, mais qu'en plus de cela, elle ne prenne
même pas la responsabilité d'expliquer le pourquoi de son vote
qu'elle prendra tout à l'heure. J'imagine, j'espère, enfin,
qu'à la suite de mon intervention... C'est le droit du parti
ministériel de laisser à l'Opposition la possibilité
d'épuiser son temps de parole pour se réserver les derniers
commentaires, mais c'est déjà un point qui permet d'estimer la
conduite du parti ministériel dans ce dossier.
Je ne reprendrai pas, l'un après l'autre, les points de droit
à partir desquels le député de Lafontaine s'est senti
capable et en droit, à son tour, de présenter la motion que vous
avez maintenant mise en délibération. Les points de droit sont
formels à cet égard; nous les retrouvons aussi bien dans la loi
fédérale sur les Jeux olympiques qui a rendu directement
responsable, par une loi votée par le gouvernement
fédéral, qui a reconnu comme principale autorité
responsable c'est le mot employé dans la convocation de cette
commission par le ministre des Affaires municipales de l'organisation
des Jeux olympiques de Montréal, nous a dit le gouvernement
fédéral, au moment de l'adoption de sa loi, ce sera
désormais le Comité d'organisation des Jeux olympiques.
La principale autorité responsable, nous a dit le Comité
international olympique, c'est l'Association nationale olympique du pays
où se tiendra... Elle reconnaît du même coup, à cette
association nationale, le droit de former, d'organiser chez elle un
comité à qui elle confiera, comme autorité responsable,
l'organisation des Jeux olympiques. Plus que cela, la ville même de
Montréal a reconnu, dans un protocole que vous a cité le
député de Lafontaine, le fait que les points de droit
précédemment reconnus par le gouvernement fédéral
ou reconnus dans les statuts et règlements du Comité
international olympique, sont effectifs sur le territoire même de
Montréal et la ville de Montréal par elle-même, par une
résolution en date du 31 août 1973, a reconnu d'elle-même
que la première autorité responsable de l'organisation des Jeux
olympiques, c'est ce qu'on appelle familièrement le COJO.
Où pouvons-nous puiser meilleure justification pour dire ensuite
que, si nous sommes convoqués ici cet après-midi, pour entendre
les autorités responsables des Jeux olympiques, nous devons commencer
par la première, celle qui a été mandatée par
toutes ces instances et qui l'est aussi par le gouvernement provincial du
Québec? Lorsque le gouvernement provincial s'est finalement
décidé à mettre son doigt dans cette machine qu'il avait
laissé s'édifier sans aucune espèce d'inspection, lorsque
le premier ministre s'est décidé à nommer un ministre
partiellement responsable d'un dossier, mais à peine responsable devant
la Chambre tellement ce même ministre, aux questions du
député de Lafontaine, invoquait qu'à cette question il ne
pouvait pas répondre, parce que l'autorité responsable en cette
matière était le COJO.
Si nous acceptons la logique du gouvernement fédéral, du
gouvernement provincial, qui s'en est servi, de cette logique, pour justifier
son mutisme, ou si nous observons simplement les statuts et règlements
du Comité international olympique, il faut bien reconnaître que,
parmi toutes les autorités responsables que nous avons devant nous, cet
après-midi, qui ont répondu à notre invitation, la
première ou si vous me permettez cette expression, M. le
Président la plus responsable de toutes, parce qu'elle a
été chargée de cette responsabilité par toutes ces
instances que je vous ai nommées, c'est le Comité d'organisation
des Jeux olympiques. C'est d'abord et avant tout Son Excellence M. Roger
Rousseau que nous devrions entendre.
Il me semble, M. le Président, que ce serait simplement
établir un certain respect à l'égard de ceux que nous
avons convoqués et qui ont accepté notre invitation. Il me semble
que, si la commission s'apprête à étudier et à
interroger certains témoins sur leur façon d'entrevoir les
revenus et dépenses, la tenue des jeux, le premier devoir de cette
commission serait d'entendre celui qui porte précisément sur ses
épaules, le poids des difficultés que traverse actuellement
l'organisation des Jeux olympiques. Il faudrait entendre d'abord celui qui est
responsable de l'entrée des revenus et des dépenses à
assumer, qui est responsable des sites, qui est responsable des
équipements, qui, de par la loi, de parson statut, de par ses
règlements, devra remettre ces équipements à la ville
hôtesse des jeux.
Mais aujourd'hui, 21 janvier 1975, à quelques mois des Jeux
olympiques, l'autorité responsable, c'est le COJO, c'est celle qui
travaille d'arrache-pied pour boucler le budget des Jeux olympiques, celle qui
en a le premier devoir, celle pour qui la tâche est la plus lourde,
actuellement, et qui doit, en ce sens, espérer la collaboration des
autres autorités responsables, mais qui ne s'efface pas. Depuis le
début des difficultés financières de l'organisation des
jeux, M. le Président, nous n'avons pas vu le COJO s'effacer du paysage,
en disant: Nous ne sommes pas l'autorité responsable. Ils l'ont pris
d'eux-mêmes, parce qu'ils le savent, ils l'ont reçu ce mandat, et
des instances olympiques et des instances politiques des différents
paliers de gouvernement qui l'ont chargé de cette responsabilité.
Ils l'ont acceptée cette tâche, ils se sont efforcés de
rétablir les jeux dans l'esprit où ils nous avaient
été promis.
Il me semble qu'on devrait les entendre en pre-
mier, ne serait-ce que par politesse à l'égard de ceux qui
ont accepté d'eux-mêmes. Ils n'ont pas essayé de se
défiler de leurs responsabilités, mais ont voulu les assumer, ont
voulu se concerter avec les autres autorités responsables, même
les plus lointaines, qui essaient encore de se maintenir à
l'extérieur du paysage, même avec tous les partenaires des Jeux
olympiques. Le Comité d'organisation des Jeux olympiques n'a pas
manqué à ses responsabilités depuis le début.
C'est pourquoi, M. le Président, nous manquerions
énormément d'égard à l'endroit de Son Excellence M.
Rousseau de même que tous ses collaborateurs du Comité
d'organisation des Jeux olympiques si nous ne lui permettions pas,
à cause des responsabilités lourdes qui pèsent sur ses
épaules, au moins le privilège d'être le premier à
expliquer comment il s'acquitte, actuellement, en cette date, de son
mandat.
Pourquoi entendrions-nous d'abord des gens qui n'ont pas cette
responsabilité? Ils l'auront, M. le Président, parce qu'ils sont
partie liée à l'organisation des Jeux olympiques, bien sûr.
Ils l'auront, parce que la veille, le jour et le lendemain des Jeux olympiques
affecteront la responsabilité de ces autorités.
Ayons au moins la décence et la délicatesse au moins
d'entendre comme premiers intervenants à cette table les personnes qui
ont été mandatées par autant d'instances politiques et
olympiques à l'organisation de ces jeux. Je crois que la motion du
député de Lafontaine vient simplement établir que nous
reconnaissons depuis le début ce que tant d'autres instances ont reconnu
auparavant, que le principal responsable de l'autorité
responsable pour reprendre le vocabulaire de la convocation de cette commission
c'est effectivement le Comité organisateur des Jeux
olympiques.
Quelle position réserverons-nous, M. le Président,
à Son Excellence M. Rousseau et au Comité organisateur des Jeux
olympiques, si nous permettions à d'autres qu'eux de venir expliquer
d'abord comment le mandat dont ils sont chargés semble être en
voied'être appliqué? Dans quelle position de défensive les
mettrions-nous, M. le Président, si tout le monde était venu
commenter, expliquer, intervenir, mélanger ou estimer ou
présenter à sa façon ce que reconnaissent et le
règlement de la ville de Montréal et la loi
fédérale et le Comité international olympique la
charge d'abord et première du Comité organisateur des Jeux
olympiques. C'est le seul sens que je vois dans la motion du
député de Lafontaine et il me semble que c'est le devoir de la
commission parlementaire des Affaires municipales que de reconnaître que
nous devons commencer par entendre M. Rousseau.
Le Président (M. Gratton): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, si j'ai commencé la
discussion de cette commission parlementaire en invoquant le fait que les yeux
de tout le monde sont sur nous, c'était justement dans le vain espoir
que nous puissions éviter devant tout le monde un débat de
procédure au début.
Nous allons, M. le Président, entendre les trois personnes
morales que j'ai identifiées. Nous allons les entendre aussi longtemps
que nécessaire. Nous avons songé je n'ai pas voulu en
faire une proposition formelle, mais le Parti québécois insiste
que ce soit une chose décidée de façon formelle et
nous avons proposé que la ville de Montréal parle en premier
parce que la première initiative qui a amené les Jeux olympiques
de 1976 à Montréal a été prise par elle. Ce n'est
pas plus compliqué que cela. Je ne prévois pas, et justement
j'espère qu'il n'y en aura pas, une prise de bec entre qui que ce soit
devant cette commission. Nous sommes ici pour nous renseigner
complètement et nous allons le faire quel que soit l'ordre dans lequel
nous entendrons les témoins, les trois personnes morales que j'ai
identifiées.
M. le Président, je pense qu'il y a lieu de voter sur la motion
et de continuer les travaux de la commission.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, dans sa première
intervention, le ministre, tout à l'heure, nous avait dit que le monde
entier avait les yeux sur nous, sur le Québec, mais il a oublié
une chose, c'est que le Québec actuellement a les yeux sur le ministre
et sur le gouvernement. Si je me réfère aux propos que le
ministre lui-même a tenus au début, à savoir que les
membres de la commission parlementaire devaient agir en hommes d'affaires, et
si je me réfère également au fait que le ministre a bien
stipulé, bien mentionné quelles étaient les questions que
nous devions nous poser à cette commission, il a parlé du
principe d'autofinancement, quels sont les revenus, quelles sont les
dépenses et quelle sera la différence entre les deux.
M. le Président, le ministre a dit que la première
initiative devait revenir à la ville de Montréal. Il n'est pas
question, actuellement, de remettre en cause l'existence des jeux. Si
c'était ce point qui était en cause, actuellement, je serais
d'accord avec le ministre. Mais en me référant aux propos qu'a
tenus le ministre à savoir que nous étions ici pour examiner les
revenus, les dépenses, l'autofinancement et la différence des
jeux, je pense que si je veux être logique et appliquer personnellement
les recommandations du ministre selon lesquelles nous devrions agir en homme
d'affaires, la première des choses que le ministre aurait dû faire
aurait été de permettre aux gens du COJO de se faire entendre les
premiers.
J'ai été surpris, tout à l'heure, lorsque j'ai
entendu le président mentionner que le COJO serait entendu en
deuxième lieu, parce que j'estime que cela ne répond pas aux buts
premiers, aux principes énoncés par le ministre.
Il y a une motion, actuellement, sur la table. C'est une motion qui
aurait été inutile si le gouvernement avait été
logique dans son intention de convoquer la commission et logique en ce qui a
trait aux travaux et aux délibérations de la commission. Je
regrette qu'il y ait un débat de procédure, mais qu'on ne vienne
pas dire, à ce moment-ci, que c'est
la faute de l'Opposition. Je ne voudrais pas, M. le Président,
qu'à cette commission parlementaire nous soyons considérés
comme, en quelque sorte, une couverture, comme une sorte d'écran
à des décisions qui pourraient être prises, à ce
jour, à des intentions du gouvernement alors que le gouvernement attend,
sous prétexte d'une soi-disant démocratie appliquée, avant
de les faire connaître à la population.
M. le Président, je terminerai mes propos là-dessus. Je
trouve tout simplement que, pour être logique avec les propos qu'a tenus
le ministre en premier lieu, on doit entendre en premier les gens du COJO et
j'appuierai la motion.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, très
brièvement, nous avons un cheminement. Nous avons déjà
passé le mi-chemin de ce cheminement. Le cheminement a commencé
par un geste posé par la ville de Montréal. Cela a
été la raison pour laquelle j'ai suggéré que ce
soit la ville qui soit entendue en premier lieu.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre d'Etat au
Conseil exécutif.
M. Lalonde: M. le Président, sur la motion du
député de Lafontaine, je pense que, sans manquer de
délicatesse à l'égard d'aucune des personnes qui voudront
s'adresser à la commission, c'est plutôt une question de logique.
Si nous sommes ici, aujourd'hui, c'est qu'un certain nombre
d'éléments au projet initial d'autofinancement semblent
être mis en question par l'éclatement des coûts et des
dépenses. Ces dépassements sur les prévisions originales
se trouvent surtout sur les immobilisations, immobilisations que la ville de
Montréal s'est engagée à fournir pour la tenue des Jeux
olympiques de 1976, tout d'abord envers le Comité international
olympique, lors de sa présentation, et aussi envers le COJO, le
comité organisateur, dans une entente intervenue entre les deux.
Alors si c'est le dépassement des coûts prévus qui
nous amène à examiner cette situation de plus près, il me
semble tout à fait logique de demander tout d'abord à la ville de
Montréal, qui est responsable de la construction de ces immobilisations,
quelles dispositions elle entend prendre quant aux coûts et quant au
financement. C'est simplement au nom de la logique que je m'opposerais à
la motion du député de Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, pourrats-je poser une
question au ministre responsable? D'abord, premièrement...
Le Président (M. Gratton): Nous sommes toujours sur la
motion. Je ne voudrais pas que nous nous en écartions trop.
M. Léger: C'est exactement sur la motion, M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): Brièvement.
M. Léger: Je pose la question au ministre, au point de vue
de la logique. Les dépenses prévues, ou à prévoir,
ne devraient-elles pas être examinées en fonction des revenus
possibles? D'autre part, n'est-ce pas le seul, M. Rousseau, qui est
mandaté et responsable et qui peut parler des revenus?
M. Lalonde: Naturellement, il y adeux principes qui ont
été mis de l'avant, au départ. C'étaient des jeux
modestes, puis entièrement autofinancés. Alors, si on avait $1
milliard de revenus, peut-être qu'à ce moment-là la
question des dépenses devrait être examinée en fonction des
revenus ou des disponibilités. Mais, ce n'est pas le cas. Alors, la
question ne se pose pas. Nous savons que les prévisions de revenus ont
augmenté, mais nous savons davantage que les dépenses semblent
avoir augmenté encore plus. Nous avons un tas de questions à
poser, sur les dépenses; de quelle façon allons-nous
réussir à les comprimer ou quelles sont les dispositions qu'a
prises la ville de Montréal pour les comprimer? C'est pour cela qu'elle
est invitée ici. Tout d'abord, c'est pour savoir jusqu'où on se
rend dans les dépenses. Comme la plus grande partie du budget de la
tenue des jeux va aux immobilisations, dont la ville est responsable de la
construction, il me semble, encore là, tout à fait
cohérent d'entendre la ville au départ et, ensuite, d'examiner;
parce qu'il reste, avant même que le COJO existe, que la ville de
Montréal avait mis de l'avant une formule d'autofinancement. Alors, il
me semble tout à fait cohérent de demander d'abord à la
ville quelles sont les dispositions qu'elle entend prendre pour les
dépenses.
M. Léger: M. le Président, je voudrais...
Le Président (M. Gratton): Je m'excuse auprès du
député de Lafontaine, mais il a déjà
expliqué pourquoi il faisait sa motion.
M. Léger: J'ai quand même le droit, M. le
Président, étant donné que c'est moi qui ai fait la
motion, à une réplique ou d'expliquer certains points
supplémentaires.
Le Président (M. Gratton): Si vous le faites à
titre de droit de réplique, votre intervention mettra fin au
débat sur cette motion. Le député de Lafontaine.
M. Léger: Je ne voudrais pas mettre fin au débat
s'il y a d'autres députés qui auraient des choses
intéressantes à apporter. S'il n'y en a pas d'autres, c'est
différent.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine, son droit de réplique.
M. Léger: Mon droit de réplique est le suivant, M.
le Président. La ville de Montréal a obtenu les jeux, grâce
au maire Drapeau, qu'on doit quand même féliciter pour nous avoir
obtenu les jeux, c'est indéniable, on doit le féliciter
là-dessus. Mais, à par-
tirde ce moment-là, il y a tout un mécanisme normal qui
s'installe pour la réalisation de ces jeux. La ville de Montréal
a reçu un mandat du COJO de laisser des immobilisations et elle doit les
remettre au COJO, selon les normes olympiques et selon les acceptations ou les
refus du COJO. Ce n'est donc pas envers personne d'autre que le COJO que la
ville assume une responsabilité.
De plus, le COJO, par ses lettres patentes et par sa façon de
s'administrer, ne peut pas, comme tel, avoir de déficit. C'est donc dire
que tous les revenus doivent aller au COJO, autant par la loi de financement,
la monnaie olympique, les timbres et la loterie olympiques. Il doit se financer
lui-même de façon à ne pas avoir de déficit, parce
qu'il n'a pas le droit d'en avoir. Le surplus des revenus possibles, dont il
est seul responsable et au courant, par la suite il doit pouvoir le remettre
à la ville, les immobilisations nécessaires, les sommes
supplémentaires. Bien plus, selon les ententes signées, le COJO
ne peut payer les immobilisations à même les revenus de la loto
olympique, qui s'avère, selon les prévisions, être une
source de revenus des plus intéressantes, importantes.
C'est donc dire, M. le Président, qu'il est absolument logique de
questionner d'abord ceux qui ont la responsabilité de tous les jeux et
non pas une partie, qui est la ville de Montréal, qui, elle, n'a un
mandat que de redonner au Comité des jeux olympiques les installations
et les immobilisations que le Comité des jeux olympiques requiert.
Donc, M. le Président, c'est absolument illogique, ou d'une
certaine logique que les gens voudront bien calculer par la suite, qu'on
n'accepte pas aujourd'hui de passer par la première étape
logique, tel que le ministre des Affaires municipales a dit tantôt,
d'interroger ceux qui ont la responsabilité. La ville de
Montréal, à ce stade-ci, n'a pas encore rempli son mandat
vis-à-vis du COJO et le COJO doit nous dire, à ce jour, quel est
le cadre dans lequel il fonctionne, quelles sont les difficultés,
quelles sont les sommes qui seront disponibles à la fin de son mandat.
Après avoir étudié la totalité de ses
dépenses, les avoir comblées, il dira à la ville de
Montréal: Voici, il reste telle somme; pour une partie, je ne peux pas
vous donner les immobilisations et, pour l'autre partie, je peux vous les
donner pour telle ou telle raison. A ce moment-là, la ville de
Montréal saura avec quel budget elle peut fonctionner.
Je pense que c'est illogique de notre part de ne pas
immédiatement poser des questions et écouter ce que M. Rousseau a
à nous dire; par la suite, nous sommes très
intéressés aussi à connaître, à
l'intérieur du cadre dans lequel elles sont confinées, les
responsabilités, les réalisations, les prévisions de la
ville de Montréal par la voix de M. le maire.
Le Président (M. Gratton): Alors, messieurs, le vote sur
la motion du député de Lafontaine qui se lit comme suit: Que le
premier témoin à être entendu par la commission soit Son
Excellence M. Roger Rousseau, président du Comité organisateur
des Jeux olympiques. M. Charron?
M. Charron: En faveur, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): M. Bourrassa? M. Bourassa:
Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Bellemare (Johnson)? M.
Boudreault?
M. Boudreault: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Caron?
M. Caron: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Lalonde?
M. Lalonde: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Garneau.
M. Garneau: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Goldbloom?
M. Goldbloom: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Malouin?
M. Malouin: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Léger?
M. Léger: En faveur.
Le Président (M. Gratton): M. Ostiguy? M. Parent
(Prévost)?
M. Parent (Prévost): Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Roy?
M. Roy: En faveur.
Le Président (M. Gratton): M. Vaillancourt?
M. Vaillancourt: Contre.
Le Président (M. Gratton): Pour: 3. Contre: 10.
La motion est donc rejetée et l'ordre de comparution des
invités sera tel qu'indiqué, soit Son Honneur le maire Jean
Drapeau, Son Excellence M. Roger Rousseau et, au nom de l'opposition au conseil
de ville de Montréal, M. Paul Cliche, conseiller.
J'invite immédiatement Son Honneur le maire à nous faire
sa présentation. J'aimerais faire remarquer aux membres de la
commission, sans doute qu'elle sera d'accord pour que nous suspendions
l'application de l'article 8 de nos règles de pratique qui limite le
temps alloué à chaque personne qui témoigne; comme l'a
indiqué le ministre, vous aurez toute la latitude possible. Les membres
de la commission pourront ensuite poser les questions qui s'imposent à
celui qui aura fait la présentation.
J'inviterais tous ceux qui auront à s'adresser à la
commission de bien vouloir s'identifier dès le début, afin de
permettre aux lecteurs du journal des Débats une meilleure
compréhension. J'invite donc M. le maire à nous faire sa
présentation.
Explications du maire de Montréal
M. Drapeau (Jean): M. le Président, mes premiers mots
seront de remerciement au premier ministre du Québec qui a bien voulu,
au cours d'une séance de la session, faire part qu'il convoquerait la
commission parlementaire afin d'entendre et de permettre à
l'Assemblée nationale d'entendre ce que ceux qui ont un rôle
à jouer, quant à la conception et à la réalisation
des Jeux olympiques, ont à dire.
Ce serait mentir que de laisser entendre de ma part que je ne souhaitais
pas une telle occasion puisque nous sommes réunis pour l'un des
événements les plus importants de l'histoire du Canada. Le
ministre des Affaires municipales le disait justement: Ce sont, aujourd'hui,
les yeux du monde entier qui sont rivés sur ce qui se passe ici et,
depuis que Montréal aété choisie ville olympique le 12 mai
1970, de plus en plus, dans le monde entier, du temps de radio, de
télévision, des espaces de journaux, de magazines et des
conversations entre personnes ont pour objet, de temps à autre et de
plus en plus fréquemment avec le temps, les Jeux olympiques de
Montréal.
Le 12 mai 1970, deux grands événements avaient lieu en
fait et qui concernaient le Québec:
Un nouveau gouvernement était assermenté pour la province
de Québec et le Comité international olympique choisissait
Montréal pour les jeux de 1976. Lesdeux événements ont eu
lieu le même jour.
Aujourd'hui, quand je constate cette unanimité sur les Jeux
olympiques, je ne peux que me réjouir et oublier une part des
énergies, des inquiétudes, parfois même des tourments que
les Jeux olympiques ont pu causer à celui qui vous parle, car, pour le
sport amateur, je crois que c'est un grand jour. Le sport amateur aura
été la cause de la convocation d'une commission parlementaire et,
à toute chose malheur est bon, cette succession de divergences de vues
exprimées par tant de monde à la fois, qu'on pourrait, même
si on n'abuse pas des mots, appeler une petite crise, aura permis, justement,
de situer ce gain remporté par le sport amateur qui a maintenant ses
lettres de noblesse et qui est entré par la grande porte dans cet
édifice du parlement.
Personnellement, je m'en réjouis. Je n'ai jamais rien eu de
facile. Je ne suis pas surpris que, m'étant intéressé aux
Jeux olympiques, je rencontre des difficultés, mais ce qui me rassure le
plus, c'est précisément cette unanimité qui s'est
exprimée aujourd'hui, par les porte-parole des partis qui sont ici, sur
la nécessité de présenter les jeux. Là aussi, on a
fait du chemin.
Je m'en réjouis aussi, parce que l'approche des Jeux olympiques
montre que bien des gens, dont on pourrait croire qu'ils sont en route
diamétralement opposée, sont, au contraire, dans la même
direction. Non seulement il faut présenter les jeux, mais les
présenter avec succès. Oh! sans doute, il y aune question
d'honneur, l'honneur canadien, l'honneur québécois, l'honneur
montréalais, l'honneurde notre jeunesse. Mais ce qui est encore plus
important, c'est que les Jeux olympiques marquent une époque, sur le
plan humain, chez nous, et que, grâce à eux, la dimension humaine
du sport est acquise.
Je veux et je me félicite d'en avoir été la
cause remercier Son Excellence l'ambassadeur Roger Rousseau d'avoir bien
voulu permettre, dans sa carrière, non pas cette cassure, mais cette
halte quant à la nature de ses fonctions d'ambassadeur, pour apporter
une part de lui-même au succès des jeux et aussi à ceux qui
se sont joints au comité organisateur, à ceux qui dans les
diverses fédérations, ainsi qu'au Comité canadien
olympique, à l'Association canadienne olympique, font leur part pour
assurer cette réussite.
S'il est vrai que c'est parce qu'apparemment bien des choses nous
divisent que nous sommes ici, je suis plutôt porté à croire
qu'au contraire, c'est parce que les choses fondamentales nous
réunissent. C'est parce qu'elles nous unissent qu'elles nous
réunissent aujourd'hui.
J'ai la réputation de ne pas être réaliste. On n'est
pas responsable, dans bien des cas, de la réputation qu'on se fait
faire, de l'image qu'on se fait fabriquer. Je ne suis certainement pas
responsable des articles qu'on écrit dans les journaux ou des
commentaires qu'on entend à la radio ou à la
télévision. Je suis encore moins responsable des caricatures
qu'on publie.
Mais je me demande dans quelle mesure certains n'ont pas cru trouver, un
petit peu comme au cirque, une tête encastrée dans un matelas et
vers laquelle on s'amuse à lancer des balles. Pourtant, j'ai la
conscience en paix, je n'en mérite pas tant.
Le ministre des Affaires municipales a eu la bonne pensée
d'évoquer un passage de la réponse à la question i) du
dossier officiel de candidature de Montréeal au Comité
international olympique qui se termine comme ceci, parce qu'à la
question: Comment les jeux seront-ils financés? il est dit en terminant:
"En évitant les extravagances coûteuses et en repoussant toutes
les tentations de considérer les jeux comme une organisation de sports
professionnels, il est possible de présenter des jeux dont les
dépenses d'organisation correspond raient à peu de chose
près aux revenus prévus."
Ce dossier aété déposé au comité
international en 1969, mais ce n'est pas en 1969 que l'idée de
l'autofinancement est née. L'idée de jeux autofinancés
pour Montréal est née avant cela car dans l'acte de candidature
de Montéali pour les jeux de 1972, on trouve la même
réponse.
L'idée de l'autofinancement n'est pas née d'aujourd'hui.
Elle est née de la nécessité. En réponse à
la question j) à ce moment-là: Comment financerez-vous les
jeux? la réponse se termine par les mêmes mots: "En
évitant les extravagances coûteuses et en repoussant toutes les
tentations de considérer les jeux comme une organisation de sports
professionnels, il est possible de présenter des jeux dont les
dépenses d'organisation correspondraient à peu de chose
près aux recettes prévues."
L'idée de l'autofinancement a donc une dizaine d'années
d'âge. S'il en est qui peuvent en parler, je pense que je suis de
ceux-là. Il n'a jamais été question d'autre chose dans mon
esprit que des jeux autofinancés et cette idée est venue
je le disais tout à l'heure de la nécessité. A
cause d'Expo 67 qui n'avait pas encore eu lieu, mais qui était en bonne
préparation, il fallait déposer le premier dossier pour les jeux
de 1972, avant l'expi ration d u mois de décembre 1965. Ayant
échangé des propos avec le premier ministre du temps, M. Pearson
à Ottawa et M. Lesage à Québec, du côté
d'Ottawa, on m'avait fait comprendre qu'étant donné l'effort
considérable sur le plan psychologique parce que je n'ai jamais
admis et je n'admets pas que ce soit un effort sur le plan financier le
Canada tout entier semblait faire un effort considérable à
l'occasion d'Expo 67 qui avait lieu à Montréal, il ne serait pas
possible d'accepter de penser que tout le Canada appuierait encore un
événement international à tenir à Montréal
en 1972, vu surtout la réputation des Jeux olympiques jusqu'alors qui
coûtaient très cher aux gouvernements qui les sollicitaient ou qui
appuyaient la sollicitation d'une ville, plus exactement.
J'avais bien compris, étant encore une fois un peu plus
réaliste qu'on ne le croie, que c'était une entreprise que le
gouvernement fédéral du temps ne pouvait pas se permettre
surtout qu'Expo 67 n'avait pas encore eu lieu il me fallait donc tenter
de trouver un moyen d'assurer le gouvernement du temps et j'ai dû
le faire par écrit.
J'ai adressé une lettre à M. Pearson, qui l'a exigé
comme condition de la lettre d'appui à la candidature, disant que les
jeux, si nous les avions pour 1972, ne coûteraient rien au trésor
fédéral. Le premier ministre provincial du temps n'avait pas
demandé de lettre mais, comme nous avions l'occasion d'en parler
souvent, je lui avais tenu les mêmes propos parce que je lui avais dit:
S'ils s'autofinancent, ils vont s'autofinancer pour trois et pas seulement pour
le fédéral. Ils vont s'autofinancer pour le
fédéral, le provincial et le municipal.
Montréal n'a pas été chanceuse lors de la
première demande. Peut-être qu'on doit dire: Remercions-en la
Providence car, avec l'expérience que nous avons acquise, nous pensons
qu'il était peut-être prématuré d'obtenir les jeux
pour 1972. Nous les avons obtenus pour 1976 mais, pour obtenir la lettre du
premier ministre, M. Trudeau alors, j'ai remis à M. Trudeau une lettre
dans exactement les mêmes termes que la lettre que j'avais remise
à M. Pearson. C'est en considération de cet engagement que M.
Trudeau, au nom de son gouvernement, a adressé à M. Brundage la
lettre d'appui et d'invitation. Egalement, le premier ministre du temps, au
provincial, et les premiers ministres, par la suite, étaient bien
à l'aise de renouveler leur appui car les conversations je le
répète que j'avais eues avec les premiers ministres
successifs, depuis M. Lesage, étaient toujours dans le sens qu'il
n'était pas question d'aller chercher des fonds publics au gouvernement
fédéral, au gouvernement provincial ou au gouvernement municipal
pour les installations et les frais d'organisation.
Je n'ai pas changé d'idée. Il n'est pas question de
modifier la philosophie des jeux de Montréal. Je parle
immédiatement en résumé sur cette question de la finance
puisqu'elle semble bien être la cause de cette réunion. Or, il
n'est pas question qu'aujourd'hui, ni demain, ni l'an prochain, ni l'autre
année après que la ville de Montréal sollicite le
gouvernement fédéral ou le gouvernement provincial de souscrire
quelque montant que ce soit pour payer les installations ou les frais
d'organisation. Ma conception financière de la tenue des jeux à
Montréal n'a pas changé; elle est tout aussi valide aujourd'hui
qu'elle l'était dans le temps.
Le principe ne change pas. Il demeure tel que compris en janvier et
février 1973 lorsque l'accord s'est fait entre trois ou deux
gouvernements et une administration municipale. Il a été admis,
à ce moment-là, que le principe de l'autofinancement serait
reconnu par une loi fédérale et que cette loi
fédérale ne serait proposée au Parlement que si le
gouvernement fédéral recevait les garanties qu'il exigeait,
garanties qui n'ont pas fait de discussion quant au fait de les donner ou de ne
pas les donner. Il nes'agissait pas, encore une fois, de revenirsur un
engagement d'honneur et de fait.
Non seulement je n'entends pas requérir de contribution ou
d'octroi des gouvernements, le gouvernement fédéral ou le
gouvernement provincial, mais j'affirme en plus qu'il faut tout mettre en
oeuvre pour assurer le succès de l'autofinancement. Si nous refusons de
faire rendre à cette formule toute sa pleine mesure, nous
démontrerons le contraire de ce que, tous ensemble, nous devions
démontrer, de ce que nous voulions démontreret de ce que tous
ensemble nous devons et voulons démontrer. Quoi qu'on dise ou quoiqu'on
en rie, j'affirme qu'il faut aller jusqu'à refuser ce qui n'est pas de
l'autofinancement.
Parce que l'autofinancement est tout aussi possible et
réalisable, aujourd'hui, qu'il l'était il y a un an ou deux,
lorsque l'accord s'est fait. Faillir à présenter les Jeux
olympiques, on l'a admis, serait grave. Faillir à présenter des
Jeux olympiques autofinancés serait encore plus grave. Voici pourquoi.
Dans le monde entier, on surveille, et de près, et avec espoir que cela
va réussir, l'expérience des Jeux olympiques autofinancés,
parce que, particulièrement depuis 1964, les Jeux olympiques ont
commencé à projeter une lumière blafarde d'extravagance
financière. Cela s'est poursuivi en 1968 et en 1972. Si, en 1970, il n'y
avait que trois villes candidates aux Jeux olympiques à
l'assemblée du CIO à Amsterdam, soit Moscou, Los Angeles et
Montréal, et que, quatre ans après, il n'y a que deux villes,
Moscou et Los Angeles, c'est parce que des pays, des villes craignent
l'aventure financière.
Or, dans la mesure où les jeux de Montréal vont
s'autofinancer, l'espoir va renaître dans le monde olympique. S'il faut
que les jeux de Montréal ne soient financés que grâce
à des subventions directes des gouvernements, c'est l'échec d'une
expérience dont le succès conditionne l'avenir des Jeux
olympiques. C'est ma conviction, et elle est partagée de plus en plus
par les divers comités nationaux. En parlant à leurs
représentants dans les diverses occasions qu'il m'est donné de le
faire et en lisant ce
qu'on en écrit un peu partout dans le monde, je saisis et
j'exprime cet espoir du monde entier de voir à ce que les jeux de
Montréal soient entièrement autofinancés.
A cause de tout ce qu'ils signifient, sur tous les plans, humain,
culturel, économique, éducatif, les Jeux olympiques doivent avoir
lieu à Montréal, en 1976. Les Jeux olympiques sont une occasion
de doter une ville d'installations et d'équipements sportifs en
quantité et en qualité, qui répondent aux besoins locaux
des masses. Je répète en appuyant bien sur chaque mot: En
quantité et en qualité qui répondent aux besoins locaux
des masses et aux normes internationales et d'une durée
séculaire.
Les Jeux olympiques particulièrement je disais tout
à l'heure depuis 1964 sont devenus principalement une entreprise
gouvernementale, contrairement à ce qu'ils doivent être dans
l'esprit du rénovateur et dans l'esprit de ceux qui, pendant plusieurs
olympiades, par la suite et encore aujourd'hui, cherchent, avec
Montréal, comment éviter ce danger q ue les jeux deviennent des
jeux gouvernementaux. On le voit, les jeux de 1980 sont allés à
Moscou. C'est Moscou qui les présentera. Ensuite, est-ce qu'il faudra
s'en remettre parce qu'il est bien entendu qu'à Moscou mon
collègue le maire Promslov n'aura pas à comparaître devant
une commission parlementaire pour expliquer que les jeux doivent
s'autofinancer. Ce n'est pas là que la démonstration doit se
faire, à Moscou, c'est à Montréal.
Il faut donc revenir précisément à cette conception
des Jeux olympiques non gouvernementaux.
Les Jeux olympiques de Montréal sont un défi en soi, mais
le plus beau, le plus noble, le plus grand des défis, celui qui doit
vraiment rallier tout le monde quelles que soient les divergences d'opinion
qu'on peut avoir ensuite sur les faits, c'est le principe de l'autofinancement.
Je pense que depuis le temps que je l'ai employée, que je l'ai
inventée cette expression car j'en suis le père de
l'expression "les jeux autofinancés" et je vous invite, car je
déposerai ce document, qui est sans doute dans les archives provinciales
aussi, dans les archives de cette commission, pour qu'on retrouve bien la
même réponse qu'on a donnée quatre ans après, que
pour nous les jeux devaient se payer à même les revenus qu'ils
génèrent.
Est-ce que nous nous engageons dans des extravagances? Est-ce que les
jeux de Montréal de 1976 ne seront pas des jeux modestes? Voilà
une question fort pertinente. Je me suis amusé à regarder le
dictionnaire. Je me suis contenté du Petit Robert. Il était
tellement probant. Modeste: qui a de la modération, qui est simple sans
faste ou sans éclat, de peu d'importance. Cela va loin les jeux
modestes. Est-ce que cela voudrait dire qu'il faudrait avoir des jeux de peu
d'importance? Je ne pense pas. J'ai même trouvé une citation de
Jules Renard. On me permettra, sans jamais me soupçonner de prêter
quelque intention à qui que ce soit de citer un des personnages de Jules
Renard: Sois modeste, c'est le genre d'orgueil qui déplaît le
moins.
Alors, qu'est-ce que la modestie? Est-ce que le sucre cesse d'être
modeste parce qu'on annonce qu'il va se vendre $0.60 la livre bientôt?
Est-ce que le prix qu'on paie pour une chose change la nature modeste ou non de
la chose? Quelqu'un qui aurait des revenus de $1 million par année et
qui se contenterait de vivre sur un plan de $50,000 par année vivrait
certainement modestement, mais celui qui n'a que $10,000 et qui vit sur un plan
de $20,000 ne vit pas modestement. Comme quoi toute chose est relative.
Alors, pour aller trouver l'absolu qui pourrait nous aider à
déterminer si nos jeux vont être modestes ou non, il faut voir ce
qui s'est passé il y a deux ans. Il y a deux ans, on s'est entendu, tout
le monde fédéral, provincial, municipal et COJO sur
des installations qui, à ce moment-là, n'ont absolument pas
soulevé de doute quant à leur caractère modeste. On n'a
pas dit, à ce moment-là: Le stade est trop grand, le stade est
trop coûteux, $250 millions c'est trop. Mais nous avions établi,
dans le cadre des $250 millions, le programme qui est encore le même.
Nous ne sommes pas sortis du programme qui avait été jugé
modeste, qui avait été jugé acceptable.
Une commission interministérielle fédérale s'est
penchée sur la programmation des installations prévues pour
Montréal, sur le budget d'organisation. Une commission
interministérielle provinciale a fait la même chose et les
propositions d'alors ont été jugées raisonnables, n'ont
pas été jugées comme manquant de modestie.
Est-ce que parce qu'on paie un habit le double de ce qu'on le payait il
y a quelques années, on cesse de s'habiller modestement?
Les installations prévues ont-elles cessé d'être
modestes et le genre d'organisation prévue dans un budget
administré plus directement par le COJO, qui a la responsabilité
de tout, est-ce que le budget de frais d'organisation a cessé
d'être modeste parce que le coût des biens, des choses et des
services a augmenté? C'est la question.
S'il est vrai que nous avons tapissé le stade, le
vélodrome ou la piscine de feuilles d'or, je pense qu'avec votre
concours nous allons les enlever cet après-midi. Si nous avons
ajouté des choses extravagantes, des choses tout simplement je ne
dirai même pas extravagantes qui ne devaient pas être, nous
allons les enlever. Je ne veux pas de jeux qui ne soient pas modestes.
Nous allons nous entendre sur la définition du mot "modeste".
Quand une chose cesse-t-elle d'être modeste? Je pense que le moment est
venu, avec la permission de M. le Président, que je passe de l'autre
côté, non pas pour m'approcher de cette table mais pour
m'approcher de cette maquette, car je serais bien indigne de m'approcher de la
table. Avec votre autorisation, je voudrais qu'on examine le patient car il y a
ici des experts réunis pour prononcer un diagnostic. Je pense qu'il
s'impose qu'on examine exactement de quoi il s'agit.
Si, il y a deux ans, nous nous sommes trompés et qu'il y a
là des choses qu'on aurait dû trouver immodestes, nous allons les
trouver. Je vous dis tout de suite qu'il n'y a rien, là, qui n'y
était pas il y a deux ans. Mais je ne suis pas sûr que tout le
monde serait capable de décrire tout ce qu'il y a dans le parc
olympique. C'est évident que l'ensemble des instal-
lations comporte autre chose que le parc olympique mais c'est surtout du
parc olympiue dont il est question. Il est extrêmement important que nous
fassions maintenant le tour du propriétaire.
Est-ce que M. le Président me permet de passer près de la
maquette?
Le Président (M. Gratton): Oui, je vous en prie.
D'ailleurs, il y a un microphone quelque part au bout de la table,
là-bas.
M. Drapeau: Merci. Je peuxfaire un petit peu de "jogging"!
Des Voix: Ha! Ha!
Le parc olympique
M. Drapeau: Tout le monde ou à peu près
sait maintenant où se situe le parc olympique. La limite nord, la
rue Sherbrooke; la limite sud, la rue Boyce; la limite ouest, le boulevard Pie
IX; la limite est, la rue Viau.
Au nord de la rue Sherbrooke, coin Pie IX, il y a le jardin botanique,
et à l'est du jardin botanique, le vieux golf municipal, qui va devenir
un grand parc familial, ce golf de même que l'autre étant tous les
deux déplacés plus à l'est dans le parc régional de
Rivière-des-Prairies. Il a été jugé
approprié, vu la foule éventuelle non seulement pour les jeux
mais permanente qui pourrait passer du parc familial au parc olympique et du
parc olympique au parc familial, d'établir un viaduc paysage pour
réunir les deux parties de ce parc et faire que des gens, attirés
par le sport, des étrangers ou des visiteurs de passage, venant du parc
olympique et voulant ensuite, entendant parler que le jardin botanique est de
l'autre côté, aller le visiter, qu'il n'y ait pas de traverse en
surface de la rue Sherbrooke, ce qui évidemment serait cause de
danger.
Il y a donc un viaduc de prévu on le voit sur cette
maquette pour réunir les deux éléments du parc. On
a donc ainsi unparc qui aura sa limite sud à la rue Boyce et sa limite
nord au boulevard Rosemont, un immense parc, dont la partie sud sera
réservée au sport, la partie nord-ouest de l'étendue au
jardin botanique et nord-est, au grand parc familial.
Le choix de cet emplacement comme parc olympique ne date pas de deux
ans. Cela fait 40 ans qu'il a été choisi. On a de la suite dans
les idées. Il s'appelait, dans le temps, le centre sportif. Les travaux
avaient été commencés en vertu du programme des travaux
destinés à combattre le chômage, lors du gouvernement de
l'Union Nationale, de 1936 à 1939. C'est à ce moment-là,
d'ailleurs, que le Jardin botanique avait été commencé,
l'aménagement de l'île Sainte-Hélène
également, les aménagements du Mont-Royal,
particulièrement le lac aux Castors et le Chalet et il y avait eu ici un
commencement de réalisation du centre sportif.
Donc, de tout temps, depuis 40 ans, ce fut l'emplacement toujours
réservé, par les administrations municipales qui se sont
succédé, pour un grand centre sportif qui, à l'occasion
des Jeux olympiques, devient le parc olympique.
Cet emplacement a été choisi non seulement parce qu'il
avait toujours été choisi, mais parce qu'en plus il corresponsait
à toutes les exigences d'un parc olympique. Bien situé, facile
d'accès, près d'un autre grand parc. Quand je dis facile
d'accès, il se trouvait qu'il était situé le long de la
rue Boyce où précisément, dès que lesétudes
d'un réseau de métro se sont poursuivies, il semblait devenir
nécessaire de prévoir une voie de métro qui irait, vers
l'est, sous la rue Boyce, pour desservir toute cette partie-là de la
ville, qui comprend une population ouvrière.
Donc, pour faciliter le transport public de cette partie de la
population, le transport public par métro était prévu.
C'est ainsi qu'il était déjà prévu qu'il y aurait
deux stations de métro, une à l'angle de Pie IX et une
près de Viau, à côté de l'aréna Maurice
Richard.
Comme il y avait déjà deux bâtiments de
réalisés dans ce centre sportif, l'aréna Maurice Richard
que l'on voit là-bas et le centre Maisonneuve qu'on voit plus à
gauche, le reste du terrain a été étudié en
fonction des besoins, mais pas nécessairement des besoins olympiques,
d'abord. C'est à la recommandation, quant à la programmation, du
service des sports et loisirs, qui était bien au courant des besoins de
toute cette partie est, que nous avons décidé de choisir cette
occasion des Jeux olympiques pour doter la partie est d'installations capables
de répondre aux besoins de la masse pour tout le secteur et même
pour un secteur beaucoup plus grand que le sud-est de Montréal.
Donc, la localisation date de 40 ans. Ce n'est pas une idée du
maire Drapeau, il y a des chances qu'elle soit bonne.
Le concept, donc, a toujours été, d'abord, de faire du
parc cela, c'est très important non pas un endroit
où se trouve un stade c'était secondaire mais de
faire du parc olympique un complexe socioculturel-athlétique. En effet,
nous ne pensions pas qu'il fallait séparer ceux qui font du sport de
ceux qui cherchent des endroits publics pour donner libre cours à
d'autres satisfactions, d'autres besoins, intellectuels ou autres. Il y a donc
là un aménagement prévu pour répondre aux besoins
de la population d'abord, et on a découvert qu'il n'y avait pas de
contradiction entre une réponse aux besoins de la population et les
besoins olympiques. Facile d'accès, répondant aux besoins de la
masse et aussi répondant aux besoins olympiques, répondant aux
besoins de nos jeunes athlètes qui ont besoin d'installations conformes
aux normes internationales.
La même philosophie, d'ailleurs, a inspiré l'administration
dans la conception des autres installations. Le centre Claude-Robillard, dans
le nord de la ville, le centre Etienne-Desmarteaux et même le bassin
d'aviron dans l'île Notre-Dame et les bâtiments connexes.
Toujours, l'idée maîtresse, le fil conducteur ont
été la réalisation d'installations propres à offrir
à toute la jeunesse et aux adultes un potentiel d'activités
socioculturelles-athlétiques conçues et réalisées
pour la masse et destinées au plus grand nom-
bre possible de participants de tous âges et de toute formation,
et de spectateurs, également, de tous âges et de toute
formation.
Nous allons d'abo rd partir de Sherbrooke et Pie IX. En se dirigeant
vers le sud, jusqu'à Boyce, il y a en surface des aménagements
paysages, des terrasses pour que la foule déambule, que les gens
viennent se promener. C'est immense. En dessous de ces terrasses et de ces
aménagements paysages, des espaces de stationnement pour 4,000 autos,
qui y arrivent ou qui en sortent par Pie IX, par Boyce ou par Sherbrooke. Les
aménagements ont été étudiés par le service
de la circulation, par le service d'urbanisme tous nos services municipaux y
ont concouru. Voilà donc cette partie du parc en terrasses pour y
rassembler des foules, de la verdure, des arbres, tout ce qu'on peut trouver
comme grand parc en face du Jardin botanique.
Le stade
M. Drapeau: Le stade lui-même, c'est plus qu'un stade. Le
mot stade est bien incomplet. C'est plutôt un complexe par lui-même
parce que dans une partie, c'est le stade proprement dit; dans la partie
nord-est, au bas du mât, c'est le centre de natation qui fait partie du
même bâtiment techniquement. Reliant techniquement le centre de
natation et le stade, ce mât dont je vais vous entretenir car il est
indispensable à la réalisation du tout. Toute la partie basse est
évidemment le recouvrement du centre de natation; on peut même
dire que le centre de natation fait partie du mât. Qu'est-ce qu'on trouve
dans ce centre de natation? Evidemment, la grande piscine de compétition
de 50 mètres, qui aura 25 mètres de largeur, ce qui pourra
permettre de faire deux piscines de 25 mètres avec plage des deux
côtés. Pour les fins olympiques, ce n'était pas
obligatoire, 25 mètres de largeur, c'est 21 mètres, à
moins que je ne m'abuse. C'est 21 mètresde largeur.
Nous avons, en vue des besoins futurs, opté pour 25 mètres
de largeur au lieu de 50, parce qu'on s'est dit: Si elle a 50 comme cela et 25
comme cela, cela pourra faire deux piscines de 25 mètres avec plage des
deux côtés, aux deux extrémités. On peut aussi,
comme c'est le cas pour l'autre piscine, l'autre bassin de 50 mètres,
qui est moins large, qui n'a que six corridors, faire aussi deux bassins de 25
mètres en subdivisant de l'autre côté. Mais là,
chaque bassin n'a qu'une plage. Alors qu'ici, cela a 25 mètres de
largeur et en subdivisant dans l'autre sens, eh bien! on n'a pas
nécessairement besoin de l'équipement coûteux pour diviser
et il y a une plage des deux côtés. Donc, grand bassin de
compétition officielle.
Le bassin de réchauffement, lui aussi, a 50 mètres mais
six corridors au lieu de huit. Le bassin de plongée olympique a cinq
mètres, c'est-à-dire environ 17, 18 pieds. Nous avons même
ajouté, pensant toujours à l'avenir, aux besoins et
précisément aux besoins d'une classe de jeunes et d'adultes qui
n'ont pas les moyens d'aller faire de la plongée sous-marine dans les
mers du Sud, un bassin de plongée sous-marine de quinze mètres,
c'est-à-dire que cela va jusqu'à près de 50 pieds dans la
partie la plus profonde.
Je ne pense pas qu'il y ait d'autres grandes villes au monde qui aient
un bassin de plongée sous-marine dans un complexe olympique. Cela, ce
n'est pas pour les Jeux olympiques, parce que la plongée sous-marine
n'est pas une compétition, n'est pas une discipline olympique. Mais
pensant toujours aux besoins de la masse, nous l'avons ajouté, et en
plus, nous avons ajouté, dans cet ensemble, une pataugeuse pour les
tout-petits. Il y a également, dans ce centre de natation, des salles de
massage, de sauna, des douches, des salles de cours. Il y aura tout ce qu'on
peut souhaiter trouver comme moyen d'éducation de la masse aux sports
aquatiques.
Ensuite, en montant dans le mât, ce mât, il est creux et on
voit bien qu'il y a des étages. En tout, il y a 21 étages, en
réalité. Il y a 300,000 pieds carrés de plancher dans le
mât. 300,000 pieds carrés, pour avoir une idée de ce que
c'est, disons-nous que c'est l'équivalent d'un édifice de 30
étages, à 10,000 pieds carrés par étage, ou si on
veut le dire autrement, un édifice de 10 étages, à 30,000
pieds carrés par étage. Voilà ce qu'il y a dans le
mât, 10 étages de 30,000 pieds carrés. C'est cela! Et
ça, c'est de l'espace pour du sport en salle, si on veut, c'est de
l'espace à la disposition de ceux-là qui, ayant l'administration
de la chose publique lorsque les Jeux olympiques seront terminés,
pourront dire le ministre des Sports et des institutions sportives:
II y a là de l'espace dont nous avons besoin pour nos sports.
300,000 pieds carrés dans le mât.
Au sommet du mât, il y a deux étages pour des restaurants.
Un casse-croûte à prix populaire prévu, et l'autre, salle
à manger où ceux qui sont prêts à payer un peu plus
pourront aller manger, et les deux seront à quelques pieds de distance.
Je ne sais pas si le casse-croûte sera en haut et le restaurant plus cher
à l'étage du bas, mais cela, encore une fois, ceux qui seront
là dans le temps y verront.
A l'extérieur parce que c'est évident que
dès que le public voit quelque chose, un édifice en hauteur, la
pensée, c'est: Est-ce qu'on peut aller en haut? il a
été songé qu'à l'extérieur du mât, le
long de cette arête en forme parabolique, on pourrait installer un
système de funiculaires pour permettre aux visiteurs qui le veulent,
mais moyennant des sous et au prix où ils se
déprécient, on pourrait peut-être dire: Moyennant des
dollars de monter jusqu'au sommet du mât, jusqu'au point de vue,
sur le toit, qui est situé à 550 pieds du sol, ce qui est environ
la hauteur de la toiture d'un édifice de 55 étages. Voici donc ce
que peut représenter le mât. A l'intérieur, il y a
également double funiculaire pour permettre à ceux qui occuperont
les étages de s'y rendre par l'intérieur.
Le stade lui-même, il aura 70,000 places pour les jeux.
Après les jeux, d'une façon permanente, la ville de
Montréal et le bassin de la région de Montréal ou du
Québec n'ont pas besoin d'un stade de 70,000 places en permanence. Les
occasions de le remplir sont trop rares. Alors, pour combattre les
extravagances, nous avons prévu qu'il y aurait environ 15,000 places
temporaires au bas du mât, à l'extrémité nord-est,
et qui s'enlèveraient après les
jeux, tout comme on a prévu que pour le bassin de
compétitions officielles et de plongeon officiel, il y aurait là
des estrades temporaires et qu'on pourrait enlever les estrades temporaires et
du centre de natation et du grand stade, pour récupérer cet
espace entièrement intérieur, pour y installer une piste
intérieure d'athlétisme de 250 mètres, qui est une
longueur officielle reconnue par les fédérations et les
mouvements sportifs internationaux. Donc, piste d'athlétisme à
l'intérieur: 250 mètres.
A l'intérieur de la piste, un terrain pour pratiquer le football
et le soccer, de grandeur et dimension réglementaires, tout cela
utilisable douze mois par année, parce que c'est à
l'intérieur.
Je ne pense pas non plus que bien des villes offrent à tous leurs
jeunes et moins jeunes un terrain de pratique de baseball ou de football
intérieur, et des pistes intérieures de 250 mètres, il n'y
en a pas beaucoup non plus.
Il pourrait donc y avoir, chez nos jeunes qui s'y intéressent, un
attrait particulier pour utiliser cette piste à longueur d'année
et entraîner avec eux des plus jeunes qui apprendront ainsi la valeur du
sport douze mois par année dans les meilleures conditions climatiques
possible.
L'intérieur du mât serait climatisé en entier
j'avais oublié de le dire, c'est très important pour ceux
qui vont s'y trouver. Les exigences devenant ce qu'elles deviennent, la
climatisation est prévue dans le mât pour les 300,000 pieds
carrés. L'espace récupéré s'ajoute donc aux 300,000
pieds du mât.
Maintenant, sous les gradins du stade, il y a 1,500,000 pieds
carrés de plancher; c'est sous les gradins du stade et en dessous de la
terrasse qui encercle le stade: 1,500,000 pieds carrés. En gros
environ la moitié 750,000 pieds seraient destinés à
la foule qui déambule. Les autres 750,000 pieds carrés sont
destinés à des fins d'occupation diverses. Il serait prévu
un musée du sport pour que nos jeunesf réquentent un peu ce
qu'est l'histoire du sport. Un musée canadien, un musée
québécois, un musée montréalais, un musée de
tout ce que le sport peut permettre, depuis l'antiquité même. Nous
avons déjà l'assurance de dons de grande valeur qui prendront
place dans ce musée du sport.
Les restaurants, évidemment, les bars il y en a pour qui
cela compte les bureaux des locataires qui viendront utiliser ce stade,
les bureaux d'administration, les bureaux de vente de billets, je n'ai pas
besoin de vous dire que tout cela ne prend pas 750,000 pieds carrés.
Il restera des centaines et des centaines de milliers de pieds
carrés à utiliser à d'autres fins: pour du sport en salle,
s'il n'y en a pas assez en haut, pour loger des fédérations, pour
loger tout ce qui se rapporte au stade ou, je le rappelle, des institutions
culturelles, car c'est conçu pour devenir un grand complexe
socio-culturel athlétique. Enfin, 750,000 pieds carrés, c'est
l'équivalent d'un édifice de 75 étages à 10,000
pieds carrés par étage. Quand on appelle cela un stade, c'est un
stade et beaucoup d'autres choses, toujours destinées à la
masse.
Je sais que, peut-être, on n'en a pas assez parlé et, de
bonne foi, beaucoup de Montréalais, de Québécois, de
Canadiens pensent que cela va servir seulement au sport d'élite. Si nous
avions suffisamment d'athlètes d'élite pour utiliser un complexe
comme celui-là, tous les autres pays refuseraient de participer aux
jeux, parce qu'ils diraient que toutes les médailles vont rester au
Canada.
C'est bien évident qu'on n'a pas assez d'athlètes
d'élite, comme on les appelle, de champions, arrivés ou en
puissance, pour occuper en permanence, 365 jours par an, ces installations.
C'est donc, au contraire, pour permettre à l'immense masse qui
cherche des endroits, d'en trouver et aussi ceux qui sortiront les meilleurs
parmi ceux-là. Cela a été conçu pour cela. Je
pourrais peut-être dire tout de suite que ce stade est relié en
souterrain à la station de métro et au stationnement. Les gens
qui vont venir par le métro n'auront pas à aller à
l'extérieur. Ils descendent du métro à la station et, en
souterrain, ils sont rendus dans le stade.
Les gens qui viennent de plus loin, des Etats-Unis, d'Ottawa et,
pourquoi pas, de Québec, en automobile, peuvent stationner là et,
quelle que soit la température, sans aller dehors, s'en vont dans le
stade. Après, ils reviennent prendre leur auto, ils reviennent prendre
le métro et s'en retournent; ils n'ont pas été dehors,
quelle que soit la température. Ce stade a ceci de particulier qu'on
peut découvrir ou couvrir, comme on veut, l'immense aire de jeux. Tous
les gradins sont couverts en permanence. L'ellipse qu'on voit dans le centre,
ça découvre l'aire de jeux. Cette aire de jeux mesure 180,000
pieds carrés. Il a été conçu un dispositif qui va
permettre, suivant les températures, de découvrir
complètement l'aire de jeux au moyen d'un ensemble de chariots qui,
glissant le long des câbles, vont rentrer avec la membrane de couverture
dans l'espace qu'on voit en haut du mât. Quand la température
exigera que ce soit refermé, les mêmes chariots se mettent en
mouvement et, suivant un trajet établi par informatique, redescendent
pour replacer l'immense membrane de couverture.
L'automne venu, dès que Dame température commence à
ne plus savoir très bien ce qu'elle nous enverra, la membrane pourra
être mise en place définitivement jusqu'au printemps suivant ou au
début de l'été. Cela fait un stade couvert, utilisable
sans que rien fie puisse intervenir, puisqu'il est entièrement couvert.
A partir de la belle saison, suivant la température, la membrane se
lève ou se descend. Pourquoi avons-nous tenu à une membrane ou
à une couverture qui pourrait se mettre en place ou se retirer? C'est
parce que et j'ai été heureux d'entendre le porte-parole
de l'Opposition le dire nous habitons un pays où il faut
être réalistes. Nos installations doivent être
conçues en fonction du climat. Investir des sommes d'argent
considérables, quelles qu'elles soient, pour des installations qu'on ne
peut vraiment utiliser avec un certain contentement que trois ou quatre mois
par année, et encore, à l'intérieur de ces trois ou quatre
mois, pas tous les jours, c'est vraiment se conduire en parvenus, c'est de
l'extravagance. Nous avons tenu à un dispositif qui va être unique
au monde. Mais ce n'est pas parce qu'il est unique au monde qu'on doit l'avoir;
c'est parce qu'on en a besoin.
Ce dispositif est nouveau, ce sera le premier du
genre, mais ce n'est pas la première grande surface qui est
recouverte ou découverte à volonté. Depuis une dizaine
d'années, il y a, à Paris, des piscines de plein air sur
lesquelles descendent, à volonté, des toiles de couverture.
L'idée ayant été prise là, puisque c'est possible
et que cela fonctionne depuis plusieurs années pour recouvrir ou
découvrir des piscines construites pour le plein air, pourquoi ne pas
tenter de faire un pas de plus dans le progrès et trouver une formule
qui permettrait de couvrir ou de découvrir une aire de jeux de cette
dimension? La formule a été trouvée. Sur le plan
technique, toutes les expériences sont faites.
Quant à la membrane elle-même, je vous offrirai, aux
membres de la commission, une primeur, tout à l'heure celle de tenir
dans vos doigts et en avant-première, un échantillon de cette
matière, de ce matériau, sur lequel des explications d'ordre
technique vous seront fournies. Plus tard, lorsque cela sera
réalisé, que vous verrez monter ou descendre cette membrane du
stade, vous pourrez toujours dire à vos enfants et à vos
petits-enfants: Ton père ou ton grand-père a touché
à cela, alors qu'on débattait à Québec si on devait
l'avoir ou non.
Dans le stade, toutes les parties qui seront occupées en
permanence, tous les espaces occupés en permanence seront
climatisés. Tout ce qui ne sera pas occupé en permanence, sera
ventilé au moyen d'un système exemplaire de ventilation. Les
consoles, c'est-à-dire ces nervures que l'on voit et qu'on serait
porté à appeler des poutres, sont entièrement creuses
jusque dans le sol. Alors, avec ce système de ventilation, grâce
à ces conduits naturels, puisque ce sont des espaces vides, ces espaces
sont utilisés pour faire voyager l'air qui sera aspiré au niveau
de la pelouse et distribué dans tout le stade, sans avoir besoin
d'éventails qui assurent la pression d'air à la sortie, parce que
cela est bruyant et incommodant.
Que les gens soient assis en haut du stade ou n'importe où,
arrivera de l'air qui sera tempéré suivant les saisons. Si un
grand spectacle, un grand match, un grand concert ou un grand ralliement a lieu
dans le stade en hiver, c'est évident que ce sera de l'air qui sera
tempéré plutôt chaud. Et, en été, ce sera de
l'air tempéré un peu plus frais. Mais, toutes les mesures sont
déjà prises pour permettre à la génération
qui viendra et qui voudra peut-être se payer une climatisation dans tout
le stade, de le faire, car tous les espaces sont réservés. Si la
génération future veut un stade entièrement
climatisé, elle ne pourra pas accuser les concepteurs et les
réalisateurs du stade en 1974, 1975 et 1976 de n'y avoir pas
pensé. Tous les espaces sont réservés, mais cela ne sera
pas nécessaire.
Le vélodrome
M. Drapeau: Je crois qu'il importe, maintenant, de parler d'un
autre bâtiment qu'on appelle depuis longtemps le vélodrome. Il
s'est appelé le vélodrome parce qu'il y a une piste de cyclisme
dedans. Mais c'est en réalité un palais des sports ou un hall de
sports, car en plus de la piste de cyclisme en per- manence, il y ades
possibilités nombreuses d'occupation de ce bâtiment. Il sera
d'abord entièrement climatisé. Pour du cyclisme de
compétition, on pourra y recevoir 7,000 spectateurs. Pour d'autres
utilisations, on pourra aller jusqu'à 11,800 spectateurs, suivant
l'aménagement. Lorsqu'il y a des compétitions de cyclisme, il est
bien évident que la fosse est utilisée, que la pelouse de
protection, que la piste de protection est utilisée et on ne peut
asseoir des gens ou les recevoir que dans les estrades. Mais quand il n'y a pas
de cyclisme, la fosse ou le parquet et la pelouse de protection peuvent
être utilisés, cela a été conçu et ce sera
bâti de façon à pouvoir y établir des sièges.
Donc, pour toutes sortes d'autres choses, grands congrès, ralliements,
concerts, récitals et quoi encore, on pourra y asseoir 11,800 personnes
dans un grand amphithéâtre climatisé.
Même pendant que les cyclistes pourraient pratiquer leur sport, la
fosse pourra servir à recevoir cinq courts de tennis ou on peut y
établir la mécanique voulue pour en faire une immense patinoire,
puisque cette fosse aura deux fois la superficie de la glace du Forum. Beaucoup
de jeunes et de moins jeunes veulent patiner ou jouer au hockey. Alors, cette
immense superficie de glace, deux fois la surface de la glace du Forum, pourra
servir d'immense patinoire publique.
Comme espace dans le vélodrome, dans ce bâtiment qui
devrait de plus en plus s'appeler le palais des sports ou le hall des sports,
il y a un autre espace de 10,000 pieds carrés, deux espaces de 30,000
pieds carrés chacun et d'autres espaces qui totalisent 50,000 pieds
carrés, qui sont destinés à être des vestiaires pour
400 athlètes, mais qui pourraient éventuellement servir à
d'autre chose, suivant les circonstances. Le vélodrome communique avec
le centre de natation et le mât, donc communique avec le
stationnement.
Autres installations
M. Drapeau: Plus loin, entre le vélodrome et le centre
Maisonneuve, c'est une piscine dans le moment qui deviendra une salle de sport.
Comme les autres piscines répondent aux besoins et qu'on a plus besoin
là, d'après les services des sports, d'autre chose, cela
deviendra autre chose. Entre cela, il y a une immense étendue. En
surface, il y aura des aires de lancer et des aires de saut, autrement dit des
installations d'athlétisme, de plein air. En dessous, du stationnement
pour 400 automobiles et 200 autobus. Pourquoi 200 autobus? Parce que ce parc va
constituer une attraction telle que les locataires du stade, ceux qui
présenteront ou des concerts ou des matchs ou des compétitions,
n'importe quoi, vont présenter des choses importantes et que la
rentabilité du stade sera meilleure, donc les revenus à en tirer
si non seulement tout ce qui a lieu là a lieu au jour et à
l'heure prévue parce que la pluie ne peut pas l'empêcher, mais
aussi parce que, si les organisateurs peuvent vendre des billets à des
distances assez grandes de Montréal et que des groupes organisés
veulent venir 40 ou 50 dans le même auto-
bus, il pourra y avoir transport et admission pour un prix. L'autobus
vient ou d'Ottawa ou de Plattsburgh ou d'ailleurs, arrive à
Montréal, entre, se met à quai en souterrain. Les gens viennent
dans le stade ou dans la piscine, si c'est une compétition de natation;
après, ils retournent toujours en souterrain reprendre leur autobus qui
est à quai à l'abri et retournent à Plattsburgh ou
à Burlington ou à Mont-Laurier ou à Ottawa ou à
Québec ou à Sherbrooke ou à Trois-Rivières sans
avoir été dehors.
Alors, ces stationnements deviennent des éléments qui
contribuent à la rentabilité du stade parce que les
événements prévus pour être là pourront avoir
lieu là, non seulement sans être sujets à se faire remettre
à plus tard ou annulés à cause de la température,
mais parce que les gens qui vont acheter des billets savent que, rendus
à Montréal, ils n'ont pas à se promener sous la pluie,
dans la neige ou au grand vent. Ils arrivent en autobus. Stationnement
souterrain, ils viennent dans le stade et ils retournent.
Nous avons la station de métro que nous voyons à
côté de l'aréna Maurice Richard, car le métro n'a
pas été prolongé que pour venir au parc olympique. Je vous
ai dit tout à l'heure qu'il était prévu une ligne de
métro le long de Boyce. C'est parce qu'elle est prévue depuis
longtemps qu'elle ne fait pas partie du budget olympique. De toute
façon, le métro passait par là et va cinq, six ou sept
stations plus loin, jusqu'à la station Honoré-Beaugrand qui est
le terminus de la ligne.
On voit dans la partie nord-est, à l'angle de Sherbrooke et de
Viau, d'autres installations, une piste d'athlétisme de 400
mètres, en plein air, il y a des aménagements paysagers, il y a
des espaces pour que les jeunes puissent se livrer aux exercices qu'ils
préfèrent et ainsi tout ce complexe répond et est
conçu pour répondre aux besoins de la masse de jeunes et de moins
jeunes.
Revenus
M. Drapeau: Tout cela a été conçu en
fonction de la rentabilité parce que vous y avez pensé au
moins aussi vite que moi en entendant cette énumération
tout cela, après les jeux, ce n'est pas tout. Même si c'est
payé pour les jeux, cela va coûter de l'argent après pour
maintenir cela en activité. Or, une étude est faite constamment
par des gens du service des finances de la ville de Montréal, sous la
direction du directeur et du directeur adjoint, en vue d'établir les
revenus. L'étude n'est pas terminée, mais la liste des
éléments de rentabilité est impressionnante.
D'abord, les revenus de location de tout ce qu'il y a dans ce parc et
qui peut se louer pour toutes sortes de faits imaginables. Le grand stade, on
sait qu'on va y jouer du baseball, du football et, éventuellement, le
soccer se jouera là parce que j'ai bien confiance que le soccer, qui
commence à devenir populaire, le deviendra encore davantage et qu'un
nombre plus grand de jeunes dans nos collèges, dans nos
universités, dans nos écoles, commenceront à pratiquer le
soccer, qui est un excellent sport et qu'avant longtemps il y aura suffisamment
de monde pour utiliser le stade pour le soccer.
Mais aussi, le grand stade servira pour toutes sortes de raisons, non
seulement les estrades, mais la pelouse, car étant couvert constamment,
cet emplacement pourra servir à compléter, dans certains cas et
quels que soient les projets je ne dis pas qu'on a là la
réponse à un besoin qui est à l'étude; un centre de
congrès à Montréal mais en attendant, et même
si on a un centre de congrès, il y a certaines expositions et certains
ralliements de congressistes qui exigent encore plus d'installations. Alors,
tout l'espace de la pelouse pourra servir à des expositions pour
compléter les installations existantes, soit de Place Bonaventure ou des
grands hôtels de Montréal ou du centre éventuel de
congrès et d'exposition.
Il y a également les revenus de toutes les concessions car la
population qui va fréquenter, même après les jeux, cet
emplacement, sera considérable. Alors depuis les boissons gazeuses aux
souvenirs, etc., il y a des concessions qui vont rapporter
énormément. Il y a même des commandites qui pourront se
manifester.
Il y a les revenus des multiples lieux d'exercice athlétique.
Tenant compte de la grande diversité des disciplines, on peut même
dire qu'il y a là une piste de plein air de "jogging" de près
d'un kilomètre car, comme vous le voyez, le stade avance en
porte-à-faux. Ceux qui voudraient faire du jogging de plein air, mais
à l'abri de la pluie, pourraient toujours faire du jogging autour. Il y
a un kilomètre de long. Ils seraient à l'abri, mais ils seraient
dehors. Là encore, comme possibilité pour la masse, je ne crois
pas qu'il y ait beaucoup de villes au monde qui offrent une piste de jogging
d'un kilomètre de long en plein air, mais à l'abri.
L'utilisation "éventuelle" entre guillemets, car il ne
m'appartient pas de parler au nom d'autres administrations que la mienne
des lieux aux fins de campus athlétique universitaire ou
collégial pour des institutions qui n'en ont pas ou pour lesquelles il
n'en est pas prévu. On sait, par exemple, que l'Université du
Québec va construire de nouveaux locaux, rue Sainte-Catherine, de
Dorchester vers Sainte-Catherine et de Sainte-Catherine jusqu'au boulevard
Maisonneuve.
Par le métro, sans que les étudiants aient à aller
dehors s'ils sont à une salle de cours ou dans leur salle de
réunion, ils peuvent descendre prendre le métro et la
sixième station, c'est la station Pie IX. Il n'est pas prévu, je
pense, de campus athlétique à l'Université du
Québec et des expropriations pour en faire, dans le coeur de
Montréal, ça coûterait cher.
Or, les disponibilités de cet emplacement sont assez grandes pour
que les étudiants de l'Université du Québec puissent
compter sur ce parc. Il y a les revenus de location d'espaces non
utilisés, 300,000 là, 750,000 en dessous; si, après avoir
répondu à tous les besoins des sportifs et des associations
culturelles, il reste de l'espace, cela peut se louer.
Les revenus de stationnement, on peut dire oui, 4,500 places, mais
seulement quand il y a quelque chose dans le stade. Non, parce que,
précisément, il
y a deux stations de métro et qu'entendons-nous bien souvent,
comme suggestion? Pourquoi n'y a-t-il pas de grands terrains de stationnement
près d'une station de métro? Les gens disent: Je prendrais mon
automobile, je la laisserais là et je continuerais en métro. Il y
aura 4,500 places de stationnement. Cela va également servir comme
stationnement de dissuasion et ça fera moins d'automobiles qui entreront
en ville. Les automobilistes paieront du stationnement ici, continueront en
métro, reviendront en métro. D'ailleurs ils vont gagner du
temps.
Les revenus des garages de stationnement, pour la rentabilité du
parc, jouent un rôle considérable. Les revenus du système
de funiculaire seront aussi considérables. Il est probable que ce sera
la source de revenus la plus importante.
L'étude n'est pas terminée, mais l'étude des
dépenses se poursuit aussi et, actuellement, les revenus possibles
étudiés de façon conservatrice, car bien des
possibilités ne sont pas encore évaluées du
complexe, tel qu'il est là, se chiffrent par plusieurs millions de
dollars, chaque année.
Quand tout sera plus avancé, que des négociations pourront
commencer à se faire, que des ententes pourront se conclure avec des
institutions, nous pensons qu'il sera alors possible de faire que ce complexe
soit entièrement autofinancé aussi pour l'avenir. Il a
été conçu pour cela, pour l'avenir. Il a été
conçu pour cela.
Je pense que c'est important pour plusieurs raisons, parce que cela
répond à des besoins mais aussi parce que, si d'autres formules
devaient être employées, quelles qu'elles soient, il faudrait
étudier dans quelle mesure des économies en dépenses, en
déboursements actuels n'entraîneraient pas, par ailleurs, des
déboursés annuels, par la suite.
Nous avons conçu tout çaen fonction de l'autofinancement
du capital et de l'autofinancement par la suite. Voilà ce qui, je pense,
me paraît important dans l'examen du patient. Comme je le disais tout
à l'heure, tout ce parc est relié à l'immense parc
familial au nord de la rue Sherbrooke et le viaduc le relie aussi au Jardin
botanique.
Avant de passer à d'autres points de la démonstration, M.
le Président, on peut me poser des questions si j'ai oublié de
parler de certaines choses ou que je n'aurais pas été assez
précis ou complet. Je suis à votre disposition.
M. Drapeau: Le village olympique est situé à
l'angle des rues Sherbrooke et Viau, côté nord-est. Je pense que
le COJO a ici le maire du village, qui pourra vous en parler, la ville
étant responsable, pour le moment, de cela.
M. le Président, si les membres de la commission voulaient poser
des questions sur les installations.
Le Président (M. Gratton): Je pense, M. le maire, que vous
pourrez tout aussi bien répondre de votre siège que de la
maquette.
Est-ce que les membres de la commission ont des questions?
M. Drapeau: Alors, M. le Président, je ne sais pas s'il y
en a qui ont d'autres explications à demander sur le complexe
physique.
Le Président (M. Gratton): Je pense que la commission
souhaiterait que vous terminiez votre représentation et les q uestions
viend ront après, toutes ensemble.
M. Drapeau: Très bien. J'ai touché à tous
les points, mais je ne les ai pas épuisés et je peux continuer
non pas sur les aspects physiques, quoique je doive dire que je me suis
borné, à la présentation, à montrer l'importance
des installations sur le plan permanent. Pour les jeux, ce qui est d'une grande
importance, c'est que les espaces disponibles sous les estrades permettent d'y
installer des services pour lesquels il faudrait autrement avoir des
bâtiments. On sait qu'à Munich on avait construit un
bâtiment spécial, le centre de presse. Ici, grâce à
la disposition des lieux, le centre de presse est situé dans le stade,
ce qui évite la construction d'un autre bâtiment à la
disposition du centre de presse. Il y a même un sous-centre de presse au
centre de natation et un sous-centre de presse au vélodrome, de sorte
qu'il n'y a pas de bâtiment dont la construction deviendrait
nécessaire si on manque d'espace dans ces installations.
Aussi, je dois dire que toutes ces installations et l'aménagement
intérieur ont été acceptés par les diverses
fédérations et les divers services, comme les services
médicaux et de doping, les services de sécurité, car il y
a des fédérations et il y a les services olympiques. Tout cela
aété soumis, avec le temps, à l'étude de ces divers
organismes internationaux et accepté. Donc, au point de vue olympique,
cela répond aux besoins et, au point de vue permanent, bien, c'est
cela.
Autofinancement
M. Drapeau: Maintenant, je reviendrai à l'idée de
l'autofinancemnt parce que j'ai dit, j'ai annoncé que j'y reviendrais.
J'y reviens pour ceci: C'était donc une création de dix ans et
l'idée a fait son chemin. L'idée a fait son chemin. L'idé
est acceptée, le principe a été reconnu acceptable et est
devenu l'objet d'une loi. Le 2 février 1973, après des
échanges de vues, des discussions, des études, le premier
ministre du Canada était en mesure de faire, au Parlement
fédéral, une déclaration selon laquelle il avait obtenu
les garanties du Québec, de Montréal et du COJO, que le
fédéral ne serait pas appelé à verser des fonds
pour les Jeux olympiques et que ces garanties lui étaient données
dans la forme selon laquelle il les avait demandées. On retrouve, aux
débats des Communes, pour le vendredi 2 février 1973, volume 117,
numéro 22, entre autres, ce passage qu'il est important, je crois, de
rappeler: "Telles seront les principales données dit le premier
ministre qui ont inspiré la semaine dernière ma
déclaration à la Chambre lorsque j'ai dit que nous voulions
être assurés que, si un déficit survenait, il serait
supporté par un autre organisme que le gouvernement
fédéral. Je considérais une telle garantie
comme essentielle, si le Parlement devait être appelé
à examiner les mesures découlant des propositions du COJO
concernant les programmes de mobilisation de crédits,
c'est-à-dire ceux que la ville de Montréal appelle des programmes
d'autofinancement, et qui feront appel, je le répète,
plutôt au public en général qu'aux contribuables en tant
que tels". Plus loin, il dit: "Le gouvernement a reçu maintenant une
lettre du premier ministre du Québec, le gouvernement a également
reçu des lettres dans le même sens de la ville de Montréal
et du COJO; le gouvernement estime que les acquiescements fournis par M.
Bourassa dans sa lettre et par MM. Drapeau et Rousseau dans les leurs, donnent
les assurances voulues.
Chaque mot est important. Les lettres donnent les assurances voulues. Le
premier ministre, M. Trudeau, disait: "Comme nous croyons qu'il existe
clairement une possibi lité de déficit, ces assurances sont
importantes. Ces lettres garantissent que tout déficit ne sera pas
imputé au gouvernement fédéral". Un peu avant, il avait
même dit ceci, en second lieu: " Nous craignons il était
prophétique que des événements imprévus ne
viennent augmenter considérablement le coût des jeux, car tel a
été le cas des Jeux olympiques précédents et de
l'Expo 67". Donc, il a pensé que le coût véritable pourrait
considérablement dépasser le coût annoncé, et il
dit: "Le gouvernement est maintenant disposé à donner suite
à la demande de la ville de Montréal et du COJO concernant les
émissions spéciales de timbres et de monnaie olympiques, et nous
poursuivons les discussions avec le gouvernement du Québec, la ville de
Montréal et le COJO au sujet de la façon dont il conviendrait
d'accéder à la demande du COJO pour la tenue d'une loterie
annuelle".
Un peu plus tard, je reviendrai sur d'autres déclarations qui ont
été faites ce jour-là, parce que c'est extrêmement
significatif pour la démonstration de l'admission du principe de
l'autofinancement. Les lettres dont il s'agit ont été
déposées par le premier ministre, et reproduites au cahier que je
viens d'indiquer. Le premier ministre du Québec, dans sa lettre, dit
bien au premier ministre que la ville de Montréal et le Comité
organisateur des jeux ont donné au gouvernement du Québec
l'assurance que les revenus perçus par le COJO couvriront ces
dépenses et qu'aucune contribution directe ne sera requise du
gouvernement fédéral. Nous la lui avions donnée
verbalement. Il n'avait pas besoin de dire au premier ministre
fédéral que lui, le premier ministre du Québec, exigeait
la même chose. Si c'était bon pour le fédéral,
c'était bon pour le provincial, c'était bon pour le municipal,
l'autofinancement.
Dans la lettre que j'ai adressée au premier ministre, je dis
ceci. Je vais la lire au complet. Elle n'est pas tellement longue. Parce que
vous allez voir que des passages de la lettre du premier ministre, M. Trudeau,
viennent de ma lettre. Pour l'interprétation de l'autofinancement, c'est
de toute première importance. "M. le premier ministre, à titre de
confirmation des propos maintes fois réitérés, il me fait
plaisir de vous faire part, une fois de plus, que la ville de Montréal
entend respecter l'attitude adoptée depuis le début des
démarches qui ont valu au Canada l'honneur de recevoir les meilleurs
jeunes athlètes du monde entier en 1976 à Montréal, pour y
participer aux jeux de la 21e Olympiade. En effet, les formules et programmes
d'autofinancement c'est l'expression que le premier ministre emploie
dans sa déclaration au Parlement, lorsqu'il dit qu'il a exigé ces
garanties je considérais une telle garantie comme essentielle, si
le Parlement devait être appelé à examiner les mesures
découlant des propositions du COJO concernant les programmes de
mobilisation de crédit, c'est-à-dire ceux que la ville de
Montréal appelle des programmes d'autofinancement." Cela vient de ma
lettre. "En effet, les formules et programmes d'autofinancement
déjà exposés aux analystes du gouvernement
fédéral et améliorés depuis nos rencontres du mois
de novembre, nous permettent d'affirmer que la ville de Montréal n'aura
pas à requérir le gouvernement fédéral de
contribuer aux Jeux olympiques à même les fonds
fédéraux, étant bien entendu la condition vient,
là que les formules et programmes d'autofinancement
autorisés par le gouvernement fédéral, suivant les
demandes exprimées dans les lettres que vous adressait le commissaire
général des Jeux olympiques Son Excellence, M. Roger Rousseau,
recevront la collaboration effective du gouvernement fédéral,
quant à l'exécution la plus heureuse possible".
Je poursuis. "Les programmes qui ont pu être soumis
déjà n'ont rien de définitif, en ce sens qu'une fois le
principe d'autofinancement admis par votre gouvernement, par les lois
appropriées, la collaboration active de toutes les compétences
sera la bienvenue pour améliorer davantage les formules et programmes
conçus jusqu'à présent à titre d'illustration.
Maintenant, écoutez bien la phrase suivante; j'ai
déjà dit la même chose en d'autres mots, en public, mais
dans la lettre, c'est dit d'une façon plus juridique et moins
imagée. J'ai déjà dit qu'il ne peut pas y avoir de
déficit, car le robinet sera appelé à coulertant que la
baignoire ne sera pas pleine. Mais, dans ma lettre au premier ministre, je l'a
dit en d'autres mots: "La mise en application de ces divers programmes
s'échelonnera sur une durée qui permettra de couvrir les
dépenses autorisées".
L'autofinancement n'a jamais été lié, ni dans la
pensée, ni dans les écrits, à une limite de temps qui
arrive à son terme en même temps que les Jeux olympiques. Je doi
dire que cela couche parécrit, en résumé, des
conversations où les explications étaient encore plus
élaborées.
Donc, la mise en application de ces divers programmes
s'échelonnera sur une durée qui permettra de couvrir les
dépenses autorisées. Le premier ministre du pays dit qu'il a
reçu les assurances qu'il exigeait au moment d'étudier les
programmes de mobilisation de crédit, c'est-à-dire ce que la
ville de Montréal appelle des programmes d'autofinancement. Je pense que
c'est assez clair et assez probant.
Maintenant, tout ne repose pas sur les épaules du premier
ministre, M. Trudeau. J'étais infiniment heureux de l'unanimité
qu'il y avait également au Parlement fédéral sur la
question. M. Trudeau avait
terminé sa déclaration ce jour-là par les mots
suivants: "L'entreprise est d'envergure et je suis certain que tous les
Canadiens en souhaitent la réussite".
M. Stanfield prend la parole ensuite et dit: "M. l'Orateur, je
vais commencer mon exposé en reprenant les mots par lesquels le premier
ministre a terminé le sien. L'entreprise est d'envergure et tous les
Canadiens en souhaitent la réussite. Au nom de tous mes collègues
et de moi-même, je puis dire que nous souhaitons sincèrement sa
réussite et voulons y collaborer."
Un peu plus loin, M. Stanfield dit ceci même M. Trudeau ne
pouvait pas s'attendre que M. Stanfield lui présenterait des fleurs
:"Le premier ministre ne nous a pas fourni de détails, ce matin,
sur les projets d'émission de monnaie et de timbres. Je dois avouer
n'avoir eu aucun entretien avec le premier ministre à ce sujet, ayant
simplement été mis au courant à la Chambre, bien
qu'à la suite d'une demande que je leur ai soumise avant Noël le
maire de Montréal et les gens du COJO m'aient complètement
renseigné sur leurs projets".
Donc, le chef de l'Opposition admettait qu'il connaissait parfaitement
les projets d'autofinancement dont il s'agit. C'est lui qui l'a dit, en
réponse au discours du premier ministre.
Un petit peu plus loin, il continue: "Ceci dit, M. l'Orateur, je dois
signaler que, si le premier ministre a reçu l'assurance que son
gouvernement ou celui qui lui succédera, disons le gouvernement du
Canada pour ne pas faire de politique, n'aura pas à combler le
déficit, personne ne lui a donné d'assurance, si ce n'est la
ville de Montréal en ce qui concerne le financement réel des
jeux." C'est le chef de l'Opposition, M. Stanfield.
Comment le maire de Montréal, aujourd'hui, pourrait-il douter que
juridiquement, sur le plan constitutionnel, fédéral, provincial
et municipal, à l'échelle de tout le pays, la formule
d'autofinancement doit être mise de côté et qu'on doit
envisager des crédits fédéraux, provinciaux, municipaux?
Tout le monde était parfaitement d'accord sur la signification du
programme et des formules d'autofinancement. C'est à la
déclaration et il y a plus.
M. Trudeau dit un petit peu plus loin: "Les lettres parlent
d'elles-mêmes". M. Lewis également se dit je ne peux pas tout
lire, mais enfin...
M. Trudeau, dit ceci: "M. l'Orateur, j'ai déjà
laissé entendre à peu près la même chose au maire
Drapeau et à M. Rousseau. Ils m'ont dit que telle était leur
intention. Ils ont déclaré que leur budget était
très inférieur à celui de Munich." Si on actualise le
budget de Munich pour les jeux de 1972 à 1976, le budget des jeux de
Montréal demeure encore la moitié du budget des jeux de Munich.
"Ils ont l'intention d'amorcer une nouvelle tendance pour la tenue des Jeux
olympiques qui voudrait, comme l'ont suggéré, je crois, les
porte-parole néo-démocrates, que les jeux, à l'avenir,
puissent être accessibles aux pays dont les moyens sont plus modestes,
c'est-à-dire ceux qui peuvent, à la suite de notre exemple,
adopter des principes, des formules et des programmes d'autofinancement.
C'était la déclaration d'ouverture. Plus tard, il y a eu le
projet de loi, le 28 juin. Cela, c'était au mois de février. Le
sentiment, la conviction ont-ils changé depuis le 2 février
jusqu'au 28 juin? Voyons! Le Président du Conseil du trésor M.
Drury, est le parrain du projet de loi concernant les Jeux olympiques de
Montréal. Qu'est-ce qu'il dit? Je ne lirai pas tout son discours mais il
dit textuellement ceci. Je vous jure que ce n'est pas moi qui ai écrit
le discours. "M. l'Orateur, c'est peut-être la première foisdans
l'histoire des Jeux olympiques que l'idée de leur autofinancement est
mise sérieusement à l'épreuve. Le COJO s'est donné
pour objectif de tenir des jeux plus simples, moins dispendieux et plus en
harmonie avec les idéaux olympiques de participation et de
compétition à l'échelle internationale." Plus loin: "Les
organisateurs des Jeux olympiques de 1976 ont adopté pour attitude que
l'apport le plus considérable que peut faire le Canada au sport
international écoutez bien sera d'établir, de
façon probante, que les Jeux olympiques peuvent être
présentés sans extravagance et sans diminution dans l'honneur ou
la dignité et que l'ensemble coût-recette peut-être tel que
les jeux s'autofinanceront réellement.
Le gouvernement souscrivait donc, lors de la présentation de la
loi, et comme cette loi a été adoptée à I
l'unanimité, puisque tout ce qu'il y a eu c'est quelques cris "on
division" pas un seul député fédéral n'a voulu
faire inscrire sa dissidence. Donc, on peut dire qu'elle a été
adoptée à l'unanimité. "L'apport le plus
considérable, disait le porte-parole du gouvernement, que peut faire le
Canada pas Montréal, pas Québec, le Canada tout
entier au sport international sera d'établir de façon
probante pas en prenant d'autres moyens, parce que ça ne
prouverait rien; c'est ce que j'ai dit tout à l'heure en
présentation, nous voulions tous, nous désirions tous faire cette
preuve que les Jeux olympiques peuvent être
présentés sans extravagance et sans diminution dans l'honneur ou
la dignité et que l'ensemble coût-recette peut être tel que
les jeux s'autofinanceront réellement".
Il dit: "Le gouvernement du Québec cela aussi, c'est
important la ville de Montréal et le COJO ont admis notre point
de vue à cet égard et ont assuré, par écrit, que le
gouvernement fédéral n'aura pas à verser des sommes
spéciales pour la tenue des Jeux olympiques pourvu la condition
que nous mettions dans nos lettres, le premier ministre du Québec et
moi-même que nous adoptions les mesures qui s'imposent pour
permettre la mise en marche des systèmes d'autofinancement
définis dans le projet de loi." Le projet de loi a été
voté sachant qu'il y avait comme condition à notre garantie que
l'adoption de la loi était l'adoption du principe d'autofinancement que
j'avais demandé à M. Trudeau dans ma lettre et qui est reproduite
dans le journal des Débats.
Le projet de loi soumis à la Chambre vise à aider le COJO
à assurer l'autofinancement des Jeux olympiques d'été
1976, et pour cette raison, M. le Président, j'espère que les
députés des deux côtés assureront au projet de loi
le même appui et le même encouragement qu'ils donneront à
ceux qui se sont engagés à la réalisation d'un
événement olympique dont tous les Canadiens seront fiers.
L'autofinancement, il ne faut pas le mettre de côté. Cela
ne s'est vu nulle part au monde que deux gouvernements et une administration
municipale fassent sanctionner par une loi des conditions de garantie d'une
ville. On n'aurait jamais vu cela, un gouvernement fédéral se
faire endosser par une ville. La condition, c'est que le fédéral
nous mettait, le Québec et la ville, en mesure de donner cette garantie
qui a été parfaitement comprise. Je ne veux pas lire tous les
débats, mais les autres partis ont tous voté unanimement pour le
principe de l'autofinancement.
Encore une fois, comme je le disais dans ma lettre à M. Trudeau,
les formules n'étaient pas coulées dans le béton, il est
bien évident que des formules comme celles-là peuvent varier avec
le temps. A partir du moment où la loi dit qu'elle autorise le COJO
à aller chercher $260 millions, monnaie et tim bres, nous devons
employer tous les moyens que l'imagination peut permettre, pas seulement la
mienne, toutes les imaginations sont les bienvenues pour nous permettre d'aller
chercher, en vertu de la loi, les $260 millions que le fédéral
nous permet d'aller chercher. Il y en a qui ont posé la question: Est-ce
que le fédéral amenderait sa loi? Le moment n'est pas venu de
demander au fédéral s'il va amender sa loi. Il faut aller
chercher, d'abord, tout ce que la loi nous permet.
Comme le principe de l'autofinancement est admis, je n'ai pas le moindre
doute, et je n'ai pas l'habitude de faire des déclarations
hypothétiques on me le reproche assez mais je peux bien
dire que ce n'est pas hypothétique dans mon esprit. Je peux bien dire
que le principe étant dans la loi, si les conditions financières
devraient tellement changer que la valeur prévue n'avait plus le
même contenu, c'est bien sûr que le principe, le gouvernement ayant
mis la ville et la province en mesure de donner les garanties voulues, se
trouverait obligé de maintenir ces garants dans les mêmes
conditions financières dans lesquelles ils étaient quand ils ont
donné la garantie. Cela n'est pas hypothétique, c'est une entente
qui est intervenue entre des gens de parole. J'étais très heureux
d'entendre le premier ministre, M. Trudeau, dire, l'autre jour à la
radio, dans une entrevue, qu'il savait bien que le premier ministre du
Québec et le maire de Montréal étaient gens de parole. Je
suis heureux de lui remettre la politesse. Ce n'est pas une question que le
premier ministre peut ignorer, tout le monde sait cela, c'est dans les
documents publics.
C'est pourquoi j'ai toujours dit: Cela va s'autofinancer. Parce que ce
sont trois gouvernements qui ont dit: Oui, on va les autofinancer. Nous, du
gouvernement fédéral, nous allons assurer au COJO, à
Québec et à la ville de Montréal, une situation juridique
dans laquelle ils vont pouvoir aller chercher les moyens de nous donner la
garantie qu'on veut. C'est cela que disent les textes officiels. Il n'y a pas
de situation hypothétique. Il n'y a pas de déficit.
Pour savoir, maintenant, si les jeux dépassent les conditions
modestes, les conditions de simplicité, je reviens à ce que j'ai
dit plus tôt dans ma présentation, tout cela a été
admis et les autres installations dont on ne parle pas parce qu'elles font
moins l'objet de discussion, tout cela a été admis il y a deux
ans comme des installations modestes et simples pour les jeux. Est-ce qu'elles
ont cessé d'être modestes et simples non pas parce que nous avons
fait plus, plus grand, ce sont les mêmes dimensions, et tout, on ne s'est
pas trompé beaucoup dans le béton. Dans les excavations, il y a
eu un problème, mais cela, ce n'était pas... Pour les
bâtiments, pour tout ce qui pouvait être évalué, il y
a eu une variation d'exigences de béton de 5 1/2% à partir de la
conception, depuis les premières estimations qui ont été
faites, jusqu'aux dernières qui sont faites maintenant, tous les plans
sont là. Pour l'acier, le complexe stade, piscine, mât, pour
l'acier d'armature, une variation de 7%, depuis la conception des plans
jusqu'à aujourd'hui. Vous ne pouvez toujours pas dire que ce sont des
extravagances.
Vous ne pouvez toujours pas dire que nos concepteurs, nos estimateurs et
nos dessinateurs, ingénieurs et architectes y sont allés comme au
carnaval romain: 5 V2%de variation dans le béton, 7% ou 7 1/2% pour
l'acier d'armature. Pour l'acier de précontraint, le double. Pourquoi?
Pas à cause d'extravagances, mais parce que les examens du sous-sol et
qui n'étaient possibles qu'après l'excavation de l'emplacement
ont révélé aux experts qu'il fallait un indice de
solidité pour prévenir les dangers sismiques, le double de ce qui
est prévu d'habitude. Lorsque les premières estimations ont
été faites, l'indice de sécurité sismique
adopté était celui qui paraissait normal et, une fois
l'excavation terminée, lorsque nos laboratoires ont été en
mesure de procéder à d'autres sondages, des sondages in situ,
c'est-à-dire à l'emplacement même des fondations, il a
été trouvé qu'il fallait un indice de
sécurité du double et c'est ce double qu'on retrouve dans l'acier
de précontraint.
Alors, je pose la question: Est-ce qu'on a dévié de la
ligne de simplicité, de modestie et de non-extravagance? On a absolument
rien changé et cela a été admis par les comités
interministériels du fédéral et du provincial. Alors, si
on n'a pas varié, cela reste des jeux modestes et, pour avoir vraiment
la connaissance parfaite et non pas mal dirigée, il faudrait
plutôt procéder à l'inverse du procédé
utilisé ici.
On me dit que généralement en Europe, lorsqu'un grand
projet est étudié et estimé au départ, on
établit la valeur, le coût du projet au moment où il est
estimé pour la première fois en connaissance des prix, à
ce moment-là.
Par la suite, les variations de coûts sont ramenées en
fonction du premier prix, de la première estimation, ce qui permet
toujours d'avoir la valeur absolue alors qu'en disant qu'au lieu de valoir,
disons, $1,000, une construction coûte maintenant $2,000, elle continue
de valoir $1,000, mais elle coûte $2,000 à cause de la
dépréciation de l'argent, non pas à cause de
l'accroissement du projet. C'est différent.
Si on disait: On avait conçu un stade de 40,000 places et on en
fait un de 70,000 places, il est bien évident qu'on reviendrait au
projet de 40,000 places, mais c'est tout ce qui était prévu. Si
l'examen se faisait de ce projet, de ce complexe du parc olympi-
que, en adoptant la formule européenne, on s'apercevrait que cela
reste exactement dans les limites, dans le cadre, dans les dimensions de la
simplicité admise lorsque tout cela a été
accepté.
A partir du moment où on n'a rien changé en volume ou en
addition d'éléments, ce projet subit le même contrecoup que
tous les autres projets je n'ai pas besoin d'en citer à
part des gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux. J'ai
des exemples mais je ne veux pas abuser que j'ai apportés
de projets strictement municipaux, de services municipaux. Je vais donner un
exemple: Les améliorations locales. Cela, les administrateurs municipaux
et les autres savent ce que c'est. C'est ce qu'il y a de plus simple. Il n'y a
pas de secret là-dedans. Cela se fait régulièrement. Il y
a les égouts, le pavage, les trottoirs, etc. Jusqu'à
récemment, les crédits que le conseil votait, à la
recommandation du service des travaux publics qui en faisait les estimations,
n'étaient jamais utilisés au complet. Il restait, en moyenne, 20%
de surplus. Lorsque les travaux étaient effectués, ces surplus de
crédits étaient annulés.
J'ai une liste de crédits supplémentaires que le conseil
municipal a été appelé à voter pour
compléter le paiement de travaux appelés d'amélioration
locale et qui indique que, non seulement les marges habituelles de 20% ont
été absorbées, mais une moyenne de 24% en plus, ce qui
fait 44%, pour des choses aussi simples que les améliorations
locales.
L'usine de filtration d'eau, qui est en construction, l'usine
Charles-Des Baillets, par exemple. Pour ne pas faire tout l'historique, disons
que nous avons voté $72 millions après appels d'offres publics
sur des plans ce n'était pas une négociation
complets pour l'usine. Nous avons dû en voter d'autres. Nous sommes rend
us à $113 millions et nous n'avons aucune assurance que les
crédits seront suffisants parce qu'il y a encore deux ans de travaux
à poursuivre et, déjà, on nous prévient que cela ne
sera pas suffisant.
Alors ce projet, pourquoi échapperait-il à la
dépréciation du dollar? Et est-ce que, pour ce projet, subir une
dépréciation du dollar, c'est perdre son caractère de
modestie ou de simplicité?
Voilàce que je me limite à dire, pour le moment,
même si j'ai beaucoup d'autres choses que je pourrais donner à
titre d'exemple, mais je peux, peut-être, conclure que si j'en ai encore
à dire, c'est probablement le temps que chacun prenne un peu de
repos.
Le Président (M. Gratton): M. le maire, merci pour cette
"modeste" présentation. Serait-ce la volonté de la commission de
suspendre immédiate- ment, quitte à revenir, peut-être,
à vingt heures? Alors, la commission... Oui.
M. Garneau: Est-ce que le maire de Montréal aurait
terminé sa présentation?
Le Président (M. Gratton): Oui, nous pourrions
recommencer, M. le maire, avec la période de questions à votre
endroit dès vingt heures, ce soir.
M. Garneau: J'aurais une précision... M. Léger: M.
le Président...
Le Président (M. Gratton): Le ministre des Finances.
M. Garneau: Je soulignerais peut-être, à l'attention
de M. le maire, que j'aurais bien aimé l'entendre sur la
quatrième question, concernant le calendrier de réalisation,
parce que tout cela est bien beau, mais si on n'a pas les équipements
pour les jeux...
M. Drapeau: Le calendrier...
M. Garneau: Peut-être pourriez-vous revenir, après
le souper, mais...
M. Drapeau: La raison pour laquelle j'ai distribué, comme
premier document, la liste des personnes qui sont à la disposition de la
commission, c'est précisément pour dire que ceux qui sont
précisément les personnes qui nous ont convaincus sont à
la disposition des membres de la commission. Ils ne sont évidemment pas
obligés de prend re ma parole; ils seront peut-être plus sensibles
aux affirmations de ceux qui sont chargés de réaliser les
travaux.
Ils seront ici, ce soir, comme ils ont été ici.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: C'est simplement pour nous assurer que nous
pourrons avoir les dernières explications du maire a la reprise de la
commission, à huit heures; par la suite, nous pourrons procéder,
selon la volonté de la commission.
M. Drapeau: Je suis à votre disposition.
Le Président (M. Gratton): La commission suspend ses
travaux jusqu'à ce soir, vingt heures.
(Suspension de la séance à 17 h 54)
Reprise de la séance à 20 h 15
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs! Avant que nous procédions
à la période des questions, j'aimerais faire une courte mise au
point. Certaines personnes s'inquiètent du fait que nous ayons des
caméras de télévision supplémentaires au cours de
cette séance; j'aimerais rassurer tous et chacun qu'il ne s'agit pas
là d'enregistrements sonores d'aucune sorte; nous avons l'engagement
formel desdifférents media qu'il n'y a pas d'enregistrement de son qui
servira à quelque reproduction que ce soit. J'aimerais inviter les
membres de la commission à l'exprimer de façon aussi
dégagée qu'il leur semble nécessaire.
J'aimerais aussi rectifier que cet après-midi j'avais
annoncé que le porte-parole du Rassemblement des citoyens de
Montréal serait M. Paul Cliche; il s'agira plutôt de M. Nick Auf
der Maur.
Je pense que nous en étions, M. le maire de Montréal ayant
terminé sa présentation, rendus à la période des
questions. J'inviterais immédiatement l'honorable ministre des Affaires
municipales à commencer cette période des questions.
Calendrier des travaux
M. Léger: M. le Président, je dois simplement
rappeler que, quand nous avons terminé la séance de cet
après-midi, nous avions convenu que M. le maire avait un autre aspect
à nous démontrer, puisque nous avons été des
auditeurs assidus et très intéressés à ce qu'il
nous disait. Avant de passer à la période des questions, nous
avions dit, à la suggestion même du ministre des Finances, qu'il
restait un dernier aspect à être expliqué par le maire,
c'était le problème du calendrier des travaux. J'aimerais bien
que le maire termine son exposé de façon qu'on ait au moins le
portrait global de cette facette du problème des Jeux olympiques.
M. Goldbloom: M. le Président, c'était pour
être ma première question parce que, justement, c'est la note sur
laquelle nous nous sommes quittés et c'est justement le ministre des
Finances qui avait posé cette question. Alors, M. le maire, si l'on peut
vous inviter à parler du calendrier et de la possibilité de le
respecter.
M. Drapeau: Je pense qu'au moment de la suspension je n'a pas
oublié de signaler que la conviction que nous avons acquise quant
à la possibilité de terminer les travaux en temps utile, nous
l'avons acquise de ceux qui étaient en mesure de nous la
communiquer.
Il est bien évident que, comme administrateurs, nous sommes
parfaitement conscients de l'importance de terminer les travaux. On ne peut pas
reporter la date des jeux à l'année suivante, parce que ce serait
la négation même d'une olympiade. Une olympiade a lieu tous les
quatre ans, c'est en soi une période de quatre ans. Les jeux ont
été innovés en 1896 et, depuis, ils ont eu lieu ou n'ont
pas eu lieu, mais c'était toujours un millésime d'olympiade. Ils
n'ont pas eu lieu en 1916, à cause de la guerre. Ils ont eu lieu en
1920. Ils n'ont pas eu lieu en 1940, à cause de la guerre; en 1944 non
plus, à cause de la guerre. Mais ils n'ont pas repris en 1945, 1946 ou
1947, ils ont repris en 1948. Donc, à cause de la définition
même de l'olympiade, il n'est pas pensable de reporter les jeux à
1977, car ils auront lieu à la date prévue ou ils auront lieu
ensuite en 1980 à Moscou.
C'est cette échéance absolument implacable qui nous a
rendus et qui nous tient bien conscients de l'importance des délais. On
nous a expliqué, mais je les laisserai parler eux-mêmes, que
l'ensemble de ces travaux se poursuit d'une façon telle qu'on n'a pas
tous les problèmes d'un bâtiment en hauteur qu'on commence
à construire par le rez-de-chaussée et où on ne peut pas
avoir dix chantiers. Il n'y a qu'un chantier, parce qu'il faut monter les
étages les uns après les autres. Mais ce chantier est bien
différent, parce que, poussant le raisonnement à l'extrême,
seulement pour le stade il pourrait y avoir 17 chantiers. Beaucoup de
pièces arrivent préfabriquées, plusieurs maisons de
préfabrication ont déjà passé des contrats. Donc,
pour assurer que plusieurs maisons pourront travailler en même temps
à la préfabrication et non pas une même maison avoir toutes
les pièces à fabriquer, la mise en place peut donc se faire,
comme chantiers différents, pour deux consoles, il y en a 34.
Mais j'aimerais beaucoup mieux, M. le Président, que nos
collaborateurs expliquent la mise en place de tous ces éléments
et expliquent le cheminement, parce qu'il y a un cheminement de près et
alors, je ne sais pas lequel de nos collaborateurs... Est-ce que M. Lamarre
voudrait le présenter? Ou les constructeurs? Et M. Lamarre pourra
confirmer ou infirmer le témoignage. M. le Président, MM. les
ministres, M. Bernard Lamarre, dont la maison agit comme mandataire
coordonnateur, revoit et contrôle, si on veut, doit accepter les mesures
présentées par les constructeurs, préparées par les
constructeurs en collaboration avec le service des travaux publics. M. Bernard
Lamarre, voudriez-vous expliquer, avec la permission du président, le
cheminement, dire comment cela fonctionne et pourquoi cela fonctionne comme
cela?
M. Lamarre (Bernard): En tenant compte de l'arrêt des
travaux et de la reprise de ces travaux vers la fin du mois de janvier
on avait prévu vers la fin du mois de janvier, mais cela reprend
maintenant on aura fait un cheminement critique qui indique que pour
tout le gros oeuvre, sauf pour la partie supérieure du mât, mais
pour tout le gros oeuvre, tout sera terminé pour le 29 février
1976.
En ce qui concerne le mât, la partie inférieure, qui est la
partie la plus complexe, sera terminée vers le mois d'octobre de cette
année et pour la partie supérieure qui est, elle, beaucoup moins
complexe et beaucoup moins considérable, on prévoit la fin des
travaux de gros oeuvre pour le mois d'avril 1976.
Pour tout le reste des travaux qui continuent parce que
dès qu'on a fait une série de consoles, la mécanique,
l'électricité, la finition ar-
chitecturale et tout cela vont de pair on a prévu que,
sans problème, tous les travaux seraient terminés pour le 6 juin
1976. C'est en tenant compte d'un échéancier révisé
avec la reprise des travaux dans la deuxième moitié du mois de
janvier.
Cela peut paraître un travail colossal que d'arriver à des
résultats semblables, mais, M. le maire indiquait tout à l'heure
la multiplicité des chantiers on a, par exemple, les voussoirs
des consoles qui sont fabriqués chez Shockbeton à
Montréal, dont on a l'exclusivité de l'usine jusqu'à la
fin de l'année.
Les gradins sont fabriqués par une autre société,
Prefac, qui a presque seulement cela à faire dans le moment. Les
planchers, les multités en béton précontraint sont aussi
faits par une société, Francon. En ce qui concerne les poutres
radiales, les bracons et tout, cela sera fait chez Vibrek ici à
Québec.
M. Malouin: Pourrait-on avoir la maquette ici, M. Lamarre, pour
expliquer chacun des termes d'une façon un peu plus précise?
M. Lamarre: On peut peut-être l'apporter au centre ici, si
c'est possible.
M. Malouin: On se doit d'être sérieux parfois.
M. Lamarre: Ce que je vous expliquais tout à l'heure: Ici,
les éléments des consoles et du fût supérieurs ont
tous préfabriqués à l'usine de Shockbeton à
Saint-Eustache. La partie des gradins, qu'on ne voit pas, mais qui descend
jusqu'en bas, jusqu'au niveau 100 ici, ce sont des gradins en béton
armé préfabriqués chez Prefac, une autre usine.
La partie des multités qu'on voit ici, en arrière, pour
les planchers, est fabriquée chez Francon à Montréal et
les poutres radiales, les bracons et tout le reste des petits
éléments préfabriqués qui sont complexes sont
fabriqués ici, à Québec, chez Vibrek.
Enfin, en ce qui concerne les consoles, qui sont la partie la plus
critique de tout l'ouvrage, nous avons l'assurance que la compagnie Shockbeton
n'aura pas de problème à terminer à temps pour satisfaire
l'échéancier du chantier.
En fait, on a l'usine de Shockbeton en exclusivité pour la ville
de Montréal, jusqu'à la fin de décembre, cette
année. Là-dessus, il y a une pénalité assez
considérable et le propriétaire de Shockbeton, qu'on
connaît assez, ne voudra pas perdre ce montant.
Une fois que nous recevons les unités préfabriquées
sur le chantier, nous avons calculé sept mois pour le montage des 38
consoles, dont 34 principales et quatre de moindre importance. Si on fait un
petit calcul, on a trois chantiers prévus, à l'heure actuelle,
c'est-à-dire qu'il y a six grues, trois chantiers de montage avec deux
grues chacun. Cela veut dire qu'on a, en moyenne, à peu près
trois éléments à monter chaque jour. Chaque jour comprend
deux quarts de dix heures. On a à peu près vingt heures pour
monter trois éléments et les quatre heures supplémentaires
pour compléter les 24 heures servent au transport des grues et tout
cela.
En ce qui nous concerne, nous avons vérifié de très
près le scénario de montage avec l'entrepreneur et nous sommes
satisfaits qu'il n'y ait pas de problème arrivé à
l'intérieur du temps prévu qui est de sept mois. Maintenant, s'il
y avait du retard, il y a toujours une possibilité d'ajouter une autre
paire de grues pour le rattraper, parce que le chantier est très
étendu. Un peu comme le maire le disait tout à l'heure aussi, ce
n'est pas comme un édifice à étages, on peut toujours
s'étendre énormément pour réussir à
rattraper le temps perdu. Mais pour le moment, nous ne voyons pas de
problème de ce côté.
Une fois que les consoles seront montées, tout le reste est
standard : aller placer les gradins, ici, qui sont en béton
préfabriqué, aller placer les multités. Ce sont des choses
qui se font couramment, il n'y a pas de problème de ce
côté.
Ici, nous avons, à l'heure actuelle, pratiquement
complété il en reste peut-être deux ou trois
toutes les semelles des fûts. Il reste ces fûts à couler,
qui seront coulés en place, qui ont à peu près 70 pieds de
hauteur, et, par la suite, on commence la préfabrication.
L'usine de Shockbeton parce qu'on a construit une usine pour cela
est à toutes fins pratiques terminée. S'il n'y avait pas
eu l'arrêt des travaux, à cause des ferrailleurs, elle serait
terminée. Il nous reste à peu près deux à trois
semaines pour la compléter. Tous les moules sont arrivés ici,
à Montréal, les moules spéciaux pour la
préfabrication des moussoirs. On ne voit pas de problème de ce
côté. Une fois qu'on a commencé la fabrication et le
montage des consoles, des gradins, tout le reste suit, tous les corps de
métiers suivent, que ce soient les électriciens, les plombiers,
la ventilation, la mécanique, tout suit.
En fait, on devra avoir tout terminé on ne voit pas de
problème de ce côté le 28 février, tout le
montage du gros oeuvre et cela veut dire qu'il nous reste encore mars, avril,
mai, cinq mois, plus une partie du mois de juin, six jours dans le mois de
juin, pour compléter la partie qui reste à faire de
mécanique, électricité. Je pense que cela répond
pas mal au "stand".
Autofinancement (suite)
M. Goldbloom: Je remercie M. Lamarre d'une réponse assez
précise. J'aimerais revenir à la question que j'ai posée
au tout début et chercher des réponses aussi précises
à celle-là.
Le maire de Montréal a dit, à plusieurs reprises, au cours
de sa présentation, que l'autofinancement est acquis, que c'est
impensable d'agir autrement, qu'il ne sera pas nécessaire pour les
autres paliers de gouvernement de donner des subventions, seulement fournir
certains services. D'accord. Est-ce que cela est aussi simple que la
présentation que vient d'en faire le maire de Montréal? Quand il
dit que l'autofinancement, c'est un principe auquel on ne dérogera pas,
est-ce que cela veut dire que l'autofinancement demeure un objectif que l'on
vise, en principe, ou est-ce que cela veut dire et de cette question
découlent les deux autres que l'on est assuré d'avoir les
ressources financières nécessaires pour payer les dépenses
qui seront encourues?
M. Drapeau: Personnellement, je ne l'ai jamais compris autrement
et il faut bien dire qu'il y a eu des circonstances qui ont constitué
certains handicaps à la formule d'autofinancement. La formule
d'autofinancement a été lancée, mais pour des raisons que
l'on sait, elle n'a pas pu être adoptée aussi vite que, sans
doute, le premier ministre du Canada aurait souhaité, et le
président du Conseil du trésor. Il y avait à Ottawa,
à ce moment-là, bien des problèmes; dont le
problème de la stabilité, qui n'était pas à toute
épreuve comme le stade olympique.
En conséquence, il a fallu attendre et, finalement, c'est le 27
juillet que la loi a été adoptée. C'était la
journée ou la veille de la fin des travaux de la session. C'est une loi
dont, apparemment, en certains milieux, on avait peur. La commission
parlementaire retardait sur cette question ses travaux, apparemment. Cela
siégeait beaucoup, cela discutait beaucoup. Finalement, cela a
été adopté, mais cela a été adopté la
veille ou la journée même de la fin des travaux de la session.
Il est bien évident que, si la loi avait été
adoptée un an plus tôt, on aurait beaucoup plus d'argent
d'entré. Alors, une olympiade, c'est quatre ans. Les jeux ont lieu tous
les quatre ans. Qu'est-ce qui empêcherait, pour faire réussir la
formule d'autofinancement, que l'objectif devienne également d'une
durée d'au moins quatre ans? Dans le moment, concernant
l'autofinancement, la ville a reçu un premier acompte en 1974, à
la fin de l'année, en octobre 1974. Alors si on dit octobre 1974 et
octobre 1975, 1976, 1977 et 1978, nous avons l'olympiade financière de
quatre ans. Quand on examine les possibilités d'aller chercher de
l'argent en quatre ans, je ne vois pas comment on ne pourrait pas
réussir.
Ce qui rend cela difficile, ce qui constitue le handicap, c'est qu'alors
que le Comité international olympique juge à propos depuis
toujours que la ville choisie doit être choisie six ans d'avance pour lui
donner le temps de se préparer, pour l'argent, il faudra aller chercher
des centaines de millions de dollars dans l'espace d'un an et demi, deux ans.
C'est ce qui est faux. Il faut accepter que le principe d'autofinancement peut
réussir mais il faut quand même lui donner une période de
vie.
Cela fait seulement depuis octobre qu'on a reçu les premiers
versements de la monnaie. Qu'est-ce qui empêche d'accepter le concept que
l'autofinancement voudrait dire quatre ans pour aller chercher de l'argent? De
1974 à 1975, de 1975 à 1976, de 1976 à 1977 et de 1977
à 1978, je ne veux pas soumettre une formule parce que je crois que tout
le monde doit essayer de mettre la meilleure formule au point c'est ce
que je disais dans ma lettre au premier ministre et je ne voudrais pas
qu'on dise: Le maire arrive et il a sa formule miraculeuse. Il n'y a pas de
formule miraculeuse. Ce sont des chiffres et ils ne mentent pas.
Mais à l'aide des renseignements qu'on a maintenant et de
l'expérience qu'on a, on peut préparer des formules, amender des
programmes déjà faits et appliqués, prolonger ceux qui
rapportent le plus et on arrivera au montant. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne
doit pas tout faire pour s'assurer que les coûts ne continueront pas de
monter. Mais comme la preuve a été faite qu'on n'ajoute pas de
choses, contrôlons les coûts, les dépenses, faisons tout ce
qu'on peut pour que ça ne continue pas à augmenter et ensemble,
mettons tout au point, avec le ministère des Finances, avec les gens du
COJO, et voyons comment on peut modifier les formules puisque c'est permis
d'après la loi.
M. Goldbloom: M. le maire, il faut quand même que d'autres
soient consentants pour prolonger la durée du financement, de la
récolte des sommes d'argent, notamment le gouvernement
fédéral et les autres provinces.
M. Drapeau: Cela, on verra si c'est nécessaire tant que
cela. On va voir combien on peut obtenir d'ici le terme fixé dans la
loi. Avant de dire: On va leur demander de modifier la loi, on va voir si nous
en avons besoin. A partir du moment où on est d'accord que ce projet
doit se poursuivre, il faut trouver le moyen de le financer, parce que, s'il
n'y a pas d'autre solution, il faut bien continuer, nous sommes d'accord pour
que les jeux aient lieu. Selon la loi, telle qu'elle est, on peut jouer avec
les chiffres et montrer qu'on s'approche très près des montants
qu'on pense avoir à payer, et si, avec le temps, il semble que ça
prend un an de plus, on demandera, au moment où on dira que ça
prend un an de plus: Incluez 1977. Et, comme, encore une fois, c'est le
principe de l'autofinancement qui a été établi comme
étant le plus grand apport que le Canada pouvait faire au sport
international, je ne vois pas pourquoi agir autrement, surtout que la mise en
marche du programme n'a été retardée ni par le COJO, ni
par la ville de Montréal, mais par un concours de circonstances. Alors,
en déplaçant les années, on ne fait que remplacer les
années non productives par des années productives. Je ne
demanderais pas d'étendre le délai si on avait pu commencer
à temps. On n'a pas pu commencer à temps à aller chercher
l'argent. Le temps qui n'a pas été productif, mettons-le à
la fin, je suis bien sûr qu'on va y arriver.
M. Léger: M. le Président, j'invoque le
règlement. Je ne voudrais pas être désagréable
auprès du ministre, mais je pense que nous nous en allons dans une
direction tout à fait opposée à la logique de la
commission parlementaire.
M. le Président, j'ai dit au début de la séance de
la commission parlementaire que nous devions avoir une idée du cadre
général, incluant la partie des aménagements de
Montréal. Mais M. le maire vient de toucher deux points, en particulier
celui d'une somme d'argent qu'il aurait reçue déjà
provenant de la loi qui a été votée au Parlement
fédéral, et, comme on le sait, la loi dit que cette somme doit
être versée au COJO qui la remet à la ville; d'un autre
côté, le maire vient nous dire qu'il attend différentes
solutions.
Je pense que, pour être logiques avec nous-mêmes, à
la commission parlementaire, avant de poser des questions aux personnes
concernées, nous devrions avoir un aperçu général
de l'ensem-
ble des responsabilités qui touchent le domaine des Jeux
olympiques. Jusqu'à maintenant, nous avons eu un exposé
brillamment fait, qui est une répétition de ce que nous avions
déjà eu, nous connaissions les qualités du maire. Mais
nous avons besoin d'autre chose, avant de poser des questions, parce qu'il y a
des interrelations entre les questions qu'on peut poser au maire et celles qui
devraient être posées la plupart du temps aux responsables du
COJO. Nous devrions savoir l'ensemble du cadre olympique. Je pense que, si on
veut avoir une idée générale avant de poser des questions,
il faut connaître l'ensemble de la situation du dossier olympique qui est
la responsabilité du président du COJO, entre autres, qui, lui,
est capable de nous parler des revenus, nous dire où nous en sommes
rendus de ce côté, du village olympique, des installations qui ne
sont pas sur le territoire de Montréal, soit dans les villes comme
Bromont, Joliette, Kingston, qui sont directement la responsabilité du
COJO, des installations qui sont sur le territoire de Montréal mais qui
appartiennent à des entreprises privées.
C'est l'ensemble du dossier, je pense, qui devrait être
expliqué par les responsables du COJO et, par la suite, je pense, la
commission serait beaucoup mieux placée pour poser des questions aux
bonnes personnes, à ceux qui ont la réponse. On pourrait mettre
devant la commission parlementaire les différentes positions, les
différentes solutions envisagées. Nous avons eu, depuis le
début de la commission, la version de M. le maire qui, jusqu'à
présent, selon moi, ne nous a apporté rien de nouveau, sauf le
fait qu'on est bien content d'avoir un projet qui est intéressant. Il
s'agit de savoir maintenant, pour nous, s'il sera fait à temps. Ce ne
sont pas des affirmations que nous voulons avoir, ce sont des réponses
précises à cela, et c'est le COJO qui est responsable de cela. On
veut savoir si cela va s'autofinancer. Ce n'est pas la ville de Montréal
qui en a la responsabilité, c'est le COJO.
Alors, M. le Président, je pense qu'il serait temps d'entendre le
reste du dossier olympique de la bouche du président du COJO. Par la
suite, on pourra poser des questions qui concernent la ville de Montréal
à ceux qui sont responsables de ce dossier et des questions à
ceux du COJO qui sont responsables pour l'ensemble du dossier. Je pense qu'il
serait temps, M. le Président, pour être logiques avec
nous-mêmes, d'entendre un exposé général de
l'ensemble du dossier olympique. Par la suite, comme les questions se
recoupent, les questions pourraient être posées autant à M.
Lamarre, à M. Drapeau, à M. Rousseau ou, peut-être à
M. Yvan Dubois sur différents aspects, mais je pense qu'il faut avoir le
dossier général avant de commencer les questions.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre d'Etat au
Conseil exécutif, sur la question de règlement soulevée
par le député de Lafontaine.
M. Lalonde: M. le Président, je crois que c'est une
intervention fort pertinente. En effet, les responsabilités sont, dans
une certaine mesure, un peu partagées ou enfin, les régions sont
un peu grises à savoir qui est responsable de quoi. Mais, avant de
passer à cette formule que j'accepterais d'emblée, à
savoir ne plus faire de différence entre la ville de Montréal et
le COJO, mais poser des questions un peu à qui on croit peut
répondre, j'aimerais quand même qu'on permette aux
députés d'aller un peu plus avant sur la question qui me semble
capitale et qui n'a quand même fait que l'objet exposé assez
court, c'est le calendrier.
Il y aurait peut-être certaines questions que des
députés voudraient poser à M. Lamarre, entre autres. Nous
sommes revenus immédiatement sur la question des coûts ou du
financement, et aussi ce que j'aimerais, en plus, avant de passer à
cette formule, c'est demander à M. Drapeau les chiffres, les
dépenses. Il y a eu des évaluations qui ont été
faites. Quelles sont maintenant les prévisions budgétaires de
dépenses pour les immobilisations dont la ville de Montréal est
responsable? Si l'Opposition est d'accord, on pourrait peut-être vider
ces deux questions, ensuite aller aux revenus.
M. Léger: Moi, M. le Président, je ne veux pas
être celui qui empêche de tourner en rond, mais je pense que ces
questions pourraient être les premières questions qui viendraient
après qu'on aura entendu l'exposé de M. Rousseau. Je pense que,
jusqu'à maintenant, on a été un peu illogique au
départ, mais nous avons subi la majorité. Mais à ce
stade-ci, je pense qu'il est absolument inacceptable qu'on n'entende pas le
reste du dossier, et par la suite, cela pourra être les premières
questions, soit du ministre des Affaires municipales ou du ministre d'Etat
responsable dans ce domaine. Mais je pense qu'il faut, au départ, avoir
un exposé général de l'ensemble du dossier.
Le Président (M. Gratton): Pourrais-je faire une
suggestion à la commission: soit que M. Lamarre et M. le maire
complètent la réponse qu'ils avaient commencé à
nous donner quant à l'échéancier des travaux de
construction, pour qu'ensuite nous retournions à l'audition des deux
parties qu'il nous reste à entendre, quitte, ensuite, à
procéder à une période de questions
générales, questions qui pourraient être adressées
à l'une ou l'autre des trois parties. Cela conviendrait-il aux membres
de la commission?
M. Léger: D'accord, M. le Président.
Calendrier des travaux (suite)
Le Président (M. Gratton): Je demanderai donc à M.
le maire et à M. Lamarre de compléter la réponse que vous
aviez commencé à nous donner quant à
l'échéancier des travaux.
M. Drapeau : Sur les délais, i I y a eu la
présentation du cheminement. Je ne sais pas si des députés
auraient à formuler des questions très précises quant
à différentes phases d'exécution des travaux. Il y a ici
des constructeurs, la maison Désourdy et la maison Duranceau. Il y a les
gens de la ville de
Montréal, division du parc olympique, qui sont
particulièrement au courant de cela, étudient les cheminements,
surveillent les travaux. Il y a le bureau de M. Lamarre qui coordonne toute
l'affaire. Tous ces gens sont ici, et s'il y a des aspects particuliers
d'exécution, que l'on croit devoir provoquer des retards, on demanderait
des explications. Nous autres, quand on a dit qu'ils nous ont convaincus, on a
tout dit ce qu'on peut dire, ensuite, c'est à eux d'essayer de vous
convaincre. Que les députés posent des questions à ces
messieurs, comme on en a posé. On a posé des tas de questions. En
connaissant peut-être un peu mieux le projet, on est porté
peut-être à poser plus de questions précises. Mais je ne
sais pas si quelqu'un dans l'équipe pourrait donner plus d'explications
encore, l'équipe technique, sur le montage des pièces. On a dit
que cela se fabrique à différents endroits, la
préfabrication s'exécute dans différents endroits.
M. Lalonde: ...passer aux questions.
M. Drapeau: Le transport se fait là, on peut ouvrir autant
de chantiers qu'il en faut pour rattraper, s'il arrive quelques jours de
retard, on peut avoir des grues de plus, on peut avoir des équipes de
plus, parce qu'ils ne sont pas les uns au-dessus des autres. Ils sont les uns
à côté des autres. Quand on a donné ces
explications... Evidemment, c'est très résumé. Si on veut
poser des questions plus précises, nos collaborateurs sont à la
disposition des députés.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre des
Finances.
M. Garneau: Tout à l'heure, M. Lamarre nous a parlé
d'un cheminement, de façon fort succinte, de l'assemblage du gros oeuvre
que constitue le regroupement de ces voussoirs et de tous ces
équipements qui entrent dans le gros oeuvre du stade. Est-ce que, dans
un premier temps, M. Lamarre, vous pourriez nous dire ce qu'il y a de fait?
Vous nous avez dit qu'il y avait les 34 assises qui étaient presque
complétées, j'ai cru comprendre qu'elles étaient
complétées. Qu'est-ce qu'il y a de fait, à part cela,
à ce jour?
M. Lamarre: En fait, toutes les excavations sont à toutes
fins pratiques complétées. Il y a une fiche technique qu'on
pourrait peut-être passer.
M. Drapeau: ...à tous les membres un dossier
intitulé "fiche technique" qui nous permettrait peut-être de
suivre un peu les explications. Il y ades photos à
l'intérieur.
M. Garneau: Entre autres, je pense, M. Lamarre, au
stationnement...
M. Drapeau: L'état des travaux...
M. Garneau: ...aux deux stationnements...
M. Lamarre: Les excavations, à toutes fins pra- tiques,
sont complétées; les fondations des consoles sont
complétées à 90%; pour le stationnement Pie IX, les
fondations sont complétées et il y a une dalle et demie de
coulée. En fait, à la fin du mois de novembre, on avait à
peu près le quart du béton sur le chantier je ne parle pas
du béton qu'il y avait à couler en dehors, chez Shockbeton ou
ailleurs il y avait le quart des quantités de béton qui
devait être coulé sur le chantier qui était
déjà en place.
En fin de compte, à la fin du mois de novembre, les
échéanciers étaient respectés.
M. Garneau: Le coulage du béton, non seulement pour le
butoir qui est...
M. Lamarre: Les butées du mât... M. Garneau:
Oui.
M. Lamarre: Ensuite, les consoles... M. Garneau: Oui.
M. Lamarre: Et ensuite, mettons les fondations et une partie des
dalles du stationnement Pie IX.
M. Garneau: Et Viau n'est pas commencé?
M. Lamarre: Viau n'est pas commencé. L'excavation est
complétée, mais en fait, le béton n'est pas
commencé. Le mur aussi...
M. Drapeau: La paroi moulée...
M. Lamarre: La paroi moulée est faite.
M. Garneau: Quand vous avez fait votre cheminement critique de la
construction en entier, vous nous avez parlé du stade. Vous ne nous avez
pas parlé de l'espace de plancher qui est sous le stade et vous ne nous
avez pas parlé non plus des autres stationnements. Vous savez
jusqu'à quel point je suis sceptique sur vos propos, on en a
discuté en dehors pendant assez longtemps, mais j'aimerais quand
même, pour le bénéfice de la commission, que vous nous
disiez comment cela s'intègre dans votre cheminement critique, à
l'extérieur du stade et des gradins.
M. Lamarre: En fait, en ce qui concerne les planchers sous les
gradins, ceux-là sont les multi-tés, les éléments
préfabriqués qui sont chez Fran-con. Ceux-là, c'est ce que
je vous disais tout à l'heure, ce sont des éléments
standards.
M. Garneau: Je parle des espaces, ce dont M. le maire nous
parlait, les 700,000 pieds carrés de plancher sous le stade.
M. Lamarre: Oui. En fait, ce que je vous disais tout à
l'heure, c'est que c'est un chantier qui est à l'horizontale; alors, au
fur et à mesure qu'on avance avec le gros oeuvre, il est entendu que
tous les autres corps de métiers progressent immédiatement
derrière. Que ce soit pour la finition architec-
turale, que ce soit pour la mécanique,
l'électricité et la plomberie, tout progresse
immédiatement derrière le parachèvement, pour chaque
partie du stade, du gros oeuvre.
A la fin, quand on termine le gros oeuvre au 28 février, ce n'est
pas à ce moment-là seulement qu'on commence à faire la
finition; la finition a commencé presque immédiatement
après le parachèvement des deux premières consoles. En
fait, tout cela...
M. Garneau: Dans le fond, quand on regarde le coût
général du stade et de ces équipements sur ce chantier,
cela signifie qu'il faudrait que vous soyez organisé pour
dépenser au-delà de $1 million par jour, dans une construction,
sur un territoire, même si vous me dites que vous le subdivisez en trois
chantiers... Pour le stade, évidemment, vous pourriez me dire que vous
allez ajouter un chantier ou deux chantiers pour les stationnements, mais vous
êtes en mesure de nous assurer, sans rire, d'une façon absolument
ferme, que vous êtes en mesure de réaliser une oeuvre semblable
dans l'espace de treize mois.
Je n'ai, évidemment, pas l'expérience que vous avez dans
la construction, loin de là. Mais quand même, depuis quelques
années, j'ai à analyser l'évolution de plusieurs projets
au niveau gouvernemental et des projets d'une envergure beaucoup moindre ont
pris des délais de construction beaucoup plus longs. Je pense ici
à un stationnement qui était quand même bien prêt
à faire des concessions aux techniques plus développées
que vous utilisez, une main-d'oeuvre plus compétente que celle que l'on
peut avoir à Québec, si c'est possible, mais le stationnement de
Place d'Youville, qui comprend à peu près 1,000 places, a pris
au-delà de 24 mois à se construire et là, vous nous
assurez... Et ce n'est pas uniquement une question de placer une voiture. C'est
une question de tenir un événement d'envergure internationale qui
amènera des milliers et des milliers de personnes à
Montréal. C'est la réputation non seulement de votre firme mais
c'est bien plus la réputation, je pense, du Québec, du Canada qui
est en jeu et c'est une assurance qui me semble bien mince.
M. Lamarre: On ne commence pas actuellement. En
général, avant de sortir de terre, c'est toujours très
long. Nous, on est sorti de terre. L'excavation est finie, les fondations sont
faites. En fait, on commence l'érection. Ce que vous avez en tête,
en général vous me parlez d'un stationnement quand
on parle des bâtiments, c'est bien différent d'un stade où
il y a presque seulement en réalité du gros oeuvre. Il y a de la
finition, mais l'importance de la finition est très minime par rapport
à un bâtiment normal. Et on est déjà sorti de
terre.
Deuxièmement, au point de vue des délais, j'avais
donné l'exemple, l'autre fois, du pont-tunnel Lafontaine que personne ne
pensait pouvoir terminer à temps; c'étaient aussi des
éléments préfabriqués, coulés,
échoués à 90 pieds sous la surface de l'eau, et cela a
été terminé à temps pour l'Expo.
Pour Mirabel, on sait que cet aéroport se cons- truira
peut-être dans la moitié du temps de la plupart des autres
aéroports. Il y a certainement des projets qui retardent, mais
malgré tout, il y a des projets pui arrivent à temps.
En ce qui nous concerne, il faut dire que l'excavation est
complètement terminée. ll y a eu la grosse excavation qui a
été faite au départ. Les fondations sont finies. En fait,
on est sorti de terre, et en général, quand vous voyez un
bâtiment sortir de terre, vous pouvez regarder un peu, quand ils ne sont
pas arrêtés par les grèves, mais à Montréal,
cela monte d'un étage par semaine. Cela décolle. Mais quand ils
sont dans les fondations, c'est décourageant et ils peuvent passer six
mois, neuf mois, un an à ne rien voir. Tout à coup, cela commence
à monter. Là, on est rendu justement à ce stade de grande
production et je ne vois pas de problème pour arriver à temps, en
fait, s'il n'y a pas de conflit ouvrier ou s'il n'y a pas de problème
dans les relations de travail, mais dans les conditions normales, il n'y a pas
de problème pour arriver à temps.
M. Garneau: Ne trouvez-vous pas que penser travailler pendant
seize ou dix-sept mois, au maximum, sans aucun problème ouvrier dans le
contexte dans lequel on vit présentement, n'est pas un peu
illusoire?
M. Lamarre: Le chantier...
M. Garneau: Vous n'avez pas de jeu, en fait. C'est cela le but de
ma question, c'est parce qu'il n'y a pas grand jeu. Je me rappelle avoir eu des
discussions, au mois de juin, l'année dernière, et on me disait:
Si on peut commencer au mois d'octobre, s'il n'y a pas de grève, rien
qui nous empêche, on devrait avoir à peu près deux mois de
jeu. On est rendu à la mi-janvier, vous nous dites qu'il y en a une
partie faite, mais il y a eu des grèves, il y a eu des arrêts de
travail, des ralentissements de travail et puis vous nous arrivez encore en
nous disant qu'il y a encore deux mois de jeu. Ma foi a des limites. Je suis
bien prêt à l'exercer de la façon la plus totale, mais
est-ce que votre firme sera en mesure de donner des garanties
financières sur la finition de ces travaux?
M. Lamarre: On va demander cela à M. Dé-sourdy et
à M. Duranceau. Parce que ce sont eux qui font, en
réalité... Tout ce qu'on peut vous dire, nous, c'est une
assurance morale qu'il n'y a pas de problème à arriver
là-dedans. Quant à donner des garanties financières, bien
là, ce serait...
M. Garneau: Comme je vous ai dit déjà, vous feriez
serment mais vous ne gageriez pas. C'est un peu cela, le fond de
l'histoire.
M. Lamarre: Gager, c'est...
M. Garneau: Non, mais une garantie financière, pour moi,
c'est cela que ça voulait dire.
M. Lamarre: II faut bien dire, par exemple, qu'il y en a
énormément de gens qui ont des garanties financières
là-dedans, tous les sous-traitants, quels qu'ils soient, que ce soit
Francon, que ce soit Shockbeton, tous les autres, parce qu'en fait, pour
arriver à temps, il faut faire une grande diversification. Il
faut distribuer le travail. Tous ceux-là ont des bons
d'exécution, des bons de garantie pour arriver à temps.
Même il y en a, comme Shockbeton, qui encourront des
pénalités très fortes, s'ils n'arrivent pas à
temps. Tous ces gens ont presque seulement le chantier olympique à
faire, à l'heure actuelle, que ce soit Shockbeton, que ce soit Vibrek,
ici à Québec, que ce soit Prefac chez Francon c'est
différent mais pour la plupart des autres maisons, en ce qui
concerne les funiculaires, on a essayé de distribuer le plus possible,
pour être capables d'arriver à temps.
Je ne vois pas, au point de vue de l'assurance morale, tous ces gens ont
des gageures au jeu.
M. Léger: M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: Selon l'échéancier des travaux de
la direction générale de la construction du COJO,
l'érection du mât devait être terminée pour le 29
février 1976.
M. Lamarre: L'érection du mât, non c'est au mois
d'avril 1976. Je parle de tout le gros oeuvre, sauf le mât, qui va
être terminé le 29 février, sauf la partie
supérieure du mât.
M. Léger: C'est cela. Mais suivi par la suite de la
finition, qui doit se faire entre le 1er mars et le 6 juin 1976. Tout
dépend, évidemment, de l'installation des tirants et du
bétonnage des butées du mât qui, eux, devaient être
terminés pour le 28 février 1975. Cela était votre premier
échéancier. Est-ce que maintenant vous pouvez dire que le gros
oeuvre va être terminé pour le 28 février 1975 ou
plutôt en octobre 1975, selon ce que j'ai entendu tantôt, selon
votre affirmation?
M. Lamarre: Oui, c'est plutôt en septembre 1975 pour la
partie inférieure du mât, mais la grosse partie. A ce moment,
toutes les coupoles, que ce soient les coupoles sphériques ou les
coupoles latérales, seront complétées.
M. Léger: C'est donc dire que, selon votre
échéancier premier, vous reculez de six à sept mois ce que
vous aviez prévu dans le premier échéancier? Le premier
échéancier mentionnait février 1975 et là vous
mettez octobre 1975, pour le mât inférieur.
M. Lamarre: De quoi parlez-vous, M. Léger? M.
Léger: Le mât inférieur.
M. Lamarre: De quel échéancier? De quelle date?
M. Léger: L'échéancier que vous avez
établi, qui a paru dans les journaux, il y a peut-être une couple
de mois; c'est un échéancier...
M. Lamarre: Aucune de nos échéances n'a paru nulle
part.
M. Léger: Que vous avez publié, non, je sais. Pas
que vous avez publié, d'accord. Mais, est-ce qu'il n'y avait pas, dans
votre premier échéancier, une date pour le gros du travail, le 28
février 1975?
M. Lamarre: En fait, cela a glissé de deux mois, en ce qui
concerne l'échéancier concernant le mât proprement dit.
M. Léger: Alors, au lieu de février, c'était
avril 1975?
M. Lamarre: En fait... Est-ce que vous parlez des butées
ou si vous parlez de...
M. Léger: Je parle des tirants et du bétonnage des
butées du mât qui devaient être terminés pour le 28
février 1975, pour vous permettre de terminer la partie
inférieure du mât pour le 29 février 1976.
M. Lamarre: Si vous parlez des butées, il n'y a pas de
problème, cela va être terminé à la date que vous
dites, là. Moi, je vous parle de la coupole sphé-rique et de
toutes les coupoles latérales, qui vont être terminées au
mois de septembre.
M. Léger: D'accord. C'est cela.
M. Lamarre: Du centre de natation, mais les butées, elles,
devraient être terminées à la date dont vous parlez.
M. Léger: Mais il y a quand même une
différence de plusieurs mois dans la base. Vous avez parlé
tantôt du 28 février 1975 pour la partie inférieure du
mât et vous nous avez dit que c'était plutôt octobre 1975.
Il y a une différence de plusieurs mois là.
M. Lamarre: Entre nos deux échéanciers, celui que
nous avons fait il y a trois mois passés et celui qu'on vient de refaire
avec la nouvelle date, dans le parachèvement du mât, il y a deux
mois de différence et ces deux mois nous les retrouvons partout.
M. Léger: D'après vous, vous êtes capables de
réaliser cela malgré ce retard de deux mois?
M. Lamarre: Oui.
M. Léger: Est-ce que cela va coûter plus cher
à cause de cela? Est-ce que vous allez mettre plus de personnel,
travailler plus longtemps avec des primes d'accélération?
M. Lamarre: On a prévu, dans l'estimation que nous avons
remise, du temps supplémentaire et je pense qu'avec cette
prévision de temps supplémentaire il n'y a pas de problème
pour arriver à temps.
M. Léger: Est-il vrai que l'échéancier des
travaux sur les piscines est directement relié à la pro-
gression des travaux sur le mât? Autrement dit, si vous reculez de
deux mois pour le bas du mât qui va recouvrir les piscines, vous reculez
la réalisation de la construction des piscines de deux mois aussi.
M. Lamarre: C'est la même chose, c'est deux mois. Tout est
repoussé de deux mois.
M. Léger: Encore là, avec des obligations de
coûts supplémentaires du fait de l'accélération des
travaux et des primes pour le travail supplémentaire...
M. Lamarre: C'est déjà prévu.
M. Léger: C'est déjà prévu dans vos
nouvelles évaluations des coûts.
M. Lamarre: Oui, c'est cela.
M. Léger: Est-ce que c'est la même chose et comment
va la progression pour l'échéancier du Centre
Claude-Robillard?
M. Lamarre: Ah...
M. Léger: C'est encore la piscine. Ce n'est pas votre
domaine. Je reviendrai tantôt à la bonne personne. Où en
est rendu votre échéancier sur la pose des poutres du stade?
M. Lamarre: Sur la pose des poutres du stade? Vous parlez des
consoles?
M. Léger: Oui.
M. Lamarre: C'est cela que je vous disais tout à l'heure.
Je vais le reprendre. Le montage des premiers voussoirs du stade, on l'a sur
l'échéancier au 31 mars, au 1er avril 1975.
M. Léger: C'était prévu à quelle
date, dans votre premier échéancier?
M. Lamarre: Deux mois auparavant.
M. Léger: Deux mois auparavant. Dans votre estimation de
fin novembre, début décembre, est-ce que vous avez inclus les
coûts causés par ce retard de quelques mois?
M. Lamarre: Oui. Dans le nouvel estimé que nous avons
remis à la ville de Montréal, ces coûts sont prévus
en temps supplémentaire. En fait, on vous dit que
l'échéancier est construit sur deux "quarts" de 60 heures de
travail.
M. Léger: D'accord. On ne parle que de la question
d'échéancier jusqu'à maintenant, on reviendra sur les
coûts tantôt, aux bonnes personnes. Quel échéancier
a-t-on prévu pour le toit amovible du stade olympique? Où en
est-on rendu?
M. Drapeau: Je crois, M. le Président, que sur le toit
mobile, M. Taillibert pourrait donner les explica- tions. Il l'a conçu,
il a suivi de très près toutes les possibilités
techniques, les délais. Je crois que, s'il donne les explications, les
députés seront bien renseignés.
Le toit du stade
M. Taillibert (Roger): M. le Président, merci. En quelques
mots, ce dossier est actuellement prêt à l'exécution et il
est constitué de différents matériaux,
premièrement, la membrane, deuxièmement, la partie mobile
mécanique et, troisièmement, la partie des câbles de
support.
La membrane sera disponible en usine, en fabrication, entre mai et avril
de cette année.
La confection de l'ensemble de cette membrane de 180,000 pieds
carrés sera réalisée au mois d'octobre de la même
année 1975 et en même temps, simultanément, tous les
chariots ou les unités mobiles de transport et de freinage seront
réalisés. On peut dire qu'au 15 décembre, au plus tard,
tout ce matériel sera disponible, prêt à mettre en place
sur les constructions.
Il faut 25,000 heures de mise en place, dont 3,000 heures de techniciens
supérieurs et 22,000 heures d'ouvriers normaux pour mettre en place le
dispositif et le régler.
M. Léger: Quelle est la différence entre ces
nouvelles dates et le premier échéancier, au point de vue du
temps?
M. Taillibert: II n'y a pas de changement car tout ce
matériel est fabriqué en usine. Il s'adapte sur le dispositif
construit. C'est-à-dire qu'à partir du moment où vous avez
l'ensemble de la couronne réalisé et toutes les deux consoles,
est installé le massif de fondation des cadres, c'est-à-dire
l'antenne de reprise des efforts. Dans la partie supérieure du
mât, la zone de fixation des câblages ne peut être mise en
place qu'à partir du moment où la dernière plateforme,
avant le restaurant, sera construite.
M. Charron: A quelle usine est-ce fabriqué?
M. Taillibert: Quelle usine? C'est fabriqué dans de
nombreux endroits. Premièrement, ce problème de construction de
ce matériel n'est pas réglé définitivement.
M. Charron: Si vous dites que c'est en mars et avril, cela doit
être réglé bientôt.
M. Taillibert: Cela doit être réglé
bientôt, vous avez raison, mais ce que je peux vous dire, c'est que le
matériel, par exemple, de textile qui constitue la membrane, c'est un
matériel qu'il faut commander dans le mois qui vient, et j'ai
l'assurance de la fabrication dans les trois mois qui suivent. C'est pour cela
que je vous annonce le mois de mai pour la livraison, entre mai et juin. C'est
lié simplement à des dimensions de largeur, de lés de
fabrication.
M. Charron : Mais si vous me dites que vous avez
l'assurance du fabricant, quel est le fabricant? Où se
situe-t-il, le fabricant?
M. Taillibert: Le fabricant se situera en Europe car il y a une
seule possibilité de faire fabriquer le matériel textile,
celui-là.
M. Charron: Est-ce à dire que, pour la membrane, la
décision ayant été prise de la faire fabriquer à
l'extérieur du Québec, cela remet en quelque sorte le sort de la
membrane aux mains, par exemple, de conflits ouvriers qui pourraient exister
à l'extérieur du Québec et sur lesquels le gouvernement du
Québec n'aurait aucun pouvoir d'intervention, comme il l'a eu sur le
domaine de la construction?
M. Taillibert: Je pense que si je vous dis que ce matériel
est fabriqué en deux mois de temps, en usine, je ne pense pas qu'on
puisse vivre un an de grève.
M. Charron: Mais s'il arrivait un conflit ouvrier dans cette
usine ou ces usines, parce que vous avez mis cela au pluriel tout à
l'heure, qu'une seule de ces chaînes... Parce que j'imagine que c'est une
chaîne.
M. Taillibert: Ce n'est pas une chaîne. C'est une machine
toute simple, avec tambour sur lequel on vient déposer le produit, qui
est un produit particulier, c'est-à-dire a base de polyamide, c'est un
produit de synthèse qui permet de faire un tissage de haute
résistance, puisque ce matériau doit avoir des performances
c'est la condition de cette toiture de 60 tonnes au mètre
linéaire. C'est la raison pour laquelle la qualité de la
matière recherchée était la forme fondamentale de la
réalisation de cette toiture, car placer des câbles ou placer des
chariots dans l'espace, ce n'est rien du tout, mais trouver le matériau,
c'est un autre problème.
M. Charron: Une dernière question sur le sujet que je
viens d'aborder, M. le Président.
M. Taillibert: Oui.
M. Charron: Pour la tenue des Jeux olympiques, en juillet 1976,
le toit n'est pas nécessaire.
M. Taillibert: Moi, écoutez...
M. Charron: Est-ce qu'il a été prévu que le
toit serait là ou est-ce que l'absence du toit affecterait les jeux?
M. Taillibert: Est-ce que je pourrais vous dire, quand
même, en réponse, que puisque les jeux ont lieu en juillet 1976
et...
M. Charron: Oui.
M. Taillibert: ...je vous ai annoncé que le
matériel pourrait être prêt le 1 er décembre, en
prenant les décisions le mois prochain? Je pense qu'il y a là un
laps de temps vraiment très important de disponible. On n'est pas au
secours de deux mois. On se trouve avec un nombre de mois extrêmement
important.
M. Léger: Quelle compagnie va la faire? Quel est le nom de
la compagnie qui va être responsable?
M. Taillibert: Je ne peux pas vous répondre sur le
problème de la compagnie étant donné qu'il y a plusieurs
opérations techniques à faire, c'est-à-dire qu'à
partir du moment où vous avez un dispositif de câbles à
mettre en place, c'est une caractéristique spéciale technique que
de mettre des câbles dans l'espace. Deuxièmement, mettre des
matériaux mobiles avec un dispositif de freinage spécial, c'est
encore un autre dispositif de fabrication toujours en usine.
M. Charron: Qui va faire cela?
M. Léger: Une autre compagnie?
M. Charron: Une autre compagnie?
M. Léger: Quelles sont ces compagnies?
M. Taillibert: Plusieurs, oui.
M. Léger: Est-ce qu'on peut avoir les noms de ces
compagnies?
M. Taillibert: ...des spécialistes, chaque fois, de sorte
que...
M. Charron: Ces spécialistes sont-ils
européens?
M. Taillibert: Pas tous.
M. Charron: Mais, pour enlever la partie mystérieuse
qui...
M. Taillibert: II n'y a pas de mystère.
M. Charron: Alors, enlevons-le complètement. Pouvez-vous
déposer la liste des compagnies en identifiant la partie qui
relève de chacune, comme vous venez de nous le décrire et le sort
sera réglé?
Quelle partie du toit, parce que nous parlons toujours du toit, des
chariots et des câbles, relève du Québec et quelle partie
est de fabrication européenne et nous aurons l'information que nous
recherchons?
M. Drapeau: M. le Président, si on voulait me permettre,
je pense qu'on peut tout de suite donner un renseignement d'ordre
général qui serait utile aux membres.
Dans l'ensemble de tout ce qui est fabriqué pour la
réalisation du parc olympique, ce qui vient de l'extérieur du
pays ne représente que 3% de l'ensemble de l'entreprise. Ce qui est un
record en soi, parce que, dans des entreprises comme celles-là, à
cause de la spécialisation très marquée de certains
éléments, il arrive qu'on soit obligé, d'un pays à
l'autre, de faire appel l'un à l'autre.
Dans l'ensemble, il n'y a pas 3% de la réalisation
matérielle qui va venir d'en dehors du Canada. Quant à cette
membrane, il y a la matière et il y a la membrane, il y a ce qui sert
à fabriquer la membrane. Il y a des éléments, M.
Taillibert l'a dit, qui sont d'Europe et les divers procédés sont
divisés par la force des circonstances, parce qu'il y a plusieurs
opérations techniques entre différentes maisons, il semble bien
que tout n'est pas d'Europe, parce que dans tous les cas où il y a des
choses qui peuvent se faire ici, on voit à ce que ça se fasse
ici. Il semble bien que ce sera d'Europe, car c'est une membrane absolument
nouvelle et qui ne se fabrique pas n'importe où.
Je pense que si, par exemple, on se demandait d'où vient le tissu
dont nous sommes revêtus, bien peu diraient que c'est de l'étoffe
du pays et personne ne s'en scandaliserait. Alors, ce textile, cette
matière, ce matériau, il est fabriqué quelque part et on
ne le fabrique pas ici. Mais on a vu, autant que possible, à ce que le
plus de choses possible soient fabriquées ici. Mais cela, c'est quelque
chose qui ne peut pas se fabriquer ici.
M. Charron: M. le Président, je voudrais...
Le Président (M. Gratton): Si le député me
permet, je vais lui permettre une dernière question, mais tout en
faisant remarquer que nous devons nous limiter à la question de
l'échéancier et j'espère qu'on y reviendra avec cette
question.
M. Charron: C'est exactement ce que je voulais dire à
propos du maire de Montréal, M. le Président. Nous avons
soulevé cette question et la question d'une fabrication
européenne n'est arrivée que dans la réponse de M.
Taillibert. Le débat n'est pas de savoir quel pourcentage il y a et s'il
y a matière à information supplémentaire sur le
pourcentage de fabrication québécoise, canadienne ou
étrangère. Nous posions ces questions et le fait de savoir que le
mât contenait une partie de fabrication européenne est en rapport
avec l'échéancier, M. le Président, parce que, par
exemple, il faudra s'assurer, à un moment ou à un autre, du moyen
de transport par lequel cette fabrication européenne parviendra à
Montréal et cela, encore une fois, soumet l'échéancier
à différents imprévus possibles.
Par exemple, est-ce que cette fabrication viendra par bateau? C'est un
détail qui peut affecter l'échéancier en cause, soit au
départ, soit à l'arrivée à Montréal. Le
transport du port de Montréal jusqu'au site olympique est aussi un
endroit où peut survenir un imprévu. C'est toujours en fonction
de l'échéancier, M. le Président, puisque, vous me le
rappelez, que nous posions ces questions.
M. Drapeau: Cela voyagera par avion, c'est six fois moins lourd
que l'acier et il est prévu, dans le moment, que ça sera
transporté par avion.
Le Président (M. Drapeau): Le député de
Lafontaine avait-il complété sa série de questions?
M. Léger: J'avais complété, sauf que je vais
reposer ma question, pour savoir quelles compagnies ont déjà le
contrat pour fabriquer cela. Est-ce que ça n'a pas été
donné à ce jour?
M. Drapeau: Aucune.
Le Président (M. Gratton): Le ministre d'Etat au Conseil
exécutif.
M. Lamarre: Pour répondre à votre question, M.
Léger, l'approvisionnement n'est pas encore fait. Nous attendons d'avoir
les normes techniques qui devraient nous parvenir d'ici une ou deux semaines,
pour faire les demandes de prix et accorder le contrat.
M. Lalonde: M. le Président, il y a peut-être
quelque chose à dire sur la question du mât et de la toiture, de
la membrane. Est-ce absolument essentiel que le mât soit terminé
pour la tenue des jeux olympiques?
M. Drapeau: Le mât lui-même, si on me permet, sa
partie supérieure n'est pas indispensable, disons, pour les jeux.
M. Lalonde: Donc, la question de la fabrication de la membrane et
de l'installation n'entre pas en ligne de compte pour
l'échéancier.
M. Drapeau: Cela ne met pas les jeux en péril. M. Lalonde:
Bon, c'est ce que je voulais savoir.
M. Drapeau: Mais si c'est en place, cela peut servir pour les
jeux, contrairement à ce qu'on entend dire généralement.
On entend dire généralement que les compétitions
d'athlétisme doivent avoir lieu en plein air, que c'est interdit de
faire de la compétition sous le toit, ce qui n'est pas exact. Dans toute
la mesure du possible, cela a lieu en plein air. La natation, par exemple,
avait lieu en plein air jusqu'à Tokyo où les Japonais ont dit:
Nous voulons construire une piscine avec un toit. La Fédération
internationale de natation a accepté. Jusque là, il n'y avait pas
de pays qui avait proposé de faire une piscine avec un toit; depuis
Tokyo, toutes les piscines ont un toit. Pour le cyclisme, c'est à
Montréal que, pour la première fois, les championnats cyclistes
auront lieu sous un toit et la Fédération internationale a
accepté. Jusque là, les vélodromes étaient en plein
air. Pour l'athlétisme, ce n'est pas arrivé encore qu'un stade
soit construit, soit fermé d'une façon permanente ou qu'il puisse
s'ouvrir ou se fermer.
Or, j'ai eu l'occasion d'en discuter très longuement avec les
autorités, des gens qui sont tout à fait au haut de
l'échelle dans les fédérations internationales
d'athlétisme, et je suis en mesure d'affirmer qu'advenant le beau temps,
cela aura lieu en plein air, c'est beaucoup plus agréable; mais advenant
que lors de certaines journées de compétitions importantes
d'athlétisme, il pleuvait, eh bien! on m'a dit: C'est bien sûr que
s'il pleut comme à Rome, certains jours il a plu pendant trois
jours faire courir les athlètes dans l'eau jusqu'à la
cheville, cela
brise tous les records de toute façon. Alors si vous avez un toit
qui permet de fermer le stade, la fédération vous demandera de
fermer le stade.
Contrairement à ce qu'on a dit et je l'ai entendu encore
hier soir dans un éditorial à la radio que c'était
interdit de se servir d'un toit, justement, ce n'était pas interdit; il
n'y a rien dans les règlements qui l'interdit. C'est tellement plus
agréable de faire cela en plein air; mais, comme dans d'autres cas
où les fédérations ont accepté le toit pour la
natation et le cyclisme, s'il pleut, plutôt que de faire courir les
athlètes dans des conditions plus difficiles, ce qui fausse de toute
façon toute comparaison de records, eh bien! j'ai l'assurance... Enfin,
j'ai demandé l'information d'une façon expresse il y a deux ans
et on m'a bien affirmé que tout en préférant que ce soit
en plein air, plutôt que de risquer d'avoir tous les gens qui sont
là sous la pluie, surtout les athlètes qui ne donnent pas le
meilleur de leur performance à cause de la pluie, eh bien! on
demanderait de fermer le toit s'il y a un toit. C'est la situation. On peut
faire les jeux sans le toit, mais s'il est là, on garantit que toutes
les compétitions auront lieu tel que le programme l'indique.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Drummond... Je m'excuse.
Calendrier des travaux (suite)
M. Lalonde: C'est seulement une remarque que je voulais faire.
Maintenant, la question que je voulais poser à M. Lamarre: Vous avez dit
que l'intention était d'avoir trois chantiers pour l'installation des
consoles et des autres éléments. Mais vous avez dit que vous
pourriez, éventuellement, au besoin, ajouter des chantiers; en principe,
on pourrait en avoir 17, je crois, avez-vous dit. Est-ce que le programme de
fabrication dans les différentes usines va permettre de fournir à
cinq, six ou sept chantiers ou bien s'il est destiné à fournir
à trois chantiers? C'est beau de faire beaucoup de chantiers et ajouter
des grues mais si le matériel n'arrive pas, on n'est pas beaucoup plus
avancés.
M. Lamarre: La seule usine de préfabrication qui pourrait
peut-être prendre du retard c'est celle dont on doute le moins
est Shockbeton et, déjà, il y a des cellules les
cellules, ce sont des unités de coffrage supplémentaires, de
béton-nage qui sont en surplus. A ce moment-là, nous
croyons qu'il n'y a pas de problème pour Shockbeton d'alimenter le
chantier avec les voussoirs préfabriqués.
M. Lalonde: Même des chantiers additionnels que vous
pourriez faire?
M. Lamarre: Oui, en fait, chez Shockbeton on a des cellules
additionnelles qui sont justement pour prévoir les pépins qui
pourraient survenir. On a des cellules additionnelles de bétonnage des
voussoirs; pour le reste, c'est tellement standard, disons, qu'on ne pense pas
avoir de problèmes ni chez Francon, ni chez Prefac, ni chez Vibrek ici,
à Québec. Il n'y a pas de problèmes de ce
côté.
M. Lalonde: Concernant ce calendrier, la question est
peut-être hypothétique, mais elle vaut la peine qu'on s'y
arrête. Si, dans trois ou quatre mois, on s'aperçoit que, pour
différentes raisons, on a tellement de retard qu'on ne peut pas terminer
le stade à temps, la ville de Montréal a-t-elle une alternative
pour tenir les jeux ailleurs?
M. Drapeau: Je n'hésite pas à dire que, moi, je ne
vois pas d'alternative pour tenir les jeux ailleurs. Dans toute la mesure
où les travaux progressent rapidement, s'il faut répondre
à la question hypothétique, la solution sera toujours de partir
de ce qu'il y a sur place et de voir ce qu'on peut établir
d'installation en partant de ce qu'il y a sur place. Si, dans trois mois, on
est rendu à un certain point de mise en place et qu'il y a un
pépin qui dure une semaine, deux semaines, je ne crois pas que ce serait
dans trois mois qu'on pourrait trouver qu'une semaine de retard est fatale.
Cela ne pourrait être qu'en s'approchant de 1976. Mais à ce
moment-là, il y aura tellement de choses de faites, que, partant de ce
qu'il y a là, et suivant ce qu'il y aura là, on pourra trouver
une solution que j'appellerais d'urgence, non pas de rechange, mais d'urgence.
Tout dépendrait du temps ou de la date où ce pépin se
produirait et de sa durée. Mais je ne peux pas facilement accepter
l'hypothèse, parce qu'à moins d'un cataclysme qui serait l'acte
de Dieu, il est tellement admis maintenant cette crise aura eu cela de
bon de rendre tout le monde, patrons comme employés, conscients
des délais, que je me refuse à croire que patrons ou travailleurs
favoriseraient un arrêt de travail qui mettrait en danger la tenue des
jeux. Moi, je refuse de croire cela. L'unanimité est tellement faite,
maintenant, sur l'importance des jeux et l'urgence de compléter les
travaux. Il faut bien dire que le règlement qui est intervenu, mon Dieu,
signifie ce qu'il signifie, et cela me convainc que tant qu'il y avait du
délai, patrons ou employeurs, je ne juge pas, j'ai dit que tant qu'il y
avait des délais, on semblait admettre que ce n'était pas
tangent, que ce n'était pas critique, on était prêt
à aller jusqu'à la limite. Mais il semble bien maintenant que
patrons, constructeurs et travailleurs admettent qu'on ne peut plus perdre de
temps. Je serais extrêmement surpris qu'il survienne quelque chose,
étant donné, justement, les explications qui nous sont fournies
de la distribution de la préfabrication, du grand nombre de moyens de
mise en place et d'exécution, et de l'état d'esprit et de la
conviction que les gens ont que ces travaux-là doivent se terminer, que
les jeux doivent avoir lieu.
Mais pour reprendre l'hypothèse, en poursuivant rapidement le
plus possible les travaux, si un pépin arrive, la meilleure solution
d'urgence sera toujours de partir de ce qu'il y aura de fait, et de voi r si,
en complétant le reste en bois ou autrement, on ne pourrait pas mettre
des gradins et avoir des emplacements temporaires. Mais ce serait une solution
d'urgence.
M. Léger: Les usines de préfabrication... M.
Drapeau: Oui.
M. Léger: ...ne sont pas frappées, ne sont pas
soumises au décret de la construction, et des problèmes de
relations de travail peuvent avoir lieu quand même, malgré votre
optimisme, ils peuvent survenir, parce qu'elles ne sont pas touchées par
le décret de la construction. Une usine de préfabrication touche
quand même une partie très importante au point de vue de
matériel à fournir...
M. Drapeau: Oui.
M. Léger: ...et, à ce moment, quelle sorte de jeux
avez-vous? C'est bien beau de croire que ces gens vont mettre de
côté leurs problèmes particuliers uniquement par esprit
d'olympisme, mais il faut quand même prévoir chez ceux qui veulent
que les Jeux olympiques aient lieu, il faut prévoir un délai, et
les délais sont de plus en plus courts.
M. Drapeau: Cela repose toute la question de faire ou de ne pas
faire les jeux, parce que ce soit n'importe quel projet, posons
l'hypothèse qu'on change de projet et qu'on en prend un autre qui
prendrait moins de temps. A partir du moment où on dit: On
atrouvé une autre formule qui prend six mois de moins, c'est bien
sûr que cela constitue quand même un danger que dans la
période où on a besoin qu'ils travaillent, il puisse y avoir
quand même des arrêts de travail avec n'importe quel projet.
Si on disait: Pourvu que ce soit un autre projet, il n'y en aura pas
d'arrêts de travail. Très bien. Prenons l'hypothèse d'un
arrêt de travail, causé par les patrons, causé par les
travailleurs, cela n'a pas d'importance pour les fins de la
démonstration. Dès qu'on admet qu'à l'occasion de ce
projet-là il peut y avoir des pépins qui empêchent de
terminer les travaux à temps, quelles garanties avons-nous alors qu'un
autre projet ne serait pas victime d'un arrêt de travail ou de
complications qui mettraient en jeu la réalisation à temps? A
partir du moment où on fait une hypothèse avec l'un, il faut
faire une hypothèse avec l'autre; autrement, il n'y a pas de
justice.
Je me dis que psychologiquement, à partir du moment où
tout le monde sait qu'il faut que cela ait lieu à temps, je ne peux pas
tenir pour acquis qu'il va y en avoir. S'il y en a, la même
hypothèse peut se représenter avec n'importe quelle autre
solution. C'est pourquoi je dis: S'il y en a, la meilleure solution d'urgence
serait de partir de ce qu'il y aura de réalisé et de voir comment
on doit temporairement utiliser ce qu'il y a de fait, compléter aver les
moyens du bord pour que les jeux aient lieu, quitte ensuite à
compléter dans la forme définitive plus tard.
Je ne crois pas qu'aucune autre solution puisse remplacer
celle-là sur la base permanente. Sur la base d'urgence, c'est encore en
partant de ce qu'il y aura là, parce que d'ici 1976, tout de même,
les travaux vont marcher. Si cela s'arrête au mois de janvier 1976, pour
un mois, à ce moment-là tous ensemble on dira: II y a quand
même beaucoup de choses de faites. Qu'est-ce qu'on peut faire à
partir de l'état des lieux pour être assurés de recevoir le
monde, les athlètes et que les jeux aient lieu? C'est cela la formule.
Partir de ce qu'il y aura de fait et appliquer une solution d'urgence sur ce
qu'il y a de fait.
M. Malouin: M. le maire, quel est le retard que vous avez
présentement à ce jour sur les jeux en général, sur
votre échéancier?
M. Drapeau: Le retard, actuellement, a été
corrigé par le nouvel échéancier.
M. Malouin: Est-ce que l'échéancier que vous nous
avez présenté est au 15 décembre? Parce qu'il y a quand
même eu des facteurs qui ont perturbé...
M. Drapeau: On a un nouvel échéancier...
M. Lamarre: On a un nouvel échéancier fait avec la
date de reprise des travaux, celui que j'ai; je ne sais pas s'il a
été passé, celui-là. Celui que j'ai c'est à
la date de la reprise des travaux, dans la deuxième moitié de
janvier.
M. Drapeau: Celui-là a été terminé
hier ou avant-hier; il a été revu et corrigé par toutes
les parties intéressées et cela se termine, le gros oeuvre,
à la fin de février.
M. Malouin: Mais vous avez quand même, sur cet
échéancier, un certain facteur de sécurité qui vous
donne une garantie. Est-ce que le facteur de sécurité se situe
seulement dans les quatre heures que vous avez chaque jour non ouvrable?
M. Lamarre: Non, le facteur de sécurité qu'on a
pour le montage des consoles, c'est de mettre en marche un quatrième
chantier; c'est ce qu'on vous disait tout à l'heure.
M. Malouin: Cela, c'en est un facteur de
sécurité.
M. Lamarre: Un facteur de sécurité. Ensuite, on a
demandé, je ne sais pas si on l'obtiendra, d'avoir la permission de
travailler pendant les vacances de la construction pendant les deux
dernières semaines de juillet. Il est bien certain que cela
coûtera un petit peu plus cher, mais ce sont les deux plus belles
semaines de construction de l'année. Si on était capable de
travailler durant cette période-là, on reprendrait quatre
semaines en hiver. C'est une hypothèse qu'on a aussi derrière la
tête.
M. Malouin: Est-ce que vous êtes assurés en
même temps d'une certaine collaboration de toutes les parties en cause?
C'est une question quand même qui...
M. Drapeau: Si vous permettez, l'expérience
démontre ceci. Lorsqu'il est devenu apparent que le vélodrome ne
pourrait pas être prêt pour le championnat cycliste de
l'été dernier, la solution de rechange qui était connue
à ce moment-là dont on
ne parlait pas mais on savait que, s'il arrivait quelque chose, on avait
une solution de rechange a été d'installer la piste. La
piste d'athlétisme était prête à temps, était
prête à être montée à la date prévue,
alors on l'a fait monter sur le terrain de sports de l'Université de
Montréal. Les délais étaient très courts et tout le
monde s'est donné la main. Les étrangers qui sont venus ont tout
simplement dit: II s'agit d'un miracle. Les ouvriers ont dit: II faut le faire
dans le délai, parce qu'on ne veut pas que les championnats cyclistes
n'aient pas lieu. Ils l'ont fait et, à ce moment-là, ils ont
donné du 125%.
D'ailleurs pendant quelques mois, alors qu'il n'y avait pas de conflits
de travail, il s'est mis en place, pour le vélodrome, des voussoirs
à un rythme extrêmement encourageant. Cela démontre bien
qu'à partir du moment où le climat est bon la production est
bonne. Il reste le dimanche, parce que c'est basé, dans le moment, sur
six jours. Il reste une journée par semaine, il reste quatre heures sur
24.
M. Malouin: Y a-t-il possibilité que des pièces
accessoires puissent être enlevées pour se concentrer sur d'autres
morceaux? Je m'explique. Si le mât pour vous est un accessoire, peut-on
envoyer tous les effectifs sur le stade ou sur d'autres parties plus
importantes? Est-ce considéré dans votre esprit?
M. Lamarre: Pour nous, il ne serait pas question d'arrêter
la fabrication ou le montage du mât. On mettrait des chantiers
additionnels pour parachever les consoles. C'est tellement étendu.
M. Malouin: II me semble que dans votre échéancier
le mât soit le point critique.
M. Lamarre: ...seulement la partie la plus haute. M. Drapeau:
Ce n'est pas critique, d'ailleurs.
M. Malouin: En fait, pour nous, on peut peut-être penser
cela, que s'il manque un pied en haut, vous ne pourrez pas réaliser
votre mât.
M. Lamarre: II peut manquer, supposons, les deux derniers
étages de restaurant, mais pour le mât et pour la voile, cela
s'applique en bas de ces deux étages. Pour la réalisation du
mât, la partie difficile est la partie inférieure, la coupole
sphérique, la cage à oeufs, le toit qui va au-dessus de cela,
mais, par après, c'est seulement une construction. C'est vrai qu'elle
est penchée. En général, sur les chantiers de
construction, cela penche toujours et il faut le redresser. Là, on le
laisse pencher et on continue à monter. En fait, il n'y a pas trop de
problèmes pour monter le mât, une fois rendu à la partie
au-dessus des coupoles. C'est une construction standard. Je ne vois pas de
problème là-dedans.
Le Président (M. Gratton): Merci. Je pense que ceci
complète la phase de l'échéancier. Nous allons maintenant
inviter Son Excellence M. Roger Rousseau à nous faire la
présentation, au nom du COJO et, tel que convenu, nous
procéderons plus tard à la période des questions.
M. le Maire?
M. Drapeau: Je m'excuse. J'avais pris une petite note
tantôt. Je n'ai pas voulu interrompre... Quelqu' un a demandé s'il
y avait moyen de pénaliser quelqu'un. Il y a une pénalité.
On l'a oubliée. Les entrepreneurs, les constructeurs ont une
pénalité de $100,000 par jour à compter du 7 juin. Je ne
sais pas si cela a été dit, mais vous étiez
peut-être au courant. Il y a une pénalité. C'est un montant
de $100,000 par jour à partir du 7 juin.
Le Président (M. Gratton): Merci. Excellence...
Comité organisateur des Jeux olympiques
M. Rousseau (Roger): M. le Président, premièrement,
je voudrais remercier les membres de la commission de nous recevoir, nous, les
membres du COJO. Il faut se rappeler que M. le maire fait partie du COJO.
Alors, nous sommes tous ici du COJO.
Le mandat du COJO est un mandat administratif. Je voudrais m'en tenir
à la question administrative. Au début de cette séance, on
a expliqué comment le COJO a été formé. Les jeux
ont été gagnés par la ville de Montréal, remis au
comité national qui, ici, s'appelle l'Association olympique canadienne
et cette dernière a formé, avec la ville de Montréal, le
comité organisateur.
Au tout début, il n'y avait vraiment qu'un conseil
d'administration et quelques membres du COJO. J'ai moi-même pris la
direction du COJO le 24 juillet 1972. Un mois après, nous étions
à Munich avec une équipe de 50 personnes qui ont
étudié à fond l'organisation des jeux de Munich.
A la base, le mandat du COJO devant le Comité international
olympique est de fournir les installations nécessaires, répondant
aux exigences des diverses fédérations internationales pour voir
au logement et au couvert des participants, officiels, membres de la presse,
membres du CIO, représentants des comités olympiques nationaux et
des fédérations internationales, pour voir à toutes les
exigences techniques, médicales, juridiques, financières,
administratives et culturelles, remplir tout autre devoir prescrit par les
statuts et règles olympiques.
Au tout début, à mon arrivée, le comité
organisateur était vraiment une division de la ville de Montréal.
Le 9 août 1972, le comité a été formé en
corporation sous le nom de Le Comité organisateur des jeux olympiques de
1976 The Organizing Committee of the 1976 Olympic Games (COJO).
Le 31 août 1973, un protocole d'entente est intervenu entre le
COJO et la ville de Montréal en vertu duquel la ville s'est
engagée envers le COJO à, entre autres: fournir tous les
aménagements nécessaires aux jeux, tant les installations
sportives proprement dites que celles nécessaires à
l'administration et au logement des athlètes et de la presse.
Ceci est un peu différent des comités organisateurs des
autres jeux et ceci était dû au fait que le comité
organisateur devait autofinancer les jeux. Il était impossible, à
ce moment, pour un comité or-
ganisateur qui n'avait pas encore de loi, qui n'avait aucun programme,
de prendre à sa charge toutes les installations. Alors, nous sommes
devenus partenaires avec la ville, et l'entente en fait foi.
En contrepartie, le COJO s'est engagé envers la ville à
lui remettre, à même ses revenus, et après avoir pourvu au
paiement de ses obligations courantes, des versements applicables aux
coûts directs de construction encourus par la ville en regard de ses
obligations telles que ci-haut définies, sur présentation des
pièces justificatives. Comme la commission l'a entendu, il convient
d'ajouter que ce protocole d'entente contient certaines réserves quant
à l'utilisation des fonds provenant de la loterie olympique.
Le 26 juillet 1974, par résolution de son conseil, le COJO
réduisait l'obligation de la ville de Montréal en regard des
installations sportives (lieux de compétition) à celles devant
être aménagées sur les immeubles dont la ville est
propriétaire. Au surplus, par convention en date du 18 octobre 1974,
avec Les Terrasses Zaroléga Inc., elle acceptait de participer à
la responsabilité de la construction du projet Les Pyramides, devant
servir aux fins du village olympique pour les jeux et, par voie de
conséquence, à une partie de son financement, le tout en retour
d'un contrôle sur les coûts et le cheminement critique dans la
construction du projet.
En d'autres mots, le COJO prenait une certaine responsabilité
pour les installations qui étaient en dehors de la ville, ou qui
étaient en dedans de la ville mais qui n'appartenaient pas à la
ville. Et aussi, un peu plus tard, avant Vienne, nous avons aussi pris la
responsabilité du village olympique.
Je voudrais dire quelques mots, maintenant, sur l'organisation du
comité organisateur. L'organisation du COJO est fondée sur une
structure hiérarchique précise. Chacun a un supérieur
hiérarchique. Au sommet de la pyramide se trouve le conseil
d'administration dont les membres représentent les trois domaines
essentiels au succès des jeux de la XXIe olympiade: sports,
gouvernements, finances.
J'en suis le président. Nous avons comme membres le maire Jean
Drapeau, M. James Worrall, ici présent, membre canadien du CIO, M.
Harold Wright, de Vancouver, qui est le président du comité
national, M. Simon Saint-Pierre, vice-président exécutif du COJO,
M. Pierre Charbonneau, vice-président des sports au COJO, M. Gerry
Snyder, vice-président au revenu COJO, M. Victor de B. Oland, de
Halifax, ancien lieutenant-gouverneur, M. Valorie Swain, l'ancien maire de
Kingston, M. Howard Radford, notre secrétaire-trésorier au COJO,
M. Kenneth Farmer, M. Louis Chantigny, M. Jean Dupire, et M. Paul
Desrochers.
Après le conseil d'administration vient le comité
exécutif composé du président, du vice-président
exécutif, M. Saint-Pierre, et de quatre autres membres du conseil
d'administration.
Afin d'atteindre les objectifs fixés par le conseil
d'administration, le travail a été divisé en 130
éléments appelés sous-projets. Il était très
important-pour nous dans la hiérarchie que chaque sous-projet soit bien
délimité et mis sous la vice-présidence. Les sous-projets
sont dirigés par des chargés de projet et sont groupés
méthodiquement en divisions. Les tâches de ces divisions sont
déterminées selon un programme global mis au point avec tous les
chargés de projet. Le travail de toutes les divisions est
coordonné par un comité de gestion, présidé par le
vice-président exécutif et composé des responsables des
divisions.
Le personnel du COJO en ce moment est de 417 personnes et sera
approximativement de 600 personnes d'ici le mois de juillet 1976. Il faudra
prévoir également 15,000 personnes qui seront engagées sur
une base temporaire durant la période des jeux. Vous trouverez,
messieurs les membres de la commission, l'organigramme dans le mémoire
qui a été déposé.
Autofinancement
M. Rousseau: Maintenant quelques mots sur l'autofinancement. Les
ressources du COJO sont constituées principalement du produit de la
loterie olympique, de la monnaie olympique et des timbres olympiques. Le
Parlement du Canada a voté, comme vous le savez, le 27 juillet 1973, une
loi instituant ces programmes d'autofinancement. Le ministère
fédéral des Postes dirige le programme de marketing des timbres
olympiques et de la monnaie olympique. La loterie olympique est
administrée par une corporation distincte sous la présidence d'un
président et du commissaire général, moi-même.
Toutes les autres sources de revenus du COJO, telles la vente des droits de
reproduction, de radiodiffusion et de télévision, la cession des
droits de licences et de concessions, tombent sous la juridiction du COJO.
Maintenant, quelques mots sur le budget original basé sur
l'autofinancement que vous trouverez dans le mémoire. Au tout
début, vous vous rappelez que la monnaie devait rapporter $250 millions.
Sur l'autre partie de la page, il y a des indications au 17 janvier 1975 avec
un minimum et un maximum. La monnaie en ce moment peut rapporter un minimum de
$100 millions et un maximum de $175 millions. Les timbres olympiques restent
à $10 millions. Pour la loterie olympique, qui devait nous rapporter $32
millions, nous avons maintenant un minimum de $175 millions et un maximum de
$200 millions. Les autres revenus qui, dans le budget original, sont
portés à$18 millions sont maintenant à un minimum de $50
millions.
Dépenses. Budget original, fonctionnement: $60 millions.
Indication: $73 millions. J'y reviendrai. Aménagements, Kingston: $4
millions; indication, $4 millions. Il n'y a pas de changement à
Kingston. Lee constructions prises par COJO sont de $22,600,000. Celles de la
ville sont passées de $223 millions à $544 millions, ce qui fait,
dans le budget original, $310 millions et, dans le budget estimé en ce
moment, $644 millions.
Pour la question de fonctionnement, en 1972 73, nous avons
dépensé $800,000. Nous n'avions pas de budget à ce moment.
Pour l'année suivante, le conseil d'administration a voté un
budget de $4.8 millions et les dépenses ont été de $3.4
millions. Cette année, notre conseil d'administration, pour
l'année courante 1974 75, a un budget de $12.2 millions et, après
huit mois de
fonctionnement, nous sommes rendus à $6 millions.
Alors il y a une possibilité d'un surplus encore cette
année. L'an dernier, c'était plus de $1 million.
Ala réunion du 13 décembre du conseil d'administration, le
comité exécutif a présenté aux administrateurs des
indications relativement aux dépenses de fonctionnement. Les chiffres
indiquent que le budget de fonctionnement de $12.2 millions approuvé
pour l'exercice financier 1974-75 sera respecté mais que le total des
dépenses de fonctionnement passera de $60 millions à $73
millions, ceci étant dû aux nouvelles responsabilités dans
la construction, au village olympique et aussi, certainement, à
l'inflation.
Au tout début, nous avions dans notre organisation une division
de la construction. Cette division avait été mise en place pour
préparer les normes de chaque lieu de compétition qui devaient
être passées aux mandataires des installations, par la ville.
Depuis que nous avons pris certaines responsabilités en plus, cette
division a dû augmenter et c'est pourquoi, aussi, nous avons des
dépenses en plus.
En ce moment, la division du travail dans la construction, c'est que la
ville de Montréal procède à la construction des
installations nouvelles suivantes: -le parc olympique, qui comprend les
installations sportives suivantes: le vélodrome, la piscine et le stade
olympique; -le bassin de l'île Notre-Dame pour les compétitions
d'aviron et de canoë; - les centres sportifs Etienne-Desmarteaux et
Claude-Robillard.
De plus, la ville de Montréal effectuera des modifications et des
transformations à plusieurs de ses propriétés. Le centre
Maisonneuve et l'aréna Maurice-Richard, tous deux situés sur le
terrain du complexe du parc Maisonneuve, subiront des changements afin de mieux
répondre aux exigences requises pour la présentation des
compétitions de lutte et de boxe. Plusieurs parcs municipaux seront
aussi mis à la disposition des athlètes pour qu'ils puissent s'y
entraîner et répondront aux normes et règlements des
fédérations sportives internationales.
Le COJO, d'autre part, s'est chargé, depuis le mois d'août
1974, de la conception et de la réalisation des transformations sur tous
les lieux de compétition et d'entraînement n'appartenant pas
à la ville de Montréal. Cette responsabilité du COJO
inclut le centre de tir à l'arc de Joliette, le centre des sports
équestres de Bromont, le centre de tir de l'Acadie, le forum de
Montréal, l'aréna Paul-Sauvé, le palais des sports de
Sherbrooke, le pavillon de l'éducation physique de l'université
Laval à Québec, le stade de Sherbrooke, le stade Lansdowne
à Ottawa, le stade Varsity à Toronto, l'autostade, le stade
d'hiver de l'Université de Montréal et le stade Mol-son de
l'université McGill.
Chaque lieu de compétition et d'entraînement
représente, pour le COJO, un projet de construction bien
identifié. L'acheminement de chacun de ces projets comporte un certain
nombre d'étapes, notamment: - la préparation d'un programme
précis qui a pour but de traduire en termes techniques les exigences du
COJO; -l'élaboration des plans préliminaires (il s'agit
d'élaborer des plans de modification, de transformation et
d'aménagement adaptés aux exigences exprimées); - la
préparation de plans de construction qui permettent de faire appel
à des entrepreneurs pour obtenir des offres de services et de choisir un
fournisseur.
Vous avez là une liste des lieux de compétition où
vous voyez: juridiction de la ville de Montréal, $537 millions;
juridiction du COJO, $12 millions.
Lieux d'entraînement: juridiction de la ville de Montréal,
$2,350,000; juridiction du COJO: $4,350,000.
Divers: remise en état, lieux, COJO, $1 million; personnel et
professionnels COJO, $5 millions; à définir, lieux, ville de
Montréal, $5 millions; Kingston, $4 millions.
Cela donne un total de $570,955,000.
Vous verrez dans la liste ci-après tous les lieux de
compétition nécessaires aux jeux, avec leur coût et leur
échéancier.
Le stade olympique, pour l'athlétisme, le football, le pentathlon
moderne et les sports équestres, $416 millions;
échéancier, le 28 février 1976.
La piscine olympique, natation et pentathlon moderne, fait partie de
cela.
Le vélodrome, cyclisme et judo, $57 millions;
échéancier, le 30 octobre 1975.
L'aréna Maurice-Richard, $2.5 millions; échéancier,
le 30 mai 1976.
Centre Maisonneuve, lutte, $1.4 million, le 30 mai 1976.
Le bassin d'aviron, $16 millions, le 30 juin 1975; nous en aurons besoin
pour les championnats cet été.
L'île Sainte-Hélène, pour sports équestres,
nous n'avons pas le coût, le 30 mai 1976.
Le centre Robillard, handball, water-polo, $31 millions, le 31 mars
1976.
Le centre Desmarteaux, basketball, $12 millions, le 30 juin 1976.
Est-ce que vous voulez, M. le Président, que je vous lise toute
la liste?
Le Président (M. Gratton): Non.
M. Rousseau: Bien. Comme vous le savez, nous avons dû faire
un rapport d'étapes très important, à Vienne, au mois
d'octobre. Ce rapport qui est ici est, suivant les dires du comité
international, un des rapports les plus complets qui ait jamais
été fait par un comité organisateur, à ce moment. A
ce moment-là, nous avons préparé un rapport complet, nous
avons défendu les thèses et les échéanciers que
nous avions alors. Depuis, il s'est passé certains
événements très importants. Le 27 novembre, les
ferrailleurs travaillant sur le site olympique déclenchaient un
arrêt de travail. Le 13 décembre, le conseil d'administration du
COJO était saisi de l'étude complétée par les
mandataires-coordonnateurs Lalonde, Valois, Lamarre, Valois et
associés et Asselin, Benoît, Boucher, Ducharme, Lapointe
Inc., en date du 10 décembre 1974, ayant trait aux installations
olympiques. Cette étude établissait que, selon les plans actuels,
les coûts des installations olympiques dépasseraient $540 millions
et ce sans compter les dépenses encourues par la préparation d'un
certain nombre de lieux d'entraînement, ni les incidences inflationnaires
de la période de novembre 1974 à juillet 1976. Ces données
furent étudiées par le conseil d'administration du COJO à
son assemblée du 19 décembre 1974.
Le lendemain, soit le 20 décembre, j'adressais une lettre au
président du Comité exécutif de la ville de
Montréal, M. Gérard Niding, lui signifiant clairement, par cette
lettre, que les sources de revenu de COJO ne lui permettraient pas d'assumer
l'augmentation des coûts révélée par l'étude
des mandataires-coordonnateurs tout en respectant le principe directeur de
l'autofinancement. Le COJO demandait donc à la ville de procéder
à une réévaluation des plans et des projets de
construction des installations olympiques.
Au début de janvier 1975, les problèmes causés par
l'arrêt de travail prolongé dans l'industrie de la construction
venaient s'ajouter à ceux causés par l'augmentation des
coûts et rendaient impératif pour le COJO d'explorer des options
qui respecteraient les échéanciers et le principe de
l'autofinancement. C'est ainsi que le transfert de l'autostade a
été envisagé.
Cette position administrative du COJO lui permettrait, le cas
échéant, de respecter ses objectifs fondamentaux, soit la tenue
des Jeux olympiques en 1976 et leur financement.
M. le Président, j'ai demandé, et ceci a été
entériné par le conseil d'administration du COJO, qu'une
étude soit faite sur la possibilité de transférer
l'autostade sur les lieux, comme solution de rechange. Certainement, ce n'est
pas ce que vous voyez.
Cette solution est une solution qui, seulement, peut être possible
si des études sont faites et sont complétées avec les gens
de la ville. Pour le moment, l'étude s'en tient strictement à une
étude du démantèlement de l'autostade, du transport de ce
qu'il y a de l'autostade au site et du dédoublement. Si la commission
veut voir les plans que nous avons, cela nous fera plaisir de vous les montrer.
Mais certainement, nous ne sommes pas mariés à cette alternative;
c'est une alternative qui peut s'avérer valable si nous devons sauver
les jeux à un certain moment. Alors, si c'est votre désir, nous
pouvons les présenter.
Le Président (M. Gratton): Excellence, est-ce que ceci
complète vos remarques préliminaires?
M. Rousseau: Oui.
Le Président (M. Gratton): Alors, j'inviterais
immédiatement...
Solution de rechange
M. Garneau: M. Rousseau suggère, si je comprends bien, M.
le Président, d'avoir un exposé préliminaire ou rapide de
ce que pourrait constituer la solution alternative qui semble avoir
été... Est-ce que c'est...
M. Rousseau: Si c'est votre désir, M. le Président,
certainement.
M. Garneau: Je pense que ce serait l'intérêt de tout
le monde.
Le Président (M. Gratton): Si je comprends bien, la
commission aimerait qu'on fasse cette présentation immédiatement?
Alors, s'il vous plaît.
M. Rousseau: D'accord. Cette étude a été
faite par la firme d'architectes Desnoyers, Mercure, Leziy et Gagnon et avec
les ingénieurs Nicolet, Carrier, Dressel et Associés. Comme je
vous répète bien, ceci n'est qu'une solution de rechange possible
au cas où cela s'avérerait nécessaire. M. Gagnon va faire
la présentation pour la firme Desnoyers, Mercure, Leziy et Gagnon et M.
Carrier... Alors, je lui laisse la parole.
Le Président (M. Gratton): Oui, si vous voulez bien nous
donner vos nom et prénom, de façon à ce que le journal des
Débats puisse vous inscrire convenablement.
M. Gagnon (Claude): Claude Gagnon, de la firme d'architectes
Desnoyers, Mercure, Leziy et Gagnon, de Montréal. Comme l'a
souligné M. Rousseau, les documents ont été
préparés dans le seul et unique but de servir comme solution de
rechange au cas où des facteurs imprévisibles mettraient en
danger les projets déjà commencés par la ville.
Dans cette optique, nous sommes partis d'abord en tenant pour acquis que
déjà plusieurs travaux seraient effectués au moment
où l'alternative pourrait s'implanter sur le site. C'est pour cette
raison que nous avons pris comme base les plans déjà
établis, simplement comme terrain pour asseoir un nouveau stade. Il est
bien évident qu'une solution de rechange comme celle-là
nécessiterait quelques travaux de modification dans les services
déjà prévus, mais nous avons essayé de nous en
tenir au strict minimum de modifications. La solution ne présente qu'un
stade seulement, c'est-à-dire que les services entourant le stade, la
piscine, tout cela, pouvaient rester à leur place originale.
Alors, je ne sais pas si ce sera relativement facile pour vous de voir,
en principe, ce que cela peut donner. Les 700,000 pieds dont M. le maire
parlait tantôt devant accompagner le stade actuel se trouvent dans la
coupe à ce niveau-ci; tout cela, si on tentait de conserver au maximum
tous les services mais en y implantant des gradins et un stade qui
répondraient aux mêmes objectifs ou, enfin, au maximum
d'objectifs.
Nous avons pensé réutiliser l'autostade parce que,
déjà, c'étaient des matériaux fabriqués, de
sorte que l'autostade devient un peu un entrepôt de matériaux
qu'on pouvait démanteler, transporter sur le site et remonter.
L'Autostade avait été prévu, à la base,
comme un stade démontable et transportable, composé
d'éléments très simples, gradins
préfabriqués, poutres et colonnes préfabriquées.
Nous avons conservé, dans cette solution, pour la partie
inférieure du stade ici, les gradins et les poutres qui composent
actuellement l'Autostade, ce qui donne les 25,000 sièges de l'Autostade
actuel. Avec les "infills", les remplissages entre les modules actuels, on en
arrive, pour la couronne inférieure du stade, à 32,600
sièges. La partie réellement nouvelle dans tout cela, c'est la
deuxième couronne ou la couronne supérieure qu'on ajouterait, qui
donnerait 30,000 sièges additionnels, de sorte qu'avec les gradins
mobiles ou les gradins temporaires, pendant les olympiques, de 5,000
sièges, on atteindrait un stade de 67,575 places.
Si on regarde maintenant le plan du terrain sur lequel on pouvait
s'asseoir, au niveau supérieur, au niveau de la pelouse ici, on
conservait les services tels qu'ils étaient prévus, de sorte que
tout ce qu'on venait asseoir dans tout cela, c'était une espèce
de soucoupe dans les services actuellement prévus, la piscine demeurant
exactement au même endroit, et les services au même endroit.
Les objectifs de coût et surtout de temps que ce nouveau stade
pouvait ou devait respecter, on en a relevé ici quelques-uns qui,
à notre sens, sont les principaux. D'abord, on respectait les services
actuellement prévus, c'est-à-dire les accès au
métro, les accès aux stationnements actuellement prévus,
le voisinage de la piscine, la localisation du centre de la presse, qu'on a vu
dans les services. On minimisait aussi les pertes de temps et d'argent
qu'entraînerait nécessairement l'implantation d'une nouvelle
soucoupe sur des services qui seraient forcément partiellement
construits à ce moment. Le stade, comme je l'ai dit, peut accueillir
67,000 personnes, permet une assistance, comme c'était demandé
pour le baseball futur, de 30,000 personnes derrière la ligne du premier
but et du troisième but. Il fournit exactement les mêmes services
secondaires, au-dessus des deux niveaux de services de 700,000 ou de 800,000
pieds carrés, les mêmes services d'accueil prévus
actuellement dans le stade.
La dernière exigence qu'il nous semblait nécessaire de
respecter c'est la possibilité d'ajouter un toit sur le stade, solution
de rechange, un toit qui serait, évidemment, beaucoup plus simple. Le
stade ayant été fait dans une première phase, viendrait
s'ajouter, complètement indépendante du stade actuel, une
espèce de coupole qui pourrait envelopper tout le stade et, avec des
murs extérieurs, venir fermer le stade et le rendre intérieur
effectivement.
Pour ce qui est des coûts, dans le court délai qu'on a eu
pour préparer la solution de rechange, et comme tous ces services ne
nous étaient pas connus quant à leur exigence mécanique ou
leur implication au point de vue des contrats à signer ou avancement des
travaux, etc., nous nous en sommes tenus uniquement à une estimation
structurale du stade, c'est-à-dire le démantèlement, le
transport et la réinstallation de l'Autostade, l'addition de la couronne
supérieure, avec les promenades nécessaires à cela, et les
dalles, ici, qu'il nous faudrait faire, les dalles des services qu'il nous
faudrait soit compléter ou faire en entier, selon l'époque
où cette solution de rechange aurait pu être mise en vigueur.
Comme chiffres, au strict point de vue des structures,
c'est-à-dire les colonnes nécessaires, le déplacement de
l'autostade et la partie supérieure, on en arrive autour de $10
millions.
Maintenant, pour les dalles, si on avait à les construire en
entier et uniquement la partie structurale de ces espaces couverts, 700,000 ou
800,000 pieds carrés, on en arrive aussi à $10 millions.
Pour aller plus loin dans ce genre d'étude de rechange, il
faudrait évidemment avoir la collaboration des consultants qui ont
travaillé sur les aménagements intérieurs, les services
mécaniques, dans le cas des services sous les gradins comme dans le cas
des promenades. Les mêmes chiffres pourraient s'appliquer, selon les
exigences requises pour ce type de solution de rechange.
M. Garneau: Quels seraient les principes de construction de cette
alternative?
M. Gagnon: Dans la partie inférieure, évidemment,
c'est exactement le même principe que l'autostade actuellement,
c'est-à-dire deux poutres préfabriquées sur lesquelles on
met des...
M. Garneau: Pourriez-vous soulever le plan?
M. Gagnon: Dans la partie inférieure ici, c'est deux
poutres par module, exactement comme l'autostade actuellement, deux poutres par
module de 72 pieds sur lesquelles on installe les gradins, de façon
à avoir les 30,000 premiers sièges.
Dans la partie supérieure, le même module est
conservé pour avoir une certaine continuité et pouvoir se servir
des mêmes colonnes pour la partie inférieure à un endroit
où la colonne est commune. C'est le même principe; la poutre est
légèrement différente, mais le type de gradin reste le
même.
M. Malouin: Quelle méthode cela vous prendrait-il pour
ériger l'ensemble, les deux couronnes?
M. Carrier (Jean-Guy): Jean-Guy Carrier, de Ni-colet, Carrier,
Dressel. Au sujet de l'échéancier, évidemment, nous avons
calculé une période de douze à treize mois, au maximum.
Nous considérons, pour obtenir cette période, le travail à
quatre sites sur le chantier, mais avec seulement une équipe pour une
période normale de cinq jours par semaine.
M. Malouin: Cela comprend l'érection de la structure. Il
n'est pas question de mécanique dans cela?
M. Carrier: Non. Evidemment, pour tous les services de
mécanique électrique, je crois que nous n'avons pas connu les
programmes. Il me semble que dès que certaines sections sont
terminées, les services peuvent être construits et
réalisés aussi rapidement. En fait, nous prévoyons travail
1er à quatre sites et d'une façon continuelle,
c'est-à-dire qu'à ce moment-là il pourrait y avoir une
séquence de travail tout à fait normale.
M. Malouin: La période de douze à treize mois
comprend la préparation des plans et devis, ou pourriez-vous commencer
immédiatement demain, si...
M. Carrier: Au sujet de la question des plans, au point de vue de
la charpente, comme vous pouvez le voir, c'est relativement simple. Même
actuellement, nous avons réalisé pas mal de travaux parce que
nous avons commencé à travailler sur ce plan le 5 janvier
1975.
En fait, si je peux regarder l'échéancier que vous avez,
au sujet de la charpente et de tous les travaux, on prévoyait une
période de deux mois au maximum pour réaliser les plans;
maintenant, les travaux pourraient commencer le 15 février au plus tard,
d'après nos calculs.
M. Léger: Vous dites qu'à partir du 15
février 1975, c'est la date limite pour vous permettre d'avoir la
solution de rechange à temps, comprenant tout le travail, les plans, les
matériaux et la confection, de façon qu'ils soient prêts
pour juin 1976? C'est février qui est votre date limite pour que le
choix soit fait entre le plan actuel et le plan de rechange; c'est cela?
M. Carrier: M. le Président, en fait, nous avons
mentionné entre le 1er et le 15 février. Il est évident
que si les travaux de la proposition de la ville de Montréal, les
travaux du projet qui est déjà accepté, continuent, plus
vous avancez, plus les coûts vont augmenter.
En termes d'échéancier, nous prévoyons que la
réalisation du projet puisse se faire dans l'espace de douze à
treize mois au maximum.
M. Charron: Si vous permettez, à quel moment votre projet
devient-il impossible, en ce sens que le jour j'imagine, si on suit
l'échéancier que nous a décrit M. Lamarre où
un certain nombre de consoles seront installées, il me semble
impossible, à ce moment, d'arriver avec des déménagements
de l'autostade?
M. Carrier: M. le Président, pour répondre à
cette question, il faudrait quand même... Nous avons visité le
chantier. Il n'y a pas de doute que, actuellement, à l'exception de
l'évaluation des coûts, mais en termes de réalisations
physiques, il me semble que, actuellement, si on dit le lerfévrier,
c'est possible. Après cela, évidemment, si vous avez
énormément de travaux qui sont faits dans le mois de janvier et
dans le mois de février, à quelle date exactement...? Je ne
pourrais vous situer à moins que nous ne soyons assis avec les
ingénieurs de la ville et qu'on puisse définir une date
critique.
M. Malouin: Mais vous incluez quand même dans ces chantiers
les deux dalles d'assise, les 750,000 pieds carrés dont parlait M. le
maire Drapeau tout à l'heure...
M. Carrier: Oui.
M. Malouin: ... ce qui veut dire que cela peut reporter votre
échéancier à un peu plus tard.
M. Carrier: Oui. Nous avons prévu dans
l'échéancier la réalisation des dalles souterraines.
Actuellement...
M. Malouin: Dans les treize mois?
M. Carrier: Oui.
M. Malouin: Très bien.
M. Carrier: ... nous avons aussi déterminé des
sections préliminaires qui nous ont permis d'établir les
coûts. Sans aucun doute, nous ne pouvons dire que c'est un design final
parce que, dans quinze jours, cela a été un design
préliminaire qui a permis quand même d'établir des
quantités assez précises.
M. Lalonde: Aquel moment croyez-vous être en mesure de
donner une évaluation aussi précise sur votre projet que
l'évaluation de la maison Lalonde, Valois, Lamarre, Valois sur le projet
initial?
M. Carrier: Sur la charpente ou sur l'ensemble du projet?
M. Lalonde: Sur l'ensemble du projet.
M. Gagnon: Je pense que la seule façon d'obtenir ce
coût est de nous permettre de travailler en collaboration avec les
consultants déjà engagés par la ville de Montréal
parce que c'est un peu nous demander le coût global d'un édifice
avec son terrain alors qu'on ne connaît pas le coût du terrain, et
tant qu'on ne pourra connaître ce coût... Evidemment, avec une
collaboration de ce côté, on pourrait arriver à
déterminer les services mécaniques nécessaires, les
coûts, puisqu'ils ont déjà été
établis. Donc, on pourrait prendre, par les coûts
déjà établis, les montants dont on a besoin... Parce que
comme je vous disais tantôt, les deux étages de service, nous
faisons la structure parce que c'est facile de donner la structure maintenant.
Comme on n'a pas étudié chaque pièce, que ce travail
aété fait et qu'on en connaît le coût, on pourrait
l'inclure dedans.
M. Lalonde: Pouvez-vous calculer le coût de votre projet,
à part les 700,000 pieds carrés de service?
M. Gagnon: Oui.
M. Lalonde : A ce moment, tout ce qu'on aurait à prendre,
c'est le coût de ces services préparé par votre projet
initial et ajouter le coût... Vous n'avez donc pas besoin de le
connaître pour établir le coût de ce qui s'ajoute à
ces deux...
M. Gagnon: Ce qui nous manque actuellement, ce sont les services
qui ont déjà été établis, à toutes
fins pratiques. Si on prend des exemples comme le nombre d'ascenseurs, le
nombre d'escaliers mobiles, le nombre de sanitaires, le nombre de
casse-croûte, etc, dans le stade, c'est déjà établi
qu'on conserve exactement les mêmes.
M. Lalonde: Donc, on présume que cela est
déjà fait quelque part. On peut l'avoir.
M. Gagnon: C'est cela.
M. Lalonde: Maintenant, vous ajoutez quelque chose à cela.
Vous avez une structure. Vous mettez des gradins. Quand serez-vous en mesure
d'évaluer correctement les plans définitifs, le coût de ce
stade qui serait ajouté aux étages de service?
M. Gagnon: On connaît ce coût actuellement,
structuralement.
M. Lalonde: C'est ce que vous dites: $10 millions.
M. Gagnon: Ce qu'il faut ajouter à ce stade, ce sont les
sièges qui ont déjà été commandés ou
enfin...
M. Lalonde: C'est ce que vous évaluez à $10
millions?
M. Gagnon: Non. Les $10 millions sont le coût de la
structure, c'est-à-dire le stade complet moins l'aménagement,
c'est-à-dire les sièges, l'aménagement de la pelouse qui
reste absolument identique et les aménagements dans les services en
bas.
M. Lalonde: Combien en tout? Je vous ai entendu dire deux fois
$10 millions.
M. Gagnon: Oui, vous avez $10 millions pour la structure du stade
et vous avez $10 millions pour la structure des services en bas. Si on voulait
totaliser, par exemple, le coût global de tout cela, on partirait de ces
deux $10 millions, on ajouterait les aménagements intérieurs qui
sont déjà planifiés dans les deux étages
inférieurs.
On ajouterait à cela les aménagements du stade comme tels
qui sont déjà planifiés et dont on connaît le
coût c'est-à-dire que nous, nous ne le connaissons pas,
mais ce coût a déjà été établi
et le coût de l'aménagement du stade comme tel,
c'est-à-dire pelouse, sièges, etc., cela aussi est connu.
M. Lalonde: Et le toit, c'est combien?
M. Carrier: Vous comprendrez certainement que, dans les quinze
jours, il a été absolument impossible de s'en tenir à un
design final. D'autre part, nous avons quand même travaillé avec
des experts dans la construction de toits ou de dômes
géodési-ques. Nous avons obtenu vendredi dernier de firmes
spécialisées dans le domaine un certain ordre de grandeur
concernant la construction de la charpente d'un toit. C'est un toit qui a une
forme géodé-sique. Je crois qu'un montant entre $25 et $30
millions serait un montant très réaliste pour la construction
d'un toit de forme géodésique. Evidemment, je parle toujours de
la charpente.
Concernant la question mécanique électrique, nous n'avons
aucune idée du programme, parce qu'actuellement, l'équipe qui a
travaillé sur la proposition s'est limitée à faire une
analyse de la charpente qui est quand même un élément
essentiel et majeur de la détermination du coût.
M. Lalonde: Vous comprenez pourquoi je pose cette question. Si on
doit comparer deux projets, étant donné que le premier est
couvert, je voulais simplement savoir si vous aviez un ordre de grandeur pour
le toit.
M. Carrier: Vous comprendrez que nous aurions aimé avoir
un peu plus de temps pour pouvoir prolonger cette étude, mais quinze
jours, c'est relativement court.
M. Léger: Au moment où vous croyez que, pour que
votre projet soit mis en branle, il y a une étape où le stade
doit être arrêté tel qu'il est conçu actuellement,
pour pouvoir continuer, selon votre plan, à cette étape, quel
serait, d'après vous, le coût du stade initial non terminé,
mais qui est arrêté, plus ce que cela coûte pour rajouter
votre proportion de stade qui nous donnerait une idée du coût
total, sauf peut-être le toit dont vous ne connaissez pas les prix?
M. Carrier: M. le Président, pour la section qui concerne
le stade déjà en construction, il nous est impossible, de
préciser un montant. Nous n'avons pas en main les documents
nécessaires à déterminer le coût des
éléments déjà réalisés ou le
coût des entreprises déjà sous contrat.
M. Léger: Mais je parle d'une idée
générale. Je le sais, vous l'avez dit tantôt, vous n'avez
pas de chiffres précis, mais n'avez-vous pas une idée
générale du coût au moment où les travaux devraient
être arrêtés? Vous n'avez pas d'idée
générale?
M. Carrier: II y a beaucoup trop de sous-contrats pour pouvoir
analyser quels sous-contrats sont déjà commencés, quels
sont ceux qui peuvent être négociés, parce que,
évidemment, une solution alternative telle que celle qui est
proposée indique peut-être, à première vue, un tas
de problèmes en termes de négociation de contrats au niveau de la
charpente. Mais, dans notre optique, si jamais les administrateurs
désiraient, à un moment ou l'autre, pour des raisons
économiques, choisir un stade équivalent ou du même style
que celui qui est proposé dans votre alternative, il n'y a pas de doute
que les entreprises déjà sous contrat, telles que Francon ou
enfin les entreprises de préfabrication, peuvent être
utilisées aux mêmes fins qu'elles sont désignées
actuellement. Il s'agit seulement de se rasseoir et de se dire: Les gradins
étaient faits de telle façon, maintenant, ils sont faits
peut-être de telle façon. Parce que je suis convaincu
qu'actuellement tout le système n'est pas encore en marche.
Le Président (M. Gratton): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: M. Carrier, je m'excuse d'insister un peu. Mais,
quand même, nous sommes dans une situation qui pourrait être
critique. Il y a des décisions qui devront être prises, qui
pourront être critiques. Est-ce que vous avez je veux vous amener
à un ordre de grandeur seulement une idée de ce que l'on
pourrait épargner en coût, de ce
que l'on pourrait épargner en temps, s'il y a du temps que l'on
peut épargner? Parce que les échéances semblent se
superposer passablement. Est-ce qu'il y a une plus grande certitude de pouvoir
arriver avec un stade, avec le genre de proposition que vous faites, par
comparaison avec ce que nous avons entendu cet après-midi?
M. Carrier: Concernant la proposition que nous avons soumise,
nous pouvons facilement indiquer que c'est une solution très simple. En
fait, on ne gagnera pas de médaille de design en structure pour cela.
C'est quelque chose de très simple. J'ai mentionné tout à
l'heure que nous prévoyons exécuter les travaux avec une
équipe, enfin quatre sites. Donc, cela indique qu'il y a beaucoup
d'espace, de temps libre. Concernant les comparaisons de coût, j'aimerais
bien pouvoir les faire, mais nous n'avons pas accès aux documents du
stade. Je ne peux pas vous dire: Pour le stade tel que proposé, la
charpente seule coûte X millions. Tout ce que je peux vous dire, c'est
que la solution qui est proposée par M. Desnoyers, comme architecte,
nous l'avons analysée et nous disons que, sans les frais de contingence
ou d'imprévu, en fait si on veut se mettre au même niveau, c'est
une structure de $26 millions, le tout.
M. Léger: Pour épargner beaucoup de discussions,
est-ce que vous croyez que d'ici demain il serait possible pour vous de vous
asseoir avec les gens de la maison Lalonde, Valois, Lamarre, Valois et
Associés pour évaluer quelque chose avec un ordre de grandeur
pour que demain on ait une idée des possibilités et des
impossibilités. Croyez-vous qu'il est possible de vous asseoir ensemble
et d'évaluer en gros ce qui est déjà fait, à quel
moment il faut que l'autre structure s'arrête, combien cela
coûterait et ce qui a été dépensé
jusqu'à maintenant? Est-ce que c'est possible de faire cela d'ici
demain?
M. Carrier: M. le Président, nous sommes des
professionnels qui travaillons actuellement pour le COJO. Si nous avions des
instructions. Si nous avions un mandat, nous serions disposés à
travailler dans l'esprit d'un mandat. Personnellement, je n'ai absolument
aucune objection et je crois qu'une analyse peut certainement se
réaliser à court terme. Il s'agira peut-être je ne
sais pas si douze heures sont suffisantes, mais cela peut certainement se
réaliser dans une courte période d'avoir au moins un ordre
de grandeur. Je ne crois pas qu'on puisse arriver à des chiffres
très précis, mais on peut certainement avoir un ordre de
grandeur. On peut dire: II va y avoir tant de millions de
différence.
M. Léger: Est-ce que M. Lalonde...
M. Malouin: II y a une possibilité quand même...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
J'aimerais donner l'occasion au ministre de compléter sa série de
questions, quitte à revenir ensuite ailleurs.
M. Goldbloom: Je serai très bref, M. le Président.
Je voudrais réduire ma question à une expression encore plus
simple. Sans parler d'ordre de grandeur, est-ce que, M. Carrier, vous
prétendez qu'avec le genre de solution de rechange que vous proposez on
épargnerait de l'argent, on épargnerait du temps ou l'on
gagnerait en certitude de réalisation des travaux? Les trois, ou deux
sur trois? Quel est l'objectif que vous visez pour le COJO en présentant
ce genre de solution de rechange?
M. Carrier: M. le Président, je crois qu'on gagne du
temps. Vous épargnez certainement de l'argent. Il n'y a pas de doute sur
cela.
M. Léger: Ce que je voudrais demander au ministre, au
ministre des Affaires municipales ou au ministre responsable, c'est s'il serait
d'accord pour demander aux deux maisons, plutôt que de discuter en l'air
avec des chiffres même pas approximatifs, de s'asseoir ensemble et de
nous faire un rapport au cours de la journée de demain. Parce que nous
ne pouvons pas comparer, jusqu'à maintenant, ce qui se discute. Je pense
qu'on va avoir une décision à prendre bientôt...
M. Lalonde: II n'y a pas de doute que la démonstration que
vous voulez faire ne peut se faire qu'avec des éléments qui vous
échappent et qui sont en la possession de la ville de Montréal et
de ses professionnels. Alors, si c'était le désirde la
commission, il n'y a aucun doute que la seule façon d'avoir un tableau
plus complet serait de demander aux autorités de la ville de
Montréal si elles veulent autoriser leurs professionnels à se
joindre à ceux du COJO pour examiner toutes les données, de sorte
qu'éventuellement, le plus tôt possible demain matin, si
c'est possible on puisse au moins avoirquelques éléments
additionnels qu'on n'a pas, qui nous échappent actuellement. Je ne sais
pas ce que M. Drapeau pense de cela.
M. Drapeau: Je crois qu'il y a une information primordiale qu'on
doit communiquer immédiatement. Quel que soit le travail qui se fera
d'ici douze heures, en travaillant toute la nuit ou jusqu'à demain soir,
quel que soit le chiffre auquel les parties en arriveront, il faudra toujours
ajouter à ce chiffre, en supposant qu'on soit convaincu un jour que
c'est X millions, $75 millions de perte de travaux exécutés qui
ne serviront à rien. Cela a été le témoignage de M.
Lamarre lorsqu'on lui a demandé d'examiner la chose, en partant des
données qu'on lui a fournies et que j'avais déjà, parce
que ce programme, c'est la troisième fois que je l'entends exposer. Il a
examiné rapidement ce qu'il faudrait dire: Cela, c'est payé. Il y
a au moins $30 millions à $35 millions de payés actuellement qui
ne serviraient pas et il y a, étant donné les engagements
contractuels déjà souscrits par la ville, une somme qu'il ne me
paraît pas possible de régler en bas de $45 millions de dommages
pour des dédits de contrats. Alors cela fait $75 millions, au
départ, qu'il faudrait ajouter, en pure perte, au chiffre auquel on en
arriverait.
Il y a peut-être lieu de se poser d'abord la ques-
tion: Est-ce que cela ne serait pas de l'extravagance que de dire
consciemment: On met de côté $75 millions dont on sait qu'ils ne
serviront plus jamais à rien? Je crois que notre devoir est d'informer
la commission.
M. Lalonde: Oui, justement, M. le maire, dans le but d'avoir
toutes ces informations, il serait peut-être convenable que les parties
s'assoient ensemble on est dans le domaine des hypothèses,
naturellement et si on arrive avec un stade un peu tronqué, sans
avoir d'assurance de le terminer aussi vite que le projet initial et qu'il
coûte aussi cher, à ce moment-là, il y aura des
décisions à prendre. Mais il est très difficile de porter
même un jugement préliminaire sur le projet du COJO sans avoir ces
données. Vous venez d'en donner une. L'autre, ce serait le coût
des services, les 700,000 pieds carrés.
Je me demandais s'il était possible de s'asseoir ensemble.
J'imagine que M. Lamarre possède tellement son dossier qu'il pourrait
assez rapidement informer les représentants du COJO et arriver demain
matin avec des chiffres ou, au moins, des ordres de grandeur.
M. Drapeau: Je n'ai pas d'objection, comme maire de
Montréal mes collègues du comité exécutif
sont ici à autoriser cette démarche en principe, mais
généralement, quand nous demandons des services professionnel
àdes ingénieurs ou à des architectes, on leur donne le
temps de travailler pour qu'ils fassent du travail sérieux. Ce n'est
tout de môme pas en douze heures qu'on peut examiner cela et arriver avec
des chiffres.
Si on me demande de le faire, je vais le faire et je vais l'autoriser.
Mes collègues sont ici et je pense bien qu'ils vont consentir aussi
à ce qu'on y autorise les professionnels employés par la ville de
Montréal. De toute façon, on envoie le compte au COJO. Nous
n'avons pas d'objection. Ce n'est pas une question de payer, mais il n'est pas
correct, je pense, de s'attendre que des ingénieurs vont être
capables d'examiner des plans qui ne sont pas faits, de faire des
évaluations qui ne peuvent pas se faire parce que les plans ne sont pas
faits. Il ne faut pas oublier cela.
Mais si M. Lamarre dit que c'est possible de faire un travail
sérieux en douze heures, je n'ai pas d'objection. Nous allons
l'autoriser.
M. Lalonde: Qu'est-ce que M. Lamarre dit?
M. Lamarre: Moi, M. le ministre, je ne suis pas un homme miracle.
Ce n'est pas possible. Cela nous a pris quatre mois à faire cette
estimation. On sait que lorsqu'on part avec des plans incomplets, il faut faire
des rectifications par la suite. Si vous me demandiez de revenir ici la semaine
prochaine, après avoir eu quatre ou cinq jours pour repasser tout cela,
il y aurait peut-être des possibilités mais, en une nuit, repasser
tout cela...
En fait, cela nous a pris quatre mois à faire une estimation et
même, il nous a fallu la réviser par la suite, quand on a eu des
plans plus complets. Alors on peut le faire, dans trois ou quatre jours, mais
faire cela en un nuit, je considère que c'est presque impossible.
M. Léger: Mais on ne vous demande pas de les refaire. Vous
avez quand même les données. Vous avez des volumes qu'on a vus,
avec des détails bien précis, chacun des points. On demande si
c'est possible de l'essayer. Je pense qu'on n'a rien à perdre à
l'essayer. Ici, nous sommes devant une commission parlementaire qui a besoin de
renseignements. Vous avez un dossier. Vous avez évalué et
réévalué. Nous avons remarqué cela dans ce que nous
avons, ici, comme documentation. Je pense que nous n'avons rien à
perdre.
Si vous avez la gentillesse de bien vouloir essayer, cela permettrait
peut-être de conclure d'un côté ou de l'autre, M. le
Président, mais je ne vois pas ce que nous aurions à perdre
à l'essayer puisque votre dossier est déjà pas mal
complet.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il y a au moins
un élément qui est devant nous et qui pourrait être
réglé au moins en partie par le genre de conversation que la
commission semble souhaiter. M. Carrier, de son côté, a dit: II y
a des éléments qui me manquent, des chiffres que je ne
possède pas, je ne suis donc pas en mesure de donner une documentation
plus utile à ce que je propose comme solution de rechange. Je ne suis
pas en mesure de donnerdes réponses plus utiles et plus précises
aux questions posées par les membres de la commission.
Si c'était possible pour ceux qui possèdent ces chiffres
de les mettre a la disposition de ceux qui voudraient les connaître, je
pense que l'on rendrait un service à une collectivité qui veut
bien faire dans ce cas très particulier.
Je comprends M. Carrier l'a souligné avec justesse
que nous plaçons les professionnels dans une situation délicate
en leur demandant de faire quoi que ce soit, parce que ce n'est pas de nous
qu'ils détiennent leur mandat. Il faudrait que nous demandions à
ceux qui leur ont donné dans chaque cas un mandat de bien vouloir donner
leur autorisation pour des conversations.
Ces conversations donneront ce qu'elles donneront. Mais il me semble que
si l'on ne permet même pas que ces conversations aient lieu, à
toutes fins pratiques, on écarte la possibilité d'une solution de
rechange, et si on l'écarte sans même avoir pu l'examiner, je
pense que l'on rend un mauvais service à la commission parlementaire et
à la collectivité québécoise et canadienne.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Drummond.
M. Malouin: J'aurais une question à poser à M.
Carrier. Est-ce que les installations présentes peuvent vous servir pour
ériger votre structure et jusqu'à quel point, jusqu'à quel
moment pourrez-vous prendre des structures? Je veux dire que des assises
pourront être construites d'ici un mois, deux
mois ou trois mois et vous, pouvez-vous asseoir, techniquement, votre
structure sur des choses qui seront déjà en place?
M. Carrier: Nous avons fait une analyse rapide. A première
vue, il ne semble pas, à moins de changer notre système d'axe;
maintenant, c'est quelque chose qui est possible mais disons que l'étude
que nous avons réalisée ne tenait pas compte des installations
actuelles.
M. Malouin: II s'agit complètement de nouvelles
assises.
M. Carrier: C'est cela.
M. Malouin: Donc, ceci veut dire que nous devrons prendre une
décision assez rapidement afin d'éviter que le projet aille trop
loin de leur côté.
M. Carrier: Enfin, vous comprenez assez bien, je crois, que le
type d'assises requises par les fondations du stade proposé ont une
envergure restreinte par rapport à l'autre solution.
M. Malouin: Mais vos assises prévoient-elles un stade
recouvert?
M. Carrier: Le toit est totalement indépendant de la
charpente du stade proposé.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Bourget.
M. Boudreault: M. Carrier, M. Lamarre nous a
présenté tout à l'heure un nouvel échéancier
à partir d'aujourd'hui des travaux qui commencent avec la nouvelle loi
qu'on a adoptée la semaine passée.
Mettez-vous en doute l'échéancier de M. Lamarre pour la
terminaison de ces travaux? Parce qu'il nous l'a présenté, tout
à l'heure, de façon que les travaux soient terminés pour
la date des jeux.
M. Carrier: M. le Président, il m'est absolument
impossible de répondre. Je ne connais pas le dossier du stade
proposé par la ville de Montréal. Tout ce que je peux dire, c'est
q ue la firme en est une dont la compétence pour moi est reconnue. Comme
ingénieur, je ne peux pas du tout...
M. Boudreault: Je pose cette question parce que je suis
moi-même ouvrier en construction. Je connais des acheminements critiques,
ayant travaillé au tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine et à des
gros travaux d'envergure comme la partie souterraine de la ville de
Montréal. Je crois qu'on a toujours respecté les
échéances et, il ne faudrait pas trop mettre en doute ces
échéances parce qu'on les respecte d'habitude, avec les moyens du
bord. Parfois c'est difficile, mais on vient à bout de les
respecter.
M. Carrier: Je ne mets pas du tout en doute
l'échéancier de M. Lamarre, je ne le connais pas. Je ne peux pas
le mettre en doute.
M. Boudreault: On vous l'a présenté tout à
l'heure, disons, avec des dates assez précises. Quand on nous parle du
gros oeuvre terminé le 29 février 1976 et de telles dates,
j'imagine que ce serait peut-être bon de réviser ces dates; si
vous voulez en prendre connaissance, peut-être que M. Lamarre pourrait
nous les donner. Est-ce que vous les avez?
M. Carrier: M. le Président, notre mandat n'est absolument
pas d'analyser, de comparer ou de déterminer si les travaux qui sont
proposés par M. Lamarre pour la ville de Montréal sont
réalisables et à quel coût. La seule chose qui nous a
été demandée par COJO, c'est une solution rapide et la
plus économique possible.
M. Boudreault: Pour tout dire, monsieur, je ne veux pas
créer de conflit entre les deux firmes.
M. Carrier: II n'y a aucun conflit entre M. Lamarre et
moi-même; personnellement, c'est une firme que je reconnais être
d'une compétence très grande.
Le Président (M. Gratton): J'en suis fort heureux,
messieurs. L'honorable député de Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, pour aller au bout de
nos préoccupations et pour éclairer la commission, je vais faire
une motion pour permettre d'éclairer peut-être davantage la
commission sur les possibilités de rechange si, éventuellement,
il y avait des problèmes majeurs concernant l'échéancier
et aussi peut-être concernant les coûts. La motion se lirait comme
suit: Que la commission invite les autorités de la ville de
Montréal à permettre au mandataire, coordonnateur du parc
olympique, la firme Lalonde, Valois, Lamarre, Valois et Associés, de
mettre à la disposition des consultants du COJO les renseignements
techniques dont ils ont besoin pour préciser le coût du projet de
remplacement pour le stade olympique qu'ils ont préparé et
présenté à la commission.
J'en fais une motion formelle de façon qu'on puisse la
débattre et afin qu'on puisse passer à d'autres questions qui
sont très importantes dans l'ensemble du projet olympique.
M. Drapeau: Est-ce que je pourrais demander s'il y a une date
pendant laquelle cette collaboration devrait se poursuivre?
M. Léger: Je n'ai pas voulu mettre de date,
précisément parce qu'il pourrait y avoir des
impondérables. Je pense que ce qui est important d'abord, c'est qu'il y
ait cette consultation, cet échange de renseignements qui permettrait
d'avoir les renseignements le plus rapidement possible. Nous espérons
que ce soit demain, mais je n'ai pas voulu mettre de contrainte qui nous
empêcherait peut-être d'obtenir ces renseignements. Je ne sais pas
si M. Rousseau aurait une remarque à faire là-dessus?
M. Rousseau: Est-ce que je le pourrais?
Le Président (M. Gratton): Oui, M. Rousseau.
M. Rousseau: Je crois qu'il est bon de réitérer que
ceci n'est pas le projet COJO contre le projet de la ville, pas du tout. Ceci
est une solution de rechange possible, en cas de contraintes de temps, de
coût, au cas où nous voudrions baisser le volume de travail, par
quelque chose de plus simple. C'est tout, ce n'est pas un projet COJO que nous
défendons, c'est un projet possible, plutôt une étude
possible. C'est tout. C'est très important parce que je ne voudrais pas
qu'il y ait, entre la firme Lamarre et celle de M. Carrier, ni entre M.
Taillibert et notre firme, quoi que ce soit. Ce n'est pas cette question du
tout; l'idée nous est venue, par suite de contraintes de dates, celle du
27 novembre qui a connu les arrêts sur les chantiers et aussi les
nouvelles données budgétaires du 13 décembre. Alors, c'est
strictement une solution de rechange qui pourrait être
étudiée en cas de difficultés.
Le Président (M. Gratton): M. le maire?
M. Léger: On pourrait peut-être remplacer le mot
"remplacement" par "rechange"; cela conviendrait peut-être mieux dans
l'esprit...
Le Président (M. Gratton): Si on me demandait de me
prononcersur la recevabilité de cette motion, je me poserais de
sérieuses questions à savoir si elle est recevable à ce
moment-ci de nos travaux, compte tenu de l'article 9 de nos règles de
pratique qui dit: "Lors des auditions, le président, en plus de
l'exposé, n'autorise que des questions permettant à la commission
de se renseigner."
J'ai l'impression que ce que le député de Lafontaine veut
faire en présentant cette motion, c'est d'exprimer un voeu, celui que
les autorités, tant municipales qu'administratives, s'entendent pour en
arriver àfournir à la commission un prix et un
échéancier quant au projet soumis par la firme.
Il semble qu'en principe tout le monde est d'accord que cette
collaboration existe. Je me demande si on ne pourrait pas, ce soir, à
titre de suggestion à la commission, compléter l'audition du
COJO, inviter M. Auf Der Mair à venir faire sa présentation,
suite à laquelle nous pourrions ajourner à demain pour revenir,
s'il y a lieu, avec cette motion ou toute autre motion d'ordre semblable.
M. Léger: M. le Président, je suis d'accord
à condition que ce soit après qu'on aura adopté le voeu.
Parce qu'il y a des contraintes. C'est une question uniquement d'échange
d'informations pour que la commission connaisse les implications de cette
formule de rechange. Je pense qu'on pourrait quand même adopter le voeu
et continuer, par la suite, la commission sur les autres sujets.
M. Garneau: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre des
Finances.
M. Garneau: Je trouve votre analyse de la recevabilité de
cette motion fort à propos. Pour ma part, je me rattache à ce que
M. Rousseau vient de dire, que l'objectif du COJO, en demandant à une
firme d'architectes et à une firme d'ingénieurs de
préparer une solution, c'était véritablement une question
de solution de rechange, au cas où, dans un premier temps, on aurait
fait la constatation que, physiquement, le stade, tel que conçu et
présenté sur cette maquette, n'était pas réalisable
en termes de délais. Ou encore, et avec cette condition de
délais, que le coût de la solution originale nous amènerait
à conclure que, ni en termes de temps ni en termes de coût, ou un
des deux éléments pris séparément, la commission
devait étudier véritablement une solution de rechange. C'est
pourquoi je souscrirais volontiers, non pas au retrait de la motion du
député de Lafontaine, mais à son report au moment
où nous aurions terminé l'audition. Entre autres, moi, en tout
cas, j'ai des questions à poser sur les coûts et sur le
financement. Pour ce qui est de l'échéancier de travail,
évidemment, une fois que des firmes de spécialistes nous disent
que cela se fait, des pauvres "pé-quins" comme nous dans la
construction, demain... J'ai dit péquins, pas péquistes. C'est
difficile de dire, ex cathedra, qu'il n'y a pas possibilité de faire de
tels travaux. En fait, si le député de Lafontaine acceptaitque
l'on reporte ladiscussion de sa motion peut-être à demain midi,
lorsqu'on aurait terminé la question de coût,
d'échéance, et qu'on ait entendu les témoins, pour ma part
je serais sans doute prêt à voter pour une telle motion, qui
exprime un voeu. Maintenant, je ne me sentirais pas capable de le faire, mais
peut-être que j'y souscrirais volontiers après la fin de
l'audition des témoins.
M. Léger: M. le Président, à première
vue, je pense que c'est le voeu de la commission. Moi, personnellement, je
pense que nous n'avons rien à perdre en acceptant ce voeu, parce que les
informations qui vont être données de part et d'autre vont
permettre d'obtenir, peut-être, des renseignements utiles qui, par la
suite, pourront être utilisés ou pas.
Je pense qu'il faut mettre tous les atouts de notre côté,
et que nous n'avons rien à perdre à accepter ce jeu
présenté, de façon que pendant que nous continuons
à discuter sur l'ensemble du projet olympique, il y ait cette
possibilité qui se commence immédiatement. Il ne s'agit pas de
faire un rechange immédiatement, de bouleverser les travaux; je pense
bien que les gens vont continuer à travailler sur le parc olympique
quand même. Mais ce sont des renseignements qui, je pense, seraient
utiles pour ceux qui ont préconisé une solution de rechange, si
les contraintes nous arrivent. Mais les contraintes, on ne les connaîtra
peut-être pas plus demain, et je pense que nous n'avons rien à
perdre actuellement à émettre le voeu que les deux groupes
concernés se consultent, s'échangent les renseignements et nous,
M. le Président, cela ne nous empêche pas de continuer. Il y a une
infinité d'autres renseignements et d'autres questions que nous avons
à poser.
Je pense que si le voeu est bon demain, s'il y a des contraintes, il est
aussi bon aujourd'hui, quand on ne sait même pas s'il y en aura ou s'il
n'y en aura pas. Je pense qu'il faut toujours avoir deux flèches
à son arc et ne pas attendre que le gibier passe sans qu'on ait aucune
flèche de préparée.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre des
Affaires municipales.
M. Goldbloom: Je pense qu'un voeu est clair dans l'esprit de tous
les membres de la commission, c'est que s'il faut examiner une solution de
rechange, il faudra que cette solution de rechange soit présentée
d'une façon aussi détaillée et aussi claire que possible
pour nous permettre de l'apprécier et de nous prononcer
là-dessus.
Il me semble que nous n'avons pas besoin d'aller plus loin que cela pour
le moment, ce désir de la commission étant connu de tout le
monde. Le respect exprimé par les deux firmes
d'ingénieurs-conseils l'une pour l'autre, le respect exprimé par
le COJO pour la ville de Montréal et par la ville de Montréal
pour le COJO d'ailleurs les deux sont appelés à travailler
ensemble depuis l'existence du COJO ce respect, donc cette bonne
volonté pourront peut-être nous amener des éléments
additionnels demain. Je ne pense pas que nous ayons besoin de la
formalité d'une motion pour que l'intérêt de la commission
soit clair à pouvoir mieux connaître une solution possible de
rechange.
Il y a d'autres éléments qui devront être en place.
Comme mon collègue des finances, j'ai d'autres questions à poser,
notamment sur l'élément coût, notamment sur le tableau qui
est corn pris dans le mémoire du COJO ici et l'écart qui est
chiffré entre les revenus prévus et les dépenses
prévues. Il faudra examiner cela et arriver à une conclusion
beaucoup plus détaillée et beaucoup plus précise quant
à l'opportunité d'examiner en détail une solution de
rechange, peut-être celle-ci, peut-être une autre aussi.
Le Président (M. Gratton): Alors, messieurs...
M. Léger: M. le Président, étant
donné que c'était un voeu unanimement ressenti et non unanimement
voté immédiatement, on peut peut-être le laisser sur la
table et discuter sur les autres aspects puisque le ministre lui-même est
aussi intéressé que nous, je pense, les ministres et les
députés, à ce que les Jeux olympiques aient lieu. C'est
une solution. Je pense qu'on espère que demain nous aurons une
décision un peu plus formelle là-dessus.
Le Président (M. Gratton): Oui. D'ailleurs, j'allais faire
remarquer aux membres de la commission qu'à l'étape de la
considération du rapport, on sait qu'on a nommé un rapporteur,
que le rapporteur doit faire rapport éventuellement à
l'Assemblée à l'étape de l'étude ou de la prise en
considération du rapport, il serait possible de faire des motions de
tout genre pour ordonner, souhaiter ou faire toutes sortes de voeux à
l'endroit des gens qui sont nos invités.
Dois-je conclure que ceci complète l'examen de la solution de
rechange?
M. Garneau: Pour moi, à ce moment-ci, j'aurais une seule
question à poser, mais j'aurais des questions à poser sur le
document de M. Rousseau.
Le Président (M. Gratton): Je pense que nous nous
étions entendus pour que les questions ne viennent qu'après que
nous aurions entendu la présentation de chacun des choix.
M. Garneau: Sur la solution de rechange, est-ce à dire,
messieurs, que les fondations qui devaient recevoir les poteaux je ne
sais comment on les appelle...
M. Carrier: Les consoles.
M. Garneau:... les consoles, ces fondations ne pourraient pas
être utilisées par une solution de rechange? C'est ce que j'ai
compris de votre exposé tout à l'heure. C'est qu'il y avait de
fortes chances qu'elles ne puissent pas être toutes utilisées,
tout au moins?
M. Rousseau: J'aimerais ajouter, avant de terminer, que cette
solution est connue de la ville, du fédéral et du provincial
depuis lundi dernier, pas lundi hier, mais lundi de la semaine dernière.
C'est une solution qui a été étudiée
tranquillement...
M. Lalonde:... et à propos de laquelle on vous a
encouragé à continuer l'étude.
M. Rousseau: C'est juste.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Saint-Jacques.
M. Charron: Encore une fois sur ce projet de rechange, je n'entre
pas dans les détails et l'évaluation des coûts, mais quant
à l'origine du projet. La plupart des membres de la commission
parlementaire comme le grand public ont appris, par la voie des media
d'information qui, eux-mêmes, l'avaient appris, semble-t-il, grâce
à une fuite d'information, l'existence d'un tel projet.
Dans les premiers commentaires de M. Rousseau, tout à l'heure, et
par les deux personnes-ressources qui l'accompagnent, nous avons cru savoir que
les firmes étaient mandatées à l'étude de ce projet
de rechange depuis le 5 janvier dernier. J'ai cru comprendre, dans les
informations de M. Rousseau, que les troubles dans le domaine de l'industrie de
la construction à la réalisation du stade déjà en
cours, plus, évidemment, le dépôt du rapport de la firme
Lalonde, Valois, Lamarre, Valois quant au coût qui avait fait un bond
prodigieux et aux dépenses, qui ont incité... Je vais demander
à M. Rousseau... Etait-ce la première fois, à cette
occasion, que vous avez envisagé un autre projet que le projet que
j'appellerai Taillibert?
M. Rousseau: En réponse à cette question,
après avoir reçu les coûts, le 13 décembre, le
conseil
d'administration s'est réuni une autre fois le 19 pour revoir les
études que notre division de la construction avait faites pour voir ce
qu'on pouvait couper, où on pouvait couper, pour revenir, si possible,
au budget que nous avions et, aussi, pour voir si les échéances
pouvaient être respectées.
Alors, à quel problème faisait face le COJO à ce
moment? C'était un problème de temps dû justement à
l'arrêt de travail, coûtdû aux nouvelles prévisions
budgétaires, et aussi au volume de travaii qui faisait face au complexe
olympique.
A ce moment, j'ai passé les vacances à penser: Quelle est
la solution? M. Desnoyers, qui est l'architecte de notre stade, est un ami, et
m'avait parlé, en revenant de Vienne, d'une solution possible et je
l'avais tout à fait rejetée à ce moment parce que
j'arrivais de Vienne où j'avais défendu le projet que vous avez
entendu.
Mais, quand j'ai vu que déjà, à Vienne, nous
disions que notre volet d'échéancier était très
serré et quand Lors Killanin et les gens du CIO nous demandaient quelles
étaient les possibilités, nous défendions, à ce
moment, l'échéancier que nous connaissions.
C'est justement pendant les vacances que j'ai
téléphoné à M. Desnoyers pour lui demander
qu'est-ce qui pourrait se faire. C'est basé sur cela que j'ai
mandaté la firme Desnoyers pour commencer une étude, strictement
une étude. Aussitôt que les dessins ont commencé à
se faire, je les ai montrés. J'ai aussi, devant le conseil
d'administration, expliqué la situation et j'ai fait entériner
mon geste, ainsi que le coût de mon geste.
M. Charron: Quand, M. Rousseau, avez-vous fait entériner,
par le conseil d'administration, votre geste de consulter M. Desnoyers?
M. Rousseau: Le 17 de ce mois-ci, vendredi dernier.
M. Charron: C'est donc dire que l'étude entamée le
5 janvier ne s'était entamée que sous votre seule
juridiction?
M. Rousseau: Exactement. M. Charron: Merci.
Le Président (M. Gratton): Je remercie les messieurs du
COJO. Nous inviterons maintenant, M. Nick Auf Der Maur à venir
nous...
M. Charron: Est-ce qu'on peut considérer qu'il est onze
heures, avant d'entreprendre...
Une Voix: Ce ne sera pas long.
M. Charron: Quoiqu'on dise, ce sera certainement plus que trois
minutes.
M. Lalonde: Non, mais on peut aller jusqu'à onze heures
quart, si vous voulez, onze heures et demie.
M. Charron: Non, on ne dépasse pas onze heures.
M. Lalonde: Non?
M. Charron: Jamais en période où on n'est pas
obligé de le faire.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, dans ce cas la
commission va ajourner ses travaux à demain, dix heures. Dès le
début, nous entendrons les représentations de M. Auf Der Maur et
nous procéderons ensuite à la période des questions aux
trois parties.
(Fin de la séance à 22 h 54)