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Commission permanente des affaires municipales
Autofinancement des Jeux olympiques de 1976
Séance du mardi 28 janvier 1975
(Quinze heures vingt-cinq minutes)
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente des affaires municipales reprend cet
après-midi l'étude du dossier des Jeux olympiques. Avant de
céder la parole à l'honorable ministre des Affaires municipales,
qui nous fera part de l'ordre du jour, j'aimerais aviser la commission que les
députés suivants auront droit de parole au cours de la
séance d'aujourd'hui, soit: M. Charron (Saint-Jacques); M. Bédard
(Montmorency); M. Bellemare (Johnson); M. Bourassa (Mercier); M. Caron
(Verdun); M. Chagnon (Lévis); M. Malouin (Drummond); M. Goldbloom(D'Arcy
Mc-Gee); M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys); M. Léger (Lafontaine); M.
Garneau (Jean-Talon); M. Parent (Prévost); M. Roy (Beauce-Sud) et M.
Boudreault (Bourget).
L'honorable ministre des Affaires municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, on se rappellera
qu'à la clôture de nos travaux, jeudi dernier, il restait un
certain nombre de questions en suspens. ll y en a essentiellement quatre. Il y
a le village, sa forme, sa réalisation. Il y a une solution possible de
rechange quant au stade olympique. Il y a la question des revenus, et nous
avons demandé que des représentants du gouvernement
fédéral viennent nous aider avec des précisions sur les
revenus que nous pourrons attendre des programmes de monnaie et de timbres en
particulier. Enfin, il y a certaines questions de sécurité que
nous n'avons pas voulu cela, à la demande du COJO discuter
publiquement. Nous aurons l'occasion d'en parler brièvement à
huis clos au cours de l'après-midi, et c'est une proposition que je
voudrais faire aux membres de la commission.
M. le Président, puisque la question du village sera de toute
évidence la plus longue et puisque les autres questions
intéressent des personnes qui n'ont que cette contribution à
faire et qui voudraient être libérées par la suite, je
suggère donc que nous examinions les autres questions auparavant. A
cause de la courtoisie qui nous est offerte par le gouvernement
fédéral, nous pourrions peut-être commencer par
écouter les deux représentants, M. Page et M. Nightingale.
Par la suite, entendre les ingénieurs-conseils qui se sont
réunis pour discuter de la solution de rechange qui a été
mise de l'avant quant au stade olympique et, par la suite, entreprendre la
discussion sur le village. J'aimerais suggérer enfin, qu'au lieu de
continuer comme normalement jusqu'à six heures, nous suspendions la
séance vers cinq heures et demie, vers 17 h 30, et que les membres de la
commission siègent brièvement par la suite à huis clos
pour discuter des questions de sécurité en ce qui concerne le
village olympique et d'autres considérations de cette nature, s'il y en
a.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, je veux simplement
clarifier un point concernant le huis clos et la partie de la discussion qui va
toucher le village olympique. Est-ce que, dans votre proposition je ne
sais pas si j'en ai perdu un petit bout est-ce que vous vouliez faire le
huis clos sur le village olympique avant qu'on discute du village olympique
comme tel ou à la fin de la discussion sur le village olympique?
M. Goldbloom: M. le Président, ce ne serait certainement
pas à la fin parce que les considérations de
sécurité pourraient avoir une certaine importance dans notre
discussion sur le village lui-même. D'un autre côté, il y a
des points sur le village que nous pourrions aborder entre-temps, avant
d'arriver à cette considération particulière. C'est pour
des raisons d'ordre pratique que j'ai suggéré que nous
suspendions les travaux à 17 h 30 plutôt qu'à 18 h pour le
huis-clos.
Si, par contre, on sent, avant 17 h 30, le besoin d'aborder la question
de sécurité, je n'aurais pas pour ma part d'objection à ce
que nous fassions le huis clos auparavant.
M. Léger: M. le Président, je voudrais simplement
proposer au ministre d'attendre vers 17 h 30 pour voir où nous en sommes
rendus dans la discussion sur le village olympique ou autre pour établir
le huis clos de façon que, peut-être, nous puissions alors
être en plein milieu du noeud, de la solution d'un problème de
construction ou de choix de village olympique, quitte à ce que le huis
clos pourrait être au début de la soirée, selon les
circonstances, mais de ne pas le fixer exactement à 17 h 30, selon
l'endroit précis où on est rendu dans la discussion.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a un seul
inconvénient à ce que propose le député de
Lafontaine, c'est qu'il y a un membre de l'équipe du COJO qui est venu
spécialement pour discuter avec nous des questions de
sécurité et qui devra retourner à Montréal avant la
fin de la journée.
Il ne pourra, si je comprends bien, attendre le soir. Il faudra donc que
nous abordions cet aspect de la discussion avant l'intervalle du
dîner.
M. Léger: M. le Président, de toute façon,
je sais que, parmi tous nos invités, chacun a des obligations et,
justement, nous faisons passer nos invités du gouvernement
fédéral au début pour leur permettre de retourner chez
eux, pour ne pas les garder ici alors qu'on aura une discussion plus longue sur
le village olympique.
Je calcule qu'on devrait voir à cinq heures et demie exactement
où nous en sommes rendus. C'est une question trop importante pour qu'on
coupe une discussion sur le village olympique en plein milieu parce qu'on avait
déterminé d'avance,
on s'était mis les deux pieds dans le ciment en disant: A cinq
heures et demie, on arrête cela et c'est le huis clos. On pourrait
considérer peut-être, à ce moment-là, de retarder la
discussion jusqu'à six heures ou six heures et demie, M. le
Président. Il ne faudrait pas arrêter une discussion aussi
importante, sur un sujet qui a touché tous les Québécois
depuis deux ans, et la mettre de côté parce qu'on s'est
"enfargé" dans une décision de béton, à savoir
qu'à cinq heures et demie, on arrête et on fait le huis clos. Il
me semble qu'on devrait vérifier à quel point de la discussion
nous en sommes rendus. Peut-être que ce problème ne se posera
même pas.
Lettre de M. Mackasey
Le Président (M. Gratton): Est-ce que je pourrais
suggérer à la commission qu'on aborde d'abord, tel que l'a
auggéré le ministre, les questions de revenus en interrogeant M.
Page et M. Nightingale, pour ensuite passer à M. Lamarre et ses
collègues, quant à la solution de rechange et aviser ensuite
quant au moment du huis clos?
Alors, avant d'inviter MM. Page et Nightingale à s'identifier
pour les fins du journal des Débats, j'aimerais faire lecture d'une
lettre qui a été adressée au président de la
commission par le ministre des Postes, M. Bryce Mackasey, ce qui permettra de
situer dans quel contexte les experts du fédéral feront leur
présentation et répondront aux questions des membres de la
commission. "M. le Président, "Pour faire suite à mon
télégramme du 27 janvier 1975, je voudrais, par la
présente, vous faire part du mandat que j'ai confié à MM.
Page et Nightingale en rapport avec les auditions de votre commission à
laquelle ils se présenteront le 28 janvier. "Les programmes de la
monnaie, des timbres et de la loterie olympique ont été rendus
possibles par la Loi sur les Jeux olympiques de 1976, adoptée par le
Parlement du Canada. Les programmes de la monnaie et des timbres sont
administrés par le gouvernement fédéral. Bien que
l'invitation de votre commission constitue une demande inusitée, je suis
heureux de vous envoyer ces spécialistes étant donné
l'intérêt que vous manifestez à l'égard de ces
programmes. "MM. Page et Nightingale sont mandatés pour répondre
aux questions sur les aspects administratifs des programmes de la monnaie et
des timbres et pour vous fournir des renseignements de faits en
supplément à ceux qui ont déjà été
présentés à la commission par MM. Drapeau et Rousseau.
Vous noterez que le mandat que j'ai confié à mes
représentants, toutefois, ne s'étend pas à
l'interprétation de la politique du gouvernement, ni à quelque
conjecture à cet égard. Je suis sûr que, dans ces
circonstances, vous conviendrez qu'il faut laisser à ces deux personnes
le soin de distinguer, à leur discrétion, entre politique
gouvernementale et administration des programmes. "Je veux croire, M. le
Président, que vous communiquerez ce mandat aux membres de la commission
et je vous prie d'agréer l'expression de ma haute considération."
Et c'est signé: Le ministre des Postes, Bryce Mackasey.
Ceci situe un peu dans quel contexte MM. Page et Nightingale feront leur
présentation.
M. Page, je ne sais si vous avez l'intention de faire une
présentation quelconque ou si vous voulez procéder tout de suite
à répondre aux questions des membres de la commission. Je vous
laisse le loisir d'en décider.
Monnaie olympique
M. Page (Austin): M. le Président, je suis prêt
à accepter votre directive dans cette optique. Je peux faire une
présentation verbale, si vous voulez. Je n'ai aucune présentation
formelle à déposer et, ensuite, je pourrai répondre
à des questions, si vous êtes d'accord.
Le Président (M. Gratton): D'accord.
M. Page: C'est depuis plus d'un an, maintenant, que le programme
est en marche et qu'on vend des pièces de monnaie dans le monde. A la
fin de décembre, on avait des ventes de $89 millions avec des profits
nets de $29 millions. On a cru bon, à ce stade-ci, d'arrêter et de
faire une évaluation de tous les aspects du programme face aux objectifs
originellement fixés par le comité organisateur.
M. Garneau: Est-ce que je pourrais demander à M. Page de
parler plus directement dans le micro, parce que l'acoustique est mauvaise?
M. Page: D'accord. A la fin de l'année, on vendait des
pièces à 45 pays à partir d'une organisation formée
d'un bureau principal et de quatre bureaux de vente. On a un bureau de vente
à Ottawa, qui couvre le Canada; on en a un à Tokyo, qui couvre
toute la région du Pacifique et on en a un à Bruxelles, qui
couvre l'Europe et le Moyen-Orient et nous avons aussi un bureau à New
York, qui couvre les Etats-Unis. A la fin de l'année, nous avons vendu
6.2 millions de pièces de la première émission. Les ventes
au Canada étaient de 3.6 millions, qui représentaient 58% des
ventes.
Je voudrais souligner qu'on avait seulement commencé les ventes
de la première émission dans plusieurs pays et, aux Etats-Unis,
on avait commencé la vente depuis le mois de septembre, seulement.
En Europe, nous avons vendu 1.1 million de pièces, ce qui
représente 18% des ventes. Dans la région du Pacifique, nous
avons vendu 1 million de pièces les chiffres sont arrondis
ce qui représente 16% des ventes. Aux Etats-Unis, nous avons vendu 5
million de pièces, ce qui représente 8% des ventes. En
résumé, les marchés au Canada, dans le Pacifique et en
Europe ont atteint leur objectif au point de vue de la vente. C'était le
marché américain qui n'était pas encore à la
hauteur des objectifs originaux.
Nous avons commencé la vente aussi de la deuxième
émission des pièces vers le milieu du mois de septembre au
Canada, vers le 15 octobre en Europe
et, au Japon, vers le 1er octobre. A la fin de l'année, nous
avons vendu 3.2 millions de pièces. Nous avons vendu ces pièces
à un prix supérieur à la première émission,
à cause de l'augmentation du prix de l'argent. On a été
obligé de compenser pour garder notre marge de profit.
En Europe, nous avons vendu .9 million de pièces; au Canada, nous
avons vendu 1.9 million de pièces, dans la région du Pacifique,
nous avons vendu .4 million de pièces et, aux Etats-Unis, on avait
seulement commencé les ventes à la fin de l'année.
A partir de ces chiffres et à partir de notre expérience
à ce jour, nous avons fait une évaluation du programme et nous
avons rencontré un certain nombre de situations que nous avons cru bon
de mettre en évidence et d'évaluer en conséquence.
Première chose, aux Etats-Unis, on rencontre un marché qui
est très complexe et un marché qui, dans le moment, est assez
difficile à pénétrer, à cause de la situation
économique. Vous savez comme moi qu'à l'heure actuelle ils sont
en récession, la plus grave depuis 1938. Nous avons aussi vécu au
Japon, des problèmes d'un ordre semblable.
Ils ont un taux de chômage qui, pour eux, est un peu
extraordinaire. Ils ont également imposé certaines restrictions
au point de vue du crédit pour l'importation des produits; une chose qui
a rendu difficile le financement de notre programme pour nos distributeurs au
Japon. Aussi, les magasins à rayons, qui étaient un de nos
réseaux au Japon, ont insisté pour que tous leurs comptoirs
gardent un strict contrôle sur tout leur inventaire et aussi sur les
articles qu'ils gardaient dans leur inventaire, au point de vue des retours sur
leurs investissements. Vu que la marge de profit sur nos pièces est
assez mince pour le marché japonais, ils ont pratiquement
éliminé tous nos produits de leurs comptoirs. Nous avons
été obligés de chercher d'autres systèmes de
distribution, pour le moment.
En Europe, le marché est beaucoup plus stable. C'est un
marché beaucoup plus développé au point de vue de ce genre
de produits, des produits numismatiques. Les gens sont habitués à
ces programmes et c'est un marché dans lequel nous avons beaucoup
confiance. Nous allons continuer à un niveau de 1.2 million de
pièces.
Aux Etats-Unis, nous avons commencé quand le marché
était très froid. Je m'explique. Aux Etats-Unis, normalement, le
marché attend que les événements soient assez près.
Quand nous avons commencé à parler des Jeux olympiques à
Montréal, en 1976, nous avions très peu de réponses du
marché. Nous voyons le changement graduel et, plus on avance vers les
jeux, plus ce marché va être bon.
Quand même, vu leur situation économique, nous avons encore
des réserves à savoir si nous pouvons atteindre les objectifs que
nous avons fixés pour le marché américain.
En prenant tous ces facteurs en considération, nous avons cru bon
de refaire des projections et de consulter le comité organisateur sur
cette question. Durant la première année de notre projet, nous
avons fait des profits de $29 millions. Nous sommes encore en voie d'expansion
au point de vue de notre système de distribution. Donc, nous
considérons très réaliste que nous puissions atteindre le
même niveau pendant 1975 et 1976. C'est pourquoi nous avons dit qu'un
minimum de $100 millions de profit est très réaliste.
Par contre, nous croyons aussi qu'il y a un certain nombre de facteurs
qui peuvent aider à augmenter ce chiffre. Ce sont les suivants: C'est
l'approche des jeux eux-mêmes. Plus on approche des jeux, plus les gens
sont à l'entraînement pour les jeux partout au monde, plus on a de
compétitions, tout cela rend le sujet beaucoup plus intéressant
et le marché est beaucoup plus ouvert. C'est très important pour
nous qu'il y ait un enthousiasme pour les jeux pour qu'on puisse entrer dans
ces marchés.
Il y aussi le facteur de l'économie qu'on ne contrôle pas.
Si l'économie des pays concernés s'améliore tout le
monde souhaite que cela arrive on pense que cela peut nous aider. Si,
par contre, les tendances des pays continuent pour trois ou quatre mois, cela
peut nous affecter dans le sens négatif.
Il y a aussi le prix de l'argent. On a, à l'heure actuelle, une
réserve suffisante d'argent pour un programme qu'on croit raisonnable.
Si le prix reste stable ou augmente, cela nous aide, parce que les gens voient
la valeurdans le produit et ils sont prêts à acheter à
cause de la valeur intrinsèque du produit.
Il y a aussi la question de la valeur de nos produits sur le
marché secondaire qui est très importante pour nous. Je
m'explique: II y a deux marchés pour des pièces numismatiques. Il
y a le marché primaire. On travaille dans le marché primaire. On
vend directement aux distributeurs. Ils revendent aux acheteurs. Le
marché secondaire, c'est la deuxième vente des pièces
où une personne vend ses pièces à un agent de monnaie et
où l'agent les revend à un prix supérieur ou à un
prix équivalent.
C'est ce marché secondaire qui est très actif dans tout le
marché numismatique. Si nos produits sont bien reçus à
cause de la qualité et à cause de la rareté, ce
marché est très fort. C'est important pour nous autres
d'engendrer un marché fort. C'est un aspect de notre programme qui nous
préoccupe beaucoup. On veut avoir un marché fort sur le
marché secondaire.
Comme je l'ai mentionné, nous avons maintenant des arrangements
dans 45 pays. Les arrangements sont assez difficiles à établir
parce qu'il faut approcher chaque autorité monétaire. Il faut
avoir son approbation. Souvent, c'est nécessaire de voter des
règlements spéciaux pour nous autres, même des lois. On a
réussi, dans un pays, à avoir une loi pour permettre
l'entrée de nos pièces dans ce pays; cela prend du temps. En
Amérique du Sud, on commence seulement à ouvrir ces
marchés, après douze mois de travail. Chaque cas a exigé
des règlements ou des arrangements spéciaux avec les
gouvernements. Après cela, il faut avoir l'approbation de chaque
comité national olympique, parce que, dans les règlements du
comité international, il
faut avoir l'approbation de chaque comité national avant de
vendre des produits, quels qu'ils soient, avec le symbole des jeux.
On s'attend d'ouvrir un marché dans une trentaine d'autres pays.
On a des correspondances et des négociations continuelles. Donc,
l'ouverture de ces marchés nous aidera. Il y a un autre
élément, c'est l'ouverture d'autres canaux de distribution. Au
départ, les commerces, les magasins à rayons n'étaient pas
intéressés. Les grands distributeurs des produits de consommation
n'étaient pas intéressés, parce qu'on n'était pas
assez proche des jeux. Nous avions fait plusieurs approches aux Etats-Unis, en
Europe et au Canada. Nous avons été refusé parce qu'ils
n'étaient pas intéressés. Maintenant que les jeux
approchent, ils commencent à être intéressés et ces
canaux commencent à être ouverts à nos produits. C'est un
autre aspect, notre succès à pénétrer dans ces
canaux de distribution affectera à long terme le volume de profit qu'on
peutatteindre.
Je pense qu'en résumé nos projections indiquent qu'avec
les situations raisonnables, même un peu optimistes, au point de vue de
l'économie et au point de vue de l'ouverture des canaux de distribution,
on peut atteindre un profit net de $175 millions. Mais nous ne croyons pas
qu'avec la monnaie d'argent nous puissions atteindre le profit de $250
millions, même en faisant une évaluation avec le marché
secondaire; on croit qu'on peut même endommager notre marché en
forçant trop le programme de l'argent. C'est pourquoi nous avons
apporté cette analyse et discuté de cela, et nous avons pris
comme chiffres de planification parce qu'il faut acheter l'argent
d'avance un profit de $175 millions comme notre objectif.
M. le Président, je pense que cela résume en
général les choses que j'ai à dire. S'il y a des
questions, je me ferai un plaisir d'y répondre.
Le Président (M. Gratton): Merci, M. Page. J'inviterais
l'honorable ministre d'Etat au Conseil exécutif à poser la
première question.
M. Lalonde: M. Page, est-ce que, à la suite de vos
études qui ont réduit l'évaluation du profit entre $100
millions et $175 millions, on vous a demandé ou si vous avez fait de
votre chef des projections ou des projetsd'autresémissions, d'autre
monnaie soit d'or ou d'autre métal, de façon à atteindre
les $250 millions?
M. Page: M. le Président, nous avons évalué
d'autres projets, et nous sommes en train de continuer ces évaluations.
Je ne veux pas aller trop loin dans cela parce qu'on s'embarque
immédiatement dans la politique gouvernementale au point de vue des
aspects monétaires et c'est une chose que je ne suis pas mandaté
à discuter.
M. Lalonde: Vous étudiez d'autres projets. Maintenant,
vous ne pouvez pas nous donner des détails là-dessus,
d'après ce que je comprends de votre réponse.
M. Page: Je pense que c'est prématuré de discuter
des projets sans qu'on ait fait toutes les analy- ses nécessaires. Il y
a les analyses à faire du côté de la politique
gouvernementale, il y a les analyses techniques au point de vue des
règlements et des lois. Ensuite, il y a l'analyse commerciale à
faire. On est en train de la faire, et nous avons souligné au
gouvernement fédéral les autres aspects à
considérer. Avant qu'on ait des programmes bien développés
dans lesquels on a confiance, je préfère ne pas entrer dans ce
sujet.
M. Lalonde: Sans entrer dans les considérations
politiques, est-ce que vos considérations administratives nous
permettent de croire que vous ne vous arrêterez pas simplement aux
émissions qui, d'après votre évaluation, pourraient
apporter un maximum optimiste de $175 millions, mais que vous allez,
administrativement, rechercher les méthodes, les formules qui vous
permettront de remettre au comité organisateur le maximum prévu
par la loi, soit $260 millions, mais dont $250 millions devaient être de
la monnaie?
M. Page: Notre mandat, à l'heure actuelle, est de frapper
jusqu'à $450 millions en pièces à leur valeur
nominale.
On a un programme de 28 pièces à l'heure actuelle.
Déjà, depuis le commencement, le monde numismatique trouve que
c'est beaucoup de pièces. Il y a des gens qui trouvent qu'être
forcés d'acheter 28 pièces afin de compléter leur
collection de pièces canadiennes, c'est une chose
exagérée. De ce côté, ajouter d'autres pièces
à un programme qui en a déjà beaucoup, on ne croit pas que
c'est une chose sage à faire. Il faut d'autres solutions de
rechange.
M. Lalonde: Maintenant, en réduisant le nombre de
pièces pour les émissions ultérieures, vous allez arriver
à un total de combien en valeur nominale?
M. Page: Si on réduit le total de 60 millions à 45
millions de pièces et en acceptant qu'on ait une division égale
entre les deux genres de pièces, on arrive à une valeur nominale
de 337.5 millions.
M. Lalonde: De valeur nominale de monnaie.
M. Page: C'est la valeur nominale.
M. Lalonde: Donc, d'après la loi, sans changer la loi
c'est encore une opinion administrative que je vous demande cela
vous laisserait encore un jeu, un écart de $450 millions à $337
millions, c'est-à-dire de $113 millions de valeur nominales de
pièces éventuellement.
M. Page: C'est juste.
M. Lalonde: C'est dans cet esprit que vous cherchez actuellement,
que vous étudiez...
M. Page: Les possibilités de rechange, oui.
M. Lalonde: Je n'ai pas d'autres questions maintenant.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: Jusqu'ici, peut-on dire que la proportion de
profit net en pourcentage des sommes mises en circulation ou des coûts,
c'est à peu près 35% qui reviendraient au COJO? Peut-on dire que
c'est autour de ce chiffre?
M. Page: A la fin de l'année, c'était 32.2%. On a
des frais supérieurs au commencement d'un programme, comme vous le
savez, tout l'équipement, puis tout le financement, parce qu'il faut
acheter l'argent dix à douze mois d'avance, il faut faire des flans, il
faut faire le raffinage de l'argent. Tout ça prend une période de
temps qui varie entre huit et douze mois. Donc, on a des frais de financement
et de mise en oeuvre supérieurs au départ; donc, notre profit
devra s'améliorer vers la fin de programme.
M. Léger: Et vous avez dit tantôt que vous avez
suffisamment de réserves ou d'achats de pièces d'argent ou, du
moins, d'argent pour faire face à toute augmentation possible qui ne
vous affecterait pas.
M. Page: J'ai dit qu'en acceptant de réduire le programme
à 45 millions de pièces on a suffisamment d'argent en main
à l'heure actuelle ou de contrats à prix fixes pour couvrir tout
cela.
M. Léger: Ce que vous venez d'affirmer est-ce que c'est
déjà décidé par le palier administratif?
M. Page: On avait décidé de ne pas acheter et de
planifier en fonction de 45 millions pour le programme existant. Oui.
M. Léger: Donc, si cela va très bien et que vous
pouvez vous permettre de mettre plus de pièces sur le marché, il
faut que vous en achetiez d'autres, donc à un prix peut-être plus
élevé, mais, encore là, cela prend quand même un
certain temps, pour la fabriquer et la mettre en circulation.
M. Page: Oui. Mais on a l'intention de faire une révision
de nos projections tous les trois mois, chose qu'on devra faire de toute
façon pour évaluer si on devrait encore rester à ce niveau
ou non. Il faut garder, d'accord, une certaine possibilité d'ajustement,
mais nous aurons tout l'équipement et toute la capacité
nécessaires pour augmenter très rapidement, maintenant, notre
production. La seule question qui restera ouverte, si on augmente notre
planification, c'est la question du prix de l'argent. Par contre, on ne veut
pas acheter trop d'argent et avoir cet argent à la fin, surtout si
l'argent baisse de valeur.
M. Léger: Est-ce que vous avez évalué en
partant du principe que, pour un collectionneur, la rareté d'une chose
est un attrait et que cela peut augmenter les désirs d'acheter, donc
augmenter les ventes, quand il y a une rareté, une limite de cette chose
rare? Si c'est l'inverse qui arrive et que vous avez des séries dans
lesquelles il vous resterait des pièces qui ne seraient pas vendues, le
coût de cela devrait-il être déduit des profits à
remettre au COJO?
M. Page: Normalement, on frappe des pièces en fonction de
la demande. On essaie de ne pas avoir de pièces en surplus. On annonce,
au départ d'une émission, un maximum de cette émission,
maison produit en fonction de la demande. Normalement, on essaie de faire un
écart entre la demande et la frappe, pour qu'on n'ait pas de surplus.
Si, par hasard, on arrive avec un surplus dans une émission, qu'on a
gardé en inventaire, on peut toujours prendre l'argent ou le
métal dans ces pièces et remettre cela dans d'autres
pièces à l'avenir. Si on a des pièces de surplus, on peut
prendre cela et faire des flans pour frapper d'autres pièces.
M. Léger: Mais ces sommes que vous n'auriez pas vendues,
cela vaut une certaine somme d'argent. Ma question était la suivante:
Est-ce que vous allez déduire cela des profits à remettre au
COJO?
M. Page: Oui, oui. Le coût de la frappe originale et le
coût pour refondre et faire recirculer l'argent, oui. C'est un coût
du programme, si on arrive avec une situation semblable.
M. Léger: C'est donc dire que, si cette situation arrive,
le maximum de $175 millions devrait être déduit de ces sommes.
M. Page: II faut préciser que le coût de fabrication
comme tel est un coût minime en comparaison du coût de l'argent.
Cela nous coûte des sous pour frapper une pièce. Cela nous
coûte des dollars pour l'argent dans cette pièce. Comparativement,
c'est un coût qui n'est pas très fort.
M. Léger: Est-ce que vous pouvez dire que les $175
millions, comme objectif maximal possible, comprennent les 45 millions de
pièces dont la fabrication est actuellement décidée?
M. Page: J'ai dit décidé comme chiffre de
planification dans le moment. Cela peut changer, mais le profit sur cela est
estimé à $175 millions.
M. Léger: La valeur de vente, pour arriver à $175
millions, se situe-t-elle autour de $500 millions?
M. Page: C'est un peu plus de $500 millions. Je peux vous donner
un chiffre plus précis, si vous me le permettez, M. le Président.
C'est un chiffre de $530 millions.
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Gratton): Le ministre des Finances.
M. Garneau: M. le Président, c'étaient des
questions que vient de poser le député de Lafontaine au tout
début, alors...
Le Président (M. Gratton): Le député de
Saint-Jacques.
M. Charron: M. Page, vous avez affirmé, en dernière
réponse au député de Lafontaine, que le profit optimiste
déjà, la commission a eu l'occasion de le qualifier de
cette façon la semaine dernière avant de vous entendre le
maximum prévu de $175 millions, c'est si les 45 millions de
pièces sont frappées et si elles sont vendues. Moins on vendra de
pièces je vais vous affirmer une vérité de La
Pa-lice moins le profit va... ,
M. Page: C'est juste.
M. Charron: Actuellement, d'après les chiffres que vous
nous avez donnés au début, 6.2 millions de pièces ont
été vendues quant à la première émission et,
en décembre, vous aviez 3.2 millions sur la deuxième, ce qui
constitue, grosso modo, 10 millions de pièces actuellement vendues. Nous
sommes à 15 ou 17 mois de la tenue des Jeux olympiques à
Montréal. Est-ce qu'il est réaliste de penser que nous comblerons
les 35 millions de pièces qu'il reste à vendre dans cette courte
période de temps?
Je sais que vous avez donné, tout à l'heure, des facteurs
que vous jugez favorables pour vous permettre d'affirmer ce genre de choses. Je
dois vous dire, très poliment, qu'aucun de ces arguments ne m'a
impressionné par sa fermeté. C'est plutôt un appel aux
voeux célestes et aux bonnes grâces du ciel pour que tout marche
en même temps. Vous invoquez, comme première condition favorable
qui ferait augmenter les ventes, l'approche des jeux. J'ai eu à discuter
avec M. Rousseau, le commissaire général, la semaine
dernière et je me suis demandé M. Rousseau, ne m'a pas
contredit sur-le-champ, peut-être peut-il le faire aujourd'hui si
l'approche des jeux ne pouvait pas également être un facteur
défavorable à la vente de la monnaie. J'ai expliqué, la
semaine dernière, comment je l'entendais. C'est sur cela que je voudrais
entendre votre commentaire puisque vous l'avez donné comme le premier
facteur favorable. Au fur et à mesure que nous nous rapprocherons des
jeux, il est bien entendu que, dans tous les pays du monde, à commencer
par le Québec, bien sûr, l'intérêt à
l'égard des Jeux olympiques augmentera. Au fur et à mesure
également, l'intérêt envers la délégation
nationale de chacun des pays que nous accueillerons croîtra, il va de
soi. Au fur et à mesure que les athlètes en Afrique, en
Amérique du Sud, en Europe compléteront leur entraînement,
s'approcheront des records mondiaux, sentiront le défi de
Montréal encore plus près, rivaliseront dans des espèces
de tournois éliminatoires au niveau de chacun des pays pour savoir qui
forme la délégation nationale, qui ira représenter le
pays. Au fur et à mesure, j'imagine, les pages sportives de chacun des
media d'information de ces pays consacreront plus d'espace à la
formation de l'équipe nationale. Or, la plupart de ces équipes
nationales sont financées par le grand public, dans bien des
endroits.
Il y a des pays qui sont certainement plus reluisants que le Canada
quant à l'apport qu'ils donnent à la formation de leur
équipe olympique, mais, quand même, la plupart, y compris les
mieux organisés et ceux qui ont déjà consacré dans
leur culture une plus grande place au sport, font appel aux fonds publics. Cet
appel aux fonds publics arrivera en même temps que vous, vous arriverez
avec votre demande pour vendre la monnaie olympique. J'ex-primais à M.
Rousseau, la semaine dernière, la différence entre acheter tel
argent du pays hôte, à partir duquel il financera ses
installations d'un pays étranger, et soutenir par ces fonds son
équipe nationale, son athlète favori, celui qui a la chance
d'aller décrocher une médaille d'or pour son pays. J'imagine bien
que l'attrait de marché sera plus fort du côté du
financement de l'équipe nationale. Ce qui me faisait dire, que
l'approche des jeux va peut-être constituer, peut également
constituer un désavantage pour la vente de la monnaie olympique, puisque
l'attention, et par le fait même l'argent, de tous ces citoyens sera
davantage attirée, il me semble, par leur équipe nationale que
par la monnaie du pays hôte.
M. Page: M. le Président, c'est une question complexe. Je
vais essayer de répondre à cette question de deux ou trois
façons. La première chose à dire, c'est que c'est vrai
qu'il y a sûrement un appel à desfonds pour subventionner ou
supporter l'équipe nationale. Dans cette optique, tous nos programmes de
financement dans les autres pays fonctionnent avec la coopération assez
intensive des comités nationaux olympiques. Dans le cas de la monnaie
olympique, nous avons un programme de partage des revenus avec chaque
comité national. Il y a 3% de la valeur nominale de chaque pièce
vendue dans chaque pays qui sont payés à chaque comité
national de ces pays. Cela nous apporte beaucoup au point de vue de la
publicité et au point de vue du sport dans ces pays. Parce qu'en
achetant nos pièces et en ayant la chance de participer aux jeux, ils
appuient aussi leur équipe. C'est une chose qui est assez bien connue
dans certains pays et, de plus en plus, on développe ce
thème.
M. Charron: Est-ce que c'est présenté comme cela
à l'étranger, dans les ventes, dans les différents bureaux
que vous avez?
M. Page: C'est présenté comme cela.
M. Charron: C'est une façon d'appuyer son équipe
nationale.
M. Page: C'est présenté comme cela et c'est
présenté non pas seulement par nous, mais aussi par les
comités nationaux.
Permettez-moi de continuer, M. le député.
M. Charron: Oui, allez-y.
M. Page: II y a cet aspect. Il y a un autre aspect qui est
purement commercial. Il y a beaucoup de gens qui profitent des Jeux olympiques
d'une façon commerciale, qui développent beaucoup de pro-d uits
de commerce autour des activités olympiques. Ces activités
commerciales aussi mettent en concurrence des produits à nos produits.
Sauf
qu'en général on croit que les produits qu'on a on
a éprouvé le marché dans cette optique vu qu'on
travaille étroitement avec les équipes nationales, sont dans une
position favorable face aux autres. Je pense que toute la publicité
faite par les autres nous aide, parce que cela nous met en lumière et on
peut profiter de leur publicité. Je pense que toutes les
expériences de tous les pays qui ont vécu des jeux ont
démontré que le marché pour des produits reliés aux
Jeux olympiques ouvre très rapidement l'année avant les jeux.
C'est une chose qui peut être vérifiée par plusieurs
sources. On s'attend à la même chose ici, mais je pense que c'est
très important permettez-moi de dire cela, M. le Président
que les Montréalais, les Québécois et les Canadiens
développent un enthousiasme pour les jeux. Si les gens de
l'étranger voient cela, ils sont tellement enthousiastes
déjà que cela va nous aider beaucoup.
M. Charron: Une autre question, M. le Président. Dans la
présentation des différents marchés que vous nous avez
faite, il est évident que ce qui doit frapper l'attention de la
commission, c'est la situation du marché américain en
particulier.
C'est probablement un endroit où on avait fixé un haut
objectif dans les ventes et c'est l'endroit le plus décevant dans les
deux émissions, en tout cas, dans les chiffres qui sont entrés
jusqu'ici.
Est-ce qu'on a développé une stratégie
spéciale, en sachant dans quelle situation économique se trouvent
les Etats-Unis, pour faire que ceux à qui on a réservé
quelque 20% des billets soient aussi de ceux qui contribuent un peu à la
réalisation des jeux?
M. Page: Nous avons commencé au mois de septembre, comme
je l'ai mentionné, les ventes aux Etats-Unis. Nous avons donc à
peine quatre mois d'expérience, mais nous pensons maintenant, et nous
sommes au travail depuis pratiquement deux mois, à développer
d'autres canaux de distribution et à faire du "mass merchandising"
beaucoup plus que nous avions prévu.
Nous avons développé tout un réseau, au
départ, et c'est la raison pour laquelle cela a pris un peu de temps. On
a 12,000 banques aux Etats-Unis qui participent pour la première fois
à un programme de "merchandising" en appuyant des jeux et en vendant des
pièces de monnaie. C'est un système qui démarre,
effectivement, et cela prend du temps à le rendre efficace.
Par contre, nous voyons maintenant qu'il est nécessaire de
développer beaucoup plus le côté des magasins à
rayons. Nous avons maintenant intéressé des réseaux de
"mass merchandising" très intéressants et nous sommes en
négociation avec eux à l'heure actuelle.
Pour nous, il y a six mois de travail très difficile à
faire pour avoir une stratégie de rechange en place, aux Etats-Unis, et
nous sommes au milieu de cela à l'heure actuelle.
M. Charron: Est-ce que vous fixez toujours à 25% la partie
américaine des ventes?
M. Page: Selon l'expérience à ce jour, on ne peut
pas se fixer à 20%. On se fixe plutôt à 15% à
l'heure actuelle. On espère toujours se fixer à 25%, mais on fixe
d'une façon moindre.
M. Charron: Allez-vous augmenter, en contrepartie, ce que vous
espériez atteindre des ventes canadiennes, c'est-à-dire 40%?
L'avez-vous porté à 50% maintenant?
M. Page: Oui, on s'attend à dépasser les 50% au
Canada, dans nos émissions.
M. Charron: Et les autres projections, quant à l'Europe et
au reste du monde, demeurent-elles les mêmes?
M. Page: Pour l'Europe, on s'attend qu'on puisse y augmenter le
pourcentage et on devrait diminuer, comme compensation, la région du
Pacifique, à cause du marché japonais, à l'heure
actuelle.
M. Charron: Merci.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Drummond.
M. Malouin: M. Page, si j'ai bien compris tout à l'heure,
vous êtes présentement à étudier les programmes qui
pourraient apporter des revenus supplémentaires allant jusqu'à
environ $75 millions.
M. Page: C'est juste.
M. Malouin: Quand pourrions-nous être fixés sur la
valeur de ces programmes et quand pourraient-ils être mis en
application?
M. Page: Quand est-ce qu'on...
M. Malouin: Quand pourrait-on être fixé sur la
possibilité d'avoir ces programmes en application?
M. Page: Les analyses, du côté commercial, seront
faites d'ici sept à huit semaines, incluant toutes les
appréciations des marchés. Le reste, c'est du côté
politique et je laisse aux politiciens le soin de le faire.
M. Malouin: Est-il indiscret de savoir si ces programmes visent
particulièrement la monnaie olympique, ou si ce sont des programmes
à l'extérieur de la monnaie olympique?
M. Page: Non. Nos recherches, à l'heure actuelle, visent
le monde numismatique parce que notre mandat, c'est la monnaie.
M. Malouin: Donc, c'est à l'intérieurde la loi que
cela nous permettrait d'atteindre les $260 millions?
M. Page: Ou peut-être à l'intérieur de
certaines modifications de la loi.
M. Malouin: Ah bon! D'accord. Maintenant, est-ce que vous avez
des résultats qui viennent de la vente de la monnaie olympique, lors des
jeux de Munich, qui pourraient être une indication pour nous quant aux
résultats qu'on pourrait avoir à l'étranger concernant la
vente de la monnaie olympique?
M. Page: II faut préciser que le concept en Allemagne
était totalement différent. En Allemagne...
M. Malouin: Donc, il n'y a aucune indice qui peut nous...
M. Page: Pardon?
M. Malouin: II n'y a aucun indice qui pourrait nous permettre de
juger de cette vente à l'étranger.
M. Page: C'est un peu comme des pommes et des oranges; c'est
toujours difficile de comparer comme il le faut. Ils ont produit des
pièces et ils les ont mises en circulation. On produit des pièces
qui sont des pièces numismatiques. On les vend comme produits
numismatiques. Ce sont deux concepts assez différents.
Par contre, une évaluation a été faite il y a
longtemps, il y a deux ans mai ntenant, par le fédéral. On
suggère que, si on se basait sur leur expérience, cela
apporterait un profit de $100 millions. Je ne sais pas si c'est un indice juste
ou non.
M. Malouin: Si on revient à la question des programmes, M.
Page, si la vente de la monnaie olympique n'allait pas bien et que vos autres
programmes allaient bien, on pourrait quand même penser pouvoir atteindre
un chiffre de $250 millions.
M. Page: Un programme qui peut produire $100 millions ou $175
millions, on ne peut pas dire qu'il ne va pas bien.
M. Malouin: Si on n'atteignait pas $175 millions, est-ce qu'on
pourrait aller plus que...
M. Page: On cherche des programmes de rechange. Sûrement,
on cherche des programmes de rechange.
Le Président (M. Gratton): Le ministre des Finances.
M. Garneau: Du côté des coûts de production ou
des coûts d'administration de votre programme, M. Page, est-ce qu'il y a
eu des variations importantes en termes des budgets projetés au
début et des coûts réels? J'entends par là: Est-ce
qu'il y a des différences marquées, par exemple, entre le
coût des programmes de publicité sur lesquels vous comptiez au
début et la réalité de ce que sera le coût de vos
programmes de publicité dans le monde?
M. Page: II y a un certain nombre de facteurs. Cela dépend
où on commence dans cette histoire, parce qu'il y a plusieurs
études qui ont été faites, M. le Président. Si on
commence avec la loi, une évaluation a été faite au mois
d'août, je pense. Par la suite, la loi a été
adoptée. Cette évaluation a été faite en fonction
d'un programme quand le prix de l'argent était de $2.40, je pense, ou
$2.60. C'était assez bas. Cela a été aussi fait en
fonction d'une partie importante des pièces vendues à leur valeur
nominale. Nous avons commencé avec un programme qui a vendu 1 million de
pièces à leur valeur nominale et, après cela, le reste
avec une prime de 10%. Après que l'argent eut augmenté, on a
été obligé de refaire un peu le concept et de
développer un programme de marketing beaucoup plus dynamique en vendant
les pièces à des prix supérieurs pour garder notre marge
de profits. Dans tous ces facteurs, le coût de l'argent a
été le facteur important qui a changé. Après cela,
on a changé nos budgets en fonction du dynamisme nécessaire dans
le marché en vendant nos pièces comme produits numismatiques, au
lieu de les mettre pratiquement en circulation comme des pièces à
valeur nominale. C'est en fonction de ce changement qu'on a été
obligé de changer nos budgets.
M. Garneau: En termes de dollars, combien veut dire votre
dynamisme?
M. Page: II faut que je révise les chiffres et
vérifier où on en est rendu.
M. Garneau: Mais, en ordre de grandeur, est-ce que c'est du
simple au double, du simple au triple?
M. Page: Je pense qu'on a passé, si je me rappelle bien,
à un chiffre de 30 millions à 50 millions, à cet ordre de
grandeur au point de vue du marketing.
M. Garneau: Du marketing.
Les coûts de production, je parle non pas de l'achat du
métal, mais de la fabrication de la pièce, est-ce qu'il s'agit
d'une augmentation substantielle par rapport à ce qu'étaient les
prévision au départ? Je sais que vous avez eu des
problèmes au niveau des contrats de travail. Est-ce que cela signifie
quand même un montant important de coûts additionnels de
réalisation du programme qui, par ricochet, baissent les
bénéfices?
M. Page: Permettez-moi de consulter mes chiffres pour voir si
j'ai ces dernières notes. La fabrication des flans, le coût de
manutention et la frappe incluant tous les coûts de, comment dit-on, le
"tooling" pour les coins, ont augmenté d'à peu près .8
dans une augmentation d'à peu près 80%. Cela représente
une chose assez minime. A l'heure actuelle, on compte que cela nous
coûte, purement au point de vue du coût de fabrication, environ
$0.40 pour la fabrication d'une pièce.
M. Garneau: Ce sont ces $0.40 qui ont augmenté de 80% par
rapport aux prévisions originales?
M. Page: Non, les prévisions originales étaient
moins que cela. Cela a augmenté à $0.40.
M. Garneau: A $0.40, c'est 40 moins 80%. M. Page: Oui.
M. Garneau: C'est à l'exclusion du coût du
métal.
M. Page: Oui.
M. Léger: M. le Président, j'aurais une question.
Excusez-moi.
M. Garneau: J'en ai une autre.
Le Président (M. Gratton): Je pense que le ministre des
Finances a une question à poser.
M. Léger: Je pensais que vous aviez terminé.
M. Garneau: Non. M. Page, si j'ai bien saisi vos remarques tout
à l'heure peut-être que je les ai mal comprises
l'orientation que vous donnez maintenant au programme de marketing, c'est
assurément vers les collectionneurs, alors qu'une partie du
marché aurait pu être attribuée à l'acheteur
d'occasion qui veut garder un souvenir. Cette section du marché devient
de plus en plus marginale par rapport à ce que constituent les...
M. Page: Non, ce n'est pas juste. J'ai dit qu'on a
développé une stratégie pour vendre le produit comme un
produit numismatique. Vu que c'est un produit relié aux Jeux olympiques,
il y a plusieurs sortes d'acheteurs. Il y a des acheteurs différents
d'un pays à l'autre. Au Canada, on a un acheteur qui est unique. C'est
une personne qui veut bien acheter cela, parce que c'est un
événement important pour le Canada. C'est un
événement unique. Il veut acheter ces pièces pour avoir
cela dans la famille. Vous avez certainement l'acheteur numismatique. Vous avez
les gens qui collectionnent des choses qui sont belles, toutes sortes de
choses. On appelle cela un collectionneur occasionnel, si vous voulez. On a les
gens qui collectionnent ces pièces comme des pièces d'or, parce
qu'il y a certaines de ces pièces qui sont très bien faites, qui
sont très belles. On a les gens qui achètent beaucoup comme
cadeau, cadeau pour un fils ou pour un frère, ou tout ce que vous
voulez. On a aussi les gens qui achètent cela au niveau d'une
corporation pour les primes à leurs employés ou pour des cadeaux
d'affaires. On a toute une gamme de marchés qu'on développe. On
essaie surtout de développer des marchés qui ne sont pas
normalement acheteurs des pièces de monnaie.
M. Garneau: Est-ce que ces remarques que vous faites s'appliquent
davantage au marché canadien qu'au marché international?
M. Page: Cela s'applique davantage au marché canadien et
maintenant au marché américain, parce qu'on croit qu'on peut
ouvrir les mêmes genres de marchés aux Etats-Unis durant
l'année proche des jeux.
M. Garneau: La raison de ma question, c'était d'essayer de
mesurer la portée de votre argumentation concernant l'évolution
de l'économie internationale. Si, à l'exception du Canada et des
Etats-Unis, l'acheteur potentiel se situe dans des proportions très
élevées chez les collectionneurs qui sont, je pense, des gens
plus à l'aise financièrement, je serais porté à
croire que, sur ces marchés internationaux, la situation
économique aurait moins d'impact que...
M. Page: Je m'excuse... M. le Président, c'est seulement
en Europe, où on a l'habitude de mettre une partie de ses revenus en
monnaie de collection. C'est pourquoi notre marché est très
stable en Europe. On a vraiment touché le marché numismatique, on
est entré dans ce marché qui s'est très bien
développé, et il est très bien accepté comme
programme. On s'attend que ce marché soit très stable.
Au Japon, par exemple, la chose qu'on a d'abord touchée
là, c'était le sportif. Les Japonais sont très sportifs,
et l'introduction de nos pièces au Japon dépassait nos
prévisions de départ par une marge considérable.
C'était parce que nous avons touché le sportif quand il avait
beaucoup d'argent et il achetait nos pièces. Maintenant, il commence
à avoir moins d'argent. On commence à développer d'autres
canaux pour avoir une base de marché plus large que celle qu'on avait.
C'est dommage qu'on n'en trouve pas plus.
M. Garneau: Une dernière question concernant le Japon.
Est-ce que, à la suite des problèmes de balance commerciale, cela
joue au niveau de la politique gouvernementale pour limiter l'entrée de
ces pièces? Je n'ai pas saisi, tout à l'heure, si vous en faisiez
un facteur important.
M. Page: Au Japon, comme vous savez, les banques, le commerce et
le gouvernement travaillent étroitement ensemble. Dès qu'ils
affrontent un problème, ils travaillent ensemble d'une façon
très dynamique. Ils ont un problème de balance, oui. Ils
pensaient avoir un problème de balance de paiement à cause du
pétrole. Ils ont fermé les portes, très fermement, au
crédit et à l''importation. Je pense que cela a bien
réussi, parce que cela a coupé leurs importations d'une
façon assez dramatique. Cela va un peu mieux et le crédit
commence à être un peu plus disponible, mais c'est encore
contrôlé. C'est dans cette optique qu'ils contrôlent au
Japon.
Par contre, dans les pays de l'Amérique du Sud, on nous donne une
limite pour notre programme au point de vue des pièces qu'on peut
exporter ou importer dans leurs pays. Cela peut être une limite de 1,007
ou de 2,007 ou quelque chose de semblable.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, je veux poser à
M. Page une question qui me tracasse, à la suite de toutes les
explications qu'il vient de nous donner. Vos prévisions de
départ, après avoir fait une étude sur les
possibilités des revenus de la monnaie olympique, à la suite de
l'affirmation du maire de Mon-
tréal qui estimait ces revenus à $250 millions, vous
aviez, dans un document, affirmé que les jeux de Munich, qui avaient
obtenu un résultat inespéré de $239 millions, cela
dépassait de beaucoup tout ce qui avait été fait ailleurs,
et qu'à cause du fait que cela se passait au Canada, un pays moins
habitué ou ayant moins de collectionneurs comme tels qu'un pays comme
l'Allemagne, une population moindre, et pour différentes raisons, vous
aviez mis votre programme comme une possibilité de $100 millions.
Autrement dit, au départ vous aviez évalué que
c'était $100 m illions comme possibilité, et depuis ce temps,
vous avez eu des expériences qui sont plutôt des
expériences qui devraient donner une tangente vers la baisse, puisque
les arguments que vous apportez, les difficultés auxquelles vous avez
à faire face d'une façon réelle et précise comme
celle du fait que le prix de l'argent a augmenté, comme celle du fait
que vous avez diminué le nombre de pièces de 60 millions à
45 millions, l'économie mondiale, qui est quand même en
régression comparativement à ce qu'elle pouvait être dans
le temps des jeux de Munich, le fait que même aux Etats-Unis, vous avez
baissé vos possibilités, c'est un pays quand même
très populeux, très proche de chez nous, qui a une équipe
olympique qui, normalement, donne toujours des résultats spectaculaires,
devant toutes les difficultés, non seulement vous ne restez pas à
vos $100 millions prévus à l'origine, mais vous dites qu'il est
possible de les augmenter.
Il me semble qu'il y a quelque chose de pas tout à fait logique.
Peut-être que vous allez m'expliquer la logique de tous les arguments
négatifs que vous nous apportez, pour nous montrer que ça n'a pas
donné jusqu'ici le résultat espéré et que vous
étiez parti d'une possibilité de $100 millions pour aller en
augmentant vers une possibilité maintenant de $175 millions.
M. Page: M. le Président, il ne faut pas confondre les
estimations et les possibilités espérées.
M. Léger: C'est le Trésor qui avait dit ça
je pense.
M. Page: Le Conseil du trésor a fait une étude puis
c'était le Conseil du trésor qui estimait les $100 millions.
Maintenant, le comité organisateur et la ville de Montréal
voulaient essayer de vendre pour un profit net de $250 millions. Ni l'un ni
l'autre n'avaient l'expérience de ce programme ou de ce genre de
programme, puis c'était nécessaire pour nous de vivre une
expérience avant d'être capable d'évaluer la situation
juste. Quand je dis qu'on a eu des problèmes, toutes ces choses, c'est
juste et on a diminué en fonction de $250 millions. Je pense qu'il faut
réaliser aussi que, durant l'année de démarrage et de
l'organisation, on a quand même réalisé des ventes assez
substantielles.
Il n'y a pas tellement de compagnies qui démarrent aussi vite que
ça et qu'on a réalisé un profit de $29 millions. Cela
dépend de l'estimation qu'on utilise pour évaluer les
commentaires en disant qu'on avait baissé nos estimations et que nous
avons réé- valué le programme. C'est en fonction de
l'objectif des $250 millions que je discute. Ce n'est pas en fonction des $100
millions.
M. Léger: Non d'accord, mais vous aviez au départ,
le Conseil du trésor, évalué une possibilité de
$100 millions...
M. Page: C'est juste.
M. Léger:... mais les arguments que vous nous apportez,
jusqu'à maintenant, c'est pour expliquer que ça ne va pas selon
les objectifs, qu'il y a des difficultés majeures et, malgré
ça, vous dites que vous allez être capable, qu'il y a une
possibilité peut-être de viser $175 millions. Jusqu'ici les
arguments pour l'augmenter, que vous avez apportés d u moins, sont
plutôt de l'ère de l'optimisme que de quelque chose de concret qui
nous permettrait de l'espérer. Est-ce que vous ne pourriez pas dire,
selon votre expérience personnelle, votre opinion personnelle, que c'est
beaucoup plus proche des $100 millions que des $175 millions que les
possibilités existent?
M. Page: On est pas mal sûr de $100 millions. On a
fixé les $175 millions comme objectif de planification, parce qu'il y a
un potentiel substantiel à développer et aussi parce que, je
répète, c'était une année de démarrage. On
n'a pas vendu dans tous nos marchés, durant toute l'année, et on
ouvre encore des marchés. Donc, c'est un chiffre optimiste, d'accord. Il
faut être optimiste pour être dans ce genre de travail, mais, par
contre, ce n'est pas un chiffre pris en l'air. C'est une chose
pondérée assez bien et on croit que c'est possible d'aller
jusqu'à cela et on va essayer d'aller jusque-là. On ne vous donne
pas de promesse d'aller jusque-là, mais je peux vous assurer que
l'équipe travaille fort pour se rendre là.
M. Léger: C'est sûr, nous sommes certains que vous
faites l'impossible, mais quand même la question que je vous posais,
c'est qu'avec les données que vous possédez maintenant, votre
propre interprétation, votre propre évaluation, est-ce qu'elle
est plus proche des $100 millions que des $175 millions?
M. Page: Comme j'ai dit, on est pas mal sûr de $100
millions.
Le Président (M. Gratton): On va espérer pour
$137.5 millions. Le ministre d'Etat au Conseil exécutif.
M. Lalonde: Seulement...
M. Léger: Vous avez dû assister à d'autres
réunions de conseil de ministres ou de députés, oui.
M. Lalonde: II y a seulement une question, M. Page, je vois
qu'à l'expérience actuelle vous avez vendu à peu
près $90 millions qui ont produit un profit net au COJO de $30 millions
à peu près, donc un tiers.
D'autant plus, en tenant compte du fait que vous avez
décidé de réduire le nombre de pièces de 60
millions à 45 millions, c'est-à-dire à $337 millions de
valeur nominale, en partant de ce rapport d'un tiers, pour produire $175
millions de profit net, il faudrait que vous ayez $525 millions, valeur
nominale, alors que la loi n'autorise que $450 millions.
M. Page: M. le Président, permettez-moi de corriger une
erreur de concept.
M. Lalonde: A ce moment-là, ce n'est pas la valeur
nominale des $90 millions. Quelle est la valeur nominale de ces $90 millions de
vente?
M. Page: La valeur nominale est de l'ordre de $53 millions, je
pense, autour de cela. Je peux le calculer.
M. Lalonde: L'ordre de grandeur me satisfait.
M. Page: C'est un ordre de grandeur de $60 millions.
M. Lalonde: Alors il n'y a plus aucun rapport entre le profit et
la valeur nominale. Il faut chercher un rapport entre le profit et le prix de
vente.
M. Page: Cela ne veut pas dire grand-chose. M. Lalonde: C'est
à cause...
M. Page:... le rapport entre le chiffre d'affaires et le
profit.
M. Lalonde: C'est à cause du changement que vous avez fait
dans votre construction de prix, non plus sur le droit du seigneur mais le
profit sur les contenants, etc. Je vous remercie.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que la commission a
d'autres questions à l'endroit de M. Page?
M. Garneau: Est-ce que M. Page est responsable également
des timbres?
Le Président (M. Gratton) : Non, je pense que M.
Nightingale est ici justement dans ce but.
Avant de passer à M. Nightingale, M. Page, la commission vous
remercie de vous être rendu à son invitation et surtout des
excellents renseignements que vous nous avez fournis.
M. Page: Merci.
Le Président (M. Gratton): J'invite maintenant M.
Nightingale, s'il le veut bien, à prendre la parole.
M. Nightingale: M. le Président, je n'ose pas faire une
présentation en français à ce moment de ma vie et, avec
votre permission, je vais parler en anglais.
Le Président (M. Gratton): Aucun problème.
M. Nightingale: Merci beaucoup.
Le Président (M. Gratton): Please go ahead.
M. Nightingale: The stamp program really concerns itself with
more than merely stamps but a number of other postage-related products and
the... perhaps. I can just run through the elements of the program. First of
all, there are the stamps themselves, the semi-postal stamps or "les timbres
avec surcharge". The surcharge part of the stamps that are sold for postage use
go directly towards the Olympics.
In addition to the semi-postal stamps or surcharge stamps, we also have
a number of commemorative stamps, such as these for example. Any of these
stamps which are sold to collectors or philatelists, the net proceeds from
these stamps go directly again towards sport and the Olympics.
In addition to that, we have a program which has been developed to allow
commercial mailers to take advantage or at least contribute to the Olympics.
You can appreciate that most commercial mailers use a meter and therefore have
no way, really, of contributing to the Olympics through the use of postage
stamps. So we developed a program whereby these commercial mailers could
purchase a special meter imprinter which would print on each of their envelopes
an indication that "They help it happen" "Nous faisons nos jeux". They can
purchase this special imprinter in English or French or in a bilingual form. So
we have a source of revenue then from the commercial mailer.
In addition to that, we have also developed another product, that is a
metal reproduction in gold, 24 carat gold, two silver or bronze which we have
sold and we will continue to sell in a number of series, which really are
reproductions of the stamps themselves.
We also market and have, for some years, marketed aerograms for overseas
mail use and, in the last two years, we have been selling what we call the
domesticgram. It is our intention to develop similar self mailer, il you like,
which features an Olympic theme, proceeds of the sale for this again would go
di rectly towards supporting the Olympics and the amateur athletes in
Canada.
When we forecasted the revenues that we could contribute to the
Olympics, almost two years ago, we had virtually no experience with anything
other than our philatelic market so our estimates of that we could contribute
in each product line were at best an indicative guess.
However, our experience to date has indicated that we were very correct
when it came to assessing our potential revenues in philatelic sales and in the
medal stamps. Both of these programs were as successful and in some cases, more
successful than we had anticipated. We did not experience the kind of public
response that we expected to experience with the "timbre à surtaxe",
that is with semi-postal stamps. We were asking the Canadian public to
contribute $0.02 and $0.05 at a time to support in Olympics in a method which
had never really before being used in Canada. Semi-postal stamp has been used
successfully in Europe, was used in Mexico,
had been used in a number of other countries to support charities and
the Olympics. We have had a real task before us to try and educate the public
and how to use these stamps and where they were available and how they worked.
That program has not contributed as much to the program that we thought it
would to date. We think we can improve the contribution that it will make. In
the meantime, however, our experience to date has indicated that our
contribution of $10 million to the Olympics will be met and we will meet this
objective through the sale of some of the items I just mentioned to you.
Perhaps I could just indicate when these will become available. The
medal stamps were first issued last spring. We sold them for a period of eight
weeks. There will be a total of five issues of medal stamps of this type. The
semi-postal stamps were issued again last spring. There will be another issue
of semi-postal stamps coming out the 5th of February, another in August of this
year and another in January of 1976. It will be a total of four series of
semi-postal stamps.
There will probably be as many as eight or nine issues of commemorative
stamps, that is stamps for which the contribution will come primarily from the
philatelists. We have not confirmed the stamp issues that we will have for
1976, although the program for 1975has been firmly established. As a matter of
fact, in March of this year, we will be bringing out a $1 and a $2 stamp. In
June, that will coincide with the largest philatelic exhibition in show in
North America and that is the Interpeck Show in New York. On the 11 th of June,
we will be bringing out stamps at $0.20, $0.25 and $0.50 value and that will
correspond with the philatelic exhibition in Paris. That is a major
international philatelic exhibition. By bringing the stamps out coincident with
the large international exhibitions, we have an opportunity, of course, to
publicize and make the foreign buyers aware of the stamps and the Olympic
program.
Our progress to date has been fair. Our philatelic sales were on target,
our gross sales in 1974 were in excess of $1,500,000. The medal stamp program
was also on target at $2.4 million. We expect that at the close of the fiscal
1974/75 year, our net contribution will probably be of $1.4 million. Our
forecast for 1975/76, we anticipate, will be $5.2 million and in 1976 $4.8
million. If you add that up, you see, it comes to $11.4 million. This is a
little in excess of the $10 million that we had undertaken to contribute. We
expect to make those targest, as I have stated them.
We have then a number of things to help us sell our stamps across Canada
and outside of Canada. In 1973, when we started the program, we had 28 or 30
philatelic outlets in Canada in our post-offices. At the present time, we now
sell our philatelic products across more than 150 counters and of course, we do
offer mail order service right across Canada from our mail order service in
Ottawa.
We have engaged what we think are the leading dealers in the U.K. to
represent us, we have appointed a distributor in the United States, we have
appointed a distributor in Italy to cover Italy, Switzerland and the Middle
East, the Mediterranean and we have appointed an agent in Brussels to act on
our behalf in Central Europe and in the Scandinavian countries. Those contracts
were signed very recently and so, it is premature to make any assessment of
what the returns will be on our investment in that area.
I should say that in the case of the meter program, that is the
commercial program, we have enjoyed the support of the meter manufacturers and
their staff who are helping us to promote the sale of this particular
service.
I do not think that I have anything other to add to what I have already
said, other than to respond to any questions you may have.
Le Président (M. Gratton): Merci, M. Nightingale.
Est-ce que les membres de la commission ont des questions à
adresser à M. Nightingale au sujet des timbres?
M. Lalonde: J'aimerais savoir quel est le montant assez
définitif que vous vous attendez de recueillir de la vente des timbres?
Est-ce que les $10 millions qui avaient été prévus au
départ restent encore comme une proposition réaliste?
M. Nightingale: J'ai dit: $11.4 millions...
M. Lalonde: C'est $11.4 millions. Excusez-moi, je n'étais
pas attentif.
M. Nightingale:... au lieu de $10 millions. C'est notre
estimation en ce moment, parce que comme toujours, il y a la possibilité
qu'on va faillir avec un ou l'autre des programmes. Par conséquent, nous
avons... We have set as our objective $11.4 millions au lieu de $10 millions
pour ce moment.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre des
Affaires municipales.
M. Goldbloom: M. Nightingale, quand vous retenez les services
d'un agent à Bruxelles ou à Londres ou n'importe où,
quelles sont les conditions? Est-ce que c'est un pourcentage des ventes qui est
accordé à cet agent? Quelle est la nature du contrat? Quel est
l'avantage pour le Canada?
M. Nightingale: En Europe, c'est un pourcentage, oui, un
pourcentage des ventes. It varies depending on how much they sell.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Lafontaine.
M. Léger: J'aurais seulement une question; étant
donné que vos prévisions sont les mêmes, si j'ai bien
compris.de la possibilité de $10 millions de revenu, ce sont encore les
mêmes, $11.4, est-ce que vous avez évalué les sommes
perdues par les personnes qui auraient acheté des timbres et qui les
utiliseraient sur des enveloppes pour des envois? Est-ce que cette somme
représente quand même un pourcentage significatif? Qu'avez-vous
évalué comme somme possible?
M. Nightingale: We assume that everything that we sell across a
philatelic counter is kept by the philatelist. That is because we package it.
We wrap it up in plastic. We wrap it in a number of different ways, different
combinations. The assumption is that if he buys it in that form, that he is not
going to use it for postage. On the other hand, all the postage, all the stamps
that are sold across the normal counters, we assume are used for postage and
then, the surcharge portion of the stamp is contributed to support the
Olympics. Naturally, anything that we sell outside of Canada is assumed to be
by a collector because he cannot use our postage in his country.
M. Léger: Donc, vous n'avez fait aucune prévision
pour l'utilisation possible de ces timbres qui diminuerait les revenus, donc ce
seraient des sommes de moins à remettre au COJO. Vous n'avez aucunement
évalué la possibilité d'une somme provenant de
l'utilisation de timbres et qui seraient des sommes de moins à recevoir
comme profit ou que vous devriez ajouter comme dépense. Vous n'avez
aucunement fait de prévision dans vos revenus là-dessus.
Autrement dit, vous êtes convaincus que personne ne va l'utiliser.
Vous avez tenu pour acquis qu'aucun article ne sera... Dans votre
prévision budgétaire, vous n'avez pas gardé de sommes qui
devraient être enlevées dans les profits, parce qu'il y aurait des
gens qui les utiliseraient. Vous avez complètement mis cela de
côté, tenant pour acquis que personne ne va le faire. C'est
cela?
M. Nightingale: I would think, very little. I say that, because
the stamps... You have to be almost a collector to understand this, but the
stamps that we sell to collectors retain a border on it that has the name of
the printer and the name of the designer and anyone who wants to collect stamps
normally want to have this.
Le Président (M. Gratton): Si la commission n'a pas
d'autres questions, M. Nightingale, au nom de la commission, nous vous
remercions de vous être déplacé et de nous avoir fourni les
renseignements demandés.
M. Léger: M. le Président, je remercie nos deux
représentants du gouvernement fédéral. Lorsque vous
retournerez à Ottawa, si, par hasard, vous rencontrez M. Chrétien
dans les corridors, vous lui direz ce que c'est que l'esprit olympique.
Solution de rechange
Le Président (M. Gratton): Messieurs, tel que convenu,
nous passerons maintenant à l'examen de la solution de rechange du stade
olympique. On se rappellera qu'au moment où nous nous sommes
quittés, la semaine dernière, les ingénieurs et
architectes des deux parties, soit du COJO et de la ville de Montréal,
avaient convenu de se réunir pour établir s'il y avait
possibilité qu'une solution de rechange au projet du stade olympique
puisse être aménagée ou pensée.
Je ne sais qui se fera le porte-parole des deux groupes. Est-ce que
quelqu'un pourrait me l'indiquer? Ce sera l'architecte, M. Gagnon. Alors, M.
Gagnon, allez-y et nous procéderons ensuite aux questions.
M. Gagnon (Michel): Tel que souhaité dans la
première tranche de notre rapport et conformément au voeu de la
commission parlementaire...
M. Lalonde: Excusez-moi, M. Gagnon, est-ce que vous lisez un
texte?
M. Gagnon: Non, c'est simplement l'introduction. Le reste, je
serai concis.
M. Lalonde: Est-ce qu'il y a un rapport? M. Gagnon: II y a un
rapport de préparé.
M. Lalonde: Est-ce que vous pourriez le distribuer, s'il vous
plaît?
M. Gagnon: Oui.
Le Président (M. Gratton): M. Gagnon, vous pourriez
peut-être nous faire votre présentation pendant qu'on fait la
distribution, s'il vous plaît.
M. Gagnon: Oui. Nous avons rencontré, dans les quelques
jours qui ont suivi la clôture de la commission, les représentants
de la ville de Montréal et les firmes d'ingénieurs Lalonde,
Valois, Lamarre, quant à la gérance et à l'estimation; la
firme Scharry et Ouimet pour l'électricité et la firme Pa-geau et
Morel pour la mécanique. Nous voulons les remercier pour l'assistance et
la disponibilité qu'ils ont eues pendant ces trois jours.
Au tout début de nos rencontres avec ces personnes, nous avons
d'abord examiné la compatibilité, qui était le premier
point à voir et cela dans l'alternative de la réutilisation de
l'autostade. Il est apparu assez clair que dès le début de nos
rencontres, même si nous ne modifions pas les deux niveaux
inférieurs de services et que les plans d'architecture devaient
être révisés, mais non complètement refaits, les
plans de mécanique et d'électricité, par contre, eux,
subissaient des changements majeurs. A notre avis et selon l'avis de ces
représentants, cela rendait tout échéancier impossible
pour respecter les dates, parce que le problème était
là.
Pour pousser plus loin la discussion et voir s'il n'y avait pas une
autre... C'est la deuxième tranche du rapport, parce que la
première tranche est la tranche qui a été
présentée la semaine dernière. D'accord?
Le Président (M. Gratton): D'accord.
M. Gagnon: Comme je le disais, pour pousser plus loin les
discussions et explorer à fond pour en arriver à des conclusions
définitives, nous avons envisagé une solution qui, dans son
essence, gardait le même principe que la première alternative,
mais pouvant conserver exactement les deux niveaux inférieurs et les
colonnes de façon à ne pas
avoir ce problème de réfection de plans et de perte de
temps considérable.
Partant de là, nous avons continué notre étude sur
un stade qui serait dans le même esprit que l'autre, mais en utilisant
exactement les niveaux inférieurs.
On voit donc qu'il y a compatibilité intégrale aux niveaux
inférieurs c'est-à-dire aux deux niveaux inférieurs de
service. Par contre, aux niveaux supérieurs, c'est-à-dire dans la
partie des gradins, la solution alternative, pour être compatible, devait
se conformer à trois points majeurs: les communications,
c'est-à-dire panneaux d'affichage, chronométrage, photofinish,
caméras, etc., les systèmes auditifs et la distribution des
différentes catégories de sièges, loges, etc. pour les
billets.
Théoriquement, si le temps requis pour ces révisions ne
semble pas critique dans un échéancier à cause de ces
impondérables, le temps requis et les approbations rendent critique ce
travail de révision pour répondre à la
compatibilité des trois articles que je viens de mentionner.
Le troisième point sur lequel nous avons discuté pour la
question de compatibilité, c'est la question de la toiture. Dans notre
étude, la semaine dernière, on avait dit qu'on pouvait
éventuellement installer une toiture qui soit complètement
indépendante du stade, c'est-à-dire une toiture complète.
Regardant cela plus à fond, il aurait fallu prévoir des assises
immédiatement pour recevoir ce stade. Ce faisant, on retombait dans le
problème discuté au départ, c'est-à-dire qu'il
fallait réviser les plans des deux étages inférieurs et on
retombait dans le même cercle vicieux, c'est-à-dire que
l'échéancier devenait impossible.
D'autre part, si on regarde la question d'installer un toit, mais
à l'avenir à ce moment, comme aucune prévision n'a pu
être faite avant à cause du temps, à l'avenir c'est
possible mais c'est, à toutes fins pratiques, impensable à cause
des difficultés qu'on rencontrerait à ce moment. C'est la
question de la compatibilité.
Si on regarde au point de vue coûts, étant donné
qu'on a pas mal réduit les possibilités d'une alternative, on a
quand même comparé dans cet esprit, les coûts du stade
actuel et d'un stade qui serait alternatif. Comme il faut conserver le plus
d'éléments possible pour respecter les échéances de
temps, plusieurs éléments, au point de vue des coûts, ne
changent pas. C'est-à-dire que les excavations et la structure des
niveaux inférieurs, les consoles dans la partie inférieure, les
aménagements de pelouses sont, dans les deux cas, identiques. Les
ascenseurs et escaliers mobiles ce qui est un montant plus marginal
varient, parce que le nombre d'étages que nous avons est
différent. Les aménagements intérieurs, par contre, sont
légèrement plus élevés dans notre cas,
c'est-à-dire $9,900,000 comparativement à $10,200,000, parce que
nous devons ajouter quelques murs paravents pour que le stade soit
acceptable.
La mécanique est réduite à ce moment ainsi que
l'électricité, parce que certains travaux, comme le stade, ne
sont pas couverts, ne sont pas fermés, certains éléments
de mécanique et d'électricité sont inutiles.
La structure comme telle, si on se rappelle notre hypothèse de
départ que le stade actuel comprend quand même des murs
extérieurs et une toiture partielle, la partie structurale au-dessus des
niveaux inférieurs, les gradins, les vitrages, le toit partiel, les
fléaux, consoles, etc. s'élève à $57 millions alors
que, dans notre cas, comme nous n'avons ni toit, ni murs extérieurs, ni
fermeture aucune, elle s'élève à $15 millions.
On arrive à un prix de base de $118 millions comparativement
à $67 millions. Si on ajoute à cela la prime à la
productivité, l'administration, les contingences et les honoraires, on
arrive donc pour le stade actuel à une estimation de $162,325,000 et
pour le stade alternatif à $92,223,000. D'un autre côté, on
s'est rendu compte aussi, faisant ces chiffres avec la firme de M. Lamarre, que
si dans le stade actuel on enlevait la partie de toit, on enlevait les murs
extérieurs, c'est-à-dire qu'on comparait exactement une solution
vis-à-vis de l'autre, on arriverait à des coûts
sensiblement identiques. Par ailleurs, il faut ajouter à la somme
d'argent dépensée dans le stade alternatif, coût qui ne se
retrouverait éventuellement dans le stade actuel, les montants pour bris
de contrats et travaux exécutés, mais non requis parce qu'il y a
eu changement à ce moment. Ce montant n'a pas été
évalué, mais on sait que ce serait un montant assez
considérable. On ne l'a pas éval ué, parce qu'il est
très difficile et variable de jour en jour.
Maintenant, l'échéancier, de façon
générale, encore une fois, c'était la partie la plus
difficile parce que celle qui contenait le plus d'inconnues. On l'a vu plus
haut dans la question des approbations, vente des billets, etc. Même si
on a établi dans le rapport un échéancier qui serait
théorique et très optimiste, on se rend compte que même
dans ce cas, en marchant au rythme accéléré ou au
même rythme, si on veut, que la solution actuelle, on arrive à la
même période de temps. Mais, encore une fois, il y a des inconnues
d'un autre côté qui peuvent modifier et envenimer un tel
échéancier. En conclusion, on peut donc dire que, suite à
toutes nos rencontres, la question de la récupération de
l'autostade était impensable et qu'un autre modifié dans le
même esprit pouvait peut-être être possible, mais qu'à
cause des retards qu'entraîne nécessairement une solution de
rechange qui est autre que celle prévue, les déboursés
importants quant au contrat et aux travaux faits, la meilleure solution
alternative ou de rechange se trouve dans les plans actuels.
M. Léger: M. le Président, j'aurais seulement une
question qui me vient à l'esprit à regarder ce rapport. Tout ce
qu'on peut retenir, c'est qu'on ne s'est pas réveillé à
temps, premièrement, et que ce qui aurait été possible, il
y a trois ou quatre mois, à ce stade-ci, c'est pas mal trop tard. Donc,
c'est malheureux, nous aurions pu avoir un stade un peu meilleur marché,
un peu plus modeste, mais à ce stade, au moment où on s'est
réveillé, où la commission parlementaire a
été convoquée, malgré que cela a fait un an et demi
qu'on le demandait, mainte-
nant on regarde cela, il est trop tard. Il y a eu une imprévision
de ce côté et c'est très malheureux pour ceux qui auront
à payer la note.
M. Lalonde: M. le Président, il semble que le
député de Lafontaine a déjà apporté des
conclusions. Peut-être que des membres de la commission auraient d'autres
questions à poser à M. Gagnon. Est-ce que vous avez eu tout le
loisir, M. Gagnon, d'examiner les plans, de poser des questions? Est-ce que
vous avez eu toutes les réponses que vous croyiez nécessaires
pour vous donner une idée?
M. Gagnon: Effectivement, dans les deux jours qui ont suivi la
clôture, c'est-à-dire vendredi et samedi, nous avons
rencontré à peu près tout le monde. On en est
arrivé à ce consensus, le plus objectivement possible. Tous les
documents étaient à ma disposition, il n'y a pas eu de limite de
temps. Même on aurait pu prendre une journée de plus, par exemple,
s'il y avait eu plus de recherche à faire ou des points litigieux sur
lesquels on aurait voulu approfondir davantage.
M. Garneau: M. le Président, dans votre page, je ne sais
pas comment la pagination s'établit, mais ce qu'on appelle
l'étude comparative des coûts, lorsque vous arrivez à $118
millions contre $67 millions, si je comprends bien, les $67 millions
représentaient les coûts d'un stade non couvert.
M. Gagnon: Sans aucune toiture, sans murs extérieurs,
uniquement les services à la base, les gradins et les services
nécessaires aux gradins, sanitaires, ascenseurs, etc.
M. Garneau: De telle sorte que, si on passe aux coûts
totaux de $162 millions contre $92 millions, on peut faire les mêmes
observations. Est-ce que ces comparaisons de coûts c'est parce que
j'essaie... Evidemment, pleurer sur l'épaule, une fois que les
décisions ont été prises, c'est bien beau, mais je
n'aimerais pas non plus que trop facilement on tire des conclusions. Les $92
millions contre les $162 millions, il faudrait ajouter, si je comprends bien,
pour qu'il y ait une étude comparative véritable, aux $92
millions, les frais de fermeture du stade sur une base verticale au sol et la
couverture sur une base parallèle. Ces coûts, il faudrait les
ajouter aux $92 millions. Est-ce que quelqu'un a un ordre de grandeur de ce que
cela représente?
M. Gagnon: Votre question, je pense qu'on peut y répondre
de deux façons, pour que les deux colonnes de chiffres soient absolument
comparables. On peut, soit dans le stade actuel enlever ce qui n'est pas dans
l'autre, c'est-à-dire les fléaux et la partie actuelle, les murs
extérieurs et à ce moment on arrive autour de $92 millions, ce
qu'on a fait d'ailleurs.
M. Garneau: Pour arriver à $162 millions vous
laissez...
M. Gagnon: Les $162 millions deviennent environ $92 millions.
Là, on a vraiment deux stades comparables. Maintenant, si on veut
procéder à l'inverse et là je réponds
à votre question directement ajouter aux $92 millions la toiture,
les murs extérieurs pour le rendre complètement fermé, on
va sûrement dépasser les $162 millions. Parce qu'il y a un facteur
qui n'est pas comptabilisé, c'est-à-dire qui n'est pas
mentionné comme tel, mais c'est le facteur de travaux non requis et de
bris de contrats. Parce que si on voulait ajouter une toiture avec ces murs
qu'on ajoute, une quarantaine de millions à peu près, sans
étude plus poussée, c'est le chiffre auquel on arrivait, la
semaine dernière, qu'on ajoute dans les articles
précédents, l'électricité et en mécanique ce
qu'on a enlevé, parce que non nécessaires, à ce moment, on
revient aux $162 millions pour les facteurs...
M. Garneau: Est-ce que cela veut dire, à toutes fins
utiles, qu'une solution ou l'autre pourrait donner à peu près des
coûts identiques?
M. Gagnon: D'une façon ou d'une autre.
M. Garneau: Pour avoir un stade couvert, avec les
équipements que cela prend, c'est une affaire qui va coûter dans
l'ordre de $160 millions?
M. Gagnon: C'est cela. Il faut faire attention. Dans le cas d'une
solution alternative, c'est-à-dire où on fournit exactement les
mêmes services, c'est bien évident.
M. Garneau: C'est cela, on parle de deux choses.
M. Lamarre, est-ce que vous avez des commentaires à ajouter
à cela? Est-ce que vous-même vous êtes satisfait de cette
comparaison qui a été faite?
M. Lamarre (Bernard): Tel que lu par M. Gagnon, avec les
corrections qu'il a faites en le lisant, moi je suis à peu près
d'accord sur son rapport. Parce qu'il aajouté en passant, certains
commentaires et avec ces commentaires, on est d'accord. Si on prend le stade
actuel, qu'on lui enlève l'avant-fléau,
l'arrière-fléau et les bas fléaux ici, qui sont la
couverture des spectateurs, et si on enlève la partie fermée ici
en arrière, en conservant le même stade, on arrive au même
prix.
En comparant des choses comparables, en comparant le stade qu'on appelle
Taillibert ou le stade actuel, au moment prévu par M. Gagnon, si on
enlève les couvertures des spectateurs, on arrive au même
prix.
M. Garneau: Ce qui veut dire en définitive...
M. Lamarre: Ou si vous ajoutez au stade de M. Gagnon la
couverture, on arrive encore au même prix.
M. Garneau: En termes de délai, c'est la même
chose.
M. Lamarre: En termes de délai, moi, j'aurais des craintes
énormes en prenant les plans...
M. Garneau: M. Gagnon a manifesté...
M. Lamarre: ... qu'on n'arrive pas à temps, la même
chose. Quand on commence un projet comme cela, on est toujours très
optimiste. On pense toujours que les plans vont se faire beaucoup plus
rapidement qu'ils se font en réalité et on arrive avec des
problèmes de cédule qui sont beaucoup plus pessimistes que ce
qu'on peut entrevoir au départ.
M. Charron: Quand vous dites qu'on arrive au même prix,
vous incluez dans le prix de la solution alternative l'argent
déjà investi dans le premier, de $40 millions à $50
millions qu'on nous signale ici.
M. Lamarre: Moi, je vous dis que si vous incluez dans la variante
le toit et les prix des travaux déjà faits qui ne sont pas
récupérables, vous arrivez à un montant supérieur.
Je dis qu'en ne comptant pas les travaux déjà faits, vous
arriveriez à peu près au même...
M. Charron: Je pense que ce sur quoi le ministre des Finances
voulait obtenir une réponse c'est si la solution dite alternative avait
été le premier choix et qu'elle n'intervenait pas à un
moment où des travaux ont déjà été entrepris
sur une autre solution, celle qu'on appelle Taillibert ou tout ça,
combien à l'origine, sans frais à encourir pour
déménager l'autre projet...
M. Lamarre: A mon sens avec les mêmes services, cela aurait
coûté la même chose...
M. Lalonde: Même avec un toit géodésique ou
différent de la coquille?
M. Lamarre: En fait, le toit géodésique, c'est
très difficile d'avoir des prix là-dessus maintenant, mais mon
impression, après les vérifications qu'on a faites, si on avait
la solution, la variante, avec un toit géodésique ou autre,
ça coûterait exactement ou à peu près le même
prix que le stade actuel.
M. Charron: Est-ce que c'est votre avis, M. Gagnon
également?
M. Gagnon: Dans ce cas précis, oui c'est absolument mon
avis, qu'on procède dans un sens ou dans l'autre.
M. Charron: Vous voulez dire maintenant, mais ma question
était...
M. Gagnon: Là si vous me demandez quel serait le prix d'un
stade de 70,000 places qui serait construit dans X temps et à X endroit,
je pense bien que c'est une question à laquelle il est à peu
près impossible de répondre.
M. Charron: M. le Président, si vous permettez, une
dernière question sur ce sujet. Si au moment où les
autorités de la ville de Montréal ont annoncé ce choix,
qui est celui devant lequel on est aujourd'hui et qui semble consacré
par le temps, si à cette ori- gine, un groupe d'architectes comme le
vôtre avait eu, dans les mêmes laps de temps, l'occasion de
produire un projet qui englobait les gradins de l'au-tostade et qui pouvait
conduire à un stade couvert de la même façon que vous nous
l'avez expliqué ou que l'un de vos assistants nous l'a expliqué
la semaine dernière, est-ce qu'on serait arrivé au même
prix?
Autrement dit, est-ce que cela coûtait aussi cher...
M. Gagnon: Oui, je comprends très bien votre...
M. Charron: ... il y a un an de déménager les
gradins de l'autostade, de les couvrir, que de nous en aller dans le vaisseau
blanc que nous connaissons?
M. Gagnon: Non, mais je penseque même si on avait le loisir
de faire un stade ailleurs, on ne réutiliserait peut-être
même pas l'autostade. L'autostade était une sol ution alternative.
Moi, je pense que c'est impossible de répondre à une question
comme cela, parce qu'il y a tellement de facteurs. D'abord il y a des facteurs
de services, la partie des services on le voit est quand même
considérable.
C'est bien évident que, si vous enlevez des services dans un
stade et que vous les réduisez au minimum, ça va vous
coûter moins cher, mais je pense que c'est une question à laquelle
il est aussi difficile de répondre que si vous me demandiez le
coût d'une voiture par exemple. Si on veut comparer deux voitures
identiques, vous allez arriver a peu près au même prix. C'est bien
évident que c'est la même chose pour un stade. Je veux dire, moi,
je me sens incapable de répondre à une question comme cela, sans
aller plus loin, parce qu'à ce moment-là on peut sorti r toute
une kyrielle de stades qui ont été faits avec des coûts
différents.
Evidemment, je pense bien que dans tous les cas le coût justifiait
un certain nombre de facteurs ou d'éléments qui étaient
là.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Verdun.
M. Caron: M. Gagnon, la solution de rechange que vous nous
suggérez ici, le danger qu'il y a quand on regarde les travaux
commencés, les responsabilités qu'il peut y avoir, au point de
vue d'apparence, est-ce que cela vaut le coût?
C'est très important, parce que ce sera là pour longtemps.
Quelle est votre opinion au point de vue de l'apparence pour les années
à venir, le site, alors qu'on ne sait combien de gens viendront à
Montréal, au Québec, et visiter le pays, en plus? Cela vaut-il le
coût?
M. Gagnon: Là-dessus, répondre à cette
question serait outrepasser mon mandat.
Encore une fois, je m'en sens incapable. On l'a toujours dit depuis le
début, il s'agissait d'examiner l'exploration d'une solution de
rechange.
M. Caron: Je pense que cela ne vaut pas le coût.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): A l'heure actuelle, M. Gagnon, au
stade des soumissions, ont-elles été demandées pour la
partie que vous parlez d'enlever, sont-elles reçues? Est-ce pour cette
raison que vous parlez de bris de contrat?
M. Gagnon: Oui. M. Lamarre va répondre à cela.
M. Lamarre : Je vais répond re à cela. Toutes les
soumissions, tous les prix sont entrés, ce ne sont pas seulement les
prix qui sont entrés, c'est en voie d'exécution. Pour le toit qui
recouvre, les fléaux qui recouvrent les spectateurs sont en production,
à l'heure actuelle, c'est plus que des prix demandés. Le contrat
est octroyé, l'usine est construite et c'est en production.
M. Bédard (Montmorency): Tous les contrats?
M. Lamarre: Je parle du gros oeuvre. Maintenant, pour les
contrats de finition, il est bien entendu qu'ils vont être
accordés au fur et à mesure.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Drummond.
M. Malouin: M. le Président, je pense qu'on peut d'abord
féliciter les parties qui ont travaillé et qui ont apporté
leur collaboration, surtout d'avoir été impartiales dans
l'étude de ce projet. Il y aurait quand même une question qu'on
pourrait poser peut-être à M. Lamarre. Considérant
l'échéancier du projet Taillibert, advenant que des circonstances
imprévues se produisent, avez-vous essayé d'étudier
quelles seraient les solutions à apporter pour un projet d'urgence? A
l'aide du graphique que vous aviez tout à l'heure, on pourrait
peut-être...
M. Lamarre: Pour répondre à votre question, nous
avons encore repassé, cette semaine, en plus de travailler avec
l'équipe de M. Gagnon, nous avons eu nos équipes de cheminement
critique qui ont refait encore une fois tout le cheminement, avec les
équipes des gérants de travaux, et nous ne voyons pas de
problème à arriver à temps. Quant au stade actuel, il n'y
a pas de problème.
Maintenant, s'il y avait des grèves, des problèmes de
relations de travail, cela s'appliquerait à n'importe quel genre de
projet. Mais, en ce qui nous concerne...
M. Malouin: II n'est pas question des deux projets. Je parle du
projet Taillibert.
M. Lamarre: Si nous revenons au projet Taillibert, à
l'heure actuelle, si jamais il y avait une solution d'urgence, comme le dit M.
Gagnon, à la fin de son rapport, la solution Taillibert contient en
elle-même la solution d'urgence. Pour nous, la question des gradins,
c'est du standard, nous ne voyons pas de problème à monter cela.
Si jamais il pouvait manquer certaines choses, ce serait plutôt dans la
finition, ou dans l'électricité, ou la plomberie, où il
faudrait adopter des solutions d'urgence. Pour nous, à l'heure actuelle,
en regardant cela, nous sommes sûrs que nous allons suivre le cheminement
critique. Nous allons le suivre de façon très serrée. Si,
dans deux, trois ou quatre mois, il semble y avoir certains retards, il y a des
possibilités à l'intérieur de cette solution pour arriver
à couper certaines choses ou à prendre les moyens
nécessaires pour arriver à temps. Nous allons faire du
rattrapage.
En fait, où cela pourrait-il manquer? Ce pourrait être dans
les consoles. Je vous ai dit l'autre fois que nous avions trois chantiers de
prévus, c'est-à-dire trois paires de grues pour monter ces
consoles et les fléaux.
Si jamais nous sentions qu'il y avait du retard qui se prenait, nous
mettrions en marche d'autres chantiers, parce qu'il y a
énormément d'espace pour le faire. Déjà, on l'avait
prévu et je vous avais aussi dit cela la semaine dernière, chez
Schokbeton, on a ajouté deux cellules additionnelles pour prendre charge
des retards qui pourraient arriver à un moment donné. Pour cela,
nous avons fait tout ce qu'il était possible de faire. En ce qui
concerne le mât, c'est l'élément qui me faisait le plus
peur au début, mais après analyse, on se rend aussi compte qu'il
y a, pour le mât, des possibilités
d'accélération.
Pour moi, il n'y a pas de problème pour terminer à temps
mais à deux conditions, pas de grève et que nous n'ayons pas de
problème de relations de travail.
M. Malouin: Même s'il y avait des problèmes de
relations de travail, vous avez quand même une solution d'urgence qui
permettrait la tenue de Jeux olympiques adéquats?
M. Lamarre: Sûrement. En fait, avec le cheminement
critique, tel que nous l'avons, nous avons chaque élément requis.
Dès que nous sentons qu'il y a une partie qui peut venir en retard, je
serai le premier à en aviser tout le monde pour trouver les solutions
nécessaires et terminer à temps.
M. Malouin: M. le Président, j'aurais une autre question
pour compléter mon dossier. Pourriez-vous me donner le coût total
des installations extérieures, de l'aménagement
extérieur?
M. Lamarre: Si on prend les aménagements
extérieurs, c'est une chose que je peux vous répéter:
accès à l'intérieur du site, les rampes et tout cela,
$8,550,000, et l'aménagement extérieur proprement dit,
$16,400,000, auxquels vous devrez ajouter, bien entendu, peut-être 15% de
frais d'administration, les contingences à 5% et les honoraires
professionnels à environ 10%.
Le Président (M. Gratton): Le ministre des Finances.
M. Garneau: Pour revenir à la solution de rechange, M. le
Président, si je comprends bien, et je voudrais, qu'on m'informe si
c'était possible de le
faire, pour qu'il n'y ait pas d'imbroglio, face à cette question,
dans le fond, M. Gagnon, le mandat que vous aviez reçu en était
un pour essayer de trouver une solution de rechange au cas où, d'une
façon catégorique, la réponse au cheminement critique des
travaux du stade original aurait mené à un échec complet?
Dans cette éventualité, c'était dans ce cadre que se
situait votre mandat et non pas uniquement et spécifiquement en termes
de coûts. Si on peut poser le problème de cette façon,
l'objectif qui était recherché et que, en tout cas, pour moi, il
était nécessaire de rechercher de la part de COJO, c'était
de permettre à la commission et peut-être à l'opinion
publique, d'une façon générale, d'être davantage
renseignées, sur le cheminement du stade actuel . C'était
préciser également ces coûts et de nous confirmer que, dans
l'optique où tout le monde désire que les Jeux olympiques aient
lieu, la meilleure voie à suivre, c'est celle de poursuivre le chantier
original en ayant l'information additionnelle qu'avec les mêmes
catégories de services, une autre configuration physique ou
géométrique de stade pourrait dans des conditions identiques,
pour employer votre exemple de vos deux voitures comparables, donner à
peu près les mêmes coûts. Sauf que, maintenant, nous sommes
rassurés de la part des ingénieurs de la ville de Montréal
que l'objectif initial sera atteint, en termes d'échéancier, et
que si on faisait des changements, uniquement pour essayer d'économiser
de l'argent, nous n'en économiserions pas en définitive, et on
prendrait des risques plus grands du côté de
l'échéancier. C'est cela qui était votre point de vue?
Merci.
Le Président (M. Gratton): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai deux questions. La
première, je l'adresse à M. Lamarre. Devons-nous comprendre que
les consultations entre les professionnels qui se sont rencontrés, au
cours des récents jours, n'ont pas par hasard identifié des
économies, des simplifications qui pourraient être possibles dans
le stade?
M. Lamarre: Si on conserve le programme initial, pour avoir tous
les services prévus à ce programme, il n'y a pas eu
d'économies perçues lors de nos échanges de vues. Il est
sûr que nous avons un service qui est là seulement pour cela, le
contrôle des coûts, et qui repasse, avec les architectes actuels du
projet et avec les ingénieurs en mécanique, en charpente et tout
cela, article par article pour essayer de réduire les coûts.
Maintenant, en réduisant les coûts, il est sûr que notre but
est surtout de les conserver à l'intérieur des prix que nous
avons soumis, la semaine dernière.
M. Goldbloom: M. le Président, ma deuxième question
touche un aspect connexe. Mais, je pense qu'il est important que nous ayons des
précisions là-dessus. Nous avons entendu parler de la
rentabilité du stade, du complexe en entier. J'aimerais savoir combien
de spectateurs par annéee faudra-t-il pour que le stade fasse ses frais?
Combien d'évé- nements par année? Avec en moyenne quel
nombre de spectateurs? Et pour le complexe dans son ensemble, quelle
fréquentation? Combien de Montréalais et d'autres devront venir
nager dans les piscines, faire du jogging autour, participer à toutes
les activités pour que le stade fasse ses frais? Quels sont, si c'est
possible d'avoir les chiffres, les coûts fixes qu'il faudra payer
à tous les jours où le stade n'est pas occupé? Combien
cela va nous coûter pour garder le stade en existence, les jours
où il n'y aura pas d'événement sportif dans le stade
lui-même?
M. Drapeau: Je présume que la question s'adresse à
la ville de Montréal.
M. Goldbloom: Oui.
M. Drapeau: J'ai dit, lors de ma présentation, que cette
étude est commencée par le service des finances et que, lorsque
toutes les possibilités seront connues, l'étude a
été commencée il y a plus de six mois, et nos services
tentent d'obtenir des chiffres, d'autres installations comparables ailleurs.
J'ai dit que déjà, actuellement, les revenus se chiffrent par
plusieurs millions de dollars. Les dépenses sont actuellement à
l'étude. Un élément demeure inconnu, entre autres, c'est
le nombre de visiteurs qui pourront, chaque jour que le stade ne sera pas
occupé, être admis en payant pour visiter les installations, ce
qui se fait dans d'autres grands stades, particulièrement le stade de
Houston, parce qu'il constitue un endroit très achalandé par les
touristes visiteurs.
Cette étude est loin d'être complétée, mais
nous tentons précisément de trouver, avec nos collaborateurs, des
moyens de revenus, chaque jour, pour répondre précisément
à cette objection courante, et qui était tellement facile qu'elle
ne nous avait pas échappé, que s'il y a 80 parties de baseball,
10 parties de soccer et 10 parties de football cela fait seulement 100
locations.
Il y aura d'autres événements, mais surtout on nous dit
que la visite quotidienne du stade de Houston rapporte des sommes
considérables. Il est évident que Montréal devient de plus
en plus une ville touristique, non seulement parce qu'elle accueille des
touristes étrangers, mais parce qu'un grand nombre de Canadiens et de
Québécois viennent à Montréal. Nous entrevoyons un
nombre qu'il n'est pas encore possible, dans le moment, de préciser.
Mais par des études d'analogies on arrivera, d'ici quelque temps,
à établir une évaluation du nombre de touristes ou de
visiteurs je vais utiliser le mot visiteurs plutôt que le mot
touristes qui pourront, chaque jour, se présenter pour visiter le
stade et payer un prix d'admission, même lorsqu'il n'y a rien dans le
stade.
Les éléments de rentabilité n'ont pas
été conçus lors du projet seulement en fonction de la
location du stade, mais des revenus de tout le complexe et, notamment,
l'exploitation du mât, du système de funiculaires, qui, lui, va
rapporter tous les jours de l'année, depuis tôt le matin
jusqu'à tard le soir. On nous dit, et cela c'est prouvé, que
même
les journées de brume, même les journées de pluie,
il y a des visiteurs, mais en moins grand nombre. Les visiteurs qui sont de
passage dans une ville et qui ne peuvent pas remettre leur visite à un
autre jour ensoleillé, un certain nombre d'entre eux décide de
faire l'ascension quand même, pour pouvoir ensuite dire à leurs
amis, qu'ils sont montés.
Donc, il n'y a pas de journée où les revenus seraient
zéro, d'après l'expérience des bâtiments en hauteur
conçus pour la visite au sommet.
Tout cela, c'est une énumération de revenus, mais qui
s'ajoutent aux locations. Combien de spectateurs dans le stade, pour les
événements sportifs ou autres, combien
d'événements? En gros, on peut dire qu'il y a un minimum de 100
événements auxquels nous pensons. Je parle des
événements qui occuperont le stade seulement pour le sport, mais,
à partir du moment où le stade est couvert et donc qu'il n'y a
pas de possibilité d'annulation d'événements, il devient
un "meilleur vendeur", une meilleure attraction.
Est-ce que cela atteindra 125, 150? Nous ne pouvons pas le dire, nous
nous en tenons au minimum. J'espère que, dans quelques mois, nos
services seront en mesure de nous dire quelles sont les dépenses
prévues. Il y en a qui sont prévues dans le moment. On sait par
exemple que, simplement en électricité, le compte sera
annuellement de plus de $1 million. C'est évidemment $1 million qui ira
à Hydro-Québec.
Ce qui partira du complexe entrera dans un organisme provincial, mais
indépendamment des avantages économiques, et c'est établi,
ce sera probablement au-dessus de $1 million.
Pour répondre, je suis obligé de dire que l'étude
c'est ce que j'ai dit l'autre jour c'est moins en termes de
combien de spectateurs que de combien de revenus.
Nous allons nous entendre. Je crois qu'il n'est pas
exagéré de partir du chiffre des spectateurs pour le baseball,
que les Expos ont dans le moment, soit environ 1.25 million, et de dire qu'il
sera considérablement plus élevé, puisque non seulement il
n'y aura pas de parties annulées à cause de la pluie; mais les
parties qui ont lieu sous menace de pluie ont toujours moins de spectateurs...
Là, on pourra garder leur nombre de spectateurs réguliers. C'est
tout cela qui fait l'objet d'une étude pour laquelle nous ne sommes pas
en mesure de faire d'évaluation définitive. Nos services
poursuivent ces études. Nous sommes infiniment intéressés
à le savoir. Nous visons c'est cela qu'est la réponse
principale et nous atteindrons le point d'autofinancement du complexe
par les revenus annuels.
M. Goldbloom: M. le maire, on sait que vous êtes un adepte
de ce que l'on appelle en anglais "the power of positive thinking" et que vous
voudriez bien que votre enthousiasme soit contagieux partout. ll y a quand
même une certaine immunité qui se développe dans certains
quartiers.
Il me semble que c'est une opinion personnelle que j'exprime
nous voici à une étape de l'étude de ce complexe
olympique, qui sera un complexe sportif permanent pour la ville de Mon-
tréal, où nous avons certaines décisions à prendre,
il est vrai qu'à la suite des discussions de la semaine dernière,
le gouvernement s'est prononcé et a dit carrément, par la bouche
du premier ministre lui-même: Les jeux vont avoir lieu. Cela veut dire,
notamment après ce que nous venons d'entendre il y a quelques instants
de la part des consultants qui se sont rencontrés, que les jeux auront
lieu dans les installations prévues. Mais je ne peux m'empêcher de
regretter qu'en ce moment nous n'ayons pas la possibilité de
connaître le fardeau qui pourra être imposé.
L'autofinancement, c'est un mot que nous entendons depuis le
début. Maintenant, il est appliqué à l'exploitation du
complexe. Cela est beau et il est beau aussi de dire que $1 million iront
à HydroQuébec. Ce sont quand même les Montréalais
qui les paieront en bonne mesure. Ce sera peut-être un avantage pour la
collectivité, ce sera quand même un fardeau pour les
Montréalais.
Je ne peux m'empêcher de regretter que nous ne sommes pas en
mesure, aujourd'hui même, de connaître précisément
les implications financières de cette exploitation. Il va sans dire que
nous souhaitons tous qu'au moins cet autofinancement se fasse et se fasse en
permanence; que nous ayons, avec les arguments que vous avancez, la
réalité d'une présence massive de Montréalais, de
Québécois de partout, de Canadiens de partout et de visiteurs de
l'extérieur, tout cela nous le souhaitons et tout cela nous
travaillerons nous aussi pour le réussir.
Mais j'aurais bien aimé que nous soyons en mesure, aujourd'hui
même, de connaître le portrait du financement de l'exploitation du
complexe.
M. Drapeau: Je n'aurais pas pu, de toute façon, y arriver,
parce qu'il y a, je l'ai dit l'autre jour, des éléments de revenu
qui devront faire l'objet de négociations avec certaines institutions
publiques dont certains des collègues du ministre des Affaires
municipales. Ce serait de la dernière discourtoisie que de laisser
entendre que des collègues de M. le ministre ont déjà
accepté de louer à certains prix les espaces qui seront
disponibles pour des fins que j'ai indiquées l'autre jour. Il y a des
espaces que nous gardons libres volontairement actuellement, parce que nous
savons bien que, lorsqu'ils seront disponibles, ils seront tout naturellement
des réponses à des besoins universitaires ou collégiaux.
Il ne nous appartient pas de dire actuellement quels seront les montants que
les intéressés consentiront de verser pour l'occupation de ces
espaces. J'ai parlé des campus athlétiques dont des
universités seraient privées actuellement et qui comptent
précisément sur la disponibilité des lieux pour pouvoir y
établir des services connexes à certaines universités ou
à certains collèges. Je pense bien que le ministre ne me tiendra
pas rancune que je ne sois pas en mesure de dire à combien ces services
seront évalués. C'est très facile de poser la question,
mais si on veut donner une réponse intelligente, cela prend un peu plus
de temps.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Saint-Jacques.
M. Charron: M. le Président, je suis content de voir que
c'est le ministre des Affaires municipales qui a ouvert la discussion sur ce
sujet, parce que j'aurais été grandement insatisfait que la
commission parlementaire termine ses travaux, avec l'ordre du jour que nous
avons, sans avoir partiellement parce que nous devons le faire de
façon très imcomplète et très aléatoire
quant aux affirmations de l'une et l'autre partie discuté de
l'utilisation postolympique de ces équipements. Une des façons
qu'on a eues, à tort ou à raison, en forçant les choses
à l'occasion, de vendre les Jeux olympiques aux Montréalais, je
pense que le maire de Montréal en conviendra avec moi, a
été de faire miroiter ou, si vous voulez une formule plus claire,
d'expliquer aux Montréalais la permanence des installations olympiques.
Cela a convaincu les Montréalais de se joindre au mouvement visant
à réclamer les Jeux olympiques à Montréal;
c'était, bien sûr, l'idée d'être dotés, par la
suite, d'équipements sportifs qui répondraient aux besoins de la
population.
Or, il se peut que les Montréalais, coup sur coup, apprennent,
une semaine, le déficit des jeux, l'échec inévitable,
semble-t-il d'une formule d'autofinancement qu'on leur a fait miroiter, mais
que, la semaine d'ensuite, ils apprennent que les équipements
olympiques, qui devaient être l'héritage, l'acquis, le cadeau, le
don laissé par le passage des athlètes à Montréal,
soient finalement un éléphant blanc, qu'on ait
perpétuellement à éponger, comme déficit.
C'est 21% du budget de la ville de Montréal, si mon information
est exacte, qui passent au service de la dette. Il se peut, M. le
Président, que les prochains budgets de la ville de Montréal, au
lendemain des Jeux olympiques, aient à en absorber plus parce qu'il se
peut que l'autofinancement du stade soit aussi impossible que l'autofinancement
des jeux, et que, coup sur coup, les contribuables que je représente, M.
le Président, ici, à l'Assemblée nationale, et qui ont
élu trois échevins de l'Opposition à la dernière
élection municipale de Montréal, soient appelés à
éponger non seulement une dette d ue aux Jeux olympiques, mais
également une dette permanente, parce que les revenus ne suffiraient pas
à combler les dépenses.
Je veux bien, moi aussi, M. le Président, me joindre au ministre
des Affaires municipales et exprimer mon regret de voir que nous nous soyons
lancés dans une telle aventure sans qu'aucune donnée plus
précise ne puisse nous être fournie par le maire de
Montréal, sur l'utilisation postolympique de ces équipements.
Je dois donc, moi aussi, sur ce sujet, battre en retraite, faute
d'information. On pourra, demain, présenter cela comme une victoire du
maire de Montréal, qui a convaincu la commission parlementaire que tout
allait s'autofinancer par la suite. Je dis que la commission parlementaire n'a
pas été convaincue par le maire de Montréal. La commission
parlementaire a été embrouillée. La commission
parlementaire n'a pas reçu d'information, parce que celui qui pouvait
nous la fournir ne nous l'a pas fournie.
Je dis, M. le Président, que nous pouvons nous retrouver devant
ce projet de permanence des installations olympiques, devant la même
situation que les Montréalais ont connue dans deux occasions. La Place
des Arts, M. le Président, à Montréal, est
perpétuellement déficitaire. Elle constitue, malgré tous
les efforts et toutes les attractions que l'on adonnés, un gobe-sous
inévitable et pour la ville de Montréal et pour le gouvernement
du Québec. Je peux vous en parler. Je suis membre de la commission
permanente des Affaires culturelles.
Sur un autre sujet, M. le Président, la Terre des Hommes devait
être un objet de revenus supplémentaires. Elle est vous le
savez comme moi, M. le Président objet de déficit. Il se
peut, et l'expérience "chat échaudé devrait craindre l'eau
froide" devrait faire dire aux Montréalais qu'il se peut... C'est le
moins que l'on puisse dire pour le moment, faute de preuve. Nous avons autant
raison que le maire de Montréal actuellement, parce que ni lui ni nous
ne pouvons fournir de chiffres, de dire que là ou lui il affirme faire
miroiter des revenus de "jogging" autour du stade et de visites du stade pour
combler les dépenses, nous pouvons dire, nous aussi, M. le
Président, que l'utilisation de ces équipements par les
Montréalais sera tellement élevée, si les dépenses
nécessitent d'être comblées, les revenus nécessaires
devront tellement être élevés que tout ce qu'on a fait
miroiter la semaine passée aux membres de la commission, l'utilisation
des piscines pour la plongée sousmarine, les courts de tennis dans le
vélodrome se devront si on veut un tant soit peu boucler le
budget être à des prix si élevés que les
citoyens de la partie de Montréal que je représente du bas
de Montréal et du quartier qui entoure le stade M. le
Président, sont ceux qui ne pourront pas s'en
prévaloiràcausedu prix élevé.
Encore une fois, on aura, sur le modèle de la Place des Arts,
édifié une place des sports où, encore une fois, un public
bien particulier aura l'occasion... Vous allez me dire que je fais des
affirmations gratuites. Je l'admets. Mais appliquez le même genre
d'affirmations à ce que vient de faire le maire de Montréal. Ni
lui ni moi n'avons plus de preuves aujourd'hui, et qu'on ne nous fasse pas
miroiter des revenus de "jogging". Ce ne sont pas des gens qui vont payer $2.50
pour aller courir autour d'un stade. On va peut-être assister aux matchs
des Expos en toute sécurité quant au climat, mais à quel
prix!
Les citoyens de Montréal qui vont au parc Jarry ont
peut-être des désavantages, mais ils y vont tous à des prix
économiques que la plupart des budgets peuvent se permettre. Le
pourrons-nous encore? Combien paieront les Expos, eux qui n'ont même pas
payé leurs taxes municipales, M. le Président, depuis qu'ils sont
à Montréal? Combien les Expos paieront-ils de location? Est-ce
que cela affectera l'équipe? Est-ce qu'on devra attendre encore une
dizaine d'années avant d'avoir les séries mondiales à
Montréal? Toutes ces questions sont aussi latentes.
On peut bien dire aux amateurs de baseball de Montréal et
j'en suis un, M. le Président, je vous prie de me croire que
ça constituera un acquis pour l'équipe de Montréal. J'en
doute encore. Bien sûr, M. le Président, c'est une affirmation
gratuite de
ma part, je l'admets, mais je tenais tout aussi bien à
déposer mes affirmations gratuites à côté de celles
du maire de Montréal qui, à ce chapitre, doit se réserver
encore plus que moi avant de faire des affirmations de ce genre.
Je crois, M. le Président, que, tant que nous n'aurons pas des
chiffres plus précis, nous pouvons croire que le complexe sportif de
Montréal se verra dans la même situation que les Olympiques
elles-mêmes, c'est-à-dire extrêmement déficitaires,
ce qui nous place sur le même pied que n'importe quelle autre ville
olympique précédente, que la Place des Arts de Montréal ou
que Terre des Hommes. Je regrette énormément que le maire de
Montréal n'ait pas pris plus de temps pour nous apporter les
informations dont nous avions besoin à ce sujet.
Le Président (M. Gratton): M. le maire.
M. Drapeau: M. le Président, on me le répète
souvent, j'ai beaucoup de naïveté, mais pas au point de croire que
je venais ici et que je réussirais à convaincre les adversaires
politiques. Alors, dans les circonstances, on est obligé de
considérer ce complexe dans le même esprit que celui dans lequel
nous l'avons conçu; ça va être la propriété
de la ville de Montréal. Mais on ne demande pas combien le centre
Claude-Robillard va coûter, lui qui n'aura pas de revenus ou presque pas.
Ce ne sont tout de même pas les $0.25 ou les $0.50 pour la piscine ou les
$0.10 ou les moments de piscine gratuite... Combien va coûter le centre
Desmarteaux, combien va coûter le bassin d'aviron, combien coûte
l'aréna Maurice-Richard, combien coûte le Jardin botanique?
Que la Place des Arts coûte de l'argent, c'est bien
évident. Cela a été conçu pour répondre
à un besoin, les Montréalais de toute classe... Actuellement, une
enquête récente l'a prouvé, une très grande
majorité de ceux qui fréquentent la Place des Arts sont des gens
qui se recrutent parmi des gens de classe moyenne et non pas des gens riches. M
en sera de même de ce parc, parce que tous les aménagements qui
sont là ne peuvent pas s'adresser qu'à une classe de
privilégiés. Il y a trop d'espace. Alors, dans le moment, c'est
évident que la ville de Montréal tend, parce que c'est elle qui
va être propriétaire, à concevoir des sources de
revenu,
II y en a qu'on peut évaluer actuellement et il y en a d'autres
qu'on ne peut pas évaluer, parce qu'encore une fois, il faudra
négocier avec des tierces parties, dont le gouvernenent, dont certains
membres du cabinet. Alors nous espérons d'ici quelques mois être
en mesure d'en dire plus, mais si, d'avance, il fallait dire qu'à moins
qu'une chose ne coûte rien, on ne le fera pas! Le métro, aussi,
coûte de l'argent. Alors tout coûte de l'argent et bien des
services que la province offre coûtent de l'argent aussi.
L'éducation coûte de l'argent. On a tellement dit qu'il fallait
encourager le sport, qu'il faut encourager notre jeunesse!
Ce n'est pas tout de lui dire: Ne prends pas de la mari, puis ne prends
pas ceci, puis ne fais pas ça. Ce qu'il y a de plus important, c'est de
mettre à sa disposition des installations qui vont avoir un attrait
considérable pour notre jeunesse et puis, dans la mesure où elle
va utiliser ces installations, même s'il devait y avoir insuffisance
d'autofinancement, ce serait encore un placement, parce que, lorsque la
jeunesse s'intéresse au sport, on n'est pas obligé de la voir
émarger au budget du bien-être social, pour toutes sortes de
secours.
Je veux bien recevoir des leçons, mais j'apprécierais
beaucoup que ceux qui veulent me donner des leçons me montrent un peu ce
qu'ils ont fait, à part faire des discours.
Le Président (M. Gratton): Avant de céder la parole
à l'honorable député de Lafontaine qui l'a
demandée, pour revenir ensuite au ministre des Finances, j'aimerais
rappeler à tous les membres de la commission qu'il ne s'agit pas pour
nous, cet après-midi, d'engager des débats trop acerbes, mais
plutôt de se renseigner. J'espère que c'est dans ce sens que les
prochaines questions viendront compléter les travaux de la
commission.
L'honorable député de Lafontaine.
M. Charron: Je déplorais le manque de renseignements, M.
le Président.
M. Léger: M. le Président, je voudrais justement
parler sur deux points que le maire a touchés, d'abord sur les revenus,
c'est-à-dire la rentabilité du stade postolympique. S'il y a une
dette, il faudra nécessairement que les revenus du stade olympique
remboursent au moins une partie du capital. Même s'il n'y avait pas de
dette, il faudrait nécessairement que le stade olympique ait des revenus
suffisants pour s'autofinancer. Les résultats des deux gros stades que
nous connaissons aux Etats-Unis, Nouvelle-Orléans et Houston, ont
démontré que les revenus uniquement de fonctionnement et
d'administration se chiffraient, au minimum, par 10% de la valeur du stade. Si
le stade actuel coûte $345 millions, tel que nous l'avons établi
la semaine dernière, c'est donc dire qu'uniquement pour l'administration
cela coûterait environ $35 millions par année.
C'est donc dire que, si on compte avoir plus de spectateurs à la
partie de baseball des Expos et qu'on se garde les revenus des
concessionnaires, disons, cela va peut-être coûter plus cher aux
Expos, à ce moment-là, de venir s'installer au stade. C'est donc
dire que ceux qui auront à l'utiliser, est-ce qu'à ce stade-ci
ils sont intéressés à le faire, connaissant les
implications? Quand la ville de Montréal aura à négocier
avec les équipes professionnelles comme les Expos ou comme les
Alouettes, il faudra tenir compte de cela. Je ne pense pas que la ville ait un
pourcentage sur la quantité de spectateurs, à moins qu'à
ce moment-là cela ne diminue encore les revenus de ceux qui
viendront.
M. le Président, devant cette difficulté et devant le fait
que le maire, à ce moment, n'a pas pu nous donner les chiffres de
rentabilité d'un stade de cette envergure par la suite, ma
première préoccupation est la suivante, pour faire suite à
ce que disait le député de Saint-Jacques: si on veut que les Jeux
olympiques soient non pas un point d'arrivée, mais
un point de départ pour les citoyens du Québec, il faut
nécessairement qu'ils soient capables d'avoir accès à ces
équipements. Pour y avoir accès, il faut que ce soit à un
prix tellement bas qu'ils puissent y aller d'une façon
régulière. S'il y a des demandes pour participer à des
heures convenables, entre autres, pour des jeunes qui veulent pratiquer
différents sports, il faut nécessairement qu'il y ait des
subventions quelque part.
La rentabilité ou l'autofinancement du stade, après les
Jeux olympiques, sans tenir compte du capital à rembourser, est
absolument impensable, à ce stade-ci, et nous n'avons pas les
données là-dessus. C'est là que je me dis: Comment un
maire de la ville de Montréal peut-il nous affirmer cela uniquement sur
des projections, sans chiffres? C'est ce qui nous surprend.
Quand le maire a abordé tantôt la question du centre
Robillard, à ce stade-ci, au moment où on parle, les
décisions ont-elles été prises concernant ce
bâtiment? Il semble que c'est bloqué actuellement. Il y a quelque
chose qui ne va pas. Cela n'a pas démarré. Comme ce centre est un
des seuls centres qui pourrait servir le sport amateur à Montréal
après les jeux, qu'est-ce qui bloque actuellement? Le coût, on
nous l'a dit, est autour de $40 millions ou $41 millions, $40 millions, je
pense. Quel sera l'échéancier pour nous assurer qu'il va
être prêt à temps? Quelle sera son utilisation après
1976? Au moins, le stade Robillard, comme le disait le maire, c'est une chose
qui est acquise et nous sommes pas mal d'accord là-dessus. Mais quel
sera son échéancier et comment se fait-il que cela bloque
actuellement?
M. Drapeau: Nous avions l'autre soir les architectes et les
ingénieurs de ce stade, de ce centre Claude-Robillard. Nous avons offert
de les faire entendre et je pense qu'on a admis qu'il n'y avait pas de
problème de ce côté. Alors, ils ont été
dispensés de revenir. Mais le cheminement critique démontre,
à notre satisfaction, comme dans l'autre cas ils étaient
ici pour en faire une démonstration plus longue que cela se
terminerait à temps. Or, à partir du moment où on admet
je suis heureux qu'on l'admette que le centre Claude-Robillard va
répondre à un besoin de la jeunesse, le parc olympique, qui est
beaucoup plus considérable en possibilités d'utilisation par la
jeunesse, devrait se justifier encore plus que le centre Claude-Robillard. Le
centre Claude-Robillard va répondre aux besoins de la partie nord-est de
la ville. Mais le parc olympique, étant donné tout ce qu'il va
off rir aux jeunes, va offrir tout ce qu'on va trouver dans le centre
Claude-Robillard, multiplié par trois, quatre ou cinq. Alors, si on est
prêt à admettre que le Centre Claude-Robillard est une bonne
chose, pourquoi serait-ce mauvais qu'une autre, cinq fois plus
considérable, mais destinée aux mêmes fins, soit mauvaise?
Je ne comprends pas cela.
M. Léger: C'est dix fois plus cher, par exemple.
M. Drapeau: Le centre Claude-Robillard n'aura aucun revenu, des
revenus à peu près nuls. L'autre va avoir des revenus
d'exploitation. Les concessions vont rapporter énormément. Nous
avons commencé, nous sommes surpris. Je peux dire actuellement un
chiffre que je ne voulais pas dire, j'ai dit quelques millions, actuellement,
les revenus, même si l'étude des revenus n'est pas
complétée, se chiffrent par $5 millions et cela ne pourra pas
être moins. Ce n'est pas moi qui fais les estimations. J'ai lu le rapport
préliminaire qui m'a été donné en disant: II y a
d'autres étapes maintenant à étudier, nous attendons
d'autres renseignements. Mais nos gens des finances, qui étudient cela,
sont rendus à $5 millions de revenus. Cela ne va pas rapporter cinq
millions de fois plus que Claude-Robillard, mais Claude-Robillard n'aura
à peu près pas de revenus. Alors, si l'un est justifié
à cause des stades, des piscines, des aires d'entraînement, le
parc olympique, c'est au moins peut-être dix fois cela qu'il va off rir
à la même jeunesse, mais dans une autre partie de la ville qui en
a drôlement besoin, parce que la partie sud-est a encore plus besoin de
ces installations que la partie nord-est.
M. Léger: II y a une différence M. le maire, entre
votre présentation et la nôtre, on veut tous les deux les Jeux
olympiques. On veut tous les deux un stade, on veut un stade, mais on les veut
ensuite pour les Québécois.
M. Drapeau: Oui.
M. Léger: A cause du coût, on se demande s'il va
servir réellement aux Québécois, ou si ce ne sera pas un
monument blanc. C'est ça le problème, parce qu'il n'y a pas de
chiffres qui montrent sa rentabilité. Et, pire que cela, si, à la
demande de continuation du financement de la Loterie olympique qui ne
rapportera quand même qu'une somme infime, comme le premier ministre le
disait l'autre fois, c'est seulement $35 millions par année, si on en
regarde les possibilités dans une année, mais s'il y a une dette
de $270 millions, cela va prendre beaucoup d'années pour le faire. Et
cette somme c'est là qu'on ne se rejoint pas, quand on dit que
c'est pour les Québécois et pour les Montréalais, ces
équipements cette somme va être utilisée à
payer une dette antérieure, au lieu de l'utiliser pour le
développement du sport, pour rendre accessible aux gens qui vont
l'utiliser le stade olympique, par des revenus possibles de la Loterie
olympique qui seraient clairs. Ce ne devrait pas être pour payer une
dette passée, même pas pour payer une rentabilité
impossible avec les chiffres de fonctionnement que nous avons actuellement mais
pour permettre de le rendre accessible en mettant cet argent au service des
sports, des loisirs dans Montréal. C'est cela le problème, la
différence qu'il y a. Nous autres, on dit que les Jeux olympiques
doivent servir surtout pour les Québécois après. Pour
cela, la grande différence qu'il y a, c'est que le coût va
être tellement astronomique avant, et le fonctionnement et
l'opération après vont être tellement élevés,
que cela ne sera pas pour l'utilisation des Québécois, parce
qu'on va hypothéquer même les revenus à venir pour le
faire. C'est là qu'on n'est pas d'accord sur le principe.
Pour le reste, je pense qu'on est d'accord, on veut les Jeux olympiques,
on veut un stade, mais la différence est de savoir si cela va être
pour nous autres ou pour les autres. Comme on disait, la Place des Arts ou la
place des autres.
M. Drapeau: La Place des Arts est fréquentée par
les Montréalais.
M. Léger: Oui.
M. Drapeau: Je ne ferai pas le procès de la Place des Arts
mais cela, je pense bien que ce ne sont pas les étrangers qui viennent
ici. Mais comme il est question de l'autofinancement, je veux profiter de la
présence du premier ministre ici pour poser une question sur ce sujet,
deux questions même. Je voudrais savoir, quels que soient les doutes
qu'on peut avoir aujourd'tui en certains milieux, si l'autofinancement total,
volontaire et à court terme doit demeurer un objectif souhaitable. Je
pose la question au premier ministre, mais tous les membres sont appelés
à répondre aussi.
M. Bourassa: Je ne vois pas d'objection à un objectif
comme celui-là. A court terme, vous voulez dire combien
d'années?
M. Drapeau: Dans le langage courant des ministres des Finances ou
des grandes administrations, on sait que les emprunts à long terme,
c'est 20 ans et les emprunts à court terme, M. le ministre des Finances,
dans les cinq ans? Ah ! c'est cela. On parle le langage de la finance.
Je repose la question: Est-ce que l'autofinancement total, volontaire et
à court terme doit demeurer un objectif souhaitable?
M. Bourassa: Je pense bien que la meilleure façon de
s'entendre, c'est d'abord d'avoir les mêmes définitions.
L'autofinancement, vous vous référez à la monnaie
olympique, aux timbres et à la loterie?
M. Drapeau: Dans l'ensemble. Je pose la question et je vais en
poser une deuxième par la suite.
M. Bourassa: Non, mais c'est parce que...
M. Drapeau: Je vais en poser une deuxième. Cela permettra
au premier ministre de corriger sa réponse ou de la modifier s'il le
veut.
Le Président (M. Gratton): II me semble que les
rôles sont renversés de quelque façon.
M. Bourassa: Mais je pense que...
M. Drapeau: Mais c'est parce qu'on a tellement mis en doute
l'autofinancement; à cela, j'ai travaillé depuis la semaine
dernière et je n'ai pas travaillé tout seul. Je suis rendu
à deux questions et, si je peux avoir mes deux réponses, je pense
qu'on va finir par s'entendre.
M. Bourassa: Disons que, si votre autofinancement se limite
à la loterie, aux timbres et à la monnaie olympique, je pense
qu'on peut s'entendre là-dessus. Le court terme, c'est cinq ans, je
pense qu'il n'y a personne dans cette salle qui va être contre le fait
que les Jeux olympiques ne comportent aucune taxe pour aucun
Québécois, y compris les Montréalais.
M. Drapeau: Cela demeure je tiens pour acquis que la
commission ne s'oppose pas à ce que cela demeure un objectif
souhaitable. Nos collaborateurs du service des finances ont
complété la première phase de la structure je ne
parle plus de formules; on a des formules, on a des solutions, on a des
programmes maintenant, je parle de la structure d'autofinancement. La
première phase est étudiée.
Nous sommes rendus au point où nous sollicitons la collaboration
des collaborateurs du gouvernement dans le domaine financier et dans d'autres
pour qu'ils travaillent avec nos collaborateurs du service des finances afin de
pouvoir établir des chiffres et une structure sur laquelle ils
pourraient être d'accord pour voir si le gouvernement est d'accord
aussi.
Je réaffirme que ma conviction est encore plus grande que la
semaine dernière, que la structure d'autofinancement totale, volontaire
et à court terme deviendra une réalité admise d'ici peu
par le gouvernement et par tous ceux qui ont des doutes.
Pour la deuxième phase, si le gouvernement veut bien nous
désigner le directeur du service des finances est ici deux
de ses collaborateurs, ils seraient quatre, mais il y en a un qui s'est
donné un tour de rein en pelletant dimanche dernier. Il n'a pas pu venir
à Québec. Autrement, ils seraient quatre. Mais le directeur des
finances est ici, avec deux de ses collaborateurs qui ont travaillé
à cela.
Déjà, je peux vous affirmer qu'après l'étude
de la première phase terminée, il nous apparaît que cette
vérité sera prouvée d'ici peu. Pour rendre cette
vérité incontestable, du moins à la satisfaction du
gouvernement... Je pense que la prudence dont il témoigne, et que
personne ne lui reproche, doit rassurer ceux qui ne sont pas membres du
gouvernement quant à la difficulté que nous rencontrerons de
satisfaire le gouvernement, mais nous n'y renonçons pas à
brève échéance.
Deuxième question, je pense bien que ce sera "oui" aussi. Nous
pouvons compter sur la collaboration des services du gouvernement de la
province de Québec.
M. Léger: J'invoque le règlement, M. le
Président, seulement sur un point précis.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine sur une question de règlement.
M. Léger: Souvent, on dit: Qui ne dit mot consent. Vous
avez, M. le maire, dans un tour de passe-passe, fait dire à la
commission que tous les
membres étaient d'accord sur le principe que c'était
souhaitable, un autofinancement de cinq ans. En ce qui concerne l'Opposition,
nous sommes d'accord sur un autofinancement à temps. Cinq ans, c'est
dépasser la marge que nous calculons comme un autofinancement. Pour
nous, ces cinq années qui serviraient à payer des
déficits, c'est absolument inacceptable, parce que ces cinq
années auraient pu servir à fournir des revenus qu'on aurait
consacrés aux loisirs, aux sports et aux jeunes. Je ne voulais pas qu'on
laisse passer ce point en disant: Qui ne dit mot consent, tout le monde est
d'accord sur le fonctionnement d'un autofinancement de cinq ans.
M. Drapeau: Très bien.
M. Léger: Nous sommes d'accord sur un autofinancement qui
se terminerait avec les jeux pour partir, après cela, dans un
élan vers le sport amateur et non pas être
hypothéqués.
M. Drapeau: Cela demeure l'objectif.
M. Bourassa: L'accord qui a été prononcé,
c'est que c'était souhaitable, l'autofinancement et qu'il n'y ait aucune
augmentation de taxes pour les contribuables.
M. Léger: Mais, quand M. le maire nous dit qu'il va y
avoir $1 million qui va aller pour l'électricité et que le
gouvernement va recevoir cela, qui va le payer? Ce sont quand même les
contribuables. Il ne faut pas jouer sur les mots.
M. Bourassa: Attendons les explications que le maire va nous
donner. Le maire va probablement nous donner d'autres explications. Il
paraît encore très optimiste. On ne demande qu'à partager
son optimisme sur la question du financement.
M. Drapeau: Je réitère que la deuxième phase
d'étude, de l'analyse de la mise au point de sa structure
d'autofinancement qui ne paraît pas impossible dans les délais. Je
ne veux pas laisser entendre que cela prendra cinq ans. J'ai dit à court
terme et cinq ans, c'est un maximum. Je n'ai pas dit que ce ne serait pas
possible dans les délais.
Tout cet aspect de la finance va mai ntenant f ai re l'objet d'une
étude je n'aime pas le mot, parce que des fois, on dirait que
cela a un sens péjoratif ou plutôt de recherche et de mise
au point. Je ne sais pas, j'ai entendu dire vaguement que le premier ministre
n'aurait pas d'objection à ce que la commission siège de nouveau
poursuivre à l'oeil les développements; moi non plus, je suis
toujours très bien reçu ici, et je reviendrai toujours avec
plaisir. A ce moment et même avant, je suis sûr que le gouvernement
sera informé par ses collaborateurs du progrès de la mise au
point de la structure de l'autofinancement.
Mesures de sécurité
Le Président (M. Gratton): Alors, sur ce, je pense qu'on
pourra y revenir si c'était le souhait de quiconque ce soir. Pourrais-je
suggérer, étant donné qu'il est passé 18 heures,
que, tel que l'avait demandé le ministre des Affaires municipales, nous
procédions immédiatement à huis clos de l'autre
côté...
M. Léger: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): ... de façon à
être agréable à M. Toupin du service de
sécurité.
M. Léger: Je n'ai pas d'objection à être
agréable, mais je pense que le projet du village olympique est un tout
et qu'il y a un aspect qui touche le domaine de la sécurité. Nous
admettons que ce doit être étudié probablement à
huis clos. Je pense qu'il faudrait étudier d'abord les solutions
possibles du village parce que quelles qu'elles soient, par la suite, il pourra
être établi la façon de fonctionner au niveau de la
sécurité comme dans n'importe quel événement. Il y
a un sujet important qui est celui de la sécurité, mais il ne
faut pas, au départ, hypothéquer les discussions que nous aurions
sur le mode de réalisation du village olympique. En ce qui nous
concerne, nous préférerions discuter du village olympique avant
d'arriver au huis clos pour la partie du coût et du mode de
sécurité.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai suggéré
la semaine dernière, au tout début de nos
délibérations, que nous agissions en hommes d'affaires. Il me
semble qu'en hommes d'affaires il faut commencer par savoir ce qui est possible
et ce qui n'est pas possible. Une belle discussion théorique qui
aboutirait à un refus, de la part des services de
sécurité, d'accepter la belle théorie, ce ne serait pas
l'action d'un groupe d'hommes d'affaires.
Si le député de Lafontaine veut insister sur le fait qu'il
est 18 heures et que la période d'ici à 20 heures doit être
réservée aux dégustations et autres plaisirs,
d'accord.
S'il insiste pour que nous revenions à 20 heures pour continuer
le travail, plutôt que de prendre quelques minutes pendant cet
intervalle, quitte à revenir un peu plus tard, il a le droit d'insister
là-dessus, et de refuser ce qui équivaudrait à un
consentement unanime nécessaire à cette consultation à
huis clos. Mais sur le fond de la question, il me semble que, pour discuter de
façon intelligente du genre de village que nous pourrions recommander,
il faut le faire en toute connaissance des implications; or celles que j'ai
mentionnées la semaine dernière, et de nouveau aujourd'hui, sont
fondamentales à la présentation de ce que nous pourrions
suggérer comme solution au problème du village.
M. Charron: A 20 heures, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Dois-je conclure qu'à 20
heures la commission se réunira à huis clos?
M. Léger: Non, pas nécessairement, M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): Alors, vous ne voulez pas
accepter...
M. Charron: On décidera à ce moment-là.
M. Goldbloom: M. le Président, je fais une motion dans ce
sens...
M. Charron: II est trop tard, M. le Président, il est
passé 18 heures.
Le Président (M. Gratton): Malheureusement, cela prendrait
le consentement unanime pour pouvoir faire une motion à ce moment-ci.
Maintenant, il est passé 18 heures. Donc, la commission devra suspendre
ses travaux à ce soir, 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 5)
Reprise de la séance à 20 h 25
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Le ministre des Affaires municipales.
M. Goldbloom: C'est l'article 147 du règlement qui le
permet. Je voudrais proposer que la commission siège à huis clos
pour une quinzaine de minutes et que nous revenions par la suite, ici dans la
salle. Je voudrais que nous siégions dans une autre pièce pour ne
pas déranger tout le monde qui est ici au Salon rouge et que nous
revenions, par la suite, pour poursuivre la discussion sur le village
olympique.
M. Léger: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: Sur la motion du ministre des Affaires
municipales, je dois, à ce stade-ci, lui faire remarquer que ses propos,
au début de la séance de la commission parlementaire, il y a une
semaine, préconisaient une discussion d'hommes d'affaires,
d'administrateurs, de la logique et je pense que la proposition du ministre qui
nous demande de discuter d'abord du système de sécurité...
Nous n'avons pas d'objection d'en parler à huis clos. Il est sûr
que c'est une question suffisamment importante et suffisamment dangereuse pour
en parler publiquement. Il faut probablement le faire à huis clos. Sur
ce point de vue, je suis d'accord avec le ministre.
Mais, c'est le monde à l'envers. Nous agirions d'une façon
absolument illogique en discutant de sécurité avant de savoir
quelle sorte de village il y aura. Autrement dit, la sécurité
doit-elle être en fonction du village ou le village doit-il être en
fonction de la sécurité?
Je pense qu'on doit plutôt s'adapter aux conditions du village et
non pas l'inverse. Je ne vois pas comment on peut parler de
sécurité, sans savoir quel sera le village. C'est placer
à moins que les dés ne soient déjà pipés
l a commission parlementaire dans une situation très
délicate. C'est-à-dire, quand nous discuterons tantôt des
possibilités et des avantages d'un village permanent et d'un village
temporaire, à savoir des avantages financiers que l'une ou l'autre des
deux formules peut nous apporter: les avantages concernant
l'échéancier, l'esthétique, le mode de réalisation,
concernant aussi les implications financières que les citoyens seront
appelés à payer par la suite, il faut, d'abord, déterminer
quelle sorte de village nous devrions avoir et adapter à cela les
méthodes de sécurité qui pourraient être
utilisées.
Si, auparavant, on se prépare à dire que telle sorte de
village, à cause de la sécurité, serait
préférable et que, par la suite, on se met à discuter des
deux autres formes de village, c'est sûr que les parlementaires seront un
peu enclins, dans leur décision, à discuter d'un style de village
plutôt que d'un autre. Je pense qu'il ne faut pas être plus
trau-
matisés que nous ne le sommes actuellement par le fait qu'il y a
eu des événements extrêmement malheureux à Munich et
qu'il faut prévoir des conditions suffisamment sécuritaires
permettant justement qu'ici, au Québec, nous ayons des jeux qui nous
permettront d'être fiers parce qu'il n'y aura aucun incident malheureux
qui surviendra vu qu'il y aura une bonne sécurité.
M. le Président, quand on met la sécurité en
fonction du village et non pas le village en fonction de la
sécurité, je me dis que c'est le monde à l'envers. Je
pense que la logique demanderait de dire les avantages d'un village permanent
et les avantages d'un village temporaire et, par la suite, d'y ajouter
l'élément supplémentaire qui est celui de la
sécurité, qui pourrait s'adapter pour les deux. Mais n'a-t-on
pas, jusqu'à maintenant, prévu des méthodes
sécuritaires uniquement pour un village permanent? C'est peut-être
pour cela qu'on veut nous empêcher d'étudier à tête
reposée, de façon sereine, chacune des deux solutions. Je
m'interroge, M. le Président. Parmi les invités d'aujourd'hui qui
auraient pu nous parler du village temporaire, entre autres, a-t-on
convoqué, pour les entendre, les personnes qui étaient
directement impliquées dans la présentation d'un projet de
village temporaire, qui étaient les gens de l'Université de
Montréal, de l'Ecole d'architecture, de la firme Blache qui avait des
propositions bien concrètes, de la compagnie ATCO, même de
Consultas qui a travaillé sur ce projet? Est-ce qu'on les a
convoqués? Est-ce que, par hasard, on leur aurait dit de ne pas venir
tout simplement parce que les décisions étaient prises
d'avance?
M. le Président, dans cette commission, on semble charrié
d'avance par des décisions qui sont prises, nous mettant devant le fait
accompli, avec des jeux de coulisses qui se sont faits avant; je ne veux pas
être complice de cela. Je ne crois pas que la solution actuelle nous
permettede conclure autre chose que les décisions sont prises et que la
commission parlementaire n'est qu'un jeu pour faire croire à la
démocratie.
Je voterai contre et je demanderai à ceux de cette commission
parlementaire qui ont un vote à apporter et qui sont en train de lire le
journal, d'étudier sérieusement la possibilité de
connaître d'abord le village, quelle sorte de village on veut et, par la
suite, y adapter des mesures de sécurité qu'on jugera convenables
dans les deux cas et non pas simplement voter en bloc comme des moutons parce
qu'on a préféré piper les dés avant qu'on les ait
lancés.
M. le Président, je m'inscris en faux devant cette comédie
que nous avons depuis le début de la commission parlementaire où
tout est déjà décidé d'avance, même quand on
connaît les dossiers.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que la commission est
prête à se prononcer sur cette motion du ministre des Affaires
municipales?
M. Veilleux: M. le Président, avant que la commission ne
se prononce...
Le Président (M. Gratton): Pourrais-je faire re- marquer
que le député de Saint-Jean n'est pas membre de cette commission?
Est-ce que la commission lui donne la permission de s'exprimer?
M. Veilleux: Non, mais le député de Saint-Jean
lisait un journal, tel que l'a spécifié le député
de Lafontaine. antque le député de Lafontaine tiendra des propos
"politicailleurs" comme les siens, depuis huit heures trente, je vais continuer
à faire des mots croisés.
M. Léger: Le député de Saint-Jean n'a pas la
parole. Je vous demande de le rappeler à l'ordre. M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs! Sur la
motion, le ministre d'Etat au Conseil exécutif.
M. Lalonde: J'ai seulement quelques mots à dire, M. le
Président. Je comprends l'attitude du ministre des Affaires municipales
de suggérer à la commission de se renseigner au sujet des
exigences sécuritaires avant de rencontrer et d'interroger les
représentants du COJO sur différents projets de village, de sorte
qu'on soit en mesure de poser les questions pertinentes.
Je m'inscris en faux devant les déclarations du
député de Lafontaine indiquant que les dés sont
pipés. Il a été témoin ici, comme tous les membres
de la commission et le public, que cette commission a réellement
travaillé de façon sérieuse à obtenir le plus de
renseignements possible sur la q uestion des Jeux olympiques afin que les
décisions soient prises en connaissance de cause.
Je pense que la motion du ministre des Affaires municipales a du sens.
Allons nous renseigner au sujet des exigences fondamentales de la
sécurité, de sorte qu'on pourra poser les questions pertinentes
ensuite concernant le village. Il ne s'agit pas de décider d'avance de
quoi il va avoir l'air, mais simplement faire en sorte qu'il soit possible que
le village présente les conditions sécuritaires les meilleures
possible.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): Avant que le ministre ne prenne
la parole, il exercera sans doute son droit de réplique, ce qui mettra
fin au débat sur cette motion, est-ce que d'autres membres veulent
intervenir?
M. Charron: M. le Président, sur une question de
règlement. Je crois que le ministre a droit à 20 minutes. Il peut
les entrecouper sur la même motion. S'il veut intervenir, il pourra quand
même intervenir.
Le Président (M. Gratton): Je demanderais au ministre des
Affaires municipales s'il a l'intention d'exercer son droit de réplique
mettant ainsi fin au débat sur cette motion.
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Charron: M. le Président, si vous interprétez le
règlement de cette façon, je devrai me prévaloir de mon
droit de parole.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Saint-Jacques sur la motion.
M. Charron: Le député de D'Arcy McGee termine ce
débat. M. le Président, j'ai écouté les arguments
du ministre des Affaires municipales et ceux repris par le ministre d'Etat au
Conseil exécutif. Il y a, bien sûr, une certaine logique dans leur
position actuelle à dire que de s'informer sur les conditions de
sécurité, à cause de l'importance de ces conditions, peut
être un facteur extrêmement important avant d'envisager
l'étude des deux projets.
M. le Président, je suis ce dossier depuis ses débuts et
c'est la première fois que j'entends parler de l'importance primordiale
et, à toutes fins pratiques, définitive du critère de
sécurité dans la définition du village olympique. J'ai
été de ceux qui ont suivi, avec le député de
Lafontaine, responsable du dossier, toutes les tergiversations qui ont
existé autour du dossier du village olympique. Depuis les tout
débuts, la question: Le village sera-t-il temporaire, le sera-t-il, de
quelle façon? Où sera-t-il situé, combien d'arbres
abattra-t-il, quelle largeur de territoire occupera-t-il, sera-t-il temporaire,
sera-t-il permanent, est-ce que ce seront des habitations à loyer
modique qu'on remettra à la population par la suite ou si ce seront des
condominiums absolument luxueux à des prix inabordables qu'on
réservera pour une clientèle de la population? Cela aussi,
c'était de tous les débats à tous les temps.
Et jamais, jamais, le facteur de la sécurité nous a
été présenté dans ce dossier comme étant
primordial et qu'il exigerait ce soir qu'on passe immédiatement au
huis-clos parce que ce facteur se trouve à fixer un corridor à
partir duquel toutes les décisions doivent être prises.
Même plus que cela, M. le Président. Il y a, autour de
cette table, des tenants avoués du village temporaire; il y a le
député de Lafontaine, il y a celui qui vous parle, au nom de
l'Opposition, bien sûr, vous le savez. Il y a aussi le ministre des
Affaires municipales qui, jusqu'à cette rebuffade célèbre
de juin 1973, au moment où le premier ministre l'a abandonné en
cours de route, avec l'air qu'on lui a plaqué en pleine commission
parlementaire, au moment où le tour de passe-passe comme celui auquel on
a assisté la semaine dernière, devant l'ébahissement des
correspondants des media parlementaires... Le show du maire Drapeau de juin
1973 a eu raison du ministre des Affaires municipales qui est retourné,
clopin-clopant, dans son ministère, avec sa solution en dessous du
bras.
M. le Président, ce tenant du village temporaire qui est le
ministre des Affaires municipales avait certainement à l'esprit les
considérations de sécurité au moment où il
défendait le village temporaire. Il avait certainement la conviction, M.
le Président, au moment où il prônait le village
temporaire, que ce n'était pas mettre la vie des athlètes en jeu
que de penser à un village temporaire.
Lui-même, M. le Président, je suis convaincu dans son for
intérieur, faisait entrer comme premier critère la
sécurité des athlètes, bien sûr, ensuite, j'en
conviens, le coût des installations mais surtout la protection des
espaces verts de Montréal qui, comme vous le savez, M. le
Président, n'est pas la ville la plus resplendissante à cet effet
en Amérique du Nord.
Mais, se peut-il que celui qui était le tenant, le
défenseur au sein même du cabinet avant que le premier ministre
l'abandonne, le ministre des Affaires municipales, n'ait pas eu à cette
occasion un souci de sécurité pour les athlètes et
qu'à cette occasion il n'ait pas su que la sécurité avait
de ces exigences qui devaient l'emporter sur le reste? Cela m'apparaît
absolument impossible de la façon que je connais le ministre des
Affaires municipales et que je l'ai vu conduire ce dossier.
Nous pouvons très bien discuter s'il y a un village temporaire ou
s'il y a un village permanent et, par la suite, décider des modes de
sécurité que nous devons adapter à la décision
économique que nous devons prendre au départ. Mais s'il
était impossible d'assurer la sécurité ou s'il
apparaît aussi impossible que cela d'assurer la sécurité
dans un village temporaire, pourquoi le député de D'Arcy McGee
l'a-t-il prôné pendant aussi longtemps, jusqu'à sa
défaite de juin 1973? Pourquoi? Est-ce que quelqu'un va convenir,
aujourd'hui, que si nous options pour le village temporaire, il est impossible
d'assurer la sécurité des athlètes, que tous ceux qui ont
parlé de village temporaire, à partir de ceux qu'a nommés
le député de Lafontaine jusqu'au ministre des Affaires
municipales, se souciaient peu de la sécurité?
Je suis convaincu qu'au moment où il défendait le projet
de village temporaire, le ministre des Affaires municipales savait qu'en
même temps on pouvait tout aussi bien assurer la sécurité
des athlètes dans un village temporaire que dans un village permanent,
que ce n'était donc pas une condition sine qua non, qu'on pouvait
adapter les mesures de sécurité à une formule comme
à l'autre et que cette condition ne devait pas être le
début ou le point de départ de la discussion sur la nature du
village que nous avons.
Je propose seulement ce soir que nous respections la logique dans
laquelle nous avait invités à fonctionner le ministre des
Affaires municipales, que nous discutions d'abord s'il faut un village
temporaire ou s'il faut un village permanent. Nous verrons ensuite quels sont
les modes de sécurité, les exigences, j'en conviens et, M. le
Président, encore une fois, je ne parle pas contre le huis clos. Je suis
parfaitement d'accord pour que les conditions et les exigences de
sécurité, nous en débattions à huis clos et je
m'engage d'avance, devant la commission, à ne pas manquer à ma
parole et à ne révéler rien, ni moi ni le
député de Lafontaine, de ce que nous apprendrons à huis
clos.
Là n'est pas le débat, M. le Président. Mais il
faut que nous ayons d'abord ce débat fondamental sur la nature du
village; ensuite, répondant aux exigences de la sécurité
c'est probablement ce qu'avait déjà
fait le ministre des Affaires municipales au moment où il
prônait la notion du village temporaire que nous adoptions l'une
ou que nous adoptions l'autre, selon celle que nous aurons trouvée la
plus économique et la plus convenable pour le développement de
l'urbanisme montréalais. Cela me paraît d'abord une condition
parce que nous pouvons ensuite prendre les mesures de
sécurité.
C'est donc pourquoi je m'opposerai à ce que nous entrions
immédiatement dans le huis clos auquel nous concédons très
bien d'accéder, mais à un autre moment. Il faut que nous
entamions d'abord cette discussion qui n'est pas morte, quels que soient les
échecs gouvernementaux dans ce domaine, cette discussion qui est encore
sur le tapis et qui constitue peut-être une autre occasion
d'épargner de l'argent des contribuables montréalais et
québécois dans une aventure qui semble se solder par un
déficit invraisemblable.
Le Président (M. Gratton): L'intervention du ministre des
Affaires municipales mettra fin à ce débat.
M. Goldbloom: M. le Président, nous avions jusqu'à
maintenant évité ce genre d'échanges qu'on pourrait
qualifier de démagogiques et je n'ai pas l'intention de répondre
sur le ton emprunté par les honorables députés de
Lafontaine et de Saint-Jacques. Personne autour de cette table n'est expert en
sécurité, ni moi, ni mes collègues que je vois des deux
côtés de la table. Quand j'ai proposé et j'ai
été essentiellement le premier à le proposer que le
village soit temporaire plutôt que permanent, il y avait deux
différences importantes avec la situation dans laquelle nous nous
trouvons aujourd'hui. D'abord, les services de sécurité
n'étaient pas organisés au point où ils le sont
présentement et, deuxièmement, la discussion se situait sur un
terrain différent, c'est-à-dire que la perspective était
un village permanent répandu sur cinquante acres. Aujourd'hui c'est un
village permanent qui nous est proposé sur deux acres. Les
problèmes de sécurité sur une étendue de cinquante
acres sont clairement différents de ceux qui concernent un
bâtiment concentré, avec un nombre limité
d'accès.
Il est arrivé aussi, par la suite, quand nous avons poursuivi, au
niveau du ministère et de la Société d'habitation du
Québec, des recherches, des examens plus poussés, de la
possibilité de situer un village temporaire sur le terrain disponible,
que justement les services de sécurité qui étaient mis en
place entre-temps nous ont dit: II y a des problèmes dont vous n'avez
pas tenu compte parce que vous n'êtes pas experts en
sécurité.
Ce que je trouve étrange dans l'argumentation de nos deux
collègues, c'est que l'ordre dans lequel les renseignements sont obtenus
semble, pour eux, extrêmement important. Il me semble que, quel que soit
l'ordre, il s'agit d'avoir tous les renseignements utiles. Si l'on fait le
débat complet sur toutes les hypothèses, et il y en a pour le
genre de village que nous pourrions avoir, si, par la suite, nous consultons
les compétences en matière de sécurité et si nous
apprenons alors que certaines choses ne se- raient pas acceptables, nous serons
obligés de refaire tout l'examen et cela, d'une façon encore plus
difficile parce que nous serions obligés d'indiquer pourquoi nous
revenons sur tel ou tel aspect.
Il me semble, M. le Président, que c'est la prudence
élémentaire qui nous amène à vouloir établir
un cadre. Il ne s'agit pas pour nous de poser des questions sur le
système de sécurité qui sera utilisé. Ce n'est pas,
à mon sens, notre affaire, parce que les hypothèses de village
sont connues. Ce n'est pas compliqué. C'est, ou temporaire et à
un étage répandu sur le terrain, ou bien ce sont des immeubles
comme on voit sur les dessins. Alors, ce n'est pas cela qui complique la
question. Il s'agit simplement de savoir: Y a-t-il des problèmes
particuliers attachés à l'une ou l'autre des hypothèses
qui devraient nous guider dans nos discussions? C'est simplement cela. Je ne
prévois pas que ce soit long, je ne prévois pas que ce soit
compliqué.
Mais je prévois que ce sera utile pour nous d'avoir un cadre pour
nos discussions, au lieu de tout discuter sans savoir si ce que nous
discuterons sera pertinent ou non à des conditions qui devront
être respectées pour la présentation des Jeux olympiques et
pour la sécurité de nos invités.
Malheureusement, ce n'est pas seulement à cause
d'événements survenus à Munich il y a deux ans et demi.
C'est à cause d'autres événements qui, à notre
regret universel, continuent de se produire un peu partout dans le monde, que
nous sommes obligés de penser à ces choses. C'est seulement dans
cet esprit, M. le Président, ce n'est pas dans le sens de faire prendre
des décisions ou de faire entériner des décisions
déjà prises, et cela à l'extérieur de cette salle
où les discussions sont publiques. C'est simplement pour exprimer une
logique dans nos débats que j'ai proposé ma motion.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, vous serez
maintenant appelés à voter sur cette motion du ministre des
Affaires municipales à l'effet que la commission siège
immédiatement à huis clos.
M. Charron?
M. Charron: Contre, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): M. Bellemare, Johnson? M.
Bourassa? M. Caron?
M. Caron: Pour.
Le Président (M. Gratton): M. Chagnon?
M. Chagnon: Pour.
Le Président (M. Gratton): M. Malouin?
M. Malouin: Pour.
Le Président (M. Gratton): M. Goldbloom?
M. Goldbloom: Pour.
Le Président (M. Gratton): M. Lalonde?
M. Lalonde: En faveur.
Le Président (M. Gratton): M. Léger?
M. Léger: En faveur... Contre!
Le Président (M. Gratton): M. Garneau?
M. Cadieux: II était pour...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs! M.
Garneau.
M. Garneau: Pour.
Le Président (M. Gratton): M. Parent, Prévost? M.
Roy? M. Boudreault?
M. Boudreault: Pour.
Le Président (M. Gratton): Pour, 7; contre 2. La motion
est donc adoptée. Avant d'obéir à cet ordre de la
commission, pourrais-je m'enquérir auprès de la commission si on
s'entend pour que les personnes... D'abord, il y a seulement les membres ayant
droit de parole qui seront admis au huis clos, bien entendu. Je pense, M.
Rousseau, que vous aviez indiqué que M. Saint-Pierre, du COJO...
M. Rousseau: M. Dubois.
Le Président (M. Gratton): Et monsieur?
M. Rousseau: M. Dubois...
Le Président (M. Gratton): Et?
M. Rousseau: M. le sous-directeur Toupin.
Le Président (M. Gratton): Alors il y aurait seulement ces
trois personnes. Est-ce que cela convient à la commission? Je
suggère que nous pourrions nous réunir dans le fumoir des
députés, de l'autre côté, et nous assurerons la
sécurité pendant cette discussion, bien entendu.
M. Léger: Au préalable.
Le Président (M. Gratton): La commission suspend donc
momentanément ses discussions. M. Rousseau nous accompagnera
également. D'accord! Nous reviendrons aussitôt cette discussion
à huis clos terminée.
(Suspension de la séance à 20 h 49)
Reprise de la séance 21 h 38
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Suite à cette suspension, je pense que c'est le désir de
la commission d'examiner avec les invités les différentes
estimations du projet de village olympique.
Village olympique M. Léger: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: ... si vous voulez me le permettre, nous nous
sommes entendus pour entendre les personnes responsables des
évaluations, entre autres CAIM. Pourrait-on savoir,
immédiatement, si les personnes qui avaient proposé des
solutions, comme le village temporaire, entre autres la faculté
d'aménagement, pourront être entendues ce soir? Les a-t-on
convoquées comme telles? Je sais que j'en ai vu dans la salle qui
étaient ici.
Le Président (M. Gratton): Pourrais-je m'enquérir
auprès des galeries si les gens de la faculté
d'aménagement sont présents?
Alors, vous seriez en mesure de fournir des réponses quant au
projet de la faculté d'aménagement?
M. Léger: Pourriez-vous venir au micro afin que l'on vous
entende?
M. Blache (Robert): Nous avons été
informés...
Le Président (M. Gratton): Pourriez-vous vous identifier
pour les fins du journal des Débats?
M. Blache: Mon nom est Robert Blache, architecte et professeur
à l'Université de Montréal. Nous avons été
informés hier, à l'heure du souper, enfin, la firme Consultas, la
firme de gestion qui accompagnait le groupe, de nous présenter
aujourd'hui. De fait, on devait confirmer la chose ce matin et, étant
donné que nous sommes partis très tôt ce matin, il semble
qu'on ait décommandé notre présentation qui avait
été signalée hier.
M. Léger: Autrement dit, vous avez été
invités et décommandés par la suite.
M. Blache: Oui. Peut-être que M. Langlois pourrait...
M. Léger: M. Langlois est-il ici?
M. Blache:... apporter des précisions à cet effet.
Nous ne sommes pas en mesure, ce soir, de présenter notre
proposition.
Le Président (M. Gratton): Vous n'êtes pas en mesure
de nous faire une présentation formelle...
M. Blache: D'accord.
Le Président (M. Gratton): ... mais je présume que,
si les membres de la commission avaient des questions spécifiques
à vous poser, vous seriez en mesure d'y répondre. Exact?
M. Blache: Oui.
Le Président (M. Gratton): D'accord. Est-ce que ceci
répond à...
M. Léger: Oui...
Une Voix: Partiellement.
M. Léger:... on avait demandé, la semaine
dernière, qu'ils soient convoqués. Alors, c'est pour ça,
c'est malheureux ce que j'entends, c'est qu'on les a convoqués et,
après cela, on les a décommandés. Je présume que
vous n'avez pas avec vous tous les documents qui nous permettraient d'obtenir
plus de renseignements. Vous allez pouvoir nous donner des renseignements
verbaux, mais il n'y aura pas de documents accompagnant vos explications?
M. Blache: On pourrait fournir les coûts qui ont
été fournis en juin dernier. Maintenant, il n'y a pas de
précisions qui ont été apportées quant à ces
coûts pour les actualiser, si vous voulez. On ne peut que
répéter les coûts qui ont été fournis en juin
dernier. On peut expliquer sommairement en quoi consistait notre
proposition.
Le Président (M. Gratton): M. Dubois, je pense...
M. Dubois (Yvan): M. le Président, dans un document que je
vous remettrai tantôt, vous avez les prévisions budgétaires
qui nous avaient été remises avec le projet de la faculté
d'aménagement de l'Université de Montréal. Alors, si,
à partir de cela, il y a des informations supplémentaires qui
sont nécessaires, j'ai également le dossier ici et je le mets
à la disposition du représentant de la faculté en tout
temps.
Le Président (M. Gratton): Pour faciliter l'étude
de ces documents, pourriez-vous en faire le dépôt
immédiatement ou s'il y a une raison qui vous empêcherait de le
faire tout de suite?
M. Dubois: Je pourrais vous remettre le document
immédiatement. D'autre part, il fait partie d'une suite logique que je
voulais faire suivre tantôt.
M. Léger: Est-ce que votre document est en
plusieurs...
M. Dubois: II est en plusieurs exemplaires pour tous les membres
de la commission.
M. Léger: Je veux dire: Est-ce qu'il est en plusieurs
chapitres? Dans la démonstration de M. le maire, à mesure qu'il
avançait dans cette démonstration, on recevait des chapitres.
Est-ce que c'est dans un seul vol urne ou si vous avez plusieurs chapitres?
M. Dubois: C'est dans un seul document, qui traite de
l'étude des coûts d'un village permanent en regard du village
temporaire.
M. Léger: C'est tout dans un seul document? M. Dubois:
Dans un seul document.
M. Léger: Ce serait aussi bien de l'avoir en même
temps afin qu'on puisse vous suivre.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que la commission veut
maintenant passer aux estimations? Je pose la question à la
commission.
M. Lalonde: Oui.
M. Goldbloom: Certainement.
Le Président (M. Gratton): Parfait. M. Dubois, quant aux
estimations du projet du village olympique, est-ce que vous avez quelque chose
à nous dire avant que les membres vous posent des questions?
M. Léger: II y avait CAIM avant?
Le Président (M. Gratton): II y a CAIM, oui.
M. Dubois: J'ai également un document à vous
remettre qui renferme les estimations des firmes qui se sont prononcées
sur le coût du village olympique. Là encore, on peut en faire la
distribution immédiatement...
Le Président (M. Gratton): S'il vous plaît, oui.
M. Dubois:... peut-être aux fins d'entendre les firmes
concernées.
Le Président (M. Gratton): D'accord. M. Dubois, quant aux
estimations.
M. Dubois: Vous avez, dans le document 138, un tableau comparatif
entre les estimations qui avaient été remises le 1er novembre
1974 et préparées en mai de la même année par
lesTerrasses Zarolega, de même que les professionnels attachés au
projet.
Vous avez dans la colonne B, l'estimation du 15 novembre 1974 de la
firme Leroux, Leroux, Nantel et Papin en collaboration avec les Estimateurs
professionnels. Dans la colonne C, vous avez l'estimation des coûts au 12
décembre 1974 qui a été faite par la firme CAIM et,
finalement, dans la colonne D, vous avez les prévisions
budgétaires datées du 27 janvier 1975 préparées en
collaboration avec les consultants de Zarolega, Lalonde, Valois, Lamarre Inc.,
Nicolet, Carrier, Dressel et associés Inc. et J. Juszczyk et
associés.
Vous remarquez, dans la colonne D, suite aux commentaires que j'avais
faits la semaine dernière,
qui étaient basés sur l'étude de la firme Lalonde,
Valois, Lamarre, Valois et associés, que le coût du projet
s'élève à $43,020,000, plus de $2 millions pour les
adaptations temporaires, comme c'est stipulé à l'intérieur
du contrat. Si on poursuit à l'intérieur du même document,
dans les considérations du transfert du projet, à notre sens, il
y a quatre éléments à considérer: il y a le bail
avec la ville de Montréal, il y a la garantie d'exécution de $2
millions, il y a les engagements pris jusqu'ici, il y a aussi le facteur de la
sécurité.
Dans les engagements pris jusqu'ici, vous avez une réponse plus
précise que la semaine dernière, non seulement au niveau des
engagements, mais aussi sur le plan d u montant déboursé et d u
montant payable. Finalement, vous arrivez à la comparaison des projets
sur le plan financier.
Si vous me le permettez, je passerai immédiatement à
l'explication de cette comparaison. Le coût initial des pyramides est de
$43,020,000. De la faculté d'aménagement de l'Université
de Montréal qui date de juin 1974, à partir d'une lettre qui
était adressée par la firme ATCO au gouvernement du
Québec, le montant était de $24,651,313. Une autre solution
d'urgence que nous avons commandée et dont les chiffres datent de
janvier 1975 arrive avec un coût initial de $17,483,993.
Au niveau des pyramides, il y a, comme vous le savez, une
hypothèque avec la BCN et un investissement des Terrasses Zarolega qui
totalisent $22,435,000, ce qui donne un montant de $20,585,000 pour le projet
des pyramides; $24,651,313 pour la faculté d'aménagement et le
projet Domulus, $17,483,993. Les adaptations temporaires dans le projet des
pyramides qu'on a identifiées la semaine dernière totalisent $2
millions qu'on a ventilés dans le budget de $45 millions que vous avez
dans la colonne D, en première page du document. Les aménagements
spécifiques qui seraient requis dans le cas des pyramides sont de
l'ordre de $2,305,600.
Au niveau de la faculté d'aménagement, $8,180,381 et dans
le projet Domulus, $7,305,381. Le coût additionnel de la
sécurité, au niveau d'un village temporaire, $325,000 dans les
deux projets de village temporaire et de solution d'urgence.
Les frais de transfert de projets. Nous n'avons pas, c'est bien
sûr, évalué les autres considérations d'ordre
juridique au niveau de... J'ai additionné les deux montants qui
constituent le montant déboursé et le montant payable.
Alors vous retrouvez $922,505.60, qui est le montant
déboursé jusqu'ici, au niveau du projet des pyramides et
$1,189,173 qui est le montant payable, si on inclut les honoraires de 12% qui
sont dus en raison du contrat aux Terrasses Zarolega. La marge de
sécurité additionnelle que nous avons voulu conserver au niveau
de chacun des projets a été de 10%. Alors, dans le projet des
pyramides, on se retrouve avec $4,732,560. Le projet de la faculté
d'aménagement, $3,526,837 et dans l'autre projet Domulus, $2,722,605; ce
qui donne un coût global, au niveau des pyramides, de $29,623,160. La
faculté d'aménagement, $38,795,209.86 et dans le cas de Domulus,
$29,948,657.60.
Au niveau de la récupération des pyramides, la semaine
passée je vous ai fait part d'une étude de rentabilité.
Nous avons également sollicité une étude au niveau de la
mise en marché des pyramides. Les résultats de cette étude
ne sont pas actuellement disponibles et au niveau de la
récupération possible, ça se situe entre rien et $33
millions.
Au niveau de la faculté d'aménagement de
l'Université de Montréal, nous avons sollicité, de la part
de la firme Marcoux, une proposition ferme sur la récupération
qui pourrait être envisagée. Nous n'avons, à ce jour,
absolument rien reçu au niveau de la récupération. Dans le
cas de Domulus, s'il reprenait tous les mod ules concernés, il y aurait
une récupération de $3 millions et les promoteurs du projet ont
déjà fait une proposition en ce sens.
Alors, ces coûts ne renferment pas le remplissage du terrain de
pyramides, la remise en état du terrain après usage par les
projets temporaires et l'indemnisation à Les Terrasses Zarolega Inc.,
n'incluent pas non plus l'influence que pourrait avoir un village temporaire
sur le coût des opérations.
L'erreur de calcul dans les chiffres présentés par
Zarolega dans le tableau, au début, était de $900,000 et nous les
avons inclus dans la marge de sécurité de $4,732,560; parce qu'il
y avait une erreur de $900,000 dans l'addition qui figure, au début,
dans les prévisions budgétaires des Terrasses Zarolega.
Maintenant, vous retrouvez, en dernière page du document, le
coût des aménagements spécifiques. Dans le cas de
l'excédent des délégations pour les pyramides, cela
coûterait $192,600; dans le cas d u projet de la facuIté,
$1,265,955 et, dans le cas de Domulus, $1,265,955.
Vous avez là le tableau ou la ventilation des coûts au
niveau des aménagements spécifiques qu'on a additionnés
tant au projet permanent qu'au projet temporaire de la page
précédente.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que les membres de la
commission ont des questions sur ces tableaux?
M. Goldbloom: M. Dubois, à la dernière page que
vous venez de toucher, qui expose les aménagements spécifiques
qui seront nécessaires, dans le cas des pyramides, est-ce que tous ces
éléments seraient aménagés à
l'intérieur des pyramides?
M. Dubois: Absolument.
M. Goldbloom: L'autre édifice dont on a parlé
à certains moments, à savoir, la tour, est-ce qu'il doit
être construit de toute façon?
M. Dubois: A ce sujet, la semaine passée, on s'est
exprimé. Il y a $660,000, au niveau des quartiers généraux
et des services communs; à l'intérieur de ce montant, le centre
administratif, la poste, le téléphone, le
télégraphe et la clinique médicale pourraient être
placés dans la tour pour personnes retraitées. Ces $660,000 nous
permettent d'aménager ces trois services dans le sous-sol des
pyramides.
Si on pouvait transférer ces services et utiliser la tour,
à ce moment, si je me base sur le montant qui a été
proposé par les promoteurs de la tour pour personnes retraitées,
qui ont évalué le loyer pour couvrir les dépenses
d'assurance, de taxes et autres à $200,000, c'est bien sûr que
nous connaîtrions une économie d'approximativement $460,000.
M. Goldbloom: Donc, à votre point de vue, on peut
régler les problèmes avec certaines dépenses
additionnelles à l'intérieur des deux pyramides.
M. Dubois: Oui, avec près de $500,000 de plus.
M. Goldbloom: Oui, mais la tour pour personne âgées,
est-ce qu'elle aété acceptée ou pas acceptée au
niveau de la société centrale, par exemple?
M. Dubois: A ce propos, les dernières nouvelles que j'ai
reçues de la part des promoteurs m'indiquaient qu'ils étaient en
pourparlers avec la Société centrale d'hypothèques et de
logement. On m'a appris, vendredi dernier, qu'ils étaient en
difficulté dans leur négociation avec la Société
centrale d'hypothèques et de logement. Je trouve personnellement dommage
que cette tour ne s'érige pas, pour deux raisons: d'abord, parce que
cela nous impose un investissement de $500,000 et aussi parce que cela nous
aurait permis de décongestionner un peu les tours. Maintenant, c'est
bien évident qu'indépendamment de ces inconvénients on
pourra se débrouiller à l'intérieur des pyramides, si,
évidemment, on est confronté avec cette situation.
Le Président (M. Gratton): Est-ce qu'il y a d'autres
questions? Le député de Lafontaine.
M. Léger: Seulement une question. Je vois que vous avez
quatre estimations. L'estimation d) est une étude que vous avez
vous-même commandée à la firme Lalonde, Valois,
Lamarre.
M. Dubois: Non, ce sont les promoteurs, les Terrasses Zarolega,
qui avec leurs professionnels ont élaboré ces estimations. Dans
la colonne a), c'est le cas. Dans la colonne b), c'est la firme Leroux, Leroux,
Nantel et Papin qui a été sollicitée pour faire cette
étude par la Société centrale d'hypothèques et de
logement. Dans la colonne c), c'est la firme CAl M qui a été
sollicitée par le COJO pour faire cette étude.
M. Léger: Est-ce que les représentants de la firme
CAIM sont ici? Oui? Est-ce qu'on pourrait avoir des explications aux
différents articles qui nous amènent à avoir un
écart si grand entre les estimations qui arrivent à un total de
$70 millions, comparativement aux autres estimations qui se situent entre $46
millions, $43 millions et $45 millions.
Le Président (M. Gratton): Pourrait-on faire de la place
pour les gens de CAIM à la table, en avant?
Si vous voulez, tout d'abord, nous dire votre nom.
M. Dionne (Jean-Guy): Mon nom est Jean-Guy
Dionne, de la firme CAIM. M. Jean Villeneuve va vous donner des
explications détaillées pour l'évaluation qu'on a
faite.
M. le Président, avant de discuter de l'évaluation
préparée par CAIM sur le village olympique et soumise au COJO le
2 décembre 1974. il serait bon de préciser les critères
utilisés dans la préparation de cette évaluation.
Le 22 novembre 1974, la direction du COJO confiait à CAIM le
mandat d'évaluation des coûts pour la construction du village
olympique tel que conçu par la firme d'architectes D'Astous et Durand.
Une série d'esquisses illustrant d'une façon très sommaire
le concept du village nous a été donnée comme document
devant servir de base à l'évaluation demandée. Ces
esquisses n'étaient accompagnées d'aucun devis descriptif
sommaire.
Lorsqu'une évaluation de coûts est faite à ce stade
plus ou moins initial d'un projet où les données sont très
peu connues, l'estimateur doit faire plusieurs hypothèses afin de
pouvoir concrétiser ce concept et identifier les différents
éléments. Une évaluation au stade concept est
généralement d'une précision de l'ordre de plus ou moins
20%. Etant donné que le niveau d'information est au stade
préliminaire, nous avons dû assumer certaines dimensions, le choix
de certains matériaux et une interprétation arbitraire des
esquisses pour établir des quantités, des prix unitaires et des
montants provisoires. Le montant total de $48,660,000 en date de
décembre 1974 comprend la fourniture, l'installation, les accessoires
pour l'exécution des travaux incluant les imprévus, les frais
divers et le profit des sous-entrepreneurs. A ce montant, on doit ajouter les
frais divers et profits pour diriger l'entreprise générale de
construction au montant de $4,866,000, ce qui fait un total de $53,526,000.
Ce montant représente l'évaluation des travaux au 1er
décembre 1974, basée sur les informations reçues à
cette date. A ce moment, il faut ajouter certains coûts indirects dus aux
contingences du design, à la cédule comprimée et à
l'inflation.
M. Villeneuve, qui est à côté de moi, est maintenant
à votre disposition pour revoir avec vous l'estimation des
contrôles.
Le Président (M. Gratton): M. Villeneuve. Y a-t-il un
microphone...?
M. Léger: Peut-on étudier point par point? Vous
avez estimé les travaux de terrains à $2 millions. A et D sont
à $500,000, mais B est à $1,362,378.
M. Villeneuve: Très bien. Il y a plusieurs points pour le
tableau 2: Terrassement. On a la préparation de terrains qu'on appelle
défrichement, faire les routes d'accès, tout cela, ce qui
représente $6,725. On a du gazonnement: 18,700 verges carrées
à $2.50; les chemins en asphalte: 3,000 verges carrées; le
remplissage en pierre concassée: 10,670 verges cubes; du drainage de six
pouces type "no-corrode" perforé; on a 272,820 verges cubes
d'excavation. Je dois mentionner que lorsque nous avons fait notre calcul de
volume d'excavation, on n'avait aucun dessin montrant le profil du terrain
existant et on a fait une hypothèse que le terrain
existant était à peu près au même niveau que
le terrain fini près des bâtisses.
Il y a 77,350 verges cubes de remplissage. Il y a de la pierre
concassée sous les dalles: 9,580 verges cubes, et aussi 1,600 verges
cubes, et dans le terrassement, il y a les pieux, pour un montant de
$630,000.
M. Goldbloom: M. le Président, puis-je poser une question
qui pourrait s'adresser autant à M. Dubois qu'aux représentants
de CAIM? La semaine dernière, quand nous avons abordé la
discussion de ce sujet, vous avez indiq ué, si ma mémoire est
fidèle, M. Dubois, que certains coûts sont maintenant connus et
que c'est par la connaissance de ces coûts que nous pouvons
réduire certains chiffres contenus dans les estimations de CAIM.
Pourriez-vous, peut-être, reprendre certains des postes ici et indiquer
où vraiment nous pouvons corriger des coûts par des chiffres
maintenant connus?
M. Dubois: Dans les chiffres connus, actuellement, au niveau de
la charpente, par exemple... Vous avez, au niveau de l'estimation a):
$6,620,000; $9,808,000 dans la colonne b). Dans la colonne c): $21,735,000 et
le coût réel, compte tenu des contingences, de l'inflation et
aussi de tous les autres facteurs, à partir de prix contractuels.
La firme Lalonde, Valois, Lamarre, Valois et associés nous
indique qu'il en coûtera $15,200,000 au niveau de la charpente.
M. Léger: Est-ce que la...
M. Dubois: Compte tenu de ces contingences.
M. Léger: ...firme Lamarre ou M. Lamarre pourrait nous
dire comment elle arrive à $15,200,000 comparativement à $21
millions pour CAIM? Comment êtes-vous arrivés à ce
chiffre?
M. Dubois: La firme est représentée ici, M. le
Président, par M. Paul Roberge, qui pourrait peut-être s'avancer
et fournir ces renseignements.
M. Léger: La semaine dernière, vous nous aviez dit
qu'au niveau de la charpente, c'était $13.5 millions, auxquels on a
ajouté 10% d'honoraires, ce qui faisait $1.3 million, et $4 millions
pour l'accélération, ce qui faisait $18.8 millions.
M. Dubois: J'aimerais que M. Roberge vous fournisse ces
renseignements. D'ailleurs, on l'a invité à quatre reprises, je
pense, jeudi dernier. Alors, il pourra vous fournir cette information.
Le Président (M. Gratton): M. Roberge.
M. Roberge (Paul): J'aimerais faire une mise au point, M. le
Président. Dans ces estimations, nous avons fourni des quantités
à la lumière des plans que nous avons et, au fur et à
mesure que nos plans se préparent, on peut donner plus de
précisions. Maintenant, du point de vue des coûts, c'est M.
Juszczyk, qui est consultant pour Zarolega, qui a déterminé les
coûts avec les soumissions qu'il a reçues. M. Dubois a
mentionné que notre firme était là, nous sommes
mandatés seulement pour faire les plans de structure et de
fondations.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que M. Juszczyk est
ici?
M. Roberge: M. Juszczyk est ici et je pense qu'il pourrait
préciser cela parce que, dans toutes ces estimations, il y a celles
préparées par la firme Du-pras, Ledoux et Primeau qui sont les
ingénieurs en mécanique.
Le Président (M. Gratton): Je ne peux m'empêcher de
vous faire la remarque que vous avez le même système que le
gouvernement, chacun se passe la balle.
M. Roberge: Non.
Le Président (M. Gratton): C'est sans...
M. Roberge: Non, je pense que ce qui est arrivé, c'est
qu'au début d'un projet, habituellement, l'ingénieur en charpente
est peut-être celui qui est le plus au "batte", qui est l'expression
employée dans notre bureau, et surtout dans ces formes de contrats qui
s'appellent "design and build" où tout s'élabore et il faut que
tous les consultants fournissent la charpente. Les premières soumissions
qui sortent, ce sont les soumissions pour les travaux de charpente. Alors, je
pense que je vais laisser la parole à M. Juszczyk qui pourra
peut-être répondre mieux que moi. Il est au courant des
négociations qui sont en cours et de ces choses-là, auxquelles,
souvent, je n'assiste pas.
M. Lalonde: Maintenant, comme ingénieur, est-ce que vous
pouvez dire, sans aller dans les détails, si la somme de $15,200,000
apparaissant à la colonne d) est basée sur des estimations
établies sur des plans détaillés et sur des prix fermes ou
si c'est encore une évaluation plus ou moins à peu près
sur des plans préliminaires?
M. Roberge: Actuellement, ce sont plus que des plans
préliminaires. Evidemment, le prix exact sera connu quand nos plans
seront finis, mais, au stade où sont nos plans, il est même
question, à l'intérieur de Zarolega, de redemander des
soumissions avec des prix fermes.
M. Léger: Mais le chiffre de $15,200,000 n'inclut pas, tel
qu'on nous l'a dit la semaine dernière, les honoraires et les primes
d'accélération? Parce qu'on arrivait à $18.8 millions. La
semaine dernière...
M. Roberge: II faut peut-être...
M. Léger: ...quelqu'un de votre groupe a parlé de
$13.5 millions pour la charpente et dit qu'il fallait ajouter à cela les
honoraires et les primes d'accélération qui fixaient le montant
de la charpente à $18.8 millions.
M. Roberge: Je ne suis pas au courant des pri-
mes et ces choses-là. J'aimerais mieux que M. Juszczyk parle de
cela. Vous parlez des honoraires, quelles sortes d'honoraires est-ce? Je ne
sais pas. Je n'ai même pas vu le tableau que M. Dubois vous a
présenté.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que M. Juszczyk est
là?
M. Zappia (Joseph): M. le Président, nous avons une
difficulté. M. Juszczyk ne s'exprime pas très bien en
français et je peux peut-être donner les détails qu'il a en
main ici.
Le Président (M. Gratton): Mais il peut le faire en
anglais?
M. Zappia: Oui, il peut le faire en anglais.
M. Juszczyk (Janis): The cost of this act, based on the firm
prices which we either contracted for or were quoted, as follows: concrete in
place amounts to about $2,800,000; reinforcing steelin place, $3,200,000; form
work and total equipment, $6 millions; the finishing of concrete, $250,000; and
for sundry items, $200,000, that adds up to $12,450,000 and we said
approximately $12,500,000 for the cost of the reinforced concrete structure,
without any allowance for unforeseen items and accelerated schedule.
M. Léger: Est-ce que j'ai bien compris que le chiffre,
c'est $12 millions, plus...
M. Juszczyk: C'est $12,500,000.
M. Léger: Plus les honoraires et les contingences.
M. Juszczyk: Oui.
M. Léger: Cela fait un total de $15,200,000?
M. Juszczyk: Peut-être.
M. Léger: Donc, dans les $15,200,000, vous avez inclus les
contingences et les honoraires.
M. Juszczyk: In which... I am sorry. In $15 million?
M. Léger: Oui, dans les $15,200,000, vous avez inclus les
honoraires et les contingences.
M. Juszczyk: I did not estimate any contingences or the cost of
the accelerated schedule for the very simple reason that that would be a wild
guess. The only way we can do it is through a very detailed study with the
contractor who is going to build.
M. Léger: Donc, on devrait, en faisant un "wild guess",
comme vous dites, partir de $15 millions et y ajouter, quand même, les
contingences et les primes d'accélération.
M. Juszczyk: I would say that would be a very good allowance for
that sort of thing, another $3 million.
M. Léger: Alors, c'est là la différence
entre les $15 millions et les $21 millions.
M. Juszczyk: No, to the $12 million. I mean $12,500,000 are the
actual cost which we either contracted for or quoted.
M. Lalonde: Comment se fait-il qu'on voie $15,200,000 à
cet article, alors?
M. Juszczyk: As far as contingences grow and the allowances for
unforeseen items and accelerated schedule, it may be a $1 million, it may be $2
million. I just cannot answer this.
Le Président (M.Gratton): What we are trying to determine
is who brought that figure up to $15,200,000. Est-ce que c'est le COJO qui a
ajouté des contingences?
M. Lalonde : Vos $15,200,000, est-ce qu'iIs viennent des
$12,500,000 plus quelque chose?
M. Dubois: Les $15,200,000 viennent de la prévision
budgétaire qui nous a été soumise par les Terrasses
Zarolega. La semaine passée, ce que je vous mentionnais, au niveau du
coût de la charpente de $13,581,900, était à partir des
prix contractuels de tous les gens impliqués dans la charpente au niveau
du béton, de l'acier, des pieux et du coffrage. Cela s'est
élevé à $13,581,900.
Ce travail avait été préparé par M.
Juszczyk, évidemment, avec aussi la compagnie d'ingénieurs qui
avait calculé le nombre de verges cubes de béton, entre autres,
le nombre de pieux et le nombre également de pieds carrés de
coffrages. Moi, je vous ai remis, à l'intérieur du tableau dans
la colonne d), les prévisions budgétaires qui nous ont
été soumises par Les Terrasses Zarolega, qui tenaient compte de
l'estimation de la charpente qui, la semaine dernière, était de
l'ordre de $13,581,900.
M. Lalonde: Entre le chiffre de $12,500,000 qu'on vient
d'entendre et vos chiffres à vous il y a une différence; il
faudrait que vous vous entendiez pour nous donner un seul chiffre.
M. Dubois: Ce que je vous ai cité à
l'intérieur du tableau, M. le ministre, c'étaient les documents
qui étaient disponibles, lesestimationsqui nous avaient
été fournies pour faciliter la compréhension des
différentes évaluations qui avaient été faites.
M. Lalonde: Vous voyez notre problème? M. Dubois: Oui.
M. Lalonde: Le COJO s'est rendu responsable de la construction du
village olympique. La commission parlementaire aimerait avoir des
dé-
tails sur les coûts et voici que vous nous dites des chiffres et
que vos conseillers ou vos associés, Zaro-lega étant
peut-être un associé, arrivent avec des chiffres qui ne sont pas
nécessairement contradictoires, mais qui semblent créer de la
confusion dans l'esprit de quelques membres, enfin dans le mien. J'ai de la
difficulté à concilier le montant de $12 millions et, si
j'insiste sur celui-là, c'est que j'espère que ça ne sera
pas la même chose pour tous les autres articles.
M. Dubois: Les $12millions dont vous parlez, M. le
ministre...
M. Lalonde: Moi, je n'en parle pas, c'est M. Juszczyk qui en
parlait.
M. Dubois: Ah bon! Moi, j'ai repris à l'intérieur
de ce document je m'excuse si je me répète les
prévisions budgétaires qui ont été
préparées par M. Juszczyk et dont il était en train de
vous faire lecture.
Le Président (M. Gratton): M. Juszczyk voulait ajouter
quelque chose, je pense.
M. Juszczyk: Yes, I think we have been comparing apples and
oranges. The figure of $12.5 million is for the reinforced concrete structure,
exclusive of piling and excavation which, in our estimate, is shown separately.
Piling is contracted for a sum of approximately $1 million, it is a fine price.
Excavation is contracted for also, and it will amount approximately to
$700,000, in my opinion, so we would have to add $1.7 million which would bring
it to $14,200,000 if we are comparing cost of excavation, piling and the
reinforced concrete structure.
M. Léger: Les $15 millions viennent d'où?
M. Dubois: M. le Président, si vous le permettez, c'est
qu'on a essayé, à partir des différents tableaux, de
comparer les comparables. A l'intérieur de la charpente, on retrouve
l'excavation, l'acier, le béton, le coffrage et les pieux. C'est le
total de ces énumérations qui nous a amenés à vous
remettre le chiffre de $15,200,000 dans le tableau d).
Le Président (M. Gratton): Je pense que c'est maintenant
clair. On a $12.5 millions pour la charpente; l'excavation, $1 million;
$700,000 pour les pieux, ce qui donne $15,200,000.
M. Léger: $14 millions.
Le Président (M. Gratton): Ah! $14 millions, il manque un
million.
M. Léger: II manque un million.
M. Malouin: Dans les quinze millions, est-ce qu'on pourrait
savoir quels sont les chiffres précis que vous avez présentement?
Vous avez donné, l'autre jour, un montant de $13,581,900 qui
étaient, en partie, des prix fermes que vous aviez pour l'excavation,
151,000 verges cubes à $3.60, je crois. Les pieux Benta étaient
à combien? C'est un contrat donné aussi, je crois.
M. Dubois: II faudrait retourner au document de la semaine
dernière.
M. Malouin: Les pieux seraient un engagement de $1,002,000,
d'après votre tableau.
M. Dubois: Les montants qui nous ont été fournis la
semaine dernière avec les quantités de la firme
d'ingénieurs étaient 151,000 verges cubes à $3.61, ce qui
totalisait $545,000; 1,500 pieux à $668, ce qui totalisait $1,002,525,
le béton $3,033,600, l'acier $3,175,875 et les coffrages $5,982,900.
M. Malouin: $13,581,...
M. Dubois: C'est $13,581,900.
M. Malouin: D'accord; alors, si on se réfère
à tout à l'heure, je crois que CAIM nous a donné un
chiffre, une évaluation de $630,000 pour les pieux qui était
compris dans l'article c), travaux de terrain. Lui a $2,068,000 et vous, vous
avez à d), $500,000, et pour la charpente, c'est-à-dire tous les
travaux de charpente et pour les articles que vous venez
d'énumérer, eux arrivent à $21,735,000 et vous arrivez
à $15,200,000.
Si on regarde la somme des deux en c) et en d), d'où vient la
principale différence, parce qu'eux avaient même employé un
prix de $630,000, beaucoup plus bas qu'un contrat ferme que vous avez? Alors
est-ce que c'est à l'article béton principalement qu'il y a une
différence ou à charpente d'acier?
M. Dubois: Je pense que CAIM pourrait répondre à
cette question.
M. Villeneuve: Dans l'article béton qu'on estime à
$16,400,000, il y a quand même du béton architectural et puis je
ne sais pas si les autres personnes ont calculé pour du béton
architectural, mais si on pense seulement au béton structural, on a un
montant de $15,406,000, et puis il faut quand même comparer aussi les
volumes et les poids des armatures et notre évaluation est basée
sur 80,000 verges de béton...
M. Malouin: II y en a 84,000.
M. Villeneuve: ...et 6,000 tonnes d'armatures.
M. Malouin: 7,500.
M. Villeneuve: Et puis les coffrages, on en a $3,600,000.
M. Malouin: Vous aviez évalué les pieux à
quel prix?
M. Villeneuve: $630,000.
M. Malouin: A combien le pied linéaire?
M. Villeneuve: $20 le pied linéaire pour une
quantité de 31,500 pieds. Je dois vous faire remarquer que, lorsqu'on a
fait l'évaluation en novembre, on n'avait aucune information sur le sol,
quand même, et puis on avait calculé pour des pieux tubés,
je crois.
M. Malouin: Ce qui me surprend, c'est que, quand même, vous
êtes en dedans des quantités fournies aujourd'hui avec des plans
beaucoup plus précis et vos estimations sont beaucoup plus hautes. Alors
est-ce qu'il y aurait lieu peut-être de rajuster les prix fournis soit
par M. Juszczyk ou par une autre firme...
M. Léger: C'est parce qu'il n'y a pas de contingence de
prévue. Le problème central il est là et, dans la
proposition ou les prévisions d), dans les $15,200,000, on n'a pas
inclus les contingences ni les primes d'accélération, chose qui
est incluse dans les $21 millions dans les prévisions c). C'est
là, je pense, toute la différence.
M. Malouin: On ne marche pas par comparaison. Si on les
additionne, il y aurait $1,900,000 pour les honoraires par semaine.
M. Léger: $15.2 plus 10%, c'est $1.5, plus 4%, ça
fait $20.7. Alors on arrive pratiquement aux mêmes chiffres dans les deux
cas. Alors, il y a $4 millions d'accélération qui
n'étaient pas inclus dans d) et qui le sont dans c), ce qui prouve une
chose, c'est que les deux chiffres ne peuvent pas se comparer comme tels,
puisqu'on a oublié de l'inclure. Et comme on se base sur le chiffre de
la charpente pour évaluer le prix global, final, en disant que la
charpente, c'est approximativement 40% du prix global, on a plus de chances
d'être réaliste avec les prévisions de CAIM à $21
millions, qui a tout inclus ça, qu'avec le montant de $15 millions dans
l'article d) qui ne l'a pas inclus.
M. Dubois: M. le Président, si vous permettez, j'aimerais
peut-être, pour faciliter encore la compréhension aux membres,
remettre le tableau de chacune des estimations avec les têtes de chapitre
qu'on a utilisées parce que ça variait d'un estimateur à
l'autre, pour qu'on parle vraiment des carottes au même endroit qu'il
faut le faire et aussi, à l'intérieur de ce tableau, on
retrouvera le montant qui a été prévu pour les
contingences de design, les contingences de cédules et aussi le montant
de l'inflation.
Or, à partir de cela, je pense que ce serait plus facile de
discuter des mêmes articles ou des mêmes postes
budgétaires.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais poser une
question bien fondamentale à M. Dubois. Est-ce que ce qu'il vient de
dire nous mène à la conclusion que vraiment les colonnes sont
comparables, surtout que le total qui se trouve en bas de chaque colonne est
comparable à tous points de vue?
M. Dubois: Certainement, le total est compara- ble. Cependant,
si, au niveau d'une estimation, on a...
M. Léger: ...qui est la bonne.
M. Dubois: Exactement. On prend, par exemple, l'estimation de
CAIM. A l'intérieur du béton, CAIM a inclus plusieurs articles
alors que Leroux, Leroux et Nantel, dans leur estimation, béton et acier
d'armature ont été distingués. Dans le tableau qu'on vous
a remis tantôt, vous avez cette distinction, en ce sens qu'on a
regroupé sous le même chapitre tous les articles qui concernent la
charpente, par exemple.
M. Goldbloom: Donc, en comparant la colonne c) et la colonne d),
on n'a rien à ajouter ni à enlever pour établir une
comparaison quant au total.
M. Dubois: Absolument, exactement.
M. Goldbloom: Est-ce qu'il subsiste une divergence de vues entre
CAIM et le COJO, ou le consor-tiumqui a fournit les chiffres de la colonne d),
quant au total, ou est-ce que c'est simplement parce que les calculs de CAIM
étaient faits à un autre moment sous d'autres conditions avec
d'autres renseignements disponibles qui font qu'il y a une
différence?
M. Dubois: Comme on l'a indiqué la semaine
dernière, le travail de CAIM je pense qu'il ne faut pas lui
reprocher a été bâti à partir d'esquisses
très préliminaires, à partir des documents
préliminaires, tandis qu'on se retrouve à ce stade-ci de
révolution de la construction avec les coûts de charpente. C'est
vraiment à cet article qu'on peut établir, à ce stade-ci,
des comparaisons.
M. Goldbloom: Oui, mais vous comprenez, M. Dubois, quelle est
notre inquiétude. C'est simplement que vous nous présentez ici un
chiffre de $45 millions et vous dites: C'est ce que cela va coûter.
M. Dubois: M. le ministre, j'aimerais vous rappeler que je n'ai
pas dit que cela coûterait $45 millions. J'ai indiqué, à la
colonne d), les dernières prévisions budgétaires qui nous
avaient été soumises par Les Terrasses Zarolega. Ce qu'on peut
vérifier à ce stade-ci, c'est vraiment le coût de la
charpente à cause des prix contractuels.
Comme vous l'avez constaté dans le document que je vous ai
donné tantôt, j'ai placé à l'article "marge de
sécurité additionnelle" un montant de $4,700,000 pour
précisément parer à toute éventualité.
M. Léger: A ce stade-ci, est-ce qu'on pourrait
peut-être...
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse, je n'avais pas
terminé ma question.
M. Léger: Allez-y, M. le ministre.
M. Goldbloom: Je comprends les précautions
que vient de prendre M. Dubois en répondant. Il ne veut pas que,
par une compression de ce que je viens de dire, il soit tenu à ce
chiffre qui paraît ici, mais ce n'est pas là notre
inquiétude tellement. Il s'agit de savoir si COJO affirme que, avec
toutes les précautions que l'on doit prendre, ce sont quand même
les meilleurs chiffres que l'on peut obtenir aujourd'hui. Notre
inquiétude, c'est simplement de savoirsi CAIM avait quand même
raison en donnant un chiffre de $70 millions. Est-ce qu'on peut dire,
aujourd'hui, que les conditions et les connaissances, les données
étant différentes, on peut maintenant affirmer que ce ne sont pas
$70 millions, mais que c'est autour de $45 millions?
M. Dubois: En tout cas, il y a une chose certaine au niveau de la
charpente, à savoir, entre le montant de CAIM qui a été
bâti avec ce que je vous ai mentionné tantôt et maintenant,
la prévision qui est beaucoup plus précise, à partir de
prix contractuels, il y a une différence à cet article de plus de
$5,535,000. C'est ce qu'on peut dire aujourd'hui de façon
précise.
M. Léger: Est-ce que CAIM accepte quand même cette
évaluation? Quand je vois deux firmes d'experts qui ont
été consultées par le même mandataire,
c'est-à-dire le COJO, et qui arrivent avec des chiffres
différents, tantôt quand on disait que $15 millions n'incluaient
pas les contingences, l'accélération, etc., et qui
ramènent les chiffres pratiquement à une façon identique,
quand on dit que peut-être on est en train de comparer des carottes avec
des fruits, est-ce que ce ne serait pas possible que les deux firmes puissent
évaluer ensemble le chiffre et nous déterminer au moins pour la
partie charpente qui est la base, qui est un facteur de multiplication, pour
savoir le prix final? Est-ce que les deux firmes ne pourraient pas, je ne sais
pas, ce soir, s'entendre pour évaluer les marges ou les choses qui sont
incluses ou exclues pour qu'on sache à quoi s'en tenir? C'est là
qu'est le gros chiffre important.
Si on arrive avec les $15 millions de la colonne d) qui n'incluaient pas
les choses aussi importantes que les accélérations et les
contingences et que cela nous amène à $20 millions, à ce
moment, c'est très proche des $21 millions. CAIM a évalué
cela à $21 millions. Lamarre et Valois estiment à $15 millions,
avec des choses qui ne sont pas incluses. Comme c'est le chiffre de base, je ne
sais pas, je pourrais peut-être proposer que les deux firmes puissent
dire: Voici, il y a d'autres chiffres ailleurs qui ne sont pas inclus. Qu'on
s'entende, parce qu'il ne s'agit pas simplement de dire qu'on souhaite $45
millions, mais qu'on arrive à un chiffre suffisamment proche de la
réalité. Les deux firmes qui ont été
consultées sont peut-être capables de se concerter pourse dire
où il y a des nuances à apporter pour qu'on sache quel est le
prix le plus réaliste.
Le Président (M. Gratton): M. Zappia, je pense, avait un
éclaircissement à nous apporter.
M. Zappia: Quant à la situation des deux estima- tions, la
firme CAIM a estimé le "reinforcing steel" à $1,000 la tonne,
tandis que nous l'achetons à $578.50 la tonne. Le béton, elle
l'estime à $45 la verge cube, et nous l'avons acheté à $31
la verge cube. Le coffrage, son estimation est de $1.60 le pied carré,
on l'a à $1.55 le pied carré. Sur le fer, il y a un écart
de $2,400,000 seulement sur un article.
M. Léger: II y a peut-être d'autres quantités
qui sont en plus ou en moins, de la part de CAIM. Pour quelle raison ne vous
entendez-vous pas ensemble pour parler de la même chose?
Le Président (M. Gratton): M. Juszczyk.
M. Juszczyk: Yes. It is not a question of the quantities because
I believe that the quantity of 6,000 tons of steel was mentioned, and based on
the same estimate of steel, it is the unit price.
M. Léger: C'est un élément.
M. Juszczyk: Unit price, we bought the steel for $400 less
approximately, then CAIM estimated, it makes $2,400,000.
M. Léger: Oui, mais je pense que c'est quand
même...
M. Juszczyk: It is one example.
M. Léger: ...raisonnable. Il s'agit de faire en sorte que
deux firmes puissent s'entendre pour évaluer, parce que quand
même, on a beau s'habituer dans l'administration à des colonnes de
chiffres qui s'équilibrent, il faut quand même les comparer. Vous
avez deux firmes qui arrivent avec des chiffres différents,
peut-être des quantités différentes, des prix d'achat
différents...
M. Juszczyk: Je m'excuse...
M. Léger: ...sur d'autres points, il y a peut-être
d'autres choses qui ont fait que CAIM a amené ce chiffre. Je pense que
vous pourriez vous entendre entre les deux firmes pour vérifier les
corrections et qu'on ne soit pas obligé de les faire ici, parce qu'on ne
compare pas la même chose.
M. Malouin: Est-ce qu'on pourrait savoir de la firme CAIM si vous
avez eu la chance de travailler dernièrement sur des plans plus
élaborés? Considérant que vos pieux étaient
à raison de $630,000 et qu'ils ont déjà un prix ferme de
$1,002,000, est-ce que cela veut dire que cela augmenterait encore vos $70
millions à $75 millions ou à $80 millions? Est-ce que vous avez
eu la chance quand même de travailler dernièrement sur d'autres
prix?
M. Dubois: La semaine dernière, on a été
invité par le COJO. On a pris connaissance du document de Lalonde et
Valois, un document de huit pages. On a passé peut-être deux
heures dessus.
D'accord, pour l'armature notre prix est élevé. Maisd'un
autre côté, la conclusion de cette visite est
que nous ne pouvions pas changer notre estimation, parce qu'on n'a pas
vu les contrats, on a pas vu non plus les nouveaux dessins et tout cela. Il
faut quand même, avant de changer nos prix, avoir plus d'information.
M. Malouin: Si on prend l'information que M. Zappia vous a
fournie, du béton acheté à $31 la verge cube, vous, vous
êtes à $45. Peut-être avez-vous du béton en place
pour lequel vous avez des formes dans un prix à part aussi. Cela veut
dire que cela revient au même, à la fin.
M. Villeneuve: Par contre, notre chauffage est prévu dans
notre béton aussi.
M. Malouin: D'accord!
M. Villeneuve: II faut comparer les carottes avec les
carottes...
M. Malouin: Exactement!
M. Villeneuve: ...pour savoir si on a autant de carottes.
M. Malouin: C'est cela. Les $31 ne se comparent pas avec vos $45.
Il manque des éléments aux $31.
M. Léger: C'est là qu'il faudrait que CAIM voit les
contrats tels quels pour être capable de réestimer son... Ce n'est
pas autour de la table ici qu'on va commencer à regarder et
éplucher chaque contrat.
M. Malouin: On ne peut pas.
M. Léger: Moi, je pense bien qu'il serait logique de
demander à CAIM et à l'autre firme de s'entendre pour que les
chiffres qu'elles nous donnent soient basés, pour la charpente du moins,
parce que c'est la base... Dès que l'on arrive avec un chiffre
comparable à l'élément 3, charpente, entre c) et d), cela
nous amène, selon les affirmations du maire du village olympique,
à une résultante de $70 millions ou de $45 millions. Je pense
qu'on n'est pas pour s'engueuler sur des sommes de $400,000 à $300,000
ici et là, mais les deux données fondamentales sont
là.
Moi, je pense qu'il serait peut-être plus pratique que les deux
firmes spécialisées là-dedans puissent ensemble se voir ce
soir pour évaluer le chiffre 3 de la charpente, qu'est-ce que les deux
incluent et à quels chiffres ils arrivent, puisque c'est le facteur de
base qu'il faudrait multiplier pour obtenir le chiffre final? Cela peut se
faire ce soir.
M. Malouin: Est-ce qu'on pourrait savoir de M. Zappia...
M. Zappia: Oui.
Le Président (M. Gratton): M. Zappia.
M. Zappia: Vous avez posé la question des $31 la verge.
Cela, c'est posé. La verge de béton, nous, on la paie $22. En
plus du fait que CAIM, avec les estimations cumulatives de 45%, la tonne de
fer, au lieu d'être de $1,000, est de $1,450; le béton, au lieu
d'être de $45, avec les estimations cumulatives de 10%, plus 10%, est de
$65 la verge cube. C'est là qu'on voit l'écart.
Contractuellement, nous, on a acheté le fera $578, le béton
posé à $31 la verge et le coffrage à $1.55, sans les 45%
cumulatifs qu'on voit à la fin de l'estimation de CAIM.
M. Léger: Mais tout ce que vous venez de nous dire, si
c'est exact...
M. Zappia: Oui.
M. Léger: ...ce que vous me dites, je n'ai pas à
vérifier cela, je ne suis pas un expert là-dedans, CAIM, si elle
le savait, pourrait absolument dire: Vous avez raison et va revoir ses
chiffres, va réévaluer ses chiffres. Mais n'oubliez pas que, pour
nous, il s'agit, à un certain moment, de prendre une décision, de
faire un grand total et de d ire: Cela va coûter $25 millions de plus ou
tout simplement $45 millions tel que vous l'aviez prévu. C'est une
décision de cet ordre que nous devons prendre, et ce n'est pas nous qui
allons évaluer chacun des petits éléments. Ce sont les
deux firmes qui nous ont amené des évaluations qui pourraient
l'évaluer, et à ce moment, on saura quel est le prix le plus
approximatif, le plus réaliste possible. Moi, je ne vois pas pourquoi
les deux firmes ne pourraient pas, étant donné que ce sont des
experts dans cette ligne, obtenir les renseignements chacun de leur bord pour
évaluer et dire: Voici les chiffres. Ensemble, vous êtes
là, tous les deux. On pourrait avoir les résultats demain matin.
Cela finira là.
Le Président (M. Gratton): M. Dubois.
M. Dubois: M. le Président, j'aimerais d'abord faire le
commentaire suivant. La firme CAIM avait été, à partir des
esquisses préliminaires, mandatée pour faire une estimation du
projet. La semaine dernière, lorsque nous avons reçu... Suite aux
soumissions qui ont été demandées au niveau des
éléments de la charpente que je vous ai mentionnés
tantôt, nous avons demandé à la firme CAIM de faire une
étude, précisément, de ces documents qui étaient
fournis par la firme Zarolega et ses professionnels. Je pense que ce travail
pourra se poursuivre et pourra se terminer par CAIM très rapidement.
Cependant, si vous me permettez, j'aurais une suggestion à faire.
Je me demande s'il n'y aurait pas lieu, maintenant, de demander à
Zarolega d'expliquer ce qui l'a amenée à évaluer chacun
des éléments qu'on retrouve à l'intérieur de ces
prévisions budgétaires, à partir non seulement de la
charpente, mais également des autres montants qui figurent dans la
colonne d) et là, on pourra peut-être, avec ces commentaires,
poser d'autres questions.
M. Léger: J'ai l'impression que nous ne sommes pas en
mesure, nous les membres de cette commission parlementaire, d'évaluer
toutes les affirmations. Si CAIM, rencontrant la firme Zarolega,
après avoir vu les renseignements dont elle a besoin, dit: Nous
sommes d'accord sur les prévisions, mais cela finirait là. Je
pense que ce sont deux firmes à qui on a demandé de faire les
évaluations. Actuellement, nous demander, à nous parlementaires,
d'essayer de comprendre chacun de ces détails, je pense que c'est une
acrobatie mathématique assez difficile à faire. Je pense
qu'idéalement ce doivent être des experts qui le font; deux
experts, qui ont été demandés pour faire ce travail,
pourraient ensemble, avec les renseignements obtenus, arriver avec un
résultat que nous pourrions avoir demain et qui serait beaucoup plus
près de la réalité.
M. Dubois: Pour le compte du COJO, CAIM a déjà ce
mandat de faire cette étude.
Le Président (M. Gratton): A quel moment CAIM
prévoit-il pouvoir nous livrer les résultats de ce mandat? Quand
puis-je avoir les documents?
M. Villeneuve: Qu'on nous donne les documents. Nous sommes
prêts à travailler sur le projet. Il n'y a aucune
difficulté. En passant, concernant le béton et le montant de $31,
lorsqu'on prépare une évaluation, on demande des prix. Ceci est
la liste de prix de Miron. On s'aperçoit que du béton 4,000 avec
agrégats trois quarts, c'est $27.50, mais, d'un autre côté,
il faut aussi coller cet achat à une certaine réalité. La
réalité, c'est le programme des travaux et on s'aperçoit
que, pour la livraison le soir, c'est $2 de plus. J'admets qu'il y a des rabais
dans le béton, mais il y a des taxes aussi.
Je suis d'accord sur ce que vous proposez. Il faut s'asseoir et comparer
la même chose. D'accord.
Le Président (M. Gratton): En supposant, monsieur...
M. Villeneuve: Villeneuve.
Le Président (M. Gratton): ...Villeneuve, que vous ayez
toutes les données à votre disposition, il faudrait combien
d'heures, de jours ou de semaines pour que vous puissiez rassurer les membres
de la commission?
M. Villeneuve: Si vous parlez de l'évaluation globale,
laquelle j'aimerais quand même coller à la réalité,
en parlant du programme, c'est un travail encore ma fin de semaine qui
s'envole qui serait prêt pour lundi ou mardi. Si vous voulez avoir
quelque chose de rapide seulement sur la structure...
M. Léger: Seulement sur la charpente, oui. M.
Villeneuve: Pardon?
M. Léger: Si c'était seulement pour la
charpente?
M. Villeneuve: Seulement pour la charpente... M. Léger:
Parce que c'est un terme de base.
Le Président (M. Gratton): On peut l'avoir demain
matin?
M. Léger: Demain matin?
M. Villeneuve: Pour comparer peut-être les contrats
accordés actuellement. C'est cela.
M. Léger: Demain matin? Demain après-midi?
Le Président (M. Gratton): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): Ne pensez-vous pas que la partie
électrique de $12 millions à $4 millions, cela ne demanderait pas
une petite revue aussi?
Le Président (M. Gratton): Nous ne sommes pas encore
rendus là.
M. Bédard (Montmorency): Vous voulez dire que nous n'en
sommes pas à $8 millions près? Parce que les estimations de la
colonne c), à $64 millions, qui passent à $34 millions, dans le
métier, nous appelions cela des estimations à
"l'oeilmètre". Je pense qu'avant de se lancer dans des projets de cette
envergure... Il y en a peut-être, au sein de la commission, qui ne sont
pas en mesure de poser des questions, mais, s'il fallait se lancer dans des
questions techniques et en suivant même les prix que nous avons entendus
tout à l'heure, je pense qu'on pourrait étirer les séances
de la commission et que nous en aurions pour au-delà d'une semaine. Cela
demanderait certainement une rencontre entre les deux firmes afin de pouvoir
avoir, cette fois-ci, des chiffres réels, de ne pas produire des
différences aussi flagrantes que $64 millions à $34 millions,
parce qu'à première vue je ne crois pas aux $34 millions.
Le Président (M. Gratton): II semble y avoir un consensus
au sein de la commission. Y en a-t-il un de l'autre côté de la
table? Quant à la façon de satisfaire les membres de la
commission...
M. Villeneuve: Les contrats pour lesquels vous êtes
engagés sont-ils disponibles ce soir?
M. Léger: Au moins pour la charpente, si on pouvait avoir
cela pour demain après-midi. Est-ce possible pour la charpente? Si vous
avez les contrats, tout cela.
M. Villeneuve: Si les contrats sont ici, je suis prêt
à travailler ce soir et demain matin et vous présenter cela au
début de l'après-midi.
M. Léger: Au moins pour cela.
M. Veilleux: M. le Président, le député de
Montmorency a une question.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, à
la lumière des questions qui sont posées et des réponses
que nous avons, est-ce que vous me permettez de poser la question suivante, sur
les estimations qui sont apportées? Je ne sais pas si je vois quelque
chose, mais je pose la question suivante: Est-ce que les plans, bel et bien
terminés, est-ce que vous en avez pour soumissionner?
M. Villeneuve: Lorsqu'on a fait l'évaluation, on avait 66
esquisses de l'architecte et puis on a eu certaines discussions; on a les
esquisses avec nous.
M. Bédard (Montmorency): Mais est-ce qu'à ce stade,
c'étaient des plans assez complets pour soumissionner?
M. Villeneuve: Jamais.
M. Bédard (Montmorency): Comment avez-vous fait pour avoir
des soumissions?
M. Villeneuve: Nous, nous n'avons pas demandé de
soumissions.
M. Bédard (Montmorency): Mais l'autre partie? M.
Villeneuve: Ah bien!
M. Bédard (Montmorency): II est bien entendu qu'il y a
déjà des soumissions de rentrées?
Une Voix: Non.
M. Bédard (Montmorency): II y a des soumissions de
rentrées.
M. Dubois: Oui, absolument. Au niveau de la charpente, il y a des
soumissions de rentrées. J'aimerais, si vous permettez, d'abord, que M.
Corri-veau, ici, qui est le coordonnateur de la construction, réponde
à votre première question en ce qui concerne l'état de la
préparation des plans et devis, et, dans un deuxième temps, qu'il
vous parle des soumissions qui sont entrées.
M. Corriveau (Eugène): Je crois qu'il faut commencer par
expliquer que CAIM a reçu strictement des plans préliminaires
seulement, qui étaient des esquisses d'architectes. Eux, avec leurs
estimations, sont arrivés avec un ensemble de recommandations nous
indiquant quels étaient les endroits où il pouvait y avoir
économie. C'est le premier but de leurs estimations.
A la réception de ce document, les ingénieurs en structure
avaient déjà procédé à des plans plus
définitifs, les architectes avaient déjà
procédé à des plans plus définitifs aussi. Depuis,
les plans se sont élaborés; ils sont rendus en ce moment à
ce qu'on peut appeler des plans de charpente, comprenant des plans de coffrage,
des plans de pieux, des plans de têtes de pieux. Avec ces documents, il y
a eu des soumissions, des appels d'offres pour les pieux, il y a eu des appels
d'offres aussi pour les escavations, il y a eu des appels d'offres pour la
fourniture et la pose du coffrage et la pose du béton. Les chiffres que
donnait M. Juszczyk tantôt sont basés sur les quantités
plus précises aujourd'hui, connues, fournies par l'ingénieur et
les prix fournis par l'industrie.
M. Bédard (Montmorency): Présentement, ce sont des
soumissions qui sont sorties uniquement à prix unitaire, avec des
quantités suggérées?
M. Corriveau: C'est cela. L'ingénieur révise les
quantités au fur et à mesure que ces plans sont pi us
définitifs.
M. Bédard (Montmorency): C'est cela, les plans
étant incomplets, ce sont encore des chiffres incomplets.
M. Corriveau: Oui, mais les plans étant incomplets dans
l'ordre de 90%. Ce n'est pas incomplet dans l'ordre de 5%
démarrés, c'est 90% presque complets.
M. Bédard (Montmorency): Mais quand je vous pose la
question, c'est que, quand je vois une estimation de $64 millions contre $34
millions, que l'électricité passe de $12 millions à $4
millions, il y avait certainement des esquisses incomplètes.
M. Corriveau: Non. Au moment où CAIM a travaillé
sur cette partie, qu'on pourrait dire, structure et mécanique et
électricité, ils ont été obligés d'inventer
quasiment eux-mêmes leur propre système selon lequel ils devaient
estimer. Alors, ils ont donné à leur invention des
quantités. Mais aujourd'hui, quand on voit les quantités qu'eux
avaient imaginées à ce moment-là et qu'on les compare
à la réalité aujourd'hui, la différence entre les
deux n'est pas énorme. Ce qui est énorme, c'est que CAIM, au
moment de son estimation, passait des articles de contingence, de design,
autrement dit; ne sachant pas exactement où s'en allait le design, ils
se sont dit: Bien, il faut mettre une contingence de 10%.
Le montant de $21 millions que vous voyez, c'est un montant auquel les
10% ont été additionnés. Ensuite, ils ont passé
aussi à une contingence d'environ 18% pour prendre une estimation qui
ferait partie d'une inflation possible. Les $21 millions que vous voyez, ce
sont $21 millions qui comprenaient ces 18%. Aujourd'hui, devant les
recommandations de CAIM en tant que design, devant aussi la
réalité, M. Juszczyk vous fournit quelles sont les
quantités qu'on connaît aujourd'hui, avec les prix qu'on
connaît aujourd'hui. Donc, cela tient compte de l'inflation parce qu'on
arrête l'inflation au moment où on connaît les prix
précis, parce que l'entrepreneur ou le fournisseur donne son prix pour
le temps que la construction va durer; alors l'inflation est
arrêtée là. Les implications en tant que design aussi sont
arrêtées parce que les plans sont arrêtés, les
décisions finales sur le système des structures sont
décidées.
Donc, M. Juszczyk peut calculer d'une façon assez précise
la quantité de béton, la quantité d'acier d'armature qui
va rentrer. Alors, le prix le plus réaliste qu'on peut trouver
aujourd'hui, réelle-
ment relié à des faits précis, c'est le montant de
$15,200,000.
Quant à la grosse différence qui existait tantôt, si
on eniève dans la partie c) les différentes contingences et
autres, l'estimation de base de CAIM serait d'environ $16 millions, ce qui
rapproche la réalité d'aujourd'hui à $15,200,000. La chose
redevient donc plus "factuelle " à $15,200,000. Tantôt, on
mentionnait une différence entre ce que M. Juszczyk a
déterminé et ce que nous avons inscrit comme montant. La
différence vient premièrement de ce que les pieux sont inclus
dans ce poste de charpente, contrairement à l'article c), où il y
avait $2 millions, et qu'en ce moment, à l'article d), travaux de
terrain, nous avons, dans le poste D, $500,000, dans le poste C, $2 millions.
La différence vient du fait que, pour nous, cela a été
calculé dans l'article de la charpente.
Tantôt, lorsque M. Juszczyk arrivait à presque $14
millions, il n'avait pas encore mis les pieux là-dedans. Nous, nous
avons tout mis au même endroit, donc $14 millions, plus environ $1
million du prix réel qu'on connaît des pieux, on arrive à
$15 millions. Chaque estimateur a toujours son jeu personnel pour diviser les
chiffres autrement.
M. Bédard (Montmorency): Mais, il est entendu que, pour
les membres de la commission, apercevoir les quatre colonnes a), b), c), d) et
voir que, dans l'espace de quinze jours, cela a sauté de $18 millions
à $41 millions, vous comprenez un peu pourquoi nous sommes sceptiques
devant les réponses qui nous sont données. Mais, pour revenir aux
derniers chiffres dont vous avez discuté, ce sont à peu
près les chiffres que vous nous avez fournis, ce soir, dans ce
tableau-ci. Ce ne sont pas des chiffres à "l'oeilomètre". Cela a
été calculé un peu.
M. Corriveau: Oui.
M. Bédard (Montmorency): CAIM arrive encore avec $70
millions, alors que, sur le tableau, on nous arrivait avec $70,925,000, cela se
tient encore. Donc, l'argumentation que vous avez apportée, je n'y crois
pas trop.
M. Corriveau: Les chiffres de CAIM, $70 millions, n'ont pas
été révisés depuis que son mandat s'est
terminé au mois de décembre. CAIM a eu un premier mandat, qui
était le mandat de quantifier à ce moment-là. Même
si le document est déposé aujourd'hui, ce document n'a pas
été révisé. C'est le résultat de son mandat,
qui s'est terminé le 12 décembre, avec les documents que CAIM
avait en main à ce moment-là. Le mandat de CAIM n'a pas
été prolongé pour suivre continuellement les
professionnels, parce que les professionnels eux-mêmes étaient
à travailler à leurs propres plans. On a demandé
qu'eux-mêmes fassent leur propre quantité et qu'au lieu de
demander des estimations, ils aillent directement en soumissions pour avoir des
prix plus réels. Le mandat de CAIM s'est donc terminé au mois de
décembre. C'était un premier mandat assez précis. C'est
pour cela que le document n'est pas révisé.
Le Président (M. Gratton): M. Saint-Pierre.
M. Saint-Pierre (Simon): II était prévu, à
la suite de l'examen des estimations qui ont été faites par
différentes firmes, de faire l'examen même du projet des pyramides
quant à son aspect architectural, son coût, son cheminement et sa
rentabilité. Etant donné que le COJO, dans les semaines qui ont
précédé, a travaillé et continue de travailler avec
la firme Zarolega, je me demande s'il ne serait pas de bon aloi de permettre
à cette firme, quitte à faire une comparaison des coûts
pour identifier les bonnes choses, demain matin ou à la reprise de la
réunion, le plus tôt possible, de faire un examen du détail
de l'estimation de $45 millions et des raisons les plus fondamentales, sinon
d'une façon technique, du moins dans l'identification même des
projets, des contrats accordés ou non accordés, des appels
d'offres envoyés et pour lesquels on a reçu ou non des
réponses. Qu'à l'occasion, on contre-interroge, si on le veut, la
firme CAIM sur une estimation qu'elle avait préparée le 2
décembre et sur des plans tout à fait préliminaires, des
esquisses, comme on l'a mentionné plus tôt. Je crois que cela nous
permettrait de voir la lumière sur les chiffres de Zarolega qui sont,
dans le fond, ceux que l'on met le plus en doute.
Entre-temps, si le temps nous le permet, les architectes sont ici ce
soir et pourraient présenter le projet au point de vue architectural
parce que je crois qu'ils ne pourront pas être ici demain.
M. Léger: M. le Président, il est onze heures moins
cinq. Ce qui nous intéresse, pour nous, c'est qu'on ait des chiffres
comparables, au moins pour la charpente, parce que c'est la base des
discussions. Si les deux firmes pouvaient se réunir pour nous donner
demain, au moins des chiffres sur la charpente, je pense que ça
réglerait une bonne partie des problèmes, puisque c'est la base,
le facteur multiplicateur qui nous permet de savoir le prix définitif.
Je pense que c'est quelque chose de très sérieux, parce que la
rentabilité même du projet dépend des chiffres où
nous arriverons en bas. Si on arrive à des chiffres qui se situent plus
près de $70 millions que de $45 millions, ça nous amène
à une autre conclusion qui est la suivante: c'est que les prix des
condominiums vont augmenter peut-être à un point tel qu'on aura
des difficultés à les vendre. Au lieu d'un montant de $18,000
à $60,000 où ils se vendent actuellement, ou qu'on propose de les
vendre actuellement avec un objectif de $30 millions comme première
estimation, on verra peut-être les condominiums se vendre le double, soit
peut-être de $27,000 à $90,000, et les possibilités de
rentabilité du condominium et les conséquences sur le COJO qui
aura à assumer le déficit sont énormes.
Je pense que nous faisons preuve de prudence ce soir en demandant aux
deux firmes directement impliquées dans des descriptions
d'évaluation de s'entendre au moins sur la charpente pour que, demain,
nous n'ayons pas à discuter d'un paquet d'articles qui n'ont pas autant
d'impact sur le chiffre final, mais au moins sur le prix de la charpente, pour
pouvoir demain évaluer exactement l'ensemble des conséquences du
projet de village olympique permanent.
M. Malouin: M. le Président, ce serait beaucoup plus
simple de demander aux professionnels qui ont préparé
jusqu'à maintenant les plans et devis du projet du village olympique
permanent de nous faire demain, en même temps que leur compte rendu
expliquant le projet, une comparaison des chiffres fournis par
différentes firmes. Ils sont engagés, ils ont le devoir de le
faire, ce n'est pas à CAIM ni à d'autres de faire des
comparaisons, ils ont un mandat, on devrait se fier à des chiffres
fournis par des professionnels engagés par le mandataire, soit le
COJO.
M. Léger: II faudrait que ce soient des chiffres
conjoints, autrement dit que les deux firmes se soient entendues, c'est la
responsabilité du COJO.
M. Malouin: II faut faire l'analyse. M. Léger: C'est
ça.
M. Malouin: II faudrait que l'opinion vienne des professionnels
engagés.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, la
suggestion du député de Lafontaine, je n'y souscris pas
entièrement. En fait, c'est de la charpente qu'il faut discuter, parce
qu'il y a $6 millions de différence. Il ne faut pas oublier que,
seulement pour les 16 premiers articles, vous avez $30 millions de
différence, il en reste encore $24 millions éparpillés.
Demander aux professionnels de nous fournir des chiffres réalistes pour
demain, d'après moi, je ne sais pas, ils vont en parler tout à
l'heure, ce n'est pas réaliste.
Quant à avoir des chiffres à la course,
préparés à 4 heures du matin, j'aime autant ne rien avoir.
Je ferais la suggestion suivante, M. le Président, pour éviter de
mêler encore tous les membres de la commission, celle de remettre les
dossiers qu'ils nous ont donnés ce soir, parce que les colonnes a) et
b), il ne faut pas y penser. C'est là pour mêler tout le monde.
Vous allez recommencer la colonne c), vous allez recommencer la colonne d),
mais en parlant de la même chose à chacune des
énumérations. S'il y en a un qui a prévu les pieux dans
l'excavation, vous prévoyez les pieux dans l'excavation pour les deux
bureaux, pour en arriver à un assentiment, quitte à avoir un
papier signé par les deux firmes de consultants, les deux firmes de
professionnels, qu'on leur donne le temps nécessaire, au lieu de leur
demander de faire cela en 12 heures, c'est impossible. On va calculer cela sur
le coin de la table et il va manquer des millions. C'est la suggestion que je
fais et je demanderais qu'on mette ces papiers au feu, qu'on ne les voie
plus.
M. Léger: Je suis d'accord, M. le Président, c'est
l'idéal, ce que le député de Montmorency propose. Mais le
chiffre de la charpente, tel que les consultants nous l'ont dit,
représente 40% de la valeur globale. Les 30 articles qui sont là
vont se comparer par la suite parce que le chiffre que nous aurons à la
charpente, tel que les experts nous l'ont dit, représente 40% du prix
total, et, normalement, le? autres articles vont dans la même
proportion.
M. Bédard (Montmorency): Ce n'est pas 40%, 30%...
Le Président (M. Gratton): Je m'excuse, mais j'aurais deux
questions à poser aux gens du COJO.
Est-ce qu'il y aurait possibilité, pour satisfaire aux
inquiétudes du député de Lafontaine, que CAIM et Zarolega
nous disent demain matin, nous clarifient la situation de la charpente
seulement. Un instant, je pose une question.
M. Villeneuve: Oui. Si j'ai l'occasion de voir et
d'étudier les contrats déjà accordés.
Le Président (M. Gratton): Oui, en tenant ça pour
acquis, que vous allez pouvoir obtenir de Zarolega les informations
nécessaires. Vous pourriez à ce moment-là nous donner la
réponse à cela. Ma deuxième question serait: Est-ce qu'on
a le consentement unanime de la commission pour continuer les
délibérations, étant donné qu'il est passé
onze heures...
M. Léger: Cela, M. le Président...
Le Président (M. Gratton): ...pour en arriver à la
présentation du concept architectural du village olympique?
M. Léger: M. le Président, il est onze heures, il
est normal que nous finissions à onze heures. Il y a assez de la
période de temps où nous sommes bousculés par des fins de
session. Nous allons siéger à des heures normales pour continuer
à comprendre les chiffres qu'ils vont nous donner.
M. Malouin: M. le Président, si c'est le cas,
pourriez-vous poser une troisième question aux professionnels D'Astous
et Durant, pour voir s'ils n'ont pas fait jusqu'ici une étude
comparative de ces colonnes c) et d). Peut-être qu'on pourrait l'avoir
plus rapidement si eux l'ont déjà fait.
Le Président (M. Gratton): Qui?
M. Malouin: Ceux qui ont conçu le projet du village
olympique, peut-être qu'ils ont fait déjà une étude
comparative de ces chiffres.
M. D'Astous (Roger): En ce qui concerne les estimations, c'est
vraiment le rôle des estimateurs de Zarolega. On leur fournit
évidemment tous les renseignements qui sont nécessaires pour en
arriver à des estimations. Ce n'est pas le rôle de
l'architecte.
M. Léger: Avant de terminer, est-ce que c'est possible que
M. Blache ou les gens de son milieu soient aussi présents demain,
étant donné qu'il y a quand même des chiffres à vous
demander concer-
nant la récupération possible etc., qui nous permet
d'évaluer aussi les possibilités du village temporaire?
Le Président (M. Gratton): Alors, messieurs, la commission
ajourne ses travaux, il est passé 23 heures.
Le député de Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): Oui, mais j'ai demandé
quelque chose. Je me suis même fait couper la parole, M. le
Président. C'est même important. J'ai fait une suggestion tout
à l'heure, je n'ai eu aucun assentiment, on n'en a même pas
discuté, c'était pour compléter l'idée du
député de Lafontaine. On parle uniquement de la structure, mais
je vous ai dit qu'il y avait encore $24 millions en suspens, c'est bien plus
que $10 millions.
Le Président (M. Gratton): Vous pourrez y revenir demain
à la reprise des travaux. La commission ajourne ses travaux à
demain, dix heures.
(Fin de la séance à 23 h 3)