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Commission permanente des affaires municipales
Etude des projets de loi privés nos 110, 111,
182 et 108
Séance du jeudi 29 mai 1975
(Dix heures seize minutes)
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Nous commençons ce matin l'étude, article par article, de
quatre projets de loi privés. On m'informe de certains changements dans
la composition de la commission. Le député de Lotbinière,
M. Massicotte, remplace M. Déziel (Saint-François); M. Tremblay
(Iberville) remplace M. Ostiguy (Verchères); M. Malouin (Drummond)
remplace M. Perreault (L'Assomption); M. Pagé (Portneuf) remplace M.
Parent (Prévost). Cela fait tous des "p", Pagé, Portneuf, Parent,
Prévost.
J'aimerais suggérer que M. Chagnon, de Lévis, agisse comme
rapporteur de la commission. Est-ce que c'est agréé?
Je dois informer les membres de la commission que les travaux seront
ajournés à midi aujourd'hui et que la séance sera
ajournée sine die; nous devrons donc attendre un ordre de la Chambre, si
nous devons continuer cet après-midi.
Au nom de tous les membres de la commission, j'aimerais souhaiter la
plus cordiale bienvenue aux procureurs de même qu'aux
représentants des différentes municipalités qui
présentent des projets de loi privés. C'est exact, ce sont toutes
des municipalités, excepté le premier cas.
Nous commençons immédiatement en cédant la parole
au ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais simplement
suggérer que nous étudiions les projets de loi dans l'ordre
suivant: D'abord, celui de la ville de Trois-Rivières-Ouest, ensuite
celui de la ville de Fossambault-sur-le-Lac, en troisième lieu, celui de
la Corporation épiscopale de Nicolet et enfin, celui de la cité
de Côte-Saint-Luc.
Projet de loi no 110
Le Président (M. Picard): J'inviterais
immédiatement le procureur de la requérante, en l'occurrence Me
Denys-P. Godin, de la ville de Trois-Rivières-Ouest. Me Godin.
Vous pouvez vous asseoir. Est-ce que vous pouvez nous expliquer le but
de ce projet de loi?
M. Godin (Denys-P.): Il s'agit d'un projet de loi accordant une
pension annuelle de $2,000 à l'ex-directeur du service des incendies de
la ville de Trois-Rivières-Ouest, M. J.-Emilien Launier.
M. Launier fut au service de la ville de Trois-Rivières-Ouest
pendant plus de 22 ans. Ce n'est que depuis 15 ans que M. Launier retire un
certain salaire de la ville de Trois-Rivières-Ouest. Les sept ou huit
premières années, il a donné ses services gratuitement
à la ville, et ce, sept jours par semaine, 52 semaines par
année.
M. Launier, depuis quatre ans, est malade. Il a été
atteint d'une crise cardiaque; depuis quatre ans, il est absent de son travail
pour une période de trois à quatre mois par année; il est
présentement en congé de maladie.
M. Launier est âgé de 56 ans. Il a rendu d'énormes
services étant toujours de garde au service des incendies de la ville de
Trois-Rivières-Ouest, qui est quand même assez étendue, ce
qui rend ce service difficile du fait que plusieurs points de la
localité ne sont pas desservis par des sources d'eau et pour plusieurs
autres raisons. Vu les grands services qu'il a rendus et surtout, son grand
dévouement, à titre gratuit, pendant de très longues
années, vu la maladie qui, depuis plus de quatre ans, le force à
être absent de son travail trois à quatre mois par année,
le conseil de Trois-Rivières-Ouest, à une assemblée, a
proposé de lui verser une pension annuelle de $2,000 sa vie durant.
M. Léger: M. le Président, lorsqu'il est question
de donner une pension à des personnes qui ont servi la population, on
est toujours très sensible à cela, très ouvert, à
tel point que nous pensons que cela devrait être une chose assez
générale.
Mais est-ce qu'il n'existe pas une loi générale qui permet
aux municipalités de verser aux directeurs des services d'incendie une
pension annuelle, est-ce parce que M. Launier n'est pas couvert ou parce qu'il
a donné ses services à la municipalité avant que la loi
entre en vigueur?
Comment cela se fait-il que ce soit exclu d'une loi
générale?
M. Goldbloom: Dans ce cas particulier, M. Launier a pris sa
retraite suivant une résolution du conseil municipal de
Trois-Rivières-Ouest le 10 janvier de cette année; ce n'est
qu'à compter du 1er janvier de cette année que la ville de
Trois-Rivières-Ouest s'est prévalue de la loi.
Or, il n'était pas possible pour M. Launier d'en profiter,
puisque l'adhésion de Trois-Rivières-Ouest au régime
général ne datait que de dix jours. Paraît-il qu'on n'avait
pas pensé, au moment de le mettre à sa retraite, à prendre
des dispositions immédiatement. Nous voici devant une situation un peu
particulière et bien humaine. Je pense que nous devons tout simplement
adopter le projet de loi.
M. Léger: M. le Président, étant
donné qu'il y a de bonnes raisons de le faire et que la situation, je
pense, est très bien expliquée, nous sommes d'accord pour
approuver ce projet de loi M. le Président.
Le Président (M. Picard): Tout le monde est d'accord?
Des Voix: D'accord.
Le Président (M. Picard): Projet de loi adopté.
M. Godin: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Je vous remercie, Me Godin.
J'invite maintenant à la barre le procureur de la ville de
Fossambault-sur-le-Lac, Me Ovide La-flamme. Est-il présent?
Projet de loi no 111
M. Roy (Jean-Pierre): C'est Me Jean-Pierre Roy, du même
bureau.
M. Pagé: M. le Président, avant d'entendre Me Roy,
je veux être certain que chaque membre de la commission a pris
connaissance de l'amendement projeté et proposé lors du
dépôt initial.
M. Roy (Jean-Pierre): M. le Président, la
municipalité de Fossambault-sur-le-Lac a été
érigée en ville, au début de septembre, l'an passé.
D'autre part, Fossambault-sur-le-Lac est une ville dont la population est
surtout composée de personnes qui y viennent l'été. Je
crois que, l'hiver, si on parle du nombre d'électeurs, il y en a environ
50 et, l'été, il y en a environ 3,000.
Donc, il conviendrait davantage que les élections y soient tenues
non pas en novembre, comme c'est la règle générale dans la
Loi des cités et villes, mais bien plutôt le troisième
dimanche de juillet, chaque été, afin de permettre que le plus de
personnes possible qui ont le droit de vote puissent exercer ce droit. Le but
de la modification est de permettre qu'il y ait dès cette année
des élections, étant donné qu'il n'y en a pas eu l'an
passé parce que la ville a eu son statut de ville au début de
septembre, ce qui fait qu'elle était en retard pour donner des avis et
faire les procédures requises pour la tenue d'une élection en
novembre.
Le but de la modification est une mesure qu'on peut qualifier de
transitoire puisqu'elle ne s'appliquera que cette année, permettant de
réduire les délais normaux pour tenir une élection, les
délais normaux étant ceux prévus à la règle
générale pour les élections au mois de novembre qui
s'appliqueront mutatis mutandis aux élections tenues le troisième
dimanche de juillet à Fossambault.
M. Léger: M. le Président, nous avons
déjà eu l'occasion de discuter, à d'autres commissions
parlementaires et en Chambre, de ce problème qui nous est soumis ce
matin dans un cas particulier. Le problème, je pense, est beaucoup plus
vaste et ne touche pas uniquement la ville de Fossambault-sur-le-Lac. J'ai
même déjà demandé au ministre, à plusieurs
occasions, en Chambre, s'il avait l'intention de présenter une loi
permettant aux municipalités dont la proportion de villégiateurs
propriétaires était suffisamment importante pour les impliquer
dans une élection... J'attendais toujours une réponse positive du
ministre. Je pense que ce qui nous est présenté ce matin, c'est
un précédent, malgré que je sois d'accord sur le principe.
En effet, il y a trop de municipalités dans le Québec qui ont des
propriétaires non résidents durant l'hiver et pour qui les
élections à l'automne sont un handicap. Ce qui fait qu'uniquement
les personnes vivant à longueur d'année là-bas peuvent se
permettre de faire passer leur candidat et d'avoir une politique municipale
correspondant uniquement à ceux qui sont là toute l'année,
alors que les intérêts de tous ceux qui paient des taxes, incluant
les villégiateurs, sont directement impliqués dans une
élection.
C'est beaucoup plus compliqué pour des personnes qui vivent loin
de la maison qu'ils ont dans ces municipalités rurales de se
prévaloir de leurs droits.
M. le Président, je ne sais pas, mais je me pose des questions
cela va dépendre de ce que le ministre va me dire quand on
est obligé, par des projets de loi particuliers, de résoudre des
problèmes que vivent des gens qui en voient la nécessité
et ceux qui en voient la nécessité, comme on le voit, ce
sont des propriétaires y résidant à longueur
d'année qui sont venus nous voir aujourd'hui. Il y a toutes les
municipalités où les propriétaires non résidents de
l'hiver, sont aussi concernés, mais qui ne viendront pas demander de
projets de loi privés. Est-ce que le ministre n'entrevoit pas pour
très bientôt la possibilité d'élections durant
l'été pour ces municipalités, permettant que le bon vieux
dicton: "No taxation without representation" soit bien établi?
M. Goldbloom: Ah! Quelle élégance!
M. Léger: II y a de bonnes choses dans toutes les langues.
Je pense que les gens qui paient des taxes ont le droit aussi d'avoir les
mêmes privilèges, les mêmes chances de s'exprimer pour
l'élection de ceux qui vont administrer la municipalité où
ils ont choisi de demeurer, au moins, partiellement.
M. Goldbloom: Est-ce que le député de Lafontaine a
l'intention, dorénavant, de faire accompagner ses discours d'une version
anglaise?
M. Léger: Cela attire toujours l'attention. Donc, cela
permet d'éveiller ceux qui ne sont pas sensibilisés.
M. Massicotte: II n'y a pas de cas
désespéré.
M. Goldbloom: M. le Président, d'abord, ce qui nous est
demandé aujourd'hui n'est pas vraiment un précédent. Il y
a onze municipalités régies par le code municipal et une
régie par la Loi des cités et villes qui ont déjà
l'autorisation de tenir des élections municipales à d'autres
moments de l'année, notamment pendant l'été, et pour les
raisons invoquées par le député de Lafontaine.
Sur le plan général, on sait, M. le Président, que,
depuis les deux années et quart que j'ai cette responsabilité, je
cherche à éviter que des municipalités soient
obligées de venir demander, par bills privés, ce qui, en toute
logique, devrait faire partie de la loi générale.
Nous sommes dans une période de transition,
à cause du travail en cours depuis déjà un bon
moment, de la Commission de refonte des lois municipales. La semaine prochaine,
je recevrai incidemment la tranche la plus récente de ce rapport, qui
portera sur les élections municipales.
Donc, je n'ai pas voulu, avant de recevoir ce document, poser un geste
d'ordre général pour modifier, soit la Loi des cités et
villes, soit le code municipal, soit les deux. Ce que j'ai l'intention de
faire, et je pense que c'est normal, c'est d'abord de recevoir le rapport et
d'écouter dans les explications de la commission de refonte sur ce
rapport, deuxièmement, de le présenter au conseil des ministres
et, ensuite, de le rendre public. Tout probablement, je dis tout probablement,
sous réserve de l'approbation du conseil des ministres, je convoquerai
cette commission parlementaire pour que nous puissions en discuter. Le sujet
des élections municipales est important et il n'est vraiment pas moins
important que celui des élections provinciales. Il y a de très
nombreuses personnes qui sont intéressées toute la
population est intéressée comme électeurs.
Je voudrais donc que nous ayons l'occasion d'examiner un nouveau
régime d'élections municipales et, à partir de l'adoption
de ce nouveau régime, que je ne connais pas, je n'ai pas pris
connaissance du rapport de la commission, et d'ailleurs, ce ne sera qu'un
rapport de commission, ce sera à l'Assemblée nationale à
se prononcer sur un nouveau régime.
Je pense que nous constatons tous le besoin d'une certaine modernisation
du régime des élections municipales; pour cette raison, je crois
utiles des séances de la commission parlementaire. Une fois que nous
aurons un régime nouveau, nous n'aurons plus besoin de bills
privés pour demander des exceptions à la règle
générale quant à la tenue des élections.
Je n'ai pas d'objection, comme ministre, et le gouvernement n'a pas
d'objection, à accorder ce privilège à
Fossambault-sur-le-Lac.
M. Léger: M. le Président, d'un côté
comme de l'autre, l'argument du ministre peut être invoqué pour le
refus comme pour l'acceptation, parce que, si les recommandations du
comité de la refonte municipale proposaient le statu quo ou l'inverse de
ce privilège qui est demandé aujourd'hui, vous auriez
accordé un privilège et créé un
précédent. Je pense que ce n'est pas normal qu'il y ait toujours
des lois d'exception. D'un autre côté, si c'est l'inverse et que
c'est recommandé qu'il y ait possibilité d'élections
durant l'été, à ce moment-là, pour quelle raison ne
pas attendre que ce soit une loi générale?
Je suis pour le principe énoncé dans ce projet de loi,
mais, dans les deux cas, l'argument que vous me donnez dit: On attend le
rapport et je ne voudrais pas présumer du rapport, mais
déjà on l'accorde. Remarquez que je suis d'accord sur le
principe. Je me demande si le ministre n'a pas déjà eu
l'intention, au moins, de légiférer dans le sens de ne pas
obliger les municipalités, que la loi permette de faire un choix: soit
de faire une élection l'été, soit de la faire l'automne,
pour les muni- cipalités rurales. Il se peut fort bien qu'une grande
majorité de citoyens d'une municipalité rurale soient des
résidents permanents qui ne voudraient pas non plus voir leurs
élections perturbées par une minorité de résidents
d'été uniquement. Mais cela peut être l'inverse aussi,
comme c'est le cas aujourd'hui, où on dit qu'il y a près de 50
résidents permanents et près de 2,000 ou 3,000 résidents
d'été. Je ne m'opposerai pas comme tel, mais je ferai remarquer
au ministre que les arguments qu'il a apportés, c'est quand même
une loi d'exception qui serait accordée avant même d'avoir pris
connaissance des recommandations générales.
M. Goldbloom: Oui, mais, M. le Président, nous n'avons pas
le choix dans le cas de Fossambault-sur-le-Lac; déjà à
cause de la modification proposée sur papillon, nous raccourcissons
davantage les délais. Si nous n'agissions pas aujourd'hui, nous
empêcherions carrément la ville de Fossambault-sur-le-Lac de tenir
des élections cet été. J'ai cru comprendre que demain est
la date limite pour l'émission des brefs d'élection. Je peux me
tromper, mais c'est le renseignement qui m'a été donné.
Donc, à choisir entre dire oui et dire non, j'ai
préféré dire oui, parce qu'il ne serait pas possible pour
nous de prendre connaissance du rapport la semaine prochaine, de faire
siéger la commission parlementaire, d'écouter tous les
intéressés, et de légiférer avant la date
prévue ici pour les élections dans Fossambault-sur-le-Lac. Je ne
crois pas que cela soit réaliste. Pour cette raison, je suis
disposé à accepter cette loi d'exception tout en maintenant mon
intention. Je peux dire, sans aller dans les détails, que j'ai
l'intention, dans des modifications à la loi des cités et villes
et au code municipal, de reconnaître le caractère un peu
particulier des municipalités de villégiature.
Je pense que nous allons, au cours des prochains mois, reconnaître
ce caractère un peu différent.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut nous assurer qu'il y
aura un projet de loi sur ce problème particulier des élections
dans le milieu rural durant l'été, qu'un projet de loi sera
présenté avant la clôture de la première partie de
la session de cette année?
M. Goldbloom: Non, M. le Président, je ne crois pas que
cela soit possible, évidemment, selon la durée de cette partie de
la session, mais si l'ajournement arrive d'ici quelques semaines, je ne vois
pas comment nous pourrons rédiger un projet de loi à même
le rapport de la commission de refonte, et le présenter devant
l'Assemblée nationale en temps utile. Donc, je pense qu'il faudra
envisager un dépôt plus tard dans l'année.
M. Léger: M. le Président, est-ce que le ministre
peut nous dire, s'il y a d'autres municipalités qui viennent nous
présenter des projets de loi dans le même sens d'ici à ce
que sa loi soit présentée, qu'il serait favorable à
accorder régulièrement des lois d'exception en faveur de celles
qui
viendraient demander la même chose avant que sa loi soit
présentée?
M. Goldbloom: M. le Président, chaque cas sera
étudié à son mérite...
M. Léger: Sur le même point.
M. Goldbloom:... mais, puisque nous sommes le 29 mai, il me
semble peu probable que nous soyons saisis d'autres demandes de même
nature pour cet été; il me semble que le problème ne se
présentera plus dans l'esprit des municipalités qui pourraient
être demanderesses, avant l'été prochain, or, avant ce
temps, je pense que nous aurons au moins un projet qui sera connu de l'opinion
publique.
M. Léger: De toute façon, M. le Président,
ça fait déjà deux ans que j'exprime mon opinion sur le
sujet. Je suis d'accord sur le principe et ça fait longtemps que j'ai
demandé au gouvernement de bouger là-dessus. Je tiens à
vous dire que si le ministre accepte le projet aujourd'hui, s'il y a d'autres
projets qui reviennent avant une loi, nous allons nous y opposer, parce que
nous voulons que le gouvernement bouge et règle le problème dans
l'ensemble du Québec au lieu de favoriser uniquement les
municipalités qui viennent le demander. Le ministre lui-même sait
fort bien que c'est un problème de tout le Québec et que c'est sa
responsabilité de le faire, et ce n'est pas par des lois d'exception
qu'il va régler le problème de tout le Québec.
M. Goldbloom: M. le Président, je pourrai offrir mon verre
d'eau au député de Lafontaine s'il veut y faire sa tempête
ou même son coup d'épée. Je pense bien que nous allons
prendre connaissance du rapport et agir en vertu du rapport. Ce n'est pas pour
rien qu'on a créé une Commission de refonte des lois municipales;
on va attendre qu'elle nous indique au moins une ligne de pensée et nous
nous prononcerons sur cette ligne de pensée. Si d'autres
municipalités viennent avec des demandes, quelles qu'elles soient, elles
recevront une audition courtoise et nous prendrons une décision logique
en vertu de ce qui sera demandé.
M. Léger: Est-ce que le ministre veut dire, par son verre
d'eau, qu'il veut couper son vin?
Le Président (M. Picard): Le député de
Taillon.
M. Leduc: II faudrait peut-être que le député
de Lafontaine coupe le sien, par exemple.
M. Léger: ... que...
M. Leduc: C'est au journal des Débats que tu coupes ton
vin.
M. Léger: M. le Président, je veux qu'il soit bien
clair que ce que la municipalité de
Fossambault-sur-le-Lac demande aujourd'hui, ça fait deux ans que
je le demande au ministre en Chambre.
C'est justement pour faire réaliser au ministre qu'il ne faut pas
que le ministère des Affaires municipales bouge uniquement quand les
citoyens font pression pour l'obtenir. C'est à lui d'avoir le
leaderchip, de réaliser l'importance d'une loi nationale touchant les
municipalités entières et non pas uniquement favoriser ceux qui
poussent dans le dos du gouvernement pour qu'il agisse.
M. le Président, c'est une nécessité dans tout le
Québec que, pour les municipalités où il y a une
importante villégiature, le ministre légifère
là-dessus. Cela fait deux ans que je lui en parle et c'est la raison
pour laquelle, aujourd'hui, je suis obligé d'attirer son attention sur
le fait que les municipalités sont obligées de venir ici une par
une demander une chose sur laquelle le ministre aurait déjà
dû se pencher depuis deux ans.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est en prenant son
leadership en main que l'on crée des organismes valables pour indiquer
une ligne de conduite dans un domaine qui est complexe.
Le député de Lafontaine touche un aspect du
problème qui est assez vaste. Je pense, M. le Président, que nous
avons, au cours d'un simple projet de loi, consacré un temps important
à nous dire que, oui, il faut donner un certaine considération
aux municipalités de villégiature.
C'est sur plusieurs aspects de leur caractère particulier qu'il
faudra porter notre attention. Il y a peut-être des raisons pour donner
des situations particulières à d'autres classes de
municipalités. Pour ma part, j'attendrai le rapport de la commission de
refonte qui viendra la semaine prochaine, et nous agirons en
conséquence.
M. Leduc: M. le Président, le ministre...
Le Président (M. Picard): Le député de
Portneuf.
M. Pagé: Je m'excuse. Merci, M. le Président. Je
comprends que le député de Lafontaine veuille profiter de ce
problème ce matin pour soulever toute la question de cette
représentativité ou de cette élection dans les milieux de
villégiature au Québec.
Par contre, celui-ci a fait état, dans sa question au ministre,
du rapport qui pourrait être éventuellement déposé
par le ministre, compte tenu de la Commission de refonte du droit municipal. Il
faut quand même constater que ce rapport n'a pas été
déposé, qu'il faut légiférer ou agir, compte tenu
du droit tel qu'il existe actuellement. Tel que le droit existe actuellement,
on est facilement à même de constater que la représentation
des gens de Fossambault-sur-le-Lac pourrait être brimée ou ne
favorise pas une participation de toute la population.
Pour ces motifs, il est devenu impérieux de
légiférer dans les plus brefs délais.
Cette municipalité n'a pas peu avoir d'élections
l'année dernière parce que la municipalité a
changé de statut, elle est devenue ville. Cette année, si
les dites élections ont lieu à l'automne, cela ne favorise pas la
participation comme le procureur l'a souligné tantôt
parce qu'il y a seulement une cinquantaine de propriétaires, l'hiver,
qui sont domiciliés là-bas.
Pour tous ces motifs, je trouve curieux que le député de
Lafontaine ce matin, veuille peut-être un peu partir en guerre contre la
politique du ministère et profite de ce projet de loi.
Si j'ai bien compris, le député de Lafontaine a
souligné à la commission qu'en principe, il était en
faveur, mais probablement qu'il va voter contre.
M. Léger: Vous le verrez tantôt.
M. Pagé: Là-dessus, je suis bien satisfait de la
réponse que le ministre a formulée et, pour les autres membres de
la commission, je dois dire que le projet de loi tel que
présenté, la modification apportée ne fera que favoriser
une saine administration et surtout une saine démocratie à
l'intérieur de la ville de Fossambault-sur-le-Lac.
En ce qui concerne les commentaires du député de
Lafontaine, ce n'est pas surprenant. Dans la formation politique à
laquelle il appartient, cela arrive régulièrement qu'on soit en
faveur et qu'on votre contre. On l'a vu lors de l'augmentation de salaire des
députés.
M. Léger: M. le Président, je vais faire remarquer
au député de Portneuf, qui parraine le projet, qu'il a tout
intérêt à ce qu'il soit adopté, puisqu'il est le
parrain d'un projet dont il a déjà accepté le principe. Je
dois quand même faire remarquer que, il y a trois ou quatre ans, aux
dernières élections, la municipalité de
Fossambault-sur-le-Lac avait subi les mêmes contraintes que les autres
municipalités du Québec, soit d'avoir des élections
à des dates qui n'étaient pas celles de l'été.
Donc, ce n'est pas plus urgent cette année que les autres
années. C'est parce que, cette année, on veut le faire, mais le
problème était entier l'année dernière,
c'est-à-dire à la dernière élection et aux
élections précédentes. Ce que je veux faire renoter
c'est que c'est mon rôle, comme représentant de l'Opposition
officielle de démontrer la lenteur du gouvernement à
légiférer. Ce que j'ai demandé en Chambre, c'était
même dans le temps du prédécesseur en titre du ministre des
Affaires municipales. Je l'ai redemandé au ministre actuel des Affaires
municipales et on n'a pas légiféré depuis ce temps. On
arrive, après trois ans de demandes, en disant: On a un comité
qui étudie la question et on va nous remettre cela.
Je veux simplement démontrer une chose. Je félicite les
représentants de la ville de Fossambault-sur-le-Lac de ne pas attendre
que le gouvernement bouge, parce qu'il ne bouge pas vite. C'est un gouvernement
qui fonctionne à la petite semaine, qui légifère selon les
besoins du moment et qui n'a pas de politique d'ensemble.
Actuellement, on a l'exemple d'une municipalité qui est
obligée de venir pousser dans le dos du ministre pour obtenir justice,
mais elle n'est pas la seule. Il y en a beaucoup dans le reste du Québec
qui sont dans la même situation. Je pense que c'est l'occasion toute
désignée de rappeler au ministre que cela fait trois ans qu'on
lui demande de légiférer dans ce domaine. C'est tout ce que je
voulais dire là-dedans, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Le député de
Taillon.
M. Leduc: M. le Président, je pense que le
député de Lafontaine charrie, si on me permet le mot, et qu'il
vient de démontrer, à ma connaissance, en tout cas, son ignorance
du cas. L'an dernier, s'il n'y a pas eu d'élection à l'automne,
c'est qu'à ce moment, la municipalité de Fossambault-sur-le-Lac
était devenue ville. Elle était régie par une nouvelle
loi.
Les dernières élections ont eu lieu, si ma mémoire
est bonne, à l'été 1973. Le problème qui est
soulevé aujourd'hui par Fossambault-sur-le-Lac n'existait pas aux
dernières élections. Je veux bien qu'un député
vienne défendre ses opinions, ses idées, ce que son parti veut
défendre, mais au moins, quand il arrive à la commission, qu'il
soit au courant des faits, qu'il sache de quoi il parle.
M. Léger: M. le Président, quel que soit le cas
particulier de Fossambault-sur-le-Lac, c'est un exemple, et il y a d'autres
municipalités qui ont les mêmes problèmes que
Fossambault-sur-le-Lac. C'est ce que je veux faire remarquer au ministre.
Des Voix: Adopté.
M. Goldbloom: M. le Président, avant d'adopter le projet
de loi, il y a lieu d'examiner le papillon que nous avons devant nous, qui
modifie le texte qui nous a été présenté en premier
lieu et dont nous avons pris connaissance ce matin même. Si je comprends
bien, il s'agit de situer le deuxième dimanche de juillet la mise en
candidature et l'élection aurait lieu le 20 juillet.
M. Pagé: M. le Président, pour respecter
intégralement le projet de loi tel que présenté, pour que
les élections aient lieu le troisième dimanche de juillet,
étant donné qu'on est aujourd'hui le 29 mai, le projet de loi
aurait dû être adopté le ou avant le 27 mai pour permettre
à la municipalité que les élections aient effectivement et
juridiquement lieu le troisième dimanche de juillet. Pour des motifs de
retard de présentation à la commission, on doit procéder
à un amendement pour abréger les délais, de façon
que les élections puissent être tenues le troisième
dimanche de juillet, tel que demandé et ce pour le cas spécifique
de cette année.
M. Bédard (Montmorency): L'article 181 amendé
s'applique toujours.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'avec les
explications que nous avons, nous pourrons adopter le projet de loi avec les
modifications proposées.
Le Président (M. Picard): Afin qu'il n'y ait pas de
malentendu, l'article 1 est tel qu'il apparaît sur le premier projet;
l'article 2 apparaît au papillon, de même que l'article 3,
l'article 2 du projet devient l'article 4 et l'article 3 devient l'article 5.
Est-ce que c'est bien entendu sur ce point?
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Picard): Ce projet de loi est-il
adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, il y a une modification
additionnelle. C'est que ce qui paraît au texte original comme article 2
doit être modifié pour commencer par les mots "sous réserve
de l'article 3, les dispositions de la Loi des cités et villes"... et
ainsi de suite. Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté.
M. Léger: M. le Président, je voudrais simplement
dire ceci avant l'adoption de ce projet de loi. Je ne veux pas que ce soit un
précédent, le fait que je l'appuierais aujourd'hui. Les besoins
de cette municipalité sont là. Elle a cru bon de venir pousser
dans le dos du gouvernement pour régler son problème. Je la
félicite même là-dessus. Je ne veux pas toutefois que ce
soit un précédent. Je ne veux pas que, s'il arrive encore une
autre municipalité qui demande au gouvernement de lui permettre de faire
les élections durant l'été parce que la loi
générale n'aurait pas été adoptée, on ne se
serve de ce prétexte pour dire: On l'a déjà accordé
à une municipalité, on va être encore obligé de
l'accorder à une autre. Ce que je veux, c'est une loi
générale qui touche tout le Québec, et non pas des
privilèges pour les municipalités qui viendront s'exprimer ici.
C'est la raison pour laquelle je vais voter en faveur du projet à ce
stade, mais en ne considérant pas cela comme un précédent
permettant au ministre de continuer d'accorder des privilèges à
d'autres municipalités à mesure qu'elles viennent, tant qu'il n'y
aura pas de loi générale au Québec.
M. Goldbloom: M. le Président, il faut que je dise quelque
chose. Il y a une liberté d'expression ici et je ne voudrais pas lui
porter atteinte. Nous sommes quand même ici pour entendre des bills
privés. Si, chaque fois qu'il y a un bill privé, il y a un grand
débat de principe, nous ne sommes pas courtois à l'endroit de
ceux qui viennent présenter leur bill privé. Il y a d'autres
occasions pour faire des débats généraux. Quand on les
fait comme cela à répétition, je m'excuse de l'expression,
mais on se fait petit politicailleur.
M. Léger: M. le Président, j'invoque le
règlement. On cherche à se servir démagogiquement du fait
que nous avons des invités ici pour dire que ce n'est pas poli devant
ces gens de ne pas étaler les faiblesses du gouvernement. Je dois dire
au ministre que plus il y a de projets privés pour les
municipalités, plus cela dénote un manque de leadership dans une
politique municipale au Qué- bec. Il devrait y avoir de moins en moins
de projets de loi privés parce que les lois générales
devraient prévoir et prévenir des bills privés.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président...
Le Président (M. Picard): Le projet de loi est-il
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Merci,
messieurs.
M. Bédard (Montmorency): Donc, Dieu existe.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais vous
suggérer de modifier l'ordre de l'étude des projets de loi pour
une raison bien spécifique. En ce qui concerne le projet de loi no 108,
Loi concernant une donation à la Corporation Episcopale Catholique
Romaine de Nicolet, nous avons invité le ministère de la Justice
à déléguer un conseiller juridique au cas où
certains points litigieux ou épineux nécessiteraient des
consultations avec ce ministère. Pour cette raison, j'aimerais
suggérer que nous procédions à l'étude du projet de
loi de Côte-Saint-Luc et que nous revenions à la corporation
épiscopale de Nicolet par la suite.
Le Président (M. Picard): Cette procédure est
agréée?
Des Voix: Agréé.
Projet de loi no 182
Le Président (M. Picard): Le projet de loi no 182, Loi
concernant la cité de Côte-Saint-Luc. J'inviterais maintenant le
procureur de la requérante, Me David Kirshenblatt, à nous dire
quelques mots sur ce projet de loi, s'il y a lieu.
M. Kirshenblatt (David): M. le Président, je voudrais vous
expliquer assez brièvement le but du bill privé que la
cité de Côte-Saint-Luc présente devant la commission
parlementaire aujourd'hui. C'est pour régler certains problèmes
bien spécifiques de la cité de Côte-Saint-Luc.
Le but des articles 1 et 4, est relié à un problème
qui est devenu épineux dans la ville, parce qu'en 1910 et 1914, il y a
eu dépôt de certains plans de subdivision quand la cité
n'existait pas encore comme telle. Les plans ont créé certaines
rues désignées par le propriétaire. Les lots ont
été subdivisés, bien petits, d'environ 2,000 à
3,000 pieds carrés chacun. Par contre, il n'y a pas eu de
développement les années suivantes; c'est seulement dans les
années 1950 que le développement a commencé dans la
cité de Côte-Saint-Luc. Par la suite, la ville a adopté un
plan général de développement et un urbaniste a
préparé le plan qui a été adopté par la
municipalité.
Dans ce plan général de la cité adopté en
1965, certaines rues ont été tracées pour la
municipalité. Par contre, ces rues font déplacer celles
tracées dans le plan de subdivision produit par le lotisseur en
1910 et 1914.
La ville a été obligée d'essayer d'enlever ces rues
du plan qui a été subdivisé pour les mettre en place avec
les rues tracées sur son plan général. Pour arriver
à ceci, la ville doit transiger avec plusieurs propriétaires pour
effectuer des échanges. D'après la Loi des cités et
villes, une municipalité a seulement le droit de faire un échange
pour des fins de sa compétence. Par contre, il arrive que c'est
nécessaire pour la municipalité de faire plusieurs
échanges avant d'arriver à un échange final où elle
va acquérir une partie de terrain sur la nouvelle rue qui est au plan
général. Autrement, la municipalité aura l'obligation de
procéder par voie d'expropriation. Si elle procède de cette
façon, la ville se retrouvera avec une forte quantité de petits
bouts de terrains qui seront inutiles à la municipalité.
Nous avons préparé une carte que nous pouvons montrer aux
membres de la commission, si vous le désirez. Elle va expliquer, je
crois, graphiquement, le problème qui existe et pour lequel nous avons
demandé d'avoir, dans l'article 1, un amendement à l'article 26,
de la Loi des cités et villes, de donner à la municipalité
le droit de faire de simples échanges ou une série d'un ou de
plusieurs échanges successifs pour nous permettre d'avoir les terrains
sans avoir à procéder par voie d'expropriation.
Le Président (M. Picard): Me Kirshenblatt, si vous voulez,
nous aimerions jeter un coup d'oeil sur cette carte.
La commission suspend ses travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 59)
Reprise de la séance à II h 8
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Les membres de la commission aimeraient-ils poser d'autres questions sur
ce projet?
M. Goldbloom: M. le Président, il y a une chose que
j'estime importante. Nous avons, au cours des quelques dernières
minutes, examiné la carte avec les représentants de la
cité de Côte-Saint-Luc et nous avons obtenu des explications sur
la portée des articles I et 4 du projet de loi. Cependant, à
l'examen de la rédaction de ces articles, et notamment de l'article I,
nous constatons que ce qui serait accordé serait un pouvoir
général. Il ne me semble pas raisonnable d'accorder un pouvoir
général pour régler un problème particulier. Il me
semble donc, M. le Président, que ce que nous devrions suggérer,
c'est que la rédaction de cet article fasse allusion au cas particulier
et que nous ayons, par exemple, une annexe qui donnerait la description
technique, les numéros de lots. Ces numéros sont
évidemment disponibles, la carte est là.
M. Kirshenblatt: M. le ministre, je pourrais suggérer un
texte différent qui pourrait se lire comme suit et qui réglera le
cas bien particulier. "Que la ville peut acquérir, pour fins de sa
compétence, par simple échange ou série d'un ou plusieurs
échanges successifs, toute partie des lots originaux, 83, 84, 85, 86, 88
et 93 de la paroisse de Montréal en la cité de
Côte-Saint-Luc et/ou des subdivisions desdits lots originaires." Je crois
que cela couvrirait la situation.
M. Goldbloom: Je pense, M. le Président, que nous sommes
sur la bonne voie et les numéros de lots correspondent aux notes que
nous avons. Il y aura peut-être une petite nuance de rédaction
à apporter pour avoir un texte satisfaisant.
M. Boutin: Est-ce que ces numéros de lots reviennent par
ordre numérique dans d'autres secteurs de la municipalité ou s'il
y a une désignation par bloc ou par zone où on peut rencontrer de
nouveau, ailleurs, les mêmes numéros de lots?
M. Kirshenblatt: Non. Ces numéros sont les numéros
originaux qui sont et seront les seuls dans la cité. On indique que
c'est dans la cité de Côte-Saint-Luc parce que certaines de ces
parties s'étendent jusqu'à la ville de Saint-Laurent ou la ville
de Montréal au sud.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais suggérer
que nous suspendions l'article 1 pour quelques minutes. Nos conseillers
juridiques travailleront à sa rédaction et nous pourrons
continuer et revenir à cet article.
M. Léger: M. le Président, pendant que vos
conseillers vont voir à rédiger l'article 1 à nouveau, il
y a l'alinéa 2 de l'article 1: Acquérir pour
des fins de sa compétence, des biens meubles ou immeubles par
achat, donation et legs. Après cela, on parle de simple échanges
successifs ou autrement. Je me demande si "ou autrement" ne correspond pas
à tout cela en réalité. Pourquoi mettre "particulier"
alors que "ou autrement" serait en plus de cela. Il me semble que c'est inutile
de mettre les deux.
M. Goldbloom: Les juristes nous disent que cela n'est pas
suffisant, M. le Président. Effectivement, il y a le problème de
l'acquisition de terrains par une municipalité qui doit être pour
des fins municipales. Quand on envisage une transaction pour d'autres fins
quoique ce serait transitoire dans le cas qui nous préoccupe,
surtout si nous restreignons l'application de cet article au problème
particulier qui est présenté il faudrait quand même
indiquer avec précision qu'une série d'échanges serait
admissible dans le contexte de la Loi des cités et villes. Tel n'est pas
la cas présentement. Donc, il faut l'article tel que
rédigé.
M. Léger: En incluant les mots "ou autrement".
M. Goldbloom: Les mots "ou autrement" sont déjà
dans la loi des cités et villes. C'est ce qui est indiqué entre
parenthèses. Les parenthèses indiquent les mots ajoutés,
pour la cité de Côte-Saint-Luc, à l'article 26 de la Loi
des cités et villes.
M. Léger: D'accord.
M. Kirshenblatt: A l'article no 2, notre demande vise à
accorder une pension à un échevin qui est âgé de 81
ans et qui a siègé comme membre du conseil de
Côte-Saint-Luc de 1923 à 1974. Il a été élu
échevin en 1932 et à siégé jusqu'à sa
retraite en septembre 1974. M. Edward Kirwan est aussi un ancien membre de la
Commission des écoles catholiques de Côte-Saint-Luc. Il
était très actif dans les affaires municipales de la cité.
Il était malade et il a pris sa retraite avant que la loi
générale ne soit adoptée. Cette loi permet que des membres
du conseil puissent prendre avantage d'une pension. Pour cette raison et vue
les circonstances, la municipalité aimerait lui accorder une pension de
$2,500 par année.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut nous dire quel est
le montant prévu par la loi? Je ne le sais pas par coeur, la loi
générale prévoit combien pour un conseiller?
M. Goldbloom: M. le Président, la loi
générale qui a été adoptée l'an dernier
prévoit une somme déterminée par le produit des
contributions du conseiller et de la municipalité. Il y a un minimum qui
est prévu. De mémoire, je vous avoue que je ne me rappelle pas le
minimum, mais c'est un régime qui est absolument contributoire et qui
représente un investissement. On se rappelle que, jusqu'à
l'adoption de cette modification à la Loi des cités et villes,
seules les villes de plus de 50,000 âmes pouvaient créer un
régime de retraite.
Or, Côte Saint-Luc vient d'atteindre 25,000 de population au cours
des toutes récentes années; donc, elle n'était pas
admissible à ce régime et il était impossible...
M. Léger: Est-ce que cela veut dire que, pour le cas de M.
Kirwan, ce serait une mesure d'exception?
M. Goldbloom: Oui, c'est une mesure d'exception, c'est la
reconnaissance de ses longs services, et je pense qu'il n'y a pas, de la part
du gouvernement, une objection à cela. J'aimerais cependant proposer une
rédaction légèrement différente en ce qui concerne
le premier alinéa seulement et j'en fais lecture. "Le conseil peut, par
résolution, accorder une pension viagère de $2,500 par
année à l'ancien conseiller Edward Kirwan, payable à
même les fonds généraux de la municipalité en
versements égaux et consécutifs, le premier jour de chaque mois
commençant dans le mois suivant immédiatement celui de l'adoption
d'une telle résolution."
M. Léger: M. le Président, je pense que la
municipalité a certainement le droit d'avoir une préoccupation
particulière pour des conseillers qui ont rendu d'énormes
services à la municipalité. Sur le principe
général, j'ai toujours été celui qui a
appuyé des mesures donnant des pensions à des gens qui ont servi
le public.
Cependant, je pense qu'au niveau provincial, on doit avoir une
préoccupation générale. Est-ce que, pour nous, à
l'Assemblée nationale, vis-à-vis les autres conseillers qui
seraient dans la même situation que M. Kirwan dans d'autres
municipalités, ce n'est pas un privilège que nous accorderions,
une autre exception qui fait que d'autres municipalités viendraient
demander la même chose? C'est une préoccupation que je pense qu'on
doit avoir; je ne suis pas contre, en principe, mais je me dis que c'est quand
même une mesure d'exception; et les autres municipalités qui
auraient d'anciens conseillers dans la même situation que M. Kirwan,
vont-elles subir le préjudice de ne pas en avoir tant qu'il n'y aura pas
un bill privé qui sera présenté?
M. Goldblloom: M. le Président, je ne crois pas que nous
puissions retourner en arrière et obliger chaque municipalité
à donner à chaque conseiller ou maire qui a déjà
servi pendant un certain nombre d'années, de façon
rétroactive, un régime de retraite. Il y a des personnes qui n'en
ont clairement pas besoin, il y en a d'autres qui ont servi un nombre x
d'années. Combien d'années faut-il pour être admissible
à un régime de retraite? Nous avons déterminé dans
la loi générale ces conditions d'admissibilité et nous
avons indiqué, justement dans cette modification, que le conseil
municipal pourrait, par résolution, tenir compte du fait qu'avant
l'entrée en vigueur du régime général, il y avait
des cas méritoires pour lesquels il n'y avait aucune
disponibilité, selon la Loi des cités et villes.
Je crois que nous verrons dorénavant, mais il
faudra quelques années avant que cela ne se produise, une
diminution progressive du nombre de bills privés de cette nature. Cela
ne devrait pas empêcher M. Kirwan, par respect pour ses états de
services, d'obtenir une certaine reconnaissance de sa municipalité qui
veut la lui donner.
M. Léger: M. le Président, je pense qu'on est au
niveau provincial et qu'on doit tenir compte de l'ensemble des citoyens du
Québec. Dans cette attitude que nous devons prendre, je pense qu'il faut
y aller d'une façon très délicate, en ce sens que les cas
méritoires peuvent devenir des cas discriminatoires, c'est-à-dire
des choix venant de tel groupe élu, dans telle ou telle
municipalité du Québec, favorisant telle ou telle personne; cela
laisse libre cours à la discrimination chaque fois qu'on a un bill
privé là-dessus.
Il peut y avoir un danger. Je ne me pose pas la question comme telle,
mais je souligne au ministre que c'est notre responsabilité de le
mentionner. Il pourrait y avoir des cas discriminatoires, en ce sens qu'on
choisirait telle personne qui a réellement du mérite, et passer
outre à une autre, qui n'est pas du même groupe. Je parle d'un
point de vue provincial, général; je ne parle pas du cas de M.
Kirwan, je ne le connais pas.
Je pense qu'il y a danger. Je veux simplement le souligner au ministre.
Je ne m'opposerai pas, je vais l'appuyer. Je pense qu'il faudra tenir compte,
à l'avenir, que cette mesure... Ce seront les municipalités qui
pourront venir dire: Un tel, pour ses mérites, on va lui donner cela et
un autre, on va le laisser de côté pour d'autres raisons. On ne
sera pas à même, au niveau provincial, de juger de la justesse ou
de la justice de ces décisions qui permettent de donner des pensions
à certaines personnes et en excluent d'autres.
M. Goldbloom: II est évident, M. le Président que
nous ne sommes pas en mesure de connaître les états de service de
chaque ancien maire et de chaque ancien conseiller de l'histoire du
Québec. Nous ne pouvons nous prononcer que sur les cas qui nous sont
présentés.
Dans l'esprit de la loi générale, il y a d'abord un
régime général établi avec
rétroactivité jusqu'en 1972. C'est pour cette raison que je crois
qu'au cours des toutes prochaines années, le régime
général s'appliquera à tout le monde et les cas
d'exception ne se présenteront plus.
Nous avons prévu que ceux qui étaient au poste en 1972,
à partir d'une certaine date, pouvaient s'inscrire en rachetant le
nombre d'années représentant la différence.
Deuxièmement, il y a, dans la loi générale, la
possibilité pour un conseil municipal de proposer une résolution
pour augmenter le traitement des maires et conseillers. S'il n'y a pas
d'objection, c'est adopté parce que c'est ce que propose la
municipalité.
Il est vrai que, dans ce cas, la population doit être d'accord sur
cette dérogation à la loi générale. Mais, dans le
cas de quelqu'un qui n'est même plus au conseil municipal pour
défendre ses intérêts, je pense que ce n'est pas extraordi-
naire pour nous de poser un jugement de valeur et de dire: Les états de
service méritent un montant de pension qui n'est quand même pas
exagéré.
Me Kirshenblatt, vous avez indiqué l'année où M.
Kirwan a été élu pour la première fois?
M. Kirshenblatt: II a été élu en 1932. Il
est résident de Côte-Saint-Luc depuis 1923. C'est cette
dernière année que j'ai donnée, mais c'est en 1932 qu'il a
été élu pour la première fois.
M. Goldbloom: Cela veut dire qu'il a eu 42 années de
service. Je pense que le nombre de cas que nous rencontrerons, M. le
Président...
M. Caron: M. le Président...
Le Président (M. Picard): Le député de
Verdun.
M. Caron: Pour ma part, un conseiller qui siège si
longtemps, je ne vois pas pourquoi on hésiterait à la lui
accorder. Comme le ministre le dit, des cas comme celui de M. Kirwan, il n'y en
a pas beaucoup. Je pense qu'avec autant d'années, il ne doit pas y en
avoir cinq dans la province de Québec.
Pour ma part, je ne vois pas pourquoi on hésiterait. On devrait
adopter cela immédiatement.
M. Léger: Remarquez bien, M. le Président, que je
vous ai dit que j'étais pour voter en faveur. Quand même, dans la
loi actuelle, est-ce qu'on ne dit pas que, de 1972 à 1974... Il vient de
démissionner, je pense, en 1974?
M. Kirshenblatt: Pardon?
M. Léger: II a démissionné en 1974?
M. Kirshenblatt: Non. Il a pris la décision de ne pas se
présenter de nouveau, étant donné son âge et sa
santé.
M. Léger: D'accord. Est-ce que, dans la loi actuelle, cela
ne lui permettait pas d'avoir contribué de 1972 à 1974?
M. Goldbloom: M. le Président, il aurait pu, en vertu de
la nouvelle loi, racheter des années, mais lui demander de faire cela,
à son âge, avec ses moyens financiers, ce ne serait pas
raisonnable. Le montant qu'on exigerait de lui, pour créer une pension
de cet ordre, serait nettement exagéré par rapport au nombre
d'années qui lui restent en perspective logique. C'est, à mon
sens, tout à fait normal qu'on lui permette...
M. Léger: M. le Président, de toute façon,
je pense qu'une personne qui s'est dévouée pendant tant
d'années pour sa municipalité a droit à une certaine
récompense de la part de ses citoyens. Si la population de
Côte-Saint-Luc a bénéficié des services de M. Kirwan
pendant tant d'années, je suis prêt à l'adopter en
souhaitant à M. Kirwan de retirer longtemps la pension qu'on veut lui
proposer.
Une Voix: Adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 2, tel qu'amendé,
adopté.
M. Goldbloom: M. le Président, nous sommes maintenant en
mesure de revenir à l'article I. Je fais lecture du texte pondu par nos
savants conseillers juridiques: "Le conseil peut, outre les pouvoirs
mentionnés au sous-paragraphe 2 du paragraphe I de l'article 26 de la
Loi des cités et villes, statuts refondus de 1964, chapitre 193,
acquérir, par simple échange ou par série
d'échanges successifs, toute partie des lots originaux 83, 84, 85, 86,
88 et 93 ou de leur subdivisions faisant partie du cadastre officiel de la
paroisse de Montréal en la cité de Côte-Saint-Luc."
M. Klrshenblatt: Cette clause, je crois, réglerait notre
problème.
M. Blank: Adopté.
M. Léger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Est-ce que vous parlez d'en
disposer?
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que vous soulevez
une question qui mérite notre attention pour un instant, parce que
l'article 26, paragraphe 2, indique que la municipalité peut en disposer
à titre onéreux. Si je comprends bien le pouvoir d'en disposer
à titre onéreux, la municipalité peut acquérir ces
terrains dans des conditions exceptionnelles. Mais, les ayant acquis, la ville
pourra en disposer à titre onéreux. Donc, ce pouvoir existant
dans la loi générale, le texte que nous avons proposé,
qui...
M. Blank: Les mots "échange", "acquière" et
"dispose".
M. Goldbloom: Sauf qu'un échange...
M. Blank: Un échange, je vous prends quelques chose, je
vous donne quelque chose.
M. Goldbloom: Oui, sauf que...
M. Léger: Vous pouvez en disposer comme vous voulez.
M. Goldbloom: Disposer à titre onéreux, ce n'est
pas la même chose qu'un échange. Je pense que le texte couvre bien
ce dont nous avons besoin.
Le Président (M. Picard): L'article I, qui avait
été suspendu tantôt, est-il adopté, tel
qu'amendé?
M. Blank: Adopté, M. le Président. M.
Léger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Article I, est-ce que cela
comprend aussi l'article 4?
M. Goldbloom: Non, nous ne sommes pas rendus à l'article 4
encore, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Article 3.
M. Kirshenblatt: Le but de l'article 3 est d'éliminer, de
l'article de la charte de la cité de Côte-Saint-Luc le maximum de
$300 que la municipalité peut exiger pour l'émission d'un permis
de construction. Nous avons fait une demande, telle que formulée dans le
bill privé, pour donner le droit à la municipalité
d'établir ses tarifs elle-même. D'après la Loi des
cités et villes, il y a une limite de $10 par habitation familiale dans
le moment. Nous avons cru que, en fait, un montant de $10 n'est pas assez et
que ce serait préférable que la municipalité fixe le
montant des droits qui devraient être exigibles pour ceux qui font une
demande de permis de construction.
M. Goldbloom: M. le Président, si je comprends bien la
charte de la cité de Côte-Saint-Luc, par exception à la loi
générale, on prévoit un maximum de $300 pour une
construction résidentielle, c'est-à-dire que, pour un immeuble
à 50 unités de logements, le maximum serait toujours de $300,
tandis que la loi générale permettrait $500. C'est un cas
où nous avons effectivement l'intention de modifier la loi
générale. Je pense que, pour cette raison, il serait de
l'intérêt de la cité de Côte-Saint-Luc de retomber
sous la loi générale. Nous avons l'intention, prochainement, de
modifier la loi générale pour augmenter ce montant de $10 qui
existe depuis un bon moment. Donc, j'aimerais suggérer tout simplement
que l'article 3 du projet de loi qui est devant nous soit modifié pour
se lire comme suit: Le paragraphe I b) de l'article 426 de ladite loi, et ainsi
de suite, jusqu'à la cinquième ligne où l'on trouve les
mots "Loi de 1956/57 est abrogée". Le reste tomberait. Cela
rétablirait le régime général de la Loi des
cités et villes pour la cité de Côte-Saint-Luc. Nous y
arriverons avec une amélioration.
M. Kirshenblatt: Est-ce qu'on pourrait ajouter "et pour la
cité de Côte-Saint-Luc, l'article 426 2) de la Loi des
cités et villes sera applicable" pour éviter une
ambiguïté; parce que notre article, c'est I b), seulement pour nous
rappeler que c'est l'article 426 2) de la Loi des cités et villes qui
est l'article approprié.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Picard ): Est-ce que le ministre pourrait
nous donner le nouveau texte de l'article 3?
M. Goldbloom: Le texte sera celui du premier alinéa, sauf
qu'à la cinquième ligne, après les millésimes
1956/57, on lirait: "Est abrogé". L'article 426 paragraphe 2 de la Loi
des cités et villes s'appliquera, ou de ladite loi, parce que c'est
ainsi que
nous l'avons exprimé. Alors, "Est abrogé" et le paragraphe
2 de l'article 426 de ladite loi s'appliquera.
Le Président (M. Picard): Le reste est abrogé...
Dans l'article 3, le reste, I b) est annulé.
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Picard): Alors, cet article 3 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Léger: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Picard): Article 4.
M. Kirshenblatt: Cet article traite des servitudes qui ont
été créées sur les plans qui ont été
déposés en 1910 et 1914 et que nous avons montrés aux
membres de la commission tout à l'heure.
M. Goldbloom: M. le Président, dans ce cas, la description
donnée suffit pour identifier les lots qui sont visés.
M. Kirshenblatt: C'est cela, parce qu'ils sont tous sur les plans
qui ont été mentionnés dans l'article.
M. Léger: M. le Président, là-dessus,
j'aurais quand même une question à poser. Etant donné que
toute personne qui a acheté un terrain, un lot, a eu dans son contrat
une servitude, c'est donc dire qu'il y a certainement des propriétaires
qui ont acheté ces terrains avec la certitude qu'il y aurait une rue sur
leur terrain. Est-ce que, maintenant, on n'attenterrait pas un peu aux droits
de ces personnes tout simplement en faisant disparaître les servitudes,
alors que cela faisait partie intégrante du contrat. La personne
pourrait encore se sentir lésée, se disant: J'ai acheté
ces lots parce qu'on m'avait promis qu'il y aurait une rue qui passerait sur ce
terrain. Est-ce qu'on a obtenu un consentement écrit des
propriétaires concernés ou si c'est simplement une réunion
générale où les gens semblent être d'accord, mais
où on n'est pas certain que tous ceux qui sont concernés
étaient présents et ont donné leur consentement?
M. Kirshenblatt: Si je peux répondre à ces
remarques, la servitude est créée par le fait que les plans ont
été déposés. Les servitudes n'existent pas en vertu
d'un contrat, parce que, d'après le code civil, un propriétaire
qui dépose un plan et indique des rues crée, par ce fait, une
servitude de droit de passage par destination de père de famille. C'est
cette sorte de servitude qui a été créée, mais
quand la municipalité a eu cession de toutes ces rues, elle les a
adoptées par suite des règlements qui ont
décrété la fermeture de ces rues, et, dans le
règlement qui a été adopté par la
municipalité, il a été bien indiqué que toute
personne qui aura une réclamation contre la ville pourra revenir contre
la municipalité.
M. Léger: M. le Président, je soumets au ministre
ma préoccupation. Si le ministre croit que, si c'était dans le
contrat, ce serait encore plus précis, mais même si ce n'est pas
dans le contrat, une personne qui achète un terrain, sachant que le plan
original présenté par MM. Malcolm, Barclay et Claude Rinfret,
etc. démontrait qu'il y aurait une rue là, elle l'a
acheté, probablement ou possiblement, avec les avantages que lui donnait
cette rue.
Maintenant, si c'est une résolution de la municipalité qui
dit que, si un propriétaire se sent lésé, parce qu'il n'y
aura pas de rue, tel qu'il le prévoyait, est-ce que le ministre ou ses
conseillers peuvent nous dire si une simple résolution du conseil
municipal est suffisante pour garantir au propriétaire la
possibilité de poursuivre, étant donné que cette
résolution peut être abrogée ou rescindée à
une réunion ultérieure?
M. Goldbloom: Nous interprétons cela, M. le
Président, comme étant un règlement municipal, non pas
simplement une résolution du conseil municipal, mais un règlement
municipal, et nous croyons que les droits sont ainsi
protégés.
M. Léger: Est-ce que le ministre veut dire par là
que, quand c'est un règlement municipal, cela ne peut pas être
corrigé à nouveau? Je prends le cas d'une municipalité qui
saurait que trois ou quatre ou dix propriétaires se préparent
à poursuivre la municipalité, parce que leurs droits sont inclus
dans un règlement. Est-ce qu'il ne serait pas possible que la
municipalité, pour éviter de se faire poursuivre, adopte un
règlement amendant ce règlement adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, je le crois, mais il
faudrait à ce moment que la municipalité trompe la vigilance de
tous les intéressés, y compris la Commission municipale.
M. Léger: J'ai souligné cela au ministre, de
façon que la Commission municipale soit au courant des
possibilités que des citoyens soient lésés dans leurs
droits possibles.
Le Président (M. Boutin): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: Je voudrais savoir si les rues fermées,
à l'heure actuelle, dans cet article 4, ne sont pas prévues
déjà dans l'article que vous avez présenté tout
à l'heure pour les modifications en vue d'une nouvelle
désignation de rues.
M. Kirshenblatt: Certaines de ces rues, en jaune, que vous avez
vues tout à l'heure, étaient des rues qui appartenaient à
la ville. Quand les échanges vont se faire, cela veut dire que ces
parties de rues d'avant n'existeront plus. La ville, par la méthode des
échanges, arrive à la fin, sur la nouvelle rue, en échange
des vieilles rues qu'elle avait. Mais la servitude existe, d'après le
plan qui a été déposé, et c'est vraiment
plutôt pour protéger
ceux avec qui on fait un échange. Un nouvel acquéreur ne
dira pas qu'il y a une question de titres, qu'il y a une servitude
d'après les plans de Rinfret, Barclay et Barclay. C'est pour cela qu'on
veut déclarer que la servitude est annulée.
M. Boutin: Simplement pour nettoyer l'article 1.
M. Kirshenblatt: C'est cela.
M. Boutin: Oui.
M. Goldbloorn: D'accord, M. le Président.
M. Léger: M. le Président, je vais laisser au
ministre le soin de juger des conséquences pour des citoyens qui
pourraient, par les trous que je viens de mentionner, regretter cette
décision, puisque c'est le ministre qui est député de ce
comté.
M. Goldbloom: M. le Président, la municipalité a
agi en toute bonne foi en adoptant un règlement qui prévoit la
protection des recours des citoyens qui pourraient se sentir
lésés. Ce règlement a reçu l'approbation de la
Commission municipale du Québec. Si un autre conseil municipal,
ultérieurement, voulait modifier par un nouveau règlement celui
qui existe, l'approbation de la Commission municipale serait de nouveau
requise. Dans ces circonstances, avec le débat public qui se poursuit
présentement et qui sera au journal des Débats, je crois que nous
avons une protection raisonnable pour les droits des citoyens.
M. Léger: II est vrai que les paroles passent et les
écrits restent.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 4, adopté.
Article 5.
M. Kirshenblatt: L'article 5 est une demande de modification
à l'article 429 de la Loi des cités et villes.
On voudrait exiger, comme condition préalable à
l'approbation d'un plan de subdivision, que des rues y soient prévues ou
non, que le propriétaire paie à la corporation municipale toute
taxe impayée, tant municipale que spéciale, ou pour
amélioration locale, ainsi que les taxes scolaires et les taxes dues
à la Communauté urbaine de Montréal sur le terrain et les
immeubles, le cas échéant, comprises dans le plan.
La raison pour laquelle nous demandons ceci est qu'il arrive parfois que
des gens viennent nous présenter des plans de subdivisions alors que les
taxes sont impayées. On croit que la municipalité devrait avoir
le droit d'exiger le paiement de toute taxe foncière ou de toutes autres
taxes dues sur ce terrain avant de soumettre un plan de subdivision pour
acceptation. Deux raisons bien spéciales justifient une telle demande.
D'après la Loi de la communauté urbaine, nous sommes
obligés de verser à cette communauté urbaine certaines
taxes même si nous n'en avons pas fait la perception pour le 1er novembre
de l'année. Cela a trait à la taxe de $0.40 des $100 sur
l'excédent de $100,000 d'évaluation.
Deuxièmement, en ce qui concerne les taxes scolaires, la
municipalité est aux prises avec la même situation que pour
l'île de Montréal, d'après la Loi de développement
du conseil scolaire. On est obligé de verser nos taxes au Conseil
scolaire de l'île de Montréal en deux versements, le 1er novembre
et le 1er février suivant, même si la municipalité n'a pas
perçu les taxes. De cette manière, la municipalité est
obligée de verser ces montants. Nous avons cru que cela serait une
protection pour la municipalité d'avoir le droit d'exiger le paiement
des taxes dans ces cas.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est un
précédent, mais je crois que c'est un bon
précédent, un précédent extrêmement
intéressant que nous voudrons suivre avec intérêt pour
juger de l'opportunité d'insérer cela dans la loi
générale. Je comprends les difficultés qui peuvent se
présenter pour une municipalité sur le plan financier. Je pense
que je suis prêt à accepter cet article. Nous allons, comme je le
dis, bien surveiller ce qui se passera pour voir si, vraiment c'est une chose
qui devrait être généralisée.
M. Léger: Dans la loi générale,
c'était quand même indiqué que les terrains
n'excédant pas 5% des terrains... Maintenant, c'est remis à 10%.
Est-ce que le ministre a...
M. Goldbloom: Si on parle des 10%, moi, je parlais de la
perception des taxes. Quant aux 10%, nous allons, je le déclare
carrément, l'insérer dans la loi générale.
M. Léger: 10%
M. Goldbloom: 10%, oui. Nous l'avons déjà
accordé à trois autres municipalités de l'île de
Montréal il y a quelques mois et je serais porté à dire
à la cité de Côte-Saint-Luc: Attendez la loi
générale, mais si je comprends bien, il y a un cas particulier
qui pourra se présenter assez rapidement dans le territoire.
M. Kirshenblatt: C'est cela, M. le ministre. Dans
Côte-Saint-Luc, nous en avons environ 40% qui sont non subdivisés
et il y a deux ou trois grands propriétaires. Si nous n'avons pas
l'amendement pour élever la norme de 5% à 10% pour des parcs
dès maintenant, il peut arriver qu'avant l'adoption de l'amendement
à la loi générale, il puisse y avoir des plans de
subdivision produits et nous perdrons pour toujours des espaces verts. C'est
pour cette raison qu'il y a urgence d'inclure notre amendement à ce
stade-ci.
M. Léger: En ce qui concerne les espaces verts, le
ministre des Affaires municipales et moi-même sommes sensibles à
cela.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Profitez-en pour monter cela
à 15%.
M. Goldbloom: C'est facultatif, M. le Président. C'est un
maximum. Alors, adopté.
Le Président (M. Picard): Article 5, adopté.
Article 6?
M. Kirshenblatt: L'article 6 est une demande pour augmenter le
pouvoir de la municipalité en vue d'imposer des amendes
supérieures à $100. Aujourd'hui, l'article 398 de la Loi des
cités et villes fixe un maximum de $100 pour les amendes imposables pour
les infractions aux lois municipales. Nous avons demandé $1,000, mais
nous croyons que, si la commission juge le montant de $1,000 un peu trop
élevé, cela devrait certainement être plus
élevé que le maximum actuel de $100.
M. Goldbloom: M. le Président, nous avons consulté
le ministère de la Justice à ce sujet et le ministère de
la Justice nous recommande un montant de $500. Même si cela devrait
être inscrit dans la loi générale, je n'ai pas d'objection
à accorder ce montant aujourd'hui à la cité de
Côte-Saint-Luc et ce sera pour toutes les municipalités
très prochainement.
M. Léger: Maintenant, c'est $500. M. Goldbloom:
$500.
M. Léger: II ne faudrait pas que le montant de $500, qui
est un maximum, devienne un minimum.
M. Leduc: Cela ne peut pas être un minimum si c'est un
maximum.
M. Léger: Oui. C'est-à-dire que, quand vous mettez
un maximum, une municipalité peut dire: C'est notre minimum. Cela
dépendra des cas.
M. Goldbloom: Si l'on trouve un péquiste dans les limites
de Côte-Saint-Luc, attendez-vous au maximum.
M. Léger: Ce sera le maximum. M. Leduc: Sans
hésitation. Adopté.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté?
M. Leduc: M. le Président, on ne peut pas mettre cela
à $750?
M. Léger: Ce qu'on dit en riant, souvent, existe d'une
façon très sérieuse.
M. Goldbloom: Tiens. Venez donc. Vous serez le bienvenu. M. le
Président, il y a un deuxième alinéa à cet article
et nous croyons que cet alinéa n'est pas nécessaire.
L'article en question serait pour supprimer le dernier alinéa de
l'article 398 de la Loi des cités et villes. Puisqu'une loi
spéciale prime toujours une loi générale antérieure
et incompatible, il ne nous semble pas nécessaire d'effectuer la
supression.
M. Léger: L'alinéa actuel rendait l'article 398
applicable à toutes les villes, nonobstant toute loi
spéciale.
Une Voix: C'est cela.
Le Président (M. Picard): Le paragraphe b) de l'article 6
est biffé. L'article 6 tel qu'amendé est-il adopté?
Article 7. Adopté. Merci, Me Kirshenblatt.
Projet de loi no 108
M. Kirshenblatt: Je remercie les membres de la commission de nous
avoir entendus.
Nous allons maintenant procéder à l'étude du projet
de loi no I08, Loi concernant une donation à la Corporation Episcopale
Catholique Romaine de Nicolet. Est-ce que Me Paul Biron, procureur de la
requérante, est présent?
M. Biron: Oui.
Le Président (M. Picard): Est-ce que vous avez quelque
chose à dire en rapport avec ce projet de loi, Me Biron?
M. Biron: M. le Président, en I9I4, les frères
Pierre et Trefflé Raymond ont cédé à la Corporation
épiscopale catholique romaine de Nicolet un terrain à la
condition que ce terrain serve à l'usage du prêtre de la future
paroisse. En I9I6, la fabrique a été créée par la
corporation épiscopale. En I9I7, la corporation épiscopale a
cédé ce terrain à la fabrique et l'église a
été construite à ce moment. En I974, la fabrique a vendu
une partie de ce terrain à la corporation municipale de
Saint-Nicéphore, partie qui servait autrefois de jardin potager. Cette
vente a été faite pour le prix de $10,200. Dans la même
année 1974, la corporation municipale a revendu pour le même prix
à l'Office municipal d'habitation, qui y a érigé un
immeuble à loyer modique au prix de $312,000. Actuellement, la
construction est terminée et les lieux sont occupés, les
logements sont loués.
Le but du bill est d'annuler la condition mentionnées dans l'acte
de 1914, soit que le terrain doive servir à l'usage du prêtre de
la paroisse afin de permettre à l'office d'avoir un titre clair. Le bill
réserve les recours possibles des héritiers Raymond en
transformant leur recours en droit personnel.
M. Léger: Est-ce que je peux vous poser une question?
Comment se fait-il qu'on ait procédé à une telle
construction, sans d'abord clarifier les titres chez le notaire et que cela ait
été passé comme ça sans que personne l'ait vu?
M. Biron: Le notaire instrumentant pour la société
d'habitation et pour l'office municipal, a déclaré, dans un avis,
que les héritiers demeuraient en Californie et en Colombie-Britannique
et qu'ils étaient introuvables.
C'est sur la foi de cette opinion que la construction a commencé.
Par la suite, les instructions ont été données de
présenter un projet de loi afin de clarifier les titres.
Le Président (M. Picard): Pouvez-vous vous identifier,
s'il vous plaît?
M. Jutras (Germain): M. le Président, mon nom est Germain
Jutras; je suis avocat à Drummondville et je représente les
héritiers de Pierre et Trefflé Raymond.
Nous avons certaines remarques à faire à l'encontre du
projet de loi.
M. Léger: Est-ce que vous pourriez nous dire si
l'affirmation de Me Biron est conforme à la réalité?
Est-il vrai que les héritiers n'avaient pas pu être
trouvés? Même s'ils n'ont pas été trouvés,
est-ce qu'il n'y aurait pas quand même pu y avoir des corrections, par un
notaire, de ces choses?
M. Jutras: Franchement, j'ignore si le notaire instrumentant a
fait cette affirmation que vous rapporte Me Biron, mais l'affirmation est tout
de même très étonnante, pour les raisons suivantes:
Les héritiers de Pierre et Trefflé Raymond sont dix
familles Raymond, qui vivent toutes à Drummondville et, dans la
municipalité même de Saint-Nicéphore, pour certains d'entre
eux.
Ils étaient connus. Je vois ici des gens. Le secrétaire de
la municipalité est ici et vous avez des héritiers qui sont ici.
Ils se connaissent. Une telle affirmation me surprend réellement. Je ne
dis pas que le notaire ne l'a pas faite.
S'il l'a faite, il a certainement fait une erreur assez
grossière. Mais, si vous me le permettez, je ne sais pas si, à ce
stade-ci, je pourrais faire certaines observations à l'encontre du
projet de loi et vous expliquer la position des héritiers?
D'abord, Mme Pierre Raymond, dont le mari a fait la donation en 1914,
n'est pas présente aujourd'hui, parce que, étant très
âgée, elle est décédée cette semaine
même. Elle se proposait de venir en commission parlementaire, parce
qu'elle avait été témoin de cette donation par laquelle
son mari, dans le but d'aider la fabrique, faisait une donation d'immeuble,
mais avec une clause restrictive quant à l'usage.
Mais vous avez tout de même ici, malgré que Mme Raymond
soit actuellement exposée, des héritiers qui se sont
déplacés pour venir faire valoir leur point de vue.
La condition qui était dans l'acte de I9I4 peut nous sembler
loin, à prime abord, quand on dit I9I4 et on peut être
porté à négliger les droits ou la volonté de celui
qui a fait la donation. Mais c'est le même problème que si cette
donation avait été faite l'an passé ou il y a deux, cinq
ou dix ans.
Il s'agit de savoir si la volonté de celui qui fait la donation
d'immeuble doit être respectée ou non.
Ma prétention principale, c'est que tout le droit civil de la
province, le code civil régit entièrement ce cas, et la solution,
vous l'avez dans le code civil. Il n'y aurait pas besoin de faire une loi
spéciale qui aurait pour effet d'enlever des droits, ainsi que je vous
le démontrais tantôt.
L'article 545 du code civil se lit comme suit: "Tout propriétaire
usant de ses droits et capable de disposer de ses immeubles je parle de
MM. Pierre et Trefflé Raymond peut établir sur ou en
faveur de ses immeubles telle servitude que bon lui semble, pourvu qu'elle
n'ait rien de contraire à l'ordre public." L'article 8II du code civil
prévoit que des donations peuvent être révoquées par
l'effet de la condition résolutoire dans les cas où elle peut
être valablement stipulée.
Si l'un d'entre vous donnait un immeuble à quelqu'un en disant:
pourvu que cela serve à telle chose, quand l'immeuble ne sert plus
à cette chose qui était déterminée au contrat,
suivant le code civil, la donation peut être révoquée.
Ici, l'Office municipal d'habitation ne1" pourrait pas
prétendre qu'il ne connnaissait pas cette condition restrictive quant
à l'usage du terrain. Je vous réfère à un acte
notarié auquel le projet de loi ne se réfère pas et dont
il ne fait aucune mention, qui a été fait le 28 octobre 1974,
devant le notaire Jacques Beaudoin . C'est un acte de vente de la corporation
municipale de Saint-Nicéphore à l'Office municipal d'habitation.
A cet acte intervient expressément Mgr Albertus Martin,
évêque de Nicolet et on fait référence justement
à l'acte de donation de MM. Pierre et Trefflé Raymond à la
Corporation épiscopale du diocèse de Nicolet.
C'était un acte que le notaire connaissait. Il en avait pris
connaissance. C'était un acte que les signataires, l'Office municipal
d'habitation et la corporation municipale de Saint-Nicéphore
connaissaient également.
Dans le droit civil' ce n'est pas la première fois que se posent
des litiges semblables. Chaque fois, ce sont les tribunaux qui jugent si les
gens étaient de bonne foi et quelles sont les conséquences qui
doivent se présenter pour les droits des parties. Je dis: Est-ce que
c'est parce qu'ici il s'agirait d'un organisme parapublic, un office municipal
d'habitation ou un organisme public, qu'on devrait faire un droit d'exception
et dire que cet organisme n'est pas soumis aux principes généraux
de notre droit civil? J'ai relevé des causes de jurisprudence où
des actes, dans des conditions semblables, ont été jugés
par les tribunaux, les conditions ont été jugées, et
c'était le tribunal qui décidait du droit des parties.
Autrement dit, ce n'est pas parce que ce serait un organisme public
qu'on pourrait ne pas tenir compte de conditions dans un contrat, mettre un
immeuble et ne pas se soucier des droits des autres. Le code civil, d'ailleurs,
prévoit aux articles 414 et suivants les droits de ceux qui construisent
sur le terrain d'autrui. Je ne dis pas que l'Office municipal d'habitation
n'est pas sans droit. Il a des droits, mais les articles 414 et suivants du
code civil régissent justement ces droits.
Je dis, en première prétention, si vous me permettez,
j'achève, que la loi n'est pas nécessaire du tout. Il y a le code
civil qui s'applique, qui régit ce cas. Deuxièmement, je vous dis
que si vous jugiez bon d'adopter un tel projet de loi, le projet de loi en
lui-même a pour effet, à mon point de vue,
d'annuler purement et simplement les droits des héritiers
Raymond. C'est là le grave danger du projet de loi. Voici pourquoi:
L'article I du projet de loi dit que la condition est annulée purement
et simplement. Cela va. L'article 2 commence comme suit: "Tout droit de
propriété qu'une personne aurait pu posséder et faire
valoir en justice..." Alors, les droits des héritiers Raymond ne sont
pas des droits de propriété. Depuis 1914, ils ne sont pas
propriétaires. Il faut distinguer entre un droit de
propriété et un démembrement du droit de
propriété. Le droit de propriété est un droit
réel, mais tout droit réel n'est pas un droit de
propriété. Vous avez, par exemple, les hypothèques, vous
avez des servitudes, vous avez des charges sur un immeuble qui sont des droits
réels, mais qui ne sont pas des droits de propriété.
Dans le présent cas, les droits qu'ont les héritiers
Raymond ne sont pas des droits de propriété. Si vous adoptez
l'article I intégralement, la condition est annulée, qu'est-ce
qui reste aux héritiers Raymond? Il faudrait qu'ils puissent
démontrer que c'est un droit de propriété qu'ils avaient
ou qu'ils auraient pu réclamer, posséder et faire valoir en
justice, ce n'était pas un droit de propriété,
c'était un droit de faire annuler une donation, de faire révoquer
une donation. Sur ces mots, je suggérerais respectueusement, si vous
décidiez de faire un projet de loi spécial, d'employer
plutôt les mots "tout droit qu'une personne aurait pu faire valoir en
vertu de la condition" et non pas "tout droit de propriété". Ce
serait remplacer les mots "par tout droit de propriété" par "par
tout droit qu'une personne aurait pu faire valoir en vertu de la condition
imposée dans l'acte de cession".
C'est la première chose, et la deuxième chose à
l'encontre du texte de loi est à l'article 2; cet article vient
restreindre d'une autre façon les droits des héritiers Raymond.
On dit que leurs droits, sans les nommer... Ils auraient un droit personnel
contre la, fabrique de la paroisse de Saint-Nicéphore. Mais je
m'interroge sur ce droit, parce que la donation a été faite non
pas à la fabrique, mais à la corporation épiscopate du
diocèse de Nicolet. Le droit qu'ils ont est contre la corporation du
diocèse de Nicolet, non pas contre la fabrique. Peut-être qu'ils
en ont un contre la fabrique, enfin, ce sera au juge à le
déterminer, mais je pense que, par le projet de loi, vous leur
enlèveriez les recours contre ceux à qui 'la donation a
été faite, c'est-à-dire la corporation épiscopale
du diocèse de Nicolet contre l'Office municipal d'habitation, qui s'est
porté acquéreur de l'immeuble, contre la corporation municipale
de Saint-Nicéphore, qui s'est portée acquéreur
également.
Je pense que c'est une restriction assez sérieuse. Les familles
Raymond, qui sont des gens de Saint-Nicéphore, ont peut-être
certaines réticences à poursuivre leur fabrique et ils peuvent,
par contre, en avoir moins à poursuivre la municipalité, et en
avoir moins, également, à poursuivre celle à qui la
donation a été faite, c'est-à-dire la corporation
épiscopale du diocèse de Nicolet.
Enfin, une troisième remarque, qui est peut-être une
remarque de sémantique. Ceux qui ont vendu à la corporation
municipale de Saint-
Nicéphore et, par la suite, à l'Office municipal
d'habitation, sont M. le curé et les marguilliers de l'oeuvre et
fabrique de Saint-Nicéphore. Je pense que c'est la façon de
désigner légalement l'institution juridique alors que, dans le
présent texte, on parle simplement de la fabrique de la paroisse de
Saint-Nicéphore.
Le Président (M. Picard): Un instant, s'il vous
plaît!
M. Goldbloom: M. le Président, il est un peu difficile de
juger le temps nécessaire pour vider la question. Mais il me semble que
même si nous avons dépassé légèrement l'heure
prévue pour la suspension de nos travaux, il serait essentiel que nous
entendions Me Biron sur les points soulevés par son savant
confrère.
M. Biron (Paul): M. le Président, relativement,
premièrement, à la bonne foi de la municipalité et de
l'office municipal, lorsqu'ils ont acquis de la fabrique le terrain en
question, en plus de l'affirmation du notaire que j'ai ici, je désire
vous souligner que, depuis plus de 29 ans, la fabrique a vendu des parties de
cette terre à des particuliers et jamais les héritiers ne se sont
opposés.
Lorsque le terrain qui fait l'objet du présent bill a
été vendu, les héritiers ne se sont pas opposés.
Ils ne se sont opposés qu'après la publication des avis publics
prévus par la loi pour présenter un bill privé. Je crois
que ceci dénote l'entière bonne foi des parties.
Le but du bill privé est justement d'éviter que les
dispositions du code civil s'appliquent, c'est-à-dire d'éviter
que les héritiers deviennent propriétaires du terrain et de
l'immeuble de $312,000, pour éviter qu'ils haussent le prix des loyers;
enfin, c'est une question d'intérêt public, de bonne foi, un
immeuble d'habitations à loyer modique a été construit.
C'est pour protéger l'intérêt public qu'on présente
un bill tout en conservant les recours possibles des héritiers.
D'ailleurs, je tiens à vous souligner que les héritiers ne
désirent pas, sincèrement, devenir propriétaires d'un
immeuble puisque, lorsqu'ils ont envoyé une mise en demeure à la
corporation épiscopale, le 2 avril dernier, après la publication
des avis publics, encore une fois, on offre de régler la cause pour la
somme de $25,000. Le projet de loi leur réserve ce recours. Alors, ils
ne subissent aucune lésion du fait du projet de loi.
En 1917, la corporation épiscopale a cédé cette
terre à la fabrique. Cet acte de cession n'est pas enregistré
à l'index aux immeubles. Il n'apparaît pas dans les certificats de
recherche, mais il est enregistré au bureau d'enregistrement.
L'évêché de Nicolet a brûlé il y a quelques
années et ce document a été détruit par le feu.
C'est ce qui explique la raison pour laquelle mon confrère disait que,
dans le projet de loi, on ne parle pas de l'intervention qui a
été faite en 1974. Cette intervention était inutile, on
s'en est rendu compte par la suite parce qu'on a retrouvé l'acte de
1917.
Les recours que nous proposons de réserver sont contre la
fabrique et non contre la corpora-
tion municipale ou contre l'office, c'est uniquement parce qu'en vertu
du droit civil la municipalité ou l'office qui serait poursuivi a un
recours en garantie contre son auteur, qui se trouve à être la
fabrique.
C'est uniquement pour cette raison que nous demandons de réserver
le recours contre la fabrique seulement.
M. Léger: Est-ce que vous avez actuellement une action
pendante?
M. Biron: Non, pas à ma connaissance. Il y a eu une mise
en demeure. A ma connaissance, il n'y a pas eu d'action d'intentée.
M. Léger: M. le Président, je pense que...
Le Président (M. Picard): S'il vous plaît,
messieurs, je crois que nous serons obligés de suspendre les travaux
parce qu'il va y avoir possiblement une bonne argumentation de part et d'autre
et rien ne sert d'aller à la course étant donné le
sérieux de la présentation d'un projet de loi.
M. Léger: M. le Président, je pense qu'on a
plusieurs choses à dire là-dessus. Cela remonte tellement loin en
arrière. Il y a des droits à protéger et je ne crois pas
qu'on puisse régler cela dans les quelques minutes qu'il nous reste.
Le Président (M. Picard): Le député de
Drummond?
M. Malouin: On aurait peut-être pu prendre jusqu'à
12 h 30. On aurait pu régler le problème.
Le Président (M. Picard): C'est très dangereux de
procéder à la course. Après tout, vous avez des personnes
ici qui présentent un projet de loi, cela représente des
dépenses, en plus de beaucoup de travail, et il serait injuste de
procéder à la course.
Alors, je suspends la...
M. Malouin: Si, à 12 h 30, ce n'était pas
terminé, on pourrait continuer.
M. Vaillancourt: On reviendra après la période des
questions.
M. Malouin: D'accord.
Le Président (M. Picard): Etant donné qu'il faut
attendre un ordre de l'Assemblée nationale, je me vois forcé
d'ajourner sine die, mais il est plus que certain que nous serons de retour ici
vers quatre heures cet après-midi. Merci.
(Fin de la séance à 12 h 9)
Reprise de la séance à 16 h 34
M. Picard (président de. la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales continue, cet après-midi,
l'étude du projet de loi no 108. Au moment de la suspension de nos
travaux, je crois que la parole était à M. Biron. M. Biron avait
la parole. Le député de Drummond.
M. Malouin: M. le Président, à la suspension des
travaux, les parties se sont réunies et elles ont convenu d'un texte. Si
on veut se référer au projet de loi, à la page 2, dans le
préambule, on pourrait enlever "d'avoir un titre incontestable sur
l'immeuble qu'elle a acquis, qu'il est dans son intérêt d'annuler
cette condition."
M. Léger: Voulez-vous parler un peu plus lentement pour
que je suive ce que vous dites.
M. Malouin: Enlever, à partir "d'annuler cette condition"
je lis la partie qu'on doit enlever "et qu'il y a lieu de
convertir tout droit de propriété à ce terrain en un droit
personnel contre la fabrique." Enlever cette partie de phrase.
M. Léger: On enlève à partir de quel
mot?
M. Malouin: A partir de "et qu'il y a lieu de convertir tout
droit de propriété à ce terrain en un droit personnel
contre la fabrique." L'article I demeure tel quel. L'article 2 devra se lire:
"Tout droit qui n'est pas autrement prescrit et dont une personne pourrait,
n'eût été l'article I, être investie par les
tribunaux compétents constitue un droit personnel à la valeur du
droit de propriété au 19 juillet 1974, ou avant cette date,
proportionnellement à la représentativité des
réclamants."
M. Léger: Avez-vous une copie de cela, pour qu'on puisse
vous suivre?
M. Malouin: J'avais seulement une copie.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que je peux faire
une suggsestion? Si nous pouvons prendre quelques instants pour faire faire les
photocopies, entre-temps, nos légistes ayant décelé une
technicité dans une des lois que nous avons adoptées ce matin,
nous pourrons prendre l'intervalle pour revenir sur cette technicité que
j'expliquerai.
Le Président (M. Picard): A quel projet de loi?
M. Goldbloom: II s'agit du projet de loi de la cité de
Côte-Saint-Luc, projet de loi no 182. Il s'agit de l'article 5 de cette
loi. Si je peux attirer votre attention sur la deuxième page et vers le
milieu de la page, vous verrez les mots "si l'article 523 s'applique à
ces terrains, l'évaluation doit en être ajustée à la
valeur réelle pour les fins du calcul en suivant mutatis mutandis la
procédure prévue à l'article 500". Les mots que je viens
de lire
ne sont pas nécessaires à cause de l'adoption de la Loi
sur l'évaluation foncière. L'article 523 de la Loi des
cités et villes s'applique aux terrains agricoles. Nous avons
prévu à l'article 21 de la Loi sur l'évaluation
foncière un nouveau régime d'évaluation et de taxation,
d'imposition des terrains agricoles.
Puisque nous avons remarqué cette technicité, nous allons
apporter la modification nécessaire à la Loi des cités et
villes, mais, pour concordance, il serait logique d'enlever les mots "dans
cette loi particulière de là cité de
Côte-Saint-Luc", parce que ces mots ne sont pas nécessaires.
Le Président (M. Picard): Si je comprends bien,
l'amendement touche le bill 182, l'article 5. Il s'agirait...
Nécessairement nous travaillons sur une galée. Il s'agirait,
après la 18e ligne de cet article 5, que cette 18e ligne se lise comme
suit: "La Loi sur l'évaluation foncière (1971, chapitre 50);" et
de biffer tout ce qui suit pour les quatre lignes suivantes jusqu'après
l'article 500.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est cela.
Le Président (M. Picard): Ce qui serait biffé, ce
serait à partir de la ligne 19 qui se lit comme suit: "si l'article 523
s'applique à ces terrains, l'évaluation doit en être
ajustée à la valeur réelle pour les fins du calcul en
suivant mutatis mutandis la procédure prévue à l'article
50". Tout ce texte serait biffé.
M. Goldbloom: Et, M. le Président, il faudra dans ce
cas...
Le Président (M. Picard): C'est 500.
M. Goldbloom: ... à la 18e ligne, remplacer le point et
virgule par un point.
Le Président (M. Picard): Par un point. Cet amendement
est-il adopté?
M. Goldbloom: Nos papillons se sont envolés et
reviendront.
Le Président (M. Picard): Je suspens la séance pour
quelques minutes afin de permettre aux honorables députés de
parler sans que l'on enregistre la discussion.
(Suspension de la séance à 16 h 42)
Reprise de la séance à 16 h 46
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Nous reprenons l'étude de ce projet de loi no 108. Dans le
préambule, à la page 2, il s'agit de biffer, à la
sixième ligne du paragraphe, 1, 2, 3, du préambule, après
les mots "d'annuler cette condition", et de biffer les mots suivants: ... et
qu'il y a lieu de convertir tout droit de propriété à ce
terrain en un droit personnel contre la fabrique". Cela est biffé.
M. Goldbloom: M. le Président, je soumets respectueusement
que ce n'est pas un point, mais bien un point et une virgule qu'il faudra
mettre, après le mot "condition".
Le Président (M. Picard): On n'est pas pour s'obstiner
pour un point ou une virgule. On mettra une virgule en bas du point.
Après les mots "d'annuler cette condition"; ensuite, paragraphe, cela se
continuera "à ces causes, Sa Majesté et le reste". Est-ce que cet
amendement est adopté?
M. Léger: J'aimerais savoir, d'abord, des personnes
concernées si, dans l'ensemble, ceci correspond à l'entente qu'on
nous a mentionnée tantôt à la commission comme étant
une entente entre les deux parties?
M. Biron: Oui, M. le Président. M. Jutras: C'est
exact.
M. Léger: Ce que j'aimerais savoir, c'est, parce qu'on a
devant nous l'amendement qui nous a été lu tantôt par le
député de Drummond, si vous avez une copie, si les deux parties
ont une copie actuellement.
M. Biron: Oui.
M. Léger: Est-ce que ce que signifie, en termes bien
précis et bien quotidiens, l'aspect légal de l'article 2
correspond à une entente entre les deux parties? Je lirais, pour qu'on
se comprenne bien, si on a tous la même chose, l'article 2, tel
qu'amendé et lu par le député de Drummond...
M. Malouin: Je ne sais pas ce que le député de
Lafontaine veut prouver, mais c'est la même copie qu'ont les deux
parties. Pourquoi revenir encore?
M. Léger: C'est parce que cela n'a pas
été... Le député de Drummond devrait
peut-être apprendre qu'il y a un journal des Débats, et qu'au
journal des Débats doit être inscrit exactement ce sur quoi on
discute. Cela n'a pas été le cas, parce que, de la façon
qu'il s'est exprimé tantôt, c'était "complètement"
mêlant.
M. Malouin: Le député de Lafontaine relira le
journal des Débats et il verra...
Le Président (M. Picard): A l'ordre!
M. Léger: Ce que je veux, c'est qu'on se comprenne bien.
On discute pour le journal des Débats et j'ai la parole, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): C'est cela.
M. Léger: L'article 2 que j'ai devant moi se lirait comme
suit: "Tout droit qui n'est pas autrement prescrit et dont une personne
pourrait, n'eût été l'article 1, être investie par
les tribunaux compétents constitue un droit personnel à la valeur
du droit de propriété au 19 juillet 1974 ou avant cette date,
proportionnellement à la représentativité des
réclamants". Sur cela, vous vous êtes entendus, avant qu'on
revienne en commission?
Est-ce que cela correspond exactement à la préoccupation
qu'on avait ce matin de permettre que le droit de propriété soit
plutôt un droit, je ne dirais pas réel, je ne suis pas un avocat,
mais le droit en vertu de la condition qui, au départ, était un
genre de je cherche le terme que j'avais écrit, ici, tantôt
servitude? Est-ce que cela correspond à l'intention que vous
aviez, ce matin, quand vous avez dit que cette loi n'était pas conforme
aux droits des héritiers?
M. Jutras: M. le Président, je pense que la question peut
m'être posée, d'après l'information demandée. Quant
à moi, qui ai pour mandat de représenter les héritiers
Raymond, je dois dire que nous sommes satisfaits du texte qui est devant vous
actuellement. Même si, en tant que juriste cela déborde
peut-être mon mandat, c'est à vous d'apprécier la chose
je soutiens toujours qu'une loi spéciale n'est pas
nécessaire, parce que tout le problème aurait pu et pourrait
facilement être résolu par le code civil, de la même
façon que ce genre de problème est résolu par le code
civil quand il s'agit de particuliers et non pas d'organismes parapublics,
comme l'Office municipal d'habitation.
M. Goldbloom: M. le Président, je crois que le point de
vue que vient d'exprimer le procureur des héritiers est un point de vue
que nous pouvons respecter. Mais, l'avis que nous avons de nos conseillers
juridiques n'est pas tout à fait conforme à ce point de vue qui
vient d'être exprimé.
Je ne sais pas si le député de Drummond veut ajouter
quelque chose.
M. Malouin: Je n'ai plus de commentaire, sauf que ce projet de
loi veut tout simplement, tout en garantissant leurs droits aux
héritiers, garantir aussi, à ceux qui habitent et, à ceux
qui possèdent une propriété sur ce terrain que leurs
droits aussi seraient respectés , qu'il n'y aura pas rétrocession
et qu'il n'y aura pas reprise par des parties. Je pense que, sur ce projet de
loi, on s'entend très bien . Tout le monde est heureux de ce projet de
loi.
M. Goldbloom: M. le Président, si je peux simplement
ajouter un mot, pour le journal des Débats, comme a dit le
député de Lafontaine, et pour que ce soit clair dans l'esprit de
tout le monde, ce que l'on fait, parce projet de loi, c'est que l'on dit qu'il
y a eu des choses qui se sont passées.
On ne se prononce pas sur ces choses, mais il y a aujourd'hui, un
état de fait. Il y a des immeubles qui ont été construits.
On dit aux héritiers: Vous n'aurez pas le droit de reprendre les
terrains et les immeubles, mais, si vous avez des recours, vous exercerez vos
recours de la façon normale. C'est cela que l'on veut dire quand on
transforme un droit réel en un droit personnel. C'est-à-dire que
la compensation, si l'on se croit lésé, est possible.
Dans la dernière rédaction qui est devant nous, on
n'identifie pas la personne morale contre laquelle ces recours pourraient
être exercés. En enlevant cette allusion, nous évitons de
nous substituer aux tribunaux. Ces sont les tribunaux qui détermineront
contre qui un recours est justifié et accepteront ou refuseront la
demande des plaignants.
M. Léger: D'accord, M. le Président. Je pense que
c'est la meilleure solution.
Le Président (M. Picard): Les deux procureurs sont-ils
d'accord?
M. Jutras: Oui, merci.
Le Président (M. Picard): L'article I est adopté,
tel qu'il apparaît au projet de loi. L'article 2 est remplacé
totalement par le papillon.
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Picard): La totalité de l'article
2 disparaît. Le papillon est adopté.
M. Léger: Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 3, adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Picard): Merci, messieurs. La commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 16 h 54)