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Commission permanente des affaires municipales
Projets de loi privés nos 102,176 et 180
Séance du jeudi 19 juin 1975
(Vingt heures vingt-quatre minutes)
M. Caron (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales est réunie pour
étudier le projet de loi no 102, Loi concernant la ville de Malartic, le
projet de loi no 176, Loi concernant la ville de Val-d'Or, et le projet de loi
no 180, Loi concernant la ville de Longueuil.
Les membres de la commission sont les suivants: M. Bédard
(Chicoutimi), M. Bédard (Montmorency), M. Bellemare (Johnson), M. Boutin
(Abitibi-Ouest), M. Caron (Verdun), M. Chagnon (Lévis), M. Déziel
(Saint-François), M. le ministre Goldbloom (D'Arcy McGee), M. Leduc
(Taillon), M. Ostiguy (Verchères) est remplacé par M. Houde
(Abitibi-Est), M. Perreault (L'Assomption), M. Vaillancourt (Orford), M.
Déom (Laporte) remplace M. Parent (Prévost).
Avant de commencer, je suggérerais...
M. Samson: M. le Président... Le Président (M.
Caron): Oui.
M. Samson: ... je ne sais pas si j'ai bien compris. Je
demanderais de substituer le nom de M. Roy par le nom de...
Le Président (M. Caron): M. Roy (Beauce-Sud)...
M. Samson: ... Samson.
Le Président (M. Caron): ... par M. Samson.
M. Samson: Rouyn-Noranda.
Le Président (M. Caron): Je suggérerais M. Leduc
(Taillon) comme rapporteur. Agréé?
M. Samson: Adopté.
Le Président (M. Caron): La parole est au ministre des
Affaires municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais tout simplement
accueillir ceux qui sont venus s'exprimer sur ces projets de loi privés.
Je n'ai pas de suggestion très précise à faire quant
à l'ordre de l'étude des trois projets, sauf qu'il me semble que
nous pourrons avantageusement commencer par ou Malartic ou Val-d'Or et terminer
par la ville de Longueuil, puisqu'il me semble que le projet de loi de
Longueuil est plus volumineux que les deux autres.
Le Président (M. Caron): La commission est d'accord pour
qu'on procède par la ville de Malartic?
M. Goldbloom: Très bien, M. le Président.
Le Président (M. Caron): Tout le monde est d'accord.
Me Georges Cliche, procureur, M. Normand Coulombe, maire de Malartic. Me
Rémi Beau-chesne, conseiller juridique de l'Association des
propriétaires de Roc-d'Or.
Projet de loi no 102
Explications préliminaires
M. Samson: M. le Président, avec la permission de la
commission, puisque le projet de loi est inscrit à mon nom, si la
commission le permet, je pourrais donner certaines explications quant au projet
de loi et le procureur de la ville de Malartic ainsi que le maire et les
procureurs d'un autre groupe qui sont là pourront être
interrogés, je pense, aussi longtemps qu'il sera nécessaire.
Le projet de loi no 102, Loi concernant la ville de Malartic est un
projet de loi qui vise à regrouper une certaine partie de territoire
alentour de l'actuelle délimitation de la ville de Malartic.
Les raisons qui militent en faveur de ce projet de loi sont nombreuses.
D'abord, l'annexion de territoire permettra à la ville de Malartic de
pouvoir utiliser le territoire nécessaire pour le projet de parc
industriel.
Deuxièmement, un camping qui est déjà en place
ainsi qu'un complexe sportif en voie de projet serait inclus dans ce territoire
nouveau.
Troisièmement, ce qui n'est pas à dédaigner, le
territoire nouveau inclura les installations de la mine Camflo qui pourrait
procurer, bien sûr, des sources de revenu très importantes
à la ville de Malartic.
Bien sûr, quand un projet de loi vise à agrandir un
territoire et que cet agrandissement de territoire vise également des
gens qui sont résidants sur une partie de ce territoire, il est normal
que tous ces gens soient consultés.
Alors, devant la présentation de ce projet de loi, de
façon spéciale pour la circonstance, puisque c'est dans mon
comté, j'ai personnellement envoyé des lettres à tous les
résidants et de la ville de Malartic actuelle et de la partie à
être annexée.
Cette consultation m'a permis, évidemment, de voir dans quelle
proportion les résidants de la ville de Malartic sont
intéressés à l'agrandissement de leur territoire et dans
quelle proportion les résidants de Roc-d'Or, parce qu'on appelle cela
ainsi, ne sont pas intéressés à être inclus dans
l'annexion nouvelle de territoire.
J'ai compilé, sur une base totalement différente et
indépendante, les réponses reçues de ces deux secteurs. Je
pense que les citoyens de Malartic avaient le droit d'être
consultés s'ils sont d'accord sur l'agrandissement de leur territoire et
s'ils sont d'accord de regrouper avec eux des gens qui
sont à l'extérieur du territoire, ce à quoi ils ont
répondu oui. Par contre, les résidants de Roc-d'Or, qui ont
été également consultés par la même voie,
mais dont la compilation est différente, se sont prononcés dans
une proportion extraordinairement forte contre le projet d'annexion de leur
territoire résidentiel à la ville de Malartic.
Devant ces faits, M. le Président, devant cette consultation que
je considérais normal de faire ainsi que d'autres consultations verbales
que j'ai eues, j'ai suggéré aux requérants de retrancher
de leur demande une partie de territoire. Avec la nouvelle proposition
d'agrandissement, évidemment, si on regarde tout ce qui est
défini dans le projet de loi, je pense que c'est pas mal technique, cela
peut être un peu long, j'ai ici une carte géographique qui
pourrait permettre aux membres de la commission de voir exactement ce qu'est la
ville de Malartic actuellement et ce qu'elle sera une fois faite l'annexion du
territoire. A la demande des citoyens de Roc-d'Or, je présente
immédiatement un amendement tout en présentant le projet de loi
qui...
M. Bédard (Chicoutimi): Au nom des citoyens de
Roc-d'Or?
M. Samson: Je présente un amendement parce que je suis
celui qui propose le bill. Cet amendement représente, si vous le voulez,
la volonté qu'ont manifestée les citoyens de Roc-d'Or de ne pas
être compris dans cette annexion de territoire.
L'amendement est fait de la façon la plus simple possible...
Le Président (M. Picard): Un instant, s'il vous
plaît. J'aimerais faire remarquer au député de
Rouyn-Noranda que le président n'a pas de copie, l'amendement n'est pas
reçu.
M. Samson: Je m'excuse, M. le Président, peut-être
qu'on pourrait vous... L'amendement, je l'ai présenté de
façon simple, mais c'est un amendement de principe au projet de loi, qui
pourrait être retouché juridiquement pour
réapparaître dans le projet de loi en troisième lecture
avec la nouvelle définition de territoire.
C'est tout simplement ceci: Au territoire à être
annexé, nous retranchons les lots 27 et 28 des rangs 1, des rangs 2, des
rangs 3, des rangs 4 et des rangs 5 du canton de Malartic.
Autrement dit, nous retranchons totalement le territoire
résidentiel des citoyens de Roc-d'Or qui ne veulent pas être
annexés à Malartic.
M. le Président, je pense avoir fourni suffisamment
d'explications. Par les consultations que j'ai eues, les requérants sont
d'accord sur cette proposition d'amendement. J'ai eu l'occasion aussi de parler
avec les représentants qui manifestaient de l'opposition dans le groupe
de Roc-d'Or et qui ne voulaient pour aucune considération être
inclus dans cette annexion. Je leur ai dit, quand je leur ai parlé, que
je proposerais qu'on retranche cette partie de territoire du projet de loi.
Effectivement, mon amendement vise à retrancher cette partie. Je
pense que, dans les circonstances, avec les consultations que nous avons faites
auprès de la population des deux endroits concernés, le projet de
loi devrait maintenant pouvoir faire l'unanimité de ceux qui le
proposent et de ceux qui s'y opposaient.
M. Gold bloom: M. le Président, je pense que la
contribution que vient de faire l'honorable député de
Rouyn-Noranda à cette discussion est fort utile.
Il a cherché à concilier les intérêts des
gens de cette localité. Je ne voudrais pas qu'il soit offusqué si
je demande s'il y a dans la salle des gens qui représentent les divers
points de vue qui pourraient s'exprimer là-dessus pour que nous ayons,
sans mettre en doute sa parole, le point de vue de ceux qui sont venus pour
l'étude de ce projet de loi.
M. Samson: C'est absolument normal, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Un instant, s'il vous
plaît. J'aimerais faire part aux membres de la commission que j'ai
reçu une demande d'être entendues par la commission, en rapport
avec ce projet de loi, de mesdames Carmen Lévesque et Bernadette
Bouffard. Est-ce que ces personnes sont présentes? Voulez-vous vous
approcher du micro, s'il vous plaît?
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, avant de
continuer les travaux, est-ce qu'il y aurait lieu d'inclure le
député de Maisonneuve comme membre de la commission? En ce qui
concerne...
Le Président (M. Picard): Un instant. Il remplace qui?
M. Bédard (Chicoutimi): En remplacement de M. Léger
(Lafontaine).
Le Président (M. Picard): II y a accord pour que M. Burns
de Maisonneuve remplace M. Léger de Lafontaine?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela.
M. le Président, la demande du ministre des Affaires municipales
vient à point, parce que je dois dire que nous aussi, nous avions
reçu un mémoire des citoyens de Roc-d'Or qui, effectivement,
semblaient unanimement s'opposer à cette annexion de leur territoire par
la municipalité de Malartic.
A la lecture des allégués qui étaient contenus dans
leur mémoire, nous avions l'intention de procéder à un
interrogatoire approfondi si on peut employer l'expression pour
voir jusqu'à quel point tous les éléments qui sont
contenus dans leur mémoire étaient vérifiables. Si tous
ces éléments étaient exacts, nous, de l'Opposition
officielle, croyions qu'il y avait sûrement des motifs sérieux, il
y aurait eu des motifs sérieux pour nous opposer à ce projet de
loi tel que présenté.
Le député de Rouyn-Noranda nous a apporté
l'amendement que nous connaissons tous au niveau de la commission. Il resterait
à savoir s'il me le permet, je lui poserai une seule question
avant de procéder à l'audition des personnes qui veulent se faire
entendre du député de Rouyn-Noranda si des oppositions se
sont manifestées à lui une fois qu'il a fait connaître le
projet de son amendement aux gens concernés de Roc-d'Or.
M. Samson: Les oppositions qui se sont manifestées sont
par la voie de la correspondance; ce sont les mêmes personnes, je crois,
qui ont rencontré le représentant de l'Opposition officielle et
qui m'ont fait connaître les motifs qu'il n'est pas nécessaire de
répéter, mais que j'ai trouvé valables.
Je leur ai fait part de mon intention de proposer un amendement pour
faire en sorte que Roc-d'Or ne soit pas inclus dans ce projet.
La rencontre que j'ai eue, cet après-midi, avec Mme
Lévesque et Mme Bouffard fait qu'elles ont semblé d'accord.
C'était l'essence de leur demande que Roc-d'Or ne soit pas inclus dans
cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Avec votre amendement, si je
comprends bien, Roc-d'Or comme tel n'est pas inclus.
M. Samson: L'amendement n'est pas une description nouvelle, parce
qu'il aurait été trop long de le faire. J'ai
procédé de la façon inverse. C'est-à-dire que je
propose de retrancher du projet de loi les lots 27 et 28 du rang 1, du canton
Malartic, des rangs 2, 3, 4 et 5, ce qui fait que nous excluons totalement
Roc-d'Or. Mme Lévesque a vu cette partie de la carte, pendant que
j'étais en Chambre, cet après-midi. Un de mes secrétaires
en a discuté avec elle et j'ai demandé à mon
secrétaire d'être certain que Mme Lévesque nous fasse part
de son point de vue quant à la description pour nous assurer que nous
retranchions totalement Roc-d'Or. Il semble que c'est conforme à leur
désir.
De toute façon, je n'ai pas d'objection à ce que nous le
leur demandions, au cas où on aurait oublié quelque chose.
Le Président (M. Picard): Mme Lévesque, est-ce que
vous allez représenter aussi Mme Bouffard dans vos remarques?
Mme Lévesque (Carmen): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Pourriez-vous nous laisser
savoir votre point de vue en rapport avec ce projet d'amendement au projet de
loi?
Mme Lévesque. Je suis favorable au projet
d'amendement.
Le Président (M. Picard): Tel qu'énoncé par
le député de Rouyn-Noranda?
Mme Lévesque: Tel qu'énoncé par M.
Samson.
Le Président (M. Picard): D'accord. Y a-t-il d'autres
questions?
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que. vous
étiez de celles qui s'opposaient à ce que Roc-d'Or soit
incorporé dans le projet de loi.
Mme Lévesque: C'est cela.
Le Président (M. Picard): Y a-t-il d'autres questions de
la part des membres de la commission? Oui, le député de...
M. Déziel: Serait-il possible de connaître, de ces
dames, le motif pour lequel elles voulaient retrancher ces terrains? Est-ce
à caractère confidentiel.
M. Samson: Non, je pense qu'on peut leur demander les motifs qui
font que les gens de Roc-d'Or ne voulaient pas être inclus dans le
territoire à être annexé. Il n'y a aucune cachette
là-dedans. Les motifs sont absolument valables. On peut leur
demander.
Mme Lévesque: On est venu pour cela, pour exposer nos
motifs. C'est que cette annexion représente, pour les gens
concernés, aucune amélioration à notre sort, aucun
progrès. On n'est pas contre le fait que la municipalité veuille
annexer des territoires pour agrandir les limites de la ville, au contraire. Ce
qu'on ne souhaite pas, c'est que nos propriétés soient
annexées, parce que cela ne nous apporterait aucun progrès pour
nous autres. Cela ne représente aucun progrès pour nous autres.
Les services que la ville peut vraiment nous offrir sont vraiment très
minimes.
Il y aurait à peu près... le service de vidange le service
d'incendie, c'est à peu près inexistant. On est
déjà protégé par la Police provinciale. On ne
pourrait pas nous offrir l'eau et l'aqueduc. On serait prêt à
payer pour avoir des services, mais comme ces services ne peuvent nous
être offerts, on refuse d'être annexé.
M. Bédard (Chicoutimi): Là, vous aviez
consigné toutes ces...
Mme Lévesque: Toutes ces données.
M. Bédard (Chicoutimi): ... considérations et ces
données dans le mémoire que...
Mme Lévesque: Que j'ai préparé.
M. Bédard (Chicoutimi):... vous aviez
préparé.
Mme Lévesque: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): La situation n'a pas changé
depuis.
Mme Lévesque: Non.
M. Goldbloom: M. le Président, il me semble qu'il serait
normal que nous entendions le point de vue de la ville de Malartic aussi, pour
savoir si
la ville est consentante à voir retrancher les lots en question
et demeure satisfaite de l'annexion.
Le Président (M. Picard): Me Georges Cliche.
M. Cliche (Georges): M. le Président, à titre de
procureur de la ville de Malartic, je désire vous souligner que la ville
de Malartic est entièrement d'accord pour retrancher les lots 27 et 28
des rangs 1 à 5. Merci.
Le Président (M. Picard): Est-ce que le maire de la ville
a des commentaires à faire?
M. Cliche: M. le Président, je ne crois pas qu'il ait des
commentaires. On ne voudrait pas faire perdre du temps à la commission.
Vous avez beaucoup de boulot.
M. Goldbloom: M. le Président, nous avons
créé un précédent il y a quelques semaines, je
pense. Il serait peut-être loisible de suspendre pour quelques instants
et permettre au député de Rouyn-Noranda de nous montrer la carte
pour indiquer exactement, physiquement, comment le territoire se
présente sur la carte, ce qui serait annexé et ce qui ne serait
pas annexé selon son amendement.
Le Président (M. Picard): La séance est donc
suspendue pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 20 h 44)
Reprise de la séance à 20 h 49
M. Picard (président de la commission des affaires
municipales): A l'ordre, s'il vous plaît!
Avant d'étudier l'amendement proposé à l'article 2,
il faudrait peut-être commencer par l'article 1.
M. Bédard (Montmorency): Avant, M. le Président, je
voudrais demander au député de Chicoutimi s'il a une meilleure
visibilité maintenant.
Le Président (M. Picard): M. le député de
Chicoutimi, on vous pose une question.
M. Bédard (Montmorency): Je voudrais demander au
député de Chicoutimi s'il a une meilleure visibilité
maintenant.
M. Bédard (Chicoutimi): Maintenant que le
député de Montmorency s'est enlevé du bout de la table, on
a une chance de voir les personnes qui viennent se faire entendre.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai toujours le
problème des députés d'Orford, de Laporte, d'Abitibi-Est,
de Taillon, de L'Assomption, et de Jeanne-Mance.
M. Bédard (Montmorency): Surtout Orford, M. le ministre.
Il est gros.
M. Vaillancourt: On va tasser le bout de la table par
là.
M. Brisson: Rouyn-Noranda...
M. Bédard (Chicoutimi): On pourrait mettre M. Goldbloom
à l'autre bout de la table.
Le Président (M. Picard): Article 1... M. Goldbloom:
M. le Président...
Le Président (M. Goldbloom): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'article 1?
M. Goldbloom: Je pense que, pour ma part, avec les
déclarations faites par les personnes qui sont ici et avec les
explications fournies par l'honorable député de Rouyn-Noranda, je
suis prêt à accepter la modification qu'il propose.
Il a reconnu lui-même que la forme de son amendement peut laisser
à désirer aux yeux des avocats. Il me semble qu'il y a deux
façons de procéder, et je voudrais consulter les membres de la
commission sur le choix entre ces deux façons, ou bien de laisser le
texte en suspens pour le temps nécessaire à une meilleure
rédaction, ou bien je suis moins sûr de cette
deuxième option accepter le texte moyennant une reformulation
avant le dépôt du rapport devant la Chambre.
Est-ce que les membres de la commission ont un avis qu'ils voudraient
exprimer sur ce choix?
M. Samson: Je pense, M. le Président, que le ministre a
absolument raison. Je ne m'attache pas à la rédaction actuelle de
l'article. Je l'ai fait dans sa forme la plus simple pour le faire comprendre.
La meilleure façon serait peut-être de laisser le soin aux
légistes de reconstruire l'article 1, en fonction des retranchements que
nous exigeons, ce qui nous permettrait d'accepter le principe de l'amendement.
En troisième lecture, l'article 1 deviendrait clair, avec toutes les
modifications incluses. Je pense que ce serait la meilleure façon de
procéder.
M. Bédard (Chicoutimi): L'esprit de l'amendement est que
les habitants de Roc-d'Or et les territoires dont ils sont
propriétaires...
M. Samson: Les lots...
M. Bédard (Chicoutimi):... soient exclus de ce projet.
M. Samson: ... mentionnés sont sortis du texte.
M. Goldbloom: Puisqu'il s'agit d'une description technique et
puisque nous agissons publiquement, je pense que nous pouvons collective-
ment donner notre engagement aux intéressés, à
savoir que ce qui a été indiqué par l'amendement sera
reproduit dans la description technique qui paraîtra...
M. Samson: D'ailleurs, si cela peut aider les officiers
légistes, je peux déposer la carte géographique que j'ai
en main.
M. Goldbloom: Oui. Très bien.
Le Président (M. Picard): Accepté.
M. Goldbloom: Maintenant...
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, concernant
ce projet de loi...
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): ...j'aurais une demande
d'explication au ministre. Au dernier paragraphe de l'article 1, on
spécifie ceci: "Le nouveau territoire ci-dessus annexé n'est pas
assujetti aux dispositions de l'article 29 de la Loi des mines."
M. Goldbloom: Le ministère des Richesses naturelles a
été consulté au sujet de cette disposition et est
d'accord. C'est un élément...
M. Bédard (Chicoutimi): Pour quelle raison?
M. Goldbloom:... qui indique que personne ne pourra, sans la
permission écrite du ministère des Richesses naturelles, jalonner
comme "claims" des terrains situés dans les limites d'une cité ou
d'une ville.
Alors, on ne serait pas assujetti à cet article qui est l'article
29 de la Loi des mines.
M. Bédard (Chicoutimi): Et l'article 29 de la Loi des
mines, paragraphe 2, avait comme conséquence de protéger les
berges de la rivière. Le ministre peut-il me dire pourquoi on apporte ce
changement? Je voudrais savoir les raisons. Je comprends que le
ministère est d'accord, mais pourquoi est-il d'accord?
M. Goldbloom: II serait peut-être mieux de permettre aux
représentants de la ville d'expliquer pourquoi cette demande a
été formulée et dans quel sens.
Le Président (M. Picard): Me Cliche.
M. Cliche (Georges): II me fait plaisir d'expliquer à la
commission les motifs pour lesquels les officiers du ministère des
Richesses naturelles ont exigé d'ajouter ce paragraphe au projet de
loi.
La ville de Malartic est située sur un gisement minier qui se
découvre d'année en année. Depuis 40 ans, on
découvre des mines dans le territoire de la municipalité. On n'a
pas fini d'en découvrir. Il y en aura d'autres. On appelle cela la
faille Cadillac.
Alors, pour que la découverte des mines se fasse plus facilement,
on a demandé que cela ne soit pas assujetti à l'article 29 qui
exige, lorsqu'un jalonnement est fait, l'autorisation préalable du
ministre des Richesses naturelles.
Alors, en excluant cet article, le jalonnement pourra se faire plus
facilement et plus rapidement et à l'avantage de la population de
Malartic.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que je comprends que vous
allez quand même avoir des règlements de zonage qui vont
protéger la rivière, dans le sens d'en empêcher
l'érosion?
M. Cliche: II n'y a pas de rivière dans le territoire
annexé.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais il y a des lacs.
M. Cliche: II y a une petite rivière, un petit
ruisseau.
M. Bédard (Chicoutimi): Y a-t-il des lacs? Il y a des
lacs.
M. Cliche: Oui. Il y a trois petits lacs qui sont actuellement
pollués et qui seront dépollués dans un avenir
rapproché par la municipalité.
Concernant votre demande pour le règlement de zonage, au
paragraphe antérieur, il est écrit: "Le conseil de ville de
Malartic doit, par règlement, décréter que sur tout le
territoire ci-dessus annexé, il ne peut être érigé
aucun bâtiment sur le territoire compris dans les limites du territoire
ci-dessus décrit, etc.". Cela est pour convenir, qu'à l'avenir,
il ne pourra pas y avoir de construction sans avoir étudié au
préalable ce qu'il y a dans le sous-sol pour ne pas empêcher
qu'une nouvelle mine se construise sur le territoire. C'est encore une nouvelle
exigence des Richesses naturelles. D'ailleurs, M. Fredette, le sous-ministre,
m'écrivait une lettre en date du 14 novembre 1974: "Nous avons
examiné le texte du bill que la ville de Malartic doit soumettre
à l'approbation de l'Assemblée nationale lors de la
présente session. Nous constatons que le texte du bill a
été préparé de façon à tenir compte
de nos remarques et de nos demandes. Dans ces conditions, nous n'avons aucune
objection..."
Le Président (M. Picard): Un peu de silence, messieurs,
s'il vous plaît, pour qu'on entende Me Cliche.
M. Cliche: "... dans ces conditions, nous n'avons aucune
objection à ce que le bill de Malartic soit soumis à
l'approbation de l'Assemblée nationale. Signé, le sous-ministre
Fredette".
M. Bédard (Chicoutimi): C'est simplement aux fins d'avoir
une meilleure compréhension. Vous dites qu'il y a des lacs qui sont
pollués à l'heure actuelle?
M. Cliche: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous enlevez l'article 29 et
que vous permettez le déboisement, à ce moment-là, est-ce
que cela ne peut pas augmenter la pollution?
M. Cliche: Ce n'est pas le déboisement, c'est la recherche
minière souterraine. C'est surtout l'or. Il y a des gisements d'or
à Malartic, principalement.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais demander
à l'honorable député de Chicoutimi, si nous parlons du
même article. Celui que j'ai devant les yeux, l'article 29 de la Loi des
mines, se lit comme suit: "Personne ne peut, sans la permission écrite
du ministre, jalonner comme claims les terrains mis de côté par la
couronne comme lots de villages ou de villes; b) subdiviser en lots à
bâtir et inscrits comme tels sur le plan et dans le livre de renvoi du
cadastre officiel ou c) situés dans les limites d'une cité ou
d'une ville."
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne crois pas que vous ayez le
bon ou c'est moi qui n'ai pas le bon, mais quand...
M. Goldbloom: Je suis obligé de croire, selon le sens du
texte du projet de loi, que c'est l'honorable député de
Chicoutimi qui n'a pas le bon article.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est peut-être votre projet
de loi qui n'est pas correct. Je ne sais pas, mais il est dit "Le nouveau
territoire ci-dessus annexé n'est pas assujetti aux dispositions de
l'article 29 de la Loi des mines, Statuts refondus 1964, chapitre 89."
M. Cliche: II y a eu un amendement.
M. Bédard (Chicoutimi): C'était bien le chapitre
89, article 29.
M. Goldbloom: II s'agit du chapitre 34 des lois de 1965.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans le projet de loi, c'est
écrit: "chapitre 89"
M. Cliche: M. le Président...
M. Goldbloom: Ce n'est pas mon projet ni notre projet, M. le
Président, c'est le projet de la ville.
M. Bédard (Chicoutimi): De la commission.
M. Goldbloom: Paraît-il que l'on a constaté que la
version de 1964 n'était pas la bonne version puisqu'il y a eu une
refonte de la Loi des mines en I965 et donc, en corrigeant l'allusion pour
qu'on indique au lieu de 1964, chapitre 89, on devrait lire: "loi de 1965,
chapitre 34".
M. Bédard (Chicoutimi): Ce qui veut dire que j'avais
raison de dire: Ou le ministre se trompe ou le projet de loi n'est pas
correct.
M. Cliche: M. le Président, je pourrais expliquer. Lorsque
nous avions préparé le projet de loi, nous n'avions fait aucune
mention de la loi, c'est-à-dire des Statuts refondus 1964, chapitre 89,
ce n'est pas nous qui l'avons ajouté. C'est le secrétariat des
commission et il a marqué 1964 au lieu de 1965.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne vous fais pas de reproche,
si le projet de loi mentionne les Statuts refondus 1964, chapitre 89. Il s'agit
simplement de corriger pour que le ministre et moi soyons sur la même
longueur d'onde, au moins sur le même article.
M. Cliche: Je m'excuse, j'aurais dû le souligner.
M. Goldbloom: M. le Président, il faudra que le dernier
alinéa de l'article 1, à sa dernière ligne, se lise: "Loi
de 1965, chapitre 34."
Le Président (M. Picard): Si je comprends bien, c'est
toujours l'article 29.
M. Goldbloom: Toujours l'article 29.
Le Président (M. Picard): II y a un amendement
proposé par le ministre pour changer la dernière ligne du
troisième alinéa pour qu'il se lise comme suit: "Lois du
Québec 1965, chapitre 34". Cet amendement est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
M. Goldbloom: II y a un autre amendement à proposer
à l'alinéa précédent, M. le Président, et
à la première ligne on lit: "Le conseil de la ville de Malartic
doit..." Et il faut remplacer le mot "doit" par le mot "peut" pour respecter la
tradition législative.
Le Président (M. Picard): Ce deuxième amendement
à l'article 1, quatrième alinéa, première ligne,
changer le mot "doit" par le mot "peut". Cet amendement est-il adopté?
Me Cliche.
M. Cliche: M. le Président, je désire vous
souligner que c'est une exigence du ministère des Richesses naturelles,
le "doit". Ce sont les officiers du ministère des Richesses naturelles
qui ont demandé d'inclure le "doit". Il faut que ce soit une obligation
pour la municipalité. Pour ne pas contredire le ministère des
Richesses naturelles, je vous souligne que...
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que c'est plus qu'une
technique législative parce qu'il y a toute la différence,
même du point de vue légal, entre "peut" et "doit".
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai devant moi une lettre
en date du 21 avril 1975 de Me Jean Hamel, notaire, conseiller juridique au
ministère des Richesses naturelles et j'en cite deux paragraphes. "Le
but de cette loi est apparemment de re-
tirer des avantages fiscaux pour la ville de Malartic. Toutefois, cette
municipalité ne veut en rien restreindre la prospection minière
ou toute entreprise minière quelconque sur la partie de territoire
qu'elle se propose d'annexer. C'est donc la raison pour laquelle le paragraphe
2 du projet prévoit qu'aucun bâtiment ne pourrait être
érigé sur ce territoire, sauf ceux nécessaires au
développement d'une mine. D'ailleurs, cette disposition ne nous concerne
aucunement."
Je fais remarquer que la ville de Malartic a déjà obtenu
une loi privée, chapitre 87 des lois de 1942, et on lit: "Le conseil de
la ville de Malartic peut, par règlement, décréter que sur
tout le territoire ci-dessus annexé, il ne pourra être
érigé aucun bâtiment et ainsi de suite... "
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai rien contre le fait qu'on
indique peut ou doit, c'est clair qu'il y a une différence entre les
deux.
M. Goldbloom: Vive la différence! M. le Président,
il y a une autre modification que je voudrais proposer...
Le Président (M. Picard): Est-ce que vous maintenez cet
amendement?
M. Goldbloom: Oui, s'il vous plaît.
Le Président (M. Picard): Avez-vous d'autres commentaires
au sujet de cet amendement?
M. Cliche: Non, je ne suis pas d'accord. Je laisse cela purement
à la discrétion de la commission. C'est à la commission de
décider.
Le Président (M. Picard): Remarquez bien que, comme le
ministre l'a dit, le ministère des Richesses naturelles a dit que cela
ne le concernait pas.
Maintenant, si en tant que procureur de la ville de Malartic vous nous
trouvez des arguments pour dire qu'on devrait inclure "doit", vous pouvez
convaincre les membres de la commission de maintenir le mot "doit" au lieu du
mot "peut".
M. Cliche: M. le Président, je préférerais
que le mot "peut" soit dans le texte, mais j'avais compris que le
ministère des Richesses naturelles voulait qu'on inscrive le mot
"doit".
Le Président (M. Picard): L'amendement est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Pour plus de latitude.
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Picard): Adopté.
M. Goldbloom: Maintenant, M. le Président, il est
suggéré par nos conseillers juridiques que nous introduisions un
article additionnel qui de- viendrait l'article 2 et qui se lirait comme suit:
"Le territoire annexé fait partie du quartier no 1 de la ville."
Simplement pour situer le territoire dans un quartier plutôt que
dans un autre.
M. Samson: Est-ce qu'il serait permis de poser une question au
requérant?
M. Goldbloom: Certainement.
M. Samson: J'aimerais demander aux représentants de la
ville de Malartic si ce nouvel amendement qui est suggéré, que le
nouveau territoire à annexer fera partie du quartier no 1, cela pose des
objections techniques.
M. Cliche: Non. Nous en avions discuté cet
après-midi avec les officiers du ministère des Affaires
municipales.
M. Samson: D'accord.
Le Président (M. Picard): Cet amendement qui a pour effet
d'ajouter un nouvel article 2 et qui se lirait comme suit: "Le territoire
annexé fait partie du quartier no 1 de la ville" est-il
adopté?
M. Samson: Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 2 devenu
l'article 3?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Alors, ceci
termine l'étude du projet de loi no 102, Loi concernant la ville de
Malartic.
Au nom de tous les membres de la commission, je désire remercier
le procureur, Me Cliche, de même que Mme Lévesque et Mme
Bouffard.
M. Cliche: On remercie la commission de nous avoir entendus.
Projet de loi no 176
Le Président (M. Picard): S'il vous plaît, nous
allons maintenant passer à l'étude article par article du projet
de loi no 176, Loi concernant la ville de Val-d'Or.
J'inviterai immédiatement le parrain du bill, M. Houde,
député d'Abitibi-Est, à nous présenter les
personnes, les requérantes, les procureurs de...
M. Houde (Abitibi-Est): M. le maire J-Eugène
Bérard, maire de Val-d'Or; à côté de lui, M. Normand
Farrell, commissaire industriel de la ville de Val-d'Or; M. Paul Lachapelle,
greffier de la ville de Val-d'Or; Me Jean Beaulieu, procureur de la ville de
Val-d'Or.
M. le Président, je suis très heureux que la ville de
Val-d'Or présente ce projet de loi. Val-d'Or connaît actuellement
une expansion assez fantastique. Elle a besoin, pour mieux planifier
l'avenir
de son territoire, d'utiliser les ressources qui l'entourent de
façon maximale. Elle a besoin de ce territoire. Me Beaulieu vous donnera
toutes les raisons. J'ai remis aussi certains documents à tous les
membres, dont un de la Corporation de développement industriel et
commercial de la région de Val-d'Or, expliquant pour quelles fins
industrielles elle a besoin d'une augmentation de territoire; un autre concerne
la confection du grand rôle de l'évaluation, en 1975 pour la demie
ouest du territoire à annexer, ainsi qu'un rapport des permis de
construction; un autre concerne la confection des grands rôles
d'évaluation et une recommandation de la Commission d'urbanisme de la
ville de Val-d'Or appuyant l'agrandissement du territoire projeté.
Si vous le jugez bon, on pourrait peut-être laisser la parole
à Me Beaulieu. Il y aura certainement certaines oppositions. Me Georges
Cliche représente les opposants à l'annexion d'une partie du
territoire, si j'ai pu comprendre...
Le Président (M. Picard): Me Jean Beaulieu.
M. Beaulieu (Jean): M. le Président, M. le ministre, MM.
les membres de la commission, la commission a sans doute pris connaissance de
la pétition introductive qui a été déposée
en vue de l'adoption du bill 176, qui est en fait un projet de loi visant
à agrandir le territoire de la ville de Val-d'Or. Nous allons tout
simplement réviser brièvement les motifs qui ont motivé la
ville de Val-d'Or à demander l'adoption du bill 176.
Comme le signalait le député d'Abitibi-Est, M. Roger
Houde, il est de notoriété publique que la ville de Val-d'Or se
développe présentement à un rythme
accéléré. La ville de Val-d'Or a besoin du territoire
additionnel qu'elle demande, décrit dans le bill 176, pour les motifs
suivants. Je pense que tout le monde a eu le loisir de regarder la carte qui
accompagnait notre demande. Il est évident, en regardant cette carte,
qu'un agrandissement de la ville de Val-d'Or est impossible du
côté sud, à cause de l'aéroport qui s'y trouve dans
le moment.
C'est donc dire que la ville de Val-d'Or a atteint du côté
sud les limites qu'elle peut se permettre à cause de cet
aéroport. Il est aussi de notoriété publique que le parc
industriel de la ville de Val-d'Or a connu ces dernières années
et connaît encore un essor considérable. C'est donc dire surtout
c'est une des principales raisons pour l'adoption du bill 176 que
le parc industriel de Val-d'Or doit se développer. Il ne peut le faire,
selon certaines études, que vers le nord, soit vers la partie que la
ville de Val-d'Or désire annexer.
Présentement, plusieurs résidences sont construites dans
le territoire que la ville de Val-d'Or veut annexer. Plusieurs
résidences permanentes y sont construites et plusieurs chalets aussi y
sont construits.
Disons que les résidences sont surtout concentrées le long
du lac Blouin. C'est un endroit qu'on peut facilement identifier sur la carte
qui a été déposée.
Les résidants, ces gens qui demeurent le long du lac Blouin
profitent directement ou indirectement, à l'heure actuelle, des services
de la ville de Val-d'Or. Qu'on songe principalement aux services des pompiers
qui sont accessibles à ces gens et qu'on songe aussi et surtout aux
services des loisirs. Il est clair et net que ces résidences dans le
territoire qu'on veut annexer, sont très rapprochées actuellement
des limites actuelles de la ville de Val-d'Or. Alors, ces gens participent
évidemment aux loisirs de la ville de Val-d'Or, profitent des
accommodations telles que piscines, arénas, tennis, etc., et cela, sans
payer de taxes foncières à la ville de Val-d'Or.
Il y a divers autres services aussi, évidemment, tous les
services municipaux dont ces gens peuvent bénéficier à
l'occasion, services policiers, par exemple. Une des raisons majeures qui
motivent la ville de Val-d'Or à demander l'adoption du bill 176 est
aussi, de contrôler le développement, qu'il soit
résidentiel ou autre, dans ce secteur. On a eu à déplorer
malheureusement, et l'histoire est facile à constater là-dessus,
des amoncellements de maisons qui se sont faits un peu peut-être à
la légère, sans réglementation. Nous avons malheureusement
un exemple flagrant de cet état de choses chez nous. Je ne parle pas
dans le territoire à annexer présentement. C'est justement pour
prévenir cela qu'on veut l'annexer, entre autres. Nous pensons surtout
à Jacola où le gouvernement provincial doit dépenser
à l'heure actuelle $4.5 millions pour rénover, pour mettre de
l'avant un plan d'urbanisme qui se tient, parce que dans le passé, ces
territoires étant non organisés, les gens allaient s'y installer
un peu n'importe comment. Alors, il en coûte présentement, selon
une estimation rapide, $4.5 millions à la province pour éviter
que le phénomène se continue. Maintenant que cette
municipalité de Jacola est annexée à Sullivan, il en
coûte cette somme pour en faire une agglomération dont l'urbanisme
se tient
Les autres raisons, rapidement, qui militent en faveur de l'adoption de
ce bill 176 sont entre autres que différents services municipaux
essentiels à la ville de Val-d'Or sont situés justement dans ce
territoire. Qu'il nous suffise de penser aux puits pour l'alimentation en eau
potable qui sont situés dans le territoire que la ville veut annexer.
Qu'il nous suffise aussi de songer au parc, un parc de camping où la
plage Rotary, comme on l'appelle à Val-d'Or est située dans le
territoire qu'on veut annexer. Ce parc est aménagé par la ville
de Val-d'Or et exploité par la ville de Val-d'Or. Qu'on songe
également aux postes de pompage et aux dépotoirs qui sont
actuellement situés dans le territoire à annexer. Ce sont
là quelques services essentiels à une ville qui sont
situés en dehors des limites actuelles de la ville. La ville,
évidemment, aimerait que ces services essentiels soient inclus dans son
territoire.
Il y a aussi un projet malheureusement, ce projet, je pense, ne
figure pas sur la carte qui a été déposée de
voie d'évitement que la ville met de l'avant présentement afin
que les véhicules lourds, par exemple en direction de la baie James dans
le moment, pour ne pas abîmer les rues et retarder la
circulation... Une voie d'évitement est en projet pour contourner
la ville du côté nord. Cette voie d'évitement,
malheureusement, dans le moment ne pourrait être englobée dans les
limites actuelles de la ville de Val-d'Or, parce qu'il faudrait la faire passer
dans un quartier résidentiel. Même si le tracé de cette
route n'apparaît pas sur la carte qui a été
déposée, on peut facilement constater que cette voie
d'évitement ne peut en aucun cas passer dans les limites actuelles de la
ville.
La ville de Val-d'Or, évidemment, veut contrôler non
seulement le développement résidentiel qui se passe à ses
justes limites, mais étant donné qu'elle désire agrandir
son parc industriel, elle veut également contrôler
l'aménagement des industries, leur avancement et mettre de l'avant un
plan d'urbanisme avant que les industries s'installent un peu partout; la
même chose pour les résidences également, non seulement le
long du parc industriel existant, mais aussi le long de la route 117.
La ville de Val-d'Or a pris également connaissance d'un rapport
de sa commission d'urbanisme qui recommandait à la ville d'annexer ce
territoire du côté touristique pour englober, tel qu'on peut le
voir sur la carte déposée, le circuit touristique du lac et de la
rivière Bourlamaque, qui serait un atout majeur dans une exploitation
touristique ordonnée par la ville.
La ville de Val-d'Or désire également intégrer dans
ses limites la mine Sigma et les gisements miniers situés aux abords de
la ville. Il est de notoriété publique que, par des
détours un peu acrobatiques des limites actuelles, la ville n'englobe
pas la mine Sigma. Je pense qu'il serait souhaitable que la mine Sigma soit
désormais englobée dans les limites de la ville de Val-d'Or et je
pense qu'il n'y a pas lieu d'épiloguer longtemps là-dessus, pour
les motifs qui militent en faveur de cette annexion, en ce qui y a trait, en
tout cas, au territoire de la mine Sigma.
Dans les résidences qui sont actuellement situées juste en
dehors des limites de la ville de Val-d'Or, on compte au moins quinze
résidences permanentes et environ une quarantaine de chalets, je pense,
42. Alors voilà, en résumé, les motifs qui militent en
faveur de l'annexion telle que proposée par la ville de Val-d'Or et il
faut en retenir surtout, en général, que la ville de Val-d'Or
veut englober ces services essentiels qui sont présentement en dehors de
ses limites. La ville de Val-d'Or veut contrôler l'essor industriel et
résidentiel sur ses limites et la ville de Val-d'Or veut surtout
éviter, de ce côté, des erreurs ou des plans d'urbanisme
qui viendraient trop tard et qui coûteraient énormément
cher tant à la ville qu'au gouvernement de la province.
Je pense que nous avons les personnes compétentes pour
répondre aux questions que les membres de la commission voudront bien
nous poser à ce sujet.
Le Président (M. Picard): Est-ce qu'il y a des
questions?
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il y aurait
lieu d'écouter ceux qui ont un point de vue divergent pour savoir si,
effectivement, cette proposition est acceptée ou s'il y a des points en
litige sur lesquels nous devrons nous pencher.
Le Président (M. Picard): On pourrait peut-être
demander au greffier de la ville, M. Paul La-chapelle, s'il a quelque chose
à ajouter à ce que vient de dire Me Beaulieu.
M. Lachapelle (Paul): Pour le moment, non.
Le Président (M. Picard): Alors, je demanderais maintenant
au procureur, Me Lucien Cliche, conseiller juridique...
M. Goldbloom: Georges Cliche.
Le Président (M. Picard): Me Georges Cliche, conseiller
juridique d'un groupe de propriétaires des cantons de Bourlamaque et
Dubuisson.
Me Cliche.
M. Cliche (Georges): M. le Président, M. le ministre, vous
avez parlé de M. Lucien Cliche. C'est mon père. Il était
censé venir ce soir, mais il a été retenu par d'autres
occupations ici à Québec. Il me fait plaisir de venir le
représenter. En tant que bon citoyen de Val-d'Or, natif de Val-d'Or, je
désire souligner que je ne suis pas contre le développement
industriel et commercial de la ville de Val-d'Or, puisqu'à maintes
reprises, j'ai prouvé que j'étais en faveur du
développement de Val-d'Or.
Notre objection, aujourd'hui, se présente de la façon
suivante: Nous ne voulons pas que les quinze maisons et les quarante-deux
chalets situés aux abords du lac Blouin soient annexés au
territoire de la municipalité de Val-d'Or.
Mon savant confrère a souligné que ces résidants
profitent des services de pompiers. Je désire souligner que c'est
complètement faux.
Les pompiers ne se sont jamais présentés là. La
police municipale ne s'est jamais présentée à ces chalets.
C'est la Sûreté du Québec qui couvre ce territoire. Il n'y
a pas d'amoncellement de maisons et de taudis et de telles choses. Ce sont de
belles résidences et ce sont de beaux chalets. Ce sont des
résidants de Val-d'Or, des contribualbes de Val-d'Or. Ils sont
installés là. C'est très bien aménagé aux
frais des occupants et non de la municipalité ou de qui que ce soit.
De plus, mon confrère a parlé de dépotoir qui est
sur le territoire. Nous ne nous opposons pas non plus à ce que ce
territoire soit annexé, mais je désire souligner, ici à la
commission, que le dépotoir est situé sur un banc de gravier qui
pourrait dans un avenir rapproché, empêcher la ville d'obtenir une
source d'eau qui serait importante. C'est assez déplorable. C'est un
commentaire en passant.
La voie d'évitement dont mon confrère a parlé passe
complètement au sud de ce territoire et n'affecte aucunement le
territoire que nous voulons enlever du bill privé.
J'ai avec moi deux résidants de Val-d'Or, deux
contribuables de Val-d'Or à qui j'aimerais poser des questions
pour leur faire expliquer les motifs pour lesquels ils veulent s'opposer
à l'annexion.
Peut-être que les membres de la commission veulent discuter... Je
poserai les questions après, selon votre...
Le Président (M. Picard): Y a-t-il consentement?
M. Goldbloom: Certainement.
Le Président (M. Picard): D'accord. Vous pouvez
procéder.
M. Cliche: Alors, je vais demander à M. Yvon Guillemette,
qui est commerçant et industriel à Val-d'Or. Il a un commerce
assez grand à Val-d'Or. Il a une agence de breuvage...
Le Président (M. Picard): Pas de publicité.
M. Cliche: ... de liqueurs douces et non de liqueurs fortes. M.
Guillemette est propriétaire d'une maison aux abords du lac Blouin.
Alors, M. Guillemette, pourriez-vous dire aux membres de la commission, quand
vous avez construit cette maison, quels sont les problèmes que vous avez
eus à affronter, etc?
M. Guillemette (Yvon): Etant industriel de la ville de Val-d'Or,
je ne suis aucunement contre, si l'on veut, une certaine partie de l'annexion
qu'on vous a proposée. Ce qui arrive est ceci: Nous avons
dépensé des sommes d'argent énormes pour les chemins. Je
pourrais vous mentionner, entre autres: à six résidants,
présentement, nous avons dépensé environ $7,000 pour nous
construire un chemin, entrer l'électricité, qui a
coûté environ encore $2,500, et on s'est approvisionné
d'eau. Nous avons nos propres fosses septiques. Nous avons donc
dépensé beaucoup d'argent et, présentement, à mon
avis, si on annexe ces maisons et ces chalets qui existent présentement
au bord du lac, on veut tout simplement retirer des taxes de nous et ne nous
donner aucun service, parce qu'il n'y a aucun service d'incendie. Nous avons la
Sûreté du Québec comme police et nous avons nos propres
moyens pour ouvrir nos chemins l'hiver.
Je me dis: S'il y a lieu d'annexer, je pense qu'on devrait le faire par
voie démocratique je ne sais pas par un
référendum et non par un bill privé où personne n'a
rien à dire.
C'est mon avis et je laisse aux membres de la commission le soin de
décider.
M. Cliche: Maintenant, je voudrais questionner M. Fernand
Larocque, de Val-d'Or, qui est propriétaire d'une résidence dans
la municipalité et propriétaire d'un chalet aux abords du lac.
C'est un des trois cents propriétaires aux abords du lac.
Actuellement, la municipalité a décidé d'annexer
seulement 45 chalets et 15 maisons. Il y a 200 autres maisons qui ne sont pas
annexées.
A mon point de vue, ce serait faire de la discrimination entre les gens
qui seront annexés et les gens qui ne le seront pas.
Pourquoi annexer une partie des chalets et laisser les autres dans un
territoire non organisé? Pourquoi faire payer les taxes à l'un et
non à l'autre?
M. Larocque: Le seul objectif de la ville est de récolter
des taxes, naturellement. Actuellement, on n'a aucun service de la ville. En
plus de cela, les chemins l'hiver sont fournis par le gouvernement. Si notre
section est annexée à la ville, la ville nettoierait,
après une tempête, la troisième avenue, la grande rue
à Val-d'Or avant de venir à nos chalets. L'autobus scolaire ne
pourrait même pas entrer certains matins. C'est un très gros point
pour nous. C'est à peu près tout ce que j'aurais à
dire.
M. Cliche: M. Guillemette.
M. Guillemette: J'ai oublié de mentionner une chose
très importante, que 95% des résidants, soit dans les
résidences permanentes ou dans les chalets d'été sont des
contribuables à la ville de Val-d'Or parce que la majorité sont
propriétaires dans la ville. Donc, on ne bénéficie pas de
services tels que arénas, loisirs, etc. de la ville de Val-d'Or sans
payer de taxes. Nous sommes déjà propriétaires dans la
ville de Val-d'Or à 95% et nous payons des taxes.
M. Cliche: Par voie de commerces ou de maisons qui sont dans la
municipalité de Val-d'Or.
Le Président (M. Picard): Vous avez terminé
maître?
M. Bédard (Chicoutimi): Quand vous dites
propriétaires à 95%, c'est de Val-d'Or ou...
M. Cliche: C'est-à-dire que la majorité des
personnes qui demeurent aux abords du lac tant en résidence qu'en chalet
ont des...
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord!
M. Cliche: ... commerces à Val-d'Or, donc elles paient des
taxes à Val-d'Or ou elles ont des maisons, des résidences. Il y a
peut-être cinq ou six personnes parmi elles qui vont éviter, en
fin de tout, de payer des taxes. Tout le monde en paie déjà.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas 95% des
propriétaires de Val-d'Or.
M. Cliche: Non, non.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: Je voudrais demander au procureur de la ville de
Val-d'Or s'il y a des intentions
immédiates ou dans un avenir assez rapproché, de
présenter un nouveau bill privé en ce qui concerne la
possibilité d'annexion d'autres parties de territoires non
organisés comprenant la section Jacola, Sullivan et de compléter,
ni plus ni moins, le circuit commencé actuellement.
M. Beaulieu: Je comprends que la question m'est adressée,
est-ce que je peux laisser répondre...
Le Président (M. Picard): Un instant, s'il vous
plaît! Le député de Saint-François avait
demandé la parole auparavant.
M. Boutin: Non, mais pour répondre...
Le Président (M. Picard): J'étais à
m'informer, excusez-moi!
M. Beaulieu: On m'a posé la question, M. le
Président, et j'ai demandé si M. le maire pouvait répondre
à la question de l'honorable député.
M. Goldbloom: Certainement.
M. Bérard (J.-Eugène): Si vous me le permettez, je
vais vous répondre. Vous avez demandé si, à l'heure
actuelle, la ville de Val-d'Or va prochainement demander l'étude d'un
nouveau projet de loi privé comprenant Jacola, Sullivan et Siscoe? Je
vous réponds franchement, immédiatement, non. La raison est
simple, c'est parce qu'à Val-d'Or nous avons accroché un village
bâti par des gens qui ne voulaient pas payer de taxes et qu'à
l'heure actuelle ils n'ont pas de service d'aqueduc, ils n'ont pas de service
d'égout. Présentement, au ministère des Affaires
municipales on a un administrateur nommé dans ce coin-là, et cela
va coûter, comme on l'a mentionné tout à l'heure, la somme
de $4.5 millions afin de pouvoir donner des services, aux gens de Jacola, de
Sullivan et de Siscoe, des services adéquats. Maintenant, ce que la
ville de Val-d'Or demande dans son projet de loi, c'est de protéger
l'environnement. Nous avons simplement demandé, si vous regardez sur la
carte, une partie du territoire du canton de Bourlamaque parce que la ville de
Val-d'Or est construite sur une partie du canton de Dubuisson et une partie du
canton de Bourlamaque. Nous vous demandons purement et simplement qu'au nord la
ville de Val-d'Or s'étende jusqu'au bout du canton de Bourlamaque et
ensuite de cela, c'est le canton de Val-Senneville. Je vais vous donner
d'autres raisons pour lesquelles on vous a demandé ces choses. Tout
à l'heure on vous a dit la vérité, mais on ne vous a pas
dit toute la vérité.
Cela arrive de temps en temps, ces choses-là.
A l'heure actuelle, par exemple, nous sommes à construire des
puits artésiens à côté du lac Blouin. Nous avons
dépensé et nous sommes à dépenser pour creuser deux
puits à 140 pieds de profondeur, dans des puits de gravier, à
côté du lac, et il y a de l'eau en quantité, parce que nous
avons fait des études, il y a là au-delà de huit mil-
liards de gallons d'eau. Pour avoir construit ces puits présentement,
cela coûte à la ville de Val-d'Or, sans octroi, la somme de
$570,000. En plus, présentement, ces puits sont à peu près
à deux milles de Val-d'Or. Nous amenons des conduites d'eau, que nous
sommes à construire présentement et, pour amener les conduites
d'eau au système actuel, cela coûte la somme de $379,000 en plus
des $570,000 qu'on a mentionnés tout à l'heure. Si la ville de
Val-d'Or veut s'étendre de ce côté, c'est principalement
pour protéger le lac Blouin; nous avons deux puits que nous creusons
présentement, nous avons un camping municipal qui se trouve dans les
limites que l'on vous demande et, en plus aussi, on vous demande, à
l'heure actuelle, d'y inclure les limites où se trouvent les
vidanges.
En plus de cela, je vais aller un peu plus loin, la ville de Val-d'Or,
à l'heure actuelle, est l'une des seules villes de la province de
Québec pour qui une ordonnance a été votée par le
gouvernement afin que l'on puisse assainir le lac Blouin. C'est ce que nous
essayons de faire présentement. Ce qu'on nous a demandé
jusqu'à maintenant, on l'a fait. Nous avons dépensé des
millions de dollars et nous ne sommes pas encore rendus au bout de ce que l'on
veut faire. Il y a une autre chose sur laquelle je voudrais attirer l'attention
des gens ici présents ce soir, c'est que nous vous demandons d'agrandir
les limites de la ville de Val-d'Or parce que nous avons besoin d'extension de
territoire pour pouvoir développer aussi notre parc industriel. Je
n'insisterai pas trop de ce côté, mais la partie la plus belle et
essentielle, c'est justement au nord en allant vers le lac Blouin, où
l'on pourrait continuer à aménager les installations que nous
avons dans le parc industriel.
Dans le parc industriel, nous avons dépensé jusqu'à
maintenant au-delà de $2 millions, presque sans aide. Nous avons
reçu un octroi minime de ce côté et je puis vous dire,
messieurs, qu'à l'heure actuelle, nous avons des industries qui sont
implantées chez nous, des commerçants de gros, depuis deux ans,
et nous en avons quatorze et cela continue à s'améliorer de ce
côté.
Il y a un point important que je voudrais soumettre à la
commission ce soir: juste aux limites de la ville de Val-d'Or, aux limites nord
que nous voulons inclure dans les limites à l'heure actuelle, il s'est
installé une compagnie qui a acheté 29 acres de terrain de la
mine Lamac et on y a installé une manufacture de maisons et cela a
coûté passablement d'argent. Ces gens sont juste aux limites de la
ville. Qu'est-ce qu'on nous demande présentement? On nous demande des
services d'aqueduc, on nous demande des services d'égout. On s'en vient,
présentement, avec les puits qui sont à l'extérieur des
limites de la ville, et nous allons passer juste en face des manufacturiers qui
sont là présentement afin de leur donner les services dont ils
ont absolument besoin. Imaginez-vous ceux qui ont une scierie et les assurances
que vous avez à payer, quand il n'y a pas l'eau nécessaire pour
pouvoir les desservir dans ce parc. Nous avons commencé par
étudier la
possibilité d'y mettre un tuyau de quatorze pouces. A l'heure
actuelle, c'est un tuyau de 24 pouces, messieurs, qui s'en vient de ce
côté pour protéger nos industries.
En même temps, qu'est-ce qui arrive? Il arrive ceci. Juste aux
limites de la ville, à côté du lac Blouin, où
peut-être on vous a présenté une pétition avec des
noms ce ne sont pas des noms fictifs, mais il y a des noms de gens qui
ne demeurent pas là mais, à l'heure actuelle, il y a des
gens qui sont installés autour du lac Blouin. Il y a autre chose qu'on a
oublié de vous mentionner. A l'heure actuelle, la mine Lamac qui
détient les terrains, a vendu des terrains à ces messieurs qui
sont établis autour du lac Blouin. Où je veux en venir, là
où on ne dit pas toute la vérité, c'est qu'à
l'heure actuelle il y a d'autres lots qui sont cadastrés, qui sont
enregistrés, qui seront vendus par la mine Lamac juste à
côté des services d'aqueduc et d'égout que nous allons
passer, et ceci dans un avenir très rapproché.
Aussitôt que les services seront établis, tous ceux qui
sont établis au lac Blouin à l'heure actuelle, même s'ils
ont les services d'eau et des fosses septiques vont peut-être
déverser dans le lac Blouin qu'on veut nettoyer, qu'on veut
écurer, ces choses-là pourront peut-être arriver.
J'achève. Tout à l'heure, on a mentionné le fait
qu'il n'y avait pas de service de police et que la ville de Val-d'Or
n'était pas pour nettoyer les terrains.
A l'heure actuelle, ces messieurs ont, devant la ville de Val-d'Or, une
demande pour la protection des incendies, où se trouve
présentement le poste d'incendie pour aller où ils demeurent. Ils
sont à trois minutes de Val-d'Or. Nous avons fait des relevés
là-dessus. Ils sont seulement à trois minutes de Val-d'Or.
Ensuite, on nous parle de l'enlèvement de la neige. La ville de
Val-d'Or est la ville la mieux organisée dans toute la province de
Québec pour l'enlèvement de la neige. Je peux vous en parler en
connaissance de cause, parce que, à chaque fois que je viens à
Québec, les rues sont mal nettoyées et cela prend du temps
à les nettoyer.
Le Président (M. Picard): Un instant, s'il vous
plaît. Je crois que le maire Lamontagne est en arrière.
M. Bérard (J.-Eugène): II va venir nous voir
bientôt. Je peux le lui dire, parce que je le connais très bien.
C'est un de mes amis.
En plus de cela, la ville de Val-d'Or vient d'acheter pour $250,000
d'équipement neuf pour l'enlèvement de la neige l'hiver prochain.
Je vous assure que ceux qui sont établis à côté du
lac Blouin... Ils ont dit tout à l'heure que les autobus
n'étaient pas capables d'aller chercher les enfants. A l'heure actuelle,
on va aller chercher les enfants et personne ne va arriver en retard. La
demande qui est devant la commission des bills privés ce soir, ce qu'on
vous demande, c'est juste et raisonnable.
Quand on vient vous dire qu'on s'en va là pour aller chercher des
taxes, ce n'est pas cela. On n'a pas besoin de cela.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: M. le Président, je voudrais compléter
ma question.
M. Bédard (Montmorency): J'espère que la
réponse ne sera pas aussi longue.
M. Boutin: Je voudrais demander à M. le maire je me
suis peut-être mal exprimé tout à l'heure s'il pense
que, lorsque le programme de rénovation urbaine à Jacola ou
à Sullivan sera terminé, il serait intéressé
à annexer cette partie de territoire?
M. Bérard (J.-Eugène): Automatiquement, mon cher
monsieur Boutin. Nécessairement, cela va venir et cela va venir tout
seul. La raison est fort simple. A l'heure actuelle, le représentant du
gouvernement, des Affaires municipales est venu rencontrer la ville de Val-d'Or
et on va leur fournir de l'eau avec un bon tuyau de 16 pouces.
M. Boutin: Mon autre question, M. le Président. Est-ce que
vous êtes au courant, exactement, sur la carte, quelle est l'objection de
la partie de territoire à l'annexion de laquelle on s'oppose? Est-ce
qu'on vous a mis au courant de cette petite portion de territoire à
l'annexion de laquelle on s'oppose?
M. Bérard (J.-Eugène): ... un petit coin... M.
Boutin: Moi, je l'ai vue; mais vous?
M. Bérard (J.-Eugène): Je ne suis pas au courant de
ça...
M. Boutin: Je voudrais savoir une des raisons pour lesquelles
vous avez décidé de ne pas englober, dans votre territoire, tout
le lac Blouin?
M. Bérard (J.-Eugène): A l'heure actuelle, M.
Boutin, si vous regardez la municipalité de Sullivan, qui englobe
Siscoe, Sullivan et Jacola. vous allez voir que, de la manière que le
terrain est subdivisé, qu'on prend seulement la moitié du lac
Blouin.
Le lac Blouin, c'est un lac qui est assez considérable, parce
qu'il a 15 milles de long et, à des endroits, il y a plus d'un mille de
large. Donc, la municipalité de Sullivan se contente de la moitié
du lac. L'autre moitié, nous ne sommes pas rendus là à
l'heure actuelle. On ne va pas si loin que cela à part cela.
Le Président (M. Picard): Est-ce que vous avez
terminé?
M. Boutin: Non, j'achève. Je vais essayer d'être
assez bref. Est-ce que vous avez l'intention de changer le dépotoir de
place?
M. Bérard (J.-Eugène): A l'heure actuelle, il a
été mentionné, le dépotoir. Je vais vous dire
quelque chose de nouveau. Je vais vous apporter des bonnes nouvelles.
Même au ministre des Affaires municipales, je vais lui donner un bon
tuyau tout à l'heure.
Les ordures ménagères sont en dehors des limites de la
ville de Val-d'Or, à l'heure actuelle. Nous sommes à
étudier la possibilité d'envoyer les ordures
ménagères il n'y a personne dans la province de
Québec qui fait cela, parce qu'à Val-d'Or, on fait toujours les
choses autrement ques les autres... c'est que l'ancienne mine East Sullivan a
eu des puits ouverts. On a travaillé en dessous de la terre, mais il y a
aussi des puits ouverts.
Il y a des trous, si vous prenez une pierre et vous la lancez dans un
des trous, cela prend huit secondes à la pierre pour aller dans le fond
du trou. Les ingénieurs, vous connaissez les chiffres, cela veut dire
qu'il y a à peu près 800 à 900 pieds de creux, par 500
à 600 pieds de long et par environ 400 pieds de large.
Avant qu'on puisse remplir ce trou messieurs, cela va prendre du
temps.
C'est bien évident qu'à l'heure actuelle, nous allons les
porter à peu près à trois milles. Si on va du
côté de la East Sullivan c'est à peu près à
cinq ou six milles. Pour la ville de Val-d'Or, c'est une bagatelle.
M. le ministre, vous êtes venu à Val-d'Or, l'année
passée, et on vous a montré différentes choses à
Val-d'Or, mais j'ai oublié quelque chose. C'est quelque chose de neuf. A
l'heure actuelle, je vous ai parlé... Vous savez que le gouvernement va
passer une ordonnance contre la ville pour qu'on puisse amener tous nos
égouts, nos eaux usées à la même place. Ils sont
rendus à la même place, mais on n'a pas d'usine
d'épuration. Une usine d'épuration des eaux, cela coûte des
millions. Essayer d'aller chercher des millions du gouvernement, c'est
extrêmement dur, c'est très difficile. On connaît cela.
Mais, il y a un autre point qui s'en vient. C'est que peut-être
qu'à Jacola cela pourrait rendre des services à Val-d'Or, parce
qu'il y a un puits de mine. Si vous regardez dans le North Miner de la semaine
passée, journal publié à Toronto qui parle exclusivement
de mines, vous allez voir que, présentement, on parle de prendre les
vidanges et de les envoyer dans un trou de mine, non pas les vidanges, les eaux
usées. Les eaux usées pourraient se traiter assez facilement,
sans que cela coûte trop cher, en envoyant cela dans un autre trou de
mine. Donc, à gauche, à Jacola, on pourrait envoyer les eaux
usées et, au sud, de l'autre côté, on pourrait envoyer les
vidanges dans le trou de la East Sullivan.
C'est pour tout cela, pour toutes ces choses, pour toutes les raisons
que je vous donne présentement que j'ai besoin exactement du territoire
qu'on vous demande dans le bill 176 qui est devant nous ce soir.
M. Boutin: M. le Président, j'aurais encore deux courtes
questions. Est-ce que la ville de
Val-d'Or a un règlement concernant les fosses septiques?
M. Bérard (J.-Eugène): Les fosses septiques, je ne
pense pas, peut-être, monsieur.
M. Boutin: Non, mais un règlement municipal concernant
cela dans le territoire non desservi par les services d'égout et
d'aqueduc?
M. Bérard (J.-Eugène): C'est peut-être de
l'histoire ancienne. Des fosses septiques, on n'a plus cela chez nous.
M. Boutin: Mais, je vais vous dire, dans la partie de territoire
que vous allez annexer, vous allez être obligés d'en avoir.
M. Bérard (J.-Eugène): On ne fait pas de fosses
septiques, on va tout amener cela dans le service d'égout qu'on a
là présentement. Ce n'est pas loin, c'est tout près.
M. Boutin: Voulez-vous me dire que tous les gens le long du lac
Blouin, vous allez leur donner les services d'égout et d'aqueduc?
M. Bérard (J.-Eugène): II n'y en a pas tant que
cela, vous en avez une quinzaine.
M. Boutin: C'est justement ce que je veux savoir. On a
mentionné 45 et 15 tantôt.
M. Bérard (J.-Eugène): On est rendu, monsieur, au
bout de Senneville à l'autre bout là-bas. Si vous comprenez
Val-des-Bois, la Baie Jolie, on ne va pas si loin que cela, messieurs.
M. Boutin: Je voulais savoir si vous aviez un règlement.
Je sais que vous n'en avez pas.
M. Bérard (J.-Eugène): S'il n'y en a pas, on va en
faire un.
M. Boutin: Est-ce que la ville de Val-d'Or entend fournir des
services à la partie de territoire concernée en ce qui concerne
les pompiers, la police, les loisirs elle les donne actuellement, c'est
entendu les incendies et toutes ces choses? Automatiquement, elle va se
trouver à les donner?
M. Bérard (J.-Eugène): On va donner tous ces
services et, plus que cela...
M. Boutin: Les vidanges.
M. Bérard (J.-Eugène): Les vidanges et plus que
cela, on va bâtir une deuxième aréna. Il n'y a pas beaucoup
de villes de 20,000 de population qui ont une deuxième aréna.
M. Boutin: C'est vrai, cela, monsieur. Vous avez un bon
député, c'est pour cela.
M. Caron: II a une subvention.
M. Boutin: Mais, il y a une autre affaire que je voulais vous
demander qui est très importante. Je lis cela dans le rapport
d'objections, quand même, en page 2. On parle du "pit" de gravelle en
question, qui n'est ni plus ni moins que la naissance des sources de vos eaux
pour votre aqueduc. Est-ce que vous pensez que l'exploitation de ces "pits" de
gravelle va continuer?
M. Bérard (J.-Eugène): Vous voulez dire pour l'eau,
les services d'eau? Certainement, parce que...
M. Boutin: Non, je ne parle pas du service d'aqueduc, je parle de
l'exploitation des "pits" de gravelle en question.
M. Bérard (J.-Eugène): C'est justement, il y en a
des puits de gravier qu'on veut arrêter à l'heure actuelle parce
que l'eau qu'on va y chercher, ce n'est pas l'eau du lac Blouin. Les
études qui ont été faites dans la ville de Val-d'Or,
à l'heure actuelle, pour les puits que je vous ai mentionnés tout
à l'heure. On a creusé un puits de 140 pieds. Avant d'aller
chercher l'eau à 140 pieds, nous savons, nous autres, qu'il y a 8
milliards de gallons d'eau. Je ne parle pas de l'eau du lac Blouin. Ce qui
arrive présentement, c'est que le niveau d'eau, dans les puits de
gravier dont vous parlez, M. Boutin, est à peu près quatre pieds
plus haut que le niveau du lac.
M. Boutin: Les puits de gravier sont-ils exploités par la
ville ou par l'entreprise privée?
M. Bérard (J.-Eugène): Non, c'est par des
particuliers, en partie.
M. Boutin: Par des particuliers. Vous demanderiez au
ministère des Richesses naturelles d'annuler ces "pits" pour les
transférer ailleurs?
M. Bérard (J.-Eugène): Le plus tôt possible,
et j'espère que vous allez nous aider de ce côté, M.
Boutin.
M. Boutin: Je vais vous dire une chose, vous avez un meilleur
député; en tout cas, vous savez vous en servir.
M. Bérard (J.-Eugène): On en a deux bons,
trois.
M. Boutin: C'est tout, M. le Président. Le
Président (M. Picard): Me Cliche.
M. Cliche: M. le Président, je comprends M. le maire de
vouloir expliquer que sa ville est en progression, etc. M. le maire, cela fait
longtemps qu'il est maire, cela fait vingt ans. On le connaît bien. Ce
qu'on demande, c'est l'exclusion d'une bande de terrain de 500 pieds le long du
lac. On ne demande pas la mer à boire, on demande que cette bande de
terrain soit enlevée. Cela ne nuit aucu- nement à l'expansion de
la ville, cela ne nuit pas à son développement industriel, cela
ne nuit en rien à la ville de Val-d'Or. Tous ces chalets et ces maisons
sont équipés de fosses septiques vérifiées par les
officiers des Terres et Forêts, etc. Il n'y a aucun problème
là-dessus. On demande l'exclusion de cela, on ne demande pas
d'arrêter l'expansion de la ville de Val-d'Or. On demande... On a
préparé une carte. On pourrait peut-être la montrer aux
députés.
Le Président (M. Picard): Un instant, s'il vous
plaît! Est-ce que vous avez terminé?
M. Cliche: J'ai terminé.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Est m'avait demandé la parole.
M. Houde (Abitibi-Est): Je voudrais poser une question. Vous avez
probablement reçu, MM. les députés, une requête des
citoyens qui sont censés s'opposer. La liste semble assez
impressionnante à première vue. J'aimerais demander au greffier
de la ville combien il y a de personnes qui sont concernées par
l'annexion de cette partie du lac Blouin et qui ont signé la
requête.
M. Lachapelle (Paul): On a pu constater qu'il y avait 95 noms sur
la liste. Il y en a peut-être trois ou quatre qu'on n'a pas pu
déchiffrer. Maintenant, sur 95 ou 93 qu'on a déchiffrés,
il y en a seulement 56 qui sont concernés, soit 42 propriétaires
de chalets et 15 autres, ce sont les enfants de la famille ou l'épouse
qui ont signé ou des gens qui habitent un peu plus loin ou à
l'extérieur de la section.
M. Houde (Abitibi-Est): D'accord. Maintenant, M. le
Président, j'aimerais, après l'intervention de Me Beaulieu, le
procureur, si vous lui accordez la parole, revenir un peu pour résumer,
avant que la commission ne soit appelée à se prononcer.
Le Président (M. Picard): Voulez-vous lui poser la
question tout de suite?
M. Houde (Abitibi-Est): Non, je reviendrai pour résumer
après l'intervention de Me Beaulieu.
Le Président (M. Picard): On va laisser la parole au
député de Saint-François.
M. Houde (Abitibi-Est): D'accord.
M. Déziel: Lorsqu'il est question de fosses, dans un
premier temps, j'aimerais savoir, dans une courte réponse, en premier
lieu, qui contrôle présentement le développement en bordure
du lac Blouin?
M. Beaulieu: Présentement, c'est un territoire non
organisé. La raison principale pour laquelle la ville de Val-d'Or veut
le contrôler, c'est qu'on nous reproche de ne pas vouloir donner le
service. Je
pense que ce n'est pas le cas, puisque les services essentiels dans un
quartier résidentiel, par exemple, vont passer là. Je pense
à l'égout qui passe tout près de là, le nouvel
égout, si vous voulez, et surtout le nouvel aqueduc. Les terrains que la
mine Lamaque a cadastrés, soit 25 terrains dont un est
déjà occupé, les nouveaux terrains qu'elle a
cadastrés, à supposer qu'il en reste 24, ces terrains
étant à proximité des nouveaux services, les nouveaux
services ont été conçus de façon à
répondre à un essor résidentiel dans ce coin,
c'est-à-dire en dehors du territoire actuellement couvert par la ville
de Val-d'Or. Les services essentiels sont là, prêts à
être utilisés, les autres services sont actuellement disponibles.
Tantôt, je m'excuse si je n'ai pas employé le bon terme, il me
semblait bien que j'avais dit "peuvent être utilisés" en parlant
des pompiers et des policiers. Alors, les tests de vitesse, les tests de
parcours, si vous voulez, des pompiers, c'est de trois minutes et quelques
secondes pour se rendre actuellement là où des constructions sont
faites. Ces tests ont été faits par les pompiers de la ville de
Val-d'Or. Nous présumons que les tests pour les policiers seraient
encore plus courts.
M. Déziel: M. le Président, deuxième
question, dans les attendus que vous avez présentés, on mentionne
le fait que les résidants profitent des services municipaux, pompiers,
loisirs et police sans aider à en défrayer les coûts.
Comment expliquer un tel état de choses de la part d'un conseil
municipal qui a à fournir des services à l'extérieur de
ses limites sans coût additionnel pour ces résidants?
M. Beaulieu: II faudrait retenir cet attendu, surtout du
côté des loisirs.
Evidemment, les personnes qui demeurent immédiatement à
l'extérieur des limites actuelles de la ville de Val-d'Or profitent, par
exemple, de l'aréna, profitent des piscines, profitent des parcs
municipaux pour les enfants et profitent des spectacles, qui sont une
entreprise, à toutes fins pratiques, toujours déficitaire. Ils
profitent également de tout l'arsenal des services culturels, comme les
ateliers de peinture, les ateliers, enfin, pour faire toutes sortes d'oeuvres
d'art, que ce soit de la sculpture ou autres. Tous les résidants du lac
Blouin, et précisément ceux qui demeurent dans les territoires
qu'on veut annexer, profitent de tous ces services absolument gratuitement. Il
est entendu, comme le soulignait mon confrère, que la plupart des
propriétaires qui demeurent là à l'heure actuelle ont des
entreprises en ville pour lesquelles ils paient des taxes. Par contre, il y a
beaucoup de propriétaires aussi, dans la ville de Val-d'Or, qui ont deux
ou trois propriétés dans les limites de la ville de Val-d'Or et
qui paient des taxes pour deux ou trois propriétés.
M. Déziel: Une dernière question, M. le
Président. Est-ce qu'un plan d'urbanisme a été
respecté dans le contrôle du développement industriel,
commercial et résidentiel le long de la route pro- vinciale 117? Est-ce
qu'il y a un plan d'urbanisme qui existe ou qui est prévu?
M. Beaulieu: Dans les limites actuelles de la ville?
M. Déziel: Oui.
M. Beaulieu: Oui, dans les limites actuelles de la ville de
Val-d'Or, il existe un plan d'urbanisme.
M. Déziel: A l'extérieur, le long de la route
provinciale 117?
M. Beaulieu: A l'extérieur des limites? M.
Déziel: Oui.
M. Beaulieu: C'est justement. Nous voulons en imposer un.
M. Déziel: II n'est pas fait.
M. Beaulieu: II sera fait à brève
échéance. Comme le souligne le maire, étant donné
que c'est...
M. Bérard (J.-Eugène): II ne peut pas y avoir de
plan d'urbanisme à l'extérieur, on n'est pas chez nous.
M. Déziel: Oui, mais c'est difficile à expliquer,
parce qu'il y a bien des choses que vous faites en dehors de chez vous que,
normalement, quand il y a un plan d'urbanisme d'une grande importance, afin
d'éviter éventuellement un bidonville...
M. Beaulieu: C'est ça.
M. Déziel: ... que ce ne soit pas prévu en
conséquence dans un plan global, un plan d'ensemble.
M. Beaulieu: C'est ce que la ville de Val-d'Or souhaite, M. le
député. C'est pourquoi elle veut annexer ce territoire avant que
cela devienne catastrophique, comme nos voisins nous le signalent si bien
aujourd'hui.
Le Président (M. Picard): M. le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, dans la
pétition qui a été présentée, je voudrais
demander à Me Cliche... Lorsqu'il avance que la ville n'y donne aucun
service et ne fait que retirer des taxes, quelles sortes de taxes paie-t-on,
à l'heure actuelle?
M. Cliche: Actuellement?
M. Bédard (Montmorency): Oui.
M. Cliche: II y a les résidants, ceux qui sont
propriétaires de maisons et de chalets aux abords du lac; ils ne paient
aucune taxe municipale.
M. Bédard (Montmorency): Aucune actuellement?
M. Cliche: Aucune actuellement. Ils vont en payer s'ils sont
annexés et ne profiteront pas des égouts et de l'aqueduc, comme
mon confrère l'a dit. On ne me fera pas croire aujourd'hui, ici, que la
ville va amener les services d'aqueduc et d'égout. Ce n'est pas vrai
parce que c'est situé trop loin. C'est situé à un mille de
la ville.
M. Beaulieu: M. le Président, si on me permet de
répondre immédiatement, ce sera très court. On ne fera pas
payer de taxes pour des services qu'on ne donne pas. La taxe foncière,
d'accord! Mais on ne fera pas payer de taxes d'eau si ces personnes ne veulent
pas d'eau. On ne fera pas payer de taxes de vidanges s'ils ne veulent pas du
service de vidanges. La taxe des services peut être exclue.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que c'est leur intention de
s'exclure?
M. Beaulieu: Bien non! On offre les services. S'ils ne sont pas
acceptés...
Le Président (M. Picard): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): Je n'ai pas fini, je m'en viens.
La taxe foncière, M. le maire, chez vous, c'est de quel ordre?
M. Bérard (J.-Eugène): Vous voulez dire le
prix?
M. Bédard (Montmorency): Oui.
M. Bérard (J.-Eugène): C'est $1.85 les $100.
M. Bédard (Montmorency): D'après vous, les
évaluations qui sont touchées, parce qu'on va se plaindre qu'on
va payer trop de taxes, cela peut varier dans quel ordre? Les chalets, cela
peut être...
M. Beaulieu: On n'a pas les détails, malheureusement. Mais
en tout, avec la mine et les installations industrielles, Quebco et la mine
Sigma, cela fait $1,863,000. Evidemment, la majeure partie de cette
évaluation, ce sont les industries Du-fresne, Quebco, Sigma et Sullivan;
dans les deux derniers cas, ce sont des mines.
Pour les 42 chalets, $117,450. C'est l'évaluation scolaire.
M. Bédard (Montmorency): L'évaluation scolaire,
c'est l'évaluation uniformisée? Pour avoir un taux de $1.85, vous
devez avoir une évaluation de 40%.
M. Bérard (J.-Eugène): On ne paie pas $1.85
à l'heure actuelle. Il n'y a personne qui...
M. Bédard (Montmorency): Non.
M. Bérard (J.-Eugène): ... paie jusqu'à
maintenant.
M. Bédard (Montmorency): C'est clair dans mon esprit
qu'ils ne paient pas jusqu'à maintenant, mais combien vont-ils payer
demain? C'est cela que je cherche.
M. Bérard (J.-Eugène): Ils vont peut-être
payer $1.85 les $100 quand même, mais ce qui arrive, c'est qu'ils ne
seront pas évalués à la même valeur que ceux qui
n'ont pas de services.
M. Bédard (Montmorency): C'est pour cela que je pose mes
questions.
M. Beaulieu: Voici, M. le député, si vous
permettez. On a déjà des chalets... La ville de Val-d'Or, dans
ses limites actuelles, au lac Lemoine par exemple, a déjà des
chalets. Le greffier me souligne que l'évaluation moyenne de ces chalets
est de $2,500.
M. Bédard (Montmorency): Quand vous parlez
d'évaluation moyenne, est-ce que c'est l'évaluation de la
commission scolaire ou l'évaluation de la ville?
M. Beaulieu: De la ville.
M. Bédard (Montmorency): Parce qu'avec un taux de $1.85,
vous ne devez pas être à l'évaluation uniformisée.
Vous devez être à l'ancienne évaluation. C'est cela? Et les
maisons? A peu près $10,000 ou $12,000? Votre évaluation à
vous autres? $15,000?
M. Beaulieu: $13,500 par année. On me signale ici que
l'évaluation est à 65%.
M. Bédard (Montmorency): Après un décompte
assez rapide, je vous fais remarquer que lorsqu'on se plaint qu'on paiera trop
de taxes, pour la majorité des chalets, soit 45, parce qu'on parle de 42
chalets et de 15 maisons, soit 42 sur 57, cela sera un compte additionnel de
$42 par année, si c'est évalué à 100%. C'est pour
cela que je posais ces questions. On parle, autrement dit, d'un jeu de $40
à $50 de taxes additionnelles par année. Comme le maire l'a
mentionné, cela donnerait les services d'entretien d'été,
d'entretien d'hiver, des rues, et après, peut-être que les
services d'aqueduc et d'égouts viendront pour certaines parties du
territoire que vous allez pouvoir desservir. Donc, c'est un enjeu de $40
à $50.
Le Président (M. Picard): Me Cliche.
M. Bédard (Montmorency): Etant donné que je n'ai
pas l'intention de reprendre la parole, avec l'analyse et les arguments qui ont
été fournis pour et contre, étant donné que la
majorité, parce qu'on a fait la preuve que la majorité des gens
qui ont des chalets là ont des maisons en ville, donc, ce seraient les
mieux nantis, étant donné qu'on parle d'une charge additionnelle
de $40 à $50, en ce qui
me concerne, je crois que ce territoire du lac Blouin devrait être
annexé dans la partie concernée par le projet de loi.
M. Cliche: M. le Président, je voudrais mettre en doute
les chiffres du député, parce que l'évaluation à
Val-d'Or est assez élevée. Je suis propriétaire
moi-même d'immeubles et l'évaluation de la ville de Val-d'Or est
très élevée. Ce ne seront pas des taxes de $40 à
$50, cela sera un montant de $400 à $500 qui sera payé.
M. Bédard (Montmorency): Ah!
M. Cliche: Oui, pour les maisons. Il y a quinze maisons et cela
sera de $400 à $500 par année. Il y a des chalets qui sont
évalués à $8,000 et à $9,000.
Le Président (M. Picard): Le greffier de la ville a
peut-être quelque chose à ajouter.
M. Lachapelle (Paul): M. le Président, nous avons
récemment fait une étude pour le ministère des Affaires
municipales et de l'environnement avec nos demandes de subventions. A Val-d'Or,
l'évaluation moyenne d'un bungalow qu'on appelle ordinaire, de $25,000
et de $40,000, est de $13,500 à $1.85 les $100, plus les taxes
spéciales. Je parle ici d'un chalet.
Lorsqu'on parle de quinze résidences, je crois que Me Cliche a
raison. Quand on parle des résidences de $50,000, $60,000 et
peut-être de $100,000 qui sont construites là, les
propriétaires paieront certainement près de $400 par
année, mais quand on parle d'un chalet, les gens qui ont des
résidences de ce prix n'ont pas de maison à Val-d'Or. Pour ceux
qui ont des chalets, on a calculé avec l'évaluateur que cela leur
apporterait un coût additionnel d'environ $37 à $1.85 les $100. Je
parle d'un chalet d'été.
M. Bédard (Montmorency): Vous voulez dire que mes chiffres
n'étaient pas trop mauvais.
M. Lachapelle (Paul): C'est cela.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Est. Vous avez d'autres questions?
M. Houde (Abitibi-Est): Y a-t-il d'autres interventions? Oui?
J'aime autant résumer en dernier. Si vous n'avez pas d'objection...
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous voulez résumer,
c'était simplement à l'effet de...
Le Président (M. Picard): Je pense que nous avons eu
suffisamment...
M. Bédard (Chicoutimi): II me semblait que nous
étions suffisamment informés pour pouvoir conclure sur ce projet
de loi.
M. Cliche: Une dernière question. Le Président
(M. Picard): Très courte.
M. Cliche: Très courte. Je souligne, une autre fois, si
vous décidez aujourd'hui d'annexer des chalets et résidences, que
vous allez n'annexer qu'une partie des chalets, il y en a 200 autres à
côté qui ne seront pas annexés et qui ne rapporteront pas
de taxes, pourquoi pas les retrancher et les annexer dans un avenir
rapproché, dans deux ans ou trois ans, mais les annexer tous en
même temps? Ce ne serait pas demander la lune que de demander de
retrancher cette bande de terrain le long du lac, pour l'annexer plus tard,
s'il le faut, pour avoir plus tard un aménagement complet si le besoin
s'en fait sentir.
Le Président (M. Picard): Si vous permettez, messieurs, je
vais maintenant inviter le ministre à nous faire un
résumé, à nous donner un aperçu.
M. Goldbloom: Je pense que le parrain du bill doit avoir le droit
de parole, s'il veut s'en servir.
M. Houde (Abitibi-Est): The Godfather, Part III, oui. Je sais que
personne n'aime payer de taxes. Je pense que c'est un réflexe normal,
malgré que le citoyen éclairé et conscient de ses
problèmes devrait plutôt s'empresser d'en payer pour aider au
développement de sa communauté.
On a eu en Abitibi un développement assez erratique à un
moment donné, on a eu le problème des squatters, le
député de Rouyn-Noranda abondera sûrement dans mon sens; on
a eu des plaies vivantes à l'intérieur de certaines villes, de
certains villages. Et, aujourd'hui, on est pris, en tant que contribuables,
à réparer ces erreurs.
C'est ainsi, comme l'a souligné le procureur de la ville de
Val-d'Or, que la pose d'aqueduc et d'égoûts coûtera pas loin
de $800,000 dans Ja-cola, Sullivan, Siscoe, et que le programme de
rénovation urbaine entrepris avec la Société centrale
d'hypothèques et de logement totalisera à $3.5 millions.
Autrement dit, ce n'est pas loin de $4.5 millions que nous dépenserons
pour corriger les erreurs du passé.
Les gens qui ont de magnifiques résidences sur le bord du lac
Blouin, je ne pense pas qu'on puisse dire qu'ils ont construit de modestes HLM
ou encore des taudis; ils ont raison d'être fiers de leur apport sur le
bord du lac Blouin. Mais ce que je voudrais éviter pour les prochaines
générations, c'est qu'on ne retombe pas dans les mêmes
ornières, que, dans dix, quinze ou vingt ans, le gouvernement soit
encore appelé à débourser des sommes folles pour
réparer des choses qui se sont bâties au petit bonheur sans plan
d'urbanisme, sans plan d'ensemble.
Nous avons un magnifique lac, qui est le lac Blouin, nous sommes en
train de l'épurer par la construction d'une usine. J'espère, M.
le maire, en passant, que vous aurez les subventions nécessaires. Et
nous sommes, au ministère des Terres et Forêts aussi, à
préparer un plan d'aménagement... Pardon?
M. Burns: Qui seront remises par vous?
M. Houde (Abitibi-Est): Si vous me le permettez, oui.
M. Burns: ... votre ministre est spécialiste
là-dedans.
M. Houde (Abitibi-Est): Bon, parfait. M. Burns: ... fort
là-dedans.
M. Houde (Abitibi-Est): Nous sommes aussi actuellement à
préparer, aux Terres et Forêts, un plan d'aménagement des
abords du lac Blouin; ces abords ne sont pas compris dans les limites de la
ville de Val-d'Or; notre but est d'en faire une utilisation très
rationnelle, une zone de verdure, une zone écologique, avec marina,
etc.
Pourquoi ne pas prendre tout le lac Blouin tout de suite? Je pense qu'il
faut que la ville procède pas par pas. Actuellement, elle se sent
capable de prendre ce territoire. Il y a 25 terrains qui seront mis en vente
bientôt par la mine Lamaque, terrains cadastrés et lui
appartenant, sur lesquels il y aura des propriétés
d'érigées. Je crois qu'il est normal que la ville de Val-d'Or
assume son rôle dans la confection de son plan d'urbanisme englobant ce
territoire.
Ce sont les raisons, M. le Président, qui me feront voter pour le
projet soumis par la ville de Val-d'Or.
Le Président (M. Picard): L'honorable ministre.
M, Goldbloom: M. le Président, je pense que nous sommes
suffisamment éclairés et j'ai écouté attentivement
les commentaires de l'honorable député d'Abitibi-Est. Je voudrais
souligner deux petites retouches qui seraient nécessaires.
J'attire votre attention sur la description technique et, à la
deuxième ligne de cette description technique, on voit les mots
"comté d'Abitibi"; pour bien spécifier, il faudrait mettre
"comté municipal d'Abitibi".
Le Président (M. Picard): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Samson: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
M. Goldbloom: Deuxièmement, il y aura lieu, après
la description technique, d'insérer un article qui se lirait comme suit:
"Le territoire annexé fait partie du seul quartier que constitue la
municipalité. " En 1968, le 12 octobre, à la Gazette officielle
du Québec, on constate que des lettres patentes ont été
octroyées, fusionnant Val-d'Or, Bourlamaque et Lac-Lemoine, comme on le
sait, et, quatorzième paragraphe, tout le territoire de la nouvelle
ville ne formera qu'un seul quartier et il y aura six échevins à
élire pour cet unique quartier, le siège de chaque échevin
étant désigné par un numéro. C'est par concordance
avec cela que l'on doit ajouter ce que je viens de lire, le territoire
annexé fait partie du seul quartier que constitue la
municipalité.
Le Président (M. Picard): Ceci, en alinéa et non
pas en un nouvel article.
M. Goldbloom: Non, ce serait un nouvel article.
Le Président (M. Picard): Nouvel article 2. Cet amendement
est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. L'article 2
devenu 3 est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Ceci termine
l'étude du projet de loi no 176, qui se trouve donc adopté en
commission parlementaire. Je désire, au nom de tous les membres de la
commission, remercier les personnes intéressées qui ont
participé à ce débat et qui ont certainement
contribué à nous éclairer dans notre décision.
Merci, messieurs.
M. Beaulieu: Nous tenons également, nous, de la
délégation de la ville de Val-d'Or, à remercier la
commission de nous avoir entendus.
M. Cliche: De notre part, merci à la commission d'avoir
entendu nos remarques.
Projet de loi no 180
Le Président (M. Picard): Merci, messieurs.
J'inviterais maintenant les représentants de la ville de
Longueuil à s'approcher de la barre.
A l'ordre, s'il vous plaît! Le projet de loi no 180, Loi
concernant la ville de Longueuil. Nous avons ici les noms de Me Irving Gaul,
procureur de la requérante, son honneur le maire Marcel Robidas, de
Longueuil. J'ai aussi le nom de M. Léopold Gagnon, directeur des
finances. J'inviterais maintenant le parrain du bill, M. Déom,
député de Laporte, à nous dire quelques mots.
M. Déom: M. le Président, je voudrais d'abord
souhaiter la bienvenue aux autorités de la ville de Longueuil. Je pense
que vous avez déjà présenté, et ce n'était
peut-être pas nécessaire, parce qu'il est très connu, le
maire de la ville, M. Robidas, mais vous avez oublié les conseillers
Baril, La-plante, Letourneau, qui accompagnent le maire. Juste un mot
d'introduction.
Compte tenu du processus extrêmement rapide de consultation qui a
été fait pour le dépôt de ce projet de loi, nous
n'avons pas eu le loisir de discuter à fond, pour autant que je suis
concerné, toutes les dispositions qui sont présentées dans
ce projet de loi. Je voudrais également souligner que c'est la
première fois que je prends connais-
sance d'objections formulées par l'Association coopérative
d'économie familiale, l'Association des petits propriétaires du
projet P. Talbot Inc. et des comités de secteurs de la ville de
Longueuil.
Compte tenu de ces deux éléments, M. le Président,
je me réserve le droit d'entendre des arguments qui vont être
présentés par le procureur de la ville de Longueuil, Me Gaul, sur
chacun des éléments du bill que la ville présente. Je
laisserai M. Gaul...
Le Président (M. Picard): J'inviterais peut-être le
maire de la ville s'il veut dire quelques mots...
M. Robidas (Marcel): M. le Président, M. le ministre,
messieurs, au nom de la délégation de Longueuil, je vous remercie
de nous accueillir ici ce soir. Nous avons beaucoup de points à
soulever. Nous allons tenter de le faire le plus rapidement possible afin que
cette soirée se termine assez à bonne heure.
Le Président (M. Picard): Merci. Est-ce que le procureur
de la requérante, Me Irving Gaul pourrait nous dire brièvement ce
qu'est l'objet de ce projet de loi?
M. Gaul: M. le Président, M. le ministre, il est assez
difficile, je pense, de résumer dans un seul paragraphe les objectifs du
projet de loi. En effet, les quelque 19 articles de ce projet touchent des
points différents et ont pour but, dans certains cas, de modifier la Loi
générale des cités et villes afin d'obtenir, par exemple,
pour la cité de Longueuil des pouvoirs additionnels ou encore pour
préciser dans le projet de loi certaines dispositions qui, du
côté de la ville, semblent un peu imprécises dans la Loi
des cités et villes ou encore, qui donnent des difficultés
d'application.
Enfin, d'autres articles sont d'une part des pouvoirs vraiment
particuliers demandés par la ville pour faire face à des
problèmes ou à des projets qui sont particuliers à la
ville, en particulier je m'excuse de répéter le mot
"particulier" l'aménagement de la rive du Saint-Laurent qui longe
la fameuse route 3 Montréal-Sorel, rive que vous avez certainement
dû avoir l'occasion de parcourir et sur le bord de laquelle la ville de
Longueuil veut procéder à des aménagements pour rendre ces
abords beaucoup plus accessibles, beaucoup plus agréables à
voir.
Le Président (M. Picard): Le député de
Taillon.
M. Leduc: M. le Président, nous avons reçu, il y a
quelque temps, un mémoire de trois associations. J'aimerais, puisqu'on a
permis à des gens d'autres villes, qui s'opposaient à certains
articles, de venir se faire entendre, qu'on les invite à s'identifier,
et qu'on leur permette, au besoin, d'expliquer leurs objections.
Je ne sais pas s'il y en a, mais je pense en toute justice, qu'on
devrait permettre à ces gens de s'identifier afin de faire valoir leurs
opinions.
Le Président (M. Picard): Est-ce qu'ils ont un
mémoire à déposer?
M. Leduc: Nous l'avons, M. le Président. On a quelques
remarques. J'aimerais savoir si, par exemple, Me Nicole Côté, Me
Bourdon, M. Meunier ou d'autres personnes seront les porte-parole de ces
groupes pour faire valoir leur opinion, comme on l'a permis à d'autres
moments à d'autres gens.
Mme Côté (Nicole): M. le Président, en
réponse à monsieur, mon nom est Me Nicole Côté je
représente l'ACEF de la rive sud, l'Association coopérative
d'économie familiale. Lorsque Me Gaul aura fait ses
représentations, j'aimerais bien qu'on accepte de m'entendre pour l'ACEF
de la rive sud. Je crois qu'il y a ici des personnes qui représentent
d'autres groupes également.
M. Bourdon (André): Mon nom est André Bourdon, je
suis le procureur de l'Association des propriétaires du projet P. Talbot
Inc. et nous avons certains commentaires à formuler sur le projet de loi
déposé par la ville de Longueuil.
M. Meunier (André): Mon nom est André Meunier. Je
suis responsable des comités de secteur de la ville de Longueuil. Nous
aussi, nous avons eu une consultation auprès des citoyens de la ville de
Longueuil. Il y a 17 groupements actuellement qui sont répartis dans
Longueuil. Nous avons l'intention d'intervenir sur plusieurs articles
concernant ce projet de loi. Merci beaucoup.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il y a lieu de
procéder à l'étude des articles l'un après l'autre.
Sans vouloir couper la parole à qui que ce soit, je voudrais vous
informer qu'il y a certains articles qui ne correspondent pas aux vues des
conseillers juridiques du gouvernement.
J'aimerais, au fur et à mesure que nous les étudierons,
vous indiquer notre point de vue, ce qui pourrait éviter un certain
débat et raccourcir nos travaux.
Le Président (M. Picard): Article 1.
M. Goldbloom: M. le Président, la ville demande une
précision dans un sens, un pouvoir de subdiviser, resubdiviser,
échanger, louer ou vendre en tout ou en partie, etc., soumettant ces
pouvoirs à l'approbation de la Commission municipale.
On sait que la loi générale je me permets de dire
au début de cette étude que nous essayons de plus en plus de
faire appliquer la loi générale à toutes les
municipalités.
Dans cette période de l'histoire du Québec où nous
préparons une refonte des lois municipales, il nous semble que c'est
cette voie que nous devons suivre dans le mesure du possible pour arriver
à fournir à toutes les municipalités les pouvoirs et les
libertés d'action dont elles ont besoin.
C'est un peu pour cette raison que nous essayons d'être avares des
pouvoirs spéciaux que nous accordons à des municipalités
et que nous exigeons des explications quant à la raison précise,
exceptionnelle et urgente, pour laquelle un pouvoir spécial est
demandé.
Dans le cas de ces pouvoirs, ceux de subdiviser et de resubdiviser,
à nos yeux, ce sont des pouvoirs inhérents dans le droit de tout
propriétaire. En ce qui concerne les droits d'échanger et de
vendre, on sait que la loi générale limite le pouvoir de la
municipalité d'acquérir des immeubles à ceux qui seraient
utilisés pour des fins municipales. Il y a eu un certain nombre
d'exceptions qui ont été créées au cours des
années, parce qu'on nous a présenté des projets majeurs.
On nous a expliqué que, sans les pouvoirs d'exception, pour les fins
bien précisées dans le projet de loi, avec description technique
du territoire impliqué, il était impossible à la
municipalité de procéder au développement, au
réaménagement proposé. Ce sont les seuls cas où
nous avons accordé ces pouvoirs d'exception.
Il nous semble impossible de donner, pour des fins autres que des fins
municipales et cela est déjà prévu dans la loi
générale des pouvoirs d'exception, sauf dans le cas
où l'on nous présente un projet, avec description technique,
cartes et ainsi de suite, et on nous démontre clairement pourquoi il est
impossible de réaliser ce projet précis, faute de pouvoirs
exceptionnels.
M. Gaul: Si vous permettez, M. le Président, puis-je faire
quelques remarques? Je suis entièrement d'accord sur les remarques du
ministre des Affaires municipales dans le sens qu'évidemment, lorsqu'une
municipalité demande des pouvoirs spéciaux, elle doit
certainement avoir des problèmes particuliers. Mais, pour abonder dans
le même sens que le ministre, on doit quand même admettre que les
articles de la Loi des cités et villes et du code municipal ont
été précédés dans la majorité des
cas, par des demandes particulières de municipalités. C'est un
peu comme cela que le droit avance.
Une municipalité a des problèmes particuliers pour
l'application de telle loi, elle demande à la Législature ce
pouvoir et il arrive très souvent qu'après qu'une commission a
adopté le principe de cette loi, on voie cette loi
intégrée à la loi générale. On peut voir
différents articles de la Loi des cités et villes où ce
principe a été suivi.
Il est évident que le code municipal et la Loi des cités
et villes autorisent une corporation à acquérir des immeubles
pour les fins de sa compétence. La ville de Longueuil ne désire
pas déroger à cette règle. Il est évident aussi que
la Loi des cités et villes donne à toute corporation municipale
le droit d'aliéner ou de vendre des immeubles ou des droits immobiliers
dont elle n'a plus besoin. Ce que la ville de Longueuil veut ou demande
à cette commission, dans ce premier article, c'est d'ajouter à
ces pouvoirs qui lui sont déjà accordés le pouvoir de
louer ces biens immobiliers.
La raison pour laquelle nous demandons cela, ce n'est pas pour faire de
la spéculation, c'est dans le but simplement de conserver des droits de
propriété dont une municipalité n'a pas besoin
actuellement, mais dont elle prévoit l'utilisation. Si, par exemple, la
ville est devenue propriétaire, soit par suite de vente pour taxes, soit
par suite de la construction d'un parc ou d'une voie publique et s'il lui reste
des résidus de ces terrains qu'elle prévoit utiliser pour des
espaces verts ou pour toute autre fin dont elle a la compétence
si elle prévoit les utiliser, dis-je, dans deux ans, trois ans, quatre
ans ou cinq ans, selon mon plan d'urbanisme est-ce que nous allons
obliger cette municipalité, dans ce cas, à vendre ces lots aux
enchères ou par soumissions pour ensuite les acquérir à un
plus fort prix dans dix ans par voie d'expropriation? Ne serait-il pas plus
logique, M. le Président et M. le ministre, de permettre aux
municipalités, dans ces cas, de les louer jusqu'au moment où
elles pourront les utiliser aux fins qu'elles prévoient?
C'est en fait la philosophie générale de cette demande,
que je ne trouve pas tellement illogique; au contraire, je crois que c'est de
la bonne administration et que cela coûte beaucoup moins cher au
contribuable de garder son droit de propriété actuel,
plutôt que de s'en départir et de le reprendre par voie
d'expropriation dans cinq ans à un coût beaucoup plus
élevé. Ceci vaut pour le principe général. Pour le
principe particulier, je pense que le maire Robidas a quelques remarques
supplémentaires à ajouter.
Le Président (M. Picard): M. le maire.
M. Robidas: M. le Président, messieurs, en ce qui concerne
l'article I et le sous-paragraphe f), il s'agit d'un terrain qui a
été acquis pour le parc industriel de l'ex-cité de
Longueuil et qui a été, en quelque sorte, coupé du parc
industriel par le boulevard Roland-Therrien. Il s'agit d'une partie qui doit
être adjugée maintenant pour des fins commerciales. Or,
conformément à la loi présente des fonds industriels, il
n'est pas possible de vendre ce terrain actuellement, nous a-t-on dit, pour des
fins commerciales. On nous a suggéré ce texte de loi. Est-il le
texte de loi qui devrait nous donner ce pouvoir? Je n'en sais rien, je ne suis
pas avocat; de toute manière, ce que nous souhaitons, c'est de pouvoir
en disposer. Je rejoins un peu l'idée que M. le ministre a
soulevé tantôt, de bien identifier le lopin de terre en question
et d'obtenir l'autorité voulue pour en disposer.
Le Président (M. Picard): Le député de
Maisonneuve.
M. Burns: M. le maire, est-ce que je peux vous poser une
question? Si vous avez un problème particulier, n'est-il pas normal que
vous nous soumettiez, parce que c'est un bill privé, votre
problème particulier dans un bill privé? Vous savez, ce que vous
nous demandez, c'est absolument aberrant. Vous demandez qu'une ville qui a
obtenu une propriété en vertu de son pouvoir habituel
d'expropriant puisse subdiviser, resubdiviser, échanger, etc. Louer et
vendre, cela ne m'énerve pas, ce n'est pas grave. Une fois que vous
êtes aux prises avec cela, je pense bien que vous et vos contribuables
serez capables de juger de vos gestes. Mais quant à subdiviser et
resubdiviser, vous savez que vous êtes dans le domaine immobilier, vous
êtes devenus une espèce de propriétaire immobilier qui
vend, achète, revend, resubdivise, subdivise, selon que cela
l'intéresse ou non. Vous perdez, je vous le dis, avec un pouvoir comme
celui-là, toute crédibilité en matière d'actions
qui peuvent, éventuellement, être nécessaires pour une
municipalité, c'est-à-dire nécessaires pour aller chercher
des terrains qui vont améliorer le mieux-être de l'ensemble des
contribuables d'une ville.
Je vous avoue que vous donner le pouvoir à vous, non pas à
vous, M. le maire Robidas, mais à une municipalité, vous donner
ce pouvoir, je serais très inquiet, parce que j'ai l'impression que le
législateur diminuerait votre crédibilité à partir
de ce moment. Si vous avez un problème particulier, comme il semble que
vous en ayez un, et vous l'avez mentionné, à ce moment, on le
mentionne et on le dit, on le met dans la loi, mais non un pouvoir aussi
général que cela. Personnellement, je ne serai jamais d'accord
qu'on donne ce pouvoir à une municipalité.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que je dois dire
deux choses. Il y a quatre ans, par un bill privé, la ville de Longueuil
a acquis le pouvoir suivant. Je cite: Le conseil est autorisé à
acquérir de gré à gré ou par l'expropriation tout
immeuble ou partie d'immeuble, servitude ou droit réel pour fins
d'habitation, y compris tout immeuble nécessaire pour fins publiques,
communautaires ou autres. Le conseil est autorisé à
détenir, louer et administrer les immeubles acquis en vertu de
l'alinéa précédent. Alors, vous avez déjà un
pouvoir de louer qui va assez loin. Je dois terminer par deux commentaires:
Nous avons, il y a quelques mois, l'an dernier, je pense, dû renvoyer la
cité de Sherbrooke chez elle, même là où il y a eu
une description technique.
Nous avons trouvé qu'encore là, c'était un pouvoir
étendu trop large parce que le territoire visé était trop
grand pour l'application d'un pouvoir d'exception. Mon deuxième
commentaire, c'est que les arguments de Me Gaul, qui sont intéressants,
seront soumis à la Commission de refonte des lois municipales pour voir,
justement, s'il y a lieu d'ajouter un tel pouvoir à ceux détenus
par toutes les municipalités. Dans un tel cas, ce serait la loi
générale qui donnerait ce pouvoir à tout le monde. S'il y
a un problème particulier dans le parc industriel, je pense que, si la
ville revient avec une description très précise et nous indique
pourquoi il lui faut un pouvoir spécial et non général,
mais pour régler ce problème, nous serons très
intéressés et très ouverts.
Le Président (M. Picard): Le député de
L'Assomption.
M. Perreault: Le paragraphe, tel que rédigé,
s'appliquerait non seulement au parc industriel, mais à tout immeuble de
la ville. Je pense qu'à ce moment, tel qu'il est rédigé,
cela équivaut simplement à faire du commerce. Je ne pense pas que
les villes soient là pour faire du commerce. Je ne pense pas que,
même intégré à la loi générale,
l'article, tel que rédigé, pourrait s'appliquer, parce que c'est
une fin autre que les buts poursuivis par les municipalités.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je veux
intervenir dans le même sens, parce que cet article donne certainement
des droits trop généraux pour régler un cas particulier.
Qu'il y ait un cas particulier à régler, j'en suis, et je pense
qu'il y aurait avantage à cerner ce cas particulier, à le
définir très clairement, de manière à le
régler par un bill privé.
Maintenant, le fait d'accepter une disposition de ce genre, je pense,
outre le danger de perte de crédibilité des autorités de
la ville dans leur nécessité d'exproprier pour le bien et
l'intérêt de l'ensemble des citoyens, entraîne
sûrement le danger que la ville les deux situations sont aussi
mauvaises l'une que l'autre comme intermédiaire avec des pouvoirs
d'expropriation et, à ce moment, soit perçue comme une sorte
d'intermédiaire entre les propriétaires, d'une part, et les
promoteurs de projets, d'autre part. A ce moment, je crois que ce serait
consacrer un précédent difficilement acceptable au niveau de la
loi et des pouvoirs à donner à une municipalité. Je pense
qu'en fin de compte ceux qui seraient les plus mal pris, si on acceptait un tel
amendement, ce seraient les autorités municipales elles-mêmes et
le conseil de ville.
M. Gaul: M. le Président...
Le Président (M. Picard): Me Gaul.
M. Gaul: ... nous sommes autorisés par les
représentants de la ville de Longueuil à vous demander de retirer
du projet cet article 1.
M. Goldbloom: Merci!
Le Président (M. Picard): Article 1, biffé. Article
2, devenu l'article 1?
M. Goldbloom: M. le Président, il s'agit de l'indexation
des pensions. C'est une notion qui se répand de plus en plus, mais qui
n'a jamais été insérée dans le régime
municipal de pensions. J'attends prochainement un mémoire de la part de
l'Union des municipalités du Québec sur le sujet du régime
de retraite des maires et conseillers, certaines critiques ayant
été formulées contre ce qui a été
adopté l'an dernier; je prévois une rencontre avec l'Union des
municipalités et je pense que la question de l'indexation devra
être examinée de façon générale. Je pense que
l'on doit remercier la ville de Longueuil d'avoir attiré notre attention
sur cette considération, qui est importante avec l'escalade du
coût de la vie, mais que nous ne pouvons faire exception de la ville de
Longueuil pour ce pouvoir. Nous chercherons à boni-
fier le régime de retraite que nous avons créé pour
les maires et conseillers.
M. Bédard (Chicoutimi): II importerait, je pense, de
recommander à la ville de Longueuil, lorsqu'il y aura des auditions en
commission parlementaire sur le rapport en question s'il y a commission
parlementaire de venir se faire entendre et peut-être d'apporter
cette suggestion pour qu'elle puisse être évaluée à
sa juste valeur.
Le Président (M. Picard): L'article 2 est biffé;
c'est-à-dire l'article 2 devenu l'article 1 est biffé. L'article
3 est devenu l'article 1.
M. Goldbloom: C'est malheureux de devoir tomber de nouveau sur la
tête de la sympathique ville de Longueuil, mais il s'agirait d'un
précédent absolument inédit, qui pourrait entraîner
des conflits avec des conventions collectives existantes, et on pourrait se
retrouver dans un vrai guêpier en acceptant ce qui est
proposé.
Le Loi des cités et villes, à l'article 64, indique que le
tiers de la rémunération des membres du conseil municipal leur
est versé à titre de dédommagement d'une partie des
dépenses inhérantes à leur charge.
Ce principe est déjà dans la loi, mais aller plus loin
pourrait créer vraiment des complications inouies.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, à
propos de cet article, il y a les remarques qu'a judicieusement faites le
ministre des Affaires municipales. Il y a aussi que si on acceptait cet
amendement, en plus de créer un précédent, il y aurait le
danger de créer une certaine situation d'injustice, selon l'emploi ou le
niveau de revenu du maire et des divers conseillers qui sont élus.
Il est clair que, si on adoptait cet article, un conseiller qui serait
chômeur ou rentier serait, en définitive, financièrement
désavantagé vis-à-vis d'un autre conseiller qui aurait
comme profession, par exemple, celle de médecin, d'avocat ou de
spécialiste.
C'est clair, non seulement cela pourrait créer, mais cela
créerait un certain déséquilibre difficilement
acceptable.
En principe, jusqu'à ce qu'il y ait de nouveaux règlements
concernant les émoluments des élus, au niveau municipal, je crois
qu'il faut... Un conseiller ou un maire reçoit déjà une
rémunération, à bon droit, et, à ce moment, nous
pourrions être de ceux qui appuieraient des personnes qui feraient des
représentations dans le sens que, pour certaines villes, les
émoluments de maire ou de conseiller ne sont pas suffisants à
l'heure actuelle, puisque s'ils veulent bien faire leur travail, ceci les
oblige nécessairement à employer la presque totalité de
leur temps à remplir leur fonction. Il reste qu'à l'heure
actuelle, en se faisant élire, je crois que les maires et les
conseillers connaissent bien la loi; ils doivent normalement connaître
les honoraires attachés aux fonctions, comme salaire pour leur charge de
travail. A ce moment, on sait aussi, à moins que je ne me trompe, qu'il
y a la possibilité, en ce qui a trait aux voyages et aux dépenses
de voyage, de la part de la ville, de voter certains montants à ceux qui
ont à représenter la ville à l'extérieur, non pas
dans des dîners-bénéfices du Parti libéral...
En passant, je ferais remarquer au ministre qu'il n'a pas rempli la
promesse qu'il m'avait faite que, dans la reyue de l'Union des
municipalités, il y aurait une annonce précise...
Une Voix: II y en avait une.
M. Déziel: Question de règlement, M. le
Président.
M. Goldbloom: J'en ai autorisé la publication. J'ai
vérifié le texte moi-même. J'ai été distrait
pour un instant. Parle-t-on d'un avertissement aux municipalités quant
aux contributions à des partis politiques?
M. Bédard (Chicoutimi): Dans le dernier numéro, je
n'ai pas vu de mise au point.
M. Goldbloom: J'en ai autorisé la publication, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): A l'ordre, messieurs!
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je pense
qu'en commission...
Le Président (M. Picard): II est 22 h 45.
M. Goldbloom: On m'a dit que c'était publié. Je
n'ai pas vu le numéro moi-même.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait
vérifier?
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Picard): Vous avez terminé?
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, dans les
circonstances, également, nous croyons qu'accepter un article comme
celui-là créerait un état d'inégalité et
d'injustice envers certains conseillers.
Le Président (M. Picard): Me Irving Gaul.
M. Gaul: M. le Président, si cela continue comme cela,
nous repartirons riches ce soir. Je pense que, sans vouloir...
M. Bédard (Chicoutimi): J'espère qu'ils vont sortir
riches.
M. Gaul: ... insulter les intervenants, ce n'est pas du tout mon
intention, on passe un peu à côté de la question sur cet
article. Du moins, le but de cet article n'est pas du tout une augmentation de
rémunération. A ce moment-là, vous auriez tous raison, on
peut adopter un règlement, le soumettre aux propriétaires et aux
électeurs et ils se pro-
nonceront pour ou contre. Ce n'est pas cela. Si vous remarquez bien, le
but de cet article est de faire rembourser comme étant une
dépenses admissible en vertu de la loi générale les pertes
salariales subies par ceux des membres du conseil qui, lorsqu'ils doivent
remplir une fonction ou une charge de conseiller, ne sont pas
rémunérés par leur employeur. Je vais tenter de vous
expliquer pourquoi. Aux yeux des membres du conseil, une augmentation
générale de la rémunération de tous les conseillers
ne sera pas adéquate. Le conseil de ville de Longueuil se réunit
en assemblée régulière ou spéciale en moyenne une
fois par semaine. Je vous invite à assister à ces réunions
et vous saurez, messieurs les membres de cette commission, que ces
réunions peuvent commencer à sept heures du soir et se terminer
à minuit. En plus de cela, ces réunions peuvent se continuer
l'après-midi parce qu'on n'a pas le temps d'aller jusqu'au bout de
l'ordre du jour outre ces réunions du conseil, pour lesquelles, à
mon sens, la loi générale prévoit une
rémunération, il y a au moins deux fois par semaine des
réunions de comité où les membres du conseil prennent
connaissance des volumineux rapports et des projets de règlement que
leur préparent leurs officiers municipaux. C'est à ce moment que
les membres du conseil, en fait, prennent connaissance des études,
discutent avec les officiers municipaux pour savoir les raisons de leurs
recommandations. Les personnes qui sont membres du conseil et qui
bénéficient d'une situation de salarié autonome ou qui ont
un employeur qui les rémunère quand même ne souffrent
aucunement du fait de s'absenter de leur travail. Par contre, nous avons des
cas bien précis au conseil de Longueuil, où seulement deux
conseillers ne sont pas des salariés. Ceux-ci, s'ils veulent assister
à toutes les réunions autres que les assemblées du
conseil, et prendre connaissance des problèmes qu'ils ont à
trancher, des décisions qu'ils ont à prendre, doivent à ce
moment-là, M. le Président et M. le ministre, souffrir une perte
de salaire parce que leurs employeurs, à bon doit d'ailleurs, ne les
paient pas pour les jours qu'ils manquent et qu'ils consacrent aux affaires
municipales.
Vous avez donc une situation qui n'est pas juste actuellement, où
des conseillers ne subissent aucune perte salariale, soit parce qu'ils
n'assistent pas aux réunions du jour ou encore que leur employeur les
paie quand même. Ces gens, qu'ils assistent, qu'ils participent
régulièrement aux travaux du conseil, reçoivent la
même rémunération que ceux qui s'astreignent, même
sans solde, à venir passer deux jours par semaine dans les bureaux du
conseil de ville. C'est la raison pour laquelle, après avoir
évidemment discuté avec les hauts fonctionnaires du
ministère et sachant même qu'ils n'étaient pas d'accord sur
notre proposition, nous avons tenté de vous exposer ce problème.
Nous avons tenté aussi d'être tellement prudents dans la
rédaction de cet article que nous avons imposé comme condition,
pour toucher cette rémunération ou ce remboursement de perte de
salaire, premièrement que le conseiller soit un employé, qu'il ne
soit ni actionnaire, ni associé, ni directement ou indirectement
propriétaire de l'entreprise pour laquelle il travaille. Nous avons
également soumis ce conseiller à une autre condition. Il devra,
chaque fois qu'il réclamera ce remboursement, présenter au
greffier de la ville un certificat portant la signature de son employeur
attestant que ce monsieur, à telle date, à perdu tel salaire et
il ne pourra être remboursé que pour le montant spécifique
qu'il n'a pas touché.
M. Goldbloom: Me Gaul, me permettez-vous de vous poser une
question? Qu'est-ce que vous faites du cas d'un avocat de la pratique
privée qui pratique seul?
M. Gaul: M. le ministre, je pense que je vais rejoindre les
remarques d'un autre honorable membre de cette commission. Je pense qu'un
avocat doit connaître la loi. Lorsqu'il décide de quitter son
bureau pour s'occuper des affaires municipales, il doit, je pense, être
la personne la plus au courant de ce à quoi il s'engage. C'est dans le
but, justement, de ne pas donner suite à de la spéculation dans
ce sens que nous avons voulu limiter ce privilège ou cette
possibilité de remboursement à celui qui a des heures fixes. En
second lieu, l'avocat qui décide un jour de s'absenter de son bureau
pour venir vaquer aux affaires municipales pourra très bien se reprendre
le soir parce que lui il n'a pas d'horaire de travail. Il ne travaille pas de 4
à 8 heures et ensuite sur un autre horaire, de 8 à 12 heures. Il
peut travailler à l'heure où il le veut, alors que le travailleur
ne travaille pas à l'heure où il le veut.
M. Bédard (Chicoutimi): Comme les patrons.
M. Gaul: Certains conseillers qui sont des employés du
gouvernement seraient très mal placés pour demander de travailler
de minuit à 7 heures le matin plutôt que de 9 heures à 5
heures le soir, parce qu'ils s'occupent des charges municipales. C'est
seulement dans ce but.
Le Président (M. Picard): Le député de
Montmorency et maire de Beauport.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, le
conseiller juridique de la ville nous demande d'aller voir siéger la
ville de Longueuil; je peux lui dire qu'à cette table il y a quelques
maires de villes assez importantes et on n'a pas besoin d'aller siéger
dans vos municipalités pour savoir quels sont les problèmes de
l'administration d'une ville.
Cependant, quelqu'un qui se présente à un poste de maire
ou à un poste de conseiller, dans une ville comme la vôtre ou
n'importe quelle autre ville de la province de Québec je prends
les mêmes termes que vous venez tout juste d'employer concernant
l'avocat, à la suite de la question du ministre, doit savoir dans quoi
il s'engage lui aussi.
Il y a plusieurs bons hommes dans la province de Québec qui ne
peuvent se présenter à des charges de maires et de conseillers
parce que leurs fonctions les empêchent de le faire.
Je crois que, pour les montants qui sont alloués, avant de se
présenter à un poste comme celui-là, la loi prévoit
tel montant. Chez vous, avec la nouvelle loi, cela doit faire quelque $7,000
pour un conseiller?
M. Robidas: Oui.
M. Bédard (Montmorency): Je ne pense pas qu'avec un
montant semblable, la loi ou le gouvernement puisse ne pas tenir compte des
heures perdues. Compte tenu du tiers du salaire qui n'est pas imposable, parce
que cela tient compte des sorties que le maire et les conseillers sont
obligés de faire, je pense que c'est assez bien pris en
considération.
En ce qui me concerne, remarquez que j'aimerais recevoir $50 par jour
chaque fois que je m'occupe de ma municipalité, mais nous avons
accepté ces postes en sachant ce que cela nous donnait comme salaire de
maire.
Je ne pense pas que le maire de Longueuil se soit présenté
comme maire à cause du salaire qui était attaché à
la municipalité. Compte tenu des heures que nous faisons et des
bêtises que nous recevons, après nous être
dévoués des journées entières, quelquefois, pour
notre municipalité, ce n'est pas le salaire que nous recevons, surtout
si nous avons un emploi supplémentaire de député, parce
que là, nous sommes imposés à 54%.
En ce qui me concerne, M. le Président, M. le maire, je ne puis
adopter un article du genre et je me demande, si c'est l'idée
générale de la commission de ne pas accepter cet article, si on
devrait perdre encore des minutes précieuses sur cet article.
Le Président (M. Picard): II y a le maire Robidas qui
voudrait parler, et ensuite les députés de Laporte et de
L'Assomption.
M. Robidas: M. le Président, messieurs, le but de cet
article était précisément de bien faire comprendre que les
émoluments prévus dans la loi pour les conseillers et pour les
maires ne les obligent pas à d'autre chose que de participer à
deux séances en ce qui nous concerne par mois;
c'est-à-dire deux soirées par mois.
Or, il est physiquement impossible pour un homme de rendre le service
pour lequel il a été élu s'il assiste aux seules
assemblées auxquelles il est tenu d'assister.
Ce qui se produit chez nous, en réalité, c est que nous
devons consacrer plusieurs jours par semaine à notre charge. Moi, je
consacre tout mon temps et je ne mesure pas mes heures à la somme
d'argent que je reçois.
Mais ce n'est pas cela le problème. Le problème c'est
qu'il y a des membres du conseil élu qui viendraient assister aux
assemblées s'ils ne souffraient pas une perte de salaire,
particulièrement et je le mentionne les employés du
gouvernement provincial.
J'ai siégé pendant un certain temps, à titre
d'employé du gouvernement provincial; chaque fois que je devais quitter
mon poste, je devais le payer d'une journée ou d'une
demi-journée.
Lorsque c'est plus fréquent que raisonnable, il se produit que
l'individu ne vient plus aux assemblées et ne participe qu'au minimum
des assemblées auxquelles il est tenu de participer.
Nous nous disons que la ville de Longueuil comme telle est une ville
suffisamment importante aujourd'hui; pratiquement, les membres du conseil qui
se font élire devraient savoir qu'ils doivent consacrer beaucoup de
temps aux affaires municipales, beaucoup plus qu'une soirée par semaine
ou par deux semaines, je dirais même deux jours par semaine.
Pour cela, il faut certaines compensations. Vous dites que $7,000, c'est
certainement une somme intéressante pour un conseiller qui ne viendrait
siéger qu'une soirée de temps en temps. Mais cela n'est
peut-être pas suffisant pour le bonhomme qui va venir passer deux ou
trois jours par semaine.
Je mentionnais cela pour montrer que le système actuel a ses
défaillances quand même.
C'est quand même beaucoup d'argent pour une personne qui ne
participe pas, ce n'est pas suffisant pour celui qui participe. Nous tentions,
par un système comme celui-ci, de créer un intérêt
vrai. Je ne sais pas si nous avons la bonne formule, encore une fois, mais il
va falloir la trouver un jour si nous voulons que les personnes élues
puissent poursuivre leur travail pendant la durée de leur mandat.
Le Président (M. Picard): Le député de
Laporte.
M. Déom: M. le Président, je vais seulement faire
un commentaire. A moins que je ne me trompe Me Gaul me corrigera
la ville de Longueuil peut procéder par règlement pour couvrir ce
cas. Il me semblerait un peu plus juste et démocratique de demander aux
citoyens de Longueuil de se prononcer plutôt que de le demander aux
législateurs du Québec. M. le Président, je demande le
vote sur...
Le Président (M. Picard): Les membres de la commission
sont-ils prêts à se prononcer?
M. Perreault: J'ai demandé la parole. M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Le député de L
Assomption.
M. Perreault: M. le Président, cet article est un article
important, parce que, même pour les villes moins grandes, où la
rémunération des élus n'est même pas de $7,000, il y
a beaucoup de gens qui occupent de telles fonctions et qui perdent du
salaire.
Quand j'étais maire, j'y employais toutes mes vacances. Mes
journées de vacances, je n'en avais pas assez pour cela. Je pense qu'il
faudrait se pencher sur ce problème, non pas dans cette loi mais dans la
refonte de la loi générale. C'est un problème qu'il
faudrait regarder de près, parce
qu'il affecte beaucoup de représentants, de conseillers,
d'échevins et de maires dans la province.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, pour
terminer ces remarques sur l'amendement, je crois que l'intention des
autorités municipales est bonne. L'amendement demeure quand même
inacceptable. Il y aurait cependant la possibilité, pour le ministre des
Affaires municipales, de penser à une sorte de
rémunération per diem qui ne créerait pas d'injustice d'un
conseiller à l'autre ou d'un maire à l'autre et qui pourrait se
retrouver, par exemple, dans la Loi des cités et villes ou encore dans
le code municipal, lors de la refonte du code municipal II est évident
que les intentions et les motifs pour lesquels cette demande est faite par la
municipalité correspondent quand même à une
réalité qu'il faut ajuster, mais en même temps, pour toutes
les municipalités.
Le Président (M. Picard): Les membres de la commission
sont-ils prêts à se prononcer sur cet article 3, devenu l'article
1?
Des Voix: Rejeté.
Le Président (M. Picard): Rejeté. Article 3, devenu
l'article 1, biffé. Messieurs, je vous ferais remarquer qu'il est onze
heures.
M. Caron: M. le Président, je viens justement de discuter
avec le leader du gouvernement, qui me fait remarquer qu'il y a une entente des
deux leaders et que nous devrions continuer. Nous autres, nous ne sommes pas
rémunérés non plus.
Le Président (M. Picard): Article 4, devenu article 1.
M. Goldbloom: M. le Président, avant d'examiner l'article
4 comme tel, je pense qu'il y a une remarque générale que je dois
faire. Il y a ici un problème de philosophie, la philosophie de ce
qu'est un bill privé dans le domaine municipal. Je crois qu'un bill
privé doit démontrer pourquoi la ville en question est
différente de toutes les autres villes régies par la loi
générale et pourquoi l'absence d'un pouvoir d'exception
empêche cette ville de fonctionner et de réaliser une chose qui
lui est importante. Je constate que le projet de loi qui est devant nous est
plein de bonnes idées, mais qu'il devrait s'appliquer à une foule
de municipalités, comme plusieurs collègues l'ont dit à
cette table. Si je fais ces remarques en ce moment, c'est justement parce que
je pense que nous devrons reconnaître cela en examinant les articles,
plutôt que d'essayer de justifier l'idée qui peut être
très bonne; plusieurs idées que nous avons examinées sont
bonnes, mais nous n'avons pas eu la possibilité de mûrir ces
idées pour les inscrire dans la loi générale. Pourtant,
nous avons chargé une Commission de refonte des lois municipales d'en
examiner le portrait globalement. Alors, je pense que nous devrons, de
façon particulière, prendre le projet de loi soumis par la ville
de Longueuil et le porter à l'attention de la Commission de refonte des
lois municipales. C'est une chose que je ne ferai pas avec tous les projets de
loi qui nous sont présentés. Ces idées, si elles sont
bonnes, doivent être prises, examinées, mûries et inscrites
dans la loi générale.
M. Bédard (Chicoutimi): Je crois que, de toute
façon, on va avoir à étudier... Dans le projet de loi 42,
j'ai remarqué qu'il y avait l'article 11 qui modifiait l'article 104 et
qui touchait justement le problème sur lequel la ville de Longueuil veut
attirer notre attention. Je crois qu'il y aurait avantage à attendre
pour l'étudier en même temps que le projet de loi 42, de
manière que ce qui sera adopté au niveau de la loi 42 s'applique
à toutes les municipalités. C'est important. Si c'est la
même chose que ce que nous présente Longueuil, cela réglera
le cas de la ville de Longueuil. Si c'est contradictoire, à ce moment,
ce serait...
M. Goldbloom: J'arrive à l'article 4. Justement, comme le
député de Chicoutimi vient de le souligner, dans le projet de loi
42, on couvre le sujet et l'on vise les mêmes objectifs à une
nuance près. Nous voulons que le vérificateur soit nommé
à temps pour le début de l'exercice financier. C'est prévu
dans l'article que propose le projet de loi 42 et aussi que le rapport soit
fait dans un délai raisonnable. Nous croyons que le délai de 90
jours est plus raisonnable que le délai de 60 jours, mais nous sommes
obligés de constater que la Loi du ministère des Affaires
municipales exige que le ministre reçoive le rapport en dedans de 60
jours. Alors, il faudra modifier la loi du ministère. Aussi, nous avons
l'intention de le faire pour prolonger le délai jusqu'à 90 jours.
Donc, pour l'instant, il faudra rester avec la norme des 60 jours et le projet
de loi no 42 prévoit 60 jours, mais nous arriverons avec une autre
modification qui donnera 90 jours de délai.
M. Bédard (Chicoutimi): Donc, on accepte le sens de
l'amendement de la ville de Longueuil, mais à l'intérieur du
projet de loi 42.
M. Gaul: La morale, c'est qu'il faut se présenter ici sans
avoir de trop bonnes idées parce que, chaque fois qu'on a de bonnes
idées, cela irait dans la loi générale.
Le Président (M. Picard): Article 4, biffé? Article
5.
J'ai ici une note selon laquelle les organismes dont on a fait mention
tantôt avaient manifesté le désir d'intervenir sur cet
article aussi. On va laisser les membres de la commission faire leurs
commentaires, au cas où l'article serait biffé.
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être le ministre
peut-il nous dire d'avance s'il veut le biffer. A ce moment, cela
éviterait des représentations.
M. Goldbloom: Non, pas particulièrement, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Pas de
représentations?
Le député de L'Assomption.
M. Perreault: M. le Président, à l'article 5,
deuxième alinéa, le greffier est exempté de faire la
lecture du règlement. Je m'oppose à cette partie, parce que cela
peut causer une mauvaise information pour les citoyens présents à
l'assemblée municipale. Ces citoyens ont le droit de connaître la
teneur de leurs règlements, et je pense que si on n'en fait pas la
lecture, seuls les conseillers sont au courant et que la population y perd dans
la qualité de sa participation.
M. Bédard (Chicoutimi): II y aurait peut-être lieu,
M. le Président, d'entendre ceux qui se sont déplacés pour
venir faire des représentations sur cet article.
Le Président (M. Picard): Est-ce qu'il va y avoir un seul
porte-parole?
M. Meunier (André): Mon nom est André Meunier, des
comités de secteur. Si vous remarquez, l'article dit: Lors de
l'ajournement, c'est-à-dire en caucus...
Le Président (M. Picard): Un instant, s'il vous
plaît, M. Meunier!
Il est toujours assez important pour les membres de la commission de
savoir, lorsque vous représentez un organisme comme celui-ci les
comités de secteur de la ville de Longueuil ce qu'est ce
comité, c'est-à-dire cet organisme, combien de membres vous
représentez, et ainsi de suite.
M. Meunier: M. le Président...
Le Président (M. Picard): On a déjà eu, ici,
aux commissions, des comités de locataires. Nous les avons fait parler,
ils étaient quatre personnes et les quatre personnes étaient dans
la salle.
M. Meunier: Actuellement...
Le Président (M. Picard): Ils parlaient pour tous les
locataires d'une grande municipalité.
M. Caron: De Verdun.
M. Meunier: ... dans Longueuil, il y a 17 comités de
secteur de formés sur une possibilité de 25. Les comités
de secteur, ce sont des citoyens qui se sont regroupés pour
s'intéresser à la chose municipale et aux problèmes de
leur milieu. Chaque comité de secteur se compose d'environ une centaine
de membres.
Nous assistons continuellement aux réunions du conseil municipal,
et nous étudions tous les projets qui y passent.
Le bill privé, ici, a été étudié
complètement par tous les comités de ces secteurs. Il y a des
articles que nous avons l'intention de...
Le Président (M. Picard): Ces explications sont
suffisantes, je crois.
M. Meunier: Merci beaucoup, M. le Président!
Le Président (M. Picard): Vous pouvez maintenant nous
donner votre point de vue sur cet article 5.
M. Meunier: Très bien! Si on regarde l'article qui dit:
"Lors d'un ajournement", c'est-à-dire en caucus, c'est-à-dire
aussi sans la présence des citoyens, cela veut dire adopter un
règlement dans la clandestinité. Le délai d'un jour franc,
à notre avis, n'est pas suffisant. La non-lecture du règlement
par le greffier, c'est la plus belle façon, pour un conseil municipal,
d'adopter un règlement à la vapeur et dans la
clandestinité. C'est pour cette raison que nous nous opposons à
ce règlement.
Il y a une chose qui serait importante à ajouter. Ayant
consulté le procès verbal de l'assemblée du
règlement de zonage du comité d'urbanisme, nous constatons que
tous les règlements qui sont demandés, des changements de zonage,
sont demandés par des spéculateurs et par des constructeurs, et
souvent, jamais dans l'intérêt des citoyens de la ville de
Longueuil. C'est pour ces raisons que nous voulons consulter et que nous
voulons être mis au courant, au conseil municipal, quand il y aura des
règlements, et nous voulons que ceux-ci soient lus au complet pour en
savoir la teneur.
Merci beaucoup, M. le Président!
M. Gaul: M. le Président, je suis un peu surpris des
remarques de mon collègue, parce que le but de cet article, je pense,
est justement de donner plus de chance de comprendre un règlement. Si on
se donne la peine de lire le deuxième paragraphe dans son entier
je pense que c'est celui qui semble inquiéter le plus le
représentant qui m'a précédé lorsque le
conseil décide de bénéficier de cet article et de
dispenser le greffier de lire un règlement qui peut avoir 150, 200
articles dans une soirée, à ce moment, le président du
conseil, le président de l'assemblée ou encore le greffier doit
mentionner l'objet du règlement, sa portée, son coût et
s'il y a lieu, le mode de financement, le mode de paiement.
Puisqu'il y a plusieurs maires ou anciens maires ou anciens conseillers
dans cette assemblée, vous savez tous comment peut être ardue et
même incompréhensible la lecture d'un règlement.
On fait mention d'un règlement de zonage, par exemple. Lorsque le
greffier fait la lecture d'un règlement et qu'il dit, par exemple, que
l'article 13 du règlement 312 est modifié en ajoutant ce qui
suit: Classe 4 a) dans le secteur 2, qu'est-ce que cela veut dire au simple
citoyen?
Ne serait-il pas plus instructif pour lui et plus juste que, au lieu de
faire cette lecture de chiffres et de lettres, le président s'adresse
à l'assemblée et lui dise: Voici un règlement qui a pour
but de permettre la construction d'édifices en hauteur de dix
étages ou de trois étages dans le secteur limité
par telle rue, telle rue et telle rue. Voici un règlement qui
obligera la ville, par exemple, à construire un parc ou une aréna
et on devra procéder à un emprunt. Voici les gens qui seront les
gens intéressés, qui devront payer les taxes pour rembourser cet
emprunt.
C'est beaucoup plus clair, beaucoup plus précis, beaucoup plus
à la portée des citoyens ordinaires que de lire les grands
règlements d'emprunt où seuls les spécialistes et les gens
expérimentés s'y comprennent.
C'est seulement dans ce but et pour éviter aussi,
peut-être, de prendre une heure ou deux heures à lire un
règlement que personne ne comprend. C'est le seul but de cet
article.
Le Président (M. Picard): Le député de
Verdun.
M. Caron: Je comprends, Me Gaul, que c'est "plat" parfois
d'entendre des règlements qui doivent être lus en anglais ou en
français nous, à Verdun, on les lit dans les deux langues
mais je pense que si la commission donne les pouvoirs à la ville
de Longueuil, d'autres villes viendront nous demander la même chose. Je
pense que si cela se fait, cela devrait être fait dans la loi
générale.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: C'est une remarque un peu semblable. Cependant, je
pense que même lorsque le règlement est terminé, la lecture
permet aux gens, sur des choses qu'ils ne comprennent pas, que le greffier ou
le maire concerné fasse la synthèse du projet et chacun peut
ensuite poser des questions, peut-être, d'une façon un peu plus
particulière.
Cependant, il pourrait être permis, à mon point de vue,
s'il n'y a personne, aucun public, dans la salle, on ne lise pas le
règlement ou encore, si les citoyens qui sont là ne sont pas
intéressés à en entendre la lecture, qu'on s'en
dispense.
Le Président (M. Picard): Me Bourdon.
M. Bourdon: M. le Président, j'aimerais pour commencer, me
dire avec le député de Verdun et le député
d'Abitibi-Ouest. En effet, la lecture d'un règlement peut être
fastidieuse, sauf que c'est la seule façon d'en connaître le texte
exact. Evidemment, que le greffier veuille en faire une interprétation
et en expliquer la portée, il peut le faire de très bonne foi et,
tout de même, omettre certains détails qui peuvent être
importants.
Rien n'empêche, pour reprendre la suggestion de Me Gaul, de lire
le texte et, pour le greffier, de l'expliquer, de préciser sa
portée. A ce moment, l'intégralité du texte a
été transmise et la portée du texte aura aussi
été transmise. Je pense aussi ce qui a déjà
été soulevé par le député de Verdun, qu'une
modification dans ce sens devrait être faite dans la loi
générale.
C'est tout. Merci.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne sais pas. Je comprends qu'il
va y avoir la loi générale, mais, d'un autre côté,
je pense bien qu'il ne faut pas prendre comme argument qu'on va se cacher
continuellement derrière la loi générale pour justifier
toujours les refus qu'on peut avoir. Dans le cas présent, nous avons
certaines explications qui ont été données par la
municipalité de Longueuil et également par les
représentants des comités de secteur qui suivent la chose
municipale.
Je crois que c'est sain. C'est une bonne chose, autant pour eux que pour
les membres du conseil, de la municipalité. Dans le cas présent,
selon les représentations que nous avons entendues, il me semble que, si
on trouvait le moyen d'allonger le délai d'un jour franc et de voir, au
deuxième paragraphe, à ce que le greffier et le président
de l'assemblée non seulement mentionnent, mais expliquent publiquement,
parce qu'il faut que ce soit fait publiquement, l'objet du règlement, sa
portée, etc. je m'adresse au représentant du comité
de secteur cela pourrait répondre au souci normal que vous avez
du respect de la démocratie, de manière que les gens soient le
plus informés possible.
Le Président (M. Picard): Est-ce en réponse
à la question?
Des Voix: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Ce sera le maire Robidas
ensuite.
Alors, M. André Meunier.
M. Meunier: Nous ne sommes pas d'accord que cet article soit
maintenu. Après consultation, nous avons travaillé en
comité...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous n'avez pas compris le sens de
ma question?
M. Meunier: J'ai parfaitement compris le ssns de votre
question.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne suis pas d'accord non plus
qu'il soit maintenu comme tel, par rapport à vos représentations.
Si vous aviez à proposer un amendement qui puisse vous permettre de
répondre aux buts que vous visez, quel genre d'amendement
proposeriez-vous?
M. Meunier: On parle justement aussi d'ajournement, cela veut
dire en caucus. Nous ne sommes pas d'accord non plus sur cela. Nous demandons
le rejet total de cet article.
Le Président (M. Picard): M. le maire.
M. Robidas: Si vous me permettez, je pense que le comité
de secteur est un comité qui a été formé presque
à ma demande, dans la ville, et qui
s'instruit actuellement des affaires municipales. Il est patent qu'on
n'y comprend pas encore totalement ce qui se passe dans les affaires
municipales d'une ville. Par exemple, il y a deux assemblées statutaires
par mois. Il y a des assemblées d'ajournement. Vous donnez un avis de
motion, par exemple, à l'assemblée statutaire du 1er lundi. Vous
ne pouvez adopter un règlement à l'ajournement du lundi suivant.
Vous devez attendre deux semaines pour voter un règlement. Il arrive des
changements de zonage où cela doit aller plus vite que cela, parce qu'il
y a quand même un laps de temps très long, où il faut tenir
les assemblées publiques, donner des avis. Souvent, cela retarde la
construction dans une ville progressive comme la nôtre.
Le but de l'amendement c'est qu'on peut très bien convoquer une
assemblée spéciale pour régler le problème. On le
fait régulièrement, mais cela aurait simplifié beaucoup
les opérations. Il n'y a rien de clandestin là-dedans. On parle
de clandestinité. C'est parce qu'on soupçonne qu'il y aurait des
choses clandestines, alors que tout est fait en plein public. Il y a
certainement d'autres villes, mais la ville de Longueuil a toujours
été très ouverte dans tous ses renseignements. C'est une
des villes où le public peut s'exprimer librement aux assemblées.
Cela ne se voit pas partout. Le but, en réalité, ici c'est de
simplifier le fonctionnement du conseil lui-même.
Quant à l'idée de M. Meunier au sujet des caucus, ceux-ci
sont tenus durant une journée, du matin au soir, pour revoir, avec les
fonctionnaires et les professionnels, tous les renseignements qu'on doit avoir
en main pour prendre une bonne décision. Une fois fait le consensus,
nous allons toujours à l'assemblée publique, devant tout le
monde, soit à une séance régulière, soit en
ajournement, soit en séance spéciale, adopter la mesure, et ceci
à la majorité des membres présents, tel que la loi le
prévoit.
Tout ce que nous demandons ici n'a rien de compliqué, c'est tout
simplement qu'on ne doive pas convoquer une assemblée spéciale,
mais qu'on puisse, à la séance d'ajournement, adopter le
règlement.
Le Président (M. Picard): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. le maire, dit que, parce qu'il
a ajourné, il reporte sa décision ou l'adoption du
règlement quinze jours plus tard, parce que sa prochaine
assemblée est quinze jours plus tard. Vous avez le droit, M. le maire,
dans un cas d'urgence, et non seulement dans un cas d'urgence, mais parce que
vous avez invoqué le cas d'urgence, le soir même que vous passez
votre avis de motion, de convoquer 24 heures à l'avance une
assemblée spéciale et là, vous adoptez ce règlement
à la séance spéciale; il n'y a donc pas de délai de
quinze jours.
M. Robidas: C'est ce que je viens de dire.
M. Bédard (Montmorency): Dans l'argument que vous avez
présenté au début, vous disiez que, parfois, vous
reportiez la décision à quinze jours, et que cela empêchait
la construction. C'est comme cela que je l'ai compris.
M. Robidas: Non. J'ai dit: Pour simplifier le fait de convoquer
une séance spéciale, simplement, aux séances
d'ajournement, reprendre le règlement pour lequel on a donné
l'avis de motion le lundi précédent. C'est cela.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Hier, au niveau d'un projet de loi
privé, nous avons trouvé le moyen de concilier les
intérêts de deux municipalités. Nous avons deux points de
vue qui, à mon sens, peuvent se rejoindre et se concilier. La
proposition que je faisais tout à l'heure était d'étendre
le délai, de manière à permettre que les gens
impliqués par le règlement puissent être valablement
informés et puissent 'aire valoir leurs représentations.
C'est le sens des représentations qui ont été
faites par les comités de secteur, à moins que j'aie mal compris
leurs représentations. Le fait que ce soit lu publiquement de
manière qu'il n'y ait aucune clandestinité, que le projet de loi
soit lu par le greffier qui en explique l'objet, la portée, le
coût, s'il y a lieu, le mode de financement, le mode de paiement, tout
cela peut, à mon sens, se concilier avec les arguments que nous apporte
la municipalité de Longueuil au nom de l'efficacité, non pas pour
se cacher, mais pour procéder avec célérité
à ces travaux.
M. Goldbloom: M. le maire, le délai pour la convocation
d'une séance spéciale, est-ce bien de 24 heures? C'est parce que
le délai de 24 heures existe déjà dans les pouvoirs de la
ville que nous étions disposés à accepter un délai
d'un jour franc pour la reprise d'une séance ajournée.
M. Bédard (Chicoutimi): Au-delà de trois jours. Un
jour franc. Le jour où l'avis est envoyé ne compte pas, le jour
où il est reçu non plus.
M. Bédard (Montmorency): Lorsque vous ajournez votre
séance si c'est avant minuit, le maire décide, par un avis de
convocation qu'il donne tout de suite avis à ses conseillers, et vous en
avez le droit, de tenir la séance 24 heures plus tard. En fait, il
ajourne à 11 h 55 le lundi soir et il a le droit de tenir sa
séance le mercredi. C'est prévu dans la loi. Pourquoi? Ce n'est
même pas trois jours, cela donnerait deux jours. La loi prévoit
cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Du point de vue légal, un
avis d'un jour franc suppose trois jours, légalement parlant. Cela veut
dire que le jour où on envoie l'avis ne compte pas et le jour où
la personne le reçoit ne compte pas. Un jour franc, c'est un jour
situé entre deux journées qui sont la journée de l'envoi
et la journée de la réception.
M. Goldbloom: M. le Président, je dois souligner à
l'attention...
Le Président (M. Picard): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bédard (Chicoutimi): De ce côté, le
député de Montmorency peut se fier à moi.
M. Goldbloom: Je dois porter à l'attention du
député de Chicoutimi que ce que la ville demande n'est pas un
avis d'un jour franc mais un délai d'un jour franc. Ce n'est pas la
même chose. Mais puisqu'elle peut, de toute façon, convoquer une
séance spéciale à 24 heures d'avis, cela revient à
la même chose. C'est simplement éliminer la question de la
convocation spéciale d'une réunion spéciale, mais, dans le
même délai, continuer la réunion et adopter une motion dont
avis aurait été donné. Sur ce point, nous ne trouvons pas
que ce soit une chose contraire à l'intérêt du bien commun.
Il ne s'agit pas, dans notre interprétation, de la tenue d'un caucus, il
s'agit de la continuation d'une séance publique.
Quant au deuxième alinéa, cependant, je suis moins
enthousiaste.
M. Gaul: Si, M. le ministre, excusez-moi, M. le Président,
quant au deuxième paragraphe, nous mentionnions l'obligation pour le
greffier ou le président de donner publiquement l'objet du
règlement, sa portée, etc, est-ce que vous seriez plus
enthousiaste?
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous pourriez
répéter?
M. Gaul: Si le texte était rédigé de
façon à préciser clairement que l'objet qui est
donné, l'explication sur la portée du règlement qui est
donnée par le greffier se fasse publiquement, est-ce qu'à ce
moment-là on concilierait certaines objections et qu'on rendrait
l'esprit de ceux qui demandent d'être plus précis?
M. Goldbloom: En toute franchise, Me Gaul, le sens de cet
alinéa me semble le sens que vous lui donnez. Ajouter le mot
"publiquement" n'en changerait pas le sens que je lui donne. C'est plutôt
la question du contenu de ce que l'on devrait rendre public. Est-ce que ce
contenu est suffisant? Je suis obligé de venir à la même
conclusion que si le problème est réel, il est réel pour
d'autres municipalités aussi et nous devrons résoudre ce
problème pour l'ensemble des municipalités plutôt que de
donner un pouvoir spécial à la ville de Longueuil dans ce cas
particulier.
Le premier alinéa, je pourrais l'accepter, mais, le
deuxième, je l'envoie à la Commission de refonte des lois
municipales.
M. Bédard (Chicoutimi): Je serais d'accord sur
cette...
Le Président (M. Picard): L'amendement proposé par
le ministre vise à biffer ie deuxième alinéa de l'article
5. Cette motion est-elle adoptée? Adopté. L'article 5 tel
qu'amendé est-il adopté? Adopté. L'article 6.
L'honorable ministre.
M. Bédard (Chicoutimi): Une seconde.
Le Président (M. Picard): Pour commencer, peut-être
qu'on pourrait connaître l'opinion du ministre.
M. Goldbloom: L'article 6, M. le Président, c'est un
article que nous avons déjà vu et la demande a été
formulée récemment par Côte-Saint-Luc d'avoir un maximum de
$1,000; or, le ministre de la Justice nous a recommandé un montant de
$500. Nous pourrons mettre $500 et accepter cette partie de l'article.
Il est recommandé par nos conseillers juridiques que, pour la
forme, on regroupe ensemble les 2e, 3e, 4e et 5e alinéas, pour n'en
faire qu'un seul. Le 6e alinéa deviendrait le troisième. C'est
une question de rédaction, mais c'est la recommandation des conseillers
juridiques.
Il est également recommandé qu'à ce dernier
alinéa, au lieu de trois mois, on mette deux mois, et, cela aussi selon
l'avis du ministère de la Justice.
Le chiffre de $1,000 devient $500 à cet alinéa aussi.
M. Bédard (Chicoutimi): Le délai de trois mois
devient deux mois?
M. Goldbloom: L'emprisonnement d'un mois à deux mois.
Le Président (M. Picard): Voici les amendements
proposés par l'honorable ministre à l'article 6 devenu l'article
2, soit dit en passant. Au premier alinéa, à la dixième
ligne, changer le chiffre de $1,000 pour le chiffre de $500.
Les 2e, 3e, 4e et 5e alinéas sont groupés ensemble pour
former le nouveau deuxième alinéa.
Au troisième alinéa, à la troisième ligne,
changer le chiffre de $1,000 pour le chiffre de $500 et, à la
quatrième ligne, changer trois mois pour lire deux mois.
Ces amendements sont-ils adoptés?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Le nouvel article
2 tel qu'amendé est-il adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. L'article 7
devient l'article 3.
M. Goldbloom: M. le Président, cet article paraît
tel quel au projet de loi no 42 et s'appliquera à toutes les
municipalités.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est l'article 13 c) du projet de
loi 42.
Le Président (M. Picard): L'ancien article 7 est donc
biffé. L'article 8 devenu l'article 3.
M. Goldbloom: M. le Président, de nouveau, à
regret, je suis obligé de dire non à cet article, parce que la
ville demande le pouvoir de démolir,
sans recourir aux tribunaux, tout immeuble délabré et
ainsi de suite. Ces pouvoirs sont maintenant dévolus à la cour
Supérieure et nous ne voyons pas comment nous pourrions aller à
l'encontre de cette exigence de la loi générale.
Le Président (M. Picard): L'ancien article 8 est donc
biffé. L'article 9 devient l'article 3.
M. Goldbloom: C'est un article qui...
M. Bédard (Chicoutimi): II me semble qu'on traite de cette
situation qui est soulevée, dans le projet de loi 42, à l'article
13.
M. Goldbloom: Ce n'est pas exactement la même chose, M. le
Président. J'aimerais entendre la ville sur cette question parce que,
à notre avis, on ne change rien à la Loi des cités et
villes.
Je voudrais savoir comment un changement est envisagé par la
ville en présentant cet article, le premier alinéa, par
exemple.
M. Robidas: M. le Président, si vous permettez, je vais
vous dire brièvement que la ville de Longueuil a établi une base
de rentabilité pour tous les projets où elle doit investir des
services publics, c'est-à-dire qu'elle exige des promoteurs de
déposer une somme d'argent ou de s'engager à débourser une
somme d'argent. Présentement, il n'y a pas beaucoup de dents dans notre
système. Il y a des échappatoires et nous croyons, par cette loi
spéciale, obtenir des pouvoirs additionnels pour être certains
que, lorsque nous négocions avec des promoteurs, en vue justement qu'ils
nous paient les services publics dans le cas où ils ne
réaliseraient pas les évaluations totales promises, on puisse se
servir de la loi nouvelle pour obtenir ces dédommagements.
M. Gaul: Quant au premier alinéa, M. le Président,
si vous me permettez, je pense que le seul nouveau texte qui apparaît,
c'est le mot "approbation ". Ceux qui ont rédigé ce projet, je
crois, ont tout simplement voulu montrer plus clairement où on
désirait inclure le deuxième paragraphe dans l'article.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: Je regarde cet article, le premier paragraphe de
l'article 9, et je me demande pourquoi cet article. Pourquoi n'adopte-t-on pas
simplement un règlement de lotissement? Si vous adoptez un
règlement de lotissement, vous n'avez pas besoin de cela.
M. Perreault: II existe, cet article...
M. Boutin: Si vous adoptez un règlement, vous n'avez pas
besoin de loi spéciale pour cela.
M. Robidas: M. le Président, si vous me permettez,
l'explication qui m'est donnée est la sui- vante: Présentement,
selon la Loi des terres et forêts, n'importe qui peut faire faire un plan
et aller le faire enregistrer chez le régistraire, sans avoir à
obtenir l'autorisation de la ville. C'est ce qu'on me dit ici.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: Je vous ferais remarquer, M. le maire, que c'est
inexact, , parce que le ministère des Terres et Forêts ne fait
aucune transaction ou recommandation de terrain, sans en avoir avisé ou
demandé une résolution du conseil de ville concerné. C'est
un fait. Ce sont des choses...
M. Perreault: C'est une mauvaise information.
M. Robidas: C'est une mauvaise information. C'est bon
d'être informé correctement.
M. Gaul: M. le Président, je pense que, si on se
réfère aux explications reçues, c'est le deuxième
paragraphe qui était surtout demandé par le conseil. Le premier
paragraphe, en fait, je suis d'accord avec le ministre, n'ajoute rien de plus
à la loi générale.
M. Goldbloom: Surtout que si l'on veut lier le ministère
des Terres et Forêts, il faudrait modifier la loi du cadastre. Nous
sommes présentement en discussion avec le ministère des Terres et
Forêts, parce qu'on se rappellera que, lors de la conférence
provinciale-municipale, on a demandé la refonte du cadastre et j'ai
soumis cette considération au ministre des Terres et Forêts.
Quant au deuxième objet, le deuxième alinéa, nous
trouvons que le mot "rentabilité" est assez général. Nous
n'avons pas accepté de donner de tels pouvoirs de façon
générale. Il n'y a même pas plus d'un seul cas où,
pour un projet très particulier et présenté en
détail, nous avons accepté de donner un tel pouvoir. Cependant,
nous nous penchons présentement, avec la Commission municipale, sur
l'opportunité de rédiger quelque chose dans ce sens pour
améliorer le fonctionnement dans un tel cas. Je pense que je suis
obligé de dire que nous devrons faire cela sur un plan
général, plutôt que de l'accepter pour la ville de
Longueuil ici, ce soir.
Enfin, en ce qui concerne le troisième alinéa, l'exigence
de payer les taxes municipales avant d'obtenir l'approbation d'un plan de
subdivision, le principe en a déjà été
accepté dans un autre cas. J'aimerais suggérer, si les membres de
la commission y sont consentants, que nous prenions le texte qui a
déjà été approuvé pour une autre ville, en
l'occurrence Côte-Saint-Luc, et que nous l'inscrivions ici.
Le Président (M. Picard): Le député de
L'Assomption.
M. Perreault: Est-ce qu'on pourrait avoir la lecture de l'article
qui a été rédigé pour Côte-Saint-Luc?
Le Président (M. Picard): II n'y a pas d'amendement
encore, un instant.
M. Goldbloom: Ce que nous suggérerions, parce que nous
trouvons que le même principe est énoncé deux fois dans le
même article, ce serait de laisser tomber la partie a) et de remplacer la
partie b) de l'article par le texte déjà accepté pour la
ville de Côte-Saint-Luc ainsi nous donnerions le même pouvoir
à la ville de Longueuil et dans les mêmes termes.
M. Gaul: M. le Président, je pense, de toute façon,
qu'au paragraphe b), ce sont les termes mêmes du projet de
Côte-Saint-Luc.
M. Goldbloom: II y a une nuance à apporter, parce que,
dans le cas de Côte-Saint-Luc, on a fait allusion à la
Communauté urbaine de Montréal or, présentement, Longueuil
n'en fait pas partie.
M. Gaul: Mutatis mutandis.
M. Goldbloom: Alors, est-ce qu'il est entendu que nous pouvons
confier aux légistes le soin de rédiger le texte
définitif?
Le Président (M. Picard): Ceci veut dire qu'à
l'article 9 devenu l'article 3, le paragraphe a) est biffé en entier et
remplacé maintenant par un nouveau paragraphe a) dont le texte est
laissé à la compétence des légistes?
M. Perreault: II n'y a pas de paragraphes a) et b). C'est un
article pour lui-même.
M. Gaul: M. le Président, c'est plutôt: a) qui est
biffé et b) est remplacé par le texte de
Côte-Saint-Luc.
M. Perreault: II n'y a pas de paragraphe b). M. Gaul:
C'est cela. On se comprend.
Le Président (M. Picard): II n'y aura pas de paragraphe a)
non plus.
M. Perreault: Non.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas parce que le
paragraphe a) n'avait pas de valeur, mais c'est parce que la ville de Longueuil
est en avance sur la formule municipale qui s'en vient.
Le Président (M. Picard): Ce qui veut donc dire que
l'ancien article 9 devenu l'article 3, se lira comme suit: L'article 429 de
ladite loi est modifié par la ville: et le texte suit
immédiatement. Cet amendement est-il adopté? Adopté.
L'article 10 devenu l'article 4.
M. Goldbloom: M. le Président, l'article 10 concerne des
tunnels pour des conduites d'aqueduc et d'égoûts. C'est un pouvoir
essentiellement identique à celui que détient la
Communauté ur- baine de Montréal, à la différence
que, si je suis bien informé, il s'agit de 30 pieds plutôt que de
25 pieds. A Montréal, c'est 50 pieds, me dit-on, mais nous
réglerions pour 30 pieds.
M. Gaul: Nous aussi, M. le Président. M. Bédard
(Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Picard): Excusez-moi, je n'ai pas bien
suivi. Qu'est-ce qu'il arrive à l'article 10?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Picard): Alors, l'article 10 devenu
l'article...
M. Bédard (Chicoutimi): Une seconde, M. le
Président...
Le Président (M. Picard): M. Bourdon, je crois.
M. Bourdon (André): Je m'excuse, j'aurais une courte
question à vous poser. Au deuxième alinéa, quand on dit:
La ville devient propriétaire sans aucune formalité c'est
là que vient ma question ni indemnité sous réserve
de tout recours en dommages ou du volume occupé, je comprends mal ce
qu'on veut dire par le recours en dommages. Est-ce que c'est un recours en
dommages de l'exproprié pour la valeur du terrain ou est-ce un recours
en dommages pour des dommages que le tunnel pourrait causer? Comment
explique-t-on?
M. Goldbloom: C'est bien ça. C'est le dommage causé
par le creusage du tunnel.
M. Bourdon: Cela veut dire qu'en fait, on impose une servitude
sur le terrain...
M. Goldbloom: Oui, exactement.
M. Bourdon:... sans verser aucune indemnité? Le sous-sol
n'appartient peut-être pas au propriétaire, mais il en a la
jouissance. S'il veut monter un édifice de plusieurs étages et
surtout un édifice pesant, avec peut-être trois ou quatre
sous-sols, à ce moment, la servitude, qui est présente à
30 pieds, va l'empêcher complètement de faire cela. C'est
d'ailleurs le cas qui se produit avec la Communauté urbaine de
Montréal, actuellement. Elle a une norme de 50 pieds qui, pour les fins
du métro, doit exproprier, avec indemnité correspondant à
la valeur du terrain perdu, selon la Loi de l'expropriation. De ce fait, si on
n'accorde aucun recours au propriétaire du terrain situé sur le
sol, on lui cause un préjudice.
M. Gaul: M. le Président, je pense que l'on ne s'entend
pas simplement sur les termes et non sur les intentions. Il est évident
que si un propriétaire a des droits acquis ou qu'il a déjà
démontré son intention de construire un immeuble avec six ou, en
tout cas, un sous-sol supérieur à 30 pieds de
profondeur, il aura évidemment droit à des dommages, tel
que prévu au deuxième alinéa. Il est prévu un
recours en dommages, purement et simplement. On ne peut pas prévoir une
procédure d'expropriation, je pense, dans ce cas, parce qu'on est en
train de creuser à 30 pieds sous terre. Je ne pense pas que
l'expropriation comme telle doive s'appliquer. Il s'agit, pour celui qui se
croit affecté, de prouver les dommages qu'il subit et d'obtenir une
indemnité en conséquence.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: C'est simplement une question d'information. Je ne
connais pas la Loi des cités et villes sur l'expropriation. Je ne m'en
souviens plus, mais est-ce qu'il y aura éventuellement une concordance
avec la nouvelle loi de l'expropriation qui sera déposée par le
ministère des Transports? Est-ce qu'il y aura des concordances qui vont
se faire dans ce sens, ou est-ce complètement séparé?
Est-ce une politique totalement différente, ou peut-il y avoir, à
un moment donné, quelque chose de similaire?
M. Goldbloom: II me semble que c'est complètement
séparé, M. le Président, que le problème ne se pose
pas dans le même contexte.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense qu'on doit accepter
l'article, parce qu'il faut quand même se fier à l'intelligence
des autorités de la ville, en fonction des développements
nécessaires. Je pense aussi que, pourvu qu'on spécifie qu'au
moment où les travaux se font, si le propriétaire peut
définitivement prouver qu'il avait des projets très précis
en vue, à ce moment, il peut y avoir une discussion. S'il n'en a pas de
précis, cela permettrait, si on n'accepte pas cet article, à
n'importe quel propriétaire, une fois les travaux effectués,
d'arriver avec des plans de construction éventuelle d'édifices
importants et d'essayer par ce biais de faire auprès des
autorités municipales des réclamations en dommages et
intérêts dont tous les citoyens paieraient la note.
Le Président (M. Picard): Me Bourdon.
M. Bourdon: M. le Président, la question est de savoir la
valeur du terrain, par rapport aux projets que peut avoir en tête le
propriétaire. Cela n'a aucun rapport avec une indemnité à
payer. On exproprie un terrain pour la valeur objective qu'il a. Un terrain qui
serait vacant, sur la rue Sainte-Catherine, à Montréal, a une
plus grande valeur, évidemment, que le même terrain vacant qui se
retrouve à Saint-Jérôme...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est clair, cela.
M. Bourdon: ... et peu importe les projets du
propriétaire. L'indemnité comme telle n'a strictement aucun
rapport avec les projets du propriétaire. C'est une question de zonage,
si le terrain est zoné commercial ou résidentiel, cela en affecte
la valeur.
Que le terrain soit situé dans un endroit plus propice au
commerce, si on devait, peut-être à titre d'exemple, vouloir
établir une servitude, je considère que c'est beaucoup plus une
servitude qu'on veut établir sur tous les terrains par ce projet de loi,
si on voulait établir unedite servitude comme on le fait actuellement
pour le métro à Montréal. On exproprie le sous-sol
à une profondeur de 50 pieds et, sur les 50 pieds du sol et en
profondeur, on établit une servitude.
Le propriétaire a un droit acquis sur la valeur objective de ce
terrain, et à procéder comme veut actuellement le faire la ville
de Longueuil, c'est complètement ignorer je pense que le terme
américain est le meilleur le "due process of law". Finalement, ce
sont les tribunaux qui doivent décider du dommage causé, s'il y
en a un, et de la responsabilité ou de la faute de celui qui le
cause.
M. Goldbloom: Mais, M. Bourdon, je regrette, je ne saisis pas
parfaitement ce que vous voulez dire. D'abord, c'est un pouvoir qui existe
déjà depuis un certain temps entre les mains de la ville de
Montréal et de la Communauté urbaine de Montréal et le
sens que je donne, comme profane et je m'en excuse à cet
article est que, justement, si vous passez à une profondeur suffisante
pour ne pas déranger normalement l'usufruit, l'utilisation, la
jouissance de la propriété, vous n'êtes pas obligé
de passer par des procédures d'expropriation. Mais si, malgré vos
précautions, vous causez des dommages, vous êtes responsable de
compenser les gens pour les dommages que vous avez causés. Suis-je
complètement dans l'erreur en donnant cette interprétation?
M. Bourdon: Je ne saurais dire si vous êtes dans l'erreur,
mais j'aimerais peut-être citer un exemple. Si vous êtes
propriétaire ou si une personne est propriétaire d'un terrain sur
lequel pourrait être construit un immeuble d'une centaine d'étages
et qu'actuellement, il n'y a qu'un immeuble de dix étages, le fait que
vous expropriez à 30 pieds va empêcher cette personne de jouir du
zonage qui affecte son terrain et, à Montréal, c'est ce qu'on
fait. Pour fixer l'indemnité, on procède et l'exemple en
est le métro par voie d'expropriation devant un tribunal
d'expropriation pour faire fixer l'indemnité.
M. Perreault: C'est le même texte.
M. Bourdon: Ce texte, en fait, devrait beaucoup plus
prévoir que la ville peut recourir aux services normaux qui sont la Loi
de l'expropriation. Le texte comme tel n'est absolument pas
nécessaire.
M. Goldbloom: Pour une fois, même si le projet
précis n'est pas spécifié, je suis disposé à
accepter l'article parce que c'est pour creuser un tunnel d'adduction d'eau
pour alimenter toute la rive sud de Montréal, et il faut que la ville
soit en mesure de procéder avec la collaboration des autres villes
environnantes. Cela, à mon sens, est assez urgent et les travaux ayant
été décrétés et
ayant été approuvés par les services de protection
de l'environnement, nous causerions des complications énormes à
la ville de Longueuil et aux autres villes si nous n'étions pas en
mesure de faciliter l'accomplissement de ces travaux. C'est dans ce sens que
j'interprète et que j'accepte l'article quant à moi.
Le Président (M. Picard): L'article 10 devenu l'article 4
est-il adopté?
Une Voix: Oui, tel qu'amendé.
Le Président (M. Picard): Y a-t-il des amendements?
M. Goldbloom: 30 pieds au lieu de 25.
Le Président (M. Picard): Au premier alinéa,
à la troisième ligne, 30 pieds au lieu de 25. Cet amendement
est-il adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): L'article tel qu'amendé
est-il adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): L'article 11 devenu l'article
5.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est un article qui nous
embête un peu. Il y a déjà...
Le Président (M. Picard): On n'a pas dit
"biffé"?
M. Goldbloom: Pas encore. Cela l'embête.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est la manière
élégante du ministre de vouloir dire "biffé".
M. Goldbloom: Nous constatons, par exemple, qu'à l'article
472 de la Loi des cités et villes, au deuxième paragraphe, il est
indiqué que les nuisances peuvent être éliminées
rjar les employés de la municipalité aux frais des
propriétaires ou occupants. Il y a un sens similaire ici, mais il y a
peut-être une nuance de différence que je ne saisis pas.
M. Robidas: Vous permettez que je l'explique? Le
Président (M. Picard): M. le maire.
M. Robidas: Dans une ville de l'étendue de Longueuil, il y
a d'immenses champs et terrains qui sont laissés dans un état
pitoyable. Nous avisons les propriétaires de ces lots de nettoyer leurs
terrains, nous les menaçons de le faire à leur place et de leur
en exiger le coût, mais, ces personnes sont souvent des personnes de
l'extérieur, qu'on n'atteint pas aisément, qui envoient leur
chèque par le courrier pour payer leurs taxes, et on n'a pratiquement
aucun moyen de percevoir le coût d'un tel nettoyage. Ce que nous
souhaitons, par cet article, c'est de pouvoir assimiler cela à la taxe.
Si les gens ne paient pas, à ce moment-là, on voudrait tout
simplement pouvoir saisir le terrain, le vendre pour les taxes, comme dans le
cas où ils ne paient pas leurs taxes.
Le Président (M. Picard): Le député de
L'Assomption.
M. Perreault: II y aurait une correction à apporter
à l'article. Lorsqu'on parle du paragraphe 8 de l'article 427, il a
été biffé tout à l'heure.
Une Voix: Oui.
M. Perreault: On ne peut y faire référence. Quand
on parle du paragraphe 8 de l'article 427, il a été biffé
tout à l'heure. On ne peut revenir là-dessus ou faire
référence à cet article.
M. Goldbloom: Oui.
M. Perreault: II faudrait biffer "et au paragraphe 8 ".
M. Goldbloom: Oui. Je crois, M. le Président, que puisque
nous avons biffé l'article 8 de ce projet de loi et qu'il y a des
implications similaires, nous serions mieux inspirés de laisser tomber
cet article et de nous pencher sur le problème dans le contexte
général.
Le Président (M. Picard): L'article 11 est donc
biffé. L'ancien article 11 est biffé. Article 12.
M. Goldbloom: Me Gaul veut dire quelque chose.
Le Président (M. Picard): Excusez, Me Gaul.
M. Gaul: Je m'excuse, M. le Président. Il y avait deux
demandes dans cet article, n'est-ce pas. La première, évidemment,
touchait l'amendement au paragraphe 8 de l'article 427, qui a été
biffé tout à l'heure. Mais, en plus de cela, il y a, à
l'article 518 a) de la Loi actuelle des cités et villes une
référence où on dit que certains travaux
exécutés par la ville et qui sont faits à la place du
propriétaire sont assimilés à une taxe. Ainsi, par
exemple, une maison qui a été déclarée un danger
pour la santé ou pour la sécurité peut être,
après demande à la cour Supérieure, démolie ou
réparée par la ville aux frais du propriétaire.
La Loi des cités et villes actuellement, à son article 518
a), prévoit que ces travaux sont assimilés à une taxe.
Nous voudrions inclure également la question du nettoyage des
terrains.
M. Goldbloom: Je comprends, Me Gaul, et nous avons, l'an dernier,
assimilé certains autres frais à des taxes municipales et nous
pourrons le faire en élargissant la loi générale. Nos
conseillers juridiques nous indiquent que tel est le sens de ce que nous
préparons. Nous allons donc le faire dans la loi
générale.
Le Président (M. Picard): Article 11 biffé, article
12.
M. Goidbloom: A l'article 12, M. le Président, nous avons
consulté le ministère de la Justice et celui-ci est favorable
à cet article.
Le Président (M. Picard): L'article 12, devenu l'article
5, est donc adopté.
Le député de L'Assomption.
M. Perreault: M. le Président, je voudrais avoir une
explication de cet article qui est valable seulement pour un an, soit du 1er
juin 1974 au 1er avril 1975.
M. Gaul: Comme vous le savez peut-être, la ville de
Longueuil a fait partie d'un projet pilote de régionalisation de la cour
Municipale et c'est ce projet pilote qui a causé des retards dans la
préparation et l'assermentation des plaintes. C'est justement pour ne
pas faire subir à la ville de Longueuil des délais qui ne sont
pas sa faute que l'on veut quand même lui permettre de mener ses plaintes
à terme.
M. Perreault: C'est pour cela qu'au lieu de six mois vous
demandez un an pour cette période?
M. Gaul: C'est cela.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 13,
devenu l'article 6.
M. Goidbloom: M. le Président, dans ce cas, nous avons
également consulté le ministère de la Justice, qui nous a
fourni une opinion juridique de trois pages et a dit: Non.
M. Gaul: M. le Président, si vous me permettez, je ne veux
pas insister non plus contre le ministre de la Justice. Nous voulions profiter
tout simplement du précédent créé dans la ville de
Montréal. Je crois soupçonner que le ministère de la
Justice prétend que les villes sont suffisamment protégées
actuellement par les avis préalables qui doivent être
envoyés. Par contre, la ville de Longueuil voulait quand même
s'éviter certains frais inutiles lorsqu'il s'agit de réclamations
pour des objets périssables, par exemple, si un propriétaire ou
un commerçant envoie un avis à la ville dans les délais
lui disant: Tel objet périssable des légumes ou des
conserves en boîte a été détruit. Les
officiers de la ville n'ont pas l'occasion de faire un examen, une
évaluation précise. A ce moment-là, peut-être que
l'on protège un individu, mais l'on ne protège certainement pas
la collectivité et celle-ci qui va assumer, par ses taxes, les frais de
ces dommages.
M. Goidbloom: M. le Président, il faut souligner qu'il y a
l'article 438 du code de procédure civile qui est à la
disposition des intéressés, et la Communauté urbaine de
Montréal s'est vu refuser cette même demande malgré son
éloquent plai- doyer l'an dernier. Le même sort a
été réservé à la communauté urbaine
en ce qui concerne l'article 14 de ce projet de loi. Le ministère de la
Justice s'oppose formellement à ces deux articles.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre aurait
objection à déposer au journal des Débats l'opinion
juridique?
M. Goidbloom: Ce n'est pas à celui qui vous parle, M. le
Président, à s'opposer ou à dire oui, il faut que je
demande au ministre de la Justice.
C'est son opinion; s'il y consent je vais la déposer.
M. Bédard (Chicoutimi): II me semble qu'à partir du
moment où le ministre de la Justice donne son opinion juridique au
ministère des Affaires municipales, il est loisible à ce dernier
ministère de faire profiter l'Opposition de ce don. Non seulement
l'Opposition...
M. Goidbloom: M. le Président, mon aimable collègue
de Chicoutimi sourit de plus en plus depuis un certain temps, mais je ne peux
me laisser entraîner dans un tel processus. Il se rappellera que, cet
après-midi même, ce matin même, en Chambre, le ministre de
la Justice a dit: Je n'ai pas l'habitude de déposer les opinions
légales que je reçois de mes conseillers juridiques.
Je lui demanderai, pour l'intérêt de mon collègue de
Chicoutimi, s'il y consent, mais, moi, je ne peux donner ce consentement.
M, Bédard (Chicoutimi): Je sais que le ministre de la
Justice m'a fait la même réponse lorsque je lui ai posé des
questions sur l'affaire Chaloux, mais là, ce n'est pas une affaire aussi
contestée. Cela pourrait très bien se déposer, de
manière que les autorités de la ville puissent en prendre
connaissance.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: Juste une information. Lorsqu'on parlait à la
suite d'inondations, j'imagine que c'étaient des inondations
causées par bris d'égouts et d'aqueduc?
M. Gaul: M. le Président, de toute façon, nous
désirons, plutôt que de vous obliger à les biffer, retirer
les articles 13 et 14.
Le Président (M. Picard): C'est contagieux. Cela devient
contagieux.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous nous enlevez toute chance
d'avoir le contenu des opinions juridiques.
M. Goidbloom: Bravo, cela va bien. Le Président (M.
Picard): Article 15.
M. Bédard (Chicoutimi): Je vais essayer de vous rendre
votre service à l'article 16.
M. Goldbloom: L'article 15, M. le Président, nous sommes
disposés à l'accepter avec quelques modifications de forme. Il
est suggéré qu'au paragraphe d) les trois dernières lignes
deviennent un alinéa séparé, question de rédaction
juridique.
Le Président (M. Picard): Les trois dernières
lignes du premier alinéa ou du deuxième?
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse. J'ai d'autres
commentaires à faire ici. Il y en a un qui va plus loin que la forme.
Mais, pour en terminer, avec la question de forme, il est suggéré
qu'au lieu d'écrire "cet article devient en vigueur", on écrive
"cet article a effet".
Le Président (M. Picard): C'est au paragraphe d).
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Picard): J'étais au paragraphe b).
Cet article devient un nouvel alinéa?
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai fait des commmentaires
de forme, mais il y a une considération qui va plus loin. Il s'agit ici,
de terrains qui appartiennent, si je comprends bien, au ministère des
Richesses naturelles et au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche. Il y a peut-être aussi des propriétés du
gouvernement fédéral qui sont impliquées et nous nous ne
pouvons statuer sur la disposition de la propriété du
gouvernement fédéral.
Nous avons examiné la portée de cet article et nous ne
sommes pas nécessairement opposés à l'article, mais il
faudra en soumettre l'application à l'approbation du gouvernement du
Québec et plus particulièrement du ministère des Richesses
naturelles. Il faudra trouver une formulation pour appliquer cette
réserve.
M. Bédard (Chicoutimi): II s'agira de concilier les
amendements, s'il y a lieu, dans le rapport.
M. Goldbloom: Oui.
M. Robidas: Nous sommes parfaitement d'accord avec vous.
D'ailleurs, c'est la deuxième opération semblable que nous
faisons. M. le député de L'Assomption avait fait des
démarches, la dernière fois, auprès du ministère
des Richesses naturelles, pour nous permettre de traiter cette question en ce
qui concerne le gouvernement du Québec.
En ce qui concerne le gouvernement fédéral, nous avons
obtenu de lui pour la somme nominale de $1, je crois, tous leurs droits sur ces
territoires.
M. Goldbloom: Ce n'est même pas auprès de, c'est
à l'intérieur de. C'est là qu'il a son bureau. Puisqu'il
est entendu que ce principe additionnel doit être inscrit, est-ce
qu'encore une fois, nous pouvons charger les légistes de rédiger
la phrase nécessaire au rapport?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
M. Goldbloom: II s'agirait essentiellement d'écrire
à la fin ce qui deviendrait le dernier alinéa; cet article a
effet après approbation du ministre des Richesses naturelles, et trente
jours après sa publication, on rédigera quelque chose d'un peu
plus élégant.
M. Bédard (Chicoutimi): Sous réserve de
l'approbation écrite du ministère des Richesses naturelles.
M. Goldbloom: C'est beau d'avoir un avocat de temps en temps.
Le Président (M. Picard): Est-ce le seul amendement
à ce nouvel article 6?
M. Goldbloom: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous le compreniez, vous
l'auriez tout le temps.
M. Goldbloom: Ah!
Le Président (M. Picard): Alors, l'amendement aurait pour
effet d'ajouter...
M. Bédard (Chicoutimi): Cela se dit aux dommages qu'on
fait pour une municipalité.
Une Voix: Est-ce que cela va se trouver être un
alinéa e)?
M. Goldbloom: Ce ne serait pas un paragraphe e), ce serait
un...
Le Président (M. Picard): ... deuxième
alinéa.
M. Goldbloom: ... un deuxième alinéa du paragraphe
d).
Le Président (M. Picard): Alors, ce deuxième
alinéa du paragraphe d), commencerait par les mots "cet article". Le
texte en sera rédigé par les légistes. Cet article tel
qu'amendé est-il adopté? Adopté.
M. Déom: Sous réserve.
M. Goldbloom: La réserve a été clairement
exprimée et la rédaction se fera.
Le Président (M. Picard): Article 16?
M. Gaul: M. le Président, l'article 16, nous
désirons le retirer plutôt que le biffer.
Le Président (M. Picard): Article 16?
M. Goldbloom: ...vous venez de nous éviter un
débat.
Le Président (M. Picard): L'article 16 est biffé.
Article 17?
M. Goldbloom: L'article 17 paraît au projet de loi no 42.
Le pouvoir sera acquis par la ville.
Le Président (M. Picard): L'article 17, biffé.
Article 18?
M. Goldbloom: M. le Président, nous avons l'intention de
modifier la Loi des cités et villes pour prévoir les
procédures en cette matière, et cela pour toutes les villes..
C'est dans le projet de loi no 42, c'est une procédure assez
précise et détaillée et je pense je me permets de
le dire que c'est une amélioration sur ce que nous avons dans nos
lois jusqu'à maintenant.
Le Président (M. Picard): L'article 18 est donc
biffé.
M. Gaul: M. le Président, si vous nous permettez...
Le Président (M. Picard): ... l'article 19 toujours.
M. Gaul: Non, M. le Président, avant de traiter de
l'article 19, vous vous souviendrez sans doute, ceux d'entre vous qui
étiez à cette commission, que la ville de Longueuil avait
demandé, en 1971, préalablement à se voir biffer ces
articles, la permission de créer un comité exécutif, ce
qui fut biffé. Malheureusement, dans le même projet, qui est la
Loi de 1971, chapitre 101, on a omis, à l'article 22, d'enlever d'un de
ces articles uneréférence au président du comité
exécutif et, sans avoir publié les avis à cet effet, nous
aimerions, M. le Président, demander à cette commission d'amender
l'article 22, du chapitre 101 de la Loi de 1971 afin de remplacer, dans cette
loi, les mots "président du comité exécutif" par les mots
"le maire".
M. Bédard (Chicoutimi): Pas d'objection, M. le
Président.
M. Goldbloom: Certainement, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Cet amendement deviendrait le
nouvel article 7?
M. Goldbloom: C'est au deuxième alinéa de
l'ar-ticle 22 de la loi en question.
M. Gaul: C'est ça, M. le Président.
M. Robidas: II s'agissait pour nous de signer un acte de
servitude à la Communauté urbaine de Montréal pour les
fins du métro; or, on ne pouvait le faire puisqu'il n'y avait pas de
président du comité exécutif.
M. Goldbloom: Très bien, M. le Président. Là
aussi, je pense que nous pouvons nous fier à nos conseillers juridiques
pour la rédaction d'un article, et je me permets un commentaire.
Je sais bien que la ville de Longueuil est la quatrième en
population, de la province de Québec. Nous avons touché, à
deux ou trois reprises, au cours de cette discussion, le problème de la
charge très importante des membres du conseil municipal à cause
de l'importance de la ville , des travaux qu'elle doit accomplir et des
responsabilités qu'elle doit assumer.
Dans le passé, nous n'avons pas voulu prévoir, même
pour une ville aussi importante que Longueuil, la constitution d'un
comité exécutif. Mais je voudrais informer son honneur le maire
et les autres personnes présentes que nous n'avons pas fermé ce
dossier et que nous examinions de nouveau l'opportunité de permettre
pour les grandes villes de notre province la création d'un comité
exécutif.
Il s'agit peut-être de trouver une formule un peu
différente et de définir un peu différemment les pouvoirs.
Je ne voudrais pas m'engager à ce que nous créions ce pouvoir,
mais nous examinons présentement le dossier.
M. Gaul: Je pense que la ville de Longueuil a une formule
à suggérer aux personnes qui étudieront le
problème.
M. Goldbloom: Merci.
Le Président (M. Picard): M. Meunier.
M. Meunier: Je ne sais pas si je serais hors d'ordre. Nous, des
comités de secteur, avons envoyé une lettre au conseil municipal
pour pouvoir être entendus concernant le bill parce que nous avions des
représentations.
Nous avons un nouvel article à ajouter. Je ne sais pas si je suis
hors d'ordre. Me permettez-vous de le faire?
Le Président (M. Picard): Cela voudrait dire un
papillon?
M. Meunier: Pardon? Cela ne sera pas tellement long.
M. Goldbloom: C'est une procédure un peu exceptionnelle et
il est évident que, pour ajouter un article à un projet de loi,
il faut qu'une motion soit faite par un membre de la commission et plus
particulièrement, dans un cas comme celui-ci, par le parrain ou par le
ministre.
Je pense que nous pouvons, en toute courtoisie, écouter
brièvement la portée de ce qui est proposé et, ensuite,
essayer de juger de l'opportunité de l'introduire.
M. Meunier: Merci beaucoup.
Le Président (M. Picard): M. Meunier.
M. Meunier: A la ville de Longueuil, on voudrait, après
une étude que les comités de secteur ont faite, une refonte de la
carte électorale.
Actuellement, la ville de Longueuil comprend 126,400 citoyens. Nous
n'avons que huit conseillers. Par exemple, dans le quartier no 1, il y a
33,962 citoyens; dans le quartier no 2, il y en a 35,574; notre projet
donnerait une moyenne de 17,000 à 16,000 citoyens par conseiller.
J'ai pris neuf villes dont j'ai fait la moyenne par conseiller, ce qui
donne 5,350. Nous, les comités de secteur, demandons à cette
commission la refonte de la carte électorale et que la carte
électorale soit révisée tous les quatre ans, parce que
nous croyons que nous sommes sous-re présentés.
Dans certains quartiers, il y a 36,000 à 37,000 électeurs,
cela n'a aucun sens, c'est quasiment un comté. Ce serait normal que
Longueuil ait plus des conseillers. Nous suggérons que l'idéal
serait de 14 conseillers, ce qui ferait une moyenne de 9,000 citoyens par
conseiller. Nous acceptons un minimum de douze conseillers, ce qui ferait une
moyenne de 10,500 citoyens par conseiller. Je demanderais au ministre de donner
son avis là-dessus. La ville de Longueuil est la quatrième ville,
du Québec pour la population. Si on regarde Laval et d'autres
municipalités, qui ont un plus grand nombre de conseillers, ce serait
beaucoup plus juste vis-à-vis de la population, d'augmenter le nombre de
conseillers et le nombre de quartiers dans Longueuil.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense...
M. Gaul: Je pense que, pour une fois, nous allons être
d'accord. Ce projet est déjà à l'étude au conseil
municipal depuis déjà plusieurs mois.
Le Président (M. Picard): Le ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais répondre
à M. Meunier que le pouvoir existe dans la loi, pour un conseil
municipal, de modifier la définition et la délimitation des
quartiers. Le conseil ne peut cependant modifier le nombre de sièges.
Cela relève du gouvernement. Nous nous penchons présentement sur
cette question de la représentativité municipale. Je conviens que
si nous avons un grand nombre de citoyens et limitons le nombre de conseillers,
la possibilité pour chaque citoyen d'avoir un contact avec son
conseiller municipal est limitée dans les faits. Mais puisque nous avons
une Commission de refonte des lois municipales et puisque cette commission se
penche sur la question, je pense que nous devrons attendre l'examen qui se fera
publiquement et presque certainement devant cette même commission
parlementaire, peut-être dans d'autres cadres aussi, mais au moins dans
celui-ci, pour détermi- ner exactement quoi faire pour donner une
représentation adéquate à une population, au palier
municipal.
Le Président (M. Picard): J'aimerais confirmer qu'il y
avait un nouvel article 7 qui touchait au changement à l'article 22, qui
a été proposé et dont le texte sera préparé
par les conseillers légistes. Cet amendement est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Et l'article 19 qui devient le
nouvel article 8 est-il aussi adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Ceci termine
l'étude du projet de loi no 180, Loi concernant la ville de Longueuil.
Permettez-moi, au nom de tous les membres de la commission, de remercier M. le
maire et le procureur de la ville de Longueuil, Me Nicole Côté, M.
Meunier, de même que M. Bourdon. Merci, messieurs.
M. Robidas: M. le Président, M. le ministre, messieurs de
la commission, au nom de la délégation de Longueuil, je vous
remercie de la courtoisie avec laquelle vous nous avez reçus; il a
été très agréable de travailler avec vous ce
soir.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que je dois
remercier toutes les personnes qui sont venues ici s'exprimer au sujet de ce
projet de loi, et particulièrement, pour des raisons qui sont
évidentes, le maire, le conseiller juridique, les membres de
l'équipe de la ville, parce que nous avons été
sévères. Ce n'est pas parce que nous ne sommes pas sympathiques
aux intérêts de la ville de Longueuil et je suis certain que M. le
maire comprend cela. C'est plutôt une orientation générale
que nous voulons donner aux lois municipales pour que toutes les
municipalités puissent agir de la même façon selon les
mêmes lois. C'est notre objectif, et la commission de refonte a
été créée pour répondre à cet
objectif. Le processus est déjà en marche et nous pourrons agir
dans ce sens au cours des mois qui viendront. Merci beaucoup.
Le Président (M. Picard): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 0 h 12)