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Commission permanente des affaires municipales
Projet de loi no 42
Loi modifiant la Loi
des cités et villes (suite)
Projet de loi no 43 Loi modifiant le code
municipal
Projet de loi no 34
Loi modifiant la Loi concernant certaines
municipalités de l'Outaouais
et du Haut-Saguenay
Séance du mercredi 25 juin 1975
(Onze heures quinze minutes)
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Nous continuons ce matin l'étude du projet de loi no 42 et,
lorsque nous avons ajourné la séance la semaine dernière,
nous étions à l'article 12, à l'étude de l'article
398.
M. Leduc: d), page 9.
Projet de loi no 42 (suite)
Le Président (M. Picard): Paragraphe d), c'est ça.
Merci beaucoup.
M. Goldbloom: M. le Président, si ma mémoire est
fidèle, nous n'avons pas adopté formellement chaque sous-article
précédent, mais nous en faisions lecture pour avoir un portrait
global du mécanisme prévu et peut-être que nous pourrions
continuer de faire cela. L'article 398 d) désigne le greffier comme
étant responsable du registre, à moins qu'il ne désigne
spécialement une autre personne qu'il doit assermenter à cette
fin.
M. Bédard (Chicoutimi): Pas de discussion
là-dessus.
M. Goldbloom: Ensuite, on prévoit que le registre soit
accessible au bureau de la municipalité, deux jours non
fériés successifs, de 9 h à 19 h, sans interruption et
sous surveillance constante du responsable du registre. Cette personne est
habilitée à faire prêter le serment aux fins de l'article
398 1), auquel nous arriverons un peu plus loin.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que c'est après
consultation qu'on a déterminé le nombre de deux jours
successifs, non fériés, comme étant un laps de temps
suffisant? Oui, c'est avec consultation avec la Commission de refonte des lois
municipales qui a fait cette recommandation. Il nous semblait, on se rappellera
qu'à certaines autres réunions de cette commission parlementaire,
nous avons eu l'occasion d'examiner la possibilité, pour un nombre X de
personnes, de voter à l'intérieur d'une période de temps
Y. Il nous semblait qu'une seule journée ne suffisait pas, mais que
trois jours deviendraient un peu exagérés. Il est vrai que
certains contribuables pourraient être absents durant deux jours de leur
municipalité, mais cela n'arrivera pas à un grand nombre, ni
très souvent.
M. Bédard (Chicoutimi): Lorsqu'on dit que la personne
responsable du registre est habilitée à faire prêter le
serment, aux fins de l'article 398, si on réfère à
l'article 3981), on peut difficilement voir la relation, puisque cet article
spécifie ceci: "Le registre et le certificat font partie des archives de
la municipalité."
M. Goldbloom: Je pense qu'il y a clairement une erreur de
concordance. Il faudra trouver le bon article. C'est l'article h) plutôt
que l'article I). C'est une faute de frappe.
Le Président (M. Picard): II y a donc un amendement
à cet article 398 e), à l'effet de changer, à la fin de
cet article, après les chiffres 398, la lettre I) par la lettre h). Cet
amendement est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
M. Goldbloom: A l'article f), c'est le texte du règlement
et de l'avis de convocation qui doivent apparaître au début du
registre.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
M. Goldbloom: A l'article g), lorsqu'il y a lieu à une
consultation simultanée sur plusieurs règlements, leur nombre ne
peut excéder cinq et chacun d'entre eux doit faire l'objet d'un avis et
d'un registre distinct.
Il est cependant loisible au greffier de publier un avis commun au
règlement à l'égard desquels la qualification pour voter
est la même.
M. Bédard (Chicoutimi): Avec votre permission, M. le
Président, j'aimerais avoir un éclaircissement au niveau de
l'article 398 f). On spécifie que le texte du règlement de l'avis
de convocation doit apparaître au début du registre.
Comme on peut présumer que ce registre peut comporter des
signatures échelonnées sur une centaine de pages, il peut se
révéler à l'usage qu'il y aurait peut-être avantage
à ce que ce texte du règlement de l'avis de convocation soit lu
ou encore intégré, peut-être pas à
l'intérieur, mais au début de chacune des pages, de
manière qu'on ait la certitude que la personne qui vient signer, le
fait, valablement informée et en fonction d'un règlement
très précis.
M. Goldbloom: Tel est clairement le but. Il se peut cependant que
le texte soit trop volumineux pour être reproduit sur chaque feuille
où les signatures pourraient être apposées.
Je pense que le sens est quand même clair, que celui qui arrive et
qui veut se prononcer en apposant ou en refusant d'apposer sa signature peut
prendre connaissance du texte et de l'avis de convocation avant de prendre sa
décision.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela, ou encore que le texte
soit déposé près du registre de manière que le
greffier puisse inviter la personne à en prendre connaissance et avoir
la certitude que la personne en question inscrit en toute connaissance de
cause... Peut-être le faire afficher devant le registre.
M. Goldbloom: II y a le sous-paragraphe c) de l'article 398 c)
qui indique que toute personne habile à voter doit avoir la
possibilité réelle de consulter le règlement au bureau de
la municipalité aux heures ordinaires de bureau et pendant les heures
d'enregistrement.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que cela peut
répondre peut-être à la préoccupation qu'on a au
niveau de la commission. Maintenant, jusqu'à quel point on peut
interpréter la possibilité réelle, je ne veux pas faire
une longue discussion sur ce sujet, mais il me semble qu'il y aurait une
très grande facilité à régler la situation en
demandant ou en imposant au greffier ou à la personne responsable du
registre de voir à ce que le texte des règlements soit
près du registre à signer, parce qu'il arrive très
régulièrement que cela ne soit pas placé à
côté du registre.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que nous sommes
facilement d'accord sur le but que nous recherchons, c'est que le texte soit
visible au moment où le contribuable arrive. Peut-être que nous
pourrons, au cours des prochaines minutes, puisque nous n'adoptons pas
formellement chacun des sous-articles, chercher à rédiger un
texte qui traduirait plus clairement ce principe. Nous pourrons y revenir.
Une Voix: D'accord!
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que c'est d'autant plus
important qu'on peut voir à l'article 398 g) qu'il peut y avoir une
consultation simultanée sur plusieurs règlements. Alors, à
ce moment...
M. Goldbloom: Au paragraphe h), M. le Président, "le
responsable du registre peut exiger de quiconque demandant de s'y inscrire
qu'il décline sous serment son identité, ainsi que ses
qualités dont le rôle d'évaluation ne fait pas
déjà état et qui sont requises aux fins du présent
sous-paragraphe."
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on peut savoir pourquoi
on ne fait pas une exigence permanente au responsable du registre de faire
prêter serment par les personnes qui viennent signer? J'imagine qu'on
tient pour acquis que le regis-traire ou le responsable des registres en
connaît déjà plusieurs.
M. Goldbloom: C'est cela, M. le Président, et je pense
que, dans une municipalité relativement petite, il serait fastidieux de
demander à chacun de prêter serment, si c'est le greffier ou le
secrétaire-trésorier qui est responsable du registre et qu'il
connaît tout le monde. Pourquoi insister là-dessus?
Je pense que nous devons telle est la pratique dans les
élections provinciales et fédérales laisser une
certaine discrétion à celui qui est responsable du registre. Il y
a aussi le fait que, dans certains cas, il y aura un nombre important de
personnes en rang, attendant. Si l'on imposait la prestation d'un serment dans
chaque cas, on ferait attendre indûment beaucoup de personnes et je ne
croirais pas que ce serait justifié.
M. Leduc: M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas notre intention
d'insister, M. le Président. Je posais une question pour avoir certaines
informations.
M. Leduc: Oui, justement, "décline sous serment son
identité". En fait, on se fie à la parole de la personne, sans
lui demander de pièces d'identification ici.
La personne prête serment, point final. Il n'y a aucun moyen, par
une pièce d'identification, qu'elle s'identifie, si je comprends
bien.
Si, par exemple, le greffier demande à quelqu'un, en plus de
faire le serment, de bien vouloir sortir son permis de conduire ou une carte
d'identité avec sa photo ou quelque chose comme cela, le citoyen, le
contribuable peut refuser de montrer une pièce d'identification.
Est-ce que cela ne peut pas créer un certain danger? On dit de ne
pas "paqueter" les demandes de référendum. Cela peut, à ce
moment-là, se "paqueter" par le fait qu'on ne demande pas de
pièce... qu'on ne permet pas la possibilité de demander une
pièce d'identité.
M. Bédard (Chicoutimi): Légalement parlant, on
pourrait dire qu'au Québec il n'y a pas de pièces
d'identité.
M. Leduc: D'accord, mais...
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends qu'on emploie souvent
le permis de conduire comme étant une preuve d'identité.
M. Leduc: Le numéro d'assurance sociale ou des choses
comme cela. Légalement parlant, lorsque quelqu'un prête serment,
on doit se fier à cela. C'est tout simplement un commentaire que je
voulais faire, car...
M. Goldbloom: Je pense que nous sommes essentiellement dans la
même situation en ce qui concerne les élections provinciales,
c'est la prestation d'un serment qui est exigée plutôt que la
production d'une pièce d'identité, i) "Chaque personne doit
libérer l'accès au registre sans retard inutile et, si elle tarde
indûment à le faire, le responsable du registre peut l'y
contraindre, qu'elle se soit enregistrée ou non." Je pense que c'est
essentiel.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
M. Goldbloom: "A la fin de la seconde journée
d'enregistrement, le règlement est réputé avoir
reçu l'approbation des personnes habiles à voter, à moins
que le nombre des personnes enregistrées ne soient: a) d'au moins la
majorité, si les personnes habiles à voter sont 25 ou moins; b)
d'au moins 13, plus 10% du nombre des personnes habiles à voter en
excédant des 25 premières, lorsque ces personnes sont plus que 25
cela devrait être plus de 25, n'est-ce pas, en bon français
c) d'au moins 500 si le nombre des personnes habiles à voter est
de 5,000 ou plus."
Je pense qu'il serait utile, M. le Président, que je donne
quelques exemples de ce que cela donnerait comme exigences. A 25 personnes
habiles à voter il faudrait que 13 s'expriment.
Rendu à 50 personnes, il faudrait 16 personnes; à 100
personnes, ce serait 21 personnes; à 200 personnes, ce serait 31
personnes; à 300 personnes, ce serait 41 personnes; à 500
personnes, ce serait 61 personnes; à 1,000 personnes, ce serait 111
personnes.
M. Bédard (Chicoutimi): A 5,000 personnes, ce serait 500
personnes, et si c'est plus que 5,000...
M. Goldbloom: C'est 500.
Le Président (M. Picard): Ce serait 501.
M. Chagnon: Cela reste limité, M. le ministre, à
500 personnes.
M. Goldbloom: Oui. Présentement, le maximum est beaucoup
moindre, mais, il me semble que, rendu à 500, dans une
municipalité de 5,000 personnes ou plus, ce n'est pas
exagéré, surtout, si on leur donne deux journées
complètes pour s'enregistrer.
M. Bédard (Chicoutimi): Une municipalité comme
Longueuil, qui a 100,000 de population, serait sous l'empire de ces
articles.
M. Goldbloom: Toujours 500 personnes, oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela peut paraître
insuffisant, à première vue, mais je sais que cela
représente plus que ce qui existait auparavant.
M. Goldbloom: On se rappellera que, dans un cas, je pense que
c'est Verdun, il y a un article de la charte qui met cette exigence à
300 personnes, si ma mémoire est fidèle. Certaines personnes se
sont plaintes que c'était trop, mais en examinant la situation actuelle
avec l'Assemblée, et ce qui est prévu, ici, avec le registre, il
nous semble raisonnable d'aller à 500 personnes et fournir deux
journées pour l'enregistrement.
M. Caron: M. le ministre, en ayant deux jours pour le faire, ce
sera facile pour les gens. Actuellement, ils ont de 7 heures à 9 heures.
Cela ne donne peut-être pas le temps voulu pour assurer la chance
à tout monde de circuler, mais, dans les deux jours, je pense que c'est
raisonnable, ceux qui voudront s'y opposer auront le temps de le faire sans
crainte.
M. Goldbloom: M. le Président, si nous sommes d'accord,
nous pouvons continuer à l'article 398 k).
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: J'aurais simplement une question. Les personnes
habiles à voter, nécessairement, cela inclut seulement les
propriétaires. Parmi les propriétaires, déjà, il
était question que le vote se fasse en nombre et en valeur, en ce qui
concerne surtout les amendements au règlement de zonage. Cette
disposition demeure-t-elle?
M. Goldbloom: L'effet de ce qui est proposé est d'enlever
la valeur comme considération et de laisser le nombre seulement.
M. Boutin: C'est amendé à quel endroit, plus
loin?
M. Goldbloom: C'est simplement parce qu'on remplace ce qui existe
dans la loi actuellement.
M. Boutin: Parfait, merci.
M. Goldbloom: M. le Président, cela arrive un peu plus
loin, nous y arriverons tout à l'heure. Quand? Dès la fin de la
seconde journée d'enregistrement, le greffier dresse un certificat
établissant le nombre de personnes habiles à voter sur le
règlement, le nombre de signatures de personnes habiles à voter
requis pour rendre obligatoire la tenue d'un scrutin, le nombre de personnes
habiles à voter qui se sont enregistrées, le fait que le
règlement est réputé avoir été
approuvé ou la nécessité de tenir un scrutin, selon le
cas. C'est normal.
M. Bédard (Chicoutimi): Pas de discussion
là-dessus.
M. Goldbloom: Le registre et le certificat font partie des
archives de la municipalité, nécessairement.
Le Président (M. Picard): Paragraphe m).
M. Goldbloom: Immédiatement après la confection de
son certificat, le greffier en fait lecture publique dans l'enceinte
réservée aux séances du conseil, en présence d'au
moins un membre du conseil.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Paragraphe n).
M. Goldbloom: Le greffier dresse un procès-verbal des
procédures d'enregistrement des personnes habiles à voter et, si
le règlement doit faire l'objet d'un scrutin, dépose ce
procès-verbal et son certificat devant le conseil dès la
prochaine séance de celui-ci. Le conseil doit alors prendre connaissance
de ces pièces et fixer sur-le-champ la date du scrutin
conformément à l'article 400.
Le Président (M. Picard): Paragraphe o).
M. Leduc: Rapidement, j'aurais un commentaire, si on me permet de
revenir à l'article 398, m). Est-ce que, dans l'avis dont on a
discuté au début de l'article, il est mentionné ou si on
prévoit mentionner le fait que, dès la fin de la seconde
journée, le greffier fera la lecture devant un échevin de
façon que les gens qui sont allés signer puissent connaître
le résultat, qu'ils en soient avertis par un avis, au moment où
l'avis est fait dans les journaux au sujet du règlement, pour que les
gens qui vont aller signer sachent que le résultat sera connu à
la fin de la seconde journée?
M. Goldbloom: Je pense que c'est un point valable que l'avis, qui
indique aux personnes intéressées le fait que le registre sera
ouvert et la fin pour laquelle ce registre sera ouvert, devra indiquer
qu'à telle date, à telle heure, le résultat sera
annoncé par le greffier.
M. Leduc: Est-ce qu'on indiquerait ça dans l'article 398
c), paragraphe a)?
M. Goldbloom: Effectivement, M. le Président, et je
l'avais oublié, c'est déjà compris dans l'article 398 c),
où le paragraphe e) mentionne que l'avis doit indiquer l'endroit, la
date et l'heure de l'annonce du résultat de la consultation.
M. Leduc: Parfait.
Le Président (M. Picard): Paragraphe o).
M. Goldbloom: Enfin, o). Tant que l'avis prévu à
l'article 400 n'a pas été publié; le conseil peut retirer
le règlement et annuler les procédures y relatives en ordonnant
par résolution au greffier, d'informer de ces décisions les
personnes intéressées au moyen d'un avis public devant
paraître dans les huit jours de la date de cette résolution.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, ma
question s'adresse au ministre, étant donné que j'ai
laissé finir l'article 398. Il faut que ce soit clair dans mon
esprit.
Est-ce que toute cette procédure s'applique à n'importe
quel règlement adopté par une municipalité, soit un
règlement de $20,000 ou un règlement de $2 millions ou un
règlement de $500,000?
M. Goldbloom: Ce sont les règlements d'emprunt, sans
distinction et les règlements de zonage, mais pas les emprunts
temporaires.
M. Bédard (Montmorency): Je vous posais cette question, M.
le ministre, pour en venir au point suivant. Pour le bénéfice de
la commission et pour ceux qui ne sont pas trop au courant des
règlements, à l'heure actuelle, on donne un avis de motion pour
un règlement d'emprunt.
L'assemblée suivante, soit une semaine plus tard, on passe le
règlement d'emprunt; il est adopté par le conseil. Nous adoptons,
à la même assemblée, une résolution selon laquelle
il y aura publication dans les journaux, le jeudi suivant, et que
l'assemblée aura lieu, au minimum, cinq jours francs après l'avis
dans les journaux. Donc, le vendredi de la semaine suivante, il y aura une
assemblée publique.
C'est cette dernière procédure qui causait beaucoup de
problèmes aux municipalités. Cela prenait 40 personnes ou 20
personnes, suivant qu'elles étaient régies par le code municipal
ou la Loi des cités et villes. 41 personnes pouvaient arriver et bloquer
un règlement d'emprunt de $500,000, parce qu'il y avait des
problèmes politiques là-dedans.
Cette première procédure, en adoptant l'article 398,
est-ce qu'elle n'existe plus? Est-ce que cela veut dire qu'à chaque fois
qu'on aura un règlement d'emprunt, il faudra exposer, suivant tous les
délais qu'on vient de connaître durant deux jours...
Je pensais que tous ces articles s'appliquaient. Si le règlement
était bloqué lors de l'assemblée publique parce
qu'il faut penser que 90%... Depuis cinq ans que je suis dans l'administration,
chez nous, nous n'avons eu aucune assemblée publique où il y
avait au moins cinq propriétaires qui venaient consulter le
règlement. Ils ont confiance en l'administration municipale. Ce n'est
pas simplement chez nous. Il y a beaucoup d'endroits où c'est comme
cela.
Chez nous, c'est une petite municipalité, environ de 18,000
à 19,000 âmes. Il y a également le maire de Lévis
qui administre une municipalité comme la mienne. On passe 30 et
même quelquefois 40 règlements par année.
Avez-vous pensé que, s'il faut le moindre petit règlement
de $20,000 ou $100,000... Même $100,000, on ne parle plus de cela
aujourd'hui pour des travaux d'aqueduc et d'égout. C'est
justifié. Il y a déjà une rentabilité de
donnée. La population a confiance en nous et ne vient jamais à
nos assemblées.
Est-ce qu'on va se mettre un carcan comme celui-là? Deux jours
durant pour recevoir le monde? Que ce soit le greffier ou une personne
autorisée?
Je pensais, M. le ministre, que cela pourrait s'appliquer si un
règlement est bloqué par la population. Souvent, les
règlements sont bloqués. On va apporter comme exemple une
municipalité
que vous connaissez bien, la municipalité de Courville, dans le
comté de Montmorency.
Elle a connu le record du nombre des référendums. Il y
avait une moyenne d'un référendum par mois. C'était un
problème politique. La population en a fait un problème
politique. Peu importe le règlement qui était
présenté par le conseil municipal, c'était toujours
bloqué.
Dans une circonstance comme celle-là, lorsqu'il y aura 41
personnes ou un nombre qu'on pourra discuter lorsque ce sera
bloqué, prendre cette procédure-là, ne plus avoir deux
heures pour voter et prendre deux jours...
Autrement dit, c'est à peu près la procédure d'un
règlement de prohibition qui existait dans les municipalités. On
était obligé d'avoir un certain... Je ne me souviens pas du
numéro, mais je ne voudrais pas qu'on applique cette procédure
à tous les règlements qu'on va adopter dans nos
municipalités. On va se faire lancer des cailloux.
A moins qu'on ne me fournisse des arguments majeurs voulant que mon
raisonnement soit erroné, encore là, le point fondamental sur
lequel je me base, c'est que, pour 95% des règlements municipaux dans la
province de Québec, il n'y a pas de problèmes. Il ne faut pas
trouver des problèmes supplémentaires.
M. Léger: Ce que vous dites là, c'est surtout pour
les cas les plus négatifs, autrement dit...
M. Bédard (Montmorency): C'est cela.
M. Léger: ... s'il y avait une opposition
systématique d'un groupe de citoyens aux élus actuels...
M. Bédard (Montmorency): Pour la bonne marche de
l'administration.
M. Léger:... de la municipalité, ils peuvent
régulièrement leur causer des difficultés avec cet
article.
M. Bédard (Montmorency): Exactement.
M. Léger: Si c'est normal, je veux dire, si c'est
simplement sur un cas ou deux dans l'année que les citoyens s'opposent,
cela leur permet de le faire dans des normes normales. Le seul danger, si cela
devient systématique, c'est que quelqu'un peut s'opposer
continuellement.
M. Bédard (Montmorency): Non, mais cette procédure
le permet, M. le député de Lafontaine, s'il y a de l'opposition
par plus de 41 personnes; nous autres... moi, en tout cas, comme administrateur
municipal, je trouve que 41 personnes pour une municipalité de 19,000
âmes, cela n'a aucun sens, 40 personnes. Il faudrait étudier cette
clause aussi, mais cette procédure devient applicable lors d'une
obstruction systématique telle que celle dont vous venez de parler pour
s'assurer si c'est la population qui s'oppose ou si c'est de l'obstruction
systématique. Si, dans 95% des cas, on n'a pas de problèmes,
pourquoi venir créer des problèmes? Cela, c'est deux jours
durant. J'apporte cette objection, M. le ministre, je ne sais pas si mon
argumentation est fondée, mais...
M. Goldbloom: Elle m'intéresse de façon
particulière, parce que je sais pertinemment qu'il y a des
municipalités qui adoptent un grand nombre de règlements au cours
d'une année. Si cette procédure est universelle, il serait
peut-être difficile pour une municipalité de s'administrer
convenablement.
M. Bédard (Chicoutimi): Elle n'est pas universelle. Tel
que vous l'avez spécifié tout à l'heure, cela ne concerne
pas les emprunts temporaires.
M. Bédard (Montmorency): II s'en pose beaucoup dans une
municipalité.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends.
M. Bédard (Montmorency): C'est une municipalité
normale que j'administre, 18,000 âmes. Il y en a plusieurs
municipalités comme celle-là. Je vous dis qu'adopter 25 ou 30
règlements par année, cela n'est que normal. Dans cinq ans
d'administration, j'ai toujours eu des assemblées publiques
annoncées dans les journaux, et il y a un, deux ou trois citoyens qui
viennent à ces assemblées, parce que, dans notre cas, ils ont
confiance à l'administration municipale; et ce n'est pas seulement chez
nous, il y a d'autres municipalités dans le Québec
métropolitain.
M. Bédard (Chicoutimi): S'il n'y a pas de compte, ils
n'iront pas s'inscrire dans le registre. A ce moment, cela peut procéder
très rapidement.
M. Bédard (Montmorency): Oui, mais même s'ils ne
viennent pas s'inscrire, cela reste toujours que l'on demande...
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends, il y a les
délais qu'il faut quand même respecter.
M. Bédard (Montmrency): ... que les délais soient
respectés. Les délais, les avis, c'est encore beaucoup plus
long.
M. Bédard (Chicoutimi): Comme l'a fait remarquer aussi le
député de Lafontaine tout à l'heure, il peut y avoir des
règlements dont ce n'est pas tellement le montant, souvent, qui est
significatif, mais les effets de leur application. Il peut y en avoir de
très peu nombreux sur lesquels la population veuille s'exprimer et il
faut lui en donner la possibilité. C'est la même chose, si vous
prenez les engagements financiers du gouvernement. Le gouvernement prend
toujours non seulement la précaution, mais il a l'obligation de les
soumettre à la Chambre. Il arrive que, dans peut-être plus de la
moitié des cas, il n'y a pas tellement de discussion là-dessus,
mais cela n'enlève pas l'obligation du gouvernement de les
déposer quand même...
M. Bédard (Montmorency): Oui, mais dans le...
M. Bédard (Chicoutimi):... et de les soumettre à
l'attention générale de la Chambre.
M. Goldbloom: M. le Président, nous avons, autour de la
table, des maires, des anciens maires, des conseillers. Est-ce que je peux
recourir à l'expérience des autres membres et leur demander leur
point de vue sur l'exigence qui serait imposée à la
municipalité? Parce que l'article 398 a) se lit bien: "Lorsque la loi
prescrit l'application du présent sous-paragraphe, le greffier doit
organiser", et ainsi de suite, "la consultation des personnes..."
M. Le Président, il serait peut-être utile que je fasse
lecture de l'actuel article 593, de la Loi des cités et villes: "Tout
règlement qui décrète un emprunt doit, avant d'entrer en
vigueur et devenir exécutoire, avoir été approuvé
par les personnes inscrites sur le rôle d'évaluation en vigueur
comme propriétaires d'immeubles imposables, et s'il s'agit de personnes
physiques, qui sont majeures et possèdent la citoyenneté
canadienne, ainsi que par le ministre des Affaires municipales. Ces personnes
sont convoquées au lieu et à la date fixés par le conseil
à cette fin, dans les quinze jours qui suivent l'adoption du
règlement. Le greffier convoque ces personnes au moyen d'un avis d'au
moins cinq jours francs pour l'heure qu'il fixe et qui ne doit pas être
avant sept heures du soir, ni après huit heures du soir.
A l'heure fixée dans l'avis de convocation, le greffier, en
présence du maire ou en leur absence, d'un conseiller
désigné par le maire pour le représenter, ou à
défaut de tout autre conseiller, lit le règlement aux personnes
présentes. Si, dans les deux heures qui suivent l'heure fixée
dans l'avis de convocation, 100 de ces personnes, s'il s'agit d'une
municipalité de plus de 50,000 habitants, 40, s'il s'agit d'une
municipalité de plus de 10,000 habitants et 20, s'il s'agit d'une
municipalité de 10,000 habitants ou moins, se présentent et
demandent que le règlement soit soumis pour approbation, par voie de
scrutin à l'ensemble des personnes habiles à voter, visées
au premier alinéa. Le maire, le maire suppléant, le conseiller
désigné par le maire ou un conseiller présent, doit fixer,
sur le champ, le jour du vote à une date appropriée, dans les 40
jours suivants, ou si cette date n'a pas été ainsi fixée,
le greffier la fixe lui-même. Dans le cas contraire, le règlement
est réputé avoir été approuvé par les
intéressés."
M. Bédard (Chicoutimi): C'est déjà dans la
loi, et c'est le seul moyen qu'ont les citoyens de pouvoir contrôler,
d'avoir un certain contrôle. Le but des articles qu'on a
étudiés rend peut-être plus facile, moins
compliquée, l'application de la loi comme telle.
M. Goldbloom: M. le Président, il va sans dire que si je
présente cet article, c'est parce que je crois que c'est une
amélioration importante de la procédure.
Je ne voudrais pas, quand même, écarter du revers de la
main les difficultés administratives que pourraient connaître des
municipalités, et j'aimerais bien les examiner. Je constate deux choses.
Dans le cas qui nous préoccupe, il y a une période de 25 jours,
suivant l'adoption du règlement par le conseil, qui est prévue,
tandis que la loi actuelle prévoit un délai de 15 jours
après l'adoption du règlement. Donc, on prolonge de dix jours la
prériode totale pour l'adoption définitive d'un règlement,
s'il y a objection de la part des contribuables, et même s'il n'y en a
pas, la tenue du registre, qui est obligatoire, ajoute une dizaine de jours aux
procédures. Je voudrais avoir une idée des inconvénients
que cela pourrait imposer aux municipalités.
L'autre chose, c'est que dans la loi actuelle, on tient
l'assemblée publique et la décision est définitive dans un
court laps de temps.
Et voici que l'on prolonge pendant 48 heures et par une procédure
qui impose un fardeau additionnel aux fonctionnaires municipaux, c'est clair,
le mécanisme par lequel on sait enfin si le règlement est
approuvé par les propriétaires, faute d'objection, ou s'il faut
tenir un scrutin par la suite, ce qui ajoute un délai additionnel. Ce
sont ces éléments que je voudrais examiner avec les membres de la
commission.
M. Léger: M. le Président, je voudrais seulement
ajouter un mot là-dessus. Je pense que le principe que défend le
ministre est fort valable, fort louable et que, plus on mettra de
mécanismes pour permettre aux citoyens qui le désirent de
s'impliquer dans la chose publique leur facilitant l'occasion de s'exprimer, on
éloigne de plus en plus le spectre d'une administration malsaine dans
une municipalité. D'un autre côté, les fardeaux
additionnels que cela occasionne, soit pour les élus, soit pour les
fonctionnaires, si cela amène un respect plus grand des droits de la
population, je pense que c'est le premier objectif qu'il faut viser. S'il y a
des petits aménagements pour permettre de faciliter ce travail, je pense
qu'il faudra en tenir compte, mais je pense que le premier objectif est que de
plus en plus les citoyens veulent s'impliquer dans l'administration de leurs
affaires. Ce que nous propose le ministre, je trouve cela très
intéressant et je pense qu'il faut aller dans ce sens tout en tenant
compte, peut-être, des petites modalités, comme le disait le
député de Montmorency, des difficultés que cela peut
occasionner. Mais il ne faut pas aller à la facilité, dans le
sens de dire: II ne faut pas que cela soit trop compliqué, parce qu'il
faut permettre que l'administration aille vite. Que l'administration aille
vite, d'accord, mais pas au détriment... On se réveille toujours
plus tard avec des enquêtes qu'on est obligé de tenir dans des
municipalités et qu'on aurait pu éviter par la vigilance des
citoyens intéressés.
M. Goldbloom: M. le Président, je cerne deux questions
dans ce que nous discutons. Est-ce que je peux demander trente secondes de
suspension, M. le Président?
M. le Président, il y a un éclaircissement que
je n'avais pas saisi auparavant. Il ne s'agit pas d'un délai de
25 jours. Il s'agit d'une limite de 25 jours à l'intérieur de
laquelle il faut agir. L'action peut-être prise au lendemain de la
séance du conseil où la décision est prise. On n'ajoute
pas au délai dans ce sens. Il me semble donc qu'il reste la seule
question, celle de l'obligation de passer par cette procédure pour
chacun des règlements d'emprunt. Je pense que, puisque la situation
n'est changée que par le remplacement de l'assemblée publique par
la tenue d'un registre, on n'augmente pas considérablement les
délais. Il s'agit de deux journées au lieu d'une assemblée
publique de deux heures de durée. Je pense qu'à la
réflexion, si je peux me permettre de le dire, l'article est bien
conçu.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: Je vais commencer par la première question.
Dans le total des cinq règlements que l'on peut grouper, est-ce que,
indépendamment de l'article 398 g), on peut grouper des
règlements de zonage et des règlements d'emprunt?
M. Goldbloom: On peut former un maximum de cinq
règlements, sans précision quant à leur nature, mais on
dit que, pour chacun, il faut un registre distinct et il faut que le texte soit
disponible.
M. Boutin: Cela veut dire que, dans un cas comme cela,
ordinairement, pour un conseil, il s'agit de bien orchestrer son affaire de
façon à grouper son zonage, d'un côté, et d'en faire
un scrutin différent de celui des règlements d'emprunt, parce
qu'on sait, en général, à mon expérience, que les
citoyens sont beaucoup plus chatouilleux sur des changements dans le zonage que
sur des changements dans les règlements d'emprunt. Il s'agirait de
grouper cela différemment.
Ceci m'amène à ma deuxième question, vu qu'on
remplace l'assemblée publique par un registre. Par expérience, je
me suis aperçu, à maintes occasions, dans les règlements
de zonage où, par le code des cités et villes, on avait
simplement la possibilité de six objections pour aller au
référendum, que, lorsque la chose était orchestrée,
qu'elle était comprise par les citoyens dans la salle ou qu'elle
était véhiculée dans le public d'une certaine
manière, on arrivait à l'assemblée publi-que, avec parfois
20, 25 ou 30 oppositions. Ordinairement, cette idée avait
été véhiculée par des gens qui, souvent, avaient
mal compris. Alors, dans les assemblées publiques, on arrivait à
avoir la chance de faire désister ces gens, en leur expliquant
très bien la façon dont le règlement de zonage devrait
s'appliquer à l'avenir.
Dans cette procédure, je trouve qu'en enlevant l'assemblée
publique, on n'a plus de méthode de pouvoir expliquer à
l'assemblée publique, pour faire désister les gens, en leur
expliquant davantage l'affectation réelle du nouveau zonage. Cela peut
peut-être jouer sur les deux côtés. Mais, en
général, cela peut jouer en faveur du conseil, parce que les
quelques personnes présentes aux assemblées ordinaires
amènent une foule de gens qui ont été très mal
informés par des gens qui ne sont pas habitués de travailler avec
des règlements, qui ne sont pas compétents, justement, dans ce
genre de règlements, et qui n'ont pas de conception d'un plan directeur
quel qu'il soit. On manipule un règlement de zonage. On
l'interprète de différentes façons. Mais on fait
disparaître cette assemblée, le dernier espoir d'empêcher un
scrutin, justement, en donnant une information juste et précise.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, concernant
la rédaction de cet article, le ministre profitait de l'occasion pour
exprimer le fait qu'il était bien conçu, tant dans sa
rédaction que dans l'esprit qui l'anime. Il pourrait peut-être en
profiter pour faire preuve d'une complaisance individuelle, en profitant de
l'occasion pour féliciter également la commission de refonte des
lois municipales, puisque cet article reprend presque textuellement les
conclusions que nous avons eu l'occasion de lire dans le rapport
déposé par la commission de refonte des lois municipales.
M. Goldbloom: Effectivement, M. le Président, je le fais
avec plaisir. Je l'ai déjà fait par implication. J'ai dit que cet
article me semble bien conçu. Cependant, je n'ai pas dit que je le
trouve parfaitement rédigé. Il y a de la place pour de
l'amélioration, si on la croit nécessaire. Mais, il me semble que
dire que c'est le dernier recours, la dernière possibilité
d'expliquer...
Pour éviter un scrutin, oui, d'accord, sauf que le greffier et
d'autres membres de l'équipe municipale peuvent être là et
donner des explications à ceux qui viendront. Il me semble clair que
certaines personnes vont se présenter à l'hôtel de ville et
poser des questions avant de décider de signer ou de ne pas signer. Cela
est normal et est également reflété dans l'exigence que le
texte soit disponible pendant une période de temps avant les
journées de scrutin et, même si ce n'est pas mentionné
précisément, il me semble normal que celui qui se présente
à l'hôtel de ville et qui pose des questions pour faire
éclairer sa lanterne, doive recevoir une réponse valable.
M. Boutin: En théorie, c'est vrai. En pratique, ce n'est
pas tout à fait exact, à mon point de vue. C'est que la
façon que les idées sont véhiculées dans le public,
la façon dont les gens réagissent dans une population, ce n'est
pas tout à fait la même chose. On voit continuellement arriver les
gens. Untel arrive, sort d'une assemblée du conseil, pour lui, tel
amendement ou règlement ne fait pas son affaire. Il s'en va trouver un
groupe de 20 ou 25 personnes, réussit à monter une meute de 20 ou
25 citoyens, leur vend son idée. La première chose que les gens
disent: on va s'opposer
au règlement. Ils s'en vont aux livres directement s'opposer. Ils
ne viennent pas nécessairement à l'assemblée du conseil
pour avoir les informations. C'est cela, en pratique. Ils ne viennent pas aux
assemblées du conseil, s'ils venaient à l'assemblée
publique, on pourrait exactement leur dire encore de nouveau pourquoi; ce n'est
pas tout à fait la même chose que d'avoir quelqu'un en avant de
toi que de l'avoir dans ton dos. Pour moi, cela a toujours été ma
façon de procéder, j'aime mieux avoir quelqu'un en avant de moi
que de l'avoir dans le dos.
M. Vaillancourt: M. le Président, il est coutume, dans
plusieurs villes, de faire des assemblées publiques pour expliquer un
règlement, quand on a peur qu'il soit battu. Je sais qu'il est
arrivé, dans ma ville, de faire 4 ou 5 assemblées sur le
même règlement, mais ce n'était pas à cette
réunion, c'était à une réunion d'information qu'on
donnait. Avec cette nouvelle procédure, les réunions
d'information peuvent se faire quand même.
M. Boutin: II y a ça aussi.
M. Léger: Justement, en soulignant l'information, je pense
que, de plus en plus, il faut tenir compte que les administrations publiques
doivent renseigner et administrer avec la population. Je sais que, si
j'étais maire et que j'avais je vois le ministre sourire quand je
dis: Si un projet de règlement que je juge valable, qui devrait
être pour le bien-être de la population, je me ferais un devoir de
réunir les citoyens pour leur dire pourquoi. S'il y avait des gens qui
pouvaient s'opposer, je ferais une réunion. Cela oblige le plus souvent
les élus à administrer avec la population. Le ministre va
peut-être m'envoyer une boutade, mais je pense que c'est la meilleure
façon d'administrer, c'est de faire des réunions d'information
comme vient de le dire son adjoint.
M. Goldbloom: J'ai trois conclusions que je tire de cela, M. le
Président. Je pense qu'il faut d'abord encourager les citoyens à
assister davantage aux séances régulières du conseil
municipal. Deuxièmement, si un conseil municipal se fait prendre deux ou
trois fois, il va prendre l'initiative de tenir des assemblées
d'information avant de faire face à la possibilité de la tenue
d'un registre. Ma troisième conclusion est évidemment la boutade,
je prévois que le député de Lafontaine dé-
ménage dans la ville de Montréal d'ici novembre 1976.
M. Léger: Je suis déjà propriétaire
à Montréal.
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse, mais je suis
obligé de demander la suspension des travaux de la commission parce que
le conseil des ministres siège à midi.
M. Bédard (Chicoutimi): On peut considérer cet
article comme adopté.
M. Goldblloom: Je le souhaiterais.
M. Bédard (Chicoutimi): Avec l'amendement.
Le Président (M. Picard): L'article 12, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que l'amendement est
prêt, M. le Président
M. Goldbloom: M. le Président, pour compléter,
parce que nous avions parlé de l'article 398 f) et de la
disponibilité du texte, au lieu du scrutin, je pourrais proposer que
l'on ajoute, à la fin de l'article actuel: "et être affiché
dans le local où est tenu le registre".
M. Bédard (Chicoutimi): Cela convient et répond
à la préoccupation que nous avions explicitée tout
à l'heure.
Le Président (M. Picard): Est-ce l'article 398 f)?
M. Goldbloom: "... affiché dans le local où est
tenu le registre".
Le Président (M. Picard): Cet amendement à
l'article 398 f) est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): L'article 12 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): La séance est suspendue
jusqu'à trois heures cet après-midi, même salle.
(Suspension de la séance à 12 h 6)
Reprise de la séance à 15 h 20
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Maintenant que l'article 12 est adopté, je crois que nous pouvons
revenir à l'article 1, tel qu'il avait été convenu au
début de l'étude de ce projet de loi. Article 1.
M. Goldbloom: M. le Président, les trois premiers articles
en sont des articles de concordance, par rapport à l'article 12. Je
pense qu'ils ne posent pas de problème.
Le Président (M. Picard): L'article 1, adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): L'article 2, adopté.
L'article 3, adopté.
M. Goldbloom: Je m'excuse, M. le Président, quant à
l'article 3, il faut quand même enlever le paragraphe a).
Le Président (M. Picard): Enlever le paragraphe a) de
l'article 3.
M. Goldbloom: II n'est pas nécessaire. Il s'agirait de
conserver le deuxième paragraphe seulement. L'article 38 est de nouveau
modifié par l'addition, à la fin de l'alinéa suivant:
Cependant, aux fins de la seule procédure d'enregistrement... et ainsi
de suite.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 13.
M. Goldbloom: Le premier paragraphe de l'article 13, en est un
aussi de concordance avec l'article 12 et fait allusion aux articles 396 a)
à 398 o).
M. Bédard (Chicoutimi): A première vue, c'est
seulement de la concordance. Comme il est assez long, je me demandais quand
même jusqu'à quel point il peut faire référence
à des articles sur lesquels il y a déjà eu des
amendements, ce qui, à ce moment, aurait pour effet de modifier
l'ensemble de cet article.
M. Goldbloom: M. le Président, puisqu'on fait allusion
à tous les articles essentiellement de 398 a) à 398 o), je pense
que le tout s'applique. Il y a deux mentions particulières de l'article
398 c), qui font allusion à la publication de l'avis, et cela à
la page 14 de notre texte. Je voudrais souligner cependant que c'est à
la page 14, au milieu de la page, que l'on trouve la phrase qui se lit comme
suit: Cependant, nonobstant le paragraphe 2 de l'article 399, le vote se prend
en nombre seule- ment. C'est cette phrase qui fait disparaître le vote
selon la valeur, pour le zonage, par exemple. Pour les règlements
d'emprunt, cela demeure, mais, pour le zonage, c'est en nombre seulement.
M. Bédard (Montmorency): Là-dessus, M. le ministre,
le zonage couvre un secteur seulement. La clause de 500 personnes pour les
municipalités de 5,000 âmes ne s'applique plus. Quel pourcentage
de la zone doit voter pour ou contre le règlement? Est-ce l'ancienne loi
qui s'applique?
M. Goldbloom: Non. C'est la nouvelle formule qui s'applique, et
par rapport au nombre de personnes habiles à voter. Donc, si c'est par
secteur, c'est le nombre de personnes dans ce secteur.
M. Bédard (Montmorency): D'accord. Ce sera peut-être
le paragraphe a) ou le b) qui viendra.
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Picard): Y a-t-il d'autres commentaires
à l'article 13?
M. Goldbloom: L'article 13 a).
Le Président (M. Picard): II y a deux articles 13.
M. Goldbloom: II y a trois paragraphes, et j'aimerais les
diviser, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a a), b), c) et d).
M. Goldbloom: Oui, je m'excuse.
Le Président (M. Picard): Alors, l'article 13, paragraphe
a).
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne sais pas si le ministre
pourrait apporter plus de précision sur les domaines où
s'applique le vote en nombre seulement. Je comprends que, pour le zonage, ce
sera le vote en nombre qui s'appliquera. Pour ce qui est des règlements
d'emprunt, cela demeurera l'évaluation foncière. Le ministre
pourrait-il expliciter sa pensée de ce côté?
M. Goldbloom: La Loi actuelle des cités et villes,
à l'article 399, se lit comme suit, au paragraphe 2: Un règlement
soumis à l'approbation des personnes visées au paragraphe 1 n'a
d'effet que s'il est approuvé par la majorité de ces personnes
qui ont voté ou, si ces personnes sont uniquement celles qui sont
inscrites comme propriétaires, par la majorité d'entre elles, en
nombre et en valeur, et qui ont voté.
M. le Président, l'intention est de permettre à l'article
593, qui concerne les règlements d'emprunt, de continuer de s'appliquer
et que pour les règlements d'emprunt, le vote se prenne en nombre et en
valeur, tandis que pour les règlements de zonage, ce soit en nombre
seulement.
M. Bédard (Chicoutimi): En nombre seulement.
Adopté, M. le Président.
Une Voix: C'est la procédure normale.
Le Président (M. Picard): Le paragraphe a), adopté.
Le paragraphe b)?
M. Goldbloom: Le paragraphe b) se rapporte à une
modification que nous avons apportée l'an dernier à la Loi des
cités et villes et qui accorde aux municipalités en
général, mais ici aux cités et villes, le pouvoir de
refuser un permis de démolition et cela, pour une période d'une
année, soumettant, entre-temps, la propriété en question
à l'attention du ministre des Affaires culturelles pour classement
possible.
Puisque nous avons connu entre-temps des démolitions
illégales, et l'amende pour cette démolition illégale dans
la loi actuelle étant dérisoire, nous proposons que l'amende pour
une démolition illégale soit augmentée à $25,000 au
maximum.
C'est le but, M. le Président. Il s'agit, après tout, d'un
geste posé par un conseil municipal. Si ce geste n'est pas
respecté, personne ne peut justifier le non-respect d'une
décision du conseil municipal.
Le Président (M. Picard): Le paragraphe b) est-il
adopté?
Une Voix: D'accord, M. le ministre. Cela va mettre de
l'ordre.
Le Président (M. Picard): Le paragraphe c)?
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, avec votre
permission et celle de la commission, je voudrais simplement avoir une
explication concernant le dernier paragraphe de l'article 13 a), où on
peut lire: Le présent paragraphe a effet à l'encontre de toute
disposition inconciliable d'une charte ou d'une loi spéciale, sauf pour
les cas où cette disposition dispense de l'approbation des personnes
visées aux deuxième et troisième alinéas et qui
sont habiles à voter.
Le ministre pourrait-il nous donner certaines explications sur cette
exception qu'on fait?
M. Goldbloom: M. le Président, un relevé des
chartes particulières des villes nous montre qu'il y a des
municipalités qui exemptent par leur charte certains règlements
de l'approbation des électeurs propriétaires. Dans de tels cas,
il nous semble difficile, en ce moment, de tout chambarder et de modifier cette
situation, là où une exemption a été
acceptée pour cette ville en question. De façon
générale, s'il y a une procédure d'approbation qui
implique les propriétaires et qui n'est pas conforme à la
procédure prévue ici, la nouvelle procédure
générale s'appliquerait dans ces cas. On respecte donc des
exemptions déjà données qui ne sont pas nombreuses,
d'après le relevé que nous avons pu faire.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce l'intention du
ministère de voir que ces exemptions disparais- sent également,
lorsqu'il y aura une refonte complète de la loi?
M. Goldbloom: C'est l'intention générale, et nous
avons chargé la commission de refonte d'examiner toutes les chartes
particulières des municipalités pour relever, justement, les
exceptions qui existent. Mais, puisqu'il y a peut-être des raisons
spéciales qui ont motivé les exemptions qui existent
déjà, nous n'avons pas voulu modifier cela à l'aveuglette.
Nous voulons simplement dire que là où il y a une
procédure d'approbation qui est prévue, elle deviendra la
procédure générale; s'il y a une exemption qui est
prévue, ce sera la commission de refonte qui nous conseillera
là-dessus pour une législation générale, d'ici peu
de temps.
Le Président (M. Picard): Nous revenons au paragraphe
c).
M. Goldbloom: Le but de ce paragraphe est de prévoir, en
matière de modification au zonage, en supprimant le vote en valeur ainsi
que l'exigence selon laquelle pour qu'un règlement puisse être
approuvé, que au moins le tiers des personnes intéressées
et qui résident dans la municipalité y aient participé.
Nous modifions dans la 7e ligne du paragraphe 2, le mot "dix", pour le
remplacer par le mot "trente".
M. Bédard (Chicoutimi): Je m'excuse, je peux
peut-être me tromper, mais il me semble que ce ne serait pas le but de ce
paragraphe. Si nous allons à la loi générale, cela regarde
plutôt les questions de permis de construction.
M. Goldbloom: II y a un élément de confusion ici.
Je note qu'il y a effectivement deux articles dans le projet de loi qui sont
numérotés 13. C'est cela qui porte à une confusion. C'est
une faute de frappe qu'il faudra corriger au fur et à mesure. Il s'agit
ici de l'augmentation de $10 à $30 par unité de logement du
coût maximal d'un permis de construction de maison d'habitation. C'est ce
que nous avons indiqué à des requérants qui voulaient un
changement par des lois privées.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): L'article c), adopté. Le
premier article 13 est adopté. Le deuxième article 13?
M. Goldbloom: Qui devient l'article 14, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Si nous sommes d'avis que nous
devons changer les numéros, nous allons recommencer le
numérotage, à compter de l'article 11.
M. Goldbloom: Mettons 13-A, pour l'instant.
Le Président (M. Picard): Vous avez l'article 11 et
l'article 11-A.
M. Goldbloom: Oui, d'accord. Mettons 13-A, et demandons aux
conseillers juridiques de renuméroter, s'il le faut, pour les fins du
rapport.
Le Président (M. Picard): L'article 13-A, paragraphe
a).
Le député d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: Simplement en ce qui concerne la réaffectation
de rues fermées, on dit ici: "Résultant d'une stipulation
contractuelle ou autre", à la dernière ligne; est-ce que cela
implique aussi les arrêtés en conseil?
M. Vaillancourt: A quelle page?
M. Goldbloom: Un arrêté en conseil n'est pas une
stipulation contractuelle, mais le "autre", peut-être, oui.
M. Boutin: Je veux en venir à cela: dans certains cas
où dans des villes des bouts de rues ont été
donnés, venant du ministère des Terres et Forêts ou du
ministère des Richesses naturelles, automatiquement, dans ces contrats
il est toujours dit, que si ces terrains sont affectés à d'autres
fins que des rues, il faut les remettre au ministère des Richesses
naturelles ou au ministère des Terres et Forêts. Ces ententes sont
faites par arrêté en conseil.
M. Goldbloom: Nous croyons, M. le Président, qu'en
légiférant de cette façon, nous légiférons
de façon générale. Le but est de lever toute restriction
affectant, quant à son utilisation ou à sa destination, le
terrain formant l'assiette d'une rue, après la fermeture de cette rue
par le conseil.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je crois
que cet article reflète sûrement une réalité qu'il
est nécessaire de considérer à l'heure actuelle, à
savoir la création pour les villes d'espaces verts et la
possibilité pour elles de pouvoir les créer en ayant certains
droits bien établis de le faire. Pourrait-on savoir du ministre si les
municipalités, à l'heure actuelle, en grande majorité se
prévalent de cet article pour pouvoir obtenir les espaces de
terrains?
M. Goldbloom: Je dois souligner qu'il y a une différence
entre le paragraphe a) et le paragraphe b). Le paragraphe a) concerne
simplement une modification de l'affectation d'une assiette de rue.
M. Bédard (Chicoutimi): Je suis au paragraphe b).
M. Goldbloom: D'accord, très bien. Au paragraphe b), la
réponse générale serait oui, non seulement que les
municipalités, en général, en profitent, mais l'on sait
qu'un certain nombre sont venues demander une augmentation du maximum permis de
5% à 10%. Nous mettons les 10% dans la loi générale. Ce
n'est pas une obligation, c'est une permission, mais nous croyons que
c'était justifié dans les cas particuliers et que c'est
justifié en général. Nous sommes convaincus que les
municipalités se serviront de ce paragraphe pour, justement, obtenir
davantage d'espaces verts, notamment dans le milieu urbain.
M. Bédard (Chicoutimi): Enfin, cela répond
partiellement à ma question. Peut-être que le ministre n'a pas
suffisamment d'information pour savoir si les municipalités, selon
l'étude que vous pouvez avoir de l'application de cet article, s'en
prévalent vraiment. Est-ce que le ministre est en mesure de nous dire si
les municipalités réclament la cession de terrain
nécessaire pour la création d'espaces verts ou encore,
puisqu'elles en ont la faculté, si elles exigent plutôt certaines
sommes d'argent pour remplacer la cession de terrain par un
propriétaire?
M. Goldbloom: M. le Président, la réponse que je
viens de donner au député de Chicoutimi est
générale, j'en conviens. Nous n'avons pas ici, en ce moment, un
relevé plus précis pour me permettre de répondre en plus
de détails, mais nous essaierons de revenir, un peu plus tard dans la
journée, avec des détails additionnels pour l'information des
membres de la commission.
Le Président (M. Picard): Paragraphes a) et b),
adoptés. Paragraphe c)?
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais proposer que
nous retirions pour l'instant le paragraphe c). Je pense que je dois une
certaine explication aux membres de la commission. Notre but était
simplement le suivant: L'on sait que la loi générale, en ce
moment, permet à une municipalité d'obliger une compagnie qui
gère des lignes de transmission, des câbles de plusieurs sortes,
à les enfouir. Le but de ce paragraphe était de permettre
à la municipalité de poser elle-même le geste de
créer les conduites souterraines pour permettre l'enfouissement des
câbles. Cela semble quand même poser certains problèmes aux
compagnies majeures, notamment à Hydro-Québec, problèmes
qui ne sont pas encore résolus.
Plutôt que d'insister là-dessus, je préfère
laisser en suspens, cette considération mais ne pas la laisser en
suspens pour les fins de cette séance de la commission, jusqu'à
cet automne peut-être. Il y a cependant j'émets cette
réserve, M. le Président une proposition analogue qui nous
est faite par le ministère des Communications et qui pourrait
s'insérer comme paragraphe c). Je voudrais informer les membres de cette
commission que cette proposition, dont je donnerai l'essentiel dans quelques
secondes, est présentement à l'étude à la
Commission hydroélectrique du Québec qui siège en ce
moment. J'attends au cours de l'après-midi le point de vue de la
Commission hydroélectrique sur le sujet.
Il s'agit d'un pouvoir que l'on donnerait aux municipalités
d'obliger les diverses compagnies qui passent des fils par des poteaux à
utiliser les mêmes poteaux en commun plutôt que de multiplier les
poteaux sur le territoire de la municipalité.
II y a, n'en déplaise à mon honorable collègue de
Chicoutimi, un problème constitutionnel possible sur lequel nous nous
penchons en ce moment. Nous croyons cependant que le Québec peut
légiférer dans ce domaine, mais nous avons voulu obtenir le point
de vue d'Hydro-Québec sur la question. Je crois qu'avant la fin de la
journée, nous serons en mesure d'informer la commission parlementaire
sur le point de vue d'Hydro et donc sur l'opportunité de donner aux
municipalités le pouvoir d'obliger tout le monde à utiliser les
mêmes poteaux.
M. Bédard (Chicoutimi): D'ailleurs, j'inviterais le
ministre à lire un jugement qui a été prononcé il
n'y a pas tellement longtemps concernant un conflit qu'il y a eu dans la
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean relativement à un
problème de ce genre avec la compagnie Télésag.
Le Président (M. Picard): Le député de
Prévost.
M. Parent (Prévost): Je trouve que, dans l'article c), il
y a des choses très importantes pour les municipalités. Quand il
s'agit, pour une raison quelconque, de déplacer les réseaux,
surtout les réseaux d'Hydro-Québec, les taux qui sont faits aux
municipalités sont prohibitifs. Cela devient impossible, si on veut
améliorer l'environnement des municipalités.
Il y a des rues d'une laideur extraordinaire. C'est impossible d'arriver
à une entente avec Hydro-Québec quand il s'agit d'enfouissement.
Qu'on donne des pouvoirs aux municipalités et à nous celui de
charger à Hydro; je pense que, d'une part, ce serait déjà
un gros pas, parce qu'il n'y a pas eu une municipalité au Québec
qui n'ait pas eu des surprises, à un moment donné.
Une Voix: Bell Canada!
M. Parent (Prévost): C'est possible avec Bell Canada, mais
c'est moins coûteux qu'avec Hydro.
Une Voix: ... des propriétaires de les...
M. Goldbloom: M. le Président, pour l'information des
membres de la commission, il y a deux problèmes dans ce paragraphe tel
que rédigé. Il y a le problème technique et le
problème des coûts quant à l'enfouissement des
câbles, même dans une conduite fournie par la municipalité.
Il y a, paraît-il, des problèmes techniques sur lesquels Hydro, la
compagnie Bell et d'autres voudraient se prononcer. J'ai
préféré ne pas les bousculer, parce qu'elles ne se sentent
pas en mesure de se prononcer de façon détaillée. Mais je
n'abandonne pas l'article.
Deuxièmement, il y a une question de juridiction parce que nous
avons identifié la Régie des services publics comme organisme
d'arbitrage. Cela semble poser certains problèmes administratifs qu'il
faudra résoudre. Donc, la volonté était bonne, mais il
paraît que le détail n'est pas encore suffisamment clair pour nous
permettre de procéder à l'adoption d'un tel article, mais je
voudrais assurer les membres de la commission que je n'ai pas l'intention
d'abandonner l'idée contenue dans cet article. Nous y reviendrons.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: Je suis bien content, M. le ministre...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est essentiellement un
problème constitutionnel.
Le Président (M. Picard): Messieurs, si vous permettez, je
vais céder la parole au député d'Abitibi-Ouest qui me l'a
demandée.
M. Bédard (Chicoutimi): Parce que la Régie des
services publics...
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi, s'il vous plaît!
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: C'est pour faire un commentaire, c'est simplement pour
renchérir. Je suis content que vous n'abandonniez pas l'article. Quand
on sait le temps que cela prend en négociations simplement entre
Hydro-Québec et Bell Canada ou quelques compagnies de cablodiffusion,
pour s'entendre sur les taux à payer, sur le loyer des poteaux de
transmission, c'est impensable. Cela prend quelqu'un d'intermédiaire
à un moment donné qui dit: On tranche la question et c'est
fait.
M. Chagnon: M. le Président, j'ai vécu la
même expérience en essayant de moderniser certains anciens
secteurs. Malheureusement, les négociations avec les compagnies
publiques ou pa-rapubliques s'avèrent excessivement infructueuses
à cause du prix prohibitif. Nous sommes pleins de bonne volonté,
mais nous ne pouvons pas déplacer certains poteaux ou faire
disparaître certains poteaux à cause du prix exigé par des
compagnies. J'espère et je présume que M. le ministre verra
à apporter l'amendement nécessaire.
M. Goldbloom: Ce qui semble être le problème
pratique, c'est que, si nous rendons obligatoire l'enfouissement des
câbles, les raccordements individuels des maisons deviennent beaucoup
plus coûteux. C'est là où il y a un certain
problème. Je voudrais souligner qu'en ce qui concerne le paragraphe c)
que nous avons dans le texte, il n'y a pas de problème constitutionnel.
C'est simplement par respect des importants organismes que nous avons voulu
entendre leur point de vue qui n'est pas venu à temps pour nous
permettre d'être certains d'agir dans le bon sens. Il y a aussi le
problème administratif de juridiction de la Régie des services
publics qui n'a pas été résolu, qui a été
mis en doute par ces compagnies. Donc, il faudra que j'aie un
éclaircissement de toute cette situation pour pouvoir agir de
façon convenable. Ma pensée, en présentant cet article,
était simplement la suivante: Que si la loi actuelle permet à la
municipalité de décréter l'enfouissement des câbles
et si, par un tel article, on permet à la municipalité
d'entreprendre elle-même la construction des conduites, on épargne
une somme importante à la municipalité et à la compagnie
de communication. Donc, cela me semblait avantageux, mais, devant les
objections des compagnies, je n'ai pas voulu brusquer les choses, brûler
les étapes. J'ai voulu être certain de l'application de cet
article avant de l'adopter. Donc, nous y reviendrons d'ici relativement peu de
temps.
M. Déziel: M. le Président, seulement une remarque,
parce que...
Le Président (M. Picard): Le député de
Saint-François.
M. Déziel: ... je pense que le ministre est excessivement
sage de vouloir revenir là-dessus, parce qu'il ne faut pas oublier les
droits acquis là-dedans. En rebâtissant toutes les lignes, en
étant obligé de refaire des entrées souterraines pour le
raccordement de chacune des propriétés, vous savez ce que cela
peut représenter. Il faut que chacun de ces propriétaires se
soumette aux lois et normes qui existent présentement aujourd'hui. Cela
va entraîner des coûts immenses. Donc, considérant les
droits acquis, ils peuvent revenir contre qui de droit. Il y a beaucoup de
facteurs là-dedans.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, on parlait
tout à l'heure de problèmes constitutionnels, même si le
ministre persiste à dire qu'il n'y en a pas concernant cet article,
disons que le Québec ou la régie décide de demander
l'enfouissement des fils concernant Bell Téléphone, est-ce que
Bell ne peut pas légalement refuser tant que la Commission canadienne
des transports ne lui aura pas donné l'ordre de le faire?
Je pense que c'est la situation à l'heure actuelle. Autrement
dit, cet article n'aura d'application que pour autant que Bell Canada veut bien
se plier ou accepter une décision de la régie. Mais si Bell
Canada décide de ne pas accepter la décision de la régie,
il y a seulement la Commission canadienne des transports qui peut l'y obliger.
C'est peut-être un exemple... C'est seulement un poteau de
téléphone, mais cela donne peut-être un exemple du fouillis
administratif qui peut arriver lorsqu'il y a plusieurs juridictions. Même
si on en est seulement sur un poteau de téléphone, on se ramasse
avec une juridiction fédérale, puisque Bell
Canada n'est astreinte qu'aux décisions, n'est liée
légalement à ne respecter que les décisions de la
Commission canadienne des transports. Vous avez d'un autre côté,
sur le même poteau de téléphone, certains droits de la part
de la Régie des services publics, et vous avez encore un autre ordre de
gouvernement qui peut virtuellement avoir certains droits aussi, les
municipalités.
M. Goldbloom: Paraît-il que cette question est
présentement devant les tribunaux, qui n'ont pas encore rendu de
jugement. Il est possible que le député de Chicoutimi ait raison,
qu'il y ait un problème constitutionnel de cette nature, mais nous n'en
sommes pas certains, parce que les tribunaux ne se sont pas encore
prononcés.
M. Bédard (Chicoutimi): Si le ministre m'avait
écouté tout à l'heure, il saurait qu'effectivement il y a
une décision, un jugement qui a été rendu sur un litige
portant sur des faits que je viens de souligner, des conflits de juridiction
dans l'affaire de Télésag, dans la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean. C'est dans ce sens que j'invitais le ministre à
vérifier le contenu de ce jugement sur lequel déjà on
parle d'un appel possible.
M. Goldbloom: Paraît-il, M. le Président, que je
devrai enfin abandonner mes bonnes habitudes d'antan et cesser de lire les
revues médicales et passer aux revues juridiques.
Le Président (M. Picard): Le paragraphe c)...
M. Bédard (Chicoutimi): J'espère que vous lisez de
temps en temps au moins la Revue municipale.
Le Président (M. Picard): Le paragraphe c) est
biffé.
M. Goldbloom: II est retiré pour l'instant. Je demande
à l'avance la permission de la commission de revenir avec un paragraphe
c) pour remplacer celui-là, s'il y a lieu de le faire.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on doit comprendre que
vous avez l'intention de revenir effectivement avec un nouvel article? Dans le
contenu...
M. Goldbloom: Pas à cette séance, ni à cette
session. Il paraît que les objections soulevées par
Hydro-Québec sont d'une envergure telle que nous ne pouvons
espérer d'ici l'ajournement d'été régler le
problème.
Le Président (M. Picard): Le paragraphe d) devenu c). On
discute depuis quinze minutes d'un paragraphe biffé.
M. Goldbloom: Ce n'est pas la première fois dans
l'histoire...
M. Bédard (Chicoutimi): J'admets ce que dit le ministre,
mais il était important de savoir, et je suis
d'accord avec lui, pourquoi il était biffé. Je pense que
les explications du ministre nous ont amenés à avoir une petite
discussion.
Le Président (M. Picard): Paragraphe d) devenu c)?
M. Goldbloom: C'est un paragraphe qui a pour objet de retrancher
le dernier alinéa de l'article... J'hésite un peu, parce que je
ne veux pas... Exactement, on supprime à la fin de l'article 429 de la
Loi des cités et villes l'alinéa qui est reproduit. Alors, il est
reproduit non pas pour être adopté, mais pour être
retranché. Cet alinéa fait double emploi avec une disposition
dont le même effet est contenu dans le deuxième sous-paragraphe du
paragraphe 1 de l'article 26 de ce projet de loi.
Le Président (M. Picard): Adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Simplement une question, M. le
Président. Je ne sais pas si cela s'applique à cet
article-là, mais, à un moment donné, le chef de
l'Opposition avait soulevé un problème qui se situait au niveau
de la rue Sillery. Est-ce que le ministre se le rappelle? C'était au
sujet de la protection de la maison des Jésuites, dans Sillery.
M. Goldbloom: Oui, je me rappelle fort bien le cas et je sais
que...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous deviez donner une
réponse.
M. Goldbloom: ... le chef de l'Opposition a porté le
problème à l'attention du ministre des Affaires culturelles qui,
en vertu des lois qu'il administre, devait intervenir.
M. Bédard (Chicoutimi): Je me rappelle très bien
qu'il l'a porté non seulement à l'attention du ministère
des Affaires culturelles, mais également du ministère des
Affaires municipales.
M. Goldbloom: Cela est vrai, M. le Président, sauf que
c'était dans les attributions du ministre des Affaires culturelles
d'agir et cela a été reconnu par tous les
intéressés, y compris si j'ai bien compris le chef
de l'Opposition.
Le Président (M. Picard): L'article c) adopté.
L'article 13 a), tel qu'amendé, est adopté. Article 14?
M. Goldbloom: C'est un article qui a pour objet de supprimer le
contrôle de la Régie des rentes du Québec sur les
transferts de bénéfices sociaux accumulés au crédit
d'un fonctionnaire municipal d'une municipalité où existe un
régime de retraite au bénéfice des fonctionnaires et qui
passe à l'emploi d'une autre municipalité.
Seul le contrôle de la régie sur les transferts de fonds
est conservé.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 14, adopté.
Article 15?
M. Goldbloom: C'est un article qui a pour but de corriger une
erreur de rédaction qui s'est glissée à l'article 8 du
chapitre 47 des Lois de 1974.
M. le Président, je pourrai fournir tous les détails si
tel est le désir des membres de la commission, mais c'est pour corriger
une erreur de rédaction qui s'est glissée dans une
législation antérieure.
Le Président (M. Picard): Article 15, adopté.
Article 16?
M. Goldbloom: M. le Président, avant l'article 16,
j'aimerais introduire un article 15 a) qui porte sur des garanties que peut
demander un conseil municipal quand il décrète l'exécution
de travaux municipaux.
Nous avons ici un texte que j'aimerais faire distribuer pour que les
membres de la commission puissent en prendre connaissance.
Le Président (M. Picard): Voici l'amendement
proposé par le ministre: Le nouvel article 15 a) se lirait comme suit:
Ladite loi est modifiée en insérant, après l'article 476,
le paragraphe et l'article suivants: "22 a) Des garanties. Alinéa 476 a)
"Le conseil peut, par règlement, déterminer les garanties que
doit donner toute personne à la demande de laquelle il
décrète l'exécution de travaux municipaux en vue de la
réalisation de nouvelles constructions sur les terrains faisant l'objet
de la demande."
Ceci est l'article 15 a).
M. Goldbloom: C'est un pouvoir que l'on accorde au conseil
municipal d'exiger des garanties par rapport à l'exécution de
certains travaux. Si les travaux ne s'exécutent pas, il y a une garantie
qui est ramassée par la municipalité.
M. Chagnon: Cela n'existait pas en vertu de la loi de la
Commission municipale? Il fallait avoir en main un bon de garantie de 10% ou un
chèque accepté. Ce n'était pas une exigence
antérieure?
M. Goldbloom: M. le Président, il y a une
légère différence. Ce n'est pas pour l'exécution
des travaux comme telle. C'est pour la pose des services. C'est pour garantir
qu'il y aura effectivement des services qui seront installés sur des
lots, pour que ces lots puissent être utilisés par la suite.
M. Chagnon: Une nuance additionnelle.
M. Bédard (Montmorency): C'est une garantie envers les
promoteurs.
M. Goldbloom: Oui, c'est cela.
M. Chagnon: C'est parfait. C'est très bien cela.
M. Déziel: Juste une question. Lorsque
antérieurement, il y a eu des garanties données par un conseil
municipal, est-ce qu'il peut y avoir la possibilité de rescinder des
résolutions qui ont été votées par un conseil
municipal? Je parle de quelque chose qui aurait pu se faire il y a
peut-être quatre ou cinq ans. On a donné une garantie au
"développeur"; le "développeur" a procédé en
conséquence et, par la suite, au conseil municipal concerné, on
rescinde la résolution.
Est-ce que c'est normal? Est-ce que c'est possible de faire cela? Je
vous dis cela en passant, parce que j'ai un cas.
M. Goldbloom: Je pense que nous parlons en sens inverse, M. le
Président. Ce n'est pas l'engagement que peut donner un conseil
municipal et qu'il peut rescinder par la suite.
C'est plutôt une garantie que ce conseil peut demander à
quelqu'un qui veut poursuivre un développement, pour assurer que les
services seront effectivement implantés.
Je pense bien que, en règle générale, celui qui
peut décréter quelque chose, peut rescinder sa décision.
Ce pouvoir général est implicite dans le pouvoir d'action. Le
sens de cet article est d'assurer que celui qui propose l'installation de
services et qui obtient une approbation de la part du conseil municipal soit
tenu à donner une garantie que le conseil municipal peut ramasser, s'il
ne tient pas promesse, et s'il laisse des lots sans services, donc
inutilisables dans le même sensque s'ils avaient les services
nécessaires.
M. Déziel: M. le ministre, simplement à titre
d'information. Admettons que dans un certain cas la municipalité a
exigé des garanties semblables, est-ce que par la suite, elle peut
rescinder, par voie de résolution, même si des garanties auraient
été fournies?
M. Goldbloom: C'est une réponse juridique essentiellement.
S'il y a eu un contrat qui a été signé par les deux
parties en bonne et due forme, les deux sont liées par le contrat.
S'il n'y a pas eu de contrat, si c'est seulement par ésolution,
une résolution peut en remplacer une autre, cela est possible.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: On peut rescinder, mais pour autant que la personne
intéressée ou impliquée ne s'y oppose pas. S'il y a des
engagements financiers par la première...
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que si un conseil
municipal adopte une résolution et à un moment ultérieur,
en adopte une autre pour changer sa décision première, il peut
s'exposer à des réclamations en dommages, s'il en a causé
à quelqu'un.
Mais je pense que le pouvoir existe quand même de modifier une
résolution. Ce n'est pas un carcan. Un contrat cependant est un carcan
parce que les deux parties auraient signé.
Le Président (M. Picard): Le nouvel article 15 a) est
adopté. Article 16.
M. Goldbloom: M. le Président, l'article 16 a le sens
suivant.
Présentement, toute municipalité est tenue à
présenter un budget équilibré. Le but est clairement
d'éviter des déficits.
Mais il y a des situations où il peut être désirable
qu'une municipalité prévoie un surplus. La rédaction
actuelle de la loi empêche la municipalité de prévoir un
surplus dans son budget.
Donc, nous proposons qu'au lieu d'exiger que la municipalité
maintienne l'équilibre entre les revenus et les dépenses, que la
municipalité soit tenue de prévoir des revenus au moins
égaux aux dépenses, ce qui laisse la porte ouverte à la
possibilité d'un surplus.
M. Bédard (Montmorency): Cela couvre les
municipalités qui ont des surplus d'opération à l'heure
actuelle. Pendant que nous sommes sur cet article je ne veux pas
être trop long qu'est-ce qui arrive d'une
municipalité...
On sait que les déficits sont cumulés et connus simplement
après la vérification de fin d'année, donc on ne connait
cela qu'en février ou en mars. Qu'est-ce que le ministère fait
pour les municipalités qui ont toujours des déficits
d'opération depuis quatre ou cinq ans, même si elles sont tenues
de présenter des budgets équilibrés? Est-ce qu'il y a des
sanctions prévues, M. le ministre?
M. Goldbloom: Ce que nous faisons généralement,
c'est d'aller examiner les états financiers de la municipalité et
d'exiger la consolidation du déficit ou bien son élimination dans
une seule année, si cela semble possible, sans surtaxer les
contribuables. Il est vrai que certaines municipalités reviennent, d'une
année à l'autre avec une situation qui n'est pas acceptable. Mais
le problème est simplement le suivant: ce n'est pas le conseil municipal
qui doit payer, c'est le contribuable, et si l'on parle de pénaliser la
municipalité, nos lois ne prévoient pas que les conseillers
municipaux soient obligés de payer de leur poche la différence;
ce sont toujours les contribuables, donc, par considération pour ces
contribuables, nous sommes obligés de travailler un peu avec la
municipalité pour trouver la bonne formule.
Nous n'avons pas de pouvoirs d'intervenir et de démettre de leurs
fonctions les membres du conseil municipal. Nous pouvons, s'il y a une faute
majeure, intenter des procédures avec l'aide de la Commission
municipale, devant les tribunaux et ainsi de suite, mais, quand même, la
destitution du maire et des conseillers est une chose limitée à
des situations très particulières. Nous présumons que, si
l'administration d'une municipalité est chroniquement mauvaise, les
contribuables vont s'en rendre compte et poseront des gestes aux
élections suivantes. Cela n'arrive pas toujours, mais c'est le principe
démocratique qu'il faut observer.
II ne faut pas pénaliser outre mesure les contribuables pour les
défauts des membres du conssil municipal.
M. Bédard (Montmorency): II ne faut pas pénaliser
outre mesure, mais il faut d'un autre côté protéger ces
contribuables contre des administrations qui présentent toujours des
budgets équilibrés à la fin de l'année pour
l'année suivante mais qui, en fait, sont toujours en déficit. Je
pense qu'ils ont une grande confiance envers le ministère et il est
là un peu comme policier pour sauvegarder des fonds publics. On
reçoit toujours une belle lettre au mois de mars ou avril, disant que le
budget a été présenté et semble
équilibré, mais ce sont toujours des mots. On sait que le
ministère ne peut pas étudier chacun des articles du budget que
la municipalité lui présente, mais je pense qu'il faudrait
apporter une attention toute spéciale à protéger les
citoyens dans ces municipalités spécialement.
M. Goldbloom: M. le Président, tout cela doit se faire
devant une toile de fond qui est le principe de l'autonomie des administrations
municipales. Si nous donnons trop de pouvoirs d'intervention au ministre,
même à la Commission municipale, nous portons atteinte à ce
principe fondamental et nous ne devons pas mettre en danger ce principe pour la
majorité des municipalités qui s'administrent bien, à
cause d'une minorité qui s'administre mal. Je pense que !a
réponse se trouve dans la loi que nous venons d'adopter,
c'est-à-dire que, jusqu'à récemment, pour mettre une
municipalité en tutelle, il fallait demander la tutelle aux tribunaux.
Avec la loi que nous venons d'adopter et de mettre en application dans un cas
qui a retenu l'attention des media d'information ces jours derniers, nous
pouvons, si nous croyons qu'une enquête est justifiée,
déclencher une enquête et mettre la municipalité en tutelle
en même temps. Ce sont des cas majeurs, des cas extrêmes, mais le
pouvoir existe maintenant avec une possibilité beaucoup plus
immédiate d'intervention.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, à
l'article 16, j'aurais un amendement, on pourrait adopter l'article 16.
Le Président (M. Picard): Article 16. Adopté.
Article 17.
M. Bédard (Chicoutimi): J'aurais un amendement qui
pourrait être numéroté 16 a) et qui serait le suivant, vous
me permettrez d'en faire distribuer une copie aux membres de la commission.
Comme l'a dit le ministre des Affaires municipales concernant l'article 16,
où il était question de l'utilisation des fonds publics et aussi
de la préoccupation que doit avoir le ministère pour que les
budgets soient bien équilibrés sans déficit ou encore avec
des déficits qu'on peut prévoir, il y aurait possibilité,
par l'amendement que nous voulons présenter, d'écarter une
dépense qui n'est pas toujours prévisible. Cet amendement ne peut
se situer ailleurs qu'à cet article, puisqu'il s'agit de modifier
l'article 480. Or, dans l'article 16, nous modifions l'article 479.
L'amendement se lirait comme suit: "que l'article 480 de la Loi des
cités et villes soit modifié par l'addition, à la fin de
l'alinéa suivant: Le conseil ne peut prélever du fonds
général de la municipalité des deniers aux fins de
contributions ou de dons à un parti politique."
M. le Président, je ne crois pas qu'il soit nécessaire
d'argumenter longtemps pour que le ministre et la commission se rendent au
désir que nous exprimons par cet amendement. Nous avons eu l'occasion
déjà, lors de la discussion des crédits du
ministère, de soulever ce problème des municipalités qui
se sentaient obligées ou encore pour d'autres considérations...
On faisait parvenir des montants qui étaient considérés
comme des contributions ou des dons à un parti politique. Entre autres,
nous avions souligné le cas de pas moins de 18 municipalités qui
avaient contribué à un parti politique, en l'occurence, le parti
au pouvoir, le Parti libéral en acceptant de faire parvenir des
contributions ou des dons pour des dîners bénéfices
organisés par le parti au pouvoir.
Lorsque nous avions soulevé ce point, le ministre s'était
dit d'accord qu'étant donné qu'il s'agissait de l'utilisation de
fonds publics, au point de vue du principe, il voyait mal que des
municipalités puissent contribuer ou faire des dons à quelque
parti politique que ce soit. Le ministre était tellement d'accord qu'il
s'était engagé alors à faire paraître, dans la revue
des municipalités et la revue du ministère, un avis informant les
municipalités afin que celles-ci ne contribuent pas à des
demandes faites par quelque parti politique que ce soit. Etant donné,
encore une fois, qu'il s'agit de l'utilisation des fonds publics. Le ministre,
depuis ce temps, n'est pas revenu sur sa parole, nous avions eu l'occasion de
soulever un cas en particulier, celui de Malartic où une contribution
avait été faite par la municipalité.
Le ministre nous avait dit de même que le premier ministre qu'ils
référaient le tout à l'appréciation et à
l'objet d'une enquête qui pourrait être faite en l'occurrence par
le Parti libéral. Dans le cas précis de Malartic, je crois que le
ministe ou le premier ministre nous avait informés ou encore,
peut-être, le président du parti, M. Desrosiers, avait
informé, par la voie des journaux, qu'il était exact qu'un don
avait été fait, une contribution avait été faite et
qu'effectivement, le parti avait cru bon de retourner le don à la
municipalité concernée.
Alors, je pense bien, sans en parler davantage, qu'étant
donné que nous sommes d'accord au niveau des principes, à moins
que le ministre ait changé d'idée depuis ce temps, il n'aura pas
d'objection à ce que soit très clairement exprimée dans la
loi la défense pour les conseils de municipalité d'affecter
quelque fonds public ou quelque denier public que ce soit pour quelque parti
politique que ce soit.
M. Goldbloom: M. le Président, qu'il soit clair au
départ qu'il est illégal pour une municipalité de faire
une contribution à une activité quelconque
d'un parti politique et qu'il soit clair aussi que, si je
préfère ne pas accepter l'amendement proposé par le
député de Chicoutimi, ce n'est pas pour minimiser ou modifier ce
principe. C'est à cause d'un principe juridique qui dit simplement que,
si un pouvoir n'est pas donné, il n'existe pas et le pouvoir de donner
des contributions à un parti politique n'est pas accordé par la
Loi des cités et villes.
Si nous adoptions l'amendement proposé par le
député de Chicoutimi, ce serait en quelque sorte un aveu que
c'était possible et qu'il faut légiférer pour corriger une
situation. Tel n'est pas le cas. Cela n'a jamais été
légal, cela n'a jamais été permis par la loi et la loi
définit les pouvoirs d'une corporation municipale et les définit
par rapport à la création et à la poursuite d'oeuvres de
bienfaisance, d'éducation, de culture scientifique, artistique ou
littéraire ou de formation de la jeunesse, généralement de
toute initiative de bien-être social de la population, l'organisation de
centres de loisirs et de lieux publics de sports et de
récréation, de la fondation et du maintien des organismes
d'initiatives industrielles, commerciales ou touristiques ou l'aide à
leur fondation et à leur maintien, l'accord de subventions à des
institutions, sociétés ou corporations vouées à la
poursuite des fins ci-dessus mentionnées.
Il n'y a rien là-dedans, M. le Président, qui permet une
contribution à une activité quelconque d'un parti politique et
cela est illégal. J'ai tenu promesse, j'ai donné instruction que
cela soit publié dans la revue Municipalités 75. Alors, je ne
voudrais pas qu'il y ait le moindre doute sur le principe et sur le point de
vue du ministre et du gouvernement. C'est illégal, ç'a toujours
été illégal, ce n'est pas nécessaire d'ajouter un
article à la Loi des cités et villes pour le rendre
illégal; il l'est déjà.
M. Bédard (Chicoutimi): Si c'est illégal et que le
ministre le savait, est-ce que le ministre pourrait me dire s'il y a des
procédures qui ont été prises par le gouvernement, qui le
savait, contre les municipalités qui effectivement ont fait parvenir des
contributions sous quelque forme que ce soit?
M. Goldbloom: M. le Président, s'il s'agit de prendre des
mesures contre une municipalité, c'est aux contribuables de cette
municipalité d'intenter ces procédures. Le gouvernement a le
droit de donner une surveillance générale et il y a une
vérification qui se fait des livres de chaque municipalité.
Le vérificateur de chacune devrait relever une telle contribution
et la déclarer illégale et contraire aux pouvoirs de la
municipalité en question. Il s'agit de situer la responsabilité
au niveau convenable.
M. Bédard (Chicoutimi): Le niveau convenable, il y a la
municipalité qui donne et il y a le parti politique, quel qu'il soit,
qui accepte, c'est un niveau aussi convenable, ça.
Quel serait le recours contre un parti politique qui aurait
participé à une illégalité en recevant des
subventions de ce genre de la part d'une municipalité en les acceptant,
en les encaissant?
M. Goldbloom: Je ne connais pas le recours qui existe contre un
parti politique. Je dois souligner que si l'on accepte quelque chose dans la
connaissance de son illégalité, il y a sûrement quelque
part des procédures. Mais dans les cas qui ont été
portés à mon attention, l'argent a été
refusé et a été retourné à ceux qui
voulaient le donner.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que je peux avoir
l'assurance du ministre que dans les cas que je lui ai mentionnés, sans
faire un long relevé, entre autres au moins 18 à 20 cas,
effectivement il a vu étant donné qu'il en avait la
connaissance à ce que ces sommes qui avaient pu être
données à un parti politique soient retournées aux
municipalités?
M. Goldbloom: II y a lieu de faire une distinction. Parce que
l'honorable député de Chicoutimi a soulevé deux sortes de
contributions. Il a parlé à un moment donné de l'achat de
billets pour un dîner-bénéfice, et là, à ma
connaissance l'argent a été retourné dans tous les cas
où il a été su que c'était d'une
municipalité.
L'autre série de cas concernait des annonces publiées dans
un journal, et là la situation est un peu moins claire. Est-ce que l'on
doit trouver moyen de faire rembourser de l'argent pour cela? Je suis moins
certain et j'hésite à me prononcer, n'étant pas avocat. Le
contrat ayant eu lieu entre une municipalité et un journal, plutôt
qu'entre une municipalité et un parti politique, sous cette
réserve, et avec cette distinction, je voudrais qu'il soit clair...
M. Bédard (Chicoutimi): Je crois que les exemples que je
vous avais mentionnés se situaient dans un supplément d'un
journal, pour être très clair, qui effectivement regardait d'une
façon tout à fait spéciale un congrès d'un parti
politique, en l'occurrence le Parti libéral.
M. Goldbloom: Cela est vrai, mais je ne connais pas les
conditions de ces contrats. Je ne sais pas si c'est le journal qui assumait la
responsabilité de la prospection des annonces et qui a gardé les
sommes pour lui-même ou s'il y a eu un intérêt direct de la
part d'un parti politique.
J'ai demandé que l'on examine cette situation et l'on m'a dit que
c'était le journal qui avait assumé la responsabilité
financière des transactions et que ce n'était pas le parti
politique du tout. Donc, il faudrait régler le problème entre le
journal et les annonceurs.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que le ministre,
aujourd'hui, est encore plus catégorique qu'il ne l'était lors de
la discussion à l'étude des crédits de son
ministère, en affirmant très clairement que c'est illégal.
Il nous dit aujourd'hui que l'amendement n'est pas nécessaire, puisque
cela va de soi que la municipalité n'a que les pouvoirs qui lui sont
donnés expressément dans la loi, ce pouvoir ne lui étant
pas donné expressément, elle se confine dans une situation
d'illégalité, si elle se permet de telles contributions ou de
tels dons.
Mais, le ministre admettra avec moi que ce n'était pas si clair
que cela et je ne suis pas ici pour essayer de mettre le tort de façon
spéciale sur qui que ce soit, mais le ministre admettra que le texte de
la loi n'était pas si clair, puisque nous avons assisté à
une violation de cette loi dans plusieurs cas. C'est dans ce sens, il me
semble, que le ministre aurait avantage à accepter notre amendement
parce qu'il ne fait que confirmer expressément une situation
légale qu'il est nécessaire d'éclaircir au niveau de
l'ensemble des municipalités et des administrateurs municipaux.
M. Goldbloom: M. le Président, ce qui est clair est le
texte de la loi; ce qui n'est pas clair, c'est la compréhension des gens
de ce que dit la loi. Il s'agit plutôt, à mon sens, d'informer la
population, et plus particulièrement les dirigeants municipaux de ce que
veut dire la loi. Si nous commençons à inscrire dans la loi des
défenses, il faudra en inscrire en grand nombre, il faudra expliciter
tout ce qu'un conseil municipal ne peut pas faire. Le principe
législatif est de définir ce que le conseil municipal peut faire,
et de limiter la définition dans la loi, à cela. Je pense que
nous devons nous en tenir à cette rédaction de la loi; s'il y a
des choses qui manquent, des pouvoirs que l'on devrait accorder aux
municipalités, c'est effectivement en modifiant la Loi des cités
et villes que nous attribuons à des municipalités des pouvoirs
additionnels; sans ces attributions, les conseils municipaux ne les ont pas,
ces pouvoirs.
Il me semble donc que nous devons nous en tenir à cette
formulation, c'est-à-dire la définition, en sens positif de ce
qu'un conseil municipal peut faire. Si ce n'est pas dans la Loi, c'est
impossible, et si c'est défendu, il faudra porter à l'attention
de chaque conseil municipal la défense en question, et je me suis
engagé à le faire.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends le cheminement
légal du ministre, mais il devra admettre que le cas que nous avons
déjà soulevé, et que nous soulevons encore aujourd'hui
avec un amendement, ce qui n'est qu'une suite logique de ce que nous avons
déjà dit, touche un cas tout à fait spécial qui,
d'une certaine façon, concerne aussi l'aspect démocratique de la
vie des municipalités puisqu'il s'agit de contributions ou de dons
à un parti qui est au pouvoir et, à ce moment-là,
détient directement les cordons de la bourse vis-à-vis des
municipalités et des besoins qu'elles peuvent exprimer à ce
même gouvernement.
Le ministre admettra que ce n'est pas le même cas que, par
exemple, le pouvoir que pourrait se donner une municipalité d'acheter un
bateau de plaisance pour le bénéfice des gens qui voudraient se
récréer, mais qu'il s'agit d'un point très spécial
qui touche très clairement l'aspect démocratique.
M. Goldbloom: M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends votre cheminement
légal et je me permets de dire qu'il est juste, légalement
parlant, mais, concernant le problème que nous soulevons, puisqu'il y a
eu plusieurs exemples, ce qui a permis d'attirer l'attention du ministre d'une
façon tout à fait spéciale, il me semble qu'il y aurait
avantage à ce que soit expressément consignée dans la Loi
cette défense qui touche un cas spécial.
M. Goldbloom: M. le Président, je comprends la
préoccupation de l'honorable député de Chicoutimi.
Je me permets de croire qu'il sait que je la partage. Je ne veux pas que
les deniers publics qui sont entre les mains des administrations municipales
soient utilisés pour des fins partisanes; je voudrais que ce soit aussi
clair que cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais auparavant, vous ne
vouliez pas; ce n'est pas d'aujourd'hui que vous ne voulez pas, j'imagine que
cela fait déjà plusieurs années que vous ne voulez pas que
cette situation se présente ou soit acceptée puisque,
légalement, c'était défendu. Mais, le ministre admettra
que, même en tenant pour acquis son bon vouloir, il s'est quand
même glissé des exemples nombreux de violation de cette loi, sur
ce point précis. Etant donné cette violation de la loi sur ce
point précis, malgré la bonne volonté du ministre
échelonnée sur quelques années, il y aurait avantage
à spécifier très expressément, dans la loi, cette
défense que le ministre endosse.
M. Goldbloom: Nous parlons de moyens, nous ne parlons pas de
principes, mais je dois suggérer que, puisque tous les jours
malheureusement, la Loi des cités et villes, le code municipal et
d'autres lois sont violés, dans une municipalité quelque part
parmi les 1,560 que nous avons, il y a des violations tous les jours, nous
serions obligés, si nous suivions la logique de ce que nous propose le
député de Chicoutimi, de légiférer continuellement
pour inscrire telle ou telle défense dans la loi. Selon les conseillers
juridiques et je souligne que c'est selon les conseillers juridiques, ce
n'est pas selon le ministre qui est un homme politique selon les hommes
de loi, il ne convient pas de légiférer de cette façon; il
convient de définir ce que peut faire un conseil municipal, et dire
à chaque conseil: Vous vous en tiendrez à cela, et vous ne
poserez pas d'autres gestes.
M. Bédard (Chicoutimi): Je crois que le ministre, quand
même, minimise le problème que j'ai porté à son
attention à plusieurs reprises, car c'est clair qu'il y a
différentes violations, dans les nombreuses municipalités au
Québec, de règlements, et qu'il ne serait pas nécessaire
de consigner dans la loi, d'une façon spéciale, des
défenses particulières. Mais dans le cas présent, je crois
que le ministre minimise le problème. Surtout qu'à l'heure
actuelle nous savons qu'il y a déjà une enquête qui a
été instituée concernant la corruption municipale, qu'il y
a une sorte de climat défavorable qui aurait pu être de nature
à ce que les citoyens se posent bien des questions concernant
l'administration municipale comme telle, et l'administration gouvernementale
vis-à-vis des municipalités. Je
crois que dans ce cas précis, tout en acceptant le cheminement
légal que nous a explicité le ministre plus tôt, II y
aurait avantage et ce serait justifié d'accepter
l'amendement que nous proposons.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: Je pense que tout le monde autour de la table ainsi
que le député de Chicoutimi, a très bien compris le texte
de loi lu par le ministre des Affaires municipales. Il y a une chose aussi
qu'il ne faut jamais oublier, c'est que les juges d'un conseil municipal, ce
sont les citoyens de cette municipalité, et ils ont le pouvoir, eux,
d'aller devant les tribunaux, en émettant une injonction contre le
même conseil sur n'importe quel point sur lequel ils veulent
émettre une opinion, sur lequel ils ne sont pas d'accord avec le
conseil, s'ils pensent que ces choses sont en contravention avec la Loi des
cités et villes, ou sont en contravention avec un règlement
municipal.
Alors, tout ce que l'on entend, depuis vingt minutes, c'est un petit
débat qui veut simplement politiser; c'est de la petite partisanerie
politique, parce que c'est une chose qui est acquise depuis le début, la
loi est là, les pouvoirs sont là, les moyens de recours sont
là, alors pourquoi...
M. Bédard (Chicoutimi): La loi est là mais n'est
pas respectée.
M. Boutin: Mais il y a des moyens de recours et les personnes
n'ont pas pris les moyens de recours.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le député
peut me dire quels sont les moyens de recours?
M. Boutin: Les injonctions.
Le Président (M. Picard): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): Etant donné, M. le
Président, que...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous êtes dans l'erreur.
M. Bédard (Montmorency): ... notre idée est pas mal
faite, est-ce qu'on pourrait mettre cet amendement aux voix ou si...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est simplement, M. le
Président, pour dire que, lorsque le député qui m'a
précédé essaie d'alléguer que nous voulons faire
simplement de la petite partisanerie en amenant cet amendement, il est
complètement dans l'erreur et il le sait. Il réduit tout
simplement l'importance du problème que nous avons soulevé
à plusieurs reprises, j'en conviens.
M. Boutin: On a répondu à toutes les
objections.
Le Président (M. Picard): Est-ce que le
député de Chicoutimi, à la suite des explications
données par le ministre, est prêt à retirer son
amendement?
M. Bédard (Chicoutimi): Non, il n'est pas question de
retirer l'amendement.
Le Président (M. Picard): Est-ce que les membres de la
commission sont prêts à se prononcer sur l'amendement
proposé par le député de Chicoutimi?
Que ceux qui sont en faveur lèvent la main.
Ceux qui sont contre?
Amendement rejeté.
M. Bédard (Chicoutimi): II ne faut pas identifier à
main levée?
Le Président (M. Picard): Non, monsieur. Une Voix:
Ce n'est pas réglé encore.
Le Président (M. Picard): Article 149. Une fois c'est
assez. Article 149.
M. Bédard (Chicoutimi): II reste qu'il faudra que cet
article soit repensé du point de vue de l'application légale
parce que...
Le Président (M. Picard): L'Assemblée nationale a
donné sa parole qu'il y aurait une réunion incessamment pour
amender ou du moins discuter de la possibilité d'amender l'article 149
et aussi possiblement l'article 148, mais ce n'est pas fait.
Actuellement, c'est l'article 149 que je vais utiliser pour ces
travaux.
M. Bédard (Chicoutimi): Parce que, lorsqu'on ne fait pas
d'identification, on ne sait même pas si les membres qui ont voté
sont des membres en règle de la commission.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il n'y a pas de
doute...
M. Bédard (Chicoutimi): Cela ne marche pas avec des
doutes...
Le Président (M. Picard): Fiez-vous au
président.
Une Voix: II s'agit de lire le journal des Débats.
M. Bédard (Chicoutimi): Les municipalités doutaient
si elles pouvaient contribuer ou faire des dons aux partis politiques; on voit
quelle situation cela a donné.
M. Goldbloom: M. le Président, qu'il soit inscrit au
journal des Débats que le ministre des Affaires municipales a
déclaré encore une fois de son siège qu'il est
illégal pour une municipalité de contribuer à une
activité quelconque d'un parti politique, activité sur le plan
partisan. Alors, que ce soit clair et la publication, je la croyais faite, si
elle
n'est pas encore sortie de l'imprimerie, elle le sera et les
municipalités seront averties.
M. Bédard (Chicoutimi): Elle n'est sûrement pas
sortie de l'imprimerie parce que j'ai eu l'occasion de vérifier puis je
n'ai pas vu si le ministre avait rempli...
M. Goldbloom: L'instruction est donnée, l'article est
rédigé. Alors, c'est entre les mains de l'imprimeur, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): L'amendement du
député de Chicoutimi est rejeté sur division. Article
17.
M. Goldbloom: M. le Président, il arrive qu'une
municipalité doive, au cours de l'année, constater des
arrérages de taxes et que la situation économique lui soit
défavorable en cherchant à percevoir des intérêts
sur ces arrérages. Présentement, la loi permet à la
municipalité de ne fixer qu'une fois par année le taux
d'intérêt. Nous proposons que la municipalité ait une plus
grande liberté d'action et ainsi puisse fixer en tout temps, avant le
début de l'expédition des comptes de taxes et autant de fois
qu'elle le juge opportun, et décréter par résolution un
taux d'intérêt différent du taux prévu au premier
alinéa, parce qu'il y a un taux qui est décrété au
premier alinéa de l'article existant.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 17, adopté.
Article 18.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a présentement
une contrainte sur le taux de la taxe générale et cette
contrainte n'est simplement pas réaliste et n'est pas respectée
dans les faits. Les municipalités trouvent moyen de dépasser les
2% prévus par la loi.
Quand nous les avons consultées, elles nous ont dit tout
simplement: Cela n'a pas de sens de garder cela dans la loi, ce n'est pas
respecté dans les faits. Alors, nous enlevons ce maximum de 2% et nous
indiquons tout simplement que sous réserve des dispositions de la Loi
sur l'évaluation foncière, le conseil peut imposer et
prélever annuellement sur les biens-fonds imposables dans la
municipalité, une taxe basée sur la valeur réelle de ces
immeubles, telle que portée au rôle d'évaluation.
Le Président (M. Picard): Adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 19.
M. Goldbloom: M. le Président, avant le 15 novembre 1970,
le trésorier devait, une fois son rôle de perception
complété, publier un avis public du dépôt de ce
rôle et, quand des amendements ont été apportés
à la Loi des cités et villes, cette obli- gation n'a pas
été retenue. Il semble qu'il soit nécessaire de
connaître la date exacte à compter de laquelle doit se calculer la
période de six mois à l'expiration de laquelle le
trésorier doit constater le défaut de paiement des taxes. Selon
l'actuel article 548, cette période commence à courir à la
date de l'avis du dépôt du rôle de perception. Au plan de
l'information des contribuables, il semble que les dispositions actuelles qui
ne retiennent que la date à laquelle le rôle de perception a
été complété sont insuffisantes, compte tenu de la
difficulté inhérente à la constatation de la
réalisation de cette condition. Alors, on fait revivre une disposition
dont le caractère normatif nous semble essentiel. D'ailleurs, le code
municipal contient une disposition analogue à cette modification et ce
serait beaucoup plus clair que l'on puisse compter les six mois à partir
de la date du dépôt du rôle plutôt qu'à la date
à laquelle le rôle a été complété.
Le Président (M. Picard): Article 19, adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 20.
M. Goldbloom: C'est un article de concordance avec le
précédent, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Article 20, adopté.
Article 21.
M. Goldbloom: Nous introduisons dans la Loi des cités et
villes un nouvel article 551 a), en vertu duquel, en cas de vente d'un immeuble
pour taxes, le greffier doit obligatoirement aviser de cette vente la personne
dont la propriété doit être vendue. Actuellement, on doit
informer les personnes intéressées au sens du code civil,
c'est-à-dire les créanciers, des personnes de cette
qualité. Mais il arrive et on le sait, M. le Président, qu'on met
des propriétés en vente et les propriétaires qui ne sont
pas de la région je ne parle même pas de gens de
l'extérieur de la province, mais des gens d'une autre
municipalité ne le savent même pas et perdent leur
propriété faute d'avis. Et cela semble injuste; donc, nous
obligeons le greffier à envoyer par lettre recommandée un avis au
propriétaire de la date et du lieu de la vente.
M. Bédard (Chicoutimi): Nous sommes d'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 21, adopté.
Article 22.
M. Goldbloom: Ici, nous introduisons dans la Loi des cités
et villes une disposition qui existe déjà dans le code municipal,
à l'article 738, et selon laquelle après la vente d'un immeuble
pour taxes, un avis de cette vente doit être donné au
propriétaire ou aux occupants.
C'est une question d'information qui nous semble raisonnable.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 22, adopté.
Article 23.
M. Goldbloom: Les articles 23, 24 et 25, M. le Président,
sont de nouveau des articles de concordance avec l'article 12 que nous avons
adopté sur, évidemment, la tenue d'un registre.
Le Président (M. Picard): Article 23, adopté.
Article 24, adopté. Article 25, adopté. Article 26. C'est tout de
la concordance.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, je comprends; pouvez-vous me
donner quelques instants, M. le Président?
Le Président (M. Picard): Ne me dites pas que vous n'avez
pas lu cela encore?
M. Bédard (Chicoutimi): II y a tellement d'articles de
référence, M. le Président, que ce n'est pas mauvais de le
lire à plusieurs reprises. D'ailleurs, même le ministre en se
relisant se corrige.
Le Président (M. Picard): Article 26.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est un article qui,
à première vue, paraît long et compliqué, mais dont
l'objet est simplement d'alléger la rédaction de l'article 602 de
la Loi des cités et villes, de manière à en faciliter
l'interprétation et à éliminer certains
éléments de bureaucratie qu'il contient.
Vous verrez, M. le Président, qu'il s'agit de permettre au
conseil, par simple résolution qui requiert l'approbation de la
Commission municipale, de modifier un règlement d'emprunt, avant la
vente des billets, pourvu que les modifications ne changent pas l'objet de
l'emprunt et qu'elles n'augmentent pas la charge des contribuables, sauf si
cette augmentation est causée par la majoration du taux de
l'intérêt ou par la réduction de la période de
remboursement.
M. Bédard (Chicoutimi): Parce que c'est peut-être
complété , et cela ne tient pas compte de l'inflation.
M. Bédard (Montmorency): Non, une fois
complété peut-être le rapport du ministre, c'est que, en
regard des règlements qu'on va adopter cette année, les
obligations ne sont pas vendues. Elles seront vendues en I976 ou en I977 et les
taux d'intérêt peuvent changer. C'est parce que c'est pour couvrir
cela, et il arrive souvent qu'on est mal pris, parce qu'il y a un
règlement qui va défoncer de $10,000 les $125,000, prévus
à cause du taux d'intérêt.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 26, adopté.
Article 27.
M. Goldbloom: C'est un article qui a pour objet de sanctionner
toute dérogation sérieuse aux prescriptions de la Loi des
cités et villes relative aux emprunts, c'est-à-dire que l'on
déclare inhabile à exercer une charge municipale pendant deux ans
et que l'on tient personnellement responsable envers la municipalité, de
toute perte ou de tout dommage subis par elle le membre d'un conseil qui, soit
verbalement, soit par écrit, par son vote ou tacitement, autorise la
municipalité à contracter ou contracte au nom de celle-ci un
emprunt excédant le montant approuvé ou un emprunt non
revêtu de l'une quelconque des approbations prévues au
présent paragraphe 30, "lorsque telle approbation est requise par la loi
ou par la charte" et cela s'applique aux fonctionnaires de la
municipalité également.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que je dois comprendre que
cela concerne les emprunts seu-lements, ne concerne pas les dépenses
peut-être qui auraient pu être consenties illégalement?
M. Goldbloom: L'article suivant applique les mêmes
sanctions à l'utilisation du fonds de roulement. M. le Président,
pour la bonne compréhension de cet article, il y a, dans le cas des
emprunts à long terme et dans le cas de l'utilisation de la constitution
et de l'utilisation du fonds de roulement, des contraintes, des approbations
qui sont prévues dans la loi. Ces deux articles prévoient qu'en
cas de dérogation à ces règles bien établies, il y
a des peines, des sanctions, tandis que les dépenses sont moins
entourées de ce genre de protection et il nous semble qu'il faut, dans
cette mesure, nous fier à l'intégrité et au bon jugement
des membres du conseil.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur le plan administratif sans
doute. Si c'était une dépense, une contribution illégale
qui aurait été proposée à ce moment-là
rendrait inhabiles ou pourrait rendre inhabiles tout un conseil ou des
conseillers en particulier; ce serait peut-être une peine un peu
forte.
M. Goldbloom: On va surveiller de près les maires
péquistes, les rares maires péquistes.
M. Bédard (Montmorency): Les rares, oui.
M. Bédard (Chicoutimi): ... Est-ce que le ministre est au
courant à ce point des allégeances politiques des maires de
chacune des municipalités du Québec?
M. Goldbloom: Non, mais il y en a quelques-uns qui se sont quand
même présentés candidats péquistes aux
élections provinciales.
M. Bédard (Chicoutimi): Et la population les a élus
avec de très fortes majorités.
M. Goldbloom: La proportion de succès est quand même
différente dans les deux cas, n'est-ce pas?
M. Léger: II ne faut pas se fier parce qu'un maire assiste
à un banquet libéral qu'il est automatiquement
libéral.
Le Président (M. Picard): ... messieurs.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président,
concernant cet article 27, à la page 28, en haut, "prévu au
présent paragraphe 30". Lorsqu'on parle du paragraphe 30, est-ce que
c'est le paragraphe 30 de la présente loi?
M. Goldbloom: Oui.
M. Bédard (Montmorency): Cela ne peut pas être le
paragraphe 30 de l'article 103, ça n'a pas de sens.
M. Goldbloom: C'est une question de définition, parce que
dans la loi actuelle des cités et villes il y a toute une série
d'articles de 589 à 603 inclusivement qui portent une rubrique no 30 des
emprunts. Je m'excuse, il y a un seul article mais qui porte la rubrique no 31
du fonds de roulement. Donc, c'est à cela que l'on fait allusion et on
appelle cela paragraphe.
Le Président (M. Picard): Article 27. M. Léger:
Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 27, adopté.
Article 28.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 29.
M. Goldbloom: L'article 29 concerne une disposition transitoire
reliée à l'application des articles 87 et 99 de la Loi des
cités et villes suite à leur modification par les articles 9 et
10 du présent projet de loi. Donc, c'est essentiellement une
concordance. On dit que dans le cas de ces deux articles il faut l'approbation
du ministre des Affaires municipales.
Le Président (M. Picard): Article 29, adopté.
Article 30. Adopté. Article 31, il faudrait le modifier à la
suite des amendements apportés au projet de loi. Et à ce moment
le nouvel article 31 se lirait comme suit: "Les articles I, 2, 3 et 12, le
paragraphe a) de l'article 13, et ainsi de suite, jusqu'à la fin."
Est-ce que cet amendement est adopté? Adopté. Article 32,
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Ceci termine l'étude du
projet de loi no 42. Nous allons suspendre la séance pour cinq
minutes.
M. Goldbloom: M. le Président, avant la suspension, nous
venons de recevoir effectivement une expression d'opinion d'Hydro-Québec
sur le paragraphe que nous avons exposé sommaire- ment et il me semble
qu'il serait utile que nous l'examinions ensemble en détail. Si je peux
prendre quelques secondes pour en retrouver le texte, nous pourrons le faire
distribuer.
Vous vous rappellerez que, dans l'article 13, nous avions enlevé
le paragraphe c) et nous avons modifié la désignation du
paragraphe d) pour en faire c) et il faudrait, advenant l'acceptation de ce
nouveau paragraphe, rétablir le dernier paragraphe avec la lettre d) et
ce serait le paragraphe c) de l'article 13.
Il serait peut-être bon, puisque les membres de la commission
viennent de recevoir le texte que j'en fasse lecture lentement et nous pourrons
en juger ensemble.
Le Président (M. Picard): On pourrait tout de suite
changer le numéro de l'article pour lire 13 a).
M. Goldbloom: Non, ce serait 13 c) mais l'effet de l'article
serait d'ajouter à l'article 429 de la Loi des cités et villes un
nouveau paragraphe qui, lui, porterait le numéro 16 a).
M. Bédard (Chicoutimi): II ne faudrait pas confondre avec
l'amendement que j'avais apporté tout à l'heure, et qui se lisait
comme 16 a).
M. Goldbloom: Ce serait l'article 13 c) dans le projet de loi que
nous avons devant nous, mais on introduirait dans la Loi des cités et
villes, à l'article 429, après le paragraphe 16, un nouveau
paragraphe 16 a) qui se lirait comme suit ce sont des pouvoirs qui sont
accordés au conseil municipal: "Pour prescrire que les poteaux et autres
installations de support, bien que propriété d'une seule
personne, doivent, dans toute l'étendue de la municipalité, ou
dans la section ou les sections que le conseil désigne, être
utilisés en commun par toute entreprise de téléphone, de
télégraphe, de distribution d'électricité, de
câblodistribution et par tout autre service; "Les règlements
décrétant l'utilisation conjointe entrent en vigueur et ont leur
effet à compter de leur approbation, avec ou sans modification, par la
Régie des services publics; "II y a appel à la Régie des
services publics, à l'instance de toute partie intéressée,
de toute résolution, de toute décision et de tout acte quelconque
de la ville, dans toute affaire se rapportant à l'utilisation conjointe;
"Cet appel doit, sous peine de déchéance, être
interjeté dans les trente jours de la date de la réception, par
la partie intéressée, d'un avis annonçant le fait
appelable; "Si l'avis est transmis par la poste, il est réputé
reçu dès sa mise à la poste; "L'appel est formé au
moyen d'une inscription déposée entre les mains du
secrétaire de la Régie des services publics; avis doit en
être signifié à la partie adverse ou à son
procureur; "Tout litige qui survient à l'occasion de l'utilisation
conjointe, entre parties intéressées, doit être soumis
à la Régie des services publics."
Vous voyez que le premier alinéa donne au conseil municipal le
pouvoir de décréter l'utilisa-
tion en commun, par toutes les compagnies intéressées, des
mêmes poteaux. Après cela, les autres alinéas concernent le
rôle de la Régie des services publics, en jugeant de la valeur de
cette décision.
M. Léger: Cela voudrait-il dire que si Bell Canada, qui
n'est pas sous juridiction provinciale, ne voulait pas permettre que ses
poteaux soient utilisés par une compagnie de câblodistribution, ce
serait par le biais de cette loi que le gouvernement provincial pourrait avoir
le pouvoir d'obliger les compagnies de téléphone de laisser
l'utilisation de leurs poteaux pour les compagnies de distribution? Est-ce
à peu près cela que cela veut dire?
M. Goldbloom: C'est à peu près cela, mais je ne me
prononce pas sur la constitutionnalité. Il serait possible que certaines
personnes mettent en doute la constitutionnalité de cette action. Nous
en avons discuté avec d'autres ministères et ce qui est
proposé ici est endossé et même mis de l'avant par le
ministère des Communications. Le gouvernement croit que toute compagnie
doit être un bon citoyen coopératif du Québec et que
l'article a sa raison d'être et sa validité.
M. Léger: Je tiens à vous dire que, tout en ne me
prononçant pas, comme le ministre le fait, sur des problèmes que
nous connaissons, que nous vivons, nous appuyons énormément le
ministre des Communications, ainsi que celui des Affaires municipales, pour
cette subtilité qui donne une arme encore plus efficace au gouvernement
du Québec, dans ce problème qui, je pense, pourrait
dégénérer d'une façon négative, si on ne
prenait pas les moyens. Je félicite le ministre d'inclure cela. Je
trouve cela très bien.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que la question en
est une surtout d'aménagement de territoire, et plus
particulièrement d'aménagement urbain. Cette question
d'aménagement est certainement à l'intérieur de la
juridiction des autorités provinciales et municipales.
Si la municipalité peut contraindre une compagnie à
utiliser, par exemple, des conduites souterraines, nous croyons que nous
pouvons dire à tous les intéressés: Ecoutez, vous ne
défigurerez pas nos municipalités avec une multitude de poteaux,
s'il y en a, que tout le monde s'en serve!
M. Léger: Chaque fois que le gouvernement du Québec
se tient debout, dans certaines circonstances cela ne lui arrive pas
tellement souvent nous allons l'appuyer.
M. Vaillancourt: Toujours! Toujours!
M. Parent (Prévost): M. le ministre, cela change-t-il
l'article 16a) de tout à l'heure complètement?
M. Goldbloom: Oui.
M. Parent (Prévost): Cela enlève les conduits
souterrains qu'une municipalité peut...
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, pour la raison que
j'ai expliquée. Tout comme nous avons...
M. Parent (Prévost): II n'y a pas de
rétroactivité là-dedans. Vous ne pourriez jamais changer
le visage d'une municipalité avec cela. A l'avenir, c'est d'accord, mais
dans les vieux quartiers, il n'y a absolument rien que vous pourriez faire avec
cela.
M. Goldbloom: Cela est vrai, mais pour les raisons que j'ai
données vers le début de l'après-midi; tout comme nous
avons un avis et une acceptation de la part d'Hydro-Québec pour le texte
qui est devant nous maintenant, nous ne l'avons pas pour l'autre.
Hydro-Québec voit des complications que nous ne voyons pas, en toute
honnêteté. Nous voulons être certains de ne pas poser un
geste qui constituerait un inconvénient majeur à une des plus
importantes entreprises du Québec.
M. Parent (Prévost): Je ne suis pas contre cet article,
mais en réalité, vous réglez un problème de
communication beaucoup plus qu'un problème d'environnement et
d'esthétique.
M. Bédard (Chicoutimi): Probablement que le
fédéral se chargera de le dire.
M. Goldbloom: Si on fait un réaménagement d'un
quartier, on peut se servir de ceci et je pense que ce serait quand même
utile aux municipalités.
M. Léger: Si je comprends bien, M. le Président, la
Société Bell Canada n'a pas été consultée
sur cela, c'est exclusivement Hydro-Québec.
M. Goldbloom: A ma connaissance, nous n'avons pas reçu un
avis de cette compagnie, mais je ne voudrais pas affirmer, parce que je ne le
sais pas personnellement, qu'il n'y a pas eu de contacts ni de
conversations.
M. Bédard (Chicoutimi): Comme l'a dit le ministre tout
à l'heure, la base constitutionnelle de cet article peut amener des
contestations. Il y a des contestations à prévoir, parce qu'il
est quand même important que la base constitutionnelle, puisque c'est un
texte juridique que nous acceptons, ne soit pas douteuse.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il est
important qu'il soit clair que ce n'est pas notre intention, en
présentant ce paragraphe, de lancer un défi et de provoquer des
affrontements constitutionnels. Il est arrivé que le gouvernement
fédéral ait légiféré et que les provinces
aient mis en doute la constitutionnalité et aient même eu raison
dans de tels cas, mais cela ne met pas en doute la bonne foi de celui qui
légifère.
Nous cherchons à améliorer l'aménagement urbain. Il
est vrai, comme l'a souligné le député de Prévost,
que ce n'est pas avec effet rétroactif, mais il faut commencer quelque
part. Mieux vaut commencer, et mieux vaut dire aux gens: Vous allez utiliser
les mêmes poteaux.
M. Bédard (Chicoutimi): Si la Commission canadienne des
transports donnait l'ordre à Bell Canada de ne pas enterrer ses poteaux
de téléphone, tel que cela peut être demandé par le
gouvernement du Québec ou encore par une municipalité, le
ministre est-il d'accord pour dire qu'à ce moment, ce serait vraiment
l'argument constitutionnel qui se devrait d'être discuté à
fond? Dans cet article, les intentions du gouvernement du Québec sont
claires, et tel que l'a dit le député de Lafontaine, elles ont de
la valeur. Nous sommes d'accord. Maintenant, entre les intentions et le
pouvoir, il y a souvent un long chemin à faire.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais souligner que
la loi actuelle, la Loi québécoise des cités et villes,
donne à la municipalité le pouvoir d'exiger l'enfouissement des
câbles. A ma connaissance, il n'y a pas eu de contestation
constitutionnelle de ce pouvoir. Nous avons la responsabilité de la
chose municipale en général. Les municipalités ont de
façon surtout autonome la gestion de leur territoire, mais nous avons
à donner un cadre à cette gestion. Nous avons en même temps
la préoccupation et la responsabilité de l'aménagement du
territoire. Dans ces deux contextes, nous croyons que nous avons parfaitement
le droit de dire aux autres intéressés, compagnies et autres
paliers du gouvernement: Si vous voulez collaborer avec nous dans notre souci
de bien gérer nos municipalités et de bien aménager notre
territoire, vous respecterez cette loi qui dit que les poteaux doivent
être limités au minimum en nombre, pour que tout le monde puisse
s'en servir.
C'est seulement dans cette optique positive que nous présentons
la chose, pas dans l'optique négative de lancer un défi au
gouvernement fédéral et de provoquer un conflit. Ce n'est pas du
tout l'intention du gouvernement. Ce n'est pas dans cet esprit que l'article a
été rédigé.
Le Président (M. Picard): Adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Nous sommes d'accord pour que la
juridiction du Québec soit respectée et affirmée, tel que
rapporté par le ministre des Affaires municipales.
Voulez-vous nous donner quelques instants, M. le Président? Nous
venons justement d'avoir l'amendement. Je crois qu'il est suffisamment
important...
M. le Président, je voudrais savoir du ministre ce qui arrive
lorsqu'une municipalité adopte une résolution à l'effet de
demander l'enfouissement des fils en question. Cette résolution
veut-elle dire que ce sont les compagnies qui doivent se mettre d'accord entre
elles, avant de donner suite à la résolution de la
municipalité, ou encore si cet article donne tout simplement le droit
à HydroQuébec d'obliger les compagnies à le faire?
M. Goldbloom: D'abord, il ne s'agit pas de l'enfouissement des
câbles. Il s'agit de l'utilisation des poteaux.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a l'utilisation des
poteaux...
M. Goldbloom: II me semble que cela veut dire simplement que,
s'il existe des poteaux qui ont été érigés par
l'une ou l'autre des compagnies de service, la municipalité peut dire
aux autres: Les poteaux sont là, servez-vous-en.
M. Bédard (Chicoutimi): L'autre partie de ma question est
celle-ci: Cela donne-t-il le droit à Hydro-Québec, par exemple,
de greffer ses fils à un poteau de Bell Canada, sans aucune autre
autorisation que celle de la résolution de la municipalité?
M. Goldbloom: Le principe de ce paragraphe est le suivant:
Si la municipalité adopte une résolution
décrétant l'utilisation en commun des poteaux. Si les compagnies
ne s'entendent pas quant à l'utilisation des poteaux en question, c'est
la Régie des services publics qui doit trancher la question et qui doit,
ou contraindre une compagnie à utiliser effectivement les poteaux de
l'autre ou bien autoriser cette compagnie à ériger d'autres
poteaux.
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas d'autres questions, M.
le Président.
Le Président (M. Picard): L'amendement est adopté.
Pour bien situer l'amendement en question, vous vous souvenez, lorsque nous
avons étudié le projet de loi, qu'il y avait deux articles 13. Il
a été convenu que le deuxième serait identifié
comme étant l'article 13-A. Les paragraphes a) et b) de cet article I3-A
avaient été adoptés et le paragraphe c) avait
été biffé. Nous réinstallons le paragraphe c) par
cet amendement. Le paragraphe c) devient le paragraphe d) tel qu'il
était originalement. C'est bien clair? Adopté. Projet de loi 22,
adopté.
Merci, messieurs. Suspension pour cinq minutes.
M. Bédard (Chicoutimi): Projet de loi 42, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Projet de loi 42. Suspension
pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 12)
Reprise de la séance à 17 h 25
Projet de loi no 43
Le Président (M. Picard): Le projet de loi no 43, Loi
modifiant le code municipal. Article 1.
M. Goldbloom: Cet article a pour but d'assurer la
continuité du cens d'éligibilité et du cens
électoral des personnes domiciliées ou résidant dans un
territoire annexé à une autre municipalité lorsque cette
annexion a lieu en deça de la période
requise pour avoir droit à l'exercice du cens
d'éligibilité ou du cens électoral. C'est la même
chose que nous avons adoptée dans...
M. Bédard (Chicoutimi): Nous avons déjà
abordé ce problème dans le projet de loi 42. Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 2.
M. Goldbloom: M. le Président, il faut que je vous demande
votre indulgence parce que nous avons, ici, un article additionnel que je
voudrais vous proposer et que je voudrais expliquer.
Il est arrivé...
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-on en avoir une copie?
M. Goldbloom: Oui. Les copies s'en viennent. Vous vous
rappellerez que lorsque nous avons, la semaine dernière, examiné
un article de la Loi des cités et villes, nous avons dit que dans le cas
où une cité ou une ville entreprend des procédures en
annexion, il faut protéger la municipalité visée par cette
annexion d'un harcèlement répété.
Il y a un autre problème qui se présente. Quand il y a
annexion, il y a une campagne qui s'apparente à une campagne
électorale et il y a des promesses qui sont faites et il y a des
affirmations qui sont, si je peux utiliser le mot, colportées un peu
partout. Les procédures actuelles de la loi donnent un caractère
absolument final à la décision prise par le conseil
exécutif. Il est vrai que cette décision fait suite à une
enquête par la commission municipale et que l'on essaie de bien juger,
mais il arrive quand même qu'à la suite d'une annexion, les
propriétaires qui ont changé de municipalité ne se
trouvent pas parfaitement satisfaits de leur nouvelle situation et n'ont
absolument aucun recours.
Il y a dans le cas d'illégalité alléguée ou
dans le cas de fausses représentations alléguées
peut-être un recours devant les tribunaux. Mais l'on sait, malgré
le respect que nous avons pour le système judiciaire, que ces
procédures prennent un temps considérable.
Or, ce que nous avons pensé faire, est simplement ceci: S'il y a
annexion et si les personnes visées ne sont pas heureuses par la suite,
qu'on insiste pour qu'elles vivent durant une année dans la nouvelle
municipalité; mais si, dans la deuxième année,
après avoir reçu un compte de taxe, après avoir connu
l'administration de la nouvelle municipalité, elles veulent revenir sur
leur décision, qu'une procédure analogue soit prévue. Tel
n'est pas le cas actuellement.
Une municipalité régie par le code municipal peut annexer
dans une autre municipalité régie par le code municipal, mais non
pas dans une cité ou dans une ville. Nous ne donnons pas ce pouvoir, de
façon générale, mais nous prévoyons, tout
simplement, un deuxième recours.
Si la majorité des gens, dans un territoire donné, veulent
faire appel à la municipalité qu'ils ont quittée pour que
des procédures soient entreprises pour reprendre le territoire, que cela
puisse se faire avec des procédures analogues, enquête par la
Commission municipale et décision par le lieutenant-gouverneur en
conseil.
M. Bédard (Chicoutimi): Si l'enquête de la
commission municipale donne comme résultat qu'il n'y a pas lieu de
procéder à l'annexion projetée, le ministre peut-il aller
dans le sens contraire de ce rapport et faire une recommandation au conseil des
ministres de manière que le lieutenant-gouverneur en conseil approuve un
règlement d'annexion, avec ou sans modification, même si ce n'est
pas l'esprit du rapport qui a été fait par la Commission
municipale?
M. Goldbloom: Pour répondre clairement, le ministre n'est
pas lié par la recommandation de la Commission municipale du
Québec, encore moins le lieutenant-gouverneur en conseil. La commission
fait enquête, elle fait sa recommandation, mais le ministre prend cette
recommandation, en juge comme bon lui semble et fait sa recommandation au
conseil des ministres qui, lui, juge comme bon lui semble.
Le Président (M. Picard): Ce nouvel article I a) est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
Le Président (M. Picard): Article 2.
M. Goldbloom: L'article 2 reproduit un article que nous avons
adopté dans le cas de la Loi des cités et villes. Je porte
à votre attention le fait que, dans l'autre cas, nous avons
remplacé deux fois le chiffre 700 par le chiffre 1,000. Il serait, je
pense, logique de...
M. Bédard (Chicoutimi): Exact. Adopté.
Le Président (M. Picard): L'article 2 tel qu'amendé
est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
M. Goldbloom: J'ai maintenant, en prévision d'une
modification qui viendra un peu plus tard et que j'expliquerai quand nous y
arriverons, un article 2 a) qui est un article de concordance. Vous verrez
qu'il s'agit tout simplement de faire allusion à certains autres
articles, si vous préférez, et j'ai également un article 2
b) qui a la même portée. C'est un article de concordance. Si vous
préférez garder ces deux en suspens jusqu'à ce que nous
soyons arrivés à l'article de fond, je ne vois pas d'objection
à le faire. Au contraire.
M. Bédard (Chicoutimi): II me semble que cela serait plus
logique.
M. Goldbloom: Alors, nous ferons distribuer des copies du nouvel
article 2 a) et du nouvel arti-
de 2 b) et nous y arriverons en temps et lieu. Le Président
(M. Picard): Article 3.
M. Goldbloom: L'article 3 prévoit tout simplement
l'obligation pour un conseil de comté de nommer un préfet
suppléant qui serait le pendant du maire suppléant au niveau
local et cela semble désiré par les conseils de comté.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 3. Adopté.
Article 4.
M. Goldbloom: C'est une concordance avec l'article
précédent pour faire allusion à l'existence d'un poste de
préfet suppléant.
Le Président (M. Picard): Article 4. Adopté.
Article 5.
M. Goldbloom: L'article 5 a pour but de créer, pour le
conseil de comté, un comité administratif. Je tiens à
souligner que cela est demandé, formellement, par l'Union des conseils
de comté et c'est une délégation de pouvoir. Cette
délégation, selon la série d'articles que vous verrez,
exige un vote aux deux tiers des municipalités membres du conseil de
comté pour que soit délégué un pouvoir
quelconque.
Il y a certaines restrictions sur la nature du pouvoir qui peut
être délégué. Par contre, si, par la suite, le
conseil de comté n'est plus heureux de l'action du comité
administratif, en vertu de la délégation de pouvoir, il peut, par
simple majorité, retirer le pouvoir délégué. Je
souligne qu'il s'agit des compétences que le conseil de comté est
habilité à exercer par résolution, seulement cela, et
aussi, il y a un texte un peu différent de 93 b) que je ferai distribuer
dans une minute.
On limite l'action autonome du comité administratif au contrat
dont le montant n'excède pas $3,000. Il nous est soumis, M. le
Président, qu'il y a des conseils de comté dont le territoire est
assez important, et puisqu'il y a des jetons de présence qui sont
payés à chaque membre pour son assistance aux réunions.
Aussi si l'on diminuait le nombre de réunions de l'ensemble des
municipalités en permettant avec une approbation aux deux tiers de la
délégation du pouvoir au comité administratif de
siéger un peu plus fréquemment, et le conseil en entier un peu
moins fréquemment, on économiserait, à la longue, aux
contribuables.
Le Président (M. Picard): Si je comprend bien, à
l'article 5, au paragraphe 93 b), il y aurait un nouveau texte.
M. Goldbloom: Aussi pour les paragraphes 93 c) et 93 e), M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Est-ce qu'on pourrait commencer
par le paragraphe 93 a), de l'article 5? Est-ce que c'est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Adopté. Paragraphe 93
b)?
M. Goldbloom: II faudra attendre la distribution du nouveau
texte, M. le Président, qui est un peu plus simple et un peu plus
général que celui que vous avez dans le texte original.
Vous remarquerez, M. le Président, qu'il s'agit d'un vote
affirmatif des deux tiers des membres pour la délégation de
pouvoirs, qu'il s'agit des pouvoirs exercés par résolution, non
pas par règlement, et que le montant d'un contrat est limité
à $3,000. Vous remarquerez aussi, que le comité administratif ne
serait pas habilité à nommer un employé de cadre,
c'est-à-dire une personne qui n'est pas un salarié au sens du
code du travail. Pour être plus précis, le comité
exécutif ne pourrait nommer ni l'évaluateur pour le comté,
ni le secrétaire-trésorier.
Ensuite, au paragraphe 93 c)...
Le Président (M. Picard): On pourrait terminer avec le
paragraphe 93 b).
M. Goldbloom: Seul, le conseil peut adopter des
règlements. Il faut un règlement pour donner, par un vote aux
deux tiers, une délégation de pouvoirs au comité
administratif.
M. Bédard (Chicoutimi): On peut le retirer par vote
simple?
M. Goldbloom: ... retirer par majorité simple, et cela est
prévu au paragraphe 93 c), dont le texte a été...
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, nous avons
parcouru les paragraphes a), b), c), de même que les amendements qui ont
été proposés par le ministre. Nous savons également
que cela répond à une demande qui a été
formulée par les conseils de comté. Nous n'avons pas objection
à les adopter.
Le Président (M. Picard): Le paragraphe 93 b) sera le
nouveau texte qui vient de vous être distribué. L'amendement
est-il adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Le paragraphe 93
c), c'est la même chose. Il y a un nouveau texte. Est-ce que cet
amendement est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Le paragraphe 93 c) est
adopté. Le paragraphe 93 d)? C'est le texte...
M. Goldbloom: Le texte tel quel, M. le Président.
Le Président (M. Picard): ...tel qu'il apparaît dans
le projet de loi. Le paragraphe 93 d) est-il adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Le paragraphe e), un nouveau
texte. Cet amendement est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Adopté. L'article 5, tel
qu'amendé, est adopté. Article 6.
M. Goldbloom: Cet article a pour objet de faire concorder la
nomination des délégués de comté au bureau des
délégués, avec celle de la nomination du préfet,
c'est-à-dire au mois de décembre, après les
élections municipales. Il nous semblait logique que les
délégués soient choisis en même temps que le
préfet.
Le Président (M. Picard): Article 6, adopté.
Article 7.
M. Goldbloom: Nous avons, en vertu du paragraphe 93 b),
adopté certaines modifications aux pouvoirs, M. le Président, et
nous proposons ici que le conseil puisse autoriser le
secrétaire-trésorier à dépenser jusqu'à $25
au lieu de $10 sans autorisation préalable par le conseil.
M. Bédard (Chicoutimi): II y aurait lieu de changer le mot
"piastres" pour "dollars".
M. Goldbloom: Je le crois, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est un terme qui remonte
à...
M. Goldbloom: Oui.
M. le Président, peut-être, puisque nous en sommes encore
aux piastres dans le code municipal, il faudra laisser les piastres
jusqu'à la refonte globale du code municipal.
M. Bédard (Chicoutimi): On le remplacera par le dollar
inflationniste.
Une Voix: ... la piastre à Lévesque!
M. Goldbloom: II fallait que cela vienne.
M. Bédard (Chicoutimi): La piastre à
Lévesque, pour le moment, elle vaut plus que celle à
Bourassa.
Le Président (M. Picard): Article 7, tel qu'amendé,
adopté?
M. Bédard (Montmorency): La différence entre une
piastre et un dollar, c'est un PQ.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que c'est vous autres qui
ne saviez pas compter, qui contiez des histoires... avec toutes vos histoires
inventées.
Le Président (M. Picard): Article 7, tel qu'amendé,
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): La peur, ça n'a qu'un
temps.
Le Président (M. Picard): Article 8.
Une Voix: Vous n'en aviez pas d'histoires, vous?
Une Voix: La pertinence du débat, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît
I
S'il vous plaît, messieurs, à l'ordre!
M. Goldbloom: La pertinence du PQ, c'est pas fort.
M. Bédard (Chicoutimi): Les libéraux sont... Le
Président (M. Picard): Article 8.
M. Goldbloom: L'article 8 en est un que nous avons adopté
dans le cas de la Loi des cités et villes pour permettre au ministre des
Affaires municipales de décréter les honoraires pour la
fourniture de documents.
Le Président (M. Picard): Article 8, adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, M. le Président.
L'article 9, on l'a déjà adopté dans la Loi des
cités et villes, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Article 9, adopté?
Article 10.
M. Goldbloom: M. le Président, il y avait un puriste quand
nous avons discuté de la Loi des cités et villes, qui a
insisté pour enlever l'expression "de temps à autre". Est-ce
qu'il insiste?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est moi-même, M. le
Président.
M. Goldbloom: Oui, est-ce qu'il insiste...
M. Bédard (Chicoutimi): Je crois que cela aurait
été mieux.
M. Goldbloom: Très bien! On l'enlève une
deuxième fois, M. le Président. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas
pour être agréable? Comme aurait dit mon
prédécesseur: Personnellement agréable.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui. Un côté
agréable qui réserve des surprises
désagréables.
Le Président (M. Picard): II y a un amendement à
l'article 9, à la quatrième ligne, après le mot "signer",
enlever les mots "de temps à autre".
Cet amendement est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre a la même...
Le Président (M. Picard): L'article 9, tel
qu'amendé, est adopté. Article 10.
M. Goldbloom: C'est un article qui empêche une personne qui
habite une municipalité voisine de briguer les suffrages dans une
municipalité donnée. C'est une chose qui existe dans la loi
actuellement, c'est-à-dire cette liberté de se présenter
dans une municipalité voisine. Cela ne semble pas normal.
M. Ostiguy: Cela veut dire qu'un personne qui demeure dans la
paroisse, par exemple, d'une municipalité ne peut pas se
présenter au village, ou vice versa.
M. Goldbloom: C'est cela. Il faut la fusion. Le
Président (M. Picard): Article 10, adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, je suis obligé de
vous arrêter à ce moment pour vous proposer un article 10 a) et
là, je demanderais qu'on fasse la distribution de cet article. Je
l'explique.
Le Président (M. Picard): Est-ce qu'on adopte l'article 10
avant?
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Picard): Article 10, adopté.
Article 10 a)?
M. Bédard (Chicoutimi): On voit que cela a
été préparé en vitesse.
M. Goldbloom: Non, M. le Président, ce qui est
arrivé, c'est que l'Union des conseils de comté, ayant pris
connaissance du texte déposé, a formulé certaines
demandes. Puisque nous avons eu l'occasion d'en discuter avec les dirigeants de
l'Union des conseils de comté, nous avons trouvé certaines des
suggestions valables et nous avons voulu profiter de cette occasion pour les
incorporer.
Ici, il s'agit d'une permission qu'on donnerait, une liberté
d'action qu'on donnerait à un conseil municipal qui va un pas plus loin
que celle qui existe déjà dans la loi. Déjà, un
conseil municipal peut, par règlement, prolonger le mandat du conseil
municipal, du maire et des conseillers, de deux à trois années.
Puisque l'Union des conseils de comté vise un terme de quatre
années pour tout le monde, il est suggéré que la
même liberté soit créée pour prolonger
jusqu'à quatre années, cela en attendant que la refonte globale
des élections municipales se fasse.
Puisque ce serait une mesure transitoire, elle s'appliquerait aux seules
municipalités, régies par le code municipal, où
l'élection du maire aura lieu cette année. Elle s'appliquerait
aux maires et aux conseillers qui seraient élus, cet automne. Il y a une
formule décroissante qui permettrait d'harmoniser l'élection des
autres pour arriver enfin à l'élection de tout le conseil
municipal pour une période de quatre années.
Il est à prévoir je dois le dire en tout
honnêteté, M. le Président que nous proposions que,
dans toutes les municipalités de la province, le terme du maire et des
conseillers soit de quatre années et que tout le monde soit élu
en même temps, comme c'est le cas dans les cités et villes.
M. Ostiguy: Cela veut dire que cela va être quatre ans pour
les maires, cette année; trois ans, pour les maires et échevins,
l'an prochain et deux ans, pour l'autre année. Cela veut dire qu'en I979
tout le monde va être égal.
M. Goldbloom: Seulement là où il y a, cette
année, l'élection éclair. Cela voudrait dire que le maire
et, généralement, deux conseillers qui seraient élus, en
novembre de cette année, auraient un terme de quatre ans. Les
conseillers qui seraient élus en novembre de I976 auraient un terme de
trois ans...
M. Ostiguy: Les maires aussi, en I976. Il pourrait y avoir des
maires aussi.
M. Goldbloom: Pas encore, M. le Président. Nous ne
statuons pas là-dessus pour l'instant, sauf que la loi permettrait, l'an
prochain, là où le maire est en élection de
décréter pour ces municipalités aussi, par
règlement, un terme de quatre années. Mais, entre-temps, je
prévois que nous aurons le document général sur les
élections municipales. Nous aurons des séances de cette
commission parlementaire pour en discuter et nous arriverons avec une
législation générale qui s'appliquera à tout le
monde. C'est donc une mesure transitoire.
M. Ostiguy: II y a un vote, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Le député
de...
M. Ostiguy: II y a un vote là-haut.
Une Voix: On peut adopter l'article 10 a).
Une Voix: Article 10 a), adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, adopté.
M. Goldbloom: Cela voudra dire, M. le Président, que les
articles 2 a) et 2 b), les articles de concordance pourraient être
adoptés également.
M. Leduc: 8 heures ou 8 heures quinze.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que la commission
siège ce soir?
M. Goldbloom: Je présume que nous siégeons
ce soir, M. le Président. Je présume, connaissant la bonne
volonté de tous les membres de la commission, que nous allons travailler
très rapidement et tout adopter avant 9 heures et demie.
Une Voix: Onze heures.
M. Bédard (Chicoutimi): II ne faut jurer de rien.
Le Président (M. Picard): La commission suspend ses
travaux jusqu'à 20 heures 15, même salle.
(Suspension de la séance à 17 h 50)
Reprise de la séance à 20 h 25
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, s'il vous plaît. La commission des affaires
municipales continue ce soir l'étude du projet de loi no 43.
Le ministre me faisait part tantôt qu'il avait l'intention de
proposer un amendement, à savoir, un nouvel article 10 b). L'honorable
ministre.
M. Goldbloom: C'est une modification à l'article 256 du
code municipal. Elle permettrait à un conseil municipal d'établir
et de modifier un tarif d'honoraires de frais et de dépenses, payables
aux officiers d'élection. Le ministre, à défaut d'une
telle action par le conseil, pourrait, lui aussi, établir un tel
tarif.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Pourquoi cet amendement a-t-il
été rendu nécessaire?
M. Goldbloom: Actuellement, M. le Président, l'article 256
est très court et trop simple. Il se lit comme suit: "La corporation
peut faire amender ou abroger des tarifs pour les honoraires et les
dépenses des officiers d'élection." Or, il n'y a rien qui
prévoit qu'il y aura effectivement un tarif de fait. Nous conservons le
pouvoir facultatif au conseil, mais nous ajoutons un pouvoir au ministre de
voir à ce que les officiers d'élection soient
rémunérés convenablement. Tel est le cas dans la Loi des
cités et villes.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
M. Goldbloom: Au lieu de laisser la parfaite liberté au
conseil, on exige que ce qu'il propose soit approuvé par le
ministre.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour éviter des abus. Si le
ministre abuse, quel recours reste-t-il?
M. Goldbloom: M. le Président, il faut qu'en quelque part
il y ait quelqu'un qui prenne ses responsabilités et qui agisse sans
abuser.
M. Bédard (Chicoutimi): Qui abuse impunément.
M. Goldbloom: Si ce n'est pas le ministre, où est-ce qu'on
va le chercher?
M. Bédard (Chicoutimi): Pour qu'il puisse abuser
impunément.
M. Goldbloom: Quel cynismel
M. Bédard (Chicoutimi): Jusqu'à l'élection
générale. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Amendement, adopté. A
l'article II, il y a un amendement qui au-
rait pour effet de changer le troisième alinéa de
l'article 266.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais souligner que
le papillon propose une modification qui se limite au premier alinéa de
ce qu'il y a entre guillemets. Dans les deux cas, on commence par le mot
"lorsque". La différence est la suivante: Elle ne manque pas
d'importance, elle a été demandée par l'Union des conseils
de comtés Dans le texte que nous avions proposé, le
président d'élection pouvait ordonner que la vo-tation ait lieu
à plus d'un endroit ou à plus d'un bureau de votation, tandis
que, dans la nouvelle rédaction, c'est obligatoire. S'il y a plus de 300
électeurs, il faut avoir plus d'un endroit, ou plus d'un bureau de
votation.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Picard): Voici le texte d'amendement:
"Lorsque, d'après le rôle d'évaluation en vigueur dans la
municipalité, celui-ci comprend plus de trois cents électeurs, la
votation doit avoir lieu à plus d'un endroit ou plus d'un bureau de
scrutin." C'est seulement le troisième alinéa.
Le quatrième alinéa demeure le même?
M. Goldbloom: C'est seulement le premier alinéa de la page
8, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Ah oui! le premier alinéa
de l'article 11.
M. Goldbloom: M. le Président, on croit vous avoir entendu
dire "bureau de scrutin" à la fin, mais c'est "bureau de votation". Je
voudrais être certain que le journal des Débats reproduise
fidèlement ce qui est écrit.
Le Président (M. Picard): D'accord, bureau de votation.
Cet amendement est-il adopté?
M. Goldbloom: Les trois autres alinéas demeurent et
l'article 12 est un article de concordance avec l'article 11.
Le Président (M. Picard): Un instant, s'il vous
plaît. L'amendement adopté. L'article 11, tel qu'amendé,
est adopté. Article 12? Concordance?
M. Goldbloom: C'est de concordance, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Une seconde, s'il vous
plaît. Est-ce qu'on pourrait nous dire comment s'effectue cette division
du rôle d'évaluation lorsque, par application de l'article
précédent, il y a votation à plus d'un endroit?
On spécifie que le président doit diviser le rôle
d'évaluation en autant de parties qu'il est nécessaire pour que
chacune ne comporte pas plus d'électeurs que ce nombre et établir
autant de bureaux de votation distincts répartis dans le nombre
d'endroits déterminés.
M. Goldbloom: C'est-à-dire que, d'abord, c'est le
rôle d'évaluation qui est le document de base pour la constitution
de la liste électorale. Il y a ici une liberté d'action pour le
président d'élection pourvu qu'il ne place pas plus de 300
électeurs à un seul bureau de votation.
Il faut lui laisser une certaine liberté de manoeuvre parce
qu'après tout, il y a aussi une question territoriale qui a
été soulignée dans l'article précédent.
On peut vouloir diviser la municipalité en plusieurs bureaux de
votation à cause de l'étendue de son territoire plutôt
qu'à cause du nombre des électeurs.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, concernant
l'article 12, adopté.
Le Président (M. Picard): Article 12, adopté.
Article 13.
M. Goldbloom: L'article 13 introduit un nouveau chapitre qui a
pour objet de permettre au conseil la tenue d'une consultation volontaire
préalablement à la prise d'une décision de la
compétence du conseil.
C'est le pendant de l'article 380 de la Loi des cités et
villes.
M. Bédard (Chicoutimi): Un chapitre sur les
référendums. Est-ce que ce sont des référendums
dans les fusions?
Le Président (M. Picard): Article 13 adopté.
Article 14.
M. Goldbloom: On augmente de $20 à $100 le montant maximal
de l'amende que peut imposer le conseil pour cause de dérogation
à ses règlements.
Le Président (M. Picard): C'est marqué
"piastres".
M. Goldbloom: Oui, parce que partout le code municipal conserve
"piastres".
M. Bédard ( Chicoutimi): II faut attendre la
réforme générale pour changer le mot "piastres"par
"dollars". Parfait.
Le Président (M. Picard): Est-ce que le ministre en fait
un amendement? Vous laissez "piastres"?
M. Goldbloom: Parce que le code dans son ensemble utilise le mot
piastres, curieusement.
Le Président (M. Picard): II n'y a pas de monnaie
officielle au Canada qui s'appelle piastre.
M. Goldbloom: C'est vrai, M. le Président,
mais nous avons quand même tendance à parler de "cent" et
de "piastre".
Le Président (M. Picard): Article 14 adopté? M.
Bédard (Chicoutimi): Adopté. Le Président (M.
Picard): Article 15.
M. Goldbloom: Dans l'article 15, nous augmentons sensiblement le
nombre requis de propriétaires qui peuvent demander, lors d'une
assemblée publique, la tenue d'un scrutin secret. Nous
établissons ce nombre sur une base pourcentuelle, par rapport au nombre
total de propriétaires.
Actuellement, il suffit d'avoir six personnes qui demandent un scrutin
secret pour que la municipalité soit obligée de le tenir. Aussi
il faut le noter on supprime l'exigence selon laquelle, pour
qu'un règlement puisse être approuvé, il faut qu'au moins
le tiers des personnes intéressées, et qui résident dans
la municipalité, aient participé au vote. Ensuite, on
prévoit certaines formalités...
M. Bédard (Chicoutimi): L'expérience a
démontré que très souvent le tiers des gens
intéressés n'allaient même pas voter.
M. Goldbloom: C'est cela.
Constatez, M. le Président, que dans le cas de la
municipalité rurale, nous conservons la formule de l'assemblée
publique plutôt que de la remplacer par la tenue du registre. Les moeurs
étant un peu différentes, cela nous semble plus logique.
M. Bédard (Chicoutimi): Je suis convaincu que l'autre
système vaudrait autant pour les municipalités de village ou de
paroisse. Elles ne sont pas aussi arriérées que cela sur celles
des villes. Les conditions ne sont pas aussi différentes que celles qui
existent dans les villes. Il y aurait avantage à ce que ce soit
uniformisé.
M. Goldbloom: Est-ce que je comprends bien l'honorable
député de Chicoutimi, à savoir qu'il suggère que la
formule du registre soit généralisée?
M. Bédard (Chicoutimi): Cela peut très bien
s'appliquer de la même manière aux municipalités de village
ou de paroisse.
M. Goldbloom: Je dois informer les membres de la commission que
l'Union des conseils de comtés s'oppose à ce changement, en ce
moment où nous parlons. Cest donc pour cette raison que nous n'avons pas
accepté de tout modifier.
Mais en examinant ensemble le rapport de la commission de refonte et
l'opportunité d'une modification générale je
rappelle aux membres de la commission parlementaire que le mandat donné
à la commission de refonte a été de prévoir une
seule loi pour remplacer la Loi des cités et villes, le code municipal
et les moult chartes des municipalités je pense que nous pourrons
attendre pour pouvoir envisager cela dans son ensemble.
Mais les cités et villes étaient désireuses d'avoir
ce changement; les municipalités rurales n'ont pas voulu l'accepter
présentement et nous ne leur forçons pas la main.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans la réforme
générale, est-ce que cette question va revenir à la
surface? Est-ce que je dois comprendre que dans l'idée du ministre,
à long terme, c'est d'uniformiser?
M. Goldbloom: Oui, je pense qu'il est désirable
d'uniformiser, M. le Président, mais en même temps, je pense qu'il
y a des réalités sociologiques au Québec et que d'un
côté, toutes les municipalités doivent avoir, de
façon générale, les mêmes pouvoirs et s'administrer
de la même façon, mais il y a quand même une
différence entre les cités et les villes, d'un côté,
et les municipalités rurales, de l'autre côté. Je ne suis
pas convaincu qus nous devons faire disparaître toutes les
différences, surtout contre le gré des gens.
M. Bédard (Chicoutimi): II reste que la formule du
registre, à mon humble opinion, serait beaucoup plus facilement
adaptable, contrôlable au niveau des petites municipalités de
paroisse ou de village où les gens se connaissent. En fait, la formule
du registre est beaucoup plus facilement abordable. Je comprends que l'Union
des conseils de comté a peut-être fait cette représentation
au ministre, mais il y a sûrement d'autres représentations
beaucoup plus importantes que celle que l'Union des conseils de comté a
faite au ministre, ce dernier, n'y ayant pas fait suite. Je comprends que,
quand il s'agit de réformes plus mineures, le ministre semble toujours
d'accord, mais j'aimerais que le ministre nous explicite les raisons qui lui
font croire personnellement que la formule du registre ne serait pas la plus
adaptable le plus rapidement et le plus efficacement possible au niveau des
petites municipalités.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que ce n'est pas
une question de la valeur du mécanisme comme tel. Je suis d'accord avec
le député de Chicoutimi que ce mécanisme que nous avons
adopté cet après-midi pour les cités et villes pourrait
facilement être introduit dans l'économie des procédures
des municipalités rurales. Mais ces mêmes municipalités
rurales attribuent une valeur positive sur le plan sociologique à la
tenue d'une assemblée publique et à la discussion de ces
questions en assemblée publique.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous avez dit vous-même cet
après-midi que même la formule de registre n'empêche pas les
assemblées publiques, n'empêche pas la sensibilisation de la
population par les édiles municipaux au moyen des assemblées
publiques s'ils le désirent. Je ne trouve pas que votre argument se
tient.
M. Goldbloom: L'un n'empêche pas l'autre, d'accord. Mais
puisque c'est présentement la préférence des
municipalités rurales, je suis disposé à
vivre avec cette préférence pour encore un peu de temps et
aborder avec tout le monde ensemble la discussion des diverses
considérations, donc de l'opportunité de
généraliser la formule du registre.
Le Président (M. Picard): Article 15. Est-ce que tous les
alinéas sont adoptés?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 15. Adopté.
Article 16.
M. Goldbloom: L'article 16, comme dans le cas de la Loi des
cités et villes, augmente de $10 à $30, par unité de
logement, le coût maximal d'un permis de construction.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 16. Adopté.
Article 17.
M. Goldbloom: Nous l'avons déjà vu dans l'autre
contexte, M. le Président, c'est l'augmentation de 5% à 10% du
maximum de la part que peut retenir une municipalité, soit en superficie
de terrain, soit en argent.
Le Président (M. Picard): Paragraphe b) aussi.
M. Goldbloom: Le paragraphe b) se retrouve également dans
la Loi des cités et villes, tel qu'amendé cet après-midi.
On augmente l'amende pour une démolition non légale à
$25,000 et je constate une faute de frappe à la dernière ligne,
il y a un "t" à mettre pour remplacer le "s", au mot
"excédant".
M. Bédard (Chicoutimi): Pas 25,000 dollars, 25,000
piastres.
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Picard): Article 17. Adopté.
Article 18?
M. Goldbloom: Ici, M. le Président, il s'agit toujours de
démolition et c'est un nouvel article que l'on ajouterait qui donnerait
aux corporations de village et de campagne des pouvoirs en matière de
démolition de bâtiment. Ces pouvoirs sont détenus par les
cités et villes en vertu de leur loi et nous croyons qu'il convient que
les municipalités rurales aient les mêmes pouvoirs en ce qui
concerne les démolitions.
M. Chagnon: M. le Président, cela ne s'applique qu'au
bâtiment. Advenant le cas où il y ait un mur de
soutènement, un mur de protection pour empêcher un éboulis,
est-ce que ça ne fait pas partie du bâtiment?
M. Goldbloom: II s'agit de...
M. Chagnon: ... savoir qu'il est la propriété de M.
Untel.
M. Goldbloom: II s'agit de savoir quelle est la définition
du mot "bâtiment". Le mot "immeuble" serait beaucoup plus large, le mot
"bâtiment"...
Une Voix: La définition du mot "bâtiment", est-ce
que ça comprendrait un mur...
M. Goldbloom: L'avis des conseillers juridiques est que non. Ce
n'est pas un mur de soutènement qui est couvert par ceci.
M. Chagnon: Eventuellement, M. le Président, je
présume que ça devrait être élargi, parce que
ça peut présenter certains risques.
M. Goldbloom: II y a, en vertu de la Loi de la qualité de
l'environnement, des pouvoirs qui sont accordés aux municipalités
pour éliminer des nuisances, si l'on peut définir un
problème comme étant une nuisance publique, ainsi qu'au code
municipal, la corporation locale peut faire éliminer une nuisance et
peut imposer des amendes.
M. Chagnon: Quel est le numéro de l'article, s'il vous
plaît.
M. Goldbloom: Article 404 du code municipal.
Est-ce que je dois comprendre que le député de
Lévis s'inquiète d'une situation où un mur de
soutènement serait négligé et mal entretenu par un
propriétaire et constituerait un danger...
M. Chagnon: C'est évidemment, le but de la question que je
pose; si c'était un danger public, si le propriétaire ne veut pas
réparer ledit mur, il peut y avoir effondrement et causer des dommages
matériels et même des dommages physiques.
M. Goldbloom: Je pense que la question mérite quelques
secondes de consultation, M. le Président.
Je pense que nous sommes mieux de rester avec ce que nous avons: d'un
côté, ces pouvoirs par rapport à la démolition de
bâtiments, et de l'autre côté, le pouvoir de déclarer
quelque chose une nuisance et d'intervenir pour faire disparaître cette
nuisance, plutôt que d'élargir la définition de cet article
qui pourrait ouvrir la porte à des abus.
Le Président (M. Picard): Article 18. Adopté.
Article 19.
M. Goldbloom: L'article 19 en est un autre qui établit une
concordance entre la Loi des cités et villes et le code municipal,
permettant à une municipalité de village ou de campagne de
subventionner une entreprise de transport en commun par autobus, desservant son
territoire.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur le principe
général, le ministre, en fin de semaine, a encore
parlé
de la priorité qu'il faut accorder au transport en commun. Cette
idée pour les municipalités de subventionner souvent des
entreprises privées de transport, doit-on considérer cela comme
étant une manière de régler simplement le problème
à court terme, parce qu'il y a vraiment une situation d'urgence, ou
doit-on considérer cela comme étant la politique à long
terme du ministère concernant le transport en commun?
M. Goldbloom: Non.
M. Bédard (Chicoutimi): Parce qu'à ce moment cela
serait vraiment une politique de cataplasme.
M. Goldbloom: II est clair que cela n'est pas par une subvention
annuelle, à long terme, à une entreprise privée que l'on
peut régler le problème du transport en commun et établir
une politique générale de transport en commun. Il reste, quand
même, qu'à beaucoup d'endroits, il y a une compagnie qui a une
compétence administrative et qui peut, en limitant ses circuits à
ceux qui sont les plus rentables, continuer de fonctionner et qui peut aussi,
avec un encouragement financier de la part de la municipalité,
étendre ses circuits pour mieux servir la population, même si les
extensions sont, non seulement moins rentables, mais non rentables.
M. Bédard (Chicoutimi): N'est-ce pas quand même
cette même population qui contribue à payer les
bénéfices de l'entreprise privée?
M. Goldbloom: Je pense que l'entreprise privée n'est pas
nécessairement une mauvaise chose.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas ce que je veux dire
et le ministre le sait aussi.
M. Goldbloom: Non. Je ne veux pas suggérer...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est un service public et on
regarde qui, au bout de la ligne, défraie...
M. Goldbloom: D'abord, je ne voulais pas suggérer que le
député de Chicoutimi avait fait une déclaration
générale contre l'entreprise privée. J'ai voulu simplement
dire que nous avons souvent l'intérêt, en reconnaissance du bien
commun, de conserver l'entreprise privée, avec un coup de main à
certains endroits, pour que cette entreprise privée aide davantage la
collectivité. Nous le faisons, parfois directement, parfois
indirectement, par des concessions, des diminutions de taxe, par d'autres
moyens.
Il est certainement possible que, dans des localités, il soit
désirable de permettre à l'entreprise privée de continuer
d'exercer son activité en lui donnant de l'aide pour assurer que les
parties moins rentables soient quand même disponibles à la
population. Ce n'est pas plus compliqué que cela.
Je fais, cependant, une distinction entre service public et service
municipal, pas parce que le service municipal n'est pas, dans un sens
général, un service public, mais parce que la
municipalité, pour fournir plusieurs services à la population,
fait appel à l'entreprise privée et accorde des contrats. Ces
contrats sont conclus par négociation et peuvent être plus ou
moins avantageux selon la situation.
Il serait possible qu'en cours de route, par exemple, une entreprise de
transport en commun ait un contrat avec une municipalité, connaisse une
année difficile et avant de pouvoir renégocier son contrat ait
besoin d'une aide quelconque pour pouvoir continuer son activité et que
la municipalité ou les municipalités n'aient pas
d'intérêt et n'aient pas les moyens pour exproprier tout cela et
assumer toutes les responsabilités. Peut-être qu'à court
terme ce ne serait pas nécessaire, peut-être qu'il s'agit d'une
situation temporaire où il faut régler un problème et
ensuite on va continuer comme avant. C'est dans ce sens qu'on permet à
la municipalité de le faire. Présentement, la municipalité
rurale ne peut le faire.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous admettrez avec moi que c'est
ce qu'on appelle une politique de cataplasme. Quand il y a des incendies, on
arrive avec un remède à court terme, quand il y a des
difficultés, on essaie de trouver le moyen de corriger la situation.
Mais on est très loin de ce qu'on peut appeler une véritable
politique des transports, il me semble tout au moins qu'il serait
nécessaire, si on voulait avoir la préoccupation d'en
préparer une, que tout ça soit au moins soumis à
l'approbation de la Commission des transports, de manière que cet
organisme puisse, tranquillement, essayer de penser vraiment à une
politique des transports avec une vue globale de tout ce qui se passe dans le
Québec.
M. Goldbloom: Ce qui se produit actuellement, c'est que le
ministère des Affaires municipales et celui des Transports se concertent
pour trouver la meilleure solution. Je ne voudrais pas attribuer au
député de Chicoutimi une pensée qui n'est pas la sienne,
mais si je déduis correctement sa pensée de ce qu'il a dit, il
nous recommanderait, à long terme au moins, de faire disparaître
l'entreprise privée du secteur du transport en commun et d'en faire un
service public totalement.
M. Bédard (Chicoutimi): ...
M. Goldbloom: Non. Alors, j'aimerais comprendre sa pensée
parce qu'il me semble que, s'il y a une formule intermédiaire à
trouver, il faut un pouvoir de cette nature et que c'est indûment
péjoratif de dire que c'est simplement un cataplasme.
M. Bédard (Chicoutimi): Une véritable politique des
transports doit être pensée en fonction d'étudier la
possibilité d'intégrer différents modes de transport, que
ce soit le transport en commun,
le transport scolaire, le transport payant comme le transport
interrurbain, le transport a charte-partie qui sont deux activités
très payantes du transport. On s'aperçoit qu'à l'heure
actuelle ces transports payants sont continuellement, presque
systématiquement, entre les mains de l'entreprise privée, alors
que les transports qui ne sont pas payants sont toujours remis aux
municipalités. Les transports déficitaires sont remis aux
municipalités et, au bout de la ligne, ce sont les citoyens qui payent
pour ça.
Quand je parle d'intégration des différents modes de
transport, tout au moins de penser à la possibilité d'une
intégration pour la préparation d'une politique globale, je ne
dis pas que l'entreprise privée y soit ou n'y soit pas, elle peut y
être, mais dans un plan d'ensemble.
M. Goldbloom: M. le Président, il n'est pas difficile
d'être d'accord avec les principes énoncés par le
député de Chicoutimi, il y a quand même un
élément pratique. Si nous avons un montant d'argent que nous
pouvons utiliser pour des investissements pour l'acquisition de choses dont
nous avons besoin, est-ce que nous devons utiliser cet argent pour
acquérir des réseaux de transport parce que ces réseaux
sont rentables et leur rentabilité contrebalancerait le déficit
des transports existants ou est-ce que nous devons utiliser cette même
somme d'argent pour bâtir des usines d'épuration ou pour
améliorer l'éducation ou pour autre chose. C'est ça le
genre de décision qu'on doit prendre.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais là on parle du
transport tout de même. Je pense que, si on fait l'étude d'une
intégration possible des différents modes de transport, je le
redis, ça n'équivaut pas à dire que l'entreprise
privée est écartée du secteur du transport.
Si on remet des transports payants entre les mains de l'entreprise
privée, il peut arriver qu'on demande, tout en les laissant entre les
mains de l'entreprise privée, de compenser en donnant aussi d'autres
transports peut-être moins payants.
A l'heure actuelle, systématiquement, les transports payants sont
à l'entreprise privée, avec l'omniprésence de Power
Corporation dans le domaine du transport. Et les transports non payants, ce
sont quand même les municipalités qui en héritent et les
citoyens qui paient. Je pense que cela serait peut-être nécessaire
c'est une suggestion, remarquez d'au moins prévoir que ces
contrats qui sont faits soient sujets à l'approbation de la Commission
des transports. Je me dis qu'il y a nécessité, si on veut penser
à l'intégration et à l'élaboration d'une politique
globale, d'avoir un organisme qui coordonne et qui pourrait être la
Commission des transports. De la même manière, par exemple, tous
les contrats qui existent entre les transporteurs scolaires et les commissions
scolaires sont soumis à l'approbation de la Commission des transports,
ce qui permet à cette dernière, comme organisme qui coordonne
étant au courant de tous les contrats qui se font dans le
Québec en matière scolaire d'être capable de
porter un jugement de valeur.
Le Président (M. Picard): Le député de
Saint-François.
M. Déziel: Lorsqu'on parle de transport en commun, je
pense que dans l'article, ici, on précise surtout le transport urbain.
Et, lorsque vous parlez également de pourcentage budgétaire, donc
laissé à la discrétion du ministre, il s'agit de prendre
position sur une base très précise et ce sont des exemples qui
sont tout de même assez précis, également. Je pense, entre
autres, à une municipalité qui serait localisée en
périphérie d'une grande ville et qu'elle n'aurait pas le moyen
d'avoir du transport en commun. Je pense qu'à la suite d'une
présentation d'une situation semblable le ministre pourrait
élaborer le pourcentage budgétaire.
Donc, en élaborant ce pourcentage budgétaire, cela
prend-il quelque chose de bien présenté? Je pense, entre autres,
à une municipalité en périphérie... qui veut avoir,
éventuellement, le transport en commun et elle n'a pas le moyen de s'en
payer. Evidemment, la compagnie de transport aurait à subir une perte
pour aller là. Donc, il serait juste de compenser la perte.
M. Goldbloom: Cela reviendrait à ça,
essentiellement. Il me semble que ce que nous disons ici et que si nous devons
sauver ou dépanner ou améliorer un réseau existant, nous
avons deux choix. Nous pouvons l'acquérir avec des deniers publics et
l'exploiter ou bien nous pouvons combler la différence entre le seuil de
la rentabilité et le montant des dépenses. Présentement,
si une municipalité régie par le code municipal voulait
introduire à son budget un montant pour s'assurer le transport en
commun, elle ne serait pas capable de le faire. Nous lui permettons de le faire
par cet article. Pas plus. Nous n'établissons pas ici, dans le code
municipal, une politique de transport en commun. Ce n'est pas dans le code
municipal, ni dans la Loi des cités et villes qu'une telle politique
doit se déterminer, mais bien dans les lois administrées par le
ministre des Transports.
Alors, je comprends les idées, fort valables, du
député de Chicoutimi, mais tout ce que nous faisons ici, c'est de
donner une liberté de manoeuvre à une municipalité
régie par le code municipal pour lui permettre de s'assurer un transport
en commun en contribuant quelque chose, quelque chose qui serait bien en
deça de ce qu'il faudrait pour aller acquérir tout le
réseau. Peut-être qu'un jour, cela serait désirable de le
faire, mais entretemps, il faut donner cette liberté de manoeuvre. Il y
a une contrainte. Il ne faut pas que la municipalité exagère,
même par bonne volonté. Donc, le ministre et la Commission
municipale doivent se prononcer sur le pourcentage du budget affecté
à cela, mais, au moins, donner aux municipalités rurales la
possibilité d'acquérir avec un petit investissement, un
réseau de transport en commun.
M. Bédard (Chicoutimi):... M. le ministre, vous donnez une
raison fondamentale qui jouerait contre le fait que l'approbation de ces
contrats soit remise entre les mains de la Commission des transports qui
pourrait faire une certaine coordination.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est exactement le
même texte qui se retrouve dans la Loi des cités et villes.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela ne change rien... M.
Goldbloom: Non, c'est...
M. Bédard (Chicoutimi): ... les problèmes sont
aussi importants dans les cités et villes, sinon plus.
M. Goldbloom: Mais, M. le Président, je pense qu'il y a
une chose assez importante à dire: Ce n'est pas à la Commission
des transports de déterminer une politique de transport en commun, c'est
au gouvernement.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, elle peut amasser... Si elle
agit comme élément coordonnateur, elle peut amasser des
éléments qui sont de nature à aider le gouvernement dans
la préparation d'une politique globale de transport.
M. Goldbloom: Non, M. le Président. C'est un organisme
d'adjudication. Ce n'est pas un organisme de détermination de politique,
et pour cette raison, il ne me semble pas logique que nous, du domaine
municipal, nous disions au domaine du transport: Voici ce qu'il faudra faire.
Je suis obligé de suggérer que l'honorable député
de Chicoutimi aborde le sujet avec le ministre des Transports et fasse des
recommandations quant à une politique de transport.
Ici, il s'agit des finances municipales et d'un pouvoir qui n'existe
pas, que nous voulons donner. Je ne voudrais pas me prononcer sur tout le
mécanisme par lequel on déterminerait une politique
générale de transport en commun. Mais je crois que cette
politique doit être déterminée au niveau politique par un
gouvernement et non pas par un organisme d'adjudication, comme la Commission
des transports, qui doit simplement appliquer ce que le gouvernement a
décidé et inscrit dans les lois.
Le Président (M. Picard): Adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Sur division?
M. Déziel: M. le Président, je ne sais pas si c'est
dans l'ordre, mais est-ce qu'on peut demander au ministre qui est
présentement subventionné, au niveau du transport en commun?
Quelles sont les villes présentement subventionnées?
M. Goldbloom: C'est une question de nécessité et de
disponibilité d'argent. Il n'y a pas de ré- gime de subventions
comme tel. Nous avons dû dépanner c'est essentiellement
cela des réseaux de transport en commun desservant plusieurs
municipalités. Nous avons donné une subvention importante
à la Communauté urbaine de Montréal, une subvention
à la Communauté urbaine de Québec pour sa commission de
transport, une subvention dans l'Outaouais. Il y a la ville de Laval, où
il y a une commission des transports. Il y a la rive sud de Montréal. Il
y a la rive sud de Québec, le Haut-Saguenay, la Mauricie. C'est
essentiellement cela. J'ai peut-être oublié un cas, mais c'est
essentiellement le tableau. Nous sommes intervenus là où il
fallait le faire pour sauver le transport en commun. Mais entre-temps, il faut
beaucoup plus que simplement dire: II y a une politique. Il faut regarder toute
l'économique du transport en commun. Il faut aussi regarder tout le
problème de l'utilisation de ce transport en commun, qui et combien de
gens? Présentement, nous avons des endroits où nous payons cher
un transport en commun où même pas 6% de la population utilise ce
transport en commun.
Il va sans dire que l'on paie cher ce faible achalandage.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre des
Affaires municipales a déjà rencontré le ministre des
Transports, afin de discuter avec lui de politique de transport en commun?
M. Goldbloom: Plus que cela, M. le Président. Nous sommes
allés ensemble dans plusieurs des régions que j'ai
mentionnées. Nous avons rencontré les autorités
municipales...
Une Voix: ... ouvrage, je pense...
M. Goldbloom: Dans le sens que des municipalités,
régies par le code municipal, font partie des agglomérations
où les problèmes se présentent, et justement, ces
problèmes sont insolubles pour les municipalités rurales de ces
mêmes agglomérations, faute de cet article. Oui, nous en avons
rencontré.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre des Transports
lui-même qualifie la politique du transport en commun, à l'heure
actuelle, comme étant une politique de cataplasme, qui consiste à
boucher des trous avec des subventions. Est-ce que c'est l'idée, aussi,
du ministre des Affaires municipales ou encore si, pour le ministre des
Affaires municipales, ce n'est pas le cas?
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai dit assez clairement,
il y a quelques secondes, que nous avons dû agir comme dépanneur
un peu partout dans la province.
M. Bédard (Chicoutimi): Une politique de
dépannage.
M. Goldbloom: Oui, M. le Président. Quand on est en panne,
il faut se faire dépanner.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est clair.
M. Goldbloom: C'est simple.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est clair.
M. Goldbloom: Après cela, quand on prend en main une
situation aussi complexe que celle du transport en commun, on doit y mettre le
temps nécessaire pour déterminer une politique. C'est très
facile de dire, surtout quand on est dans l'Opposition, qu'il n'y a pas de
politique générale. Mais, est-ce qu'on est prêt à
mettre le montant nécessaire pour établir une telle politiaue?
Est-ce qu'on est prêt à mettre les millions et les millions qu'il
faudra? Si on les met, comment les récolte-t-on et quel autre domaine de
responsabilité gouvernemental va-t-on priver de ces montants? Ces autres
domaines en ont besoin aussi. Pour cette raison, on peut dire, dans toutes
sortes de domaines, qu'on dépanne et qu'on ne corrige pas l'ensemble des
problèmes. Cela est vrai dans l'Education, cela est vrai dans les
Affaires sociales. Il y a beaucoup de problèmes qu'on voudrait bien
régler, mais il y a des limites au montant que l'on peut récolter
en taxe.
Puisqu'on a eu le sagesse, dans la période difficile que nous
traversons, de baisser les taxes, nous sommes en même temps
obligés de ne pas créer des systèmes
généraux pour lesquels il faudra payer cher.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est clair qu'il faudra payer
cher pour régler le problème du transport en commun. D'ailleurs,
le gouvernement fédéral avait promis des sommes importantes pour
aider le Québec à régler ce problème. Le ministre
sait sans doute que la politique des transports du gouvernement
fédéral qui a été dévoilée par le
ministre Marchand touche, d'une façon très imprécise, la
question du transport en commun. C'est le moins qu'on puisse dire. Le dernier
budget Turner en fait, ne prévoit presque rien du point de vue
économique dans ce domaine. Est-ce que cela veut dire, dans l'esprit du
ministre, qu'il désire se condamner, pour une période quand
même qui peut être assez longue, à une politique de
dépannage, en attendant la préparation d'une politique
globale?-.
M. Goldbloom: Non, M. le Président, mais la politique
générale sera annoncée quand le gouvernement, dans son
ensemble, sera prêt à l'annoncer.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais, étant donné
que le budget Turner ne prévoit pas de sommes importantes pour les
transports en commun, étant donné que la politique
fédérale des transports n'en prévoit pas non plus, le
ministre peut-il me dire à quelle place le Québec va aller
chercher son argent pour régler ce problème?
M. Goldbloom: Si le gouvernement fédéral ne fournit
pas l'argent, ce seront les contribuables québécois qui devront
le fournir. Il n'y a pas d'autre réponse possible.
M. Bédard (Chicoutimi): A ce moment, le ministre aura-t-il
l'impression que le gouvernement fédéral n'a pas joué le
rôle qu'il devait jouer dans ce domaine, qu'il avait promis de jouer dans
ce domaine?
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai déjà
exprimé ma déception devant la politique de transport
annoncée récemment par le gouvernement fédéral qui,
à mon sens, n'en est pas une, mais espérons qu'il y en ait une
à l'avenir et espérons que la bonne volonté, de part et
d'autre, permette de régler des problèmes.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre des Affaires
municipales a-t-il soumis cet article à l'attention du ministre des
Transports?
M. Goldbloom: M. le Président, c'est une question qui a
été discutée...
M. Bédard (Chicoutimi): Sur l'aspect... Allez-y.
M. Goldbloom: ... au conseil des ministres, comme tout projet de
loi. Le ministre des Transports a pris connaissance de ceci. Nous n'avons pas
cru nécessaire d'engager tout un dialogue pour simplement permettre aux
municipalités, régies par le code municipal, d'agir de la
même façon, que les municipalités régies par la Loi
des cités et villes.
M. Bédard (Chicoutimi): On a dit tout à l'heure
que, comme ministre des Affaires municipales, vous ne pouviez pas imposer au
ministère des Transports la nécessité d'approbation par la
Commission des transports des contrats qui peuvent être donnés par
les municipalités. Dois-je comprendre que vous avez eu l'occasion, sur
ce point précis, d'en discuter avec le ministère des Transports
qui a peut-être marqué sa désapprobation à ce que
cela lui soit imposé?
M. Goldbloom: Le ministre des Transports,
représenté par le ministre d'Etat aux Transports, a
participé, avec celui qui vous parle, à une rencontre avec la
Communauté urbaine de Montréal, avec la Communauté urbaine
de Québec, avec les municipalités de la Mauricie, avec les
municipalités du Saguenay, avec les municipalités de la rive sud.
Or, il y a une collaboration soutenue...
M. Bédard (Chicoutimi): S'il y a de la collaboration...
C'est clair qu'il faut qu'il y en ait.
M. Goldbloom: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Donc, je ne vois pas comment vous
pourriez élaborer une politique de transport. Je vous demande s'il y a
eu consultation avec le ministre des Transports concernant le point
précis de soumettre les contrats à l'approba-
tion de la Commission des transports.
M. Goldbloom: Non, parce que c'est une idée du cru du
député de Chicoutimi et nous ne croyons pas que cela soit une
bonne formule.
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas d'autres questions
concernant le premier article.
Le Président (M. Picard): Article 19. Adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): On peut conclure que la discussion
n'a pas été longue entre le ministère des Transports
et...
Le Président (M. Picard): Article 19. Adopté.
Article 20.
M. Goldbloom: C'est un article qui a pour objet...
Le Président (M. Picard): Si le ministre me permet,
j'aimerais que les membres de la commission portent une attention toute
spéciale à l'amendement proposé à cet article 20,
parce que cela fait la 23e fois que l'article 408 du code municipal est
modifié. J'espère qu'on a le texte qu'il faut, exactement.
M. Ostiguy: Pourriez-vous faire lecture des articles
précédents, M. le Président? Vous les savez par coeur!
M. Goldbloom: M. le Président, cet article a pour objet de
supprimer le référendum et l'approbation du lieutenant-gouverneur
en conseil dans le cas d'un règlement obligeant les propriétaires
ou occupants à payer une compensation pour la consommation de l'eau.
Deuxièmement, dans le cas d'un règlement pourvoyant à
l'éclairage d'une partie de la municipalité aux frais de la
corporation ou aux frais tant de la corporation que des contribuables d'un
secteur donné.
Ces deux modifications uniformiseraient le code municipal et la Loi des
cités et villes.
Le Président (M. Picard): Article 20. Adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 21.
M. Goldbloom: C'est un article qui a pour objet de prolonger aux
municipalités régies par le code municipal le pouvoir, que
détiennent déjà les cités et villes, de conclure
des ententes avec des institutions scolaires pour fins de loisir.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 21. Adopté.
Article 22.
M. Goldbloom: Cet article a pour objet de conférer
à la municipalité le pouvoir de construire elle-même... Je
voudrais suggérer que nous sup- primions cet article parce que c'est le
même que nous avons supprimé dans la Loi des cités et
villes et qui concerne les conduits souterrains..
Le Président (M. Picard): Article 22... Au complet?
M. Goldbloom: Au complet, oui.
Le Président (M. Picard): L'article 22 est
biffé.
Une Voix: Est-il remplacé?
Le Président (M. Picard): II y a un nouvel article 22 a)
ici.
M. Goldbloom: Effectivement, alors qui pourrait être
l'article 22, tout simplement, et qui porte sur les garanties, exactement comme
dans le cas de la Loi des cités et villes, cet après-midi.
Le Président (M. Picard): D'abord, l'article 22 du texte
est biffé et un nouvel article 22 est présenté comme
amendement par le ministre. Ce nouvel article 22 est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 23.
M. Bédard (Chicoutimi): En attendant les contestations
judiciaires.
M. Goldbloom: M. le Président, l'article 23 introduit au
code municipal un nouvel article obligeant la corporation de comté
à informer les municipalités locales à la fin de chaque
année des montants qui leur sont répartis au cours de l'exercice
financier qui suit, la modification vise à faciliter la
préparation des budgets des municipalités locales.
Le Président (M. Picard): Article 23. Adopté.
Article 24.
M. Goldbloom: Nous avançons la date à laquelle la
répartition des corporations locales, par la corporation de
comté, doit être faite, et cela par analogie avec les dispositions
de la Loi sur l'évaluation foncière.
Le Président (M. Picard): Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 25.
M. Goldbloom: C'est un article que nous avons vu dans le cas de
la Loi des cités et villes, permettant au conseil municipal de fixer
plusieurs fois dans une seule année le taux d'intérêt sur
les comptes de taxe.
M. Bédard (Chicoutimi): Nous l'avons déjà
adopté d'ailleurs, la loi 42.
Le Président (M. Picard): Article 25. Adopté.
Article 26.
M. Goldbloom: Les articles 26 et 27, si vous me permettez d'en
parler ensemble, M. le Président, sont des articles qui ont pour objet
d'uniformiser la législation du code municipal en ce qui concerne le
dépôt du rôle de perception et l'envoi des comptes de taxe.
C'est ce qui est prévu aux articles 540 et 541 de la Loi des
cités et villes.
Le Président (M. Picard): Je remarque qu'il y a un nouveau
texte pour l'article 27. Est-ce que l'article 26 est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que les deux ne pourraient
pas s'étudier en relation?
M. Goldbloom: Ce que nous avons en papillon, M. le
Président, doit devenir le paragraphe c) de l'article 27 et s'ajouter
à ce qui existe déjà dans le texte.
Le Président (M. Picard): Article 26. Adopté.
Article 27, paragraphe a), adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Paragraphe b), adopté.
Paragraphe c), c'est le papillon que vous avez devant vous.
M. Goldbloom: M. le Président, il faut ajouter un article
de concordance parce que l'article 718 dudit code... je vois que le papillon a
une faute de frappe, vous n'avez pas le papillon devant les yeux, M. le
Président, mais quand vous l'aurez, vous verrez que mention est faite
que l'article 778, c'est l'article 718 qui doit être visé. C'est
assez simple, l'article actuel se lit: "Si après les 15 jours qui
suivent la demande faite en vertu de l'article 717, les sommes dues par les
personnes inscrites au rôle de perception n'ont pas été
payées." Nous venons de modifier l'article 717 pour accorder un
délai de 30 jours, donc il faudra par concordance changer l'article
suivant pour faire allusion à 30 jours au lieu de 15.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Un instant. Si je comprends
bien, le premier papillon sera le paragraphe c) de l'article 27?
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Picard): Alors, ce paragraphe c) de
l'article 27 se lit comme suit "Le présent alinéa de l'article
717 du code municipal, tel que modifié par l'article 27 du projet de loi
no 43, est modifié en ajoutant, à la fin, ce qui suit:
"Toutefois, l'envoi des comptes de taxe foncière générale
municipale demeure sujet à l'article 25 de la Loi sur
l'évaluation foncière (1971, chapitre 50)." Est-ce que
c'était déjà mentionné? Ce paragraphe c) de
l'article 27, au lieu de ce que je vous ai donné tantôt,
débutera par les mots suivants: "En ajoutant, à la fin, ce qui
suit: et le texte que je vous ai donné qui commmence par le mot
"Toutefois". Cet amendement de l'article 27 est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Il y a un
papillon ici. Il y aura un nouvel article.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est un déluge de
papillons, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Ce n'est pas un déluge.
Même s'il y a des ouragans au Lac-Saint-Jean, cela ne veut pas dire qu'il
y a des déluges.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est grave, des ouragans.
Le Président (M. Picard): Le papillon, c'est l'article 27
a) qui se lit comme suit: "L'article 718 dudit code est modifié par le
remplacement, dans la première ligne, du mot "quinze" par le mot
"trente". Ce nouvel article 27 a) est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 28?
M. Goldbloom: C'est l'article que nous avons adopté dans
le cas de la Loi des cités et villes qui oblige la municipalité
à envoyer un avis à celui dont la propriété est en
vente pour taxes.
M. Bédard (Chicoutimi): II prévoit aussi que, si le
propriétaire est d'une localité différente, il y a lieu de
lui envoyer un avis. Je ne le sais pas. Il me semble, dans l'article qu'on
avait adopté, concernant la Loi des cités et villes, qu'il y
avait une obligation, de la part du secrétaire-trésorier,
d'envoyer un avis aux propriétaires qui...
M. Goldbloom: Nous allons prendre quelques secondes pour revoir
le texte que nous avons adopté cet après-midi, M. le
Président. Peut-être que nous pourrons laisser l'article en
suspens, continuer et y revenir.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Picard): Article 28, étude
suspendue. Article 29, il y a un amendement, je crois.
M. Goldbloom: Oui, il y a un texte un peu différent pour
les paragraphes a) et b). Il s'agit de rassemblée publique et il s'agit
d'augmenter le nombre de propriétaires qui peuvent demander la tenue
d'un scrutin secret.
M. Bédard (Chicoutimi): On a déjà
adopté quelque chose de semblable dans le projet de loi 42.
M. Goldbloom: Oui, c'est cela, M. le Président.
Le Président (M. Picard): L'article 29, quatrième
alinéa... Non, ce n'est pas le quatrième alinéa, qu'est-ce
que c'est, 4?
M. Goldbloom: Pardon?
Le Président (M. Picard): Qu'est-ce que c'est cela?
M. Goldbloom: M. le Président, ce que l'on fait, c'est
remplacer les paragraphes existants dans l'article 758 du code municipal, qui
portent les numéros de 3 à 8 inclusivement, par les paragraphes
qui sont indiqués ici dans le texte.
Le Président (M. Picard): L'amendement proposé
touche le paragraphe 4, où on change les sous-paragraphes a) et b) pour
le texte qui vous est soumis. Est-ce que ce texte est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Adopté. Toujours à
ce paragraphe 4), le sous-paragraphe c) demeure le même. Les autres
paragraphes 5, 6, 7 et 8, jusqu'à 9, sont adoptés? Adopté.
Article 30?
M. Goldbloom: M. le Président, nous pourrons
peut-être revenir à l'article 28, et je dois souligner que cet
article est identique à l'article 21 que nous avons adopté cet
après-midi dans la Loi modifiant la Loi des cités et villes. Mais
il y avait, dans cet autre projet de loi, un article suivant, qui indiquait ce
qui suit: "Le greffier doit aussi, dans le même délai, informer
par avis spécial les propriétaires ou occupants de chaque
immeuble vendu de la vente qui en a été faite et des
particularités relatives mentionnées dans la liste transmise au
régistra-teur." Cela paraît déjà au code municipal,
à l'article 738. Donc, ce n'est pas nécessaire d'avoir le
deuxième article ici.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): C'est l'article 28?
M. Bédard (Chicoutimi): Article 28, oui.
Le Président (M. Picard): Article 28, adopté.
Article 30.
M. Goldbloom: L'article 30 a pour objet d'accélérer
les procédures, les formalités administratives, relatives
à l'émission d'obligations. C'est la même chose que
l'article 587 de la Loi des cités et villes.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 30, adopté.
Article 31.
M. Goldbloom: L'article 31, c'est une nouvelle
rédaction...
M. Bédard (Chicoutimi): Une augmentation du taux
d'intérêt.
M. Goldbloom: Oui, c'est une simplification de ce que nous avions
dans la loi. C'est la même chose que nous avions cet
après-midi.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 31, adopté.
Article 32.
M. Goldbloom: C'est un article semblable à celui que nous
avons adopté cet après-midi, M. le Président, et qui
déclare inhabile à exercer une charge municipale, certaines
municipales.
M. Bédard (Chicoutimi): ... la même chose.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Article 32, adopté.
Article 33.
M. Goldbloom: C'est la même chose, M. le Président,
en ce qui concerne le fonds de roulement.
Le Président (M. Picard): Article 33, adopté.
Article 34.
M. Goldbloom: C'est une entrée en vigueur, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 34, adopté.
Article 35.
M. Goldbloom: C'est une disposition transitoire, relative
à l'application de l'article 171 du code municipal, qui a
été modifié par l'article 8 du présent projet de
loi.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 35, adopté.
Article 36.
M. Bédard (Chicoutimi): Pourquoi ces articles 15 et 29,
entreront en vigueur à la date fixée par proclamation du
lieutenant-gouverneur?
M. Goldbloom: C'est parce que, dans le cas de ces deux articles,
M. le Président, il s'agit du nouveau pourcentage, il s'agit d'une
modification aux règles de procédure, et ce sont des choses assez
importantes. Donc, on croit qu'il faut une période pour l'information et
pour le rodage du système avant l'entrée en vigueur.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord!
Le Président (M. Picard): Article 36, adopté.
Article 37? Adopté.
Ceci termine l'étude du projet de loi no 43, Loi modifiant le
code municipal.
Projet de loi no 34, Loi modifiant la loi concernant certaines
municipalités de l'Outaouais et du Haut-Saguenay.
Article 1.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais faire une
suggestion. J'ai mentionné, à l'Assemblée nationale, en
deuxième lecture, que l'opportunité d'apporter certaines
améliorations au fonctionnement de ces deux régions devait
être saisie. Pour cette raison, il y a des modifications additionnelles,
et j'aimerais que les membres de la commission puissent en prendre connaissance
pendant quelques minutes avant que nous n'abordions l'étude de la
loi.
Si je peux suggérer une suspension de cinq minutes, M. le
Président, nous pourrons en profiter pour mettre entre les mains de
chaque membre de la commission les articles additionnels et fournir des
renseignements préliminaires là-dessus, si on le
préfère.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on peut s'attendre,
concernant cette loi, à plusieurs amendements? Plusieurs papillons, si
on peut employer l'expression? Parce que dans l'autre, il y en a eu
au-delà de dix.
Le ministre réalisera sans doute que cela rend plus difficile
l'étude du projet de loi comme tel, puisque ces papillons-là nous
arrivent à la dernière minute.
M. Goldbloom: Je comprends, M. le Président, et je
préférerais avoir un tout et ne pas être obligé de
procéder par papillons.
Vous constaterez cependant que c'est une situation un peu
différente où, des problèmes ayant été
portés à notre attention, nous avons cru bon et nécessaire
d'introduire de nouveaux éléments.
Ce n'est pas tellement une nouvelle rédaction de ce que vous avez
reçu comme texte, ce sont des éléments additionnels que
j'aimerais pouvoir expliquer d'une façon moins formelle avant que nous
n'abordions l'étude systématique de la loi.
Le Président (M. Picard): La commission suspend ses
travaux pour une séance d'étude de cinq minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 37)
Reprise de la séance à 21 h 55
Projet de loi no 34
Le Président (M. Picard): Le projet de loi numéro
34, Loi modifiant la Loi concernant certaines municipalités de
l'Outaouais et du Haut-Saguenay. Il y a un amendement au titre de la loi. Il
s'agirait d'ajouter les mots "... et la Loi de la communauté
régionale de l'Outaouais."
Cet amendement au titre est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article I.
M. Goldbloom: L'article 1 a pour but de rendre le taux de la taxe
spéciale sur les propriétés subdivisées identique
à celui de la taxe foncière et fixé selon le même
mécanisme.
M. Bédard (Chicoutimi): Selon l'article 5I7 de la Loi des
cités et villes?
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article I. Adopté.
Article 2.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté. On a eu l'occasion
de discuter de la portée de cet article lors de l'étude des
projets de loi 98...
Le Président (M. Picard): Article 2. Adopté.
Article 3.
M. Goldbloom: L'article 3, c'est le pouvoir pour la ville de
Buckingham de nommer un inspecteur agraire.
M. Bédard (Chicoutimi): Je m'excuse. C'est parce qu'on
avait l'habitude de procéder par adoption des paragraphes.
Le Président (M. Picard): Ah bon! Je comprends. Alors,
à l'article 2, voulez-vous...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est-à-dire que l'article
I a) est adopté, ainsi que l'article I b). Alors, il y aurait l'article
I c) qui est adopté.
Le Président (M. Picard): Alors, l'article I est
adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela. Le Président
(M. Picard): Article 2.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre pourrait-il nous
donner quelques explications concernant la portée de cet article?
M. Goldbloom: On verra que cet article est reproduit dans le plus
important des papillons. C'est par rapport au fait que la Communauté
régionale de l'Outaouais doit préparer et mettre en vigueur un
schéma définitif de l'aménagement de son territoire.
Nous avons créé, par le bill 98, de nouvelles
municipalités, dans certains cas, composées de sept et de huit
anciennes municipalités qui n'avaient pas toutes des règlements
de zonage, des plans d'urbanisme.
Il faut quand même établir, avec une certaine
uniformité et dans un court laps de temps, des principes d'urbanisme et
de zonage pour l'ensem-
ble du territoire de chaque nouvelle municipalité.
Il serait difficile de faire cela par les mécanismes ordinaires.
Nous permettons donc aux municipalités en question de poser un premier
geste. C'est un règlement général de zonage. Cela ne
concerne pas le droit des citoyens de se prononcer sur les modifications
détaillées dans leur quartier, mais c'est pour permettre à
chaque municipalité d'agir d'une façon utile en temps utile et
d'intégrer son urbanisme au schéma de la communauté.
Donc, il y a un mécanisme un peu différent qui est
prévu et qui prévoit que le conseil peut décréter
un règlement applicable à tout le territoire. Le greffier doit
publier un avis de l'adoption de ce règlement, il doit mentionner que
les propriétaires intéressés qui désirent s'opposer
au règlement peuvent s'adresser, par écrit, à la
Commission municipale du Québec. La Commission tient une enquête
publique, si cette enquête est demandée, et elle fait rapport. Le
ministre reçoit le rapport. Le conseil municipal peut modifier le
règlement pour tenir compte des recommandations comprises dans le
rapport et le règlement final doit être approuvé par le
ministre pour qu'il entre en vigueur.
Une fois en vigueur, il ne peut être abrogé qu'en suivant
les procédures prévues au paragraphe 1 c) de l'article 426 de la
Loi des cités et villes. C'est une procédure d'exception pour une
situation exceptionnelle.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre,
très succinctement, pourrait justifier le fait que les dispositions qui
existaient auparavant ne permettaient pas d'élaborer ce plan d'ensemble
nécessaire?
M. Goldbloom: M. le Président, la portée de
l'article 426 de la Loi des cités et villes et son application sont
prévues dans l'article que nous avons adopté cet
après-midi, l'article 12, de la Loi modifiant la Loi des cités et
villes et comporte toute la question du registre. Il faudrait, si l'on suivait
cela, imposer, aux contribuables de la municipalité, une signature dans
un registre pour dire oui ou non à un règlement de zonage pour
toute la municipalité, cela dans un maximum de 30 jours après
l'adoption du règlement.
Cela nous semble difficile d'application dans le cas particulier d'une
nouvelle municipalité créée comme amalgame de plusieurs
municipalités anciennes.
Nous avons cru que c'était mieux de procéder par
enquête publique, par audience publique et par explication. Par la suite,
une fois ce premier geste posé, on revient à la procédure
normale pour toute modification, pour tout autre geste qui devrait être
posé.
C'est simplement que la procédure normale nous semblait trop
lourde et pas assez sensible aux besoins d'une population qui devait faire face
à un règlement de zonage couvrant tout un territoire.
M. Bédard (Chicoutimi): Je suis d'accord avec le contenu
de l'article. Je me posais simplement la question, à savoir en quoi cela
se situe, après l'article 12. Je ne vois pas la relation d'avoir 12
a)... L'article 12 spécifie les lieux des séances du conseil de
ville, de l'ancienne ville de Gatineau, parle du centre administratif de la
sûreté municipale, du service des incendies de la ville. A moins
que l'article 12...
M. Goldbloom: II nous semblait que c'était un endroit
où cela pouvait aller, M. le Président. Il n'y a pas d'article
qui porte sur la question de zonage ou sur des questions connexes qui nous
auraient permis d'établir un meilleur lien.
M. Bédard (Chicoutimi): J'avais raison de me poser la
question. Remarquez que je n'en fais pas une question importante. Cela va, M.
le Président.
M. Goldbloom: Dans le cas de l'article 3, M. le Président,
on trouvera deux parties. La première permettant à la ville de
Buckingham de nommer un inspecteur agraire, ce qui n'est pas normalement permis
à une municipalité régie par la Loi des cités et
villes, mais à cause de son important territoire agricole, cela semblait
nécessaire; c'est donc à la demande de la municipalité que
l'on permet une telle nomination.
La deuxième partie est celle que nous venons d'adopter pour la
ville de Gatineau.
Le Président (M. Picard): Adopté. Maintenant, j'ai
les papillons pour les trois prochains articles. L'article 3 a) touche la
municipalité de La pêche. L'article 3 b) touche la
municipalité de Pontiac et l'article 3 c) touche la municipalité
de Val-des-Monts. Ces trois papillons sont identiques, je crois.
M. Goldbloom: C'est la même chose que nous faisons.
Le Président (M. Picard): Et aussi 3 d), l'article de la
charte de la ville de Lucerne.
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Picard): L'article 3 est adopté,
donc ces trois papillons sont adoptés.
M. Goldbloom: Les quatre papillons. Le Président (M.
Picard): Quatre papillons. M. Goldbloom: C'est le même texte.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Alors, l'article 3 a) est
adopté. L'article 3 b) est adopté. L'article 3 c) est
adopté et l'article 3 d) est adopté.
Article 4.
M. Goldbloom: L'article 4 règle un problème que
nous avons constaté dans deux municipalités du Haut-Saguenay,
c'est-à-dire qu'il y avait certains sièges de conseillers qui
devraient être mis
en élection cet automne.
M. Bédard (Chicoutimi): Pouvez-vous préciser?
M. Goldbloom: Le canton de Chicoutimi...
M. Harvey (Jonquière): Dans le canton de Chicoutimi et de
Chicoutimi-Nord.
M. Goldbloom: ... et la paroisse de Bagotville aussi, je
crois.
M. Harvey (Jonquière): Peut-être dans la ville de La
Baie. Dans celle de Saguenay, cela touche Chicoutimi et Chicoutimi-Nord.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est-à-dire, pas
Chicoutimi. Chicoutimi-Nord et la paroisse de Chicoutimi.
M. Harvey (Jonquière): II est possible que cela affecte
une partie des échevins de Grande Baie et de Bagotville paroisse.
M. Goldbloom: Et ce que nous faisons tout simplement, c'est de
décréter que les élections n'auront pas lieu et la
procédure de fusion déjà prévue suivra son
cours.
Le Président (M. Picard): Article 4. Adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): L'équité...
M. Harvey (Jonquière): L'équité
électorale.
Le Président (M. Picard): Jusqu'au 31 décembre?
M. Bédard (Chicoutimi): On dit que les élections
n'auront pas lieu, que le mandat du maire et des conseillers de ces
municipalités est prolongé jusqu'au 31 décembre 1975. Le
ministre est-il en mesure de nous dire, à partir du 31 décembre
1975, ce qu'il arrive, une décision a-t-elle été
prise?
M. Goldbloom: Le 1er janvier 1976, la ville de Chicoutimi existe
et la nouvelle ville de La Baie et les personnes impliquées seront
englobées dans la nouvelle ville et suivront ce qui sera prévu
dans les ententes.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans le protocole d'entente?
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre peut-il nous dire,
après que le dépôt aura été fait de l'entente
entre les différentes municipalités intéressées
dans le regroupement du grand Chicoutimi, dans quel délai le protocole
d'entente sera normalement communiqué publiquement aux
intéressés?
M. Goldbloom: Cela ne devra pas tarder. J'ai été
informé, comme tout le monde, il y a quelques jours à peine de la
signature. Je n'ai pas vu le texte moi-même, mais je pense que nous
l'aurons très prochainement et que cela sera un document public.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne doute pas que le document
soit public. Ce que je voudrais savoir, c'est dans quel délai le
ministre s'attend de rendre publique la décision, soit du ministre ou du
conseil des ministres, concernant le protocole d'entente?
M. Goldbloom: Pour ma part, M. le Président, dès
que je l'aurai reçu et il faudra que les conseillers juridiques
l'examine sur le plan juridique nous allons le rendre public, le 30 juin
ayant été la date limite pour le dépôt de ce...
M. Bédard (Chicoutimi): De cette entente.
M. Goldbloom: ... texte, ce qui est lundi de la semaine
prochaine, je pense que la semaine prochaine, ou au plus tard la semaine
après, nous serons en mesure de fournir un texte.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord! Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 4, adopté.
Article 5.
M. Goldbloom: L'article 5, M. le Président, concerne une
situation un peu particulière qui s'est présentée dans
l'Outaouais. Le conseil de comté avait entrepris des procédures
de vente pour taxe foncière, et nonobstant la création de la
nouvelle ville de Buckingham, le 1er janvier 1975, le conseil de comté
n'a pas fait arrêter les procédures, et les ventes ont eu lieu,
effectivement, après la création de la nouvelle ville.
Strictement donc, le conseil de comté n'avait plus le droit de
compléter ces ventes. Puisque personne ne voudrait revenir
là-dessus et empêcher que ces actions soient valides, nous
présentons un article qui dit qu'aucune nullité ne pourra
être invoquée du seul fait que des ventes de taxe aient eu lieu
après la création de la nouvelle ville.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 5, adopté.
Article 6.
M. Goldbloom: M. le Président, strictement, l'article 6
porte sur le fait qu'en décrétant la tenue possible d'un
référendum sur le nom de la municipalité, aux
premières élections générales, après la
constitution de cette nouvelle municipalité, normalement, les personnes
habiles à voter lors d'un tel référendum ne seraient pas,
nécessairement, les mêmes qui auraient le droit de voter lors des
élections municipales. Cela semblait trop compliqué sur le plan
administratif pour être main-
tenu, et pour cette raison, il nous a semblé
préférable que les personnes qui voteront dans les
élections municipales soient les mêmes qui choisiront le nom de la
nouvelle ville. Le cens d'éligibilité, le cens électoral
sera le même dans les deux cas.
M. Bédard (Chicoutimi): Autrement dit, l'élection
pourrait se faire simultanément, avec une consultation sur le nom
à donner à la ville nouvellement constituée,
M. Goldbloom: C'est cela, et auprès des mêmes
personnes.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 6, adopté.
Article 7.
M. Goldbloom: C'est une chose un peu exceptionnelle, M. le
Président, mais qui a été demandée par certaines
municipalités. Normalement, la Loi des cités et villes permet
à une municipalité de se diviser en quartiers pour des fins
électorales, mais le code municipal ne le permet pas.
Nous avons voulu, pour plusieurs raisons, faire régir, par le
code municipal, quatre des nouvelles municipalités créées
trois des nouvelles et une des anciennes de l'Outaouais.
Il y a plus d'une de ces municipalités qui nous ont dit: Si nous
n'avons pas la possibilité de diviser notre territoire en quartiers pour
les fins des élections municipales, nous risquerons de voir le centre le
plus populeux élire tous les conseillers et ne pas avoir une
représentation valable et créer ainsi du mauvais sang
inutilement. Sans vouloir modifier le code municipal, nous avons cru que
c'était un argument valable et nous avons présenté un
article qui permettrait aux municipalités de l'Outaouais, régies
par le code municipal, de se diviser quand même en quartiers pour les
fins des élections. Pour l'instant, c'est seulement pour la
première élection générale et, après cela,
nous verrons ce que la loi générale fera.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 7. Adopté.
Article 8, j'aimerais faire remarquer que ça concerne l'annexe 2 de la
loi. Est-ce qu'il y aurait lieu de mettre cette annexe complètement
à la fin du projet. On pourrait renuméroter les articles.
M. Goldbloom: M. le Président, puisque les seuls articles
qui resteront sont des articles qui prévoient l'entrée en vigueur
de certains articles, je pense qu'il est logique que nous conservions...
Le Président (M. Picard): Article 8. Adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): II y a un papillon à
l'article 8 a).
M. Goldbloom: M. le Président, il y a apparemment des
raisons techniques sur le plan législatif qui exigent que l'article 8
soit dans le texte de ce projet de loi et pas dans l'annexe à ce projet.
C'est pour cela que nous l'avons présenté de cette
façon.
L'article 8 a), c'est la reconnaissance d'une impossibilité
physique et humaine. Nous avions voulu c'est pour ceci que nous avons
dû modifier le titre, parce que nous modifions ici la Loi de la
communauté régionale de l'Outaouais mais nous avions
prévu, dans le projet de loi 54 du mois de juillet dernier, que le
schéma régional de la CRO entre en vigueur et ait force de loi
à partir du 1er septembre 1975. La CRO nous fait rapport que cela est
physiquement et humainement impossible et nous a demandé de mettre le
1er mai 1976. Nous avons dû accepter cela, parce qu'il n'y a pas moyen
d'agir autrement.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 8 a), adopté,
mais j'aimerais...
M. Bédard (Chicoutimi): Avec votre permission, M. le
Président, est-ce que nous pourrions avoir des explications sur les
motivations, ou les difficultés qui ont amené ce retard?
M. Goldbloom: Ce qui s'est produit, c'est que nous avons
imposé une exigence, nous avons dit: II ne suffira pas de retenir les
services d'une personne de l'entreprise privée qui viendra et
préparera un schéma, vous le fournira et disparaîtra. Un
tel schéma, pour un territoire aussi important que celui de la
Communauté régional de l'Outaouais, devra être mis en
application par un service permanent de fonctionnaires.
M. Bédard (Chicoutimi): Constamment
l'évolution.
M. Goldbloom: C'est cela. La première difficulté et
la plus importante a été de trouver un urbaniste pour accepter le
poste de directeur de ce service. Enfin, nous l'avons trouvé, nous avons
fourni une aide technique en désignant un membre de notre personnel, un
urbaniste de notre personnel pour travailler dans cette région, mais par
un principe bien fondamental, nous ne voulions pas nous substituer à
l'autorité locale en cette matière.
Or, le délai considérable de plusieurs mois se
reflète dans le délai additionnel que nous sommes obligés
d'accorder au CRO maintenant.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends maintenant que cet
urbaniste demeure attaché au ministère des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: II faut une distinction, M. le Président. Il
y a deux urbanistes qui sont en question. Il y en a un qui est un fonctionnaire
de la Communauté régionale de l'Outaouais. Il y en a un
autre qui est un membre de notre personnel que nous avons affecté
à la surveillance des travaux et à la coordination, mais le
travail se fait par le fonctionnaire permanent de la communauté
régionale.
M. Bédard (Chicoutimi): Cet urbaniste dont les services
sont assurés à la communauté par le ministère
continue-t-il d'être payé par le ministère?
M. Goldbloom: Oui, parce qu'il travaille à nos bureaux
comme responsable d'une certaine région, comme dans bien des
activités, il y a un fonctionnaire qui est affecté à une
région.
M. Bédard (Chicoutimi): Je vous le demande, étant
donné que cela regarde l'Outaouais, au cas où cette
nécessité s'imposerait dans le Saguenay, dans le Haut-Saguenay,
pour qu'on ait la possibilité d'avoir recours gratuitement aux
mêmes services.
M. Harvey (Jonquière): D'une pierre, deux coups. Tu serais
bon à la chasse aux oies.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que c'est bon de...
M. Goldbloom: Je voudrais souligner, M. le Président, que
nous avons quand même fait établir un comité de
coordination et que le représentant du ministère, tout comme les
urbanistes des villes de Hull et de Gatineau, les seuls qui ont un urbaniste
à leur emploi, siègent également à ce comité
de coordination.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est parce que je me rappelle,
lors de la discussion du projet de loi 98, que le ministre s'était
engagé à fournir le matériel humain nécessaire, si
le besoin s'en faisait sentir. Adopté, M. le Président.
M, Goldbloom: Cela est vrai. M. le Président, mais je
reviens au principe fondamental. Nous n'accepterons pas qu'une importante
municipalité ou qu'un important organisme régional n'ait pas
à son emploi un urbaniste professionnel, à temps complet, pour
surveiller la mise en application d'un schéma.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): C'est l'article 8 b). J'aimerais
faire remarquer aux membres de la commission que cet article 8 b)... Lorsqu'on
parle de l'article 8, on dit que cela touche la Loi concernant certaines
municipalités de l'Outaouais et du Haut-Saguenay. A l'article 8 a), il
s'agit de la Loi de la Communauté régionale et, à
l'article 8 b), on dit "ladite loi", est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de
répéter encore? Parce que, à l'article 8 c), vous revenez
encore à la Loi de la Communauté régionale de l'Outaouais
et, à l'article 8 d), vous revenez à la loi qui touche une
certaine municipalité.
Au lieu de dire "ladite loi", on devrait dire "la Loi de la
Communauté régionale de l'Outaouais".
M. Bédard (Chicoutimi): Touchant le territoire...
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il y a un
éclaircissement à donner. Les articles 8 a), 8 b), 8 c), 8 d) et
8 e) sont des articles distincts. Ce ne sont pas des paragraphes de l'article 8
et ils ne se rattachent point à l'article 8. C'est pour faciliter notre
travail qu'au lieu de dire: Ce sont les articles 9, 10, 11, 12 et 13 et
ensuite, l'article 9 devient l'article 14; nous avons choisi, comme dans les
autres cas, cette façon de les numéroter.
Le Président (M. Picard): A plus forte raison, il ne
faudrait pas, à l'article 8 b), qui s'appellerait l'article 12, dire
"ladite loi". A quelle loi vous référez-vous à ce
moment?
M. Goldbloom: C'est parce que l'article précédent,
M. le Président, se réfère à une loi. Un article
dit: La loi une telle. L'article suivant dit: Ladite loi, celle
mentionnée à l'article précédent et aucune
autre.
Le Président (M. Picard): Article 8 b), adopté.
Article 8 c)?
M. Goldbloom: M. le Président, je suis très
enthousiaste de votre façon de procéder, mais je crois que vous
êtes allé un peu vite. Nous n'avons effectivement pas
adopté ni même discuté l'article 8 b). C'est un article qui
ne manque pas d'importance.
Le Président (M. Picard): De quoi parliez-vous alors?
M. Bédard (Chicoutimi): De l'article 8 a).
Le Président (M. Picard): II y a longtemps qu'il est
adopté, l'article 8 a).
M. Goldbloom: L'article 8 a) est adopté. L'article 8 b) ne
l'est pas et je voudrais l'expliquer, M. le Président. Nous avons un
problème d'alimentation en eau potable dans l'Outaouais. Nous avons eu
certaines difficultés à déterminer qui fait quoi, dans
l'Outaouais, pour fournir l'eau potable.
Nous avons déterminé que l'organisme qui est le mieux
habilité, le plus apte à fournir convenablement l'eau potable,
est quand même la communauté régionale.
Dans la définition des attributions de la communauté
régionale, il y a des restrictions. C'est-à-dire que la
communauté doit agir sur le plan régional et ne doit pas
normalement se substituera la municipalité individuelle et effectuer des
travaux qui ne concernent qu'une municipalité seule.
Si nous insistons là-dessus, nous nous trouverons dans des
difficultés, notamment parce que nous avons modifié la carte de
l'Outaouais et au lieu de 32 municipalités, nous n'en avons que 8.
Des ouvrages qui, avant la fusion, auraient clairement été
des ouvrages régionaux, sont aujourd'hui des ouvrages à
l'intérieur d'une seule
municipalité.
Or, pour faciliter la chose, nous proposons ce qui suit, 155 a):
Nonobstant le paragraphe f) de l'article I05 et sous réserve de la Loi
de la qualité de l'environnement, la communauté peut, par
règlement, à l'exclusion des municipalités de son
territoire, décréter l'exécution de tous travaux de
construction d'usine d'alimentation en eau, y compris les réservoirs
servant à l'entreposage, même si ces ouvrages ne sont pas
destinés à desservir plus d'une municipalité.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 155 a) adopté.
Article 155 b).
M. Goldbloom: J'en fais lecture, M. le Président.
Les dépenses de la communauté concernant le paiement de
l'intérêt et de l'amortissement des emprunts contractés en
vue de l'acquisition ou de la construction d'usines d'alimentation en eau, y
compris les réservoirs servant à l'entreposage, ainsi que les
dépenses d'exploitation et d'entretien de ces ouvrages, sont
réparties entre les municipalités en proportion du volume des
eaux utilisées par chacune des municipalités.
Le présent article a effet, même à l'égard
d'un règlement d'emprunt adopté avant la date de l'entrée
en vigueur de ce projet de loi, quant à la partie du capital et des
intérêts à échoir.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que les
municipalités ont été consultées, concernant la
portée de cet article?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président. Je dois souligner que
parmi les huit, la seule qui pourrait connaître certains
inconvénients est la ville de Hull. II y a des éléments
qui sont prévus, qui permettront de rendre justice à tout le
monde. La ville de Hull ne souffrira pas de façon significative.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait
préciser les éléments dont l'application va donner comme
conséquence que la ville de Hull n'aura pas à souffrir de
l'application...
M. Goldbloom: Voyez-vous, M. le Président, la
répartition des dépenses se fait normalement selon
l'évaluation imposable. La ville de Hull a des propriétés
qui, strictement, ne sont pas imposables, même si elle reçoit des
compensations en lieu de taxes.
Si nous transformons une répartition selon l'évaluation
imposable, en une répartition selon le volume d'eau consommée, il
est possible que la ville de Hull soit appelée à payer une plus
forte proportion de dépenses.
Mais si l'on tient compte de l'évaluation totale plutôt que
de l'évaluation strictement imposable, on arrive à une
équité qui semble plus juste.
M. Déziel: Est-ce que les mêmes normes s'appliquent
au niveau de la construction?
M. Goldbloom: Oui, tout ce qui doit être réparti,
c'est indiqué clairement à l'article 150 b). Tout ce qui doit
être réparti sera réparti selon la consommation.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 155 b) adopté.
Article 8 b) adopté.
M. Goldbloom: M. le Président, si vous me permettez une
toute petite technicité, vous verrez qu'à la fin du premier
alinéa de l'article 155 b), il y a des guillemets qui ne devraient pas
s'y trouver, mais plutôt à la fin du deuxième
alinéa.
Le Président (M. Picard): Article 8 b) adopté.
Article 8 c).
M. Goldbloom: On permet une délégation de pouvoirs
au Comité exécutif, M. le Président ici, je fais lecture
de l'article en question, pour l'intelligence des membres de la commission.
"Entre la date d'entrée en vigueur de la présente loi..." il
s'agit là du bill 54 de l'été dernier qui donnait à
la communauté régionale le pouvoir de mettre en application son
schéma régional. Je reprends: "Entre la date d'entrée en
vigueur de la présente loi et la date d'entrée en vigueur des
règlements visés à l'article I43 c) de la Loi de la
Communauté régionale de l'Outaouais édictée par
l'article 3 de la présente loi, sauf pour des fins agricoles sur des
terres en culture, toute nouvelle utilisation du sol, toute nouvelle
construction ou la confection de tout plan de division ou de subdivision d'un
terrain doit être préalablement autorisée par la
communauté." Or, nous disons: "ou par le comité exécutif
sur délégation générale ou particulière de
la communauté".
Le Président (M. Picard): Paragraphe a) adopté.
Paragraphe b).
M. Goldbloom: M. le Président, le paragraphe b) lie le
régistrateur en ce qui concerne des plans de division et de subdivision,
et lui dit: Vous n'approuverez rien sans la production d'un certificat
attestant que cette division ou cette subdivision est autorisée par la
communauté. Il nous semble essentiel de le faire si nous voulons que le
schéma régional soit valable.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Paragraphe b), adopté.
Paragraphe c).
M. Goldbloom: Je souligne, M. le Président, une
technicalité. Le régistrateur n'approuve pas, mais il enregistre.
Il n'enregistrera pas sans l'approbation de la communauté. Il en est de
même essentiellement, c'est-à-dire dans le sens
général de ce que nous faisons ici, pour les règlements
d'emprunt. En outre, pendant cette période, tout règlement
d'emprunt d'une municipalité concernant l'exécution de travaux
publics doit, lorsqu'il
est transmis au ministre et à la Commission municipale du
Québec pour approbation, être accompagné d'un avis de la
communauté ou du comité exécutif sur
délégation générale ou particulière de la
communauté.
C'est une chose que nous avons prévue pour le conseil
métropolitain du Haut-Saguenay, mais qui avait été
oubliée dans le cas de l'Outaouais.
M. Bédard (Chicoutimi): II demeure que le ministre n'est
pas lié par la recommandation faite.
M. Goldbloom: Non, le ministre conserve son autonomie de
jugement.
M. Bédard (Chicoutimi): II faut souhaiter qu'il soit
largement influencé dans le bon sens du mot.
M. Goldbloom: Oui, certainement! Une Voix:
Adopté.
Le Président (M. Picard): Paragraphe c) adopté. Le
nouvel article 8 c) est adopté. Article 8 d).
M. Goldbloom: Je pense qu'il y a lieu de le lire, M. le
Président. L'entente annexée au règlement no 1170,
adoptée le 3 mars 1975 par le conseil de la cité de Chicoutimi et
annexée à ce règlement pour en faire partie
intégrante, a vigueur et effet à l'égard des cités
de Chicoutimi et de Chicoutimi-Nord, ainsi que des villes de Bagotville,
Jonquière, Port-Alfred et Rivière-du-Moulin. Cette entente ne
peut cependant être modifiée qu'en suivant les il y a une
erreur de frappe, ce n'est pas "des" c'est "les" formalités
prescrites aux articles 474 a) et 475 de la Loi des cités et villes
selon le cas." L'article 15 de cette entente est abrogé. Cette entente
est valide pour l'année financière 1975 conformément
à son article 11 et nonobstant la date d'adoption du règlement no
1170 de la cité de Chicoutimi. En d'autres mots, M. le
Président...
En d'autres mots, M. le Président, l'entente qui porte sur le
transport en commun est valide et demeure en vigueur pour l'année
1975.
M. Bédard (Chicoutimi): Et aucune partie ne pourra se
délier de cet engagement.
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Comme nous avons eu l'occasion
d'en parler au début du projet de loi, je pense que le ministre peut
admettre que ceci ne règle pas l'ensemble du problème du
transport en commun dans le Haut-Saguenay, mais il règle quand
même le problème qui était toujours présent,
c'est-à-dire le danger toujours présent qu'une
municipalité puisse se retirer à ce moment-là.
M. Harvey (Jonquière): Pour un an et dans les conditions
actuelles.
M. Bédard (Chicoutimi): Seulement dans les conditions
actuelles.
M. Harvey (Jonquière): Si la politique gouvernementale
change...
M. Déziel: Est-ce que les sujets précités
ont donné leur consentement au règlement 1170 de Chicoutimi?
M. Harvey (Jonquière): Ils y participent actuellement.
M. Déziel: Ils y participent.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce sont déjà des
participations qui sont assurées.
M. Harvey (Jonquière): Cela les lie pour l'année
financière 1975, ils sont déjà dans une participation.
Le Président (M. Picard): Article 8, adopté.
Article 8 e).
M. Goldbloom: M. le Président, il s'agit de l'article 16
de la charte de la ville de Gatineau. C'est un article qui se lit comme suit:
"L'actif et le passif de chacune des municipalités mentionnées
à l'article 2 devient l'actif et le passif de la ville sauf pour les
dispositions imcompatibles dans la présente partie. Tous les terrains,
bâtiments, machinerie et outillage des municipalités
mentionnées à l'article 2 sont cédés à la
ville et ce pour une considération financière égale
à la valeur marchande en date du 1er janvier 1975 telle
qu'établie par le conseil et approuvé par la Commission
municipale du Québec. Le montant de la considération qui serait
alors payable respectivement à chacune des municipalités
mentionnées à l'article 2 doit servir à payer des
dépenses en immobilisation réparties sur l'ensemble des
biens-fonds imposables de l'ancienne municipalité ou à
réduire les taxes spéciales déjà à la charge
de l'ensemble des biens-fonds imposables de l'ancienne municipalité,
soit les deux à la fois."
M. le Président, la raison pour laquelle il semble
nécessaire d'abroger cet article, c'est que le tout est basé sur
la valeur marchande. Or, nous avons constaté qu'il y a des
propriétés pour lesquelles il est extrêmement difficile de
fixer une valeur marchande, parce qu'il n'y a pas de marché pour ces
choses. Il est vrai que l'on pourrait dire: Le coût de remplacement
pourrait servir comme mesure de la valeur marchande, mais tel n'est pas
toujours le cas. Ce n'est pas nécessairement la même chose. Pour
cette raison, il semble nécessaire d'abroger l'article et de permettre
des ententes pour fixer le montant de chaque transaction.
Le Président (M. Picard): Article 8 e), adopté.
Nous revenons maintenant au texte original pour l'article 9.
M. Goldbloom: M. le Président, il faudra ajouter l'article
8 e) à cette liste des articles qui ont effet depuis le 1er janvier
1975. Le texte devra donc se lire: "Les paragraphes b) et c) de l'article 1
ainsi que les articles 8 et 8 e) ont effet depuis le 1er janvier 1975."
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 8 e), c'est que
déjà des ententes avaient été conclues entre les
villes du Haut-Saguenay en ce qui regarde le transport en commun, et c'est le
but de la confirmation de la rétroactivité, quant à
l'application.
M. Goldbloom: Non, M. le Président, ce n'est pas cela,
parce qu'il s'agit là de l'article 8 d) qui porte sur le transport en
commun au Haut-Saguenay. L'article 8 e) concerne la ville de Gatineau et rend
rétroactive l'abrogation de l'article sur la valeur marchande.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, vous avez raison. Avec
tous les papillons qu'on a eus...
Le Président (M. Picard): Article 9, tel qu'amendé,
adopté. Article 9 a).
M. Goldbloom: Nous avons vu l'article 155 b), M. le
Président, tout à l'heure. C'est la fixation du tarif pour l'eau
potable et l'on attend le 1er janvier de l'an prochain pour appliquer cela aux
règlements déjà en vigueur.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, adopté. Le
Président (M. Picard): Article 10. M. Goldbloom:
Adopté.
Le Président (M. Picard): Ceci termine l'étude du
projet de loi no 34. Merci, messieurs!
La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 40)