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Commission permanente des affaires municipales
Jeux olympiques de 1976
Séance du mercredi 9 juillet 1975
(Quinze heures vingt-trois minutes)
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales est réunie cet
après-midi, aux fins d'entendre les explications des autorités
responsables de la tenue des Jeux olympiques de 1976, quant au coût des
installations olympiques et la tenue des jeux, quant au calendrier de
réalisation des travaux en cours et quant aux prévisions des
revenus des jeux.
Avant de faire la lecture des noms des députés qui forment
la commission, j'aimerais, dès le départ, saluer la
présence et souhaiter la bienvenue à une délégation
de sénateurs de l'Assemblée nationale française, qui est
ici en tournée et qui nous honore de sa présence à cette
première séance de la commission.
Les membres qui auront droit de vote à cette commission seront
les suivants: MM. Charron, Bédard (Montmorency), Bellemare (Johnson),
Boutin, Caron, Chagnon, Déziel, Goldbloom, Leduc, Léger, Ostiguy,
Perreault, Parent (Prévost), Roy, et M. Marchand. De plus, après
entente, MM. Bourassa, Lalonde et Malouin auront droit de parole et tout autre
député, qui voudra en faire la demande, pourra s'adresser
à la commission pour obtenir la permission de parler.
Je pense qu'il serait de mise, que nous procédions
immédiatement à la nomination d'un rapporteur pour cette
commission et j'aimerais suggérer à la commission que M. Lucien
Caron, député de Verdun, agisse comme rapporteur.
Adopté.
Alors, MM. du COJO, M. le maire, au nom de la commission, nous vous
souhaitons la bienvenue et, sans plus tarder, je cède la parole au
ministre des Affaires municipales.
Remarques préliminaires
M. Goldbloom: M. le Président, quand nous nous sommes
réunis, il y a bientôt six mois, je me suis permis de dire que les
yeux du monde entier étaient sur nous. Cela demeure vrai aujourd'hui.
Cela est vrai depuis et continuera d'être vrai jusqu'à la fin des
Jeux olympiques de 1976.
Il y a cependant une différence entre les séances que nous
avons tenues en janvier et celle que nous abordons aujourd'hui. C'est qu'en
janvier, nous nous posions la question: Devons-nous procéder? Est-il
possible de réaliser les Jeux olympiques de 1976 à
Montréal, au Québec, au Canda? Aujourd'hui, cette question ne se
pose plus. Nous nous sommes engagés. Effectivement, la conclusion que
nous avons tirée à la fin des séances de cette commission
parlementaire en janvier a été que nous étions
déjà, au moment où nous avons abordé la discussion,
rendus au point de non-retour. Cela est davantage vrai aujourd'hui. Donc,
l'esprit dans lequel nous devons aborder ces discussions aujourd'hui est
quelque peu différent de celui qui a présidé à nos
débats de janvier, c'est-à-dire qu'en janvier, nous nous sommes
posé la question. Aujourd'hui, nous pouvons poser des questions de
détail, obtenir des précisions quant au déroulement des
travaux, quant au financement des ouvrages en question, quant à
l'utilisation valable des installations, des équipements à la
suite de la tenue des Jeux olympiques. Mais nous ne pouvons remettre en
question la tenue des jeux et je crois, M. le Président, sentir dans
l'opinion publique, tant québécoise que canadienne, que mondiale,
un climat différent de celui qui présidait à nos
débats du mois de janvier.
Nous n'avons plus cette inquiétude vive: Est-ce que les jeux
auront lieu? Cette question a eu sa réponse positive. Mais cela ne veut
pas dire que tout est réglé, que tout est facile, que nous avons
tout l'argent nécessaire et peut-être tout le temps
nécessaire pour tout régler, pour tout faire ce qui a
été prévu. C'est cela que nous voulons savoir
aujourd'hui.
Le président de la commission parlementaire l'a souligné
dans sa courte présentation. Il s'agit de connaître le calendrier,
la conformité du calendrier réel à celui qui avait
été prévu, la relation entre les coûts prévus
au départ, les coûts prévus en janvier et les coûts
que l'on peut et doit prévoir aujourd'hui.
Pouvons-nous, effectivement, maintenir les prévisions de janvier
ou y a-t-il des modifications et, si oui, quelles sont-elles? Quelle est la
perspective pour ceux qui, en fin de compte, devront payer la note? Et nous
n'avons même pas identifié, de façon absolue et finale,
ceux qui devront payer la note.
Or, M. le Président, nous avons un travail sérieux
à faire, mais je voudrais en déterminant un cadre pour nos
discussions, un cadre qui n'est pas absolument rigide, proposer quand
même aux membres de cette commission, de partir du principe de la
considération fondamentale que les jeux auront lieu, que la
fierté des Montréalais, des Québécois, des
Canadiens fera en sorte que les jeux seront un succès, mais entre-temps
et je reviens à ce que j'ai dit en janvier, en hommes d'affaires, quel
est le bilan que nous pouvons prévoir et comment allons-nous
régler la note de ce qui aura lieu avec succès, mais qui
coûtera cher, cela est évident?
Et puisque cela coûtera cher, en hommes d'affaires, il faudra que
nous ayons l'oeil vigilant et que nous ayons des réponses très
précises de la part de ceux qui sont venus ici nous éclairer sur
le progrès de cette vaste entreprise, de cette entreprise très
importante pour l'avenir de Montréal et du Québec et du Canada,
les Jeux olympiques de I976.
Ce disant, je voudrais souhaiter la bienvenue à Son Excellence
l'ambassadeur Roger Rousseau,
au maire de Montréal, M. Jean Drapeau, au président du
comité exécutif, M. Gérard Niding, à ceux qui les
accompagnent, et je voudrais les inviter à échanger avec nous le
dialogue le plus franc possible pour que nous soyons, à la fin de cette
série de séances je ne prévois pas pour ma part que
cette série soit aussi longue que la première mais que
nous soyons davantage éclairés, que nous soyons en mesure de
connaître exactement le calendrier, exactement le financement, exactement
le déroulement qui nous mèneront vers la réussite des Jeux
olympiques de 1976.
Le Président (M. Gratton): J'aimerais ici faire une petite
mise au point à l'intention des techniciens des media d'information.
Nous n'avons sûrement pas d'objection à ce qu'au début
d'une séance d'une commission parlementaire on filme. Mais encore
faudrait-il que cela soit limité aux quelques premières minutes
et, en aucun cas, ne doit-on enregistrer le son à la commission. Je
demanderais la collaboration de tous les journalistes présents pour que
le tout se déroule d'une façon aussi sereine que possible.
L'honorable député de Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, aujourd'hui, dans cette
deuxième rencontre officielle du moins avec les
responsables de la réalisation des Jeux olympiques, il me fait plaisir
d'abord de leur souhaiter la bienvenue et de remarquer que, depuis les six
derniers mois, il s'est passé beaucoup de choses intéressantes
qui ont amené la réalisation de ce projet qui tient au coeur de
tous les Québécois, une approche beaucoup plus acceptable par
toute la population. Si on revient aux déclarations que le ministre des
Affaires municipales faisait en février, c'est-à-dire fin janvier
1975, le ministre, comme il l'a répété tantôt, nous
disait qu'il fallait que la commission parlementaire ainsi que toutes les
personnes directement impliquées dans la réalisation des jeux
aient un comportement d'homme d'affaires dans l'étude du financement des
jeux, ainsi que dans les décisions qui devront être prises
à la suite de cette étude. M. le Président, je ne veux pas
revenir sur l'ensemble des débats de cette commission parlementaire,
mais je dois quand même dire qu'une chose est claire. C'est que, depuis
la fin de la dernière séance de la commission parlementaire des
affaires municipales sur le sujet des Jeux olympiques, le principe de
l'autofinancement des jeux ne tient plus. C'est bel et bien avec un
déficit d'environ $250 millions au moins, et là je me
réfère à ce qui a été dit lors des auditions
de la commission parlementaire, que se solderont les Jeux olympiques de 1976.
Depuis ce temps, il a pu y avoir une projection de revenus à la hausse,
comme il y a eu aussi des dépenses assurées à la
hausse.
M. le Président, ce qui me frappe et ce qui ne peut pas manquer
de frapper le contribuable québécois, c'est que, depuis la fin
des séances de cette commission, le gouvernement de M. Bourassa ne
semble pas avoir accepté l'idée que l'organisation des jeux
entraînera le lourd déficit de $250 millions auquel j'ai fait
allusion tantôt. Tout est mis en oeuvre, on dirait, pour minimiser et
cacher la chose. On laisse les autorités de la ville de Montréal
parler encore d'autofinancement. On utilise des euphémismes en parlant
de grand écart. On essaie de mettre en application de nouvelles formes
de monnaie olympique, ce qui est louable en soi, mais nettement insuffisant, ou
de continuation, après I976, de la loterie, ce qui n'est qu'une taxe ou
subvention déguisée ou du moins une hypothèque sur des
revenus qui devraient aller au développement du sport. Tout cela pour
refuser d'affronter la réalité mise en évidence par la
commission parlementaire de janvier et février dernier.
Dans l'optique de ce que je viens d'énoncer, se comporter en
homme d'affaires signifie dans le concret trois choses bien précises. La
première, c'est que le déficit doit être
épongé immédiatement après la tenue des Jeux
olympiques pour qu'il ne devienne pas une hypothèque pour les
Québécois, et plus particulièrement pour les
Montréalais. Deuxièmement, le gouvernement fédéral
doit absorber la plus grande partie de ce déficit et le gouvernement du
Québec doit lui faire une demande officielle en ce sens
immédiatement. Troisièmement, un plan concerté
d'exploitation des installations olympiques doit être
préparé dès maintenant par les principales
autorités publiques concernées afin que la population puisse
profiter au maximum des retombées des jeux dès la fin de
ceux-ci.
M. le Président, la commission parlementaire d'aujourd'hui ne
doit pas être à la remorque des événements et
prendre acte de ce qui a été fait avant. La commission
parlementaire doit être une occasion de faire la nouvelle,
c'est-à-dire de prendre des décisions qui influenceront la
réalisation future de projets. La commission parlementaire doit
être capable d'obtenir de nos invités les renseignements
précis et officiels en ce sens.
M. le Président, sur le premier point concernant le
déficit qui doit être épongé immédiatement
après la tenue des jeux, la bonne raison, c'est que le principe
sous-jacent aux Jeux olympiques constitue un point de départ et non pas
un point d'arrivée pour le sport amateur au Québec. Toutes les
installations construites pour les jeux doivent pouvoir être
utilisées au maximum après les jeux par la population du
Québec en entier.
Or, si les Jeux olympiques accusent un déficit important et si,
ce qui est plus grave encore, pour justifier une politique d'autofinancement
infructueuse, on laisse couler le robinet de la loterie, par exemple,
jusqu'à ce que la baignoire olympique soit remplie, c'est toute cette
politique d'accès maximal aux installations olympiques qui sera
sérieusement hypothéquée à la base. Car si les
utilisateurs futurs des installations olympiques doivent assumer les
intérêts et l'amortissements d'une dette de $250 millions à
$300 millions, il est évident que seuls les riches auront le moyen de
payer ce qu'il en coûtera pour avoir accès à ces
installations.
Le deuxième point que je mentionnais tantôt,
c'est le fait que le gouvernement fédéral se doit de
participer au paiement du déficit puisqu'il en reçoit les
bénéfices. Il est important de déterminer dès
maintenant comment le déficit sera absorbé par les trois niveaux
de gouvernement intéressés, soit la ville de Montréal, le
gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada. Ce n'est pas quand
la ville de Montréal aura été étranglée par
des emprunts qui dépassent ses capacités financières et
que le gouvernement du Québec aura dû mettre de côté
ses propres priorités, plus grandes, pour venir à son secours
qu'il sera temps de se mettre à genoux devant Ottawa pour
quémander sa pitié.
C'est dès maintenant qu'il faut savoir à quoi s'en tenir
quant à la participation d'Ottawa. C'est pourquoi nous
réitérons que le gouvernement Bourassa doit faire
immédiatement une demande en bonne et due forme au gouvernement
fédéral pour que celui-ci assume sa juste part de déficit.
Il y a d'excellentes raisons pour lesquelles Ottawa devrait accéder
à cette demande. D'abord, parce qu'il est responsable d'une large part
de l'augmentation des coûts par la lenteur qu'il a mise à adopter
sa première loi sur le financement des jeux et, d'autre part, à
cause de son incapacité à contrôler l'inflation. Le rapport
de la firme Lalonde, Valois, Lalonde, Lamarre et Associés a
estimé que, pour le seul parc olympique, le retard dès le
début des travaux a occasionné une augmentation de $79 millions.
L'inflation normale a occasionné une hausse de $80 millions.
Donc, si on ne tient pas compte que de ce seul facteur, sans parler de
ce que le Canada retirera des jeux en termes de prestige international, de
rentrée de devises, de hausses de revenus fiscaux, il est normal que le
gouvernement fédéral assume sa juste part du déficit. Or,
jusqu'à maintenant, le gouvernement fédéral a fait la
sourde oreille. M. Trudeau, M. Chrétien, M. Drury et M. Mackasey ont
affiché à ce propos une attitude in-compréhensive. M.
Trudeau a par exemple déclaré que l'aide fédérale
se limiterait à la frappe de la monnaie olympique, pièces d'or et
pièces d'argent, qui s'autofinance, donc qui ne coûte rien au
fédéral, aux timbres, à la loterie, à la
coopération au chapitre de l'immigration et à la collaboration de
la gendarmerie et de l'armée pour fins de sécurité. Un peu
plus et Ottawa annoncerait qu'il fait un cadeau aux Québécois en
acceptant de placer des agents d'immigration aux aéroports.
M. le Président, aux dernières nouvelles, les
Québécois paient encore la moitié de leurs impôts
à Ottawa. Ottawa doit donc, M. le Président, assumer pleinement
sa part de responsabilité et non pas se limiter à quelques
mesures législatives qui découlent de ces prérogatives
constitutionnelles, et lui permettent de faire bonne figure, sans vraiment
délier les cordons de sa bourse.
Comme d'habitude, on voudrait que les Québécois retirent
tous les inconvénients du système fédéral, sans en
partager les avantages. Au Canada le prestige, l'honneur, le crédit, et
au Québec et aux Québécois seuls, les frais
d'opération.
Cela est d'autant plus vrai que le Québec ne participera pas
officiellement à la XXIe Olympiade, les athlètes
québécois étant intégrés dans
l'équipe canadienne. On sait déjà quel pourcentage de
Québécois feront partie de I équipe canadienne, à
regarder le nombre de Québécois qui se promènent à
l'intérieur de l'équipe canadienne dans les différentes
compétitions mondiales.
Il paraît donc ridicule que, d'une part, les
Québécois assument seuls les responsabilités et le
financement des équipements de l'organisation des jeux de 1976 et que
d'autre part, ils en épongent en entier le déficit.
Le Parti québécois demande donc au gouvernement de sortir
de sa léthargie et de son attentisme et d'exiger d'Ottawa sa
participation au financement des jeux.
Le troisième point, concernant le plan d'exploitation
post-olympique: les installations doivent être élaborées
immédiatement. Les commissions parlementaires sont souvent
convoquées en retard, à notre avis, lorsqu'il devient difficile
de remédier à quoi que ce soit.
Pourtant s'il est un dossier dans lequel il faut toujours être un
pas en avant sur l'actualité canadienne, c'est bien celui des Jeux
olympiques. Alors que, dans un premier temps, nous sommes appelés
à étudier le coût des Olympiques, nous croyons qu'un
deuxième volet devrait être ajouté à cette
discussion et qu'un tour d'horizon devrait être fait, pour savoir ce
qu'il adviendra des installations olympiques et comment elles seront
utilisées pour la rentabilité maximum du sport amateur et la
meilleure condition physique des Québécois.
Nous savons que, par exemple, l'Association des professionnels de
l'activité physique du Québec, l'APAPQ, a proposé
dernièrement un plan d'utilisation concret des installations olympiques
de Montréal au ministère de l'Education et à la Commission
des écoles catholiques de Montréal, le tout dans le cadre de la
politique du ministère, concernant l'implantation de programmes
d'éducation physique à l'élémentaire.
Selon l'APAPQ, ce plan pourrait donner accès aux installations
olympiques à 4,000, 5,000 et 6,000 jeunes par jour, de tous les milieux
de la ville de Montréal et notamment ceux des milieux
défavorisés.
Ceci n'est qu'un exemple, mais c'est pour illustrer que tant que la
ville de Montréal n'aura pas élaboré un plan concret de ce
qu'il adviendra du complexe olympique, les objectifs d'utilisation de ces
installations, le genre d'activités qu'on veut y conduire, le genre de
population qu'on veut atteindre, il sera extrêmement difficile de savoir
où l'on s'en va.
D'ailleurs, c'est une question que j'avais posée au maire
Drapeau, en janvier 1974. A ce moment-là, le maire Drapeau m'avait dit
qu'il y avait un projet en ce sens et que dans quelque temps, très
tôt, il aurait un projet précis à nous montrer.
J'espère qu'il l'a aujourd'hui, M. le Président.
A un an des jeux, cela devrait être tout à fait le
contraire de l'affirmation de tantôt, c'est qu'on de-
vrait être prêt; ce n'est pas le jour des Jeux olympiques
que la ville de Montréal devrait avoir un plan pour l'utilisation des
installations qui vont coûter si cher. Lors des séances de la
commission parlementaire de janvier, il était peut-être un peu
prématuré de discuter de ce genre de choses. La ville de
Montréal n'avait peut-être pas une idée précise de
ce qu'elle entendait faire de ces installations. Mais le temps a passé
et nous avons la ferme intention de soulever certains points, avec la ville de
Montréal, au cours des débats de cette commission et de l'amener
à nous parler plus concrètement de ses plans à
l'avenir.
En terminant, je voudrais déplorer l'absence, aujourd'hui, de M.
Austin Page, qui devrait être présent à cette commission
parlementaire pour nous donner les éclaircissements
supplémentaires même si le COJO a obtenu certains renseignements
de M. Page, concernant les revenus possibles de la monnaie olympique en argent,
comme celle en or, qui est en projet au gouvernement fédéral
actuellement. Il serait très important d'avoir sa participation, puisque
le déficit possible prévu dépend en large part, non
seulement des coûts prévisibles que nous avons actuellement, mais
aussi des revenus possibles. Il est impossible de discuter uniquement de
chiffres qui seraient des prévisions d'autres personnes que celles qui
sont directement responsables de ces chiffres; ce n'est pas, le COJO mais le
représentant de la monnaie olympique, soit M. Page. Je demanderais au
ministre, si c'est possible, tantôt, de voir à le convoquer, de
façon que ce soir ou demain matin nous ayons les chiffres les plus
précis possible. Ainsi on ne quittera pas cette commission parlementaire
avec des doutes, mais on saura exactement à quoi s'en tenir quant aux
revenus et aux dépenses.
Le Président (M. Gratton): Le ministre d'Etat au Conseil
exécutif.
M. Lalonde: M. le Président, seulement à propos des
dernières remarques du député de Lafontaine, j'avais
parlé avec le député, avant la convocation de la
commission parlementaire, de la présence des responsables de la tenue
des Jeux olympiques. Mais je crois que nous devons tout d'abord examiner avec
les principaux responsables, soient les membres du COJO et de la ville de
Montréal, toutes les données relatives aux dépenses, aux
coûts et aussi aux revenus.
Nous savons que le COJO a un service des revenus et est informé
quasi quotidiennement, c'est-à-dire de façon continue, sur le
déroulement des programmes de financement, des programmes
extraordinaires de financement. Mais il n'y a aucun doute que nous n'avons
aucune objection, si la commission y agrée, d'inviter non seulement M.
Page, mais tout autre témoin que la commission croira utile ou
nécessaire pour l'éclairer.
Alors, je crois que cette décision devrait être prise
après avoir entendu les responsables du COJO.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, quelques brefs commentaires.
Comme on vient de le signaler, les jeux sont acceptés actuellement, les
décisions sont prises et nous avons franchi le point de non-retour. On
ne peut plus penser, à ce moment-ci, reculer, parce qu'il s'agirait
là d'une perte de centaines de millions de dollars qui ne pourraient
être récupérés d'aucune façon. Je pense que
les questions que se posent non seulement les Montréalais, mais les
Québécois, actuellement, c'est de savoir à combien a-t-on
estimé le coût des jeux? Quels seront les revenus possibles?
Quelles seront les dépenses, à savoir quel sera le déficit
définitif?
On parle de $150 millions. On a parlé de $200 millions. On a
même parlé de $250 millions. Ce sont des choses que nous ignorons
actuellement, mais j'espère bien que nous serons en mesure, d'ici la fin
des travaux de cette commission parlementaire, de savoir exactement à
combien le déficit s'élèvera.
M. le Président, il y a une troisième question que les
gens se posent: Qui va payer le déficit? On a beaucoup dit, surtout
à la commission parlementaire qui a siégé aux mois de
janvier et février 1975, que le principe d'autofinancement des jeux
était retenu. Le maire Drapeau l'a dit et l'a
répété devant la commission parlementaire, mais il avait
également ajouté: A condition toutefois qu'on permette au robinet
de continuer à être ouvert après la tenue des jeux,
à savoir que la loterie olympique puisse être
continuée.
On se rappellera, M. le Président, que le ministre provincial des
Finances, à ce moment, avait exprimé certaines réserves,
voire même des objections, puisqu'il se prépare, lui, le ministre
des Finances, à instituer la Loto du millionnaire immédiatement
après la tenue des Jeux olympiques.
M. le Président, ce sont des questions au sujet desquelles nous
ne connaissons pas les décisions gouvernementales. Nous ne connaissons
pas non plus les décisions du gouvernement fédéral
à ce sujet. Je pense que la commission parlementaire devrait nous
permettre, à ce moment-ci, de faire la lumière sur ces questions,
et je formule le voeu j'insiste sur ce point que cette commission
parlementaire ne serve pas de couverture, encore une fois, au laisser-faire
gouvernemental pour que deux, trois, quatre mois après la tenue des
séances d'une commission parlementaire, on fasse part des
décisions qui auront été prises, à la suite de
changements dont les membres de la commission n'ont pas été
informés.
J'estime, M. le Président, que si on veut donner un rôle
véritable à cette commission parlementaire, il faudra qu'elle
serve justement à informer la population québécoise. Il
faudra qu'elle permette au gouvernement de nous faire connaître ses
intentions. Il faudra que le gouvernement j'endosse mon collègue
de Lafontaine là-dessus nous dise clairement son intention
relativement à sa demande d'aide au gouvernement fédéral,
c'est-à-dire que ce n'est pas une demande d'aide comme telle, mais
plutôt une demande de participation au déficit du gouvernement
fédéral, de façon que le gouvernement
fédéral fasse connaître son intention quant au pourcentage
du
déficit qu'il devra assumer. Je dis bien qu'il devra assumer.
M. le Président, il y a un autre point aussi sur lequel nous
allons insister. Nous voulons savoir également à quoi serviront
ces installations après les jeux. Est-ce que ces installations serviront
effectivement à promouvoir le sport au Québec, le sport amateur
en particulier? Est-ce qu'elles permettront également au sport
professionnel de se développer? Est-ce qu'on pourra en retirer des
revenus?
Ce sont toutes des questions que nous nous posons, parce que, avec des
installations qui coûtent des centaines de millions de dollars, si on ne
prévoit pas maintenant quels seront les moyens qui seront pris quant
à leur utilisation et quant à leur financement, nous risquons
d'avoir des éléphants blancs sur les bras, qui risquent de grever
non seulement le budget de la ville de Montréal, mais qui risquent de
grever aussi le budget de la province.
M. le Président, je n'ai pas d'autres commentaires à faire
à ce moment-ci. Disons que je veux tout simplement me limiter à
poser des questions. Ce sont des questions que la population se pose, et je
formule encore le voeu je m'excuse de me répéter, M. le
Président, mais j'insiste sur ce point qu'au cours de cette
commission parlementaire, nous puissions être éclairés et
connaître les décisions du gouvernement provincial.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, le 17 juillet
I976, le Canada, le Québec et Montréal deviendront le point
d'attraction de l'univers entier à cause des Jeux olympiques. Des
millions de personnes pourront voir, de tous les coins du globe, les
débuts de cet événement historique.
A douze mois de cette date, n'est-il pas impératif que tous les
Canadiens, particulièrement tous les Québécois, puissent
faire front commun pour préparer ce moment où chacun sera
directement impliqué?
La commission parlementaire, aujourd'hui, est convoquée pour
entendre les autorités compétentes nous fournir des chiffres
quant au budget et quant à la réalisation de ces jeux. Mais cette
commission parlementaire aussi nous fournit cette occasion merveilleuse de
rendre témoignage à la vérité, de dire publiquement
combien nous sommes reconnaissants à tous ces gens qui, personnellement,
en commençant par le maire de Montréal, M. Drapeau, Son
Excellence M. Rousseau et tous ces dévoués collaborateurs, ont
fait une oeuvre gigantesque dans des situations extrêmement
compliquées, répondant tous les jours à une foule de
questions et, particulièrement, en étant inquiets du sort de leur
travail, de leurs soucis et, particulièrement, des inquiétudes
relativement à ce qu'on voulait voir se réaliser chez nous.
Je demande donc qu'on cesse de laisser planer toute forme de doute,
d'incertitude et que chacun prenne donc ses responsabilités afin de
faire de l'événement historique des Jeux olympiques de
Montréal le succès que notre pays, que notre Québec et que
notre population méritent.
Souvenez-vous des 50 millions de personnes, de visiteurs qui sont venus
de partout en I967 et qui ont apporté au Québec un prestige
illimité. Que valent les piastres, que valent les millions devant cette
persuasion que nous fournissons à tous ceux qui nous visitent et
particulièrement, devant cette bonne réputation qu'on offre en
réalisant ces Jeux olympiques?
C'est pourquoi je suggère, en reconnaissant que le comité
organisateur des Jeux olympiques a accompli à ce jour un travail
extraordinaire dans un climat extrêmement difficile, que nous lui devons
l'hommage qu'il mérite.
Je suggérerais aussi que le premier ministre du Québec
provoque une rencontre avec le premier ministre du pays, avec Son Excellence M.
Rousseau, Son Honneur le maire de Montréal et M. Bourassa
lui-même, afin d'établir, en définitive, aujourd'hui,
demain peut-être, non pas après les jeux, mais
immédiatement, le partage des responsabilités financières
relativement à la tenue de ces jeux.
Et sur cela, M. le Président, je suis d'accord avec le
député de Lafontaine ainsi que le député de...
Le gouvernement fédéral a joué un certain
rôle pour la tenue et le financement de ces jeux, et je dis un certain
rôle. Je suis persuadé que cette participation n'est pas à
l'égale de sa responsabilité canadienne. Un acte de foi s'impose,
aujourd'hui, pour assurer le succès de cette grande oeuvre de paix et
d'unité canadienne.
Le Québec a mis sur pied des structures pour faciliter la tenue
de cette grande démonstration. La ville de Montréal a
été, avec son maire extrêmement dévoué, le
pivot de toutes ces démarches.
L'Opposition a fait un travail de surveillance extrêmement
nécessaire. Les media d'information ont, eux aussi, joué un
rôle des plus importants et nous les louons pour cette grande
participation. J'affirme que la réalisation de cette suggestion
permettra d'éliminer enfin, dans l'esprit de la population, tout doute
pouvant subsister actuellement au sujet des Jeux du Québec et je
formule, M. le Président, en terminant, mes voeux les meilleurs pour le
succès des Olympiques I976.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre des
Affaires municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, l'honorable
député de Johnson a parlé, il y a quelques instants, d'un
acte de foi. Nous en avons posé un à la clôture des
séances de cette commission, en février. Je pense que le
deuxième devra attendre la fin des travaux de cette commission. A cette
fin, j'aimerais suggérer que nous entendions, s'il est consentant, son
excellence l'ambassadeur Roger Rousseau, au nom du COJO, nous indiquer le
progrès des travaux dont son organisme est responsable. Cela nous
permettra ainsi de le questionner, de façon serrée, comme
d'habitude, sur
les réussites qu'il doit nous fournir avant que les jeux ne
puissent avoir lieu.
Le Président (M. Gratton): Excellence.
Dépôt du rapport d'étape du
COJO
M. Rousseau: M. le Président, il me fait plaisir
aujourd'hui de vous présenter notre deuxième rapport
d'étape sur l'organisation des jeux de la 21e Olympiade. Lors de la
dernière session de la commission parlementaire des affaires
municipales, nous avons fait un tour d'horizon des activités du COJO.
Nous avons passé en revue le mandat du COJO en fonction du choix du
comité international de présenter les jeux à
Montréal.
Le Président (M. Gratton): Excellence, pourriez-vous
rapprocher le micro un peu, s'il vous plaît?
M. Rousseau: C'est assez difficile parce qu'il est de l'autre
côté de la table.
M. Roy: M. le Président, est-ce que son excellence aurait
une copie de son discours à nous remettre?
M. Rousseau: Avant de continuer, si vous le permettez M. le
Président, nous allons distribuer aux membres de la commission, le
rapport que nous devons présenter et dont mon allocution fait partie.
Alors, voulez-vous M. Gagnon, faire passer... Voulez-vous que je continue ou
voulez-vous que...
Le Président (M. Gratton): Continuez pendant qu'on fera la
distribution.
M. Rousseau: Merci. Nous avons également brossé un
tableau de l'organisation générale du COJO, de ses finances, de
ses structures administratives et opérationnelles et enfin du personnel.
La formule d'autofinancement a également été
examinée en détail. Tous les postes des revenus et
dépenses, opération et installation, relevant du COJO ou de la
ville de Montréal, ont fait l'objet d'une présentation et d'une
étude approfondie. Les contrats intervenus entre les Terrasses Zaro-lega
Inc. et le COJO pour la construction et le financement du village olympique ont
été étudiés à fond, et pour donner suite aux
recommandations de la commission, ces ententes ont fait l'objet de nouvelles
négociations. Les lieux de compétition et d'entraînement,
administrés par la ville de Montréal et le COJO, ont
été analysés individuellement en mettant l'accent
particulièrement sur les coûts et sur les
échéanciers. Le rapport que nous déposons aujourd'hui
permettra à la commission de faire le point à ce jour sur les
dossiers relevant de la juridiction du COJO.
Notre intention première est de renseigner la commission sur tous
les aspects de l'organisation du financement, de la construction et des
échéanciers, conformément aux règles olympiques et
à nos engagements en vertu de notre mandat. Nous donnerons à la
commission des états estimatifs des coûts de la construction du
village olympique et la révision en date de ce jour de ces devis
estimatifs.
Nous présenterons également à la commission les
échéanciers de ce centre d'hébergement des
athlètes. Nous vous communiquerons aussi les résultats des
négociations avec les Terrasses Zarolega Inc., négociations
entamées selon les voeux formés par cette commission. Les
négociations ont touché deux volets en particulier, les
honoraires des promoteurs et le financement du projet. La construction des
aménagements et des installations fera l'objet d'une présentation
détaillée, ces aménagements comprenant les coûts,
les échéanciers et les travaux en cours à Kingston
où se dérouleront les compétitions de voile. Le budget des
opérations sera également déposé à la
commission. Ce document permettra aux membres d'analyser les prévisions
budgétaires pour les exercices financiers se terminant le 30 avril 1976
et 1977. Vous trouverez dans ce document la description de tous les
sous-projets du COJO et les prévisions budgétaires pour chacun
d'eux.
Le budget des opérations du COJO avait été
originalement établi à $60 millions. En février dernier,
nous vous avons informé que ces dépenses étaient alors
passées à $74 millions. Le COJO n'a pu se soustraire aux
pressions inflationnistes que tous les gouvernements, les entreprises et les
populations subissent depuis déjà, malheureusement, quelque
temps. Le budget des opérations s'établit maintenant à
$87,138,000 dont $17,083,000 ont déjà été
engagés au cours des trois derniers exercices financiers. Les
prévisions pour l'année en cours s'établissent à
$34 millions et celles de 1976/77 à $36,055,000. L'accroissement des
dépenses se trouve principalement au poste des salaires. Au chapitre des
frais d'installation relevant de la ville de Montréal, les derniers
coûts étudiés par la commission se chiffrent par $511
millions, les dernières évaluations de ces coûts totalisent
maintenant $597 millions. En contrepartie, les revenus des programmes de la
monnaie olympique, lesquels étaient estimés à $100
millions, indiquent présentement qu'ils pourront rapporter $160
millions. Nous avons à ce jour recueilli de la vente de la monnaie
olympique $22.3 millions et versé à la ville de Montréal
une somme de $40 millions. La différence de $17.7 millions provient des
ventes de la loterie olympique au Québec qui ne font pas l'objet de
contraintes dans l'entente entre la ville de Montréal et le COJO.
Comme vous le savez, nous espérons d'un moment à l'autre,
l'approbation du bill 63 nous permettant la frappe de monnaie d'or. Nos
programmes, suivant les estimations du programme de la monnaie olympique du
ministère des Postes à Ottawa, devraient grossir nos revenus de
$25 millions à $40 millions.
Le personnel du COJO s'élève actuellement à 525
employés permanents et les dernières prévisions indiquent
qu'en tenant compte des employés temporaires, le COJO aura en
période de pointe quelque 20,000 employés.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que c'est le
désir de la commission de procéder immédiatement aux
questions à l'endroit de son excellence M. Rousseau? Le ministre des
Affaires municipales.
Contrat avec Zarolega
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que la question la
plus brûlante qui nous vient à l'esprit est celle qui porte sur le
contrat avec les entreprises Zarolega; qu'est-ce qui arrive de ce contrat,
quelle est la nature actuelle de ce contrat? On se rappellera que, lors de nos
séances en janvier, nous avions demandé une nouvelle
négociation. Vers la fin de ces séances, nous avons eu un rapport
qui indiquait une certaine amélioration du contrat, amélioration
en termes de l'intérêt du bien commun.
Nous avons, par la suite, entendu ce que je dois qualifier de rumeur,
voulant qu'en fin de compte il n'y ait pas eu tant d'amélioration que
cela dans le contrat et que l'on s'expose, malgré des modifications,
à payer des sommes considérables pour acquérir un village
olympique et un village qui serait, par la suite, un immeuble vendu en
condominium ou loué à ceux qui pourraient en payer le prix.
Je pense qu'il est essentiel que nous demandions à son excellence
M. Rousseau de faire le point sur ce contrat et de nous indiquer en même
temps comment se déroule la construction. Est-ce que le calendrier est
respecté, est-ce que nous serons en mesure de recevoir les
athlètes dans ce village et est-ce que le village sera celui que le COJO
avait prévu quant à sa forme, quant à sa capacité
de recevoir des athlètes, quant à son utilité? Y a-t-il
des problèmes que vous avez eus et qui n'avaient pas été
prévus? Mais surtout quelle est la nature exacte des arrangements
financiers avec Zarolega pour la construction du village?
M. Rousseau: M. le Président, si vous me le permettez, je
vais demander à la commission d'aller au sommaire du rapport, j'aimerais
faire le tour des questions dont nous allons discuter avec vous. Il y a le
village olympique, et nous voulons passer complètement à travers
le village olympique avec vous. Si je puis répondre un peu moins en
détail pour le moment, depuis que nous avons vu la commission en
janvier, nous avons eu des négociations très serrées avec
Zarolega. Si vous vous rappelez, nous avions une lettre d'intention qui avait
été acceptée ici donnant de nouvelles conditions. Ces
conditions nous rendaient la vie même très difficile. Alors nos
négociations, nous allons vous en donner les résultats en
détail un peu plus tard dans le rapport. Cela vous permettra de voir
exactement où nous en sommes pour le village, pour la question de
négociations des finances, si le village lui-même est ce à
quoi vous vous attendiez; c'est exactement le même village avec des
aménagements spécifiques.
Au troisième point de notre rapport, nous allons discuter du
village en détail, tant des transactions, de la révision de
coûts que de l'échéancier.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Saint-Jacques.
M. Charron: M. le Président, si je comprends bien la
dernière intervention de M. Rousseau, en réponse au ministre des
Affaires municipales, c'est que vous souhaiteriez que nous procédions
selon l'ordre même de votre rapport, c'est-à-dire que nous
touchions la question du village olympique en troisième lieu. Si le
ministre des Affaires municipales avait cette question comme la plus
brûlante à son esprit, vous avez dans votre rapport inscrit, en
tout premier lieu, l'estimation du déficit probable. Je pense que
l'affaire du village olympique, l'affaire du contrat avec Zarolega n'est qu'un
point de toute la situation. Ce qui nous intéresse et devrait nous
préoccuper prioritairement, c'est d'établir le fameux bilan des
revenus et dépenses. Ainsi, cette lumière une fois donnée,
nous pourrons aborder la question des Terrasses Zarolega sous un autre angle,
une fois que nous connaîtrons l'ensemble de la situation
financière des ieux.
Est-ce bien ce que vous avez voulu faire en nous proposant le rapport
comme cela?
M. Rousseau: Exactement. Si c'est possible, M. le
Président. Si nous vous donnons toute l'information, je crois que vous
aurez une idée globale et les questions seront beaucoup plus directes;
vous pourrez aller beaucoup plus en détail.
Si on pose des questions avant le rapport, je crois que vous allez
devancer vraiment l'information que nous pouvons vous donner.
Le Président (M. Gratton): II semble que la commission
soit d'accord sur cette façon de procéder.
M. Rousseau: Si vous permettez, j'ai avec moi plusieurs de mes
collègues: M. Simon Saint-Pierre, le vice-président executif, M.
Farmer, qui vous parlera de billetterie, M. Yves Morin, notre contrôleur,
M. Michel Guay, qui est le directeur général de la construction
et de la technologie, M. Jean-Pierre Roy, qui est notre mandataire pour le
village, et M. Harold Gordon, qui a été l'avocat pour le
village.
Nous avons ici, devant vous, une délégation qui pourra
répondre à vos questions suivant le programme que nous vous
offrons.
Voulez-vous que nous continuions avec notre construction ou si vous
préférez que la ville passe maintenant?
M. Léger: Je n'ai pas d'objection. Je pense qu'il est
peut-être plus logique de suivre le dossier comme tel. D'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): Alors, on va suivre le rapport
du COJO. M. Saint-Pierre.
M. Saint-Pierre (Yvon): M. le Président, il était
prévu, si l'on suivait l'ordre du rapport, de discuter, à
l'article 2, tout ce qui concerne la construction: les constructions
principales, qui sont celles
du parc olympique, et les installations de la ville, suivies des
constructions dont COJO a directement la charge.
Le Président (M. Gratton): D'accord. Est-ce que vous avez
une affirmation à faire avant qu'on procède aux questions ou si
vous voulez...
Programme de construction
M. Rousseau: Nous voudrions toucher à la construction,
globalement, ce qui veut dire la construction de la ville et notre
construction. Vous savez, nous avons la liste A, qui est la ville de
Montréal, et la liste B, qui est la liste du COJO même.
Pour l'article de la construction, si nous nous en tenons à la
construction, nous aimerions que la ville passe la sienne et que nous
continuions avec la nôtre après cela.
Le Président (M. Gratton): C'est M. le maire qui nous fera
la première partie. M. Drapeau.
Stade olympique
M. Drapeau (Jean): M. le Président, je suis heureux de me
retrouver ici comme collaborateur aux travaux de l'Assemblée nationale.
Je crois qu'il serait peut-être intéressant de commencer par
distribuer certains documents aux membres de la commission. Cela pourra leur
permettre de suivre plus facilement.
Nous avons apporté, cette fois-ci, une maquette miniature si on
la compare aux dimensions de celle du mois de janvier. Nous avons pensé
que cela pourrait être utile afin de se référer aux divers
éléments le cas échéant.
Je n'entreprendrai pas de répéter la description que j'en
ai déjà faite, mais comme il pouvait se trouver que des membres
présents en janvier ne soient pas présents aujourd'hui, il y a
là une maquette, extrêmement fidèle, représentative
des travaux en cours d'exécution. Le cas échéant, on
pourra y référer en toute confiance et certitude
d'exactitude.
Je prie maintenant que l'on procède à la distribution d'un
premier album de photographies très récentes. Il est beau d'avoir
la maquette, mais si la commission était à Montréal cet
après-midi, qu'est-ce qu'elle verrait?
Elle verrait ce qu'elle va voir dans le cahier qui est distribué,
puisque les photos ont été prises il y a à peine quelques
jours. Il y en a qui ont été prises le 7 juillet, d'autres le 4
juillet. Ce sont donc des photos extrêmement récentes.
Je crois qu'il ne serait pas mauvais, très brièvement,
dès que tous les membres auront leur exemplaire, qu'on fasse une revue
sommaire.
Je pense que les députés seront heureux de conserver dans
leurs archives ce document qui leur est personnel. Ils pourront y
référer plus tard. La première photo est la photo de la
maquette qui est devant l'assemblée. L'autre, la suivante, c'est le parc
olympique, une vue aérienne prise le 7 juillet. En haut à droite,
le hall des sports auquel on se réfère communément sous le
nom de vélo- drome, mais comme il sert à beaucoup plus que le
cyclisme, c'est plutôt un hall des sports. A gauche, c'est le dôme
de ce qu'on appelle le centre de natation, au-dessus duquel
s'élèvera le mât. Donc ce qu'on voit à gauche comme
construction, c'est ce qu'on voit sur la maquette au bas du mât. C'est
là que se trouvent toutes les installations de natation.
Et si on regarde, de gauche à droite, en passant par la partie
supérieure, revenant vers le centre inférieur et remontant vers
la droite supérieure, on voit une série de poteaux, de piliers,
de forme courbe, d'abord droite, verticale et courbe ensuite. C'est la
série de piliers, de poteaux, de consoles sur lesquels reposeront tous
les éléments constitutifs du grand stade.
On voit mieux ces éléments de poteaux et de consoles sur
la photo suivante. On appelle poteau la partie qui va jusqu'au-dessus du
tailloir, le tailloir étant la pièce qui, partant d'en bas, se
trouve de teinte un peu différente et de forme un peu différente
et jusqu'au premier bloc, au-dessus de cette partie où il y a une partie
en saillie. On appelle couramment cela les poteaux parce que c'est en ligne
absolument verticale. A partir de ce tailloir ont été
posés des voussoirs qui ont différentes formes, de façon
à incliner le poteau qui va rejoindre le fléau, la partie
supérieure, le tout constituant les consoles.
La photo suivante offre une autre vue, et les deux autres d'ailleurs
où on voit bien se dessiner les courbes, et où on voit bien se
dessiner ensuite le commencement de console au-dessus du vous-soir de
tête. Il y a, perpendiculaire à ce poteau incliné, le
début du fléau. La photo suivante, c'est une autre vue montrant
bien qu'à une certaine hauteur, la console commence à reposer sur
le poteau incliné, et les voussoirs sont posés alternativement
l'un à gauche, l'un à droite jusqu'à ce que, se
référant à la maquette, toutes les consoles auront
poussé jusque vers le centre où on voit l'anneau technique en
forme d'ellipse.
Sur la photo suivante encore, on voit très bien ce que j'appelais
tout à l'heure le tailloir, c'est ce bloc de béton, à
forme plus angulaire que les autres. La photo suivante donne une vue
rapprochée du début du fléau. La photo suivante donne une
très bonne idée de la coupole du centre de natation au pied du
mât.
Les deux autres photos montrent également le travail constitutif
de cette coupole qui sert de toiture au centre de natation. Les photos
suivantes montrent également différentes vues.
Plus loin, en bas, je l'exhibe ici pour qu'on puisse suivre où je
suis rendu, c'est une photographie prise en dessous de la toiture du hall des
sports ou du vélodrome. A la page suivante, on voit deux photos dont
une, en partie, montre la toiture du hall des sports et, à la partie
basse, on voit les supports, la structure sur laquelle viendront se poser les
gradins, qui sont déjà préfabriqués et qu'il ne
reste qu'à mettre en place. C'est exact du côté sud. Du
côté nord, les structures sont en construction de même que
les aires de vestiaires et de restaurants.
La photo du bas donne une vue aérienne des travaux de garages de
stationnement. La photo suivante, également.
Si on tourne une ou deux pages plus loin, on voit une vue, qu'on dit ici
vue aérienne, le tétraèdre et les conduits de Bell Canada,
c'est le coffrage du tétraèdre, c'est-à-dire cette
espèce de pyramide à quatre branches renversées sur
laquelle la dalle du viaduc sera posée. On sait que ce viaduc
constituera un élément de la rue Sherbrooke afin de relier le
parc olympique, au sud de Sherbrooke, au parc public et au Jardin botanique qui
sont situés au nord.
La dernière photo montre le progrès des travaux de la
reconstruction de la rue Sherbrooke, en vue vers le boulevard Pie IX, à
partir d'à peu près le chalet du golf.
Je pense que je demanderais également qu'on dépose aux
archives de la commission ces photos agrandies que les membres pourraient.
Elles sont encore plus récentes et je pense qu'il serait utile qu'on les
regarde pour avoir un peu plus de détail. Les membres pourraient les
regarder et les faire circuler de l'un à l'autre.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: Je voudrais demander, si c'était
possible, pour qu'on puisse suivre de très près...
J'apprécie beaucoup les photos que le maire nous montre. C'est une
façon de voir de plus près ce qui se passe aux chantiers. Je
pense que cela intéresse tout le monde, mais pour qu'il y ait une
façon logique de suivre les coûts des installations, je pense que
la commission parlementaire devrait partir des chiffres officiels que la ville
de Montréal nous avait donnés, en janvier 1975, et les comparer
aujourd'hui, pour chacun de ces éléments, avec le niveau de prix
auquel on en est rendu pour chacun de ces éléments de
façon que, partant de ce qui a été affirmé en
janvier 1975, nous sachions, aujourd'hui, exactement où on en est
rendu.
Si on se rappelle bien, en janvier 1975, alors qu'on discutait de la
possibilité d'avoir un autre stade qui pourrait être
installé avec la base de ce qui était construit, M. le maire nous
avait apporté des chiffres nous disant qu'il y avait possibilité
de descendre le prix du stade, qui était à ce moment de $310
millions, de $60 millions. Il avait, à ce moment, amené des
coupures sur certains points, certains objets comme les coûts sur les
funiculaires, sur le toit semi-automatique, sur le coût de l'acier
précontraint, les aménagements extérieurs, le
stationnement Viau.
Pour que nous puissions suivre de près et que la commission
puisse comprendre d'une façon rapide l'évolution des coûts
depuis ce temps, il faudrait partir des chiffres qu'on nous a donnés en
janvier 1975 et nous dire aujourd'hui où on en est rendu pour chacun de
ces points.
M. Drapeau: Vu qu'à la dernière séance de
cette commission il avait été mis en doute la possibilité
de terminer les travaux à temps, j'ai cru que les membres de la
commission seraient intéressés à savoir où on en
est. Et, pour ne pas faire une très longue présentation sur la
poursuite des travaux, j'ai pensé produire quelques photos que chacun
peut garder, sauf les grandes qui iront aux archives, de déposer des
graphiques donnant des indications, rapidement, mais sans les commenter dans
chaque cas, pour faire le lien. Et, ensuite, qu'on arrive au coût.
Si on veut tenir pour acquis qu'il n'y a aucun problème, tous les
travaux sont à temps, je n'ai pas d'objection. On rapporte nos documents
et on passe au coût. Mais, si on veut, cela ne sera pas long. On va les
distribuer.
M. Léger: Je ne pense pas que ce point doive être
oublié, M. le maire. L'échéancier est important et vous
avez certainement des choses à nous dire concernant
l'échéancier. Je pense qu'il y a les deux aspects:
l'échéancier et les coûts.
M. Drapeau: Je suis prêt à parler des
coûts.
M. Léger: Imaginez bien que lorsqu'on regarde des photos
comme celles-là... Tantôt, vous allez nous dire que telle chose
est rendue à tel prix. Il faut être capable de savoir...
M. Drapeau: C'est cela.
M. Léger: ... où cela se situe et c'est pour cela
que vos photos sont utiles.
M. Drapeau: C'est cela.
M. Léger: Mais je voudrais qu'on mette beaucoup plus de
temps sur les coûts et comme de raison, sur l'échéancier,
qui est une chose essentielle aussi. Je pense que vous êtes rendu
à ce point.
M. Drapeau: C'est cela. J'ai pensé qu'il fallait faire la
liaison entre la dernière séance et celle-ci, si on veut bien
distribuer ces tableaux.
Nous avons tenté de les présenter d'une façon
très concise pour que cela soit facile à comprendre. Il y a ici
des techniciens qui pourront apporter des précisions, si on veut en
avoir.
Le Président (M. Gratton): Je pense qu'on est prêt,
M. le maire.
M. Drapeau: II y en a encore à distribuer...
Le Président (M. Gratton): Ah bon!
M. Drapeau: ... de la documentation, mais je n'ai pas l'intention
de parler sur ces documents, sauf si on a des questions à poser. Je
pense qu'il est important que les membres de la commission puissent avoir toute
cette documentation sur la réalité même des
installations.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, pendant qu'on est en
train de distribuer ces documents, j'aurais une
nouvelle qui vient de mètre apportée pour le
bénéfice de la commission. C'est-à-dire que je pense que
ce n'est pas tellement une bonne nouvelle, mais je viens d'apprendre sur le fil
que le gouvernement d'Ottawa a décidé de ne pas présenter
le projet de loi pour la frappe de la monnaie d'or. Je pense que cela influe
directement sur nos travaux, alors je voudrais lire le télégramme
qui vient de passer sur le fil. C'est écrit en anglais, cela vient
d'Ottawa: Ottawa, CP, the Government is scrapping plans to mint a special gold
coin for the 1976 Montreal Olympics, postmaster general Mackasey said
Wednesday. Problems getting an authorizing bill through a common committee is
the reason, Mr Mackasey told reporters. He said it will not be possible to get
the coin minted in time for the Summer Olympics. 3 h 42, cet après-midi,
le 9 juillet.
M. Drapeau: Est-ce un des amis du député de
Lafontaine qui lui a adressé ce télégramme?
M. Léger: Une dépêche de la Presse
canadienne.
M. Drapeau: C'est cela. Je voulais savoir si cela venait d'un de
ses amis. J'aurais pu prendre sa parole mais, venant d'une agence de journaux,
on pourrait peut-être attendre une déclaration plus
précise.
M. Léger: M. le Président, je pense que c'est
important pour la commission...
M. Drapeau: Officielle...
M. Léger: ... qu'on sache ce qui se passe à Ottawa
actuellement puisqu'une bonne partie des revenus proviendrait de la frappe de
la monnaie d'or. Je pense que c'est important qu'on sache aujourd'hui cette
chose.
M. Drapeau: Absolument, mais, immédiatement ou quelques
minutes avant d'entrer dans cette salle, j'ai eu une conversation avec
quelqu'un qui était à Ottawa et qui disait que ce n'était
pas aussi catégorique que cela. C'est pourquoi je dis que c'est
intéressant et c'est utile qu'on le sache. Peut-être que, pendant
que nous travaillons ici, cela travaillera à Ottawa aussi, qu'on pourra
le savoir un peu plus tard de quelqu'un qui peut-être est un peu plus au
courant que les agences de nouvelles.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre
d'Etat.
M. Lalonde: M. le Président, nous avions entendu parler du
déroulement de cette loi avant le début des travaux.
Naturellement, je remercie le député de Lafontaine, quoique nous,
nous ayions cru bon de vérifier davantage avant d'annoncer cette
nouvelle. Les vérifications sont en cours actuellement.
Le Président (M. Gratton): Je pense que nous pouvons
revenir aux constructions de la ville.
M. Drapeau: Est-ce que des membres de la commission auraient des
questions à poser sur les documents ou l'un des documents ou le contenu
d'un des documents?
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre
d'Etat.
M. Lalonde: M. le Président, comme nous sommes
actuellement sur les échéanciers, ie me réfère
à la feuille intitulée: "Installations olympiques,
échéancier directeur, état à jour des travaux, 1er
juillet 1975".
Je vois, par exemple, sur la question des bassins, que la fabrication et
le montage des vous-soirs et le bétonnage des coques semblent accuser un
retard d'environ un mois et demi, c'est-à-dire qu'on semble être
rendu à la mi-mai. Je vois aussi, pour la construction de l'usine de
préfabrication des éléments du stade et le montage des
éléments préfabriqués, des retards à peu
près semblables. J'aimerais savoir si M. le maire ou ses adjoints
pourraient éclairer la commission relativement aux dispositions qui sont
prises pour rattraper ces retards et à quel coût.
M. Drapeau: M. le Président, M. Duranceau, l'un des deux
présidents des deux sociétés qui forment l'entreprise avec
M. Marcel Désourdy, qui est ici, va donner les explications.
M. Duranceau: M. le Président, M. le ministre demandait
des renseignements sur le décalage, le retard qui est apporté, je
crois... Si vous voulez vous répéter, M. le ministre.
M. Lalonde: Le document que nous avons auquel je me
réfère montre des retards quant aux bassins et au stade.
M. Duranceau: Ces retards sont montrés sur
l'échéancier comme étant de six semaines. Effectivement,
nous avons eu onze semaines de retard dues à des ralentissements de
travail et aux grèves successives depuis la commission parlementaire ou
durant la commission parlementaire du mois de janvier. Présentement,
avec un retard de six semaines sur une perte de onze semaines, nous avons
déjà rattrapé cinq semaines durant cette période de
janvier ou subséquente aux grèves, ce qui veut dire que
l'échéancier que nous avons établi et que nous voulons
respecter est respectable parce que déjà, dans cette courte
période de temps, nous avons effectué, sur onze semaines de
retard, cinq semaines de rattrapage.
M. Lalonde: Est-ce que vous prévoyez pouvoir rattraper les
autres six semaines dans un temps défini?
M. Duranceau: Oui, en effet. Nous sommes, suivant
l'échéancier, capables de rattraper, d'ici la date de terminaison
des travaux, cet autre retard. Comme je vous le dis, la seule preuve que j'ai
à l'appui, mais qui est respectable et qui offre une
crédibilité quelconque, c'est que nous avons
déjà
rattrapé cinq semaines dans un court espace de temps d'à
peu près trois mois.
M. Bellemare (Johnson): Etes-vous à six jours par semaine
ou sept jours par semaine actuellement?
M. Duranceau: Nous travaillons six jours par semaine dans
certains postes et dans d'autres postes sept jours par semaine.
M. Roy: Quand vous parlez de délai, est-ce que le
délai que vous voulez rattraper est inclus au cours de l'année
1975, c'est-à-dire d'ici le 31 décembre?
M. Duranceau: Non. Dans certains cas, oui. Si on prend le cas des
voussoirs, les voussoirs accusent actuellement un délai de six semaines,
et à la fin de septembre, nous aurons rattrapé deux semaines. La
fabrication des voussoirs, au lieu d'être complétée le 1er
septembre, le sera le 30 septembre, c'est-à-dire quatre semaines plus
tard. Ce qui est actuellement montré comme six semaines sera
ramené à quatre semaines à la fin de septembre.
M. Lalonde: C'est assez difficile...
Le Président (M. Gratton): Messieurs, je m'excuse, j'ai
l'impression qu'on va avoir une douzaine de députés qui vont
poser des questions en même temps. J'inviterais les membres de la
commission à s'adresser premièrement à la
présidence. J'avais déjà reconnu l'honorable
député de Saint-Jacques, suivi de l'honorable ministre des
Affaires municipales. L'honorable député de Saint-Jacques.
M. Charron: M. le Président, le retard le plus
considérable pour le stade est à la construction de la charpente
qui aurait dû être entreprise, selon le calendrier, au début
d'avril, suivant la préfabrication des éléments; mais
l'étape de la préfabrication des éléments semble
avoir été franchie au point qu'on aurait pu entreprendre la
construction de la charpente et, pourtant, le tableau qu'on nous a remis
indique que rien n'a été fait encore en ce sens. Donc, on aurait,
au chapitre de la construction de la charpente, trois mois de retard.
Autre détail important, puisque le calendrier prévoyait la
toute fin des travaux en juin 1976, donc, on n'a pas de jeu au bout de la
ligne. Ces trois mois de retard dans la construction de la charpente, M.
Duranceau, comment comptez-vous le reprendre?
M. Duranceau: Des dispositions sont prises présentement.
Comme dans toute opération qui est relativement nouvelle, et
procédant console par console, la première console a
demandé des corrections techniques qui ont été faites. Et
le progrès qui, au début, était de l'ordre de 1 à 2
voussoirs par semaine est monté à 5 voussoirs. Depuis quelques
jours, nous avons posé cinq postes, multipliés par deux,
c'est-à-dire jour et nuit, et nous allons poser 24 voussoirs là
où nous po- sions, suivant le rapport, à peu près 3
voussoirs, en moyenne.
Il est prévu qu'avec les nouveaux postes, ayant augmenté
le personnel, l'encadrement et les ouvriers à 5 postes au lieu de 3,
nous allons rattraper tout le temps perdu qui est montré sur le
calendrier.
M. Charron: Sans aucun risque de retard, parce que tout le reste
les travaux de finition, les ascenseurs, la toiture dépend
de la réalisation de la construction la charpente.
M. Duranceau: II est indiqué, au mémorandum qui a
été préparé, que dès qu'une console
adjacente à l'autre est complétée, le travail traditionnel
peut être commencé immédiatement et mis en marche, tant au
point de vue de ce que j'appellerais des structures de béton
traditionnelles que des travaux mécaniques et, enfin, tous les services
accessoires.
M. Charron: Quand cela commencera-t-il, M. Duranceau?
M. Duranceau: Excusez-moi. Nous nous attendons à avoir
deux consoles terminées, je crois, suivant l'échéancier,
c'est de mémoire, lundi matin prochain; un bas fléau sera
posé, ce sera pratiquement 90% de la console, sauf l'anneau technique.
Nous aurons, dans la semaine suivante, une autre console qui sera
complétée, ce qui permettra de commencer immédiatement les
travaux entre les deux consoles: Là, ça va procéder
régulièrement.
M. Charron: D'accord.
Le Président (M. Gratton): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, je voulais justement
demander, puisque le tableau qui nous est présenté indique une
certaine variation, de retard, si l'affirmation qui a été faite
par M. Duranceau, qui semblait porter sur les bassins, parce que c'était
l'écart que nous avions examiné à ce moment, vaut pour les
autres éléments de construction. Est-ce qu'il y a eu autant de
rattrapage dans chacun des autres cas et est-ce que nous pouvons prévoir
un progrès raisonnable et satisfaisant dans chacun des autres cas?
M. Duranceau: Oui, actuellement, même avec le retard, nous
aurons un décintrement des coques du bassin prochainement, mais le
cheminement critique dépend du décintrement de la coupole du
mât. Alors, ce que vous avez de travail, aussitôt que le
décintrement des coupoles des piscines sera fait, vous attendrez le
décintrement de la coupole du mât et les travaux qui sont sous la
coupole pourront débuter immédiatement. On ne prévoit
aucun retard de ce côté.
M. Goldbloom: Mon autre question, M. le Président, nous
avons entendu parler, à certains mo-
merits, d'obstacles quant à la production de certains
éléments, production à l'extérieur de l'emplacement
olympique comme tel. Est-ce que ces problèmes sont réglés?
Est-ce qu'il y a une production régulière qui fournit les
éléments nécessaires à la construction?
M. Duranceau: M. le Président, je peux assurer le ministre
que tout est sous contrôle. Effectivement, si je vous cite les usines,
celle de Shockbeton, par exemple, sa production va tellement bien qu'à
la fin de septembre elle aura fini son travail, accusant quatre semaines de
retard, ce que j'ai mentionné tantôt. Les autres usines de
production vont très bien et elles suivent pratiquement
l'échéancier tout le temps.
M. Goldbloom: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, tantôt, vous avez
dit que le travail se fait à raison de six jours par semaine. Combien
d'heures par jour? Est-ce qu'il y a plus de deux équipes
actuellement?
M. Duranceau: Oui, deux équipes par jour. Nous travaillons
dix heures par jour. C'est-à-dire que nous travaillons neuf heures et
dix heures en paiement.
M. Léger: Est-ce que vous avez supprimé les quinze
jours de vacances de la construction?
M. Duranceau: Non. Nous allons travailler sur les installations
olympiques proprement dites, à l'exception du vélodrome, durant
les quinze jours de vacances.
M. Léger: D'accord. Une question très simple, si on
se place en fonction d'une réalisation assurée, d'un
échéancier assuré, sur l'essentiel, il y a peut-être
des choses qui ne sont peut-être pas absolument essentielles concernant
l'échéancier à atteindre.
Si on parlait uniquement du terrain aménagé pour les
Olympiques, des sièges pour les spectateurs quand je parle de
sièges, cela présuppose que vous auriez terminé aussi les
voussoirs de tête, les fléaux arrières, les fléaux
avant, les rampes ainsi que les poutres triangulaires, les bas fléaux
toutes ces choses sont nécessaires pour arriver au moins à
l'installation des sièges.
Si on pense uniquement en termes d'Olympiques, le terrain, les
sièges ainsi que tous les services essentiels qui doivent être
à l'intérieur, comme l'électricité, le chauffage,
la plomberie, etc., tout ce dont on a besoin comme minimum je ne dis pas
que c'est l'idéal est-ce que vous avez un
échéancier pour cela? A quelle date êtes-vous assuré
que ces trois éléments, qui comportent beaucoup
d'éléments secondaires, vont être en place?
M. Duranceau: II n'est pas dans mon mandat d'établir les
choses qui sont essentielles pour la tenue des Jeux olympiques. Le seul mandat
que j'ai, c'est de construire les installations et de les construire pour
l'échéancier, pour la tenue des jeux en juillet 1976.
Il m'est impossible, je ne suis pas habilité à vous dire
quelles sont les parties qui seraient essentielles ou qui ne sont pas
essentielles de ce côté-là.
M. Léger: Pour vous, il faut que vous réalisiez
l'ensemble des travaux, c'est sûr. Mais s'il y avait des problèmes
particuliers dans certaines constructions, est-ce que vous avez quand
même évalué, à l'intérieur du plan
d'ensemble, pour avoir une sécurité de ce côté,
est-ce que vous avez des dates si on peut voir à
l'intérieur de votre échéancier, ici qui nous
permettent de nous assurer que ces parties, qui sont essentielles pour les Jeux
olympiques, seront prêtes aux alentours de telle date? Avez-vous cela
dans votre échéancier?
M. Duranceau: Vous l'avez ici, dans le dépliant. Il n'y a
pas de division, je crois, dans cela. Il m'est difficile d'établir
où seraient les divisions des choses essentielles ou non essentielles
pour la tenue des jeux.
Je pense que la question devrait s'adresser plutôt au bureau
d'architecture ou ces choses-là, parce qu'il n'est pas dans mon domaine
de déterminer quelles sont les choses essentielles.
M. Léger: Est-ce qu'il y a quelqu'un de présent, M.
le maire, qui peut nous donner la réponse là-dessus?
Idéalement, il faut que tout soit terminé.
Mais au point de vue de la sécurité... Je pense que, pour
Lord Killanin, lorsqu'il est venu visiter les terrains, lorsqu'il affirmait
qu'il voyait la possibilité d'une réalisation à temps pour
les Jeux olympiques, dans son esprit, il y avait aussi l'aspect de la
sécurité des choses essentielles et l'aspect secondaire, ce qui
doit être terminé tôt ou tard. Mais, quand même, si
ces choses n'étaient pas terminées à temps pour les Jeux
olympiques, cela ne mettait aucunement en danger la réalisation des Jeux
olympiques.
C'est pour cela que je vous posais cette question-là. A quel
endroit voyez-vous cela?
M. Drapeau: II est évident que, par exemple, si on dit que
le toit, même au-dessus des gradins, n'est pas essentiel pour les jeux,
c'est vrai. Entre les consoles, il pourrait bien ne pas y avoir de toiture
métallique, et les jeux pourraient avoir lieu quand même.
Si on sort une série d'hypothèses comme celle-là,
on pourrait se contenter des consoles et des anneaux techniques et dire: On
posera la toiture métallique entre les consoles plus tard.
On pourrait dire: On arrêtera le mât à un moment
où il deviendra évident qu on ne peut pas se rendre jusqu'en
haut. Tout cela, ce sont des hypothèses pour le plaisir de la
discussion, si on veut, parce que, techniquement, je l'ai tellement entendu
démontrer! Car les questions qui sont po-
sées ici, je voudrais bien que les membres de l'assemblée
sachent bien que nous les avons posées des quantités de fois.
Nous avons des engagements formels envers les fédérations, envers
le CIO, envers le pays, la province, la ville. Nous sommes très
réalistes, les constructeurs, les architectes, les
ingénieurs.
Sur le plan technique, c'est une série d'opérations qui se
succèdent. Une fois deux consoles en place, les morceaux entre les deux
consoles se posent. Comme les consoles se mettent en place graduellement, comme
un jeu de pyramides, immédiatement après, l'opération
suivante s'exécute, de sorte que, quand on regarde
l'échéancier, il n'y a pas de distinction très grande de
temps entre une opération et la suivante.
Ce n'est pas comme un bâtiment en hauteur. On pourrait dire: Bien,
si on ne peut pas se rendre jusqu'au 40e étage, on arrêtera au
30e, parce qu'on ne peut pas commencer par l'autre bout, mais là, il y a
les visiteurs du chantier en sont frappés je crois, une
trentaine de grues sur le chantier. La pose des voussoirs pour les consoles
peut se faire deux à la fois pour chaque console, de sorte que,
techniquement on a ici des techniciens qui peuvent continuer, infirmer
ou confirmer mon explication les opérations se suivent, se
succèdent les unes les autres et il est prévu à
l'échéancier qu'on atteindra même le sommet du mât au
mois d'avril. Jusqu'à présent, il ne semble pas et ce
n'est pas mon opinion, je ne suis que le porte-parole de ceux qui sont
chargés de la construction y avoir de raison de penser qu'au mois
d'avril le mât ne sera pas rendu en haut.
Si, à l'intérieur du mât, il y a de la finition qui
n'est pas terminée, ce n'est pas grave. Cela ne veut pas dire que ce ne
sera pas terminé, parce que si le mât est rendu au sommet au mois
d'avril, on aura jusqu'au mois de juin ou au mois de juillet pour faire la
finition à l'intérieur du mât, mais ce n'est pas
critique.
M. Léger: M. le maire, je ne sais pas, si on vous pose
cette question... Vous venez de dire que les questions qu'on vous pose, ce sont
des questions que vous vous êtes déjà posées,
j'espère.
M. Drapeau: C'est cela. J'en invite d'autres.
M. Léger: Si vous vous les êtes posées, vous
êtes-vous donné des réponses? Ce sont ces réponses
que je veux avoir.
M. Drapeau: Ce sont les réponses qu'on m'a données
que je transmets.
M. Léger: Mais je n'ai pas eu de réponse à
ma question, qui est très simple. Je vais donner un exemple. Vous parlez
d'une bâtisse de 40 étages. Supposons que l'objectif, c'est que le
minimum soit le 30e étage. Tant mieux si on se rend au 40e, mais le 30e
est essentiel. Ma question est la suivante: Si cela demande, pour avoir
l'essentiel, certaines opérations majeures qui doivent être
faites, qu'on ne peut pas oublier et dont on doit tenir compte pour
réaliser les trois points que je viens de mentionner, terrain,
sièges et services, à quel moment, dans votre
échéancier, en incluant les opérations que vous devez
faire pour nous donner cela, à quelle date êtes-vous certains
d'avoir cela?
M. Drapeau: D'abord, quand on parle des services, on parle des
services de presse, car le centre de presse est logé dans le stade. On
parle de tous les autres services de télécommunication,
d'informatique. On parle des services d'antido-ping, d'infirmerie et de tous
les services requis par les diverses missions athlétiques olympiques.
Tout cela suppose que tous les gradins sont en place, les poutres radiales, les
planchers, les biaises, que tout cela soit en place. Or, cela s'exécute
par section. Alors, ce qui pourrait arriver, c'est que la section... Je vais le
trouver dans le schéma de montage. Je pense qu'on a fait distribuer le
schéma de montage qui est ce cahier...
Si on regarde, au départ, il y a des sections qui sont
numérotées. La planche 1, c'est la section, si je me souviens
bien, des consoles 7-A, 8-A, qui sont les dernières à être
complétées pour permettre aux grues de sortir. Alors, tout le
reste se fait par succession. Ce qui pourrait arriver et là on ne
peut pas dire, nous, que ce sera à telle date ce serait, au pis
aller, que la section qui serait dans le rayon indiqué 7-A, 8-A qui
serait exécutée à la fin, parce que tous les travaux sont
exécutés une section après l'autre... Aussitôt
qu'une première opération est terminée dans une section,
l'opération 2 commence; après cela, l'opération 3,
l'opération 4.
Dans une section, on serait rendu à l'opération 4, dans la
section voisine à l'opération 3, dans la section voisine à
l'opération 2, dans la section voisine, à l'opération
1.
C'est ainsi que, s'approchant vers la section indiquée des
consoles 7-A et 8-A, tout le reste pourra être terminé. Et en
prenant toujours l'hypothèse qu'on n'a pas le temps de tout terminer, il
y aurait les consoles 7-A et 8-A qui ne seraient pas en place. Mais c'est
purement hypothétique, parce que la date de mise en place des consoles
7-A et 8-A arrive bien avant l'échéance. C'est au mois de
février.
Alors, une fois que les consoles sont en place, pas une fois qu'elles le
sont toutes, dès qu'il y en a deux en place, les travaux entre les deux
consoles commencent immédiatement. Et alors se fait la mise en place des
pièces: les voiles minces, les gradins, les bracons, quantités de
morceaux qui sont tous préfabriqués, et M. Duranceau a dit que la
préfabrication va bien. C'est livré là. Cela se met en
place par sections. Si, à la fin, il y a une section qui n'est pas
prête, ce serait la section des consoles 7-A et 8-A. Tout le reste serait
prêt et les jeux pourraient avoir lieu. Il suffira de s'assurer que les
pièces de l'anneau technique sont en place.
Je dois dire, encore une fois, que les questions sont absolument
pertinentes, parce que couramment, on croit qu'on peut arrêter une date.
On ne peut pas arrêter une date, parce que ce sont des opérations
successives, qui s'exécutent en partant de deux points et en s'en venant
vers la dernière section par où les grues vont sortir.
M. Léger: Autrement dit, à mesure qu'une console
est installée, vous pouvez commencer à travailler aux
gradins.
M. Drapeau: Dès qu'il y en a deux, le voile mince et tout
ce qui se relie aux deux consoles, ça se fait. Ensuite, il y a toutes
les poutres radiales, les poutres biaises. On le voit dans le schéma de
montage. Si l'assemblée avait le temps, un technicien pourrait
expliquer... Nous avons pensé que cela pourrait intéresser les
députés, même en dehors de la séance, de voir
comment chacune des opérations s'exécute pour bien comprendre
qu'il s'agit d'une technologie nettement différente. Elle n'est pas
seulement 20 ans en avance sur les autres, elle est nettement
différente. On voit ici, par exemple, sur la planche 8,
déjà comment on place les poutres radiales avant, ensuite les
supports de rampes et les poutres radiales. Si les députés
suivent ce cinéma de montage, ils vont s'apercevoir que la même
opération se répète d'une section à l'autre et
successivement.
M. Léger: M. le maire, dès qu'il y a deux consoles
d'installées, combien cela prend-il de temps pour installer tous les
gradins, en incluant les poutres radiales, etc.? Combien cela prend-il de temps
pour que cette section entre les deux consoles soit montée?
M. Drapeau: II y a un cheminement... C'est 70 jours.
M. Léger: C'est 70 jours. Donc, vous avez parlé
tantôt de février comme étant l'échéance pour
la terminaison des premières consoles. C'est donc dire que les
gradins...
M. Drapeau: La dernière.
M. Léger: Les dernières. Bon! Cela veut dire que si
cela va bien, à partir de février, plus 70 jours, vous avez tous
les gradins installés.
M. Drapeau: Non! C'est fini, à ce moment. Ce n'est pas
quand toutes les consoles sont en place que les gradins commencent à se
mettre en place. C'est mis en place section par section.
M. Léger: D'accord!
M. Drapeau: Rendu en février, ce sera très
avancé. Il ne restera que la dernière section. En février,
les gradins sont en place, tous les gradins.
M. Léger: Bon! Donc, les gradins étant en
place...
M. Drapeau: C'est indiqué à la ligne, ici, la
petite ligne rouge que vous voyez ici et qui accuse un retard par rapport au
point où elle devrait être rendue. Les gradins sont finis en
février. Le petit point rond... En février, et ensuite,
installation des sièges. Donc, pour l'installation des sièges, il
y a mars, avril, mai et juin. Le petit retard qui est indiqué par
l'espace entre la quatrième ligne rouge et la ligne du 1er juillet, se
rattrape, comme M. Du-ranceau l'a dit, en route, et les derniers gradins seront
posés, les derniers, pour le mois de mars, en février, au 1er
mars.
M. Léger: Maintenant, les services peuvent être
installés à mesure.
M. Drapeau: En même temps. C'est une succession
d'opérations qui s'installe et je dirai: Supposons que cela soit un
édifice en hauteur, on sait que, dès que les étages du bas
sont suffisamment avancés, on procède à la finition et ce
sont toujours les portes qui sont posées, les cadres de portes en
dernière étape.
Alors, là, au lieu d'être des étages, ce sont des
sections et il est prévu qu'à la fin de février tous les
gradins seront en place.
M. Léger: C'est autour de mars ou d'avril qu'on pourrait
dire que le minimum, l'essentiel est en place.
M. Drapeau: C'est cela.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: II y a d'autres documents qui nous ont été
remis aussi. Il y en a un qui concerne le viaduc de la rue Sherbrooke et je
remarque qu'il semble y avoir beaucoup de retard.
M. Lalonde: Je ne voudrais pas interrompre le
député de Beauce-Sud, mais a-t-on terminé toutes les
questions sur le stade olympique?
M. Léger: Sur l'échéancier. M. Lalonde:
Sur l'échéancier.
M. Roy: Sur l'échéancier. On parlait de
l'échéancier, en général et on a demandé si
on avait des questions à poser sur les documents qui nous ont
été remis.
M. Lalonde: Je n'ai pas d'objection, mais j'ai d'autres questions
à poser...
M. Roy: Ah bon! Qu'on continue sur le stade et je reviendrai tout
à l'heure.
M. Lalonde: J'aimerais... Ah! Il y en a d'autres.
Le Président (M. Gratton): II y a le député
de Drummond qui avait des questions à poser.
M. Malouin: M. Duranceau, je pense que, dans les conditions qui
peuvent influencer, non seulement le budget, mais aussi
l'échéancier, il y a le climat de travail sur le chantier.
Pourriez-vous nous en parler, présentement? Comment décrivez-vous
le climat de travail sur le chantier?
M. Duranceau: Le climat de travail, actuellement, est
certainement meilleur que celui que nous avons éprouvé...
M. Malouin: Meilleur, ce n'est peut-être quand même
pas une référence.
M. Duranceau: Non. Comme climat de travail, c'est excellent. Il
ne faudrait pas croire que la productivité sera jamais comme celle que
nous avons connue, il y a cinq ou six ans, vers la fin des années
cinquante, par exemple. On ne peut pas dire que les gens sont
mécontents, mais il semble que les gens n'ont pas la même
motivation que celle qu'ils avaient à cette époque. C'est mon
expérience parce que j'ai vécu depuis 35 ans dans la construction
et vous ne pouvez plus motiver les gens comme vous les motiviez il y a à
peu près une dizaine d'années, ou sept ou huit ans.
M. Malouin: Même à coups d'argent?
M. Duranceau: Même à coups d'argent. Et c'est assez
bizarre quand je dis bizarre, cela a l'air drôle mais plus
ils ont d'argent, plus ils veulent avoir de temps pour le dépenser.
Alors, ils ne travaillent pas.
M. Malouin: Mais la contribution des employés et des
entrepreneurs sera quand même absolument nécessaire pour s'assurer
la tenue des jeux.
M. Duranceau: Je dois vous dire qu'actuellement nous avons
très peu d'interférences, moins qu'auparavant si je peux
me permettre le mot par les délégués de chantier.
Je peux vous dire cela. Aujourd'hui, le type qui vient à son travail
fait son boulot, fait sa journée de travail, mais comme je vous le
répète, la journée de travail n'est pas équivalente
à celle qu'il donnait il y a quatre ou cinq ans.
M. Malouin: Mais quand même, par comparaison avec il y a
quelque trois ou quatre mois, est-ce qu'il y a beaucoup...
M. Duranceau: II y a une amélioration sensible.
M. Malouin: Bon. Parfait.
M. Malouin: En ce qui touche l'échéancier aussi,
pour bien réussir l'échéancier, il faudrait s'assurer
d'avoir des plans et devis complets. Y travaillez-vous présentement
parce qu'en février, on avait parlé que les plans étaient
plus ou moins complets? Pouvez-vous dire que vous travaillez sur des plans
complets présentement?
M. Duranceau: Actuellement, dans une construction semblable, on
ne peut jamais dire que les plans sont complets.
M. Malouin: II y a toujours des...
M. Duranceau: II y a toujours des révisions.
M. Malouin: ... révisions, mais, dans l'ensemble, vos
plans...
M. Duranceau: Dans l'ensemble, les plans sont relativement
complets, mais simplement, il y a encore là beaucoup de
révisions. Je vais vous dire pourquoi. C'est à cause de la
précipitation avec laquelle on est obligé de faire travailler les
bureaux d'étude.
M. Malouin: Cela vous cause-t-il beaucoup de difficultés
d'avoir des révisions constantes?
M. Duranceau: Cela cause, non seulement des difficultés
sur l'échéancier, mais cela cause des difficultés
financières.
M. Malouin: Qui s'assure de la coordination de la révision
des plans et devis?
M. Duranceau: C'est le département de la ville de
Montréal et le mandataire coordonnateur. La relance...
M. Malouin: Merci.
Le Président (M. Gratton): Le ministre d'Etat au Conseil
exécutif.
M. Lalonde: Je voudrais demander à M. Duranceau...
Lorsqu'il a dit tantôt que la production des voussoirs a chaque
béton serait terminée vers la fin de septembre,
c'est-à-dire qu'au lieu de rattraper le retard par des méthodes
différentes, par l'accumulation d'heures ou enfin, par une
accélération de travail pour arriver à la même date,
on a simplement repoussé l'échéancier d'un mois. Quel est
le résultat de ce retard d'un mois dans la production des voussoirs pour
la pose de ces voussoirs et le travail de construction de tout le stade?
Est-ce que ce mois va être pris quelque part, de sorte qu'on
n'aura pas besoin de repousser l'échéancier de la fin du stade
d'un mois?
M. Duranceau: Non, on n'aura pas besoin de repousser
l'échéancier parce que présentement le retard majeur n'est
pas dans la production. Même si Shockbeton produit ses voussoirs un mois
en retard, le retard qui est majeur actuellement, c'est dans ia pose. Il y a
suffisamment, suivant le diagramme qu'on vous a remis, d'éléments
fabriqués en storage pour occuper continuellement l'équipe pour
la pose, même avec une équipe de cinq postes doublée
à tous les jours.
M. Lalonde: C'est donc dire que ce retard dans la pose des
voussoirs s'accommode bien du retard dans la production des voussoirs.
M. Duranceau: C'est cela.
M. Lalonde: Ce deuxième retard, est-ce qu'il aura une
influence sur les autres travaux qui doivent suivre?
M. Duranceau: Non, parce que... M. Lalonde: De quelle
façon?
M. Duranceau: ... nous avions un flottement, jusqu'à un
certain point de vue. Nous avions un flottement, mais nous allons
l'éliminer. Effectivement, je ne pense pas que le retard de production
de quatre semaines, comme je vous dis, nous allons le continuer, mais nous
allons essayer de le rattraper dans la pose quand on arrivera aux quatre
dernières semaines de pose. Entre la période du 30 septembre, qui
est la fin de fabrication des voussoirs, et la période prévue
pour la pose, nous allons rattraper ce que nous avions perdu, les quatre
semaines de pose, par rapport à la production.
M. Lalonde: M. le Président, une dernière question.
Les dalles de promenade et les aires de réchauffement, est-ce que ce
sont des choses critiques dans la construction du stade, du complexe
olympique?
M. Duranceau: Je ne suis pas assez familier tout de même
avec...
M. Lalonde: Est-ce que M. le maire pourrait nous...
M. Duranceau: ... cette chose pour vous donner une
réponse.
M. Drapeau: Prenons la maquette. Il y a les dalles qu'on voit ici
autour du stade. Cela est pour aider à la sortie et à
l'entrée des gens dans le stade. Parce que 70,000 personnes dans un
stade, si on sort sur deux étages et même trois, parce qu'il y a
un niveau qui arrive en-dessous, au même niveau que la station de
métro; ensuite il y a ceux qui vont arriver au niveau du sol et le long
de la rue Boyce, il y a une dalle. Ces dalles font partie, d'après le
budget, de ce qu'on appelle les installations ou les aménagements
extérieurs. Il ne faut pas confondre avec aménagement paysager.
Ce sont des éléments de construction qui font partie, pour le
fonctionnement du stade, à cause du mouvement des foules, de la
conception même de tout le parc. Autrement, si tout le monde entre et
sort au même niveau, il faudra peut-être arriver une demi-heure
avant le spectacle pour ne rien manquer. Toute la circulation de la foule pour
entrer et sortir a été établie pour un maximum, je pense,
de quinze minutes, une moyenne de douze minutes. Au cas où il se
passerait quoi que ce soit, ceux qui ont charge de la sécurité
nous ont bien conseillé dès le départ et
l'architecte concepteur était au courant des exigences aussi
d'assurer qu'il y ait un mouvement de foule rapide. Les dalles font donc partie
du fonctionnement de tout le parc. Les jeux peuvent-ils avoir lieu si les
dalles ne sont pas là? Certainement. Si c'est cela la question, oui.
M. Lalonde: La question n'était pas aussi suggestive que
cela. Je voulais simplement savoir à quel endroit cela se situait dans
votre cheminement critique.
M. Drapeau: II y a des aires de jeux ici. M. Lalonde: Et
les aires de réchauffement.
M. Drapeau: Cela va être fait cet automne. Il n'y aura pas
de retard parce que le gazon va être posé cet automne.
M. Lalonde: Mais, est-ce que...
M. Drapeau: C'est en plein air cela ici.
M. Lalonde: Oui. Est-ce que c'est un gazon spécial qui est
exigé pour les aires de réchauffement?
M. Drapeau: C'est actuellement en préparation depuis deux
ans à la pépinière de la ville de Montréal.
M. Lalonde: De même nature que le gazon qui va à
l'intérieur?
M. Drapeau: De même nature que le gazon qui va à
l'extérieur et, même dans le stade, tout sera fait. Je pense que
je peux affirmer qu'une très large partie au centre du terrain du stade
principal sera recouverte de gazon cet automne, les travaux pouvant continuer
car les grues pourront circuler autour, n'ayant pas besoin du centre du
terrain.
M. Lalonde: Peut-être que ma question s'adresserait
à M. Rousseau. Est-ce que le COJO est satisfait des liaisons, des
rapports entre les responsables de la construction à la ville de
Montréal et COJO, de façon à s'assurer que les
installations vont répondre aux exigences non seulement de COJO, mais
des fédérations internationales et enfin des exigences
olympiques?
M. Rousseau: Nous sommes en relation constante avec la ville sur
cette question, surtout sur la question du champ, certainement que nous sommes
satisfaits. De plus en plus nos relations sont très serrées. M.
Guay, qui s'occupe de construction, est en constante relation avec M. Pha-neuf
et toutes les autres autorités de la ville; pour le moment nous sommes
complètement satisfaits.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): II y a dix mois de travail d'accompli, il
reste à peu près douze mois pour terminer les travaux, mais,
durant la période qui s'étendra entre novembre, décembre,
janvier, février, c'est-à-dire la période des froids,
est-ce que vous prévoyez un ralentissement dans l'exécution de
ces travaux?
M. Guay: Nous avons aujourd'hui, c'est reconnu, et c'est un peu
la raison pour laquelle les décrets de contrats collectifs ont
été aménagés avec des vacances en
été, quand il était auparavant impensable pour
l'entreprise de la construction de procéder durant l'hiver, des
méthodes de
protection qui sont faciles à installer et qui permettent aux
ouvriers de travailler sans ralentissement durant la période
d'hiver.
M. Bellemare (Johnson): Ces mois de novembre...
M. Guay: Naturellement, quand je dis travailler en hiver, c'est
à condition qu'ils soient protégés. Il ne s'agit pas de
travaux de terrassement. Il serait impensable de faire des travaux de
terrassement en hiver.
M. Bellemare (Johnson): Je ne veux pas être pessimiste,
mais supposons que vous ayez un hiver ou un automne qui serait
défavorable, beaucoup de froid, beaucoup de pluie, beaucoup de neige
successivement, est-ce qu'il y aurait un ralentissement que vous ne pourriez
pas reprendre dans les dernières périodes de mai, juin?
M. Guay: Je n'en prévois pas.
M. Bellemare (Johnson): Je comprends que vous n'êtes pas la
météo, vous êtes optimiste, mais il y a déjà
eu des saisons où c'était difficile, même dans la
construction domiciliaire, en novembre, décembre et janvier. Il y a eu,
dans certains complexes de Montréal, des retards considérables
qui ont été accusés à cause de mauvais temps. Comme
vous êtes déjà très limités dans les
délais, vous n'avez presque pas de chance de rattrapage, cette condition
est-elle prévue ou non?
M. Guay: Pour vous rassurer, M. le député, je dois
dire que, dans la cédule qui a été préparée
pour le cheminement critique, il a été prévu une
journée d'intempérie sur quatre dans cette période
d'hiver. C'est déjà une sécurité de flottement que
nous considérons, d'après l'expérience des entreprises,
des ingénieurs, comme suffisante.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Beauce-Sud.
Viaduc de la rue Sherbrooke
M. Roy: M. le Président, je reviens au document dont
j'avais parlé tout à l'heure. Il s'agit des autres documents
qu'on nous a donnés. J'aurais une question à poser relativement
au viaduc de la rue Sherbrooke. On remarque de ce côté qu'il y a
un retard qui s'échelonne sur une période de deux mois pour ce
qui a trait à certains travaux. Est-ce que ces retards peuvent causer un
préjudice assez sérieux pour nuire à la réalisation
des autres installations sur les chantiers comme tels?
M. Drapeau: Non, M. le Président. On voit d'ailleurs que
le viaduc se terminera en octobre 1975. La rue Sherbrooke, dans le moment, est
fermée, interdite à la circulation et la circulation sur la rue
Sherbrooke n'aidera pas les travaux. En supposant, encore une fois, pure
hypothèse, que cela aille jusqu'à Noël ou au jour de l'an,
cela ne ralentirait absolument pas les travaux.
M. Roy: II n'y a pas de conséquence. M. Drapeau:
Aucune conséquene.
M. Roy: Relativement au centre Claude-Robillard, sur d'autres
documents que vous nous avez fournis, on remarque qu'il y a des retards de
près de trois mois dans certains cas. Je comprends que la date
d'échéance est la fin de février 1976, mais est-ce qu'on
pourrait nous donner les détails, nous dire si le délai peut
être prolongé sans que cela cause d'inconvénient et est-ce
qu'il est possible d'organiser du rattrapage de ce côté?
M. Drapeau: Si ce qu'on nous a affirmé... On nous a
donné le réseau directeur, la feuille 1-4.
M. Roy: II y a la feuille 1-4 et la feuille 2-4.
M. Drapeau: On nous a affirmé que la poursuite des travaux
dans ce cas, toujours en fonction de la date finale des travaux... On voit que
les derniers travaux... Quand on est rendu aux travaux de Bell Canada ou
à l'identification et la signalisation intérieure, on est
vraiment rendu à la fin, et ça fait février. A la feuille
2-4, ça va jusqu'au mois de mars, tous les autres se terminant en
deça.
On nous a affirmé que les retards, quant à
l'échéancier actuel, n'étaient absolument pas critiques et
ne rendaient rien critique, au point que, contrairement aux travaux qui se
poursuivent dans le parc olympique, les vacances des ouvriers ne sont pas
requises cet été pour la poursuite des travaux. Cela ne retardera
rien. Les travaux peuvent cesser, ils vont se terminer à temps quand
même et en supposant que ça retarde d'un mois ou deux, ce serait
mars ou avril, donc bien avant le mois de juillet.
M. Roy: Alors, il n'y aurait pas de problème. M.
Drapeau: Pas de ce côté.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'il y a une raison majeure, M.
le maire, pour que, dans le système de communications, il n'y ait rien
d'entrepris jusqu'à maintenant et que vous soyez en retard d'au moins
deux mois et demi ou trois mois selon la feuille 2-4? Dans le système de
communications, il n'y a absolument rien d'entrepris jusqu'à maintenant
qui figure sur la feuille du réseau directeur, la feuille 2-4.
M. Drapeau: Dans le moment, l'étude des appels d'offres se
fait. Quand bien même on aurait accordé le contrat plus tôt,
les structures n'ont pas atteint le stade d'exécution des travaux de
signalisation.
Même si on avait accordé le contrat il y a trois mois, les
travaux n'auraient pas pu s'exécuter, le retard dans la structure
empêchant de procéder à l'installation de la signalisation.
Là encore, ça n'est pas critique. Cela ne rend pas la situation
critique.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Beauce-Sud.
Autres installations
M. Roy: Est-ce que, dans les autres installations, il y a des
retards actuellement qui peuvent causer de l'inquiétude, voire
même des travaux qui risqueraient de ne pas être prêts
à temps? Je comprends qu'on nous a donné certains documents
concernant les bâtisses principales du stade olympique, concernant le
viaduc, concernant le centre Claude-Robillard, mais on remarque
également dans les documents que vous nous avez fournis qu'il y a
plusieurs autres aménagements qui sont faits ailleurs dans d'autres
édifices. Est-ce qu'il y a des problèmes de ce côté
ou si tout est normal?
M. Drapeau: Si on me le permet, on va faire une petite revue de
ce qui est nécessaire pour les jeux. Il y a quatre installations en
dehors de Montréal: Bromont, l'Acadie, Joliette et Kingston. Il en sera
question. Ce n'est pas mis en doute, il n'y a personne qui croit que ça
ne sera pas prêt. A Montréal, il y a l'aréna
Paul-Sauvé, l'aréna Maurice-Richard, le centre Maisonneuve. Ce
sont des bâtiments existants, il n'y a que des installations à
faire, donc, ce n'est pas critique.
Dans les installations qui relèvent de la ville de
Montréal, il y a le bassin d'aviron. Les championnats mondiaux juniors
auront lieu au mois d'août cet été et on va commencer,
probablement en fin de semaine, à se servir du bassin. C'est cette
année. Donc, il n'y a pas de retard pour l'an prochain. Le centre
Etienne-Desmarteaux va être prêt d'ici quelques mois; il va
être complètement terminé avant le jour de l'an. C'est
l'équivalent de deux arénas, comme on dit chez nous. Cela prend
d'habitude quatre mois et demi pour en faire un. On avait calculé que
ça prendrait au maximum neuf mois et on avait deux ans pour le faire.
Cela va être terminé avant le jour de l'an.
Le Centre Claude-Robillard, on l'a ici. Il y a certains travaux dans les
parcs, ce sont des travaux d'aménagement. Là encore, ce n'est pas
critique. Si on arrive au réseau routier autour du parc principal, pour
la rue Sherbrooke, on le voit, ce sont les travaux les plus
considérables et ils vont être terminés en octobre. S'il
fallait que ça retarde de deux mois, ce ne serait pas critique, ce
serait pour Noël.
On aurait pu apporter des photos de la rue Boyce. Depuis Viau vers
l'ouest, il y a une partie qui est faite, la tranchée nord. Tous les
travaux souterrains pour l'enfouissement des fils et l'enlèvement des
poteaux, c'est terminé. Il y a donc la rue à construire, mais il
n'y a aucun doute là-dessus, personne ne met ça en doute.
Les travaux de canalisation et d'égout, rue Viau, qui sont en
voie d'exécution, seront terminés dans trois mois. Tout sera
terminé dans six mois, avec la reconstruction des rues. Du
côté de Pie IX, il y aura un aménagement pour la sortie du
garage, mais, là encore, ce n'est pas critique, c'est une affaire de
quelques mois d'exécution. Quand on entre dans le parc, on a le hall des
sports où le vélodrome va être terminé d'ici
quelques mois.
Le centre de natation va être terminé, qui est à la
base du mât, cette année.
Donc, les autres installations, je les ai passées en revue. Les
stations de métro, cette ligne de métro, va être en
exploitation au plus tard au mois d'avril, possiblement au mois de mars. On
sait que la ligne va jusqu'à cinq ou six stations plus loin, vers l'est,
et se rattache, vers l'ouest, au réseau existant.
Les stationnements, là encore, cela va être terminé
à temps, mais ce n'est pas critique. S'il n'y avait pas de
stationnement, il n'y en aurait pas. Cela ne peut pas retarder.
Est-ce que le député de Beauce-Sud pourrait me dire s'il
pense à une autre chose que j'ai oublié
d'énumérer?
M. Roy: Je ne sais pas par coeur, comme vous, toute la liste des
installations olympiques qui sont requises pour la tenue des jeux. Quand
même, je me référais surtout aux principaux documents, sans
avoir la liste par coeur. Disons que j'aimais quand même savoir si, dans
certains cas, il pouvait y avoir des problèmes particuliers.
C'était l'objet de ma question.
J'ai deux autres petites questions. Est-ce que dans ces genres de
travaux, les gens travaillent actuellement à deux équipes ou
s'ils travaillent seulement à une équipe, ailleurs que sur le
chantier lui-même?
M. Drapeau: C'est suivant les besoins. M. Roy: C'est
suivant les besoins.
M. Drapeau: C'est suivant les besoins. On essaie de faire tous
les travaux de la façon la plus économique possible, étant
un mandataire coor-donnateur. Si l'entreprise chargée de la construction
et des installations croit qu'il faut ajouter du personnel ou qu'il faut
ajouter des heures, cela se fait en fonction d'assurer le respect du calendrier
et aussi un certain respect des coûts.
M. Roy: En est-il de même pour les vacances de la
construction?
M. Drapeau: C'est cela. Il est extrêmement encourageant de
signaler que dans le parc olympique, les ouvriers qui y travaillent ne sont pas
forcés de travailler. Ils ont même signé une
pétition, demandant à la CIC de leur permettre de travailler
pendant les vacances. Cela aide à prouver l'état d'esprit dans
lequel ils sont. C'est vrai qu'ils sont payés plus cher,
évidemment. Mais s'il n'y avait pas un bon esprit, ils se fouteraient de
cela. On parlera tantôt de ce que reçoit, en moyenne, un
travailleur soumis au décret de la construction.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de l'Assomption.
M. Perreault: M. le maire, vous avez mentionné que le
viaduc de la rue Sherbrooke serait
terminé vers octobre 1975. Est-ce que vous allez ouvrir,
immédiatement après, la rue Sherbrooke à la
circulation?
M. Drapeau: Aussitôt, parce que cela ne nuit pas aux
travaux qu'on l'ouvre.
M. Perreault: Cet hiver, la population peut s'attendre à
circuler de l'est à l'ouest. On ne fera plus de détour.
M. Drapeau: Personnellement, je dois faire un détour, au
moins deux fois par jour, parce qu'elle est fermée. Je n'ai pas besoin
de vous dire qu'aussitôt qu'on va pouvoir débarrer la rue
Sherbrooke, on va la débarrer.
M. Perreault: C'est une bonne nouvelle pour la population de
l'est.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre des
Affaires municipales.
Calendrier
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai trois questions. La
première s'adresse à une personne qui n'est pas encore venue au
micro. Au mois de janvier, M. Bernard Lamarre a mis en jeu sa réputation
professionnelle en affirmant que le calendrier sera respecté. J'aimerais
bien qu'il fasse la même déclaration en juillet, s'il est
prêt à la faire.
M. Drapeau: Autrement dit, le ministre des Affaires municipales
lui donne le choix de se suicider aujourd'hui ou dans quelques mois.
M. Goldbloom: Mais ce n'est pas moi qui ai retenu ses
services.
M. Bellemare (Johnson): Vous ne liez pas votre sort au sien?
M. Lamarre (Bernard): M. le ministre, en ce qui concerne les
points chauds dans la réalisation du parc olympique, il y a le stade,
c'est-à-dire tous les éléments, les consoles, ce qu'on
appelle le remplissage, les gradins et tout, on avait dit au mois de janvier
que ce serait terminé pour le 28 février. Je pense qu'on va
être capable de respecter cette échéance. Il n'y a pas de
problème.
En ce qui concerne le mât, on avait parlé du mois d'avril
et cela aussi, cela reste la même chose. Je ne dis pas qu'il n'y a pas
des points qui sont extrêmement serrés mais il n'y a pas de raison
de penser aujourd'hui, autrement que nous pensions au mois de janvier de cette
année.
M. Goldbloom: M. le Président, ma deuxième cuestion
découle de la première. Je la crois fondamentale. Quelles seront
les répercussions, sur le tableau des coûts, du respect du
calendrier?
Mais peut-être qu'avant de la poser et d'attendre une
réponse, je vais poser la troisième, qui est un peu moins
sérieuse. Je m'adresse au maire.
Il y aura combien de consoles, M. le maire? M. Drapeau:
Trente-quatre.
M. Goldbloom: II y en a combien qui sont en place maintenant?
M. Drapeau: II n'y en a pas de complétées.
M. Goldbloom: Alors vous n'êtes pas encore rendu au point
où, à chaque fois que vous visitez l'emplacement olympique, vous
vous consolez.
M. Drapeau: II y a beaucoup de raisons de se consoler quand on
est dans le quadrilatère en question. Je souhaite ardemment que les
membres de la commission parlementaire viennent constater cet approvisionnement
de consolation.
Coût des travaux
M. Goldbloom: M. le Président, je reprends le
sérieux de mes propos et je pose la question qui est en effet une
transition entre l'aspect que nous avons examiné jusqu'à
maintenant et le deuxième aspect qui est encore plus fondamental dans un
sens. On peut évidemment faire toutes sortes de choses, mais à
quel coût, à quel prix, et qu'est-ce que le respect du calendrier
aura fait au tableau des coûts que nous avons examiné en janvier
et que nous devons réexaminer aujourd'hui?
M. Drapeau: J'ai distribué des feuilles, mais quel est
l'impact du respect du calendrier sur les coûts; est-ce que cela
représente 10%, 15%, 20%?
M. Goldbloom: M. le Président, la question est
peut-être posée de façon à effectuer une transition.
Ce n'est pas nécessairement le fait de respecter le calendrier, c'est la
question générale. Où en sommes-nous avec les coûts,
quelle est la tendance des coûts et est-ce que nous pouvons dire que la
tendance que nous avons vu exposer en janvier est toujours la même,
est-ce que c'est pire aujourd'hui? Quel est l'écart entre les
dépenses et les revenus? C'est cela que nous voudrions savoir.
M. Drapeau: Si la commission en a terminé des
cheminements, on va passer aux coûts.
Le Président (M. Gratton): La commission est d'accord.
M. Drapeau: Si on veut bien. M. Roy: Entièrement
d'accord.
M. Léger: ... à celle du ministre, c'est une
question de rattrapage, comment est-ce que cela va coûter. Quand on
regarde votre échéancier, le vélodrome semble être
à jour selon l'échéancier. Les bassins accusent environ
sept semaines de retard; le mât, environ deux semaines; le stade, la
partie de la construction des poteaux, environ trois semaines; la construction
de l'usine de pré-
fabrication, environ six semaines; la construction de la charpente,
environ trois mois et le montage des éléments
préfabriqués, environ huit semaines. Tout cela ce sont des
choses imposantes, importantes va demander un rattrapage. En coût,
cela veut dire quoi, ce rattrapage basé sur les chiffres que vous
avez?
M. Drapeau: D'une façon générale, dans la
mesure où le rattrapage se fait par une productivité accrue, il
n'y a pas d'incidence sur les coûts. Dans la mesure où cela se
fait, parce qu'il y a des heures supplémentaires ou des journées
supplémentaires ou du personnel supplémentaire; il y en a. Je
pense bien que l'entreprise doit tenir un livre de bord et, un peu plus tard,
on sera peut-être en mesure d'entrer dans cette analyse, un peu plus tard
cet après-midi, pas plus tard dans des mois; plus tard, cet
après-midi.
M. Léger: M. le maire, je pense que vous n'avez pas tout
à fait saisi ma question. Dans les $597 millions que vous nous avez
présentés n'est pas inclus ou est inclus le rattrapage, parce
qu'on ne les voit nulle part, les articles que je viens de mentionner, pour
ajouter à la question du ministre.
M. Drapeau: C'est inclus.
M. Léger: Alors, c'est quelle somme que vous avez incluse
là-dedans?
M. Lamarre: En ce qui nous concerne, je pense qu'on peut dire que
cela correspond à peu près à 10%; il doit y avoir à
peu près $30 millions qui correspondent à ce rattrapage.
M. Léger: Dans les $86 millions de plus, ce sont $30
millions qui correspondent au rattrapage.
M. Lamarre: En ce qui concerne le parc olympique, vous avez une
estimation maintenant de $375 millions.
M. Léger: C'est $470 millions qu'on a ici
M. Lamarre: Mais, en haut, vous avez le stade, la piscine et le
mât.
C'est l'autre feuille. Excusez-moi, M. Léger.
M. Léger: ... $470 millions, c'était hier soir.
M. Drapeau: J'ai fait distribuer le tableau no 3 le premier,
parce que c'est là qu'on voit le cheminement financier depuis I972
à aujourd'hui Maintenant, le tableau no 1 va permettre à M.
Lamarre de se référer à des chiffres dont vous aurez
copie.
M. Lamarre: Vous avez, en haut du tableau qui vous est
distribué, pour stade, piscines, mât, stationnements et centrale,
$375 millions. Vous voyez ça en haut?
M. Léger: D'accord! C'est une autre feuille. D'accord!
M. Lamarre: C'est $375 millions. M. Léger:
D'accord!
M. Lamarre: Nous avions annoncé, à la commission
parlementaire du mois de janvier, $320 millions.
M. Léger: C'est $310 millions, que vous nous aviez
dit.
M. Lamarre: C'est $320 millions.
M. Léger: Selon le journal des Débats, c est $310
millions. Les paroles passent, mais les écrits restent.
M. Lamarre: Ah! Mais...
M. Léger: De toute façon, vous dites...
M. Lamarre: Le document était de $320 millions. Pour nous,
il y a $55 millions d'accroissement de prix et, là-dessus, je dirais
qu'il y a à peu près une trentaine de millions de dollars qui
sont dus au rattrapage, aux arrêts de travaux, à toutes ces
choses, au ralentissement des travaux.
M. Léger: D'accord!
M. Lamarre: Mais, en fait, plus tard, on pourra vous donner,
élément par élément, poste par poste, les endroits
où cela a augmenté.
M. Léger: D'accord! Est-ce que le ministre a
terminé là-dessus?
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre d'Etat au
Conseil exécutif.
M. Lalonde: Non! Je pense que, pour compléter la question
du député de Lafontaine, j'aimerais demander les raisons des
augmentations. En prenant le document no 1, on passe de $320 millions à
$375 millions. Vous avez inclus le rattrapage là-dedans. Quels sont les
autres éléments d'augmentation, les autres raisons?
M. Lamarre: Si on reprend, dans le stade proprement dit, il y a
$21 millions d'écart, par rapport au mois de janvier. Il y avait $122
millions à ce moment. Nous sommes rendus à $143 millions. Dans
les piscines et les coupoles, il y a $2 millions de différence. Dans le
mât et les butées, il y a $8 millions de différence, au
stationnement Viau, $3,700,000, au stationnement Pie IX, approximativement $2
millions. Dans la centrale thermique, il n'y a pas eu de changement. Dans les
aménagements extérieurs, mais qui comprennent les accès
aux sites et tout, il y a $16 millions. Dans les conditions
générales, il n'y a pas eu de modification. Ceci veut dire une
augmentation de $52,600,000 à peu près dans le coût des
constructions, et avec les honoraires, cela donne une augmentation de
près de $54 millions.
Si vous voulez avoir des explications supplémentaires, sur tous
ces chiffres...
M. Charron: M. Lamarre, ce que vous venez de donner en
détail, est-ce qu'on l'a quelque part sur un tableau? Le seul que l'on
ait, c'est $320 millions à $375 millions, mais l'explication n'est pas
donnée dans le détail.
M. Roy: C'est-à-dire que nous avons la feuille
I et la feuille 3. Il nous manquerait la feuille 2.
M. Drapeau: Oui, la voilà!
M. Léger: Inflation et financement, $15 millions, est-ce
que ces chiffres tiennent toujours? Est-ce que le financement ne sera pas un
peu plus élevé à cause de l'inflation?
M. Lamarre: Pour cela, il faudrait poser la question à M.
le maire.
M. Drapeau: Ce sont des chiffres que nous avons examinés
avec le directeur des finances.
Il est évident que ce chiffre pourra varier suivant les
délais, suivant l'étendue du financement, mais il n'y a pas de
possibilité, dans le moment, de dire: C'est $18 millions plutôt
que $15 millions ou c'est $12 millions plutôt que $15 millions.
Au meilleur de leur connaissance et de leur conscience, ils
établissent des données et on me dit: On n'est pas en mesure de
dire que cela sera moins et on n'est pas en mesure de dire que cela sera
plus.
M. Léger: Mais de $511 millions à $597 millions,
vous avez des exigences de $86 millions de plus, cela va demander du
financement de plus. Vous avez le même chiffre. Vous avez $10 millions
dans les deux cas.
M. Drapeau: Mais quand le chiffre de janvier a été
établi, cela ne partait pas d'une estimation sûre non plus.
C'était un montant établi qui paraissait souhaitable, mais on
ignorait exactement, comme aujourd'hui, la durée du financement et on
n'était pas en mesure, à ce moment, de dire que cela ne serait
pas moins que cela. Dans le moment, on nous dit: On n'est pas en mesure de dire
que cela va être moins et on n'est pas en mesure de dire que cela sera
plus.
M. Léger: Mais combien a coûté ce financement
jusqu'à maintenant? Combien a-t-il été
dépensé jusqu'à maintenant sur les $10 millions?
M. Drapeau: Le directeur des finances est ici.
II va essayer de trouver...
Le Président (M. Gratton): Pourriez-vous vous identifier
pour le journal des Débats, s'il vous plaît?
M. Drapeau: M. Fernand Denis, directeur des finances de la ville
de Montréal.
Le Président (M. Gratton): Merci.
M. Drapeau: En tout, actuellement, le financement
s'établit, en chiffres ronds, à $7 millions.
M. Léger: Vous avez dépensé jusqu'à
maintenant $7 millions?
M. Drapeau: En financement.
M. Léger: En financement? Pour emprunter combien?
M. Denis (Fernand): C'était sur la période qui
débute en décembre 1973 pour se terminer le 31 mai 1975. Pour
toute cette période, les avances qui ont été faites par la
ville de Montréal pour les constructions olympiques se totalisent
à $171 millions.
Pour les $171 millions qui ont été financés, non
seulement dans un seul et unique moment, mais au cours de toute la
période, vous avez un total de $7,600,000 d'intérêt qui a
été chargé pour l'exercice.
Il faut dire que la façon de financer les Olympiques est comme
ceci: La ville de Montréal charge aux constructions olympiques,
c'est-à-dire au COJO, le taux préférentiel aux banques,
taux qui lui est chargé par les banques pour les prêts qui sont
consentis à la ville.
M. Léger: Mais cela vous donne combien, dans vos
prévisions, pour le financement futur, parce que c'est sûr qu'avec
ce que vous nous affirmez, pour avoir emprunté $171 millions de la fin
de 1973 à 1975, cela a coûté $7,600,000. Il vous reste du
"jeu" seulement pour $2,400,000. Donc, il serait logique de croire que le
financement pour le solde à emprunter ne peut pas demeurer à $10
millions. A combien avez-vous évalué cela?
M. Denis (Fernand): C'est très difficile à
établir à partir de ce moment-ci parce qu'il y a tout un tas de
facteurs qui entrent en jeu. Premièrement, avec quelle
célérité les montants d'argent venant du programme de
monnaie olympique vont-ils entrer?
M. Charron: Fiez-vous à l'expérience.
M. Denis (Fernand): C'est difficile de se fier à
l'expérience d'après ce qu'on nous a dit; du moins j'ai lu dans
le journal des Débats de la dernière commission parlementaire que
M. Page a mentionné qu'au début, c'est plus lent et que, vers la
fin, cela peut s'accélérer.
Il y a, entre autres, certaines sommes qui sont retenues par le
fédéral pour assurer le financement de ce programme et qui seront
débloquées au fur et à mesure que le programme avancera. A
quelle vitesse le programme avancera-t-il? Je n'en ai aucune idée. Or,
il y aura peut-être des sommes d'argent qui entreront plus vite.
Les seuls montants sur lesquels on peut peut-être faire une
estimation assez juste sont les
entrées de fonds qui proviennent de la loterie olympique. Il y a
des dates fixées pour les tirages, les montants sont assez faciles
à estimer. En ce qui concerne la monnaie, les timbres et les revenus de
droits de télévision et d'autres entrées, vente de
billets, et le reste, c'est assez difficile de faire une estimation. D'autant
plus pour nous, ici à la ville de Montréal, on est obligé
de faire avec les gens de COJO une certaine estimation pour savoir à
quelle vitesse COJO pourrait nous rembourser nos coûts.
M. Léger: La grosse partie des revenus venant du COJO,
à ce jour, c'est quand même basé sur la loterie olympique
qui vous permet de voir le rythme d'entrée de ces revenus en vous basant
sur les trois ou quatre loteries, qu'il y a eu à date. Vous, vous parlez
au COJO assez régulièrement, je pense, M. le Président,
alors vous devez savoir à peu près quelles sont les sommes
d'argent et à quel rythme cela va continuer à entrer.
Là-dessus, même si vous n'avez pas de chiffres précis, vous
ne pouvez pas... Le chiffre de $10 millions que vous mettez là, alors
qu'il y avait le même chiffre en janvier 1975, vous ne pouvez pas, alors
qu'il ne vous reste que $2,400,000 pour justifier ce chiffre, dire que cela va
être uniquement $10 millions, puisque vous allez être obligé
quand même de continuer à faire les paiements pour les $171
millions empruntés jusqu'à la fin de votre engagement, plus
toutes les sommes que vous allez emprunter très rapidement. Je pense que
vous ne pouvez pas nous inscrire le chiffre de $10 millions d'une façon
sérieuse. Cela est un montant beaucoup plus élevé que vous
êtes obligé de mettre à l'article financement. Est-ce que
vous avez prévu quand même un montant minimum de l'argent que vous
devez emprunter pour le financement?
M. Denis (Fernand): Dans le tableau qui est présentement
devant vous, le tableau no 1, vous avez deux articles qui sont les deux
derniers: inflation et financement.
M. Léger: C'est de cela que je parle.
M. Denis (Fernand): Les deux sommes combinées donnent $25
millions. D'après les estimations les plus près que nous pouvons
faire à ce moment, cela représenterait, au pire,
c'est-à-dire si les entrées de fonds provenant de la monnaie
olympique s'avèrent au pire, parce qu'on les a estimées au pire,
nous, c'est-à-dire que les entrées se feraient beaucoup plus vers
la fin que présentement, cela nous donnerait, dis-je, environ $23
à $24 millions au point de vue du financement.
M. Léger: Donc...
M. Denis (Fernand): Vous avez $25 millions qui compensent pour
l'inflation et le financement. Comme je vous le dis, il y a une grosse
possibilité que le financement puisse peut-être coûter un
peu meilleur marché, selon la célérité avec
laquelle l'argent arrivera au COJO.
M. Léger: Je pense qu'il ne faut pas parler d'inflation
à ce stade. Je pense que les $15 millions d'inflation qui ont
été prévus doivent demeurer là. Je parle uniquement
de financement. Nécessairement, est-ce que vous pouvez dire que c'est
$23 ou $24 millions que vous devez prévoir comme dépenses de
financement? L'inflation est une autre affaire, cela va demeurer.
M. Denis (Fernand): Compte tenu de ce que j'ai dit
précédemment et dans ce contexte, cela devrait être environ
$23.
M. Léger: Pour le financement?
M. Denis (Fernand): Pour le financement.
M. Léger: D'accord.
M. Charron: Pourquoi est-ce qu'on met $10 millions à ce
moment, si vous nous affirmez comme cela qu'il serait raisonnable de
prévoir $23 millions pour le financement?
M. Denis (Fernand): Je n'affirme pas que cela va être $23
millions.
M. Charron: Non, vous nous dites qu'il serait raisonnable de
croire que...
M. Denis (Fernand): Compte tenu, en fait, du contexte que j'ai
expliqué précédemment, dans ce contexte, cela serait $23
millions. Ce sont des prévisions budgétaires. Est-ce que les
entrées de fonds vont être plus rapides? Si les entrées de
fonds sont plus rapides, cela change beaucoup le financement et les
intérêts, étant donné que les intérêts
portent sur des sommes déjà avancées. Si vous me donnez
$25 ou $26 millions le mois prochain, que j'ai prévu n'avoir que dans un
an, cela change beaucoup le contexte parce que les $25 millions portent
intérêt à 9% pendant autant de mois.
M. Charron: Mais vos $10 millions, M. Denis, ont
été calculés selon les hypothèses les plus
pessimistes, selon ce que vous avez dit.
C'est-à-dire que la monnaie olympique continuerait à
entrer à peu près au compte-gouttes, que cela vous serait
versé uniquement à la fin des programmes, donc, à la ville
des Jeux olympiques ou même à la conclusion des jeux
eux-mêmes; c'est ce que vous nous avez affirmé. Mais, du
même coup, vous nous dites qu'il serait raisonnable de croire que le
financement coûterait $23 millions, $24 millions. C'est encore plus
pessimiste que les prévisions pessimistes que vous nous avez dit
à la base de vos calculs.
M. Denis (Fernand): Quand j'ai dit que c'était pessimiste,
j'ai dit que c'étaient les $23 millions qui étaient pessimistes.
Sur le tableau no 1, on mentionne $10 millions pour le financement proprement
dit qui est assuré et je peux affirmer que cela va coûter au moins
$10 millions...
M. Charron: C'est cela, je suis bien certain, si c'est
déjà $7,600,000.
M. Denis (Fernand): ... et il y a une prévision pour
l'inflation de $15 millions qui pourra être transférée au
financement pour une période.
M. Charron: L'augmentation. L'inflation peut continuer à
ronger également et les $15 millions déjà prévus
peuvent également se révéier insuffisants au chapitre de
l'inflation. Tenons-nous-en au chapitre du financement. Il y a
déjà, depuis décembre 1973 jusqu'à ce jour,
$7,600,000 qui ont été dépensés au chapitre du
financement. Est-ce qu'il est raisonnable de croire, est-ce que les membres de
la commission peuvent croire que toute la charge de financement, surtout
lorsqu'on connaît les hypothèses pessimistes de l'entrée de
la monnaie olympique, de juin 1975 à juillet 1976, ne nous coûtera
en fait de financement que $2,400,000 de plus? C'est absolument
irréaliste. Si cela a coûté $7,600,000 au moment où
nous avions des emprunts contractés je dis nous, comme
Montréalais de $171 millions, qu'on sait d'avance que ces
emprunts seront appelés à augmenter car il n'y a aucune raison
d'avoir des hypothèses plus optimistes quant à la raison
d'entrées de la monnaie olympique, non seulement nous
n'éteindrons pas l'emprunt de $171 millions, mais il est
forcément prévisible que nous l'augmenterons. Et on nous dit du
même coup que les frais de financement qui ont été
jusqu'à ce jour de $7,600,000 se tiendront à ce chiffre à
peu près pour n'augmenter que de $2 millions? Cela n'a pas d'allure.
Si votre hypothèse, en tant que directeur des finances de la
ville de Montréal, avec toute l'expérience et la
compétence que vous avez, vous permet de dire à la commission
qu'il serait plus raisonnable de dire que les prévisions de financement
seront aux alentours de $23 millions à $24 millions, pourquoi ne pas
l'avoir mis dans le budget que nous sommes à étudier aujourd'hui?
$10 millions, c'est fantaisiste et ça ne résiste pas à
l'analyse. Je suis même d'avis, M. Denis, que, si on vous demandait
combien, depuis janvier 1975, c'est-à-dire la dernière fois que
cette commission s'est réunie, avons-nous dépensé en frais
de financement, je suis convaincu que, dans ces six premiers mois de 1975,
déjà une bonne partie des $10 millions prévus au
financement a déjà été grugée. Ce n'est pas
à vous que je dois finalement adresser ma question, mais à
l'autorité politique responsable: Est-ce que le maire de Montréal
soutient encore, lui, que, s'il y a $7,600,000 déjà
dépensés au chapitre du financement et qu'il nous reste un an
à parcourir avec des emprunts à nouveau à contracter,
parce que nous devons fonctionner je pense que le maire de
Montréal fonctionne avec la même hypothèse avec
l'hypothèse la plus rationnelle possible, est-ce qu'il est encore
raisonnable de dire et de présenter à la commission aujourd'hui
que nous nous en tiendrons pour toute l'opération des Jeux olympiques de
Montréal à des frais de financement atteignant à peine $10
millions, quand il y a déjà $7,600,000 de
dépensés?
M. Drapeau: La raison pour laquelle, quant à nous, comme
administrateurs, nous avons accepté le montant de $10 millions, c'est
que le montant de $15 millions est demeuré $15 millions, même s'il
aurait dû être diminué, parce que le montant de $15 millions
pour l'inflation est le même qui paraissait en janvier.
Or, depuis janvier, les prix ont été actualisés et
c'est pourquoi il y a une augmentation, il y a eu des contrats accordés,
il y a eu des travaux exécutés, il y a eu des paiements faits. Il
est évident que, comme tous les travaux doivent êter
terminés au plus tard en juin, il n'y a pas le même nombre de
contrats accordés. Avec l'inflation, à $15 millions, tout en
ayant aux autres chapitres un montant pour les contingences, il nous a paru
qu'il y avait à $15 millions pour l'inflation un coussin, puisqu'il est
bien évident que, de janvier dernier à la fin des travaux, il
était plus plausible que l'inflation soit pour $15 millions que depuis
le 1er juillet jusqu'à la fin des travaux.
M. Charron: Vous me parlez de l'inflation, nous en discuterons
après, si vous voulez.
M. Drapeau: C'est ça, j'ai dit que c'est parce qu'il y
avait un coussin.
M. Charron: Vous avez vous-même choisi de le
présenter selon deux points. Je vous parle d'un qui s'appelle
financement, que vous êtes obligés d'assurer, parce que la ville
de Montréal... tout cela a été expliqué maintes
fois en janvier, cela a été répété.
L'inflation, nous en discuterons tout à l'heure, M. le maire, si votre
prévision de $15 millions était prévisible ou non.
M. Drapeau: On me pose une question, je donne une réponse,
non pas celle du député de Saint-Jacques.
M. Charron: Vous ne donnez pas la réponse à ma
question.
M. Drapeau: Je dis, parce que nous avons été
satisfaits de laisser $10 millions là, parce qu'on laissait $15 millions
à l'autre poste, on aurait pu baisser l'inflation à $10 millions
et mettre $15 millions en bas, pour baisser à $5 millions et monter
à $20 millions.
M. Charron: Pourquoi ne l'avez-vous pas fait?
M. Drapeau: Parce que le directeur des finances et nous avons
décidé de garder les mêmes chiffres. D'autres l'auraient
présenté autrement, mais, pour nous, les deux chiffres sont
reliés, c'est simple.
M. Charron: Autrement dit, vous nous expliquez que l'un et
l'autre ne sont peut-être pas réalistes.
M. Drapeau: Je ne demande pas au député de
Saint-Jacques de partager mon opinion, mais il me demande pourquoi nous
étions satisfaits de ces chiffres. Je donne la réponse. Le
député de Saint-Jacques peut bien dire que ça ne lui donne
pas satisfaction.
M. Charron: Cela ne donne pas satisfaction, j'ai l'impression,
à l'ensemble des gens.
M. Drapeau: Si ça donne satisfaction au directeur des
finances de la ville de Montréal, je suis satisfait, je ne relève
pas du député de Saint-Jacques.
M. Charron: Au moment où vous nous parlez, ce sont les
deux premiers chiffres de votre tableau que nous prenons, et aux deux premiers
chiffres qu'on discute en détail, vous nous dites: L'un est probablement
trop haut et l'autre est probablement trop bas.
M. Drapeau: C'est ça.
M. Charron: Bien, qu'est-ce que ça nous donne,
après ça, si on passe tous les chiffres comme ça? Quand on
va passer au vélodrome, vous allez dire, c'est peut-être un peu
haut; quand on va passer à l'aménagement des rues, vous allez
dire, c'est peut-être un peu bas. Qu'est-ce que ça vous donne de
nous donner des tableaux comme ça? Donnez-nous en un qui nous indique
véritablement combien ça va coûter en financement et
combien ça va coûter en inflation. Si je prends vos
réponses et celles du directeur du service des finances de la ville de
Montréal, il est irréaliste de dire que ça ne va
coûter que $10 millions en financement et, selon votre propre
prévision optimiste, il est irréaliste de dire que ça
coûtera $15 millions au chapitre de l'inflation. Si c'est ça,
dites-le nous, on va raligner nos chiffres, mais ne nous présentez pas
un tableau que vous allez démolir en l'expliquant.
M. Drapeau: Non, on ne le démolit pas. C'est une question
d'opinion.
M. Charron: Bien écoutez donc, vous m'avez dit $10
millions. Vous avez déjà dépensé $7,600,000. M. le
maire de Montréal, est-ce que c'est réaliste de dire qu'au
chapitre du financement, alors qu'on a déjà dépensé
aujourd'hui $7,600,000, il ne nous restera que $2,400,000 à payer d'ici
le 17 juillet 1976 et après, pour ce qui restera à contracter,
vous savez bien que non!
M. Drapeau: Le député de Saint-Jacques aurait pu
présenter ça autrement, nous avons gardé le total de $25
millions en ne changeant rien aux $10 millions et aux $15 millions. Si la
commission parlementaire veut qu'on change $10 millions et $15 millions
autrement, qu'on distribue les $25 millions autrement, on pourrait le
faire.
M. Charron: La commission parlementaire veut avoir des chiffres
réalistes, je ne vous demande pas pour le plaisir de la frime de mettre
$15 millions en bas et $10 millions en haut pour qu'on se contente de ça
comme un blanc-bec. Je veux savoir combien vous prévoyez que va
coûter le financement. Après ça, on analysera vos
prévisons optimistes quant à la montée de l'inflation
d'ici juillet I976, pour voir si $15 millions c'est véritablement trop,
comme vous nous dites.
C'est un autre sujet. Mais je suis convaincu qu'au chapitre du
financement votre chiffre de $10 millions est fantaisiste. C'est le premier sur
lequel nous nous sommes arrêtés et c'est le premier que vous avez
vous-même démoli.
Nous prendrons les suivants un après l'autre, la commission est
ici pour cela, M. le maire. J'espère que vos chiffres sont aussi
précis que les photos que vous nous avez distribuées.
Je ne suis pas venu ici pour voir des photos, je suis venu ici pour voir
des chiffres. Le premier chiffre sur lequel je tombe est d'un ridicule
consommé.
Je prends la parole du directeur des services des finances de
Montréal, qui me dit qu'il serait plus réaliste de dire $23
millions. Je demande donc aux membres de la commission, en se fiant sur la
compétence et sur vos propres affirmations selon lesquelles les $10
millions seront probablement dépassés, que nous inscrivions, au
chapitre sur les prévisions I, non pas $10 millions, mais $23
millions.
Lorsque, tout à l'heure, nous calculerons le déficit, il
faudra tenir compte de cela. Nous sommes ici pour cela et pas pour autre
chose.
M. Drapeau: Le directeur des finances a pris la peine de corriger
lui-même, il a pris la peine de dire qu'il n'avait pas dit que ce serait
$23 millions; il n'est pas en mesure de dire que cela va être $23
millions. Au pis-aller, cela pourrait être $23 millions, mais cela peut
être moins.
Or, il était d'avis qu'avec $25 millions pour ces deux postes, et
nous aussi, c'était suffisant. L'important c'est de savoir où on
va dans le total. Un peu plus tard, on pourra préciser.
M. Charron: Le total, c'est un ensemble d'unités.
M. Drapeau: On ne s'entendra jamais.
M. Charron: C'est certain qu'on ne s'entendra jamais, parce que
si vous me présentez, comme chiffres, une affaire de fous, $10 millions
de financement pour les Jeux olympiques d'ici I976...
M. Drapeau: M. le Président, je n'accepterai pas. Qu'on
pense ce qu'on voudra du maire de Montréal, qu'il est fou, si on veut;
mais le directeur des finances de la ville de Montréal, son intelligence
et sa compétence doivent être respectées, même par le
député de Saint-Jacques.
M. Charron: Ce n'est pas la sienne que j'attaque. Au contraire,
le directeur des services des fi-
nances nous a donné un indice selon lequel les $10 millions que
le maire de Montréal nous présente sont une hypothèse qui
ne tient pas.
M. Drapeau: On présente $25 millions.
M. Charron: J'exclus même M. Denis de notre discussion.
Selon la simple logique, M. le maire, quand on a déjà
dépensé $7,600,000 en financement le 1er juin 1975, qu'il nous
reste un an à parcourir, on n'a pas besoin d'être des hommes
d'affaires ni des administrateurs de quoi que ce soit pour douter le
moindrement du monde fiez-vous sur notre expérience de cinq ou
six ans à examiner des budgets gouvernementaux que ce coussin de
$10 millions ne tient pas.
Quand je dis que c'est une affaire de fous, ce n'est une attaque contre
personne. Je dis qu'en termes d'hommes d'affaires, comme nous a invités
le ministre des Affaires municipales à étudier l'ensemble de ce
budget, il n'y a pas un homme d'affaires sérieux qui va dire que,
lorsqu'il y a $7,600,000 déjà dépensés et qu'il
reste un an à parcourir, il est réaliste de croire, pour faire le
total unité par unité, que nous ne dépenserons que
$2,400,000. C'est ce que je vous dis, M. le maire.
M. Drapeau: J'ai bien compris ce que le député de
Saint-Jacques a dit. J'ai dit: On peut bien ne pas partager la même
opinion et ne pas être obligés de se traiter de fous par
exemple.
M. Charron: M. le Président, on se traite pas de fous. Je
dis que c'est ridicule, si vous voulez, ridicule, en termes d'affaires. M. le
maire de Montréal, vous avez été vous-même, avant
d'occuper votre poste à la direction de la ville de Montréal, un
homme d'affaires, un administrateur. Quand, depuis un an et demi, le
financement d'une entreprise, au seul chapitre du financement, vous a
coûté disons $7,600, en frais d'intérêt sur les
emprunts que vous avez faits, vous savez, vous comme administrateur, que vous
avez d'autres emprunts à encourir, mais probablement à des taux
plus élevés à part cela, et ce pour un an, sans même
aller toucher au capital que vous avez à rembourser. Vous ne payez
là que les financements, vous ne payez que l'intérêt. Vous
savez par expérience que, depuis un an et demi, cela vous a
coûté $7,600, supposons; je prends un exemple modeste d'homme
d'affaires, $7,600 d'intérêts. Pensez-vous qu'un homme d'affaires
sérieux va venir dire, par la suite: Je prévois que, pour la
prochaine année, cela ne me coûtera que $2,400, quand depuis un an
et demi cela m'a coûté $7,600, que mon capital va augmenter, que
mon taux d'intérêt va augmenter? Cela va me coûter plus cher
encore, non seulement je vais avoir le $7,600 à répéter,
mais probablement d'autres dettes de contractées après.
Ce qui a coûté $7,600 en frais de financement pendant un an
et demi va-t-il ne coûter que $2,400 pendant un an après? Je dis
que c'est une affaire qui ne tient pas debout. C'est dommage qu'on accroche
à cela dès le départ, mais c'est peut-être un indice
aussi, à l'attention des membres de la commission, qu'à chacune
des unités que nous aurons à analyser, pour éventuellement
en faire un total, on arrivera peut-être aussi à des chiffres
gonflés.
Je suis convaincu que, pour chacune des unités, si nous les
scrutons et si elles sont du sérieux de celle que vous nous
présenter au chapitre du financement, nous arriverons avec un chiffre
tout autre que celui qui est au bas de la page, à partir duquel je fais
mon intervention. C'est cela que je dis, M. le Président; financement
à $10 millions quand on nous affirme du même souffle qu'il y a
$7,600,000 de dépensés, cela ne tient pas.
Ce n'est pas, je le dis à l'attention du maire de
Montréal, piler sur son orgueil que d'admettre qu'à cet endroit
le chiffre n'est pas réaliste. D'ailleurs, peut-être aussi le
maire de Montréal nous convaincra-t-il que le chiffre qui est là
est trop élevé, que nous aurions intérêt à le
baisser. Tant mieux! Le comité atteindra son objectif. Lorsque nous
ferons le total des unités, nous arriverons à un total
réaliste, mais cette unité du financement est
irréaliste.
M. Lalonde: M. le Président, avant de terminer, je ne veux
pas interrompre le député de Saint-Jacques, mais il y a certaines
différences entre les chiffres qui ne sont pas tellement majeures, mais
qui m'inquiètent un peu sur la rigueur, la préparation de ces
deux documents que nous avons, le no 1 et le no 3.
Par exemple, on pourrait peut-être nous donner des explications
qui peuvent être simples: Le vélodrome paraît dans le
document no 1, en juin I975, à $57,944,000, alors qu'il est à
$58,864,000 dans le document no 3. Vous avez l'aménagement des rues...
C'est pour janvier I975. Il y a une petite différence.
Est-ce que ce sont les mêmes personnes qui ont
préparé ces documents, M. le maire? Le total arrive,
naturellement...
M. Drapeau: Pour le vélodrome, dans le tableau no I,
$57,944,000, mais au bas du premier groupe de postes, il y a l'excavation
générale du site: $11,500,000. Dans le tableau no 3,
vélodrome augmente, mais l'excavation est enlevée, parce que,
dans le tableau no 3, une proportion du coût d'excavation a
été ajoutée à chacun des éléments en
proportion de ce qu'ils représentaient.
C'est le même total, mais dans le tableau no 3, l'excavation a
été enlevée pour être absorbée, en
proportion, par chacun des éléments.
M. Lalonde: On vous remercie.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, il est 18
heures.
M. Léger: Le point de financement de l'inflation, il
faudrait quand même le clore, peut-être avant 6 heures, ou
continuer. On y reviendra.
Le Président (M. Gratton): On y reviendra. La commission
suspend ses travaux jusqu'à ce soir, 20 h 15.
(Suspension de la séance à 18 heures)
Reprise de la séance à 20 h 33
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente des affaires municipales reprend ses travaux et
cet après-midi, au moment de la suspension, nous en étions au
sujet: Coût des constructions qui relèvent de la ville de
Montréal. Je pense que le ministre d'Etat au Conseil exécutif
avait la parole.
M. Lalonde: M. le Président, relativement aux
augmentations des coûts que nous montrent les états qui nous ont
été remis par la ville de Montréal, on nous a donné
certaines explications concernant l'augmentation du coût du stade, de la
piscine, du mât. On voit des augmentations, par exemple, aux paysagistes
pour l'aménagement extérieur, de l'ordre de 57% entre janvier et
juin I975, du bassin d'avirons de 63%. Pourrait-on dire à la commission
pour quelle raison ces coûts qui nous semblaient relativement bien
préparés, du moins qui nous ont été
présentés comme tels en janvier ont subi de telles hausses?
J'aimerais demander si on a ajouté des choses, si on a changé le
programme de construction.
M. Drapeau: Dans le cas du bassin, il y a eu depuis janvier des
réquisitions additionnelles demandées entre autres par les
spécialistes retenus par le COJO à la suite de recommandations de
la fédération.
Les fédérations ont des exigences, il y a eu des
éléments qui n'étaient pas inclus et, de mémoire
je ne me fierais pas à ma mémoire mais c'est
dans les millions, au moins $2 millions ou $3 millions qui ont
été ajoutés. Non? Pardon. On va avoir le document. Ce sont
des additions à la suite des exigences de la
fédération.
M. Lalonde: Vous parlez de $2 millions ou de $3 millions.
M. Drapeau: Oui.
M. Lalonde: Maintenant, l'augmentation est de l'ordre de...
M. Drapeau: C'est un poste. Je ne dis pas que c'est tout cela.
Ensuite, il y a eu des...
De 1972, de $11 millions, monter à $24 millions, c'est toute
l'augmentation des prix, des salaires et de tout, comme je donnerai des cas
tout à l'heure. Je pourrais peut-être distribuer tout de suite des
indices d'augmentation de coûts, car les augmentations de coûts
qu'on trouve dans les travaux olympiques ne se retrouvent pas qu'aux travaux
olympiques. Ce serait peut-être le moment de les distribuer, cela
permettrait d'avoir des points de comparaison par rapport aux coûts que
la ville paie, ou la communauté urbaine, pour la construction du
métro pour des travaux absolument identiques, de I972 à
aujourd'hui. Cela nous permet ensuite de comprendre les augmentations de
coûts dans le cas des travaux olympiques.
M. Lalonde: Pour le cas du bassin, particulièrement,
étant donné l'augmentation de 63% dans l'espace de quelques mois
est-ce que vous auriez des exigences particulières des
fédérations internationales pour quelques millions? Deux ou
trois, avez-vous dit?
M. Drapeau: On va donner la liste des renseignements qui nous ont
été fournis par le mandataire coordonnateur de ce projet. Il y a
une somme totale, pour commencer, de $2,377,000 à la suite d'une
réquisition de travaux exécutés par l'entreprise
générale: addition de jetées dans le bassin, structures
non prévues au bassin de pratique, excavations supplémentaires
survenues après que la protection des berges était
complétée, difficultés d'exécution par rapport au
sol gelé, abris et chauffage pour la protection du béton ainsi
que le compactage de remblais. Cela comprend: main-d'oeuvre et matériaux
pour $1,416,000, pierres concassées, $300,000, travaux pour les
entreprises spécialisées aux bâtiments, aménagements
extérieurs, $521,000, achat additionnel pour équipement
spécialisé identifié par Scott, Smith, incluant
installation, câbles, treuils divers, $140,000. Donc, un premier lot,
ici, de $2,377,000.
Ensuite, changements au programme, modifications aux bâtiments,
addition d'un bac à ramer, $100,000; système d'urgence, $172,000;
installations temporaires, casse-croûte, enseignes, kiosque de
perception, poste de contrôle, $332,000; tableau électronique
d'affichage, $150,000; dépenses incidentes évaluées
à environ 18% de $3 millions, en tout, $3,700,000. Cela fait à
peu près $6,000,000 d'additions et de modifications.
M. Lalonde: Ces modifications étaient-elles
apportées à cause de l'insuffisance du programme original
ou...
M. Drapeau: Ce sont plutôt des exigences
postérieures au programme qui aurait dû être accepté.
Mais les experts sont venus et ont exigé ces modifications, c'est du
moins le rapport que le COJO nous a fait. Je pense que M. Guay est au courant.
M. Guay, vous êtes au courant des exigences de Scott-Smith?
M. Lalonde: Vous avez $6,000,000 et l'augmentation est de $9
millions.
M. Drapeau: Oui. Il y a des augmentations de coûts qui sont
survenues dans ce cas comme dans d'autres, hélas!
M. Lalonde: Vous affirmez qu'il était impossible de
refuser ces changements au programme?
M. Drapeau: Vous savez, il y a la tenue des jeux cet
été, les compétitions auront lieu au mois d'août. Ce
n'est pas ça qui a affecté beaucoup. Tous les prix sont
montés. J'irais même jusqu'à dire que le fait que ce soit
terminé cet été protège peut-être parce que
s'il avait fallu terminer les travaux seulement l'an prochain, cela aurait
peut-être été encore plus élevé.
M. Charron: La remarque que vous venez de faire M. le maire,
s'applique pour l'ensemble des travaux qui se poursuivront l'année
prochaine?
M. Drapeau: C'est bien évident que, si on avait pu
terminer tous les travaux cette année, celui-là n'avait pas
tellement d'ampleur, il y avait un championnat mondial junior qui allait se
disputer, le cheminement permettait d'établir que ce soit possible de le
terminer.
M. Charron: Sur le même sujet, M. le Président,
entamé par le ministre d'Etat au conseil exécutif on
pourrait peut-être entendre M. Guay à ce moment-ci quelles
sont exactement les modifications aux règlements olympiques de la
fédération qui auraient ainsi contribué à une
augmentation de 63% du bassin d'aviron? Je ne peux pas croire que le COJO,
responsable des Jeux olympiques de 1976, n'était pas, en janvier
dernier, lorsqu'il est venu nous présenter son projet à
$15,190,000, au fait de la connaissance des exigences olympiques en cette
matière.
On nous a pourtant juré, dans tous les domaines, que les
exigences des différentes fédérations internationales
étaient ainsi satisfaites. C'est comme cela qu'on nous a expliqué
le montant de $5II millions.
Aujourd'hui, on atteint $597 millions et on ajoute, dans les
explications, d'autres exigences olympiques qui seraient survenues tout
à coup.
M. Drapeau: Nous déplorons, quant à nous, autant
que quiconque, cette situation dont le maire de Munich s'est abondamment
plaint; le comité organisateur de Munich s'en est plaint et nous vivons
la même expérience.
M. Charron: M. Guay, est-ce que vous pouvez répondre
à ma question?
M. Guay: Dans les situations, les règlements des
fédérations internationales existent depuis déjà
plusieurs années et ne changent pas à un rythme très
rapide, bien sûr.
Mais la traduction des règlements, dans une réalité
précise, physique, demande une interprétation et demande des
interprétations de gens experts dans les différents sports.
Il arrive très souvent, malheureusement, dans nos
préparations pour I976, que les gens locaux, suite à un manque
d'expérience dans la tenue de compétitions internationales de
niveau olympique, traduisent ces règlements par certaines adaptations
qui, effectivement, sont plus ou moins conformes dans la réalité
physique.
M. Charron: Dans le cas qui nous concerne, M. Guay, ce principe
que vous affirmez, dans le cas bien précis parce qu'on passe
article par article dans le cas du bassin d'aviron, qu'est-ce que nous
ne connaissions pas en janvier I975 et qui, en juin I975, occasionne des
dépenses supplémentaires?
M. Guay: Comme M. Drapeau le mentionnait, nous avons retenu des
experts, la firme M.F. Associates d'Angleterre, qui est
représentée à Montréal par M. Peter Scott-Smith et
qui a commencé à travailler en début de I975 pour nous.
Elle a étudié le projet et a fait un grand nombre d'observations
sur les jetées. Je n'ai pas, de mémoire, tous les
éléments qui étaient mentionnés tout à
l'heure, mais elle a fait un très grand nombre d'observations.
Nous, en retour, nous avons transmis ces observations à la ville
de Montréal; certaines n'ont pas été retenues, plusieurs
ont été retenues, étant donné l'impact que ces
observations pouvaient avoir sur la bonne tenue des compétitions du
bassin d'aviron.
On a mentionné plus tôt une somme de l'ordre de $3 millions
pour les modifications qui ont été retenues ou effectuées
suite aux observations de l'expert dont nous avions retenu les services.
M. Charron: La commission jugera du sérieux qu'elle avait
mis à nous présenter le budget de janvier I975, lorsqu'on prend
note des observations qui viennent de nous être données. Il est
à craindre que la venue d'autres groupes experts sur d'autres chantiers
donne à la commission l'occasion de se rendre compte d'un déficit
encore plus grand dans six mois; c'est à craindre en tout cas.
L'affirmation que l'on vient de faire, émanant du COJO, justifie
certainement les membres de la commission d'entretenir cette crainte pour la
poursuite de l'année. Si ces exigences, proprement olympiques, ont eu
pour effet d'ajouter $3 millions aux $15 millions prévus, donc une
imprévision d'environ 20%, elles n'expliquent pas totalement
l'augmentation de 63% qui nous est présentée en six mois. M. le
maire Drapeau a fait un tableau rapide, mais qui couvrait à peine $6
millions; il y a encore $3 millions qui ne sont pas expliqués pour le
moment.
M. Drapeau: Dans le rapport du coordonna-teur, il est dit ici:
Comparaison des coûts du projet depuis l'estimation
présentée à la commission parlementaire en janvier I975,
budget présenté à Québec de $16,215,000;
dépassement aux travaux d'égout sanitaire et pluvial, $472,738;
changement au programme voir page 2 et 3 c'est
rénumération que j'ai donnée plus tôt, ce qui fait
$3,700,000, pour en arriver à $20,389,000; évaluation pour
ameublement, $1 million; travaux sous la juridiction de la ville, $2,750,000,
ce qui ferait un total de $24 millions.
M. Roy: Quels sont les travaux, sous la juridiction de la ville,
qui sont ajoutés et qui n'avaient pas été prévus en
janvier?
M. Drapeau: II y a des aménagements de terrains et
diverses choses.
Malheureusement, ce n'est pas dans le rapport du mandataire, mais ce
seraient des travaux au pont du Cosmos. Parce que le pont du Cosmos qui relie
l'île Sainte-Hélène à l'île Notre-Dame,
où se trouve le bassin d'aviron, était dans un état qui
commandait des réparations. Nous allons vérifier,
mais de mémoire, nous pensons que c'est ce poste de
réparations pour rejoindre le bassin d'aviron.
M. Lalonde: Est-ce que c'est un pont olympique, le pont
Cosmos?
M. Drapeau: Cela fait partie des voies d'accès.
M. Lalonde: II y a beaucoup de voies qui donnent accès
à l'île Notre-Dame.
M. Drapeau: Oui, mais là cela mène directement.
M. Léger: En janvier 1975, M. le maire, vous aviez
prévu des coupures d'environ $60 millions. Je remarque que sur huit
articles il y en a qu'on retrouve ici et je voudrais vous demander des
explications sur ces huit points. Entre autres, à l'occasion des
coûts des aménagements extérieurs, vous aviez dit que pour
baisser le grand total de $380 millions aux $320 millions que vous nous
présentez aujourd'hui, vous aviez prévu des coupures aux
aménagements extérieurs qui passaient de $28 millions à
$25 millions, donc une baisse de $3 millions.
Or, pour les aménagements extérieurs de $28 millions, si
on regarde dans vos prévisions budgétaires, à la page 2,
dans le total des aménagements extérieurs, vous avez ceux de
Viau, de Pie IX, les rampes de stationnement, l'accès au métro
Pie IX, l'accès au métro Viau, les aménagements divers, ce
qui fait que ces chiffres forment un total de $24.6 millions pour janvier 1975.
Cela équivaut à ce que vous nous aviez dit à ce
moment-là, soit une baisse de $28 millions à peu près
à $25 millions, mais on voit aujourd'hui, le 30 juin 1975, que non
seulement vous nous aviez dit que cela baissait de $3 millions, mais que c'est
augmenté maintenant de $13 millions, parce que l'ensemble des
aménagements, si on additionne les aménagements que je viens de
mentionner pour juin 1975, cela fait un total de $41 millions.
Alors, qu'est-ce qui s'est passé pour qu'au lieu de dire: On va
être capable de couper là, puis gagner $3 millions, comme quand on
a discuté, en janvier 1975, des possibilités d'avoir un stade de
rechange et que vous avez dit que ce n'était pas nécessaire qu'on
pouvait couper, aujourd'hui, on arrive avec une augmentation de $13 millions,
plutôt que de $3 millions, soit $41 millions au lieu de $25 millions?
Il était de $28 millions, il est tombé à $25
millions, donc, c'est une augmentation de $13 millions sur ce que vous aviez
dit, mais une augmentation de $16 millions des chiffres que vous aviez
auparavant.
M. Drapeau: M. Lamarre va donner les explications. Je tiens
à dire tout de suite que le contenu la question est très
pertinente sous l'entête "Aménagements extérieurs "
n'est pas exactement le même. M. Lamarre va donner les
différences.
M. Lamarre: Moi, M. Léger, je préférerais
vous donner...
M. Léger: Avant, excusez-moi, M. Lamarre. M. le maire
vient de dire que ce n'est pas le même contenu. Moi, j'ai devant moi les
mêmes chiffres l'un contre l'autre.
M. Lamarre: C'est le même contenu, mais c'est divisé
en sous-postes. On a mis le même poste, mais il y a plusieurs sous-postes
là-dedans.
Si vous voulez, M. Léger, j'aimerais mieux commencer par vous
donner tous les détails au complet: le stade, les piscines, le
mât, et on va tout repasser, si vous voulez, l'un après
l'autre.
M. Léger: Je n'ai pas d'objection, mais je voudrais bien
partir de ce que vous nous avez déjà dit. N'oubliez pas une
chose. Vous venez en commission parlementaire, en janvier I975, vous nous
faites des affirmations sur des chiffres. On se base là-dessus
maintenant. Si, aujourd'hui, vous faites une autre présentation, ce
n'est pas facile pour nous de se retrouver...
M. Lamarre: Je vous amène...
M. Léger: ... dans ce que vous avez affirmé
là, et pouvoir suivre la réalité, aujourd'hui, de vos
prévisions. Si vous avez une autre façon de présenter les
chiffres, c'est très difficile de vous suivre.
M. Lamarre: Non, cela va être bien facile, vous allez
voir.
Bon! Si vous voulez, on va commencer par le stade, et on ira aux
piscines, au mât et aux aménagements extérieurs,
stationnement Viau, stationnement Pie IX, et les aménagements
extérieurs.
Dans le mât, on vous avait donné... D'abord, M.
Léger, j'ai regardé les feuillets de la commission parlementaire,
et ce n'était pas $310 millions que j'avais donné, c'était
bien $320 millions. C'est répété au moins à cinq
occasions...
M. Léger: J'ai revu cela, et vous aviez même dit,
à ce moment, à la même page je l'ai ici $380
millions, mais une baisse de $60 millions, ce qui fait $320 millions, à
la valeur de l'argent de novembre 1974.
M. Lamarre: C'est ça!
M. Léger: Mais il va falloir penser à la valeur de
l'argent en novembre 1974 tantôt.
M. Lamarre: II y avait $327 millions, moins $7 millions de valeur
de récupération, ce qui donnait $320 millions.
Dans le stade, il y a une augmentation, par rapport à ce qu'on
avait annoncé en janvier, de $21,400,000. On avait annoncé,
à ce moment, $122 millions. On est rendu à $143,623,000, ce qui
donne $21,400,000 de différence.
Cette différence, c'est dans les frais généraux. Il
y a $1,700,000 de différence dans les frais généraux. On
n'a pas augmenté les frais généraux globaux. On les a
plutôt répartis sur chacun des postes. En fait, même si cela
paraît que les frais généraux n'ont pas augmenté,
ils ont vraiment subi une augmentation assez considérable, du fait qu'on
les a répartis poste par poste; au stade, aux piscines et ailleurs.
Dans ces $7,600,000 de frais généraux, c'est surtout
à cause du ralentissement parce qu'il a fallu ajouter des cadres
additionnels et tout pour faire le rattrapage. Les $1,700,000 additionnels que
vous retrouvez dans le stade pour les frais généraux sont
à cause du rattrapage.
Dans l'excavation, l'empattement de consoles, il y a $l million de
différence On avait prévu $500,000, on est rendu à
$1,500,000 pour l'excavation des empattements des consoles. Il y a $1 million
d'écart par rapport à ce qui avait été
annoncé en janvier.
M. Lalonde: Mais pourquoi cet écart? Y a-t-il des raisons
particulières?
M. Lamarre: Oui. En fait, on avait prévu 32,000 verges
cubes à $15 et cela a été 37,500 à $40. Il n'y a
pas eu beaucoup d'augmentation de quantités, mais cela a
été beaucoup plus difficile que prévu.
M. Roy: Pour quelle raison y a-t-il cette différence entre
$15 et $40? C'est plus que le double...
M. Lamarre: C'est le triple. C'est presque le triple.
M. Roy: Y a-t-il des raisons? Y a-t-il des explications que vous
pouvez nous donner?
M. Lamarre: Oui. Le roc est beaucoup plus difficile et friable
qu'on aurait pu le prévoir. A ce moment, c'était la
géométrie qui commençait et il y avait certaines attentes
un peu avant de commencer à excaver. Or, tout cela a contribué
à augmenter considérablement... Ce ne sont pas des grosses
quantités, mais si vous attendez un peu, cela augmente
énormément les prix avec tout l'équipement qu'il y avait
là-dessus. Pourquoi ne vous l'avons-nous pas donné en janvier?
C'est parce qu'en janvier, on n'avait pas encore compilé tous ces prix.
On les a eus seulement au mois... Ce sont des travaux exécutés en
régie. Ce n'étaient pas des travaux exécutés
à prix unitaire. Donc, on a pu avoir ces prix seulement au mois de mars
ou au mois d'avril.
M. Roy: Ont-ils été négociés ou
ont-ils été...
M. Lamarre: Cela a été exécuté par
l'entreprise conjointe Desourdy, Duranceau.
M. Roy: Est-ce un contrat avec soumission, un contrat...?
M. Lamarre: Non. C'était une entreprise conjointe qui
exécutait elle-même, en régie, ces travaux.
M. Léger: C'était à côté du
vélodrome quand même?
Le Président (M. Gratton): Le député de
Montmorency.
M. Léger: Ne le saviez-vous pas à ce stade puisque
vous l'aviez vérifié?
M. Lamarre: Remarquez bien que, s'il avait fallu avoir les
mêmes prix que pour le vélodrome là-dedans, si on avait
trouvé exactement le même sol que pour le vélodrome, cela
aurait été encore beaucoup plus cher parce que, pour le
vélodrome, on a trouvé des conditions de sol encore beaucoup plus
difficiles que celles qu'on a trouvées là.
M. Charron: C'est un exemple de contrat à "cost plus".
M. Lamarre: En régie, oui.
M. Charron: C'est un exemple qu'on peut retrouver ailleurs, qu'on
retrouvera ailleurs.
M. Lamarre: Peut-être. C'est un coût plus un
honoraire fixe. C'est en régie. Il n'y a pas d'avantage
là-dedans, pour le bonhomme, supposons, de rester plus longtemps, si
c'est cela que vous voulez dire.
M. Charron: Non, mais si le coût augmente, il n'y a pas de
désavantage pour lui.
M. Lamarre: Non.
M. Léger: II n'y a pas de forfait.
M. Lamarre: Mais il faut dire, M. Charron, que, lorsque les
entrepreneurs commencent ces excavations, il y a énormément de
géométrie, chaque console doit être placée. C'est
vraiment là que vous commencez votre travail et la
géométrie a été plus longue et plus difficile que
prévu. Il est sûr que, lorsqu'ils faisaient leur
géométrie pour placer chacune des consoles, il ne faut pas les
placer trop loin à côté et l'équipement attendait et
tout cela, ça a causé cette différence de prix.
M. Malouin: Qui était, au nom de la ville, le
négociateur pour ces contrats? Cela a été
négocié... Quand vous avez estimé à $15 la verge
cube et que vous êtes passé à $45 la verge cube, quelqu'un
a dû négocier, à un certain moment.
M. Lamarre: Non. Il n'y a pas eu de négociation. Il y a eu
une estimation que nous avons faite à $15.
M. Malouin: Et l'entreprise a fourni le prix de $45 et cela a
été accepté.
M. Lamarre: Non. Elle n'a pas fourni de prix.
Elle a exécuté et on s'est rendu compte, une fois les
travaux exécutés, que cela coûtait non pas $45, mais $40,
le prix coûtant.
M. Malouin: Le prix coûtant. M. Lamarre: Le prix
coûtant.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): J'interviens dans ce sujet, M.
Lamarre... Suivant vos explications, vous avez avancé, tout à
l'heure, que les entrepreneurs... D'abord, dans cela, il devait y avoir de la
machinerie louée par des entrepreneurs et de la machinerie louée
à des fournisseurs de matériaux, des fournisseurs de machinerie
et, lorsque vous avancez qu'ils n'avaient pas d'avantage à prendre plus
de temps pour faire l'excavation s'ils sont organisés avec la sorte de
paiement que vous venez d'expliquer.
La raison que vous donnez n'est pas tout à fait véridique.
Est-ce que vous êtes d'accord avec moi là-dessus?
M. Lamarre: Non, pas du tout. En fait, la machinerie qui
était là en général a été... C'est
vrai qu'il y avait la machinerie de l'entreprise conjointe, mais il y avait
aussi la machinerie louée d'entreprises de location qui suivaient le
rythme des travaux qui était imposé par l'entreprise
conjointe.
M. Bédard (Montmorency): C'est peut-être que les
écarts peuvent s'expliquer. Il était peut-être prévu
qu'une pelle pouvait sortir 600 verges cubes de roc par jour et, au lieu de le
faire, elle en a sorti seulement 300 ou 200.
M. Lamarre: II faut avoir vu les difficultés de
géométrie...
M. Bédard (Montmorency): C'est cela, exactement.
M. Lamarre: ... et de localisation de ce projet pour savoir comme
c'est facile de perdre du temps dans l'excavation et même après
dans le béton-nage. En fait, il y avait la difficulté du roc,
mais il y avait aussi le fait qu'il y avait beaucoup de perte de temps dans la
localisation de toutes ces choses.
M. Bédard (Montmorency): Je ne dis pas que la façon
dont cela a été compilé et la façon dont cela a
été exécuté et je n'y ai pas assisté
n'a pas été la meilleure, parce qu'il y a une autre chose
que je sais, c'est qu'étant donné la façon dont les
soumissions sont ouvertes aujourd'hui, les prix sont défoncés,
aussi, compte tenu des difficultés d'exécution. Ce n'est pas sur
ce point que je veux discuter. Il y a eu plus de difficultés lors de
l'exécution que lors de la préparation des estimations. J'aurai
d'autres questions à poser tout à l'heure sur les
estimations.
M. Léger: Le problème qu'il faut faire ressortir,
je pense, si vous regardez cela avec moi, c'est que pour un contrat comme cela,
en régie, on ne sait réellement le prix que quand c'est fait,
tandis que quand c'est un contrat avec soumission donnée, ouverte, on le
sait au moment de la prévision.
M. Lamarre: Vous avez raison, M. Léger, mais il y a un
autre point aussi dont il faut bien se rendre compte, c'est qu'à l'heure
actuelle, dans d'autres chantiers que celui des Jeux olympiques, on
s'aperçoit que, quand il y a trop de risques, les gens vous font payer
très cher les risques que vous leur faites assumer parce que
l'entrepreneur n'est pas plus fou qu'un autre. S il pense qu'il y a
énormément de risques là-dedans, il n'ira risquer ni sa
peau ni son compte de banque. Il va vous faire payer cela très cher.
M. Maloin: II n'y a pas de risques dans le cas présent si
c'est le prix coûtant à $40.
M. Lamarre: Là, je ne sais pas de quoi on discute. Si vous
me parlez de prix forfaitaire ou de prix à soumissions, il y avait des
risques énormes là-dedans. Si vous me demandez pourquoi cela
coûte plus cher en régie que ce qu'on avait estimé, je
pense qu'on avait sous-estimé la difficulté de localisation de
toutes ces consoles. En fait, il faut bien penser que ce n'est pas de
l'excavation de masse dont on parle, c'est de l'excavation console par console,
trou par trou de fondation. C'est de l'excavation de tranchée en
fait.
M. Charron: M. Lamarre, soutenez-vous que ces difficultés
dans le roc étaient imprévisibles quand, en janvier 1975, vous
nous avez convaincus du budget à partir duquel nous analysons le
nouveau?
M. Lamarre: Je ne vous parle pas surtout des difficultés
dans le roc. Je vous parle des difficultés de géométrie
qui ont retardé beaucoup l'entrepreneur, à ce
moment-là.
M. Charron: Selon vous, c'était imprévisible en
janvier 1975?
M. Lamarre: A ce moment-là, si je l'avais su, je vous
l'aurais dit, M. Charron, mais on n'avait pas la compilation de ces prix en
janvier quand nous sommes venus. On les a eus seulement au mois de mars.
M. Charron: Mais quand on fonctionne avec des contrats à
"cost plus", quand on ne prévoit pas, ce n'est pas au désavantage
de celui qui a signé le contrat, c'est au vôtre. C'est difficile
à prévoir dans ce temps-là le coût réel. Vous
imaginez que, si on a des difficultés dans je ne sais pas quelle partie
qui reste à faire, dans le montage de charpente, etc.,
difficultés encore non prévues, et je me fie à votre bonne
foi en juillet 1975, à "cost plus", c'est le coût qui va
monter...
M. Lamarre: ... mais, M. Charron, il y a bien
des travaux qui se font à l'heure actuelle, par ce qu'on appelle
des entreprises spécialisées, ce seraient des contrats de
sous-traitance autrement, mais qui sont à prix forfaitaires. Il y en a
très peu qui sont en régie à l'heure actuelle,
peut-être trois ou quatre.
M. Malouin: Est-ce qu'il reste beaucoup de contrats en
régie à venir?
M. Lamarre: Ce qu'on a comme contrat en régie à
l'heure actuelle, à part l'entreprise Desourdy-Duranceau, il y a
Shockbeton qui est en régie...
M. Malouin: Avec l'entreprise Desourdy-Duranceau, quelle est
l'envergure des montants que vous prévoyez en régie?
M. Lamarre: On avait prévu au début $80 millions de
travaux en régie pour l'entreprise Desourdy-Duranceau.
M. Charron: Cela va être combien?
M. Lamarre: Je pense que ça va rester à peu
près à $80 millions, peut-être un peu moins.
M. Malouin: Cela ne passera pas du simple au triple,
j'espère?
M. Lamarre: Pour les travaux d'exécution en régie,
avec l'avancement des travaux, il y en a eu de plus en plus de confiés
à des entreprises extérieures. Dans les travaux en régie,
il y a l'entreprise DD il y a Shockbeton, il y a Vibrek ici à
Québec, et...
M. Léger: Francon?
M. Lamarre: Non, Francon est à prix forfaitaire. Il y a
aussi Formco, pour le mât, où il y a un prix-cible de $9 le pied
carré, qui est un contrat en régie lui aussi.
M. Roy: Au niveau des consoles, est-ce que les fondations sont
pas mal toutes faites?
M. Lamarre: C'est terminé, en fait, il ne reste que cinq
poteaux où on n'est pas tout à fait rendu au tailloir; tous les
autres sont à peu près réglés. Les fondations sont
réglées, pour les consoles, c'est terminé.
M. Léger: Vous pouvez continuer avec votre
énumération.
M. Lamarre: Oui, l'énumération, si vous voulez.
Dans les coffrages pour les poteaux coulés en place, nous avions
prévu $2,500,000; cela a ou va coûter $6 millions, donc une
augmentation de $3,500,000. Là-dessus, il y a à peu près
$3 millions pour le rattrapage des pertes de temps, on n'a pas pu
réutiliser le bois, on n'a pas pu transférer équipe par
équipe; il a fallu avoir plusieurs autres équipes. C'est ce qui a
causé l'augmentation considérable que vous trouvez
là-dedans. Alors $3,500,000, dont $3 millions pour le rattrapage.
Préfabrication chez Shockbeton, $3 millions dus au temps
supplémentaire qu'il a fallu payer pour faire le rattrapage à
cause des relations de travail. Le montant est passé de $6 millions
à $10 millions, dont $4 millions exclusivement dus à un nombre
considérable de grues supplémentaires, comme on le disait ce
matin, pour être capable de rattraper le temps perdu et arriver au 28
février, comme on disait.
La toiture mobile dont on avait fait le prix à $7 millions, qui
est rendu à $13,500,000. Peut-être M. Phaneuf ou M. le maire
pourraient vous donner des explications plus facilement que je pourrais vous
les donner.
M. Léger: Sur ce point, parce que j'ai huit points
à relever, il avait prévu par vous-même et par M. le maire
une coupure pour un toit semi-automatique plutôt qu'un toit automatique.
La prévision était de $15 millions et vous l'aviez baissée
à $7 millions, soit une baisse de $8 millions. Maintenant, on revient
avec un toit semi-automatique qui coûte $13 millions.
M. Lamarre: M. le maire peut vous donner des explications
là-dessus...
M. Léger: Est-ce qu'on retourne à un toit
automatique ou si c'est semi-automatique?
M. Lamarre: C'est encore semi-automatique.
M. Drapeau: Si on veut, je pourrais noter la question, laisser
finir M. Lamarre avec les autres points et revenir sur celui-là,
après, pour ne pas créer de confusion. Si on veut que je
réponde tout de suite à ça, je peux le faire.
M. Léger: C'est aussi bien de régler cela, parce
que c'en est une des choses que vous nous aviez...
M. Drapeau: Alors, toujours dans le grand désir que nous
avions de réduire le plus possible les coûts, on nous avait
montré qu'on pouvait obtenir une réduction sensible; mais par la
suite, en examinant bien la situation, on s'est aperçu que ce
n'était pas une question de savoir tellement si c'était
automatique ou non. C'était le temps que cela prenait pour
l'opération.
Les exigences de sécurité, en cas de vents subits, nous
ont convaincus que quant à avoir un toit, si cela prend une demi-heure
pour le fermer, cela devient imprudent. Les règles sont strictes, il ne
faut jamais mettre en mouvement la toiture, pas plus qu'on doit ouvrir un
parapluie quand il vente ou tenter de fermer ou ouvrir une
décapotable.
Le dispositif actuellement en vue va permettre de l'actionner beaucoup
plus rapidement, et en conséquence, la sécurité sera plus
grande. C'est ce qui nous a été recommandé avec
insistance.
Il y a également des éléments qui ont joué,
en-
tre autres, il ne faut pas l'oublier, je vois que c'est 17% de
dévaluation du dollar, depuis le mois de janvier, par rapport au
deutschemark.
Comme on traduit en dollar, si on avait mis le montant en deutschemarks,
la différence ne serait pas aussi élevée, mais la
transposition en dollar, au moment de passer le contrat, a traduit, là
aussi, une augmentation de 17%, causée seulement par la
dévaluation du dollar. Ce sont les deux grandes raisons qui expliquent
la différence.
M. Roy: Les 17% de dévaluation représentent quoi au
juste, comme masse?
M. Drapeau: On a changé les câbles pour des
câbles Inox, inoxydables, afin de garantir à tout jamais que
l'entretien ne causera pas de problèmes par la suite.
M. Léger: Vous dites 17% sur le dollar, à partir de
janvier.
M. Drapeau: Oui.
M. Léger: De janvier à aujourd'hui?
M. Drapeau: II n'y a aucun doute. Ceux qui sont allés en
Europe récemment savent bien que, par exemple, alors qu'on avait presque
cinq francs au dollar, on en a quatre et même 3.90 dans le moment. Ce
n'est pas seulement en fonction du deutschemark. Cela a été assez
tragique, cette dépréciation du dollar qui a atteint 17%.
M. Charron: M. Drapeau, le deutschemark est la monnaie la plus
solide d'Europe actuellement.
M. Drapeau: Ce n'est pas le deutschemark qui a diminué,
c'est le dollar.
M. Charron: Où prenez-vous cela, 17%, en six mois?
M. Drapeau: Cela s'est acheté en Allemagne, près de
Dusseldorf. Il n'y a que là où les machines sont assez grandes
pour fabriquer ce matériau ou cette matière.
Les prix qui avaient été donnés...
M. Léger: C'est parce que vous nous avez donné les
prix avant de signer le contrat?
M. Drapeau: Seulement en dévaluation, en deutschemarks et
en francs français parce qu'il y a de la machinerie qui vient de
France cela donne au-delà de $1,100,000, seulement à cause
de la dévaluation du dollar. Non seulement par rapport au deutschemarks,
mais par rapport au franc également.
Les chiffres sont ici, valeur de prises en compte. Le 20 janvier, le
deutschemark était à $0.41.9, il est monté à
$0.43.88. Le franc français, qui était à $0.22.9, est
monté à $0.25.65.
M. Léger: Donc, le toit est redevenu complètement
automatique?
M. Drapeau: II est moins question d'automatisme que de
rapidité d'exécution. Grâce à cette rapidité
d'exécution qui fait que la mécanique n'est pas la même,
cela dispensera, par la suite, de personnel pour l'actionner. Au lieu d'avoir
un personnel à temps plein, ce pourra être quelqu'un qui la mettra
en mouvement je résume les explications que l'on m'a
données. Cet élément d'augmentation du prix sera
compensé par le fait que les frais de fonctionnement seront
diminués par la suite.
M. Léger: Donc, cela coûtera $13.5 millions.
M. Drapeau: Si nous n'avions pas tenté de réduire
tellement, pour le mois de janvier, tout ce qui nous paraissait possible, ce
serait resté comme cela, et aujourd'hui nous n'aurions pas
d'augmentation. C'est que nous avons réellement tenté
d'économiser. J'ai déjà employé l'expression que,
parfois, nous n'avons pas les moyens d'économiser, et c'était un
cas où nous n'en avions pas les moyens.
M. Léger: Vous aviez économisé, dans vos
prévisions, $60 millions, et on voit une augmentation de $86 millions
quand même aujourd'hui.
M. Drapeau: Oui mais, si nous n'avions pas fait d'effort pour
réduire, nous aurions commencé à $580 millions et ce n'est
pas sûr que nous ne serions pas, quand même, avec $80 millions de
plus. Je ne crois pas que l'on doive reprocher à l'administration
municipale, au COJO, au CCJO, aussi, qui examine cela avec nous, de faire tout
ce que nous pouvons, de bonne foi, pour tenter de réduire. Quand, par la
suite, on s'aperçoit que c'est une réduction qui n'était
pas justifiée, il faut avoir le courage de le dire plutôt que de
rester dans son erreur.
M. Léger: Là-dessus, nous vous approuvons, mais il
faut admettre, dans le contexte, qu'en janvier 1975 il y avait
possibilité d'évaluer le choix d'avoir un autre stade qui pouvait
être terminé d'une façon différente du stade que
vous aviez à ce moment-là. En diminuant de $60 millions,
c'était un argument majeur qui faisait que vous pouviez le
réaliser à un taux plus bas. Aujourd'hui, on s'aperçoit
que vous ne pouvez pas le réaliser à un taux plus bas.
C'était l'argument de base à ce moment; la même chose pour
le village olympique.
M. Lalonde: Peut-être qu'il faudrait, si le
député de Lafontaine veut aller dans les options,
réévaluer en dollars les options de juillet 1975 aussi. Je pense
que l'on est dans l'hypothèse...
M. Léger: $1 million ou...
M. Bédard (Montmorency): Deux fois trois, sept, plus deux,
dix.
M. Léger: Est-ce que vous pouvez continuer, M. Lamarre,
avec vos chiffres?
M. Lamarre: La toiture membranée, c'est la
toiture métallique qui est entre les consoles, nous avions
prévu $3,800,000; malheureusement, à la demande de soumissions;
nous avons eu un prix de $4,800,000. Cela fait $1 million de différence.
De plus, diverses choses dans le stade, $700,000; ce qui fait $21,400,000. Dans
ce dernier montant, il y a $13,700,000 qui sont dus au rattrapage, au temps
supplémentaire, à tout ce qu'il a fallu payer pour pouvoir finir
à temps. Dans cela, il ne faut pas oublier que le temps double que l'on
devra payer pour le travail qui se fera durant les vacances de la construction
coûtera $4 millions, seulement pour cela.
M. Léger: Vous êtes toujours en dollars de novembre
1974 à ce moment?
M. Lamarre: Je suis rendu en dollars de juin 1975.
M. Charron: Dans tout ce que vous nous dites lorsque vous nous
expliquez l'augmentation à chacun des articles, c'est une augmentation,
je dirais, déjà causée, ou à laquelle vous avez
dû vous rendre, imposée autrement dit, parce qu'elle avait
déjà été précédemment engagée.
Mais il n'y a rien actuellement, dans les augmentations, qui constituerait
l'augmentation prévisible de l'inflation, par exemple, à chacun
des domaines.
M. Lamarre: L'inflation compte pour un peu là-dedans, mais
c'est surtout le rattrapage. En fait, je vous dis que, sur les $21 millions, il
y a $14 millions qui sont dus à du temps supplémentaire, à
des cadres additionnels, à tout ce qui amène ce
problème.
M. Roy: A combien estimez-vous le coût total du
rattrapage?
M. Lamarre: Je vous l'ai dit tout à l'heure, à peu
près...
M. Roy: $14 millions dans ce cas, mais, dans l'ensemble?
M. Lamarre: A peu près $30 millions, ce que je vous ai dit
cet après-midi. Je vais vous les donner un peu poste par poste. Pour le
stade, c'est à peu près $14 millions pour le rattrapage.
M. Roy: Maintenant, une question vient d'être posée
et j'aimerais bien qu'on prenne le temps nécessaire pour
éclaircir la situation là-dessus. Sur les points que vous donniez
à l'heure actuelle, vous nous parlez du dollar au 30 juin 1975.
Actuellement les contrats ne sont pas tous donnés.
M. Lamarre: Non.
M. Roy: II y a encore des contrats à donner. Il y a des
hausses qui peuvent survenir. Est-ce que les hausses qui peuvent survenir
actuellement ont été évaluées dans les chiffres que
vous nous donnez actuellement ou si c'est uniquement le dollar du 30 juin
1975?
M. Lamarre: On a essayé de prévenir ou de
prévoir ces hausses en gardant les mêmes $14 millions de
contingence qu'on avait auparavant.
M. Roy: Votre marge de manoeuvre s'établit à quel
pourcentage à partir du coût actuel et du montant des estimations
que vous avez faites?
M. Lamarre: On a un peu plus que $200 millions d'engagés
à l'heure actuelle. Il y a plus que $200 millions, mais, en tout cas,
disons que de vraiment engagés il y a $200 millions; on parle de $375
millions, donc il reste $175 millions. En fait quand on parle de contrats
engagés, il y a bien des contrats qui sont accordés mais qui sont
en régie, et on ne les considère pas tout à fait comme
engagés à ce moment-là.
Mais notre marge de manoeuvre de $14 millions est sur un montant
d'à peu près $150 millions. Cela correspond à peu
près à 10%.
M. Roy: A 10%. Ces 10%...
M. Lamarre: Ce qui reste, mettons...
M. Roy: ... s'ajoutent sur ce qui reste, mais ils s'ajoutent aux
prix que vous avez évalués comme étant le prix
coûtant si le contrat était donné aujourd'hui.
M. Lamarre: D'accord, et vous l'avez ici dans la feuille no 2 des
prévisions budgétaires; si vous allez au sous-total qui est de
$335 millions, il y a des contingences, en fait, ce sont des imprévus de
$14 millions. C'est $14 millions sur à peu près $150 millions qui
restent à venir.
M. Léger: Nous basant sur l'expérience
passée, étant donné les coûts que vous aviez
déjà donnés, les sommes que vous avez déjà
données vous ont permis de réaliser qu'il y avait une hausse
à prévoir un peu partout. Dans ce qui reste à donner, ce
qui reste à évaluer, est-ce que vous avez prévu quelque
part des sommes basées sur l'expérience passée qui
devraient être mises en réserve pour des contrats qui vont
coûter plus cher que ce que vous avez prévu, à partir de
l'expérience que vous avez vécue durant la dernière
année?
M. Lamarre: L'estimation qui est là, M. Léger, est
sur les coûts compilés au 30 mai 1975 et les prévisions
qu'on peut faire, au mois de juin 1975. En fait, c'est basé sur tout ce
qu'on connaît au mois de juin. S'il y a des grosses augmentations encore
par après, il va falloir qu'il en soit tenu compte dans les $14
millions, mais c'est prévu à l'heure actuelle, les prix que nous
donnons là, ce sont les coûts compilés au 30 mai 1975, plus
l'estimation faite au 30 juin 1975.
M. Charron: Puis-je vous poser une sous-question pour illustrer
un peu la question du député de Lafontaine? On s'est
rencontré en janvier dernier. A ce moment-là, il y avait
déjà des contrats d'octroyés, il y en avait d'autres
à oc-
troyer. Prenons deux contrats, un qui aurait été
octroyé entre janvier et juin, il ne l'était pas au moment
où on s'est rencontré, il l'est maintenant, et un autre qui est
toujours à octroyer, qui le sera à l'automne ou qui le sera
à l'hiver.
Il est possible, M. Lamarre, que lorsque vous nous avez
rencontrés en janvier, quand vous nous avez présenté le
budget de janvier dernier, vous estimiez, à ce moment, que le contrat
que vous avez octroyé, que vous alliez octroyer en avril serait d'un tel
montant. L expérience d'avril vous a peut-être appris c'est
peut-être une des raisons qui nous ramènent ensemble avec un
nouveau budget aujourd'hui que lorsque vous êtes venu pour
l'octroyer, ce contrat, le prix que vous nous aviez annoncé en janvier
ne tenait plus et qu'en avril je pense que c'est l'exemple que vous
venez de donner à partir de $3,800,000 le plus bas
soumissionnaire que vous avez trouvé était à $4,800,000
pour l'exemple en cause.
Voilà donc un exemple où la prévision que vous nous
aviez faite et qui était donc incluse dans le calcul du budget que nous
étions à étudier s'est avérée fausse, et
largement fausse.
La question du député de Lafontaine vise à savoir
s'il en reste encore à octroyer, et si encore aujourd'hui, nous devons
les inclure, dans l'esprit, dans le calcul prochain.
Est-ce que vous avez modifié le montant, suite à
l'expérience je reprends toujours mon exemple d'avril, qui
vous est arrivée au cours des six mois, pour nous dire que pour le
contrat B, qu'en janvier dernier vous nous aviez présenté, par
exemple, à $150,000, suite à l'expérience dans le contrat
A en avril, il serait plus légitime de dire maintenant $125,000 ou
$150,000? Est-ce que ce calcul est inclus dans le nouveau budget?
M. Lamarre: Oui.
M. Charron: Là, tel que vous nous je termine ma
question l'avez exposé jusqu'ici, l'essentiel des dépenses
nouvelles constitue en tout cas, pour ce qui est du stade, les deux
tiers un rattrapage dû au temps que l'on a dû faire, mais
rien ne nous indique qu'on inclut également une prévision
nouvelle des contrats qui étaient prévus en janvier, à des
taux moindres qu'ils ne le seraient actuellement.
M. Lamarre: Pour répondre à votre question, M.
Charron, je répète un peu ce que j'ai dit tout à l'heure.
Notre estimation qui est là est basée sur les prix des travaux
exécutés et compilés au 30 mai et sur une estimation des
coûts réévalués au 30 juin. Donc, en fait, on a mis
la valeur actuelle de ce qu'on peut estimer que ces travaux vont
coûter.
En fait, on n'est pas devin. L'inflation, on ne la contrôle pas...
Enfin, si le ministre des Finances était ici, peut-être qu'il
pourrait, lui nous dire exactement qu'elle inflation il va y avoir dans les
douze ou quinze prochains mois, mais nous, on ne peut pas le savoir. En fait,
ce qu'on a fait a été de réestimer notre affaire au 30
juin 1975, aux prix du 30 juin 1975.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre des
Affaires municipales.
M. Goldbloom: M. Lamarre, la question que je vous pose n'est pas
une question piège. Je cherche à faire éclairer ma
lanterne.
En janvier, vous étiez la principale personne à nous
parler du calendrier de réalisation, et vous nous avez indiqué
qu'il était effectivement possible, dans le temps qui restait devant
nous, de réaliser les divers éléments. Au cours des
discussions, nous avons attaché, à cette réalisation, des
coûts, mais je ne comprends pas facilement le rattrapage qui fait partie
maintenant de l'écart entre les coûts prévus en janvier et
les coûts prévus maintenant, c'est-à-dire que le rattrapage
est fonction de la réalisation à l'intérieur du
calendrier, et je me demande alors, d'abord, s'il n'aurait pas
été nécessaire de nous dire: Oui, on peut respecter le
calendrier, mais à un coût additionnel que l'on doit
prévoir. Et ayant posé cette question: Pourquoi est-ce que cela
ne faisait pas partie des explications en janvier? je suis obligé de
vous demander: Est-ce que nous nous trouvons toujours dans la même
situation, parce qu'il y a encore du rattrapage à faire?
Nous avons eu un exemple où il y a cinq semaines sur onze de
rattrapées. Il y en a six autres à rattraper. Est-ce que nous
devons prévoir des coûts additionnels qui ne se trouvent pas sur
les feuilles que nous avons devant nous pour le rattrapage additionnel?
M. Lamarre: M. le ministre, en janvier, je vous avais dit que
l'échéancier pourrait être tenu suivant les prix qui
étaient là, s'il n'y avait pas d'autres problèmes dans les
relations ouvrières. On a eu d'autres problèmes, qui sont
survenus après, qui nous ont causé aussi beaucoup de
ralentissement.
Avant de remettre le chantier en marche, il y a eu un arrêt de
travail d'à peu près deux semaines au mois d'avril ou au
mois de mai et cela nous a pris encore deux semaines par la suite pour
établir la sécurité et tout. En fait, ce n'était
pas prévisible au mois de janvier. Je vous dis la même chose. Si
on a encore des problèmes de ralentissement et des problèmes de
relations ouvrières, ce n'est pas prévu là-dedans, mais si
vous me dites: Est-ce que les semaines de rattrappage qui sont dues à
des causes passées sont incluses là-dedans? Je vous
réponds que oui, mais s'il y a d'autres ralentissements, s'il y a
d'autres problèmes, on ne peut pas les prévoir. On n'est pas
devins. On ne le sait pas.
M. Goldbloom: Mais les retards en question ont
coûté, effectivement, $30 millions de plus.
M. Lamarre: Effectivement, c'est ce que ça a
coûté.
M. Roy: II y a justement un point là. Il y a $30 millions
de plus que le rattrapage a coûté, mais il y a quand même un
montant qui passe de $511 millions à $597 millions. Il y a $86 millions
addition-
nels, si je prends la feuille numéro 3 qu'on nous a remise. Cela
veut dire qu'il y a $30 millions de rat-trappage, mais il y a également
$56 millions de hausse de coûts qui ont d'autres causes.
M. Lamarre: En fait, je veux vous parler seulement de ce qui me
concerne, les $375 millions. Pour les autres points, vous pourrez
peut-être poser des questions à d'autres, mais en ce qui nous
concerne, je vais vous expliquer ce qui a passé de $320 millions
à $375 millions.
Le Président (M. Gratton): Alors, si vous voulez
continuer, M. Lamarre, avec ce que vous avez commencé.
M. Lamarre: Pour le stade... Pardon? M. Léger:
Avez-vous terminé le stade?
M. Lamarre: Oui, pour le stade, en fait, on a $21,400,000 de
différence, dont à peu près $14 millions qui sont dus au
rattrapage.
NI. Léger: Les contrats à venir, avez-vous
prévu qu'ils doivent être accordés, d'après vos
prévisions, à forfait ou seront-ils à "cost plus"?
M. Lamarre: La plupart des contrats qui sont à venir, qui
seront accordés à des entreprises spécialisées,
seront de plus en plus forfait. Tantôt, j'ai oublié de vous
mentionner un autre contrat qui est en régie, c'est celui qui est
accordé à Sicotte Brockersby pour le montage des consoles. Je
l'ai oublié par erreur. Mais pour le reste, notre intention est
d'accorder, dans toute la mesure du possible, des contrats à
forfait.
M. Malouin: ... de $80 millions à peu près? M.
Lamarre: Dans ce qui reste à accorder...
M. Malouin: Ce sont $375 millions dont $200 millions
d'engagés à peu près?
M. Lamarre: II reste à peu près une centaine de
millions à accorder en comptant l'électricité, la
mécanique, l'architecture et tout.
M. Malouin: D'accord.
M. Lalonde: Si vous permettez, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Le ministre d'Etat au Conseil
exécutif.
M. Lalonde: Dans la même ligne, vous avez dit que pour
l'avenir, la très grande partie des contrats serait à forfait.
Est-ce que ces contrats seraient aussi accordés par voie de soumissions
parce qu'on a vu dans le passé que certains contrats ont
été accordés sans soumission? On a expliqué
pourquoi, mais on avait aussi donné l'assurance que, dans la mesure du
possible, les sous-traitances se feraient par voie de soumissions. Est-ce que
dans le passé, jusqu'à maintenant, cela s'est fait? Pouvez-vous
nous dire dans quelle proportion cela s'est fait par voie de soumissions?
M. Lamarre: Par voie de soumissions, cela s'est fait à 80%
et en nombre et en valeur, mais je ne dis pas par soumissions publiques, mais
sur invitation. On essayait de rejoindre tous ceux que, dans la discipline
particulière où on voulait avoir des offres, on pouvait
rejoindre. Cela pourrait faire l'objet d'une autre commission parlementaire.
Nos dossiers sont là. On peut les étaler tous devant vous, sur
tous les contrats qui ont été accordés. Il y en a
quelques-uns qui ont été accordés par négociation.
A un certain moment où on ne voyait pas assez d'intérêt
chez les soumissionnaires ou les fournisseurs, on a négocié
directement, mais la grande proportion, cela s'est fait par soumissions.
Peut-être plus de 80%; 80% en nombre et en valeur.
M. Léger: Par invitation quand même?
M. Lamarre: Par invitation.
M. Léger: II y a seulement un principe que je veux quand
même mettre de l'avant. Beaucoup de gens disaient que la venue des Jeux
olympiques permettrait à beaucoup d'hommes d'affaires de participer
aussi à la construction de ce projet. Quand on dit par invitation, ce
sont quand même des soumissionnaires très limités qui y
avaient accès et cela ne permet pas à une grande quantité
de gens qui pensaient qu'avec les Jeux olympiques, ils pourraient avoir leur
part du gâteau... Cette retombée est quand même
limitée.
M. Lamarre: Tous ceux qui ont manifesté de
l'intérêt ont été invités et on a même
été en chercher bien davantage. En fait, on a fait l'impossible
pour aller chercher tous les gens qui pouvaient être
intéressés d'une manière directe ou indirecte à
cela. On n'a rien négligé.
On a fait tous les efforts possibles pour aller chercher tous ceux qui
pouvaient être intéressés à soumissionner.
M. Lalonde: M. Lamarre, est-ce que vous accordiez le contrat
automatiquement au plus bas soumissionnaire? Pouvez-vous décrire la
façon dont cela se passait? Est-ce qu'il y avait négociation
lorsque même la plus basse soumission n'entrait pas dans les
prévisions que vous aviez faites?
M. Lamarre: Dans la grande majorité des cas les contrats
ont été accordés au plus bas soumissionnaire. Il est
arrivé que le plus bas soumissionnaire était encore plus haut que
les prévisions que nous avions faites. A ce moment-là on
négociait soit avec le plus bas ou les deux ou trois plus bas. Il est
arrivé des cas où le deuxième est descendu plus loin que
celui qui était le plus bas soumissionnaire. En définitive, on a
toujours accordé les contrats à ceux qui étaient capables
de les réaliser et qui étaient les plus bas.
M. Malouin: M. Lamarre, même en négociant, on voit
par les chiffres que les soumissions, les contrats signés
dépassent de beaucoup vos estimations. Vous avez probablement
étudié les causes de ces dépassements. Est-ce que vous
pourriez nous les résumer? Il y a certainement l'inflation, mais le
climat social, apparemment, aurait joué beaucoup sur le coût
d'augmentation. Pourriez-vous nous résumer quand même les causes
les plus fréquentes?
M. Lamarre: Les causes les plus fréquentes de
dépassement cela a été, peut-être, la
délicatesse des travaux à exécuter, la nouveauté du
genre de travail exécuté, les problèmes de relation de
travail, qui à ce moment-là n'étaient pas encore tout
à fait réglés mais dont, à l'heure actuelle, nous
sommes pas mal satisfaits. On trouve que cela va bien. En
général, c'était surtout la nouveauté du genre de
travail.
M. Malouin: Le climat social, le climat de travail?
M. Lamarre: II y a eu le climat social qui a contribué
certainement à augmenter le prix des différents
soumissionnaires.
M. Malouin: Est-ce que vous avez pensé suggérer
à la ville de prendre une partie du risque que l'entrepreneur prenait
dans un coussin très large pour aider à baisser les coûts
de construction?
M. Lamarre: On a pensé à cela, M. Malouin, mais on
s'est rendu compte d'une chose. Comme je vous disais tout à l'heure, on
essaie dans la mesure du possible d'éviter les contrats en régie.
On s'est aperçu que l'entrepreneur, quand on avait négocié
avec lui et qu'il avait un prix forfaitaire, il travaillait terriblement fort
pour arriver dans son prix. Tandis que, quand il est en régie,
parfois...
M. Malouin: Tout en ayant des contrats à prix
forfaitaires, on pourrait peut-être avoir la partie du risque qui serait
prise par la ville, comme HydroQuébec nous a fait mention dans son
projet à la baie James. Elle considère prendre la partie du
risque à ses frais.
M. Lamarre: On a déjà l'indexation sur les
salaires. Il est déjà protégé de ce
côté. Il y a de temps en temps l'indexation sur le coût des
matériaux quand les matériaux ont énormément
d'importance. On a essayé d'accorder la protection, dans toute la mesure
du possible.
M. Malouin: II y a une politique de préachat chez vous
aussi?
M. Lamarre: Oui.
M. Léger: Est-ce que vous voulez dire que dans les prix
forfaitaires il y a même des clauses pour l'indexation?
M. Lamarre: Oui, au cas d'augmentation des salaires non
prévue au décret et aussi des augmentations des...
M. Léger: Des matériaux.
M. Lamarre: ... matériaux qui ne pourraient pas être
prévus dans l'acier d'armature par exemple, ou l'acier de base.
M. Léger: Cela peut réellement augmenter le
coût et ce ne serait pas prévu dans votre budget?
M. Lamarre: Comme dans l'acier d'armature, on sent que les prix
baissent à l'heure actuelle. On est rendu avec des prix qui arrivent
à $535 la tonne quand on a eu des prix jusqu'à $700, $800 et $900
la tonne.
M. Léger: Est-ce que cela peut baisser les
coûts?
M. Lamarre: Non. Ce n'est pas prévu là-dedans.
M. Léger: Sur ces contrats en régie, je pourrais
peut-être demander au ministre si le CCJO a eu l'occasion de se prononcer
sur les contrats accordés en régie à Shockbeton, à
Vibrek et à Formco? C'était une des responsabilités, je
pense...
M. Lalonde: Je n'ai pas tous les dossiers du CCJO ici avec moi,
mais de façon générale le CCJO était
consulté surtout après la commission parlementaire, après
le moment où on a eu un budget, parce qu'auparavant on n'en avait pas.
Il fut consulté sur les contrats qui ont été donnés
dans la très large partie. C'est possible qu'il y en ait eu quelques-uns
qui nous aient échappé, mais je ne pourrais pas dire ici lesquels
en particulier.
M. Léger: Allez-y, M. Lamarre, continuez la question du
stade.
M. Lamarre: J'avais fini le stade. Si je passe...
M. Léger: Excusez-moi, je pensais que vous n'aviez pas
fini le stade.
M. Lamarre: J'avais fini.
M. Léger: Dans les coupures que vous nous aviez
présentées, avec M. le maire, en 1975, il y a certains points qui
touchent le stade et qu'on ne peut pas revoir dans vos chiffres. Vous aviez
prévu que les funiculaires, au lieu de coûter $4 millions, vous
les baisseriez de $2 millions, est-ce que c'est encore le cas?
M. Lamarre: C'est dans le mât, M. Léger. On pourrait
peut-être en parler tout à l'heure.
M. Léger: D'accord. Quand vous aviez parlé de
l'acier précontraint, qu'il y avait une baisse de ce côté,
vous nous aviez dit que ça coûterait $2,300,000...
M. Lamarre: C'est resté au même prix.
M. Léger: C'est resté au même prix, donc vous
avez continué à les laisser plus bas, tel que prévu.
M. Lamarre: En fait, le contrat était accordé
à ce moment.
M.Léger: D'accord. Dans les contingences, vous les avez
laissées au même prix, je pense, $14 millions au lieu de $38
millions.
M. Lamarre: C'est pour l'ensemble: mât, piscine...
M. Léger: Ah! c'est pour l'ensemble. Est-ce que vous
pensez que c'est suffisant, $14 millions pour les contingences, avec tout ce
que vous venez de nous dire depuis tantôt?
M. Lamarre: J'espère que c'est suffisant. Mais en fait,
c'est suffisant, je le répète, dans les conditions actuelles, si
on n'a pas encore de rattrapage à faire à cause d'autres
ralentissements, si on n'a pas une inflation énorme, si les Arabes ne
commencent pas à jouer avec le marché, n'importe quoi, il y a
bien des "si" là-dedans. A l'heure actuelle, au 30 juin 1975, je
considère que c'est suffisant. Mais on est sujet à tous les
problèmes de l'économie.
M. Roy: Je ne voudrais pas être malin, mais vous nous avez
dit un peu la même chose en janvier 1975, alors qu'il y avait
déjà $14 millions prévus aux contingences. Si on
enlève les $30 millions de rattrapage, il y a un écart de $25
millions de plus que les chiffres que vous nous aviez fournis au mois de
janvier 1975. On peut se poser la question à ce moment-ci et en ce qui
me concerne, je me la pose sérieusement. Est-ce qu'il n'y aurait pas
effectivement encore $25 millions, en partant du principe qu'il y aura d'autres
inconnues au cours des six prochains mois, comme il y avait des inconnues au
cours des six derniers mois. Si la même chose se produit on ne
peut plus parler de rattrapage parce que c'est une chose qui est classée
il y aurait effectivement $25 millions de plus qui vont s'ajouter
à cela.
M. Lamarre: Je vous donne les explications, M. Roy, comme je peux
les comprendre, poste par poste. S'il y a des explications que vous voulez
avoir sur chacun des postes, je peux vous les donner, mais je ne peux pas faire
plus que ça.
M. Charron: M. le Président, je voudrais seulement avoir
un commentaire de M. Lamarre, à la suite des propos du
député de Beauce-Sud. Il reprenait l'explication comme quoi $30
millions du montant supplémentaire, que nous découvrons
aujourd'hui dans les dépenses des jeux olympiques, viendraient du
rattrapage obligatoire. Très souvent lorsque vous avez parlé de
rattrapage, vous avez fait allusion et référence aux
difficultés des relations de travail dans l'industrie de la
construction. Mais est-ce que le rattrapage est uniquement dû aux
difficultés des relations de travail dans l'industrie de la construction
qui ont existé sur le chantier olympique? Je prends comme exemple la
description que vous nous avez faite tout à l'heure de la
difficulté qu'on a eue dans les études géométriques
qui devançaient l'installation des consoles. Est-ce qu'il n'y a pas
aussi, dans le retard à l'échéancier, autrement dit,
d'autres raisons, celles-là proprement techniques, soit que, comme on
dit, on a découvert un sol différent de celui qu'on avait
prévu et donc, on n'a pu fonctionner et procéder à
l'installation des consoles qu'après s'être assuré de ci et
de ça, qui n'avait rien à voir avec ce qui pouvait se passer sur
les chantiers, au point de vue des travailleurs?
Donc, est-ce qu'il faut faire porter les $30 millions de
décalage, appelé rattrapage, uniquement sur les relations de
travail ou si d'autres raisons techniques sont intervenues?
M. Lamarre: Là-dedans, je vous ai dit que seulement pour
le stade, il y avait $21,400,000 d'écart par rapport à ce qu'on
vous avait annoncé en janvier, et là-dessus, il y a $14 millions
de rattrapage. C'est bien sûr qu'il y a $7 millions qui sont dus à
d'autres causes, je vous les ai données tout à l'heure quand j'ai
parlé d'excavation en disant que, dans les consoles, il y avait $1
million, je ne l'ai pas indu dans le rattrapage. C'étaient des
problèmes de géométrie.
M. Charron: Même dans les $14 millions qui sont de
rattrapage, parce qu'on était en retard sur le calendrier, est-ce que le
retard n'est dû qu'aux relations de travail? Ou est-ce que le retard
n'est pas dû, comme je viens de vous le dire, aussi parce que
techniquement, on avait prévu que telle charpente, malgré toutes
les bonnes relations de travail au monde qu'on aurait pu avoir ou ne pas avoir,
ce qui est une autre question, cela se fait rarement en trois semaines et on
s'est aperçu que la confection, cela prenait cinq semaines? Donc, ce qui
devait se greffer par la suite était ainsi retardé de deux
semaines, ce qui augmentait les coûts. Je veux savoir si la commission
doit sortir avec l'équation que les $30 millions sont dus uniquement
à la difficulté des relations de travail. Le rattrapage n'est
nécessaire...
M. Lamarre: J'ai donné $30 millions tantôt, ce sont
plutôt $28 millions quand on a additionné toute notre affaire, la
moitié des $55 millions d'écart entre nos prévisions de
janvier et celles actuelles sont dues au rattrapage et, l'autre, à
différentes causes comme celles que vous énoncez maintenant.
On pourrait dire que c'est 50/50 à peu près.
Il s'agit de $55 millions d'écart. On avait annoncé $320
millions, nous sommes rendus à $375 millions. Dans les $55 millions, il
y a $28 millions ou à peu près qui sont dus au rattrapage et $28
millions qui sont dus à différentes causes dont celles que vous
mentionnez.
Chez Shockbeton, par exemple, on a eu un peu plus de difficulté
qu'on pensait pour partir, pour ajuster toutes les cellules. Cela, je ne l'ai
pas inclus dans les $28 millions de rattrapage dont je vous parlais. C'est
ailleurs.
M. Charron: M. le Président, je m'excuse de revenir
à la charge là-dessus. C'est non seulement pour clarifier le
passé qui nous conduit à aujourd'hui, mais aussi pour mieux
prévoir l'avenir.
Il y a eu des conditions proprement technologiques, si j'ai suivi
l'explication que vous nous avez donnée dans l'explication des travaux,
des conditions proprement technologiques, techniques et j'emploie les
deux mots à dessein, technologiques et techniques qui ont
contribué au retard.
Est-ce que ces difficultés technologiques et techniques ne
peuvent pas se représenter encore? J'imagine que vous allez me dire oui.
Si elles peuvent se représenter au cours de la dernière
année, qui va être marquée par beaucoup d'activités
en même temps, cela va de soi, tout culmine vers le 17 juillet, est-ce
que ces difficultés techniques ont été en quelque endroit
prévu et n'occasionneront-elles pas à un autre moment un
rattrapage obligatoire qui se transposera par une augmentation de
coûts?
M. Lamarre: En fait, les problèmes techniques qu'il
pouvait y avoir... Il y a eu Shockbeton qui a eu certains problèmes
techniques. On doit dire que cela va très bien. Elle produit à
l'heure actuelle à peu près une cinquantaine de voussoirs par
semaine. Cela va très bien chez Shockbeton.
On peut avoir d'autres problèmes techniques. Dans le montage, on
en a eu quelques-uns, mais je pense que la période de rodage est
passée et que cela devrait fonctionner assez normalement. J'avais
prévu en janvier qu'on pourrait monter trois voussoirs par jour et il
semble qu'on va être capable de dépasser ce rythme-là. Il y
a eu des petits problèmes de départ qui étaient
imprévus, mais cela semble vouloir se tasser.
En ce qui concerne le décintrement je vous parle des
problèmes qui peuvent être un peu difficiles la coupole du
mât, ils ont eu de l'expérience avec le vélodrome et, pour
les coques latérales, cela a très bien fonctionné. On
pense que, pour la coupole principale du mât, avec l'expérience
passée, cela devrait fonctionner assez normalement.
En fait, mes inquiétudes profondes, c'était le montage et
c'était le décintrement. Je pense que le problème est
assez réglé. Pour ce qu'on appelle le remplissage,
c'est-à-dire les gradins, le béton traditionnel entre les
consoles du stade et tout le remplissage, on va confier cela bientôt
à une entreprise spécialisée dans le domaine, à
forfait, et je pense qu'il n'y aura pas trop de problèmes.
Pour moi, ce sont les problèmes majeurs qui restent, les
problèmes délicats qui restent et je pense qu'on ne devrait pas
avoir trop de pépins encore.
En fait, quand on vous a rencontrés ici, c'est toujours dans les
fondations qu'il y a des problèmes. Dans n'importe quel contrat, dans
n'importe quelle construction, que ce soient des routes, que ce soient des
édifices, que ce soient des barrages, ce sont toujours les fondations et
les terrassements qui sont les endroits où l'on trouve les plus grandes
difficultés, où l'imprévision est la plus grande.
On a passé ce stade-là. Il reste encore un peu
d'excavation à faire, mais c'est minime par rapport à ce qui a
été fait. Les gros problèmes à l'heure actuelle ont
été résolus. Je ne dis pas que le montage est
complètement résolu, mais on prévoit que, d'ici deux ou
trois semaines, tous ces problèmes auront été
réglés.
Pour moi, à moins d'une catastrophe, à moins d'un autre
ralentissement, à moins d'autres problèmes de travail, je ne vois
pas trop...
M. Charron: M. Lamarre, nous avons tous convenu, en janvier
dernier, que le modèle du stade est, sur le plan architectural, une
nouveauté, qui a même été appelée audacieuse
en certaines occasions. Nous n'en sommes qu'à l'établissement des
consoles, mais on a déjà éprouvé, sur des
problèmes proprement géologiques plus qu'autre chose... Mais il
reste que, dans l'accomplissement de cette nouveauté architecturale, on
peut éprouver des difficultés puisque, s'inspirant
peut-être du vélodrome, au besoin, ou d'autres stades qui ont
été faits à l'étranger, aucun modèle ne peut
servir à celui-là qui est je reprends i'ex-pression du
maire unique en son genre.
En ce cas, les difficultés technologiques de réalisation,
même de finition peut-être, à l'occasion, puisque la toiture
mobile est, en soi, une nouveauté, peuvent créer des accidents de
parcours quant à la réalisation du... Et au besoin, puisque tout
s'enchaîne c'est là le sens de ma question; ce n'est pas
pour extrapoler sur l'avenir de l'architecture que je dis cela, c'est parce que
vous nous avez prouvé, tout à l'heure, que tout
s'enchaînait si, à un endroit précis, à cause
de la nouveauté du modèle, on éprouve une
difficulté précise, que l'on met trois ou quatre semaines
à contourner, c'est autant de retard, donc de rattrapage, donc
d'augmentation de coût qu'ailleurs on devra forcément
prévoir ou à laquelle il faudra s'attendre.
M. Lamarre: En fait, le grand pas que l'on devait franchir
était le montage de la première console; il y a eu beaucoup
d'hésitation, mais il semble que tous les obstacles ont
été vaincus, et si vous passez par là, vous verrez que
ça va très bien dans le montage des consoles. C'était,
à mon sens, l'une des dernières étapes, importantes qui
avaient eu de l'influence sur... Vous parlez de la toiture mobile, mais cela
n'a pas d'influence sur tout le reste; cela vient en dernier.
M. Léger: M. Lamarre, indépendamment des relations
de travail, on voit que dans les derniers six mois, vous avez eu une
augmentation, des dépassements de coûts de $30 millions. Pour ce
qui
reste à venir, à dépenser, jugez-vous,
honnêtement, que pour vos contingences, $14 millions sont suffisants?
Pouvez-vous sérieusement, avec l'expérience passée dans
les derniers six mois, avec $30 millions d'imprévus que vous devez
ajouter aujourd'hui, dire sérieusement que $14 millions sont suffisants
pour ce qui reste à venir?
M. Lamarre: Les $14 millions sont suffisants avec les prix du 30
juin. En fait, encore là, ce montant est pour des contingences et des
travaux imprévus et ne tient pas compte ce sont les prix du 30
juin de l'inflation, mais des imprévus que l'on peut... On ne
peut jamais prévoir les imprévus, mais pour autant que nous
sommes concernés, je pense que cela en tient compte.
A part l'inflation, il y a beaucoup moins d'imprévus. Plus nous
avançons dans le projet, moins il y a d'imprévus.
M. Charron: Vous avez eu $30 millions en six mois.
M. Léger: Pour six mois, $30 millions, et il vous reste
encore un an. C'est un fait que vous avez à ce jour fait du rattrapage,
mais pour les semaines qu'il vous reste à rattraper vous en avez
encore à rattraper pensez-vous que les $14 millions sont
suffisants, sérieusement?
M. Lamarre: Dans le prix de $375 millions que l'on vous donne, on
inclut ce qui nous semble, à nous, nécessaire pour le
rattrapage.
M. Lalonde: Si vous permettez, M. le Président, M. Lamarre
avait dit que les $30 millions comprenaient le rattrapage jusqu'à la
fin.
M. Lamarre: Oui, cela inclut ce rattrapage, mais pas
l'inflation.
M. Lalonde: Cela comprend les $4 millions de vacances?
M. Lamarre: Oui.
M. Lalonde: Si je comprends bien, le contrat Shockbeton
dépassera les prévisions?
M. Lamarre: Oui.
M. Lalonde: Avez-vous une idée du dépassement?
Est-il compris dans les $375 millions?
M. Lamarre: Ce que nous pouvons évaluer actuellement du
contrat de Shockbeton est inclus dans les $375 millions.
M. Léger: Le ministre responsable du CCJO croit-il que $14
millions est un chiffre sérieux sur lequel on puisse se baser non
seulement pour l'inflation nous reviendrons là-dessus tout
à l'heure mais pour les imprévus qu'il peut y avoir,
autant sur le plan technologique qu'ailleurs? Acceptez-vous ce chiffre?
M. Lalonde: C'est une opinion professionnelle que vous me
demandez. Si j'étais ingénieur je pourrais peut-être vous
en offrir une. Ce n'est pas du tout le rôle du CCJO de donner des
opinions professionnelles là-dessus. On nous présente un budget,
puis on s'assure que l'organisme en question est assez bien structuré
pour réaliser les travaux qui sont décrits dans le programme.
Quant aux chiffres de chaque contrat, nous essayons de voir à ce qu'ils
soient réduits au minimum.
Quant aux $14 millions d'imprévus, de contingences, naturellement
moi aussi j'aimerais mieux voir plus généreux. Mais s'il ne tient
pas compte de l'inflation, si c'est en dollars 1975, juin 1975, étant
donné qu'on voit qu'à part le rattrapage l'augmentation sur
l'ensemble du projet est à peu près de 10%, si, par exemple, on
passe de $511 millions, de tous les projets, de $511 millions à $597
millions moins $30 millions, vous avez à peu près une
cinquantaine de millions. Sur $511 millions c'est à peu près 10%
d'augmentation.
Alors, les $14 millions, vous disiez tantôt que cela
équivaut à peu près à 10% des contrats à
donner. Dans ce sens, cela me semble sérieux. Je ne sais pas si mes
collègues de la commission voudraient offrir des opinions plus
professionnelles.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Drummond.
M. Malouin: J'aurais une question, M. Lamarre à l'article
des aménagements divers, aménagements extérieurs.
Pouvez-vous nous donner une description des $13 millions que vous avez
prévus pour cela? Cela m'intrigue.
M. Lamarre: En fait, je voudrais continuer, si vous voulez. Je
vais passer aux piscines, puis on pourra passer à tout le reste, de
même vous allez avoir toute votre histoire au complet. Pour les piscines,
il y a une augmentation de $2,100,000 à peu près. Cela est
passé de $34,800,000 à $36,900,000 ou $37 millions.
Là-dessus, l'excavation supplémentaire compte pour $800,000. On
avait prévu 52,000 verges cubes à cause des conditions du roc,
alors il a fallu en excaver 77,000. Il a fallu remplir la surexcavation avec du
béton maigre, alors il y a eu 25,000 verges cubes de béton maigre
à environ $24 et les 77,000 verges cubes à $11 cela a
donné $2 millions, donc une augmentation de $800,000 dans l'excavation
pour les piscines.
Les coffrages, il y a $1 million de différence dans les coffrages
des piscines. C'est passé de $2 millions à $3 millions et
là-dedans c'est du rattrapage. Dans les $800,000 il n'y en avait pas du
tout, c'était seulement de la surexcavation, mais dans le coffrage pour
les piscines, c'est là où on a prévu $1 million pour le
rattrapage. Et il y a divers articles qui comptent pour $336,000, ce qui fait
un total de $2,136,000 pour les piscines. Donc pour les piscines, sur
$2,136,000 il y a $1 million pour le rattrapage.
Pour le mât et les butées, il y a une augmentation de $8
millions. L'excavation supplémentaire y
compte pour $1,200,000. Encore là, quand il y a des excavations
supplémentaires, il faut remblayer avec du béton maigre, alors
cela cause une double addition. Pour le coffrage, il y a une augmentation de
$5,200,000. C'est passé de $4.25 à $9, et là-dedans c'est
$5,200,000. On évalue à peu près à $4 millions le
rattrapage, et à $1,200,000 la sous-estimation de notre part.
Du côté des butées communes au vélo, il y
avait dans le mât une butée qui avait été
réalisée pour le vélo et qui n'avait pas été
incluse dans notre estimation initiale. Elle a été
transférée de l'estimation du vélodrome à
l'estimation du mât et des butées pour un montant de $900,000, et
les frais généraux et divers de $727,000. Alors, sur
l'augmentation pour le mât et butées de $8 millions, il y a
$4,700,000 qui sont dus au rattrapage; le reste est dû à des
sous-estimations ou à de l'excavation supplémentaire.
Le stationnement Viau, $3,756,000 d'augmentation par rapport à ce
que nous avions annoncé au mois de janvier.
M. Léger: Au mois de janvier, il faut quand même
admettre qu'en janvier vous aviez dit que le stationnement Viau coûtait
$13,800,000 et que vous le baissiez de $5 millions pour arriver à $8
millions. Alors, en réalité...
M. Lamarre: $8,600,000.
M. Léger: ... vous le remontez presque au montant de
janvier, à $1,500,000 près.
M. Lamarre: Et dans le stationnement Viau, M. Léger, je ne
peux pas impliquer cela au rattrapage.
On avait fait une erreur d'estimation à ce moment. Les
portées étaient plus longues... En fait, les portées
n'étaient pas plus longues, elles étaient là, mais on n'a
pas estimé vraiment les quantités, ni le coffrage, ni le
béton suffisamment.
M. Léger: C'était...
M. Lamarre: C'est une des occasions où on ne peut mettre
la faute sur personne.
M. Léger: ... votre bonne volonté de vouloir couper
à ce moment.
M. Lamarre: N'insistez pas! En fait, c'est une erreur de notre
part.
M. Malouin: Quel pourcentage du contrat est donné
sur...
M. Bédard (Montmorency): ... des circonstances
incompréhensibles.
M. Charron: C'est une coupure... M. Malouin: ... ce
stationnement?
M. Lamarre: Sur le stationnement Viau, à peu près
90% parce qu'en fait toute la structure est donnée. Il y a 90% de
donnés là-dedans.
On espère qu'il n'y aura pas d'erreur, parce que tout est
donné.
Dans le stationnement Pie IX...
M. Malouin: M. Lamarre, avant d'aller plus loin, dans l'ensemble
stade-piscines-mât, quel est le pourcentage de contrats
donnés?
M. Lamarre: En fait, on a d'engagés, dans tout cet
ensemble, à peu près $210 millions sur un total de $335 millions,
sans compter les contingences; donc, à peu près 60%, 65%.
M. Léger: Maintenant, dans l'ensemble
stade-mât-piscines, vous aviez quand même un élément,
en janvier, dont vous nous avez parlé. Les funiculaires, qui
étaient évalués à $4 millions, vous pouviez y
prévoir une coupure de $2 millions.
M. Lamarre: Oui.
M. Léger: Aujourd'hui, c'est combien?
M. Lamarre: Cela n'a pas bougé.
M. Léger: Cela reste à $2 millions?
M. Lamarre: Oui.
M. Léger: Bon! Il y a une coupure.
M. Lamarre: Quand les contrats sont donnés, on ne peut pas
se tromper trop, trop. Stationnement Pie IX: ...
M. Charron: C'est d'ailleurs un des endroits où vous ne
vous êtes pas trompé.
M. Lamarre: C'est dommage, nous autres, on ne peut pas enterrer
nos erreurs. Stationnement Pie IX: II y a...
M. Bédard (Montmorency): On n'a pas parlé des
médecins.
M. Lamarre: On ne voulait pas viser M. le ministre Goldbloom
là-dessus.
Stationnement Pie IX: II y a un écart de $2 millions par rapport
à ce qu'on vous avait annoncé en janvier. Il était
à $16,500,000; il est rendu à $18,400,000. C'est surtout à
cause des nouveaux plans que cette augmentation survient. Il y a eu un
changement de professionnels là-dessus et ceux qui ont repris les plans
ont pris des charges additionnelles pour la poussée des terres et il y
avait aussi des charges additionnelles pour le toit. Cela a causé $2
millions de différence.
Maintenant, on arrive aux aménagements extérieurs: On vous
avait annoncé...
M. Léger: Est-ce que vous pouvez nous donner des
explications supplémentaires, à savoir pourquoi vous avez
changé de plans?
M. Lamarre: En fait, il y a eu une modification aux plans sur le
stationnement Pie IX pour deux
raisons. Une évaluation des poussées de terre plus forte
que celle qui avait été établie auparavant et aussi des
charges supplémentaires sur l'aménagement extérieur en
haut; ceci a amené une augmentation de $2 millions dans le prix de la
charpente.
L'aménagement extérieur, maintenant...
M. Léger: De $16 millions.
M. Lamarre: Oui. On vous avait annoncé...
M. Léger: Une baisse de ...
M. Lamarre: ... en janvier, $24 millions, $25 millions,
$24,975,000. Nous sommes rendus à $41,305,000 et c'est là-dessus
que je voudrais vous donner la division par sous-poste. Dans les
aménagements extérieurs, je pense que vous l'avez sur
votre...
M. Lalonde: Feuille 2, oui. M. Léger: Sur la feuille
2.
M. Lamarre: ... tableau no 2. Cela se compose...
M. Bédard (Montmorency): Les métros.
M. Lamarre: ... de la dalle supérieure du stationnement
Viau. En fait, s'il n'y avait pas d'aménagement extérieur, il
serait inutile d'avoir une dalle. Celle-là coûte $4 millions. Il y
a la dalle supérieure de Pie IX qui coûtait $5 millions. Il n'y a
pas eu d'augmentation.
On a tenu compte des augmentations de coût de ces dalles quand on
vous a donné tout à l'heure l'augmentation des coûts pour
Viau et pour Pie IX.
La rampe d'accès pour les stationnements est passée de
$1,300,000 à $3,700,000. Cette rampe d'accès...
M. Roy: II y a une augmentation de $2,400,000. Peut-on nous
donner des explications à ce sujet?
M. Lamarre: II y a une augmentation pour les rampes
d'accès de $2,400,000. On l'avait prévue. Je pense que je serais
aussi bien de tout repasser poste par poste et je vais expliquer les
excédents par la suite.
Alors, de quoi sont composés les aménagements
extérieurs vous l'avez là c'est un montant de $4 millions
pour l'étage supérieur de Viau; $5 millions pour l'étage
supérieur de Pie IX. Les rampes d'accès à ces deux
stationnements qui étaient à $1,300,000 à l'époque
sont rendues à $3,700,000 maintenant. L'accès au métro Pie
IX était de $2,200,000 en janvier et est passé à
$4,600,000 maintenant. L'accès au métro Viau, qui était de
$5 millions, est passé à $10,700,000; et les aménagements
divers, qui sont vraiment de l'aménagement extérieur, sont
passés de $7 millions à $13 millions.
Dans le temps, on avait une somme pour les aménagements
extérieurs de $24 millions et c'est maintenant rendu à $41
millions. Donc, qu'est-ce qui s'est passé?
En ce qui concerne les augmentations, c'est pour la rampe d'accès
au stationnement, il y a beaucoup plus de charpente qu'on l'avait prévu
au départ. On a été obligé de faire plus
d'excavation, plus de charpente encore à cause des conditions du sol, ce
qui a causé cette augmentation de $2,400,000. Il y a eu $400,000 de plus
de pieux. Il y a eu des acrotères, c'est-à-dire des balustrades
qui ont été rajoutées pour les rampes et cela a
coûté $100,000. L'électricité: $200,000, parce que
les rampes ont été un peu augmentées, et le béton,
l'acier et le coffrage: $1,200,000. Pour la rampe d'accès à ces
deux stationnements, il y a $2,400,000 de différence.
L'accès au métro Pie IX, il y a encore $2,400,000 de
différence. C'est que les dalles structurales ont doublé en
quantité. En réalité, c'étaient peut-être les
seuls endroits où il y a eu des modifications dans les plans ou dans la
programmation. En fait, pour accélérer le mouvement des foules,
il a été pensé qu'il y avait avantage à faciliter
le mouvement et un peu à donner de l'espace et c'est dans ces
accès au métro qu'il y a eu des modifications qui ont
causé ces augmentations de prix. Ce sont peut-être les seuls
endroits où vraiment il y a eu une légère modification au
programme.
La même chose à l'accès au métro Viau:
$5,600,000. La dalle structurale, là-dedans, compte pour la majeure
partie, $4,000,000.
M. Malouin: Qui est responsable des plans pour les rampes
d'accès, l'accès au métro Pie IX et au métro Viau,
les plans d'aménagement?
M. Lamarre: C'est l'atelier d'architecture de la ville de
Montréal qui fait l'aménagement de ces choses, bien entendu,
conseillé par un architecte-conseil.
M. Roy: Dans ces coûts de $25 à $41 millions, est-ce
que le montant de $41 millions est définitif? Est-ce que les contrats
sont accordés? Est-ce que les travaux sont effectués à ce
jour ou y a-t-il encore des risques que cela coûte plus cher que
cela?
M. Lamarre: Je dirais qu'il y a à peu près 10% de
ces travaux qui ont été accordés.
M. Roy: Alors, il y a 90% des travaux qui n'ont pas
été accordés.
M. Lamarre: C'est cela. Cela veut dire qu'il y a risque que
d'autres inconnues viennent.
M. Cournoyer: Ce n'est pas tout le temps ma faute.
M. Roy: Ce sont toujours nos amis qui nous font cela.
M. Cournoyer: Ne mettez pas la faute sur moi.
M. Lamarre: En fait, dans les aménagements
extérieurs, les rampes d'accès et tout, dans les $41 millions,
pour répondre à votre question, M. Roy, il y a à peu
près 10% des contrats qui sont accordés. Il reste 90% des
contrats à accorder.
M. Roy: Dans les 90% des contrats qu'il vous reste à
accorder, quelle est votre marge de manoeuvre vis-à-vis de l'inconnu?
Quel est le pourcentage?
M. Cournoyer: C'est dans la terre. Dans le tunnel.
M. Charron: C'est dans les $14 millions.
M. Lamarre: En fait, là-dedans, si on dit 90% de $41
millions, il reste à peu près $35 millions à $36 millions
à accorder. C'est du béton et c'est de l'acier d'armature. C'est
du béton un peu délicat. En fait, on a rajusté nos prix
par rapport aux prix qu'on a déjà eus. On a mis des coûts
estimatifs de coffrage plus forts que ceux qu'on avait mis dans le temps. On
est rendu avec des prix qui sont augmentés à cause de la
délicatesse, des problèmes et de l'accélération,
parce qu'il faut bien dire que, là-dedans, cela va être des
travaux accélérés. Cela va se faire à la toute fin.
On a tenu compte aussi de cette accélération et du temps
supplémentaire et il va falloir passer là-dessus.
M. Roy: Vous avez parlé du béton, est-ce qu'il y a
eu des différences de coût dans le béton du mois de janvier
1975 au 30 juin 1975?
M. Lamarre: Quand on parle du béton, M. Roy, à
l'heure actuelle, ce n'est pas le béton qui coûte cher en soi. Le
prix n'a pas beaucoup augmenté depuis un certain temps. Dans l'acier
d'armature, je vous le disais tout à l'heure, les prix ont tendance
à être à la baisse. Mais c'est le coffrage qui est
compliqué là-dedans et c'est lui qui est toujours le plus
difficile à estimer. En fait, il y a des prix de coffrage qui peuvent
varier de $3 le pied carré jusqu'à $10, $12 le pied carré.
C'est toujours le problème du coffrage où on peut se tromper. On
a espoir que ces prix vont avoir aussi une petite tendance à la baisse
parce que les travaux diminuent dans la région de Montréal et les
grandes compagnies de coffrage ont moins d'ouvrage qu'elles en avaient
auparavant. Le village olympique se termine, il y a bien des bâtiments
à Montréal qui se terminent. On espère qu'avec la
concurrence on va être capable de tenir les prix un peu plus bas.
M. Cournoyer: ... un coffrage particulier.
M. Lamarre: C'est un coffrage particulier qui est un peu
délicat.
M. Cournoyer: Ce n'est pas le coffrage standard quand vous montez
un édifice par le "shipping".
M. Lamarre: Ce n'est pas du coffrage de "flat slab".
M. Cournoyer: Pas du "flat slab".
M. Charron: Ce coffrage, avec son caractère particulier
je rejoins l'information et la question du député de
Beauce-Sud 90% des contrats demeurent à octroyer.
M. Lamarre: En fait, dans le coffrage...
M. Charron: Vous prenez tout cela, y compris la mission
délicate de ce coffrage délicat, toujours sur les $14 millions de
contingence. Cela va devenir un fourre-tout éventuellement, si j'ai bien
compris.
M. Lamarre: Non. On n'a pas mis le coffrage dans les $14
millions. On a augmenté le coût de coffrage. C'est pour cela que
vous avez un prix augmenté ici.
M. Charron: Oui.
M. Lamarre: On a mis $4.50 à peu près.
M. Charron: II vous reste à peu près 90% des
contrats à négocier et à octroyer.
M. Lamarre: Dans l'aménagement...
M. Charron: L'expérience des derniers six mois, on l'a
devant nous noir sur blanc. Quand vous êtes arrivés pour
négocier un contrat, cela s'est souvent révélé plus
cher que vous l'aviez estimé au départ. N'est-ce pas? C'est une
des raisons qui nous réunit aujourd'hui devant un chiffre astronomique
de déficit pour les Jeux olympiques de Montréal. Si
l'expérience des six derniers mois nous amène aujourd'hui avec
cela et si vous nous dites: On a 90% encore à faire la même chose
que cela... Autrement dit, les 10% déjà octroyés vous ont
incités à nous présenter un budget supplémentaire
ici d'à peu près $41 millions et il reste 90% des contrats
à octroyer.
M. Lamarre: Un instant, on parle de 90% dans
l'aménagement...
M. Charron: $16 millions, d'accord. Vous nous dites, à
part cela, que c'est un ouvrage extrêmement délicat, plus
difficile à faire peut-être qu'un autre...
M. Lamarre: Je n'ai pas dit: Extrêmement délicat.
J'ai dit: Délicat. Il ne faut pas non plus aller dans les...
M. Charron: D'accord. Je n'ai pas dit que c'était de
l'horlogerie suisse que vous étiez en train de faire, c'est du coffrage
pour des accès de métro, mais quand même. A deux endroits,
vous nous proposez exactement le double de janvier.
Imaginez-vous. Exactement le double de janvier, en six mois.
M. Lamarre: M. Charron, ce n'est pas seulement dû à
l'augmentation des coûts de coffrage.
M. Charron: Non, j'ai écouté votre description.
Mais pour ce qui est de l'ensemble des coûts, en prenant le chiffre que
vous nous faites là comme étant celui que vous estimez le plus
réaliste, encore une fois en date du 30 juin 1975, puisqu'on sait qu'il
y a 90% des contrats qui sont à octroyer, on est obligé
nécessairement de s'attendre que l'expérience on n'a
qu'à utiliser celle des six derniers mois pour nous dire qu'il se peut
que les prévisions soient insuffisantes...
Encore une fois, on va retontir sur les $14 millions de contingences qui
sont des imprévus au stade, des imprévus aux piscines, des
imprévus au mât, des imprévus aux stationnements, des
imprévus aux aménagements extérieurs, des imprévus
aux honoraires professionnels. Tout ça, tous ces imprévus pour la
prochaine année, il y a $14 millions de coussin pour ça. Les $14
millions, on les avait mis en janvier dernier, ils ont été
insuffisants; on les a déjà "boostés", il y a à peu
près $30 millions ou $35 millions.
Là, même mission de confiance, remettez encore la main dans
le feu, l'autofinancement des jeux, les formules magiques vont nous atterrir
sur la tête d'ici une quinzaine de minutes, mais on s'en va toujours vers
une mission non accomplie, un déficit de plus en plus grand. Cela
rejoint toutes les questions du député de Lafontaine.
M. Lamarre: Je ne suis pas d'accord sur la mission non accomplie,
ça s'accomplit actuellement. Si vous dites que ça ne
s'accomplit...
M. Charron: Elle s'accomplit cher, elle s'accomplit beaucoup plus
cher que prévu. On a fait miroiter le mirage des Jeux olympiques aux
Montréalais avec les chiffres de 1972; je pense qu'on aurait du mal
à faire le même genre de campagne de propagande et de vente
à l'encan comme on l'a fait en 1972, avec les chiffres de 1975. Parce
que les Montréalais, on en pensera ce qu'on voudra, ce ne sont pas des
imbéciles pour la majorité. Ils constatent eux aussi...
M. Drapeau: Bien d'accord.
M. Charron: ... une augmentation... Moi aussi, je suis bien
d'accord.
M. Drapeau: Bien d'accord. Bien d'accord. M. Charron: Ce
qui ne veut pas dire... M. Drapeau: Depuis au moins 1960.
M. Charron:... que vous êtes dans la majorité, j'ai
bien expliqué.
M. Drapeau: Non, mais c'est parce que la majorité
était exigeante...
M. Charron: Vous expliqueriez aujourd'hui à un
Montréalais, par exemple, qu'on a payé $7,600,000
d'intérêts l'année dernière, mais qu'on n'en payera
que $2,400,000 au cours de la dernière année; à moins
d'être dans la minorité d'imbéciles, le Montréalais
ne mordra pas à cet hameçon. C'est exactement le cas que nous
avons ici encore une fois, on nous dit: On avait prévu $14 millions
d'imprévus. Six mois après avoir prévu ces $14 millions
d'imprévus, la commission se réunit, découvre qu'en six
mois on a dépassé les imprévus, non pas de $14 millions,
mais de $511 millions à $597 millions. Les imprévus ont
été balayés et on réinstalle le petit
imprévu de $14 millions en nous disant: On va le traîner
jusqu'à la fin. On va dépasser par en dessous mais on se dira
toujours qu'on a $14 millions pour les imprévus. On ne le montre
jamais.
M. Lamarre: Ce n'est pas exact. M. Charron, ce n'est pas sur $550
millions; les $14 millions sont sur $375 millions. Il y a d'autres
imprévus prévus ailleurs.
M. Charron: Mettez-les sur les $300 millions. Au seul chapitre du
parc olympique, en janvier 1975 c'étaient $412,832,000; en juin 1975
c'étaient $470,376,000. En six mois, les imprévus ont
augmenté d'environ $58 millions au seul chapitre du parc olympique, dont
sont responsables les autorités politiques de la ville de
Montréal. L'imprévu, le coussin de $14 millions que nous avions
bien été prêts à vous concéder en janvier,
vous pouvez bien me le remettre sur le nez, qu'on le traîne jusqu'en
juillet 1976, comme il est présenté dans le budget aujourd'hui.
Il n'a aucune importance, puisque le sceau est défoncé par un
autre coin. Qu'on me dise que, si ça défonce de ce coin: Ce n'est
pas grave, on a $14 millions de diachylon, la plaie est béante et
ouverte de l'autre côté. Depuis six mois, c'est l'argent des
contribuables qui fuit par cette plaie béante ouverte. On clamera tous
les imprévus que l'on voudra, le montant est astronomique aujourd'hui.
La commission est saisie, il faudra des danses à claquette pour nous
convaincre de l'autofinancement maintenant.
M. Lalonde: M. Lamarre, dans le dernier point des
aménagements extérieurs divers, de $7 millions à $13
millions, est-ce que c'est un changement de programme ou si ce sont...
M. Lamarre: Je dirais que ce sont des parachèvements de
plan.
Là-dedans, il y a trottoirs et bordures, les dalles
décoratives, qui coûtent $2,300,000 de plus qu'on avait
prévu. Il y a l'éclairage dans les bassins qui coûte
$300,000 de plus. Les porte-drapeaux, $350,000 de plus; la mécanique
électricité, $2,600,000 environ.
M. Lalonde: Est-ce que vous avez, à titre de
mandataire-coordonnateur, les pouvoirs de substitution de certains
matériaux ou de bloquer certaines solutions offertes par le programme,
afin de réduire les coûts?
M. Lamarre: Non. En fait, nous suivons les plans qui sont
préparés par l'atelier d'architecture de la ville de
Montréal.
M. Léger: Est-ce que le COJO a ce pouvoir-là,
de...
M. Lalonde: Oui. Je voulais simplement faire décrire le
pouvoir du mandataire coordonnateur. Est-ce que les contrats ont
été donnés pour ces aménagements divers?
M. Lamarre: Non, il n'y a aucun contrat qui a été
accordé encore.
M. Lalonde: Merci. J'aurais d'autres questions à poser
sur...
M. Léger: Je m'excuse, juste avant de terminer. Est-ce
qu'il y a des possibilités de réduire ailleurs les coûts,
dans un moment de bonne volonté?
M. Charron: Pour six mois.
M. Léger: II n'y a rien à faire de ce
côté-là? C'est votre chiffre, vous ne pouvez réduire
nulle part...
M. Lamarre: Avec les plans, tels qu'ils sont à l'heure
actuelle, c'est notre chiffre.
M. Léger: II y a quelques points dont vous n'avez pas
parlé. En janvier 1975 vous nous aviez parlé d'une
récupération d'équipement de $4 millions. Est-ce
que...
M. Lamarre: $7 millions.
M. Léger: C'est maintenant rendu à $9 millions, je
pense?
M. Lamarre: C'était à $7 millions en janvier.
M. Léger: C'est rendu à $9 millions, n'est-ce
pas?
M. Lamarre: Oui.
M. Léger: On peut se fier là-dessus?
M. Lamarre: J'ai une liste des équipements qu'on peut
récupérer. Je pourrais vous les énumérer, mais
c'est un peu fastidieux.
M. Roy: Pouvez-vous nous expliquer la différence de $7
millions à $9 millions? Qu'est-ce qui a été
ajouté?
M. Lamarre: II y a les grues additionnelles; il y a plus de
bétonnières qu'il n'y en avait dans le temps; il y a tous ces
articles-là. Il y a également les étalements du
vélodrome qu'on a ajoutés.
Mais, dans la différence de $2 millions, ce sont surtout des
grues et des bétonnières.
M. Léger: C'est parce que M. Drapeau avait dit, le 22
janvier: Sur l'ensemble, le total étant réduit, il y a une
réduction, au chapitre des honoraires, de $4 millions. La
récupération des équipements par la ville de
Montréal, pour revente ou utilisation...
Là-dessus, vous êtes rendus à $9 millions.
M. Lamarre: On avait $7 millions dans le temps.
M. Léger: On parlait de $4 millions à ce
moment-là. Je ne sais pas s'il y a eu...
M. Lamarre: Si vous voulez, je vais regarder encore.
M. Léger: Non, mais qu'est-ce que vous avez
récupéré de plus?
M. Lamarre: Je suis positif que je vous avais donné $7
millions. J'arrivais à $327 millions en janvier et on avait
annoncé $7 millions de récupération, ce qui donnait $320
millions. Là, on arrive à $383 millions, je diminue de $9
millions, pour arriver à $374 millions.
M. Léger: D'accord. Au début on parlait de $4
millions et nous sommes allés à $7 millions par la suite.
En tout cas, il y a $9 millions que vous êtes certains de
récupérer.
M. Lamarre: Que la ville de Montréal va
récupérer.
M. Léger: Est-ce qu'on a laissé l'aspect
d'économie ou d'austérité qu'on avait en janvier, au point
qu'on va garder encore des dalles décoratives et une série de
choses?
N'y a-t-il pas d'autre chose que vous prévoyez couper? Est-ce que
le plan que vous avez actuellement ne permet pas d'autres coupures que cela,
dans l'esprit qu'on avait de couper des choses inutiles?
M. Lamarre: II faudrait que ce soient des discussions avec la
ville et...
M. Lalonde: Cela pourrait être adressé aux
autorités de la ville?
M. Léger: Bien oui? M. le maire, est-ce que...
M. Drapeau: Je pense avoir répondu à cette question
en janvier. Je n'ai rien à ajouter.
M. Léger: Non, on a regardé... M. Drapeau:
Ni rien à soustraire.
M. Léger: On a plutôt ajouté des coûts.
Il y a des plans de changés quand même.
M. Drapeau: Les plans ne peuvent pas être
changés. C'est une conception; dès le départ, tout
le programme a été conçu de façon à
éviter ce qui pouvait être évité.
Il y a, pour ne pas l'oublier, en plus des installations proprement
olympiques, de très grandes étendues d'aménagement de
parc, d'espaces de plein air où des dizaines de milliers de personnes
pourront venir dans ce parc, même sans y aller pour assister à des
joutes ou pour y participer, assister à des matchs ou pour y participer,
ou pour pratiquer un sport.
M. Léger: D'accord, mais ce n'est pas cela.
M. Drapeau: Alors, tous ces aménagements, on ne peut
pas... Mais on demande si on peut modifier les plans.
M. Léger: C'est parce que vous avez modifié le plan
de l'accès au métro. D'accord?
M. Drapeau: Pardon?
M. Léger: Les plans d'accès au métro ont
été modifiés.
M. Drapeau: Oui. Au point de vue de la sécurité,
cela ne peut pas être modifié; il ne peut pas y avoir de
changement, de modification au métro.
M. Léger: Je ne parle pas de la sécurité, je
parle des changements de plans qui font que le prix a augmenté.
M. Lamarre: Mais qui, dans l'ensemble, M. Léger, sont
très mineurs, il faut bien le dire. C'est le seul endroit où il y
a...
M. Charron: Mais cela a doublé le coût, M.
Lamarre.
M. Lamarre: En fait, M. Charron, il y en a peut-être bien
d'autres qui seraient pris dans la même situation que nous. Regardons les
grands projets qu'il y a, actuellement, au Canada; j'en ai fait une petite
liste. La tour du CNR, à Toronto, a été annoncée au
départ, aux esquisses préliminaires, à $8 millions, est
montée à $16 millions, ensuite, quand on a accordé les
travaux, au début, elle était à $24 millions, elle est
rendue à $52 millions et finira à $70 millions. Vous avez
Syncrude qui a monté d'un milliard en trois mois. Ce ne sont pas tous
des fous, pour reprendre votre expression de tout à l'heure. Le
Musée des Beaux-Arts, à Montréal, qui a commencé
à $4 millions, est rendu à $10 millions et on ne sait pas
à quel prix il finira. Je passe des projets.
M. Léger: Nous regardons les chiffres. On dit que vous
avez changé des plans d'accès au métro, ce qui a fait que
dans certains endroits, on a doublé les prix; alors, lorsqu'on parle de
projet avec une certaine...
M. Charron: ... modestie.
M. Léger: ... modestie, un air d'austérité,
cela a doublé les prix, quand même.
M. Lamarre: Cette affaire d'accès, M. Léger, n'est
certainement pas une question d'être grandiose; ce n'est qu'une question
de faciliter les mouvements des masses, de les rendre plus sécuritaires.
Il n'est pas question de vouloir faire un projet en dehors de l'ordinaire.
M. Charron: Les exemples que vous donniez des autres projets
d'envergure en construction au Québec ou au Canada, je veux très
bien qu'on les verse au dossier. Nous ne sommes pas ici pour examiner votre
gestion financière d'un projet en particulier et vérifier votre
compétence; toute autre firme, à la gestion d'un projet de cette
envergure, aurait peut-être, à l'occasion, pris des
décisions différentes de celles que vous avez prises, et
probablement, présenterait également à la commission un
tableau qui aurait été modifié par rapport à celui
de janvier 1975. Ce n'est pas le but de la commission. Son but est de
connaître le coût exact des Jeux olympiques de 1976 quant à
ses dépenses, de savoir quels sont les revenus les plus
prévisibles, quelle sera la différence, quel sera le
déficit, et qui, autour de cette table, en assumera les frais. C'est la
quatrième étape.
Nous n'en sommes qu'à la première, celle de savoir
exactement combien cela coûtera. C'est pourquoi nous scrutons
attentivement chacun des chiffres. Par exemple, quand on nous disait
aujourd'hui que le prix du financement se limiterait à $10 millions,
alors qu'il y a déjà $7,600,000 de dépensés,
c'était nous tromper; quand, à d'autres endroits, on nous
explique l'augmentation comme étant due à un rattrapage
inévitable, mais qu'à d'autres occasions on nous dit que c'est
parce qu'on a modifié les plans entre-temps, il y a une
différence entre les deux. Les membres de la commission, saisis d'une
augmentation substantielle des coûts des Jeux olympiques, veulent savoir
pourquoi, parce que nous sommes tous redevables devant les citoyens de nos
comtés à qui, tôt ou tard, nous devrons faire payer la note
de cela. Aussi bien leur dire immédiatement, dans la mesure du possible,
combien cela coûtera.
Je suis d'autant mieux placé pour parler, comme le signale mon
collègue, que je suis un député montréalais et que,
donc, sans une double étiquette, j'aurai probablement l'occasion de
payer le déficit des Jeux olympiques. Mais peu importe. Prenons le temps
qu'il faut pour faire le tableau le plus complet et, même si cela semble,
M. Lamarre, vous pincer au bistouri, dire qu'à certaines occasions, tout
honnêtes que soient vos prévisions, en nous fiant sur
l'expérience des six derniers mois, et étant donné le
nombre de contrats qu'il reste à octroyer, il est possible de
prévoir que, quel que soit le total astronomique que nous atteindrons
à la fin lorsque nous compilerons les unités du budget, il soit
encore moindre que la réalité elle-même,
c'est-à-dire la note finale qui sera déposée sur la table
de chacun des contribuables de Mon-
tréal, du Québec, pour le moment, puisque le Canada ne
veut pas s'en mêler.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): Dans cette ligne, M. le
Président, j'aimerais ajouter qu'il faut être honnête envers
les consultants ayant préparé des soumissions. Moi-même,
depuis dix ans... J'estime qu'après toutes les réponses qui ont
été données par M. Lamarre, il n'y a pas un homme au monde
capable de donner des prévisions à plus ou moins 10% pour des
travaux de cette envergure.
Je pense que c'est une conclusion qu'il faut en tirer: les
prévisions qui ont été présentées par M.
Lamarre sont honnêtes dans la mesure du possible. Ce sont certainement
des bureaux de consultants très compétents, mais étant
donné toutes les implications que cela a, étant donné que
c'est un projet, moi je dirais qu'au point de vue de la construction, c'est
pire que la construction de Manic 5, parce qu'on oblige à faire
au-delà de $600 millions de travaux, dans un court laps de temps. Encore
une fois, à la façon dont les plans sont préparés,
on arrive sur les lieux, il y a toujours des imprévus et on en a la
preuve.
On part avec des prévisions de $272 millions, et on est rendu
aujourd'hui à $600 millions. Donc, il y a de la bonne volonté de
la part de tout le monde, et compte tenu des augmentations aussi du coût
de la vie, je reviens sur l'assertion que je faisais tout à l'heure,
à savoir qu'il n'y a pas un homme au monde qui est capable de faire une
estimation pour un contrat semblable sur une base d'exécution de trois
ou quatre ans.
M. Charron: M. le Président, si vous me permettez, juste
une phrase. J'approuve entièrement les propos du député de
Montmorency quant à la difficulté des prévisions, si on
faisait cette intervention simplement pour dire que nous convenons tous de la
difficulté de prévisions et qu'il est très probable que,
quel que soit le chiffre précis auquel nous arrivions à
l'addition des unités, le prix en sera encore plus fort, à cause
de l'envergure des travaux, du temps où il est fait, etc. Je pose la
question: Est-ce que maintenir comme contingence une somme aussi ridiculement
basse en pourcentage par rapport à l'ensemble du total que $14 millions
est une figure réaliste?
Convenant de la difficulté de prévoir et convenant de tout
ce qui peut arriver dans un projet de cette envergure, le coussin de $14
millions déjà doublement dépassé en six mois, M. le
Président, est-ce que la commission serait réaliste de le retenir
dans le calcul du budget à ce simple et bas niveau de $14 millions, pour
aller présenter devant nos concitoyens, dans chacun de nos
comtés, un chiffre que nous-mêmes saurions non exact? Sur un
projet de l'envergure de $597 millions, nous expliquerions à nos
concitoyens qu'il peut y avoir $15 millions ou $14 millions de non
prévus? C'est ridicule. Au moment où le budget était de
$511 millions, ou prenons plutôt le parc olympique, au mo- ment où
le budget était de $412 millions, je suis allé expliquer à
mes concitoyens que nous avions prévu un budget d'environ $14 millions
pour les imprévus. Et aujourd'hui, devant ces mêmes concitoyens,
je suis obligé d'admettre que le calcul de l'imprévision a
dépassé largement les $14 millions et que nous sortirions
à nouveau de cette deuxième ronde de séances de la
commission parlementaire en disant: Ce n'est plus $412 millions, c'est $470
millions, mais ne vous en faites pas, on a encore nos $14 millions. J'ai dit,
de façon réaliste, justement à cause du travail, à
cause de la difficulté de faire des prévisions: Faisons nos
coussins des imprévus beaucoup plus larges que les $14 millions qui sont
là. Ils ne représentent même pas 1%, je pense, de la
totalité de l'opération, ce qui est inconcevable.
M. Lamarre: Cela représente 10% des contrats qui restent
à accorder.
M. Charron: 10% des contrats qui restent à accorder.
D'accord.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, le ministre des
Affaires municipales ainsi que le député de Beauce-Sud ont
demandé la parole. Mais avant de finir, je note qu'il est 10 h 25, je
pense que, si je ne m'abuse, le maire doit partir ce soir, je rappelle à
la commission que nous devons ajourner vers onze heures. Donc j'inviterais les
membres de la commission à poser des questions directement, quant aux
constructions de la ville de Montréal, de façon que nous
puissions épuiser le sujet ce soir si possible. Le ministre des Affaires
municipales.
M. Léger: Sur le point que vous venez de mentionner, je
pense qu'il est absolument important. La commission va certainement
siéger demain matin pour continuer l'étude. J'espère que
M. le maire pourra être présent. Si on ne peut pas terminer ce
soir, il reste quand même pour $222 millions au minimum de
réalisation à discuter. Je ne pense pas qu'on puisse terminer ce
soir, cette partie du moins.
Le Président (M. Gratton): On peut toujours essayer, et on
verra, à 23 heures. Le ministre des Affaires municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a une question qui ne
manque pas d'importance et qui demeure sans réponse. Est-ce que tout
cela est strictement et absolument nécessaire? Nous avons posé
cette question en janvier et nous avons eu une réponse
élaborée qui nous menait à des diminutions de coûts
de $60 millions. C'est dans un autre contexte, peut-être, parce
qu'à ce moment-là, c'était la forme des structures qui
était sous examen.
Il y avait des modifications possibles et des épargnes ici et
là, mais quand on voit un titre comme "aménagements divers", on a
le droit de se poser des questions. Est-ce que tout cela est nécessaire?
Si oui, qu'est-ce que cela représente plus en détail que nous
n'avons eu jusqu'à maintenant?
Je pense que nous devons reposer la question pour avoir une
réponse.
Complexe socio-culturel-athlétique
M. Drapeau: Si la question s'adresse à moi, M. le
Président, je redis que je n'ai rien de plus à ajouter à
la démonstration passablement longue que j'avais faite au mois de
janvier, et je pourrais la répéter.
Il s'agit d'un ensemble qui a été conçu non pas
pour les Jeux olympiques, mais comme complexe socio-culturel-athlétique
pour répondre aux besoins de toute la population de tous les âges.
Cela n'a pas été conçu pour une élite sportive,
cela a été conçu pour la population, et je crois que
j'avais consacré beaucoup de temps à le prouver à ce
moment-là. Le complexe n'a pas changé. Quel que soit l'avancement
du sport, quel que soit le nombre incroyable d'élites qui pratiquent le
sport, il n'y a pas un endroit au monde où un complexe sportif comme
celui-là se justifierait seulement pour une élite.
Cela sera incontestablement la masse des citoyens, non seulement de
Montréal, mais d'ailleurs, qui viendra participer aux jeux ou voir leurs
enfants, leurs parents, leurs amis participer aux compétitions,
participer aux entraînements, car il est absolument faux de penser qu'il
s'agit d'un complexe pour l'élite.
Je ne répéterai pas toutes les statistiques que j'ai
données. Je pense qu'elles sont dans je ne pense pas, je sais
qu'elles sont le journal des Débats. On pourrait y revenir pour
ceux qui s'y intéressent. Toutes ces installations vont permettre
à une partie de Montréal d'abord, la partie est de
Montréal, d'avoir à sa disposition des possibilités de
détente, de sport, de récréation,
précisément dans la partie de la ville qui en a le plus besoin.
Il est évident que cette partie de la ville, industrialisée comme
elle est, très âgée dans l'histoire de Montréal, ne
compte pas des logements équipés avec des baignoires et des
douches en abondance. Les écoles étant aussi d'âge
respectable, elles n'étaient point conçues, lors de leur
construction, comme aujourd'hui, avec des piscines. Tout le centre de natation,
par exemple, est un centre qui va servir autant à l'organisation
scolaire qu'à la récréation populaire, et toutes les
autres installations sportives sont conçues de la même
façon.
Nous avons même, à la ville de Montréal,
adopté des crédits à même les fonds de
Montréal, pour prévoir l'installation, en sous-sol, dans le hall
des sports, pour que l'immense fosse, qui est deux fois plus grande que la
patinoire du Forum, soit aménagée en patinoire non pas pour le
hockey, mais pour offrir à toute la population qui aime patiner en hiver
un emplacement deux fois plus grand que le Forum pour patiner.
Nous n'avons rien négligé je le donne en passant
tout est conçu pour répondre aux besoins de l'immense
population. Cela n'a pas changé, et je ne veux pas refaire toute la
présentation que j'ai faite au mois de janvier. Je ne sais pas si je
réponds à la...
Toutes les fédérations, les associations des sports
pourront s'organiser pour utiliser ces emplacements, et principalement le sport
amateur. S'il est vrai qu'il s'y jouera 80 parties de baseball et 10 parties de
football, ce qui fait 90 utilisations sur 365 jours, c'est bien évident
que ce ne sera pas seulement du sport professionnel. D'ailleurs, le
professionnel n'utilisera pas nécessairement le hall des sports; il
pourra s'installer des tennis à l'abri, puisque c'est dans le hall des
sports et qu'il est couvert, pour l'été, et des patinoires pour
l'hiver, selon les besoins qui seront les plus évidents à ce
moment-là.
Pour ma part, je crois qu'il serait prématuré de
décider ce qui va se passer là quand les autorités
provinciales, les autorités scolaires, le service des sports et loisirs
de la ville de Montréal pourront, avec les fédérations,
tenter de tirer le meilleur parti de tout cela, non pas à des fins
professionnelles, mais à des fins amateurs.
Est-ce que j'ai répondu à la question?
M. Goldbloom: Je comprends que la réponse à ma
question est oui parce que la question était: Est-ce que tout cela est
nécessaire? Alors, je crois que j'ai la réponse.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Beauce-Sud.
Déficit
M. Roy: M. le Président, je voudrais tout simplement
attirer votre attention, à ce moment-ci... Je pense qu'on comprend
peut-être un peu mal le rôle de la commission parlementaire.
Le travail que nous avons à faire ici aujourd'hui n'est pas de
discréditer, de déprécier et d'accuser ceux qui ont fait
quelque chose. Je pense que ce n'est pas du tout dans l'esprit de qui que ce
soit devant la commission parlementaire.
Il y a deux choses bien particulières, si j'ai bien compris.
Premièrement, examiner pour voir si les montants qui sont
alloués, qui sont votés sont dépensés
adéquatement. Je pense que c'est une responsabilité normale que
nous regardions attentivement de ce côté. Deuxièmement,
c'est un point qui est encore plus important, c'est de déterminer le
plus exactement possible quel sera le coût des jeux afin de savoir, le
plus exactement possible, quel sera le montant du déficit pour que nous
puissions, à la fin de nos travaux, soit demain, faire les
recommandations qui s'imposent et prendre les dispositions qui s'imposent de
façon que la facture du déficit ne retombe pas uniquement sur les
citoyens de la ville de Montréal et sur la ville de Montréal.
Je pense que la grande perdante dans tout cela, si on sous-estime le
coût des jeux, ce sera la ville de Montréal. Et j'aimerais qu'on
comprenne bien le rôle des membres de la commission parlementaire qui a
pour objet de faire en sorte que les cartes soient mises sur la table. Et quand
je dis les cartes, je dis toutes les cartes possibles de façon qu'on
sache bien demain, si cela entraîne un déficit de $250 millions,
quelles sont les mesures qu'on doit prendre pour combler ce déficit.
Si on camoufle un $30 millions, un $40 millions, un $50 millions ou un
$75 millions de déficit durant les travaux de la commission
parlementaire, je dis que c'est la ville de Montréal qui va perdre.
J'aimerais bien qu'on comprenne que c'est en toute objectivité et que
c'est de façon très sérieuse qu'on aborde toutes ces
discussions. Si on pose des questions et si on revient continuellement à
la charge, c'est pour que, justement, toutes les cartes soient mises sur la
table. J'aimerais que cela soit bien compris.
M. Drapeau: Me permettrait-on, M. le Président, de faire
distribuer une autre feuille sur laquelle il y a deux renseignements qui
complètent la feuille que j'ai déjà fait distribuer un peu
plus tôt.
Loin de moi la pensée que la commission ne remplit pas son
rôle. Je voudrais également que les membres de la commission
sachent bien que mes collègues du comité exécutif et tous
mes collaborateurs s'appliquent aussi à remplir leur rôle et
à surveiller tous les engagements, tous les contrats. Nous ne sommes
point masochistes. Nous n'aimons pas nous présenter ici avec des
chiffres plus élevés pour le plaisir de se faire rappeler
à l'ordre. Nous apportons, dans chacun des cas et nos collaborateurs
aussi... Quand je dis nous, cela forme une équipe sensationnelle parce
que cela ne fait plaisir à personne et encore beaucoup moins à
celui qui vous parle...
Oublions que ce sont les Jeux olympiques. Disons que c'est le projet X
qui est devant vous. Comment se compare-t-il à n'importe quelle autre
réalisation de construction? Une feuille vous a été
distribuée un peu plus tôt montrant le prix du bé-tonnage
des tunnels dans le roc pour le métro. Ce ne sont pas des estimations.
Ce sont des prix qui viennent de contrats passés par le comité
exécutif de la CTCUM. Tous ces contrats sont accordés
après des demandes de soumissions publiques sur des plans complets.
Pour l'information, l'intérêt que cela pouvait avoir, le
premier groupe, contrat 2A-1 jusqu'à 2A-24, on voit que pour le premier
réseau de métro de Montréal, le bétonnage des
tunnels dans le roc ne variait pas beaucoup, sauf un contrat à $350 en
trois ans, dans le premier réseau, cela a varié de $236, $231,
même à $288. Et quand on a prolongé le métro, le
premier contrat pour bétonnage du tunnel dans le roc, qui s'est
donné le 13 janvier était à $454 pour du travail
absolument identique, pas complexe, du travail comme il s'en était fait
pour le premier réseau.
Donc, le premier contrat, $454, le deuxième, $580, qui continue,
et on voit que le dernier contrat que nous avons accordé, toujours
après demande de soumissions publiques, sur des plans complets, le 29
avril 1975, c'était rendu pour le tunnel de 23 pieds à $1,330, ce
qu'on payait $236 en 1962 ou $454 en 1972, ce qui fait trois fois. Dans le
tunnel de 44 pieds, on a commencé en juin 1972 à $1,625 et on est
rendu à $3,000 le prix unitaire au pied linéaire. Dans la
deuxième feuille que je viens de vous faire remettre également,
pour les travaux d'excavation, là encore, ce n'est pas complexe, ce sont
des travaux exactement comme ceux qu'on faisait faire avant.
Or, en 1972, le premier contrat pour excavation pour le tunnel du
métro, dans le roc, $350 le pied, et le dernier contrat qu'on a
accordé en 1975 $1,200 le pied linéraire. Dans le tunnel à
deux voies, $500 le pied linéaire en 1972, $1,500 en 1975. Ce sont des
contrats accordés après demande de soumissions publiques sur des
plans complets. Dans les travaux de structure, encore là, quelque chose
de pas complexe, on n'est pas allé chercher un architecte en France avec
des idées de fous. C'est tout simplement de la structure de
tranchée dans un tunnel ordinaire. En 1972, $600 le pied linéaire
et en 1975, $1,800, trois fois plus. Or, on arrive, c'est vrai, avec des
chiffres plus élevés, mais des chiffres plus élevés
qui établissent que c'est deux fois et demi, pas même trois fois
pour un parc extraordinaire avec tous les problèmes que les
ingénieurs vous ont racontés. Ce sont des problèmes, des
surprises désagréables et les sondages n'ont pas
été décidés au hasard.
Avant de commencer, le service des travaux publics, ses employés,
ses laboratoires, ont procédé à un sondage régulier
normal, quadrillé, avec des résultats qui ont été
analysés par le laboratoire, dans les conditions dans lesquelles un
travail du genre se fait, avec les résultats que cela donnait. C'est
là-dessus que les estimations ont été faites, mais, au
cours des travaux, il y a eu des surprises. On a même trouvé, je
ne me souviens plus du nom scientifique, une roche spéciale qui vient du
Lac-Saint-Jean et qui a été amenée là au cours des
milliers d'années. Cela a été étudié par la
Société de géologie ou je ne me souviens trop. Cela a
été mis de côté, cela va être exposé
là avec une plaque fournie par une société nationale, tout
payé par elle parce qu'on a trouvé cela sensationnel de trouver
là une telle chose. Cela n'a pas été transporté,
sauf par les Indiens peut-être.
M. Léger: M. le Président, M. le maire...
M. Drapeau: Donc...
M. Léger: M. le maire, si vous voulez me permettre, le
temps passe, tout le débat, depuis au moins deux heures, provient du
fait que $14 millions sont mis comme contingence. Tout ce que vous affirmez,
tout ce que vous venez de présenter depuis dix minutes, nous
démontre que les imprévus sont beaucoup plus importants que ne
peuvent le montrer les $14 millions qu'on met là. Le débat est
là. On ne croit pas qu'avec tout ce que vous avez eu à subir
d'imprévu depuis ce temps-là, vous pouvez maintenant pour les
choses à venir, vous limiter à $14 millions. Le débat est
là. Je vous poserais une question bien précise. Combien
reste-t-il de contrats en argent à accorder et combien y a-t-il de
contrats déjà accordés qui sont en régie, en
somme?
M. Lalonde: C'est pour le parc olympique, tout cela.
M. Léger: Pour l'ensemble de ce qu'on vient de discuter
jusqu'à maintenant.
M. Lamarre: J'avais dit tout à l'heure, M. Léger,
qu'il restait à peu près $130 à $135 millions de contrats
encore à accorder.
M. Léger: Est-ce qu'il y en a en régie,
jusqu'à maintenant, dans ces $135 millions?
M. Lamarre: Non, je vous avais dit tout à l'heure qu'on
allait limiter au maximum dans les nouveaux contrats les contrats en
régie. Il va peut-être y en avoir quelques-uns, mais cela sera
peut-être 10% de l'ensemble de ces travaux.
M. Léger: Les contrats déjà accordés
en régie équivalent à quoi?
M. Lamarre: Dans les contrats déjà accordés
en régie...
M. Léger: $80 millions?
M. Lamarre: On avait dit tout à l'heure $80 millions, une
centaine de millions de dollars.
M. Léger: Si on regarde la contingence que vous avez mise
tout à l'heure à 10%, disons que c'est suffisant, ça veut
dire que les $14 millions n'équivalent qu'à la somme de
contingence prévue pour les futurs contrats, mais pour ceux qui sont en
régie, c'est sûr que vous ne pouvez pas prévoir,
jusqu'à maintenant, la somme, tant que les travaux ne seront pas
terminés. C'est donc dire que, pour ces sommes, il faudrait
prévoir aussi 10%, au minimum, sur les $100 millions; ce qui ferait, sur
$235 millions, à peu près, au minimum, $23 millions à $24
millions à mettre en contingence.
M. Lamarre: En fait, vous avez parfaitement raison, M.
Léger, mais, à l'intérieur des prix qu'on vous a
donnés, ceux qui précèdent les $14 millions de
contingence, déjà, dans les contrats en régie, on a
augmenté les estimations que nous avions et la contingence est
déjà prévue à l'intérieur de ces
montants.
M. Léger: Ce que vous venez d'affirmer... Si on prend le
vélodrome, il était prévu, en janvier 1975, $57
millions.
M. Lamarre: Si vous me parlez du vélodrome, il est en
dehors. Je vous parle des installations olympiques, sauf le
vélodrome.
M. Léger: D'accord.
M. Perreault: ... actualisés.
M. Lamarre: Ils ont été actualisés, ils ont
déjà des contingences incluses là-dedans. Quand on vous a
dit tout à l'heure qu'il y avait une augmentation de $55 millions, on
vous a dit qu'il y avait $28 millions pour du rattrapage et $28 millions pour
d'autres raisons, techniques ou autres. Mais aussi, à l'intérieur
de ces montants, il y a, pour les contrats en régie, des
prévisions de contingence qui sont déjà incluses à
l'intérieur de ça.
M. Léger: Ce sont des coûts prévus, ce ne
sont pas des contingences; dans les sommes dont vous avez parlé
tantôt; coffrage, $3.10 millions de plus, Shockbeton, $3 millions, etc.,
ce sont des coûts prévus, mais ça n'inclut pas les
contingences.
M. Lamarre: Incluant les contingences; si on a ajouté ces
montants, ce sont des montants en contingence en réalité.
M. Léger: Ce sont des prévisions.
M. Lalonde: Ce sont des facteurs de sécurité que
vous avez inclus.
M. Lamarre: II y a des facteurs de sécurité inclus
là-dedans. En fait, ce que j'appelle contingences, ce sont des choses
qu'on ne peut pas vraiment prévoir à l'heure actuelle; alors, on
sait exactement ce que Shockbeton a de travail à faire. C'est
prévu, c'est précis, elle a ça à faire. On ne peut
pas dire qu'il va y avoir des contingences; il peut y avoir des augmentations,
des suppléments, mais ça, on en a tenu compte.
Mais des contingences, pour moi, ou des imprévus, c'est justement
ce que vous ne pouvez pas prévoir. Pour Shockbeton, pourVibrek, pour
Formco, pour Sicotte Brockersby, en fait, on a inclus, à
l'intérieur de ça, ce qu'on prévoit que ça va
coûter; il n'y a pas de contingences là-dedans. Leur travail est
taillé, ils savent exactement ce qu'ils ont à faire.
M. Léger: Est-ce que vous n'êtes pas d'accord pour
dire qu'il faudrait traiter les contrats en régie de la même
façon qu'on traite les futurs contrats, c'est-à-dire ajouter 10%
pour ces contrats?
M. Lamarre: Ils sont déjà ajoutés à
l'intérieur des prix qu'on vous a donnés tout à
l'heure.
M. Léger: Ils ne sont pas ajoutés aux $135 millions
et vous dites qu'ils sont prévus dans les $100 millions? Les $135
millions futurs sont prévus dans les contingences, mais, dans les $100
millions de contrats en régie, la contingence est aussi
prévue?
M. Lamarre: C'est déjà inclus là-dedans. En
fait, je vous parle de Shockbeton, je ne peux pas mettre de contingences et des
imprévus, on lui a accordé un contrat pour 1,200 voussoirs; il y
a d'autres éléments, mais c'est catalogué. Elle a un
travail précis à exécuter. On sait maintenant comment
ça coûte et on a mis les augmentations nécessaires pour
prévoir ça. Par rapport à janvier.
M. Léger: J'ai de la difficulté à admettre
l'idée qu'on traitera les contrats en régie d'une façon
différente, pour l'avenir, que les contrats futurs réguliers?
M. Lalonde: Je ne comprends pas le...
M. Lamarre: Le contrat en régie qui a été
accordé est très bien défini. On dit exactement le nombre
d'unités qu'ils ont à faire, surtout maintenant ils ont tous les
plans, pour Shockbeton, pour Vibreck, tout comme pour Sicotte Brockersby. En
fait, il n'y a pas d'imprévus ni de contingences là-dedans. Il
peut y avoir des imprévus quant au coût. On a essayé de
prévoir cela en additionnant.
Ce n'est pas pour rien qu'on a monté le prix de $55 millions. Ils
ne sont pas tous dépensés ces $55 millions. Même, il y en a
une grosse partie qui ne l'est pas, ce sont des prévisions
additionnelles.
M. Léger: C'est la même chose pour les contrats
à venir. Ce n'est pas tout prévu non plus.
M. Lamarre: On a prévu, dans les contrats à venir,
l'augmentation des prix unitaires et tout. Il ne faut pas imaginer que les $55
millions d'augmentation qu'on vous a annoncés ce sont des montants
d'argent dépensés. Là-dessus, il y en a peut-être
une dizaine de millions de dépensés. Il y a $45 millions qui sont
pour des augmentations de coûts qu'on peut voir dans des contrats qui ont
déjà été accordés, ou à des contrats
qui sont à venir.
M. Léger: En réalité, c'est $14 millions que
vous avez prévus pour $235 millions?
M. Lamarre: Non, pour $120 millions environ. M. Léger:
$135 millions.
M. Lamarre: En fait, on dit qu'on a à peu près $200
millions d'engagements. On a $335 millions. C'est à peu près pour
$130 millions. Les $14 millions sont pour les $130 millions.
M. Lalonde: Donc c'est à peu près 10% des contrats
à accorder?
M. Lamarre: Des contrats à venir. Des contrats que nous
avons encore à accorder.
M. Lalonde: Et cela ne tient pas compte de l'inflation
possible?
M. Lamarre: Cela ne tient pas compte de l'inflation. Ce sont les
prix du 30 juin 1975.
M. Lalonde: Ni des conditions spéciales comme des
ralentissements de travail?
M. Lamarre: Ni des conditions spéciales comme des
ralentissements de travail ou autres choses comme cela.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a peut-être un
éclaircissement que nous pourrons obtenir. M. Lamarre, vous indiquez
que, pour les contrats déjà accordés en régie, vous
avez inclus dans le montant un facteur additionnel?
M. Lamarre: Oui.
M. Goldbloom: Et vous dites que les $14 millions sont
prévus par rapport à des dépenses additionnelles des
contrats à accorder à l'avenir, pour un montant global
d'approximativement $120 millions?
M. Lamarre: De $120 millions à $130 millions.
M. Goldbloom: Mais à part cela, en fixant ce montant
à $120 millions ou $135 millions, est-ce que vous avez compris, dans ce
calcul, le même genre de chiffres que vous avez inclus dans les contrats
déjà accordés en régie? Ou est-ce que vous les
traitez différemment?
M. Lamarre: Je vous parlais tout à l'heure des
aménagements extérieurs pour les accès au métro ou
les accès aux stationnements. On a déjà augmenté
nos prix unitaires pour tenir compte de la situation actuelle.
Ce serait bien simple pour moi de dire: On va mettre $50 millions
d'imprévus. Tout le monde va s'asseoir sur son steak et va dire: On a
énormément d'argent à dépenser. Il n'y a plus de
problème, on y va à gogo. Ce serait bien facile pour moi de
mettre cela, $50 millions, mais aussi ce serait bien imprudent. Il n'y aurait
plus moyen de rien contrôler.
Il n'y a rien de pire que des ingénieurs ou des gens comme nous
pour dépenser de l'argent, quand ils pensent qu'ils peuvent le
dépenser.
M. Charron: Qu'est-ce que cela vous a donné de mettre $14
millions au mois de janvier? Ils les ont dépassés quand
même.
M. Lamarre: Vous devriez savoir, M. Charron, comme cela a eu des
effets bénéfiques, cette affaire. Les gens y vont pas mal moins
à gogo dans ce temps-là. En tout cas, avec ma femme, je lui en
donne toujours un peu moins; je sais qu'elle va dépenser un petit plus,
mais il y en a un petit peu moins.
M. Léger: Vous prévoyez une contingence pour votre
femme quand même?
M. Lamarre: C'est la même chose, disons, dans ce cas. On
peut faire, si vous voulez... Je n'ai pas d'objection... C'est ce qui
coûte le moins cher, $50 millions.
M. Lalonde: M. Lamarre, je voudrais vous rappeler que vos propos
sont enregistrés.
M. Goldbloom: M. Lamarre, je voudrais vous rappeler aussi que
l'exemple que vous avez pris n'a aucune importance pour le député
de Saint-Jacques.
M. Charron: Je raisonne en homme d'affaires. M. Léger:
M. le Président, nous avons beau-
coup de questions à poser sur le reste de la page 1, les
prévisions budgétaires, ainsi que d'autres questions à M.
Drapeau concernant les affirmations qu'il faisait plus tôt il
était trop tôt pour en parler sur l'utilisation du stade et
de toutes les installations sportives à Montréal. M. le maire
pourrait-il être présent demain matin?
M. Drapeau: Je voudrais seulement ajouter ceci, parce que tout
à l'heure, j'avais commencé une petite démonstration qui
n'allait pas être beaucoup plus longue et nous avons passé
à un autre sujet. Pour terminer cela...
M. Léger: Pourriez-vous répondre à ma
question? C'est important, il est 10 h 50 et nous avons beaucoup de questions
à vous poser.
M. Drapeau: Malheureusement non.
M. Léger: Vous ne pourrez pas être présent
demain matin.
M. Drapeau: Je crois que tout le monde sait que j'ai eu le
malheur et la grande perte de mon chef de cabinet qui est
décédé. Je suis obligé d'honorer des engagements
que d'habitude je pouvais réussir à distribuer. Il est disparu en
cinq semaines de cancer généralisé, après 21 ans de
collaboration et, dans le moment, tout le bureau est bouleversé. J'avais
compris qu'aujourd'hui, en passant ici l'après-midi et la soirée,
on pourrait donner suffisamment de réponses, en ce qui concerne la
ville. Le COJO peut continuer s'il y a d'autres questions qui lui sont
adressées. Malheureusement, je suis absolument obligé de
retourner à Montréal. Cela ne me fait rien d'aller jusqu'à
minuit si l'assemblée...
M. Malouin: De toute façon, vos collaborateurs vont
demeurer ici, M. Lamarre, M. Phaneuf...
M. Drapeau: Vous savez, on tourne dans un cercle vicieux; quand
ils sont ici, ils ne travaillent pas là-bas.
M. Léger: Je veux bien croire, M. le maire, que vous avez
des responsabilités; je suis d'accord pour que vous puissiez aller
ailleurs...
M. Charron: II y a...
M. Léger: La commission parlementaire est quelque chose
d'assez important, c'est sérieux. S'il y a encore beaucoup de choses
à discuter, il faudra trouver un moyen de vous rencontrer à
nouveau. Je ne sais pas si demain après-midi ou demain soir... Je ne
pense pas que l'on puisse terminer là parce que vous ne pouvez plus
être présent. Il faut tout de même donner du sérieux
au travail que nous faisons ici. Nous sommes tous passablement occupés,
je pense bien. Je crois qu'il est important que l'on nettoie l'ensemble des
dossiers qui sont devant nous, et votre présence est essentielle.
M. Drapeau: Je comprends, mais il y a également des
considérations d'ordre général qui doivent nous guider;
c'est peut-être plus dans les considérations d'ordre
général que dans le détail car, lorsqu'on dit que les
montants s'élèvent davantage, que pour les sous-entrepreneurs,
l'entreprise, les prix montent, il ne faudrait quand même pas donner
l'impression que tout cet argent s'en va dans certaines poches seulement.
Il y a un renseignement extrêmement important que les membres de
la commission doivent avoir. C'est que le salaire moyen de tous les
travailleurs soumis au décret dans le parc olympique, pour le stade
sauf le vélodrome qui a été comptabilisé
séparément pour tout le reste, le salaire moyen de tous
les travailleurs soumis au décret a été, du 24 janvier
1975 au 2 mai 1975, en ajoutant parce qu'il faut le payer le boni,
les vacances et les avantages sociaux, de $584.44 par semaine.
Tous les travailleurs soumis au décret, pour une moyenne d'heures
de 59 h et 32 minutes par semaine. Cela c'est la moyenne depuis le mois de
janvier. Et si on veut avoir une idée de l'impact quand on parle des
ralentissements, pour les semaines du 11 avril, 18 avril, 25 avril et 2 mai, la
moyenne, pour ces quatre semaines, a été de $697 par semaine,
pour les travailleurs soumis au décret. Il n'y a pas là les
"brass hat", non seulement ceux qui sont soumis au décret $697 pour ces
quatre semaines en moyenne et, depuis janvier, $584.44.
Alors, il faudrait bien que les gens sachent que parmi ceux qui
travaillent là, il y a des ouvriers de tous les corps de métier.
Et quand on établit la moyenne, on trouve qu'il y a des travailleurs
soumis au décret je le répète, soumis au
décret qui ont fait entre $1,600 et $1,700 dans la semaine du 12
au 18 avril. Il y en a deux qui ont fait de $1,400 à $1,500, il y en a
37 qui ont fait entre $1,000 et $1,100 par semaine. Alors, les travailleurs qui
travaillent là, ils retirent de l'argent.
Je tenais à donner cela, pas pour dire qu'ils ne le
méritent pas, mais pour dire que les décrets maintenant imposent
des coûts plus élevés dans un ordre absolument
astronomique. On a parlé d'augmentation astronomique, ce sont des
conséquences de l'application du décret. Je ne veux pas changer
le décret, mais je dis qu'il faut retenir cela en mémoire, parce
que, quand les chiffres montent, on est porté à dire le nom de
l'entrepreneur, tel contrat a monté, telle entreprise a monté son
prix, mais cet argent va dans les poches de quelqu'un.
Je n'ai pas les chiffres par la suite, parce qu'après cela il y a
eu un arrêt de travail et puis cela a pris quelques semaines pour
remonter le chantier. Les chiffres qu'on aurait depuis la reprise du travail
créeraient de la confusion, et ne peuvent pas être utiles. Dans
quelques semaines, il sera peut-être possible de l'établir. Mais
voilà des renseignements qui sont extrêmement importants.
Autres considérations importantes aussi, importantes. Il est vrai
que les chiffres de dépenses
augmentent, mais je me souviens bien, moi, lorsque le programme de
l'autofinancement est sorti, quand on disait qu'on recueillerait $310 millions
de revenu, que le maire de Montréal passait pour un illuminé. Des
gros titres sur huit colonnes, dans les journaux, ont établi que les
revenus de $310 millions seraient de $172 millions inférieurs. Et ce
sont des experts qui s'étaient prononcés. $310 millions moins
$172 millions, on aurait dû avoir seulement $138 millions de revenus,
mais quand on regarde le rapport que le COJO a fait distribuer tout à
l'heure, on voit qu'au strict minimum, dans les pires conditions, il y aura
$418 millions. Ce qui veut dire que les revenus auront été trois
fois plus élevés que ce que d'autres prévoyaient à
notre place.
On ne peut toujours pas dire qu'on s'est trompé seulement dans
les dépenses, et je pense que cela est important aussi. Moi, je ne suis
pas seul là-dedans. Je suis le porte-parole, mais il y a beaucoup de
gens qui y ont mis leur coeur en fonction de ce qu'il faut pour la jeunesse
à venir. C'est bien beau de dire: Pas de marijuana, puis pas de
haschisch. C'est bien beau de dire cela. Je me demande, par exemple, s'il n'y
avait pas eu ces investissements-là, même si cela doit atteindre
$600 millions, s'il n'y avait pas eu cela pour déclencher
peut-être un autre $600 millions de dollars, dans la région de
Montréal, combien il y aurait de chômage. Pas seulement là,
parce qu'il a même des contrats dans Québec ici, pour la compagnie
Vibrek, il y en a un peu partout.
Ce sont des réalités dont il faut tenir compte parce que
moi, j'en ai assez de me faire caricaturer comme si j'avais une conscience
coupable. Il y a trop de gens qui travaillent avec nous... Moi, j'en ris des
caricatures sur le plan personnel, mais je sais qu'à des gens qui
travaillent avec moi, par exemple, ça leur fait de la peine, parce
qu'ils y mettent le meilleur d'eux-mêmes. Ce qui nous console le plus,
c'est le nombre incroyable de lettres de gens du peuple qui nous
écrivent et qui comprennent que cela, c'est dans l'intérêt
de notre jeunesse, et tous les travailleurs que je salue trois ou quatre fois
par semaine, sur le chantier, et qui me remercient de leur faire gagner cet
argent, comme si je le donnais de ma propre poche. Je dis: Ce n'est pas moi qui
vous donne cela.
Malheureusement, je ne pourrai pas y être demain. Si on a d'autres
questions à poser, il y aura des gens qui seront ici, mais on n'est
d'accord que cela presse. Quand on voit qu'en moyenne, dans des travaux de
métro, cela se multiplie par trois, pour des contrats donnés pour
des travaux en série où il n'y a aucune complication et qu'on
arrive à des projets comme celui-là qui va faire
évidemment, et je crois que cela, c'est unanime honneur à
la technologie de chez nous, cela est à 2.5 dans le moment; même
si les $14 millions n'étaient pas assez et que cela montait à 2.6
ou 2.7, ce serait encore inférieur aux 3 pour les travaux du
métro. Ce sont des réalités. Quant à nous, on ne
craint pas. On travaille avec nos directeurs de services, qui nous guident.
Ceux qui croient que le maire de Montréal prend des opinions tout seul,
décide tout seul, ils se trompent.
M. Léger: Etant donné que nous allons vous perdre
bientôt, j'aimerais bien, si c'était possible, que, pendant le
temps qu'il vous reste avec nous, vous puissiez répondre à nos
questions.
Je voudrais d'abord vous demander... Demain, j'espère qu'il y
aura d'autres personnes de la ville de Montréal qui seront ici pour
répondre au reste des questions concernant les autres installations, le
vélodrome, etc., le viaduc, le centre Robillard, il y aura des questions
à poser là-dessus.
Je vais vous poser une question. Je pense que vous êtes
peut-être le seul qui puisse nous répondre là-dessus,
jusqu'à maintenant, puisque vous avez affirmé tantôt que
l'installation olympique était pour la jeunesse et non pas pour le sport
d'élite. De quelle façon officielle, précise, pratique, la
ville de Montréal peut-elle nous donner le fonctionnement, après
les Jeux olympiques, de toutes les installations olympiques? Est-ce qu'il y a
actuellement des ententes de signées avec la commission des
écoles catholiques de Montréal ou avec des groupes précis,
et comment avez-vous évalué le coût d'exploitation de ce
stade par la suite? Est-ce que vous allez tenir compte d'avoir des revenus
suffisants pour que le déficit d'exploitation ne soit pas trop
élevé, ou si vous allez tenir plutôt compte de voir
à ce que ce soit accessible à cette population? Quels sont les
plans précis que vous avez à ce sujet?
M. Drapeau: Je crois avoir exprimé ma pensée bien
sommairement tout à l'heure en disant que toute cette conception, pas
seulement conception d'architecte, parce qu'avant que l'architecte
conçoive par des lignes sur du papier, il y avait une conception mentale
ou spirituelle...
Je demeure dans l'est. Je suis né dans l'est et je mourrai dans
l'est. S'il y a quelqu'un qui peut connaître l'importance de l'est dans
Montréal, qui n'a pas été favorisé dans le
passé, c'est celui qui vous parle. Quand je parle de l'est, je parle de
toutes les familles qui demeurent dans les rues avoi-sinantes et je ne peux
m'empêcher ici de rendre un hommage sans limite à la population
qui demeure autour et qui traduit, par sa conduite, qu'elle comprend que c'est
pour elle. Parce que les travaux qui se font là depuis deux ans causent
évidemment des ennuis à tous ceux qui demeurent autour et je suis
heureux de dire que nous ne recevons pas de protestations.
Quand je passe dans les alentours, c'est extraordinaire comme les gens,
les petites gens, les gens de condition modeste qui demeurent autour savent
jusqu'à quel point cela sera pour leurs familles, leurs enfants qui vont
pouvoir en profiter. Je ne suis pas obligé de le leur prouver. Je ne
suis pas obligé de le leur dire parce que, voyant ce qui se fait
là, ils sentent bien que c'est à côté d'eux et avec
le métro et les 80 stations de métro qui seront
complétées pour 1978 ou 1979, c'est toute la population qui va
pouvoir y avoir un accès rapide.
Quant à l'accessibilité aux installations, je le
disais tout à l'heure, je souhaite ardemment et je suis heureux
de voir le Haut-Commissaire à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports,
que le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports, la
commission scolaire, le service des sports, les fédérations
puissent prendre la dimension de cette entreprise et voir dans quelle mesure
ils pourront en tirer le meilleur parti.
Je ne suis pas un technicien du sport, et si je disais que je vais, moi,
diriger l'utilisation, j'induirais les gens en erreur. C'est une chose que je
dois reconnaître. Il appartient de le faire à des gens qui s'y
connaissent et qui ont du personnel capable de voir toutes ces
possibilités. C'est pourquoi je n'ai pas aujourd'hui
présenté et je ne crois pas avoir promis au mois de janvier
d'arriver aujourd'hui avec un programme d'utilisation. C'est tellement vaste.
Je le répète. Seulement dans le mât, il y a des centaines
de mille pieds carrés de plancher pour du sport en salle. Je ne suis pas
un technicien. Je ne sais pas quel sport... On peut en énumérer,
mais ce sera le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux
sports, le service des sports de la ville de Montréal, la commission
scolaire qui auront précisément à atteindre ce but.
Là, au moins, je peux dire que nous sommes absolument d'accord, sans
réserve, sur ce que tous les députés ici, de quelque parti
qu'ils soient, souhaitent, une utilisation par la masse. Ce n'est pas le maire
qui va s'y opposer et ce n'est pas le maire qui va le réaliser non plus
parce que, je l'admets, je ne suis pas un technicien du sport.
M. Léger: En janvier 1975, vous m'aviez dit exactement la
même chose.
M. Drapeau: Je n'ai pas changé d'idée.
M. Léger: Vous aviez dit à ce moment que
c'était votre intention... Je vous demande, aujourd'hui, à un an
des jeux, si vous avez un plan précis.
M. Drapeau: Non. Je n'en n'aurai pas de plan personnel.
M. Léger: Comment évaluez-vous l'utilisation du
stade olympique et de toutes les installations pour qu'ils soient en même
temps rentables, d'une part, et combien cela va-t-il coûter? Avez-vous
évalué combien va coûter l'exploitation de ce stade et de
toutes les installations connexes?
M. Drapeau: Un rapport préliminaire m'a été
remis qui compte au moins 300 ou 400 pages. C'est un rapport
préliminaire et maintenant, avec le service des finances et d'autres, il
faut repasser tout cela en revue avec des estimations de revenu tenant compte
des modifications. Mais il faut surtout tenir compte qu'il y a des postes qui
sont laissés en blanc dans les revenus, qui sont laissés en blanc
dans les dépenses. Les gens qui ont travaillé à
préparer cette étude sont conscients de leurs difficultés.
Tant que le programme d'utilisation n'est pas déterminé, il y a
des points sur lesquels les dépenses sont un point d'interrogation et
les revenus aussi.
J'ai toutes les raisons de croire que, d'ici peu, au cours des
prochaines semaines, le service des sports de Montréal et la commission
scolaire pourront examiner toutes ces possibilités et voir comment en
assurer l'utilisation pour atteindre le but que nous avons tous. C'est ce qui a
été au point de départ de l'olympisme chez nous. Cela n'a
pas été le professionnel.
M. Léger: Donc, vous n'avez pas jusqu'à maintenant
de plan précis. Vous n'avez pas le coût d'exploitation de vos
installations sportives.
M. Drapeau: Non. Et le coût définitif ne pourra
s'établir que lorsque l'utilisation sur le plan du sport amateur par les
diverses fédérations sera établie.
Je sais bien, par exemple, que, dans certains cas, certaines
fédérations, certaines sociétés sportives peuvent
avoir des subventions de certaines industries, de certains commerces, de
certaines institutions financières, alors que la ville ne pourrait pas
en avoir. Tout cela va être passé en revue afin de voir quelle est
la meilleure façon de rendre certaines fédérations,
certaines sociétés sportives en mesure de trouver des revenus qui
leur permettront d'utiliser cela.
Je n'ai jamais promis cela et je dis ce soir que ce n'est pas moi qui
vas le préparer. Dans le moment j'ai fait préparer, mes
collègues du comité exécutif et moi, une première
esquisse d'étude sur les coûts de fonctionnement de tout cela. On
m'a bien dit: C'est absolument préliminaire, il y a des questions
auxquelles on ne peut pas répondre. Mais déjà le rapport
est de 400 pages. Le service des sports et d'autres institutions pourront dans
une certaine mesure compléter, par leurs renseignements, leurs
intentions. Quand tous ces besoins auront trouvé leur réponse
dans la mesure où certaines utilisations demeurent disponibles, elles
pourront faire l'objet d'une conception d'exploitation commerciale. Mais il y a
des revenus qui ne sont pas des revenus de sport, comme par exemple le
système de funiculaire qui va monter les visiteurs au haut de cette
tour, de ce mat et qui a 550 pieds de hauteur. Il y a des évaluations de
faites, il y a des quantités de revenus. Pourquoi avons-nous tenu
à avoir autant de stationnements, dont un stationnement en dessous de
l'aire de pratique pour 200 autobus? Précisément pour assurer une
rentabilité. 200 autobus nolisés qui viendront avec des gens d'un
peu partout, qui entreront là. C'est bien sûr qu'ils vont payer du
stationnement. 4,000 places de stationnement dans l'autre. Les stationnements
peuvent paraître coûteux aujourd'hui, mais pas sur une base
permanente. Actuellement, il y a une évaluation de faite, mais quels
pourront être, dans un an, dans deux ans, dans trois ans, les taux de
stationnement? J'ai bien l'impression que cela va être plus
élevé dans trois ans qu'aujourd'hui. Là, il y a des gens
qui ont fait une première étude, des gens du service des finances
qui ont passé un an à travailler là-dessus.
Leur rapport préliminaire a 400 pages et il va faire l'objet
d'une étude encore plus approfondie, mais cela va prendre encore bien
des mois avant que ce rapport puisse avoir une apparence de rapport
définitif.
M. Léger: A Houston et à la
Nouvelle-Orléans, on avait évalué à 10% du
coût de la bâtisse, le coût de fonctionnement. Cela voudrait
dire que, pour le stade de Montréal, qui va coûter au minimum $375
millions, cela coûtera environ $37 millions de fonctionnement.
M. Drapeau: Non. Dans le cas des autres stades, il n'y a pas de
stationnement souterrain; c'est une raison. Ils n'ont pas de stationnement
souterrain, ici il y en a. Deuxièmement...
M. Léger: Je m'excuse, mais les chiffres qui sont
amenés pour les autres endroits, c'est basé sur le coût de
fonctionnement basé sur le coût d'immobilisation, la valeur de la
bâtisse. Cela va coûter quand même $375 millions. Comment
allez-vous pouvoir, autrement que par des affirmations, des intentions,
évaluer, faire le choix pour l'exploitation du stade après les
Olympiques en essayant de concilier en même temps la rentabilisation des
revenus, donc des concessions à donner, des coûts de
fonctionnement qui doivent être entrés pour répondre
à ces demandes, à cette somme d'argent importante à aller
chercher et aussi être capable de donner un accès facile à
la masse des gens qui ne peuvent pas payer des prix trop
élevés?
Comment pouvez-vous à ce stade-ci dire que ça va aller
à la masse s'il y a déjà comme obligation, au
départ, d'assumer des coûts astronomiques de cette nature?
M. Drapeau: D'abord, il n'y aura pas de service de la dette,
alors que, dans les autres stades, il y a le service de la dette.
M. Léger: Le service de la dette, ça dépend.
Si le grand écart ou le déficit de fonctionnement, le
déficit général des Jeux olympiques est assumé par
le gouvernement provincial et le gouvernement fédéral, il y aura
beaucoup moins à payer au niveau de l'intérêt sur la dette.
Ce n'est pas encore réglé.
M. Drapeau: Comme il s'agit d'un rapport de 400 pages, dans le
moment, il est bien évident qu'à l'heure qu'il est, je ne l'ai
pas apporté. Même si je l'avais apporté, ce n'est pas le
moment, parce que les renseignements qui y sont contenus sont des
renseignements préliminaires et incomplets. Mais je peux dire tout de
suite que si on s'attend que ce soit, pour le fonctionnement, 10% du coût
du parc, on est très loin de la réalité.
M. Léger: Avez-vous des chifres pour affirmer
ça?
M. Drapeau: Oui.
M. Léger: Ce seraient quels chiffres? Est-ce que ce sont
des secrets des dieux?
M. Drapeau: Je ne peux pas les donner ce soir, parce qu'ils ne
sont pas définitifs. Dès qu'on donne un chiffre ici, on nous le
met dans la face après. Plus ça va, plus on va avoir notre
leçon, plus on va vérifier les chiffres avant de les
communiquer.
M. Léger: C'est sûr.
M. Lalonde: M. le maire, vous assurez quand même la
commission que vous procédez actuellement à ces
études.
M. Drapeau: J'ai un rapport de 400 pages qui est entré,
bien fait mais forcément incomplet pour toutes les raisons qui sont
indiquées dans le rapport.
M. Lalonde: Et vous allez continuer naturellement à
préparer un plan, un programme d'utilisation des installations au
meilleur profit des citoyens.
M. Drapeau: Le directeur du service des finances est ici; il peut
confirmer qu'il y a deux de ses collaborateurs qui travaillent depuis un an et
qui continuent le travail. Puis les mêmes collaborateurs ont fourni
d'autres études, à savoir combien les gouvernements entrent de
revenus directs à même les $500 ou $600 millions. Cela
dépend. On n'en parlera pas aujourd'hui, on en parlera une autre
fois.
M. Léger: M. le maire...
M. Drapeau: Ce sont les mêmes...
M. Léger: ... étant donné qu'il y a un
budget d'à peu près $100 millions au ministère de
l'Education pour le développement du sport scolaire, est-ce que vous
avez eu des contacts avec la Commission des écoles catholiques de
Montréal pour voir si elle est intéressée à
utiliser d'une façon systématique le stade et, alors,
prévoirdes revenus provenant des commissions scolaires?
Est-ce que vous avez contacté le ministre des sports pour voir
quelles seraient les possibilités, pour le ministère des sports,
ici à Québec, d'utilisation du stade? Est-ce qu'il y a des
contacts de faits?
M. Drapeau: Les contacts ont été établis,
parce que les tâches sont réparties. Les contacts entre
l'administration municipale et la commission scolaire sont sous la direction
plus immédiate de mon collègue, le président, M. Niding,
qui a eu l'occasion d'en discuter. Le principe est évidemment
souhaité, puisque dans tout ce secteur, les écoles je
pense que le député de Lafontaine l'admettra manquent
d'installations sportives, de piscines. On ne sera pas obligé de les
supplier, ça répond à un besoin. Le principe est admis.
Il
s'agit de répartir et cela se répartira avec les
autorités. Je suis sûr que le ministère des sports du
Québec va avoir un rôle important à jouer et ce sera normal
qu'il le joue.
M. Léger: M. le Président, étant
donné que l'heure avance, je voudrais demander au maire, si c'est
possible, puisqu'il ne peut pas être présent demain, de voir
à ce que son équipe qui est ici ce soir soit présente
demain, pour continuer l'étude de la partie dont la ville est
responsable?
M. Lalonde: M. le maire, qui peut rester pour demain? M. Lamarre,
ses responsabilités sont limitées quand même au parc
olympique. M. Phaneuf devrait être ici.
M. Drapeau: Est-ce que ce serait demain matin?
M. Lalonde: Demain matin à dix heures.
M. Drapeau: Est-ce qu'on a besoin de l'un des deux
associés de l'entreprise?
M. Léger: Je pense que tous ceux qui sont ici ce soir,
s'ils ont des responsabilités en ce qui touche toutes les installations
à venir sur lesquelles on ne s'est pas penché, nous aimerions au
moins avoir leur présence.
M. Lalonde: ... et les représentants de l'ABBDL
M. Drapeau: Les gens de l'ABBDL ne sont pas ici.
M. Lalonde: Ils ne sont pas là? Alors qui peut
répondre aux questions que la commission aurait à poser, par
exemple, sur le centre Robillard?
M. Drapeau: Je pense qu'on peut avoir quelqu'un qui
répondrait sur les installations qui relèvent de l'ABBDL, qui
pourrait être ici demain matin. Notre architecte, M. Bouchard, du service
des travaux publics de la ville, qui est l'architecte chargé du projet
du bassin Etienne-Desmarteaux et Claude-Robillard.
M. Lalonde: Et qui a la connaissance suffisante des dossiers pour
satisfaire notre curiosité?
M. Drapeau: II ne fait que cela.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Verdun.
Visite des chantiers
M. Caron: M. le Président, M. le maire, en janvier, quand
vous êtes venu, le président avait manifesté le
désir que les membres de la commission aillent sur les lieux. Vous avez
acquiescé à la demande de tous les membres de l'Assemblée
nationale, mais par contre, il y a eu un contretemps. A la date que vous aviez
fixée, beaucoup de députés étaient occupés
ailleurs. Est-ce que c'est partie remise?
M. Drapeau: On a suggéré une date, cette
fois-là, mais la date était laissée à l'accord
possible entre les représentants des divers partis parce qu'on visait
à avoir une visite de tous les députés.
Si c'est plus facile d'avoir une visite, d'abord des membres de la
commission parlementaire, je pourrais dire que si nous supposons
toujours pure hypothèse c'était possible demain, en fin
d'avant-midi ou dans l'après-midi, je pourrais m'organiser pour
être de la visite, et même si c'est dans l'après-midi,
après la visite, être disponible sur place pour répondre
à des questions et là, avoir toute l'équipe au
complet.
M. Léger: C'est mieux de remettre cela à une autre
journée.
M. Lalonde: La façon dont les travaux se déroulent
ne nous permet pas pas d'espérer qu'on ait terminé demain matin
tôt. Il reste tout le COJO, le village olympique; il serait sage, je
pense, de remettre cela à une autre journée.
M. Drapeau: Nous sommes à la disposition des membres de
l'Assemblée nationale pour choisir la date. Je voudrais que l'on ne nous
tienne pas responsables du choix de la date; c'est plus facile pour les
députés je suis peut-être naïf de le croire
de tous les partis de s'entendre sur une date.
M. Caron: M. le maire, vous nous avez invités, c'est nous
qui ne pouvions pas y assister. On ne vous blâme pas du tout.
M. Drapeau: L'invitation demeure, et je souhaite que ce soit le
plus tôt possible.
M. Caron: Nous allons laisser cela dans les mains du ministre
pour qu'il puisse organiser la rencontre.
Le Président (M. Gratton): Le ministre des Affaires
municipales.
Financement des Jeux olympiques
M. Goldbloom: M. le maire, je voudrais bien vous laisser partir;
je sais que vous êtes impatient de le faire. Il y a quand même une
question que je me sens obligé de vous poser, car je vous crois le seul
qui soit en mesure d'y répondre. Nous avons parlé du
problème financier des Jeux olympiques, et presque exclusivement de
l'aspect des dépenses du bilan. Je ne puis vous laisser partir sans vous
inviter à parler des revenus.
Je n'ose pas, pour ma part, utiliser l'expression "autofinancement"; si
vous voulez l'utiliser, vous êtes certainement libre de le faire, mais,
en deux mots, si c'est possible, quel est le portrait du financement tel que
vous le voyez présentement?
M. Drapeau: Je n'ai pas, au grand scandale de ceux qui
m'entendront, changé d'idée. Je pense que le pire mal qui ait pu
être causé au programme d'autofinancement depuis le début,
ce fut tout ce qui s'est dit de négatif à l'endroit de ce
programme et de son idée, comme d'ailleurs tout ce qui s'est
écrit sur les difficultés de construction. Les grèves ont
nui énormément dans le monde entier à la vente des
pièces de monnaie. C'est bien beau de dire: C'est à cause de ceci
ou de cela, mais le climat créé ici, à l'endroit des
difficultés, souvent en les amplifiant, était repris par les
agences de nouvelles et distribué dans le monde entier. Nous avons des
écrits, des coupures de presse, qui viennent de divers pays, montrant
bien que ces écrits sont inspirés, quand ce n'est pas simplement
de la copie, de la traduction en diverses langues, d'articles qui
étaient écrits ici ou de propos qui étaient dits ici.
Or, la pire chose, si on ne veut pas que cela s'autofinance, si on veut
rendre encore plus difficile l'autofinancement, c'est que je n'aurais
qu'à admettre: Essayons de trouver une idée puis on va se
partager cela, puis on va admettre que cela va être les taxes.
A partir de ce moment-là, par exemple, ne pensons pas qu'on va
aller chercher $418 millions. Je dis, depuis le début, qu'il est de la
plus haute importance que tous ceux qui ont des idées, de l'imagination,
de la bonne volonté, se mettent ensemble pour tenter de réaliser
l'autofinancement. Je ne vois pas pourquoi il appartiendrait au maire de
Montréal d'arriver toujours tout seul à avoir des suggestions.
Moi, je ne prive personne d'avoir des suggestions pour qu'on aille chercher de
l'argent volontairement, là où il y en a.
Et donc, au lieu de répéter que ce n'est pas possible, que
cela va être un déficit, puisque les taxes vont être
augmentées, je dis, moi: C'est la pire chose qui peut arriver contre
l'autofinancement. On va se rendre la tâche plus difficile. Je peux
être dans l'erreur, mais c'est le bon sens et la vente des monnaies a
souffert de cela. La preuve, c'est que maintenant, cela va un peu mieux, depuis
Lausanne, parce qu'à Lausanne, on a réussi à les
convaincre qu'on réussirait puis que ce serait prêt à
temps, et le CIO l'a confirmé.
Alors, tant que le climat est bon, l'autofinancement va mieux, puis
cela, c'est le gros bon sens. Alors, entre nous, entre quatre murs, on peut
peut-être dire: Mais moi, je n'y crois pas. C'est la pire chose qui peut
arriver pour nuire à l'autofinancement. Je donne mon opinion, mais je
crois encore qu'on est capable d'aller chercher le plus d'argent possible.
Allons chercher le plus d'argent possible, avec une confiance de charbonnier.
Si on en manque, on y verra à ce moment-là, mais si on commence
à dire: II y a $250 millions de déficit, il y a $200 millions de
déficit, puis on va partager cela comme cela, puis comme cela, puis
comme cela, on va en avoir plus parce que les programmes d'autofinancement vont
en souffrir.
Je connais des gens qui achètent des pièces de monnaie,
qui achètent des pièces d'or, d'argent ou de bronze, reproduisant
les motifs de timbres olympiques. Je connais des gens qui achètent dix
billets de loterie parce qu'ils disent: Cela aide les Jeux olympiques. Ils
refuseraient de payer des taxes, mais ils achètent dix billets de
loterie.
A partir du moment où il sera établi qu'on va faire une
entente puisqu'on va se partager le déficit, les revenus vont descendre.
Cela, c'est d'être réaliste. Alors, moi, on me pose la question.
Je dis: Je n'ai pas à préparer un programme pour répartir
le déficit, je ne sais pas qu'est-ce qu'il va être s'il y en a un
ou quel va être l'écart. Il faut, tous ensemble, aller chercher le
plus d'argent possible et, si on n'en a pas assez, on verra dans ce
temps-là. Je pense qu'on pourra trouver des moyens, parce que cela ne
demande pas... Et je crois que je ne devrais pas être le seul parce
qu'encore une fois, les programmes d'autofinancement... J'ai
étudié à fond les financements des autres Jeux
olympiques.
Je suis allé trois ou quatre fins de semaine d'urgence à
Munich, partant le vendredi soir, pour rencontrer les dirigeants de la finance
de Munich et me faire expliquer tout ce qu'ils avaient. Les programmes
d'autofinancement, je les ai mis au point, le COJO y a largement aidé et
le commissaire y a largement aidé aussi. Il a accepté, dès
le début, l'idée émise et il y a travaillé
largement. Dans le cas de la loterie, dans le cas de la monnaie, dans le cas
des timbres, il a travaillé énormément. Je ne veux pas,
jamais, prendre le mérite tout seul, ce serait faux.
Il y a une équipe qui a cru aux jeux et qui continue d'y croire.
La pire chose, c'est quand on voit, tout de même, que c'est parce qu'on y
a cru, qu'on monte de $138 millions de revenus qu'on nous concédait,
dans les pires conditions, à $418 millions, et si cela va comme il a
été établi que cela peut aller, cela fait $493 millions.
De $138 millions à $493 millions, c'est trois fois et demie, dans les
pires conditions, c'est trois fois. Donc, quand on travaille à des
programmes, on réussit, mais si on dit: On lâche, on ne
réussira pas.
M. Léger: M. le Président...
M. Drapeau: Ma réponse au ministre des Affaires
municipales, c'est que, quant à moi, je continuerai d'y croire, je me
creuserai les méninges pour trouver des formules, mais je voudrais bien
ne pas être tout seul à me creuser les méninges.
Je voudrais bien qu'on ne parle pas de déficit, parce que cela
nuit au programme d'autofinancement.
M. Léger: ... M. le maire...
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse, je voudrais
seulement faire un commentaire: La réponse du maire était
très claire, claire par ce qu'elle contenait, et claire par ce qu'elle
ne contenait pas.
M. Drapeau: C'est ça! M. Roy: M. le
Président...
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Beauce-Sud.
M. Roy: ... j'aurais une question à poser à M. le
maire. Maintenez-vous toujours l'idée que la loterie devrait être
prolongée après les jeux si c'était nécessaire?
M. Drapeau: C'est un des moyens, je ne dis pas que ce soit le
seul, dans la mesure où on pourra, un jour, en arriver à savoir
quelle est la vraie situation. Moi, je ne peux pas croire qu'on ne puisse pas,
si on travaille tous ensemble, et c'est l'intérêt du contribuable,
c'est l'intérêt des Jeux olympiques de l'avenir, travailler tous
ensemble à faire un succès des formules d'autofinancement.
Actualiser les prix... J'ai le rapport qui a été
déposé par le gouvernement allemand au Parlement de Bonn. Les
jeux de Munich, si on prend les coûts et qu'on les actualise aujourd'hui,
ont coûté $1 milliard 300 millions. J'ai le document en allemend
et en français, ici.
M. Léger: M. le Président, M. le maire, il faut...
Allez!
Le Président (M. Gratton): Une dernière question.
Le député de Beauce-Sud.
M. Roy: Dernière question, M. le Président.
Etant donné, M. le maire, que vous aviez déclaré
que la question des Jeux olympiques avait été, à un moment
donné, presque remise en cause, à cause des difficultés et
à cause des coûts que cela impliquait à certains pays, que
cela obligeait les gouvernements à participer au financement
directement, croyez-vous que, si le principe que vous avez mis en cause que les
jeux devaient s'autofinancer n'était pas respecté ici au Canada,
cela peut remettre en cause même la survie des Jeux olympiques sur le
plan international?
M. Drapeau: Ce que j'ai affirmé et que j'affirme encore,
c'est qu'il est de la plus haute importance que nous réussissions. Dans
la mesure où nous ne réussirons pas, cela peut devenir
compliqué, sauf si on veut se contenter des Jeux olympiques dans
certains pays où les gouvernements, pour toutes sortes de raisons qui ne
sont pas toujours olympiques, veulent financer les jeux.
Mais l'autofinancement, il faudrait tout faire pour l'assurer. Il
faudrait au moins s'entendre sur ce point. Je dis que, même si on ne
devait pas réussir, on devrait au moins tous essayer ensemble. C'est
important pour ici. C'est important pour l'avenir des jeux. Je ne dis pas que,
si on ne réussit pas, il n'y aura plus de Jeux olympiques. Je dis
cependant que, dans la mesure où on réussit, plus de pays, plus
de villes, pas riches, seront capables de s'inspirer de nos formules et dire:
Nous aussi allons demander les jeux, et leur gouvernement ne craindra pas de
les appuyer. C'est ce que j'ai dit et je le réaffirme.
M. Léger: Je suis en complet désaccord sur ce que
le maire vient de dire. M. le maire, vous aviez deux objectifs, qui
étaient la réalisation des Olympiques et l'autofinancement. Le
premier, vous allez le réaliser. Chapeau. Mais, le deuxième, vous
ne pouvez pas le réaliser et je pense que c'est une bonne chose de
dégonfler un ballon que les citoyens doivent connaître. Je pense
que cacher aux citoyens le coût des Olympiques, c'est se mettre une
partie des citoyens à dos. Je pense qu'il faut réaliser que les
citoyens doivent savoir aujourd'hui combien ces jeux coûteront de
façon qu'ils n'aient pas de goût désagréable et sur
en 1976. C'est aujourd'hui qu'on doit le savoir. Si nous agissons en hommes
d'affaires, nous devons pouvoir évaluer et admettre une erreur. Et ici
on peut faire une différence entre la tenacité et
l'entêtement. La tenacité est une chose réalisable et on va
au bout, mais l'entêtement, c'est ne pas admettre son erreur sur le plan
de l'autofinancement, ce qui n'est pas un déshonneur.
Le fait de dire qu'on ne peut pas autofinancer les jeux mais qu'on va
avoir un déficit qui devrait être assumé par ceux qui vont
jouir des Jeux olympiques, je pense que c'est au moment précis où
on s'en est aperçu qu'il faut l'admettre.
Aujourd'hui, M. le maire, vous parlez d'un revenu de $418 millions.
C'étaient les revenus minimaux prévus. Le gouvernement
fédéral, dans un autre télégramme qu'il a
envoyé aujourd'hui, affirmait et je cite: "In all, the Government has
estimated that it will help raise about $269 million for the 1976 Olympics
through coin sales, stamp sales and lotery ticket sales..." C'est ce qu'a dit
quelqu'un du gouvernement qui répondait au nom du ministre Mackasey
à Ottawa.
M. le Président, c'est donc dire qu'à ce stade-ci parler
d'autofinancement quand on approche les $400 millions de déficit c'est
rêver en couleur. C'est cacher la vérité à des
citoyens qui devraient être derrière le maire pour les Jeux
olympiques et aussi pour le fait d'accepter qu'il faut payer puisqu'on est
d'accord, mais qu'on le sache! Je pense que, s'il y a eu des attitudes
négatives au Québec depuis un an et demi concernant les Jeux
olympiques, cela provenait du fait qu'on voulait cacher la vérité
et sur le coût et sur les revenus. M. le Président, je pense
qu'aujourd'hui la commission parlementaire doit se faire une idée
précise de ce déficit et trouver le moyen de le payer et de voir
à ce qu'au moment précis des Jeux olympiques on n'ait aucune
hypothèque sur le dos. Cela permettra l'utilisation du stade et de ses
installations d'une façon moins onéreuse et ce sera accessible
à la population. Si on se cache, d'ici 1976, le déficit possible
et qu'on ne prend pas les mesures aujourd'hui pour payer ce déficit, je
pense qu'on amène la ville de Montréal à subir un
désastre qu'elle ne doit pas subir, et en contrecoup, le gouvernement du
Québec.
Je pense, M. le Président, que c'est agir en homme d'affaires
aujourd'hui de ne pas rêver en couleur et d'admettre que les Jeux
olympiques sont une bonne chose pour les Québécois, mais que
l'autofinancement ne peut pas être réalisé. Si on l'admet,
on prend les moyens pour le corriger.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre des
Affaires municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, mon mot de la fin sera
bref. Nous avons aujourd'hui scruté à la loupe certains aspects
de l'administration de l'entreprise olympique. Nous continuerons demain
à le faire et nous continuerons jusqu'à l'arrivée des jeux
eux-mêmes. Si nous avons été exigeants un peu dans nos
questions, c'est normal que nous le soyons, mais il y a une chose qu'il faut
déclarer et qu'il faudra déclarer tous les jours d'ici juillet
1976. C'est que nous, les députés, nous, le gouvernement, nous
sommes pour les Jeux olympiques et nous allons faire notre effort pour que cela
soit une réussite pour tous. Tout ce que nous pouvons dire de dur
parfois à l'endroit de ceux qui sont responsables, c'est normal, nous
sommes là pour cela. Mais nous sommes ensemble responsables de cette
entreprise aujourd'hui. L'histoire dira comment cette idée a pris
naissance, mais aujourd'hui ce n'est plus la naissance qui compte, c'est la
santé et la survie. Nous sommes tous pour les Jeux olympiques et nous
allons tous travailler pour la réussite des Jeux olympiques.
Le Président (M.Gratton): Sur ce, au nom de la commission,
j'aimerais remercier M. le maire, puisqu'il ne sera pas avec nous demain.
M. Roy: M. le Président, on a permis un commentaire au
ministre...
Le Président (M. Gratton): Le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, c'est un court commentaire que je
voudrais faire à ce moment-ci, parce que je pense que nous devons
être positifs. Je pense qu'il n'y a pas un député autour de
cette table qui ne soit pas invité, à l'occasion, à aller
dans son comté rencontrer des gens qui organisent des journées
spéciales pour des terrains de jeux, pour les loisirs des jeunes, dans
différentes paroisses, et les députés sont toujours
appelés à prendre la parole à ces occasions.
Je pense bien que tous les députés, quels qu'ils soient,
ont toujours des mots d'encouragement à l'endroit de ceux qui acceptent
de jouer ces rôles, qui acceptent de faire quelque chose, et on souhaite
évidemment, à la fin de notre courte allocution, le meilleur
succès possible.
Je comprends que ça n'a peut-être pas été
facile pour nous de le faire en commission parlementaire, mais je voudrais bien
dire à tout le monde et en particulier à ceux qui sont les
responsables de l'organisation de ces jeux à Montréal que,
même si nous avons été durs, même si j'ai posé
des questions comme bien d'autres je ne m'en excuse pas, c'était
mon devoir et, si c'était à recommencer, je ferais exactement la
même chose tout de même, nous avons confiance que ces jeux
puissent se réaliser.
Je pense qu'il est bon qu'on le dise à toutes les personnes qui
se sont dévouées, qui ont travaillé pour permettre que ces
jeux puissent avoir lieu au Québec. On sait qu'il y a des
retombées qui sont extrêmement importantes. Il y a deux points sur
lesquels j'aurais eu des questions à poser tout à l'heure
à M. le maire de Montréal, mais j'aurai peut-être
l'occasion d'y revenir demain. On a parlé des revenus. Il n'y a pas
seulement des déficits, même si je comprends qu'il faut regarder
les déficits comme tels. Je dis que nous avons deux paliers de
gouvernement, soit le gouvernement fédéral et le gouvernement
provincial, qui retirent des dizaines et des dizaines de millions de dollars
sur les retombées directes que comportent ces jeux olympiques par
l'injection de millions et de centaines de millions de dollars qui sont
nécessités.
Je pense que ces deux aspects ne devraient pas être
négligés et je pense que le gouvernement provincial a un double
rôle: celui de faire sa part directement et aussi d'intervenir
auprès du pouvoir central pour que celui-ci fasse sa part. Nous voulons
que les jeux soient un succès. Je pense qu'il n'y a personne autour de
cette table qui ne souhaite pas que les jeux soient un succès. C'est une
chose que tout le monde souhaite, mais il faudra évidemment que le
coût de ces jeux puisse être assumé quelque part si
l'autofinancement ne réussit pas, comme le maire de Montréal le
souhaite, comme toute la population du Québec le souhaite
également.
Le Président (M. Gratton): M. le maire, à moins que
vous n'ayez un autre commentaire, nous vous remercions.
M. Drapeau: Je veux remercier tous les membres et dire que je
comprends parfaitement l'esprit dans lequel le travail se fait. Quant à
nous, je peux assurer toute l'Assemblée nationale et tous les
concitoyens de toute la province que nous ne négligerons rien, non
seulement pour que les jeux soient un succès, mais pour que
l'intérêt soulevé pour le sport amateur à l'occasion
des jeux se répande dans la province, notre jeunesse en a infiniment
besoin.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, la commission
ajourne ses travaux à demain matin, dix heures trente.
(Fin de la séance à 23 h 34)