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Commission permanente des affaires municipales
Jeux olympiques de 1976
Séance du jeudi 10 juillet 1975
(Dix heures cinquante minutes)
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Dès le début, vous me permettrez de faire la lecture des
noms des députés qui auront droit de vote au cours de la
séance d'aujourd'hui. Il s'agit de MM. Charron, Bédard
(Montmorency), Belle-mare (Johnson), Giasson, Caron, Chagnon, Déziel,
Goldbloom, Leduc, Léger, Ostiguy, Perreault, Parent (Prévost),
Roy et Faucher.
Et tel qu'entendu, hier, la commission donne son consentement d'avance
pour que MM. Bourassa, Lalonde, Morin et Malouin aient droit de parole, tout
autre député voulant intervenir devra en faire la demande
à la commission. Nous en étions hier, à l'ajournement,
à la discussion des coûts des installations qui relèvent de
la ville de Montréal. Je pense que nous pourrions disposer, ce matin, de
cet article, pour ensuite passer aux installations du COJO et au village
olympique.
Le ministre des Affaires municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il s'agit
simplement de continuer où nous étions, hier soir. Mon seul
commentaire pour lancer nos débats dans un esprit de bonne humeur, c'est
que je vous suggère de ne pas vous faire opérer par le
député de Saint-Jacques, qui ne sait pas qu'un bistouri ne sert
pas à pincer, mais à couper.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine.
Dépenses de la ville de Montréal
M. Léger: M. le Président, je voudrais continuer
avec la page 1 des prévisions budgétaires de la ville de
Montréal. Le premier article je pense qui fait suite au stade, piscines
et mât, est celui du vélodrome. Je veux demander au ministre,
auparavant, si le CCJO avait autorisé la réouverture du contrat
de la firme Duranceau, pour la construction du gros oeuvre du vélodrome
et sa transformation en contrat "cost plus"?
M. Lalonde: Je crois que oui, il faudrait que je vérifie
dans les procès-verbaux de CCJO; mais comme je l'ai dit, hier, en
réponse à une question du député de Lafontaine, le
CCJO dans l'ensemble a été consulté sur tout le
déroulement des travaux. Depuis deux ans, le CCJO a tenu une soixantaine
de réunions plénières. Il y a certain nombre de
fonctionnaires qui se sont inscrits dans les circuits décisionnels,
à savoir pour obtenir les renseignements nécessaires, à
mesure que les décisions doivent être prises.
Ainsi le CCJO, par exemple je l'avais dit à la
dernière séance de la commission parlementaire avait fait
un certain nombre de recommandations dont celle de nommer un mandataire
coordonnateur, croyant que c'était nécessaire pour
accélérer la marche des travaux et aussi, surtout, la
préparation d'un budget ventilé que nous n'avions pas à ce
moment. Comme les membres de la commission le savent, il est impossible de
surveiller la marche des dépenses, à moins d'avoir plus qu'un
budget préliminaire, c'est-à-dire un budget ventilé par
postes de dépenses, et ce document n'était pas disponible lorsque
le CCJO est entré en fonction en avril I973.
C'est ce que la firme Lamarre, Valois a fait pour le stade, pour le parc
olympique, sauf le vélodrome. C'est ce qui a donné lieu,
d'ailleurs, à la prise de connaissance, pour la première fois,
des véritables ordres de grandeur des coûts des Jeux olympiques,
et qui a provoqué la tenue de la première séance de la
commission parlementaire.
Le CCJO a fait aussi la même chose quant au village lorsqu'il est
apparu à la commission parlementaire, après que le contrat eut
été fait contrat passé par le COJO sans l'accord du
CCJO, étant donné l'urgence. Le COJO nous a expliqué qu'il
avait dû s'engager; c'est un contrat qui a été
signé, d'ailleurs, à plusieurs endroits du monde. Lorsque les
véritables coûts ont été connus à la
commission parlementaire, du moins ceux qui nous avaient été
présentés à la commission parlementaire, le CCJO a
recommandé au COJO de nommer aussi un mandataire coordonnateur pour
contrôler. Le contrat prévoyait et prévoit encore des
procédures de contrôle en faveur du COJO. Mais nous croyons et
nous sommes encore d'avis que le COJO n'est pas structuré pour
véritablement exercer les contrôles qui étaient
prévus au contrat.
M. Léger: M. le ministre...
M. Lalonde: C'est là que...
M. Léger: Si le ministre me permet...
M. Lalonde: ... me laisser terminer.
M. Léger: Oui.
M. Lalonde: C'est là que la firme Hanscomb Roy a
été nommée et a procédé à une
évaluation plus rigoureuse, dont on pourra parler plus tard.
Je voulais simplement vous donner une vue générale de ce
que le CCJO a fait, de ce qu'il fait encore, et il s'inscrit dans tous les
circuits où il y a des décisions à prendre, qui peuvent
amener des engagements financiers. Maintenant, le CCJO, pas plus qu'un autre
comité de surveillance, ne peut faire abstraction de l'inflation, ne
peut faire abstraction de l'échéance impitoyable à
laquelle nous faisons face pour la tenue des jeux, ni des autres conditions
générales de productivité, par exemple, sur les
chantiers.
Alors, lorsqu'un contrat arrive au CCJO et
qu'il dépasse... Supposons un contrat de $4 millions qui
dépasse de $1,500,000 les prévisions budgétaires, le CCJO,
comme il l'a d'ailleurs fait pour le village lorsque les prévisions de
Hanscomb Roy ont été connues, intervient, mais il ne peut pas
quand même faire en sorte que le contrat vienne à $2,500,000 par
l'effet d'un miracle. Si le contrat doit être donné et s'il doit
être donné maintenant pour que cela soit terminé à
temps, tout ce que le CCJO peut faire, naturellement, c'est de s'assurer que
les agents responsables qui sont là, soit la ville de Montréal ou
le COJO prennent touts les dispositions nécessaires pour avoir le
meilleur prix possible, soit par voie de soumissions nous avons
encouragé, naturellement, lorsque cela était possible, les
soumissions publiques soit aussi par voie de négociation.
M. Léger: Ma question était plus directe, plus
précise. Le ministre m'a donné un tour d'horizon du
fonctionnement, mais comme le contrat était déjà
donné, comment se fait-il que le CCJO ait accepté une
révision et ait ainsi crée un précédent d'ouvrir un
contrat déjà donné alors qu'il y a quand même des
garanties normales de cautionnement, etc?
M. Lalonde: Je comprends la question. Je pense d'ailleurs que le
député me l'avait posée à l'Assemblée
nationale et j'ai les éléments de réponse, ici, qui
avaient été préparés à ce moment, que
j'avais probablement donnés aussi à l'Assemblée
nationale.
Il s'agit, d'abord, de faire un bref historique. Au début du mois
de juillet 1973, la ville lançait des appels d'offres pour la
construction du gros oeuvre du vélodrome. Le 31 juillet 1973, trois
soumissions pour le gros oeuvre du vélodrome étaient
présentées à la ville, à savoir: Charles Duranceau
Ltée, $12,996,000; Desourdy, Simard, Beaudry et Dumez, $17,482,700 et
Atlas Construction, $20,882,460.
Devant l'écart entre l'estimation de la ville qui était de
$8 millions, si on s'en souvient, au début de tout, pour le gros oeuvre
du vélodrome et la plus basse soumission de $12,996,000, le CCJO, dans
une décision du 3 août 1973, recommandait à la ville,
premièrement, que les soumissions telles que présentées ne
soient pas acceptées; deuxièmement, que la ville entame des
négociations avec les entrepreneurs pour trouver les formules permettant
la réduction des coûts de ce projet d'immobilisation.
Il faut peut-être ouvrir une parenthèse, en ce sens que
c'était la première expérience d'éclatement des
coûts qu'on avait. C'était le premier projet d'immobilisation des
Olympiques; troisièmement, que la ville étudie
l'opportunité de recourir à d'autres méthodes
administratives et techniques de réalisation des travaux, notamment la
réalisation du vélodrome par étapes. Suite à cette
recommandation, les autorités, de concert avec les représentants
du CCJO, recherchèrent des méthodes pour réduire le
coût du gros oeuvre. A cet effet, elles entamèrent des
négociations avec le plus bas soumissionnaire pour ce projet de
même qu'avec les sous-traitants principaux choisis par cet entrepreneur.
Ces études et négociations permirent d'établir le montant
du marché à $12,309,000 au lieu de $12,996,529, soit le montant
du contrat signé entre la ville et Charles Duranceau le 24 août
1973. La différence de près de $687,000 entre la soumission
déposée et le contrat signé s'explique de la façon
suivante. Ont été enlevés du contrat les travaux suivants:
la clôture temporaire, contingence de $12,610; des câbles
chauffants pour $29,488; une chope en béton de $50,530, pour un total de
$92,000. D'autres contingences ont été enlevées pour
$500,000 et des éléments de précontrainte dans l'acier
pour un total de $152,325, plus la modification à la toiture selon le
plan 710, l'addition de 54 unités triangulaires au prix soumis de $1,083
l'unité, pour un total de $58,000, représentant un grand total de
$686,000. C'étaient les éléments de réduction du
contrat à ce moment.
M. Léger: Si le ministre me permet... Ce que je regarde
là-dedans, c'est le principe de base. Il semble que la
Société Atlas avait soumissionné pour une somme autour de
$20 millions, je pense, $20 ou $24 millions au début...
M. Lalonde: $20,882,000.
M. Léger: Ceux qui soumissionnent des contrats à un
prix plus réaliste, avec un système comme cette ouverture des
contrats après qu'ils ont été acceptés, n'ont pas
le contrat et ceux qui soumissionnent en bas du prix possible, qui n'est
quasiment pas réalisable on voit la différence de $12
millions à $58 millions ceux qui ont soumissionné
tellement bas ont le contrat et on ouvre le contrat par la suite.
M. Lalonde: Vous ne suggérez pas qu'on devrait toujours
donner le contrat au plus haut soumissionnaire?
M. Léger: Non, pas nécessairement. M. Lalonde:
Non.
M. Léger: II s'agit de voir l'aspect réaliste d'un
contrat...
M. Lalonde: Le député de Lafontaine devrait aussi
se souvenir, parce que c'est facile...
M. Léger: Une fois qu'il est donné, c'est tant
pis.
M. Lalonde: ... d'être prophète deux ans
après. Il devrait se souvenir que le prix offert par le plus bas
soumissionnaire était de 50% plus élevé que
l'évaluation que la ville avait faite par ses propres services. Donc,
cela n'apparaissait pas à la ville comme un prix qui aurait
été grossièrement exagéré trop bas.
M. Léger: C'est parce que l'évaluation ne valait
rien autant de la ville que de ceux qui ont donné le contrat.
M. Lalonde: Pardon?
M. Léger: C'est parce que l'évaluation, au
départ, était mal faite.
M. Lalonde: Quant à ça, sûrement que toutes
les évaluations qui étaient préliminaires, qui ont
été offertes au public... vous vous souvenez comme moi je
crois que c'est en octobre I972 qu'on avait annoncé les Jeux
olympiques de $310 millions, il n'y a aucun doute que c'était... Enfin,
il y a un tas de choses qui sont arrivées depuis ce temps. Est-ce que
c'était exact avec les dollars et les conditions de ce temps-là?
On ne le saura jamais. On sait que pour les dollars de 1974, ce n'était
pas exact et encore moins pour les dollars de 1975.
M. Léger: Si le ministre veut bien me comprendre,
là où je veux en venir c'est à la question du principe de
concurrence.
M. Lalonde: Oui,
M. Léger: Si je peux terminer. Si on permet des
soumissions publiques, que les entrepreneurs soumissionnent entre eux et qu'ils
arrivent avec des prix différents, si l'évaluation n'est pas
réaliste, autant par la ville que par n'importe quel groupe ou organisme
qui va donner le contrat, si les soumissions sont tellement basses qu'on est
porté à dire: On va le donner au plus bas, le principe même
de la libre concurrence et de l'honnêteté de l'évaluation
et des soumissions est mis en cause. Le fait que le contrat est donné,
si une compagnie a décidé de soumissionner tellement bas pour
être certaine d'avoir le contrat pourvu qu'il n'y ait pas eu
d'entente disant: Soumissionne plus bas et on verra cela, si cela ne marche pas
on t'aidera après c'est le danger que lors, des autres
soumissions à venir, on voie des ententes possibles entre ceux qui
devaient donner un contrat en disant: On vous l'ouvrira. Il n'y a pas de
problème. C'est déjà arrivé dans le cas
passé. On vous ouvrira le contrat par la suite. Il n'y aura pas de
problème. Si c'était juste une augmentation de $7 millions ou $8
millions ou de 25% ou 30%, mais ce sont des augmentations de 400%.
M. Lalonde: Si le député de Lafontaine me permet.
Je suis totalement d'accord avec lui qu'il faut conserver au système de
soumission toutes les garanties qui doivent être comprises dans ce
système pour garantir aussi au public le meilleur prix. Il faut se
souvenir aussi que seule l'offre de Duranceau garantissait la
réalisation du vélodrome pour la date qui était
demandée.
M. Léger: Et Atlas à $20 millions ne garantissait
pas.
M. Lalonde: Non, elle ne garantissait pas la li- vraison du
produit pour la date qui, à ce moment-là n'était pas pour
les Olympiques, c'était pour l'an dernier...
M. Léger: Le championat mondial.
M. Lalonde:... le championnat mondial.
M. Léger: C'est donc dire que même Duranceau n'a pas
pu le faire non plus à cette date. Il l'avait promis et il ne la pas
fait non plus.
M. Lalonde: Oui, mais il faudrait se mettre dans une situation
à une période donnée, juger de la situation à ce
moment-là. Ensuite, si vous voulez la juger aujourd'hui, je vous
donnerai les explications pour lesquelles cela a été
changé.
Je suis totalement d'accord avec le député de Lafontaine,
je pense que tous les membres le sont, à savoir qu'il faut que le
système de soumissions ne soit pas faussé, soit par la collusion,
soit par des ententes occultes. Je ne pense pas qu'aucun de ces
éléments existait dans le cas qui nous occupe, du moins nous
n'avons eu aucune indication à cet effet.
Ce qui est arrivé, au contraire, je dirais que le plus bas
soumissionnaire, comme je l'ai dit tantôt, était de $13 millions,
alors que la ville s'attendait à payer $8 millions. On sait
maintenant...
M. Léger: On connaît les évaluations de la
ville.
M. Lalonde: ... que $8 millions n'étaient pas suffisants,
mais à ce moment-là la ville n'était pas pour dire: $8
millions ne sont pas suffisants, $12 millions, c'est trop bas, on ne le donne
pas, on va le donner à l'autre. C'est pour ça qu'il faut se
reporter à la situation qui existait à ce moment. Nous avons donc
trois soumissionnaires, dont un seul, et le plus bas, garantit la livraison,
s'engage à livrer à temps pour la tenue des championnats.
Même à ça, ça nous paraît tellement plus
élevé que les évaluations que le CCJO intervient et
demande à la ville de ne pas accorder le contrat avant de
renégocier. Tout ce que la ville a pu couper, ç'a
été à peu près $600,000. Après ça, en
octobre 1973, l'installation est faite, l'entreprise s'installe sur le
chantier, elle prépare et commence la préfabrication.
En décembre 1973, premier obstacle, qui a d'ailleurs
été traduit dans les coûts d'une façon
considérable, la nature des fondations est à reprendre
entièrement après l'analyse des sols. M. le maire a
expliqué hier d'ailleurs les ingénieurs l'avaient fait
à la dernière commission parlementaire en janvier la
façon dont la ville avait préparé l'étude des sols,
mais que ça n'était pas suffisant. Il semblerait que, lorsqu'on
est arrivé à l'excavation, on s'est aperçu qu'on avait des
problèmes considérables.
Nous arrivons en janvier 1974, la préfabrication est en cours.
Nous avons quand même des difficultés relativement aux fondations
et on doit procéder à des travaux de consolidation. Nous sommes
aussi, en janvier, au moment d'un impor-
tant programme sur trois mois de réalisation,
simultanément avec le début de la construction, 3,200,000 pieds
cubes de roc sont enlevés et il y a une mise en place de tirants de 500
tonnes l'unité, 100 tirants à 500 tonnes l'unité. C'est
assez exceptionnel.
De décembre à fin avril I974, simultanément et en
coordination avec la ville de Montréal, les plans de construction sont
développés. En même temps, parallèlement, nous
commençons à connaître des difficultés de
production, conditions ouvrières.
De mai à septembre, les difficultés de construction sont
croissantes avec les relations ouvrières, avec alternance de
productivité et de ralentissements rendant pratiquement
incontrôlable le rendement du chantier.
Les autorités de la ville de Montréal ont
déposé d'ailleurs, à la commission parlementaire de
janvier, une étude tout à fait détaillée sur le
résultat de ces ralentissements de travail et de la baisse de
productivité sur les coûts.
D'octobre à novembre I974, aucun ralentissement, la production
est excellente. L'entreprise octroie une prime d'assiduité et de
complexité d'ouvrage.
Décembre I974, la grève; paralysie complète, refus
de décintrer le bâtiment, malgré l'importance du sinistre
possible dans un tel ouvrage et les conséquences directes et indirectes.
Je pense qu'on se souvient, cela avait été indiqué dans
les journaux, qu'il fallait décintrer le bâtiment avant la
période des grands froids. Les relations ouvrières étaient
telles que les ouvriers ont refusé de le faire.
On remarque que les problèmes dans les relations ouvrières
ont affecté cette opération depuis le début des travaux et
il y a eu 80 jours contrôlés de grève. Nous sommes en
décembre I974.
Des difficultés d'ordre technique, absolument
imprévisibles, entraînèrent des coûts directs
additionnels non prévus au contrat initial, de sorte que l'entrepreneur
exigea de la ville, en vertu de l'article 54 du cahier des charges
générales du service des travaux publics de la ville, un profit
de 12% sur tous les travaux supplémentaires nécessaires
exécutés du consentement du comité exécutif de la
ville.
A chaque difficulté qui amenait une solution additionnelle, le
comité exécutif de la ville était appelé à
l'autoriser, même si c'était en dehors du contrat. C'est
relativement normal, tous les contrats sont accompagnés
d'imprévus et d'ex-tras, comme on les appelle dans le métier.
Mais étant donné l'article 54 du cahier des charges
générales et les conditions d'imprévisibilité,
à ce moment-là, l'entreprise exige son profit de 12% sur ces
extras.
Les autorités de la ville refusèrent de payer le
pourcentage réclamé et reportèrent à plus tard le
règlement de cette affaire, afin d'être en mesure de pouvoir
évaluer correctement, suite à des données techniques plus
précises, les coûts de ces contingences en rapport avec le contrat
initial.
Entre-temps, l'absentéisme, les ralentisse- ments de travail, les
grèves de groupe et finalement une grève générale
de tous les ouvriers de la construction ont empêché les
entrepreneurs de réaliser, dans les délais et les coûts
prévus, les travaux à exécuter.
Pour Duranceau, ces conflits se sont traduits par des
déboursés additionnels de rattrapage de $1,449,782.
L'entrepreneur refusait d'endosser, contrairement à l'article 58
du cahier des charges générales du service des travaux publics de
la ville de Montréal, qui rend responsable l'entrepreneur de
l'augmentation des coûts due à des circonstances
incontrôlables ou à des cas de force majeure.
Devant cette situation qui aurait pu naturellement mener à un
beau procès, il y avait donc intérêt pour les deux parties
en cause à rouvrir le contrat, afin de réviser les conditions
d'exécution et le paiement des travaux du projet depuis ses
débuts, soit le ou vers le 1er septembre 1973, en transformant ce qui
était un contrat à forfait en un contrat au coût
additionné d'un honoraire et de frais. Ce n'est pas ce que l'on appelle
normalement un "cost plus" c'est-à-dire un coût plus un
pourcentage des coûts, ce sont des coûts plus un honoraire
fixe.
M. Léger: Des honoraires de combien, de $1 million, je
pense?
M. Lalonde: Je vais essayer de le retrouver ici dans mes notes.
C'est environ $840,000, plus les frais d'administration, ce qui fait un montant
global d'environ $1 million.
M. Léger: D'accord, M. le Président. Tout ce que je
voulais faire remarquer au ministre, dans cela, c'est le principe que le
soumissionnaire qui est le plus réaliste, qui est le plus honnête
dans ses chiffres, est pénalisé, parce que d'autres
soumissionnaires étant moins réalistes ou ayant une ouverture
pour l'avenir, étant imités par d'autres après cela,
d'ententes possibles avec des gens qui peuvent être favorisés par
ceux qui donnent les contrats, sachant qu'ils peuvent les rouvrir...
Si le ministre peut me permettre de finir, c'est juste cela que je
voulais faire remarquer. C'est un danger, dans le domaine de la construction ou
dans le domaine de la réalisation d'immobilisation, de créer ces
précédents.
M. Lalonde: Je crois qu'on peut difficilement accepter...
M. Léger: II y en a qui promettent tout pour avoir le
contrat, sachant que c'est peut-être possible de rouvrir le contrat
après. L'exemple flagrant, c'est qu'il y avait deux clauses majeures qui
ont été acceptées comme base de discussion,
c'est-à-dire l'échéancier pour livrer la bâtisse
construite et le coût qui était le plus bas. A ce
moment-là, les deux causes qui ont fait que les autres soumissionnaires
n'ont pas été choisis, c'était que ces deux clauses
étaient acceptées par Duranceau qui a eu le contrat, disant: Nous
on va le livrer à
temps ce n'est pas arrivé d'une part, donc les autres
aussi auraient pu dire qu'ils pouvaient livrer à temps et le
coût est plus bas. C'est uniquement sur ce principe.
M. Lalonde: Le député de Lafontaine a comme
prémisse que deux soumissions étaient honnêtes et que la
troisième ne l'était pas, étant faite seulement pour
obtenir le contrat.
M. Léger: Je dis que cela pénalise ceux qui sont
réalistes.
M. Lalonde: Je pense qu'on ne peut pas parler de réalisme
ici. Il s'agissait d'un contrat pour le gros oeuvre, évalué
à $8 millions par la ville de Montréal, dont le plus bas
soumissionnaire était à peu près de $13 millions. On sait,
depuis, ce qui est arrivé, que même le contrat d'Atlas
Construction, à $20 millions, aurait été insuffisant,
alors c'est bien facile, après, de jouer les prophètes. Je suis
totalement d'accord avec le député au niveau des principes,
oui.
M. Léger: Cela ne peut pas se faire autrement, c'est
aujourd'hui qu'on en parle, devant les faits.
M. Lalonde: Au niveau des principes, je suis d'accord avec le
député de Lafontaine.
M. Léger: On ne pouvait pas en parler avant, on en parle
quand on voit les résultats.
M. Lalonde: Oui, au niveau des principes, je suis d'accord; mais
ce que je n'aimerais pas, c'est laisser penser que nous avions, ou que nous
avons actuellement des indications selon lesquelles le plus bas soumissionnaire
a fait sa soumission de façon malhonnête, dans le seul but
d'obtenir un contrat, et ensuite, en espérant que...
M. Léger: Ce n'est pas cela...
M. Lalonde: ... ou avec une entente, une collusion selon laquelle
le contrat serait rouvert. Je pense qu'on a assez de circonstances
actuellement, que j'ai expliquées en détail et qui, d'ailleurs,
ont fait l'objet d'un rapport extrêmement détaillé par la
ville de Montréal, déposé à cette commission
parlementaire en janvier, en donnant en détail toutes les heures et les
coûts de toutes les circonstances extraordinaires: les arrêts, les
ralentissements de travaux et aussi, les circonstances extraordinaires
trouvées dans le sol, qui ont nécessité des solutions qui
n'étaient pas prévisibles.
M. Léger: M. le Président, si le ministre pouvait
me laisser terminer ce que j'ai à dire, cela lui permettrait de
comprendre...
M. Lalonde: Ce que je n'aime pas, c'est la prémisse.
M. Léger: ... que je n'ai jamais dit qu'il y avait quelque
chose de malhonnête dans la présentation de la firme Duranceau. Ce
n'est pas cela que je voulais dire.
M. Lalonde: Je savais que le député ne le pensait
pas. Je voulais simplement le faire...
M. Léger: Mais ce que je voulais dire, par exemple, c'est
quand on met le principe d'avant qu'on peut rouvrir des contrats, une fois
qu'ils sont donnés, pour l'avenir cela peut devenir des soumissions
malhonnêtes, par exemple, parce qu'ils sauront que le
précédent aura été créé, on va passer
par-dessus bord tout le système de soumissions publiques, parce qu'on ne
laisse pas l'entrepreneur payer pour ses erreurs.
M. Lalonde: Cela...
M. Léger: Laissez-moi terminer, pour l'amour! Si un
soumissionnaire ne paie pas pour ses erreurs, il ne sera pas réaliste
dans sa soumission, et cela va permettre... Le danger est pour l'avenir. Plus
tard, d'autres soumissionnaires se diront: On va soumissionner au plus bas, ou
il y eu entente avec ceux qui donnent les contrats en disant: Soumissionne plus
bas, on pourra rouvrir le contrat. Cela s'est déjà fait. C'est
devenu une habitude maintenant. On peut rouvrir le contrat. A ce moment, on
aura établi un mauvais système, qui va aller à rencontre
des intérêts des contribuables puisque ce sont eux qui vont solder
le coût de ces opérations.
Donc, ce qu'il faut, M. le Président, c'est ne pas prendre
l'habitude de rouvrir les contrats. Je me sers de l'exemple du vélodrome
qui est flagrant, pour dire qu'à l'avenir, ce ne seront pas des
soumissions qui auront été mal faites, mal
évaluées, cela pourra aller de même des soumissions qui
sont faites de façon malhonnête, dans le but d'avoir le contrat,
sachant qu'on pourra rouvrir ce contrat pour corriger les erreurs de ceux qui
ont soumissionné, et ce n'est pas juste pour tous ceux qui veulent
soumissionner.
M. Lalonde: M. le Président, pour terminer cet
échange, j'aimerais souligner que le député de Lafontaine
a tellement raison que, dans certains cas, et d'ailleurs, il m'avait
posé des questions à ce sujet en Chambre, on a même
refusé la méthode de soumissions publiques, parce que dans une
période inflationniste comme celle que nous connaissions à ce
moment, les règles du jeu sont faussées. Les entrepreneurs ne
font plus confiance totalement au système comme ils le faisaient
autrefois, ils ne peuvent pas savoir quelles seront les conditions dans un
mois, deux mois, surtout pour les contrats qui doivent être
exécutés sur une période de temps plus longue.
C'est exact qu'il faut quand même faire attention, à ce
moment, pour que le minimum des règles du jeu soit respecté, mais
on a fait face, ici, dans tous les contrats donnés par soumissions,
à des situations que nous savons, dans une certaine mesure, anormales,
dans ce sens que nous savons
que les entrepreneurs, les constructeurs augmentent leurs
réserves, leur facteur de sécurité, les coussins, comme on
les appelle, mais c'est difficile à identifier. D'un côté,
qui peut les blâmer quand les prix des matériaux et de la
main-d'oeuvre changent rapidement?
Pour les principes, je suis d'accord avec le député de
Lafontaine.
M. Léger: On calcule sur la contingence à ce
moment.
M. Lalonde: Oui.
M. Léger: M. le Président, je voudrais demander,
peut-être sur le vélodrome encore, aux représentants de la
ville de Montréal. Je ne sais pas si c'est M. Phaneuf qui peut
répondre ou un autre, je ne sais pas...
M. Phaneuf (Claude): Oui.
M. Léger: ... qui est responsable.
Concernant le vélodrome, on nous indique qu'en janvier $57
millions étaient prévus et maintenant, c'est $58 millions.
Est-ce que c'est le $1 million d'honoraires qui est en surplus?
Qu'est-ce que c'est, le $1 million de plus, cette fois-ci?
M. Phaneuf (Claude): Voici, M. le Président, dans le cas
du vélodrome, le coût net actuel est de $57,944,000. Je dis
coût net, parce que cela tient compte d'une valeur de
récupération de $5,850,000, qui est passée au projet
stade, piscines et mât.
Ces $5,850,000 font que le coût actuel du vélodrome, en
valeur juin 1975, est de $63,794,000, ce qui fait un écart par rapport
à janvier de $6,800,000.
M. Léger: N'y a-t-il pas une butée de $1 million
qui a été chargée au stade?
M. Phaneuf (Claude): Oui. Alors, les $5,850,000, on peut les
détailler comme suit: Tous les échafaudages, différents
vérins, des pièces d'équipement dont on a besoin
d'ailleurs pour des opérations de décintrement dans le projet des
piscines, tout ce matériel a été passé aux piscines
et, d'ailleurs, il est utilisé à cet endroit, ce qui veut dire
qu'il y en a pour une valeur de $4,100,000. Egalement, il y a beaucoup de
matériaux de coffrages de bois qui a servi dans le coffrage des abouts
ou des voûtes des piscines, c'est-à-dire des abouts du
vélodrome qui sont passés aux piscines, il y en a une valeur de
$350,000. Pour la butée Y qui est commune au vélodrome-piscines,
il y a un montant d'argent parce qu'elle coûte à peu
près $1,900,000 à $2 millions de $900,000 comme M. Lamarre
disait hier qui a été comptabilisé dans le budget des
piscines également, de même que tous les stocks d'inventaire que
nous avons et qui sont utilisés dans le projet stade-piscines-mât
qui sont comptabilisés là. Ce qui veut dire que la valeur de
$5,850,000, on la retrouve dans les $375 millions des chiffres de M. Lamarre,
hier.
M. Léger: Comme c'est un contrat à "cost",
peut-être pas "cost plus " comme on l'appelle, un coût plus
honoraires, en régie, pouvez-vous nous dire que, dans les $57,944,000,
vous avez inclus une contingence quelconque puisque le coût peut
augmenter même si les honoraires n'augmentent pas? Avez-vous inclus ou
pouvez-vous nous dire si cela peut quand même dépasser un peu cela
à la fin?
M. Phaneuf (Claude): Si vous voulez, je vais vous expliquer
l'écart de $6,800,000 qu'on note entre l'estimation de janvier et les
chiffres que nous présentons aujourd'hui.
Quand je dis $6,800,000, c'est parce que je dis bien que le coût
du vélodrome aujourd'hui est de $63,744,000.
M. Léger: Le coût de quoi?
M. Phaneuf (Claude): Le coût du vélodrome.
M. Léger: Alors, $63,744,000 moins $5,000,000...
M. Phaneuf (Claude): ... moins $5,850,000, ce qui fait
$57,944,000. Alors, ces $6,800,000 se répartissent comme suit: Au point
de vue du gros oeuvre, nous avons une augmentation de $4,050,000 à peu
près, 4 millions, par rapport à janvier. Alors, ces $4,050,000
viennent du fait que nous avons fait des appels d'offres pour les coffrages
pour les opérations de bétonnage et, à ce niveau, nous
avons noté une augmentation d'un peu plus de $300,000.
Egalement, pour accélérer les travaux vers les
stationnements Viau, nous avons tout de suite fait des remplissages
additionnels, du bétonnage additionnel, ce qui veut dire que dans le
vélodrome, nous nous approchons du Viau alors que dans le projet
d'à côté, de la centrale thermique, on descend vers le bas
pour se rejoindre.
Alors, par rapport à janvier, cela représente à peu
près $1,200,000, les matériaux additionnels que nous avons faits
dans l'opération gros oeuvre vélodrome.
Egalement, depuis janvier, il y a un boni qui a été
payé, cela se traduit, dans les coûts de la main-d'oeuvre, et nous
notons, à ce chapitre, une augmentation d'environ $330,000. Ce total
vous explique $2,100,000 des $4,050,000 gros oeuvre.
Le reste pour le gros oeuvre vient justement des honoraires de
gérance; parce qu'en janvier, nous avions prévu
l'entreprise avait prévu un certain profit dans ce projet et,
suite à la convention dont vous avez discuté tantôt, il y a
un écart par rapport aux honoraires qui est de $840,000 plus les
honoraires de $100,000, ce qui fait $940,000, il y a donc un écart de
$440,000 additionnel par rapport à janvier.
Egalement, étant donné que l'entreprise Du-ranceau est
l'entreprise gérante dans ce projet, il y
a des conditions générales qui, avant, étaient
assumées par la ville.
Alors, toutes les installations de roulottes,
l'électricité, l'eau temporaire qu'on doit fournir aux
entreprises spécialisées, les aménagements qu'on doit
faire pour ces entreprises, tout le personnel de coordination des magasins,
cela totalise à peu près $1.5 million. Au point de vue des
honoraires, de la gérance et des conditions générales,
vous avez $1,940,000, qui, additionnés aux $2 millions de tantôt,
vous donnent vos $4 millions du gros oeuvre. Il faut noter que, dans le mandat
de Duranceau, il a la responsabilité de coordonner les entreprises
spécialisées. A cet effet, il doit avoir une certaine
quantité de main-d'oeuvre qu'on occupe à faire certains travaux.
Mais, lorsqu'une entreprise spécialisée s'apprête à
entrer à une certaine place et que quelque chose n'est pas dans son
contrat et l'empêche de commencer, on le fait faire par l'entreprise.
C'est ce qui justifie, dans cette convention, certains travaux de régie
qu'il est nécessaire de faire pour respecter les
échéanciers. Au niveau des corps d'état secondaire, je ne
veux pas faire toute la liste, mais je peux vous la faire si vous le
voulez.
M. Léger: En gros, pour ne pas allonger inutilement, ce
n'était qu'une question précise. Dans les $63 millions, il y
avait $5 millions de récupération qui font que cela va
coûter $58 millions. Est-ce que vous avez inclus la contingence du
coût dans cela?
M. Phaneuf (Claude): Oui.
M. Léger: Ou si cela peut monter de $1 million ou $2
millions encore?
M. Phaneuf (Claude): Non. Actuellement, nous avons mis dans
chaque poste ce que l'on prévoit, parce que d'ailleurs tous ces contrats
qui étaient des contrats de l'an dernier, sauf quelques-uns qui sont
à donner. Tous ces contrats ont été
réétudiés et nous connaissons les contingences qui sont
présentées. Nous avons prévu les crédits
nécessaires.
M. Léger: Ce que vous avez prévu, cela se chiffre
par combien dans les $63 millions?
M. Phaneuf (Claude): C'est surtout au niveau des corps
d'état secondaire. Il faudrait que je fasse la liste de chaque projet,
mais cela peut aller chercher pour $14,460,000 de travaux des corps
d'état secondaire. On peut certainement avancer qu'on a une somme de
l'ordre de presque $2 millions ou $3 millions de contingents là-dedans.
Parce que c'est un peu plus élevé que le projet d'à
côté puisqu'on négocie des contrats qui devaient
s'effectuer l'an dernier.
M. Léger: Vous avez à peu près $2 millions
ou $3 millions d'augmentation prévus à l'intérieur du
coût.
M. Phaneuf (Claude): Qui sont dedans.
M. Léger: Qu'est-ce que vous avez mis comme
imprévus? Quelque chose que vous ne pouvez pas prévoir. Une
contingence en dehors de ce que vous avez prévu.
M. Phaneuf (Claude): Quand je parle des $2 millions à $3
millions, c'est cela, parce qu'effectivement...
M. Léger: C'est cela. Non, mais je veux dire qu'on peut
prévoir dans un coût...
M. Malouin: Voulez-vous...
M. Léger: ... qu'il y aura un dépassement. On se
met habituellement aussi, dans tous les contrats, une marge pour les
imprévus. Je vois que vous n'avez pas de marge pour les imprévus.
Vous avez mis une marge pour les choses que vous avez prévues
précisément.
M. Phaneuf (Claude): Non, ce n'est pas tout à fait le cas.
C'est que chaque contrat, comme j'ai dit tantôt, a été
négocié avec les entreprises. Nous avons, dans les augmentations,
mis une part de contingents et une part d'imprévus que nous connaissons
sur tous les projets, selon la coutume.
M. Léger: Quel est le pourcentage dans cela?
M. Phaneuf (Claude): C'est difficile de l'évaluer. Je n'ai
pas les chiffres ici, mais je peux vous assurer que les imprévus sont
dedans. C'est pour cela d'ailleurs qu'au niveau des corps d'état
secondaire nous avons une augmentation de $2.8 millions par rapport à
janvier.
M. Léger: Normalement, une contingence, c'est un
pourcentage d'une somme globale. Vous n'avez pas un pourcentage prévu de
contingences. Normalement, il y a un pourcentage qui est prévu pour des
contingences. Vous n'avez pas le taux prévu là-dedans.
M. Phaneuf: Ce qui est arrivé, c'est que nous avons mis
une somme additionnelle qui tient compte que les travaux s'effectuent cette
année, qui tient compte d'imprévus, qui tient compte de
contingences et aussi du projet réalisé. Même ces contrats
avaient déjà des contingences à l'intérieur.
M. Léger: Ce qu'on veut savoir, c'est: La somme que vous
avez mise est-elle réaliste? C'est ce qu'on veut savoir. Vous nous dites
qu'elle est dedans, mais vous ne dites pas quelle est la somme pour
l'imprévu.
M. Phaneuf (Claude): A $63,800,000, c'est réaliste parce
que c'est ce que nous prévoyons comme coût du vélo.
M. Lalonde: Quelle est la proportion du vélodrome qui est
déjà complétée et payée? Au fond, à
quelle proportion s'adresseraient les imprévus?
M. Phaneuf (Claude): Effectivement, sur $63,800,000, enlevons les
$5 millions d'honoraires que nous avons là-dessus, ce qui fait $58
millions. Il y en a à peu près $40 millions déjà
payés. On parle de $15 millions.
M. Lalonde: Vous avez donc des imprévus de près de
$2 millions, vous avez dit environ...
M. Phaneuf (Claude): De $2 millions à $3 millions.
M. Lalonde: $2 millions à $3 millions pour $15 millions
à venir.
M. Phaneuf (Claude): C'est cela.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Drummond.
M. Malouin: M. le Président, M. Phaneuf, probablement que
vous étiez du groupe d'experts qui ont étudié les
soumissions et ont recommandé la firme Duranceau. On peut supposer que
vous aviez une formule de soumission qui était basée sur des prix
unitaires. Tout à l'heure on disait qu'Atlas aurait pu avoir une
meilleure soumission.
Est-ce que vous croyez réellement que, si on avait retenu la
firme Atlas, on aurait eu un meilleur prix si c'est basé sur des prix
unitaires?
M. Phaneuf (Claude): Le calcul n'est pas difficile à
faire. Si on avait donné le contrat à Atlas, le vélodrome
coûterait $8 millions plus cher parce que ce sont des quantités
unitaires et c'était selon la formule de la soumission. Les
quantités ont été faites et Atlas avait un prix plus
élevé de $8 millions que Duranceau.
M. Malouin: On peut dire que les quantités auraient
augmenté de la même manière pour la firme Atlas que pour
Duranceau.
M. Phaneuf (Claude): Cela aurait été les
mêmes quantités effectuées. Les quantités de base de
la soumission ont été faites et si cela avait été
Atlas, cela aurait été fait au prix qu'Atlas a soumis, donc le
vélodrome aujourd'hui serait à $71 millions.
M. Malouin: Sur des quantités évaluées par
la ville de Montréal.
M. Phaneuf (Claude): Ce sont des quantités qui ont
été préparées par l'expert-conseil que nous avons
là-dessus parce que nous avons un bureau d'experts-conseils pour la
structure.
M. Malouin: Ce qui servait de base pour la formule de
soumission.
M. Phaneuf (Claude): C'est cela.
M. Malouin: Tout ce qu'on demandait, c'était des prix
unitaires et la sommation a donné des montants...
M. Phaneuf (Claude): Exact.
M. Léger: Le prix unitaire final, dans le cas de Duranceau
qu'est-ce que c'est? Puisque vous dites que l'autre était plus fort, ce
n'étaient pas uniquement des prix unitaires, des prix de
quantité.
M. Phaneuf (Claude): Les $12,300,000 de Duranceau...
M. Léger: Combien? Excusez-moi, j'ai perdu...
M. Phaneuf (Claude): On a donné le contrat à
Duranceau, de mémoire pour $12,300,000. C'était la liste des
différentes quantités multipliées par les prix unitaires
qui ont été soumis. Cette liste donnait $12,300,000. Ce n'est pas
un contrat forfaitaire, c'est un contrat à prix unitaire. Lorsqu'on
avait une verge cube de béton de demander les gens d'Atlas ont soumis
pour $8 millions de plus que les gens de Duranceau.
M. Léger: Quand on prend le coût total prévu,
divisé par le nombre d'unités, cela donne quoi, aujourd'hui, le
prix unitaire pour Duranceau?
M. Malouin: C'est une liste de prix unitaires pour chacun des
systèmes il y avait la partie de l'excavation
multipliée par un coût au prix unitaire à la verge cube qui
donnait un montant. La somme de tous ces montants a donné la soumission
globale.
M. Léger: Finalement, quand même, le prix final de
Duranceau n'était pas le prix final qu'il avait mis au début
comme prix unitaire.
M. Malouin: Les quantités ont changé, donc... Mais
les prix unitaires sont restés les mêmes.
M. Léger: II n'y a pas seulement les quantités qui
ont changé, mais le prix unitaire du départ de Duranceau n'est
plus le même aujourd'hui. Vous affirmez que le fait qu'il y avait $8
millions de plus au départ dans le prix d'Atlas et qu'aujourd'hui on
ajoute $8 millions par-dessus le prix total, cela ne veut pas dire
nécessairement cela, parce que le prix unitaire de Duranceau a
augmenté aussi.
M. Malouin: II est plus fort encore que $8 millions.
M. Phaneuf (Claude): II faut quand même réaliser que
le contrat de base a été payé selon le contrat de base.
Les quantités d'excavation ont été payées selon...
Les premiers $12,300,000 ont été payés au prix que
Duranceau a soumissionné, sauf que pour les quantités
additionnelles, quand on creusait du roc en dessous des butées, ce n'est
pas du tout au même prix que de creuser du roc pour faire une piste.
Quand on était en dessous des arcs, on a été obligé
de s'entendre avec la compagnie Duranceau sur un prix qui n'était pas
dans les mêmes conditions, ce qui veut dire que les premiers $12,300,000
ont été payés selon les prix unitaires de la soumission,
mais lorsqu'on est
tombé dans les travaux additionnels, cela a été une
autre histoire, on a été obligé d'appliquer le cahier des
charges. Le cahier des charges nous dit: Soit prix unitaire ou prix
négocié. S'il n'y a pas entente, le travail en régie.
C'est ce qui est arrivé dans le cas des travaux additionnels.
NI. Léger: On ne peut quand même pas dire: Les
premiers $12 millions puisque le prix au départ était pour toute
la durée du contrat quand même.
M. Phaneuf (Claude): C'est cela.
M. Léger: Ce que je veux faire ressortir, ce n'est pas
uniquement un changement de quantité, mais aussi un changement de prix
unitaire à la fin. C'est simplement cela que je veux faire remarquer. A
la fin le prix unitaire a changé autant que la quantité, ce qui
fait qu'on ne peut pas additionner le prix d'Atlas en disant: C'est $8 millions
de plus; puisqu'il est parti avec $8 millions de plus il aurait fini avec $8
millions de plus à la fin.
M. Lalonde: M. le Président, si vous permettez, nous
sommes dans une question hypothétique. On peut prendre beaucoup de temps
encore pour dessiner ce qu'aurait été le contrat ou le
résultat final si Atlas l'avait eu. Je pense que ce que le
député de Drummond voulait souligner, c'était que le prix
unitaire de la soumission d'Atlas était plus élevé que le
prix unitaire de la soumission de Duranceau.
M. Léger: Au départ.
M. Lalonde: C'est cela, au départ. De là,
peut-être, la justification d'avoir, comme d'ailleurs c'est normal dans
les conditions normales, accepté le plus bas soumissionnaire.
M. Léger: Maintenant, M. le Président, je voulais
toucher à l'aspect du viaduc de la rue Sherbrooke, qui montre un montant
de $2,500,000 de plus. Je reviens à ce que le ministre disait: C'est
facile aujourd'hui de dire cela, dans ce temps-là ce n'était pas
pareil, mais quand on regarde cela aujourd'hui, le manque de prévision
et la nécessité d'un viaduc de ce prix, un viaduc qui a à
peu près 600 pieds de long, qui coûte $11,870,000, est-ce qu'on
peut aujourd'hui, maintenant qu'on a commencé à le faire,
réellement le justifier?
C'est peut-être une question de décision politique, M.
Phaneuf, vous ne pouvez peut-être pas y répondre, c'est la
considération qu'on a à prendre, à savoir qu'un viaduc
au-dessus de la rue Sherbrooke, pour faire une traverse pour les
piétons, de 600 pieds de longueur, est-ce que ça justifie
aujourd'hui un prix de $11 millions pour ça?
M. Phaneuf (Claude): Remarquez bien, M. le Président, que
le viaduc relève de la responsabilité du mandataire ABBDL mais
qu'avant que M. Bou-dreault de ABBDL prenne la parole, je pourrais quand
même préciser que dans les quantités originales, nous
avions 60,000 pieds carrés pour ce viaduc alors que maintenant, nous en
avons plus de 84,000. Pourquoi? Parce que justement sur l'ancienne rue
Sherbrooke, tracé original, il y a une ligne de conduit
électrique. Or, cette ligne qui dessert à peu près tout le
nord de la province, on ne pouvait pas la couper.
A ce moment, les études ont démontré que
c'était plus avantageux d'incorporer cette ligne à même la
structure du viaduc; c'est pour ça que dans le viaduc qu'on voit, nous
avons la partie viaduc elle-même et aussi, nous avons une plateforme
piétons qui a été nécessitée par cette
conservation de ligne du Bell Telephone, qu'on retrouve très bien sur
les photos qu'on distribuait hier.
Egalement, il faut se rendre compte que ce viaduc a un point d'appui
central, qui est un tétraèdre renversé, et qu'il a une
portée de l'ordre de 240 pieds pour se rendre à l'autre point
d'appui, ce qui fait qu'au point de vue complexité, c'est quand
même pas quelque chose de facile. Je pense que M. Boudreault
puisque c'est son bureau qui a préparé les plans, il suit aussi
la construction peut peut-être vous donner plus d'explications que
moi là-dessus.
Le Président (M. Gratton): Le prénom de M.
Boudreault, s'il vous plaît.
M. Boudreault (André): André Boudreault. Le
Président (M. Gratton): Merci.
M. Lalonde: Est-ce que, pour le bénéfice de la
commission, vous pourriez dire ce qu'est ABBDL?
M. Boudreault (André): Asselin, Benoît, Boucher,
Ducharme et Lapointe.
M. Lalonde: Merci.
M. Boudreault (André): Pour continuer l'exposé de
M. Phaneuf, le viaduc de la rue Sherbrooke est un ouvrage qu'on peut qualifier
aussi d'un travail d'art dans le vrai sens. Ce sont des conditions assez
difficiles de coulée de béton, de tétraèdre qui
vous donne des conditions exceptionnelles pour la réalisation. Ce qui
rend la tâche encore difficile quand vous faites la projection des
coûts; la dernière projection la plus complète qu'on a
faite l'a été par la firme Atlas qui est responsable de
l'entreprise générale. C'est une projection assez
complète. Connaissant le détail de tout l'ouvrage, on est
arrivé avec les coûts que vous connaissez maintenant qui partent
de $9,335,000 à $11,868,000.
L'explication de base qui nous amène de janvier à
aujourd'hui: il y a eu quand même l'effet de la grève des
ferrailleurs, il y a eu le ralentissement assez récent des travaux, cela
a eu un effet marquant sur l'accroissement des coûts. L'effet le plus
marquant sur l'accroissement des coûts est l'imprécision connue
lors du début de la réalisation, les coffrages sont excessivement
compliqués à construire, le bétonnage est fait dans des
conditions difficiles.
M. Léger: Je ne sais pas si c'est à M. Phaneuf ou
à M. Boudreault, est-ce que les lanterneaux du vélodrome,
excusez-moi...
M. Malouin: M. Boudreault, pour le vélodrome, est-ce la
même firme Atlas qui avait la soumission la plus haute?
M. Boudreault (André): Je crois que c'est la même
firme, oui.
M. Léger: II y a une chose, avant de laisser le
vélodrome, pour finir avec le viaduc, c'est une question à M.
Phaneuf, peut-être qu'il ne pourra pas répondre, parce que c'est
quand même une question de choix politique, ce n'est pas une question
interne.
On peut se demander quand même, à ce stade-ci, si, dans la
décision qui a été prise, au moment où on la
prenait, de faire un viaduc des plus coûteux une pièce
d'or, comme disait M. Boudreault tantôt est-ce qu'au moment
où on a établi qu'il fallait un viaduc, on a pris la bonne
décision, voyant aujourd'hui combien cela nous coûte, pour 600
pieds de traverse.
Je comprends qu'il y a eu des complications. Vous aviez besoin
d'insérer dans votre système tout le domaine électrique,
Bell Canada etc. Mais est-ce que cela ne pouvait pas être prévu
à ce moment, avant que la décision soit prise de faire un viaduc?
Ces prix auraient-ils pu être intégrés, au moment où
on a fait une première soumission, pour éviter, encore là,
une augmentation provenant du fait qu'on réalise, une fois que la
décision politique est prise, que cela va coûter beaucoup plus
cher qu'on le prévoyait?
Est-ce qu'ils n'auraient pas pu prévoir un viaduc normal, qui
aurait coûté beaucoup meilleur marché, qu'un viaduc de ce
prix-là?
M. Phaneuf: Je ne réponds pas aux questions politiques,
mais puisque c'est une solution technique, je vais répondre à la
question. L'élévation de la pelouse du stade est à la cote
70, 15 pieds plus bas que la rue Boyce. Le niveau des bassins des piscines
aussi est à la cote 70.
Or, le public, dans les piscines, est 15 pieds plus haut, à la
cote 85, soit 57 pieds à 60 pieds plus bas que la rue Sherbrooke.
Lorsqu'on regarde sur la maquette les coques des piscines et la
proximité de ces coques avec la rue Sherbrooke, aller réaliser la
coque là relativement à la position du stade, cela veut dire que
cela ne peut pas se faire ailleurs, parce que l'alignement est régi par
les règles olympiques. Il faut que ce soit en direction nord. Il
fallait, soit faire un mur de béton de 60 pieds de haut, presque de 600
à 700 pieds de longueur je ne pense pas que c'était
tellement souhaitable et aussi, quand on associe cela à la
circulation des piétons dans le parc olympique, où on a presque
5,300,000 pieds carrés et qu'on va avoir, aux heures de lunch, entre
150,000 et 200,000 personnes, c'est absolument impossible de garder les gens
là. Il fallait absolument les faire traverser et aussi, ouvrir le plus
grand possible.
Si on veut ouvrir le plus grand possible, il fallait dégager les
piscines, ce qui veut dire déplacer au nord le nouveau tracé de
la rue Sherbrooke et aussi, dégager, pour ne pas créer toute une
série de points d'appui, ce qui a été la recherche de
l'architecte, d'avoir un tablier, tout simplement, et dégager en
totalité, pour que, des piscines, on voie directement au jardin.
C'est ce qui a justifié la conception de l'architecte sur ce
projet. C'est une solution technique, parce que les gens, il faut les envoyer
là-bas, sinon, nous sommes pris avec et vous allez voir durant les
Olympiques sa nécessité. Deuxièmement, on ne pouvait pas
garder cela près des piscines, parce qu'à ce moment-là on
aurait eu une rue qui passe à 60 pieds plus haut d'une coque des
piscines, ce qui est absolument inconcevable qu'on fasse cela.
On constate que ce n'est pas une décision autre qu'une
décision technique.
M. Léger: Juste une dernière question, sur des
choses qui se sont passées. A un moment donné , il y a eu le
problème d'un permis du ministère du travail pour la construction
des lanterneaux, tant dans le vélodrome que dans le stade.
Est-ce que vous avez eu, depuis ce temps-là, ce permis, et
pourquoi cela a-t-il été entrepris avant d'avoir le permis?
M. Phaneuf: On peut faire un bref historique des lanterneaux. En
novembre 1973, nous avons émis le cahier des charges; en mars 1974, nous
avons eu la confirmation, entre autres, de la compagnie, qui confirmait le
respect de la norme spécifiée, de la norme de l'ASTM, D-635, qui
était spécifiée par les experts-conseils.
En avril 1974, nous avons octroyé le contrat. Au mois
d'août 1974, nous avons obtenu le permis de construction de la ville et
nous avons aussi, à la même occasion, eu la confirmation de
l'accord du service de la ville de Montréal, du service des incendies,
parce que le service d'inspection ne donne pas de permis sans avoir l'accord du
service des incendies. J'ai d'ailleurs la lettre ici.
En novembre 1974, le ministère du Travail de la province de
Québec a demandé des précisions en fonction de l'article
18a) du code MT, qui correspond au plafond décoratif, en assimilant
cette toiture de vélodrome à un décor,
interprétation qui a été refusée par les services
de la ville, puisque la toiture du vélodrome a été
spécifiée selon une norme de la ASTM, alors que nous disons que
c'est une structure, ce n'est pas un décor quand même.
En mars 1975, la ville de Montréal a fait des essais de
programmation de la flamme. On a eu les résultats selon la norme
spécifiée, ces résultats ont été transmis au
ministère du Travail et, en avril 1975, les représentants du
ministère du Travail sont venus rencontrer l'architecte du projet de la
ville de Montréal et ce dernier leur a fourni toutes les explications
techniques additionnelles qu'ils voulaient et, actuellement, nous attendons les
nouvelles du ministère à cet égard.
M. Léger: Vous n'avez pas encore eu le permis?
M. Phaneuf (Claude): Non.
M. Léger: Le ministère du Travail va rendre
légal après, une chose qui a été
réalisée avant. On a déjà vu cela dans la
construction ailleurs.
M. Phaneuf (Claude): Je ne pense pas que ce soit une
question.
M. Léger: C'est une affirmation.
M. Lalonde: Pour revenir au viaduc, M. Phaneuf, $12 millions pour
un viaduc de 600 pieds, le député de Lafontaine, suggère
que c'est extrêmement cher. J'imagine que c'est extrêmement cher
pour n'importe quoi $12 millions, mais est-ce qu'il y a un prix normal pour un
viaduc de 600 pieds? Vous pouvez nous dire l'écart ou la
différence, l'excédent qui serait causé par la technologie
ou par les difficultés techniques?
M. Phaneuf (Claude): Je pense que c'est un fait que ce n'est pas
une structure conventionnelle. On l'expliquait tantôt. Quant aux
coûts de viaduc, lorsqu'on parle d'un viaduc standard, je pense que les
bureaux d'experts-conseils ont une meilleure idée que moi
là-dessus. Mais on parle toujours de $30 à $40 le pied
carré pour des viaducs à portée qui se rendent parfois
à 100 pieds, un viaduc d'une soixantaine de pieds de large, de 100 pieds
de large. Ce viaduc que nous avons présentement, c'est un viaduc
où la plus grande portée est de 240 pieds et aussi en largeur,
à cet endroit, il a une moyenne de 150 pieds, puisqu'il varie de 110
pieds à 180 pieds. Alors cela exige du précontraint, cela exige
des coffrages assez compliqués. C'est ce qui justifie d'ailleurs, que le
prix unitaire est assez élevé, il dépasse le $100 le pied
carré.
M. Léger: Est-ce que les plans ont été faits
au Québec ou si ce sont des plans qui ont été faits par
des architectes de l'extérieur?
M. Phaneuf (Claude): Vous parlez des plans d'architecture ou de
structure?
M. Léger: Des deux, d'architecture, l'architecture
surtout.
M. Phaneuf (Claude): Alors, les plans d'architecture ont
été faits dans notre atelier d'architecture, à partir des
informations demandées par l'architecte-conseil, en ce sens que nous
avions proposé différentes solutions et l'architecte-conseil nous
a donné une base de travail. Les plans de structure ont
été faits par le bureau de Asselin, Benoît, Boucher,
Ducharme...
M. Léger: Les plans de conception, pas les plans de
fabrication.
M. Phaneuf (Claude): Les plans de conception ont
été fournis par l'architecte-conseil.
M. Léger: Qui est M. Taillibert. M. Phaneuf (Claude):
C'est ça.
M. Lalonde: Maintenant, M. Phaneuf, le viaduc de $11,870,000,
est-ce que c'est le même qui avait été soumis dans la liste
des projets, en janvier 1975 ou est-ce qu'il y a eu des modifications?
M. Phaneuf (Claude): Là je ne pourrais pas vous
répondre là-dessus.
Une Voix: C'est le même.
M. Lalonde: Donc, la seule nouvelle aujourd'hui, à cette
commission parlementaire, c'est l'augmentation du prix.
M. Boudreault (André): L'augmentation du prix à
cause des difficultés de réalisation et des augmentations
à la suite des effets de la grève.
M. Lalonde: Merci.
M. Léger: Est-ce que vous avez prévu des
contingences dans vos évaluations de $11,870,000?
M. Boudreault (André): Oui, nous avons un montant pour
contingences et nous avons un montant aussi, une valeur de
récupération de fausses charpentes...
M. Léger: Quelles sont ces sommes?
M. Boudreault (André): D'environ $500,000, valeur de
récupération.
M. Léger: Et de contingence et de
récupération? La récupération, c'est $500,000?
M. Boudreault (André): Un montant de $525,000 de
récupération.
M. Léger: Et la contingence c'est quoi?
M. Boudreault (André): La contingence est d'environ
$700,000.
M. Léger: Comment définissez-vous la contingence?
Cela comprend quoi?
M. Boudreault (André): La contingence, c'est ce qui peut
se réaliser ou ne pas se matérialiser. En fait c'est une
définition... en pratique, à ce jour, on a utilisé des
contingences. C'est ce qu'on ne peut pas prévoir.
M. Léger: Quel est le pourcentage que vous avez pris dans
la contingence? $700,000 sur $12 millions?
M. Boudreault (André): Non, là-dessus, ce
n'est pas $700,000, vous avez déjà une partie
d'engagée. Sur ce qui reste, cela représente... Les contingences,
cela peut aller de 5% à 10%.
M. Léger: Bien, 5% ou 10%?
M. Boudreault (André): De 5% à 10%, sur les...
M. Léger: De 7 l/2%?
M. Boudreault (André): Oui.
M. Léger: Je veux dire ce qu'il reste à
payer...
M. Boudreault (André): Oui.
M. Léger: Et vous, dans ce qui reste à payer, vous
avez pris quoi? 5% ou 10% de contingences?
M. Boudreault (André): Non.
M. Léger: Les $700,000 représentent quoi?
M. Boudreault (André): A peu près 7%.
M. Léger: C'est 7%?
M. Boudreault (André): Oui.
M. Léger: II me reste une question. On avait parlé
des lanterneaux. Vous m'avez répondu sur la question du
vélodrome, mais, sur la question des piscines, vous n'avez pas les
permis, non plus, du ministère du Travail.
M. Phaneuf (Claude): C'est le même principe. Sauf que, dans
le cas des piscines, nous n'avons pas besoin de joints, parce que les
portées sont moins longues, contrairement au vélodrome.
M. Léger: Mais avez-vous encore besoin, quand même,
d'un permis?
M. Phaneuf (Claude): Ce sont les mêmes normes.
M. Léger: Vous allez avoir les mêmes permis en
même temps?
M. Phaneuf (Claude): C'est ça.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, est-ce que ceci
complète les questions quant aux installations de la ville de
Montréal?
M. Lalonde: Non. M. le Président, je crois qu'il y a le
centre Robillard et d'autres installations.
M. Léger: Sur le centre Robillard, vous avez une
augmentation de $12 millions. Est-ce qu'on peut nous expliquer les raisons de
ce changement?
M. Boudreault (André): Les principales raisons pour le
centre Claude Robillard, pour l'accroissement de $12 millions signalé,
c'est qu'en janvier, on avait $40 millions. On a fait une ventilation des
divers postes qui ont augmenté. Les dépenses du chantier
représentent $925,000 d'augmentation. L'aménagement
extérieur, qui constitue la majeure partie de l'augmentation,
$4,840,000. Le bâtiment principal, pour les travaux de génie
civil, il y a eu un accroissement de $2,385,000; les travaux d'architecture,
$1,900,000; les travaux, mécaniques et électricité,
$1,500,000; les frais généraux, les contingents, honoraires,
$1,210,000, ce qui vous donne un écart de $12,760,000.
M. Lalonde: Pour les coûts. Maintenant, les raisons?
M. Boudreault (André): La raison principale est que, dans
ces $12 millions, vous avez $3,200,000 qui est un montant pour couvrir les
heures supplémentaires dues à la grève des ferrailleurs et
le retard des travaux qui s'ensuivit, ainsi que l'effet des augmentations de
salaires.
M. Lalonde: Mais cela se retrouve dans les aménagements
extérieurs?
M. Boudreault (André): Cela se retrouve dans
l'ensemble...
M. Lalonde: Dans l'ensemble. C'est distribué.
M. Boudreault (André): Le poste aménagement
extérieur est...
M. Lalonde: II y a presque $5 millions de plus. M. Boudreault
(André): Oui.
M. Lalonde: Est-ce que c'est un nouveau programme, des
changements aux plans, ou si c'est...
M. Boudreault (André): Ce sont des plans qu'on a obtenus
il y a à peine trois semaines, qui ont été
complétés il y a trois semaines. On a octroyé le contrat
d'aménagements extérieurs hier, en fait, et les plans ont
été complétés il y a environ trois semaines.
A l'époque de janvier I975, je n'avais absolument pas les
précisions nécessaires pour arriver.
M. Charron: Vous saviez quand même qu'il y aurait des
aménagements extérieurs.
M. Boudreault (André): Oui.
M. Charron: Comment se fait-il qu'il y a une différence de
$5 millions entre ce que vous aviez prévu en janvier I975 et le contrat
que vous avez signé hier?
M. Boudreault (André): C'est premièrement le manque
de précision, et aussi, des aménagements plus
élaborés.
M. Charron: En janvier dernier, qu'est-ce qui était
prévu au chapitre de l'aménagement extérieur du
centre?
M. Boudreault (André): J'avais $4,460,000.
M. Charron: Là, vous avez signé pour $9
millions?
M. Boudreault (André): Là, on a $9,300,000.
M. Charron: On ne peut pas dire que vous avez péché
par excès de prévisions.
M. Boudreault (André): Cela est vrai.
M. Lalonde: Cela comprend quoi, les aménagements
extérieurs?
M. Boudreault (André): Les aménagements
extérieurs, cela comprend l'aménagement paysager, cela comprend
l'éclairage des aires. Le centre Claude-Robillard est sur une grande
étendue de terrain. Vous avez un bâtiment principal avec un champ
d'athlétisme, de football, enfin, toutes ces aires de jeux. C'est un
endroit qui est assez vaste. Maintenant, l'aménagement, on a même
été, pas mystifié, mais quand même, c'est un
écart de grande importance. On a refilé tous les plans au service
technique d'aménagement de la ville de Montréal, pour s'assurer
qu'on n'avait pas d'exagération. J'ai eu un rapport des services
d'aménagement, qui nous signalent qu'il n'y a pas
d'exagération.
M. Malouin: Exagération dans les prix ou dans les
aménagements eux-mêmes?
M. Boudreault (André): Dans les aménagements
mêmes. L'exagération dans le prix et l'écart ne sont pas
exagérés, mais il est fantastique. Mais dans l'aménagement
lui-même, il répond aux besoins.
M. Charron: A qui a été octroyé le
contrat?
M. Boudreault (André): II y a eu un contrat. On l'a
divisé en différentes phases. La phase 1, c'est à la firme
Beaver Paving. C'est un contrat qui s'est fait par appel d'offres. Tous nos
contrats se font par appels d'offres, sur invitation.
M. Léger: En regardant la hausse, surtout dans les
aménagements extérieurs, où on double le prix, on ne peut
pas je vous dis cela, vous n'êtes pas des hommes politiques, mais
des gens qui prennent des décisions politiques faire autrement
que remarquer que l'austérité a prix le bord et que,
contrairement aux constructions, habituellement, université ou autres
où on est très serré sur les plans originaux, là,
en regardant point par point, partout, on a l'impression que tout est permis,
qu'on peut y aller à tour de bras. Je ne vous blâme pas, vous
êtes ici pour expliquer l'aspect technique, mais les décisions
politiques qui sont prises démontrent qu'on ne se sert pas des
méthodes habituelles dans le reste de la province, mais qu'on y va en
grande parce qu'à Montréal on peut s'en permettre beaucoup. En
regardant les écarts de plus en plus prononcés à chaque
point. on peut voir que ce ne sont pas des jeux d'austérité et
que la modestie n'existe plus non plus. Ce n'est pas à vous que je dis
cela, mais vous êtes obligé de le prendre.
M. Lalonde: Dans la même veine, cela vous paraît-il
exagéré? Comme aménagement, est-ce somptuaire?
M. Boudreault (André): Cela me paraissait non pas
somptuaire, mais très bien fait. C'est pour cela que j'ai
demandé, personnellement, une revue de ce dossier et j'ai la
satisfaction de voir que c'est aménagé d'une façon...
M. Charron: Le service d'aménagement de la ville de
Montréal, comme vous nous avez dit, à votre demande, s'est
penché sur le projet et a considéré, somme toute, que dans
le projet d'aménagement extérieur du centre Claude-Robillard, il
n'y avait rien d'exagéré, même si c'était
fantastique, qu'il n'y avait donc pas possibilité de coupure, qu'on ne
pouvait pas aménager de façon plus modeste. Je vous rappelle que
cette commission s'est fait faire le "show" de la modestie, au mois de janvier
dernier. Nous en sommes encore tout imprégnés. Donc, il n'y avait
pas moyen de couper où que ce soit. Et il ne peut pas y avoir
d'aménagement extérieur autre qui soit de qualité, qui
soit convenable, alentour du centre Claude-Robillard, à part celui qui
vient de gonfler les prix de $5 millions actuellement. Cela a été
l'avis du service d'aménagement de la ville de Montréal.
M. Boudreault (André): Oui. Vos remarques sont
pertinentes. L'aménagement paysager était un poste, à mon
avis, dans les travaux d'équipement, qui est sujet à critique.
Vous pouvez aménager d'une façon très modeste en
n'utilisant que très peu de plantations, en faisant des avenues de
circulation qui ne seraient pas convenables. C'est vrai, mais le centre
Claude-Robillard a quand même une très grande partie de terrain
à aménager et c'est convenable.
Pour avoir une qualité, non pas inférieure, mais d'une
façon plus modeste, je crois qu'on est encore sur ce dossier à
finaliser une des parties assez importante. Le contrat qui a été
octroyé à la firme Beaver est d'environ $1,890,000. Alors, il
reste encore une somme importante à octroyer.
On peut faire un effort. D'ailleurs, c'est le but. Depuis janvier 1975,
cela a été ma préoccupation principale comme
mandataire-coordonnateur et comme administrateur.
M. Lalonde: Vous reconnaissez que, dans votre mandat, vous avez
le devoir de vous assurer que tout est raisonnable, mais non pas
somptuaire.
M. Boudreault (André): Oui.
M. Charron: A la suite de certaines réponses, nous avons
l'impression on est sur l'aménagement extérieur du centre
Claude-Robillard, tantôt, cela pourra être le parc Kent ou quoi
en-
core que lorsque le COJO consulte, oui, c'est le bon mot, demande
l'avis des services municipaux de Montréal, les services
déjà établis avant même toute l'aventure olympique,
il y a comme un mot d'ordre qui plane sur les services de Montréal comme
quoi il n'y a rien qui se coupe.
On s'était fait dire, chacun des membres de la commission, en
janvier dernier, lorsque morceau par morceau nous suggérions modestement
au maire de Montréal de retirer ceci ou de retirer cela, dans le but de
faire des coupures, on nous répondait immanquablement et implacablement,
à chaque endroit: Non. C'est tout intégré. Tout marche
l'un avec l'autre. Tout est nécessaire. Tout est essentiel. Il n'y a pas
moyen de faire des coupures.
On s'en est aperçu avec l'examen qu'a mené le
député de Lafontaine hier, que là même où on
avait annoncé des coupures au stade, mât et piscine, elles ont
été littéralement balayées depuis janvier dernier.
On nous avait lancé un écran de fumée à ce moment
sur l'hypothèse d'austérité, etc. A chaque fois que
j'entends une réponse où on me dit que les services en cause
à la ville de Montréal, que ce soient un service
d'aménagement, un service de loisir, les services de finances ou quoi
encore, il y a comme un mot d'ordre qui plane sur l'administration municipale:
Tout est essentiel, rien n'est coupable, rien ne peut être diminué
et tout doit rester comme c'est là.
Est-ce que c'est un sentiment répandu à travers
l'administration, si on vient suggérer à un endroit que les
lampadaires soient peut-être un peu moins luxueux que des personnes
intéressées le voudraient, qu'on vienne nous dire que cela met en
cause même l'esprit olympique? On dirait qu'on s'attaque à chaque
fois au flambeau lui-même, parce qu'on veut éteindre quelques
fanaux qui traînent aux alentours. C'est vraiment l'impression que l'on
a.
Des aménagements extérieurs, je sais où est le
centre Claude-Robillard. C'est un quartier de Montréal que je connais
bien. Je sais que le terrain est couvert, etc., mais $9 millions
d'aménagements extérieurs, je suis convaincu, surtout lorsqu'on a
fait une propagande et qu'on s'est pété les bretelles avec la
modestie des jeux, qu'il y avait moyen d'en donner un exemple concret. La ville
de Montréal, il me semble qu'à chaque fois que vous allez la
consulter, on va vous répondre non. Tout cela est intégré,
tout cela est lié l'un après l'autre, il n'y a pas moyen de faire
des coupures. Ce n'est pas une question, c'est une opinion parce que je ne
voudrais surtout pas vous amener à la commenter.
M. Lalonde: M. le Président, dans la même veine que
l'opinion du député de Saint-Jacques, M. Phaneuf pourrait-il nous
dire s'il y a un mot d'ordre à la ville de Montréal à
savoir qu'il faut avoir tout ce qu'il y a de plus cher?
M. Léger: C'est une rumeur qui circule.
M. Phaneuf: Franchement, il faut venir chez nous pour voir que
les mots d'ordre ne sont pas de dire au COJO: Cela ne change pas. Effective-
ment, c'est aux Olympiques qu'on tient. Tout le monde vise le même but,
mais il n'y a pas de mot d'ordre de donné et toute demande du COJO, que
ce soit pour la tenue des compétitions, est à l'effet de
réduire les prix en considération. Par contre, je pense qu'on
parle d'aménagements paysagers au centre Claude-Robillard, mais je pense
que ce n'est peut-être pas tout à fait la définition du
terme. M. Bouchard ici, architecte de la ville, peut vous mentionner que cela
contient beaucoup d'autres choses. Les pistes d'entraînement, ce n'est
pas de l'aménagement paysager.
M. Lalonde: Est-ce qu'on peut avoir des détails, parce
qu'on a l'impression que ce sont des fleurs?
M. Bouchard (Denis): Je suis responsable du centre
Claude-Robillard pour la ville de Montréal. Je suis Denis Bouchard,
architecte à la ville de Montréal. Je suis responsable de ce site
olympique pour les travaux publics de la ville de Montréal. Je peux vous
dire qu'il n'y a pas de mot d'ordre du genre. J'ai oublié
complètement ma pratique d'architecte et tout ce à quoi je pense
à la journée longue, c'est aux coûts. On fait tout ce qu'on
peut pour identifier où sont les hémorragies, comme je les
appelle souvent, et essayer de les enrayer. Le programme, on ne le fait pas.
Même le programme, on l'analyse et on veut savoir quelles sont exactement
les exigences pour lesquelles on fait telle demande. Il y a certaines demandes
qui semblent simples, parfois, mais au point de vue technique, elles
entraînent des coûts assez importants. A chaque fois, on fait une
enquête complète.
Maintenant, le centre Claude-Robillard, ce n'est pas un
aménagement d'arbres, d'arbustes, de plantations. Il y a cinq
aménagements principaux à l'extérieur dont un champ
d'athlétisme et un champ de football avec piste synthétique. Ces
deux aménagements seuls sont assez dispendieux à construire.
M. Lalonde: Compris dans les $9 millions.
M. Bouchard: Ce sont les deux principaux postes qui
amènent ce coût. On pourrait dire que ce sont des constructions
qui n'apparaissent pas à l'extérieur, mais sous terre, c'est une
vraie construction qui va jusqu'à ras...
M. Léger: M. le Président, pour terminer, voici
l'impression que cela nous donne, pour chacun des articles en voyant les prix
augmenter, quant aux sommes d'argent que la ville de Montréal est
obligée de mettre de l'avant pour des dépenses qui semblent
absolument essentielles. On mélange le luxe avec le nécessaire.
On ne discerne pas tellement ce qui est luxueux et ce qui est
nécessaire, mais ces sommes qui sont payées par les contribuables
ne peuvent pas servir à autre chose. Les priorités sont mises
à des endroits qui ne sont peut-être pas essentiels. Quand on
parle de $9 millions ici et d'autres sommes ailleurs, ces sommes auraient
peut-être pu être mises sur des couvertu-
res de patinoires à Montréal ou autre chose qui peut
servir. L'ensemble de ces coûts, c'est l'exemple un peu du
vélodrome où on va pédaler bientôt. Cela a l'air que
partout on pédale dans les prix et on va en montant. On ne peut pas
faire autrement de remarquer et pour nous c'est essentiel de
vérifier cela poste par poste que partout il y a des
augmentations. Les coûts finals vont être tellement
élevés que les priorités que nous pourrions avoir
après les Jeux olympiques, même pendant, pour autre chose à
Montréal vont être coupées. C'est pour cela que nous
pensons que ces jeux auraient dû être sous l'empire réel
d'une certaine modestie. A cause de l'aspect luxueux, on va couper ailleurs les
besoins prioritaires des Montréalais qui auraient pu être
satisfaits. Ce sont des choix politiques. Ce n'est pas votre faute, vous
êtes pris avec cela, mais nous ne pouvons pas faire autrement que de
constater que l'argent qui est mis là n'est pas mis ailleurs.
M. le Président, en ce qui me concerne... Est-ce que les deux
installations que vous avez mentionnées dans les $9 millions vont servir
aux jeux comme tels ou si cela va servir après?
M. Bouchard: A l'entraînement des athlètes. M.
Léger: L'entraînement des athlètes.
M. Bouchard: C'est essentiel. Autrement ces disciplines sportives
n'auraient pas pu être...
M. Léger: C'était essentiel? M. Bouchard:
Essentiel.
M. Lalonde: Les autorités du COJO pourraient confirmer si
c'est essentiel ou indispensable.
M. Rousseau: Du côté de l'entraînement,
certainement que ces lieux sont essentiels. Les coûts, je n'en parlerai
pas, ce n'est pas à moi, mais, du côté de
l'entraînement, c'est essentiel, et cela servira après. C'est
justement dans un coin de Montréal où cela servira.
M. Léger: II y a combien de places pour
l'entraînement depuis le début, tous les endroits? Il semble qu'il
y en a autour du stade, il y en a ailleurs dans d'autres centres. Combien
est-ce qu'il y en a?
M. Rousseau: II y a 56 lieux d'entraînement et 27 lieux de
compétition.
M. Léger: Est-ce qu'il fallait en avoir 56? Pourquoi pas
45 ou 48? Est-ce que 56 c'est absolument essentiel?
M. Rousseau: II faut se rappeler que nous avons 9,000
athlètes et aussi 21 sports. Il faut répartir
l'entraînement des 21 sports sur 9,000 athlètes qui sont ici en
même temps. C'est pourquoi cela prend beaucoup d'espace, cela prend
beaucoup de lieux.
M. Léger: Cela va servir pas mal aux athlètes
étrangers. On va espérer que les pays étrangers qui
envoient des athlètes vont être heureux de payer les frais de
télévision pour les voir.
M. Lalonde: On viendra à cette question plus tard.
M. Rousseau: Je crois qu'on peut discuter de cela un peu plus
tard.
M. Lalonde: Cela va servir aussi aux athlètes
québécois après les jeux.
M. Rousseau: C'est justement l'idée. Les Jeux olympiques
doivent laisser derrière les installations pour les athlètes
locaux.
M. Lalonde: Si vous comparez cela, par exemple, à Munich,
est-ce que 56 endroits différents d'entraînement c'est
exagéré ou si c'est dans l'ordre?
M. Rousseau: Nous en avons 56, ils en avaient 75.
M. Léger: M. Rousseau, si vous n'aviez pas eu le terrain
de football et la piste du centre Robillard, est-ce que les jeux auraient pu se
faire quand même?
M. Rousseau: Tout peut se faire, mais, vous savez, les jeux sont
réglementés par le CIO du côté administratif et par
les fédérations internationales du côté technique,
sportif. Forcément, ces fédérations internationales
demandent, pour les athlètes qui viennent dans chaque sport, d'avoir des
lieux d'entraînement, des lieux de compétition suivant les normes
internationales. C'est une des choses qu'il ne faut pas oublier. Les Jeux
olympiques ont permis à 21 sports d'été de se jouer dans
tout le monde, selon les mêmes normes, tant du côté des
installations que du côté des règlements du sport. C'est
cela la force du mouvement olympique. Si nos gens vont n'importe où pour
jouer du football ou jouer du basketball ou jouer un des sports olympiques,
n'importe où au monde, ils trouvent exactement les mêmes normes et
les mêmes règlements. Ceci est la force du sport amateur qui a
été groupé autour des Jeux olympiques.
M. Léger: Ces deux pistes, est-ce que le COJO peut dire
qu'elles étaient essentielles?
M. Rousseau: Suivant la division des sports qui est en contact
constant tant avec les fédérations nationales qu'internationales,
la réponse est oui.
M. Léger: Est-ce qu'on peut me dire si, au centre
Robillard, dans les $52 millions, vous avez une somme pour les contingences et
quelle est cette somme, quel est le pourcentage pour le solde qu'il reste
à payer?
M. Boudreault (André): Dans les $52 millions, je n'ai
aucune somme pour les imprévus.
M. Léger: D'accord.
M. Roy: Est-ce que les contrats sont tous donnés
actuellement?
M. Boudreault (André): Non, ils ne sont pas tous
donnés.
M. Roy: Dans quelle proportion sont-ils donnés?
M. Boudreault (André): Ils sont donnés dans la
proportion de 30% à 40%.
M. Roy: Dans combien de temps prévoyez-vous que tous les
contrats vont être accordés?
M. Boudreault (André): D'ici deux mois.
M. Bouchard: Cela mériterait peut-être une
explication. Pour le centre Claude-Robillard, au mois de juin, on avait un
programme sportif seulement. Au mois d'août, on a terminé la
rédaction de programme technique. C'est un peu normal, puisqu'on
construit en faisant les plans, que tout ne soit pas terminé.
Probablement que dans deux ou trois mois, tous les contrats seront
accordés, les contrats forfaitaires.
M. Lalonde: Vous ne trouvez pas qu'il y aurait lieu à ce
moment de prévoir un certain montant pour les imprévus, justement
pour les contingences?
M. Boudreault (André): Je le croirais.
M. Lalonde: Comment se fait-il que vous ne l'ayez pas inclus
à 50%?
M. Boudreault (André): Dans notre rapport, on a mis une
note qui montre qu'il n'y a pas de somme pour les imprévus. On a un
montant que je pourrais qualifier d'imprévu, à l'intérieur
des contrats; on a une somme pour les travaux contingents, ce qui pourrait
s'évaluer à un certain pourcentage du coût et la
récupération.
M. Lalonde: Quel pourcentage?
M. Boudreault (André): Un faible pourcentage, à peu
près, dans l'ensemble, 5%.
M. Lalonde: II y aurait donc 5% déjà inclus?
M. Boudreault (André): Oui, qui pourraient être
qualifiés...
M. Lalonde: Vous dites que, dans votre rapport, il y a une note
indiquant qu'il n'y a rien de prévu pour les contingences. Si vous
deviez mettre un chiffre, quel serait-il?
M. Boudreault (André): $2,250,000.
M. Lalonde: Vous pensez qu'en plus des contingences qui sont
déjà incluses, avec un autre montant de $2,250,000, on serait
dans une situation plus sécuritaire au niveau des coûts?
M. Boudreault (André): Oui. M. Léger: On
pourrait dire que...
M. Roy: C'est uniquement pour le centre Robillard?
M. Léger: C'est ça. Cela voudrait dire que pour le
centre Robillard, on pourrait mettre $55 millions.
M. Boudreault (André): Mais je dois ajouter qu'il y a une
recherche constante de contrôle des coûts malgré les
écarts que vous voyez. Mon collègue, M. Bouchard, a bien
expliqué la situation. Quand vous faites les plans au fur et à
mesure que vous construisez, il est beaucoup plus difficile de prévoir.
Mais on est pas mal plus avancé et je crois que cette somme...
M. Lalonde: Au niveau de l'échéancier, est-ce que
vous croyez que ça va être prêt à temps?
M. Boudreault (André): Au niveau de
l'échéancier, on est en bonne posture. En fait, on a un
échéancier directeur qui indique la fin des travaux pour mars
1976. Or, la direction de la construction a prévu fin février
1976 pour se donner un mois pour la mise en marche des systèmes et il y
a une prime pour l'achèvement des travaux à temps qui est remise
à l'entreprise générale. Actuellement, sur
l'échéancier directeur, on montre un retard d'environ un
mois.
M. Lalonde: Vous avez déjà un mois de retard?
M. Boudreault (André): Qui est montré, mais avec le
coussin, si je peux m'exprimer ainsi, qu'on a pour la fin des travaux, on n'a
pas lieu de s'inquiéter. Par contre, déjà, on a une revue
qui se fait pour changer un peu la logique de notre
échéancier.
M. Bouchard: On a un mois de retard, mais c'est dans le but de
terminer un mois avant, donc on n'a pas de retard.
M. Lalonde: Je ne comprends pas votre mathématique,
mais...
M. Bouchard: C'est-à-dire que l'échéancier
est indiqué...
M. Lalonde: Vous travaillez à la ville de
Montréal.
M. Bouchard: Cela me fait plaisir. L'échéancier est
indiqué comme se terminant pour la fin de février et on indique
un mois de retard, donc on est à l'échéancier
réel.
M. Lalonde: Merci.
M. Roy: En somme, vous vouliez avoir un mois d'avance. Vous
n'aurez pas d'avance.
M. Bouchard: C'est cela.
M. Léger: Si on passait maintenant au bassin d'aviron. On
a expliqué un peu, hier, l'augmentation du $9 millions. Est-ce que vous
pourriez nous dire si, dans le bassin d'aviron, vous avez une somme pour les
contingences et quelle somme avez-vous là?
M. Boudreault (André): Le bassin d'aviron est pratiquement
complété. Il va servir aux jeux, tel que prévu, du mois
d'août. Il va même servir à l'entraînement. Les prix
que nous avons sont des prix finals, le prix que cela va coûter.
M. Léger: D'accord. M. le Président, pour le
bénéfice de la commission parce que je ne pense pas que ce
soit aux personnes présentes, à moins qu'elles jugent que ce
n'est pas exact, d'évaluer l'ensemble, à moins qu'il y ait
d'autres personnes qui aient des questions sur des cas particuliers si
on évaluait, à ce jour, les prévisions budgétaires
de la ville de Montréal. A la page 1 on s'aperçoit que les...
M. Roy: J'aurais une question à poser. On parle du centre
Etienne-Desmarteaux ici. Il y avait des montants prévus de $11,200,000
en janvier 1975 et il y a une augmentation de $1 million de ce
côté. Est-ce qu'on peut nous dire la raison de cette augmentation
de $1 million, premièrement?
Deuxièmement, je vais poser une question globale. Est-ce que les
contrats sont accordés? Est-ce qu'ils sont tous accordés?
M. Bouchard: Pour le centre Etienne-Desmarteaux, c'est un contrat
à forfait qui a été accordé en décembre. Les
plans étaient terminés à ce moment-là, mais depuis,
il y a plusieurs demandes qui ont été identifiées par COJO
et la ville de Montréal, qui, dans le temps, n'étaient pas
connues. Cela nous amène des changements.
Vous voyez, il y a un avantage à faire les plans à mesure,
parce qu'on a plus de chances d'avoir un programme complet. Mais là, on
a déterminé un plan, il faut faire des changements. C'est pour
cela que je prévois $1 million de plus, pour des changements qui
n'étaient pas identifiés dans le temps.
M. Roy: Maintenant, au stade où en sont rendus les
travaux, dans ce cas particulier...
M. Bouchard: Cela va très bien.
M. Roy: Est-ce que vous pouvez considérer le $12,200,000
comme étant un montant définitif ou s'il pourrait y avoir des
imprévus qui pourraient encore survenir?
M. Bouchard: Non. Cela est très bien prévu, il n'y
a pas de problème.
M. Roy: II n'y a pas de problème de ce
côté-là? Dans l'aréna Saint-Michel, est-ce que c'est
la même chose?
M. Bouchard: L'aréna Saint-Michel, les plans ont
été terminés il y a à peu près un mois. Le
contrat est accordé dans le moment et on commence les travaux le
lendemain des vacances de la construction.
M. Roy: Dans le contrat, il n'y a pas de changements de
prévus, à date? Est-ce que vous considérez cela comme
définitif?
M. Bouchard: C'est-à-dire qu'il y aura peut-être des
changements de prévus. Mais on a prévu des contingences et des
imprévus, assez pour tout couvrir.
M. Roy: Pour quel montant?
M. Bouchard: J'ai le détail, je vais vous trouver cela, ce
ne sera pas long. Pour l'aréna Saint-Michel, il y a $200,000 pour les
travaux contingents. Les imprévus, il y a $53,000.
M. Roy: ...10%. D'accord. Dans les autres parcs, il n'y avait
rien de prévu pour le mois de janvier 1975. Vous avez retenu $1,090,000.
Est-ce que vous pouvez me donner quelques détails là-dessus?
M. Bouchard: Franchement, ce sont des demandes du COJO pour
différents parcs d'entraînement. Au fur et à mesure, on les
identifie et on règle les problèmes. Mais ce sont pratiquement
toujours des travaux mineurs.
M. Roy: Est-ce que ce million c'est une prévision que vous
gardez ou si ce sont des contrats qui sont effectivement accordés
à date?
M. Bouchard: II y a peut-être en partie des contrats
à accorder, mais d'autres ne sont pas encore accordés. Les plans
sont en train d'être exécutés. Ce sont plutôt des
adaptations mineures à chacun des parcs, pour donner les services
à l'entraînement.
M. Léger: M. le Président, juste sur un point. Il
reste un point qu'on n'a pas éclairci hier. C'est l'inflation. Le COJO a
mis dans ses budgets, pour l'inflation, 10%.
Dans les sommes qui restent à payer, combien évaluez-vous
l'inflation pour ces sommes, pour toutes les sommes additionnées
ensemble, les contrats qui sont donnés, mais qui ne sont pas encore
payés, surtout ceux qui ont des clauses d'escalade, plus les contrats
à donner, qui ne sont pas payés comme de raison, ce qui fait une
somme quand même assez importante qui dépasse $150 millions?
Quelle somme prévoyez-vous, la plus juste là-dedans,
représente l'inflation?
M. Phaneuf (Claude): Je pense qu'il ne nous appartient pas de
répondre à cette question. Nous
sommes du service des travaux publics qui s'occupe de la construction et
nos réponses s'appliquent aux $375 millions, aux $102 millions, aux $95
millions. D'ailleurs, M. le maire déclarait, hier, que c'est un
programme total des constructions de la ville de Montréal qui est
présenté dans le tableau 1.
M. Lalonde: Maintenant, est-ce qu'il y aurait un
représentant du service des finances de la ville ici?
M. Léger: Est-ce qu'il a perdu son emploi hier? Il est
encore au service de la ville? Ecoutez, si...
M. Charron: II va avoir un déjeuner causerie.
M. Léger: C'est peut-être cela l'engagement du maire
ce matin.
M. Lalonde: Ne parlons pas des absents s'il vous plaît.
M. Léger: Mais est-ce qu'on peut avoir au moins le montant
qui reste à payer? Des contrats, etc.
M. Phaneuf (Claude): Je pense qu'on a répondu à
cela hier, pour le parc olympique, mais moi, personnellement, je ne me rappelle
pas le chiffre.
M. Lalonde: Pour les autres contrats, pour le parc olympique, on
a une bonne idée des contrats qui ont déjà
été donnés, M. Lamarre nous a tout décrit cela;
mais pour les autres contrats, les quelque douze projets qui sont
énumérés à la page 1, à partir du
vélodrome...
M. Bouchard: Cela dépend des sites. A Claude-Robillard, il
en reste, on a dit peut-être 50%, 60%; dans les autres cas, à
Maurice-Richard, le contrat a été accordé; à
Maisonneuve, il sera accordé à la fin d'août; à
Saint-Michel, il est accordé...
M. Léger: Ce dont on parle, ce sont les sommes à
payer, même si le contrat est donné, il n'est pas
nécessairement payé, alors il y a souvent des clauses d'escalade,
escalatoires, là-dedans, alors ce sont les sommes qui restent à
payer dans l'ensemble des douze projets comme dit le ministre.
M. Lalonde: Ce n'est pas nécessairement payé, si le
travail est fait et n'est pas payé, il ne peut pas y avoir
d'escalade.
M. Léger: Non, si le contrat est terminé.
M. Lalonde: Si le contrat est fait. C'est assez difficile, il
faudrait le faire au pifomètre.
M. Léger: Non, mais ce sont des clauses sur les
matériaux aussi. Cela peut monter.
M. Lalonde: Si le contrat est exécuté, mais il
n'est pas payé.
M. Bouchard: Vous parlez de clauses escalatoires, on n'en a pas
dans tous les contrats à forfait; ce sont des contrats fixes, cela ne
change pas.
M. Lalonde: II n'y a aucun contrat dans ces douze projets, aucun
contrat qui ne contiendrait des clauses escalatoires à la suite de
l'inflation?
M. Bouchard: Dans ceux que je connais, moi, au parc olympique je
n'en connais pas, il n'y a aucune clause escalatoire, excepté s'il y a
une modification au décret, là c'est prévu.
M. Léger: Et pour les matériaux, il y a des clauses
qui tiennent compte des matériaux.
M. Bouchard: Absolument pas.
M. Léger: D'accord. S'il n'y en a pas, vous nous affirmez
qu'il n'y en a pas, alors...
M. Roy: Quand on parle de clauses escalatoires, il y en a quand
même une, je pense, qui a toujours été retenue, c'est
lorsqu'il y a des salaires qui sont versés et qui ne sont pas
prévus au décret actuel; alors, est-ce qu'il y a une clause
justement dans les contrats qui sont actuellement accordés, en voie
d'exécution, qui prévoit que s'il y avait des augmentations de
salaire non prévues au décret, que cela s'ajoute au contrat?
M. Lalonde: M. le Président, est-ce que je pourrais
éclairer un peu la commission? Un rapport, excusez-moi...
M. Roy: J'attends une réponse de M. Bouchard.
M. Bouchard: S'il y a une modification au décret,
généralement dans notre clause, dans notre cahier des charges, il
est prévu de payer l'augmentation du décret. Si le contrat a
été accordé avant l'augmentation du décret. Si le
contrat a été accordé après, c'est prévu,
l'intéressé l'avait prévu dans sa soumission. Mais il n'y
a aucune clause escalatoire pour les matériaux, ou pour l'augmentation
c'est-à-dire la détérioration de l'atmosphère sur
les chantiers, ces choses-là, cela n'existe pas.
M. Charron: M. le Président, est-ce que je peux poser une
question de caractère plus général sur ce point
d'inflation? Le chiffre de $15 millions qui est celui de janvier 1975, qui est
maintenu en juin 1975, il a été établi à partir de
quel calcul, à partir de quelles prévisions pour dire qu'il est
raisonnable de mettre cette somme au chapitre de l'inflation?
Quel indice, à partir de quelle expérience, en vertu du
comportement inflationnaire de la dernière année ou des premiers
six mois de I975? Je ne sais pas. Pourquoi $15 millions? Par quel calcul est-on
arrivé à $15 millions?
M. Phaneuf (Claude): Ecoutez! Vous nous demandez de nous
prononcer, je pense, sur la partie financière. Nous sommes des
techniciens. Nous construisons, et ce n'est pas à nous de
répondre à cette question. Les $15 millions, si on relit le
journal des Débats de janvier, ils sont expliqués.
M. Charron: Je ne vous en fait pas grief, M. Phaneuf, aucunement,
sauf que vous étiez peut-être présent, hier, lorsque nous
avons abordé ces deux éléments avec le maire de
Montréal. Je pense que la commission sera d'avis qu'au chapitre du
financement, l'autre élément qui suit, la mesure de $10 millions,
est purement fantaisiste, quand on sait qu'il y a déjà $7,600,000
de dépensés au chapitre de l'intérêt, et que dans la
même discussion que nous avions, le maire de Montréal a
été incapable de défendre ce chiffre. Il a tenté,
à plusieurs occasions, de faire bifurquer la conversation sur l'autre
élément, celui de l'inflation, en nous disant que là, le
chiffre de $15 millions était probablement exagéré, et que
si j'avais quelque peu raison de souligner que les $10 millions de financement
ne tenaient pas à l'analyse, il ne s'agissait que de faire, en fin de
compte, un transfert de fonds entre les deux éléments,
puisqu'à son avis les $15 millions au chapitre de l'inflation sont
exagérés.
Quand on les regarde, à première analyse, sur tout le
total, si vous retirez ces $15 millions infla-tionnaires prévus et que
vous les soustrayez du total, en millions, de juin 1975, nous nous retrouvons
avec $582 millions. Prévoir pour l'inflation une somme de $15 millions
sur $582 millions ne nous paraît pas exagéré, aucunement,
parce que cela consisterait à mettre un taux inflationnaire relativement
bas, aux alentours de 3%. L'expérience des dernières
années et des derniers mois qu'ont vécue tous les
Québécois est que le taux d'inflation même si,
à plusieurs endroits, on peut se réjouir du fait que sa hausse
vertigineuse de l'année 1974 semble avoir ralenti tous en
conviendront, n'est certainement pas à la baisse, et que nous ne pouvons
certainement pas nous attendre à nous retrouver avec un taux
inflationnaire de l'ordre de 3% entre juin 1975 et juin 1976.
C'est encore un chiffre, à mon avis comme le suivant: nous
y reviendrons tout à l'heure qui est non seulement minimal, mais
qui est irréaliste. Cela voudrait dire que le taux d'inflation, au cours
de la prochaine année, par des merveilles encore imprévisibles,
serait de l'ordre de 3% à 4%, ce qui... J'aimerais bien que le maire de
Montréal soit là, comme nous le lui avons dit hier soir, pour
expliquer ces chiffres. Mais de tous les éléments du budget, des
prévisions budgétaires, les chiffres les plus flagrants quant
à leur manque de réalisme, leur manque de prévision, et si
je forçais un peu les choses, à leur malhonnêteté,
c'est dans les deux derniers cas. Dire que le taux inflationnaire apportera une
surcharge d'environ $15 millions seulement, au cours de la prochaine
année, et que le financement, qui a déjà
coûté $7,600,000 en un an, n'en coûtera que $2,400,000 dans
l'autre an- née, c'est s'adresser aux membres de la commission comme
s'ils étaient des imbéciles.
Je pense que nous avons intérêt à rajuster les
chiffres, ces deux derniers en tout cas, pour arriver à une
considération de l'ensemble du budget. Ce sera peut-être
douloureux de découvrir que cela va coûter encore plus cher que
chacun d'entre nous ne peut le souhaiter et ne le souhaite déjà
à la seule vue de ces chiffres, mais nous sommes ici pour cela. Nous ne
sommes pas ici pour nous raconter des peurs. Nous sommes ici pour trouver
combien cela va coûter, combien on va avoir de revenus, évaluer le
déficit, et surtout, c'est la responsabilité plutôt de
l'autre côté de la table, savoir qui va le payer.
M. Lalonde: M. le Président, naturellement, c'est
évident que nous sommes ici pour connaître la
vérité, et nous ne ménageons pas les efforts pour que la
commission parlementaire soit informée de tous les faits. Nous l'avons
fait en janvier. Malheureusement, les conditions ont changé, et à
la hausse.
Quant aux deux points mentionnés par le député de
Saint-Jacques, l'inflation et le financement, j'aurais peut-être un
document qui pourrait nous éclairer. C'est le rapport du chef de
section, Roger Lussier, approuvé par le chef comptable de la ville de
Montréal du service des finances, sur les travaux relatifs aux Jeux
olympiques au 31 mai 1975. Il démontre, à part le parc olympique,
des dépenses de $35,822,000, des engagements de $47,707,000, pour un
total de $83,529,000 au 31 mai. C'est un rapport daté du mois de juin,
que nous avons reçu le 11 juin. Je n'ai pas le dernier rapport de la fin
de juin. Mais si on additionne les chiffres des deux colonnes, en enlevant le
vélodrome, on arrive à peu près à $143
millions.
M. Roy: $140 millions...
M. Lalonde: Ce sont $200 millions en chiffres ronds en ajoutant,
pour le centre Claude-Robillard, un montant de $55 millions. En enlevant $58
millions pour le vélodrome, on arrive à peu près à
$142 millions.
Je comprends la réponse qui nous a été
donnée tantôt à savoir que, s'il s'agit de contrats, les
contrats ne comportent pas de clause escalatoire. Donc, on pourrait dire que
ces $83 millions, qui sont soit payés, soit engagés, ne seraient
pas sujets à l'inflation. Si nous enlevons $83,500,000 de $142 millions,
on aurait le montant des contrats qui pourraient être sujets à
l'inflation.
Dans une mesure différente, s'ils sont donnés le mois
prochain, il y aura peut-être moins d'inflation que s'ils sont
donnés au mois de mars l'an prochain, par exemple.
Je ne sais pas si les membres de la commission acceptent mon calcul
mental sommaire...
M. Léger: II n'y a qu'un point. Il y a quand même
des clauses dans le parc.
M. Lalonde: Oui, nous reviendrons au parc tantôt. Je
voulais seulement prendre soin de...
M. Roy: II y a un autre point dont il faut tenir compte. M arrive
des modifications dans les contrats pendant leur exécution. Il arrive
des additions...
M. Lalonde: On a parlé des contingences tantôt. On a
parlé au niveau de chaque contrat.
M. Roy: Oui, mais il faut quand même noter qu'à
partir de janvier 1975 jusqu'à juin 1975, dans les quatorze endroits qui
sont mentionnés dans le rapport, à la page 1, vous aviez un
total, en excluant le stade, les piscines, les stationnements centraux, de $320
millions. Vous aviez quand même un montant de $166 millions qui
était retenu.
Alors, au mois de juin 1975, au même poste, le montant de $166
millions est porté à $197 millions. Vous avez là une
augmentation de $31 millions dans six mois. Alors, il y avait des montants de
prévus en janvier pour l'inflation et le financement. Ce sont les
mêmes montants qui sont retenus en juin 1975 pour l'inflation et le
financement.
M. Lalonde: Oui.
M. Roy: On pourra nous dire que, évidemment, il y a un
plus grand pourcentage de contrats qui sont accordés...
M. Lalonde: Oui.
M. Roy: ... et que les risques d'inflation sont moindres.
M. Lalonde: C'est cela.
M. Roy: C'est un argument que nous acceptons. Je dis quand
même qu'il y a encore une marge suffisamment grande qui nous permet de
croire et tant mieux si nous nous trompons que la marge de $15
millions qui est prévue ici serait insuffisante.
M. Lalonde: C'est justement pour le déterminer que j'offre
ces chiffres. Je ne sais pas si je peux déposer ce document, à la
commission...
M. Roy: D'accord.
M. Lalonde: ... étant donné que j'en ai
parlé. C'est la seule copie que j'ai, c'est du CCJO.
M. Roy: On pourrait peut-être la faire photocopier.
M. Lalonde: C'est tout en détail dans chaque contrat. Il
resterait donc pour les autres projets, c'est-à-dire les projets autres
que le parc olympique, une soixantaine de millions de dollars de contrats
à donner d'ici quelques mois. Je ne sais pas quel serait le taux
d'inflation qu'on devrait prendre, ou enfin la cadence de l'inflation à
1% par mois sur douze mois, divisé par deux, pour avoir la moyenne; cela
fait peut-être 6%.
M. Roy: II y a le taux d'inflation, mais il n'y a pas seulement
cette chose qu'il nous faut retenir. Il nous faut retenir les modifications aux
contrats et il nous faut tenir compte également de l'imprévu.
M. Lalonde: M. le Président, on en a parlé.
Malheureusement le député de Beauce-Sud n'a pas pu nous honorer
de sa présence toute la matinée, mais seulement une bonne
partie.
M. Roy: J'ai été absent à peu près
trois quarts d'heures seulement.
M. Lalonde: Oui, je m'excuse! Mais on a beaucoup parlé de
contingence pendant que vous n'étiez pas là, c'est pour cela que
je voudrais vous informer des travaux de la commission pendant votre absence.
On a parlé beaucoup de contingence, du côté de l'Opposition
et du côté ministériel. Qu'on soit satisfait ou non, ce
n'est pas du tout l'intention de l'inclure dans l'article "inflation". S'il
faut faire des augmentations, il faut les faire ailleurs. Il ne faut pas les
faire là.
M. Léger: D'accord! M. Lamarre avait évalué
cela à l%. Alors, 1% pour vos $60 millions, est-ce qu'il faut aussi y
ajouter la partie qui pourrait y avoir dans le stade?
M. Lalonde: Si vous voulez, on verra pour le stade.
M. Léger: Non, mais c'est parce que le total de la colonne
inclut aussi le stade. L'inflation est pour l'ensemble de toute la page.
M. Lalonde: Le montant des contrats à accorder au parc
olympique était de $130 et $140 millions.
M. Léger: ... $65 millions tantôt.
M. Lalonde: Ce qui ferait à peu près $200
millions.
M. Léger: $200 millions à 1% par mois, quelqu'un
qui calcule vite. l% par mois, cela fait...
M. Lalonde: Non, c'est par mois. C'est que c'est 1% le premier
mois, 2% le deuxième, 3% le troisième. Ce n'est pas...
M. Léger: Oui, mais cela fait...
M. Lalonde: II faut avoir une moyenne.
M. Léger: Une fois par mois, vous avez douze mois. Douze
mois, cela fait 12%.
M. Lalonde: Non, il faut avoir une moyenne. C'est 12% seulement
pour le douzième mois. La moyenne est peut-être 6%. Je ne suis pas
sûr.
M. Léger: De toute façon, on peut calculer
que ce n'est certainement pas avec ce que vous venez de dire, $200
millions, à 6% de moyenne, et cela peut être un peu plus que 6%,
même si ce n'est pas à 12%, on peut quand même
évaluer que les $15 millions est un minimum actuellement. Le chiffre qui
est là.
M. Lalonde: Si on accepte les 6% de moyenne d'inflation, ce
serait insuffisant parce que cela ferait $12 millions.
M. Léger: C'est cela.
M. Lalonde: Alors, $15 millions, il se pourrait, maintenant on
parle de l'inconnu, cela pourrait être suffisant.
M. Léger: On pourrait quand même calculer que les
$15 millions pourraient être...
M. Lalonde: II y a une chose qu'on me rappelle. C'est que la
très grande majorité des contrats vont être donnés
d'ici quelques mois. Il y en a très peu qui seront donnés dans
douze mois, parce que dans douze mois, de toute façon, on sera une
semaine avant les Olympiques.
M. Léger: II faut quand même penser que c'est en
dollars de juin I975 que cela va être donné.
M. Lalonde: C'est en dollars de juin ou juillet ou août
I975...
M. Léger: C'est cela.
M. Lalonde: ... moins en dollars de mars I976.
M. Léger: Tous ceux-là sont en dollars de juin,
ceux qu'on a devant nous autres.
M. Lalonde: Oui, cela a tout été transposé
en dollars de juin.
M. Léger: On peut quand même dire qu'on est
très conservateur en gardant les $15 millions qui sont là.
M. Lalonde: Cela me semble réaliste.
M. Léger: Si on résumait la page comme cela en
gardant les $15 millions comme réalistes et qu'on additionne cette page,
M. le Président, avec les rajouts qu'on a apportés, on pourrait
dire que le stade, mât, piscine, $375 millions. Il y a les $14 millions
ici de contingence qu'on a de la difficulté à accepter comme $14
millions, mais on l'admet que...
M, Lalonde: Vous l'admettez.
M. Léger: ... ces $14 millions ne sont pas suffisants. Je
veux dire qu'on n'a pas de chiffre pour corriger cela, mais c'est avec un gros
point d'interrogation à côté des $14 millions, plus les
$102 millions des parcs, des excavations...
M. Lalonde: Aérodrome, etc.
M. Léger:... intérieures du parc, $102 millions,
dans la troisième colonne qui part du centre Claude-Robillard aller
jusqu'à l'autre parc, il faut y ajouter les
$2,200,000ducentreClaude-Robillard, ce qui ferait $97 millions. Si on garde les
$15 millions de l'inflation et qu'au financement on met le montant qui nous
aété donné hier des $23 millions plutôt que des $10
millions, nous arrivons avec un total minimum...
M. Lalonde: Vous offrez $23 millions comme... M. Léger:
Au financement, écoutez... M. Lalonde: En vous appuyant sur
le...
M. Charron: Le directeur du service des finances de la ville de
Montréal.
M. Léger: Le directeur des finances. M. Charron: II
est encore là.
M. Léger: II est encore là. Ce qui ferait un grand
total de $612 millions plutôt que de $597 millions. Je pense qu'à
$612 millions, on est très modeste.
M. Lalonde: Oui.
M. Roy: $619 millions, je m'excuse auprès de mon
collègue...
M. Léger: Pardon.
M. Roy: ... mais cela doit faire $619 millions.
M. Léger: J'arrive à $612 millions, pouvez-vous
corriger cela? $375 millions pour le stade, $102 millions pour l'autre colonne
du vélodrome à l'excavation, $97 millions pour la deuxième
colonne, 895...
M. Roy: D'accord.
M. Léger: ... plus $38 millions, en mettant $15 millions
d'inflation et $23 millions de financement, ce qui fait un total,
d'après moi, de $612 millions.
M. Roy: $612 millions, d'accord.
M. Léger: Alors, $612 millions, je ne sais pas si la
commission serait d'accord avec les chiffres.
M. Lalonde: Tantôt, j'ai fait des projections à
même les documents de la ville de Montréal. Peut-être que
les représentants de la ville pourraient nous dire s'ils sont d'accord
ou non. Est-ce qu'il y aurait à peu près $60 millions de contrats
à donner sur les projets autres que le parc olympique?
M. Léger: M. Phaneuf.
M. Bouchard : A Claude-Robillard, on aurait à
peu près $20 millions y compris le centre Maisonneuve qui n'est
pas encore accordé. Tout le reste est terminé.
M. Charron: Tout le reste est quoi, dites-vous?
M. Bouchard: Les contrats sont accordés à tous les
sites, excepté une partie de Claude-Robillard, un peu moins de $20
millions, y compris le centre Maisonneuve qui n'est pas accordé non
plus.
M. Charron: Comme cela, M. Bouchard, vous contestez...
M. Lalonde: Les $60 millions qui étaient là le 31
mai, de toute façon. Alors, il y a eu des contrats accordés en
juin.
M. Bouchard: Pour aller à $25 millions au maximum.
M. Charron: Ce qui reste de contrats à accorder, si on
prend le tableau, de "vélodrome" jusqu'à "autres parcs".
M. Bouchard: Excepté le parc olympique.
M. Charron: D'accord, c'est ce que je dis. Je prends le
tableau.
M. Léger: Tantôt, vous avez dit que pour le centre
Claude-Robillard il y avait à peu près 30% des contrats
accordés.
M. Phaneuf (Claude): Remarquez que dans le vélodrome, si
vous voulez en parler, les 30% des autres contrats, on en a tenu compte dans
les $375 millions. M. Lamarre l'a dit hier. Mais si vous voulez ajouter le
vélodrome aux chiffres que donne M. Bouchard, on n'a même pas $1
million de contrats qui restent à donner. Ce sont des graphistes, des
affaires comme cela.
M. Lalonde: Alors, à peu près tout a
été donné pour le vélodrome.
M. Bouchard: Je voudrais répondre à une apparente
contradiction entre ce que M. Boudreault a dit tout à l'heure, qu'il y
avait à peu près 30% des contrats d'accordés, mais en
nombre et non en montants. D'accord?
M. Lalonde: Ah bon!
M. Léger: M. le Président, on va garder les $15
millions.
M. Lalonde: Les $15 millions apparaissent d'autant plus
sécuritaires.
M. Léger: C'est cela. Est-ce que la commission...
M. Lalonde: On a peut-être un peu exagéré.
Enfin, on peut...
M. Léger: Disons que c'est mieux d'exagérer
aujourd'hui que plus tard.
M. Lalonde: Oui.
M. Léger: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
être d'accord sur les $612 millions? $375 millions pour le stade?
Le Président (M. Gratton): Est-ce qu'il y a un consensus
de la commission?
M. Lalonde: Ce n'est pas un accord.
M. Léger: Ce n'est pas un accord, mais est-ce qu'on peut
dire qu'on voit les chiffres...
M. Lalonde: Cela semble plus réaliste que les
prévisions qui nous ont été soumises. Et je serais d'avis
pour ma part je ne sais pas ce que les autres membres de la commission
en pensent de les modifier pour les fins de nos travaux.
M. Roy: Je pense que, si on se base sur les informations que nous
avons obtenues, nous arrivons effectivement au montant que vous venez de
mentionner de $612 millions.
Le Président (M. Gratton): La commission est donc d'avis
que le prix de $597 millions devait être révisé, en
fonction de ce qui a été dit, à $612 millions.
Des Voix: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Je pense bien que ce ne sont
pas les compagnies prêteuses qui vont s'en soucier trop, mais de toute
façon.
M. Lalonde: Non.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que ceci complète
l'examen des installations de la ville de Montréal?
M. Léger: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Si oui, j'inviterais la
commission à se pencher maintenant sur les installations du COJO.
M. Lalonde: On peut commencer le COJO tout de suite.
M. Léger: On est mieux de commencer tout de suite, M. le
Président, parce qu'il faut accélérer les travaux. Je suis
d'accord qu'on aille jusqu'à une heure.
Le Président (M. Gratton): C'est ce que je pensais.
Allons-y.
Installations du COJO
M. Rousseau: La commission se rappelle qu'à
la première réunion nous avons dit qu'une partie des
installations avait été prise par le COJO l'été
dernier, en 1974. La division des installations a été faite en
listes A, B et Kingston. Nous voulons discuter avec vous cet après-midi
de la liste B qui est dans l'annexe 2 du rapport que nous avons
déposé hier.
Vous avez installations olympiques, lieu, groupe B, estimation des
coûts, engagement au 30 juin 1975, échéancier de
réalisation et Kingston. Si vous voulez tourner de l'autre
côté, vous avez: installations olympiques, estimation des
coûts, lieu, groupe B. Lieu de compétition, $15,085,000, le 24
août 1974, maintenant passé à $16,364,000.
Le Président (M. Gratton): Si vous voulez m'excuser,
étant donné que vous avez déposé ce rapport hier,
la plupart des membres de la commission, sinon tous, ont eu le temps de le
consulter. On pourrait peut-être immédiatement procéder aux
questions des membres de la commission, si vous le permettez.
M. Rousseau: Très bien.
Le Président (M. Gratton): Le ministre d'Etat au Conseil
exécutif.
M. Lalonde: Seulement une question. Votre sommaire qui totalise,
pour le 30 juin 1975, $23,445,000, ne semble pas s'accorder avec le chapitre 4
de votre document. Il y a deux grandes feuilles, je me réfère
à la deuxième où on dit: Sommaire des dépenses
d'installation et d'opération, il faut modifier pour la ville de
Montréal. Le COJO, vous demeurez à $22,600,000 au lieu de
$23,445,000. Est-ce seulement une erreur?
M. Rousseau: M. le Président, je vais demander à M.
Guay et à M. Saint-Pierre qui sont chargés de la construction, de
répondre aux questions.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, la
différence entre les deux est que le premier montant de $22,600,000, qui
est gardé à la récapitulation des coûts, est le
montant du budget qui a été approuvé pour l'année
financière courante au dernier conseil d'administration. Le
deuxième montant, $23,400,000 est une tendance qui, si on acceptait
toutes les demandes qui sont faites par les services usagers de ces mêmes
constructions, nous indiquerait qu'on pourrait aller jusqu'à
$23,400,000. Nous avons préféré indiquer cette tendance et
garder aux états budgétaires le montant tel
qu'approuvé.
M. Lalonde: Autrement dit, la décision du conseil
d'administration est de refuser les demandes, les tendances.
M. Saint-Pierre (Simon): Elles n'ont pas été
présentées dans le temps. Alors, la décision du conseil
d'administration était d'accepter les budgets et spécifications,
tel que proposé dans le temps, à $22,600,000. Depuis lors,
d'autres demandes sont là et indiqueraient une tendance, mais elles
n'ont pas été encore présentées au conseil
d'administration.
M. Lalonde: Merci.
M. Léger: M. le Président, je voudrais demander, en
regardant les dépenses prévues au budget de fonctionnement, avant
de parler des immobilisations... Ah! vous êtes dans les immobilisations,
excusez. Allez-y.
M. Lalonde: D'une façon générale, M. le
Président, est-ce que l'échéancier de ces immobilisations
vous semble réalisable? Je pose la question parce qu'il semble qu'il y a
plusieurs sites où vous allez intervenir seulement à la
dernière minute, dans les dernières semaines ou dans les derniers
mois avant les jeux.
Je comprends que c'est à cause de contraintes, autrement dit, ces
lieux ne vous sont pas disponibles maintenant. Mais est-ce que vous croyez que
vous êtes en mesure de faire ces changements, ces installations, par
exemple, au Forum, à temps pour les jeux?
M. Guay (Michel): Oui, nous croyons pouvoir réaliser ces
modifications et adaptations tel que prévu. Nous étudions
différents processus de préfabrication pour pouvoir
préparer au maximum des éléments, des sous-ensembles, de
façon à pouvoir procéder à l'assemblage de ces
sous-ensembles, une fois que les lieux pourront être à notre
disposition.
Si on prend la question du Forum en particulier, si jamais le club de
hockey Canadien se rend en finale de la coupe Stanley, il est possible que la
dernière joute ait lieu le 18 mai I976, donc, cela nous est impossible
de prendre possession de l'endroit avant cette date.
De plus, nous devons fermer pratiquement la rue Closse qui est adjacente
au Forum, pour y construire un bâtiment temporaire. Là aussi les
différents services de la ville de Montréal ne sont pas
prêts, et c'est compréhensible aussi, nous donner la permission de
fermer cette rue tôt durant l'année I976. Donc, nous devons faire
de la préfabrication.
M. Lalonde: J'aurais une question additionnelle, mais le
Président aurait peut-être quelques mots à adresser...
Le Président (M. Gratton): Après consultation, je
pense qu'on peut libérer les représentants de la ville de
Montréal. Au nom de la commission, je les remercie pour leur excellente
collaboration.
M. Lalonde: M. le Président, si vous me permettez, est-ce
que tous les arrangements, toutes les ententes, sont faites avec les
propriétaires de ces différents sites, pour tout d'abord, vous
les rendre disponibles et, deuxièmement, accepter le genre de travaux
d'aménagement que vous devez faire sur les lieux?
M. Guay: La réponse générale est oui,
mais
les ententes ne sont pas toutes signées. Il y a des projets, des
protocoles d'entente existant avec chacun des propriétaires; des plans,
soit préliminaires ou de construction, selon l'état de nos
travaux, ont été présentés et discutés avec
les propriétaires. Il n'y a pas de doute que les propriétaires
exigent, comme termes dans tous les contrats, que nous soumettions à
leur approbation, tous nos projets de modification.
M. Lalonde: Mais vous ne prévoyez pas de difficulté
avec l'un ou l'autre de ces sites, soit pour avoir le site en
disponibilité ou pour avoir la liberté de faire les
aménagements que vous désirez?
M. Guay: Non, on ne prévoit pas de difficulté.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Saint-Jacques.
M. Charron: D'abord une question, parce que j'ai de la
misère à me retrouver dans mes papiers. En janvier, quand on
s'est rencontré, vous aviez fixé à quel montant l'ensemble
des lieux de compétition, sous la juridiction du COJO?
M. Guay: Le budget global a toujours été de l'ordre
de $22,600,000. Chaque mois, nous avons des révisions, en tenant compte
des nouvelles informations ou du fait que nous avons progressé dans
l'élaboration des plans.
D'un mois à l'autre il y a quelques variations. Comme M.
Saint-Pierre l'expliquait, nous sommes, à ce moment-ci, sur une tendance
qui indique $23,400,000, mais le budget approuvé est de $22,600,000.
Donc, jusqu'à présent, nous prévoyons être capables
de réaliser nos objectifs à l'intérieur des $22,600,000,
mais nous prévoyons les réaliser. Pour pouvoir dépenser
plus, nous devrons présenter au conseil d'administration du COJO des
demandes additionnelles, afin que des montants nous soient octroyés.
M. Léger: Est-ce que vous incluiiez dans cela les lieux
d'entraînement? Les chiffres que j'ai ici c'étaient $12 millions,
du Forum à aller jusqu'au parc Landsdowne, $4 millions pour Kingston, et
$10 millions pour les lieux d'entraînement divers, ce qui aurait fait $26
millions pour votre projet de janvier. Est-ce parce que vous n'avez pas inclus
les lieux d'entraînement, au montant de $4,300,000?
M. Guay: Le seul élément qui n'est pas inclus, ici
c'est Kingston.
M. Léger: C'est pour cela, alors cela ferait $26 millions
avec Kingston?
M. Guay: C'est cela. On parlera de Kingston après, si vous
permettez.
M. Charron: M. le Président, maintenant que cette
information est donnée, j'aimerais revenir au détail des
estimations et des coûts variés, non pas pour les prendre un par
un, sans cela on n'en sor- tira jamais, et me rendre immédiatement
à la fin de la liste du groupe B. On remarque, entre le budget du 24
août 1974 et l'estimé du 30 juin, au chapitre des contingences et
de l'inflation, qu'il y a une modification sensible. Vous avez diminué
du tiers ce que vous aviez prévu au chapitre de la contingence, et du
tiers également, ou même plus peut-être, au chapitre de
l'inflation, ce qui constitue une diminution sensible. Pourquoi et à
partir de quelles données?
M. Guay: Les éléments contingences sont là
pour tenir compte des imprécisions de notre connaissance d'un projet ou
des travaux à réaliser, en fonction d'une date donnée.
A mesure que nous progressons dans un projet, nous le connaissons mieux
et notre assurance, quant à l'évaluation des travaux à
réaliser, s'améliore, et automatiquement nous pouvons nous
permettre de réduire les contingences.
Deuxièmement, les contingences aussi, une fois que les contrats
sont octroyés, sont connues de façon très précise,
et à ce moment-là aussi nous pouvons réduire le montant
prévu aux contingences, une fois que les contrats sont
octroyés.
Dans les engagements, dans les quelques pages qui suivent, vous pouvez
vous rendre compte que des travaux pour plus de $5,400,000 ont
été réalisés depuis janvier.
M. Lalonde: A même les $22 millions...
M. Guay: A même les $22 millions. Donc, automatiquement,
nos contingences, reliées à ces projets et à chacun des
contrats, on peut les évaluer de façon très précise
et les enlever ou les absorber, parce que si un contrat vient de coûter
10% de plus que notre estimation à nous, nous allons chercher ces 10%
dans les contingences.
M. Charron: D'accord!
M. Lalonde: Quelle est la proportion des contrats qui ont
été donnés sur les $22 millions?
M. Guay: Sur les travaux à réaliser, la proportion
qui a été donnée et qui est pratiquement toute
réalisée à la date d'aujourd'hui, c'est 40% des travaux
que nous devons réaliser.
M. Lalonde: Dont les contrats sont accordés? M. Guay:
Sont accordés.
M. Lalonde: Bon! Alors, il reste seulement 60% sur $22
millions...
M. Guay: C'est ça.
M. Lalonde: ... à accorder.
M. Charron: Est-ce que c'est ça qui explique la diminution
au chapitre de l'inflation?
M. Guay: Oui, c'est ça aussi, et l'inflation a
été
calculée au tout début. Nous avons gardé le
même facteur depuis ce temps, de I 1/2% par mois sur les projets. Donc,
lorsque nous avons un contrat forfaitaire, même si les travaux se
réalisent 18 mois après la date de la signature, on n'a pas
calculé originellement une inflation, parce que cela ne s'applique
pas...
M. Charron: D'accord!
M. Guay: ...c'est appliqué sur les autres, et en fonction
de la date où on anticipait la réalisation des travaux. Avec
l'expérience que nous avons gagnée au cours des derniers mois,
nous allons effectivement tout faire pour réaliser, avant les neiges cet
hiver, tous travaux de construction qui peuvent être effectivement
réalisés cette année...
M. Charron: D'accord!
M. Guay: ... pour diminuer l'effort de l'an prochain, et aussi
pour obtenir de meilleurs prix. Nous avons constaté que lorsque les
entrepreneurs, et quel que soit le nombre, se rendent compte que nous sommes
coincés, il nous en coûte deux et trois fois la valeur
réelle des travaux à exécuter.
M. Lalonde: Maintenant, on a posé beaucoup de questions au
sujet des raisons de l'augmentation des contrats, parce que c'était
à peu près le scénario que nous avions. J'en vois un, ici,
au Forum de Montréal, de $1,600,000 à $1,023,000. C'est une
diminution. Est-ce qu'on peut vous demander pourquoi?
M. Guay: Oui. C'est une meilleure connaissance des travaux
à réaliser, et les options retenues pour la réalisation
des travaux futurs, donc, le style de bâtiments temporaires que nous
avions prévus a pu être modifié et nous permettre de
réduire nos coûts à cet endroit pour pouvoir avoir un peu
plus de flexibilité sur d'autres projets où on ne pouvait pas
changer la méthode et il fallait y mettre plus de fonds.
M. Roy: Pouvez-vous nous donner les mêmes explications
concernant le stade Molson, par exemple, mais dans le sens inverse parce que
là, il y avait quand même $805,000 de prévus au budget du
24 août 1974 alors qu'il vous faut maintenant $1,344,000?
M. Guay: Oui. Une grande partie de la différence au stade
Molson est due au gazon synthétique, comme vous pouvez le
réaliser. Nos appels d'offres ont été faits en janvier
avec réception des réponses en février et, à cause
de la crise du pétrole en 1974, avec toutes ses conséquences,
comme c'est un matériel synthétique, le prix a augmenté de
30% le pied carré. Nos travaux d'asphaltage ont augmenté aussi.
Donc, tous ces aspects ont été mieux connus. De plus, c'est
réalisé aujourd'hui à McGill. A McGill, nous avons
dépensé, jusqu'à présent, $1,012,000.
M. Lalonde: Pouvez-vous nous décrire l'orga- nisation des
installations temporaires à l'intérieur du COJO? Est-ce fait par
un service du COJO ou empruntez-vous les services d'une firme
extérieure?
M. Guay: Nous avons une équipe qui est composée
d'employés salariés du COJO, le groupe des professionnels et
celui du personnel de soutien, technique et administratif. C'est
complété par la présence d'une équipe assez
considérable de la firme de consultants CAIM. Cette firme de consultants
a à peu près trente personnes qui travaillent à temps
plein avec nos propres employés. De ce groupe, une vingtaine sont des
professionnels, architectes, ingénieurs et directeurs de travaux, le
reste étant du personnel de soutien technique et administratif de leur
côté aussi.
Le Président (M. Gratton): Dernière question. Le
député de Lafontaine.
M. Léger: Je voulais simplement faire une comparaison
entre les évaluations que le COJO avait faites et celles de
Montréal. On a peut-être moins de questions sur les
immobilisations sous la responsabilité du COJO... Remarquez quand
même qu'il y avait beaucoup plus de prévisions dans le budget du
COJO concernant les facteurs d'inflation et les facteurs d'imprévus que
dans celui de la ville de Montréal.
C'est pour cela que votre prévision des dépenses
d'immobilisation est plus réaliste que celle de la ville de
Montréal. Pour nous, cela nous permet d'avoir à poser un peu
moins de questions dans le domaine des augmentations puisqu'il n'y a pas
tellement plus d'augmentations dans le domaine des immobilisations.
M. Lalonde: Ce sont tous des petits projets. M. Léger:
Ce sont des petits projets. M. Lalonde: Moins susceptibles de...
M. Léger: Cela voudrait dire que la ville de
Montréal aurait dû prévoir beaucoup plus, étant
donné que c'était beaucoup plus gros.
Le Président (M. Gratton): Donc, messieurs, ceci... Oui,
M. Saint-Pierre, brièvement, s'il vous plaît.
M. Saint-Pierre (Simon): Brièvement. Cet
après-midi, on verra l'ensemble du budget. J'aimerais simplement
mentionner ici qu'à l'article "construction", pour les installations de
Kingston, ont voit des montants de l'ordre de $4 millions et, dans l'ensemble,
de $6 millions. Il ne faudra pas se surprendre cet après-midi, car les
montants de constructions sont strictement pour les constructions des
bâtiments et non pas pour les travaux de dragage et de jetées qui
sont bâties. Je voulais simplement qu'il n'y ait pas de surprise.
Le Président (M.Gratton): Merci. Ceci, je
pense, complète l'étude des installations du COJO. Nous
pourrons reprendre, cet après-midi, en attaquant la question du village
olympique.
La commission suspend ses travaux jusqu'à cet après-midi,
quinze heures.
(Séance suspendue à 13 h 2)
Reprise de la séance à 15 h 11
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Au moment de la suspension ce matin, je pense que la commission
était d'accord pour procéder à l'examen de l'article 3 du
rapport du COJO, soit le village olympique. Est-ce que cela va toujours?
M. Lalonde: Si cela vous va, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre d'Etat au
Conseil exécutif.
Village olympique
M. Lalonde: M. le Président, j'aimerais que les
représentants de COJO fassent le point, à la commission, sur les
développements qui sont survenus dans la question du village depuis la
dernière séance en janvier, de la commission parlementaire. Vous
vous souviendrez qu'à cette commission parlementaire, au cours des
séances, la commission avait participé à des
négociations entre le COJO et la compagnie des Terrasses Zarolega Inc.
pour améliorer la position du COJO relativement à ses engagements
à propos du village olympique. La commission avait
généralement le sentiment que le COJO a fait un contrat
peut-être un peu à la course et qu'il y avait lieu de tenir compte
du fait que l'argent, en grande partie investi dans le village par le COJO, est
quand même un fonds public, directement ou indirectement, et qu'il y
avait lieu d'améliorer la position du COJO dans ce contrat. Il y avait
donc eu des négociations, une lettre d'intention avait été
signée, suivie de négociations entre les conseillers juridiques
de COJO et de Zarolega. Dans ce déroulement, il faut aussi tenir
compte...
M. le Président, je voudrais que COJO nous décrive de
quelle façon a été faite la nomination d'un mandataire
coordonnateur relativement à la construction du village, d'un rapport
qu'il a fait et de négociations ultérieures qui ont eu lieu
jusqu'à tout récemment.
M. Rousseau: M. le Président, nous avons quitté la
première session parlementaire avec la lettre d'intention pour changer
le contrat. Les négociations ont continué et nous nous sommes
aperçu, pendant les négociations, que les coûts qui
étaient, si vous vous rappelez bien, de $49 millions, continuaient
à monter. Pendant ce temps, les négociations se faisaient pour
essayer d'entrer cette fameuse lettre dans un contrat nouveau.
Entre-temps, sachant que les coûts semblaient vouloir monter, les
gens du CCJO nous ont avertis que c'était dangereux et qu'il fallait que
nous renforcions le COJO, du côté du contrôle du village.
C'est à ce moment qu'on nous a suggéré l'idée d'un
mandataire coordonnateur. Nous n'avions pas ce qu'il nous fallait, en dedans du
COJO, du côté de la construction ou du côté juri-
dique pour avoir vraiment un contrôle de tous les jours de ce qui
se passait au village.
Nous avions aussi beaucoup de difficultés avec chaque contrat, et
personne n'était vraiment dans une position pour le faire au COJO. C'est
à ce moment que nous avons décidé d'avoir un mandataire
coordonnateur. Après avoir étudié les offres de plusieurs
firmes, nous nous sommes arrêtés sur la firme Hanscomb Roy. M. Roy
est ici.
Depuis, je dois dire que chaque contrat a été
étudié par des gens qui savent exactement ce que c'est.
Malgré qu'il y ait toujours des coûts quand vous nommez un
conseiller, surtout un mandataire coordonnateur, je crois que le fait que nous
l'ayons nommé a non seulement coupé les coûts, mais ce
conseiller a bien gagné ce que nous lui paierons. Sur ce, je vais
laisser maintenant la parole à M. Saint-Pierre.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, les mandats
étaient assez précis, lors de la dernière session de la
commission parlementaire, au sujet des Jeux olympiques. Comme le disait M. le
commissaire, nous vous avions présenté une lettre d'intention,
qui était un projet de contrat, pour réviser certaines conditions
du contrat.
Les objectifs principaux de révision du contrat étaient de
limiter la perte sèche du COJO dans le cas de la construction du village
olympique et faisaient suite à des circonstances bien précises,
entre autres à une évaluation dans le temps, en février
dernier, du coût total du projet, qu'on avait évalué
à quelque $50 millions, ou plus précisément
$49,973,300.
On vient de vous distribuer une feuille qui récapitule assez bien
les estimations de la commission parlementaire et, par la suite, dans les
circonstances qui viennent de vous être expliquées, l'estimation
qui nous a été présentée par la firme Hanscomb
Roy.
M. Lalonde: Excusez-moi, M. Saint-Pierre. Vous
référez-vous à une feuille que nous aurions dû
recevoir maintenant?
M. Saint-Pierre (Simon): On vous la donne maintenant.
M. Lalonde: On nous la donne.
M. Léger: Est-ce que vous pourriez nous dire si, au moment
où on se parle, il y a une signature définitive sur le projet de
contrat qu'on a devant nous? Est-ce qu'il y a une lettre d'intention
signée comme quoi ce projet est définitif, ou est-ce qu'il y a
une approbation définitive de Zarolega?
M. Saint-Pierre (Simon): J'allais justement continuer dans ce
sens-là, M. le Président. Si je peux me permettre de donner les
circonstances qui ont entouré la transaction et les négociations
avec Zarolega dans les derniers mois, à la suite de l'estimation qui
nous a été fournie par la maison Hanscomb Roy, le projet a
été référé au conseil d'administration et
les conditions de la lettre d'en- tente, telle qu'elle avait été
déposée ici, à la commission parlementaire, en
février dernier.
Cependant, il était assez évident, sans plus d'analyse, de
constater que les circonstances avaient déjà changé depuis
février et que, maintenant, on avait une certitude morale de voir le
coût total du projet dans l'ordre de $74 millions plutôt que de $50
millions, tel qu'il avait été déposé ici par les
différentes firmes d'ingénieurs.
Fort de ces circonstances et de ces critères, le conseil
d'administration a autorisé la réouverture des
négociations, non seulement pour compléter et ratifier le contrat
tel qu'on l'avait déposé ici par la lettre d'intention, mais
plutôt pour être plus sévère du côté de
COJO, afin de limiter cette perte sèche et limiter aussi les honoraires
qui sont versés à Zarolega.
Ce comité s'est mis en branle, à la demande du conseil
d'administration et a ouvert de nouvelles négociations avec la firme
Zarolega, avec le consentement du CCJO. Les membres du CCJO ont
été au courant et ont été présents à
la plupart de ces séances de négociations. Un projet nous a
été soumis la semaine dernière, qui tient compte des
conditions de base du contrat signé en novembre, qui tient compte, comme
un minimum, des conditions que vous nous aviez imposées ou que vous nous
aviez conseillé de suivre en février dernier, et, enfin, des
garanties additionnelles que nous avons voulu incorporer au contrat, compte
tenu que la nouvelle estimation était de $74 millions plutôt que
de $50 millions.
Alors, vous avez, dans le manuel gris qu'on vous a passé,
à l'article 3, copie de la traduction non officielle du texte d'une
lettre d'intention qui a été écrite par les parties en
cause et qui, normalement, devrait être signée par Les Terrasses
Zarolega à l'intention du COJO. Cette lettre est suivie d'un memorandum
qui identifie les dépenses diverses encourues jusqu'à maintenant,
qui devraient être réglées en même temps que la
signature de ce contrat.
A l'heure actuelle, ce nouveau projet d'entente que l'on qualifierait de
final, a été soumis et approuvé par le conseil
d'administration à sa dernière réunion, samedi
passé. Il est soumis cette semaine aux autorités du CCJO. Avec
l'approbation de tous et l'approbation de la commission parlementaire
ici aujourd'hui nous serions en mesure de signer la nouvelle entente
dans les termes dont nous discuterons plus tard.
Pour ce qui est de la signature, étant donné qu'il fallait
l'approbation de toutes les parties en cause, Les Terrasses Zarolega n'ont pas
signé comme tel le projet, mais nous ont fait parvenir un
télégramme adressé à Simon Saint-Pierre, COJO, avec
copie du même télégramme à M. Harold Gordon, avocat
qui a négocié pour nous dans la cause. Le
télégramme dit: "This is to confirm that COJO and ourselves have
agreed to amendments to our agreements and that we are ready to sign the new
agreement as soon as our respective attorneys have completed the drafting".
Notre intention est de vous soumettre, par le présent document
le document gris que nous
vous avons donné hier ce projet de contrat, et avec votre
approbation et celle du CCJO, de compléter la signature des formules en
cause.
M. Léger: Voulez-vous dire par là que vous
êtes rendus, à ce stade-ci, je ne parle pas du contenu du contrat,
à la signature, soit au même point que nous en étions en
janvier 1975, où, aussi, à ce moment-là, il y avait eu une
lettre d'intention de Les Terrasses Zarolega, disant que: "Les
négociations qui ont eu lieu en fin de semaine, nous sommes d'accord
pour les signer". A ce moment-là, il fallait traduire, en des termes
légaux, l'entente qui avait été négociée.
Donc, vous en êtes encore rendus au même point en ce sens qu'il
faut maintenant reproduire, en termes légaux, le contenu de ce projet de
contrat.
M. Lalonde: Ce n'est pas sur le même point, mais c'est un
point semblable.
M. Léger: Ce n'est pas le même contenu mais je veux
dire que ce n'est pas signé comme tel encore.
M. Saint-Pierre (Simon): C'est exact, M. le Président, et
j'aimerais répéter que la seule raison pour laquelle nous ne
l'avons pas signé, c'est que, après la dernière
séance de la commission parlementaire, on nous a présenté
des estimations de $74 millions plutôt que de $50 millions, et ce
même contrat, on ne voulait pas le signer justement pour garantir au
moins nos frais d'honoraires sur une base de $50 millions plutôt que de
$75 millions, c'est-à-dire à contrat ouvert.
M. Léger: Maintenant, actuellement, c'est plutôt une
opinion que je vous demande, comme il n'y a rien de signé comme tel,
quel est le contrat qui fonctionnerait s'il fallait qu'il n'y ait pas de
signature? Est-ce le contrat quasi signé en janvier? Est-ce le contrat
signé les quelques jours avant votre visite à Lausanne? Est-ce
celui-là qui est en vigueur?
M. Saint-Pierre (Simon): Aujourd'hui, ce serait le contrat
signé à Vienne en novembre, compte tenu des amendements qu'on a
acceptés de part et d'autre à la dernière commission
parlementaire.
M. Lalonde: Dans la même veine, naturellement, je constate
que c'est un avis juridique que je vous demande. Cette lettre de Zarolega de
février ou fin de janvier, qui donnait suite aux négociations,
devait être traduite dans des contrats, dans des termes légaux, et
cette traduction, quand même, constitue aussi une certaine
négociation et peut être interrompue si on ne s'entend pas sur
cette traduction en termes légaux.
Est-ce que vous vous étiez entendus pour un contrat final, qui
n'a pas été signé, d'après ce que je comprends,
entre Zarolega et le COJO, pour donner suite à la lettre d'intention?
Est-ce que vous vous étiez entendus complètement?
M. Gordon: II y a deux ou trois points sur lesquels nous ne nous
sommes pas entendus, mais ce sont de petits points. Cela ne fait aucune
différence en principe jusqu'à maintenant. Tous les...
M. Lalonde: Vous êtes M. Gordon, avocat du COJO?
M. Léger: Si on regarde le premier contrat qui a
été signé et qui a quand même, actuellement, force
de loi tant que le prochain ne sera pas signé, est-ce ...
M. Lalonde: Excusez-moi, M. le Président, mais je pense
que le COJO a dit qu'il était en vigueur, compte tenu des amendements de
la lettre d'intention.
M. Léger: Oui, mais c'est quand même le
même... On est dans la même situation je ne parle pas du
contenu au niveau d'un geste légal posé par les deux
parties du contrat, le COJO et Zarolega. Tant qu'il n'y aura pas une
rédaction légale d'un texte sur lequel les deux vont signer, on
est encore... Même s'il y a des lettres d'intention de signées de
telle façon, ce n'est pas encore fait.
M. Lalonde: Non, mais...
M. Léger: On vit quand même avec l'autre
contrat.
M. Lalonde: Avec le premier contrat. C'est encore là un
avis qu'on pourrait demander, un avis juridique, aux avocats du COJO.
Est-ce que la position juridique du COJO est telle que décrite
dans le contrat originel, amendée par la lettre d'intention.
M. Gordon: Oui et aussi, je peux dire que, à la date du 10
juillet, les honoraires de Zarolega ont été versés selon
la manière décrite à la clause 1, numéro 3, que
vous avez. On a effectué onze paiements égaux.
M. Lalonde: Si je comprends bien, en juillet, vous avez
payé des honoraires de la manière décrite dans le contrat
originel, amendé par ce projet de lettre d'intention.
M. Gordon: C'est exact.
M. Lalonde: Autrement dit, déjà les parties se sont
conformées.
M. Gordon: Exactement.
M. Léger: Cela a-t-il été accepté par
Zarolega?
M. Saint-Pierre (Simon): II y a le télégramme que
je viens de lire, il y a un instant, qui acceptait l'intention des deux
parties.
M. Lalonde: Mais cela n'a pas été formelle-
ment accepté par le COJO qui attend l'accord du CCJO?
M. Saint-Pierre (Simon): Du CCJO et on voulait aussi
présenter ce projet de contrat à la commission parlementaire,
étant donné le mandat que vous nous aviez donné, lors de
la dernière commission parlementaire, en février.
M. Léger: J'aurais seulement une question assez importante
à clarifier à ce stade-ci. Est-il exact que lors de la
première négociation du contrat, le premier contrat entre
Zarolega et le COJO, celui qui représentait le conseil d'administration
du COJO dans la négociation avec Zarolega était M. Paul
Desrochers?
M. Saint-Pierre (Simon): Quand vous parlez de la première,
est-ce qu'on peut...
M. Léger: Celle dans le temps de Lausanne.
M. Rousseau: Quand nous avons pris le village, les
négociations se sont faites entre Zarolega et le COJO, entre M.
Saint-Pierre, M. Dubois et moi-même.
M. Léger: A quel moment précis M. Desrochers a-t-il
été le représentant du COJO dans les
négociations?
M. Rousseau: Dans les deuxièmes négociations.
M. Léger: C'était à quelle date?
M. Rousseau: Enfin, dans les troisièmes
négociations, les dernières du dernier moment, depuis un
mois.
M. Léger: Actuellement? Celui qui se termine par le projet
qu'on a ici.
M. Rousseau: Voilà. Exactement parce qu'en avril ou en
mai, le conseil avait un peu de difficultés avec ce contrat et a
demandé à un sous-comité du conseil de réexaminer
le tout et d'essayer de renégocier le tout. A ce comité,
étaient le maire Drapeau, M. Desrochers, M. Guay, M. Morin, le CCJO et
M. Gordon avec M. Saint-Pierre.
M. Lalonde: Est-ce que je peux ajouter, M. le Président,
que lorsque le prix de $74 millions a été porté à
votre connaissance, vous nous avez consultés et qu'à ce moment
j'avais convoqué le président de Zarolega et lui avais fortement
conseillé, en d'autres termes, de renégocier, de s'asseoir avec
le COJO pour renégocier un contrat parce que le sentiment que j'avais,
c'était que la commission parlementaire avait été en
quelque sorte peut-être pas d'une façon volontaire
trompée.
M. Rousseau: Je ne crois pas qu'on puisse dire trompée. Je
dois dire que vraiment les chiffres avaient une manière d'augmenter
à une vitesse qu'on ne comprenait plus. Si vous vous rappelez bien,
à la dernière commission parlementaire, une des firmes avait dit
$70 millions et tout le monde s'était opposé, y compris
moi-même. Ce qui est arrivé, c'est que justement, le jour
où vous avez demandé à M. Zappia, de Zarolega, de se
présenter, le tout a changé. L'atmosphère, le climat a
changé tout de suite. Ils ont senti qu'ils ne pouvaient plus seulement
marcher par l'ancien contrat et même la lettre d'intention. C'est
à ce moment qu'ils se sont assis à la table avec nous et ont
commencé à négocier sérieusement.
M. Léger: Pour la bâtisse du village, on est rendu
à peu près au douzième étage, alors il était
grand temps que le contrat soit signé. Quant au contrat qu'on a
actuellement on parlera du contenu tantôt combien de temps
pensez-vous que cela va prendre pour coucher sur papier le texte légal
qui correspond aux intentions qu'il y a dans le projet de contrat?
M. Rousseau: M. Gordon.
M. Gordon: Quelques semaines, au plus un mois.
M. Léger: Cela veut dire si on reproduit ce texte tel
quel, que dans quelques semaines il est bien rédigé, de
façon que les deux parties signent. Le COJO étant lié par
le CCJO, est-ce que Zarolega est liée par son télégramme,
d'après vous, au contenu de cela?
M. Rousseau: C'est ce que nous comprenons. Légalement, je
crois que oui. Mais, enfin, les...
M. Gordon: C'est l'accord entre...
M. Rousseau: C'est plutôt moral jusqu'au moment où
nous aurons un contrat à signer. Je crois que Zarolega comprend
très bien que c'est ce que nous voulons et c'est ce qu'elle veut
maintenant. Je ne crois pas qu'il y ait de difficulté. Maintenant que
nous avons devant vous ce télex qui confirme son intention et notre
intention, je crois que cela devient très public et qu'il serait
très difficile de faire marche arrière.
M. Lalonde: Est-ce qu'il y aurait moyen maintenant, à
moins que vous ayez d'autres questions sur la forme...
M. Léger: C'est qu'on est quand même dans la
même situation qu'en janvier.
M. Lalonde: Bien, cela...
M. Léger: II peut y avoir quand même des... Vous
pourriez réaliser qu'il y a des choses qui ne sont pas acceptables
encore, comme Zarolega pourrait réaliser qu'il y a des choses pas
acceptables et elle peut aussi reculer l'échéance et demander
encore des corrections. On est encore dans cette situation-là.
M. Lalonde: Possiblement, mais j'aimerais dire un mot
là-dessus. Si COJO avait accéléré les
négociations, on aurait peut-être aujourd'hui devant nous un
contrat signé ou une lettre d'intention formellement signée. Mais
je préférais que les termes soient soumis à la commission
parlementaire, soient présentés peut-être pas soumis
parce que la commission parlementaire ne peut quand même pas prendre
d'engagement mais peut exprimer une opinion avant que COJO ne s'engage
formellement. C'est un peu la situation que nous avons devant nous.
M. Léger: Dans les changements majeurs, il y avait, je
pense deux points. Il y en a peut-être plus que cela. Deux points majeurs
qu'il fallait corriger dans l'ancien contrat avec le nouveau à apporter.
Il y avait d'abord le fait que COJO n'était pas protégé
par une deuxième hypothèque de ses investissements.
C'était un des points majeurs qu'il fallait corriger. Et dans les
intentions qui avaient été mises de l'avant en janvier, il y
avait eu cette intention de corriger cela de façon que les
investissements du COJO, dans le village olympique, soient
protégés par une deuxième hypothèque, moins une
perte possible de $10 millions.
M. Lalonde: C'est une façon d'exprimer. Je pense qu'on
peut dire qu'en fait tout ce que le COJO retrouvait de son investissement, si
la vente des condominiums ne fonctionnait pas, c'était un montant
égal à dix fois les revenus nets.
M. Léger: C'est un autre aspect.
M. Lalonde: Non, c'est important. Les revenus nets de la
meilleure année sur une période de quelques années, je ne
me souviens plus combien, cela résultait en une perte quasi totale de
l'investissement du COJO moins ce montant qui aurait pu être
négligeable.
M. Rousseau: II peut arriver, M. le Président, que chaque
prêt que nous faisons soit signé devant notaire comme étant
une deuxième hypothèque. Tout a été notarié,
jusqu'ici.
M. Lalonde: Le changement principal en janvier a
été de protéger l'investissement du COJO, moins une somme
de $10 millions, si jamais il n'y avait pas de vente de condominium.
M. Léger: D'accord.
M. Lalonde: Maintenant le terme de cette hypothèque
n'était pas déterminé formellement, il fallait donc
conclure que c'était une hypothèque de 64 ans, alors que celle
qui nous est présentée est de 35 ou 40 ans.
M. Goldbloom: Entre 35 et 40 ans.
M. Lalonde: Ce qui a pour effet d'augmenter
considérablement la valeur de l'investissement du COJO.
M. Léger: Tant que le projet n'est pas transformé
en condominium... On se rappelle que la clause était que tant qu'on n'a
pas 50% plus un des appartements transformés en condominiums ou vendus,
cela demeurait et cela pouvait devenir un projet en location. Les sommes que le
COJO pouvait en retirer étaient limitées à cinq fois le
plus gros profit dans les cinq années, je pense.
M. Lalonde: M. le Président, si vous permettez,
peut-être que le député de Lafontaine serait d'accord si on
demandait au COJO de nous présenter les principaux points du nouveau
contrat avec les différences avec l'ancien. Je pense que cela pourrait
plus facilement être compris par tous les membres de la commission.
M. Léger: D'accord.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, la meilleure
façon serait, naturellement, de suivre le texte qu'on vous a
donné, au chapitre 3 du rapport présenté. D'abord,
à l'article I, où on parle des honoraires, l'objectif est de
limiter les honoraires payés à Zarolega sur une base de
coût de construction globale ne dépassant pas $50 millions, et non
$74 millions, comme dans l'ancien contrat. Les pourcentages utilisés
sont les mêmes que ceux que nous avions avant, c'est-à-dire 12%
pour les premiers $30 millions et 8% pour le reste, jusqu'à concurrence
de $50 millions, pour un total maximum de $5.2 millions en honoraires.
M. Lalonde: Pourriez-vous dire quelle est l'économie,
à ce moment?
M. Saint-Pierre (Simon): L'économie est de 8% sur $20
millions, sur $74 millions, c'est entre $1,500,000 et $2 millions.
Dans la formule de paiement qui est mentionnée aussi au
même article, jusqu'au 1er juillet de cette année, certains
paiements ont été faits et le reste entre les paiements
déjà effectués et le total possible de $5.2 millions sera
versé en onze versements égaux jusqu'à l'an prochain,
à la fin du projet.
Comme on le mentionnait il y a un instant, le paiement du mois de
juillet a été fait sur cette base du nouvel amendement.
A l'article 2, on parle des aménagements spécifiques. Les
détails, les programmes et les plans de ces aménagements
spécifiques n'ont pas encore été terminés. Le
coût de ces aménagements spécifiques peut varier de $3
millions à $5 millions environ, au total. C'était très
difficile pour nous d'imposer d'autres entrepreneurs sur le projet, ou
même d'aller avec d'autres entrepreneurs que Zarolega pour effectuer ces
travaux. Nous avons fait une évaluation sommaire de ces
aménagements spécifiques et, au calcul d'une moyenne, nous leur
donnons la priorité d'effectuer ces aménagements pour nous avec
un paiement global, sans aucune autre considération, jusqu'à la
fin du projet, de $300,000, soit $150,000 payables avant les travaux
d'aménagement spécifiques, c'est-à-dire au mois
de mai 1976, et $150,000 après la remise en état du
village pour fins commerciales plutôt que pour fins olympiques proprement
dites.
M. Lalonde: Doit-on comprendre que ces aménagements
spécifiques ne faisaient pas partie du premier contrat, tel
qu'amendé?
M. Saint-Pierre (Simon): Dans le premier contrat, Zarolega avait
toujours un premier droit de refus.
M. Lalonde: Mais il n'y avait pas de contrat qui liait les deux
parties, à ce moment.
M. Saint-Pierre (Simon): II y avait un premier droit de refus. Le
travail était effectué avec 10%, comme dans le reste du contrat,
tandis qu'à l'heure actuelle, les honoraires pour les
aménagements spécifiques ont un maximum de $300,000.
L'article no 3 est l'article traitant de la promotion en vue de la vente
des condominiums. Dans l'ancien contrat, le COJO était responsable de la
mise en marché des condominiums. On utilisait une somme de $2 millions
pour la promotion. Dans le nouveau contrat, on a réparti les frais entre
Zarolega et le COJO, et le COJO s'engage à verser jusqu'à $1
million, par tranches de $200,000, et Zarolega, un minimum de $200,000,
c'est-à-dire un taux de $5 à $l, et la promotion sera à la
charge de Zarolega, avec, bien entendu, les contrats et les personnes
responsables pour exercer cette même promotion, pour faire la vente
devant être approuvée par les deux parties, COJO et Zarolega.
M. Léger: Mais ce n'est pas plutôt un maximum de
$200,000 pour Zarolega qu'un minimum? C'est un maximum.
Cela veut dire que le $2 millions que Zarolega devait fournir pour la
promotion, elle n'est plus obligée de l'y consacrer?
M. Saint-Pierre (Simon): Non. Elle sera obligée de mettre
$1 chaque fois qu'on met $5 pour la promotion.
M. Léger: Avec un maximum de $200,000? M. Saint-Pierre
(Simon): C'est cela.
M. Léger: Donc, il y a $2 millions de moins à
l'investissement que Zarolega doit mettre dans le contrat.
M. Saint-Pierre (Simon): Oui.
M. Lalonde: Pouvez-vous expliquer pourquoi vous avez
libéré Zarolega de son obligation d'investir $2 millions?
M. Saint-Pierre (Simon): J'aimerais que M. Gordon réponde
à la question.
M. Gordon: Dans notre discussion, c'est notre idée que la
meilleure solution est de vendre sous forme de condominium. Parce que Zarolega
nous donne quelque chose, c'est nécessaire pour nous de lui donner
quelque chose.
On a libéré Zarolega de ces $2 millions, de façon
à répartir cela $5 à $1 pour aider la vente des
condominiums. L'argent qu'on emprunte à Zarolega, ce serait aussi une
partie de notre deuxième hypothèque.
M. Lalonde: Alors, c'est un point de négociation dont vous
vous êtes servis comme...
M. Gordon: Given thanks, c'est cela. M. Lalonde: Oui.
M. Léger: Autrement dit, à l'article 3, vous
limitez d'une part les honoraires, mais, d'un autre côté, vous
enlevez à Zarolega son obligation en regard d'un investissement ou d'un
risque d'investissement de $2 millions.
M. Rousseau: C'est exact. Mais vous verrez plus tard, dans la
lettre, qu'on a une option d'acheter maintenant, que nous n'avions pas
avant.
M. Léger: Oui, celle-là est importante. M.
Rousseau: Justement.
M. Lalonde: Ce n'était pas un risque direct, car Zarolega
était propriétaire.
M. Saint-Pierre (Simon): A l'article 4, on parle de la fixation
des prix pour la vente des condominiums qui devraient être fixés
conjointement par Zarolega et le COJO, éventuellement.
M. Léger: Je pense que c'est un point majeur.
M. Lalonde: Qu'est-ce qui arrive si vous ne vous entendez
pas?
M. Saint-Pierre (Simon): II y avait une clause d'arbitrage qui
avait été insérée dans la lettre d'intention du
mois de février. J'aimerais vérifier avec M. Gordon cette clause
d'arbitrage.
M. Gordon: Oui.
M. Lalonde: II y a une façon de déterminer le prix
par arbitrage, si les parties ne s'entendent pas.
M. Léger: Comment pouvez-vous dire que cette
clause-là existe, puisque le contrat de février n'a pas
été signé? A quel endroit voit-on que la clause
d'arbitrage existe? Si elle n'est pas là-dedans, où peut-on le
voir?
M. Saint-Pierre (Simon): J'aimerais peut-être revenir au
paragraphe initial et le lire, pour les besoins de l'assemblée. "Le
présent document renvoie au contrat spéci-
fique que nous avons passé avec vous le 18 octobre 1974, ainsi
qu'au contrat de construction du 29 novembre 1974, à la lettre
d'intention du 4 février, ci-après appe'lée lettre
d'intention, et à la lettre de clarification du 19 février, qui
est annexée au présent document.
A la suite de nos récentes rencontres au sujet des documents
mentionnés ci-dessus, nous désirons confirmer notre intention
mutuelle de modifier les contrats, la lettre d'intention et la lettre de
clarification, par un nouveau contrat d'ensemble, établi dans les
perspectives suivantes et la priorité des clauses serait celles qui sont
contenues dans la lettre qui est déposée aujourd'hui".
M. Léger: Mais, à l'article 4, il n'y a rien qui
vous assure que la vente sera nécessairement en haut de $50 millions et
qu'il n'y a pas de perte?
M. Saint-Pierre (Simon): Non, l'assurance sera donnée par
la fixation des prix des condominiums, conjointement par Zarolega et COJO en
temps voulu.
M. Léger: Mais comment se fait-il que vous n'ayez pas
réussi à vous entendre encore sur le prix de revente, puisque
cela peut être vendu en bas du prix coûtant? A ce moment-là,
il y aurait une perte sur la garantie que COJO possède en
deuxième hypothèque. Je pense que c'est le point crucial.
M. Saint-Pierre (Simon): Au niveau du prix de vente par
condominium, il faut comprendre que cette étude du marché dont on
parle sera un des paramètres utilisés pour établir les
prix des condominiums et aussi, le coût même du village olympique
une fois terminé.
Enfin, il y a une clause plus loin où l'on verra que les $10
millions de perte sèche dont on parlait entrent en cause dans les
options d'achat et de vente de la part du COJO et des Terrasses Zarolega. Nous
ne croyons pas, à ce stade-ci, que nous sommes en mesure
d'établir le meilleur prix possible pour la vente des condominiums tant
que nous n'aurons pas signé ces ententes et commencé la promotion
en question.
M. Léger: II faut admettre quand même, en toute
logique, selon les appétits de chacun, que Les Terrasses Zarolega ont
intérêt à laisser un coût élevé pour
n'avoir pas à vendre mais garder le projet en location, tandis que le
COJO a intérêt à garder le prix élevé pour
être certain de ne pas perdre sur l'argent qu'il a investi et qui est,
pour lui, une garantie; cette garantie pourrait être diminuée si
on vendait à un plus bas prix.
M. Saint-Pierre (Simon): Je crois que, lorsqu'on fera
l'équilibre et l'ajustement de tous les facteurs... Bien entendu, ces
deux facteurs existent, mais il y a aussi le fait que nous voudrions bien, nous
aussi, que les condominiums se vendent.
M. Léger: A quel prix?
M. Saint-Pierre (Simon): C'est ce que j'expliquais il y a un
instant. Je crois que les conditions du marché et les premiers
résultats des études de rentabilité, de marketing et de la
promotion qui ont été faites nous donneront une idée
beaucoup plus claire et précise du prix auquel nous offrirons les
condominiums.
M. Léger: La préoccupation que nous pouvons avoir,
à ce stade-ci... Comment se fait-il que vous n'ayez pas pu vous entendre
sur un prix?
M. Saint-Pierre (Simon): Parce que nous n'avons pas voulu.
M. Léger: C'est-à-dire sur une façon
d'établir une perte, possible ou pas, selon le montant que cela vaudra
à ce moment-là.
M. Saint-Pierre (Simon): Nous pourrions peut-être continuer
la lecture du document en question. Nous verrons, avec l'option d'achat et les
$10 millions en question, comment nous pouvons pallier cette situation.
M. Lalonde: Vous avez un jeu de $5 millions. Si vous n'acceptez
pas, vous pouvez perdre jusqu'à $5 millions.
M. Saint-Pierre (Simon): C'est exact. Si vous permettez, M. le
Président, l'article 5 parle des intérêts des Terrasses
Zarolega: II était important de protéger nos
intérêts en gardant Les Terrasses Zarolega et chacun de leurs
actionnaires comme propriétaires du projet, c'est-à-dire comme
interlocuteurs pour nous. Une clause a été inscrite à
l'effet que ni Les Terrasses Zarolega ni aucun des actionnaires,
individuellement, ne peuvent vendre leurs intérêts, durant une
période de cinq ans, sans le consentement du COJO.
A l'article 6, c'est la nouvelle interprétation donnée
à cette perte sèche de $10 millions. On dit qu'il est convenu
qu'en cas de vente du village olympique en condominiums, le COJO diminuera la
deuxième hypothèque en défalquant une somme de $10
millions.
M. Léger: Pourquoi une clause comme celle-là si
vous ne vous êtes pas entendus sur le prix?
M. Saint-Pierre (Simon): Est-ce que l'on peut avoir...
M. Lalonde: Le prix est fonction du marché; il n'est pas
fonction du...
M. Léger: Autrefois le prix était fonction du
coût. Actuellement, le prix du condominium déterminera si ce sera
un projet de location ou de condominium. S'il est trop élevé,
cela deviendra un projet de location.
M. Lalonde: Donc, il ne faudra pas qu'il soit trop
élevé.
M. Léger: A ce moment-là, si cela a
coûté $74 millions...
M. Lalonde: Ce pourrait être payant pour le COJO.
M. Léger: ... et si le marché... Si ce n'est pas
vendable à raison de... Comme il y a à peu près 1,000
unités, cela veut dire que chaque unité vaudra, en moyenne,
$70,000, donc cela veut dire qu'il y en a qui peuvent se vendre $100,000,
d'autres $50,000.
M. Lalonde: Je m'excuse, je dois vous interrompre. Avec tous les
espaces commerciaux, on ne peut pas simplement diviser le prix total par 1,000
pour savoir le prix de...
M. Léger: C'est un prix moyen.
M. Lalonde: Mais c'est important. Les espaces commerciaux ont
d'abord une valeur de rentabilité, et le succès ou
l'insuccès que Les Terrasses Zarolega auront en louant ces espaces
commerciaux aura un effet aussi sur la valeur de la bâtisse, sa
rentabilité et le prix des condominiums. C'est une chose que l'on ne
peut pas deviner maintenant à moins d'être prophète.
M. Saint-Pierre (Simon): Ils sont préliminairement
évalués à quelque 25% de la valeur globale du complexe,
mais cela reste à déterminer.
M. Lalonde: Alors, 25% de la valeur du complexe, c'est pour les
espaces commerciaux.
M. Léger: Oui.
M. Lalonde: Cela veut dire que vos 1,000 logements ne sont pas...
Le coût de construction de ces 1,000 logements n'est pas de $70,000.
M. Léger: La moyenne que l'on fait est pour faciliter la
discussion. Qu'il y en ait qui valent $100,000 parce qu'il y a un espace
commercial... Je mets une moyenne pour montrer que les unités peuvent
passer, en moyenne, de $50,000 à $70,000, selon le coût.
Autrement dit, la défalcation de $10 millions de perte, dans
l'ancienne façon de déterminer le prix, lorsqu'il était
fonction du coût de la bâtisse, cela avait réellement de
l'importance.
Mais, comme ce prix n'est plus basé sur le coût
d'exploitation, puisque la demande peut être tellement plus basse que le
coût, à ce moment, il y a un risque passablement plus grave d'une
grosse perte. Je pense que c'est la chose essentielle.
M. Lalonde: Excusez-moi. Peut-être pouvez-vous
répondre, mais je ne comprends pas la question.
M. Léger: Si le ministre veut m'écouter une
minute.
M. Lalonde: Oui.
M. Léger: Quand on disait que les unités ne
pouvaient pas se vendre en bas de tel montant, basé sur le coût,
autrement dit, si cela coûtait $40 millions je reviens avec ma
moyenne la moyenne de $40,000, à ce moment, c'était
basé sur le coût total. Il n'y avait aucune perte possible,
puisqu'on ne perdait peut-être que les $10 millions, mais le reste, on
était sûr de rentrer dans notre argent, le prix global de vente
était celui du coût.
Là, ce n'est pas nécessairement cela qui peut arriver. Le
coût peut être de $70 millions, mais on ne pourra peut-être
pas vendre, à un moment donné, plus que $50 millions pour
l'ensemble du projet, parce que la demande ne sera pas plus que de $50,000 de
moyenne par unité. A ce moment, il y a $20 millions de perte possible.
Comment concilier la perte de $10 millions dans le contrat, avec la
possibilité de perdre $20 millions dans la vente des unités?
M. Saint-Pierre (Simon): Dans un cas semblable, il y a une perte
admise de $10 millions, et le solde reste en deuxième hypothèque
dans les conditions qu'on verra. C'est une hypothèque normale, une
deuxième hypothèque, entre 35 et 40 ans, dont on verra les
détails dans un instant.
NI. Léger: Mais... Je veux expliquer mon...
M. Lalonde: Le point... Oui. Si je comprends bien, les $10
millions de défalcation n'existent pas dans l'ancien contrat. La seule
façon de perdre $10 millions dans l'ancien contrat, c'est justement s'il
n'y avait pas de vente de condominiums...
M. Saint-Pierre (Simon): C'est ça.
M. Lalonde: ... à ce moment, on perdait $10 millions sur
hypothèque, on gardait l'hypothèque de 64 ans.
M. Saint-Pierre (Simon): C'est ça.
M. Lalonde: La valeur actuelle de cette hypothèque ne
devait pas être trop élevée. On aurait peut-être eu
intérêt à perdre $10 millions aujourd'hui, prendre notre
argent et le placer ailleurs sur quelque chose.
M. Gordon: Cela devenait un bon investissement.
M. Lalonde: Je comprends un peu la raison pour laquelle vous
l'avez mis là. Cela pourrait être avantageux, pour le COJO, de
perdre $10 millions dans la vente des condominiums, pour entrer dans son argent
maintenant.
M. Saint-Pierre (Simon): C'est l'intention de la clause.
M. Léger: Maintenant, si on prend l'exemple de quelqu'un
qui prend un fonds de terre de 1,000 terrains, qui vaut $50 millions, il
détermine que chaque terrain devra se vendre $50,000.
L'hypothèque du COJO, à ce moment, si le coût de ce terrain
était de $70 millions, la garantie du COJO
est de la somme de $50 millions qu'il a mise dedans. Mais, à
mesure qu'on vend chaque terrain, et si on est obligé de vendre chaque
terrain à perte, non pas les vendre chacun $70,000, mais $50,000, on
perd, sur chaque terrain, $20,000 de garantie que le COJO avait, de
façon que, si on les vend tous, à la fin, les 1,000 terrains sont
vendus avec une perte de $20 millions. Au début, c'est une perte de
garantie, mais à la fin, c'est une perte totale de $20 millions. C'est
pour cela que le jeu des $10 millions était bon dans le temps où
on était assuré que cela se vendrait selon la proportion du
coût. Aujourd'hui, cela va se vendre selon la valeur marchande à
ce moment, qui peut être de $20 millions ou $10 millions ou $15 millions
ou $25 millions plus bas que le prix que cela a coûté, donc la
garantie du COJO est limitée non pas uniquement à ce qu'il a mis
dedans, mais sa garantie va se perdre à mesure qu'on vend chacun des
condominiums meilleur marché que le prix réel du coût de la
bâtisse. C'est ça qui est le grand problème.
Si vous mettez une perte de $10 millions, si vous les vendez à
meilleur marché que le prix que vous avez investi là-dedans,
c'est plus que $10 millions que vous aller perdre.
M. Lalonde: Oui, mais $10 millions, si je comprends bien, M. le
Président, cela part au départ, quel que soit le prix du
condominium, même si vous faite des profits avec la vente des
condominiums.
M. Saint-Pierre (Simon): C'est exact.
M. Lalonde: Cela est le prix que vous payez pour rentrer dans
votre argent maintenant. La perte additionnelle que vous pouvez subir dans la
vente des condominiums va dépendre du prix du condominium que vous aurez
déterminé.
M. Saint-Pierre (Simon): C'est exact.
M. Lalonde: Vous avez un mot à dire dans la
détermination du prix, sauf que, si vous ne vous entendez pas, il y a un
arbitrage. Etes-vous bien sûr que votre... Non?
M. Gordon: Nous n'avons aucune obligation à diminuer notre
deuxième hypothèque en bas de $10 millions.
M. Lalonde: Non, mais, si le prix du condominium est
déterminé par arbitrage...
M. Gordon: Oui.
M. Lalonde: ... a ce moment, l'arbitre peut bien le
déterminer à un prix plus bas, pour être sûr qu'il
soit vendu, et vous causer une perte de plus que $10 millions.
M. Gordon: La vocation n'est que de $10 millions. On ne peut pas
réduire le prix en bas de $10 millions.
M. Lalonde: Vous ne pouvez pas perdre davantage, quel que soit le
prix des condominiums?
M. Gordon: C'est cela.
M. Lalonde: Je pense que c'est la réponse au
député de Lafontaine.
M. Léger: Non, parce que l'article 15 contredit l'article
sur l'arbitrage puisque c'est l'article 4 qui prévaut sur les lettres
d'intention, les contrats du 29 novembre, du 4 février et du 9
février. C'est donc dire que ce qui est écrit aujourd'hui, si
c'est en contradiction avec ce qui a été écrit avant,
c'est celui d'aujourd'hui qui compte. Donc, c'est un prix minimum du
condominium. Vous pouvez perdre plus que $10 millions. Les $10 millions
étaient nécessaires lorsqu'on disait: On ne perdra pas plus que
$10 millions puisque la vente totale sera faite sur le prix que cela nous a
coûté pour construire ce condominium. Donc, vous ne perdiez que
$10 millions. Pourquoi aujourd'hui remettre cet article qui dit qu'on perd $10
millions au départ, alors que vous pouvez perdre plus que cela,
même du fait que vous pouvez le vendre meilleur marché que le prix
que cela a coûté?
L'article 4 ne dit pas que le prix minimum sera égal au
coût, y compris la défalcation. Il ne dit pas cela et c'est
celui-là qui va primer.
L'article 4 dit simplement que vous allez faire un accord. Alors, cet
accord, si on regarde les intérêts qu'a Zarolega, c'est justement
que le prix soit très élevé pour garder le contrat en
location. Etant propriétaire de la bâtisse, si elle n'est pas
vendue, s'il n'y a pas de profit, elle ne donne pratiquement rien au COJO et
elle a intérêt de dire: On va diminuer, personnellement
Zarolega dans nos rapports d'impôt une perte
régulière, en 64 ans, $10 millions chaque année, une perte
sur le village olympique. Elle a intérêt à diminuer cela de
son rapport d'impôt personnel.
M. Rousseau: Nous avons l'option de racheter. Alors, si elle veut
jouer comme cela, on rachète. Cela finit là.
M. Léger: Oui, mais vous l'achetez à quel prix
à ce moment?
M. Rousseau: Au prix du coût.
M. Léger: Si vous l'achetez, cela veut dire que cela va
vous coûter $75 millions, ce projet.
M. Gordon: C'est une...
M. Léger: II va falloir qu'ils remboursent les $18
millions à la Société centrale d'hypothèques et de
logement.
M. Lalonde: Ils peuvent le conserver.
M. Léger: Le conserver signifie qu'ils paient quand
même les paiements.
M. Lalonde: Oui.
M. Léger: Ils paient les $18 millions au responsable des
$18 millions pour la Société centrale d'hypothèques et de
logement, et ils remboursent les $2 millions à la compagnie...
M. Lalonde: Oui.
M. Léger: ... à Zarolega...
M. Lalonde: Oui.
M. Léger: ... et en plus de cela, ils paient $5 millions
pour l'avoir rachetée. Donc, Zarolega va vous avoir obligé
à dépenser $75 millions pour une bâtisse qui peut se
revendre peut-être $50 millions à cette époque...
M. Lalonde: ... ou $80 millions... M. Léger: Bien,
je pense...
M. Lalonde: Vous faites des hypothèses là-dessus
à la baisse alors que l'inflation est exactement à la hausse.
M. Léger: C'est le contrat qui est... Quand on regarde la
valeur des condominiums dans la région, on s'aperçoit que, pour
les condominiums, il ne faut pas dépasser une certaine limite.
M. Lalonde: Je n'entrerai pas là-dedans, mais...
M. Léger: Mais Zarolega quand même a un "moses" de
bon contrat puisqu'elle est assurée de son profit de $5 millions sur
l'opération, c'est normal, elle construit...
M. Lalonde: Oui.
M. Léger: ... et elle est assurée de son profit de
vente qui est encore de $5 millions. Elle va avoir de nouveau son
investissement de $2 millions. Elle sort de là sans aucun risque en
ayant obtenu $12 millions, sans aucun risque. C'est ce qui est dans le contrat.
Zarolega va sortir de là en ayant fait $5 millions sur les travaux, $5
millions de profit sur la vente et elle retrouve ses $2 millions
d'investissement, si elle rachète.
M. Lalonde: C'est cela. Si le COJO achète... M.
Léger: Mais si le COJO n'achète pas...
M. Lalonde: ... c'est parce qu'il aurait intérêt
à acheter.
M. Léger: Si le COJO n'achète pas en-dedans de
trois mois...
M. Lalonde: Oui.
M. Léger: ... et qu'il n'est pas capable d'en faire un
condominium, cela devient un projet de location et le COJO perd tout.
M. Lalonde: Non.
M. Léger: La clause ne reste-t-elle pas encore?
M. Lalonde: Non. Il y a une hypothèque de 35 ans au lieu
de 64 ans.
M. Gordon: C'est cela.
M. Lalonde: 35 à 40 ans.
M. Gordon: C'est cela.
M. Lalonde: Avec un taux d'intérêt de combien?
M. Gordon: Le même que la première
hypothèque.
M. Lalonde: Le même que la première
hypothèque. Alors, cela devient un investissement qui..
M. Léger: Un instant. La clause n'est pas effacée
qui fait que si ce n'est pas un projet de condominium, cela devient un projet
de location. La clause n'est pas effacée que, si cela demeure un projet
de location, le COJO ne recevra de Zarolega que dix fois...
M. Lalonde: Ah non! C'est effacé.
M. Léger: A quelle place est-ce effacé?
M. Lalonde: C'est effacé dans la lettre d'intention de
février. C'était justement cela qu'on voulait effacer.
C'était le principal point de négociation vous vous
souvenez de la dernière commission parlementaire pour
empêcher le COJO de tout perdre, au cas où cela serait un projet
de location au lieu d'un condominium.
M. Léger: Ce n'est pas le but de l'augmentation.
M. Lalonde: Ce sont des critères... On dit dans le contrat
actuel que la lettre d'intention du 4 février, on en tient compte, on
s'y réfère dans ce projet ici. L'article 15 le
répète aussi.
M. Léger: De toute façon...
M. Lalonde: Si je comprends bien, peut-être que le COJO
pourrait nous confirmer cela.
M. Gordon: C'est exact.
M. Lalonde: Est-ce que vous voulez parler? Nous, on fait des
hypothèses et puis...
M. Saint-Pierre (Simon): C'est ce que j'allais suggérer,
M. le Président. Peut-être que M. Gor-
don, qui a assisté à toutes les séances des
négociations de févrer et des dernières
négociations, pourrait expliquer exactement tout le contexte de cette
clause.
M. Gordon: Quand on signe les nouveaux accords, à ce
moment, nous avons un accord de principe, la position sera qu'après les
Olympiques, Zarolega va essayer de vendre le village en condominiums. A ce
moment, on diminuerait notre deuxième hypothèque d'un montant de
$10 millions, pas plus de $10 millions, seulement $10 millions; en même
temps, on doit avoir un accord avec Les Terrasses Zarolega afin de trouver un
prix pour les condominiums, mais pas en bas de cette diminution de $10
millions.
M. Léger: II dit que cela ne peut pas se vendre en bas de
$60 millions? Si cela coûte $70 millions...
M. Gordon: Si cela coûte...
M. Léger: ... elle ne peut pas vendre la bâtisse en
bas de $60 millions?
M. Gordon: C'est cela.
M. Lalonde: II y a 25% d'espaces commerciaux...
M. Léger: Je parle de prix total.
M. Lalonde: Si le prix total est de $70 millions, vous avez 25%
des espaces commerciaux. Il faut que vous enleviez $17.5 millions au
coût; cela baisse votre coût pour les condominiums à $53
millions, quelque chose comme cela.
M. Léger: Ce que je veux savoir, c'est qu'avec ce que vous
venez de dire, si cela vous a coûté $70 millions pour la
construction, vous voulez dire par là que le prix minimum de vente ne
peut pas être moins que $60 millions?
M. Gordon: C'est exact.
M. Léger: Si tout est vendu?
M. Gordon: Oui.
M. Léger: Alors, si ce n'est pas tout vendu...
M. Gordon: Si ce n'est pas vendu comme condominium, nous avons
une option d'acheter le village olympique et on prend toutes les
responsabilités de Zarolega envers la BCN de repayer à Zarolega
son investissement de $2 millions et une prime basée sur 10% de $50
millions, ce qui fait une prime de $5 millions au contraire d'une prime de 15%
en février et peut-être les propriétaires du village
olympique... Ou encore le village olympique peut rester projet de location et
nous avons notre deuxième hypothèque en totalité, sans la
diminution de $10 millions et...
M. Lalonde: II n'y a pas de diminution de $10 millions dans
celui-ci.
M. Gordon: Sans diminution.
M. Lalonde: Vous l'avez amélioré de ce
côté-là aussi.
M. Gordon: C'est cela. Le terme se situera entre 35 et 40 ans et
avec le même taux d'intérêt, comme la première
hypothèque.
M. Léger: Pour quelle raison, parce que c'est bien ce que
vous venez de dire, pour quelle raison cela n'est-il pas inclus dans le contrat
plutôt qu'à l'article 4 dire que le prix minimum du condominium
sera fixé conjointement par Zarolega? Pour quelle raison ne fixez-vous
pas le prix minimum qui ne devrait pas être plus bas que la
différence entre le coût du projet et vos $10 millions?
M. Gordon: Dans le dernier contrat qu'on va rédiger, tout
sera réglé en détail. C'était impossible à
cette date, on a été en négociation jusqu'à
lundi.
M. Léger: Est-ce que vous voulez dire que Zarolega est
actuellement prête à signer cette clause?
M. Gordon: Oui.
M. Léger: Telle que vous l'avez formulée, parce que
ce n'est pas inscrit comme cela dans le projet.
M. Gordon: Oui. Je pense qu'elle va signer ce contrat, c'est mon
opinion, non pas professionnelle mais personnelle.
M. Léger: Ce serait mieux si c'était cela,
mais...
M. Gordon: Oui.
M. Léger: ... il n'y a aucune garantie. C'est l'opinion
que vous avez.
M. Gordon: Je pense que chaque fois qu'on a dit qu'elle signerait
quelque chose, elle a signé.
M. Léger: Oui. D'accord.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, on peut voir la
clause 7, qui est la clause d'option d'achat, l'option d'achat qui vaut pour le
1er mai 1978 avec un préavis de 90 jours. Dans les termes de la clause,
Zarolega peut demander au COJO ses intentions, mais elle ne peut pas exiger de
connaître les intentions du COJO avant le 1er mai 1977 jusqu'au temps de
la date d'option même, qui est le 1er mai 1978. Comme on vient de le
mentionner dans la discussion, si le COJO achetait le village de Zarolega, on
vient de mentionner dans la discussion précédente les conditions
de paiement à Zarolega et les montants appropriés.
M. Lalonde: Est-ce que la date de l'option a été
changée? Il y en avait une dans la lettre d'intention du 4
février. C'était à 15%? C'était à coût
total?
M. Saint-Pierre (Simon): C'était à 10% du
coût total si on l'exerçait avant avril 1975, c'est-à-dire
il y a deux mois, ou 15% en 1977.
M. Lalonde: Là, cela a été poussé en
1978 et cela a été baissé à 10% et
arrêté à $50 millions.
M. Saint-Pierre (Simon): C'est cela.
M. Lalonde: Vous avez une autre économie assez
considérable.
M. Saint-Pierre (Simon): II y a l'économie du pourcentage
même et il y a l'économie aussi de la limite qui n'est pas la
limite totale du coût de construction, mais seulement $50 millions.
M. Léger: Quelle est la date limite pour convertir en
condominiums avec 50.1% de ventes? C'est demeuré en 1977?
M. Saint-Pierre (Simon): C'est la même qu'avant, au mois de
février.
M. Léger: Février 1977.
M. Saint-Pierre (Simon): Le 1er décembre 1976.
M. Léger: Qu'est-ce qui arriverait l'avez-vous
évalué? si, en décembre 1976, on n'a pas
réussi à transformer cela en condominiums? Là, cela
devient un projet de location. Les revenus possibles, s'ils ne sont pas
suffisants pour rembourser et l'intérêt et le capital à
COJO, avez-vous évalué quelles sont les sommes possibles et quel
serait le coût de location pour vous amener à être
assuré que ce ne sera pas de l'argent qui va dormir là à
1%, 2%, 3%, 4%?
M. Saint-Pierre (Simon): Les coûts de location des
appartements sont à la discrétion de Zarolega, en accord avec le
COJO. Approuvés à la fois par Zarolega et le COJO.
M. Léger: De quelle somme avez-vous besoin, par
année, de location, pour dire que vous entrez dans votre argent si vous
avez investi $50 millions à 11 1/2%?
M. Saint-Pierre (Simon): On ne l'a pas établi encore.
M. Léger: De toute façon, ce n'est pas un contrat
des plus alléchants.
M. Lalonde: Ce n'est pas un contrat conventionnel.
M. Léger: Vous essayez de le "repatcher".
M. Lalonde: Ce n'est pas un contrat conventionnel. Il n'y a pas
d'institution financière de deuxième hypothèque qui aurait
passé ce contrat. Vous l'avez fait pour des raisons bien
particulières.
M. Saint-Pierre (Simon): Non, c'est sûr.
C'était...
M. Lalonde: C'est votre risque de savoir si les revenus de la
location vont être suffisants, surtout dans les premières
années où le risque est plus grand, pour vous rembourser, au
moins pour vous payer l'intérêt.
M. Saint-Pierre (Simon): C'est exact.
M. Léger: On a un village original, mais on a un contrat
original aussi.
M. Lalonde: Un village très original.
M. Saint-Pierre (Simon): On essaie de l'améliorer de
session en session.
M. Léger: Une chance.
M. Saint-Pierre (Simon): A l'article 8, on donne les conditions
d'hypothèque et le taux qui est le même que celui de la
première hypothèque et la durée qui variera de 35 à
40 ans.
M. Lalonde: On a ici 35 ans. Est-ce que c'est
déterminé?
M. Saint-Pierre (Simon): C'est strictement dans le projet que
cela a été marqué. Cela peut aller jusqu'à 40
ans.
M. Lalonde: C'est encore à négocier.
M. Saint-Pierre (Simon): Oui. Les conditions de prêt de
première hypothèque de la Banque Canadienne Nationale, garanties
par la Société centrale d'hypothèques et de logement nous
permettent de croire que ce sera 35 ans, mais on ne peut pas le certifier
à l'heure actuelle.
M. Léger: Dans l'article 8 b), pouvez-vous expliquer ce
que cela veut dire: Le calcul des bénéfices nets, seule la somme
initiale de $2 millions versée par Zarolega à titre
d'investissement sera admise à figurer à la déclaration
établie à ces fins?
M. Gordon: Le COJO a reçu l'intérêt sur la
deuxième hypothèque sur les profits nets faits par le village
olympique. Dans le calcul des profits nets, on a un calcul des
bénéfices payables à Zarolega et c'est
l'intérêt sur l'investissement de $2 millions pour calculer le
profit net du projet.
M. Lalonde: Cela veut dire que leur investissement de capital,
ils se trouvent à le...
M. Gordon: C'est pour calculer le profit net avant de nous payer
l'intérêt sur la deuxième hypothèque.
M. Lalonde: Je ne veux rien vous reprocher, mais, normalement,
est-ce qu'un profit net n'est pas calculé après les dettes,
c'est-à-dire qu'on ne paie pas tout d'abord les dettes avant de payer le
capital, généralement?
M. Gordon: Oui.
M. Lalonde: Mais ce que vous avez pu négocier dans ce cas,
c'est que le profit net, avant de vous payer, serait diminué du montant
d'intérêt ou d'un rendement le pourcentage n'est pas
déterminé ici sur le capital de $2 millions investi par
Zarolega.
M. Gordon: C'est cela.
M. Lalonde: Quel est le taux de rendement?
M. Gordon: C'est 10%.
M. Léger: Autrement dit, Zarolega va se payer 10%.
M. Lalonde: $200,000 avant de payer la deuxième
hypothèque.
M. Léger: Ce sont des dividendes.
M. Gordon: C'est comme dans le premier contrat. Il n'y a rien de
changé. C'est seulement pour clarifier.
M. Léger: Si cela demeure un projet de location, il y a
$200,000 qui vont là, avant même de rembourser
l'intérêt et peut-être pas le capital non plus.
M. Gordon: Oui.
M. Léger: Vous n'avez pas évalué les
possibilités de revenu de la location pour savoir si vous allez
être capables de percevoir même les 11 1/2% d'intérêt,
puisque vous êtes obligés de payer $200,000 avant.
M. Gordon: Nous avons deux options: ou être
propriétaires, ou attendre jusqu'à la fin de notre
deuxième hypothèque; avoir le paiement de toutes nos dettes ou
exercer notre clause de dation en paiement.
M. Léger: L'option est seulement au début.
M. Gordon: A la fin.
M. Léger: A 35 ans.
M. Gordon: C'est cela.
M. Léger: On ne sera peut-être pas tous là
pour voir cela!
M. Lalonde: Peut-être nous autres. Je ne sais pas pour vous
autres!
M. Léger: Je parlais au point de vue de l'âge.
M. Lalonde: Je prends acte de l'aveu du député de
Lafontaine.
M. Léger: Quand on voit Paul Desrochers qui a
négocié cela! Peut-être qu'il sera là!
M. Lalonde: C'est une excellente négociation. Je pense
qu'on doit reconnaître que le COJO a fait une excellente
négociation. Nous verrons les résultats.
M. Léger: De toute façon, si nous sommes ici, nous
ne serons pas du même bord de la table.
M. Lalonde: Sûrement pas! M. Léger:
Merci.
M. Lalonde: C'est-à-dire nous ne serons pas du même
bord de la table.
Le Président (M. Gratton): L'article 9.
M. Saint-Pierre (Simon): A l'article 9, il s'agit de la
possibilité d'ajouter une prime, au cas où le coût de
construction serait moindre que le coût estimé à l'heure
actuelle. C'est à la discrétion du COJO de l'accepter.
A l'article 10, dans la construction, s'il y avait des
améliorations locatives ou des changements faits par des locataires
éventuels, et s'il y avait des paiements de ces mêmes
améliorations données à Zarolega, dans le cas où le
COJO exercerait son option d'achat, on devrait en remettre la différence
à Zarolega, c'est-à-dire le montant qui est non payé, mais
qui serait redevable au propriétaire éventuel.
L'article 11 traite de l'étude du marché des espaces
commerciaux. Une firme devrait être choisie sous peu pour faire
l'étude en question. C'est une protection pour nous.
L'article 12 est exactement la même chose. Afin de prévenir
que des trusts étrangers puissent se saisir de la
propriété du village en question à des conditions qui ne
seraient pas acceptables par le COJO, on demande que, si certains appartements
de ce condominium étaient vendus à des propriétaires ne
résidant pas au Canada, Zarolega ne puisse régir ou
contrôler les appartements en question et que ces fonctions incombent
alors à une tierce partie, soit une fiducie quelconque. A l'article
13...
M. Léger: Pouvez-vous donner des explications
là-dessus? Quelle est l'intention derrière cela?
M. Saint-Pierre (Simon): Comme je l'ai mentionné avant,
l'intention est qu'il n'y ait pas de groupe étranger qui se saisisse de
la propriété du village, à des conditions que nous ne
pourrions contrôler et qui deviendraient à notre
désavantage.
M. Rousseau: Si Zarolega faisait affaires par le biais de ces
gens. Il s'agit d'empêcher Zarolega de passer par un trust
quelconque.
M. Saint-Pierre: A l'article 13, la phraséologie sera
changée. L'intention est là, mais la phraséologie
permettra d'être plus précis. Le rôle de René
Lépine est celui d'un gérant de projet dans les domaines de la
construction du village. On sait que, dans le domaine de la mise en
marché, M. Zappia aura probablement la plus grande partie des
responsabilités chez Zarolega pour cette même mise en
marché.
M. Lalonde: C'est vous-même qui avez exigé que M.
Lépine soit responsable de la construction.
M. Saint-Pierre: C'est exact. A l'article 14, on parle du
mémorandum qui suit. Je ne sais pas si vous voulez voir le détail
de ce mémorandum. Il y avait beaucoup de dépenses qui avaient
été encourues ou qui devaient l'être, des dépenses
diverses reliées au contrat, où on fait une définition,
à savoir lesquelles seront imputées au coût de
construction, c'est-à-dire éventuellement à COJO ou
lesquelles seront imputées définitivement à Zarolega.
M. Léger: Je pense que c'est important.
M. Saint-Pierre (Simon): On pourrait aller tout de suite...
M. Léger: Pour que tout le monde de la commission puisse
suivre ce qui se passe et que je dise ce que je crains là-dedans, il y a
un petit mot qui dit que le mémorandum, pour tout ce que vous allez
mentionner, c'est pour l'avenir.
Pour quelles raisons cela n'inclut-il pas le passé?
M. Saint-Pierre (Simon): Quand on lit le mémorandum, il y
a beaucoup de choses qui sont du passé. Là où on a sans
doute voulu parler de l'avenir, c'est qu'à l'heure actuelle on a
refusé de les payer. Je le comprends comme cela, le chèque qui
sera fait dans l'avenir tiendra compte de tous les détails qui sont dans
le mémorandum. Le mémorandum qui porte le no 1342...
M. Léger: Excusez-moi. Est-ce que, à la suite de ce
que vous venez d'affirmer, Zarolega est d'accord là-dessus, de ne pas
être payée pour le passé, pour des sommes, comme par
exemple la publicité en vue du recrutement du personnel. Il est convenu
que pour le service du personnel devant travailler sur le chantier, ces frais
sont inclus dans les coûts de construction.
Cependant s'il s'agit de personnel devant travailler dans les bureaux de
Les Terrasses Zarolega, ces frais ne seront pas inclus dans les coûts de
construction.
Pour des clauses comme cela, est-ce que Zarolega est d'accord pour que
vous ne la payiez pas pour ce qu'elle a déclaré comme
dépense, auparavant?
M. Saint-Pierre: Non, les articles du passé qui sont
inclus ici sont en accord avec la firme Zarolega.
Dans ces articles, on parle de la maquette qui fera partie des
coûts de construction; on parle de la publicité et le recrutement
de personnel...
M. Lalonde: Je pense que votre réponse n'a pas
été comprise. Vous voulez dire que Zarolega est d'accord pour ne
pas se faire payer pour le passé ou si vous êtes d'accord pour le
payer pour le passé mais pas pour l'avenir?
M. Saint-Pierre (Simon): Zarolega est d'accord que, pour les
dépenses effectuées dans le passé, qui sont incluses dans
le mémorandum, ces dépenses soient incluses ou non pour Les
Terrasses Zarolega ou pour le coût de construction, selon la
définition qu'on en donne dans le mémorandum même.
M. Lalonde: Pour le passé aussi?
M. Saint-Pierre (Simon): Le passé comme l'avenir.
M. Lalonde: Parce que vous avez refusé de payer, vous ne
serez pas obligé de payer?
M. Saint-Pierre (Simon): C'est exact.
M. Léger: Mais pour quelle raison, dans le texte,
n'enlevez-vous pas le mot "à l'avenir"? Ce n'est pas clair.
M. Rousseau: C'est parce qu'on ne veut pas que les points en
litige qu'on a eus tout le long du contrat reviennent. Tous ces points on veut,
une fois pour toutes, les fermer, les payer. Maintenant, c'est définitif
que, par exemple, du côté du personnel, lorsque c'est du personnel
pour le chantier, c'est du personnel pour le chantier et, lorsque c'est du
personnel pour Zarolega, c'est du personnel pour Zarolega. La publicité
est payée par Zarolega ou par nous. Dans le passé, ce
n'était pas clair du tout. On chargeait tout sur le coût de
construction.
C'est à ce moment qu'on a fait ce mémorandum pour essayer
de dire: On a un problème ici, voici ce que nous décidons. Vous
allez avoir, point par point, les différents points de litige que nous
avons touchés.
M. Lalonde: Cela ne règle pas le problème, parce
que vous avez à l'article 14: "Ce mémorandum porte sur la
répartition future de certaines dépenses".
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, si on pouvait
passer le mémorandum, à la fin, il y a un montant global qui est
offert à Zarolega et sur lequel on s'est entendu.
La maquette, la publicité du recrutement de personnel, les
voitures, les vérifications financières de la compagnie Les
Terrasses Zarolega plutôt que celles du village même, télex
et télégrammes,
quand ce n'est pas dans le domaine de la construction,
téléphones dans les automobiles, dépenses d'ordre
juridique, celles qui ont trait au coût de construction ou à la
construction même du village ou de revendications avec des tiers et
celles qui servent à la défense des droits de Zarolega.
Promotion, publicité pendant la phase de construction et, enfin,
dépenses de leurs consultants, la firme Juszczyk.
Beaucoup de ces dépenses ont fait l'objet de litiges et les
montants étaient très difficiles à évaluer. Alors,
dans le projet de contrat, à la signature du contrat, on a
évalué un montant global de $250,000 qui n'est pas inclus ici,
dans les documents qu'on a, à l'heure actuelle, pour laver toutes les
dépenses en suspens dans le passé; la plupart avaient surtout
trait au contrat de Juszczyk qui sera terminé, en ce qui nous concerne,
à partir du mois de juillet.
Que toutes ces dépenses soient payées en somme globale,
$250,000 et qu'à l'avenir, les définitions qu'on voit à
l'heure actuelle soient respectées.
M. Lalonde: Je pense que le député de Lafontaine
avait raison un peu. Il y a certaines dépenses que vous allez payer plus
tard, pour le passé, qui ne sont pas conformes au mémorandum.
Dans l'avenir, cela va être conforme au mémorandum.
M. Saint-Pierre (Simon): C'est cela.. Parlons de Juszczyk, par
exemple; vous avez payé pour le passé.
M. Gordon: Dans le cas de Juszczyk, il y a des parties qui ont
été payées à l'heure actuelle; c'est un ajustement
des parties que nous avions acceptées et ce sera inclus dans le paiement
global.
M. Rousseau: M. le Président, si vous me permettez, en
d'autres mots, Juszczyk s'occupait du cheminement critique. Nous avions deux
firmes qui s'occupait du cheminement critique. Maintenant, nous avons un
mandataire coordon-nateur. Juszczyk le faisait aussi; il faisait
également les coûts. Ces coûts sont justement ce qui nous a
amenés dans le pétrin dans lequel nous sommes. C'est pourquoi
nous ne voulons plus de Juszczyk; nous l'avons mis dehors; on paie, maintenant
c'est fini. C'est pour cela qu'à l'avenir, ce sera terminé.
M. Léger: Pouvez-vous évaluer, pour le
passé, quelles sont les montants contestés que vous avez
décidé de payer, de régler? Cela équivaut à
quoi?
M. Rousseau: Ce fut évalué à $250,000.
M. Saint-Pierre (Simon): II y avait des demandes de toutes
sortes.
M. Rousseau: La voiture, les téléphones.
M. Lalonde: En fait, c'est compris dans l'hypothèque; ce
n'est pas un paiement, c'est un coût de construction...
M. Saint-Pierre (Simon): C'est un coût de construction.
M. Lalonde: C'est un prêt aux Terrasses Zarolega.
M. Gordon: Nous avons estimé que le coût total sera
d'environ $400,000; nous avons payé, pour cela, $250,000, pour
régler le tout.
M. Léger: C'est une vente à rabais.
Le Président (M. Gratton): Est-ce qu'on passe au
mémorandum? Y a-t-il d'autres questions concernant le village?
M. Saint-Pierre (Simon): Concernant la transaction, il y a
l'article 15 qui résume et qu'on a lu plus tôt... Il n'y a pas
d'autres questions?
M. Lalonde: Pour ce qui est du village.
M. Saint-Pierre (Simon): S'il n'y a pas d'autres questions,
j'aimerais inviter le mandataire coor-donnateur du village, M. Jean-Pierre Roy,
à parler des estimations, des coûts de l'échéancier
du village. Un premier document vous a été transmis tout à
l'heure donnant les comparaisons des estimations au temps de la commission
parlementaire et maintenant. A l'heure actuelle...
M. Léger: Un instant. Pensez-vous que nous ayons
terminé la partie financière?
M. Lalonde: La partie contrat seulement. La partie
financière, nous en parlons maintenant.
M. Léger: D'accord.
M. Saint-Pierre (Simon): Pour suivre la partie des estimations,
nous vous distribuons un texte qui résume, dans les postes majeurs, les
estimations faites par Les Terrasses Zarolega et par notre mandataire
coordonnateur, ainsi que les différences appropriées. Nous vous
distribuons, en même temps, l'échéancier du village, en
date d'aujourd'hui.
M. Roy (Jean-Pierre): M. le Président, nous pouvons
commencer avec le premier document que vous avez, celui qui est un peu plus
petit, qui s'intitule: Comparaison avec ce que Les Terrasses Zarolega ont
convenu d'appeler "Estimate of probable costs", de février 1975.
Nous avons, sûr deux colonnes, la comparaison entre les
estimations préparées par nous et celles préparées
par Les Terrasses Zarolega. Nous avons identifié les différences
sans toutefois essayer de les expliquer, parce que nous ne connaissions pas les
critères qui avaient servi aux Terrasses Zarolega dans la
préparation de leurs estimations. Ces différences se retrouvent
dans différents postes, principalement en architecture, une
différence de $10,500,000.
Si on est intéressé à avoir des détails sur
ces différences ou exactement où elles se retrouvent,
on peut vous les donner. On les a identifiées présentement
seulement par postes majeurs.
Elles se retrouvent, en grande partie, en deux endroits: dans le
traitement architectural du bâtiment, et également dans ce que
nous avons appelé administration, honoraires, primes et bonis.
Le 17 avril 1975, nous avions remis au COJO notre analyse du projet, qui
totalisait un montant de $74,120,700. On vous a également
distribué, cet après-midi, un document qui s'appelle "Etat
budgétaire en date du 8 juillet 1975". Le 17 avril, lorsque nous avons
complété notre analyse, il y avait environ 20% des contrats qui
étaient accordés.
Le 8 juillet I975, nous en avons environ 80% d'accordés, et le
reste, 20%, sans être des contrats accordés, est tout de
même composé de coûts qui sont connus ou qui peuvent
être projetés...
M. Malouin: C'est 80% en tout... En argent? M. Roy
(Jean-Pierre): C'est 80% en argent.
M. Lalonde: Comment conciliez-vous cela avec le fait que dans
votre état budgétaire, vous avez, dans les engagements, $42
millions ce sont des contrats donnés et dans "à
venir", $31 millions. C'est plus que 20%.
M. Roy (Jean-Pierre): Oui. La différence se situe dans
l'administration du chantier, qui est une administration sur place, dont nous
connaissons les coûts. Quand je dis 80% d'accordés, c'est 80%
d'accordés ou de connus en tant que tels, que nous pouvons tout
simplement prolonger. Le reste des 20% est composé
d'éléments qui sont connus aujourd'hui, que nous pouvons analyser
et auxquels nous pouvons attacher un coût.
Or, le 8 juillet 1975, le coût du village olympique totalise
$74,262,230, ce qui est, d'après nos estimations du 14 avril, une
différence, en plus, de $141,000. Cet état budgétaire du 8
juillet tient tout de même compte de conditions de ce qu'on pourrait
appeler les pires.
Nous avons, entre autres, projeté les bonis pour les
entrepreneurs en béton et en coffrage, les bonis maximums que nous
aurons a payer. Nous avons projeté les honoraires maximums que nous
aurons également à payer aux différents professionnels qui
travaillent sur le projet. Cela ne veut pas dire que les montants
projetés seront ceux qui seront payés. Nous essaierons
certainement de négocier des ententes plus favorables.
Je pense qu'il serait bon de dire que le budget que nous avons
préparé au mois d'avril 1975 est un budget qui tient
toujours.
M. Lalonde: Dans les contrats que vous avez
négociés pour COJO, relativement au village, est-ce que vous avez
réussi à faire des économies, à obtenir des
avantages à comparer aux soumissions, aux offres que vous receviez?
M. Roy (Jean-Pierre): Je pense que cela s'est produit dans
plusieurs postes. Pour mentionner les principaux, je pense que vous êtes
au courant,
M. le ministre, de la question du béton
préfabriqué...
M. Lalonde: II y a des courcives...
M. Roy (Jean-Pierre): ... des courcives, qui a fait couler
énormément d'encre. Le tout s'est soldé par une
économie d'environ $1 million, sur un montant original de $4,300,000.
Par des négociations, par des interférences, nous avons
réussi à obtenir un contrat de l'ordre de $3,300,000.
Ces choses se sont répétées à plusieurs
reprises. Les autres cas ne me viennent pas à l'esprit.
M. Lalonde: Je vois ici, à l'élément
"contingences" on s'intéresse beaucoup à cela, vous le
savez une somme de $2 millions.
Si l'Opposition me permet de prendre l'initiative cette fois-ci, au
cours des contingences... Nous sommes habitués à des choses plus
sûres que des contingences, $2 millions, croyez-vous que c'est suffisant,
compte tenu du fait qu'il y a encore 20% des contrats à accorder?
M. Roy (Jean-Pierre): Les $2 millions de contingences qu'on lit
dans la colonne: Budget, avril 1975, avaient été établis
comme un montant suffisant pour des éléments qui n'étaient
pas connus à l'époque. Les $2 millions de contingences,
aujourd'hui, n'existent plus.
M. Lalonde: C'est encore pire!
M. Roy (Jean-Pierre): Ils ont été utilisés
en grande partie par les bonis additionnels qu'il faudra payer aux
entrepreneurs, à cause du progrès des travaux que nous avons
expérimentés. Aujourd'hui, nous connaissons à 99.9% tous
les éléments du projet et nous disons que nous n'avons plus
besoin de contingences.
Dans les montants estimés qui restent à accorder, nous
avons quand même des prévisions pour l'inflation ou des
prévisions pour les coûts, en tenant compte de
l'accélération des travaux que nous imposons aux
différents entrepreneurs. Ces inflations, ces
accélérations sont reflétées dans les prix
unitaires que nous utilisons et ne sont pas nécessairement
montrées comme un montant séparé dans le budget.
M. Lalonde: Votre opinion de spécialiste est que vous
n'avez pas besoin d'ajouter à ces facteurs de sécurité que
vous avez déjà inclus dans les estimations. Vous n'avez pas
besoin d'ajouter une autre contingence pour...
M. Roy (Jean-Pierre): C'est exact.
M. Léger: Vous ne trouvez pas que c'est un peu
risqué quand même?
M. Roy (Jean-Pierre): Non. Je ne crois pas. Disons que le fait de
passer de 20% de connu à 80%, toujours en demeurant à
l'intérieur des budgets, me rend assez confiant que la
différence
peut également se dérouler à l'intérieur des
montants que nous avons prévus.
M. Malouin: Que comprend le poste "exigences
générales"? C'est le poste 25 a).
M. Roy (Jean-Pierre): Ce sont les frais généraux de
chantier, tels que les permis de construction, les assurances, les
cautionnements, les impressions de plans, les essais sur les chantiers, les
inspections, la signalisation sur les chantiers, les véhicules, les
factures d'Hydro-Québec, les photos des maquettes, le
déneigement, des fermetures temporaires. C'est la surveillance des
chantiers.
M. Malouin: Ce sont les conditions générales...
M. Roy (Jean-Pierre): Ce sont les conditions
générales du projet.
M. Lalonde: S'il n'y a pas d'autres questions sur les
coûts... Oui? Je voulais parler sur l'échéancier.
M. Léger: Chacun son tour. Je voulais simplement dire que,
jusqu'à maintenant, vous aviez eu besoin de vos $2 millions de
contingences, mais vous les avez déjà entièrement
dépensés. Il reste quand même des contrats à donner.
C'était réparti. Quand je dis dépensé, je veux dire
dans le budget. D'accord? Mais vous les avez quand même répartis
jusqu'à maintenant. C'est sûr que cela pourrait être moins
de $2 millions, mais vous n'évaluez pas qu'il faudrait quand même
une certaine somme puisque, dans un budget, il faut avoir aussi ce qui est
prévu et une petite somme au moins pour ce qui est
imprévisible?
M. Roy (Jean-Pierre): Nous avons déjà à
l'intérieur des montants qui sont projetés au 8 juillet 1975 des
sommes que nous pouvons appeler contingences. Si j'en prends un en particulier,
le poste d'honoraires professionnels, l'architecte a fait une
réclamation d'honoraires additionnels vu l'augmentation
considérable du coût du projet.
Nous avons projeté dans l'état budgétaire du 8
juillet 1975 les montants réclamés. Il est évident que
nous essaierons de négocier ou que nous négocierons un prix plus
avantageux que celui qui est réclamé aujourd'hui. On peut les
appeler, ces économies, des contingences. Mais les 20% qui restent
à accorder sont connus. Ce sont des choses connues, que nous pouvons
quantifier, que nous pouvons également estimer, connaissant les prix
unitaires du marché. Pendant ce temps, je ne vois pas la
nécessité de grever ou de greffer sur le budget un montant
additionnel de $2 millions ou de $3 millions pour le simple fait de dire qu'on
a $3 millions de plus si on veut s'en servir.
Connaissant la situation ou la relation qui existe entre notre bureau et
celui desTerrasses Zarolega, le moins possible on leur montre l'argent que nous
avons, le mieux nous serons.
M. Léger: Ils ont un appétit vorace.
M. Roy (Jean-Pierre): Oui, ils sont assez vora-ces.
M. Léger: Le dernier article, en bas, avant les
contingences, traite des "honoraires du promoteur". Comment se fait-il que,
dans le projet initial présenté par Zarolega, au montant de $42
millions, il n'y avait pas d'honoraires? Où étaient inclus ses
profits là-dedans?
M. Roy (Jean-Pierre): Dans la première colonne, si les
honoraires n'étaient pas montrés, c'est qu'on attendait d'avoir
l'entente finale qui était en négociation et nous les avons
reportés dans ce que nous appelons "prévisions pour
compléter". Ce sont les honoraires globaux qui auraient peut-être
dû être divisés en deux: une partie dans "contrat et
commande" et l'autre partie dans "prévisions pour compléter",
mais nous les avons mis dans la même colonne.
M. Léger: A ce moment, même s'il y avait un contrat
à négocier, il fallait nécessairement que Zarolega se
prenne un profit. Il travaillait, il avait déjà commencé.
Sur quoi ses profits étaient-ils basés? Etait-ce un pourcentage
du montant total? Comment ses profits étaient-ils répartis?
M. Roy (Jean-Pierre): M. le Président, j'aimerais savoir
à quel document on se réfère? Est-ce celui de
l'état budgétaire?
M. Léger: Je parle de la feuille ici, où vous avez
les engagements...
M. Roy (Jean-Pierre): L'état budgétaire. Une
Voix: L'état budgétaire. M. Léger:
L'état budgétaire.
M. Roy (Jean-Pierre): C'est ce que j'ai dit tantôt. Les
engagements, en fait, comprennent trois colonnes: les contrats qui sont
signés, que nous connaissons et qui ont des montants fixes; les
changements que nous avons acceptés à ces contrats et les
montants que nous prévoyons pour compléter la totalité du
projet. Dans le cas des honoraires du promoteur, nous aurions peut-être
dû mettre un montant sous "contrat et commande", parce que nous avions
estimé, dans le temps, ces honoraires je peux vous donner le
montant, si vous me donnez quelques secondes ...
M. Léger: Est-ce que c'était un pourcentage ou
était-ce un prix fixe?
M. Roy (Jean-Pierre): C'était un pourcentage du coût
du projet.
M. Léger: Quel était ce pourcentage?
M. Roy (Jean-Pierre): C'était, je crois, 12% sur les
premiers $30 millions et 8% sur le reste. Ces
pourcentages ont été renégociés et je pense
que les termes sont 12% sur les premiers $30 millions et 8% sur les prochains
$20 millions, avec une participation sur les premiers $50 millions
seulement.
M. Léger: Cela veut dire que vous avez les honoraires du
promoteur dans la colonne "contrat et commande". On devrait y lire au moins
$4,500,000.
M. Roy (Jean-Pierre): On pourrait y lire $6,100,000.
M. Léger: Non, je parle...
M. Roy (Jean-Pierre): Excusez-moi.
M. Léger: On lit cela dans la colonne "prévisions
pour compléter", mais dans la colonne "contrats et commandes", il n'y a
rien. Si on prend 12% sur $30 millions, ce qui fait $3,600,000, et 8% sur le
reste, c'est-à-dire sur les $12 millions, ce qui fait $960,000, ce
serait donc $4.5 millions qui devraient paraître là.
M. Roy (Jean-Pierre): D'accord, on aurait pu le montrer sous la
colonne "contrats et commandes", mais lorsque ces chiffres ont
été compilés, les résultats des négociations
n'étaient pas complètement connus. Ils ont été
obtenus a la dernière minute et au lieu de changer le total de la
colonne "contrats et commandes", on a préféré le mettre
dans la colonne "prévisions pour compléter". C'est tout
simplement une opération comptable qui est peut-être un peu
erronée, mais disons que pour les fins du budget, cela n'avait pas
tellement d'importance.
M. Léger: C'est donc dire que quand on négociait ou
dans la période de négociations de janvier, le prix réel
dans la colonne "contrats et commandes", était à peu près
de $46 ou $47 millions.
M. Roy (Jean-Pierre): Possiblement.
M. Léger: Comment se fait-il que le contrat que vous nous
avez montré tantôt stipule des honoraires de $5 millions et que
là, c'est $6,100,000?
M. Roy (Jean-Pierre): C'est qu'il y a, en plus des clauses comme
celles qu'on vous a mentionnées, de $250,000 pour des dépenses
qui ont été encourues avant la signature du contrat, les $300,000
pour la coordination ou la construction des aménagements
spécifiques et il y a également, je pense, un boni...
M. Lalonde: D'éloignement.
M. Roy (Jean-Pierre): Si on fait le calcul, on doit arriver
à $6,100,000.
M. Léger: Ce ne sont pas des honoraires professionnels, ce
sont...
M. Roy (Jean-Pierre): Ce sont des honoraires de promoteur.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que la commission...
M. Léger: Les appareils ménagers, est-ce que ce
sont uniquement des petits morceaux, des fers à repasser ou des choses
comme cela, ou si ce sont des meubles? Qu'est-ce que vous entendez par
appareils ménagers?
M. Bédard (Montmorency): Des cuisinières, des
réfrigérateurs.
M. Roy (Jean-Pierre): M. le Président, ce sont des
réfrigérateurs, des poêles, des laveuses...
M. Bédard (Montmorency): On ne dit pas poêle,
cuisinière, c'est mieux.
M. Malouin: C'est enlevé pour... M. Léger:
Donc, dans la vente...
M. Roy (Jean-Pierre): Nous ne les avons pas compris dans le
coût de construction. Le promoteur avait choisi de mettre un montant de
$392,000, que nous croyons complètement insuffisant.
M. Malouin: Est-ce qu'on le retrouve à un autre poste
à l'intérieur du budget du COJO?
M. Roy (Jean-Pierre): Non, je ne le crois pas.
M. Malouin: II n'y en aura pas du tout au moment des Jeux
olympiques.
M. Roy (Jean-Pierre): Au moment des Jeux olympiques, il n'y en
aura pas.
M. Léger: Si on multiplie 1,000 appartements, ou à
peu près, par 1,000 réfrigérateurs, 1,000 poêles,
cela fait un montant assez élevé qui doit être
dépensé pour que le condominium soit mis en vente. Donc, cela va
augmenter le coût d'investissement d'une somme assez importante.
M. Roy (Jean-Pierre): C'est exact, ils ne font pas partie du
coût de construction présentement.
Le Président (M. Gratton): M. Rousseau.
M. Rousseau: Dans un condominium, il faut acheter ses propres
choses, c'est comme acheter une maison. J'en ai un condominium et j'ai
été obligé d'acheter tous les appareils ménagers.
Ce n'est pas la même chose que de louer quelque chose. Vous avez ces
choses fournies. Quand vous achetez, vous achetez comme une maison.
M. Lalonde: Si c'est pour être loué. M.
Léger: C'est cela.
M. Rousseau: A ce moment-là, c'est une autre chose.
M. Lalonde: Mais, à ce moment-là, est-ce que le
contrat du COJO prévoit que le COJO va devoir fournir les fonds pour
acheter les appareils ménagers?
M. Saint-Pierre (Simon): Ils seront additionnés. Ce sera
inclus dans le coût de location comme n'importe quelle location.
M. Lalonde: Mais je veux dire: Qui va fournir les fonds? Est-ce
que cela va être Zarolega ou le COJO en vertu de son contrat?
M. Saint-Pierre (Simon): Le propriétaire.
M. Lalonde: Alors, le COJO n'est pas engagé. Ce n'est pas
compris dans le coût de construction.
M. Malouin: Quand même, est-ce que vous avez une estimation
des coûts pour parachever les travaux après les Jeux olympiques
pour rendre l'établissement habitable; que ce soit en condominium ou
pour être loué?
M. Roy (Jean-Pierre): Je regrette, M. le Président, je
n'ai pas compris la question.
M. Malouin: Est-ce que vous avez des estimations des coûts
pour rendre les pyramides habitables après les Jeux olympiques, que ce
soit comme condominium ou pour être loué à
l'unité?
M. Roy (Jean-Pierre): Les coûts qui sont
présentés ici sont des coûts complets pour terminer le
projet du village olympique en condominiums ou en projet de logements. Les
coûts qui sont directement reliés aux aménagements
spécifiques, et pour les incorporer et pour les enlever, font partie
d'un autre budget qui est dans le budget du COJO et non pas dans le budget du
village olympique, construction.
M. Malouin: D'accord.
M. Léger: Est-ce que vous pourriez nous dire à ce
stade-ci combien vous pensez que le COJO va réellement investir dans ce
projet basé sur les chiffres de $74 millions.
M. Roy (Jean-Pierre): M. le Président, on se
réfère toujours au coût de la construction.
M. Léger: C'est-à-dire combien d'argent le COJO
devra-t-il investir par son contrat dans ce projet qui va coûter un
minimum de $74 millions?
M. Saint-Pierre (Simon): $52 millions.
M. Léger: Si cela coûte $74 millions, vous avez
déjà $18 millions en première hypothèque et vous
avez les $2 millions de Zarolega, cela fait $20 millions; $20 millions de $74
millions, cela fait $54 millions.
M. Saint-Pierre (Simon): Moins les deux autres millions
d'investissement pour la promotion qui sont changés maintenant pour $l
million, cela ferait $53 millions.
M. Léger: C'est-à-dire que c'est le COJO qui
investit $1 million.
M. Saint-Pierre (Simon): C'est cela. C'est pour cela que je monte
cela à $53 millions.
M. Léger: Mais il coûte $74 millions et vous avez
juste $18 millions et $2 millions qui sont investis par d'autres. Donc, il y a
uniquement $20 millions investis par d'autres et cela coûte $74 millions;
plus le $1 million de promotion, cela fait $75 millions. Cela devrait
être $75 millions moins $20 millions, $55 millions.
M. Saint-Pierre (Simon): C'est cela.
M. Lalonde: Est-ce que le COJO est en mesure d'évaluer la
valeur de cet investissement aujourd'hui? Remarquez que ce n'est
peut-être pas indispensable, mais, dans son bilan, cela va être: A
recevoir, $55 millions.
M. Rousseau: Oui.
M. Léger: C'est donc dire que les $55 millions que le COJO
va investir, même si cela devient une immobilisation, c'est pris à
même les revenus du COJO.
Donc un manque à gagner pour redonner sur le coût de toutes
les installations olympiques. Il faudrait additionner au total du
déficit olympique la somme de manque à gagner là, qui fait
qu'en diminuant les revenus de cette somme, on augmente d'autant le
déficit sur l'ensemble du coût de l'installation olympique.
M. Lalonde: M. le Président, il faudrait quand même
distinguer. Si on parle d'un montant à financer autrement que par les
formules de financement olympique, oui, puisque ces $55 millions ne seront pas
disponibles pour remettre à la ville de Montréal, maintenant. Ils
pourront l'être dans quelques années.
M. Léger: Mais, dans quelques années, cette somme,
provenant, on l'espère, des revenus de location ou d'autres sources
sera-t-elle remise à la ville de Montréal après, dans
trois, quatre, cinq ou dix ans? Comment cela va-t-il fonctionner?
M. Lalonde: On peut faire des hypothèses, à ce
stade-ci. Nous avons d'ailleurs déjà commencé à
examiner cela. Etant donné que le COJO va avoir des droits qui vont
dépasser la tenue des jeux, il va sûrement falloir prendre des
dispositions je ne sais pas lesquelles, à ce stade-ci pour
faire survivre le COJO ou une autre société de liquidation, comme
cela s'est fait dans les autres comités organisateurs, à Munich,
par exemple, pour prendre charge des droits et des obligations du COJO. Il n'y
a aucun doute qu'il va falloir que les droits
du COJO survivent aux Jeux olympiques, pour pouvoir les réaliser,
les recevoir, éventuellement, les administrer entre-temps, et ensuite
payer ce qui restera à la ville de Montréal.
M. Saint-Pierre (Simon): Ce que le député de
Lafontaine disait était vrai, au point de vue du fonds de roulement,
c'est-à-dire qu'il y a $55 millions dont nous sommes obligés de
nous servir, mais au point de vue du bilan, c'est l'hypothèque,
c'est-à-dire un compte à recevoir pour nous.
M. Léger: A ce stade, avec le contrat que nous avons
devant nous, pouvez-vous nous dire combien le COJO risque dans les deux
hypothèses, soit d'une vente en condominiums, soit d'une location?
Avez-vous évalué les deux risques?
M. Saint-Pierre (Simon): $10 millions, dans un cas comme dans
l'autre.
M. Léger: En location, c'est plus de $10 millions.
M. Saint-Pierre (Simon): C'est $10 millions, dans le cas de la
vente en condominiums et théoriquement rien dans l'autre.
M. Léger: Ou tout!
M. Lalonde: Oui, mais il y a une valeur. Ce n'est pas construit
en glaçons!
M. Léger: C'est cela. C'est la différence entre la
valeur marchande et la valeur de vente.
M. Lalonde: Oui.
M. Léger: Dans l'autre cas, c'est la différence
entre...
M. Lalonde: La valeur de vente de quoi?
M. Léger: La vente, c'est $10 millions, mais c'est la
différence entre les retours provenant de la location. Cela va-t-il
dépasser les intérêts, ou même si cela n'atteint pas
les intérêts, à 11.5% de $55 millions, selon le nombre
d'appartements loués. Il y a une valeur marchande au point de vue de la
location.
M. Bédard (Montmorency): Seulement pour assumer les
intérêts, cela coûterait $6.5 millions ou $7 millions par
année et on a une valeur locative de $17 millions pour les commerces
seulement. On doit toujours être bon pour assumer les
intérêts! Ce n'est pas un problème. Si j'étais
à leur place, et je suis certain que c'est ce qu'ils vont faire...
M. Léger: Ils vont louer.
M. Bédard (Montmorency): Si la valeur marchande, à
la fin de I976, a du bon sens, ils vont vendre et si cela n'a pas de bon sens,
ils vont le garder pour eux. C'est facile.
M. Léger: Mais quel est le risque, dans les deux cas? Il y
a $10 millions en location, vous n'avez pas évalué le risque.
M. Bédard (Montmorency): II n'y a pas de risque.
M. Léger: II y a le risque qui dépend du prix qu'on
vend. Est-ce que cela rapporte suffisamment pour payer et le capital et les
intérêts? C'est la question.
M. Bédard (Montmorency): II est certain qu'ils vont avoir
du capital. C'est sûr. Quel montant? On ne le sait pas.
M. Lalonde: Le COJO nous dit que s'il vend en condominiums, il
perd $10 millions, d'un autre côté, il encaisse son argent tout de
suite, au lieu d'attendre 40 ans. A ce moment, je pense que cela se vaut. Entre
être payé dans 40 ans sur $55 millions et avoir $45 millions en
1977/78, cela vaut sûrement $10 millions de plus dans 40 ans.
Maintenant, il me semble que, si cela demeure en location, c'est le
risque de tout créancier hypothécaire de se faire payer ses
intérêts et son capital. La garantie est là. Si le COJO a
les moyens d'aller voir la première hypothèque, à un
moment donné, pour reprendre l'immeuble, au cas de défaut, ce
serait quelque chose à administrer à ce moment-là.
M. Léger: Dans 35 ans, à la fin de
l'hypothèque, à qui ira l'argent? Que ce soit le COJO ou un autre
qui sera là, à qui ira l'argent?
M. Rousseau: Je crois que M. le ministre a répondu
à cette question. Il faudra mettre en place, à ce
moment-là, une entreprise qui prendra l'héritage de COJO.
M. Léger: Comme c'est un manque à gagner pour payer
des installations olympiques à côté, c'est une
hypothèque que vous avez là, une immobilisation, d'accord, mais
lorsque l'argent reviendra, dans 35 ans, cela ne servira certainement pas
à étancher les dépenses du stade.
M. Lalonde: Pourquoi pas?
M. Léger: Cela va servir aux promoteurs qui seront
là.
M. Lalonde: Bien non!
M. Léger: Pas aux promoteurs, mais à ceux qui sont
les héritiers légaux.
M. Lalonde: Non, les héritiers légaux, cela va
être seulement pour liquider. Le COJO ne peut pas fonctionner
après les Jeux olympiques. Le COJO n'a le pouvoir que de tenir les Jeux
olympiques de 1976.
Tout héritier de ses droits et obligations n'aurait de droits que
pour liquider les actifs et les passifs de COJO. Or, un des actifs est $55
millions.
Lorsqu'il aura été liquidé, c'est-à-dire
reçu, un des passifs sera de payer la ville de Montréal si la
ville de Montréal n'a pas reçu paiement complet des
installations. Cela ira à la ville de Montréal.
M. Léger: Je ne conclurais pas si vite que cela.
M. Lalonde: Cela me semble un peu d'hypothèse...
M. Léger: Les héritiers de COJO ne seront
certainement pas des philanthropes. Ce sont des gens qui auront assumé
pendant 35 ans le manque à gagner de la valeur qu'ils auront
payée.
Ces gens-là, une fois que l'hypothèque leur est remise, ce
n'est pas de gaieté de coeur, avec bonté et gentillesse qu'ils
vont dire: On remet cela à la ville de Montréal.
Ils ont été, pendant 35 ans, des personnes qui ont
remboursé l'hypothèque et qui attendent. Puisqu'ils l'ont
payée, puisqu'ils l'ont achetée, cette hypothèque, il va
falloir qu'ils se remboursent.
M. Lalonde: Un instant. Je pense qu'on fait un peu de projection.
Je ne sais pas jusqu'à quel point c'est utile à ce stade-ci, mais
si on parle d'un héritier de COJO, c'est strictement une
société, que ce soit une société d'Etat ou autre,
un curateur, qui administre les biens d'un décédé, comme
COJO va l'être à ce moment-là...
M. Léger: II va être fatigué en tout cas. Il
ne sera peut-être pas décédé, mais il va être
fatigué.
M. Lalonde: ... un disparu, disons, un absent, et qui, ensuite,
va être tenu aux mêmes obligations et avoir les mêmes actifs
que COJO. Il ne pourra pas simplement partir avec les $55 millions dans 35 ans.
Il va payer les dettes de COJO.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que la commission est
maintenant prête à passer à l'échéancier du
village olympique?
M. Léger: Je voulais simplement, dans les coûts,
nous reporter à janvier 1975, où nous étions devant deux
hypothèses: la possibilité d'un village temporaire et la
possibilité d'un village permanent.
Si on se rappelle bien, M. le Président, à ce
moment-là, on avait évalué les deux possibilités.
Même la Société d'habitation du Québec avait
présenté un projet disant qu'il lui était possible de
prendre en main un village temporaire et on avait évalué le
coût à $43,500,000 à ce moment-là, avec une
possibilité de récupération de $30 millions, donc, une
perte de $13,500,000. J'ai le journal des Débats de ce temps-là,
M. le Président.
M. Lalonde: Qui est-ce qui parlait?
M. Léger: C'était moi qui parlais, M. le
Président.
M. Lalonde: On se cite. Vous avez des droits d'auteur
là-dessus; je vous les laisse.
M. Léger: C'était à la suite des
informations provenant des groupes qui avaient présenté leur
projet. Or, une des raisons majeures pour lesquelles on n'avait pas choisi le
projet de la Société d'habitation du Québec,
c'était que, pour l'immédiat, on s'attendait à payer
à peu près la même somme pour un village temporaire que
pour un village permanent, $43 millions comparativement à
Zarolega parlait de $43 millions $49 millions.
Alors on a dit: L'un dans l'autre, comme c'est à peu près
le même prix on est peut-être mieux d'opter pour un village
permanent.
Aujourd'hui on voit et je pense qu'il est important de le
signaler que le coût n'est plus de $43 millions ni de $49
millions, mais de $74 millions ou $75 millions. La différence est que
si, à ce moment-là, on avait ajouté plus foi à la
projection de CAIM, qui parlait de $74 millions, peut-être que le choix
aurait été différent et que les gens auraient
récupéré les espaces verts.
Nous ne pouvons faire autrement, aujourd'hui, qu'admettre que des
décisions se prennent. Ce fut la même chose pour le stade
olympique qui avait une proposition devant lui d'un stade de rechange, qui
aurait coûté meilleur marché. M. Drapeau, nous avait promis
une coupe, dans le prix, de $60 millions. Il avait un argument
supplémentaire pour dire qu'avec une coupe de $60 millions il n'y aurait
pas eu tellement de différence avec la proposition
présentée à ce moment-là.
Je veux simplement montrer que nous avons, à ce moment-là,
pris une décision rapide c'est un choix politique que j'y ai vu
on a choisi un village permanent en se basant sur des chiffres qui
n'étaient pas réels. On a choisi de continuer un stade qui est
somptueux parce que nous avions, encore là, des chiffres qui
étaient faux.
Aujourd'hui, nous sommes devant cette situation. Quand les gens nous
demanderont: Accepterez-vous ce déficit? Sommes-nous devant un autre
choix que d'admettre qu'il était encore possible de faire des
corrections, en janvier I975, et qu'aujourd'hui nous sommes pris pour absorber
les déficits, dans les deux cas?
M. Lalonde: M. le Président, j'aimerais suggérer au
député de Lafontaine de lire d'autres pages de la transcription
des débats, car mon souvenir est et je consultais mes
collègues de la commission parlementaire que la
récupération qu'il mentionne était beaucoup moindre que
les $30 millions qu'il vient de mentionner.
Parlons de CAIM pour l'instant. Il n'est pas question de lui faire de
reproche, mais il ne s'était pas opposé, après avoir
passé une nuit à examiner les coûts avec d'autres experts,
à la réduction à $49 millions; il était même
présent. L'élément déterminant dans la
décision de la commission parlementaire, à ce moment-là,
était la capacité, la
possibilité de récupération quasi totale qui
demeure encore. Naturellement, l'investissement est plus élevé,
mais grâce, surtout, aux deux négociations qui ont eu lieu et
auxquelles, en toute modestie, je dois dire, le CCJO a participé, les
chances de récupération, la valeur même de
l'investissement, a été de beaucoup augmentée. Je ne pense
pas encore là n'est pas l'objet de nos propos qu'il serait
même préférable d'avoir un village temporaire avec le peu
de récupération qu'un tel village offrait à ce
moment-là; alors que la récupération peut être
à 100% dans le cas du village permanent, par la voie d'un prêt
hypothécaire.
Je pense que corriger de cette façon la transcription
reflète de façon plus juste l'opinion de la commission en
janvier.
Le Président (M. Gratton): Je voudrais faire remarquer que
l'on a ouvert une parenthèse face au mandat.
M. Bédard (Montmorency): II y a une correction
additionnelle.
Le Président (M. Gratton): Alors, brièvement, le
député de Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. le ministre d'Etat a
touché à un volet: l'augmentation des coûts; mais il y a un
deuxième volet qui est assez important. Les prix, dans ce
temps-là, étaient ceux de janvier I975; il faut penser qu'un
village temporaire aurait subi, pas peut-être, aurait subi de fortes
augmentations. Si l'on se rappelle les chiffres d'hier, à l'article
Aménagements extérieurs, on a vu que le montant a triple par
rapport aux chiffres de janvier I975. Pour la construction des solages, il faut
penser que, si les estimations avaient été faites pour $35 la
verge cube, et qu'on est rendu à $60 la verge cube, les solages auraient
subi des augmentations. Les constructions d'aqueduc et d'égout,
savez-vous que les coûts sont de 35% à 40% excédentaires
à ceux de janvier dernier, et ce, simplement dans nos petites
villes?
Compte tenu de la qualité des entrepreneurs qu'il faut pour des
travaux de ce genre, s'ils ont beaucoup d'ouvrage, cela influe encore sur le
prix. Donc, si l'on parle des $47 millions qui sont passés à $74
millions, comparons les chiffres avec ceux du village temporaire où l'on
tient compte des nouveaux prix unitaires que nous possédons aujourd'hui;
ensuite nous ferons des comparaisons.
M. Lalonde: Je puis ajouter ceci: Nous avons eu des chiffres sur
des plans préliminaires, à différents stades de nos
discussions, et chaque fois que l'on arrive dans les plans plus avancés,
nous avons des coûts qui sont augmentés parce que, là, nous
connaissons réellement l'étendue des problèmes et des
solutions que l'on adopte.
Or, dans le cas du village temporaire, sans vouloir minimiser l'opinion
de ceux qui sont venus s'adresser à la commission, nous étions
aussi, dans plusieurs cas, devant des plans temporaires ou enfin,
préliminaires, de sorte qu'on aurait dû s'attendre, si on avait
adopté une telle solution, à des augmentations probablement
proportionnelles. Il faut aussi transposer dans le temps les deux projets, et
non pas un seul.
M. Léger: C'est simplement dans le but, M. le
Président, de se satisfaire d'une décision qu'on est
obligé d'endurer aujourd'hui.
Je dois quand même admettre que les prévisions, dans ce
temps, n'étaient peut-être pas... D'abord, on a la preuve
aujourd'hui que les prévisions étaient mal faites du
côté du village permanent. Cela ne veut pas dire que les
prévisions étaient mal faites du côté du village
temporaire. Mais nous avions, à ce moment, des prévisions, et les
chiffres n'étaient pas faciles à évaluer, puisqu'on nous
donnait des chiffres qui étaient faux au niveau de la prévision
du village permanent.
Il ne faut pas oublier aussi tout l'aspect social de la solution
proposée par la Société d'habitation du Québec, qui
avait, en plus d'une récupération, la possibilité...
M. Lessard: ... avoir une décision si les chiffres sont
faux?
M. Malouin: Vous ne venez pas mêler les cartes.
M. Léger: ... de l'utilisation de ce village temporaire
pour des zones défavorisées, pour des zones sinistrées, et
même pour aider des régions dans des projets particuliers.
M. le Président, il y avait toute une utilisation sociale, par la
Société d'habitation du Québec, qui était
intéressante, et c'est tout simplement l'aspect financier de ce moment
qui a fait pencher la balance d'un bord. Il faut quand même admettre
cela.
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse, mais je dois
intervenir brièvement pour dire d'abord, que je ne trouve pas utile de
refaire un débat sur la base de l'hypothèse avancée par
l'honorable député de Lafontaine à savoir ce qui aurait
été préférable. Il n'a pas la preuve de cela, et
mon collègue, le ministre d'Etat au Conseil exécutif a
souligné un point qui demeure vrai. En acceptant un village temporaire,
ce que, personnellement, j'aurais souhaité pendant une longue
période de temps, et tout le monde le sait, il fallait accepter une
perte sèche, il fallait en accepter, et cela demeure vrai aujourd'hui.
Cette perte sèche serait plus grande aujourd'hui si l'on va dans les
hypothèses, tandis qu'avec ce qui est devant nous, malgré les
difficultés que l'on peut trouver là-dedans d'être
assuré d'une situation favorable, cette possibilité existe quand
même, qu'il n'y ait pas de perte sèche ou que la perte soit
moindre.
Si c'est sur une base de finance, c'est une considération que
l'on doit retenir.
Le Président (M. Gratton): Là-dessus, messieurs,
j'inviterais la commission à passer à l'échéancier
du village olympique.
M. Lalonde: M. le Président, j'inviterais M. Roy à
nous faire un bref rapport sur le déroulement des travaux.
Déroulement des travaux
M. Roy (Jean-Pierre): M. le Président, vous avez, de
distribuées, trois feuilles. Je m'excuse, mais nous n'avons pas eu le
temps de les faire réduire à des formats plus
malléables.
La première est une présentation graphique de l'avancement
des travaux de structure au 7 juillet 1975. Comme on peut le constater, le
noyau central de la pyramide ouest est complètement terminé.
C'est la plus petite des trois feuilles que vous avez, qui est
identifiée comme "Avancement des travaux de structure au 7 juillet
1975".
Les demi-pyramides, si on prend la plus à l'ouest, est rendue au
douzième étage, et la plus à l'est, au dixième. Je
pense que ce sont des progrès qui sont fantastiques, si on s'en reporte
à janvier ou février 1975, alors qu'il n'y avait pratiquement
aucun travail de fait, et de voir le progrès aujourd'hui. D'ailleurs,
s'il y en a parmi vous qui passez en face du village, vous verrez flotter le
drapeau du COJO sur le dessus de la pyramide ouest, qui remplace le
traditionnel arbre de Noël, placé lors de la dernière
coulée. La pyramide est, bien qu'elle progresse d'une façon un
peu différente, expérimente un avancement semblable. On est plus
avancé sur les planchers, un peu moins avancé sur le noyau
central.
Les deux autres feuilles que vous avez sont également les
échéanciers du genre de ceux que nous convenons d'appeler des
"bar charts ".
Vous en avez un pour la pyramide est et un autre pour la pyramide ouest
et, dans la majeure partie des cas, vous pouvez constater que nous sommes en
avance sur le calendrier prévu qui détermine la date de livraison
au 10 mai 1976.
Dans un cas bien spécifique, fabrication et livraison des
ascenseurs, nous avons préféré laisser en blanc
l'avancement des travaux parce que nous n'avions pas, lors de la
préparation du document, les renseignements détaillés nous
permettant de montrer un avancement réaliste. Nous avons
préféré le laisser en blanc plutôt que de donner des
renseignements erronés.
Mais les contrats pour les ascenseurs sont donnés. Les dessins
d'ateliers sont fabriqués, sont approuvés et la fabrication des
ascenseurs est commencée.
Exactement à quel endroit on se situe sur
l'échéancier? Je ne pourrais pas vous le donner, mais c'est en
progrès et je ne crois pas qu'on ait de retard considérable.
Les endroits qui accusent des retards ne sont pas critiques et le plus
sérieux se trouverait surtout dans les installations de plomberie et
nous sommes présentement à discuter avec les entrepreneurs pour
voir la possibilité de reprendre le temps perdu.
M. Léger: Vous voulez garder vos employés en forme.
Je vois que les ascenseurs ne sont pas commencés. C'est pour les
athlètes.
M. Roy (Jean-Pierre): C'est cela.
M. Bédard (Montmorency): On ne peut pas les poser tant que
la tour n'est pas construite.
M. Lalonde: Je n'ai pas de question relativement à
l'échéancier. ... très clairement, sinon des
félicitations au COJO et à son mandataire-coordonnateur et aussi
aux entrepreneurs. Je ne sais pas si l'Opposition...
M. Léger: Je voudrais peut-être seulement faire une
boutade à ce stade-ci.
M. Lalonde: Des félicitations au CCJO?
M. Léger: Oui. C'est qu'un des bons côtés
d'une négociation de contrats ou d'une possibilité de changement
de contrats, oblige l'entrepreneur à aller plus vite dans la
construction, de façon qu'il y en ait tellement de fait qu'il n'y ait
plus de retour en arrière.
M. Bédard (Montmorency): II me semblait qu'il y aurait une
tache noire quelque part.
M. Léger: Non. C'est un des bons côtés. M.
Bédard (Montmorency): Oui.
Le Président (M. Gratton): ... la question du village
olympique? Si oui...
M. Lalonde: Sauf que j'aurais peut-être quelques questions
au COJO relativement au village et à la tenue des jeux, à
l'hébergement des athlètes. Est-ce que le COJO est satisfait et
croit que le village va suffire à l'hébergement de tous les
athlètes attendus?
M. Saint-Pierre (Simon): C'est bien entendu que l'espace
occupé par les athlètes sera très minime et les
athlètes seront "serrés" à l'intérieur du
village.
Cependant, depuis le transfert de toutes les activités de sport
équestre à Bromont, on a pu libérer le village de 350
athlètes qui logeront à Bromont et nous avons toutes les raisons
de croire que tous les athlètes, avec les prévisions que nous
avons à l'heure actuelle, pourront être logés
agréablement dans le village.
Un mobilier a été dessiné, spécialement
à l'intention du projet du village olympique en 1976, mobilier dont la
fabrication devra débuter bientôt et qui sera remis sur le
marché par la suite. Un des critères principaux dans
l'étude du mobilier a été, en définitive, le
caractère exigu des lieux du village. Alors, il y a des lits, pas
directement superposés, mais semblables, et tout l'aménagement
intérieur, tous les projets d'aménagement intérieur qui
débutent maintenant, depuis la semaine dernière, prévoient
qu'on pourra loger le nombre d'athlètes prévu.
M. Léger: Combien d'athlètes prévoyez-vous
par appartement? Dans l'ancien projet, c'était
seize par appartement et cinq athlètes par pièce. Sont-ce
encore les mêmes chiffres?
M. Saint-Pierre (Simon): Ce sont encore les mêmes chiffres
de base, excepté dans certains types d'appartements. Je crois que la
réponse à cette question serait beaucoup plus juste dans un mois
ou deux, quand le projet d'aménagement intérieur sera
complété.
M. Léger: Mais, selon les règlements olympiques, y
a-t-il quelque chose là-dedans qui demande un minimum de je ne
sais pas, pas de discrétion, mais...
M. Lalonde: D'intimité.
M. Léger: ... d'intimité? Seize athlètes par
appartement?
M. Saint-Pierre (Simon): La tradition voulait qu'il y ait deux ou
trois athlètes par chambre, mais, par contre, il n'y a aucune
règle spécifique à ce sujet et, dans les projets
d'organisation et d'animation dans le village, il y a beaucoup
d'activités qui seront créées et il y a beaucoup d'espaces
autour du village qui seront utilisés pour permettre une vie
agréable quand même, malgré l'exiguïté des
lieux.
M. Lalonde: Est-ce que le mandataire-coordonnateur pourrait nous
dire si, d'après lui, le type de construction de services, par exemple
pour la climatisation est de nature à recevoir seize personnes par
appartement pendant un certain temps?
M. Roy (Jean-Pierre): M. le Président, d'abord je pense
que le chiffre de seize n'est peut-être pas tout à fait exact. Je
pense que le maximum qu'on retrouve dans un appartement est d'à peu
près treize athlètes et cela, dans les trois chambres à
coucher...
M. Lalonde: ... superstitieux.
M. Roy (Jean-Pierre): ... et après cela diminue suivant la
grandeur.
Une Voix: Des athlètes.
M. Roy (Jean-Pierre): Non pas la grandeur des athlètes,
mais la grandeur des appartements.
M. Lalonde: Au ballon-panier, ils sont ailleurs.
M. Léger: Le député de Montmorency ne
pourrait pas demeurer dans un appartement comme celui-là.
M. Bédard (Montmorency): Dans le cas du
député de Montmorency, ce serait 12.5.
M. Roy (Jean-Pierre): La majeure partie des services qui sont
prévus dans le moment seront suffisants pour accommoder les 10,000
athlètes. Il y aura peut-être certains services additionnels
à ajouter, surtout dans les services sanitaires. Le reste, la
climatisation, la ventilation, ces choses sont suffisantes.
M. Léger: Les 350 athlètes de Bromont, à
quel endroit vont-ils être logés?
M. Saint-Pierre (Simon): Tout près du centre
équestre même, ils seront logés dans des maisons
préfabriquées et qui seront vendues par la suite...
M. Lalonde: Tu l'as ton village temporaire.
M. Saint-Pierre (Simon): Cela ressemble à cela. Au sujet
de la réception des athlètes des comités olympiques
nationaux, je devrais peut-être mentionner qu'à la dernière
réunion à Rome où les 130 pays étaient
représentés ou à peu près, on a rencontré
quelque 50 de ces comités olympiques nationaux et la revue de tous les
plans et préparation du comité olympique a été
présentée à chacun d'eux. Pour ce qui est du village
proprement dit, on s'est trouvé satisfait des conditions qu'on avait
données.
M. Léger: Est-ce que vous avez mis quelque part dans vos
chiffres, le prix de ce village temporaire avec la récupération?
Est-ce que cela paraît que ce n'est pas dans votre budget?
M. Saint-Pierre (Simon): Dans notre budget d'activités, on
a des revenus de $1 million pour le coût des athlètes, ce que cela
coûte aux athlètes pour demeurer au village.
M. Léger: Non, je parle du coût de la construction
d'un village temporaire dans Bromont.
M. Saint-Pierre (Simon): C'est une location et le coût est
mentionné aussi. C'est un projet de $350,000 pour loger les
athlètes là-bas.
M. Léger: Ce chiffre paraît dans votre budget de
fonctionnement.
M. Saint-Pierre (Simon): Oui.
M. Lalonde: M. le Président, je n'ai pas d'autres
questions relativement au village.
M. Léger: Moi non plus, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Ceci termine l'article 3.
Article 4, le budget sommaire. Le dernier pour aujourd'hui. On l'a
séparément dans le rapport.
Budget sommaire
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, on vous a remis,
dans le document gris auquel je me réfère encore, au chapitre 4,
deux pages indiquant les sommaires des revenus et les sommaires des coûts
tels qu'ils nous apparaissaient avant le début de la commission
parlementaire et le détail des coûts de fonctionnement vous a
été fourni
dans un document bleu ici, que j'aimerais expliquer. Le document
comprend d'abord l'organigramme du COJO. Le COJO fonctionne sous une base de
projets et d'approbation de projets et de sous-projets quant à son
budget et à sa structure d'organisation, c'est-à-dire
qu'en-dessous de chacun des titres qu'il y a dans l'organigramme, il y a une
série de chiffres et de titres à côté qui sont les
numéros des sous-projets et le titre du sous-projet en question. Cette
même nomenclature nous permet de se référer, tout au cours
du budget, à chacune des directions générales ou à
une classification par codes hiérarchiques à l'intérieur
de l'organisation COJO. C'est ainsi que, par exemple, la première qu'on
retrouvera est la direction générale qu'on appelle 100, qui est
toute la série des sous-projets qui se rapportent directement au
président ou à son cabinet immédiat. Par la suite, on a la
liste de chacune des directions générales ou des codes
hiérarchiques.
A l'intérieur d'un code hiérarchique, on a la liste au
début de chacun des sous-projets numérotés avec le titre
même et une explication de la raison d'être du projet en question.
Dans le premier chapitre, on parle de la direction générale 100,
que l'on appelle gestion, au sous-projet no 028, droits de
télévision. Là, on explique la raison d'être et
l'objectif du sous-projet en question. Chacun de ces sous-projets est
dirigé tant au point de vue des activités qu'au point de vue du
contrôle budgétaire par un directeur de projet en question qui
relève d'un vice-président ou directement du conseil
exécutif ou du président. Si vous voulez, ce serait
peut-être plus simple que je réponde aux questions que vous avez
à l'heure actuelle plutôt que de passer à travers le
document.
Le Président (M. Gratton): D'accord.
M. Léger: Au départ, dans la page de direction
générale de votre livre bleu, si on regarde le document que vous
avez soumis au conseil d'administration le 26 avril 1974 sur le Comité
d'organisation des Jeux olympiques de 1976, le budget de l'année
passée, vous aviez évalué pour la direction
générale pour 1975/76 une somme de $19,056,000, plus $3,998,000
pour un total de $23 millions. Aujourd'hui, vous arrivez avec un budget de $34
millions. Est-ce qu'il y a eu une grosse augmentation entre vos
prévisions et vos dépenses?
M. Saint-Pierre (Simon): Je ne peux pas me retrouver avec les
références que vous m'avez données là, M. le
Président, mais...
M. Léger: C'est cela ici.
M. Saint-Pierre (Simon): Ah! c'est le budget global. Voici deux
raisons...
M. Léger: A la page 1.16 et 1.21.
M. Saint-Pierre (Simon): II y a deux raisons. Il y a eu une
reclassification depuis le temps de certains sous-projets qui ont
été inclus dans le poste de gestion et l'autre, ce sont des
augmentations pour lesquelles il faudrait identifier les postes comptables qui
vous inquiètent et donner l'explication.
Je dois dire qu'en général l'augmentation de budget
global, si on se rapporte au budget qui était présenté en
1972, budget de fonctionnement de $60 millions et budget de $87 millions qui
est présenté à l'heure actuelle, dépend de deux
raisons d'augmentation bien précises entre autres L'une, le taux
d'inflation, qui avait été évalué dans le temps
à 6% et qui depuis a atteint quelque 12% par année et l'autre,
l'examen des projets dans le détail avec le scénario de chacune
des activités qu'on aura. A l'heure actuelle, au COJO, pour les 21
sports, il existe 21 manuels de fonctionnement, 21 scénarios très
précis qui nous indiquent toutes les ressources matérielles et
humaines nécessaires à la présentation des jeux et aussi
l'ensemble des sous-scénarios, comme les cérémonies
protocolaires ou le système de résultats, le système de
services à la presse, etc. Chacun de ces scénarios ou
sous-scénarios ayant été déterminé, on s'est
aperçu que l'estimation qui avait été faite du personnel,
dans le cas du personnel permanent quant à la date d'entrée, dans
le cas du personnel temporaire quant au nombre, avait été
sous-évaluée dans le temps.
A l'heure actuelle, on fait depuis trois semaines l'essai de nos modes
et de nos programmes de fonctionnement et l'exercice se poursuivrait tout
l'été. C'est connu et publié sous le vocable de
Compétitions internationales Montréal 1975. L'organisation de ces
Compétitions internationales Montréal 1975 est surtout faite par
les fédérations nationales, par l'Association olympique
canadienne avec le concours du gouvernement fédéral et du
haut-commissariat ici au Québec et avec le concours du COJO quant
à l'application de toutes les méthodes d'opération,
l'application des scénarios et le financement principalement des
équipements sportifs, des constructions et des ressources humaines qui
seront utilisées en 1976. Des quelques expériences que nous avons
eues jusqu'à maintenant, on est en mesure de croire à la
véracité des derniers scénarios et, par contre, des
dernières évaluations de personnel qu'on a prévues au
budget présent.
M. Léger: Ma question portait sur l'ensemble du coût
des prévisions des directions générales. Je faisais une
relation entre vos prévisions dans celle présentée le 26
avril 1974, vous prévoyiez $23 millions pour l'ensemble des directions
générales. Là, vous arrivez à $34 millions. Ce
n'est pas uniquement un poste, c'est l'ensemble des directions
générales. Aujourd'hui, un an après, vous avez une
différence de $11 millions.
M. Saint-Pierre (Simon): Comme je vous le disais, cet ensemble se
retrouve dans toutes les unités, c'est-à-dire dans chacun des
projets ou sous-projets qu'on a dans le budget de fonctionnement. Je
mentionnais les deux principaux facteurs. Si on en faisait l'analyse plus
précise, je peux simplement mentionner, à titre d'information,
les projets sur lesquels il y a une augmentation assez sensi-
ble. Au poste de gestion générale, le code
hiérarchique 100, que vous avez à l'heure actuelle, il y avait eu
sous-estimation du personnel proprement dit et aussi des voyages. Je ne
voudrais pas du tout blâmer la commission parlementaire pour
l'augmentation de nos voyages, mais on s'est aperçu à regarder
les estimations que nous avions faites il y a deux ans et à voir la
réalité, qu'on avait sous-estimé ces voyages, étant
donné que tout le monde olympique et les autorités du monde
olympique sont en Europe et qu'on est obligé à une
fréquence plus grande qu'on ne le pensait d'inviter ces personnes chez
nous ou nous-mêmes d'aller les visiter là-bas, surtout compte tenu
des conditions déplorables qu'on a connues dans le domaine des
grèves de la construction pour aller expliquer notre projet
là-bas.
De plus, la plupart des fédérations internationales sont
en dehors de l'Amérique. Il y a la fédération de natation
qui est située en Amérique et, là encore, c'est une source
d'augmentation des voyages.
Aux autres postes, le programme d'art et culture est important. Le
programme d'art et culture au début n'impliquait au COJO qu'une
coordination très succincte de tous les efforts qui seront faits par les
différentes troupes ou choeurs ou activités du domaine artistique
ou culturel, mais ce projet a pris de l'ampleur, grâce à la
collaboration des différents gouvernements, le gouvernement
fédéral d'une part et le gouvernement de chacune des provinces
d'autre part. Compte tenu des négociations et des offres qui nous sont
faites par chacun des ministères des Affaires culturelles ou chacune des
agences culturelles de chacune des provinces du Canada, plus
spécialement celle du Québec, le programme a pris une certaine
ampleur et, pour ie réaliser, notre effort de coordination sera plus
volumineux que celui qu'on avait prévu.
Dans le domaine des cérémonies officielles, le
détail du scénario à donner aux cérémonies
officielles, c'est-à-dire la cérémonie de clôture et
la cérémonie d'ouverture surtout, nous a fait reconnaître
que là encore on avait fait une sous-évaluation du personnel
nécessaire à la réalisation de ces
cérémonies.
Dans le domaine du graphisme, du design et de la fabrication des
différents éléments de décoration, de signalisation
ou d'établissement de kiosques ou de différents articles
nécessaires à donner une image visuelle agréable et de
première qualité aux jeux, encore là, il y a eu une
certaine sous-estimation.
Dans le domaine des communications, le nombre de brochures et de
documents audiovisuels qu'on est obligé de produire tant pour le grand
public que pour des clientèles bien spécialisées, comme
par exemple la session d'aujourd'hui où les différentes sessions
qu'on a avec les fédérations nationales ou avec le CIO ou avec
les comités nationaux, présentent une augmentation assez
sensible.
Dans le domaine de la technologie, beaucoup de personnel temporaire sera
requis en 1976 durant l'exécution même du projet. Là
encore, une certaine sous-estimation du personnel temporaire et aussi l'appui
qu'on osait espérer dans le temps, de groupes bénévoles
plutôt que de personnel embauché par le COJO font la
différence.
Dans le domaine des services, c'est la même chose. Le nerf central
de tout l'aspect "logistique" du projet, qui est le transport et la
communication physique, montrent une ampleur qu'on ne connaissait pas dans le
temps, compte tenu surtout peut-être aussi du fait que la cité de
la presse qui avait été prévue à un certain moment
ne sera pas réalisée et que les 6,000 journalistes seront
logés principalement à l'Université de Montréal,
à McGill et au YMCA, et aussi dans différentes résidences,
maisons de rapport ou hôtels du bas de la ville.
Cette décentralisation de 6,000 journalistes, 6,000 personnes qui
sont notre clientèle immédiate, cause un surplus
excédentaire assez volumineux dans le domaine du transport.
Enfin, du côté administratif et du côté des
bureaux du contrôleur, on pourrait identifier certains services de
soutien qui ont été augmentés par la force des choses.
Dans le domaine du sport, un article très significatif dans
l'augmentation du budget est le taux de change avec les pays étrangers,
de qui nous devons acheter l'équipement sportif, en certains cas. Ce
taux de change est beaucoup plus élevé que ce qu'on avait
prévu en I972.
Cela résume là, M. le Président, les principaux
articles d'augmentation du budget.
M. Léger: Si on regarde les augmentations de vos
prévisions de l'année dernière, on s'aperçoit que
vous avez été beaucoup plus près de la
réalité dans vos prévisions de capital et d'immobilisation
que dans les prévisions des opérations.
Je vois même une augmentation de 50% sur vos prévisions. De
$23 millions à $34 millions, presque $11 millions de plus, cela fait
près de 50%. Est-ce que vous ne pouvez pas penser que vos
prévisions pour l'avenir, suite à une erreur de près de
50%, vont augmenter beaucoup plus que cela et que vos chiffres pour
l'année 1976/77, et même 1975/76 pourraient être beaucoup
plus élevés, que vous êtes beaucoup trop conservateur dans
vos chiffres actuellement?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, je ne crois pas.
J'aimerais clarifier cette augmentation de 50% qui est pour l'année
courante.
La présentation des compétitions de 1975 ainsi que la
méthode comptable utilisée pour fin de budgétisation qui
est basée sur des engagements plutôt que sur des dépenses
réelles, ces changements montrent une augmentation possible dans le
budget de l'année courante plutôt que dans le budget de
l'année 1976/77.
Je crois que c'est beaucoup plus juste de regarder l'ensemble. Quand on
regarde l'ensemble, dans l'augmentation globale de $60 millions à $87
millions, c'est-à-dire $27 millions, on évalue à quelque
$12 millions à $15 millions l'augmentation due à l'inflation de
toutes sortes et aussi dans l'évaluation du personnel, tel que je le
mentionnais tout à l'heure.
A l'heure actuelle, M. le Président, nous avons prévu une
contingence ou un montant, dans le domaine du personnel, de l'ordre de 15%,
d'ici 1976. Si l'on tient compte que la plupart du personnel sera
embauché par COJO à compter de janvier, février et mars
prochains et surtout à la présentation des jeux, si on tient
compte également qu'une partie de cette contingence tient lieu des
augmentations de salaires qui seront données dans la dernière
année, cela laisse une prévision nette d'environ 10% sur les
frais à l'article "personnel".
Pour ce qui est des autres frais, une contingence de 10% a
été incluse à chacun des articles du budget, pour le
matériel.
M. Léger: Dans la colonne 1976/77, avez-vous des
engagements fermes pris? Dans ces chiffres, je vois "programme provincial pour
étudiants, aide militaire, équipement sportif. Est-ce que vous
avez des engagements fermes, dans la colonne 1976/77?
M. Saint-Pierre (Simon): Vous avez, comme
référence, le budget qu'on a présenté au conseil
d'administration?
M. Léger: Je prends le livre bleu.
M. Saint-Pierre (Simon): Non. Dans les prochaines années,
le programme des étudiants est un programme qui est à l'essai cet
été. Les conclusions de l'utilisation du personnel
étudiant de cet été nous permettront de conclure une
entente dans l'ensemble du personnel étudiant qu'on compte utiliser
à l'occasion des jeux.
La prévision, compte tenu de l'expérience qu'on aura cet
été, est de $2 millions, mais il n'y a aucun engagement à
ce sujet-là. Quant à l'aide militaire, les documents ont
été déposés cette semaine à Ottawa, pour
augmenter les demandes qu'on fait d'aide militaire, non seulement pour la
sécurité, mais aussi pour les services de COJO, principalement
dans les domaines de télécommunication, des chauffeurs et aussi
dans certains domaines comme celui du protocole, tout nous porte à
croire que nous pourrons réaliser cette aide prévue d'une valeur
de quelque $2 millions.
Pour l'autre article que vous avez mentionné, l'équipement
sportif, beaucoup d'équipement a été acheté cet
été, est déjà comptabilisé et sert en 1975;
les autres contrats seront donnés dans les mois qui viennent.
M. Léger: Est-ce que le budget que vous nous
présentez a été examiné par le CCJO, et ce dernier
est-il d'accord pour dire que les prévisions qui nous semblent un
peu basses et modestes budgétaires d'activité sont
réalistes?
M. Lalonde: J'aimerais peut-être laisser M. Saint-Pierre
commenter la réponse, à savoir si cela a été
examiné par le CCJO.
M. Saint-Pierre (Simon): On ne peut pas commenter sur la
satisfaction du CCJO autrement qu'en répondant à la
première partie de la question, comme vous le mentionnez, M. le
Président. Le CCJO fut présent à la préparation des
budgets, à leur révision et à leur présentation au
conseil d'administration. En ce qui nous concerne, nous avons cru qu'il
était satisfait.
M. Lalonde: En effet, nous avons participé à
l'examen des prévisions budgétaires; nous avons même
participé à l'examen par le conseil d'administration lors des
deux ou trois dernières réunions du conseil. Notre principale
préoccupation était, justement, de savoir si le COJO avait bien
déterminé les objectifs, bien mesuré les besoins, pour
être certain que ces budgets reflétaient les réponses aux
besoins qu'il aurait d'ici à la fin des jeux. Nous avons examiné
plus particulièrement certaines directions; même si notre
désir est de conserver au minimum les dépenses des Olympiques, il
faut nous assurer que le COJO sait exactement ce qu'il aura à faire,
dans chacune des directions générales. Le budget, tel que
présenté actuellement, nous semble beaucoup plus réaliste
que celui qui avait été, jusqu'à maintenant, prévu,
surtout pour les années 1975/76 et 1976/77, c'est-à-dire à
compter de maintenant jusqu'aux jeux.
M. Léger: Le ministre veut-il dire que, étant plus
réaliste, il est entièrement réaliste, ou s'il est encore
un peu trop modeste?
M. Lalonde: Je ne pourrais pas dire... De façon
générale, il se rapproche beaucoup plus de la
réalité. Notre rôle de surveillance des dépenses
olympiques est surtout de se satisfaire que le gestionnaire, en l'occurrence le
COJO, est bien au courant et a pris toutes les méthodes
administratives nécessaires pour l'être des besoins
auxquels il aura à répondre. Nous avons fait cela depuis le
début, même en participant à l'implantation, au COJO, d'une
structure administrative, d'une structure de budget. Je crois que nous pouvons
dire qu'il se rapproche assez bien de la réalité jusqu'à
maintenant.
Des Olympiques, cela se fait une fois seulement par un gestionnaire.
C'est toujours une nouvelle expérience, une nouvelle entreprise. Les
gens, au COJO, qui déploient des efforts surhumains pour arriver
à faire les Jeux olympiques, c'est la première fois qu'ils les
font. Malgré toute l'expérience dont ils peuvent hériter
des autres Olympiques ayant eu l'occasion de consulter et même
d'être présents aux Olympiques de Munich ils en ont
sûrement une connaissance tout à fait privilégiée
compararativement à nous de la commission parlementaire, entre autres,
et au public en général.
Les directions nous semblent compléter les besoins auxquels ils
auront à répondre. Quant aux montants, il n'y a pas de doute que
le COJO a subi les mêmes pressions inflationnistes que les autres
secteurs de l'économie. Il nous semble que, s'il y a des corrections
à apporter, elles devraient être mineures.
Est-ce que c'est un peu le sentiment du conseil d'administration?
M. Rousseau: Tout à fait. Je crois qu'à ce
moment-ci j'aimerais ajouter quelques commentaires à ce que vous a dit
M. Saint-Pierre, qui a touché à chaque direction
générale.
Si nous retournons en arrière, quand nous avons fait le budget de
$60 millions, nous étions cinq. Nous n'avions aucune expérience,
sauf ce que nous avions pris à Munich, un peu à Tokyo et au
Mexique.
Si vous remarquez dans les rapports que nous avons faits, pour les deux
premières années, nous nous sommes tenus dans les budgets que le
conseil nous avait accordés. Mais plus nous nous approchions de la
réalité, plus COJO devenait un organisme structuré, plus
nous étions capables de décortiquer chaque direction
générale et chaque fonction de la direction
générale, nous nous apercevions que les $60 millions nous
laisseraient les culottes courtes. Nous le savions, même en I972, quand
je suis allé, avec le maire Drapeau, discuter de nos budgets avec le
Trésor fédéral. On nous avait dit: Vous ne le ferez pas
à $60 millions, à $82 millions c'est possible. C'était en
I972.
Il faut se rappeler ici, en ce moment, que nous parlons d'un budget qui,
à Munich, en I972, a coûté $209 millions seulement pour le
fonctionnement. Nous avons fait des efforts énormes pour essayer de
rester dans les $60 millions, mais je crois que ce n'est pas essayer de vous
tromper que de parler de $60 millions. Cela nous a permis vraiment de mettre
les freins, depuis trois ans, sur nos dépenses, mais, tout de
même, un bon jour, la réalité vous fait face, et surtout la
réalité d'aujourd'hui, qui est une réalité
inflationnaire, en plus d'un budget qui n'était pas vraiment basé
sur des faits et des réalités que nous connaissions à ce
moment.
M. Léger: Mais, M. Rousseau... M. Rousseau: Oui.
M. Léger: ... vous affirmez que cela a coûté
$175 millions à Munich...
M. Rousseau: C'est $209 millions.
M. Léger: ... $19 millions pour le village olympique, le
centre... En tout cas, un total de $200 millions. Aujourd'hui, avec l'argent
à la valeur de 1972, on est à Montréal, avec l'argent qui
a augmenté énormément... M. le maire nous a parlé
du mark allemand qui montait de 17%. Quand on voit que vous avez un budget de
$87 millions, ne pensez-vous pas qu'il faudrait prendre un coussin plus
élevé, une contingence plus grande pour prévoir des
dépenses qui peuvent être beaucoup plus élevées,
justement parce que, dans les dernières années, vous allez avoir
peut-être beaucoup de dépenses supplémentaires
imprévisibles pour réaliser des choses qui ne pourraient pas
être réalisées sans mettre un peu plus de dépenses?
Si on compare $87 millions à Montréal, avec $200 mil- lions
à Munich, en 1972, avec l'argent de 1972, ne trouvez-vous pas que vous
avez été passablement trop modérés dans votre
prévision?
Une Voix: Vous parlez des contingences?
M. Rousseau: Peut-être.
M. Léger: Votre contingence suffisante.
M. Rousseau: Peut-être. Quand nous avons reçu les...
Il faut se rappeler d'une chose, c'est qu'un bon budget vient des racines d'une
organisation. Au début, nous n'avions pas de racines dans
l'organisation. Nous avions seulement une tête, faite de cinq personnes.
Aujourd'hui, nous avons une organisation avec des directions
générales, avec des gens qui sont capables de nous dire: Cela
prend tant pour faire cela, ce que nous n'avions pas au tout début, et
ce que nous avons de plus en plus.
Pour revenir à il y a environ trois mois, quand nous avons
refait, révisé le budget pour le présenter au conseil, ce
que nous avons reçu des directions générales était
beaucoup plus haut que cela. C'est là que M. Saint-Pierre a
travaillé avec les directeurs généraux pour couper le
budget. Je pense que c'est tout à fait normal que, dans chaque
organisation, quand vous recevez les renseignements des racines, vous avez
beaucoup plus de demandes que, vraiment, l'organisation devrait accepter.
Le Président (M. Leduc): L'honorable député
de Beauce-Sud.
M. Roy: Je comprends tout cela, mais je regarde dans le budget
qui nous est actuellement soumis. Je compare les chiffres de 1975/76 avec les
chiffres de 1976/77. Il y a trois postes, entre autres, qui ont retenu mon
attention. C'est le poste 270, dans lequel les champs d'administration
prévus pour 1975/76 sont de $4,037,000, alors qu'en 1976/77,
l'année de la tenue des jeux, ce budget est réduit de 50%, soit
$2,177,000.
La poste 280, c'est un peu la même chose. Il y a un montant de
retenu pour I975-I976, $2,277,500, alors que pour l'année de la tenue
des jeux, I976-I977, il n'y a qu'un montant de $1,794,400 qui est retenu, soit
un montant inférieur. Il y a certainement des explications parce que,
normalement, pour le commun des mortels, il ne fait aucun doute dans l'esprit
de personne que les dépenses seront beaucoup plus grandes au niveau de
l'administration, lors de l'année de la tenue des jeux qu'elles ne
pourront l'être durant l'année qui précède la tenue
des jeux, surtout pour certains postes. J'ajoute aussi le poste 530 , Services
aux spectateurs, où on voit un montant de $1,583,000 pour 1975-1976 et
qui est retenu à $1,313,000 pour 1976-1977, alors que les spectateurs,
à mon sens, c'est quand même en 1976-1977 qu'ils seront
là.
M. Rousseau: II y a une chose que vous devriez vous rappeler.
Cette année est une année complète 1975-1976
c'est pourquoi il y a telle-
ment de différence entre l'année qui est passée ei
celle qui vient parce que, en avril, quand nous fermerons nos livres pour
l'année, nous serons à trois mois des jeux. Il y aura des
engagements d'à peu près tout l'équipement. Il y aura le
personnel temporaire qui sera entré, le personnel permanent sera
entré. Il restera seulement trois ou quatre mois avant les jeux. La
dépense sera sur quatre mois. Cette dépense dont vous parlez
n'est qu'une dépense d'un tiers d'une année parce qu'après
le mois d'août, tout s'arrête, déjà notre personnel
va diminuer et tout le personnel temporaire disparaît tout de suite.
Alors, vous voyez, vous avez une période très courte dans
l'année des jeux. C'est pourquoi vous avez à peu près le
même budget pour les deux années parce que malgré que ce
sont les jeux, nous avons quatre mois, tandis que pour cette année, nous
avons toute la préparation, l'équipement et le personnel
temporaire et permanent qui entre.
M. Saint-Pierre (Simon): C'est à peu près les
commentaires. L'année financière commence le 1er mai,
c'est-à-dire à trois mois des jeux. Peut-être une
explication additionnelle au code hiérarchique 530: Services aux
spectateurs. C'est la direction générale qui est chargée
de la vente des billets et de la coordination de l'hébergement de la
famille olympique avec Hébergement-Québec 76. La plupart des
frais de vente des billets sont faits cette année et tous les travaux de
coordination, réservation de chambres, contrats avec les
différents hôtels en accord avec Hébergement 76 sont tous
faits cette année.
M. Roy: Pendant combien de temps a-t-on prévu les
dépenses...? Il va quand même y avoir cela ne se terminera
pas le lendemain des jeux une certaine période de temps
après les jeux pendant laquelle il y aura bien des choses à
faire. Il faudra disposer de certains locaux, procéder au
règlement final, procéder à la vérification, aux
réclamations et que sais-je? Alors, quelle est la période de
temps que vous avez retenue, au niveau de l'administration après les
jeux, comme étant une période où il faudra que le COJO
fonctionne à peu près à pleine capacité?
M. Rousseau: Nous nous attendons et moi-même le
premier à disparaître vers le mois de juin I977 et M.
Saint-Pierre aussi. A partir du mois d'août, septembre, notre personnel
va faire cela et nous aurons une descente plus graduelle.
M. Charron: "A fade out".
M. Rousseau: "A fade out". C'est déjà tout
étudié. C'est déjà sur
échéancier.
M. Roy: Ah bon!
M. Lalonde: Après l'adoption, par le conseil
d'administration, du budget que vous nous présentez, y a-t-il eu
d'autres demandes? Je me réfère, par exemple, aux Jeux de
Montréal, I975. N'y a-t-il pas des demandes qui ont été
adressées au conseil d'administration ajoutées à
celle...
M. Rousseau: Justement, il y a eu une demande de $600,000 et je
crois que M. Saint-Pierre peut vous donner des détails.
M. Saint-Pierre (Simon): II y a trois demandes bien
précises qui sont arrivées après. Il y a une demande de
$658,000 exactement pour les compétitions internationales,
Montréal 1975. Il y a eu une augmentation au programme d'art et culture
qui avait été prévue et présentée comme
telle lors de l'approbation du budget et qu'on avait gardée comme
imprévus et contingences et qui avait été discutée
et approuvée dans son augmentation proprement dite, soit $700,000, au
dernier conseil d'administration, prise à même les fonds de
réserve. Il y a aussi un rajustement des dépenses dans le domaine
du graphisme, où l'aspect de "design " a été
séparé de l'aspect fabrication de certains articles de "design".
Le domaine de la fabrication a augmenté de près de $500,000, je
crois.
Ces trois articles se reflètent, à l'heure actuelle, et
ils ne dépassent pas le montant global de $34 millions.
M. Lalonde: Vous parlez d'une réserve. Où est-elle
dans cela?
M. Saint-Pierre (Simon): C'est une réserve bien
spéciale qui avait été prévue, parce qu'on savait
que ces articles reviendraient. On avait un aperçu approximatif des
demandes qui arriveraient. Alors, le budget, compte tenu des contingences
normales dont j'ai parlé tout à l'heure, était de $32,700,
je crois, ou environ $32 millions, et on avait voté le budget global
à $34 millions, sachant que ces trois articles seraient
présentés de façon plus définitive à la
prochaine assemblée.
M. Léger: II n'y a pas d'article précis quelque
part où on peut voir contingences...
M. Saint-Pierre (Simon): Non, l'objectif du conseil
d'administration et du président, je peux vous le dire, et de
l'exécutif, est d'essayer de restreindre le plus possible les demandes
qui sont faites après qu'elles ont été bien
étudiées. Ce n'est pas comme dans le domaine de la construction
où, une fois qu'on a commencé à mettre une poutre en
place, on est obligé de la finir. Je pense qu'un budget
d'activités est quand même relativement élastique, dans le
sens qu'on peut mettre les freins quand c'est le temps, et c'est en plein
accord avec chacun des directeurs généraux. Au comité de
gestion, qui existe au niveau inférieur au comité
exécutif, c'est avec un plein accord de tout le monde mêlé
aux activités qu'on accepte $34 millions comme objectif à
réaliser afin de pouvoir faire comme les années passées,
se conformer au budget permis.
M. Lalonde: Si la commission parlementaire acceptait le montant
de $34 millions, est-ce que
vous suggérez que vous êtes capable de faire votre
année jusqu'au 31 mai?
M. Rousseau: Au 31 avril.
M. Lalonde: Au 30 avril, avec $34 millions?
M. Saint-Pierre (Simon): A moins d'accrocs imprévus
absolument extraordinaires. Parce qu'il y a sûrement possibilité
de le faire et, d'ailleurs, on le fait à l'heure actuelle dans
l'expérience qu'on a présentement avec la tenue des
compétitions internationales, Montréal 1975. Il y a certaines
demandes qui sont faites par différents de nos services et la
réponse est non. On s'organise autrement et on le fait. Je crois que ce
serait sain de garder cette limite plutôt que de se permettre, au niveau
des activités de vouloir dépenser plus que ce qui a
été approuvé.
M. Léger: Mais, M. le Président, quand on regarde
depuix deux jours les études de tous les projets, les prévisions
et les prix réels, on peut dire que vous devez être heureux
d'avoir fait des prévisions dans le domaine des immobilisations avec un
coussin et être assez proches de la réalité. Aujourd'hui,
vous êtes heureux de dire que c'est à peu près ce qu'on
avait prévu. J'en ai justement fait la remarque et j'ai vu deux grands
sourires du côté du COJO quand je montrais la différence
dans les prévisions au niveau des immobilisations pour le COJO
comparativement avec les prévisions du côté de la ville de
Montréal.
Vous ne pensez pas que ce serait beaucoup plus réaliste de
prévoir une somme beaucoup plus importante en contingences, coussin,
réserves pour ne pas vous faire critiquer inutilement dans un an, alors
que les jeux seront passés et que vous pourriez avoir
dépassé de beaucoup votre budget? Est-ce que ce n'est pas
préférable? C'est bien beau de couper dans les prévisions,
mais ce qui est important, c'est de prévoir exactement ce que cela peut
coûter, et au moment précis où tout le monde désire
les Jeux olympiques et que la majorité des citoyens sont heureux et sont
prêts à acheter les Jeux olympiques. Ils seront beaucoup moins
intéressés après avoir eu ces jeux qui les attirent et qui
leur donnent beaucoup de jouissance. Quand on a eu quelque chose, on n'est pas
aussi intéressé à payer et on peut avoir un goût sur
à ce moment-là. Est-ce que vous ne pensez pas que ce serait
beaucoup plus normal de prévoir une marge de sécurité
aujourd'hui, quitte à avoir prévu trop de dépenses,
plutôt qu'une marge trop inférieure à des prévisions
et qui peuvent être complètement le contraire et être
critiquées dans un an?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, si je peux me
permettre de répondre avec un chapeau qui est plus celui des
opérations et laisser commenter notre président avec un chapeau
qui sera celui du contrôle global des coûts et des activités
de "leisure", dans les différentes directions générales,
j'aime répéter qu'il y a deux ans, on avait un budget de
$4,800,000. C'est un peu avec fierté que tout le personnel du COJO a
fini l'année financière avec des dépenses réelles
de $3,500,000. L'an dernier, avec un budget autorisé par ce même
conseil d'administration et la surveillance du président de $12,180,000,
on a équilibré ce budget à quelque $100,000 près.
Je dois vous dire qu'au niveau des activités, après examen de
chacun des sous-projets, les gens concernés se sentent très
à l'aise en face des contrôles imposés par le conseil
d'administration.
M. Rousseau: Je suis très heureux d'entendre le
vice-président exécutif en charge des opérations dire des
choses comme celles-là, parce que la question du contrôle n'est
pas une chose très populaire, je peux vous le dire.
M. Lalonde: Je peux en témoigner. Je suis d'accord.
M. Léger: Vous ne songez pas, sans changer le budget,
puisque vous y croyez, pour les fins de la commission, qui a comme objectif de
savoir les prévisions du futur déficit total, à
prévoir quand même, des contingences nous permettant
d'évaluer le coût total le plus proche possible de la
réalité pour dire: On va mettre une somme quelconque de plus pour
s'assurer qu'on est couvert et, pour les fins de la commission, à avoir
un chiffre beaucoup plus réaliste au lieu de demeurer un peu trop sur le
côté modéré, car c'est aujourd'hui et dans les jours
qui viennent qu'on doit évaluer le coût final sans changer le
budget comme tel.
M. Rousseau: Est-ce possible de changer le budget comme tel? Si
nous disons: Nous allons mettre 5% ou 10%, à ce moment-là, vous
verrez qu'on arrivera aux 10%. Si vous nous laissez comme nous sommes
là, probablement que nous serons critiqués, peut-être que
nous arriverons aux 10%, mais je pense que vous nous enlevez nos moyens de
contrôle. Si vous le voulez, nous sommes prêts à le
faire.
M. Léger: Cela ne veut pas dire que, parce que vous mettez
une contingence de $2,500,000 ou $3 millions, vous êtes obligés de
le dépenser.
M. Lalonde:... que vous avez la permission de la commission de le
dépenser. Cela ne veut pas dire cela.
M. Léger: C'est seulement pour évaluer ensemble, de
la façon la plus objective possible, le coût final des jeux,
surtout à comparer avec ce qui s'est passé à Munich.
Là aussi, on a dû couper et on a dû prévoir des
contingences qui ont été dépassées pour arriver
à un chiffre qui est plus que le double de celui de Montréal,
$200 millions, comparativement à $87 millions, c'est plus que le double
et c'était en argent de 1972.
On sait que les Allemands sont des gens assez méticuleux et
"précautionneux". Non? M. Saint-Pierre n'est pas sûr que les
Allemands soient "précautionneux".
M. Rousseau: La dernière fois, je crois qu'ils
avaient un mandat tout à fait différent. Il fallait faire
oublier la guerre, il fallait faire oublier les Jeux de Berlin. Il y avait un
tas de raisons qui étaient des raisons politiques. Cette fois, nous
n'avons pas ces raisons. Nous essayons d'organiser les Jeux, je ne dirais pas
aussi frugalement que possible, mais aussi en dedans des budgets que nous nous
sommes donnés. Nous ne parlerons pas de Jeux modestes, parce que ce
n'est plus possible d'avoir des Jeux modestes. Le monde vient nous voir. Ce
sont 131 pays qui viennent. Justement, il faut montrer le meilleur visage
possible du Canada. A ce moment, il ne s'agit pas d'essayer d'avoir des choses
qui ne reflètent pas vraiment l'image du Canada.
Tout de même, j'aime bien l'idée d'avoir un coussin, moi
aussi.
M. Léger: Sans changer de budget, simplement pour le
calcul des coûts pour la commission, pour avoir une marge de
sécurité, le ministre responsable du CCJO ne verrait-il pas un
intérêt à ce qu'il y ait un pourcentage établi pour
une plus grande sécurité?
M. Lalonde: Je crains la réaction psychologique, alors que
tout ce qu'on fait, c'est augmenter les budgets, ici, à la commission;
cela ressemble à une permission d'en dépenser davantage.
M. Léger: Si vous le voyez comme cela.
M. Lalonde: Peut-être qu'on peut simplement prendre acte du
fait qu'il n'y a pas de contingence.
M. Roy: Je pense plutôt que la dernière formule
serait à retenir. Il ne faut quand même pas ouvrir les portes,
elles sont déjà suffisamment ouvertes, je pense.
M. Rousseau: Pas chez nous!
M. Roy: Quand je dis que les portes sont ouvertes, je ne veux pas
accuser le COJO comme tel, mais l'inflation est là et les
imprévus sont là. Il ne faudrait quand même pas ouvrir des
portes additionnelles. Qu'on retienne qu'il n'y a pas de coussins, je pense que
c'est normal, mais d'en prévoir un aujourd'hui, je serais tenté,
c'est peut-être un précédent, de partager l'avis du
ministre.
M. Lalonde: Vous allez en prendre l'habitude!
M. Léger: J'ai des réserves.
M. Lalonde: C'est une contingence.
M. Rousseau: Si c'est le désir de la commission, je veux
bien accepter. Avez-vous un chiffre en tête?
M. Lalonde: Cinq minutes.
J'ai certaines explications à vous demander. J'ai de la
difficulté à concilier vos chiffres. En janvier 1975, votre
budget global était de $73 millions.
Aujourd'hui, il est de $87 millions, c'est un écart de $14
millions.
En janvier 1975, pour votre budget 1975/76, vous prévoyiez $19
millions. Actuellement, vous en prévoyez $35 millions. Un écart
de $16 millions.
En janvier 1975 encore, vous prévoyiez, pour le budget 1976/77,
$24 millions, alors qu'aujourd'hui il est à $36 millions. Un
écart de $12 millions.
Si j'ajoute les écarts de $16 millions et de $12 millions pour
les deux dernières années, cela fait $28 millions, alors que le
total est de $14 millions.
M. Rousseau: Je crois que le contrôleur doit avoir une
réponse à cela.
M. Léger: ... des étudiants, vous avez $6 millions,
$8 millions. En fait, c'est $102 millions.
M. Lalonde: C'est parce que cela est net. C'est la même
chose dans l'écart dans la masse salariale. Elle est de $27 millions,
alors qu'il n'y a pas un écart de $27 millions entre les deux
budgets.
M. Rousseau: Non, justement. Il faut comprendre qu'une grande
partie de nos coûts sont les coûts qui n'apparaissent pas dans le
budget, parce que ce sont des coûts de revenus.
Par exemple, si vous prenez la billetterie, elle coupe ses coûts
sur le revenu et cela nous donne $14 millions nets. Il faut se rappeler une
chose. Au moment que nous avons accepté l'autofinancement, il fallait se
rappeler de mettre en place des organisations pour faire l'autofinancement. Si
nous avions adopté une base rigoureuse de subventions, ces coûts
ne feraient pas partie de notre organisation.
Il fallait que les revenus deviennent nets pour nous, pour vous dire:
Cela coûte tant. Il fallait ajouter les organisations à un
organisme qui préparait les jeux. Voyez-vous?
Les revenus, par exemple, coûtent tant, il faut aller chercher les
revenus. Par exemple, nos revenus sont de $30 millions, mais cela coûte
$7 millions pour aller les chercher.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, si je peux me
permettre, je crois que le ministre d'Etat au Conseil exécutif a
comparé des chiffres qui ne sont pas les mêmes que ceux auxquels
nous pensons. Les estimations présentées à la
dernière commission parlementaire étaient basées sur des
tendances qui avaient été réévaluées en
décembre 1974, simplement pour fin de réévaluation chez
nous et non comme présentation de budget.
Tous les chiffres qui vous sont donnés à l'heure actuelle
devraient être comparés avec les $60 millions et les
prévisions des $60 millions.
Par exemple, en avril 1974, ce qui est l'an dernier, on prévoyait
pour l'année 1975/76, $19 millions, et, pour l'année 1976/77, $24
millions...
M. Lalonde: C'est ce que j'ai dit plus tôt.
M. Saint-Pierre (Simon): Je m'excuse. Le total
de ces deux chiffres, plus les exercices financiers terminés de
1972/73, 1973/74 et 1974/75, donnent un total de $60 millions.
M. Lalonde: A ce moment-là, vous étiez à $60
millions.
M. Saint-Pierre (Simon): C'est exact. Les prévisions de
cette année font varier ce montant de $19 millions à $34
millions, ce sont bien les chiffres que vous aviez mentionnés?
M. Lalonde: A $87 millions, oui.
M. Saint-Pierre (Simon): Et de $23.9 millions ou $24
millions, si l'on veut à $36 millions pour la dernière
année, pour un total de $87 millions.
M. Lalonde: Autrement dit, les $19 millions et $24 millions de
1975/76 et 1976/77 n'ont pas de relation avec les $73 millions, c'est avec $60
millions.
M. Saint-Pierre (Simon): Avec $60 millions, c'est exact.
M. Léger: Si on regarde vos prévisions au conseil
d'administration du 26 avril 1974, ne faut-il pas additionner les commandites
et les dépenses, de façon que, pour l'année 1975/76, en
plus de ces $19 millions, vous ajoutiez $3,998,000 de commandites pour 1975/76,
et pour 1976/77, vous avez, à la page 1.21, les $23,987,000 du ministre,
plus les $18 millions des commandites?
M. Saint-Pierre (Simon): Pour les deux dernières
années, en 1974 et... Est-ce qu'on parle de $60 millions ou de $87
millions, M. le Président?
M. Léger: Moi, je parle de ce que vous aviez soumis au
conseil d'administration le 26 avril 1974.
M. Saint-Pierre (Simon): 1974.
M. Léger: Oui. A ce moment-là, vous aviez
parlé, pour l'année 1975/76, de $19,056,500 pour les
dépenses, plus les commandites qui se chiffraient par $3,998,400.
M. Saint-Pierre (Simon): C'est exact.
M. Léger: Donc, $23 millions pour 1975/76. Pour 1976/77,
vous aviez $23,987,200 de dépenses, et $18,143,300 pour les commandites.
Donc, cela fait $44 millions pour 1976/77, et $25 millions pour 1975/76.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, je me
permettrais le même commentaire que nous avions fait, la dernière
fois, au sujet des commandites. Le budget n'est basé que sur des
montants éventuels sortant de la bourse du COJO; les commandites de
service ne sont pas évaluées au budget, à moins que ce
soient des commandites qui viennent par la suite et n'aient pas
été budgétisées. Ainsi par exemple, à
l'article "chronométrage", il y a une valeur de plus de $2 millions
fournie par Swiss Timing, qui n'est pas incluse dans les $87 millions, pas plus
que dans les revenus de l'élément en question.
M. Léger: D'accord!
Le Président (M. Gratton): Messieurs, il est 18
heures...
M. Léger: M. le Président, étant
donné qu'il faut ajourner, étant donné qu'on en a
pratiquement fini avec les dépenses, si on récapitulait les
chiffres qui nous ont été donnés aujourd'hui. On peut
établir quand même le total des dépenses minimums, qui sont
de $612 millions pour les dépenses de Montréal. Si on ajoute les
installations du COJO, qui sont de $22,600,000, $6,100,000 et $2 millions, soit
un total de $30,700,000 et, pour les dépenses d'opération, de
$87,138,000, on arrive à un total des dépenses de $730 millions.
Est-ce que la commission est d'accord sur les chiffres qu'on vient de
résumer?
M. Roy: C'est ça.
M. Lalonde: Votre total, $375 millions, c'est-à-dire $597
millions sont rendus à $612 millions.
M. Léger: C'est $612 millions.
M. Lalonde: Vous avez $22.6 millions, $6.1 millions...
M. Léger: C'est ça.
M. Lalonde: ... $87 millions, oui.
M. Léger: II y a $2 millions pour la construction du
village olympique.
M. Lalonde: Oui, ce qui fait...
M. Léger: Cela fait $129.8 millions.
M. Lalonde: ... $129.8 millions.
M. Léger: C'est sans compter les $54 millions de
déficit de caisse de...
M. Lalonde: C'est-à-dire d'investissements...
M. Léger: ... d'investissements, mais de manque à
gagner pour payer les dépenses d'investissements.
M. Lalonde: C'est $55 millions.
M. Léger: C'est cela, $55 millions.
M. Lalonde: C'est un investissement, un actif.
M. Léger: C'est un actif.
M. Lalonde: Ce n'est pas une dépense.
M. Léger: Ce n'est pas une dépense, mais c'est un
manque à gagner pour payer les $729 millions.
M. Lalonde: Ah bon!
M. Charron: ... reste un petit peu d'argent pour...
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Fabre.
M. Charron: ... autofinancer.
L'athlète, cet oublié
M. Houde (Fabre): M. le Président, je ne suis pas membre
de la commission, mais avec votre permission, j'aimerais peut-être faire
une suggestion, en tout cas, émettre une opinion.
Je pense que la commission parlementaire, siégeant au mois de
janvier, de même qu'hier et aujourd'hui a consacré un assez grand
nombre d'heures à discuter d'une chose qui m'apparaît
extrêmement importante, bien sûr, le béton, la construction,
les déficits, les situations financières, les
échéanciers. Je crois, d'autre part, que cette commission
parlementaire a servi de tremplin cela a été un heureux
tremplin pour nous fournir, à nous tous, et à la
population en général, une abondante documentation, et une
énorme publicité de la part de tous les media d'information.
J'aimerais, d'autre part, rappeler que, dans le rapport officiel de Son
Excellence M. Rousseau, le 13 du mois de mai 1975, à Rome, à la
fin de son introduction, il y a une phrase qui me paraît
extrêmement importante.
Il dit: "Nous sommes convaincus..." et il s'adresse à toutes les
nations, en parlant des jeux de Montréal"... que nous saurons faire de
cet incomparable festival de la jeunesse mondiale un succès qui
imprimera davantage le mouvement olympique du sceau de l'eurythmie et de la
pérennité."
A une année près des jeux, soit le 17 juillet, je propose
que nous convoquions la commission parlementaire au tout début de
l'automne afin de discuter de choses également importantes, à
savoir le pourquoi des jeux, la préparation de la population, que font
tous les ministères pour préparer la population, qu'en est-il des
organisations de jeunesse, qu'en est-il du village international des jeunesses
mondiales qui seront ici chez nous, quel est le programme des arts, quel est le
programme du COJO, quel est le programme de la ville de Montréal, quel
est le rôle des fédérations sportives? Et, qu'en fait, on
consacre dix, quinze ou vingt heures à parler de l'élément
qui me paraît le plus important des jeux qui est l'athlète,
athlète qui, très souvent, a la prétention et je
pense qu'il n'a pas toujours tort d'être peut-être le grand
oublié dans ces jeux?
Qu'allons-nous faire pour essayer de convain- cre la population, non
seulement de jouer le jeu, mais de sentir qu'elle fait partie de cet
événement extrêmement important que les 20 ans et plus ne
verront probablement qu'une seule fois dans leur vie, dans notre pays?
Je pense que nous pourrions avoir la collaboration de tous les media
d'information, de la même façon que les fêtes de la
Saint-Jean le mois dernier l'ont eue, pour embarquer la population. Je crois
qu'à l'automne, au seuil d'une année scolaire, la dernière
avant les jeux de 1976, il serait temps qu'on ait l'impression, je ne le sens
pas et je vis quand même assez quotidiennement auprès des jeunes
jusqu'à maintenant, on n'en a pas encore l'impression que
les Jeux olympiques auront lieu en 1976 chez nous.
Malheureusement je ne dis pas que cela n'était pas
nécessaire au contraire, on a encore un peu l'impression que Jeux
olympiques 1976 sont synonymes de béton, d'architectes,
d'ingénieurs, de déficit, de grèves, de syndicats et de
décrets.
Je crois que si on veut y croire je suis un de ceux qui y croient
encore les jeux de Pierre de Coubertin n'ont pas été
rénovés en 1896 uniquement pour cela. Cela a peut-être sa
place, mais je crois que le tremplin offert par une commission parlementaire...
On l'a vu hier. On n'a qu'à regarder le nombre de journalistes, le
nombre de cameramen, le nombre de photographes qui sont passés ici. Je
crois que ce serait un excellent tremplin. Et si les hommes publics, des
premiers ministres en descendant, ne sont pas les premiers à donner
l'exemple, ne sont pas les premiers à s'intéresser au pourquoi
des jeux, aux vrais objectifs des jeux, personnellement, je crois que cela ne
rime à rien et que c'est, à brève échéance,
la fin, en tout cas, de cet idéal olympique, la fin de ce festival
mondial de la jeunesse.
Je crois que les jeunes Québécois comme les moins jeunes
Québécois ont la chance unique de participer à un festival
mondial important, de vivre une expérience fantastique au même
titre que celle qu'on a vécue l'an passé, la
Superfrancofête, ou qu'on a vécue à l'Expo en 1967. Je ne
dis pas qu'on est en retard, en tout cas, il reste un an; le 17 juillet, il
restera un an exactement. Je crois que le COJO sera très
intéressé à venir un jour avec des technocrates, des
techniciens, des spécialistes dans des secteurs autres que le
béton et des architectes. J'ai hâte de voir ceux qui sont
responsables du programme culturel; j'ai hâte de voir à cette
table ceux qui sont responsables de toutes les missions, de savoir où
sont nos contingents d'athlètes à l'entraînement, ce qu'on
fait, qu'est-ce qu'on attend de la part de la population dans le sens de
l'accueil. Est-ce qu'on veut, oui ou non, je ne sais pas, qu'on ait des
drapeaux à tous les balcons de nos maisons à Montréal ou
dans la province? Qu'est-ce qu'on attend de nous? Il faut préparer nos
jeunes à cet événement et c'est le voeu que
j'émets.
M. Léger: M. le Président, je veux simplement dire
que je suis parfaitement d'accord sur ce que le député de Fabre
vient de dire. D'ailleurs, la
commission n'a pas terminé ses travaux et ce n'est pas uniquement
à l'automne qu'on va se réunir; elle n'est qu'ajournée,
nous n'avons touché que les dépenses. D'ailleurs, le
député était là, je pense, hier, sauf hier soir
tard où on a commencé à discuter des possibilités
de l'utilisation pour que ce ne soit pas uniquement un point d'arrivée
des Jeux olympiques, mais un point de départ. Je pense que nous aurons
l'occasion d'en discuter à la prochaine séance de la commission
parlementaire, c'est-à-dire la suite de celle-ci qui peut avoir lieu, je
pense, mercredi prochain, c'est ce qu'on a discuté tantôt. Je
pense que c'est un sujet sur lequel il faut se pencher parce que les objectifs
ont comme but l'athlète et le sport et si on l'oublie dans tous les
problèmes de béton... Mais il fallait les régler, je
pense, parce qu'il y avait des problèmes majeurs de ce
côté. Maintenant, on pourrait se pencher sur ces problèmes
et j'espère que vous allez convaincre votre leader parlementaire
là-dessus pour qu'on puisse allez convaincre votre leader parlementaire
là-dessus pour qu'on puisse toucher le sujet qui est très
important, l'athlète québécois.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, une question
strictement de procédure, bien entendu. Je fais exception des remarques
du député de Lafontaine selon lesquelles on pourrait continuer
à même les séances de cette commission. Je pense que le
mandat que la commission a reçu est très clair. Il s'agit
d'examiner les états, revenus et dépenses, mais je pense
également que je parle au nom de la commission en disant que les propos
du député de Fabre reçoivent l'assentiment unanime pour
que la commission émette le voeu que cette commission se réunisse
à nouveau, en temps propice pour faire l'examen dont parlait le
député de Fabre.
Sur ce, je remercie encore une fois les gens du COJO et je pense qu'il y
aurait lieu d'ajourner les travaux de la commission à...
M. Lalonde: M. le Président, si cela ne crée pas
trop d'inconvénients aux représentants du COJO, nous avons encore
les revenus à examiner. Après consultation avec nos
collègues de la commission, il a été suggéré
qu'on se réunisse mercredi prochain à 15 heures pour examiner ce
qui reste de notre programme, y compris les revenus. Je me demande si ce n'est
pas trop demander à la générosité de nos
invités.
Une Voix: Est-ce qu'on pourrait définir qui...
M. Lalonde: Peut-être que seulement un ou deux
représentants seraient suffisants.
M. Léger: M. le Président, il n'y a pas uniquement
les questions de revenus, mais il y a aussi les questions incidentes, les
conséquences secondaires où il y a beaucoup de questions à
poser sur le fonctionnement qui touche aussi l'administration, mais les
conséquences secondaires qui sont importantes aussi à
discuter.
M. Lalonde: Les conséquences secondaires de quoi?
M. Léger: II y a beaucoup de questions sur les incidences,
sur le fonctionnement même du COJO, avec des implications, avec les
responsabilités même du COJO.
M. Rousseau: M. le Président, je ne sais pas s'il ne
serait pas possible pour la commission de venir siéger chez nous, ce qui
permettrait à la commission de voir ce qu'est le COJO et visiter les
installations?
M. Lalonde: II y a peut-être des problèmes
techniques d'enregistrement.
M. Rousseau: Justement, il y a des problèmes
techniques.
Le Président (M. Gratton): A mon avis, c'est strictement
une opinion personnelle que j'émets, je ne peux pas concevoir qu'on
puisse faire déplacer tout le personnel voulu pour que la commission
tienne une séance à Montréal.
M. Roy: Ce serait une excellente occasion de commencer des
commissions parlementaires itinérantes. Nous en avons déjà
parlé d'ailleurs à bien des reprises et je pense que l'invitation
que M. Rousseau vient de nous faire...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! Je pense que le
député de Beauce-Sud veut...
M. Roy: J'ai quand même droit d'émettre mon opinion.
On a permis à tout le monde d'émettre son opinion.
Le Président (M. Gratton ): II sait très bien...
Vous allez me laisser émettre la mienne, n'est-ce pas?
M. Roy: J'avais demandé la parole.
Le Président (M. Gratton): II sait très bien qu'il
ne relève pas de ma compétence de trancher une question
semblable. Je remercie son excellence d'une suggestion tout à fait
à propos. Etant donné que c'est à moi de prendre la
décision, je dois lui dire que non, ce serait impossible.
M. Rousseau: Est-ce que ce serait possible de savoir ce que vous
voulez du COJO, parce que vous savez, en ce moment, nous avons beaucoup de
travail avec les compétitions internationales qui sont en pleine marche.
Nous avons aussi constamment... C'est pourquoi je dois être de
retour...
M. Charron: M. Rousseau, cela me semble quand même assez
simple, il s'agit de compléter ce que nous avons entrepris. Nous sommes
rendus à l'article 4 de l'ordre du jour que vous nous avez
vous-mêmes suggéré et que la commission a
adopté.
II reste la question des billets, que vous avez choisi vous-même
de traiter en un chapitre particulier. Donc, cela nécessitera, c'est
à vous de décider qui, parmi le personnel requis pourra informer
exactement les membres de la commission sur le partage des billets auquel on a
procédé, l'émission, la vente etc. Si vous prenez la
Corporation de la loterie olympique du Canada, c'est à choisir dans
votre propre personnel, qui sera en mesure de nous informer sur
l'évolution de la loterie olympique. Tout cela, évidemment, comme
le dit le ministre d'Etat, dans le cadre des revenus. Mais nous prenons
simplement l'ordre du jour que vous nous avez vous-même
suggéré.
M. Rousseau: Serait-il possible de commencer à 10 h 30
plutôt qu'à 15 h? On pourrait essayer de finir dans une
journée.
Le Président (M. Gratton): Apparemment, il y aurait
conseil des ministres ce matin-là.
M. Léger: Je pense qu'on pourrait finir dans la même
journée, quand même.
M. Lalonde: Oui. Je crois, avec la collaboration de tout le
monde, que nous pourrions terminer soit à dix-huit heures ou dans la
soirée.
M. Charron: D'accord!
Le Président (M. Gratton): La commission ajourne ses
travaux à mercredi quinze heures.
(Fin de la séance à 18 h 14)