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Commission permanente des affaires municipales
Etude des projets de loi privés nos 198, 155 et
193
Séance du mardi 7 octobre 1975
(Dix heures cinquante minutes)
M. Cornellier (président de la commission permanente des
affaires municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales est réunie, aujourd'hui,
pour l'étude de bills privés, le bill 198 concernant la ville de
Saint-Laurent, le bill 155 concernant la ville de Bécancour et le bill
193 concernant la charte de la cité de Hull.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, il y aurait lieu, je pense bien,
devant les nombreux changements à la liste des membres de la commission,
de donner la liste complète des membres qui feront partie de la
commission, aujourd'hui: M. Bédard (Chicoutimi); M. Bédard
(Montmorency); M. Bellemare (Johnson); M. Boudreault (Bourget); M. Caron
(Verdun); M. Chagnon (Lévis); M. Marchand (Laurier); le Dr Goldbloom
(D'Arcy-McGee); M. Leduc (Taillon); M. Charron (Saint-Jacques); M. Faucher
(Nicolet-Yamaska); M. Gratton (Gatineau); M. Lachance (Mille-lsles).
Il y aurait lieu, maintenant, pour les membres de la commission de
nommer un rapporteur. Pourrais-je suggérer M. Chagnon (Lévis)?
Les membres acceptent-ils cette nomination? M. Chagnon sera le rapporteur de la
commission.
Avec le consentement des membres de la commission, nous pourrions
procéder de la façon suivante: Le premier projet de loi
privé à l'étude serait le projet de loi no 198 concernant
la ville de Saint-Laurent; le deuxième projet de loi serait le projet de
loi no 155 concernant la ville de Bécancour et nous terminerions par le
projet de loi no 193 concernant la charte de la cité de Hull.
Le projet de loi privé concernant la ville de Saint-Laurent. Si
nos visiteurs, les représentants, les porte-parole de la ville de
Saint-Laurent veulent bien s'identifier, pour les fins du journal des
Débats.
Projet de loi no 198
M. Gaul (Irving): M. le Président, M. le ministre, MM. les
membres de la commission, mon nom est Irving Gaul. Je suis le procureur de la
ville de Saint-Laurent. Je suis accompagné ici, ce matin, par le maire
de la ville de Saint-Laurent, Me Marcel Laurin qui est à ma gauche, par
le directeur général de la ville, M. Guy Jasmin, qui est à
ma droite et, à l'extrême gauche, par M. Charles Robitaille,
directeur délégué (planification et
aménagement).
Le Président (M. Cornellier): M. Gaul, si vous voulez
procédez avec vos commentaires.
M. Gaul (Irving): M. le Président, il s'agit pour la ville
de Saint-Laurent de présenter ce matin devant cette commission un projet
de loi à caractère technique. En 1969, la ville de Saint-Laurent
a adopté un règlement, le règlement no 478, en vertu
duquel elle procédait à un emprunt à même son fonds
industriel. Ce projet avait pour but de permettre l'implantation dans la ville
de Saint-Laurent d'un complexe industriel de l'ordre de $60 millions. Ce
complexe de $60 millions constituait la phase 1 du projet. Le règlement
no 478 a reçu toutes les approbations nécessaires prévues
à la Loi des fonds industriels.
En 1973, un second règlement fut adopté par la ville qui
devait compléter les prévisions prévues au
règlement no 478. C'est lors de l'examen de ce second règlement
qu'avec les officiers autorisés du ministère de l'Industrie et du
Commerce et du ministère des Affaires municipales, nous nous sommes
aperçus que le caractère du projet aurait peut-être
nécessité pour la ville un amendement à sa charte. C'est
la raison pour laquelle nous présentons ce projet ce matin afin de
rectifier ce problème à caractère technique.
M. Goldbloom: M. le Président, Me Gaul, si je comprends
bien, le problème se résume à ceci: La Loi des fonds
industriels permet à la ville d'acquérir des terrains, mais pour
des fins industrielles seulement. Puisqu'il y a lieu de faire une distinction
entre fins industrielles et fins commerciales, et il y a un
élément commercial dans cette acquisition et dans ce projet, il y
a un besoin précis pour la ville d'obtenir cet élargissement de
pouvoirs. Quant à moi, il n'y a pas d'objection de la part du
gouvernement. Je serais prêt à faire adopter le projet de loi
avec, cependant, une modification technique, descriptive, si vous voulez...
M. Bellemare (Johnson) : Avant que la modification ne soit faite,
est-ce que vous me permettez, M. le Président...
Le Président (M. Cornellier): Certainement. Le
député de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): Y a-t-il eu une protestation d'un... Vous
nous avez dit, tout à l'heure, que c'est la ville qui s'est
aperçue, dans son deuxième règlement, qu'il y avait eu un
doute quant à la légalité de son premier règlement,
et surtout quand il s'agit de fins industrielles et commerciales. N'y a-t-il
pas eu une protestation de la part d'une compagnie ou de quelques compagnies
qui ont fait remarquer à la ville qu'il y avait là quelque chose
qui n'était pas légal? Y a-t-il eu un conflit entre une...
M. Gaul: A ma connaissance, M. Bellemare, il n'y a pas eu de
protestation. C'est en examinant le second règlement, en collaboration
avec les officiers du ministère de l'Industrie et du Commerce et les
officiers du ministère des Affaires municipales que nous avons
peut-être douté...
M. Bellemare (Johnson): II n'y a pas de conflit de la part d'un
individu...
M. Gaul: Non.
M. Bellemare (Johnson): ... d'un groupe ou d'une compagnie...
M. Gaul: Aucunement.
M. Bellemare (Johnson): ... vis-à-vis du règlement
qui a été adopté à la majorité, et qui a
reçu toutes les approbations des ministères de l'Industrie et du
Commerce et des Affaires municipales?
M. Gaul: Non, aucunement, M. le Président.
M. Bellemare (Johnson): C'est le contentieux qui a trouvé
qu'il y avait une irrégularité quant aux fins de rejoindre, dans
votre fonds industriel, ce règlement, qui devrait comprendre aussi la
partie commerciale.
M. Gaul: C'est ça.
M. Bellemare (Johnson): Cela est pour définir cette partie
commerciale que vous avez construite et qui est faite, aujourd'hui, pour que
cela soit régularisé.
M. Gaul: C'est ça. M. Bellemare (Johnson): C'est
ça. Une Voix: C'est aussi industriel, en fait. M. Gaul:
C'est ça.
Le Président (M. Cornellier): L'honorable ministre des
Affaires municipales.
M. Bédard (Chicoutimi): ... étant donné que
l'article 1, deuxième paragraphe, nous demande de
légiférer dans le sens que l'adoption du règlement no 478,
de même que son approbation par le ministre de l'Industrie et du
Commerce, le ministre des Affaires municipales et la Commission municipale du
Québec sont réputées avoir été faites
conformément au présent article, pour le bénéfice
de l'ensemble des membres de la commission, pourriez-vous nous donner le texte
même de ce règlement 478?
M. Gaul: Oui. Je peux en déposer une copie, avec les
plans?
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que le règlement de $60
millions était suffisant pour remplir le deuxième
règlement ou avez-vous ajouté dans votre règlement un
nouveau montant aux $60 millions?
M. Laurin (Marcel): Le premier règlement n'était
pas un règlement de $60 millions. C'était un règlement
d'emprunt. C'était pour couvrir l'achat du terrain où devait
s'installer ce complexe commercial et industriel.
M. Bellemare (Johnson): Pour tout l'ensemble du complexe, c'est
un montant de $60 millions, même avec le deuxième
règlement?
M. Laurin: L'ensemble du complexe, actuellement, qui a
été construit est d'environ $60 millions, qui produisent à
peu près 3,000 emplois.
Le Président (M. Cornellier): Le ministre des Affaires
municipales et de l'environnement.
M. Goldbloom: M. le Président, j'attire votre attention
sur le premier alinéa de l'article 1 et sur les deux dernières
lignes de cet alinéa, qui se lisent présentement comme suit:
"...ou commerciales, les terrains désignés aux annexes C de ces
règlements."
Or, il faudra une description plus précise de ce matériel
et je voudrais vous proposer que nous remplacions ces deux lignes par ce qui
suit: "... ou commerciales, les terrains désignés à
l'appendice C du règlement 568 et aux appendices B-1, B-2, B-3, C-1,
C-2, D-1, E-1, F-1, F-2 et G-1 du règlement 478. '
Je pourrai vous fournir ce texte pour inscription au journal des
Débats et dans le texte éventuel de la loi.
M. Bellemare (Johnson): C'est très facile à
comprendre avec les articles que vous avez cités.
M. Roy: C'est très clair.
M. Goldbloom: Mutatis mutandis, évidemment!
M. Beilemare (Johnson): D'accord. Il faut quasiment avoir une
intuition heureuse pour tout comprendre cela.
Le Président (M. Cornellier): Ces modifications
proposées au texte par le ministre sont adoptées?
M. Bellemare (Johnson): Sous réserve que c'est bien
conforme à la loi.
M. Bédard (Chicoutimi): Sous réserve du
dépôt, au moins.
M. Bellemare (Johnson): Les autorités municipales
ont-elles vu ces amendements?
M. Laurin: Ce sont probablement les descriptions techniques des
terrains.
M. Bellemare (Johnson): Ah! C'est peut-être... M.
Laurin: C'est sûrement cela. M. Gaul (Irving): Nous en
sommes sûrs. M. Laurin: Nous sommes d'accord sur cela.
M. Bellemare (Johnson): Alors, vous avez foi au gouvernement?
M. Laurin: Ah oui.
Le Président (M. Cornellier): Avec les amendements que
vient d'apporter le ministre, le projet de loi privé no 198 est-il
adopté?
M. Roy: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté.
Nous vous remercions, messieurs.
J'inviterais maintenant les représentants de la ville de
Bécancour.
Toujours selon la même procédure, j'inviterai le
porte-parole à bien vouloir s'identifier et à nous
présenter ses collaborateurs.
Projet de loi no 155
M. Vézina (Louis): M. le Président, mon nom est
Louis Vézina, je suis le procureur de la ville de Bécancour.
M'accompagnent, à ma droite, M. Maurice Richard, maire suppléant
de la ville de Bécancour; à ma gauche immédiate, Me
André Villeneuve, gérant de la ville de Bécancour;
à ma seconde gauche, M. Roger Leblanc urbaniste-conseil de la ville et,
à mon extrême gauche, M. Bruno Béliveau, conseiller
municipal de la ville de Bécancour. Je voudrais immédiatement
vous demander d'excuser le maire, M. Gaston Gaudet, qui a été
retenu pour des raisons personnelles à Bécancour. Il n'a pu se
rendre à Québec, ce matin.
M. le Président, le projet de loi que nous vous proposons, au nom
de la ville de Bécancour, s'inscrit, si je puis m'exprimer ainsi, dans
la philosophie de l'article 426 actuel de la Loi des cités et villes.
C'est en somme un pouvoir de réglementation additionnel que nous
demandons à l'Assemblée nationale de nous accorder, pouvoir qui
nous permettrait de décréter, par règlement, la
construction, l'administration et l'entretien d'un réseau de conduits
souterrains pour obliger toute personne, société, ou corporation,
qui exploite un réseau de force motrice ou de câbles, à
enfouir dans ledit réseau municipal de conduits, les fils, les
câbles qui sont appelés à être construits ou qui
existent actuellement dans le territoire de la ville.
Vous comprenez, quand j'ai dit que cela s'inscrit dans la philosophie de
l'article 426 de la Loi des cités et villes, que nous possédons
déjà, en vertu de la loi générale, des pouvoirs
assez étendus relativement au zonage ou à la construction dans
notre territoire. La ville de Bécancour, comme vous le savez, existe
depuis dix ans, cela fera exactement dix ans le 17 octobre prochain, donc dans
dix jours. Elle s'est développée, nous le croyons, d'une
façon rationnelle, d'une façon planifiée et toujours
à l'aide des autorités du ministère des Affaires
municipales, de la Commission municipale ou des différents
ministères intéressés de l'administration publique
québécoise.
Nous avons, dès le départ, organisé la ville en
termes de règlement de zonage, de plan de zonage, nous avons
planifié notre développement en tenant compte des
impératifs, évidemment. Depuis le début, M. Leblanc, qui
est avec nous, agit comme urbaniste conseil; il est continuellement
consulté, donne des avis soit sur des permis, des lotissements, des
développements quelconques sur le territoire de la ville. La ville
elle-même connaît une progression que je qualifierai
d'intéressante. Chaque année on voit de nouveaux projets. Il y a
eu des investissements sérieux faits tant par la ville que par le
gouvernement du Québec, en termes de réseaux publics, soit de
routes, soit d'aqueduc, soit d'égout, soit de protection contre
l'incendie, de protection civile, développement du parc industriel du
centre du Québec. Tout ce portrait très rapide que je vous fais
nous permet d'affirmer que ce pouvoir s'inscrit dans cette philosophie que rien
n'a été laissé, du moins selon l'avis des experts et des
membres du conseil de la ville, à l'a peu près. Nous croyons que
ce pouvoir est essentiel pour éviter des problèmes futurs.
Il y a actuellement, par exemple, dans la ville de Bécancour, un
développement très important en termes de domiciles. Vous avez
je vous donne cela en chiffres ronds une centaine de maisons, ce
qu'on appelle le plateau, le centre-ville, déjà construites. Vous
avez en construction une centaine d'autres. Vous avez des immeubles
d'habitation de...
M. Villeneuve: 90.
M. Vézina: ... 90 logements. Enfin, des services publics
qui, au moment où je vous parle, sont sur le point d'être
donnés à la population. Nous croyons que ce pouvoir de
réglementer un réseau municipal est essentiel pour assurer
l'harmonie, l'esthétique, l'environnement des êtres humains qui
seront appelés à vivre dans ce développement.
Je voudrais immédiatement souligner à la commission qu'il
y a une partie du pouvoir que nous demandons dans le texte. Nous refusons,
enfin nous déclinons cette demande. C'est pour les lignes de
transmission, que nous retrouvons à la sixième ou septième
ligne. Nous demandons même, M. le Président, que ces mots soient
rayés de notre projet de loi. Nous ne tenons pas à
réglementer les lignes de transmission, par opposition aux lignes de
distribution. Pour vous donner une idée de l'importance qu'on y attache,
actuellement, dans un aménagement, il y a eu de l'enfouissement, et,
parce que ce n'est pas coordonné, parce que ce n'est pas
planifié, parce que tout se fait les uns indépendamment des
autres, vous avez quatre enfouissements actuellement, donc quatre servitudes
qui sillonnent le sous-sol de ce développement. Vous en avez pour les
services municipaux d'aqueduc et d'égout. Nos conduites sont
souterraines, vous en avez pour l'électricité, vous en avez pour
le téléphone et vous en avez pour le FM télévision,
le câble, qu'on appelle.
Vous avez dans cet aménagement, dont le territoire est
relativement restreint, quatre réseaux souterrains enfouis sans aucune
espèce d'entente entre les différents propriétaires et
nous pensons qu'il appartient à l'autorité locale, en
l'occurrence le conseil de ville de Bécancour, de réglementer
ces enfouissements et de s'assurer qu'ils sont installés suivant
des méthodes, avec des qualités et surtout à des endroits
qui conviennent au développement de la ville.
C'était, M. le Président, MM. les membres de la
commission, les remarques principales que je voulais faire lors de la
présentation de ce projet de loi.
Le Président (M. Cornellier): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, je crois comprendre qu'il y
a des représentants d'Hydro-Québec qui sont ici et qui voudraient
exprimer un point de vue sur ce projet de loi.
Le Président (M. Cornellier): Approchez-vous des micros,
s'il vous plaît.
M. Bellemare (Johnson): Ce ne serait pas mauvais...
Vous ne vous êtes pas tellement approchés de nous.
M. de Broux: M. le Président, j'aimerais tout d'abord
présenter les gens d'Hydro-Québec qui m'accompagnent. Vous avez,
à ma gauche immédiate, M. Claude Pouliot qui est le chef de
service de l'appareillage de distribution à Hydro-Québec et,
à mon extrême gauche, M. Bertrand Bouchard qui est
ingénieur en distribution souterraine.
Je crois que les membres... Pardon?
Le Président (M. Cornellier): Et vous-même, nous
aimerions bien connaître votre nom.
M. de Broux: Mon nom est Michel de Broux et je suis procureur
pour Hydro-Québec.
Je crois que les membres de la commission ont en leur possession un
mémoire qu'Hydro-Québec a soumis au ministre des Affaires
municipales et de l'environnement en date du 3 septembre 1975 et c'est ce
mémoire que j'aimerais ce matin résumer quelque peu pour donner
la position d'Hydro-Québec face au projet de loi privé de la
ville de Bécancour.
Je prends note dès le départ du retrait, par la ville de
Bécancour, des mots "lignes de transmission", au paragraphe 1 de
l'article 1, ce qui va limiter mon intervention ce matin, aux réseaux de
distribution.
L'objet du projet de loi de la ville de Bécancour, comme on l'a
expliqué tout à l'heure, est de permettre à la ville de
construire un réseau de conduits souterrains afin d'obliger, entre
autres, Hydro-Québec à installer son réseau de
distribution, et aussi de permettre à la ville d'imposer les conditions
dans lesquelles se feront ces installations et également permettre
à la ville d'imposer un loyer pour l'occupation de ces conduits
souterrains.
Dans notre mémoire, nous avons exposé plusieurs
considérations financières qui découlent de ce projet de
loi. Au niveau des réseaux de distribu- tion que l'on définit
comme étant un réseau d'une tension de 50,000 volts et moins,
Hydro-Québec possède, dans la municipalité de
Bécancour, 192 milles de réseau de distribution.
Le coût d'enfouissement du réseau actuel de distribution
dans les limites de la ville de Bécancour coûterait à
Hydro-Québec $143,000 du mille, ce qui veut dire, étant
donné qu'il y a 192 milles de réseau, un coût global
d'enfouissement du réseau actuel de $27.5 millions.
Pour ce qui est du réseau futur de distribution dans la ville de
Bécancour, son coût serait encore une fois de $140,000 le mille,
pour un réseau souterrain, au lieu d'approximativement $25,000 le mille,
pour un réseau aérien. Ce qui veut dire, à toutes fins
pratiques, qu'un réseau souterrain coûte six fois plus cher qu'un
réseau aérien, sans toutefois améliorer la qualité
du service qui est offert aux abonnés d'Hydro-Québec.
En plus de ces coûts qui seraient imposés à
Hydro-Québec, il est important de noter, je crois, que les
abonnés d'Hydro-Québec, qui sont au nombre de 3,800 dans la ville
de Bécancour, auraient à payer également des coûts
directs reliés à l'adoption du projet de loi de la ville de
Bécancour.
En effet, lorsque l'on modifie un réseau de distribution, de
l'aérien au souterrain, il est nécessaire pour les abonnés
de transformer l'entrée électrique à leur domicile. Ceci
veut dire que nous avons évalué que le coût de
transformation d'une entrée électrique de l'aérien au
souterrain représente environ $500 par abonné. Si vous avez 3,800
abonnés, cela vous fait des coûts d'environ $2 millions
additionnels qui seraient évidemment à la charge des
abonnés eux-mêmes.
Examinons maintenant la notion de revenus par rapport aux coûts
impliqués, ce qui est important, car Hydro-Québec doit, comme
toute entreprise, avant de prendre la décision d'investir une certaine
somme d'argent, examiner cet aspect.
En 1974, les abonnés d'Hydro-Québec à
Bécancour lui ont rapporté $740,000, ce qui veut dire $193 par
abonné. Le coût d'enfouissement du réseau de distribution
actuel seulement, que l'on a établi à $27.5 millions,
représente une proportion 37 fois supérieure aux revenus
qu'Hydro-Québec retire de ses abonnés à
Bécancour.
Quant à la densité de population par rapport aux revenus,
vous avez à Bécancour 23 abonnés au mille carré,
soit 393 fois moins qu'à Montréal où, par contre, le
revenu au mille carré est 428 fois plus élevé qu'à
Bécancour.
Il y a également un autre problème qui est soulevé
par le projet de loi de la ville de Bécancour, et celui-là est
d'un aspect juridique. Vous avez en effet le paragraphe 4 de l'article 1 du
projet de loi, qui prévoit que toute décision ou tout
règlement de la ville de Bécancour est assujetti à un
appel à la Régie des services publics. Vous avez, par contre, la
Loi d'Hydro-Québec qui prévoit à l'article 30
qu'Hydro-Québec a le droit de placer des poteaux, fils ou autres
appareils de distribution au-dessus, au-dessous ou le long de tout chemin
public ou de toute rue à des conditions
fixées après une entente avec la municipalité
concernée, ce qui veut donc dire qu'il y a négociation entre
Hydro-Québec et la municipalité concernée pour
établir ces conditions.
S'il y a mésentente entre les deux parties concernées,
à ce moment, il y a appel à la Régie de
l'électricité et du gaz, ce qui veut donc dire qu'en adoptant le
projet de loi no 155, l'Assemblée nationale créerait un conflit
de lois, parce que vous auriez, d'une part, la ville de Bécancour qui
pourrait imposer des conditions d'enfouissement à Hydro-Québec
et, en cas de mésentente, référer le tout à la
Régie des services publics qui aurait juridiction pour entendre et
décider de cette question; il y aurait, d'autre part, en vertu de
l'article 30 de la Loi d'Hydro-Québec, le même
phénomène qui pourrait cette fois-ci s'adresser à la
Régie de l'électricité et du gaz qui, elle-même,
serait compétente pour entendre et décider de cette question.
Evidemment, on peut supposer que, dans un tel cas, les deux
régies pourraient en arriver à des conclusions
différentes. Là, on serait face à un problème,
à savoir laquelle des deux solutions aurait force de loi. Un autre
aspect qu'Hydro-Québec, en fait, considère très important,
c'est l'impact d'une généralisation du principe à la base
du projet de loi présenté par la ville de Bécancour.
Comme vous savez, les tarifs d'électricité au
Québec sont uniformes, ce qui veut dire que, peu importe l'endroit
où vous êtes au Québec, vos tarifs
d'électricité sont les mêmes. Hydro-Québec ne
considère pas opportun que les abonnés d'une municipalité
soient privilégiés par rapport aux citoyens d'autres
municipalités en obligeant l'enfouissement, entraînant ainsi des
coûts additionnels énormes qui se refléteraient
nécessairement par des hausses de tarifs, non pas seulement pour les
citoyens de Bécancour, mais pour l'ensemble des citoyens du
Québec. Si la politique d'enfouissement devait être étendue
à l'ensemble des municipalités du Québec, l'impact
économique serait considérable. En guise d'exemple, en 1974,
Hydro-Québec a construit 1,000 milles de réseau de distribution
à un coût en capital de $40 millions. Si Hydro-Québec avait
dû, en 1974, construire ce même réseau de distribution
enfoui, ceci aurait coûté à Hydro-Québec $200
millions au lieu de $40 millions.
Pour ce qui est du réseau de distribution existant, les chiffres
seraient astronomiques car Hydro-Québec possède actuellement
50,000 milles de réseaux de distribution. S'il fallait les enfouir au
coût d'environ $200,000 du mille, on peut s'imaginer l'impact qui se
chiffrerait par plusieurs milliards de dollars. C'est pour toutes ces raisons
qu'Hydro-Québec soumet respectueusement à la commission des
affaires municipales qu'il n'est pas opportun pour l'Assemblée
nationnale d'approuver ce projet de loi. C'est pourquoi nous en demandons le
retrait. Je vous remercie infiniment de votre attention.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aurais pour l'instant
deux questions. La première s'adresse à
Hydro-Québec. Est-ce qu'il y a une politique d'enfouissement des
câbles? Est-ce qu'il y a un programme consistant à en faire une
certaine partie, un certain montant chaque année?
M. De Broux: M. le Président, il y a effectivement une
politique d'enfouissement à HydroQuébec. Le premier cas où
cette politique s'applique, c'est s'il y a des problèmes techniques tels
que, par exemple, si vous avez une congestion des réseaux...
Si on veut prendre un exemple: S'il faut, à Montréal,
alimenter la Place Ville-Marie, il est bien évident
qu'Hydro-Québec n'installera pas un réseau aérien le long
du boulevard Dorchester. La première situation où la politique
d'enfouissement s'applique, c'est donc s'il y a des problèmes techniques
et un problème de congestion.
La deuxième circonstance, c'est dans les nouveaux réseaux
résidentiels où Hydro-Québec convient, avec les
municipalités concernées, de procéder à
l'enfouissement de son réseau de distribution, à la condition que
la municipalité paie la différence entre le coût d'un
réseau aérien et celui d'un réseau souterrain.
Dans les municipalités où il s'agit de procéder
à une rénovation urbaine, la politique d'Hydro-Québec
mes confrères me corrigeront si je fais erreur je crois
que c'est 100 pieds de réseau souterrain par 1,000 abonnés, par
année. Si vous avez une municipalité où il y a 3,000
abonnés, c'est 300 pieds par année qu'Hydro-Québec consent
à enfouir, et à ce moment il y a quand même partage des
coûts entre la municipalité et Hydro-Québec.
Hydro-Québec s'occupe du génie électrique et la ville,
elle, s'occupe du génie civil.
M. Goldbloom: Merci.
M. le Président, ma deuxième question s'adresse à
la ville de Bécancour.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que le ministre me permettrait,
pour faire suite à votre question...
M. Goldbloom: Certainement.
M. Bellemare (Johnson): J'en aurais seulement une à poser
à Me de Broux.
Avez-vous des précédents, actuellement, dans d'autres
villes où cet enfouissement est appliqué, par règlement
municipal?
M. de Broux: Je ne connais pas de précédent de la
même sorte que celui de Bécancour, où on a eu
l'enfouissement imposé par règlement.
M. Bellemare (Johnson): Dans votre programme d'enfouissement,
vous avez deux cas particuliers. D'abord celui du Vieux-Montréal,
où vous avez entrepris, depuis quelque temps, un enfouissement. C'est
vrai?
M. de Broux: La situation à Montréal est quelque
peu différente, en ce sens qu'il y a, à Mon-
tréal, comme vous le savez sans cloute, la Commission des
services électriques de la ville de Montréal, qui est
créée en vertu d'une loi particulière et qui a certains
pouvoirs. On a un programme d'enfouissement à Montréal. Le cas du
Vieux-Montréal tomberait sous cela.
M. Bellemare (Johnson): Vous avez déjà entrepris
des travaux dans ce secteur. Est-ce vrai aussi que vous avez un plan pour
l'enfouissement, dans la ville de Québec, avec les autorités
municipales de Québec?
Il a paru dans les journaux, il n'y a pas très longtemps, une
espèce d'entente qui est intervenue entre Hydro-Québec et le
Vieux-Québec, pour l'enfouissement de ces lignes.
M. Pouliot (Claude): Dans le cas de la ville de Québec,
à ma connaissance, nous avons plusieurs solutions sur le plan de
l'organisation des réseaux souterrains. Nous avons d'abord un
problème de congestion et de sécurité pour le public, en
particulier à l'intérieur des murs du Vieux-Québec.
En vertu de la réglementation de sécurité, il faut
maintenir une certaine distance aux édifices avec des fils nus ou
isolés. Or, avec l'implantation de réseaux de 25,000 volts
à l'intérieur des murs, il devient, à toutes fins
pratiques, impossible de passer les fils de la façon conventionnelle
avec des poteaux de bois et des traverses de bois.
Donc, à mesure que la charge à l'intérieur du
Vieux-Québec augmente, cela devient effectivement un problème de
congestion et de sécurité. Il n'est pas possible de passer dans
les rues étroites de cette façon. Etant donné ce
phénomène très précis, Hydro-Québec prend
généralement à sa charge, dans le Vieux-Québec
comme sur le boulevard Dorchester, par exemple, tous les frais
d'enfouissement.
A l'extérieur du Vieux-Québec, soit dans les
artères principales en s'en allant vers l'ouest, le
phénomène est assez différent. On va retrouver, dans le
cas des grandes artères à circulation intense, des
négociations entre les ministères gouvernementaux du
Québec et Hydro-Québec et, dans d'autres parties du territoire,
lorsqu'il n'y a pas de problème de congestion, des ententes avec la
ville de Québec sur la base de 100 pieds par 1,000 abonnés.
M. Bellemare (Johnson): Ma dernière question est la
suivante: Quels sont vos taux d'enfouissement dans la ville de Québec,
dans le Vieux-Montréal et dans la vieille partie ici, en dedans des
murs, comparativement à ceux que vous nous relatez aujourd'hui quant
à Bécancour?
M. Pouliot: Vous parlez des coûts de construction
d'implantation?
M. Bellemare (Johnson): Dois-je comprendre que c'est
Hydro-Québec qui assume toutes les responsabilités, tous les
coûts dans le Vieux-Montréal comme dans la vieille partie de
Québec?
M. Pouliot: Dans le Vieux-Québec, à ma
connaissance, à moins d'exception, dans l'ensemble c'est
entièrement à la charge d'Hydro-Québec. A Montréal,
les coûts sont réglementés en vertu de la loi qui
régit la Commission des services électriques de Montréal,
loi de 1913, dans laquelle la Commission des services électriques
construit les conduites et les puits d'accès et Hydro-Québec
installe le génie électrique et il y a un tarif de location pour
tous les usagers, conformément à la Loi de la Commission des
services électriques.
Alors, le cas est différent. C'est une loi spéciale qui
existe à ma connaissance à Montréal seulement.
M. Bellemare (Johnson): Votre participation dans le
Vieux-Montréal serait-elle de 40%-60% avec location et avec le tarif que
vous chargez à chaque client?
M. Pouliot: A l'intérieur de la ville de Montréal,
nous ne chargeons rien aux abonnés. Nous faisons, par la loi, toute la
partie électrique du réseau et la Commission des services
électriques construit les ouvrages de génie civil, les conduites
sous la rue, puits d'accès, chambre de transformateurs, et impose aux
locataires des tarifs conformément à la loi.
M. Bellemare (Johnson): C'est la Commission des services
électriques de Montréal qui demande à chaque
locataire...
M. Pouliot: ... qui demande aux locataires et non pas aux
abonnés.
M. Bellemare (Johnson): ... un prix qui peut, dans l'ensemble,
être de 40%-60%, 60% pour Hydro-Québec et 40% pour la Commission
des services électriques.
M. Pouliot: Je ne pourrais répondre. Je n'ai jamais
effectué un calcul.
M. Bellemare (Johnson): Vous n'avez pas cette statistique...
M. Pouliot: Non.
M. Bellemare (Johnson):... bien qu'elle ait été
publiée, dernièrement?
M. Pouliot: De mémoire, je ne peux pas
répondre.
M. Bellemare (Johnson): Très bien.
M. Roy: J'aurais une question complémentaire sur le
même sujet à poser au représentant
d'Hydro-Québec.
Vous avez mentionné, tout à l'heure, que les
entrées domestiques coûteraient environ $500 par abonné,
les nouvelles entrées qui seraient devenues nécessaires par suite
de l'enfouissement.
M. Pouliot: Oui.
M. Roy: C'est bien cela? $500 par année?
M. Pouliot: Oui.
M. Roy: Je m'excuse. $500 par abonné et non pas par
année. Ces entrées de $500 comprennent-elles les frais à
partir des tuyaux collecteurs du réseau central jusqu'au premier mur, ou
sont-ce uniquement les installations à l'édifice même?
M. Pouliot: C'est un chiffre approximatif parce que,
évidemment, ce n'est pas Hydro qui peut effectuer de tels travaux, c'est
le travail des maîtres électriciens et c'est basé sur
certaines constatations que nous avons eues, en particulier dans le territoire
de Montréal où, dans certains cas, lors de l'enfouissement de
réseaux, nos abonnés doivent faire faire des travaux de ce genre
et, effectivement enlever le mât et refaire une nouvelle entrée,
faire une entrée souterraine, partir du réseau d'Hydro qui est
situé en bordure du trottoir, passer à travers le mur et
rejoindre l'entrée principale de l'abonné, relocaliser le
compteur dans certains cas, etc. C'est la partie que l'abonné a à
payer, plus ou moins, à un maître électricien pour
transformer sa propre installation.
M. Roy: Ce qui serait aux frais de l'abonné, ce serait
toute l'entrée, toute l'installation à partir du réseau
central?
M. Pouliot: A partir du réseau d'Hydro, oui. M. Roy:
Du réseau d'Hydro.
M. Pouliot: Le réseau d'Hydro pour les abonnés
aériens se terminant à l'entrée du mât et le
câble situé dans le mât jusqu'à la voie principale de
mesurage et des disjoncteurs appartenant à l'abonné. Il faut
modifier cette installation.
M. Roy: Et cela, ces $500, c'est le prix moyen. Cela peut varier,
cela peut...
M. Pouliot: Cela peut varier énormement dépendant
de l'importance de l'entrée et des facilités de modifier cette
chose, si on est dans une maison, un bungalow ou un bloc appartement.
M. Roy: Si la maison, par exemple, est éloignée du
trottoir de 20 ou 30 pieds, cela peut augmenter considérablement le
coût? Tout dépend des quartiers.
M. Pouliot: Hydro-Québec fournit
généralement en réseau souterrain ou Hydro-Québec
va fournir un bout de câble souterrain également et le reste sera
à la charge de l'abonné.
M. Bellemare (Johnson): L'honorable ministre, tout à
l'heure vous a posé une question qui était bien pratique et bien
pertinente, c'était: Quel- les sont vos prévisions pour l'avenir
quant à l'enfouissement? Je comprends que vous avez un budget annuel
pour en faire une partie, mais vous recherchez l'enfouissement
général de vos lignes pour vous protéger surtout contre le
gel, contre le bris de l'hiver, les vents et ces choses-là. Est-ce que
vous avez une réponse à donner à la commission
parlementaire ce matin, particulièrement au ministre qui vous a
demandé quelles sont vos prévisions pour l'avenir? Vous
recherchez un enfouissement général? Est-ce vrai, oui ou non?
Est-ce que vous y allez partiellement pour atteindre un but ultime?
M. Pouliot: Nous avons mentionné, tout à l'heure,
que la politique d'enfouissement était de trois ordres et, dans le
moment, c'est la politique telle qu'acceptée, c'est-à-dire
à contribution dans le cas des nouveaux aménagements
domiciliaires, aux frais d'Hydro dans le cas de congestion et de
sécurité.
M. Bellemare (Johnson): Le Vieux-Montréal et le
Vieux-Québec.
M. Pouliot: Oui, et aussi...
M. Bellemare (Johnson): Là où vous opérez
actuellement.
M. Pouliot: Aux sorties de postes, par exemple, lorsque nous
construisons des postes pour distribuer l'énergie dans un territoire,
nous faisons généralement une partie souterraine pour
éviter la congestion dans le territoire immédiat du poste, parce
qu'à ce moment, on aurait une quantité assez
phénoménale de poteaux. Alors, on reporte la distribution
aérienne à plusieurs centaines et parfois plusieurs milliers de
pieds du poste lui-même.
M. Bellemare (Johnson): Vous êtes bien habile, vous
savez.
M. Pouliot: C'est la congestion.
M. Bellemare (Johnson): Vous ne répondez pas à la
question du ministre ni à la mienne. Est-ce que vous avez une
prévision pour l'avenir, pour atteindre un but ultime, celui de faire
disparaître les lignes aériennes? Est-ce que Hydro a prévu
cela?
M. Pouliot: Dans le moment, la politique est de cent pieds par
mille abonnés et, étant donné que dans certains
territoires, cette politique apparaît relativement restrictive, on
mentionnait tout à l'heure, par exemple, que pour une population de
3,000 abonnés, cela donnait 300 pieds par année. On accepte de
faire des programmes de cinq ans, de façon à faire des ensembles
convenables avec les municipalités.
Le Président (M. Cornellier): L'honorable
député de Montmorency sur la même question du ministre.
M. Bédard (Montmorency): Pour enchaîner
avec la dernière question du député de Johnson, on
peut dire, M. le représentant d'Hydro-Québec, que la politique
globale d'Hydro-Québec, c'est d'abord de s'en aller avec un
réseau aérien et, compte tenu des difficultés qui peuvent
se présenter, difficultés techniques ou difficultés de
présentation, c'est seulement à ce stade que vous allez
étudier les possibilités d'enfouissement. Mais, en règle
générale, vous allez avec un réseau aérien, compte
tenu des coûts.
M. Pouliot: On peut dire, effectivement, que c'est cela la base,
étant donné que les tarifs sont fondamentalement basés sur
un réseau aérien. Evidemment, si les réseaux souterrains,
qui coûtent beaucoup plus cher, prenaient une grande importance, la
proportion relative des coûts devrait changer et les tarifs devraient
également changer en conséquence si une politique d'en
fouissement devait se généraliser.
Le Président (M. Cornellier): L'honorable
député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, concernant
le projet de loi, M. Vézina, dans son exposé à l'appui de
la demande de Bécancour, s'est référé à la
philosophie de l'article 426 de la Loi des cités et villes et, à
moins que je ne me trompe, a exprimé deux priorités ou deux buts
que poursuit la ville par la demande qu'il fait ce matin, à savoir,
d'une part, empêcher la multiplication des porteurs et, deuxième
point, l'enfouissement.
Sur le premier point, à savoir empêcher la multiplication
des porteurs, je soumets respectueusement à la commission que nous
n'avons pas à légiférer là-dedans puisque ce
pouvoir est quand même déjà donné aux
municipalités. Il a été donné, concernant ce
problème, lors de l'ajournement de la présente session, au mois
de juin, lors de l'étude de la loi 42, alors qu'on a modifié
l'article 429 de la Loi des cités et villes, en juin 1975. Il
était très clairement exprimé qu'on donnait aux
municipalités le pouvoir nécessaire, au paragraphe 16 a), et je
lis textuellement: On donnait les pouvoirs aux municipalités de
prescrire que les poteaux et autres installations de support, bien que
propriété d'une seule personne, doivent, dans toute
l'étendue de la municipalité ou dans la section ou les sections
que le conseil désigne, être utilisés en commun par toute
entreprise de téléphone, de télégraphe, de
distribution d'électricité, de câblodistribution et par
tout autre service. Ce qui veut dire qu'on a donné, à ce
moment-là, aux municipalités, le pouvoir, peut-être pas de
construire il faudrait s'entendre là-dessus, c'est une nuance de
taille, je l'admets mais on a donné le pouvoir aux
municipalités de forcer, d'obliger les compagnies qui pourraient
être concernées à agir dans le sens d'empêcher la
multiplication des porteurs. Concernant l'autre point qui...
M. Vézina: Permettez-vous que je vous réponde sur
cela?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
M. Vézina: L'article que vous venez de citer ne s'applique
pas au cas présent. Nous voulons, non pas éviter qu'il y ait
beaucoup de séries de poteaux là, je sais que la loi
générale donne le pouvoir de tout ramener à un seul poteau
c'est la multiplicité des conduits souterrains.
Actuellement...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce que je veux dire, c'est que
vous l'aviez cité tout à l'heure comme argument. Je l'avais
noté.
M. Vézina: C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Un des éléments que
vous apportiez à l'appui de votre demande était d'empêcher
la multiplication des porteurs...
M. Vézina: Mais souterrains. Nous avons actuellement une
multiplicité de conduits souterrains dans un certain secteur. Vous avez
quatre conduits souterrains. Même avec ce pouvoir qui nous est
donné par cette loi, l'amendement du mois de juin, je ne pourrais pas,
demain, voter un règlement et dire: Au lieu d'avoir quatre conduits
souterrains... Ce sont des poteaux...
M. Bédard (Chicoutimi): Cela dépend de
l'interprétation que vous donnez à l'article 429. Parce que, si
vous le lisez bien, il peut donner une ouverture à la demande que vous
faites, parce qu'on y dit très clairement: Pour prescrire que les
poteaux et autres installations de support...
M. Vézina: Autres installations de support.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que les conduits
souterrains ne peuvent pas être interprétés comme faisant
partie de ces installations? Je vous pose la question.
M. Vézina: M. le député, avec tout le
respect que je dois à votre interprétation, je crois que nous
aurions plus de chances devant un tribunal de droit commun de faire
interpréter les mots "poteaux et autres un "et" conjonctif
installations de support", comme voulant dire des conduits souterrains. C'est
mon opinion.
Je crois qu'il y a un très grand risque d'interprétation
qui serait donné restrictivement. Les tribunaux interprètent nos
pouvoirs restrictivement, parce qu'il y a des délégations de
pouvoir de l'Assemblée nationale.
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être qu'à ce
moment, au niveau de l'interprétation, ma question se reporterait vers
l'éclairage du ministre des Affaires municipales, parce que je me
rappelle qu'à la commission parlementaire, c'est-à-dire lorsqu'on
a discuté de ce projet, il a été question des conduits
souterrains et l'esprit était à l'effet d'y inclure et non pas
d'y exclure les conduits souterrains.
M. Vézina: Comme excellent avocat que vous êtes,
vous savez comme moi que devant les tribunaux, on ne peut pas se servir des
débats et des notes explicatives des lois pour en rechercher
l'interprétation. Cela a été mis de côté
à maintes reprises dans des jugements; on doit s'en tenir aux textes ou
aux règles d'interprétation fixées par la loi de
l'interprétation. C'est le problème qu'on a.
M. Bédard (Chicoutimi): Remarquez que je respecte votre
opinion, lorsque vous dites: Installations ou autres installations de support
n'incluent pas la notion de conduits souterrains, même si je ne la
partage pas. Ceci, à la lumière des discussions que nous avions
eues lors de la commission. Enfin, c'est le sens des remarques que je voulais
faire sur ce premier but que vous poursuiviez, à savoir, empêcher
la multiplication des porteurs et également ce qui touchait la
construction de conduits souterrains.
Le Président (M. Cornellier): Le ministre demandait...
M. Goldbloom: Peut-être, M. le Président, puisque le
député de Chicoutimi a abordé un aspect particulier de la
question, qu'il y a un éclaircissement à apporter à la
discussion. Le député de Chicoutimi a fait allusion à la
loi que nous avons adoptée au mois de juin de cette année qui a
modifié l'article 429, paragraphe 16, pour donner aux
municipalités le pouvoir d'obliger les diverses compagnies
distributrices d'énergie et de moyens de communication à utiliser
les mêmes poteaux pour en éviter la multiplication. Mais l'article
de la Loi des cités et villes demeure ce qu'il était en outre, et
cet article prévoit justement que la municipalité peut adopter un
règlement pour obliger Hydro-Québec et les autres compagnies
à enfouir leurs câbles. Mais, si je comprends bien, dans
l'économie actuelle de nos lois, cet article de la Loi des cités
et villes doit être interprété et utilisé par
rapport à la Loi d'Hydro-Québec qui donne à
Hydro-Québec certains pouvoirs. Alors, j'aimerais que nous ayons, de
part et d'autre, entre les deux parties en présence, leur
compréhension et leur interprétation de cette situation
actuelle.
J'aimerais donc demander d'abord à HydroQuébec quelle est
l'économie précise de nos lois en ce qui concerne l'article 429,
paragraphe 16, de la Loi des cités et villes qui permet
déjà à la municipalité d'obliger l'enfouissement
des câbles et l'application de la Loi d'Hydro-Québec.
Deuxièmement, par rapport à cette question, j'aimerais demander
ceci. Dans nos fouilles, nous avons trouvé que des pouvoirs d'exception
ont été donnés, en 1972, à la ville de Longueuil et
à la ville de Saint-Hubert et, en 1973, à la ville de
Sainte-Foy.
Pourtant, Me de Broux, dans vos remarques préliminaires, vous
avez indiqué qu'à votre avis, le projet de loi de la ville de
Bécancour est exceptionnel et même unique par rapport à ce
qui a déjà été fait. J'aimerais entendre vos
commentaires là-dessus. Quant à la ville de Bécancour, en
l'invitant à commenter l'économie des lois, j'aimerais poser une
autre question qui est simple mais fondamentale: Y a-t-il d'autres raisons,
à part l'esthétique, qui motivent la présentation de ce
projet de loi?
Le Président (M. Cornellier): Me de Broux.
M. de Broux: Pour ce qui est de la Loi des cités et
villes, il est exact de dire que l'article 429, paragraphe 16, donne un certain
pouvoir aux cités et viîles du Québec, de
décréter l'enfouissement des réseaux de distribution
d'énergie électrique.
Par contre, comme l'honorable ministre l'exposait tout à l'heure,
ce pouvoir des municipalités, selon nous, doit s'exercer en regard des
dispositions particulières de la Loi d'Hydro-Québec qui
prévoit, à l'article 30, que la commission peut placer des
poteaux, fils, conduits ou autres appareils sur, à travers, au-dessus,
au-dessous ou le long de tout chemin public, rue, place publique ou cours d'eau
aux conditions fixées par entente avec la municipalité
concernée. A défaut d'une telle entente, l'article 30
prévoit que la Régie de l'électricité et du gaz,
à la demande d'Hydro-Québec, fixe ses conditions, qui deviennent
alors obligatoires pour les parties.
La différence, selon nous, entre l'économie actuelle des
lois, en regard avec le problème qui nous concerne et le projet de loi
de la ville de Bécancour, c'est que, avec ce dernier projet de loi, la
ville de Bécancour peut imposer les conditions. Il n'y a plus
d'élément de négociation entre HydroQuébec et la
ville pour en arriver à une entente sur le partage des coûts.
Plus que cela, comme je l'indiquais tout à l'heure, s'il y a
mésentente, de par deux lois différentes, vous avez deux
régies qui ont juridiction pour trancher le débat, ce qui, selon
nous, pourrait créer des situations assez ambiguës afin de
déterminer, à toutes fins pratiques, laquelle des deux solutions
serait applicable.
Pour ce qui est des projets de loi que l'honorable ministre a
cités pour Sainte-Foy, Longueuil et Saint-Hubert, je crois que ce qui
est arrivé dans ces cas-là... A Longueuil, ce qui est
arrivé, c'est la politique d'enfouissement de 100 pieds par 1,000
abonnés par année qu'Hydro-Québec a appliquée.
Pour ce qui est des autres lois que vous avez citées, je dois
vous avouer que je n'ai pas de commentaires particuliers à offrir, car
je ne les connais tout simplement pas.
Le Président (M. Cornellier): Me Vézina.
M. Vézina: Je vais profiter du fait que vous me retournez
la parole. J'ai pris des notes sur les différentes choses qui se sont
dites, les différentes questions qui se sont posées.
Disons d'abord que le projet de loi que je vous soumets, confiant en la
pérennité de la sagesse de l'Assemblée nationale, c'est le
texte déjà adopté par l'Assemblée nationale, ou
à quelques très légères et minimes
différences, dans le cas de la cité de Sainte-Foy.
Primo, nous ne sommes pas des pionniers, nous n'arrivons pas ici pour
demander un pouvoir qui n'existe pas, qui n'a jamais existé; cela existe
dans nos lois au Québec.
Seconde concernant cette apparente difficulté de marier les deux
lois, celle d'Hydro-Québec et le projet de loi qui est devant vous, je
ne vois pas de difficulté et je m'explique.
On ne demande pas le pouvoir d'obliger Hydro-Québec à
enfouir ses fils. Attention. Je demande le pouvoir de construire un
réseau municipal de conduits souterrains et là, d'obliger ceux
qui ont à installer des fils ou des câbles à se servir de
ces conduits, moyennant un tarif.
C'est très différent. Tout le mémoire
d'Hydro-Québec part du principe suivant: On va m'obliger à
m'enfouir. Ce n'est pas cela du tout. C'est que, à l'occasion de la
construction de réseaux publics, d'aqueduc, d'égout, etc.,
lorsqu'on fait cette immense tranchée, cela ne coûte pas beaucoup
plus cher d'acheter un tuyau supplémentaire et de l'installer. Ce n'est
pas une nouvelle tranchée, ce ne sont pas de nouveaux travaux: c'est
nous qui construisons.
Or, nous, pour construire, nous sommes soumis à toute une
série d'approbations. D'abord, il faudrait avoir un règlement,
prévoir les crédits, aller devant la population, si un
référendum est demandé, revenir devant le conseil,
transmettre cela à la Commission municipale, qui devra ou non refuser,
et s'adresser au ministre des Affaires municipales et à la Régie
des services publics, en vertu de ce pouvoir-là.
Il ne s'agit pas de vous étaler des chiffres à coups de
millions pour vous impressionner, dire qu'on va nous obliger à investir
$25 millions ou $53 millions; ce n'est pas cela du tout. C'est la ville de
Bécancour qui demande un pouvoir soumis à différentes
approbations administratives de construire un réseau de conduits
souterrains.
Il ne faut interpréter cette loi à aucune place comme
voulant dire que, le lendemain de sa sanction, Hydro va arriver avec sa
machinerie et va être obligée d'enfouir son réseau.
M. Bellemare (Johnson): Me permettez-vous une seule question? La
loi, pour vous, elle n'est pas rétroactive?
M. Vézina: La loi, pour moi, elle est rétroactive
dans le sens suivant: C'est que, si, dans un secteur de la ville, à
l'occasion de la réfection d'une partie de notre réseau d'aqueduc
et d'égout, où on va dépenser X centaines de milliers de
dollars, on décide d'ajouter un conduit pour que les fils, tous ces
éternels fils qui sont sur nos poteaux, disparaissent... Je pense
à nos villages. Vous connaissez la ville de Bécancour, M.
Bellemare, probablement mieux que moi. C'est une série de villages qui
sont réunis pour faire une ville. Dans nos centres de village, a
l'occasion de ces travaux qui seront, au moment où on va les faire,
impérieux... on ne fera pas des travaux pour construire uniquement des
conduits souterrains. C'est pour cela que c'est un pouvoir
discrétionnaire.
Vous n'accordez pas le pouvoir à la ville ou l'obligation
à la ville de faire enfouir des fils et des câbles par ceux qui en
sont propriétaires; nous vous demandons la permission de les obliger, si
nous avons construit un réseau souterrain, à se servir de ce
réseau souterrain. C'est complètement différent et
tout à fait dans l'autre direction de la discussion qui vous est
proposée par HydroQuébec. C'est tout à fait
différent. C'est évident que cela va d'abord être dans nos
nouveaux développements. Cela va de soi, c'est la sagesse de tout
administrateur public. Nous avons des travaux importants qui s'en viennent. Le
conseil aura à prendre des décisions, à les
décréter, en fait, etc.
A cette occasion, par exemple, vu que c'est un nouveau
développement, le conseil, d'après les renseignements qu'on me
donne, a l'intention d'installer une conduite supplémentaire.
Imaginez-vous une tranchée où, déjà, la
tranchée est assez importante pour recevoir l'égout sanitaire,
l'aqueduc pluvial, le tuyau d'aqueduc. Vous avez tout simplement à
ajouter une conduite pour ces conduits de fils et de câbles.
Je ne vous dis pas que cela coûte seulement le prix du tuyau en
supplément. Il y a son installation et tout. Je ne vous dis pas non plus
que cela ne prendra pas un peu plus de temps à faire les travaux. Tout
cela va de soi. Mais les prix deviennent très abordables comme
supplément pour la ville. Ce supplément, il ne sera pas de 50%,
loin de là, c'est impensable. On voudrait avoir un tarif pour ceux qui
vont s'en servir.
Hydro-Québec a l'air de s'imaginer qu'elle va être seule.
Cela va être un de nos locataires, un de nos quatre locataires. La
Régie des services publics qui va connaître les coûts, etc.,
va avoir à se pencher sur nos tarifs pour savoir si ce sont des tarifs
exorbitants, raisonnables, justifiés, etc.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant les tarifs, avez-vous
déjà une idée de ce que cela pourrait coûter, des
tarifs que vous pourriez exiger d'Hy-dro?
M. Vézina: Non, nous n'en avons pas, mais je puis vous
dire qu'ils découlent de l'économie générale de la
Loi des cités et villes et, particulièrement, des articles
où nous sommes déjà autorisés à imposer des
tarifs. Notre pouvoir se limite à ne percevoir que les montants d'argent
nécessaires pour l'exploitation du service donné. Nous ne sommes
pas une entreprise privée qui vise à faire des profits ou
à accumuler des surplus. Si cela nous coûte tant du pied, cela
pourrait être établi par les ingénieurs. Evidemment,
à la suite des travaux, on va connaître les coûts
exactement. Je vois la satisfaction du député de Montmorency.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais c'est important d'avoir
une idée approximative, puisqu'un des arguments d'Hydro est quand
même les $500 que cela coûterait par abonné. Je pense que,
pour qu'on puisse se prononcer, au niveau de la commission, c'est important de
voir la relation.
M. Vézina: D'accord. Si vous me permettez...
M. Bellemare (Johnson): ... le texte de la ville de Sainte-Foy,
en 1973?
M. Vézina: Pardon, monsieur?
M. Bellemare (Johnson): Le texte de la ville de Sainte-Foy, en
1973?
M. Vézina: Vous l'avez devant vous. Il est imprimé
dans le bill de Bécancour. C'est celui-là, sauf que j'ai
enlevé les lignes de transmission ce matin.
M. Bellemare (Johnson): C'est la même chose que pour la
ville de Sainte-Foy?
M. Vézina: Oui, M. le député.
M. Bellemare (Johnson): Adopté en 1973?
M. Vézina: Exactement.
M. Bellemare (Johnson): Connaissez-vous les taux qu'ils ont
exigés?
M. Vézina: Je ne sais même pas s'ils se sont
prévalus de leurs droits. J'ai tenté de le savoir, mais la ville
est devenue tellement grosse que c'est bien difficile de trouver le bon gars
dans l'administration pour avoir le renseignement.
M. Bellemare (Johnson): Bureaucratie.
M. Vézina: Tout cela pour en revenir à la
question...
M. Roy: Avant d'aller plus loin...
Le Président (M. Cornellier): A l'ordre! A l'ordre,
messieurs! Je crois que les membres de la commission devraient suivre l'ordre
normal des discussions et des débats et demander la parole au
président. Déjà, quelques membres de la commission
m'avaient demandé la parole. Les travaux avanceraient beaucoup plus vite
si nous procédions dans l'ordre normal des débats.
M. Roy: Pourrais-je poser une question, puisqu'elle touche, M. le
Président, justement à la question des coûts, à la
suite de la question posée par le député de
Chicoutimi?
Le député de Chicoutimi a demandé si c'était
possible d'avoir une idée de ce que la ville de Bécancour
pourrait demander éventuellement aux usagers. J'aimerais savoir si la
ville de Bécancour a déjà fait des études
relativement aux coûts d'installation de ce système par la ville,
savoir aux coûts au mille, par exemple.
M. Vézina: M. le député, pour l'excellente
raison suivante: Suivant les renseignements que nous ont donnés les
ingénieurs-conseils, c'est fonction de trop d'éléments.
Est-ce qu'on va travailler dans le roc? Est-ce qu'on va travailler dans le
sable? Est-ce qu'on va travailler l'hiver? Enfin, tout va dépendre des
coûts eux-mêmes. Voyez-vous, actuellement, si vous me permettez de
lancer un chiffre que je revois souvent dans mes tra- vaux professionnels, on
calcule l'installation d'un réseau d'aqueduc et d'égout, dans un
terrain normal, à environ $30 ou $40 du pied, pour un village ou une
municipalité. Si vous ajoutez une conduite, il ne faut pas penser en
termes d'ajouter une excavation, ajouter de nouveaux équipements. Ce
seront les mêmes équipements, la même main-d'oeuvre, la
même tranchée je ne vous dis pas que la tranchée ne
sera pas légèrement modifiée on ne s'en va pas avec
42 pouces, je comprends que ce ne soit pas deux pouces non plus. Il faut
penser, d'après les renseignements qu'on me donne, à un tuyau qui
varierait de dix à quatorze pouces, à l'intérieur duquel
les câbles et les fils circuleraient.
A mon avis, nos tarifs ne pourront enfin, ce sera mon opinion
à donner à la loi si jamais elle est adoptée
dépasser en revenu que pour satisfaire à nos obligations, eu
égard à cet excédent à cause de l'installation des
conduits souterrains. La ville de Bécancour n'entreprend pas une
campagne, ce matin, pour demain matin commencer un programme d'enfouissement.
C'est un pouvoir qu'elle requiert vu son développement actuel. Elle va
commencer à se servir de ce pouvoir dans les nouveaux lotissements.
C'est toujours à l'occasion de travaux. Autrement, même pour la
ville, ce serait prohibitif, et même au niveau de la commission
municipale, ce serait bloqué. On connaît les normes,
généralement suivies par la commission. Ces dépenses ne
seraient pas autorisées par la commission municipale. A l'occasion
d'autres travaux, ce peut être acceptable pour la commission municipale,
étant donné le tarif que nous pouvons exiger, si la loi est
adoptée, de nos locataires. Actuellement, dans un secteur de la ville,
et celui qui se développe actuellement, nous avons trois locataires. Je
les ai mentionnés tout à l'heure; nous avons
l'électricité, le téléphone et FM
télévision, le câble. Ce sont des gens, déjà,
qui ont des fils souterrains dans un secteur de la ville, chacun a son petit
conduit. Alors, vous voyez, sur le sol de Bécancour, des séries
de servitudes à gauche et à droite qui déprécient
finalement l'ensemble, tant pour le propriétaire de son lot, de sa
propriété, que pour l'ensemble de la ville. Plus vous avez de
servitudes qui affectent un immeuble, plus vous le dépréciez.
C'est une règle généralement reconnue. C'est dans cette
optique que la loi est présentée. Qu'Hydro-Québec ne
vienne pas, ce matin, nous dire que cela crée un conflit avec l'autre
loi, parce que même dans l'autre loi, elle a déjà ce
pouvoir de négocier avec la ville des conduits au-dessous. Je prends
deux mots de l'article 30 qui est cité à la page 8. Hydro a
déjà ce pouvoir. Nous allons lui dire, si le pouvoir nous est
accordé: Nous sommes propriétaires dans tel secteur de conduits
souterrains que nous avons construits, vous allez y installer vos fils, comme
on va le dire à Bell Canada, comme on va le dire à la
câblodiffu-sion, et voici les tarifs. Tarifs qu'elles peuvent combattre,
parce qu'il y a des mécanismes de prévus, soit un arbitre, qu est
la Régie des services publics. Il y a un arbitre de prévu
à la loi. Vous savez, c'est bien plus le commencement d'un pou-
voir qu'on vous demande, parce qu'on dilue notre pouvoir. On dit: Tel
pouvoir, vous le soumettrez à tel organisme; tel autre, à tel
autre organisme, pour être certain justement qu'à
l'Assemblée nationale, vous ne nous retournez pas avec un pouvoir
absolu, je dirais même dictatorial. Au contraire, on s'assure des points
de référence pour être certain qu'il est exercé avec
parcimonie, je dirais, avec équité, pour tout le monde.
Je pense que les savants propos de mon aussi savant ami seraient bien
fondés si le pouvoir qu'on vous demandait était celui d'obliger
Hydro-Québec à s'enfouir. Ce n'est pas le cas du tout. Je n'ai
pas ce pouvoir, ce matin.
Le Président (M. Cornellier): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): Me Vézina, suivant les
explications que vous avez données, j'aimerais ajouter quelques mots.
Comme ingénieur, suite aux explications que vous avez données
à l'effet de penser inclure dans un tuyaux de dix à quatorze
pouces les principaux services de télévision, de
télégraphe, d'éclairage et d'électricité, je
voudrais mentionner qu'il est possible, au point de vue technique, d'en arriver
à une telle conclusion. Peut-être qu'Hydro-Québec prendra
la parole tout à l'heure pour expliciter.
Mais il y a un autre point qu'il faut regarder, en tant
qu'administrateurs de ville. Il nous faudrait, en plus, avoir les approbations
de chacune de ces compagnies, compte tenu du paquet d'approbations qu'on est
obligé de demander, à l'heure actuelle, au point de vue
municipal, lorsqu'on construit un réseau d'aqueduc et d'égouts.
De plus, ce n'est pas uniquement le fait de passer un fil ou deux, peu importe
la grosseur de la conduite. Je veux vous dire qu'en partant avec dix à
quinze pouces, ne pensez pas à cela pour passer ces trois services. Cela
n'a aucun sens. Il faut penser en regard des raccordements que vous auriez
à prévoir à chacune des intersections. Il faut penser aux
différents bris de chacune de ces compagnies qui pourraient avoir lieu,
donc d'autre creusage supplémentaire dans nos fameuses belles rues qu'on
réussit à construire de peine et de misère à des
coûts élevés. Soit dit en passant, lorsque vous parlez de
$30 à $40 le pied en aqueduc-égout, cela doit être les prix
de 1970, parce qu'en 1975 c'est passablement plus dispendieux.
J'aimerais attirer l'attention sur le fait suivant, Me Vézina.
Si, à l'heure actuelle, il y a un problème à
Bécancour, parce qu'il y a trop de conduits dans diverses rues, pourquoi
ces municipalités ne font-elles pas comme chez nous? Obliger les
compagnies distributrices d'électricité, ou de
télévision, ou de télégraphe, ou d'éclairage
à employer un système unique de poteaux, qui, soit dit en
passant, tout de suite, a un coût de construction passablement
inférieur à toute autre construction. Et pour les administrateurs
de ville, c'est encore beaucoup moins de problèmes que de s'en aller
dans l'enfouissement. C'est peut-être là qu'on a manqué.
Dans l'administration de nos villes on a aujourd'hui une nouvelle politique
selon laquelle, on peut dire à 90% je peux dire que dans les
nouveaux lotissements c'est à 100% on fait la distribution de ces
services en arrière des lots. Donc, on décongestionne toutes ces
avant-rues qu'on a connues, avec un paquet de poteaux. On a seulement à
regarder les vieux aménagements dans la ville de Québec.
Moi, je peux vous dire que, consciencieusement, autant comme
ingénieur que comme député et membre de l'Assemblée
nationale, je vois mal accepter ce projet de loi qui donnerait le pouvoir accru
à une municipalité d'obliger des compagnies de services publics
à passer par un tuyau qui serait construit par la municipalité,
à même les deniers des citoyens. Compte tenu de toutes les
discussions que nous avons eues, la semaine dernière, au congrès
de l'Union des municipalités, nous sommes à la recherche de
moyens de construction qui coûtent moins cher qu'il en coûte
aujourd'hui. Là, on arrive avec des dépenses
supplémentaires. C'est ma conviction personnelle, que je fais...
M. Vézina: Vous permettez, M. le Président? Le
Président (M. Cornellier): Certainement.
M. Vézina: Sur la question de l'esthétique dont
vous avez parlé, j'aimerais peut-être que M. Leblanc, qui est
l'urbaniste-conseil de la ville de Bécancour, on veuille bien lui passer
la parole à ce sujet.
M. Bellemare (Johnson): Avant cela, peut-être que le
député du comté pourrait nous donner son opinion.
M. Roy: On aimerait bien entendre le parrain du projet de loi,
s'il a des informations supplémentaires à nous donner.
Le Président (M. Cornellier): Actuellement, la parole est
à l'urbaniste-conseil de la ville de Bécancour.
M. Leblanc (Roger): Evidemment, il y a plusieurs points qui
surviennent simultanément. Je reviens au dernier argument, pouvoir
placer sur une seule ligne aérienne tous les services. Il y a
actuellement une impossibilité de faire cela. Je m'excuse de contredire
un peu l'argument du député, à savoir que,
nécessairement, il y a des services comme l'éclairage des rues
qui doivent, de toute évidence, passer le long des voies publiques,
alors que d'autres services, comme vous le disiez vous-même, d'ailleurs,
se situent à l'arrière des lots, ce qui fait que, tout de suite,
il y a une ségrégation qui se produit. Lorsqu'on a un
réseau souterrain, l'entrée individuelle aux unités
d'habitation ou aux édifices d'appartements peut se faire à
l'avant. A ce moment, il y a un seul conduit qui est nécessaire,
c'est-à-dire à l'avant des lots. Si on pense aller en
arrière et à l'avant, il y a nécessai-
rement un dédoublement, et les coûts se trouvent accrus.
C'est pour cela qu'il y a une économie, du moins dans la
répartition ou dans le nombre des réseaux souterrains. C'est
à la base, je pense, qu'il faut admettre cela.
Deuxièmement, quant à ce qu'Hydro-Québec disait, le
rapport entre le réseau enfoui et le réseau aérien n'est
pas d'un dans cinq comme il le mentionnait, mais d'un dans X qui sera
déterminé puisqu'il y aura partage des coûts de cette
conduite, et d'autant plus dilué que, comme M. Vézina le disait
tout à l'heure, cette construction se fait simultanément avec la
construction d'un nouveau réseau complet de services, à savoir
l'aqueduc, l'égout, le pluvial et les rues.
Maintenant, au sujet des bris et des réparations, c'est
très facile de réparer un bris de câble lorsqu'il y a
enfouissement parce que, évidemment, les fils se tirent. Ce n'est pas
comme un réseau d'aqueduc ou d'égout.
Donc, au point de vue des coûts, on n'a pas de chiffres, mais, par
contre, il y a certainement un rapport intéressant entre l'enfouissement
et l'aérien.
Au sujet de l'ensemble des raisons autres qu'esthétiques pour
lesquelles on veut avoir des câbles enfouis à Bécancour, il
y a la planification. Comme on le mentionnait tout à l'heure, il y a
énormément de difficultés à planifier globalement
le développement particulier du centre urbain de Bécancour, qui
va de pair avec le développement industriel.
Il faut bien se dire une chose. A Bécancour, il y a un parc
industriel gigantesque qui se développe et il n'y a pas de
parallèle entre le développement résidentiel et le
développement industriel.
Et juste au point de vue de la répercussion on parle
toujours des coûts des taxes à Bécancour, c'est
très difficile de rentabiliser au niveau des services publics les
coûts qu'on subit actuellement parce que les industries qui sont à
Bécancour ne sont pas génératrices de revenus au point de
vue de la taxation.
Tant qu'on n'aura pas intéressé le domaine tertiaire et le
domaine de l'habitation à partager les frais, la ville sera toujours
déficitaire. C'est absolument urgent de pouvoir facilement planifier
globalement le domaine autre qu'industriel de façon à
bénéficier des retombées de taxation.
Actuellement, les gens ne vont pas à Bécancour parce qu'on
n'est pas organisé au point de vue de la planification globale des
services. Il est donc très important non seulement de pouvoir enfouir ou
de mettre des services aériens, mais de pouvoir les planifier
globalement d'avance et le fait de pouvoir planifier, dans un secteur qui
lui-même est déjà organisé, les services qui
seraient souterrains en un seul conduit faciliterait cette tâche et,
à la longue, il y aurait une influence gigantesque au point de vue des
coûts et de la taxation de la ville.
C'est assez complexe comme problème. Ce n'est pas seulement celui
de dire: On opte pour le service aérien plutôt que le souterrain
ou l'inverse.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne dis pas que ce que vous
proposez ne représente quand même pas certains aspects
économiques qui pourraient être intéressants, même si
vous ne pouvez pas nous donner une idée approximative des coûts,
mais j'aurais une question à vous poser dans le sens suivant: Si on
accède à votre demande, si il y a demain une cinquantaine
d'autres municipalités qui font la même demande, comment
pensez-vous qu'Hydro-Québec pourra planifier son réseau?
Je comprends que planifier Bécancour est important. Il n'y a pas
de doute. Mais planifier tout un réseau d'électricité dans
tout le Québec, je pense bien que c'est important aussi.
Je voudrais bien savoir comment, si une demande telle que vous faites
aujourd'hui vous était accordée et était accordée
demain à une cinquantaine d'autres municipalités, il serait
possible pour un organisme comme Hydro-Québec ou Bell Canada de
planifier effectivement un réseau dans tout le Québec.
M. Vézina: Cela serait réalisable dans le sens
suivant. Cela pose un préalable, comme je vous ai dit tantôt.
Hydro-Québec ne serait obligée d'installer ses fils dans des
conduits souterrains que là où les municipalités les
auraient construits. Primo. Même si vous donnez le pouvoir à 50,
100 ou la majorité des municipalités et même le pouvoir
général par amendement à la loi, cela ne veut pas dire
qu'Hydro-Québec je le répète se trouvera
dans la position de se servir des conduits souterrains. Il faudra que les
municipalités construisent ces conduits souterrains.
M. Bédard (Chicoutimi): Je m'excuse de vous interrompre.
Sur ce point, vous admettrez avec moi que vous leur enlevez cela ne les
oblige pas quand même un pouvoir de négociation qui leur
est reconnu par la loi.
M. Vézina: J'enlève le pouvoir de
négociation comme ceci:
Si le législateur, à ce moment, a cru bon de forcer
Hydro-Québec à négocier avec une municipalité,
quitte, en cas de mésentente, à recourir à la Régie
de l'électricité et du gaz, je pense que dans l'évolution
normale des choses, au niveau de l'urbanisme, de l'environnement et de tous les
pouvoirs locaux d'organiser leur communauté, ce n'est pas
disproportionné ou exagéré que cette discrétion
soit laissée aux pouvoirs locaux. Parce que, avec tout le respect que je
dois à HydroQuébec, elle prend toujours la solution qui fait son
affaire.
Le plus bel exemple, allez voir où je demeure, à
l'île d'Orléans, il y a trois horreurs, trois oeuvres
d'Hydro-Québec, les trois pilônes. Cela ne faisait pas l'affaire
des gens de l'île, mais ça faisait son affaire. C'est ce que nous
voudrions, non pas arrêter, mais tenter de modifier un peu, et on soumet
tellement de demandes d'approbation actuellement que c'est impensable de croire
que la ville peut les imposer. Tout ce qu'elle peut faire pour
réglementer: Elle va soumettre son règlement à Pierre,
Jean, Jacques.
La Commission municipale, rien ne l'empêche
de consulter Hydro-Québec, avant de rendre une décision.
Le ministre des Affaires municipales, lorsqu'il donne son approbation, c'est la
même chose; la Régie des services publics, aussi, c'est la
même chose.
En fait, ce que nous vous demandons, si on lit attentivement le texte,
avec toutes les lois qui existent, c'est quasi un minipouvoir. Et je ne vois
pas en quoi Hydro-Québec peut être préjudiciée, s'il
y a des villes qui veulent s'organiser, planifier et dont les habitants sont
d'accord.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais, si vous avez affaire, d'une
part, à la Régie des services publics, d'autre part, à
l'approbation du ministre des Affaires municipales, à la Régie de
l'électricité et du gaz, s'il n'y a même pas... Est-ce que
vous ne voyez pas là un danger qu'il n'y ait même pas de
planification au niveau des instances de décisions. Non seulement il n'y
en aurait pas dans le domaine dont j'ai parlé tout à l'heure, par
la question que je vous ai posée, mais il n'y en aurait même pas
au niveau des instances de décisions?
M. Vézina: Non, parce que ça va forcer la ville,
lorsqu'elle va présenter un projet, d'aller au fond des choses avec
chaque détail, de justifier chaque mot, si je peux dire, de notre
réglementation. C'est pour cela que nous n'avons pas d'objection
à nous soumettre à ces approbations-là qui ont
évidemment une vue provinciale dans leurs décisions. Nous
comprenons cela, nous ne nous attendons pas que la Régie des services
publics ne voit que le territoire de Bécancour quand elle rend une
décision. Nous nous attendons à ce qu'elle incorpore ses
décisions à sa vue générale du Québec. Nous
nous attendons à cela. Mais, c'est justement à cause de ce
phénomène, ça me paraît être une très
grande sécurité pour le législateur de nous accorder ce
pouvoir.
Le Président (M. Cornellier): Le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, dans le chapitre 84 des lois de
1973, on retrouve la même loi qui est textuelle, concernant la ville de
Sainte-Foy, les virgules sont mêmes aux mêmes places.
J'aimerais savoir des gens d'Hydro-Québec si, à la suite
de l'adoption de cette loi, il y a eu justement de l'enfouissement qui a
été fait et, en premier lieu, si la ville de Sainte-Foy s'est
prévalue de la loi, en deuxième lieu, les réseaux qui ont
été installés à l'intérieur de ces conduits
ont-ils pu permettre à Hydro-Québec de pouvoir en étudier
le coût, l'implantation concernant les coûts?
Parce que, tout à l'heure, vous avez parlé de $40,000 le
mille, c'est ça et de $200,000 le mille, respectivement pour les
réseaux aériens et les réseaux qui sont enfouis.
Alors, là il ne s'agit pas de l'obligation d'Hydro-Québec
d enfouir elle-même et seule son réseau mais il s'agirait, en
quelque sorte, d'un réseau communautaire qui, par la suite, est
utilisé par les différents services publics.
J'aimerais qu'on me donne des précisions là-dessus, parce
que la loi qui est actuellement devant nous, c'est la même loi qui a
été votée au chapitre 84 en juin 1973.
Hydro-Québec s'est-elle opposée, à ce
moment-là, à la loi de Sainte-Foy?
La loi apporte-t-elle des mauvais effets, comme telle?
M. Pouliot: A ma connaissance, il n'y a pas eu de
représentations d'Hydro-Québec au moment de l'approbation de la
loi. Maintenant, malheureusement, je ne peux répondre avec certitude aux
questions qui sont posées actuellement, mais, il semble qu'il y ait eu
quelques projets, à Sainte-Foy, qui ont été
réalisés, depuis 1973 et, par contre, il y aurait eu, à ce
qu'on me dit, une participation de la ville au coût et il semble qu'il
n'y aurait pas de tarif de location.
Mais, je donne ces réponses sous réserve.
M. Roy: Maintenant, la même chose ne pourrait-elle pas
exister pour le projet de loi qui est actuellement à l'étude,
devant nous, les mêmes conditions?
Nous avons quand même un fait, M. le Président, ce matin,
et je tiens à le signaler. La ville de Sainte-Foy, lavant-veille des
élections, se présente devant l'Assemblée nationale du
Québec avec un projet de loi privé et l'Assemblée
nationale du Québec vote la même chose qui est demandée ce
matin par la ville de Bécancour.
J'ai cru entendre tout à l'heure des sons de cloche selon
lesquels le gouvernement dirait non à ce projet de loi. Je ne sais pas
si j'ai mal compris. Je ne veux pas présumer, mais j'ai cru
comprendre.
M. Bellemare (Johnson): Ce n'est pas vrai...
M. Roy: II y en a eu d'autres, je pense, qui ont pu comprendre un
peu la même chose. Ma question s'adresserait surtout au ministre. Pour
quelle raison, si le gouvernement s'apprête à refuser ce projet de
loi, la refuserait-on dans le cas de Bécancour et l'accorderait-on dans
le cas de Sainte-Foy? On a parlé d'un précédent tout
à l'heure. Une autre ville pourrait aussi venir demander la même
chose et il y aurait une deuxième ville, une troisième ville,
voire même une dixième et peut-être une centième
ville J'aimerais savoir de quoi il retourne là-dedans, parce qu'il me
semble que la planification manquerait un peu.
M. Goldbloom: M. le Président, je suis bien disposé
à répondre à cette question et j'aimerais tenter, en
même temps, de résumer un peu la discussion. Pour cette raison,
j'ai cru comprendre que l'honorable député de Johnson avait une
question qu'il voulait poser. S'il veut la poser avant que je prenne la parole,
je serai...
M. Bellemare (Johnson): C'est extraordinaire comme le
député de Beauce-Sud et moi avons les même pensées
sur ce projet de loi.
M. Goldbloom: Voici, M. le Président. Il y a une chose que
l'honorable député de Beauce-Sud et, paraît-il, l'honorable
député de Johnson, qui a les même pensées, je ne le
savais pas, mais...
M. Bellemare (Johnson): Sur le projet.
M. Goldbloom: ... et aussi, je dois le dire, l'honorable
procureur de la ville de Bécancour, Me Vézina, semblent avoir
oubliée. Au mois de juin de cette année, le gouvernement
lui-même, s'inspi-rant de la loi spéciale adoptée pour la
ville de Sainte-Foy en 1973, a présenté un article pour mettre
dans la loi générale le pouvoir demandé ici par la ville
de Bécancour. A la suite de représentations faites par
Hydro-Québec à l'époque, nous avons retiré
l'article en question. Je vous avoue, M. le Président, sans vouloir
brimer en quoi que ce soit la liberté d'action de quelque
municipalité que ce soit, que j'ai été un peu surpris de
voir la ville de Bécancour persister avec son projet de loi quand nous
avions retiré un article semblable. Je ne dis pas que c'est identique en
tout point, mais ce n'est pas là la question. Le but était le
même. Je me suis permis de dire, à ce moment-là, en
commentant l'attitude d'Hydro-Québec, que je trouvais qu'il y avait
quand même du bon sens dans ce qui avait été accordé
à Sainte-Foy, dans ce que nous proposions d'inscrire dans la loi
générale et dans ce qui se retrouve dans le projet de loi de la
ville de Bécancour.
Si l'on passe du général au particulier, comme Me
Vézina l'a fait tout à l'heure, et quand on examine ce qui se
produit présentement dans la ville de Bécancour, il y a de
l'excavation qui se fait, il y a des conduits qui se posent pour d'autres fins,
il y a donc une diminution importante des coûts si l'on veut en
même temps enfouir d'autres choses. Donc, comme l'urbaniste de la ville
de Bécancour l'a souligné, la relation de coûts ne serait
pas, dans ce cas particulier, de un à cinq, mais de un à X, X
étant moins de cinq. On peut examiner cet aspect sur le plan pratique,
mais il y a une autre chose qui me vient à l'esprit.
Je m'excuse, j'aurais dû terminer le commentaire que
j'étais en train de faire, c'est-à-dire que j'ai exprimé
l'avis qu'Hydro-Québec devrait repenser cette question quant à
son application générale à l'échelle de la
province, parce qu'il y a une importante nuance entre l'obligation qui pourrait
être imposée par une municipalité, moyennant toujours
l'application de la Loi d'Hydro, de ne point enfouir et la possibilité
pour la municipalité, en concordance avec ses autres travaux, de
construire elle-même les conduits souterrains et de dire aux compagnies
qui doivent distribuer leur énergie ou leur moyen de communication: Vous
allez vous en servir.
Là, le coût étant assumé par la
municipalité en ce qui concerne la construction des conduits, il y a une
diminution importante du coût qu'Hydro-Québec devrait faire
refléter dans ses taux. Pourtant, cela m'amène à mon
deuxième commentaire, je trouve, pour ma part, que la ville de
Bécancour demande par ce projet de loi plus que le pouvoir d'amener
Hydro-Québec à placer ses câbles dans des conduits
souterrains construits par la ville.
Cela, à cause de l'écart quand même important des
coûts, non seulement des coûts de construction. L'écart est
réduit dans ce cas, mais quant aux coûts de l'exploitation,
c'est-à-dire ce que cela coûterait à Hydro-Québec
par rapport aux revenus qu'Hydro-Québec perçoit dans la
municipalité, je pense que s'il y a une distinction à faire entre
Sainte-Foy et Bécancour. Ce n'est pas simplement que Sainte-Foy est une
ville plus importante, c'est aussi que Sainte-Foy a une densité de
population que Bécancour n'a pas et n'aura pas pour un temps
considérable. Ce facteur de densité est en même temps un
facteur de rentabilité quant à Hydro-Québec et cela a
été démontré dans le mémoire
d'Hydro-Québec en ce qui concerne la ville de Montréal, où
l'écart n'est que de 1 à 2 1/2, si ma mémoire est
fidèle, tandis que selon l'hypothèse originale modifiée un
peu depuis, c'était de 1 à 37 dans le cas de Bécancour.
Même si on réduit de 1 à 37 à disons 1 à 15,
c'est quand même un écart important que quelqu'un devra payer et
ce quelqu'un est ou bien la collectivité québécoise comme
contribuable municipal par une subvention quelque part, ou bien la
collectivité québécoise en tant qu'abonnée
d'Hydro-Québec, donc les taux d'Hydro-Québec devraient
monter.
Si les taux d'Hydro-Québec montent, il y a deux choses qui vont
se produire. La première est que notre position concurrentielle
vis-à-vis d'autres provinces et d'autres pays serait
détériorée et la deuxième qu'il y aurait des
protestations très importantes, il y en a chaque fois
qu'Hydro-Québec, que la compagnie Bell ou d'autres compagnies semblables
proposent aux régies intéressées une augmentation de leurs
taux.
Alors, tout cela m'amène à une conclusion relativement
simple, c'est que l'économie actuelle des lois tient compte d'un fait
fondamental. Ce fait fondamental est qu'Hydro-Québec n'est pas
régie par la Loi des cités et villes, elle est régie par
sa loi. Les municipalités, cités et villes, sont régies
par la loi qui porte ce nom. C'était clairement l'intention du
législateur, dans le passé, de respecter ce fait
qu'Hydro-Québec n'est pas régie par la Loi des cités et
villes.
Donc, le pouvoir donné par l'article 429 de la Loi des
cités et villes aux municipalités est assorti d'un pouvoir
accordé à Hydro-Québec dans sa loi constitutive et par la
juridiction de la Régie de l'électricité et du gaz. Il me
semble que la solution cherchée ici soit une solution pratique et
individuelle pour la ville de Bécancour. S'il y avait moyen pour les
intéressés de s'asseoir ensemble et d'examiner le problème
pratique, et cela en vertu de la loi générale telle qu'elle
existe présentement, il me semble que les autres autorités qui
auraient à se prononcer sur un projet précis pourraient
s'engager; certainement, en ce qui concerne le ministère, je peux
m'engager; en ce qui concerne la commission municipale, je n'ai pas
d'autorité sur elle, mais je peux lui demander de donner priorité
à l'étude d'un tel dossier. Je pense que, s'il y a moyen de
donner satisfaction
en ce cas particulier à la ville de Bécancour par
l'application des lois qui existent, ce serait préférable et de
beaucoup à une modification qui ferait en sorte que nous ne serions pas
en mesure de refuser toute autre municipalité de la province qui
viendrait, par la suite, demander la même chose.
Il est vrai que Sainte-Foy a le pouvoir; d'accord. Nous n'avons pas ici
aujourd'hui des données sur l'application de la loi spéciale de
Sainte-Foy. J'aimerais bien en avoir. Mais je me rappelle fort bien que deux
années plus tard, nous avons pensé insérer dans la loi
générale le pouvoir proposé ici par la ville de
Bécancour à sa propre intention, et nous avons
décidé, compte tenu des représentations faites par
Hydro-Québec, de retirer les articles en question, en suggérant
quand même à Hydro-Québec de se pencher très
sérieusement sur ce qui est proposé ici.
Le Président (M. Cornellier): L'honorable
député de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): L'honorable ministre nous a fait une
longue dissertation qui nous a fait valoir certains avantages et
désavantages au point de vue collectif. Mais comme les chartes
spéciales sont reconnues par-dessus la loi générale, je
sais que le ministre ne s'apprête pas à retirer les pouvoirs de la
ville de Sainte-Foy.
Puisque les pouvoirs sont accordés à une
municipalité, je pense que ceux qui sont demandés, qui sont
similaires à ceux de Sainte-Foy, sont beaucoup plus considérables
que ceux qui sont contenus dans l'article 429, paragraphe 16. De ce fait, elle
est moins restrictive mais plus pratique pour les gens de cette
municipalité.
C'est pourquoi, dans ces circonstances, après avoir entendu
l'honorable ministre, je voterai en faveur et je demande un vote
enregistré.
M. Roy: M. le Président, sur le vote qui est
demandé, je crois que le règlement nous permet d'ajouter quelques
commentaires. Je pense qu'il y aurait peut-être lieu, à la suite
des explications que nous a données le ministre, que le gouvernement
songe à aller un peu plus loin dans l'étude de ces lois.
On parle beaucoup de rénovation urbaine, on parle beaucoup
d'organiser des plans d'urbanisation, de protection de l'environnement, etc.
J'ai hâte que les municipalités du Québec, les villes du
Québec, aient des pouvoirs véritables pour être en mesure
de procéder sur leur territoire à eux.
Actuellement, on dit que la loi d'Hydro-Québec prime. Je ne veux
pas faire de reproches à Hydro-Québec particulièrement ce
matin, mais il y a un fait qui demeure actuellement et c'est connu par toute la
population du Québec. Lorsqu'on arrive dans un village ou une petite
ville pour passer des fils, les arbres sont coupés; on ne se gène
pas. Qu'est-ce qu'on fait pour protéger l'environnement, pour
protéger le milieu?
Il y a des villages qui ont été dépouillés
de tous leurs arbres, à cause d'Hydro-Québec. S'il y avait eu des
dispositions qui auraient accordé des pouvoirs à certaines
municipalités, à certaines villes, il y aurait des choses qui
auraient été faites aujourd'hui et, dans le Québec, on
aurait contribué à améliorer notre environnement.
Nous avons dit que la loi d'Hydro-Québec date d'un certain nombre
d'années, depuis même un très grand nombre d'années,
mais il est temps qu'on y songe actuellement. Hydro-Québec n'est pas le
maître, c'est un pouvoir public qui a pour fonction de fournir un service
aux usagers. Cela ne doit pas primer au-dessus des autorités
municipales.
C'est la raison pour laquelle je pense que ce qui a été
accordé à Sainte-Foy, c'est une loi d'exception, nous
l'admettons, c'est une loi particulière. Le gouvernement avait des
arguments pour accepter la loi de Sainte-Foy.
Le ministre pourra me dire qu'il y a une différence au niveau de
la densité de population. Nous en convenons. Mais Bécancour est
une ville qui se construit. Si l'on commence à construire selon les
vieilles données, tantôt il faudra remplacer les installations
construites selon les anciennes données par des installations nouvelles.
Pourquoi ne pas procéder tout de suite, si c'est possible de le faire,
de façon qu'on ne soit pas obligé de dépenser les
mêmes montants d'argent en double ou en triple, dans dix ans, voire
même dans quinze ans, si on accepte le progrès moderne et si on
accepte que tout ce qui peut s'offrir à nous puisse être fait dans
une conception des années à venir au lieu de toujours
légiférer en fonction du moment présent.
Je comprends que cela pourra peut-être demander des crédits
additionnels de cette municipalité auprès du ministère des
Affaires municipales, mais il est temps qu'on pense à protéger
l'environnement. Lorsqu'il y a des villes nouvelles qui sont en train de
s'installer au Québec, je pense qu'on devrait leur donner les pouvoirs
nécessaires pour que l'aménagement du territoire,
l'aménagement du milieu puisse se faire en tenant compte des nouveaux
impératifs.
M. le Président, pour toutes ces raisons, j'appuierai cette loi
qui est devant nous ce matin, en espérant que le gouvernement songe
à modifier ses lois générales pour accorder plus
d'autorité à nos cités et à nos villes du
Québec.
M. Goldbloom: M. le Président, je répondrai
très simplement au député de Beauce-Sud. Il dit: Pourquoi
ne pas permettre à la ville de Bécancour d'aller de l'avant avec
ce projet qui semble très intéressant? C'est exactement ce que
j'ai dit, M. le Président. La loi actuelle le permet, avec des
mécanismes un peu plus complexes, mais la loi le permet. J'ai
invité Hydro à négocier cela avec la ville de
Bécancour.
En ce qui concerne le passage des fils et des lignes de transmission, le
député de Beauce-Sud a raison de dire qu'Hydro s'est permis de
choisir elle-même des tracés, d'abattre des arbres et de modifier
considérablement l'aspect de notre paysage et de nos villes. En
reconnaissance de ce fait, nous avons produit, en vertu de la Loi de la
qualité de l'environnement, un règlement qui oblige Hy-
dro à obtenir l'approbation du gouvernement pour le choix de ces
tracés et aussi à déposer un rapport d'impact sur
l'environnement pour chacun de ces tracés.
Dorénavant, la situation sera différente. Je ne pense pas
que nous puissions cependant permettre à 1,570 municipalités de
déterminer les politiques et les tarifs d'Hydro. Il faut qu'Hydro ait ce
pouvoir et qu'elle soit soumise aux régies et au gouvernement dans cela.
Cela est normal. Mais, nous ne pouvons, en accordant des pouvoirs aux
municipalités que chacune pourrait utiliser à sa guise, leur
permettre d'être les facteurs, les forces déterminantes dans les
politiques et dans les tarifs d'Hydro. Cela doit être
centralisé.
Le Président (M. Cornellier): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, en ce qui
regarde l'Opposition officielle, nous voterons contre, non pas que la
proposition, la demande faite par la ville de Bécancour ne
représente aucun aspect valable, au contraire, même du point de
vue économique, du point de vue nécessité, en termes
d'urbanisme. Mais il reste une chose, je pense que le législateur, en
termes de législateurs, ce que nous sommes ici, nous devons quand
même voir la conséquence des actes que nous posons en fonction de
l'avenir. Je reviendrai à l'argument principal, à savoir que, si
nous accordons cette demande à la ville de Bécancour, j'ai la
conviction qu'à ce moment, si d'autres municipalités viennent
faire la même demande, nous serons dans la situation de devoir le leur
accorder. Tout ceci aura comme conséquence tout simplement d'enlever la
possibilité et la nécessité à HydroQuébec
d'avoir tous les moyens en main pour pouvoir planifier son réseau.
Je pense que c'est une considération d'ordre majeur. Tout
à l'heure, le ministre a fait appel à Hydro-Québec, face
à la demande de Bécancour, pour repenser le problème, pour
tenter que les deux parties s'entendent. Il a également demandé
à Hydro de faire des efforts de planification.
Je crois que, M. le Président, si nous sommes devant cette
situation, c'est en grande partie le gouvernement qui en est le principal
responsable; en ce sens, que le gouvernement n'a jamais, jusqu'à
maintenant, pris l'initiative de créer ce qui s'impose, à mon
humble avis, à savoir, un organisme responsable de la planification des
réseaux d'énergie et de communication dans tout le
Québec.
Le gouvernement devra, aussi, demander à la Régie des
services publics d'en faire, elle, qui déjà, d'une certaine
façon, a la responsabilité de la planification au niveau du
câble, de la télévision, au niveau des compagnies de
téléphone proprement québécoises, je pense qu'il
est temps... Nous sommes en face d'une régie qui, effectivement, n'a de
pouvoirs de planification que sur un secteur bien particulier, lorsqu'on parle
d'énergie et de moyens de communication. D'un autre côté,
nous avons Hydro-Québec qui planifie dans le domaine de
l'électricité, ce qui fait que nous arrivons à une
situation, au niveau de la planification, qui est boiteuse. C'est dans ce sens
que je crois que le gouvernement, s'il veut agir comme gouvernement
responsable, doit créer au plus vite un véritable organisme
responsable, encore une fois, de planifier les réseaux d'énergie
et de communications. Ce sont les raisons de base qui nous amèneront
à voter contre ce projet. Pour ceux qui prennent l'exemple de Sainte-Foy
comme étant un précédent et peut-être comme excuse
pour voter pour le présent projet de loi...
M. Roy: Je ne voudrais pas être désagréable
à l'endroit de mon collègue, mais il y a des dispositions
à notre règlement et il y a une tradition qui dit qu'on n'a pas
à interpréter le geste d'un collègue au niveau d'un vote
de cette façon...
M. Bédard (Chicoutimi): Attendez que...
M. Roy: Je m'excuse, M. le Président, ce n'est pas une
question d'être nerveux du tout, c'est une question d'ordre. Nous avons
expliqué notre position. On n'a pas à interpréter les
explications qu'on a données.
M. Bédard (Chicoutimi): Point d'ordre, M. le
Président.
Le Président (M. Cornellier): A l'ordre, s'il vous
plaît; je ne crois pas que les paroles du député de
Chicoutimi étaient dans le sens que voulait indiquer le
député de Beauce-Sud. Je demanderais au député de
Chicoutimi de continuer son intervention.
M. Bédard (Chicoutimi): Je crois qu'on a le droit
d'expliquer notre position, non pas en interprétant celle des autres,
mais en disant très carrément pourquoi on ne partage pas la
même opinion. Concernant l'exemple qui a été apporté
en ce qui regarde Sainte-Foy, je crois que c'est une erreur qui a
été commise à ce moment. Je n'y ai pas participé.
Qu'une erreur ait été commise, je pense, ne nous donne pas une
justification nécessaire pour voter en faveur, en ce qui regarde
l'Opposition officielle. Je crois, encore une fois, et je termine
là-dessus, qu'on doit voir l'ensemble du problème, à
savoir l'ensemble de la planification des réseaux d'énergie et de
communications dans le Québec. Dans ce sens, il serait grand temps que
le gouvernement prenne ses responsabilités et crée un organisme
responsable dans ce domaine.
Le Président (M. Cornellier): Le député de
Johnson.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, j'ai
déjà parlé sur le vote que j'ai demandé. Je ne
voudrais ajouter qu'une chose. Je ne voudrait pas qu'Hydro, dans la province de
Québec, soit plus forte que le gouvernement pour imposer sa loi partout,
même si elle est régie par une loi spéciale. Beaucoup de
gens souffrent aujourd'hui de
certains écarts dans les décisions que prend souvent
Hydro-Québec, même dans nos petites régions. Un exemple
bien pratique, le septième rang de Saint-Théodore. Un M. Savoie
demande à Hydro de prolonger un peu la ligne. On lui demande $1600
comptant. Ecoutez, il y a toujours des limites. C'est un exemple particulier
qui vient d'arriver la semaine dernière, $1600 pour rallonger une ligne.
Un propriétaire, un cultivateur a vendu un terrain pour continuer la
ligne, parce qu'il a une prévision pour peut-être un arpent ou
deux arpents de plus long; on va lui charger $1600. Il y a des abus criants
dans la population. Aujourd'hui, dans une province qu'on se dit...
Le Président (M. Cornellier): Si le député
de Johnson me le permet, il ne faudrait pas oublier la pertinence du
débat et...
M. Bellemare (Johnson): Non, je ne veux pas parler de...
Le Président (M. Cornellier): ... et faire ici le
débat qui devrait se faire peut-être à la commission des
richesses naturelles.
M. Bellemare (Johnson): Oui, d'accord. M. le Président, je
maintiens qu'Hydro-Québec ne devrait pas être supérieure au
gouvernement et par l'application de sa loi et par les impositions qu'elle
fait. Il y a énormément de gens qui ont à se plaindre
d'Hydro, surtout quand on revient devant la commission parlementaire et qu'on
demande une augmentation assez considérable pour trois ans. Chacun a
donné son point de vue à ce moment, mais qu'importe, le rouleau
compresseur a passé. Ce qui devait être un réseau national
en 1962 est devenu aujourd'hui un réseau qui coûte
énormément cher à celui qui disait dans le temps:
Maîtres chez nous. On sera propriétaires d'Hydro. On sera
propriétaires de ces ressources et on va avoir un meilleur tarif.
M. le Président, si je sors du débat, c'est pour prouver
une chose, que la ville de Bécancour, que je connais très bien,
est en plein développement. C'est une ville qui, d'ici peu, comprendra
30,000 ou 50,000 de population.
Elle est actuellement située dans de grands et vastes champs, et
composée d'une foule de petites municipalités. Il y aurait lieu,
M. le Président, de regarder le cas de Bécancour comme un cas
particulier, parce que c'est pour l'avenir que ces gens demandent un pouvoir
particulier. Ils sont là, prêts à faire des
tranchées dans certaines municipalités, pour leur donner des
services. Ce n'est peut-être pas fait partout. Mais, à cette
occasion, ils demandent un pouvoir spécial, celui de négocier, et
surtout d'appliquer ce projet de loi, qui soutient la comparaison avec celui de
Sainte-Foy, qui avait des services publics bien différents. La ville de
Bécancour se développe extraordinairement, M. le
Président, et je sais que, d'ici quelques années,
Bécancour comprendra peut-être 30,000 ou 50,000, parce que c'est
un immense parc indus- triel qu'on est à construire. En prévision
de cela, on demande que, lorsqu'il se fera des travaux municipaux bien
particuliers, on puisse, à ce moment, additionner cette nouvelle
servitude. C'est le pouvoir qu'on demande ce matin.
Je pense, M. le Président, que ceux qui voteront contre en
porteront la responsabilité, mais je suis fier de voter en faveur de
Bécancour pour lui donner ce pouvoir spécial qu'elle demande,
parce qu'en prévision d'une grande ville, elle est prévoyante.
Elle a là le défi pour demain de devenir une grande ville
moderne. C'est pourquoi, M. le Président, je pense que ce pouvoir qu'on
lui refuse ce matin est un pouvoir qui devrait lui être accordé,
parce que c'est un cas particulier, un cas bien spécifique. Il n'y en a
pas des milliers qui, demain, deviendront une ville de 50,000 âmes.
M. Goldbloom: Cela, c'est fameux, M. le Président, mais je
me permets de poser une question à l'honorable député de
Johnson. Qui doit payer cela? Les abonnés de Bécancour ou la
collectivité? Si c'est la collectivité, allons-nous payer cela
dans chaque cas où chaque municipalité viendra nous demander des
augmentations de coûts de construction de cet ordre et de cette
nature?
M. Bellemare (Johnson): Comme le ministre me pose une question et
me fournit le droit de répondre avant que le député de
Saint-Jacques intervienne, je pense, M. le Président, que lorsque vous
parlez de coûts dans une municipalité en plein
développement, c'est bien contraire aux coûts quand cela sera
déjà fait et bâti. Là, c'est toute la
différence. Aujourd'hui, on est prévoyant. Aujourd'hui, cela va
coûter encore meilleur marché que demain, quand on aura à
l'imposer. C'est parce qu'on s'en va vers une modernisation totale. On s'en va
partout, mon cher monsieur, partout. Le coût de
l'électricité, à cause des bris dus aux intempéries
est terriblement élevé à HydroQuébec. Un jour ou
l'autre, M. le Président, on atteindra ce but, l'enfouissement des
lignes. La ville de Bécancour, aujourd'hui, est prévoyante. Elle
dit: Chez nous, on a un territoire qui se développe. On a un nombre
considérable de municipalités qui forment le centre industriel
par une commission d'administration, et, aujourd'hui, on nous refuse cette
prévoyance qu'on a, parce que, dans votre loi 429, que vous avez
adoptée en juin 1975, il manque énormément de choses dont
ces gens auraient besoin, énormément. Elle est beaucoup plus
restrictive que les pouvoirs qu'elle demande.
M. Goldbloom: M. le Président...
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, je hausse le ton.
Je pense que je devrais rester très serein, ne pas m'emporter pour
rien.
M. Goldbloom: M. le Président, je...
M. Bellemare (Johnson): Je dis, M. le Président, que non,
mes nerfs sont bien calmes, je ne reprends pas mon vote quand je vote contre.
Je
vote pour. J'ai connu quelqu'un qui a déjà fait cela.
M. Goldbloom: M. le Président, je constate encore une fois
ce que je constate depuis plus de neuf années, c'est que le
député de Johnson n'a pas répondu à ma question. Il
a inséré cette petite allusion que lui, il vote pour
Bécancour. Donc, les autres qui vont voter contre ce projet de loi
votent contre Bécancour.
M. le Président, le gouvernement a un bilan assez important
d'aide à la ville de Bécancour. Ce gouvernement, pas les autres.
Alors...
M. Bellemare (Johnson): Un instant! Qui a commencé le
développement de Bécancour?
Le Président (M. Cornellier): A l'ordre!
M. Bellemare (Johnson): Répondez-moi! Qui a
commencé le développement de Bécancour?
Le Président (M. Cornellier): A l'ordre!
M. Bellemare (Johnson): Qui a établi un commissariat
industriel? Qui a fait tout cela? Arrêtez de vous vanter!
M. Goldbloom: Oui, mais si l'on fait le bilan...
Le Président (M. Cornellier): Le député de
Johnson est toujours très respectueux des règlements...
M. Bellemare (Johnson): Très bien, mais qu'il me laisse
tranquille.
Le Président (M. Cornellier): ... alors, je le
rappellerais à l'ordre.
M. Goldbloom: Ce que je voudrais dire, en terminant, c'est fort
simple. Nous pouvons, très clairement, faire toutes sortes de bonnes
choses. Il faut avoir les moyens de les faire. Il y a toutes sortes de
situation où il serait merveilleux de pouvoir payer aujourd'hui pour
éviter de payer plus cher à l'avenir, mais, si on n'a pas
l'argent aujourd'hui, on est obligé d'attendre et de payer plus cher
à l'avenir. Il n'y a pas assez de ressources au Québec pour tout
faire, même si nous voulions, et nous le voulons, améliorer
l'esthétique partout sur notre territoire. Cela serait merveilleux, mais
cela coûte des sous. Pour les dépenser, il faut les avoir. Si on
les a soi-même, c'est parfait, mais si on ne les a pas soi-même et
si, par son action, on implique d'autres paliers de responsabilités,
soit le gouvernement, soit Hydro-Québec, à ce moment, il faut que
ces autorités scrutent le projet, non pas pour être malveillantes
ou mesquines à l'endroit de la municipalité en question, non pas
pour ne pas aider la municipalité en question, non pas pour voter contre
la municipalité en question en ne voulant pas accepter le projet de loi
en question, mais simplement parce qu'il y a des mesures à respecter
dans l'action que nous pouvons nous permettre comme personnes responsables de
l'administration publique.
M. Bédard (Chicoutimi): Je voudrais quand même faire
quelques remarques à la suite de l'intervention du député
de Johnson qui dit qu'il vote pour Bécancour, laissant sous-entendre que
ceux qui votent contre votent contre Bécancour. Ce n'est pas du tout le
cas. Je trouve que c'est une approche très démagogique, surtout
lorsqu'on siège ici comme législateurs bien plus que comme
politiciens, et je crois qu'en votant contre cette demande de la ville de
Bécancour, je n'ai pas du tout l'impression de voter contre la
population de Bécancour. Au contraire.
Mon vote contre la demande de Bécancour est motivé par le
fait qu'il y a une nécessité de planification sur l'ensemble du
territoire québécois concernant les réseaux
d'énergie et de communication, laquelle planification n'est pas faite et
est nécessaire, non seulement pour la population de Bécancour,
mais pour toute la population du Québec.
Et si j'en suis réduit à voter contre cette demande de
Bécancour, c'est parce que je crois que Bécancour est
plutôt victime de l'incurie du gouvernement, de la négligence du
gouvernement de créer au plus vite un organisme qui puisse permettre de
planifier les réseaux d'énergie et de communication.
Si cette planification était faite, à ce moment, nous ne
serions pas dans l'obligation de voter pour ou contre, nous n'aurions
même pas à recevoir la demande qui est faite par les
représentants de Bécancour. Il y a plusieurs aspects valables
dans les remarques qui ont été faites à l'appui de leur
demande et qui, j'en suis sûr, sont faites par le conseil de ville, dans
l'intérêt de l'ensemble des citoyens de Bécancour et en
fonction du développement de cette municipalité. Mais, encore une
fois, je n'accepte pas, M. le Président, cette manière
démagogique d'interpréter un vote, tel que l'a fait le
député de Johnson. Je pense que, comme législateurs, on
doit quand même penser à l'intérêt des citoyens,
à l'intérieur d'une municipalité donnée et ces
mêmes citoyens seraient les premiers à nous en faire le reproche,
si nous n'avions pas comme préoccupation, non seulement de penser
à eux mais aussi de penser à l'ensemble des autres citoyens
québécois.
M. Roy: M. le Président, je me permettrai tout simplement
d'ajouter un mot, puisque vous avez permis aux autres de faire une
deuxième intervention, depuis que le vote a été
demandé, pour dire ceci, je voudrais apporter une précision. Le
ministre a posé une question, tout à l'heure, relativement au
coût, il a dit qu'il n'avait pas les moyens et il a posé la
question à savoir qui en assumerait le coût.
Je pense qu'il y a peut-être un point sur lequel nous n'avons pas
assez insisté ce matin à la commission parlementaire. Le
député de Johnson l'a dit tout à l'heure, il s'agit d'une
ville en construction, en plein développement. On est à
instal-
1er c'est Me Vézina qui l'a dit devant la commission
parlementaire on est en train de creuser les fossés, les
tranchées nécessaires pour l'installation de réseaux
d'égout et d'aqueduc et, par la même occasion, pour éviter
un deuxième creusage, on pourrait installer les tuyaux qui permettraient
à ces réseaux de pouvoir les utiliser.
Alors, si on arrive, dans cinq ou huit ans, avec des nouvelles lois au
Québec, qui obligeraient les municipalités, les villes du
Québec à procéder à l'enfouissement, il ne faudrait
pas oublier les coûts, à ce moment-là. Il faudra reprendre
les travaux du début jusqu'à la fin. Et si une personne est
déjà obligée de faire faire une tranchée pour
installer son entrée d'eau, d'aqueduc, les égouts sanitaires, il
n'en coûte pas plus cher, sinon seulement l'installation, pour faire
installer les autres services dont il a besoin.
Mais, s'il est obligé de faire installer les services dont il a
besoin, selon les anciens systèmes, comme on le dit, et que, dans cinq
ans, il est obligé de reprendre le tout au complet pour utiliser les
nouveaux services qui seront donnés, c'est là que je
réponds au ministre pour lui dire qu'il n'y a pas d'économie
actuellement, il n'y a aucune économie à rejeter ce projet de
loi. Au contraire, ce serait faire preuve de modernisme et de progrès
que de leur donner l'outil pour le faire.
Le ministre a dit tout à l'heure, je me réfère
à ses propos: La ville de Sainte-Foy n'a pas utilisé les pouvoirs
que la loi lui a donnés, de façon arbitraire, de façon
à l'obliger. Il n'y a rien qui oblige la ville de Bécancour
à l'utiliser de façon arbitraire. Il y a quand même des
hommes responsables, intelligents qui vont voir à administrer la ville
de Bécancour, ils sont capables de tenir compte des facteurs de
façon que ça ne vienne pas, non plus, imposer un fardeau
épouvantable à leurs administrés comme sur la
collectivité québécoise.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, pour
terminer.
Une Voix: M. le Président...
Le Président (M. Cornellier): Un instant là,
monsieur avait demandé la parole.
M. Villeneuve: Sur le centre urbain de la ville de
Bécancour l'installation souterraine est déjà
commencée dans le cas de deux projets; la Société
d'habitation du Québec a déjà bâti cent logements,
I'électrification est souterraine. Dans ce cas, nous avons
négocié avec Hydro-Québec et les négociations ont
été celles-ci. Hydro-Québec, dans ses négociations,
dit ceci: Un réseau aérien coûte tant, un réseau
souterrain coûte tant. Nous vous donnons un crédit pour le
réseau aérien et vous payez la différence pour le
réseau souterrain. Dans le cas des cent logements du plateau Laval, cela
n'a pas posé tellement de problèmes parce que nous avions des
logements Novelec, on a récupéré différentes
subventions d'Hydro-Québec, alors cela n'a pas coûté trop
cher. Mais actuellement, nous avons 90 logements en construction, nous avons
plusieurs subdivisions qui sont en marche et Hydro-Québec poursuit sa
politique à l'effet de réclamer tout simplement la
différence du coût. On nous donne un crédit pour les lignes
aériennes et la différence on la demande à la
municipalité. On la réclame directement aux contribuables de la
ville de Bécancour. Si les contribuables de la ville de Bécancour
n'ont pas la capacité financière de payer, évidemment, on
se retourne et on demande au ministère des Affaires municipales une
subvention spéciale, ou on abandonne le projet et on continue sur
l'aérien qui ne nous coûte pas un cent. C'est la solution. Nous
sommes pris devant le fait.
Hier soir, par exemple, à l'assemblée du conseil, on a vu
un type qui s'est bâti une maison, il a un prêt de la
Société centrale d'hypothèques et de logement et il est
prêt à l'occuper. HydroQuébec est prise devant
l'alternative suivante. On fait du souterrain à Bécancour, or la
ville paie. En attendant qu'on aie du souterrain, cela va prendre huit mois
avant que le souterrain soit fait. Il faut installer une ligne temporaire pour
le type en question, parce qu'il attend pour entrer dans sa maison. La ligne
temporaire coûte $1,000. Je me mets dans la peau du petit ouvrier qui est
obligé de payer $1,000 pour avoir de l'électricité
temporaire chez lui parce que deux services publics ne s'entendent pas. Il y a
une question de coût important. A ce moment-là, qui va le
payer?
M. Goldbloom: C'est une question que j'ai posée
exactement.
M. Villeneuve: C'est cela.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, dix
secondes. Dans ce cas, monsieur, le pauvre petit ouvrier aurait
été bien mieux de ne pas avoir son permis de construction si les
services ne sont pas rendus.
M. Villeneuve: Les services publics d'aqueduc et d'égout
sont là, la rue est là. Il n'y manque que
l'électricité.
Vote sur le projet de loi
Le Président (M. Cornellier): Messieurs, le vote a
été demandé. Alors, j'invite les membres de la commission,
je les nommerai, à se prononcer en faveur ou contre le projet de loi no
155.
Le Président (M. Cornellier):
M. Bédard (Chicoutimi)?
M. Bédard (Chicoutimi): Contre.
Le Président (M. Cornellier): M. Bédard
(Montmorency)?
M. Bédard (Montmorency): Contre.
Le Président (M. Cornellier): M. Bellemare (Johnson)?
M. Bellemare (Johnson): Pour.
Le Président (M. Cornellier): M. Boudreault (Bourget)?
M. Boudreault: Contre.
Le Président (M. Cornellier): M. Caron (Verdun)?
M. Caron: Contre.
Le Président (M. Cornellier): M. Chagnon
(Lévis)?
M. Chagnon: Contre.
Le Président (M. Cornellier): M. Marchand (Laurier)?
M. Marchand: Contre.
Le Président (M. Cornellier): M. Goldbloom?
M. Goldbloom: Contre.
Le Président (M. Cornellier): M. Leduc (Taillon)?
M. Leduc: Contre.
Le Président (M. Cornellier): M. Charron
(Saint-Jacques)?
M. Charron: Contre.
Le Président (M. Cornellier): M. Faucher
(Nicolet-Yamaska)?
M. Faucher: Abstention.
M. Bellemare (Johnson): On n'a pas entendu.
Le Président (M. Cornellier): Abstention. M. Gratton
(Gatineau)?
M. Gratton: Contre.
Le Président (M. Cornellier): M. Lachance, Mille-Iles?
M. Lachance: Contre.
Le Président (M. Cornellier): M. Roy, Beauce-Sud.
M. Roy: Pour.
Le Président (M. Cornellier): Le projet de loi est donc
rejeté.
M. Bellemare (Johnson): ... le résultat du vote...
Le Président (M. Cornellier): Deux contre, 11 pour, une
abstention.
Des Voix: Le contraire.
Le Président (M. Cornellier): Deux pour, 11 contre, une
abstention.
M. Vézina: Me permettez-vous de dire un mot?
Le Président (M. Cornellier): L'honorable Me
Vézina.
M. Vézina: Le mot honorable m'allait bien, je trouve.
M. le Président, M. le ministre, MM. les membres de la
commission, vous avez sans doute deviné par le genre d'interventions et
de discussions que vous avez eues, que l'approche de la ville de
Bécancour était positive, que sa façon de voir le
problème était évidemment dans le bien-être de sa
population. Nous nous inclinons devant la décision que vous venez de
rendre, mais nous nous permettons de dire que nous souhaitons très
ardemment que les propos du ministre des Affaires municipales à
l'endroit d'Hydro-Québec seront pris très au sérieux par
Hydro-Québec et que les négociations futures que nous aurons avec
Hydro-Québec se transforment en dialogues plutôt qu'en
monologues.
Je vous remercie.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais dire simplement
qu'ayant demandé déjà au mois de juin à
Hydro-Québec de se pencher sur cette question à l'égard de
toutes les municipalités, je vais prendre l'initiative, m'inspirant de
ce projet de loi que nous avons dû, à regret, refuser aujourd'hui,
d'établir moi-même, avec les autorités
d'Hydro-Québec, une conversation autour de ce sujet, aidé de ceux
qui peuvent me conseiller sur le plan technique et professionnel et aussi en
collaboration avec le député de Nicolet-Yamaska. Je vais demander
que le dossier de Bécancour soit vu en priorité par
Hydro-Québec pour que nous puissions donner ensemble la meilleure
réponse aux problèmes pratiques qui existent et que tout le monde
reconnaît, sans pour autant nous sentir en mesure d'accepter un projet de
loi qui serait devenu un précédent que nous n'aurions pu refuser
à d'autres municipalités par la suite.
M. Bellemare (Johnson): Je crois que vous avez bien
plaidé, mais ce serait peut-être bien aussi d'inviter ceux qui
n'ont jamais visité Bécancour, particulièrement le
député de Chicoutimi, et on pourrait peut-être...
M. Bédard (Chicoutimi): Continuez votre petite
politicaillerie, vous irez leur dire ça sur les tribunes politiques,
vous avez voté pour Bécancour, vous irez dire en même temps
que vous avez voté pour l'ensemble des Québécois.
M. Bellemare (Johnson): En voyant le développement de
Bécancour, il s'apercevrait qu'il n'y a pas de démagogie, il y a
réellement du réalisme.
Le Président (M. Cornellier): A l'ordre messieurs, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 58)
Reprise de la séance à 15 h 20
M. Cornellier (président de la commission permanente des
affaires municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des Affaires municipales reprend ses travaux cet
après-midi pour l'étude du projet de loi privé no 193, Loi
refondant la charte de la cité de Hull.
J'inviterais le procureur et les représentants de la ville de
Hull de bien vouloir s'identifier.
Projet de loi no 193
M. Beaudry (Marcel): M. le Président, Marcel Beaudry.
J'ai, à ma droite, M. Gilles Rocheleau, maire de la ville de Hull et M.
Paul Brunet, membre du comité exécutif de la ville de Hull. A ma
gauche, M. Robert Lesage, greffier de la ville de Hull; M. Jean-Yves Gougeon,
vice-président du comité exécutif de la ville de Hull; M.
Paul-Emile Poulin, conseiller de la ville de Hull; M. Aimé Desjardins,
gérant de la ville et M. Saint-Arnaud qui est également ici, mais
qui n'est pas à la table.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais dire un mot au
début de notre étude de ce projet de loi qui constitue une
réfonte de la charte de la cité de Hull, qui deviendrait la ville
de Hull.
Nous avons, au fur et à mesure que nous avons vu le texte et
certaines modifications qui ont été apportées par la
suite, essayé de porter un jugement très objectif sur ce qui est
proposé par la ville et cela, dans le même contexte et le
même esprit que lors des séances précédentes de
cette commission parlementaire, au cours des deux dernières
années surtout, pour l'étude de projets de lois privés
présentés par d'autres municipalités.
Notre attitude fondamentale, inspirée surtout du fait qu'il
existe, depuis trois années à peu près, une commission de
refonte des lois municipales, est que d'abord, nous devons viser une plus
grande uniformité quant aux pouvoirs accordés aux
municipalités. Nous devons en quelque sorte nous dire: Si un pouvoir est
bon pour une municipalité, il est bon pour d'autres de même taille
au moins. Il y a des distinctions à faire entre les toutes petites
municipalités et celles qui sont plus grandes et ont des
responsabilités plus importantes.
Mais aussi, nous avons essayé de déterminer en quoi le
pouvoir demandé par une municipalité est essentiel à cette
municipalité par rapport à des projets précis. Dans le
passé, pour la cité de Hull comme pour d'autres grandes villes,
nous avons accordé des pouvoirs spéciaux qui ont permis
d'importantes réalisations.
Nous avons parlé, il n'y a pas tellement longtemps, de la Place
du Centre. Nous avons parlé du Centre des Congrès, ici à
Québec et d'autres projets d'envergure dans d'autres
municipalités où nous avons voulu, pour les besoins de ces
réalisations précises, accorder des pouvoirs d'exception. Nous
avons trouvé que l'importance des projets et les délais
limités qui étaient à la disposi-
tion de la ville pour la réalisation de ces projets justifiaient
l'attribution de pouvoirs d'exception.
Mais, dans les cas où des pouvoirs d'ordre général
ont été demandés, sans lien à un projet bien
défini, nous avons dû dire non. Une telle carte blanche, ou bien
elle est légitime et peut et doit être accordée à
toutes les municipalités de taille semblable, ou bien nous devons dire
non, la loi générale doit s'appliquer.
Vous constaterez, M. le Président, au cours de l'étude ce
ce projet de loi, que nous nous poserons ces questions sous une forme ou sous
une autre à de nombreux articles et toujours dans la recherche du besoin
particulier de la cité de Hull, future ville de Hull et de
l'uniformité des pouvoirs que nous voulons accorder aux
municipalités du Québec, pour que cela soit cohérent.
Le Président (M. Cornellier): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Au nom de l'Opposition officielle,
je veux souhaiter la bienvenue aux autorités municipales, ici
présentes ainsi qu'à leur procureur, Me Beaudry.
Comme l'a mentionné tout à l'heure le ministre des
Affaires municipales, déjà un travail a été
entrepris par la Commission de refonte des lois municipales. Aujourd'hui, nous
sommes devant un projet de loi privé. Je voudrais quand même,
très succinctement, profiter de l'occasion, M. le Président, pour
dénoncer le retard du gouvernement à convoquer une commission
parlementaire qui s'impose, je crois et qui devrait porter sur le rapport de la
Commission de refonte des lois municipales.
Il me semble que ce retard est injustifié et dommageable pour
l'ensemble des citoyens en ce sens qu'une commission parlementaire concernant
la refonte des lois municipales nous permettrait d'avoir pour une fois une
discussion approfondie sur l'ensemble des problèmes qui se posent dans
ce domaine. C'est clair qu'il y a nécessité d'uniformisation
et ce, le plus rapidement possible des lois municipales, des lois
des cités et villes, de manière qu'il y ait le moins possible de
chartes spéciales ou encore de situations spéciales concernant
ces ordres de gouvernement qui sont régis par les lois municipales.
Le fait de retarder, je crois, indûment à convoquer cette
commission parlementaire oblige en quelque sorte, et on l'a vu lors de
l'ajournement de la présente session, le gouvernement a piger ça
et là des réformes, des suggestions qui sont déjà
dans les premiers rapports qui ont été déposés par
la commission de refonte. De cette façon ceci ne permet pas une fois
pour toutes une loi qui serait précédée d'une
véritable discussion de fond sur l'ensemble du problème. Ce
retard donne comme conséquence on s'en rend compte au niveau de
tous les membres qui font partie de la commission des affaires municipales
que quatre sur cinq des réunions que nous avons, c'est toujours
pour analyser des projets de lois privés. J'imagine que, si un effort du
gouvernement était fait dans le sens de pousser le plus possible
l'avènement de cette uniformisation des lois municipales, ceci aurait
sûrement pour effet au moins de diminuer ces processions des
municipalités auprès de la commission des affaires municipales
afin de présenter des projets de loi privés. Ce serait
l'essentiel des quelques remarques que je voulais faire. J'espère que le
ministre des Affaires municipales en prendra bonne note.
M. Goldbloom: M. le Président, je prends note de cette
habitude de je trouve le mot "dénonciation" un peu fort. Mais
dénonciation pour dénonciation, je dénonce...
M. Bédard (Chicoutimi): ...mise au point.
M. Goldbloom: ... l'habitude du Parti québécois de
profiter de la présence devant nous de requérantes qui viennent
avec un projet de loi privé pour engager un débat d'ordre
général. Dans le cas particulier, il y a une chose qui saute aux
yeux, c'est que le rapport de la Commission de refonte des lois municipales est
essentiellement un tout. Pour en sortir un chapitre et pouvoir en discuter de
façon cohérente, il faudrait que ce chapitre constitue un tout.
Nous ne voyons qu'un seul de ces chapitres qui constitue un tel tout, c'est
celui qui porte sur les élections municipales. J'ai fait distribuer,
après son dépôt, ce chapitre. Je crois bien que l'honorable
député de Chicoutimi, comme les autres membres de la commission,
ont pu voir ce document, et c'est mon intention de demander à cette
commission parlementaire de siéger avant l'ajournement de Noël,
pour prendre en considération ce chapitre qui se tient. Mais pour les
autres chapitres, il faudra attendre que le commission ait déposé
le solde de son rapport. Autrement, il ne sera pas possible pour nous de voir
clairement quel est l'ensemble de la pensée de la commission, et ainsi,
prendre des décisions. En attendant, ce n'est pas une chose que je
trouve désirable dans un sens, mais que je reconnais comme étant
inévitable dans un autre, nous serons appelés à recevoir
des bills privés, à les étudier et à prendre,
à leur sujet la meilleure décision possible.
M. Bédard (Chicoutimi): Sauf que si on retarde trop, il
arrive, déjà il y a des exemples frappants, qu'il y a des
suggestions qui ont été faites par la Commission de refonte des
lois municipales qui sont déjà dépassées, qui sont
déjà désuètes. Entre autres, je prends toutes les
recommandations faites par la commission de refonte concernant les applications
au niveau de la langue d'usage, qui ont été réglé
par le projet de loi 22. Il y a bien d'autres suggestions qui ont
été faites par la commission de refonte. Je ne veux pas
éterniser le débat là-dessus. Ces suggestions ne trouvent
pas d'application, parce qu'elles sont déjà devenues
désuètes, à cause du retard, je dirais, difficilement
explicable de la commission à déposer, au plus vite, son
rapport.
Je comprends que ce n'est pas un rapport fa-
cile à faire. C'était une étude qui était
très longue à faire, mais il reste quand même que c'est
depuis au moins 1971 qu'elle est au travail. Des délais additionnels ont
été accordés, ce qui était assez normal, mais il me
semble qu'au moins, le ministre des Affaires municipales devrait, si je peux
employer l'expression, "y mettre la pression" pour qu'une fois pour toutes, on
ait en main un rapport définitif de la part de cette commission.
En ce qui concerne le fait que le ministre des Affaires municipales et
de l'environnement s'étonne ou dénonce, à son tout, le
fait que le Parti québécois profite d'une commission
parlementaire où il y a des représentants de différentes
municipalités, en vue d'un projet de loi privé, je pense que,
lorsque le ministre dénonce cette situation, il sait très bien
que je ne le fais pas par partisanerie.
Ce matin, nous avons pris une décision qui, je pense,
était loin d'être partisane. Nous avons pris nos
responsabilités sur le projet de loi de Bécan-cour. Alors, ce
n'est pas par partisanerie que je soulève le point. C'est parce que
c'est une des seules occasions qu'on a de le faire et cela prouve simplement ce
que j'avançais, à savoir qu'il y aurait peut-être
nécessité cette remarque du ministre prouve le point que
j'avançais q ue la commission parlementaire se réunisse
plus souvent pour autre chose que de recevoir des représentations des
municipalités et de faire face à l'étude de projets de loi
privés.
Cela nous enlèverait l'obligation d'être obligés de
faire ces remarques devant les représentants des
municipalités.
M. Goldbloom: Je prends bonne note des remarques du
député de Chicoutimi et je me demande si cela l'intéresse
peut-être de démissionner de son siège et de poser sa
candidature comme membre de la commission de refonte.
M. Bédard (Chicoutimi): Non. On va plutôt suivre les
travaux de la commission de refonte.
M. Goldbloom: Ah!
Le Président (M. Cornellier): Avant de donner la parole
à Me Beaudry au nom de la cité de Hull, j'aimerais mentionner que
M. Houde (Limoilou) est membre de la commission pour la séance de cet
après-midi en remplacement de M. Vaillancourt (Orford).
Me Beaudry, vous avez la parole.
M. Beaudry (Marcel): Merci, M. le Président. Comme l'a
souligné le ministre des Affaires municipales et de l'environnement, il
est bien évident qu'il s'agit, en l'occurrence, de la refonte de la
charte de la ville de Hull et, dans ce sens, je pense que les membres du
conseil de ville de Hull sont conscients du fait que le gouvernement du
Québec veut, autant que possible, avoir l'uniformité des pouvoirs
qui sont accordés à toutes les municipalités.
Dans notre cas, aujourd'hui et je suis confiant que les membres
de la commission, pour cette raison, n'apporteront pas de modifications
majeures au projet de loi qu'ils ont devant eux dans notre cas, les
membres du conseil de ville de Hull ont voulu procéder à cette
refonte pour se défaire, ni plus ni moins, d'une loi qui existait depuis
1893, qui a été modifiée à maintes reprises, qui
comptait au début 557 articles et, aujourd'hui, on se retrouve devant la
commission avec un projet de loi qui n'en compte qu'approximativement une
centaine.
Les articles de ce projet de loi sont presque tous des articles
concernant des pouvoirs qui ont déjà été
accordés à la ville de Hull lorsque la loi a été
adoptée originalement ou par des bills privés qui ont
été adoptés subséquemment.
En conséquence, je pense bien qu'on ne se présente pas ici
aujourd'hui pour demander de nouveaux pouvoirs. On se présente tout
simplement pour qu'on refasse de cette ancienne loi qui existait depuis
près de 100 ans un nouveau bill pour faciliter la tâche à
tout le monde. Je pense bien que, même ici, au contentieux aux Affaires
municipales, à maintes reprises, on a eu à se tirer les cheveux
pour se comprendre dans la Loi concernant la charte de la ville de Hull de
même que chez nous et toutes les autres personnes qui ont eu à
venir vérifier quels étaient les pouvoirs de la ville de Hull.
Aujourd'hui, on veut faciliter la tâche de tout le monde et on sait qu'en
étudiant le projet, vous allez également nous faciliter la
tâche en nous laissant, autant que possible, les pouvoirs que nous avons
déjà, avec lesquels nous gouvernons actuellement. Et, ce faisant,
je pense que ce serait pour le plus grand bien de toute la population qui est
actuellement sous juridiction du conseil municipal actuel.
Nous avons préparé des papillons qui, je crois,
faciliteront également et éliminent encore certains articles du
projet en question. Maintenant, M. le Président, voulez-vous qu'on
procède à la lecture des articles un par un?
Le Président (M. Cornellier): S'il vous plaît,
oui.
M. Beaudry: Quant à l'article 1 lui-même, nous
désirons déclarer immédiatement que nous retirons cet
article, étant donné que nous n'en voyons pas la
nécessité. L'article 2 demeure tel quel. La présente loi
peut être citée sous le titre "Charte de la ville de Hull".
M. Goldbloom: Adopté.
M. Beaudry: L'article 3: Les habitants et les contribuables du
territoire décrits à l'annexe 1 et leurs successeurs continuent
de former une corporation sous le nom de la ville de Hull.
M. Goldbloom: Adopté.
M. Beaudry: II y aurait un article 3 a) qui se lira...
M. Roy: M. le Président, je m'excuse, mais je voudrais
demander une directive à ce moment-ci. Est-ce qu'à la suite de la
lecture qui est faite par Me Beaudry, nous procédons à
l'étude de la loi, article par article, comme si c'était une
commission élue?
Le Président (M. Cornellier): Absolument.
M. Roy: Pour revenir devant l'Assemblée nationale par la
suite avec un rapport pour la troisième lecture.
M. Goldbloom: Oui. C'est cela.
M. Roy: Cela veut dire que si nous avons des remarques à
faire sur tel ou tel article, nous pouvons faire les remarques au fur et
à mesure que les articles seront discutés.
M. Goldbloom: Certainement, monsieur...
M. Roy: D'accord. Je voulais savoir exactement ce qui en
était, parce que, ce matin, en somme, quand les autres sont venus, il y
avait des mémoires qui ont été présentés,
etc. Alors, nous avions plus l'impression que c'était une commission
parlementaire à laquelle il y avait une participation des gens qui sont
intéressés comme tels, une commission parlementaire ordinaire,
mais là, il s'agit d'approuver la loi en commission élue.
Le Président (M. Cornellier): C'est cela. Alors, si vous
avez des questions ou des amendements à proposer en cours de route, vous
demanderez la parole et nous vous écouterons avec plaisir.
M. Roy: D'accord.
M. Beaudry: II y aurait un article 3 a) et je vous
réfère aux modifications qu'on vous a soumises: Sous
réserve des dispositions de la présente loi, la ville est
régie par la Loi des cités et villes, Statuts refondus 1964,
chapitre 193. Article 4: La ville est représentée et ses affaires
sont administrées: a) par un conseil composé du maire et de huit
conseillers dont un pour chacun des quartiers décrits à l'annexe
2; b) par un comité exécutif composé du maire comme
président et de deux conseillers.
M. Goldbloom: M. le Président, s'il vous plaît. Il y
a des dispositions similaires à la Loi des cités et villes
à l'article 46 et il est suggéré que l'article se lise
comme suit: L'article 46 de la Loi des cités et villes est
remplacé pour la ville par la suivante. C'est une formule qui est
habituelle et qui reviendra à certains autres endroits.
M. Beaudry: Pas d'objection à cela.
M. Goldbloom: Par le suivant, oui, c'est cela.
M. Beaudry: Nous n'avons pas d'objections à cela.
M. Goldbbloom: Je pense, M. le Président, si vous me
permettez une suggestion, puisque cette formule sera proposée par
moi-même à plusieurs articles, nous pourrons demander aux
légistes au secrétariat de bien vouloir corriger au fur et
à mesure avant le dépôt en Chambre.
M. Gratton: M. le Président, si vous me le permettez, je
pense qu'en même temps les légistes pourraient porter une
attention particulière au numérotage des articles parce qu'il va
y avoir confusion à un moment donné.
Le Président (M. Cornellier): Le dernier amendement, si
j'ai bien compris, porte sur l'article 4.
M. Goldbloom: C'est cela, oui.
Le Président (M. Cornellier): L'honorable
député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Je voudrais simplement savoir
quelle est la population des différents quartiers, et savoir
également si on a prévu d'une certaine façon
l'augmentation démographique de telle façon que dans un an ou
dans deux ans au plus tard on n'ait pas à revenir.
M. Beaudry: Les quartiers actuellement sont approximativement de
8,000 à 10,000 personnes, la population de la ville étant
d'environ 65,000 à 66,000 actuellement.
M. Rocheleau (Gilles): J'aimerais peut-être mentionner ici
que, lors de la dernière élection municipale, il y a eu certaines
modifications aux normes des quartiers, car la délimitation des
quartiers a été refaite pour la dernière élection
municipale.
Il y a une précision dans la loi qui nous permet, à
l'intérieur de la charte comme telle, de modifier les limites des
quartiers, pour autant que le nombre de quartiers demeure le même. Cela
peut se faire selon la population, si la population se dirige plutôt vers
le nord que vers l'ouest, on peut modifier à l'intérieur de
chacune des élections pour permettre une population équitable
dans chacun des quartiers.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que cette prévision
est contenue dans la charte refondue que nous avons devant nous?
M. Rocheleau: C'est dans la Loi des cités et villes.
M. Beaudry: C'est dans la Loi des cités et villes, la loi
générale.
M. Goldbloom: C'est l'article 15, paragraphe 6 de la Loi des
cités et villes.
M. Beaudry: A l'article 5: "Les membres du comité
exécutif reçoivent, en plus des sommes
prévues à la Loi des cités et villes (Statuts
refondus 1964, chapitre 193), une rémunération de cinq mille
dollars par année et une allocation de dépenses de deux mille
cinq cents dollars par année."
M. Roy: M. le Président, j'aimerais savoir pour quelle
raison il y a une exception dans le cas de la ville de Hull, et s'il y a des
dispositions particulières dans la Loi des cités et villes
à ce sujet.
M. Beaudry: A propos de... M. Roy: La
rémunération.
M. Beaudry: Pas pour les membres du comité
exécutif, je ne pense pas.
M. Roy: C'est uniquement pour les membres du comité
exécutif.
M. Beaudry: Ce n'est pas pour les membres du conseil, c'est pour
les membres du comité exécutif seulement.
M. Roy: Est-ce que cette allocation des membres du comité
exécutif s'ajoute à celle qui est prévue au niveau des
membres du conseil municipal?
M. Beaudry: Exactement.
M. Roy: II s'agit d'une allocation additionnelle.
M. Gratton: C'est écrit dans l'article 5.
M. Roy: M. le Président, j'ai le droit de poser des
questions, je n'ai pas l'intention de demander au député la
permission de les poser. Je pose des questions cet après-midi, j'ai dit
que j'avais le droit de poser des questions.
M. Gratton: M. le Président, je pourrais lui
suggérer de ne pas lire l'article, on épargnera du temps, parce
qu'on vient de lire l'article...
M. Roy: Lisons l'article, prenons le temps d'étudier la
loi, on n'est pas pressé. Vous avez peut-être peur d'autres
démissions, on n'est pas pressé, on va prendre le temps.
M. Gratton: Très sérieux. M. Roy:
Très sérieux.
M. Bédard (Montmorency): II n'en reste plus beaucoup
à démissionner chez vous.
M. Beaudry: Cette rémunération est additionnelle
à celle de la rémunération prévue à la loi
pour les membres du conseil municipal. C'est parce que les membres du
comité exécutif, en fait, ont plus de travail, ils sont
obligés de se réunir très souvent. En raison du
surcroît de travail qu'on leur occasionne en rapport avec ceux des
membres du conseil, on demande une rémunération
particulière.
Le Président (M. Cornellier): Article 5. Adopté.
Article 6.
M. Beaudry: Nous avons un nouveau texte dans ce cas: Le
président du conseil et le maire suppléant reçoivent
annuellement respectivement, en plus des sommes prévues à la Loi
des cités et villes, une rémunération de $1,333.34 et une
allocation de dépenses de $666.66.
M. Roy: J'aurais une autre question à poser. Mais pour
quelles raisons avez-vous demandé que ce soit précisé sous
deux articles particuliers, soit une allocation, une
rémunération, une allocation de dépenses, alors que dans
le texte original, l'article no 6 parle d'une rémunération de
$2,000 au complet?
M. Beaudry: C'est parce que dans un cas, l'allocation de
dépenses n'est pas impossible, alors que pour fins de loi d'impôt,
l'allocation de dépenses n'est pas taxable et la
rémunération l'est. On a voulu suivre la même formule que
dans l'article no 5.
M. Roy: Est-ce que cela veut dire que le président du
conseil et le maire suppléant ne peuvent pas produire des comptes de
dépenses en dehors de ceux-là?
M. Beaudry: Non, cela ne veut pas dire ça. C'est à
cause de la fonction de membre suppléant et de président de
conseil que cette allocation leur est accordée.
M. Roy: J'aimerais voir le ministre du Revenu nous donner les
explications qu'il nous avait données en commission parlementaire, lors
de la refonte de la Loi de l'impôt. J'aimerais également entendre
les mêmes arguments, lorsqu'il y a eu des lois, l'automne dernier, pour
changer la rémunération des parlementaires à ce
sujet-là. Cela ne va pas beaucoup dans le sens qui avait
été discuté devant les commissions parlementaires et
devant l'Assemblée nationale lorsque d'autres lois avaient
été dictées comme telles.
Lorsqu'une allocation de dépenses est déterminée
dans la rémunération, il n'est pas supposé y avoir de
production de dépenses en dehors de celle-là. C'est la raison
pour laquelle j'ai posé la question.
On me dit que le président du conseil et le maire
suppléant pourront produire des comptes de dépenses en plus. Vous
aviez les lois fiscales. Je ne suis pas un spécialiste en droit fiscal,
mais je dis que ce n'est pas très clair.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais faire un
commentaire, c'est que la Loi des cités et villes prévoit que le
traitement est divisé en deux parties dont le tiers est en allocation de
dépenses.
C'est le respect de ce qui est déjà prévu dans
la Loi des cités et villes qui est proposé par la nouvelle
rédaction de l'article. J'aurai quand même une question à
poser. Dans le cas de l'article précédent et dans le cas de cet
article, on propose ce qui est déjà le cas pour les autres
grandes villes de la province, Montréal, Québec, Laval, à
une exception.
D'après nos recherches, c'est le seul cas où une
rémunération particulière est prévue pour le maire
suppléant.
M. Beaudry: C'est déjà dans notre charte, M. le
ministre.
M. Goldbloom: Oui.
M. Beaudry: Cela a déjà passé en commission
parlementaire. Il y a une loi qui a été adoptée à
cet effet, où le maire suppléant a une allocation de $2,000 qui
lui avait été accordée.
Nous demandons tout simplement que ce soit maintenu.
M. Goldbloom: J'ai compris cela. Si j'ai voulu le souligner,
c'est pour une raison un peu différente. Justement, nous en avons
parlé au début de l'étude de ce projet de loi, du rapport
de la Commission de refonte des lois municipales et de l'éventuelle
adoption d'une loi générale qui aurait son effet essentiellement
partout dans la province; il faudrait quand même conserver certains
pouvoirs particuliers aux grandes villes notamment.
Mais je pense qu'il serait honnête de dire à la cité
de Hull aujourd'hui que nous sommes disposés à maintenir ce qui
est déjà là, mais que les maires suppléants
successifs s'attendent à ce qu'un jour il y ait une loi
générale qui pourrait possiblement faire disparaître cette
rémunération additionnelle.
M. Beaudry: Très bien. Nous en prenons bonne note.
Le Président (M. Cornellier): L'honorable
député de Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, sur cette
rémunération du maire suppléant, est-ce que ce dernier est
nommé pour quatre mois?
M. Beaudry: II est nommé pour un an. On verra à
l'article subséquent que sa nomination est pour un an.
M. Bédard (Montmorency): Donc, il va y avoir seulement
quatre conseillers sur huit qui vont avoir le poste de maire suppléant,
sur un mandat de quatre ans?
M. Beaudry: C'est cela. A moins qu'on ait remplacé...
M. Rocheleau: J'aimerais faire allusion ici, M. le
Président, si vous permettez, à la composition actuelle des
membres du conseil de Hull. Il y en a deux qui font partie du comité
exécutif de la municipalité de Hull et deux qui font partie du
comité exécutif de la Communauté régionale de
l'Outaouais. Un est président du conseil de la ville de Hull et est
aussi président du conseil de la Communauté régionale de
l'Outaouais. Un autre est maire suppléant, pour une période d'un
an.
Ceux qui n'ont pas de poste comme tel, cette année, suivront soit
l'an prochain ou l'année suivante. Tous les membres du conseil ont une
affectation quelconque au niveau du mandat qu'ils poursuivent.
Le Président (M. Cornellier): Article 6,
adopté.
Me Beaudry, si vous me permettez, avant de continuer, il serait
peut-être utile de rappeler que si dans l'assistance il y avait des
citoyens de Hull qui aimeraient prendre la parole...
Une Voix: Ou des organismes.
Le Président (M. Cornellier): ... ou des organismes qui
aimeraient prendre la parole, nous voulons respecter les grands principes
démocratiques qui nous sont toujours très chers. Ils auront droit
de demander la parole et nous procéderons selon la procédure
parlementaire habituelle.
Me Beaudry.
M. Beaudry: "7. A sa première séance suivant
l'élection générale, le conseil élit un conseiller
comme maire suppléant pour les douze mois suivants ou jusqu'à son
remplacement; en cette qualité, ce conseiller a la
responsabilité, les prérogatives et l'autorité du maire,
sauf en ce qui concerne le comité exécutif, lorsque le maire est
absent de la ville ou est incapable de remplir les devoirs de sa charge".
"Lorsque, pour un motif quelconque, l'élection du maire suppléant
n'a pas été faite lors de la première séance
suivant l'élection générale, elle peut l'être
à une séance subséquente".
M. Goldbbloom: M. le Président, vu les explications
données, vu ce qui existe déjà comme pratique, même
si c'est une différence avec la Loi des cités et villes, je suis
disposé à accepter l'article, moyennant la même
modification que j'ai proposé tout à l'heure, c'est-à-dire
de faire allusion à l'article 54 a) de la Loi des cités et villes
est remplacé pour la ville par le suivant et ainsi de suite. Nous
pourrons alors faire les inscriptions.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Article 7, adopté.
Article 8?
M. Beaudry: "8. A la première séance du conseil qui
suit une élection générale et que préside le
greffier, le conseil élit un de ses membres pour exercer la
présidence aux séances du conseil". "Pour l'élection du
président, le maire a un vote prépondérant, en cas
d'égalité des voix".
"Immédiatement après le choix du président du
conseil, le maire a le droit de nommer les deux conseillers qui font partie du
comité exécutif. S'il n'exerce pas ce droit, cette nomination se
fait par vote, chaque conseiller devant, sous peine de nullité de son
bulletin, voter pour deux conseillers à la charge de membre du
comité exécutif". "Le bulletin est une liste imprimée par
les soins du greffier et signée de ses initiales, sur lequel sont
inscrits, par ordre alphabétique, les noms des conseillers". "Pour
voter, chaque conseiller reçoit ce bulletin du greffier qui a
rayé le nom du président. Le conseiller se retire à
l'intérieur d'un isoloir et y fait dans un carré imprimé
à cette fin une croix en regard du nom de chaque conseiller pour lequel
il vote". "Chaque bulletin doit être signé des initiales du
greffier et lui être remis sous enveloppe cachetée. Ces enveloppes
ne sont ouvertes qu'au dépouillement du scrutin alors que le vote
donné pour chaque conseiller est rendu public; en cas
d'égalité de voix entre les conseillers auxquels un vote de plus
donnerait le droit d'être proclamés élus, le
président du conseil pourra demander un nouveau scrutin ou donner son
vote prépondérant". "Tant que le conseil n'a pas élu les
membres du comité exécutif, il ne peut ni suspendre ni ajourner
sa séance". "Le maire et les membres du comité exécutif
ont au conseil les mêmes droits que les conseillers".
Le Président (M. Cornellier): Article 8, adopté.
Article 9?
M. Beaudry: M. le Président, avant de continuer la
lecture, je pense qu'il y a des membres d'Hydro-Québec qui sont ici pour
contester un des articles que nous avions dans notre projet de loi. Nous
désirons les informer que cet article est abrogé dans nos
papillons. Alors, s'ils veulent se libérer, je ne veux pas les retenir
ici inutilement, pour rien. C'est l'article 61 du projet. La ville de Hull
désire rassurer les membres d'Hydro-Québec que l'article ne sera
pas demandé.
M. Goldbloom: Très bien.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela va éviter les
discussions.
Le Président (M. Cornellier): Très bien. Alors,
nous revenons à l'article 9.
M. Beaudry: A l'article 9, nous avons également une
modification au début du texte. "L'article 356 de la Loi des
cités et villes est remplacé pour la ville par le suivant: Sauf
s'il en est prescrit autrement par la présente loi, la majorité
des membres présents peut décider toutes les affaires et
questions soumises au conseil et un membre du conseil ne peut voter au scrutin
secret".
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président. La ville de
Québec a un article similaire..
M. Beaudry: "Aux assemblées du conseil, le
président a voix prépondérante lorsque les votes sont
également divisés.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article
11?
M. Beaudry: "Si le président est absent d'une
séance du conseil, celui-ci choisit un de ses membres pour
présider. Le greffier préside jusqu'à ce qu'un
président soit choisi".
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article
12?
M. Beaudry: "L'article 95 de la Loi des cités et villes,
statuts refondus, 1964, chapitre 193, est remplacé pour la ville par le
suivant: Le trésorier peut placer à intérêt à
courte échéance les deniers disponibles provenant du fonds
d'administration budgétaire et du fonds du capital et d'emprunt de la
ville dans des bons directs ou garantis du gouvernement du Canada et du
gouvernement du Québec ou dans des certificats de dépôt
émis par une banque à charte ou une caisse d'épargne et de
crédit".
M. Goldbloom: M. le Président, il y a lieu, je pense,
d'avoir un peu d'explication sur cet article. Je sais qu'il reproduit ce qui
existe déjà dans la charte. Cependant, quand on compare cet
article avec la Loi des cités et villes, on voit que la loi
générale limite les placements des montants municipaux aux
certificats de dépôt d'institutions financières et ainsi de
suite, et ne fait pas allusion aux bons des gouvernements du Canada et du
Québec. Nous avons aussi l'impression, j'aimerais être
corrigé si ce que je dis n'est pas conforme aux faits, que la ville de
Hull, la cité de Hull jusqu'à maintenant, a effectivement
utilisé les certificats de dépôt des institutions
financières comme moyen de placer son argent plutôt que de
l'investir dans les bons des autres paliers de gouvernement. J'aimerais avoir
un peu plus d'explications sur les raisons qui ont motivé cet
article.
M. Saint-Arnaud: M. le Président, nous avons
effectivement, il y a plusieurs années, placé dans des
certificats du gouvernement du Canada, par l'entremise de la banque du Canada,
des montants disponibles que la ville avait. Maintenant, aujourd'hui, il est
préférable de placer dans des certificats de banque. Nous
utilisons depuis plusieurs années... Nous plaçons nos montants
disponibles dans les certificats de banque. Maintenant, s'il redevenait
rentable de se prévaloir de cette clause, nous continuerions à
l'utiliser.
M. Goldbloom: Je crois que la ville l'a fait, mais elle est
apparemment la seule à adopter cette façon de placer son argent.
Ce n'est pas qu'on veut parler contre les bons des autres paliers du
gouvernement, mais, comme nature d'investissement, comme nature de placement,
il nous semble que les autres mécanismes sont
préférables.
M. Saint-Arnaud: Mais peut-être que, pour les bons du
Trésor, auxquels je me référais tout à l'heure, en
pratique, on ne se sert plus de ce pouvoir de placer dans les bons du
Trésor, à cause du fait que le taux d'intérêt qu'on
nous donne n'est pas aussi avantageux que dans des certificats de
dépôt à court terme que les banques ou les compagnies de
fiducie nous donnent.
D'autre part, toutefois, il est possible qu'à un moment
donné nous puissions placer avantageusement certains fonds dans des
obligations du gouvernement du Canada ou dans des obligations du gouvernement
du Québec, pour des périodes de, peut-être, une
année ou de deux années, selon les fonds qui...
M. Roy: Les placements que vous faites, à l'heure
actuelle, M. le Président, ce sont des placements qui ont
été de quelle durée?
M. Saint-Arnaud: Présentement, si on fait abstraction des
fonds qui sont placés dans nos régimes de rente, qui sont
régis en vertu de la Régie des rentes du Québec, cela peut
aller, au maximum, à une année. Ceci se produit, en fait, quand
on envoie nos factures de taxe et qu'on perçoit nos revenus, au
début de l'année, et qu'on ne fait pas nos paiements et nos
dépenses avant la fin de l'année; cela peut aller, au maximum,
à douze mois.
M. Roy: Au maximum, douze mois... M. Saint-Arnaud:
Oui.
M. Roy: ... ce qui veut dire que le fait que le Québec
n'émet pas d'obligations pour des périodes aussi courtes, c'est
une raison qui fait que vous avez placé surtout dans des certificats de
dépôt à court terme...
M. Saint-Arnaud: C'est ça.
M. Roy: ... plutôt que dans des obligations.
M. Saint-Arnaud: C'est ça.
M. Roy: Je pense qu'il y a un point, quand même, qui
mérite d'être souligné à ce moment-ci, c'est que la
ville, comme telle, a des dépôts à très court terme,
alors que les obligations de la province sont vendues quand même pour un
certain temps, pour un certain nombre d'années et, lorsqu'elles sont
rachetées avant terme, le rendement est diminué de façon
assez considérable.
Avez-vous eu, aussi, à placer de l'argent dans des... Parce que
la modification à l'article 12 vous donne également le droit de
placer dans des certificats de dépôt émis par les caisses
d'épargne et de crédit. A ce moment, on songe surtout aux caisses
populaires comme telles, qui émettent ce genre de certificats.
L'avez-vous fait à venir jusqu'à maintenant?
M. Saint-Arnaud: Oui, on l'a fait avec les compagnies de fiducie
et les caisses populaires...
M. Roy: Vous l'avez fait à venir jusqu'à
maintenant.
M. Saint-Arnaud: ... et les certificats de banque. Il y a
plusieurs années que la ville n'a pas de fonds d'amortissement comme
tel. On vient de faire une émission d'obligations au début de
l'année 1975, qui nous oblige à créer un fonds
d'amortissement. Il est sûr qu'on va avoir à placer de l'argent,
pour une période de trois, quatre ou cinq ans, dans des
dépôts à terme où, à ce moment-ci, il sera
peut-être avantageux d'utiliser ce pouvoir de placer dans des obligations
du gouvernement du Québec, dans des obligations du Canada selon,
naturellement, le rendement de chacune des catégories de placements
qu'on peut faire. A ce moment, ce pouvoir qu'on donne à la ville de
Hull, ou qu'on maintient à la ville de Hull, pourrait nous permettre de
rentabiliser davantage nos placements.
M. Roy: D'accord!
Le Président (M. Cornellier): Alors, article...
M. Goldbloom: Je n'ai vraiment pas d'objection, mais je pense que
c'est un cas où peut-être un jour la loi générale
pourrait modifier cette situation.
Après tout, quand on regarde cette situation, on constate que si
l'argent est investi dans des bons gouvernementaux et si la ville en a besoin
entre-temps et doit vendre ses bons avant leur maturité, il y a une
perte en capital qui peut être encourue.
M. Saint-Arnaud: II reste que dans le cas des fonds
d'amortissement, nous savons exactement quand nous aurons besoin des sommes
d'argent disponibles pour cela. Donc, si on sait que c'est cinq ans, on prend
une obligation de cinq ans et on l'encaisse à
échéance.
M. Roy: Je m'excuse, M. le Président. Le ministre a
apporté quelque chose en disant qu'il est possible que la loi
générale vienne, en quelque sorte, restreindre la portée
de cet article, vienne la modifier.
J'aimerais que le ministre nous dise dans quel sens cet article pourrait
être modifié.
M. Goldbloom: Je ne le sais pas. C'est une petite mise en garde
d'ordre général que je fais. Et il est possible qu'à
l'étude... Et ce que j'ai l'intention de faire, c'est justement de
demander à la Commission de refonte des lois municipales de regarder les
bills privés que nous aurons adoptés depuis le début de
son travail pour voir s'il y a dans ces articles spéciaux des
éléments qui devraient se retrouver dans la loi
générale.
Il est fort possible que la loi générale soit
élargie ou que les pouvoirs particuliers soient restreints par la loi
éventuelle, mais je ne connais pas du tout l'éventuelle
décision dans un cas ou dans l'autre.
M. Roy: Si on me permet une observation à ce moment-ci, je
trouve que l'article 12, tel que rédigé, devrait être
maintenu dans une loi générale comme telle parce que je trouve
que c'est quand même une très bonne chose que les cités et
villes puissent être en mesure de placer les fonds qu'elles ont
temporairement dans des certificats de dépôt à court terme
et qu'elles ne soient pas limitées à un ou à deux endroits
mais qu'elles puissent également faire des placements dans les caisses
d'épargne et de crédit.
M. Bédard (Chicoutimi): D'acoord. Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Article 12. Adopté.
Article 13.
M. Beaudry: "Les articles 350 à 354 de ladite loi sont
remplacés pour la ville par le suivant: Le maire peut, chaque fois qu'il
le juge opportun ou nécessaire, convoquer une ou des assemblées
spéciales du conseil. Deux conseillers peuvent aussi faire convoquer une
assemblée spéciale du conseil. Dans ce cas, ils s'adressent au
maire et lui demandent de convoquer cette assemblée et, en l'absence du
maire ou sur son refus d'agir, ils convoquent eux-mêmes cette
assemblée en exposant par écrit au greffier leur but, en
convoquant cette assemblée et en fixant le jour de la tenue de cette
assemblée. Le greffier, en recevant cet avis, convoque une
assemblée spéciale du conseil en donnant un avis écrit
à chacun des conseillers. Cet avis doit mentionner les sujets qui
doivent être pris en considération à cette assemblée
spéciale et, lors de cette assemblée, le conseil n'a pas le droit
de prendre en considération d'autres sujets que ceux mentionnés
dans l'avis. Cet avis est d'au moins 24 heures."
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que cet article est dans le
but de corriger une situation qui se présentait?
M. Beaudry: Non. La Loi des cités et villes prévoit
que ce sont trois conseillers au lieu de deux qui peuvent convoquer une
assemblée. Dans notre cas, ce sont deux conseillers.
M. Bédard (Chicoutimi): Pourquoi?
M. Beaudry: On pourrait apporter des sujets nouveaux à une
assemblée spéciale en vertu de la loi générale,
alors que dans ce cas, on ne peut pas le faire.
C'est l'article tel quel qui existait dans notre charte, et on l'a
reproduit tout simplement.
M. Goldbloom: Vous avez l'habitude de travailler de cette
façon.
M. Beaudry: C'est cela. C'est de cette façon que le
conseil travaille depuis plusieurs années.
M. Goldbloom: II y a quand même un point qui mérite
d'être souligné. L'article 353 de la Loi des cités et
villes prévoit un mécanisme pour l'ajournement d'une
séance et l'article que vous proposez se prévoit pas de tel
mécanisme, ce qui pourrait placer le conseil municipal dans une
situation difficile, à un certain moment.
Ne serait-il pas plus logique de remplacer, par votre article
spécial, seulement les articles 350, 351 et 352, laissant l'application
des deux autres articles de la loi générale qui permettent
l'ajournement des séances?
M. Beaudry: Je ne le sais pas. On a soumis cette affaire au
conseil et les membres du conseil préféraient ne pas pouvoir
ajourner la séance spéciale, en faire une séance
spéciale, la finir et, s'il y a lieu, en convoquer une autre.
Peut-être que le maire a des remarques à faire à cet
effet.
M. Rocheleau: Disons que c'était peut-être une
préférence de l'ensemble des membres du conseil étant
donné que l'assemblée spéciale qui avait été
convoquée était pour des sujets très spécifiques et
que, contrairement à l'habitude où une assemblée
régulière peut être ajournée, comme
préférence on ne voulait pas ajourner une assemblée
spéciale comme telle mais plutôt convoquer une autre
assemblée, s'il y avait lieu.
M. Goldbloom: Mais voyez-vous, M. le Président, l'article
353 touche non seulement les assemblées spéciales, mais les
assemblées ordinaires et si vous n'avez pas la possibilité de les
ajourner, vous vous placez dans un carcan.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous faites face à du
"filibuster", comment allez-vous ajourner?
M. Beaudry: Pas les assemblées spéciales. M.
Goldbloom: Pardon.
M. Beaudry: Les assemblées ordinaires actuellement sont
ajournées. On peut les ajourner, mais pas les assemblées
spéciales.
M. Goldbloom: Oui, mais Me Beaudry, ajournées en vertu de
quel article, de quelle loi?
M. Beaudry: En vertu de la Loi des cités et villes. Pour
ce qui n'est pas prévu ici, on se réfère à la Loi
des cités et villes. Or, si la Loi des cités et villes
prévoit que pour les assemblées ordinaires et spéciales,
il y a lieu d'ajourner, on dit dans notre loi: Les assemblées
spéciales ne seront pas ajournées, et, ce qui n'est pas dit ici,
bien, c'est la Loi des cités et villes qui s'applique; les
assemblées ordinaires, par conséquent, pourront être
ajournées.
M. Goldbloom: Mais, Me Beaudry, si vous faites...
M. Beaudry: Je viens de voir la lumière, M. le ministre.
On remplace les articles, vous avez raison.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous enlevez 350 a)...
M. Goldbloom: C'est-à-dire que l'article que vous proposez
remplacera, pour la ville de Hull, les articles 350, 351 et 352.
M. Beaudry: Cela va, d'accord.
Le Président (M. Cornellier): L'article 13 est
adopté, avec la modification mentionnée par le ministre, à
savoir que les premiers mots de l'article se liraient ainsi: Les articles 350,
351 et 352 de ladite loi, etc. Article 13, adopté. Article 14.
M. Beaudry: "Le conseil peut siéger à huis clos
lorsqu'il s'agit de discuter la conduite de certains de ses membres ou de
quelque autre matière d'intérêt privé."
M. Goldbloom: M. le Président, je n'ai pas de
difficulté à comprendre la raison pour laquelle une ville
désirerait avoir un tel pouvoir, sauf que la loi générale
ne le permet pas.
M. Bédard (Chicoutimi): Du côté de
l'Opposition, nous serions contre ce pouvoir que donne l'article 14 au conseil,
soit de siéger à huis clos, pour discuter la conduite de certains
de ses membres ou de quelque autre matière d'intérêt
privé. Il me semble que...
M. Goldbloom: J'aimerais, M. le Président,
compléter ma remarque en disant ceci. Il y a quand même une
certaine tradition qui est soumise à des abus, parfois, je reconnais
cela. Mais il y a quand même une certaine tradition par laquelle un
conseil municipal doit se réunir à huis clos pour discuter d'une
certaine chose et ensuite aller en séance ouverte et prendre la
décision. C'est une distinction très importante à faire.
Il faudrait que cela soit clair dans l'esprit de ce que vous proposez,
c'est-à-dire, je peux accepter que la ville de Hull propose d'obtenir le
pouvoir de siéger à huis clos pour discuter de certaines
questions bien délicates, on le reconnaît, mais pas de prendre des
décisions. Il faudra que les décisions soient prises en
séance ouverte.
M. Rocheleau: M. le Président, j'aimerais peut-être
expliquer ici que ce que le ministre mentionne, c'est justement ce que nous
faisons. Par contre, occasionnellement, les comités
généraux du conseil sont à huis clos pour discuter, soit
de convention collective, soit de personnel, soit de réprimande à
du personnel ou quoi que ce soit qui doit être traité,
évidemment, à huis clos. Quand nous votons sur un sujet ou un
autre, c'est toujours ouvert au public. Même que le comité
exécutif est ouvert à la presse et à la population.
M. Goldbloom: Je voulais simplement ajouter ceci. Je ne vous
apprends rien, M. le maire, vous savez tout ceci, mais pour le journal des
Débats, je voudrais que ce soit clair. Il y a une procédure
à suivre, à savoir qu'il ne suffit pas tout simplement
d'entériner, par une motion, ce qui a été discuté,
décidé durant la séance à huis clos, il faut
présenter en bonne et due forme la décision pour que les membres
du conseil prennent le vote là-dessus. Je sais que vous comprenez cela,
mais pour le journal des Débats, j'ai voulu le préciser.
Le Président (M. Cornellier): L'honorable
député de Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): Mais, M. le Président,
j'ai besoin d'éclairage, je ne vois pas l'utilité de cet article
14. Un conseil de ville a droit de siéger à huis clos n'importe
quand. Il n'y a pas de décisions qui sont prises, on appelle cela
siégeren comité.
S'il y a une décision à prendre à la suite des
discussions d'un comité, on est obligé de venir en
assemblée publique. C'est là que les décisions sont
prises. Pourquoi y aurait-il un article comme cela permettant au conseil
municipal de siéger à huis clos? On a toujours le droit de
siéger à huis clos. Personne ne peut nous empêcher de
siéger à huis clos, mais, s'il y a une décision à
prendre, il faut la prendre publiquement. Pourquoi avons-nous cet article? J'ai
besoin d'éclaircissements.
M. Lesage: II arrive quand même qu'en pratique, dans toutes
les villes, alors même que le conseil est à siéger, un
sujet soit soulevé et le conseil ne voudrait pas, pour des raisons qu'il
juge opportunes, discuter de ce sujet et le conseil ajourne temporairement ses
travaux pour se réunir en caucus ou en comité
général comme on l'appelle à Hull. Ce pouvoir n'existe pas
dans la loi générale. Il n'est pas là.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai une impression
personnelle dont je vous fais part; c'est que la ville de Hull, en proposant
ceci, est plus ouverte et plus honnête dans ce sens que n'importe qui
parce que c'est ce qui se fait. Vous dites carrément: Nous voulons le
faire en toute connaissance de la part des gens qui sont là.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais, lorsque vous revenez en
assemblée publique pour le vote, cela n'empêche pas une discussion
sur le sujet si c'est nécessaire.
M. Lesage: Absolument pas.
M. Bédard (Chicoutimi): II ne faudrait pas que cela soit
interprété dans ce sens.
M. Rocheleau: Mais, à ce moment-là, s'il y a des
choses très particulières qui ont été
discutées, qui amènent une certaine décision, souvent, il
y a des motifs qui doivent se discuter plus discrètement; alors, c'est
fait en l'absence de la presse ou de la population et, par la suite, on peut en
discuter le fond, mais sans...
M. Bédard (Chicoutimi): Si quelqu'un soulève ces
motifs en assemblée publique, vous êtes astreints à en
discuter ouvertement.
M. Rocheleau: C'est cela. Si c'est soulevé par quelqu'un,
mais cela ne serait pas soulevé par nous comme tels.
En somme, comme le ministre le mentionnait tantôt, il est vrai
qu'on peut faire tous les huis clos qu'on veut et on peut aller se cacher dans
tous les coins qu'on veut, mais on dit ici très clairement qu'on le fait
occasionnellement.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a une question de
forme ici qui touche trois points. D'abord, on modifie ici l'article 349 de la
Loi des cités et villes; il y aura donc lieu d'ajouter, au début
de l'article, la formule à laquelle j'ai déjà fait
allusion, l'article 349 de ladite loi est remplacé pour la ville et
ainsi de suite.
Deuxièmement, il serait préférable que l'article se
lise: L'article 349 de ladite loi est remplacé pour la ville par le
suivant, et l'on prend le texte actuel de l'article 349: Les séances du
conseil sont publiques, avec l'allusion aux lois de 1968, chapitre 55, article
96. Toutefois, le conseil peut siéger, et le texte que vous avez.
Maintenant, il y a un troisième point, c'est que nous modifions
ici l'article 349. Il y a quelques articles, nous avons modifié
l'article 356. Il y aura donc lieu, M. le Président, pour nos
légistes, de regarder tout cela en détail parce que la tradition
veut que l'on modifie les articles de la loi générale dans leur
ordre numérique. C'est un point que je soumets à votre
attention.
Le Président (M. Cornellier): L'article 14 est
adopté avec les amendements dont il vient d'être fait mention.
Article 15.
M. Beaudry: "La Loi des cités et villes est
modifiée pour la ville en ajoutant, après l'article 46, le
suivant: "46 a) le conseil a autorité pour adopter les budgets et voter
les crédits nécessaires à l'administration de la ville,
soumis par le comité exécutif, avec droit de les modifier dans
les délais impartis; "b) consentir les contrats de la ville dans le cas
où le comité exécutif ne peut le faire; "c) adopter les
règlements décrétant les travaux considérés
comme dépenses capitales et autoriser les emprunts ou imposer (es taxes
pour les payer ou ordonner qu'ils soient payés à même les
fonds généraux non encore affectés; "d) adopter les
règlements de la ville concernant toute matière qu'elle a droit
de réglementer; "e) créer par règlement les
différents services de la ville et établir le champ de leurs
activités; "f)i se prononcer sur tout rapport que le comité
exécutif lui soumet; "g) demander au comité exécutif des
rapports sur toute matière concernant l'administration de la ville; "h)
approuver le plan de classification des fonctions, les échelles de
salaires s'y rapportant et leurs allocations, sur rapport du comité
exécutif; "0 déléguer au comité exécutif,
par règlement, tous les pouvoirs qui lui sont conférés par
la loi à l'exception de ceux qui lui sont accordés par le
présent article; "j) adopter tout règlement n'ayant aucune
incidence monétaire sans qu'il soit nécessaire que ces
règlements viennent du comité exécutif."
M. Goldbloom: M. le Président, ce sont des pouvoirs qui
existent déjà dans la charte et qui existent également
dans la charte de la ville de Laval.
Le Président (M. Cornellier): Article 15. Adopté.
Article 16.
M. Beaudry: L'article 16 est abrogé.
Le Président (M. Cornellier): Article 16. Abrogé.
Article 17.
M. Beaudry: "17.1. Le maire est le président du
comité exécutif; il nomme, à la première
assemblée du comité exécutif, l'un des membres
président intérimaire; celui-ci doit exercer en son absence ou en
cas de vacance dans cette charge tous les devoirs du président. "Le
quorum du comité exécutif est de deux et le président a un
vote prépondérant en cas d'égalité des voix. "2. Le
comité siège à huis clos sauf s'il estime que, dans
l'intérêt de la ville, ses délibérations doivent
avoir lieu publiquement. "3. Le greffier de la ville et, en son absence, le
greffier adjoint est le secrétaire du comité. "4. Toute vacance
dans le comité est remplie par le maire dans les huit jours de cette
vacance. Pendant cette vacance, les membres restants, s'ils forment quorum,
peuvent agir. "5. La démission du membre du comité
exécutif a effet à compter du jour où elle est remise au
greffier. "6. Le comité exerce les fonctions exécutives du
gouvernement de la ville, qui sont principalement les suivantes: "a) faire
rapport au conseil de toute matière de la juridiction du conseil et que
ce dernier lui a soumise, sauf prescription contraire. Si la résolution
du conseil a été adoptée par cinq des membres
présents du conseil, le comité doit lui faire rapport dans les
trente jours de l'adoption de la résolution; "b) faire rapport au
conseil de ses décisions et suggestions, au moyen de rapports
signés par son président. "7. Le comité prépare et
soumet au conseil: "a) tous les règlements; "b) le budget annuel des
revenus et des dépenses au plus tard le 15 novembre de chaque
année, y compris les règlements imposant les taxes, licences,
permis et autres redevances municipales; "c) toute demande pour l'affectation
du produit des emprunts ou pour tout autre crédit requis; "d) il
y a un texte nouveau à l'annexe toute demande pour virement de
fonds d'une fonction à une autre ou d'un crédit
déjà voté; "e) tout rapport recommandant l'octroi de
franchises et privilèges; "f) tout rapport se rapportant à
l'échange ou la location par bail emphytéotique d'un immeuble
appartenant à la ville et, en outre, à la location de
ses biens meubles ou immeubles, lorsque la durée du bail
excède un an; "g) toute autre demande dont l'objet n'est pas
déclaré être de la juridiction exclusive du comité;
"h) tout plan de classification des fonctions et des traitements s'y
rattachant. "8. Toute demande, règlement ou rapport soumis par le
comité doit, sauf prescription contraire, être approuvé,
rejeté, amendé ou retourné par le vote de la
majorité des membres du conseil présents à la
séance; cependant toute demande, règlement ou rapport sur lequel
le conseil ne s'est pas prononcé pendant deux séances
consécutives est considéré comme approuvé et
accepté par le conseil; néanmoins, le comité peut à
nouveau soumettre au conseil avec ou sans amendement un rapport
déjà rejeté par ce dernier. "9. Après avoir tenu
compte des prévisions de revenus de la ville et après avoir
étudié les prévisions de dépenses soumises par les
chefs de services ainsi que leurs rapports et suggestions tels que
présentés par le gérant, le comité prépare
et adopte le budget pour l'exercice financier suivant; il doit aussi
préparer et adopter les règlements et les résolutions
imposant les taxes, permis et licences pour payer les dépenses, compte
tenu de tous les autres revenus de la ville. "10. Si le conseil n'adopte pas,
à son tour, avant le 15 décembre de chaque année, le
budget, les règlements et les résolutions qui s'y rapportent,
soumis par le comité, deviennent automatiquement en vigueur à
compter du 1er janvier, nonobstant toute disposition contraire de la
présente loi. "11. Sauf prescription contraire, les crédits
votés par le conseil, soit par voie de budget, soit à même
le produit des emprunts, soit autrement, restent à la disposition du
conseil qui veille à leur emploi pour les fins auxquelles ils sont
été votés, sans autre approbation du conseil. "12. Sauf
prescription contraire, le comité fixe les salaires des employés
de la ville, à l'exception de ceux qui relèvent exclusivement du
conseil. L'augmentation du nombre des employés de la ville dans tout
service doit aussi être autorisée par le comité
exécutif, pourvu que celui-ci ait à sa disposition les
crédits nécessaires. "13. Le comité peut consentir, sans
l'autorisation du conseil et sans soumission, tout contrat dont le montant
n'excède pas cinq mille dollars; il doit soumettre au conseil pour
approbation tous les contrats excédant ce montant. Toutefois, il peut,
après avoir demandé et reçu des soumissions et sans
l'autorisation du conseil, consentir seul tout contrat dont le montant
n'excède pas celui mis à sa disposition pour cette fin."
M. Goldbloom: M. le Président, justement, j'avais une
question à poser sur ce paragraphe 13, parce que, si je comprends bien,
la charte actuelle accorde ce pouvoir jusqu'à un maximum de $1,000 et la
ville voudrait obtenir cette permission jusqu'à un montant de
$5,000.
Est-ce que nous pouvons avoir des explications et peut-être des
précédents là-dessus?
M. Rocheleau: Disons que je peux peut-être donner certaines
explications, M. le ministre. Par la suite, M. Saint-Arnaud, notre
gérant-adjoint, pourra peut-être continuer.
Quand les pouvoirs avaient été accordés à la
municipalité de Hull, dans le temps, nous n'avions pas encore
été frappés par le problème de l'inflation.
Aujourd'hui, nous sommes obligés de faire des répartitions
majeures sur certains de nos appareils ou certaines machines qui occasionnent
des dépenses de plus de $1,000 et nous sommes obligés, à
chaque fois, de retourner au conseil pour avoir une approbation. Si on demande
d'augmenter le montant de $1,000 à $5,000, c'est justement à
cause des problèmes d'inflation que nous connaissons actuellement.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous ne prévenez pas un peu
l'inflation, de $1,000 à $5,000?
M. Rocheleau: Ecoutez, on ne vient pas non plus à la
commission tous les mois. C'est toujours sur considération du
conseil...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous ne faites pas confiance en la
politique du gouvernement, l'inflation, ce ne sera peut-être pas si grave
que cela.
M. Rocheleau: Je ne voudrais pas trop entrer
là-dedans.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends votre pessimisme.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai posé la
question, mais non pas pour m'y opposer. Je pense que l'inflation nous oblige
à accepter un montant de cet ordre. Moi, j'accepterais $5,000.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le ministre dit que cela ne
baissera pas.
M. Saint-Arnaud: Je tiendrais à faire remarquer, M. le
Président, que la Loi des cités et villes permet un montant de
$10,000.
M. Goldbloom: Au conseil.
M. Saint-Arnaud: Au conseil, oui. Le comité
exécutif...
M. Goldbloom: Cette question arrivera dans le paragraphe
suivant.
M. Bédard (Chicoutimi): Avec votre permission, M. le
Président, j'aurais une question d'éclaircissement. Au paragraphe
10, qui stipule que, lorsque le budget n'est pas adopté le 15
décembre, il y a adoption automatique, à partir du 1er janvier,
des résolutions du comité.
Cela ressemble pas mal au fonctionnement d'une grande ville comme
Montréal. Mais ne trouvez-vous pas cela un peu trop expéditif
quand il s'agit d'une municipalité de moindre envergure que celle d'une
ville comme Montréal?
M. Rocheleau: Si on se fie sur l'expérience
passée, cela n'a occasionné aucun problème. Par
contre, les délais prescrits ici sont quand même suffisants et il
nous faut quand même voir à la bonne marche et au bon
fonctionnement de la municipalité.
Je pense que c'est sur l'approbation et l'acceptation de tous les
membres du conseil. S'il y avait eu des réticences de la part des
membres du conseil de Hull, lorsque nous avons approuvé le projet comme
tel, on pourrait peut-être se poser des questions, mais il y a eu
unanimité sur la procédure préparée ici.
M. Goldbloom: M. le maire, qu'est-ce que votre charte vous impose
comme débat sur le budget, avant cette date à laquelle il est
automatiquement adopté?
M. Rocheleau: En somme, c'est que le conseil a une période
de...
M. Beaudry: A compter du 15 novembre.
M. Rocheleau: A compter du 15 novembre, le conseil a un mois pour
débattre le budget.
M. Goldbloom: Est-ce que la charte vous oblige à tenir un
certain nombre de réunions pendant cette période-là?
M. Rocheleau: Pas nécessairement, mais disons que le
conseil, en comité général, étudie le budget pour
l'adopter avant le 15 décembre. Les membres du conseil peuvent convoquer
autant d'assemblées qu'il est nécessaire, pour l'étude du
budget.
M. Goldbloom: On comprend le problème que cela pose des
deux côtés. D'un côté, la possibilité
qu'à une date fixe, un budget soit adopté, qui n'aurait pas
été discuté à fond par les membres du conseil; de
l'autre côté, la paralysie de la ville si, au début de son
année financière, elle n'a pas de budget avec lequel elle peut
travailler. Elle a des obligations à assumer des salaires à payer
et ainsi de suite.
Pour cette deuxième raison, je suis hésitant, pour ma
part, à modifier cette situation et surtout pas pour la seule ville de
Hull. Il faudra trouver une formule de rechange, si nous voulons abolir la date
fixe pour l'entrée en vigueur du budget et permettre quand même
à la ville de fonctionner.
Ce n'est pas le genre de formule que l'on peut trouver facilement sur le
coin de la table. Nous aurons, c'est à prévoir, un débat
en règle sur cette question quand la ville de Montréal viendra
avec des modifications à sa charte. Je pense donc que nous pouvons,
à mon sens, permettre à la ville de Hull de conserver ce pouvoir
dans sa charte. Nous verrons, après le grand débat, quel en est
le résultat.
M. Bédard (Chicoutimi): Enfin. Je prends note des
remarques du ministre. C'est dans ce sens que j'attirais l'attention de la
commission. Je me demandais s'il n'y aurait pas lieu de prévoir au moins
une période d'une quinzaine d'heures avant l'adoption. Il ne sera pas
adopté avant le 15 décembre. Il y aurait lieu au moins de
prévoir un minimum de discussion.
M. Rocheleau: Mais, il y a quand même une chose, c'est
qu'il est déposé trente jours avant son adoption par le conseil.
A ce moment, tous les membres du conseil ont le contenu du budget
déposé par le comité exécutif. Ils ont la
possibilité de l'étudier en comité. Par la suite, ils ont
la possibilité de faire les amendements nécessaires s'il y a lieu
de faire des amendements.
Ils ont quand même une période de temps très
suffisante pour en faire l'étude.
M. Desjardins (J.-Aimé): M. le Président, je dois
également noter que le budget déposé par le comité
exécutif le 15 novembre est un document public, ce qui laisse à
la population un mois pour faire valoir son point de vue et ses
réactions avant tous les membres du conseil. Je pense que cet aspect est
très valable, parce qu'il permet justement aux contribuables d'avoir une
réaction sur les membres du conseil, s'ils ne sont pas d'accord sur les
prévisions budgétaires qui sont déposées. Ils ont,
en fait, un mois, pour le faire.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que le public est
informé, mais c'est un peu comme si le gouvernement nous donnait une
prévision de son budget six mois d'avance, nous informait de son budget,
en nous donnant seulement trois heures pour en discuter, en en limitant le
temps. J'en suis sur le temps proprement affecté à la discussion
du budget lui-même, dans le sens d'avoir la préoccupation qu'il y
ait au moins un nombre d'heures déterminé, un minimum de temps
déterminé pour la discussion proprement dite du budget.
M. Rocheleau: M. le Président, j'aimerais peut-être
faire une allusion. Une fois que le comité exécutif dépose
le budget au conseil, à ce moment, il y a des assemblées de
comité où tous les membres du conseil, l'exécutif et les
chefs de service étudient chacun des postes au budget.
Nous avons probablement deux semaines ou même parfois, trois
semaines, à trois ou quatre soirs par semaine, où tous les
articles du budget sont passés à la loupe. Par la suite, le
conseil l'approuve avant la période du 15 décembre.
M. Goldbloom: Cela est votre tradition, mais ce n'est pas une
obligation formelle dans la loi.
Une Voix: C'est cela.
M. Goldbloom: II y a un autre problème. C'est que l'on
doit attendre vers la fin de l'année financière avant de pouvoir
préparer le budget de l'exercice suivant.
Donc, c'est une contrainte, quant à la période de temps
que l'on peut accorder aux gens pour en discuter. Cela revient à dire
qu'il faudra trouver un moyen, si c'est désirable de le faire, je ne me
prononce pas là-dessus, j'identifie simplement le pro-
blème, il faudrait trouver un moyen semblable à celui que
nous avons au niveau du gouvernement provincial pour permettre à
l'administration de continuer, tout en attendant l'adoption définitive
du budget. Cela a sûrement des implications pour le fonctionnement des
municipalités qu'il nous faudra scruter à la loupe, avant de nous
prononcer là-dessus.
M. Bédard (Chicoutimi): ... qu'un pouvoir temporaire.
M. Desjardins (J.-Aimé): M. le Président, on doit
se référer à l'article 7 qui dit que le comité
exécutif doit présenter le budget au plus tard le 15 novembre, ce
qui veut dire que le conseil a effectivement un mois entre le 15 novembre et le
15 décembre pour étudier le budget.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas une question de jour,
je vous l'ai dit tout à l'heure, à moins que je me sois mal
exprimé. C'est sur la question qu'il soit prévu un minimum
d'heures de discussion sur le budget, autant avant son acceptation dans les
délais prescrits par l'article, à savoir le 15 décembre,
que peut-être un certain minimum d'heures de discussions lorsqu'il n'est
pas adopté et avant de procéder à l'adoption
automatique.
M. Desjardins (J.-Aimé): En fait, actuellement c'est la
prérogative du conseil de décider le nombre d'heures et non du
comité exécutif quand le budget a été
déposé par ce dernier.
M. Rocheleau: On peut mentionner, M. le ministre, aussi, que deux
membres du conseil peuvent convoquer une assemblée quand bon leur semble
pour discuter des sujets qu'ils veulent discuter. Alors, c'est automatique.
C'est un privilège de tous les membres du conseil de commander une
assemblée durant cette période de temps pour
spécifiquement étudier le budget.
M. Goldbloom: Avec un avis de 48 heures, je pense.
M. Rocheleau: Un avis de 24 heures. M. Goldbloom: 24
heures seulement.
Le Président (M. Cornellier): Alors, nous continuons. Au
paragraphe 14?
M. Beaudry: "Sauf les cas d'urgence, le comité doit
demander des soumissions dans tous les cas où la dépense à
encourir excède $5,000 à moins d'en être dispensé
par le conseil à la suite d'une recommandation du gérant et d'un
rapport du comité exécutif, sauf qu'en ce cas de dispense le
comité ne peut consentir le contrat sans l'autorisation du conseil.
Cependant, le conseil peut par règlement permettre au comité
d'autoriser sans soumissions des dépenses n'excédant pas
$10,000".
M. Goldbloom: M. le Président, il y a une augmentation de
$1,000 à $5,000 dans le premier cas et c'est une concordance en quelque
sorte avec l'article précédent. On ajoute la permission au
conseil d'autoriser le comité exécutif à procéder
sans soumissions jusqu'à un maximum de $10,000. Je vais consulter mes
conseillers juridiques. Est-ce que cela se retrouve dans la loi
générale?
M. Rocheleau: M. le Président, en somme, j'aimerais
apporter ici une précision. On avait demandé effectivement
jusqu'à concurrence de $5,000. Je ne veux pas revenir au problème
de l'inflation ou quoi que ce soit, mais on voulait effectivement, s'il y avait
lieu, que le conseil puisse par règlement augmenter ce montant
jusqu'à concurrence de $10,000 sans être obligé soit de
revenir à la commission ou de demander un amendement à nouveau.
On laisse au conseil d'autoriser l'exécutif à le faire.
M. Bédard (Chicoutimi): ... M. Drapeau pour organiser ses
Olympiques. Je comprends que vous ne voulez pas organiser des Jeux olympiques.
Pas de soumissions.
Le Président (M. Cornellier): Paragraphe 15.
M. Beaudry: "Dans les cas d'urgence, le comité, à
la requête écrite du gérant, a le droit de faire toutes
dépenses qu'il juge nécessaire; le comité doit alors faire
un rapport motivé au conseil à la première
assemblée qui suit".
Paragraphe 16. "Tous les contrats doivent être signés au
nom de la ville par le président du comité et par le greffier. Le
président du comité peut cependant autoriser,
généralement ou spécialement, par écrit, un autre
membre du comité à signer les contrats à sa place".
Paragraphe 17. "Le comité peut, sans le consentement du conseil,
faire exécuter des travaux en régie dont le coût
n'excède pas $10,000; cependant, le conseil peut autoriser le
comité à faire exécuter en régie des travaux
déterminés de toute nature et dont le coût excède
$10,000".
Paragraphe 18. "Le comité doit veiller à ce que la loi,
les règlements, les résolutions et les contrats de la ville
soient fidèlement observés".
Paragraphe 19. "Le comité veille à la préparation
des plans et devis et à la demande de soumissions".
Paragraphe 20. "Le comité autorise le paiement de toutes les
sommes dues par la ville en observant les formalités, restrictions et
conditions prescrites par la présente loi".
Paragraphe 21. "Toute communication entre le conseil et les services se
fait par l'entremise du comité; dans ses rapports avec celui-ci, le
conseil doit toujours agir par résolution. Les membres du conseil ne
doivent s'adresser qu'au gérant pour tout renseignement concernant les
services.
Paragraphe 22. "Toute communication entre le comité et les
services, se fait par l'entremise du gérant; cependant, le comité
a le droit, en tout
temps, de faire venir devant lui tout chef de service pour obtenir les
renseignements qu'il désire."
A l'article 23, il y a une modification: "Le greffier, le
trésorier et les chefs de service et leurs adjoints, sauf le
gérant et son adjoint, sont nommés par le conseil sur rapport du
comité. Ce rapport ne peut être amendé par le conseil. Il
ne peut être rejeté qu'à la majorité de tous les
membres du conseil. Sur rapport du comité exécutif, le conseil
peut, par le vote de cinq de ses membres, suspendre ces officiers, diminuer
leur traitement ou les destituer. "Ces officiers peuvent, dans les huit jours
du délai de reconsidération de la décision, interjeter
appel d'une telle décision à la Commission municipale du
Québec, qui décide en dernier ressort, après
enquête."
L'autre paragraphe est modifié, et la lecture se retrouve aux
modifications: "Le conseil nomme aussi, sur rapport du comité, les
autres officiers ou employés permanents."
Dernier paragraphe: "Les employés temporaires ou
surnuméraires sont nommés par le comité."
Article 24: "Les chefs de service, sauf prescription contraire de la
présente loi, répondent de l'administration de leurs services
respectifs en premier lieu au gérant et, en dernier ressort, au
comité. A la demande du comité, ils doivent lui faire parvenir
les rapports écrits ainsi que leur avis écrit sur toute question
touchant leurs services."
M. Goldbloom: D'accord!
Le Président (M. Cornellier): L'article 17 est
adopté avec certaines modifications. Article 18.
M. Beaudry: "Le deuxième alinéa de l'article 385 de
la Loi des cités et villes est remplacé pour la ville par le
suivant: "Le comité exécutif a le droit de suspendre la
délivrance de tout permis non conforme à un projet d'amendement
à des règlements ou à un projet de règlement de
zonage ou de construction il y a une modification même si
l'avis de motion n'a pas été déposé au conseil, et
ce, pour la période comprise entre la date de la résolution du
comité exécutif suspendant la délivrance du permis et la
date de la décision du conseil sur ce nouveau règlement, cette
période ne devant en aucun cas excéder cent vingt jours."
M. Goldbloom: M. le Président, il est recommandé
par nos conseillers juridiques que l'article proposé ne remplace que le
deuxième alinéa de l'article 385 de la Loi des cités et
villes. Or, il faudrait refaire les premières lignes de l'article,
lesquelles se lisent comme suit: "L'article 385 de la Loi des cités et
villes est modifié pour la ville en remplaçant le deuxième
alinéa par le suivant." C'est une question de formulation. Je m'excuse.
Je n'avais pas capté ce que vous aviez ajouté à la
lecture.
Je suis obligé, non pas par orgueil, parce que je ne suis pas
avocat, mais suivant les conseils de mes avocats, d'insister sur la formulation
dont je viens de faire lecture.
M. Beaudry: Si je ne perds que des causes comme celle-là,
M. le ministre, cela ne me fait rien de les perdre.
Le Président (M. Cornellier): Article 18,
adopté?
M. Beaudry: Article 19: "Un organisme, désigné sous
le nom de "Office du personnel" et composé du gérant, du
directeur du personnel de la ville et du chef du service
intéressé dans le cas soumis, a pour fonction de recommander au
comité exécutif l'engagement, la promotion, la permutation, la
diminution de grade, la suspension et la destitution des employés de la
ville, y compris les estimateurs, à l'exception toutefois du
gérant, des chefs de service et de leurs adjoints."
Le Président (M. Cornellier): Article 19,
adopté.
M. Beaudry: L'article 20 est abrogé.
Le Président (M. Cornellier): Article 20,
abrogé.
M. Beaudry: C'est ce qu'on a dit, qu'il était
abrogé?
Le Président (M. Cornellier): Dans votre papillon, vous
dites: Aucun changement.
M. Beaudry: Oui, je sais, mais je pense qu'on s'est entendu,
tantôt, pour l'abroger.
Le Président (M. Cornellier): Article 20,
abrogé.
M. Beaudry: Article 21: "Le trésorier ne fait aucun
paiement à même les revenus ou les fonds de la ville autrement que
sur l'ordre du comité exécutif, lequel lui est communiqué
par le greffier; la production, par le trésorier, de cet ordre
dûment acquitté est une preuve prima facie que le montant y
mentionné a été payé."
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Cornellier): Article 21,
adopté.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Cornellier): Un instant!
M. Goldbloom: ... oui, c'est vrai.
Le Président (M. Cornellier): Bon! Article 22.
M. Beaudry: "L'article 108 de la Loi des cités
et villes est remplacé pour la ville par le suivant: Le conseil
nomme le gérant et détermine son traitement, ainsi que les
conditions et les modalités de son engagement par le vote favorable de
cinq conseillers présents. Il est interdit à un ancien membre du
conseil d'exercer la fonction de gérant, si ce n'est après
l'expiration de deux années qui suivent la fin de son mandat. Le
gérant doit avoir son domicile dans la ville lors de sa nomination ou
l'y établir dans les six mois de cette nomination. Il doit consacrer
tout son temps à l'exercice de ses fonctions et il lui est interdit de
louer ses services ou de travailler pour qui que ce soit d'autre que la ville.
Seul le conseil a le droit de suspendre le gérant, de diminuer son
traitement ou de le destituer par un vote de cinq de ses membres. Le
gérant peut, dans les huit jours, interjeter appel d'une telle
décision à la Commission municipale du Québec qui
décide en dernier ressort après enquête. Sur la
recommandation du gérant, le conseil peut lui nommer un adjoint. Dans
les cas d'absence ou d'incapacité du gérant, l'adjoint a les
mêmes attributions et les mêmes devoirs. Les dispositions du
présent article s'appliquent également à l'adjoint."
M. Goldbloom: Un point qui ne manque pas d'importance. Il
faudrait lire au début de l'article: "L'article 108 de ladite loi est
remplacé pour la ville par la suivante..." Le texte que vous avez
proposé, Me Beaudry, remplacerait l'article 108 de la Loi des
cités et villes, mais de façon générale. C'est une
nuance, mais c'est quand même important. C'est pour la ville de Hull que
cette modification est faite.
M. Beaudry: D'accord.
M. Goldbloom: Et je crois que nous avons laissé glisser la
même erreur de formulation dans l'article précédent. Donc,
j'attire votre attention, M. le Président les conseillers
juridiques vérifieront tout cela, y compris l'ordre des articles
mais c'est quand même important que le journal des Débats soit
précis là-dessus. Donc, pour les articles 21 et 22, il faudra
lire au début: L'article untel de ladite loi est remplacé pour la
ville par le suivant et le texte.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant l'article 23, nous
serions prêts à dispenser de la lecture en ce qui nous regarde,
sauf demander peut-être certaines explications à propos du
papillon qui nous est présenté.
M. Beaudry: Dispenser de la lecture... C'est à l'article
23?
M. Bédard (Chicoutimi): L'article 23. M. Beaudry:
L'article 23: La seule...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce que vous demandez. Les
motivations du papillon que vous avez présenté.
M. Beaudry: Le papillon est simplement pour l'article 23,
à la page 13, en haut, au paragraphe u). On demande que le texte soit
modifié pour se lire: "Ouvrir en présence d'au moins un membre du
comité exécutif et des soumissionnaires le cas
échéant..." parce qu'il n'y a pas toujours des
soumissionnaires "... les soumissions reçues pour les travaux et
recommander l'acceptation de celle qu'il estime la meilleure."
Avant cela, l'article prévoyait devant les membres, en
présence des membres du comité exécutif, et ils ne sont
pas toujours disponibles tous les trois. C'est pourquoi on demande cette
modification.
M. Goldbloom: Nous sommes d'accord. Il y a lieu de revenir dans
ce cas, comme dans les autres au début, pour que cela se lise:
"L'article 109 de ladite loi est remplacé pour la ville par le
suivant..." et le texte.
Le Président (M. Cornellier): Article 23. Adopté
avec modifications. Article 24.
M. Beaudry: "L'article 426..." et c'est dans les
modifications "...de la Loi des cités et villes est
modifié pour la ville par l'insertion, après le paragraphe 1 d),
du suivant: 1 e) Pour obliger toute personne, société ou
corporation voulant faire le déménagement d'un immeuble par une
rue située dans les limites de son territoire à obtenir un permis
préalable et à soumettre l'octroi de celui-ci au
dépôt de toute somme estimée juste et équitable pour
faire face aux dommages à être possiblement subis aux rues et aux
objets de la ville. La ville peut retenir à même ce
dépôt le montant des dommages ainsi subis et ne remettre que le
résidu au déposant, s'il y a lieu, ou exiger un supplément
selon le cas."
M. Goldbloom: Pouvoir qui existe déjà dans la
charte, si je comprends bien, tel quel et qui a été
accordé à la ville de Jonquière dont l'honorable
député de Chicoutimi a entendu parler en 1974.
M. Bédard (Chicoutimi): En décembre 1974.
Le Président (M. Cornellier): Article 24 modifié.
Adopté. Article 25.
M. Beaudry: "L'article 429 de ladite loi est modifié pour
la ville il faudrait lire la Loi des cités et villes par
l'insertion, après le paragraphe 1, du suivant: 1 a) Concernant
l'ouverture des entrées charretières, en prescrire le nombre et
la largeur et en prohiber l'ouverture sur certains boulevards ou places
publiques."
Le Président (M. Cornellier): Article 25, adopté.
Article 26.
M. Beaudry: Alors aux modifications apportées, l'article
668 de la Loi des cités et villes est modifié pour la ville en
ajoutant, à la fin dudit article le paragraphe suivant: "La
signification d'une
sommation pour contravention à un règlement relatif
à la circulation et au stationnement est légalement faite en
l'adressant par la poste à l'adresse donnée au Bureau des
véhicules automobiles par le propriétaire du véhicule avec
lequel la contravention a été commise."
Le Président (M. Cornellier): Article 26, adopté.
Article 27.
M. Beaudry: "L'article 689 de la Loi des cités et villes
est remplacé pour la ville par les suivants: Tout mandat
d'emprisonnement émis par la cour Municipale, après condamnation,
peut être exécuté dans tout district judiciaire de la
province par le shérif, par un huissier du district dans lequel se
trouve la personne qui doit être arrêtée ou par un constable
ou agent de la paix." "689 a) Tout emprisonnement imposé par la cour
Municipale ou un juge municipal en vertu de la présente loi, d'une autre
loi ou d'un règlement, a lieu dans la prison commune du district
où le mandat d'emprisonnement est exécuté."
M. Goldbloom: M. le Président, nous avons accordé
ce pouvoir à la ville de Sherbrooke, il n'y a pas très longtemps.
Nous n'y avons pas d'objection, ni le ministère de la Justice.
J'aimerais, cependant, revenir pour une seconde à l'article
précédent, pour demander exactement ce que l'on change par cet
article.
Si je comprends bien, ce qui disparaît, c'est l'obligation
d'envoyer des sommations par courrier recommandé. Est-ce le seul
changement?
M. Beaudry: C'est le seul changement. M. Goldbloom: Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Cornellier): Article 27, adopté.
Article 28.
M. Beaudry: "La ville peut faire des règlements pour
décréter que, dans le cas de contravention aux règlements
relatifs à la circulation et à la sécurité
publique, tout agent de police ou constable ou, dans le cas de contravention
aux règlements relatifs au stationnement, toute personne dont les
services sont retenus par la ville à cette fin peut remplir, sur les
lieux mêmes de l'infraction, un billet d'assignation qui en indique la
nature, remettre au conducteur du véhicule ou déposer dans un
endroit apparent de ce véhicule une copie de ce billet et en apporter
l'original au département de la police de la corporation. "Les
dispositions du premier alinéa n'empêchent pas la personne
autorisée, si elle le juge à propos, de porter une plainte et de
faire émettre une sommation suivant la loi, sans délivrer ce
billet d'assignation."
Je vous réfère maintenant au papillon: "Toute personne
à qui un avis ou billet de contravention, un billet d'assignation ou une
sommation a été envoyé ou signifié pour une
infraction relative à la circulation peut se libérer de toute
peine se rap- portant à cette infraction en payant, à titre
d'amende et de frais, à l'endroit et dans le délai prescrit par
le comité exécutif, la somme fixée par le conseil et
indiquée sur le document qui lui est remis. Ce paiement n'est toutefois
libératoire que pour une première infraction dans une
période de douze mois, sauf dans les cas relatifs au stationnement.
"Après ce paiement, le contrevenant doit être
considéré comme ayant été trouvé coupable de
l'infraction. "Si la somme indiquée sur un billet de contravention n'est
pas payée dans le délai stipulé, la ville peut envoyer par
la poste à l'adresse donnée par le contrevenant lors de la
commission de l'infraction, ou à l'adresse donnée par lui au
Bureau des véhicules automobiles, un avis préliminaire de
poursuite, qui lui permet de se libérer par le paiement, dans le
délai imparti, du montant de l'amende et d'une somme pour les frais de
deux dollars ou d'un autre montant que le conseil peut déterminer. "Pour
l'émission d'un bref de sommation pour une contravention à la
circulation, le dépôt d'une plainte n'est pas requis et le bref
peut être émis sur l'information transmise de la manière
déterminée par l'avocat en chef et approuvée par le
comité exécutif. "Si le contrevenant qui a reçu un billet
d'assignation ou une sommation ne se prévaut pas des dispositions de
paiement libératoire, les procédures sont continuées et il
doit comparaître à la cour, à la date indiquée.
S'il ne le fait pas, il peut être condamné par le juge ou
par le greffier pour l'infraction décrite au billet d'assignation ou
à la sommation, sans qu'il soit nécessaire de faire preuve de
l'infraction, de la signature de l'agent ou de sa nomination. "Au cas de
récidive, le paiement d'un billet d'assignation ou d'une sommation
portant le même nom de contrevenant et le même numéro
d'immatriculation du véhicule fait preuve prima facie de la condamnation
antérieure de l'inculpé, sans qu'il soit nécessaire d'en
établir l'identité. "Le contrevenant poursuivi par voie de
sommation ne peut, en aucun cas, invoquer qu'il n'a pas reçu un billet
de contravention ou un avis préliminaire de poursuite". Le dernier
paragraphe est abrogé.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a certaines explications que
je voudrais demander. A l'article 28, aux paragraphes 2 et 3, vous dites, entre
autres: "Toute personne en possession de cet avis peut éviter qu'une
plainte soit faite contre elle". Oui, je comprends qu'il y a le papillon, mais
c'est la même chose.
M. Beaudry: Non, ce n'est pas tout à fait la même
chose. Le troisième paragraphe, dans le papillon, dit que celui qui a un
avis ou un billet de contravention peut aller payer à un endroit qui est
désigné par le comité exécutif. Actuellement, ce
qui se produit, c'est que les personnes qui sont accusées d'une
contravention quelconque peu-
vent payer le montant de l'infraction dans une banque ou dans une caisse
populaire. C'est ce pouvoir qui nous a été accordé en 1972
par un bill privé. Dans le temps, c'était un pouvoir semblable
d'ailleurs qui avait été accordé à la ville de
Montréal et nous sommes arrivés après la ville de
Montréal, au bon moment; on a ramassé les pouvoirs en
question.
D'ailleurs toute la procédure, actuellement, en cour Municipale
de Hull, se fait de cette façon depuis déjà...
M. Bédard (Chicoutimi): Celui qui reçoit un avis,
est-ce qu'il n'a pas la chance de pouvoir éviter certains points de
démérite par rapport...
M. Beaudry: Absolument. Il peut aller devant la cour Municipale.
Il peut contester. S'il a un billet ou un billet de circulation à cause
de vitesse ou autrement, il peut aller devant la cour Municipale et contester.
Mais, s'il veut payer son billet sans se présenter devant la cour, il
peut aller à une banque, il peut payer le montant qui est inscrit sur le
billet. Cela ne lui enlève absolument aucun droit devant la cour
Municipale pour contester l'infraction qu'on lui reproche.
M. Caron: Cela fait gagner du temps.
M. Beaudry: Cela fait gagner du temps. Les gens l'ont
demandé. Déjà, en fait, nous demandions aux personnes qui
étaient accusées ou inculpées d'une infraction quelconque
de se présenter au bureau du greffier de la cour pour payer cette
amende. Mais, dans plusieurs cas, il y a eu des représentations qui ont
été faites au conseil demandant qu'il y ait plus d'endroits qui
soient mis à la disposition de la population pour payer les amendes.
C'est pourquoi le comité exécutif a jugé à propos
de demander aux banques et aux caisses populaires de recevoir ces amendes.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais le deuxième paragraphe
stipule que les dispositions du premier alinéa n'empêchent pas la
personne autorisée, si elle le juge à propos, de porter plainte
ou de faire émettre une sommation suivant la loi sans délivrer ce
billet d'assignation. En fait, elle a un choix. Elle peut délivrer un
billet ou ne pas...
M. Beaudry: La cour, le greffier de la cour...
M. Bédard (Chicoutimi): Voici le sens de la question que
je veux poser, rattachée à ce paragraphe et l'autre: Est-ce que
vous ne croyez pas que cela va un peu à l'encontre de l'esprit de la
nouvelle loi sur les points de démérite, qui est d'exiger qu'on
identifie la personne et non pas qu'on s'en tienne seulement au numéro
de plaque d'immatriculation.
M. Beaudry: Mais le choix là-dedans est laissé
à l'accusé. Si l'accusé juge à propos de ne pas
contester l'offense qu'on lui reproche...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce qui arrive, en fait, ce sont
des plaintes qui représentent tellement peu au point de vue de l'amende
que souvent vous en avez l'expérience, Me Beaudry les
personnes ne se présentent simplement pas.
M. Beaudry: Oui, mais je pense qu'avec la publicité qu'on
fait sur la question des points de démérite, si celui qui fait de
la vitesse juge à propos d'aller payer, c'est parce qu'il sait qu'il va
perdre des points de démérite, un plaidoyer de culpabilité
est considéré comme une offense. S'il ne veut pas se
présenter devant la cour pour contester l'offense qu'on lui reproche, on
est très mal placé de courir après et le supplier de venir
contester notre affaire. S'il veut venir, d'accord, mais s'il ne veut pas
venir, on ne peut pas le forcer. Il a le choix, c'est lui qui prend la
décision de se présenter et de contester.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous procédez par les
plaques d'immatriculation seulement, ceci impose le fardeau au
propriétaire d'aller prouver que ce n'était pas lui qui
était à la conduite de son véhicule, alors que, si on
procède à l'arrestation ou à l'identification de la
personne qui conduit, alors, ce fardeau n'est pas imposé tout de suite
au propriétaire. C'est dans ce sens qu'est l'esprit de la nouvelle loi
concernant les points de démérite et c'est dans ce sens que je
crois que ces deux paragraphes vont un peu à l'encontre de l'esprit de
la nouvelle loi.
M. Beaudry: Quoique, d'un autre côté, la pratique
courante actuellement est que, lorsqu'on a le radar et qu'on arrête une
personne pour vitesse, elle est effectivement arrêtée, on lui
indique et on l'invite à prendre connaissance de la vitesse qui est
enregistrée sur le radar s'il veut le faire. Une fois qu'il en a pris
connaissance ou s'il a refusé, il est informé qu'il va y avoir
une offense portée contre lui.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans votre article, vous laissez
un choix à la personne autorisée de porter plainte ou de ne pas
porter plainte, d'arrêter ou de ne pas faire l'identification
immédiate sur place c'est dans ce sens. Parce que vous devez être
sûrement au courant que, dans la nouvelle loi concernant le code de la
route et les points de démérite, un article ayant cette teneur a
été enlevé. Je me rappelle avoir discuté de cette
loi, cela a été enlevé l'an dernier.
M. Beaudry: Peut-être que, dans le cas de la ville de Hull,
il y a eu moins d'abus que dans les autres municipalités, je ne sais
pourquoi on nous l'a laissée. Si le code de la route a modifié la
loi pour dire: Nonobstant toute autre stipulation à ce contraire dans
des lois spéciales ou autrement, je pense bien que notre article devient
inopérant et on ne pourra pas s'en servir. Mais, pour l'instant, c'est
la reproduction de l'article qui existait dans l'ancienne loi spéciale
qui nous a été accordée en 1972.
M. Goldbloom: M. le Président, en ce qui
concerne cet article, je crois comprendre que les pouvoirs
demandés existent déjà dans la charte de la ville, en
bonne mesure. D'un autre côté, nous trouvons à l'examen de
ce qui est proposé qu'il y a des divergences avec la loi
générale qui sont assez importantes. Je crois comprendre que la
ville voudra diviser en deux l'étude du projet de loi, voudra remettre
à un peu plus tard l'étude de certains articles.
Est-ce que je comprends bien cela?
M. Beaudry: C'est exact, M. le ministre.
M. Goldbloom: Je me demande si ce n'est pas un cas où il
serait bon de laisser cet article en suspens et de revenir à la
discussion quand nous reviendrons ici autour de la table. Il y a des points qui
sont un peu compliqués là-dedans et j'aimerais pouvoir consulter
davantage avant de me prononcer là-dessus. Notre attitude au
départ, en lisant l'article, était d'accepter les premier,
deuxième, troisième et neuvième alinéas et d'en
refuser les autres. Après discussions entre les conseillers juridiques
de la ville et ceux du ministère, la ville ayant fait valoir que tels
alinéas existent déjà dans la charte c'est la
pratique dans la ville nous étions disposés à les
accepter. Mais puisque c'est le sujet d'un peu de controverse, je me demande si
ce n'est pas une solution élégante puisque nous aurons une autre
occasion d'en discuter plutôt que d'essayer de voir clair
là-dedans, sans l'examiner un peu plus.
M. Beaudry: Ça va. On peut le suspendre et on le
ramènera à l'étude.
Le Président (M. Cornellier): L'article 28 est suspendu.
Article 29.
M. Beaudry: L'article 474 de la Loi des cités et villes
est modifié pour la ville par le remplacement du paragraphe
quatrième, par le suivant: "La ville peut faire des règlements
pour aider à la construction, aux réparations, à
l'entretien de tous chemins conduisant à la ville et des ponts sous la
direction du gouvernement fédéral ou provincial ou de la
corporation d'une autre municipalité."
M. Goldbloom: Cet article reproduit ce qui existe
déjà comme pouvoir de rachat. Un petit point. Nous avons
parlé, à plusieurs reprises de la nécessité de
faire allusion aux articles de la Loi des cités et villes qui sont
modifiés. C'est une question de style. Il est recommandé que,
dans chaque cas et je le dis pour le journal des Débats on
écrive ladite loi, au lieu d'écrire chaque fois la Loi des
cités et villes, mais c'est une nuance.
Je pense qu'on peut adopter l'article 29, M. le Président. En ce
faisant, j'aimerais intervenir avant de permettre à Me Beaudry de
continuer la lecture des articles suivants.
C'est pour la raison que les articles 30 à 52 inclusivement
représentent un ensemble d'articles portant sur certaines
procédures. Si je comprends bien, ce sont des articles qui remontent
assez loin dans l'histoire, jusqu'à 1893, et que c'est comme cela que la
ville agit depuis un bon moment.
Il y a cependant certaines divergences avec la loi
générale et je pense qu'il serait plus facile, pour
l'intelligence des articles et pour la prise d'une décision, que je
souligne les différences que nous avons constatées et nous
pourrons voir plus clairement quelle est l'opportunité de conserver ces
différences.
L'article 31 prévoit que la vente d'immeubles pour défaut
de paiement de taxes... Il concerne la vente, le deuxième jeudi de mai,
des immeubles endettés pour taxes municipales et taxes scolaires.
La Loi des cités et villes ne prévoit pas la vente des
immeubles pour défaut de paiement des taxes scolaires, ni la date fixe
pour la vente de ces immeubles. Premier point.
Deuxième point. L'article 43. Le retrait peut être
exercé dans les deux ans de la vente. La Loi des cités et villes
fixe ce délai à un an.
Troisième point. Les surplus réalisés, une fois les
taxes et les frais payés, sont versés dans la caisse de la ville
pour être ultérieurement remis aux propriétaires, sur
demande seulement.
La Loi des cités et villes prévoit, à l'article
559, que le produit de la vente est transmis au protonotaire de la cour
Supérieure, lequel en fait la distribution selon la loi.
Enfin, à l'article 49, le délai de prescription pour
l'action en annulation d'une vente d'immeubles, ou pour en invoquer
l'inégalité, est de six mois, alors qu'il est de douze mois dans
la Loi des cités et villes, et cela à l'article 556.
Voilà l'analyse que nous avons faite de ces 23 articles.
J'aimerais peut-être que Me Beaudry ou le maire Rocheleau s'expriment sur
ces points-là pour nous indiquer dans quelle mesure il est essentiel
pour la ville de Hull d'avoir cette série d'articles à
elle-même.
M. Beaudry: M. le ministre, en plus des points que vous avez
soulevés, je pense qu'à l'article 31 également, dans notre
loi, le greffier a une obligation de vendre. On dit bien: Le greffier doit
vendre ou faire vendre chaque année.
Dans la loi générale, c'est un pouvoir qui est
accordé au conseil. Mais il n'y a pas d'obligation de la part du conseil
et nous croyons que c'est un avantage considérable que notre loi nous
accorde, en imposant une obligation.
Cela ne laisse absolument aucune possibilité à qui que ce
soit d'exercer des pressions sur les membres du conseil en leur disant: Cette
année, ne faites pas de vente et nous allons vous arranger cela; j'ai
voté pour vous, enfin toute la politique qui peut entrer en ligne de
compte.
Dans notre loi, le greffier a une obligation à une date fixe et
c'est réglé. C'est un premier point.
Il y a également un deuxième point que j'aimerais
souligner. C'est que, dans notre loi, il y a un taux d'intérêt
annuel prévu de 10%. Or, si quelqu'un veut faire le retrait de sa
propriété qui a été vendue, cela lui coûte
10%, annuellement,
alors que dans la Loi des cités et villes il y a un
intérêt un "flat interest", comme on le dit en anglais
de 10%, globalement. S'il veut faire le retrait en dedans de trois mois,
cela lui coûte quand même 10%, alors que, chez nous, il peut faire
le retrait avec un montant d'intérêt inférieur, s'il le
fait à l'intérieur de l'année.
Il y a également le fait, comme vous l'avez souligné, que
notre retrait se reporte sur une période de deux ans, au lieu d'un an.
Dans ce sens, je pense que cela donne une chance, à ceux qui ont
peut-être moins les moyens ou à ceux qui ont des
difficultés financières sérieuses, d'avoir un délai
additionnel pour pouvoir reprendre leur propriété alors
qu'autrement, après la période d'un an, ils n'ont plus cet
exercice qui leur est permis.
Je pense, M. le ministre, que ce sont les avantages que la loi nous
accorde. Pour ces raisons, les membres du conseil de la ville de Hull
préféreraient que ces articles restent tels quels et que la
coutume qui a déjà été établie, depuis
nombre d'années, se continue chez nous. Cependant, si la commission
parlementaire en venait à la conclusion que les articles devraient
être laissés dans la charte, nous aimerions que les dates soient
reportées d'un mois. On remplacerait mai par juin, avril par mai
à cause d'informations qui nous sont transmises par la commission
scolaire. Cela lui serait plus facile si on reportait toutes les dates d'un
mois.
Ce sont les remarques que j'avais à faire valoir.
M. Goldbloom: Me Beaudry, puis-je vous inviter à nous
parler du protonotaire?
M. Lesage: Je peux en parler, M. le ministre. M. le
Président, dans notre loi, il est prévu que le registraire doit
également aviser la personne qui est en train de perdre sa
propriété et ses créanciers hypothécaires,
c'est-à-dire les personnes qui ont enregistré des
privilèges sur cette propriété alors que, dans la loi
générale, je pense que le registraire doit aviser après la
vente.
M. Goldbloom: II y a aussi la dernière question, celle du
délai de prescription. Vous proposez six mois; la loi
générale dit: Une année.
M. Beaudry: Là-dessus, je pense bien que nous n'aurions
pas d'objection à ce que la prescription, au point de vue pratique, soit
la même que dans la loi générale.
M. Goldbloom: J'aimerais souligner, M. le Président, que
nous avons quand même modifié la Loi des cités et villes
pour prévoir un avis avant.
Pour ma part, je n'ai pas d'objection, en général,
à la série d'articles. Je n'ai pas d'objection à reporter
d'un mois les dates, tel que proposé par la ville. Je
préférerais cependant que, dans les deux cas où un
délai est précisé, le délai soit celui de la loi
générale.
J'aimerais savoir quelle complication cela pourrait produire pour la
ville. Il y a le délai pour l'exercice du droit de retrait. Vous
proposez deux années; la loi générale dit: Un an.
Dans l'autre cas, le délai de prescription, vous demandez six
mois; la loi dit: Un an. Est-ce que...
M. Beaudry: En principe, nous n'avons pas d'objection à ce
que ces deux délais soient conformes à la loi
générale.
M. Goldbloom: Je pense que ce serait plus logique, M. le
Président.
M. Beaudry: Nous n'avons pas d'objection.
M. Goldbloom: Quand nous arriverons aux articles 43 et 49, il y
aura lieu de modifier les délais en question.
Le Président (M. Cornellier): M. Saint-Arnaud.
M. Saint-Arnaud: M. le Président, veut-on dire que la
période de 24 mois que les personnes avaient pour faire le retrait vont
en venir à 12 mois?
M. Goldbloom: C'est ce que prévoit la loi
générale. C'est pour cela que j'aimerais savoir quelle est
l'expérience de la ville et ce que cela ferait comme complication dans
l'administration...
M. Saint-Arnaud: Disons que je ne suis pas tellement favorable
à cela parce qu'au moment où j'étais trésorier de
la ville, j'ai eu à rencontrer plusieurs personnes; c'étaient
vraiment des cas pathétiques, des petites gens qui perdaient leur
maison. J'ai établi avec ces personnes des budgets pour leur permettre
de racheter leur propriété. Une année, je pense que, dans
ces cas, ce n'est pas suffisant. Pour ces raisons, cela devrait demeurer
à deux ans.
M. Goldbloom: Quant à la question du délai de
prescription, cela joue en sens inverse, n'est-ce pas?
M. Saint-Arnaud: Oui, c'est d'accord.
M. Goldbloom: Je pourrais me laisser convaincre pour...
M. Beaudry: II y aurait peut-être une complication
également, M. le ministre, sur la question des deux ans. Les
propriétés qui ont été vendues l'an dernier et
l'année d'avant, si on ramène le délai du retrait à
un an, il faudrait être très spécifique dans la loi, dire
que cela s'applique pour les propriétés qui seront vendues dans
l'avenir, parce que ces gens, au moment où cela a été
vendu,
étaient quand même régis par l'ancienne loi. Je ne
sais pas si...
M. Goldbloom: Je vous avoue qu'en ce qui concerne l'exercice du
droit de retrait, je n'ai pas de raison d'être sévère
à l'endroit de la population. M. Saint-Arnaud a souligné un point
qui mérite notre attention pour la loi générale aussi, je
pense.
M. Beaudry: Est-ce que nous devons comprendre qu'il s'agit tout
simplement de reporter le délai d'un mois dans le cas de la prescription
et que le délai de retrait demeure celui de deux ans qui est
prévu à notre loi?
M. Goldbloom: Six mois dans le cas du délai de
prescription.
M. Beaudry: Pas six mois, douze mois. La Loi des cités et
villes dit douze mois. Nous, on dit six mois.
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Beaudry: Alors, cela va devenir douze mois.
M. Goldbloom: C'est cela. M. Beaudry: D'accord.
M. Godlbloom: M. le Président, je n'ai pas d'idée
préconçue là-dessus. Si c'est le désir des membres
de la commission de passer un par un les articles, je suis tout à fait
disposé à le faire. Pour ma part, j'ai eu l'avantage
d'étudier les articles avec mes conseillers juridiques. Je serais
disposé à les adopter en bloc jusqu'à 52 inclusivement
avec les modifications dont nous avons parlé. Je ne veux pas bousculer
la commission.
M. Bédard (Chicoutimi): Nous avons eu l'occasion aussi de
regarder ces articles. Maintenant, il y aurait l'article 48 où on se
pose une question. L'article 48 stipule qu'aucun employé de la ville, de
la commission scolaire ou des syndics, soit directement, soit indirectement, ne
peut mettre d'enchère sur ces immeubles, ni en devenir l'adjudicataire.
On ne mentionne pas le conseiller ou le membre du conseil... qu'il ne pourrait
pas se porter adjudicataire; je pense bien que cela s'impose.
M. Rocheleau: M. le Président, actuellement, ce que nous
faisons, c'est que nous mandatons notre évaluateur qui, lui,
représente la ville lors de la vente de propriétés.
M. Bédard (Chicoutimi): Pardon?
M. Rocheleau: Dans le cas présent, le conseil municipal
mandate l'évaluateur municipal, notre évaluateur à
l'hôtel de ville, qui assiste à la vente des
propriétés. C'est lui qui, occasionnellement...
M. Bédard (Chicoutimi): Non, je m'excuse, ce n'est pas le
point que je soulève. L'article tel que rédigé
n'empêche pas un membre du conseil de ville de se porter adjudicataire.
Je pense bien que...
M. Beaudry: On n'a aucune prévision dans ce sens dans
notre loi. Il n'y a rien dans la loi qui n'empêchait cela.
M. Bédard (Chicoutimi): En tout cas, personnellement, je
trouverais que cela serait bon de l'ajouter parce que cela crée une
situation quand même un peu spéciale que de voir un membre du
conseil de ville pouvoir se porter adjudicataire dans des circonstances
semblables.
M. Rocheleau: Je n'ai pas d'objection. Dans le contexte actuel,
on n'a pas un conseil comme cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, prévenons pour les
prochains conseils.
M. Roy: II faudrait que...
M. Rocheleau: Je n'ai pas d'objection à ajouter "membre du
conseil".
M. Bédard (Chicoutimi): Aucun membre du conseil de ville,
c'est-à-dire aucun commissaire, aucun...
M. Rocheleau: II faudrait ajouter commissaire aussi.
M. Bédard (Chicoutimi): Aucun employé de la ville.
Il ne peut pas, il est employé de la ville et il est syndiqué.
L'autre remarque, c'est plutôt une explication que je voudrais.
Lorsque vous mentionnez, à l'article 47, les droits seigneuriaux
et rentes qui leur sont substituées, est-ce que ce n'est pas disparu,
depuis 1965?
M. Beaudry: On ne s'en sert pas beaucoup. L'article a
été reproduit comme tel.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, mais c'est disparu depuis
1965.
M. Roy: C'est un article qui est complètement superflu
à mon avis.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est-à-dire, pas tout
l'article...
M. Roy: Non.
M. Bédard (Chicoutimi): ... mais les droits seigneuriaux
et rentes qui leur sont substituées.
M. Goldbloom: Si on trouvait qu'il y avait une complication
quelconque que nous n'avions pas prévue, à cause d'un fait
historique, je pense qu'on est mieux de garder le texte proposé. Cela ne
ferait pas mal.
M. le Président, je souligne qu'en adoptant les
articles de 30 à 52 inclusivement, c'est avec les modifications
indiquées aux papillons, pour les articles 31, 32, 33, 35 et 36, et avec
la modification à l'article 49, pour remplacer "six mois" par "douze
mois", et à l'article 48, nous venons d'adopter une modification
aussi.
Le Président (M. Cornellier): Les articles 30 à 52
sont adoptés avec certaines modifications. Article 53.
M. Beaudry: II est abrogé. L'article 54 est
également abrogé.
L'article 55 se lirait comme suit: "Le conseil doit prévoir, dans
le budget qu'il adopte à chaque année, un fonds de
réserve, pourrait peut-être utiliser un fonds de crédit de
pas moins de 2% sur les revenus prévus au budget de l'année
précédente, fonds qui doit servir exclusivement à faire
face aux dépenses imprévues".
M. Goldbloom: M. le Président, c'est une demande qui fait
exception non seulement à la loi générale, mais à
ce qui semble être la pratique dans de nombreuses villes importantes de
la province. Nous avons examiné un peu ce que font les autres villes, et
nous avons trouvé que, généralement, c'est une question de
1.5% ou 2%, mais pas d'un minimum de cet ordre, parce qu'après tout, il
y a un principe d'administration qui limite la liberté d'action des
membres d'un conseil municipal dans l'affectation de l'argent qui est entre
leurs mains, et si l'on crée une réserve assez importante, on
crée un fonds dont l'utilisation est à la discrétion des
membres du conseil. Comprenez que je ne vise personne en disant cela. Je parle
de façon générale. Il y a des distinctions à faire
entre la réserve proposée par la ville. Je parle de plusieurs
sujets en même temps, parce qu'ils sont interreliés. La demande de
pouvoir constituer un fonds de réserve pour prévoir les
excédents de coûts de déneigement, par exemple. Je pense
qu'il y a un peu de clarté ou d'éclaircissement à obtenir
sur les demandes de la ville dans ce domaine de la constitution de
réserves. J'aurai peut-être d'autres commentaires à faire,
selon les explications que vous voudrez bien donner.
M. Beaudry: Je demanderais à M. Saint-Arnaud de bien
vouloir donner ces explications.
M. Saint-Arnaud: M. le Président, je pense que, si on veut
parler tout d'abord de maximum par rapport à minimum je me base
sur l'expérience que j'ai eue avec le conseil de Hull depuis une dizaine
d'années c'est qu'on a tendance plutôt à vouloir
réduire, utiliser le minimum, parce que c'est un endroit où on
peut couper sans couper les services d'une façon directe.
Donc, si on met le maximum, il est bien sûr qu'ils vont dire que
c'est un maximum. Donc, on ne prévoit rien et, au lieu d'augmenter la
taxe de $1 ou de $1.50, on va pouvoir l'augmenter seulement de $1.25.
Chez nous, on a l'habitude de placer à ce poste qu'on appelle, en
théorie, le fonds de réserve mais qu'on appelle, en pratique, le
poste im- prévu, on place à ce poste, par exemple, des
dépenses qui ne sont pas prévues ou qu'on ne peut pas
prévoir comme des hivers qui sortent de l'ordinaire. Si à un
certain moment, on n'a pas suffisamment d'argent au budget au poste
enlèvement de la neige, il faut aller puiser à même le
poste imprévu pour renflouer le poste neige.
On est obligé de procéder de cette façon à
cause du fait qu'à l'article 57 de la charte, on a une clause, une
restriction qui dit que le conseil municipal ne peut pas adopter, sous aucune
condition, une résolution autorisant une dépense à moins
que le trésorier de la ville ait émis un certificat attestant
qu'il y a des fonds disponibles au crédit de l'appropriation duquel les
fonds seront pris.
Donc, s'il n'y a plus de fonds au poste neige, il faut absolument que le
conseil autorise un virement de fonds pour voter des crédits
additionnels au poste neige. Si on n'avait pas d'argent au poste
imprévu, cela veut dire que le conseil serait obligé de voter une
taxe additionnelle au milieu de l'année, faire une facturation
additionnelle, ce qui entraînerait des frais et cela entraînerait
des dépenses additionnelles.
La pratique courante dans les villes est que lorsque toutes les
conventions collectives sont négociées au début de
l'année, il n'y a pas de problèmes à prévoir les
augmentations de salaire. Mais il faut quand même trouver une place
à l'intérieur du budget pour y placer les fonds
nécessaires pour pourvoir aux augmentations de salaire que nous allons
accorder à nos employés.
Or, au début de l'année, bien des fois, on ne sait pas si
on va accorder 5%, 6%, 10% ou 15% ou 20% d'augmentation. Donc, c'est à
cet endroit, selon les tendances, qu'on place les montants d'argent disponibles
pour faire face aux augmentations de salaire.
J'ai discuté de cette question avec des officiers municipaux des
autres villes et, par exemple, on va se servir d'un poste comme le service de
la dette obligataire ou toutes sortes d'autres postes à
l'intérieur du budget pour camoufler ces crédits.
Nous, à Hull, pensons que ce n'est pas une bonne pratique et on a
un poste qui s'appelle, en théorie, un fonds de réserve; en
pratique, c'est notre poste imprévu et c'est à cet endroit qu'on
place les montants d'argent nécessaires.
On parle d'un minimum de 2%. Je pense que cela devrait être
maintenu à un minimum de 2% et non pas à un maximum de 2%.
M. Goldbloom: Dans le cas de Montréal, c'est un
pourcentage fixe de 1 1/2% et nous sommes obligés de constater que dans
le cas de la cité de Hull, les montants aux deux derniers budgets ont
été très considérables et ont atteint 7.7% il y a
deux ans et 9.5%...
M. Saint-Arnaud: A cause justement des conventions collectives
qu'on avait à négocier à ce moment avec les policiers,
avec les pompiers, avec les collets bleus, avec les collets blancs et le
personnel de cadre. C'était une grosse année au point de vue de
négociation collective et c'est
pour cette raison que le montant était élevé au
poste imprévu.
Si on regarde nos états financiers à la fin de
l'année, il ne reste plus rien au poste imprévu parce que ces
montants ont été virés à divers postes du
budget.
J'aimerais peut-être ajouter une chose. Plusieurs villes, à
l'intérieur de chacun des postes budgétaires, vont avoir un poste
imprévu ou un poste de fonds de réserve ou un poste divers.
Chez nous, le conseil a aboli cette pratique parce qu'on ne donne pas
à un service, par exemple, un montant de $25,000 comme divers qui est
à la disposition du chef de service pour dépenser comme bon lui
semble, toujours avec la bénédiction du comité
exécutif.
Le conseil préfère, si un chef de service a un nouveau
projet qu'il désire voir élaborer au cours de l'année,
qu'il présente sa demande au comité exécutif. Si le
comité exécutif l'accepte, ce dernier fait une recommandation au
conseil de prendre les sommes d'argent à même le poste
imprévu et de virer cela au département concerné.
M. Goldbloom: Mais je voulais vous poser la question que j'ai
posée, de façon générale, au tout début de
l'après-midi: En quoi est-ce que la ville de Hull est différente
de toutes les autres villes et pourquoi est-ce qu'elle a besoin d'un pouvoir
spécial, dans sa charte, pour son administration financière?
M. Saint-Arnaud: C'est à cause, M. le Président, M.
le ministre, de l'article 57 de notre charte, qui est l'ancien article 392, qui
dit: "Nulle résolution du comité exécutif, autorisant la
dépense de quelque somme d'argent, ne peut être adoptée ou
n'a d'effet tant qu'un certificat du trésorier n'a pas été
produit établissant qu'il y a des fonds disponibles à la
disposition de la ville pour l'activité parce qu'on a un papillon
là et les fins pour lesquelles cette dépense est
proposée, conformément aux dispositions de la présente
loi."
Ce qui revient à dire que si le comité exécutif
autorise une dépense, parce qu'il y a des sanctions, si on va un peu
plus loin, à l'intention d'un membre du conseil ou d'un membre du
comité exécutif qui voterait pour une dépense sans qu'il y
ait un certificat du trésorier; il y a des sanctions. On pourra revenir
à ça un peu plus tard. Mais il reste que c'est à cause de
cet article-là, pour ne pas paralyser, chaque fois qu'il manque de fonds
dans un poste d'un service, qu'on doit avoir recours au poste
"imprévus".
Maintenant, si on regarde la tendance des années passées,
je pense bien qu'il n'y a pas eu d'exagération. Même,
d'après mon expérience, comme je le disais tantôt, le
conseil, quand il fait face à un budget où il y a une
augmentation de taxes, a tendance à essayer de réduire, de
diminuer ce poste imprévu.
M. Goldbloom: Maintenant, M. Saint-Arnaud, n'est-il pas la
pratique de votre ville, comme c'est celle d'autres villes, de prévoir
un certain coussin à chaque poste budgétaire, surtout en ce qui
concerne des dépenses dont la nature, mais non le montant, peut
être connue?
M. Saint-Arnaud: Les coussins à prévoir sont tous
prévus au poste "imprévus" ou au fonds de réserve, si vous
voulez, et c'est suite à une autorisation du conseil municipal, au cours
de l'année, de virer ces fonds-là au service approprié;
dans chacun des services comme tel, non, en général, il n'y en
n'a pas. J'essaie de me souvenir d'un cas où il pourrait y avoir eu une
exception et je ne m'en souviens pas.
M. Rocheleau: Pour ajouter, M. le Président, la coutume
voulait, il y a de cela à peu près cinq ans, comme le mentionnait
le gérant adjoint, qu'à chacun des postes du budget, on laisse un
poste "divers" ou "imprévus", chose que le conseil a
éliminée en totalité pour placer justement à son
article "imprévus", comme l'expliquait, je le répète, le
gérant adjoint. Il faut absolument, si un nouveau projet nous arrive
durant l'année qui a une valeur et qui mérite d'être pris
en considération, que ce soit étudié par le comité
exécutif et, par la suite, soumis au conseil pour approbation.
A ce moment-là, cela nous permet quand même de faire un
choix plus judicieux d'imprévus, disons, dans nos projections de
l'année courante. Cela élimine aussi un paquet de petits coussins
que les chefs de service se plaçaient occasionnellement dans leur
budget, à l'insu, souvent, des membres du conseil et qu'on a voulu
éliminer en totalité parce qu'on avait quand même à
équilibrer nos budgets et nous devions nous creuser les méninges
pour venir à bout d'équilibrer un budget tout en respectant les
augmentations assez rationnelles au niveau de taxes.
M. Goldbloom: M. le maire, je constate cependant que vous
demandez un coussin particulier qui est assez important, je l'appellerais
même un oreiller, en ce qui concerne le déneigement.
M. Rocheleau: Disons que le gérant adjoint a pris
tantôt comme tel le déneigement, il est arrivé une
période d'hiver...
M. Saint-Arnaud: II aurait pu parler des augmentations de
salaire. Je ne voulais pas dire que c'est là que nous cachions nos
montants d'argent pour les augmentations de salaire.
M. Rocheleau: II y a quand même la question de fait, M. le
Président, que, quand il y a des négociations au cours de
l'année, c'est qu'on place un certain pourcentage que l'on pense
régler à l'article "imprévus". Alors, ceux qui sont quand
même un peu curieux ne savent pas au juste le montant que nous pouvons y
placer et nous mélangeons tout ça ensemble, en somme, et
ça nous laisse quand même respirer plus à l'aise.
M. Bédard (Montmorency): Du côté des
augmentations de salaire, vous avez déjà, en plus,
un certain pourcentage de prévu à chacun des postes du
budget?
M. Rocheleau: Non.
M. Bédard (Montmorency): Nous allons vous donner un
certificat de... Je ne sais pas comment vous pouvez faire pour prévoir,
dans chacun des départements, vous pouvez avoir un montant d'argent,
pour le département de police, en surtemps, mais ce montant-là,
n'est pas nécessairement global à un poste du budget du
surtemps?
Ce montant n'est pas nécessairement global à un article du
budget surtemps, mais si vos conventions... Oui, je dis: Pas
nécessairement. Il peut y en avoir de prévu à cet article,
mais si vous avez une convention collective qui vient durant l'année, si
vous avez différentes attractions spéciales qui peuvent avoir
lieu durant l'année, il n'y a pas un budget de police qui va
s'équilibrer à 100 cents dans la piastre à la fin de
l'année. Mon expérience municipale depuis cinq ans me le dit. On
a parlé de la neige tantôt, on va vous parler de la voirie. A
l'heure actuelle, vous devez avoir de vieux quartiers, comme d'autres villes,
vous pouvez vous ramasser avec des bris d'aqueduc. Il n'y a pas un surintendant
qui va prévoir les bris d'aqueduc qu'il va y avoir dans sa municipale au
cours d'une période d'un an. Chacun des services... sans avoir un
article imprévu, vous pouvez être certain qu'à chacun des
articles de son service il y a de petits imprévus.
M. Rocheleau: On prend l'article...
M. Saint-Arnaud: II reste quand même qu'au point de vue
pratique... il faut regarder la pratique. La théorie c'est bien beau,
mais la pratique...Il reste qu'on prévoit un poste, par exemple au
service de police: projection pour augmentation de salaire. On sait je
vais donner des chiffres qu'on a un objectif de 15% et on pense que ceja
va se régler autour de cela. Au budget, on dit: On n'est pas pour
prévoir 15% comme tel, parce que les gars vont nous demander 20% et ils
vont peut-être régler à 17%, ce qui va nous coûter 2%
de plus. D'un autre côté, si on dit: On va mettre moins, on va
mettre 10% et on va négocier; eux, vont demander 20% et on va
régler à 15%. On va mettre 10% dans le budget, les gars vont
dire: Ils n'ont pas prévu grand-chose. Les négociations s'en
viennent dans dix mois. Les gars vont travailler avec un moral bas pendant les
six ou sept mois.
M. Bédard (Montmorency): Attendez un peu. On va continuer
le raisonnement. Si vous dites qu'ils vont être convaincus je
parle comme administrateur municipal qu'on a prévu seulement 10%,
comment peuvent-ils savoir ce pourcentage de 10%, lorsque vous avez
prévu 17%? Ils ne peuvent pas le savoir. Premièrement, cela ne
fonctionne pas. Deuxièmement, vous êtes dans le département
de police, je vais vous donner un autre exemple que vous n'êtes pas
capable de prévoir. Vous savez que le gros problème, c'est que
les po- liciers sont malades assez souvent. Je ne sais pas si les vôtres
sont moins malades que les nôtres, mais les nôtres sont malades
assez souvent. Dans la région de Québec, c'est comme cela.
M. Saint-Arnaud: Nos gars font bien cela.
M. Bédard (Montmorency): Avec les équipes que l'on
possède aujourd'hui, il n'y a pas un directeur de département de
police qui est capable de prévoir les jours de maladie que ces gars vont
nous imputer et les coûts de remplacement que cela va nous coûter
parce qu'ils vont être malades plus souvent que prévu. Il n'y a
pas un article d'un budget de ville... j'administre seulement un budget de
$3,500,000, pour les autres gros budgets, les problèmes sont encore plus
grands que les miens. Il n'y en a pas un qui va venir me faire croire que sur
$100,000 il est capable d'administrer le budget à $5,000 près ce
n'est pas vrai. Il y a d'autres cachettes que vous connaissez, que je connais
moi-même. On les fait. Il ne faut pas dire: Nous n'acceptons pas
l'article imprévu et nous voulons procéder de cette façon.
Vous avez des imprévus et il y a d'autres articles cachettes. Vous
n'avez pas une ville spéciale.
M. Saint-Arnaud: C'est surtout à cause de dispositions du
certificat du trésorier qui nous forcent à avoir un poste
imprévu. Si vous nous dites que c'est un maximum, les augmentations de
salaire, il va falloir en placer un certain montant à chacun des
services et on va être obligé, pour utiliser le mot, d'en
camoufler dans d'autres articles du budget. Le service de la dette...
M. Bédard (Montmorency): Non. Vous ne pouvez pas
camoufler. D'abord, dans le service de la dette si vous prévoyez... Le
service de la dette, c'est la chose la plus facile à calculer parce que
c'est tel numéro de règlement avec la partie de capital à
rembourser, la partie d'intérêt à rembourser. Donc, si moi,
comme citoyen de Hull, j'avais un service de la dette de $635,353 à la
fin de l'année après la vérification, et que vous aviez de
prévu au budget $750,000, je vais me poser des questions. Je vais dire:
Comment a-t-il été préparé ce budget? C'est
l'article au budget, et vous le savez, je ne vous l'apprends pas, le plus
facile à préparer. Il n'y a pas d'imprévision au service
de la dette, aucune.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, la
présente discussion ne manque pas d'intérêt, mais je me
demande si au niveau de la commission on en est à étudier la
bonne ou la mauvaise administration.
M. Bédard (Montmorency): C'est sur 2%, M. le
député, que je discute.
M. Desjardins (J.-Aimé): M. le Président, il y a un
point, un élément...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous êtes à
discuter
des trucs budgétaires qu'emploie, évidemment, chacune des
municipalités.
M. Desjardins (J.-Aimé): II y a un élément
important que j'aimerais souligner. En vertu de notre charte, nous sommes
gérés par le système administratif conseil-comité
exécutif, tandis que les autres villes, à l'exception de
quelques-unes, n'ont pas le comité exécutif. En vertu d'un
article qu'on a lu tout à l'heure, il était dit que l'argent mis
à la disposition du comité exécutif par le conseil,
lorsqu'il vote le budget, est dépensé par le comité
exécutif.
Ce qui veut dire que si vous maintenez un maximum de 2% plutôt
qu'un minimum, vous allez donner des pouvoirs additionnels au comité
exécutif dans le sens que tous les imprévus qui vont être
affectés aux différents services pourront être
dépensés par le comité exécutif sans aller au
conseil. Présentement, le montant imprévu de 2% au minimum, plus,
en pratique, les augmentations de salaire que nous prévoyons, ces
montants, pour être dépensés, il faut que le comité
exécutif aille au conseil. C'est le conseil qui autorise les
dépenses, à même les imprévus, pour les
augmentations de salaires ou pour des imprévus comme une cassure
d'aqueduc ou quelque chose de semblable.
Ce que je dis, c'est qu'en maintenant l'article actuel de la ville de
Hull qui existe dans la charte depuis de nombreuses années le
contrôle du conseil est plus grand. Mais, si on le modifie, on va donner
au comité exécutif des pouvoirs additionnels dans le sens que le
conseil, quand il vote le budget, le vote par service et le montant
d'imprévus est ensuite à la disposition du conseil au cours de
l'année. C'est-à-dire que le comité exécutif, pour
faire une dépense vraiment imprévue, doit retourner au conseil.
Dans ce sens, je crois que le conseil a un plus grand contrôle. C'est
différent avec les villes qui n'ont pas de comité
exécutif.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais quand même
comprendre un peu mieux. Il me semble que, dans la mesure que le poste
"Imprévus" est grand, la certitude, la véracité, la
précision des autres postes budgétaires est diminuée. Je
comprends le désir de la ville d'avoir sa marge de manoeuvre, je
comprends cet aspect facilement. Mais il me semble que, s'il n'y a pas de
limite quelque part, l'on pourrait se trouver dans une tendance qui pourrait
être contagieuse où l'on mettrait 10%, 15%, 20% du budget au poste
"Imprévus". Ce serait une façon bien souple d'administrer. On
aurait un coussin très impressionnant et on serait toujours en mesure de
fournir un certificat du trésorier que l'argent était disponible.
Mais il me semble que l'on doit serrer la marge de manoeuvre des divers
services un peu plus que cela. C'est ce que nous sommes obligés de vivre
au gouvernement. Nous avons l'enveloppe qui est déposée dans le
cahier des crédits et nous sommes obligés de vivre avec ça
et de fournir un certificat au Conseil du trésor chaque fois que nous
demandons l'autorisation de dépenser. Il arrive, il est vrai, que l'on
présente des budgets supplé- mentaires, mais ce n'est pas le
ministère lui-même qui décide qu'on va présenter un
budget supplémentaire; c'est le ministre des Finances, le Conseil du
trésor, le conseil des ministres. Alors, je pense que je peux comprendre
que l'on ait besoin de ce poste, je peux comprendre que le style administratif
de la ville de Hull est tel que l'existence d'un coussin de cette nature fasse
partie intégrante et nécessaire de ce style d'administration.
Mais je me demande si l'on peut quand même donner en quelque sorte
un chèque en blanc à ce poste avec un minimum de 2%; le maximum
est 100%? Alors, où est-ce qu'on situe le maximum?
M. Rocheleau: M. le Président, si vous me permettez,
disons que notre charte actuelle prévoit un minimum de 2%; on pourrait
accepter de fixer un maximum de 5% et je pense qu'à l'intérieur
de ce montant on pourrait facilement cadrer notre budget.
M. Bédard (Chicoutimi): Votre fonds de réserve
représente quel pourcentage à l'heure actuelle?
M. Rocheleau: En somme, le fonds de réserve actuel est de
2%, au minimum, et on pourrait aller à un plafond de 5%. Notre budget
actuel est de $17 millions, $18 millions.
M. Bédard (Chicoutimi): Jusqu'à maintenant, est-ce
que vous avez toujours joué dans le pourcentage qui se situe entre 2% et
5%?
M. Rocheleau: Cela a excédé, certaines
années, où on a eu des conventions collectives que nous n'avions
pas encore négociées. A ce moment-là, il a fallu
prévoir plus. On mettait à notre disposition, alors les
augmentations de salaire qu'on pouvait prévoir.
M. Bédard (Chicoutimi): Je trouve votre suggestion
valable, celle de procéder autrement. Plutôt que de mettre un "pas
moins de", utilisons plutôt la formule "pas plus de". Que ce soit 4% ou
5%.
M. Goldbloom: Moi, j'opterais pour 4%, personnellement. M. le
maire, si cela ne semble pas vous menotter? Je trouve que 5%...
M. Rocheleau: 4%, M. le ministre, je considère quand
même que cela nous limite. S'il n'y avait pas d'objection... Si
antérieurement on avait prouvé une mauvaise administration
à Hull, à cause de cet article-là... On peut facilement le
dissimuler à d'autres endroits. Pour des façons purement
comptables et opérationnelles, on a toujours
préféré fonctionner de cette façon-là, pour
donner plus de latitude au conseil de décider de projets très
spécifiques dans l'année, plutôt que de laisser au
comité exécutif le fait de choisir lui-même, à
l'intérieur des différents budgets des chefs de service.
Cela donne quand même une responsabilité accrue aux membres
du conseil, au conseil en gé-
néral, de choisir des projets particuliers au cours de
l'année, à l'intérieur de l'article "Imprévus". Je
pense que, dans ce contexte-ci, c'est peut-être un pouvoir que l'on
enlève au conseil en général et que l'on attribue à
l'exécutif.
Remarquez une chose. On pourrait très bien défendre votre
thèse, parce qu'on fait partie de l'exécutif. Mais je tente de
m'asseoir du côté des membres du conseil qui ont a décider
quelque chose également. Je pense qu'on leur enlève certaines
prérogatives.
M. Goldbloom: C'est que je vois Montréal à 1.5%. Je
trouve que 5%, c'est...
M. Rocheleau: Mais si on avait le budget de Montréal, M.
le ministre, je n'aurais pas objection à 1.5%.
M. Bédard (Chicoutimi): Tout est en pourcentage?
M. Saint-Arnaud: II reste M. le Président, que, dans ma
courte carrière comme administrateur municipal, je n'ai pas encore vu un
élu du peuple qui ait voulu imposer des taxes quand ce n'était
pas nécessaire. Donc, l'abus de se donner un gros poste
"Imprévus" sans que ce soit nécessaire, je pense que le risque
d'abus de ce côté-là est très minime.
M. Goldbloom: C'est bien difficile de décider, surtout
quand on parle d'un point de pourcentage. Je suis porté, parce que,
justement, je dois prévoir ce que d'autres municipalités vont
demander.
Il me semble que c'est bien clair que nous n'avons pas invoqué
une mauvaise administration à la cité de Hull. Au contraire, je
pense que nous avons reconnu qu'il y a eu une administration qui s'est
défendue et se défend assez bien.
M. Goldbloom: Mais, si j'étais pris à accorder
à n'importe quelle municipalité un pourcentage de 5%, j'aurais
moins de confiance à l'endroit d'autres municipalités. Puisque,
généralement, vous avez été à 2% et ce n'est
que pendant les périodes de négociation collective que vous avez
prévu des montants beaucoup plus élevés... Je ne cache pas
mon inquiétude personnelle de voir des montants considérables
prévus dans un budget au poste "Imprévus". Quand on s'en va en
négociation collective, cela peut créer des difficultés
pour celui qui négocie du côté patronal.
Je serais porté à vous proposer 4%. Voyons comment cela
peut se présenter au cours de la prochaine année, d'autant plus
que je voudrais soumettre la question à la Commission de refonte des
lois municipales qui voudra sûrement se prononcer là-dessus. Le
même problème doit exister dans d'autres municipalités. Si
vous avez l'exigence du certificat du trésorier, si c'est une bonne
chose pour la ville de Hull, cela devrait être une bonne chose pour
d'autres municipalités.
M. Rocheleau: M. le Président, nous nous soumettons aux
4%.
M. Goldbloom: II y a un point. C'est une technicité. C'est
que l'expression "fonds de réserve" a des implications qui semblent
inquiéter nos conseillers juridiques qui préfèrent le mot
"crédit".
M. Beaudry: D'accord.
M. Goldbloom: J'aimerais suggérer que le texte se lise
comme suit: "Le conseil doit prévoir, dans le budget qu'il adopte
à chaque année, un crédit d'au plus quatre pour cent sur
le revenu brut de l'année précédente pour faire face aux
dépenses imprévues."
M. Rocheleau: D'accord.
Le Président (M. Cornellier): L'article 55, tel
qu'amendé, adopté? Adopté. Article 56?
M. Beaudry: L'article 56 fait l'objet d'un papillon. "Le
comité exécutif ne peut pas dépenser au-delà du
montant total du budget annuel adopté par le conseil, sauf s'il est
modifié par ce dernier; mais il peut, en tout temps, modifier l'emploi
des sommes allouées à l'intérieur de chaque fonction et
établir une politique à cet effet."
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Article 56 modifié,
adopté.
M. Beaudry: On a déjà lu le premier paragraphe de
l'article 57, M. le Président. Je pense bien qu'on me dispensera de
relire ce paragraphe.
Le Président (M. Cornellier): Oui.
M. Beaudry: A la page 23: "Aucun contrat ni arrangement
quelconque ne lie la ville à moins qu'il n'ait été
approuvé par le comité exécutif et par le conseil
municipal ou par l'un ou l'autre, suivant le cas." "La ville n'est pas
responsable du prix ou de la valeur des travaux faits, matériaux
fournis, marchandises ou effets vendus de quelque sorte que ce soit, ni
d'honoraires pour services professionnels, salaires, gages ou autre
rémunération sans l'autorisation spéciale du comité
exécutif, ni à moins, dans chaque cas, qu'un certificat du
trésorier ne soit produit, établissant qu'il y a des fonds
disponibles et affectés aux fins spéciales pour lesquelles le
paiement est demandé; et aucun droit d'action n'existe contre la ville,
à moins que les formalités ci-dessus n'aient été
strictement observées, bien que la ville puisse avoir
bénéficié de tel contrat, arrangement, travaux faits,
matériaux fournis et autres services rendus."
Le Président (M. Cornellier): Article 57 modifié,
adopté. Article 58?
M. Roy: A l'article 57, il y avait un petit papillon. Le mot
"service"...
M. Beaudry: C'est cela. On l'a lu tantôt dans le premier
paragraphe.
Le Président (M. Cornellier): Dans le premier paragraphe,
à la septième ligne.
M. Beaudry: On a changé "le service" pour
"l'activité". Article 58. "Tout membre du conseil et du comité
exécutif qui approuve la dépense d'une somme d'argent
au-delà des montants ainsi affectés et des sommes à la
disposition du comité exécutif ou de tout comité, en vertu
des articles précédents, est par le fait même déchu
de son droit de siéger comme membre du conseil et ne peut être
réélu à la charge de maire ou d'échevin pendant une
période de deux ans, à partir de ce moment." Les deux derniers
paragraphes sont abrogés.
Le Président (M. Cornellier): L'article 58, adopté.
Article 59?
M. Beaudry: "Le conseil peut suspendre et révoquer tous
permis accordés en vertu d'une des dispositions de la présente
loi pour cause de violation de quelque règlement en vertu duquel le
permis est émis de la part de la personne ou de la corporation qui a
obtenu ce permis."
M. Goldbloom: M. le Président, nous trouvons que c'est un
peu exorbitant comme pouvoir. L'article 398 de la Loi des cités et
villes prévoit qu'il peut être imposé une amende ou une
peine d'emprisonnement pour infraction aux règlements municipaux. Il
nous semble préférable que la loi générale
s'applique à la ville de Hull, même si je reconnais que la charte
comprend déjà ce pouvoir.
M. Beaudry: Je n'ai pas d'objection. M. Goldbloom: On
abroge l'article.
Le Président (M. Cornellier): L'article 59 serait
abrogé.
M. Bédard (Chicoutimi): Avec votre permission, M. le
Président, je veux une explication sur l'article 59.
Le Président (M. Cornellier): II est abrogé
pour...
M. Bédard (Chicoutimi): L'article 59 au complet.
M. Beaudry: L'article 59 au complet est abrogé.
M. Bédard (Chicoutimi): Au complet. Au premier paragraphe,
vous pouvez suspendre pour n'importe quelle violation de...
M. Goldbloom: M. le Président, une vérification,
s'il vous plaît, dans le papillon, il est indiqué que les deux
derniers alinéas de l'article 58 sont abrogés. C'est bien le
cas?
M. Beaudry: Oui.
M. Goldbloom: D'accord. Je voulais en être certain.
Le Président (M. Cornellier): Article 59, abrogé.
Article 60?
M. Beaudry: "Tout avis spécial qui doit être
donné en vertu de la présente loi à quelques personnes
peut être signifié à sa résidence ou à sa
place d'affaires dans la ville; si la personne n'a ni résidence ni place
d'affaires dans la ville, l'avis peut lui être signifié par la
poste, par lettre enregistrée, adressée à l'endroit
qu'elle habite; les personnes qui n'ont pas leur résidence ou place
d'affaires dans la ville et qui n'ont pas transmis leur adresse au greffier
n'ont pas droit à cet avis."
M. Goldbloom: M. le Président, les articles 365 à
367 de la Loi des cités et villes prévoient les procédures
dans ce cas. J'aimerais savoir quelle est la différence et quelle est
l'importance pour la ville d'avoir ces pouvoirs à elle.
M. Lesage: M. le Président, vous nous avez accordé
tantôt notre procédure de vente pour taxes. Donc, les avis qui
seront donnés en vertu de ces pouvoirs doivent être
prévus.
M. Goldbloom: Alors, c'est par concordance avec...
M. Lesage: C'est ça.
M. Goldbloom: ... avec les autres articles.
M. Lesage: Exact!
M. Goldbloom: D'accord!
Le Président (M. Cornellier): L'article 60, adopté.
Article 61, abrogé.
M. Beaudry: L'article 62 est abrogé également.
L'article 63 est abrogé. L'article 64 est abrogé; les articles
65, 66 et 67 abrogés.
Le Président (M. Cornellier): Les articles 65, 66 et
67.
Les articles 61 à 67 inclusivement sont abrogés.
M. Beaudry: A l'article 68, il y a un papillon: Le greffier et
l'assistant-greffier de la cour Municipale ont les mêmes pouvoirs qu'un
juge de paix et peuvent procéder à l'assermentation et recevoir
des plaidoyers de non-culpabilité.
M. Goldbloom: M. le Président, un détail: On a
parlé de greffier-adjoint auparavant. Donc...
M. Beaudry: Je n'ai pas d'objection. M. Goldbloom: Non, de
notre côté...
M. Beaudry: Ce n'est pas le même greffier. M. Lesage: Ce
n'est pas le même poste.
M. Goldbloom: Non, on comprend cela. Vous précisez que
c'est de la cour Municipale. C'est une question de terminologie. On recommande
que l'on parle de greffier adjoint plutôt que d'assistant-greffier.
Maintenant, si l'on me dit que, dans la loi en question, c'est-à-dire
là où l'on parle de la cour Municipale, on parle
spécifiquement d'assistant-greffier, je ne veux pas apporter de la
confusion au nom de la bonne terminologie que je respecte.
M. Beaudry: Si on change de terminologie dans ce cas-ci, cela va
peut-être créer des difficultés en d'autres endroits. Je ne
peux pas déterminer immédiatement à quel endroit,
mais...
M. Goldbloom: Pour sécurité en attendant des
vérifications possibles, on va laisser assistant-greffier.
M. Beaudry: Merci!
Le Président (M. Cornellier): Article 68, adopté.
Article 69?
M. Beaudry: En l'absence du juge municipal, le greffier peut
ajourner la cour à tout jour juridique ultérieur.
M. Goldbloom: II est entendu que l'on fait allusion au greffier
de la cour, toujours.
M. Beaudry: Oui.
M. Goldbloom: D'accord!
Le Président (M. Cornellier): Article 69, adopté.
Article 70?
M. Beaudry: Abrogé.
Le Président (M. Cornellier): Abrogé. Article 71,
abrogé.
M. Beaudry: Abrogé.
Le Président (M. Cornellier): Article 72?
M. Beaudry: Article 72: Le conseil, dans le cas de plusieurs
infractions à une même disposition d'un des règlements
mentionnés au deuxième alinéa, commises par une même
personne dans une période de douze mois, peut imposer une amende
n'excèdent pas les limites ci-après indiquées: a) pour une
deuxième infraction, au moins $100 et au plus $500; b) pour toute
infraction subséquente, au moins $500 et au plus $1,000.
Les règlements visés sont ceux qui se rapportent au
zonage, à la construction, aux permis de construction et au code du
logement.
Ces derniers termes "code du logement" font l'objet du papillon qui est
produit.
Le Président (M. Cornellier): Article 72.
Adopté.
M. Beaudry: Article 73...
Le Président (M. Cornellier): Un instant, Me Beaudry.
M. Goldbloom: S'il vous plaît, Me Beaudry. L'allusion
à votre papillon au "code du logement", qu'est-ce que c'est
exactement?
M. Beaudry: En somme, j'aimerais expliquer... Peut-être,
ici à Québec, ne connaissez-vous pas le code du logement de Hull.
On a tenté, à trois reprises, de le faire adopter et, à
chaque fois, il y avait sept ou huit personnes qui se présentaient pour
s'y opposer.
Cela fait partie un peu de la réglementation au niveau de la
construction, au niveau de maintien du logement, au niveau de l'hygiène,
au niveau de la propreté et de l'environnement, etc.
Alors, nous l'incluons à même cet article.
M. Goldbloom: Oui. Le problème n'est pas là, mais
plutôt dans l'utilisation de l'expression. Est-ce une expression qui
dénote un document légal?
M. Beaudry: Un règlement municipal adopté...
M. Goldbloom: ... qui s'appelle code du logement.
M. Beaudry: ... qui s'appelle code du logement. Un peu la
même définition que peut avoir règlement de construction ou
règlement de zonage.
M. Goldbloom: II serait peut-être préférable,
nonobstant l'existence de ce règlement qui s'appelle code du logement,
de simplifier l'allusion et de dire au logement, plutôt que de faire
allusion à un document précis.
M. Beaudry: Mais, à ce moment, cela ne pourrait-il pas
devenir un sujet contesté si on n'applique pas la terminologie exacte du
règlement, étant donné qu'il porte le nom de code du
logement?
M. Goldbloom: Je ne crois pas parce que vous dites ici: "Les
règlements visés... " et il s'agit d'un règlement
" ... sont ceux qui se rapportent au zonage, à la construction,
aux permis de construction et au logement. Alors, cela comprendrait ce
règlement et tout autre règlement que vous pourriez adopter dans
ce domaine.
M. Rocheleau: D'accord.
Le Président (M. Cornellier): Et au logement. L'article 72
tel qu'amendé est adopté. Les articles 73 et 74 sont
abrogés.
M. Roy: Les articles 73 et 74 sont abrogés.
M. Goldbloom: II semble... Je ne veux pas couper la parole
à Me Beaudry s'il a quelque chose à ajouter.
M. Beaudry: Je veux simplement dire qu'en ce qui concerne
l'article 75, je demande qu'il soit suspendu jusqu'à la fin des autres
articles faisant l'objet de la refonte de la charte de la ville.
M. Goldbloom: Nous sommes rendus à 18 heures. Il
était entendu que nous ajournions nos travaux à 18 heures vu que
la ville est disposée à revenir à un autre moment pour
terminer l'étude de ce projet de loi, notamment en ce qui concerne le
projet Place du Centre.
Alors, nous avons laissé en suspens un seul article, l'article
28, si ma mémoire est fidèle. Il nous reste quatorze articles, ou
à peu près, à la fin.
Donc, je pense que nous pouvons, de façon utile, proposer
maintenant l'ajournement sine die et nous entendre avec les autorités
municipales pour une date qui leur conviendra dans un avenir
rapproché.
M. Beaudry: Je suis informé, M. le Président, que,
quant à Place du Centre, les échanges concernant le terrain en
question sont censés être faits dans un avenir très
prochain; dès que les échanges en question auront
été complétés, nous serons en mesure de revenir
devant la commission, à cette date-là, pour demander les pouvoirs
nécessaires pour permettre à la ville de participer à ce
projet de Place du Centre.
Le Président (M. Cornellier): C'est très bien.
Lorsque ces transactions seront terminées, vous pourrez donc en informer
la commission et l'Assemblée décidera de la date de la prochaine
réunion.
Alors, la commission des affaires municipales ajourne ses travaux sine
die.
M. Beaudry: Vous me permettrez de vous remercier ainsi que le
ministre et tous les membres de la commission de la compréhension dont
vous avez fait part en nous laissant les pouvoirs que nous avions
déjà acquis.
Je pense que tous les membres du conseil en seront très
satisfaisants et, au nom de tous, je vous exprime les remerciements de la ville
de Hull.
Le Président (M. Cornellier): Merci, messieurs.
(Fin de la séance à 18 h 1)