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Commission permanente des affaires municipales
Administration de la communauté urbaine de
Québec
Séance du mardi 2 décembre 1975
(Dix heures cinquante-trois minutes)
M. Houde (Limoilou) (président de la commission permanente des
affaires municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente des affaires municipales... Administration de
la Communauté urbaine de Québec.
Les membres de la commission sont les suivants: M. Bédard
(Chicoutimi); M. Bédard (Montmorency); M. Bellemare (Johnson); M. Boutin
(Abitibi-Ouest); M. Caron (Verdun); M. Bonnier (Taschereau) remplace M. Denis
(Berthier); M. Déziel (Saint-François); M. Harvey (Charlesbourg);
M. Goldbloom (D'Arcy-McGee); M. Leduc (Taillon); M. Léger (Lafontaine);
M. Dufour (Vanier) remplace M. Ostiguy (Verchères); M. Perreault
(L'Assomption) remplace M. Parent (Prévost); M. Samson (Rouyn-Noranda);
M. Roy (Beauce-Sud).
Y a-t-il un membre qui propose quelqu'un comme rapporteur de la
commission?
M. Harvey (Charlesbourg): Je propose le Dr Fernand Dufour,
député de Vanier.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Est-ce
accepté?
M. Roy: Accepté.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Alors, le
député de Vanier est le rapporteur de la commission.
M. Veilleux: Une excellente suggestion!
Le Président (M. Houde, Limoilou): Les organismes que nous
entendrons, aujourd'hui, sont les suivants: La Cité de Sillery, la
Chambre de commerce et d'industrie du Québec métropolitain; le
Front régional d'action civique; la CTCUQ. Si aucun membre de la
commission n'a objection... Cet organisme n'apparaît pas sur la liste de
ceux qui doivent comparaître... Etes-vous d'accord?
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Et la communauté
urbaine de Québec.
Le ministre des Affaires municipales et de l'environnement.
M. Roy: Etant donné qu'il s'agit de l'administration de la
Communauté urbaine de Québec, j'aimerais savoir si on pourrait
avoir une copie des états financiers de cette dernière, parce
qu'en somme, c'est de cela que nous allons parler.
La commission parlementaire est convoquée pour discuter de
l'administration de la Communauté urbaine de Québec. Je pense
bien que, pour discuter d'administration et comme on sera appelé
à se prononcer, il serait bien normal qu'on puisse avoir les
états financiers.
M. Goldbloom: M. le Président, ce sont des documents
publics et nous essaierons de les obtenir. Nous avons assez de pain sur la
planche pour devoir continuer cet après-midi, je pense bien. Donc, si
nous ne les avons pas ce matin, nous pourrons sûrement les obtenir pour
cet après-midi.
M. Roy: D'accord.
Exposés préliminaires
M. Goldbloom: Je ne voudrais pas faire, ce matin, tout
l'historique de la Communauté urbaine de Québec. Je voudrais,
cependant, indiquer les raisons pour lesquelles nous sommes ici, ce matin, pour
entendre des mémoires au sujet de cet organisme et des organismes
connexes, la Commission de transport, le Bureau d'assainissement des eaux du
Québec métropolitain et la Commission d'aménagement de la
CUQ.
Nous avons, il y a maintenant à peu près une année,
commencé une réévaluation de cet organisme qui existe
depuis maintenant presque six ans et qui provoque chez certaines personnes et
chez certaines municipalités des réactions négatives.
Appelons les choses par leur nom. Il y a des citoyens de la région, il y
a des municipalités membres de la Communauté urbaine de
Québec qui ne sont pas heureux de cet organisme et des organismes
connexes.
Par contre, puisque nous reconnaissons tous je n'ai vraiment pas
entendu d'opinions sérieuses soutenant le contraire la
nécessité d'une administration commune de certains services
à caractère régional ou métropolitain, nous
reconnaissons donc la nécessité d'avoir un organisme ou des
organismes et nous devons les adapter aux désirs et aux besoins des
citoyens et des instances de responsabilité qui existent historiquement
depuis très longtemps, c'est-à-dire les municipalités.
Nous constatons que les citoyens s'identifient davantage à leur
municipalité qu'à leur communauté urbaine. Pourtant, il
faut reconnaître que des services qui doivent être fournis à
ces mêmes citoyens ne peuvent l'être convenablement par chaque
municipalité agissant seule, même agissant dans une certaine
entente avec d'autres municipalités voisines. La nature de ces ententes
ne permettrait probablement pas d'assurer une efficacité administrative
et une continuité d'administration parce que celui qui conclut une
entente a également la liberté de mettre fin à une telle
entente. S'il s'agit de l'épuration des eaux usées, s'il s'agit
du transport en commun, il faut garantir aux citoyens la continuité de
ces services. Il semble très difficile de garantir cette
continuité sans l'existence d'organismes qui conviennent à ce
genre d'administration.
Or, nous avons constitué un comité. Ce comité a
été formé par les conseils municipaux eux-mêmes qui
se sont réunis. Je leur ai proposé la constitution d'un
comité parce qu'après tout, il y a peut-être 150 personnes
qui siègent aux divers conseils municipaux dans la région et,
à 150 personnes, il est impossible de faire le genre de travail qu'on a
voulu faire, c'est-à-dire un examen, avec les hommes politiques d'abord,
de l'avenir des organismes en question. Le comité a été
créé, il a travaillé pendant plusieurs mois, il a fourni
un rapport aux conseils municipaux qu'il avait constitués, et ce rapport
a été rendu public.
Il y a eu certaines réactions de la part de certaines
municipalités, de la part de certains autres organismes. Nous en
trouvons, à la liste des organismes qui prendront la parole au cours de
la journée, plusieurs qui avaient, dès le dépôt de
ce rapport, dès la publication de ce rapport, manifesté leur
désir de pouvoir s'exprimer au nom de leurs citoyens ou au nom de
l'organisme en question.
C'est pour leur fournir cette occasion. Pour fournir aussi aux membres
de la commission, la possibilité de voir clair dans tout ceci et
d'arriver à des décisions aussi éclairées que
possible, des décisions constructives pour assurer les services qui
doivent être reconnus comme ayant un caractère
métropolitain ou régional. C'est pour cette raison que j'avais
promis la tenue de séances de la commission parlementaire.
Nous voici, ce matin, pour écouter les points de vue sur la
communauté urbaine comme telle et sur les autres organismes, les points
de vue aussi sur le document qui a été rendu public et qui
comportait certaines recommandations.
Est-ce que les opinants seront d'accord avec ces recommandations, est-ce
qu'ils formuleront d'autres points de vue et d'autres recommandations? C'est
pour cela que nous sommes ici, ce matin.
Je voudrais donc accueillir ceux qui viendront s'exprimer au micro. Il
va sans dire que nous allons, de notre part, poser des questions pour obtenir
l'éclairage le plus complet possible sur ce que devra être,
à l'avenir, la communauté urbaine, sur ce que devront être,
à l'avenir, les autres organismes qui sont attachés à la
communauté urbaine.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député
de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, au nom de
l'Opposition, je tiens à souhaiter la bienvenue également
à tous les organismes et à tous les groupes qui ont
manifesté l'intention de se faire entendre au niveau de cette
commission, concernant un sujet qui est de toute première importance
pour eux et pour l'ensemble des citoyens intéressés de la
région de Québec.
Je sais, tel que l'a mentionné tout à l'heure M. le
ministre dans son introduction, que des réactions négatives,
certaines réactions négatives se sont fait entendre concernant la
Communauté ur- baine de Québec quant à son
efficacité et même certaines réactions à l'effet de
se poser des questions également sur la nécessité de la
continuation de son existence.
Mais je crois, et je tiens à le réitérer, que la
position du Parti québécois a toujours été
très claire à ce sujet, que ce soit au niveau de son programme
comme au niveau des interventions publiques que nous avons eu à faire,
en ce sens que, même s'il y a des difficultés qui sont
inhérentes à toute forme de gouvernement, si fragile soit-il, il
est clair que la position du Parti québécois, de l'Opposition
officielle, est que nous sommes pour le maintien de cette forme de
gouvernement, je peux employer l'expression, de la Communauté urbaine de
Québec. C'est que, de toute façon, il faudrait quand même,
si elle n'existait pas, un organisme régional pour administrer, face
à certains problèmes qui se posent au niveau de l'ensemble du
territoire, que ce soit l'administration d'un incinérateur, que ce soit
l'administration concernant l'évaluation, les problèmes de
schémas d'aménagement, de parcs industriels ou de la promotion
touristique. Je pense, en effet, que si la communauté urbaine de
Québec n'existait pas, face à ces problèmes et à
bien d'autres, de toute façon, il y aurait nécessité d'un
organisme régional.
Nous avons souvent explicité notre position. Non seulement nous
sommes pour le maintien de la Communauté urbaine de Québec, mais
nous sommes également pour une évolution de la Communauté
urbaine vers autre chose, dans le sens que nous sommes d'accord, face à
certaines difficultés qui se sont manifestées, que la situation
actuelle, la situation embrouillée actuelle ne peut durer et que la
communauté urbaine doit être une étape vers un organisme
régional qui soit encore plus fort, mais nécessairement sous
certaines conditions.
En principe, M. le Président, notre position est de faire tout ce
qui est en notre pouvoir pour renforcer la Communauté urbaine de
Québec sans naturellement alourdir, pour autant que la chose se peut, le
fardeau financier des villes, en donnant, par exemple, à la
Communauté urbaine de Québec, des sources de revenus propres et
autonomes, en essayant également de donner à la Communauté
urbaine de Québec un leadership politique qui lui soit propre, en
essayant d'augmenter progressivement les domaines d'action de la
Communauté urbaine de Québec dans des secteurs à
déterminer, et sûrement, au moins, pour son efficacité, de
lui donner les moyens financiers et les moyens législatifs d'appliquer
au moins une chose, le schéma d'aménagement.
M. le Président, je n'ai pas l'intention d'être long au
niveau de l'entrée en matière. En cela, je suivrai l'exemple du
ministre des Affaires municipales. Il est évident que nous sommes ici
pour entendre les organismes. C'est ce que nous ferons en essayant de poser les
questions les plus appropriées possible qui nous permettent de nous
rendre compte de l'évolution de cette forme de gouvernement qu'est la
Communauté urbaine de Québec.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Un instant! Avant
d'entendre le député de Beauce-Sud, est-ce que les membres de la
commission sont d'accord pour que le député de Beauce-Sud fasse
une courte intervention?
Des Voix: Oui.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député
de Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, je suis membre de la commission,
officiellement, depuis la semaine dernière. Je n'ai pas, je pense bien,
à demander la permission pour prendre la parole.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Je m'excuse! En vertu
de la règle no 7, c'est un représentant d'un parti reconnu.
Actuellement...
M. Veilleux: II est indépendant.
M. Roy: Je ne suis pas indépendant des problèmes.
M. le Président, deux mots seulement pour dire que je pense que le temps
est venu de tirer les choses au clair. Depuis 1969 qu'il y a des
problèmes et que nous en entendons parler partout. Il y a des conflits
de part et d'autre, des déclarations qui se font et il semble qu'il y a
énormément de difficultés dans l'administration de la
Communauté urbaine de Québec.
On se rappellera qu'en 1973, il y a eu une ligue, dans le comté
de Vanier, qui avait en quelque sorte contesté assez fortement. Au mois
de janvier 1975, plus précisément le 14 janvier, il y a eu une
assemblée à Courville et il y a eu des résolutions qui ont
été adoptées demandant d'abolir la Communauté
urbaine de Québec.
Il est évident qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Je pense
que la formule de la communauté urbaine est une chose à repenser.
Depuis 1970 que je siège à l'Assemblée nationale du
Québec, il ne s'est pas passé deux mois consécutifs sans
que nous n'en entendions parler, soit à l'Assemblée nationale
durant la période des questions, ou lorsque des projets de loi ont
été discutés, ou encore dans tout autre occasion. Nous en
entendons parler souvent.
Je pense qu'à la suite de ce que vient de dire le
député de Chicoutimi, il est évident que les
développements municipaux exigent que des services doivent
s'étendre et qui dépassent les limites d'une municipalité;
il doit donc y avoir une coordination dans certains services. Est-ce que la loi
qui régit actuellement la Communauté urbaine de Québec
peut donner les pouvoirs nécessaires pour être en mesure de
répondre efficacement? En ce qui me concerne, j'ai
énormément de doutes de ce côté, parce qu'il y a
plus d'un conseil municipal de la région de Québec qui a
contesté et qui conteste certaines décisions, certaines
politiques de la Communauté urbaine de Québec.
Toutes ces questions, étant des questions que tout le monde se
pose à l'heure actuelle, étant donné que nous avons devant
nous des organis- mes habilités et compétents pour informer les
membres de la commission parlementaire, je dis qu'on devrait le faire en toute
objectivité et qu'on devrait regarder, ne pas avoir peur de regarder et
de songer peut-être à en venir à une nouvelle formule, si
nécessaire, mais qui pourra répondre adéquatement à
la population du Québec sans que cette administration supramunicipale
vienne s'ingérer dans les administrations municipales. Je pense que nous
avons un problème là, à ce niveau. En ce qui me concerne,
j'aurai des questions à poser aux organismes qui sont devant nous.
Le Président (M. Houde, Limoilou): J'invite le
député de Charlesbourg.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, je sais que les
municipalités principales composantes de la communauté urbaine,
telles les villes de Québec, Beauport, Charlesbourg et Sainte-Foy ont
déjà fait connaître, soit par le comité des neuf
maires, ou soit par un mémoire présenté au ministre, leur
point de vue sur des réformes nécessaires à la
communauté urbaine. Cependant, je pense que nous entamons aujourd'hui un
débat de fond, un débat très important qui
mériterait peut-être une discussion autour de cette table des
principales positions qui ont été prises à
l'époque, même si cela remonte à deux ans, sur les
différentes façons d'administrer tel ou tel secteur de la
Communauté urbaine de Québec. Alors, je déplore, en tout
cas, pour ma part, que les villes de Québec, Beauport, Charlesbourg, et
même Sainte-Foy n'aient pas présenté de mémoire ou
n'aient pas manifesté le désir d'être entendues, à
moins que ces municipalités ne se ravisent au cours des prochains jours
et décident de venir se présenter devant cette commission.
Quoiqu'il en soit, puisque le budget est actuellement à
l'étude à la communauté urbaine, je pense que, plus que
jamais, c'est absolument d'actualité de discuter à la fois
l'ensemble des administrations, à l'intérieur de ce cadre
régional, et, je pense, aussi, la position du parti d'Opposition, selon
laquelle il est tout à fait normal de reconnaître qu'un organisme
régional chapeaute, en fait, les municipalités. Je pense que la
position du gouvernement du Québec est également connue
là-dessus. Nous favorisons également le maintien d'une structure
administrative supramunicipale, mais, dans sa forme, ce qui m'inquiète
le plus, c'est lorsque nous entendons le député de l'Opposition
indiquer qu'il est d'accord sur l'évaluation, par exemple, alors que ces
questions sont mises en question. Sur la promotion touristique, je me pose
également des questions, peut-être même des questions qui
m'inquiètent drôlement sur la supposée position du parti
d'Opposition.
Quoi qu'il en soit, sur la forme, sur le principe général,
puisqu'ils sont d'accord, nous le sommes aussi. Il s'agit de discuter des
modalités ou des façons d'administrer. Quant à
l'amélioration, nous en sommes, et c'est pour cela que nous sommes
ici.
Le Président (M. Houde, Limoilou): J'invite
immédiatement le représentant ou les représentants de la
cité de Sillery.
Ville de Sillery
M. Blais (Charles): M. le Président, nous avons...
Le Président (M. Houde, Limoilou): M. le maire,
excusez-moi! Voulez-vous vous identifier, s'il vous plaît, pour le
journal des Débats?
M. Blais: Charles Blais, maire de Sillery.
Nous avons un assez court mémoire d'une vingtaine de pages. Je ne
sais pas comment vous voulez procéder. Aimez-vous que je résume
le mémoire, au lieu de le lire, ce qui est assez fastidieux?
Le Président (M. Houde, Limoilou): Habituellement, vous
avez droit à 20 minutes d'exposé et les membres de la commission
à 40 minutes. Vous pouvez faire un résumé de votre
mémoire ou le lire, si, évidemment, il ne dépasse pas trop
les 20 minutes.
M. Blais: Bon! D'accord!
Le Président (M. Houde, Limoilou): Je ne serai pas d'une
sévérité extrême à ce sujet.
M. Blais: Bon! D'accord!
Au tout début de mon exposé, M. le Président, je
tiens à mettre la commission parlementaire en garde contre une
décision trop rapide en ce qui aurait trait à des changements
radicaux à la Communauté urbaine de Québec.
D'abord, nous réalisons tous, je pense, que cinq ou six ans
d'existence pour un organisme comme la CUQ, c'est une période assez
courte, qui ne nous permet pas vraiment de l'ausculter dans ses moindres
détails.
Il peut se dégager, à la suite des mémoires qui
seront présentés, l'importance ou l'opportunité d'une
étude beaucoup plus approfondie de cette question de la CUQ.
Nous serions d'accord si cette décision était prise par la
commission parce qu'en ce qui regarde notre municipalité. C'est le cas
des autres municipalités aussi nous ne sommes pas en mesure, nous
n'avons pas les moyens financiers et, à notre disposition, les experts
pour nous permettre de faire une étude très approfondie. A ce
point de vue, il faudrait y voir avec le personnel compétent.
Alors, nous sommes pour un organisme régional, à
responsabilité définie et disposant de ressources, de revenus
autonomes. Vous avez remarqué que toute opposition, de la part des
municipalités à la CUQ, avait toujours trait au coût des
services rendus.
Nous croyons que la loi actuelle est une bonne loi et qu'elle permet aux
membres de l'exécutif et aux membres du conseil de contrôler les
dépenses de cet organisme. Je pense que les membres du conseil et de
l'exécutif doivent porter une grande part de blâme pour les
coûts élevés de la CUQ parce que j'ai pu constater, depuis
un an que je siège à un conseil, que la participation des membres
du conseil à la gouverne de la CUQ est très faible. Il y en a
quelques-uns qui font des interventions très opportunes, mais ce sont
des séances où on constate qu'il y a une participation
très faible et anémique de la part des membres.
Nous sommes en faveur du statu quo quant aux champs de compétence
de la CUQ tels que décrits à l'article 105. Quant à
l'octroi de responsabilités supplémentaires, nous serons aussi
d'accord après qu'une analyse coût-bénéfice aura
été faite, sauf en ce qui regarde, évidemment,
l'intégration des corps de police, à la suite de
l'expérience désastreuse que l'on a connue à la
Communauté urbaine de Montréal.
Je vais passer maintenant aux compétences, que j'appelle les
compétences obligatoires, qui sont définies à l'article
105 et qui sont, actuellement, exercées par la CUQ.
En premier lieu, l'évaluation foncière. Compte tenu de
l'impôt foncier dans les finances municipales, une évaluation
foncière normalisée est faite selon les normes professionnelles
reconnues et constitue un élément important de l'assainissement
des finances municipales.
D'après les renseignements que nous avons obtenus, les
consultations que nous avons eues avec les gens qui s'occupent
d'évaluation foncière, notre système d'évaluation
foncière nous coûte trop cher et certains ont mentionné que
l'industrie privée pourrait réaliser cette évaluation
foncière à un coût qui pourrait être entre 25% et 50%
de moins que le coût actuel de notre système d'évaluation
foncière.
Quant à l'informatique, qui est intimement liée à
l'évaluation foncière, ce sont les deux services qui grugent la
plus grande partie du budget à la Communauté urbaine de
Québec et ce sont les deux services, à mon sens, qui devraient
faire le sujet d'une enquête profonde d'experts.
Je vous lis, ici, le paragraphe que nous avons au sujet de
l'informatique: "Le lien étroit qui l'unit au précédent
nous porte à le considérer comme indispensable.
L'impact budgétaire du développement d'une telle fonction
est tel, toutefois, qu'il importe que les besoins soient clairement
définis par les utilisateurs et qu'un contrôle strict des
coûts soit exercé sur cette activité. Nous avons des
raisons de douter qu'une telle procédure ait été
constamment maintenue dans ce cas-ci.
Promotion touristique.
L'industrie touristique est une industrie d'une très grande
importance dans notre région. Elle a une importance capitale et c'est
une industrie qui doit être encouragée et qui doit demeurer la
responsabilité de la Communauté urbaine de Québec. Nous
sommes persuadés que l'industrie touristique profite à tous dans
une région donnée comme la nôtre, qu'elle profite
directement ou indirecte-
ment; directement à ceux qui sont plus près de l'industrie
touristique, comme les hôteliers, etc. Mais, même si nous n'avons
pas chez nous d'hôtels, de restaurants, nous voulons participer,
financièrement, à la promotion de l'industrie touristique et nous
croyons que c'est par le truchement de la communauté urbaine que ceci
doit se faire, parce que la communauté urbaine a une permanence qui nous
rassure dans ce domaine. Cependant, la communauté urbaine devrait, par
contre, s'assurer de la collaboration des autres groupes régionaux,
parce qu'il y a plusieurs groupes régionaux qui s'occupent de tourisme,
afin de canaliser toutes les subventions gouvernementales versées
à cette fin. Il y a des subventions qui sont versées à
différents organismes. Nous croyons que ces subventions devraient
être canalisées à travers la communauté urbaine.
Nous suggérons cependant, et ceci est très important, une
commission consultative au sein de la CUQ. Cette commission consultative aurait
pour fonction d'étudier les programmes et les budgets de la promotion
touristique qui devraient être réalisés par le personnel
permanent de la CUQ.
Promotion industrielle.
Nous croyons que la Société Inter-Port n'aurait jamais
dû être créée et qu'elle n'était pas
nécessaire. Elle a été créée à la
suite d'un débat stérile, plus ou moins, à mon sens.
Maintenant que nous l'avons, cependant, il va falloir vivre avec et il est vrai
que cela contribue à brouiller les cartes. Nous suggérons, dans
notre mémoire, qu'un protocole soit signé entre la CUQ et la
Société Inter-Port et, au moment où on se parle, ce
protocole a été accepté par la CUQ et doit être
signé bientôt. La loi aurait pu être changée pour
permettre à la CUQ... D'ailleurs, je pense que, dans la loi, on
prévoit que c'est le rôle du service de promotion industrielle de
la CUQ de faire la promotion portuaire.
Alors, disons que nous avons la Société Inter-Port. Il y a
un protocole d'entente et j'espère qu'il n'y aura pas un
troisième organisme qui sera créé pour venir brouiller les
cartes davantage.
L'incinérateur.
L'incinérateur a une vocation régionale. Il est en
fonction. Nous croyons qu'il doit demeurer sous l'administration de la CUQ. Les
maires avaient suggéré que cet incinérateur soit
administré par Québec. Nous croyons que ce serait une erreur
qu'une ville administre cet incinérateur et que nous n'ayons pas ou peu
de permis de regard sur l'administration de l'incinérateur. Il a
été créé, il est sous la responsabilité de
la CUQ et il doit y demeurer.
Quant aux compétences facultatives, elles sont mentionnées
à l'article 107, nous n'avons aucune objection à ce que les
compétences prévues à l'article 107 de la loi de la CUQ
soient exercées par cet organisme après règlement, sauf
celles qui traitent de l'intégration des services de police et ce,
uniquement dans la mesure où la rentabilité d'une telle
initiative soit démontrée. Toutefois, ces compétences
additionnelles ne devraient pas être exercées tant que la CUQ
n'aura pas rentabilisé les services qu'elle exerce actuellement.
Les services de police. Je ne poursuis pas plus longuement, j'ai
donné les raisons, la raison principale pour laquelle nous sommes
contre. Dans certains cas, il peut y avoir nécessité que l'on
intègre certains corps de police.
En ce qui nous regarde, nous avons un corps de police excellent qui rend
des services à la population, que d'autres villes n'ont peut-être
pas ici, dans la région.
Quant à l'administration de la CUQ, vous avez tous
été à même de constater que l'existence de deux
présidents de la CUQ a été fort dommageable pour
l'organisme et pour la région. Nous recommandons qu'un président
directeur général soit nommé par le gouvernement, comme
c'est le cas pour la Communauté régionale de l'Outaouais, pour
une période de quatre ans et qu'il soit choisi, soit parmi les membres
de la CUQ, soit à l'extérieur. Le président directeur
général cumulerait les fonctions de directeur de
l'exécutif et de président du conseil. Si cette personne remplit
un poste à l'intérieur d'une municipalité, elle devrait
être obligée de démissionner immédiatement de ce
poste.
Nous croyons que cette personne doit posséder l'autorité
nécessaire pour parler publiquement au nom de la communauté, pour
la représenter officiellement sans avoir à se préoccuper
constamment des intérêts d'une ville en particulier. D'ailleurs,
c'est la politique que vous avez suivie à la CRO. Nous avons eu des
rencontres avec le président de la CRO et cela nous paraît
fonctionner très bien. Quant à l'exécutif, nous n'avons
pas de suggestion autre que celle qui existe actuellement. Quant au territoire,
il nous semble opportun de reconsidérer la possibilité d'inclure
la rive sud dans le territoire de la communauté urbaine. Car à
peu près toutes les études sur le sujet ont
démontré que la rive sud fait partie de la région
économique de Québec et devrait faire partie de la CUQ. Ce serait
un grand avantage pour elle.
M. Chagnon: J'en parlerai tantôt.
M. Blais: Les revenus de la CUQ. Nous abordons maintenant la
question des revenus. En 1974, les municipalités contribuaient pour plus
de 40% des revenus de la CUQ; même si cette part va décroissant,
il n'en demeure pas moins qu'en pratique, certaines municipalités ont
l'impression que les coûts d'appartenance excèdent les
bénéfices qu'elles en retirent. Nous avons dit au début
que nous étions favorables à une structure régionale forte
et disposant de ressources autonomes. Une CUQ, telle qu'on la conçoit, a
besoin de ressources propres et, à notre avis, ces fonds additionnels
peuvent provenir de sources de taxation proposées par le
ministère des Affaires municipales lui-même.
Lors de la conférence municipale-provinciale, il a
été question d'une taxe sur les transactions immobilières
et sur les plaques d'immatriculation.
Nous n'avons pas évalué le rendement possible de telles
taxes pour la CUQ, probablement que vous avez ces chiffres, M. le
sous-ministre, actuellement. Si le ministère préconise ces taxes
pour fins municipales, à plus forte raison elles pourraient être
appliquées à un organisme régional comme la CUQ. Une
étude pourra révéler également d'autres sources
possibles de taxation. La taxe sur les repas, par exemple.
Nous croyons qu'il est anormal qu'à l'intérieur d'une
communauté urbaine comme la nôtre, la ville de Québec soit
privilégiée en recevant une partie de la taxe sur les repas alors
que la taxe sur les repas augmente jusqu'à un certain point lorsque la
promotion touristique est mieux faite par la CUQ et payée par la
CUQ.
Disons que la CUQ paie pour la promotion touristique, la taxe sur les
repas est remise à la ville de Québec en partie et on peut croire
que la part revenant à la région de Québec
excéderait les $4 millions ou $5 millions. Vous voyez l'importance, pour
toute la région métropolitaine, de la remise de la taxe sur les
repas à la CUQ.
Quant à la taxe de vente, les méfaits des
mécanismes de la redistribution de cette taxe sont fort connus et ont
fait l'objet de moult représentations. Le ministère des Affaires
municipales, dans le même document déposé à la
conférence que je mentionnais tout à l'heure, préconise un
gel de cette taxe de vente au niveau actuel. Les municipalités ne
pourraient recevoir moins qu'elles reçoivent; quant à
l'excédent, nous recommandons que toute répartition
supplémentaire devrait être faite aux municipalités sur une
base per capita.
Cette question du rôle de la taxe de vente est intimement
reliée à la question régionale et la neutralisation de ses
effets ne pourrait, à notre avis et c'est très important
qu'avoir un effet bénéfique sur une utilisation un peu
plus humaine du sol et sur une meilleure rentabilisation des équipements
collectifs actuellement sous-utilisés. Par équipements
collectifs, on entend, lorsqu'on construit de nombreux centres commerciaux
à certains endroits, qu'il faut construire des autoroutes, des
ronds-points, des égouts collecteurs à grand volume qui servent
à des périodes restreintes.
La CTCUQ. Nous reconnaissons le caractère régional du
transport en commun. La nécessité d'un tel service au sein de la
région métropolitaine ne peut être mise en doute. Tout en
ne doutant pas du rôle primordial que doit jouer la CTCUQ, nous sommes
conscients que des modifications s'imposent au niveau des structures
administratives, de façon à équilibrer la
représentativité et à permettre un allégement du
fardeau des responsabilités, lesquelles sont actuellement
dévolues à un nombre restreint d'administrateurs.
Nous croyons que la CTCUQ doit demeurer autonome et une des raisons,
entre autres, c'est qu'advenant la disparition de la CUQ, la CTCUQ demeurera
toujours en fonction. Pour arriver à établir une distinction qui
doit exister entre une autonomie intégrale et un pouvoir administratif
répondant aux exigences du milieu, nous sommes d'opinion que la CTCUQ
doit répondre de ses actes à des moments précis et
conformément aux lois et aux règlements qui la régissent
actuellement.
Nous suggérons un bureau d'administration composé de sept
personnes dont trois seraient choisies à l'extérieur du conseil
de la CUQ et nommées par le lieutenant-gouverneur en conseil et que les
quatre autres soient nommées par le conseil de la CUQ.
Communications. Il est extrêmement important qu'un lien constant
et réel existe entre les principales composantes administratives de la
région métropolitaine de Québec et tout
particulièrement entre la CTCUQ et la CUQ.
Nous avons aussi un chapitre sur l'information. Ce qui porte certains
administrateurs publics à croire que la population est ignorante des
problèmes du transport en commun découle du fait qu'elle est trop
souvent ignorée. Il est opportun et nécessaire que les
utilisateurs et la population soient mieux renseignés et nous croyons
qu'une publicité bien orchestrée et suivie aurait pour avantage
de diminuer les critiques abusives et pas toujours conformes à la
réalité.
Quant au financement de la CTCUQ, le revenu nécessaire au bon
fonctionnement de la CTCUQ provient de trois sources: Pour les utilisateurs, en
1974, c'était 67%, pour les municipalités 13% et pour le
gouvernement 20%.
Pour l'année 1974, le déficit représente donc 33%
ou le tiers des dépenses de la CTCUQ, lequel a été
défrayé par les municipalités desservies et par le
gouvernement, à raison de 20%, versé sur une base
discrétionnaire. Le budget récemment présenté
montre un déficit de $9,700,000. Il est à prévoir que ces
montants continueront à croître.
Vous vous rendez compte qu'une telle situation ne peut se
perpétuer et que ce problème du règlement des
déficits doit se faire dans le cadre d'une stratégie
gouvernementale définie dans ce domaine.
Nous suggérons que le gouvernement s'engage à financer une
partie importante des frais d'immobilisation ainsi que des dépenses
d'opération.
Le BAEQM n'a fait, jusqu'ici, le sujet d'aucune récrimination de
la part de personne. C'est parce qu'on n'a rien eu à payer encore. En
principe, nous croyons que le BAEQM devrait être intégré au
sein de la CUQ. Encore là, nous sommes bien conscients du risque qu'une
telle proposition peut entraîner dans le contexte embrouillé
actuel. Combien vont coûter les travaux? Qui va payer? Pourquoi
paierait-on plus que ce que la Communauté régionale de
l'Outaouais s'est engagée à payer? Je pense qu'elle va payer $20
millions et qu'actuellement, les dépenses je vous donne des
chiffres approximatifs, M. le ministre, qui nous ont été
communiqués par la CRO je pense qu'elles sont rendues à
$120 millions. C'est très intéressant. Où en est le
programme de financement annoncé par le ministre, M. Goldbloom, en
septembre 1971? Quel résultat donnera le traitement des eaux?
Nous estimons que le gouvernement du Québec doit donner une
réponse claire à ces diverses questions avant que l'on discute de
l'intégration du BAEQM. Je dois vous dire que nous avons écrit
à M. le ministre la semaine dernière. Sillery n'est pas encore
intégrée au système. Elle le sera. Nous sommes favorables,
en principe, évidemment, mais, avant d'entrer dans ce système
d'égout, nous voulons savoir qui va payer, combien cela va coûter;
c'est assez important.
Le dernier point, la Commission d'aménagement de la
Communauté urbaine de Québec. Actuellement, cette commission a un
statut qui lui confère une certaine indépendance, mais aucun
pouvoir d'exécution.
Nous croyons que le mandat de la CACUQ était la
préparation d'un schéma d'aménagement, ce qui, à
toutes fins pratiques, est terminé. Vous avez dit, je pense, M. le
ministre, que vous vouliez donner des pouvoirs à la Commission
d'aménagement de la Communauté urbaine de Québec pour
pouvoir réaliser son schéma. En principe, c'est très bien,
mais nous croyons qu'elle a rempli son mandat, qu'elle n'a plus sa raison
d'être, sauf en ce qui regarde l'information sur les différents
aspects de son schéma aux municipalités et à la
population.
Toutefois, afin que le schéma ne reste pas lettre morte, la CUQ
doit posséder les moyens d'action de le réaliser et ceci par
l'intégration possible des services d'urbanisme existant dans la
région de Québec. Il y en a à Québec, je pense, et
à Sainte-Foy. Ailleurs, je ne le sais pas.
Cette solution aurait pour conséquence d'éviter un
chevauchement de services et permettrait une mise en oeuvre du schéma
qui nous semble fort réaliste sur la majorité des sujets
apportés dans l'étude. Elle favoriserait, sans l'ombre d'un
doute, un aménagement rationnel et planifié dont tous pourraient
évidemment retirer le plus grand bénéfice.
Juste un mot, pour terminer. A Toronto, on fait actuellement une
étude du Greater Toronto. Cela fait déjà plusieurs
années que cela existe. Je reviens sur la suggestion que je vous faisais
au début, M. le ministre, de ne pas vous énerver lorsqu'on vous
pousse à prendre une décision rapide. On lit cela dans le journal
à plusieurs reprises.
On a confié, à Toronto, l'étude du Greater Toronto
à un gars qui n'est peut-être pas un expert. C'est un ancien
premier ministre, M. Robarts. Je ne sais pas si c'est une bonne méthode
de confier cela à un ancien premier ministre, mais, à tout
événement, on a créé un organisme qui fait
l'étude de cette organisation. Je pense que cela va donner de bons
résultats.
Merci beaucoup!
Le Président (M. Houde, Limoilou): Un instant, s'il vous
plaît! Voulez-vous demeurer en place? Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: M. Blais, je ne voudrais pas vous garder debout
tout le temps. Si vous préférez vous asseoir, on peut baisser le
micro. J'aurais deux commentaires et deux questions.
Mon premier commentaire porte sur le Bureau d'assainissement des eaux du
Québec métropolitain et sur le financement. Nous avons
indiqué que, pour ce projet, le gouvernement assumerait directement la
moitié du coût. Puisque le gouvernement fédéral
ajoute un sixième, cela couvrirait les deux tiers, entre les deux autres
paliers de gouvernement, laissant un tiers aux municipalités.
Il est vrai que les ententes un peu particulières qui existent
pour la rivière des Outaouais créent une situation un peu
spéciale. Là, je ne suis pas en mesure d'indiquer si nous pouvons
espérer obtenir des ententes aussi particulières pour toutes les
agglomérations du Québec.
Le gouvernement du Québec a voulu quand même faire sa part
en ce qui concerne le financement des travaux du BAEQM. Deuxièmement, en
ce qui concerne la commission d'aménagement, vous avez indiqué
que votre compréhension de mes paroles à l'occasion de la
publication du rapport, et à d'autres occasions aussi,
révélait que je voulais donner à la commission
d'aménagement les pouvoirs de mettre en application son schéma,
une fois adopté.
Je voudrais corriger cette impression. C'est à la
communauté urbaine comme telle que l'on devrait donner des pouvoirs pour
assurer la mise en application d'un tel schéma et son respect par les
municipalités individuelles qui, comme membres de la communauté
urbaine, auraient accepté, adopté, en fin de compte, le
schéma. C'est exactement ce que nous avons fait pour la
Communauté régionale de l'Outaouais. Pour ma part, je peux dire
que je regarde favorablement, au premier abord, ce que vous préconisez
dans votre mémoire, c'est-à-dire que la commission
d'aménagement, ayant maintenant rempli son mandat, son existence ne soit
plus vraiment nécessaire dans le grand contexte de l'effort
métropolitain dans la région.
Mes deux questions sont les suivantes: D'abord sur la
représentativité, vous avez indiqué que vous ne voyez pas
de mal à maintenir la composition actuelle du conseil de la
communauté urbaine. C'est un des points majeurs sur lequel l'opinion de
la cité de Sillery diffère de celle exprimée par le
comité de neuf maires, qui avait préconisé une diminution
à quatre ou cinq sièges, avec une structure sectorielle qui
permettrait quand même à la municipalité qui
siégerait au conseil, au nom de son secteur, d'avoir des liens soutenus
avec les autres municipalités membres de ce secteur.
Il semble possible, en ce moment où nous disons que des
regroupements s'effectuent à courte échéance et
réduisent ainsi le nombre de municipalités autour de la table. Si
mes chiffres sont précis, nous pourrions, si le regroupement se fait
dans le secteur Charlesbourg et dans le secteur de la côte,
réduire le nombre de municipalités membres de 23 à 14. Si
cela arrive, nous aurons quatre grandes municipalités: Québec,
Beauport, Charlesbourg, Sainte-Foy. Dix autres municipalités de taille
moindre. Est-ce que cette éventualité pourrait changer le point
de vue de la cité de Sillery quant à la composition du conseil,
quant à la
composition d'un exécutif possible, quant à la
représentativité en général et, dans cela,
j'implique la question du vote pondéré selon la population, selon
l'évaluation ou selon d'autres critères?
M. Blais: Je ne crois pas que le fait de diminuer de 23 ou 22
à 14 change quoi que ce soit à l'opinion que nous avons
émise ici. Je ne sais pas, mais je tiens à me représenter
moi-même au sein de la communauté urbaine. Les comptes me sont
envoyés... enfin, disons que je veux avoir un lien direct avec la
communauté urbaine. Je n'ai pas d'opinion autre que celle-là.
Quant à l'opinion que les maires ont émise, il y en a beaucoup
qui nous ont été soumises dans ce petit rapport et qui nous ont
désappointés un peu.
La question des quatre villes mandataires, il y a un peu de
poésie là-dedans, à mon sens. Moi, si je fais une entente
avec Sainte-Foy pour lui passer l'aréna trois ou quatre fois par
semaine, je suis un genre de mandataire, moi aussi, comme elle, si elle me
passe son gymnase. Je ne sais pas...
Nous n'avons pas retenu cette question des quatre villes mandataires.
Cela me fait penser un peu au mur de Berlin...
M. Goldbloom: M. Blais, ma deuxième question porte sur le
financement de l'organisme.
Vous avez suggéré que, si des champs de taxation sont
ouverts aux municipalités, dans le cas de la communauté urbaine,
ces nouveaux champs soient accordés à la communauté comme
telle, plutôt que d'être accordés individuellement aux
municipalités.
Cela tient compte, évidemment, du fait que certains
régimes d'aide sont basés sur la population, que les
municipalités, qui n'ont pas 15,000 de population, ne
bénéficient pas de ces régimes d'aide, et si elles sont,
en même temps, membres de la communauté urbaine, elles sont
obligées de porter leur part du fardeau global de la communauté
urbaine.
Comprenant cela, je voudrais quand même vous poser la question
suivante: Ne craignez-vous pas... C'est peut-être une mauvaise
façon de poser la question, parce que je ne veux pas vous amener
à dire ce que vous ne voulez pas dire.
Y a-t-il un danger d'accorder, à un organisme comme la
communauté urbaine, des pouvoirs directs de taxation? Est-ce que c'est
une façon de lui donner une existence véritable comme
quatrième palier de gouvernement? Est-ce que c'est ce que l'on
désire dans la région? Est-ce que l'on veut davantage en faire,
justement, un organisme politique, plutôt qu'un organisme
d'administration de services comme l'est, par exemple, le bureau
d'assainissement?
M. Blais: Certainement! A mon sens, c'est un bureau
d'administration de services. Je verrais mal qu'on donne à la CUQ des
pouvoirs de taxation...
M. Goldbloom: Mais, si je comprends bien, vous n'auriez quand
même pas d'objection à ce que le gouvernement, en faisant une
redistribution de ses ressources, accorde certaines ressources cela se
fait déjà par des subventions à la commission de
transport, à la communauté urbaine, elle-même vous
n'auriez pas d'objection à ce que le gouvernement identifie certains
éléments de ses ressources comme devant être
redistribués vers les communautés urbaines et
régionales.
M. Blais: Ecoutez! Je ne suis pas compétent pour discuter
à fond de cette question, mais, lorsque je vous parle de la taxe sur les
repas, elle dépend, à mon sens, directement de la promotion
touristique qui est faite par la communauté urbaine.
Il me semble qu'il y a là une relation directe entre la promotion
touristique et la taxe sur les repas, qui est faite à l'intérieur
de la communauté urbaine. Cette affaire me semble logique.
M. Goldbloom: Merci, M. Blais!
Le Président (M. Houde, Limoilou): L'honorable
député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. Blais, j'aurais une question
à vous poser.
Au début de votre exposé, vous avez mentionné que
les réactions négatives, vis-à-vis de la communauté
urbaine, se situaient surtout pour employer votre expression
avaient toujours trait aux coûts élevés de la
communauté urbaine.
J'aimerais savoir... Lorsque vous parlez de coûts
élevés, ce sont des coûts élevés, par rapport
à quoi? Dans ce sens: A l'heure actuelle, la communauté urbaine
donne des services et vous en connaissez la facture. Quand vous parlez de
coûts élevés, dois-je comprendre que vous avez des chiffres
à l'appui qui nous indiqueraient que, si chaque municipalité
était dans l'obligation de se donner ces services, qui, à l'heure
actuelle, sont donnés par la Communauté urbaine de Québec,
cela coûterait moins cher à ces municipalités.
M. Blais: II se fait beaucoup de petite politique au niveau
municipal au sujet des montants d'argent que l'on doit remettre à la
Communauté urbaine de Québec. Si cette dernière
disparaissait, il y en a qui n'auraient plus grand-chose à dire. A tout
événement, nous n'avons pas de chiffres, mais je pense qu'on peut
diviser votre question en deux. De toute façon, il est impensable qu'on
revienne à l'évaluation municipale dans une quinzaine de casernes
dans la région. Nous n'avons pas de chiffres.
M. Bédard (Chicoutimi): Je m'excuse. Quand vous parlez
d'évaluation municipale, je regardais dans un livre du ministère:
Analyse budgétaire des municipalités du Québec, il
était mentionné c'est pour le budget de l'année
1974. je comprends qu'on n'a pas le budget pour l'année 1975 au
niveau de l'évaluation foncière, que la facture de la
Communauté urbaine de Québec était un montant de $959,781,
ne comprenant pas la partie capitalisable.
Si on prend le problème précis de l'évaluation,
croyez-vous que si les municipalités se voyaient dans l'obligation de
faire cette évaluation elles-mêmes, cela ne coûterait-il pas
en définitive plus cher que cela leur coûte à
l'intérieur de la Communauté urbaine de Québec?
M. Blais: Cela ne leur coûterait peut-être pas moins
cher, mais je n'ai pas de chiffres. Quant à nous, nous n'avons jamais
fait de récrimination au sujet des coûts pour les services qui
nous sont rendus. Nous trouvons que cela peut coûter un peu cher, mais la
ville de Sillery n'a pas fait de récrimination contre cela.
Mais, pour répondre à votre question, je n'ai pas de
chiffres. Je base mon raisonnement sur des témoignages que nous avons
reçus de gens qui font de l'évaluation municipale comme experts,
au service, à contrat, pour les municipalités, mais je n'ai pas
de chiffres. Ces chiffres pourraient être établis, mais je ne les
ai pas.
M. Bédard (Chicoutimi): Etes-vous au courant que des
chiffres précis ont été faits là-dessus?
M. Blais: On me dit que sainte-Foy en a peut-être, mais je
n'en ai pas. M. Cannone vous le dira peut-être tout à l'heure. M.
Cannone est un estimateur de très grande réputation.
M. Bedard (Chicoutimi): J'aurai peut-être l'occasion de lui
reposer la question parce que je pense que lorsqu'on parle de coûts
élevés, il faut au moins préciser en comparaison avec
quoi, avec quels autres coûts. S'il n'y a pas d'évaluation, s'il
n'y a pas d'estimation qui a été faite de ce que cela pourrait
coûter, si tous les services donnés par la Communauté
urbaine de Québec, les municipalités étaient
obligées de se les fournir elles-mêmes, s'il n'y a pas
d'estimation de ce que cela pourrait Goûter, je pense qu'on peut
difficilement, à ce moment, affirmer que les coûts de la
Communauté urbaine de Québec sont élevés.
M. Blais: Vous avez raison.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous dites dans votre
mémoire, à un certain moment, dans votre avant-propos: "Quelque
cinq ans d'existence pour un organisme semblable nous semblent une
période relativement courte pour permettre d'évaluer la
pertinence de l'existence d'un tel organisme d'autant plus que l'on semble
s'être acharné, depuis le début, à en enrayer le
mécanisme, en mettant, pour employer une expression commune, du sable
dans l'huile". Pourriez-vous expliciter ces oppositions systématiques
qui ont pu être faites concernant la Communauté urbaine de
Québec? Pouvez-vous donner des noms, des organismes ou encore des
motivations?
M. Blais: Nous nous référons ici aux conflits de
personnalités qui ont été, à mon sens,
désastreux et qui ont entraîné une foule de discussions
inutiles...
M. Bédard (Chicoutimi): ... et peut-être
contribué à enrayer la marche?
M. Blais: Justement. Enfin, vous comprenez, je crois.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Avez-vous
terminé?
L'honorable député de Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, j'aurais une question à
poser. A la page 6 de votre mémoire, vous parlez de l'évaluation
foncière. Vous nous avez dit que cela coûtait beaucoup trop cher
et que les coûts pourraient être réduits à 25%.
J'aimerais avoir des détails, des explications, savoir sur quoi vous
vous basez pour dire que cela coûte trop cher.
M. Blais: Je me base sur des témoignages que j'ai
reçus d'évaluateurs experts qui travaillent en dehors des cadres
de la CUQ. Nous avons posé des questions, à quelques reprises,
aux gens qui s'occupent d'évaluation foncière à la CUQ.
Ils ont un personnel assez considérable. Lorsque la CUQ est
entrée en fonction, on a intégré du personnel qui venait
d'autres villes. Je pense qu'il y a eu une cinquantaine de personnes qui sont
venues de la ville de Québec. Il a fallu les initier aux nouvelles
méthodes. Je me réfère à ces témoignages. Je
n'ai pas de chiffres, comme j'ai répondu à M. le
député tout à l'heure.
M. Roy: Au point de vue des coûts, d'accord. Au point de
vue de l'efficacité du service d'évaluation, est-ce que comme
municipalité concernée par la communauté urbaine,
l'efficacité de ce service est prouvée ou à prouver?
M. Blais: Nous ne sommes pas, à 100%, satisfaits de
l'efficacité du service de l'évaluation de la communauté
urbaine. Nous avons des exemples assez précis là-dessus. Nous
avons posé des questions a plusieurs reprises. Nous avons fait des
démarches auprès de la communauté urbaine pour modifier
l'évaluation qu'elle a faite des fameux réservoirs à
essence qui enjolivent la plage à Sillery, entre autres; nous avons fait
plusieurs récriminations. Mais nous avons confiance que cela fait
maintenant cinq ans tous les rôles seront maintenant à
point. Il manquait Sainte-Foy et Québec. Cela se termine. Nous avons
confiance que ceci va s'améliorer grandement, parce que cela fait cinq
ans, tout de même. C'est un système assez complexe,
l'évaluation foncière à la grandeur d'une région,
à cause de la fluctuation des coûts.
M. Roy: Etant donné que la ville de Sainte-Foy avait
déjà eu son propre système d'évaluation, est-ce que
vous avez fait des calculs, des comparaisons avec ce que cela vous
coûterait actuellement pour faire vous-même votre rôle
d'évaluation en comparaison de ce que cela coûte actuellement
alors qu'il est fait par la Communauté urbaine de Québec?
M. Blais: Nous ne l'avons pas fait. M. Roy: Vous n'avez
pas fait d'étude. M. Blais: Non.
M. Roy: II y a un autre point sur lequel... Vous nous avez
parlé de la Société Inter-Port, tout à l'heure.
Vous avez mentionné que maintenant que la Société
Inter-Port existe, il faudra vivre avec elle. Est-ce que vous pourriez nous
donner des explications, expliquer votre pensée concernant cette
question? Vous avez parlé aussi de la nécessité
d'établir un protocole d'entente, un protocole d'entente devrait
exister. Que devrait comprendre ce protocole d'entente, par exemple, en
priorité?
M. Blais: Actuellement, un protocole a été
discuté à la CUQ lors de la dernière réunion qui
veut, entre autres, par exemple, que le personnel de la CUQ passe à la
Société Inter-Port enfin je n'ai pas tout que la
CUQ continue à s'occuper de la promotion... M. Trottier pourra en donner
davantage, mais il y a un protocole pour prendre l'eau dans un seau et la
mettre dans l'autre. Je me demande pourquoi on a créé la
Société Inter-Port. Cela nous a paru une autre suggestion pour
enrayer l'activité de la CUQ dans ce domaine. On a prétendu que
le fédéral allait contribuer une partie. Je pense que cela a
été l'argument principal et on nous dit que le
fédéral est assez réticent dans ses subventions. Cela ne
fonctionne pas tout à fait comme cela devrait fonctionner.
M. Roy: En somme, pour être plus court et plus direct, vous
ne seriez pas déçu si la Société Inter-Port cessait
d'exister et que ce rôle soit maintenu à la Communauté
urbaine de Québec?
J'ai une dernière question à poser à M. le maire.
Il a parlé tout à l'heure d'un conflit de personnalités.
Je remarque qu'il y a une référence dans votre mémoire,
que vous avez une recommandation qui a peut-être une relation directe
avec ce que vous avez déploré, ce qui existe. Vous dites: "Nous
recommandons qu'un président-directeur général soit
nommé par le gouvernement". Est-ce qu'il y a des raisons
particulières pour proposer que le président-directeur
général de la CUQ soit nommé par le gouvernement?
Si je vous pose cette question, c'est, à titre d'exemple, pour
vous demander comment pourrait fonctionner une municipalité si les
conseillers étaient élus par la population et que le maire
était nommé par le gouvernement.
Je comprends qu'on dira peut-être que ce n'est pas la même
chose, mais la CUQ est quand même responsable de son administration
auprès des municipalités qui en font partie, ce n'est pas un
organisme paragouvernemental. Je ne sais pas, mais j'aimerais que vous me
donniez des explications là-dessus; cela me paraît une situation
fort cocasse.
M. Blais: Nous avons d'abord rencontré le président
du CRO à Hull. Il a été nommé par le gouvernement;
il était maire de Hull, il a démissionné et il nous
rapporte que ça fonctionne très bien. Vous avez mentionné
tantôt le maire. Le maire, dans une municipalité, n'a pas grand
pouvoir au point de vue de la législation, c'est le gars qui
réalise. Il ne vote pas au conseil, ce sont ses échevins qui font
la loi. Je pense qu'effectivement ce sont les membres du conseil qui feraient
la loi et le président serait l'exécutant. Cela marche
très bien au CRO et c'est à la suite de ça que nous avons
fait cette suggestion, d'autant plus que le gouvernement est appelé
à contribuer financièrement aux opérations de la CUQ. Il y
a peut-être une autre méthode, remarquez bien.
M. Roy: Le gouvernement est également appelé
à contribuer financièrement pour aider les municipalités,
il y a des subventions qui sont accordées pour des travaux de voirie
municipale, pour des travaux d'égout et d'aqueduc, il y a toutes sortes
de subventions, toute une gamme de subventions. Mais comment peut-on concilier
les deux? Moi, dans mon esprit, je trouverais assez difficile de concilier les
deux, si le président-directeur général rend des comptes
à ceux qui l'ont nommé, c'est-à-dire le gouvernement, et
que les membres de la communauté urbaine rendent des comptes à la
population, c'est-à-dire non pas à la population, mais aux
conseils municipaux comme tels. N'y a-t-il pas là un danger? Vous avez
parlé justement d'un conflit de personnalités tout à
l'heure; ce serait peut-être la première cause, parce qu'il y a
ambiguïté sur cette question. Si une personne a des comptes
à rendre au gouvernement provincial, parce que sa nomination
relève du gouvernement provincial et que ce que les membres de la
communauté urbaine lui demandent est incompatible avec les politiques
gouvernementales comme telles, dans quelle situation cette personne se
trouve-t-elle placée vis-à-vis des membres de son conseil?
M. Blais: Ecoutez, le principal argument en faveur de cette
suggestion, c'est que nous avons l'exemple du CRO. Vous me faites douter un
peu. Je comprends que vous avez partiellement raison dans votre affaire, mais
nous avons des exemples de bon fonctionnement d'un organisme qui existe
déjà. C'est assez rare que le gouvernement ne choisisse pas de
bons gars.
M. Roy: Vous êtes bien sûr de ça?
M. Blais: Voyez-vous...
M. Bonnier: C'est ça l'hypothèse de
départ.
M. Roy: J'aimerais partager votre optimisme, M. le maire.
M. Blais: II ne faut pas trop leur faire confiance.
M. Roy: M. le Président, je comprends le maire de
Lévis, je ne veux pas lui enlever une
question qu'il aimerait poser, mais il y a quand même une question
que je me pose à ce moment-ci et je ne voudrais pas y revenir. Vous avez
fait pas mal de reproches dans votre mémoire à la
communauté urbaine.
Vous avez dit que cela coûtait trop cher au niveau de
l'évaluation, qu'avant d'ajouter de nouveaux services, on devrait
rentabiliser ceux qui existent et vous formulez un souhait que les gens de la
rive sud seraient heureux et auraient beaucoup d'avantages à faire
partie de la communauté urbaine. C'est la question... M. le
Président je la retire.
Le Président (M. Houde, Limoilou): L'honorable
ministre.
M. Goldbloom: J'aimerais quand même faire un court
commentaire sur ce que disait tout à l'heure l'honorable
député de Beauce-Sud. J'aimerais d'abord lui demander s'il veut
que M. Blais se prononce sur l'opportunité d'inclure jusqu'au
comté de Beauce-Sud dans la communauté urbaine?
M. Roy: Est-ce que la question doit se poser actuellement? Ma
première réponse serait non.
M. Goldbloom: Ah! Vraiment?
M. Roy: Vous m'avez posé la question. Ma première
réponse serait non.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais dire simplement
ceci. Justement si l'on envisage la communauté urbaine comme
étant un organisme surtout de nature politique, la question de la
nomination de son président par le gouvernement devient une question
importante dans le contexte dessiné par le député de
Beauce-Sud.
Mais, si on l'envisage comme organisme d'administration de services,
c'est un contexte un peu différent. Je voudrais, pour les fins de la
discussion qui pourra suivre, rappeler au député de Beauce-Sud
qu'il y a, à Montréal et à Québec, une situation
qui est un peu délicate parce que celui qui siège comme
président du comité exécutif de la communauté
urbaine siège en même temps comme conseiller municipal dans une
municipalité. Cette difficulté de concilier les deux rôles
je ne parle pas des personnes en place, mais je parle des deux
rôles et des difficultés que les observateurs ont dû
constater à cause de ce fait nous amène à
réfléchir sérieusement sur la situation actuelle.
Il y a peut-être deux composantes là-dedans: Qui choisit le
président? Deuxièmement, une fois le président choisi,
doit-il continuer d'occuper un poste au niveau strictement municipal ou non? Ce
sont les deux composantes de la question.
Le Président (M. Houde, Limoilou): L'honorable
député de Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, le ministre fait des remarques,
disons qu'il y a également un autre point. Si les membres qui font
partie du conseil de la communauté urbaine engagent un directeur
général, cette personne est mandatée par la
communauté urbaine pour expliquer ses fonctions. Je dis que c'est une
fonction qui devrait lui appartenir. Je ne suis pas vendu, loin de là,
à l'idée que le président, le directeur
général doit être nommé par le lieutenant-gouverneur
en conseil, par le gouvernement.
C'est en quelque sorte une tutelle indirecte qu'on impose.
Demandons-nous si les principaux problèmes que les communautés
urbaines vivent actuellement il y a, à Montréal, des
problèmes dans la communauté urbaine, comme il y en a à
Québec, mais surtout ceux de Québec, à l'heure actuelle
ce n'est pas une situation où on a placé des gens assis
entre deux chaises ou mal assis, inconfortablement assis.
Prenons le cas d'une coopérative. Je serais porté à
faire une comparaison entre une coopérative et la communauté
urbaine. Comment pourrait-on, dans une coopérative, avoir un conseil
d'administration qui est élu par les membres et avoir un gérant
qui est nommé par le gouvernement?
M. Harvey (Charlesbourg): C'est très fréquent dans
les coopératives.
M. Roy: Non, non, ce n'est pas fréquent dans les
coopératives.
M. Harvey (Charlesbourg): Voyons doncl
M. Roy: Je m'excuse. Il y a eu des cas d'exception de mise en
tutelle.
M. Harvey (Charlesbourg): Vous avez besoin de recyclage.
M. Roy: Si c'est une mise en tutelle, d'accord. Cela ne s'est
jamais fait autrement que lorsqu'une coopérative a été
mise en tutelle.
M. Harvey (Charlesbourg): Vous avez besoin de recyclage.
M. Roy: Je n'ai pas besoin de recyclage. Qu'on me cite un exemple
seulement. Qu'on me cite un exemple.
M. Harvey (Charlesbourg): Je peux vous donner des exemples
multiples. Rimouski.
Le Président (M. Houde, Limoilou): L'honorable
député de Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, j'aurais
plusieurs questions à poser au maire de Sillery et je commence
immédiatement.
A la page 11 de son exposé, il nous dit: "Nous sommes d'avis que
le mode de représentation actuel au sein du conseil de la
communauté urbaine est adéquat et qu'il n'y a pas lieu de le
modifier, pour le moment".
M. le maire, vous avez pris position à plusieurs reprises, lors
des assemblées de la communauté urbaine, disant que vous
étiez assis à votre siège et que vous étiez
là simplement pour estampiller, parce qu'en fait, les décisions
qui sont prises au sein du grand conseil... Je vous ai supporté souvent
lors de ces déclarations.
Comment faites-vous, M. le maire, pour apporter une recommandation
semblable lorsque vous savez pertinemment que, suivant le mode de vote à
l'heure actuelle, parce que, pour l'information des membres de la commission,
c'est un vote par 1,000 de population, pour demander le statu quo, alors que
vous savez pertinemment que la ville de Sainte-Foy et la ville de Charlesbourg,
s'unissant pour un vote, il ne faut qu'une ville de 8,000 âmes ou deux
villes de 4,000 âmes pour prendre une décision au nom des 22
maires de la Communauté urbaine de Québec? Comment faites-vous ce
partage, compte tenu du fait que vous vous êtes toujours plaint que vous
étiez, à la Communauté urbaine de Québec,
uniquement bon pour estampiller et qu'en fait, votre vote ne représente
pas grand-chose?
M. Blais: Mes réactions, aux réunions de la
Communauté urbaine de Québec, ont été que les
questions qui nous étaient amenées sur la table ne
méritaient pas qu'on se dérange, à certains moments, quand
il était question de jouer du dactylo...
Actuellement, il y a un vote par 1,000 et, pour qu'une résolution
soit adoptée, si la ville de Québec vote pour, il faut qu'il y
ait 50% des autres qui votent...
M. Bédard (Montmorency): Le vote de la ville de
Québec ne change rien, ni d'un côté, ni de l'autre. Cela
nous prend toujours 50% des autres municipalités.
M. Blais: C'est un mode de représentation qui nous
satisfait. C'est la démocratie. Cela se rapporte à la
majorité. Il peut y avoir d'autres méthodes. On a
étudié d'autres méthodes de représentation. On
n'est pas arrivé à grand-chose. On n'a pu trouver rien de mieux
que ce qu'il y a actuellement. On n'a rien suggéré parce qu'on
n'a rien trouvé de mieux que ce qu'il y a là. Cela peut
être déficitaire. Mais, si les villes de Charlesbourg et de
Sainte-Foy votent ensemble...
M. Bédard (Montmorency): C'est fini. M. Blais: ...
c'est fini.
M. Bédard (Montmorency): Vous êtes d'accord sur
cela, que trois municipalités puissent régler tous les
problèmes de la Communauté urbaine de Québec?
M. Blais: C'est-à-dire que...
M. Bédard (Montmorency): Quand vous parlez de
démocratie, c'est 3 sur 22.
M. Blais: Je pense bien que vous poussez votre raisonnement
à l'extrême. Il est vrai que trois qui s'unissent vont... Je n'ai
pas d'autre méthode à suggérer qui soit meilleure que
cela.
M. Bédard (Montmorency): Peut-être que je vous
apporte cette argumentation pour la première fois, mais trouvez-vous que
c'est un peu boiteux? Parce que vous savez qu'à chaque fois qu'un vote
est pris à la Communauté urbaine de Québec, étant
donné que ces deux municipalités, dans la liste, sont les
premières en haut, vous avez déjà fait le calcul
vous-même. Lorsqu'on voit que Charlesbourg et Sainte-Foy prennent un
vote, on est capable de donner le résultat du vote, ce n'est pas
nécessaire que les autres municipalités...
M. Blais: Bon.
M. Bédard (Montmorency): En fait, trouvez-vous que c'est
une anomalie?
M. Blais: Cela en est peut-être une, mais, à un
moment donné, une suggestion avait été faite par notre
comité; c'est une ville, un vote. L'argument en faveur de cela: On a
dit, le député des Iles-de-la-Madeleine qui vote au Parlement, il
a une voix, et le député de Montréal, où il y a
50,000 ou 60,000 de population, il a une voix. On a pensé
suggérer cette affaire, mais on n'a pas trouvé mieux que ce qui
est là.
M. Bédard (Montmorency): Ma deuxième question
concerne la promotion touristique. Votre intervention pour retirer, comme la
ville de Québec et toutes les autres municipalités, la taxe sur
les repas, c'est une suggestion, je pense, qui a été
entérinée par plusieurs de vos collègues. Mais,
d'après vous, à l'heure actuelle, quant au service de la
promotion touristique qui est donné à la Communauté
urbaine de Québec, est-ce que c'est un service de promotion ou un
service d'accueil?
M. Blais: Ce sont les deux.
M. Bédard (Montmorency): Vous êtes conscient que le
service de la promotion touristique, le Service de la Communauté urbaine
de Québec fait de la promotion touristique?
M. Blais: Oui, monsieur.
M. Bédard (Montmorency): Est-ce que vous tenez compte de
tous ceux qui oeuvrent dans le milieu touristique, à l'heure actuelle,
qui ont préparé des mémoires, des gens du moins qui en
connaissent plus que ceux qui n'ont pas le temps de passer par le milieu
touristique, et qui prétendent que la promotion touristique qui est
donnée par la Communauté urbaine de Québec, c'est
uniquement de l'accueil qui est fait et que c'est un service parallèle
à celui que le gouvernement donne à l'heure actuelle à la
Place d'armes?
M. Blais: Au point de vue de l'accueil, c'est
peut-être vrai, parce que le gouvernement provincial donne un
service d'accueil à la Place d'armes. Je pense que c'est la CUQ qui
devrait s'installer là. La CUQ a un service de congrès dont le
directeur est M. Lamontagne. Il se peut que ce service ne soit pas
adéquat, mais, actuellement, la CUQ s'occupe de l'accueil, de la
promotion touristique et de congrès. Je ne veux pas en parler
davantage.
M. Bédard (Montmorency): Troisième question sur la
promotion industrielle. Il s'agit du protocole d'entente qui a
été adopté par le conseil, lors de sa dernière
assemblée, dont vous avez pris connaissance. D'après vous, est-ce
qu'il y aurait dédoublement de travail avec l'adoption de ce protocole,
étant donné la création d'Inter-Port et d'un service
parallèle de promotion industrielle à la communauté
urbaine. J'ai une question additionnelle.
Lorsque vous vous êtes demandé quel avantage nous apportait
Inter-Port pour la région de Québec ne croyez-vous pas que le
fait de prendre $400,000 environ, je crois que c'est $409,000 ou $427,000, du
budget de la communauté urbaine pour l'affecter à une
société comme Inter-Port, n'améliorera pas notre
participation, parce qu'on cherche à couper les dépenses du
côté de la communauté urbaine?
M. Blais: L'argent va venir de la même source. M.
Bédard (Montmorency): Laquelle?
M. Blais: Qui va fournir l'argent à Inter-Port? C'est le
gouvernement?
M. Bédard (Montmorency): Oui, mais quant au rôle
d'Inter-Port, on a jugé que dans la promotion qui se faisait, que le
gouvernement aussi, en plus de donner des montants, allait chercher beaucoup
d'argent par l'implantation d'industries, beaucoup plus que les
municipalités.
M. Blais: Oui. Ecoutez, nous considérons que la CUQ aurait
pu tout aussi bien remplir ce rôle.
M. Bédard (Montmorency): Oui, mais quand vous dites
qu'elle peut remplir ce rôle...
M. Blais: Avec les mêmes sources, avec les mêmes
moyens.
M. Bédard (Montmorency): D'accord, mais avec quel revenu
supplémentaire? C'est là le problème. On peut donner un
paquet de services; d'ailleurs, j'en toucherai lors d'une autre question. On
parle de donner des services régionaux; il faut penser que lorsque la
communauté urbaine avait été vendue dans les années
soixante-dix, c'était pour donner de meilleurs services à des
coûts moindres. Je pense que, suivant les exposés que vous avez
faits tout à l'heure, on a peut-être manqué la
deuxième partie.
M. Blais: Oui. Evidemment, il faut considérer que, depuis
ce temps aussi, il y a eu une augmentation...
M. Bédard (Montmorency): Des dépenses à tous
les niveaux.
M. Blais: ... des dépenses à tous les niveaux.
M. Bédard (Montmorency): Ma question porte sur la
promotion industrielle. Vous demandez pourquoi on a créé la
Société Inter-Port. En fait, une question parallèle a
été posée antérieurement sur la promotion
touristique; vous n'êtes pas opposé à dépenser des
montants au nom de votre ville par l'intermédiaire de la
communauté urbaine pour la promotion touristique. Par contre, vous
demandez des revenus que cette promotion touristique apporte à la
région de Québec, et c'est la taxe sur les repas. Donc, du
côté de la promotion industrielle, les municipalités ne
sont pas en désaccord pour faire de la promotion industrielle; par
contre, elles veulent venir chercher les revenus de cette promotion
industrielle. Vous êtes d'accord sur cela?
M. Blais: Oui.
M. Bédard (Montmorency): Donc, c'est pour cela que cela a
été envoyé à Inter-Port. On dit au gouvernement,
qui crée la Société Inter-Port: Vous allez investir des
montants à même le budget, mais, par contre, s'il y a implantation
de grosses industries dans la région de Québec, cela va apporter
beaucoup plus au gouvernement que cela peut apporter aux municipalités.
C'est sur ce point que cela a été défendu. Si on a deux
systèmes, Inter-Port et promotion touristique à la
communauté urbaine, êtes-vous d'accord qu'il y aura
dédoublement de travail tout à l'heure, si on garde les deux
organismes?
M. Blais: Les deux organismes ont des activités
différentes.
M. Bédard (Montmorency): Oui, mais ils font de la
promotion tous les deux.
M. Blais: Ils font de la promotion tous les deux, mais ce n'est
pas différent.
M. Bédard (Montmorency): Quatrième question, les
compétences facultatives. Suivant l'article 107, vous parlez de cela
dans votre mémoire, à la page 10, vous dites: "D'après
nous, il faut rentabiliser les services actuels." Qu'est-ce que cela veut dire
pour vous?
M. Blais: Nous voulons dire qu'avant d'étudier par
règlement, comme la loi le dit, l'exercice de nouvelles
compétences, il faudra faire des études très
sérieuses sur les moyens de diminuer les coûts et d'augmenter
l'efficacité des services actuels. Ici, je me réfère
à l'évaluation foncière et à l'informatique.
M. Bédard (Montmorency): Cela ne veut pas dire
rentabiliser, parce que vous êtes conscient que le mot...
M. Blais: Disons que le mot est peut-être mal choisi, mais
enfin...
M. Bédard (Montmorency): On ne peut pas rentabiliser ces
services, parce qu'il n'y a pas d'apport direct de revenus. Cinquième
question, vous recommandez dans votre mémoire de nommer un
président-directeur général élu pour quatre ans. Ma
question est la suivante: Que faites-vous du compte à rendre aux
citoyens de la répartition de la CUQ et de la CTCUQ envers des membres
élus et des membres non élus? Est-ce que cela ne peut pas poser
un problème?
M. Blais: Le fait que le...
M. Bédard (Montmorency): Le président serait
nommé...
M. Blais: ... président serait nommé par le
gouvernement?
M. Bédard (Montmorency): Oui, au lieu d'être
élu? Il peut dépenser, c'est une nomination. A l'heure actuelle,
il s'est dépensé dans la région de Québec
au-delà de $6,700,000 pour le budget de 1976. La CTCUQ, c'est une autre
chose. En fait, on le rend responsable d'une administration de $6.5 millions et
il n'a aucun compte à rendre à ses électeurs.
M. Blais: C'est-à-dire que nous le voyons comme
exécuteur des décisions du conseil.
M. Bédard (Montmorency): Donc, il aurait le rôle de
gérant, qu'on appelle...
M. Blais: II serait président-directeur
général, si vous voulez, associez cela à gérant. A
la CRO, on l'appelle directeur général. C'est l'exécutant,
c'est le permanent. C'est lui qui exécute ce que le conseil lui
suggère. Il n'est pas attaché à une municipalité.
Il a été nommé par le gouvernement. Il est une personne
compétente.
M. Bédard (Montmorency): Donc, il aurait à peu
près le même statut qu'un gérant pour une
municipalité.
M. Blais: Disons que oui.
M. Bédard (Montmorency): Sixième question: Quant au
BAEQM, le ministre a parlé, tout à l'heure, d'une
répartition possible, à savoir que les dépenses
affectées par le BAEQM, à l'heure actuelle, si elles
étaient réparties à raison de 50% par le provincial, 16 et
2/3% par le fédéral et 33 et 1/3% par les municipalités,
seriez-vous en accord, comme maire de la ville de Sillery, avec cette
politique?
M. Blais: Je pense que ce n'est pas opportun de répondre
à cette question tout de suite.
M. Bédard (Montmorency): D'accord!
Septième question: Les coûts de la communauté
urbaine, M. le maire, augmentent d'année en année, et quand je
parle d'augmentation, il est entendu que les budgets de toutes les
municipalités augmentent aussi, mais depuis deux années, le
budget de la communauté urbaine a augmenté de 50% en 1975, par
rapport à 1974, et de 43% en 1976, par rapport à 1975, soit un
budget doublé en deux ans. Par rapport au budget de votre
municipalité, trouvez-vous cela acceptable?
M. Blais: Non.
M. Bédard (Montmorency): Est-ce qu'il y aurait des
recommandations? Quand on dit: Si le budget double... vous êtes au
courant que, du train que cela s'en va, là, cela peut mettre en danger
les budgets de nos municipalités.
M. Blais: C'est entendu. J'ai mentionné à un
endroit, dans le rapport, que les coûts de certains services fournis par
la CUQ étaient exorbitants et me paraissaient trop élevés.
D'autres m'ont demandé si j'avais des chiffres précis à
leur donner, à savoir si les mêmes services rendus par les
municipalités coûteraient moins cher, je n'en ai pas. Je me base
sur des témoignages que j'ai reçus. Je n'avais pas les moyens de
faire les recherches nécessaires et de faire les études qui
m'auraient permis de répondre aux questions qui m'ont été
posées.
M. Bédard (Montmorency): Donc, vous ne seriez pas en
désaccord avec certains de vos collègues qui essaieraient de
diminuer les dépenses de la communauté. Cela amènerait
peut-être la diminution ou la disparition de certains services. Parce
qu'à l'allure où les budgets augmentent, les municipalités
ne peuvent pas se permettre... Cela pourra devenir désastreux dans les
années quatre-vingt, quatre-vingt-un. Si vous avez étudié
le service de la dette de la communauté urbaine, par rapport à
votre service de la dette, de la façon dont vous l'augmentez
d'année en année, on ne peut pas se permettre cela dans nos
municipalités.
M. Blais: J'ai pris connaissance de votre rapport, et je suis en
faveur du principe selon lequel vous vouliez diminuer les dépenses
à la communauté urbaine, mais de là à couper les
services, je ne suis pas d'accord.
M. Bédard (Montmorency): Oui, mais pour en venir à
ce rapport, ma huitième question, M. le maire, est celle-ci: A la page
6, de votre mémoire, vous parlez d'évaluation foncière. Je
vous demanderais si vous êtes satisfait des services rendus à
votre municipalité en 1975, par rapport à 1974. Quelle perte
d'évaluation supportez-vous, à l'heure actuelle, à cause
de ce manque de services en 1975, si manque il y a?
M. Blais: Je ne veux pas faire de comparaison avec 1974, parce
qu'en 1974, je n'étais pas là. Mais en 1975, nous avons eu, comme
je l'ai dit tantôt, à plusieurs reprises, des
récriminations à faire contre le service de l'évaluation
foncière. Nous n'étions pas complètement satisfaits des
services rendus, dans certains cas particuliers.
M. Bédard (Montmorency): Est-ce que vous seriez en accord
avec le rapport des neuf maires, dans lequel ils recommandent de
décentraliser les décisions sur le rôle
d'évaluation, soit d'avoir un estimateur, peut-être on
l'appelle estimateur senior avec pouvoir de changer les
évaluations suivant les normes que le gouvernement a
déposées dans un bassin d'évaluations données?
Autrement dit, le problème qu'on a rencontré dans les
dernières années, et plus spécifiquement en 1975, j'en
conçois, je ne veux pas dire que les employés du service
d'évaluation n'ont pas travaillé en 1975, je sais à quoi
est attribué ce manque d'évaluation qu'on a subi dans toutes nos
municipalités, ils étaient à effectuer le rôle de la
ville de Sainte-Foy et celui de la ville de Québec, entre autres. C'est
cela qui a pris la majorité de leur temps.
Mais une des recommandations du rapport des neuf maires, c'est afin de
donner de l'autorité peut-être à un estimateur senior pour
un bassin. On appelle cela bassin parce qu'au lieu de penser à une
municipalité, cela pourrait par exemple toucher six
municipalités. Cela veut dire que dans un secteur donné qui
toucherait plusieurs municipalités, il y aurait un homme en
autorité et qui serait capable de prendre une décision de
façon à pouvoir pour ce secteur, suivant les normes
établies en 1972, et aujourd'hui, nous sommes en 1975, améliorer
l'évaluation de 18%, 20% ou 22% et, dans nos municipalités, cela
ira peut-être à 40%.
Vous comprenez que ce sont des pertes d'évaluation et des pertes
de revenus pour chacune de nos municipalités parce que tout est
centralisé à la même place et par le fait que c'est
centralisé à la même place, on n'a pas le temps de le
faire.
Seriez-vous en désaccord avec cette recommandation?
M. Blais: Nous sommes en désaccord avec cette suggestion
parce que l'on nous a rapporté qu'au service de l'évaluation de
la CUQ, c'était justement divisé en secteurs comme vous le
proposez. Si j'ai bien compris votre suggestion, il y aurait quatre bureaux,
dans la région, pour s'occuper de l'évaluation, alors qu'ils sont
réunis sous le même toit, ce qui, à mon sens, me
paraît avantageux.
M. Bédard (Montmorency): Oui, mais le fait que les
évaluations ne sont pas corrigées au fur et à mesure
je ne dis pas corrigées tous les mois mais
corrigées peut-être tous les six mois ou une fois l'an parce que
les évaluations sont basées sur la valeur marchande et
différents autres critères, ce n'est pas normal.
Je vais vous apporter l'exemple de la ville de Beauport.Un rôle
fut déposé, en 1971, si ma mé- moire en bonne. J'apporte
l'exemple pour toutes les autres municipalités qui n'ont pas
été réévaluées depuis 1971. Ce n'est pas
honnête envers ceux qui viennent d'être évalués en
1974 ou en 1975. Ne parlons pas de 1975, parce qu'il n'y a eu aucune
évaluation de faite, mais il y a 825 permis non évalués
encore à la ville de Beauport.
Trouvez-vous cela normal de taxer certains citoyens à un certain
taux et d'autres citoyens à un autre taux pour les services qu'ils
reçoivent?
M. Blais: Je ne sais pas si vous avez raison d'affirmer cela,
mais, si je comprends bien, je ne suis pas un estimateur, les rôles sont
rajustés à chaque année.
M. Bédard (Montmorency): Mais cela n'est pas fait.
M. Blais: Cela ne fait pas partie de mon mémoire parce que
vous allez dans des détails d'évaluation.
M. Bédard (Montmorency): Autrement dit, chez vous, vous
n'avez pas ces problèmes. Vous ne perdez pas d'évaluation.
M. Blais: Nous avons des problèmes, mais nous n'avons pas
celui que vous mentionnez. Nous avons des problèmes particuliers qui se
produisent de temps à autre, mais je vais vous dire une chose. On nous a
toujours donné les renseignements que l'on a désirés et je
veux témoigner de la collaboration qu'on a eue des officiers. Cela ne
nous a pas toujours donné satisfaction, mais tout de même, ils ont
été bien gentils.
M. Bédard (Montmorency): Les réponses qu'on nous
donne, cela ne nous met pas d'argent dans nos poches.
J'ai terminé, M. le Président.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député
de Taschereau.
M. Bonnier: II y a une question que je trouve un peu ambiguë
et je pense que c'est la réponse à la question que vous a
posée le ministre, selon vous, qu'est-ce que la communauté
urbaine? Est-ce un organisme de coordination de politiques d'ensemble, de
politiques d'orientation des responsabilités municipales d'un certain
nombre de villes ou est-ce un corps administratif comme tel? Dans votre
réponse, vous dites que c'est un corps administratif, mais, d'un autre
côté, vous dites qu'il ne faudrait quand même pas que cela
soit trop gros et d'un même souffle, vous dites également qu'il
faudrait que cela ait des revenus autonomes; mais, même là, il
n'est pas dit de façon tout à fait claire quelles devraient
être ces sources de revenus?
Il me semble qu'au lieu de discuter longuement sur le fait de savoir si
l'évaluation foncière coûte plus cher ou moins cher, sur le
système d'informatique et tout cela, selon vous, quelle de-
vrait être la conception de la Communauté urbaine de
Québec?
M. Blais: La Communauté urbaine de Québec est comme
les autres communautés urbaines un service d'administration de services
qui a une vocation régionale, comme l'incinérateur.
M. Bonnier: S'agirait-il, à ce moment, pour la
communauté urbaine, de donner des services complémentaires
seulement?
M. Blais: Non, parce que le service de l'évaluation
foncière, par exemple, l'incinérateur, ce n'est pas
complémentaire. C'est primaire, je ne sais pas quelle est
l'expression.
M. Bonnier: Mais comment définissez-vous cette
espèce... Dans le fond, ce pourquoi il y a des malentendus un peu
partout là-dessus, c'est que la définition même de la
communauté urbaine n'est pas claire pour tout le monde. Je pense bien
que si la commission pouvait au moins sortir avec un éclairage
précis, là-dessus, après, je pense bien qu'on s'entendrait
assez facilement, parce que ce sont des gens de bonne volonté de part et
d'autre, mais ce n'est pas clair pour tout le monde. Est-ce que cela devrait
être seulement un organisme de coordination ou de politique et
peut-être de certains services complémentaires, à un moment
donné? Parce que si on dit: C'est un organisme de services, je crains,
à ce moment-là, qu'on fasse du chevauchement et on n'a pas fini
de parler de l'augmentation des coûts.
M. Blais: C'est un organisme de services à
caractère régional dans la municipalité, parce que dans
notre grande région, il y a des services qui sont nécessairement
à caractère métropolitain. Il y en a un autre que la
communauté urbaine étudie, je pense que c'est celui de l'eau, le
problème de l'aqueduc régional métropolitain. Ceci aussi
est très important. Ce sont des services...
M. Bonnier: Est-ce que cela devrait administrer seulement des
services de caractère métropolitain.
M. Blais: Absolument.
M. Bonnier: Même si certains de ces services sont
administrés par des villes actuellement, vous recommanderiez qu'il y ait
un transfert de pouvoir?
M. Blais: Oui, monsieur.
M. Bonnier: A ce moment-là, vous ne recommanderiez pas
également un transfert de revenus. Vous dites: La communauté
urbaine devrait avoir ses propres sources de financement.
M. Blais: C'est-à-dire que nous avons fait une suggestion
particulière, la taxe sur les repas qui dépend...
M. Bonnier: C'est un exemple, dans le fond.
M. Blais: Je n'ai pas fait d'étude approfondie de cela. Je
n'ai pas la compétence pour le faire.
M. Bonnier: C'est un exemple de ce qui... M. Blais: C'est
un exemple.
M. Bonnier: Mais est-ce que vous dites que totalement, s'il
s'agit d'un transfert de services, qui sont de portée
métropolitaine, qu'il devrait y avoir un transfert de revenus, ou bien
on ne toucherait pas l'assiette des revenus des municipalités, mais vous
suggérez plutôt qu'il y ait une propre "approche" fiscale pour la
communauté urbaine elle-même au niveau du
prélèvement de revenus.
M. Blais: La communauté urbaine ne devrait pas, à
mon sens, prélever des revenus. Vous savez que la question
fiscale...
M. Bonnier: Comment parlez-vous, à ce moment-là, de
revenus autonomes, si vous dites qu'elle ne doit pas prélever de
revenus?
M. Blais: La taxe sur les repas qui est remise, par exemple,
à la ville de Québec et à Montréal et à
Laval...
M. Bonnier: Dans la province.
M. Blais: ... est prélevée par le gouvernement et
elle est remise sous forme de subventions à la ville de Québec,
à une ville qui est à l'intérieur de la
communauté.
M. Bonnier: De la communauté.
M. Blais: Alors, je trouve anormal que cette taxe
particulière soit remise à la ville de Québec, au centre
de la région métropolitaine.
M. Bonnier: C'est-à-dire qu'au lieu d'avoir un pouvoir de
taxation spécifique, vous recommanderiez que la province redistribue,
à la communauté urbaine, un certain nombre de recettes, qui sont
peut-être distribuées à des villes en particulier.
M. Blais: II y en a peut-être d'autres, mais je ne sais
pas. Je ne peux pas vous le dire aujourd'hui.
M. Bonnier: Très bien, je vous remercie.
Le Président (M. Houde, Limoilou): L'honorable
député de Lévis.
M. Chagnon: M. le Président, malgré toute
l'amitié que j'ai pour mon honorable ami et collègue de Sillery
et mes amis de la rive nord, je me dois sincèrement de différer
d'opinion sur la suggestion qui a été faite dans le
mémoire, voulant annexer ou prolonger la communauté urbaine, son
pouvoir juridique, sur la rive sud. Et ça, pour
la bonne raison d'abord, vous le savez très bien, que nous sommes
séparés, malheureusement, par une barrière infranchissable
le sujet ne vous surprend pas, je pense bien et cette
barrière représente, pour la partie de Lévis-Lauzon,
au-delà de 35 milles aller et retour; je vois très mal la
possibilité physique de fournir la plupart des services communautaires
entre la rive nord et la rive sud dans les conditions actuelles. Je dis bien:
Dans les conditions actuelles. Nous avons songé davantage je
pense qu'il est encore préférable, dans les conditions que nous
vivons à un regroupement des municipalités, à
regrouper nos forces. Déjà, le travail a été
amorcé. Nous avons une unité de regroupement qui est en formation
dans la partie est du comté et, éventuellement, il y aura
peut-être d'autres unités qui se formeront au centre.
Présentement, je considère qu'il serait
prématuré et que ce serait rendre un très mauvais service
à la rive sud que de pouvoir s'intégrer dans la Communauté
urbaine de Québec, d'autant plus que je connais personnellement le
sentiment des maires des 11 municipalités de la rive sud, de
Ber-nières à Lauzon, et je peux vous dire, sans animo-sité
envers la Communauté urbaine de Québec, que le sentiment dans le
moment est bien celui qu'ils n'acceptent pas la création ou
l'intégration de la rive sud à la rive nord à cause de
cette séparation physique. C'est pourquoi nous travaillons
présentement à créer sur la rive sud des services
communautaires tels que celui-ci: nous avons présentement un
incinérateur qui aurait une vocation régionale et qui serait
ouvert dans les prochains mois. Nous mettons en communauté certains
services tels que la Cour municipale, le service d'eau, le service de transport
en commun; nous avons plusieurs services que nous mettons en commun.
Cela ne veut pas dire que nous ne voulons pas la collaboration
étroite et laborieuse entre la rive nord et la rive sud.
Personnellement, je crois en un Québec métropolitain, je suis
très honnête avec vous. J'espère qu'on pourra former ce
noyau de façon à travailler dans l'unité, un Québec
métropolitain au point de vue du développement économique.
Je n'ai pas de barrière, même s'il y en a une entre Québec
et Lévis, il n'y en a pas dans mon esprit en ce qui concerne le
développement du Québec métropolitain.
C'est pourquoi je suis d'avis qu'on ne peut pas, dans les conditions
présentes, songer à intégrer la rive sud, d'autant plus
qu'en ce qui concerne la Communauté urbaine de Québec, je me
rappelle avec plaisir qu'en 1969/70, j'ai eu l'occasion, en tant que maire,
d'assister à toutes les délibérations qui se sont tenues
au niveau du ministère des Affaires municipales en vue de la
création de la fameuse communauté urbaine que, dans certains
milieux, on critique aujourd'hui.
A ce moment-là, la Chambre de commerce de Québec, divers
corps intermédiaires et la plupart des municipalités
étaient fortement sensibilisés à la formation et à
la création d'une communauté urbaine de Québec. Sans aucun
doute, je dois admettre avec certains de mes collègues qu'il peut y
avoir des lacunes, qu'il peut y avoir des déficiences. C'est
évident que, dans tout organisme humain, nous pouvons déceler des
anomalies. Je présume qu'à la lumière des mémoires
qui seront soumis, il y aurait peut-être moyen de clarifier la situation,
d'améliorer la situation afin que la Communauté urbaine de
Québec réponde aux besoins pour lesquels elle a été
fondée et formée.
Ce n'est pas dans le but de critiquer la communauté urbaine que
je dis que nous ne sommes pas favorables, sur la rive sud; c'est à cause
des situations physiques que nous vivons et j'espère qu'un jour il sera
possible de travailler encore plus dans une unité plus commune entre les
deux rives.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député
de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, j'ai
seulement deux ou trois questions, à la suite de l'intervention et des
questions posées par le député de Montmorency et le maire
de Beauport qui est allé jusqu'à dire, à
l'intérieur des questions qu'il posait, que la part du budget que
certaines municipalités devaient affecter à la communauté
urbaine pouvait même mettre en danger certaines municipalités au
point de vue budgétaire.
Je voudrais savoir quelle est la part du budget que Sillery paye
à la communauté urbaine.
M. Blais: 4.8% à la CUQ et environ 2% à la CTCUQ,
6% ou 7%.
M. Bédard (Chicoutimi): Pouvez-vous me dire maintenant
combien ça coûte per capita pour les citoyens de Sillery.
M. Blais: Cela coûte à peu près $120,000 pour
15,000 habitants. A peu près $10. Pas $10, $8.
M. Bédard (Chicoutimi): Entre vous et moi, ce pourcentage
du budget 4.8% plus l'autre que vous ajoutez, n'est pas de nature à
mettre en danger l'équilibre budgétaire d'une
municipalité, tenant compte du fait que, si elle n'avait pas à
payer à la communauté urbaine, il faudrait quand même
qu'elle se donne des services et qu'elle serait obligee de payer pour assurer
ces services.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, question
de règlement.
M. Bédard (Chicoutimi): Je voudrais finir...
M. Bédard (Montmorency): Question de règlement.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Question de
règlement, le député de Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): Ma question de règlement
est la suivante, M. le Président. C'est qu'il ne faudrait pas
interpréter les paroles que j'ai prononcées.
Je n'ai pas dit qu'à l'heure actuelle, le fait d'avoir 7%, 8% ou
10% de notre budget pour les répartitions de la CUQ et de la CTCUQ
mettrait nos municipalités en danger; j'ai dit que, dans un avenir
rapproché, j'ai même mentionné les années 1981 et
1982, on relèvera le compte rendu du journal des Débats, cela
pourrait devenir dangereux, l'allure où les budgets augmentent à
l'heure actuelle et soient doublés dans l'espace de deux ans.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans Beauport, est-ce que ce sont
les mêmes pourcentages?
M. Bédard (Montmorency): Ce sont les mêmes
pourcentages. La répartition est faite suivant la population et
l'évaluation.
M. Bédard (Chicoutimi): A moins que vous ayez des
chiffres. Si je me suis permis cela, M. le Président, c'est qu'il y a
une autre affirmation qui a été faite par le maire de Beauport et
député de Montmorency. Il a dit textuellement que la
communauté urbaine avait été créée pour deux
raisons: Donner des meilleurs services à des coûts moindres. Or,
la deuxième partie a raté.
M. Bédard (Montmorency): C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour permettre de dire cela, je
voudrais savoir si le député a en main des chiffres qui
pourraient nous prouver que si sa municipalité avait à se donner
des services présentement assurés par la communauté
urbaine, et cela coûterait vraiment moins cher que ce que ça
coûte à l'heure actuelle par le truchement de la communauté
urbaine. Je voudrais savoir s'il a des chiffres précis.
M. Bédard (Montmorency): Je devais en fournir une partie
ce soir. Je vous les fournirai personnellement lorsqu'ils seront disponibles
parce que j'ai décidé de ne pas les présenter ce soir. Il
y a donc une étude que je suis en train de faire personnellement par
rapport à d'autres municipalités qui ont des services
d'évaluation, des services d'informatique.
A l'heure actuelle, vous n'êtes pas sans savoir aussi que le
comité exécutif de la communauté urbaine a demandé
à une firme privée de le conseiller sur le rôle de
l'informatique à l'heure actuelle, pour savoir si cela coûte plus
cher et si on ne pourrait pas faire des économies.
A l'heure actuelle, tenant compte des services que nous recevons, quand
je dis qu'en 1970 la communauté urbaine a été*
instituée pour donner de meilleurs services à des coûts
moindres, il faut s'entendre sur les services. Moi, je regarde les services que
je reçois, comme maire d'une municipalité, et ce qu'il m'en
coûte.
Mais je reviens à ma première question de
règlement, M. le Président. J'ai dit qu'à cette allure, si
chacun des postes de nos budgets municipaux augmente du double d'année
en année, vous me comprenez, M. le député de Chicoutimi,
on s'en va vers le fiasco.
Si vous voulez des chiffres comparatifs, la quote-part de la ville de
Beauport, en 1971, pour les deux organismes, étant donné que nous
n'avions pas de facture pour la commission de transport, était de
$5,700. La quote-part, cinq ans plus tard, en 1976, sera de $256,000.
Comprenez-vous que si mon service de dette, qui était de $400,000 en
1970, devient $4 millions en 1976, c'est là que je dis que c'est un
fiasco.
Le fait d'avoir à certains postes budgétaires des
augmentations beaucoup plus fortes que la normale nous amène à
nous restreindre dans d'autres départements. Autrement dit, c'est une
lumière jaune orange. Elle n'est pas encore rouge. Mais il faut faire
attention.
M. Bédard (Chicoutimi): Le député de
Montmorency parle de hausse continuelle des coûts au niveau de la
communauté urbaine. On me contredira, si c'est le cas mais, dans un
document que j'ai en main, on spécifie, du point de vue global, ce que
toutes les municipalités ont dû payer à la
communauté urbaine, en 1973 et en 1974, et on s'aperçoit que cela
a représenté en 1973, 2.3% du budget de l'ensemble de toutes les
municipalités et qu'en 1974, non seulement cela n'a pas augmenté
mais diminué à 2.1%.
M. Bédard (Montmorency): Pourquoi ne parlez-vous pas des
chiffres de 1975 et de 1976? Est-ce que vous avez mis votre tableau à
l'heure?
M. Bédard (Chicoutimi): Ceux de 1975, peut-être.
Laissez-nous continuer. Quand on regarde les chiffres de 1973 et de 1974 et
qu'on s'aperçoit qu'il y a une diminution, je voudrais savoir si la
commission est en mesure de nous fournir le pourcentage pour l'année
1975, et ce que cela a pu coûter à l'ensemble des
municipalités que vous avez à la communauté urbaine.
M. Goldbloom: M. le Président, je suis obligé
d'informer les membres de la commission que nous n'avons pas encore les
chiffres pour 1975, les chiffres réels. Nous avons évidemment le
budget déposé et adopté à la fin de 1974, mais nous
n'avons...
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre est-il en mesure de
nous dire, de pouvoir nous affirmer si cela a augmenté ou
diminué, ou si cela s'est maintenu?
M. Goldbloom: Pas sans consulter les chiffres que nous avons. Je
ne voudrais pas m'engager à pouvoir donner la réponse, parce que
je ne sais pas si nous avons tous les chiffres nécessaires. Mais nous
allons regarder, d'ici cet après-midi, et essayer de fournir les
renseignements.
M. Bédard (Chicoutimi): J'aimerais bien avoir ce
renseignement. Cela permettrait peut-être de moins parler en l'air sur
bien des aspects des coûts de la Communauté urbaine de
Québec. Il y en a plusieurs qui disent que ce sont des coûts
élevés, mais, ne se basent sur rien. Absolument aucune
étude n'a été faite pour soutenir la comparaison. On nous
parle d'augmentation, on n'a pas les chiffres en main présentement pour
soutenir cette affirmation. Il me semble que, pour les travaux de la
commission, ce serait important de les avoir.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député
de Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, j'ai
fourni des chiffres au député de Chicoutimi. J'espère
qu'il va les retenir. C'est qu'en 1971 la contribution des deux organismes
était de $5,700 pour une ville comme Beauport, une ville de 16,000
âmes. Elle est de $256,000 pour 1976. Cela veut dire que c'est 50 fois
plus élevé. Je n'ai aucun poste de mon budget qui a
augmenté de 50 fois dans l'espace de cinq ans. C'est là-dessus
que je veux dire cela, parce que les chiffres que vous avez, ce sont ceux de
1974. Le budget de 1974 par rapport à celui de 1975 a augmenté de
50%. Celui de 1975 par rapport à celui de 1976 a augmenté de 43%.
Les 43% de 50% nous donnent un pourcentage de 10% additionnel. Le budget est
doublé. Notre quote-part a plus que doublé aussi.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand vous parlez de ces
augmentations, est-ce que vous mettez ensemble les contributions à la
CUQ et à la CTCUQ?
M. Bédard (Montmorency): Oui, je vous le dis. M.
Bédard (Chicoutimi): C'est différent.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député
de Taillon.
M. Bédard (Montmorency): On le paye quand même.
M. Leduc: M. le Président, je voudrais demander à
M. Blais... A la page 12, vous parlez de considérer la
possibilité d'inclure la rive sud dans le territoire de la CUQ.
L'argument que vous amenez c'est que les études à ce sujet
démontrent que la rive sud fait partie de la région
économique de Québec. Pourquoi je pose cette question? C'est que
nous avons, à Montréal, une situation un peu semblable à
celle que vous avez ici. Sur la rive sud, on a la même chose. La rive sud
fait partie, à Montréal, de la région économique de
Montréal. En faisant cette suggestion, que voyez-vous comme avantages
pour la rive sud ou pour un territoire semblable à celui de la rive sud,
ici, à se joindre à la CUQ ou, éventuellement, en parlant
de chez nous, à la CUM, en dehors je l'accepte bien volontiers
de l'aspect du transport en commun?
M. Blais: II est vrai que nous sommes séparés par
le fleuve qui, évidemment, est une barrière naturelle qui est
assez difficile à franchir; mais il y a de la promotion
économique, par exemple, le port, l'utilisation de nos ports respectifs.
Je pense qu'on a, dans la Loi constituant la Société Inter-Port
de Québec, inclus la rive sud, parce que nous avions des
intérêts communs, des intérêts économiques
communs et que nous avions le fleuve à notre disposition tous les deux.
C'est un argument qui est en faveur de l'inclusion.
M. Leduc: Vous voyez que c'est un avantage, quant à la
Société Inter-Port, qui existe actuellement, sur papier, du
moins, mais est-ce que vous en voyez d'autres aussi?
M. Blais: Je pense peut-être à l'évaluation
foncière. Avec l'équipement d'informatique que nous avons,
peut-être que cela pourrait coûter moins cher si on avait une plus
grande population qui bénéficie du même équipement.
Je n'en ai pas d'autres pour le moment. La promotion touristique. A
Lévis, on a des sites touristiques qui sont bien intéressants, on
a rénové, M. Chagnon, les forts...
M. Chagnon: A Lauzon.
M. Blais: A Lauzon. Enfin, disons que...
M. Chagnon: ... de Taillon, je dois ajouter que nous faisons
partie de la Société Inter-Port. C'est avec plaisir, d'ailleurs,
que nous collaborerons. Déjà, c'est un service qui répond
à des besoins, et de la rive nord et de la rive sud. Le
développement touristique est certainement un aspect qui touche le
Québec métropolitain. Il doit y avoir une collaboration de la
rive nord et de la rive sud. Là-dessus, j'en suis. Il y a
également, ce dont a parlé tantôt M. Blais, la question
d'informatique. Etant donné les circonstances, déjà,
à Lévis, nous sommes structurés, nous avons un ordinateur
et le service d'information nécessaire auprès de toutes les
municipalités que nous avons l'intention d'ajouter. Il y a certainement
des services qu'on peut mettre en commun. Il y a le transport en commun, entre
autres. Le transport en commun, c'est un problème où il devrait y
avoir une collaboration étroite entre les deux rives, de façon
à alléger le fardeau des contribuables et à rendre de
meilleurs services.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député
de Taillon.
M. Leduc: C'est ma dernière question. Est-ce que cette
collaboration qu'on retrouve, par exemple, avec la Société
Inter-Port, et même une possibilité de collaboration au niveau
touristique, l'évaluation foncière, évidemment, celle qui
existe quant à la CTCUQ, est-ce que, pour ces quatre collaborations,
cela oblige nécessairement un groupe à faire partie d'une
communauté urbaine, ou s'il ne peut pas y avoir des ententes de
collaboration?
M. Chagnon: Actuellement, je ne vois pas la
nécessité de faire partie intégrante de la
communauté urbaine. Seulement, nous procédons par des ententes.
Nous espérons, dans un avenir rapproché, qu'il sera possible
d'avoir non seulement
des ententes, mais un accord plus complet, de façon à
établir le véritable développement d'un grand
Québec.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Autres questions des
membres de la commission à M. Blais? Alors, je remercie infiniment M.
Blais. Etant donné l'heure, la commission va suspendre ses travaux
jusqu'à cet après-midi. Dès le départ, nous
entendrons la Chambre de commerce et d industrie du Québec
métropolitain. La commission suspend ses travaux jusqu'à 16
heures.
(Suspension de la séance à 12 h 47)
Reprise de la séance à 16 h 50
M. Houde, Limoilou (président de la commission permanente des
affaires municipales): A l'ordre, messieurs!
J'invite les représentants de la Chambre de commerce et
d'industrie du Québec métropolitain...
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Houde, Limoilou): L'honorable ministre
des Affaires municipales.
M. Goldbloom: ... pendant que les représentants de la
Chambre de commerce arrivent au micro, je pense qu'il serait important pour les
membres de la commission de savoir qu'il y a ce soir une assemblée de la
Communauté urbaine de Québec, ce qui compliquerait pour les
intéressés la tenue d'une séance de la commission
parlementaire ce soir.
Je crois que les discussions sont d'une importance telle que nous ne
voudrions pas procéder en l'absence de nombreux
intéressés. Donc, je crois, M. le Président, que nous
pouvons et devons décider immédiatement de ne pas siéger
ce soir, même si, peut-être, il faut prolonger nos travaux de
quelques minutes après six heures. Pour ma part, je n'aurais pas
d'objection, mais je pense qu'il ne serait pas logique d'essayer de
siéger ce soir.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Est-ce que les membres
de la commission sont d'accord?
Des Voix: D'accord!
Chambre de commerce et d'industrie du Québec
métropolitain
Le Président (M. Houde, Limoilou): Auriez-vous
l'amabilité de vous présenter et de présenter ceux qui
vous accompagnent.
M. Richard (Gilles): M. le Président, Gilles Richard,
président de la Chambre de commerce et d'industrie du Québec
métropolitain. On vous remercie d'avoir l'amabilité de nous
recevoir.
Vous avez déjà pris connaissance, je pense, de notre
mémoire, qui vous a été transmis et que vous avez en main.
J'ai l'intention d'en faire un résumé, M. le Président.
Alors, nous suivrons, page par page, ce qui nous évitera l'odieux d'une
lecture d'une cinquantaine de pages.
Tout d'abord, j'aimerais vous mentionner jusqu'à quel point la
chambre a été consciente du processus de consultation, lors de la
préparation de ce mémoire.
Nous avions déjà en main des documents publics de la
chambre, concernant entre autres les regroupements, le tourisme et la
Société Inter-Port, que la chambre de commerce avait
parrainés.
En deuxième étape, nous avons établi des
consultations privées, au niveau de députés, hauts
fonctionaires, etc., consulté nos membres, passé de nombreuses
heures à notre exécutif et au conseil d'administration pour,
faisant suite, inviter tous nos membres intéressés à
discuter de la chose régionale à nous rencontrer, et à
chaque étape... Nous avons aussi, en passant, rencontré le
président de l'exécutif de la CUQ, le président du conseil
de la communauté urbaine, et, à chaque étape, nous avons
apporté des corrections à notre mémoire.
Nous l'avons rendu public en septembre. Nous l'avons transmis aux
chambres de commerce et aux différents conseils municipaux. Nous sommes
confiants que ce document est réaliste et représente assez
fidèlement l'opinion des Québécois face à la
réalité régionale.
A la page 1, nous faisons strictement une introduction et soulignons les
documents annexés, déclaration de principes sur la
régionalisation de la chambre, rapport du comité des affaires
municipales de la chambre sur les fusions en 1973 et le programme de
régionalisation du tourisme en Ontario qui est, à mon avis,
très intéressant et devrait être étudié de
très près.
Nous avons ajouté, aujourd'hui, une lettre d'appui en ce qui
concerne le tourisme et on reviendra à notre proposition de
société mixte comme document, une lettre d'appui du
conseil du tourisme, une enquête par l'International Association of
Convention and Visitor Bureau.
J'aimerais, tout simplement, très rapidement, vous lire, à
la suite de cette enquête, que ces bureaux "have begun receiving public
funds for their operations. The majority of the bureau are independent, non
profit, civic organizations. Although a number are divisions of Chambers of
Commerce and a lesser number are divisions of Government. "Each bureau is
highly specialized, staffed by experts in the fields of convention and tourism,
able to sollicit and service business in the proper size for their
communities."
Cela ressemble étrangement à la société que
nous proposons.
Nous associons, aussi, au document joint à notre rapport, un
extrait du procès-verbal du comité exécutif de la
communauté qui suggère que la promotion touristique soit
assumée par un organisme regroupant le ministère du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche, l'entreprise privée et la
Communauté urbaine de Québec.
Ce document est aussi à votre disposition.
A la page 3, nous faisons un historique de la communauté
urbaine.
A la page 4, nous soulignons les priorités du temps lors de la
création de la communauté, c'est-à-dire stimuler le
développement du centre-ville et assurer la mise en oeuvre d'un
schéma d'aménagement.
A cet effet, la chambre proposait en 1967 la mise en place d'une
véritable autorité régionale.
A la page 5, nous rappelons deux des sept principes directeurs de ce
mémoire de la chambre, soit l'adoption officielle d'un schéma
d'aménagement et un financement adéquat.
Si aujourd'hui, la communauté urbaine est grandement
contestée, cela nous apparaît tenir au fait que ses principes
directeurs n'ont pas été respectés.
Nous soulignons un cheminement malhabile dans l'ordre des
priorités. On a insisté sur le développement des services
administratifs au lieu de donner préséance à la
définition des objectifs urbains.
En page 6, nous mentionnons que nous avons de plus assisté
à une croissance alarmante des déficits de la CTCUQ sans que l'on
ne perçoive de progrès substantiels sur le plan du transport en
commun, sans que l'on ne perçoive de volonté forte de chercher
remède à la situation.
En page 7, nous soulignons la complexité des structures
politiques et une certaine philosophie qui tente à penser que la seule
voie à la coordination régionale est l'intégration de
toutes les fonctions régionales sous la forme d'une même pyramide
administrative. En principe, il arrive parfois que les pouvoirs publics ont
intérêt et avantage à confier certains champs
d'activité à des gestionnaires, se réservant un droit de
regard et de contrôle. Bref, déléguer son autorité
est parfois une façon de la mieux exercer. C'est d'ailleurs là
une philosophie qui a amené les gouvernements à créer des
sociétés de la couronne, notamment dans les champs d'action qui
impliquent des activités de promotion commerciale. J'aimerais souligner
à quel point nous donnons de l'importance à la définition
et à la clarification de deux types de services à la
communauté urbaine, services techniques comme tels de caractère
régional et services de promotion commerciale. J'identifie les services
de promotion touristique et de promotion industrielle. Nous croyons que tous
les intervenants devraient être parties des décisions et de la
planification en ce qui concerne ces types de services.
Enfin et surtout, nous soulignons le manque d'un support financier,
politique et technique bien défini de la part du gouvernement
provincial.
En page 9, nous faisons remarquer que, d'une part, le législateur
a donné, au nouvel organisme au départ, plus d'obligations et de
responsabilités que de ressources. D'autre part, imprudemment, les
autorités, de la CUQ se sont empressées à s'engager dans
la mise en place de services sans établir au préalable les
projections à long terme quant aux coûts sans examiner les autres
possibilités. Bref, tout le monde semble avoir escompté, à
l'époque, la traditionnelle pratique du rachat des déficits.
Voilà, selon nous, en page 10, les raisons fondamentales de la
crise actuelle. Il n'est pas besoin d'être prophète pour se rendre
compte que cette crise ne peut que s'accentuer. Dans
l'éventualité d'un remboursement de la dette contractée
par la BAEQM, et dans l'éventualité d'un accroissement du
déficit de la CTCUQ, dans la perspective de conventions collectives qui
placeraient de plus en plus les travailleurs du secteur public dans une
position nettement privilégiée par rapport aux
contribuables moyens appelés à acquitter la facture.
Les deux problèmes clés sont, à notre avis, 1, le
problème du regroupement et 2, le problème du financement.
Constatant le processus actuel de regroupement je suis
déjà rendu à la page 14 la chambre l'appuie tout en
souhaitant une aide financière mieux définie. La chambre supporte
la proposition du comité des maires de représentation à
l'exécutif des maires des quatre villes principales, tout en souhaitant
un cinquième membre représentant les autres municipalités
incluses dans le territoire de la communauté urbaine. L'électorat
pourra ainsi identifier, politiquement, qui mène la CUQ.
A la page 15, nous souhaitons que le conseil de la communauté
urbaine soit composé de représentants choisis par le conseil de
ville de chaque municipalité, le nombre devant être proportionnel
à la population. Nous terminons cet énoncé à la
page 16 sur le regroupement en réaffirmant la nécessité
d'une autorité régionale forte pour rechercher, examiner,
discuter, adopter et réviser périodiquement le schéma et
les programmes de développement régional pour voir ensuite au
choix possible des voies et moyens, notamment au maintien et au
développement des grands services, et pour, finalement, assurer la
répartition la plus équitable possible du fardeau financier de
l'amélioration de la vie urbaine.
Concernant le financement, nous soulignons que la CUQ ne dispose pas de
ressources financières adéquates, bref, qu'un nouveau partage des
ressources financières actuelles en faveur des municipalités
s'impose pour la région de Québec comme pour les autres
régions de la province.
A la page 19, statut des services régionaux. Tout en
reconnaissant l'autorité pleine et entière de la
communauté urbaine sur des services tels que le BAEQM,
l'incinérateur, la CTCUQ, la commission d'aménagement, nous
souhaitons que le comité exécutif et le conseil de la
communauté soient habilités, s'ils le jugent à propos et
pour des raisons d'économie, d'efficacité ou autres, à
déléguer la gérance et l'administration d'une
activité à d'autres organismes, soit du secteur privé,
soit du secteur public, ou les deux.
Nos recommandations concernant le BAEQM, le service
d'incinérateur, la CTCUQ et la commission d'aménagement sont
résumées aux pages 46, 47 et 48 et j'y reviendrai.
En page 25-A nous soulignons d'autres considérations. Nous
prétendons, entre autres, que les traitements versés au maire et
aux conseillers de la municipalité devraient inclure la
délégation au palier régional.
Nous soulignons l'opportunité d'une campagne de sensibilisation
à laquelle la chambre sera heureuse de concourir.
Si vous permettez, je m'attaque au coeur du problème, la section
tourisme. En page 16, nous soulignons l'importance et la fragilité du
marché touristique et nous dégageons quelques critiques du
système actuel. Un chevauchement et un dédoublement inutiles et
onéreux, notamment en ce qui concerne les comptoirs d'information et
l'édition de documents touristiques sur la région.
M. le Président, je n'ai pas droit de réplique et j'ai
triché un peu aujourd'hui. J'ai jeté un coup d'oeil sur un
rapport qui va me suivre. J'aimerais immédiatement clarifier la
situation des comptoirs comme tels, surtout celui de la chambre de
commerce.
On a déjà, au niveau public, un comptoir de trop. Il ne
s'agit pas de commencer à faire de la compétition entre deux
comptoirs, à qui va recevoir le plus de visiteurs. Il s'agit, à
mon avis, d'avoir un comptoir bien situé, à un endroit
stratégique. Dieu sait que le gouvernement provincial est
déjà bien installé à la Place d'Armes et
reçoit déjà les trois cinquièmes des visiteurs.
C'est la base de notre recommandation, à savoir qu'à
l'intérieur de la boîte du provincial, il peut facilement y avoir
un comptoir d'accueil en vue de donner des informations sur la région de
Québec comme telle.
En principe, nous désirons que l'investissement de la rue
d'Auteuil soit éliminé.
L'accueil de la chambre de commerce, ce n'est pas fait pour des membres
de chambres de commerce. C'est fait pour des visiteurs qui, historiquement et
psychologiquement, ont l'impression que leur sécurité dans une
ville, c'est la chambre de commerce. On y vient, et on y vient en très
grand nombre.
Le fait qu'on soit situé face à la Place d'Armes nous
permettrait évidemment de diriger les gens sans trop de
difficultés vers ce comptoir d'accueil. La chambre de commerce est
très achalandée, a énormément de demandes
écrites, en ce qui concerne le tourisme, a énormément de
visiteurs qui demandent toutes sortes de renseignements et qui nous
transmettent, à l'occasion, certaines plaintes.
Il y a chevauchement, il y a trop de comptoirs d'accueil et il y a
beaucoup trop d'argent investi là-dedans. Nous espérons que le
gouvernement provincial, à l'intérieur de sa boîte, puisse
prendre soin de cet investissement régional afin que la région
investisse dans la promotion.
Nous soulignons une absence inquiétante au plan de la promotion.
C'est ce que nous tentons de corriger avec une société mixte qui
aura comme action directe, strictement, une préoccupation
promotionnelle.
Malgré un accroissement considérable du budget du tourisme
qui est passé de $63,000, du temps où la ville de Québec
s'en occupait, à plus de $373,000, avec l'avènement de la CUQ, la
région de Québec est aujourd'hui pratiquement absente du champ de
la promotion. Sous ce rapport, nous soulignons tout de même l'initiative
de la création d'un service de sollicitation des congrès.
Bref, nous ne pouvons que déplorer, à la page 29, une
démarcation entre les ressources consacrées à l'accueil et
celles consacrées directement à la promotion.
Nous soulignons, à la page 30, l'absence d'une véritable
stratégie de développement et un manque de dialogue et de
concertation entre les divers intervenants largement responsables des
déficiences précédemment mentionnées.
Lorsque je parle de concertation et lorsque la chambre suggère
que tous les intervenants soient regroupés sous un même chapeau
pour prendre des décisions et pour planifier ce qui se passe dans la
région de Québec, j'ai deux exemples à donner: Une
décision à la page 30, vous pourrez en faire lecture
du ministère des Transports qui, une bonne journée,
décide que les voyages d'autobus qui entrent à Québec ne
pourront, comme à l'habitude, employer les services d'un guide et faire
visiter la ville.
La décision est prise que ce sont les véhicules de la
région de Québec qui rendront ce service. Les gens qui arriveront
en autobus devront partir d'un véhicule pour s'installer dans un autre
véhicule, souvent moins confortable, pour faire un tour de ville. Je ne
remets pas la décision en question, mais je dis: Des décisions
comme cela ne devraient jamais se prendre sans que les gens impliqués
dans le tourisme en soient informés.
Cela s'est fait et, parmi les gens qui ont vendu des forfaits, les gens
de New York, les gens de Chicago et d'ailleurs, qui sont entrés ici, qui
avaient vendu un forfait de $232, qui sont arrivés ici et qui ont
payé un extra pour faire un tour de ville, il y en a quelques-uns qui ne
veulent plus revenir. C'est un manque de concertation, je me
répète. Je ne remets pas la décision en question.
Autre exemple: Destination Québec. On parlera
d'hospitalité tout à l'heure. Destination Québec, c'est
subventionné par trois parties concernées, le transporteur
QuébecAir, le gouvernement provincial et le gouvernement
fédéral. Là-dedans, on vend des forfaits de ski. Quand on
demande $202 ou $450 pour venir faire du ski, on inclut les remontées.
Décision récente du mont Sainte-Anne, parc de ski du gouvernement
provincial: On ne prend plus de ticket, on marche "cash " maintenant, comptant;
les gens paient comptant au bas des pentes. C'est vendu.
Il y a des gens qui ont acheté cela à New York et
ailleurs. C'est payé. Ils s'en viennent ici, ils arrivent au bas des
pentes. Leur billet de voyage n'est pas accepté dans le bas des pentes.
Je ne remets pas la décision en question, quoique j'aie ici une lettre
du ministère du Tourisme, sans aller plus loin, qui dit tout de
même que des forfaits de ski, cela se vend sans des remontées.
Soyons réalistes un peu, soyons à l'avant-garde de ce que c'est
que de faire du forfait. Quand on vendra du ski, on vendra les monte-pentes
aussi. Là, on a un problème. Il neige depuis deux semaines, on a
des visiteurs qui s'en viennent et rien de réglé. Pourquoi? Parce
que les parties concernées ne se sont pas parlé avant de prendre
des décisions. De là, le besoin, à mon avis, d'avoir une
société qui va regrouper tous les intervenants, autant
régionaux que privés, que provinciaux.
Nous terminons cet examen critique avec quelques commentaires sur le
concept même de la promotion touristique régionale. En page 32,
dans les autres provinces, au lieu de chercher systématiquement à
fonctionnariser et à bureaucratiser la promotion régionale, on a
préféré stimuler, épauler, surveiller des
initiatives du secteur privé dans le cadre d'organismes sans but
lucratif. Nous rappelons ici qu'une suggestion de la chambre de former un
organisme mixte a été jugée non rece-vable par la
communauté urbaine, parce que les pouvoirs juridiques ne permettaient
pas à la CUQ de conclure une entente d'association avec un organisme du
secteur privé, soit-il sans but lucratif. La proposition d'un organisme
mixte fut donc reléguée aux archives et la CUQ a mis sur pied
à sa place un comité consultatif conjoint dans le but d'assurer
une coordination entre les différents intervenants. Après un
début encourageant, ce comité resta un an et demi sans être
à nouveau convoqué. Qu'on ne vienne pas me dire que c'est la
faute du secteur privé. La responsabilité actuellement, hier, la
semaine dernière et l'an dernier, de la promotion touristique
régionale relève de la communauté urbaine. Quand la
communauté urbaine forme un comité conjoint, c'est son rôle
de le faire marcher. Qu'on ne vienne pas s'excuser sur la faiblesse interne,
parce que je pourrais passer pas mal de temps à expliquer pourquoi le
secteur privé ne s'est pas accroché à cela, jusqu'à
quel point il a été invité de façon active à
y participer. Dans le moment, la responsabilité revient à la
communauté urbaine, et les faiblesses de la région, je le
regrette, mais ce sont les faiblesses de la communauté.
Quand on invitera le secteur privé à participer, quand on
invitera les autres intervenants, on pourra après cela répartir
les défauts ou les qualités un peu à tout le monde, ou
prendre le soin de louanger tout le monde, si jamais cela va bien. Qu'une
initiative comme Hospitalité Québec, je pense que vous êtes
partiellement informés de ce que fait Hospitalité Québec,
qui a été jugée avant-gardiste par des spécialistes
du tourisme et qui a été reçue avec réticence, pour
ne pas dire avec hostilité, par la communauté qui
interprète son mandat en matière de tourisme, comme en
étant un d'exclusivité.
Hospitalité Québec, ça fait des forfaits, ça
prépare des voyages, ça fait ce qu'on appelle du réceptif.
Qu'on ne vienne pas me dire que ce rôle peut être joué par
des agents de voyages, des hôteliers ou des centres de ski. Faire du
réceptif, cela coûte très cher; ce n'est pas payant, et
dans le moment, l'organisme qui voit à faire ces forfaits, qui sont les
premiers forfaits... Cela a été reçu sur le marché
de façon extraordinaire en Amérique du Nord. Il y en a quelques
copies, je pense, qui circulent. Il y en a d'autres, ici...
Les forfaits à venir, entre autres... Je vais vous parler de ceux
qui s'en viennent, été-hiver de l'année qui s'en vient. On
a des forfaits Québec-lle-aux-Grues, forfaits Schefferville avec
pêche, Québec-Baie-Comeau-Manic, deux forfaits
Saguenay-Lac-Saint-Jean, trois forfaits Québec, un forfait
Gaspésie et un forfait Gaspésie-lles-de-la-Madeleine.
On invite les gens de la région de Chicago... On a eu des
Européens, des Français, entre autres... Ces forfaits sont
distribués à travers le monde et cela coûte un paquet de
piastres pour le faire. C'est un investissement à long terme. C'est
très payant pour la région. C'est rentable, mais ce n'est pas
rentable pour celui qui fait le "package".
C'est rentable pour ceux qui reçoivent toutes les
retombées, et c'est pour cela, d'ailleurs, que ceci est
subventionné par les deux paliers de gouvernement, provincial et
fédéral, avec l'aide de Qué-becAir. Faire venir des gens
de Chicago, de Boston et de Washington ici, aux frais du "packager", de
l'organisme, pour leur faire visiter les Iles-de-la-Madeleine, Schefferville ou
d'autres régions, aux frais de la princesse, cela coûte
très cher. C'est ce que j'appelle de la promotion à long terme.
C'est ce que j'appelle de l'investissement à long terme, qui doit
être subventionné par la région. D'ailleurs, le
gouvernement fédéral s'est réveillé très
vite là-dessus. Il a des budgets de prévus justement pour
réaliser le maximum de forfaits sur le Canada, et nous, dans la
région de Québec, sommes les premiers. Il n'y a pas un
détaillant de voyages, ni un grossiste, à Québec, qui peut
trouver une rentabilité. La vocation d'un organisme ou de toutes les
agences de voyages, comme telles, historiquement et autrement, c'est de faire
de l'exportation. C'est de nous prendre et de nous envoyer ailleurs.
L'importation, comme telle, le réceptif n'est pas payant pour eux, et le
seul organisme qui s'occupe de cela, dans le moment, c'est Hospitalité
Québec, et quand on veut parler contre Hospitalité Québec,
qu'on vienne nous voir, s'il vous plaît.
De toutes ces considérations, il ressort que l'aventure de la
régionalisation a été, dans le passé c'est
à la page 34 plus déconcertante que concertante. Il
ressort surtout que malgré l'importance des ressources
financières actuellement consacrées au tourisme au plan
régional, la région de Québec n'a pas réussi
à s'engager dans une action qui pourrait être déterminante
au plan de la promotion.
Il ressort aussi que la proposition du comité des maires de
transférer c'est en page 35 la promotion touristique au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, et de
conserver l'accueil au plan régional est, si on se place strictement au
plan des économies qui pourraient être réalisées,
une illusion, puisque c'est précisément le maintien des services
d'accueil qui accapare actuellement la très grosse part du budget
touristique de la CUQ.
Il nous apparaît qu'il y a lieu, plutôt, tant du point de
vue des économies à réaliser, que du point de vue du
dynamisme régional de faire l'inverse, personne ne se ressentira de la
fermeture du centre d'accueil de la rue d'Auteuil, puisque le centre d'accueil
de la province, déjà beaucoup plus achalandé, peut
suppléer sans difficulté à sa disparition.
Mis en face des défis nouveaux qui sollicitent actuellement notre
région, il nous apparaîtrait extrêmement déplorable
que nous abandonnions, par contre, à la province, la
responsabilité de faire valoir et connatre Québec, compte tenu
que le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
provincial a pour mission essentielle de faire valoir le Québec, sans
discrimination quant aux régions.
En ce qui concerne les recommandations, nous y revenons en page 49, dans
la liste des re- commandations. Alors, nous y reviendrons dans quelques
instants.
En ce qui concerne le développement industriel, je vous laisse le
soin de prendre connaissance de notre rapport. La chambre de commerce a
parrainé la Société Inter-Port. J'ai écouté
certaines remarques ce matin. Je pense que la Société Inter-Port
a sa raison d'être. La Société Inter-Port étendra
son assiette régionale pas mal plus vite que la CUQ, suite aux remarques
du député de Lévis, M. Chagnon, entre autres.
Je pense qu'à la communauté urbaine, si aujourd'hui, au
niveau de la promotion industrielle, on veut opérer au niveau
régional, c'est possible à la Société Inter-Port
demain matin. Ce n'est pas possible à la communauté urbaine. La
communauté urbaine devra faire tout un débat pour finalement en
arriver, peut-être, à une acceptation de la rive sud et quand?
Opérer industrie et commerce et j'écoutais Charles
Blais... "moses", c'est un homme d'affairesdans le style de promotion et
de mise en marché d'aujourd'hui. En ce qui me concerne, la
Société Inter-Port peut faire aujourd'hui parce que cette
dernière peut opérer industrie et commercece que le
tourisme fait, c'est-à-dire offrir des forfaits, des "packages". Des
"packages", cela signifie aller jusqu'à l'aide financière, aller
jusqu'à la participation dans l'administration.
Il n'y a pas un organisme municipal, ni une communauté urbaine
qui a ou qui aura, à court terme, ce type de pouvoir. Si on veut
être compétitif dans la région, il faudra avoir une mise en
marché complètement dynamique et il faudra concurrencer avec
d'autres régions qui le sont aussi. Je pense que la
Société Inter-Port nous offre justement cette flexibilité,
qu'en ce sens, la Société Inter-Port remplit un rôle
très important et devra remplir un rôle très important dans
la région de Québec.
Je me rends à la page 46 où nous avons un sommaire de nos
recommandations.
Premièrement, que le gouvernement, en vertu de sa
compétence législative et financière, assure, dans le plus
bref délai possible, un règlement des deux problèmes de la
CUQ, celui du regroupement et celui du financement à long terme.
Que le gouvernement supporte, par le truchement d'un octroi
d'équilibre budgétaire la CUQ, en attendant que soit
réalisé le programme de regroupement et en attendant un
réaménagement fiscal qui permette aux organismes municipaux et
régionaux d'assurer leurs responsabilités.
Que le comité exécutif de la CUQ soit constitué des
maires des villes de Québec, Sainte-Foy, Beauport et Charlesbourg
M. le ministre, nous sommes optimistes, on voit les regroupements et on les
voit de façon assez imminente et d'un cinquième
représentant élu par et parmi les représentants des autres
villes.
Que le conseil de la communauté soit maintenu pour discuter et
adopter les engagements financiers et que la représentation soit
proportionnelle à la population de chaque ville.
Aménagement du territoire. Que la CUQ ob-
tienne l'autorité pour voir, par réglementation, à
mettre en force le schéma d'aménagement et corollairement le
modifier; que ce pouvoir de réglementation ne puisse s'exercer que sur
rapport et avis technique et public de la commission d'aménagement.
Que la commission d'aménagement, en partant du principe que
l'autorité régionale a une responsabilité de coordination,
comprenne le directeur permanent d'urbanisme au sein de chaque
municipalité. Cette possibilité devient plus intéressante
dans la perspective actuelle des regroupements.
Les représentants et délégués
régionaux du gouvernement provincial, notamment, un représentant
de l'OPDQ, un représentant du ministère des Affaires municipales
et de l'environnement, un représentant élu, choisi par les
membres du comité exécutif de la CUQ ainsi que le directeur
général de la communauté, deux à trois autres
membres, nommés par la communauté et choisis en dehors des
représentants élus, en fonction de leur formation et de leur
compétence particulière dans le domaine de l'aménagement
et un représentant choisi par et parmi les représentants
élus de la rive sud.
Que la rive sud soit couverte par le schéma
d'aménagement.
Que le ministre des Affaires municipales et de l'environnement, en cas
de conflit, se réserve un droit d'arbitrage.
Au niveau des services régionaux, que la CTCUQ conserve son
statut de corporation, que le nombre de commissaires soit porté à
sept, de manière à comprendre cinq personnes nommées en
dehors des représentants élus pour leurs qualités de
gestionnaires ou spécialistes dans le domaine du transport, un
représentant élu de la CUQ et le directeur général
de la communauté et que la durée du mandat des administrateurs,
la façon de répondre des activités soient
déterminées par la communauté.
Que l'on prévienne l'intégration du BAEQM tant et aussi
longtemps que le partage financier n'aura pas été
déterminé.
Que l'incinérateur relève de l'autorité de la
communauté, avec pouvoir de conclure des ententes, tant avec le secteur
privé que public, quant à l'entretien et à la
gérance, de manière à permettre au comité
exécutif et au conseil de la communauté de rechercher les
modalités les plus efficaces et les moins onéreuses.
Dans le tourisme, que la communauté soit habilitée, si
elle ne l'est déjà, à conclure une entente avec le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche en vertu de
laquelle les services d'information et d'accueil au comptoir du
ministère, situés Place d'Armes, s'engageraient à
maintenir l'information et l'accueil aux visiteurs pour fins régionales,
officialisant par là, par une entente, les services déjà
rendus. Que la Communauté urbaine de Québec soit
habilitée, si elle ne l'est déjà, à participer,
conjointement avec le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche et le secteur privé, à la création d'une
société sans but lucratif pour voir à l'élaboration
et à la mise en vigueur d'un programme quinquennal de promotion
touristique, et que, par protocole d'entente, soit définie, pour une
période de cinq ans, la participation financière et technique de
chacun des intervenants ainsi que la représentation, sur la base de
"matching grant", soit un tiers pour le secteur privé, minimum sans
plafond on est optimiste, ici un tiers pour la communauté
urbaine jusqu'à un certain maximum et un tiers pour le ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, jusqu'à un certain
maximum.
En ce qui concerne la promotion industrielle, nous recommandons que la
communauté urbaine soit habilitée, si elle ne l'est
déjà, à intégrer, par protocole d'entente, son
service de promotion industrielle à la Société
Inter-Port.
J'ai omis une partie que je considère importante je vais
la retrouver tout de suite en ce qui concerne le président et les
structures de la communauté urbaine comme telle au niveau de
l'exécutif. A la page 25 d), nous avons aussi parlé le
terme a été employé fréquemment
d'ambiguïté en ce qui concerne les structures. Nous
suggérons, au plan politique, un président de la CUQ élu
parmi les membres du conseil pour diriger les débats de
l'exécutif et du conseil et représenter officiellement la
communauté urbaine, et, au plan administratif, un directeur
général chargé de mettre à exécution les
décisions et directives du comité exécutif, jouissant des
pouvoirs, droits et privilèges généralement
accordés aux gérants municipaux. Si je parle
d'ambiguïté, M. le Président, pour moi, c'est un peu ici
l'ambiguïté, c'est un rapport qui vous sera présenté
demain ou à votre prochaine réunion, par le président de
l'exécutif de la communauté urbaine. Que je sache, les membres de
l'exécutif ne sont pas partie de ce document et, en ce sens, la question
que je pose, tout simplement, sans vouloir en traiter plus longtemps, est:
Est-ce que le président de l'exécutif se représente
lui-même, ou est-ce qu'il représente l'exécutif? S'il
représente l'exécutif, à l'exécutif faisaient
partie du comité des neuf maires, des gens qui ont fait des propositions
qui sont loin d'être celles-ci. C'est cela, l'ambiguïté et
j'espère, M. le Président, qu'il y aura lieu d'y apporter
correction aussitôt que possible. Ceci est l'essence de notre
mémoire. M. Talbot, directeur général, et moi-même
sommes à votre disposition pour tout éclaircissement
additionnel.
Le Président (M. Houde, Limoilou): L'honorable ministre
des Affaires municipales.
M. Goldbloom: M. Richard, j'ai écouté assez
attentivement votre présentation et il serait normal, je crois, que je
vous pose essentiellement les mêmes questions que celles que j'ai
posées ce matin au maire de Sillery. Je constate, à la page 43 de
votre mémoire, que votre option est claire, quant à la
première question que j'ai posée. J'ai demandé: Est-ce que
vous envisagez une communauté urbaine qui est un organisme
véritablement politique ou est-ce que vous envisagez un organisme qui a
la responsabilité d'administrer certains services? A la page 43, je
vois, au deuxième
alinéa: Cette autorité régionale, en raison
notamment des engagements financiers, doit être d'abord d'ordre
politique. J'aimerais vous amener à expliciter davantage cette notion
d'organisme politique parce que vous ne nierez sûrement pas que l'autre
élément doit toujours être présent, la
responsabilité de l'administration de certains services. En disant cela,
je reconnais que cette responsabilité administrative est
présentement divisée parmi un certain nombre d'organismes. Il y a
le bureau d'assainissement des eaux, il y a la commission de transport,
notamment.
J'aimerais que vous approfondissiez votre pensée sur la nature
politique de cet organisme et surtout sur les relations de l'organisme
régional avec les municipalités individuelles.
M. Richard: M. le ministre, il est un organisme politique en ce
sens, et de plus en plus d'ailleurs, puisqu'il est dirigé par des maires
qui sont élus et, en ce sens, il est un organisme politique. Mais son
rôle est de servir les municipalités dans des services à
caractère régional et au niveau du service et au niveau de la
planification ou de l'aménagement du territoire. C'est politique, parce
que ce sont des élus qui parlent et qui représentent; en fait, ce
sont les élus qui prennent les décisions, et c'est un organisme
politique, mais, en même temps, son rôle est un service aux
municipalités, en ce qui nous concerne, un service aux
municipalités et deux aspects de services, services techniques ou
promotionnels et aussi au niveau de l'aménagement du territoire comme
tel. Pas de pouvoir de taxation directe.
M. Goldbloom: Justement, j'arrivais à cette question du
financement, du pouvoir de taxation que l'on pourrait donner à un tel
organisme; la chambre ne voit pas d'un bon oeil l'attribution à la
communauté urbaine d'un pouvoir de taxation.
M. Richard: Très exact, M. le ministre. On pense que les
municipalités pourraient sans doute être aidées à
financer leur communauté urbaine, mais c'est le rôle des
municipalités. Il y a aussi une responsabilité provinciale,
c'est-à-dire qu'il y a la volonté du gouvernement de voir
à donner certains appuis à des pôles d'attraction qui sont
nos régions importantes aujourd'hui. On a déjà
mentionné, dans la région de Québec par exemple, que le
gouvernement provincial devrait aider un peu la ville de Québec parce
que c'est aussi la capitale, qu'il y a certains services et certaines
implications.
En même temps, il y aurait lieu de savoir si ces forts pôles
d'attraction ne devraient pas être appuyés par le gouvernement
provincial. Mais taxation directe par la communauté, non, M. le
ministre!
M. Goldbloom: Oui, M. Talbot.
M. Talbot (Pierre): J'ajouterais un point. En somme, il faut
restaurer le pouvoir de taxation des municipalités pour qu'elles
puissent assumer leurs responsabilités régionales, permettre, en
somme, à la communauté urbaine de jouer un rôle de
coordination mais financé par le truchement des municipalités.
C'est une des raisons pour lesquelles on dit que le comité
exécutif doit être composé des quatre maires pour qu'il
soit le plus possible identifié au plan du corps électoral et
qu'on trouve une sanction au moins indirecte au pouvoir de dépenser de
la communauté urbaine.
M. Goldbloom: Vous ouvrez là une perspective
intéressante, parce que j'ai souligné ce matin
l'inégalité de l'aide du gouvernement aux municipalités
par rapport à la ligne de démarcation à 15,000 âmes
de population. Serait-il donc de votre avis que l'on devrait chercher une
formule qui pourrait, ailleurs dans la province, limiter cette aide statutaire
aux municipalités de plus de 15,000 âmes, mais qui
l'étendrait à celles qui sont membres d'une communauté
urbaine ou régionale?
Ce serait peut-être une incitation à la création
d'autres communautés, qui sait!
M. Richard: Très possible. Je vous laisse le soin en ce
qui concerne... Oui, ça me semblerait une solution à
étudier, mais j'espère que vous me faites grâce d'un
jugement.
Maintenant, mon ami Pierre a peut-être quelque chose à
répondre là-dessus, mais en ce qui me concerne...
M. Talbot: Non, je pense que le principe qu'on défend,
c'est "no taxation without representation", c'est ça, et accorder un
pouvoir de taxation directe à la communauté urbaine, sans qu'il y
ait la sanction du corps électoral un jour ou l'autre, serait
extrêmement dangereux, en plus d'activer des conflits.
M. Goldbloom: Je me permets une réflexion surtout
personnelle. Je ne suis pas du tout réfrac-taire à l'idée
que les municipalités reçoivent de l'aide et, avec cette aide,
donnent l'appui sur lequel elles s'entendraient, parce qu'elles sont les
membres constituants de la communauté à cet organisme
régional.
M. Talbot: J'ajouterais que nous sommes pour le principe de
subventions du gouvernement à la communauté, mais subventions qui
complètent et qui sont ajustées de manière que les
administrateurs municipaux sentent le besoin d'économiser et de
rationaliser des coûts. C'est un facteur qu'il ne faut pas perdre de
vue.
M. Goldbloom: J'ai une dernière question pour l'instant.
Une de vos recommandations très précises est un encouragement au
gouvernement de poursuivre des mesures visant le regroupement des
municipalités. Vous encouragez le gouvernement à réaliser
les regroupements qui sont proposés par les municipalités que
l'on connaît. Il resterait, à partir de ce moment-là, si
ces regroupements étaient effectués, si mes chiffres sont exacts,
dix municipalités à part les quatre grandes que nous pouvons
identifier.
Quelle serait votre idée quant à la participa-
tion future de ces municipalités et quant au regroupement
possible de ces municipalités avec l'une ou l'autre des quatre grandes
ou entre elles? Est-ce que vous avez une idée plus précise que
vous aimeriez exprimer?
M. Richard: M. le ministre, participation future de ces
municipalités, c'est-à-dire les regroupements déjà
prévus, est-ce...
M. Goldbloom: Je ne me suis pas suffisamment bien
expliqué. Si les municipalités en question, les dix qui ne font
pas partie des quatre centres que nous pouvons identifier présentement,
si ces municipalités ne se regroupent pas, est-il, à votre avis,
essentiel que toutes les dix demeurent membres de la communauté urbaine
ou est-ce qu'il y en a qui, étant excentriques et ne participant pas
activement au processus de développement et d'urbanisation, pourraient
être exclues de la communauté urbaine?
Voici ma deuxième question: Est-ce que vous entrevoyez, dans
votre encouragement au gouvernement, de poursuivre plus vigoureusement le
regroupement des municipalités, la fusion de certaines de ces dix avec
l'une ou l'autre des quatre grandes ou une fusion entre elles pour créer
une cinquième grande unité dans la région?
M. Richard: Cela va demeurer une opinion personnelle. Il serait
peut-être intéressant d'avoir la mienne et celle de M. Talbot. En
ce qui me concerne, je ne verrais pas beaucoup plus, éventuellement, que
quatre grandes municipalités. Je pense que cela va développer
l'esprit régional et qu'on va avoir des municipalités qui ont une
assiette territoriale à peu près similaire, qui ont des jesoins
à peu près similaires. En ce sens-là, je verrais les
municipalités non regroupées se greffer, au besoin, lorsque le
temps sera réellement choisi pour le faire, et je pense que vous
êtes le plus perspicace là-dessus. Il s'agit d'avoir le pouls; les
regroupements d'aujourd'hui sont ceux qui, à un moment donné,
sont devenus un peu naturels. Dans ce contexte, je ne verrais que quatre grands
groupes, quelles municipalités? La seule qui me frappe à ce
moment-ci est évidemment Sillery, qui me semble un peu isolée. Je
mentionnais dernièrement qu'avec les dernières augmentations de
taxe à Sillery, peut-être que ces gens-là vont se sentir un
peu plus partie des Québécois et qu'on va songer, de façon
un peu plus rationnelle, a penser régional et peut-être à
se regrouper le plus rapidement possible. Pierre.
Le Président (M. Houde, Limoilou): M. Talbot.
M. Talbot: Je dirais, primo, qu'il faut travailler au
regroupement, compléter le regroupement. On a des éléments
nouveaux, c'est le schéma d'aménagement qui va dans ce
sens-là.
Entre-temps, il faut tout au moins que ces municipalités soient
subordonnées au processus de planification. Une communauté
urbaine a pour objectif à long terme d'abord et avant tout la plani-
fication du territoire. Il ne faut pas que ces municipalités
échappent à ce processus et, n'y échappant pas, elles sont
mieux d'êtres à l'intérieur pour y participer; mais elles
n'ont pas, par contre, les mêmes besoins.
M. Goldbloom: M. le Président, je viens d'attraper la
maladie de l'Oppositiion. J'ai dit que c'était ma dernière
question, mais j'aimerais en poser une autre qui sera vraiment la
dernière.
M. Roy: C'est inquiétant.
M. Goldbloom: Vous exposez, dans le mémoire, la structure
que vous donneriez à la commission d'aménagement. Ce serait une
transformation de la commission d'aménagement que nous connaissons
présentement.
Mais nous avons parlé ce matin de la responsabilité de la
mise en application du schéma d'aménagement. Est-ce que vous
attribueriez cette responsabilité à la commission
d'aménagement refaite ou à la communauté urbaine comme
telle? C'est le cas de la Communauté régionale de
l'Outaouais.
M. Richard: Ma réponse est: à la communauté,
M. le ministre.
M. Goldbloom: A la communauté urbaine.
M. Talbot: La commission n'ayant qu'un avis technique, la
communauté adoptant, mais sur avis technique.
M. Goldbloom: C'est ce que j'avais compris, mais je voulais que
ce soit très clair. Merci beaucoup.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député
de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): La plupart des questions que je
voulais poser ont été posées par le ministre; mais, ce que
je voudrais comprendre de ce que vous avez dit tout à l'heure,
concernant une meilleure efficacité de la Communauté urbaine de
Québec... autrement dit, tant qu'il y aura 22 municipalités, tel
que c'est le cas présentement, ce sera toujours difficile pour la
Communauté urbaine de Québec de donner sa pleine
efficacité.
M. Richard: C'est mon avis, absolument. On est trop
morcelé au départ. Cela a été l'un des forts
handicaps de la communauté urbaine à notre avis. Faire affaires
avec les 22 municipalités, il est très certain que les besoins ne
sont pas similaires. L'esprit régional n'est pas là. Même
si je tentais de vendre à une municipalité de 5,000 citoyens, la
promotion touristique ou la promotion industrielle, surtout si elle est en
périphérie un peu, je pense que ce serait très difficile.
De là notre remarque que nous sommes très satisfaits du processus
actuel de regroupement.
M. Bédard (Chicoutimi): En toute logique, est-ce que ceci
veut dire qu'on devrait d'abord penser a une véritable politique de
regroupement, avant de continuer?
M. Richard: Est-ce que ce n'est pas fait?
M. Bédard (Chicoutimi): Elle n'est pas faite. Cela se
parle, mais...
M. Richard: Je suis convaincu qu'on... A lire les journaux, on y
a pensé, en tout cas. A écouter les débats dans la
région, depuis deux ans, on y a pensé. Cela semble se
matérialiser. C'est souhaitable. J'espère que le processus va
continuer tout simplement. Cela me semble...
M. Talbot: On a une espérance; on est anxieux d'avoir une
certitude.
M. Bédard (Chicoutimi): Là-dessus, on est du
même avis. On attend nous aussi. Je pense que c'est votre organisme,
à un moment donné, lorsqu'il était question de fusion, qui
avait parlé que cela aurait été logique de conclure la
fusion entre Sainte-Foy, Québec et Sillery. Est-ce que c'est...
M. Richard: II y avait deux options qui étaient
présentées, à ce moment. C'était en 1973, je pense.
Il y avait une option qui était un regroupement autour d'un noyau fort,
qui était Québec, Sillery, Sainte-Foy, un regroupement
progressif. C'était une des recommandations.
L'autre était une recommandation de trois pôles, je
pense.
M. Bédard (Chicoutimi): Dois-je comprendre que vous avez
abandonné cette option pour les quatre...
M. Richard: Je comprends qu'elle a été
abandonnée. Non, à ce moment, on a trouvé regrettable que
cette solution ne soit pas étudiée plus à fond. Mais, il
demeure tout de même que les études sont terminées, en ce
qui nous concerne. On remarque l'orientation, dans le moment, du gouvernement
sans être vers différentes municipalités fortes,
différentes municipalités mandataires ou, en fait je
n'emploie pas le terme mandataire de plusieurs municipalités,
trois ou quatre. On disait trois, pourquoi pas quatre? C'était une des
options. Celle-ci semble vouloir faire son chemin. Cela me va. On ne
recommencera pas les études, à mon avis. Il faut avancer.
M. Bédard (Chicoutimi): A court ou à moyen terme,
est-ce que vous prévoyez l'extension des pouvoirs, des services que
pourrait donner effectivement la communauté urbaine? Si c'est le cas,
quels seraient les services que vous pourriez entrevoir?
M. Richard: Oui. Personnellement, tout ce que j'ai entendu ce
matin, c'est que cela coûte cher, que cela coûte trop cher et que
cela coûte encore plus cher. Ne me demandez pas, avec ces échos,
de parler d'autres services. Je comprends, par exemple, que les services que la
communauté donne dans le moment, ce sont des services qui ont
été mandatés par les municipalités.
Au conseil d'administration et à l'exécutif de la
communauté urbaine, les maires sont là. Ils désirent
certains services à caractère régional. Si cela
coûte plus cher, ils vont payer plus cher. Il ne faudrait pas qu'ils
oublient le contribuable, c'est très sûr. Ne me demandez pas,
à ce moment-ci, d'en ajouter. Non, je ne le ferais pas. Il n'y en a pas
qui me viennent à l'idée pour le moment. Il y en aurait
certainement d'autres.
M. Bédard (Chicoutimi): Justement, lorsqu'on parlait, ce
matin, de coûts très élevés, ou lorsqu'on parle de
coûts trop élevés de la communauté urbaine, est-ce
que cela vous semble réaliste, les prétentions...
M. Richard: M. Bédard, vos remarques m'ont semblé
pertinentes. Vous parlez de chiffres, les pourcentages, cela me va...
M. Bédard (Chicoutimi): A partir du moment où on
n'est pas capable de comparer avec d'autres chiffres, cela fait
démagogique.
M. Richard: Si on parle de pourcentage du budget municipal, c'est
le langage que j'aime entendre. Les piastres, cela m'impressionne dans un sens,
ou cela ne m'impressionne pas, parce que $5,000 par là, $200,000 par
là, ou $50,000, c'est toujours en fonction de certaines taxes qui sont
reçues, certains services qui sont retournés à la
population. Alors, vous me dites qu'en 1973-74, c'était à environ
2%; en 1975, ce n'est pas clair, ce n'est pas encore clarifié. Si c'est
6%, c'est beaucoup trop en une année. Si on s'en tient à des
pourcentages à peu près similaires de 2% ou 3% des budgets...
C'est sûr que cela a augmenté. Tous les services augmentent, les
salaires augmentent. En fait, tout augmente, et je pense qu'on doit s'y
attendre. Les taxes aussi d'ailleurs.
M. Bédard (Chicoutimi): Si les municipalités
s'étaient donné ces services, elles s'apercevraient
également que cela augmente.
M. Richard: J'ai entendu toutes sortes de chiffres
là-dessus, je peux vous le dire. Je suis même surpris de
comprendre que certaines municipalités n'ont pas fait d'étude,
à savoir si ces services rendus par elles seraient plus ou moins
rentables ou plus ou moins coûteux. Dans ce contexte, je n'ai pas entendu
de chiffres précis, à savoir... J'ai entendu dire que cela
coûtait cher, mais tout coûte cher aujourd'hui. Mais je n'ai pas
entendu dire qu'une autre option serait moins coûteuse.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Là-dessus, on est
d'accord.
M. Talbot: M. Bédard, le problème n'est pas
tellement le coût de la communauté. C'est que ce
coût, dans les circonstances actuelles, on demande à des pauvres
de l'assumer, à des municipalités qui n'ont pas les ressources
pour le faire.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le
député...
M. Bédard (Chicoutimi): Une dernière question
peut-être, M. le Président. A la page 43 de votre mémoire
d'ailleurs, le ministre a soulevé la question, le passage
également vous dites: Dans la recherche des modalités de
structuration, le législateur doit veiller à ce que l'appareil
exécutif et administratif soit clairement assujetti au pouvoir politique
qui doit en répondre devant l'électo-rat. Je voudrais simplement
vous demander quelle est la situation qui prévaut à l'heure
actuelle. Est-ce que c'est l'assujettissement du pouvoir administratif au
pouvoir politique?
M. Richard: Ecoutez, vous me posez la question clairement, je
vais vous répondre clairement.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que, pour analyser
l'avenir, c'est bon d'analyser la situation actuelle.
M. Richard: J'ai cru comprendre qu'il arrivait assez
fréquemment qu'il y ait un président d'exécutif qui
parlait en son nom propre, et non au nom de l'exécutif. Cela ne me
semble pas souhaitable. Maintenant, je ne suis pas en train de régler
les problèmes internes. Il y a peut-être certains problèmes
internes qui font que c'est ainsi. En ce qui me concerne, cela ne me semble pas
tout à fait logique.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'un directeur
général on en a parlé ce matin selon vous,
devrait être nommé par le gouvernement?
M. Richard: Pas à mon avis, non. C'est l'affaire des
municipalités, de la communauté urbaine. Ce n'est pas l'affaire
du gouvernement provincial. Dans ce sens, à mon avis, les gens qui sont
dans la communauté devraient être nommés ou élus par
les municipalités.
M. Bédard (Chicoutimi): Lorsque vous parlez de la
nécessité d'intégrer l'entreprise privée le plus
possible à l'intérieur d'une structure en vue de la promotion du
tourisme, est-ce que vous voulez dire qu'à venir jusqu'à
maintenant, l'entreprise privée n'en a pas suffisamment tenu compte dans
la promotion touristique?
M. Richard: Pas exactement, c'est-à-dire que ce que je
veux dire, c'est que les structures actuelles ne permettent pas au secteur
privé d'être un interlocuteur valable. Il semble que la loi ne
permet pas à la communauté urbaine de se joindre aux autres
intervenants sous forme d'une société mixte qui est celle que
l'on propose et qui va demander des modifications à la loi.
La seule chose que le secteur privé peut être dans le
contexte actuel, c'est être partie d'un comité consultatif, qui
sera convoqué lorsqu'on le jugera à propos.
M. Bédard (Chicoutimi): Quel est le montant du budget qui
est affecté par la communauté urbaine à la promotion
touristique?
M. Richard: Voulez-vous qu'on débatte ce qu'on entend par
promotion?
M. Bédard (Chicoutimi): Je sais que ce serait long
à débattre.
M. Richard: Je pense qu'au niveau du budget comme tel, c'est
environ $100,000 sur $400,000. Mais j'ai eu des rencontres avec les gens
impliqués au niveau de la promotion touristique régionale. On ne
s'entend pas souvent sur ce qui est de la promotion, mais, chose certaine, on
sait quel budget va à l'accueil, par exemple, et on sait que c'est une
partie importante du budget.
En ce qui nous concerne, dans le processus de mise en marché et
de dynamisme dont on a besoin pour aller chercher... Je connais des villes,
moi, qui n'ont rien de ce que Québec peut offrir et qui vont chercher
leur grosse part de gâteau, entre autres au niveau des congrès.
C'est le dynamisme régional, ce sont des budgets de promotion et
ça nous en prend de plus en plus.
M. Bédard (Chicoutimi): Vos statistiques indiquent que le
tourisme diminue à Québec?
M. Richard: Non.
M. Bédard (Chicoutimi): Non?
M. Richard: Nos statistiques n'indiquent pas que le tourisme
diminue à Québec. Je pense même que le... Je ne parlerai
pas de mois en mois. On se plaint, ces temps-ci... On a 2,000 chambres
additionnelles. On ne les a pas remplies, c'est certain, mais elles sont
arrivées en-dedans de 18 mois. Il y a eu une augmentation du nombre de
visiteurs, je crois. Il demeure tout de même qu'il va falloir
répondre à un investissement important au niveau de
l'hébergement et à un investissement important au niveau du
centre des congrès pour être plus dynamiques dans notre
promotion.
Lorsque les hôteliers ont des problèmes, on peut leur dire:
C'est correct. Deux mille chambres en 18 mois, c'est trop. On ne pouvait pas
les remplir. Leur argumentation est: Peut-être, mais que faites-vous pour
nous, en promotion? Là-dessus, on doit prendre un certain budget et
dire: On fait cela, pas plus. Parce qu'on n'en a pas plus, parce que
l'organisme régional qui est responsable de la promotion touristique
n'est pas prêt à en investir plus. C'est tout à fait
possible, mais il demeure tout de même que nos investissements au niveau
de la promotion ne sont pas satisfaisants et que si notre promotion avait
été plus dynamique et que si on avait eu un budget plus important
au niveau de
la promotion, on aurait réussi à remplir le vide un peu
plus.
C'est bien sûr que les derniers hôtels installés, les
hôteliers sont malheureux; ils pourraient l'être un peu moins.
M. Talbot: J'ajouterais deux remarques. C'est relativement
stable, et, surtout, on ne va pas chercher notre part du marché. C'est
le premier point.
Le deuxième point: Le défi essentiel en est un
d'étalement des saisons. Actuellement, les hôtels fonctionnent
à 40% de leur capacité. Il ne faut pas oublier que la
région de Québec vit cinq mois sous la neige. Il y a un
marché qui se développe pour cela, mais, malheureusement, nous ne
faisons pas la promotion pour aller chercher ce marché.
C'est essentiellement un problème d'étalement des
saisons.
Le Président (M. Houde, Limoilou): L'honorable
député de Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, j'avais demandé ce matin
s'il y aurait possibilité d'avoir les états financiers de la
communauté urbaine. On m'avait dit qu'on pourrait les avoir aujourd'hui.
Je pense que ce serait quand même assez important, pour éclairer
les membres de la commission et pour nous guider aussi dans les questions que
nous avons à poser, d'avoir une copie de ces états
financiers.
Je me demande si on ne pourrait pas, M. le Président je
comprends qu'il reste à peu près dix ou douze minutes avant la
suspension de la séance les avoir à la reprise de la
séance, ce soir, si nous siégeons ce soir, bien entendu.
M. Bédard (Chicoutimi): On ne siège pas ce
soir.
M. Roy: Ah bon! C'est ma première question, M. le
Président.
M. Goldbloom: Nous avons obtenu certains chiffres. On a des
copies des états financiers de la CUQ. Nous avons aussi
préparé un tableau de la quote-part des dépenses pour
chaque municipalité.
Je voudrais souligner que ce document dactylographié qui est
polycopié et qui a été distribué comporte certaines
erreurs parce qu'on n'a pas fait les ajustements nécessaires à la
suite de la publication de ces chiffres.
Nous avons donc préparé un tableau corrigé que je
pourrais faire distribuer et puisque nous ne siégerons pas ce soir, nous
aurons le loisir d'étudier ces chiffres avant la prochaine
réunion.
J'en ai fait un petit relevé rapide. J'aimerais donner des
statistiques brutes...
M. Roy: Peut-être pourrions-nous y revenir lorsque nous
entendrons les représentants de la communauté urbaine comme
telle? J'aurais quelques questions à poser aux représentants de
la chambre de commerce...
M. Goldbloom: Très bien.
M. Roy: ... et peut-être qu'ils ne reviendront pas à
la prochaine séance. J'aimerais également qu'on prenne note que
cela est la source de revenus de la communauté urbaine. J'aimerais aussi
qu'on nous donne des documents, si c'est possible, sur le détail des
dépenses de la communauté urbaine, non seulement les revenus,
mais les dépenses, également.
M. Goldbloom: Je les ai.
M. Roy: D'accord. J'aurais une question à poser aux
représentants de la Chambre de commerce. Evidemment, dans votre
mémoire, vous avez souligné bien des lacunes, bien des
déficiences. Vous avez parlé de manque de stratégie,
à la page 30. Vous avez dénoncé le manque de dialogue.
Vous avez dénoncé la fonctionnarisation, la bureaucratisation, en
somme, de la Communauté urbaine de Québec.
Je pense bien que la grande question qui se pose, surtout dans mon
esprit, mais je pense qu'elle se pose pour beaucoup de personnes, est la
suivante: Quel est le problème premier, le problème majeur
à la communauté urbaine? Parce que depuis 1970, nous en entendons
parler énormément et nous n'en avons jamais entendu parler sous
un jour vraiment favorable. Des problèmes, des problèmes et
toujours des problèmes! Il y a certainement des causes à
cela.
Je comprends que vous avez fait une analyse, une bonne synthèse
de toutes les conséquences qui découlent de cela. Il y a quand
même, je pense, des causes qui sont fondamentales. J'aimerais que les
représentants de la chambre de commerce puissent nous donner leur
opinion là-dessus et nous dire ce qu'ils pensent et quelles sont, selon
eux, les causes premières, les grandes causes de ce malaise.
M. Richard: Premièrement, le compte de taxes et
deuxièmement, le morcellement. Le deuxième point pourrait se
régler à court terme, le compte de taxes, ce n'est pas
réglé. A partir du moment où vous mettez sur un compte de
taxes, de quelque municipalité que ce soit... que vous ajoutez un
nouveau sujet et que vous l'appelez CUQ, que vous faites votre chèque et
que vous payez pour la CUQ, vous êtes malheureux. J'appelle cela d'abord
une très mauvaise mise en marché.
Si les municipalités commencent à faire un compte de taxes
avec 14 ou 15 sujets disant: Les pompiers par-ci, l'incinérateur par
là, la CUQ par-ci et ça par là; cela a été
très facile. Les taxes ont augmenté et les maires, la nature
humaine étant là, ont utilisé la CUQ comme bouc
émissaire pour tous les problèmes et pour toutes les
augmentations de taxes.
M. Roy: Ce ne sont pas des fleurs que vous lancez aux maires.
M. Richard: Je ne lance pas de fleurs aux mai-
res. Loin de là! Je peux vous dire une chose. Tous les maires
siégeaient au conseil d'administration et, en ce qui me concerne, dans
le secteur privé, les membres d'un conseil d'administration qui
dénigreraient leur propre compagnie comme cela, ils prendraient la porte
en cinq minutes. Il n'y en a pas un qui a donné sa démission.
La CUQ a été constamment critiquée et j'en reviens
à cela. C'est le compte de taxes à mon avis, et c'est le
financement de la communauté urbaine, comme tel. On se pose encore des
questions à savoir aujourd'hui si la communauté urbaine est
rentable, si elle coûte cher, si elle ne coûte pas cher. Avez-vous
vu un maire venir vous faire une analyse de ce que cela lui coûterait
pour recevoir, pour se donner ses propres services par rapport à ceux
qu'il reçoit de la CUQ? On dit que cela coûte cher. Ce n'est pas
compliqué, On est élu par des gens qui reçoivent un compte
de taxes et, entre autres, il y a un article qui est marqué CUQ et cela
les agace.
M. Roy: Selon vous, c'est la premier problème.
M. Richard: Le financement, à mon avis, oui. Et je peux
parler au nom de la chambre. Deuxièmement, le morcellement et
après cela, c'est strictement des problèmes administratifs qui,
à mon avis, peuvent être corrigés. ... une recommandation
à ce sujet.
M. Roy: Le mémoire qui nous a été soumis par
la ville de Sillery ce matin, comme le vôtre d'ailleurs cet
après-midi, fait beaucoup état de double emploi de services et de
manque d'efficacité par rapport à l'argent donné. Est-ce
que cela veut dire que la communauté urbaine n'aurait pas les budgets
dont elle aurait besoin pour jouer le rôle qu'on voudrait lui faire jouer
et qu'on espère d'elle, donc d'être efficace et d'être
rentable au point de vue des services ou encore s'il y a dédoublement ou
s'il y a mauvaise définition des services et une mauvaise
application?
M. Richard: II ne devrait pas. Je ne suis pas très
près des organismes municipaux comme tels. Il ne devrait pas y avoir de
double emploi des services. Après cela, on va parler des services qui
coûtent cher. Dans le mémoire de ce matin, on a dit qu'il y a des
services qui coûtaient cher. Point à la ligne. C'est tout ce qu'on
a dit. Quand on a dit: Combien cher? Quelle comparaison avec, etc.. On n'a pas
eu de réponse. En ce qui me concerne, en ce qui concerne les services
qui coûtent cher, oublions cette partie. Il y a des services.
En fait, il y a deux types de services, généralement
parlant. Des services de type régional et cela devrait aller à la
région. Des services de type municipal comme tel... Il n'y a pas la
police à la CUQ, la police est aux municipalités. Il n'y a pas de
pompiers à la CUQ, les pompiers sont aux municipalités. Chacun
donne son service. L'informatique. Si on utilise l'informatique à la
communauté urbaine, je ne vois pas pourquoi on n'utiliserait pas
pleinement les services d'informatique d'une communauté urbaine. C'est
bien certain que, quand la communauté urbaine est arrivée, il y
avait des municipalités qui avaient déjà des
investissements dans l'informatique et qui ne les ont pas "sacrés" par
la fenêtre, mais, à moyen terme, les services de type
régional devront être donnés par la communauté
urbaine et le double emploi des services... Encore là, j'ai entendu le
terme, mais cela n'a pas été tellement précis.
M. Roy: Pour prendre seulement un service, je pense à un
service qui concerne beaucoup la région de Québec, vous y avez
attaché énormément d'importance dans votre mémoire,
c'est le service touristique, la promotion touristique. Est-ce qu'il est
possible, selon vous, de mandater la communauté urbaine de
Québec, pour tâcher, non seulement qu'elle chapeaute, mais qu'elle
administre, avec l'entreprise privée, dont vous nous avez parlé
tout à l'heure, le plan touristique, de façon que les membres de
la communauté urbaine entre autres la ville de Québec qui
est la première intéressée puissent ne pas avoir
à s'en préoccuper au niveau de leur administration locale?
Autrement dit, qu'on délègue toute la responsabilité
à la Communauté urbaine de Québec qui voit à
organiser la promotion touristique dans le grand Québec
métropolitain, mais que la ville de Québec qui est
impliquée, parce que le réseau d'hôtellerie est quand
même dans la ville de Québec comme telle, pourrait laisser le soin
à la communauté urbaine de s'occuper de cela et ne pas intervenir
dans ce domaine?
M. Richard: Je l'apprends. La ville de Québec n'a pas de
budget touristique. La responsabilité entière de la promotion
touristique dans la région a été dévolue à
la communauté urbaine et il semblerait qu'elle ne peut pas regrouper sa
responsabilité sous le chapeau d'une société mixte, ce
n'est pas légal. On demande que la loi soit changée.
M. Roy: II n'y a pas un office municipal du tourisme à
Québec?
M. Richard: Cela n'existe plus. M. Roy: Cela n'existe
plus.
M. Richard: La communauté urbaine a tout ça.
M. Roy: La communauté urbaine a tout ça.
M. Talbot: On veut qu'elle ait plus de pouvoirs, dont celui de
s'associer aux autres secteurs. Là, elle a un pouvoir
d'exclusivité.
M. Roy: D'accord.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député
de Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. Richard, avant
d'intervenir sur votre dernière assertion concernant les maires
de la communauté urbaine je ferai des recommandations tout
à l'heure en premier, en étudiant votre rapport, à
la page 15, vous parlez de la future composition du conseil de la
communauté urbaine; vous y mentionnez: "Ce conseil pourrait être
composé de représentants choisis par le conseil de ville de
chaque municipalité jusque là, ça va bien le
nombre devant être proportionnel à la population.
Est-ce que vous pourriez m'expliquez davantage ce que cela veut
dire?
M. Richard: Je vais vous l'expliquer. Je ne vous ferai pas le
calcul, on ne s'est pas rendu jusque là, on a voulu vous laisser un peu
d'ouvrage à faire. Il demeure que ce qui serait intéressant, et
cela m'a été mentionné comme une faiblesse et une
difficulté, beaucoup plus quand il y avait 22 municipalités,
c'est que ça permettra à une municipalité d'avoir trois ou
quatre représentants à la communauté urbaine, au conseil,
le maire et des conseillers; cela va permettre aussi au maire qui reçoit
une brique à huit heures le soir et qui doit aller la débattre le
lendemain matin à dix heures d'avoir au moins une équipe qui va
travailler avec lui pour étudier ces dossiers. Cela va, à mon
avis aussi, rendre la perception du rôle de la communauté urbaine
un peu plus en profondeur au niveau des municipalités,
c'est-à-dire qu'il n'y aura pas seulement le maire qui va y travailler
et qui va y siéger, il pourra y avoir un, deux, trois conseillers selon
l'importance de la municipalité.
Maintenant, quelle sera la base, ne me posez pas la question. Je ne le
sais pas. C'est...
M. Bédard (Montmorency): Vous visez là plutôt
un esprit de participation, mais vous n'avez pas peur de la lourdeur du
conseil. Il y en a déjà 22 et c'est déjà
passablement lourd.
M. Richard: Non, je vois beaucoup moins de municipalités,
M. Bédard. C'est dans mon contexte optimiste.
M. Bédard (Montmorency): Dans votre contexte optimiste, en
ayant moins de municipalités et ces représentants, toujours dans
votre contexte, ne sont pas payés. C'est toujours vrai.
M. Richard: C'est toujours ça.
M. Bédard (Montmorency): D'accord.
M. Richard: Ils ne sont pas payés quand ils sont membres
d'un comité de ci et d'un comité de ça, n'est-ce pas? Ils
ne seront pas plus payés quand ils iront à la communauté
urbaine. Ils seront payés pour le travail qu'ils ont à faire
comme maire ou comme conseiller, voilà.
M. Bédard (Montmorency): D'accord avec vous. Page 33, j'ai
bien critiqué la communauté urbaine, mais disons que cela a
été fait dans le temps, vous y relatez une proposition
d'organisme mixte qui avait été présentée à
la communauté urbaine dans le temps mais avait été
refusée. Aujourd'hui, je veux donner ce qui appartient à la
communauté urbaine, j'en profiterai pour déposer le
procès-verbal du comité exécutif du 25 novembre dernier,
soit mardi dernier, tant que l'erreur ne sera pas pire que ça, on pourra
avancer davantage et j'y lis que le comité exécutif,
à l'unanimité, recommande ce qui suit: II est proposé,
secondé et résolu que le comité exécutif recommande
au conseil de la Communauté urbaine de Québec,
c'est-à-dire que ce sera étudié ce soir:
Premièrement, qu'une demande soit faite à
l'Assemblée nationale pour que les activités de la CUQ soient, en
principe, limitées à l'informatique et à
l'évaluation". On étudiera ce soir l'expression en principe.
Deuxièmement, que les fonds industriels, la promotion
industrielle et le parc industriel soient sous la juridiction de la
Société Inter-Port. On avance.
Troisièmement, que la promotion touristique soit assumée
par un organisme regroupant le ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche, l'entreprise privée et la Communauté urbaine de
Québec.
Donc, sur ce point, M. le président de la chambre de commerce, je
pense qu'on a avancé. Je n'ajouterai pas que c'est à la suite des
résolutions ou des recommandations d'un rapport qui a fait passablement
état des problèmes de la communauté la semaine
dernière, mais tout cela pour dire au moins que, dans ce domaine, on
arrive à la même idée que celle de la chambre de
commerce.
Cependant, à ce dernier article, j'en suis à votre
recommandation, celle qu'en fait, la promotion touristique de la
communauté urbaine devrait se retirer complètement, de
manière à permettre au secteur privé d'engager, dans le
plus bref délai, le dialogue avec le ministère du Tourisme.
J'ajouterais à votre rapport: ceci n'empêchant pas les
municipalités de la communauté urbaine de contribuer au tiers,
tiers, tiers, tel que vous l'avez représenté un peu plus loin
dans votre document.
M. Richard: A quelle page, M. Bédard, s'il vous
plaît? Se retirer complètement, c'était l'option ultime
avant de mourir. Mais je suis bien heureux d'apprendre qu'on ne se rendra pas
jusque-là avec la formation de la société mixte.
M. Bédard (Montmorency): Je voulais ajouter que, lorsque
je dis se retirer complètement, c'est que, financièrement, on
peut intervenir. En ce qui me concerne, en tant que maire de la région
de Québec, vous avez mon appui sur ce point.
Mais les problèmes de tourisme, je veux laisser cela à des
gars qui connaissent le tourisme Le but de toutes mes interventions concernant
la communauté urbaine, c'est toujours ce point-là.
Donc, vous acceptez, M. le Président, le dépôt et je
vous en fournis deux ou trois copies additionnelles.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Document
déposé.
M. Bédard (Montmorency): Comme lecture de chevet, vous
allez voir qu'il y a passablement d'articles à étudier ce soir
à l'assemblée de la communauté urbaine.
Je termine, M. le président de la chambre de commerce, en vous
disant que je prends les reproches que vous venez de faire à tous les
maires de la communauté urbaine. Nous formons un comité de 22
maires: il y a du bois mort, il y a du bois grouillant, il y a du gros bois.
Tout cela pour vous dire que si, dans un conseil d'administration, il y en
avait plusieurs qui critiquaient à l'intérieur du conseil
d'administration, vous avez mentionné qu'on les mettrait dehors.
Donnez-moi l'article de la Loi de la communauté urbaine qui permettrait
de mettre le bois mort dehors et on ferait exactement la même chose que
vous.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est le même
problème à l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Moude, Limoilou): Aucune
réponse.
L'honorable député de Charlesbourg.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, il est six
heures.
Le Président (M. Houde, Limoilou): On finit pour
dégager la chambre de commerce.
M. Harvey (Charlesbourg): Terminé, M. le
Président.
Le Président (M. Houde, Limoilou): D'autres questions?
Allez-y. Pour libérer la chambre de commerce.
M. Bonnier: J'hésite, M. le Président, parce que
c'est une question...
M. Harvey (Charlesbourg): On a une assemblée à six
heures.
M. Bonnier: C'est vrai qu'on a une assemblée à six
heures. Si toute le monde s'en va, je ne poserai pas ma question.
M. Roy: Vous avez la permission du président.
M. Bonnier: La chambre de commerce, c'est le seul organisme
auquel je pourrais poser cette question, parce que je pense que c'est un
organisme neutre qui est intéressé aux intérêts
civiques.
Dans votre mémoire, vous avez précisé et je
pense que le ministre demande d'expliciter la fonction politique vous
l'avez quand même explicité beaucoup plus que vous ne l'avez dit
après.
C'est que la fonction politique, c'est la définition des
objectifs urbains. Je pense que, globalement, vous l'avez définie comme
cela dans votre mémoire et je trouve cela très bien.
Un deuxième aspect aussi, c'est que les services, normalement,
doivent être rendus par l'échelon de gouvernement qui est le plus
proche des gens, lorsque c'est possible. Les municipalités et les villes
doivent garder leur responsabilité de rendre des services; mais, par
ailleurs, il est avantageux, pour des principes d'économie
d'échelle, que la Communauté urbaine de Québec, puisqu'on
parle de celle-là, puisse également rendre des services, certains
services, toujours dans une perspective d'économie d'échelle,
tant et aussi longtemps que cette économie d'échelle
existera.
Ma question est celle-ci: Je me demande, dans toute cette perspective,
si la chambre de commerce s'est déjà arrêtée
à un autre type de financement de l'ensemble des villes et des
municipalités. Est-ce que. par exemple, si on élargissait
l'assiette de financement de chacune des villes, puisqu'on dit toujours qu'on
voudrait se faire financer par le gouvernement du Québec et qu'on croit
qu'un des problèmes au niveau du financement de la communauté,
c'est que toutes les villes ne sont pas également riches ou
également pauvres... avez-vous déjà réfléchi
au problème d'élargir l'assiette de financement à l'effet
que la taxe foncière ou d'autres moyens de financement seraient au
niveau de l'ensemble de la communauté urbaine et que ces produits
pourraient être redistribués aux différentes villes et
municipalités au prorata de leur population et qu'à ce moment, la
communauté urbaine pourrait en garder une certaine quote-part
également pour sa propre administration? Est-ce que ce serait saugrenu
de réfléchir dans ce sens?
M. Richard: A mon avis Pierre a possiblement une
réponse là-dessus aussi; il a été très
près de ces problèmes depuis plus d'années d'une
façon ou d'une autre, c'est de l'argent pour de l'argent, n'est-ce
pas?
M. Bonnier: Oui...
M. Richard: Dans ce sons, pourquoi pas via les
municipalités?
M. Bonnier: Oui, cela pourrait être via les
municipalités, mais, à ce moment, on atteindrait un certain
équilibre.
M. Richard: Alors, par le biais de la CUQ, et versé aux
municipalités, ce qui est votre suggestion.
M. Bonnier: Ah oui! sous une forme de
péréquation.
M. Richard: Ma question est: Pourquoi pas par le biais des
municipalités tout simplement?
M. Bonnier: Elles n'ont pas toutes les mêmes
possibilités de sources de revenus.
M. Talbot: Je pense que celui qui décrète une taxe
doit être un élu et doit en répondre devant
l'électorat. A ce moment, cela impliquerait que les gens de la
communauté urbaine devraient être directement élus au
suffrage universel avec toutes les conséquences, les risques, les
avantages et les désavantages que cela comporte. Mais, comme on part de
l'optique que l'organisme doit en être un de coordination, qu'il est le
prolongement de la fonction des municipalités, je pense que c'est aux
maires à venir voir comment se comportent les mécanismes de
dépenses, etc., au niveau de la communauté. Mais cet organisme
n'a pas de pouvoir de taxation directe. Cela équivaudrait à
cela.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Autres questions? Merci
bien, MM. Talbot et Richard. La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de ia séance à 18 h 8)