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Etudie des crédits du ministère des
Affaires municipales
(Dix-sept heures quinze minutes)
Le Président (M. Clair): A l'ordre, s'il vous plaît!
La commission permanente des affaires municipales est réunie pour
procéder à l'étude des crédits du ministère
des Affaires municipales.
Les membres de cette commission sont les suivants: M. Brassard
(Lac-Saint-Jean), M. Caron (Verdun), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. de
Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Gratton (Gatineau); M. Guay (Taschereau)
remplacé par M. Dussault (Châteauguay); M. Mercier (Berthier), M.
Ouellette (Beauce-Nord), M. Roy (Beauce-Sud), M. Shaw (Pointe-Claire), M.
Tardif (Crémazie).
Les intervenants sont: M. Alfred (Papineau), M. Charbonneau
(Verchères), M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Goldbloom (D'Arcy McGee),
M. Lacoste (Sainte-Anne), M. Léonard (Laurentides-Labelle), M. Samson
(Rouyn-Noranda), M. Scowen (Notre-Dame-de-Grâce) et M. Vaugeois
(Trois-Rivières).
M. Charron: M. le Président, si la commission me donne le
droit d'intervenir, c'est moi qui dois m'excuser auprès des membres de
la commission parce que j'avais insisté auprès du ministre des
Affaires municipales pour qu'il tente l'impossible pour effectuer un retour
à temps. Celui-ci a été touché par la
mortalité dans sa famille et assistait à des funérailles
à Montréal. Il semble que cela n'a pas pu être fait, je
vais donc proposer à l'instant, M. le Président, que la
commission s'ajourne immédiatement, mais que l'avis de la Chambre, pour
demain matin, soit intégralement maintenu, ceci pour une raison qui est
que, par entente entre les différents partis politiques, nous avons
constitué un calendrier qui est de part et d'autre inflexible à
moins d'une circonstance comme celle de cet après-midi et que nous
devons nous en tenir à ce calendrier. Donc, à demain matin, 10
heures, M. le Président.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Force nous est de reconnaître qu'il n'y a pas
d'autre solution, sauf que j'aimerais demander au leader du gouvernement si,
dans ce calendrier qu'on avait fixé, on incluait la possibilité
de siéger soit vendredi matin ou à un autre moment.
M. Charron: Vendredi matin, si ce nétait pas
terminé demain soir, oui, comme il semble très probable que ce ne
sera pas terminé demain soir, je pense que les membres sont mieux de
prendre note que, vendredi matin, ils vont siéger.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Concernant la question posée par le
député de Gatineau, il faudrait s'entendre aussi sur la
durée des débats, étant donné qu'on a perdu deux
heures cet après-midi.
M. Charron: II y a deux heures de perdues dans l'entente de temps
consacrée aux Affaires municipales.
M. Cordeau: Supposons qu'on pourrait avoir fini vendredi...
M. Charron: Elles devraient être retrouvées, si
jamais les membres de la commission, sur un consentement unanime, choisissaient
de reprendre ces deux heures vendredi après-midi ou alors...
M. Cordeau: Non.
M. Charron: Non, cela ne vous tente pas. On trouvera deux autres
heures avant la fin.
M. Cordeau: Peut-être nos travaux seront-ils
terminés vendredi aussi. Cela dépend comment va se
dérouler le travail de la commission.
M. Charron: D'accord.
Le Président (M. Clair): Messieurs, la commission
permanente des affaires municipales ajourne ses travaux à demain matin,
dix heures.
Fin de la séance à 17 h 18
Jeudi 5 avril 1979
(Dix heures neuf minutes)
Le Président (M. Clair): A l'ordre, s'il vous plaît!
La commission permanente des affaires municipales est réunie pour
continuer l'étude des crédits du ministère des Affaires
municipales. Les membres de la commission sont les suivants: M. Brassard
(Lac-Saint-Jean) remplacé par M. Ran-court (Saint-François); M.
Caron (Verdun), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe); M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes) remplacé par M. Marquis (Matapédia); M. Gratton
(Gatineau), M. Guay (Taschereau), M. Mercier (Berthier); M. Ouellette
(Beauce-Nord) remplacé par M. Charbonneau (Verchères); M. Roy
(Beauce-Sud), M. Shaw (Pointe-Claire), M. Tardif (Crémazie).
Les intervenants sont: M. Alfred (Papineau), M. Fontaine
(Nicolet-Yamaska), M. Goldbloom (D'Arcy McGee), M. Lacoste (Sainte-Anne), M.
Léonard (Laurentides-Labelle), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Scowen
(Notre-Dame-de-Grâce) et M. Vaugeois (Trois-Rivières).
Messieurs, au début de l'étude des crédits d'un
ministère, il est de tradition... M. le député de Verdun,
est-ce que...
M. Caron: M. le Président, je n'ai pas objection qu'on
commence la commission, mais il faudrait qu'on trouve des membres de l'autre
côté. On doit commencer pour sauver du temps, mais il faudrait
bien qu'il y ait des membres.
Le Président (M. Clair): Le quorum est de six, M. le
député, et nous sommes sept.
M. Caron: Six, c'est diminué. C'est arrangé
ça, d'habitude ils partent à...
Le Président (M. Clair): Selon les indications que j'ai,
le quorum est de six et nous sommes sept.'Avant de commencer l'étude
proprement dite des crédits, il est de tradition de faire un premier
tour de table sur un survol général de la matière. M. le
ministre.
Remarques générales
M. Guy
Tardif
M. Tardif: M. le Président, tout d'abord, je désire
m'excuser auprès de vous et des membres de cette commission pour vous
avoir fait faux bond hier. En fait, je suis arrivé tard en raison,
à la fois de circonstances hors de ma volonté sur le plan
familial, et aussi sur le plan aérien, puisque nous avons
été pris en bout de piste pendant une heure et quart.
Décidément les voyages aériens... Je ferais
peut-être mieux de voyager par des moyens terrestres. Ceci dit, M. le
Président, pour reprendre une partie du temps qu'on aurait pu consacrer
hier à l'étude des crédits, je n'ai pas l'intention de
faire de discours, parce que j'ai l'impression que c'est inutile. C'est inutile
particulièrement après le discours du budget qui a annoncé
la réforme de la fiscalité municipale. En d'autres circonstances,
j'aurais pu faire état de quelques mesures adoptées de-ci
de-là pour améliorer la situation des municipalités, $0.05
ici, $0.10 là de diminution ou d'évaluation foncière
diminuée sur le plan scolaire et ajoutée aux
municipalités, mais tout ceci me paraît vain face à cette
réforme tant demandée par le monde municipal et qui est
maintenant en voie de réalisation.
Ainsi, je ne ferai pas d'exposé, je répondrai à
toutes les questions qui pourraient être posées sur les
crédits du ministère et sur la réforme elle-même.
Parce que c'est véritablement là, si vous voulez... Au lieu de
voir mes crédits augmenter, contrairement aux autres ministères
qui voient leurs crédits augmenter, il y a $300 millions qui me passent
sous le nez, mais qui s'en vont directement aux municipalités. Vous m'en
voyez réjoui.
Pour moi, ce qui est important, ce n'est pas que les crédits de
mon ministère augmentent, mais que les sources de revenus autonomes des
municipalités augmentent, c'est le but de la réforme de la
fiscalité. C'est peut-être rare de voir un ministre qui se dit
fort heureux que ses propres crédits augmentent très peu. Ce qui
est important pour moi, c'est que ceux du monde municipal augmentent de
façon significative et surtout de façon libre, autonome et ne
soient pas soumis à toutes sortes de conditions qui entachent
inévitablement tout régime de subventions.
M. le Président, pas d'autres commentaires pour l'instant.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Gatineau.
M. Michel Gratton
M. Gratton: M. le Président, je suis tout à fait
d'accord avec le ministre qu'il n'est peut-être pas nécessaire que
nous commencions par des exposés d'ordre général. Il est
vrai que la réforme de la fiscalité municipale annoncée
dans le discours du budget vient quelque peu chambarder l'ordre de la
discussion des crédits, la façon à laquelle nous
étions habitués. D'ailleurs, ce sera un des points que nous
voudrons aborder en cours de route, la fiscalité municipale. Je dirai
tout de suite qu'évidemment cette réforme n'entrera en vigueur
qu'en 1980 et que nous aurons également énormément de
questions quant à la période intérimaire de 1979
vis-à-vis des crédits inclus dans le discours du budget.
Quant à nous, nous préférerions aborder les sujets
un à un, dès maintenant, dans l'ordre que les
députés et les membres de la commission voudront bien choisir. Je
pourrais tout de suite aborder le premier sujet, M. le Président, de
façon qu'une fois que ces sujets spécifiques auront
été discutés par la commission, l'adoption des budgets,
programme par programme, élément par élément,
pourrait se faire presque en bloc. (10 h 15)
Donc, avant d'aborder le premier sujet que j'ai à l'esprit, je
pourrais peut-être demander au député de Saint-Hyacinthe de
formuler ses commentaires généraux et il me fera plaisir ensuite
d'aborder le premier sujet.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Fabien Cordeau
M. Cordeau: Merci, M. le Président. Au début de mes
commentaires, j'aimerais souhaiter la bienvenue au personnel du ministre qui
l'accompagne ce matin et le remercier pour la collaboration qu'il nous a
apportée durant toute l'année à nous, les
députés, dans la fonction que nous devons remplir dans nos
comtés respectifs.
Je pense que la session qui s'est terminée a apporté
plusieurs projets de loi. Ils n'étaient pas tous de même
importance, mais, par contre, ils ont apporté des spécifications
dans quelques domaines.
Par ailleurs, le discours du budget nous a apporté, après
consultation entre le gouvernement et le monde municipal, la réforme de
la fiscalité municipale. Je pense que, globalement, cette réforme
répond aux désirs des autorités municipales. Par contre,
il y a un point sur lequel j'aimerais attirer l'attention du ministre. C'est
qu'il a choisi de ne pas accorder aux municipalités une certaine part de
la taxe de vente. Les municipalités, je crois, réclamaient
0,4%.
Comme l'a mentionné le député de Gatineau
tantôt, nous aurons l'occasion d'étudier cela plus en
détail. Lorsque le ministre le pourra, j'aimerais lui demander le
cheminement qui l'a conduit à ne pas accorder aux municipalités
cette chose. Je crois que, dans le mémoire conjoint, c'était une
partie très importante pour les municipalités; en
n'accordant pas aux municipalités ce champ de taxation, une
partie du champ qu'elles avaient auparavant, cela va peut-être
"démotiver" les autorités municipales à entretenir leurs
centres commerciaux, ou leur centre-ville, qui est un centre naturel concernant
le commerce, n'y voyant là ni leur priorité ni leur
intérêt. C'est le point sur lequel je voudrais surtout insister
dans mes remarques.
Tantôt, on attaquera ces points de vue. Egalement, on a
souligné que cette réforme de la fiscalité apporterait un
manque à gagner à la CUM de $20 millions. Par contre, elle
accorderait aux communautés urbaines de Québec et de l'Outaouais
des montants additionnels de $1 million, $1 500 000 environ. Je ne sais pas si
ces informations sont véridiques, mais je crois que l'étude des
crédits de votre ministère devrait apporter des réponses
à ces interrogations.
Bien sûr, nous toucherons au domaine de l'habitation. A
l'étude de vos crédits, nous constatons, si j'ai bien compris,
que, dans ce domaine, il y a des crédits en moins sur l'an passé.
J'ai bien hâte d'entendre les explications du ministre concernant ce
domaine, car je crois que, pour la réparation des logements, il y a
beaucoup de logements qui sont vétustés et je crois que c'est
dans ce domaine que les crédits sont moindres cette année.
De toute façon, j'apporterai ma collaboration à
l'étude de tous les crédits. Nous aurons certainement d'autres
questions et des points de vue à faire connaître au ministre en
temps et lieu. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Messieurs, avant de redonner la
parole au député de Gatineau ou au ministre, il faudrait
désigner un rapporteur. Est-ce que le député de
Saint-François...
M. Gratton: II est de passage seulement.
M. Cordeau: Le député de Verchères va-t-il
nous accompagner tout au long de cette journée?
Le Président (M. Clair): Le député de
Verchères agira comme rapporteur des travaux de cette commission.
M. Gratton: C'est à souhaiter, M. le Président, que
le député de Verchères ne perdra pas lé rapport
entre le salon rouge et le salon bleu, comme c'est déjà
arrivé.
Le Président (M. Clair): Non, vous ne vous souvenez pas
bien des événements, c'est lui qui l'avait retrouvé, c'est
le député de Bourassa qui l'avait perdu.
M. Gratton: D'accord.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président...
M. Tardif: M. le Président, si je comprends bien, vous ne
voulez pas ou le député de Saint-Hyacinthe ne veut pas que, d'une
façon générale, je dise deux mots sur les trois questions
qu'il a soulevées.
Une Voix: Cela va, allez-y.
M. Tardif: Non, mais peut-être tantôt, quand on
entrera dans le détail...
M. cordeau: M. le ministre, je n'ai pas d'objection, parce que ce
sont des préoccupations que nous avons.
Le Président (M. Clair): Allons-y.
M. Guy Tardif
M. Tardif: Premier point, la taxe de vente. Le but pour les
municipalités de conserver la taxe de vente, c'était d'avoir un
fonds de péréquation. A la place, le gouvernement dit: Nous
allons faire un fonds de péréquation de $20 millions qui va
servir aux mêmes fins. Au lieu de le prendre de la taxe de vente, on va
le prendre dans le fonds consolidé du revenu. Donc, le fonds de
péréquation est là quand même.
Pour ce qui est des communautés urbaines, j'entrerai dans les
détails tantôt, parce que j'imagine que le député et
maire de Verdun s'y intéresse, mais, en gros, on avait le choix. Dans la
mesure où les entreprises à l'heure actuelle paient une taxe
scolaire et, dans le cas de la CUM, paient une surtaxe scolaire au-delà
de $1.12 les $100 d'évaluation sur les immeubles de plus de $100 000,
elles se posaient la question: II n'y a plus de taxe scolaire et il n'y a plus
de surtaxe non plus. Où va aller cette taxe? Est-ce que les compagnies
vont faire un gain net ou bien est-ce que cela va être le gouvernement
qui va la prendre et la redistribuer à des fins de transport en commun,
à des fins de subvention, à des fins de police? Ce serait une
première hypothèse. La deuxième, c'était de dire:
On va la prendre et on va la donner aux communautés telle quelle.
La troisième, c'était de dire: On va prendre cette surtaxe
et on va la donner aux municipalités membres. C'est ce qu'on a choisi de
faire. C'est ce qui nous semblait le plus respectueux de l'autonomie locale. Au
lieu que le gouvernement la prenne et la redistribue aux communautés, au
lieu de la donner aux communautés, on dit... Lorsqu'une
déclaration est faite, à savoir que la communauté perd $20
millions dans la réforme, c'est vrai qu'il n'y aura plus cette
subvention générale de $15 millions, plus $3 millions ou $4
millions de diverses sources qui étaient des subventions
conditionnelles. Ce dont il faut tenir compte, c'est que, collectivement, les
municipalités membres de la Communauté urbaine de Montréal
vont voir leur revenu autonome augmenter de $115 millions et, en
conséquence, vont être en mesure de payer leur quote-part.
Je donnerai tantôt les chiffres précis, si cela
intéresse le député de Saint-Hyacinthe, de cet effet, mais
c'est tout à fait vrai que le gouvernement aurait pu dire: Nous allons
prendre les surtaxes scolaires, jouer au mécène et distribuer les
subventions à des fins de police, à des fins de ceci, à
des fins de cela. On aurait pu faire cela. Troisièmement, pour ce qui
est de l'habitation, le député de Saint-Hyacinthe a tout à
fait raison. Il y a une baisse des crédits, mais pas une baisse de
l'activité. Pourquoi cela? D'une part, et je l'expliquerai en
cours de route, il y a des différences. Entre le moment où la
décision est prise de bâtir des logements ou de faire de la
restauration et le moment où les travaux se font, il s'écoule un
temps. Il y a une chose que le ministre des Finances n'aime pas beaucoup, c'est
qu'on ait des crédits périmés à la fin de
l'année, de sorte que nos crédits ont été
ajustés en fonction de ce qui pouvait être effectivement
dépensé et non pas engagé seulement.
On peut très bien engager des crédits et, finalement, ne
pas les utiliser, parce qu'il y a plusieurs intervenants et là, je ne
veux pas être partisan. Il y a le gouvernement fédéral qui
est dans le dossier. Il y a les municipalités qui sont dans le dossier
et, ne serait-ce qu'en raison de cette multiplicité d'intervenants,
ça prend des délais.
Deuxième élément, M. le Président, le
programme PAQ, le Programme d'amélioration de quartiers, qui est un
programme mis au point par la Société centrale
d'hypothèques et de logement, mais auquel le gouvernement du
Québec contribue, comme le député de Saint-Hyacinthe le
sait sans doute, est expiré depuis le 31 mars 1978 et rien n'est venu
remplacer, du côté fédéral, ce programme dit
d'amélioration de quartiers. Alors, il nous est difficile d'engager des
crédits dans un programme qui n'existe pas encore, même si nous
sommes en train de négocier de nouveaux programmes qui s'appelleraient
Programmes d'équipement communautaire, mais, pour l'instant, c'est
à l'état de négociation. Je ferme cette
parenthèse.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Gatineau.
Enquêtes sur l'administration municipale
M. Gratton: M. le Président, le premier
élément que je voudrais aborder à l'occasion de
l'étude des crédits des Affaires municipales en est un qui avait
été touché par le député de D'Arcy McGee
l'an dernier et au sujet duquel on avait assisté à un assez long
débat.
Je me servirai de cette enquête à Murdochville, à
titre d'exemple seulement, pour tenter d'obtenir du ministre certaines
précisions quant à la conduite de ce genre de chose par son
ministère.
Je pense qu'il y a lieu de rappeler les faits dans le cas de
Murdochville, tel qu'on retrouve le tout au journal des Débats de l'an
dernier. Essentiellement, un conseiller municipal, M. Bertrand Saint-Pierre,
avait formulé au ministre, quelques mois avant les élections
municipales de 1976, des plaintes contre le maire, certains conseillers
municipaux et le secrétaire-trésorier de la municipalité
de Murdochville. Le ministre avait, à ce moment-là, à la
lumière des plaintes qu'il avait reçues de M. Saint-Pierre,
demandé à son équipe d'enquêteurs, sous la direction
de M. Michel, de tenir une enquête dite maison sur l'administration de la
municipalité de Murdochville. C'était, à ce
moment-là, en août ou septembre 1976.
On pourra reprendre tantôt les allégations et les
affirmations faites de part et d'autre quant à la validité des
plaintes formulées par M. Saint-Pierre à ce moment-là.
Mais toujours est-il qu'il y eut en novembre 1976 une élection
municipale, élection municipale qui, bien entendu, a été
de beaucoup affectée par la tenue de cette enquête. A un moment
donné, on a retrouvé quatre ou cinq enquêteurs qui
voyageaient de l'endroit où ils logeaient à Murdochville. Il
était connu de tous qu'il y avait enquête sur l'administration de
Murdochville et ce, durant les semaines qui ont précédé
immédiatement la tenue de l'élection de novembre 1976.
Tout cela pour dire que, lors de l'élection, les électeurs
de Murdochville ont battu le maire, les conseillers municipaux sur qui on
faisait enquête et ont élu M. Saint-Pierre. Conseiller municipal
lui-même, il est devenu maire.
M. Tardif: Je présume que c'est un lapsus qu'a fait le
député de Gatineau. Ce n'est pas en novembre 1976 mais en
novembre 1977.
M. Gratton: Non, c'est en novembre 1976.
M. Tardif: Que l'enquête a eu lieu?
M. Gratton: Oui.
M. Tardif: Je m'excuse, cela ne marche pas.
M. Lavigne: Etait-ce avant l'élection provinciale?
M. Gratton: Je m'excuse, le ministre a raison. M. Tardif:
Je n'étais pas là à ce moment-là.
M. Gratton: II s'agit de 1977, effectivement.
Or, M. le Président, le ministre avait affirmé au cours de
l'étude des crédits l'an dernier qu'à toutes fins utiles
l'enquête n'avait pas nécessairement été un facteur
dominant mais que la population s'était elle-même chargée
de nettoyer ce qu'il appelait l'incurie, la mauvaise administration de la ville
de Murdochville.
Suite à l'élection.de M. Saint-Pierre, celui-ci intentait
une poursuite en inscrivant une requête à la Cour
supérieure en vertu de la Loi sur la fraude et la corruption dans les
affaires municipales et ce, le 29 novembre, laquelle fut
présentée à la cour et, effectivement on vous fera
grâce de tous les détails il y eut jugement le 12 mars
1979. (10 h 30)
On me permettra, M. le Président, de citer la partie de ce
jugement du juge Gabriel Roberge, qui est daté du 12 mars 1979: "J'en
viens donc à la conclusion, sur le fond même de cette
enquête, qu'il n'y a pas eu de la part des intimés, Jean-Marie
Berthelot, maire de la municipalité, Fernand Arsenault, Jacques Gasse et
Ronald Caïn, tous conseillers, ainsi que de la part de M. Michel Roy,
secrétaire-trésorier, d'intentions coupables dans les actes
qu'ils ont pu poser. Au surplus, il découle de la preuve qu'aucun des
intimés n'a profité personnellement de son poste dans la
municipalité, qu'aucun d'entre eux n'a placé son
intérêt personnel avant celui de la corporation municipale
dont ils étaient les officiels. De toute façon, le moins
que l'on puisse dire, c'est qu'il se lève plus qu'un doute raisonnable
à ce sujet. Comme juge-enquêteur, je n'ai aucune hésitation
à exonérer tous et chacun des intimés et à
déclarer leur innocence."
Alors, il est assez intéressant, M. le Président, de noter
qu'au cours de l'examen des crédits de l'an dernier, le
député de D'Arcy McGee avait justement, à la conclusion du
long débat qui avait entouré toute cette enquête,
parlé d'un scénario hypothétique et je citerai la page
B-2386 du journal des Débats: "Dans une municipalité X, des
plaintes sont portées par un membre du conseil, un membre, disons, en
minorité par rapport au groupe qui dirige les affaires de la
municipalité. Prima facie, les plaintes paraissent fondées, les
éléments de preuve sont fournis et une enquête est
entreprise. L'enquête prend un certain temps, les élections
municipales interviennent, les membres du conseil qui sont sous enquête
le fait est de notoriété générale dans la
municipalité sont battus aux élections. Or, c'est
exactement la situation qui s'est produite à Murdochville. Quelques
jours, quelques semaines plus tard, le rapport de l'enquête est
reçu et les personnes sont totalement innocentées, elles sont
disculpées complètement." Dans le cas de Murdochville, ce n'est
pas le rapport de l'enquête qui nous dit cela, parce qu'effectivement, le
rapport de l'enquête, on ne l'a jamais rendu public, c'est le jugement de
la cour que je viens de citer. Je continue la citation: "On trouve que la
plainte a été mal fondée, que les éléments
de preuve avaient été truqués; voilà des personnes
qui ont été battues aux élections et qui n'avaient pas
commis quelque faute que ce soit. C'est l'autre côté de la
médaille et c'est essentiellement cela que je voulais souligner."
Je voudrais que le ministre soit bien conscient qu'en soulevant
l'exemple de Murdochville... D'abord, nous devons tous reconnaître
qu'effectivement, c'est exactement la situation qui s'est produite. On a eu un
conseil municipal dont l'intégrité a été mise en
doute par un membre du conseil municipal. Soit dit en passant, il faut que je
le mentionne, M. Bertrand Saint-Pierre, qui est maintenant maire de
Murdochville, est un organisateur péquiste notoire; il avait
porté plainte auprès du ministre, le ministre a
déclenché une enquête. Le rapport de l'enquête n'a
jamais été rendu public, mais les procédures en cours ont
innocenté ces personnes qui, malgré tout, ont été
défaites aux élections de 1977, et fort probablement à
cause des doutes qu'avait soulevés le déclenchement de cette
enquête.
Je me demande donc, M. le Président, si le ministre,
contrairement à ce qu'il a fait tout au cours de 1978, n'est pas
maintenant prêt à tempérer quelque peu les propos qu'il
tient de façon régulière à l'endroit des
administrateurs municipaux. On a pu, au cours de 1978, à plusieurs
occasions, relever certaines affirmations du ministre des Affaires municipales
qui laissaient planer des doutes sur l'ensemble des administrateurs municipaux
du Québec. Et de peur qu'on ne me reproche d'exagérer, je citerai
quelques extraits du journal des Débats. Par exemple, le 4 mai 1978, au
cours de l'étude de ces mêmes crédits, le ministre des
Affaires municipales disait, à la page B-2384: "Mais alléguer que
c'est un motif de disqualification, quand on sait la merde qui se passe dans un
paquet de municipalités déjà en place", etc., etc.
On peut également se référer à la page 4354
du journal des Débats de l'Assemblée nationale, le 6
décembre 1978, où le ministre disait: "C'est terrible ce qu'il
peut y avoir de grenouillage pour nous suggérer des terrains on
parlait des terrains pour les logements subventionnés de la SHQ
à tel point que le ministre des Affaires municipales, après avoir
demandé aux municipalités de nous fournir trois hypothèses
de terrain pour l'implantation d'un HLM, a finalement décidé de
demander, en sus, toutes les transactions dont ces terrains avaient fait
l'objet au cours des cinq dernières années, le nom des
acquéreurs et le prix. Nous avons eu, tout à coup, des
municipalités qui ont changé leur suggestion de terrain."
La seule conclusion qu'on peut tirer de ça, M. le
Président, c'est que dans les municipalités du Québec,
dans l'ensemble du territoire québécois, les administrateurs
municipaux grenouillent pour favoriser, sinon les membres d'un conseil, tout au
moins les amis d'un membre du conseil, pour le choix des terrains pour des HLM,
des logements subventionnés. On pourrait excuser une
référence semblable du ministre, mais allons voir ce qu'il disait
à d'autres moments. Par exemple, le 8 décembre 1978, page 4356
où c'est repris, intervenant sur le projet de loi 90 sur la protection
des terrains agricoles, le ministre disait: "Parce que, et cela est dans la
nature des choses, elles les municipalités sont, en
quelque sorte, un peu en conflit d'intérêts entre accueillir du
développement et protéger les terres agricoles. Il y a là
un drôle de dilemme pour une municipalité et si certaines
municipalités sont pour la protection des terres agricoles, elles le
sont pour les autres. Et je m'explique." Il donnait des cas d'espèce
à Drummondville, etc. C'était le 1er décembre 1978.
Le 10 novembre 1978, en commission parlementaire, alors qu'on traitait
de l'habitation, on retrouvait les propos que j'ai cités tantôt,
lors-qu'en parlant de choix de terrains, le ministre alléguait certaines
choses, c'est-à-dire que les municipalités et les administrateurs
municipaux se gardaient maintenant de faire des recommandations quant aux
terrains, maintenant qu'on exigeait d'eux de fournir plus d'information.
M. le Président, la conclusion que je voudrais tirer et ce que je
voudrais demander au ministre, c'est s'il ne croit pas que de telles
affirmations de la part du ministre des Affaires municipales, sans
spécifier de quelle municipalité il parle, sans porter
d'accusations concrètes à l'endroit d'une municipalité
quelconque... Dans le cas de Murdochville, c'était différent,
mais on a vu qu'on a tenu enquête et, effectivement, le maire et les
trois conseillers ont été défaits avant même que le
rapport de l'enquête soit connu et le jugement de la cour, plus tard, a
exonéré ces personnes de tout blâme, les a
innocentées complètement.
Je demande donc au ministre, tout simplement, de nous dire si, au cours
de l'année qui commence, on pourra espérer un peu plus de
réserve de sa part, de façon que l'ensemble des
municipalités, l'ensemble des officiers municipaux de la province ne
soient pas placés dans une situation où leur
intégrité, leur réputation soit ternie par des accusations
trop générales de la part du ministre.
Le Président (M. Lavigne): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je vais essayer de reprendre
les trois ou quatre citations sorties de leur contexte, et que je ne nié
pas, pour dire que c'est dans l'esprit du député de Gatineau
qu'il y a cette espèce de cloaque qui entourait les agissements des
municipalités et non pas dans mes propos.
Dans mes propos, lorsque je dis qu'il y a évidemment des choses
répréhensibles qui se passent, pour employer un
euphémisme, sur le plan municipal, j'ai l'impression qu'il suffit de...
Je ne veux pas entrer dans la nomenclature des municipalités qui font
l'objet d'une enquête présentement, au Québec.
Si c'est 30 municipalités sur 1500, vous allez me dire: C'est
très peu. Et à cet égard, vous avez raison. Il n'y a pas
lieu de généraliser et de dire: Parce qu'il y a, dans une
trentaine de municipalités, des faits, des allégations, des faits
et gestes, qui sont portés à mon attention, ceci devrait
entacher, en quelque sorte, la réputation de l'ensemble des
édiles municipaux.
Si c'est l'impression que vous avez eue, je voudrais
immédiatement la corriger et dire que je n'irais pas, comme ministre des
Affaires municipales, recommander au gouvernement de transférer $300
millions à des gestionnaires et à des administrateurs municipaux,
comme on le fait dans la réforme de la fiscalité, si je ne
croyais pas qu'essentiellement nos structures municipales, nos édiles
municipaux, étaient des gens dévoués à la chose
publique.
Lorsque je regarde ce petit univers d'une trentaine de cas, je ne peux
faire autrement que me dire: C'est quand même encore trop. Sans entrer
encore une fois dans la nomenclature des endroits où ces enquêtes
sont en cours, il y a des enquêtes publiques présentement à
la ville de Lachine. Ces enquêtes sont faites à la suite d'actes
criminels qui ont été posés. Il y a des individus qui ont
été condamnés au criminel pour avoir reçu une
enveloppe marquée d'argent ou d'argent marqué. Il y a une
enquête publique présentement à Laval. Il y a une
enquête publique à Pointe-aux-Trembles. Après avoir
reçu des rapports de diverses sources, je m'en suis remis aux gens du
contentieux du ministère et à la Commission municipale et je leur
ai dit: Voici le rapport que je viens de recevoir. Croyez-vous qu'il y a lieu
de faire une enquête publique? Dans les cas où il y avait
effectivement lieu c'était déjà mon intime
conviction la Commission municipale et des gens de mon ministère
ont été unanimes à faire cette recommandation.
M. le Président, j'inviterais le député de
Gatineau, puisqu'il s'est reporté au journal des Débats de
l'année dernière, à relire tous les débats de
l'année dernière de l'actuelle commission et de voir ce qu'a dit
le député-maire de Verdun. Le député-maire de
Verdun n'a fait rien de moins que d'inviter le ministre des Affaires
municipales à mettre sur pied une équipe d'enquêteurs
volants qui pourraient fondre littéralement sur les
municipalités, comme le font les inspecteurs des banques cela
avait été son exemple et tout geler là en disant:
Persnne ne bouge. On fouille. On perquisitionne. J'ai dit: Non, je n'ai pas le
personnel voulu et, l'aurais-je, cela ne m'apparaît pas une façon
correcte de travailler que d'aller à la pêche.
Mais lorsque j'ai des indications, des renseignements, plus que des
rumeurs, des faits quand même, et qu'il me semble y avoir un motif
à tout le moins non pas d'une enquête publique à grand
renfort de publicité et de tout cela, mais des faits justifiant qu'on
aille voir ce qui se passe, ce serait manquer à mon devoir que de ne pas
envoyer les vérificateurs du ministère. (10 h 45)
J'inviterais le député de Gatineau à relire la loi
organique du ministère des Affaires municipales et de voir le rôle
du ministre des Affaires municipales quant à la surveillance
administrative et financière des municipalités. Cela fait un peu
western même quand on la lit, un peut western, parce que le ministre des
Affaires municipales peut accrocher un insigne à n'importe quel
comptable et dire: Je te nomme vérificateur enquêteur et va
enquêter, un peu comme on nomme un shérif. C'est à peu
près cela.
Evidemment, je ne veux pas généraliser. Cependant, il y a
trois enquêtes publiques en cours présentement. En fait, il y en a
une quatrième qui est à Montréal en rapport avec les Jeux
olympiques.
Indépendamment des personnages ou des lieux, on voit qu'il y a
là des mécanismes d'attribution de contrats, de
réouverture de contrats en cours de route, qui me troublent, parce que
je pense que ce ne sont pas des scalps qu'il faut obtenir, ce ne sont pas des
têtes qu'il faut faire sauter. On les fait sauter et d'autres poussent
aussitôt. C'est comme l'Hydre à "cent" têtes. C'est
plutôt le système qu'il faut essayer de voir derrière tout
cela.
M. le Président, mes enquêteurs viennent
présentement de terminer une enquête dans une municipalité
du Québec sur laquelle j'ai eu un rapport il était d'abord
de 160 pages, mais il y a une vingtaine de pages qui se sont ajoutées
apportant des nouveaux faits, il est rendu à 180 pages et, page
après page, pour une ville, pas les 1500 municipalités, on voit
ceci: Contrats pour des ouvertures de rues, soumissions publiques: trois ou
quatre soumissionnaires. Le plus bas soumissionnaire, qui est invariablement
dans beaucoup de pages la même firme, a le contrat. Par la suite, il y a
réouverture pour toutes sortes de raisons. Finalement, le montant total
payé par la municipalité et par les contribuables s'avère
plus élevé que la plus haute des soumissions, à
peu près toujours et de façon parfois très
significative.
Hasard? Possible que dans certains cas, effectivement, en creusant pour
enfouir des tuyaux, on rencontre du roc plutôt que de la terre meuble,
possible qu'il y ait des pépins en cours de route. Je vois
l'ingénieur qu'est le député de Gatineau dire: Quand
même! il y a des précautions qu'on peut prendre pour s'assurer de
cela! Faisons la part des choses et supposons qu'il y ait une marge d'erreur
attribuable, mais que systématiquement on assiste à ces
réouvertures de contrats et à des coûts plus
élevés, à ce moment, on peut s'interroger pour savoir si
on n'est pas en face d'un système qui pourrait peut-être remettre
en cause le principe même des soumissions accordées au plus bas
soumissionnaire. Il me semble qu'on doit se pencher là-dessus et ce,
à tous les niveaux. Encore une fois, ce ne sont pas des scalps, des
têtes d'individus quels qu'ils soient. Ce serait manquer à mon
devoir, lorsque des plaintes me sont formulées, de ne pas au moins
envoyer des gens se renseigner. Pourquoi est-ce que je ne rends pas cela
public? Pour une simple raison, c'est que les gens n'ont pas tous eu l'occasion
de se faire entendre. Il y a une règle de droit, audi alteram partem,
qui dit qu'il faut que l'autre partie ait pu se faire entendre.
M. le Président, qu'il y ait eu, dans le cas de Murdochville, un
jugement d'un tribunal disant: Finalement, je n'ai pas décelé
d'intention coupable, le fameux mens rea, on sait que ce n'est pas facile de
sonder les coeurs et les reins. Il y a une chose, par exemple: ce ne sera pas
la première fois que la Commission municipale, au cours de toute son
histoire, aura relevé des faits assez troublants à rencontre des
municipalités ou de certains élus municipaux, alors que des
plaintes déposées au criminel n'ont pas abouti. Les règles
prévues pour la gestion des affaires municipales, c'est-à-dire
les questions d'éthique, ne peuvent pas toujours entraîner une
condamnation au criminel. Il suffit de voir les enquêtes qui ont eu lieu
dans certaines municipalités de l'est de Montréal, il y a
quelques années, où finalement on se rend compte qu'il y a
très peu de choses qui ont tenu devant les tribunaux de justice
criminelle.
M. le Président, je vais aller plus loin que ça dans le
cas de Murdochville. Si le député de Gatineau a l'impression que
le ministre des Affaires municipales aurait pu avoir des motifs non
fondés sur des faits pour déclencher une telle enquête, je
suis prêt à faire venir ici le rapport des enquêteurs que
j'ai eu et à lui demander, lui, de le rendre public, s'il le juge
à propos. S'il croit que je n'avais pas de motifs suffisants pour
demander à des enquêteurs d'aller sur place et si, dans ma
position, il n'aurait pas pris la même décision, je suis
prêt à lui donner le rapport et lui demander de le rendre public,
s'il le veut. Il s'en vient, d'ailleurs, je l'ai envoyé chercher.
Là-dessus, je voudrais que ce soit clair que des faits ont
été portés à mon attention qui ont justifié,
à tout le moins, une enquête administrative, pas une enquête
publique. Tantôt, j'aurai le document et il me fera plaisir de le mettre
à la disposition des membres de cette commission.
M. le Président, sur la question des terrains pour les projets
d'habitation sociaux, aussi paradoxal que ça paraisse, c'est parfois
l'étape la plus longue à franchir dans la décision de
faire un HLM à un endroit. Pas partout. Il y a des endroits où
ça va bien, tout le monde est d'accord, mais il y a d'autres endroits
où ce n'est pas le cas. Aujourd'hui, six mois, plus que ça, c'est
au mois de juillet que la programmation 1978 est sortie, on est rendu au mois
de mars, neuf mois plus tard, on se chicane encore pour savoir sur quels
terrains devrait être implanté le HLM.
Il y a parfois des raisons techniques hors de tout contrôle des
gens. Je pense à Drummondville où, notamment, on s'est rendu
compte qu'en enfonçant des pieux, le terrain ne pouvait pas supporter la
bâtisse, à cet endroit, sans des travaux en sous-oeuvre assez
coûteux et il a donc fallu s'orienter autrement. Mais, parfois, pour
toutes sortes d'autres raisons, quant à moi, je laisse les choses se
dérouler à peu près au rythme où les gens voudront
bien qu'elles se déroulent. Je n'irais pas bousculer les gens en disant:
Décidez-vous, branchez-vous sur un terrain. De toute façon, il y
a assez de logements sociaux à faire au Québec. Je me dis:
Réglez votre querelle entre vous. Entendez-vous sur le terrain et, quand
vous vous serez entendus, on ira faire le HLM.
La seule chose, M. le Président, c'est que je veux m'assurer que
certaines des pressions pour acheter des terrains plutôt que d'autres ne
masquent pas des intérêts personnels. J'ai fait une chose
très simple, cela a été de demander à la SHQ
d'obtenir, dans chaque cas, les transactions depuis les cinq dernières
années, à qui cela a été vendu et à quel
prix. C'est tout. Si on se rend compte que, tout à coup, entre l'annonce
du projet de construction d'un HLM depuis un an et l'achat du terrain, il s'est
produit trois ou quatre transactions et que le coût a monté en
flèche on pourra peut-être s'interroger. C'est tout, M. le
Président. Donc, cette question des terrains m'apparaît tout
à fait anodine.
Pour ce qui est de la question du conflit d'intérêts, dans
mon discours en Chambre sur la loi 90, M. le Président, il n'y a rien de
péjoratif à dire que les municipalités se retrouvent,
certaines d'entre elles, en tout cas, dans une situation de conflit
d'intérêts entre la protection des terres agricoles et du
développement urbain. Ce n'est pas du tout péjoratif. Que
voulez-vous faire? Pour les municipalités, du développement, ce
sont des taxes, ce sont des revenus. Du moins, elles le croyaient. Elles le
croient de moins en moins, parce que le développement urbain, c'est
coûteux pour la municipalité. On pensait que ça rapportait.
Maintenant, on se rend compte que ce ne sont pas tous les types de
développement qui sont payants pour les municipalités. Mais on
leur a vendu, très souvent, du développement urbain comme
étant quelque chose de payant.
M. le Président, pour certaines municipalités,
protéger telles terres, ce n'est pas leur mission, à part cela,
de respecter les terres agricoles. Elles
pouvaient peut-être accepter le développement urbain dans
la mesure où cela leur rapportait, où elles croyaient que cela
allait leur rapporter. On avait une espèce de mythe de la croissance
pour la croissance. Le gouvernement a tellement bien reconnu, M. le
Président, que ce n'était pas leur rôle de protéger
les terres agricoles, qu'il a décidé de le faire lui-même.
Il a décidé de le faire lui-même, et plus est, vous le
remarquerez dans la réforme de la fiscalité, en s'assurant que
les municipalités ne soient pas pénalisées. Par exemple,
les terres agricoles tout le monde le sait en vertu de l'article
21 de la Loi de l'évaluation foncière, sont plafonnées
à $1 des $100 d'évaluation pour le taux de taxes municipales et
$1 pour les taxes scolaires. Avec la réforme de la fiscalité, le
$1 scolaire passe au municipal. C'est donc, pour l'agriculteur, le même
taux, cela va devenir $2 des $100, mais versés entièrement
à la municipalité. Les municipalités ne seront donc plus
pénalisées du fait d'avoir des terres agricoles sur leur
territoire.
Deuxième élément important, M. le Président,
en vertu de l'article 21, il y avait un plafond de $150 l'acre. Alors, la
municipalité qui avait des terres agricoles pouvait être
pénalisée si ces terres valaient $500 l'acre; vu que
c'étaient des terres qui étaient plafonnées à $150,
c'est pénalisant. La réforme de la fiscalité dit: Le
gouvernement va payer la différence entre le plafond et la valeur
réelle. Donc, plus de pénalités pour les
municipalités du fait d'avoir maintenant des terres sur leur territoire.
On dit: Ce n'est pas votre rôle de protéger les terres, c'est le
rôle du gouvernement et, s'il y voit une raison économique
importante de le faire, il va vous dédommager.
M. le Président, pour terminer cette partie, je voudrais tout
simplement signaler que je crois foncièrement qu'il y a une
majorité, et fort heureusement, substantielle d'élus qui ne sont
pas là d'abord pour servir leurs intérêts personnels, sauf
qu'il ne faut pas jouer à l'autruche et la chose existe. Cependant, M.
le Président, ce n'est quand même pas la faute du ministre des
Affaires municipales si les gens ont un sursaut de conscience à tous les
quatre ans. Toute l'histoire du Québec est une longue suite de
renversements aux élections municipales à la suite de
création de ligues de moralité publique, de ligues
d'épuration, de ligues de ci, de ligues de ça. L'exemple le plus
classique est évidemment celui de la mairie de Montréal où
M. le maire de Montréal, à la tête de la ligue de la
moralité publique, s'est fait élire et, dans le temps, on se
faisait élire sur la police. C'était la meilleure façon de
trouver des scandales, c'est-à-dire gratter dans la police; on en
trouvait et on se faisait élire là-dessus. L'enquête Caron
a été cela.
On pourrait multiplier les exemples de cela au Québec où,
une fois tous les quatre ans... Cela ne veut pas dire que les agissements
illégaux ne se produisent qu'à tous les quatre ans. Ils sont
là en permanence, mais ce qu'il y a à tous les quatre ans, c'est
l'intérêt...
M. Gratton: Ce n'est pas cela que vous voulez dire non plus, que
les agissements sont là en permanence.
M. Tardif: Non, mais les agissements sont là.
M. Gratton: A l'occasion, dans certaines
municipalités.
M. Tardif: Mais ce qui se produit à tous les quatre ans,
c'est cette espèce d'intérêt pour des gens de les
dénoncer. On pourrait souhaiter, vous et moi, que les gens aient cet
intérêt de surveiller la chose publique à longueur
d'année. Ce n'est pas le cas. Ce n'est pas tout à fait comme cela
que cela se produit. On peut le déplorer.
M. Caron: On attend à la fin du mandat. M. Tardif:
M. le Président, on arrête là.
Le Président (M. Clair): Messieurs, j'ai omis de vous
signaler tantôt que le député de Beauharnois, M. Lavigne,
remplace M. Guay, de Taschereau.
M. Gratton: Parfait, M. le Président.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Est-ce qu'on me permettrait simplement de remercier
d'abord le ministre de certaines précisions qu'il a apportées? En
soulevant toute cette question, je n'ai pas voulu par là faire part
d'une impression personnelle que j'avais eue au cours de la dernière
année, mais bien faire ressortir que certains édiles municipaux
et un très grand nombre avaient eux-mêmes
l'impression que le ministre des Affaires municipales, dans les propos qu'il
avait tenus, pouvait laisser planer certains doutes. C'était dans ce
but-là. Si le fait de soulever la question ce matin a permis au ministre
de rétablir certaines choses, je suis très heureux de lui avoir
fourni cette occasion. (11 heures)
II n'est pas question pour nous de dire au ministre: Ne tenez pas
d'enquête. Il n'est même pas question de dire au ministre: Ne tenez
pas d'enquête si, par hasard, les faits qui sont portés à
votre attention le sont juste avant une élection municipale de peur
d'intervenir dans le processus normal d'une élection. Ce n'est pas de
cela qu'il s'agit. Ce qu'on voudrait demander au ministre et le ministre
semble bien disposé de ce point de vue-là c'est de ne pas
juger lui-même d'avance les résultats d'une enquête qu'il
décrète. Le ministre semble surpris. Je lui rappellerai
simplement, et je ne veux pas m'éterniser là-dessus, M. le
Président, que le 3 mai 1978 le rapport de l'enquête de
Murdochville n'était pas encore entre ses mains qu'il disait
déjà: La situation financière de cette
municipalité, pour autant que je me souvienne, et l'incurie avec
laquelle on a administré cette ville sont suffisantes non seulement pour
justifier le ministre dans ce cas à demander une enquête, mais
cette enquête venant surtout d'un conseiller municipal, on peut
présumer que celui-ci était bien au fait de ce qui se passait
à l'hôtel de ville et qu'il a pu étaler sur la place
publique...
M. Tardif: Je m'excuse, mais vous avez bien dit le 3 mai
1978?
M. Gratton: 1978.
M. Tardif: Oui, mais j'ai eu le rapport d'enquête, M. le
Président, au mois d'octobre 1977. Lorsque j'ai fait ces
déclarations, j'avais eu le rapport d'enquête. Il n'a
peut-être été rendu public que beaucoup plus tard, mais moi
je l'avais déjà, M. le Président.
M. Gratton: Alors, je m'excuse, lorsque... Mais le fait demeure,
M. le Président, que le ministre devra convenir que, même avec le
résultat de l'enquête, il n'y a personne qui a jugé... Une
enquête maison, sans qu'il y ait enquête publique, ne justifie pas
le ministre, sans rendre le rapport public lui-même, de porter un
jugement à moins que ce ne soit... surtout lorsque c'est devant les
tribunaux, comme c'était le cas alors. C'est à cela que je veux
faire allusion. A ce moment-là, il me semble, M. le Président,
que dans tous les autres cas... le ministre disait tantôt, concernant
Mur-dochville: On fournira au député de Gatineau le rapport des
enquêteurs et il pourra le rendre public lui-même. Je n'ai
même pas l'intention de consulter le rapport de l'enquête. Je ne
pense pas que ce soit ma responsabilité, mon devoir de prendre
connaissance de ces choses-là. Je prendrai connaissance des choses qui
seront rendues publiques, comme le jugement rendu par le juge Roberge. Si le
ministre, par sa responsabilité, décide de rendre le rapport
public, j'en prendrai connaissance à ce moment-là mais ce n'est
pas ma responsabilité de porter des jugements sur ces choses-là.
Je pense qu'il ne relève pas non plus du ministre des Affaires
municipales de faire état de ce genre de chose, à moins de
l'accompagner de la publication de la preuve qu'il peut avoir. C'est
strictement dans ce sens-là que j'ai soulevé la question.
Je voudrais aussi que le ministre sache que, lorsqu'il parlait de
grenouillage dans le choix des terrains, lorsqu'il parlait de la "merde" qu'on
retrouvait dans certaines municipalités... Il nous a expliqué
tantôt, et je suis sûr que c'était là l'esprit dans
lequel il se trouvait au moment où il a fait ces déclarations,
qu'il ne veut pas par là impliquer l'ensemble des municipalités.
Mais je voudrais qu'il reconnaisse que certains des édiles municipaux,
et même l'ensemble, peuvent se sentir viser lorsque le ministre des
Affaires municipales, responsable de la protection, si l'on veut, des
municipalités et de leurs officiers, se permet de faire des
déclarations qui portent à controverse et qui portent certaines
personnes à possiblement... D'ailleurs, je fais une parenthèse
là-dessus, les citoyens justement ont tendance à croire que les
personnes élues, que ce soit au niveau municipal, scolaire ou autre,
n'administrent pas toujours de la façon la plus orthodoxe. Et, pour un
ministre des Affaires municipales, entretenir cette impression chez la
population n'aide en rien la bonne administration des municipalités.
C'est tout ce que j'ai voulu faire ressortir, M. le Président, et
je pense être... Personnellement, je suis convaincu, à la suite de
ce que vient de nous dire le ministre, qu'il exercera une plus grande
réserve à l'avenir quant aux propos qu'il pourra tenir. Il a
failli glisser tantôt. C'est peut-être son passé qui vient
le hanter à l'occasion. Je le comprends. En tant qu'ingénieur,
souvent, je me prends encore pour un gars qui...
Mais le ministre des Affaires municipales disait tantôt: Vous
savez, on peut, à la Commission municipale ou dans des enquêtes
maisons, découvrir des choses qui ne sont pas nécessairement
condamnées par un tribunal lorsque ça se retrouve en cour. C'est
un fait. Mais il ne faudrait pas non plus aller donner l'impression qu'il y a
un paquet de municipalités où il se passe des choses, où
la Commission municipale est consciente que ces choses ne sont pas correctes et
que ce n'est jamais présenté en cour, parce qu'il n'y a rien,
dans une loi, permettant à la cour de les leur reprocher. Encore
là, on va créer un doute qu'il y a beaucoup d'édiles
municipaux et d'officiers municipaux qui n'ont pas toute
l'intégrité, toute l'honnêteté requise par leurs
fonctions.
C'est tout ce que j'ai voulu faire ressortir, M. le Président. Je
suis satisfait, quant à moi, des bonnes intentions du ministre à
ce point de vue et j'espère qu'il saura éviter, à
l'avenir, certains termes qu'il a employés l'an dernier, que je ne lui
reproche pas, mais qui, j'espère, ne se retrouveront plus dans sa bouche
en tant que ministre des Affaires municipales.
M. Tardif: M. le Président, avant de clore cette partie
sur les enquêtes, je voudrais dire que la plainte privée du
citoyen de Murdochville devant le tribunal et l'enquête que j'ai faite
comme ministre des Affaires municipales sur l'administration de la ville, ce
sont deux choses. Les matières ne se recoupent pas ou à peu
près pas, puisque le rapport que j'ai ou les rapports que j'ai sur
l'administration d'une municipalité ont trait à un paquet de
gestes que pose un conseil de ville, comme conseil, quant à la
procédure de prise de décisions, avis de réunions,
contenus de règlements qui, en soi, ne sont pas des crimes au sens du
tribunal ordinaire, mais ne sont pas conformes à ce que
prévoient, par exemple, la Loi des cités et villes et le Code
municipal. De sorte que je puis effectivement avoir des rapports qui, sur le
strict plan de la Loi des cités et villes et du Code municipal,
soulignent plusieurs exemples de non-conformité, mais, par ailleurs, ce
n'est pas nécessairement matière à être entendue par
le tribunal.
Je ne voudrais pas qu'on fasse l'adéquation, en pensant que le
tribunal a rendu un jugement sur le rapport administratif fait au
ministère. Ce sont deux choses distinctes. Il y a eu une plainte d'un
individu et, là-dessus, j'aimerais que le député de
Gatineau note que je suis tellement soucieux et respectueux de protéger
les édiles municipaux que le rapport du ministère n'a jamais
été fourni lors de cette enquête. Ce sont deux choses
distinctes.
Le Président (M. Clair): Le député de
Saint-Hyacinthe, sur la même question.
M. Gratton: Une dernière remarque là-dessus, M. le
Président, très brève.
Le Président (M. Clair): Oui.
M. Gratton: Le ministre fait la différence entre la
plainte en cour et l'enquête maison; je lui citerai simplement la page
B-2326 du journal des Débats du 3 mai 1978; "Ce dossier c'est le
ministre qui parle qui remonte quand même au mois d'octobre, avant
cela même, septembre 1977, M. le Président, si ma mémoire
est bonne, avait trait surtout à de l'incurie, de la négligence
et touchait surtout la Loi sur la fraude et la corruption dans les affaires
municipales, beaucoup plus que des infractions pénales comme telles."
C'est là-dessus que le juge a quand même rendu son jugement le 12
mars dernier.
Le Président (M. Clair): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, dans vos remarques tout
à l'heure, en réponse aux questions et observations du
député de Gatineau, vous avez parlé de réouverture
de contrats et que parfois, même, les citoyens et les soumissionnaires
qui avaient présenté une soumission lors de la demande sont
lésés. Parce que, bien sûr, lorsque le contrat est
accordé au plus bas soumissionnaire, peut-être que ce dernier
n'avait pas prévu toutes les difficultés selon les plans et devis
soumis. Le plus bas soumissionnaire a eu le contrat. Par contre,
peut-être que les autres soumissionnaires avaient prévu certaines
difficultés, de là la majoration de leur soumission, surtout
lorsqu'on regarde l'usine DesBaillets, à Montréal, projet sur
lequel je vous ai posé une question il y a quelque temps, qui est
passé de $25 millions à tout près de $200 millions.
Est-ce que vous avez l'intention d'établir des procédures
ou des mécanismes, afin que la réouverture de certains contrats,
ce qui occasionnerait des dépenses assez substantielles, ou
l'augmentation du coût de certains travaux, soit proposée à
la Commission municipale ou à votre ministère, afin d'avoir un
contrôle un peu plus serré concernant la réouverture de ces
contrats?
M. Tardif: M. le Président, je me souviens de la question
du député de Saint-Hyacinthe en Chambre. C'est un sujet qui n'est
pas facile, puisque la réouverture de contrats peut être parfois
très légitime. Parfois, il est déjà prévu,
dans le contrat initial, que s'il y a un nouveau décret dans la
construction, que s'il y a ceci, que s'il y a cela, on pourra rouvrir le
contrat. Cela pourrait être une grève qui affecte la livraison de
matériaux, ou toutes sortes d'autres raisons très
légitimes.
Par alleurs, ce que le député de Saint-Hyacinthe a dit, en
quelque sorte, c'est: Oui, mais, écoutez, quelquefois, ce n'est pas
toujours possible de prévoir qu'il pourrait y avoir des coûts plus
élevés.
Je vous dis que cette espèce de sentiment que j'ai, c'est que,
précisément, on avait prévu que cela coûterait plus
cher que cela. On a délibérément soumissionné plus
bas, de façon à s'assurer qu'on allait avoir des bons motifs pour
rouvrir le contrat. Ce n'est pas possible qu'on ne prévoie pas.
Mais il faut faire attention. Je voudrais mettre toutes les
réserves voulues, pour éviter que le député de
Gatineau s'imagine que je veuille généraliser indûment. Il
y a des contrats sur lesquels on peut obtenir des soumissions avec des prix
assez invariables, par exemple, demander à un entrepreneur en
construction de soumissionner sur la construction d'une maison unifamiliale de
cinq pièces, de tel type. On en produit des milliers au Québec
annuellement, on peut soumissionner là-dessus à quelques cents
près. Mais sur des équipements olympiques qu'on bâtit une
fois par siècle, ou par millénaire, c'est plus difficile, j'en
conviens. Une usine de filtration comme celle de Montréal, on n'en fait
pas souvent. C'est presque taillé sur mesure.
Cela se comprend. Et il y a l'inflation qui, déjà, prend
une partie des coûts. Je parle de l'usine DesBaillets qui s'est faite en
même temps que les Jeux olympiques.
M. le Président, à partir du moment des soumissions, le
prix du pétrole a à peu près triplé. Je ne sais pas
si c'est cela, au début des années soixante-dix, on pouvait
encore obtenir l'essence à $0.39 ou $0.36 le gallon. Elle est rendue
à $1.05 le gallon. Il faut tenir compte de cela.
Mais, une fois qu'on a tenu compte de tout cela, il reste qu'il y a des
dépassements. Il me semble, M. le Président, et là-dessus,
je voudrais qu'on puisse profiter, pas aujourd'hui, de l'expérience des
membres de cette commission. On a un député-maire, on a un
député-conseiller de Saint-Hyacinthe, des gens qui, sur la
scène locale, pourraient nous faire des suggestions très
cons-tructives, qui ont dû vivre ce genre d'expérience de
réouverture de contrat, de la firme qui dit: Si vous ne rouvrez pas le
contrat, je fais faillite. Et la municipalité dit: II fait faillite,
cela veut dire que tout ce qu'on a déjà payé...
Ils ont dû vivre cela. J'aimerais cela, peut-être pas
aujourd'hui, qu'ils nous fassent des suggestions, parce que le problème
est réel et on n'a pas de réponse magique à cela.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le ministre, je voudrais revenir à la
question des enquêtes, avant de passer à l'usine DesBaillets. Je
maintiens encore les paroles que j'ai dites l'an passé, ici à la
commission, concernant la prévention. Je disais, au point de vue de la
prévention, que si vous aviez un genre d'équipe volante qui
circulerait dans les municipalités, c'était dans un sens de
prévention. (11 h 15)
M. le ministre, il y a des choses, parfois, qui peuvent se faire dans
les municipalités, que les membres du conseil ou que certains
fonctionnaires font sans être conscients qu'ils sont dans
l'illégalité. Le fait qu'il y aurait une équipe qui
circulerait comme cela ne laisserait planer aucun doute.
Actuellement, si vous envoyez vos enquêteurs, comme cela s'est
fait dans la municipalité dont M.
le député de Gatineau parlait tout à l'heure, si
des gens veulent faire de la politique, vous savez, six mois avant, cela se
fait souvent autant par un groupe que par un autre. Ce n'est pas la faute du
ministre des Affaires municipales.
Je pense que ce serait important que vous pensiez à cela, sans
avoir un personnel à tout casser, et que ces gens aillent et rendent
service. Je maintiens cela, M. le ministre, vous rendriez service. Si, par
exemple, dans certains cas, cela faisait peur à quelques-uns ce
n'est pas mauvais de faire peur à quelques-uns cela pourrait les
garder dans le droit chemin, parce que vous avez des gens qui entrent en
politique et qui sont dans le droit chemin. Sur le nombre de maires, de
conseillers ou de fonctionnaires aussi il faut aussi parler de
fonctionnaires dans les municipalités, ce ne sont pas toujours
les élus; dans certains cas, ce sont les fonctionnaires qui peuvent
manoeuvrer quelque chose. Je pense que, s'il y a de la prévention, cela
peut empêcher les gens de s'en aller dans une mauvaise direction, parce
que c'est regrettable parfois. Il y a des gens, à certains moments, qui
peuvent commencer à goûter à des choses et la
réputation de la famille, j'y tiens.
Sur la question de...
M. Tardif: Je voudrais souligner, je m'excuse, que, bien souvent,
c'est à la demande de la municipalité elle-même que nous
allons faire enquête. Je pense que, dans le cas de Verdun...
M. Caron: Ces gens sont déjà venus chez nous.
M. Tardif: ... la municipalité elle-même avait
demandé que le ministère aille enquêter sur les agissements
d'un certain nombre de hauts fonctionnaires. Il faut quand même le
souligner également.
M. Caron: C'était une question de règlements
d'emprunts qui tardaient. Vous voyez, cela veut dire que, parfois, il y a des
choses qui ne sont pas faites avec méchanceté, mais le
problème est là. A l'usine DesBaillets, c'est vrai que, pour les
municipalités qui ont à prendre l'eau, vous savez que les prix...
A Verdun, on payait $0.15 le mille; on demande $0.40 le mille. Je pense que
c'est surchargé. La population, avec les Olympiques... C'est public. Il
y a certaines choses qui sont faites là. Je pense que c'est votre
devoir, si vous avez le moindre doute sur quelque chose qui s'est passé,
d'aller au fond des choses. Les contribuables en ont assez d'être
surchargés. Si vous pensez qu'il y a quelque chose, j'espère que
vous prendrez vos responsabilités et que vous irez en profondeur pour
savoir s'il se passe des choses comme celles qui se sont passées pour
les Olympiques, parce que c'est toujours le petit contribuable qui paie. C'est
votre devoir de le faire. J'espère qu'il n'y a rien, mais, quand on voit
des choses flagrantes comme cela se passer c'est public, on l'a vu
j'espère que vous le ferez.
Je voudrais vous parler des soumissions. Je vais vous donner un exemple
concret. La municipalité a donné un contrat pour construire un
pont chez nous. Avant l'élection, on a donné le contrat. Cela a
retardé. A un certain moment, l'entrepreneur s'est
présenté et a dit: J'arrête les travaux. C'était le
plus bas soumissionnaire. Il y avait environ $200 000 de différence avec
le suivant. J'ai dit: Si vous arrêtez, il y a un dépôt de
garantie. On prendra des procédures. Cela a traîné. A un
certain moment, on a pris des procédures pour reprendre le
dépôt et cela a changé. On a continué et le pont est
à la veille de se terminer. Il sera terminé au mois de juin. Il
n'y aura pas de frais supplémentaires.
M. Tardif: C'est celui qui a été fait grâce
à une subvention de PACEM de l'ordre de $400 000?
M. Caron: Non, pas celui-là, c'est... Il y a une petite
subvention du ministère des Transports. Je veux vous dire cela. Le pont
se fera et il n'y aura aucuns frais supplémentaires. Par contre, cela
aura causé des ennuis à la municipalité. Cela nous
coûtera quelques piastres, parce qu'on parle de faire des sondages dans
la terre. Alors, il a fallu faire venir une compagnie, avoir une firme neutre
pour nous faire rapport. Par contre, l'affaire continue. Souvent, c'est ce qui
arrive. Du fait qu'il y a une grosse différence entre le plus bas
soumissionnaire ou les autres qui suivent, je pense que parfois il y en a qui
essaient d'en profiter. C'est encore... Le ministre sait aussi que dans les cas
où il y a des soumissions qui se font, c'est "paqueté", trois ou
quatre soumissionnaires peuvent le faire. Cela s'est fait dans le passé
et je pense que cela se fait encore. Il y a là aussi quelque chose sur
lequel le ministre pourrait se pencher, et qui n'est pas facile, parce que
c'est l'entreprise privée.
M. Tardif: Là-dessus, M. le Président, avec votre
permission, je voudrais bien dire au député de Verdun que,
malheureusement, des coûts élevés ne sont pas une raison
suffisante pour que le ministre des Affaires municipales déclenche une
enquête...
M. Caron: Non.
M. Tardif: ... ou des dépassements de coûts.
Là-dessus, je viens de vivre une expérience personnelle, mais je
pense qu'elle s'applique assez bien. La réparation du petit "campeur"
Volkswagen que j'ai, que mon fils conduit, devait coûter $500, mais on
m'a présenté une facture de $2000. Evidemment, on a
découvert en cours de route qu'il fallait remplacer ceci et cela, etc.
Qu'on transpose cela aux travaux municipaux de l'ordre de plusieurs millions,
surtout s'ils s'étalent sur une période de nombreuses
années, il peut y avoir... Alors, les coûts élevés
ne sont pas nécessairement une raison pour déclencher une
enquête, mais c'est une raison pour poser de bonnes questions, par
exemple.
Deuxièmement, le passage du coût de l'eau de $0,15 à
$0,45 les mille gallons dans la région de Montréal, cela vous
situe à peu près au coût moyen du Québec, ne vous en
déplaise, parce que $0,45 les mille gallons, c'est à peu
près la moyenne québécoise. Evidemment, si on pense aux
réseaux d'aqueduc bâtis il y a vingt ans, qui permettaient une
production d'eau à $0,15 les mille
gallons... Pour tous ceux qui ont été construits au cours
des années récentes, cela a été à peu
près le coût de production.
Maintenant, la question qu'il faut peut-être se poser et que le
député-maire de Verdun pourrait poser à la
communauté, c'est: Est-ce qu'on avait besoin de cette usine au
départ? En d'autres termes, est-ce que les anciennes installations ne
suffisaient pas? C'est cela la question fondamentale. Alors que la population
de l'île a diminué je dis l'île, parce que cette
usine alimente toutes les municipalités situées à l'est du
boulevard Décarie, la ville de Montréal alimente tout ce qui est
à l'est de Décarie ... La question fondamentale, c'est:
Est-ce que les besoins en eau étaient tels qu'on devait bâtir
cette usine? C'est peut-être le genre de questions que les édiles
municipaux, membres de la communauté urbaine, peuvent poser.
M. Caron: M. le ministre, elle est là maintenant, il faut
vivre avec.
Le Président (M. Clair): Messieurs, est-ce qu'on est
prêt à entamer l'étude des programmes?
M. Cordeau: J'ai une remarque générale à
faire sur la Commission municipale.
M. Tardif: Oui.
M. Cordeau: Je crois que, dernièrement, des professeurs de
l'Université Laval, dont un est rendu au service des Affaires
municipales, ont effectué des recherches sur la Commission municipale du
Québec. Le grand thème qui se dégage de cette recherche
est que la Commission municipale de Québec a besoin d'une réforme
en profondeur. J'aimerais connaître l'opinion du ministre ou avoir ses
commentaires concernant cette étude qui a été faite par
deux professeurs de Laval.
M. Tardif: D'accord. Effectivement, j'ai lu cette étude de
deux chercheurs de l'Université Laval, étude qui avait
été faite avant que l'un d'eux n'accepte de venir au
ministère. Un des auteurs, qui est Patrick Kenniff, a accepté
depuis quelques mois déjà de venir au ministère à
titre de sous-ministre adjoint.
Je suis d'autant plus heureux de cette acquisition que, à cette
formation en droit, il ajoutait une expérience ou une formation en
matière d'aménagement du territoire, puisqu'il a fait un doctorat
en droit sur l'aménagement en Angleterre, c'était le "Land
Use Act", où il a fait ses études à Cambridge de
sorte que c'est une acquisition que je trouve doublement enrichissante pour le
ministère.
Or, effectivement, avant de quitter l'Université Laval, il a fait
cette étude sur la Commission municipale, avec un autre de ses
collègues, étude que j'ai lue, que je trouve fort
intéressante et qui s'inscrit, d'ailleurs, à certains
égards c'est beaucoup plus complet dans la foulée
du rapport Hébert, la Commission de refonte des lois municipales, sur
les divers chapeaux que doit coiffer la Commission municipale lorsqu'elle agit
comme organisme administratif, comme organisme quasi judiciaire.
Indépendamment de toutes les autres raisons, je pense que ce livre de Me
Kenniff et de son collègue, qui est un autre Patrick de son
prénom aussi ce sont deux Patrick, mais je ne me souviens
malheureusement pas de son nom de famille ce livre, dis-je, a eu le
mérite de nous montrer comment peut être omniprésente la
Commission municipale et que ce n'est pas uniquement en se
référant à sa loi à elle que l'on peut avoir une
idée de son rôle, puisqu'on la retrouve dans une foule de lois, la
Loi de la qualité de l'environnement, par exemple, qui confie à
la Commission municipale un rôle. Je ne sais pas, mais un paquet de
réglementations confient à cette commission un rôle. La Loi
des fonds industriels lui confie un rôle; la Loi de l'instruction
publique lui confie un rôle, de sorte que pour avoir une idée
complète du rôle de la Commission municipale, il faut non
seulement voir sa loi organique, mais voir toutes les autres lois qui, au cours
des années, sont venues lui donner... Quand on ne savait pas où
placer ça, on envoyait ça à la commission. Il y a donc
toute une partie de déblayage à faire là-dedans.
Il y a l'autre partie, beaucoup plus réelle, selon moi je
vais peser mes mots, encore une fois, vu l'oreille sensible du
député de Gatineau que je n'appellerai pas de conflit
d'intérêts, mais de dualité de rôle. La Commission
municipale approuve quotidiennement des règlements d'emprunt des
municipalités. Elle approuve des faits et gestes, au jour le jour. Tout
à coup, il se produit des faits, des plaintes, et on demande à la
Commission municipale, par arrêté en conseil: Allez donc
enquêter sur la ville de... tenir des audiences publiques sur toute
l'administration de cette ville, disons, entre le 1er janvier 1973 et le 1er
janvier 1978. Qu'est-ce qu'on demande à la Commission municipale? On lui
demande de se muter en organisme judiciaire, de scruter l'administration d'une
ville et, en conséquence, de scruter des faits et gestes qu'elle a
déjà approuvés au jour le jour. Cela peut être
gênant pour des commissaires, ça. Cela peut être
gênant, parce que... Non, on peut dire: Justement, comment cela se
fait-il que, lorsqu'on a approuvé tel règlement d'emprunt il y a
trois ans, par exemple...
M. Caron: On ne s'est pas aperçu de telle ou de telle
chose.
M. Tardif: Cette dualité a été mise en
lumière par la commission Hébert, reprise dans le rapport des
deux avocats de Laval dont un est maintenant sous-ministre au ministère.
Je n'ai pas besoin de vous dire que je me suis assuré que Me Kenniff me
prépare, avec les avocats du contentieux, avec la commission
d'ailleurs, on a eu quelques réunions de travail des amendements
possibles à la loi constitutive de la commission, du moins dans ses
aspects les plus urgents. J'espère qu'au cours de la présente
session, pas nécessairement la présente partie de session, mais
au cours de l'année, j'aurai des amendements à apporter à
la Loi de la Commission municipale.
M. Cordeau: M. le ministre, concernant le personnel, on a
oublié de vous demander de nous le présenter, au début de
la commission.
M. Tardif: Erreur très grave, de ma part: Me Besré,
sous-ministre des Affaires municipales et M. Jean-Louis Lapointe,
économiste de formation, sous-ministre adjoint. M. Lapointe est un des
trois sous-ministres adjoints, avec M. Paul Laliberté, urbaniste et
ingénieur et M. Patrick Kenniff, que j'ai mentionné tantôt,
avocat, juriste de formation. Les autres membres de mon cabinet et la direction
de l'administration financière nous accompagnent. Evidemment, tous ces
gens sont à la disposition de la commission pour vous transmettre tous
les renseignements qui pourraient être utiles. (11 h 30)
Le Président (M. Lavigne): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Concernant encore les remarques préliminaires
du ministre tantôt et le zonage agricole, vous savez que, dans certaines
villes, le prix des terrains a augmenté de 40% à 60%,
étant donné la rareté des terrains mis à la
disposition de ceux qui veulent construire des maisons. Ce n'est pas dans
toutes les municipalités, mais dans certaines.
Lors de cette commission et, je crois, aussi lors d'autres discussions
sur les affaires municipales, il a été fait mention d'accorder
aux municipalités le pouvoir d'acquérir des terrains pour fins
d'habitation. Ainsi, lors de l'étude du projet de loi 107, on a fait
mention à quelques reprises de ce problème pour ceux qui veulent
construire, cela coûte pas mal cher pour l'habitation, l'achat du
terrain, etc. Est-ce que vous pouvez faire connaître aujourd'hui, ici,
à cette commission, votre point de vue sur ce point.
Le Président (M. Lavigne): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je pressentais presque la
question du député de Saint-Hyacinthe sur la possibilité
pour les municipalités d'acquérir des terrains et des immeubles.
Mon objectif est toujours là, M. le Président. Je vais laisser au
député la paternité de cette affirmation qu'il y aurait eu
des hausses de prix de certains terrains de 40% et 50%. J'aimerais qu'il
m'indique les endroits où cela s'est produit.
M. Cordeau: A Laval.
M. Tardif: II est bien évident qu'à partir du
moment où on réserve des terrains pour une fin donnée, il
pourrait y avoir un effet de rareté créé ailleurs. Ceci
dit, M. le Président, le problème que soulève le
député de Saint-Hyacinthe était là avant la loi 90
et il est encore là après.
M. Cordeau: Oui, d'accord.
M. Tardif: Actuellement, le législateur a
été très parcimonieux dans ces pouvoirs accordés
aux municipalités d'acquérir des immeubles. En fait, très
peu de villes, une demi-douzaine seulement, ont ce pouvoir de réserves
foncières. Montréal en est une, Québec en est une,
Sainte-Foy, etc. Au cours des douze derniers mois, si le député
de Saint-Hyacinthe se souvient bien, puisqu'il est membre de la commission des
affaires municipa- les, j'ai accordé ce pouvoir à Sherbrooke,
à Chicoutimi, à quelques autres villes qui le demandaient, Anjou,
Laval...
M. Cordeau: Les grandes villes.
M. Tardif: ... qui l'ont demandé par projet de loi
privé.
Je vous avouerai, M. le Président, que ce n'est pas au niveau des
principes qu'il y a des problèmes; c'est au niveau pratique de savoir
comment s'assurer, en fait, que des terrains acquis à même des
deniers publics ne seraient pas cédés à vil prix à
des promoteurs. Là-dessus, M. le Président, nous examinons
diverses formules dont une qui est à l'étude présentement
avec la ville de Montréal. L'hypothèse serait de permettre
à la ville de mettre à la disposition des gens du milieu des
terrains sous forme de bail de sorte que, finalement, le fonds de terre demeure
toujours dans le patrimoine public. Nous sommes en train d'examiner cette
formule avec les autorités de la ville de Montréal. Ce n'est pas
à point encore. C'est pour cela que je préférerais
attendre mais c'est plutôt la formule que nous allons examiner de
façon expérimentale un petit peu, pour ensuite voir si on peut la
généraliser ou l'étendre.
De toute façon, par projet de loi privé, nous avons
donné le pouvoir à certaines municipalités. Je pense que
c'est peut-être la façon de procéder pendant un certain
temps plutôt que d'ouvrir les portes toutes grandes, parce que les
municipalités elles-mêmes contribuent à l'accroissement du
coût en voulant se porter acquéreur de terrains aussi. Finalement,
elles accroîtraient la demande elles aussi.
M. Cordeau: Mais tantôt, je spécifiais que c'est
pour fins d'habitations.
M. Tardif: Comme je vous dis, l'année dernière, il
y a eu une ouverture pour les fins d'application de la Loi des services sociaux
et des services de santé. Par bill privé, on en a donné
à certaines autres.
M. Cordeau: Oui.
M. Tardif: Comme je vous dis, ce n'est pas exclu. Je voudrais
quand même faire remarquer au député de Saint-Hyacinthe,
comme il le sait, M. le Président, que c'est toujours possible à
une municipalité d'obtenir ceci dans le cadre d'un projet
spécifique prévu par la Société d'habitation du
Québec, un programme d'amélioration de quartier ou autre.
M, Cordeau: Oui, dans le cadre, parfait. Je suis tout à
fait d'accord sur cela. Mais quand prévoyez-vous que vos consultations
avec la ville de Montréal à ce sujet seront à peu
près terminées? A ce moment-là, est-ce que vous allez nous
faire part par projet de loi... De quelle façon allez-vous nous faire
part des événements?
M. Tardif: Pour la ville de Montréal, M. le
Président, j'espère être en mesure d'en arriver à
une entente ou à tout le moins une décision, dans un sens ou dans
l'autre, ce printemps, d'ici un mois ou deux.
M. Cordeau: A ce moment-là, est-ce que vous allez nous
faire parvenir...
M. Tardif: S'il s'avère que cette entente, ce protocole ou
cette façon de procéder est "généra-lisable", on va
s'empresser de le faire.
M. Cordeau: Merci.
Le Président (M. Lavigne): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le ministre, je trouve qu'à la
Société d'habitation, c'est encore lent. Cela a été
lent pendant nombre d'années. Quand vous êtes arrivé au
ministère, cela devait aller plus vite et je trouve que cela ne va pas
beaucoup plus vite. Je vais vous donner un cas, un exemple précis. L'an
passé, vous avez fait parvenir une lettre pour nous dire qu'on aurait
tant de HLM, divisés tant pour personnes âgées, tant pour
familles à faible revenu. Il fallait faire parvenir notre liste de
terrains disponibles. Cela a été fait dans les délais
requis. Si ma mémoire est bonne, c'est en septembre l'an passé.
Là, on revient encore, on est rendu en 1979, pour savoir quelle est la
priorité du terrain; on est rendu au mois d'avril. Je trouve que c'est
bien "slow", si on veut réellement mettre cela... Ce sera impossible, si
cela ne débloque pas plus vite, de mettre cela en chantier cette
année.
M. Tardif: M. le Président, je vais essayer de faire
sortir, avant la fin de la journée, la fin de l'étude des
crédits, le cas précis de Verdun, c'est-à-dire le
cheminement suivi dans le cas de Verdun.
M. Caron: Je trouve qu'il y a une lenteur. Peut-être que
vous avez raison, peut-être qu'ils ont raison, mais, vu qu'il y a
tellement de gens qui attendent pour entrer, il me semble qu'on devrait faire
un effort suprême; je ne parle pas seulement pour Verdun, je parle pour
l'ensemble du Québec.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais seulement faire
remarquer au député de Verdun qu'actuellement il y a à peu
près 5000 logements en chantier au Québec. Cela, M. le
Président, c'est une année record. On n'a jamais eu cela en
chantier simultanément. Evidemment, quand on met une programmation, la
programmation de 1978 était de 6000 logements, il y en avait 150 pour
Verdun.
M. Caron: A peu près cent.
M. Tardif: A partir du moment où on met une programmation
aussi nombreuse, aussi abondante en marche, avec ce qui était
déjà dans le moulin, vous comprendrez qu'on ne peut pas
simultanément tout réaliser et que, dans la mesure où la
programmation de 1978 a prévu beaucoup de petits projets dans le
paysage, les fonctionnaires me disent... Ils seront là cet
après-midi. Je m'excuse, M. le Président, la
Société d'habitation du Québec, cet après-midi,
sera là. S'il y a des questions...
M. Caron: Alors, on reviendra avec...
M. Tardif: Mais vous voyez, si on fait une maison de 13 logements
dans une petite munici- palité pour personnes âgées, ou une
habitation de 125 logements à Verdun, nos gens nous disent que cela
prend le même temps pour faire l'expertise sur le terrain, cela prend le
même temps au notaire d'instrumenter pour trouver les titres, cela prend
à peu près le même temps aux architectes et aux
ingénieurs pour obtenir les plans et cela prend le même temps...
La procédure à suivre est la même, la liturgie est la
même, qu'il s'agisse d'un petit projet ou d'un grand, sauf
qu'évidemment, en termes de production, en fin d'année, ça
prend beaucoup de petits projets de 13 logements pour faire l'équivalent
de 150 logements à Verdun.
M. le Président, je vais essayer d'obtenir, dans les heures qui
viennent, dans les minutes qui viennent, le cas de Verdun. Je vais faire venir
le dossier pour voir le cheminement.
M. Caron: ...
Le Président (M. Lavigne): M. le député de
Gatineau.
Aménagement urbain
M. Gratton: M. le Président, si la commission y consent,
j'aimerais qu'on aborde tout le secteur de l'aménagement, mais pas sur
le fond, puisque la semaine prochaine, la commission entendra les
représentations des intéressés sur le projet de loi 125.
Dans un premier temps, j'aimerais que le ministre nous explique le rôle
qu'il a joué, qu'il joue et qu'il jouera, selon sa conception des
choses, dans l'aménagement et l'urbanisme.
Le Président (M. Lavigne): M. le ministre.
M. Tardif: Oui, M. le Président, cela me fera plaisir et
j'ai ici le rapport de l'enquête sur Murdochville. Si les membres de
cette commission désirent en prendre connaissance, j'en ai deux
exemplaires, ils sont à leur disposition.
M. Gratton: Quant à moi, M. le Président, j'ai
déjà indiqué que je n'avais pas l'intention de consulter
le document, que ça ne relevait pas de mes compétences, ni de mes
responsabilités. Les autres membres pourront bien en prendre
connaissance, s'ils le veulent. Quant à moi, je ne le ferai pas.
M. Tardif: Je prends bonne note de ceci. Je ne les rends pas
publics, je les mets à la disposition des membres de cette commission
pour consultation personnelle, parce qu'il y a un paquet de faits
là-dedans qui ne sont sortis au cours d'aucune enquête. Surtout
pas celle que j'ai mentionnée.
M. Gratton: D'accord. L'aménagement.
M. Cordeau: J'aurai une question par la suite.
Le Président (M. Lavigne): M. le ministre et la question
du député de Saint-Hyacinthe.
M. Tardif: M. le Président, en ce qui concerne
l'aménagement du territoire et le projet de loi 125, il est bien
évident que cette loi intéresse le ministère et le
ministre des Affaires municipales au plus haut point, puisqu'il s'agit de
préciser le rôle des municipalités dans
l'aménagement et de ce qu'il est convenu d'appeler parfois les conseils
de
comté renouvelés qui sont eux-mêmes des
municipalités.
Cette loi de l'aménagement définit un cadre,
définit un mode relationnel, elle dit: Voilà, il y a trois
niveaux d'intervenants, le gouvernement et ses ministères, les
municipalités et, entre les deux, les organismes qui existent dans le
paysage québécois qui sont plutôt les communautés
urbaines ou régionales, tantôt les conseils de comté. La
loi de l'aménagement définit les rôles de chacun et dit
quelles sont les règles du jeu. Elles s'attardent très peu aux
contenus mêmes, laissant aux gens le soin de préciser les
contenus.
M. le Président, il est bien évident que je serai
présent, pour une bonne part, aux travaux de la commission parlementaire
qui entendra les mémoires sur ce projet de loi dans la mesure où
je pourrai le faire. J'entends me mettre à l'écoute du monde
municipal en ce qui concerne ses représentations face à ce projet
de loi.
A cet égard, je vous ferai remarquer que les crédits
additionnels, puisqu'on en est à l'étude des crédits, ont
été prévus au ministère pour ce qui est de
l'application de cette loi, étant donné qu'au programme 1,
élément 2, les crédits passent de $1 700 000 à $4
200 000. Et c'est précisément en prévision des besoins en
matière d'aménagement que ces crédits ont
été haussés. C'est donc dire que sur le plan financier,
sur le plan technique, sur le plan conseil, mon ministère va être
très actif dans l'application de cette Loi de l'aménagement.
M. Gratton: M. le Président, on sait que les
municipalités ont déjà réclamé que la Loi de
l'aménagement soit appliquée par les municipalités et que
ce soit le ministre des Affaires municipales qui en soit responsable.
M. Tardif: Oui.
M. Gratton: Est-ce que le ministre est prêt à nous
donner cette assurance que, comme l'ont exigé les représentants
municipaux, son ministère et lui-même seront responsables de
l'application de cette loi? (11 h 45)
M. Tardif: M. le Président, vous comprendrez que c'est
délicat pour moi de me nommer ministre responsable de l'application de
cette loi. C'est une fonction qui...
M. Gratton: ...
M. Tardif: Oui, peut-être. Mais c'est une fonction qui
revient au premier ministre. Soyez assuré que je serais beaucoup moins
gêné de me faire le porte-parole des municipalités
auprès du gouvernement e* du premier ministre, quant à leur
désir à cet égard.
M. Gratton: M. le Président, je comprends que le ministre
est dans une situation assez délicate. Mais le fait demeure que la loi
90 sur la protection du territoire agricole, qui, à mon avis, devrait
normalement relever, quant à son application, des municipalités
qui sont, selon moi, les organismes tout désignés pour s'occuper
d'aménagement, a été soustraite aux
municipalités.
On sait que les municipalités ne sont pas du tout heureuses ou
satisfaites de cet état de choses. Lors du colloque de l'Union des
municipalités du Québec, on a laissé sous-entendre que les
municipalités auront un rôle important à jouer dans tout le
secteur de l'aménagement. Je repose la question au ministre: Est-ce
qu'on peut espérer que les municipalités se verront confier un
rôle important au niveau de l'aménagement et, par le fait
même, au point de vue de la protection du territoire agricole?
M. Tardif: M. le Président, j'aimerais distinguer deux
choses. Quand le député de Gatineau demande si les
municipalités vont se voir confier un rôle important en
matière d'aménagement, la réponse est oui, ce sont elles
qui vont le faire. Ce n'est pas le gouvernement. Ce ne sont pas mes
fonctionnaires qui vont faire l'aménagement à la place du monde
municipal.
Cependant, il enchaîne, du même souffle, en demandant:
Est-ce qu'elles vont jouer un rôle important en matière
d'aménagement et de protection des terres agricoles? Je dis que ce n'est
pas le rôle des municipalités de protéger le territoire
agricole. Ce n'est pas leur rôle.
Leur rôle, c'est de s'assurer qu'elles ont, pour leurs fins
normales d'expansion, suffisamment d'espace. Ce n'est tellement pas leur
rôle qu'elles ont fait quoi, les municipalités? Elles ont
demandé au gouvernement, dans le cadre de la réforme de la
fiscalité, de les soulager de l'effet de plafond prévu à
l'article 21 de la Loi de l'évaluation foncière.
Non, écoutez, les municipalités disent au gouvernement: Si
vous voulez encourager l'agriculture, faites-le, mais pas à nos
dépens. C'est cela qu'elles nous disent. Ce n'est pas notre rôle
de protéger l'agriculture. Comme gouvernement, vous avez pris une option
politique, qui est celle de protéger des terres agricoles, payez-le,
faites-le. C'est qu'on ne fait pas de l'aménagement. On ne
protège pas les terres agricoles pour des raisons d'aménagement,
on protège les terres pour des fins économiques d'abord. A ce
moment-là, ce n'est pas du tout incompatible que de dire: La protection
des terres agricoles, le gouvernement a décidé de l'assumer
lui-même, d'en payer les frais et de la maintenir.
Cela ne veut pas dire qu'il ne devrait pas exister une certaine
harmonisation entre les deux. Mon collègue, le ministre d'Etat à
l'aménagement, a déposé, en même temps que le projet
de loi, un projet d'harmonisation entre les deux lois. Au mois de
décembre, en même temps qu'il a déposé le projet de
loi 125, le ministre d'Etat à l'aménagement a
déposé trois ou quatre pages d'hypothèses d'harmonisation
entre les deux. Il m'apparaît qu'il faut regarder cela. D'ailleurs,
récemment, au congrès de l'Union des municipalités sur la
Loi de l'aménagement, justement, à Montréal, j'ai
posé la question aux élus municipaux en disant: Le ministre
d'Etat à l'aménagement a déposé un projet
d'harmonisation entre la loi 90 et la Loi 125. J'aimerais avoir votre
réaction face à ces hypothè-
ses d'harmonisation, ou bien sur celle-là, ou bien sur d'autres
que vous pourriez formuler. Je leur ai posé la question, parce qu'il me
semble effectivement important que ce soit harmonisé. "Harmonisé"
ne veut pas dire "confondu". Les deux poursuivent des objectifs totalement
différents.
Ml. Gratton: Effectivement.
M. Tardif: On ne protège pas les terres agricoles pour des
fins d'aménagement ou pour des raisons d'aménagement du
territoire. Ce n'est pas du tout la même chose.
M. Gratton: Le ministre ne conviendra-t-il pas, par exemple,
qu'on fait de l'aménagement dans le but de protéger le territoire
agricole? Quand on veut protéger le territoire agricole, il faut le
faire par le biais de l'aménagement. Je suis conscient qu'il ne faut pas
confondre les deux, mais je pense que le ministre conviendra qu'on ne peut pas
en faire un sans l'autre. Comment protéger le territoire agricole sinon
en contrôlant l'aménagement?
M. Tardif: M. le Président, je vous ai dit que les deux
sont reliés, c'est évident. Il nous apparaît essentiel
d'harmoniser, sauf que le gouvernement a décidé et, je pense,
à bon droit, qu'il y avait une urgence d'intervention en matière
de protection des terres agricoles et il l'a fait.
M. Gratton: On en convient, M. le Président. Tout ce que
je voudrais faire ressortir, c'est que le gouvernement a une politique de
décentralisation. Quelle belle affaire! On va redonner aux pouvoirs
locaux, aux élus locaux le plus de pouvoirs possible. On va rapprocher
du citoyen l'administration le plus possible. Normalement, on s'attendrait
à connaître la politique de décentralisation. Au lieu de
cela, ce qu'on a, c'est une série de fascicules avec autant
d'hypothèses qu'il y a de possibilités auxquelles on a pu penser
qui, à toutes fins utiles, nous disent: Mais, pas du tout, quelle est la
politique de décentralisation du gouvernement? On fait une loi pour
protéger le territoire agricole au Québec. Il y a lieu de se
demander comment on va harmoniser cela.
D'ailleurs, on a cru nécessaire, au moment du dépôt
du projet de loi 125, de déposer un document sur l'harmonisation de
cette Loi de la protection du territoire agricole avec le projet de loi sur
l'aménagement. N'ayant pas le texte de la politique de
décentralisation, on aurait pu s'attendre, tout au moins, à
connaître la politique quant à l'aménagement. Mais non, on
a commencé par le contraire, par la protection du territoire agricole.
Là, avec le projet de loi 125, on est en train de nous proposer une
structure supramunicipale régionale d'envergure, mais d'une envergure
quand même assez considérable. Le ministre conviendra qu'on va
tout chambarder au niveau supramunicipal, au niveau régional. On parle
de comtés dont les territoires seront renouvelés. Donc, cela va
être un chambardement en règle.
Encore là, on ne peut pas nous dire aujourd'hui que la protection
du territoire agricole, qui est une fonction inhérente de
l'aménagement comme tel, sera administrée par les mêmes
per- sonnes. Je vous avoue que j'y perds mon latin, d'autant plus qu'à
ce même colloque de l'Union des municipalités du Québec,
c'est le ministre d'Etat à l'aménagement qui a annoncé des
augmentations de salaires pour les maires. C'est à se demander où
est le ministre des Affaires municipales dans tout cela. Est-ce qu'il est en
tutelle? Je suis sûr qu'il discute avec le ministre d'Etat à
l'aménagement, avec le ministre de l'Agriculture, mais, parmi les
hypothèses qu'a émises le ministre d'Etat à
l'aménagement, quant à l'harmonisation de la Loi de la protection
du territoire agricole et celle de l'aménagement, une des
hypothèses, c'est justement que les conseils de comté
appliqueraient, seraient chargés de l'application du zonage agricole. On
questionne le ministre de l'Agriculture en Chambre, pour savoir si c'est
possible, parce qu'il nous a dit combien de fois, au cours de l'étude du
projet de loi 90, qu'il n'en était pas du tout question, et il nous
répète: II n'en est pas question. Là, le ministre des
Affaires municipales nous dit: C'est une hypothèse qu'il faut envisager.
Qui mène dans tout cela?
M. Tardif: M. le Président, je voudrais quand même
corriger un certain nombre de choses. Evidemment, mon collègue de
l'Agriculture, responsable du secteur agro-alimentaire, pourrait...
M. Goldbloom: Attention à la prononciation!
M. Tardif: Pardon? Oui. Ceci dit, il pourrait évidemment
apporter des éclaircissements au député si celui-ci
voulait lui poser des questions en Chambre. C'est une chose de dire: Ecoutez!
On va confier aux conseils de comté le soin de voir à
l'application de la Loi sur la protection du territoire agricole
entièrement et complètement et c'en est une autre que de dire: On
va essayer de trouver des formules d'harmonisation entre la loi 125 et la loi
90.
L'objectif de la protection du territoire agricole
là-dessus, tous les membres de cette commission, tous les membres de
cette Assemblée nationale et toute la population devraient s'en
réjouir c'est justement d'assurer cette protection qui a
tardé trop longtemps. Maintenant, c'est chose faite et je ne rappellerai
pas les paroles d'un ancien ministre de l'Agriculture du gouvernement
libéral du temps qui disait: J'aurais aimé avoir l'honneur de
parrainer cette loi en Chambre.
M. Gratton: Chacun ses goûts...
M. Tardif: Oui, mais, en tout cas, il faut quand même avoir
un peu de suite. Là-dessus, M. le Président, je pense que cette
loi était attendue et elle répond à un besoin. Je
reviendrai tantôt sur les structures mêmes, mais ce besoin de
protéger les territoires agricoles est tout à fait concevable,
comme cela a été dit dans l'hypothèse d'harmonisation, et
les conseils de comté ou les organismes à structurer prennent
ça comme une donnée, de la même manière qu'ils vont
prendre comme une donnée le fait qu'il existe, dans la région de
Thetford Mines, des mines d'amiante. C'est là, ça,
et on fait son schéma d'aménagement en tenant compte de
ces données. Or, il y a des gens, à l'Agriculture, qui ont
examiné les terres agricoles du Québec, les ont classées
en fonction du nombre de jour d'ensoleillement et de qualité des sols,
d'unités thermiques et de tout ce que vous voudrez. Ils ont
classé les sols et ont dit: C'est ça. Cela devrait être
préservé.
Lorsqu'on fait son schéma, il me semble que c'est un outil
drôlement important de dire: Voilà! nous allons tenir compte que
tel ou tel territoire a été défini comme des bonnes
terres, au lieu de s'engager nous-mêmes des experts pour voir si,
effectivement, c'étaient des bonnes terres et nous allons tenir compte
des données provenant, enfin, existant dans le paysage quant aux
implantations minières, industrielles, commerciales et autres, et,
à ce moment-là, on va décider collectivement d'axer
l'orientation de notre région sur la vocation industrielle, commerciale,
agricole, touristique ou autre. C'est ça, un schéma
d'aménagement.
Un schéma d'aménagement, c'est d'abord une interrogation,
par des gens vivant sur un territoire donné, sur la vocation qu'ils vont
donner à leur région. Je pense que, loin d'être un
handicap, les cartes peinturées en vert de mon collègue de
l'Agriculture sont un outil de travail important pour les conseils en
question.
Deuxième élément, M. le Président, on dit:
Les structures, les conseils de comté, cela va être tout un
chambardement, les comtés renouvelés, etc. On va reprendre le
problème autrement, si vous le permettez. On va dire ceci: Le
gouvernement du Québec dit: Ce n'est pas nous qui allons faire de
l'aménagement dans le paysage à la place des gens sur un
territoire. On dit: Est-ce qu'automatiquement cela implique que ce devra
être les municipalités locales? Or, les municipalités
locales, M. le Président, il y en a au-delà de 1550 sur le
territoire québécois et c'est bien évident qu'on ne
saurait faire de l'aménagement à l'intérieur des confins,
des limites d'une seule municipalité.
Il faut donc essayer de voir s'il n'y a pas quelque chose
d'intermédiaire entre le gouvernement du Québec et les
municipalités locales. Si on regarde dans le paysage, il existe quoi? Il
existe dix grandes régions administratives et ces dix grandes
régions administratives, c'est peut-être intéressant sur le
plan statistique de compiler les données sur la base de "région"
mais pour faire de l'aménagement, c'est un peu grand. Les gens ne
s'identifient pas comme appartenant à la région 06, la
région 04, la région 07 ou la région 09. Qu'est-ce qui
existe de plus petit que les régions? Il existe trois communautés
urbaines, deux urbaines, une régionale, il existe le Conseil
métropolitain du Haut-Saguenay et il existe dans le paysage
québécois depuis plus de 100 ans des conseils de comté
sauf que, en ce qui a trait aux conseils de comté, on se rend compte que
si on regarde la carte d'un comté, c'est rempli de trous et ces trous,
ce sont les cités et villes qui en sont sorties dès lors qu'elles
ont acquis ce statut de cité ou de ville.
On dit: Est-ce qu'on va créer de nouvelles structures ou bien si
on va essayer d'adapter celles qui existent? C'est cela la question qu'on a
posée: Faire en sorte que ces conseils de comté qui existent dans
le paysage québécois depuis au-delà de 100 ans soient la
table de concertation qui va peut-être réunir le monde rural et
urbain. Il y a eu une réunion, il y a deux semaines, à
Montréal, de l'UMQ, où ces hypothèses ont
été soulevées. Ce qui est intéressant, M. le
Président, c'est que le gouvernement est allé pas mal loin dans
la loi 125 dans le sens d'une véritable décentralisation. Le
gouvernement a dit: Ce n'est pas moi qui va définir le territoire; c'est
vous. En d'autres termes, les municipalités faisant partie d'un
comté pourraient décider de se détacher et appartenir
à un autre comté. (12 heures)
Deuxièmement, il a dit: Ce n'est pas moi qui va définir
vos structures, votre mode de représentation; c'est vous. Si dans un
comté donné, vous êtes d'accord pour travailler sur la base
d'un homme, un vote vous le ferez. Si, par ailleurs, c'est un vote
pondéré que vous voulez, vous le ferez également. Quand
vous vous serez entendus, venez nous voir et on vous donnera vos lettres
patentes.
Vous allez dire que ce n'est pas très cartésien comme
approche. Cela répugne peut-être à l'esprit ordonné
de concevoir un modèle unique à Québec et de transposer
cela sur le paysage, peu importe les comtés, peu importe leur taille,
peu importe leur dispersion sur le territoire, d'avoir un mode de
représentation unique et une strucutre unique. Je pense que la
diversité même de la situation implique ce genre de choses et
qu'on aura dans autant de comtés ou de structures, parce que ce ne sera
peut-être pas le nom de comté, puisqu'on se chicane même sur
les étiquettes... Il y aura peut-être autant... En d'autres
termes, chaque structure supramunicipale pourra peut-être se doter de sa
constitution interne. C'est cela finalement à quoi on arrive. M. le
Président, quand on dit cela, qu'on prévoit cela dans la loi,
c'est dans la loi 125, je pense qu'on vit véritablement ce qui a
été présenté ici comme un souci de
décentralisation, c'est-à-dire de prise de décision au
niveau local. Ce sont les gens qui vont identifier leur territoire et les
structures qu'ils vont se donner.
Quant à l'hypothèse de l'harmonisation entre les deux,
dont une a été soumise par mon collègue de
l'aménagement, il n'est pas question si c'est cela qu'on veut
savoir de dire que chaque municipalité, individuellement, pourra
décider de soustraire à l'agriculture des terres qui ont
été peinturées en vert. Il y a une procédure
prévue dans la loi où on peut demander des inclusions, des
exclusions, des négociations. Imaginons que les conseils de comté
ont une structure supramunicipale qui existe dans le paysage, cette structure
pourra seconder des municipalités dans ses efforts. On pourra même
aller plus loin et c'était cela l'hypothèse d'harmonisation
à savoir que cette structure pourrait soumettre à la
Commission de protection des terres agricoles des
propositions d'exclusion, par exemple, et que la Commission de
protection des terres agricoles puisse dire non et au lieu que ce soit final de
prévoir que finalement le gouvernement décide, si, par exemple,
une commission régionale d'aménagement appelons-la de
même pour l'instant à défaut d'une étiquette sur
laquelle tout le monde se sera entendu propose un usage non agricole
d'un territoire, que la commission des PTA propose de maintenir l'agriculture,
que finalement l'arbitrage se fasse par le gouvernement. Des hypothèses
d'harmonisation semblables sont en train de se travailler, de s'étudier
entre l'Agriculture, l'aménagement, les Affaires municipales et je
dirais même entre le monde municipal lui-même.
M. Gratton: M. le Président, bien sûr que je ne suis
pas du tout satisfait des explications que vient de donner le ministre. Je
voudrais qu'on continue là-dessus, mais je me demande si nous ajournons
maintenant, si je parlerai maintenant ou plus tard.
M. Tardif: Est-ce qu'on ne devait pas ajourner à 12 h
30?
M. Gratton: A 12 h 30. M. Cordeau: A 12 h 30.
Le Président (M. Clair): Nous allons continuer
jusqu'à 12 h 30.
M. Gratton: D'accord, M. le Président. Donc, le ministre
nous parlait tout à l'heure du fait que le territoire agricole... Ce
fait d'avoir maintenant une loi de protection du territoire agricole est une
donnée essentielle pour ceux qui voudront préparer des
schémas d'aménagement sur le territoire. C'est peut-être
vrai dans une certaine mesure pour ces régions où effectivement,
il y a eu un territoire agricole défini, mais ce ne l'est sûrement
pas pour la grande partie de la province puisque la loi 90 est loin
d'identifier tout le territoire agricole qui devrait être
protégé comme tel au Québec.
La nécessité d'harmonisation entre la protection du
territoire agricole et l'aménagement est d'autant plus nécessaire
qu'à mon avis, la protection du territoire agricole n'est qu'un aspect
de l'aménagement comme tel. Je serais volontiers beaucoup plus apte
à croire aux bonnes intentions du gouvernement quant à
l'harmonisation de toutes ces choses, si je n'avais pas vu la loi 90 venir tout
compromettre le schéma d'aménagement de la Communauté
régionale de l'Outaouais, par exemple, strictement par la
définition des zones qu'elle en a faite. Si le ministre des Affaires
municipales qui semble indiquer sa surprise vis-à-vis cette affirmation
que je viens de faire n'est pas conscient de ça, je regrette, mais c'est
exactement ce que la loi 90 est venue faire, en délimitant des
territoires autres que ceux qui étaient identifiés dans le
schéma d'aménagement par la Communauté régionale de
l'Outaouais comme territoire agricole, tout compromettre le
développement de la région, au niveau des infrastructures,
à tout point de vue.
Donc, je pense bien que ce n'est pas ici, à l'étude...
M. Tardif: Est-ce que je pourrais demander au
député...
M. Gratton: Oui.
M. Tardif: ... de Gatineau d'étoffer ça, d'indiquer
comment cela a eu cet effet?
M. Gratton: Assez simplement. Par exemple, si on pense à
l'épuration des eaux, on sait que, sur le territoire de la
Communauté régionale de l'Outaouais, on a un projet d'usine
d'épuration, avec collecteurs qui sont faits en fonction d'une
capacité pouvant subvenir aux besoins d'une certaine densité de
population sur un territoire donné. Or, la loi 90 est venue
décréter que des territoires qui étaient voués au
développement dans le schéma d'aménagement de la
communauté régionale sont maintenant zonés agricoles.
La question qui se pose maintenant: Est-ce qu'on construit les
"collecteurs" c'est un exemple en fonction du besoin prévu
on prévoyait du développement sur ces territoires
ou en fonction du développement possible, à partir des
territoires désignés comme agricoles?
Le ministre de l'Agriculture, lorsqu'on a soulevé cela, a dit: Ce
n'est pas un problème, parce que dans cinq ans vous pourrez faire
dégeler certains terrains. Mais dans cinq ans les conduites seront
construites, en fonction du territoire actuel.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais corriger un
certain nombre de choses. Le projet d'épuration des eaux de l'Outaouais
se poursuit tel que conçu à l'origine. Le deuxième
élément, M. le Président...
M. Gratton: Je m'excuse, mais le ministre me permettra de lui
dire que j'en suis conscient. Il se poursuit tel que conçu à
l'origine, avec une capacité de conduite à des coûts
correspondants, pour répondre à une densité qui n'est pas
celle qui est maintenant permise à cause du zonage agricole. Qu'il se
poursuive tel que prévu... si le développement devait être
limité, comme il l'est présentement, par la loi du territoire
agricole, ce sont les contribuables de l'Outaouais qui auront payé 10%,
20% ou 30% de trop pour se donner des infrastructures. Ce n'est pas tout de
dire: On le fait quand même. C'est qu'on les paie et on n'aura pas les
gens pour défrayer les coûts.
M. Tardif: M. le Président, le deuxième
élément de la réponse, c'est que l'extension du territoire
agricole, qui était à l'origine de 55 000 acres dans le
schéma d'aménagement de la CRO je dis cela de
mémoire, mais c'est à peu près l'ordre de grandeur
s'est fait aux dépens de ce qu on avait défini comme zones
d'aménagement différé dans le schéma
d'aménagement. Et on se souviendra que, dans le schéma
d'aménagement de la CRO, ces endroits "zadés", définis
comme zones d'aménagement différé, ne prévoyaient
pas de
développement pour au moins dix, quinze et vingt ans de sorte
que, pendant ces dix, quinze et vingt ans où ce territoire servira
à l'agriculture, cela ne viendra pas nuire au développement de la
région, puisque, de l'avis même de tous ceux qui ont
travaillé là, il ne se produira pas de développement
à cet endroit.
Ce que le député de Gatineau nous dit, c'est qu'il faudra
s'assurer, au fur et à mesure que le bassin de population va
croître, qu'on recule les frontières de ces zones.
Là-dessus, je vous dis que c'est une des fonctions dans ce
cas-là, ce n'est pas d'un conseil de comté de la
Communauté urbaine de l'Outaouais d'aller devant la commission, si elle
se rend compte que, justement, ce resserrement est trop grand et de le faire
élargir, mais graduellement, selon les besoins. Il ne sert à rien
d'ouvrir immédiatement des territoires qui, de toute façon, ont
été "zadés" ou définis comme zones
d'aménagement différé par la CRO elle-même.
M. Gratton: C'est très logique ce que nous dit le
ministre. Cela le serait d'autant plus si, effectivement, le territoire
désigné comme gelé territoire agricole était
complètement et entièrement dans des zones d'aménagement
différé, selon le schéma d'aménagement, ce qui
n'est pas le cas.
Deuxièmement, il est vrai que la communauté
régionale peut faire les demandes qu'elle voudra bien à la
commission de contrôle pour élargir le territoire et donc
dégeler des territoires présentement zonés agricoles, mais
il n'y a rien, nulle part, qui garantisse que la commission de contrôle
accédera à cette demande. La loi est ainsi faite que, la
commission se refusant à accéder à une demande, il n'y
aura aucun appel possible à quelque tribunal que ce soit.
M. Tardif: Là-dessus, M. le Président, c'est
justement là où l'hypothèse ou une des hypothèses
d'harmonisation pourrait apporter cet élément de solution. C'est
vrai que, théoriquement, rien ne garantit que l'actuelle Commission de
protection des terres agricoles pourrait se rendre à la demande d'une
instance municipale ou supramunicipale comme la Communauté
régionale de l'Outaouais de "dézoner" certaines parties du
territoire, mais à partir du moment où la loi 125 sera
adoptée, à partir du moment où les communautés
urbaines, régionales et les conseils de comté renouvelé,
peu importe l'étiquette ou l'appellation qu'ils auront dans le temps, se
verraient confier une mission précise en matière
d'aménagement, c'est là que l'hypothèse d'un appel serait
mise en application, advenant conflit entre les deux quant à la
définition du territoire, et cet appel-là serait au Conseil des
ministres. Cette possibilité de déblocage... A supposer que la
commission ait cet effet que vous mentionnez, ce qui n'est pas du tout
prouvé et ce qui n'est pas urgent pour demain, nous étudions la
possibilité d'ouvrir sur une instance supérieure qui pourrait
trancher entre la Commission de protection des terres agricoles et une
"commission d'aménagement" quelle qu'elle soit.
M. Gratton: M. le Président, on pourrait se perdre
longtemps dans des hypothèses. J'aimerais toucher à un point que
j'ai déjà touché, mais qui est très...
Le Président (M. Clair): Le député de
Saint-Hyacinthe, M. le député de Gatineau, avait une question, je
pense, sur le même sujet, avant de passer à autre chose.
M. Gratton: Moi aussi, je suis sur le même sujet.
M. Cordeau: D'accord.
M. Gratton: Je veux simplement savoir... C'est un cas concret qui
ne demandera pas plusieurs hypothèses, du moins je le souhaite. Quand le
ministre d'Etat à l'aménagement a annoncé aux
collègues de l'Union des municipalités du Québec qu'il y
aurait rémunération accrue pour les maires du Québec,
j'aimerais que le ministre nous dise de quels maires on a parlé.
S'agit-il de l'ensemble des maires du Québec ou seulement de ceux qui
seront des préfets de comté ou des présidents d'organismes
supramunicipaux? De quelle nature seront les changements apportés,
à quel moment et de quelle façon?
M. Tardif: M. le Président, c'était au terme du
discours du ministre d'Etat à l'aménagement. J'étais
présent lorsqu'il a été prononcé. C'était,
en quelque sorte, de sa part, dire aux élus municipaux: Ecoutez, si, en
sus de vos fonctions actuelles, qui sont déjà parfois très
accaparantes, surtout dans les municipalités de plus forte taille, vous
vous voyez confier des missions nouvelles, notamment en matière
d'aménagement, donc de siéger à des organismes
supramunicipaux, de faire partie de comités inter-comtés, bref,
si vous voyez vos responsabilités augmenter, il n'est que normal que
l'on songe à modifier le mode de rémunération, et
peut-être surtout aussi le quantum des édiles municipaux, puisque,
dans certains cas, la fonction de maire dans une ville de dimension
respectable, c'est presque rendu une fonction à temps plein. (12 h
15)
Or, si on se fie aux barèmes existants actuellement, je ferai
remarquer que j'ai modifié ces barèmes, en 1977, il reste
qu'à l'heure actuelle je vous cite cela de mémoire
un maire d'une municipalité de 50 000 âmes reçoit à
peine $18 000 par année. Il n'y en a pas beaucoup. Le policier qui
conduit la voiture de patrouille localement gagne cela. Il n'y a rien de
révolutionnaire à dire qu'il est peut-être temps qu'on
regarde ceci, et surtout si on doit confier aux édiles municipaux de
nouvelles fonctions de cette nature.
J'ai présentement des gens à l'étude. J'ai
demandé à l'Union des municipalités et à l'Union
des conseils de comté, de me faire des recommandations dans ce sens. De
la même manière qu'il m'apparaît tout à fait anormal
que le Code municipal ne prévoie rien, par exemple, pour les maires de
petites municipalités rurales qui siègent au
conseil de comté, même si on m'a dit... Oui, le
député de Saint-Hyacinthe...
M. Cordeau: Je ne siège pas là.
M. Tardif: II ne siège pas au conseil de comté,
mais il sait pertinemment que certains émoluments, certains
dédommagements sont versés. Je pense qu'il serait plus que temps
que le législateur vienne régulariser une situation pour le moins
irrégulière, parce qu'il y a des maires qui ne savaient pas que
c'était illégal. Il y en a même certains d'entre eux qui
m'ont dit: M. le ministre, maintenant que vous avez créé
l'année dernière un fonds de retraite pour les maires et
conseillers municipaux auquel on contribue, par un pourcentage de notre
salaire, est-ce que ce qu'on reçoit pour siéger au conseil de
comté, cela peut aussi contribuer pour fins de pension? J'ai dit: Vous
recevez quelque chose pour... Effectivement, il s'agit de régulariser
ceci. C'est vrai à tous les niveaux, mais avec des variantes, selon que
c'est un emploi à temps plein.
M. Gratton: M. le Président, je conviens avec le ministre
que, dans plusieurs cas, sûrement la majorité, sinon l'ensemble
des cas, les maires des municipalités du Québec ne sont
probablement pas rémunérés à la juste valeur des
services qu'ils rendent à leur communauté. A ce titre, ce n'est
pas nous, de l'Opposition officielle, qui nous opposerons à
régulariser la situation et à ajuster la
rémunération des édiles municipaux. Le ministre conviendra
quand même que l'annonce d'une telle mesure par le ministre d'Etat
à l'aménagement, au moment d'un colloque sur
l'aménagement, peut laisser planer certains doutes quant à
l'interprétation qu'on doit faire de cette déclaration.
J'ai entendu des maires de mon comté dire: II y aura ça de
bon dans la loi de l'aménagement, on va enfin recevoir une juste
rémunération à titre de maire. Je vous avoue franchement
je ne prête pas d'intentions au gouvernement si
j'étais à la place du gouvernement, c'est peut-être une
façon à laquelle je penserais pour acheter l'appui de certaines
personnes à un projet de loi qui n'est peut-être pas tout à
fait ce à quoi les autorités municipales s'attendent et ce
à quoi elles sont en droit de s'attendre, d'ailleurs. C'est pour
ça que je soulève le point.
Si le ministre des Affaires municipales nous dit aujourd'hui il
me corrigera si je me trompe qu'il entend, au cours de 1979,
déposer un projet de loi qui permettra de mieux rémunérer
et d'ajuster la rémunération des édiles municipaux, je lui
dis tout de suite qu'il peut compter sur la collaboration de l'Opposition
officielle pour qu'il n'y ait pas d'obstruction systématique à un
tel projet. Mais si le ministre nous dit, par contre, qu'il s'agit là
d'une hypothèse parce qu'on sait qu'il y a beaucoup
d'hypothèses autour de la politique de décentralisation de
l'aménagement et tout ça qui tient spécifiquement
au travail accru, aux responsabilités accrues que viendra apporter cette
loi de l'aménagement au travail des édiles munici- paux, en
d'autres mots, si on en fait une condition de l'ajustement de la
rémunération des édiles municipaux, je regrette, je ne
marche pas.
M. Tardif: M. le Président, je remercie le
député de Gatineau de son appui anticipé à toute
mesure visant à relever le traitement des édiles municipaux au
Québec, mais il n'y a pas de lien de cause à effet ou de
condition entre les deux dans le sens qu'il a mentionné.
Cependant, il y a des réflexions qui ont été faites
au cours du congrès et que mon collègue a entendues. Je les ai
entendues moi aussi. Ils nous ont dit: Ecoutez! Déjà, on trouve
qu'on est mal payé. Si, en plus de ça, on doit siéger une
fois par mois à un organisme supramunicipal et si on doit faire ci,
faire ça, si on doit se déplacer à l'échelle d'un
comté, il nous semble qu'il est normal que ce soit pris en compte. C'est
tout ce qu'on dit. Mais il n'y a pas de relation de cause à effet.
Déjà, la situation exigerait un redressement, de toute
façon.
M. Gratton: Cela étant le cas, est-ce que le ministre peut
nous dire aujourd'hui à quel moment il entend soumettre ses
décisions et des décisions concrètes à la
considération de l'Assemblée nationale?
M. Tardif: J'espère le faire au cours de la
présente session, M. le Président. Je ne voudrais pas être
trop présomptueux et dire que ce serait au cours de la présente
partie de cette session, mais au cours de la présente session.
M. Gratton: Sûrement au cours de la session de 1979?
M. Tardif: Oui.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Merci, M. le Président. Concernant
l'harmonisation entre la loi de l'aménagement du territoire et le zonage
agricole, je pense que les municipalités auraient
préféré que la loi de l'aménagement soit
présentée avant la loi du zonage agricole. Je pense que cela
aurait été beaucoup plus logique dans ce sens-là, mais, de
toute façon, les faits sont là. On doit les accepter.
M. le ministre, lors d'un colloque de l'Union des municipalités
du Québec à Montréal, j'ai participé à un
atelier où on a fait beaucoup mention de la fiscalité concernant
ce réaménagement du conseil de comté ou du
réaménagement qu'on choisira en temps et lieu. Par contre, je
crois que ces normes vont être contenues dans le fascicule no 6 et le
fascicule no 6 n'a pas été publié, que je sache. Est-ce
qu'on vous a informé si ce fascicule serait publié ou
distribué avant le début de la commission qui va siéger
mardi prochain? Je pense que cela a été bien discuté et
c'est un point très sensible pour les municipalités que la
fiscalité future de ce réaménagement de tous les
territoires.
Le fascicule no 7 est publié et le no 6 ne l'est pas.
M. Tardif: De mémoire, le fascicule no 6 ne parle pas de
fiscalité.
M. Cordeau: On parle, à un moment donné...
M. Tardif: II parle de restructuration ou de structuration des
organismes supramunicipaux.
M. Cordeau: A un moment donné, on donne la liste des
fascicules.
M. Tardif: Oui.
M. Cordeau: Si ma mémoire est bonne, le no 6 concernait la
fiscalité. Le no 7 a été publié et le no 6 ne l'est
pas.
M. Tardif: M. le Président, il va falloir que je sorte la
liste des fascicules mais, de mémoire, le no 6 parlait de la structure
des conseils de comté. Je rappellerai au député de
Saint-Hyacinthe que le discours du budget parle de financement des conseils de
comté, particulièrement en ce qui a trait à
l'aménagement. Il y a une mention qui est prévue là. Il
est bien évident que nous ne sommes pas entrés dans le
détail de la fiscalité d'organismes qui n'existent pas, dont les
fonctions, vraisemblablement, au départ en tout cas, vont être
unifonctionnelles, c'est-à-dire limitées à des fins
d'aménagement, pour lesquelles il nous a semblé
préférable d'élaborer un programme ad hoc dont les
crédits sont prévus au ministère.
M. Cordeau: De toute façon, cet après-midi, je vous
apporterai moi-même la source de ce renseignement et on pourra le
détailler.
M. Tardif: D'accord, volontiers.
M. Cordeau: M. le ministre, avant de terminer cet avant-midi,
est-ce qu'à votre ministère il y a un directeur du service de
l'information?
M. Tardif: II y avait un directeur des communications
jusqu'à il y a deux semaines.
M. Cordeau: Mais il y a un service...
M. Tardif: Le titulaire en était M. Lessard qui a
démissionné pour accepter un poste au ministère de la
Fonction publique.
M. Cordeau: Parfait, parce que cet après-midi j'aurai des
questions à poser concernant les communications; je tiens à vous
prévenir pour qu'une personne-ressource des communications soit ici.
M. Tardif: D'accord. Mais c'est tout récent et le poste
devra être...
M. Cordeau: Mais enfin, il devra y avoir...
Le Président (M. Clair): Est-ce qu'on entame un autre
sujet? Il y a encore cinq minutes.
M. Gratton: M. le Président, peut-on suggérer que
nous ajournions?
Le Président (M. Clair): La commission ajourne ses travaux
sine die, mais devrait siéger cet après-midi.
Suspension de la séance à 12 h 26
Reprise de la séance à 16 h 33
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires municipales est réunie pour
étudier les crédits de l'année financière
1979-80.
Les membres de la commission sont: MM. Brassard (Lac-Saint-Jean), Caron
(Verdun), Cordeau (Saint-Hyacinthe), de Bellefeuille (Deux-Montagnes), Gratton
(Gatineau), Guay (Taschereau), Mercier (Berthier), Ouellette (Beauce-Nord),
Shaw (Pointe-Claire), Tardif (Crémazie).
Les intervenants sont: MM. Alfred (Papineau), Charbonneau
(Verchères), Fontaine (Nicolet-Yamaska). Goldbloom (D'Arcy McGee),
Lacoste (Sainte-Anne), Léonard (Laurentides-Labelle), Samson
(Rouyn-Noranda), Scowen (Notre-Dame-de-Grâce), Vaugeois
(Trois-Rivières).
A l'ajournement, ce matin, on en était toujours aux questions
préliminaires concernant les crédits. M. le député
de...
M. Tardif: M. le Président, avec votre permission, je
voudrais seulement ajouter un mot.
Pour mieux renseigner la commission, sont venus se joindre à
l'équipe du ministère, cet après-midi, M. Jean-Marie
Couture, président de la Société d'habitation du
Québec, M. Serge Carreau, le vice-président. Il y a
également ici le vice-président de la Régie des loyers en
la personne de M. Claude Chapdelaine et M. Grégoire, président de
la Société d'aménagement de l'Outaouais.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le ministre. M. le
député de Gatineau.
M. Gratton: D'abord, pourrais-je demander le consentement de la
commission pour que entre autres, le député de Laval a
indiqué son intention de venir en commission, pour cinq ou dix minutes,
discuter d'un cas très spécifique sans l'inscrire ou sans
qu'il remplace un membre de la commission, il puisse le faire au moment
où il sera là?
Le Président (M. Boucher): Comme leader parlementaire?
M. Gratton: Oui. Deuxièmement, compte tenu de ce que vient
de nous dire le ministre, puis-je
suggérer comme on l'avait dit ce matin de
procéder par question spécifique pour ensuite adopter en bloc
l'ensemble des programmes et qu'on passe tout de suite à la
Société d'aménagement de l'Outaouais qui constitue un
programme, pour ensuite, avec le consentement de l'Union Nationale, passer au
secteur de l'habitation, ce qui nous amènera là où on en
sera. Est-ce que ça convient?
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Sur la demande du député de Gatineau je
n'ai pas objection à ce que le député de Laval, lorsqu'il
arrivera, puisse poser les questions qu'il désire poser. Je crois qu'on
a accordé le même privilège à un
député qui vient à la commission pour poser une question
spécifique qui le touche de près. Je crois qu'on peut accorder ce
privilège à tous les députés qui viendront.
M. Gratton: Merci, M. le député. M. Tardif:
D'accord.
Le Président (M. Boucher): II y a un accord pour que M. le
député de Laval, lorsqu'il viendra, puisse poser des
questions.
Deuxièmement, sur la proposition du député de
Gatineau à savoir que l'on passe immédiatement au programme sur
la Société d'aménagement de l'Outaouais et, par la suite,
au secteur de l'habitation. Est-ce qu'il y a accord, M. le ministre?
M. Tardif: D'accord, pas de problème.
Société d'aménagement de
l'Outaouais
M. Gratton: M. le Président, quant à la
Société d'aménagement de l'Outaouais, d'abord, je souhaite
la bienvenue à son président, M. Grégoire, qui est
également un voisin de la rue Normandie à Hull. C'est avec
plaisir que je le retrouve à Québec.
On voit que les crédits du ministère à cet article
sont de $4 millions comparés à $5 millions l'an dernier. Est-ce
que le ministre pourrait nous en faire une certaine ventilation?
M. Tardif: Oui, M. le Président, la réduction de $1
million était essentiellement due à la révision, la
réévaluation en cours du dossier du Centre des congrès de
Hull et dès que l'étude de ce dossier sera terminée, il se
pourrait que ce montant soit réajusté.
M. Gratton: Le ministre mentionne spécifiquement le Centre
des congrès de Hull. Il sait peut-être que son collègue, le
député de Hull, le ministre des Travaux publics, annonçait
lundi de cette semaine que le Conseil du trésor venait d'adopter ou de
prendre la décision de porter de $3 millions à $5 millions le
montant de la participation éventuelle du Québec à ce
projet. Le ministre peut-il, dans un premier temps, nous confirmer ce fait et
deuxièmement indiquer de quelle façon et à quel moment ces
crédits devraient normalement être engagés?
M. Tardif: M. le Président pour des raisons
familiales qui ont fait que je n'étais pas ici hier et je n'étais
pas présent non plus lors de l'étude de ce dossier au Conseil du
trésor je suis particulièrement au fait que le dossier est
en train d'être révisé et dès qu'il le sera, les
montants nécessaires seront prévus pour cette construction du
Centre des congrès, à savoir que ce sera à même les
crédits du ministère des Affaires municipales ou par un autre
biais. C'est une question mécanique plus qu'autre chose mais, dans les
faits, aussitôt que la décision sera prise, les crédits
seront prévus à cette fin.
M. Gratton: M. le Président, j'avais cru comprendre de la
déclaration de Mme Ouellette ou de Mme le ministre des Travaux publics,
qu'effectivement, la décision était déjà prise
à savoir que le gouvernement du Québec, peut-être pas
à même les crédits du ministère des Affaires
municipales, mais sûrement le gouvernement du Québec comme tel,
consentait une participation éventuelle de $5 millions. Je pense qu'elle
était conditionnelle à une participation accrue de la ville de
Hull. (16 heures)
On sait que la ville de Hull s'était engagée à
contribuer jusqu'à $1500 000 et, selon Mme Ouellette, le gouvernement du
Québec contribuerait pour une somme de $5 millions à condition
que la ville de Hull, elle, s'engage à payer $2 500 000. Est-ce que le
ministre est en mesure de me confirmer si l'annonce faite par le ministre des
Travaux publics est conforme à la réalité ou pas?
M. Tardif: M. le Président, j'ai ici la décision du
Conseil du trésor, où effectivement cette décision a
été arrêtée, de renégocier, avec la ville de
Hull, sa participation au Centre des congrès et également de
hausser la contribution du gouvernement du Québec. Maintenant, lorsque
cette décision a été prise au Conseil du trésor, en
date du 20 mars 1979, les crédits étaient déjà
préparés et c'est probablement au ministère des Travaux
publics qu'apparaîtront ces montants, lorsqu'ils seront
alloués.
M. Gratton: Est-ce que le ministre aurait objection à
déposer la copie de cette décision du Conseil du
trésor?
M. Tardif: Aucun problème, M. le Président, le CT
peut être déposé.
M. Gratton: Merci. Est-ce que justement sur ce même
sujet je dois comprendre que l'intention du gouvernement qui
était de canaliser sa contribution à ce projet, par l'entreprise
de la Société d'aménagement de l'Outaouais, continuera
toujours de le faire de cette façon ou si ce sera
le ministère des Travaux publics qui deviendra, en quelque sorte,
le maître d'oeuvre.
M. Tardif: On pourrait faire des copies, M. le Président,
de ce CT qui pourra répondre à un certain nombre de
questions.
M. Gratton: Alors d'accord, M. le Président, on pourra
passer à autre chose en attendant. Est-ce que le ministre, par contre,
est prêt à répondre à ma question spécifique,
à savoir: est-ce que ce sera toujours la Société
d'aménagement de l'Outaouais qui sera chargée du projet pour le
gouvernement du Québec, ou s'il y a une autre façon de
procéder envisagée par le gouvernement?
M. Tardif: M. le Président, c'est une des pièces au
dossier qu'il reste à déterminer, à savoir: est-ce que la
maîtrise d'oeuvre sera assumée d'abord par SAO ou par les Travaux
publics ou conjointement par les deux? Et aussitôt que...
On me signale qu'un des passages du CT dit ceci: Demander aux deux
ministères impliqués, c'est-à-dire, au ministère
des travaux publics, de préciser quel serait le ministère qui
pourrait être chargé du versement de la quote-part gouvernementale
et deuxièmement, étudier l'opportunité d'étaler le
versement de cette quote-part en moyens et longs termes, en fonction du
service, de la dette ou selon d'autres modalités et de faire rapport,
à cet égard, au Conseil du trésor.
Alors, ces modalités restent à déterminer, mais le
principe est acquis d'une participation accrue du gouvernement du
Québec.
M. Gratton: Est-ce que le ministre pourrait nous dire,
aujourd'hui, quelles pourraient être les considérations qui
pourraient amener le gouvernement du Québec à procéder
autrement que par l'entremise de la Société d'aménagement
de l'Outaouais?
M. Tardif: Non, M. le Président, je ne suis pas en mesure
présentement de faire état de ces considérations mais,
aussitôt que le dossier aura été discuté au Conseil
des ministres, je serai sans doute en mesure de répondre à ceci,
en Chambre, au député de Gatineau.
M. Gratton: A condition que je lui pose la question
évidemment.
M. Tardif: Evidemment, mais je présume qu'elle le sera,
à un moment donné.
M. Gratton: M. le Président, je vais terminer
là-dessus, je comprends mal que... En tout cas, quant à moi, j'ai
toujours pris pour acquis que la Société d'aménagement de
l'Outaouais serait effectivement le maître d'oeuvre de ce projet. On sait
jusqu'à quel point la Société d'aménagement de
l'Outaouais s'est intéressée au dossier et a contribué
à le faire avancer. J'invite le ministre à y songer
sérieusement, avant de prendre quelque décision... à
contribuer à quelque décision qui pourrait faire en sorte qu'un
ministère gouvernemental prenne charge du dossier. Cela risquerait,
à mon avis, de retarder les échéances d'autant, M. le
Président.
Toujours concernant la Société d'aménagement de
l'Outaouais, est-ce que le projet d'aménagement de l'aéroport de
Gatineau... pourrait-on savoir à quel stade il est rendu et surtout
à quel moment nous pourrons, nous tous de l'Outaouais,
bénéficier de ce fameux service aérien F-27 de
Québecair, entre la capitale provinciale et la région de
l'Outaouais?
M. Tardif: M. le Président, est-ce que la commission
accepterait d'entendre M. Grégoire, sur cette question, qui m'informe
avoir eu des communications très récentes avec le
président de Québecair sur la question? (16 h 45)
M. Gratton: Avec plaisir, M. le Président, à
condition, bien entendu, que ce soit comme d'habitude inscrit au nom du
ministre.
Le Président (M. Boucher): D'accord. M.
Grégoire.
M. Tardif: M. le Présient, j'ai communiqué ce matin
avec M. Alfred Hamel, le président de Québecair, qui me disait
que la décision, qui vient tout juste d'être arrêtée
il y a quelques jours, veut que le service entre en opération en juin
prochain. Malheureusement, l'accident du F-27 à l'aéroport de
Québec va retarder l'échéance en question. Il y a une
question de disponibilité d'appareils, etc. Alors, dans un mois,
Québecair sera en mesure de donner la date d'entrée en vigueur de
ce nouveau service. Quant à l'aéroport lui-même,
l'aérogare et tous les équipements électroniques
d'approche, d'aide à l'atterrissage, tout cela sera terminé d'ici
environ un mois, un mois et demi. Alors, on peut dire que vers septembre
l'aéroport sera en pleine activité et que le service de
Québecair sera également disponible.
M. Gratton: De toute manière, l'entrée en vigueur
de ce service dépend des disponibilités de Québecair et
non de l'aménagement de l'aéroport comme tel?
M. Tardif: Oui, c'est justement la question de la
disponibilité des appareils de Québecair qui constitue le seul
facteur qui retarde l'entrée en vigueur du service
Québec-Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, dans un autre ordre
d'idées, mais toujours dans le dossier que pilote la
Société d'aménagement de l'Outaouais, le président
ou le ministre peut-il nous informer du stade des négociations quant
à l'aménagement des parcs fauniques dans le comté de
Gatineau, dans la vallée du ruisseau Meach?
M. Tardif: Ce dossier est encore au stade du règlement des
expropriations des terrains. On parle d'une superficie d'environ 1400 acres.
Il
reste sept ou huit cas d'expropriation à régler. Dans les
budgets courants, il y a des sommes prévues pour les règlements
d'indemnité. Quant au projet lui-même, qui n'entre sûrement
pas à l'heure actuelle dans les priorités du gouvernement ou de
la SAO, il n'y a pas de date prévue. On peut appeler cela un projet
à long terme dans le contexte actuel.
M. Gratton: Est-ce que le ministre pourrait nous dire quelles
parties des crédits de $4 millions sont prévues pour le
règlement des expropriations de la vallée du ruisseau Meach?
M. Tardif: Est-ce qu'on peut prendre note de la question et vous
en donner la réponse tantôt.
M. Gratton: D'accord. Le dernier dossier de la
Société d'aménagement qui m'intéresse, quant
à moi, M. le Président, serait celui du complexe forestier
intégré, je dirais de la Haute-Gatineau, puisqu'on ne peut pas
tenir pour acquis qu'il sera situé à Maniwaki, comme le
désire la commission municipale de l'endroit. Le Président de la
SAO pourrait-il nous informer de l'état actuel des choses dans ce
dossier?... ou le ministre?
M. Tardif: Je m'excuse, on a été...
M. Gratton: Je parlais du complexe forestier
intégré, projet pilote de la Société
d'aménagement, quant à son implantation possible dans la
région de la Haute-Gatineau.
M. Tardif: M. le Président, voulez-vous commenter
ceci?
M. le Président, à ce sujet il y a deux
éléments qu'il faut distinguer. Il y a la question de la route
forestière Maniwaki-Témiscamingue qui relève de
l'entière responsabilité, il va de soi, du ministère des
Terres et Forêts.
Quant à la Société d'aménagement de
l'Outaouais, nous travaillons à des études d'évaluation,
de l'à-propos d'implantation de certaines industries reliées
à la forêt. Présentement ces études se penchent sur
la localisation éventuelle d'une zone à caractère
industriel et les études que nous menons présentement devraient
être terminées vers juillet prochain. A cette époque nous
serons en mesure de connaître les tenants et aboutissants de ce projet et
nous serons aussi en mesure de faire des recommandations au ministère
des Affaires municipales, quant aux gestes à poser pour mettre en valeur
un tel projet d'implantation d'un complexe à caractère forestier,
si les études évidemment concluent dans ce sens.
M. Gratton: M. le Président, comme l'a dit le
président de la Société d'aménagement, il est
sûr que la localisation du complexe sera sûrement établie ou
choisie en fonction tout au moins partiellement de la
localisation de la route de pénétration en forêt qui doit
éventuellement relier la Haute-Gatineau au Témiscamingue.
J'aimerais savoir si c'est possible je ne voudrais pas placer le
président de la Société d'aménagement dans une
situation délicate si la localisation de la route est un facteur
déterminant quant à la localisation du complexe?
Bien sûr qu'il en est un, mais sera-t-il le seul facteur à
être pris en considération, ou si on peut imaginer, par exemple,
que le ministre des Terres et Forêts pourrait choisir de faire aboutir
cette route à un endroit donné qui ne correspondrait
peut-être pas au choix que la Société d'aménagement
pourrait recommander comme site du complexe.
M. Tardif: M. le Président, il est bien évident
que, dès que les études de la SAO sur la question seront
terminées et qu'elles indiqueront à quel endroit
préférablement devrait passer cette route, je la transmettrai
à mon collègue des Terres et Forêts pour qu'il
l'étudie et qu'il prenne une décision qui soit en accord à
la fois avec les politiques existantes à son ministère et les
études de la SAO. Mais pour l'instant, nous attendrons d'avoir ces
documents.
M. Gratton: Dois-je comprendre, à la réponse du
ministre, que le ministre des Terres et Forêts ne prendra pas de
décision quant à la localisation de la route tant et aussi
longtemps que les études, présentement en cours à la
Société d'aménagement de l'Outaouais quant au complexe, ne
seront pas complétées?
M. Tardif: M. le Président, il me semble tout à
fait normal que, dès que cette étude nous sera connue, je la
communique et je demande à mon collègue d'en tenir compte.
Jusqu'où est rendu le ministère des Terres et Forêts dans
ses propres projets de ce côté? Je devrai prendre note de la
question pour m'assurer qu'effectivement aucune décision n'est prise
avant que l'on ait bénéficié de l'étude
commandée par la SAO.
M. Gratton: M. le Président, je ne voudrais pas être
mesquin à l'endroit du ministre des Affaires municipales, je lui dirai
que je suis le dossier depuis déjà un bon bout de temps et que,
selon les informations que j'en ai, le ministre des Terres et Forêts sera
possiblement prêt à choisir un tracé et même à
l'annoncer, s'il le juge à propos, avant que la Société
d'aménagement n'ait complété ses études. Je ne veux
pas tendre de piège au ministre des Affaires municipales, mais je
voudrais savoir, de lui, si ce qu'il nous dit aujourd'hui est que le ministre
des Terres et Forêts ne prendra pas de décision quant au
tracé de la route tant et aussi longtemps qu'il n'aura pas reçu
l'avis de la Société d'aménagement quant au complexe.
M. Tardif: M. le Président, je ne peux pas aujourd'hui,
ici, sans consultation avec mon collègue du ministère des Terres
et Forêts, prendre une telle... ou faire une telle affirmation. Ce que je
puis faire, c'est le signifier à mon collègue ou le prier de ne
pas prendre une telle mesure tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas eu ce
rapport et il me
fera plaisir d'envoyer une copie de cette demande, de cette
requête que je ferai auprès de mon collègue, au
député de Gatineau.
M. Gratton: Je remercie le ministre de cet engagement qu'il vient
de prendre, tout au moins de le demander au ministre des Terres et
Forêts. Quant à moi je pense que cela répondra à de
nombreuses appréhensions, dans la région. Je pense qu'on peut
s'arrêter là.
M. Cordeau: M. le Président, une dernière question.
C'est tout simplement sur le même sujet. N'y aurait-il pas lieu, M. le
ministre, de former un comité conjoint peut-être, étant
donné qu'il y a le réseau routier et aussi l'implantation de ce
complexe, pour que les deux études ne se fassent pas et que cela
n'arrive pas au même endroit?
M. Tardif: Non, là-dessus, M. le Président, le
président de la Société d'aménagement de
l'Outaouais m'informe qu'il travaille conjointement avec les hauts
fonctionnaires du ministère des Terres et Forêts et qu'ils sont en
contact permanent sur cette question.
M. Gratton: Une dernière...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Oui, une dernière question, quant à
moi, M. le Président. C'est la même que ma première,
à savoir la ventilation des crédits de la Société
d'aménagement. On nous a dit ce qu'il ne comprenait pas, j'aimerais
maintenant qu'il nous dise ce qu'il comprend.
M. Tardif: Alors, M. le Président, essentiellement ces $4
millions se divisent en deux: à peu près $3 100 000 pour les
dépenses générales d'administration et environ $900 000
à $1 million pour les déficits d'exploitation des complexes
touristiques et récréatifs, ainsi que de l'aéroport de
Gatineau.
M. Gratton: Est-ce qu'au point de vue du déficit
d'exploitation est-ce que le président ou le ministre serait en mesure
de nous dire lesquels des centres touristiques contribuent le plus à ce
déficit?
M. Tardif: Je peux peut-être demander au président
de nous dire lesquels des centres touristiques émargent le plus à
ce budget, de mémoire ou...
Ce qu'on peut dire, M. le Président, c'est que les parcs urbains,
évidemment, où il n'y a aucun taux exigé pour
l'utilisation mais qui sont grandement utilisés, impliquent un
déficit automatiquement, si l'on peut dire. Dans le cas des centres
touristiques où il y a du camping et où l'achalandage augmente
d'année en année, le déficit diminue également
d'année en année à un tel point que le centre touristique
du Lac de la Petite Rouge rencontre ses frais de fonctionnement durant la
saison d'hiver. Il y a donc un accroissement des revenus dans les centres
touristiques qui engendrent des revenus parce qu'il y a une politique de
tarification concernant les services qu'on y dispense, mais pour ce qui est des
parcs urbains, évidemment ce sont des services qui sont rendus à
la communauté mais qui sont, par principe ou quasiment,
déficitaires.
Si vous me permettez, M. le Président, j'ai ici la liste des
déficits d'exploitation prévus pour les principaux centres
touristiques et parcs de la région. Le parc du lac Leamy avec un
déficit de $136 000; le centre touristique du lac de l'Argile, $169 000;
le parc du lac Beauchamp, $153 000; le centre touristique du lac Cimon, $69
000; le centre touristique du Lac Leslie, $72 000; le centre touristique de la
Petite Rouge, $34 000; le parc de la marina du lac Deschênes, $134 000 et
le centre touristique de la Haute Gatineau, $96 000.
Maintenant, il y a toujours, peut-être, comme l'a souligné
le président de la SAO, quelque chose d'un peu particulier de parler de
déficit d'un parc régional accessible à la population, en
ce sens qu'on pourrait dire que le maintien d'espaces verts pour la population,
c'est quelque chose qui, sur le strict plan financier si on doit
entretenir les pelouses, etc. est quelque chose qui est
déficitaire, c'est-à-dire ne rapporte pas de recettes, mais il
reste quand même que ça répond à un service à
la population. Il reste que c'est comptabilisé comme déficit
d'exploitation à ces fins et vous avez la répartition de chacun
de ces montants qui totalisent si j'ajoute à cela: le lac Gagnon,
la frayère Pélissier, le parc faunique, etc., $39 000, qui
donnent un total de $912 000, j'avais dit tantôt environ $900 000.
M. Gratton: M. le Président, je dirai, en terminant, que
je suis tout à fait d'accord avec le ministre qu'il s'agit là
d'un service qui n'est pas réellement un déficit, mais c'est un
service que l'on fournit à la population. D'ailleurs, je suis un de ceux
qui en profitent à l'occasion et j'aimerais dire au président,
tout en le remerciant des informations qu'il nous a données, de
féliciter de notre part les personnes responsables du parc de la Petite
Rouge en particulier, qui font un travail formidable. J'en sais quelque chose
personnellement. (17 heures)
Là-dessus, j'ai terminé pour la Société
d'aménagement.
M. Cordeau: Moi aussi, je n'ai pas d'autres questions à ce
sujet.
Le Président (M. Boucher): II n'y a pas d'autres questions
au sujet de la Société d'aménagement de l'Outaouais?
M. Cordeau: Non.
Le Président (M. Boucher): Nous pouvons passer à
l'habitation, comme le député de Gatineau en avait exprimé
le désir?
M. Gratton: M. le Président, si vous le permettez, je vois
le député de Laval qui s'amène. Il m'a dit et je
n'ai aucune raison de ne pas prendre sa parole qu'il interviendrait pour
environ cinq ou dix minutes. Peut-être pourrions-nous lui permettre de
poser ses questions, avant que nous ne passions au thème
général de l'habitation?
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Laval, on avait convenu, au début de la séance, de vous donner la
parole aussitôt que vous arriveriez. Cette marque de délicatesse
à votre endroit vous honore.
M. Lavoie: Merci, M. le Président, je n'ai jamais eu une
réception aussi amicale dans une commission et...
M. Gratton: M. le ministre souhaite que vous partiez sur le
même ton!
M. Cordeau: ...
M. Lavoie: On a le plaisir de voyager assez souvent ensemble sur
des avions, j'espère que...
M. Tardif: De rester en panne ensemble sur des avions.
M. Lavoie: Oui, un certain matin.
M. Cordeau: Vous n'avez pas eu encore assez de temps pour
régler tous vos problèmes.
Subvention à la ville de Laval
M. Lavoie: J'aurais voulu m'entretenir, avec la permission de la
commission, d'un problème qui avait fait l'objet de plusieurs questions
à l'Assemblée nationale. Egalement d'une commission
parlementaire, il s'agit d'une subvention qui avait été
accordée à ville de Laval en 1974, d'une manière
temporaire.
Une somme de $4,5 millions, pour l'exercice financier, je pourrais dire
de 1975, avait été reconfirmée d'une manière
permanente par le ministre des Finances à l'époque, M. Raymond
Garneau, dans son discours du budget de 1975. D'ailleurs, mon collègue
de gauche, le député de D'Arcy McGee, qui était ministre
des Affaires municipales à l'époque, a été
l'instrument et le témoin de tout le processus ou du cheminement de
cette subvention qui totalisait la somme d'environ $45 millions,
échelonnée sur une période de dix ans, accordée
à la deuxième ville du Québec au point de vue
numérique, la ville de Laval. Sans en faire l'historique, cela a
été le résultat d'une fusion de l'année 1965. On
sait que les premiers $4,5 millions avaient été versés par
l'ancien gouvernement durant l'année 1975. Cette subvention avait
été incluse dans les crédits de 1976 et votée par
la Chambre lors de l'étude de ces crédits.
Suite aux élections du 15 novembre 1976, alors que la paiement
n'avait pas été encore effectué on sait que le
gouvernement a toujours, à partir du 1er avril, douze mois, son exercice
financier, pour effectuer les versements des subven- tions... Du budget de
1976, qui avait été adopté par le gouvernement
précédent, le deuxième chèque avait
été fait par le gouvernement actuel du Québec dans les
limites de l'année financière 1976-1977. Effectivement, le
dernier jour, je crois, du mois de mars, le 31 mars 1977, le chèque
avait été envoyé par le présent ministre des
Affaires municipales pour que cela ne devienne pas des crédits
périmés. Cela a été payé la dernière
journée.
Suite à cela, dans le premier budget du présent
gouvernement, au printemps 1977, cette subvention semblait prévue dans
les notes explicatives accompagnant les estimations. Je pense qu'il n'y a pas
de contestation sur cela; il y avait une note au bas, la même note,
d'ailleurs, qui apparaissait dans les estimations de 1976; elle apparaissait
dans les estimations de 1977, votées par cette Chambre, soit le premier
budget officiel du présent gouvernement. Par contre, durant
l'année 1977-1978, le gouvernement, même si ce budget avait
été voté par l'Assemblée, n'a pas jugé
à propos d'effectuer le paiement. Cela a traîné en
longueur, je dirais, jusqu'à la fin de 1978, le paiement de 1977, le
troisième versement, n'ayant pas été effectué. Il
n'a pas été effectué en 1978 non plus, et c'est là
que les négociations se sont amorcées de nouveau. Cela a fait
l'objet de questions à l'Assemblée nationale. J'ai eu une
entrevue avec le ministre des Finances au cours de l'été 1978.
J'ai apporté, dans un sens, ma contribution, puisque je lui ai
envoyé un mémo de cinq ou six pages relatant tout l'historique de
cette subvention.
A la fin de 1978 je n'ai pas mon dossier ici, mais je ne pense
pas faire erreur lorsque le ministre des Affaires municipales, par une
lettre envoyée à la ville de Laval je pense que c'est
à la fin de 1978 nous disait: Nous effectuons un dernier
versement de $4 500 000 applicables, je crois, une partie sur 1977 et une autre
partie sur un autre exercice je pense que c'est 1978 ou 1979 mais
avisant la municipalité que ce troisième versement était
le final, ce qui totalisait, en somme, trois fois $4 500 000, $13 500 000, sur
un octroi possible de $45 millions.
Suite à cela, il y a eu des échanges à
l'Assemblée nationale. Le gouvernement a décidé de tenir
une commission parlementaire qui a eu lieu au mois de décembre 1978, je
crois, où étaient présents le ministre des Finances, le
ministre des Affaires municipales, l'ancien ministre des Finances: M. Raymond
Garneau, qui était député de Jean-Talon, à ce
moment; étant donné que cela touchait également le
problème de l'aide ou de la subvention aux transports en commun, M.
Raymond Mailloux, député de Charlevoix, qui était ministre
des Transports à l'époque, était présent; je crois
que l'ex-ministre des Affaires municipales était présent
également. Le gouvernement a jugé à propos de
reconsidérer sa décision et suite à cette commission
parlementaire qui s'est terminée très tard dans la nuit je
crois vers trois heures du matin le ministre a proposé la
formation d'un comité réduit des fonctionnaires du
ministère des Affaires municipales et des autorités
municipales
de la ville de Laval; comité qui a effectivement
siégé à la fin de décembre, peut-être dans la
période de Noël et a rendu sa décision au début de
janvier. Alors, le ministre a consenti à ajouter, à son offre qui
semblait finale au mois de décembre, $2 250 000 qui s'appliqueraient en
1979, je crois.
J'ai fait un peu le tour de la situation. Si on fait le total des cinq
premières années de cette subvention, si on peut dire, les cinq
premiers paiements qui, normalement à mon avis auraient
dû être payés en totalité, 1975 -1976 -1977
-1978-1979, cinq années. C'est que la ville de Laval aurait dû
recevoir cinq fois $4 500 000 qui sont mes prétentions à savoir
qu'il y avait un engagement ferme du gouvernement, à l'époque,
d'un octroi inconditionnel de $45 millions échelonnés sur dix
ans.
La ville de Laval aurait dû recevoir durant ces cinq années
$22 500 000, alors qu'elle ne recevra que il y a un manque à
gagner de $6 250 000: elle a reçu $4 500 000 en 1975, $4 500 000 en
1976, $2 250 000 en 1977, $2 250 000 en 1978, $2 250 000 en 1979 $15 750
000 au lieu de $22 500 000, ce qui fait un manque à gagner de $6 750 000
durant ces cinq années.
Les contribuables de la ville de Laval ont reçu effectivement il
y a quelques semaines leur compte de taxes municipales. D'après les
prétentions de la ville de Laval, des déclarations du maire, des
autorités municipales, ce manque à gagner, pour l'exercice
financier 1979, est dû à l'imposition d'une taxe additionnelle de
$0.19 des $100 d'évaluation cette année, portant sa taxe qui
était de $1.56 des $100 d'évaluation, en 1978, à $1.75
pour l'année 1979, une augmentation de $0.19.
D'après les prétentions de la ville, c'est que son
augmentation de coût normal d'exploitation et son déficit du
transport en commun ne l'amenaient, pour 1979, qu'à une augmentation de
$0.06 des $100 d'évaluation. La ville disant que ce manque à
gagner représentait $0.13 des $0.19 de nouvelle taxe qui a
été imposée cette année, soit 68% de cette
augmentation de taxe. Une augmentation de $0.13 des $100 d'évaluation,
pour une ville comme Laval, pour des propriétaires moyens en
majorité, il y en a des petits, il y en a des gros, mais
également des moyens où l'évaluation est
très forte un peu partout, comme au Québec, à 100% de la
valeur ça représente une augmentation assez importante.
Pour un contribuable qui a une maison de $30 000, uniquement à ce titre,
ça représente une augmentation d'à peu près $40 par
année et pour une maison de $50 000, bi-familiale ou autre, ça
représente une augmentation de $65 par année.
La question que je me pose: II y a eu ce manque à gagner de $6
750 000 pour les cinq premières années. Mais si le ministre... Il
est vrai que dans une dernière déclaration, il semble que le
ministre ait dit que la porte était encore ouverte, la discussion
était ouverte pour l'année 1978. J'ai ici le communiqué
que la ville a fait distribuer après la rencontre ou la décision
du ministre du mois de janvier 1979.
Je regrette pour les citoyens de Laval ce manque à gagner de $6
750 000 pour les cinq premières années et si la décision
du ministre est finale, qu'arrivera-t-il des cinq autres années? S'il
n'y a pas de versement de $4 500 000, ça voudra dire une autre perte de
$22 500 000 pour les contribuables de la ville de Laval.
Dans le discours du budget que le ministre des Finances nous a
adressé, il y a quelques jours, je ne vois pas d'engagement du
gouvernement de respecter le versement de ces $4 500 000 pour les années
à venir.
Il est vrai que ce discours du budget comprend des dispositions, un
programme avant-gar-diste d'une nouvelle fiscalité municipale qui fera
ses preuves, j'imagine, lorsque ce système, cette politique sera
vraiment appliquée, parce que tout le monde reconnaît que c'est
une politique majeure qui chambarde en profondeur la fiscalité; tout le
monde le reconnaît. Je ne porterai pas un jugement sur ça
actuellement, je pense qu'il va falloir vivre l'expérience et je pense
que ça demandera au ministre de réajuster, sans aucun doute, son
tir ou l'implantation de cette nouvelle fiscalité municipale.
On me dit je ne me rappelle pas directement qu'il y avait
une clause conditionnelle un peu spéciale, dans le discours du budget,
pour la ville de Longueuil qui a été créée à
la suite d'une fusion il y a quelques années, qui est une ville de 100
000 ou 125 000 habitants, et pour la ville de Laval, qui a 250 000 habitants.
Dans la politique de fiscalité municipale, on semble vouloir
considérer ces deux villes au même titre que la Communauté
urbaine de Montréal et la Communauté urbaine de Québec
accordant, à ces communautés urbaines et à ces deux
villes, une part accrue dans le partage de la taxe d'affaires dans la
fiscalité municipale.
(17 h 15)
Même si on daigne accorder ce statut un peu particulier à
Laval et à Longueuil, les considérer comme des communautés
urbaines, de toute façon, je considère Laval comme une
espèce de communauté urbaine, parce que la fusion qui a eu lieu
en 1965 a été une étape. On a été
dispensé de l'étape de la communauté urbaine, dans un
sens. Ces quatorze municipalités qui formaient un tout n'ont pas eu
à passer par les transes de la souveraineté-association; elles se
sont regroupées directement pour le mieux-être de cette
communauté lavalloise.
Même si on daigne leur accorder un statut un peu spécial,
je crois que ce ne doit priver Laval, en aucune façon, de l'engagement
qu'elle avait eue du gouvernement précédent. Le gouvernement
actuel, à certains moments, ne voulait plus considérer cet
engagement. Il l'a considéré au quart et, suite à la
commission parlementaire, le ministre des Finances a considéré
qu'un engagement d'un ministre des Finances, dans un discours du budget, cela a
du poids. Je crois que ce ne devrait pas priver la ville de Laval de son
dû et son dû, eh bien!, c'est le paiement de $4,5 millions par
année pendant dix ans. C'est un contrat, et si le gouvernement ne veut
pas le respecter, je crois que c'est grave. Cela a été un
engagement du ministre des Finances de 1975 et cela devient un déni
de
contrat, un bris unilatéral de contrat qui n'a pas sa place et
qui n'a pas sa raison d'être. Cela a été un engagement
ferme du gouvernement. Quand un gouvernement perd c'est un peu un terme
de notaire on dit que le mort saisit le vif. Le gouvernement est
responsable des engagements du gouvernement antérieur; autrement, les
règles du jeu de notre société sont faussées.
Je demande quelle est la position du ministre. Je ne voudrais pas qu'il
participe à ce bris unilatéral de contrat, ce qui serait un
précédent vraiment dangereux. Pour le moment, j'aimerais avoir le
point de vue du ministre des Affaires municipales.
M. Tardif: M. le Président, je pense que le
résumé qu'a fait le député de Laval de la situation
est à peu près complet et conforme aux faits, sauf sur la valeur
de ce soi-disant engagement sur lequel des hommes de loi, fussent-ils notaires,
avocats ou juges, pourraient fort longtemps disserter ou plaider le pour et le
contre.
Le député de Laval a fait un bilan en disant $4,5 millions
par année pendant cinq ans. Cela donne $20 millions et quelque. La ville
de Laval a reçu... enfin, il y aurait un manque de $6,75 millions.
D'abord, j'aimerais préciser que ce n'est pas tout à fait exact.
Etant donné que la ville de Laval comptabilise ses surplus ou ses
déficits d'exploitation pendant l'année qui suit celle où
ils ont été déterminés, c'est-à-dire que,
par exemple, un manque à gagner ou un surplus financier pour
l'année 1977 apparaît dans le budget 1979... Les $2,25 millions
accordés en 1977 auraient donc été comptabilisés
dans les états financiers de 1979. A la suite de la création de
comité conjoint, auquel participaient des représentants du
ministère des Finances, de la ville de Laval et du ministère des
Affaires municipales, nous avons accordé pour l'année 1979
à la ville de Laval une garantie de recettes de revenus de transfert
équivalentes à $2,25 millions de plus que ce que la
municipalité avait effectivement budgétisé.
C'est donc dire qu'à ces $2,25 millions pour l'année 1977
sont venus s'ajouter ces $2,25 millions, au terme de cette soi-disant entente,
n'aurait paru que dans les états financiers de 1979, en ajoutant
à 1979 $2,25 millions, cela fait donc le total de $4,5 millions à
ce point de vue. Il reste non plus les $6,75 millions, mais $4,5 millions. Si
vous me le permettez, j'aimerais terminer.
M. Lavoie: D'accord.
M. Tardif: II reste $4 500 000 pour l'année 1978 et
là-dessus, j'avais convenu avec le maire de Laval de le rencontrer,
dès que ses états financiers pour l'année 1978 qui
devraient être disponibles dans les semaines qui viennent seraient connus
et de discuter avec lui des ajustements pour l'année financière
de Laval 1978, dont les états sont connus au cours de 1979.
Troisième engagement que j'ai pris avec lui... Or ce sera fait
dès que j'aurai les états financiers de Laval.
Le troisième engagement que j'avais pris avec lui c'était
de dire que pour les années subséquentes, nous allons attendre de
voir l'impact de la réforme de la fiscalité et essayer de
prévoir, pour la ville de Laval et la ville de Longueuil, un traitement
ou un statut qui tienne compte justement des regroupements qui ont
été vécus dans ces municipalités. Or,
précisément, M. le Président, la réforme de la
fiscalité met, sur ce plan, les villes de Laval et Longueuil sur le
même plan que les communautés urbaines, c'est-à-dire celles
de Montréal, de l'Outaouais et de Québec, c'est-à-dire en
élargissant son assiette foncière plus que pour les autres
municipalités au plan de la taxe d'affaires sur les biens-fonds
industriels et commerciaux.
Cette opération, M. le Président, va rapporter, dans le
cadre de la réforme de la fiscalité, à Laval sur la
base des données de 1979 qui sont celles que nous possédons,
évidemment comme la réforme va entrer en vigueur en 1980, on
devra l'ajuster aux données de 1980 d'après les
simulations que nous avons, la somme de $6 114 045.
Alors voilà, M. le Président, en gros l'état de la
question au moment où nous nous parlons: $2 250 000 assurés sous
forme de garantie de revenu de transfert venant s'ajouter au revenu de la ville
de Laval en 1979, qui couvre les $2 250 000 soi-disant manquant de 1977; une
entente à savoir discuter avec les autorités de la ville lorsque
les états financiers de 1978 seront connus; et pour l'avenir,
considérer la ville de Laval sur le même plan que les
communautés urbaines, au chapitre de la taxe d'affaires et qui va leur
procurer un revenu d'un peu plus de $6100 000 additionnels, alors que la
subvention, à supposer qu'elle eut été maintenue, aurait
prévu quelque chose comme $4 500 000. Donc, voilà en gros ma
réponse à cette question, et je devrai, évidemment
la réforme est sortie avec le discours du budget rencontrer les
autorités de Laval et analyser l'impact de cette réforme et de
leurs états financiers 1978, dès qu'ils seront connus.
M. Lavoie: Sur la prétention du ministre, il est vrai
qu'il a ajouté en 1979 $2 250 000, mais écoutez, il y a bien des
manières de calculer la comptabilité de cela. Pour moi, la
manière la plus simple est de dire c'est la manière que
j'ai voulu prendre: II y a cinq ans d'opérations financières:
1975, 1976, 1977, 1978 et 1979. Le ministre reconnaît qu'en 1978, pour le
moment, il n'y a rien de versé, vous attendez les états
financiers de 1978. Il reconnaît déjà qu'il y a un manque
à gagner de $4 250 000 pour l'année 1978, qui n'est pas
réglé. Pour l'année 1979, il octroie $2 250 000. Il manque
encore un $2 250 000, parce que normalement cela aurait été $4
500 000 pour 1979 et si j'additionne le manque à gagner de 1978 qui est
de $4 500 000 et $2 250 000 de 1979, j'arrive à $6 750 000. Je crois que
mes chiffres sont bien exacts, j'ai pris cinq ans, cinq fois $4 500 000 cela
donne $22 500 000. Mais la ville n'aura reçu que $15 750 000, au moment
où je vous parle. Si le ministre me dit que dès qu'il aura les
états
financiers 1978, qu'il va verser avec plaisir la subvention de $4 500
000 de 1978 et c'est cela que je voudrais entendre et qu'il me
dit qu'il va verser les autres $2 250 000 manquant en 1979, je mets fin
à mes propos. Je vous dis que vous aurez rempli, au moins pour ces cinq
années, votre engagement. Mais à la date où on se parle,
aujourd'hui, il y a un manque à gagner de $6 750 000 et il reste
à se décider sur les $22 500 000 pour les cinq autres
années.
M. Tardif: M. le Président, évidemment, toute
l'argumentation du député de Laval, je la comprendrais s'il
s'agissait d'un engagement ferme et statutaire, prévu dans une loi,
adopté par un arrêté en conseil. Mais je me suis
refusé, suite aux rencontres avec les autorités de Laval au mois
de janvier dernier, de m'immiscer dans cette historique et de l'histoire de la
subvention pour essayer de mesurer, plutôt pour l'avenir, l'impact que
pourrait avoir un règlement honorable de cette question et le tout est
contenu dans la lettre que j'ai envoyée au maire Paiement le 12 janvier
1979, où essentiellement ce que j'ai dit devant cette commission, il y a
un moment, est résumé, à savoir, la garantie des $2 250
000 de revenus de transfert dans l'année 1979. J'ai dit: Nous avons
également convenu que nos fonctionnaires examineront conjointement
l'incidence des états financiers de l'année fiscale 1978, lors de
notre rencontre, sur le budget de 1980.
Evidemment, par la suite, cette décision permet de combler, s'il
se matérialise, le manque à gagner appréhendé pour
l'année en cours, dans l'attente de la solution définitive que
représenterait l'entrée en vigueur d'une réforme majeure
de la fiscalité municipale le 1er janvier 1980.
M. le Président, à ce moment, je ne peux prendre d'autres
engagements que ceux de rencontrer les autorités de Laval, dès
que leurs états financiers seront connus et d'en venir à un
règlement satisfaisant de cette question, mais qui ne se fonde
absolument pas sur une question de droit.
M. Lavoie: Je termine cela va être bref, M. le
Président, d'ailleurs, on va suivre ce dossier avec beaucoup
d'intérêts, c'est normal en disant que les commentaires que
je veux faire... lorsque le ministre se sent un petit peu coincé, il a
des doutes sur l'engagement, que ce n'est pas dans une loi, mais sur la
validité de l'engagement du gouvernement, il faudrait bien lui dire
d'ailleurs, le ministre des Finances, le député de
l'Assomption, le ministre des Finances actuel a été
ébranlé, lorsqu'il a reconnu que c'était un engagement
formel de son précédesseur dans le discours du budget, primo.
Secondo, le ministre dit qu'il a des doutes sur l'engagement. Il ne faudrait
pas oublier qu'il a versé lui-même $11 250 000 depuis que son
gouvernement est là. Il a respecté les $4 500 000 qui
étaient dans le budget de M. Gar-neau; c'est lui-même qui a fait
le paiement et, par la suite, il commence à reconnaître pas mal le
bien-fondé de l'engagement. Cela fait trois fois qu'il verse $2 250 000.
Je pense que c'est pas mal une reconnaissance tacite de cet engagement.
Autrement, s'il y a engagement, on doit payer et s'il n'y a pas engagement, on
ne paie pas. C'est la manière dont j'interprète cela.
Le gouvernement actuel a versé $4 500 000 ce qui était le
budget de M. Garneau, et $6 750 000 sur son propre budget. Je trouve qu'il va
très bien dans la reconnaissance de cet engagement et qu'il doit
continuer.
Mon deuxième point sur l'avenir de la fiscalité
municipale: je reconnais au ministre le droit de changer des politiques
générales qui s'appliquent à toutes les villes, comme les
subventions sur le per capita c'est une politique générale
des affaires municipales et faire disparaître d'autres subventions
de politique générale sur les incendies ou autres. J'ai toute la
liste des programmes anti... il y a une dizaine de subventions qui sont
abolies, mais qui étaient des politiques générales du
ministère des Affaires municipales. Mais, par contre, cet engagement de
$45 000 000 n'était pas de politique générale et c'est un
engagement bien précis entre deux parties qui sont le gouvernement du
Québec et la municipalité de la ville de Laval. Je ne reconnais
pas le droit au gouvernement de mettre fin unilatéralement à cet
engagement bien spécifique, à ce contrat bien spécifique,
même s'il peut le faire dans des questions de politique
générale. Je ne lui reconnais pas ce droit de briser
lui-même une seule des parties, un engagement des cinq autres
années à venir. Je crois que c'est un engagement bien
spécifique qui concernait une municipalité pour effacer ce qui
existait avant la fusion des dettes disparates qui existaient dans les quatorze
municipalités. Je crois que le ministre aurait dû et devrait
respecter cet engagement. Il n'a pas le droit unilatéralement de briser
ce contrat. (17 h 30)
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le
député de Laval.
Est-ce que les membres sont prêts à passer au secteur
habitation?
M. Gratton: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Gatineau.
Edifice converti en logements pour personnes
âgées
M. Gratton: M. le Président, encore une fois nous avons le
plaisir de constater jusqu'à quel point le système
électoral québécois profite aux citoyens du Québec
et, en l'occurrence, aux citoyens de la ville de Québec. En particulier
aux citoyens du comté de Jean-Talon puisque, cet après-midi
même, le ministre des Travaux publics et de l'Approvisionnement tenait
une conférence de presse dans le comté de Jean-Talon. La marraine
régionale de l'Outaouais, qui vient maintenant faire profiter de ses
largesses la population du quartier Saint-Jean-Baptiste, ici, à
Québec, annonçait la construction d'un complexe dans le
quadri-
latère formé des rues Turnbull, Lockwell, Claire-Fontaine
et Saint-Cyrille donc sur le site de la Sûreté du
Québec un complexe à vocation résidentielle et
communautaire.
Puis-je dire tout de suite que je suis, avec mes collègues de
l'Opposition officielle, des plus heureux qu'une telle décision ait
été rendue. Je suis sûr que si notre ex-collègue de
Jean-Talon, M. Raymond Garneau, était ici, il s'en réjouirait,
d'autant plus que ce projet était inscrit justement dans son programme
électoral, lors de l'élection de 1976.
M. le Président, je suis sûr que c'est pure
coïncidence que l'annonce de ce projet vienne au moment où nous
sommes à trois semaines de l'élection complémentaire
prévue pour le 30 avril, et comme nous nous réjouissons, comme
les résidents du quartier, j'aimerais demander au ministre qu'il nous
dise à quel moment la construction de ces quelque 150 unités de
logements et de ce centre d'accueil pour personnes âgées
débutera.
M. Tardif: D'abord, M. le Président, je voudrais apporter
une correction. Le complexe résidentiel-centre d'accueil n'est pas dans
le comté de Jean-Talon, mais dans le comté de Taschereau.
M. Gratton: D'accord. Je m'excuse, on me dit qu'il est dans
Jean-Talon.
M. Tardif: Ecoutez, il faudra vérifier. Est-ce qu'on est
bien sûr qu'on a la bonne carte électorale?
M. Gratton: On va en chercher une tout de suite, on regardera
cela tantôt. Je maintiens qu'il est dans Jean-Talon, M. le
Président.
M. Tardif: Le complexe en question, qu'il soit en partie dans
Jean-Talon, de toute façon la conférence de presse a lieu
dans le quartier Saint-Jean-Baptiste qui, lui, est dans Taschereau. La partie
de l'église Saint-Jean-Baptiste.
M. Gratton: Oui.
M. Tardif: A tout événement, M. le
Président...
M. Gratton: Donc, il n'y a pas d'incidence sur l'élection
de Jean-Talon? C'est ce que le ministre...
M. Tardif: Pardon? Il y aura les incidences qu'il y aura. Cela
répond à un besoin de la population. Les clubs d'âge d'or
de la région demandaient depuis des années la construction d'un
centre d'accueil dans la région. C'est depuis le mois de juillet
dernier, à moins qu'on me dise que les décisions étaient
prises à ce moment-là pour la vacance dans le comté de
Jean-Talon, c'est depuis le mois de juillet dernier que le député
de Taschereau se fait l'écho des clubs d'âge d'or de la
région, demandant qu'un centre d'accueil soit aménagé dans
ce qui, d'ailleurs, était un ancien hôpital, l'hôpital
Jeffery Hale, avant de devenir le siège de la Sûreté du
Québec. Comme cette ancienne fonction hospitalière pouvait se
prêter très bien à une mutation en un centre d'accueil, eh
bien, le député de Taschereau a piloté son dossier et,
également, a fait une demande pour qu'une partie des terrains
disponibles soit utilisée pour des fins d'habitation.
J'ai eu personnellement ce dossier vers le mois de septembre dernier.
Nous avons effectivement travaillé à la préparation
d'esquisses préliminaires et nous avons obtenu que ce dossier soit
accepté au Conseil des ministres. Nous l'avons particulièrement
accéléré à partir du moment où la
Sûreté du Québec a évacué les lieux. Ce qui
s'est passé il y a à peu près deux mois.
M. le Président, pour toutes ces raisons, d'une part besoin de la
population du quartier, besoin également d'hébergement des
personnes âgées, nous avons, effectivement, aujourd'hui,
annoncé en tout cas, pour ma part un projet de 169
logements sur ce complexe.
M. le Président, je tiens à souligner que cette mesure
découle, d'ailleurs, de recommandations qui ont été
formulées par la CACUQ, la Commission d'aménagement de la
Communauté urbaine de Québec telle qu'on l'appelle, et
également de la commission parlementaire qui a siégé sur
l'aménagement de la colline parlementaire qui disait: II faut redonner
à la colline parlementaire une de ses fonctions qui devrait être
celle de l'habitation et non pas uniquement des édifices à
bureaux qui se vident le soir et qui font véritablement un endroit
désert. Or, cette fonction d'habitation est donc contenue dans ce
rapport, dans ces documents qui vous ont été soumis. Il y a une
décision qui a été prise récemment de ne pas
aménager le palais de justice sur la colline mais de le faire ailleurs,
précisément et c'est donc le deuxième geste concret de
cette préoccupation de redonner une partie de la vie des quartiers
à la population résidante.
M. le Président, c'est un projet qui me paraît important,
je suis d'ailleurs présentement si cela intéresse le
député de Gatineau à la recherche de tous les
autres surplus de terrain que pourraient avoir le ministère des Travaux
publics, le ministère des Transports et autres pour les utiliser pour
les fins d'habitation. D'ailleurs, dans la région de Hull, je me suis
porté acquéreur, l'année dernière, des terrains de
la CTCRO pour en faire de l'habitation et je compte faire de même ici,
les anciens garages de la CTCUQ, tout ce qu'on peut récupérer
dans les centres villes qui était du terrain public auparavant pour en
faire de l'habitation.
M. Gratton: Très bien, M. le Président. Beaucoup de
mots, mais je ne sais toujours pas quand le projet sera en construction.
M. Tardif: M. le Président, les plans et devis vont
être préparés après qu'on aura utilisé le
fichier. Des plans et devis complets on a des esquisses
préliminaires vont être demandés ou
commandés aux gens ou aux firmes qui sont dans le fichier central
et les travaux devraient débuter, dans le cas de l'habitation, on me dit
au cours de l'été 1979 et être terminés au cours de
l'été 1980. Dans le cas de l'habitation, la partie centre social
ou centre d'accueil, dans la mesure où c'est de la conversion de
l'immeuble, c'est un domaine qui n'est pas le mien.
M. Gratton: Je dirais tout simplement qu'on est tellement
d'accord avec le projet du gouvernement qu'on voudrait, justement, le voir
débloquer au plus tôt. C'est dans ce sens que mes questions
porteront.
D'abord, dans un premier temps, est-ce que le ministre a parlé de
plan préliminaire, donc d'étude préliminaire, j'imagine
est-ce qu'il est à même de nous dire si ces études
préliminaires établissent que les structures, les
capacités portantes des immeubles présentement en place sont de
nature à permettre les transformations qui s'imposent?
M. Tardif: Dans le cas du recyclage des édifices A et B en
centre d'accueil, je présume que les expertises ont été
faites par le ministère des Affaires sociales et le ministère des
Travaux publics, quant à la capacité de ceux-ci. Maintenant, je
vous ferai remarquer qu'entre la vocation première de ces
édifices qui était celle d'un hôpital et celle d'un centre
d'accueil qui aura peut-être une capacité de 80 lits et qui se
doublera d'un centre de jour, cette partie ne cause pas de problème.
Pour la partie habitation, il y a une partie d'un ancien immeuble
recyclé en vue de faire 39 logements, et le reste c'est de la
construction neuve.
M. Gratton: Qui sont les professionnels qui ont fait les plans
préliminaires dont parle le ministre?
M. Tardif: Un instant, je vais vous donner ces renseignements. M.
le Président, les esquisses préliminaires ont été
faites par Valin & Pelletier, arthitectes de Sainte-Foy. Quant aux plans et
devis complets, la firme a choisi, après utilisation du boulier ou du
fichier, Gauthier, Simard et Associés.
M. Gratton: Peut-on demander au ministre comment il se fait que
les esquisses préliminaires soient préparées par une firme
et que les plans d'exécution soient confiés à une autre
firme?
M. Tardif: Oui, M. le Président, pour la simple raison
que, dans le cas des esquisses préliminaires inférieures à
un montant de $2000, nous avons consulté une firme directement qui
était déjà intéressée dans un projet de
recyclage, qui avait déjà manifesté de
l'intérêt pour des projets semblables. Dès que cela
dépasse le montant de $2000, nous passons par le fichier.
M. Gratton: D'abord, pour préciser, M. le
Président, le ministre prétendait que le projet en question
était situé dans le comté de Taschereau. Il n'est pas
situé dans le comté de Taschereau, il est, comme le Parlement,
d'ailleurs, situé en totalité dans le comté de
Jean-Talon.
M. Tardif: Et l'église Saint-Jean-Baptiste, en bas,
où on était, c'est quoi?
M. Gratton: Apparemment, ce serait dans Taschereau.
M. Tardif: Dans Taschereau, ah bon! M. Gratton: Sauf
que...
M. Tardif: La conférence de presse a eu lieu dans
Taschereau? Je m'excuse.
M. Gratton: Oui, d'ailleurs, le complexe lui-même sera
probablement localisé dans le comté de Taschereau, une fois que
les propositions de la commission Drouin auront été
adoptées, à moins que le ministre soit déjà en
train de nous annoncer que... ce n'est pas cela qu'il a fait, mais il a voulu
le faire.
M. Tardif: Non, je n'annonce rien de ce côté. Ce
n'est pas mon domaine du tout.
M. Cordeau: Quel est le premier but de ces installations, de cet
aménagement?
M. Tardif: On m'informe que, pour les logements, M. le
Président, il s'agit d'un coût évalué à $30
000 l'unité de logement en moyenne, variant selon qu'il s'agit de
recyclage d'anciens édifices ou de constructions neuves.
M. Cordeau: C'est tout le complexe?
M. Tardif: Un moment, s'il vous plaît! La partie du centre
d'accueil qui a été faite complètement par un autre
ministère... le ministère des Affaires sociales parle d'un
complexe de centres d'accueil pour les CA-3 et CA-4 de l'ordre de $3 millions,
alors que la partie habitations ou logements comme telle serait de l'ordre de
$4 millions, M. le Président.
M. Gratton: Est-ce que le ministre pourrait nous dire où
en sont rendues les discussions avec la ville de Québec au sujet de ce
projet?
M. Tardif: M. le Président, étant donné
qu'il s'agit d'un dossier relié à l'aménagement de la
colline parlementaire, c'est le ministre des Travaux publics et de
l'Approvisionnement qui est chargé de ce dossier et qui a établi
les contacts avec les autorités de la ville de Québec.
M. Gratton: Quant à la partie des logements, est-ce que ce
n'est pas l'Office municipal de l'habitation de la ville de Québec qui
en sera chargé?
M. Tardif: Nous sommes en train, dans un autre dossier, de
négocier avec la ville de Québec
la signature d'un protocole d'entente pour faire de la ville de
Québec le maître d'oeuvre d'un projet de 535 logements que la
ville nous a soumis, un dossier fort bien fait, fort bien étoffé.
Nous sommes sur le point de conclure avec la ville de Québec le
même type d'entente que nous avons avec celle de Montréal
où la ville serait le maître d'oeuvre. Pour ces raisons, il ne
nous apparaissait pas dans ce cas souhaitable de donner ces 169 en plus. C'est
la première fois que la ville de Québec va agir comme tel et la
Société d'habitation du Québec va réaliser et
ceux-là et les quelque 400 logements qui étaient à divers
stades de programmation antérieurement. Donc, pendant un certain temps,
il y aura la ville de Québec qui va faire du logement et il y aura la
Société d'habitation du Québec qui va en faire. (17 h
45)
Deuxième élément, M. le Président, de ces
169 logements, un certain nombre sera pour des familles nombreuses et des
personnes âgées et seront, effectivement, remis à l'Office
municipal de l'habitation, d'autres seront des logements offerts à des
coopératives d'habitations ou aux citoyens.
M. Gratton: M. le Président, quant à moi, la
dernière remarque que je formulerai au sujet de ce projet, c'est que je
regrette que le député de Verdun qui se plaignait, ce matin, de
la lenteur de l'implantation et de la mise en chantier de certains projets qui
datent de plusieurs années, ne soit pas ici pour constater avec quelle
célérité le ministère et la société
d'habitation ont pu procéder dans le cas de ce complexe de la
Sûreté du Québec. Il faut croire le ministre, lorsqu'il
nous dit que les travaux seront entrepris en juillet prochain, nous le
souhaitons sûrement... Heureusement que les élections peuvent
avoir, à l'occasion, de ces résultats très
bénéfiques pour la population et j'invite le ministre et ses
collègues du cabinet, tant qu'à être dans le "candy"
électoral, d'y aller et de ne pas se gêner. Quant à nous,
nous l'appuierons dans ce genre de projet, à condition, bien entendu,
qu'il s'agisse de projets concrets et non seulement simplement d'un ballon
qu'on lance la veille d'une élection et qui ne se traduira pas par une
construction dans les prochains mois.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais dire une chose.
C'est que le projet de centre d'accueil était dans les cartons du
ministère des Affaires sociales du temps de l'ancien
député de Jean-Talon, M. Garneau. Cela n'est donc pas un projet
né de la dernière pluie.
M. Gratton: C'est justement parce qu'il existe depuis si
longtemps que je trouve curieux qu'on l'annonce trois semaines avant des
élections partielles dans Jean-Talon.
M. Tardif: Deuxième élément, c'est que la
Sûreté du Québec vient de déménager des
locaux. Alors tant et aussi longtemps que la Sûreté du
Québec était là, il n'était pas question de pouvoir
utiliser les locaux pour en faire un centre d'accueil.
M. Gratton: Le ministre est-il en train de me dire qu'il a appris
seulement la journée que la Sûreté du Québec sortait
des locaux, qu'effectivement ces locaux deviendraient disponibles? On le sait
depuis des années, M. le Président, et si on avait l'intention de
faire une annonce publique dans le comté de Jean-Talon ou dans le
comté de Taschereau, on aurait tout aussi bien pu le faire au cours de
l'été dernier. Je donne au ministre un conseil d'ami. S'il
admettait: Oui, c'est du "candy" électoral, et oui nous le faisons en
fonction de l'élection de Jean-Talon, là les gens diraient: Au
moins, on a quelque chose. Mais si vous continuez à dire: Non, ce n'est
pas du "candy", cela fait des années qu'on y pense, c'est un pur adon
que cela arrive comme ça, trois semaines avant des élections,
là votre crédibilité en prend pour son rhume, et les gens
ne l'apprécieront peut-être pas à sa juste valeur ce
projet. C'est un conseil d'ami, que je vous donne en passant.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Gratton: La transparence c'est cela, monsieur.
M. Goldbloom: Je voudrais ajouter un mot en enchaînant avec
ce que mon collègue de Gatineau vient de dire. Entre parenthèses
je voudrais informer les membres de cette commission que le
député de Verdun a dû changer de salle parce que c'est le
prochain orateur du côté de l'Opposition officielle à
l'Assemblée nationale même; c'est la seule raison pour laquelle il
n'a pas continué de siéger ici à cette commission.
Pour dire un dernier mot sur ce projet très intéressant,
un dernier quant à moi, au moins le ministre nous assure que ce
projet est le fruit d'un processus normal. Je vous en prie...
M. Tardif: J'essayais d'avoir des renseignements sur la ville de
Verdun, pendant que vous parliez.
M. Goldbloom: D'accord. Je disais, M. le Président, que le
ministre nous assure que ce projet est le fruit d'un processus normal
d'étude du dossier et que le timing de l'annonce est également le
fruit de ce processus normal. M. le Président, je n'ai pas l'habitude de
gager; je m'en abstiens normalement. Mais je vais faire exception à
cette règle que je m'impose depuis des décennies.
Je voudrais proposer ce qui suit au ministre. S'il n'y a pas, d'ici le
30 avril, un panneau sur le terrain, devant l'édifice, disant: Une autre
réalisation du gouvernement du Québec etc., je paierai au
ministre un bon dîner dans un restaurant de son choix. S'il y a un
panneau, que le ministre me paie un dîner dans le restaurant de mon
choix.
M. Tardif: Cela me fera toujours plaisir d'offrir un dîner
ou de m'en faire offrir un par le député de D'Arcy McGee.
Finalement, je vais peut-être ga-
gner mon pari, parce que ce n'est pas dans le cadre du programme OSE du
tout.
M. Goldbloom: Quelle que soit la nature du panneau, qu'il y ait
un panneau qui vante la contribution du gouvernement actuel du
Québec.
M. Gratton: Avec la photo de Mme Beaudouin.
M. Tardif: M. le Président, cela me surprend que le
député de D'Arcy McGee évoque des choses comme
celles-là, lui qui sait très bien parce qu'il a
signé avant moi des ententes avec le gouvernement fédéral
sur les questions d'habitation que le troisième alinéa de
la dernière page des ententes qu'on signe dit à peu près
ceci: les parties le gouvernement du Canada et celui des provinces
conviennent d'apposer sur les lieux de tout site une affiche qui
témoigne de la participation des deux paliers de gouvernement au projet
d'habitation. Vous êtes d'accord avec cela? Enfin...
M. Gratton: A condition que les travaux soient
commencés.
M. Tardif: M. le Président, tout ce que je veux dire,
c'est que dans ce cas précis il peut y avoir d'autres personnes qui
aient intérêt, en cette période
pré-électorale, à avoir des panneaux là aussi pour
marquer leur contribution, leur participation financière.
M. Gratton: Ce n'est pas possible. M. Goldbloom: D'accord.
M. Gratton: M. le Président...
M. Goldbloom: D'accord, mais j'ai posé les conditions de
la gageure, M. le Président, et ce serait avec un double plaisir que je
paierais un dîner au ministre.
M. Gratton: M. le Président, c'est assez...
M. Tardif: Mais qu'est-ce que vous voulez? De l'habitation ou
non?
M. Gratton: Oui, de l'habitation, pas nécessairement des
panneaux. Je dirais, M. le Président, qu'en comtés ruraux le
"candy" électoral se traduit souvent par de l'asphalte, mais pas par des
promesses d'asphalte. Lorsqu'un gouvernement pave des chemins à la
veille d'une élection, tout le monde reconnaît qu'il s'agit de
"candy" électoral, mais, tout au moins, ceux qui utilisent le chemin
pavé en profitent. Dans le cas du complexe dont on parle, il est
évident et manifeste qu'aucune construction ne sera entreprise avant la
tenue de l'élection. Moi aussi, je serais prêt à parier les
mêmes choses que vient d'offrir le député de D'Arcy McGee.
On pourra peut-être faire cela à trois. Si le ministre gagnait son
pari, il pourrait manger deux fois.
M. Cordeau: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Le député du
Lac-Saint-Jean fait remarquer que les casinos ne sont pas encore ouverts. M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Nous aussi de l'Union Nationale sommes très
heureux de l'annonce de ce projet, car je crois que cette réalisation va
répondre à un besoin de la population ces loyers à prix
modique et le centre d'accueil. Toutes les municipalités ont besoin
d'établissements comme ceux-là. Quels que soient les motifs qui
ont pu précipiter cette réalisation, je crois que pour les
personnes concernées c'est une bonne nouvelle. La question que je vais
poser au ministre est celle-ci: Est-ce que le projet sera réalisé
dans le plus court délai possible, quels que soient les résultats
de l'élection?
M. Tardif: Je ne voudrais pas être désobligeant
à l'endroit du député de D'Arcy McGee quand il laissait
entendre qu'il pouvait s'agir de promesse électorale. Je ne voudrais pas
être obligé de relever les nombreuses lettres envoyées
entre le 18 octobre et le 15 novembre. Oublie cela.
M. Gratton: Sans panneaux.
M. Tardif: Mais sans arrêté en conseil et sans CT
également.
M. Goldbloom: Et sans dîner.
M. Tardif: Alors, que là, M. le Président, il y a
un CT et il y a un arrêté en conseil. Ce n'est pas une promesse
comme cela. Il y a un arrêté en conseil du gouvernement.
M. Cordeau: L'arrêté en conseil est
passé.
M. Tardif: Oui, l'arrêté en conseil est
passé. Tout est passé au Conseil des ministres.
M. Gratton: Est-ce que le ministre accepterait de déposer
le CT et l'arrêté en conseil?
M. Tardif: Je ne l'ai pas ici, avec moi, M. le Président,
mais il me fera plaisir de le faire tenir aux membres de la commission.
M. Cordeau: J'aimerais cela, moi aussi.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Tardif: Je m'excuse, j'ai ici quelques notes concernant la
ville de Verdun... parce qu'on a posé la question. C'est peut-être
le député...
M. Gratton: Si le ministre me permettait...
M. Scowen: Je voudrais d'abord poser une question concernant le
comté de Jean-Talon.
M. Gratton: Si mon collègue me permet, est-ce que le
ministre pourrait s'engager à nous déposer, à la
séance de ce soir, l'arrêté en conseil concernant ce
projet, s'il vous plaît?
M. Tardif: M. le Président, les gens de mon cabinet vont
s'enquérir si on peut l'obtenir. Il est 18 heures; est-ce que les
fonctionnaires sont encore là?
M. Gratton: Je suis sûr qu'ils sont encore là. M.
Tardif: On va essayer.
M. Scowen: Est-ce que la Société d'habitation du
Québec est impliquée dans ce projet?
M. Tardif: Oui, M. le Président.
M. Scowen: Est-ce que je peux poser une question au
président?
Le Président (M. Boucher): Oui, M. le
député.
M. Scowen: D'après vous pas vous, le
président de la société d'habitation est-ce que ce
projet a été le moindrement accéléré
à cause de l'élection partielle dans Jean-Talon? Avez-vous eu la
moindre connaissance à cet effet?
M. Tardif: M. le Président, ce n'est pas à la
Société d'habitation du Québec de répondre à
ce genre de question, c'est à moi; si vous voulez le savoir, posez-moi
la question.
M. Scowen: Excusez-moi, M. le Président, j'ai
demandé la permission...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce, tout fonctionnaire qui répond aux questions
parle au nom du ministre; si le ministre refuse son consentement...
M. Scowen: II a accepté, si je comprends bien.
M. Tardif: Oui, de poser une question qui a trait aux
activités du président de la société ou...
M. Scowen: J'ai posé la question, M. le Président,
parce qu'à première vue...
M. Tardif: C'est inadmissible, je refuse.
M. Scowen: A première vue, cet acte, aujourd'hui,
représente ce qu'il y a de plus détestable dans la vie politique,
c'est l'achat des voix par les fonds publics. Je pense que si le premier
ministre, M. Lévesque, avait été ici, il aurait
peut-être été d'accord avec moi parce qu'il a essayé
longtemps de laver la vie politique de ses gestes. Je pose la question d'une
façon très sérieuse, je pense que c'est important de le
savoir, alors je pose la question au ministre.
M. Tardif: Vous êtes mal placé pour donner des
leçons.
M. Gratton: Pour un nouveau parti transparent, cela fait vieux
jeu pas mal.
M. Scowen: M. le ministre, lors de la rencontre du Conseil des
ministres qui a eu lieu au sujet de ce projet, est-ce que vous avez
été le moindrement influencé quant à la date de
l'annonce de ce programme par l'élection partielle dans Jean-Talon?
M. Tardif: M. le Président, tous les projets qui sont
soumis à la Société d'habitation du Québec ou qui
sont soumis à mon ministère reçoivent une attention, je
dirais, à la mesure des pressions et des demandes que les
députés, les fonctionnaires et les gens concernés peuvent
faire. Lorsque le député de Saint-Hyacinthe me demande
d'accélérer le programme PAQ dans son comté, je ne
considère pas cela comme une pression indue; il fait son travail, il me
demande d'accélérer un dossier qu'il y a au ministère.
Dans ce cas précis, deux faits conjoncturels se sont
déroulés. Premièrement, évacuation des lieux par la
Sûreté du Québec et, deuxièmement, ce qui n'est pas
un mince avantage, il s'agissait de terrains appartenant au domaine public,
c'est-à-dire au ministère des Travaux publics. Nous n'avions pas
à négocier l'achat du terrain et nous avons donc réussi
à obtenir ce terrain à des fins d'habitation. Lorsqu'il faut
négocier un terrain avec quelqu'un, l'acheter et faire faire des
expertises, il était déjà à nous, au gouvernement,
ce terrain; cela va beaucoup plus vite, effectivement.
M. Scowen: M. le Président, la réponse me fait
rappeler les bons jours de M. Duplessis; je vais le répéter une
dernière fois: Est-ce que, dans la décision au Conseil des
ministres d'annoncer ce projet aujourd'hui, la réalité de
l'élection partielle dans Jean-Talon a eu une influence?
M. Tardif: C'est vous qui faites le lien.
M. Scowen: J'ai posé la question au président de la
SHQ, vous l'avez empêché d'y répondre après lui
avoir permis; je vous ai posé la question et vous ne répondez
pas.
M. Tardif: Tirez-en vos propres conclusions.
M. Scowen: On est retourné aux beaux jours; c'est
très beau. C'est de cela dont vous êtes fiers.
M. Tardif: Tirez-en vos propres conclusions.
M. Gratton: Allez-y, mes chers amis.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Brassard: La réponse est non, cela n'a pas
influencé du tout.
Le Président (M. Boucher): Je pense que la question a
été posée; la réponse a été
donnée. Il est 18 heures, c'est l'heure de la suspension jusqu'à
20 heures.
M. Gratton: M. le Président, est-ce qu'on me permettrait
simplement de demander au ministre... il a dit qu'il tenterait de
déposer, à la séance de ce soir, l'arrêté en
conseil et le CT. J'aimerais aussi qu'il dépose en même temps, si
possible, la copie du mandat à la firme Gauthier & Simard. Si ce
n'est pas disponible ce soir, demain ou le plus tôt possible.
M. Tardif: Nous allons effectivement tenter d'obtenir ces
documents, M. le Président.
M. Gratton: Merci.
Le Président (M. Boucher): La commission suspend ses
travaux jusqu'à 20 heures.
Suspension de la séance à 18 heures
Reprise de la séance à 20 h 5
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît, messieurs!
A la suspension de 18 heures, nous en étions au secteur
habitation. M. le député de Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, c'est le député
de Notre-Dame-de-Grâce qui avait certaines questions à poser.
Mais, avant de lui passer la parole, pourrais-je demander au ministre s'il a
toujours la même conviction profonde que le projet dont on a parlé
à la Sûreté du Québec est toujours un projet tout
à fait normal, dont les échéanciers n'ont pas
été bousculés d'aucune façon par l'élection
complémentaire?
M. Scowen: C'est une réponse directe.
M. Tardif: M. le Président, c'est un dossier qui avait
cours au ministère depuis le mois de juillet je pourrais sortir
la correspondance le temps venu qui connaît un heureux
dénouement à ce moment. C'est tout ce que je peux dire.
M. Gratton: C'est un adon, un pur adon.
M. Tardif: Non, c'est le résultat d'un effort
sérieux de la part du ministère pour accélérer et
faire débloquer tous les dossiers qu'il peut. Si je peux faire la
même chose dans les comtés de Notre-Dame-de-Grâce et de
Gatineau, il me fera plaisir de le faire.
M. Gratton: Espérons qu'il y aura une élection
complémentaire bientôt dans ces deux comtés.
M. Tardif: Non, non, sans même... M. Gratton:
Est-ce...
M. Tardif: Je ne connais pas vos intentions.
M. Gratton: Je m'excuse, ce n'est pas ce que je voulais dire.
C'est vrai que je n'aurais pas dû vous dévoiler ces choses. Est-ce
que les documents qu'on a demandés cet après-midi à ce
sujet sont disponibles pour dépôt ce soir?
M. Tardif: M. le Président, je regrette. Il était
17 h 55 lorsqu'on en a fait état. On me dit que, demain matin, ils
seront disponibles. Je les ferai envoyer par la poste aux membres de la
commission, si on les désire. Je m'engage à déposer
l'arrêté en conseil en question.
M. Gratton: Le CT et le mandat des professionnels.
M. de Bellefeuille: Par la poste fédérale, ils les
recevront dans...
M. Tardif: On me dit que le mandat des professionnels est
parfait, mais la procédure de sélection affichée est-elle
terminée? On peut envoyer cela, ce qui a été suivi?
D'accord.
M. Gratton: Le mandat des professionnels... M. Tardif:
N'est pas donné. M. Gratton: Ah bon!
M. Tardif: Ils ont été, cependant, ils ont suivi la
procédure de sélection au fichier.
M. Gratton: A quel moment ont-ils obtenu le contrat?
M. Tardif: Mais ils n'ont pas été donnés,
monsieur.
M. Gratton: A quel moment les a-t-on choisis? Vous nous avez
donné le nom cet après-midi. J'imagine qu'ils ont
été...
M. Tardif: Les noms sont sortis du fichier lundi, monsieur.
M. Gratton: A quel moment le mandat devrait-il être
prêt?
M. Tardif: Je présume, la semaine prochaine.
M. Gratton: Le contrat devrait normalement être
signé avec les professionnels la semaine prochaine. Les hochements de
tête ne sont pas...
M. Tardif: C'est ce qu'on me dit. Les hochements de tête ne
sont pas enregistrés pour les fins du journal des Débats. Le
vice-président de la Société d'habitation du
Québec, m'informe qu'en effet le contrat devrait être signé
avec les professionnels au cours de la semaine prochaine.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Je ne sais pas si je dois laisser tomber cette affaire
de Jean-Talon. J'ai une question, mais c'est pour moi, au moins
un
pourrissement progressif d'un parti politique par le pouvoir. Je veux
demander au ministre s'il a des projets semblables pour Argenteuil afin d'en
avertir les candidats.
M. Tardif: Je ne le sais pas, M. le Président. Un instant.
Est-ce qu'il y a des projets en marche dans le comté d'Argenteuil?
M. Scowen: Avez-vous décidé que c'est une cause
perdue ou quoi?
M. Tardif: M. le Président, vous savez, pour nous, aucune
cause n'est perdue. On en a gagné bien d'autres.
M. Scowen: Bon, est-ce que le ministre...
M. Tardif: Je vais essayer de voir s'il y a des projets en cours.
Est-ce que cela vous intéresse de savoir ce qu'il y a dans...
M. Scowen: Non, qui seront annoncés avant le 30 avril.
M. Tardif: Tous ceux qui seront prêts, vont être
annoncés, monsieur.
M. Scowen: II n'y a rien qui reste. M. Gratton: Est-ce
qu'il y en a de...
M. Scowen: II y a quelques projets dans Argenteuil qui restent
à...
M. Tardif: Six, la semaine dernière, sur le territoire de
la ville de Montréal.
M. Scowen: Je parle des comtés où nous avons des
élections partielles.
M. Tardif: Jusqu'à maintenant il y en a deux
seulement.
M. Scowen: C'est triste. Est-ce que le ministre va me permettre
une question au président de la Société d'habitation du
Québec?
M. Tardif: Je m'excuse, on va essayer de répondre à
votre question.
M. Scowen: C'est celle d'Argenteuil? Entretemps, est-ce que le
ministre va me permettre de poser une question au président de la
Société d'habitation du Québec?
M. Tardif: Maintenant, je m'en méfie. Si c'est une
question strictement technique, d'accord. Si c'est une question politique, la
réponse sera non.
Je vous laisse poser la question. On avisera en route.
M. Scowen: Je vous laisse décider si c'est politique ou
non?
M. Tardif: C'est cela.
Logements à loyer modique
M. Scowen: M. le Président, je veux demander, pour
l'année 1978, quel est le nombre précis des logements à
loyer modique qui ont été mis en chantier et
complétés au Québec. C'est très politique.
M. Tardif: Non, c'est très factuel.
M. Scowen: L'autre question était factuelle aussi.
M. Tardif: L'autre, c'était une question d'opinion.
M. Scowen: C'était tout simplement de savoir si
c'était assujetti à la pression. C'était factuel, oui ou
non. Celle-ci, on est d'accord, est factuelle. Quel est le nombre des
constructions mises en chantier et de celles qui sont achevées en
1978?
M. Tardif: Est-ce que je peux me permettre, M. le
Président, de demander une précision? Est-ce qu'on parle de
l'année de calendrier ou de l'année...
M. Scowen: Oui, du calendrier, de janvier à
décembre 1978. Si je comprends bien, votre exercice financier, c'est
aussi l'année de calendrier, n'est-ce pas?
M. Tardif: En 1978, l'année de calendrier est de janvier
à décembre.
M. Scowen: Les mises en chantier?
M. Tardif: II y a eu 87 projets de mis en chantier pour 4358
logements.
M. Scowen: Pardon? M. Tardif: 4358.
M. Scowen: 4358. Combien sont achevés et
complétés?
M. Tardif: 32 projets sont complétés pour 1721
logements.
M. Scowen: 1721. Avez-vous, s'il vous plaît, les
mêmes chiffres pour l'année 1977?
M. Tardif: Oui. Pour 1977, de janvier à décembre,
29 projets de mis en chantier pour 1821 logements...
M. Scowen: Oui.
M. Tardif: ... et 26 projets sont parachevés pour 1997
logements.
M. Scowen: 1997 logements. Par hasard, M. le Président
je vous remercie avez-vous les mêmes chiffres pour
1976?
M. Tardif: Malheureusement, je ne les ai pas ici.
M. Scowen: Vous n'étiez pas là, mais la
société était là.
M. Tardif: Pardon?
M. Scowen: La société existait?
M. Tardif: Oui, elle existe depuis 1966. C'est parce que nos
rapports sont toujours faits sur une base comparative de deux ans.
M. Scowen: Pour l'année 1979, mises en chantier et
achèvements prévus, pourriez-vous nous donner les chiffres?
M. Tardif: En 1979, nous avons seulement trois mois, puisque le
mois de mars vient de se terminer.
M. Scowen: Oui.
M. Tardif: Au 31 mars, je dois avoir le renseignement ici.
Au 31 mars, j'ai les données ici, M. le Président. Au 31
mars, il y avait, en construction, au Québec, pour 72 projets, un total
de 4333 logements.
M. Scowen: Mis en chantier. M. Tardif: Non, en
construction.
M. Scowen: Excusez-moi, je parle des mêmes choses: mis en
chantier. Je ne veux pas doubler avec les chiffres de 1978. Combien ont
été mis en chantier pendant les trois premiers mois?
M. Tardif: Je n'ai pas le renseignement comme tel, parce que ces
statistiques sont tenues sur une base annuelle et semestrielle.
M. Scowen: Vous avez sûrement les plans, les programmes
pour 1979.
M. Tardif: II est possible...
M. Scowen: Quel est votre programme pour la mise en chantier et
l'achèvement pour l'année en cours ici?
M. Tardif: Si on parle de janvier à décembre
1979...
M. Scowen: Oui.
M. Tardif:... on aura rendu à l'étape construction,
mises en chantier, les 6000 logements de la programmation de 1978/79.
M. Scowen: Non, je ne parle pas de... Je présume, que les
chiffres que vous m'avez donnés par exemple pour 1977, donc 1800, ce
n'est pas dans les chiffres de 1978. Vous avez mis en chantier, en 1977, 1800
logements. Vous en avez mis en chantier, l'année passée, 4358.
Cela n'in- clut pas les quelques logements parmi les 1800 qui n'étaient
pas achevés. Ce sont de nouvelles mises en chantier. Ce que je vous
demande, c'est quel est votre plan, votre programme pour les nouvelles mises en
chantier pour l'année financière 1979...
M. Tardif: C'est cela que je vous dis.
M. Scowen: ... votre programme. (20 h 15)
M. Tardif: Les 6000 logements de la programmation 1978/79. Au 31
décembre 1978, il y avait un projet qui était en construction.
C'est celui de Saint-Gervais dans le comté de Bellechasse. Je ne sais
pas si cela existe encore le comté de Bellechasse.
Il n'y a pas d'élection complémentaire. Il est en
construction.
M. Gratton: Oui, il n'est pas seulement annoncé, il est en
construction.
M. Tardif: II est en construction. Cela veut dire que...
M. Scowen: Excusez-moi. Je cherche votre programme de mise en
chantier pour 1979.
M. Tardif: C'est cela, le programme de mise en chantier.
M. Scowen: II est de combien?
M. Tardif: On avait l'an passé, en 1978/79, une
programmation de 6000 logements représentant 175 projets. L'objectif,
cette année, c'est de mettre ces 175 projets et 6000 logements en
chantier d'ici la fin de l'année 1979.
M. Scowen: 6000.
M. Tardif: Je ne vous dis pas qu'ils vont tous être en
chantier au mois de juin ou au mois de juillet, mais il y a une projection qui
est faite dans ce sens.
M. Scowen: Si je vous pose cette question d'ici un an pour
l'année 1979, vous avez programmé...
M. Tardif: On travaille dans ce sens. On planifie actuellement
pour arriver à cet objectif.
M. Scowen: 6000. La mise en chantier de nouveaux logements, ne
comprenant pas ceux qui ont été mis en chantier l'année
passée, de 6000. La compilation est de combien, compte tenu de ceux que
vous avez mis en chantier en 1978?
M. Tardif: A peu près le tiers de cela. M. Scowen:
Le tiers? 2000?
M. Tardif: A peu près 2000 ou 2500. On peut prévoir
à peu près cela.
M. Scowen: Bon. M. Couture, je vais vous dire franchement, on a
beaucoup de difficulté depuis quatre mois maintenant à avoir ces
chiffres sur un plan constant. J'ai posé la question à plusieurs
reprises au ministre, également au premier ministre et également
au ministre des Finances, et j'avais toujours des chiffres différents.
J'accepte que c'est peut-être à cause d'une faiblesse de
l'administration ou à cause de la difficulté de savoir exactement
où nous sommes rendus d'un jour à l'autre, mais j'ai
demandé au ministre avant Noël s'il acceptera de nous donner, au
nom de la population, sur une base mensuelle, le nombre de mises en chantier et
de ceux terminés. Alors, on a dépassé le mois de janvier,
février est complété, mars également. Le ministre a
accepté de s'organiser pour nous donner ces chiffres. Est-ce que vous
pouvez nous donner, pour les trois premiers mois de cette année, les
chiffres sur les mises en chantier des mois de janvier, février et
mars?
M. Tardif: Vous les avez reçus. M. Scowen: Pas
encore.
M. Tardif: Je m'excuse, à moins qu'on m'ait mal
renseigné, nous vous avons envoyé, avant la tenue de cette
commission, tous les projets en marche. Est-ce que vous n'avez pas reçu
une liasse de documents indiquant tous les projets en marche?
M. Scowen: Malheureusement pas, je n'ai pas ces documents.
M. Tardif: M. Gratton? M. Gratton: J'ai reçu...
M. Scowen: Ce n'est pas compliqué. Vous pouvez
peut-être nous donner les chiffres pour les trois mois.
M. Tardif: Non, c'était plus que cela, je m'excuse. Ce que
nous vous avons envoyé, c'est la liste de tous les projets d'habitation
en construction ou en marche présentement dans tout le
Québec.
M. Scowen: Je ne l'ai pas reçu?
M. Tardif: Avec la liste des PAREM, des PACEM, des PAIRA, il y
avait aussi une liste de tous les projets d'habitation.
M. Gratton: Je l'ai manquée. Je m'excuse, mais j'ai
effectivement reçu les PACEM, les PAREM et les PAIRA, mais je n'ai pas
eu connaissance d'avoir reçu quoi que ce soit sur l'habitation. Je ne
sais pas ce qu'a pu recevoir ou ne pas recevoir le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Jusqu'à maintenant, M. le ministre, je n'ai
rien reçu, mais c'est ce qu'on a demandé à
l'Assemblée nationale et c'est ce que vous avez accepté de faire.
Ce n'était pas une liste des choses en cours, mais une liste des mises
en chantier et des compilations mois par mois. Je demande simplement le total
pour janvier, février et mars, mis en chantier et terminés.
M. Tardif: M. le Président, pour ce qui est des mises en
chantier au cours des deux derniers mois, depuis le 1er janvier 1979, si cela
intéresse, j'ai les projets suivants: Greenfield Park, en janvier 1979,
44 logements; Saint-Hilaire, 44...
M. Scowen: Vous n'avez pas le total. Est-ce que...
M. Tardif: Je vais vous le donner, ce ne sera pas long, si vous
me permettez, on peut le faire tous les deux...
M. Scowen: Vous êtes dans la mise en chantier ou à
la fin des travaux?
M. Tardif: En construction...
M. Scowen: Mis en chantier ou terminés?
M. Tardif: Non, écoutez! Mis en chantier en janvier
1979...
M. Scowen: En janvier.
M. Tardif: Vous me demandez ce qui a été mis en
chantier depuis le début de l'année...
M. Scowen: Oui, et complété.
M. Tardif: Ce qui est commencé? M. Scowen: C'est
ça.
M. Tardif: Pas complété, commencé.
M. Scowen: Les deux. Mais on commence avec les mises en chantier,
janvier.
M. Tardif: D'accord. Greenfield Park, 44: Saint-Hilaire, 44;
Sainte-Claire-d'Assise, 40; un instant, je vais terminer ceux-là.
Saint-Georges, 24; Dufort, 86; Lachine, 72; Hôtel de ville, à
Montréal, 86, et Charlevoix, 77, ce qui donne donc un total de 88 en
janvier et 385 en février, c'est-à-dire 473 logements...
M. Scowen: 88 en janvier?
M. Tardif: Oui, deux fois 44, d'accord?
M. Scowen: Et février?
M. Tardif: 385 en février.
M. Scowen: 384.
M. Tardif: 385...
M. Scowen: 385.
M. Tardif: ... pour un total de 473 mises en oeuvre au cours de
ces deux mois. On me dit qu'au cours du mois de mars nous sommes aux
premiers jours d'avril les données sont les suivantes: quinze
projets, cette fois, d'accord, pour 805 logements. On voit donc la
progression.
En janvier, deux projets pour 88 logements, une période morte
où on n'a pas démarré beaucoup de travaux; en
février, six projets pour 385 logements et, en mars, quinze projets pour
805 logements. D'accord?
M. Scowen: Oui. On va de l'autre côté, les
achèvements, ceux qui ont été achevés.
M. Tardif: Oui, monsieur, on va vous les donner.
M. Scowen: Janvier.
M. Tardif: En janvier, neuf projets pour 320 logements qui ont
été livrés habitables; en février, dix projets pour
364 logements et, en mars, seize projets pour 789 logements.
M. Scowen: Bon! M. Tardif: D'accord?
M. Scowen: Oui. Est-ce que je peux poser une question de
règlement, si vous voulez, M. le ministre? C'est la deuxième fois
que je vous pose cette question et je me trouve dans l'obligation de faire
l'addition. Est-ce possible pour le ministre...
M. Tardif: Oui, c'est possible.
M. Scowen: Vous avez assez de fonctionnaires là pour
faire, pour la population de Québec, sur une base annuelle, un petit
communiqué de presse avec ces deux chiffres. C'est ça que je vous
avais demandé...
M. Tardif: M. le Président...
M. Scowen: Je n'ai aucune objection à la tenue d'une
commission parlementaire tous les mois, mais je pense que pour un ministre
organisé, ce n'est pas nécessaire ni pour vous, ni pour moi, de
passer une demi-heure là-dedans avec notre calculatrice.
M. Tardif: M. le Président...
M. Scowen: Ce n'est pas très organisé, si vous
permettez.
M. Guay: Le gouvernement, c'est un modèle
d'organisation.
M. Scowen: Oui, c'est un modèle? C'est le
modèle...
M. Guay: En comparaison à ce que c'était sous votre
gouvernement...
M. Scowen: Mon gouvernement?
M. Guay: Celui de votre parti, mon cher monsieur.
M. Gratton: Votre conférence de presse de cet
après-midi, c'était assez bien organisé, oui.
M. Guay: ... votre parti. M. Tardif: M. le
Président...
M. Guay: Si vous voulez en parler, M. le député...
Si vous voulez en parler, on peut en parler.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît! M. le
député de Taschereau!
M. Guay: Avec plaisir, on va en parler, si vous voulez.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît, M. le
député de Taschereau, je vous donnerai la parole tout à
l'heure.
M. Scowen: Le ministère des Affaires municipales, c'est un
modèle?
M. Tardif: M. le Président, je me suis engagé
à mettre à la disposition non seulement du député
de Notre-Dame-de-Grâce, mais de l'ensemble des députés et
de toutes les personnes qui voudraient les consulter une espèce de
rapport mensuel d'étape ou d'état d'avancement des projets.
M. le Président, le hasard a voulu que ceci arrive avec cette fin
d'année financière, préparation du budget, étude
des crédits, mais je pense qu'il serait tout à fait dans l'ordre
de commencer peut-être avec le début du présent exercice
financier du gouvernement, de sorte que j'espère qu'avant la fin du mois
d'avril, ou pour la fin du mois d'avril, si on se donne quelques jours
après la fin du mois, je pourrai vous produire le premier rapport
mensuel pour consommation, d'accord, où les gens vont se retrouver. Je
m'excuse, je me suis engagé à le faire, je vais le faire.
M. Scowen: Très bien. Une question qui s'impose sur ces
chiffres. Est-ce que les chiffres que vous m'avez donnés sont pour des
nouveaux logements seulement, parce qu'il y a des questions de conversion. Il
n'y en a pas. On parle des nouveaux. Parfait!
M. Tardif: Des nouveaux.
M. Scowen: M. le ministre, je veux simplement vous poser une
question. Comme c'est politique, je vais la poser au ministre et non au
président. Vous vous souvenez avec une certaine peine, je pense, de la
promesse de M. Lévesque, le premier ministre, et de vous-même de
construire 7000 logements par année pour les personnes soit
âgées, soit à revenu modique. C'était une
promes-
se faite avant et après l'élection. Maintenant, vous avez
une réalisation complétée de 2000 environ pour la
première année, une diminution à 1700 pour la
deuxième année et une prévision de votre président
de la Société d'habitation d'entre 2000 et 2500. Cela veut dire,
si je comprends bien, une moyenne pour les trois années de 2000
logements par année par rapport à une promesse électorale
solennelle d'en construire 7000 une promesse qu'a fortement critiqué le
gouvernement de l'époque dont je ne faisais pas partie.
Je n'ai pas ma calculatrice ici, mais 2000 sur 7000, quand vous avez une
liste d'attente de 25 000 personnes, ce n'est pas impressionnant. Je veux vous
demander comment vous pouvez justifier une performance que je trouve, avec
toutes les réserves que je peux faire, pitoyable, soit 2000 par rapport
à une de vos promesses électorales on a toutes les
manchettes de journaux d'en faire 7000 pour les personnes à
faible revenu ou âgées. Aujourd'hui, il y en a 2000 par
année pour les trois premières années de votre mandat par
rapport à 7000. Est-ce possible que votre conseiller ou votre
président ou un de vos députés ou quelqu'un de votre
ministère puisse vous aider à nous donner une réponse qui
est tout à fait politique à cette question que je trouve
très importante quand vous êtes obligés de faire face
à la population, 2000 par rapport à 7000?
M. Tardif: M. le Président, je vais répéter
pour la nième fois ce que j'ai dit. La prévision des besoins en
logements au Québec avait été faite par des chercheurs en
1976 sur un potentiel de besoin de logements non pas de 7000, mais de 6700
logements.
M. Scowen: Votre premier ministre a dit 7000, j'ai toutes les
manchettes.
M. Tardif: Je m'excuse, je ne vous ai pas interrompu durant votre
plaidoyer, alors j'aimerais...
M. Scowen: Tu as raison.
M. Tardif: Cette évaluation d'un besoin de 6700 logements
n'était pas pour des logements sociaux, mais pour tous les types de
logements au Québec, dont le logement social, mais y compris le logement
produit par l'entreprise privée. Cela fait trois fois que je dis cela au
député de Notre-Dame-de-Grâce et je vais le
répéter aussi longtemps qu'il faudra pour qu'il comprenne que ce
chercheur évaluait sur la base de la formation des ménages que ce
n'est pas 60 000 logements qu'il faudrait produire annuellement, mais 66 700
pour répondre aux besoins et ce, compte tenu que c'est l'entreprise
privée qui produit à peu près 90% des logements au
Québec. Donc, ce n'est pas du tout ce que le député de
Notre-Dame-de-Grâce dit.
Cette évaluation des besoins, M. le Président, elle s'est
d'abord partiellement matérialisée à peu près
d'elle-même en 1976, je dirais, alors que l'industrie privée,
à elle seule, a bâti 68 000 logements, ce qui est une année
record. Cependant, en 1977, on a disposé des données du
recensement de 1976. Comme le député de Notre-Dame-de-Grâce
le sait sans doute, il y a un recensement à tous les dix ans, 1961,1971
et 1981 et il y a un recensement interdécennal. Donc en 1977, on a
disposé des données du recensement de 1976 qui ont indiqué
non pas une progression de la population et de la formation des ménages,
mais une diminution significative. (20 h 30)
Ces études de projection des besoins en logements de l'ordre de
66 000 logements par année ne sont plus fondées. C'est non
seulement pour le logement, le logement social, incidemment, que la demande est
quand même forte, mais l'ensemble des besoins en logements au
Québec, au point de vue du nombre de production d'unités de
logements nouvelles, n'est plus ce qu'il était. Sur ce plan-là,
M. le Président, c'est non seulement au Québec que c'est vrai,
c'est vrai au Canada, c'est vrai aux Etats-Unis, cette demande en logements.
Alors, c'est de bonne guerre, le député de
Notre-Dame-de-Grâce confond systématiquement les besoins globaux
en logements et donc la production de logements sociaux.
M. Scowen: M. le Président, la confusion entre les deux
c'est à 100% la confusion du ministre. C'est clair, et il le sait autant
que moi, que la demande pour les logements, globalement, a diminué, mais
c'est aussi clair que la demande de logements pour les personnes à
revenus modiques et les personnes âgées n'a pas diminué,
cela a augmenté. J'ai une citation, et si le ministre me demande de le
faire, je suis prêt à monter dans mon bureau, j'en ai deux ou
trois, mais je rappelle une citation du premier ministre qui disait: A part le
marché privé qui sert aux gens qui peuvent payer, nous avons
l'intention de construire, dans le secteur les HLM, 7000 logements par
année. La demande globale pour le logement a diminué, je suis
d'accord, parce que nous avons une perte importante de la population du
Québec, les francophones, les anglophones et les Italiens et n'importe
qui, qui sont obligés de chercher de l'emploi dans les autres
régions du Canada, malheureusement.
M. Tardif: II ne faut quand même pas charrier. C'est le
rythme de formation des ménages qui a diminué.
M. Scowen: J'accepte aussi que ce soit à cause de la
diminution de la formation des ménages. Je suis complètement
d'accord avec vous. Mais dans le domaine des HLM, ce n'est pas vrai, et je vous
demande d'accepter, M. le ministre, que ce n'est pas vrai que la demande des
HLM ait diminué. Et si vous me dites et je vous demande de me
dire que nous n'avons pas besoin de plus de 2000 HLM par année et
que votre réalisation prévue cette année et l'année
passée répond aux besoins et demandes des personnes dans ce
domaine, je vous demande de dire ici ce soir que
la population du Québec ne demande pas plus que les 2000 ou 2500
que vous allez réaliser cette année, et non les 7000 que votre
premier ministre nous a dit que vous aviez besoin par année, dès
1976.
M. Tardif: M. le Président, le député de
Notre-Dame-de-Grâce commence à parler un langage qui est plus
conforme aux faits. C'est vrai que les besoins en logements sociaux n'ont pas
diminué. Je concède que la demande pour de nouveaux logements a
effectivement diminué, le rythme de formation des ménages a
été moins accéléré. La preuve en est
il a assisté à la commission parlementaire sur la loi 107
que de nombreux groupes sont venus faire état de taux de vacance
élevés dans certaines catégories de logements, il faut
bien l'admettre. Donc, s'il y a des taux de vacance, c'est que le besoin est
moins grand, que la demande est moins forte. Mais je suis d'accord avec lui que
la demande en logements sociaux est toujours aussi forte. C'est
précisément parce que le gouvernement était conscient que
cette demande était toujours aussi forte que l'année
dernière il a autorisé d'inscrire, dans la programmation de la
Société d'habitation, 6000 logements. L'année
dernière, il y a eu 6000 logements autorisés et je pourrai donner
au député de Notre-Dame-de-Grâce la liste de ces logements
autorisés qui sont inscrits dans le processus de réalisation.
Quant à la programmation de 1979, je ne la connais pas encore. J'ai bon
espoir qu'elle sera du même ordre, mais elle est un peu aussi fonction
des négociations que nous avons avec le gouvernement
fédéral.
Alors, M. le Président, je suis d'accord que la demande en
logements sociaux n'a pas diminué. Cependant, cela me donne l'occasion
de le souligner, cette demande en logements sociaux est fonction de deux
critères: le ratio loyer-revenu, ce que les gens paient pour se loger,
et deuxièmement la qualité de l'habitat.
Or, M. le Président, il y a diverses façons
d'améliorer le rapport loyer-revenu. L'une d'elles peut consister
à construire des HLM. Evidemment, le coût d'exploitation et le
déficit d'exploitation des HLM croît à peu près
selon une courbe exponentielle. Nous devons donc envisager d'autres
façons d'améliorer le sort des gens qui payent un ratio trop
élevé, qui pourraient continuer de vivre chez eux, tout en ayant
un certain soulagement. L'ancien gouvernement avait déjà
introduit un certain dégrèvement avec la formule du remboursement
d'une partie de l'impôt foncier scolaire que nous avons maintenu. Le
ministre des Finances est allé un peu plus loin; il a introduit le
crédit d'impôt foncier qui est aussi une mesure qui apporte un
soulagement, en tout cas dans le cas des personnes âgées.
Ce n'est évidemment pas la fin de ces mesures qui viseront
à apporter un certain soulagement du côté du ratio
loyer-revenu. Quant à la qualité des logements, M. le
Président, il me paraît essentiel de revoir, comme je l'ai
annoncé en commission sur la loi 107, puisqu'on m'a invité
à commenter là-dessus, les programmes de restauration des maisons
et à injecter plus d'argent dans l'amélioration de la
qualité de l'habitat. Alors, ce n'est pas uniquement par une mesure, par
exemple la réalisation de logements sociaux, qu'on peut améliorer
la question du logement social, mais par un ensemble de mesures sur lequel nous
travaillons.
M. Scowen: M. le ministre, votre discours démontre
pourquoi, selon moi, la population est déçue des politiciens en
général. Au début du mandat, nous avons des promesses. A
la fin du mandat, nous avons des explications. C'est compliqué, c'est
difficile, on est rendu avec une liste d'attente de 25 000, une promesse de
7000 par année et des explications de 5 minutes. Je suis très
fier de Réal Cloutier, il patine très bien et il compte. Mais
vous patinez et vous ne comptez pas. Je vais terminer cette partie, parce que
je sais très bien que mon collègue ici a des choses à dire
sur les autres programmes, mais je vais vous dire franchement qu'à un
moment donné la population tiendra compte de cette réalisation.
J'espère bien qu'elle va savoir ce qui s'est passé depuis trois
ans. Je vous remercie.
M. Tardif: M. le Président, avant de clore cet
exposé pour le moins démagogue le mot n'est pas trop fort
j'inviterais le député de Notre-Dame-de-Grâce
à prendre connaissance des réalisations de la
Société d'habitation du Québec depuis dix ans. Lorsque
nous sommes arrivés, il y avait 19 000 logements sociaux, arrondissons
à 20 000. Cette société existait depuis 1968, donc
à peu près neuf ans, ce qui donnait à peu près 2000
logements par année. En accroissant la production à 4000 mises en
chantier et en essayant d'atteindre un objectif de 6000, cela me paraît
une nette accélération de la machine. Que ce ne soit pas le
maximum que l'on puisse faire, je veux bien. Je pense qu'il y a eu un effort de
ce côté. Je défie le député de
Notre-Dame-de-Grâce de trouver, dans toutes les programmations des dix
années antérieures, une seule année où on a inclus
plus que 3500 logements dans la programmation de la Société
d'habitation du Québec.
M. Gratton: Ce n'est pas de ça qu'il s'agit, M. le
Président; il s'agit d'un engagement que le Parti
québécois a pris...
M. Tardif: L'engagement n'était pas pour ça du
tout.
M. Gratton: ... et non pas d'un engagement qui n'a jamais
été pris par un autre gouvernement.
M. Tardif: L'engagement n'était pas relié à
ça du tout, il n'avait rien à faire avec ça;
c'était pour les besoins globaux en logements.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Merci, M. le Président. Ma première
question que je veux vous adresser, M. le Président, vise à
connaître exactement où en est le PAQ, phase I, du Christ-Roi,
à Saint-Hyacinthe. Je sais qu'il a franchi dernièrement plusieurs
étapes et qu'il est même sur le point d'être
concrétisé. Alors, j'aimerais connaître l'état de ce
dossier qui, je crois, est dans la machine à saucisses, comme M. le
ministre l'appelle, depuis 1976.
M. Tardif: M. le président de la Société
d'habitation va vous mettre au fait des derniers détails. On me dit
que...
M. Cordeau: C'est sur le point d'aboutir, mais je veux avoir plus
de précisions.
M. Tardif:... toutes les acquisitions de terrains seraient
terminées, mais je vais laisser le président vous expliquer
cela.
M. Cordeau: Merci, monsieur.
M. Tardif: Vous savez que la période moyenne de
réalisation des programmes d'amélioration de quartiers, c'est en
moyenne trois ans. Ce sont les villes qui sont les maîtres d'oeuvre dans
tout cela et ce sont les villes qui déterminent le rythme de
réalisation de leurs projets. C'est toujours un programme qui est
planifié pour trois ans. Si, la première année du
programme, la ville décide d'en faire le quart ou 20%, c'est elle qui le
fait et c'est elle qui détermine cela d'avance. Encore une fois, la
maîtrise d'oeuvre, ce sont les villes qui l'ont et pas nous.
La seule intervention, à notre niveau, c'est au début,
lorsque le projet est planifié. Là, nous sommes consultés,
on participe à la planification, on donne les subventions. Mais par la
suite, cela appartient à la ville de déterminer le rythme de
réalisation des projets. A Saint-Hyacinthe comme ailleurs, c'est cela
qui se passe. Et dans la plupart des programmes d'amélioration de
quartiers, ce sont des projets qui rejoignent des regroupements de terrains,
des acquisitions de propriétés, des démolitions, etc.
C'est nécessairement très complexe.
Dans le cas précis qui nous occupe, nous avions, en particulier,
dans le projet, à regrouper 31 terrains pour construire deux projets HLM
à Saint-Hyacinthe. On a reçu, la semaine dernière, du
notaire instrumentant, la totalité des contrats d'achat des terrains.
Cela fait deux ans et demi que cela dure, parce que cela a été
nécessairement compliqué de négocier avec les vendeurs,
à quel prix on achète et où on se retrouve avec cela, les
recherches et les titres, et j'en passe...
Cela a pris, en fait, deux ans et demi. En dépit du fait que
c'est sûr qu'il y avait, dans certains cas, expropriation et prise de
possession préalable, en dépit de tout cela, on ne pouvait pas
construire sur ces terrains et obtenir de la SCHL des confirmations
d'admissibilité tant et aussi longtemps qu'on n'aurait pas des titres
clairs sur les terrains.
Je pense que la PAQ, à Saint-Hyacinthe, rentre actuellement dans
sa phase finale parce que la ville, pour toutes sortes de raisons, compte tenu
du travail initial qui a été fait, accélère
actuellement le processus. On devrait connaître dans les prochains
mois... D'ailleurs, notre projet de HLM je pense que c'est 44 logements
est à l'étape des appels d'offres.
M. Cordeau: Les appels d'offres.
M. Tardif: Ou les appels d'offres sont publiés. Nous
sommes à cette étape.
M. Cordeau: Je crois que les appels d'offres ont
été faits le 20 février.
M. Tardif: Cela veut dire que cela a dû être
ouvert...
M. Cordeau: Où en est rendu le dossier? Il y a les appels
d'offres et après cela, j'ai un vide.
M. Guay: II faudrait combler le vide. M. Cordeau: C'est
bien beau, cela...
M. Tardif: Quand on est rendu à l'appel d'offres, il y a
peu de chances qu'à ce moment il y ait d'autres retards, à
l'exception de deux cas un peu exceptionnels où les appels d'offres sont
sortis à des montants presque astronomiques et où on avait
très peu de soumissionnaires. Ce n'est pas le cas actuellement dans
aucun de nos projets parce que, en moyenne, on a de dix à quinze
soumissionnaires. On a une variété de choix là-dessus.
M. Cordeau: Quelles sont les étapes à franchir
après les appels d'offres? Il y a le Conseil du trésor, je
suppose? Non, le Conseil du trésor, c'est fait.
M. Tardif: L'appel d'offres une fois publié, les
entrepreneurs ont un mois pour envoyer leurs soumissions. On ouvre les appels
d'offres, on les analyse, et, après analyse, le plus bas soumissionnaire
conforme est retenu. Là, il faut envoyer le dossier au Conseil du
trésor pour approbation, à la condition que le tout entre dans le
cadre budgétaire.
M. Cordeau: Et après l'acceptation par le Conseil du
trésor?
M. Tardif: II y a un délai d'à peu près un
mois.
A partir du moment où l'entrepreneur reçoit l'acceptation,
il y a signature du contrat et il commence ses travaux.
M. Cordeau: Mais est-ce que le dossier est passé au
Conseil du trésor?
M. Tardif: Tant qu'on n'a pas de prix. Il ne peut pas passer tant
et aussi longtemps que les appels d'offres ne sont pas...
M. Cordeau: Les soumissions ont été ouvertes le 20
février. (20 h 45)
M. Tardif: M. Carreau me donne une précision. Je sais que
les coûts à Saint-Hyacinthe étaient très
élevés. On est actuellement à l'analyse des
soumissions.
M. Cordeau: Vous êtes encore à l'analyse des
soumissions. On m'avait informé que c'était en bas de $30 000,
tout près de $30 000, mais pas $30 000. Actuellement, pour les projets
de Québec, on fixe à peu près à $30 000 le prix
d'un loyer. On l'a vu sur le projet qui a été annoncé
aujourd'hui.
M. Tardif: Tout dépend du coût de construction et du
coût de réalisation.
Le coût de construction, à $30 000, c'est
élevé. Le coût de réalisation, ce qui inclurait le
terrain, les professionnels, la cuisinière, le
réfrigérateur, l'aménagement paysager, à $30 000,
c'est raisonnable. Mais $30 000 pour le coût de construction uniquement,
à Saint-Hyacinthe, je peux vous dire tout de suite que, dans ces
cas-là, on ne va même pas au Conseil du trésor; on
recommence la procédure...
M. Cordeau: Mais il y a des cas...
M. Tardif: ... quand cela dépasse le cadre
budgétaire.
M. Cordeau: Concernant la demande de logements à prix
modique pour les personnes retraitées, je conviens qu'il y a eu un
effort de fait dans ce sens et que les demandes sont très nombreuses et
qu'il y a un manque de logements de ce côté-là. Par contre,
étant donné le coût de réalisation d'un logement
à prix modique, disons globalement $30 000, cela représente bien
$3000 d'intérêts par année pour l'administration du logis.
Est-ce que vous avez déjà envisagé la possibilité
d'accorder une prime au logement pour une famille qui est qualifiée pour
habiter un logement à prix modique, vu le coût d'une telle
réalisation? $3000, ce sont seulement les intérêts par
année; cela ne comprend pas l'administration après. Est-ce qu'il
serait possible d'envisager une politique de subvention au loyer, parce qu'un
loyer à $150 par mois ou $200, cela fait toujours $2400 par
année, en excluant la part que le locataire paie dans les logements
à prix modique? Cela coûterait encore bien meilleur marché
que de construire des loyers et on arriverait à la même fin, c'est
que les personnes qui sont qualifiées pour habiter des logements
à prix modique habiteraient dans un logement normal, mais
subventionné. Cela coûterait encore bien meilleur marché
à l'Etat et à tout le monde que de construire des logements
à $30 000, en plus de l'administration après. J'aimerais
connaître l'opinion du ministre.
M. Tardif: M. le Président, effectivement, nous y avons
songé. Nous avons fait plus qu'y songer, puisque j'ai
négocié avec la Société centrale
d'hypothèques et de logement l'application d'un programme de
supplément de loyer, qui était d'abord de l'ordre de $2 millions
et qui serait porté cette année à $3 5000 000, donc $1 500
000 de plus. Essentiellement, lorsqu'on parle de supplément de loyer
cela implique que c'est limité aux organismes sans but lucratif et aux
coopératives d'habitation, ainsi qu'aux offices municipaux d'habitation.
Cela, dans le cas des OSBL financés par le fédéral ou
financés par nous, selon le cas, lorsqu'on en a bâti, de payer la
différence entre le loyer économique et le loyer social. Ceci
devrait nous permettre grosso modo, pour $3 500 000, de subventionner
l'équivalent d'à peu près 2600 ou 2700 personnes qui
pourront bénéficier de cette formule de supplément de
loyer.
L'autre programme qui est présentement moins avancé, c'est
celui de l'allocation-logement. Quelle est la différence entre le
supplément de loyer et l'allocation-logement? Le supplément de
loyer est une procédure par laquelle on loue un nombre X de logements
dans un OSBL, par exemple, un OSBL qui contient 100 logements. Les ententes
avec le fédéral prévoient que dans le cas du logement
familial, on pourrait louer 25% des logements, et dans le cas des personnes
âgées, jusqu'à 50%, et des fois plus, de logements, et
affecter un supplément à ces logements.
La formule d'allocation-logement, elle, c'est plutôt une
allocation versée à la personne qui pourra se loger où
elle voudra. Cette formule est présentement à l'étude,
particulièrement dans le cas des personnes âgées. J'ai
communiqué avec les responsables de l'habitation dans les diverses
provinces où des programmes similaires ont été mis sur
pied. En Colombie-Britannique, il y a le programme SAFER, c'est Shelter Aid for
Elderly Resident, qui est l'abréviation de SAFER. Au Nouveau-Brunswick,
également, un programme similaire a été mis sur pied. Nous
avons toutes les coordonnées de ces programmes. Nous sommes en train de
les analyser. J'espère que nous pourrons réaliser un programme
similaire ici qui, effectivement, atteindrait l'objectif que je vous ai
mentionné, qui serait donc de permettre d'aider aux gens à payer
leur loyer, sans pour autant être un petit peu attachés à
un logement qui est un logement social et qui coûte terriblement cher et
qui prend du temps à bâtir. J'en suis tout à fait convaincu
et on y travaille présentement.
M. Cordeau: Est-ce que vous croyez que ces programmes, vous allez
pouvoir les réaliser cette année ou au début de l'an
prochain?
M. Tardif: C'est bien évident que si cela devait
être fait cette année, il faudra parler, à ce moment, de
budget supplémentaire et tout cela. J'ai bon espoir d'avoir un dossier
complété sur la question quelque part vers l'automne. J'en suis
là présentement.
Le Président (M. Boucher): Comme le député
de Verdun doit prendre son autobus, je pense que M. le député de
Taschereau va lui céder son droit de parole.
M. Caron: Je remercie le député de Taschereau.
Le Président (M. Boucher): Après, je donnerai la
parole au député de Taschereau.
M. Caron: Je dois partir dans quelques minutes.
M. Cordeau: Pas en avion?
M. Caron: Oui, pourquoi pas? M. le ministre, on n'a pas objection
à ce que vous présentiez un budget supplémentaire, si vous
avez une formule additionnelle pour aider les gens. L'Opposition officielle et
les membres de l'Union Nationale vont se réjouir de vous appuyer si
jamais cela pouvait s'adonner.
M. Cordeau: Ce sont des bonnes nouvelles.
M. Caron: II semblerait, M. le ministre, que vous auriez ma
réponse.
M. Tardif: Dans le cas de Verdun, il y avait, en voie de
réalisation...
M. Gratton: Je ne sais pas comment le journal des Débats
va traduire le dernier échange entre le ministre et le ministre!
M. Tardif: Dans le cas de Verdun, il y a présentement, en
voie de réalisation, 63 logements à l'intérieur d'un
programme dit d'amélioration de quartiers, et 150 logements nouveaux
dont 100 pour personnes âgées et 50 logements familiaux. C'est ce
qui est déjà programmé. Je pense que M. le
député-maire de Verdun est au courant. On me dit ceci: D'abord,
il semble qu'il n'est pas possible de réaliser ces 150 logements en un
seul emplacement, et qu'ils seront répartis à divers endroits
dans la municipalité. Pardon?
M. Caron: J'ai dit que c'était à discuter.
M. Tardif: Dans le cas des programmes, on dit: Deux terrains sont
proposés et connus de la Société d'habitation pour la
construction possible de quelque 48 logements. Ces terrains sont vacants et
situés près de l'hôpital de Verdun, sur le boulevard
LaSalle, environ 30 logements pour personnes âgées, et sur
l'avenue Allen, environ 18 logements pour familles. Ces terrains seront exclus
du PAQ et la SHQ pourra les négocier directement.
Deuxièmement, une possibilité d'un terrain sur la rue Galt
avec façade de plus ou moins 300 pieds, propriété de la
commission scolaire et de la fabrique. Troisièmement, la
municipalité doit nous soumettre d'autres choix de terrain pour le lundi
9 avril 1979.
M. Caron: C'est fait.
M. Tardif: C'est fait? C'est déjà rendu?
M. Caron: Mais, M. le ministre, dans tout ça. Le 9, cela a
été fait, oui.
M. Tardif: Puis-je terminer la dernière note et, ensuite,
vous demander vos commentaires? On me dit que notre représentant, M.
Lemieux, architecte, a rencontré et est en contact régulier avec
M. Bichai, architecte, coordonnateur de la ville pour le programme PAQ, et M.
Jean-Paul Hébert, gérant de la ville, à ce sujet. Ce sont
les renseignements que j'ai eus depuis que vous m'avez posé la question
ce matin.
M. Caron: Je suis bien d'accord là-dessus, mais si je vous
ai posé toutes ces questions ce matin, c'est que l'an passé, en
1978, vous nous avez fait parvenir, après qu'on vous l'a
demandée, la liste des terrains disponibles dans toute la
municipalité. Cela a été fait, cela a été
rentré à temps pour le mois de septembre. Entre septembre et
jusqu'à il y a quinze jours, c'est là que je trouve qu'il y a
lenteur. Surtout, M. le ministre, que c'est facile dans notre cas vous
savez que des cas, c'est toujours individuel mais entre une
municipalité et la commission scolaire, on ne va pas à
l'individu, comprenez-vous? C'est plus facile, surtout que le scolaire n'a pas
besoin de ce terrain. Cela dégage même le gouvernement
indirectement, de prendre du terrain. Il me semble qu'il y aurait des
possibilités pour que cela aille un petit peu plus vite, sans
blâmer personne, mais il y aurait des possibilités, surtout que,
si on prend du terrain de la commission scolaire de Verdun, je pense que
ça peut aller... Aux Affaires sociales, ils ont décidé de
mettre un projet en marche, qui se trouve à être sur le
"borderline" entre le comté de Verdun et le comté de
Sainte-Anne...
M. Cordeau: ...
M. Caron: Je n'ai pas d'objection, M. le député,
que ce soit dans Sainte-Anne, pour autant que c'est dans la ville.
M. Tardif: Dans la municipalité de Verdun quand
même.
M. Caron: Qu'on pense aux gens qui en ont besoin. Je pense, M. le
ministre, que tout le monde alentour de cette table est d'accord qu'on est dix
ou douze ans en arrière dans ces projets. Je vois cela d'un très
mauvais oeil, le fait que ça retarde, surtout quand on prendrait du
terrain de la commission scolaire. Si on va en soumissions publiques pour
acheter du terrain à l'entreprise privée, c'est une autre chose.
Parfois, cela va à l'enchère, parce que les gens disent: On en a
réellement besoin et ça peut monter, mais là, entre deux
gouvernements locaux, s'il y avait possibilité qu'on mette ça en
chantier au mois de septembre pour qu'en 1980 les gens puissent entrer, ce
serait bien apprécié.
M. Tardif: J'ai pris note de la question, si vous me
permettez...
M. Caron: Je dis bien que ce n'est pas un reproche...
M. Tardif: Non, mais...
NI. Caron:... mais il me semble que quand on fait affaires...
M. Tardif: ... me permettez-vous de faire...
M. Caron: ... entre nous, c'est toujours plus facile que
d'aller... Je sais bien que, si vous achetez des terrains de l'entreprise
privée, vous êtes obligés de demander des prix et c'est
plus difficile, mais là, il n'est pas question d'enchère.
L'argent qui sera donné à la commission scolaire revient
indirectement dans...
M. Tardif: Juste avant que M. Couture réponde en partie ou
apporte des commentaires additionnels, je voudrais dire que les commissions
scolaires ne sont pas nécessairement les plus faciles avec lesquelles on
négocie lorsqu'il s'agit d'acquérir des terrains. Je ne sais pas
comment ça se passe dans ce cas précis, mais...
M. Caron: Non, mais, M. le ministre, je me rappelle que le
ministre de l'Education a déjà dit qu'on pouvait acheter une
école pour $1. Il y a eu une grosse publicité
là-dessus.
M. Tardif: Oui, le ministre de l'Education a invité les
commissions scolaires à céder les terrains ou les immeubles non
requis pour des fins d'enseignement pour $1 et autres considérations,
mais, entre une invitation et le fait de les céder, M. le
Président...
M. Caron: ... que cela se fasse...
M. Tardif: ... je vous citerai des cas précis où on
nous a demandé un quart de million pour une vieille école
désaffectée depuis quinze ans et...
M. Caron: Je suis bien d'accord avec vous. M. Tardif:
Mais, en tout cas, là-dessus...
M. Cordeau: Après les mauvaises nouvelles, une bonne;
à Saint-Hyacinthe, la ville a acquis une école et un grand
terrain pour $1.
M. Tardif: Je n'ai pas d'autre chose à ajouter, vous avez
tout dit.
M. Caron: M. le Président, le plus vite cela se
fera...
M. Tardif: Mais j'ai pris note... M. Caron : On va aller
vous aider s'iI le faut. M. Tardif:... on va certainement
accélérer. M. Caron: Merci beaucoup, je dois partir.
M. Tardif: D'accord.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le
député de Verdun.
M. le député de Taschereau.
M. Guay: M. le Président, j'ai seulement une question
à poser qui concerne le Programme d'amélioration de quartier, qui
était prévu et qui est toujours prévu, je pense, dans le
quartier Saint-Jean-Baptiste, dans la ville de Québec. J'aimerais savoir
où en est rendu ce programme et quel est l'échéancier
qu'on prévoit. (21 heures)
M. Tardif: On m'informe que la ville de Québec doit nous
faire tenir le dossier de l'état d'avancement de ce projet qui doit
être étendu pour inclure le projet de Saint-Gabriel. On me dit
qu'il y a eu des contacts avec le maire de Québec au début de
cette semaine et qu'on devrait nous faire tenir un rapport là-dessus.
Est-ce que vous voulez ajouter autre chose, M. Couture?
C'est plus qu'un rapport en fait. La ville prépare actuellement
ce qu'on appelle le programme comme tel, la nature du programme, son
étendue, etc. Comme il s'est ajouté en cours de route certaines
précisions, comme l'agrandissement du secteur, cela les a un peu
retardés mais on devrait nous soumettre incessamment l'ensemble du
projet pour approbation, suivant la procédure, parce qu'il faut qu'on
approuve le projet, que le ministre approuve le projet, que cela aille au
Conseil du trésor et au Conseil des ministres. Ensuite, nous allons
signer la convention et la ville va mettre le projet en branle dans les mois
qui suivent.
M. Guay: Est-ce que cela ne fait pas plusieurs mois, sinon
même un an, que la ville est censée l'avoir...
M. Tardif: C'est-à-dire que le projet de PAQ,
l'étape qu'on appelle préparation du programme, prévoyait
que le programme serait terminé vers la fin du mois de février
1979 et, à cause des ajouts qui se sont produits par la suite, ils ont
retardé mais j'attends ce rapport incessamment. Ils sont à peu
près un mois en retard actuellement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: M. le Président, simplement pour terminer la
petite intervention que j'ai faite tantôt, le député de
Taschereau m'avait qualifié de démagogue. Chacun a le droit de
définir "démagogue" comme il le veut, mais je veux simplement
vous dire que j'ai fait descendre l'article dont j'ai parlé et je vais
le citer: C'est ainsi que M. Lévesque s'est engagé à
construire 7000 logements sociaux par année en plus des quelque 60 000
logements que l'entreprise privée construit déjà. Ces
logements sociaux seront offerts on priorité aux personnes
âgées et aux jeunes couples de 25 à 35 ans, a-t-il
précisé.
Cela est daté du 24 novembre 1976. Alors, le ministre a
essayé, en Chambre, depuis quelques mois maintenant, de suggérer
que je ne comprends pas la distinction entre les logements sociaux et les
logements généraux et le député de Taschereau a
essayé de me qualifier de démagogue. Je veux vous donner cet
article simplement pour vous démontrer que je comprends très bien
la distinction entre les deux. Je pense franchement qu'un démagogue,
c'est quelqu'un qui fait une promesse de 7000 au début de son mandat et
qui donne une réalisation comme la vôtre. M. le Président,
je vous le donne; pour les autres, c'est la Presse, il faut la lire.
Le Président (M. Boucher): Vous me le donnez?
M. Scowen: Oui, avec plaisir.
M. Tardif: M. le Président, je suis enfin heureux
d'obtenir la source des renseignements du député de
Notre-Dame-de-Grâce. Je m'engage à lui remettre le Telbec de la
déclaration du premier ministre et je lui laisserai, après cela,
apprécier exactement ce qui a été dit et non pas le compte
rendu qui en a été fait. Je lui déposerai le Telbec,
d'accord?
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, on voit que c'est encore les
journalistes qui ne font pas leur travail selon le ministre. M. le
Président, pourrais-je demander...
M. Tardif: Avant de conclure, attendez d'avoir le Telbec.
M. Gratton: Mais non, je présume... M. Scowen: Ce
sera déposé ce soir?
M. Gratton: De toute façon, cela a peu d'importance.
M. Tardif: Non, je ne l'ai pas avec moi ici mais je vais vous le
faire tenir.
M. Gratton: En réponse à des questions que posait
le député de Notre-Dame-de-Grâce tantôt, le
président a parlé d'une programmation, pour 1979, de 6000
logements...
M. Tardif: 1978.
M. Gratton: Pour 1979, d'une mise en chantier de 6000
logements.
M. Tardif: Oui. La programmation de 1978 était de 6000
logements.
M. Gratton: D'accord.
M. Tardif: Elle venait s'ajouter à ce qui était
déjà dans le moulin, comme on dit, de sorte que
présentement il y a dans le moulin environ 13 000 logements, les 6000
programmés en 1978, plus les autres.
M. Gratton: Ma question ne vise pas cela. Ce que je voudrais
savoir, c'est combien de projets, pas de logements, seront inaugurés au
cours de 1979. Est-ce que c'est de l'ordre de 70?
M. Tardif: Vous voulez dire parachevés?
M. Gratton: Non, inaugurés tout simplement, mis en
chantier.
M. Tardif: On s'était fixé comme objectif d'en
mettre 6000 en chantier.
M. Gratton: Je veux savoir le nombre de projets que cela
représente, pas le nombre de logements.
M. Tardif: Cela doit représenter certainement une centaine
de projets.
M. Gratton: En fait, M. le Président, la question...
M. Cordeau: Est-ce qu'il serait possible d'obtenir cette liste de
projets pas ce soir, mais la documentation pourrait nous parvenir plus
tard que représentent les 6000 logements de 1978?
M. Scowen: Cela va aider tout le monde.
M. Cordeau: Et les municipalités qui pensent qu'elles
ont...
M. Tardif: La programmation de 1978, c'est public, M. le
Président.
M. Cordeau: Mais c'est que vous faites allusion à 6000
logements en 1978.
M. Tardif: Oui, mais cette programmation de l'année 1978,
qui a fait l'objet d'un arrêté en conseil du Conseil des
ministres, est un document public. Cela disait exactement combien il y en avait
dans chacun des 110 comtés et c'est un document public. Si vous ne
l'avez pas, je vais faire sortir l'arrêté en conseil et on va vous
le donner.
M. Cordeau: Je ne l'ai pas. Je ne sais pas si on l'a
classé sans me le montrer, mais je ne l'ai pas vu.
M. Tardif: C'est un arrêté en conseil, c'est un
document public. Tout le monde peut y avoir accès.
M. Cordeau: Oui. Alors, ce serait cela que je veux.
M. Tardif: Mais je pourrai vous le remettre, très
bien.
M. Scowen: Vous m'avez dit tantôt, M. le Président,
que les mises en chantier pour 1978 était de 4358, pas de 6000.
M. Tardif: Oui.
M. Scowen: La prévision de mises en chantier pour 1979,
c'est 6000. Je comprends bien?
M. Tardif: C'est cela.
M. Scowen: On vous a demandé quelque chose pour 1978 et
vous avez répondu, si je comprends bien, 6000.
M. Tardif: Un instant. Il y avait déjà en voie de
réalisation, quelque part en 1978, à peu près 10 000
logements.
M. Scowen: Dans le moulin, selon votre expression.
M. Tardif: Oui, dans le moulin. Le Conseil des ministres a
autorisé l'inscription, dans ce qu'on appelle la programmation de 1978,
de 6000 logements additionnels à ceux qui étaient
déjà en marche. Ce que nous vous disons, c'est qu'il y aura de
mis en chantier au cours de l'année 1979 à peu près 6000
logements, certains d'entre eux pouvant être des logements de la
programmation 1978, d'autres des années antérieures qui
étaient là. On se comprend? C'est 6000 mises en chantier. J'ai
vu, au cours des derniers mois, par exemple, qu'on a approuvé un projet
de 1973 à Montréal; c'est la ville de Montréal qui le
réalise au-dessus de la station Jarry. Tous les problèmes des
droits aériens, des travaux en sous-oeuvre ont impliqué des
délais considérables. Cela vient d'être
débloqué. C'est un projet qui avait été inscrit par
l'ancien gouvernement dans la programmation de 1973. Ceci dit, il y en a
présentement comme cela, avec les 6000 de la programmation de 1978,13
000 dans la machine à saucisses.
M. Gratton: Au moment où on se parle, on sait quels 6000
on a l'intention de mettre en chantier au cours de 1979.
M. Tardif: On en a une bonne idée, M. le
Président.
M. Gratton: Pourquoi ne serait-il pas possible pour le ministre,
plutôt que de nous référer à un arrêté
en conseil qui ne nous donnera pas le portrait complet, de s'engager à
déposer la liste des projets qui totaliseront 6000 logements qui seront
mis en chantier au cours de 1979?
M. Cordeau: C'était le but de ma question
tantôt.
M. Tardif: On me dit que pour tous ceux pour lesquels nous avons
les terrains, nous pourrions le faire. Pour ceux pour lesquels nous n'avons pas
encore le terrain, on ne pourrait pas le faire immédiatement. Le terrain
implique une négociation avec la ville et je vous avouerai, M. le
Président, que, lorsqu'on a 13 000 logements à faire et qu'au
niveau local les gens ne s'entendent pas sur le choix du site, on va
ailleurs.
M. Gratton: Cela grenouille à l'occasion.
M. Tardif: Non, ne s'entendent pas; je n'ai pas dit le mot
grenouille. S'ils ne s'entendent pas, on va ailleurs et on dit: Quand vous
serez décidés on reviendra. D'accord. Alors, sur ce
plan-là, au moins ceux pour lesquels on a le terrain, on pourrait vous
le dire.
M. Gratton: Le ministre s'engage à le déposer.
M. Tardif: Oui. M. Gratton: Merci.
M. Scowen: Une autre affaire que vous pouvez faire pour
éviter la confusion qui semble circuler autour de ces chiffres, c'est de
sortir un seul communiqué de presse pour chaque projet, soit au
début, soit à la fin. Cela ajoute un peu à la confusion,
je pense. C'est difficile?
M. Tardif: Ecoutez, cela pourrait en faire beaucoup,
quelquefois.
M. Scowen: Choisissez le début ou la fin, ou la mise en
chantier, mais un seul communiqué de presse pour chacun. Comme
ça, on pourra avoir un dossier et on ne sera pas obligé...
M. Gratton: J'aurais peut-être une suggestion à ce
sujet. Pourrais-je suggérer que si on a l'intention de mettre une
centaine de projets en chantier au cours de l'année, on puisse faire ce
qu'on a fait cet après-midi dans Jean-Talon? On pourrait inviter deux
députés, trois ministres, le curé de la paroisse, les
représentants du groupe du faubourg impliqué dans
l'aménagement de la colline, une centaine de vieillards, la candidate du
Parti québécois, si, par adon...
M. Tardif: Je suis invité à aller en inaugurer un
demain matin, dans Saint-Jérôme, je ne pourrai pas y aller.
M. Gratton: Effectivement, je ne pense pas. La candidate, donc,
ou le candidat du Parti québécois, s'il s'adonne à y avoir
une élection complémentaire, on pourrait faire ça au
moment du déclenchement ou de l'annonce du projet, au moment où
on a décidé de construire 169 logis ici. Ensuite, de façon
que le député de Notre-Dame-de-Grâce ne se mélange
pas dans ses chiffres et dans ses papiers, et nous non plus d'ailleurs, au
moment de la première pelletée de terre, c'est-à-dire au
moment où on commence à réaliser le projet, on pourrait
faire une autre conférence de presse mais, cette fois, avec quatre
députés, six
ministres et ainsi de suite, pour qu'au moment de l'ouverture, où
la chose devient habitable, on pourrait tripler.
On manquerait peut-être de ministres, effectivement, comme dit le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Guay: M. le Président, qu'est-ce que le
député de Gatineau a contre le projet qui est annoncé cet
après-midi? Il est contre le fait qu'on...
M. Gratton: Ah bien! je l'ai dit. Si le député de
Taschereau avait été là cet après-midi, il m'aurait
entendu dire que...
M. Guay: J'y étais, c'était dans mon comté.
M. Gratton: Ici en commission. M. Guay: Ah bon!
M. Gratton: J'ai dit que je me réjouissais et que tout le
Parti libéral de la province de Québec, on sait qu'on est quelque
200 000 membres maintenant...
M. Guay: Après avoir massacré la colline
parlementaire.
M. Gratton: ... se réjouissaient de l'annonce de ce
projet. On considère qu'il vient à point...
M. Guay: Après avoir, vous aussi, commencé.
M. Gratton: Franchement, M. le Président, nous sommes
quand même fiers pour deux raisons: parce que le projet, semble-t-il, se
fera, mais surtout parce que l'exagération que le gouvernement a mise
à annoncer le projet, avec ce déploiement, ce faste...
M. Guay: En quoi?
M. Gratton: ... à la conférence de presse cet
après-midi, a enlevé au projet tout le mérite
électoral que le gouvernement souhaitait y retrouver.
M. Guay: Si vous me permettez, est-ce qu'il n'est pas normal que,
lorsqu'il y a un centre d'accueil qui est construit ou aménagé,
le ministre des Affaires sociales y soit? Est-ce qu'il n'est pas normal,
lorsqu'il y a un projet expérimental dans le domaine de l'habitation,
que le ministre responsable de la SHQ y soit, et que le ministre responsable de
la colline parlementaire, parce qu'on a cherché à changer des
choses sur la colline parlementaire, par rapport à la démolition
que vous avez pratiquée pendant des années, y soit? Et que le
député qui a ouvert le dossier, pendant un an et demi, y
soit?
M. Gratton: Ouvert le dossier?
M. Guay: Oui, monsieur.
M. Gratton: Vous avez ouvert le dossier?
M. Guay: Oui, monsieur, c'est moi.
M. Gratton: Le député de Taschereau, M. le
Président, a ouvert le dossier.
M. Guay: Oui, monsieur.
M. Gratton: II existe depuis quatre ans.
M. Scowen: Est-ce que le projet a été avancé
à cause de l'élection?
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît, je pense
qu'on s'éloigne...
M. Scowen: Pas du tout. M. Guay: Non monsieur.
Le Président (M. Boucher): On s'éloigne
énormément de l'objectif de la commission.
M. Guay: Ce dossier était dans la machine, comme dit le
ministre, depuis un certain nombre de mois...
M. Gratton: II était dans la machine depuis quatre
ans.
M. Guay: Non, monsieur, je m'excuse, sous l'ancien gouvernement,
non, non, non.
M. Gratton: C'est le ministre qui nous l'a dit cet
après-midi.
M. Guay: Sous l'ancien gouvernement...
M. Gratton: C'est le ministre qui nous l'a dit cet
après-midi.
M. Guay:... ce qui était dans la machine, sous l'ancien
gouvernement, depuis quatre ans, c'était la démolition de la
colline.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît, M. le
député de Gatineau, M. le député de Taschereau. Je
vous arrête.
M. Gratton: Je n'ai rien dit, M. le Président.
M. Tardif: M. le Président, en regardant les
données pour le comté de Gatineau, je me rends compte qu'il y a
un projet de 32 logements qui était dans la programmation de 1975 et qui
a été mis en chantier au cours de l'année, pour 32
logements, à...
M. Gratton: A Maniwaki.
M. Tardif: A Maniwaki et je ne suis pas allé là
faire de levée de pelletée de terre. Je ne sais pas si le
député du comté y est allé.
M. Gratton: Moi, j'y suis allé. M. Tardif: Ah bon!
C'était bien?
M. Gratton: C'était très bien.
M. Tardif: Bon! Excellent! Je remarque également qu'il y a
un projet d'habitation à Aylmer de 30 logements qui est à
l'étape du choix du terrain.
M. Gratton: Oui.
M. Cordeau: M. le ministre, est-ce que vous voulez parler de
Saint-Hyacinthe?
M. Gratton: Vous n'avez pas encore senti le besoin de tenir une
conférence de presse avec deux députés et trois ministres
et tout le tralala? (21 h 15)
M. Tardif: On en est à l'étape du choix du terrain.
Quand on sera rendu à l'annoncer, si vous daignez à propos de
m'inviter dans votre comté à aller faire une telle
cérémonie, il me fera peut-être plaisir d'y aller.
M. Gratton: Avec plaisir. Je vous invite d'avance.
M. Cordeau: D'ailleurs, on va le faire à
Saint-Hyacinthe.
M. Tardif: Le député de Saint-Hyacinthe m'a
invité à l'inauguration d'un projet de préfabrication
de...
M. Cordeau: De 137 logements.
M. Tardif:... 137 logements à Saint-Hyacinthe, qui a
été mis en chantier, qui est fini, qui est réalisé;
c'est habité.
M. Guay: Si, au même moment, il y a un centre d'accueil de
construit dans le même complexe, je suis sûr que le
député de Saint-Hyacinthe sera heureux d'avoir le ministre des
Affaires sociales en même temps que le ministre responsable de la SHQ. Il
n'y a rien d'anormal là-dedans.
M. Gratton: Quant à nous quant à moi en tout
cas cela terminerait l'habitation.
M. Cordeau: On vous remercie, messieurs.
M. Gratton: Je remercierais les officiers de la
Société d'habitation du Québec d'avoir patienté et
d'avoir enduré les échanges souvent partisans des membres de la
commission. Mais on ne s'en excuse pas, parce qu'on se dit que nous sommes
là pour cela.
Me permettrait-on de demander au ministre pourquoi $26 700 000 n'ont pas
été dépensés et apparaissent à
l'élément crédits périmés?
M. Tardif: Du ministère ou de la
société?
M. Gratton: Du ministère. Je tiens pour acquis qu'on a
terminé avec la société.
M. Tardif: Un petit moment. J'avais tous mes dossiers
d'habitation. Je vais reprendre les autres du ministère.
Est-ce que je peux vous demander où vous avez pris votre chiffre
de $26 millions, M. le député?
M. Gratton: C'est à la page 16 des renseignements
supplémentaires sur les crédits.
M. Tardif: Ici, en ce qui concerne les projets d'égout et
d'aqueduc, en 1978/79, le montant total de crédits périmés
était de $8 200 000 et, pour les subventions aux services d'incendie, de
$369 000.
M. Gratton: M. le Président, il s'agit de la
différence. A la page 16, on voit qu'il y aurait $293 794 000 en
crédits, des dépenses de $267 millions, alors c'est la
différence de $26 millions.
M. Tardif: Cela comprend non seulement le ministère, mais
la Société d'habitation du Québec et tout.
M. Gratton: Oui, c'est possible.
M. Tardif: Un instant. Pour ceux du ministère, je l'ai
mentionné tantôt, $8 200 000; au chapitre des égouts et de
l'aqueduc, surtout le programme PAIRA, étant donné qu'il y a un
décalage dans le temps entre l'approbation d'un programme, l'engagement
du gouvernement et la réalisation par la municipalité de ces
programmes-là, c'est uniquement ce qui explique ces cas-là.
Pour ce qui concerne l'habitation, les mêmes problèmes se
posent, M. le Président. Par exemple, je pense aux programmes
d'amélioration de quartiers ou de restauration, où les
municipalités prennent un temps assez appréciable parfois pour
nous transmettre la facture des programmes de restauration. Il se produit que
les municipalités approuvent un paquet de programmes de restauration.
Celles-ci se font, mais nous ne recevons les factures que l'année
suivante ou l'autre année après. Les engagements sont là
de la part du gouvernement, mais les crédits ne sont pas utilisés
comme tels, il n'y a pas de déboursés de faits au cours de
l'année.
M. Gratton: D'accord.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
Fiscalité municipale et scolaire
M. Cordeau: M. le Président, cet après-midi on a
parlé un peu d'aménagement du territoire. Je vous ai parlé
d'un fascicule sur la fiscalité. J'ai mentionné le no 6, mais
c'est le no 7. Le no 7 n'a pas encore été distribué.
Croyez-vous qu'il est imprimé et qu'il sera distribué sous
peu?
M. Tardif: Je ne suis pas en mesure de vous le dire, vu que cela
émane de mon collègue, le ministre d'Etat à
l'aménagement.
M. Cordeau: Ah bon! d'accord.
M. Tardif: Cet après-midi, je vous avais dit que je
croyais que le no 6 était effectivement sorti.
M. Cordeau: Oui, je me suis trompé.
M. Tardif: Je peux prendre le renseignement pour vous et vous
mettre au courant de cela.
M. Cordeau: Merci.
M. Gratton: M. le Président, justement, au sujet de la
fiscalité, le ministre sera-t-il en mesure de déposer les
documents de simulation que le ministère a préparés en
collaboration avec le ministre des Finances, le ministère des Finances
pour l'ensemble des municipalités du Québec?
M. Tardif: On m'informe, M. le Président, qu'effectivement
un tel document pourrait être déposé. Présentement,
nous sommes en train c'est déjà parti d'ailleurs
d'envoyer aux municipalités une feuille pour chacune d'entre elles. Je
dispose ici d'un certain nombre de données. Je ne sais pas s'il y en a
en particulier qui intéressent le député de Gatineau, s'il
y a des municipalités en particulier qui l'intéressent, auquel
cas je pourrais peut-être lui donner immédiatement un certain
nombre de chiffres.
M. Gratton: M. le Président, je remercie le ministre de
l'offre qu'il nous fait, mais, en fait, étant donné le
désir de la commission de procéder le plus rapidement possible,
il me semble que... en tout cas, quant à moi, je serais fort satisfait
si le ministre s'engageait à faire le dépôt pour l'ensemble
des municipalités du Québec au moment où ces documents
seraient disponibles. Cela me donnerait entière satisfaction.
M. Tardif: On m'informe que, déjà, la liste de
toutes les municipalités de 5000 âmes et plus a été
rendue publique par votre communiqué de presse, M. le Président,
mais, effectivement, il n'y a aucun problème à déposer
l'ensemble des simulations. Si, encore une fois, il y avait des
municipalités particulières qui intéressaient le
député de Gatineau, il me ferait plaisir de les lui donner
maintenant.
M. Gratton: Merci. M. le Président, si j'ai bien compris,
la simulation ne couvre que la première année,
c'est-à-dire 1980. Est-ce que le ministère...
M. Tardif: Non, je m'excuse, la simulation est basée sur
les données de 1979.
M. Gratton: Oui, d'accord. M. Tardif: D'accord?
M. Gratton: Mais elles ne sont valables, à toutes fins
utiles, que pour la première année d'application de la
réforme, en 1980.
M. Tardif: C'est-à-dire...
M. Gratton: II n'y a pas de projection de faite pour les
années suivantes?
M. Tardif: Non, il n'y a pas de projection de faite, M. le
Président, autrement que de tenir compte que si toutes les
municipalités occupaient en entier le champ libéré par les
commissions scolaires et profitaient évidemment, ce qu'elles vont
faire de l'élargissement de l'assiette foncière, ceci
représenterait grosso modo $300 millions de plus de revenus pour les
municipalités. Mais est-ce que les municipalités vont
décider d'occuper ce champ à 100% d'un seul coup ou
graduellement?
On espère bien que ce ne sera pas d'un seul coup, auquel cas,
évidemment, celles-ci pourraient... D'ailleurs, je pense que c'est dit
de façon assez explicite dans le discours du budget que, pour avoir le
même niveau de revenu qu'actuellement, il faudrait que l'ensemble des
municipalités du Québec occupent la moitié du champ de
l'impôt foncier scolaire libéré, c'est-à-dire $0.50
dans la piastre. A supposer qu'elles décident d'en occuper $0.10 par
année, on pourrait prévoir qu'il faudrait à peu
près cinq ans avant que le compte de taxe du contribuable soit
substantiellement le même qu'il est présentement, par exemple.
M. Cordeau: Dans la simulation que vous allez nous fournir, quel
est le pourcentage de la taxe scolaire qui a été pris pour
l'année 1979?
M. Tardif: C'est toute la faxe foncière scolaire
normalisée qui passe aux municipalités.
M. Cordeau: Oui.
M. Tardif: Cela dépend des municipalités et du type
d'assiette foncière qu'elles ont. Je pourrais peut-être donner des
exemples de cela.
M. Cordeau: Si vous voulez prendre Saint-Hyacinthe, cela ne me
fait rien.
M. Tardif: Pardon?
M. Cordeau: Si vous voulez prendre Saint-Hyacinthe, cela ne me
fait rien.
M. Tardif: Cela vous ferait peut-être même plaisir.
Seulement un petit instant, je vais trouver les chiffres de simulation pour
Saint-Hyacinthe. J'espère que je l'ai ici.
Est-ce que vous avez Saint-Hyacinthe?
Ce n'est pas celle que je voudrais. C'est celle avec les en-têtes.
A Saint-Hyacinthe, d'après mes renseignements et la simulation que j'ai
ici, le transfert en dollars serait de $1 627 214, équivalant à
un transfert per capita de $43. Ce transfert de $1 600 000, c'est dans
l'hypothèse où la ville de Saint-Hyacinthe occupe tout le champ
de l'impôt foncier scolaire. Pour avoir le même niveau de revenu
que présentement, la ville de Saint-Hyacin-
the ne devrait occuper que 51% du champ d'impôt foncier scolaire,
c'est-à-dire $0.51 dans la piastre, parce qu'on sait que l'impôt
scolaire est normalisé à $1 du cent. Donc, $0.51 donneraient le
même niveau de revenu à Saint-Hyacinthe. Pour l'ensemble du
Québec, cela ferait $0.50.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Dans un autre ordre d'idées, dans les
renseignements supplémentaires sur les crédits à la page
16, on note près de $25 millions pour faire face aux engagements pris en
1978/79 relativement au programme OSE, construction et rénovation
d'équipements municipaux, donc les programmes PACEM et PAREM. Je
présume qu'il s'agit là de $25 millions pour couvrir les
engagements pris l'an dernier.
M. Tardif: Ce ne sont pas des nouveaux engagements du tout.
M. Gratton: Est-ce que je dois comprendre que, pour ce qui est de
cette année, 1979, il n'y aura pas de nouveaux engagements en fonction
de tous les programmes de subventions discrétionnaires pour les
égouts, les aqueducs...
M. Tardif: Ce n'est pas la même chose.
M. Gratton: ... la protection des incendies et tout cela?
M. Tardif: Non, ce n'est pas la même chose. Le programme
OSE était un programme ponctuel de création d'emplois. Il est
terminé. Il y a quelques cas qui peuvent traîner dans le paysage,
mais c'est, à toutes fins utiles, terminé. Les crédits qui
sont là, effectivement, c'est pour payer les engagements pris au cours
de l'année. J'ai ici la liste des engagements pris dans le cadre de OSE
ou de PAREM ou de PACEM pour les comtés de Gatineau et de
Saint-Hyacinthe, si cela intéressait les membres. Effectivement, ces
travaux ont été engagés au cours de l'année. Quand
ils seront terminés, on paiera 75% du coût de la main-d'oeuvre
comme prévu. C'est la raison pour laquelle il y a des montants
prévus.
M. Gratton: II n'y en a pas de nouveaux pour la rénovation
et la construction d'équipements municipaux?
M. Tardif: Dans le cadre de OSE tel que connue, non. Cependant,
le ministre des Finances a annoncé qu'un montant était
prévu pour ce qu'il appelle le programme d'emplois communautaires dans
le cadre du budget et qui serait administré par le ministre d'Etat au
développement économique et par le ministre d'Etat au
développement social. (20 h 30)
Je vous avouerai que je suis présentement en pourparlers avec eux
pour qu'une partie de ces emplois communautaires puissent être
canalisés vers les municipalités. Mais, ceci dit, c'est à
l'état de projet. Cela n'augmenterait pas la masse en question,
d'accord? La masse est là, dans le budget.
M. Gratton: La masse est de combien?
M. Tardif: Dans le cadre des emplois communautaires, c'est $20
millions.
M. Gratton: $20 millions qui sont présentement aux
crédits globaux...
M. Tardif: D'emplois communautaires, d'accord?
M. Gratton: D'accord. Quel objectif le ministre vise-t-il
comme...
M. Tardif: C'est vraiment trop tôt pour le dire, M. le
Président.
M. Gratton: Le plus possible?
M. Tardif: Le budget a été annoncé
récemment. Je ne suis pas le seul des ministères à essayer
de lorgner du côté de ce programme d'emplois communautaires. Je ne
suis pas en mesure de le dire présentement.
D'un autre côté, il y a, par ailleurs, les programmes
PAIRA, Liquidation, PAISI qui, eux, théoriquement, vont se continuer
jusqu'au 31 décembre 1979, parce que la réforme de la
fiscalité n'entre en vigueur...
M. Gratton: Quels programmes? M. Tardif: PAIRA. M.
Gratton: Oui.
M. Tardif: Quant à Liquidation, lui, au moment où
il a été promulgué, il était entendu qu'il
finissait le 31 mars 1979.
M. Gratton: M. le Président, est-ce que le ministre nous
dit qu'il y a des crédits quelque part pour de nouveaux engagements, en
fonction de PAIRA ou autre chose, des engagements qui pourraient être
pris depuis le 1er avril 1979?
M. Tardif: M. le Président, dans le cas de PAIRA,
effectivement, il y a un passage du discours du budget du ministre des Finances
qui prévoit que, malgré l'entrée en vigueur de la
réforme de la fiscalité, dans les cas où il se pose des
problèmes sérieux d'alimentation en eau dans de très
petites municipalités qui n'ont pas, par ailleurs, des moyens d'y faire
face, un programme d'aide sera continué. Je voudrais...
M. Gratton: Quel est le montant des crédits
affectés à ce programme?
M. Tardif: Dans le cadre de PAIRA, c'est dans les renseignements
supplémentaires, Réforme de la fis-
calité, page 27, où on dit que, "pour réduire le
plus possible les interventions contraires aux priorités locales, ainsi
favoriser une meilleure utilisation des ressources, les programmes de
subventions conditionnelles sont abolis. Ils seront assujettis au régime
de base budgétaire 0 pour les nouveaux engagements, les subventions
à l'égard de tous les engagements antérieurs au 1er avril
1979 continuant d'être versées en totalité." Donc, tout ce
qui a été reconnu avant sera versé. Pour les autres, c'est
budget base 0, c'est-à-dire qu'il va falloir plaider pour chacun d'entre
eux, et la porte ne sera pas grande. Elle sera vraiment limitée au cas
de pénurie d'eau dans les municipalités.
M. Gratton: Je note, par exemple, à la page 17 des
renseignements supplémentaires sur les crédits...
M. Tardif: Oui.
M. Gratton: ... que des crédits de plus de $35 millions
sont prévus au programme d'aide à la construction de
réseaux d'aqueduc et d'égout, et que $33 millions ont
été consacrés à ce programme au cours de 1978/79.
Dois-je tirer la conclusion que les $35 millions inclus aux crédits de
cette année ne sont là que pour respecter les engagements
déjà pris antérieurement?
M. Tardif: Tout à fait exact, puisque la plupart des
versements de plus de $100 000 sont étalés sur dix ans.
M. Gratton: Finalement, le ministre nous confirme que chaque cas
sera étudié individuellement, sera soumis individuellement, je
présume, au Conseil du trésor et qu'effectivement il n'y a aucun
crédit, nulle part, pour des engagements qui pourraient être
nécessaires au cours de 1979 pour des constructions d'égout et
d'aqueduc.
M. Tardif: M. le Président, c'est tout à fait
exact. J'ai lu tantôt un passage de l'annexe Renseignements
supplémentaires, Réforme de la fiscalité municipale, page
27, mais il y a un autre paragraphe qui aurait dû être lu:
"Toutefois, les subventions conditionnelles liées à des ententes
fédérales-provinciales sont maintenues...
M. Gratton: Oui.
Programmes d'équipement communautaire
M. Tardif:... De même, les programmes de subventions
conditionnelles suivantes ne sont pas affectés."
M. le Président, c'est peut-être le moment de faire une
courte parenthèse pour parler des programmes d'équipement
communautaire annoncés à grand renfort de publicité, cette
fois, par mon homologue fédéral annonçant pour le
Québec, pour l'année 1978, $47 500 000 et, pour l'année
1979, $78 millions. Effectivement, M. le Président, ceci était
quelque part au printemps dernier, c'est- à-dire avant l'annonce par M.
Trudeau des coupures de $2 225 000 000, si bien qu'il n'y a pas eu un cent de
versé, en 1978, des $47 millions et des $78 millions qui étaient
prévus pour l'année 1979 non plus. De fait, les ententes ne sont
pas signées et, aux dernières nouvelles, il était question
que les $47 millions qui avaient été prévus pour 1978
pourraient être versés ou affectés en 1979 et les $78
millions de 1979, en 1980.
Cela nous avait été dit il y a peut-être trois
semaines, avant le déclenchement des élections. Qu'en sera-t-il
maintenant, M. le Président? Je l'ignore. Cependant, j'ai reçu
des lettres que je trouve d'autant plus inadmissibles qu'il s'agit d'un domaine
qui ne relève, mais aucunement, du fédéral. J'ai une
lettre du 28 mars 1979, c'est tout récent, qui m'est adressée par
André Ouellet, ministre d'Etat aux Affaires urbaines, où on dit
ceci: "Permettez-moi de vous entretenir d'un dossier qui, vous en conviendrez,
mérite votre attention immédiate. "Je crois comprendre que la
demande d'assistance financière de la municipalité de
Saint-Théophile pour son projet de réseau d'aqueduc et
d'égout fait actuellement l'objet d'une étude au sein de votre
ministère. Voilà un cas qui mérite certes l'intervention
favorable du gouvernement du Québec au cours des deux prochaines
années. Il me semble que le programme de services communautaires
qui n'est pas négocié et qui n'est pas signé, incidemment
serait dans ce cas également le véhicule par excellence en
vertu duquel on pourrait accorder une aide de $800 000".
Voyez-vous cela? Le fédéral non seulement dit cela mais
vient décider du montant de l'aide qui sera accordée aux
municipalités au cours de l'année 1979/80 pour compléter
le réseau d'aqueduc et d'égout afin d'aider les usagers, etc. "La
demande de Saint-Théophile jouit de mon plein appui et je ne doute pas
que le gouvernement > du Québec saura la recevoir favorablement".
Cela, c'était pour Saint-Théophile. J'en ai une autre
datée du 28 mars aussi pour la ville de Joliette.
M. Gratton: Du même genre?
M. Tardif: Exactement la même chose.
M. Gratton: Même style. M. Tardif: Oui.
M. Gratton: Puis-je suggérer au ministre que si le
gouvernement fédéral est aussi sensible aux considérations
électorales que le Parti québécois semble l'être
dans Jean-Talon...
M. Tardif: M. le Président...
M. Gratton: ... peut-être bien que le ministre devrait
revenir à la charge et qu'il obtiendrait satisfaction du ministre d'Etat
aux Affaires urbaines?
M. Tardif: M. le Président, l'essence même des
programmes dits d'équipement communautaire négociés par
les dix provinces avec le fédéral disait que c'est aux provinces
qu'il appartient de décider des priorités en matière
municipale et non pas... Qu'est-ce qu'on a ici? On a quelqu'un dont on ne sait
absolument la fonction, ni le mandat, ni la compétence, qui indique,
contrairement aux ententes intervenues, ce à quoi devrait servir cet
argent des services d'équipement communautaire. Si le Québec
décidait que ces programmes d'équipement communautaire devaient
servir à d'autres fins ou si les municipalités décidaient,
après consultation avec l'Union des municipalités, qu'ils
devraient servir à d'autres fins, en fait, de quoi je me mêle
là-dedans?
M. le Président, je vais fermer cette parenthèse pour dire
que je suis prêt à négocier avec le gouvernement
fédéral sur ces montants qui, je tiens à le souligner,
n'étaient pas de l'argent neuf au Québec, pas plus que dans les
autres provinces d'ailleurs. Cela devait remplacer les programmes PAQ,
programmes d'amélioration de quartier, qui sont expirés depuis le
31 mars 1978. Cela devait remplacer les programmes d'aide à
l'installation d'équipement d'égouts et d'aqueduc, qui sont
expirés depuis le 31 décembre dernier et cela devait remplacer le
programme de prime à la densité de $1000 par logement moyennant
qu'il y ait des normes de densité entre 10 et 45 unités de
logement à l'acre. Ce sont ces trois programmes qui devaient être
fusionnés en un tout qu'on appelle les programmes d'équipement
communautaire. Or, les trois anciens programmes sont expirés. Les
demandes des muncipalités sont là. Saint-Hyacinthe a eu la chance
de soumettre sa demande alors que le programme existait mais il y a un paquet
de demandes entrées pour lesquelles il n'y a plus de programme. M. le
Président, dans la mesure où ces ententes seront
négociées avec le fédéral, ces sommes seront mises
à la disposition des municipalités.
M. Gratton: En d'autres mots, si je comprends bien je suis
sûr que j'ai bien compris si le gouvernement du Québec
réussit à soutirer des montants du gouvernement
fédéral, il y aura un programme du gouvernement du Québec
qui viendra permettre à des municipalités d'obtenir une aide
financière pour des travaux d'équipement communautaire. Sinon,
s'il n'y a pas entente avec le gouvernement fédéral sur une somme
d'argent à être transférée du fédéral
aux provinces, à la province de Québec, les municipalités
du Québec, à part des cas d'extrême urgence, comme l'a dit
le ministre, se verront refuser toute aide financiaire au cours de
l'année 1979 jusqu'à l'entrée en vigueur de la
réforme fiscale.
M. Tardif: C'est à peu près la situation, M. le
Président.
M. Gratton: Alors, le gouvernement a pris une décision.
Maintenant qu'on la connaît, c'est parfait.
M. Cordeau: Les municipalités qui ont fait des demandes ou
qui vont faire des demandes cette année, en 1979, parce qu'il y a un
programme actuellement, il y a des crédits pour le programme PAIRA...
Vous l'avez dans le budget cette année?
M. Tardif: Non. Le budget base zéro est appliqué,
M. le Président. Les programmes ou les montants prévus sont pour
les engagements antérieurs.
M. Cordeau: Mais les demandes qui sont dans le moulin
actuellement, où il n'y a pas eu de décision de rendue, vous
allez retourner cela aux municipalités et vous allez dire: C'est fini,
si elles n'ont pas eu la chance qu'une décision soit prise?
M. Tardif: Toutes celles qui étaient entrées au
ministère avant le 1er avril 1979 seront dûment analysées
et soumises au Conseil du trésor.
M. Gratton: Une par une. Il n'y a pas de crédits au budget
présentement pour...
M. Tardif: Budget base zéro.
M. Gratton: Si on a un déficit prévisible de $1 400
000 000 présentement, toute somme qui pourrait être
concédée ou consentie à une municipalité devra
faire l'objet de crédits supplémentaires.
M. Tardif: Dans la mesure où aucun autre programme ou tous
les autres engagements... Il n'y aura pas de crédits
périmés ailleurs... En somme, dans le cas de ces programmes, M.
le Président, il s'écoule, entre le moment de l'aide
gouvernementale et le moment du début des travaux...
généralement les premières subventions sont versées
onze mois après la fin des travaux, c'est donc dire qu'il pourrait se
produire des engagements au cours de l'année, qui n'entraîneraient
pas des déboursés.
M. Gratton: Pendant qu'on y est, M. le Président,
pourrions-nous traiter d'un cas d'espèce, celui de l'alimentation en eau
potable sur le territoire de la Communauté régionale de
l'Outaouais? C'est un sujet dont j'ai déjà entretenu le ministre
au cours de la période des questions à l'Assemblée
nationale. Est-ce que le ministre peut nous informer si les discussions avec le
ministère de l'Expansion économique régionale ont
progressé depuis quelque temps, s'il est maintenant en mesure de nous
dire quelle sera l'aide financière qu'apportera le gouvernement du
Québec à la construction de l'usine de filtration de Gatineau,
surtout à la construction déjà complétée de
l'usine de filtration de Buckingham et à l'agrandissement
déjà complété de l'usine de filtration d'Aylmer,
où le gouvernement antérieur, dois-je le dire en passant, M. le
président, s'était engagé, tout au moins dans le cas
d'Aylmer et de Buckingham, à défrayer 50% du total des
coûts?
M. Tardif: M. le Président, dans le cas de l'usine de
filtration de Gatineau, puisque c'est de cela dont il s'agit, le gouvernement
du Québec a effectivement l'intention d'inscrire ce projet dans le cadre
de l'entente sur les infrastructures publiques. A ce jour, selon les
évaluations que nous avons, on prévoit un coût de
près de $10 millions pour l'usine et de quelque $6 millions pour les
conduites d'amenée d'eau. Une première analyse de ces dossiers a
été complétée par nos services et transmise au
ministre d'Etat à l'aménagement qui est chargé de la
négociation de l'entente avec le fédéral dans ce dossier.
Cependant, il faut ajouter ici que le gouvernement désire
résoudre le problème d'alimentation en eau de cette partie de la
CRO et que si l'entente avec le fédéral ne se concrétisait
pas, nous verrions à trouver une solution au financement de cette usine.
(21 h 45)
M. Gratton: On sait que le ministre des Travaux publics,
député de Hull, avait déjà indiqué, à
plus d'une reprise, que la décision du gouvernement du Québec
était irrévocable: ce dernier défraierait 100% des
coûts de construction de l'usine de filtration de Gatineau. Est-ce que le
ministre peut nous confirmer ce fait?
M. Tardif: M. le Président, ce qui est
décidé par le comité interministériel qui s'est
penché sur le dossier, c'est d'apporter une aide à la
réalisation de cette usine de filtration, puisque les autres
municipalités ont bénéficié d'une aide. Cependant,
quant au quantum, il n'est pas déterminé et il est fonction de
ces négociations qui seraient peut-être réglées au
moment où nous nous parlons, n'eût été la
conjoncture politique.
M. Gratton: Vous parlez de l'élection
fédérale?
M. Tardif: Oui. Ces gens-là ont d'autres chats à
fouetter et ça se comprend.
M. Gratton: J'imagine. Je dois donc comprendre que les
affirmations du député de Hull, le ministre des Travaux publics,
n'étaient pas fondées. Le ministre me répond que le
quantum, quant à la participation financière du gouvernement du
Québec, n'est pas encore arrêté et est fonction de la
négociation avec le fédéral qui, comme il le dit, est
occupé ailleurs présentement. C'est donc dire que le gouvernement
du Québec n'a pas pris d'engagement de défrayer 100% des
coûts de la construction de l'usine de filtration de Gatineau. Est-ce que
je me trompe jusqu'à maintenant? Le gouvernement n'a pas
décidé de payer 100%. Je pose la question au ministre. Les
silences ne sont pas enregistrés au journal des Débats, M. le
Président.
M. Tardif: C'est que...
M. Cordeau: C'est un trait d'union.
M. Tardif: M. le Président, en vertu de ces ententes, le
partage est de l'ordre 60-40, 60% pour le fédéral et 40% pour le
gouvernement du Québec. Si on appliquait ça au coût total
de réalisation, il est bien évident que 60% plus 40%, cela donne
100%. Maintenant, tout dépend sur quelle base on applique ça.
Est-ce qu'on applique ça sur l'usine, est-ce qu'on applique ça
sur les conduites d'amenée également?
M. Gratton: C'est subtil, c'est habile de la part du
ministre.
M. Tardif: Ce n'est pas que c'est subtil ou habile, mais c'est un
dossier qui est en voie de négociation. Il se pourrait fort bien que
l'autre négociateur à la table, à savoir le gouvernement
fédéral, dise: Non, on est d'accord pour appliquer le programme
uniquement à la partie usine de filtration et non pas aux conduites
d'amenée. Il se pourrait qu'une partie soit effectivement
subventionnée à 100% et une autre moins. Je vous dis que c'est en
négociation et on a dit: On est d'accord pour qu'il y ait une
contribution et une aide de la part du Québec à la
réalisation de ceci, indépendamment de l'issue des
négociations. D'accord?
M. Gratton: Oui. Il y aura une aide gouvernementale
indépendamment de l'issue de la négociation, mais ce qui
dépendra de l'issue de la négociation, ce sera le quantum, ce
sera le pourcentage des coûts totaux. Est-ce que le ministre pourrait me
dire si le gouvernement du Québec est prêt à s'engager
à payer ses 40% des $16 millions, c'est-à-dire des conduites
d'amenée et de l'usine? Parce qu'il ne s'agit plus...
M. Tardif: Je ne suis pas en mesure de dire ça ici ce
soir, M. le Président. Cependant, dès que je serai au courant, il
me fera plaisir d'en informer le député de Gatineau.
M. Gratton: Oui, je trouve que le ministre des Affaires
municipales est plus responsable que son collègue des Travaux publics.
Au moins, il nous dit: II y a des négociations en cours, c'est sujet
à l'issue des négociations. Le député de Hull avait
annoncé qu'on paierait 100% des coûts, sans spécifier que
ce serait 100% de l'usine seulement ou 100% des conduites seulement.
Je demande au ministre des Affaires municipales si le gouvernement du
Québec a décidé de payer ses 40% et des conduites et de
l'usine. Il ne veut pas s'engager aujourd'hui. Je trouve que le ministre des
Affaires municipales fait responsable lorsqu'il refuse de s'engager
aujourd'hui.
Je l'inviterais à demander à son collègue des
Travaux publics de l'être autant et de ne pas perdre les pédales
lorsque, devant quelques micros, on lui pose des questions. Le ministre ne
l'avouera jamais, mais cette annonce prématurée du ministre des
Travaux publics n'est pas de nature à aider à régler le
dossier et à faire aboutir les négociations avec le gouvernement
fédéral.
Sur le même sujet, M. le Président, le ministre a dit: Les
autres municipalités ont profité d'aide financière.
Pourrais-je demander au ministre si la
négociation présentement en cours avec le gouvernement
fédéral porte également sur une participation, ou
fédérale ou provinciale, à la construction de l'usine de
Buckingham, qui est terminée depuis un bon bout de temps, et à
l'agrandissement de l'usine d'Aylmer qui, lui aussi, est terminé depuis
un certain temps et où, je le répète, le gouvernement
antérieur s'était engagé à défrayer 50% des
coûts?
M. Tardif: M. le Président, l'usine de filtration de Hull
a été effectivement financée grâce à un
programme conjoint du type qui serait à l'étude pour Gatineau,
alors que l'agrandissement de l'usine d'Aylmer et celle de Buckingham ne l'ont
pas été. Tout ce qu'il y a comme espèce d'engagement, si
on peut appeler cela un engagement, c'est une lettre d'intention, même
pas du ministre des Affaires municipales du temps, mais du
député-ministre de la région, à l'effet que le
gouvernement du Québec apporterait une aide de 50%, ou équivalant
à peu près à 50% du coût d'acquisition de
l'ensemble. On sait que tout ceci maintenant est administré par la CRO,
comme telle.
M. le Président, évidemment, cette lettre du
député-ministre ne vaut que le papier sur lequel elle est
écrite. Il n'y a pas d'engagement du Conseil du trésor ni du
Conseil des ministres à cet effet. C'est une lettre d'intention qui est
là et qui est une des données dont nous tenons compte dans la
négociation du dossier de Gatineau, puisque l'on sait que le coût
de l'eau par mille gallons, évidemment, est globalisée à
l'échelle de l'ensemble des villes desservies, des municipalités
desservies, et fonction de cette aide qui a été versée
dans un cas et qui ne l'a pas été dans les autres.
M. Gratton: M. le Président, le ministre voudra bien faire
la part des choses. Si les 50% ont été versés dans le cas
de Hull, c'est simplement que les travaux, dans le cas de Hull, ont
été terminés avant l'élection du 15 novembre 1976.
Effectivement, cet engagement, dont le ministre dit que cela ne vaut pas plus
que le papier sur lequel il est écrit, a quand même
été respecté par l'ancien gouvernement, dans le cas de
l'usine de Hull. Le ministre est obligé de convenir de cela. On a
payé 50%.
M. Tardif: C'est une lettre d'intention qui a, dans le cas de
Hull, donné lieu à plus que cela, c'est-à-dire un
arrêté en conseil et un avis favorable du Conseil du
trésor, ce qui n'est pas le cas pour Lorraine.
M. Gratton: J'en conviens. Mais le ministre conviendra, par
contre, que lorsque la Communauté régionale de l'Outaouais s'est
engagée dans la réalisation des travaux de construction de
l'usine de Buckingham et dans les travaux d'agrandissement de l'usine d'Aylmer,
elle l'a fait avec la perception que l'engagement du
député-ministre de Hull de l'époque serait tout aussi
valable dans leur cas que cela avait été le cas dans celui de
Hull.
A ce moment-là, si le gouvernement antérieur a
respecté l'engagement du député-ministre de Hull, dans le
cas de Hull, pourquoi le gouvernement actuel ne se sentirait-il pas lié
par cela, si ce n'était qu'au nom d'une justice des plus
élémentaires pour les contribuables du territoire de la
communauté régionale?
M. Tardif: M. le Président, dans le cas de Hull, il y
avait plus qu'une lettre d'intention de M. Parent, dans le temps. Il y avait
une entente fédérale-provinciale dûment signée et
paraphée aussi, ce qui n'était pas le cas dans les deux autres
municipalités.
M.Gratton: C'est ce que je veux savoir du ministre. Est-ce que,
dans les négociations actuelles avec le fédéral qui
portent sur la construction de l'usine de Gatineau, on tente également
du côté du Québec d'obtenir la même participation
fédérale pour les usines de Buckingham et d'Aylmer?
M. Tardif: M. le Président, je pense que le
député de Gatineau va comprendre un peu ce qui se passe dans ce
cas-ci. Finalement, est-ce que la règle de 50% devrait s'appliquer
partout, aussi bien aux usines déjà construites et
financées, pour lesquelles des règlements d'emprunt existent, ou
bien c'est 100% dans le cas de la nouvelle usine?
De mémoire, en appliquant 50% de l'ensemble ou 100% dans le cas
de la nouvelle usine, on arrive à peu près à une
répartition des coûts identique, étant donné qu'il y
a déjà eu 50% dans le cas de Hull. D'accord? S'il y avait 100%
dans le cas de Gatineau... Finalement, la négociation avec le
fédéral c'est ou bien 100% dans le cas de la nouvelle usine
à construire ou bien de prendre le dossier en espérant qu'on
puisse négocier 50% sur l'ensemble des autres usines déjà
construites. Or, là-dessus, M. le Président, on m'informe que les
possibilités de négociations, pour des travaux déjà
réalisés, terminés et financés, sont plutôt
minces.
M. Gratton: Oui, j'imagine. De toute façon je ne connais
pas assez la structure de taxation de la Communauté régionale de
l'Outaouais pour pouvoir juger de la valeur de ce que vient de dire le ministre
quant à l'effet net pour les contribuables. On pourra y revenir en temps
et lieu.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
Communications
M. Cordeau: Merci, M. le Président. Je vais vous poser
quelques questions, M. le ministre, concernant les communications à
votre ministère. Quel a été le montant
dépensé au poste des communications en 1978/79 et quel montant
prévoyez-vous dépenser en 1979/80?
M. Tardif: Ah ! Il y a même eu des crédits
périmés à ce chapitre-là à mon
ministère. Un moment, s'il vous plaît!
Le Président (M. Boucher): Si j'en profitais pour demander
aux membres de la commission s'ils ont l'intention de continuer après
dix heures?
M. Tardif: Ou de revenir demain matin?
Le Président (M. Boucher): Demain matin personne ne
siège.
M. Cordeau: En ce qui nous regarde, si vous n'avez pas
d'objection, je peux travailler peut-être jusqu'à dix heures et
demie ou si on a fini à dix heures et vingt-cinq. Je ne sais pas, on
peut finir à dix heures vingt.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Gatineau, est-ce que vous avez l'intention de continuer après dix
heures?
M. Gratton: Oui.
M. Cordeau: Ou revenir demain matin, je ne sais pas.
M. Gratton: Je préférerais, si... Quant à
nous, le nombre de questions pourrait... On en mettra quelques-unes en
veilleuse. On écrira au ministre pour obtenir des réponses
écrites et on pourrait probablement terminer au cours de la prochaine
demi-heure, si le député de Saint-Hyacinthe est d'accord.
M. Cordeau: Oui, je n'ai pas tellement de questions. Si j'ai les
réponses vite, je n'ai que de petites questions.
Le Président (M. Boucher): S'il n'y a pas d'autres
questions, après le député de Saint-Hyacinthe, on pourra
terminer.
M. Tardif: Au chapitre de la publicité, M. le
Président, les engagements étaient les suivants: Pages
publicitaires dans la revue L'Evaluateur, $800. Annonces publicitaires, $185.
Panneaux d'affichage relatifs au programme d'aide aux municipalités, $51
000. Publicité pour PAREM et PACEM, gel par le Conseil exécutif,
c'est-à-dire à même les $30 millions de OSE un montant
aété prélevé pour la publicité qui
était de $164 800. Annonces dans les almanachs sur les services offerts
par le ministère des Affaires municipales, $2190. Campagne de
communication concernant les affaires municipales et la participation des
citoyens surtout lors des élections municipales, $9057.
Dépliants, PAIRA, $420. Campagne de prévention des incendies,
$195 000 et rapport sur les pertes causées par les incendies, $5000. Un
grand total d'engagements de $429 000. Effectivement dépensé,
c'est $326 000, c'est-à-dire $100 000 de moins. D'accord? (22
heures)
M. Cordeau: Merci. Combien de personnes travaillent à
votre service de publicité?
M. Tardif: Service de quoi?
M. Cordeau: Les communications... Est-ce que chaque service fait
sa propre publicité ou si vous avez un département qui s'occupe
spécialement des communications ou de la publicité?
M. Tardif: Au ministère des Affaires municipales comme
tel, le personnel est de huit employés permanents. Depuis ce
temps-là il y a un poste vacant, le directeur est parti. C'est pour le
ministère. La Société d'habitation du Québec a un
employé, je pense. C'est ça?
M. Cordeau: Non, le ministère en
général.
M. Tardif: Un employé et je pense qu'il y en a un ou deux
à la régie.
M. Cordeau: Bon. Avez-vous un agent de liaison?
M. Tardif: Un agent de liaison dans mon cabinet?
M. Cordeau: On en a fait mention ce matin à
l'Assemblée nationale.
M. Tardif: Oui, M. le Président, j'ai deux agents de
liaison, pas un, deux. Il y en a une qui est ici, Mme Céline Topp,
urbaniste professionnel, et une autre qui est une avocate, Suzanne Jalbert.
M. Cordeau: Qui relèvent directement de votre cabinet?
M. Tardif: De mon cabinet, c'est ça. J'ai
déjà, d'ailleurs, donné à la commission la liste
des membres de mon cabinet.
M. Cordeau: A quel moment l'avez-vous donnée?
M. Tardif: On me dit que la liste a été
envoyée. M. Cordeau: II y a quelqu'un... M. Tardif:
Pardon?
M. Cordeau: Non. Y a-t-il eu des contrats de publicité
accordés à des firmes après les avoir fait passer par le
boulier? Ou est-ce que les contrats ont été accordés
directement?
M. Tardif: Un moment. Non cela a été fait par le
fichier. La seule campagne qui a été effectivement donnée,
c'était celle sur la prévention des incendies et ça s'est
fait par le fichier avec une espèce de jury de sélection qui
avait passé un... Sur les détecteurs de fumée.
M. Cordeau: Pour quel montant?
M. Tardif: Pardon? Je vous ai dit tantôt que... M.
Cordeau: Je ne les ai pas tous pris en note.
M. Tardif: Les montants engagés étaient de...
M. Cordeau: Non, seulement celui-là, M. le ministre.
M. Tardif: Oui, d'accord. Le montant engagé était
de $196 000 mais $97 000 seulement ont été
dépensés, donc $100 000 n'ont pas été
utilisés.
M. Cordeau: Dans cette publicité-là!
M. Tardif: C'est ça.
M. Cordeau: Parfait.
M. Tardif: Puis-je dire un mot là-dessus?
M. Cordeau: Certainement.
M. Tardif: Dans les $200 000, il y avait $100 000 à peu
près pour la campagne de prévention des incendies et $100 000 qui
étaient plutôt reliés au fonctionnement de la vie
municipale et qui, finalement, n'ont pas été utilisés
comme tels. Ce montant a tout simplement été périmé
mais je compte pouvoir le mettre en oeuvre l'an prochain.
M. Cordeau: Une dernière question. Quel est le nombre de
communiqués envoyés par Telbec et le coût? Pas ce
soir...
M. Tardif: Le nombre de communiqués envoyés par
Telbec et le coût... Jamais dix par jour.
M. Cordeau: Je n'ai pas besoin...
M. Tardif: Est-ce qu'on peut avoir cela? On peut essayer de vous
trouver cela.
M. Cordeau: Ce n'est pas nécessaire d'avoir les
réponses ce soir.
M. Tardif: J'ai l'impression qu'on paie un abonnement annuel.
C'est comme le téléphone, on l'utilise plus ou moins. Je n'ai pas
l'impression qu'on... Mais, en tout cas, on pourra vérifier.
M. Cordeau: Cela vous sera peut-être utile à vous
aussi parce que...
M. Tardif: Je m'excuse. J'ai ici la liste qu'on vous aurait
envoyée en date du 23 mars avec les noms des membres de mon cabinet, les
salaires payés et tout cela. On voit: Suzanne Jalbert, Michel Lemieux,
Jacques Patoine, Céline Topp, Michel Vadeboncoeur et Guy Versailles.
M. Cordeau: Je m'excuse, on ne me l'a pas remise.
M. Gratton: M. le Président, le ministre dans sa
nomenclature...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe, avez-vous terminé?
M. Cordeau: C'est d'accord. Je suis prêt à passer au
programme 1.
M. Gratton: Dans sa nomenclature de campagnes publicitaires, il a
parlé d'une campagne sur les élections municipales. Le ministre
peut-il me dire quel était le thème de cette campagne?
M. Tardif: II n'y en a pas eu. M. Gratton: II n'y en a pas
eu.
M. Tardif: J'avais demandé qu'on fasse une campagne dans
le style "Les affaires municipales, c'est vos affaires, occupez-vous-en, votez
aux élections ". Un taux de participation de 30% ce n'est pas
très fort, même si on sait que dans certains coins de l'Outaouais
il a pu y avoir des taux plus élevés de participation. Cela n'a
pas eu lieu pour toutes sortes de raison.
La compagnie qui a été choisie par le fichier nous a
soumis un projet de campagne ressemblant étrangement à la
"Fête des voisins" à Laval, dans le genre "Parlez-vous entre
voisins", etc. Ce n'était pas tout à fait le genre de campagne...
Je peux d'ailleurs en faire état, ici, si cela intéresse les
membres de cette commission.
Le projet visait à sensibiliser les contribuables aux affaires de
leur municipalité, aux services auxquels ils ont droit, aux
mécanismes de participation et à améliorer le taux de
participation. Les procédures suivies respectent celles établies
par la directive 6.18 concernant les contrats de service reliés à
la publicité, à savoir: réquisition des noms de
fournisseurs auprès du fichier central, constitution d'un jury de
présélection et de sélection.
Des dix noms désignés par le fichier central, trois firmes
ont été retenues pour soumissionner sur ce projet de
présélection. Ce sont les Communications PAR-LE Limitée,
Cabana Séguin Inc. et André Bédard & Associés.
Ces dernières ont présenté des soumissions; les membres du
jury de sélection ont recommandé la firme Cabana Séguin
Inc., avec certaines conditions: modifier le thème, apporter des
retouches à la conception graphique, travailler les textes
radiophoniques, mais garder la trame sonore. Le projet a été
annulé pour des raisons techniques: très court laps de temps,
modifications majeures au concept, etc. On était à la veille des
élections municipales et ce n'était plus le temps; on a tout
simplement annulé.
Il m'apparaît important d'avoir un programme de publicité
qui dise aux gens: Ecoutez, les affaires municipales, ce sont vos affaires. Il
y a de grands moments dans la vie d'une municipalité, par exemple, le
dépôt du budget, la réception du compte de taxes, les
élections municipales. Il nous apparaît important de sensibiliser
ies gens à ce qui se passe à leur conseil de ville. Ce n'est donc
pas une publicité visant à faire consommer plus de gens, mais
à les intéresser à ce qui se passe sur la scène
municipale. Mais cela ne s'est pas fait. Si vous avez des suggestions, M. le
député de Saint-Hyacinthe, il nous fera plaisir de les
entendre.
M. Gratton: M. le Président, est-ce qu'on peut nous dire
à quoi ont servi les $9000 pour la demande...
M. Tardif: La firme avait présenté un premier devis
dans le style... avec trame sonore, etc. On ne l'a pas utilisé.
D'ailleurs, le jury avait demandé de modifier le thème,
d'apporter des retouches à la conception graphique, de travailler les
textes radiophoniques et de garder la trame sonore. On les a payés pour
le travail qu'ils avaient fait et on a dit: Salut, ça ne marche pas.
M. Gratton: A Cabana, cela? M. Tardif: Oui.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, le ministre a
demandé s'il y avait des suggestions. Dans la veine de campagnes comme
"Tout le monde s'attache au Québec", peut-être que nous pourrions
envisager une campagne axée sur la fierté municipale comme
faisant partie de la fierté nationale.
M. Tardif: On va certainement prendre note de cela.
M. Gratton: M. le Président, une dernière question,
là-dessus. Je comprends mal. La firme Cabana, à qui le jury avait
confié la tâche de préparer une campagne publicitaire, sa
proposition devait être valable et intéressante pour le jury
puisqu'on a recommandé que ses services soient retenus. Comment en
est-on arrivé à payer $9000 pour quelque chose dont on ne s'est
pas servi?
M. Tardif: M. le Président, tout simplement parce que le
jury a accepté la firme en disant, dans son acceptation: Ce n'est pas le
bon thème que vous avez pris, ce n'est pas la fête des voisins
qu'on organise. A ce moment-là, le jury a demandé à la
firme de réviser les choses qu'on sait. Je ne sais pas à quelle
date cela s'est produit, mais le temps ne suffisant pas, le projet a tout
simplement été annulé.
M. Gratton: Les $9000 ont servi à quoi? On n'a pas
payé Cabana avant qu'il ne produise quelque chose.
M. Tardif: M. le Président, je m'excuse, peut-être
ai-je induit le député de Gatineau en erreur. Les $9000 ont
été versés aux trois firmes: $3000 chacune pour leur
travail de conception et de présentation d'un projet de campagne de
publicité. Ce n'était pas pour une firme en particulier.
M. Gratton: C'est la procédure qu'on suit dans tous les
cas?
M. Tardif: On m'informe que c'est la procédure suivie
lorsqu'une firme fait des travaux de cette nature et est invitée
à soumettre des projets.
M. Gratton: Est-ce que les $3000 sont un montant forfaitaire ou
est-ce que c'est basé sur l'importance de la campagne
envisagée?
M. Tardif: C'était sur la base des frais
recommandés par le ministère des Communications, dans ce cas.
M. Gratton: Mais, chaque fois qu'un ministère veut
requérir les services d'une agence de publicité pour une campagne
publicitaire quelconque on procède toujours par le boulier, le
fichier ou la loto, je ne sais pas trop et qu'on invite trois agences
à fournir une proposition, est-ce que, derechef, ces trois agences
reçoivent $3000 chacune? Comment fonctionne cette histoire?
M. Tardif: M. le Président, on m'informe que, lorsque le
fait pour une firme de soumettre un projet entraîne pour elle des
déboursés, ceux-ci sont défrayés. Dans ce cas
précis, les trois firmes qui avaient présenté chacune un
cahier je me souviens, je les avais lus personnellement; il y avait des
cahiers de cette nature qui avaient exigé un travail de
préparation ont reçu le montant de $3000 chacune pour ce
travail de conception...
M. Gratton: Bon, alors...
M. Tardif: ... tel qu'évalué par le
ministère des Communications dont c'est la fonction de juger de la
qualité de ces choses.
M. Gratton: A ce moment, le jury... Ce n'est pas le ministre des
Affaires municipales qui a choisi Cabana?
M. Tardif: Non.
M. Gratton: Même s'il avait vu la présentation des
trois?
M. Tardif: Après...
M. Gratton: Après seulement.
M. Tardif: ... tout le travail fait par le jury.
M. Gratton: Je ne vois pas quelle utilité il y avait pour
le ministre de voir la présentation des deux dont les services n'avaient
pas été retenus.
M. Tardif: Oui, M. le Président, dans la mesure où
je demande qu'on tienne une campagne de publicité sur un thème
dans le style les affaires municipales, c'est vos affaires, il m'apparaissait
intéressant de connaître ce que chacune d'elles avait pu
concevoir.
M. Gratton: D'accord.
M. Scowen: Pour le prix payé...
M. Tardif: C'est finalement moi qui ai pris la décision de
refuser les trois firmes.
Indépendamment de la recommandation du jury de retenir les
services de Cabana, c'est moi qui ai refusé.
M. Gratton: Oui, mais le jury a choisi Cabana. On dit à
Cabana: Prépare la campagne. Cabana a préparé la campagne
et c'est le ministre, semble-t-il, qui l'a refusée.
M. Tardif: M. le Président, je tiens à souligner
que le jury de sélection était formé des personnes
suivantes: M. Roch Lessard, directeur du service des communications au
ministère des Affaires municipales, M. Jean-Eudes Martin de la
Régie des rentes, M. Pierre Piché de la Commission de la fonction
publique et M. André Collard, de la municipalité de Sherbrooke,
comme membre externe. Il y avait un seul membre du ministère. Ces gens
ont recommandé une des trois firmes, en suggérant les amendements
que je vous ai énoncés, c'est-à-dire modification du
thème, retouches à la conception graphique et retravailler les
textes radiophoniques. Mais moi, comme ministre, j'ai dit: Je n'en veux aucune
des trois. Il n'y en aura pas de campagne si on ne peut pas faire quelque chose
qui me convient.
M. Gratton: Alors, c'est à partir des présentations
ou des propositions que les trois avaient faites. Le jury avait
suggéré qu'on retienne les services de Cabana, mais à
condition qu'on change ce genre dé choses. Là, je comprends M. le
Président. Je remercie le ministre pour ses explications.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Même chose, sur les communications. J'aimerais
que M. le ministre nous donne l'explication, car, à chaque programme,
à chaque élément, on voit le mot communications.
J'aimerais avoir une définition de ce mot communications. En
général, dans tous les programmes, cela revient.
M. Tardif: M. le Président, on a la définition des
termes.
M. Cordeau: Sans égard au montant d'aucun
élément, simplement communications. Quelles sont les
dépenses groupées sous ce terme?
M. Tardif: M. le Président, cette rubrique comprend les
frais de déplacement des individus, les frais de poste et de messagerie,
les dépenses de communications, de publicité et d'information.
C'est une abréviation, au poste 3 qui s'appelle Service de transport et
de communication. D'accord? (22 h 15)
M. Cordeau: En additionnant ce thème à tous les
éléments, vous prévoyez, pour l'an prochain $548 000 de
plus sous la rubrique "Communications".
M. Tardif: M. le Président, encore une fois, cela comprend
les frais de transport et de déplacement des membres des
différents services qui rayonnent dans le territoire
québécois. En réalité...
M. Cordeau: L'an dernier, dans le budget 1978/79, il était
prévu $1 840 000 et, cette année, vous avez $2 389 000. C'est une
augmentation de $548 000. Est-ce que vous prévoyez un long voyage pour
plusieurs personnes?
M. Tardif: M. le Président, dans les faits, mon budget de
communications diminue; ce qui doit augmenter, c'est le budget de transport
comme tel. J'ai présentement des fonctionnaires dans neuf endroits,
depuis l'entrée en vigueur de la loi 90 sur la protection des terres
agricoles, au Québec, là où il n'y en avait pas, et qui
doivent évidemment voyager passablement. Je prévois
également l'ouverture de bureaux régionaux du ministère
où ces gens, d'ailleurs, sont rattachés, de sorte que ceci,
également, va impliquer, dans la mesure où je ne suis pas
intéressé d'avoir des fonctionnaires dans le paysage qui restent
collés au bureau, que les frais de déplacement de ces gens
s'accroissent.
M. Cordeau: Combien de bureaux croyez-vous pouvoir
aménager, cette année?
M. Tardif: Si j'exclus Rimouski, qui est le seul endroit
où le ministère avait un bureau régional, je compte ouvrir
huit bureaux régionaux au cours de l'année.
M. Cordeau: Pourrait-on connaître les endroits?
M. Tardif: II n'y en a pas à Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Je voudrais savoir où sont les plus
près. Bien sûr, Saint-Hyacinthe est exclue, mais quels sont les
endroits qui ont été choisis? C'est comme le boulier, on ne sort
pas à tout coup.
M. Tardif: M. le Président, là où les locaux
sont retenus et où l'implantation est à peu près
matériellement chose faite, il n'y a pas de problème comme dans
le cas de Hull, notamment, dans le cas de Rouyn, mais en gros, ce sont dans les
capitales régionales.
M. Cordeau: En ce qui concerne les communications...
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'on est prêt
à adopter chaque programme?
M. Gratton: J'aurais encore énormément de
questions, il va sans dire, mais compte tenu de l'impossibilité, pour
moi, d'être ici demain matin, et compte tenu que la commission des
affaires municipales sera occupée au moins jusqu'au mois de mai et qu'il
est inutile de suspendre en attendant la possibilité de se réunir
à nouveau, j'obtiendrai les informations d'une autre façon. Quant
à moi, vous pourriez considérer l'ensemble des programmes comme
étant adoptés.
M. Cordeau: J'aurais une ou deux questions à poser
à chaque élément, mais cela va être très
court.
Le Président (M. Boucher): A chaque
élément?
M. Cordeau: Pas à chaque élément, à
chaque programme. Concernant le programme 1...
Adoption des programmes
Le Président (M. Boucher): A chaque programme.
Programme 1, Organisation et aménagement du territoire
municipal.
M. Cordeau: A l'élément 2, autres
rémunérations, vous avez $561 000 qui n'y étaient pas l'an
dernier.
M. Tardif: Un petit moment... C'est l'emploi d'occasionnels pour
l'application de la Loi sur la protection des terres agricoles.
M. Cordeau: Parfait. Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Programme 2.
M. Cordeau: A l'élément 3, il y a $18 400 000 pour
les communautés urbaines. Quel serait le partage?
M. Tardif: C'est $15 millions pour la CUM et $3 millions pour
Québec, grosso modo.
M. Goldbloom: II y a $3 millions pour Québec?
M. Tardif: $2 900 000 pour Québec et il y a $500 000 pour
Kativik, la municipalité régionale de Kativik.
M. Goldbloom: L'an dernier, il n'y avait que la CUM.
M. Tardif: Mais là, il y a eu $2 900 000 pour
Québec.
M. Goldbloom: Un affaiblissement. M. Tardif: Un quoi?
M. Goldbloom: Un affaiblissement de la résistance du
ministre.
M. Tardif: Non, M. le Président, disons que c'est en
attendant l'extinction due à la réforme de la fiscalité
qui entrera en vigueur le 1er janvier 1980.
Le Président (M. Boucher): Adopté? Programme 3,
l'évaluation foncière, adopté? Programme 4, gestion
interne et soutien.
M. Cordeau: J'avais une question, mais je pense que le ministre a
répondu tantôt. A 6, loyers, il y a une augmentation
substantielle; si vous aménagez des bureaux, peut-être est-ce la
cause?
M. Tardif: Non, M. le Président, à loyers, c'est
pour l'accroissement des besoins en informatique, des appareils, et tout
cela.
M. Cordeau: Parfait.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
M. Cordeau: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Le programme 5,
sécurité-incendie.
M. Cordeau: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Programme 6,
aide financière à la construction de réseaux d'aqueduc et
d'égouts.
M. Goldbloom: Adopté.
M. Cordeau: J'avais une question, mais, tantôt, on a
parlé du programme PAIRA qui est aboli...
Une Voix: S'il est aboli, il ne "paira" plus! Le
Président (M. Boucher): Adopté? M. Cordeau:
Adopté.
Le Président (M. Boucher): Le programme 7, aide
financière à la Société d'aménagement de
l'Outaouais.
M. Cordeau: Nous avons passé cela. Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Le programme 8,
conciliation entre locataires et propriétaires.
M. Cordeau: Là aussi il y a...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Est-ce qu'il s'agit des crédits
nécessaires à la nouvelle régie des loyers?
M. Tardif: Non, M. le Président, essentiellement pour la
régie telle qu'elle est présentement.
M. Gratton: Est-ce qu'on retrouve ailleurs les crédits
nécessaires au fonctionnement de la nouvelle...
M. Tardif: Les crédits sont prévus dans la loi
elle-même, M. le Président.
M. Cordeau: A 2, autres rémunérations, il y a une
augmentation de $146 000...
M. Tardif: A quel endroit, M. le Président? M. Cordeau:
Au programme 8, article 2.
M. Tardif: Un instant. Programme 8.2. Il s'agit essentiellement
d'occasionnels en attendant l'entrée en vigueur de la loi 107, dans ce
cas.
Le Président (M. Boucher): Adopté? M. Cordeau:
Adopté.
Le Président (M. Boucher): Le programme 9,
amélioration de l'habitat.
M. Cordeau: Là il y a une diminution sensible de $15
millions à $9 millions. Alors peut-être que M. le ministre, en
quelques mots, pourrait donner une explication.
M. Tardif: Un petit moment que j'y arrive. Le programme 9. M. le
Président, deux choses: D'une part, l'extinction des programmes dits
d'amélioration de quartier qui sont terminés depuis le 31 mars
1978. D'accord? Essentiellement. Deuxièmement, pour ce qui est de l'aide
à la restauration des logements, qui passe de $6 millions à $2
800 000, je ferais remarquer au député de Saint-Hyacinthe que les
$6 millions de l'année dernière avaient été une
augmentation substantielle dans le cadre du programme OSE qui, lui, est
terminé. Or, on revient à peu près aux montants que nous
avions l'année d'avant, un peu plus, à peu près $500 000
de plus.
Mais ceci dit, M. le Président, je compte sur le fait qu'on
pourra engager des crédits plus élevés que cela, compte
tenu qu'entre le moment des engagements et des déboursés il
s'écoule toujours une période de temps.
Le Président (M. Boucher): Le programme 9, adopté.
Programme 10, aide à la résiliation et à l'acquisition de
logements. Adopté? Programme 11, aide financière et surveillance
administrative à l'exploitation de logements. Adopté.
M. Cordeau: Adopté. Il y a une augmentation sensible. Par
contre, je pense que c'est parce qu'il y a plus de logements qui sont
construits, à la disposition des gens; alors, la part du gouvernement
est plus forte.
M. Tardif: C'est exact, c'est-à-dire que le financement
des déficits d'exploitation passe de $52 millions à $68 millions.
C'est ce que je disais tantôt, comment les déficits d'exploitation
des logements sociaux croissent de façon à peu près
exponentielle.
Le Président (M. Boucher): Le programme 11 est
adopté. Programme 12, gestion interne de la Société
d'habitation du Québec.
M. Cordeau: Adopté. Nous allons mettre certaines questions
sur la glace. Peut-être que nous aurons l'occasion d'en poser au ministre
plus tard. Merci.
M. Tardif: M. le Président, il me fera toujours plaisir en
tout temps, si je reçois de la part des députés, en
Chambre ou par écrit, des questions, d'apporter tout complément
d'information que je pourrai.
Le Président (M. Boucher): Les crédits du
ministère des Affaires municipales pour l'année financière
1979/1980 sont donc adoptés. La commission ajourne ses travaux sine
die.
Fin de la séance à 22 h 25