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Projet de loi no 119
(Dix heures vingt-cinq minutes)
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Je déclare ouverte cette séance de la commission des
affaires municipales qui se réunit afin d'étudier article par
article le projet de loi no 119, Loi conscituant certaines municipalités
dans l'Outaouais.
Les membres de cette commission sont: M. Brassard (Lac Saint-Jean),
remplacé par M. Char-bonneau (Verchères), M. Caron (Verdun), M.
Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Gratton
(Gatineau), M. Guay (Taschereau), M. Mercier (Berthier), M. Ouellette
(Beauce-Nord), M. Shaw (Pointe-Claire), M. Tardif (Crémazie).
Les intervenants sont: M. Alfred (Papineau), M. Fontaine
(Nicolet-Yamaska), M. Goldbloom (D'Arcy McGee), M. Lacoste (Sainte-Anne), M.
Léonard (Laurentides-Labelle), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Scowen
(Notre-Dame-de-Grâce), M. Vaugeois (Trois-Rivières). Il y a
seulement un petit changement. M. Guay (Taschereau) est remplacé par M.
Alfred (Papineau) qui était intervenant.
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Gatineau.
M. Gratton: ... pourrais-je vous demander de remplacer à
titre de membre de la commission M. Caron (Verdun) par M. Goldbloom (D'Arcy
McGee) et vice versa.
Le Président (M. Laplante): Oui. M. Caron (Verdun)
remplacé par M. Goldbloom (D'Arcy McGee) et M. Goldbloom, qui
était intervenant, remplacé par M. Caron (Verdun).
M. Gratton: M. le Président...
M. Pagé: M. le Président, vous venez de remplacer
M. Goldbloom (D'Arcy McGee) par M. Caron (Verdun). Est-ce que vous pourriez
remplacer M. Caron (Verdun) par M. Jean-Claude Rivest, député de
Jean-Talon?
Le Président (M. Laplante): II faudra remplacer M. Scowen
(Notre-Dame-de-Grâce)? M. Pagé (Portneuf), dans les intervenants,
remplace M. Scowen (Notre-Dame-de-Grâce). Y a-t-il d'autres
changements?
Je voudrais maintenant avoir un rapporteur, s'il vous plaît.
Une Voix: M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes).
Le Président (M. Laplante): M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes) est rapporteur.
M. le ministre, avez-vous des commentaires préliminaires sur le
projet de loi 119?
Remarques générales
M. Tardif: Très peu de commentaires, M. le
Président, si ce n'est pour dire que ce projet de loi qui est devant
nous, une fois la décision prise de découper l'actuelle ville de
Buckingham, est une loi à caractère essentiellement technique.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle certains des articles doivent
être amendés par une série de papillons qui viennent
d'être distribués à la commission, puisqu'il est
prévu pour la mise en oeuvre de ces quatre nouvelles
municipalités des dates d'échéance, ces dates devant
être évidemment reportées, décalées à
la suite de la non-adoption de cette loi avant la période des
Fêtes. C'est essentiellement le sens des amendements, qui peuvent
paraître nombreux, mais qui sont strictement des amendements de
concordance pour la plupart.
Alors, sans autre commentaire, M. le Président, je vous
demanderais d'appeler l'article 1.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, j'aimerais d'abord
m'interroger sur l'absence du député de Papineau, qui, comme on
le sait, a été très actif dans ce dossier, au moment
où nous entreprenons l'étude article par article du projet de loi
119.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais quand
même... Nous avons retardé les travaux de cette commission pour
permettre au député de Gatineau d'être ici. On nous informe
que le député de Papineau est également en route.
M. Pagé: II arrive d'Argenteuil?
M. Tardif: Pardon?
M. Pagé: II arrive d'Argenteuil?
M. Tardif: Je ne sais pas d'où il arrive. Est-ce qu'il
passe par Argenteuil pour arriver ici? Toujours est-il qu'il est en route
également.
M. Gratton: En fait, il arrive d'Argenteuil; j'ai pensé
que son absence ce matin pouvait s'expliquer par le fait qu'il ne veut pas
payer le pari qu'il a perdu hier dans le comté d'Argenteuil.
M. Tardif: M. le Président... (10 h 30)
M. Gratton: De toute façon, cela a peu d'importance, M. le
Président. J'aimerais, par contre, interroger le ministre sur un sujet
bien particulier
avant qu'on aborde l'étude article par article. On sait que ce
projet de loi, tout au moins de l'avis du ministre, fait suite à un
référendum qui a été tenu en juin 1978 dans la
ville regroupée de Buckingham. On sait également qu'à ce
référendum on avait connu un taux de participation très
faible, soit de quelque chose comme 34% ou 32%. Dans les circonstances, sept
des huit secteurs de la ville de Buckingham, une majorité de citoyens
s'étaient prononcés pour un des groupements quelconques, mais il
faut bien le dire, M. le Président, il ne s'agissait pas, à ce
référendum, de dire oui ou non au projet de loi 119 puisque son
texte n'était pas connu à ce moment-là. Il s'agissait
simplement de dire oui ou non à la question: Voulez-vous que votre
ex-secteur se retire de la ville de Buckingham?
M. Tardif: Je ne veux pas soulever de point d'ordre mais, encore
une fois, tout ce débat a eu lieu en deuxième lecture.
Le Président (M. Laplante): II est de coutume, M. le
ministre, avant l'étude article par article de chaque loi en commission
parlementaire, que les partis ou même tous les membres puissent
s'exprimer.
M. Tardif: S'il y avait des faits nouveaux, mais, en
l'occurrence, j'ai l'impression qu'il s'agit de redites, à moins que le
député de Gatineau nous arrive avec des faits nouveaux.
M. Gratton: Je veux vous poser une question. M. Tardif:
Alors, allez-y.
M. Gratton: Merci, M. le Président.
Je disais donc que dans sept des huit secteurs, on a répondu oui
à la question posée au moment du référendum. Dans
le cas de Notre-Dame-de-la-Salette, effectivement, 51 personnes ont dit oui
alors que 31, je pense, disaient non, en juin 1978, toujours à une
question qui ne portait pas sur le contenu du projet de loi no 119 que nous
sommes appelés à étudier ce matin article par article,
mais à une question générale, à savoir si leur
secteur devait se retirer de la ville de Buckingham.
Or, depuis la parution du rapport de l'Institut national de la recherche
scientifique, rapport qui a été rendu public et
préparé même après la tenue du
référendum de 1978, un groupe de citoyens du secteur
Notre-Dame-de-la-Salette ont fait circuler une pétition à
laquelle j'ai fait référence au cours du débat de
deuxième lecture. Vous me permettrez de la lire, M. le Président,
puisque quelque 268 contribuables du secteur Notre-Dame-de-la-Salette l'ont
signée. Je la cite: "Suite à la présentation à
l'Assemblée nationale du projet de loi 119 qui vise à
dégrouper la ville de Buckingham en quatre nouvelles
municipalités, nous, soussignés, citoyens majeurs et ayant
qualité d'électeurs de l'actuelle ville de Buckingham, demandons
au député M. Jean Alfred (Papineau) et au ministre des Affaires
municipales, l'honorable Guy Tardif, d'en suspendre l'étude
jusqu'à ce que les citoyens aient eu l'opportunité d'exprimer
leur point de vue. "Nous considérons que le référendum du
14 juin 1978 ne peut servir à évaluer correctement la
volonté populaire parce qu'il a été tenu sans que toute
l'information sur les conséquences du dégroupement soit
disponible. Nous croyons que le fait que seulement 34% de la population ait
voté et que l'étude de l'INRS ait démontré qu'il
résulterait de ce dégroupement des hausses de taxes
considérables pour les secteurs Notre-Dame-de-la-Salette, Masson, Angers
et Buckingham Sud-Est, justifient amplement que la population soit à
nouveau consultée avant de procéder au dégroupement. "Nous
demandons donc à l'honorable Guy Tardif, ministre des Affaires
municipales, de suspendre l'étude de son projet jusqu'à ce que la
population se soit exprimée à nouveau à la lumière
des informations nouvelles qui n'étaient pas disponibles le 14 juin
dernier, soit par voie d'un nouveau référendum ou par son vote
à l'élection générale prévue pour novembre
prochain ou par toute autre méthode qui permettrait d'évaluer les
désirs réels des citoyens de Buckingham."
La question que je veux poser au ministre des Affaires municipales est
tout simplement: Quelle réponse a-t-il fournie à cette
pétition signée par quelque 80% des contribuables du secteur de
Notre-Dame-de-la-Salette et quelles autres considérations pourraient
l'amener à donner suite à cette requête des gens de
Notre-Dame-de-la-Salette?
M. Tardif: M. le Président, la population de
Notre-Dame-de-la-Salette, au dernier recensement disponible tel que
publié ici dans le rapport de l'INRS, était de 669 habitants;
celle de Buckingham est de 7300, soit dix fois plus; celle de Masson, de 2386,
soit environ quatre fois, quatre fois et demie, et on pourrait ainsi continuer
à énumérer la taille des anciens secteurs. S'appuyer sur
une pétition émanant d'un petit groupe dans un secteur
donné pour remettre en question ce que l'ensemble a demandé et
souhaité, cela me paraît pour le moins abusif, encore que je passe
sous silence les modalités dans lesquelles cette pétition aurait
pu circuler, qui l'a fait circuler, sous quelles pressions, sous quelles
représentations, pourquoi y a-t-il une pétition uniquement dans
un secteur très limité, très circonscrit de l'actuelle
ville de Buckingham et non pas...
M. Gratton: Parce qu'on prévoit des augmentations de taxes
de $17 les $1000, c'est bien simple.
M. Tardif: ... dans le reste de la municipalité. M. le
Président, je voudrais tout simplement dire au député de
Gatineau que je n'ai pas l'intention de reporter l'étude de ce projet de
loi et que, si jamais les gens de Notre-Dame-de-la-Salette en ve-
naient à la conclusion que le fait pour eux de se
dégrouper devenait trop onéreux et qu'ils voulaient eux,
appartenir, mais alors cette fois j'allais dire presque de choix
délibéré et non pas de façon imposée,
à l'un ou l'autre secteur, il y a toujours la loi pour favoriser le
regroupement volontaire des municipalités qui existe. Ceci dit, M. le
Président, je vous demande d'appeler l'article 1.
M. Gratton: M. le Président, sur le même sujet, le
ministre nous dit: C'est un petit groupe de citoyens d'un secteur donné.
Ce n'est pas tout à fait exact, M. le Président, ce sont 268 des
contribuables, dont le total est de 352. La population est probablement de 600,
mais les contribuables admis à voter au référendum de juin
1978 était de 352. Il y en a 268 de ceux-ci, soit 76%, qui demandent au
ministre de suspendre.
Le ministre se demande pourquoi dans ce secteur et pas dans les autres.
C'est tout simplement parce que c'est seulement dans ce secteur que
l'étude de l'Institut national de la recherche scientifique, qui a
été commandée par le ministre lui-même, a
démontré qu'il y aurait augmentation de la taxe foncière
pour maintenir les services à leur niveau actuel, dans le cas du
dégroupement préconisé par le projet de loi 119, une
augmentation de taxe de $17.45 les $1000 d'évaluation. Je pense que je
comprends très bien pourquoi 268 contribuables du secteur
Notre-Dame-de-la-Salette ont signé cette pétition.
Quant aux allusions du ministre selon lesquelles on aurait
utilisé certaines méthodes, on ne sait qui les a fait circuler,
il s'agit pour lui il a copie de la pétition de
vérifier s'il s'agit bel et bien de contribuables. Quant à moi,
je n'ai pas fait circuler de pétition, M. le Président.
Le ministre nous dit: De toute façon, il s'agit de 600 de
population, alors que l'ex-secteur de Buckingham est de 7300, donc beaucoup
plus important. Justement, je rappellerai au ministre que dans le secteur de
l'ex-Buckingham, une majorité a voté contre le
dégroupement au moment du référendum de juin 1978, parce
que, en effet, sur 2681 personnes admissibles à voter, 387
s'étaient prononcées contre le dégroupement, alors que
seulement 235 se prononçaient pour.
M. Tardif: M. le Président, encore une fois je vous
demande d'appeler l'article 1. Ce débat a déjà eu lieu; je
comprends le député de Gatineau...
M. Gratton: Appelez donc l'article 1, M. le Président, je
tiendrai les mêmes propos à l'article 1.
M. Tardif: ... de nous avoir dit sa position sur le sujet et de
l'avoir rappelée ce matin, mais encore une fois il s'agit d'un secteur
et dans ce même secteur, le député de Gatineau ne doit pas
ignorer que la population est pour le moins divisée puisqu'il y a le
comité provisoire des citoyens qui, par voie de télégramme
en date du 22 mars, appuyait le projet de loi tel quel. Alors on est loin
d'avoir, même à Notre-Dame-de-la-Salette, l'unanimité sur
la question et j'ai ici un télégramme.
M. Gratton: M. le Président, je ne prétends pas
qu'il y a unanimité, je prétends qu'il y a 76% de la population,
c'est quand même une majorité, je pense, à comparer
à un groupe de citoyens dont je ne connais pas l'origine, moi non plus.
De toute façon...
Le Président (M. Laplante): Avant de continuer, je
voudrais clarifier une chose afin que personne ne se sente brimé, afin
que personne ne dise qu'il y a une dérogation au règlement.
L'article 154 a été amendé, en ajoutant 154.3: "Avant que
la commission n'entreprenne l'étude article par article d'un projet de
loi dont la deuxième lecture a été adoptée en vertu
de l'article 119-A, chacun de ses membres peut s'exprimer sur le principe et la
teneur générale du projet de loi." C'est ce qui se fait
actuellement.
M. Tardif: Là, ça devient un débat.
Le Président (M. Laplante): C'est ce qui se fait
actuellement.
M. Gratton: Merci, M. le Président. Puisque le ministre
nous dit que ce soit seulement le secteur de Notre-Dame-de-la-Salette qui le
réclame, il faut bien mentionner que l'ex-secteur de Buckingham a
voté, lui, au moment du référendum, contre le
dégroupement, puisque les gens, au moment du référendum,
ceux qui se sont prononcés pour le dégroupement, ne se sont pas
nécessairement prononcés sur le contenu du projet de loi no 119,
puisqu'il s'agissait d'une question. Je vous cite le texte:
"Désirez-vous que le secteur de la ville dont vous faites partie
actuellement (votre ancienne municipalité) se retire de l'actuelle ville
de Buckingham?". C'était là la question posée au moment du
référendum, en 1978. Puisque, donc, on ne peut conclure du
résultat de ce référendum que les gens sont favorables au
texte du projet de loi no 119, quoi qu'en disent certains comités de
citoyens, je demande au ministre s'il n'est pas prêt à retenir la
suggestion que lui avait faite, au moment du débat en deuxième
lecture, le député de Saint-Louis, je crois, de fournir aux
citoyens de Buckingham concernés une copie du projet de loi ou tout au
moins un résumé et, si le conseil municipal de la ville de
Buckingham en faisait la demande, de tenir une nouvelle consultation sur le
contenu du projet de loi no 119 tel qu'on le connaît
présentement.
M. Tardif: Le projet de loi écarte cette
possibilité. Par ailleurs, il prévoit la création de
comités provisoires destinés à négocier le
protocole d'entente à intervenir entre les municipalités. Les
augmentations de taxes dans le secteur en question pourraient être
substantiellement différentes, dû à l'impact de la
réforme de la fiscalité, entre autres, si bien qu'il me
paraît pour le moins de la pure spéculation de fixer dans le
contexte actuel un taux de taxe avant et après dégroupement, dans
n'importe quel secteur de Buckingham.
Ceci dit, M. le Président, je puis essayer de fournir à
l'actuelle municipalité de Buckingham et
aux anciens secteurs toute l'aide technique de mon ministère pour
évaluer les nouveaux taux de taxation. De toute façon, on l'a
fait dans le cas de la réforme de la fiscalité; on a fait les
simulations pour toutes les municipalités. Il faudra ajuster cela pour
la situation là-bas.
Il reste qu'il y a des gens qui peuvent décider de leur
appartenance politique pour des raisons autres que des raisons de cents et de
piastres. Il y a des gens pour qui c'est plus important, le sentiment
d'identité et d'appartenance à une collectivité, à
une région, à une municipalité, à un pays, que
toute considération économique et financière. Il y a, dans
cette région, des gens qui ont manifesté ce désir de se
singulariser depuis qu'ils ont été regroupés, certains
d'entre eux nous disant carrément qu'ils étaient prêts
à en payer le coût, soit en termes de diminution de services, soit
en termes, évidemment, d'efforts budgétaires additionnels. C'est
la raison pour laquelle il ne m'appa-raît pas important ici de retenir
cette objection qui, encore une fois, n'est qu'un corollaire, n'est pas le fond
même du projet de loi qui est devant nous. (10 h 45)
Je dois dire également peut-être que le
député de Gatineau, s'il avait pris connaissance de ce papillon,
et je ne peux l'en blâmer puisque l'on vient de le distribuer...
qu'il y aura un article 39a qui pourrait peut-être, en partie,
répondre à certaines de ses appréhensions et qui aurait
peut-être évité beaucoup de difficultés si des
dispositions semblables avaient existé lors du regroupement
forcé, disant que le conseil peut aussi mettre le coût des travaux
soit entièrement à la charge de la corporation, soit à la
fois à sa charge et à celle des contribuables d'une ou de
plusieurs parties de la municipalité dans des proportions que
détermine le règlement ou la résolution.
Le député de Gatineau, qui connaît la situation dans
son coin, j'imagine, n'est pas sans savoir que cela a été
à l'origine de la plupart des malaises qui ont été
vécus dans la région, cette absence dans la loi regroupant les
municipalités de flexibilité quant au mode de répartition
du fardeau fiscal. On va réintroduire une mesure similaire ici et
à ce moment-là, évidemment, il appartiendra et
encore là, c'est tout le sens de la réforme de la
fiscalité municipale à la population de
Notre-Dame-de-la-Salette et aux autres de décider de se taxer en
fonction de la qualité et de la quantité des services qu'ils
désirent.
La réforme de la fiscalité prévoit une série
de mesures pour les municipalités rurales dont Notre-Dame-de-la-Salette,
évidemment. L'une d'elles, c'est qu'il y a un fonds de
péréquation de $20 millions qui va aider ces
municipalités. La deuxième, c'est que les municipalités
rurales qui se voyaient pénalisées en un sens dans la mesure
où elles avaient sur leur territoire des fermes ou des boisés au
sens de l'article 21 de la Loi sur l'évaluation foncière seront
maintenant doublement avantagées puisque le $1 scolaire pourra
maintenant être versé à la municipalité qui
auparavant ne pouvait prélever que $1 des $100 d'évaluation. Le
deuxième avantage, c'est que l'effet de plafond à $150 l'acre est
levé et que le gouvernement va compenser les municipalités pour
la différence entre la valeur marchande réelle, la valeur
évaluée et l'effet de plafond contenu dans l'article 21.
Troisièmement, la réforme de la fiscalité garantit de
toute façon à toute municipalité du Québec, quelle
qu'elle soit, un minimum de revenu de transfert de l'ordre de $10 per capita.
Evidemment, cela s'appliquera puisque la réforme de la
fiscalité entrera en vigueur le 1er janvier 1980 et que ces quatre
nouvelles municipalités seront conçues à partir du 1er
janvier 1980 aux quatre nouvelles municipalités, ce qui implique
que Notre-Dame-de-la-Salette recevra au même titre que les autres
l'équivalent au moins de $10 per capita.
M. le Président, ces précisions devaient être
apportées pour corriger les appréhensions qui pouvaient
naître. Donc, flexibilité quant à la répartition du
fardeau fiscal introduit par l'article 39a et impact de la réforme de la
fiscalité.
M. Gratton: M. le Président, une dernière remarque
à ce sujet qui sera suivie d'une dernière question, je le pense
bien, de ma part, en tout cas.
Le ministre nous dit que, dans certains cas, dans la ville de
Buckingham, il y a des gens qui sont prêts à payer le coût
pour satisfaire ce désir qu'ils éprouvent de se singulariser. Or,
le ministre devra reconnaître que, les seuls coûts jusqu'à
maintenant, que nous connaissions sont ceux qui ont été
publiés dans le rapport de l'Institut national de recherche
scientifique, lequel n'était pas disponible au moment du
référendum.
Le ministre nous dit en tout cas, sans le dire, il le laisse
sous-entendre qu'il répond là, avec son projet de loi 119,
aux désirs de la population de Buckingham, alors que l'on sait fort bien
que lors du référendum de juin 1978, c'est seulement 34% des gens
qui ont voté et que, parmi ceux-là, les deux tiers ont
voté oui; ce qui donne, de façon indiscutable, seulement 22% de
la population qui dit oui non pas au projet de loi 119, mais oui à la
question que j'ai lue tantôt, alors qu'il y en a 12% qui disent non.
C'est loin d'être très clair quant à l'expression d'une
volonté collective, M. le Président, surtout lorsque, à la
suite de la publication du rapport de l'INRS qui parle d'augmentation de taxes
pour certains secteurs et de diminution pour d'autres, on a 76% de la
population du secteur de Notre-Dame-de-la-Salette qui vient nous dire:
Suspendez donc l'étude du projet de loi 119.
Le ministre nous dit: II y aura la création de conseils
provisoires, il y aura négociation pour le partage des dettes, des
biens, du personnel, etc., il y aura la réforme de la fiscalité
municipale qui entrera en ligne de compte. Je dis donc au ministre que s'il
veut réellement répondre à la volonté populaire
dans Buckingham, pourquoi n'accepte-t-il pas, tout au moins, de soumettre tout
cela à une nouvelle consultation au moment où la
négociation aura été faite, au moment où les gens
sauront exactement et auront été, cette fois, bien
informés des conséquences fiscales, des
conséquences dans la qualité et la quantité des
services fournis, etc.?
M. le Président, cela pourrait se faire facilement, si le
ministre nous disait ce matin: On va adopter les articles du projet de loi, les
amendements, on va voter la troisième lecture. Mais s'il nous disait ce
matin: On va amender l'article 40 pour dire que ce projet de loi n'entrera en
vigueur qu'après consultation quelconque de la population, à la
lumière de chiffres et d'information complète, nous, on aurait
fini là le débat. Mais le ministre semble se refuser à
faire quelque concession que ce soit. Il a les deux pieds coulés dans le
béton parce qu'il y a eu un référendum en 1978 qui n'est
pas concluant, qui ne dit absolument rien, à mon avis, quant à la
volonté populaire des gens de Buckingham puisqu'ils ont répondu
en minorité à une question qui ne traduisait pas ce que vient
faire le projet de loi 119. Que le ministre nous dise s'il est prêt
à considérer la possibilité de soumettre le tout à
la consultation populaire, à un vote quelconque de la population,
après une information valable, et son projet de loi, on va le voter
assez rapidement, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGeè.
M. Tardif: Je veux juste ajouter un mot, en guise de
réponse au député de Gatineau, si vous me le permettez,
pour dire qu'en vertu de la Loi des cités et villes et du Code
municipal, toute municipalité peut, en tout temps, tenir une
consultation populaire sur tout sujet qu'elle décrète. C'est donc
dire que l'actuelle ville de Buckingham aurait pu, depuis le dépôt
de cette loi, aurait pu, depuis la révélation des données
fiscales, et pourrait en tout temps, d'ici à ce qu'elle cesse d'exister
le 31 décembre, tenir une consultation populaire surle sujet que vous
mentionnez.
M. Gratton: Est-ce que le ministre serait prêt à
s'engager ce matin à respecter le verdict de cette consultation
populaire que pourrait lancer la municipalité de Buckingham?
M. Tardif: A tout le moins, M. le Président, sans lui
donner une valeur contraignante, cela aurait certainement une valeur indicative
intéressante. Mais tout ceci risque d'être faussé. Je veux
que ce soit clair. Tout ceci risque d'être faussé par un certain
nombre de données ou d'impondérables qui sont finalement la
nature, la quantité, la qualité des services que les gens
veulent. Si les gens de Notre-Dame-de-la-Salette décident de ne pas
avoir de service de police parce que, étant une municipalité
rurale régie par le Code municipal, ils ne sont pas obligés de
maintenir un service de police, alors que la ville de Buckingham, elle,
régie par la Loi des cités et villes, est tenue d'en avoir un, et
quand on sait que le service de police est celui qui émarge le plus au
budget municipal après le service de la dette, immédiatement il y
a une différence de coûts appréciable.
C'est vrai pour tous les services, de sorte que toute
spéculation, tout calcul, toute projection, toute extrapolation sur les
coûts actuels ou futurs, dans un an, dans dix ans, sont basés sur
une chose: Combien de services les gens veulent-ils se donner ou non? On
pourrait, tous les deux, s'amuser; vous sortez votre règle de calcul et
nous, nos ordinateurs; cela ne servirait à rien. C'est cela que les gens
doivent comprendre.
A partir du moment où on aura réalisé ceci, aussi
bien avant qu'après, l'actuelle ville de Buckingham peut tenir une
consultation sur ce sujet précis et les nouvelles villes
constituées pourront aussi tenir, en tout temps, une consultation sur
ces sujets. Mais l'actuel conseil de Buckingham n'a jamais manifesté
d'empressement particulier pour consulter la population parce qu'il
connaissait, en fait, le résultat.
Je suis d'accord sur la valeur indicative que ceci pourrait avoir mais,
de là à lui donner une interprétation obligatoire, il me
semble qu'il faudra l'analyser surtout à la lumière du facteur
que j'ai mentionné qui est celui-ci: Ce que les gens veulent se donner
comme services.
M. Gratton: M. le Président, je pense qu'on commence
à se comprendre, le ministre et moi. On nous dit: Le conseil municipal
aurait pu, pourrait encore tenir une consultation populaire. Je pense que le
ministre lui-même, en élaborant, a admis que cela vaudrait ce que
cela vaut puisque tant et aussi longtemps qu'il n'y a pas un partage des choses
qui existent déjà, qu'il n'y a pas de décision prise par
les conseils provisoires, en l'occurrence, à savoir la qualité et
la quantité des services, il est bien difficile de chiffrer tout cela.
Cependant, le gouvernement actuel se fait fort de clamer très hautement
son intention de respecter la volonté des populations concernées
par un regroupement municipal quelconque. Il me semble que le même
principe devrait s'appliquer, qu'il s'agisse de regroupement ou qu'il s'agisse
de défaire un regroupement. A ce moment-là, M. le
Président, je conçois mal que le ministre ne soit pas d'accord
pour inscrire dans le projet de loi la nécessité de consulter la
population une fois qu'on saura où on s'en va, c'est-à-dire une
fois qu'on aura négocié, qu'on aura des protocoles d'entente, tel
que le projet de loi le prévoit, et que la population aura
été informée des résultats, des conséquences
possibles de tout cela.
Pourquoi ne pas nous engager tout de suite à tenir une
consultation quelconque de façon à réellement savoir si
c'est cela que la population veut? On s'expose, autrement, à en arriver
à créer les quatre nouvelles municipalités, à les
doter de budgets, de protocoles d'entente, etc., et à se
réveiller, possiblement, avec les quatre ou, à tout le moins, un
certain nombre des citoyens de ces quatre municipalités qui diraient:
C'est pire qu'avant. A ce moment-là, on aurait réussi à
faire quoi, M. le Président? Quand le ministre nous répond: II y
a la Loi de la fusion volontaire, je pense que lui-même concédera
que ce n'est peut-être pas la
façon idéale de régler le problème. Alors,
je pose la question au ministre; pourquoi ne pas nous dire très
franchement: II y aura consultation de la population de Buckingham avant que le
projet de loi entre en vigueur ou que le dégroupement soit un fait
acquis? A ce moment-là, comme je l'ai dit tantôt, cela ira
très bien de part et d'autre.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Gratton: Est-ce que le ministre ne pourrait pas
répondre? (11 heures)
M. Tardif: M. le Président, encore une fois la ville de
Buckingham a tous ces pouvoirs. La Loi des cités et villes lui fournit
tous les outils pour tenir une telle consultation. Le fait est qu'il y en a eu
une consultation et qu'elle a donné les résultats que vous savez.
On peut regretter que le taux de participation à ce
référendum n'ait pas été plus élevé
que de l'ordre de 34,3%. On peut le regretter et le déplorer. M. le
Président, c'est à peu près l'ordre de grandeur de
participation à des élections municipales au Québec qui
élisent des conseils, 30%. M. le Président, je trouve quand
même assez étrange le fait qu'on ait cru bon, justement, de
procéder à la fusion obligatoire des huit municipalités
composant l'actuel Buckingham sans faire de consultation, sans tenir un
référendum, sans faire d'étude d'impact. On les a
regroupées de façon forcée en disant: Subissez-en les
conséquences. Il n'y a eu aucune étude d'impact sur ce fait, ni
étude de coûts.
M. Gratton: Question de règlement. M. Tardif: M.le Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau.
M. Tardif: ... il y a eu et consultation et étude.
M. Gratton: Question de règlement. M. le Président,
le ministre induit la commission en erreur. Il semble vouloir dire que cela a
été fait à l'insu de tous, sans aucune information, sans
que personne n'y souscrive. Je lui rappelle tout simplement que des huit
conseils municipaux existant avant le regroupement, cinq avaient signé
un protocole d'entente pour justement être fusionnés et, M. le
Président, c'était là respecter la volonté des
conseils municipaux dûment élus. Ce qui n'est pas le cas pour le
projet de loi no 119, puisqu'en fait on sait très bien que le conseil
municipal, en tout cas une majorité du conseil municipal de Buckingham
regroupé s'est prononcée contre le dégroupement et contre
ce que prévoit le projet de loi no 119.
M. Tardif: M. le député de Gatineau peut-il me dire
avec quelle municipalité voulait se regrouper Notre-Dame-de-la-Salette
à l'époque?
M. Gratton: Oui, je peux vous le dire. Ce n'était pas avec
les huit.
M. Tardif: Ce n'était pas avec Buckingham.
M. Gratton: Non.
M. Tardif: C'était avec laquelle?
M. Gratton: Ce n'est pas avec une des cinq qui ont signé
le protocole d'entente non plus. Je vous parle de cinq sur huit.
M. Tardif: C'était avec laquelle?
M. Gratton: C'est une majorité, cela, cinq sur huit. C'est
avec Val-des-Monts. Je le sais aussi bien que vous. Ecoutez, je ne suis pas
né d'hier.
M. Tardif: De sorte que cela pourrait très bien se faire
encore aujourd'hui, s'il y avait ce désir de la population.
M. Gratton: C'est parce que le projet de loi no 119 le
permet.
M. Tardif: Ce n'est pas incompatible du tout.
M. Gratton: Angers et Masson aussi. Ce n'est pas incompatible. Si
vous voulez embarquer là-dedans, on peut peut-être parler d'Angers
et de Masson que vous regroupez avec le projet de loi no 119. Est-ce que ces
municipalités ont déjà indiqué leur désir
d'être regroupées ensemble?
M. Tardif: Oui.
M. Gratton: Par qui?
M. Tardif: Par le biais des comités de citoyens qui...
M. Gratton: Les comités de citoyens remplacent maintenant
les conseils municipaux dûment élus. C'est curieux.
M. Tardif: II n'y avait pas de conseils municipaux.
M. Gratton: II y en avait un avant le regroupement de 1975.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre vient de dire
qu'il trouve certaines choses étranges. Je pense que, de part et
d'autre, d'un côté de cette table comme de l'autre, on peut
trouver étrange l'attitude de l'autre formation. Le ministre, à
l'instar de beaucoup de ses collègues, s'élève contre les
fusions forcées et, en s'élevant contre les fusions
forcées, il prétend que le projet de loi no 119 n'est pas un
dégroupement forcé. Il prétend cela parce qu'il dit qu'il
y a des gens qui veulent se dégrouper. Combien? On a certains chiffres,
mais ces chiffres ne représentent pas une consultation de la
population.
M. le Président, la semaine dernière, nous
écoutions des mémoires sur un autre projet de loi, celui qui
porte le no 125. Dans un des mémoires, on nous faisait la recommandation
suivante: Qu'aucun référendum ne soit considéré
valide à moins que 50% des gens ayant le cens
d'éligibilité ne se soient exprimés. M. le
Président je l'ai dit à l'époque et je le redis
aujourd'hui je trouve que c'est un principe qui mérite une
très mûre réflexion.
Il y a diverses façons de consulter des gens. Quand on offre
à des gens l'occasion de se déplacer et de poser un geste, on
fait entrer en ligne de compte leur motivation. J'ai dit à maintes et
maintes reprises que quand on offre aux gens la possibilité de se
déplacer, ceux qui sont satisfaits du statu quo ont tendance à ne
pas se déplacer pour défendre le statu quo. Ce sont ceux qui
veulent briser le statu quo qui ont la motivation d'aller vers les boîtes
de scrutin vers les urnes, et d'y déposer leur bulletin. Ce n'est pas
comme une élection générale où il s'agit de choisir
un représentant; ce n'est pas la même chose et l'on ne peut pas
appliquer les mêmes règles à ce genre de consultation. M.
le Président, nous sommes dans des périodes électorales et
nous assistons à la tenue de sondages. Les gens qui font les sondages
défendent avec acharnement la valeur de leur travail et
prétendent qu'en faisant ce genre d'échantillonnage ils ont le
reflet fidèle de ce que pense la population. Même si nous avons pu
voir que, dans certaines luttes électorales, les sondages ont
été, à la fin du processus, dans l'erreur, d'accord, cela
ne prouve pas qu'au moment de la tenue de ces sondages ils étaient dans
l'erreur. Cela ne nous permet justement pas de savoir ce qu'ont fait, en fin de
compte, les indécis et ceux qui ont refusé de répondre;
mais au moins on a consulté une tranche de la population qui correspond
à l'ensemble de la population, si les méthodes sont valides.
Le ministre nous dit: II y a des gens qui veulent se dégrouper.
Ils se sont constitués en comités de citoyens; par le truchement
de leurs comités de citoyens, ils se sont exprimés et nous
voulons nous rendre à leurs désirs. Mais les autres qui, pour
quelque raison que ce soit, n'ont pas cru bon de s'inscrire comme membres de
ces groupes de citoyens, comptent pour quoi, comptent pour combien dans le
tableau? Est-ce que, pour avoir voix au chapitre dans une municipalité,
il faut devenir membre d'un groupe de citoyens? Si c'est le cas, quel
intérêt y a-t-il à se présenter à la mairie
et au poste de conseiller municipal, avec un mandat comparable au mandat que
nous avons ici?
Nous sommes élus pour une durée, qui est fixe dans le cas
des municipalités et variable dans notre cas parce que le premier
ministre peut déclencher des élections.
Nous sommes élus pour exercer notre mandat, mandat qui nous est
donné par la population. Est-ce que nous permettons ici, à
l'Assemblée nationale, aux groupes de citoyens de prendre les
décisions à notre place? Poser la question, c'est y
répondre. Dans les municipalités, parce que ce n'est pas
nous-mêmes, c'est différent. Là, les groupes de citoyens
sont investis d'une sainteté et d'une sagesse omnisciente et ce sont eux
qui prennent les décisions. Quand on propose au gouvernement de
procéder en bonne et due forme à une consultation scientifique de
la population, d'une manière ou d'une autre, par
référendum ou par sondage, le gouvernement trouve toutes les
raisons de dire: Ce n'est pas nécessaire, nous savons ce que veut la
population.
J'ai vécu, comme mon collègue de Gatineau, le débat
sur le projet de loi qui portait le no 98 et par lequel l'actuelle ville de
Buckingham a été créée. Le ministre n'était
pas ici, à l'époque, mais je présume qu'il a pris
connaissance du journal des Débats, je présume qu'il a lu les
interventions du député de Chicoutimi, aujourd'hui ministre de la
Justice, et du député de Lafontaine, aujourd'hui ministre
délégué à l'environnement. Si oui, je trouve
étrange qu'il ne s'en inspire pas parce que justement ses
collègues me demandaient de retarder l'adoption du projet de loi pour
que soit consultée la population par référendum. Soyons
conséquents avec nous-mêmes!
Le ministre nous parle de la volonté des gens de se donner des
services. Il a vécu assez longtemps, il a connu assez de gens de divers
états de fortune pour savoir que si l'on atteint un certain niveau, un
certain rythme de vie et que l'on subit une baisse de revenu, il est
extrêmement difficile de s'adapter à un niveau inférieur,
à un rythme plus parcimonieux de vie. C'est facile de s'adapter à
avoir des biens et des services additionnels, mais le ministre
reconnaîtra sûrement que la question n'a pas été
posée en ces termes lors du fameux référendum de 1978. On
n'a pas demandé aux gens: Voulez-vous vous dégrouper? On n'a pas
dit: Mais tenez bien compte du fait que si vous dégroupez, vous devrez
choisir entre payer plus cher pour avoir des services et payer moins cher et ne
pas avoir de services. On n'a pas expliqué cela aux gens.
Le ministre nous parle de la réforme de la fiscalité
municipale. Il dit que chaque municipalité sera assurée d'un
minimum de $10 per capita. Prenons des chiffres ronds: s'il y a 600 âmes
dans le secteur de Notre-Dame-de-la-Salette, cela veut dire $6000. On ne paiera
pas beaucoup de services avec $6000. Prenons une maison d'une valeur non
extraordinaire de nos jours, une maison d'une valeur au rôle de $20 000.
Si le propriétaire est obligé de payer $17 de plus par $1000
d'évaluation, cela va lui coûter $340. S'il a une famille moyenne
de quatre ou cinq personnes, la municipalité recevra $40 ou $50.
D'où viendront les autres $300, à moins qu'il n'ait une famille
qui compte 34 personnes? La municipalité sera perdante avec les $10 per
capita et devra augmenter ses taxes quand même. (11 h 15)
II me semble que la logique devrait nous mener à la conclusion
suivante: Le ministre fait une proposition avec le projet de loi no 119. Les
gens qui se sont exprimés sur l'opportunité du
dégroupement n'étaient pas au courant du conte-
nu du projet de loi no 119. Ils n'étaient pas au courant non plus
des conclusions du rapport de l'INRS. Troisièmement, ils
n'étaient pas au courant, ils n'étaient pas sensibilisés
au problème de l'équation à faire entre les services et le
coût de ces services et les taxes nécessaires pour fournir le
coût de ces services.
Il me semble donc que la logique devrait nous mener à la
conclusion suivante: Que le ministre donne à la population de l'actuelle
ville de Buckingham l'assurance qu'elle sera consultée avant
l'entrée en vigueur de ce projet de loi; que cette consultation se fasse
en toute connaissance d'au moins les trois éléments dont je viens
de parler; que cette consultation se fasse à une étape du
traitement de ce projet de loi qui n'aura pas dépassé le point du
non-retour. Que l'on puisse effectivement arrêter la mise en application
du projet de loi si la population, bien informée, dit: Non, on n'est pas
d'accord.
M. le Président, le ministre est en poste depuis bientôt
deux années et demie. Nous avons acquis l'habitude de faire avec lui des
discussions sérieuses, de nous exprimer avec vigueur des fois mais quand
même de nous exprimer de part et d'autre avec un respect mutuel dans la
recherche de la vérité la vérité est
toujours relative parce que ce sont les êtres humains qui sont
appelés à la définir mais aussi dans la recherche
du bien commun et dans le respect des meilleurs intérêts des
Québécois. C'est dans ce sens que je fais cette proposition qui
fait écho aux propos de mon collègue de Gatineau. Je crois que
nous devrons pouvoir terminer ce débat sur un terrain d'entente et que,
sur ce terrain d'entente trouver une structure qui nous permettra de demander
aux gens de l'actuelle ville de Buckingham: Maintenant que vous connaissez
exactement la situation, l'analyse faite, les implications de la réforme
de la fiscalité municipale, l'équilibre entre les services et les
coûts de ces services, et la proposition du gouvernement contenue dans le
projet de loi no 119, maintenant que vous connaissez tout cela, qu'en
pensez-vous et que voulez-vous?
Le Président (M. Laplante): J'appelle maintenant l'article
1 du projet de loi no 119.
M. Tardif: Avec votre permission, je veux juste ajouter un mot. A
l'heure actuelle, le projet de loi qui vous est présenté l'est
à la suite de la seule et unique consultation populaire qui s'est tenue
dans la région et qui a donné les résultats que l'on sait.
Ce n'est donc pas par suite de représentations de comités de
citoyens, même s'il y en a eu énormément et j'ai le paquet
de télégrammes ici, mais bien à la suite de cette
consultation.
Le deuxième élément. J'ai expliqué
personnellement aux gens, en novembre 1977 d'abord et en novembre 1978 ensuite,
l'impact d'un dégroupement. Je leur ai mis le tableau, je crois, le plus
à l'époque la réforme de la fiscalité
n'était même pas là j'allais dire le plus sombre
possible en faisant état, notamment, du fait que la ville de Buckingham,
qui avait droit à l'époque aux sub- ventions per capita qui
avaient été abaissées de 15 000 à 10 000 âmes
et à 5000, pourrait de ce fait les perdre. Je leur ai expliqué
tout cela, M. le Président. Je me souviens encore d'une de ces
réunions où j'avais six membres d'un conseil d'un
côté, les autres de l'autre et moi qui étais entre les
deux. On ne se tirait pas, mais c'était bien juste. Il n'y a pas chez
ces gens un minimum de volonté de fonctionner ensemble. Je pense que
c'est la donnée de base. Le plus loin où je suis prêt
à aller dans le sens des suggestions de l'Opposition, c'est de rappeler
encore une fois que l'actuelle ville de Buckingham possède, en vertu de
la Loi des cités et villes, le pouvoir de tenir demain matin une
consultation si elle le veut. Elle peut le faire dans un mois, deux mois ou
trois mois.
Lorsque et après que les comités provisoires auront
été créés et auront remis leur rapport quant
à la répartition des équipements, des effectifs, de la
dette et tout cela, elle pourra décider d'en tenir un. A ce
moment-là, évidemment, je pourrai très bien tenir compte
de cette consultation comme je tiens compte de celle-ci. Mais c'est le plus
loin où je peux aller. Les gens peuvent décider de se prononcer,
une fois qu'ils auront établi une espèce de protocole d'entente,
qui implique des choix au niveau de la qualité et de la quantité
des services. A ce moment-là, je tiendrais évidemment compte de
toute consultation qui se produirait, mais c'est le plus loin où je peux
aller.
M. Goldbloom: M. le Président, vous me permettrez à
mon tour d'ajouter un dernier mot. Je voudrais dire tout simplement que
personne ici à cette table, personne à l'Assemblée
nationale, personne dans la région ne sera heureux si, d'ici un certain
temps, il y a un mouvement à l'intérieur du territoire
défini aujourd'hui comme l'actuelle ville de Buckingham pour un nouveau
regroupement et une nouvelle structure différente de celle qui est
proposée par le projet de loi no 119.
Nous avons assisté à quelques fusions qui ont connu des
difficultés: la ville de Laval, par exemple. Il y en a eu d'autres.
Mais, avec le temps, les gens ont quand même appris à vivre,
à travailler ensemble et à fonctionner dans le meilleur
intérêt de leurs concitoyens. Je ne trouve pas cela une raison
fondamentale pour dire: On doit absolument effectuer des changements. Il ne
faudra pas que nous nous trouvions dans un jeu de saute-mouton où l'on
passe de fusion à dégroupement à fusion à
dégroupement. Il faut qu'il y ait un minimum de stabilité dans la
région de l'Outaouais.
Le secteur en question est un peu à l'extérieur du centre
de la population, du centre des activités économiques et du
centre des relations avec la capitale fédérale, avec l'Ontario et
le reste. Je reconnais cela, mais même si je peux différer
vigoureusement d'opinion avec le ministre, je dois reconnaître chez lui
une volonté de stabiliser la situation, de créer une situation
qui durera et qui sera satisfaisante à autant de gens que possible. Si
j'ai fait des propositions, si le député de Gatineau en a fait,
c'est en faisant appel à ce désir
évident du ministre de créer une situation durable, stable
et acceptable dans cette région.
Définitions
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 1. M. le
ministre.
M. Tardif: M. le Président, cet article en est un
strictement de définitions. Je n'ai pas de commentaires.
Le Président (M. Laplante): Des commentaires sur l'article
1? Adopté?
M. Gratton: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Laplante): Adopté. Comités
provisoires
J'appelle l'article 2 et je voudrais, pour les articles amendés,
faire une proposition: c'est que les papillons deviennent les articles comme
cela se fait ordinairement ou peut-être aimerez-vous mieux
considérer cela comme un amendement.
M. Gratton: M. le Président, je n'ai pas
d'objection...
Le Président (M. Laplante): Vous n'avez pas
d'objection.
M. Gratton: ... sauf qu'il est possible, parce que je n'ai pas eu
la chance d'en prendre connaissance, qu'on soit d'accord avec un amendement,
mais qu'on ne soit pas d'accord avec...
Une Voix: D'accord. M. Gratton: ... l'article.
Le Président (M. Laplante): C'est justement pour
éviter...
M. Gratton: On le fera à la pièce.
Le Président (M. Laplante): ... le sous-amendement.
Lorsque vous présenterez un amendement, ce sera un amendement à
l'article comme tel.
M. Gratton: Je pense qu'on s'entend, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): D'accord? On s'entend
là-dessus.
M. Goldbloom: M. le Président, certainement. Si le
papillon propose de remplacer le texte imprimé par un autre texte en
entier, pas de problème, nous allons considérer cela comme
l'article.
Le Président (M. Laplante): D'accord. J'appelle l'article
2 avec amendement au papillon.
M. Tardif: L'amendement à article 2, M. le
Président, c'est tout simplement pour le rendre plus intelligible en bon
français. Alors, "pour chacun des territoires décrits aux annexes
I à IV est institué un comité provisoire composé de
sept membres dont un président", alors qu'avant on disait "d'un
président et de six membres".
M. Gratton: D'accord avec l'amendement, M. le Président.
Mais j'aimerais que le ministre tout simplement nous résume, pour la
bonne compréhension du journal des Débats, de quels anciens
secteurs sont composées les quatre nouvelles municipalités qu'on
propose de constituer.
M. Tardif: Ah bon! Dans les faits, M. le Président, il
s'agit... Est-ce qu'on a des cartes? Alors, essentiellement, les quatre
territoires proposés sont ceux de l'ancienne ville de Buckingham pour
une, plus au sud de l'ancienne ville de Buckingham sud-est, Masson et Angers
pour à peu près les anciennes limites de ces
municipalités, une autre pour les anciennes municipalités de
L'Ange-Gardien, Buckingham-Ouest et Buckingham canton et, enfin,
Notre-Dame-de-la-Salette tout au nord.
M. Gratton: M. le Président, simplement une petite
question. Quand le ministre nous dit à peu près les anciens
territoires, est-ce qu'il y a des variations très
considérables?
M. Tardif: Je m'excuse, je n'ai pas saisi.
M. Gratton: Quand on dit à peu près les anciens
territoires, est-ce que c'est de l'ordre de 20% de différence au point
de vue du territoire, au point de vue de la population?
M. Tardif: M. le Président, c'est bien évident que
le regroupement pour la partie sud, en tout cas, d'Angers, Masson et
Buckingham, sud-est, qui formeront maintenant un tout, est un accroissement
résultant de la fusion des trois secteurs. Dans le cas de Buckingham, la
ville même, son territoire est agrandi aux dépens de
Buckingham-Ouest et de L'Ange-Gardien pour tenir compte du développement
nouveau qui s'est fait à Buckingham au cours des derniers... enfin,
depuis le regroupement. Cela peut représenter, sur la carte ici,
à l'oeil, un accroissement possible de l'ordre de
c'étaient les anciennes limites peut-être 20% de son
territoire. En effet, Buckingham est agrandi dans les faits. Et s'y ajoute un
petit coin qui se trouve à être au nord j'imagine que c'est
l'autoroute 50, cela; enfin, le tracé de la future autoroute 50
d'un coin de l'ancien Buckingham sud-est de façon à lui donner la
partie qui se trouve au nord de l'autoroute 50. En gros, ce sont les
changements, M. le Président.
M. Gratton: Je ne me trompe pas si je me trompe, je suis
sûr que le ministre va me le dire en disant que, parmi ceux qui
ont dit oui à la question posée au référendum dans
Buckingham, sud-
est, dans Buckingham-Ouest et ainsi de suite, il y a des gens qui ne
sortiront pas de la ville de Buckingham. (11 h 30)
M. Tardif: Est-ce qu'on a idée de la population
impliquée dans ces territoires? On me dit qu'il s'agit surtout de futurs
développements projetés par la ville de Buckingham et qu'il y a
actuellement très peu de population résidant dans cette partie
qui emprunte à Buckingham-Ouest et à l'Ange-Gardien.
M. Gratton: Est-ce que le ministre, de façon à ce
qu'on puisse y voir clair, pourrait nous faire préparer les
détails quant au territoire qui demeurera avec la nouvelle ville de
Buckingham, qui n'était pas dans l'ex-secteur de Buckingham avant le
regroupement, ainsi que les populations concernées?
M. Tardif: Je ne sais pas comment on procède mais je peux
certainement permettre à la commission de consulter la carte
détaillée du territoire pour avoir une idée de ce qui est
impliqué.
M. Gratton: Est-ce qu'au point de vue population, on retrouverait
des informations valables là-dessus? C'est surtout le point de vue
population qui m'intéresse puisque je voudrais bien, si on est pour agir
en fonction de la volonté exprimée par les contribuables au
moment du référendum, m'assurer qu'il n'y a pas 50% de la
population qui a dit oui qui se retrouve avec un projet de loi qui lui dit
non.
M. Tardif: Sûrement pas de cet ordre-là, M. le
Président.
M. Gratton: J'exagère peut-être.
M. Tardif: Je vais tenter d'obtenir le renseignement dans les
faits et de le fournir à cette commission.
M. Gratton: Merci.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que je peux poser
une question au ministre? Peut-être a-t-il déjà
donné la réponse au cours du débat mais je ne me rappelle
pas l'avoir entendue. Sur quoi s'est-il basé pour effectuer un
dégroupement qui crée quatre municipalités, au lieu de
rétablir les municipalités qui existaient avant l'adoption du
projet de loi no 98 d'il y a un certain temps?
M. Tardif: M. le Président, la proposition contenue dans
la loi 119 est basée sur l'une des hypothèses, à peu de
choses près, contenues dans le rapport de l'INRS qui suggérait
trois hypothèses, comme on le sait: deux municipalités, une
hypothèse de quatre et une hypothèse de municipalités
pluralistes où on aurait retrouvé une espèce de
minicommunauté régionale avec chacun des conseils locaux
existants.
Lorsque j'ai rencontré les comités de citoyens, les
élus locaux et les conseillers de l'actuel secteur Buckingham et Masson,
au cours des mois de novembre 1977 et novembre 1978, et qui revenaient à
la charge avec leur dossier, je leur ai bien indiqué qu'il
n'était pas question, dans l'hypothèse où on donnerait
suite au désir de la population, de revenir aux anciens territoires.
Ceci a été énoncé clairement dès le
départ. Si bien que les hypothèses que nous avons devant nous
correspondent à un certain nombre de critères
énumérés dans le rapport de l'INRS Urbanisation, à
savoir, le caractère éminemment rural des parties nord, telles
Notre-Dame-de-la-Salette, Buckingham-Ouest, Buckingham-Canton et
l'Ange-Gardien, donc, qui forment deux municipalités rurales, et le
caractère plus urbanisé, évidemment, de la ville de
Buckingham et de la partie située au sud du tracé de la future
autoroute 50. C'est en raison essentiellement des caractéristiques de
ces secteurs que le découpage actuel de quatre municipalités a
été retenu.
Un certain nombre d'autres critères sont
énumérés dans le rapport de l'INRS Urbanisation. Quant
à l'homogénéité à la fois rurale et urbaine
mais aussi linguistique, dans certains cas, qui a pu présider, parce que
cette donnée n'est pas totalement absente non plus, les critères
sont énumérés.
Si on me permet, je vais énumérer les critères
utilisés: les frontières des anciennes municipalités, la
présence d'un noyau structurant, les zones d'interaction sociale,
l'homogénéité linguistique, le caractère urbain et
rural, que j'ai déjà mentionné, les aires actuelles
d'expansion de l'urbanisation, la continuité du peuplement, les
barrières écologiques naturelles, les barrières
écologiques construites, le schéma d'aménagement de la
CRÛ et les préférences exprimées par la population.
C'est à peu près l'éventail des critères qui ont
été retenus dans le découpage.
M. Gratton: M. le Président, je ne veux pas en faire un
long débat, mais on a posé cette question au
référendum de juin 1978: Désirez-vous que le secteur de la
ville dont vous faites partie actuellement, et on précisait, (votre
ancienne municipalité) se retire de la ville de Buckingham? Est-ce qu'on
ne peut pas interpréter cela? En tout cas, il y a sûrement des
gens qui ont dit oui à cette question qui s'imaginaient dire oui pour
retourner à l'ancien secteur, quels qu'aient été les
avertissements que le ministre ou que d'autres personnes aient pu faire. En
définitive, lorsque le projet de loi no 119 préconise la
création de quatre nouvelles municipalités plutôt que de
retourner aux huit secteurs originaux, on ne répond pas
nécessairement à la réponse, à l'affirmation qu'ont
voulu faire les contribuables losqu'ils ont répondu oui au
référendum.
M. Tardif: M. le Président, j'ai averti publiquement les
comités de citoyens, le conseil de ville de Buckingham, et cela a
été largement
diffusé par les media d'information, qu'il n'était pas
question de revenir aux anciennes frontières. On peut me dire oui, mais
à ce moment on ne savait pas nécessairement s'il allait y avoir
deux, trois, quatre ou cinq municipalités. C'est vrai, j'en conviens.
Mais, par ailleurs, il y a eu l'étude de l'INRS Urbanisation qui est
sortie avec les trois hypothèses. Et je dirais, de façon quasi
unanime, même ceux qui étaient opposés au
dégroupement ont dit: S'il nous faut en venir à un
dégroupement, c'est l'hypothèse des quatre qu'il faut retenir.
Cela a fait un débat localement aussi. A ce moment, encore là,
rien n'aurait empêché l'actuelle municipalité de Buckingham
de tenir une consultation auprès de ses citoyens pour savoir si c'est
l'hypothèse 1, 2 ou 3. Deux villes, quatre villes ou la ville
pluraliste. Encore une fois, de l'avis unanime même de ceux qui disaient:
On aimerait bien mieux finalement qu'il n'y en ait pas, mais, s'il doit y en
avoir un, c'est plutôt celle-là.
M. Gratton: M. le Président, M. le ministre conviendra que
dans le cas du conseil municipal, qui n'est quand même pas le dernier
intéressé par la chose, conseil municipal dûment
élu, il n'a pas abondé dans le sens du projet de loi no 119,
c'est-à-dire de la formation de quatre nouvelles villes, mais a
plutôt opté par résolution dûment adoptée
sur division, par contre par la majorité du conseil pour
la ville pluraliste. Le ministre nous dit, c'est presque unanime. Ce ne l'est
pas. En tout cas, le conseil municipal, lui, n'était pas d'accord. Je
dois en conclure que du côté des comités de citoyens, oui,
on a choisi l'hypothèse, une fois qu'on l'a connue, mais, du point de
vue de la population comme telle et du point de vue de la population
représentée par son conseil municipal, ce n'est pas du tout ce
qu'on préconisait.
M. Tardif: Là-dessus, M. le Président, si ma
mémoire est bonne, la première fois, le conseil de Buckingham a
refusé de se prononcer. Quand je l'ai vu, on m'a plutôt dit: S'il
faut en venir là, on préférerait la formule de quatre
secteurs. Par la suite, il y a eu une résolution qui a été
prise avec un vote de sept contre cinq; donc, c'était vraiment,
là aussi, très partagé.
Le Président (M. Laplante): Article 2, adopté?
Adopté. J'appelle l'article 3.
M. Tardif: A l'article 3, M. le Président... M.
Gratton: Je m'excuse, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): II y a modification. Oui, M.
le...
M. Gratton: Quant à l'article 2, M. le Président,
on l'adoptera sur division.
Le Président (M. Laplante): Article 2, adopté sur
division. D'accord? j'appelle l'article 3, avec papillon.
M. Tardif: Donc, au lieu du 15 avril, c'est le 19 août 1979
je m'excuse que dans chacun des territoires décrits aux
annexes I à IV, est tenue une élection pour combler les postes de
membres du comité provisoire. Les mots "président" et "de
président" sont enlevés, puisque, d'après la
définition qu'on a corrigée tantôt à la fin de
l'article 2, on dit: "composé de sept membres, dont un
président".
M. Gratton: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Quant au deuxième amendement, il n'y a pas de
problème. Quant à la date du 19 août; le ministre est-il
complètement satisfait, cette date n'est-elle pas trop rapide, compte
tenu qu'il faille d'abord choisir un président d'élection dans
chaque municipalité, décrire les quartiers pour certaines des
municipalités, etc?
M. Tardif: M. le Président, toutes les dates qui
apparaissent dans ce projet de loi respectent intégralement les
délais prévus dans la Loi des cités et villes pour la
tenue d'une élection. C'est une transposition des dispositions de la Loi
des cités et villes à cet égard.
M. Gratton: En supposant l'adoption du projet de loi quand?
M. Tardif: En supposant l'adoption du projet de loi pour le 30
mai.
M. Gratton: Le ministre est optimiste! M. Tardif: Quand
même!
Le Président (M. Laplante): Adopté sur division, M.
le député de Gatineau?
M. Gratton: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 3 est adopté
tel que modifié par le papillon.
J'appelle l'article 4 avec un amendement, à la première
ligne, quatrième mot, remplacer "15 janvier" par "15 juin".
M. Tardif: C'est exact, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Des commentaires
messieurs?
M. Tardif: Pas de commentaire.
M. Gratton: Moi, j'en ai. Je voudrais demander au ministre
pourquoi on introduit du droit nouveau, à toutes fins utiles, c'est un
précédent qu'on crée puisqu'on demande au directeur
général des élections de procéder à la
nomination d'un président d'élection dans chacune des
municipalités à
être constituée. A-t-on l'intention de s'en inspirer pour
une réforme quelconque à venir?
M. Tardif: Non, M. le Président.
M. Goldbloom: Est-ce que le premier ministre a été
consulté?
M. Gratton: On va sûrement en venir tantôt à
cette question!
M. Tardif: On est sûr que le député de
Gatineau, dans la région, va s'assurer que...
Non, M. le Président, c'est tout simplement que, normalement,
c'est le greffier de la municipalité qui fait office de président
d'élection. Or, il n'y aura pas de greffier dans chacune des
municipalités en question; c'est la seule raison.
M. Gratton: II y a quand même présentement un
greffier à la ville de Buckingham.
M. Tardif: Oui, mais ça en prend un dans chacune des
quatre municipalités.
M. Gratton: Qu'est-ce qui empêcherait le greffier de la
ville de Buckingham de nommer quatre présidents d'élection, un
pour chaque secteur?
M. Tardif: M. le Président, il n'y a pas de raison
particulière, si ce n'est que j'imagine que le président
d'élection va consulter le greffier de l'actuelle ville de Buckingham,
qui pourrait être le président pour cette ville, et que les autres
seront choisis en fonction des critères qui conviennent à ce
poste.
M. Gratton: Oui, je conviens avec le ministre que tout est
possible, mais on ne le sait réellement pas. Est-ce que le directeur
général des élections va le nommer exclusivement de son
propre chef ou si on va procéder comme dans le cas des présidents
d'élection, au niveau provincial, c'est-à-dire par
arrêté en conseil, sur recommandation ou proposition du premier
ministre?
M. Tardif: La loi ne prévoit pas ça, la loi dit:
"Le directeur général des élections doit désigner
un président d'élection pour chaque territoire", c'est lui,
d'office.
M. Gratton: Qu'est-ce qui nous assure que ce n'est pas le premier
ministre qui va recommander au directeur général des
élections de nommer telle ou telle personne?
M. Tardif: M. le Président, l'intégrité du
président nommé par l'Assemblée nationale, d'une part. La
nomination d'un président d'élection, d'une façon
très temporaire, finalement, c'est pour une fois, va se faire d'office
par le président d'élection. (11 h 45)
M. Gratton: Je vous avoue, M. le Président, que je serais
tout à fait d'accord il n'y aurait même pas de discussion
sur cet article, si l'Assem- blée nationale avait déjà
adopté le projet de loi que j'ai présenté à
l'Assemblée nationale pour amender la Loi électorale, de
façon que le directeur général des élections soit
le seul et unique responsable de la nomination des présidents
d'élection en général, c'est-à-dire ceux qui
s'occupent des élections provinciales parce que, à ce
moment-là, j'en aurais l'assurance.
Quand le ministre nous parle de l'intégrité du directeur
général des élections, M. Pierre-F. Côté, j'y
crois tellement, à son intégrité et à son
objectivité, que j'ai même présenté un projet de loi
pour lui donner, à lui seul, la possibilité de faire les
nominations de présidents d'élection.
M. Tardif: On devance le désir du député de
Gatineau, parce que les présidents d'élection, en vertu de la Loi
électorale, sont nommés par arrêté en conseil. Dans
ce cas-ci, on fait exactement ce que le député de Gatineau nous
demande, on laisse l'entière liberté au président
d'élection de désigner qui il veut.
M. Gratton: Le ministre s'engage-t-il à ce moment-ci
à ce que le directeur général des élections les
nomme seul, sans aucune recommandation, par arrêté en conseil ou
par personne interposée, sans aucune suggestion ni du ministre des
Affaires municipales ni de quiconque?
M. Tardif: Je m'engage à respecter intégralement la
loi et la loi dit: Le directeur général des élections doit
désigner un président d'élection. C'est lui qui
désigne.
M. Gratton: Le ministre sait fort bien qu'une loi, par omission,
peut permettre un très grand nombre de choses et c'est ce que je veux
éviter.
M. Tardif: Je puis m'engager facilement... M. Gratton:
Pourquoi ne pas...
M. Tardif:... moralement sur cette question et dire que,
personnellement, je ne veux rien savoir du choix de ces personnes. Je veux
qu'elles soient compétentes, qu'elles remplissent la tâche que
leur assigne la loi; point.
M. Gratton: Je suis prêt à accepter l'engagement du
ministre, mais il faudrait que le député de Papineau et plusieurs
autres membres du Parti québécois me donnent la même
assurance et je ne suis pas sûr, encore, d'être satisfait. Dans le
cas du ministre des Affaires municipales, pas de problème! Aucun! Mais
dans le cas de certains autres personnages de son parti, c'est moins
sûr.
Je demande simplement ceci au ministre: Pourquoi ne pas tout simplement
suivre la Loi des cités et villes et laisser le greffier faire les
nominations? Il y en a un greffier, on pourrait le spécifier, le
greffier actuel de la ville de Buckingham.
M. Tardif: Oui, d'accord, il y aura un greffier dans l'actuelle
ville de Buckingham, mais, dans les trois autres, il n'y en a pas.
M. Gratton: Je le sais, j'ai compris cela il y a longtemps. Je
dis simplement que le greffier de l'actuelle ville de Buckingham, s'il est
compétent et s'il a la capacité de le nommer, s'il y avait des
élections en novembre, tel que normalement cela devrait se faire
s'il n'y avait pas le projet de loi no 79, il y aurait une élection dans
la ville de Buckingham en novembre prochain le greffier nommerait le
président d'élection. Pourquoi ne pourrait-il pas, tout
simplement, en nommer quatre?
M. Tardif: Je n'ai pas d'objection de principe à ce que
soit le greffier de l'actuelle ville de Buckingham qui procède à
ces nominations. Il me semblait que le fait de faire relever ceci du directeur
général des élections conférait à cette
opération toutes les garanties d'impartialité qu'on pouvait
souhaiter dans les circonstances, puisque les trois autres municipalités
qui ne font pas partie de Buckingham pourraient croire que la nomination est
faite par quelqu'un qui est intéressé parce que c'est un
fonctionnaire de l'actuelle ville de Buckingham, etc. Il me semble que ceci
confère à l'opération les garanties d'impartialité
que le fait de nommer l'actuel greffier ne donnerait pas nécessairement.
C'est un salarié de l'actuelle municipalité.
Il me semble, au contraire, que ceci vise l'objectif souhaité par
le député et va dans le sens du projet de loi qu'il a
déjà déposé.
M. Gratton: M. le Président, de façon que ce soit
bien concret, j'aimerais faire une proposition d'amendement à l'article
4, en vue de remplacer les mots "le directeur général des
élections nommé en vertu de la Loi électorale, Statuts
refondus 1964, chapitre 7", par les mots "le conseil municipal de l'actuelle
ville de Buckingham par résolution."
Le Président (M. Laplante): Avez-vous une copie de votre
amendement, s'il vous plaît?
M. Gratton: Non, mais je peux vous l'écrire, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): S'il vous plaît.
M. Gratton: De toute façon, j'ai l'impression que cela
n'ira pas bien loin, M. le Président, à moins que le ministre me
dise qu'il l'accepte. A ce moment-là, je l'écrirai.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais juste apporter un
élément d'information. Dans la loi actuelle, ce n'est pas le
conseil qui nomme le président d'élection. Le conseil engage un
greffier pour toutes les fins prévues à la Loi des cités
et villes et au Code municipal et qui, en période électorale,
devient d'office président d'élection. Lorsqu'il agit ès
qualité, il tient son mandat directement du législateur et non
pas de l'autorité municipale qui le nomme ou qui le paie. Il me semble
que faire relever la nomination de président d'élection, surtout
dans les circonstances actuelles, d'une entité politique qui, au
départ, peut, pour d'excellentes raisons, être en désaccord
avec la procédure ici, risque, selon moi, qu'on prête dans le
milieu, de la part des autres municipalités, des intentions et que l'on
mette en doute les critères qui ont présidé au choix. Je
maintiens que le directeur général des élections est cette
personne qui peut donner à cette opération toutes les garanties
d'impartialité.
M. Gratton: M. le Président, je maintiens quand même
ma motion d'amendement.
Le Président (M. Laplante): Votre texte, s'il vous
plaît, pour les fins du journal des Débats. Voulez-vous qu'on
prenne le vote sur l'amendement? Je le juge recevable. Il a pour fins de nommer
un directeur général d'élection. Etes-vous prêts
à voter sur l'amendement du député de Gatineau?
M. Tardif: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Vote enregistré
ou...
M. Tardif: A main levée.
Le Président (M. Laplante): ... rejeté sur... M.
Charbonneau (Verchères), pour ou contre l'amendement?
M. Charbonneau: Contre.
Le Président (M. Laplante): M. Goldbloom (D'Arcy
McGee)?
M. Goldbloom: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Cordeau (Saint-Hyacinthe).
M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes)?
M. de Bellefeuille: Contre.
Le Président (M. Laplante): M. Gratton (Gatineau)?
M. Gratton: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Alfred (Papineau)?
M. Alfred: Contre.
Le Président (M. Laplante): M. Mercier (Berthier)?
M. Mercier: Contre.
Le Président (M. Laplante): M. Ouellette (Beauce-Nord). M.
Shaw (Pointe-Claire). M. Tardif (Crémazie)?
M. Tardif: Contre, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Cinq contre, deux pour.
Rejeté. J'appelle l'article 4. Article 4, adopté?
M. Tardif: Adopté. Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 5.
M. Gratton: Tel qu'amendé, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Tel qu'amendé. C'est
cela, M. le député de Gatineau, l'article 4. Maintenant,
j'appelle l'article 5, avec modifications ou papillon.
M. Tardif: L'article 5, M. le Président, est
modifié: a) par le remplacement, à la troisième ligne, du
mot "conseiller" (au singulier) par le mot "conseillers" (au pluriel); b) par
le remplacement, à la cinquième ligne, des mots "cette
élection" par les mots "l'élection visée à
l'article 3" et c) par l'addition, à la fin de l'alinéa suivant:
"Les sièges des membres autres que le président sont
numérotés de 1 à 6".
Le Président (M. Laplante): Y a-t-il des commentaires sur
l'article 5?
M. Gratton: Je suis en train d'écrire mon amendement.
Le Président (M. Laplante): D'accord, prenez votre
temps.
M. le député de Gatineau, avez-vous des commentaires sur
l'article 5?
M. Gratton: Adopté tel qu'amendé, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 5 est-il
adopté sur division ou...
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 6.
M. Tardif: M. le Président, l'article 6...
Le Président (M. Laplante): Avec papillon aussi.
M. Tardif: ... est modifié par le remplacement dans la
quatrième ligne du premier alinéa des mots "cette
élection" par les mots "l'élection visée à
l'article 3"; deuxièmement, par l'insertion après le premier
alinéa du suivant: "Les sièges des membres autres que le
président sont numérotés de 1 à 6", et,
troisièmement, par le remplacement dans la troisième ligne du
dernier alinéa des mots "loi de" par les mots "loi sur
l'évaluation foncière".
Le Président (M. Laplante): Avez-vous des commentaires, M.
le député de Gatineau?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 6 est-il
adopté sur division ou...
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 7.
M. Tardif: M. le Président, cela ne devrait pas causer de
problème parce que, normalement, si on est déjà
conseiller, on ne peut pas se présenter, mais là...
Le Président (M. Laplante): Article de concordance...
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Laplante): L'article 7 est-il
adopté?
M. Tardif: Adopté. M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 8 avec papillon.
M. Tardif: M. le Président, l'article 8 du projet de loi
119 est modifié par le remplacement dans la deuxième ligne des
mot et chiffre "1er mai" par les mot et chiffre "27 août".
M. Gratton: Quel jour de la semaine est-ce?
M. Tardif: Pardon?
M. Gratton: Quel jour de la semaine est-ce?
M. Alfred: Un lundi. Ce n'est pas le jour de Pâques.
Le Président (M. Laplante): L'article 8 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 9.
M. Gratton: Adopté. M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 9 est adopté.
J'appelle l'article 10.
M. Tardif: M. le Président, l'article 10 annonce le mandat
du comité provisoire qui consiste, en vertu du paragraphe a) en la
négociation d'un protocole d'entente portant sur le partage et le mode
de répartition de l'actif et du passif de l'actuelle ville de
Buckingham; en vertu du paragraphe b), en la préparation et l'adoption
du budget de la future municipalité pour l'année 1980 et, en
vertu du paragraphe b), en la nomination d'un vérificateur des comptes
de la future municipalité pour l'année 1980.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 10 est
adopté. J'appelle l'article 11 avec papillon.
M. Tardif: M. le Président, l'article 11 du projet de loi
119 est modifié par le remplacement dans la quatrième ligne des
mot et chiffre "1er septembre" par les mot et chiffre "12 novembre". C'est
l'article qui me permet de mettre à la disposition des comités
provisoires des personnes visant à les aider à faire ce
travail.
Le Président (M. Laplante): Adopté? M. Gratton:
Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 11 est adopté
tel qu'amendé. Article 12.
M. Tardif: M. le Président, l'article 12... Le
Président (M. Laplante): Adopté? M. Goldbloom:
M. le Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: ... j'aimerais simplement demander au ministre
pourquoi cette formule a été choisie, celle de conférer
à cette personne les pouvoirs d'un inspecteur vérificateur. Ce
n'est pas le rôle que le ministre a décrit il y a un instant.
C'était plutôt celui d'un conseiller qui pourrait aider les
comités provisoires dans la préparation des documents
nécessaires.
M. Tardif: M. le Président, fait-on allusion à
l'article 11 ou à l'article 12, parce qu'en vertu de...
M. Goldbloom: A l'article 11, mais c'est à l'article 12
que...
M. Tardif: ... l'article 12, qui reprend à peu près
textuellement certaines dispositions de la loi constitutive du ministère
des Affaires municipales qui permet au ministre ainsi que le
député de D'Arcy McGee le sait sans doute
d'épingler une "badge" à n'importe qui pour le nommer inspec-
teur-vérificateur d'une municipalité dans le plus pur style
"western". (12 heures)
M. le Président, dans ce cas-là, il s'agit donc, d'une
part, de nommer une personne qui soit plus qu'un inspecteur-vérificateur
au sens prévu à l'article en question, mais que cette personne
ait accès aux livres des municipalités. Alors, on pourrait
très bien concevoir que, par exemple, on ne veuille pas pour une raison
ou pour une autre ouvrir les livres de la municipalité. On lui donne les
mêmes pouvoirs, mais il doit faire plus que strictement une
vérification comptable; il doit véritablement essayer de
négocier un protocole d'entente.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 12 est
adopté. J'appelle l'article 13 qui est amendé à la
première ligne par...
M. Tardif: II est amendé, M. le Président, par le
remplacement, dans la première ligne, des mot et chiffre "1er
août" par les mot et chiffre "22 octobre".
M. Gratton: M. le Président, je n'ai pas
vérifié. Est-ce que le délai est le même maintenant
que celui qui était dans le texte original?
M. Tardif: Oui, M. le Président... Non, on me dit, en
effet, qu'il est un peu plus court. J'ai ici un petit tableau qui donne la
séquence. Vous avez également dressé un tel tableau.
M. Gratton: J'ai l'ancien. Forcément, je n'ai pas le
vôtre.
M. Tardif: Vous avez l'ancien? D'accord. En effet, si on regarde
le projet ici, parmi les dates que nous avons déjà vues, il y a
le 15 juin, soit la date limite pour la nomination du président
d'élection; le 19 août, soit un peu plus d'un mois plus tard,
élection des quatre comités provisoires; le 27 août,
première séance des comités provisoires; c'est le cas ici
de l'article non, je m'excuse, c'est celui que nous avons vu
tantôt; le 22 octobre, dépôt du protocole d'entente au
bureau du greffier de Buckingham, ce qui donne deux mois au lieu de trois mois
et demi parce que l'échéance reste toujours quand même le
1er janvier 1980. Donc, cela donne deux mois pour la préparation de ce
document, ce qui peut impliquer effectivement que le ministère devra
mettre à la disposition des comités des ressources en
conséquence.
M. Gratton: Je pense, M. le Président, que les dates qui
sont importantes, c'est sûrement l'élection, d'une part, et
l'adoption du protocole d'entente, d'autre part. A moins que je me trompe, dans
le texte original, on avait l'élection le 15 avril, la date pour le
dépôt du protocole d'entente était le 1er août; donc,
cela donnait trois mois et demi, alors que présentement
l'élection aura lieu le 19 août. C'est bien cela?
M. Tardif: C'est cela.
M. Gratton: Et le protocole d'entente doit être prêt
le 22 octobre.
M. Tardif: C'est cela.
M. Gratton: Ce qui donne deux mois à peine.
M. Tardif: Ce qui donne deux mois.
M. Gratton: II y a un mois et demi de moins.
M. Tardif: Oui.
M. Gratton: On sait la nature des négociations qui auront
lieu, on sait comme les gens s'entendent bien entre eux dans les
différents secteurs de Buckingham. Le ministre ne craint-il pas qu'on
soit en train d'imposer un délai pas mal trop serré pour que cela
mène à un protocole d'entente qui se tienne?
M. Tardif: M. le Président, dans les faits, certains des
groupes qui ont quand même pris connaissance du rapport de l'INRS et du
projet de loi sont déjà au travail sur cette question.
Maintenant, l'échéance étant le 1er janvier 1980, nous
avons donc dû faire le compte à rebours à partir de cette
date qui, elle, est inchangée. Que le projet de loi ait
été adopté en décembre dernier ou maintenant, en se
fixant le début d'une année financière on n'a pas
le choix quant à cela on doit donc décaler les autres
dates en conséquence pour atteindre cette date limite. Comme je le
mentionnais tantôt, nous devrons sans doute mettre à la
disposition de ce comité ou de ces comités provisoires des
ressources accrues pour les aider à faire face à cette
exigence.
M. Gratton: M. le Président, j'aimerais que ce soit bien
clair. De notre côté, nous doutons que le délai de deux
mois soit suffisant. Le ministre a fait allusion à certains des groupes
qui sont déjà au travail. J'espère qu'il ne veut pas dire
les comités de citoyens.
M. Tardif: Pardon? Non, je parle...
M. Gratton: Certains des groupes dont parle le ministre.
M. Tardif:... d'actuels conseillers municipaux, donc, des gens
ayant accès déjà aux documents de la municipalité
et sachant que, bientôt, ils ne seraient peut-être plus des
conseillers de la ville de Buckingham qui sont au travail.
M. Gratton: M. le Président, je trouve assez curieux que
le ministre fasse cette affirmation puisque les vérifications que j'ai
faites, il n'y a pas sept jours, me portent à croire qu'au niveau du
conseil municipal, en tout cas...
M. Tardif: J'ai dit: de conseillers municipaux.
M. Gratton: D'accord, j'ai bien compris et je pourrais
probablement vous dire le nom de ceux qui sont déjà au travail et
de ceux qui ne le sont pas. A ce moment-là, il me semble que le conseil
municipal lui-même, dans son ensemble, devrait normalement être
à la tâche plutôt que certains membres du conseil favorables
à une option plutôt qu'à une autre.
M. Tardif: Rien n'empêchait le conseil de ville de
Buckingham comme tel de se mettre déjà au travail depuis le
dépôt du projet de loi. Evidemment, si le conseil a
préféré attendre, nous ferons tout, dans la mesure du
possible, pour lui permettre de respecter cet échéancier qui,
encore une fois, est commandé par la date limite du 1er janvier.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, rien n'empêchait le
conseil municipal de le faire, sauf le fait qu'il avait voté
majoritairement contre.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'article 13 est
adopté tel qu'amendé?
M. Gratton: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Adopté sur division.
J'appelle l'article 14 avec amendement à la dernière ligne; au
lieu du 15 septembre, c'est le 1er décembre.
M. Tardif: C'est cela, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 14 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Gratton: Un instant, M. le Président. On peut
peut-être relier les articles 14 et 15 ensemble, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): L'article est adopté
sur division?
M. Gratton: Non, je ne le sais pas, cela va
dépendre...
A l'article 14, on parle de la publication du protocole d'entente et de
la date limite à laquelle toute personne qui désire s'opposer
à son approbation par le ministre doit en informer celui-ci. A l'article
15, "le ministre approuve, avec ou sans modification, le protocole d'entente
avant le 31 décembre 1979..."; quelles sortes de représentations
peuvent avoir une influence sur la décision du ministre à ce
moment-là, quand on considère que la pétition des 268
contribuables de Notre-Dame-de-la-Salette ne retrouve pas beaucoup
d'écho dans l'oreille du ministre présentement?
M. Tardif: M. le Président, il m'est difficile de dire
d'avance, aujourd'hui, si je vais être pour ou contre des propositions
qui seraient contenues dans un protocole dont j'ignore le contenu. C'est
vraiment la question hypothétique, au sens où nos
règlements de... Elle contient plusieurs hypothèses: S'il y a un
protocole, si ce protocole prévoit telle chose, est-ce que vous
seriez...? Je dis: Voyons le protocole. Je suis convaincu que tous les groupes,
y compris celui de Notre-Dame-de-la-Salette, feront des représentations
autres que celle que nous avons présentement devant nous et qui dit: On
est contre. Les gens de Notre-Dame-de-la-Salette pourraient très bien
nous dire: Nous sommes contre telle ou telle modalité, tel partage des
coûts, tel partage des effectifs; nous voulons avoir notre part des
équipements actuels, nous voulons ceci, nous voulons cela. Ce serait
quelque chose qu'on peut empiriquement, objectivement évaluer. Mais
là, c'est une espèce de fin de non-recevoir très globale
qui est là. Je ne peux pas préjuger de la nature des
représentations qui me seront faites.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre a
généralement l'habitude d'attaquer plutôt que de se
réfugier. Il se défend tant bien que mal. Posons quand même
une hypothèse: Les gens de ce territoire, qui comptent pour à peu
près 20% des habitants additionnels qui seront englobés dans la
future ville de Buckingham, communiquent avec le ministre en nombre imposant
pour lui dire: On a regardé la carte que vous voulez nous imposer; on
n'est pas d'accord. Que ferait le ministre?
M. Tardif: M. le Président, ceci suppose une chose, c'est
qu'il y a eu un protocole d'entente et ce protocole d'entente implique qu'il y
a eu un certain nombre d'accords et enfin le consensus le plus large possible.
Finalement, le rôle du ministre se borne à s'assurer que le tout a
été fait selon les us et coutumes, selon la Loi des cités
et villes, selon le Code municipal, selon les exigences de la commission quant
au service de la dette, etc. A moins, évidemment, que le protocole comme
tel ait laissé en suspens un certain nombre de questions.
M. Goldbloom: Mais, M. le Président, attendons un instant.
Le ministre a critiqué la formation, par le projet de loi qui portait le
no 98, de l'actuelle ville de Buckingham. Il a dit: Le fait que cinq sur huit
conseils municipaux, sur un territoire qui avait été
défini quelques années auparavant au vu et au su de tout le monde
comme unité de regroupement... Que l'on ait pu être d'accord ou
pas d'accord avec cette définition, elle était connue, les cartes
étaient publiées, la discussion se poursuivait. A un moment
donné, les conseils municipaux ont été appelés
à se prononcer, et cinq sur huit ont dit oui. Le ministre dit:
C'était quand même une fusion forcée parce que la
population n'était pas mise dans le coup, n'était pas
consultée.
Voici qu'il constitue des comités provisoires exactement comme
des conseils municipaux, il les consulte, il leur dit: Arrivez à un
protocole d'enten- te et si le protocole d'entente est signé, à
ce moment, contrairement à l'attitude que j'ai eue à
l'égard de la constitution de l'actuelle ville de Buckingham, je n'aurai
plus d'objection, je ne dirai pas que la population doit être
consultée, je n'assure pas aujourd'hui cette population que si elle
n'est pas d'accord avec ce que les 28 personnes peut-être 15 sur
28 seulement signent... 15 personnes sur les milliers qui habitent
l'actuelle ville de Buckingham vont décider pour les autres et les
autres ne seront pas entendues, ne trouveront pas une oreille sympathique de la
part du ministre.
Je trouve que ce n'est pas rigoureux.
M. Tardif: M. le Président, il y a un processus
d'opposition prévu dans la loi et qui permet à toute personne,
à l'article 14, de soumettre des objections. C'est quand même
permettre ou donner une voix en dehors des comités provisoires aux
personnes, individus ou regroupements.
M. Goldbloom: Oui, mais justement, M. le Président, nous
parlons de cet article. Nous constatons que le ministre accorde aux citoyens la
possibilité de s'exprimer en désaccord avec le protocole
d'entente. Nous lui posons donc la question qui découle tout
naturellement de cet article, de cette condition. Quand les citoyens vont
s'exprimer, quelle sera sa réaction? Il nous a répondu: Le
rôle du ministre se limitera à vérifier que le protocole
d'entente a été conclu en bonne et due forme et qu'il n'a pas
omis des choses qui auraient dû être incluses.
Il me semble, M. le Président, que le ministre aurait pu aller
plus loin et dire que, s'il reçoit des pétitions, il posera un
geste quelconque, il rencontrera les porte-parole de ces groupes dissidents. Il
attache beaucoup d'importance aux comités de citoyens qui oeuvrent dans
le moment, qui représentent on ne sait qui; sauf que l'on sait que ces
groupes représentent des gens qui ne sont pas d'accord avec l'actuelle
structure de la ville.
M. Tardif: M. le Président, le ministre puis-qu'en
l'occurrence ce sera le ministre des Affaires municipales et si je suis
titulaire du ministère à ce moment-là n'a pas
l'intention de remettre en question le principe par le biais de cet article. Il
s'agit de s'assurer si l'article 10, qui prévoit le contenu du protocole
d'entente, a été dûment exécuté.
Le genre de remise en question que soulève le
député de D'Arcy McGee, c'est le genre de remise en question
où le Conseil municipal de Buckingham a les pleins pouvoirs pour tenir
une consultation qui, elle, pourrait porter sur le principe même ou sur
toute autre question en vertu de la Loi des cités et villes
actuelle.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre fait une
distinction. Il a le droit de faire les distinctions qu'il veut. C'est comme
cela qu'il conçoit le projet de loi et son éventuelle
application. Mais il me semble que nous arriverons, au cours du
procès-
sus de l'application de ce projet de loi, de cette éventuelle
loi, à un point où le Conseil municipal de l'actuelle ville de
Buckingham n'aura plus le rôle qu'il a aujourd'hui. Il y aura quatre
comités provisoires et ce seront ces quatre comités provisoires
qui travailleront vers la conclusion d'un protocole d'entente.
Si, au cours de ce travail, les quatre comités provisoires
révèlent, devant l'opinion publique, des choses qui n'avaient pas
été sues ou perçues auparavant, il y aura des
réactions dans l'opinion publique. M. le Président, le ministre
sait, comme moi, que quand il y a des choses qui ne sont pas au goût des
citoyens d'une municipalité, ces citoyens font appel au ministre. Que la
loi permette, au ministre d'intervenir ou non, les gens font appel au
ministre.
Voici un cas où le ministre se donne, par la loi, un pouvoir
d'intervention. Il dit aux citoyens: Si vous voulez vous opposer à mon
approbation du protocole d'entente, laissez-le moi savoir. Or, il me semble que
le ministre ne peut répondre autrement qu'en nous disant que s'il y a
des objections, après que le Conseil municipal de l'actuelle ville de
Buckingham aura perdu son influence dans ce dossier, au moment où les
gens interviendront auprès du ministre pour lui faire part de leur
opposition en tout ou en partie, à ce moment-là, il sera attentif
à leurs doléances et il donnera un certain poids à leur
point de vue, un poids qu'il évaluera. Si c'est une personne, le poids
sera négligeable, mais si ce sont plusieurs centaines de personnes, il
faudra que le ministre commence à regarder cela avec un oeil
sérieux et objectif.
M. Tardif: Là-dessus, je n'ai aucune difficulté
à assurer le député de D'Arcy McGee que je serai attentif
aux représentations du milieu, comme en témoigne quand même
le projet de loi no 119. Je voudrais quand même souligner une chose
à l'intention du député de D'Arcy McGee. Ce n'est pas
parce qu'il existera quatre comités provisoires, dont un
représentant la ville de Buckingham, que le conseil de ville comme tel
cesse d'exister, il continue d'exister et de fonctionner jusqu'au 31
décembre.
M. Goldbloom: Je n'ai pas dit qu'il cesserait d'exister, j'ai dit
qu'il perdrait drôlement de son influence une fois les quatre
comités provisoires constitués et au travail.
M. Tardif: Oui, mais on peut...
M. Goldbloom: II est prévisible M. le
Président, soyons très sérieux que certains des
actuels conseillers de la ville de Buckingham seront membres de divers
comités provisoires.
M. Tardif: II est prévisible que tous soient membres des
comités provisoires.
M. Goldbloom: II est possible...
M. Gratton: II peut arriver le cas contraire où un
conseiller de l'actuelle ville de Buckingham serait défait à
l'élection au conseil provisoire. Cela lui ferait une belle jambe au
point de vue de son influence au niveau du Conseil municipal de l'actuelle
ville de Buckingham.
M. Goldbloom: Et le fait de siéger à deux
organismes pourrait le mettre dans une situation de conflit
d'intérêts aussi.
M. Tardif: Déjà, à l'heure actuelle, on a
l'impression que la représentation sectorielle...
Le Président (M. Laplante): Article 14 adopté tel
qu'amendé? Sur division?
M. Gratton: Je trouve qu'on laisse le ministre s'en sauver trop
facilement, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Sur division? M. Gratton:
Sur division.
Le Président (M. Laplante): Adopté tel
qu'amendé.
J'appelle l'article 15. M. le ministre, il n'y a pas d'amendement.
M. Tardif: II n'y a pas d'amendement, M. le Président.
M. Gratton: Un instant, M. le Président.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Gratton: M. le Président, simplement une remarque. Le
ministre dit, depuis longtemps, qu'au moment où on a
procédé au fusionnement des huit ex-municipalités en la
ville de Buckingham, on n'a pas respecté la volonté, par exemple,
de Notre-Dame-de-la-Salette qui, elle voulait fusionner avec Val-des-Monts
plutôt qu'avec le reste de Buckingham. Le ministre conviendra qu'avec
l'article 15 il est fort possible qu'il soit placé dans la même
situation que son prédécesseur et doive agir exactement de la
même façon.
M. Tardif: Je conviens que toute représentation dans ce
sens devra être prise à son mérite et comme telle. A cet
égard, je veux simplement citer un cas qui est celui du schéma
d'aménagement de la CRO qui donnait au ministre le même pouvoir
d'accepter tel quel ou de modifier et que, finalement, cela a été
accepté tel que présenté. Ce n'est pas le schéma
d'aménagement de la CRO...
M. Gratton: Après plusieurs hésitations.
M. Tardif: Ecoutez, c'est quand même une première au
Québec dans ce cas et c'est complexe. S'il fallait que le ministre
veuille se prévaloir
de toutes les dispositions que la loi prévoit pour intervenir, il
passerait son temps à intervenir.
M. Gratton: On aurait préféré que le
ministre n'intervienne pas, justement, parce qu'au niveau du schéma
d'aménagement de la Communauté régionale de l'Outaouais,
au niveau du zonage agricole aussi, on sait qu'on donne un rude coup au
schéma d'aménagement de la communauté régionale
avec le projet de loi. C'est du moins l'avis de tous les membres du conseil de
la communauté régionale, incluant son président, M.
Rivest.
Le Président (M. Laplante): Article 15, adopté? Sur
division?
M. Gratton: Sur division. Le Président (M. Laplante):
Sur division. M. Goldbloom: Ce n'est pas le bon Rivest? Le
Président (M. Laplante): Article 16.
M. Gratton: Non, non, ce n'est pas le bon Rivest. Ce n'est pas
celui qui nous rejoindra prochainement ici, à l'Assemblée
nationale.
Le Président (M. Laplante): Article 16.
M. Gratton: Ce n'est pas un mauvais Rivest non plus; ce n'est pas
ce que j'ai voulu dire.
Une Voix: C'est un "rivet" chauffé à blanc.
Le Président (M. Laplante): Article 16, adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Ce n'est pas de concordance,
mais...
M. Tardif: L'article 17, M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Article 16, adopté?
M. Tardif: Adopté. M. Gratton: Adopté.
L'actuelle ville de Buckingham
Le Président (M. Laplante): Adopté. A l'article 17,
il y a un amendement.
M. Tardif: L'article 17, M. le Président, le projet de loi
no 119 est modifié par le remplacement du paragraphe b) par le suivant:
"Conseil: conseil de la ville. " C'est redondant avec le titre qui parle de
l'actuel...
Le Président (M. Laplante): ... entre guillemets, c'est
dans la parenthèse.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Laplante): Article 17, adopté tel
qu'amendé?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 18.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté? J'appelle
l'article 19.
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 20.
M. Gratton: Question de principe, M. le Président, on
l'adoptera sur division.
Le Président (M. Laplante): Sur division, article 20.
J'appelle l'article 21. Il y a un amendement qui est à la
dernière ligne, un accent sur "reputé", il faut dire
"réputé".
L'article 21 est adopté!
J'appelle l'article 22.
M. Tardif: M. le Président, cet article dispense le
conseil pour l'année 1979 de se conformer à des articles qui lui
imposent les devoirs relatifs à l'année suivante. Comme la ville
cesse d'exister le 1er janvier 1980, le conseil ne doit pas être
contraint d'appliquer des dispositions inutiles. Par exemple, l'article 104 de
la Loi des cités et ville; qui traite des vérificateurs dit:
"Dans les 30 jours précédant la fin de chaque année
financière, le conseil doit nommer un ou deux vérificateurs qui
restent en charge jusqu'à l'entrée en fonction de leurs
successeurs, etc." Il y a l'article 478a de la Loi des cités et villes
qui traite du programme triennal d'immobilisation. Il y a l'article 479 de la
Loi des cités et villes également qui dit que le conseil doit
entre le 15 novembre et le 30 décembre de chaque année
préparer et adopter un budget.
Donc, il n'est pas question d'obliger l'actuelle ville de Buckingham
à faire ceci et c'est en concordance avec l'article 10 qui dit que ce
sont les comités provisoires qui doivent s'occuper de cela.
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 22 est-il
adopté sur division ou adopté tel quel?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 22 est
adopté. J'appelle l'article 23.
M. Gratton: Adopté sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 22 est adopté
sur division.
M. Gratton: Puis-je suggérer, M. le Président, que
nous arrêtions là nos délibérations pour ce
matin?
Le Président (M. Laplante): II est 12 h 30 passé
à ma montre, moins une minute.
M. Gratton: Je préfère votre montre à
l'horloge.
Le Président (M. Laplante): Les travaux sont
ajournés sine die.
Fin de la séance à 12 h 27