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Etude du projet de loi no 119
(Seize heures cinquante minutes)
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente des affaires municipales se réunit pour
étudier article par article le projet de loi no 119, Loi constituant
certaines municipalités dans l'Outaouais.
Les membres de cette commission sont: M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M.
Caron (Verdun) remplacé par M. Goldbloom (D'Arcy McGee); M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes)...
Une Voix: Remplacé par M. Godin (Mercier).
Le Président (M. Laplante): ... remplacé par M.
Godin (Mercier); M. Gratton (Gatineau), M. Mercier (Berthier), M. Ouellette
(Beauce-Nord), M. Guay (Taschereau) remplacé par M. Alfred...
Une Voix: Papineau.
Le Président (M. Laplante): ... (Papineau); M. Shaw
(Pointe-Claire), M. Tardif (Crémazie).
Les intervenants sont: M. Charbonneau (Verchères), M. Fontaine
(Nicolet-Yamaska), M. Lacoste (Sainte-Anne), M. Léonard
(Laurentides-Labelle), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Scowen
(Notre-Dame-de-Grâce), M. Vaugeois (Trois-Rivières).
Nous étions rendus, à l'ajournement des travaux, au
chapitre IV, Constitution de nouvelles municipalités, section I. Article
24, M. le ministre.
Constitution de nouvelles municipalités Charte
de la ville de Buckingham
M. Tardif: M. le Président, on commence, avec ce chapitre,
la constitution en quelque sorte des champs des nouvelles municipalités
qui seraient créées. Cet article 24 constitue la ville de
Buckingham et édicte les règles, les articles qui la
régiront. Je ne vois pas ce qu'il y a de particulier. Si on veut le
passer en revue, cet article, l'article 1, constitue, à compter du 1er
janvier, les habitants et contribuables du territoire décrit à
l'annexe 1 de la loi en une corporation de ville.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous
préféreriez qu'on appelle l'article 24, 1, 2, 3...
M. Tardif: Oui, je pense que oui. Si vous avez des
questions...
Le Président (M. Laplante): On va y aller comme cela, M.
le ministre?
M. Tardif: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Sur l'article 24, j'appelle
l'article 1. Adopté. L'article 2 de l'article 24?
M. Tardif: Cet article fait succéder la ville de
Buckingham aux droits, charges et obligations de l'actuelle ville de Buckingham
et, de plus, il maintient les règlements et autres actes de l'actuelle
ville jusqu'à ce qu'ils soient remplacés, modifiés ou
abrogés.
M. Gratton: M. le Président, on sait qu'au cours de la
grève des cols bleus, en décembre et janvier derniers, cet
article ou cet alinéa de l'article 24 avait créé un
certain problème de la part du conseil municipal de Buckingham.
Celui-ci refusait de signer une convention collective de plus d'un an
alléguant que la dernière phrase, si vous voulez, du premier
alinéa du sous-article 2 de l'article 24, qui se lit comme suit: "Elle
devient sans reprise d'instance, partie à toute instance aux lieu et
place de ladite ville..." Ils alléguaient, à ce moment, que cela
pouvait créer des problèmes au moment de la réaffectation
du personnel, entre autres entre les quatre nouvelles municipalités. Je
pense qu'il y avait même eu une délégation du conseil qui
avait rencontré le ministre à ce moment pour recevoir certaines
assurances dont j'ignore la nature et qui avait permis éventuellement la
signature de la convention collective.
Ce que je voudrais savoir du ministre, c'est si cette phrase implique
quelque obligation que ce soit pour la ville de Buckingham, la ville
nouvellement constituée de Buckingham, par rapport à du personnel
dont les trois autres municipalités ne voudraient pas accepter la
responsabilité. Est-ce que cette phrase pourrait indiquer que la
nouvelle ville de Buckingham pourrait hériter de tout ce qui reste qui
n'est pas accepté ou intégré dans les trois autres
villes?
M. Tardif: Deux choses, M. le Président. D'abord, le
libellé de cet article avait surtout trait, lorsqu'il a
été rédigé, aux matières qui pouvaient
être soulevées à l'encontre de l'actuelle
municipalité ou du territoire, un des secteurs actuellement compris dans
la ville de Buckingham et, si on n'avait pas prévu que c'est l'actuelle
ville de Buckingham qui aurait à assumer la responsabilité, les
gens n'auraient eu aucun recours possible contre une entité puisqu'elle
n'aurait pas existé. C'était surtout dans ce sens.
Quant aux obligations découlant des conventions collectives de
travail, cela fera partie des matières à être
transigées au niveau du protocole d'entente. Ce que j'ai donné
comme assurance aux représentants de la ville de Buckingham lorsqu'ils
ont communiqué avec moi au moment de la signature de la convention
collective, c'est que je les ai assurés qu'en vertu des pouvoirs que me
confère l'article 15, c'est-à-dire qu'avant d'approuver le
protocole d'entente, je m'assurerai, évidemment, qu'il y a une
répartition équitable des effectifs du personnel, etc. A ce
moment-là, cette partie était plutôt reliée à
ce pouvoir de révision que je pouvais avoir du protocole d'entente.
M. Gratton: En d'autres mots, le ministre nous assure que
l'alinéa 2 de l'article 24 ne lui enlève pas ce pouvoir que lui
confère l'article 15 de trancher le litige au moment de l'approbation
avec ou sans modification du protocole d'entente.
M. Tardif: Cela est strictement pour assurer la succession
l'alinéa 2 de l'article 24 il faut lire cet article en
conjonction avec l'article 10, qui parle des responsabilités quand on
parle de partage des fonds, des biens meubles et immeubles, etc., des droits et
obligations de l'actuelle ville de Buckingham. Donc, sur ces matières,
le premier niveau, c'est celui des comités provisoires qui pourront
s'entendre. A défaut de cela, le ministre c'est l'article 15 qui
le dit un peu plus loin, je vais le retrouver approuve avec ou sans
modification le protocole d'entente. S'il s'avérait qu'on n'avait pas
réussi à s'entendre sur un partage équitable, j'aurai
à trancher.
M. Gratton: Est-ce que le ministre peut nous dire, de
façon très claire, qu'il n'est pas dans son intention au moment
où on se parle, de faire assumer par la future ville de Buckingham,
quelque obligation que ce soit autre que celle... je ne sais pas trop comment
l'exprimer, mais, en d'autres mots, les obligations qui pourraient être
résiduaires, sur lesquelles les quatre municipalités ne se
seraient pas entendues, ce n'est pas dans l'intention du ministre de les faire
assumer automatiquement par la future ville de Buckingham.
M. Tardif: Absolument pas et, d'ailleurs, j'ai écrit au
maire Scullion, le 24 janvier dernier. J'ai ici la lettre où je dis
ceci: "M. le maire, messieurs les conseillers, j'ai été
sensibilisé aux différends qui opposent actuellement la
municipalité de Buckingham à une partie de ses employés au
sujet du renouvellement de leur contrat de travail. Je comprends que la ville
de Buckingham hésite à accorder à ses employés un
contrat de deux ans, puisque dans l'éventualité d'un
dégroupement, la nouvelle ville de Buckingham pourrait
théoriquement être obligée d'assumer la charge d'un surplus
de personnel. "Je suis personnellement convaincu que les comités
provisoires n'auraient aucun intérêt, à court terme,
à licencier du personnel. Toutefois, si les comités ne peuvent
s'entendre sur le partage du personnel ou si le partage se révèle
inéquitable pour l'une ou l'autre des futures municipalités,
j'envisagerai l'opportunité d'utiliser le pouvoir prévu à
l'article 15 du projet de loi no 119 pour modifier le protocole d'entente et
répartir équitablement les charges sur la base de l'apport de
chacune des ex-municipalités au moment du dégroupement."
D'accord?
M. Gratton: D'accord.
Le Président (M. Laplante): L'alinéa 2 de l'article
24 est-il adopté?
M. Cordeau: J'aurais une question supplémentaire.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: II a été question de la convention
collective. Est-ce que le protocole d'entente va aussi prévoir un
surplus de personnel si, à un moment donné, certaines
municipalités redeviennent rurales? A ce moment-là, elles
n'auront probablement pas les mêmes services, ce sera aux
municipalités de définir les services qu'elles voudront avoir.
Par contre, il y a peut-être des municipalités qui ne requerront
pas de personnel pour des services dont elles n'auront plus besoin ou, enfin,
qu'elles décideront de ne pas payer. Ou'ad-viendra-t-il du surplus de
personnel existant à ce moment-là? (17 heures)
M. Tardif: A première vue, après consultation, on
m'informe qu'il s'est effectué, depuis à peu près dix-huit
mois, à Buckingham, un certain resserrement en matière d'embauche
de personnel. Un nouveau gérant a été engagé et a
véritablement, avec l'aide du ministère, d'ailleurs... c'est une
autre chose que je n'ai pas mentionnée jusqu'à maintenant. Avant
d'en arriver à un dépôt de projet de loi, un fonctionnaire
du ministère est allé là, aider la ville à
établir une comptabilité et essayer de régulariser la
situation. La ville a aussi fait sa part en engageant un nouveau
gérant.
Il y a eu des contraintes de personnel. Le cas le plus patent qui vienne
à la mémoire, lorsqu'on parle de personnel, c'est le fait que les
deux municipalités rurales, en vertu de la loi de police, par exemple,
ne seraient pas tenues d'avoir un service de police. On me dit que l'effectif,
de toute façon, qui était assez modeste... l'intégration
de cet effectif qui comprend à la fois des policiers et pompiers ne
poserait pas de problèmes majeurs. Encore une fois, cela fait partie des
négociations qui devront intervenir.
Le Président (M. Laplante): L'alinéa 2 de l'article
24 est adopté. L'alinéa 3 de l'article 24 est-il
adopté?
M. Gratton: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'alinéa 4 de l'article
24 est-il adopté? L'alinéa 5 de l'article 24 est-il
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Alinéa 6, article 24.
Adopté. Plus le paragraphe 19. Alinéa 7, article 24.
Adopté.
Charte de la ville de Masson
J'appelle la section II, article 25, où il n'y a qu'une
correction à faire, c'est une faute au mot "constitué", qui prend
un "e" au bout du "é".
M. Tardif: M. le Président, les sept articles qui sont
là sont une réplique intégrale de ce qu'on vient de voir
pour la ville de Buckingham. C'est dans le cas de la ville de Masson, cette
fois.
Le Président (M. Laplante): Alinéa 1, ...
M. Tardif: A l'article 2, je m'excuse, M. le Président, on
attire mon attention. En ce qui concerne l'endroit où on dit que les
règlements, résolutions, rôles d'évaluation,
rôles de perception et autres actes de la ville de Buckingham,
constituée en vertu de l'article 19 de la loi concernant certaines
municipalités de l'Outaouais et du Haut-Saguenay chapitre 88 des lois de
1974), demeurent en vigueur dans le territoire de la ville jusqu'à leur
amendement, leur annulation ou leur abrogation dans la mesure où ils
sont compatibles avec les dispositions de la présente charte ou de
quelque autre loi.
Le Président (M. Laplante): Adopté, alinéa
1, article 25. Alinéa 2...
M. Gratton: On pourrait adopter l'article 25 au complet.
Charte de la municipalité de
L'Ange-Gardien
Le Président (M. Laplante): Au complet? D'accord.
J'appelle la section III, article 26 où, au paragraphe 5, alinéa
5, vous avez une correction à la quatrième ligne, pour, au bout
du mot "devient", ajouter "le" maire de la municipalité. C'est bien
cela, votre correction?
M. Tardif: Oui, c'est cela, cela devient "le maire".
Le Président (M. Laplante): Adopté.
M. Tardif: M. le Président, c'est la même chose sauf
que, cette fois, on fait appel aux dispositions du Code municipal plutôt
qu'à la Loi des cités et villes. On ne retrouve pas,
évidemment, l'article quant aux obligations, puisqu'on en fait une
seulement qui assume pour l'ensemble, et l'article 2 est le même que
celui qu'on vient de voir pour Masson.
M. Gratton: Adopté, l'article 26.
Charte de la municipalité de
Notre-Dame-de-la-Salette
Le Président (M. Laplante): Adopté au complet,
l'article 26. J'appelle la section IV: Charte de la municipalité
Notre-Dame-de-la-Salette.
M. Tardif: C'est la même chose.
Le Président (M. Laplante): A 27, il y a une correction,
je crois, aussi.
M. Tardif: Cela devient "le maire".
Le Président (M. Laplante): Au 5e alinéa, cela
devient "le maire" aussi. L'article 27, voulez-vous l'adopter au complet?
M. Gratton: Oui, M. le Président. Dispositions
générales
Le Président (M. Laplante): Adopté au complet.
Article 27, adopté. Section V, dispositions générales.
Article 28.
M. Tardif: Cet article a pour effet de geler les clauses
d'imposition de règlement d'emprunt de l'actuelle ville de Buckingham
afin de préserver la base de financement des emprunts contractés
par l'actuelle ville de Buckingham.
Une Voix: C'est ça.
Le Président (M. Laplante): Article 28. Adopté.
M. Gratton: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Article 29. M. le
ministre.
M. Tardif: L'article 29 permet à chacune des quatre
municipalités nouvellement constituées, à moins qu'il ne
se trouve une clause à cet égard dans le protocole d'entente, de
s'occuper des litiges de taxation relatifs aux immeubles situés dans
leur territoire.
Le Président (M. Laplante): L'article 29, M. le
député de Gatineau.
M. Gratton: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 30. M.
le ministre.
M. Tardif: L'article 30 fait le lien avec l'article 2 de la
charte de la ville de Buckingham qu'on a vu tantôt, qui la désigne
aux tiers comme le successeur des droits et obligations de l'actuelle ville de
Buckingham. En effet, les tiers qui poursuivront en justice l'actuelle ville de
Buckingham, dans l'hypothèse où ils obtiendraient une
compensation financière, auront pour débiteur la ville de
Buckingham et celle-ci pourra répartir cette dette au pro rata de
l'évaluation foncière entre les quatre municipalités. La
quote-part des trois autres municipalités devra parvenir dans les trente
jours de la demande à cet effet de la ville de Buckingham.
Donc, c'est en quelque sorte faire de la ville de Buckingham
nouvellement constituée l'exécuteur des poursuites...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau, des remarques? M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: J'aurais une remarque. S'il y a poursuite, chaque
municipalité sera responsable selon la valeur de l'imposition des
immeubles.
M. Tardif: C'est ça.
M. Cordeau: L'imposition des immeubles au 31 décembre
1979. Parce que vous dites: "telle qu'elle apparaît au rôle
d'évaluation alors en vigueur".
M. Tardif: C'est: "au rôle en vigueur au moment de la
répartition de la dette."
M. Cordeau: Si, à ce moment-là, quelqu'un,
après le 1er janvier 1980, fait il y a certains délais,
mais enfin une réclamation envers la ville de Buckingham qui
était la maison mère, à un moment donné. Mais cette
réclamation prend un certain temps à se régler,
peut-être qu'une ville a augmenté son rôle
d'évaluation et l'autre ne l'a pas augmenté. Pourquoi ne
pas...
M. Tardif: Le rôle d'évaluation étant fait
par la CRO, il est fait, je pense, pour l'ensemble des
municipalités.
M. Alfred: Oui.
M. Tardif: C'est un rôle fait pour l'ensemble du
territoire.
M. Cordeau: Mais si une municipalité se développe
plus qu'une autre et que cette responsabilité date d'avant le 1er
janvier 1980, pourquoi ne pas marquer: "au rôle en vigueur au 31
décembre 1979"?
M. Tardif: Ecoutez, M. le Président. C'est au moment
où la dette devient payable, ou doit être répartie,
remonter pour savoir à supposer qu'il s'agisse d'une poursuite
pour des dommages subis il y a trois ans quelle était la valeur
des immeubles à ce moment-là, il y a trois ans, semble...
M. Cordeau: D'accord. La présente ville va être
dissoute le 31 décembre.
M. Tardif: C'est cela.
M. Cordeau: Mais ce sera peut-être le rôle en vigueur
au 31 décembre qui devrait être adopté, parce qu'une ville
peut se développer plus qu'une autre par la suite, et
l'évaluation dans une municipalité rurale... C'est vrai que c'est
la même firme qui fait l'évaluation.
M. Alfred: ...
M. Tardif: On m'informe, M. le Président, que ce qui est
là, c'est la pratique courante dans la législation municipale,
c'est-à-dire que c'est lorsqu'une dette devient payable et qu'on
établit un règlement d'emprunt que la répartition se fait
sur le rôle en vigueur.
M. Cordeau: Une ville qui s'est développée,
à un moment donné... Les fusions, il n'y en a pas eu tellement
auparavant. Bien sûr, cela peut être la coutume établie.
Mais dans les cas de fusion, il n'y en a pas eu tellement.
M. Alfred: ... réaménagement.
M. Cordeau: Oui, le réaménagement.
M. Tardif: Juridiquement, c'est vrai que les villes sont
"défusionnées", dégroupées, mais les immeubles ne
sont pas abolis pour autant. La vale'ur foncière, elle est là.
Elle peut s'améliorer dans les quatre territoires et le partage de la
dette, l'hypothèse que vous faites qu'un secteur pourrait se
développer plus qu'un autre, on peut penser aussi que c'est un facteur
qui pourrait être constant dans les quatre secteurs et, en
conséquence, s'annuler les uns les autres.
M. Cordeau: ... la municipalité rurale avec le zonage
agricole, le développement ne se fera pas très vite.
M. Tardif: Alors il ne se fera pas très vite dans les
quatre secteurs.
M. Cordeau: Dans le secteur urbain, il y a des secteurs en
périphérie qui peuvent se développer certainement plus
vite que dans un secteur rural où il n'y a pas de services.
M. Tardif: Oui, mais, encore une fois, c'est l'économie
générale du droit municipal qui est appliqué ici.
M. Cordeau: Mais, dans ce temps-là, est-ce qu'il y avait
des groupements?
M. Tardif: Ce n'est pas uniquement dans le cas des groupements.
C'est vrai pour un ensemble d'autres situations également. Je vais
prendre un exemple que nous sommes en train de vivre qui est celui de la
répartition de la dette du BAEQM à Québec ici, où
des dépenses ont été effectuées depuis dix ans qui
n'ont jamais été réparties. C'est vrai qu'on peut dire que
la ville de Beauport s'est développée plus vite que certaines
autres municipalités et que, proportionnellement, la ville de
Québec a peut-être vu certains de ses secteurs que nous allons
remonter dix ans en arrière pour voir quels étaient les
rôles d'évaluation en vigueur à chacune des années
pour faire une répartition semblable? On dit: Non, au moment où
on fait la répartition, on prend le rôle d'évaluation en
vigueur à ce moment-là. Cela s'applique également...
M. Cordeau: C'est un peu une injustice, malgré tout cela.
Cela frise un peu.
M. Tardif: Enfin!
M. Cordeau: A un moment donné, certains sont
appelés à payer pour une dette qui n'était pas attribuable
à la municipalité au moment de...
M. Tardif: Non.
M. Cordeau: ... de l'engagement...
M. Tardif: De?
M. Cordeau: ... de la dette. Si cela va en cour et qu'un jugement
sort dans deux ans ou trois ans...
M. Tardif: Oui.
M. Cordeau: ... c'est bien sûr que si vous prenez
l'évaluation de la ville au moment où le jugement est rendu, il y
a une différence.
M. Tardif: Ecoutez, je ne peux pas suivre l'argument, M. le
Président, selon lequel il y a injustice. Imaginons qu'il n'y a pas de
dégroupement, imaginons qu'on demeure avec une seule
municipalité, imaginons que des poursuites sont intentées dans un
an contre la ville de Buckingham non dégroupée pour des faits
survenus au cours de l'année 1979, par exemple. A ce moment-là,
si je prends votre argument, si je prends l'argument du député de
Saint-Hyacinthe, il faudrait que tout nouvel immeuble bâti sur le
territoire de la ville de Buckingham ne paie pas sa part des poursuites
intentées contre Buckingham, c'est cela?
M. Cordeau: Bien sûr, c'est la ville même qui est
responsable, qui est toujours responsable.
M. Tardif: Y compris les nouveaux venus? M. Cordeau:
Oui.
M. Tardif: D'accord? C'est la même règle qui
s'applique ici. D'accord?
M. Cordeau: Oui.
M. Tardif: C'est pour cela que je dis que c'est l'économie
générale du droit municipal.
Le Président (M. Laplante): Article 30, adopté?
Une Voix: Adopté.
Dispositions transitoires et finales
Le Président (M. Laplante): Chapitre V, Dispositions
transitoires et finales. J'appelle l'article 31, si vous voulez, paragraphe par
paragraphe.
M. Gratton: Oui, sauf, M. le Président, que j'aimerais
poser une question d'ordre général au ministre à l'article
31 et ensuite on pourra passer par ces articles.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Allez-y, M. le
député de Gatineau.
M. Gratton: J'aimerais demander au ministre pourquoi il... On
sait qu'il s'est inspiré des hypo- thèses de découpage
préparées par l'Institut national de la recherche scientifique.
(17 h 15)
Or, dans le chapitre de ce rapport qui traite du dégroupement en
quatre municipalités, tel qu'on le retrouve dans le projet de loi 119,
à la page 109 du rapport, si vous permettez, je citerai une courte
phrase. L'INRS dit: "Nous croyons que cette hypothèse doit être
combinée l'hypothèse des quatre villes à un
détachement des quatre nouvelles municipalités du territoire de
la Communauté régionale de l'Outaouais, et le rattachement au
comté de Papineau." Or, le projet de loi no 119, comme on le sait,
laisse les quatre nouvelles municipalités dans la Communauté
régionale de l'Outaouais c'est d'ailleurs tout le chapitre 5 de
la loi qui en traite . J'aimerais demander au ministre ce qui l'a
amené à ne pas retenir cette recommandation de l'INRS.
M. Tardif: Pour la simple raison que le conseil de la CRO, dans
un télégramme qu'il me faisait tenir le 23 octobre, disait, et
j'en arrive au paragraphe qui nous intéresse: "Dans cette optique, et
quelle que soit la solution retenue quant à l'avenir de la ville de
Buckingham, le conseil de la CRO s'oppose catégoriquement à tout
changement hâtif du mode de représentation des
municipalités à son conseil."
Je l'ai déjà dit, il me semble qu'il faudra, à un
moment donné, réviser la loi de la CRO. On l'a fait
l'année dernière dans le cas de la CUQ. J'ai présentement
des représentations de la part de la CUM, qui doit me soumettre une
série de propositions pour amender sa loi. Je lui ai dit que nous
regarderions ceci, et la même chose vaut, je pense pour la loi de la CRO.
Il est bien évident, sur le plan de l'appartenance, à tout le
moins, pour la partie plus urbanisée au sud, cela fait partie du tissu
communautaire de la Communauté régionale de l'Outaouais.
Les déplacements de population, les regroupements, le fait que,
par exemple, la ville de Gatineau a maintenant une population qui
dépasse celle de Hull, posent évidemment des problèmes
quant au mode de représentation. Il nous semblait
préférable de donner suite au télégramme de la CRO
en disant: Ne touchez pas au mode de représentation pour l'instant. On
regardera cela de façon un peu plus globale lorsqu'on amendera de
façon plus substantielle, la loi de la CRO.
M. Gratton: Est-ce que le ministre est en train de nous dire que
la Communauté régionale de l'Outaouais s'est
spécifiquement prononcée sur l'inclusion ou pas des quatre
municipalités? En tout cas, la citation qu'a faite le ministre d'une
partie du télégramme me porte à croire qu'on a voulu
indiquer au ministre que si on dégroupait en quatre municipalités
ou en deux, parce que, dans le cas de la ville pluraliste, le problème
n'existait pas, la représentation serait demeurée telle qu'elle
existe présentement, donc, dans les deux autres cas, soit deux ou quatre
nouvelles villes, la communauté régionale s'était
exprimée très clairement. Elle ne désirait pas que la
représentation
des deux ou des quatre nouvelles villes soit faite à partir de un
pour chaque ville, par exemple, comme cela aurait pu être le cas. A ma
connaissance, la Communauté régionale de l'Outaouais ne s'est
jamais prononcée sur l'opportunité de transférer les
quatre municipalités au conseil de comté et de les retirer de la
Communauté régionale de l'Outaouais. Est-ce que je me trompe en
interprétant ainsi ce qu'a dit publiquement la Communauté
régionale de l'Outaouais?
M. Tardif: C'est tout à fait exact de dire que la CRO ne
s'est pas prononcée et n'a pas voulu se prononcer sur
l'opportunité politique de procéder au dégroupement. Ce
que le télégramme de la CRO dit ne touchait pas au mode de
représentation.
M. Gratton: II ne dit pas...
M. Tardif: Incluez ou n'excluez pas la ville de...
M. Gratton: Non. M. Tardif: Non.
M. Gratton: Je retiens de tout cela que la Communauté
régionale, effectivement, et j'en conviens avec le ministre, ne s'est
pas prononcée de façon officielle sur l'opportunité de
dégrouper ou de ne pas dégrouper. Le ministre devra convenir, par
contre, que chacun des membres du conseil de la communauté
régionale, incluant son président, s'est prononcé,
individuellement et non pas au nom de la communauté régionale,
contre l'opportunité de dégrouper.
M. Tardif: C'est-à-dire que... Enfin, écoutez, le
sentiment personnel que j'ai eu pour avoir parlé à un certain
nombre d'entre eux, c'est que j'avais l'impression que ça leur
était royalement indifférent.
M. Gratton: Est-ce que le ministre est en train de m'affirmer que
le président de la Communauté régionale de l'Outaouais, M.
Rivest, ne lui a pas fait des représentations très
précises et, d'ailleurs, qu'on retrouve dans les journaux, voulant qu'il
pourrait s'avérer très mauvais pour la Communauté
régionale de l'Outaouais de dégrouper la ville actuelle de
Buckingham en quatre municipalités, que cela remettrait en cause
je peux même citer l'article de journal, si on me permet de le retrouver
que cela créait un précédent dangereux et que,
effectivement, cela aurait des conséquences très importantes?
M. Tardif: C'est-à-dire que les réserves du
président de la CRO étaient toujours faites dans
l'hypothèse où ceci pourrait entraîner une modification des
structures de la communauté régionale.
M. Gratton: M. le Président...
M. Tardif: Dès lors qu'on ne touchait pas aux structures
et aux modes de représentation le député de
Gatineau, je pense, en conviendra rouvrir le mode de
représentation, c'est véritablement rouvrir le dossier de la
CRO.
M. Gratton: M. le Président, j'aimerais qu'on se comprenne
bien. D'abord, je ne cacherai pas au ministre que j'ai eu des conversations
avec le président.
Je lui citerai un passage d'un article qui a paru dans le journal Le
Droit, édition du jeudi 28 décembre 1978, où, dans une
entrevue qu'accordait M. Jean-Marc Rivest à la journaliste Gisèle
Boudreau, on retrouve le passage suivant, qui est titré, d'ailleurs: "Le
dégroupement de Buckingham", et je cite: "Le dégroupement de
Buckingham affectera sans doute la CRO à ce niveau, en l'obligeant
peut-être à jouer un rôle encore plus grand et un rôle
qui n'est peut-être pas le sien."
On disait, à ce moment-là, que la CRO était un
organisme qui fixe des priorités plutôt qu'un organisme qui
distribue des services. Or, à ce niveau, le dégroupement de
Buckingham affectera peut-être... " ... affectera la CRO en l'obligeant
peut-être à jouer un rôle encore plus grand et un rôle
qui n'est pas le sien". "M. Rivest a explicité ces propos en soulignant
que la ville regroupée de Buckingham était sur le point de
pouvoir se permettre les services d'un urbaniste, chose qu'elle ne pourra
sûrement plus faire en se dégroupant. Elle devra donc c'est
une citation; on cite M. Rivest avoir affaire à des consultants,
ce qui engendrera moins de continuité. De toute façon, nous
aurons nécessairement affaire à des municipalités plus
faibles, ce qui aura pour conséquences d'affaiblir la CRO et
possiblement de lui faire jouer le rôle de distributeur de services. Si
la CRO c'est toujours M. Rivest qu'on cite est un distributeur de
services, alors, il faudra peut-être repenser son territoire, puisqu'il
est clair que les secteurs ruraux n'ont plus besoin des mêmes services
que les secteurs urbains."
On constate bien que le président de la CRO est loin d'être
en train de dire que ça importe peu, le dégroupement ou non. Au
contraire, il dit même qu'on devra peut-être repenser son
territoire à la CRO. Si la CRO devient un distributeur de services, il
nous disait plus haut qu'elle devrait possiblement le devenir à cause de
la moins grande force ou de la faiblesse accrue des municipalités qu'on
est en train de constituer par le projet de loi 119.
M. Tardif: Ecoutez...
M. Gratton: II continuait: "Mais je ne crois pas, a dit M. Rivest
qu'on doive modifier le territoire de la CRO. Le zonage agricole qu'on
vient de donner à l'Outaouais montre justement à la ville de Hull
jusqu'à quel point le rural et l'urbain peuvent être
interreliés."
M. le Président, je pense que cela établit clairement la
position du président de la Communauté régionale de
l'Outaouais, quant à l'opportunité ou non de dégrouper la
ville de Buckingham.
M. Tardif: M. le Président, sur cette question, j'ai lu
à l'époque, dans ma revue de presse, cet énoncé du
président de la CRO qui se rapproche, d'ailleurs, d'un certain nombre de
réflexions que j'entends de mes propres fonctionnaires. C'est bien
sûr que, de l'avis d'un bon nombre de fonctionnaires, il serait beaucoup
plus simple de ne pas avoir 1540 municipalités avec qui transiger. S'il
y en avait moins, nous disent-ils, ce serait beaucoup mieux. On pourrait avoir
des municipalités plus "viables", pouvant se doter d'un minimum de
services, etc.
Sauf que les municipalités n'existent pas pour faciliter la
tâche des fonctionnaires, qu'il s'agisse de fonctionnaires à
Québec ou d'une communauté urbaine. Les communautés
existent parce que des gens se sentant une certaine appartenance à une
collectivité décident de fonctionner ensemble et de se doter ou
non de services. Dans ce sens, je pense qu'il n'y a rien de contradictoire de
la part du président d'un organisme comme la CRO de dire: Effectivement,
peut-être que les plus petites municipalités ne pourront pas, sur
le plan de l'aménagement, par exemple, s'engager un urbaniste à
temps plein. Encore qu'avec le projet de loi 125 pour lequel des montants sont
prévus pour aider les conseils de comté et les organismes
à assumer un certain nombre de fonctions sur le plan des schémas
d'aménagement je conviens que dans le cas de la CRO c'est
déjà fait, cela a d'ailleurs été assumé
entièrement par le gouvernement il y a une certaine avance sur
les autres comtés.
M. le Président, j'ai pris note des représentations du
président de la CRO et, également, du fait qu'il dit: Finalement,
il ne faudrait pas que même les territoires ruraux soient
détachés. Il nous dit: Ils ne seront peut-être pas en
mesure, on ne devrait pas être des dispensateurs de services, mais, d'un
autre côté, la CRO elle se distingue en cela de la CUQ et
de la CUM est une dispensatrice de services; par exemple, c'est elle qui
s'occupe de l'alimentation en eau dans la région et, c'est une
responsabilité de la communauté. Il se pourrait, en effet, que la
CRO en vienne... c'est d'ailleurs l'économie générale de
la loi de la CUQ que cette assemblée a votée ici, par laquelle on
a permis à la CUQ, récemment, avec la loi 38, de se saisir des
compétences qui sont des compétences municipales,
évidemment avec un certain nombre de précautions, vote des deux
tiers, etc., pour ne pas enlever littéralement des fonctions, à
des municipalités qui voudraient les exercer.
Je suis bien conscient que ce n'est pas par une loi semblable qu'on va
régler tous les problèmes de la CRO et repenser cette loi
après dix ans, qu'il faudra le faire. Là-dessus, je l'ai dit au
président, je l'ai dit aux maires membres de la CRO: A un moment
donné, on va s'asseoir et on va rouvrir la loi. Pour l'instant, il nous
semblait important... on ne touche pas au territoire de la CRO et on ne touche
pas aux modes de représentation. Pour ce qui est des fonctions
d'aménagement étant déjà assumées par le
schéma d'aménagement, le problème n'est peut-être
pas aussi grave qu'on pourrait le croire.
M. Gratton: M. le Président, je veux bien que le
problème ne soit pas aussi grave qu'on semble vouloir le croire, sauf
que lorsque M. Rivest s'exprime sur la matière, je me dis que c'est lui
qui est le père du schéma d'aménagement, on sait qu'il
était responsable du service de l'urbanisme à la
communauté avant d'être nommé président, c'est lui
qui, à toutes fins utiles, a pondu le schéma
d'aménagement. Il me semble que lorsqu'il s'exprime sur la question, on
devrait sûrement y songer deux fois avant de passer outre à ses
recommandations.
Je dirai au ministre que si j'ai cité la recommandation de
l'INRS, ce n'est pas nécessairement parce que nous, de l'Opposition
officielle, y souscrivons. Je voulais savoir pourquoi le ministre ne l'avait
pas retenue. D'autre part, le ministre nous disait au début de sa
réponse M. Rivest étant un fonctionnaire au niveau de la
CRO, c'est le cas dans les termes généraux que les
préoccupations de M. Rivest n'étaient peut-être pas les
mêmes que celles du ministre. (17 h 30)
Je lui ferais remarquer que ce n'est pas seulement le président
de la Communauté régionale de l'Outaouais qui s'est
exprimé dans ces mêmes termes, c'est également le maire de
Buckingham, le premier intéressé je pense bien, c'est le maire
Luck de Gatineau, c'est le maire de Hull, M. Gilles Rocheleau, c'est le maire
de Pontiac, M. William Burke, c'est le maire de LaPêche, M. Cléo
Four-nier. Le seul que je n'ai pas entendu sur la question, en tout cas de
façon publique, c'est le maire de Val-des-Monts. Je ne serais pas
surpris qu'il partage l'opinion de ses collègues du Conseil de la
communauté régionale de l'Outaouais.
Je dis donc que, quant à nous, on est loin de préconiser
surtout que le ministre nous dit depuis un certain temps d'ailleurs
qu'on reverra éventuellement la Loi constitutive de la Communauté
régionale de l'Outaouais. Je l'invite à le faire le plus
tôt possible, parce que je pense qu'il sait fort bien que le travail est
amorcé depuis longtemps. Il l'avait été, d'ailleurs, par
mon collègue de D'Arcy McGee qui a tenu de nombreuses réunions
avec les personnes en place, alors qu'il était ministre des Affaires
municipales. Comme cela a été le cas de la Communauté
urbaine de Québec qui a débouché sur l'adoption d'un
projet de loi l'été dernier. Tout cela pour dire que nous
continuons, quant à nous de l'Opposition officielle, à ne pas
favoriser le dégroupement que préconise le projet de loi 119.
Cependant, compte tenu de la volonté politique du gouvernement d'adopter
ce projet de loi et de dégrouper la ville de Buckingham en quatre
nouvelles municipalités, nous souscrions, une fois cette décision
prise, à ne pas, pour le moment, retirer ces quatre villes du territoire
de la communauté régionale, d'autant plus qu'on invite le
ministre à présenter sa loi sur la communauté
régionale dans les plus brefs délais.
Le Président (M. Laplante): Merci.
M. Goldbloom: M. le Président, vous me permettrez un seul
mot en réaction à quelque chose
qu'a dit le ministre. Celui-ci n'est pas le premier a occuper la
fonction de ministre des Affaires municipales qui dit, avec raison, que le
nombre des municipalités québécoises ne doit pas
être déterminé suivant le critère de la
facilité du travail des fonctionnaires. Je l'ai dit moi aussi et sans
doute que nos prédécesseurs l'ont dit également. Le
ministre est sûrement conscient, cependant, du fait que dans le
passé je dis dans le passé pour me protéger, je ne
veux pas viser quelque municipalité que ce soit au Québec
on a vu des cas où trois municipalités relativement petites,
auraient dû, en toute logique, se fusionner, la volonté des trois
populations se faisait sentir et pourtant la fusion ne se faisait pas, parce
qu'avec la fusion, on aurait eu sept sièges au conseil municipal au lieu
de 21, aussi cru que cela. Certaines fusions volontaires se sont
effectuées à partir du moment où un personnage quelconque,
notamment un maire qui s'était opposé à toute fusion, prit
sa retraite et il y a eu un déblocage.
Le ministre étant conscient de cela, j'espère qu'il
trouvera moyen, parce qu'il s'y attache beaucoup, de passer par-dessus certains
intérêts particuliers et sentir la volonté de certaines
populations de changer certaines choses. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Merci, M. le
député de D'Arcy McGee. Article 31, voulez-vous le voter en
bloc?
M. Gratton: Non, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): J'appelle le paragraphe
39.
M. Tardif: M. le Président, le paragraphe 39 qui remplace,
en fait, l'article 39 de la Loi de la Communauté régionale de
l'Outaouais prévoit le mode de désignation du représentant
du secteur des villes de Buckingham, Masson et des municipalités de
L'Ange-Gardien, Notre- Dame-de-la-Sa-lette au Conseil de la communauté
régionale de l'Outaouais. Puisque nous y sommes, il remplace les mots
"cité de Hull" par "ville de Hull" et "ville de Lucerne" par "ville de
Aylmer" et "pour faire suite à une nouvelle charte" et "suite à
une consultation de la population".
Ces modifications ont également été
apportées à l'article 213 et aux annexes A et B de la Loi de la
Communauté régionale de l'Outaouais par les articles 32, 33 et 34
du présent projet de loi.
Cet article 39 prévoit également la composition de la
Communauté régionale de l'Outaouais, la composition du conseil de
la communauté, et les articles 39 à 39 I) prévoient que le
représentant du secteur des villes de Buckingham et de Masson et des
municipalités de L'Ange-Gardien, de Notre-Dame-de-la-Salette, de
même que son substitut sont désignés parmi les membres des
conseils de chacune des municipalités par une assemblée de
délégués convoquée et tenue au lieu et temps et de
la manière qui est prévue.
Il y a également l'article 39k qui prévoit que, sur
réception d'un rapport du secrétaire de la communauté,
qu'il y a égalité entre les candidats au 3e tour de scrutin, le
ministre nomme, parmi les personnes admissibles, le représentant du
secteur, si jamais cela devenait nécessaire après trois tours de
scrutin. Finalement, l'article I prévoit qu'en cas de refus ou
d'incapacité d'agir du représentant ou de son substitut, un
nouveau représentant ou un nouveau substitut sont désignés
de la même manière.
Le Président (M. Laplante): Article 39.
M. Gratton: M. le Président, il faut noter que c'est une
espèce de pas en arrière qu'on fait avec cet article 39. On se
rappellera que la loi originelle constituant la Communauté
régionale de l'Outaouais prévoyait justement une
représentation par secteur et qu'en fait, le ministre d'alors avait
jugé nécessaire de présenter un projet de loi modifiant la
loi originale, de façon à donner satisfaction au très
grand nombre de représentations qu'il recevait à ce
moment-là de la part des membres du conseil de la Communauté
régionale de l'Outaouais et de l'ensemble des édiles municipaux
de l'Outaouais, quant à cette représentation par secteurs.
Or, le projet de loi 119, qui parle de dégroupement de la ville
actuelle de Buckingham, nous ramène à cette représentation
de secteurs. Compte tenu de ce qu'on s'est dit tantôt à l'article
31, qu'on ne voudrait sûrement pas préconiser un
représentant pour chacune des nouvelles municipalités, nous
convenons que c'est là la seule façon de procéder. Mais,
encore là, ça démontre bien les difficultés
qu'entraîne ce dégroupement de l'actuelle ville de Buckingham, non
seulement au niveau des municipalités concernées, mais au niveau
de la Communauté régionale de l'Outaouais.
Cela étant dit, M. le Président, j'aimerais demander au
ministre pourquoi il ne profite pas de la nécessité d'amender
l'article 39 de la Loi de la communauté régionale pour donner
suite à un voeu souventefois exprimé par la ville de Gatineau de
porter sa représentation, je suis sûr que, de ce
côté, j'aurai l'appui du député de Papineau,
à trois conseillers, plus le maire, plutôt qu'à deux
conseillers plus le maire, comme c'est le cas présentement. C'est le
ministre lui-même qui disait tantôt que la population de Gatineau a
maintenant dépassé celle de Hull, qu'en fait on pourrait aussi
ajouter que le conseil se compose présentement de 14 membres, qu'en
donnant un représentant additionnel, on portera alors le nombre de
conseillers à 15, ce qui serait préférable, parce que
ça nous donnerait un chiffre impair, et si le ministre profite de
l'occasion pour changer, par exemple, les allusions à la cité de
Hull en celle de ville de Hull, et ainsi de suite, pour Lucerne et Aylmer,
pourquoi, à ce moment-là... je devine déjà la
réponse du ministre, il va me dire: Le président de la CRO, dans
ses télégrammes, nous demandait de ne pas toucher au mode de
représentation.
Il ne s'agit pas ici du mode de représentation qui est en cause,
il s'agit simplement de donner justice à la ville de Gatineau, dont la
population est de 73 000, à comparer à 65 000 par la ville de
Hull. Quant à moi, étant donné que le ministre
n'est pas en mesure de nous dire aujourd'hui que la loi qu'il entend
présenter pour modifier la Loi de la Communauté régionale
de l'Outaouais sera déposée dans un avenir rapproché,
peut-être qu'elle le sera, mais le ministre ne sera sûrement pas en
mesure de nous dire à ce moment-ci à quel moment.
Il me semble qu'il devrait en profiter et je l'invite à le
faire et je le fais avec d'autant plus d'aise, M. le Président,
que mon collègue de D'Arcy McGee, ex-ministre des Affaires municipales,
que je n'ai pas consulté là-dessus, pourra me contredire.
Mais, quant à moi, il me semble qu'il y aurait lieu, pour le
ministre, de profiter de cela. Et j'invite le député de Papineau
à nous dire s'il n'est pas d'accord avec cette proposition.
M. Tardif: M. le Président, il faudrait que ce soit bien
clair. Le télégramme que j'ai lu tantôt, ce n'est pas le
point de vue personnel de M. Jean-Marc Rivest. C'est un
télégramme signé "le conseil de la CRO". C'est le conseil
de la CRO, dont fait partie le maire de Gatineau et ses deux
représentants, qui nous dit: Ne touchez pas, pour l'instant, au mode de
représentation.
Et il y a un autre paragraphe que je n'ai pas lu et qui dit ceci: "Le
conseil de la CRO est unanime à considérer que de tels
changements ne sauraient se faire que dans l'optique d'une révision
globale de l'avenir de la Communauté régionale de
l'Outaouais."
Donc, sur le principe, on s'entend qu'il faudra le faire, sauf que le
conseil, de façon unanime, me dit: Ne touchez pas à cela tout de
suite, M. le ministre, s'il vous plaît. Et je pense qu'il a raison, pour
l'instant.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: Comme le député de Gatineau a
demandé si je suis d'accord pour que la représentation de la
ville de Gatineau soit supérieure à celle de Hull, étant
donné que, maintenant...
M. Tardif: II n'a pas dit cela.
M. Alfred: II n'a peut-être pas dit cela, mais étant
donné que nous avons démographiquement 76 000 habitants dans la
ville de Gatineau et 61 000 à Hull, bien sûr, je suis d'accord
avec cela. Cependant, comme l'a dit le télégramme, telle n'est
pas la question qui est posée. Mais je suis d'accord que, dans une
révision complète, il va falloir que justice soit donnée
à la plus grande ville, démographiquement, de l'Outaouais
québécois.
M. Gratton: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Je ne détesterais pas que le ministre nous
lise tout le texte du télégramme. Et ce n'est pas parce que je
lui prête des intentions, loin de là. Le député de
D'Arcy McGee allait dire: Oui, mais ils sont en minorité à
Gatineau. Et vous avez ajouté que le conseil est unanime. Cela
répondait déjà a son objection.
J'ai nettement l'impression que ce télégramme, que cette
résolution, si c'en est une, du conseil de la CRO, portait exclusivement
sur les intentions du ministre par rapport à la ville de Buckingham et
qu'il n'y a eu aucune discussion, mais aucune discussion, au sein du conseil de
la communauté régionale, quant à l'opportunité de
changer le monde de représentation, par rapport à des demandes
qui avaient été faites précédemment.
Si le ministre me dit le contraire, qu'il l'affirme.
M. Tardif: M. le Président, je n'ai pas objection à
lire ce télégramme en entier. Le paragraphe que j'ai lu: "Le
conseil de la CRO est unanime à considérer que de tels
changements ne sauraient se faire que dans l'optique d'une révision
globale de l'avenir de la communauté... '
M. Gratton: II faudrait le lire au complet.
M. Tardif: En entier, oui, M. le Président. "Hull,
Québec... Le 23 octobre. M. Guy Tardif, ministre des Affaires
municipales, Hôtel du gouvernement, Québec. M. le ministre, A
l'occasion d'une session d'étude tenue les 20, 21 et 22 octobre 1978, au
mont Sainte-Marie, le conseil de la Communauté régionale de
l'Outaouais tient à vous faire connaître sa décision
unanime sur la question d'un éventuel dégroupement de la ville de
Buckingham."
Là, il y a un passage sur le sens duquel je m'interroge:
"Contrairement à l'opinion émise par le député de
Papineau, M. Jean Alfred, le conseil de la Communauté régionale
de l'Outaouais considère de son plus strict devoir, au-delà de
toute considération politique, de se prononcer sur toute question qui
est susceptible d'affecter le fonctionnement de l'organisme régional, ne
se sentant pas pour autant contre la paix et l'ordre social".
Là, évidemment, "ne se sentant pas pour autant contre la
paix et l'ordre social", je ne sais pas à quoi cela
réfère.
M. Gratton: Est-ce que le ministre voudrait que je lui dise? Je
pourrais lui déposer copie d'un échange de correspondance entre
le député de Papineau et le président de la
communauté régionale qui faisait allusion, de la part du
député de Papineau, à la paix sociale. C'est à cela
que réfère le télégramme. (17 h 15)
M. Tardif: La CRO, le conseil et je continue la lecture
nous dit: "II considère de son devoir de se prononcer sur toute
question touchant à cela. Dans cette optique, et quelle que soit la
solution retenue quant à l'avenir de la ville de Buckingham sujet
sur lequel le conseil ne se prononce pas le conseil de la CRO s'oppose
catégoriquement à tout changement hâtif du mode de
représentation des municipalités à son conseil. Le
conseil de la CRO est unanime à considérer que de tels
changements ne sauraient se faire que dans l'optique d'une révision
globale de l'avenir de la Communauté régionale de l'Outaouais. En
conséquence, nous demandons à vous rencontrer dans les plus brefs
délais, afin de discuter de cette question. Bien à vous, le
conseil de la CRO". Voilà exactement le texte de ce
télégramme.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais que le journal
des Débats enregistre le point de vue que j'exprime en ce moment. Je
suis parfaitement à l'aise, en parlant de ce que vient de proposer, il y
a quelques instants, mon collègue de Gatineau. Quand nous avons
apporté des modifications à la composition du conseil de la
Communauté régionale de l'Outaouais, les deux principales villes,
Hull et Gatineau, avaient approximativement la même population,
l'écart était minime. L'argument avancé par la ville de
Hull, et par d'autres intéressés également, que cette
ville était appelée à jouer un rôle spécial
et primordial à titre de capitale régionale a été,
à l'époque, retenu par le Conseil des ministres et la composition
du conseil est celle que nous connaissons et qui est reproduite avec la
modification qui s'impose par raport au dégroupement de Buckhingham
dans le projet de loi no 119.
Mais, aujourd'hui, l'écart va grandissant. Je serais pour ma
part, aujourd'hui, sensible aux arguments de la ville de Gatineau savoir que
l'écart a atteint une importance suffisante pour que la
représentation des deux principales villes devrait être sur un
pied d'égalité. Je voulais dire cela, M. le Président,
pour que mes positions antérieures et actuelles soient claires.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe. Non, vous avez fini? M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, le ministre, tantôt,
s'interrogeait sur la signification d'un passage du télégramme
qu'il a reçu de la communauté régionale. J'aimerais
l'éclairer en lui citant le premier paragraphe d'une lettre...
Le Président (M. Laplante): Non, il n'a pas de
question...
M. Gratton:... datée du 18 avril 1978, adressée
à M. Jean-Marc Rivest, président de la Communauté
régionale de l'Outaouais: "Monsieur, votre lettre du 11 avril,
adressée au ministre Guy Tardif j'y reviendrai tantôt
et dont copie m'est parvenue, m'a surpris puisque je me rends compte que
vous ne comprenez rien dans le drame social qui se vit dans Buckingham depuis
bientôt trois ans." Je ferai grâce au ministre et à la
commission du reste de la lettre. Elle est signée Jean Alfred,
député de Gatineau, de Papineau, je m'en excuse à
moi-même, M. le Président. Je veux donc que le ministre sache de
quel drame social il s'agit. Conséquemment, j'aimerais demander au
ministre s'il serait prêt puisque le député de
Papineau en a pris connaissance, puisqu'il parle d'une copie qui lui est
parvenue, car nous, de l'Opposition officielle, nous n'avons pas de copie de
cette lettre du président de la CRO au ministre, datée du 11
avril à la déposer aux membres de la commission. J'ai
nettement l'impression qu'il s'agit là d'une prise de position du
président de la communauté régionale qui a suscité
une vive réaction de la part du député de Papineau, qui se
réfère à un drame social qui dure depuis trois ans dans
Buckingham.
M. Tardif: Objection à déposer quoi?
M. Gratton: La lettre que le ministre a reçue du
président la Communauté régionale de l'Outaouais, M.
Jean-Marc Rivest, datée du 11 avril.
M. Tardif: Je peux fort bien regarder dans mes dossiers du
ministère. Sans aucun doute qu'on doit avoir une copie de cette lettre.
Le but de déposer une telle lettre, c'est de permettre à
l'Opposition d'en prendre connaissance, entre autres.
M. Gratton: C'est cela.
M. Tardif: Or, vraisemblablement, l'Opposition l'a en main.
M. Gratton: Non, M. le Président. Je m'excuse, mais je ne
veux pas que le ministre pense que je lui joue un tour.
M. Tardif: Non.
M. Gratton: J'ai copie ici d'une lettre que le
député de Papineau a fait parvenir à M. Jean-Marc Rivest.
président de la communauté régionale, le 18 avril 1978,
dans laquelle le député de Papineau réfère, et je
cite: "Votre lettre la lettre du président du 11 avril...
M. Tardif: Ah bon!
M. Gratton: ... adressée au ministre Guy Tardif, et dont
copie m'est parvenue, m'a surpris, puisque je me rends compte que vous ne
comprenez rien dans le drame social qui se vit dans Buckingham depuis
bientôt trois ans." Le reste de la lettre... Est-ce qu'il serait utile
qu'on le cite?
M. Tardif: Ecoutez, je ne voudrais pas... Une Voix: Qu'on
retarde la commission?
M. Tardif:... prendre l'engagement de déposer ici une
lettre qui a été envoyée par M. Rivest au
ministère...
M. Gratton: Au ministre.
M. Tardif: ... ou au ministre. Je ne sais pas si c'est tout
à fait dans les formes de déposer ainsi
de la correspondance que le ministère ou le ministre pourrait
recevoir sur une question. J'aimerais, à tout le moins, en prendre
connaissance.
M. Goldbloom: M. le Président, II me semble parfaitement
normal que le ministre en prenne connaissance avant de s'engager
personnellement, mais, d'un autre côté, il reconnaîtra
qu'une demande de cette nature figure très souvent au feuilleton de la
Chambre. Chaque mercredi, un certain nombre de documents sont
déposés, y compris des échanges de correspondance entre le
ministre Untel et l'organisme Untel.
Il serait tout à fait dans l'ordre je le dis en toute
simplicité, M. le Président je dis tout simplement qu'il
serait facile pour nous d'inscrire au feuilleton de la Chambre une demande de
dépôt de cette correspondance.
Le Président (M. Laplante): Si je comprends bien le
député de Gatineau, c'est un voeu que vous exprimez d'avoir une
copie d'une seule lettre. Ce n'est pas une motion que vous faites...
M. Gratton: Non.
Le Président (M. Laplante): C'est d'un commun accord que
vous voulez...
M. Tardif: II s'agit d'abord de la trouver et de la lire et,
après ça...
M. Gratton: Je veux m'expliquer, M. le Président. Si
j'avais retenu ce passage, je vous avoue que j'avais lu cette lettre du
député de Papineau et j'avais lu également la
réponse du président qu'il serait intéressant... Enfin,
moi, je n'ai pas d'objection à les déposer. Je ne veux même
pas aller jusque-là. Si j'avais retenu ce fait que le président
de la communauté régionale a écrit au ministre des
Affaires municipales concernant le dégroupement de Buckingham, je
l'aurais demandé depuis longtemps, soit en inscrivant la question au
feuilleton, soit au moment de la période des questions, et
sûrement au début de nos travaux en commission parlementaire. J'ai
nettement l'impression que cette lettre est justement une expression assez
claire, sûrement, de l'avis du président de la communauté
régionale sinon sur le projet de loi no 119 comme tel, tout au moins sur
l'opportunité de dégrouper ou non la ville de Buckingham, puisque
la teneur de la lettre du député de Papineau, dont je n'ai lu que
le premier paragraphe, me porte à croire que le président de la
communauté régionale, dans sa lettre du 11 avril, adressée
au ministre des Affaires municipales, était de nature à
conseiller ou à recommander au ministre de ne pas aborder le
dégroupement comme tel. C'est dans ce sens-là, et ce n'est pas
pour en faire un grand chiard...
M. Tardif: M. le Président, je m'engage...
M. Gratton: ... c'est pour en prendre connaissance.
M. Tardif: ... à essayer de trouver cette lettre dans les
dossiers du ministère et de la déposer.
Le Président (M. Laplante): ... d'en faire part au
député de Gatineau. Est-ce qu'il y a d'autres remarques sur
l'article 31, paragraphe 39?
M. Gratton: Je m'excuse, sur cette même question, est-ce
que le ministre pourrait nous assurer qu'il fera cette recherche de
façon à nous fournir une réponse, à savoir si, oui
ou non, il peut nous fournir cette lettre tout au moins avant l'adoption en
troisième lecture du projet de loi?
M. Tardif: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est presque une
bagatelle, mais, quand même, je regarde le deuxième alinéa
du paragraphe 39 de l'article 31 et je remarque, à la fin, que le
remplaçant du maire, si le maire n'est pas en mesure d'aller à la
réunion, doit être désigné par une résolution
dont copie doit être transmise à la communauté avant
l'assemblée. M. le Président, strictement.
M. le Président, cela veut dire strictement, que si le
remplaçant en question est retardé un peu, que le
président déclare l'assemblée ouverte à 20 heures
et que le remplaçant n'arrive qu'à 20 h 5, la résolution
qu'il peut avoir entre ses propres mains arrivera après le début
de l'assemblée, donc ne sera pas arrivée avant
l'assemblée. Je vous avoue qu'il est fort possible que cette même
phraséologie se retrouve dans maints et maints articles de loi, mais il
me semble que nous devrions chercher une phraséologie qui dirait
peut-être: avant la participation de ce remplaçant à
l'assemblée.
M. Tardif: M. le Président, le député de
D'Arcy McGee est tout à fait juste lorsqu'il dit qu'on retrouve une
telle formulation dans d'autres lois, notamment dans le chapitre 88 des lois de
1974 qui régissent la CRO actuellement et qu'il a, je crois,
parrainé à l'époque.
M. Goldbloom: La sagesse s'en vient quand même avec
l'âge.
M. Tardif: Est-ce qu'on a déjà été
informé des difficultés d'une telle formulation?
M. Goldbloom: M. le Président, je vous assure que je ne
veux pas faire perdre le temps de la commission là-dessus; je voulais
simplement soulever la question et, si le ministre veut faire regarder cette
question, s'il veut proposer une rédaction différente en
troisième lecture...
M. Tardif: M. le Président, je vais faire examiner cette
formulation du deuxième alinéa du paragraphe 39 de l'article 31
et si, de l'avis des gens au ministère, et même de la
communauté, cette formulation pose un problème, je profiterai
de l'ouverture du député de D'Arcy McGee en
troisième lecture pour l'amender.
Le Président (M. Laplante): L'article 31, paragraphe 39,
adopté?
M. Gratton: Adopté. M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Le paragraphe 39a est-il
adopté?
M. Tardif: Est-ce qu'il est nécessaire de les adopter un
à un, M. le Président?
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous voulez...
M. Tardif: Est-ce qu'il y a des problèmes... L'article
31...
M. Gratton: Si on nous permet au moins d'en prendre connaissance,
parce que je vous avoue franchement que, dans tout cela, on institue un
processus qui va être, pour le moins, compliqué et qui va
sûrement mener à des prises de bec et à des engueulades
inédites dans la région de l'Outaouais. Je reconnais par contre
que, compte tenu de la décision du gouvernement de dégrouper, il
fallait en subir plusieurs inconvénients, dont celui-là.
Vous êtes bien pressé? Vous avez préparé
votre communiqué de presse? En avez-vous préparé un pour
dire que vous n'êtes pas d'accord pour donner une représentation
de Gatineau égale à celle de Hull à la communauté
régionale avant la présentation d'un projet de loi
général?
M. Tardif: M. le Président, je veux seulement faire
remarquer une chose. Cette procédure, c'est celle qui existe dans la loi
de la CUQ et dans la loi de la CUM, notamment, pour les choix des membres de
l'exécutif par secteur.
M. Gratton: Oui, cela existait d'ailleurs dans la CRO
également.
M. Tardif: C'est cela.
M. Gratton: C'est une des raisons pour laquelle tout le monde
réclamait qu'on la change dans le cas de la Communauté
régionale de l'Outaouais, parce que justement cela créait
énormément de problèmes. Mais compte tenu qu'on retourne
à une représentation par secteur, on ne peut pas y
échapper. Le fait que le secteur soit composé de quatre
municipalités amène la possibilité d'un vote égal,
les interventions et ainsi de suite. Etant donné que cela n'est pas ma
loi, je le dis avec grande fierté, que l'on adopte... Le
Président (M. Laplante): L'article 31 adopté en entier, tous
les paragraphes. Avez-vous l'intention de proposer dix minutes, quinze minutes
additionnelles afin d'adopter tout le projet de loi ce soir?
M. Gratton: Nous continuons M. le Président et nous
verrons lorsqu'il sera 18 heures.
Le Président (M. Laplante): D'accord monsieur, article
32.
M. Tardif: 32.
Une Voix: On peut adopter sur division.
Le Président (M. Laplante): Adopté sur division; 33
adopté sur division. Annexe A, 34.
M. Gratton: Un instant M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Vous voulez revenir en
arrière.
M. Gratton: Peut-être que si j'avais le temps je
comprendrais, mais pourquoi retrouve-t-on à l'article 40... D'accord, je
m'excuse.
Le Président (M. Laplante): Article 34 adopté.
M. Gratton: Sur division.
Le Président (M. Laplante): Sur division, article 35.
M. Gratton: Sur division également.
Le Président (M. Laplante): Adopté sur division. 35
adopté à l'unanimité au lieu de sur division. (18
heures)
M. Gratton: Non, sur division. Comme on n'a pas le temps de les
lire, j'aime autant les adopter sur division.
M. Tardif: C'est que dans les 30 jours de la constitution des
nouvelles municipalités, avant le 31 janvier 1980 il faut qu'il y ait
l'assemblée pour désigner les délégués. Le
premier représentant la CRO.
Le Président (M. Laplante): Article 36. M. Gratton:
35 sur division, 36 adopté.
Le Président (M. Laplante): 36 adopté, article
37.
M. Gratton: Adopté, 38 et 39 également.
Le Président (M. Laplante): 38 adopté, 39
adopté, 39a nouvel article.
M. Goldbloom: M. le Président, je vous fais remarquer
qu'il y a un papillon...
M. Tardif: A l'article 39, M. le Président... M.
Goldbloom: ... avec une lettre à ajouter.
M. Tardif: ... à la dernière ligne, un "s" à
ajouter au mot "constitué".
Article 39a où est notre papillon? J'en avais un hier, on
le...
Le Président (M. Laplante): Je m'excuse, avant d'adopter
l'article 39a, je voudrais vous faire remarquer qu'il y a une correction
à l'article 39...
M. Alfred: Constitué.
M. Tardif: C'est ça, constitué.
Le Président (M. Laplante): ... constitué,
adopté, tel qu'amendé.
M. Tardif: C'est ça.
M. le Président, à l'article 39a, on propose de modifier
le projet de loi 119 par l'insertion, après l'article 39, de 39a qui
permet à l'actuelle ville de Buckingham de mettre tous les travaux
entièrement à la charge d'une ou de plusieurs parties de la
municipalité. Le texte, tel que libellé, se lit comme suit:
"L'article 522 de la Loi des cités et villes (Statuts refondus, 1964,
chapitre 43) est modifié pour l'actuelle ville de Buckingham par le
remplacement du deuxième alinéa par le suivant: Le conseil peut
aussi mettre le coût des travaux, soit entièrement à la
charge de la corporation, soit à la fois à sa charge et à
celle des contribuables d'une ou de plusieurs parties de la
municipalité, soit entièrement à la charge des
contribuables d'une ou de plusieurs parties de la municipalité, dans les
proportions que détermine le règlement ou la
résolution."
Donc, c'est pour donner une flexibilité maximale dans le partage
des coûts, dans le cas de l'actuelle ville de Buckingham.
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Je pense que l'article 39a est la réponse
affirmative du ministre à la demande du conseil municipal de Buckingham
qui voulait justement pouvoir entreprendre certains travaux en attendant le 1er
janvier 1980 et en faire assumer les coûts par les secteurs qui seraient
directement touchés. Donc, à ce point de vue là, ça
se rend au voeu du conseil de l'actuelle ville de Buckingham. Je me demande,
par contre, si le ministre réalise que ça pourrait nous amener
à des situations plutôt dangereuses.
Je pense, par exemple, à la possibilité, pour le conseil
de l'actuelle ville de Buckingham, d'adopter un règlement pour
construire la conduite d'eau potable vers Notre-Dame-de-la-Salette, d'en faire
assumer le coût entier au secteur Notre-Dame-de-la-Salette, ce qui serait
tout à fait normal, dans le fond, parce qu'elle servirait à
alimenter les citoyens de Notre-Dame-de-la-Salette, mais qu'elle ne permettrait
pas au conseil municipal, aux représentants de Notre-Dame-de-la-Salette,
au conseil de l'actuelle ville de Buckingham de trancher ou d'influer sur la
décision puisqu'ils sont en minorité. Est-ce que le ministre va
me répondre qu'à ce moment-là, on soumettra le tout aux
dispositions de la Loi des cités et villes quant à la tenue d'un
référendum, etc.? Est-ce que ce serait là la seule
garantie qu'on a?
M. Tardif: C'est soumis à la procédure
générale des règlements d'emprunt, donc
référendum, et si c'est réparti entièrement sur un
secteur, seuls les gens du secteur ont droit de vote. C'est la procédure
régulière, sur ce plan.
M. Alfred: M. le Président, il faut bien préciser,
je pense, pour le bénéfice des électeurs, que si un
travail doit être effectué dans un secteur
déterminé, seuls les gens habitant ce secteur doivent se
prononcer sur l'opportunité du travail à faire ou à ne pas
faire. Je pense que cela vous convient, M. le député de
Gatineau?
M. Gratton: Sauf que je pourrais imaginer des situations
où il pourrait y avoir des cas possiblement, mais il ne m'arrive
pas de songer à un qui pourrait être bien perçus par
les contribuables en question, mais qui pourraient, d'autre part, favoriser
également des personnes d'autres secteurs que celui qui en
défraie la note. C'est le cas inverse que j'essaie de décrire
je ne sais pas si cela peut se présenter en pratique
où on adopterait un règlement qui favoriserait des gens de divers
secteurs et qu'on déciderait...
M. Tardif: ... de le faire supporter à l'ensemble?
M. Gratton: Non, de le faire supporter à un secteur
seulement. L'article 39a ne le permettrait-il pas?
M. Tardif: Théoriquement, il le permet, mais toujours
assujetti à la procédure régulière.
M. Gratton: C'est peut-être un cas qui n'est pas
plausible.
M. Tardif: C'est soumis à cette procédure
régulière d'approbation par les électeurs et, en aucun
cas, la loi ne se prononce sur l'opportunité d'un mode de
répartition plutôt qu'un autre. Ce sont les électeurs qui
décident de l'opportunité du mode de répartition et de la
défense; tout ce qu'on fait ici, c'est permettre certains types de
répartition selon les cas.
M. Gratton: M. le Président, à condition que le
ministre nous assure qu'il n'y aura pas de problème...
Le Président (M. Laplante): Adopté. Le nouvel
article 39a tel qu'au papillon.
M. Tardif: Adopté. Article 40.
Le Président (M. Laplante): Article 40.
M. Gratton: Adopté sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Adopté sur
division.
M. Tardif: Des descriptions techniques.
Le Président (M. Laplante): Annexe I, adopté?
M. Goldbloom: Sur division.
M. Gratton: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Sur division. Annexe II,
adopté, sur division.
M. Gratton: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Annexe III, adopté sur
division.
M. Gratton: L'annexe IV également, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Annexe IV, adopté sur
division.
J'informe que le projet de loi no 119, Loi constituant certaines
municipalités dans l'Outaouais, a été adopté avec
amendements. Je prierais... Oui, M. le député de Gatineau.
M. Gratton: C'est simplement pour demander au ministre s'il a
l'intention d'émettre un communiqué ce soir, remerciant
l'Opposition de sa collaboration à adopter quand même relativement
rapidement ce projet de loi article par article, puisqu'il s'était
permis hier d'en émettre un blâmant l'obstruction de
l'Opposition.
M. Tardif: Hier?
M. Gratton: Hier ou récemment, je l'ai vu aujourd'hui. Il
rappelait aux électeurs que...
M. Tardif: ... communiqué hier, M. le
Président.
M. Gratton: Ou récemment, au moment où on disait:
Le projet de loi... le titre était: Le dégroupement entrera en
vigueur le 1er janvier 1980, et on rappelait que les dates, les
échéances avaient dû être modifiées à
cause de l'obstruction de l'Opposition officielle, au moment de la
deuxième lec- ture, obstruction que nous nous félicitons d'avoir
faite d'ailleurs.
M. Tardif: M. le Président, j'ai pris noie de la
première requête demandant de trouver la lettre de M. Jean-Marc
Rivest du 11 avril. Je vais prendre note également de la deuxième
requête de trouver copie du communiqué, si communiqué il y
a eu, parce que je ne l'ai pas vu, étant pris avec les maires des villes
francophones du monde. Je vais trouver copie du communiqué et il me fera
plaisir de corriger en disant que ce n'est pas avec obstruction, mais sur
division que l'Opposition a adopté le projet de loi.
M. Gratton: Je m'excuse, M. le Président, ce n'est pas ce
que j'ai voulu dire, le ministre m'a mal compris. Le communiqué ne
faisait pas allusion à une obstruction de l'Opposition en commission
parlementaire, mais bien à celle que nous avons effectivement
menée au cours de la deuxième lecture.
M. Tardif: ... lors de l'étude de...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: M. le Président, je suis très heureux
que le projet de loi ait été adopté article par article en
deuxième lecture. Cela a été un engagement pris par les
cinq candidats lors de la dernière élection. Je suis quand
même très heureux de l'adoption sur division de la part de
l'Opposition. Il faut admettre que cette fois-ci, l'Opposition a adopté
sur division le projet de loi.
Le Président (M. Laplante): Sur ce, je remercie les
membres de l'Opposition et les membres ministériels de la
coopération qu'ils ont apportée tout au long de cette commission.
M. le député de Gatineau.
M. Gratton: Je veux tout simplement dire que certains
députés se satisfont de peu.
Le Président (M. Laplante): Les travaux sont
ajournés sine die. Je prierais le rapporteur de faire rapport à
l'Assemblée nationale de l'adoption avec amendements du projet de loi
119.
Fin de la séance à 18 h 11