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Étude des projets de loi privés
nos 278, 245, 227, 275 et 273
et du projet de loi no 22
(Dix heures vingt-cinq minutes)
Le Président (M. Dussault): À l'ordre
messieurs!
Nous allons commencer les travaux de la commission des affaires
municipales qui a le mandat de faire l'étude des projets de loi
privés nos 245, 278, 227, 275, 273, 267. Je les ai donnés selon
l'ordre dans lequel M. le ministre a souhaité les étudier.
M. Fontaine: Veuillez répéter l'ordre, s'il vous
plaît!
Le Président (M. Dussault): Je vais le
répéter tout à l'heure, M. le député, si
vous permettez.
Sont membres de cette commission: M. Bertrand (Vanier) en remplacement
de M. Brassard (Lac-Saint-Jean); M. Caron (Verdun), M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Gratton (Gatineau),
M. Guay (Taschereau), M. Gagnon (Champlain) en remplacement de M. Mercier
(Berthier); M. Boucher (Rivière-du-Loup) en remplacement de M. Ouellette
(Beauce-Nord); M. Shaw (Pointe-Claire) et M. Tardif (Crémazie).
Pourraient aussi intervenir: M. Alfred (Papineau), M. Charbonneau
(Verchères), M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Goldbloom (D'Arcy McGee),
M. Lefebvre (Viau) en remplacement de M. Lacoste (Sainte-Anne); M.
Léonard (Laurentides-Labelle), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Scowen
(Notre-Dame-de-Grâce) et M. Vaugeois (Trois-Rivières).
Ont été invités je voudrais m'assurer de
leur présence les représentants des villes
intéressées. Quant à la ville de Pointe-aux-Trembles,
pourriez-vous me dire si le représentant est ici?
Une voix: Je représente la ville de Pointe-aux-Trembles,
comme procureur. Cependant, le maire de la municipalité n'est pas encore
arrivé. Je demanderais de retarder l'étude du projet de loi.
Le Président (M. Dussault): D'accord. Ensuite, la ville de
Sainte-Agathe-des-Monts?
Une voix: Je représente la ville de
Sainte-Agathe-des-Monts.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie. La ville de
Brossard.
Une voix: Je représente la ville de Brossard. Le
Président (M. Dussault): La ville d'Anjou?
Une voix: Je représente la ville d'Anjou, M. le maire et
les gens de la ville d'Anjou sont ici.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie. La
Société du parc industriel du centre de Québec?
Une voix: Je représente la ville de Bécancour
concernant le projet de loi...
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie. La ville de
Dégelis?
M. Massé (Clément): On est présent. Je suis
Clément Massé, représentant de la ville Dégelis. Le
maire est présent ainsi que les représentants des
municipalités voisines.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie. Je pense que
nous avons complété la liste. Il y avait aussi le projet de loi
privé no 279. On nous a prévenu que le groupe serait absent.
Cela dit, je...
Une voix: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Oui.
Une voix: ... avec votre permission, je représente la
Communauté urbaine de Québec sur le projet de loi no 279.
Le Président (M. Dussault): C'est le projet de loi
concernant l'Oeuvre pontificale de la propagation de la foi (Conseil de
Québec). Nous serions donc en mesure de faire l'étude du projet
de loi privé.
M. Tardif: Les requérants, c'est-à-dire l'Oeuvre
pontificale de la propagation de la foi, nous ont informé vendredi
qu'ils ne pouvaient être présents aujourd'hui et, en
conséquence, je demanderais de ne pas appeler ce projet de loi pour
l'instant.
Une voix: II est remis sine die. Merci.
Le Président (M. Dussault): Vous serez avisés en
temps et lieu, monsieur. Je vous remercie.
Je demande maintenant à la commission de nommer un rapporteur. Y
a-t-il une suggestion? Oui, M. le député de Vanier?
M. Bertrand: Je propose M. Marcel Gagnon.
Le Président (M. Dussault): M. Gagnon de Champlain est
proposé. M. Gagnon sera-t-il d'accord? La commission est-elle
d'accord?
M. Gagnon: D'accord.
Le Président (M. Dussault): M. Gagnon, de Champlain, sera
le rapporteur de cette commission. Puisque la cité de la
Pointe-aux-Trembles est absente pour le moment, j'appelle le deuxième
groupe, la ville de Sainte-Agathe-des-Monts, à se
présenter devant la commission. Il s'agit du projet de loi no
278. M. le député de Nicolet-Yamaska, vous m'aviez posé
une question.
M. Fontaine: J'aimerais que vous répétiez l'ordre
dans lequel vous allez appeler les projets de loi.
Le Président (M. Dussault): D'accord. Cela se ferait dans
l'ordre suivant: le projet de loi no 278; ensuite, si la ville de
Pointe-aux-Trembles est présente, ce serait le projet de loi no 245; en
troisième lieu, le projet de loi no 227 concernant la ville de Brassard;
en quatrième lieu, le projet de loi no 275 concernant la ville d'Anjou;
ensuite, la Société du parc industriel du centre du
Québec, projet de loi no 273 et nous terminerions par le projet de loi
no 267, Loi concernant ville Dégelis. Je demande aux
représentants de la cité de la Pointe-aux-Trembles de se
présenter, je m'excuse, de Sainte-Agathe-des-Monts, vous aviez raison,
M. le député de D'Arcy McGee. (10 h 30)
Projet de loi 278
M. Gélinas (Paul): Mon nom est Paul Gélinas, avocat
de Sainte-Agathe-des-Monts, je représente le conseil de ville de
Sainte-Agathe-des-Monts. Ce proiet de loi 278 a pour but de demander à
ce que soient validés six règlements qui, un par année, au
cours des années 1971/72 jusqu'à 1976/77, ont imposé une
taxe d'eau sur la valeur locative des immeubles dans les limites de la ville de
Sainte-Agathe-des-Monts.
Le Président (M. Dussault): Vous pouvez vous asseoir,
monsieur.
M. Gélinas: Merci. Or, ces six règlements ont
été adoptés après tous les avis requis, toutes les
formalités requises, mais l'un des contribuables de la ville de
Sainte-Agathe-des-Monts, après trois années, a
procédé devant la Cour supérieure à une demande en
déclaration selon laquelle ce règlement ne s'appliquerait pas
à son cas, vu que son immeuble ne recevait pas les services d'eau de la
ville de Sainte-Agathe-des-Monts.
Effectivement, il est exact que sa résidence est située
sur une presqu'île exclusive à une quinzaine ou à une
trentaine de propriétaires, une presqu'île sur le lac, qui n'a pas
les services d'eau de la ville. La Cour supérieure a rejeté la
requête disant que ce n'était pas le moyen requis, la
procédure suivie. La Cour d'appel du Québec a maintenu notre
position et a également rejeté la demande de ce
propriétaire, mais la Cour suprême du Canada a cassé les
deux jugements du Québec, de la Cour d'appel et de la Cour
supérieure, et a déclaré que le remède était
le bon remède et, plus avant, la Cour suprême a
décidé que les règlements en question ne pouvaient pas
s'appliquer à ce monsieur, qui n'avait pas les services d'eau. Le
jugement continue en disant: "En conséquence, les règlements sont
nuls".
La ville s'est vu menacée évidemment par quelques
citoyens, en fait, sept, et peut-être que d'autres peuvent venir en aucun
temps, de demandes de remboursement des taxes payées. Nous voulons
justement que la Chambre valide les six règlements, parce que voici la
situation dans laquelle nous serions: la ville se verrait forcée de
rembourser à tous ses contribuables un montant de $2 876 000
perçu en six ans, et, évidemment, d'imposer une nouvelle taxe aux
mêmes contribuables pour aller chercher les fonds pour les rembourser. Ce
serait, à mon sens, une surcharge fiscale inutile, puisqu'on fait, ce
sont tout de même les mêmes qui paieraient. Cette somme de $2 876
000 dépasse considérablement le budget de la ville, qui
était, en 1976, dernière année, de $1 400 000.
Tout ce que nous demandons, c'est que les six règlements en
question soient déclarés valides depuis leur date de
publication.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie. M. le
ministre.
M. Bertrand: M. le Président, si vous me permettez, juste
avant, je voudrais signaler aux gens qui représentent la
municipalité de Sainte-Agathe-des-Monts que le député qui
était parrain de leur projet de loi, M. Clair, s'excuse de ne pouvoir
être présent ce matin. Il est retenu dans son comté
à cause d'obligations que tout le monde pourra comprendre. Mais je veux
me réjouir de la présence des gens de Sainte-Agathe-des-Monts,
parce qu'ils ont sans doute dans leurs livres civils et en mémoire le
nom d'une personne qui s'appelait Jean-Jacques Bertrand, qui est né
à Sainte-Agathe-des-Monts. Je voudrais leur souhaiter la bienvenue au
nom des membres de la commission.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre, pour les
remarques préliminaires.
M. Tardif: M. le Président, il y a des remarques
très brèves à faire sur ce projet de loi. D'ailleurs, un
papillon est en préparation, est à l'impression et vous sera
remis. Le ministère, après examen de ce projet de loi
privé est d'accord qu'il convient de valider ces règlements;
cependant, il ne saurait être question d'invalider, par un acte
législatif, une décision de la Cour suprême à
l'égard des requérants qui, eux, n'ont pas le service de
l'eau.
Il s'agit donc de reformuler l'article de telle façon que les
règlements s'appliqueraient, depuis la date de leur adoption par la
municipalité, uniquement à l'égard des gens qui ont le
service de l'eau. Pour ceux qui ne l'ont pas, cela nous semblerait aller
à l'encontre de l'esprit général de nos lois municipales
et de la décision de la Cour suprême que de valider tous les
règlements à l'égard aussi bien des citoyens desservis que
de ceux qui ne le sont pas.
C'est ainsi que le libellé de l'article 1 peut laisser
l'impression que, si tous les règlements sont valides, tel que c'est
libellé, cela pourrait aussi s'appliquer également aux gens qui
n'ont pas l'eau finalement. Le papillon est à l'impression.
Le Président (M. Dussault): Si vous permettez, Me
Gélinas, avant de vous donner la parole, toujours sur les remarques
préliminaires, est-ce qu'il y a une volonté de prendre la parole
du côté de l'Opposition officielle?
M. Gratton: M. le Président, je pense que, compte tenu de
la précision que vient d'apporter le ministre, effectivement, nous
verrions mal que des règlements, qu'une taxe d'eau soit imposée
à ceux qui ne jouissent pas du service d'eau, or, sur
présentation du papillon, je pense bien que du côté de
l'Opposition officielle, il n'y aura pas de problème.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Du côté de l'Union Nationale nous allons
attendre, bien sûr, le papillon. M. le ministre, est-ce que ce papillon
va comporter aussi le remboursement des taxes à ces citoyens? S'ils ont
payé leur taxe d'eau depuis cinq ou six ans ils sont allés
jusqu'en Cour suprême pour faire valoir leur point de vue est-ce
qu'ils seront remboursés?
M. Tardif: Les personnes qui auraient payé une taxe en
trop ont toujours des recours normaux pour recouvrer ces taxes. Le but du
projet de loi n'est donc pas de permettre ceci. Il consiste uniquement à
faire en sorte que des personnes qui ont contesté la validité de
règlements devant la Cour suprême et qui ont eu gain de cause, le
jugement de la Cour suprême a eu pour effet d'annuler les
règlements. En annulant les règlements, le jugement n'a pas fait
la distinction entre les portions de territoire où les gens avaient
effectivement le service d'eau, pour lequel ils pouvaient être
taxés, et d'autres où il n'y avait pas de service d'eau. Le
jugement de la Cour suprême a tout annulé. Ce que nous faisons
ici, la ville nous demande de rendre valides ces règlements. Nous
voulons bien les rendre valides, en effet, mais non pas à l'ensemble du
territoire, uniquement pour les citoyens... Vous avez le papillon, je vais le
lire en entier, on verra la différence: "Les règlements nos 453,
472, 486, 512, 536 et 560 de la ville de Sainte-Agathe-des-Monts,
adoptés respectivement le 16 mars 1971, le 2 mai 1972, le 6
février 1973, les 19 février 1974 et 1975 et le 17 février
1976, sont déclarés valides et légaux uniquement quant aux
personnes sujettes au paiement de la taxe d'eau en vertu du paragraphe 4 de
l'article 442 de la Loi des cités et villes, ainsi que des articles 445
et 446 de ladite loi." C'est donc que après le jugement de la Cour
suprême qui a annulé ces règlements, nous les
déclarons valides, mais uniquement à l'égard des personnes
qui, normalement, devraient payer la taxe d'eau, c'est-à-dire celles qui
sont desservies.
Le Président (M. Dussault): Messieurs de la commission,
puisque nous sommes directement sur le sujet concerné, je vais appeler
l'article 1.
M. Tardif: M. le Président, je m'excuse, mais il faudrait
dire, à la quatrième ligne: "Sont déclarés valides
et légaux à compter de la date respective de leur publication",
évidemment.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de D'Arcy McGee, si vous permettez, Me Gélinas
avait, depuis déjà quelques minutes, demandé de prendre la
parole. Il va sûrement éclairer la commission. Me
Gélinas.
M. Gélinas: M. le Président, M. le ministre,
messieurs, je voulais répondre à la question du
député de Saint-Hyacinthe. Il n'y avait qu'un seul
requérant en Cour suprême, Me John E.L. Duquet et il n'a pas
payé ses taxes encore. Il n'est pas question de remboursement. C'est un
seul requérant. Je crois, avec tout le respect pour M. le ministre, que
l'ajout fait à l'article 1 peut poser encore d'autres problèmes
d'interprétation, à savoir quelles sont ces personnes.
J'avais causé avec le procureur représentant Me Duquet ici
et la ville est bien d'accord que le jugement de la Cour suprême en est
un qui aurait dû s'appliquer uniquement à Me Duquet et, quant
à lui, nous ne pouvons pas le toucher. C'est entendu que nous ne
touchons pas à Me Duquet. Nous n'avons d'ailleurs jamais exercé
quelque recours contre lui depuis ce temps et nos recours contre lui seraient
prescrits. Il ne sera pas affecté par le règlement,
évidemment pas, mais, en ajoutant ces quatre lignes, ça peut
créer des problèmes, à savoir qui dans la ville
reçoit ou ne reçoit pas le service d'eau, est-ce que les avis ont
été donnés à temps ou pas? Un des points
particuliers que Me Duquet avait soulevés pour attaquer le
règlement, c'est que cette taxe de l'eau n'était pas une taxe
d'eau, mais un moyen pour la ville d'obtenir des subsides pour couvrir ses
dépenses générales.
En fait, en 1971, la Loi des cités et villes défendait
l'imposition d'une taxe foncière au-delà d'un certain pourcentage
de la valeur foncière des immeubles. Nous avons dû nous retourner
vers cette taxe locative.
Dans le dossier conjoint de la Cour suprême, on voit
également, d'après un état de revenus et dépenses
déposé par la ville, que, pour chaque année 1971 et 1972
ce sont les deux premières qui étaient en discussion
les frais pour le service d'eau et d'aqueduc étaient de $75 000
et de $71 000 respectivement, alors que les recettes de la taxe de l'eau
étaient de $435 000 et de $418 000 respectivement. Ceux qui n'ont pas
l'eau retirent quand même les autres services de la ville, et seulement
dans une portion infime, soit 15% de la taxe, qui va au service de l'eau.
C'est pour cela que nous suggérerions je ne sais pas si
c'est à moi à le faire un contre-amendement qui serait le
suivant: Au lieu d'ajouter "uniquement quant aux personnes", "sauf quant au
requérant devant la Cour suprême, Me J.E.L. Duquet.
Une voix: M. le Président, je me présente...
Le Président (M. Dussault): Si vous le permettez,
étant donné que nous sommes actuellement en partie sur l'article
qui apparaît au projet de loi et aussi sur l'amendement que M. le
ministre a déposé, je vais d'abord me prononcer sur la
recevabilité de l'amendement proposé par M. le ministre, et,
ensuite, nous devrons travailler dans l'ordre, c'est-à-dire sur
l'amendement, avant de concrétiser l'article comme tel.
Je vais relire l'amendement de M. le ministre. Je vais faire voir
clairement en quoi il consiste d'abord. Il s'agit d'ajouter, à la
deuxième ligne, ou, d'abord, de soustraire, puisque c'est l'effet de cet
amendement de M. le ministre, de soustraire, à la deuxième ligne,
les mots "par le conseil". Je ne sais pas si cela a été voulu
comme tel par M. le ministre, mais cela n'apparaît pas dans le nouvel
article que vous aviez déposé. Je suppose que cela va de soi.
Donc, les mots "par le conseil" ont été soustraits. (10 h 45)
Ensuite, il faudrait ajouter, à la quatrième ligne,
après "sont", les mots "déclarés valides et légaux,
uniquement quant aux personnes sujettes au paiement de la taxe de l'eau, en
vertu du paragraphe 4 de l'article 442 de la Loi des cités et villes
ainsi que des articles 445 et 446 de ladite loi" et d'ajouter ensuite, comme
l'a signifié M. le ministre, les mots "à compter de la date
respective de leur publication".
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de... Je reçois d'abord cet amendement et je vous
donne la parole, M. le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: D'abord, M. le Président, j'aimerais attirer
votre attention sur le fait que le ministre nous avait proposé
d'insérer les mots "à compter de la date respective de leur
publication" au milieu de la cinquième ligne.
M. Tardif: Oui, après "déclarés valides et
légaux". Je croyais que cela avait été...
Le Président (M. Dussault): C'est une partie. D'accord, la
dernière partie que j'ai lue viendrait avant celle que vous avez
signifiée. D'accord, cela va.
M. Goldbloom: Je présume qu'il y aurait une virgule
après le mot "publication".
M. Tardif: Tout à fait juste, elle est sur mon texte.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a... Je pense d'abord
que nous devons accepter le projet de loi, surtout avec la modification
proposée par le ministre. Ce qui me préoccupe est la question
suivante: La Cour suprême semble avoir rendu un jugement double,
c'est-à-dire qu'elle semble avoir déclaré, contrairement
aux instances inférieures, que certaines personnes avaient
été assujetties injustement à une taxe, puisque ces
personnes ne recevraient pas les services en question.
Deuxièmement, la Cour suprême a déclaré que
les règlements en question étaient nuls. Nous n'avons pas devant
les yeux le jugement de la Cour suprême. J'aimerais demander soit au
ministre, soit au procureur de la ville de Sainte-Agathe-des-Monts quelles
étaient les raisons pour lesquelles la Cour suprême a
déclaré les règlements nuls. Est-ce qu'il y avait des
raisons autres que le fait que la taxe avait été imposée
à des personnes qui n'auraient pas dû recevoir ce compte de taxes?
Si je pose cette question, c'est parce qu'il me semble que c'est assez grave,
dans la vie d'une municipalité, qu'un tribunal déclare nuls des
règlements adoptés de bonne foi et apparemment en bonne et due
forme par le conseil municipal. Il y a peut-être, dans ce petit projet de
loi, une leçon pour d'autres municipalités. Est-ce qu'il y a eu
effectivement une erreur, un vice de forme ou de procédure de la part du
conseil municipal autre que le fait d'imposer une taxe à des gens qui ne
recevaient pas le service en question?
Le Président (M. Dussault): Me Gélinas. J'entendrai
ensuite les deux autres représentants de la ville.
M. Gélinas: En effet, M. Goldbloom, le seul motif de la
Cour suprême pour déclarer nul le règlement, ce n'est pas
que le règlement en soi était illégal, le règlement
était parfaitement légal, mais la Cour suprême dit: Avant
de pouvoir percevoir de celui qui n'a pas l'eau, vous devez l'aviser que vous
êtes prête à lui fournir l'eau. La ville ne l'a pas fournie
aux propriétaires de la presqu'île, parce que, dans le temps,
eux-mêmes ne voulaient pas des services de la ville. Ils nous ont
toujours dit qu'ils voulaient avoir leur petit chemin privé dans le bois
et s'occuper de leurs propres affaires. La ville a imposé la taxe d'eau
et leur a envoyé un compte à eux comme aux autres sans les aviser
que, s'ils voulaient de l'eau, elle était prête à leur
fournir.
Vu qu'il n'y a pas eu cet avis préalable, la Cour suprême
dit donc que le règlement est nul quant à eux. Elle continue en
disant: Pour ce motif, j'accueille l'appel et je déclare le
règlement nul. Nous pensons que le juge de la Cour suprême a
peut-être dépassé sa pensée en le déclarant
nul complètement, mais c'est tout de même là que les mots
du jugement sont. J'ai une copie du jugement. Si vous voulez en prendre
connaissance, je peux vous le laisser, M. Goldbloom, ou d'autres membres de la
commission.
Le Président (M. Dussault): Je demanderais d'abord aux
deux autres intervenants de se présenter, s'il vous plaît.
Mme Charbonneau (Andrée-Anne): Je me présente,
Andrée-Anne Charbonneau, je représente Me Duquet. J'ai
plaidé d'ailleurs à la Cour
suprême. Les raisons du jugement qui s'appliquent vraiment
à cette histoire, vous allez les retrouver, si vous avez une copie, des
pages 13 à 17. Le début du jugement, c'est tout à fait
autre chose. Cela porte sur les jugements déclaratoires. En fait, ce qui
est arrivé, c'est que M. Duquet il n'était pas le seul, il
y avait environ une trentaine de voisins sur cette presqu'île, plus
quelques autres autour du lac où il se trouve ne recevait pas le
service de la taxe d'eau. Non seulement, il ne le recevait pas, mais la ville
n'avait jamais envoyé l'avis, selon l'article 445 de la Loi des
cités et villes, et elle n'avait jamais fait de travaux non plus pour
leur apporter l'eau. Voici que, jusqu'en 1971, la ville impose une taxe d'eau
qui est vraiment un service selon un tarif. Les abonnés payaient selon
un tarif en 1971, et la ville, ayant des problèmes de dépenses
plus élevées, décide à ce moment d'élever la
taxe d'eau et d'imposer une taxe de 12% à tous les immeubles de la
municipalité, sans distinction aucune. C'est une nouvelle taxe qu'elle
impose, 12%, à tous les immeubles de la municipalité.
Évidemment, cela comprenait la trentaine de personnes sur la
presqu'île de propriétaires, plus certains autres autour du lac.
C'est pour cela que Me Duquet a contesté cette taxe. Il a dit: Je ne la
dois pas, vu que je n'ai jamais eu d'avis de la ville. Disons que les exigences
de la loi, avant d'imposer la taxe d'eau prévue à l'article 442
de la Loi des cités et villes, n'avaient pas été suivies.
En plus de cela, les gens ne recevaient pas le service. C'est là-dedans,
aux pages 13, 14, 15 jusqu'à 17, le fond de l'histoire. Le juge dit:
Écoutez, Sainte-Agathe, vous n'avez pas suivi les exigences de la loi,
vous ne pouvez donc pas imposer cette taxe. Alors, c'est ce qui est
arrivé, et il a dit: Ces trois règlements de 1971, 1972 et 1973
sont nuls, alors qu'il aurait dû dire je suis bien prêt
à l'admettre : Ils sont nuls quant à M. Duquet et quant
à tous les autres qui ne reçoivent pas de services. Il a
simplement dit: Sont nuls. C'est là qu'est tout le problème.
Ensuite, ce qui arrive, c'est que la loi devant vous, le projet de loi
devant vous parle non seulement de 453, 472, 486 qui sont couverts par ce
jugement, mais on a un autre problème, ce matin, et M. Duquet le
premier, c'est qu'il y a en plus de cela, 512, 536 et 560, qui sont les trois
années suivantes, parce que la ville en a fait six en tout. La ville de
Sainte-Agathe, dans les six règlements qui se ressemblent pas mal tous,
impose tous les immeubles de Sainte-Agathe à 12%, que les gens
reçoivent le service ou non. C'est cela qui est tout le problème.
C'est pour cela que, quand je vois l'amendement ici, uniquement quant aux
personnes, je suis en train de me demander si cela ne devrait pas être
plutôt quant aux immeubles, parce que, justement, si vous regardez les
règlements, dans chacun des règlements, on parle des immeubles,
et non pas des personnes. À l'origine, on l'imposait la taxe aux
abonnés, mais, dans ces six règlements, ce sont les immeubles
qu'on impose.
Le Président (M. Dussault): Si vous permettez, M. le
ministre voudrait avoir la parole. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je pense, après avoir
pris connaissance de la conclusion, d'une part de la requête qui a
donné lieu à ce jugement de la Cour suprême, et de la
conclusion, qu'effectivement le jugement de la Cour suprême est
allé beaucoup plus loin que ce que le requérant demandait. Il
demandait que le règlement soit déclaré illégal,
enfin ultra vires quant à lui, et non pas quant à l'ensemble des
citoyens de la municipalité. Le jugement de la Cour suprême a dit,
et je l'ai ici: Pour ces motifs, je suis d'avis d'accueillir le pouvoir
d'infirmer l'arrêt de la Cour d'appel et le jugement de la Cour
supérieure et de déclarer que les règlements 453, 472 et
486 de l'intimée sont nuls et qu'en conséquence, elle ne peut
recouvrer... etc."
M. le Président, c'est cette ambiguïté, causée
par ce jugement, que nous tentons de corriger aujourd'hui. Je ne crois pas
qu'il ait été dans l'intention de la Cour suprême
d'empêcher la municipalité, qui rendait effectivement des services
à des citoyens, de percevoir des taxes de services, si bien qu'en lisant
et en amendant l'article 1, tel que nous le proposons, nous respectons ce
jugement à l'égard des personnes. Ce sont les personnes qui
paient les taxes sur les immeubles et les taxes sont recouvrables à
l'endroit des personnes et non pas des immeubles, d'où l'idée,
ici, quant aux personnes sujettes au paiement de la taxe, que ces personnes,
dis-je, devaient la payer.
Ceci dit, M. le Président, je voudrais quand même
déborder ici pour dire que ce n'est pas le premier, j'imagine, ni le
dernier jugement de cette nature que les tribunaux ont rendu et rendront. En
1978, dans le cas de la ville de Lachine et Blaylock Brothers, une autre cause
où la ville de Lachine avait décidé d'inclure des
dépenses d'immobilisation d'aqueduc et d'égouts dans sa taxe dite
de l'eau, on avait refusé cette réclamation, en fait, cette
procédure, cette façon d'agir par la Cour supérieure.
Je comprends, M. le Président, que jusqu'en 1975, si ma
mémoire est bonne, les municipalités qui étaient
plafonnées à $2 des $100 d'évaluation avaient
trouvé comme artifice commode de prélever une taxe dite de
services sous le couvert, enfin, on appelait même ça une taxe
d'eau. Aujourd'hui, ce plafond n'existe plus. Les municipalités ne sont
plus tenues au plafond du $2 des $100, si bien qu'il n'appartient qu'à
elles de réviser leurs structures fiscales, de relever le taux de taxe
foncière générale, s'il y a lieu, d'imposer une taxe de
services, selon une certaine tarification si, effectivement, il y a un
coût pour l'eau, il y a un coût pour l'enlèvement des
déchets, il y a un coût pour l'enlèvement de la neige, que
sais-je? Elles ont tous les pouvoirs voulus pour faire cela. Mais je comprends
que le contribuable, qui reçoit un
compte de taxes sous le couvert d'une taxe de l'eau qui n'en est pas
une, qui regroupe toutes sortes d'autres dépenses, puisse s'opposer.
Pour ces raisons, M. le Président et, encore une fois, ce que je
dis là, je ne voudrais pas que la ville de Sainte-Agathe se sente mal
à l'aise beaucoup de municipalités au Québec
procèdent de cette façon, à cause de ce plafond qui
existait jusqu'en 1975, mais qui n'existe plus aujourd'hui. Donc, il faut
s'ajuster, d'autant plus que la réforme de la fiscalité
municipale pourrait être une occasion souhaitée pour faire ces
ajustements voulus dans les municipalités.
M. le Président, pour ces raisons, à moins qu'il n'y ait
d'autres commentaires, je proposerais qu'on adopte l'article 1 tel
qu'amendé à la cinquième ligne, après les mots
"déclarés valides et légaux" en ajoutant: "à
compter de la date respective de leur publication, uniquement quant aux
personnes sujettes au paiement de la taxe", ainsi que vous l'avez dans le
papillon qu'on vous a déjà remis.
Le Président (M. Dussault): D'accord. D'abord, M. le
ministre, je voudrais vous faire remarquer que l'amendement n'est pas encore
adopté. C'est ce que je vais vous demander, après vous avoir
demandé aussi si la commission souhaite entendre le troisième
intervenant, qui m'a demandé la parole.
Des voix: Oui.
Le Président (M. Dussault): Je demanderais au
troisième intervenant de se présenter, s'il vous plaît.
M. Collin (Réal): Je me présente: Réal
Collin, avocat à Sainte-Agathe-des-Monts.
Je pense que, tant sur l'amendement que sur le projet de loi,
malgré tout le respect que j'ai pour le ministre, on est en train de
faire fausse route.
Je pense que le projet de loi, au départ, dans l'état
actuel des choses, est inutile. Je m'explique. À la suite du jugement de
la Cour suprême, si on le prend tel qu'il est là, sans
l'interpréter, il y a trois règlements qui ont été
complètement annulés par la Cour suprême. (11 heures)
La Cour suprême avait le pouvoir, soit de l'annuler quant à
M. Duquet, et ceux qui n'ont pas le service d'eau ou quant à tout le
monde. D'ailleurs, le juge Pigeon qui a rendu le jugement majoritaire de la
cour, dans un ouvrage qu'il avait écrit, il y a quelques années,
dit bien c'est de l'interprétation des lois qu'à un
certain moment, les tribunaux s'ils considèrent qu'un règlement
municipal ou une loi peut être viable sans une certaine partie, on
n'annulera pas la loi ou le règlement au complet.
Le meilleur exemple en est la loi 101. On parle de la loi devant les
tribunaux, mais les autres dispositions sont viables. À ce moment, on
les laisse vivre. Ici, l'interprétation évidemment peut
être que la cour peut aller plus loin que ce qui était
demandé ou ne l'a pas dit et a dit, en fin de compte, que c'était
seulement quant à M. Duquet et ses semblables, ou elle a peut-être
considéré aussi que le règlement étant tellement
mal appliqué qu'il devrait être tout simplement annulé. En
se basant sur cette interprétation des citoyens sont venus me voir et on
a intenté contre la ville des actions en remboursement de ces taxes qui
avaient été payées.
À l'heure actuelle, il y a un jugement qui a été
rendu par la Cour supérieure, la semaine dernière, je n'en ai
malheureusement pas de copie. J'ai parlé à la secrétaire
du juge vendredi, le jugement n'était pas tapé encore, et ce
jugement vient justement interpréter le jugement de la Cour
suprême, dans le sens de l'amendement de M. le ministre. Si la Cour
supérieure vient interpréter, comme, évidemment, c'est son
droit, l'amendement actuel vient enlever à ce citoyen ses droits de
recours en Cour d'appel, et puis, probablement, par voie de conséquence,
en Cour suprême. Je pense que c'est à la Cour suprême qu'on
doit demander d'abord comment on va interpréter son propre jugement.
C'est un des jugements qui ont été rendus.
De plus, je représente deux autres citoyens pour lesquels les
jugements ne sont pas rendus, les causes ne sont pas encore entendues.
Qu'est-ce qu'on fait de ces recours qui ont été exercés de
bonne foi par les citoyens, de la même façon que la
municipalité avait probablement appliqué ces règlements de
bonne foi. En outre, on a au moins un autre cas que je connais, lequel a
réclamé devant la Cour provinciale, puisque c'était un
montant inférieur à $3000, le remboursement de ses taxes d'eau
qu'il avait payées, et ce bonhomme recevait le service d'eau; il a
réclamé le remboursement de ses taxes qu'il avait payées
en vertu des règlements annulés par la Cour suprême. La
Cour provinciale lui a donné raison. Me Gélinas,
représentant la ville, a fait une requête pour permission
d'appeler devant la Cour d'appel, qui a été rejetée pour
je ne sais quel motif, et ce bonhomme s'est fait rembourser ses taxes. Il a
gagné sa cause. La Cour provinciale a interprété, en
faveur de l'annulation des règlements "at large", au complet pour tous
les citoyens.
La Cour supérieure, dans la cause dont je vous parlais tout
à l'heure, est venue dire: Seulement quant à M. Duquet et ceux
qui n'ont pas le service d'eau.
Qu'est-ce qu'on fait des trois actions dans lesquelles j'occupe? Si la
copie de résolution du conseil municipal que j'ai ici est exacte, il y a
au moins sept, c'est-à-dire quatre (4) autres actions, actuellement
devant les tribunaux. Qu'est-ce qu'on fait de ces citoyens qui, de bonne foi,
quand même, ont interprété le jugement de la Cour
suprême. C'est-à-dire qu'ils l'ont simplement lu et ont
constaté que les règlements avaient été
annulés. Qu'est-ce qu'on fait de cela?
Comme dernière remarque, l'adoption de ce projet de loi peut
créer pour les municipalités, dans tout le Québec, un
dangereux précédent. C'est-à-dire, une municipalité
va adopter un règle-
ment qui, en soi, est valide, mais l'applique de façon
erronée, une fois que le règlement est appliqué, une fois
que des citoyens se sont pourvus devant les tribunaux, on adopte un bill
privé, on dit: On va passer l'éponge. On aurait pu...
M. Tardif: M. le Président...
M. Collln: Le meilleur exemple que j'en ai eu c'est quand...
M. Tardif: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Me Collln, s'il vous
plaît, est-ce que je pourrais vous demander d'être bref et, en
autant que possible, de conclure?
M. Collln: Comme je vous le mentionnais, je pense que le projet
de loi lui-même actuellement est inutile et risque de créer tout
simplement un dangereux précédent. Si, malgré tout,
l'Assemblée décidait d'adopter le projet de loi
c'était le sens des premières remarques que j'avais fait parvenir
au nom de mes clients au député de Laurentides-Labelle, M.
Jacques Léonard il s'agirait de ne pas oublier ces citoyens qui,
de bonne foi, se sont quand même pourvus devant les tribunaux.
Il y aurait peut-être lieu d'y voir un peu parce que ces
gars-là vont se retrouver avec un droit d'action qui vient d'être
annulé, si on veut, par un acte du Parlement et, comme je le mentionnais
tout à l'heure, il y a un citoyen au moins qui a
récupéré son argent. Alors, on crée trois poids
trois mesures.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie, Me Collin.
J'avais sur la liste des intervenants M. le député de Verdun, M.
le député de Gatineau. M. le député de Verdun, ce
n'est pas sur l'amendement? D'accord. M. le député de Gatineau,
sur l'amendement.
M. Gratton: Ce serait simplement pour avoir une information, M.
le Président. Si j'ai bien compris Me Charbonneau, il y aurait environ
une trentaine de personnes qui seraient visées par l'amendement
déposé par le ministre.
Mme Charbonneau: II y avait une trentaine de personnes sur cette
presqu'île où se trouve Me Duquet, mais il y en avait d'autres
à part ça... C'est un lac, si vous voulez, une espèce
d'arc, de cercle, un coin du lac. Il y avait aussi un groupe de
propriétaires Me Gélinas pourra me corriger qui ne
recevaient pas non plus le service de l'eau. Donc, M. Duquet loin d'être
seul dans son cas. Il a protesté, il a refusé de payer, mais il
est loin d'être le seul.
M. Gratton: Combien y en aurait-il au total environ?
Mme Charbonneau: Au total, mettons une cinquantaine, en autant
que je peux voir moi- même; je connais un peu les lieux, une cinquantaine
de personnes en tout, la presqu'île et le tour du lac.
M. Gratton: Dont la plupart, contrairement à Me Duquet,
ont payé leurs taxes.
Mme Charbonneau: II me semble, à ma connaissance, je sais
qu'il y a quelques personnes qui ont payé. Encore là, Me
Gélinas serait peut-être plus en mesure de le dire. Me Duquet n'a
jamais payé, c'est certain, il a refusé.
M. Gratton: Me Gélinas, pourriez-vous...
M. Gélinas: D'après les informations que je
détiens, M. Gratton, ceux qui n'ont pas payé, qui sont dans la
situation de M. Duquet, il y en a peut-être trois ou quatre. Quelques
autres, il est vrai, ont payé sous protêt. Maintenant, je peux
encore réitérer, malgré l'avis de M. le ministre, que
cette taxe, tout de même, n'avait que 15% de son montant pour l'eau; les
gens ont eu des services pour le reste. Alors, ce sont des contribuables qui
ont eu 85% des services des autres. Je ne vols pas pourquoi on leur
rembourserait tous leurs paiements.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Justement, Me Gélinas, est-ce que M. Duquet a
été exempté de tout son compte, incluant la taxe d'eau et
la taxe sur les autres services qu'il reçoit?
M. Gélinas: II l'a été obligatoirement,
parce que la Cour suprême disait que, dans son cas, ça ne
s'appliquait pas, c'était assez clair. Quand le jugement est sorti...
Quand le jugement de la Cour suprême est sorti, d'ailleurs, M. le
ministre, on n'a pas fait d'autres règlements du même genre; donc,
depuis trois ans, c'est évident qu'on n'a pas d'autre taxe d'eau. On a
bénéficié des modifications à la Loi des
cités et villes qui a enlevé le plafond et en a fait une taxe
foncière. Sainte-Agathe-des-Monts s'est ralliée, je pense bien,
comme il le fallait. M. Duquet n'a pas payé ses trois premières
années, le jugement dit qu'il n'est pas responsable et, quant aux trois
années subséquentes, il n'a pas été poursuivi non
plus, et maintenant c'est prescrit.
Quant à lui, on n'a plus aucun recours. C'est pour ça que
l'amendement de M. le ministre ne sert pas à grand-chose parce qu'en
fait, c'est déjà prescrit quant à M. Duquet.
M. Cordeau: L'avocat qui représente... J'ai oublié
votre nom...
M. Collln: Réal Collin.
M. Cordeau: M. Collin, est-ce que le jugement que vous avez
obtenu en Cour provinciale...
M. Collln: En Cour supérieure...
M. Cordeau: ... en Cour supérieure, pour un client, est-ce
que lui aussi a été exempté de tout son montant? Est-ce
qu'il a eu le remboursement de sa facture globale et non seulement de la
partie...
M. Collln: Non, ce que j'ai mentionné tout à
l'heure, c'est que ce jugement-là, d'abord, traitait seulement de la
taxe d'eau et l'action a été rejetée en Cour
supérieure. On a interprété devant la Cour
supérieure le jugement de la Cour suprême dans le sens de
l'amendement de M. le ministre pour le présent projet de loi. Mais on en
est encore dans les délais d'appel.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne suis pas avocat, mais
avec une certaine expérience du domaine municipal, j'ai l'impression que
l'amendement proposé par le ministre a sa place, il est
nécessaire. Je trouve qu'il est rédigé d'une façon
assez claire. Il fait allusion au quatrième paragraphe de l'article 442
et aux articles 445 et 446 de la Loi des cités et villes, qui
déterminent qui sont les personnes susceptibles de payer la taxe d'eau.
Il me semble que nous devons nous assurer que l'adoption de cet amendement fera
en sorte que la ville sera dorénavant réputée avoir
adopté les six règlements conformément aux articles en
question de la loi générale.
Il me semble donc que les personnes qui ont reçu un compte de
taxe, mais qui n'ont pas reçu le service d'eau, seront exemptées
du paiement de cette taxe. Il me semble aussi que si une ville impose une taxe
et l'appelle taxe d'eau, elle fait son lit. Si, relativement au service de
l'eau, la taxe est déclarée non valide par rapport à
certaines personnes, c'est dommage, mais c'est le libellé de la
taxe.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je propose l'adoption de
l'amendement à l'article 1 dans le papillon.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que les membres de la
commission sont prêts à adopter cet amendement? L'amendement de M.
le ministre est-il adopté? Adopté.
Nous revenons donc maintenant à l'article amendé qui se
lit comme suit: "Les règlements 453, 472, 486, 512, 536 et 560 de la
ville de Sainte-Agathe-des-Monts, adoptés respectivement le 16 mars
1971, le 2 mai 1972, le 6 février 1973, les 19 février 1974 et
1975 et le 17 février 1976 sont déclarés valides et
légaux, à compter de la date respective de leur publication,
uniquement quant aux personnes sujettes au paiement de la taxe de l'eau en
vertu du paragraphe 4 de l'article 442 de la Loi des cités et villes,
ainsi que les articles 445 et 446 de ladite loi. "
II n'y a pas d'intervenant, cet article 1 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Article 2.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Article 2, adopté.
Est-ce que le projet de loi 278 est adopté?
M. Tardif: Adopté...
Le Président (M. Dussault): Adopté.
M. Tardif: ... tel qu'amendé.
Le Président (M. Dussault):... tel qu'amendé.
M. Tardif: Je remercie les représentants de la ville de
Sainte-Agathe.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie madame,
messieurs.
J'appelle maintenant les représentants et les intervenants sur le
projet de loi no 245, Loi concernant la cité de la
Pointe-aux-Trembles.
Projet de loi no 245
Je demande aux représentants de la ville de s'identifier.
M. Laramée (Maurice): Maurice Laramée, procureur
pour la cité de la Pointe-aux-Trembles.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie. L'autre
intervenant.
M. Vanier (Maurice): Maurice Vanier, maire de la cité de
Pointe-aux-Trembles.
Le Président (M. Dussault): Merci. M. le
député de Viau.
M. Lefebvre: II me fait plaisir de parrainer ce projet de loi et
de souhaiter la bienvenue aux gens de Pointe-aux-Trembles. Je recommande,
après avoir étudié le projet, de recevoir favorablement
cette demande.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie. Est-ce qu'il
y a d'autres remarques préliminaires de ce type?
M. Tardif: M. le Président, je veux simplement souhaiter
la bienvenue à M. le maire de Pointe-aux-Trembles et aux gens qui
l'accompagnent.
Le Président (M. Dussault): Article 1. (11 h 15)
Je demande au représentant de la ville de nous expliquer le sens
des demandes de la ville.
M. Laramée: M. le Président, en 1977, la
cité de la Pointe-aux-Trembles déposait à la
Société d'habitation du Québec, ainsi qu'à la
Société centrale d'hypothèques et de logement, une demande
de subvention en vertu du programme de subvention à l'encouragement aux
municipalités, programme qui est aujourd'hui discontinué.
Il fallait, cependant, que les demandes en question répondent
à certaines normes qui avaient été fixées par la
Société centrale d'hypothèques et de logement et par la
Société d'habitation du Québec.
Dans un cas précis où un projet de plus de 100 logements a
été réalisé par la Société
d'habitation du Québec, le ratio d'unités de logement par
superficie de terrain donnait 48 logements par acre, alors que pour être
admissible aux subventions de $1000 par unité de logement cela
représente quand même une somme d'au-delà de $100 000 pour
la cité de la Pointe-aux-Trembles il fallait répondre
à une norme d'un maximum de 45 logements à l'acre. Ceci voulait
dire que pour la cité de la Pointe-aux-Trembles, on perdait
au-delà de $100 000 parce que la Société d'habitation du
Québec, dans la réalisation de ce projet, avait acquis un terrain
qui n'était pas suffisamment grand. La cité de la
Pointe-aux-Trembles, pour obtenir $100 000, doit donc acquérir du
terrain adjacent au projet qui a été réalisé,
c'est-à-dire une bande d'environ 7000 pieds carrés, dans un
premier temps, et, dans un deuxième temps, céder cette bande de
terrain à la Société d'habitation du Québec, pour
que cela fasse partie du projet global, ce qui lui donnerait le ratio de 45
unités de logement par acre et ce qui donnerait à la ville une
subvention d'au-delà de $100 000.
La demande de la ville a été retenue par la
Société centrale d'hypothèques et de logement et cette
demande est gelée dans le budget de 1977. Ceci veut donc dire que
dès que la ville pourra acquérir la bande de terrain et la
céder à la SHQ, elle pourra recevoir environ $100 000 de
subvention.
L'article 1, c'est l'article qui nous permet d'acquérir le
terrain. On ne peut pas l'acquérir, normalement, sans projet de loi
privé, parce que ce n'est pas pour une fin municipale. Dans un
deuxième temps, l'article 2, c'est le pouvoir demandé pour la
municipalité de céder, à titre gratuit, le terrain
à la SHQ, tout simplement.
Vu que la ville ne peut pas faire non plus de cadeau, cet article
devenait également essentiel.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, nous n'avons aucune objection
à ce projet de loi, mais je voudrais quand même dire ici qu'il
s'agit, en quelque sorte, d'arrimer un programme qui a été
élaboré par un organisme qui s'appelle la Société
centrale d'hypothèques et de logement et, même s'il est
administré par Québec, qui visait puisque ce programme est
expiré déjà depuis le 31 décembre dernier
à faire bénéficier les municipalités d'une
subvention de $1000 par unité de logement, dès lors que des
normes de densité, variant entre 10 et 45 unités de logement
à l'acre, étaient respectées.
Lorsque le procureur de la cité de la Pointe-aux-Trembles dit que
le terrain acquis par la Société d'habitation du Québec
n'était pas suffisamment grand pour avoir ce ratio de 45 unités
de logement à l'acre, je voudrais préciser immédiatement
qu'il était suffisamment grand pour les fins de la Société
d'habitation du Québec, étant donné que, selon les
prescriptions fonctionnelles de la société, ce ratio aire
bâtie par rapport à aire de terrain répondait aux normes
qui sont communément acceptées par la société dans
ce domaine.
Il s'agit donc uniquement d'agrandir un terrain, non pas tellement parce
que c'est requis pour les locataires de l'immeuble en question, mais bien pour
rendre la municipalité admissible à ce programme, ce sur quoi
nous sommes tout à fait d'accord.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: À quel prix évaluez-vous le coût
d'acquisition des 7000 pieds?
M. Laramée: Le prix du terrain en question devrait
normalement varier de $1 à $1.10 peut-être le pied carré,
puisque c'est un terrain situé quand même au bord de l'eau
à Pointe-aux-Trembles. Il a donc une valeur plus élevée
que la valeur moyenne des terrains.
M. Cordeau: Sur la valeur marchande du quartier?
M. Laramée: Ce serait la valeur marchande environ du
quartier?
Le Président (M. Dussault): II n'y a pas d'autre
intervenant? M. le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais demander au
ministre si la raison pour laquelle la ville est obligée de
procéder par projet de loi privé est le fait que la loi
générale ne permet d'acquérir des immeubles que pour des
fins municipales et que, dans ce contexte, l'habitation n'est pas jugée
comme étant une fin municipale.
M. Tardif: C'est tout à fait juste, M. le
Président. Les municipalités ne peuvent pas acquérir des
terrains pour des fins d'habitation sauf celles qui ont eu ce pouvoir
par bill privé par dérogation à la loi
générale. Aussi paradoxal que cela paraisse, en dehors de la Loi
de la Société d'habitation du Québec qui le permet, mais
dans le cadre d'un projet spécifique, les municipalités ne le
peuvent pas, et c'est le but de ce projet de loi que de permettre d'ajouter
cette bande de terrain qui, automatiquement, rend la ville de
Pointe-aux-Trembles admissible à cette subvention.
M. Gratton: Pourrais-je demander au ministre comment on a acquis
le terrain original pour le projet en question?
M. Tardif: M. le Président, il faudrait que je me
renseigne auprès de la société. C'est un projet qui
était là quand même depuis déjà quelques
années, qui était dans le moulin même déjà
avant que nous arrivions dans le décor, mais je n'ai pas de
renseignement précis.
M. Gratton: Ce qu'il m'intéressait de savoir, c'est si on
avait procédé à ce moment-là par bill privé
pour le permettre à la ville de la Pointe-aux-Trembles.
M. Tardif: À moins que je ne me trompe, c'est un terrain
qui avait été acquis par la Société d'habitation du
Québec.
M. Laramée: C'est exact, M. le ministre. Ce n'est pas un
projet qui a été réalisé par la cité de la
Pointe-aux-Trembles, mais par l'entremise de la Loi de la Société
d'habitation du Québec. C'est un projet réalisé
directement par la Société d'habitation du Québec.
M. Gratton: Cela répond à ma question, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Merci. L'article 1 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 2 est-il
adopté? Adopté. J'appelle l'article 3.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Le projet de
loi privé no 245 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Je remercie les
représentants de la ville de la Pointe-aux-Trembles.
M. Laramée: Je remercie les membres de la commission et,
en particulier, si vous me permettez, M. Lefebvre, pour avoir parrainé
le projet de loi. Merci.
Le Président (M. Dussault): Bon retour.
J'appelle maintenant les intervenants sur le projet de loi no 227, Loi
concernant la ville de Brassard. Oui, M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Est-ce que nous terminons nos travaux à 12
heures?
Le Président (M. Dussault): II est habituel que nous
terminions à 12 h 30 quand la Chambre siège à 14 heures.
Je demande aux intervenants de la ville de Brossard de s'identifier.
Projet de loi no 227
M. Laurier (Jacques): Mon nom est Jacques Laurier. Je suis avocat
et représentant de la ville de Brossard. Je suis accompagné du
gérant de la ville, M. Richard Labrecque, et de M. Claude Chevrier, un
des conseillers.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie.
Y a-t-il des remarques préliminaires, M. le ministre?
M. Tardif: On m'informe que le député de Laprairie,
M. Gilles Michaud, est présentement retenu dans son comté, si
bien que nous allons tous ensemble accueillir ce projet de loi en l'absence du
député qui le parraine, si la commission n'y voit pas
d'objection.
Le Président (M. Dussault): Y a-t-il d'autres remarques
préliminaires? J'appelle donc l'article 1 du projet de loi no 227.
J'invite les intervenants pour la ville de Brossard à nous expliquer le
sens de leur demande.
M. Laurier: M. le Président, MM. les membres de la
commission, les objectifs poursuivis par ce projet de loi peuvent être
regroupés en deux principales catégories: Premièrement,
quant aux objectifs de planification. Ce programme est conçu comme un
nouvel outil en aménagement devant permettre à la ville
d'intervenir plus efficacement dans l'aménagement de son territoire et,
d'une façon plus particulière, d'éviter
l'éparpillement du développement et d'en assurer la
continuité, de rentabiliser l'implantation des services municipaux en
orientant le développement d'une façon plus rationnelle, de
faciliter le remembrement de certains terrains, d'améliorer la
qualité de vie en facilitant la localisation des espaces verts, des
aires d'agrément et des autres équipements publics, de freiner la
spéculation foncière et ses incidences négatives sur le
marché du logement.
Quant au deuxième objectif, il est d'ordre financier. Ce projet
de loi, s'il est adopté, permettra de faire bénéficier la
collectivité du rendement de ses propres investissements et de son
développement.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie.
Y a-t-il un intervenant? M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, ce qui est demandé par
la ville de Brossard dans ce projet de loi, c'est, à toutes fins utiles,
de lui permettre d'acquérir des immeubles pour fins de réserves
foncières. Déjà, ce pouvoir a été
accordé l'année dernière à la ville de Sherbrooke,
à Laval, à Sainte-Foy également qui possèdent un
tel pouvoir. Il appartient en quelque sorte à la ville de Brossard de
nous indiquer à quelles fins précises elle voudrait avoir de
tels
pouvoirs. Il est évident qu'il peut être indiqué,
à un moment donné, de procéder à des amendements
à la loi générale pour donner de tels pouvoirs aux
cités et villes, sauf que, jusqu'à maintenant, nous avons
procédé plutôt sur une base individuelle, laissant aux
requérants le soin de démontrer à la commission pourquoi
de tels pouvoirs étaient requis, dans un premier temps.
Dans un deuxième temps, je remarque, à l'article 1, qu'on
dit: "... est autorisée à acquérir...", et on arrive
à la dernière ligne: "... ainsi que tout immeuble dont
l'occupation est jugée désuète ou nocive." C'est une
formulation très large. Qu'est-ce qu'un immeuble dont l'occupation est
jugée désuète? Est-ce qu'on ne devrait pas parler d'un
immeuble désuet ou dont l'occupation est jugée novice? Tel que
c'est formulé là, "dont l'occupation est jugée
désuète", le qualificatif "désuète" ne devrait
certainement pas s'appliquer au mot "occupation", mais à l'immeuble
lui-même. Ces remarques étant faites, j'aimerais peut-être
entendre les représentants de la ville de Brassard pour savoir quelle
est l'utilisation précise qu'elle veut faire de ce pouvoir de
réserves foncières.
Le Président (M. Dusaault): Me Laurier.
M. Laurier: J'inviterais, si vous permettez, M. Richard
Labrecque, le gérant, à s'exprimer sur ce point de vue.
Le Président (M. Dussault): D'accord. M. Labrecque.
M. Labrecque (Richard): C'est spécialement sur le dernier
point soulevé par M. le ministre, l'occupation désuète et
nocive. Ce n'est pas moi qui ai écrit le texte, je n'ai pas d'objection
à le changer. Cet article va nous servir surtout dans le quartier
Notre-Dame qu'on vient de fusionner, si vous vous souvenez, où on veut
faire souvent du réaménagement et où on a des
problèmes. Cela va nous permettre, avec le consentement des
propriétaires, d'acquérir la bâtisse et de faire le
réaménagement beaucoup plus facilement.
Quant au reste, l'acquisition de terrains va nous permettre de faire un
meilleur développement parce qu'on a actuellement un
phénomène de spéculation des terrains qui sont
passés à peu près par sept ou huit compagnies dans une
période de dix à douze mois. Les prix qui étaient, au
début de 1978, à $0.60, vendus aux constructeurs, sont maintenant
$1.75, $1.80. (11 h 30)
Par conséquent, il est très difficile de faire un projet
qui se tient, parce qu'il y a trop d'intervenants, trop de propriétaires
d'impliqués et on ne peut pas installer des services facilement, faire
un projet de façon méthodique, qui se suit. Donc, il faut sauter
d'une terre à l'autre ou arrêter le développement
complètement. La ville pourrait intervenir au moment opportun,
évidemment, s'il y a des projets rentables.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre.
M. Tardif: Une question simplement, quelle est la population de
la ville de Brossard?
M. Labrecque: Plus ou moins 46 000. M. Tardif: 46 000.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je comprends le but
visé par la ville de Brossard, mais je m'interroge. Je ne me prononce
pas, au début de mes remarques, contre le projet de loi, mais je
m'interroge sur l'opportunité d'accorder à une ville un tel
pouvoir aussi général. Le ministre, dans ses remarques, a fait
allusion à l'opportunité éventuelle de modifier la loi
générale et d'accorder à toutes les villes un tel
pouvoir.
Il n'a pas dit que c'était opportun à ses yeux et il s'est
interrogé, lui aussi, sur l'opportunité éventuelle de le
faire. Nous venons d'adopter, il y a quelques minutes, un projet de loi
concernant la ville de la Pointe-aux-Trembles et là, il s'est agi d'un
projet précis. Il a fallu acquérir des terrains précis
afin de pouvoir réaliser ce projet. Nous avons déjà vu,
dans le passé, des villes demander des pouvoirs d'acquisition, des
pouvoirs exorbitants, par rapport à la loi générale, afin
de pouvoir réaliser un projet, un projet d'habitation, un projet de
rénovation urbaine au centre-ville, mais un pouvoir
général d'acquérir tout immeuble dont l'acquisition est
jugée appropriée. C'est un pouvoir qui est très large. Ou
bien les villes devraient avoir un tel pouvoir, ou bien il y a un
problème particulier dans la ville de Brossard. M. le gérant, je
pense, M. Labrecque, nous a dit que c'est un problème de
spéculation foncière. Ce n'est sûrement pas la seule ville
au Québec qui est soumise à des pressions dans ce
sens-là.
Je m'interroge, M. le Président, sur l'opportunité
d'accorder un pouvoir général d'acquisition, même si ce
pouvoir général est assorti de la condition que c'est pour des
fins de réserve foncière ou d'habitation et pour les travaux
connexes à ces fins. J'aimerais que le ministre, pour sa part, commente.
S'il y a un problème plus précis dans la ville de Brossard qui
n'a pas été exposé en détail, ce serait
peut-être le moment pour que les porte-parole de la ville le fassent.
Le Président (M. Dussault): Me Laurier.
M. Laurier: M. le Président, ce que M. Goldbloom souligne
et M. le ministre le rapportait tout à l'heure, ce pouvoir
général d'acquisition a été octroyé par
l'Assemblée, entre autres, à la ville de Sherbrooke par le projet
de loi no 272 qui a été sanctionné le 22 décembre
1978 et le présent projet de loi reprend textuellement ce qui avait
été accordé à la ville de Sherbrooke. Je pense
qu'il a été accordé à d'autres municipalités
aussi.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, il y a un dossier, au
ministère, sur cette question des réserves foncières et de
l'acquisition, par les municipalités, d'immeubles d'une façon
générale. Nous ne sommes pas en mesure, à ce moment-ci, de
dire si ce pouvoir sera étendu ou non à l'ensemble des
municipalités du Québec ou des cités et villes.
C'est vrai que le pouvoir a été accordé à la
ville de Sherbrooke, qui l'avait demandé, tout comme celle de Laval et
celle de Chicoutimi également. Sauf que, dans le cas de Chicoutimi
notamment, il s'agissait d'un projet spécifique de rénovation de
son centre-ville.
Si j'ai bien compris le sens des remarques qui ont été
faites par le gérant de la ville de Brossard, il est surtout dans
l'intention de la municipalité de procéder à du
remembrement de terrain et à un certain aménagement du secteur de
la municipalité de Notre-Dame qui a été annexée,
qui a été fusionnée à la ville de Brossard, il y a
de cela maintenant quelques mois.
M. Labrecque: Un an.
M. Tardif: Un an. Est-ce que, si telle est l'intention en effet,
le projet de loi pourrait être limité à l'acquisition
d'immeubles dans ce secteur de l'ancienne municipalité de
Notre-Dame?
M. Labrecque: Nous, nous souhaitons avoir le pouvoir dans toute
la ville, parce que c'est évident que si une ville est en
développement, comme Brossard l'est, où on a une moyenne de 1000
nouveaux logements par année, ce besoin pour la ville d'intervenir,
à un moment ou à un autre, dans un projet est plus aigu que dans
une ville où il n'y a pas de développement. C'est
compréhensible que plusieurs villes dans la province ne sentent pas le
besoin d'un tel pouvoir, mais, nous, nous en avons besoin. Depuis au moins
quinze ans, si la ville l'avait eu, elle aurait retardé plusieurs
investissements. Quand vous ouvrez un nouveau bassin de développement,
si la ville peut intervenir et acquérir une terre qui bloque le
développement, vous pouvez souvent éviter d'ouvrir un autre
bassin. C'est ce qui est arrivé. On essaie de l'éviter sans cela,
mais ce serait un outil qui nous serait très utile pour réaliser
cela.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Merci, M. le Président. De prime abord, je ne
suis pas contre le projet de loi, parce qu'il donnerait à Brossard ce
que l'Assemblée nationale a accordé à d'autres villes.
Également, vous avez touché un point tantôt: la
spéculation effrénée des terrains actuellement
disponibles. Vous avez dit que le prix des terrains a presque triplé
depuis environ douze mois, en passant de $0.60 à $1.75. Je crois que
cette façon de procéder, ce pouvoir accordé aux
municipalités ralentirait l'augmentation du coût des terrains
disponibles actuellement dans les municipalités.
Peut-être que M. le ministre pourrait apporter des amendements,
mais je suis prêt à appuyer ce projet de loi quant au principe de
base.
Le Président (M. Dussault): II n'y a pas d'autres
intervenants. Est-ce que nous tenons pour acquis qu'il faille mettre le mot
"désuet" après le mot "immeuble"?
M. Tardif: M. le Président, si la commission est d'accord,
je proposerais ceci pour cette partie de l'article 1: "ainsi que tout immeuble
désuet ou dont l'occupation est nocive."
Le Président (M. Dussault): Cet amendement est-il
adopté? Adopté.
Est-ce que l'article 1 est adopté tel qu'amendé?
M. Tardif: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre.
M. Tardif: Je vous demanderais deux minutes, s'il vous
plaît!
Le Président (M. Dussault): D'accord, je suspens deux
minutes.
M. Tardif: Pour voir un document que j'ai fait préparer
pour d'autres fins et qui pourrait nous donner...
M. le Président, par votre entremise, j'aimerais savoir du
gérant: Quelle était la population de la municipalité de
Notre-Dame, lorsqu'elle a été fusionnée à
Brossard?
M. Labrecque: 2500.
M. Tardif: 2500 de population. Effectivement, j'ai ici un
document sur la progression de la population dans certaines villes du
Québec. On constate qu'en 1961, la ville de Brossard avait 3778 de
population, au recensement fédéral de 1961. En 1966, elle
atteignait 11 800 j'arrondis les chiffres en 1971, c'était
23 452; en 1976, c'était 37 600, et il y a eu la fusion de Notre-Dame,
2500 âmes. La progression va si bien qu'on nous dit aujourd'hui que sa
population a atteint 46 000.
Donc, c'est une progression en effet assez rapide de la population. Une
des questions qui se posent est de savoir s'il reste à Brossard beaucoup
d'espace à urbaniser ou si, déjà, le territoire l'est
à 50%, 60%, 75% ou 80%?
M. Labrecque: Le territoire est urbanisé à 37%. Par
contre, la zone agricole couvre 53%.
M. Tardif: 53%...
M. Labrecque: Donc, il nous reste à peine 10% à
construire.
M. Tardif: Les parties de territoire sur lesquelles la ville de
Brossard a l'intention de se porter acquéreur d'immeubles se situent
dans ce résidu de 10%? C'est ça?
M. Labrecque: C'est ça.
M. Tardif: C'est déjà quand même assez
circonscrit. Bien. M. le Président, compte tenu de ces remarques, je
n'aurais personnellement pas objection à l'adoption de l'article 1.
Cependant, je demanderais qu'on y ajoute un paragraphe, après le
deuxième paragraphe, qui est semblable à celui que nous avons
ajouté dans les autres projets de loi de même nature et qui se
lirait comme suit: "La ville peut aliéner, à titre gratuit ou
pour un prix inférieur à celui prévu au présent
article, un tel immeuble en faveur du gouvernement, de l'un de ses organismes
ou d'une corporation scolaire."
Il s'agit, en quelque sorte, de faciliter, le cas échéant,
la réalisation de projets domiciliaires soit de la Société
d'habitation, soit d'organismes semblables, et nous avons, dans tous les autres
projets de loi de même nature, introduit un article semblable.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, d'abord, puisque vous
voudrez sûrement que nous nous prononcions sur l'amendement
proposé par le ministre, il me semble de bon aloi. J'aimerais poser une
question...
Le Président (M. Dussault): Si vous permettez, M. le
député, je cherchais quelque chose pour un problème qui
risque de se poser dans les prochaines minutes et je n'ai pas parfaitement
suivi... Si je comprends bien, M. le ministre, vous avez déposé
un amendement dont le papillon m'a été remis, qui commence par:
"La ville peut aliéner..." C'est ça?
Pourriez-vous me dire, s'il vous plaît, à quel
endroit...
M. Tardif: Après le deuxième paragraphe, M. le
Président, un nouveau paragraphe.
Le Président (M. Dussault): Donc, après les mots:
"non inférieur au prix de revient".
M. Tardif: C'est ça.
Le Président (M. Dussault): D'accord.
M. Tardif: Donc, après ce paragraphe-là, ajouter
celui dont on vient de vous remettre copie.
Le Président (M. Dussault): Donc, l'amendement consiste
à ajouter après le deuxième paragraphe, se terminant par
les mots "au prix de revient", le paragraphe suivant: "La ville peut
aliéner à titre gratuit ou pour un prix inférieur à
celui prévu au présent article, un tel immeuble en faveur du
gouvernement, de l'un de ses organismes ou d'une corporation scolaire". Je
reçois cet amendement, M. le ministre. M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Le ministre a souligné le rythme de
développement que connaît la ville de Brassard depuis un bon
moment. Je pense pouvoir affirmer que c'est le rythme le plus rapide au
Québec sur une période semblable. C'est difficile de trouver un
cas comparable. La fusion de Notre-Dame avec Brossard a été une
fusion, à mon sens c'est une opinion personnelle que j'exprime
absolument nécessaire. Maintenant que nous avons effectivement
encouragé la ville de Brossard à absorber Notre-Dame, et cela
à travers une période de plusieurs années, si la ville
nous demande un coup de main pour mettre de l'ordre dans une situation qui
laissait à désirer, alors, nonobstant les remarques que j'ai
faites de façon générale, je pense que nous devons
accepter ce projet de loi.
Je fais le commentaire tout simple que l'adoption de ce projet de loi
nous mènera à une liste de cinq ou six importantes villes au
Québec qui jouiront de ce pouvoir. Il me semble que le ministre aura de
la difficulté à ne pas introduire dans la loi
générale un tel pouvoir, au moins pour les villes d'une certaine
taille. (11 h 45)
J'arrive enfin à la question que je voulais poser aux
représentants de la ville, M. le Président: Les 53% du territoire
qui sont en exploitation agricole sont-ils gelés maintenant, en vertu de
la Loi sur le zonage agricole?
M. Labrecque: Oui.
M. Goldbloom: Est-ce que ce fait a provoqué un changement
dans la situation quant aux autres terrains, aux 10% qui restent à
urbaniser, est-ce que la pression de la spéculation est devenue plus
forte depuis le gel de la partie agricole?
M. Labrecque: Depuis un an, oui, ça coïncide avec
l'adoption de la loi 90.
M. Goldbloom: Merci, M. le Président.
M. Tardif: Est-ce que la municipalité de Brossard a
commencé à négocier avec la Commission de protection des
territoires agricoles?
M. Labrecque: On n'a pas eu de rendez-vous encore. On a
demandé une rencontre à plusieurs reprises.
M. Tardif: Le territoire ainsi zoné est-il... Enfin,
quelle est la proportion de ce territoire zoné que la ville
considérerait devoir soustraire pour des fins d'urbanisation?
Finalement, le gel ne sert-il pas la municipalité si elle compte
précisément faire d'abord de l'aménagement dans le secteur
de Notre-Dame, par exemple?
M. Labrecque: Actuellement, le gel causé par le zonage
agricole ne gêne pas la municipalité. Il gêne beaucoup les
spéculateurs, mais il ne gêne pas la municipalité.
M. Tardif: M. le Président, j'aimerais,
précisément à la suite de cette petite discussion que nous
venons d'avoir, proposer à la commission un autre amendement à
l'article 1.
Le Président (M. Dussault): Si vous permettez, M. le
ministre, je ne peux pas recevoir d'autre amendement avant d'avoir
disposé d'abord du premier.
M. Tardif: Bien, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Je demande donc à la
commission si elle adopte l'amendement de M. le ministre. Adopté.
M. Tardif: Lequel, M. le Président? Parlez-vous du premier
ou des deux?
Le Président (M. Dussault): II s'agit uniquement du
premier, je ne connais pas votre deuxième.
M. Tardif: II y a une correction au premier paragraphe qui dit:
"ainsi que tout immeuble désuet ou dont l'occupation est nocive."
Le Président (M. Dussault): Celui-là avait
été adopté.
M. Tardif: II avait été adopté. Donc,
maintenant, c'est le paragraphe que nous ajoutons après le paragraphe
2.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Cet amendement est
adopté. Je vous entends maintenant sur un autre amendement.
M. Tardif: À la toute fin, le dernier paragraphe se lit
présentement comme suit: "Le présent article ne s'applique pas
à l'acquisition d'immeubles pour fins industrielles." Je vous prierais
d'ajouter, M. le Président: "il s'applique sous réserve de la Loi
sur la protection du territoire agricole."
Le Président (M. Dussault): Pourriez-vous me le
répéter très lentement, s'il vous plaît, parce que
vous n'avez pas de texte, je pense?
M. Tardif: Non, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Je vais l'accepter comme tel
si vous me le dites lentement.
M. Tardif: II faudrait ajouter, à la toute fin, "il
s'applique sous réserve de la Loi sur la protection du territoire
agricole." Étant donné qu'au paragraphe 2 de l'article 1, il est
dit: "La ville est autorisée à détenir, louer et
administrer les immeubles acquis en vertu du premier alinéa. Elle peut
aussi aménager ces immeubles et y installer les services publics
nécessaires." Étant donné qu'il s'agit là d'une loi
qui serait postérieure à la loi 90, ceci pourrait être
interprété comme signifiant que la ville pourrait faire de
l'aménagement sur les territoires zonés agricoles.
M. le Président, en ajoutant cet article, évidemment, le
tout est sujet à la loi de protection des terres agricoles et de la
négociation avec la commission de protection.
Le Président (M. Dussault): D'accord. Il s'agit d'ajouter,
au dernier paragraphe de l'article 1, les mots suivants: "II s'applique sous
réserve de la loi de protection du territoire agricole."
M. Tardif: C'est la Loi sur la protection du territoire agricole.
"Sous réserve de la Loi sur la protection du territoire agricole".
Le Président (M. Dussault): Je reçois cet
amendement. Y a-t-il des intervenants sur l'amendement? Ce qui devrait
être dit a été dit. M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Je voulais une information sur le territoire
zoné agricole, M. le maire; est-ce qu'il y en a une partie qui n'est pas
réellement propice à l'agriculture, proprement?
M. Labrecque: II y a au moins 50% de ce territoire qui n'est pas
propice à l'agriculture.
M. Cordeau: Actuellement, il n'y a pas de cultivateur et ce n'est
pas propice à l'agriculture?
M. Labrecque: Exactement.
M. Cordeau: Vous ferez valoir votre point de vue lorsque vous
passerez à la Commission du territoire agricole.
Est-ce que votre ville a été nommée pour
préparer vos étapes à passer...
M. Labrecque: Pas encore non.
M. Cordeau: Vous n'êtes pas dans votre délai de 180
jours?
M. Labrecque: Non.
Le Président (M. Dussault): Cet amendement est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Est-ce que
l'article 1, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 2 est adopté.
Est-ce que le projet de loi privé no 227 est adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté.
M. Laurier: M. le Président, je remercie la
commission.
Le Président (M. Dussault): Je remercie les intervenants,
les représentants de la ville de Bros-sard. J'appelle maintenant les
représentants de la ville d'Anjou.
Je demande aux gens de la ville d'Anjou de se présenter.
Projet de loi no 275
M. Poupart (Armand): M. le Président, mon nom est Armand
Poupart, je suis le conseiller juridique de la ville d'Anjou. Je suis
accompagné de M. le maire Jean Corbeil, des conseillers Miron, Royer et
Bédard; il y a aussi le directeur général, M. Claude
Donaldson qui est ici; il y a le greffier de la ville, M. Maurice
Létourneau, M. Léonce Maltais, et l'urbaniste, M. Didier Poirier.
J'agis avec Me Bélanger qui est ici pour m'assister dans cette
demande.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie. Avant que
vous interveniez, je voudrais demander s'il y a des remarques
préliminaires de la part des membres de la commission. M. le
député d'Anjou.
M. Johnson: C'est d'ailleurs à ce titre que je voudrais
intervenir, d'abord pour souhaiter la bienvenue aux représentants
municipaux et aux principaux fonctionnaires de la ville d'Anjou. Je dois leur
dire que c'est avec beaucoup d'intérêt que j'ai pris connaissance
et que j'ai pu discuter avec M. le maire tout récemment, de ce projet
qui vise à permettre à la ville d'Anjou, peut-être, de
régulariser, ou de lui permettre, en tout cas, de régulariser
certaines choses qui découlent des problèmes qui ont
été vécus au cours des années soixante, entre
autres à Anjou et, deuxièmement, la tentative, par la ville
d'Anjou de se doter d'instruments d'une meilleure efficacité au niveau
de l'urbanisation et de l'aménagement. Et j'espère que cette
tentative connaîtra plus qu'un demi-succès, mais un bon
succès dans cette commission. Je sais cependant que ce projet, avec les
discussions qui suivront l'article 2 en particulier, et l'article 3, devrait
nous permettre d'arriver à une solution qui permette à la ville
d'Anjou d'aménager le mieux possible, pour le bénéfice de
l'ensemble des citoyens, son territoire.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie, M. le
député d'Anjou. J'ai présumé du consentement de la
commission pour que vous puissiez prendre la parole lors de nos travaux.
M. Goldbloom: Cela force un peu, mais... Une voix:
Consentement.
Le Président (M. Dussault): II y avait consentement, il y
a toujours consentement. Est-ce qu'il y a d'autres remarques
préliminaires?
M. Tardif: Je crois qu'il convient, M. le Président,
après avoir souhaité la bienvenue à M. le maire et aux
membres qui l'accompagnent, d'entendre la présentation
générale du projet de loi, après quoi nous pourrons
évidemment poser les questions pertinentes et commenter.
Le Président (M. Dussault): Je demande donc aux
représentants de la ville d'Anjou de nous expliquer le sens de leur
requête.
M. Poupart: M. le Président, M. le ministre, tout d'abord,
on aimerait vous distribuer le texte définitif du projet de loi qui fait
suite à la dernière entrevue que nous avons eue avec le
sous-ministre des Affaires municipales. Avec votre permission, on va vous le
distribuer. C'est pratiquement la même chose, mais c'est pour faire
concordance. Cela va être plus facile de suivre sur ce texte-là.
Pourriez-vous le passer, M. Maltais, s'il vous plaît?
Le Président (M. Dussault): Je vais d'abord demander qu'on
nous distribue ce texte-là. J'aimerais, s'il vous plaît, Me
Poupart, qu'on indique au président où sont fondamentalement les
changements importants, de façon que je puisse juger de la
recevabilité de ce nouveau projet de loi.
M. Poupart: II y a eu deux rédactions, M. le
Président, avec votre permission, antérieures à celle
qu'on vient de vous remettre. Je ne sais pas à laquelle vous faites
allusion actuellement.
Le Président (M. Dussault): Je fais allusion à
celle que vous nous avez annoncée, Me Poupart.
M. Poupart: Mais par rapport aux deux autres qui sont
antérieures, dont l'une constitue devant vous la...
Le Président (M. Dussault): Peut-être faudrait-il
que je demande à M. le ministre de répondre à la question
que je vous ai posée, à savoir en quoi consistent les changements
fondamentaux entre le projet de loi qui a été accepté par
l'Assemblée nationale, qui devrait faire l'objet de l'étude que
l'on fait ici en commission, et le nouveau projet de loi qui nous est
soumis.
M. Poupart: Fondamentalement, il n'y a pas de changement.
L'article 1 de notre projet constitue une demande, telle qu'elle existait dans
l'article 1 et l'article 2 du projet original. Cela a été
combiné en partie. L'article 1 concerne l'acquisition de terrains pour
créer des réserves foncières. L'article 2 concerne la
permission de louer, d'administrer et de restaurer les bâtiments sur
lesquels les immeubles sont érigés. L'article 3 concerne la
création d'une corporation qui aura les pouvoirs
de mettre ces terrains en valeur et de procéder suivant cette
loi-là. L'article 4...
Le Président (M. Dussault): Est-ce que la création
dont vous parlez était prévue dans le projet de loi initial?
M. Poupart: Oui, la création était prévue
dans le projet de loi initial à l'article 5, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): D'accord.
M. Poupart: L'article 4, c'est une permission à la ville
de vendre par résolution directement à la société.
C'était déjà prévu dans le projet
antérieur.
Le Président (M. Dussault): D'accord.
M. Poupart: L'article 5 du projet actuel, c'était aussi
prévu à l'article 4 de l'ancien projet, M. le Président:
"La ville peut emprunter les sommes nécessaires..." Cela commence par
les mêmes mots. C'est la même idée, le même principe.
L'article 6, c'est un nouvel article. Il y a un papillon qu'on a
incorporé immédiatement au projet refondu. C'est un cas assez
spécial. C'est uniquement pour rectifier un problème sur certains
actes d'acquisition d'un terrain, un problème tout à fait
particulier. On ne peut plus rejoindre les compagnies détentrices et
propriétaires de ces immeubles. Ce sont des compagnies éteintes.
C'est simplement un amendement de routine pour clarifier une situation. (12
heures)
Le Président (M. Dussault): Ce n'est donc pas un
amendement qui risquerait de contredire un principe déjà
adopté dans ce projet de loi.
M. Poupart: Non, absolument pas. Le Président (M.
Dussault): D'accord.
M. Poupart: M. le Président, si vous me permettez, je
voudrais diviser l'exposé en deux parties.
Le Président (M. Dussault): Si vous permettez, je suis
disposé à recevoir le nouveau texte du projet de loi no 275.
Est-ce que c'est le désir de la commission de travailler effectivement
avec ce nouveau texte de projet de loi? M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, j'ai eu ce nouveau texte en
entrant ici ce matin, en principe. Il n'a donc été analysé
ni par moi ni par les gens du ministère. Je comprends qu'il fait suite
à des conversations qui ont eu lieu entre les représentants de la
ville d'Anjou et ceux du ministère des Affaires municipales pour essayer
de circonscrire et de limiter ce qui nous apparaissait dans le projet de loi
275 comme étant des pouvoirs très généraux,
qu'aucune autre municipalité au Québec ne possède. En
fait, la ville d'Anjou nous demande des pouvoirs nouveaux qu'aucune autre ville
n'a. Certains des pouvoirs ont en effet été accordés en
partie à d'autres municipalités, mais aucune d'entre elles,
encore une fois, ne possède le pouvoir d'aménager et de
réaliser des projets immobiliers à caractère commercial ou
résidentiel, d'une part. D'autre part, étant donné que la
requête d'Anjou a pour effet ou aurait pour effet, si elle était
acceptée, de soustraire, à toutes fins utiles, la ville aux
contrôles généraux instaurés par le
législateur, en matière d'emprunt, d'aliénation
d'immeubles, de promotion industrielle, il nous semblait important encore une
fois dans ces rencontres qui ont eu lieu, me dit-on, entre les gens du
contentieux du ministère et ceux d'Anjou, d'essayer de préciser
et de limiter ces pouvoirs. Il y avait deux techniques pour ce faire. L'une
d'elle consistait à limiter, à essayer de décrire, de
circonscrire le territoire. C'est l'approche vraisemblablement que la ville
d'Anjou a choisie, puisqu'elle a ajouté à son projet de loi une
annexe, description technique quant au territoire qui est reproduit à
l'annexe A.
Du côté du ministère, on a plutôt opté
le mot est fort ou présumé que, dans l'esprit des
lois antérieures et des pouvoirs accordés aux autres
municipalités pour procéder par une limitation des pouvoirs
eux-mêmes plutôt que du territoire, c'est-à-dire s'en tenir
à un pouvoir pour des fins d'acquisition d'immeubles, soit de
réserve foncière, soit d'habitation, en excluant la
possibilité pour la ville d'acquérir des immeubles à
caractère commercial ou industriel, que le débat il est
très sain qu'il ait lieu ici en commission devrait se faire
à partir du projet de loi tel que déposé devant
l'Assemblée nationale. À l'occasion de l'étude de chaque
article, nous verrons la portée de chacun de ces articles et dans quelle
mesure, par exemple, il serait nécessaire de délimiter le
territoire, si on se contente d'accorder à la ville d'Anjou un pouvoir
de réserve foncière, mais à l'exclusion des immeubles
à caractère commercial ou industriel.
M. le Président, pour ces raisons, et compte tenu encore une fois
que je ne veux pas rejeter le nouveau texte que nous avons devant nous, nous
allons le voir article par article en procédant comme point de
départ avec le projet de loi tel que déposé devant
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Dussault): Merci, M. le ministre. M. le
député de Gatineau. C'est toujours sur la même
question?
M. Gratton: Oui, sauf qu'il me semble, M. le Président,
qu'il pourrait être utile que nous entendions les représentants de
la ville d'Anjou sur la façon dont ils entrevoient la chose avant de
statuer dans quelle forme nous aborderons l'étude du projet de loi.
Peut-être qu'à la suite des explications que nous fourniront les
représentants de ville d'Anjou, nous serons en mesure de juger qu'il
serait préférable de procéder avec le papillon
plutôt qu'avec le texte initial.
Le Président (M. Dussault): Me Poupart.
M. Poupart: M. le Président, messieurs, disons qu'avant de
procéder avec l'un ou l'autre des deux
textes, nous avons notre préférence pour le
deuxième parce que c'est clair qu'il est plus complet et qu'il suit
quand même l'idée maîtresse et les principes
généraux émis par le premier; il fait suite à des
entrevues qui ont eu lieu avec des représentants du ministère.
Alors, il est beaucoup plus complet.
Maintenant, avant d'aborder le problème, à savoir quel
texte sera suivi c'est à vous à le décider
j'aimerais que M. le maire vous fasse un exposé général de
la situation. En fin de compte, c'est l'idée maîtresse de ce
projet de loi, c'est-à-dire le préambule; qu'est-ce que sous-tend
ce projet de loi, quels sont les deux précédents
antérieurs qui ont été accordés par
l'Assemblée nationale et dans quelle continuité avec ces
précédents ce présent projet de loi vous est
présenté. Si vous n'avez pas d'objection, j'aimerais que M. le
maire, qui a vécu les deux projets de lois précédents,
vous fasse l'exposé de l'historique de la présentation du
présent projet.
Le Président (M. Dussault): M. Jean Corbeil, vous avez la
parole.
M. Corbeil (Jean): Merci, M. le Président, messieurs les
députés. Nous avons conçu, si je peux dire, ce projet de
loi comme étant la troisième et dernière étape
d'une démarche qui a trouvé son origine ici même, dans
cette salle, il y a cinq ans, par l'adoption d'un projet de loi privé
qui s'appelait, à ce moment-là, le projet de loi no 122, en vertu
duquel vous en avez une copie dans le document qu'on vous a
distribué tantôt effectivement, l'Assemblée
nationale nous a accordé des pouvoirs assez spéciaux. Cela n'a
jamais été répété ailleurs, je pense bien.
On sortait, à ce moment-là, d'une période sur laquelle, je
pense bien, je n'ai pas besoin de revenir, qui avait
révélé l'ampleur des problèmes au niveau de
l'expropriation à la ville d'Anjou. À la suite de ça, dans
le projet de loi no 122, on nous avait accordé le pouvoir de nous
adresser à la Cour supérieure pour demander la permission de
retourner devant le Tribunal de l'expropriation, de faire rouvrir les dossiers
en question et de faire fixer de nouvelles indemnités.
On a pu établir, à ce moment-là, qu'il avait
coulé, dans ce qu'on peut appeler le gouffre des expropriations de la
ville d'Anjou, dans les années antérieures, entre $8 millions et
$10 millions que les contribuables ont payés et ce projet de loi devait
nous permettre d'essayer de corriger cette situation.
Dans le document qu'on vous a distribué tantôt, il y a
cette liste-ci qui donne une idée d'un certain nombre de dossiers sur
lesquels nous avons effectivement demandé et obtenu la permission de la
Cour supérieure de faire réviser les indemnités
d'expropriation et, dans beaucoup de cas... On en voit un vers le bas de la
page, le règlement 516-A, où l'ordonnance originale de la
Régie des services publics dans le temps avait été de $841
156 et, récemment le Tribunal de l'expropriation a réduit cette
indemnité à $328 533. Dans d'autres cas, c'étaient les
trois derniers du bas des cas de $54 000, $166 000, $40 000 qui ont
été réduits à $1. On a donc utilisé à
bon escient, je crois, les pouvoirs qui nous ont été
accordés en 1974 pour corriger la situation préalable.
Cette démarche, entreprise depuis 1974, n'a pas été
sans imposer de nouveau des sacrifices financiers aux contribuables, parce
qu'on a dépensé, pour faire respecter les droits qui nous ont
été accordés par le bill 122, environ $1 million
supplémentaire depuis ces années. C'est donc dire que la
population d'Anjou a continué à subir ces inconvénients.
Mais il était important qu'on le fasse.
En 1977, on s'est de nouveau présenté devant cette
commission pour poser un geste de correction, suite à ces sacrifices.
Dans le même temps à peu près que les choses se passaient
concernant l'expropriation à la ville d'Anjou, la commission scolaire,
de son côté, avait exproprié deux immenses terrains de 1
million de pieds carrés chacun et qui ont fait l'objet de toutes sortes
de procédures qui se sont rendues jusqu'en Cour suprême.
Finalement, par un jugement de la Cour suprême, la commission scolaire a
été obligée de parfaire l'expropriation. Comme elle n'a
jamais eu et qu'elle n'a pas non plus l'intention d'utiliser ces terrains pour
des fins éducatives, nous nous sommes présentés ici en
1977 en disant: Est-ce que vous nous donneriez le pouvoir d'acquérir ces
deux immenses terrains de la commission scolaire pour fins de revente et de
réaménagement du territoire? À ce moment, j'avais
même pris l'engagement moral devant M. le ministre de voir à ce
qu'il y ait une partie du territoire qui serve à du logement social.
C'est dans la même démarche que l'on poursuit.
Aux millions de dollars dont j'ai parlé tantôt, qui ont
coulé en expropriation et en dépenses relatives à cela,
durant ces années, comme il y a des terrains qui ont été
remis à la ville pour non-paiement de taxes, suite à
l'enquête administrative de la commission Surprenant, on a calculé
qu'on a $1 800 000 de manque à gagner de taxes au cours des
années en question. Pour finir le plat, sur notre territoire, en
1962/63, le ministère des Transports a exproprié plusieurs
millions de pieds de terrain pour poursuivre l'autoroute 25 qui s'arrête
actuellement au milieu de notre territoire, à la rue Jarry. Les terrains
en question sont restés vacants depuis. Et comme jusqu'à
maintenant cela apparemment va changer avec la réforme fiscale
le gouvernement ne payait pas de taxes municipales, on a aussi inclus
dans le document qui vous a été remis une analyse du manque
à gagner sur le terrain en question et cela se monte à $6 400
000.
Cela veut donc dire qu'en tout et partout, il y a environ $15 millions,
$16 millions ou $17 millions qui ont été supportés d'une
façon ou de l'autre par les contribuables d'Anjou pendant toutes ces
années.
Pour essayer de revaloriser cette chose, tout en faisant un
aménagement harmonieux au profit des citoyens d'Anjou qui ont
payé la note depuis
longtemps, on se présente ce matin pour obtenir des pouvoirs que
l'on reconnaît être des pouvoirs extraordinaires, mais qui
paraissent essentiels pour régler une situation extraordinaire.
Je pense que si vous me permettez, je vais demander à quelqu'un
de nous exposer la carte de la ville et circonscrire le territoire.
Le Président (M. Dussault): M, le maire, ie m excuse, je
dois vous arrêter. Voulez-vous nous expliquer, parce que c'est essentiel,
c'est une question préalable, pourquoi nous devons aborder le nouveau
texte du projet de loi, plutôt que celui que nous avions en main.
M. Corbeil: Excusez-moi.
Le Président (M. Dussault): Sinon, nous ne pourrons pas
vraiment aborder le fond.
M. Corbeil: Sur cette question, puisque c'est une question
technique, j'aimerais mieux que nos procureurs répondent.
M. Poupart: Je vais prendre le projet de loi no 275 tel qu'il est
déposé ou tel qu'il est imprimé à l'article 1, dans
le nouveau projet de loi on a ajouté l'annexe A. Voilà tout ce
qu'il y a de nouveau.
Le Président (M. Dussault): Un instant, s'il vous
plaît. M. le député de Gatineau.
M. Gratton: J'aimerais faire une suggestion, M. le
Président. Je ne pense pas qu'il soit très utile qu'on statue
là-dessus à quinze minutes de la suspension des travaux. On
pourrait peut-être demander au contentieux du ministère de prendre
l'heure du lunch pour, possiblement, prendre connaissance du nouveau texte et
de recommander au ministre, s'il y a lieu, de procéder par l'un ou par
l'autre au moment où nous reprendrons cet après-midi.
Entre-temps, on pourrait consacrer les quinze prochaines minutes à
discuter du fond, qui, de toute façon, est le même. (12 h 15)
M. Tardif: M. le Président, les gens du contentieux me
font signe qu'en effet, il est possible d'y jeter un coup d'oeil au cours de la
période d'ajournement. Nous pourrions donc demander à M. le maire
de faire la présentation générale qui sous-tend aussi bien
le projet de loi original que le nouveau.
Le Président (M. Dussault): D'accord. Le président
considère qu'il a présentement devant lui, comme objet
d'étude, le projet de loi no 275 tel qu'il avait été
déposé initialement. On vous écoute sur le fond, M. le
maire.
M. Corbeil: Je ne sais pas si c'est suffisamment clair, M. le
Président. Ici, on a tout le territoire de la municipalité,
l'autoroute 25 dont je parlais tantôt est située ici et le
boulevard Métropolitain ici. L'autoroute 25 se termine présente-
ment à la hauteur de la rue Jarry et le terrain dont je parlais, qui a
été exproprié par le ministère des Transports au
cours des années 1962-1963, c'est tout ça, ici, plus les parties
rouges de chaque côté qui sont, à toutes fins utiles, des
résidus d'expropriation.
Les terrains sur lesquels nous voudrions intervenir se situent en
premier ici, dans notre secteur extrémité sud-est de la
municipalité. À l'intérieur de ce périmètre
liséré en rouge, il y a une section en jaune qui est du
déjà construit, c'est-à-dire qu'il y a déjà
de l'habitation sur tout ce territoire-ci. À un certain niveau ici, il y
a une rue commerciale où on a des projets dont je voudrais vous
entretenir dans quelques minutes.
Le secteur à l'extrémité est de ce
périmètre est partiellement coloré en vert et il y a des
parties non colorées, c'est-à-dire en gris. Les parties en vert
sont déjà la propriété d'Anjou. Il faut dire que ce
territoire-ci a fait l'objet d'une spéculation dans les années
1911-1915 et le terrain avait alors été subdivisé en lots
de 25 pieds de front par 60 pieds ou 65 pieds de profondeur. Ce ne sont pas des
terrains utilisables actuellement.
Depuis que je suis là, depuis 1973, on reçoit
continuellement des plaintes et des récriminations de la part des
contribuables qui sont propriétaires de ces terrains-là, parce
qu'ils sont transmis, évidemment, de père en fils par voie
d'héritage. Comme ce sont des terrains subdivisés, les gens
paient des taxes appropriées et doivent acquitter des taxes assez
substantielles. Ils se plaignent et ceux qui sont tannés de se plaindre
les laissent simplement devenir la propriété de la
municipalité par non-paiement de taxes. Chaque année, comme on
fait une vente de non-paiement de taxes, on s'approprie les territoires en
question. C'est bien évident que si on attend les 25 prochaines
années, la municipalité va devenir, par attrition, par
écoeurement des gens, propriétaire de tous les terrains en
question.
On prétend que ce n'était pas la bonne façon pour
une municipalité de se comporter. Si, en plein milieu de ça, il y
a partiellement le pipe-line de BP qui est situé ici, il se rend
jusqu'au fleuve et passe ici en plein milieu du territoire, à
l'extrémité, ce sont des terrains qui appartiennent à la
compagnie Shell Oil et qui ne seront pas exploités.
En bleu, lisérés en rouge et colorés en bleu, deux
terrains de la commission scolaire dont j'ai parlé tantôt, par
lesquels vous nous avez donné des pouvoirs avec le projet de loi 226, en
1977, d'acquérir ces deux terrains. Celui-là, ici, est contigu au
territoire des Galeries d'Anjou et forme ce que l'on veut créer en vertu
du schéma d'aménagement, non adopté encore, de la CUM,
mais qui viendra, j'espère, un jour ou l'autre, à
l'intérieur du schéma d'aménagement de la CUM. Il est
question de créer dans l'est un sous-centre-ville. On voudrait que cela
soit la place naturelle. Il y a des opérations à faire ici pour
véritablement construire ce sous-centre-ville.
L'autre territoire, aussi liséré en rouge, comporte donc
le deuxième terrain de la commission scolaire. Les résidus
d'expropriation qui appar-
tiennent au ministère des Transports contiennent aussi des
terrains que la ville a acquis pour non-paiement de taxes au cours des
années et d'autres terrains qui appartiennent à des
particuliers.
À l'intérieur de chacun de ces trois
périmètres qui sont décrits dans l'annexe A, nous
voudrions faire des opérations d'aménagement. Or, comme nous
sommes déjà propriétaires d'une bonne partie des terrains,
nous demandons, dans un premier temps, d'acquérir les autres terrains
dont nous ne sommes pas propriétaires. Comme ce sont des
opérations de nature assez particulière, qui peuvent s'apparenter
au commerce, comme le gouvernement ne fait pas ces opérations de vente
d'électricité par l'Assemblée nationale, mais par
l'entremise d'une société parapublique qu'on appelle
l'Hydro-Québec, on dit que si la ville obtenait ces pouvoirs, elle
s'engagerait dans des opérations de nature commerciale et on demande la
possibilité de créer une corporation sans but lucratif pour faire
tout ça.
À travers cette opération, on veut favoriser un
aménagement harmonieux. On a parlé tantôt de la Loi sur le
zonage agricole- C'est bien sûr que, comme le territoire de la CUM n'est
pas zoné du tout agricole, et comme le gouvernement a déjà
indiqué son option d'aménagement, d'urbanisation
accélérée du territoire de l'île, on prétend
qu'il va y avoir, au cours des prochaines années, une
nécessité d'intervention massive. On prétend aussi que la
municipalité, avec ces instruments, serait mieux équipée
que qui que ce soit, pour faire, à l'intérieur de son territoire
un tel développement harmonieux.
On a, jusqu'à maintenant, fait préparer par notre
urbaniste des projets préliminaires d'aménagement et, si vous me
le permettez, je voudrais vous démontrer spécialement ici, parce
que c'est là que nous sommes le plus avancés, ce qu'on a
l'intention de faire.
On retrouve le secteur complètement à l'est dont je
parlais tantôt et il y a les propriétés de Shell qui sont
situées ici. Cela, c'est le territoire en question. Il y a
l'institutionnel, c'est-à-dire un parc qui est déjà
situé ici. Il y a déjà un parc. On veut ici, sur le
pipe-line et on a déjà pris contact avec la compagnie BP
à cet effet; celle-ci est prête à nous permettre
d'installer un écran de verdure ici, sur son pipe-line et, sur
l'autre partie, comme on s'approche de la compagnie Shell, il est
nécessaire de faire de l'aménagement industiel léger. Pour
le reste, les secteurs rouges, ce sont des secteurs commerciaux. Comme il y
aura une densité de population à l'intérieur de cela, il
est nécessaire de procurer en même temps, non seulement de
l'habitation, mais des lieux de commerce; ces secteurs seraient prévus
pour le commercial et le reste, pour de l'habitation de différentes
typologies dont on pourrait vous entretenir, mais ce sont des détails
inutiles à ce stade-ci.
Pour nous, ces activités de commerce et d'industrie font partie
intégrante du problème. Si on ne s'en tenait qu'au secteur de
l'habitation, on calcule que ce serait difficile de faire un aménagement
vraiment harmonieux, parce qu'à ce mo- ment-là, tout ce qu'on
pourrait faire, ce serait de développer le secteur résidentiel
et, quand le temps sera venu de développer les secteurs commerciaux, il
faudra remettre cela entre les mains de spéculateurs qui profiteront des
choses que nous aurons faites avec l'argent des contribuables. On dit: Dans
cette opération, s'il y a une possibilité pour la ville de
récupérer une partie des millions de dollars dont je vous parlais
tout à l'heure, c'est la raison pour laquelle on présente ces
choses-là.
Je vous ai parlé tantôt de la rue Chaumont, qui est une rue
commerciale dans le secteur en question.
M. Cordeau: Est-ce que ce secteur est constitué de vos
terrains de 25 pieds sur 65 pieds?
M. Corbeil: C'est cela.
M. Cordeau: Et il n'y a pas de services dans ce secteur
actuellement?
M. Corbeil: Ce n'est pas possible.
M. Cordeau: Un type aurait pu en acheter deux ou trois, des
fois.
M. Corbeil: II y en a deux ou trois, mais pour se rendre
là...
M. Cordeau: II n'y a pas de construction domiciliaire
actuellement dans ce secteur?
M. Corbeil: Aucune. C'est là-dessus, comme je le disais
tantôt, que les gens viennent nous voir continuellement et avec beaucoup
d'acharnement en disant: Vous nous taxez, mais, même si on vous demande
un permis de construction, vous ne voulez pas nous en émettre, parce
qu'évidemment il n'y a pas de services. Ici, c'est la rue Chaumont qui
est construite actuellement dans ce secteur-ci, c'est-à-dire elle est
construite jusqu'ici. Il y a l'aréna municipale d'Anjou actuellement et
ici, il y a des commerces. On voudrait, par cette opération, transformer
cela en un mail piétonnier. C'est la raison pour laquelle un des
articles demande qu'on puisse vendre une partie des terrains à une
corporation, au gouvernement, à un de ses organismes ou à une
corporation scolaire ou à d'autres. C'est parce qu'il est possible de
construire là-dessus, plus particulièrement ici, un centre
d'accueil ou quelque chose du genre. On voudrait transformer cela en un mail
piétonnier avec ici évidemment, c'est trop loin pour que
vous puissiez le voir la place du marché, un marché
public. Ici, on rejoint le secteur dont on parlait tantôt.
Ce sont les propositions très préliminaires que l'on a
préparées. C'est en préparant ces choses-là qu'on
s'est rendu compte que même si c'était là votre objectif,
si on n'est pas les maîtres d'oeuvre et si on est obligé
d'utiliser simplement le règlement de zonage pour essayer d'amener les
gens à réaliser cela, il est fort probable qu'on n'atteindra
pas les buts visés. On dit: Pour vraiment avoir un schéma
d'aménagement semblable qui, on pense, est valable, il nous faut en
même temps les outils nécessaires pour nous assurer que cela va se
faire de cette façon-là. C'est l'essentiel de ce que l'on demande
dans le bill que vous avez entre les mains présentement.
Le Président (M. Dussault): Merci, M. le maire d'Anjou.
Étant donné que dans quelques minutes nous devrons mettre fin
à nos travaux, je pense que nous allons suspendre pour le moment les
travaux sur ce projet de loi no 275. Je vais demander à la commission la
permission de revenir très brièvement sur le projet de loi no
227, parce que nous avons un petit problème d'écriture. Je
voudrais savoir de la part du ministre... j'ai le consentement de la
commission?
M. Tardif: Oui.
Le Président (M. Dussault): ... si, au premier paragraphe
de l'article 1 relativement au projet de loi concernant la ville de Brassard,
vous demandiez de soustraire uniquement le mot "désuète" ou les
mots "jugée désuète"?
M. Tardif: M. le Président, ce que je demandais dans le
cas du paragraphe 1 de l'article 1, c'est qu'on lise: "ainsi que tout je
vais lire le texte proposé immeuble désuet ou dont
l'occupation est nocive".
Le Président (M. Dussault): D'accord. Il s'agissait donc
de retirer les mots "jugée désuète ou". Je vous remercie.
Ce n'est pas tout à fait ce que le président avait compris. C'est
ce que retient la commission. Je vous remercie.
Nous devrions normalement, pour le bénéfice des
intervenants de la ville d'Anjou, revenir vers 15 heures ou 15 h 15 sur ce
projet de loi, ainsi que sur les autres que nous devions étudier ce
matin, mais puisque nous n'avons pas cette certitude absolue, ce sera donc
à la suite d'un ordre de la Chambre. Je me dois d'ajourner actuellement
les travaux de cette commission sine die.
M. Gratton: M. le Président, je voudrais tout simplement
m'assurer qu'il y aura rencontre entre les gens du ministère et les gens
d'Anjou au cours de la période.
M. Tardif: C'est assuré, M. le Président. M.
Gratton: D'accord, merci.
Le Président (M. Dussault): Les travaux de la commission
sont ajournés sine die.
Fin de la séance à 12 h 30
Reprise de la séance à 15 h 31
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente des Affaires municipales est réunie et a
le mandat de faire l'étude de différents projets de loi
privés ainsi que du projet de loi no 22.
Sont membres de cette commission: M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Caron
(Verdun), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), M.
Gratton (Gatineau), M. Guay (Taschereau), M. Gagnon (Champlain), en
remplacement de M. Mercier (Berthier), M. Boucher (Rivière-du-Loup), en
remplacement de M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Shaw (Pointe-Claire) et M.
Tardif (Crémazie).
Pourraient aussi intervenir: M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata) en remplacement de M. Alfred (Papineau), M.
Charbonneau (Verchères), M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Goldbloom
(D'Arcy McGee), M. Lacoste (Sainte-Anne), M. Léonard
(Laurentides-Labelle), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Scowen
(Notre-Dame-de-Grâce) et M. Vaugeois (Trois-Rivières).
M. Boucher: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Rivière-du-Loup.
Report de l'étude du projet de loi no
267
M. Boucher: Sans en faire une motion d'urgence, je voudrais
simplement pour quelques minutes revenir à l'ordre d'appel des projets
de loi parce qu'évidemment, il y a des gens ici qui attendent
depuis ce matin concernant la loi no 267 pour la ville de
Dégelis. On a rencontré les parties ce matin; les gens sont venus
et on a appris qu'en même temps qu'il y a un projet de loi privé
qui demande l'annexion d'un territoire non organisé pour la ville de
Dégelis, il y a une requête déposée aux Affaires
municipales, en vertu du Code municipal, par la municipalité de
Saint-Godard-de-Lejeune, pour le même territoire, pour l'annexion du
même ou à peu près du même territoire.
Évidemment, les parties ne s'étant pas rencontrées pour en
discuter, d'un consentement mutuel, acceptent d'ajourner ou de reporter
l'étude du projet de loi sine die pour rencontrer les
municipalités concernées et en discuter avant de statuer sur la
demande initiale de la demande d'annexion du territoire.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre.
M. Tardif: Je suis heureux de ces représentations qui
viennent de nous être faites par le député de
Rivière-du-Loup, étant donné qu'en effet, il se pourrait
qu'il ne soit plus nécessaire de déposer un projet de loi
privé, puisque le projet de loi 39 qui est présentement devant
l'Assemblée nationale, qui a été déposé la
semaine dernière et qui amende le Code municipal, la Loi des
cités et villes et d'autres dispositions législatives, a pour but
de permettre de ces types d'annexion de territoires, comme celui qui est
présenté ici.
D'autres éléments également sont Intervenus dans le
dossier, puisqu'il apparaît que des municipalités voisines
convoitent également une partie de ces TNO, comme on les appelle, ces
territoires non organisés, que troisièmement, nous n'avons pas
reçu l'avis technique du ministère des Terres et Forêts
dans ce dossier, que nous n'avons pas non plus la réaction du conseil de
comté de qui relève présentement les TNO et que nous
n'avons pas non plus d'avis des contribuables concernés. Pour toutes ces
raisons, il m'apparaît donc une excellente suggestion de reporter ce
projet de loi sine die.
Le Président (M. Dussault): Je suppose, M. le
député de Rivière-du-Loup, que vous vous faites le
porte-parole des représentants de la ville pour que soit retiré,
du moins temporairement, ce projet de loi no 267.
M. Boucher: Sans le retirer, on en suspend l'étude.
M. Tardif: ... en suspendre l'étude de sorte qu'il se
pourrait... D'accord?
M. Boucher: Me Clément Massé, le
représentant de la ville de Dégelis, s'il veut...
M. Massé: C'est tout simplement cela. J'aimerais
peut-être poser une question à M. le ministre. Quand il dit: La
consultation de la population, que je sache, c'est qu'une corporation
municipale représente la population et c'est à ce titre que nous
sommes venus devant vous. Alors, en vertu des dispositions du Code municipal,
même sous l'article 28, pour une corporation autre que les cités
et villes, on ne prévoit pas de consultation spécifique et je me
demande si dans le projet de loi que vous présentez au niveau des
cités et villes, il en sera question.
M. Tardif: M. le Président, loin de moi l'idée de
mettre en doute le mandat qu'a reçu Me Massé de
représenter la ville de Dégelis. Quand je dis que nous n'avons
pas d'avis de la part des contribuables concernés, je parle des
contribuables qui pourraient vivre sur le territoire non organisé et non
pas dans la ville de Dégelis dont je ne doute pas que vous
représentiez les intérêts.
M. Massé: Sur le territoire non organisé,
justement, si nous sommes obligés de procéder de cette
façon, c'est parce qu'on n'en avait pas. On aurait fait un
référendum sur le territoire, mais on n'avait personne, de sorte
qu'on était obligé de venir avec un bill privé en
attendant votre amendement.
M. Tardif: M. le Président, il semble que tout le monde
est prêt à s'entendre sur ce territoire et nous sommes aussi bien
d'accord que des TNO qui existent comme cela dans le paysage devraient
être rattachés à du territoire municipalisé. Donc,
ce n'est pas une question d'objection de principe là-dessus.
M. Massé: D'accord. Alors, c'est tout simplement
l'étude qui est reportée, si je comprends bien, en attendant
l'adoption de votre projet de loi. Merci.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe, Me Massé.
M. Cordeau: Est-ce que tantôt vous avez dit qu'il n'y avait
personne qui habitait le territoire qui était décrit dans le
projet de loi?
M. Massé: C'est ce que j'ai dit. Je devrais
peut-être ajouter qu'il y a certaines personnes qui ont, en location, des
parcelles de terrain, mais il n'y a pas de propriétaire qui, au sens des
lois municipales, permettrait de procéder à un
référendum.
M. Tardif: Merci.
Le Président (M. Dussault): II y a donc consentement de la
commission pour suspendre l'étude du projet de loi no 267 qui
temporairement était considéré comme étant à
l'étude.
Projet de loi no 275 (suite)
Nous revenons maintenant au projet de loi no 275, relatif à la
ville d'Anjou. Au moment où nous avons ajourné, une question se
posait à savoir si la commission devait étudier le projet de loi
original ou si nous devions étudier un nouveau texte de projet de loi.
C'est donc sur cette question, au départ, que nous allons nous attarder.
Est-ce qu'il y a quelque chose de nouveau là-dessus? Sinon, je vais
appeler, parce que c'est mon devoir de le faire, l'article 1 du projet de loi
original. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, il y a eu, en effet, une
rencontre au cours de la période du midi, entre les représentants
de la municipalité et du ministère et il semblerait que nous
pourrions procéder à l'étude du projet de loi à
partir du texte déposé à l'Assemblée nationale,
mais au préalable il faudrait que cette commission, et si nous le
faisions, la procédure la plus convenable serait de suspendre l'article
1 et de passer à l'article 2, puisque c'est là, à
l'article 2, qu'on parle des pouvoirs qui seraient vraiment nouveaux dans le
monde municipal... Le débat de fond se faisant sur cet article 2, nous
pourrions par la suite voir à quelle partie du territoire ces pouvoirs
conférés ou pas par l'article pourraient s'appliquer.
Alors, le résultat de ces pourparlers qui ont lieu à midi
est de procéder à partir du texte tel que déposé,
de suspendre pour commencer l'article 1, de passer plutôt à
l'article 2 pour l'instant et, après qu'on aura statué sur les
pouvoirs, de revenir aux territoires.
Le Président (M. Dussault): Vous nous demandez donc de
faire l'étude du projet de loi original. J'appelle d'abord l'article
1.
M. Tardif: Je demande la suspension de l'article 1.
Le Président (M. Dussault): Vous demandez la suspension de
l'article 1. Est-ce qu'il y a consentement de la commission pour suspendre
l'étude de l'article 1? Alors, l'article 1 est suspendu. J'appelle
l'article 2.
Oui, M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, si on a le temps, j'aimerais
que l'on puisse référer à l'article 1 en discutant
l'article 2, parce que l'article 2 dit:... autorisée à louer,
administrer et restaurer les bâtiments érigés... la
première partie, c'est d'acquérir aussi, alors on peut faire
allusion à l'article 1 à un moment donné.
Le Président (M. Dussault): Je ne vois pas d'objection
à ce que l'on réfère, si on s'en tient quand même
à la pertinence de l'article 2. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants
sur l'article 2? M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, il est évident que les
deux articles sont liés, qu'on réfère dans le
deuxième au premier. L'article premier, sauf pour un mot qui est le mot
aménagement, n'est pas exorbitant du droit municipal, alors que
l'article 2, lui, l'est. En ce sens, je pense que c'est la raison pour laquelle
il est important de demander à la ville sa justification pour cet
article 2. Quand on l'aura entendue, on pourra mieux statuer sur l'article
1.
Le Président (M. Dussault): D'ailleurs, M. le ministre et
les membres de la commission, je voudrais vous prévenir que je ne
pourrai pas comme président vous permettre d'adopter l'article 2, si
nous n'avons pas adopté l'article 1, puisque c'est un article
fondamental. Je peux, cependant, permettre à la commission de faire
l'étude de l'article 2, mais pas de l'adopter vraiment avant l'article
1. M. le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Un bref commentaire, M. le Président. Il est
quand même plus facile d'accorder à une municipalité des
pouvoirs exorbitants par rapport à la loi générale, quand
il s'agit d'un territoire défini en annexes et circonscrit, que de faire
cela de façon générale. Alors, il me semble qu'il nous
faudra déterminer parce qu'il y a une différence entre le
projet de loi imprimé et la modification proposée ensuite par la
ville c'est le texte modifié qui comprend une annexe
définissant un territoire.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je suis bien d'accord que les
pouvoirs peuvent être plus ou moins élargis selon qu'on s'adresse
à une parcelle de territoire ou à toute la ville d'Anjou, mais
déjà, on a une bonne idée de ce territoire puisque la
carte nous a été présentée ce matin. On sait que
c'est pour ces territoires-là, et la ville a d'ailleurs fourni une
annexe. Donc, on va, pour l'instant, avec votre permission, M. le
Président, présumer que les pouvoirs qui sont demandés de
constituer une réserve foncière, seraient pour ces territoires,
sauf qu'on va plus loin, maintenant, que strictement la réserve
foncière quand on parle de louer, administrer, restaurer les
bâtiments érigés sur les immeubles acquis en vertu de
l'article 1 et y construire de nouveaux bâtiments à des fins
d'habitation, de commerce, d'industrie, de loisir, de récréation
et autres fins accessoires. C'est vraiment là-dessus que j'aimerais
entendre les raisons qui amènent la ville d'Anjou à demander,
pour ces territoires décrits dans son annexe et sur ses cartes, pourquoi
elle croit avoir besoin de ces pouvoirs extraordinaires qu'aucune autre
municipalité au Québec n'a.
Le Président (M. Dussault): Alors, M. le maire
Corbeil.
M. Corbeil: Je ne voudrais pas, M. le Président, revenir
sur toutes les raisons que j'ai expliquées ce matin, qui nous ont
incités à préparer ce projet de loi, mais simplement
souligner ici, que le but, l'objectif visé à l'intérieur
de cette opération, c'est d'essayer de récupérer pour les
contribuables de la ville d'Anjou, les sommes d'argent qui ont
été engouffrées dans les opérations que j'ai
décrites ce matin et que l'on peut très facilement établir
à au moins $15 millions. Sur tous ces territoires, ces trois
emplacements décrits sur la carte qui est devant vous, on
considère qu'il est nécessaire de faire des aménagements
globaux et au moment où on se parle, on vous demande d'avoir toute la
flexibilité possible, à l'intérieur de ces
périmètres, pour faire les opérations les plus rentables.
Il nous apparaît que dans les études qui vont venir par la suite,
il pourra s'avérer plus avantageux pour la ville, par exemple, de rester
propriétaire des fonds de terrains et de louer les terrains sur la base
de baux emphytéotiques. Il pourra s'avérer que ce sera plus
rentable pour la ville de construire des bâtiments et de les louer,
enfin, on voudrait avoir le plus de flexibilité possible pour s'assurer
que les opérations en question seront rentables. Il ne nous est pas
apparu, à ce stade-ci, nécessaire et souhaitable de s'engager
d'avance dans des études économiques qui vont être
nécessairement longues et coûteuses, sans savoir si au bout de la
route on aura les outils nécessaires pour réaliser cela. (15 h
45)
Je vous ai démontré ce matin un certain nombre de plans,
on a déjà investi plusieurs milliers de dollars dans ces plans
préliminaires et on se dit: Maintenant, on a exposé le
problème: Cela nous prend des outils pour réaliser cela,
demandons les outils nécessaires pour la deuxième phase, soit les
études économiques et les études de réalisation, et
selon ce que les études en question nous diront, nous pourrons, soit
louer, soit construire, administrer, ainsi de suite.
On pourra faire toutes les opérations les plus rentables
possible, encore une fois, à l'intérieur d'un
périmètre bien défini et à l'intérieur
duquel je vous souligne, par les couleurs vertes, la ville est
déjà propriétaire d'une grande partie des terrains.
Je profite de l'occasion pour bien souligner qu'il n'y a pas du tout
à l'Intérieur de ces périmètres, le parc industriel
actuel de la ville d'Anjou qui a une importance considérable, le secteur
industriel actuel de la ville d'Anjou et dans le coin droit supérieur du
plan qui est complètement en blanc il n'y a aucune couleur
là-dessus parce que le parc industriel actuel continue de
fonctionner de la façon prévue par les fonds industriels.
Alors, le but principal est d'avoir le plus de flexibilité
possible. On a démontré ce matin par les cartes qu'il est
évident que si on prend, par exemple, le secteur sud-est, je vous ai
montré des cartes où on prévoit un certain secteur
d'industries légères, un certain secteur commercial
nécessaires pour mettre en valeur le secteur habitation.
Alors, les trois opérations sont connexes les unes aux autres et
on voudrait avoir la possibilité de les réaliser, parce qu'on se
dit comme je l'ai dit ce matin si on ne fait qu'une
opération habitation, on choisira probablement l'opération la
moins rentable nous-mêmes et ensuite quand les autres opérations
de commerce et d'industrie devront être réalisées, si on
n'a pas les pouvoirs qu'on demande, on sera obligés de remettre
ça entre les mains de spéculateurs et de promoteurs et de les
laisser, eux, retirer le profit des engagements que nous, on aura faits.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, à titre d'information,
dans le secteur que vous appelez sud-est vous avez parlé d'un certain
nombre de terrains qui appartiennent déjà à la
municipalité, soit par des taxes non payées, soit autrement.
Quelle proportion de ce secteur est présentement propriété
de la ville?
M. Corbeil: 45% appartiennent déjà à la
municipalité.
Le Président (M. Dussault): Est-ce qu'il y a un autre
intervenant sur l'article 2? M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: De quelle façon vous êtes-vous
portés acquéreurs des taxes non payées.
M. Corbeil: Des terrains dont on est devenus propriétaires
qui sont colorés en vert, autant dans le secteur est que dans le secteur
nord-ouest, la ville en est devenue propriétaire par des ventes pour
non-paiement de taxes.
M. Cordeau: Alors, vous êtes aussi bien d'acquérir
le restant et vous le paierez normalement.
M. Garon: Je suis sûr, M. le maire, que ça va faire
plaisir à des gens de Verdun qui sont propriétaires chez vous,
parce qu'ils me parlent de ça...
M. Corbeil: II ne se passe pas une semaine sans que l'on
reçoive des plaintes considérables des gens qui se plaignent du
fait qu'on les taxe et qu'ils ne peuvent rien faire. C'est ce que je disais ce
matin, si on attend le temps nécessaire, les vingt prochaines
années, on deviendra propriétaire par attrition ou
écoeurement de la population.
M. Caron: Mais ce serait malhonnête que la ville
procède de cette façon.
M. Cordeau: Les acquérir par l'usure!
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le maire, je trouve que, dans la proposition que
vous faites, il y a un sens des responsabilités, c'est-à-dire que
si vous ne posiez pas de gestes, si vous ne formuliez pas de demandes devant la
commission parlementaire, le processus se continuerait et les gens
continueraient de perdre leurs terrains pour non-paiement de taxes, ce qui ne
serait pas juste à leur endroit.
Ce qui semble être l'obstacle j'essaie de deviner quelle
est la pensée de mes collègues autour de la table est
l'ampleur des pouvoirs que vous réclamez, les diverses vocations que
vous voudriez donner à ces terrains, mais par l'action de la
municipalité, ce qui n'est pas habituel. J'aimerais que vous expliquiez
davantage, si possible, pourquoi il est indispensable pour la
réalisation de vos projets d'avoir des pouvoirs dans les domaines du
commerce et de l'industrie, parce que dans les autres domaines... l'habitation,
déjà, c'est une chose à laquelle une municipalité
s'attarde souvent, les loisirs, la récréation, mais ce sont les
domaines commercial et industriel qui préoccupent les membres de la
commission, si je comprends bien.
M. Corbeil: Si vous le permettez, j'aimerais reprendre le plan
que l'on a montré ce matin de l'aménagement de ce secteur, parce
que pour nous cela s'intègre à l'intérieur d'un
aménagement harmonieux du secteur.
M. Goldbloom: M. le maire, peut-être que je pourrai
également formuler la question de façon négative.
Qu'est-ce qui arriverait si vous n'aviez pas les pouvoirs que vous
réclamez, que vous revendiquez dans les domaines commercial et
industriel?
M. Corbeil: À cause de la présence à
l'extrémité est de la ville de la raffinerie Shell, qui est
propriétaire d'un grand nombre de terrains, il est sûr
qu'on ne peut pas continuer l'habitation jusqu'à cet extrême. Il
nous faut absolument une zone de ce que nous appelons l'industrie
légère et qui serait contenue à l'intérieur de ce
pointillé-ci qui servirait de zone tampon entre l'industriel lourd qui
est la raffinerie et le résidentiel. Nous aurions ici une bande verte
sur le pipeline de BP, ensuite de l'habitation de divers types, ce qui
entraîne l'occupation assez dense du sol et à l'intérieur
duquel il faut absolument prévoir du commerce pour vraiment faire un
milieu de vie le plus intégré possible pour ces
gens-là.
Nous nous disons: Si nous n'avons le pouvoir que d'intervenir au niveau
de l'habitation, il ne faudra pas toucher à ces secteurs-ci ni à
ces secteurs-là. Donc, on commencera l'opération en ne faisant
que les secteurs résidentiels. On mettra en valeur ces secteurs
résidentiels et, quand il y aura suffisamment de monde, cela deviendra
intéressant pour un promoteur de venir établir des commerces.
Alors, c'est nous qui, par nos actions de développement du
territoire, aurons fait en sorte que des promoteurs viendront profiter de nos
actions, et c'est la même chose au niveau industriel. Quand tout cela
sera développé, quand tous les sacrifices nécessaires
auront été faits par les contribuables pour acquérir et
développer ce terrain au niveau de l'habitation, on sera obligé
de dire à des promoteurs privés: Maintenant, profitez de la
situation pour établir des zones commerciales et industrielles. Pour
nous, c'est un ensemble qui doit se développer en même temps et
qui doit être contrôlé par nous si on veut vraiment en
retirer des bénéfices; autrement, il n'y a pas possibilité
pour la ville d'aller récupérer une partie des sommes d'argent
dont je parlais ce matin.
M. Goldbloom: Alors, M. le maire, à votre avis, à
l'avis de la ville, il ne suffirait pas de zoner cette bande tampon que vous
voulez établir entre la ville et la compagnie Shell pour l'industrie
légère et inviter tout simplement des gens à
acquérir les terrains pour établir leurs propres industries. Vous
êtes convaincu qu'il faut une intervention de la ville.
M. Corbeil: II faut surtout, dans un contexte
d'aménagement harmonieux à l'intérieur d'un
règlement d'urbanisme, les pouvoirs de contrôle des villes qui
sont quand même assez limités. On doit dire: On veut de
l'industrie légère de telle sorte ou on ne veut pas d'industrie
légère. Tandis que si la ville contrôle elle-même
l'aménagement, elle peut effectivement choisir le type d'industrie qui
va s'harmoniser avec le reste de son développement.
M. Goldbloom: D'accord, M. le maire, mais vous demandez que la
ville soit autorisée à louer, administrer, restaurer et
construire des bâtiments. Tout cela est nécessaire, même
jusqu'à construire des bâtiments pour l'industrie
légère.
M. Corbeil: Parce qu'il est fort possible que ce soit avantageux
pour la ville de construire des édifices et de les louer. J'insistais
tantôt sur le fait que l'apport suivant de ces pouvoirs, c'est d'aller
faire des études économiques. Il peut très bien
s'avérer qu'en ce qui concerne l'industrie comme telle, on ne sera pas
intéressé à construire et à louer. Il est possible
qu'au niveau industriel, ça s'avère plus souhaitable et plus
rentable, que simplement vendre des terrains. Mais à ce moment, on
pourra acquérir les terrains; autrement, on ne peut même pas
acquérir les terrains s'ils sont destinés à des fins
industrielles. On devra se contenter de la partie qui sera destinée
à des fins résidentielles.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe, si vous me le permettez, M. le ministre.
M. Cordeau: M. le maire, est-ce que vous êtes
propriétaire également des zones indiquées à
l'intérieur des pointillés.
M. Corbeil: II y a une partie du terrain dont on est
déjà propriétaire par le non-paiement des taxes.
M. Cordeau: Là aussi. M. Cobell: Là
aussi.
M. Cordeau: Mais est-ce que vous voulez en faire une zone
industrielle, comme un parc industriel, de tout ce secteur
également?
M. Corbeil: Seulement ça ici; ce qui est à
l'intérieur...
M. Cordeau: Oui. Alors, vous pourriez acquérir au moins
cette partie pour en faire un parc industriel; la loi vous le permet!
M. Corbeil: Oui, on pourrait dégager ce secteur et en
faire un parc industriel, mais la raison pour laquelle on n'est pas tellement
intéressé à aller là-dedans, c'est qu'on va se
retrouver, à l'intérieur du même plan d'ensemble, à
fonctionner avec toutes sortes de pouvoirs différents. Je peux vous
citer, entre autres ce qui nous fait nous éloigner beaucoup de la
question des centres industriels, qu'on a actuellement sur le territoire une
industrie nous, on l'appelle indu-trie dont le
propriétaire a transigé avec le ministère des Transports
pour acheter une partie des terrains dont je vous parlais ce matin. Il a eu la
permission; il l'a acquise du ministère des Transports; il a
discuté avec le ministère de l'Industrie et du Commerce. Il a
construit un bâtiment dans lequel il gère une entreprise de
grossiste en produits d'alimentation. Son contrat d'achat n'est pas encore
signé, parce que la bataille a éclaté avec le
ministère de l'Industrie et du Commerce qui dit: Ce n'est pas une
industrie, c'est un commerce. Alors, on ne veut pas se retrouver dans ce
genre...
M. Johnson: C'est réglé depuis un mois.
M. Corbeil: Cela fait deux ans.
M. Johnson: J'allais juste dire un an et demi.
M. Corbeil: Oui, c'est ça.
M. Cordeau: ...
Le Président (M. Dussault): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je comprends et je suis
particulièrement sensible à l'argument du maire d'Anjou quand il
nous dit qu'il est intéressé non seulement à promouvoir le
développement domiciliaire dans sa municipalité, mais
également à faire tomber dans les coffres de la
municipalité la plus-value qui pourrait résulter d'un bassin de
population plus grand et attirer des commerces dans un secteur donné de
sa municipalité.
Je dis très bien. Cependant, la question qu'on doit poser, c'est:
Dans quelle mesure un pouvoir général de réserves
foncières, donc d'acquisitions de terrains sans spécifier les
fins municipales traditionnelles, ne serait pas suffisant pour lui permettre
d'acquérir et d'aliéner des immeubles, et "aliéner"
pouvant s'entendre, donc, de louer par bail emphytéotique, à des
commerçants pour une durée, enfin, comme il est
généralement prévu dans ce type d'aliénation et
à des conditions qui permettraient à la municipalité de
fixer un loyer qui pourrait être fonction du développement dans
des secteurs donnés? Dans quelle mesure est-il nécessaire que la
municipalité elle-même érige de tels bâtiments? (16
heures)
La ville pourrait très bien rester propriétaire du fonds
de terre, comme vous l'avez mentionné, pourrait procéder à
ce type d'aliénation et s'il lui semblait nos juristes sont en
train de regarder les différences entre la Loi des fonds industriels et
la Loi des cités et villes sur ce plan-là mais la Loi des
fonds industriels elle aussi permet déjà à la
municipalité d'acquérir des immeubles et de les louer. Là,
il y a interprétation, à savoir est-ce qu'entre
l'aliénation que constitue la location à toutes fins utiles par
bail emphytéotique et la location pure et simple... on est en train de
gratter cela. Donc, la Loi des cités et villes donne, surtout si on
ouvre le pouvoir de réserves foncières, va donner à la
municipalité un pouvoir qu'on a déjà accordé
à d'autres villes du Québec, on l'a vu ce matin. La Loi des fonds
industriels permet déjà un certain nombre de choses. Ma question
est: Est-ce qu'on n'a pas l'impression que ces pouvoirs seraient suffisants?
Est-ce qu'il est nécessaire de permettre à la ville d'Anjou de
réaliser elle-même des entreprises commerciales ou industrielles
pour les donner à bail?
M. Corbeil: Si je comprends bien, M. le ministre, en ce qui
concerne le secteur industriel, vous dites: Par le biais de la Loi des fonds
industriels, il est possible de faire ce qu'on veut faire en ce qui concerne
les industries. C'est vrai, sauf que cela ne permet pas les opérations
commerciales.
M. Tardif: On va vous donner le pouvoir de créer une
réserve foncière générale et, par ce pouvoir de
réserve foncière générale, vous pourrez louer les
terrains à des commerces, des industries un peu selon les
modalités prévues dans la Loi des fonds industriels.
M. Corbeil: Oui, mais les informations que j'ai pu avoir laissent
entendre que par réserve foncière ce n'est pas dit clairement,
mais qu'implicitement cela peut se faire. Or, moi et les membres de mon conseil
municipal, au moment où on pense s'engager dans une opération
semblable, connaissant le passé, on ne s'aventurera pas dans une
opération qui laisse entendre qu'il est possible de faire des choses et
peut-être que dans dix ans d'ici, sous un autre gouvernement, sous un
autre ministère ou ainsi de suite, les lois restent, mais les hommes
changent et les interprétations des lois changent... Nous sommes venus
ici en vous disant bien carrément ce qu'on veut faire, parce qu'on pense
que c'est nécessaire. Si vous me dites: C'est déjà
possible par d'autres lois, on dit: À ce moment-là, ce n'est pas
compliqué, c'est tout simplement nous donner les mêmes pouvoirs.
Pour les fonds industriels, entre autres, M. le ministre, si vous me permettez
une dernière intervention, l'expérience dont je vous parlais
tantôt à propos d'un établissement en particulier n'est pas
un exemple isolé. La ville d'Anjou a été impliquée
dans l'opération d'un fonds industriel assez considérable et
depuis les cinq dernières années nous avons eu nous-mêmes
les doigts là-dedans; c'est extrêmement long et compliqué
de faire des transactions dans lesquelles il y a deux ministères
impliqués, les Affaires municipales, d'un côté, et
l'Industrie et le Commerce de l'autre. Bien souvent les fonctionnaires de
chacun de ces ministères ne s'entendent pas sur des définitions
et des interprétations de la loi. Alors, on demande simplement de
pouvoir faire des choses qui, apparemment, sont permises par ces
lois-là, donc qui ne sont pas considérées comme contraires
au bien commun, mais de pouvoir les faire d'une façon plus simple.
M. Johnson: M. le Président, si la commission le
permet.
Le Président (M. Dussault): Oui, vous avez le
consentement, M. le député d'Anjou.
M. Johnson: M. le Président, pour qu'on soit sûr de
clarifier le débat, c'est vrai que, quand on se met à parler de
la Loi des fonds industriels, cela ne couvre pas nécessairement la
dimension commerciale. L'exemple que vous avez donné a fait l'objet d'un
litige entre deux ministères pendant un an et demi, parce qu'on
n'était pas capables de s'entendre, à savoir si cela s'appliquait
ou pas à un entrepôt situé en plein milieu d'un centre qui
est un parc industriel. Est-ce que c'est un com-
merce, un entrepôt ou une industrie? Je comprends avec vous qu'il
y a la nécessité de clarifier. Vous n'êtes pas chauds
à l'idée de vous référer à cette loi et je
peux un peu vous comprendre. Deuxièmement, je pense que je comprends
bien aussi l'objectif de la municipalité qui est de faire en sorte que
des citoyens qui sont, à toutes fins utiles, lésés
à cause du type de cadastrage qui avait lieu au début du
siècle, qui sont pris avec des parcelles de terrains transmises par
succession pour lesquelles ils paient des taxes et sur lesquels ils ne peuvent
rien bâtir parce que ce n'est pas apte à cela... Vous dites: II
faudrait qu'on mette fin à cela d'autant plus qu'il y a 45% de ces
terrains qu'on a acquis au fur et à mesure des années par
non-paiement de taxes, parce que ces gens en avaient assez. Je pense qu'on se
comprend bien jusque là.
On se comprend bien également quand vous dites: Cet ensemble, il
va falloir qu'il y ait une personne qui essaie de le planifier et ça ne
peut pas être autre chose que la municipalité. L'expérience
démontre que vous avez également raison. Donc, vous demandez le
pouvoir de mettre la main sur le reste des terres, par voie d'expropriation
normalement.
Deuxièmement, vous voudriez aménager ce secteur qui
représente physiquement, pour connaître très bien cette
partie du comté, mon comté et je comprends les
préoccupations à la fois esthétiques et de
développement que vous pouvez avoir en termes de logement etc.
Jusque-là, il n'y a aucun problème. On peut vous donner un
pouvoir d'expropriation, vous pouvez bâtir des logements et là,
vous intervenez avec la notion de services et votre droit de faire du commerce,
disons, appelons-le comme ça, le droit de faire du commerce.
Mais il y a deux objectifs distincts dans ce que vous avez. Un premier
objectif qui est de dire: Si on est pour construire des bâtiments dans
lesquels des personnes habitent et que nous, on est propriétaires de
l'ensemble des terrains, il va falloir à un moment donné qu'il y
ait un nettoyeur, un restaurant et des services. Or, vous dites, il faut que
cette population ait des services.
Deuxièmement, vous dites qu'à partir du moment où
il va y avoir des services, ce sera des services qui vont être rentables
pour les commerçants. Or, la ville d'Anjou, à cause de ce qui
s'est passé dans les années soixante, a perdu à peu
près $10 millions avec les folies de spéculation et les passages
d'une place à l'autre. La preuve, c'est que le gouvernement l'a reconnu
en 1970 et en 1977, en adoptant deux lois qui vous donnaient des pouvoirs assez
particuliers dans ce domaine.
Mais je ne suis pas sûr que les deux objectifs soient
nécessaires, et on va bien se comprendre. Vous voulez qu'il y ait des
services si vous bâtissez des logements; tout le monde s'entend pour que
ça puisse se faire. Que vous ayez de l'argent qui soit versé
à la collectivité pour la plus-value que vous avez donnée
à ces terrains, je pense également que le ministre des Affaires
municipales ne s'objecte pas en principe à ça et moi, comme
représentant des contribuables de la ville d'Anjou, je ne suis
évidemment pas contre ça, non plus, M. le maire.
Il s'agit juste de savoir maintenant, si les pouvoirs qu'on va vous
donner permettraient théoriquement à la ville ou à une de
ses corporations créées pour des fins spécifiques
d'exploiter des kiosques de patates frites et des nettoyeurs. Je ne pense pas
que ce soit l'objectif de la ville d'Anjou ou votre objectif, mais les pouvoirs
qui sont dans la loi théoriquement pourraient permettre une exploitation
de commerce, alors que ce que vous recherchez, je pense, c'est de permettre
l'établissement de commerces et, deuxièmement, de
récupérer une partie de la plus-value que vous aurez
donnée aux secteurs. Est-ce que la solution ne serait pas celle de
trouver les phrases nécessaires pour que, d'une part, vous obteniez
à peu près tout ce que vous demandez et d'autre part sur
l'affaire du commerce, qu'on permette à la ville d'Anjou
d'aliéner d'une façon ou d'une autre ces parcelles de terrains
aménagés pour les fins de permettre la construction de ces
commerces et de retirer par voie de location, qui peut être un bail
emphytéotique ou par voie de vente à des gens qui ont des
objectifs commerciaux, et de permettre une récupération de la
plus-value partielle pour les contribuables?
M. Corbeil: Quand on parle d'administrer, dans notre esprit, on
parle plutôt d'administrer des ensembles d'habitations. Au niveau
exploitation commerciale, ça n'a jamais même effleuré notre
esprit d'exploiter un commerce quelconque. C'est évident que ce n'est
peut-être pas facile de traduire exactement dans un texte de loi... mais
qu'il y ait quelque part interdiction formelle à la ville de s'impliquer
dans une opération d'exploitation commerciale, c'est bien évident
que ça rejoint nos préoccupations. Nous, ce qu'on veut avoir,
c'est d'être capables de dire: Ce secteur, c'est commercial. Mais on ne
veut pas qu'il y ait trois casse-croûte et deux établissements
différents. On veut être capable de dire: Pour se marier avec
ça, ça prend tel genre d'établissement et on va vendre le
terrain seulement si c'est tel genre d'établissement qui s'applique
là, ou peut-être que nos études nous diront: Au lieu de
vendre ce terrain pour des fins commerciales, on va y construire tel genre de
bâtisse et on va louer la bâtisse à des commerçants
par la suite.
Encore une fois, j'insiste là-dessus, il n'a jamais
été dans la moindre parcelle de nos préoccupations
d'exploiter des commerces quelconques.
M. Johnson: Je suis sûr de ça, M. le maire, et c'est
peut-être pour ça que j'ai essayé de faire la
démonstration, parce que je pense que ce n'était pas clair pour
tout le monde, compte tenu de la phraséologie qui est utilisée
dans le projet que vous avez présenté.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Mais dans quelle phrase, dans le projet de loi que
nous avons actuellement, la ville demande-t-elle les pouvoirs d'exploiter? Il
me semble que je n'ai rien vu de ça.
M. Johnson: Les pouvoirs qui sont là impliquent
théoriquement qu'elle pourrait exploiter et, moi, je sais pour
connaître le maire de ville d'Anjou, qu'il n'a pas l'intention d'ouvrir
des casse-croûte dans ce coin au profit de la ville. La ville
n'exploitera pas des restaurants ou des nettoyeurs. Ce qui heurte un peu
l'économie du ministère des Affaires municipales, c'est le fait
que ce pouvoir semble tellement large que, théoriquement, il pourrait
amener à donner la permission à une municipalité, par le
biais d'une corporation, de faire des exploitations commerciales. Or, je sais
que ce n'est pas l'objectif de la ville.
M. Tardif: M. le Président, je vais être un peu plus
ouvert que mon collègue. Je serais prêt à donner à
la municipalité, dans le cadre de ses projets d'habitation, donc un
commerce accessoire à ses bâtiments, la possibilité, par
exemple, que ce soit à des fins de loisir ou d'habitation, d'exploiter
un commerce à l'aréna municipale. Toutes les municipalités
le font, donc il ne s'agit pas... sauf une.
M. Corbeil: Sauf nous.
M. Tardif: Sauf vous. On est d'accord, M. le maire, d'inclure
cela. Donc, il nous apparaît tout à fait normal que
subsidiairement certaines opérations de loisir, d'animation de centres
socioculturels, qu'il puisse y avoir des activités commerciales connexes
à ces activités, qu'il puisse y avoir dans un projet d'habitation
important un dépanneur qui loue un local appartenant à la
municipalité dans un ensemble immobilier à des fins d'habitation
sociale, que ce soit un HLM ou autre.
Donc, ça nous apparaît normal également. Je pense
qu'on se comprend à partir du moment où la municipalité
n'a pas l'intention par exemple d'acheter un quadrilatère et d'y faire
un centre commercial qui soit en compétition avec le centre commercial
Les Galeries d'Anjou. Je pense que ce n'est pas votre intention?
M. Corbeil: Non, mais ce n'est pas non plus tout à fait la
notion que vous dites. Cela n'existe pas sur tout le territoire d'Anjou et
ça n'existera pas non plus aux endroits où il y aura des
bâtisses résidentielles exploitant des commerces. On ne croit pas,
nous, à ce genre d'exploitation, on aime mieux regrouper, comme on l'a
fait ici, les commerces dans des endroits bien spécifiques.
M. Tardif: M. le maire, je disais qu'on était prêt
à vous donner le pouvoir de faire de telles choses subsidiairement
à celui que vous demandez en matière d'habitation. Si vous me
dites que vous préférez avoir le commerce en face, je n'ai aucune
espèce d'objection. D'accord?
M. Corbeil: Mais c'est là que c'est important, M. le
ministre. Si on dit simplement des habitations et les fins commerciales
connexes, nous, on prétend que ça rend la chose tellement floue
que ce sera nous qui serons appelés, peut-être dans cinq ou dix
ans, à venir justifier le fait d'avoir construit un commerce deux rues
plus loin. On aurait excédé notre juridiction, parce que ce
n'était pas connexe à un immeuble d'habitation.
M. Tardif: Là-dessus, M. le Président, il ne
faudrait pas croire que le pouvoir serait limité uniquement à,
disons, ces cas. Je suis tout à fait d'accord que des
municipalités exploitant des ensembles immobiliers, soit l'habitation
sociale ou autre, puissent avoir des commerces nécessaires à la
vie communautaire, puissent les louer par leur office municipal d'habitation ou
autrement. Vous me dites: Ça pourrait être situé ailleurs.
Ce que nous disons, c'est que ces commerces situés ailleurs ne sauraient
être la propriété de la municipalité. La
municipalité pourrait très bien, en vertu du pouvoir de
réserve foncière que nous pourrions lui accorder, acquérir
ces terrains, les remembrer, s'il s'agit de parcelles trop petites, les
aliéner et aliéner, y compris la vente à quelque fin que
ce soit et le bail enphytéotique, les aliéner à quelque
fin que ce soit, y compris à des fins commerciales, mais la ville alors
ne posséderait pas le commerce et l'immeuble comme tels, mais bien le
fonds de terre.
Alors, si on s'entend là-dessus, le premier pouvoir, c'est
d'avoir des commerces accessoires ou subsidiaires à des édifices
municipaux d'aré-nas d'habitations ou autres, si la ville le
désire et, deuxièmement, un pouvoir de réserve
foncière permettant à la ville d'acquérir des immeubles ou
d'en disposer par aliénation, tel que mentionné, à quelque
fin que ce soit, moyennant que ce soit à titre onéreux etc.
Là-dessus, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee. (16 h 15)
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais faire une
suggestion que je voudrais constructive. Je voudrais dire d'abord que nous, qui
avons suivi le chemin parcouru par l'actuelle administration de la ville
d'Anjou, sommes profondément sympathiques au désir de cette
administration de régler les choses une fois pour toutes dans cette
municipalité et de réaliser des objectifs.
Je dirais que l'administration actuelle de la ville d'Anjou a des
raisons d'être fière de ce qu'elle a accompli jusqu'à
maintenant. Les projets que M. le maire et ses collaborateurs nous
présentent sont d'un intérêt certain. Il est
évident, M. le Président nous le disons depuis le
début du débat sur ce projet de loi que nous ne pourrions,
comme législateurs, accorder à une ville des pouvoirs
illimités. Il faudra certaines limites.
Nous avons déjà, par la deuxième version du projet
de loi, accepté que soient limités dans l'espace, les pouvoirs de
la municipalité. La sug-
gestion que je voudrais faire n'est pas plus que cela, mais comme je
l'ai dit, je la voudrais très constructive. Si les pouvoirs
accordés à la municipalité pour la réalisation de
ses projets étaient également limités dans le temps, si
les pouvoirs étaient valides pour une période de je ne
sais pas cinq ans et à la fin de cette période, si la
ville voulait poursuivre son oeuvre dans le même sens et avait toujours
besoin de ses pouvoirs extraordinaires, elle serait obligée de revenir
et de démontrer ce qui a été accompli et de plaider sa
cause de nouveau.
La ville d'Anjou n'est certainement pas un cas comme les autres et on ne
pourrait envisager pour l'ensemble des municipalités le genre de pouvoir
qu'on est en train d'examiner ici pour la ville d'Anjou.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, pour enchaîner avec ce
que vient de dire mon collègue de D'Arcy McGee, il me semble quant
à moi que la proposition du ministre de se limiter quant aux fins
commerciales et industrielles à une réserve foncière, ne
répond pas tout à fait à l'objectif que vise la ville
d'Anjou. Je me demande s'il ne serait pas plutôt souhaitable de revenir
à ce que semblait suggérer le député d'Anjou,
c'est-à-dire permettre à la ville non seulement d'acquérir
et d'exploiter des terrains, de les aliéner, mais aussi d'y construire
ou d'y aménager des édifices, quitte, bien entendu, à
limiter les pouvoirs de façon qu'il ne s'agisse pas de pouvoirs
d'exploitation de commerces. À ce moment, on se trouverait
premièrement à avoir limité le territoire sur lequel
ça s'applique et deuxièmement, à limiter les pouvoirs
d'agir que détient la municipalité. Je pense qu'à ce
moment, on pourrait également retenir la suggestion du
député de D'Arcy McGee de limiter dans le temps et, à ce
moment, il me semble qu'on aurait couvert tout ce qui est humainement possible
de couvrir, compte tenu de la situation très spéciale qu'on
retrouve à la ville d'Anjou et qu'on ne retrouvera probablement nulle
part ailleurs.
Il me semble que je m'excuse si je termine là-dessus
le simple pouvoir d'une réserve foncière ne viendra pas
régler le problème de la ville d'Anjou tel que je le
perçois depuis l'exposé des représentants de la ville
d'Anjou car, à toutes fins utiles, on pourra avoir une parcelle de
terrains et s'être encarcané pour ne pas pouvoir l'exploiter
à des fins commerciales ou industrielles, parce qu'on ne trouve pas de
promoteur intéressé à le faire de la façon que la
ville juge nécessaire et utile.
M. Johnson: Je pense qu'on vient peut-être de toucher ce
qui est finalement le coeur de cette question. Dans le fond, je pense que le
maire de la ville d'Anjou et le conseil municipal, avec beaucoup de travaux
faits par l'expertise d'urbanistes probablement, ont une idée assez
précise du type de développement qu'ils veulent voir dans cette
région. Je pense qu'ils ont vu, avec des plans possibles, des
projections de l'esprit autant que sur papier, ils ont vu peut-être un
HLM de telle dimension, tant de bâtiments de tant d'étages, et
peut-être au bout de telle rue un ensemble commercial pouvant abriter
huit petits commerces. Ils veulent s'assurer, finalement, que c'est de cela que
le plan d'ensemble va avoir l'air une fois que ce sera fini. Je pense
qu'à la question que pose le député de Gatineau, je
connais une réponse, c'est qu'il faudrait pouvoir permettre à la
ville d'aliéner ce terrain pour que cela se fasse. Ce serait
peut-être une des solutions si on voulait restreindre ou si on ne voulait
pas ouvrir ces pouvoirs parce qu'aucune autre municipalité n'a ce type
de pouvoir. Il faut faire en sorte qu'elle puisse, avec toute la souplesse
nécessaire, l'aliéner ou par bail emphytéotique, ou
carrément par cession du fonds à celui qui présenterait et
qui correspondrait au plan d'aménagement. Si je comprends bien, c'est ce
que propose le ministère des Affaires municipales. Donnons-lui le
pouvoir de faire les remembrements, de faire l'ensemble du design, si vous me
passez l'expression, de cet aménagement et qu'elle fasse en sorte que
là où il doit y avoir des commerces, elle se départisse,
mais à des fins très spécifiques.
Je pose la question au maire, je ne sais pas quel genre de
réponse il peut me donner là-dessus. Je présume que, quand
la ville va en soumission publique pour obtenir des pelles pour son service de
voirie et qu'elle veut des pelles de tant de largeur, carrées
plutôt que pointues, elle les exige avant de payer. Est-ce que la ville
ne pourrait pas, dans son plan d'aménagement, ouvrir à certains
contractants promoteurs la possibilité de développer tel secteur
très précis, suivant telle orientation, faire le choix par la
suite, un peu, si vous me passez l'expression, et sans prétendre que
c'est la formule idéale, comme le gouvernement a fait avec le Centre des
congrès? Il lance une espèce de concours et, à partir des
résultats du concours, il ouvre des soumissions et il donne au plus bas
soumissionnaire à partir du résultat retenu en termes de
conception. Est-ce que cela ne pourrait pas, si on semble s'acheminer vers des
positions irréconciliables, être un peu ce que pourrait permettre
la loi?
M. Corbeil: M. le Président, M. le ministre, c'est bien
sûr qu'il doit sûrement y avoir une infinité de
façons de réaliser ces choses. Nous ne prétendons pas que
théoriquement, le lendemain que les pouvoirs nous seront
accordés, on se mettra à construire des bâtisses de quelque
façon que ce soit. J'ai dit tantôt que l'étape suivante,
c'était de faire les études économiques appropriées
et de s'assurer, chaque fois qu'une solution rentable et valable sera possible,
qu'on puisse la réaliser. On ne voudrait pas s'engager dans une
opération et à un moment donné constater qu'il y a quelque
chose qui doit être fait et qu'on se
rende compte que par toutes sortes de limitations on ne peut pas faire
cette opération. Finalement, cela se révélerait à
notre désavantage plutôt qu'à notre avantage. Quand on
parle de droit exorbitant, je vous réfère de nouveau au bill 122
de 1974. Il n'y a rien, je pense, dans la province, depuis 100 ans, qui ait
été plus exorbitant que cela. Dix ans après, on faisait
rouvrir des dossiers d'expropriation. Au moment où ce bill a
été adopté, il y a même eu des contribuables qui
sont venus ici, qui se sentaient visés et qui ont dit: Cela n'a pas de
bon sens, la ville va se servir de cela pour faire toutes sortes
d'opérations de criasse aux sorcières. On est maintenant rendu
à la fin de la période, parce que dans le bill en question on
donnait cinq ans. Il y a eu des centaines de dossiers qui ont été
examinés et pour lesquels on a décidé de ne pas faire de
réouverture parce qu'il n'y avait pas de bénéfice à
retirer pour la ville. Par exemple je pense que je peux la nommer sans
lui faire de tort parce qu'elle a déjà déclaré
faillite l'entreprise Lafleur a été la
bénéficiaire de millions de dollars d'expropriation de la part de
la ville, mais dans les cas où il n'y avait pas de problème de
titre, c'est-à-dire dans les cas où la ville avait versé
des indemnités d'expropriation et où il restait encore des
créanciers hypothécaires, il fallait vraiment nettoyer les
titres. C'est par le biais de la réouverture des dossiers qu'on a
rouvert les titres. Quand il n'y avait pas cette question d'établir des
titres clairs, on n'a pas rouvert les dossiers, parce qu'on savait bien que
même si le tribunal d'expropriation réduisait les
indemnités à zéro, on n'avait aucune possibilité de
récupération contre les entreprises Lafleur.
Alors, dans ces dossiers, même si les pouvoirs nous étaient
accordés, on ne les rouvrait pas. J'ai fait cet apport simplement pour
bien établir que l'expérience passée a
démontré que la ville, même en possession de pouvoirs
exorbitants, les a exercés dans le meilleur intérêt de la
population. Nous prétendons que ce que l'on propose maintenant est dans
le meilleur intérêt de la population; on serait prêt
à trouver une formule quelconque où il y aurait une espèce
de surveillance continuelle, s'il le faut, du ministère ou de la
commission municipale ou quoi que ce soit, pour bien s'assurer que tout
ça se fait de la façon la plus correcte possible, mais on
prétend parce que la question des gens qui sont
propriétaires individuels des terrains, comme je le disais tantôt,
on a été élu pour la première fois en 1973 et, un
mois plus tard, on a commencé à se faire bousculer pour essayer
de trouver une solution, et ce n'est qu'après bien des études
que, finalement, on en est arrivé à cette solution et
d'après nous, c'est une solution qui se tient de tous les
côtés et si on laisse tomber des parcelles des pouvoirs qu'on
demande, peut-être qu'à l'heure actuelle, on peut dire oui, sans
se rendre compte que dans deux ou trois mois, ça sera à notre
désavantage, parce que ce qui est présenté là, est
le résultat d'une étude qui date de plusieurs mois.
M. Tardif: M. le maire, j'ai demandé que l'on distribue un
projet d'article 2 qui pourrait remplir, enfin, atteindre les objectifs que
vous proposez. Peut-être pourrions-nous laisser quelques instants pour
que l'on en prenne connaissance?
Le Président (M. Dussault): Je pense, M. le ministre, au
moins pour le bienfait du journal des Débats, qu'on doit lire le texte
en question.
M. Tardif: Bien, M. le Président. Vous voulez le faire ou
vous voulez que je le fasse?
Le Président (M. Dussault): Oui, je peux en faire la
lecture? Alors, vous déposez un nouvel article, à toutes fins
utiles, qui se lirait comme suit: "La ville est autorisée" en
fait, qui remplacerait l'article 2 au complet "à détenir,
louer et administrer les immeubles acquis en vertu de l'article 1. Elle peut
aménager ces immeubles et y installer les services publics
nécessaires. Elle peut également démolir ou restaurer des
bâtiments et autres ouvrages érigés ou y construire de
nouveaux bâtiments pour fins d'habitation, de loisirs, de
récréation et autres fins accessoires. Elle peut les
aliéner aux conditions qu'elle détermine avec l'approbation de la
Commission municipale du Québec, pourvu que le prix d'aliénation
soit suffisant pour couvrir toutes les dépenses relatives à
l'immeuble concerné, y compris celles encourues pour la restauration, la
démolition et la construction, le cas échéant. La ville
peut aliéner à titre gratuit ou pour un prix inférieur
à celui prévu au présent article, un tel immeuble ou
bâtiment en faveur du gouvernement, de l'un de ses organismes ou d'une
corporation scolaire".
Si M. le ministre se donne la peine de déposer ce nouvel article,
j'ai le droit de poser la question à la commission: Est-ce qu'elle
accepte que l'on remplace, à toutes fins utiles, l'actuel article 2 par
ce nouvel article? Ceci nous éviterait le problème de
déterminer dans cet article quels sont les points qui remplacent quoi
dans l'ancien article.
M. Cordeau: ... du ministre de remplacer...
M. Tardif: De remplacer l'article 2 actuel, M. le
Président, par celui qui sera proposé ici.
Le Président (M. Dussault): Alors, j'ai le consentement de
la commission pour faire l'étude maintenant du nouveau texte de cet
article 2. Je vous vois froncer les sourcils, M. le député de
D'Arcy McGee. Avez-vous quelque chose à dire là-dessus?
M. Goldbloom: Est-ce que je peux vous demander une directive
à cet égard, M. le Président? Si nous acceptons que ce
texte remplace, soit celui du projet de loi imprimé, soit celui de la
deuxième version, la ville aura-t-elle quand même le droit, parce
qu'il y a des différences, de parler sur l'un ou l'autre des autres
textes pour faire valoir son point de vue? (16 h 30)
M. Tardif: Tout à fait, M. le Président.
M. Goldbloom: Si vous me dites que oui, pas de
problème.
Le Président (M. Dussault): Je pense que ça ne
devrait pas poser de problème. J'ai donc le consentement de cette
commission pour que le nouvel article 2 soit l'article à l'étude,
c'est-à-dire celui sur lequel va porter le vote. Y a-t-il un nouvel
intervenant? M. le maire d'Anjou.
M. Corbeil: Je constate que le résultat de cet article est
d'enlever les mots commerce et industrie et d'y ajouter autres fins
accessoires. En fait, on reprend un peu ce que je disais tantôt. Cela
semble être... est-ce qu'on peut faire à l'intérieur de
cette phraséologie ce que l'on veut faire ici. C'est ça? Je n'ai
pas d'objection à accepter la phraséologie quelle qu'elle soit,
mais nous vous expliquons ce que l'on veut faire. Si on a le droit de le faire
à l'intérieur de ce texte, bravo. Si on n'a pas le droit de faire
ça, on n'atteint pas du tout ce qu'on recherche.
Le Président (M. Dussault): J'avais deux demandes...
M. Cordeau: Vous pouvez faire indirectement ce que vous avez
demandé directement.
M. Corbeil: À cause de l'historique de la ville d'Anjou,
je ne serais pas heureux de recommander au conseil municipal de faire des
choses qui ne sont pas bien explicitées par la loi.
Le Président (M. Dussault): M. le député
d'Anjou.
M. Johnson: M. le Président, je ne voudrais
m'ériger en spécialiste de la législation ou en juriste;
c'est un métier que je n'ai pas pratiqué bien longtemps. Mais je
voudrais simplement dire au maire que je pense que le papillon proposé
par le ministre des Affaires municipales va passablement dans le sens des
objectifs de la ville, mais ne lui permet pas la latitude, peut-être,
qu'elle espérait.
Je m'explique: je reprends l'exemple. Vous avez cet emplacement dans le
sud-est de la ville d'Anjou, vous voulez y construire une série de types
d'habitations, ce que vous faites. Vous pourriez, en vertu de cet article
également permettre, à moins qu'on ne précise un peu plus
la notion de fins accessoires, faire en sorte qu'il y ait, à
l'intérieur de ces bâtisses, des emplacements pour les fins de
commerce et même à la rigueur sur un terrain à
côté, mais pour les fins vraiment de commerce reliées
à l'habitation, en d'autres termes, un dépanneur, un nettoyage.
Mais si votre objectif est d'aménager cette partie du territoire que
vous nous avez indiqué sur les cartes, de la façon que je viens
de le décrire, mais en plus de ça, d'avoir au bout de telle rue
un emplacement, disons de 800 pieds de long sur 300 pieds de profond, avec des
toits rouges de telles dimensions et de la place pour un garage,
peut-être un cinéma, cette loi ne vous permettrait pas de
bâtir cet emplacement, mais elle permettrait, cependant, d'aliéner
les terrains pour les fins de le faire et vous donnerait également le
pouvoir d'aliéner qui vous voulez avec cet objectif, en d'autres termes,
d'imposer à ceux qui veulent l'acquérir, le design, les plans,
etc. que la ville aura voulu choisir, mais elle ne permettrait pas à la
ville de bâtir en pleine propriété. Je pense que c'est
ça que l'article dit. Dans ce sens, c'est peut-être un petit peu
différent de l'objectif que la ville vise.
M. Corbeil: Cela nous encarcane. Je vais vous citer un exemple
bien précis. Il a été question à quelque part de
bâtir un centre d'accueil qui pourrait peut-être se situer
là-dessus. Il y a un terrain qui se prête à ça. Au
cours de discussions avec les techniciens dans ce domaine, il semble que ce
serait peut-être et avantageux pour la ville et avantageux pour
l'occupant éventuel qu'au rez-de-chaussée d'un centre semblable,
il y ait, précisément, des commerces. Est-ce que dans les
pouvoirs qu'on nous donnerait, par exemple, on pourrait faire ce genre
d'opération.
M. Tardif: M. le Président, en vertu d'un amendement que
j'ai apporté à la Loi des cités et villes et au Code
municipal l'année dernière, les municipalités ont le
pouvoir d'acquérir des immeubles pour des fins de l'application de la
Loi des services sociaux et des services de santé, ce qui inclut la
construction d'un CLSC, d'un centre d'accueil et autres choses semblables.
M. Corbeil: Je comprends, mais il est question de...
M. Johnson: Sur la question de la dimension, on verra à
ça, mais je pense qu'en vertu...
M. Tardif: ... accessoire. Dans un centre d'accueil s'il y a un
salon de coiffure ou je ne sais quoi, cela nous apparaît un commerce
accessoire.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le maire...
M. Corbeil: M. le ministre nous dit qu'il existe justement un cas
où la Corporation d'hébergement du Québec est en cour. Il
y a un litige judiciaire, apparemment, selon ce que me dit M. Poirier, dans
lequel est impliquée la Corporation d'hébergement du
Québec précisément à cause d'une occupation
commerciale à l'intérieur de son édifice.
M. Gratton: Parmi les édifices ou les immeubles dont la
ville est propriétaire présentement, est-ce qu'il y a de ces
bâtiments qui pourraient être restaurés ou démolis
dans l'aire que vous réservez aux fins commerciales ou
industrielles?
M. Corbeil: Pas Ici. Ici, dans ce secteur, c'est vierge, à
toutes fins utiles. Il n'y a rien du tout, sauf le parc où la ville a un
pavillon. Dans le secteur jaune que vous voyez sur la carte là-bas, le
secteur sud-est, la partie jaune qui est la partie construite, c'est ce qu'on
appelle le vieil Anjou. C'est là que se sont érigées, il y
a 30 à 35 ans, beaucoup de résidences qui aujourd'hui ne
satisfont plus aux normes habituelles de construction et d'urbanisme. À
l'intérieur de ce secteur c'est pour cela qu'on l'a inclus dans
le périmètre en question il y a de la rénovation
à faire; on voudrait rénover les habitations en question.
M. Gratton: Mais ce serait de la rénovation à des
fins d'habitation et non pas à des fins commerciales.
M. Corbeil: Résidentielles.
M. Gratton: Ce que je voulais essayer de cerner, c'est si, dans
la rédaction du papillon que vient de déposer le ministre, il se
pourrait que cela vous empêche de faire les opérations
commerciales que vous voudriez faire. Vous semblez me dire qu'il n'y en a pas
qui existent présentement.
M. Corbeil: II n'existe pas de bâtisses qui doivent
être rénovées.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre.
M. Tardif: M. le ministre, je pense que la question de fond,
c'est: Est-ce que le pouvoir qui est demandé par la ville d'Anjou
consiste à construire, à ériger des édifices
commerciaux et industriels sur son territoire et de le faire elle-même.
Est-ce que c'est vraiment ce que désire la municipalité?
M. Corbeil: On veut avoir la possibilité de le faire s'il
s'avère que c'est cela qui est le plus rentable pour la
municipalité.
M. Tardif: Alors, ce qu'on est prêt à vous donner
ici, M. le maire, c'est le pouvoir de le faire de façon accessoire
à des projets d'habitation que vous pouvez par ailleurs réaliser,
à des projets en matière d'équipements de loisir et, en ce
qui concerne les autres projets, ce serait, par voie d'aliénation des
terrains pour ces immeubles pour lesquels vous pourriez spécifier et
demander des propositions de développement à des gens, de
réaliser dans les territoires que vous allez délimiter le type
d'implantation industrielle ou commerciale que vous souhaitez avoir
là.
M. Corbeil: Oui, sauf que je vous dis que je n'ai pas
l'impression et j'apprécie beaucoup le fait que vous le
précisiez qu'à l'intérieur de ce texte cela nous
permette clairement même cela.
M. Tardif: Le deuxième pargraphe qui dit qu'"elle peut les
aliéner"... Donc, la ville peut aliéner ces terrains et
là-dessus, M. le maire, on est d'accord pour ajouter un paragraphe entre
le premier et le deuxième pour dire que cette permission
d'aliéner les immeubles pourrait s'appliquer aux immeubles que la ville
possède déjà et non pas simplement à ceux acquis en
vertu de l'article 1. Donc, on est d'accord là-dessus, soit dit en
passant, mais vous pouvez les aliéner aux conditions qu'elle
détermine avec l'approbation de la Commission municipale et cette
aliénation peut se faire à quelque fin que ce soit. À
partir de là, la seule différence, c'est que vous ne pouvez pas
ériger vous-même des entreprises ou des...
M. Corbeil: Si nos études nous prouvent que c'est cela, on
reviendra vous voir.
M. Gratton: Si vous et nous y sommes toujours à ce
moment-là.
Le Président (M. Dussault): Alors, si l'étude de
l'article 2 a satisfait la commission, je demanderais à la commission de
revenir à l'article 1.
M. Tardif: M. le Président, avant, si vous me permettez de
revenir à l'article 1, je proposerais d'ajouter au papillon qu'on vous a
donné, entre le premier et le deuxième paragraphe, un paragraphe
qui se lirait comme suit: "La ville est autorisée à exercer les
pouvoirs prévus à l'alinéa précédent, sur
les immeubles dont elle est déjà propriétaire."
M. Cordeau: C'est ça, à l'intérieur de
l'annexe A. M. Tardif: C'est ça, toujours.
Le Président (M. Dussault): Est-ce qu'il est possible de
me donner le texte de cet amendement, M. le ministre?
M. Tardif: Avec plaisir, M. le Président. Avant de vous le
remettre, cependant, je voudrais faire lecture d'un autre amendement qui est
suggéré qui nous est parvenu, un autre papillon, un
sous-papillon par les procureurs de la municipalité, d'ajouter
à la toute fin, enlever le "ou", donc, après "l'un de ces
organismes, d'une corporation scolaire ou de son Office municipal
d'habitation."
Le Président (M. Dussault): Alors, le premier amendement
consisterait à ajouter après le premier paragraphe du nouvel
article 2, les mots suivants: "La ville est autorisée à exercer
les pouvoirs prévus à l'alinéa précédent,
sur les immeubles dont elle est déjà propriétaire." Alors,
je vais d'abord juger cet amendement recevable et disposer de cet amendement
avant d'en recevoir un autre. Si vous me le permettez, M. le ministre, il faut
agir en conformité de nos règlements. Est-ce que cet amendement
est adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Le
deuxième amendement consisterait à enlever d'abord
le mot "ou" à l'avant-demière ligne du dernier paragraphe
de cet article nouveau et ajouter après les mots "d'une corporation
scolaire", les mots "ou de son Office municipal d'habitation." Cet amendement
est reçu également; est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Nous avons
maintenant un nouvel article 2 amendé. Avant de vous demander de faire
l'adoption, je vous demanderais de revenir à l'article 1, puisque c'est
l'article fondamental. Est-ce que la commission est prête à
revenir à l'article 1?
M. Tardif: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Alors, nous revenons à
l'article 1.
M. Tardif: M. le Président, en ce qui concerne l'article
1, nous sommes prêts à aller plus loin que la ville nous l'a
demandé, puisque les pouvoirs ayant été circonscrits
à l'article 2, nous n'avons pas d'objection à ce que ces pouvoirs
soient exercés à l'étendue de tout le territoire de la
municipalité et non pas simplement au territoire décrit à
l'annexe en question.
M. Poupart: Avec votre permission, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Me Poupart.
M. Poupart: Quand vous vous référez à
l'article 1, M. le ministre, est-ce que vous vous référez
à l'article 1 du projet tel que vous l'avez devant vous ou l'autre?
M. Tardif: Du projet original, M. le Président, mais sur
lequel j'aurais un petit amendement quant au libellé, d'accord?
Le Président (M. Dussault): II y aurait quelque chose
à changer, d'accord.
M. Tardif: Le pouvoir de réserves foncières serait
général et, à ce moment... est-ce qu'on a distribué
le papillon pour l'article 1 ? M. le Président, je proposerais que
l'article 1, en partie pour des raisons de cohérence et de
conformité à des pouvoirs semblables qui ont été
donnés aux autres municipalités et par suite d'une correction que
nous avons apportée au texte ce matin, de modifier l'article 1 pour
qu'il se lise maintenant comme suit: "La ville est autorisée à
acquérir, de gré à gré, ou par expropriation, tout
immeuble dont l'acquisition est jugée appropriée pour fins de
réserves foncières ou d'habitation et pour les travaux connexes
à ces fins ainsi que tout immeuble désuet ou dont l'occupation
est nocive." Le présent article ne s'applique pas à l'acquisition
d'immeubles pour fins industrielles. Il s'applique sous réserve de la
Loi de la protection du territoire agricole 1978, chapitre X. (16 h 45)
Le Président (M. Dussault): Alors, je reçois ces
deux amendements. Je m'excuse, je dois en recevoir un à la fois. Alors,
je reçois d'abord le premier amendement celui qui dit: "qui remplace
à la fin du premier paragraphe les mots "dont l'occupation est
jugée désuète ou nocive" par les mots "désuet ou
dont l'occupation est nocive". Est-ce que cet amendement... Je rappelle
à la commission et à l'assistance que cet amendement est tout
à fait conforme à celui qui a été adopté ce
matin dans un autre projet de loi analogue. M. le maire d'Anjou.
M. Corbeil: Est-ce que je peux parler sur le paragraphe 1 au
complet?
Le Président (M. Dussault): Là, vous devez, M. le
maire, parler uniquement sur l'amendement que je viens de recevoir et qui a
été déposé par M. le ministre, qui ne consiste,
pour le moment, qu'à recevoir les mots "désuet ou dont
l'occupation est nocive" et qui remplaceraient les derniers mots du premier
paragraphe. Alors, cet amendement est adopté.
Je reçois maintenant le deuxième amendement qui consiste
à ajouter au deuxième paragraphe les mots "il s'applique sous
réserve de la Loi sur la protection du territoire agricole. Oui, M. le
maire d'Anjou.
M. Corbeil: II y a plus que cela, M. le Président. Dans le
premier paragraphe on avait ici, à la troisième ligne "pour fins
de réserve foncière ou d'aménagement" et là on
change cela pour "fins de réserve foncière ou d'habitation". On
ajoute aussi au deuxième paragraphe: "Le présent article ne
s'applique à l'acquisition d'immeubles pour fins industrielles".
Le Président (M. Dussault): Vous avez raison
effectivement; je travaillais avec le papillon alors qu'en
réalité nous devons travailler avec l'article qui paraît au
projet original. L'amendement que j'ai reçu tout à l'heure
l'était en fonction du texte qui apparaît au projet de loi
original. C'est ce que j'ai accepté. Si c'est conforme à ce que
voulait M. le ministre et ce que la commission veut, nous n'aurons pas à
revenir là-dessus. Cela voudrait dire que l'amendement que dépose
M. le ministre consiste dans les deux phrases que j'ai lues,
c'est-à-dire les phrases suivantes: "Le présent article ne
s'applique pas à l'acquisition d'immeubles pour fins industrielles". "Il
s'applique sous réserve de la Loi sur la protection du territoire
agricole". C'est donc ce paragraphe que je viens de lire en deux phrases qui
s'ajouteraient comme nouveau paragraphe à l'article 1.
M. Corbeil: II y a plus que cela. Dans le premier paragraphe on
fait disparaître le mot aménagement...
Le Président (M. Dussault): M. le maire, je m'excuse. Je
viens de dire que le premier amendement je l'ai reçu en amendement au
paragraphe 1, à l'article 1 du texte original. Ce qui veut dire
que vous devez oublier le papillon, le premier paragraphe du papillon
qu'on vous a remis, puisque c'est avec le texte original que nous avons
travaillé. Pour ce qui est du deuxième amendement, c'est avec le
deuxième paragraphe du papillon que nous travaillons et ce
deuxième paragraphe...
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): ... du papillon devient
l'amendement à l'article 1.
M. Tardif: ... je m'excuse de devoir apporter une correction ici.
L'article 1 que j'ai déposé vise à remplacer l'article 1
actuel dans le projet de loi 275.
Le Président (M. Dussault): Alors là, c'est un
nouveau problème. De toute façon, nous n'avions pas encore
adopté l'article 1 amendé, ce qui fait qu'il n'y a pas de
problème.
M. Tardif: M. le Président, peut-être en
réponse...
Le Président (M. Dussault): II faudrait quand même
clarifier, M. le ministre, si vous tenez vraiment à apporter votre
amendement qui apparaît au papillon, au premier paragraphe, si vous
voulez l'apporter au texte qui apparaît au papillon. Je voudrais que vous
me le disiez, c'est essentiel.
M. Tardif: M. le Président, le texte que vous avez en
papillon vise à remplacer le texte de l'article 1 dans le projet de
loi.
Le Président (M. Dussault): C'est ce qui n'était
pas clair.
M. Tardif: Je m'excuse, je croyais avoir été
clair.
Le Président (M. Dussault): D'accord. Alors, je pense que
nous allons recommencer le processus d'adoption de cet amendement, et
suspendre, pour le moment, le deuxième amendement que j'avais
reçu. Il faut aller dans l'ordre. Maintenant, je voudrais savoir si la
commission est disposée à faire l'étude globalement du
premier paragraphe du papillon à la place de l'article 1 du projet de
loi original.
M. Cordeau: Est-ce qu'on peut poser des questions à M. le
ministre?
Pourquoi avez-vous enlevé le mot aménagement?
M. Tardif: M. le Président, on parle de tout immeuble dont
l'acquisition est jugée appropriée pour fins de réserves
foncières ou d'habitation. Il nous apparaît que l'expression "pour
fins de réserves foncières" n'exclut pas, comme telle qu'on
puisse utiliser ces réserves foncières dans le cadre d'un plan
d'urbanisme ou d'aménagement.
C'est une expression très large, qui n'est pas limitative, et
l'expression utilisée dans tous les autres textes de loi que nous avons
donnés aux municipalités est celle qui apparaît là,
parce qu'elle nous apparaît donner aux municipalités la marge de
manoeuvre voulue pour faire, pour planifier l'aménagement de leur
territoire.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que je peux poser
une question d'ordre linguistique? Dans ce contexte, est-ce que le mot
"aménagement" fait allusion à la préparation de
schémas d'aménagement ou est-ce que c'est plutôt
l'aménagement d'un espace? Je croirais que c'était plutôt
la deuxième interprétation, parce que, pour faire un
schéma d'aménagement, on n'a pas besoin d'acquérir un
terrain. Or, le ministre n'est pas disposé à accorder à la
ville un pouvoir de faire de l'aménagement sur un terrain je
parle spécifiquement de cela, et j'exclus la confection de schéma
d'aménagement, notion qui ne me semble pas pertinente ici.
M. Tardif: C'est tout à fait juste, M. le
Président. Le pouvoir d'acquisition de réserves foncières
ici nous apparaît être l'élément essentiel et nous ne
voulons pas dans le cas qui est devant nous, ouvrir des réserves de
façon à permettre à une municipalité
d'aménager les immeubles dont elle a fait l'acquisition, autrement que
par ce qui lui est donné à l'article 2, par la suite,
évidemment.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe avait demandé la parole et je tiens à
préciser à la commission que, comme président, je ne
devrais pas laisser discuter un amendement qui n'existe pas, pour la raison
qu'il n'existe pas actuellement. Alors, je voudrais qu'on fasse
brièvement et qu'on revienne à la recevabilité. M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: C'est sur l'aménagement, parce que je crois
que, dans les plans, la ville nous a montré qu'elle devra faire de
l'aménagement au-dessus du tuyau qui passe à peu près das
le centre d'un terrain et qu'il va y avoir une zone de verdure
aménagée, parce qu'il va falloir qu'elle acquière, en plus
de passer une entente avec la compagnie, des terrains à
côté, qu'elle prouve qu'elle va les aménager en parc ou
ainsi de suite. Est-ce que le projet de...
M. Tardif: ... loin de faire des parcs...
M. Cordeau: ... loi accorde à la municipalité ce
pouvoir d'aménager les terrains qu'elle acquerra?
M. Tardif: M. le Président, il ne faut pas oublier que la
Loi des cités et villes contient à l'article 426, une longue
série de pouvoirs qu'ont les municipalités, notamment,
d'aménager des parcs municipaux. Alors, il n'y a aucun problème
de ce côté.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député d'Anjou.
M. Johnson: M. le Président, brièvement, si vous me
le permettez. Je veux bien croire qu'on est en train de discuter d'une res
nullius pour les fins de la procédure, mais...
M. Goldbloom: Vous êtes loin derrière. C'est
quoi...
M. Johnson: ... je pense que le mot "aménagement"
j'essaie de comprendre quelles sont les préoccupation du ministre des
Affaires municipales dans ce cadre, alors que je connais les objectifs de la
ville d'Anjou. D'abord, le mot "aménagement" n'existe pas hormis
dans un projet de loi qui s'appelle le projet de loi 125 dans le
vocabulaire du droit municipal, si je comprends bien, autrement que dans cette
acception très précise dont on parle et qui permet, par exemple,
à une municipalité de mettre de la tourbe sur un morceau de terre
noire. La notion d'aménagement vous en conviendrez, M. le maire
avec moi que vous avez évoquée successivement, en nous
montrant les plans, est une notion un peu plus large que la notion de mettre de
la tourbe par-dessus de la terre noire.
Si je comprends bien ce que nous dit le ministre des Affaires
municipales, c'est que la formule qui, jusqu'à maintenant, dans neuf
cas, dans neuf municipalités au Québec, a été
consacrée pour donner plus de latitude aux municipalités, c'est
la formule de réserve foncière et d'habitation et que
l'introduction, dans le cas de la loi de la ville d'Anjou, du mot
"aménagement" risquerait, aux yeux du gouvernement, je pense, de
créer un précédent et d'ouvrir sur un domaine que par
ailleurs il entend commencer à régler par la loi 125 et par sa
politique générale foncière. Je pense que ce que le
ministre nous dit c'est que d'une part il considère qu'il doit
empêcher la création de ce précédent et en
même temps il vous dit, du même revers de la main, que les mots
"réserve foncière" sont suffisants pour les fins de ce que vous
nous avez expliqué d'une certaine façon, sans qu'on passe par
l'approbation ad hoc, par exemple, du ministre, qui serait l'alternative
finalement, qui serait l'approbation ad hoc par le ministre des Affaires
municipales de tout développement du type de ceux que vous avez
décrits.
Je ne suis pas sûr que la ville d'Anjou ni d'ailleurs l'ensemble
des municipalités veulent que le ministre des Affaires municipales ait
un pouvoir d'approbation ad hoc sur les projets. On a déjà vu ce
que cela a pu donner dans le passé. Historiquement, je ne fais pas
d'allusion précise, mais de façon générale, le
pouvoir ad hoc d'un ministre c'est quelque chose qu'on essaie d'utiliser le
moins possible dans notre législation.
Pour ces raisons, M. le maire, je vous demanderais simplement si
à vous et vos juristes, de façon générale, le
pouvoir de réserve foncière ou d'habitation ou pour les travaux
connexes plus il faut tout lire cela l'autre article dont on a
parlé et auquel le ministre a apporté un papillon, si cela ne
vous permet pas, en gros, de réaliser, à l'exception de ce qui
pourrait être un bloc commercial érigé par la ville,
l'ensemble de ce que vous visez?
M. Corbeil: M. le Président, ou bien réserve
foncière permet de faire n'importe quoi, ou bien c'est limité. On
dit ici: Pour fins de réserve foncière ou d'habitation. Cela veut
donc dire qu'on comprend qu'à l'intérieur de réserve
foncière, cela n'inclut pas habitation. Dans le deuxième
paragraphe, on le limite davantage encore en disant expressément que ce
n'est pas permis pour les fins industrielles. Or dans les plans qu'on vous a
montrés tantôt c'est évident qu'il y a une partie de ces
terrains qu'on va devoir s'approprier pour fins industrielles.
Encore une fois, on vient ici en toute candeur et naïveté
vous dire ce qu'on veut faire et on demande les pouvoirs de faire cela. C'est
évident que la loi va déterminer les pouvoirs qu'elle veut bien
nous donner puisqu'on est ses créatures et qu'on va s'accommoder des
pouvoirs qui nous seront accordés ou on laissera tout simplement cette
loi lettre morte puisque nous avons des projets bien précis, des
objectifs bien précis.
Si par la suite la loi est telle que tout ce qu'on ne doit faire c'est
à peu près ce que la loi générale donne
d'acquérir du terrain pour fins de réserve foncière et de
le laisser là jusqu'à temps qu'il y ait des promoteurs qui soient
prêts à le développer, c'est évident qu'on va vous
remercier de nous avoir donné ces pouvoirs, mais il n'y a pas
grand-chance qu'on les exerce, parce que ce n'est pas ce qu'on veut faire. On
vous l'a expliqué de la façon, je pense, la plus exhaustive
possible et encore une fois avec toute la candeur possible pour qu'on sache
exactement ce qu'on veut faire. On ne vient pas ici pour essayer d'obtenir des
pouvoirs de faire des choses qu'on ne vous décrit pas. On vous a dit
exactement ce que l'on entend faire avec les pouvoirs que l'on réclame.
Si c'est contraire au bien public qu'on obtienne ces pouvoirs parce que la loi
n'est pas prête à se rendre jusque-là, on va simplement
laisser les choses se développer comme elles l'ont fait jusqu'à
maintenant.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Gatineau. Je voudrais quand même revenir sur ce que je disais tout
à l'heure à la commission. Actuellement, il se fait des
débats sur un amendement qui n'existe pas. Alors, il y a deux...
M. Goldbloom: Nous déclarons qu'il existe. M. Tardif:
II a été déposé par le ministre.
Le Président (M. Dussault): Je demande maintenant à
la commission si elle entend travailler sur un texte nouveau,
c'est-à-dire celui qui apparaît en entier sur le papillon que M.
le ministre a déposé, ou si elle veut que nous fonctionnions de
la façon classique de faire des amendements. (17 heures)
M. Tardif: Enfin, le texte est déposé, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Alors, si je n'entends pas
d'autres points de vue, je vais considérer que le texte nouveau
déposé est maintenant le texte considéré. M. le
député de Gatineau, c'est donc ce que je ferai. Vous avez la
parole.
M. Gratton: M. le Président, quand on parle des fins pour
réserves foncières et qu'on spécifie à
l'alinéa suivant que le présent article ne s'applique pas
à l'acquisition d'immeubles pour fins industrielles, est-ce que je dois
en conclure que les fins de réserves foncières permettent
normalement l'acquisition de terrains pour des fins industrielles?
M. Tardif: Normalement, non, M. le Président, ces
réserves ou l'acquisition de terrains spécifiquement pour des
fins industrielles doivent être faites en vertu de la Loi sur les fonds
industriels. Je comprends que la ville, étant déjà
propriétaire de terrains, pourrait donc vouloir utiliser ces terrains
pour des fins industrielles, sans les avoir acquis en vertu de cette loi, et
c'est le sens de l'amendement du paragraphe introduit tantôt entre les
paragraphes 1 et 2 de l'article 2, de permettre à la ville de disposer
et d'aliéner ces immeubles qu'elle possède déjà.
Donc, elle pourrait le faire dans le cas des immeubles. Quant à
l'acquisition de tout nouvel immeuble spécifiquement pour des fins
industrielles, elle devra être faite en vertu de la loi qui régit
l'acquisition des immeubles pour fins industrielles, c'est-à-dire la Loi
des fonds industriels.
M. Gratton: Compte tenu, M. le Président, de la situation
particulière dans laquelle se trouve la ville d'Anjou et qui nous a
été très clairement expliquée aujourd'hui, pourquoi
le ministre persiste-t-il à vouloir exclure la possibilité pour
la ville d'Anjou d'acquérir des immeubles pour des fins
industrielles?
M. Tardif: M. le Président, de deux choses, l'une. Ou bien
la ville d'Anjou sait, au moment où elle acquiert les terrains les fins
pour lesquelles elle les acquiert et auquel cas. si c'est pour des fins
industrielles, elle peut procéder en vertu de la Loi des fonds
industriels ou bien elle ne le sait pas, auquel cas elle les achète en
vertu du pouvoir général de réserves foncières.
Lorsque la ville saura à quelles fins ces immeubles peuvent être
utilisés, elle pourra les aliéner en vertu de la loi qui est
devant nous présentement. Mais il s'agit, en fait, de faire la
concordance entre ces deux lois et il m'apparaît évident qu'il ne
s'agit pas que la ville puisse faire indirectement ce que la loi ne lui permet
pas de faire directement. Mais si, au moment où elle acquiert des
immeubles, elle sait qu'elle veut faire un parc industriel, il y a une loi pour
ça. Si on n'est pas certain, il y a le pouvoir de réserves
foncières générales qui existe, enfin, qu'on
s'apprête à lui donner.
M. Gratton: Mais la ville ne pourra pas exercer son droit de
réserves foncières pour des fins industrielles.
M. Tardif: Qu'elle ne pourra pas utiliser pour des fins
industrielles à partir du moment... elle ne sait pas à ce moment
que ces immeubles seraient utilisés à des fins industrielles.
Donc, ce sera dans le pouvoir de réserves foncières
générales, en vertu duquel elle pourra acquérir ces
immeubles.
M. Cordeau: Est-ce à dire, M. le ministre, que les
terrains que la ville peut acquérir actuellement pour non-paiement dans
la zone pointillée, à l'intérieur de la zone
pointillés, elle ne sait pas encore parce qu'il n'y a rien de
défini si, à un moment donné, elle demande à
l'intérieur de la Loi des fonds industriels, d'acquérir tous les
terrains de ce secteur, elle pourra vendre à la corporation de
promotions industrielles, parce que c'est un secteur à part, les
terrains qu'elle a acquis pour non-paiement de taxes?
M. Tardif: Elle pourrait les céder, en effet, ou les
aliéner ainsi que le lui permet la loi.
M. Gratton: Ce ne serait pas le même fonds.
Le Président (M. Dussault): M. le maire Corbeil voudrait
prendre la parole. Est-ce que la commission consent à entendre M.
Corbeil? Alors, M. Corbeil.
M. Corbeil: Je vous demanderais d'essayer d'imaginer dans quelle
situation on se retrouverait dans le secteur sud-ouest, où on est
déjà propriétaire d'une grande partie des terrains acquis
pour non-paiement de taxes, une partie de ces terrains devant être
à vocation industrielle, comme je l'ai mentionné tantôt. La
première opération qu'il y a à faire, dans ça,
c'est de les acquérir et en faire une redivision. Il faut annuler les
subdivisions actuelles.
Or, au moment où on va les acquérir, on ne pourra pas
dire, dans un règlement d'acquisition, qu'on les acquiert pour fins de
réserves foncières sans savoir ce qu'on va faire avec. On a
déjà des plans que vous avez tous vus, on en a en notre
possession et on sait d'avance qu'on réserve à ça une
vocation industrielle. Cela veut dire qu'on ne peut pas les acquérir en
vertu de réserves foncières.
Il faut donc passer par le fonds industriel. Là, on va se
réveiller avec une partie du terrain qui aura été acquise
en vertu du fonds industriel, une partie du terrain qui aura été
acquise pour non-paiement de taxes, et quand il va falloir faire la subdivision
de ça, il va falloir repasser par la filière du ministère
de l'Industrie et du Commerce pour obtenir son approbation sur certaines
parties de terrain et pas son approbation sur certaines parties d'autres
terrains et ensuite, après que ce sera subdivisé et qu'il s'agira
de les vendre, là aussi, dans certains cas, il faudra l'approbation du
ministère de l'Industrie et du Commerce, et dans
d'autres cas, il ne faudra pas. Cela va être une tour de Babel
administrative tellement épouvantable, que je ne pense pas qu'on voudra
s'aventurer là-dedans.
On n'essaie pas de se compliquer les choses; on essaie de faciliter la
mise en valeur du territoire. C'est bien évident que si, par des textes
de loi, l'opération s'avère impossible, la solution la plus
logique, sera d'attendre, comme je le disais tantôt, vingt ans. Quand on
en sera devenus propriétaires par attrition, là, il n'y aura plus
de restriction aucune, parce qu'en vertu des dispositions qu'on a
déjà dans notre loi, les terrains qu'on acquiert pour
non-paiements de taxes, on pourra les vendre sans aucune autorisation et
à qui on veut.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je suis, je crois, mieux
placé que tout autre membre de cette commission pour parler de ces
traditions. Une tradition fondamentale de cette commission parlementaire
je la connais depuis treize années maintenant a été
la suivante: si une municipalité présente un projet de loi
privé et par ce projet de loi privé demande des pouvoirs
généraux à l'échelle de tout son territoire, la
commission parlementaire généralement refuse ces pouvoirs.
Quand, par contre, une municipalité je parle
évidemment de pouvoirs exorbitants par rapport à la loi
générale s'est présentée avec un projet
précis et a dit à cette commission: la loi générale
ou la charte actuelle de la ville ne nous permettent pas de réaliser ce
projet, la commission s'est penchée sur le projet et si elle a
trouvé le projet valable, elle a accordé des pouvoirs restreints,
restreints par la nature du projet, restreints par rapport au territoire
visé, et je vous avais alors suggéré une troisième
restriction dans le temps.
Mais ce que j'essaie d'exprimer, M. le Président, c'est que si
nous croyons le projet valable nous devrions l'entourer des précautions
que nous croyons nécessaires, mais que nous devrions accorder à
la ville d'Anjou les pouvoirs clairs de réaliser son projet. Je
m'excuse, Me Poupart, je me fais l'avocat de la ville d'Anjou en ce disant.
Il me semble, M. le Président, que le texte de l'article 1, tel
que le ministre nous le propose actuellement, comporte les
éléments suivants: la loi générale dit qu'une
municipalité, qu'une ville ne peut acquérir des terrains, des
immeubles que pour des fins municipales. Or, le ministre nous présente
un article dans lequel il nous dit: Outre les fins municipales, les fins de
réserves foncières et d'habitations seront reconnues comme
valides pour la ville d'Anjou mais, dit-il, dans le deuxième
alinéa, les fins industrielles ne seront pas acceptables. Si le
ministre, en imposant cette restriction, cette dernière, nous dit: Je
n'accepterai pas que la ville se rende responsable d'une activité
industrielle, là, on peut être d'accord. Mais, si par cette
restriction, le ministre empêche la ville de réaliser ce qu'elle
propose ouvertement, publiquement, devant nous tous et qui comporte des
éléments industriels, là, je trouve qu'il est injuste
à l'endroit de la municipalité et qu'il devrait retirer son
deuxième alinéa et permettre avec les précautions qu'il
voudra la réalisation des objectifs industriels de la ville d'Anjou.
M. Le Président, je vais un pas plus loin. Le ministre nous dit:
Je vous ai proposé un texte pour l'article 2 et, après l'avoir
proposé, j'ai inséré un deuxième alinéa et
cet alinéa se lit comme suit: "La ville est autorisée à
exercer les pouvoirs prévus à l'alinéa
précédent sur les immeubles dont elle est déjà
propriétaire." Mais quand on lit l'alinéa
précédent, on voit que la ville est autorisée à
détenir, louer et administrer les immeubles acquis en vertu de l'article
1. Elle peut les aménager, y installer des services publics. Elle peut
également démolir ou restaurer les bâtiments et autres
ouvrages ou construire de nouveaux bâtiments, mais tout cela à des
fins de loisirs, d'habitation, de récréation et autres fins
accessoires. Alors, il me semble, M. le Président, que, quand le
ministre nous a dit tout à l'heure que ce deuxième alinéa
qui dit que la ville est autorisée à exercer les pouvoirs
prévus à l'alinéa précédent sur les
immeubles dont elle est déjà propriétaire, quand il a dit
que ça permettrait à la ville de réaliser son projet
à des fins industrielles, j'ai de la misère à comprendre
que c'est véritablement permis.
M. Tardif: M. le Président, je veux juste répondre
au député de D'Arcy McGee, si vous me le permettez. J'aurais
aimé qu'il continue à lire.
M. Goldbloom: D'accord.
M. Tardif: On dit: "Elle peut les aliéner ces
immeubles aux conditions qu'elle détermine", avec l'approbation.
Donc, les aliéner sans spécifier la fin, ça comprend les
aliéner à des industries qui voudraient s'implanter à la
ville d'Anjou.
M. Goldbloom: Donc, le ministre aurait dû nous dire que
c'est ce qui est devenu le troisième alinéa, parce que, quand il
a dit le deuxième alinéa, j'ai compris le deuxième qu'il
avait inséré comme amendement additionnel. Alors, il veut dire le
deuxième alinéa devenu le troisième par...
M. Tardif: Mais, M. le Président, le sens de ce qui
était le deuxième alinéa, qui est devenu le
troisième, s'applique aux immeubles qui sont déjà la
propriété de la ville et non pas simplement à ceux dont
elle aurait pu se porter acquéreur en vertu de la Loi des fonds
industriels. En d'autres termes, les immeubles que possède
déjà la ville d'Anjou, tel qu'indiqué sur la carte,
même s'ils n'ont pas été acquis en vertu de la Loi des
fonds industriels, peuvent être aliénés à des
industries. Cela, je voudrais que ce soit clair.
M. Goldbloom: Ce que le ministre nous dit est ce qui suit: II est
prêt à élargir les pouvoirs de la ville d'Anjou par rapport
à la loi générale, il est
prêt à permettre à la ville d'Anjou de
réaliser son projet à caractère industriel, les parties de
son projet qui sont à caractère industriel, mais il n'accepterait
pas que la ville devienne propriétaire et exploitante industrielle. Il
faudrait que la ville procède par aliénation des immeubles acquis
dans le passé ou en vertu de cette loi privée.
Il reste une chose, M. le Président, et je reviens au
deuxième alinéa de l'article 1. Que voudrait dire alors
l'exclusion qui se lit comme suit: "Le présent article ne s'applique pas
à l'acquisition d'immeubles pour fins industrielles"?
M. Tardif: Cet alinéa voudrait dire, M. le
Président, que pour l'acquisition d'immeubles à des fins
industrielles, lorsqu'on les acquiert et qu'on sait qu'ils seront
utilisés à des fins industrielles, ils ne seraient pas acquis en
vertu de l'article 1 du projet de loi 275 mais bien en vertu de la Loi des
fonds industriels qui régit l'achat des immeubles à fins
industrielles dans toutes les municipalités du Québec. C'est la
loi générale des fonds industriels qui s'appliquerait. (17 h
15)
Maintenant, M. le Président, remarquez qu'à la limite je
serais prêt à faire en sorte que dans le cadre de ce projet
précis et là peut-être qu'on pourrait revenir
à l'annexe technique décrite de faire sauter "le
présent article ne s'applique pas à l'acquisition d'immeubles
pour fins industrielles, dans cette aire." Donc, ce ne serait plus
étendu à l'échelle de toute la municipalité. Si je
comprends bien.
M. Poupart: Cela répondrait à notre désir
sur cette partie, si on pouvait se dispenser...
M. Tardif: C'est-à-dire que les immeubles, dans ces aires
coloriées, pourraient être acquis en vertu du pouvoir de
réserves foncières générales de la
municipalité, et non pas en vertu de la Loi des fonds industriels.
M. Poupart: Cette description apparaît à l'annexe A
que vous avez déjà dans le deuxième projet, M. le
ministre.
M. Goldbloom: Peut-être que le deuxième
alinéa pourrait se lire à peu près comme suit, M. le
Président: "Le présent article ne s'applique pas à
l'acquisition d'immeubles pour fins industrielles, sauf à
l'intérieur du territoire décrit à l'annexe A."
M. Tardif: C'est cela.
M. Cordeau: Avez-vous des zones vertes dans votre ville? La Loi
sur la protection du territoire agricole s'applique-t-elle?
M. Corbeil: Aucune, le territoire de la CUM est exclu.
M. Cordeau: Alors, pourquoi mettre l'autre? Une voix: ...
plus tard.
M. Tardif: M. le Président, on était
déjà en train de rédiger un amendement qui pourrait se
lire comme suit: D'ajouter, entre le premier alinéa et le
deuxième alinéa de l'article 1, dans le papillon que vous avez:
"La ville peut exercer le pouvoir prévu à l'alinéa
précédent, à l'intérieur du territoire
décrit à l'annexe A", sans faire référence à
l'acquisition d'immeubles pour une fin ou pour une autre.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre, pourriez-vous
me répéter lentement votre amendement?
M. Tardif: Oui, M. le Président. Après le premier
alinéa, en ajouter un autre qui se lirait comme suit: "La ville peut
exercer le pouvoir prévu à l'alinéa
précédent, à l'intérieur du territoire..." Je
m'excuse, M. le Président.
Le Président (M. Dussault):... la dictée, M. le
ministre. Alors: "La ville peut exercer..."
M. Tardif: La ville ...
Le Président (M. Dussault): ... je vois que...
M. Tardif: II y a tellement de renvois. "La ville peut exercer le
pouvoir prévu à l'alinéa précédent, à
l'intérieur du territoire décrit à l'annexe A." M. le
Président, ceci implique que l'alinéa suivant est modifié
pour se lire dorénavant comme suit: "Le présent article
s'applique sous réserve de la Loi sur la protection du territoire
agricole (1978, chapitre 10)."
Le Président (M. Dussault): Est-ce que vous voulez dire,
M. le ministre, que cette partie du texte "s'applique sous réserve de la
Loi sur la protection du territoire agricole" viendrait après
l'amendement que vous venez de me donner?
M. Tardif: C'est cela, M. le Président. Si, pour la bonne
compréhension, vous voulez que je relise le tout depuis le début,
je peux le faire.
Le Président (M. Dussault): Si je comprends bien, vous
auriez donc le premier paragraphe de votre papillon qui n'est pas
changé. Vous auriez ensuite: "Le présent article ne s'applique
pas à l'acquisition..."
M. Tardif: Non, justement pas, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): C'est la question que je vous
posais. C'est très bien. Je comprends, M. le ministre; c'est très
bien.
M. Gagnon: J'apprécierais que le ministre... pour les fins
du journal des Débats.
M. Tardif: Je vais relire l'article en entier, M. le
Président.
L'article 1, tel que modifié, M. le Président, se lirait
comme suit: "La ville est autorisée à acqué-
rir, de gré à gré ou par expropriation, tout
immeuble dont l'acquisition est jugée appropriée pour fins de
réserve foncière ou d'habitation et pour les travaux connexes
à ces fins, ainsi que tout immeuble désuet ou dont l'occupation
est nocive." "La ville peut exercer le pouvoir prévu à
l'alinéa précédent à l'intérieur du
territoire décrit à l'annexe A." "Le présent article
s'applique sous réserve de la Loi sur la protection du territoire
agricole (1978, chapitre 10)."
Le Président (M. Dussault): D'accord. Je reçois cet
amendement, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des intervenants sur cet
amendement? M. le maire.
M. Corbeil: Une question de clarification, M. le ministre. Je me
pose simplement la question, à savoir si en disant: pour fins de
réserve ou d'habitation, il n'y a pas une espèce de
contradiction. Si "réserve foncière" est complet, pourquoi
ajouter "ou d'habitation"?
M. Tardif: Parce que, M. le maire, à des fins de
réserve foncière, vous ne pouvez qu'acquérir des
immeubles. À des fins d'habitation, vous pouvez bâtir, vous pouvez
construire des immeubles à logement.
M. Johnson: En d'autres termes, vous pouvez exproprier un terrain
pour éventuellement le vendre à un commerce ou à une
industrie ou vous pouvez exproprier un terrain aux fins d'y ériger une
habitation. En ce sens, je pense que la notion d'habitation ne vient pas
restreindre ou élargir la notion de réserve foncière.
C'est simplement un pouvoir d'érection, mais c'est un pouvoir
d'érection d'édifices qui est limité à
l'habitation.
M. Corbeil: Oui, parce que dans ce paragraphe on ne parle que
d'acquisition.
M. Johnson: C'est cela.
M. Tardif: Par ailleurs, M. le maire, à l'article 2, on
vous donne le pouvoir d'acquérir, de gré à gré...
Je m'excuse. "Est autorisée à détenir, louer et
administrer"... Plus loin, on dit: "Elle peut aménager ces immeubles, y
installer les services..." "Elle peut également démolir ou
restaurer les bâtiments et autres ouvrages, y érigés, y
construire de nouveaux bâtiments pour des fins d'habitation, de loisirs
et autres."
M. Corbeil: Je comprends, mais dans le premier paragraphe
où on parle d'acquérir, on dit: pour fins de réserve
foncière ou d'habitation.
M. Tardif: Oui. Vous pourriez acquérir un immeuble
construit pour faire du logement, par exemple.
Le Président (M. Dussault): Est-ce qu'il y a des
intervenants sur cet amendement? Je pose à nouveau la question à
la commission: Est-ce que la commission accepte de considérer maintenant
comme un nouvel article tout le texte qu'a lu M. le ministre tout à
l'heure?
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Dussault): C'est donc maintenant
l'article que nous aurons à débattre et sur lequel nous aurons
à voter. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants sur ce nouvel article?
Oui, M. le député de Gatineau.
M. Gratton: À moins que les autorités de la ville
d'Anjou aient des remarques à faire, à la suite des débats
qu'on vient d'avoir, il nous apparaîtrait souhaitable d'adopter l'article
1. À moins qu'il y ait des représentations, adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Le nouvel article 1 est
adopté tel qu'amendé. Je n'ai pas d'objection à le relire,
surtout aux fins du journal des Débats, à la satisfaction de tout
le monde. Il se lirait maintenant comme suit: "La ville est autorisée
à acquérir, de gré à gré ou par
expropriation, tout immeuble dont l'acquisition est jugée
appropriée pour fins de réserve foncière ou d'habitation
et pour les travaux connexes à ces fins, ainsi que tout immeuble
désuet ou dont l'occupation est nocive. "La ville peut exercer le
pouvoir prévu à l'alinéa précédent à
l'intérieur du territoire décrit à l'annexe A. "Le
présent article s'applique sous réserve de la Loi sur la
protection du territoire agricole."
M. Tardif: 1978, chapitre 10.
Le Président (M. Dussault): Chapitre 10, c'est cela.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Dussault): J'appelle maintenant l'article
2, qui est un article nouveau, amendé.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Est-il adopté?
M. Gratton: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 3.
M. Tardif: L'article 3, M. le Président, il y a aussi un
papillon qu'on va vous distribuer à l'instant même.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que vous pourriez en
remettre une copie au président, s'il vous plaît, avant qu'il n'en
reste plus? On a assez de difficulté comme ça.
M. le ministre, je comprends donc que vous déposez un nouvel
article 3, qui se lirait comme suit.
M. Tardif: Un moment, M. le Président, si vous permettez.
À l'article 4, M. le Président, exactement... On m'informe
qu'à l'article 3, c'est le papillon de la ville d'Anjou, cette
fois...
Une voix: Voilà!
M. Tardif:... qui serait inséré dans le projet de
loi et qui se lirait comme suit, M. le Président... En fait, M. le
Président, si vous avez le texte de la ville d'Anjou et, dans le texte
de la ville d'Anjou, sauf que ce papillon est numéroté 4 dans
leur spicilè-ge. Je demanderais que l'article 3 du projet de loi no 275
soit remplacé par l'article 4 contenu dans le texte proposé par
la ville d'Anjou, à savoir que la ville peut, par résolution,
vendre au prix coûtant, déterminer par un certificat de son
vérificateur, à la corporation créée en vertu de
l'article 5, en fait, tout immeuble qu'elle a acquis en vertu de la
présente loi ou qu'elle possède déjà. Cela va?
Le Président (M. Dussault): D'abord, je demande à
la commission si elle accepte de remplacer l'article 3 par ce nouvel article,
aux fins des travaux de la commission.
M. Gratton: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Donc, je reçois ce
nouvel article, qui apparaît au projet qu'avait déposé la
ville d'Anjou à la commission, nouveau texte qu'elle avait
déposé qui, dans ce projet, portait le no 4 et la
référence à un article à l'intérieur de ce
texte, n'est pas 3 mais 5. (17 h 30)
M. Tardif: De sorte que le nouvel article 3...
Le Président (M. Dussault): Ce qui prouve que le
président vous suit toujours!
M. Tardif: ... M. le Président, se lirait comme suit: "La
ville peut, par résolution, vendre, au prix coûtant,
déterminé par un certificat de son vérificateur, à
la corporation créée en vertu de l'article 5 tout immeuble
qu'elle a acquis en vertu de la présente loi ou qu'elle possède
déjà." C'est ça?
M. Poupart: ...
Le Président (M. Dussault): Ce nouveau texte de l'article
3 est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 4.
M. Tardif: M. le Président, je ferais motion pour
remplacer l'article 4 du projet de loi 275 par le papillon qui vous a
été distribué et qui se lit comme suit: "La ville peut
emprunter, par règlement approuvé de la même manière
qu'un règlement d'emprunt, selon la loi qui régit la
municipalité, les sommes nécessaires et demander les subventions
prévues par la loi pour l'exercice de ces pouvoirs et aux fins
d'effectuer un prêt à la corporation formée en vertu de la
présente loi."
Le Président (M. Dussault): Est-ce que la commission
accepte de remplacer l'article 4 original par ce nouveau texte?
Une voix: Adopté.
M. Poupart: C'est accepté par la municipalité.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que ce nouvel article 4
est adopté par la commission?
M. Gratton: Aussi bien, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté, j'appelle
l'article 5.
M. Tardif: M. le Président, changez donc, avant même
qu'il ne soit considéré par la commission, par le no 5.
Le Président (M. Dussault): D'accord.
M. Tardif: M. le Président, je propose que l'article 5 du
projet de loi 275 soit remplacé par le texte qui vient d'être
distribué aux membres de cette commission et qui se lirait comme suit:
"Sur présentation d'une requête de la ville, le gouvernement peut,
aux conditions qu'il fixe, délivrer sous le grand sceau de la province
des lettres patentes constituant une personne en corporation sans but lucratif
ayant pour objet l'acquisition d'immeubles d'habitation pour personnes ou
familles autres que celles à faible revenu ou à revenu modique
visées à l'article 55 de la Loi de la Société
d'habitation du Québec (1966/67, chapitre 55) et l'exercice des autres
pouvoirs que la présente loi confère à la ville."
Le Président (M. Dussault): Est-ce que la commission
accepte de discuter de ce nouvel article en lieu de l'article original du
projet de loi?
Une voix: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): C'est accepté. Oui, M.
le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: On m'a dit, si j'ai bien compris, que, lorsque les
mots "lieutenant-gouverneur" sont adoptés dans un texte original d'un
projet de loi, il faut qu'ils demeurent dans les amendements. Est-ce vrai?
M. Johnson: C'est-à-dire...
M. Tardif: On va le demander aux membres du comité de
législation.
M. Johnson: M. le Président, si vous me permettez,
à titre de membre du comité de législation, de
répondre. Ça vaut pour les lois antérieures et non pas
pour celles qui ont été déposées depuis
que cette décision a été prise, d'une part
comme il s'agit d'une loi privée. D'autre part, je voudrais simplement
souligner que, dans le papillon, on parle "du grand sceau de la province"; je
pense qu'il y a un arrêté en conseil, qui remonte à
quelques mois, qui parle du grand sceau du Québec...
Une voix: Le grand sceau du Québec?
M. Johnson: Ou de l'État québécois, je n'en
suis pas sûr, mais je pense que c'est le grand sceau du Québec, si
je ne m'abuse... En ne visant personne!
M. Cordeau: Cela va bien, on va s'en tenir au projet de loi.
M. Johnson: Je ne le connais pas.
Le Président (M. Dussault): Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants sur le nouvel article 5?
M. Tardif: Sous toute réserve, c'est le grand sceau du
Québec. Est-ce que cet amendement est adopté, M. le
Président?
Le Président (M. Dussault): Ce nouvel article est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Il sera
adopté avec un changement dans lequel on dirait: "Sous le grand sceau du
Québec" et non pas "sous le grand sceau de la province".
M. Tardif: Du, du... Bien. Adopté.
Le Président (M. Dussault): Ce nouvel article est
adopté. J'appelle l'article 6.
M. Poupart: Très bien.
M. Tardif: Un moment, M. le Président. On va vous
épargner un papillon. Je vais me contenter d'évoquer par souci de
concordance... L'actuel article 6 dit: "La requête doit mentionner". Par
concordance avec l'article précédent que nous venons d'adopter,
il faudrait lire: "Les lettres patentes doivent mentionner" au lieu de "la
requête doit" c'est "les lettres patentes doivent". Nous suggérons
donc de biffer la dernière phrase qui se lit comme suit: "Le nom de
cette corporation doit indiquer qu'il s'agit d'une corporation d'habitation, de
loisirs et de récréation".
Le Président (M. Dussault): II s'agirait de remplacer
à l'article 6, les mots "la requête doit" par les mots "les
lettres patentes doivent" et éliminer la dernière phrase de cet
article, c'est-à-dire les mots "le nom de cette corporation doit
indiquer qu'il s'agit d'une corporation d'aménagement
communautaire".
Est-ce que cet amendement est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'amendement est
adopté. Est-ce qu'il y a des intervenants sur l'article 6
amendé?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 6 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 7.
M. Tardif: II n'y a pas d'amendement ni de papillon, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): C'est une chance, M. le
ministre.
M. Gratton: Je voudrais intervenir pour 20 minutes, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 8.
M. Tardif: À l'article 8, encore là, on fait appel
au grand sceau du Québec. J'essaie de vous trouver à quelle
ligne.
Le Président (M. Dussault): La troisième ligne de
l'article 8.
M. Tardif: C'est ça, donc, le grand sceau du
Québec. Au lieu de dire "est un agent de la ville" il faudrait dire "est
un mandataire". Remplacer le mot "agent" par "mandataire".
Le Président (M. Dussault): Alors, le mot "agent" serait
remplacé par "mandataire". Est-ce que ces corrections à l'article
8 sont adoptées?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Est-ce qu'il y
a des intervenants sur l'article 8 tel qu'amendé?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 8...
M. Tardif: L'article 8, ça va. Le paragraphe 9 du projet
de loi...
Le Président (M. Dussault): Si vous permettez, nous
n'avons pas adopté l'article 8.
M. Tardif: Je croyais que oui. Adopté.
Le Président (M. Dussault): Vous aviez dit "un instant"
alors je n'ai pas osé continuer.
M. Tardif: Non, non.
Le Président (M. Dussault): L'article 8 est donc
adopté. J'appelle l'article 9. Oui, M. le ministre.
M. Tardif: L'article 9 serait biffé et remplacé par
l'article 6 de la version du projet de loi soumis par la ville d'Anjou.
M. le Président, je vais en faire lecture et, ensuite, on pourra
demander à la ville d'Anjou la raison de l'ajout de cet article 6 qu'on
retrouve dans son texte et qui dit ceci: "Les restrictions sur l'utilisation du
terrain grevant les lots décrits dans les actes de cession et de vente
consentis à la ville d'Anjou par Champlain Heights Limited ou
Metropolitan Shopping Center Limited, dont l'énumération suit,
sont, par les présentes, abolies et éteintes et toute obligation
personnelle ou droit réel provenant de telles restrictions sur
l'utilisation du terrain sont déclarés par les présents
terminés. Les actes de cession et de vente en cause ont
été enregistrés au bureau d'enregistrement, division de
Montréal, sous les nos: 1 209 636, 1 340 535, 1 421 918, 1 528 976, 1
679 075, 1 679 076, 1 954 450 et 1 954 571".
M. Gratton: II y a une erreur à l'avant-dernier.
M. Tardif: J'ai fait une erreur?
M. Gratton: Oui.
M. Tardif: 1 954 570.
Une voix: C'est ça.
M. Tardif: C'est ça? Et 1 954 571.
M. Gratton: C'est ça.
M. Tardif: Est-ce que vous pourriez nous expliquer...
Le Président (M. Dussault): Je reçois... M.
Poupart: Voici, M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Je reçois d'abord ce
nouveau texte...
Une voix: ... et réception.
Le Président (M. Dussault): Je voudrais savoir d'abord si
la commission accepte de travailler avec le nouveau texte.
M. Gratton: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Alors, c'est
accepté.
Me Poupart.
M. Poupart: Nous acceptons aussi la rédaction que nous
avons proposée, M. le Président.
Messieurs, il s'agit d'actes qui ont été
enregistrés. Ce sont des numéros qui comportent des millions
qu'on voit à la fin. Ce sont des transferts de propriétés
qui ont été faits avec des restrictions, c'est-à-dire que
ce sont des propriétaires qui ont transféré certains
terrains qui leur appartenaient à la ville d'Anjou dans le temps
passé, avec la restriction que ça devait servir à des fins
spécifiques, municipales ou autres.
Maintenant, ces compagnies portent les noms que vous voyez à la
troisième ligne de l'article 6, Champlain Heights Limited et
Metropolitan Shopping Center Limited. Il est impossible actuellement à
la ville d'aller rencontrer les directeurs ou les actionnaires de ces
compagnies puique ces compagnies sont défuntes et qu'il y a deux avis
qui ont paru dans la Gazette officielle conformément à la loi.
Étant donné qu'on n'a plus d'interlocuteur valable pour aller
faire rectifier ces titres, c'est simplement une question de procédure
purement usuelle, vu qu'on n'a personne à qui s'adresser, on s'est
adressé à vous pour sanctionner en dernier ressort notre titre.
Je pense que ça s'est fait dans plusieurs cas et je crois que c'est une
question de routine simplement.
Le Président (M. Dussault): M. le député
d'Anjou.
M. Johnson: M. le Président, si vous permettez, je ne
voudrais pas trop ajouter là-dessus. D'abord, merci à M. Poupart
de dire que ça lui fait plaisir de s'adresser au Parlement du
Québec en l'absence de toute personne avec qui il peut parler.
M. Poupart: C'est le dernier interlocuteur.
M. Johnson: Deuxièmement, je voudrais juste être
sûr... Cela m'étonnerait un peu, quand je regarde les corporations
défuntes, mais il n'y avait pas là-dedans des transferts
comportant des restrictions dans le genre: Cela doit rester un parc ou des
choses comme ça?
M. Corbeil: Oui, c'est précisément ça.
M. Poupart: C'est ça. Ce sont des restrictions à
des fins municipales.
M. Johnson: C'était à des fins municipales.
M. Corbeil: C'est ça.
M. Poupart: C'est ça.
M. Johnson: Bon, d'accord.
M. Poupart: Là, on veut se libérer de ces fins et
le législateur...
M. Johnson: En pratique, ce sont encore une fois les terrains que
vous nous avez décrits dans vos projets comme étant la zone
tampon. Non?
M. Poupart: Non, pas ceux-là.
M. Corbeil: Non, ça n'a pas affaire à ça du
tout.
M. Johnson: Ce sont ceux du nord-est... du nord-ouest?
M. Corbeil: Par la Loi des cités et villes, cela a
été corrigé il y a plusieurs années. Il y a une
disposition qui dit que, lorsqu'un promoteur cède des terrains à
la ville pour fins de rues, si, par la suite, la ville décide de ne pas
ouvrir de rues, même si le contrat dit que la transaction est
annulée du fait que la ville ne s'en sert pas pour ça... la Loi
des cités et villes a corrigé ça.
En 1977, on est venu demander de faire la même chose pour les
droits de passage que les entreprises en question avaient cédés
à la ville entre deux propriétés. On en avait trois ou
quatre en particulier, bien définis, en 1977 et on a découvert
qu'on en a d'autres par ces actes notariés. On veut faire exactement la
même chose que vous nous avez permis de faire par le paragraphe je
ne sais pas lequel de la loi de 1977.
M. Poupart: Excusez-moi, M. le ministre et M. Johnson, juste un
mot. C'est au point de vue juridique. J'ai dit qu'on n'avait pas
d'interlocuteur. Remarquez bien que c'est pour ça qu'on s'adresse au
gouvernement, qui est l'interlocuteur omnibus dans un cas comme
celui-là.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre. (17 h 45)
M. Tardif: M. le Président, je voudrais m'assu-rer d'une
chose. Qu'on veuille éteindre certaines restrictions liées
à des cessions pour des fins de rues quand la municipalité
décide de ne plus faire une rue à cet endroit, je veux bien, mais
s'il s'agit d'immeubles cédés en vertu de je ne sais trop quel
article, 429, paragraphe 8, qui exigeait du promoteur qu'il cède
l'équivalent à la municipalité de 10% pour des fins de
parcs municipaux, ma question est, est-ce qu'il y en a là-dedans qui ont
été cédés en vertu de l'article 429,8)? Dans ce
cas, ce n'est plus tout à fait le même problème.
M. Poupart: C'étaient des droits de passage. Au lieu
d'être des rues, c'étaient des droits de passage.
M. Corbeil: M. le ministre, je pourrais ajouter là-dessus
qu'à cette époque, il n'y a eu aucune cession de parcs par les
promoteurs en vertu de l'article 429. Les parcs de la ville d'Anjou, elle les a
tous achetés. Ce sont des cessions...
M. Johnson: Et chères, à l'époque.
M. Corbeil: Ce sont des bouts de terrain. À un moment
donné, dan un croissant, il y a un bout de terrain en forme de pointe de
tarte avec lequel le promoteur n'avait rien à faire, alors il le
cédait à la ville en disant: II faudra que vous fassiez un parc
là-dessus. Mais ce n'est pas un parc, c'est un bout de croissant. Si les
compagnies en question existaient, on pourrait retourner et dire: Enlevez-nous
cette clause parce que ce n'est pas applicable mais, comme les deux compagnies
en question n'existent plus, on ne peut pas faire ça parce que, comme M.
Poupart disait, on n'a pas d'interlocuteur.
M. Tardif: Vous nous assurez qu'il n'y a aucune de ces cessions
qui était pour les fins de l'article 429, 8).
M. Corbeil: Assurément.
M. Poupart: Aucune, pas à ce moment-là.
M. Tardif: Adopté, quant à nous, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Le nouvel article 9 est
adopté?
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom:... une seule question, l'ancien article 9 portait
sur autre chose, mais, si je comprends bien, n'est plus jugé
nécessaire.
M. Tardif: M. le Président, sur mon papillon, à
l'article 6 de la ville, cela a été rayé. J'espère
que cela l'a été pour tout le monde, parce que lorsqu'on dit:
"consenti à la ville d'Anjou par Champlain Heights Limited et/ou
Metropolitan Shopping Center", le mot "et" est de trop évidemment.
M. Corbeil: C'est parce que ces deux compagnies, M. le
Président, étaient tellement interreliées...
M. Tardif: En fait, c'est "ou" et non pas "et". M. Corbeil:
II y a des fois... c'est un ou l'autre.
M. Tardif: D'abord, ce n'est pas français, le juge
Pigeon... ce n'est pas français, on a des tribunaux qui n'aiment pas
voir ça.
M. Corbeil: C'est "ou" seulement. M. Poupart: Le mot "et"
est rayé.
Le Président (M. Dussault): II ne resterait que "ou" dans
le nouvel article 9. Est-ce que le nouvel article 9 est adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Article 10.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Il y avait
à l'article 1 une référence à une annexe A.
M. Tardif: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): II s'agit donc de l'annexe A
qui paraissait dans le texte déposé par la ville d'Anjou. Est-ce
que cette annexe A est adoptée?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Annexe A, adoptée?
Ce n'est pas adopté, on attend.
M. Tardif: M. le Président, nous avons eu cette
description technique ce matin, ça n'a pas été
vérifié. Je demanderais qu'on approuve l'annexe A, sujet à
vérification d'ici la troisième lecture, avant la sanction.
M. Poupart: On n'a pas d'objection.
M. Corbeil: II faudrait simplement souligner que c'est
préparé par l'arpenteur-géomètre.
M. Poupart: Signé par
l'arpenteur-géomètre.
Le Président (M. Dussault): L'annexe A est adoptée
sous condition de ce que vient de dire le ministre.
M. Tardif: À la troisième lecture, j'en ferai
état.
Le Président (M. Dussault): D'accord. Est-ce que le projet
de loi no 275, tel qu'amendé, est adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Je remercie les
représentants de la ville d'Anjou de leur participation à ces
travaux.
M. Corbeil: M. le Président, messieurs, je pense que c'est
à nous de vous remercier de nous avoir reçus, de nous avoir
donné l'occasion d'expliquer très clairement les objectifs que
nous poursuivions et de nous avoir accordé les pouvoirs que nous accorde
cette loi qui, j'en suis persuadé, sont dans le meilleur
intérêt de la population d'Anjou.
Je remercie tout particulièrement le député d'Anjou
du travail qu'il s'est imposé aujourd'hui pour faire progresser ce
projet de loi et, vous tous, de la compréhension que vous avez
manifestée envers les problèmes qui ont confronté et qui
confrontent la ville d'Anjou. Je vous en remercie infiniment.
Le Président (M. Dussault): Bon retour!
M. Corbeil: Merci.
Le Président (M. Dussault): Je demande maintenant aux
représentants qui interviendront relativement au projet de loi modifiant
la Loi de la Société du parc industriel du centre de
Québec de se présenter devant nous.
Les travaux sont suspendus pour une couple de minutes.
Nous reprenons les travaux de la commission. Il s'agit maintenant du
projet de loi no 273. Je demande aux intervenants de se présenter, s'il
vous plaît.
Projet de loi no 273
M. Vézlna (Louis): Mon nom est Louis Vézina, M. le
Président, et je suis le procureur de la ville de Bécancour qui
présente le projet de loi. Je suis accompagné, à ma
droite, de M. Maurice Richard nom fort connu qui est le maire de
la ville; à sa droite, M. Arthur Carbonneau, qui est un conseiller
municipal; à ma gauche ce n'est pas un combat de lutte pour
autant le gérant-trésorier-greffier de la ville de
Bécancour, et à mon extrême droite, le greffier-adjoint, Me
Jacques Mailloux.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie. Je demande
d'abord aux membres de cette commission s'il y a des remarques
préliminaires. M. le député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Je vous remercie, M. le Président. Je
voudrais tout d'abord souhaiter la bienvenue aux dirigeants de la ville de
Bécancour. J'espère que leur patience n'aura pas
été trop ébranlée, parce qu'ils ont
été bien aimables d'attendre toute la journée l'adoption
de ce projet de loi. Je pense qu'avec le concours de tous les membres de cette
commission, on pourra le faire assez rapidement.
Je ne veux pas expliquer au complet en quoi consiste le projet de loi,
parce que je pense qu'il faut quand même que les procureurs justifient
leurs honoraires. Mais je voudrais tout simplement, en deux mots, dire
qu'à mon avis, il s'agit d'un projet de loi important pour le
développement de cette région de Bécancour.
La loi actuelle permet à la ville et l'oblige à attendre
des délais considérables avant que le règlement ne soit
adopté. Les propositions qui sont faites dans ce projet de loi visent
à diminuer les délais d'intervention des différents
ministères ou du Conseil des ministres pour que les règlements
municipaux de la ville de Bécancour puissent suivre un délai
normal, comme c'est le cas pour toutes les autres municipalités du
Québec.
À mon avis, ce n'est pas parce que le parc industriel du centre
du Québec est situé dans la ville de Bécancour qu'on doive
procéder par exception parce que ce parc est situé dans cette
ville-là. Je pense que la procédure normale devrait tout
simplement s'appliquer. L'administration de la ville a montré depuis
quelques années qu'elle était capable de très bien
gérer les affaires municipales et je ne vois pas pourquoi il y aurait
une intervention particulière dans un dossier comme
celui-là. Le procureur pourra certainement donner des
détails quant à savoir pourquoi il insiste pour que ce projet de
loi soit adopté tel quel.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie, M. le
député. Y a-t-il d'autres députés qui veulent faire
des remarques préliminaires? Il n'y a pas d'autres remarques. J'invite
maintenant le représentant de la ville de Bécancour à nous
expliquer le sens de la requête de la ville.
M. Vézina: M. le Président, ce projet de loi qui
est devant vous a pour but à mon sens de corriger une anomalie. Le
député parrain de ce projet de loi vous en a touché un mot
et ce serait, je pense, inutile d'abuser de votre temps, d'être trop
long. Je voudrais attirer votre attention sur le fait que la Corporation de la
ville de Bécancour s'est vu obliger, en 1971, sauf erreur c'est
bien cela par la Loi qui modifiait la Loi constitutive du parc
industriel du centre du Québec de soumettre tous ses règlements
et résolutions, que je qualifie de caractère fiscal au sens large
du mot, à l'approbation du lieutenant-gouverneur en conseil par
l'intermédiaire du ministre de l'Industrie et du Commerce.
Dans les faits, ce sont évidemment les règlements
d'emprunt, la majorité du temps, qui ont reçu ce traitement. Cela
donne que le même règlement doit être approuvé,
à toutes fins utiles, par quatre autorités différentes.
Vous avez évidemment le ministre des Affaires municipales en vertu de la
loi générale; vous avez la Commission municipale en vertu de la
Loi de la Commission municipale; vous avez, en vertu de ce projet de loi-ci, le
ministre de l'Industrie et du Commerce et le lieutenant-gouverneur en conseil
sur avis du ministre de l'Industrie et du Commerce.
Sans blâmer qui que ce soit, mais constatant les faits, je suis en
mesure d'affirmer ici devant cette commission que certains des
règlements ont pris entre 8 et 19 mois pour recevoir l'approbation. Vous
comprendrez facilement les difficultés administratives auxquelles on a
pu faire face. Prenons un exemple très concret mais très
fréquent. Lorsque nous faisons des travaux publics, nous demandons des
soumissions publiques dont les prix sont valables généralement
pour 90 jours, voire 120 jours à l'occasion. Mais lorsqu'on
reçoit l'approbation 6 mois, 10 mois, 15 mois ou 18 mois après,
il nous est impossible de signer les contrats, de faire les travaux au prix
convenu dans les soumissions, parce que le soumissionnaire n'est plus
lié par sa soumission. Ce sont de nouvelles demandes de soumissions. Les
prix ont augmenté. Il faut faire des règlements additionnels qui
doivent à leur tour recevoir les mêmes approbations. Vous
comprendrez facilement que cela complique énormément au point de
vue administratif la tâche des hauts fonctionnaires de la ville de
Bécancour et au surplus, bien sûr, la tâche des élus
de la ville de Bécancour.
Si nous demandons purement et simplement l'abrogation de l'article 25a
de la Loi constitutive de la Société du parc, c'est que nous
croyons que les mécanismes actuellement en place dans les lois
générales permettent au gouvernement du Québec, par
l'intermédiaire de son ministre des Affaires municipales, par
l'intermédiaire de la Commission municipale du Québec, de faire
toutes les vérifications qui s'imposent, que ce soit au point de vue
légal, au point de vue économique, que ce soit au point de vue
fiscal, que ce soit au point de vue des intérêts des industries
existantes ou susceptibles de s'implanter dans le parc industriel du centre du
Québec.
Je pense que l'expérience vécue par la ville de
Bécancour, la qualité de l'administration fournie depuis sa
fondation, et plus particulièrement, depuis 1971, alors que ce nouvel
article a été adopté par l'Assemblée nationale du
Québec, sont la meilleure preuve du sérieux de la ville et
surtout de la qualité de l'administration et des hommes en place
appelés à administrer le quotidien et les décisions du
conseil. Je fais allusion évidemment aux fonctionnaires de la ville de
Bécancour. Nous demandons donc au nom de la ville l'adoption de cette
loi afin de nous éviter des tracas administratifs vraiment difficiles,
lourds et sans porter le blâme sur qui que ce soit, c'est peut-être
le système, c'est peut-être l'essence même du
système, il n'en demeure pas moins que les inconvénients sont
uniquement pour la ville de Bécancour.
Je dois souligner que la commission scolaire Port-Royal qui est
visée par cet article 25a, non pas nommément mais comme
commission scolaire ayant juridiction sur le territoire de la ville, a
adopté une résolution à son conseil qui appuie la
démarche de la ville de Bécancour. Je vous remercie, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Je remercie le procureur de la
ville. Il est présentement 18 heures. Nous devrions mettre fin à
nos travaux et revenir à 20 heures. Oui, M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, à moins qu'on ait des
indications à savoir que cela peut s'éterniser, il serait
peut-être souhaitable qu'on accepte, de consentement unanime, de
continuer quelques minutes, de façon à libérer ces gens
qui n'auront pas à revenir à 20 heures.
M. Tardif: Je suis tout à fait d'accord, si cette
commission y consent.
Le Président (M. Dussault): II y a donc consentement.
M. Fontaine: J'appelle donc l'article 1. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je suis tout à fait
sympathique à la demande de la ville de Bécancour et à son
maire et à son procureur, visant à alléger la
procédure d'approbation de divers règlements. Enfin, on
comprendra peut-être qu'il a été décidé en
1968, lorsqu'on a créé ce parc industriel du centre du
Québec, que le gouvernement veuille
y exercer une certaine direction, un certain contrôle, d'autant
plus qu'il pouvait être lui-même un des principaux partenaires dans
le paysage.
Cependant, les choses étant ce qu'elles sont, nous nous rendons
compte aujourd'hui que ceci peut avoir un effet paralysant pour la
municipalité, si bien que c'est un peu tiraillé entre le
désir légitime de la municipalité et faire droit à
la requête de la municipalité, et d'autre part, certains "accrocs"
à la procédure que je me trouve placé aujourd'hui:
d'abord, d'amender une loi publique par un bill privé, d'une part, mais
je ne veux pas me formaliser outre mesure de cela je le mentionne
simplement d'autre part, compte tenu qu'il y aura peut-être
d'autres amendements apportés à cette loi du parc industriel du
centre du Québec. Cependant, je voudrais en profiter brièvement
je ne veux pas faire de discours pour déplorer... Je ne
blâme aucunement les requérants puisque, dans la tradition
parlementaire, le droit de pétition est quelque chose qui a toujours
existé et qui a toujours été reconnu.
Donc, je ne veux pas mettre en cause le droit des municipalités
de présenter des bills privés. Ce que je discute, cependant,
c'est le fait que parfois des projets de loi privés sont
présentés et acceptés par le greffier de
l'Assemblée nationale, sans nécessairement que les
ministères impliqués aient été consultés
remarquez, encore une fois, ils ont parfaitement le droit de le faire
et lorsque plus d'un ministère est impliqué,
évidemment, que ces divers ministères aient pu se concerter, si
bien que... Je voudrais que ce soit consigné au journal des
Débats. Mes remarques ne s'adressent pas tellement ici aux
requérants, mais bien à cette pratique parlementaire ou à
cette pratique de l'Assemblée nationale, d'accepter des projets de loi
de cette façon, ce qui peut nous placer dans l'embarras.
C'est-à-dire que le ministère des Affaires municipales peut avoir
un projet de loi général et on a vu, dans le cas de
Dégelis, qu'un projet de loi est présentement devant
l'Assemblée nationale qui va permettre de faire exactement ce que la
ville demande. Il est là, il a été déposé la
semaine dernière. On aurait pu éviter des frais
considérables à la municipalité, ou encore nous donner le
temps de consulter divers ministères. On l'a vu dans le cas de certaines
annexes techniques, en cas d'annexion, si on ne peut pas voir les Terres et
Forêts, surtout que dans le cas de Dégelis, il y avait une grande
description technique, c'était tout le patrimoine public qui
était impliqué.
Dans ce cas-ci, on a un projet de loi qui implique une concertation
entre le ministère des Affaires municipales et le ministère de
l'Industrie et du Commerce. Bien souvent, c'est le ministère de la
Justice qu'il nous faut consulter. Alors, on pourrait se trouver devant la
situation de devoir être en sympathie avec un projet de loi et devoir
presque le rejeter parce qu'on n'a pas pu procéder à cette
concertation, les projets de loi nous arrivant par le greffier en loi,
étant déposés à l'Assemblée nationale et
n'ayant qu'à peine deux ou trois jours pour en prendre connaissance.
Je voudrais que ces remarques soient consignées, car elles
s'adressent beaucoup plus au greffier en loi de l'Assemblée nationale,
qu'au requérant dans ce cas-ci.
Ceci dit, M. le Président, je suis tout à fait d'accord
qu'il nous faille alléger...
M. Fontaine: Je ne sais pas si vous me permettriez deux ou trois
remarques sur ce que vous venez de dire, avant d'aborder le fond du projet de
loi.
M. Tardif: Je suis tout à fait d'accord.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Merci, M. le Président. Quant à la
procédure, je voudrais faire remarquer au ministre des Affaires
municipales encore là, ça ne s'adresse pas à lui
pour lui faire des reproches, mais peut-être n'a-t-il pas pu prendre
connaissance de tous les éléments de ce dossier que, le
1er décembre 1976, la ville de Bécancour a adressé une
requête au ministre des Affaires municipales et au ministre de
l'Industrie et du Commerce, pour faire un amendement à la Loi du parc
industriel du centre du Québec et que, à venir jusqu'au moment
où la ville a décidé de présenter un projet de loi
privé, elle n'avait pas eu de réponse sur ce dossier. Ce sont
peut-être les délais excessifs qui ont obligé la ville
à procéder de cette façon.
Le ministre dit: Peut-être qu'éventuellement, la Loi du
parc industriel pourrait être amendée. Personnellement, j'ai
consulté le ministre de l'Industrie et du Commerce à ce sujet, et
il me dit que, outre cet amendement, il n'y aurait pas d'autres amendements
dans le décor pour l'instant. Peut-être qu'éventuellement,
il y aura autre chose, mais...
Concernant le temps que le ministre a eu pour prendre connaissance de ce
projet de loi, je lui ferai remarquer qu'il a été
déposé à l'Assemblée nationale le 14 mai 1979;
ça fait déjà un petit bout de temps.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais simplement
rappeler ce que je disais tantôt, que mes remarques ne s'adressaient pas
et ne visaient pas de façon particulière les requérants
dans ce cas-ci. On avait ici un problème de coordination entre deux
ministères et j'ai saisi l'occasion de le faire maintenant, alors que
dans le cas du projet de loi présenté par la ville de
Dégelis, c'était là un autre problème.
C'est un fait qu'il y a déjà eu une demande au mois de
décembre 1976. Cependant, étant donné que la Loi modifiant
la Loi de la Société du parc industriel du centre du
Québec était sous la responsabilité du ministère de
l'Industrie et du Commerce, c'est de là que nous attendions certaines
initiatives, quoique je doive dire, à la décharge de mon
collègue, que des amendements plus substantiels sont en gestation
concernant les
parcs industriels et, notamment, la possibilité d'avoir des parcs
industriels intermunicipaux. Alors là, vraiment, on tombe dans un tout
autre monde qui, vous comprendrez, exige pas mal de temps, pas mal de travail
et pas mal d'étude.
C'est la raison pour laquelle, entre autres, un projet de loi plus
global n'a pu être présenté jusqu'à maintenant.
Ceci dit, M. le Président, pour en revenir à l'article, je
suis très sympathique à la requête de la
municipalité, telle qu'exposée par son procureur; je voudrais
tout simplement, après consultation avec mon collègue de
l'Industrie et du Commerce, alors que justement je lui ai demandé s'il
avait l'intention d'apporter des amendements à la loi publique
bientôt, il m'a dit qu'il ne concevait pas pouvoir le faire au cours de
la présente session et il s'est dit d'accord avec un amendement à
l'article 25a, mais sans éliminer nécessairement toute
approbation.
À l'heure actuelle, on sait qu'en sus de la procédure
d'approbation régulière, il faut que le projet soit soumis
à la Commission municipale et approuvé par le
lieutenant-gouverneur en conseil et par le gouvernement. Cette approbation se
fait sur rapport des deux ministres concernés; donc, c'est
extrêmement lourd. Ce qui serait proposé, en attendant des
amendements plus fondamentaux à la loi, serait de prévoir une
approbation des ministres de l'Industrie et du Commerce et des Affaires
municipales. Pas du gouvernement, pas de soumission à la Commission
municipale non plus. Donc, ça peut être une procédure assez
expéditive, qui pourrait permettre un fonctionnement beaucoup plus
rapide que maintenant.
M. Richard (Maurice): Voici, M. le ministre. Ce que vous
soulignez sous-entendrait ou dirait que ça s'appliquerait sur l'ensemble
de notre territoire municipal. Ce que nous désirons, c'est faire
abstraction du côté industriel via le côté municipal.
Actuellement, cette loi-là nous paralyse j'ai eu le terme exact,
je pense, tout à l'heure dans le temps, dans les délais
sur l'ensemble de notre municipalité. Je m'explique. Pour un
règlement d'emprunt qui touche un secteur donné,
l'infrastructure, l'aqueduc et les égouts, par exemple, qui ne touche en
aucune façon le côté industriel, il n'est aucunement
relié au développement industriel. On doit, jusqu'à
aujourd'hui, procéder à toutes ces étapes additionnelles,
étapes qui sont, actuellement, uniques dictées par une loi tout
à fait spéciale à Bécancour.
M. Tardif: Je m'excuse M. le maire, je ne l'ai pas
énoncé aussi ouvertement que le fait le petit papillon que j'ai
devant moi. Actuellement, les approbations doivent être données
par cette longue procédure pour tout le territoire de la commission
scolaire et toute la municipalité. Ce qui serait proposé ici
serait une approbation des deux seuls ministres uniquement pour le territoire
décrit à l'annexe et le territoire décrit à
l'annexe, c'est uniquement le parc industriel.
M. Richard (Maurice): Là, ça fonctionne. M.
Tardif: D'accord.
M. Richard (Maurice): Et pour le reste... Je m'excuse, c'est
peut-être moi qui ai fait erreur.
M. Tardif: Non, je ne l'avais pas dit.
M. Richard (Maurice): Pour le reste, on deviendrait une ville
standard au Québec.
M. Tardif: Une ville comme toutes les autres.
M. Vézina: M. le ministre, me permettez-vous de m'adresser
directement à vous pour vous poser une question qui serait la
suivante:
M. Tardif: Oui.
Le Président (M. Dussault): Me Vézina.
M. Vézina: Merci, M. le Président, j'avais
oublié les règlements. L'amendement que M. le ministre des
Affaires municipales nous suggère ne donne pas à la ville de
Bécancour le statut de ville régie par les lois
générales. Je m'explique. En vertu des lois
générales, lorsque je passe un règlement lorsqu'un
conseil de ville passe un règlement pour imposer le taux de la
taxe foncière, mettons, à $1 les $100, il n'a aucune approbation
quelconque à avoir, si ce n'est de transmettre son budget aux Affaires
municipales, bien sûr. Ce que l'honorable ministre nous propose, c'est
que la législation qui va toucher le parc soit non seulement
approuvée par le ministre de l'Industrie et du Commerce... On comprend
que la Loi de la société du parc relève de l'Industrie et
du Commerce, qu'il y a peut-être certaines règles du jeu avec les
industries déjà en place ou susceptibles de s'y installer, mais,
à moins que le ministre ait des raisons particulières, je ne vois
pas très bien pourquoi, du moins au point de vue juridique, il y aurait
quelque intérêt à soumettre toute la réglementation
fiscale qui va toucher le parc, à la fois au ministre de l'Industrie et
du Commerce et au ministre des Affaires municipales. Si on fait abstraction
pendant une seconde du fait que ce parc est un cas particulier, nous aurions
les pouvoirs généraux, comme on les avait, d'ailleurs au
départ, entre 1968 et 1971, avant l'amendement de 1971, de
décréter les taxes foncières et d'affaires sur tout le
territoire de la ville, comme toute autre municipalité régie par
la Loi des cités et villes sur le territoire du Québec.
C'est bien sûr que tous nos règlements d'emprunt, M. le
ministre, vont aller à votre ministère, comme ils vont aller
à la Commission municipale, mais c'est en vertu de lois
générales. Lorsqu'on va imposer une taxe d'affaires de $20 par
année aux cordonniers, par exemple, qui pratiquent leur profession sur
le territoire de la ville, si on se réfère au texte actuel, il
faudrait soumettre cet amendement à notre règlement de taxe
d'affaires au
ministre des Affaires municipales. Nous serions la seule
municipalité régie par la Loi des cités et villes à
avoir cette obligation. (18 h 15)
Ce que je me permettrais de suggérer je ne sais pas si
c'est encore la coutume que de ce côté-ci de la barrière,
on fasse encore des suggestions j'ai préparé
moi-même un amendement prévoyant peut-être les coûts,
évidemment, et je suggérerais que toute loi, tout
règlement ou résolution, soit de la commission scolaire ou de la
ville, qui touche les immeubles situés à l'intérieur du
parc, pour pouvoir avoir effet sur le territoire du parc industriel, ait
l'approbation du ministère de l'Industrie et du Commerce, parce que le
but ultime de l'amendement 71 était justement de pouvoir assurer
à ces investisseurs qui venaient dans le parc industriel qu'ils ne
seraient pas soumis aux caprices de la ville en ce qui a trait aux taxes
foncières et aux taxes d'affaires.
M. Tardif: M. le Président, je croyais que c'était
ce que j'avais dit, avec cette seule réserve que je voulais que le
ministre des Affaires municipales soit dans le portrait, non seulement celui de
l'Industrie et du Commerce. Pourquoi cela? Je crois que l'expertise en
matière de fixation de taxes foncières relève du
ministère des Affaires municipales, n'en déplaise à mon
collègue du ministère de l'Industrie et du Commerce. Je serais
d'accord pour limiter l'approbation aux seuls immeubles situés à
l'intérieur du parc et uniquement celle des deux ministres.
M. Richard (Maurice): On ne voit pas d'inconvénient
à cela, M. le ministre.
M. Fontaine: Est-ce que le ministre est bien conscient que la
procédure normale oblige déjà de faire approuver le
règlement par la commission municipale? Là, vous demandez, en
plus, qu'il soit approuvé par le ministre.
M. Tardif: De quel règlement parlez-vous?
M. Fontaine: L'imposition de taxes foncières, taxes
d'affaires.
M. Tardif: Non. La commission municipale n'approuve pas les
règlements de taxes foncières; elle approuve les
règlements d'emprunts.
M. Vézlna: M. le ministre, tel que vous l'avez
décrit, on soumettra aux deux ministres, mais en autant que notre
règlement municipal touchera... parce que dans le texte que j'avais
préparé je ne connais pas le texte qu'on vous a soumis
pour entrer en vigueur et être imposable, en d'autres termes, aux
propriétaires d'immeubles, de biens-fonds imposables à
l'intérieur du parc, il fallait l'approbation. Sinon, évidemment,
on n'a aucune espèce de droit de recours contre une taxe dont le
règlement qui l'impose n'est pas entré en vigueur. Bien
sûr, c'était la protection. Nous avions discuté avec les
hauts fonctionnaires du ministère de l'Industrie et du Commerce, et
c'est là qu'on a vu exactement, dans l'échange, quel était
le but ultime visé.
M. Tardif: M. le Président, est-ce qu'on pourrait demander
à Me Vézina de nous remettre copie de son papillon, s'il vous
plaît.
M. Vézlna: Évidemment, vous comprendrez que je
n'avais pas mis le nom du ministre des Affaires municipales, cela n'avait
aucune espèce de signification.
M. Tardif: Vous comprendrez que le ministre des Affaires
municipales pourrait vouloir protéger, en l'occurrence, les
intérêts de la municipalité alors que mon collègue
pourrait vouloir protéger les intérêts des industriels.
M. Vézlna: Comme l'a dit M. le maire, on n'a pas
d'objection.
M. Goldbloom: M. le Président, je me pose une question. Si
l'expertise en matière de taxes foncières repose sur le
ministère des Affaires municipales, pourquoi ne pas limiter
l'approbation au ministre des Affaires municipales?
M. Tardif: La loi du parc industriel relève du ministre de
l'Industrie et du Commerce. Personnellement, je n'aurais aucune espèce
d'objection, M. le Président, mais je trouverais cela gênant
d'enlever à mon collègue... On est en train de lire ce papillon,
si vous permettez, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): On peut suspendre deux
minutes, M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je suggère qu'on adopte
le papillon tel que présenté par Me Vézina, en y ajoutant
"avant d'avoir été approuvé c'est là, mais
je le dirai par la suite par le ministre de l'Industrie et du Commerce
et le ministre des Affaires municipales." En bas, le dernier alinéa
pourrait être modifié en disant: "Ces approbations peuvent
être partielles ou restreintes." On n'a plus besoin de spécifier
de quel ministre il s'agit. "Ces approbations peuvent être partielles ou
restreintes".
M. Richard (Maurice): Cela va, M. le ministre.
M. Tardif: Si ce libellé va, M, le Président, quant
à moi, cet article est adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Comme je ne suis
pas habitué à la procédure, est-ce qu'aux fins du journal
des Débats vous pourriez relire?
M. Tardif: Relire l'article?
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Tardif: M. le Président, je peux le faire au
complet.
Article 1. L'article 25a de la Loi de la Société du parc
industriel du centre du Québec (1968, chapitre 60), édicté
par l'article 4 du chapitre 63 des lois de 1971 est abrogé et
remplacé par le suivant: 25a. "Tout règlement et toute
résolution adoptés par la ville de Bécancour et
décrétant l'imposition d'une taxe foncière, d'une taxe
d'affaires ou de toute taxe assimilée à une taxe foncière
de même que toute résolution d'une commission scolaire dont le
territoire est situé en totalité ou en partie dans les limites de
la ville de Bécancour et décrétant l'imposition d'une taxe
foncière ne peuvent entrer en vigueur et devenir exécutoires sur
le territoire dont les limites sont décrites à l'annexe avant
d'avoir été approuvés par le ministre de l'Industrie et du
Commerce et le ministre des Affaires municipales. "Ces approbations peuvent
être partielles ou restreintes."
Une voix: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Je reçois... Nous
allons rapidement. Le nouvel article 1 est adopté. Je m'excuse, parce
que le président doit faire les écritures et...
M. Tardif: Avant d'avoir été approuvés par
le ministre de l'Industrie et du Commerce et le ministre des Affaires
municipales...
Le Président (M. Dussault): La correction avait
été faite.
M. Tardif: Alors, ici, ces approbations, au lieu de
l'approbation...
Le Président (M. Dussault): Du ministre de l'Industrie et
du Commerce...
M. Tardif: Non. Si vous voulez, M. le Président... Ces
approbations peuvent être partielles ou restreintes.
Le Président (M. Dussault): D'accord. Alors, le nouveau
texte de l'article 1 est adopté. J'appelle l'article 2.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 2 est adopté.
Est-ce que le projet de loi no 273, Loi modifiant la Loi de la
Société du parc industriel du centre du Québec, tel
qu'amendé est adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, par respect de votre souci
de l'exactitude, avons-nous le texte de l'annexe dont il est fait mention?
M. Tardif: C'est l'annexe décrite à la loi
constituante du parc industriel et la loi décrit les limites du parc
industriel.
M. Goldbloom: Très bien, bravo!
Le Président (M. Dussault): Donc, adopté? Une
voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté tel
qu'amendé. Cela met fin aux travaux de cette séance de la
commission. M. le maire de Bécancour, oui?
M. Richard (Maurice): M. le Président, j'aimerais
remercier M. le ministre des Affaires municipales qui démontre une fois
de plus, je pense, son intérêt direct au niveau des
municipalités et une fois de plus il a été vraiment
sensible à notre demande. Grand merci, M. le ministre. Merci aux membres
de la commission et je souligne un merci spécial à Me Serge
Fontaine qui a été le parrain de notre projet. Merci, Me
Fontaine. Merci, messieurs.
M. Tardif: Nous vous remercions, M. le maire, en espérant
que cela va vous rendre la vie plus facile.
Le Président (M. Dussault): On vous souhaite bon
retour.
S'il vous plaît, je voudrais savoir de la commission si c'est son
intention de commencer à 20 h 15.
M. Tardif: 20 h 15, 20 h 30?
M. Gratton: À 20 h 15, cela nous convient.
Le Président (M. Dussault): Je suspends les travaux de
cette commission jusqu'à 20 h 15.
Suspension de la séance à 18 h 25
Reprise de la séance à 20 h 34
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Madame et messieurs, nous allons reprendre les travaux de la commission
permanente des affaires municipales qui a le mandat de faire l'étude de
différents projets de loi privés et du projet de loi 22.
Projet de loi no 22
Nous en sommes maintenant au projet de loi 22, Loi modifiant la charte
de la ville de Québec, la charte de la ville de Montréal et
d'autres dispositions législatives.
Est-ce qu'il y a des remarques préliminaires, M. le ministre?
M. Tardif: Non, M. le Président?
Le Président (M. Dussault): Non?
M. Tardif: Cela a été fait en deuxième
lecture, M. le Président; là, on entre dans la plomberie. Il
paraîtrait que les papillons ont tous été
distribués?
Une voix: Oui.
M. Tardif: Moi, j'ai des vieux jeux de papillons, ils sont
fanés.
Une voix: Non, c'est tout aussi bon, c'est excellent, c'est parce
qu'on les avait depuis longtemps.
M. Guay: II faudrait peut-être préciser
régulièrement, M. le Président, pour les fins des lecteurs
du journal des Débats que ce n'est pas une commission sur la botanique
ici et que les papillons, ce sont des amendements.
Le Président (M. Dussault): D'accord. Avant d'entreprendre
le projet de loi 22, je dois dire ce que je n'ai pas dit lorsque nous
avons suspendu les travaux que le rapporteur de cette commission fera rapport
à l'Assemblée nationale de l'adoption des projets de loi
privés qui a été faite cet après-midi. Compte tenu
que nous abordons maintenant un projet de loi d'un autre ordre, lequel n'est
pas un projet de loi privé, il faudrait voir à la nomination d'un
autre rapporteur ou, en tout cas, d'un rapporteur.
M. Grenier: M. le député de Champlain.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Champlain était le rapporteur. Voulez-vous, M. le député
de Champlain, être encore le rapporteur?
M. Gagnon: Avec grand plaisir.
Le Président (M. Dussault): C'est accepté par la
commission.
M. le ministre vient de nous dire qu'il a déposé
auprès des membres de la commission une série de papillons.
M. Tardif: Cependant, cela commence seulement à l'article
15, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Cela commence à
l'article 15. Je voudrais savoir si la commission consent à ce que ces
articles en bloc remplacent les articles contenus dans le projet de loi comme
étant objet d'étude.
M. Tardif: On les verra à tour de rôle, M. le
Président, parce que ce n'est pas toujours tout l'article qui est
remplacé. D'accord?
Le Président (M. Dussault): D'accord, je n'avais pas tout
vu dans les détails, M. le ministre. Nous abordons l'article 1.
Charte de la ville de Québec
M. Tardif: M. le Président, brièvement, je tiens
simplement à dire que ce projet de loi modifie les années
financières des villes de Montréal et Québec pour les
aligner sur celles des autres municipalités, c'est-à-dire du 1er
janvier au 31 décembre. Il y a donc des mesures permanentes et des
mesures transitoires là-dedans, de façon à faire en sorte
que l'année financière qui commençait à
Montréal et à Québec le 1er mai, se termine le 31
décembre, c'est-à-dire un exercice de huit mois.
M. le Président, il y a un article central qui traite de ceci
dans les cas de Montréal et de Québec, mais ce qu'on voit
à l'article 1 qui amende la charte de la ville de Québec
parce qu'on commence par celle-là c'est un amendement de
concordance avec ce qu'on verra plus loin puisque l'article 70 de la Charte de
Québec disait: "La réquisition doit être accompagnée
d'un certificat du trésorier de la cité constatant que le
candidat ne doit rien à la cité pour cotisation de taxes ou
redevances quelconques ou quelque autre considération que ce soit
jusqu'au 30 avril précédent." Évidemment, l'année
financière étant modifiée, on aurait pu modifier la date,
mais il nous a semblé préférable d'avoir le texte qui est
là sans précision de date. C'est simplement cela, M. le
Président.
M. Gratton: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 1 est adopté.
J'appelle l'article 2.
M. Tardif: Soit dit en passant, je dois souligner une autre
remarque. Cet article apporte également une modification
résultant du changement de dénomination de la ville survenu en
1967. Partout où on voyait le mot "cité", cela devient
"ville".
M. Gratton: D'accord.
M. Tardif: À l'article 2, cette modification
apportée par le paragraphe a) change du 1er mars au 1er décembre
la date avant laquelle le budget doit être présenté par le
comité exécutif, tandis que le paragraphe b) change du 1er avril
au 20 décembre la date à laquelle le budget entre automatiquement
en vigueur, si le conseil ne l'adopte pas. Ces deux modifications sont
évidemment de concordance avec l'article 9 qui est l'article pivot,
l'article central qui déclare que l'exercice financier commence le 1er
jour de janvier et se termine le 31e jour de décembre de chaque
année civile.
Cette entrée en vigueur automatique est une des
particularités. Effectivement, on a, au ministère, un dossier
visant à modifier ces dispositions particulières pour les villes
de Montréal, Québec, Laval, les communautés urbaines,
cette entrée en vigueur automatique des budgets. Cependant, compte tenu
du fait que les années financières de ces deux villes sont
déjà commencées depuis le 1er mai dernier et que les
délais étaient très courts, il ne nous a pas semblé
bon d'entrer dans ces modifications de substance autrement que par les dates,
mais c'est une préoccupation que nous avons de les changer,
éventuellement.
Le President (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Auparavant, je pense qu'il y avait trente jours entre
la date d'acceptation et la fin de l'année financière, tandis que
là il n'y aura que dix jours. Du 20 décembre au 31
décembre, cela fait dix-neuf jours?
M. Tardif: Du 1er au 20, il faut en exclure au moins un des deux.
Vingt moins un.
M. Cordeau: Avant, c'était le 1er avril, maintenant, c'est
le 20 décembre.
M. Tardif: Le problème se pose surtout durant les
années d'élections. Lorsqu'il y a des élections au mois de
novembre, il reste très peu de temps. Mais de l'avis de la ville de
Québec, cette période de 20 jours lui semble suffisante
jusqu'à ce que, encore une fois, des amendements soient apportés
à cela.
M. Cordeau: Parfait.
Le Président (M. Dussault): L'article 2 est-il
adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 3.
M. Tardif: Je tiens à souligner immédiatement que
cette série d'amendements n'a pu être rédigée
à temps que grâce à l'aide des avocats des villes de
Montréal et Québec qui nous ont aidés à passer
à travers leur charte respective.
M. Caron: Êtes-vous sûr qu'ils sont d'accord avec
tout ce que vous présentez là?
M. Tardif: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Dussault): L'article 3 est-il
adopté?
M. Tardif: Cet article change du 1er décembre au 1er
septembre la date à partir de laquelle le trésorier peut accorder
des permis pour le transport de la neige à moitié prix.
M. Godlbloom: M. le Président, un permis de charretier
permet aux conseillers municipaux de charrier?
M. Tardif: II est en grande forme, celui-là.
M. Guay:... ne charrie pas souvent parce qu'il ne parle pas
beaucoup.
Le Président (M. Dussault): L'article 3 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 4.
M. Tardif: Également, M. le Président, c'est en
concordance avec l'article 9.
Le Président (M. Dussault): Vous avez bien dit avec
l'article 9?
M. Tardif: C'est cela. C'est-à-dire que c'est l'article
qui change l'année financière de la ville; à partir du
moment où la ville va avoir une année financière
modifiée, elle pourra, pour des permis, exiger la moitié du prix
seulement; il faut donc décaler les dates.
Le Président (M. Dussault): L'article 4 est-il
adopté?
M. Gratton: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 5.
M. Gratton: Adopté.
M. Tardif: C'est la même chose, M. le Président,
c'est un article de concordance.
Le Président (M. Dussault): L'article 5 est adopté.
J'appelle l'article 6.
M. Guay: II est abrogé.
M. Gratton: Propriétaires de bateaux.
M. Tardif: M. le Président, cet article abroge une
disposition désuète relative à une licence obligatoire
pour les propriétaires de bateaux faisant le service dans la ville ou le
port et n'ayant pas de place d'affaires dans la ville.
M. Guay: C'est vrai que la rivière Saint-Charles est
moins...
M. Gratton: Ils faisaient des affaires sur leurs bateaux.
M. Tardif: Ils faisaient des affaires sur leurs bateaux. On
venait vendre des choses, j'imagine. L'article 250, je vous en lis seulement un
petit bout: "Tous les propriétaires ou maîtres de bateaux à
vapeur, bateaux remorqueurs à vapeur ou "steam boat" et les agents
propriétaires de maisons de "steam boat"...
M. Caron: ... bien des années en arrière. M.
Goldbloom: M. le Président... M. Tardif: 1929, M. le
Président.
M. Goldbloom: ... de Gilbert et Sullivan, vous connaîtriez
peut-être "HMS Pinafore" ou "little buttercup", les propriétaires
de "bumboat". (20 h 45)
Le Président (M. Dussault): Je ne vous dirai pas que je
connaissais cette chose, M. le député.
M. Cordeau: Cela va être intéressant s'il lit le
journal des Débats.
M. Tardif: L'article 6, adopté?
Le Président (M. Dussault): L'article 6 est adopté?
Adopté. J'appelle l'article 7.
M. Tardif: Concordance, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 7 est-il
adopté?
M. Gratton: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 8.
M. Guay: C'est en concordance avec l'article 9 qui, lui, est en
concordance avec les articles précédents.
M. Tardif: Concordance, également, avec l'article 9, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 8 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 9.
M. Tardif: L'article 9 est l'article fondamental qui dit que
l'exercice financier commence le premier jour de janvier et se termine le 31e
jour de décembre, chaque année civile c'est
déjà compris et les cotisations, droits, taxes et
contributions imposés et prélevés chaque année sont
réputés et considérés comme imposés et
prélevés pour cette période.
Le Président (M. Dussault): L'article 9 est adopté.
J'appelle l'article 10.
M. Tardif: C'est une abrogation.
Le Président (M. Dussault): Est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 11.
M. Tardif: Concordance avec l'article 9, M. le Président,
changement de date, tout simplement.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 12.
M. Tardif: Changement de date, également, concordance avec
l'article 9.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 13.
M. Tardif: Concordance avec les articles 11 et 12 qu'on vient
d'adopter, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté? Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 14.
M. Tardif: Cet article est de concordance avec l'article 1, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté? M. Gratton:
Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 15.
Charte de la ville de Montréal
M. Tardif: Ville de Montréal, M. le Président.
L'article central dans le cas de la Charte de la ville de Montréal,
c'est l'article 23 qui énonce substantiellement ce que nous venons de
lire à l'article 9 quant au changement de l'année
financière. Cet article 15 est de concordance avec l'article 23.
Le Président (M. Dussault): Vous avez déposé
un papillon, M. le ministre.
M. Tardif: À l'article 15, vous avez tout à fait
raison, M. le Président. L'article 15 du projet de loi 22 est
remplacé par le suivant: "L'article 89 de la Charte de la ville de
Montréal de 1959/60, chapitre 102, modifié par l'article 13 du
chapitre 97 des lois de 1960/61 et l'article 5 du chapitre 77 des lois de 1973
est à nouveau modifié par le remplacement du paragraphe a) par le
suivant: "Le budget annuel qui doit être produit au bureau du greffier au
plus tard le 1er décembre."
M. Cordeau: On laisse tomber "de chaque année".
Une voix: C'est le budget annuel, d'ailleurs. M. Tardif:
C'est vrai, c'est un peu... M. Gratton: M. le
Président...
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Gatineau.
M. Gratton: Je me demande toujours, au point de vue
procédure législative, pourquoi on procède
par le remplacement d'un article dans un cas semblable, par exemple. On
voit que cela prend plus de temps pour le lire. Il serait tellement plus
simple, pour la bonne compréhension de tout le monde, de simplement
dire: Rayer ou abroger les trois derniers mots de la deuxième ligne.
M. Tardif: Dans ce cas-là, c'est vrai, sauf que, dans
d'autres cas, on en profitait pour rajeunir le texte. Par exemple, partout
où on employait le mot "cité", on met le mot "ville",
conformément à la nouvelle dénomination. C'est tout.
Le Président (M. Dussault): La commission est d'accord
pour remplacer le texte original par un nouveau texte. Est-ce que ce nouveau
texte est adopté?
M. Gratton: Oui, M. le Président. Le Président
(M. Dussault): Adopté.
M. Tardif: Comme on me fait remarquer, cela peut faciliter le
travail des députés puisque auparavant, si on avait dit: Changer
les mots suivants par les mots qui suivent, il aurait fallu que vous ayez la
grosse charte de Montréal pour trouver exactement quel mot était
changé, tandis que là, vous avez l'article au complet.
M. Gratton: C'est vrai dans un texte de loi, mais dans le cas
d'un papillon, j'entends. On a toujours le texte de loi devant nous.
M. Tardif: Oui, d'accord.
M. Gratton: De toute façon, on n'en fait pas une question
de principe.
M. Tardif: L'article 16, M. le Président, est un
article...
Le Président (M. Dussault): L'article 15 est donc
adopté.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 16.
M. Tardif: L'article 16 est un article qui est introduit à
la demande de la ville de Montréal puisque dans les lois 54 et 55
adoptées par l'Assemblée nationale, on avait donné aux
cités et villes du Québec ainsi qu'aux municipalités
régies par le Code municipal le pouvoir de réglementer l'abattage
des arbres sur leur territoire, sauf que Québec avait déjà
ce pouvoir et la ville de Montréal ne l'avait pas étant
régie par une loi spéciale et n'ayant pas introduit la petite
phrase qui disait: "Nonobstant la loi qui les régit". Donc,
Montréal n'avait aucun contrôle sur l'abattage des arbres sur son
territoire. Comme il y a quelques forêts qu'elle voulait protéger
comme la forêt de Saraguay, notamment, la ville nous a demandé
d'avoir ce même pouvoir que les cités et villes, ce avec quoi nous
sommes tout à fait d'accord.
M. Goldbloom: M. le Président, vous aurez de la
misère à me convaincre que la ville de Montréal n'avait
pas d'autorité en matière d'abattage des arbres.
M. Tardif: Mais c'est un fait, M. le Président.
M. Goldbloom: Mais les pauvres arbres sont disparus quand
même.
M. Tardif: Évidemment, dans ce sens-là.
Le Président (M. Dussault): L'article 16 est
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 17.
M. Tardif: Là aussi, M. le Président, c'est un
pouvoir nouveau que nous demande la ville, qui est l'équivalent de ce
que les cités et villes ont également, qui impose de nouvelles
conditions pour l'émission de permis de construction. Avec cette
modification, elle s'aligne sur les cités et villes, donc il n'y a pas
autre chose à ajouter là-dessus. Pendant des années,
Montréal n'a pas eu tellement de développement dans les secteurs
nouveaux, alors que dans le cas de Rivière-des-Prairies, maintenant,
elle en a et, à ce sujet-là, elle fait face aux mêmes
problèmes que les municipalités où il y a du
développement.
Le Président (M. Dussault): L'article 17 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 17.
M. Guay: II y a un léger changement.
Le Président (M. Dussault): II y a un papillon, M. le
ministre.
M. Guay: Ce n'est pas nécessaire de le lire au complet,
parce qu'il y a seulement deux mots qui changent. À la troisième
ligne, avant la fin du deuxième paragraphe, au lieu de "signifier
à la ville le ou avant le 1er juillet" c'est "au plus tard le 1er
juillet". C'est le seul changement. Je ne vois pas très bien
l'à-propos, d'ailleurs, de cela. Qu'est-ce que cela change?
M. Tardif: Faisons l'économie d'un papillon. Alors, la
modification en est une de style et remplace le ou avant de 1er juillet par "au
plus tard le 1er juillet". C'est un amendement, quant au fond, de concordance
avec l'article 23 qui change l'année financière. Cela va, M. le
Président? Adopté?
Le Président (M. Dussault): Donc, on remplace le ou avant
le 1er juillet par au plus tard le 1er juillet.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que les quatre
autres villes sont consentantes? Il n'y a pas de difficultés?
M. Tardif: II n'y a aucune difficulté étant
donné que l'année financière de ces villes est
déjà du 1er janvier au 31 décembre.
Le Président (M. Dussault): Alors, l'amendement est
adopté. L'article 18 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 19.
M. Tardif: Cet article, M. le Président, qui remplace la
référence à l'article 693 par une référence
à l'article 1043b est de concordance avec les articles 30 et 56.
M. Gratton: 30 abroge les articles 682 à 690.
M. Tardif: Quand on dit que c'est de concordance avec les
articles 693 et 1043b, c'est que la ville nous demande et on verra plus
loin aux articles 30 et 56 l'abolition des fonds spéciaux qu'elle
avait pour diverses fins, pour n'avoir, finalement, comme les autres
cités et villes, qu'un seul fond. Donc, il faut faire ces
amendements.
Le Président (M. Dussault): L'article 19 est-il
adopté? Adopté. J'appelle l'article 20.
M. Tardif: Concordance également, M. le Président,
avec ce qu'on vient de dire, 30 et 56.
Le Président (M. Dussault): L'article 20 est
adopté. J'appelle l'article 21.
M. Tardif: Un amendement de concordance avec l'article 23 qui
change l'année financière, M. le Président, et changement
de date.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 22.
M. Tardif: Également concordance avec 23 qui change les
dates.
Le Président (M. Dussault): Article 22 adopté.
J'appelle l'article 23.
M. Tardif: 23, c'est l'article central, M. le Président,
qui est le pendant de l'article 9 sur la Charte de Québec et qui
énonce la période de l'année financière.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 24.
M. Tardif: L'article 24, M. le Président, vise à
ajouter les mots: De la taxe de service au paragraphe a) de l'article 652.
M. Guay: C'est-à-dire qu'il y a un papillon à 24
qui vise à ajouter la taxe foncière, la taxe de l'eau, la taxe de
service et la taxe d'affaires.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que la commission est
d'accord pour considérer le nouveau texte?
M. Tardif:... taxe foncière, de la taxe de l'eau, de la
taxe d'affaires et de la taxe de services.
M. Guay: La taxe de services...
Le Président (M. Dussault): Si vous permettez,
techniquement, pour la présente, ce serait plus facile, étant
donné que nous avons un nouveau texte...
M. Tardif: M. le Président, ce qui est
suggéré, c'est d'ajouter, après la "taxe de l'eau", la
"taxe de services", de sorte que le paragraphe se lirait comme suit: "Des
recettes probables de la taxe foncière, de la taxe de l'eau, de la taxe
de services et de la taxe d'affaires", et cela continue.
Le Président (M. Dussault): Cet amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: C'est pour tenir compte du fait qu'il était
un temps où on appelait taxe d'eau ce qui était effectivement une
taxe de services.
M. Cordeau: Comme on l'a vu dans le projet de loi sur
Sainte-Agathe.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Dussault): Cet amendement est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
M. Caron: Ce matin, on a fait une erreur. On aurait dû
synchroniser on change un peu de sujet mais pour les
contribuables qui ont intenté des poursuites en cour, la ville aurait
dû l'accepter à cette condition. Il y en a qui ont
été en cour de bonne foi.
M. Tardif: Ils ont eu des services, ces gens-là? Est-ce
qu'ils ont eu des services ou pas? S'ils ont eu des services, qu'ils paient;
s'ils n'en ont pas eu, ils ont leur recours.
M. Caron: Déjà, je pense qu'on...
Le Président (M. Dussault): L'article 24, tel
qu'amendé, est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 25.
M. Tardif: Cet article est également de concordance, M. le
Président.
M. Caron: ...de la monnaie étrangère.
M. Cordeau: ... par la suppression du paragraphe c)?
M. Tardif: C'est cela, M. le Président. La ville de
Montréal avait un fonds de monnaie étrangère. Je pense que
c'était pour le taux de change qui pouvait fluctuer sur les emprunts.
Elle avait un fonds spécial pour cela et elle demande son abolition.
Le Président (M. Dussault): L'article 25 est-il
adopté?
M. Caron: Cela veut dire que la ville de Montréal va avoir
seulement un fonds pour tout.
M. Tardif: Elle n'en conserve qu'un seul, je pense, un fonds
général. Il y en a un autre qu'elle gardait, mais il y en a
quatre ou cinq qu'elle abolit.
Une voix: Fonds de roulement.
M. Tardif: Fonds général, fonds de roulement.
M. Goldbloom: ... raison de croire que la ville de
Montréal a, au cours des années, emprunté et sur le
marché étranger et sur le marché canadien. Donc, par
rapport au taux d'échange, il y a un certain équilibre qui se
fait.
M. Tardif: Tout à fait juste, cela ne me semblait pas
causer de problème que d'abolir ce fonds de change.
Le Président (M. Dussault): L'article 25 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 26.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 27.
M. Tardif: Concordance.
Le Président (M. Dussault): Adopté? Adopté.
J'appelle l'article 28.
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 29; il y a un papillon.
M. Tardif: II y a une modification, M. le Président.
Remplacer le dernier jour de septembre par le 30 septembre.
M. Guay: Lequel est le dernier jour de septembre.
Le Président (M. Dussault): Donc, on remplace "dernier
jour" par "30".
M. Guay: Y a-t-il quelqu'un qui n'avait rien à faire au
ministère?
M. Gratton: C'est très bien, très louable.
M. Guay: Le 30 septembre n'est plus le dernier jour de
septembre.
Le Président (M. Dussault): Cet amendement est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 29 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 30.
M. Goldbloom: Ce mois-ci, le vendredi 13...
M. Tardif: L'article 30, M. le Président, c'est l'article
qui abolit les fonds spéciaux. On voit ici l'article 682 de la charte
qui disait: "II a été établi par règlement 1735 de
la ville les fonds suivants, à savoir le fonds de liquidation de la
dette, le fonds d'inventaire, le fonds des améliorations locales et le
fonds de monnaie étrangère." Tous ces fonds sont abolis.
Le Président (M. Dussault): L'article 30 est-il
adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 31.
M. Tardif: L'article 31 est de concordance avec l'article 23,
tout simplement, M. le Président.
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 32. (21 heures)
M. Tardif: C'est la même chose.
Le Président (M. Dussault): L'article 32 est
adopté. J'appelle l'article 33.
M. Tardif: Même chose.
M. Caron: À l'article 33, M. le ministre, tous les trois
ans, le conseil nomme des vérificateurs. Est-ce qu'il peut prendre les
mêmes qui étaient là ou si ce sont des nouveaux?
M. Tardif: Non, il n'y a rien...
M. Caron: II n'y a rien qui le dit. Il peut continuer avec les
mêmes.
M. Tardif: ... qui vient réglementer le choix de la ville
pour ses vérificateurs.
Le Président (M. Dussault): L'article 33 est
adopté.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 34.
M. Tardif: Concordance, adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 34 est
adopté. J'appelle l'article 35.
M. Tardif: Concordance également, c'est pour les dates
auxquelles est exigible le paiement de certains permis.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 36.
M. Tardif: Concordance également avec l'article 23.
Le Président (M. Dussault): L'article 36 est
adopté. J'appelle l'article 37.
M. Tardif: Concordance avec l'article 23, M. le Président,
un changement de date.
Le Président (M. Dussault): L'article 37 est
adopté. J'appelle l'article 38.
M. Tardif: Concordance avec l'article 30 que nous avons vu
tantôt.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 39.
M. Tardif: 39, concordance également avec 30.
Le Président (M. Dussault): 39 est adopté.
J'appelle l'article 40.
M. Tardif: Également concordance.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 41.
M. Tardif: La même chose, concordance.
Le Président (M. Dussault): L'article 41 est
adopté. J'appelle l'article 42.
M. Tardif: Cet article abroge les dispositions
désuètes relatives aux taxes consolidées sur un immeuble
exproprié en partie. Une disposition désuète.
Le Président (M. Dussault): L'article 42 est-il
adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 43.
M. Tardif: Concordance.
Le Président (M. Dussault): L'article 43 est
adopté. J'appelle l'article 44.
M. Tardif: Concordance.
Le Président (M. Dussault): 44 est adopté.
J'appelle l'article 45.
M. Tardif: Concordance.
Le Président (M. Dussault): L'article 45 est
adopté. J'appelle l'article 46.
M. Tardif: Concordance, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 46 est
adopté. J'appelle l'article 47.
M. Tardif: Concordance, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 47 est
adopté. J'appelle l'article 48.
M. Guay: C'est un prélude au débat article par
article sur la loi d'expropriation d'Asbestos.
M. Gratton: Oui, c'est très semblable.
Le Président (M. Dussault): L'article 48 est
adopté. J'appelle l'article 49.
M. Tardif: Concordance.
M. Goldbloom: Effectivement, M. le Président, nous sommes
en répétition pour notre "filibuster".
Le Président (M. Dussault): L'article 49 est
adopté. J'appelle l'article 50.
M. Tardif: Concordance.
Le Président (M. Dussault): L'article 50 est
adopté. J'appelle l'article 51.
M. Tardif: Concordance.
M. Cordeau: Si cela continue, on va l'étudier en
troisième lecture ce soir, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 51 est
adopté. J'appelle l'article 52.
M. Tardif: Concordance.
Le Président (M. Dussault): L'article 52 est
adopté. J'appelle l'article 53.
M. Tardif: Cet article, M. le Président, vise à
éliminer le délai qui est imposé au directeur des finances
pour produire un état indiquant la quote-part de la ville pour des
travaux de pavage.
Le Président (M. Dussault): L'article 53 est-il
adopté? Adopté. J'appelle l'article 54.
M. Tardif: Concordance encore, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 55.
M. Tardif: Concordance.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 56.
M. Tardif: Concordance également.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Gatineau. Adopté. J'appelle l'article 57.
M. Tardif: Concordance.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 58.
M. Cordeau: À l'article 58, il n'y a pas de nouvel article
rejeté dans la disposition?
Le Président (M. Dussault): Non, le prochain est à
l'article 69.
M. Tardif: M. le Président...
M. Cordeau: 1043a et b).
M. Tardif: À quel article, vous dites?
M. Cordeau: L'article 56.
M. Tardif: À l'article 56, M. le Président, la
modification à l'article 1043 est de concordance avec l'article 30 et
l'introduction de l'article 1043b, donc puisque on a supprimé le fonds
dit des améliorations locales, alors, il nous faut...
M. Cordeau: D'accord. On commence avec les articles ici.
M. Tardif: C'est cela. L'article 57 était
déjà adopté. Article 58, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 58 est
adopté?
M. Tardif: C'est cela; c'est également de concordance.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 59.
M. Tardif: La même chose, M. le Président, de
concordance.
Le Président (M. Dussault): L'article 59 est
adopté. J'appelle l'article 60.
M. Tardif: C'est une disposition qui porte de $50 à $100
le montant à partir duquel le paiement des taxes doit être fait en
entier.
Le Président (M. Dussault): L'article 60 est-il
adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 61.
M. Tardif: Concordance, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 61 est
adopté. J'appelle l'article 62.
M. Tardif: Concordance, également.
Le Président (M. Dussault): L'article 62 est
adopté. J'appelle l'article 63.
M. Tardif: Concordance.
Le Président (M. Dussault): L'article 63 est
adopté. J'appelle l'article 64.
M. Tardif: Ce sont également des amendements de
concordance, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 64 est
adopté. J'appelle l'article 65.
M. Tardif: Concordance, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 66.
M. Tardif: Concordance, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 66.
M. Tardif: Concordance, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 66 est
adopté. J'appelle l'article 67.
M. Tardif: C'est la même chose, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 67 est
adopté. J'appelle l'article 68.
M. Tardif: Même chose.
Le Président (M. Dussault): L'article 68 est
adopté. J'appelle l'article 69; il y a un papillon.
M. Tardif: Oui, M. le Président, la modification aurait
pour effet de changer du 15 au 30 novembre la date à laquelle le
directeur des finances de la ville devrait, au plus tard, soumettre les taux de
la taxe olympique au gouvernement. Cette modification fait suite à une
demande de la ville de Montréal.
Le Président (M. Dussault): II s'agirait donc de remplacer
le chiffre 15 par le chiffre 30.
M. Tardif: C'est cela, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Cet amendement est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Est-ce que
l'article 69 tel qu'amendé est adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 70.
M. Tardif: M. le Président, il s'agit de la disposition
transitoire dont je parlais tantôt pour faire en sorte que l'année
financière actuelle n'ait que huit mois.
Le Président (M. Dussault): L'article 70 est-il
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Dispositions transitoires
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 71.
M. Tardif: M. le Président, cet article, également
transitoire, permet d'interpréter les chartes et les lois comme se
rapportant, pour 1979, à un exercice financier de huit mois.
Le Président (M. Dussault): L'article 71 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 72.
M. Tardif: L'article 72, M. le Président, est aussi un
article de concordance semblable à ceux qu'on a vus pour la ville de
Québec pour fixer la date à partir de laquelle la ville pourra
exiger, pour ses permis et licences, la moitié du prix.
Le Président (M. Dussault): L'article 72 est-il
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Une voix: II n'y a pas un amendement?
Le Président (M. Dussault): Adopté.
M. Tardif: C'est l'article 72a, M. le Président, qui est
un nouvel article. En vertu de cet article dont on vous a, je pense,
distribué le papillon, le contribuable montréalais aura à
payer la taxe olympique pour l'exercice financier de huit mois de 1979, pour un
montant proportionnel à la longueur réduite de cet exercice
financier; le tiers manquant sera puisé au fonds général
de la ville.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que ce nouvel article
72a est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 73. L'article 72 est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 73 est-il
adopté?
M. Tardif: L'article 73 est adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 74.
M. Tardif: L'article 74, également, en est un de
transition, M. le Président, en concordance avec ce qui a
déjà été adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 74 est-il
adopté. Adopté.
Dispositions finales
J'appelle l'article 75.
M. Tardif: Ce n'est pas sérieux!
Le Président (M. Dussault): II y a un nouvel article,
oui.
M. Cordeau: Oui, mais il n'y a pas de modification.
M. Guay: Le 1er devient en chiffre plutôt qu'en lettres et
30 devient en chiffres plutôt qu'en lettres. L'avenir de la nation
était en jeu.
M. Tardif: Sauf que j'ai toujours appris que de un jusqu'à
dix, on l'écrivait en lettres et après dix, on le mettait en
chiffres.
M. Guay: On pourrait peut-être suspendre cet article.
M. Goldbloom: C'est un style journalistique, surtout.
M. Tardif: Quoi, de le mettre en lettres jusqu'à dix?
M. Goldbloom: Oui. Moi, j'ai appris jusqu'à douze et
après cela, en chiffres.
M. Guay: Cela, c'est le système métrique.
M. Gratton: On pourrait peut-être régler pour
onze.
M. Goldbloom: Vive la différence!
M. Tardif: ... c'est dans le manuel de révision des
thèses à l'université.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que vous faites
toujours votre amendement, M. le ministre?
M. Tardif: Si c'est pour satisfaire les exigences de la ville de
Montréal, on n'est pas contre. Cela ne va pas dans leur charte.
M. Cordeau: On va finir cet amendement... M. Tardif: On
oublie cela, voyons donc!
M. Cordeau: On oublie cela. Sur le même article, M. le
Président...
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: À l'article 75, on dit: "L'article 248a de la
Loi de la Communauté urbaine de Montréal, 1969, chapitre 84". Je
ne sais pas si on avait...
M. Tardif: Quel article, je m'excuse?
M. Cordeau: L'article 75: "L'article 248a de la Loi de la
Communauté urbaine de Montréal, 1969, chapitre 84". Dans le
chapitre 84, on n'a pas trouvé l'article 248a.
M. Tardif: Sans doute, tel que modifié par la loi 298, de
mémoire.
M. Goldbloom: Dans ce cas-là, il aurait fallu
l'écrire. C'est grave.
M. Gratton: On devrait peut-être recommencer à
partir du début, pour être sûr qu'il n'y a pas d'autres
erreurs semblables.
M. Tardif: Est-ce que vous avez la référence
exacte?
M. Cordeau: Ici, j'ai le chapitre 84...
M. Guay: Les modifications de 1971, probablement qu'il s'agit de
recherches de l'Union Nationale...
M. Tardif: Donc, de l'article 248a de la Loi de la
communauté urbaine... Évidemment, les surtaxes sur les immeubles
de $100 000 et plus n'étaient pas là à l'origine, je
pense, lorsque la commission a été créée. Si vous
me permettez, on va trouver à quel moment cela a été
ajouté dans la Loi de la Communauté urbaine de Montréal.
Donc, ce serait la loi de 1971, loi 99, article 18, de sorte qu'il faudrait
lire ici: "Malgré toute disposition contraire à l'égard de
la ville de Montréal, la taxe prévue à l'article 248a de
la Loi de la Communauté urbaine de Montréal il faudrait
écrire ici, 1971...
M. Guay: Chapitre 84 modifié par... M. Tardif:
1971, chapitre 84. C'est cela?
M. Goldbloom: Par l'article 18, si j'ai bien compris.
M. Tardif: II faudrait écrire: "1969, chapitre 84
modifié par le chapitre... C'est aux gens qui consultent la loi d'aller
voir les amendements qui ont été apportés.
M. Cordeau: Comment se fait-il qu'il y a certains articles de loi
dont à un certain moment vous en énumérez huit ou neuf
lignes?
M. Tardif: Disons que cela restera tel quel, c'est la pratique
législative, ce sera dans le préambule de...
M. Guay: II faudrait peut-être changer la pratique
législative, parce que ce n'est pas la meilleure information aux
citoyens.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que je peux
suggérer qu'on consulte le greffier en loi avant la troisième
lecture? (21 h 15)
M. Tardif: Si vous voulez prendre note.
Le Président (M. Dussault): Et je change le trente
écrit en lettres pour le chiffre 30. Est-ce que l'article 75 tel que
modifié est adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 76.
M. Gratton: Adopté.
M. Tardif: M. le Président, tantôt on a parlé
de l'abolition des fonds spéciaux. La ville de Montréal
demande que tout ceci soit aboli rétroactivement au 1er mai 1978,
parce qu'en fait c'est depuis cette date qu'elle n'utilise plus dans sa
comptabilité le fonds des améliorations locales.
M. Cordeau: Elle a présumé de notre
décision. M. Guay: C'est un affront au Parlement.
Le Président (M. Dussault): L'article 76 est-il
adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 76a.
M. Tardif: II y a un article 76a, M. le Président, qui
dirait que l'article 72a a effet depuis le 1er mars, car c'est depuis cette
date, en fait, que la ville a conclu des actes en fonction de cet article.
Le Président (M. Dussault): Le nouvel article 76a est
adopté. J'appelle l'article 77.
M. Goldbloom: ... 75 dans la liste.
M. Tardif: L'article 77, vous avez raison... L'article 77 du
projet de loi no 22 est remplacé par le suivant. En fait, ce n'est pas
remplacé, c'est uniquement dire: L'article 25, le paragraphe b) de
l'article 27 et les articles 70 à 72 et 75 ont effet depuis le 1er avril
1979.
Le Président (M. Dussault): II s'agit donc d'ajouter "et
75" après 72.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Est-ce que
l'article 77 tel qu'amendé est adopté?
M. Tardif: Adopté. M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 78.
M. Tardif: La modification retranche de
l'énumération des articles entrant en vigueur le 1er mai
l'article 69. Il n'y a en effet aucune raison pour que cet article n'entre pas
en vigueur le jour de la sanction de la loi.
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Le nouvel article 78 est-il
adopté?
M. Tardif: C'est cela, en retranchant l'article 69.
Le Président (M. Dussault): En retranchant 69 de cet
amendement. Cet article tel qu'amendé est adopté. J'appelle
l'article 79.
M. Tardif: L'article 79, M. le Président, reprend les
termes de l'article 17 du projet de loi 112 de 1978 modifiant la Loi de
l'évaluation foncière et d'autres dispositions
législatives.
Le Président (M. Dussault): L'article 79 est-il
adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 80. Est-il
adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Je
suggère à la commission de faire motion pour qu'il y ait une
nouvelle numérotation...
M. Guay: J'en fais motion, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): ... de façon telle que
l'article 72a devienne 73 et ainsi de suite. Cette motion est adoptée?
Adopté. Comme conséquence à notre motion, il faudra qu'il
y ait des concordances de faites au niveau des dates de mise en vigueur des
articles.
Est-ce que le projet de loi no 22, Loi modifiant la Charte de la Ville
de Québec, la Charte de la Ville de Montréal et d'autres
dispositions législatives, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Ceci met fin à nos
travaux. Je remercie les membres de cette commission pour leur très
grande collaboration et j'ajourne les travaux de cette commission... Le
rapporteur fera évidemment rapport à l'Assemblée
nationale. J'ajourne les travaux de cette commission sine die.
Fin de la séance à 21 h 20