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Projet de loi no 107
(Dix heures trente-cinq minutes)
Le Président (M. Laberge): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission parlementaire des affaires municipales reprend ses travaux
sur le projet de loi no 107, Loi instituant la Régie du logement et
modifiant le Code civil et d'autres dispositions législatives.
Pour la séance d'aujourd'hui, les membres sont: M. Brassard
(Lac-Saint-Jean); M. Caron (Verdun) remplacé par M. Raynauld
(Outremont); M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes)
remplacé par M. Paquette (Rosemont); M. Gratton (Gatineau)
remplacé par M. Scowen (Notre-Dame-de-Grâce); M. Guay
(Taschereau), M. Mercier (Berthier), M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Shaw
(Pointe-Claire), M. Tardif (Crémazie).
Peuvent intervenir: M. Alfred (Papineau), M. Charbonneau
(Verchères), M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Goldbloom (D'Arcy McGee)
remplacé par M. Rivest (Jean-Talon), M. Lacoste (Sainte-Anne), M.
Léonard (Laurentides-Labelle), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Scowen
(Notre-Dame-de-Grâce) évidemment déjà membre, et M.
Vaugeois (Trois-Rivières).
Le rapporteur qui a été désigné au
début de cette commission est M. Beauséjour (Iberville). La
séance est ouverte. Nous avions terminé l'adoption du dernier
article du projet de loi, mais nous avions laissé plusieurs articles en
suspens. Je donne la parole au ministre, s'il a des commentaires à
faire.
Discussion générale
M. Tardif: M. le Président, comme j'avais indiqué
que nous tenterions de le faire, nous avons fait tenir une copie de tous les
amendements à l'Opposition vers huit heures, hier soir, de façon
que, après en avoir pris connaissance, on puisse peut-être
accélérer les débats aujourd'hui. J'espère que cela
a été fait et qu'on vous a effectivement livré les copies.
Sans plus de commentaires, je vous demanderais d'appeler un à un,
à partir du début, les articles qui ont été
laissés en suspens.
M. Scowen: Si vous me permettez, M. le Président, je veux
avoir un peu de clarifications sur les articles, parce que, comme vous le
savez, ils font partie d'un ensemble, ou de plusieurs ensembles. Nous avions
exprimé nos réserves sur deux points principaux, un plus grand
que l'autre. La première réserve concernait la question de
contrôle de loyer et le fait que la loi réimprimée
prévoyait la possibilité d'un contrôle global de toutes les
hausses de loyer. Nous avons longuement exprimé nos raisons qui nous
persuadaient que ce serait le cas, et je pense que le ministre, si je me
rappelle bien, a plus ou moins accepté, sinon le bien-fondé des
suggestions proposées pour changer le projet de loi, du moins le
bien-fondé de nos préoccupations.
De plus, dans le cas de l'organisation, la structure de la régie,
on avait également exprimé certaines réserves et on a
proposé une série d'amendements assez précis pour donner
un caractère un peu plus clair à la régie. Quand on a lu
les articles, hier soir, on avait l'impression que l'intention du ministre
après l'étude de nos propos, de nos critiques, était
finalement de ne pas faire de changements, mais de laisser l'essentiel de la
régie et du système du contrôle des loyers qu'il a
proposé au début, comme ils sont dans la réimpression, et
ne pas faire suite aux suggestions généralement sur ces deux
points. Avant de m'embarquer dans une étude article par article, ou
même avant d'aller plus loin parce que, comme j'ai dit, les articles sont
très liés, j'aimerais avoir du ministre sa réaction de
notre perception des amendements proposés. Est-ce qu'en effet notre
impression que la loi n'est pas changée fondamentalement, à la
suite de nos discussions des deux dernières semaines, est correcte ou
est-ce que c'est possible que, dans l'étude qu'on a faite hier soir, qui
était de nature un peu hâtive, quelque chose nous a
échappé?
Si le ministre peut nous répondre surtout sur ces deux grands
points, le premier est le plus grand, la question du contrôle des loyers
et, le deuxième, la structure et l'organisation de la régie, je
pense que cela peut nous aider un peu pour faire le reste des travaux d'une
façon plus efficace et plus claire.
M. Tardif: M. le Président, je pense que le
député de Notre-Dame-de-Grâce a effectivement bien lu les
amendements qu'on a remis à l'Opposition hier soir, à savoir que,
sur l'essentiel, le projet de loi no 107 demeure tel qu'il a été
réécrit et réimprimé dans ce projet en
deuxième lecture.
Les appréhensions de l'Opposition. Ce n'est peut-être pas
le cas du député de Notre-Dame-de-Grâce, mais plutôt
celui du député d'Outremont qui, finalement, nous dit: On est
contre le contrôle des loyers, une Régie des loyers ne devrait pas
exister, on est contre cela, mais finalement si on doit accepter une forme
quelconque, ce sera, en tout cas, une forme très atténuée,
un mal nécessaire, etc.
M. le Président, il ne faut quand même pas donner dans
cette parodie de description de la régie, que certaines personnes ont
faite, à un moment donné, devant cette commission, en
deuxième lecture, comparant le contrôle que nous avions ici
à ces gels de loyer survenus en Angleterre, en France, en Suède
ou ailleurs, au lendemain de la guerre; ce qui est de l'aberration, c'est de
comparer les choux avec des carottes, cela n'a aucune relation. Ce que la
régie fait ici, et je pense qu'elle le fait relativement bien, pour les
cas qui
viennent devant elle, c'est d'empêcher les hausses abusives de
loyer; c'est ce qu'elle fait. Et elle le fait d'autant mieux que, dans les cas
qui viennent devant elle, les augmentations accordées ou
calculées ne s'éloignent pas de plus ou moins 1% de celles qui
sont librement négociées, à la suite d'une enquête
menée par les gens de l'INRS-Urbanisation. C'est donc dire que vraiment,
lorsque la régie prend une hausse moyenne de 15%, 16% et la
ramène à 7%, 8%, et qu'on se rend compte, en faisant un
échantillonnage dans le marché, que ce montant accordé par
la régie, en moyenne toujours, ne fluctue pas de plus ou moins 1% par
rapport à ce qui a été négocié librement,
c'est la preuve que la régie remplit sa fonction de couper les
crêtes, les hausses abusives et de ramener le tout à une hausse
moyenne normale.
Or, si l'Opposition nous dit: On ne veut pas de contrôle des
loyers, il faudrait qu'elle le dise clairement, et qu'elle ne dise pas: On veut
un contrôle, on pense que c'est bon, que c'est un mal nécessaire;
qu'elle nous dise surtout, de quel type de contrôle elle veut. Nous avons
affiché les couleurs: il y a un contrôle présentement,
celui qu'on propose n'est pas substantiellement différent, on n'a pas
inventé les boutons à quatre trous. Ce n'est pas un
contrôle substantiellement différent de ce qui se faisait, sauf
qu'on a essayé de rendre les règles du jeu plus claires.
Deuxième élément, M. le Président, c'est
qu'on a essayé aussi de faire en sorte que les parties puissent se
rencontrer, se parler et, pour cela, on a procédé à ce
qu'on appelle un partage du fardeau de la démarche. Cela nous
apparaît important, cela nous apparaît même
intéressant pour les propriétaires qui peuvent, à ce
moment-là, demander à la régie de statuer sur un ensemble
de cas, plutôt que d'être amenés régulièrement
devant la régie par chacun des locataires individuellement. (10 h
45)
Essentiellement, donc, c'est un contrôle des hausses abusives; ce
n'est pas un contrôle absolu. Ce contrôle des hausses abusives ne
prend place que cinq ans après la construction de la maison, c'est donc
dire après une période au cours de laquelle normalement toute
personne qui investit dans l'immobilier a pu ajuster ses revenus et ses
coûts. Je pense que l'expérience a démontré au cours
des dernières années au Québec que ce contrôle n'a
pas eu ces effets néfastes et délétères sur le
marché du logement. Ce n'est pas vrai. En 1972, il y a eu une baisse
dramatique au Québec de la construction de logements locatifs et il y a
eu une reprise aussi fantastique en 1974, 1975, 1976. Il y avait un facteur
constant dans toute cette période-là, c'était le
contrôle des loyers tel qu'il existait. Ce n'est donc pas lui qui a
provoqué cette baisse et cette hausse. L'abolition des abris fiscaux en
1972, par exemple, et leur rétablissement en 1974, cela a fait une
énorme différence, pas le contrôle des loyers. Le
contrôle des hausses abusives de loyer à partir du moment
où les gens le connaissent, c'est gardé, il n'est pas question de
changer cela.
Mais je suis resté sensible aux arguments du député
de Notre-Dame-de-Grâce. Sur le fond, c'est vrai que le projet de loi va
changer, mais dans l'approche, je pense qu'on a réussi, réflexion
aidant aussi au cours de l'été, à nous sensibiliser au
fait que la généralisation de la méthode de fixation,
à partir du moment où elle serait diffusée, connue,
multipliée, imprimée comme des calendriers et distribuée,
pourrait peut-être être conçue comme une espèce de
droit automatique d'exiger ou de demander cette augmentation. C'est dans ce
sens, je pense, qu'on peut non pas modifier la loi mais réorienter la
conception du travail de publicité, des formules requises, du contenu de
ces formules, de façon à ne pas inviter des gens à mettre
des chiffres dans une case parce qu'il y a une case là. Il y a trop
d'exemples dans la bureaucratie québécoise,
fédérale et autre; le vérificateur général,
annuellement, à Ottawa s'amusait à dénombrer le nombre de
combinaisons qu'il y avait pour toutes les armées, tous les militaires
qu'il pouvait y avoir jusqu'à l'an 2025, je pense, parce que,
mensuellement, depuis le temps de la guerre, il y avait quelqu'un qui
commandait régulièrement du stock, des bas, des mitaines, des
chaussons, des ci, des ça. Il n'y avait plus de guerre mais on
continuait mensuellement à remplir la formule. C'est une espèce
d'automatisme, de mécanisme, d'habitude qui s'était
créée.
L'analogie est peut-être fautive, n'est peut-être pas tout
à fait correcte en l'occurrence, sauf qu'à partir du moment
où on sollicite on met les gens "en état de". D'ailleurs, en
sociologie, on dit qu'un des travers, parfois, des sondages est de mettre les
gens en état d'opiner instantanément. On provoque chez eux une
réaction, on est en quelque sorte le stimulus et il n'est pas sûr
qu'en temps normal, non provoqués, les gens auraient réagis de la
même manière. Il y a toutes sortes d'études en sociologie
à cet effet. On les met en état d'opiner. Là, on les
mettrait, par des formules très précises en état de se
sentir tentés de remplir toutes les cases même si,
peut-être, en temps normal...
C'est une appréhension manifestée par le
député de Notre-Dame-de-Grâce à laquelle je suis
sensible. Les études sociologiques, d'ailleurs, indiquent que cela peut
être un travers. Mais c'est aussi vrai, je pense, que les gens n'ont pas
tous ce comportement économique, que les gens sont mus par d'autres
mobiles fort heureusement d'ailleurs que par celui du gain, qu'on
retrouve des gens qui vont décider de travailler au Québec
plutôt que d'aller travailler à Ottawa même si la "job" est
bien plus payante parce que c'est au Québec qu'ils sont chez eux et non
pas à Ottawa. On va trouver des gens qui vont décider de demeurer
à Québec plutôt qu'à Montréal pour toutes
sortes de raisons même si les logements sont pas mal plus chers à
Québec et que le coût de la vie est un peu plus cher qu'à
Montréal, en tout cas c'est un Montréalais qui parle
parce qu'ils aiment Québec. Et il y a des propriétaires
qui vont décider contre toutes les règles
élémentaires de l'économie sur lesquelles même le
député d'Outremont et le vice-président de la régie
ou
tout économiste pourraient s'entendre cela doit exister en
économie il y a des gens qui vont décider malgré
ces règles d'agir autrement et qui vont être mus par une autre
rationalité qui est non moins irrationnelle, mais qui va faire en sorte
qu'ils n'auront pas ce qu'un économiste pourrait appeler un comportement
vraiment économique.
Il y a des gens qui vont décider de ne pas demander
d'augmentation et le député d'Outremont a cité des
chiffres, je pense, de Matthews, un tiers, disait-il, 30% des
propriétaires qui n'ont pas demandé d'augmentation. Oui, cela
existe. Le gars sait ce que la régie pourrait accorder si... Mais il
sait d'un autre côté qu'il y a un taux de vacance dans un certain
genre de logements qui est très élevé et à la
place, il va offrir trois mois de loyer gratis, il va offrir un
télécouleur. Le bonhomme sait pertinemment que son locataire
qu'il a depuis 20 ans, c'est un bon diable. Quant à lui, sa maison est
toute payée. C'est un duplex qu'il a et, dans son duplex, il y a
seulement un locataire en haut. Ce n'est pas d'abord une source
d'investissement ou de revenu pour lui. C'est un moyen de se loger et d'avoir
quelqu'un qui paie les intérêts et les taxes en haut. Il sait que,
quand il s'en va en vacances à son chalet d'été, son
locataire va prendre soin de sa maison, ou quand il s'en va en Floride l'hiver
et, en conséquence, il demande $5 par mois d'augmentation contre tout
raisonnement économique, j'en conviens.
Cela existe et cela existe à de multiples exemplaires. Or, la loi
ne veut pas interdire de telles choses et ne veut pas provoquer surtout. C'est
la raison principale pour laquelle nous avons rejeté le taux fixe
d'augmentation que l'Ontario a choisi sur lequel la plupart des autres
provinces, à la suite d'une décision du gouvernement
fédéral, du gouvernement Trudeau en 1974 d'imposer un
contrôle des loyers partout... Ce n'est pas en 1974. C'était en...
Pardon?
Une voix: ...
M. Tardif: Mais oui, un contrôle des loyers au Canada. Il a
dit aux provinces: Vous allez instituer un contrôle des loyers. La
plupart l'ont fait sur la base d'un taux fixe qui pouvait varier selon les
provinces: 6%, 7%, 8%, 9% et 10% selon le type de logement, chauffé ou
non chauffé, etc. On a toutes les données de cela. On pourra les
transmettre au député d'Outremont si cela l'intéresse.
M. Scowen: Nous les avons aussi.
M. Tardif: Oui. D'ailleurs, je pense que le député
de Notre-Dame-de-Grâce est bien au fait de cette période ou de cet
effort de contrôle des prix.
M. le Président, tout cela a donc été pris en
considération et je pense que cela va réorienter le type de
publicité, le type de formulaire. J'avais remis au député
de Notre-Dame-de-Grâce, au cours de nos travaux en deuxième
lecture, un projet de formulaire qui était presque la reproduction en
miniature de la RN-1, une espèce de formule que remplissent les
propriétaires qui vont devant la régie, formule très
complète, très détaillée, toute
précodée pour l'ordinateur.
M. Raynauld: La RN-1, est-ce que c'est pour route nationale no 1
?
M. Tardif: Qu'est-ce que la RN-1? C'est le sigle de quoi?
Une voix: Renseignements nécessaires.
M. Tardif: Les renseignements nécessaires. Ces MSO du
gouvernement. Les MSOP du gouvernement.
Une voix: Qu'est-ce que les MSOP?
M. Tardif: Les MSOP, ce sont les maudits sigles
omniprésents.
M. le Président, tout cela pour dire que les formulaires ont
été repensés, la teneur de ces formulaires. Nous avons
éliminé déjà c'était la nième
version... J'avais bien dit au député de
Notre-Dame-de-Grâce que je lui remettais tout ce que j'avais à ce
moment-là comme documents de travail: les formulaires il y a eu
trois ou quatre versions avant et il y en a eu d'autres depuis...
M. Scowen: Ce n'est pas l'essentiel. L'essentiel, c'est que vous
puissiez changer votre idée sur les formulaires dans une période
de deux mois, dans une direction ou l'autre.
M. Tardif: C'est cela.
M. Scowen: Si la loi existe, elle donne le droit...
M. Tardif: Est-ce que je peux terminer, M. le
Président?
M. Scowen: Oui. Excusez-moi.
Le Président (M. Laberge): M. le ministre a la parole.
M. Tardif: Les formulaires qui pouvaient provoquer, en y mettant
les réserves que j'y ai mises, ou avoir cet effet inflationniste non
désiré, ont déjà été modifiés,
à l'état de brouillon toujours, et le seront encore.
Donc, d'une part, sur le fond, c'est vrai que le contrôle des
loyers, des hausses abusives de loyer est là, fondamentalement, dans la
loi et il n'est pas changé. Nous avons cependant tenu compte des
commentaires de l'Opposition pour...
M. Scowen: II n'y a rien à faire!
M. Tardif: C'est l'appréciation du député de
Notre-Dame-de-Grâce, encore une fois. Mais pour modifier l'approche, qui
en sera plus une de cas par cas à la régie que de diffusion
massive de formulaires et autres, qui pourrait avoir cet effet inflationniste.
C'est donc plus dans l'approche ad-
ministrative que sur le plan législatif que nous avons
décidé d'agir.
Pour le deuxième élément, quant à la
structure et à l'organisation de la régie, nous avons fait droit
à une des requêtes de l'Opposition en enlevant à la
régie certaines tâches qui pouvaient sembler comme étant
peu ou pas de son ressort. Je pense, notamment à l'article 5: "De donner
au ministre désigné son avis sur toute question que celui-ci
soumet"; 6: "d'analyser les effets de l'application de la loi." Ces
tâches ont été confiées au président et non
pas à la régie comme telle. C'est déjà, si vous
voulez, une différence importante dans la nature des tâches
confiées à la régie.
Deuxièmement, d'autre part, la structure collégiale
proposée par le député de Notre-Dame-de-Grâce a
été effectivement rejetée. Cependant, étant
donné que la structure proposée impliquait à la
régie un président et deux vice-présidents, les deux
vice-présidents se sont vus confier, pour l'un, la partie de
contrôle des régisseurs comme tels, et, pour l'autre, la partie du
personnel administratif de la régie; établissant ainsi
peut-être mieux cette séparation entre le quasi-judiciaire et
l'administratif, donc qui a été un peu consacré dans ce
sens.
Voilà essentiellement, M. le Président, les remarques que
j'avais à faire à ce moment-ci. Je n'ai pas l'intention de
m'éterniser et de reprendre les débats qui ont déjà
eu lieu en deuxième lecture, ou lorsqu'on a vu ces articles pour la
première fois. Je pense que tout a à peu près
été dit là-dessus. Moi-même, en parlant
tantôt, j'avais l'impression de me répéter pour la
nième fois. Sans aucun doute que l'Opposition, lorsqu'elle s'exprimera
tantôt, va elle aussi revenir avec les mêmes arguments. Les
positions sont claires et établies là-dessus. Je vous
demanderais, en tout cas, après que chacun aura eu l'occasion de
ramasser le plus succinctement possible sa pensée, que nous en venions
aux articles et que nous tranchions.
Le Président (M. Laberge): M. le député
d'Outremont a demandé la parole.
M. Raynauld: Merci, M. le Président. Je pense que le
ministre se rendra compte que la façon dont les procédures ont
été conduites jusqu'à maintenant, il ne nous a pas
vraiment été donné l'occasion d'apporter tous les
arguments que nous pouvons avoir à l'encontre du projet de loi puisque,
jusqu'à maintenant, après une première ronde de
discussions, le ministre retirait les articles en nous disant: Je suis sensible
à vos arguments et nous allons réexaminer la question. On
s'aperçoit aujourd'hui que s'il était sensible aux arguments, sa
sensibilité n'était pas très profonde le ministre
l'a confirmé ce matin parce que les arguments qui nous sont
proposés, somme toute, s'attaquent à des problèmes
secondaires. (11 heures)
Sur le fond, sur le principal et sur l'essentiel, le projet de loi n'est
pas changé. Par conséquent, c'est un peu comme si le débat
en commission parlementaire reprenait à zéro, reprenait là
où on l'avait laissé après les débats en
deuxième lecture. Nous nous sentons donc dans l'obligation de revenir
à la charge pour de nouveau bien indiquer quelles sont les raisons qui
nous poussent à nous opposer à l'adoption d'un certain nombre des
articles de ce projet de loi. C'est parce que sur le fond nous pensons que
l'approche qui a été choisie par le ministre est une approche
néfaste pour l'ensemble de la population du Québec. C'est une
approche qui est en fait déplorable de son côté, surtout
tenant compte du fait que le ministre nous a dit à plusieurs reprises
jusqu'à quel point il attachait de l'importance à ce qu'on
n'établisse pas au Québec un contrôle
généralisé, universel des loyers; qu'au contraire, il
avait en vue un système véritable de conciliation qui, par
définition, s'applique à un nombre très restreint de cas.
Ce qui me surprend chez lui, c'est la naïveté extraordinaire avec
laquelle il traite des problèmes du contrôle des loyers. Il nous
dit que le système que nous avons au Québec est un système
entièrement différent de tous ceux qui ont existé
jusqu'à maintenant dans l'histoire et dans le monde. Cela me fait penser
justement à toutes les positions idéologiques qui sont prises
où, dans chaque pays, on entend toujours dire qu'il ne faut pas
confondre le régime de ce pays et des régimes qui peuvent s'y
apparenter parce qu'à ce moment on a trouvé une formule
originale. Le ministre nous dit: On n'a pas inventé le bouton à
quatre trous. En réalité, il pense qu'il a inventé un
bouton sans trou. C'est cela la position du gouvernement à l'heure
actuelle. Il a trouvé quelque chose où, justement, il n'y en aura
plus de trou.
M. Tardif: C'est fort.
M. Raynauld: II va mettre de l'ordre dans le système, sur
le marché, parce que c'est seulement l'anarchie et le chaos qui
règnent. Mais la formule qu'on a ici n'est pas la formule
française, ce n'est pas la formule suédoise, ce n'est pas la
formule des autres provinces, ce n'est pas la formule de certains États
américains. Non, alors par conséquent, cette manoeuvre consiste
à quoi? Elle consiste à dire: Nous rejetons toutes les
études qui ont été faites sur le contrôle des loyers
jusqu'à maintenant. Si j'avais le temps et si j'avais le loisir, la
patience d'apporter ici les études que j'ai, j'en aurais pour remplir
une valise. Toutes les études prouvent la même chose. Ces
contrôles des loyers sont néfastes. Ils sont néfastes pour
ceux qu'on veut protéger. On dira: Mais non, nos contrôles, ils
sont souples, ils sont flexibles. Dans d'autres pays, on a adopté des
méthodes beaucoup plus radicales. Je dirai là-dessus que c'est
vraiment une solution de facilité, une manoeuvre pour faire croire
à la population que tout ce qui a été écrit sur le
sujet ne s'applique pas à la province de Québec. Je dirai,
là-dessus, que ni le Québec ni le Parti québécois
d'aujourd'hui n'ont inventé le monde. Nous vivons dans ce monde depuis
des milliers d'années et cela fait des milliers d'années qu'on
essaie justement de contrôler les loyers et
les prix, comme le ministre veut le faire à l'heure actuelle. Je
pense que ces études sont tout à fait pertinentes pour examiner
les impacts, les effets qu'auront les contrôles de loyers qu'il veut
établir.
On trouve la même naïveté chez le ministre lorsqu'il
nous parle des comportements non économiques. Je trouve cela absolument
extraordinaire. Le ministre compte que les gens, les propriétaires et
les locataires, n'auront pas un comportement économique pour que cela
n'ait pas les effets néfastes qu'il prétend. Ce n'est pas
extraordinaire comme position, cela?
Il ne faudrait pas qu'ils aient un comportement économique, parce
que là, c'est vrai qu'il y aurait des effets néfastes. C'est vrai
que là, les propriétaires augmenteraient les loyers, s'ils se
comportaient comme des agents économiques, mais heureusement, ils ne se
comporteront pas comme des agents économiques. C'est extraordinaire
comme position de politique économique. Il faut compter que les gens
seront irrationnels, il faut compter que les gens ne se comporteront pas comme
ils devraient se comporter pour ne pas avoir les effets néfastes que le
ministre ne veut pas avoir.
M. Tardif: II y a de ces rationalités qui transcendent les
rationalités économiques.
M. Raynauld: Je dirai là-dessus, M. le Président,
que le ministre a tendance à imputer à des comportements non
économiques beaucoup trop de choses; il y a des choses qui sont
très économiques. Quand un propriétaire ne peut pas louer
son logement, parce qu'il n'a pas de locataire, c'est très
économique que de remettre un trois mois de loyer, tout à fait
économique. Le problème n'est pas là. Le problème,
c'est qu'on se demande quels sont les effets, justement, d'un contrôle de
loyer, à l'heure actuelle. Quel va être l'impact du système
que vous mettez en place? Nous disons que le système que vous mettez en
place, à court terme, va augmenter les loyers et, à long terme,
va les réduire, de façon à pénaliser la
construction de logements; il va rendre les logements plus rares, à long
terme, et les locataires seront de nouveau pénalisés.
Je pense qu'il incontestable que si on met en place un régime
suivant lequel le propriétaire va donner un avis au locataire et donner
toutes les bonnes raisons pour lesquelles il va augmenter de loyer, il y a
beaucoup plus de chances que le loyer soit augmenté, qu'à l'heure
actuelle, alors que le propriétaire ne fonctionne pas suivant des
formules arithmétiques et des formules standards.
Le ministre lui-même a parlé d'automatisme. L'automatisme,
c'est justement une caractéristique des contrôles des prix partout
dans le monde. C'est cela, l'automatisme. On va justement entrer dans l'esprit
du monde qu'à chaque année, il faut des augmentations de loyer de
8%, alors que les enquêtes démontrent que, dans un régime
de marché, il y a 30% et 40% des gens qui n'ont pas d'augmentation de
loyer. Et ce n'est pas parce que c'est un comportement antiéconomique,
mais vous allez rendre ce comportement tout à fait économique en
introduisant une formule comme celle-ci qui va forcer un propriétaire
à dire: Vous allez donner vos raisons, messieurs, pour des augmentations
de loyer. Justement, en bas de la ligne, il va trouver qu'il a tellement de
bonnes raisons pour augmenter le loyer, qu'il va le faire. Par
conséquent je sais bien que le ministre va dire: On n'impose pas
cela aux propriétaires la dynamique de cette approche va faire
que les propriétaires vont effectivement utiliser les règles de
la régie pour augmenter les loyers de façon plus
élevée que le marché l'aurait demandé.
On dit, ensuite: Regardez ce que la régie a fait jusqu'à
maintenant. La régie s'est comportée d'une façon
exemplaire. Tout ce qu'elle a fait, elle a réduit les demandes qui
étaient nettement excessives et elle les a ramenées à la
moyenne.
M. Tardif: Elle a rempli sa fonction de façon
exemplaire.
M. Raynauld: Le ministre sait très bien qu'il ne peut pas
dire une chose comme celle-là. Les demandes qui viennent devant la
régie sont des demandes soufflées. Pour l'amour du ciel, il ne
faudrait quand même pas penser que les propriétaires sont des
caves. Ils viennent devant la régie, c'est pour obtenir une augmentation
de loyer. Ils ne vont pas se présenter à la régie et dire:
Donnez-nous donc 5%. Ils vont demander 20%, pour en obtenir 10%.
M. Tardif: II n'a pas compris, ce n'est pas de cette façon
que cela fonctionne.
M. Raynauld: Tout le monde admet cela. Je sais comment cela
fonctionne. Je le sais très bien. Les demandes...
M. Scowen: II faut que chacun laisse l'autre parler. Vous m'avez
interrompu deux fois et j'accepte que si on fait des interruptions comme le
fait le député de Rosemont et vous...
Le Président (M. Laberge): M. le député...
M. Tardif: Induire la...
M. Raynauld: Pour vingt minutes, suivant le règlement, je
vais suivre le règlement...
Le Président (M. Laberge): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Tardif: M. le Président, je m'excuse, j'en fais une
question de règlement. Il n'y a pas d'histoire de vingt minutes dans ce
genre de laïus. Si vous voulez passer article par article et prendre vingt
minutes, on va le faire. C'est purement une espèce d'entente entre nous
que chacun donne un point de vue général sur la loi. On est ici
à l'étude article par article et qu'on ne commence pas ici les
discours de deuxième lecture. Or, je voudrais que ce soit clair. Le
temps de parole est sur les
articles. Si on veut y aller à la minute près, qu'on
calcule le temps qui a déjà été passé
à discuter chacun des articles, parce que cela compte aussi.
M. Rivest: Sous réserve de votre propre intervention.
M. Tardif: Tout à fait juste, M. le Président,
c'est pour cela que je dis que ce n'est pas une question de minutage. On
s'entend?
M. Rivest: Vous allez donner l'exemple. Attention!
M. Tardif: Chacun donne, y va, fait son baroud d'honneur. C'est
normal.
M. Rivest: C'est militaire comme langage. C'est un "bill"
militaire, si je comprends bien?
Le Président (M. Laberge): C'est ce que j'ai compris,
messieurs les membres de la commission. À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député d'Outremont avait la parole. Je lui ai
consenti, selon les règles du jeu...
M. Rivest: C'est à quel article, M. le Président,
le baroud d'honneur au niveau d'une commission parlementaire?
Le Président (M. Laberge): Je vous répondrai un peu
plus tard, après consultation. M. le député d'Outremont,
je vous laisse terminer vos commentaires.
M. Raynauld: Merci, M. le Président. Si le ministre
considère que ses propres interventions sont un baroud d'honneur, je lui
laisse cela. En ce qui me concerne, ce n'est pas un baroud d'honneur, c'est un
essai de réflexion que je demande ici avant de nous engager sur une voie
qui, à mon avis, va vraiment être dommageable pour l'ensemble de
la population québécoise. C'est avec cela à l'esprit que
je fais ces remarques et je vais continuer à en faire.
J'en étais donc, M. le Président, au fait que lorsqu'on
évalue, qu'on apprécie le rôle de la régie, je pense
qu'il faut se garder de présenter les réductions de loyers que la
régie a obtenues de certains propriétaires, parce que les
demandes qui sont faites sont excessives et ne correspondent pas à la
réalité, s'il n'y avait pas eu le recours devant la régie.
Le propriétaire va se présenter devant le locataire, il va savoir
pertinemment que le locataire, à cause de l'expérience
passée, va contester l'augmentation demandée et il prend ses
précautions. Le propriétaire n'est quand même pas
dénué de toute intelligence et il va essayer de souffler les
demandes d'augmentation de loyer qu'il va faire, pour en arriver ensuite
à une entente à l'amiable avec son locataire en disant: Je vous
demandais $40 d'augmentation, je sais que c'est un peu excessif, si vous
voulez, on va s'entendre sur $20. On va couper la poire en deux et, finalement,
le locataire est tout heureux d'appren- dre qu'au lieu d'avoir $40
d'augmentation de loyer, il va en avoir $20. Tout le monde connaît ce
vieux truc qui consiste à essayer d'apeurer les gens et ensuite de leur
faire accepter des choses.
Je connais cela pas mal plus que vous, oui. C'est tout à fait
exact. Je connais cela beaucoup plus que vous, parce que j'ai
déjà fait quelque chose sur le plan de l'économie. J'ai
déjà essayé au moins de comprendre le monde comme il
fonctionne. C'est une chose bien établie, là aussi, si les gens
avaient lu un peu, ils se seraient aperçus que c'est une
vérité de La Palice que je raconte. Cela ne vaut même pas
la peine d'être relevé. C'est vraiment une vérité
acquise et connue de tous, sauf de ce député qui entend cela
peut-être pour la première fois.
Je dirai donc qu'il ne faut pas interpréter les succès que
la régie obtient en faisant la différence entre les demandes
qu'elle a examinées et les règlements qu'elle a obtenus. Je
crois, au contraire, que là aussi il y a une dynamique à fixation
des loyers et qu'à court terme, encore une fois, il se peut très
bien que l'effet de la régie... Je ne dis pas que c'est volontaire de la
part des régisseurs, mais l'effet de la régie, la
mécanique et la dynamique d'un système comme celui-là font
que les augmentations de loyers peuvent être supérieures à
celles qui auraient existé.
Mon dernier point, M. le Président, sera d'essayer de convaincre
le ministre que ce qu'il est en train de mettre en place est différent
de ce qui a existé jusqu'à maintenant. Je pense que
là-dessus, il y a une divergence profonde. Le ministre nous dit: Je ne
fais que consolider, je ne fais que reconduire essentiellement ce qui a
existé jusqu'à maintenant. Nous ne sommes pas de cet
avis-là. (11 h 15)
Au contraire, si la régie, jusqu'à maintenant, a
examiné de 65 000 à 70 000 demandes, nous croyons qu'en vertu du
nouveau régime, la régie va avoir à examiner un nombre
beaucoup plus considérable de demandes. Nous croyons que la
régie, à ce moment-là, en vertu de ce nouveau
régime, va avoir des demandes qui vont être multipliées par
cinq, par dix ou par vingt. C'est le fond du problème.
Quand le ministre nous dit essentiellement que c'est un régime de
conciliation que nous avons, regardez la régie, regardez le nombre de
demandes qui sont devant la régie. C'est vrai qu'en vertu du
système actuel, parce que les gens s'y sont habitués, les gens
savent comment la régie fonctionne. Il faut quand même lui rendre
un certain crédit à la régie; elle a établi des
méthodes, elle a établi des règles et les gens se sont
habitués à ces règles. Par conséquent, cela
réduit le nombre des demandes. Avec le changement qui est proposé
dans ce projet de loi, nous allons avoir un système complètement
différent de celui-là, nous allons accentuer
considérablement l'impact des contrôles de loyer sur le niveau des
loyers. C'est à cela que nous en avons et c'est ce que nous avons
essayé de faire à la commission, de nous rapprocher le plus
possible d'un régime de conciliation où la régie aurait
à examiner des cas extrêmes, des cas d'exception.
Avec ce qui nous est proposé, l'exception va devenir la
règle. Quand on nous dit, par ailleurs: Regardez donc ce qui se passe
dans le reste du Canada, regardez donc les contrôles
fédéraux, les contrôles de l'Ontario avec des augmentations
fixes et uniformes. Je dirai que là, c'est confondre vraiment deux
systèmes complètement différents.
M. Tardif: Tantôt il a dit que tous les systèmes
étaient pareils.
M. Raynauld: M. le Président, je vais expliquer au
ministre parce que je pense qu'il n'a pas compris. C'est confondre deux
systèmes différents. Dans le cas des contrôles
fédéraux et même du contrôle de l'Ontario, même
si je n'ai pu vérifier cette affirmation que je vais vous faire, mais
elle est tellement évidente pour moi, il s'agit dans ces deux cas de
contrôles temporaires. Dans le cas des contrôles
fédéraux, il était évident que cela faisait partie
du contrôle des prix et revenus, qui a toujours été
présenté, même dans ce cas, avec des
échéances très précises, où on disait qu'au
bout d'un certain nombre de mois ces contrôles seraient retirés.
Dans le cas de l'Ontario, si ce programme n'est pas temporaire, je dirai
à ce moment-là qu'il est inévitable, il sera
inévitable que ce taux soit changé. Je n'en connais pas la
mécanique, il est évident...
M. Tardif: Bien oui, cela... c'est quand même normal.
M. Raynauld: ... ce n'est pas concevable qu'on puisse
établir un contrôle permanent avec 8%. J'irai plus loin que cela;
je suis à peu près convaincu que c'est temporaire parce que,
quand on a fixé un taux comme celui-là, c'est justement pour
éviter de mettre toute une bureaucratie et de mettre tout un
régime en place qui va avoir sa propre force d'inertie et qui va se
perpétuer par la suite.
M. Tardif: Ah bon!
M. Raynauld: Je dirai donc qu'il ne faut pas confondre des
contrôles temporaires qui sont nécessairement beaucoup plus
radicaux avec un système permanent qui doit s'ajuster aux circonstances,
qui doit tenir compte justement de certains faits, s'il y a une crise du
logement, à un moment donné, ou s'il y a une abondance de
logements auquel cas on n'a pas besoin des contrôles. Et c'est ce qui est
extraordinaire dans ce cas-ci, on n'a jamais établi qu'il y avait une
crise du logement au Québec; à l'heure actuelle, il n'y en a pas.
Il n'y a pas de crise du logement et, pourtant, on veut établir un
système de contrôle.
D'habitude, lorsqu'on établit des systèmes comme cela et
qu'on les étend, c'est parce qu'il y a une crise temporaire à
quelque part. On peut concevoir des contrôles après une guerre
lorsqu'il y a eu des ravages, lorsqu'il y a eu des destructions. On peut
envisager des choses comme celle-là. Mais ce qui est envisagé
ici, ce n'est pas cela; ce qui est envisagé ici, c'est un régime
permanent qui va exister indépendamment des conditions du marché,
qui va exister qu'il y ait une crise du logement ou qu'il n'y en ait pas. On a
essayé de montrer ici que les études aussi sont à peu
près les...
M. Tardif: Votre parti n'a pas toujours été aussi
réactionnaire.
M. Raynauld: M. le Président, est-ce que j'ai le droit de
parole?
Le Président (M. Laberge): II vous reste exactement une
minute et je vous laisse la parole.
M. Rivest: ... droit à 20 minutes.
Le Président (M. Laberge): Toujours, toujours.
M. Tardif: Cela m'apparaît essentiel de mettre un terme
à cela. Il faudrait qu'il relise quand même ce que son propre
parti a fait et dit au cours des dernières années, lorsqu'il a
présenté des projets de loi.
M. Raynauld: M. le Président...
Le Président (M. Laberge): Est-ce que je pourrais, M. le
ministre, vous donner le droit de réplique après? Laissez
terminer M. le député d'Outremont.
M. Raynauld: Je pense, M. le Président, que le ministre
devra prendre son mal en patience parce que, jusqu'à maintenant, il a
essayé de désamorcer tous les débats en nous laissant
croire et je me demande si cela était
délibéré ou pas qu'il réexaminerait vraiment
ses positions.
On s'aperçoit aujourd'hui qu'il n'a rien réexaminé,
sauf des questions de détail. Mais, sur le fond, sur l'essentiel, il n'a
rien changé à son projet de loi. Par conséquent, on a
perdu énormément de temps avec cette approche apparemment
conciliante et ouverte aux arguments de l'Opposition. La vérité
est qu'il n'avait pas l'intention du tout de changer quoi que ce soit, de toute
façon. Je voudrais simplement dire en conclusion, M. le
Président, que les débats de fond doivent se faire. Nous les
ferons article par article suivant les règlements que nous avons ici,
mais je voudrais réitérer que ce que le gouvernement est en train
de faire consiste à étendre et à universaliser un
régime de contrôle des loyers qui, jusqu'à maintenant,
s'adressait à des cas d'exception.
Le Président (M. Laberge): Merci, M. le
député d'Outremont. M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, à mon tour, je veux
faire quelques observations. Bien sûr, en deuxième lecture et au
début de cette commission, nous avons attiré l'attention de cette
com-
mission sur les pouvoirs accordés ou, enfin, la paperasse, la
bureaucratie à laquelle auront à faire face les
propriétaires, surtout, et les locataires aussi. Vous avez
mentionné tantôt, M. le ministre, que vous organiseriez la
conception de la publicité et des formulaires de façon que ce ne
soit pas tous les propriétaires qui se sentent obligés
d'augmenter leurs loyers. Étant donné que le propriétaire
doit démontrer au locataire que ses coûts d'administration ont
augmenté et ainsi de suite, vous organiseriez la conception de la
publicité et de ces formulaires. J'aimerais savoir quels seront les
contrôles que vous allez établir pour faire en sorte que vous
atteigniez le but que vous vous êtes fixé pour attirer l'attention
des propriétaires et ainsi de suite.
Également, concernant la conciliation entre locataires et
propriétaires, je crois si j'ai bien compris que le
propriétaire qui devra augmenter le loyer, c'est-à-dire faire un
changement aux conditions du loyer, devra se servir de formulaires pour
analyser son locataire. Il me semble que vous enlevez un peu l'entente qui peut
souvent exister entre un locataire et un propriétaire en obligeant les
propriétaires à se servir d'un formulaire bien spécifique
pour aviser le locataire. Maintes fois, il y a bonne entente entre le
propriétaire et le locataire, peut-être qu'une simple lettre
suffirait. Il faut que ce soit une lettre recommandée, je pense,
aujourd'hui, lorsqu'il y a une augmentation.
M. Tardif: On a retenu la suggestion de l'Opposition
là-dessus. C'est éliminé, les formulaires
obligatoires.
M. Cordeau: Les formulaires obligatoires sont
éliminés?
M. Tardif: Oui. La teneur pourra être prescrite, pas la
formule.
M. Cordeau: Le formulaire n'est pas obligatoire?
M. Tardif: Article 1651-4, je pense.
M. Cordeau: Ce ne sera pas long, M. le ministre.
M. Tardif: Je m'excuse. Je ne voulais pas arrêter le
député de Saint-Hyacinthe dans son envolée oratoire,
mais...
M. Cordeau: Vous êtes bien généreux, M. le
ministre!
M. Tardif: 1651-4, c'est bien cela. On supprime le
deuxième alinéa.
M. Scowen: Oui, mais vous l'ajoutez à l'article 83.
M. Tardif: Non, non. Ce n'est pas le même. Ce n'est pas la
même chose.
M. Scowen: Je pense que le point que vous soulevez est
très important et c'est pourquoi j'ai posé la question au
début. Vous avez enlevé ce pouvoir à l'article 1651-4
et...
M. Tardif: Oui.
M. Scowen: ... et vous l'avez transféré exactement
dans la même forme à l'article 83.
M. Tardif: Non.
Le Président (M. Laberge): Nous y reviendrons, si vous le
voulez.
M. Tardif: On y reviendra tantôt.
Le Président (M. Laberge): Ces deux articles sont
suspendus. Je laisse M. le député de Saint-Hyacinthe terminer ses
remarques.
M. Cordeau: J'étais du même avis que le
député de Notre-Dame-de-Grâce...
Une voix: Le député de Jean-Talon...
M. Cordeau: ... concernant ce point-là.
Une voix: Oui.
M. Cordeau: J'ai hâte de voir, c'est-à-dire que
j'attendais certainement des explications...
M. Scowen: J'ai la même impression que vous, M. le
député.
M. Cordeau: ... du ministre concernant cet article.
Le Président (M. Laberge): Ces deux articles sont
suspendus. Nous y reviendrons après l'étude en particulier.
M. Cordeau: Je reviens sur la conciliation entre...
M. Tardif: C'est une bonne chose de voir que le
député de Notre-Dame-de-Grâce est d'accord avec le
député de Saint-Hyacinthe là-dessus. C'est une bonne
chose.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Puis-je continuer?
Le Président (M. Laberge): Oui, c'est exactement ce que je
veux.
M. Cordeau: Je ne voulais pas être très long, mais,
si cela continue, mon temps de 20 minutes sera écoulé. Par
contre, je reviens à cette façon pour harmoniser les relations
entre le locateur et le locataire. Étant donné que le
propriétaire doit
envoyer un avis d'augmentation de loyer ou de changement par lettre
enregistrée, il me semblait que, sur une formule bien spécifique
de la nouvelle régie... Le ministre nous l'a spécifié et a
dit: II devrait le faire, d'après ma compréhension du projet de
loi actuel, sur une formule bien spécifique de la régie.
Maintenant, M. le ministre a fait allusion tantôt...
M. Tardif: Est-ce que je peux poser une question au
député de Saint-Hyacinthe?
M. Cordeau: Oui.
M. Tardif: Êtes-vous en train de nous dire maintenant que
vous voulez une formule?
M. Cordeau: Pas du tout. M. Tardif: Ah bon! D'accord.
M. Cordeau: Non.
M. Tardif: Ce n'était pas cela que j'avais compris.
M. Cordeau: Auparavant, le propriétaire pouvait, sur sa
propre paperasse ou par une lettre bien personnelle, aviser son locataire d'un
changement au lieu d'utiliser une formule du gouvernement.
M. Tardif: D'accord.
M. Cordeau: Nous entendrons certainement tantôt les
explications du ministre...
Le Président (M. Laberge): En temps et lieu.
M. Cordeau: ... en temps et lieu, bien sûr. Si tous les
propriétaires sont obligés de remplir certaines formules, il me
semble qu'il y aura un effet inflationniste non désiré sur les
augmentations de loyers.
Nous aurons certainement d'autres explications à demander au
ministre plus tard, à l'étude du projet de loi article par
article. C'est tout concernant mes commentaires pour le début.
M. Rivest: M. le Président.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: Simplement pour répondre brièvement
à l'invitation du ministre, à savoir que les membres de la
commission pouvaient faire leur baroud d'honneur, je vais répondre
à son invitation et faire quelques...
M. Tardif: Pour ceux qui se sont battus. Ceux qui ne se sont pas
battus...
M. Rivest: ... très brefs commentaires à ce
moment-ci. Voici ce que j'ai compris des remarques du ministre.
Évidemment, ce sont des remarques un peu classiques de ministre; je dois
dire que le ministre ne déroge pas à une vieille tradition
lorsqu'un débat a eu lieu sur l'ensemble des dispositions d'un projet de
loi. Le ministre, voulant se montrer bon garçon, accorde n'est-ce
pas? à l'Opposition les remarques suivantes: J'ai
étudié les points de vue de l'Opposition qui m'ont paru
sérieux, mais néanmoins vous savez que, sur l'essentiel du projet
de loi, nous ne pouvons pas y donner suite, etc., par contre, nous avons fait
quelques amendements qui changeront peut-être la dynamique, sans
répondre, d'une façon précise, aux demandes de
l'Opposition. Les demandes de l'Opposition qui ont été
formulées, d'ailleurs dès le moment du débat en
deuxième lecture et que mes collègues ont sans doute reprises
lors des travaux de la commission, c'était véritablement, comme
l'a expliqué le député d'Outremont tantôt, au sujet
du contrôle des loyers. C'était le premier point essentiel. La
deuxième demande concernait la structure de la régie. Le ministre
lui-même, après ses remarques gentilles, sans doute bienveillantes
et très bien intentionnées à l'égard de
l'Opposition, qui constituaient d'ailleurs presque une invitation à
l'Opposition à déposer les armes à ce moment-ci, tellement
il semblait avoir été intéressé par les propos du
député de Notre-Dame-de-Grâce, a eu cet élan de
franchise en disant que, sur l'essentiel, son projet de loi demeurait
fondamentalement le même.
M. Tardif: Je l'ai dit.
M. Rivest: Vous l'avez dit, je le reconnais volontiers.
Je veux simplement, M. le Président, dire que nous allons
poursuivre les travaux de cette commission et nous allons, à l'occasion
des amendements qui ont été proposés par le ministre,
faire en sorte de réaffirmer les positions que mes collègues, au
niveau de cette commission parlementaire, ont fait valoir. Nous croyons, comme
le député d'Outremont l'a indiqué, que ce sont des
éléments extrêmement importants, et c'est notre devoir de
les faire valoir à ce moment-ci, au cours de cette commission.
M. Tardif: M. le Président, juste en réponse
à ce que vient de dire le député de Jean-Talon, j'ai remis
hier soir à l'Opposition une quarantaine d'amendements.
M. Rivest: Qui ne modifient pas l'essentiel. M. Tardif: Je
l'admets. M. Rivest: C'est cela. M. Tardif: D'accord?
M. Rivest: Oui.
( 11 h 30)
M. Tardif: Sur le principe de la loi, c'est en deuxième
lecture qu'il fallait modifier l'essentiel ou le principe de la loi, si on
avait à le faire. Mais article par article, on ne modifie pas le
principe d'une loi. On modifie des modalités, des articles, des
formulations. Là-dessus, j'ai 40 amendements.
M. Rivest: Oui, M. le Président, je soulève une
question de règlement. J'imagine qu'à la commission, lorsque mes
collègues ont présenté des amendements et que vous les
avez déclarés recevables, ces amendements ne contredisaient pas
le principe de la loi en deuxième lecture. Tous les amendements qui ont
été proposés par l'Opposition étaient recevables,
donc ne s'attaquaient pas au principe de la loi.
M. Tardif: C'est cela. Alors, M. le Président, je
maintiens et ce n'est pas mon intention de modifier le principe de la
loi je pense m'être rendu, pour au moins, je dirais, 20 à
25 de ces amendements, aux suggestions de l'Opposition. De dire que nous n'en
avons pas tenu compte n'est pas vrai, c'est charrier. Ils sont là.
M. Rivest: Je n'ai pas dit cela, par exemple.
M. Tardif: Pour le reste, c'est vrai et sur l'essentiel, le
principe, je pense, est sauf. Si on veut aussi être honnête, on va
admettre qu'il y a un effort qui a été fait au niveau de la
formulation de plusieurs des articles.
M. Rivest: Le ministre considère-t-il que les amendements
qu'il a apportés sans modifier l'essentiel sont des
amendements tout de même importants et qui répondent aux
remarques?
M. Tardif: Dans un bon nombre de cas, oui. M. Rivest: Dans
votre optique, c'est cela.
M. Tardif: Dans un bon nombre de cas, oui.
Si l'Opposition est sincère quand elle dit qu'elle
reconnaît le droit au logement des Québécois, si elle
reconnaît cela d'une main mais que, d'autre part, elle veut enlever dans
les faits, édulcorer un certain nombre de dispositions de sorte que ce
droit au logement devient illusoire, à ce moment, il faudrait qu'elle le
dise carrément. Si l'Opposition nous dit qu'elle est contre le
contrôle, des loyers, contre le partage du fardeau, contre le maintien
dans les lieux, elle ne peut pas en même temps être contre tout
cela et être pour le droit au logement. Il faudrait quand même
qu'elle se...
M. Rivest: C'est une question d'opinion.
M. Tardif: C'est une question d'opinion mais... C'est pour cela
tantôt, quand j'écoutais parler le député
d'Outremont, je l'inviterais seulement à relire ce que son
prédécesseur dans le comté d'Outremont, M.
Jérôme Choquette, avait dit sur le sujet. Il avait des vues pas
mal plus éclairées pour un ministre de la Justice qu'un
économiste, là-dessus.
M. Rivest: II est passé au PNP immédiatement
après.
Le Président (M. Laberge): C'est antiréglementaire.
Est-ce que nous pourrions...
M. Scowen: J'ai des commentaires à faire, si vous me le
permettez.
Au début de nos travaux, ce matin, j'ai posé une question
au ministre. Je n'ai pas parlé moi-même là-dessus.
C'était pour avoir une certaine clarification sur le sens des
changements proposés. Le ministre m'a répondu. J'ajoute, entre
parenthèses, qu'il a haussé un peu l'ambiance ici. J'accepte
qu'il ait défendu quelque chose ce matin, mais ce que je cherchais,
c'était plutôt une définition. Je vais essayer de
réduire un peu le ton, parce que je veux rester assez sérieux
dans cette affaire.
J'ai moi-même des commentaires à faire, si vous me le
permettez. Tout d'abord, je veux dire que je pense que vous avez
peut-être un peu charrié quand vous avez dit: Est-ce que
l'Opposition reconnaît le droit de logement? Est-elle pour ou contre le
contrôle des logements? Je pense qu'il faut répondre à ces
questions. Je suis prêt à répondre. Quand on parle du droit
du logement, et le ministre et moi en avons déjà parlé
à maintes reprises, il faut définir ce que nous voulons dire. Si
on veut dire: le droit d'être logé, tous les
Québécois sont déjà logés, sinon, ils
seraient morts de froid il y a longtemps. Il est question de définir
quelle sorte de logement ou à quel prix? Par définition les mots:
le droit de logement, c'est de la démagogie. C'est une expression qui ne
veut rien dire, à moins que vous ne soyez prêts à dire que
chaque Québécois a le droit au logement à l'endroit
où il veut vivre, d'une qualité qu'il veut et à un prix
qu'il veut payer. Voulez-vous dire cela? Si oui, le gouvernement est-il
prêt à reconnaître ce droit? Je pense que la réponse
est, bien sûr, non. Aujourd'hui, on ne peut pas garantir à chaque
Québécois un logement où il veut se loger, de la
qualité qu'il veut, et à un prix qu'il trouve acceptable. On ne
peut pas donner ce droit. Personne n'est prêt à le faire.
Le ministre a dit, à maintes reprises, qu'il croit que
l'état actuel des choses est que 97%, si je me rappelle bien, de tous
les logements du Québec sont dans le secteur privé, qu'ils
doivent rester comme ils sont et qu'on va demander au secteur privé de
donner les logements nécessaires pour l'avenir aussi. Je vous rappelle
simplement que demander si vous êtes pour ou contre le droit de logement,
c'est de la démagogie, à moins que vous soyez prêt à
dire précisément ce que vous entendez par cette expression; c'est
la même chose dans le cas du contrôle du logement. Nous croyons que
nous avons aujourd'hui un système qui n'est pas du tout mauvais. C'est
un système où 95% des baux sont réglés dans le
secteur privé par le "give and take", par les négociations, par
le pouvoir relatif des deux parties, comme lorsque vous achetez vos
vêtements, votre alimentation et les autres besoins et
nécessités de la vie. Nous avons développé aussi,
au sein du gouvernement,
un mécanisme pour garantir que les locataires qui trouvent que le
mécanisme du marché ne fonctionne pas, puissent se
présenter pour avoir une certaine justice.
Jusqu'à maintenant, avec pas mal de publicité, à
peu près 5% des locataires ont décidé de prendre avantage
de ce système en place et demander une adjudication. Le pourcentage a
légèrement diminué depuis un an ou deux, mais en effet,
c'est demeuré autour de 5% à 6%. Il y a ceux qui disent: Si la
commission avait été plus près de la population, il y
aurait peut-être eu plus de cas et je suis prêt à accepter
ce point. C'est vrai qu'il y a des choses à faire pour que la commission
se rapproche de la population. Mais de dire qu'on est pour un contrôle
des loyers complet pour tous les baux du Québec, pas les 5%, mais les
100%, on a dit clairement dès le début qu'on est contre et on a
donné les raisons, je pense, d'une façon assez claire. C'est
inflationniste, cela cause des injustices épouvantables aux locataires
et au locateur et cela va tomber finalement sur le dos du gouvernement qui l'a
créé parce que tout le monde va dire: Ce sont des augmentations
approuvées par le gouvernement et le gouvernement ne peut pas justifier
une telle affaire. Ni un gouvernement fédéral, ni un gouvernement
provincial peuvent garantir d'avoir de la justice dans 705 000 cas par
année.
Voici pour les principes et j'en ai parlé simplement parce que
je le répète et je pense le ministre ce matin quand
il a posé les questions d'une façon simpliste comme cela, a
changé la teneur de notre débat jusqu'à maintenant. Il
n'était pas du tout nécessaire et, je le répète, de
se lancer dans un peu de démagogie. Je veux quand même retourner
à une question très importante et très sérieuse.
Les changements que le ministre a proposés dans le domaine du
contrôle des loyers et dans la réimpression de l'article du projet
de loi sont très importants. Il a surtout proposé des changements
aux articles 83 et 1658.15 qui avaient pour effet de changer d'une façon
fondamentale la nature de cette loi. La loi qui était
présentée au printemps passé, qui a été
discutée lors des auditions publiques, était une loi qui
n'impliquait pas du tout la possibilité d'installer un système de
contrôle universel. Mais avec l'addition surtout de ces deux articles qui
est le changement de deux ou trois autres, la possibilité et même
l'inévitabilité est apparue. Ce projet de loi a été
présenté il faut le répéter, à
maintes reprises, parce que c'est un point essentiel ici le 21 juin, il
a été déposé, je pense, cinq ou six jours avant, il
a été débattu dans le cours de la dernière
journée de l'Assemblée nationale pour la session, il n'y a
presque pas eu de publicité soulevée sur la
réimpression.
En effet, je n'exagère pas quand je dis que le projet de loi sur
lequel la population a été invitée à donner son
avis, son opinion, dans ses principes de fond était complètement
différent de celui que le ministre a présenté le 21 juin.
Par la suite, il a été adopté sur division, par un vote
enregistré, le dernier soir de la session. Le ministre a donné
les indications qu'il était conscient du problème que nous avions
soulevé et qu'il pouvait envisager un changement dans la loi pour rendre
impossible le fait que cette loi puisse permettre un contrôle universel
des loyers.
Quand nous sommes arrivés ici, il y a maintenant presque trois
semaines, on a parlé au début des grands principes. On a
soulevé pas mal de points sur cette question. On a
répété nos réserves et le ministre, si je me le
rappelle bien, a répété son intention de faire quelque
chose d'important dans ce domaine.
Quand on est arrivé aux articles directement concernés, on
a reparlé d'une façon assez longue et détaillée de
ces questions. Le ministre a accepté de suspendre et il a donné
l'impression qu'il pouvait accepter des changements dans le projet de loi,
lesquels pourraient avoir pour effet de restreindre le fonctionnement du
contrôle des loyers uniquement aux cas d'appel.
Hier soir, on a reçu les amendements proposés et, ce
matin, j'ai demandé au ministre de préciser et de nous
éclairer sur les questions concernant les changements qu'il propose,
à savoir si ces changements auront pour effet de réaliser les
changements qu'on a proposés. Le ministre a dit non. Nous sommes en ce
moment, M. le Président, devant un problème très
important. Je vous ai répété trois fois, depuis le
début de cette commission, que jusqu'ici nous n'avions pas reçu
une seule transcription des journées de nos travaux. C'est un sujet
très important et très complexe. On a essayé, par exemple,
hier soir, de lier les amendements proposés par le ministre aux
commentaires que nous avons faits, qu'il a faits, et aux détails qu'on a
soulevés des deux côtés. Franchement, il a
été impossible de comprendre le sens, au cours du temps
très limité, disponible pour étudier un tel projet de loi,
des amendements proposés.
On pensait qu'on avait saisi l'idée, et le ministre a un peu
confirmé notre impression, au sens global, mais on ne pouvait pas du
tout affirmer si tel ou tel article se conformait ou ne se conformait pas
à nos demandes ou aux suggestions du ministre.
Nous sommes, encore aujourd'hui, M. le Président, devant la
même situation. Je suis avisé par mes collègues que c'est
quelque chose qui, habituellement, n'arrive pas. C'est très rare qu'une
commission parlementaire qui étudie un projet de loi, complexe ou non,
et celui-ci est très complexe, se trouve, après trois semaines de
travail, sans une seule copie des transcriptions, même de la
première journée. C'est rare, cela n'arrive presque jamais. Et
nous sommes devant un projet de loi aujourd'hui qui est excessivement complexe,
dans lequel chaque article a des liens directs ou indirects avec beaucoup
d'autres. De plus, le public je répète ce que je viens de
dire n'a pas eu l'occasion de s'exprimer sur les changements profonds et
essentiels qui ont été proposés dans la
réimpression de la loi: un, parce que cela a été
déposé à la fin de juin et deux parce que, dans
l'intervalle, il y a eu les mois de juillet et août alors que personne ne
s'intéresse aux projets de loi.
Alors, nous, de l'Opposition, aujourd'hui, nous trouvons dans une
situation exceptionnellement difficile parce que nous ne pouvons pas faire le
travail nécessaire pour essayer de proposer des amendements à vos
amendements, d'appuyer ou de ne pas appuyer les amendements que vous proposez,
même de comprendre si ce que vous avez proposé de faire
représente un virage important. (11 h 45)
À titre d'exemple, nous avons l'impression que le changement
proposé à l'article 83 a pour effet de rendre nul le changement
proposé dans l'article 1651.4. Mais, à moins que nous ne
puissions avoir la transcription, le détail de ce qui s'est passé
jusqu'ici, à moins qu'on ne veuille répéter ici en
commission parlementaire tout ce qui a été dit jusqu'à
maintenant, poser les mêmes questions, donner les mêmes
commentaires, attendre les mêmes réactions, refaire presque trois
semaines de travail, à moins qu'on ne soit prêt à refaire
cela, on n'est pas dans la situation où on peut vraiment faire un
travail qui incombe à une Opposition, quand il s'agit d'une loi aussi
compliquée, d'une loi sur laquelle, pour les points essentiels, on n'a
rien entendu du grand public. On a discuté de cette affaire hier soir,
M. le Président, et nous proposons aujourd'hui que la commission accepte
d'ajourner ses travaux sur ce projet de loi jusqu'au moment où tous les
députés de l'Opposition et les députés du
côté gouvernemental pourront avoir les galées, les
transcriptions de nos travaux ici, à jour, et auront le temps de voir
tout ce qui a été dit, les détails, et nous pourrons alors
adapter ces commentaires aux amendements proposés. Sinon, je le
répète, nous serons obligés de reprendre le débat,
d'essayer de rappeler tout ce qui a été dit, de regarder les
notes qu'on a prises sur les commentaires du ministre et autres. Ou cela va
causer une perte de temps énorme, ou une faute dans nos devoirs, un
problème en dérogeant à nos devoirs à
l'Assemblée nationale et à cette commission parlementaire.
Motion d'ajournement
Alors, je propose, M. le Président, qu'on ajourne les travaux et
que le président et l'Assemblée nationale s'arrangent pour
qu'aussitôt que possible, ces galées soient disponibles pour tout
le monde et qu'on reprenne les travaux 48 heures après qu'elles auront
été rendues disponibles à tout le monde. Merci.
M. Cordeau: M. le Président, sur la motion d'ajournement,
je voudrais ajouter quelques mots. Je trouve anormal aussi que la commission
n'ait eu, jusqu'à présent, aucune transcription des
débats. Je ne sais pas ce qui se passe. M. le Président, hier,
devait s'enquérir auprès des autorités responsables de ce
fait qu'on n'a pas eu encore, jusqu'à présent, de transcription
des débats. Pour ma part, je trouve anormal, pour le bon fonctionnement
des commissions, quelles que soient les commissions, que ces informations ne
nous aient pas été envoyées jusqu'à présent,
qu'on n'en ait reçu aucune. C'est un projet de loi très
compliqué, certainement, et on aimerait à relire ou à
consulter ce qu'a dit le ministre concernant des articles, parce qu'il est
assez difficile, après trois semaines, de se remémorer exactement
le sens des paroles que le ministre a prononcées concernant les articles
en particulier. Pour ma part, j'appuie la proposition du député
de Notre-Dame-de-Grâce et je ne sais pas s'il y a un blâme à
adresser à quelqu'un, mais c'est une constatation que je fais que...
M. Rivest: Ce n'est pas la faute du ministre.
M. Cordeau: Non, pas du tout. Mais enfin, c'est la commission qui
a...
M. Rivest: II faut être juste pour le ministre.
M. Cordeau: C'est l'administration qui manque quelque part.
Le Président (M. Laberge): M. le ministre, vous voulez
faire un commentaire? Oui. Je ferai quelques commentaires aussi par la
suite.
M. Tardif: M. le Président, sur la question de fond, de la
disponibilité ou non...
M. Rivest: M. le Président, une question de
règlement, si le ministre me le permet. Est-ce que la motion du
député de Notre-Dame-de-Grâce est recevable, est
reçue, puisque vous avez permis aux gens de parler? Cela implique que...
Vous avez déclaré...
Le Président (M. Laberge): Une motion d'ajournement du
débat, en commission parlementaire, est recevable selon un article du
règlement que je suis en train de vérifier. Je la
considère comme recevable. Maintenant, elle peut être
débattue et c'est pour cela que je n'ai même pas fait
d'interruption, j'ai laissé intervenir le député de
Saint-Hyacinthe. Maintenant, je laisse parler le ministre.
M. Tardif: Sur la question de fond de la transcription du journal
des Débats, c'est à la présidence et non pas au ministre
responsable de faire le point là-dessus. Quant au fait que ceci pourrait
constituer un empêchement de poursuivre nos travaux, j'aurai des
commentaires là-dessus tantôt à moins que, M. le
Président, vous ne vouliez éclairer cette commission sur ce
problème.
M. Scowen: Avant que vous donniez votre opinion, M. le
Président, je veux simplement ajouter et je répète que le
blâme n'est pas du tout pour le ministre, dans ce cas. Je ne sais pas
quelle est la procédure que je dois suivre, si c'est une motion
d'ajournement. Je pense en effet que, si la commission qui relève de
l'Assemblée nationale ne peut pas fournir aux députés
l'essentiel pour leurs travaux, on ne doit pas convoquer une commission
parlementaire. Si on ne peut pas
trouver une chambre, si on ne peut pas trouver des microphones,
l'enregistrement, les choses essentielles, je pense qu'une telle commission
parlementaire ne doit pas avoir lieu. Ce que je dis, c'est qu'il ne faut pas
faire un ajournement, il faut simplement dire que la commission ne peut pas
avoir lieu parce qu'on n'a pas les outils indispensables, nécessaires,
pour le fonctionnement de la commission parlementaire.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce et les autres membres de la commission, je suis au
courant des problèmes qui résultent du fait que vous n'avez pas
reçu les galées. Je me suis informé hier soir de ce qui
s'était passé; il y a une équipe de travail qui
était en vacances la semaine où on a siégé, la
première semaine, une équipe qui était en vacances
régulières. On m'a avisé hier, ce sont des informations
que je qualifierais d'informelles, que les travaux des débats avaient
été dactylographiés et qu'ils étaient au bureau de
correction. Mais simplement, il y avait un correcteur qui était malade
ou en vacances, je ne sais pas, ce qui a retardé l'arrivée des
galées à nos bureaux. Parce qu'on les reçoit toujours
corrigées, avec des annotations et des signatures. Les informations que
j'ai eues hier veulent que c'était à ce bureau des
correcteurs.
Je n'ai pas pris d'autres informations ce matin. Maintenant, quant
à la proposition que vous avez faites de façon informelle
d'ajourner les travaux, évidemment, elle serait peut-être
discutable, mais...
M. Rivest: Est-ce que vous permettez? Là-dessus,
d'après les informations que vous venez de nous fournir, est-ce que cela
voudrait dire que, finalement, ce serait peut-être pour avoir les
galées pour permettre à l'Opposition d'apprécier les
amendements en fonction du débat, de revoir un peu l'ensemble des
discussions et de les situer dans le contexte, dans la mesure même
où le ministre a dit tantôt qu'il avait tenu compte de l'ensemble
des propositions de l'Opposition? Est-ce que les informations que vous avez
prises hier sont que nous pourrions recevoir, peut-être en fin de
journée ou au début de la semaine prochaine, les galées
dont on a besoin, je pense, à la commission? Évidemment, il y a
une question d'inconvénient là-dedans je pense que c'est
le sens de la démarche du député je pense que tout
le monde est d'accord que cela peut causer des inconvénients, en tout
cas, à tout le moins à l'Opposition et aux autres
collègues de l'Assemblée, de ne pas avoir cela. Maintenant,
l'autre inconvénient, bien sûr, c'est que cela retarderait
peut-être un peu les travaux de la commission. Mais, d'après ce
que vous venez de dire, cela ne retarderait pas les travaux de la commission de
plus que deux ou... Peut-être au début de la semaine prochaine,
simplement, ou même en fin d'après-midi, on pourrait les avoir.
Vous dites qu'ils sont à la correction.
Le Président (M. Laberge): C'est ce que j'ai appris hier
de façon très informelle. Je vais vérifier incessamment
plus précisément.
M. Rivest: On peut peut-être suspendre cinq ou dix minutes
et vous pourriez vous informer au journal des Débats. Sans cela, il est
inutile de perdre du temps pour rien.
Le Président (M. Laberge): En ce qui me concerne, je
préférerais suspendre les travaux à l'heure qu'il est
jusqu'à 14 heures...
M. Tardif: Non, M. le Président. Je vais vous demander de
suspendre quelques minutes pour vous renseigner.
M. Rivest: Aïe! C'est une décision du
président, cela. Écoutez!
Le Président (M. Laberge): Oui, pour quelques minutes. En
tout cas, on suspend d'abord pour quelques minutes.
M. Tardif: Et la motion d'ajournement, elle, on la
débattra.
M. Rivest: Non, non. Ce n'est pas la motion. Le président
veut suspendre jusqu'à 14 heures.
Le Président (M. Laberge): Ah non! J'ai dit que je
pourrais...
M. Tardif: Pas question...
Le Président (M. Laberge): ... mais je vais suspendre pour
quelques minutes. Je reviendrai avec les nouvelles précises pour savoir
si vous avez les galées à votre disposition. Je ferai mon
possible pour que vous les obteniez et on procédera par la suite.
M. Rivest: Vous considérez que c'est important, M. le
Président. C'est cela?
M. Scowen: M. le Président, pourrais-je ajouter un mot,
s'il vous plaît?
Le Président (M. Laberge): Les travaux sont suspendus.
Est-ce nécessaire?
M. Scowen: C'est nécessaire et ce n'est pas long non
plus.
M. Rivest: Oui. Si vous suspendez la commission, cela veut dire
que c'est drôlement important.
Le Président (M. Laberge): Alors, je vous l'accorde.
M. Scowen: Je pense qu'il y a deux possibilités. J'ai fait
en effet une motion d'ajournement formellement durant mon intervention, mais,
après une certaine réflexion, je suis porté à
croire qu'avant de formaliser cette motion, je dois faire
une suggestion. Si je le répète
l'Assemblée nationale ne peut pas fournir à la commission
parlementaire les outils essentiels pour ses travaux j'en ai
donné des exemples et je trouve que la transcription est aussi
importante que la salle et le système de transcription même, parce
que c'est le but de cette affaire-là, elle peut nous donner tout ce qui
est nécessaire on ne doit pas siéger, non pas à
cause d'un ajournement, mais simplement parce qu'on n'est pas prêt.
L'Assemblée nationale ne peut pas siéger en commission pour
laquelle elle ne peut pas donner le nécessaire. S'il y a des vacances,
elle ne doit pas convoquer des commissions si elle ne peut pas fournir le
personnel nécessaire. S'ils sont en vacances, alors qu'on attende qu'ils
reviennent de vacances. Mais de dire qu'on ne peut pas avoir les services
essentiels parce que le personnel est en vacances, cela veut dire que les
députés sont à la merci du personnel, et dans des
questions qui sont extrêmement importantes pour la population.
Le Président (M. Laberge): Ce que je vous ai dit, c'est
que les informations que j'ai eues étaient tout à fait
informelles et, pour le moment, je n'implique personne. Ce sont des
informations tout à fait informelles que je vous ai transmises de bonne
foi. Je vais aux informations de façon formelle, je suspends pour
quelques minutes et je reviens vous donner des nouvelles.
(Suspension à 11 h 58)
(Reprise à 12 h 10)
Le Président (M. Laberge): À l'ordre,
messieurs!
En vertu de l'article 157, paragraphe 1, les deux dernières
lignes disent ceci: En commission élue, un député peut
proposer que la commission ajourne ses travaux. Ce n'est pas à la
présidence de juger des arguments. Cette proposition d'ajournement, je
la considère recevable. Elle peut être débattue par un
représentant de chaque parti pendant au plus dix minutes. Je
considère, jusqu'à maintenant, que le représentant de
l'Opposition a parlé environ cinq minutes sur cette motion
d'ajournement. Je déclare qu'elle est recevable. Je répète
qu'elle est recevable.
Quant aux informations que vous avez demandées concernant la
transcription des travaux de la commission, il y a eu certains problèmes
que le ministre voudra vous expliquer.
M. Rivest: Non, il n'est pas au courant. Cela ne relève
pas de sa responsabilité.
Le Président (M. Laberge): II est possible qu'il ait
été mis au courant lui aussi; je ne sais pas. Il y a eu certains
problèmes incluant...
M. Rivest: M. le Président, il ne faudrait pas que le
ministre s'occupe de ces problèmes, parce que ce n'est pas sa
responsabilité et je ne voudrais pas lui faire porter indirectement le
poids de cette responsabilité.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Jean-Talon, il n'est absolument pas question, d'après ce que j'ai
dit...
M. Rivest: II faut être juste pour le ministre.
Le Président (M. Laberge): ... d'impliquer le ministre ou
qui que ce soit. J'ai dit que, s'il a des informations, il pourra vous les
donner. J'ai simplement dit que votre motion, la motion du député
de Notre-Dame-de-Grâce, était recevable. Je l'ai reçue et
il a déjà parlé environ cinq minutes sur cette
question.
M. Tardif: M. le Président.
Le Président (M. Laberge): M. le ministre.
M. Tardif: Je pense que vous pouvez dire il vous
appartient de le faire, en fait à la commission si, oui ou non,
les galées sont disponibles. Je l'ai entendu dire, effectivement, mais
je pense qu'il vous appartient de dire si, oui ou non, elles sont disponibles.
Il ne nous appartient pas de dire pourquoi.
Le Président (M. Laberge): Parfait. Ce que je vous ai dit,
ce n'est pas que les galées étaient disponibles. C'est que je
croyais que les travaux de la commission avaient été
dactylographiés et, selon les dernières informations que j'ai,
ils n'ont pu être dactylographiés à cause de
problèmes techniques majeurs. Ils ne sont pas dactylographiés et
ils ne sont pas disponibles présentement. Ce sont les dernières
informations que j'ai eues. Quant à vous expliquer les problèmes
techniques, je pense que ce serait tout à fait inutile. Je vous dis tout
simplement qu'on ne peut les avoir à notre disposition dans les quelques
heures qui suivent.
M. Rivest: Pardon? On ne peut?
Le Président (M. Laberge): On ne peut pas.
M. Rivest: M. le Président, est-ce que le ministre a des
commentaires?
Une voix: Vous avez cinq minutes.
Une voix: Non.
M. Alfred: Un représentant a dix minutes.
M. Tardif: Le président a informé la commission que
les galées ne sont pas disponibles. On oublie cela et maintenant, on en
vient à la proposition...
M. Rivest: Mon Dieu! Qu'en termes élégants et
rapides, cela est dit!
M. Tardif: ... du député.
M. Rivest: M. le Président, je voudrais bien...
M. Guay: Est-ce que c'est le député de Jean-Talon
ou le ministre qui a la parole?
M. Rivest: J'ai terminé.
M. Tardif: Le président nous a informés que les
galées ne sont pas disponibles et elles ne le seront pas... À
partir de là, M. le Président, j'imagine qu'il faut revenir
à la proposition qui est devant la commission et que vous avez
jugée recevable, et de laisser au proposeur son droit de parole...
Combien de temps?
Une voix: Dix minutes. M. Tardif: Dix minutes.
Le Président (M. Laberge): Le proposeur a un droit de
parole de dix minutes et un représentant de chaque parti reconnu peut
prononcer un discours de dix minutes sur le sujet. Il y a déjà,
du côté de l'Opposition officielle...
M. Rivest: Est-ce divisible? Est-ce nécessairement le
proposeur?
Le Président (M. Laberge): Ce n'est pas divisible.
M. Rivest: C'est le proposeur.
Le Président (M. Laberge): C'est le proposeur.
M. Rivest: Alors, M. Scowen.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce aurait, en l'occurrence, quelques minutes encore pour
défendre son point de vue selon l'article 157.2 du règlement.
Maintenant, s'il n'a pas d'autres commentaires immédiatement...
(12 h 15)
M. Brassard: Le député de l'Union Nationale sera en
retard de quelques minutes.
Le Président (M. Laberge): N'alourdissons pas les travaux
de la commission. M. le député, n'alourdissez pas les
travaux.
M. le ministre, voulez-vous continuer à parler? À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. le député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Je répète, M. le Président, que
même si vous avez accepté une motion d'ajournement, je ne suis pas
certain que c'est de cela que nous avons besoin. L'essentiel pour moi je
suis très sérieux là-dessus c'est que pour les cinq
premiers jours de la commission je ne parle pas d'hier, parce que je
pense que les galées d'hier ne sont pas essentielles dont les
deux jours de la semaine passée et les trois jours de la première
semaine, je pense qu'il y en avait trois, les sujets que nous avons
abordés étaient extrêmement complexes, les positions prises
étaient non seulement intéressantes mais touchaient beaucoup
d'articles. Je ne veux pas refaire tout ce débat. Je trouve qu'il est
essentiel que nous ayons ces documents si on veut vraiment organiser le reste
du travail en fonction du problème réel. Je crois que le sujet
n'a pas été assez discuté dans le domaine public, à
cause du fait que les changements majeurs dont on parle, ceux des articles 83
et 1658.15, entre autres, sont des changements qui ont été
apportés sans prévision, à la réimpression. Je vous
dis franchement que j'ai de grandes réserves à continuer ici sur
un programme qui va, pour la première fois, prévoir un
contrôle obligatoire, global et total des loyers au Québec chez
une population complètement ignorante, inconsciente, et sur lequel les
députés ne sont pas assez informés.
Je vais terminer sur cela, mais je veux répéter que, quant
à moi, j'ai de grandes réserves à continuer si on ne peut
pas les avoir. Jusqu'ici, le ministre a été coopératif. Il
a écouté. On a travaillé, je pense, ensemble, ici, dans le
sens de bonifier la loi pour tout le monde, mais sur les points essentiels, il
nous reste de grandes différences. Je ne suis pas prêt à
continuer sans que nous ayons l'information nécessaire. J'espère
fortement que le ministre, dans le même esprit que celui qu'il a
adopté jusqu'ici, pourra nous donner la possibilité d'attendre
jusqu'à ce que nous ayons l'information nécessaire et
disponible.
Du moment que ce sera disponible, je m'engage à l'étudier
sérieusement, avec les amendements proposés et, 48 heures
après le dépôt de ces galées, de ces transcriptions,
on pourra résumer sans qu'on cause une perte qui, semble-t-il, est
inévitable si on continue maintenant. Merci.
Le Président (M. Laberge): Merci, M. le
député. M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, moi aussi, je trouve
inadmissible que les membres de cette commission n'aient pas reçu
jusqu'à présent la transcription des débats. Bien
sûr, je n'ai pas à faire le partage des responsabilités et
à blâmer qui que ce soit. C'est un fait que nous constatons. Je
crois qu'étant donné l'importance de ce projet de loi et ses
implications, nous de l'Opposition et tous les membres de cette commission sont
en droit d'être informés de ce qui se passe ici afin de comprendre
exactement les paroles qui ont été prononcées depuis le
début de cette commission parce que c'est un projet de loi assez
technique, même très technique. Il va de soi que de temps en temps
on a besoin de référer à ce qui a été dit
précédemment parce qu'il y a beaucoup d'articles qui sont
reliés les uns aux autres. C'est dans ce but que j'appuie la motion du
député de Notre-Dame-de-Grâce afin que cette commission
ajourne étant qu'elle n'a pas les outils nécessaires pour
effectuer son travail convenablement.
Le Président (M. Laberge): M. le ministre.
M. Alfred: J'ai attendu que vous lisiez cela, M. le
député.
M. Tardif: M. le Président...
M. Cordeau: II ne faut pas que tu juges les autres par
toi-même, jeune homme.
M. Tardif: M. le Président, je pense...
Le Président (M. Laberge): À l'ordre, s'il vous
plaît.
M. Guay: Son chapeau ressemble à la queue d'un DC-9.
Le Président (M. Laberge): À l'ordre, s'il vous
plaît. Tout allait très bien. M. le ministre a la parole.
M. Tardif: M. le Président, on peut, je pense, dire qu'en
temps normal, compte tenu des habitudes de travail des commissions
parlementaires...
M. Rivest: Question de règlement, M. le Président.
Je pense que le ministre en nous faisant l'affirmation qu'il vient de faire
viole les dispositions de l'article 53 du règlement.
Le Président (M. Laberge): Je vais vérifier, en
attendant, vos allégations. Continuez.
M. Tardif: M. le Président, je ne vois pas ce que j'aurais
violé; je n'ai rien dit encore. En temps normal, dis-je, il est sans
doute utile...
M. Rivest: Si le ministre le permet, c'est parce que ce n'est pas
juste en temps normal.
M. Tardif: M. le Président, voulez-vous rappeler à
l'ordre le député de Jean-Talon, s'il vous plaît?
Le Président (M. Laberge): II me fait plaisir, d'abord, de
lui rappeler que l'article 53 ne concerne absolument pas ce genre de
débat.
M. Rivest: II ne parle pas de la retranscription des
débats, non?
M. Tardif: M. le Président, je ne suis pas intervenu
pendant que le député de Notre-Dame-de-Grâce...
M. Rivest: C'est le règlement qui dit que les
débats doivent être retranscrits. Ce n'est pas une fantaisie de
l'Opposition.
M. Tardif: M. le Président...
Une voix: On ne dit pas dans quel délai.
M. Rivest: Pourquoi on les retransmet? Un article doit avoir un
sens.
M. Tardif: M. le Président, voulez-vous rappeler le
député à l'ordre?
Le Président (M. Laberge): À l'ordre, s'il vous
plaît. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je dis qu'en temps normal il
est souhaitable, il est utile que, dans la panoplie des moyens dont disposent
les membres de l'Assemblée nationale pour étudier les projets de
loi, d'avoir le journal des Débats. Je dis "dans la panoplie des moyens"
parce qu'on sait que les partis ont des services de recherche, de
documentalistes et que les services de transcription font partie de ces moyens
dont disposent les députés pour mieux accomplir leur travail.
Cependant, M. le Président, le règlement, s'il met, d'une
façon générale, ces moyens à la disposition des
membres de l'Assemblée nationale ne stipule pas qu'ils doivent le faire
à jet continu. On sait pertinemment qu'en fin de session tous les
projets de loi ou à peu près sont adoptés et que la
transcription des débats nous parvient très tard au milieu de
l'été. Personne ne se formalise de cela.
M. le Président, je comprendrais, à la limite,
l'Opposition, si elle nous disait: La commission a siégé il y a
trois mois et elle ne fait que reprendre ses travaux et on a besoin de se
rafraîchir la mémoire sur ce qui a été dit. Je vous
rappellerai que cette commission siège de façon continue depuis
trois semaines et, à moins que l'Opposition ne fasse preuve de
mémoire déficiente, ce que je ne crois pas, après avoir
entendu le député d'Outremont, ce matin, je pense que
l'Opposition est fidèle à elle-même, qu'elle ne veut pas se
brancher, qu'elle crie d'un côté qu'elle est favorable au
contrôle des loyers, mais, d'un autre côté, elle...
M. Rivest: La motion, M. le Président. Question de
règlement, M. le Président.
M. Tardif: ... n'hésite pas à recourir à des
mesures dilatoires.
Le Président (M. Laberge): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Rivest: M. le Président, qu'il parle sur la motion
d'ajournement, il n'a pas d'affaire à commenter les prises de position
de l'Opposition.
M. Scowen: Ce n'est pas une mesure dilatoire, M. le
Président, et je demande que le ministre retire ses paroles.
Une voix: Dilatoire veut dire retard. M. Guay: M. le
Président, depuis...
M. Scowen: Ce n'est pas cela, on n'est pas pressé, on a
tout le temps qu'il faut.
M. Tardif: Très bien.
M. Scowen: C'est un projet de loi important.
M. Tardif: C'est cela, ces arguments ont déjà
été invoqués.
M. Guay: M. le Président, est-ce que le
député de Notre-Dame-de-Grâce n'a pas utilisé son
droit de parole?
M. Raynauld: Question de règlement, M. le
Président, pourquoi le député de Taschereau intervient-il
là-dessus. La question de mon collègue de
Notre-Dame-de-Grâce était une question de règlement et il
avait tout à fait le droit de poser la question et d'interrompre, dans
la mesure où le Président acceptait la question de
règlement.
M. Tardif: Encore une fois, à partir du moment où
cette commission a siégé, je pense, de façon
sérieuse, a fait un bon travail depuis trois semaines, je ne crains pas
personnellement de ne pas me remémorer facilement ce qui a
été dit et décidé au cours des travaux de cette
commission
Si l'Opposition ne se souvient pas, si l'Opposition semble manquer de
suite dans les idées, si l'Opposition craint une certaine
incohérence dans ses propos en ce qu'elle a dit il y a deux semaines et
ce qu'elle va dire maintenant, ce n'est pas mon problème.
M. Rivest: N'en parlez pas si ce n'est pas votre
problème.
M. Alfred: Quel est votre problème...
Le Président (M. Laberge): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Tardif: M. le Président, l'argument de fond
invoqué par le député de Notre-Dame-de-Grâce est que
la transcription des débats est un outil essentiel, sans quoi une
commission ne peut travailler, ne peut siéger. C'est un argument, je
pense, qui ne saurait être retenu, car alors, M. le Président,
aucune loi n'aurait pu être votée dans ce Parlement, dans cette
Assemblée nationale pendant 100 ans, puisque pendant 100 ans il n'y a
pas eu de transcription de journal des Débats...
M. Scowen: Et les gens ont pris d'autres moyens de
réaliser la même chose. Quand on a commencé la
transcription, les gens ont cessé de se servir des autres moyens. Avant
d'avoir la voiture, on avait le cheval.
Le Président (M. Laberge): À l'ordre, M. le
député.
M. Alfred: À l'ordre, M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Papineau ne me demandez pas de vous rappeler à l'ordre.
M. Tardif: Pendant 100 ans ou à peu près
l'Assemblée nationale et les commissions ne faisaient pas l'objet de ces
transcriptions ou de cet enregistrement des débats. Néanmoins,
pendant toute cette période...
M. Scowen: Si le ministre avait prévenu tout le monde
avant qu'il n'y aurait pas de transcription, on aurait pris les moyens
nécessaires pour s'adapter, mais on n'a pas été
prévenu.
M. Guay: M. le Président, j'invoque le
règlement.
Le Président (M. Laberge): À l'ordre, M. le
député! M. le député de Taschereau invoque le
règlement.
M. Guay: M. le Président, à plusieurs reprises
depuis quelques minutes le député de Notre-Dame-de-Grâce
s'est plu à interrompre le ministre pour répliquer. L'article du
règlement dit clairement qu'il avait le droit de parole au nom de sa
formation politique pour dix minutes. Il a utilisé son droit de parole.
Le ministre utilise son droit de parole. On n'a pas interrompu le
député de Notre-Dame-de-Grâce quand il parlait, je vous
prierais de bien vouloir faire respecter le règlement en ce qui a trait
aux interventions du député de Notre-Dame-de-Grâce.
Le Président (M. Laberge): Merci, M. le
député de Taschereau. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je continue donc en disant que
cet outil, que cet instrument additionnel au travail des députés
qui est venu s'ajouter au cours des années n'a pas toujours
été un ingrédient essentiel à du bon travail
législatif.
Je pense que s'il est une personne autour de cette table qui n'a pas
besoin de demander un ajournement pour faire ses représentations parce
qu'il a bien fait son travail, parce qu'il a étudié le projet de
loi, parce qu'il le connaît par coeur, c'est bien
précisément le député de Notre-Dame-de-Grâce.
Venant du député de Jean-Talon, qui vient de nous arriver, je
comprendrais parce qu'il vient juste de siéger à cette
commission.
M. Rivest: Question de règlement, M. le
Président.
M. Tardif: Je comprendrais parce qu'il vient de se joindre
à cette commission.
M. Rivest: Je pense, M. le Président, que le ministre n'a
pas à commenter les états d'âme des membres de cette
commission. Ce n'est même pas dans le cadre de la motion.
M. Tardif: M. le Président...
M. Rivest: Le ministre s'emporte; il faut qu'il soit patient.
M. Tardif: ... c'est à peu près la sixième
interruption que j'ai de la part de l'Opposition et je pense, encore une fois,
qu'ils ont pu faire leur plaidoyer pour l'ajournement. Je voudrais, moi, dire
encore une fois que, venant d'un membre de l'Assemblée nationale qui se
serait joint tout récemment aux travaux de cette commission, je
comprendrais que celui-ci veuille peut-être, avant d'opiner, consulter ce
qui a été dit auparavant. Mais ce n'est précisément
pas le cas. La motion vient justement de l'un de ceux qui, je pense, a fait le
travail le plus considérable parmi les membres de l'Opposition autour de
cette table, et je lui en donne le crédit.
Précisément parce qu'il est bien au fait de la loi, il est
bien au fait des amendements que nous avons apportés en cours
d'étude et qu'il est bien au fait également des implications de
ceux que nous avons remis à l'Opposition hier soir, s'il est une
personne qui n'a pas besoin de ce genre de délai pour se faire une
opinion, exprimer clairement qu'il est contre telle mesure contenue dans le
projet de loi, si à un moment donné on met un article aux voix,
je dis que c'est bien le proposeur de cette motion.
M. le Président, je termine...
M. Rivest: II est midi et trente, M. le Président. M.
Tardif: Je termine, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): Je dois suspendre les travaux
de cette commission jusqu'à 14 heures...
M. Scowen: Très bien.
M. Tardif: M. le Président, ce n'est pas tout à
fait... On a la parole, on pourrait ajouter quelques mots. De toute
façon...
Le Président (M. Laberge): Si j'avais eu une demande avant
midi et trente, je l'aurais fait. À mon grand regret.
M. Tardif: Nous reprendrons à 14 heures. Les deux minutes
ne sont pas expirées, M. le Président?
Le Président (M. Laberge): Non, non. M. Tardif:
Très bien.
Le Président (M. Laberge): II vous reste deux minutes.
À 14 heures. À mon grand regret, on n'aurait pas pu prendre le
vote.
M. Tardif: J'aurais aimé que vous me fassiez signe.
(Suspension de la séance à 12 h 31)
(Reprise de la séance à 14 h 25)
Le Président (M. Laberge): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires municipales reprend ses travaux sur
l'étude du projet de loi no 107. À la suspension des travaux, M.
le ministre donnait une réplique relativement à une proposition
d'ajournement des travaux. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, j'étais d'ailleurs sur
le point de conclure lorsque vous avez décidé...
M. Raynauld: Qu'il était 12 h 30.
M. Tardif: ... d'ajourner nos travaux jusqu'à 14 heures.
Je n'ai pas grand-chose à ajouter à ce que j'ai dit, si ce n'est
qu'en effet, je crois personnellement j'ai donné le crédit
au principal porte-parole de l'Opposition en la matière qu'on
possède suffisamment, présentement, de renseignements pour
aborder l'étude de ces articles qui ont été laissés
en suspens.
Cela dit, M. le Président, je comprends qu'il y a eu des
pourparlers au cours de la période du lunch qui nous laissent croire que
la transcription, les textes pourraient être disponibles en entier avant
la fin de la semaine prochaine et qu'ils pourraient être envoyés
au fur et à mesure aux membres de cette commission.
M. le Président, je termine là cette intervention pour
dire que nous ne croyons pas qu'il y a lieu de reporter sine die nos travaux.
Nous pouvons très bien nous entendre pour nettoyer en travaillant ferme
cet après-midi un bon nombre d'articles qui ne devraient plus,
après les amendements qui ont été proposés,
être contentieux.
Si besoin était, nous pourrions, pour certains des articles,
reprendre nos débats subséquemment, en tout cas, certainement pas
la semaine prochaine, autour de quelques articles s'il n'en restait
véritablement que quelques-uns et qu'un nettoyage avait
été fait de ce qui est beaucoup plus des amendements techniques.
Si besoin était, cette commission pourrait reprendre ses travaux,
être invitée à être convoquée à nouveau
pour mardi, le 2 octobre.
M. le Président, je vous prierais de mettre aux voix la
proposition qui a été fait en ayant en mémoire les
commentaires que je viens d'ajouter à la suite de ce qui avait
été commencé ce matin.
M. Scowen: M. le Président, avant que vous mettiez aux
voix cette motion, le ministre m'a personnellement mis en cause au cours de son
intervention et j'aimerais prendre l'occasion de...
M. Tardif: Pour dire que vous avez bien travaillé. (14 h
30)
M. Scowen: Oui. J'apprécie énormément cette
opinion du ministre, mais je veux ajouter un mot. S'il est vrai que je connais,
comme il l'a dit, un peu le projet de loi ce qui est plus ou moins normal pour
les membres de l'Opposition qui en ont la
responsabilité, je pense que c'est davantage une raison pour
qu'il accepte mon opinion personnelle de la nécessité
d'être renseignés par ces galées dont on a parlé ce
matin. Je suis informé du projet de loi parce que j'ai eu l'occasion de
lire tout ce qui est écrit dans les mémoires, dans vos discours,
dans vos débats en deuxième lecture, etc. Quand nous avons
commencé ces travaux il y a trois semaines, j'ai tenu pour acquis que je
pouvais profiter de la présence des galées, de la transcription,
le lendemain ou, au plus tard, deux jours après les débats.
Ce n'est pas le député de Jean-Talon, qui vient d'arriver,
qui a, en première instance, insisté sur cette
nécessité, c'est moi. Et je répète que c'est moi,
parce que je suis peut-être plus conscient que le député de
Jean-Talon de la nécessité d'avoir de tels formulaires dans le
cas d'un projet de loi qu'il n'a pas suivi de très près. Cela
fait presque un an maintenant que j'en ai la responsabilité.
Je répète que, si nous commençons cet
après-midi à discuter par exemple de l'article 5, où nous
avons normalement commencé nos travaux... c'est vrai que l'article 5 en
soi n'est pas un article sur lequel nous avons eu beaucoup de débat. Il
y a au moins deux cas où, à l'article 5, vous avez un peu
accepté nos idées. Les commentaires que nous avons faits sur
l'article 5, à l'époque, étaient basés sur
l'idée que nous avions en tête de votre position sur les
changements à apporter au contrôle des loyers.
Je le fais à titre d'exemple seulement pour vous démontrer
que dans ce projet de loi il y a beaucoup d'articles qui sont liés les
uns aux autres.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce, je m'excuse, vous avez, lors de votre
première intervention sur votre demande, parlé neuf minutes.
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Laberge): Le paragraphe 2 de l'article
157 du règlement dit que, en tant que membre d'un parti reconnu, vous
avez droit à un discours de dix minutes. Je ne voudrais pas que vous
débordiez le cadre du temps imparti à chacun des partis reconnus.
M. le ministre a terminé sa représentation. Quant à ce qui
me regarde concernant l'article 157, je suis dans l'obligation de mettre votre
motion aux voix, que je lirais comme suit je me suis permis de la
rédiger de nouveau parce qu'elle était un peu longue...
M. Raynauld: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Laberge): Je veux bien l'entendre.
M. Raynauld: Puis-je poser une question au ministre sur les
procédures à suivre cet après-midi?
Le Président (M. Laberge): Vous pourrez poser une question
au ministre lorsque nous aurons disposé de cette motion qui est sur la
table. S'il y a lieu de voter, ce n'est pas à moi d'en présumer
ou de présumer de quoi que ce soit, ce que le règlement m'oblige
à faire, c'est ceci: Cette motion qui a été faite est mise
aux voix sans amendement et elle ne peut être faite qu'une fois au cours
d'une séance, sauf par un ministre.
Elle ne peut être débattue sauf qu'un représentant
de chaque parti reconnu peut prononcer un discours de dix minutes chacun
à ce sujet, (ce qui a été fait). Je me suis permis de
formuler votre motion dans d'autres mots puisque cela avait été
à l'intérieur d'un cadre plus élargi. Votre motion, je la
lirais comme suit: Que cette commission ajourne ses travaux jusqu'à ce
que ses membres aient reçu copie de la transcription de ses
débats, pour les débats de la commission. Il n'y en avait pas
eu...
M. Rivest: II n'y en avait pas.
Le Président (M. Laberge): J'ai interprété
selon ce que le règlement me permet de faire. Cette motion sera-t-elle
adoptée?
Une voix: Adopté. M. Rivest: Vote.
Le Président (M. Laberge): Vous avez droit à un
vote enregistré. Je prends...
M. Guay: Je voudrais rappeler au député de
Jean-Talon que le souligné du député de
Notre-Dame-de-Grâce se poursuit.
M. Rivest: M. le Président, j'en fais une question de
règlement. Je pense que le député...
Le Président (M. Laberge): Le vote est appelé. Vous
la ferez après, s'il y a lieu.
M. Rivest: Je la ferai après.
Mise aux voix de la motion
Le Président (M. Laberge): J'appelle le vote sur la motion
que je viens de porter à votre connaissance. M. Brassard (Lac
Saint-Jean).
Une voix: Absent.
Le Président (M. Laberge): M. Raynauld (Outremont).
M. Raynauld: Oui.
Le Président (M. Laberge): M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe).
M. Cordeau: Oui.
Le Président (M. Laberge): M. Paquette (Rosemont). M.
Scowen (Notre-Dame-de-Grâce).
M. Scowen: Je suis pour.
Le Président (M. Laberge): M. Guay (Taschereau).
M. Guay: Contre.
Le Président (M. Laberge): M. Mercier (Berthier).
M. Mercier: Contre.
Le Président (M. Laberge): M. Ouellette (Beauce-Nord).
M. Ouellette: Contre.
Le Président (M. Laberge): M. Tardif
(Crémazie).
M. Tardif: Contre, M. le Président.
M. Rivest: Je n'ai pas le droit de vote?
Le Président (M. Laberge): Non, vous êtes ici
à titre d'intervenant. La motion est donc rejetée.
M. Raynauld: Quatre contre trois.
Le Président (M. Laberge): Vous avez bien
compté.
M. Rivest: Ce serait une question de remarque, une question de
règlement sur la remarque que je qualifierais, si le règlement me
le permet, de désobligeante du député de Taschereau
à mon endroit. C'est vrai que j'arrive à cette commission. Je
pense que tous les députés de l'Assemblée nationale sont
drôlement intéressés à ce projet de loi qui va
affecter l'ensemble de la province. Je me fais en quelque sorte leur
interprète pour ceux qui n'ont pas eu la chance de suivre les
débats et qui veulent participer...
Le Président (M. Laberge): En vertu de quel article, M. le
député de Jean-Talon, intervenez-vous sur une question de
règlement?
M. Rivest: Je pense qu'il doit sûrement y en avoir un.
Le Président (M. Laberge): J'aimerais que vous
précisiez de façon à ce que je n'aie pas à lire les
174 articles du règlement.
M. Rivest: M. le Président, on peut suspendre. Je suis
convaincu que vous allez en trouver un.
Le Président (M. Laberge): J'aimerais que vous me
précisiez en vertu de quel article vous intervenez.
M. Rivest: Non, c'est terminé.
Le Président (M. Laberge): Parfait, merci.
M. Raynauld: M. le Président...
Le Président (M. Laberge): M. le député
d'Outremont.
M. Raynauld: M. le Président, est-ce que je pourrais
réitérer ma question? Je voudrais demander si les remarques
préliminaires du ministre, sur les procédures immédiates
à suivre, signifient qu'il va proposer l'ajournement à 18 heures
ce soir, pour que nous revenions le 2 octobre.
M. Tardif: J'ai dit que je pourrais proposer l'ajournement au
cours de la journée, M. le Président, mais que tout
dépendra de l'état d'avancement de nos travaux. Si besoin est,
nous pourrions nous réunir à nouveau ce soir.
M. Raynauld: M. le Président, je trouve que cette
réponse n'est pas très satisfaisante, cela veut dire que...
M. Tardif: Si on attendait vers la fin de l'après-midi
pour reformuler la question, peut-être.
M. Rivest: Bien oui, mais c'est de l'enfantillage.
M. Raynauld: Oui, mais on a quand même des arrangements
à prendre. Il me semble qu'on pourrait avoir des procédures un
peu plus civilisées. Si on peut partir ce soir... Mais ce n'est pas moi
qui le demande. Moi, je suis prêt à siéger jusqu'à
minuit et jusqu'à cinq heures demain matin. Je veux seulement savoir
s'il y a lieu de penser qu'il va y avoir un ajournement à 18 heures,
auquel cas, je prendrai des dispositions différentes que si on doit
rester ici jusqu'à minuit. C'est tout simplement cela que je
demande.
M. Tardif: Alors, M. le Président, ce sera la
productivité de nos travaux cet après-midi qui déterminera
s'il y a lieu de continuer ce soir, ou non.
Le Président (M. Laberge): J'ai pris note de vos
commentaires et, quant à moi, j'ai un avis selon lequel nous pouvons
procéder jusqu'à 24 heures. Un article du règlement dit
que si nous continuons après 24 heures, pour compléter, pour
répondre au député d'Outremont, il faudrait un
consentement unanime de la commission.
M. Scowen: M. le Président, le ministre disait: Cela va
dépendre du progrès de nos travaux. Je ne puis accepter de
discuter aujourd'hui des amendements sur lesquels nous ne sommes pas assez
renseignés. Je pense que c'est injuste de nous demander de le faire. On
a passé déjà presqu'un an sur ce projet de loi. Comme je
l'ai mentionné ce matin, les changements proposés sont des
changements profonds qui ont été présentés lors de
la réimpression. On n'a pas eu l'occasion de les étudier comme il
faut et nous n'avons pas l'intention de discuter d'un article que nous n'avons
pas
eu l'occasion d'étudier et de comparer avec les discussions et
les débats qu'on a déjà eus sur ce sujet. C'est mauvais,
c'est incorrect de demander que l'Opposition discute d'articles aussi
importants que ceux-là, quand elle n'est pas adéquatement
renseignée.
Ce n'est pas pressé, on peut le faire pendant le mois d'octobre,
on peut le faire au début d'octobre, on peut le faire quand nous serons
renseignés. Ce n'est pas dilatoire, c'est pour nous donner les moyens de
vous faire une critique valable, équilibrée et correcte. C'est
tout.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce, sans prêter à qui que ce soit, quelque
intention que ce soit, je vous rappelle tout simplement que nous avons
débattu une proposition d'ajournement. Nous ne pouvons pas, selon le
règlement, en débattre une autre aujourd'hui à moins que
ce soit le ministre lui-même qui la présente. Je
préfère vous ramener à l'article 5, paragraphe 5, qui
avait été suspendu, pour que nous puissions continuer nos
travaux. Autrement, nous tournons en rond. La discussion concerne toujours
l'opportunité ou non de l'ajournement des travaux et cela a
déjà été tranché par un vote.
M. Tardif: M. le Président, avec votre permission, je
comprends que certains des articles touchent peut-être, au fond, des
représentations qu'on connaît bien de la part de l'Opposition,
mais il en est d'autres qui ne touchent pas au fond du problème et qui
peuvent, je pense, être vidés. Si l'Opposition se croit
insuffisamment informée de la nature des amendements, dans le contexte
dans lequel ils se situent, elle nous le dira à chaque article lorsqu'on
arrivera là.
M. Scowen: Alors, dans ce cas, M. le Président, je
m'étonne franchement de la réponse du ministre depuis notre
retour. Je vous demande une suspension de dix minutes pour me permettre de
discuter avec mes collègues de la position qu'on doit prendre, parce que
pour moi la réponse du ministre est extrêmement sérieuse et
je ne veux pas me mettre dans la position de parler de sujets sur lesquels nous
ne sommes pas assez informés. Je vous demande dix minutes pour que nous
puissions discuter ensemble de la position que nous devons adopter.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Taschereau.
M. Guay: Le député de Notre-Dame-de-Grâce
affirme que ses propos n'ont pas pour but d'être dilatoires, je veux bien
le croire, sauf que ces gens ont eu la période du déjeuner pour
discuter de toute tactique éventuelle à adopter, étant
entendu a priori que c'était évident que le parti
ministériel avait la majorité à cette commission, comme
à l'Assemblée, et que la motion d'ajournement serait
rejetée. Or, vous saviez qu'elle serait rejetée, donc vous avez
eu le temps de préparer une tactique, si une tactique était
nécessaire.
D'autre part, affirmer comme le fait le député de
Notre-Dame-de-Grâce, qu'il ne peut pas discuter d'un article sans
être suffisamment informé le député de
Notre-Dame-de-Grâce se souvient très bien; on s'en souvient de ce
côté-ci de la table, il doit s'en souvenir parce que c'est lui qui
a émis ces propos des arguments qu'il a pu apporter pour inviter
à la suspension d'un article, de manière à voir si les
suggestions qu'il nous faisait, soit sous forme d'amendements formels ou sous
forme de simples suggestions, pouvaient être acceptables...
Écoutez, à moins d'avoir une mémoire
d'éléphant, ce qui ne semble pas être le cas du
député de Notre-Dame-de-Grâce, il me semble qu'il doit se
souvenir des arguments qu'il a apportés. Dans le débat sur chaque
article ces arguments vont être repris, le ministre va pouvoir dire
pourquoi les arguments qui ont été invoqués à
l'époque sont acceptables, partiellement acceptables ou, aux yeux du
gouvernement, inacceptables. De là à dire qu'il n'est pas
suffisamment informé au bout de toutes ces délibérations
et qu'il a besoin d'une suspension maintenant pour élaborer une tactique
de repli, qu'il aurait pu élaborer pendant l'heure du déjeuner,
sachant que sa proposition serait rejetée, cela me semble abuser de la
commission.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: M. le Président, c'est absolument faux. Durant
la période du déjeuner, bien sûr, on a parlé du
problème qui est survenu ici. Mais, par contre, on avait l'impression,
durant l'heure du lunch, d'après au moins l'opinion des membres de notre
personnel qui étaient en conversation avec le bureau de votre leader,
que vous seriez en mesure d'accepter de suspendre jusqu'à
l'arrivée des galées. C'était notre impression quand on
est entré ici et ce n'est pas, en effet, ce que propose le ministre.
Parce que cette information ce que j'accepte; c'était
l'impression qu'on avait n'était pas précise,
n'était pas en concordance avec la fin du discours du ministre,
j'aimerais discuter de notre position avec non seulement les membres de notre
caucus mais avec notre personnel pour savoir s'ils croient que nous pouvons
vraiment faire le travail, qui est essentiel sur les articles qu'il nous reste
à discuter. Alors, je ne demande que dix minutes pour élaborer ce
point avec mes collègues et le personnel, nos conseillers. (14 h 45)
Le Président (M. Laberge): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je n'ai pas participé
à ces pourparlers entre les représentants du bureau du leader et
ceux de l'Opposition, mais le rapport que j'ai eu est que c'était la
façon dont nous procéderions cet après-midi, à
savoir vider la plupart des articles qui étaient moins contentieux et,
subséquemment, pour ceux qui posent dans l'esprit de l'Opposition un
certain nombre de questions, attendre d'avoir la transcription des
débats. Je pense que c'est l'entente qui est inter-
venue et j'inviterais le député de
Notre-Dame-de-Grâce à la respecter.
M. Scowen: Très bien, M. le Président, mais il faut
que vous acceptiez que, dans une période de deux semaines et demie, avec
une coopération que vous pouvez qualifier, je pense, de bonne, nous
avons réussi à adopter à peu près 300 articles. On
a suspendu seulement ceux que nous avons trouvés assez importants pour
vous poser des questions importantes. Tous les articles qui restent sont
importants. Ils sont, en effet, 10%, si vous voulez, du projet de loi sur
lesquels on avait des réserves importantes. Je pense que vous ne pouvez
pas dire que nous n'avons pas été coopératifs pendant
trois semaines. Comme je l'ai dit, si c'était faux ou si ce
n'était pas un bon article, mais qu'on trouvait que ce n'était
pas si important que cela, on a laissé aller l'affaire. On a voté
sur division. On a insisté sur un nombre minimum d'articles qui sont
devant nous maintenant et dire maintenant qu'il y en a quelques-uns qui ne sont
pas importants, je pense que c'est injuste de votre part. On est sur les
derniers articles, ceux qui, pour nous, sont importants.
Le Président (M. Laberge): En tant qu'arbitre de ces
travaux, je n'ai pas perçu qu'on avait prêté, d'un bord ou
de l'autre de la table, de mauvaises intentions à qui que ce soit ou
vice versa. J'avais personnellement comme commentaire à féliciter
tout le monde pour la bonne marche des travaux jusqu'à maintenant.
J'espérais que cela continuerait de la même façon. Mon
espoir personnel est que, tout en procédant à la révision
du projet de loi où on est rendu, c'est-à-dire en revoyant les
articles qui ont été laissés en suspens, s'il y a quelque
chose qui accroche, du consentement unanime des membres de cette commission, on
laisse de nouveau en suspens un article pour vérifier ce qui a
été dit. Ce serait reporté au moment où on aura la
transcription du journal des Débats, lorsque celle-ci sera disponible.
Je verrais que ce serait une façon excellente de procéder.
Personnellement, je serais prêt à procéder. Je suis
à votre disposition.
M. Rivest: Est-ce que cela veut dire que la demande de suspension
pour quelques minutes du député de Notre-Dame-de-Grâce,
vous n'y acquiescez pas?
Le Président (M. Laberge): Je n'ai pas... M.
Rivest: Oui, mais...
Le Président (M. Laberge): Quant à la demande de
suspension, je n'ai pas perçu qu'elle était nécessairement
justifiée pour le moment. On venait d'arriver.
M. Rivest: Oui, mais, si vous me le permettez, M. le
Président, c'est parce que le...
M. Scowen: Bon! Très bien.
M. Rivest: ... député de Notre-Dame-de-Grâce
vous a indiqué que la perception qu'on avait eue des discussions qui
avaient eu lieu durant la période du déjeuner était celle
qu'il a exprimée devant la commission. Je ne la mets pas en cause non
plus, mais le ministre a donné son interprétation. En admettant
que celle qui doit prévaloir, c'est celle que le ministre a
indiquée, il reste que, quant à nous, si on pouvait
bénéficier de cinq, six ou dix minutes, je ne sais pas pour se
parler, pour ajuster notre tir face à ce qui a probablement
été l'état des discussions qui ont eu lieu avec le leader
et dont le ministre a bien voulu nous faire rapport ici, cela ne causerait pas
de préjudice à grand monde. Ce sont cinq ou six minutes. C'est le
sens de la demande du député de Notre-Dame-de-Grâce.
Le Président (M. Laberge): Une motion ou une demande de
suspension n'a pas, évidemment, la même portée qu'une
motion d'ajournement. À sa face même, c'est visible.
M. Rivest: On a commencé 20 minutes en retard.
Le Président (M. Laberge): Je ne trancherai pas cette
question, la dernière que vous m'avez posée. Je la remets
simplement à la commission; à elle d'en décider ou de voir
si cela est valable ou non.
M. Cordeau: M. le Président, il serait peut-être
mieux d'accorder un ajournement de dix minutes que de parler pendant 25 minutes
pour savoir si on va l'accorder ou non.
M. Tardif: M. le Président.
Le Président (M. Laberge): M. le ministre.
M. Cordeau: Je ne sais pas, mais c'est peut-être un moyen
terme.
M. Tardif: Je pourrais comprendre qu'en arrivant à
certains articles l'Opposition veuille se concerter quant à l'attitude
à prendre face à certains articles précis.
Commençons donc. Voyons ce qui ne pose pas de problème. Quand il
semblera y avoir besoin de concertation, on se fermera pudiquement les oreilles
et on laissera la consultation se faire.
M. Scowen: On a adopté, M. le Président... M.
Tardif: Est-ce que cela peut aller?
M. Scowen: ... 300 articles dans un esprit de
coopération.
M. Tardif: Oui.
M. Scowen: Quant au reste, vous annoncez clairement "that you are
going to run them down after all".
M. Tardif: Non.
M. Scowen: Cela est clair parce qu'on a proposé un
ajournement de dix minutes, on a proposé qu'on reprenne les
débats lorsqu'on sera assez renseignés, on a demandé
l'horaire de la journée et vous avez dit: Si vous procédez d'une
façon satisfaisante pour nous avec ce qu'il reste, peut-être qu'on
va vous libérer à 18 heures, sinon on va continuer. Vous ne
précisez pas. C'est un esprit de guerre. Après trois semaines,
d'après moi, d'esprit de coopération.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: On a déjà adopté 300
articles.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Tout ce qui reste est important.
Le Président (M. Laberge): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Tardif: M. le Président, on va voir si vraiment les
gens d'en face sont sérieux. Très bien, je n'ai pas d'objection
à ce que vous suspendiez pendant dix minutes et on verra l'attitude dans
dix minutes.
Le Président (M. Laberge): Je voudrais rappeler au
député de Notre-Dame-de-Grâce de relire l'article 99,
paragraphe 9, avant qu'on reprenne nos travaux.
Je suspends les travaux pour cinq minutes.
Suspension à 14 h 53
Reprise à 15 h 2
Le Président (M. Laberge): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Après cette suspension de quelques minutes, nous reprenons nos
travaux.
M. Scowen: Premièrement, M. le Président, vous
m'avez demandé formellement de lire l'article 9 du règlement.
Le Président (M. Laberge): C'est l'article 99, paragraphe
9; c'était simplement qu'on ne doit pas prêter d'intentions
mauvaises à qui que ce soit.
M. Scowen: Je veux vous dire que, durant cet ajournement, je l'ai
lu soigneusement. Je pense que j'en comprends le sens. Je vous demande, s'il
vous plaît, de le lire également aux autres membres de la
commission, surtout au député de Taschereau.
Le Président (M. Laberge): Ce qui avait été
fait dans mes remarques préalables, parce que cela s'était
présenté au cours de la matinée, alors j'avais
demandé de faire attention de ne pas prêter de motif à qui
que ce soit, en soulignant très bien que je ne voulais moi non plus en
prêter à qui que ce soit.
M. Rivest: Vous avez réprimandé le
député de Taschereau.
Le Président (M. Laberge): Je ne me souviens pas
personnellement.
M. Rivest: II le méritait. Vous avez eu raison, M. le
Président. Peut-on féliciter la présidence?
Le Président (M. Laberge): À l'ordre, s'il vous
plaît! Non, ce ne serait pas du tout approprié. Attendez la fin
des travaux.
M. Scowen: M. le Président, j'ai eu une brève
discussion avec mes collègues et l'esprit de nos commentaires entre nous
était que nous ne voulions pas retarder indûment aujourd'hui les
travaux de la commission même si je pense que vous devez accepter qu'on a
déjà beaucoup de travail de fait depuis trois semaines.
Il existe une section, une partie du projet de loi sur laquelle nous
n'avons pas de réserves aujourd'hui et deux autres sur lesquelles nous
avons certaines réserves. Je propose que nous commencions avec le seul
point que nous pouvons discuter, je pense, sans faire référence
aux galées, soit tous les articles qui touchent les habitations à
loyer modique et les règlements à suivre. Nous étions bien
mêlés dans cela lors de l'étude article par article, c'est
plutôt de nature administrative. Je pense que le ministre a assaini la
section. Il y a deux ou trois articles concernés.
À la condition que nous ajournions à 18 heures, on est
prêt à discuter, après avoir terminé l'adoption des
articles qui touchent les HLM, dans l'ordre des obligations du locateur et du
locataire. Il y a trois ou quatre, même cinq amendements proposés
dans cette partie du projet de loi. Finalement, on peut prendre les articles
qui impliquent des changements dans la section qui définit un logement
impropre à l'habitation. C'est une partie sur laquelle nous n'avons pas
de réserves à en discuter, parce que c'est de l'ordre
administratif plutôt et je pense que c'est simplement aider tout le monde
à s'organiser d'une façon efficace. Il y en a deux autres sur
lesquels nous avons des réserves, mais nous sommes prêts à
continuer jusqu'à 18 heures pour démontrer que nous sommes un peu
désireux, comme le ministre, de faire du progrès aujourd'hui.
Même si nous avons des réserves sur nos connaissances et notre
habileté à vraiment pouvoir adopter ces articles sans que nous
ayons l'information nécessaire, on est prêt à aller
jusqu'à ce point et si on finit avant 18 heures, on vous demande de nous
laisser ajourner quand ces trois parties seront terminées,
parce que les autres sont d'une importance si grande pour nous qu'il
faut attendre les informations nécessaires.
Pour résumer, si le ministre peut accepter cela, on va discuter
des HLM, des obligations du locateur et locataire et de la partie qui touche le
logement impropre à l'habitation. On va régler cela aujourd'hui,
pourvu qu'on n'arrive pas à 18 heures avant et, après, on va
attendre la transcription. C'est une proposition qu'on fait dans l'esprit de
permettre de faire fonctionner la commission comme elle l'a fait jusqu'à
maintenant.
Le Président (M. Laberge): J'apprécie vos
commentaires, M. le député. Cependant, comme je ne suis pas tout
à fait au courant, à savoir sur quel article s'appuie telle ou
telle de vos recommandations, je préfère, pour ne pas mêler
le journal des Débats et le secrétariat des commissions,
reprendre le projet de loi là où il est. Lorsqu'un article
correspondra, parmi ceux qui ont été laissés en suspens,
à un article où vous avez un problème particulier, vous
m'en ferez part et nous verrons ce que le ministre et les membres de la
commission décideront. Probablement que cela correspondra,
j'espère que cela correspondra à vos désirs.
M. Scowen: Je propose qu'on commence par 1662-1, en effet.
Le Président (M. Laberge): Le projet de loi que j'ai entre
les mains est très compliqué à comprendre
présentement, avec la série d'amendements que j'ai là.
M. Scowen: On est complètement d'accord avec vous, M. le
Président.
M. Rivest: On l'avait dit, M. le Président, c'est un
projet de loi qui a été bien préparé!
Le Président (M. Laberge): Avec les documents que j'ai
entre les mains, évidemment, cela devient compliqué de tourner
à la page 60, de revenir à la page 32, etc.
M. Scowen: Et de tourner à la page 36.
M. Rivest: Très mauvaise technique législative.
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Laberge): Mon commentaire ne porte pas
sur la technique législative, mais sur la façon qu'on
procéderait.
M. Tardif: M. le Président, je pense qu'il y a, de toute
évidence, une amélioration dans la mesure où on se rend
compte, finalement, qu'il serait possible de liquider un certain nombre
d'articles. Je ne sais pas, je peux en imaginer le nombre. J'aurais eu tendance
à me rallier à votre façon de procéder, M. le
Président, et appeler les articles dans l'ordre et si, à
l'article 5, par exemple, qui est le premier, l'Opposition nous dit: Non, nous
ne sommes pas en mesure maintenant, il n'y aura pas de discussion, il n'y aura
pas de débat, on le reportera. J'aimerais peut-être qu'on le
fasse.
M. Scowen: Je veux simplement vous dire que j'ai l'intention de
le répéter jusqu'à ce qu'on arrive à l'article
1662-1. Allez-y. Commencez par l'article 5.
M. Tardif: Cela m'apparaît...
Le Président (M. Laberge): Sur l'ensemble des articles qui
sont suspendus présentement...
Constitution et fonctions de la régie
(suite)
M. Tardif: À l'article 5, si je comprends bien, M. le
Président, est-ce que vous appelez l'article 5?
Le Président (M. Laberge): J'appelle l'article 5,
paragraphe 5, qui se lit comme suit: "... de donner au ministre
désigné son avis sur toute question que celui-ci lui soumet". Je
n'ai pas eu connaissance qu'on ait apporté un amendement. Est-ce qu'il y
a eu un amendement? Je n'ai pas reçu le cahier des amendements.
M. Tardif: Oui, il y a un amendement.
Le Président (M. Laberge): Je ne l'ai pas
présentement. Cela n'a pas été porté à ma
connaissance.
M. Cordeau: À l'article 5, il y a un amendement.
Le Président (M. Laberge): Mais, présentement, je
ne l'ai pas.
M. Cordeau: Vous n'avez pas eu d'amendements? À l'article
5, il y a un papillon.
M. Tardif: On s'est engagé à les livrer à
l'Opposition, hier soir, pas au président.
Le Président (M. Laberge): Le président ne fait pas
partie de l'Opposition, ni d'un côté, ni de l'autre. Alors, j'ai
cela en main maintenant.
M. Scowen: Un autre paquet complet? Non?
Le Président (M. Laberge): Alors, ici à l'article
5, voici ce qui est porté à ma connaissance. Les paragraphes 3, 5
et 6 de l'article 5 sont supprimés. Le paragraphe 3 avait
déjà été supprimé. Les paragraphes 5 et 6
étaient suspendus; on dit qu'ils sont supprimés. Au paragraphe 4,
le chiffre 4 est remplacé par le chiffre 3. C'est pour une
renumérotation. Au paragraphe 7, le chiffre 7 est remplacé par le
chiffre 4. Donc, il s'agit de supprimer les deux articles qui étaient
suspendus et de renuméroter.
Alors, est-ce que ces amendements proposés, biffant les
paragraphes 5 et 6 et renumérotant cet article 5, sont
adoptés?
M. Cordeau: Adopté.
M. Scowen: M. le Président, je propose qu'on suspende le
débat sur l'article 5, pour le moment.
M. Tardif: M. le Président, avec votre permission,
l'Opposition avait demandé, lors de la discussion de cet article, qu'on
abroge le paragraphe 3, ce qui a été fait séance tenante.
Elle avait demandé la suspension des paragraphes 5 et 6 et
approuvé les autres paragraphes. C'étaient uniquement les
paragraphes 5 et 6 qui posaient un problème. Or, l'amendement que je
propose a pour effet d'éliminer les paragraphes 5 et 6, de sorte que le
problème n'existe plus. M. le Président, si je proposais un
nouveau texte, un nouveau libellé, là, je comprendrais, mais les
deux paragraphes qui avaient amené la suspension de cet article sont
éliminés, sont biffés. Il n'y a donc plus matière,
je pense, à suspension dans ce cas-là.
M. Scowen: M. le Président, je ne veux pas entrer dans un
débat sur l'article 5; j'ai déjà ce matin exprimé
certaines réserves précisément sur l'article 5. À
titre d'illustration des problèmes que nous avons devant nous
présentement, je dirai que ce que j'ai fait lors d'une brève
suspension qui a été permise, cela a été de
procéder au débat et à l'adoption de certains articles.
Alors, vous-même et le ministre avez proposé plutôt
je pense que je puis citer le ministre, même si je n'ai pas la
transcription je préfère que nous n'allions pas
directement à l'article 1662-1, mais que nous commencions au
début et, à chacun des articles, que vous disiez si vous
préférez en discuter plus tard et, si vous le voulez, on va
passer tout de suite au prochain. Je pense que je le cite parfaitement. Alors,
j'ai dit: Je pense que c'est dilatoire et on ne veut pas être dilatoire,
mais, si c'est le voeu du président et du ministre, on est prêt
à le faire. Je pense que je ne dois pas, en ce moment, changer
complètement notre suggestion qui a été acceptée
par le ministre et commencer à débattre l'article 5. Je dis:
C'est un des articles qu'on préfère suspendre, dans l'esprit qu'a
suggéré le ministre. Au premier article qu'on examine suivant ses
recommandations, il dit: Maintenant, on doit parler là-dessus.
M. Tardif: M. le Président, je comprendrais tout à
fait l'objection du député de Notre-Dame-de-Grâce si nous
proposions, par exemple, de conserver les deux paragraphes qui étaient
suspendus. Là, je dirais: D'accord, il a raison. Mais, dans ce
cas-là, on supprime les deux paragraphes; alors, l'objet du litige
n'existe plus. C'est cela que je veux dire.
M. Scowen: Est-ce que le ministre veut que je donne les raisons
dans chaque cas pour lesquelles on ne veut pas discuter tel ou tel article? Si
oui, je demande, M. le Président, que cela se fasse à
l'extérieur des minutes allouées à chaque
député pour s'exprimer sur un article. Parce que je ne veux pas
donner les raisons qui nous incitent à ne pas parler de cela cet
après-midi si c'est à l'intérieur des vingt minutes que
nous aurons pour discuter le fond de cet article. (15 h 15)
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce, j'entends vos arguments. Cependant, en ce qui
concerne l'article 5, sans vouloir prendre parti, je ne vois pas moi non plus
de raison qui fasse qu'on ne puisse pas adopter cet article puisque que ce qui
faisait litige a été enlevé. C'est pourquoi, quand je vous
ai dit tout à l'heure que lorsqu'il y aurait une objection sur une
nouvelle rédaction qui pourrait apporter une complication,
j'étais tout à fait de votre avis que vous pourriez demander une
réflexion sur le contenu, le nouveau libellé ou ce que cela
implique. Évidemment, ici je ne peux pas comprendre.
M. Raynauld: M. le Président, premièrement, je
pense qu'il n'appartient pas à la présidence de se prononcer sur
le fond des articles, et je crois que vous êtes dangereusement proche de
vous prononcer sur le fond, quand vous dites: Je ne vois pas pourquoi on ne
pourrait pas adopter cet article, puisqu'il me paraît tout à fait
conforme aux demandes que l'Opposition a faites dans le passé. Je
suggérerais fortement, M. le Président, que vous ne vous basiez
pas sur des arguments de cette nature pour décider de ce que nous
faisons.
Deuxièmement, en ce qui nous concerne, nous avons voulu nous
ranger à l'avis que le ministre a proposé tout à l'heure.
Ce n'est pas une question de règlement, je parle sur le fond.
M. Guay: Le député de Notre-Dame-de-Grâce a
demandé la parole avant vous.
M. Raynauld: M. le Président, est-ce que vous pourriez
demander au député de Taschereau de se taire? Ce n'est pas lui
qui est président.
M. Scowen: On est exactement dans le piège que vous
vouliez éviter.
M. Raynauld: M. le Président, est-ce que j'ai le droit de
parole?
M. Tardif: Si j'avais un nouveau libellé à
l'article 5, je serais d'accord.
Le Président (M. Laberge): Oui. Pour expliquer ou pour
continuer à expliquer mon attitude...
M. Raynauld: Non, pas du tout, c'est terminé. C'est sur le
fond.
M. Guay: Sur la question de règlement, parce qu'il a
soulevé une question de règlement. Je peux parler sur la question
de règlement.
Le Président (M. Laberge): C'est pourquoi je demandais si
c'était là-dessus.
M. Raynauld: Je voulais passer à autre chose, mais si le
député de Taschereau veut parler.
M. Guay: Je veux simplement souligner brièvement, M. le
Président, que s'il est vrai que vous avez pu passer près, vous
n'avez pas atteint le fond de la question, à ce qui nous semble. Vous
avez simplement souligné qu'il y avait une concordance entre les
arguments qui ont été évoqués et ce qui se
produisait. Il ne s'agit pas de savoir l'à-propos du retrait des
articles 5 et 6. Il s'agit de constater qu'ils ont été
retirés comme le voulait l'Opposition. Ce n'est pas parler du fond,
c'est parler de la forme. Par conséquent, le président
était tout à fait dans ses droits de le faire.
M. Scowen: M. le Président, je veux exprimer ma
réticence de passer à l'étude de l'article 5. D'abord, on
ne veut pas continuer cette commission. On est contre. On l'a exprimé ce
matin. Dans un esprit de coopération, on a demandé cinq minutes
pour voir s'il n'y avait pas moyen de faire un peu de progrès cet
après-midi, mais on est contre. Nous pensons que ce n'est pas correct de
le faire, mais dans un esprit de coopération qui a été
établi il y a trois semaines, on faisait un effort de continuer. On a
choisi trois groupes sur lesquels on était prêt à
travailler. On l'a suggéré dans un esprit de conciliation.
Pour nous, la chose la plus logique à faire, c'était de
prendre ces articles et de progresser, mais vous et le ministre dites: Nous
préférons commencer au premier article. Le ministre a dit: Si
vous n'êtes pas d'accord, dites qu'on le suspende et on le suspendra.
Maintenant, il dit: Je veux vos raisons pour lesquelles vous n'êtes pas
d'accord sur l'article 5. Je suis prêt. Nous avons une raison bien
fondée de ne pas vouloir parler sur chacun des articles qu'on a
proposé de ne pas discuter aujourd'hui, mais je pense que c'est inutile
pour tout le monde de me donner 20 minutes pour expliquer les raisons qui me
poussent à ne pas étudier l'article 5. Cet après-midi,
nous avons donné une liste des articles que nous sommes prêts
à discuter. Si vous voulez vraiment faire du progrès, allons-y.
Je peux parler durant 20 minutes pour expliquer les raisons qui nous incitent
à ne pas parler de l'article 5. Le ministre peut répondre en
disant que ce ne sont pas de bonnes raisons de ne pas parler de l'article 5. Le
député de Saint-Hyacinthe peut parler pendant 20 minutes sur le
même sujet pour dire que vous êtes bien et que je ne le suis pas,
et quoi encore. On peut perdre une heure sur l'idée d'étudier
l'article 5 ou non. On ne veut pas étudier l'article 5.
Le Président (M. Laberge): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais simplement dire
que mon but en permettant l'appel depuis le début n'était pas,
contrairement à ce qu'a dit le député de
Notre-Dame-de-Grâce, de tendre un piège à ours à
l'Opposition. Je lui dis tout de suite qu'à l'article 6, sans
discussion, s'il nous dit: Reportez, on va le reporter.
La même chose à l'article 9, peut-être, qui propose
une solution nouvelle. Mais dans un article comme l'article 5, où on ne
propose rien d'autre c'est exactement ce que demandait l'Opposition
que de suspendre cela, disant: On enlève les articles, je me dis:
II ne peut pas y avoir d'objection, si ce n'est de vouloir retarder les travaux
de cette commission, M. le Président. Là-dessus, à
l'article 6, si on me dit: Votre libellé, on voudrait l'étudier,
je répondrai: Très bien, on le reporte à la prochaine
séance. Pour l'article 9 aussi: Très bien, on va le reporter. Et
on va faire cela jusqu'à ce qu'on arrive à ceux sur lesquels on
est d'accord. Dans un cas comme celui-là, s'il y avait un nouveau texte,
je ne dis pas, mais il n'y en a pas. Ce n'est que cela, M. le
Président.
Je ne veux pas jouer. L'Opposition dit qu'elle a bien collaboré
et bien travaillé. Mais je pense qu'on pourrait dire aussi la même
chose du ministre qui a tenté justement, au cours de ces débats,
d'être ouvert aux suggestions de l'Opposition. Dans ce cas précis,
on se rend à la demande exacte de l'Opposition. Elle avait dit:
Suspendez ces deux paragraphes parce qu'on ne les aime pas. On les a
enlevés. D'accord, ils vont peut-être nous dire: On les retrouve
ailleurs sous une autre forme, ce n'est plus la régie qui aura ce
privilège ou ce rôle, c'est le président. On repoussera
l'article 9 aussi, je suis d'accord.
M. Scowen: M. le Président, il semble que le ministre
veuille que je parle in extenso de nos réserves sur l'article 5. Je suis
prêt à le faire mais je veux le faire à l'intérieur
de l'offre qu'on a faite au ministre, dans un esprit de collaboration, de
parler de certains articles cet après-midi jusqu'à la limite de
18 heures. On a suggéré des articles précis sur lesquels
on pensait qu'on pouvait faire des progrès. Mais si son désir de
m'obliger de parler sur l'article 5 est simplement un moyen de nous obliger
d'aller jusqu'à 19 heures ou 20 heures sur les autres articles, je ne
veux pas le faire, je pense que ce n'est pas justifiable.
Je suis prêt à parler de nos réserves; j'ai
déjà fait allusion à ce problème ce matin, alors
vous connaissez déjà ce que je vais dire, je pense. Si vous aviez
la transcription vous seriez très bien renseigné. Je veux
simplement avoir un commentaire sur l'idée que j'ai lancée il y a
quinze minutes, à savoir qu'on essaie de travailler surtout sur les
trois séries d'articles que j'ai proposées jusqu'à la
limite de 18 heures pour essayer de régler au moins ces choses où
nous n'avons pas de réserves majeures. Est-ce que le ministre peut
accepter ce principe?
M. Tardif: M. le Président, pour l'avancement des travaux
de cette commission, je suis prêt à commencer par la
dernière page de la loi, s'il le faut, mais bon Dieu! qu'on avance, s'il
vous plaît!
Le Président (M. Laberge): MM. les membres de la
commission, lorsque j'ai fait...
M. Tardif: Ce sera consigné au journal des Débats,
combien une telle approche m'apparaît une perte de deniers publics et de
temps. J'ai d'autres choses à faire, M. le Président; il y a
1650
municipalités au Québec, j'ai du boulot à faire. Je
trouve qu'il y a là une perte de temps considérable. Moi aussi,
je veux bien collaborer avec l'Opposition à plein. Allons,
commençons par la fin, en bas, à gauche, à droite,
n'importe où, mais commençons!
M. Scowen: II y a beaucoup de ministres qui sont frustrés
par l'étude article par article des projets de loi, mais je trouve que
même si vous avez 2000 municipalités à diriger,
l'étude doit être faite de façon sérieuse et avec
toutes les connaissances nécessaires. C'est notre seule objection
à cette commission parlementaire cet après-midi.
M. Guay: Est-ce que je peux...
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Taschereau.
M. Guay: ... faire remarquer d'abord que si le
député de Notre-Dame-de-Grâce estime que l'étude
article par article doit être faite sérieusement, c'est
précisément ce qu'on propose en commençant par le premier,
ce qui m'apparaît la manière logique de commencer. En tout
état de cause, je ne reviendrai pas là-dessus...
M. Scowen: Mais...
M. Guay: Un instant, c'est moi qui parle. Le député
de Notre-Dame-de-Grâce a fait grand état à maintes reprises
de l'excellente collaboration de l'Opposition. Pour les fins du journal des
Débats et au cas où cette collaboration serait sur le point de
mourir de sa belle mort, il faudrait préciser un certain nombre de
choses.
Hier, en fin d'après-midi, l'Opposition a demandé d'avoir
la copie des amendements aux articles suspendus pour pouvoir les étudier
hier soir de manière à pouvoir en délibérer
aujourd'hui. En conséquence de quoi nous avons accepté de ne pas
siéger hier soir pour permettre à l'Opposition d'étudier
ces amendements. On nous arrive ce matin et on nous propose plutôt une
motion d'ajournement des débats sous le prétexte que les
galées n'ont pas été faites et qu'en conséquence on
ne sait pas très bien ce qui s'est dit dans le passé. Ce qui
n'est pas très sérieux puisqu'on doit quand même se
souvenir des arguments qu'on a opposés aux articles qui sont suspendus.
On nous arrive ensuite avec une demande de suspension de dix minutes;
finalement, on accepte de suspendre pour dix minutes et lorsqu'on revient pour
étudier les articles avec leurs amendements, qu'ils ont en main depuis
hier soir, on nous dit: On ne peut pas les étudier, il faut
étudier seulement tel ou tel article.
Vous admettrez avec moi, M. le Président, que le mot
"collaboration", depuis hier, vient plutôt de ce côté-ci,
parce qu'on a accepté de ne pas siéger hier soir et tantôt,
on a accepté la proposition d'ajournement, et même de revenir en
octobre pour des articles non litigieux. Évidemment, si l'Opposition
dit: Notre collaboration finit là et on déclare tous les articles
litigieux, cela devient un filibuster de fin de commission. C'est original
comme méthode, j'en conviens. Habituellement, cela se fait au
début; là, ce sera à la fin. Si c'est la situation, qu'on
ne vienne plus nous parler de collaboration. Il y en a eu une. C'est vrai. Elle
a été de part et d'autre. Évidemment, l'Opposition n'en a
pas eu le monopole. Mais, à l'heure actuelle, on ne peut pas dire que la
collaboration est particulièrement grande. Cela ressemble plutôt
à de l'obstruction.
M. Scowen: L'histoire du député de Taschereau est
une histoire vraie, mais incomplète. Au sujet de ce qui est survenu hier
soir, ce qu'il n'a pas mentionné, c'est que les amendements
proposés, qu'on a lus hier soir à 20 heures pour la
première fois, étaient de nature à aller
sérieusement à l'encontre des intentions manifestées par
le ministre, ou au moins des intentions du ministre que nous avons comprises
lors de l'étude du projet de loi article par article. C'est un
élément que le député n'a pas mentionné.
Deuxièmement, dans l'esprit de commencer avec l'article 5, nous avons
proposé trois séries d'articles à discuter cet
après-midi. Nous avons demandé, à la suite de cette
suggestion constructive, de commencer avec un article qui est
complètement en dehors des trois séries d'articles que nous avons
proposé de discuter tout de suite.
M. Tardif: II se rendait au voeu de l'Opposition, cet article,
selon moi.
M. Guay: Est-ce que je comprends bien, M. le Président,
que, dans...
Le Président (M. Laberge): Est-ce que je pourrais
seulement...
M. Guay: Très brièvement.
M. Rivest: C'est parce que le ministre a semblé d'accord
tantôt.
M. Guay: Oui, mais est-ce que je comprends bien que, dans la
mesure où les amendements n'allaient pas dans le sens que souhaitait
l'Opposition libérale, à ce moment-là, on n'en parle plus?
En d'autres mots, ce qui est assez curieux, c'est que le parti de l'Opposition
officielle, s'il n'obtient pas gain de cause ce qui serait à tout
le moins étonnant, à moins qu'il n'y ait confusion totale entre
le Parti libéral et le Parti québécois; ce qui, Dieu
merci, n'est pas le cas à moins qu'il n'obtienne gain de cause
comme s'il était au gouvernement ce qui n'est pas à la
veille de se produire non plus à ce moment-là, on ne peut
pas discuter des articles. Là, il fait de l'obstruction. De deux choses
l'une, ou on accepte ce qu'il propose ou alors ces gens font de
l'obstruction.
M. Rivest: M. le Président, sur une question... Seulement
un commentaire.
Le Président (M. Laberge): Bon! Je n'entends pas d'autres
arguments là-dessus présentement. J'ai seulement une mise au
point à faire. En ce qui concerne la présidence, lorsque j'ai
proposé de procéder par l'article 5 tout à l'heure,
c'était tout simplement pour tourner facilement les feuilles du projet
de loi que j'ai sous les yeux. Quant à moi, je n'ai voulu créer
par cette demande ou cette proposition aucune obstruction ou tendre quelque
piège à qui que ce soit. Si tel était le cas et si telle
est la façon dont c'est perçu, j'en remets... Quant à
l'article 5.5, lorsque je l'ai appelé, j'ai cru comprendre que cela ne
devrait pas apporter d'objection. Si c'est pour prolonger le débat d'une
autre demi-heure, alors que cela fait déjà 25 minutes qu'on en
parle, je préfère remettre...
M. Rivest: II semblait y avoir accord entre le ministre et le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Cordeau: M. le Président a fait tantôt la
suggestion de commencer par cet article pour pouvoir avancer, pour que cela
marche. Il me semble que cela fait encore quinze minutes qu'on perd dessus.
Le Président (M. Laberge): Pour qu'on procède.
M. Tardif: M. le Président, choisissez un article au
hasard pour commencer.
M. Scowen: Est-ce une proposition concrète?
M. Guay: Loto-article!
M. Scowen: Je propose qu'on discute cet après-midi, dans
l'ordre suivant, tous les articles qui sont contenus dans la série 1662,
suivis si le temps le permet par la série 1652
jusqu'à 1652.10. Je propose de plus, vu que cette proposition est faite
dans un esprit de collaboration, qu'on fasse tout pour les adopter et
qu'à la fin de ces travaux, le ministre nous laisse la liberté
d'attendre la réception de la transcription avant de nous lancer dans
les autres sujets qui sont plus sérieusement en cause, vu notre manque
d'information. Est-ce accepté?
Le Président (M. Laberge): La présidence
étant à la disposition de la commission...
M. Tardif: On va commencer par ces trois séries-là,
M. le Président, pour faire avancer les travaux. Quant aux autres
articles, M. le Président, on avisera à ce moment-là. On
va se rendre au moins...
Le Président (M. Laberge): Alors, j'appelle...
M. Tardif: ... en partie à cette demande.
Le Président (M. Laberge): C'est cela.
M. Tardif: On va se rendre au moins à cette partie. Vous
demandez de commencer par les HLM, les obligations locataires-locateurs, les
logements impropres. Très bien. Faisons-le. (15 h 30)
M. Scowen: Est-ce que vous allez arrêter après?
M. Tardif: J'aimerais cela...
M. Scowen: Parce que j'ai...
M. Tardif: J'aimerais poser un certain nombre de questions sur
des articles qui, selon moi, pourraient être... Enfin, sous forme de
questions. On verra, à ce moment-là, ce que cela implique. Il y
en a peut-être d'autres qui, en cours de route, ne poseraient pas de
problème.
Le Président (M. Laberge): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Tardif: S'il n'y en a pas, on verra.
Le Président (M. Laberge): Ayant appelé l'article
5, je dis de nouveau qu'il est suspendu et j'appelle l'article 1662-1 qui est
le premier article suspendu.
Dispositions modifiant le Code civil (suite)
M. Tardif: L'article 1662, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): L'article 1662 avait
été adopté.
M. Tardif: Oui, M. le Président, mais il y a un amendement
proposé.
Le Président (M. Laberge): À l'article 1662.
M. Tardif: Oui, M. le Président, tout le milieu du
paragraphe. Je vais lire l'article.
Le Président (M. Laberge): Alors, je déclare
l'article 1662 rouvert.
M. Tardif: L'article 1662 serait remplacé par le suivant,
M. le Président: "Pour l'application de la présente sous-section,
l'expression "logement à loyer modique" cette expression est
entre guillemets désigne un logement situé dans un
immeuble d'habitation à loyer modique appartenant à ou
administré par la Société d'habitation du Québec ou
une corporation constituée suivant l'article 55 de la Loi de la
Société d'habitation du Québec (1966/1967, chapitre 55),
à l'égard duquel la Société d'habitation du
Québec accorde une subvention pour aider à en défrayer le
coût d'exploitation en vertu du paragraphe c) de l'article 58 de la Loi
de la Société d'habitation du Québec."
La différence, M. le Président, sauf le libellé qui
est différent aux trois ou quatre dernières lignes, c'est qu'on a
enlevé "un logement construit en vertu de la Loi autorisant un membre
du
conseil de la cité de Montréal à exécuter un
projet d'élimination de taudis et de construction d'habitations salubres
et de la Loi facilitant davantage l'exécution d'un projet
d'élimination de taudis, etc.", puisqu'il s'agit là de logements
faits je pense au plan Dozois, entre autres, à Montréal
en vertu d'un programme particulier régi par une entente
précise entre la ville de Montréal et la Société
centrale d'hypothèques et de logement et qui n'entre pas dans cette
définition des logements à loyer modique, de l'avis des
conseillers juridiques.
M. Scowen: Ces articles ne s'appliqueront pas à ces
logements.
M. Tardif: C'est cela. Ils sont régis par la loi
ordinaire, tout simplement.
M. Scowen: Cela va. Est-ce que ce sont des logements
subventionnés?
M. Tardif: Pardon?
M. Scowen: Est-ce que ce sont des logements
subventionnés?
M. Tardif: Ce sont des logements à dividendes
limités qui ont été construits et qui sont régis
par, encore une fois, des termes et un protocole très particulier entre
le fédéral et...
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Un instant.
M. Tardif: Est-ce que vous avez l'amendement à l'article
1662, M. le Président?
Le Président (M. Laberge): C'est ce que je cherche.
M. Tardif: Vous n'avez pas l'amendement à l'article 1662,
M. le Président.
M. Guay: Si on avait commencé par le début, M. le
Président se retrouverait plus facilement.
Le Président (M. Laberge): C'est pour cela que j'avais
fait cette suggestion. Je ne l'ai pas en main.
M. Guay: Allez donc vous asseoir à côté de
lui.
M. Tardif: Je vais vous donner ma copie, M. le
Président.
Le Président (M. Laberge): J'en ai trois piles et je les
ai toutes examinées, mais elle n'est pas là.
M. Tardif: Le président ne l'a pas. L'article 1662 dont
j'ai fait la lecture, c'est cela. Est-ce que cela va?
Le Président (M. Laberge): L'article 1662 est
remplacé par le suivant...
M. Tardif: Je l'ai lu, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): La lecture en a
été faite. Cet article est-il adopté?
M. Tardif: Adopté. M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Le nouvel
article 1662 est adopté. J'appelle l'article 1662-1.
M. Tardif: En fait, sur une page, on a repris la formulation du
bloc des articles 1662-1 à 1662-7. Pour l'instant, je vais uniquement
faire la lecture de l'article 1662-1 qui dit: "Le locateur d'un logement
à loyer modique doit tenir à jour un registre des demandes de
location et une liste d'admissibilité à la location d'un
logement, conformément aux règlements de la Société
d'habitation du Québec." Alors, il n'est plus question de liste de
personnes sélectionnées.
M. Scowen: Je sais que nous sommes en dehors de la liste que vous
avez donnée, mais on est dans l'article 123 aussi. Cet article est
très lié. C'est simplement pour comprendre les changements que
vous avez faits à cet article. Avant, il y avait un registre
d'inscriptions, une liste d'admissibilité et une liste des personnes
sélectionnées.
M. Tardif: C'est cela. Il y aurait un amendement correspondant,
M. le Président, à l'article 123.
M. Scowen: Vous avez enlevé...
M. Tardif: C'est cela. La liste...
M. Scowen: ... la liste des personnes...
M. Tardif: ... des personnes sélectionnées.
M. Scowen: Cela n'existe plus.
M. Tardif: C'est cela. Ce qui devient, en quelque sorte, ceux qui
sont vraiment les locataires, à un moment donné. C'est cela.
Le Président (M. Laberge): Ce nouvel article 1662-1 est-il
adopté?
M. Scowen: Peut-on suivre la logique avant d'adopter le premier?
Parce qu'ils sont tous, en effet, la même chose.
M. Tardif: Bien, M. le Président. L'article 1662-2.
Le Président (M. Laberge): Alors l'article 1662-1 reste
ouvert.
M. Tardif: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): L'article 1662-2.
M. Tardif: II est proposé de remplacer... Je ne
répéterai pas toujours la même chose, mais le nouveau
libellé serait le suivant: "Lorsqu'un logement est vacant, le locateur
doit l'offrir à une personne inscrite sur la liste
d'admissibilité, conformément aux critères d'attribution
d'un logement déterminés par règlement". Est-ce qu'on
continue avec les autres? Oui. L'article 1662-3: "Si le locateur refuse
d'inscrire une demande au registre ou d'inscrire celui qui a droit sur la liste
d'admissibilité, ce dernier peut, dans le mois du refus, s'adresser au
tribunal pour faire réviser la décision du locateur. "Le locateur
doit établir que les critères de recevabilité ou
d'admissibilité ont été respectés. Le tribunal
peut, le cas échéant, ordonner l'inscription de la demande au
registre ou l'inscription de la personne sur la liste
d'admissibilité".
M. Scowen: Une question.
M. Tardif: Oui, M. le Président.
M. Scowen: Les critères de recevabilité et
d'admissibilité équivalent au registre des demandes.
M. Tardif: C'est cela.
M. Scowen: Cela veut dire la même chose. Et les
critères de recevabilité sont...
M. Tardif: Par exemple, on dit: Pour qu'une demande soit
jugée recevable, elle doit comprendre le nom, l'adresse, l'âge, le
salaire, bref, un certain nombre de renseignements, sans quoi...
M. Scowen: Mais vous comprenez le sens de ma question.
M. Tardif: Oui.
M. Scowen: Le mot "critères" implique règlements
écrits, j'imagine.
M. Tardif: C'est cela.
M. Scowen: Alors les critères d'admissibilité sont,
en effet, les critères pour la liste d'admissibilité et les
critères de recevabilité équivalent au registre des
demandes. Est-ce cela?
M. Tardif: C'est cela.
M. Scowen: Et la personne peut demander que sa présence ou
sa non-présence sur chacune des deux listes soit vérifiée
d'après les critères pour l'une ou l'autre.
M. Tardif: C'est cela.
M. Scowen: Est-ce nécessaire de lier d'une façon
plus étroite le mot "recevabilité" et l'expression "registre des
demandes"?
M. Tardif: L'article 123 fait le lien entre les deux blocs. Je
peux en donner lecture pour l'information des membres de cette commission,
quitte à ce qu'on y revienne tantôt.
L'article 123 actuel serait remplacé par le suivant: "L'article
67 de ladite loi, modifié par l'article 30 du chapitre 49 des lois de
1974 et par l'article 89 du chapitre 7 des lois de 1978, est de nouveau
modifié par l'addition, à la fin, des paragraphes suivants: "n)
Etablir les modalités selon lesquelles le locateur de logement à
loyer modique doit tenir le registre des demandes et la liste
d'admissibilité; "o) Etablir les critères de recevabilité
d'une demande d'admissibilité ou d'attribution de logement à
loyer modique.
M. Scowen: Très bien.
M. Tardif: Nous avons lu l'article 1662-3. L'article 1662-4.
Le Président (M. Laberge): Alors, vous continuez.
M. Cordeau: J'aurais une question à l'article 1662-3, M.
le Président. Lorsque le demandeur s'adresse au tribunal, à quel
tribunal doit-il s'adresser?
M. Tardif: C'est la Régie des loyers. "Si le locateur
attribue un logement à une personne autre que celle qui y a droit en
vertu des règlements, celle qui y a droit peut, dans le mois de
l'attribution du logement, s'adresser au tribunal pour faire réviser la
décision du locateur. "Le locateur doit établir que les
critères d'attribution d'un logement ont été
respectés".
L'article 1662-5. "Si le locateur n'établit pas que les
critères d'attribution ont été respectés, le
tribunal ordonne de loger la personne dans un logement de la catégorie
à laquelle elle a droit ou, si aucun n'est vacant, de lui attribuer le
prochain logement vacant de cette catégorie. "Il peut aussi, s'il y a
urgence, ordonner de la loger dans un logement, à loyer modique ou non,
qui correspond à ses besoins. Si le loyer de ce logement est
supérieur à celui que cette personne aurait payé pour le
logement auquel elle a droit, le locateur est tenu d'en payer
l'excédent."
Je voudrais souligner qu'en vertu du programme de supplément de
loyer que nous avons, cette possibilité est permise
financièrement et par règlement.
M. Scowen: Est-il question de définir l'urgence?
M. Tardif: Non, je ne crois pas. Actuellement, il y a un
arrêté en conseil qui autorise le ministre
des Affaires municipales et la Société d'habitation du
Québec de maintenir une banque de 500 logements pour les cas d'urgence,
sinistres majeurs, incendies, et autres choses semblables. Donc, c'est une
notion qui est connue, les cas de glissement de terrain, à
Saint-Jean-Vianney ou ailleurs, qui se sont déjà produits.
M. Raynauld: Dans ces cas, le locateur est toujours en
fait...
M. Tardif: C'est la société d'habitation.
M. Raynauld: La société d'habitation, dans ces
cas.
M. Tardif: C'est elle qui gère ou qui administre ou qui
possède les HLM.
M. Raynauld: Cela va.
M. Tardif: Article 1662-6: "Le locataire qui a besoin d'un
logement autre que celui qu'il occupe peut s'adresser au tribunal afin
d'être réinscrit sur la liste d'admissibilité".
M. Scowen: S'adresser.
M. Tardif: Oui. Le locataire qui a besoin d'un logement autre que
celui qu'il occupe peu s'adresser au locateur afin d'être
réinscrit sur la liste d'admissibilité.
M. Scowen: D'accord.
M. Tardif: Si le locateur refuse de réinscrire le
locataire ou lui attribue un logement d'une catégorie autre que celle
à laquelle il a droit, ce dernier peut, dans le mois de réception
de l'avis de refus du locateur ou de l'attribution du logement, s'adresser au
tribunal pour contester la décision du locateur.
Article 1662-7: "Si le logement ne répond plus aux besoins du
locataire, le locateur peut, à la fin du bail, le reloger dans un
logement de la catégorie à laquelle il a droit s'il en donne un
avis de trois mois au locataire".
Le locataire peut faire réviser cette décision par le
tribunal dans le mois de la réception de l'avis.
Le Président (M. Laberge): L'article 1662-1
remplacé par le papillon est-il adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article 1662-2
remplacé par la nouvelle rédaction est-il adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article
1662-3, avec la nouvelle rédaction, est-il adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article
1662-4, nouvelle rédaction, est-il adopté?
M. Scowen: Adopté. M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article
1662-5, nouvelle rédaction, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article
1662-6, même mention, est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article
1662-7?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté, nouvelle
rédaction. Cela fait cela de prêt.
M. Scowen: Voulez-vous adopter l'article 123?
M. Tardif: Oui. Régler le problème de l'article 123
dont j'ai donné lecture le papillon a été
distribué qui permet à la société d'adopter
les règlements pour donner effet à cela.
Le Président (M. Laberge): L'article 123, pour la bonne
compréhension, avait été suspendu et est remplacé
par le suivant. Article 123: L'article 67 de ladite loi, modifié par
l'article 30 du chapitre 49 des Lois de 1974 et par l'article 99 du chapitre 7
des Lois de 1978, est de nouveau modifié par l'addition, à la
fin, des paragraphes suivants: n) établir les modalités selon
lesquelles le locateur de logement à loyer modique doit tenir le
registre des demandes et la liste d'admissibilité, o) établir les
critères de recevabilité d'une demande d'admissibilité ou
d'attribution de logements à loyer modique. Ce nouvel article 123
sera-t-il adopté?
Des voix: Adopté.
M. Raynauld: M. le Président, est-ce que je peux poser une
question? Qu'arrive-t-il du paragraphe p) qui était dans la version
imprimée du projet de loi? On ne dit pas qu'on le supprime. Est-ce que
c'est parce qu'il n'existait pas de toute façon au départ dans
l'article 67?
Le Président (M. Laberge): C'est l'article qui est
remplacé. Il disparaît.
M. Tardif: II se trouve à être reformulé dans
o), M. le Président. Auparavant, il y avait trois listes. Maintenant, il
n'y en a plus que deux. Il y a deux catégories.
M. Raynauld: À l'article 67 original, il n'y avait pas de
paragraphe p).
Le Président (M. Laberge): C'étaient trois
paragraphes ajoutés à l'article qui allaient jusqu'à m)
probablement. Là, on en ajoute deux plutôt que trois. Ce nouvel
article 123 est-il adopté?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Suspendus,
remplacés...
M. Tardif: M. le Président, est-ce que je dois comprendre,
puisqu'on termine cette partie... En tout cas, allons-y.
Le Président (M. Laberge): Cela va là. 124 et 125
étaient adoptés. Vous m'aviez demandé 1652 à la
suite.
M. Tardif: Vers la fin, M. le Président? Pour les HLM
comme tels, non. 1661. (15 h 45)
M. Scowen: C'est un article qui est déjà
adopté?
Le Président (M. Laberge): Un moment, s'il vous
plaît!
M. Tardif: M. le Président, l'article 1661 est un
amendement de concordance qui vient du fait qu'on a éliminé de la
définition de HLM les logements, entre autres les habitations
Jeanne-Mance qui ne font plus partie du bloc des logements à loyer
modique comme tels, ici, mais qui restent non soumises aux dispositions de
l'article 1658-21, pour le contrôle des loyers, vu que c'est une entente
particulière qui régit cela, mais, par ailleurs, pour le reste de
la loi, cela s'applique. Alors, il faut donc faire l'amendement de concordance
puisque, à l'article 1661, on référait à l'article
1662 qui est l'article qui donnait la longue définition de ce
qu'était un HLM. Donc il faut modifier en conséquence l'article
1661.
Le Président (M. Laberge): C'est-à-dire que ce
qu'on me soumet ici, consiste à ajouter le membre de phrase après
l'article 1662: "ou un logement visé par le paragraphe 2, de l'article
1658-21." C'est ce que j'ai ici, en main.
M. Scowen: M. le Président, il me semble, à
première vue, au moins, que l'explication donnée par le ministre,
qui suggérait qu'il s'agissait d'un cas particulier, n'était pas
tout à fait correcte et que cet article, cet amendement a pour effet de
permettre à n'importe qui de résilier n'importe quel bail, pour
se loger dans une habitation corporative.
M. Tardif: Non, M. le Président, je m'excuse. C'est un
autre des problèmes occasionnés par le fait de prendre les
articles à rebours. C'est que l'article 1658-21...
M. Scowen: Je vous assure que ce n'est pas plus facile, quand on
commence à l'article 5. L'ordre logique de penser n'est pas suivi dans
la loi.
M. Tardif: On ne recommencera pas la discussion là-dessus,
M. le Président. Je vais essayer.
M. Scowen: C'est vous qui la commencez, si vous permettez.
Le Président (M. Laberge): Je pense que le point a
été fait.
M. Tardif: M. le Président, si nous avions
étudié 1658-21 avant 1662, nous aurions pu en effet constater que
1658-21 est renuméroté, que les alinéas 1, 2 et 3 ne sont
plus les mêmes parce qu'il y en a un autre qui s'est inséré
avant. En réalité, dans le nouveau papillon de 1658-21, ce
à quoi on réfère comme étant le paragraphe 2, c'est
l'équivalent du 1 actuel. Il sera peut-être plus simple de
consulter l'article 1658-21. C'est un nouvel article qui réfère
de façon précise aux habitations Jeanne-Mance. D'accord?
Le Président (M. Laberge): C'est un nouveau paragraphe qui
réfère à cela...
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Laberge): ... qui est ajouté
à l'intérieur de l'article. Alors, on va avoir à le
retoucher.
M. Tardif: Vous avez 1658-21?
Le Président (M. Laberge): Alors, à 1661 vous
faites référence à ce paragraphe-là. Alors, 1661,
ayant été déjà adopté, est rouvert pour une
modification proposée qui fait, en somme, qu'on a une nouvelle
rédaction sous les yeux. Est-ce que ce nouvel article 1661 sera
adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté le 20
septembre.
M. Tardif: Alors, 1658-21, M. le Président, qui fait la
concordance entre...
Le Président (M. Laberge): J'ai cela en main ici. On se
trouve à ajouter, à l'intérieur de l'ancien article qui
avait été amendé, un nouveau paragraphe 2 qui se lit comme
suit: Au bail d'un logement construit en vertu de la loi autorisant les membres
du conseil de la cité de Montréal à exécuter un
projet d'élimination de taudis et de construction d'habitations salubres
(1956, 1957, chapitre 23) et de la loi facilitant davantage l'exécution
d'un projet d'élimination de taudis et de constructions salubres dans la
cité de Montréal (1956, 1957, chapitre 53). Quant au reste de
l'article, il semble conforme à la façon dont il avait
déjà été amendé.
Est-ce que cette nouvelle rédaction de l'article 1658-21,
remplaçant en totalité l'ancien article 1658-21, sera
adopté?
M. Scowen: Je n'ai pas vérifié, mais est-ce que je
comprends que l'addition de l'article 2, c'est le seul et unique changement de
cet article?
M. Tardif: Oui, M. le Président, sauf pour le dernier
paragraphe qui, par rapport au texte actuel, contient des amendements qui ont
déjà été adoptés par nous ici.
Le Président (M. Laberge): Qu'on avait déjà.
M. Tardif: Qu'on avait déjà.
M. Scowen: À titre d'information, est-ce que normalement
on peut avoir des arrière-pensées sur les articles adoptés
et si, d'un côté ou de l'autre, on peut rouvrir le
débat?
M. Tardif: Si on trouvait des erreurs techniques, il nous ferait
plaisir de les corriger. M. le Président, à partir du moment
où, de l'avis des juristes, c'était abusif d'inclure dans la
définition des HLM ce type de logements précis pour lesquels il y
a eu une loi spéciale qui a été votée ce
n'est pas en vertu d'une décision administrative, d'un
arrêté en conseil, mais d'une loi spéciale... Si
c'était abusif d'inclure ces logements et qu'on les
déménage ailleurs, il faut faire les amendements de concordance,
c'est tout.
Le Président (M. Laberge): Rouvert le 20 septembre. M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: J'aurais une question à poser sur le 1658-21,
troisièmement.
M. Tardif: Oui, monsieur.
M. Cordeau: Cela veut dire que le locataire d'un logement
coopératif n'a pas le droit d'aller devant la régie s'il trouve
l'augmentation déraisonnable.
M. Tardif: S'il est membre de la coopérative, s'il est
sociétaire. S'il est locataire, oui, il a le droit, mais s'il est
membre, sociétaire, à ce moment-là, non.
M. Cordeau: Parce qu'il peut arriver dans les coopératives
qu'il y ait des dissensions au sein du conseil d'administration, qu'à un
moment donné, pour se débarrasser d'un membre, la
coopérative exige de ce membre, qui serait peut-être
indésirable, parce que c'est un trouble-fête dans l'association,
exige un loyer plus élevé ou enfin... et le type n'aura recours
à aucun organisme pour faire valoir ses droits à ce
moment-là. Même dans les coopératives je les
respecte...
M. Tardif: M. le Président...
M. Cordeau: ... par contre, il peut arriver qu'il y ait des
moutons noirs. Des fois, les membres d'une coopérative veulent expulser
un de leurs membres parce que c'est un trouble-fête.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Saint-Hyacinthe, je vous fais remarquer que j'ai déjà entendu
cette argumentation au cours du débat et que...
M. Cordeau: Oui, cela y ressemble.
Le Président (M. Laberge): ... cette partie de l'article
avait déjà été adoptée.
M. Tardif: C'est cela. Cela démontre que sans avoir la
transcription des débats le député de Saint-Hyacinthe se
souvient très bien de ce qu'il a dit.
M. Cordeau: Je voyais à l'article... Le
Président (M. Laberge): À l'ordre! M. Cordeau: Dans
les amendements...
Le Président (M. Laberge): Ne soulevez pas un nouveau
débat là-dessus. Je demande tout simplement...
M. Cordeau: Tantôt, le député de
Notre-Dame-de-Grâce a demandé si on pouvait revenir à un
article, la porte est ouverte et je voulais faire valoir ce point de vue encore
une fois. Parce que je trouve que ce n'est pas...
M. Tardif: Ce sera consigné deux fois au journal des
Débats.
M. Cordeau: ... normal qu'un membre d'une coopérative ne
puisse pas aller devant la régie s'il trouve que son loyer est trop
élevé.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Saint-Hyacinthe, la postérité pourra vous lire à deux
endroits différents sur le même débat.
M. Rivest: Là, on a des problèmes de
retranscription des débats.
Le Président (M. Laberge): Ah oui! mais ce ne sera pas
publié dans le même livre quand même. Alors, est-ce que
l'article 1658-21 réécrit est adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté.
Une voix: Sur division.
Le Président (M. Laberge): Adopté sur division.
M. Tardif: Bon. Alors, après vous, MM. les Anglais,
tirez!
M. Scowen: Article 1652-2 et la suite, on a accepté aussi
de discuter des articles qui touchent l'obligation du locateur et des
locataires et la définition d'un logement impropre à
l'habitation.
M. Rivest: Vous avez appelé quel numéro?
M. Scowen: M. le Président, nous sommes prêts...
M. Rivest: C'est un modèle, le ministre.
M. Scowen: ... à discuter...
M. Rivest: On devrait le citer comme modèle.
M. Scowen: ... des articles qui sont sous la rubrique
"Obligations du locateur"...
M. Tardif: Cela comme à l'article 1652.
M. Scowen: ... et "Obligations du locataire", dans l'ordre que
vous préférez.
Le Président (M. Laberge): Si je retourne à la page
24 du projet de loi, les articles 1652, 1652-1 et 1652-2 ont été
adoptés.
M. Cordeau: L'article 1652-2 a été
adopté?
M. Tardif: Un instant, un instant!
Le Président (M. Laberge): ... a été
adopté.
M. Cordeau: II y a un amendement à l'article 1652-2.
Le Président (M. Laberge): Je vais vérifier.
M. Tardif: Si je comprends bien, on commencerait à
l'article 1652 ou à l'article 1650, s'il y en a?
M. Scowen: À l'article 1652.
M. Raynauld: Ce qui arrive, M. le Président, c'est que le
ministre a apporté des amendements. C'étaient des amendements qui
suivaient nos discussions, d'autres sont de nouveaux amendements qui portent
sur des articles qui ont été adoptés déjà.
Alors...
M. Scowen: Je vais répéter l'offre qu'on a faite,
c'était de discuter...
M. Tardif: L'article 1652.
M. Scowen: ... après les HLM...
M. Tardif: C'est cela.
M. Scowen: ... quels que soient les numéros
d'articles...
M. Tardif: C'est cela.
M. Scowen: ... les obligations des locateurs et locataires.
M. Tardif: D'accord.
Le Président (M. Laberge): Jusqu'à l'article
1652-11 inclus.
M. Tardif: Alors, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Laberge): II y a plusieurs articles
là-dessus qui sont en suspens. Alors ici...
M. Tardif: Bon.
M. Cordeau: À l'article 1652-2 on avait deux amendements,
c'est-à-dire un hier soir et un ce matin.
M. Tardif: Bon, à l'article 1652-2, c'est celui de ce
matin, M. le Président. Je tiens à souligner, pour le
bénéfice de l'Opposition, qu'il est arrivé parfois que des
articles aient été adoptés et on a dit: Sujet à des
amendements de concordance avec d'autres. Alors, il se peut que des articles,
même s'ils ont été approuvés, soient corrigés
parce qu'il nous semble nécessaire de les ajuster.
Alors, l'article 1652-2, je pense, M. le Président, a
déjà été adopté? C'est cela? (16 heures)
Le Président (M. Laberge): Oui. C'est dû à
une concordance.
M. Tardif: M. le Président, pour expliquer la nature des
amendements apportés à l'article 1652-2, il faut que je fasse le
lien avec l'article 106. D'accord? Le député de Saint-Hyacinthe
en l'absence du journal des Débats, je vais essayer de lui
rafraîchir la mémoire avait invoqué qu'il pouvait se
soulever la question de savoir quel règlement avait
préséance lorsqu'il y avait des règlements municipaux ou
autres, notamment, avait-il dit, les règlements de l'Environnement.
Donc, le problème s'était posé d'établir cette
espèce de priorité, et il se demandait si c'était à
l'article 106 ou ailleurs qu'il fallait le faire.
À partir du moment où l'article 106 prévoyait: "Le
gouvernement peut, par règlement, établir des exigences minimales
concernant l'entretien, la sécurité, la salubrité ou
l'habitabilité d'un logement ou d'un immeuble comportant un logement et
je continue déterminer ce qui constitue un logement
impropre à l'habitation", la question se posait de savoir:
Qu'arrive-t-il dans le cas des six ou sept municipalités au
Québec qui ont un code du logement ou, encore, qu'arrive-t-il dans le
cas des règlements que l'Environnement peut faire?
M. le Président, il nous a semblé que, dans ce cas,
étant donné que ce que nous voulions faire, c'était
prévoir un code minimal d'habitabilité pour l'ensemble du
territoire, ce qui, évidemment, implique que dans certains cas des
municipalités pourraient être plus exigeantes, une des solutions
aurait pu consister à dire: Nous allons prendre la
norme la plus exigeante pour tout lorsqu'il y en a une et
c'est celle-là qui s'appliquera. Cependant, à partir du moment
où cette norme fonde un droit pour le locataire d'exiger qu'elle soit
respectée, il nous semblait que et, là-dessus, je pense
que l'Opposition avait fait des représentations c'était
peut-être abusif même si j'ai dit qu'aucun de ces
règlements au code d'habitabilité n'entrerait en vigueur à
moins qu'il ne soit accompagné d'un programme de restauration de
faire en sorte que ce soit cette norme, non pas minimale, mais optimale ou plus
élevée qui s'applique, donc, qui fonde ce doit du locataire.
M. le Président, nous avons dit ceci: Dans le cas des normes
relatives à la sécurité ou à la salubrité
d'un logement, ce sont les règlements municipaux qui s'appliquent tels
qu'ils sont ou ceux de l'Environnement. Si ces normes sont plus
sévères que celles du code minimal d'habitabilité, elles
prévalent et c'est le premier paragraphe de l'article 1652-2. C'est le
Code civil actuel qui prévaut ou qui est maintenu par ce premier
alinéa de l'article 1652-2. D'autre part, lorsqu'il n'y a rien,
lorsqu'il n'y a aucun règlement ou, encore, lorsqu'il y a un
règlement municipal comportant des normes relatives à la
sécurité ou à la salubrité supérieures aux
normes minimales, mais rien du côté de l'entretien ou de
l'habitabilité, par exemple, là, c'est le règlement ou le
code minimal prévu par cette loi qui s'applique.
Voilà, M. le Président, la distinction qui a
été faite et qui découle, en quelque sorte, de ce besoin
de précision et de coordination avec la réglementation municipale
ou la réglementation d'autres ministères. Cela explique le sens
de l'article 1652-2. Également, même si nous y reviendrons
à un autre moment, il a été prévu à
l'article 106 de modifier cet article de façon à permettre, par
règlement, d'établir à quelle catégorie de
logements ou d'immeubles les exigences du Code d'habitabilité pourraient
s'appliquer. C'est donc, en un certain sens, ne pas décider ou
prévoir qu'il serait possible de ne pas embrasser tous les logements
dans toutes les municipalités simultanément. Nous pourrions dire
que cela s'appliquera aux logements construits avant 1950 ou encore aux
logements compris dans des zones dites de rénovation urbaine comme cela
se fait dans le cas, par exemple actuellement, des programmes dits
d'amélioration de quartiers. Encore là, c'est venu restreindre
l'applicabilité dans le temps ou dans l'espace ou quant à l'objet
de l'article 106 et des règlements qui pourraient être faits.
D'une part, problème d'étendue du champ et, d'autre part,
problème de coordination ou de cohérence avec les
réglementations municipales.
Le Président (M. Laberge): M. le député
d'Outremont.
M. Raynauld: M. le Président, j'ai deux questions. Je
comprends les explications que le ministre a données. Il reste que je ne
trouve pas que le libellé de l'article 1652-2 est aussi clair à
cet égard. Il me semble que pour clarifier cet article, il serait bon
d'avoir quelque chose comme "le locateur est tenu à l'article
1652-2 de se conformer en priorité" puisque, si j'ai bien
compris, le premier paragraphe s'applique là où il y a
déjà des règlements et le deuxième paragraphe
s'applique là où il n'y en a pas. Cette distinction
n'apparaît pas dans l'article, tel qu'il est rédigé. Je
n'ai pas d'amendement en tant que tel à proposer ici, mais il me semble
que cela aurait été plus clair si on avait dit quelque chose
comme "doit se conformer d'abord aux obligations qui lui sont imposées
par la loi ou par règlement et ensuite il doit aussi se conformer aux
autres règlements", puisque le premier paragraphe a priorité sur
le deuxième. Cela ne m'apparaît pas clair.
M. Tardif: L'idée, M. le Président, c'est que si le
locateur qui habite Montréal, où il y a un code du
bâtiment, se conforme au code du bâtiment de Montréal,
automatiquement il se conforme au code minimal prévu dans la
présente loi qui, lui, a des exigences beaucoup moins rigoureuses.
D'accord?
M. Raynauld: Oui.
Le Président (M. Laberge): Cet article 1652...
M. Raynauld: Une minute, j'avais annoncé deux questions,
M. le Président, et je ne suis pas rendu à la
deuxième.
Le Président (M. Laberge): Parfait.
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président, la
deuxième...
M. Raynauld: Je ne l'ai pas posée encore. La
deuxième question se rapporte aux remarques que le ministre a faites
à propos de l'article 106. À l'article 106, on ne se reporte pas
à l'article 1652-2, on se reporte à toutes sortes d'autres
articles, mais pas à celui-là. Par conséquent, la liaison
qui a été faite à l'article 106, je ne comprends pas
qu'elle puisse influer sur l'interprétation qu'on donne à
l'article 1652-2.
M. Tardif: Voici, M. le Président, si vous me le
permettez. L'article 106 dit que le gouvernement peut, par règlement
au paragraphe 1 établir des exigences minimales concernant
l'entretien, la sécurité, la salubrité ou
l'habitabilité d'un logement ou d'un immeuble comportant un logement.
D'accord?
Donc, c'était un pouvoir de réglementation très
étendu et qui ne réglait pas le problème soulevé
par le député de Saint-Hyacinthe qui disait: Oui, mais s'il y a
déjà un règlement municipal, que se passe-t-il? S'il y a
le règlement de l'environnement, que se passe-t-il? L'article 1652-2
vient dire que, dès que la santé et la salubrité sont en
cause, c'est le règlement le plus exigeant qui prévaut. Cela se
défend pour toutes sortes de raisons, mais entre autres du fait que dans
une ville comme Montréal, où il y a une forte
densité de population, il peut sembler utile d'avoir des normes
plus sévères en matière de sécurité que dans
une ville de banlieue où on a de la maison unifamiliale et où les
problèmes de structures et les autres ne se posent pas avec la
même ampleur.
Donc, si j'ai fait le lien avec l'article 106, c'était pour dire
que le député de Saint-Hyacinthe avait posé la question de
la priorité, en quelque sorte, des règlements.
Deuxièmement, ce que j'ai ajouté à propos de
l'article 106, qu'on regardera à un moment donné, c'est de dire,
alors que l'article 106 disait: Le gouvernement fait des règlements et
ces règlements s'appliquent urbi et orbi, maintenant on dit: Ces
règlements pourront être d'application par catégorie de
logements. Cela pourrait être par tranches d'âge, ceux construits
avant 1960, ceux situés à l'intérieur d'une zone de
rénovation urbaine, cela pourrait être également une
série d'autres critères ou d'autres règles du jeu. On
pourrait encore dire par exemple: Cela ne s'appliquera qu'aux logements non
régis par le code québécois du bâtiment. On sait
que, à l'heure actuelle, il y a un code québécois du
bâtiment qui ne s'applique qu'aux immeubles de plus de deux étages
et et c'est le "et" de plus de huit logements. Donc, il y a une
zone grise pour les immeubles de deux étages ou moins et de huit
logements ou moins qui ne sont régis par aucun code comme tel
présentement, si ce n'est le code national du bâtiment mais qui
n'a pas d'effet coercitif et ne s'applique que dans la mesure où il peut
être nécessaire de l'observer pour avoir un prêt
approuvé par la Société centrale d'hypothèques et
de logement.
Le Président (M. Laberge): M. le député
d'Outremont.
M. Raynauld: M. le Président, quand on parle des
exemptions de l'application des critères ou des articles dans l'article
106, jamais on ne fait référence à l'article 1652-2.
M. Tardif: C'est un fait, M. le Président, et s'il
semblait au député d'Outremont qu'il soit nécessaire d'y
faire référence à un moment donné, quand nous
arriverons à l'article 106, je n'aurai pas d'objection à regarder
cela. Si, par exemple, on disait je ne veux pas le rédiger sur le
coin de la table "établir, pour les fins de l'application de
l'article 1652, des exigences minimales', si c'était de nature à
faire le lien, je n'aurais pas d'objection. Est-ce cela que visait le
député d'Outremont?
M. Raynauld: Non. C'est parce que je ne comprends pas
l'explication qui est donnée, à savoir qu'il faut
interpréter l'article 1652-2 en fonction de l'article 106 en ce qui
concerne les possibilités d'exemption des critères.
M. Tardif: Je donnais cela comme renseignement. J'aurais pu
strictement me limiter à l'article invoqué par le
député de Notre-Dame-de-Grâce et dire: On parle uniquement
de l'article 1652-2. J'ai voulu profiter de l'occasion pour dire que nous
avions, en reformulant cet article, tenté de résoudre le
problème qu'avait soulevé le député de
Saint-Hyacinthe, lorsqu'on a parlé de l'article 106, à propos du
conflit des règlements. Je suis tout à fait d'accord que j'aurais
pu ne pas dire un mot là-dessus. On en aurait parlé quand on
serait arrivé là. Je voulais vous donner une espèce de
toile de fond ou un portrait d'ensemble, c'est tout.
M. Raynauld: II n'y a pas de problème.
Le Président (M. Laberge): L'article 1652-2 dans sa
nouvelle rédaction est-il adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Laberge}: Adopté. Il faut que nous
recommencions pour le journal des Débats. Ce nouvel article 1652-2 que
nous venons d'adopter remplace l'article 1652 qui avait été
adopté et qui a été rouvert. Cela va pour cela. (16 h
15)
M. Tardif: À un moment donné, M. le
Président, nous avions renuméroté l'actuel, celui qu'on
voit dans notre projet, 1652-6 qui était devenu 1652-7, je pense.
Le Président (M. Laberge): Oui. M. Tardif: C'est
cela?
Le Président (M. Laberge): On l'a fait. À compter
de 5 à aller jusqu'à 10, cela a été
renuméroté de 6 à 11.
M. Scowen: II faudrait ajouter un a), c'est un article qui est
venu d'un autre...
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Laberge): Oui. À l'article 1654 on
a fait la mention de renumérotation parce qu'on ajoutait 1652-5, un
nouvel article.
M. Tardif: L'ancien 1652-6 qui est devenu, en fait, 1652-7, M le
Président, dans le but de tenir compte des représentations du
député d'Outremont, si ma mémoire est bonne, qui
s'interrogeait sur le sens de: En disposer d'objets. On a tenté de
distinguer entre enlever et disposer et on propose la formulation suivante. De
remplacer le deuxième alinéa par: Si le locataire laisse des
effets mobiliers à la fin de son bail ou après avoir
abandonné le logement, le locateur peut les enlever. S'ils sont sans
valeur, il peut en disposer. Dans le cas contraire, il doit s'adresser au
tribunal pour obtenir l'autorisation d'en disposer aux conditions que ce
dernier détermine. En tout temps, le locateur peut enlever les objets.
Quant à ce qu'il en fait, il peut ou bien les détruire, ou bien,
s'ils ont une certaine valeur, il s'adresse au tribunal, c'est la Régie
des loyers. D'accord?
M. Raynauld: Sur ce point, je trouve que c'est un progrès
sensible sur l'ancienne formulation. Je
voudrais... Je vais laisser mon collègue parler sur l'autre
changement qui est apporté également à l'article.
M. Scowen: En effet, il y en a deux. Le premier, vous avez
changé le mot "peut" pour "doit" et je pense que le sens de "peut" est
plus juste parce qu'il s'agit d'une décision assez subjective quand on
arrive à la question de valeur. Vous donnez le droit au locateur de
rendre une décision subjective de la valeur, de l'existence de la valeur
des effets qui sont laissés. C'est clair que ce sera subjectif.
Là, une personne peut dire que c'est sans valeur. L'autre peut dire
qu'ils ont de la valeur. Il va de soi que s'il existe quelque chose, il y a
quelqu'un qui va attribuer une certaine valeur. On donne déjà une
marge au locateur de dire: Oui, cela a une valeur, mais c'est une valeur
minimale. Je pense que dans cet esprit, on doit retourner au mot qui
était dans l'article dès le début, c'est le mot
"peut".
M. Raynauld: Même dans l'amendement d'hier soir...
M. Scowen: Ce qu'on avait hier soir était "doit" et c'est
devenu "peut" ce matin.
M. Raynauld: C'est devenu "doit" ce matin.
M. Scowen: Vous comprenez l'esprit dans lequel je mentionne cet
article, ce mot.
M. Cordeau: M. le Président, évaluer quelque chose,
c'est bien relatif. C'est à la personne à juger de la valeur de
l'article. Pour une personne, cela n'a pas de valeur. Peut-être qu'une
autre personne pourrait dire que cet article a une certaine valeur.
M. Tardif: Cela m'apparaît en un sens; nous avons cru
percevoir chez le député d'Outremont qu'il était
préférable de ne pas mettre le locateur en espèce
d'état d'opiner ou de décider s'il peut ou s'il ne peut pas,
qu'il sache exactement quoi faire avec les biens. On semble d'avis ici que cela
ne change pas grand-chose si on met "peut". Dans ce cas, le locataire qui
estimerait avoir laissé des biens de valeur dans l'immeuble et qui
reviendrait subséquemment pour les chercher, pourrait toujours faire une
réclamation en dommages contre le propriétaire.
M. Scowen: Je pense que c'est l'essentiel de la
différence. Si on met "doit", tous les propriétaires vont se voir
obligés d'aller devant la régie probablement pour chaque carton
vide, même, qui peut avoir une valeur de cinq cents, j'exagère,
mais ce sera une question très subjective. Si on met "peut", on donne
l'idée qu'on permet une certaine marge de manoeuvre et, si le locataire
n'est pas d'accord, il peut s'adresser à la régie.
M. Cordeau: M. le Président, d'ailleurs, dans le premier
paragraphe, on dit: À la fin du bail, le locataire doit laisser le
logement libre. Alors, s'il a manqué à son obligation de laisser
le logement libre, cela va être difficile, pour lui, de revenir.
M. Scowen: Le dernier point à l'étude... M.
Tardif: Non, pas deux fois.
Le Président (M. Laberge): Mais, la première fois,
il peut en disposer.
M. Tardif: Ah! oui, mais on n'en a qu'un à changer. Il y
en a déjà un qui est...
M. Scowen: Lors de l'étude de cet article, j'ai
soulevé l'idée qu'on doit ajouter au premier paragraphe
l'expression est très précise que le locataire doit
laisser le logement en bon état de propreté et libre de tous les
effets mobiliers, pour que ce soit en concordance avec les idées qui
sont implicites et explicites dans l'article 1652-1 et l'article 1652-3. Et le
ministre a accepté ce principe et je ne trouve pas...
M. Tardif: M. le Président, on m'informe que, dans ce
cas-là, ce sont les dispositions générales du Code civil
qui s'appliquent à l'article 1623, qui dit que le locataire doit rendre
la chose dans l'état où il l'a reçue, sauf les changements
résultant de son vieillissement. Donc, c'est une obligation qui est
là et qui s'applique.
M. Scowen: On a passé à travers cette discussion,
lors de l'étude, et j'ai soulevé la question que nous sommes
devant une section qui précise un peu et qui donne une histoire des
obligations. On est allé même aussi loin que d'obliger les
locataires et les locateurs à observer les lois, dans cette partie. On
peut dire que, dans un sens, toutes les obligations sont un peu
redondantes.
M. Tardif: Je demande au député de
Notre-Dame-de-Grâce ce qu'il voudrait ajouter. Déjà, on a
l'article 1652-6, en plus de la disposition de l'article 1623 qui dit, au
premier alinéa: À la fin du bail, le locataire doit laisser le
logement libre de tous effets mobiliers autres que ceux appartenant au
locateur. J'aimerais comprendre ce qu'il aimerait voir ajouter à
cela.
M. Scowen: Alors, je peux même proposer l'amendement pour
que ce soit clair. À la fin du bail, le locataire doit laisser le
logement en bon état de propreté et libre de tous effets
mobiliers autres que ceux appartenant au locateur. On demande au locateur,
à l'article 1651-1, de livrer le logement en bon état de
propreté. On demande au locataire de le maintenir en bon état de
propreté, à l'article 1652-3 et, maintenant, à l'article
1652-6, devenu l'article 1652-7, nous sommes devant le complément. Et
j'ai soulevé ce point. Je répète tout ce que j'ai dit et,
à l'époque, vous avez accepté le principe.
M. Tardif: On a accepté de regarder, M. le
Président. Le cas du locataire qui loue un loge-
ment qui est sale, je pense que ce n'est pas un fait inusité ou
impossible à imaginer. Le locataire s'entend avec son
propriétaire pour que celui-ci lui fournisse cinq gallons de peinture.
Le locataire va chercher deux ou trois beaux-frères et deux caisses de
bière et on repeint le logement en fin de semaine. Cela se fait. Il l'a
pris sale. Il ne faudrait quand même pas s'attendre qu'il le remette dans
un bon état de propreté, s'il l'a occupé trois ans et
qu'il ne donne pas une couche de peinture avant de partir. Le Code civil dit:
Dans l'état où il l'a reçu. Il me semble que cela ne pose
pas de problème.
M. Scowen: Mais, par définition, il le reçoit dans
un bon état de propreté.
M. Tardif: De propreté...
M. Scowen: Oui, c'est propreté. C'est une mauvaise
prononciation, surtout en fin de journée. Mais vous imposez au locateur
de le livrer...
M. Tardif: En bon état de propreté.
M. Scowen: Tout ce qu'on a suggéré, et vous
êtes très chaleureux à cette idée, c'était
d'harmoniser un peu, de compléter le cycle prévu dans les
articles sur les obligations des locateurs et locataires, dont plusieurs
articles sont répétitifs. Vous avez dit: C'est une bonne
idée.
M. Tardif: Mais l'article 1652-3 dit: "Le locataire doit
maintenir le logement en bon état de propreté." C'est une
obligation qui dure tout le temps du bail.
M. Scowen: Oui, c'est clair.
M. Tardif: Du premier au dernier jour.
M. Scowen: Je suis complètement d'accord. Et quand on dit
que le locateur est tenu de se conformer à la loi dans 1652-2, il n'est
pas du tout nécessaire de le dire non plus, mais écrire un
article du Code civil obligeant une personne à observer la loi, on a
inscrit ces articles ici... Je répète que si j'avais la
transcription des débats, j'aurais évité toute cette...
Parce que je répète tout ce que j'ai dit à
l'époque, sur lequel vous étiez d'accord.
M. Cordeau: ... en mauvaise position que de vous demander si
c'est vrai qu'on a dit telle chose ou telle chose.
Le Président (M. Laberge): Je me souviens de beaucoup de
choses, mais pas de tout.
M. Ouellette (Beauce-Nord): De toute façon, je n'ai jamais
vu le député de Notre-Dame-de-Grâce se présenter en
commission avec la transcription. Ce serait nouveau.
M. Tardif: M. le Président, encore une fois, sur le strict
plan technique, nos légistes sont d'avis que c'est redondant, c'est
déjà couvert ailleurs. Si cela ne l'était pas, je dirais:
II faudrait qu'on regarde cela. On me dit que c'est couvert ailleurs. Les
dispositions du Code civil, 1652-2 dit qu'il doit le maintenir, il doit le
rendre dans le même état qu'il l'a reçu. On se demande ce
que cela ajouterait.
M. Scowen: Est-ce que vous pouvez demander à vos
conseillers de justifier l'article 1652-2 qui dit: Le locateur est tenu de se
conformer aux obligations qui lui sont imposées par la loi.
M. Tardif: Oui, M. le Président, je n'ai pas besoin de le
leur demander pour cela. Je vais demander au député de
Notre-Dame-de-Grâce de lire la dernière ligne qui dit: "Ces
obligations font partie du bail." C'est cela qui est différent. Ces
règlements font partie du bail. C'est bien sûr qu'on n'est pas
obligé de dire aux citoyens qu'ils doivent se conformer au Code criminel
et on n'est pas obligé de leur dire qu'ils sont obligés de se
conformer aux dispositions du Code de la route, sauf que ces dispositions ne
font pas partie du bail. Dans ce cas-ci, elles font partie du bail et c'est
pour cela qu'on les répète ici. D'accord?
M. Scowen: Pourquoi n'avez-vous pas soulevé ce point lors
de notre étude de la semaine passée? Parce qu'à cette
époque, vous aviez dit que c'était une bonne idée. J'en
avais pris note.
M. Raynauld: Ce que je ne comprends pas, M. le Président,
c'est que, quand on parle du locateur, il faut absolument le
répéter, il faut le préciser. Article 1652: Doit livrer et
maintenir le logement en bon état d'habitabilité. On me dit que
c'est dans le Code civil. "Le locateur doit livrer le logement en bon
état de propreté." On dit que c'est dans le Code civil.
Là, on le répète. Après cela, on arrive au
locataire et on dit: "Le locataire doit maintenir le logement en bon
état de propreté". Cela correspond à 1652-1. Et là,
tout à coup, on arrive à 1652-6 et on dit: On n'en a pas besoin,
c'est déjà dit partout. Pour les autres aussi, c'est
déjà dit. C'est pour cela qu'on se demande s'il y a une
signification à ce silence ou s'il n'y en a pas. On peut bien dire: II
n'y en a pas. Il n'y a pas de signification à cela. S'il n'y a pas de
signification à celui-là, pourquoi y en a-t-il pour les deux
autres? C'est cela qui est difficile.
M. Cordeau: Si nous nous posons des interrogations concernant la
clarté du texte, il y en a beaucoup d'autres qui vont se poser les
mêmes questions! (16 h 30)
Le Président (M. Laberge): Alors, à l'article
1652-7, selon l'amendement qui nous est proposé, cet article qui
était suspendu, on maintient le premier paragraphe et on remplace le
deuxième par le papillon qui a été porté à
notre connaissance. Cependant, dans ce deuxième paragraphe, il nous est
proposé de remplacer le mot "doit" par
"peut" à la cinquième ligne, au centre. Est-ce que ce
premier amendement, voulant remplacer "doit" par "peut", est adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Est-ce que ce
deuxième paragraphe qui remplace l'original est adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Donc, je demande
si l'article 1652-6, renuméroté 1652-7, est adopté.
M. Scowen: Adopté. M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Je suis à
votre disposition pour un autre. Article 1652-8, selon la nouvelle
numérotation, est remplacé par le suivant: "Est impropre à
l'habitation un logement dont l'état constitue une menace
sérieuse pour la santé ou la sécurité des occupants
ou du public." Si je vois bien, c'est cela.
M. Tardif: C'est cela, M. le Président. Le
Président (M. Laberge): Alors, est-ce que... Une voix: On a
enlevé le mot "malpropreté". M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Laberge): Ah! bon, il y a eu des mots de
biffés. C'est une nouvelle rédaction. Est-ce que cette nouvelle
rédaction sera adoptée pour remplacer l'ancienne?
M. Scowen: Nous avons des réticences à aborder
cette série d'articles aujourd'hui à cause du manque de
galées. On a accepté de le faire, mais je demande quand
même au ministre d'expliquer un peu. Pour moi, l'article 1652-7
était déjà adopté, mais je me rappelle que
l'article 1652-7, qui est maintenant l'article 1652-8, est adopté.
Le Président (M. Laberge): II était
adopté.
M. Scowen: C'est une proposition de revenir à cet article
et je pense que...
M. Tardif: M. le Président, entre autres choses, on nous
avait fait valoir que, d'une part, la notion de malpropreté pouvait ne
pas entraîner ou faire en sorte qu'un logement était
automatiquement impropre à l'habitation. Ce qui était important,
c'était la menace pour la santé ou la sécurité des
occupants. D'autre part, quant à l'état de
détérioration ou de malpropreté, on pourrait concevoir
qu'un logement est bâti aujourd'hui, dans un endroit non
éclairé, de cinq pieds sur cinq, sans source
d'électricité, et que c'est, dès le départ,
impropre à l'habitation. Ce n'est pas parce que ce logement s'est
détérioré qu'il est devenu impropre à l'habitation;
il l'était en partant. Alors, dans le cas "est impropre à
l'habitation, un logement dont l'état de détérioration ou
de malpropreté", il y a des logements qui peuvent être
déclarés impropres à l'habitation dès qu'ils sont
construits.
M. Scowen: Vous voulez prévoir les cas où le Code
de la construction du Québec ou d'une ville peut permettre la
construction, aujourd'hui, d'un logement qui pourrait être, aujourd'hui,
déterminé impropre par rapport à cet article du Code
civil. Je pense...
M. Tardif: M. le Président...
M. Scowen: ... que c'est un peu...
M. Tardif: Non, M. le Président. Quand on parle d'un
règlement municipal, j'ai dit que sur 1654 municipalités, il y en
a une demi-douzaine seulement qui ont un Code du bâtiment, les autres
n'en ont pas. Mais on pourrait très bien, encore aujourd'hui, avoir des
gens qui vont louer un réduit dans une cave, sans fenêtre, non
éclairé, etc., impropre à l'habitation au point de
constituer une menace sérieuse pour la santé ou la
sécurité des occupants. C'est cela, l'histoire.
M. Scowen: Est-ce qu'on avait déjà adopté
l'autre?
Le Président (M. Laberge): L'ancien article 1652-7 avait
été adopté. J'ai cet amendement-là sous les yeux.
Je vous rappelle que même si ce n'est pas une coutume de rouvrir un
article déjà adopté, nous l'avons fait plusieurs fois avec
l'accord, je pense, de tous les membres de la commission pour clarifier. C'est
pour cette raison que j'accepte actuellement cet amendement.
M. Cordeau: L'article 1652-9 renuméroté avait-il
été adopté?
Le Président (M. Laberge): Non. Un amendement avait
été adopté, mais l'article lui-même est resté
en suspens.
M. Cordeau: D'accord. C'est parce qu'il y a un amendement
là encore.
M. Raynauld: M. le Président...
Le Président (M. Laberge): M. le député
d'Outremont.
M. Raynauld: ... je n'ai pas d'objection à modifier
l'article 1652-8 pour parler de l'état d'un logement plutôt que de
la détérioration, mais en ce qui concerne la deuxième
modification à l'article, la malpropreté, qu'on a enlevée,
je voudrais connaître la signification de...
M. Tardif: Enlever le mot "propreté"?
M. Raynauld: Oui. La malpropreté, on l'a enlevée.
Je voudrais savoir pourquoi on l'a enlevée. C'est parce qu'on n'a pas...
L'état?... Est-ce que cela a une signification?
M. Tardif: Ici, ce qui est important, encore une fois, c'est que
la condition ou l'état du logement constitue une menace sérieuse
pour la santé et la sécurité. Oui, pour raison de
malpropreté, il me semble que cette raison n'en est qu'une parmi
plusieurs. Il y a énormément de raisons qui font qu'un logement
est impropre à l'habitation et...
M. Raynauld: C'est pour élargir un peu la
signification...
M. Tardif: Pardon?
M. Raynauld: C'est pour élargir un peu la signification de
cet article ou la portée de cet article.
M. Tardif: L'élargir et la limiter aussi en même
temps puisque le député de Notre-Dame-de-Grâce
s'était mis à nous dénombrer à partir de quel seuil
le nombre de "coquerelles" ferait qu'un logement serait impropre à
l'habitation.
M. Raynauld: Oui, alors cela...
M. Tardif: Ce qu'on a voulu là, M. le Président,
c'était mettre l'accent sur la menace à la santé et
à la sécurité.
M. Raynauld: Mais elle y était déjà. Ce
n'est pas un changement. Elle y était.
M. Tardif: On la liait à l'état de
détérioration, de malpropreté. Par exemple, je ne sais
pas, une inondation survient, un glissement de terrain ou des choses comme cela
qui peuvent constituer une menace. Ce n'est ni de la
détérioration, ni de la malpropreté, mais ce n'est pas bon
d'habiter là parce que cela constitue une menace. D'accord? Tandis que
là, cela pouvait être interprété de façon
restrictive à savoir que c'était uniquement ces deux facteurs.
D'accord?
M. Raynauld: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 1652-8 a
été rouvert et la nouvelle rédaction est
adoptée.
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Laberge): J'appelle...
M. Raynauld: Le suivant.
Le Président (M. Laberge): ... l'article 1652-9 qui avait
reçu un amendement, qui a été suspendu et auquel on
apporte maintenant une nouvelle rédaction. Article 1652-9.
Une voix: Ce n'est pas une nouvelle rédaction.
Le Président (M. Laberge): À l'article 1652-9,
d'après la façon dont je le vois, on avait dit au deuxième
paragraphe d'ajouter à la deuxième ligne, après le mot
"habitation", les mots "avant ou". Cet amendement a été
adopté le 11 septembre. J'avais laissé par la suite l'article au
total en suspens. Il n'y a pas de nouvelle modification proposée.
M. Scowen: Mais les amendements qu'on a proposés aux vieux
articles 8, 9 et 10 étaient assez importants et on a demandé au
ministre de proposer quelque chose de plus équilibré quant
à la question du déguerpissement. En effet, ce que nous avons
proposé est ce qui suit. Dans notre esprit, c'est clair que dans le cas
d'un incendie ou une catastrophe...
M. Tardif: Une demi-minute.
M. Scowen: Oui. Est-ce que je peux vous suivre là?
M. Tardif: Vous pourrez délibérer. Tout le monde
veut aller à la même place?
M. Scowen: Non! Pas à la même place! Pour cinq
minutes?
Le Président (M. Laberge): La séance est suspendue
pour quelques minutes. On déplace les travaux.
Suspension à 16 h 40
Reprise de la séance à 16 h 47
Le Président (M. Laberge): À l'ordre,
messieurs!
Nous étions à la discussion de l'article 1652-8
renuméroté 1652-9. J'avais souligné que le papillon que
nous avions en main correspond exactement à ce que nous avions
adopté la semaine dernière, c'est-à-dire une modification
au deuxième paragraphe. Cet article 1652-9 sera-t-il adopté avec
modification?
M. Cordeau: J'aurais une question à poser. Elle a
peut-être été posée. Qui va déterminer que le
logement est impropre à l'habitation et constitue une menace
sérieuse pour la santé ou la sécurité des occupants
ou du public?
M. Tardif: Le locataire.'
M. Cordeau: C'est le locataire qui va déterminer cela.
M. Tardif: Oui. S'il se trompe, le propriétaire a un droit
de recours contre lui. Vous pouvez
imaginer que si un logement constitue une menace pour la santé et
la sécurité, il n'est pas question d'attendre qu'un tribunal
entende la cause. Là, c'est le sauve-qui-peut. À ce
moment-là, s'il y a un abus, il y a un recours de la part du
propriétaire qui dit: Ce logement n'était pas impropre à
l'habitation. C'est la régie qui entend cela. On ne peut pas attendre
que quelqu'un statue: Là, vous pouvez vous sauver, monsieur, c'est vrai
que le feu est pris.
M. Rivest: Le ministre a parfaitement raison.
Le Président (M. Laberge): Cet article sera-t-il
adopté?
M. Cordeau: Je voulais une précision. Il y en a
peut-être qui vont lire la transcription des débats à un
moment donné et cela les informera certainement.
M. Scowen: Le point qu'on a soulevé avec le ministre lors
du débat concernant les articles 1652-8, 1652-9 et 1652-10 a
été le suivant. Il existe des raisons de déguerpir dans
les cas d'urgence, comme dans le cas d'un incendie, où il est
évident qu'on n'a pas besoin de demander la permission à
personne. Mais normalement, quand on est devant une situation dans laquelle une
personne peut croire que l'état du logement constitue une menace
sérieuse pour sa santé ou sa sécurité et que
l'autre peut être du même avis, mais dans le sens contraire
on a cité l'exemple des coquerelles on croyait que dans ces cas,
il serait mieux que le locataire demande la permission à la régie
avant de déguerpir.
On a proposé pour l'article 1652-8 on ne l'a pas fait de
façon formelle ...les mots qui étaient à peu
près les suivants: Le tribunal peut autoriser le locataire à
déguerpir si le logement est dans un état... et ainsi de suite.
Si le tribunal autorise le locataire à déguerpir, ce dernier
n'est pas tenu, sauf s'il y a faute de sa part, de payer le loyer, et ainsi de
suite.
Je pense que c'est un point que le ministre a reçu avec je ne
dirais pas enthousiasme, mais il a au moins accepté qu'il y avait
quelque chose là. Quand il ne s'agit pas d'une question d'urgence, c'est
plus ou moins normal qu'on se présente devant le tribunal et qu'on ne
laisse pas à tous les locataires qui ont signé un bail le droit
de définir eux-mêmes... C'était notre réserve de
base sur cette partie du projet de loi. Je pense que le ministre va aller un
peu plus loin que dire: Aucune modification.
M. Tardif: M. le Président, s'il y a urgence M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce dit: c'est normal qu'en cas
d'urgence une personne doive évacuer les lieux, doive déguerpir
c'est qu'il y a menace à la santé et à la
sécurité. Et dès lors qu'il y a une telle menace, les gens
peuvent déguerpir. S'il n'y a pas urgence, s'il n'y a pas péril
en la demeure, il y a de fortes chances, à ce moment, que la
santé et la sécurité ne soient pas menacées.
Toute personne qui déguerpirait dans ces conditions, le
propriétaire ayant démontré qu'il n'y avait aucune
espèce de raison de déguerpir, évaluera qu'il peut
s'adresser à la régie et la régie en viendra à la
conclusion que, effectivement, il n'y avait aucune menace à la
santé et à la sécurité, il n'y avait aucun mobile,
aucun motif de déguerpir d'urgence, et que les autres recours normaux
prévus dans la loi auraient dû être exercés par le
locataire, pour obtenir que la situation qu'il décrit soit
corrigée. Donc, c'est vraiment la notion de danger.
Lorsque le député de Notre-Dame-de-Grâce en a
parlé, j'ai dit: C'est vrai, nous allons regarder cela. Nous avons
tourné cela de tous les bords et de tous les côtés, et il
n'y a pas moyen de trouver une autre formulation. J'ai dit que j'allais le
regarder. C'est vrai que nous l'avons regardé. Et tout autre formulation
qui viserait à essayer de cerner dans la loi les cas où il y
aurait soi-disant urgence et les cas où il n'y en aurait pas, cela nous
semble une tentative pour le moins hasardeuse, et, à la place, cette
notion de menace à la santé et à la
sécurité, dont la preuve incombera d'ailleurs à celui qui
aura déguerpi... C'est uns chose de dire: Je suis parti parce que mon
logement constituait une menace à la santé et à la
sécurité, mais, monsieur, prouvez-le. C'est quoi? Comment cela se
fait-il? Qu'est-ce qui vous a amené, tout à coup, après
avoir habité cinq ans dans cet immeuble, à croire qu'il
menaçait ruine? Il y a quelque chose qui s'est produit. Les murs se sont
lézardés? Cela a commencé à trembler dans la
maison? L'eau s'est infiltrée? Il y a des raisons.
M. Scowen: Si la fenêtre est brisée.
M. Tardif: Mon vieux, répare-la! C'est cela. Je
réponds sur le même ton.
Le Président (M. Laberge): C'est une simulation
d'événements.
M. Scowen: Le ministre a dit qu'il ne trouvait pas de
formulation. Nous avons un amendement à proposer qui, je pense, peut
rencontrer... Vous avez dit que vous avez cherché une autre formulation,
mais que vous n'en avez pas trouvé. Nous avons une formulation que nous
trouvons meilleure à vous proposer.
M. Tardif: Alors, proposez, nous écoutons et nous votons.
Cela marche?
M. Scowen: Nous proposons, nous discutons et nous votons. Est-ce
permis de proposer un autre amendement ou s'il faut voter sur l'amendement
actuel? Que voulez-vous, M. le Président?
M. Tardif: L'amendement actuel est déjà
adopté.
Le Président (M. Laberge): L'amendement consistait
à ajouter deux mots quant à l'article...
M. Tardif: La possibilité d'avertir avant de
déguerpir. C'est déjà un assouplissement à la
demande de l'Opposition.
Le Président (M. Laberge): Quant à la
possibilité pour quiconque de présenter un amendement, c'est
ouvert parce que l'article a été suspendu avec un amendement
déjà adopté.
M. Scowen: Je propose l'amendement suivant, M. le
Président. À l'article 1652-8.
Le Président (M. Laberge): Qui devient 9. M. Scowen:
Le tribunal...
M. Guay: Est-ce que c'est un nouveau paragraphe?
M. Scowen: Cela remplace le premier paragraphe.
M. Tardif: D'accord.
M. Scowen: Le tribunal peut autoriser le locataire à
déguerpir si l'état du logement constitue une menace
sérieuse pour la santé, pour la sécurité des
occupants ou du public.
Paragraphe 2. Si le tribunal autorise le locataire à
déguerpir, ce dernier n'est pas tenu, sauf, s'il y a faute de sa part,
de payer le loyer pour la période où son logement est impropre
à l'habitation. J'ai changé le premier paragraphe.
M. Guay: M. le Président, le premier paragraphe
répète l'article précédent.
M. Tardif: Ce n'est même pas concordant. J'essaie de
comprendre, M. le Président. Ce n'est même pas concordant avec ce
qu'a dit le député de Notre-Dame-de-Grâce il y a cinq
minutes, juste avant de lire son amendement. Il nous a dit que dans un cas
d'urgence, il concevait qu'il n'était pas nécessaire de demander
à quelqu'un: Si tu penses que le toit va te tomber sur la tête, tu
n'attendras pas que le tribunal te dise de t'enlever de là s'il te tombe
dessus. Il nous a dit qu'il admettait cela tantôt. Là, ce qu'il
propose, c'est un amendement qui dit: Que tous les cas de
déguerpissement doivent être autorisés au préalable
par le tribunal. Voyons donc, le député de
Notre-Dame-de-Grâce lui-même n'attendra jamais avant de
déménager de sa maison qu'un tribunal lui en donne l'ordre s'il
pense que sa santé ou celle de sa famille est menacée. M. le
Président, je suis convaincu que ce n'est pas cela qu'il veut. C'est
cela que produit son amendement.
M. Scowen: Pas du tout. Je pense et je vais le
répéter, c'est clair que dans le cas d'une affaire qui est sans
question d'urgence, la personne doit quitter les lieux et trouver un autre
logement et vite. Dans ces cas, au tribunal, au moment que cela arrive, il dit:
Je n'habite plus là, parce que la maison a été
démolie hier soir dans un orage. Il n'y a pas de question. Dans les cas
où c'est une question d'opinion et dans beaucoup de cas, ce sera
une question d'opinion c'est le tribunal qui va décider avant que
la personne puisse décider d'elle-même le nombre de coquerelles,
pour prendre l'exemple de la semaine passée, qui dépasse le
nombre avec lequel elle peut vivre sans que cela devienne une menace.
Le Président (M. Laberge): Si j'ai bien compris, vous me
disiez que votre amendement remplaçait le premier alinéa.
M. Tardif: Premier alinéa de 1652-8.
Le Président (M. Laberge): Ou si vous avez l'intention
de...
M. Tardif: Les deux premiers, c'est cela? Les deux.
Le Président (M. Laberge): Est-ce que vous remplacez tout
l'article?
M. Tardif: Tout 1652-8.
Le Président (M. Laberge): Vous inversez la
situation...
M. Scowen: Le nouvel article.
M. Guay: Je ne suis même pas sûr qu'il soit
recevable.
Le Président (M. Laberge): Je ne me suis pas
prononcé encore sur la recevabilité. Je veux vous entendre.
M. Guay: Je vous fais valoir qu'un amendement en vertu de notre
règlement a pour but d'ajouter ou de retrancher des mots, mais n'a pas
pour but de changer le sens de l'article. Ce que le député de
Notre-Dame-de-Grâce ferait pas son amendement, serait d'inverser
complètement, de changer l'article du tout au tout, à 180°
degrés; puisque là, c'est le locataire qui veut s'en aller et le
tribunal peut ensuite statuer, alors qu'avec cet amendement ce serait le
tribunal qui statuerait et le locataire partirait. L'amendement a pour but de
changer le sens de l'article, le principe de l'article du tout au tout et en ce
sens, je vous soumets qu'il est irrecevable.
M. Rivest: J'ai des doutes sur l'argumentation.
M. Guay: Tant que ce ne sera que des doutes.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Jean-Talon, aimeriez-vous argumenter sur le bien-fondé de cet
amendement? Non.
M. Tardif: Si je comprends bien le sens de l'amendement... (17
heures)
Le Président (M. Laberge): Cet amendement me paraît,
pour le moins, selon ce que j'ai entendu, renverser tout à fait les
rôles. Je me demande même il s'agit d'une question
personnelle s'il ne devrait pas contenir des exceptions, parce
qu'évidemment si...
M. Rivest: Le principe, c'est l'évacuation des lieux; la
modalité, c'est de savoir si vous allez recourir au tribunal avant ou
après, c'est tout.
Le Président (M. Laberge): Que le feu soit pris ou
non.
M. Rivest: Alors, l'argument du député de
Taschereau n'était pas très très fort, as usual.
M. Guay: L'argument du député de Jean-Talon est
encore plus faible.
M. Tardif: M. le Président, sur la
recevabilité.
Le Président (M. Laberge): Sur la recevabilité, M.
le ministre.
M. Tardif: J'essaie depuis tantôt, consciencieusement, de
lire l'article 1652-8 actuel et le 1652-8 proposé. Et en aucun cas, M.
le Président, la formulation proposée ne permet de faire ce que
le député de Notre-Dame-de-Grâce disait lui-même,
à savoir que, lorsqu'il y a menace pour la santé et la
sécurité, le locataire peut déguerpir.
M. Scowen: Je m'excuse, M. le Président, le papillon que
vous avez donné au ministre n'est pas celui que j'ai lu. J'ai fait des
changements assez importants au premier alinéa. Je vous l'ai fait
remarquer quand je vous ai passé le document. Ce que je vous ai lu n'est
pas exactement ce que j'ai écrit ici.
M. Guay: Oui, mais cela ne change pas le fond de la question.
Le Président (M. Laberge): Je n'ai pas eu de...
M. Tardif: Alors, est-ce que vous pourriez nous les livrer?
Le Président (M. Laberge): Je n'ai pas eu de...
M. Tardif: Celui-là me semble irrecevable. En tout cas, il
n'est même pas conforme à ce qui a été dit.
M. Guay: De toute façon, M. le Président, ce que le
député propose, c'est un nouvel article, ce n'est pas un
amendement. Techniquement, ce n'est pas un amendement.
Le Président (M. Laberge): C'est un nouvel article. Et ce
que j'ai sous les yeux, c'est la rédaction que j'ai là
présentement. Même si verbalement un amendement est proposé
à un article, lorsque papillon m'est tendu, je m'en tiens à ce
qui est écrit sur le papillon.
M. Scowen: C'est cela que j'ai lu. Le Président (M.
Laberge): Alors...
M. Tardif: Alors, M. le Président, je vais le lire, de
sorte que, quand on aura un jour le journal des Débats, on pourra voir
si c'est conforme. Je lis l'article 1652-8, tel que vient de me le remettre
à l'instant même le député de
Notre-Dame-de-Grâce. "Le tribunal peut autoriser le locataire à
déguerpir, si l'état du logement constitue une menace
sérieuse, etc.
M. Scowen: "Pour la santé ou la sécurité des
occupants". Je cite le...
M. Tardif: Bon! M. le Président, c'est là tout le
coeur du débat. Je fais remarquer respectueusement que ce qu'on
présente comme amendement est, dans les faits, un nouvel article, nouvel
article qui vient conditionner le déguerpissement à une
autorisation, à une sanction d'un tribunal et qui n'ouvre même pas
la porte, un tant soit peu, et qui la ferme même complètement,
à toute action que pourrait poser un individu lorsque sa santé ou
sa sécurité est menacée.
Dans ce cas-là, M. le Président, je fais remarquer
respectueusement que ce nouvel article, dans la mesure où il ne
constitue pas un amendement et deuxièmement où il va
complètement à l'encontre du principe que les situations qui
constituent une menace pour la santé et la sécurité
peuvent être d'une acuité et d'une urgence telles qu'elles ne
peuvent souffrir aucun délai... Je pense que cet amendement, pas
uniquement pour des raisons de procédure, mais pour des raisons tout
simplement de bon sens, est totalement irrecevable et inacceptable. Et je vous
le soumets, c'est votre décision, M. le Président.
M. Scowen: M. le Président...
M. Rivest: On est au stade de la recevabilité, au sens...
cela ne veut pas nécessairement dire au sens du bon sens.
M. Scowen: Ce qui est en question, à mon avis, ce n'est
pas le droit de quitter les lieux. Il n'y a aucune loi qu'on peut adopter, ici,
à l'Assemblée nationale, qui ait pour effet d'empêcher
quelqu'un de ne pas rester dans son logement, s'il trouve que c'est dangereux.
Ce n'est pas possible, à moins qu'on crée des prisons comme
logements. Les personnes, du moment qu'elles décident que c'est une
menace sérieuse...
M. Guay: M. le Président...
M. Scowen: ... peuvent quitter les lieux.
M. Guay: M. le Président, le député de
Notre-Dame-de-Grâce parle sur le fond de la question. Est-ce que vous
pourriez statuer sur la recevabilité?
M. Scowen: Très bien, c'est de la recevabilité dont
je parle.
M. Guay: Bien non!
M. Scowen: L'idée, si je comprends, de la rubrique des
logements impropres à l'habitation, c'est un effort d'établir un
certain équilibre pour que la personne qui se trouve dans un
édifice qui constitue une menace pour elle puisse avoir des recours. Ce
n'est pas pour l'empêcher ou lui permettre de partir. Elle va partir si
elle veut partir. Ce n'est pas quelque chose qu'on peut écrire dans une
loi, c'est une façon d'établir un recours. Je fais remarquer, M.
le Président, que si c'est l'objectif de cette série d'articles,
je trouve que le moyen que je propose est un autre moyen valable de
réaliser le même objectif. On peut discuter la qualité de
cette proposition, bien sûr, mais l'objectif visé est le
même. C'est une autre façon de réaliser le même
objectif.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Taschereau.
M. Guay: Je veux seulement vous réitérer,
après l'argumentation du député de
Notre-Dame-de-Grâce, que techniquement ce n'est pas un amendement, mais
un nouvel article. Donc, en ce sens-là il est irrecevable.
Deuxièmement, le principe de l'article, c'est que le locataire ait le
droit de déguerpir et, s'il avise dans les dix jours ou avant, il n'est
pas tenu de payer le loyer. Là, il n'a plus le droit de
déguerpir, s'il faut l'autorisation du tribunal. Ce qui veut dire que,
s'il n'obtient pas l'autorisation du tribunal, il serait passible de dommages
et intérêts. C'est le principe contraire du droit du locataire de
déguerpir. On en fait maintenant un refus de ce droit de
déguerpir, à moins que le tribunal ne l'autorise, ce qui est le
principe contraire.
M. Scowen: Pas du tout. Tout le monde est d'accord, et c'est le
problème que le ministre avait de définir ce critère, tout
le monde est d'accord que la question de la menace, la grandeur, l'envergure de
la menace est quelque chose de très subjectif. Ce que nous proposons,
c'est une autre façon de régler la question du niveau, de la
grandeur de cette menace d'une façon équilibrée.
Le Président (M. Laberge): Alors, messieurs, vous avez
apporté à la présidence un problème particulier.
Cependant, l'article 70 du règlement dit bien qu'un amendement doit se
rapporter directement au sujet de la motion proposée et ne peut avoir
que les objets suivants: retrancher, ajouter des mots ou les remplacer par
d'autres. Il y a aussi un deuxième principe selon lequel on ne doit pas
renverser un principe déjà établi en en présentant
un autre. Pour ces raisons, je déclare cet amendement, tel qu'il est
rédigé, irrecevable, c'est-à-dire, que cette modification
ou ce nouvel article proposé est irrecevable.
M. Tardif: Est-ce que je peux attirer l'attention du
député de Notre-Dame-de-Grâce sur une chose? Je
l'inviterais à relire, parce que peut-être qu'on est passé
rapidement à travers tous les amendements, le nouveau libellé de
1652-7, qui est maintenant renuméroté 1652-8. Par essence, par
définition, maintenant, on dit: "Est impropre à l'habitation un
logement dont l'état constitue une menace sérieuse les
mots sont là pour la santé ou la sécurité
des occupants et du public." On a enlevé les notions de
détérioration et de malpropreté et du nombre de
coquerelles. Par définition même, un logement impropre c'est un
logement qui menace la santé et la sécurité et, si par
définition la santé et la sécurité sont
menacées, on dit: Vous n'avez pas besoin d'attendre la
bénédiction ou l'autorisation d'un tribunal pour vous en aller de
là.
Il remarquera, à 1652-8, qu'on a restreint vraiment cette notion,
on a enlevé les termes de malpropreté qui pouvaient... Il faut
vraiment qu'il y ait menace sérieuse pour la santé et la
sécurité. Je ne sais pas si, à la lumière de ce
qu'on vient de faire à 1652-8... Ce qu'il vise, je pense, et il est tout
à fait d'accord là-dessus, soit de permettre à des gens de
ne pas continuer à habiter un logement lorsque leur santé et leur
sécurité sont menacées, ce qu'il vise est là. Dans
le cas d'abus, on sait qu'il y a des recours. Le propriétaire s'adresse
à la régie et dit: Mon locataire a déguerpi et il n'y
avait aucune espèce de raison. À ce moment-là, le tribunal
dit: Monsieur, vous avez déguerpi, il vous appartient de
démontrer que la situation ou l'état de votre logement
était tel que cela constituait une menace sérieuse pour votre
santé et votre sécurité, que c'était cela l'acte
à poser.
Si cela avait été de courir au coin de la rue, d'acheter
une vitre et de la poser, il aurait pu le faire. Pour moi, cela ne pose pas de
problème. Je pense que les tribunaux, il faut leur prêter quand
même un gros bon sens qui va leur permettre d'interpréter cela et
de fonctionner avec.
Le Président (M. Laberge): Alors...
M. Scowen: Je pense que le ministre a parlé un peu sur le
fond maintenant. Je ne peux pas mieux expliquer que je ne l'ai
déjà fait. Je persiste à croire que la décision du
président de ne pas accepter la recevabilité de cet amendement
était une mauvaise décision parce que, pour moi, c'était
un autre moyen légitime de régler le même problème.
Mais la décision est prise. Si on ne peut pas proposer une autre
façon d'établir un échéancier des procédures
pour le réaliser à cause de la décision du
président, il n'y a pas grand-chose que je peux dire sur la vôtre
parce que, franchement, si l'autre système n'est pas permis pour
réaliser ce qu'on cherche dans ces articles, je trouve que votre
série 8, 9 et 10, qui est devenue 9, 10 et 11, est la façon la
plus logique de le faire.
Je répète que je trouve que la décision du
président de ne pas permettre un autre moyen de réaliser le
même objectif est une décision malhabile...
M. Guay: M. le Président, j'invoque le
règlement.
M. Scowen: ... et je termine là-dessus.
M. Guay: Le règlement est très clair. On ne peut
pas contester les décisions de la présidence. M. le
Président, je trouve que le député de
Notre-Dame-de-Grâce ne rehausse pas la nature du débat par les
qualificatifs qu'il appose à votre décision qui était
placée au coin de la sagesse et de la continuité. Si cela ne fait
pas l'affaire du député de Notre-Dame-de-Grâce, mon Dieu,
qu'il trouve une autre façon d'amender l'article.
M. Rivest: Est-ce que les flatteries sont permises à
l'endroit de la présidence, M. le Président?
Le Président (M. Laberge): Nous ne les souhaitons pas.
M. Rivest: Le député de Taschereau vient d'avoir sa
réponse.
Le Président (M. Laberge): L'article 1652-9 est-il
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article
1652-10.
M. Tardif: Adopté. Article 1652-11, adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 1652-10, cela va?
Adopté.
M. Tardif: Les articles 1652-9, 1652-10 et 1652-11.
Le Président (M. Laberge): Article 1652-11? M. Tardif:
Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté.
Maintenant...
M. Cordeau: Quant aux modifications que vous apportiez, est-ce
que vous avez aussi compté les feuilles où c'est marqué
"aucune modification"?
M. Tardif: Non, non, M. le Président, évidemment
pas. Article 1656. L'Opposition...
Le Président (M. Laberge): ... maintenant, messieurs.
M. Scowen: M. le Président, pour les trois articles, je
pense que je n'ai pas dit qu'ils étaient adoptés sur
division.
M. Tardif: Ah! c'est sur division? M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Laberge): J'accepte votre mention.
M. Tardif: Article 1656.
Le Président (M. Laberge): Alors, les articles 1652-9,
1652-10 et 1652-11, sont adoptés mais sur division. Maintenant, nous
passons à... L'article 1653 est adopté.
M. Tardif: Article 1656.
Le Président (M. Laberge): Article 1656.
M. Tardif: À l'article 1656, il est proposé de
remplacer le premier alinéa par le suivant: "Outre l'exécution en
nature de l'obligation, dans les cas qui le permettent, des
dommages-intérêts, la résiliation du bail, si
l'inexécution de l'obligation lui cause un préjudice
sérieux, ou la diminution du loyer, le locataire peut demander, en cas
d'inexécution d'une obligation par le locateur, l'autorisation de
retenir le loyer afin d'exécuter ou de faire exécuter
lui-même l'obligation. Les articles 1613 à 1615 s'appliquent
à cette dernière demande."
Donc, M. le Président, on a restreint la portée de
l'article 1656, d'abord en ajoutant les mots "dans les cas qui le permettent".
Cela ne la restreint pas, c'est plutôt technique, mais on dit, c'est
l'élément nouveau ici, "si l'inexécution de l'obligation
lui cause un préjudice sérieux", ce qui n'était pas dans
l'autre. (17 h 15)
M. Scowen: M. le Président...
Le Président (M. Laberge): Nous l'avions
déjà adopté. Est-ce que cela concorde avec ce que nous
avions déjà adopté à l'article 1656,
c'est-à-dire qu'on avait ajouté à la première
ligne, après le mot "obligation", "dans les cas qui le
permettent..."
M. Tardif: C'est cela, c'est déjà fait.
Le Président (M. Laberge): ... et on avait aussi,
après le mot "autorisation", ajouté "de déposer ou". Cela
avait été suspendu. Je regrette. Vous avez raison.
M. Tardif: C'est cela, M. le Président. Dans ce cas-ci,
cet article est...
M. Scowen: M. le Président...
Le Président (M. Laberge): M. le ministre n'a
peut-être pas terminé ses explications.
M. Scowen: Excusez-moi.
M. Tardif: Cela va.
M. Scowen: Non, non. Continuez.
Le Président (M. Laberge): Je pense qu'il y a...
M. Tardif: C'est cela, M. le Président. Il avait
été question de rendre cela concordant avec la
formulation de l'actuel article 1610 du Code civil qui dit que
"l'inexécution d'une obligation par le locateur donne au locataire le
droit de demander, outre des dommages-intérêts: 1.
l'exécution en nature de l'obligation dans les cas qui le permettent; 2.
la résiliation du contrat, si l'inexécution lui cause un
préjudice sérieux..." Cette disposition qui est dans le Code
civil a été retenue ici.
Le Président (M. Laberge): Cet article 1656 est
modifié. C'est le premier alinéa qui est réécrit,
le deuxième demeurant le même. Il est débattable de
nouveau.
M. Scowen: Je ne veux pas du tout imputer de la mauvaise foi au
ministre. Je veux tout simplement répéter qu'après une
période de suspension de nos travaux cet après-midi, nous avons
proposé de passer, de la façon la plus efficace et la plus
consciencieuse possible, à travers trois séries d'articles
dont...
M. Tardif: Ceux-là.
M. Scowen: ... les HLM, les obligations des locateurs et des
locataires et la définition des logements impropres à
l'habitation.
M. Tardif: C'est là-dedans, les obligations des locateurs
et des locataires.
M. Scowen: D'après moi, non.
M. Guay: "L'inexécution des obligations du locateur", cela
commence à y ressembler beaucoup. Qu'arrive-t-il s'il ne les
exécute pas?
M. Scowen: D'après moi, la série d'articles sous la
rubrique "Logement impropre à l'habitation", dans la
réimpression, ce sont les articles 1652-7 à 1652-10. L'article
1656 touche une série de...
M. Tardif: M. le Président, quand le député
de Notre-Dame-de-Grâce nous a fait part des points dont il était
prêt à discuter aujourd'hui, il s'agissait des HLM, des logements
impropres à l'habitation et des obligations du locataire et du locateur.
J'ai noté cela. Quant à moi, les articles qui commencent à
l'article 1656, qui parlent de l'inexécution des obligations,
m'apparaissent être tout à fait liés aux obligations des
parties. On dit ce qui arrive si elles ne s'y conforment pas. Je pense que j'ai
joué le jeu jusqu'à maintenant et...
M. Scowen: Si c'est clair dans votre esprit que l'article 1656
s'applique seulement aux articles 1652-7 à 1652-11 exclusivement, vous
avez raison.
M. Tardif: Qu'est-ce que c'est, ces restrictions mentales?
M. Scowen: M. le Président...
M. Guay: Le député de
Notre-Dame-de-Grâce...
M. Scowen: ... il existe une série d'articles qui touchent
directement la définition d'un logement impropre à l'habitation.
C'est le troisième des trois séries d'articles qu'on avait
convenu d'étudier et d'adopter cet après-midi.
M. Guay: La série des obligations du locataire et du
locateur inclut les articles 1656 et suivants. Cela va au moins jusqu'à
l'article 1657.
M. Tardif: Cela joue des deux côtés.
M. Guay: La question de l'inexécution des obligations du
locataire et du locateur.
M. Tardif: Ce sont les deux.
M. Paquette: Cela entre dans les obligations du locateur.
M. Scowen: D'après moi, cela touche d'autres sujets.
Attendez.
M. Guay: Quelles autres obligations?
M. Tardif: Vous nous avez dit qu'on allait traiter des
obligations des parties, locataires et locateurs. Cette
section-là...
M. Scowen: L'article 1656 est un article qui touche toutes les
inexécutions d'une obligation par le locateur.
M. Tardif: C'est cela, oui. On traite des obligations...
M. Scowen: Si je ne me trompe pas, les obligations des locateurs
dépassent les obligations qui peuvent exister dans le cas d'un logement
impropre à l'habitation.
M. Tardif: Écoutez! M. le Président, encore une
fois, cela me semble être tout à fait relié à ce que
le député de Notre-Dame-de-Grâce a lui-même
défini, délimité comme étant le champ très
restreint sur lequel il était en état de donner un avis
éclairé aujourd'hui. Cela me semble être tout à fait
relié.
M. Scowen: Pour qu'il n'y ait pas de problème, j'ai fait
directement allusion aux articles numérotés afin que cela soit
clair cet après-midi parce qu'il y avait une certaine question, à
savoir où commencer. J'ai dit et je répète que nous sommes
prêts à discuter de tous les articles...
M. Tardif: Mais on n'a rien fait.
M. Scowen: ... qui sont dans la série 1662 et les articles
1652 à 1652-10. À l'époque, j'ignorais la présence
de l'article 1652-11, mais j'ai précisé. Je suis certain que si
vous vous référez au journal des Débats un jour, vous
verrez que j'ai précisé les numéros des articles 1662 au
complet et les articles 1652 à 1652-10. Je l'ai précisé
pour vous, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): J'ai pris trois mentions en
note: HLM, obligations locateur/locataire et changement à
habitation.
M. Guay: M. le Président, on ne s'est pas entendu...
M. Scowen: Les articles 1652 à 1652-10.
M. Guay: Ce à quoi le député de
Notre-Dame-de-Grâce se référait quand il parlait des
obligations du locataire et du locateur et ce que nous avons compris comme
étant les obligations du locataire et du locateur, tel que bien inscrit
dans la loi, portaient sur deux choses bien différentes. Le
député de Notre-Dame-de-Grâce a insisté pour qu'on
commence par les trois séries qu'il a mentionnées. À notre
avis, nous sommes à l'étude de l'une de ces
séries-là. On n'a jamais dit pour autant qu'il fallait que cela
se termine là.
M. Scowen: Non.
M. Guay: De toute façon, quant à nous, nous sommes
toujours dans les obligations du locataire et du locateur. Il le prend d'une
manière si restreinte que cela équivaut à un
après-midi où, finalement, on finit à 17 h 25. Comme
salaire horaire, c'est plutôt élevé.
M. Tardif: Est-ce que je peux demander au député de
Notre-Dame-de-Grâce, maintenant qu'on a vu ses trois séries
d'articles, s'il veut nous laisser voir les trois nôtres? Est-ce qu'on
pourrait s'entendre là-dessus? On l'a laissé choisir le premier
par où il voulait commencer. On dit que dans cette série, si le
député de Notre-Dame-de-Grâce nous dit...
M. Paquette: Est-ce qu'on peut tirer une pièce de
monnaie?
M. Tardif: ... qu'il a des problèmes à l'article
1656, tel que rédigé, d'accord, on pourra peut-être les
entendre, mais il y a peut-être des choses qui peuvent se régler
assez rapidement là-dedans aussi. Ce qu'on veut, c'est...
M. Raynauld: M. le Président...
M. Scowen: Je vous assure que je ne suis pas prêt à
aller plus loin que nous sommes allés. J'ai précisé les
numéros. On a fait une exception cet après-midi pour vous
permettre de faire des progrès, même si on avait des
réserves.
M. Tardif: Nous avons été bien gentils d'accepter
vos conditions. Ce n'est pas la même chose.
M. Guay: Le député de Notre-Dame-de-Grâce
semble penser que c'est lui qui est maître des travaux de cette
commission. Il faudrait peut-être qu'il se rappelle qu'il est encore
député de l'Opposition et encore pour longtemps. La commission
siège, M. le Président, qu'on continue l'étude des
articles.
Le Président (M. Laberge): Je suis à l'article
1656, tel qu'on me l'a recommandé.
M. Raynauld: M. le Président, je voudrais... M. Scowen:
J'ai précisé...
M. Raynauld: Question de règlement, M. le
Président. Nous sommes entrés dans cette ronde cet
après-midi en ayant à l'esprit que si le gouvernement
décidait aujourd'hui de pousser les choses jusqu'où il peut les
pousser, nous prenions l'attitude de refuser de discuter sur le fond d'un
projet de loi lorsqu'on a reçu, sur le fond, les amendements la veille
au soir et qu'on nous demanderait le lendemain matin de nous prononcer et de
reprendre, en fait, le débat à peu près à
zéro.
Nous avons également convenu entre nous que si, du
côté du gouvernement, on montrait une certaine flexibilité
quant à la transcription des débats, d'une part, et que d'autre
part, on concevait qu'on puisse vouloir examiner les amendements qui nous sont
proposés, et qu'on nous donne du temps à cet effet, à ce
moment, on accepterait, cet après-midi, d'envisager un certain nombre
d'articles qui posent moins de difficulté que d'autres. Si cette entente
plus ou moins explicite ne convient pas au gouvernement, nous allons reprendre
à l'article 5, s'il le faut. Nous sommes disposés à le
faire, mais, à ce moment, nous allons le faire dans une perspective qui
sera beaucoup moins coopérative.
Étant donné le point où nous en sommes, nous nous
demandons franchement s'il est jugé convenable par le
gouvernement de rappeler cette commission le 2 octobre quelle
différence dans le monde cela fait que nous adoptions deux ou trois
articles cet après-midi plutôt que le 2 octobre.
Nous ne voulons pas dire par là que nous sommes les maîtres
de la procédure de la commission. Ce n'est pas ce que nous voulons dire.
Nous voulons simplement dire qu'il nous semble que cela aurait un certain sens
de ne pas vouloir imposer à l'Opposition de reprendre les travaux sans
transcription des débats, avec des amendements qui ont été
soumis la veille, alors que ces amendements ne semblent pas, à nos yeux,
tout au moins à première vue, toucher vraiment au fond des
problèmes que nous avions soulevés tout au long des débats
depuis trois semaines.
M. Tardif: Très bien, parlons-en, alors, article par
article.
M. Raynauld: Dans ces circonstances, on trouvait que cela valait
la peine qu'on dise: D'accord, nous allons essayer d'examiner un certain nombre
d'articles après-midi. C'était dans cette perspective.
C'était malhonnête...
M. Guay: M. le Président...
M. Tardif: De votre part?
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Taschereau.
M. Guay: M. le Président, cette menace à peine
voilée de chantage nous venant de l'Opposition officielle,
c'est-à-dire: Faites ce qu'on veut, comme on le veut, ou bien nous
allons faire un filibuster en bonne et due forme, est proprement
inacceptable.
D'abord, les amendements d'hier soir. Effectivement, l'Opposition
officielle a eu les amendements hier soir, et la soirée d'hier soir,
pendant laquelle nous avons consenti à ce que la commission ne
siège pas, pour qu'elle puisse les étudier. Rien n'oblige...
M. Raynauld: Une question de règlement, M. le
Président.
M. Guay: Un instant. Chacun son tour. Rien n'oblige...
Le Président (M. Laberge): Oui, sur une question de
règlement, M. le député d'Outremont.
M. Raynauld: Cela fait deux fois que le député de
Taschereau nous répète cela, comme s'il voulait nous donner
à nous la responsabilité de ne pas avoir commencé
l'étude des amendements. Les amendements nous ont été
transmis à huit heures, nous ne pouvions quand même pas les
étudier à six heures.
M. Guay: M. le Président, si le député
d'Outremont...
M. Tardif: Au lieu de siéger de 20 heures à minuit,
cela donnait quatre heures d'étude des amendements. Nous avons fait nos
devoirs, nous, hier soir.
M. Guay: Si le député d'Outremont m'avait
laissé terminer ma phrase au lieu de m'interrompre, il aurait justement
eu réponse à son argument.
Effectivement, ils ont eu les amendements hier soir. Effectivement, la
commission n'a pas siégé hier soir, parce que le gouvernement a
consenti à remettre les amendements à l'Opposition pour qu'elle
puisse les étudier hier soir. Rien, contrairement à ce que semble
penser le député d'Outremont, mais rien du tout dans le
règlement ou ailleurs n'oblige le ministre à remettre des
amendements au préalable. En fait, nous aurions pu les remettre un
à un, au fur et à mesure que nous aurions étudié
les articles. Il faut quand même s'entendre. Hier soir, nous n'avons pas
siégé. Vous avez eu les amendements. Vous avez eu quatre heures
pour les étudier. Vous nous dites aujourd'hui que vous n'êtes pas
en mesure de les étudier. Hier soir, vous ne pouviez pas les avoir assez
rapidement. Aujourd'hui, c'est trop tard. C'est un peu comme votre chef et le
référendum. Il ne pouvait pas venir assez vite, le
référendum. Maintenant qu'il vient, il dit: II vient trop
tôt. Il faut se faire une idée, à un moment donné.
(17 h 30)
M. Rivest: Tout est fonction du contenu d'un amendement.
Écoutez! Quand le ministre présente un projet de loi, il est
censé y avoir pensé. On est pris avec une kyrielle
d'amendements.
M. Guay: D'autre part, le député d'Outremont nous
dit, et le député de Notre-Dame-de-Grâce aussi, qu'il
voulait étudier tels articles et tels articles en priorité
plutôt que faire un long débat là-dessus. D'accord, nous
avons étudié tels articles, et tels articles en priorité.
Cela ne veut pas dire pour autant que nous avons limité ou
terminé l'étude du projet de loi pour aujourd'hui ou pour cette
semaine. Au contraire. Je ne vois pas très bien pourquoi on
s'arrêterait ici, d'autant plus que le député d'Outremont
nous dit: Écoutez, on reviendra le 2 octobre. Le 2 octobre, qu'est-ce
qui nous garantit qu'on n'aura pas encore une motion d'ajournement sur motion
de ci, sur filibuster? Rien n'empêche, que le 2 octobre, les trois
députés de l'Opposition officielle et même quatre
députés de l'Opposition officielle se mettent à prendre 20
minutes de leur temps, c'est-à-dire, le temps qui est permis par le
règlement sur chaque article et sur chaque amendement qu'ils pourraient
proposer, et faire un filibuster en bonne et due forme. Comme ils ont l'air
bien partis pour faire cela depuis ce matin, aussi bien en prendre acte
maintenant et commencer le filibuster maintenant. Au moment où ils
seront "tannés " de faire un filibuster, à ce moment, on adoptera
le projet de loi.
M. Tardif: Annoncez vos couleurs. M. Scowen: M. le
Président...
M. Raynauld: Est-ce qu'il y a eu un filibuster jusqu'à
maintenant, M. le Président?
M. Guay: Depuis ce matin, il commence à y en avoir un.
M. Scowen: M. le Président... M. Raynauld: Quand
même!
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: M. le Président, je vais commencer par donner
la fin de mes commentaires. Je vais demander de vérifier auprès
de la transcription des débats aujourd'hui, par la bobine si
nécessaire, si j'ai précisé après l'ajournement que
nous nous sommes permis, les noms précis des articles que nous avons
acceptés dans l'esprit de coopération de discuter cet
après-midi. Pour commencer mon intervention, je veux dire que j'accepte
parfaitement l'idée du député de Taschereau que le
gouvernement n'est pas du tout tenu de présenter
les règlements le soir avant qu'ils soient débattus. Vous
avez parfaitement raison. Je n'ai aucune réserve pour vous supporter
là-dessus.
Le problème qui a été soulevé aujourd'hui et
je le répète, c'était qu'il y avait un changement radical
dans notre esprit, entre l'esprit et les sentiments du ministre, d'après
nous il est possible qu'on se trompait et ce qu'on attendait dans
les amendements, et c'est ce que nous avons vu hier soir. Alors, hier soir, on
a commencé à essayer d'étudier ces amendements qui
n'étaient pas du tout ce qu'on attendait. On a découvert qu'on ne
pouvait pas retourner pour vérifier ce que nous avions dit ou ce que le
ministre avait dit à cause du manque de transcription. Nous sommes
venus, ce matin, en disant: Nous essaierons d'attendre la réception de
cette transcription. On a eu un long débat là-dessus. Tout le
monde s'exprimait. Finalement, le ministre a dit: Est-ce qu'on ne pourrait pas
faire un peu de progrès aujourd'hui? J'ai dit: Donnez-moi cinq ou dix
minutes, je vais discuter avec mes collègues et on va essayer de trouver
au moins quelques séries d'articles sur lesquels on peut essayer de
s'entendre, de régler cet après-midi, si nous n'avons pas de
transcription.
Nous avons des réserves en effet, mais avec l'intention de
continuer, de collaborer, au moins on peut faire quelque chose sans les
transcriptions. Je suis allé là-bas et j'ai trouvé trois
séries d'articles, une qui était de nature administrative, et
deux autres sur lesquelles on avait des réserves sur la discussion sans
la transcription, mais qui n'étaient pas, d'après nous, aussi
importantes qu'on ne pouvait pas les laisser passer. Je suis revenu et j'ai
essayé de décrire les trois. Je les ai décrits à
titre de rubrique et par la suite, en vue de préciser parce qu'il y
avait un peu de confusion dans ce domaine. Vers 15 heures, le Président
disait qu'il n'était pas du tout au courant de toutes les rubriques,
j'ai dit, pour préciser: Ce sont les articles 1662, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
je ne sais pas combien il y en avait et l'article 1652 je
l'ai écrit ici à l'article 1652-10 j'insiste, je persiste
à croire et je demande au président de vérifier par la
bobine que j'ai bien précisé ces articles. Nous sommes rendus
à la fin de ces articles. Maintenant, j'ai demandé au ministre
à ce moment de nous permettre de terminer après que nous aurons
loyalement adopté, avec amendement si nécessaire, ces
articles.
Je pense qu'on a travaillé en ce sens, cet après-midi. Et
on est rendu à l'article 10, en effet on est rendu à l'article
11. Alors nous sommes là. Le ministre a maintenant le choix de faire
plusieurs choses. Mais jusqu'ici, pour moi, c'est bien sûr qu'on a pris
un peu de temps pour nous expliquer et vous avez pris le temps de la
réplique. On a perdu du temps, dans ce sens, mais c'était un
sujet assez sérieux le manque de transcription et on a
finalement fait quelque chose, cet après-midi et ce quelque chose qu'on
a accepté de faire est terminé et je propose que, faisant suite
à cette entente, que maintenant on ajourne. Si le ministre n'est pas
d'accord vous avez fait tout ce qui vous a été permis,
mais maintenant on exige plus alors, il a le droit de le faire. Tout ce
que je veux dire, c'est que pour moi, dans mon esprit, tout ce que nous avons
accompli ce matin et cet après-midi, n'est pas mauvais. C'est dans un
esprit, je vous assure, de collaboration.
Alors, je demande au Président de vérifier si je n'ai pas
précisé ces articles et s'il trouve dans les transcriptions que
je n'ai pas clairement précisé à sa demande les articles,
qu'on acceptera de les discuter sans les transcriptions, je vais retirer mes
paroles. Mais si je les ai précisés et je suis certain que
je les ai précisés je vous soumets que nous avons
amplement rempli notre engagement pour cet après-midi.
M. Guay: M. le Président, je trouve assez étonnant
que l'engagement de l'Opposition se limite à ce qu'elle veut discuter
et, ce que les autres partis veulent discuter...
M. Scowen: ... pas de transcription.
M. Guay: II n'y aurait sûrement pas eu de transcription du
journal des Débats d'aujourd'hui. Donnez-leur le temps, quand
même!
M. Scowen: II peut vérifier auprès... Je pense que
tout le monde comprend ce que je veux...
M. Guay: Inévitablement, je comprends mal qu'un parti
politique, quel qu'il soit, puisse dicter unilatéralement quels seront
les articles, de manière limitative, qui seront étudiés en
commission, de telle heure à telle heure. Là, on nous dit:
Maintenant qu'on a fait cela, qu'on a respecté notre partie d'une
entente qui n'a jamais existé, ajournons jusqu'au 2 octobre et là
on va revenir le 2 octobre, pour trouver quelque autre prétexte du genre
journal des Débats non imprimé, ou climatisation de la salle qui
ne fonctionne pas ou pluie à l'extérieur, est-ce que je sais?
des raisons, si on veut en trouver, on peut en trouver pour nous
dire que là, on n'a pas le temps d'étudier plus que tel ou tel
article et, finalement, cela va traîner en longueur jusqu'à la
mi-novembre ou jusqu'en décembre ou jusqu'à temps qu'il faille
imposer la guillotine.
Alors, si on s'en va vers un filibuster, aussi bien le commencer
maintenant! Rien dans les propos du député de
Notre-Dame-de-Grâce, ni dans ceux du député d'Outremont
nous indique qu'on s'en va vers autre chose qu'un filibuster le 2 octobre.
M. Scowen: Rien dans ce que j'ai dit aujourd'hui et rien, dans
nos intentions, ne contient aucune espèce de filibuster. On a
essayé, cet après-midi, d'adopter ces articles dans le même
esprit que ceux qu'on a adoptés au début. On a exprimé des
réserves. Si je croyais que je m'étais amplement exprimé,
on a dit: on les adopte, on ne va pas insister. Je n'ai pas insisté sur
aucun de ces amendements ou de ces articles, aujourd'hui. On les a
adoptés comme prévus, avec une étude
sérieuse. Alors, c'est au ministre de décider ce qu'il
veut faire maintenant.
Le Président (M. Laberge): M. le député,
pour répondre à votre question, lorsque vous me demandez de
vérifier auprès du journal des Débats, à savoir si
vous avez prononcé des numéros d'articles, je n'ai pas besoin d'y
aller, puisque je les avais notés et le papier est devant mes yeux. Il
est vrai que vous avez fait la suggestion de discuter trois séries
d'articles et après cela vous en avez mentionné deux
séries par numéro, et je me souviens aussi que le ministre vous a
répondu qu'il était d'accord et que, par la suite, il verrait la
suite des événements. Alors je vous relate ce que j'ai entendu.
Quant au reste, je n'ai aucune décision à prendre,
personnellement.
M. Tardif: M. le Président, personnellement, je n'ai pas
souvenance que le député de Notre-Dame-de-Grâce ait
cité des numéros d'articles, en particulier. Je me souviens
très bien les trois blocs, puisque je les ai notés, qu'il a
invoqués, et je maintiens que nous aurions pu et que nous pourrions nous
pencher sur quand on parle des obligations du locateur et du locataire
ce qui se passe lorsque ces obligations ne sont pas
exécutées. Mais je vais aborder, je pense, le problème
d'une façon plus large, problème qui est celui de ce que le
député de Notre-Dame-de-Grâce a pu appeler un esprit de
collaboration qui a présidé à nos travaux jusqu'à
maintenant.
Et, pour revenir à ces conditions de cet après-midi, j'ai
bien dit, indépendamment du fait que des articles aient
été cités, nommés ou énumérés,
que je ne m'engageais aucunement à limiter le débat à
l'étude de ces articles-là. Je considère que nous sommes
ici pour faire un boulot et pour travailler sérieusement et, si cela
veut dire continuer sans arrêt, personnellement je suis là pour
cela et je considère que nous devons faire un travail sérieux
d'analyse de cette loi. Nous avons soumis un certain nombre d'amendements, et
je n'aime pas du tout l'allusion que fait le député de
Notre-Dame-de-Grâce lorsqu'il dit que mon attitude jusqu'à
maintenant pouvait laisser croire que j'étais d'accord avec les
amendements proposés par l'Opposition et qu'en conséquence,
lorsque j'acceptais de suspendre un article, cela voulait dire que j'acceptais
de le modifier dans le sens qu'il désirait. C'est vraiment aller
beaucoup plus loin et ce n'est pas du tout la même chose que d'accepter
de suspendre un article pour...
M. Scowen: Ce n'est pas ce que j'ai dit non plus.
M. Tardif: Bon! C'est une chose de suspendre un article et dire:
Oui, on va le regarder honnêtement, oui on va l'étudier, oui on va
le retourner de bord de tous les côtés pour voir s'il n'y a pas
une formulation qu'on pourrait trouver. Mais il y a une chose, M. le
Président, qui s'appelle, dans les règles de pratique
parlementaires, l'étude d'un projet de loi article par article et une
autre qui s'appelle le débat en deuxième lecture. À
l'occasion du débat en deuxième lecture, l'Opposition a
exactement indiqué sa position en regard de ce projet de loi. Elle a
voté contre en deuxième lecture, contre le principe de ce projet
de loi qui a été voté par une majorité à
l'Assemblée nationale, de sorte qu'aujourd'hui on ne doit pas reprendre
le débat sur le principe même de la loi, mais sur la formulation
de certains articles. Si, par des amendements, l'Opposition tente de faire
indirectement ce qu'elle n'a pu faire directement en Chambre en deuxième
lecture, je dis que c'est vicier fondamentalement la nature de ce processus
parlementaire qui s'appelle l'étude article par article. L'Opposition
nous dit: On est d'accord avec le gouvernement que le droit au logement c'est
quelque chose d'important, mais si, après avoir affirmé cela, du
même souffle l'Opposition vient édulcorer la loi, vient
éliminer un certain nombre de conditions essentielles sans lesquelles
cette affirmation du droit au logement est une affirmation creuse, à ce
moment-là je dis qu'on va à l'encontre du principe de la loi.
J'en veux pour preuve un certain nombre de mesures comme, par exemple, celle
qui a amené une discussion ou un débat tantôt. On dit: Oui,
c'est vrai que des gens ont droit au maintien dans les lieux, ont droit de
s'assurer que leur logement ne constitue pas une menace à la
santé et à la sécurité. On affirme cela d'un coup,
le droit à un logement qui est sécuritaire et, du même
souffle, on dit: II faudrait avoir l'autorisation du tribunal pour
déguerpir, voulant, en cela, j'imagine, assurer les droits des
propriétaires et de propriété bien avant le droit à
la vie et à la sécurité des personnes. Il faut quand
même être logique et se rendre compte que, dès qu'on affirme
des choses semblables ou qu'on fait de petits amendements en apparence anodins,
on bat en brèche un principe avec lequel on se dit totalement
d'accord.
M. le Président, je veux bien croire le député de
Notre-Dame-de-Grâce lorsqu'il nous dit qu'il n'est pas question de faire
un filibuster. On a commencé avec un article, qui était l'article
5, qui avait pour effet d'enlever deux paragraphes sur lesquels l'Opposition
avait des questions; on les enlève complètement, et, dès
lors, il n'y a plus aucune raison je le maintiens de faire une
objection à l'article 5. Dès qu'on la faisait quand même,
cela m'apparaissait évident qu'on le faisait pour des motifs autres que
celui de bonifier un article d'un projet de loi.
M. le Président, encore une fois, je veux croire le
député de Notre-Dame-de-Grâce et l'Opposition sur parole
lorsqu'ils nous disent: Bien non, on ne fait pas de filibuster. À ce
moment-là, si c'est cela, je vais leur demander de prendre l'engagement
dès maintenant que, dès le 2 octobre au matin, on va
procéder avec chacun des articles exactement dans l'ordre comme on l'a
fait jusqu'à maintenant et avec le même rythme. Alors là on
verra véritablement leur volonté. C'est tout à fait normal
que l'Opposition manifeste son désaccord mais, une fois qu'ils ont fait
leur point, qu'ils ont présenté leurs arguments, est-ce qu'ils
sont prêts à se soumettre à la règle de la
majorité? Cette règle de
la majorité veut qu'après avoir débattu d'un
article on passe au vote. (17 h 45)
M. le Président, encore une fois, à moins que ceci se
produise et j'allais dire qu'on commence maintenant à le faire et
qu'on continue le 2 octobre au matin je dis que l'Opposition,
lorsqu'elle affirmera le droit au logement, il faudra prendre cela comme
étant de la façade, ce que le député d'Outremont a
appelé à un moment donné, à propos de certains
articles, du "window dressing " dès sa première apparition. Dans
les faits, l'Opposition est contre le droit au logement, elle est contre le
contrôle des loyers, elle est contre la sécurité des
personnes ou elle est pour ce droit uniquement lorsqu'il s'agit de
protéger celui des propriétaires. Si tel est le cas, il faudrait
qu'elle affiche ses couleurs et qu'elle le dise publiquement, M. le
Président.
Je pense que jusqu'à maintenant j'ai fait preuve de passablement
de souplesse dans l'analyse des suggestions qui nous ont été
faites. Encore une fois, cela n'implique en aucun cas que, parce qu'on a
accepté de suspendre l'étude d'un article, on allait faire droit
automatiquement aux représentations de l'Opposition à ce sujet.
Je maintiens qu'il y a encore un paquet d'articles dans les amendements,
certains de nature purement technique, qui pourraient, sans autre
formalité, sans autre discussion, être adoptés dès
maintenant.
M. le Président, je demande à l'Opposition, si
véritablement elle est sérieuse dans son action, qu'elle nous
dise dès maintenant qu'elle est prête à adopter les autres
articles dès la reprise le mardi 2 octobre. Je suis prêt,
personnellement, à vous demander, M. le Président, d'ajourner nos
débats à compter de maintenant mais après avoir eu de
l'Opposition cet engagement qu'on n'assiste pas encore une fois à un
filibuster déguisé. Si tel était le cas, M. le
Président, cela m'apparaîtrait de la
malhonnêteté.
Le Président (M. Laberge): M. le ministre, on était
rien d'adopté pour le moment - à l'article 1656. Est-ce
qu'il sera adopté?
M. Scowen: Non.
Le Président (M. Laberge): Vous me dites:
Adopté.
M. Scowen: Si j'ai compris le ministre, il proposait
l'ajournement.
Le Président (M. Laberge): Cet article était
ouvert.
M. Tardif: Non, non, non. M. Scowen: Non?
M. Tardif: Je demandais à l'Opposition de prendre un
engagement.
M. Scowen: Je vais répondre au ministre. Je pense que cela
s'impose. Premièrement, un petit point, M. le ministre. Je n'ai pas et
je n'ai jamais dit que vous n'avez pas mis, ou même suggéré
que vous accepteriez de changer un article ou un autre dans le sens qu'on
voulait. Je n'ai même jamais fait allusion à cela. Ce que j'ai dit
et je le répète c'est que nous avions l'impression,
par rapport à vos commentaires, que les amendements que vous aviez
l'intention de proposer seraient plus près de nos idées que
c'était le cas quand nous les avons vus hier soir. C'est peut-être
une erreur de notre part, mais je n'ai jamais suggéré que
c'était un manque de bonne foi de votre part. Vous n'avez jamais pris un
engagement lors de ces trois semaines et je le répète, je n'ai
jamais suggéré que c'était le cas. C'est nous qui avions
mal interprété vos paroles et votre attitude pendant ces trois
semaines.
Face à cette affaire, la série d'événements
que j'ai décrits il y a cinq minutes sont réalisés.
Aujourd'hui, nous nous trouvons devant la situation où nous avons pris
nos engagements. Vous avez passé cinq ou dix minutes à nous
accuser de ne pas respecter la sécurité des personnes, le droit
du logement, le bien-être de toute la population du Québec. Ce ne
sont pas du tout ces questions qui sont en cause et le seul détournement
que je vais faire lors de la reprise des débats, quand vous
déciderez de les recommencer, sera de vous demander une fois de plus de
préciser un peu, dans un sens plus exact, ce que vous voulez dire quand
vous parlez du droit de logement. C'est une question que je vous ai maintenant
posée depuis un an et à laquelle vous n'avez pas répondu.
Mais je n'ai pas l'intention de le faire aujourd'hui et ce sera la seule
question de principe que je vais soulever, simplement parce que vous l'avez
à nouveau répété au moins trois fois en
suggérant que nous sommes contre et que vous êtes pour. Je
vais...
M. Tardif: Je dis tout de suite au député de
Notre-Dame-de-Grâce que je n'ai pas l'intention de répondre
à cette question parce que les articles du projet de loi, d'après
moi, concrétisent ce que j'entends par le droit au logement.
M. Scowen: Très bien. Nous avons déjà
adopté quelque 300 articles de votre projet de loi ce qui, j'imagine,
est une bonne indication que notre définition du droit de logement n'est
pas loin de la vôtre. Je pense que c'est cet ensemble du travail qu'on a
fait depuis trois semaines qui peut vous donner une indication de notre
idée quant au droit de logement si vous parlez de cela dans le sens
précis des articles adoptés ou non. Mais le problème que
je considère le plus important est le détournement que vous avez
fait aujourd'hui et j'insiste pour y faire allusion. C'est au sujet de
l'article 5. Vous avez dit et notre fameuse transcription va le
révéler tantôt quand j'ai suggéré les
articles précis je les ai énumérés au
président à sa demande quand il disait qu'il ne
comprenait pas les rubriques vous avez dit: Oui, M. Scowen,
j'accepte cela en principe. On va parler de ces articles, mais je
préfère commencer par le premier et si vous n'êtes pas
d'accord pour en discuter, dites-le et on va passer au prochain. Alors, on est
arrivé à l'article 5 qui était le premier article sur
lequel vous aviez un amendement. J'ai fait exactement ce que vous avez
suggéré et vous avez dit: Ah! Je pense que vous n'avez pas le
droit de passer là-dessus. On doit en discuter.
J'avais déjà dit que je ne voulais pas commencer avec
l'article 5, qu'on avait des réserves, mais vous avez dit: Vous n'avez
pas le droit, vous n'êtes pas d'accord avec l'article 5. Expliquez-moi
pourquoi. Mais deux minutes avant, vous avez dit clairement: Si vous ne voulez
pas discuter d'un article, dites-le et nous allons passer très vite au
prochain pour arriver avec ce que vous avez donné au président.
Je trouve que ce que vous avez dit cinq minutes après n'est pas
consistant. Ce n'est pas du tout de mauvaise foi. Cela vient du fait qu'on
avait accepté de discuter de quelques articles très précis
et que vous avez un peu essayé de détourner notre proposition en
nous demandant de commencer avec l'article 5 et dire clairement si on ne
voulait pas en discuter.
En ce qui concerne la prochaine rencontre, mardi, le 2 octobre si
vous voulez nous avons l'intention de continuer, le 2 octobre,
exactement dans le même esprit que lorsque nous avons commencé, il
y a trois semaines, c'est-à-dire, en faisant l'étude article par
article, en posant des questions concernant vos amendements, et ce dans
exactement le même sens qu'on a travaillé cet après-midi
sur les séries d'articles 1662 et 1652. Ce que nous avons fait cet
après-midi, d'après moi, était consistant avec notre
comportement du début.
Si vous voulez que je reparle un peu de l'article 1662, j'avais encore
des petites préoccupations. Je ne les ai même pas soulevées
parce que je me disais: Ce n'est pas la fin du monde, l'expérience va
nous le dire et ce n'est pas une grande question de principe. Quand nous sommes
arrivés à l'étude de l'article 1652, j'avais des plus
grandes réserves. J'ai proposé des amendements. Le
président, après un débat dans lequel tout le monde s'est
inséré, a décidé que cela n'était pas
recevable. J'ai trouvé que ce n'était pas un très bon
argument, mais quand même c'est une décision du président.
Voulez-vous adopter les autres articles? On a décidé de les
adopter sur division sans plus de débat. Si vous avez l'intention de
suivre cet objectif philosophique de donner au locataire le droit de
déguerpir quand il croit qu'il y a une menace pour sa
sécurité, d'accord. Les autres articles suivaient. On n'a pas
"filibusteré". On s'est dit: On a accepté de régler ces
articles cet après-midi; on va les régler d'une façon
normale.
Nous avons l'intention, les 2, 3, 4 octobre, ou 48 jours après
l'arrivée de la transcription de jeudi dernier...
Une voix: À jour.
M. Scowen: ... de mercredi dernier, 48 jours après...
Une voix: 48 jours?
M. Raynauld: 48 heures.
M. Scowen: ... 48 heures, je m'excuse, après
l'arrivée de la transcription de mercredi dernier, de recommencer dans
le même esprit. C'est mon opinion, mais je trouve que c'est un esprit
admirable.
M. Guay: ... de narcissisme, M. le Président. Le
Président (M. Laberge): Je vous souligne... M. Guay: Nous
pourrons vérifier le...
M. Cordeau: Étant donné que M. le ministre a
spécifié tantôt qu'il demandait à l'Opposition de
quelle façon elle voulait travailler le 2 octobre, je crois que je vais
travailler comme j'ai toujours fait dans le passé...
Le Président (M. Laberge): Maintenant...
M. Cordeau: ... en apportant ma collaboration et dans le
même esprit, comme je l'ai toujours fait, en ce qui regarde l'Union
Nationale.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Saint-Hyacinthe, pour vous éviter d'avoir des regrets, il n'est pas
supposé être la tâche du président de faire ce que je
fais, mais si je n'ai pas reçu une motion, à savoir qu'on ajourne
les travaux, on siège à 20 heures.
M. Cordeau: On a encore cinq minutes. M. Guay: Cela s'en
vient.
M. Rivest: On est en retard, la chicane peut reprendre dans cinq
minutes.
M. Guay: De toute façon, vous n'êtes pas
obligé de regarder l'horloge, M. le Président.
M. Cordeau: Nous attendons une proposition du gouvernement.
M. Guay: On verra le 2 octobre si le député de
Notre-Dame-de-Grâce, comme je pense qu'il l'est, est un homme de
parole.
M. Raynauld: M. le Président, si vous me le
permettez...
M. Guay: Tant mieux.
M. Raynauld: ... je voudrais ajouter quelques petites
remarques.
M. Guay: M. le Président, un grand apport vient
d'être fait devant cette commission. M. le député de
Jean-Talon nous promet de ne pas être ici le 2 octobre.
M. Raynauld: M. le Président, je voudrais simplement
préciser, j'en ai seulement pour une
minute. C'est simplement pour préciser, pour les fins du journal
des Débats que nous aurons un jour, que, s'il a été
question du 2 octobre et d'un ajournement possible, ces suggestions ne sont pas
venues de nous de l'Opposition. Elles sont venues du ministre, cet
après-midi, lorsque nous avons recommencé nos travaux. Est-ce que
c'est exact ou pas?
M. Tardif: C'est exact, M. le Président. Maintenant, si
l'Opposition est en train de nous dire qu'en siégeant ce soir et demain
on pourrait passer à travers la loi je vais annuler mes rendez-vous et
on va le faire ce soir et demain.
M. Rivest: M. le ministre, c'est dans un esprit de collaboration
qu'on a accepté votre suggestion pour le 2 octobre.
M. Tardif: Ce n'est pas cela que voulait dire le
député d'Outremont.
M. Rivest: Non.
M. Raynauld: Ce que je veux dire, je l'ai dit tout à
l'heure. C'est une proposition qui est venue du ministre à savoir que
nous pourrions ajourner aujourd'hui et reprendre les travaux le 2 octobre. Ce
n'est pas l'Opposition qui a proposé cela.
M. Guay: M. le Président, je vais me permettre, ils ont
dit simplement 48 heures après la réception du journal des
Débats, et cela ira à vendredi prochain. Donnons 48 heures, cela
mène tout de suite au début d'octobre, donc, le 2 octobre.
Le Président (M. Laberge): Non seulement les heures
passent, mais les jours aussi.
M. Rivest: C'est votre suggestion pour le 2 octobre.
M. Guay: Au fond, c'est votre suggestion. Simplement, nous avons
mis un chiffre dessus après avoir fait un rapide calcul
mathématique, fort simple au demeurant. Cela étant, M. le
ministre, la parole est à vous.
M. Tardif: M. le Président, sur ces propos, je propose
l'ajournement de nos travaux au mardi 2 octobre, 10 heures.
Le Président (M. Laberge): Je reçois cette
motion.
M. Scowen: M. le Président, avant de quitter, on n'a pas
le choix, mais on présume que c'est avec l'engagement de
l'Assemblée nationale de nous transmettre la transcription de nos
débats jusqu'à maintenant, sauf, bien sûr, celle
d'aujourd'hui qui, je pense, n'ajoutera pas grand-chose au contenu. Ce sera
avant le 1er octobre, pour nous donner deux jours au complet pour faire ce que
nous ne pouvions pas faire hier soir.
Le Président (M. Laberge): Je prends avis de votre
désir et je ferai tout ce qui est en la possibilité de la
présidence pour que ce soit fait.
M. Paquette: J'aimerais répéter les derniers propos
du député de Notre-Dame-de-Grâce, les débats
d'aujourd'hui n'ont pas apporté grand-chose. L'Opposition a parlé
tout le temps.
Le Président (M. Laberge): Est-ce que cette motion du
ministre d'ajourner les travaux au 2 octobre est adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Cette commission
ajourne ses travaux au 2 octobre, 10 heures, dans cette salle.
Fin de la séance à 17 h 58