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Etude des projets de loi privés nos 280, 244,
218 et 230
(Minuit huit minutes)
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente des affaires municipales est réunie en
vue d'étudier quatre projets de loi privés, dont j'ai fait
mention tout à l'heure. Je les rappelle: no 280, Loi modifiant la Loi
concernant la cité de Salaberry-de-Valleyfield; no 244, Loi modifiant la
charte de la ville de Hull; no 218, Loi concernant la Corporation municipale de
la paroisse de Notre-Dame-de-l'lle-Perrot; no 230, Loi concernant la ville de
Saint-Jean-sur-Richelieu.
Les membres de cette commission sont: M. Brassard (Lac-Saint-Jean); M.
Caron (Verdun) remplacé par M. Lavoie (Laval); M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe); M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes) remplacé par M.
Lavigne (Beauharnois); M. Gratton (Gatineau) remplacé par M. Ciaccia
(Mont-Royal); M. Guay (Taschereau); M. Mercier (Berthier) remplacé par
M. Dussault (Châteauguay); M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Shaw
(Pointe-Claire), M. Tardif (Crémazie).
Comme intervenant nous avons: M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys) à
la place de M. Goldbloom (D'Arcy McGee); un rapporteur pour cette
commission?
Une Voix: Pour le projet de loi no 280?
Le Président (M. Jolivet): Non, pour l'ensemble. M.
Dussault.
M. Lalonde: M. Mathieu, le nouveau député de
Beauce-Sud.
Le Président (M. Jolivet): M. Mathieu (Beauce-Sud) en
remplacement de M. Scowen (Notre-Dame-de-Grâce).
M. Lalonde: Vous allez être obligé de rester. M.
Mathieu: Pour quoi faire?
M. Lalonde: On a besoin d'un notaire. On a besoin de notarier
tout cela.
Projet de loi no 280
Le Président (M. Jolivet): Le premier projet de loi, Loi
modifiant la Loi concernant la cité de Salaberry-de-Valleyfield. Nous
avons comme procureur du requérant Me Gilles Hébert, qui est ici
dans la salle, et comme opposant, aucun.
L'article 1, M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, il me fait plaisir de
souhaiter la bienvenue aux gens de Valleyfield. Sans plus de préambule,
vu l'heure, je veux demander au requérant quels sont les motifs des
amendements qu'il nous propose à la Loi modifiant la Loi concernant la
cité de Salaberry-de-Valleyfield.
M. Hébert (Gilles): M. le Président, le premier
amendement que nous proposons à cette loi est pour que l'article 4 soit
amendé, afin que la Société du port de Valleyfield ait les
pouvoirs de s'occuper de promotion industrielle pour les fins du port de
Valleyfield. Cette première demande est faite parce que, dans la loi de
1968, on n'avait pas accordé les pouvoirs de faire de la promotion
industrielle.
Le second groupe d'amendement, M. le Président, concerne les
articles 6, 7 et 8 de l'ancienne loi de 1968. Dans cette loi, il était
établi que le mandat du président de la société du
port était un mandat de dix ans et on n'avait pas prévu qu'il
était renouvelable. De plus, à ce moment, de par la loi, on avait
établi que le traitement du président était de $12 000
plus une allocation de $4 000 par année. Or, depuis 1978,
légalement, nous n'avons plus de président de la
société du port puisque le terme de dix ans est échu et,
enfin, le salaire de $16 000 qui, en 1968, était intéressant, ne
nous permet plus aujourd'hui d'avoir quelqu'un de compétent.
Enfin, troisième amendement qui est apporté à
l'article 15, c'est que, sous l'ancienne loi, automatiquement, c'était
le trésorier de la cité Salaberry-de-Valleyfield qui était
également trésorier de la société du port. Alors,
avec le développement qu'a connu le port de Valleyfield, cette charge de
trésorier demande beaucoup trop de temps pour que le trésorier de
la ville de Valleyfield puisse s'en occuper adéquatement. Ce sont les
trois amendements.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, de tous ces articles, il y en
a un véritablement sur lequel j'ai des questions à poser au
représentant de la ville de Valleyfield et c'est celui concernant la
durée du mandat du PDG qui est nommé, dit l'article, pour un
terme n'excédant pas cinq ans par une résolution du conseil.
Cette résolution est soumise pour approbation à la Commission
municipale du Québec. On sait que dans la loi actuelle, la nomination
était pour un terme fixe de dix ans. Ici, ce qu'on propose, ce n'est pas
pour un terme fixe de cinq ans mais bien pour un terme n'excédant pas
cinq ans de sorte qu'il pourrait être moindre; il pourrait être
pour un mois, six mois, un an, à la discrétion du conseil. Est-ce
que je lis bien?
M. Hébert: L'intention du projet de loi, M. le
Président, était que le terme soit d'un minimum d'un an et d'un
maximum de cinq ans. Maintenant, ce n'est pas rédigé tel quel. Le
problème que nous avons, c'est de trouver des candidatures valables pour
le poste. Le président actuel est âgé de 79
ans et, depuis que la société du port existe, c'est la
même personne qui a occupé ce poste. Manifestement, nous pourrions
être appelés, par exemple, à prendre un candidat à
l'essai pour une courte période quitte à renégocier son
contrat par la suite.
M. Tardif: Enfin, je comprends, M. le Président, que
l'âge respectable du titulaire puisse amener peut-être les
autorités de la ville à ne pas vouloir confier un mandat
très long à la personne je ne sais pas si c'est
l'intention de la municipalité mais, tel que l'article est
rédigé, on conviendra que cela donne ouverture à une
nomination qui peut être vraiment très temporaire pour ne pas dire
éphémère. Si bien que je me demande s'il ne serait pas
possible, si telle était l'intention du conseil, de dire que cela peut
être un an, deux ans, trois ans, quatre ans ou cinq ans, pourquoi ne
pourrait-on pas dire: "est nommé pour un terme d'au moins un an et
n'excédant pas cinq ans", quelque chose comme ça, et l'inclure?
(0 h 15)
M. Hébert: Cela me semblerait excellent, M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, ça va?
M. Lalonde: Parfaitement d'accord.
Le Président (M. Jolivet): Un amendement sera donc
apporté à l'article 2.
M. Tardif: L'amendement pourrait se lire de la façon
suivante, M. le Président: "6. Le président-administrateur
général est nommé pour un terme d'un an à cinq ans
par résolution du conseil."
Le Président (M. Jolivet): L'article se lirait comme suit:
"Le président-administrateur général est nommé pour
un terme d'un an à cinq ans par une résolution du conseil." Le
reste est pareil.
Y a-t-il d'autres questions sur l'ensemble du projet de loi?
M. Lalonde: Seulement une coquille, M. le Président. A
l'article 4, au paragraphe 8, on parle de la Commission municipale et il
faudrait mettre "municipal" au féminin, à la deuxième
ligne.
Le Président (M. Jolivet): Très bien, vous avez
raison. Corrigé d'office?
L'amendement à l'article 2 est adopté. L'article 1
serait-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 2, tel
qu'amendé.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 3.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 4.
M. Cordeau: Tel qu'amendé?
Le Président (M. Jolivet): Non, c'est d'office; donc, il
n'y a pas de problème.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 5.
M. Lalonde: Est-ce que le ministre a les mêmes
préoccupations concernant le trésorier que pour le
président, pour le terme "qui n'a pas de minimum non plus"?
Je comprends que la fonction de trésorier est moins importante,
c'est-à-dire comporte moins de conséquences sur les politiques et
les grandes décisions, mais j'attire l'attention du ministre
là-dessus.
M. Tardif: Le problème ne se posait peut-être pas
les représentants de Valleyfield me corrigeront si je me
trompe mais je crois que jusqu'à maintenant c'était le
trésorier de la municipalité qui était de par la loi le
trésorier de la société. C'est ça?
M. Hébert: C'est exact, M. le Président.
M. Tardif: A ce moment-ci, ce qui est suggéré
à l'article 5 qui modifie l'article 15, c'est qu'on puisse engager un
autre trésorier que celui de la municipalité pour les fins de la
société. C'est ça?
M. Hébert: C'est exact.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, le
président-administrateur général peut en appeler à
la Commission municipale s'il est destitué, tandis que le
trésorier n'a pas le même privilège.
M. Hébert: C'est exact, M. le Président.
M. Cordeau: Y a-t-il une raison spéciale?
M. Hébert: C'est que dans le texte de loi qui a
été adopté en 1968, c'était rédigé de
cette façon, à savoir que le président avait un droit
d'appel devant la Commission municipale, mais d'autre part le trésorier
n'avait pas ce même droit. Nous n'avons pas trouvé de motif
valable pour nous adresser à vous en ces termes.
M. Lalonde: Cela avait été fait par un gouvernement
de l'Union Nationale, ça. M. le député de Saint-Hyacinthe,
avez-vous des divergences de vues avec ça?
M. Cordeau: Je ne faisais pas partie du gouvernement, M. le
député.
Le Président (M. Jolivet): L'article 5 est-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 6.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Le projet de loi
est adopté tel qu'amendé. Nous vous remercions, Me Gilles
Hébert.
M. Hébert: Je vous remercie, M. le Président. M.
Lavigne: M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Certainement, M. le
député de Beauharnois.
M. Lavigne: Juste les gentillesses d'usage. Je voudrais aussi
remercier M. Hébert d'être venu représenter la ville de
Valleyfield comme procureur. Cela me fait plaisir de le recevoir à
Québec ce soir, malgré l'heure tardive. Merci donc, M.
Hébert, d'être venu représenter la ville de
Valleyfield.
M. Lalonde: ... cette sorte de chose, c'est cela?
Le Président (M. Jolivet): Le projet de loi no 280, Loi
modifiant la Loi concernant la cité de Salaberry-de-Valleyfield est
adopté tel qu'amendé.
Projet de loi no 244
Projet de loi no 244, Loi modifiant la charte de la ville de Hull. Les
procureurs du requérant, Me Marcel Beaudry, et l'intervenant, Me
Gérald De La Chevrotière. Est-ce que Me Beaudry est ici ou des
représentants...
M. Beaudry (Marcel): M. le Président. Le
Président (M. Jolivet): Me Beaudry? M. Beaudry: Ici, M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que Me Gérald De
La Chevrotière est ici?
M. De La Chevrotière (Gérald): Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): Cela va. M. le ministre,
l'article 1 du projet de loi no 244.
M. Tardif: II me fait plaisir également de souhaiter la
bienvenue aux représentants de la ville de Hull. Comme il est d'usage,
je demanderais aux requérants de nous dire exactement ce qu'ils veulent
apporter comme modifications à leurs charges par ce projet de loi
privé.
M. Beaudry: Vous me permettrez tout d'abord, M. le
Président, de vous remercier ainsi que M. le ministre et les membres de
la commission d'avoir permis que les projets de loi privés puissent
être entendus et que le projet de loi no 57 soit suspendu. Nous
l'apprécions énormément.
Les amendements que nous demandons à la Charte de la ville de
Hull sont essentiellement dans le but de permettre à la ville de pouvoir
procéder ou de pouvoir participer à la construction du centre des
congrès dont il est question, dans la municipalité, depuis
déjà nombre d'années. Actuellement, des pouvoirs existent
permettant à la ville d'investir jusqu'à concurrence de $1 500
000 dans la construction d'un tel congrès. Lorsque ce chiffre a
été fixé, la province s'était engagée
à investir $3 millions. Aujourd'hui, à cause des augmentations du
coût de construction et d'autres imprévus qui sont survenus
depuis, la ville a besoin d'être autorisée à
dépenser plus d'argent pour réaliser le centre des congrès
qui, au lieu de coûter $4 500 000, est de l'ordre de $7 500 000.
Essentiellement, c'est ce que la ville demande. Maintenant, nous avons
également, dans la modification apportée à la charte, le
dernier chapitre de l'article 55 permettant à la ville d'assumer
l'administration de ce centre de congrès ou encore, avec l'autorisation
du gouvernement, confiant cette administration à une tierce
personne.
Il y a deux amendements mineurs que nous désirons apporter au
texte qui est devant vous actuellement. Le premier se situerait à la
première ligne de l'article 55e. Il faudrait dire: La ville est
autorisée à acquérir, à louer, construire, ou aider
à construire. Il faudrait ajouter le mot "louer". La raison de cela,
c'est qu'actuellement le protocole d'entente qui a été
négocié entre la ville, la firme Cadillac Fairview et le
gouvernement du Québec n'est pas encore complété.
Maintenant, quant au dernier paragraphe, nous aimerions proposer comme
amendement d'ajouter à la fin de la phrase ou du mot "corporation" les
mots suivants "et signer toute entente requise aux fins du présent
article."
M. Lalonde: Cela viendrait à quel paragraphe?
M. Beaudry: C'est à la fin du troisième paragraphe,
toujours dans l'article 1.
M. Lalonde: Pour l'administration alors.
M. Beaudry: C'est cela. Le dernier paragraphe se lirait:
Peut assumer l'administration, etc., confier cette administration à
toute personne, société commerciale ou corporation et signer
toute entente requise aux fins du présent article.
M. Tardif: Adopté, M. le Président. Les deux.
M. Lalonde: J'aurais quelques questions à poser. Je ne
sais pas pourquoi le ministre veut
adopter cela très rapidement. On n'a pas l'intention de vous
retarder.
M. Tardif: Cela me semble tout à fait acceptable comme
amendement.
M. Lalonde: Est-ce que l'augmentation des coûts, de $4 500
000 à $7 500 000... En fait, je pense que c'est une augmentation de $3
millions à peu près. Est-ce que des demandes ont
été faites au gouvernement pour qu'il puisse aider la ville de
Hull?
M. Beaudry: Le gouvernement s'est engagé à
participer par une subvention d'un montant de $5 millions.
M. Lalonde: $5 millions. De porter son aide de $3 millions
à $5 millions?
M. Beaudry: C'est cela.
M. Lalonde: Laissant la ville avec un déficit d'à
peu près $2 millions.
M. Beaudry: Oui, mais c'était un peu plus complexe que
cela parce qu'il y avait des pénalités de prévues avec
Cadillac Fairview qui, de fait, ne se réaliseront pas.
M. Tardif: Ce sont deux partenaires qui investissent dans ce
centre, M. le Président. Un pour $5 millions et l'autre d'environ $2
millions. On n'en est pas encore au déficit, on en est dans une phase
d'investissement, M. le Président.
M. Lalonde: Je voulais seulement savoir quel était
l'engagement du gouvernement. Quand vous dites: "Et signer tout entente requise
aux fins du présent paragraphe", c'est pour tout le paragraphe 1.
M. Beaudry: Du présent article, c'est exact.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, quel est le montant probable
qui sera de la responsabilité de Hull après la construction?
M. Beaudry: Théoriquement parlant, il y a une
responsabilité de $2 500 000 mais, par contre, pour Hull, une fois que
le centre des congrès aura été construit, il y aura des
revenus sensibles au niveau de la taxation et au niveau des revenus qui
pourront être générés au sein de la
municipalité.
M. Cordeau: La taxation, oui, foncière. M. Beaudry:
C'est cela.
M. Tardif: Grâce entre autres à la loi no 57, M. le
Président, je me plais à le souligner.
M. Cordeau: Est-ce que le premier engagement de $1 500 000 a
été soumis aux citoyens par référendum ou est-ce
que c'est par règlement?
M. Beaudry: Non, c'était au niveau d'une loi qui a
été présentée ici en 1975 et qui a
été adoptée également et ce pouvoir existe
actuellement dans la Charte de la ville de Hull à l'article 55. Dans le
temps, le gouvernement s'était engagé à payer les deux
tiers du coût de la construction et la ville de Hull un tiers. La part du
gouvernement était de $3 millions, nous $1 500 000, aujourd'hui les
proportions sont les mêmes mais les coûts ayant augmenté, on
est à $2 500 000 et eux sont à $5 millions.
M. Cordeau: C'est pour cela que vous n'avez besoin que de
l'approbation de la Commission municipale du Québec et non la soumission
de cette dépense aux citoyens de Hull.
M. Beaudry: Exactement.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que j'ai le consentement
de M. le député de Gatineau?
M. Lalonde: Je ne le sais pas.
M. Gratton: Je voudrais demander à M. Beaudry, ce n'est
peut-être pas à lui qu'on devrait poser la question mais à
quel moment prétend-on inaugurer les travaux? On sait que la ville
d'Ottawa a aussi son projet de centre des congrès. On n'est pas sans
savoir que celui qui partira le premier aura des chances de mieux
réussir que celui qui sera laissé pour compte. Quelles sont les
perspectives quant à la réalisation concrète du centre des
congrès?
M. Beaudry: M. le député, je demanderai à M.
Jean-Guy Saint-Arnaud qui est ici, je sais qu'il a eu des communications au
cours de la présente semaine avec des membres des différents
ministères et peut-être qu'il pourrait répondre plus
adéquatement à cette question. M. Saint-Arnaud est gérant
adjoint à la ville de Hull.
M. Saint-Arnaud (Jean-Guy): Actuellement, M. le Président,
les négociations vont bon cours avec le gouvernement du Québec et
la société Cadillac Fairview, et on pense bien qu'au début
de l'année 1980, on sera en mesure d'annoncer l'échéancier
final pour la réalisation du centre des congrès à
Hull.
M. Gratton: Alors, on parle de connaître
l'échéancier au début de 1980. Est-ce qu'à ce
moment on peut escompter l'inauguration des travaux au cours de 1980 ou si on
parle en terme de possiblement se rendre jusqu'à...
M. Saint-Arnaud: Cela regarde très bien pour cela, pour
1980.
M. Gratton: Et du côté d'Ottawa? Vous n'êtes
pas en mesure de nous dire si possiblement...
M. Saint-Arnaud: Pas du côté d'Ottawa, non.
M. Gratton: On vous souhaite bonne chance en tout cas.
M. Saint-Arnaud: On vient d'avoir un changement de gouvernement
à Ottawa et le gouvernement fédéral devait participer
et...
M. Gratton: D'ailleurs, je nous en souhaite un changement ici
à Québec également au cours de 1980.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'ensemble des articles?
M. Tardif: S'il y avait un représentant du
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement dans ce dossier,
est-ce qu'il y a...
M. de la Chevrotière: Je représente le ministre des
Travaux publics et de l'Approvisionnement. Le ministre n'a pas d'objection
à ce que les amendements soient acceptés.
M. Gratton: Vous lui avez parlé aujourd'hui, tout
était correct?
M. de la Chevrotière: Je l'ai vu tantôt.
M. Cordeau: Aucun intérêt personnel dans toute cette
affaire?
M. Lalonde: Une petite affaire comme cela, vous auriez dû
dire cela avant. On l'aurait adopté.
Le Président (M. Jolivet): Donc, d'abord les
amendements.
M. Gratton: Le texte a été vérifié
par...
Le Président (M. Jolivet): Je m'excuse si vous voulez
procéder rapidement. A l'article 1, il y avait un amendement, je vous
demande de l'adopter. "La ville est autorisée à acquérir,
à louer, construire", etc. Cet amendement est adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): II y a le deuxième
amendement qui se situe à la fin de ce paragraphe qui dit après
le mot corporation "et toute entente requise aux fins du présent
article..' Adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): II y a une coquille...
M. Beaudry: M. le Président, et "à signer toute
entente requise".
Le Président (M. Jolivet): J'ai le "à" qui me
manquait.
M. Beaudry: Et à signer toute entente requise.
Le Président (M. Jolivet): "Et à signer toute
entente requise aux fins du présent article". C'est cela qui est
adopté. Il y a une coquille que j'ai vue...
M. Lalonde: Un instant. La ville peut assigner?
M. Beaudry: C'est parce que vous aviez dit tantôt: "Et
toute entente requise"; vous aviez omis le mot "signer".
Le Président (M. Jolivet): II n'y a pas le mot
"à"?
M. Beaudry: Non, et signer toute entente requise.
Le Président (M. Jolivet): Vous avez raison, enlevons le
"à", il n'a pas d'affaire là. Donc, c'est: "ou corporation et
signer toute entente requise aux fins du présent article".
M. Beaudry: Exact.
Le Président (M. Jolivet): Maintenant, il y a une coquille
qui se répercute à l'avant-dernière ligne du premier
paragraphe de l'article 55 où au mot "million", il manque un "i".
M. Beaudry: C'est exact.
Le Président (M. Jolivet): $2 millions, je l'ai
corrigé d'office mais c'est pour les besoins du journal des
Débats. L'article 1 adopté tel qu'amendé? (0 h 30)
M. Tardif: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): L'article 2, adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Le projet de loi no 244, Loi
modifiant la charte de la ville de Hull est adopté, tel
qu'amendé?
M. Tardif: Adopté.
M. Beaudry: Merci bien.
M. Tardif: C'est nous qui vous remercions, messieurs.
Projet de loi no 218
Le Président (M. Jolivet): Projet de loi no 218, Loi
concernant la corporation municipale de la paroisse Notre-Dame-de-l'lle-Perrot.
Le procureur du requérant est Me Yvon Denault. Il est présent.
Merci. Les intervenants sont Me Pierre Viau et Me Gilles Fafard. Vous
êtes là, Me Viau? Me Viau n'est pas là. Me Gilles Fafard,
de Grand-pré, Colas, Deschênes, Godin, Paquette est-il là.
Non. Cela va. Oui, M. le député de...
M. Dussault:... Me Denault et M. Jolin, qui est l'actuel
secrétaire de la municipalité.
Le Président (M. Jolivet): Merci. M. le ministre,
l'article 1.
M. Tardif: M. le Président, encore une fois, bienvenue aux
représentants de la corporation municipale de la paroisse de
Notre-Dame-de-l'Ile-Perrot. Je comprends que ce projet de loi fait suite
à une affaire jugée concernant un règlement d'emprunt. Je
demanderais, pour l'information des membres de cette commission, que vous
expliquiez en quoi ce projet de loi privé est nécessaire et en
quoi il ne vient pas affecter ou annuler de quelque façon le jugement
qui a été rendu dans cette affaire.
M. Denault (Yvon): Le jugement a eu pour effet d'annuler un
règlement d'emprunt que la municipalité avait adopté en
1973 pour exécuter des travaux d'aqueduc et d'égout. Le jugement
de la Cour supérieure, tout en déclarant que le règlement
n'était ni injuste, ni discriminatoire, ni illégal par
défaut de pouvoirs de la municipalité, déclarait,
cependant, qu'il était illégal à cause d'une
défectuosité dans l'avis public convoquant les électeurs
propriétaires. M. Léo Daoust, qui s'opposait au règlement,
s'y opposait, parce qu'il avait été taxé au cours d'une
période d'une année, parce que, en vertu vous constaterez
dans votre projet de loi que le règlement a été
amendé à deux reprises par le règlement 79.1 qui ne nous
concerne pas ici, et par le 79.2 du règlement 79.2, le bassin de
taxation a été modifié de telle sorte que l'opposant
Daoust n'est plus taxé aujourd'hui par ce règlement. Il n'en
reste pas moins que la ville a le problème d'avoir un règlement
d'emprunt de $1,5 million remboursable sur une période de 30 ans,
qu'elle n'a pas le choix, en vertu de la Loi des dettes et des emprunts
municipaux, elle devra rembourser cet emprunt, mais elle a perdu son pouvoir de
taxer les gens qui sont desservis par ce réseau d'aqueduc et
d'égout. Or, en ce qui concerne M. Daoust, le projet de loi que nous
vous proposons aura pour effet d'effacer même l'année de taxation
qu'il aurait eu à payer. C'est parce qu'en disant, comme le projet le
dit, que le règlement 79, de même que le 79.1 et le 79.2 ont effet
depuis l'adoption du règlement 79, c'est donc comme si le
règlement 79 avait toujours été depuis le début tel
que modifié par le 79.2. Par voie de conséquence, c'est comme si
l'opposant Daoust n'avait jamais été taxé. Ceci
permettrait donc à la ville, à la suite de l'adoption de ce
projet de loi, d'annuler le compte qui avait été envoyé,
à l'époque, à M. Daoust, qu'il n'a pas payé et
qu'on ne lui a pas demandé de payer, puisqu'on s'en venait devant
l'Assemblée nationale demander une loi qui aura pour effet d'annuler son
compte de taxes.
J'ai obtenu, d'ailleurs, après la présentation de mon
projet de loi, une lettre de son procureur que je pourrais vous montrer, si
cela vous intéresse de la voir. Essentiellement, dans les circonstan-
ces et moyennant ce qui est indiqué ci-dessus, il m'expliquait ce qu'il
voulait avoir dans le projet de loi, c'est-à-dire qu'il voulait qu'il
soit rétroactif à l'entrée en vigueur de 1979, il ne sera
pas de notre intention ni de notre intérêt de comparaître
personnellement devant les comités des projets de loi privés de
l'Assemblée nationale. C'est une lettre qui m'était
adressée par Me Gilles Fafard le 15 novembre 1979. Dans cette lettre, il
me disait également de confirmer devant ce comité que je
m'engageais je le fais publiquement sachant que c'est enregistré
dès l'adoption d'un projet de loi, la ville lui paiera tous les
frais judiciaires qu'il a encourus jusqu'à ce jour dans ces
procédures.
Pour résumer, la situation est la suivante. Vous avez une partie
de la municipalité qui est desservie par un réseau d'aqueduc et
d'égout, qui payait ses taxes jusqu'à ce que le règlement
soit annulé. Si on ne valide pas le règlement, la
municipalité devra, pour rembourser son emprunt, taxer l'ensemble des
contribuables. Ce qui serait injuste puisque partout ailleurs dans la
municipalité, le réseau d'aqueduc et d'égout est
payé par les propriétaires riverains. Les gens de ce secteur
auraient en somme un réseau payé par l'ensemble des contribuables
alors que les autres contribuables paient pour leur propre réseau.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Tardif: Combien de personnes, à part M. Daoust,
étaient affectées par ce si on peut l'appeler ainsi
vice de procédures, ce que quatre personnes...
M. Denault: Quatre personnes qui vont bénéficier du
même heureux sort que M. Daoust.
M. Tardif: Elles vont donc bénéficier des effets du
jugement, également des remboursements de la part de la
municipalité et tout cela.
M. Denault: Dans le cas de ceux qui ont payé, oui; dans le
cas de ceux qui n'avaient pas payé, on annulera le compte tout
simplement.
M. Tardif: Est-ce qu'on a effectivement eu également de
ces personnes l'équivalent de la lettre dont vous avez fait lecture,
venant du procureur de M. Daoust?
M. Denault: Non. Mais je présume qu'ils le diraient eux
aussi puisque c'est une loi qui aurait pour effet d'annuler un compte de taxes
qu'ils peuvent avoir envers la municipalité.
M. Tardif: Vous avez les noms de ces contribuables
impliqués?
M. Denault: M. Maheux, M. Daoust, Mlles Jeanne et Lucienne Pilon
et M. André Proulx.
M. Tardif: Je n'ai pas d'autres questions, M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, est-ce que vous avez
examiné les autres remèdes qu'il était loisible à
la municipalité de prendre pour corriger cette situation?
M. Denault: Quant à moi, je ne voyais qu'un seul autre
remède. Cela aurait été d'adopter un règlement de
consolidation de dettes payables par les propriétaires du secteur
uniquement. Je ne veux pas présumer de la nature humaine, mais si on
demande à des gens de payer pour un réseau qui est
déjà installé dans la rue, sachant pertinemment que la
ville n'ira pas l'enlever, il y aura de fortes possibilités que ces gens
refusent ce règlement en disant: Si on refuse, de toute façon,
c'est l'ensemble des contribuables qui va payer. A ce moment, je pense qu'il
aurait été mal venu de venir devant l'Assemblée nationale
à la suite d'un référendum, venir demander à
l'Assemblée nationale d'effacer le résultat de cette
consultation.
M. Lalonde: Cela n'apparaît pas à votre projet de
loi. A quelle date le règlement no 79 a-t-il été
adopté?
M. Denault: Le 6 août 1973.
M. Lalonde: Depuis le 6 août 1973, ce règlement est
inopérant, si je comprends bien, de par le jugement dont vous avez
parlé, mais qui n'est pas mentionné dans la loi non plus.
M. Denault: Non, qui date de mars 1978. M. Tardif: En mars
1978.
M. Lalonde: Est-ce qu'il aurait été loisible
à la municipalité d'adopter un autre règlement pour
remplacer le règlement de 1979 si on n'adoptait pas cette loi?
M. Denault: Oui. C'est ce que je viens de vous expliquer, on
aurait pu adopter un autre règlement taxant uniquement les gens
desservis par le réseau d'aqueduc.
M. Lalonde: Comme le règlement no 79.
M. Denault: Oui, de la même façon. Seulement que
cette fois, on aurait été dans la situation où les gens
seraient appelés à voter pour payer un réseau qui est
déjà sous terre. Les gens se rendant parfaitement compte que
s'ils votent contre le règlement, on n'enlèvera pas le
réseau. C'est l'ensemble des contribuables qui va assumer le
fardeau.
M. Lalonde: Alors, le règlement 79, s'il avait
été publié comme il aurait dû l'être, il
l'aurait été avant l'installation du réseau?
M. Denault: Oui.
M. Lalonde: S'il y avait eu de l'opposition à ce
moment-là, il n'y aurait pas eu de réseau?
M. Denault: Non, d'ailleurs, ce réseau a été
fait à la suite d'une pétition des citoyens du coin que j'ai ici
au dossier. Au surplus, lors de l'assemblée des électeurs sur le
règlement 79, 65 contribuables se sont présentés et pas un
seul ne s'est opposé au règlement. Evidemment, cela faisait des
années que les gens voulaient avoir ce réseau d'aqueduc. La
raison pour laquelle il s'est fait en 1973, c'est parce qu'entre autres choses
il y a eu des subventions d'environ $400 000 du gouvernement qui en ont permis
la réalisation.
M. Lalonde: Un gouvernement généreux.
C'était en 1973, vous avez dit? Bon. Est-ce que la ville a tenté
d'entrer en communication avec les quelques personnes que vous avez
nommées, mais qui ne sont pas représentées ici?
M. Denault: Non, pour la raison que je vous donnais. Je crois
qu'elles sont indirectement représentées par l'avocat de
Daoust.
M. Lalonde: Ce n'est pas une raison, c'est une
présomption. Ma question, c'est: Est-ce que la ville a tenté
d'entrer en communication avec elles?
M. Denault: M. le député, notre projet de loi a
pour effet d'effacer la dette de ces gens, d'effacer une taxe qui leur a
été imposée.
M. Lalonde: Pour combien de temps?
M. Denault: Pour toujours, parce que maintenant, en vertu du
règlement 79.2, ces quatre personnes ne feront plus partie du bassin de
taxation à tout jamais et, jusqu'à l'expiration des 30 ans, elles
ne seront jamais taxées. Je peux présumer qu'elles sont d'accord
avec le projet de loi.
M. Lalonde: D'accord.
M. Cordeau: M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): Allez, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Merci. Tantôt, vous avez donné des
explications des règlements 79 et 79.2. Vous faites allusion dans votre
projet de loi à 79.1. Que contient le règlement 79.1 ?
M. Denault: Le règlement 79.1 était un amendement
d'ordre technique qui est très court. Il apportait une modification
à l'article de taxation du règlement pour dire ce qui suit: "Les
lots qui ne sont pas rectangulaires paieront, suivant leur étendue
réelle, la taxe imposée ci-dessus à raison de leur
étendue en front. Cependant, pour les fins de cette taxe, cette
étendue réelle ne peut être moindre que 50 pieds
linéaires. Il s'agit d'un...
M. Cordeau: C'est une répartition du coût des
travaux à l'intérieur du bassin.
M. Denault: C'est cela. Il y avait un certain nombre de lots dans
le quartier en pointes de tarte qui avaient une étendue en front de
trois ou deux pieds. Alors, on a fixé une étendue moyenne pour
que ces gens-là paient la même chose que les autres.
M. Cordeau: Parfait. C'est tout, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): ... il y a des changements.
M. Tardif: M. le Président, je suis prêt à
procéder à l'appel des articles. J'aimerais cependant demander au
procureur de la municipalité s'il voudrait déposer copie de la
lettre reçue du procureur de l'intimé, M. Daoust.
M. Lalonde: Le service de messager est très efficace.
Le Président (M. Jolivet): Je pense qu'il y a des
amendements au projet de loi. C'est ce que j'ai cru comprendre tout à
l'heure. On a parlé de papillon.
M. Denault: Oui, c'est une formulation différente du texte
et l'article 1 se lirait plutôt comme suit au lieu de demander
à l'assemblée de déclarer le règlement valide, ce
qui serait peut-être un remède plus important que ce qu'on veut
corriger "Aucune illégalité ne peut être
soulevée à l'encontre des règlements 79, 79.1 et 79.2
adoptés par la corporation municipale de la paroisse de
Notre-Dame-de-l'lle-Perrot du fait de toute irrégularité, le cas
échéant, dans l'avis de convocation des électeurs
municipaux propriétaires d'immeubles imposables visés par ces
règlements ni du fait qu'ils n'ont pas été publiés
conformément à la loi.
Le Président (M. Jolivet): Ce serait l'article 1 ? M.
Denault: Oui.
M. Lalonde: Je comprendrais que l'article 2 disparaît en
même temps, parce que...
Le Président (M. Jolivet): Oui.
M. Denault: Oui, il serait remplacé par un autre article
qui dirait: Chacun de ces règlements est réputé être
en vigueur depuis la date de l'approbation définitive du
règlement no 79.
M. Lalonde: D'accord.
M. Denault: C'est la demande de l'opposant.
Le Président (M. Jolivet): L'article 3 resterait comme tel
et l'article 4 comme tel.
M. Denault: Oui.
Le Président (M. Jolivet): Je relis, cependant, pour
les... (0 h 45)
M. Lalonde: J'aurais seulement une autre question: Vous avez
mentionné une lettre de Me Gilles Fafard, procureur de monsieur Daoust.
Ici, dans l'ordre du jour de la commission, on voit un autre intervenant, Me
Pierre Viau, de Viau, Delisle et Massey.
M. Denault: Oui, je lui ai fait parvenir une copie du projet de
loi.
M. Lalonde: Pardon, ma question est la suivante: Qui
représente-t-il?
M. Denault: La municipalité voisine. C'est qu'à
l'époque où ils ont vu l'avis dans les journaux, ils se
demandaient si le projet de loi pouvait les concerner d'une façon ou
d'une autre, étant donné que l'aqueduc et l'égout de
Notre-Dame viennent de la municipalité de Pointe-du-Moulin, en vertu
d'une entente intermunicipale. Or, lui, il voulait savoir si mon projet de loi
touchait de quelque façon que ce soit l'entente intermunicipale et je
présume que, constatant qu'il n'en était rien, il n'a pas fait
d'autre démarche.
M. Lalonde: Je n'ai pas d'autre question.
Le Président (M. Jolivet): Donc, pour les besoins du
journal des Débats, j'aurais besoin de relire l'article 1, parce qu'il y
a eu une lecture et il y manque un mot: "Aucune illégalité ne
peut être soulevée à l'encontre des règlements
numéro 79, 79-1 et 79-2 adoptés par la corporation municipale de
la paroisse de Notre-Dame-de-l'lle-Perrot, du fait de toute
irrégularité, le cas échéant, dans l'avis de
convocation des directeurs municipaux aux propriétaires d'immeubles
imposables visés par ces règlements ni du fait qu'ils n'ont pas
été publiés conformément à la loi."
C'est là, l'article 1.
L'article 2 se lirait: "Chacun de ces règlements est
réputé être en vigueur depuis la date de l'approbation
définitive du règlement numéro 77."
M. Lalonde: J'aurais simplement une question, est-ce qu'aucun de
ces règlements n'a été publié?
M. Denault: Non. Le règlement 79 seulement n'a pas
été publié.
M. Lalonde: Alors pourquoi nous demandez-vous, comme
législateurs, d'affirmer qu'aucun n'a été
publié?
M. Denault: On dit: "le cas échéant", du moins
c'est ce qu'on dit.
M. Lalonde: Non, "le cas échéant" s'applique
à irrégularité, mais vous dites: "du fait qu'ils n'ont pas
été publiés conformément à la loi."
M. Denault: C'est exact, cela s'applique seulement à
l'article 79. On pourrait ajouter 79-1.
M. Lalonde: Est-ce qu'on ne pourrait pas dire: "Du fait qu'ils
n'auraient pas été"? Au moins, cela laisse la...
M. Denault: Ou ajouter un "le cas échéant", une
deuxième fois?
Le Président (M. Jolivet): Je relis l'article 1 : "Aucune
illégalité ne peut être soulevée à l'encontre
des règlements numéro 79, 79-1 et 79-2 adoptés par la
Corporation municipale de la paroisse de Notre-Dame-de-l'lle-Perrot, du fait de
toute irrégularité, le cas échéant, dans l'avis de
convocation des directeurs municipaux aux propriétaires d'immeubles
imposables visés par ces règlements ni du fait qu'il n'ont pas
été, le cas échéant, publiés
conformément à la loi." Là, on est correct?
M. Lalonde: C'est très lourd, en fait, "cas
échéant", M. le Président; on pourrait simplement dire:
"ni du défaut de publication, conformément à la loi."
Non?
M. Denault: Je me permets de soumettre respectueusement que les
mots: "le cas échéant" arrivant avant le reste du texte...
M. Lalonde: Je n'ai pas le texte devant moi.
M. Denault: ... s'applique à tout le reste du paragraphe.
C'est ainsi que je l'interprétais. Les mots "le cas
échéant" arrivent avant tout le reste.
M. Lalonde: Alors, vous répétez "ni du fait". Vous
dites: "du fait de toute irrégularité, le cas
échéant, dans l'avis de convocation... ni du fait qu'ils n'ont
pas été publiés".
M. Denault: Vous avez peut-être raison, c'est
peut-être les mots "ni du fait" qui sont de trop.
M. Lalonde: Je ne sais si à cette heure-ci on peut
commencer à faire des élégances de langage, mais je pense
qu'on devrait quand même passer quelques instants. Si vous disiez, par
exemple: "du fait de toute irrégularité dans l'avis de
convocation", le premier "cas échéant" n'est pas
nécessaire, cela va sans dire.
M. Tardif: M. le Président, on a besoin du premier "cas
échéant" parce que l'article 79-2, à moins que je m'abuse,
n'a pas été soumis aux propriétaires. Il n'a
été approuvé que par la Commission municipale et le
ministre des Affaires municipales.
M. Denault: En vertu de la loi qui permettait cette
procédure.
M. Tardif: C'est cela. Donc, dans ce cas, il faut avoir "le cas
échéant", également, non seulement pour l'article
79.2.
M. Lalonde: Si c'est très clair dans les faits et qu'on
n'a pas besoin d'en faire une généralité, si on disait
à la fin: "Ni du fait que le règlement no 79 n'a pas
été publié conformément à la loi". C'est
celui-là qui n'a pas été publié? Est-ce que les
experts légistes insistent pour un deuxième cas
échéant?
M. Tardif: On l'adopte tel que je l'avais lu en dernière
instance? On n'en fera pas une pièce de musée?
M. Lavoie: C'en est déjà une, M. le
Président. M. Tardif: On ne l'exposera pas.
Le Président (M. Jolivet): Le projet de loi, tel
qu'amendé, serait adopté? Adopté.
M. Tardif: M. le Président, je remercie les
représentants de la paroisse de Notre-Dame-de-l'lle-Perrot.
Le Président (M. Jolivet): Le suivant? M. le
député de Châteauguay.
M. Dussault: M. le Président, je voudrais seulement dire
que cela a été un plaisir pour moi de parrainer ce projet de loi
pour cette municipalité de Notre-Dame-de-l'lle-Perrot et je voudrais
souhaiter un bon retour à Me Denault et à M. Jolin.
Le Président (M. Jolivet): Merci.
M. Lavoie: Joyeux Noël et toutes sortes de bonnes
choses.
Projet de loi no 230
Le Président (M. Jolivet): Loi concernant la ville de
Saint-Jean-sur-Richelieu. Le procureur du requérant, Me Claude
Lauzon.
M. Delorme (Michel): M. le Président, Me Lauzon
était dans l'impossibilité de venir ce soir. Alors, sachant que
j'étais à Québec, il a communiqué avec moi et il me
demande de le représenter. Mon nom est Michel Delorme, et je suis
avocat.
Le Président (M. Jolivet): Merci. L'intervenant, Me Pierre
Viau ou Me Jean-H. Massey. Donc, il n'y a que le procureur du
requérant.
M. Delorme: Je m'excuse, je crois qu'à l'autre page, il y
a trois intervenants qui sont...
Le Président (M. Jolivet): Oui, je vérifie:
Intervenants, suite: Fernand Houde, Marcel Adams et Luc Gaudet. Vous avez
raison.
M. Huot (Louis-P.): Je me présente, Me Louis-P. Huot et je
représente, dans ce cas-ci, à titre d'opposant, M. Marcel Adams
et également M. Luc Gaudet.
Le Président (M. Jolivet): Merci.
Une Voix: Me...
M. Delorme: Michel Delorme.
M. Huot (Louis-P.): Louis-P. Huot.
Le Président (M. Jolivet): Juste un instant. Je reviens
sur le projet de loi de l'Ile-Perrot. J'ai reçu la lettre que je
dépose et je demande que des photocopies soient remises à chacun
des membres de la commission. Le projet de loi no 230, premier article, M. le
ministre.
M. Tardif: M. le Président, je pense, évidemment,
que, comme ce projet de loi ne contient pas beaucoup d'articles, nous pouvons
à l'occasion de l'appel du premier article, en profiter pour demander au
requérant et aux opposants de nous dire d'abord au
requérant en quoi ce projet de loi est nécessaire et
pourquoi il devrait être adopté par l'Assemblée nationale
et par cette commission d'abord.
Le Président (M. Jolivet): Me Delorme.
M. Delorme: M. le Président, tel que l'indique le premier
attendu du projet de loi no 230, cette loi a pour but de dissiper tout doute
quant à la validité du règlement no 508 de la ville de
Saint-Jean-sur-Richelieu, qui est le règlement général de
base de zonage adopté le 11 mai 1955 et qui a été, par la
suite, fréquemment amendé, de telle sorte que ce règlement
et ses amendements constituent le règlement de zonage qui est
appliqué quotidiennement par la municipalité.
En faisant une étude de la procédure suivie lors de
l'adoption de ce règlement en 1955, l'on a constaté que ce
règlement général de base n'avait pas été
soumis aux propriétaires pour approbation, semble-t-il, parce que l'on
avait considéré, à l'époque, qu'il s'agissait d'un
premier règlement de zonage. Or, les premiers règlements de
zonage n'ont jamais à être soumis aux personnes concernées
pour approbation. Dans les faits, il n'existait pas, à
Saint-Jean-sur-Richelieu, de réglementation générale de
zonage, mais, en fouillant la réglementation antérieure, l'on a
retrouvé un certain nombre de règlements qui n'affectaient pas
l'ensemble du territoire de la municipalité, mais qui affectaient une
certaine portion du territoire municipal, de sorte que ces règlements
entraient dans le cadre du premier alinéa, c'est-à-dire de
l'article 426 de la Loi des cités et villes, tel qu'il existait à
l'époque.
Donc, si ce règlement n'a pas été soumis à
l'approbation des personnes concernées en 1955, c'est donc qu'il risque
en tout temps d'être contesté devant les tribunaux avec une
possibilité de gain pour un opposant dès lors qu'un tribunal en
viendrait à la conclusion que ce règlement n'a pas
été adopté en suivant les dispositions de la loi en
vigueur en 1955.
Comme il s'agit du règlement de zonage de base de la
municipalité, on peut immédiatement voir que si un jugement
était rendu à l'effet de déclarer nul ce règlement,
on pourrait invoquer la nullité de tous les autres règlements qui
ont été adoptés par la suite et, également, on se
retrouverait devant la situation où n'importe quoi pourrait donc
être construit dans les limites de la ville et ce, sans avoir à
obtenir quelque permis puisqu'on se retrouverait dans la situation où ne
subsisteraient que les règlements qui existaient avant le
règlement no 508 qui, comme je l'ai déjà indiqué,
n'étaient pas des règlements de portée
générale. C'est donc le pourquoi du projet de loi no 230.
Le Président (M. Jolivet): Me Huot.
M. Huot: Un premier motif qui motive les opposants dans ce cas-ci
à s'opposer à la passation de ce projet de loi privé,
c'est évidemment le fait que, par l'intermédiaire d'une loi ici,
on viendrait finalement changer les règles du jeu qui sont
établies par la Loi des cités et villes, en ce sens que si la
ville a vraiment quelque chose à se reprocher sur la façon dont
elle a adopté son règlement, rien ne l'empêche de l'abroger
et de faire la procédure nécessaire pour l'adopter et ratifier ce
qui en est, quitte à le soumettre aux électeurs
propriétaire, s'il le désire.
Le deuxième point, qui est encore beaucoup plus grave à
notre avis et qui milite contre l'adoption d'une telle loi, c'est que ce qui
est soulevé dans les motifs pour lesquels on veut faire passer ce projet
de loi, justement cette chose-là est déjà en train de se
faire en ce sens qu'on nous dit: On veut faire ratifier cela pour éviter
que ce règlement puisse être attaqué et qu'on retombe sous
un règlement antérieur déjà existant. A l'heure
actuelle, il y a un procès, il y a déjà des
procédures d'intentées en Cour supérieure du district
Iberville sous le no 755-05000308-79. Dans cette cause-là, les
demandeurs sont M. Luc Gaudet et M. Fernand Houde. Cette action vise justement
l'obtention d'un jugement déclarant nul le règlement 508 de la
municipalité.
C'est donc dire que la passation d'un projet de loi privé, tel
que demandé ici ce soir, impliquerait finalement que le
législateur viendrait rendre la décision qui est
déjà entre les mains de nos tribunaux. C'est évidemment,
à notre avis, un motif qui, en tout cas, créerait un dangereux
précédent, s'il fallait que des lois, en cours de procès,
viennent changer l'issue de ce procès, d'autant plus que ces citoyens ne
font qu'exercer des pouvoirs qui leur ont toujours été reconnus
par la loi, soit celui de pouvoir contester des règlements municipaux
qui auraient été adoptés en ne suivant pas les
formalités nécessaires. Ce sont les deux principaux motifs pour
lesquels nous soumettons que ce projet de loi ne devrait pas être
adopté ce soir. Merci. (1 heure)
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Tardif: Est-ce que vous pouvez nous dire à quel moment
les poursuites que vous avez évoquées ont été
intentées?
M. Huot: Les poursuites que j'évoque sont, d'après
ce que j'en sais, assez récentes. Cela ferait quelques mois seulement.
Il y a déjà une défense au dossier qui a été
déposée par la ville de Saint-Jean, sauf que le dossier en
question n'est pas encore inscrit au mérite.
M. Tardif: Est-ce qu'il y a une date précise où la
plainte a été déposée à la cour? Est-ce
qu'on connaît à quel moment, la date précise?
M. Huot: Je ne connais pas personnellement la date précise
à laquelle l'action a été prise. Je vous
réfère tout simplement au numéro de dossier en question.
Ce que je sais également, c'est qu'il y a déjà une
défense de la part de la ville dans le dossier. Finalement, on est
à l'état où il doit y avoir une inscription au
mérite tout simplement pour audition.
M. Tardif: Est-ce que Me Delorme a des renseignements à ce
sujet?
M. Delorme: M. le Président, pour répondre au
ministre, j'ai la date de la déclaration telle qu'elle a
été inscrite par les procureurs de MM. Gaudet et Houde. Le bref
est daté du 17 juillet 1979 alors que les avis publics
précédant l'introduction du projet de loi à
l'Assemblée nationale sont tous antérieurs à cette date.
J'ai dans mon dossier ici une lettre du procureur Lauzon de la ville,
adressée, je pense, à M. Paul Gally qui confirme qu'à la
date de cette lettre, soit le 28 juin 1979, tous les avis avaient
été donnés conformément à la loi. Or, c'est
postérieurement à la publication de ces avis et donc,
après avoir pris connaissance ou avoir eu la possibilité de
prendre connaissance du projet de loi qui avait été
préparé que cette action a été intentée
contre la cité de Saint-Jean-sur-Richelieu, ce qui, je le soumets
respectueusement, confirme la crainte de la cité de voir son
règlement déclaré nul pour vice de procédure par un
tribunal, le cas échéant.
M. Tardif: Si je comprends bien, les procédures ont
été intentées après que les avis euront
été dûment donnés et publiés dans le Canada
fran-çais, journal de la région.
M. Delorme: Oui, M. le ministre.
M. Huot: M. le Président, s'il vous plaît, j'aurais
peut-être, à ce sujet, certaines choses à ajouter. Ce
n'était pas la première nouvelle qu'on avait du défaut
qu'il pouvait y avoir à l'encontre du règlement 508. J'aimerais
soulever que dans une cause du même district d'Iberville, qui est
datée antérieurement à 1978, en fait le jugement est
intervenu en décembre 1978 dans la cause de Clovis Bourdeau et autres
versus ville de Saint-Jean et également Westcliff Investment; il y
avait, dans la déclaration, une attaque, par certains citoyens, du
fameux règlement 508. Ce qui s'est produit, cependant, c'est qu'au jour
du procès comme tel, ces gens ayant la démonstration et la preuve
en main que certains amendements dont ils voulaient obtenir l'annulation
réglaient leur problème, ils ont tout simplement
décidé de ne pas plaider comme tel à l'encontre de
l'invalidité du règlement 508, mais il y avait déjà
des citoyens, antérieurement au geste posé par la ville, qui
avaient démontré leur intention et dit que ce règlement
était illégal. C'est donc dire que c'est plutôt la ville
qui, elle, a réagi à une affirmation de certaines
procédures et de certains citoyens alléguant que le
règlement 508 pouvait être illégal; c'est donc la ville qui
répond par la soumission d'un projet de loi en projet de loi
privé pour justement éliminer les possibilités que
certains citoyens exercent les droits que tout contribuable d'une
municipalité peut exercer en vertu de la Loi des cités et villes.
Ce ne sont donc pas les gens ici présents ou qui ont pris l'action
récente contre le règlement 508 qui ont, pour la première
fois, posé un geste en réponse au projet de loi soumis par la
ville, mais plutôt la ville qui a posé un geste en réponse
à des contribuables qui lui avaient laissé savoir que ce
règlement était illégal.
Or, il y a également une chose curieuse, c'est que depuis le
jugement, dans l'affaire Bourdeau, qui a déclaré toute une
série d'amendements illégaux, il y a eu effectivement toute une
procédure par la ville pour tenter de ratifier ou de mettre en place
quand même les amendements qui avaient été annulés
préalablement par le juge. Curieusement également, on n'a pas
osé, à ce moment, reprendre la procédure et on ne pouvait,
à ce moment, sur toute la procédure du 508, donc, le
règlement global... Ils n'avaient à ce moment qu'à traiter
en sus des amendements dont il a été question lors du
règlement qui a tout amendé cela, ils n'avaient qu'à
abroger le 508, à l'adopter et à le faire entrer en vigueur selon
toutes les formalités de la loi, ce qu'ils n'ont pas fait à ce
moment. Donc, plutôt que d'employer les formalités qui existent
dans les droits des cités et villes et qui permettent aux citoyens de
faire valoir leurs idées, la ville a plutôt
préféré, à ce niveau, présenter un bill
privé.
On soumet tout simplement que cela n'est pas la procédure
prévue par la loi et que cela ne protège pas les droits des
citoyens, des contribuables qui peuvent faire valoir leurs droits par voie de
référendum s'il le désirent.
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Les questions qui vous ont été
posées semblent indiquer que la chronologie des faits pourrait avoir une
certaine importance dans l'esprit de certains membres autour de la table. On
sait, par exemple, que les publications des avis de la présentation de
ce projet de loi auraient eu lieu autour de la mi-juin, que l'action que vous
avez mentionnée aurait été inscrite vers la mi-juillet,
mais est-ce que vous pouvez nous dire à quel moment le litige
lui-même, le conflit qui a été sui-
vi ma question se pose à l'un des deux par l'action
en justice, a commencé? Est-ce qu'il a commencé avant la
publication des avis ou après?
M. Huot: II y a un premier litige qui a commencé en 1977
par...
M. Lalonde: Pas celui de M. Bourdeau. Je parle de celui de votre
client, M. Gaudet et M. Houde.
M. Huot: Quant à M. Gaudet et M. Houde, il est clair que
leur action a commencé effectivement en juillet.
M. Lalonde: Je ne parle pas de l'inscription,
c'est-à-dire, l'émission du bref, mais le conflit. Le
problème a commencé après la publication des avis ou avant
parce qu'on peut, à un moment donné, être en conflit avec
la municipalité, avoir un problème qui existe depuis plusieurs
mois et, éventuellement, à un moment donné, décider
d'aller en Cour.
M. Huot: C'est-à-dire que c'est un problème, comme
je dis, qui est bien antérieur à cela.
M. Lalonde: Bien antérieur à cela.
M. Huot: Oui, qui a débuté avec les
dénommés Bourdeau. Il y avait six demandeurs dans cette cause qui
eux avaient attaqué le 508 en question. Mais eux arrivaient au
procès et, laissant tomber cette question du 508, d'autres l'ont reprise
subsé-quemment, si vous voulez. Ce problème était
déjà soulevé du 508.
Le Président (M. Jolivet): Me Delorme.
M. Delorme: M. le Président, je pense que le
député de Marguerite-Bourgeoys a effectivement indiqué
qu'il serait peut-être bon de situer tout ce débat
chronologiquement. Disons que dans un premier temps, une entreprise qui
s'appelle les Gérances Westcliff Ltée, a décidé
d'implanter dans les limites territoriales de Saint-Jean un vaste complexe
commercial. Un certain nombre de citoyens, dont MM. Bourdeau, Marcel Adams,
peut-être également était demandeur. De toute façon
Marcel Adams est le propriétaire d'un autre centre commercial dans les
limites de la cité de Saint-Jean. Mon confrère me corrigera si ce
n'est pas exact. Un groupe de citoyens, ils étaient cinq ou six, ont
décidé de tenter d'arrêter ce projet d'installation d'un
complexe commercial dans les limites de la ville. Il y a donc eu arrêt
des démarches entreprises par les Gérances Westcliff en attendant
qu'un jugement final ne décide de la question.
Dans cette demande qui a été introduite vers 1977, on a
demandé l'annulation du règlement no 508, d'un certain nombre de
règlements et, plus particulièrement, d'une quinzaine de
règlements qui, incidemment, affectaient ce qui s'appelle, à
Saint-Jean, le secteur nord qui est précisément l'endroit
où devait être construit le centre commercial. Or, l'honorable
juge Biron de la Cour supérieure a rendu une décision en
décembre 1978, à la suite d'une audition qui avait eu lieu devant
lui et au cours de laquelle les requérants se sont
désistés de toute demande à l'égard des autres
règlements municipaux, autres que les quinze règlements ou la
quinzaine de règlements qui affectaient le secteur nord, ce qui est
connu comme étant le secteur nord de la cité.
Or, le règlement no 508 n'a donc pas été
contesté devant le Cour supérieure. Il n'y a donc eu que ces
quinze règlements qui, effectivement, ont été
déclarés nuls par le tribunal pour vice de procédure. La
ville se retrouvait donc dans la situation où toute une partie de son
territoire se trouvait non zonée avec la possibilité d'avoir
n'importe laquelle construction, sans même obtenir quelque permis que ce
soit. Cette cause a été portée en appel et elle n'a pas
encore été entendue et, de façon à pallier à
tout événement ce qui avait été souligné par
le juge Biron dans sa décision, la ville a donc décidé de
remettre en force la quinzaine de règlements de zonage qui affectaient
le secteur nord, de sorte que l'on ne se retrouve pas dans une situation
où on ne savait pas trop exactement quel était le zonage qui
allait, au moment du moins de la décision que la Cour d'appel,
s'appliquer dans ce secteur.
La ville a donc entrepris de remettre en force tous et chacun des
règlements qui avaient été déclarés nuls par
le tribunal. C'est donc ainsi que la ville a entrepris la rédaction d'un
règlement qui porte le numéro 1547, qui a été
adopté au printemps dernier et qui concernait l'ensemble de ce
territoire du secteur nord. Ce règlement qui a été
adopté, je pense, je n'ai pas la date exacte de l'adoption,
c'était le 7 mars 1979. C'est donc le règlement 1547. Pourquoi
est-ce que la ville n'a pas, à ce moment, décidé de
reprendre l'ensemble de ces règlements et plus particulièrement
le règlement no 508, c'est parce qu'une démarche avait
déjà été entreprise en ce sens avec les urbanistes
et que les rapports finals n'étaient pas disponibles et qu'il
était impossible pour la ville d'adopter immédiatement de
nouveaux règlements de zonage pour rezoner en totalité la ville.
Il faut croire que Saint-Jean-sur-Richelieu est une vieille ville et que,
décider de rezoner un territoire comme celui-là où il
existe je ne pense pas que je me trompe en le disant 200
règlements qui concernent le zonage, c'est évident que cela ne
peut pas se faire dans un temps record. Cela prend plus qu'une année,
à tout événement. Et comme on se retrouvait avec une
absence de règlement dans un secteur, on a donc décidé de
régler immédiatement le problème en adoptant le
règlement no 1547. Ce règlement a fait l'objet d'une consultation
publique et, je pense qu'on peut dire sans se tromper que MM. Gaudet, Houde et
Adam, que représente mon confrère, sont des gens qui
étaient violemment opposés au projet de loi no 1547 et qu'ils ont
donc au règlement, je m'excuse, 1547 fait une chaude lutte
au conseil municipal de façon de bloquer l'entrée en
vigueur du règlement no 1547. Or, ce règlement a
été soumis aux propriétaires, je pense que c'est en juin
1979, il y a 80% des gens qui sont venus, qui se sont déplacés
pour voter et, de ces 80%, il y a 80% des gens qui ont dit oui au
règlement no 1547 qui est donc entré en vigueur par la suite.
Alors, la volonté du milieu, elle est claire, nette et
précise, elle veut le même règlement de zonage que ce qui
avait été déclaré nul par le juge Biron aux termes
de son jugement du mois de décembre. (1 h 15)
Or, une fois ce règlement en vigueur, MM. Gaudet et Houde, que
représente mon confrère, ont intenté des procédures
judiciaires en annulation du règlement no 1547 et, incidemment, ont
demandé l'annulation du règlement no 508 parce que le
règlement no 1547 amende le règlement no 508, qui est le
règlement de base. Cette deuxième action, comme on l'a
souligné tout à l'heure, est survenue une fois que tout le monde
a pu prendre connaissance de ce projet de loi no 230.
Chronologiquement, c'est exactement comme cela que les faits se sont
présentés.
M. Lalonde: Est-ce qu'il y a quelque chose à ajouter, un
autre amendement?
M. Huot: II y a une chronologie dans cela, mais, il y a
peut-être certains facteurs assez importants. Qu'on nous dise que le
règlement no 1547 a été approuvé par la population,
cela va toujours, mais il ne faut pas oublier que le règlement 1547 ne
concerne que le secteur nord de la ville. Si vous ratifiez, par voie de projet
de loi privé, le règlement 508, vous touchez tous les citoyens.
Tous ces citoyens, en dehors de la zone concernée par le
règlement 1547, soit la zone du secteur nord, vous leur enlevez le droit
d'utiliser ce que la loi leur donne, c'est-à-dire le droit de contester
ce règlement 508, parce qu'il n'a pas été adopté
selon la loi. C'est exactement l'effet de cela.
On vient, de ce fait, dire à ces gens: Vous n'avez plus le droit
de contester. Il y a également un autre fait, qui est sûr et
certain, qu'on dise que les avis soient avant ou pas, il y a un premier dossier
qui a soulevé le problème du règlement du 508, et c'est la
ville qui a répondu à cette crainte de la nullité du
règlement 508 par l'avis pour avoir un projet de loi privé, et ce
n'est que maintenant que l'action est en cours, qu'on veut le faire passer.
Evidemment, ce que cela a comme effet, c'est que le juge n'aura plus rien
à juger demain matin, alors que c'est déjà devant les
tribunaux. On soumet que cela ne peut servir d'argument qu'un secteur
particulier, il y a eu un vote pour dire que le règlement 508 est valide
pour toute la ville de Saint-Jean. Si ce règlement est illégal,
nous soumettons que tout citoyen, tout contribuable de Saint-Jean, de par la
Loi des cités et villes et de par les droits qui leur sont donnés
d'une action en nullité, peut attaquer ce règlement. Cette loi ne
concernerait pas et n'empêcherait pas uniquement les gens
concernés par la zone 1547 d'exercer leur recours, mais bien les gens de
toute la ville. A ce moment, nous soumettons que c'est vraiment leur retrancher
un droit qui leur appartient de par la loi.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Je regrette, mais je ne me souviens pas de votre
nom.
M. Delorme: Michel Delorme.
M. Cordeau: Vous avez dit, au début de vos remarques, que
le règlement 508 concernant le zonage n'avait pas été
soumis aux citoyens parce que, lors de son adoption en quelle
année?
M. Delorme: Le 11 mai 1955.
M. Cordeau: En 1955, les autorités de la ville croyaient
que c'était le premier règlement de zonage.
M. Delorme: M. le député, j'ai dit qu'on
présumait, parce qu'on a interrogé des gens qui étaient
là et on en est venu à cette conclusion.
M. Cordeau: A quel moment la ville s'est-elle rendu compte qu'il
existait d'autres règlements par après, qu'il y avait eu d'autres
règlements antérieurement à 1955 concernant le zonage?
M. Delorme: Lorsque le juge Biron a rendu sa décision, la
ville a dit: S'il y a eu des erreurs qui ont pu être commises lors de
l'adoption des quinze règlements qui avaient été
déclarés nuls, comme il s'agissait de remettre en vigueur ces
règlements, on voulait s'assurer qu'il n'y avait pas de
difficulté.
On les a tous étudiés, et comme ce règlement
amendait le règlement 508, c'est au cours de cette étude que l'on
s'est rendu compte à un moment donné qu'il y avait un doute quant
à l'entrée en vigueur et quant à l'application de ce
règlement; on s'est rendu compte qu'il y avait des possibilités
que ce règlement soit contesté, mais ce qui est indiqué
dans le projet de loi et ce à quoi j'ai fait référence,
cela n'a pas été découvert au moment de l'action Bourdeau
contre la cité de Saint-Jean. C'est nous qui l'avons découvert,
et d'ailleurs, dans aucune déclaration ce n'est allégué,
c'est nous qui l'avons découvert au moment où nous avons
décidé de remettre en vigueur le règlement no 1547.
On a indiqué tout à l'heure qu'on pouvait se demander
pourquoi on n'a pas, à ce moment-là, décidé de
reprendre l'ensemble du règlement no 508. Je me souviens qu'il y avait
l'aspect essentiellement pratique. Cela ne se faisait pas dans un temps
relativement court. Il y avait un deuxième aspect qu'il a fallu
considérer, c'était que, comme la ville était très
surveillée par les opposants, on savait que ce règlement qui
allait être adopté ultérieurement pour ratifier l'ensemble
des règle-
ments qui avaient été déclarés nuls serait
vraisemblablement contesté.
Si on avait décidé de remplacer simplement le
règlement général no 508, on aurait pu intenter des
procédures contre la ville à ce moment-là, en disant que
c'était un prétexte pour ne pas consulter que la population qui
était directement intéressée par le problème qui
était la population du secteur nord.
On se retrouvait dans un cercle vicieux. Si on adoptait un nouveau
règlement de zonage applicable à l'ensemble du territoire, les
opposants auraient dit: Vous voyez, on demande qu'il y ait 5000 signatures pour
qu'il puisse y avoir adoption de ce règlement.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, je pense que,
traditionnellement, les législateurs, par voie de projets de loi
privés, évitent de s'inscrire dans un litige en cours. D'un autre
côté, il y a des questions à savoir si le litige s'inscrit
dans la législation en cours, plutôt que l'inverse. Etant
donné l'heure tardive il est 1 h 20 et probablement la
nécessité pour ceux qui sont ici de rester à
Québec, à moins que vous soyez de Québec, je ne sais pas
la grande possibilité que la commission des affaires municipales
se réunisse demain de toute façon, ne serait-il pas sage,
étant donné, justement, l'état de fatigue de tout le
monde, de remettre cela à demain et d'y réfléchir un peu
plus, à moins que le ministre ait une réponse miraculeuse et
lumineuse à ce stade-ci.
M. Tardif: Une réponse miraculeuse et lumineuse, non, mais
une question. La ville ne pourrait-elle pas tout simplement refaire son
règlement et le soumettre à l'approbation des
électeurs?
M. Delorme: C'est une possibilité qui a été
examinée et la réponse à laquelle nous en sommes venus,
c'est que cela ne pouvait pas se faire à l'intérieur d'un
délai raisonnable.
M. Tardif: Qu'est-ce que c'est un délai raisonnable?
M. Delorme: II y a des urbanistes qui sont à
étudier le dossier du zonage général de la ville depuis
à peu près un an et ils n'ont pas encore soumis leur rapport,
étant donné qu'on veut reprendre l'ensemble de l'étude.
Cela fait donc l'objet d'une étude. Le conseil n'a pas pris de
décision quant à cela.
M. Tardif: Mais, en fait, rien n'empêcherait le conseil,
pendant que la cause suit son cours, de refaire son règlement et de le
soumettre à l'approbation des électeurs.
M. Delorme: On se retrouverait dans la position où le
conseil envisage une modification de son règlement de zonage pour le
mettre à la page, et, entre-temps, c'est évident que le nouveau
règlement qui sera mis en vigueur sera un règlement nouveau, un
règlement rénové, en utilisant les techniques de zonage
qui sont présentement utilisées. A ce moment, cela signifierait
qu'il faudrait prendre l'ancien règlement no 508 et le mettre en
vigueur, alors qu'on a nécessairement l'intention de l'abroger lorsque
les urbanistes auront soumis un rapport complet et que le conseil aura
étudié et délibéré sur le tout.
M. Lalonde: Mais la réponse à la question du
ministre est oui, sauf que ce n'est peut-être pas désirable ou que
ce n'est pas dans le sens...
M. Delorme: Mais ce n'est pas...
M. Lalonde: Mais si vous répondez à la question du
ministre, c'est oui, sauf que ce n'est peut-être pas désirable ou
que c'est dans le sens...
M. Delorme: Cela n'est pas.
M. Lalonde: Mais si vous répondez à la question du
ministre, parce que vous n'avez pas répondu est-ce oui? C'est dans le
domaine des possibilités que vous fassiez cela?
M. Delorme: Cela se peut. La réponse, c'est oui.
M. Tardif: Alors, M. le Président, compte tenu de la
réponse du procureur de la municipalité, je suggérerais
qu'on suspende l'étude de ce projet de loi et compte tenu que la cause
n'est pas encore inscrite et que des délais assez longs peuvent survenir
d'ici à ce que le jugement soit rendu en ces matières, que la
municipalité pourrait avoir le temps de préparer un
règlement de zonage, de le soumettre à l'approbation des
électeurs et, le cas échéant, donnant jugement, donc avoir
un règlement de zonage tout frais pour la municipalité. Pour ces
raisons, si la municipalité jugeait à propos de revenir nous voir
au printemps, après la prochaine session, elle pourrait le faire.
M. Lalonde: Je suis d'accord avec cette attitude prudente et
respectueuse des instances municipales et judiciaires.
Le Président (M. Jolivet): Le projet de loi no 230 est
donc suspendu quant à son étude. Ceci termine les travaux de
cette commission quant aux projets de loi privés et je dois remettre le
siège à celui qui me précédait.
Cette commission, ayant étudié quatre projets de loi, fera
rapport en conséquence sur les quatre projets, suspendant le
dernier.
Fin de la séance à 1 h 27