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Projet de loi no 200 Etude article par article
(Dix heures dix-sept minutes)
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, messieurs!
Nous allons commencer les travaux de cette commission permanente des
affaires municipales qui étudie le projet de loi no 200, projet de loi
privé.
Les membres de cette commission sont: M. Brassard (Lac-Saint-Jean)
remplacé par M. Beauséjour (Iberville); M. Caron (Verdun), M.
Cordeau (Saint-Hyacinthe); M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes) remplacé
par M. Rancourt (Saint-François); M. Gratton (Gatineau) remplacé
par M. Lavoie (Laval); M. Guay (Taschereau), M. Mercier (Berthier), M.
Ouellette (Beauce-Nord), M. Shaw (Pointe-Claire), M. Tardif
(Crémazie).
Les intervenants sont: M. Alfred (Papineau); M. Charbonneau
(Verchères) remplacé par M. Perron (Duplessis); M. Fontaine
(Nicolet-Yamaska); M. Goldbloom (D'Arcy McGee) remplacé par M. Blank
(Saint-Louis); M. Lacoste (Sainte-Anne); M. Léonard
(Laurentides-Labelle) remplacé par M. Bisaillon (Sainte-Marie); M.
Samson (Rouyn-Noranda); M. Scowen (Notre-Dame-de-Grâce) remplacé
par M. Gratton (Gatineau); M. Vaugeois (Trois-Rivières); le rapporteur
de cette commission étant toujours M. Beauséjour (Iberville).
Au moment où nous nous sommes quittés, hier soir, les
travaux devaient reprendre à 10 heures, ce matin. Nous siégerons
avec un peu de retard comme d'habitude, malheureusement, jusqu'à 13
heures et nous reprendrons de 15 heures à 18 heures; ce serait la fin de
la commission, à moins qu'on ne puisse terminer entre-temps, si
c'était possible.
Eau et services
L'article 13. M. le ministre, c'est là que nous étions
rendus hier soir.
M. Tardif: M. le Président, comme quoi la nuit porte
conseil, on m'informe que la ville de Montréal nous propose un
libellé légèrement différent à l'article 13,
concernant la surveillance des immeubles désaffectés ou pouvant
présenter un danger.
Je vais donner lecture de cette proposition d'amendement: "Ladite charte
est modifiée par l'adjonction, après l'article 533, de l'article
suivant: 533a: Le comité exécutif peut, sur rapport du directeur
du service intéressé attestant qu'il y a danger pour la
sécurité publique, ordonner au propriétaire d'un
bâtiment vacant de maintenir une surveillance de ce bâtiment, selon
les modalités que le comité exécutif détermine. "A
défaut par le propriétaire de se conformer à cette
ordonnance dans les 24 heures de sa signification ou de la publication d'un
avis par la voie des journaux, ou si le propriétaire est inconnu,
introuvable ou incertain, le comité exécutif est autorisé
à faire garder ce bâtiment aux frais du propriétaire et
tous les frais et coûts ainsi encou- rus par la ville sont
assimilés à des taxes foncières grevant l'immeuble
à l'égard duquel ils sont encourus. Le directeur des finances
modifie le rôle de perception en conséquence."
Je m'excuse. On m'a remis ce papillon manuscrit des représentants
de la ville. Vous pouvez peut-être le remettre.
Le Président (M. Jolivet): Nous allons faire faire des
copies. Pour les besoins de la circonstance, on pourrait peut-être
suspendre l'article afin de permettre aux gens de regarder l'article comme il
le faut et d'y revenir ensuite. Ce serait peut-être plus logique.
Entre-temps, on pourrait faire dactylographier le texte. Cela va? Donc, article
13, suspendu. Article 14?
Garage et parcs de stationnement
M. Tardif: II n'y a aucun problème avec l'article 14, en
ce qui me concerne. C'est pour permettre de tourner des films...
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Saint-Louis, avez-vous quelque chose à ajouter? Cela va?
M. Blank: Cela va. Je suis d'accord.
Le Président (M. Jolivet): Article 14, adopté.
Article 15? M. le ministre.
M. Tardif: Adopté. Il s'agit tout simplement de changer en
système international les mesures.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 16, M.
le ministre.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): M. Péloquin.
M. Péloquin (Jean): Si vous me le permettez, je veux
être sûr que tout le monde, dans le cahier, a bien le dernier
texte. Il y a eu une modification de dernière minute. Il y a une feuille
qui est attachée. Il y a une très légère
modification qui tient compte du problème que pose le recyclage de
certains bâtiments, comme les écoles qui sont
désaffectées et qui sont utilisées à d'autres
fins.
C'est simplement le début du texte qui a été
modifié. A la deuxième ligne du premier alinéa, au lieu
de: "un plan de construction ou d'occupation", on a mentionné "un plan
de construction ou de modification ou permettre l'occupation d'un ou de
plusieurs bâtiments".
Le Président (M. Jolivet): Adopté?
M. Tardif: Un moment, M. le Président. On vient de me
remettre une note ici du ministère des Affaires culturelles qui
suggère de remplacer, à la fin du premier alinéa, les mots
"immeuble classé bien culturel ou situé en tout ou en partie dans
l'aire de protection d'un tel bien" par les mots "de biens culturels
classés et reconnus et de biens culturels situés en tout ou en
partie dans l'aire de
protection d'un bien culturel classé, dans un arrondissement
historique ou naturel ou dans un site historique classé."
Donc, en fait, cela étend tout simplement les pouvoirs qui sont
demandés par la ville non pas simplement à ces arrondissements,
enfin, ces immeubles classés, mais bien... D'accord?
M. Péloquin: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): Donc, cette modification, on va
la distribuer et on pourrait la considérer comme étant un
amendement à l'article comme tel. Je vous demanderais de la regarder et
de me dire si vous l'adoptez.
M. Tardif: M. le Président... Le Président (M.
Jolivet): Oui.
M. Tardif:... j'aimerais, avec votre permission, pendant qu'on
distribue et qu'on prend connaissance de ce papillon, poser une question aux
gens de la ville de Montréal.
Le Président (M. Jolivet): Allez!
M. Tardif: Je comprends ici que ce que la ville veut faire, par
l'article 16, c'est d'abord réduire la superficie minimale pour un
projet industriel ou commercial, d'une part.
D'autre part aussi, on veut permettre, par le deuxième
alinéa, à la ville de déroger à un règlement
municipal ou à une condition dérogatoire à un
règlement. Est-ce que je dois comprendre par là ce qui est
le cas, notamment, lors de recyclage d'immeubles que, si un immeuble
recyclé avait dans les combles, par exemple, un plafond non conforme au
Code du bâtiment de la ville, l'on pourrait néanmoins
procéder au recyclage et en faire, supposons, dix logements, nonobstant
le règlement municipal sur le Code du bâtiment? Est-ce que
ça va jusque-là?
M. Péloquin: Oui, c'est exact.
M. Tardif: Alors, bravo!
M. Péloquin: C'est qu'actuellement si vous...
M. Tardif: Trop souvent, à l'heure actuelle, le recyclage
est empêché à cause de normes qui ont été
faites pour la construction nouvelle. Mais vous êtes assuré,
là. Ce n'est pas le cas du ministre qui dit à la ville: Vous
demandez trop de pouvoirs. Au contraire, je veux m'assurer que vous avez
effectivement le pouvoir de passer outre pour permettre le recyclage
d'immeubles et leur utilisation.
M. Péloquin: C'est ça. Si on regarde le texte
actuel du deuxième alinéa, on voit que le règlement
permettait d'être plus restrictif, mais non pas d'être plus
permissif que la réglementation municipale et c'est justement un des
problèmes auxquels on avait à faire face de ne pas pouvoir
être plus permissif dans ce règlement-là.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'on a accepté
l'amendement?
M. Lavoie: Oui.
Le Président (M. Jolivet): L'amendement est
accepté. L'article modifié est-il accepté? Adopté.
L'article 17, M. le ministre.
M. Tardif: J'avais fait mes devoirs sur une autre version des
papillons; alors, je dois suivre les notes sur les deux textes.
Le Président (M. Jolivet): Vous avez quelque chose
à ajouter, M. Péloquin?
M. Péloquin: La raison pour laquelle le texte a
été modifié, c'est que depuis l'adoption du projet de loi
no 57 il a fallu tenir compte de cette nouvelle loi. Le but de l'article 17,
ainsi que de l'article 18 qui en est le pendant, si vous voulez, au point de
vue de remboursement, c'est d'éviter que la ville n'ait à
créditer ou à facturer un grand nombre de comptes de taxe d'eau
et de services pour des locaux résidentiels à des personnes qui
déménagent en cours d'année à l'intérieur
des limites de la ville de Montréal.
Ce que nous voulons, c'est que, lorsqu'une personne a payé sa
taxe d'eau dans un local, cela lui donne le droit d'occuper un autre local dans
la ville sans avoir à payer une nouvelle taxe d'eau ou sans avoir
à payer un supplément ou sans qu'on ait à le lui
rembourser.
M. Tardif: M. le Président, je comprends l'objectif de la
ville, mais voici ma question: Est-ce que le fait de supprimer les mots: "Le
rôle de la valeur locative n'est pas modifié et", et de commencer
par: "Aucune taxe d'eau et de services n'est perçue, pour un local
résidentiel, d'une personne qui a occupé dans la ville pendant le
même exercice un autre local résidentiel à l'égard
duquel elle a acquitté une telle taxe" ne permettrait pas de faire
précisément ce que demande la ville? (10 h 30)
M. Péloquin: Oui, mais le problème est que, si on
n'émet pas une disposition suivant laquelle le rôle de la valeur
locative ne sera pas modifié, il va falloir, en vertu de la loi
générale, c'est-à-dire la Loi sur la fiscalité,
faire le "follow-up"; suivre tous les déménagements dans la ville
de façon que les modifications soient apportées au rôle de
la valeur locative. Vu que c'est la ville de Montréal qui paie pour les
mises à jour du rôle de la valeur locative, nous sommes
obligés d'avoir une équipe de personnes qui font constamment la
tournée des bâtiments dans la ville pour mettre à jour le
rôle de valeur locative. Nous croyons que, si aucune taxe n'est
remboursée ou que si aucun excédent de taxe n'est exigé,
à ce moment-là c'est inutile de faire l'opération de mise
à jour du rôle à l'intérieur de l'exercice
financier.
M. Tardif: Qu'est-ce que c'est? C'est 20% de
déménagements dans une ville comme Montréal annuellement
ou 15%?
M. Péloquin: C'est 80 000. Je ne sais pas le pourcentage
que cela peut représenter.
M. Tardif: Avec 20% de déménagements dans une ville
comme Montréal, ce ne sera pas très long que votre rôle de
valeur locative n'aura plus aucune correspondance avec la
réalité, s'il n'y a pas de nouvelles inscriptions qui sont
faites.
M. Péloquin: II y a un recensement qui est fait une fois
par année au mois de décembre. On envoie alors les gens sur la
route et ce sont bien souvent des étudiants ou des auxiliaires. Ils font
un recensement des nouveaux occupants en vue de la préparation du
rôle de l'exercice qui s'en vient, mais ce n'est pas fait à
longueur d'année, ce n'est pas suivi à longueur
d'année.
M. Tardif: Vous voulez dire que c'est quand même moins
coûteux pour la ville de faire un recensement annuel du type
mentionné que de suivre les changements qui peuvent s'effectuer par
exemple à l'occasion des déménagements?
M. Péloquin: De toute façon, nous sommes
obligés d'effectuer le recensement annuel parce qu'il y a un rôle,
dans une situation normale, de la valeur locative à faire chaque
année. Pour confectionner le rôle de la valeur locative, c'est
bien entendu qu'il faut aller voir qui est l'occupant de chacun des
bâtiments.
M. Tardif: Adopté, M. le Président, tel que
présenté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 18? M.
le ministre.
M. Tardif: Article de concordance avec l'article
précédent.
Le Président (M. Jolivet): Adopté.
Démolition, restauration et
aménagement
Article 19, adopté? Adopté. Article 20? M. Tardif:
Adopté. Concordance avec...
M. Péloquin: Cela dépendra si l'article 635,
c'est-à-dire l'article 13 du projet, est adopté.
Le Président (M. Jolivet): Donc, adopté?
Une Voix: Adopté!
Le Président (M. Jolivet): Article 21 ?
M. Tardif: Je crois comprendre, M. le Président, qu'il y a
un papillon. Est-ce qu'il vole toujours? On me dit qu'il vole d'une aile, mais
il vole quand même.
M. Lavoie: II a de l'eau dans l'aile.
Le Président (M. Jolivet): On va vous le distribuer.
M. Lavoie: Ce n'est pas un papillon, c'est un hydravion.
M. Tardif: II semblerait, M. le Président, que cet
article... Je vais en faire lecture, même s'il est incomplet, histoire de
m'assurer que cette formulation aurait fait l'objet d'un consensus et non de
l'unanimité sur tout, sauf sur l'avant-dernier alinéa qui est
l'article déclaratoire quant à la Commission municipale
possédant ce pouvoir de fixer le coût de l'eau pour une
année antérieure. On peut au moins prendre connaissance de tout
jusque-là. Pour l'autre, on pourra en suspendre l'étude
jusqu'à ce qu'il y ait eu d'autres discussions.
M. le Président, le texte, que je vois d'ailleurs pour la
première fois, propose ceci: "628. La ville soumet avant le 1er
août de chaque année le prix proposé de la fourniture de
l'eau pour l'exercice financier subséquent à chacune des
municipalités qu'elle dessert, soit à la limite de leur
territoire, soit à l'intérieur de celui-ci. "A défaut
d'acceptation du prix soumis de l'eau, la ville ou toute municipalité
peut s'adresser, avant le 1er octobre, à la Commission municipale du
Québec qui fixe alors le prix de l'eau par ordonnance avant le 1er
novembre. "Les municipalités à qui la ville livre l'eau à
la limite de leur territoire paient à la ville le prix de l'eau dans les
trente jours de la réception d'un compte indiquant la consommation
relevée au compteur pour la période écoulée. "A
compter de l'exercice financier 1981, les municipalités dont le
territoire est desservi par l'aqueduc de la ville paient directement à
celle-ci le prix de l'eau, le 1er juillet de chaque exercice. Ces
municipalités sont autorisées à facturer aux usagers du
service d'aqueduc dans leur territoire le prix de l'eau à eux
livrée, mesurée par compteur ou non, au tarif fixé par le
conseil desdites municipalités lors de l'adoption de leur budget annuel,
ce tarif pouvant être basé soit sur la valeur locative
apparaissant au rôle de la valeur locative, soit sur la valeur
apparaissant au rôle d'évaluation, soit, dans le cas d'un
bâtiment muni d'un compteur réglementaire, sur la quantité
d'eau consommée avec un minimum par local ou catégorie de locaux;
le revenu provenant de ce tarif peut être différent du prix de la
fourniture de l'eau payable à la ville, à la discrétion du
conseil de chacune de ces municipalités. "La ville peut conclure avec
les municipalités visées au présent article toute entente
déterminant les autres conditions de la fourniture de l'eau à ces
municipalités et, notamment, pour l'installation, le maintien, la
réparation, la protection, la disjonction et l'utilisation de tout
ouvrage faisant partie de l'aqueduc de la ville. "La ville soumet à
chaque municipalité visée au présent article une liste des
dispositions de ses règlements qu'elle estime nécessaires
à la protection de son réseau d'aqueduc ou au maintien de la
qualité de l'eau potable qu'elle fournit. Chaque
municipalité doit alors adopter un règlement pour rendre ces
dispositions applicables sur son territoire et en fournir la preuve à la
ville. "A défaut de ce faire ou à défaut d'entente sur
toute condition de la fourniture de l'eau autre que le prix, la Commission
municipale, après consultation avec le ministre de l'Environnement, peut
rendre à l'égard de cette municipalité les ordonnances
qu'elle juge nécessaires."
Cet article 628 qui, dans le projet de loi 200, se retrouve à
l'article 21, M. le Président, remplacerait en quelque sorte le
libellé actuel jusqu'à l'avant-dernier paragraphe où la
Commission municipale a et a toujours eu... C'est donc l'article
déclaratoire. Je ne sais pas, M. le Président, s'il y a des
membres de cette commission qui ont des questions d'abord en rapport avec cet
article ou ce projet.
Les membres de la commission préfèrent qu'on laisse en
suspens tout l'article jusqu'au lunch. Pendant l'heure du lunch, cela donnerait
le temps de l'examiner, à moins qu'il n'y ait des questions
précises, pour que nos gens se remettent au travail ou tentent d'y
répondre. J'aime autant le savoir tout de suite, s'il y en a. Est-ce
qu'il y en a de la part des autorités de la ville de
Montréal?
Le Président (M. Jolivet): M. Péloquin.
M. Péloquin: En ce qui concerne la ville de
Montréal, c'est le texte sur lequel nous avions donné notre
accord, hier soir, devant les représentants de la Commission municipale
qui a servi un peu, si vous voulez, de conciliateur sur le texte. Ce
n'était pas plus difficile que cela de rédiger le texte. Il y
avait moyen de s'entendre et il suffisait de se rencontrer. Il y a seulement la
question de la "rétroactivité", entre guillemets,
entendons-nous.
Le Président (M. Jolivet): Dans le cas des autres
municipalités, je pense qu'on avait pris entente dans le sens qu'on ne
revenait pas sur le sujet, mais je pense que la question est importante. Nous
aimerions savoir, de la part des autres municipalités, si elles sont
d'accord ou non. Si elles sont en désaccord, pour nous permettre,
à l'heure du lunch, de le regarder, ce serait peut-être bon de
donner un texte écrit au ministre et aux membres de chacune des
Oppositions pour qu'on puisse le regarder et voir les annotations que vous
voulez avoir, si vous êtes contre le projet tel quel. Cela va?
D'accord.
On va laisser l'article en suspens. Je vais vous laisser le temps de le
regarder. Ceux qui ont des objections, veuillez les faire valoir aux trois
partis. Oui.
M. Tardif: M. le Président, avec votre permission,
j'aimerais savoir immédiatement...
Le Président (M. Jolivet): Ah bon! D'accord.
M. Tardif:... des représentants des municipalités
ici présents quels sont ceux à qui cette formulation est
acceptable rapidement.
Le Président (M. Jolivet): M. Denault.
M. Denault: M. le ministre, il y a deux choses. On peut
être opposé au principe d'un article et dire qu'on l'adopte au
niveau de la rédaction. Au niveau de la rédaction, je viens de
signaler à Me Lanctôt une chose qui, je pense, devrait être
enlevée.
C'est lorsqu'on dit que le tarif que la ville devra imposer devra
être fait lors de l'adoption du budget; ce qui signifie que si, par
hasard, le conseil l'oubliait, on ne pourrait plus imposer de taxe. Ce genre de
correction...
M. Tardif: Je m'excuse, je ne veux pas interrompre Me Denault.
C'est une question de forme. Sur le fond, vous êtes d'accord
fondamentalement.
M. Denault: Je ne peux pas être d'accord sur le fond, mais,
si vous me dites qu'on va l'adopter, j'aurais des corrections de style à
suggérer.
Le Président (M. Jolivet): Me Pigeon?
Mme Charbonneau: Andrée-Anne Charbon-neau. Pour le fond,
je ne suis pas d'accord, comme je l'ai dit hier soir, mais, si on doit
l'adopter, je suis d'accord pour la correction qui a été
proposée.
M. Tardif: Je m'excuse. L'objection, dans votre cas, sur le fond
provient du fait que la ville de Westmount aura à prélever ses
propres comptes de taxe d'eau.
Mme Charbonneau: Exactement, M. le ministre.
M. Tardif: Cela me paraît tout à fait une
responsabilité municipale et il est normal qu'une ville comme Westmount
puisse l'assumer. Sur les arguments entendus hier, du style envoyer 9000
comptes de taxes, la ville de Montréal en envoie un demi-million. C'est
une responsabilité tout à fait normale de la part d'une
municipalité. Amon avis, ce n'est pas une objection de fond sur la
question. S'il y en a d'autres qui avaient des objections sur ce point, quant
à moi je n'ai' aucune espèce d'hésitation à dire
aux municipalités: Assumez vos responsabilités. "No taxation
without representation". Alors, prélevez vos taxes.
Le Président (M. Jolivet): Me Pigeon.
M. Pigeon (Robert): M. le Président, je vous remercie de
nous donner l'occasion de nous faire entendre.
Quant à la ville de Montréal-Est, ce nouveau projet qui
vient d'être rédigé confirme, en partie, certaines
ententes, mais il n'est pas du tout une solution au problème de la ville
de Montréal-Est, que j'ai exposé hier. A titre d'exemple, je vois
ici que nous avons fait des dépôts depuis 1964 à la ville
de Montréal, qui se totalisent à environ $80 000. La Commission
municipale, à mon hum-
ble avis, avec le texte qui est rédigé, n'a pas d'autre
juridiction que celle de fixer le prix. Il faudrait qu'il y ait une disposition
dans cet article pour ordonner à la ville de Montréal de nous
rembourser ces dépôts qui sont là depuis 1964, 1965, 1966,
1967, etc. C'est la première remarque que j'ai à vous faire.
Vu le fait que la ville de Montréal, dans son projet de contrat,
veut nous imposer 20% de perte, il faudrait qu'il y ait aussi une disposition
obligeant la ville de Montréal à installer des compteurs à
l'entrée et à la sortie des villes. (10 h 45)
Troisième remarque: Le coût de l'eau livrée par la
ville de Montréal, aux limites du territoire de la ville de
Montréal, sera le même que celui qui est déterminé
pour les villes à qui la ville vend de l'eau en vrac. Je pense que ce
serait normal. On ne doit pas reprendre toute l'enquête qui a
été faite par les municipalités pour déterminer le
coût de livraison de l'eau en vrac aux limites des municipalités.
Où cela accroche, c'est le coût additionnel, comme je le disais
hier, c'est quant au coût de livraison des frontières de
Montréal-Est aux usagers, qui représente environ $0.39 sur un
prix exigé aux frontières de $0.46. Je ne vois pas d'autre
façon que d'indiquer quelque chose dans le projet de loi à cet
égard.
Il y a aussi la question de la date de la juridiction de la Commission
municipale. Je pense que c'est un principe de législation dans le sens
qu'on ne peut pas rétroagir et donner juridiction à une
commission qui n'en avait pas, alors qu'il y avait déjà d'autres
recours prévus. Je n'insisterais pas si déjà on n'avait
pas d'autres recours prévus dans la loi, mais l'article 32i de la Loi
sur la qualité de l'environnement est bien clair: Pour fixation du taux
de l'eau, quand une ville fournit à des consommateurs, c'est le
directeur de l'environnement.
Maintenant, je dois vous dire que si, à partir de 1981, on dit
que c'est la Commission municipale, je n'ai aucune espèce d'objection
dans ce sens. Ce sont les remarques que je voulais faire sur le projet de loi
que vous nous avez soumis, en plus du texte dont j'ai pris connaissance en
diagonale en le lisant avec vous. J'aurai probablement d'autres suggestions
à faire, mais ce sont les principales.
M. Tardif: Si je comprends bien, cependant, essentiellement, les
principales objections de Montréal-Est étaient quant au
caractère déclara-toire de l'article tel que libellé
originalement, le reste étant quand même des modalités,
somme toute, assez mineures. C'est ça?
M. Pigeon: Non, il y a ce principe. Le deuxième principe,
c'est la question de la distribution de l'eau dans Montréal-Est,
où on arrive avec des coûts qui n'ont aucun sens. Je peux vous
donner quelques exemples.
M. Tardif: M. le Président, cette commission n'est pas ici
pour évaluer si le coût de l'eau à
Montréal-Est est trop élevé ou pas. C'est à
la Commission municipale qu'incombe ce rôle. Moi, je ne voudrais pas
qu'on entre dans le coût de l'eau, parce qu'à ce moment-là
qu'est-ce que vous voulez? J'ai entendu hier Me Pigeon citer des chiffres
précis que j'ai notés, selon lesquels l'eau coûterait $0.46
les 1000 gallons à Montréal-Est, par rapport à $0.80
ailleurs et, dit-il le nombre d'usagers à Montréal-Est est de
2000 contre à peu près 10 000 à Pointe-aux-Trembles. Ce
qu'il ne dit pas, c'est que les usagers de Montréal-Est sont des
raffineries de pétrole qui consomment infiniment plus que M. Tartempion
avec son petit logement unifamilial.
Je pense qu'une comptabilisation partielle comme celle-là, ce
n'est pas la place pour la faire ici et, si on voulait donner tous les faits,
il faudrait en révéler d'autres qui auraient une tout autre
portée. Cette commission n'a pas à apprécier ici si le
coût de l'eau est trop ou pas assez élevé, mais bien
uniquement à dire: Est-ce qu'il y a des règles du jeu acceptables
à la plupart des partenaires pour fixer ce coût de l'eau? C'est
ça qu'on doit établir, des règles du jeu, non pas le
coût lui-même.
M. Pigeon: Je suis entièrement d'accord avec vous, M. le
ministre, sauf que la ville de Montréal-Est ne s'est jamais fait
entendre devant la Commission municipale du Québec, de sorte que le
coût de l'eau a été déterminé en fonction de
la consommation. L'exemple que je vous donnais relativement à
Pointe-aux-Trembles, c'est qu'ils ont cinq fois plus de réseaux. Par
exemple, je vous donne la valeur du réseau qui est
déterminée en vertu de la consommation: à
Pointe-aux-Trembles, c'est 1245 000, alors qu'à Montréal-Est,
c'est 1 600 000, alors que le réseau est cinq fois moins grand. Il y a
sûrement une anomalie et ceci est contraire aux décisions de la
Commission municipale.
Maintenant, est-ce qu'ils y seront liés? La raison pour laquelle
je vous demande qu'il y ait des dispositions spéciales, on pourrait tout
simplement dire que... Je pense que la solution serait la suivante: le
coût additionnel pour la livraison de l'eau des frontières de la
municipalité aux usagers dont les immeubles sont situés dans le
territoire de la ville de Montréal-Est sera le coût réel
à la ville de Montréal. Quant aux autres critères que
j'énumère dans mes suggestions d'amendements, oublions-les, mais,
au moins, je peux me retourner et dire à la Commission municipale:
Ecoutez, Montréal-Est ne s'est jamais fait entendre. C'est le coût
réel. D'ailleurs, c'est le principe établi. Je pense que tout le
monde est d'accord. Ce qu'on veut faire payer à Montréal-Est et
aux autres villes, c'est le coût réel de l'eau distribuée
aux usagers.
M. Tardif: Est-ce qu'on peut inviter Me Pigeon à faire
tenir cette espèce de papillon aux légistes du ministère
qui le prendront en considération, de la même façon que
pour les autres?
Le Président (M. Jolivet): Oui, monsieur Oui.
M. Lavoie: Vous invoquez qu'il y aurait une disproportion pour le
consommateur de Montréal-Est vis-à-vis d'un consommateur d'une
autre ville. C'est une des villes à qui Montréal vend l'eau au
détail, si on peut dire, ou perçoit du consommateur le coût
de la taxe d'eau et de services.
Ma question est bien simple: Est-ce qu'une personne qui occupe un
logement d'une même valeur, soit à Montréal-Est, soit
à Côte-Saint-Luc ou à Outremont, paie le même prix
à Montréal-Est que dans ces autres municipalités?
M. Pigeon: Je vous donnais l'exemple hier, M. Lavoie, d'un
logement à Westmount où on payait $22 de taxe d'eau par
année, alors que nous, à Montréal-Est, pour un logement,
c'est un minimum de $40 par année et ce, depuis 1964. Or, les $22 dont
je vous parlais hier, c'était à Westmount et l'an dernier.
M. Lavoie: Comment expliquez-vous ça?
M. Pigeon: C'est un jugement qui a été rendu par
ordonnance. D'ailleurs, je dois dire...
M. Tardif: M. le Président, à entendre ces
chiffres, ça me fait mourir, parce qu'il y a des municipalités au
Québec où des citoyens paient jusqu'à $300 et $400 pour
avoir de l'eau.
M. Lavoie: On paie $120 à Laval.
M. Tardif: Alors, moi, j'aurais presque honte de venir pleurer
sur ces coûts-là ici en commission, compte tenu des coûts
actuels d'alimentation en eau. L'eau, c'est rendu une denrée qui est
relativement chère aujourd'hui.
M. Pigeon: Oui, mais ce que je veux bien vous signaler, M. le
ministre, c'est que je veux payer le coût réel et non pas un
coût arbitraire. Tout ce que je demande dans le papillon, c'est que le
coût de transmission des frontières aux usagers soit le coût
réel. Si j'ai ça dans mon projet de loi, ça m'est
suffisant et je n'aurai pas besoin de faire mes autres amendements. Je vous
remercie, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Merci, M. le Président. Hier et aujourd'hui,
M. Pigeon, vous avez fait allusion au fait que la ville de Montréal-Est
avait remis certains dépôts à la ville de Montréal
et vous en avez fait mention ce matin encore. Est-ce que la ville de
Montréal exige de toutes les municipalités des
dépôts concernant la fourniture de l'eau?
M. Pigeon: Non, on n'en exige pas de toutes les
municipalités. Evidemment, il y avait des ententes et il y a des
contrats et c'est pour ça qu'on en parle ici au paragraphe 5: "La ville
peut conclure avec les municipalités visées au présent
article toute entente déterminant les autres conditions de fourniture de
l'eau." C'est dans le cas où c'est le réseau d'aqueduc de la
ville de Montréal qui est là qu'il a des dépôts qui
sont faits avant que des conduites soient posées de façon
à éviter qu'il n'y ait des demandes abusives. Alors, la
municipalité garantit auprès de la ville de Montréal que
les nouvelles conduites d'aqueduc qui seront posées rapporteront un
certain revenu. Mais c'est appelé à disparaître dans les
nouveaux contrats, étant donné que la Commission municipale a
maintenant établi le coût réel de l'eau, le prix de l'eau.
Alors, toutes les municipalités vont payer le prix qui sera fixé
par la Commission municipale et ce sera réparti entre leurs
contribuables de la façon que chacune des municipalités le jugera
équitable.
M. Cordeau: Concernant ce problème, ça pourrait
être négocié avec la ville de Montréal-Est dans un
contrat futur?
M. Péloquin: Ah, certainement! Ce n'est pas un
problème à discuter ici. Ce sont des modalités
contractuelles et, si on ne s'entend pas, on va devant la Commission
municipale.
Le Président (M. Jolivet): Je ne voudrais pas avoir un
débat.
M. Pigeon: Non, je veux juste clarifier avec Me Péloquin.
Si Me Péloquin me dit qu'il va me rembourser les dépôts que
j'ai faits depuis le mois de septembre 1964, moi, je n'ai pas d'objection
à ce que ce ne soit pas inclus dans le projet de loi.
M. Péloquin: Commencez par nous les demander! On les a
remboursés à Pointe-aux-Trembles. C'est imbécile. C'est
stupide.
Le Président (M. Jolivet): Cela va. Me Claude de la
Madeleine?
M. de la Madeleine (Claude): Nous sommes d'accord.
Le Président (M. Jolivet): D'accord en
général.
Une Voix: C'est une question de forme.
Le Président (M. Jolivet): D'accord. Me Irving Gaul?
Une Voix: Nous sommes d'accord sauf sur un changement de
mots.
Le Président (M. Jolivet): Donc, ce sera Me David
Kirshenblatt. Me Irving Gaul.
M. Gaul (Irving): Comme Me de la Madeleine, nous sommes
généralement d'accord avec le texte du projet qui rencontre le
consensus d'hier soir. Nous aurions, cependant, deux commentaires à
faire relativement aux alinéas 6 et 7. L'alinéa 6, qui traite des
ententes que peut conclure la ville avec les autres municipalités, est
rédigé selon la métho-
de anglaise par énumération et nous pensons que, pour
éviter des difficultés d'interprétation, il y aurait lieu
d'ajouter certains autres cas qui peuvent faire l'objet d'ententes selon
l'énumération. Quant à l'alinéa no 7,
d'après les conversations que nous avons eues hier soir, il semblerait
que cet alinéa s'applique uniquement aux municipalités qui sont
desservies par l'aqueduc de la ville de Montréal et non pour les
municipalités qui sont propriétaires elles-mêmes de leur
aqueduc.
Je pense, malheureusement, que le texte n'est pas suffisamment clair
pour nous assurer que, par exemple, il n'y aura pas d'obligation pour la ville
de Saint-Laurent d'adopter des règlements de la ville de Montréal
qui s'appliqueraient à son propre réseau d'aqueduc.
Le Président (M. Jolivet): Me Poupart? M. Poupart:
Pas de commentaire.
Le Président (M. Jolivet): Donc, on tient pour acquis que
nous suspendons l'article. Nous permettons à chacun des groupes en
présence de faire ses recommandations d'ici l'heure du dîner pour
qu'après la période du dîner nous puissions revenir sur la
question. Oui, Me Péloquin.
M. Péloquin: M. le Président, il y a la question du
prix de l'eau pour les exercices 1977 et 1978 pour plusieurs
municipalités. Si la commission parlementaire ne prend pas une
décision à cet égard, on va commencer une guérilla
judiciaire pour essayer de déterminer quel doit être le coût
de l'eau à ces municipalités pour une période couvrant
1977 et 1978 et dans certains cas 1976.
Je trouve que ce serait souverainement injuste pour la ville de
Montréal, après avoir été de bonne foi,
après avoir attendu que toutes les municipalités se regroupent,
avoir attendu qu'elles aient fait faire une analyse et une étude par des
comptables et des ingénieurs et avoir attendu que cette étude
soit terminée après de nombreux mois pour enfin arriver devant la
Commission municipale. Aujourd'hui on se retrouverait devant un fait accompli
qui ferait que ces municipalités ne paieraient pas le prix de l'eau tel
qu'il a été fixé par la Commission municipale et qui est
le prix que la ville de Montréal aurait le droit de percevoir pour ne
pas perdre d'argent et qui est le prix aussi que les municipalités de
banlieue devraient payer si elles ne doivent pas s'enrichir aux dépens
de la ville de Montréal c'est-à-dire la stricte justice.
Je trouve que ce serait souverainement injuste qu'on puisse même,
après une guérilla judiciaire qui va durer encore de nombreuses
années, en arriver à la décision que les textes de loi ne
sont pas suffisamment clairs et que ces municipalités de banlieue
pourraient même avoir eu le droit d'avoir de l'eau pour rien, pour aucun
coût.
En effet, si ce n'est pas déterminé que ce sont les taux
qui ont été fixés par la Commission municipale, à
ce moment-là, on reste dans le vide. On n'a plus de situation juridique
pour nous permettre de dire: C'est l'ancien contrat qui continue à
s'appliquer parce qu'il avait été dénoncé, donc les
parties y avaient mis fin, et on n'a plus, non plus, de décision pour
dire: C'est le tarif fixé par la Commission municipale. Je pense que
c'est simplement un argument de procédure et que les
municipalités de banlieue ne devraient pas jouer là-dessus, car,
quand elles parlent d'une épargne de $3 millions, c'est un
enrichissement injustifié de $3 millions.
Le Président (M. Jolivet): Merci. Oui, M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, avec votre permission,
j'aimerais m'assurer que je comprends bien la portée du dernier ou de
l'avant-dernier alinéa concernant cette disposition déclaratoire
et ce que cela vise à couvrir. On a parlé hier de neuf
municipalités qui se voyaient fournir leur eau en vrac, en faisant
elles-mêmes la distribution et de six municipalités auxquelles la
ville de Montréal fait elle-même la distribution. Dans les deux
cas, donc une quinzaine de municipalités en tout, ceci faisait l'objet
d'ententes remontant parfois, on l'a dit, jusqu'à 1891 et la plupart de
ces ententes, renouvelables, j'imagine, ont été
dénoncées par la ville à un moment donné. Est-ce
qu'elles l'ont toutes été au même moment?
M. Péloquin: Non. Elles ont été
dénoncées au moment où la ville de Montréal
pouvait, en vertu des anciennes ordonnances ou des anciens contrats, y mettre
fin, c'est-à-dire à l'expiration de ces anciens contrats ou de
ces anciennes ordonnances. Je peux vous donner toutes les dates.
M. Tardif: S'il vous plaît!
M. Péloquin: Saint-Laurent, cela a été
dénoncé à compter du 1er juin 1977, en bonne et due forme.
Cela lui a été signifié, on lui a dit: A compter du 1er
juin 1977, on ne peut plus vous fournir l'eau à $0.25 les 1000
gallons.
M. Tardif: D'accord.
M. Péloquin: C'est parce que le coût, à ce
moment-là, était de $0.33.
M. Tardif: Les autres dates, s'il vous plaît. M.
Péloquin: Mont-Royal, le 1er mai 1978.
M. Tardif: Est-ce que vous avez une liste de cela ici?
M. Péloquin: Oui, j'ai la décision de la Commission
municipale du mois de décembre qui a fixé ces taux. Cela
apparaît là-dedans. Ce qu'on veut, c'est rendre valide cette
décision de la Commission municipale.
M. Tardif: D'accord. Les autres?
M. Péloquin: Les autres, c'est: Saint-Léonard, 1er
mai 1978: LaSalle, le 1er mai 1978; Montréal-
Nord, le 10 août 1978; Verdun, le 1er mai 1979; Hampstead, le 1er
mai 1979; Anjou, le 1er mai 1979 et Montréal-Ouest, le 1er mai 1979. (11
heures)
M. Tardif: On y reviendra tantôt. Je comprends qu'il s'agit
des neuf municipalités pour lesquelles on fournit de l'eau en vrac.
M. Péloquin: C'est exact.
M. Tardif: On reviendra tantôt au cas des six où on
en fournit en détail également. Une des questions qui me viennent
à l'esprit immédiatement, c'est que, pour un bon nombre d'entre
elles, le renouvellement, la dénonciation ou la fin du contrat serait le
1er mai 1979, le 1er mai 1978; il y en a une, Saint-Laurent, le 1er juin 1977.
Or, quand on regarde la requête de la ville présentée
à la Commission municipale le 6 février 1979, la question qui me
vient à l'esprit, c'est: Pourquoi s'est-il écoulé ce
délai entre la dénonciation du contrat, le 1er juin 1977, et le 6
février 1979?
M. Péloquin: C'est bien simple, on aurait pu faire une
requête, à ce moment-là, à la Commission municipale.
Ce qui serait arrivé, c'est qu'on serait allé devant la
Commission municipale et nous aurions dit à cette commission: Vous allez
ajourner ce débat sine die, vous allez reporter la décision
à un an, parce que toutes les villes de banlieue s'étaient,
à ce moment-là, regroupées pour faire un front commun,
pour faire une preuve, pour analyser, pour engager des comptables, pour engager
des ingénieurs et faire une preuve globale de tout le coût de
l'eau contre la ville de Montréal.
Alors, la seule chose qu'on n'a pas faite, c'est envoyer une
requête à la Commission municipale, mais on a poursuivi les
études et les discussions entre les comptables et les ingénieurs
entre nous et, une fois qu'on en est arrivé à un quasi-consensus,
il restait à peu près cinq points en litige. Là, on s'est
adressé à la Commission municipale pour faire déterminer
le prix de l'eau pour toutes ces municipalités, globalement. C'est la
seule légère distinction, c'est que la requête n'a pas
été faite à ce moment-là, elle a été
faite après. Mais c'est parce qu'il y avait eu un regroupement; notre
bonne foi a été surprise, en fait. Qu'est-ce que vous voulez? On
aurait pu les prendre toutes séparément et leur dire: On ne vous
donne pas le temps de vous organiser et on procède avec notre
preuve.
Le Président (M. Jolivet): D'accord, un instant.
M. Tardif: M. le Président, toujours dans la même
veine, je comprends que la ville a décidé de surseoir, de faire
seulement une cause ou une preuve devant la commission. Je comprends que, sur
les neuf municipalités alimentées en vrac, il y en a deux qui
contestent le pouvoir, en quelque sorte, de la commission de fixer le
coût de l'eau rétroactivement, si vous voulez, Saint-Laurent
et
Montréal-Nord, encore que je m'interroge, avocat que je suis:
Est-ce qu'effectivement un organisme comme la Commission municipale peut fixer,
en 1979 parce qu'il y a eu des délais de toutes sortes le
coût de l'eau pour une période couvrant l'année 1977,
l'année 1978, l'année 1979, attendu que le contrat a pris fin
à la fin de 1976 ou le 1er mai 1977? C'est ce qu'on semble invoquer ou
qu'on semble dire pour s'opposer à la disposition déclaratoire.
On dit: Si la commission n'a le pouvoir de déterminer le coût de
l'eau que pour l'année où la décision est rendue et non
pas pour les années antérieures, qu'est-ce qui se passe dans
cette espèce de vacuum entre la fin de la dénonciation du contrat
et l'année où le prix de l'eau est déterminé, la
période où soi-disant la commission a compétence? Il y a
une espèce de vacuum. Alors, qu'est-ce qui se passe pendant ce
temps-là, qu'est-ce qui est prévu? C'est l'ancien tarif qui
prévaut?
M. Péloquin: C'est ça, on ne le sait pas.
M. Tardif: II n'y a pas de tarif du tout, c'est quoi?
M. Péloquin: On va aller devant la Cour suprême
pendant des années.
M. Gaul: Ce n'est pas un contrat dans le cas de la ville de
Saint-Laurent. Il n'y a pas eu de contrat qui a pris fin le 1er juin; il y
avait une ordonnance, c'est un jugement qui avait été rendu,
fixant le prix de l'eau, et qui prévoyait spécifiquement qu'une
des parties pourrait, après les deux premières années de
l'avis de l'ordonnance, en demander la révision. Alors, dès que
nous avons reçu l'avis de la ville de Montréal nous disant: Au
mois d'avril, nous allons vous couper l'eau au 1er juin, dans les jours qui ont
suivi, nous avons immédiatement informé la ville qu'à
notre avis il y avait une procédure prévue par la loi avant de
nous couper l'eau.
Et nous faisions allusion à l'article 34 de la Loi sur la
qualité de l'environnement. Ce n'est qu'au mois d'avril suivant que la
ville de Montréal a accusé réception de notre lettre. Par
la suite, la ville de Saint-Laurent a commencé immédiatement
à négocier. Je vous soumets respectueusement ce n'est pas
un blâme que je fais à la ville de Montréal que
lorsqu'on veut aller discuter avec les comptables de la ville de
Montréal pour trouver combien coûte l'eau le prix qu'on
nous demande, ce qu'on paie à l'usine d'épuration, est-ce qu'on
nous fait payer une partie des voitures des travaux publics, le temps
supplémentaire le gros problème, c'est d'avoir les
informations. Nous avons eu les informations après avoir fait un front
commun.
Quant à nous, M. le ministre, nous avons payé et
continué à payer le prix de l'eau qui était fixé
par l'ordonnance et nous nous sommes dit: Si les ententes n'interviennent pas,
on s'adressera à la Commission municipale.
M. Tardif: Je m'excuse, à combien était le
coût de l'eau fixé par ordonnance à la ville de
Saint-Laurent?
M. Gaul: C'était à $0.25 à ce
moment-là, je pense.
M. Tardif: $0.25 des mille gallons?
M. Gaul: II y avait un prix "escalatoire". C'était en
moyenne. Je ne dis pas, M. le ministre, que...
M. Tardif: Cela remontait à quand, cette ordonnance fixant
le coût à $0.25?
M. Péloquin: Si on regarde cette ordonnance et qu'on ne
fait que l'augmenter selon l'indexation du coût de la vie, on arrive
à des chiffres qui dépasseraient ceux que nous avons ici.
M. Tardif: Oublions l'indexation. L'ordonnance fixant le
coût à $0.25 remonte à quand?
Une Voix: 1952.
M. Tardif: 1952. Donc, de 1952 à 1977, le coût de
l'eau a été stable à $0.25.
M. Gaul: Non, il y avait des clauses "escalatoi-res". Nous
admettons que nous avions un prix intéressant. Si la ville de
Montréal trouvait le prix tellement bas, pourquoi a-t-elle attendu au
mois de novembre 1977 pour nous fournir un prix?
M. Tardif: Je pense que ce n'est pas sorcier comme
réponse. Apartir du moment où la ville de Montréal
alimentait la quinzaine de municipalités à partir de ses vieilles
installations et que ces vieilles installations étaient payées et
amorties depuis longtemps, il lui était possible de vendre de l'eau
à $0.25 les mille gallons. C'est vrai.
A partir du moment où vous devez faire une usine de filtration
aujourd'hui, qui coûte les yeux de la tête, infiniment plus cher
que celles qui ont été bâties il y a cinquante ans, il n'y
a aucune commune mesure. Il me semble qu'il y a une relation de cause à
effet à la construction d'une nouvelle usine de filtration. C'est vrai
pour tous les équipements municipaux sur tous les territoires.
M. Gaul: Nous ne contestons pas le fait que la ville de
Saint-Laurent, comme toutes les autres, doive payer le prix que cela
coûte à la ville de Montréal pour nous fournir de l'eau. Il
n'y a pas de contestation là-dessus.
Mais ce que nous disons, c'est que, lorsqu'on a une loi, on doit la
suivre. Si on nous demande en 1979 des prix de 1977, comment allons-nous faire
pour percevoir cette taxe rétroactivement? Ou la ville de
Montréal a raison et nous avons tort. Ce n'est pas à la
Commission municipale de trancher cette question. Cela va être la Cour
supérieure qui va décider si la loi, si le législateur
avait prévu que la commission pouvait rendre une ordonnance
rétroactive ou non.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Un mot sur la dernière partie de votre
exposé. Tout le monde reconnaît que logiquement, à l'avenir
ou à partir de 1981, ce serait la Commission municipale qui serait
l'arbitre. C'est l'institution désirée dans ces conflits entre
les municipalités.
Comme législateurs je parle peut-être contre les
avocats ou contre les autres c'est à nous de simplifier les
procédures pour décider si, dans dix ans, vous allez vous balader
devant tous les tribunaux et à la Cour suprême, à des
coûts énormes. Ne pensez-vous pas que, si on veut être des
législateurs responsables, c'est à nous de dénouer ce
noeud qui existe?
C'est une question d'équité et de justice. On
reconnaît cette capacité et cette compétence,
peut-être pas totalement juridique à cause d'un article qui est
plus ou moins bien rédigé. Mais en toute équité, en
toute justice, que Montréal retire son dû, pas plus, pas moins;
que les municipalités paient ce qu'elles doivent, pas plus, pas moins,
on reconnaît que c'est la Commission municipale qui peut faire cela.
Pourquoi? Pensez-vous que ce ne serait pas mieux qu'on clarifie cette
situation-là?
M. Gaul: Je vais souligner, M. Lavoie, que le mécanisme
prévu par le texte qui nous est soumis ce matin est à peu
près le même que celui qui existe actuellement. Il n'a jamais
été contesté que c'était la Commission municipale
qui devait fixer le prix de l'eau, sauf dans le cas de Montréal-Est.
M. Tardif: Je veux m'assurer, M. le Président, qu'on
comprend. On dit: On ne conteste pas la compétence de la Commission
municipale pour déterminer le prix de l'eau de l'année en cours,
mais on lui conteste le pouvoir de déterminer le prix de l'eau pour
l'année d'avant et l'autre année avant, parce que, soi-disant,
là on serait dans une espèce de vide à partir du moment de
la dénonciation du contrat jusqu'à l'année en cours. Ou
bien elle a la compétence pour déterminer le prix de l'eau ou
bien elle ne l'a pas.
Je comprends qu'il y a toujours un aspect odieux à
légiférer rétroactivement, mais je me pose la question
suivante. Je vais la poser. La ville dénonce les contrats en 1977,
annonce son intention de déposer un projet de loi. La compétence
de la Commission municipale est contestée devant les tribunaux et
nous nous retrouvons aujourd'hui il y a le dépôt
réel du projet de loi, si bien que je me demande s'il y a
antériorité entre l'espèce d'intention avouée,
déclarée, connue de la ville de faire amender la charte et les
procédures judiciaires qui ont été intentées, parce
que cela colore drôlement tout le débat.
M. Gaul: M. le ministre, il va falloir faire des distinctions
à savoir si nous sommes en droit pénal ou en droit civil. En
droit pénal, je suis d'accord avec vous, dès qu'il y a un
dépôt d'intention, il peut y avoir, par exemple, des
accusations pour avoir tenté de contourner la loi; mais en droit
administratif je ne pense pas que l'on puisse tenir pour acquis qu'un projet de
loi qui est déposé sera ou adopté tel quel ou
adopté purement et simplement. Il faut attendre qu'il soit
sanctionné avant qu'il soit en vigueur.
M. Tardif: Non, mais vous admettrez avec moi que ce n'est pas
tout à fait la même chose.
Le Président (M. Jolivet): Me Péloquin.
M. Péloquin: Je pense qu'il y a un aspect qu'on n'a pas
mentionné jusqu'à maintenant, M. le ministre. Je ne veux pas
éterniser le débat sur les procédures, mais il y a un
aspect qu'on n'a pas mentionné. Il y a tout de même un certain
nombre de villes parmi les villes que j'ai mentionnées tout à
l'heure, parmi les neuf municipalités, qui ont accepté de payer
à la ville de Montréal les prix que cette dernière avait
déjà fixés, établis. On avait établi des
prix et on avait dit: Au lieu de $0.33, ce sera $0.31. Nous arrivions à
meilleur marché avant la contestation devant la Commission municipale.
Elles sont allées contester et la commission a dit: Non, la ville, vous
vous êtes trompée, ce n'est pas $0.31, c'est $0.33. Parce que,
quand les comptables se rencontrent, ils disent: Vous ne devriez pas mettre
cela dans les coûts. On a dit: C'est d'accord, on ne mettra pas cela,
mais il y a d'autres choses, par ailleurs, qu'il faudrait mettre. Là, on
tombe d'accord qu'il faudrait peut-être en mettre plus que ce qu'on a
mis.
Le résultat, c'est qu'il y a peut-être quatre ou cinq
villes sur les neuf villes ici, sinon plus, qui ont payé le coût
que la ville de Montréal leur demandait. Si là, on se ramasse
avec deux villes, Montréal-Nord et Saint-Laurent qui, à cause
d'une technicité ne paieraient rien pour leur eau pendant deux ou trois
ans, je pense que ce serait souverainement injuste. Comme l'a dit mon
confrère, Me Gaul, ce n'est pas facile de faire une preuve et d'aller
voir dans les livres de la ville. C'est vrai que ce n'est pas facile. Il y a
500 teneurs de livres qui tiennent compte un peu partout des coûts de
l'aqueduc à la ville. Même pour nous, c'est difficile
d'établir le coût de l'eau. Mais on leur a permis pendant des
années de venir avec un bureau de comptables, Raymond, Chabot, Martin
et, on leur a ouvert tous nos livres et, pendant ce temps-là, les
délais ont couru.
M. Tardif: Une dernière question là-dessus, M. le
Président. Je vais vous demander de garder cet article suspendu et de
pouvoir délibérer sur cette question durant l'heure du lunch. A
l'heure actuelle, si je comprends bien, il y a les neuf à qui la ville
fournit en vrac et il y a celles à qui elle fournit au détail,
c'est-à-dire Westmount, Saint-Pierre, Outremont, Côte-Saint-Luc,
Montréal-Est et Pointe-aux-Trembles. C'est cela? De ces quinze
municipalités, il y en a deux seulement qui contestent la
compétence de la Commission municipale, eu égard à la
fixation de l'eau pour les années autres que l'année pour
laquelle elle est déterminée. C'est quand même utile, cela.
Ces deux villes sont Saint-Laurent et Montréal-Nord. Est-ce exact? (11 h
15)
M. Péloquin: C'est exact.
M. Tardif: La seule raison d'être de la disposition
déclaratoire, c'est pour ces deux municipalités, les autres ayant
accepté.
M. Péloquin: II y en a peut-être d'autres.
Montréal-Nord avait intenté une procédure en
évocation. Je n'ai pas encore reçu de signification de
Saint-Laurent, sauf une lettre nous disant que cela s'en viendrait
peut-être. Peut-être aussi qu'il y en aurait une troisième.
Si elles voient que ce jeu se joue, elles vont le jouer. Je pense que les
autres ont payé, pour la plupart, le prix que nous leur avions
demandé à l'époque.
M. Tardif: Une dernière question et, cette fois, c'est
vrai. Si la Commission municipale n'a pas la compétence pour
déterminer le prix de l'eau pendant cet espace de temps où il n'y
avait rien qui se produisait et que, en conséquence c'est l'ancien tarif
de $0.25 qui prévaut, la ville, à ce titre, encourt un
déficit de fonctionnement pour la fourniture de l'eau. Ce déficit
de fonctionnement peut être reporté pour l'année 1980 et,
en conséquence, faire en sorte que l'eau pour l'année 1980
coûte plus cher. Finalement, il faut que quelqu'un le paie.
M. Péloquin: Non, je ne pense pas. Ce serait une perte
sèche pour la ville de Montréal, parce que la commission...
M. Tardif: Une perte sèche dans le cas de l'eau!
M. Péloquin: Une perte mouillée, d'abord! Lorsque
la Commission municipale va déterminer le coût de l'eau à
toutes les municipalités de banlieue pour 1982, à ce moment, il
va falloir prendre nos chiffres et ne pas tenir compte de cette perte. C'est
entendu que les villes de Westmount, Outremont et Côte-Saint-Luc, qui ont
toujours payé le prix qui a été fixé
régulièrement devant la Commission municipale depuis 1973, ne
voudront pas être obligées de supporter une partie du
déficit encouru à cause de l'argent que la ville de Saint-Laurent
ou Montréal-Nord n'ont pas versé à la ville de
Montréal.
M. Tardif: Me Pigeon voulait peut-être ajouter un petit
mot.
Le Président (M. Jolivet): Dans le micro, s'il vous
plaît!
M. Pigeon: Je voulais tout simplement souligner à la
commission ici que j'ai contesté moi-même la juridiction de la
Commission municipale dans le cas de Montréal-Est, non pas par
procédure judiciaire, mais le moyen a été soulevé
devant la commission lors de la première audition le 12
décembre.
M. Tardif: II n'y a pas de procédure judiciaire
d'amorcée.
M. Péloquin: Non, l'audition était fixée au
12 février. Etant donné que la loi n'était pas claire,
nous avons dit: Nous allons attendre qu'elle soit éclaircie, nous
reviendrons devant vous si vous avez juridiction.
M. Tardif: Sur cette question de l'article 21, je ne sais pas si
c'est le cas des autres membres de la commission, mais je me considère
suffisamment informé. Je vais vous demander de garder cet article en
suspens jusqu'à ce que nous revenions cet après-midi.
Le Président (M. Jolivet): D'accord. L'article 21 est
suspendu. Je vais demander qu'on vous distribue l'article 13, le nouvel
article, pour que vous puissiez le regarder aussi pour après le
dîner. Article 22?
M. Péloquin: C'est de concordance avec l'article
précédent.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): En suspens? Article 23?
M. Péloquin: C'est un article qui a pour objet de
dispenser encore la ville d'envoyer un trop grand nombre de comptes pour la
taxe d'eau et de services. Il y a trois moyens, en définitive, que nous
voulons prendre pour diminuer le nombre de comptes. Le premier moyen, c'est de
demander aux municipalités de banlieue d'envoyer à leurs propres
contribuables leurs propres comptes de taxe d'eau. Cela représente 44
000 comptes de moins. Ensuite de cela, il y a tous les comptes pour les
déménagements à l'intérieur de la ville de
Montréal; ce sont les articles qui ont été adoptés
précédemment, 619 et 620. Le troisième moyen serait: dans
les grosses conciergeries parce qu'en définitive c'est ce que
cela vise ici que le propriétaire paie directement à la
ville le coût de l'eau. On doit dire, à cet égard, que
c'est déjà une pratique qui est assez établie dans les
grosses conciergeries de facturer le prix de la taxe d'eau à même
le bail. Ce serait seulement pour le confirmer. Cela nous dispenserait de
l'envoi...
M. Caron: M. le ministre, la loi générale...
M. Péloquin:... d'environ 100 000 comptes de taxe par
année, ce qui représenterait une économie
appréciable quand on sait ce que cela peut coûter d'envoyer des
comptes et de les percevoir.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Verdun avait quelque chose à ajouter.
M. Caron: M. le Président, messieurs de la ville de
Montréal, de la façon dont vous procédez depuis hier,
c'est très bien, vous essayez d'économiser en envoyant moins de
comptes. Pourquoi ne dites-vous pas, comme la loi générale le
permet, que tout propriétaire la perçoit pour vous? Vous
économiseriez énormément et ce serait juste envers tout le
monde. J'ai fait ça chez moi pour l'année qui commencera.
M. Lamarre (Yvon): Oui, nous avons remarqué que vous avez
fait ça chez vous. Nous avons regardé de très près
cette question. Avec la réforme de la fiscalité, ça nous a
permis de faire le tour de la question. Mais, dans un premier temps, je pense
que ça reviendrait, pour le petit propriétaire surtout de duplex,
de triplex et de quadruplex, à lui imposer un fardeau encore plus
considérable. Nous croyons qu'à l'occasion de la réforme
de la fiscalité les grandes conciergeries et les appartements
collectifs, à cause d'une diminution sensible de leur effort fiscal,
peuvent quand même se permettre d'absorber, si vous voulez, cette partie
de la taxe d'eau.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Saint-Louis?
M. Blank: Je constate une grande différence entre
l'article 635 et le nouveau. Dans l'ancien, on tient compte des appartements
vacants; pour chaque appartement vacant, on ne paie pas de taxe. Ici, dans le
nouveau, c'est seulement 10%. Cela veut dire que, si c'est à
moitié vide, le propriétaire paie des taxes pour les autres 40%
pour lesquels il ne devait pas en payer selon l'ancienne loi.
M. Lamarre: Oui, mais il faut comprendre que, dans la
réforme de la fiscalité, avec le projet de loi no 57, la plupart
de ces grands propriétaires, qui ont une évaluation, si vous
voulez, de $150 000 et plus, vont profiter d'une baisse assez substantielle de
l'effort fiscal dans toutes les villes, pas simplement à
Montréal. Je pense que c'est une question d'équité de
permettre quand même à la ville de diminuer le coût de
perception de l'ensemble de ces comptes, tout en n'obligeant pas le
propriétaire je donne un exemple ayant $150 000
d'évaluation et plus, à faire un effort fiscal plus grand. Nous
lui permettons quand même d'obtenir une diminution allant jusqu'à
10% de son coût, si vous vouiez, ou des locaux vacants. Je pense que
c'est quand même une question d'équité envers tous.
M. Blank: Oui, mais quand on parle d'équité,
anciennement c'était une propriété qui avait une valeur
très élevée qui était surtaxée,
c'était général et pour tous. Maintenant, des gens qui ont
plus de logis vacants vont payer une taxe plus élevée que des
gens qui en ont moins. Ce n'est pas équitable.
M. Péloquin: Remarquez bien que, si c'était sur le
foncier, ils paieraient aussi. Le propriétaire qui a plus de 10% de
logis vacants dans son immeuble a un problème et, au point de vue de
l'évaluation, la norme reconnue, c'est 5%. S'il a plus de 10%, c'est
parce que le propriétaire administre mal son immeuble. Il y a quelque
chose qui ne va pas.
M. Lavoie: Je connais personnellement des cas réels
peut-être pas à Montréal, mais vous en avez sans doute
à Montréal à Laval, entre autres, où des
gens avaient 200 logements et cela a pris trois ou quatre ans avant de les
remplir.
M. Péloquin: Sur cela, je suis d'accord avec vous.
M. Lavoie: La plupart, d'ailleurs, les ont remis aux
créanciers hypothécaires.
M. Péloquin: Oui, je suis bien d'accord avec vous que,
dans le cas...
M. Lavoie: Ils ont perdu tous leurs investissements et tout.
M. Péloquin: ... d'un immeuble nouveau, surtout si c'est
un immeuble où il y a beaucoup de logements, ça prend plusieurs
mois et parfois quelques années avant que ce soit rempli. On a
prévu ce cas ici au dernier alinéa de l'article. A ce
moment-là, pour un immeuble nouvellement construit ou nouvellement
aménagé, c'est l'occupation réelle qui compte, c'est le
taux d'occupation tel que relevé. Le propriétaire va payer des
taxes jusqu'à ce qu'il soit rendu à 90% de l'occupation, en
proportion des logements qui sont occupés dans ces cas-là.
M. Blank: Ne pensez-vous pas que, pour être juste avec tout
le monde, l'idéal serait d'en finir avec cette taxe d'eau comme une taxe
locative et d'ajouter ça à la taxe foncière, en somme d'en
finir avec toute l'affaire? Vous éviteriez beaucoup de factures.
M. Lamarre: Effectivement, peut-être que votre raisonnement
se défend très bien, sauf que, dans une certaine sagesse, il ne
faut quand même pas modifier ou faire des changements très
profonds lorsque vous savez qu'à Montréal nous avons à peu
près 450 000 locataires et que tout changement ou modification profonde
peut apporter certaines perturbations. On pense que c'est un moyen terme dans
des modifications qui va nous permettre d'arriver peut-être à une
solution comme d'autres villes ont pu en adopter au cours de cette
année.
M. Caron: M. le Président, M. le ministre, il reste
combien de municipalités au Québec qui envoient des comptes de
taxe d'eau séparément? Avez-vous une idée?
M. Tardif: Avant que Verdun décide d'éliminer cette
pratique, il y en avait peut-être sept ou huit. Saint-Jérôme
vient d'abandonner la pratique également. Donc, c'est peut-être
tombé à six. Evidemment, nous avons regardé attentivement
cette demande de la ville de Montréal et l'entrée en vigueur de
la réforme de la fiscalité municipale aurait peut-être
été le moment opportun pour faire le passage de l'un à
l'autre. D'autant plus qu'un des aspects importants de la réforme
étant d'abolir les surtaxes notamment, il frappait les immeubles de $100
000 et plus. On sait que c'était $0.435 à Montréal, $0,60
pour la communauté et $1,14 au scolaire. Donc, des surtaxes de $2,17 des
$100 d'évaluation qui frappaient l'excédent de $100 000.
Imaginons un immeuble, théoriquement, de 20 logements valant $200
000. Sur les premiers $100 000, il y avait $2.27 des $100 d'évaluation,
et sur les deuxièmes $100 000, il y avait $2.27 de base, plus $2.17. Les
$2.17 tombent, ce qui veut donc dire que, sur cet immeuble hypothétique,
l'économie de taxes est de l'ordre de $2100 sur les deuxièmes
$100 000. Nous aurions pu très bien imaginer que dans ce cas-là,
pour le propriétaire, assumer le coût de la taxe dite de l'eau
qui, d'ailleurs, n'est pas une taxe de l'eau mais une taxe de services,
je pense aurait été à peu près nul. Etant
donné qu'il payait avant les surtaxes, cela se serait annulé.
D'ailleurs, je pense que la ville de Montréal a fait des études,
des simulations là-dessus. On viendra peut-être nous en parler.
Mais elle avait d'abord commencé ce troisième libellé. Au
premier libellé, on disait: Au-dessus de neuf logements, le
propriétaire assume, intègre ça au coût
général de l'exploitation de son immeuble. Ensuite, ça a
été porté à 20 logements, dans une deuxième
version. Maintenant, c'est la troisième version que nous ayons qui parle
plutôt de la valeur qui sera déterminée annuellement,.
cette idée de valeur pouvant permettre de commencer à des seuils
d'immeubles de $200 000 et plus, etc.
Finalement, je me demande si, pour faire ce que vise la ville, on ne
devrait pas faire les deux, c'est-à-dire avoir à la fois un
quantum en nombre de logements et en valeur. C'est donc dire, par exemple,
qu'en ce qui concerne les immeubles de vingt logements et plus, c'est
obligatoire, c'est assumé par, disons, le propriétaire qui
l'inclut dans le coût de ses loyers, d'une part. D'autre part, pour ce
qui est des immeubles de moins de vingt logements, ce serait le libellé
actuel qui prévaudrait, c'est-à-dire que la ville pourrait, par
règlement, déterminer que ça s'appliquera
dorénavant aux immeubles ayant, je ne sais pas, moins de telle valeur,
par exemple. Donc, les deux règles joueraient. Vingt logements et plus,
ce serait fait d'emblée, et pour ceux de moins de vingt, en quelque
sorte, je retiendrais les deux dernières formulations de la ville:
l'avant-dernière et cette dernière. Au-dessus de vingt, c'est
automatique, en bas de vingt, c'est déterminé annuellement par
règlement de la ville.
Maintenant, je voudrais juste dire un mot ici. J'ai écouté
l'argument du RCM hier, notamment, à savoir que le fait pour un
locataire de ne pas assumer la taxe d'eau pouvait amener des recours devant la
régie, etc. (11 h 30)
Je pense que le coût de la taxe d'eau, c'est à peu
près un douzième du coût du loyer. Ce n'est pas la
composante déterminante du coût des loyers. Déjà,
dans son loyer, un locataire paie sa part des taxes foncières, ce qui
peut représenter, selon les cas évidemment, n'importe quoi
entre
12% et 25% du loyer. Que, dorénavant, la taxe d'eau ou la taxe de
services ce que c'est en réalité soit
assumée par le propriétaire et intégrée dans la
structure des loyers dans le loyer, il y aura le coût du
chauffage, de l'entretien du logement, les taxes quelle qu'en soit la nature
je ne vois pas ici de problème majeur, attendu que, d'une
façon ou de l'autre, c'est assumé. Là-dessus, je ne sais
pas si la ville a des commentaires quant à cette possibilité
d'avoir une juxtaposition des deux formules.
M. Lamarre: Si vous voulez bien, M. le ministre, vu que la
suggestion d'aller à l'évaluation ne vient pas de nous, mais
vient plutôt du ministère, nous aimerions plutôt, cette
année, tenter l'expérience avec l'évaluation
foncière, fixer un montant de l'évaluation foncière, de la
valeur locative totale et peut-être que, l'année prochaine,
lorsqu'on reviendra avec de nouvelles modifications à la charte, nous
pourrons, à ce moment-là, avec l'expérience que nous
aurons vécue au cours de l'année, apporter cette
modification.
M. Tardif: Et cette mesure serait applicable dès cette
année?
M. Lamarre: Oui.
M. Tardif: Pour la taxe d'eau payable en 1980?
M. Lamarre: C'est pour l'année prochaine.
M. Péloquin: Les comptes de taxe d'eau à la ville
vont partir dans quelques jours. C'est trop tard. Si on était
passé au mois de décembre, cela aurait été
possible, mais là il est trop tard.
M. Lavoie: La taxe d'eau et de services, c'est du 1er janvier au
1er janvier?
M. Péloquin: Oui, depuis que notre exercice financier a
été régularisé. C'est depuis le 1er janvier
1980.
M. Blank: J'ai reçu mon compte hier. M. Tardif:
L'avez-vous payé? M. Blank: A mon bureau.
M. Péloquin: Evidemment, une mesure comme celle-là,
ça ne se fait pas aussi facilement que ça parce qu'il faut
programmer l'ordinateur en conséquence.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que l'article est encore
en discussion? Oui, M. Péloquin.
M. Péloquin: II y aurait peut-être un compromis, M.
le ministre. Si vous voulez qu'on ait la possibilité de rendre le
propriétaire responsable, soit sur une base d'évaluation locative
globale ou sur la base d'un nombre de logements, donnez-nous la
possibilité de le faire et, après qu'on aura fait nos
simulations, on verra ce que cela donne comme résultat et on pourra
décider d'y aller soit avec la valeur, soit avec le nombre de logements,
soit peut-être avec une formule incluant les deux à la fois. Mais
il ne faut pas être obligé d'y aller simplement avec le nombre de
logements, parce qu'il y a des anomalies considérables dans les
valeurs.
M. Tardif: A ce moment-là, l'article devrait dire: La
ville peut, par règlement, rendre le propriétaire d'un immeuble
dont la valeur locative totale des logements excède le montant
déterminé annuellement, ou encore un immeuble dont le nombre de
logements excède le nombre déterminé annuellement,
etc.
M. Péloquin: C'est ça.
M. Tardif: Alors, on va laisser les gens dont c'est le
métier rédiger l'article; mais, essentiellement, ça
donnerait cette double possibilité.
Le Président (M. Jolivet): Donc on va suspendre l'article
et on y reviendra cet après-midi. Article 24?
M. Péloquin: M. le Président, cet article a pour
but de permettre...
Le Président (M. Jolivet): D'accord.
M. Péloquin:... de facturer ou de faire remise de la taxe
d'eau et de services suivant la même modalité que celle qui a
été déterminée par la Loi sur la fiscalité
relativement à la taxe d'affaires, c'est-à-dire qu'on commencera
au début du mois qui suit la date où l'occupation a
commencé et non pas sur une base de jours. C'est pour éviter que
l'on ait deux systèmes à appliquer, un pour la taxe d'affaires,
qui serait en vertu de la Loi sur la fiscalité et l'autre pour la taxe
d'eau et de services, qui serait en vertu des dispositions de la charte.
Je souligne qu'à la troisième ligne il y a une coquille;
ce n'est pas le mot "et"; c'est le mot "est".
M. Tardif: C'est ça.
Le Président (M. Jolivet): Donc, adopté avec la
correction apportée. Article 25?
Coûts de construction
M. Tardif: Adopté. Conversion au système
métrique. Article 26, même chose.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 26?
M. Tardif: Même chose.
Le Président (M. Jolivet): Même chose. Est-ce que
l'article 26 sera adopté?
M. Tardif: A l'article 27, c'est également la même
chose, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Un instant, je ne veux pas
aller trop vite. Article 26, adopté. Article 27, adopté. Article
28? M. le ministre.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 29? M.
le ministre.
M. Tardif: C'est la représentation, effectivement, des
cols bleus, sauf que cet article ne confère aucun nouveau pouvoir
à la ville qu'elle n'avait pas déjà. Lisons le texte de
l'article 649 qui dit ceci: Sous réserve des règlements de zonage
de la ville, dans tous les cas, les garages pour le remisage des
véhicules automobiles et les parcs de stationnement appartenant à
la ville, de même que les immeubles qu'elle acquiert en vertu des
articles 955 et suivants de sa charte pour l'établissement de tels
garages et terrains de stationnement, peuvent être loués ou vendus
aux personnes qui s'engagent à les utiliser à ces fins.
Donc, la ville, de tout temps, a eu le pouvoir de créer des
parcs, de vendre ou d'éliminer ceux qu'elle avait déjà.
Donc, on ne confère pas à la ville un pouvoir qu'elle n'a pas.
Asupposer que l'argument de fond qui nous a été
présenté hier tienne, à savoir si une ville doit ou ne
doit pas avoir le pouvoir d'éliminer des parcs de stationnement et, ce
faisant, d'éliminer des emplois pour un certain nombre de cols bleus,
c'est une question qu'on pourrait débattre sur le fond, mais, ici, la
ville avait et a déjà ce pouvoir depuis toujours dans sa charte.
Donc, ce n'est pas nouveau à cet égard. Et c'est de concordance
avec l'article qui suit.
En réalité, tout ce que cet article fait, par ses trois
premières lignes, c'est permettre au comité exécutif
d'accorder une autorisation en vertu de l'article 649a qui est l'article
suivant. C'est la seule raison pour laquelle on touche à l'article 649,
en réalité. Mais la ville avait déjà le pouvoir.
Donc, pour moi, M. le Président, l'article 29 est adopté.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 30?
M. Tardif: A l'article 30, on pourrait peut-être demander
à la ville quelle est la raison d'être de cet article permettant
au comité exécutif d'accorder des autorisations personnelles,
révocables en tout temps, personnelles et non transférables,
d'exploiter temporairement un terrain de stationnement.
Le Président (M. Jolivet): Me Péloquin.
M. Péloquin: C'est parce que, depuis 1951, il y a un
règlement qui existe à la ville, qui s'appelle le
règlement 2022, qui permettait à la ville de le faire. Ce
règlement permettait au comité exécutif de le faire. Aun
moment donné, on a examiné toute la question des stationnements
et on en est venu à la conclusion que cela prendrait une base juridique,
c'est-à-dire une loi habilitante pour faire reposer le règlement
sur quelque chose de plus solide qu'à l'heure actuelle. Ce serait la loi
habilitante.
Quelle est la raison de donner des permissions personnelles et
temporaires d'occuper des terrains pour des fins de stationnement? C'est qu'il
y a certains endroits dans la ville où il peut y avoir un terrain
vacant. Le comité exécutif peut permettre que ce soit
utilisé à des fins de stationnement, mais il ne veut pas modifier
le zonage et il ne veut pas que ce soit pour des périodes
indéterminées. En somme, c'est simplement pour des
périodes temporaires, pour éviter les droits acquis, mais pour
permettre éventuellement que ces terrains puissent être
reconstruits. Autrement, il y aurait un droit acquis à un terrain de
stationnement, si ce n'était pas une permission temporaire et
personnelle.
Je peux le dire facilement je n'ai pas de secret à cacher
même si le règlement 2022 n'avait pas une base juridique
à toute épreuve, les personnes ne pouvaient pas s'en plaindre
parce que celles qui n'avaient pas de permission n'auraient pas pu en avoir
plus. C'est simplement à l'égard des personnes à qui on
donnait les permissions que celles-ci auraient pu être nulles ou
illégales.
M. Tardif: II existe depuis combien de temps, ce règlement
2022?
M. Péloquin: Depuis 1951, M. le Président.
M. Tardif: Depuis 1951. Et il y a beaucoup de permis qui ont
été émis en vertu de ce règlement?
M. Péloquin: Oui, en grand nombre.
M. Tardif: Présentement, dans une ville comme
Montréal, combien de gens détiennent un permis en vertu du
règlement 2022? Un ordre de grandeur seulement.
M. Péloquin: 25, 50.
M. Tardif: Mais est-ce que c'est une procédure
exceptionnelle ou courante? Au comité exécutif qui siège
une fois la semaine, on a...
M. Lamarre: Au cours de la semaine, pas nécessairement.
Mais on peut accorder une permission une fois par mois. Cela s'adresse
particulièrement à des commerces qui sont sur une rue
commerciale, mais dont l'arrière est sur une rue résidentielle. A
ce moment-là, on lui permet d'établir un stationnement non payant
qui sert à sa clientèle.
On ne voudrait pas changer le zonage de la rue résidentielle
à cet endroit, mais on veut quand même lui donner certaines
facilités. Cela entre à l'intérieur du cadre de la
revitalisation des artères commerciales que nous voulons à
Montréal.
M. Tardif: Est-ce qu'il y a des causes pendantes?
M. Péloquin: Non, absolument pas. C'est nous, les avocats
de la ville, qui, à l'occasion de l'étude, nous sommes
aperçus que le pouvoir, on le cherchait dans la loi habilitante et on ne
le trouvait pas. Il n'y a pas de cause pendante. Il n'y a personne qui peut
avoir un intérêt à contester cela. Cela ne donnerait pas
plus de permis.
M. Tardif: Je posais la question pour m'en assurer. Cet article
est l'un de ceux qui entrent en vigueur lors de l'adoption de la loi et non pas
rétroactivement.
M. Péloquin: On redonnera toutes les permissions à
tout le monde. Dans le passé, cela n'a pas été
attaqué et il n'y a personne qui a intérêt à
l'attaquer, parce que celui qui voudrait en avoir un n'aurait pas plus le droit
d'en avoir.
M. Tardif: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): Adopté?
M. Lavoie: Un instant.
Le Président (M. Jolivet): Oui, M. le maire.
M. Drapeau: II y a des autorisations qui ont été
données et dont les bénéficiaires, depuis 1951, ne se
servent plus; on n'a pas de moyen de vérifier s'ils s'en servent encore
ou non. Quant aux statistiques, ce n'est pas possible d'en donner.
M. Tardif: D'accord.
M. Lavoie: Si quelqu'un a eu une telle autorisation qui est
peut-être boiteuse au point de vue de son fondement juridique et qu'en
vertu du nouvel article vous voulez la lui enlever, est-ce qu'il pourrait
invoquer des droits acquis ou quelque chose comme cela?
M. Péloquin: Non, parce qu'il faudrait qu'il dise qu'il
l'a obtenue légalement. Et si le règlement n'était pas
valide, il ne l'a pas obtenue légalement. (11 h 45)
Mais, quoi qu'il en soit, s'il y avait eu une loi habilitante, elle
n'aurait probablement pas permis à la ville de faire plus que ce qu'elle
a fait, simplement de donner des permissions personnelles non
transférables et temporaires pouvant être annulées en tout
temps. C'est toujours cela qui a été donné à tout
le monde.
M. Lavoie: C'est ce qui a été donné aux
gens. M. Péloquin: C'est seulement cela, oui.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Le règlement 2022 prévoyait-il cette
l'évocation par le conseil, par l'exécutif?
M. Péioquin: Oui, assurément, et cela
prévoyait même que la permission devait être reconduite
d'année en année. Mais, malheureusement, il n'y a pas eu de suite
là-dessus et les gens continuaient à les occuper pour des fins de
stationnement sans que la ville pose le geste précis chaque année
de renouveler cette permission-là.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Tardif: C'est permis. Le texte que nous avons ici dit que ce
sont des autorisations personnelles non transférables. Votre
règlement 2022 prévoit-il quand même un minimum de
critères d'appréciation? Finalement, j'imagine deux marchands
situés sur une rue commerciale, deux marchands de la rue Saint-Hubert,
tous les deux s'étant entendus avec des citoyens de la rue
Chateaubriand, par exemple, pour permettre d'entrer à l'arrière
de leur commerce et d'avoir du stationnement. Quels sont les critères
d'appréciation? Ce n'est pas un droit; si je comprends bien, c'est une
espèce de privilège qui est accordé. Si le
commerçant vend son commerce, il ne peut pas à l'endroit de celui
qui l'achète, de l'acquéreur, dire: Ecoute, il y a le commerce et
il y a un espace de stationnement derrière que j'ai obtenu de la ville,
surtout que c'est révocable en tout temps. Comment se passe tout
cela?
M. Lamarre: Effectivement, c'est par une consultation avec le
service de la circulation et le service d'urbanisme de la ville de
Montréal, mais c'est devenu de plus en plus nécessaire de
demander cette modification. C'est dans le cadre de la politique que nous avons
adoptée depuis quelque temps de la "revitalisation" de toutes les
artères commerciales de Montréal. Nous avons senti, à ce
moment-là, le besoin d'aller un peu plus loin dans les permissions de
stationnement pour permettre justement d'augmenter le potentiel de la
clientèle de nos rues commerciales.
Nous n'avons pas nécessairement des critères proprement
dits à l'intérieur du règlement, mais c'est toujours en
consultation avec le service de la circulation et le service d'urbanisme.
Le Président (M. Jolivet): Adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 31 ?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 32?
M. Tardif: Article 32, adopté. C'est de concordance avec
l'article précédent.
Le Président (M. Jolivet): L'article 32 sera-t-il
adopté? Adopté.
Taux d'intérêt
Article 33. M. le ministre.
M. Lavoie: C'est le pouvoir des banques, en somme, sur des
billets promissoires, c'est cela que vous voulez. Cela veut dire que, si un
contribuable doit des taxes de l'année dernière et que votre taux
sur les arriérés est de 12% et qu'il ne les a pas payées,
si, en cours de route, durant l'année, suivant les fluctuations des
taux, vous voulez le monter à 14% ou à 16%, cela a un effet
rétroactif sur tout ce qui est dû et non payé.
M. Péloquin: Rétroactif, en partie. Le nouveau taux
ne commence à s'appliquer qu'à compter de la période du
nouveau règlement.
M. Lavoie: Du nouveau règlement. Il s'applique sur les
sommes dues antérieurement.
M. Péloquin: Oui, c'est exact. C'est toujours ce que la
ville a fait depuis que cet article 674a a été
édicté, c'est-à-dire depuis 1969, excepté qu'on
veut que ce soit confirmé bien clairement, parce qu'il y a actuellement
l'article 517 de la Loi sur les cités et villes c'est l'article
517 avant la refonte, toutefois qui s'applique à toute
municipalité de cité ou de ville, quelle que soit la loi qui la
régit.
Evidemment, c'était une disposition particulière et qui
était dans une loi particulière. Les juristes diront que c'est
une disposition particulière et que cela dérogeait à la
disposition générale. Toutefois, cela peut poser des
problèmes d'interprétation. Le motif principal de la
modification, c'est que nous voulons pouvoir adopter le règlement en
cours d'exercice, c'est-à-dire suivre les taux d'intérêt au
fur et à mesure qu'ils fluctuent. Autrefois, les taux
d'intérêt étaient assez stables. On pouvait les fixer pour
l'exercice. Maintenant, les taux d'intérêt peuvent être
assez élevés au début d'un exercice, puis baisser dans le
milieu et ainsi de suite. On sait comment cela fonctionne maintenant avec les
taux hypothécaires. C'est renégociable deux ans au plus.
M. Lavoie: En somme, votre pouvoir actuel vous permettait de le
déterminer au début de l'exercice, tandis qu'actuellement vous
pouvez le faire ou vous désirez le faire en cours d'exercice.
M. Péloquin: C'est cela. C'est un des motifs pour lesquels
nous demandons une modification.
M. Tardif: Prenons le cas du citoyen. La ville, tout d'abord,
fixe son taux d'intérêt lors de l'adoption de son budget.
M. Péloquin: Actuellement, oui.
M. Tardif: Elle envoie un compte de taxes qui, pour toutes sortes
de raisons, n'est pas payé à terme. En cours d'exercice, le
compte de taxes est envoyé au mois de mars et la ville décide au
mois de juin, de relever son taux d'intérêt, de sorte que le
compte non payé, envoyé en vertu de l'ancien taux du taux
établi, pourrait être perçu au nouveau taux
d'intérêt. Est-ce que cela veut dire?
M. Lavoie: C'est cela.
M. Péloquin: A compter de la date où le nouveau
règlement est adopté.
M. Tardif: Oui. Théoriquement, le compte de taxes couvre
la période du 1er janvier au 31 décembre, mais vous en avez
modifié le taux au mois de juin. Donc, sur mon compte de taxes non
payé, j'aurais des frais d'intérêt au premier taux pour la
période du 1er janvier au mois de juin, et, après cela, au taux
plus élevé. Est-ce cela?
M. Péloquin: Exactement. A l'heure actuelle, nous faisons
cela aussi, nous faisons cela d'exercice en exercice, mais il y a des dettes
à la ville qui remontent à 1971. Evidemment, c'est le taux de
chaque exercice qui s'applique.
M. Lavoie: Ce n'est pas prescrit. Si cela date de 1971?
M. Péloquin: Dans des cas où des procédures
ont été intentées, mais il y a des litiges qui peuvent
durer dix ou quinze ans. Si c'est le premier taux qui s'applique, cela peut
être aussi bas que 5% ou 6%. A ce moment, c'est la personne qui a tout
intérêt à contester devant les tribunaux pour se financer
à la ville.
M. Lavoie: Par contre, si un contribuable intente une poursuite
contre la ville pour dommages ou autres, des taux de 5% ou 6% lui seront
appliqués par les tribunaux.
M. Péloquin: Non, pour les tribunaux, en vertu de
l'article 1056c du Code civil, c'est 10%; en expropriation, c'est aussi 10%. Il
ne reste plus beaucoup de cas où l'intérêt au taux
légal est à 5%. Il en reste quelques-uns, d'accord, mais
remarquez bien qu'en cas de remboursement de taxes, c'est un autre cas
où la ville rembourse au même taux d'intérêt que
celui qu'elle facturait en vertu de ses règlements.
M. Drapeau (Jean): Si on me permet d'ajouter un mot, ce n'est pas
seulement le petit débiteur qui est visé par cela. C'est celui
qui, précisément, a intérêt à se faire
financer par la ville, préférant devoir payer à la ville,
suivant un taux d'intérêt plus bas, parce qu'au cours de
l'année, les taux d'intérêt étant montés, il
préfère devoir à la ville plutôt que de payer la
ville. Il se trouve à emprunter de la ville à un taux moindre,
plutôt que de payer la ville et d'emprunter à un taux plus fort
pour ses autres obligations.
M. Lavoie: Quel est votre taux actuel?
M. Péloquin: C'est 1 1/4% par mois. M. Lavoie: Cela
fait 15%. M. Péloquin: C'est 15%.
M. Lavoie: Je crois que, tout à l'heure, même
votre... J'aimerais que Me Péloquin s'explique davantage sur une
remarque du ministre. Si un taux s'applique, disons, sur des arrérages
de taxes du mois de janvier au mois de juin prenons le cas à 15%
et qu'au mois d'octobre la ville adopte un nouveau règlement
l'établissant, en l'occurrence, à 18%, votre impression, je
crois, était que, pour les six premiers mois, c'est 15% qui
s'appliquent, ensuite, c'est 18%. Mais mon interprétation, c'est 18%
depuis le début.
M. Péloquin: Ah non! On dit ici, au deuxième
alinéa...
M. Tardif: Non, ça s'applique à compter de son
adoption.
M. Péloquin: Oui.
M. Tardif: Mais...
M. Caron: M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): Oui.
M. Lavoie: Un instant! Je voudrais clarifier ça.
Le Président (M. Jolivet): Oui, revenez.
M. Lavoie: Je pense que c'est assez important. Je ne voudrais pas
l'interrompre. Je voudrais qu'il me suive.
Une Voix: On ne l'interrompra pas. M. Tardif: M. le
Président...
Le Président (M. Jolivet): Le député de
Laval voulait bien vérifier le texte avec vous.
M. Lavoie: Je ne voulais pas l'interrompre, non plus.
M. Tardif: M. le Président, là-dessus, les
légistes du ministère s'accordent à dire que, tel que
c'est formulé, ça n'aurait pas d'effet rétroactif.
M. Péloquin: Oui, d'accord.
M. Tardif: Bon! Cependant, la ville de Montréal, dans sa
charte, disons, par le jeu de différents articles, ne semble pas
je ne me prononcerai pas, encore une fois soumise à l'article 481
de la Loi sur les cités et villes qui dit que les taxes portent
intérêt à raison de 5% par an à dater de
l'expiration du délai pendant lequel elles doivent être
payées, sans qu'il soit nécessaire qu'une demande spéciale
soit faite à cet effet. Le troi- sième alinéa dit:
"Toutefois en tout temps avant le début de l'expédition des
comptes de taxes, le conseil peut, autant de fois qu'il le juge opportun,
décréter par résolution un taux d'intérêt
différent du taux prévu au premier alinéa. La
décision du conseil ne vaut que quant aux taxes faisant l'objet du
compte qui fait clairement état du taux, donc du compte de taxes. Il
doit faire clairement état du taux ainsi décrété et
la résolution du conseil reste en vigueur tant qu'elle n'a pas
été révoquée."
C'est donc dire que, finalement, dans le cas des cités et villes,
le conseil, au moment de l'adoption du budget, décrète un taux de
taxe qui doit apparaître sur le compte et que le citoyen est
informé dès lors que, s'il ne paie pas, il sera soumis à
une pénalité d'un certain pourcentage d'intérêt.
Qu'on me corrige, mais je pense qu'à la ville de Montréal le taux
d'intérêt n'apparaît pas sur le compte. C'est ça?
Est-ce qu'il apparaît?
M. Péloquin: II apparaît sur le feuillet de taux qui
est joint au compte.
M. Tardif: II apparaît sur le feuillet de taux qui est
joint au compte.
M. Péloquin: Oui.
M. Tardif: Deuxième question: Est-ce que le citoyen,
à supposer qu'on adopte l'article proposé, va être
automatiquement informé, dès lors qu'il y a un nouveau taux qui
s'applique, que, effectivement, il y a un nouveau taux?
M. Péloquin: Non, il ne sera pas informé. Il va
être informé parce qu'il va y avoir un règlement qui va
être adopté, pour autant que les règlements, on en a une
connaissance.
M. Tardif: II faut quand même bien voir ce qu'on fait. On
permet à la municipalité d'augmenter, enfin, de faire varier
à la hausse ou à la baisse le taux d'intérêt. Le
citoyen a donc reçu son compte de taxes qui dit: Vous devez $1000 de
taxes. Si vous ne payez pas, ça va vous coûter, disons, 15%
d'intérêt après l'expiration du délai de... Aun
moment donné, un règlement est adopté par la ville portant
ce taux à 18%. Pour le citoyen, la seule façon de le savoir,
c'est en prenant connaissance des règlements publiés. Il n'aura
pas un avis lui disant le taux d'intérêt sur son compte de taxes.
(12 heures)
Ma carte Chargex, ou je ne sais pas quoi, m'informe, même quelques
mois à l'avance, que le taux d'intérêt dorénavant
sur le solde va être de tant. Mais, là, le citoyen ne le saura
pas. Je vois de belles chicanes en perspective où le citoyen va envoyer
son compte de taxes avec trois mois de retard, peut-être même en
inscrivant la pénalité, s'il la met ou même s'il ne la met
pas. Il va penser peut-être recevoir de la ville un compte de taxes avec
un intérêt de 15% et il va être surpris de savoir que, non
monsieur, c'est 18%. Surtout, comme le dit M. le maire, combien sont,
statistiquement parlant, les citoyens retardataires? Sur les
500 000 comptes de taxes que la ville envoie annuellement, est-ce 2% ou
5%, les citoyens retardataires? Si c'est 2% de citoyens qui paient en retard et
pour qui ces règles-là s'appliquent, c'est concevable de
prévoir au moins qu'ils soient informés des nouveaux taux
d'intérêt.
M. Péloquin: II y en a à peu près 40% qui
paient un ou deux mois après. Evidemment, comme l'a dit M. le maire,
ça vise les cas de longues contestations pendant plusieurs
années. Mais on n'aurait pas d'objection fondamentale à revenir
et à le fixer au début de chaque exercice. On a un
problème cette année parce que l'exercice pour 1980 est
commencé. On a reçu des comptes payés en retard depuis la
période du mois de janvier à aujourd'hui. On exige le taux de
l'intérêt de l'exercice antérieur parce qu'on n'a pas
encore de règlement, notre budget étant en retard. Quand on va
fixer le taux d'intérêt pour l'exercice, si on décide de le
monter, c'est bien entendu que, pour tous ceux qui ont payé, on n'ira
pas leur réclamer des sommes additionnelles. Alors, cette année,
il le faudrait. C'est peut-être pour ça qu'est venue la demande de
modifier pour qu'on puisse avoir des taux différents. Alors, quand on
aurait adopté notre budget ou à tout autre moment, on aurait dit:
Pour la période de janvier au 1er mars, c'est le taux
d'intérêt de l'an passé, à 1 1/4% par mois ou 15%
par année et, à compter de mars, c'est-à-dire plus tard,
ça pourrait être 16%, 17%. Je ne sais pas. Ce serait le taux
d'intérêt suivant ce qu'il est sur le marché.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Verdun, avez-vous une question à poser sur le même sujet?
M. Tardif: Je m'excuse. Le budget de la ville de Montréal
n'étant pas adopté présentement, il est donc encore
possible à la ville d'adopter un taux d'intérêt
différent de celui de l'année dernière, d'accord?
M. Péloquin: Pour l'avenir.
M. Tardif: Non, pour l'année d'imposition 1980.
M. Péloquin: A l'égard des taxes qu'on enverra,
mais c'est parce que, de janvier à février, il y a des montants
qui ont été payés sur des taxes de l'an passé ou
peut-être d'il y a deux, trois, quatre ou cinq ans et, depuis janvier, on
n'a pas de taux d'intérêt, parce que l'article actuel dit qu'on
fixe le taux d'intérêt pour l'exercice financier. Alors, depuis
décembre 1979, on n'a plus de taux d'intérêt.
M. Tardif: C'est même plus simple de dire que le taux
d'intérêt qui sera décrété par la ville avec
l'adoption de son budget s'appliquera à compter des comptes dus pour
l'année 1980. Il me semble qu'on peut régler cela maintenant et,
après, ce sera annuel. C'est ça, non?
M. Péloquin: D'accord, il faudrait dire aussi: Permettre
au conseil de fixer un taux d'intérêt de janvier à mars,
parce que c'est une période qui va rester où il n'y avait aucun
taux d'intérêt fixé.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: J'ai une question à poser à M.
Péloquin. Lorsque vous fixez le taux d'intérêt pour les
comptes non payés pour un an je pense que vous l'avez fixé
cette année à 16%; l'an passé c'était à 15%
est-ce que les comptes qui n'étaient pas payés des budgets
antérieurs portent intérêt à 16% à compter du
1er janvier aussi?
M. Péloquin: Oui.
M. Lavoie: C'est ça, l'affaire.
M. Cordeau: C'est antérieur.
M. Lavoie: Je donne un exemple, M. le ministre. Je lis le
deuxième alinéa...
M. Tardif: Alors, cela contredit ce qu'on a vu tantôt,
à...
M. Lavoie: Oui.
M. Tardif: ... savoir que ça n'avait pas d'effet
rétroactif.
M. Lavoie: Lisez le deuxième alinéa.
M. Tardif: Je m'excuse: Que le taux ne s'appliquait que pour
l'exercice pour lequel il avait été
décrété.
M. Lavoie: Oui. Le deuxième alinéa stipule, si on
le lit: "Le conseil fixe par règlement, suivant les critères et
modalités qu'il détermine, le taux d'intérêt qui
s'applique à compter de son adoption le règlement,
j'imagine à toutes les créances de la ville, y compris
celles échues avant l'adoption de ce règlement. Ce taux reste en
vigueur..." De la manière que je le comprends, si on a
déterminé que, pour l'exercice financier 1979, c'était
15%, le compte n'est pas encore payé; au début de l'exercice
1980, on détermine que c'est 18% et le compte de 1979 n'est pas encore
payé, mon interprétation, c'est que ce n'est plus 15%, c'est 18%
pour l'année d'avant.
M. Tardif: Je m'excuse là. C'est 15% pour les douze mois
de retard courus en 1979 et c'est 18% à compter de 1980, parce que la
dette est toujours due en 1980. Acompter de l'adoption du nouveau taux, ce
serait 18%.
M. Péloquin: Exact.
M. Tardif: C'est l'interprétation qu'il faut donner. Et
si, encore une fois, il était toujours en souffrance en 1981 et que le
taux devenait 24%, le taux
de 24% s'appliquerait sur ce montant dû en 1981. D'accord?
M. Cordeau: Le nouveau taux s'applique sur le capital et les
intérêts?
M. Péloquin: Non, pas sur l'intérêt, mais sur
le capital qui est dû. Le motif pour lequel nous avons ajouté "y
compris celles échues avant l'adoption de ce règlement", c'est
pour être bien certains que cela puisse s'appliquer aux créances
qui sont échues avant l'adoption du règlement, mais cela ne
s'applique pas rétroactivement. Cela s'applique à compter de la
date où le nouveau taux d'intérêt est fixé, mais
à une dette qui est antérieure à la date de l'adoption du
règlement.
M. Blank: D'accord, je sais ce que vous voulez dire, mais
l'article ne dit pas cela. L'article dit: Acompter de son adoption.
C'est-à-dire que, si vous adoptez le budget au mois de mars pour 1981,
c'est le 1er mars, la date de votre adoption, pas la date d'entrée en
vigueur. On dit ici: La date de l'adoption.
M. Péloquin: Oui.
M. Tardif: L'article 33 tel que proposé va plus loin en ce
sens qu'il permet une modification en cours d'exercice et ça, c'est un
autre problème déjà, mais, si je reviens au libellé
actuel de la charte, je lis l'article 674a qui dit: "Les taxes, de même
que tout compte ou toutes sommes dus à la ville portent
intérêt à compter de l'expiration du délai pendant
lequel ils doivent être payés, sans qu'il soit nécessaire
qu'une demande spéciale soit faite à cet effet. Le conseil fixe
le taux d'intérêt de chaque exercice lors de l'adoption du
budget." Alors, lors de l'adoption de son budget au mois de mars prochain, la
ville fixe pour son exercice son exercice va du 1er janvier au 31
décembre un taux de taxe qui s'applique pour les douze mois. Et
pour le prochain budget, elle fixera un nouveau taux qui s'appliquera
également pour cet exercice. Selon l'interprétation qu'on a, ce
taux s'applique aux comptes en souffrance à ce moment-là pour
cette période-là. De sorte que le libellé actuel, sauf
pour la possibilité de modifier en cours d'exercice ce qui me
pose des problèmes à moins que la ville ne me dise qu'elle est en
mesure d'informer chaque contribuable du nouveau taux, ce qui, je pense, ne
serait pas tellement payant pour la ville permet à la ville de
fixer annuellement son taux.
M. Péloquin: Oui, mais ce n'est pas tout à fait
clair que cela permet de le faire. Evidemment, je pense que votre
interprétation est correcte et c'est notre interprétation aussi.
On voulait le préciser. Remarquez bien que, quant à adopter un
taux à n'importe quel moment de l'exercice, on est prêt à
revenir si cela pose des problèmes parce qu'on ne peut pas aviser les
contribuables et à le mettre sur la base de l'exercice. Nous avions cru
le mettre à n'importe quel moment, parce qu'au cas où les taux
d'intérêt seraient stables le règlement persiste d'exercice
en exercice. Au cas où ils varieraient, on peut réagir plus vite
et, troisièmement, il y avait le problème de l'exercice 1980.
Mais, pour le problème de l'exercice 1980, on peut peut-être le
régler de façon spécifique.
M. Tardif: M. le Président, je comprends que l'exigence
élémentaire, qui consisterait à informer le citoyen d'un
changement de taux, implique des contraintes administratives telles que ce
n'est plus une proposition tellement payante et intéressante pour la
ville.
Donc, on oublie cette partie. La deuxième, c'est de dire: Est-ce
que le libellé actuel permet l'interprétation? Les gens du
ministère me disent oui. Si c'est uniquement ça qu'on veut
regarder, je n'ai pas d'objection à ce qu'on suspende cet article et
qu'on voie si, effectivement, l'article 674a actuel permet de déterminer
pour chaque exercice le taux qui s'appliquera et que ça s'applique aux
comptes en souffrance, c'est ça qu'on veut viser?
M. Péloquin: Oui.
M. Lavoie: M. le maire, j'aimerais vérifier le
début du propos que vous avez tenu tout à.l'heure lorsque vous
disiez que ça concerne surtout les poursuites qui traînent devant
les tribunaux sept ans, huit ans, dix ans. Pouvez-vous nous expliquer quels
problèmes cela vous cause?
M. Drapeau: Je l'ai dit tout à l'heure, ce ne sont pas les
petits débiteurs qui sont visés par ça; ce sont ceux qui
ont intérêt à faire des emprunts pour se financer. Comme ce
ne sont généralement pas les petits salariés, ils
préfèrent devoir à la ville, c'est-à-dire emprunter
de la ville et laisser courir un intérêt à un taux moindre
que celui qu'ils seront obligés de payer s'ils empruntent pour payer la
ville. La ville devient alors une institution de crédit. Ce n'est pas
son rôle. Cela corrige donc cette situation; ce n'est pas le rôle
de la ville de servir d'institution financière à ceux qui ont
besoin d'emprunter et qui préfèrent devoir à la ville et
payer 15% plutôt que d'emprunter à la banque à 18%. C'est
une question de principe. Au point de vue des faits...
M. Lavoie: Votre autre...
M. Drapeau: ... le petit ne souffrira d'aucun
préjudice.
M. Lavoie: ... il faut reconnaître qu'il y a quand
même un pourcentage de petits qui ont des difficultés de fin de
mois également, cela existe.
M. Drapeau: Oui, mais, pour les petits montants, la grande
majorité des gens on l'a dit, paient dans les mois qui suivent, parce
qu'ils ne veulent pas payer du tout d'intérêt. Ce n'est pas le
fait qu'ils paient 18% ou 15%, ils préfèrent ne pas en payer.
M. Lavoie: Sans votre autre point, vous parliez de poursuites qui
traînent devant les tribunaux.
M. Drapeau: Me Péloquin l'a dit, il y en a qui datent de
1971.
M. Péloquin: Je n'ai pas donné de nom, mais il y a
un débiteur qu'on poursuit et qui en a pour $3 millions de taxes de
toutes sortes, loyer, etc., tout ce que vous voulez.
M. Lavoie: D'accord, c'est anormal et je n'encourage pas de tels
affrontements. Si je comprends, il a un compte en souffrance devant les
tribunaux depuis huit ans. Si je comprends, il peut y avoir là deux ans
à 6%, deux ans à 8%, deux ans à 10% et deux ans à
15%.
M. Péloquin: C'est ça.
M. Lavoie: Mais est-ce que vous voulez, par votre nouvelle
disposition, embarquer toute l'affaire à 15%?
M. Péloquin: Non, non, on ne veut pas rétro-agir,
justement, quant à ça.
M. Lavoie: Qu'est-ce que ça change pour les poursuites,
dans ce cas-là?
M. Péloquin: C'est qu'on veut que ce soit
précisé tout de même, pour des taxes qui seraient
échues en 1971, pour du loyer qui serait échu pour 1971, à
compter de l'exercice 1977, alors que le taux a monté à 9% ou
à 10%. C'est à compter de ce moment que, pour ces taxes de 1971,
ce sera le nouveau taux de 1977 à 9% et 12%, mais pas pour la
période écoulée.
M. Tardif: M. le Président, une question additionnelle. Je
reprends encore l'exemple du citoyen qui conteste ses taxes et qui ne paie pas,
disons, pendant trois ans, alors que les taux sont passés respectivement
de 9% à 12%, puis à 15% l'an. Il devait $1000 de taxes la
première année, à 9% d'intérêt. Ce n'est
toujours pas payé. La deuxième année, la ville
décrète que le taux d'intérêt applicable aux comptes
en souffrance sera de 12%. Sur la première année, il doit $1000
de taxes, plus 9%; la deuxième année, il y a toujours $1000 qui
sont dus, possiblement, sur cet immeuble, plus, cette fois, 12%, mais
applicables sur la portion de la deuxième année...
M. Péloquin: C'est exact.
M. Tardif: ... si je comprends bien. Et la troisième
année, à supposer que ce ne soit pas payé, c'est devenu
15% applicables uniquement sur la troisième année. Je reviens
là-dessus: Est-ce que le citoyen, lui, va être informé, en
début d'exercice, qu'effectivement son compte qui est en souffrance
porte maintenant intérêt au taux de...
M. Péloquin: La plupart des gens, qui sont des
contribuables de Montréal, le sont d'année en année
évidemment. (12 h 15)
Si on détermine le taux d'intérêt à
l'occasion de chaque exercice financier, si on revient à l'ancienne
méthode, à ce moment-là, il va recevoir, pour la nouvelle
année, un nouveau feuillet qui va lui dire que les taux
d'intérêt de la ville sur toute somme en souffrance c'est
bien cela qu'on va lui dire c'est tant. Il pourra dire: Maintenant, mes
nouvelles taxes, cette année, c'est ce taux. Et mes taxes de l'an
passé, que je n'ai pas payées, c'est ce taux aussi à
compter du début de l'exercice financier.
M. Tardif: M. le Président, si c'est cela, l'article 674a,
la Charte de la ville de Montréal est admirablement
rédigée, simple et efficace.
M. Péloquin: La seule chose, c'est quand on dit que le
conseil fixe le taux d'intérêt de chaque exercice lors de
l'adoption du budget. On ne dit pas que c'est sur les comptes en souffrance. Vu
qu'il y a l'article 481 de la Loi sur les cités et villes qui dit que
cela ne s'applique qu'aux nouveaux comptes qui sont envoyés, cet article
dit à la fin qu'il s'applique à toutes les municipalités
de cités ou de villes, quelle que soit la loi qui les régit, je
pense qu'il y a nécessité de préciser que cela s'applique,
dans le cas de la ville de Montréal, à toutes les sommes qui sont
en souffrance.
Dans une contestation, une personne pourrait aller puiser dans la Loi
sur les cités et villes l'interprétation qui ne ressort pas
clairement du texte de la Charte de la ville de Montréal.
M. Tardif: L'article 481, c'est celui que vous citez?
M. Péloquin: Vous m'avez donné ce numéro
tout à l'heure. C'est l'article 517, avant la refonte.
M. Tardif: L'article 481 de la Loi sur les cités et villes
comporte le petit alinéa suivant: "Le présent article s'applique
à toutes les cités et villes du Québec sans exception,
même à celles qui ne sont pas visées par l'article 1 de la
présente loi." Donc, cela s'applique également à la ville
de Montréal.
M. Péloquin: Ce n'est pas clair non plus, parce qu'ici
nous sommes dans une loi spéciale. Quand on met, à la fin: "Le
présent article prévaut sur une disposition contraire d'une autre
loi", on m'a demandé d'enlever cela, parce qu'on m'a dit: "generalia
specialibus non derogant". On m'a dit que l'honorable M. Pigeon a écrit
un livre et ce n'est pas nécessaire de dire cela. Vous posez la
question, c'est donc qu'il y a un doute et c'est mieux de le dire que de ne pas
le dire.
M. Tardif: M. le Président, l'article 481 va un peu plus
loin que l'article 674 qui permet déjà à la ville de faire
ce qu'elle a manifestement l'intention de faire. L'article 481, tout ce qu'il
fait, c'est qu'il va un peu plus loin et exige que le taux
d'intérêt apparaisse sur le compte de taxes. Point.
M. Péloquin: C'est cela. Mais il dit même que,
suivant l'article 481, cela ne devrait pas s'appli-
quer pour les anciennes dettes, c'est-à-dire pour les comptes qui
sont en souffrance, bien que je sache, pour me l'être fait dire, qu'il y
a des municipalités qui l'appliquent quand même aux sommes qui
sont en souffrance.
M. Tardif: On vient peut-être de mettre le doigt sur...
Raison de plus pour que les gens de la ville rencontrent nos gens pour essayer
de faire cerner, pendant l'ajournement...
M. Péloquin: C'est cela.
M. Caron: J'aimerais savoir de Me Péloquin si cela touche
l'eau, le litige de l'article 21. Est-ce que cela va toucher ces gens-là
si on accepte l'article tel quel?
M. Péloquin: Oui.
M. Caron: Cela va les toucher.
M. Péloquin: Oui. Entre autres, oui. On a un bel exemple
de gens dont, à l'occasion de contestations, les comptes sont en
souffrance depuis plusieurs années. On conteste et, à ce
moment-là, on paie des taux d'intérêt qui,
évidemment, sont moins élevés.
Perception des droits
Le Président (M. Jolivet): Cet article demeure en suspens.
Article 34? M. le ministre.
M. Tardif: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. C'est moi qui
suis dans la lune. Cela m'arrive. Excusez-moi. Article 35?
Diverses modifications
M. Tardif: Article 35, adopté, M. le Président.
C'est un article qui vise à étendre les pouvoirs du
vérificateur à l'égard de tout organisme, corporation,
etc., dont la création est prévue en vertu de l'article 43 du
présent projet. Evidemment, on est tout à fait d'accord avec
cela.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 36?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 37?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 38?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 39?
M. Blank: ... le jugement de la cour?
M. Péloquin: C'est exact. Cela n'a aucunement pour but de
lui donner une portée rétroactive; cela a pour but de
préciser qu'à compter de l'exercice 1980 on va pouvoir continuer
à imposer une taxe sur les terrains de stationnement.
M. Blank: Mais vos modalités sont très larges.
M. Péloquin: Non, nos modalités, c'était
tout simplement en fonction de la superficie. C'était cela, le
règlement.
M. Blank: "Selon toute autre modalité que le conseil
détermine."
M. Péloquin: Oui, maintenant ce sera plus large, ce qui
pourrait nous permettre, entre autres choses, de prélever une taxe qui
soit plus élevée à l'égard des terrains de
stationnement qui sont dans le centre-ville, qui, évidemment, sont
occupés à coeur de journée, alors que les terrains de
stationnement qui sont en périphérie sont souvent occupés
simplement à l'occasion d'événements passagers ou
seulement en soirée.
M. Tardif: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Adopté.
M. Tardif: Quant à l'article...
Le Président (M. Jolivet): Article 39, adopté.
M. Tardif: Oui. Puisqu'on a refusé hier l'idée
d'établissement de tarifs, de pouvoirs de taxation...
M. Blank: C'est une façon indirecte de monter les
tarifs.
M. Tardif: M. le Président, avec votre permission, nous
avons adopté tantôt les articles 35, 36, 37, enfin les articles
36, 37 essentiellement qui ont trait à l'aide que la ville pourrait
apporter non seulement à la restauration qui était
évidemment un pouvoir qu'elle avait déjà, mais
également au recyclage, à la transformation en bâtiment
résidentiel de tout bâtiment pouvant être
aménagé à cette fin, et également, plus loin, quant
aux démolitions, au déblaiement de tels terrains. Je dois avouer
que ce n'est pas sans une certaine surprise que j'ai pris connaissance des
représentations hier du RCM quant à son attitude face à ce
rôle de la ville en matière de logement ou d'habitation. Ou bien
je n'y comprends plus rien, depuis le temps qu'on disait qu'un effort devait
être fait en milieu urbanisé pour préserver le patrimoine,
éviter les démolitions, permettre la restauration, le recyclage
et tout. Je n'ai pas saisi très bien le sens des objections. Si ce que
l'on craint, c'est que le tout se fasse de façon arbitraire je
croyais déceler cela en filigrane dans les représentations
évidemment, le conseil peut, par règlement... Il y a un
représentant du RCM au conseil.
Le débat se fera là au conseil de ville. Je ne peux
qu'être d'accord et même encourager toute initiative de la ville de
Montréal et de toute autre municipalité dans la
préservation et l'amélioration de l'habitat. Quant aux
modalités, chacun joue son rôle de chien de garde.
Le Président (M. Jolivet): Donc, nous sommes rendus
à l'article 40.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 41 ?
M. Tardif: Dans le cas de l'article 41, on va un peu plus loin
ici. On est d'accord avec l'article, sauf avec le dernier alinéa
où on dit que "le présent article prévaut sur toute
disposition contraire d'une autre loi". Cela fait partie de ces choses pour
lesquelles je n'essaierai même pas de répéter l'expression.
Comment cela s'appelle-t-il?
M. Péloquin: Generalia specialibus non dero-gant.
M. Tardif: II faudra peut-être demander qu'on
l'écrive pour le bénéfice des transcriptrices du journal
des Débats. Cela nous apparaît redondant.
M. Péloquin: En français, les lois
générales ne dérogent pas aux lois spéciales. On va
l'enlever ici, parce que ce n'est pas le même problème que dans
l'autre article.
Le Président (M. Jolivet): Retirer le dernier
alinéa. L'article est-il adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Amendé. Article 42? Oui,
M. le ministre.
M. Tardif: Si vous me le permettez, on pourrait peut-être
aborder l'article 43 et revenir dans quelques minutes à l'article 42,
étant donné que la Société d'habitation du
Québec nous propose un libellé légèrement
différent.
Le Président (M. Jolivet): Donc, suspendons l'article
42.
M. Tardif: Pour quelques minutes seulement.
Le Président (M. Jolivet): D'accord. Allons à
l'article 43.
M. Tardif: Un instant! (12 h 30)
M. le Président, j'aimerais poser une question au
président du comité exécutif de la ville de
Montréal.
Le Président (M. Jolivet): Sur l'article 43 ou 42?
M. Tardif: 42.
Le Président (M. Jolivet): 42. Revenons à 42.
M. Tardif: Dans le cas de l'aliénation de terrains
situés dans le très beau comté de Crémazie, plus
précisément dans le domaine Saint-Sulpice, en faveur d'une
coopérative d'habitation, le libellé de 42 actuellement dit ceci:
"Cette approbation n'est pas requise lorsque l'aliénation se fait par
voie de soumissions ou d'enchères publiques ou dans le cadre d'un
programme d'aliénation de terrains par voie d'invitation publique." Or,
dans le cas de la coop, elle ne soumissionne pas, elle. Non?
M. Lamarre: Elle ne soumissionne pas comme telle, mais c'est dans
le cadre...
M. Tardif: Bon! Donc, la cession de terrains peut se faire
autrement qu'à titre onéreux, tel que c'est prévu dans la
loi, de sorte que le libellé, ici, devrait être élargi pour
prévoir la cession je ne veux pas le rédiger ici, sur le
coin de la table autre qu'à titre onéreux en faveur d'une
coopérative ou d'un organisme sans but lucratif.
M. Péloquin: Non, je pense qu'on a le pouvoir lorsqu'on
dit: "Elle peut aliéner ces immeubles aux conditions qu'elle
détermine avec l'approbation de la Commission municipale." Là, il
faudra venir à la Commission municipale.
M. Tardif: Non, mais moi, justement, en faveur d'un organisme
sans but lucratif ou d'une coop...
M. Péloquin: Ah! si vous voulez nous exempter de
ça.
M. Tardif:... je voudrais même vous dispenser du placet de
la Commission municipale.
M. Péloquin: Si vous voulez l'ajouter. M. Lamarre:
Si c'est possible.
M. Tardif: C'est pour ça que je voulais seulement avoir
cette réponse précise du président et on va garder
l'article 42 en suspens...
Le Président (M. Jolivet): En suspens jusqu'après
le dîner.
M. Tardif: ... pour s'assurer qu'il est possible de faire
ça.
M. Lamarre: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): Article 43?
M. Tardif: M. le Président, nous sommes d'accord avec cet
article.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que l'article 43 sera
adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Les articles 44,
45 et 46, c'est le transfert en système inter-
national. Je pense bien qu'il n'y a pas de problème à ce
niveau-là.
M. Caron: Article 44.
Le Président (M. Jolivet): Cela va plus loin,
d'ailleurs.
M. Caron: Jusqu'à l'article 50. M. Tardif: Non.
Le Président (M. Jolivet): II y a des choses en cours de
route, cependant. Article 44, adopté?
M. Caron: Oui, adopté. M. Tardif:
Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 45,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 46, adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 47, adopté?
M. Tardif: Adopté. A48, même chose. La série
d'amendements visant...
Le Président (M. Jolivet): Article 47, M. le
député de Saint-Louis.
M. Blank: Tout simplement pour mon information, pourquoi
change-t-on "doit" par "peut"? Quel est le raisonnement?
M. Péloquin: Vous voulez dire... C'est plutôt
à l'article...
Le Président (M. Jolivet): A l'article 47, "peut".
M. Péloquin: C'est ça, l'article 47. Au coût
de la construction des pavages dans la charte, c'est actuellement
indiqué "doit" et, pour les trottoirs et les égouts, c'est
"peut". Alors, il y a une anomalie. C'est parce qu'il y a certains articles, en
tout cas deux articles qui avaient été modifiés au cours
d'exercices antérieurs.
Le Président (M. Jolivet): Article 47, adopté.
Article 48?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 49?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 50?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 51 ? M.
Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 52? Ce
sont les questions d'hier: articles 52, 53, 54 et 55.
M. Tardif: M. le Président, je veux poser une question au
président du comité exécutif concernant l'article 51,
où on dit: "Nonobstant toute disposition inconciliable, la ville peut,
par règlement, décréter que le montant total du coût
d'un pavage, d'un trottoir ou d'un égout, mis à la charge des
propriétaires riverains, est limité dans tous les cas, au montant
qu'elle détermine". En vertu de la Loi sur les cités et villes et
du Code municipal, d'ailleurs, le coût des infrastructures peut
être partagé, ou, enfin, on peut faire assumer jusqu'à 25%
du coût par l'ensemble de la municipalité, sans autre
formalité, et 75% aux riverains ou, si on veut faire supporter une plus
grande part à l'ensemble des citoyens de la municipalité, il y a
une procédure de consultation qui est prévue.
Je comprends que, dans le cas d'une ville comme Montréal
où le terrain est déjà bâti depuis plusieurs
années, les infrastructures sont en place et tout ça et que des
problèmes de cette nature ne se posent pas, sauf dans les cas de
nouveaux développements. Or, la ville de Montréal a un territoire
qu'elle développe depuis quelque temps qui est
Rivière-des-Prairies, dont les conditions s'apparentent assez bien
à tout point de vue à de nouveaux développements avec des
usagers qui, de plus en plus, trouvent très onéreux le coût
des infrastructures dans ce secteur. Quel est le mode de répartition
dans ces cas-là, de développements nouveaux, de secteurs
complètement nouveaux?
M. Péloquin: Actuellement, un peu comme on l'a vu tout
à l'heure, dans le cas des pavages, la ville devait charger le
coût de prix de revient des pavages. Dans le cas des trottoirs et
d'infrastructures, elle pouvait, selon une répartition qui était
fixée habituellement par le service d'urbanisme et les services des
travaux publics, établir cette répartition entre riverains et le
fonds consolidé de la ville. Dans cette modification, nous demandons une
plus grande flexibilité. Ceci est un peu à l'intérieur du
programme de 10 000 logements où on veut se donner une plus grande
flexibilité pour arriver à des coûts d'infrastructures,
pavages, trottoirs, aqueducs et égouts qui correspondent à peu
près pour le riverain au coût moyen qu'on retrouve dans la
banlieue de Montréal. Cet article correspond à cette demande de
flexibilité qui va nous permettre de développer certains
territoires de Montréal en fonction des coûts qu'on retrouve
habituellement à l'extérieur de la ville de Montréal.
M. Tardif: En vertu de l'amendement que vous venez de nous
demander à l'article 47 qui amende l'article 1018 de la charte,
c'était dit avant que le coût de la construction du pavage des
rues, ruelles privées et publiques et places publiques "peut" être
mis à la charge des propriétaires rive-
rains, alors qu'auparavant c'était "doit" pour cela. C'est
ça?
M. Péloquin: Oui.
M. Tardif: De sorte que, dans le cas de
Rivière-des-Prairies, il y a des citoyens qui, régis par cela,
ont dû en assumer le coût comme tel. C'est ça?
M. Péloquin: Oui.
M. Tardif: Avec l'amendement qui est proposé ici à
l'article 47, d'une part, et à 51, d'autre part, on dit que, finalement,
le coût "mis à la charge des propriétaires riverains est
limité, dans tous les cas, au montant que la ville
déterminera".
Est-ce à dire que, face aux exigences parfois
considérables qu'ont amené la répartition, l'application
stricte de l'article 18, on peut faire des réajustements dans le secteur
de Rivière-des-Prairies?
M. Péloquin: Vous voulez dire pour le passé? M.
Tardif: Oui.
M. Péloquin: On ne l'a pas prévu pour le
passé, mais, à l'heure actuelle, même si la charte dit
"peut" à l'égard des troittoirs et des égouts, lorsqu'il
faut suivre la procédure qui est édictée à la
charte pour la répartition, à ce moment-là, la
répartition se fait sur la moyenne des coûts à la ville
pour les trois dernières années. Tout ce que la ville supporte,
c'est l'excédent du coût réel, si vous voulez, sur cette
moyenne des coûts des trois années antérieures. Mais la
ville, à l'heure actuelle, ne peut pas faire une répartition pour
une partie du coût moyen des trois années antérieures,
c'est-à-dire faire une répartition sur les riverains d'une partie
et en absorber une autre partie à même son fonds
général. Ce que nous voulons, c'est que nous puissions faire cela
indirectement en disant: En faisant la moyenne des coûts des trois
dernières années, on arrive, disons, à $40 le mètre
carré pour les pavages. A ce moment-là, la ville pourrait dire:
Cela va être limité à $25, ce qui voudrait dire qu'elle
absorberait $15 à même la répartition. Ne serait
réparti que ce qui serait en bas du montant plafonné.
M. Lamarre: Je dois dire que ceci correspond à des
études que nous avons poursuivies dans l'ensemble du territoire
métropolitain et nous voulons répartir les coûts des
riverains dans les territoires à développer ou qui restent
à développer dans Montréal, en fonction d'un coût
moyen qu'on retrouve dans la région métropolitaine.
Effectivement, c'est cette flexibilité qu'on voudrait avoir.
M. Tardif: La répartition des rues, des troittoirs et des
pavages à Rivière-des-Prairies, c'est pour plusieurs
années.
M. Lamarre: C'est 20 ans.
M. Tardif: Donc, on pourrait se trouver avec des citoyens vivant
sur une rue à Rivière-des-Prairies ayant dû assumer, en
vertu du libellé de 1018, le coût total des pavages et dans la rue
d'à côté, ce sera maintenant la règle prévue
à l'article 51 qui s'appliquera et, en conséquence, des
coûts pas mal moins élevés. C'est cela?
M. Péloquin: Effectivement, cela pourrait se produire.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le président du comité
exécutif, tantôt, vous avez employé le coût moyen
payé par les résidents des banlieues. En pourcentage, que
représente ce coût moyen sur les travaux qui pourront être
exécutés dans des développements futurs?
M. Péloquin: C'est à peu près la
différence de l'augmentation des coûts chaque année. Si on
dit qu'on a un taux d'inflation, d'augmentation des coûts d'à peu
près 10% et si, aujourd'hui, on fait un pavage et qu'on demande la
moyenne des trois années antérieures, déjà, l'an
passé, c'était peut-être 10% meilleur marché,
l'année d'avant, 20%, et la troisième année
antérieure, 30%; c'est peut-être 20% de différence avec les
coûts réels. J'apporte une réserve à ce que je dis.
Aun moment donné, les coûts peuvent descendre aussi, quoique ce ne
soit pas la tendance normale que cela descende. C'est peut-être 10% ou
15% de différence que la ville absorbe.
M. Tardif: Mais, jusqu'à maintenant, le coût des
développements à Rivière-des-Prairies était
assumé en totalité par les riverains.
M. Péloquin: Comme ailleurs dans la ville, d'ailleurs,
partout ailleurs dans la ville, parce qu'il y avait tout de même d'autres
endroits.
Evidemment, c'est moins considérable, mais il y a d'autres
endroits où il y a eu des constructions, des développements, des
ouvertures de rues.
M. Tardif: Ecoutez, je suis tout à fait d'accord pour
donner à la ville la flexibilité qu'elle demande à
l'article 51. Tout ce que je veux, tout ce dont je voudrais m'assurer, c'est
que, finalement, on n'ait pas cette situation qui a été
créée par le fait que la ville n'avait pas cette
flexibilité, jusqu'à aujourd'hui, dans un secteur précis
qui est le secteur de Rivière-des-Prairies. (12 h 45)
M. Lamarre: M. le Président, peut-être que, pour
éclairer un peu cette commission, je devrais dire que nous avons
établi effectivement, dans Rivière-des-Prairies, deux zones
prioritaires: une zone de consolidation où nous avons des genres
d'infrastructures à peu près partout, et une zone d'expansion
où, encore là, c'est presque pourvu d'infrastructures
actuellement. Si on considère les autres zones qui ne sont pas encore
développées,
mais que nous voulons développer à l'intérieur du
programme de 10 000 logements, je crois que, même avec la
flexibilité qu'on demande, les propriétaires à venir
n'auront quand même pas un privilège énorme, parce que les
coûts augmentent assez consédérablement pour les
années à venir et ceux qui sont déjà pourvus en
infrastructure, l'ont quand même payée meilleur marché,
cette infrastructure, à ce moment-là.
Mais je ne peux pas vous garantir qu'il n'y aura pas une distorsion qui
pourrait se produire entre ceux qui sont déjà là et ceux
qui viendront s'y établir. On va essayer d'être le plus
équitable possible.
M. Tardif: II y a une taxe d'amélioration locale qui est
prévue à Rivière-des-Prairies, non?
Le Président (M. Jolivet): Une question est
posée.
M. Tardif: Je m'excuse, il y a une taxe d'amélioration
locale qui existe et qui est prévue à
Rivière-des-Prairies?
M. Lamarre: Oui, comme...
M. Tardif: Est-ce qu'on a une idée de ce qu'est le
coût de cette taxe, la part de cette taxe d'amélioration locale
pour une maison unifamiliale comme on en voit dans ce secteur de
municipalité?
M. Lamarre: Effectivement, je ne pourrais pas vous donner, pour
une maison de $25 000, un duplex ou une maison unifamiliale, le montant absolu.
Un peu comme Me Péloquin l'expliquait, c'est basé sur les trois
dernières années, les coûts d'infrastructure, dans
l'ensemble de la ville. Cette répartition est faite ainsi: 75% aux
riverains et 25% au fonds consolidé, comme le coût des trois
dernières années de l'infrastructure à la ville de
Montréal. Cela a toujours été comme cela que ça
été réparti. Actuellement, ce qu'on demande, c'est une
autre formule et je comprends qu'il peut y avoir certaines
complexités.
M. Tardif: La formule que vous proposez, je suis tout à
fait d'accord avec elle, mais elle règle les cas pour l'avenir...
M. Lamarre: Pour l'avenir.
M. Tardif:... elle ne règle pas les quelques cas du
passé.
M. Lamarre: Non.
M. Tardif: Je pense que vous savez comme moi à quels cas
je fais allusion. Je suis d'accord pour les régler pour l'avenir, mais
il reste qu'il y a des gens, sur le territoire, pour qui le fardeau des taxes
d'améliorations locales est considérable dans ce secteur.
Les articles 47 et 51 étant adoptés, nous verrons s'il est
nécessaire d'ajouter quelque chose qui pourrait permettre d'apporter un
soulagement aux contribuables avant que les dispositions qu'on prévoit
à l'article 51 existent. D'ici la fin de la commission, on va
peut-être...
Le Président (M. Jolivet): M. le maire.
M. Drapeau: J'aurais peut-être une suggestion à
faire tout de suite, quitte à y penser pendant la suspension. Si on
adoptait ce texte et, entre le premier et le deuxième paragraphes, dire:
La ville peut aussi, par règlement etc., décréter que les
versements encore dus pourront être limités également,
seront limités.
Le Président (M. Jolivet): A l'article 51, entre le
deuxième et le troisième paragraphes.
M. Drapeau: Pour l'article 51.
M. Tardif: C'est une formulation possible, M. le maire. Il
faudrait peut-être que les avocats de la ville la transmettent à
ceux du ministère afin de voir si on peut en arriver à une
formulation.
Le Président (M. Jolivet): Donc, on pourra revenir sur cet
article ou sur un article nouveau après la suspension.
Pouvoir d'arrestation
Article 52. Les articles 52, 53, 54 et 55 sont les articles 27, 28, 29
et 30 du projet de loi. Les articles 52, 53, 54 et 55, je vous fais mention que
ce sont les anciens articles 27, 28, 29 et 30 pour lesquels il y a eu des
représentations hier.
M. Tardif: M. le Président, en ce qui concerne cet
article, tout en reconnaissant qu'il puisse y avoir un problème qui
existe relativement au pouvoir d'arrestation d'un agent de la paix prenant
quelqu'un en flagrant délit, en train de commettre une infraction
à un règlement municipal autre qu'un règlement touchant la
paix, l'ordre, la santé et la sécurité publics, ce n'est
pas par le biais d'un amendement à une charte privée que nous
allons régler ce problème. J'ai déjà saisi mon
collègue de la Justice qui m'a d'ailleurs prié instamment de ne
pas apporter d'amendements particuliers, ni dans la Charte de la ville de
Montréal, ni dans celle de Québec qui demande à peu
près des pouvoirs identiques, attendu que la Justice devra
procéder à un amendement à la loi générale,
soit à la Loi de police comme telle concernant les pouvoirs
d'arrestation d'agent de la paix, mais certainement pas par ce biais. Cela ne
veut pas dire qu'on ne reconnaît pas qu'il y ait là un
problème.
Une Voix: Cela est suspendu?
M. Tardif: Ce serait plutôt retiré, M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): Les articles 52, 53, 54 et
55?
M. Péloquin: Non.
Le Président (M. Jolivet): Nous allons retirer d'abord
l'article 52. Article 53?
M. Tardif: Les articles 53 et 54, cela va évidemment
ensemble, M. le Président. Le coeur de tout cela, c'est l'article 54. Je
pense que c'est peut-être l'article 54 qu'il faudrait examiner avant et
demander à la ville pourquoi cet article, qu'est-ce qu'on veut faire et
qu'est-ce que cela apporte.
M. Péloquin: Mon confrère, Me Allard, va vous
expliquer cela.
Le Président (M. Jolivet): D'accord. Article 54?
M. Allard (Jules): M. le Président, M. le ministre, tout
d'abord, peut-être pour dissiper certaines confusions qui pourraient
découler de la présentation du représentant de la
fraternité hier, je voudrais dire qu'il n'a jamais été
dans l'intention de la ville de conférer des pouvoirs d'arrestation
à des fonctionnaires, c'est-à-dirè à des gens qui
ne sont ni des policiers, ni des agents de la paix. L'objectif de l'article 54,
c'est de permettre à des fonctionnaires d'utiliser un moyen commode, une
procédure commode et rapide, qui est celle du billet de contravention
pour l'application des règlements municipaux.
A l'heure actuelle, nous avons ce pouvoir, mais il est limité
à des billets d'assignation. Ces billets d'assignation ne peuvent
être émis que par des agents de la paix. Ils peuvent être
émis également à l'heure actuelle par des fonctionnaires
dans des cas de règlements de licence ou de permis.
C'est un pouvoir que nous n'avons pas utilisé, parce que le
billet d'assignation implique que des agents de la paix ou des fonctionnaires
indiquent une date de comparution à la cour. Cela s'est toujours
avéré difficile de bien coordonner les dates de comparution
indiquées sur ces documents par des agents de la paix. Même en
matière de circulation, on assignait des gens à comparaître
le dimanche, des jours fériés et il y avait parfois un
engorgement dans les salles d'audiences.
Le billet de contravention a l'avantage de ne pas fixer de date de
comparution et de permettre au greffe d'envoyer des sommations aux
contrevenants qui ne paieraient pas leurs amendes. L'objectif principal de
l'article 54, c'est de permettre d'utiliser des billets de contravention pour
des règlements comme, par exemple, l'enlèvement des
déchets, le règlement des chiens ou le règlement qui
prescrit comme exigence d'obtenir un permis pour se livrer à une
activité quelconque. Cela aura aussi l'avantage pour le citoyen de
prévoir le paiement libératoire.
A l'heure actuelle, dans l'application de ces règlements, nous
avons une proportion considérable de citoyens qui, de toute
façon, ne comparaissent pas à la cour et qui, s'ils avaient la
possibilité de se libérer d'une amende qui serait au
préalable déterminée par le conseil, comme en
matière de circulation, préféreraient certainement se
libérer en allant payer dans une caisse populaire, dans une banque ou
dans une autre institution financière. Ce sont là les principales
raisons d'être de l'introduction des articles 1129a, 1129b et 1129c. Je
peux ajouter qu'il n'y a rien de nouveau quant à la rédaction,
puisque nous nous sommes inspirés principalement de la rédaction
de l'article 1140 en matière de circulation. Ce qui est nouveau, c'est
que nous voulons élargir les pouvoirs d'émission de billets de
contravention que nous utilisons actuellement en matière de
stationnement et en matière de circulation, nous voulons les
élargir à l'application des autres règlements municipaux.
Nous ne vous disons pas que cela s'appliquera nécessairement dans tous
les cas de règlements municipaux, il y a certains règlements
où l'utilisation d'un billet de contravention ne sera pas commode. Je
pense qu'il est assez difficile de commercer à énumérer
quelles sont les matières pour lesquelles on pourrait utiliser le billet
de contravention. Il n'y a rien de compliqué dans tout cela.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Tardif: Je ne suis pas sûr, quand Me Allard dit qu'il
n'y a rien de compliqué dans tout cela. C'est peut-être vrai pour
un avocat qui a passé de nombreuses années au contentieux ou
à la Cour municipale de Montréal. Quant à la
procédure du billet d'assignation par rapport au billet de
contravention, je pense qu'au point de vue du mécanisme, cela peut
simplifier les choses à certains égards. L'extension de ce
mécanisme à des domaines d'infraction nouveaux autres que la
circulation, c'est déjà un peu plus problématique; cela
cause déjà un peu plus de problèmes. Si on conçoit
qu'émettre une contravention pour une voiture en stationnement
illégal est relativement facile, donner une contravention pour une
poubelle déposée avant 18 heures est un autre
problème.
Je caricature un peu, mais déjà on est dans un univers qui
est assez différent. Il y a l'autre problème aussi, qui est
beaucoup plus fondamental et qui a été évoqué hier
par la Communauté urbaine et par la Fraternité des policiers,
à savoir qui pourra émettre ces billets roses ou verts,
contraventions ou assignations, et pour quelles infractions. D'accord? Je pense
qu'il y a une triple question et Me Allard a très bien décrit le
mécanisme des assignations par rapport aux contraventions, il a
très bien décrit que l'univers des infractions auquel cette
procédure pouvait s'appliquer pourrait être élargi, mais
l'autre question fondamentale qui est soulevée par la communauté
urbaine et par la fraternité, c'est de savoir maintenant la
catégorie de personnes qui pourront se livrer à cette
activité qui s'appelle décerner des contraventions ou des
billets.
M. Allard: Bon! Je peux vous expliquer, M. le ministre, qu'il n'y
a pas que les policiers qui font appliquer les règlements municipaux
à la ville de Montréal. Presque tous les services ont des
pouvoirs, enfin, ceux qui ont un rôle d'inspection; je parle, entre
autres, du service des permis d'ins-
pection, du service des affaires sociales, du service des travaux
publics, du service d'incendie, du service de la restauration et de la
protection du patrimoine résidentiel. Ce sont tous des services qui ont
des fonctionnaires, des inspecteurs qui, actuellement, portent des plaintes en
Cour municipale contre des contrevenants. Ce qui change, ce n'est pas le fait
qu'on accorderait à ces gens-là une juridiction accrue. C'est
que, plutôt que de voir ces gens-là porter plainte par un moyen
qui est celui de se rendre à la cour avec une plainte, de faire
émettre une sommation par le greffe, enfin, de rédiger un tas de
procédures qui, finalement, sont plus coûteuses tant pour la ville
que pour les justiciables eux-mêmes, parce qu'elles nécessitent
que les justiciables comparaissent à la Cour municipale, c'est une
simplification pour ces fonctionnaires de la procédure qu'ils peuvent
utiliser. (13 heures)
Si un fonctionnaire voit, par exemple, quelqu'un qui est en train de
commettre une contravention au règlement sur les chiens, il pourrait
tout simplement lui décerner une contravention tout de suite
plutôt que de retourner à son bureau rédiger une demande de
procédure à la cour et que la cour confie à un
fonctionnaire le soin de préparer une sommation, de l'envoyer signifier
par huissier. Et ça permet surtout aux citoyens de se libérer de
l'amende tout de suite en la payant dans une banque. C'est un avantage qui
mérite certainement d'être retenu.
Le Président (M. Jolivet): Je vais arrêter vos
propos ici, nous permettant de revenir à 15 heures et de ne pas oublier
qu'en cours de route il y a des discussions qui doivent se faire.
M. Blank: Je voudrais peut-être... Le Président
(M. Jolivet): Allez-y.
M. Blank: Ici, je pense que la crainte de M. le ministre... Il a
donné l'exemple d'un voleur d'automobile ou des affaires comme
ça. D'accord, ce n'est pas votre intention. Mais, si on lit cet article,
ça l'inclut.
M. Allard: Dans l'article?
M. Blank: Ah oui, l'agent de la paix qui constate une infraction
à un règlement de la ville "peut". Mais les règlements sur
la circulation sont les règlements de la ville. Peut-être que vous
avez un autre article aussi dans une autre section de votre charte, mais ici,
c'est assez large pour inclure cela aussi.
M. Allard: Oui, mais, monsieur, l'article 1129c proposé
est très limitatif. Il propose de conférer à un
fonctionnaire de la ville seulement les pouvoirs qui sont attribués aux
agents de la paix. A l'article 1129 ou 1129a, les seuls pouvoirs qui sont
attribués sont ceux d'émettre des billets. Cela ne comprend pas
le pouvoir d'arrestation ou toute autre forme de pouvoir.
M. Blank: Supposons que vous avez un voleur ou un bandit qui a
commis un "hold-up" et qu'en prenant la fuite, brûle un feu rouge. Si un
fonctionnaire essaie de l'arrêter seulement pour lui donner une
contravention, on peut avoir une chicane, même avec des revolvers. On ne
le sait pas. Je pense que c'est une bonne idée, ce principe que vous
voulez. Mais le limiter à tous les règlements sauf le trafic en
mouvement, c'est là qu'on peut avoir des problèmes. Là,
c'est l'agent de la paix seulement qui a l'entraînement et
l'équipement pour faire quelque chose.
M. Tardif: M. le Président, n'en déplaise au
député de Saint-Louis, tout citoyen, en vertu du Code criminel, a
un pouvoir d'arrestation en cas de...
M. Blank: Oui, on sait ça. Mais tout citoyen ne va pas
arrêter un gars qui a brûlé un feu rouge. Un fonctionnaire
qui a le droit de donner une contravention va essayer. C'est ça. Moi, je
veux que les contraventions de circulation en mouvement soient limitées
aux agents de la paix. Si on veut donner aux fonctionnaires le droit de donner
des contraventions pour n'importe quel autre règlement de la ville,
d'accord, mais on doit les limiter. Il y a des situations où on peut
avoir des problèmes. Ce n'est pas une question d'arrestation. C'est plus
que ça.
Le Président (M. Jolivet): Donc, on ne règle pas le
problème actuellement. Je suspends les travaux jusqu'à 15
heures.
Suspension de la séance à 13 h 5
Reprise de la séance à 15 h 13
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, messieurs!
Avant de commencer, à la suite d'une demande qui avait
été oubliée hier, de la part de la Fraternité des
policiers de la Communauté urbaine de Montréal, on me demande la
possibilité de consigner au journal des Débats le mémoire
écrit qui a été présenté hier. Comme c'est
une forme de consentement qui a été acquise jusqu'à
maintenant, je l'accorde. Le mémoire sera consigné au journal des
Débats (voir annexe).
Nous étions rendus, au moment de la suspension des travaux,
à l'heure du dîner, à l'article 54. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, relativement aux articles 53,
54 et 55, j'ai profité de la suspension de nos travaux pour les aborder
avec mon collègue de la Justice; il y avait déjà eu des
échanges au niveau des fonctionnaires, mais c'est avec le ministre
lui-même que j'ai revu ces articles il y a à peine quelques
instants. (15 h 15)
On reconnaît ici qu'il peut y avoir un certain mérite
à une procédure qui vise à permettre l'émission de
contraventions, avec une certaine
tarification pour les amendes, plutôt que de procéder par
voie du billet d'assignation, attendu que cette mesure peut être plus
expéditive, à la fois pour la ville et pour le citoyen. Je pense
aussi qu'il peut être tout à fait admissible et louable de vouloir
étendre cette procédure à d'autres catégories de
comportements délictueux que ceux pour lesquels, jusqu'à
maintenant, on l'a permise.
Là où toute la zone grise se trouve, c'est quant au
pouvoir des personnes d'émettre de tels billets. Seront-elles ou pas
considérées comme des agents de la paix, avec tous les pouvoirs
afférents à un agent de la paix? Surtout que, dans le cas de
l'île de Montréal, nous pourrions nous retrouver en situation
où un service de police s'oc-cupant de la prévention et de la
répression des délits sur l'ensemble du territoire des 28
municipalités pourrait, dans certains cas où des
catégories particulières d'agents seraient formées ou
pourraient être formées, ne pas s'occuper de l'application de
certaines réglementations et, dans d'autres, devoir le faire. Cela
pourrait automatiquement entraîner des pressions sur les autres villes,
soit de se mettre au pas et de créer de tels services ou autrement. Si
bien que, tout en reconnaissant le bien-fondé de la demande visant
à simplifier la procédure, à la rendre plus
expéditive, l'avis du ministère de la Justice est que, ou bien il
est préférable de procéder par voie d'amendement à
la loi générale ou encore, si tel était le désir
des municipalités membres de la communauté, de le faire à
l'occasion d'une refonte de la loi ou d'une certaine révision ou
d'amendements à la loi de la communauté urbaine comme telle.
Je crois qu'il y a un certain mérite à une approche
prudente de cette nature.
Pour ces raisons, attendu que la ville, jusqu'à maintenant, a
assez bien fonctionné sans ces pouvoirs additionnels, je me demande s'il
ne serait pas préférable, compte tenu encore une fois de
l'opinion émise par mon collègue de la Justice, de demander
à la ville de retirer ces articles, attendu que je vais les reprendre,
ne serait-ce que pour les reprendre, soit à l'occasion d'une
révision totale ou partielle de la Loi de la Communauté urbaine
de Montréal ou encore de la loi générale.
Le Président (M. Jolivet): M. le maire.
M. Drapeau: M. le Président, je voudrais bien qu'on situe
la question dans son éclairage propre. Les mots "agent de la paix" sont
peut-être responsables de ce rapprochement naturel qu'on fait avec du
travail policier, parce qu'un policier est agent de la paix, mais tous les
agents de la paix ne sont pas policiers.
Là, il ne s'agit pas de faire remplir des fonctions de policier,
ce qui pourrait justifier de vouloir attendre des modifications à la Loi
de la Communauté urbaine de Montréal ou au conseil de
sécurité. Mais, dans les circonstances, le travail que ferait
celui qui s'appellerait dans la loi "agent de la paix" serait de remettre la
contravention. Ce n'est pas du travail qu'un policier ferait, mais qu'un
huissier ferait. Et l'huissier, on sait bien que ce
Lorsqu'il y a une infraction qui est constatée par quelqu'un qui
n'a pas le droit de remettre cet avis de contravention, ce billet au
contrevenant, il va faire rapport, la cour va émettre une sommation et
c'est l'huissier qui va aller la signifier. Or, s'il est bon de rappeler
à un contrevenant qu'il a contrevenu à un règlement et
qu'en conséquence il doit faire face à la pénalité
prévue, il n'est pas dans l'ordre, croyons-nous, de multiplier les
frais. Le citoyen sera condamné à payer la
pénalité, c'est suffisant. Pourquoi ajouter la formalité
de faire livrer ce billet de contravention sous forme de sommation par un
huissier, ce qui augmente considérablement les frais? Ces frais, c'est
le contrevenant qui va les payer. Nous voulons bien rappeler aux contrevenants
qu'ils sont contrevenants et qu'ils auront quelque chose à payer parce
qu'ils auront été contrevenants, mais si, au lieu de remettre
directement ce billet de contravention, celui qui le constate fait rapport et
que c'est une sommation émise par la cour et que c'est un huissier qui
la signifie, on retarde énormément les procédures et
déjà, on le sait, combien de défendeurs ou de
contrevenants reçoivent une contravention longtemps après l'acte
reproché.
Ils ne se souviennent plus où ils étaient ou s'ils ont
vraiment commis cette infraction. Pour avoir le temps de signifier, pour que le
contrevenant ait le temps de se présenter, souvent la date de
comparution est quinze jours, trois semaines, un mois plus tard. Tout cela, ce
sont des délais infiniment préjudiciables à la bonne
administration de la ville et préjudiciables aux citoyens qui voudraient
bien, si on a quelque chose à leur reprocher, le savoir tout de suite et
pouvoir s'en libérer le plus vite possible.
Ce n'est pas du travail de policier, c'est du tra-vai d'huissier que cet
agent de la paix va faire, en ayant la qualification voulue pour remettre la
contravention séance tenante et le contrevenant pourra
immédiatement, s'il le veut, en passant devant sa banque ou devant sa
caisse populaire, faire le paiement et cela finira là. Mais je ne sais
trop combien de fois je reçois des lettres de gens qui reçoivent
des sommations pour des infractions qui ont eu lieu il y a un mois, deux mois
ou trois mois. Ils ne savent plus très bien s'ils étaient
là ou s'ils n'étaient pas là. Il faut qu'ils comparaissent
dans quinze jours, dans trois semaines ou dans un mois. Ce n'est pas du bon
ordre; ce n'est pas de la bonne administration. Ce n'est surtout pas du travail
d'agent de la paix au sens de policier.
En conséquence, cela ne peut pas relever de la communauté
urbaine, parce qu'une ville peut bien avoir recours, vouloir avoir recours
à ce service et une autre ville ne pas vouloir recourir à cette
nouvelle institution, qui n'est pas une création absolument neuve. Comme
l'avocat de la ville le disait tout à l'heure, sur le plan juridique, il
y a déjà des infractions comme cela qui sont données par
des employés municipaux. Cela diminue les faux frais que le contrevenant
aura à payer. Cela réduit le délai pour régler
toute l'affaire. Ce n'est certainement pas du travail de policier. Ce n'est pas
parce que cela s'appelle agent de la paix que
d'huissier qu'il va faire, mais ce n'est pas exactement du travail
d'huissier, parce que ce ne sera pas la sommation émise par le juge; ce
sera une contravention comme dans le cas courant des infractions à la
circulation.
C'est dans l'intérêt du contrevenant de ne pas avoir
à payer de faux frais inutiles. C'est dans l'intérêt de la
cour qui aura à juger cela, pare que tout va se passer dans un temps
beaucoup plus court. Les délais de signification, de sommation et de
comparution sont toujours très longs. Cela paralyse. Les gens s'en vont
à la cour et ils ne se souviennent plus très bien s'ils sont
passés là, s'ils ont fait cela. Ce n'est pas du travail de
policier. Cela diminue les frais du contrevenant et je pense que, comme
administrateurs, nous avons le devoir de dire que ce n'est pas tellement
ajouter des frais au contrevenant que nous voulons; au contraire, nous voulons
qu'il puisse régler son cas le plus vite possible, qu'on lui rappelle
séance tenante, sur-le-champ, ce qu'il a fait.
La contravention lui est donnée et il peut la payer le même
jour, s'il le veut, cela finit là. C'est cela, la signification de
l'article; ce n'est pas autre chose.
Je ne vois pas en quoi la communauté urbaine pourrait, si elle
avait ce pouvoir, dire: La ville de Montréal, vous pourrez le faire et,
dans telle autre ville, vous n'en voulez pas, ne le faites pas. Ce n'est pas
une mesure que toutes les villes vont vouloir adopter. Mais, si d'autres villes
le veulent, elles pourront prendre notre article et demander ce pouvoir.
Peut-être que, éventuellement, cela pourrait être une
disposition de la Loi sur les cités et villes pour, encore une fois,
donner un meilleur service au contrevenant, pour qu'il n'y ait pas des semaines
et des semaines qui s'écoulent entre la contravention, le moment
où il reçoit la sommation et le moment où il va
comparaître. Tout cela en plus de ce qu'il va avoir à payer: il
faut qu'il aille à la cour, qu'il prenne un avocat; ce sont encore des
frais et cela encombre les cours. Les juges ont bien autre chose à faire
que de constater que le monsieur vient et, généralement, dit:
Ecoutez, je ne le sais pas, on me reproche d'avoir fait cela tel jour, mais, si
je l'ai fait, je ne m'en souviens pas, je ne sais pas si j'étais
là ou non.
C'est de la bonne administration, au point que je crois
sincèrement peut-être parce que, plus souvent, plus
fréquemment, on a affaire à cela, je lis tout mon courrier, les
gens me téléphonent, j'en rencontre, ils ont à se plaindre
de tels délais qu'une fois que ce sera appliqué dans la
ville de Montréal cela pourra être un jour dans la Loi sur les
cités et villes et les villes qui voudront l'appliquer l'appliqueront.
C'est dans l'intérêt des contrevenants, dans
l'intérêt des cours municipales qui sont encombrées de
dossiers. Ce ne sont pas des crimes, tout de même. Laissons le policier
s'occuper des crimes. Il y a assez de gens qui disent: II me semble que les
policiers pourraient courir après les voleurs; qu'ils laissent donc
ça tranquille, qu'ils ne viennent pas me porter un papier. C'est tout
simplement cela, c'est pour reconnaître la valeur du policier.
J'ai à côté de moi un policier qui a
déclaré hier qu'il avait arrêté, à lui tout
seul, plus de voleurs que nous tous ensemble. Etant donné les
statistiques, il pourrait peut-être retourner arrêter des voleurs
et laisser les agents de la paix, dont nous demandons la création,
donner des contraventions. J'espère qu'il entend à rire parce que
je veux le taquiner, tout simplement.
Le Président (M. Jolivet): Juste un instant. Parce que je
sais que c'est une question aussi litigieuse que celle concernant l'eau, je
vais demander à l'assemblée si elle est d'accord pour laisser au
moins le président de la Fraternité des policiers répondre
à la question qui a été soulevée.
M. Caron: Oui.
Le Président (M. Jolivet): Allez-y donc.
M. Masse (Gilles): Je veux simplement faire une remarque à
propos de notre maire. Je vais vous dire que si, présentement, je
n'arrête pas de voleurs, c'est parce que, en vertu du Code du travail, je
suis libéré de mes fonctions pour m'occuper de syndicalisme.
M. Drapeau: Ce n'est pas un reproche.
M. Masse: Je voudrais simplement qu'on comprenne parfaitement le
sens de l'intervention de la fraternité.
On ne s'oppose pas on l'a dit à maintes reprises
à des améliorations des services à l'intérieur de
la ville de Montréal ou à l'intérieur de la
Communauté urbaine de Montréal. Je ne voudrais pas qu'on
considère notre intervention comme étant négative. On n'a
pas d'objection à ce que on laisse le soin au législateur
de déterminer la façon dont ça pourrait se faire
les différents services des municipalités ou de la CUM puissent
améliorer le rendement et diminuer les frais de nos concitoyens. Je ne
sais pas si j'ai mal compris, mais M. le maire disait tout à l'heure que
ce qu'on demandait là, c'était de faire le travail non pas d'un
agent de la paix, mais d'un huissier. Or, comme vous le remarquerez à la
page 3 de notre mémoire, l'article 2c du Code criminel détermine
qu'un agent de la paix est constitué par un officier de police, un agent
de police, huissier, constable, etc. Selon le Code criminel, un huissier
détient ses pouvoirs de l'article 2 au niveau d'agent de la paix.
C'est simplement dans ce sens-là que l'intervention de la
fraternité est faite. On ne voudrait pas que le pouvoir d'arrestation,
qui, dans notre société, est une chose très importante,
soit donné à plusieurs personnes sans qu'il y ait eu
détermination au préalable de la formation de ces personnes et de
la façon dont on va contrôler ces arrestations. C'est la seule
remarque que je voulais faire.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Verdun. (15 h 30)
M. Caron: M. le Président, c'est la façon dont
l'article est rédigé. S'il était rédigé
d'une autre façon pour ne pas faire d'arrestations, je me demande s'il
serait plus présentable pour la fraternité. Je comprends le sens
des propos du maire de Montréal de vouloir faire ce travail, qui gagne
du temps. Quant à moi, comme maire, je prétends aussi que le fait
d'émettre des contraventions sur le stationnement, cela a aidé
énormément et ça devrait être fait aussi ailleurs.
Mais il ne faut pas, non plus, que ces gens-là se substituent au travail
des policiers. Pour ma part, je suis bien d'accord là-dessus, mais je
pense que, s'il y avait possibilité de changer la rédaction de
cet article, peut-être qu'il serait à votre satisfaction et aussi
à la satisfaction de la ville de Montréal.
M. Masse: Pour répondre au député de Verdun,
je tiens simplement à vous dire que notre seule et unique objection,
c'est au fait de donner un pouvoir d'arrestation dans le domaine de la
circulation des véhicules en mouvement. Si le législateur trouve
un autre moyen pour donner le pouvoir de contravention à d'autres
inspecteurs d'une municipalité, je dois vous dire que nous serons
complètement d'accord avec ça. Cela ne nous regardé pas.
Ce qui nous préoccupe à la fraternité, c'est le travail
des policiers et ce qui nous préoccupe, c'est le pouvoir d'arrestation
avec toutes les conséquences que ça peut avoir. Où sera la
responsabilité de la détention de ces gens qui seront
arrêtés? C'est ce qu'on a voulu soumettre à la commission
parlementaire: la complexité et le chaos qui pourraient être
amenés suite à l'acceptation d'un règlement semblable.
Nous, à la police de la CUM, les dix dernières années de
notre existence à la CUM nous démontrent qu'il y a
possibilité qu'il y ait des chaos.
Le Président (M. Jolivet): M. Allard.
M. Allard: M. le Président, je pense que la façon
de répondre aux préoccupations de M. Masse, c'est ainsi. Je pense
qu'elles sont tardives, parce que déjà l'article 1139 couvre tout
le champ de la circulation, que ce soit le stationnement ou les infractions en
circulant. Cela fait déjà plusieurs années que les
fonctionnaires de la ville ont les pouvoirs à propos desquels M. Masse
s'inquiète aujourd'hui et jamais la ville n'a interprété
ces pouvoirs comme étant des pouvoirs d'arrestation en faveur de
fonctionnaires non-policiers ou qui ne sont pas des agents de la paix.
L'article 1139 comporte une rédaction à peu près similaire
à celle de l'article 1129c que nous vous avons soumis aujourd'hui. Si
vous allez à 1139, 6e, c'est écrit: "Dans les cas prévus
au présent article" et cet article parle d'infractions à une
disposition d'un règlement de la ville relative à la circulation,
à la sécurité publique ou à l'usage d'un
véhicule automobile ou d'un accessoire d'un tel véhicule. Ce sont
des modifications qui nous ont été accordées à
différentes reprises à cet article qui a été
retouché pour la dernière fois en 1977 et je pense même que
la fraternité était présente.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre. M. Tardif:
M. le Président...
M. Allard: A ce moment-là, tout le champ de la
circulation, si vous me le permettez, M. le ministre, est déjà
couvert par l'article 1139 et on veut couvrir les autres champs
réglementaires et nous avons en particulier le domaine de
l'enlèvement des ordures ménagères, qui nous vaut environ
2000 plaintes par année à la Cour municipale, le domaine des
calèches et le domaine des chiens ou du contrôle des petits
animaux et des permis.
M. Tardif: M. le Président, dans la mesure où
l'article 52 a été retiré, qui était l'article qui
pouvait, je pense, donner ouverture à un pouvoir d'arrestation en cas de
refus de s'identifier, je pense que, de ce côté-là, les
craintes de la fraternité devraient être beaucoup moins grandes.
Je comprends que, du côté de la fraternité, on n'a pas
d'objection à ce que la procédure dite de contravention puisse
être utilisée pour des infractions de la nature de celles
décrites par Me Allard. Cependant, là où il y a pour moi
peut-être lieu de resserrer les choses, c'est qu'à 1129c on dit:
"Aux fins de l'émission d'un billet d'assignation ou de contravention,
le directeur d'un service de la ville peut, avec l'autorisation du
comité exécutif, exercer lui-même ou confier à toute
personne qu'il désigne l'exercice de tous les pouvoirs et devoirs
attribués à l'agent de la paix par les articles 1129 et 1129a".
Je me demande dans quelle mesure il ne serait pas possible de restreindre ceci
de la même manière que c'était déjà restreint
à l'avant-dernier alinéa de l'article 1129 de la charte actuelle,
où on parlait non plus de toute personne, mais de tout inspecteur d'un
service qui a la responsabilité d'un règlement. Ainsi, si c'est
le directeur du service des incendies qui a la responsabilité du
règlement concernant le nombre de personnes qui peuvent être
admises dans un édifice public, par exemple, un inspecteur de ce service
pourrait effectivement émettre une contravention pour une infraction
à ce règlement au lieu d'émettre un billet d'assignation.
S'il s'agit d'un inspecteur prévu en vertu du règlement 2820 sur
les permis et inspections, ce sera alors un inspecteur de ce service. Donc, ce
n'est pas nécessairement toute personne. Si on pouvait au moins le
restreindre de cette façon-là, d'une part, je pense que
déjà on aurait atteint l'objectif de la simplification de la
procédure sans empiéter sur le domaine du travail d'agent de la
paix ou de policier.
M. Masse: On n'a aucune objection, comme je vous le disais tout
à l'heure, M. le ministre. On laisse au législateur le soin
d'évaluer les conséquences, les possibilités du pouvoir
d'arrestation qui découle indirectement et explicitement du pouvoir
d'émettre des contraventions alors que les gens refusent de s'identifier
ou ne le peuvent.
M. Tardif: Oui, sauf que cet article 52 qui prévoyait
cette possibilité a été biffé.
M. Masse: On n'a aucune objection. Le Président (M.
Jolivet): M. Allard.
M. Allard: Je serais d'accord avec la suggestion du ministre de
remplacer le mot "personne" à l'article 1129c par les mots
"employé de son service" ou "confié à tout employé
de son service qu'il désigne".
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Saint-Louis.
M. Blank: J'ai une question à poser à M. Allard. A
l'article 1129a, on parle d'un règlement de la ville,
c'est-à-dire tous les règlements de la ville; pourquoi garde-t-on
celui de la circulation dans un article séparé? Si on couvre tout
ici, pourquoi en avoir un particulier?
M. Allard: Parce que l'autre fait une distinction à propos
du stationnement. A ce moment-là, il y a un régime qui a
été élaboré spécialement en matière
de circulation, cela a pris des années, cela a été
travaillé à plusieurs reprises. Nous avons hésité
à nous embarquer pour tenter de mélanger les deux
catégories et de les fondre ensemble.
M. Blank: Oui, mais les règlements de circulation tombent
aussi sous l'article 1129a. Parce que vous parlez d'infraction à un
règlement de la ville; un règlement de la ville, ça peut
concerner aussi la circulation.
M. Allard: Parce qu'il est déjà prévu par
l'article 1139.
M. Blank: Est-ce que vous ne pensez pas qu'il peut y avoir une
discussion juridique devant les tribunaux? Pourquoi une exception là et
on parle en général? Pour moi, l'article 1139 tombe aussi sous
l'article 1129a.
M. Péloquin: II y aurait peut-être moyen de
fusionner les deux articles ensemble, mais...
M. Blank: Oui, pas besoin d'avoir deux articles.
M. Péloquin: ... le fait d'en avoir deux, je ne pense pas
que ça change grand-chose.
M. Blank: Mais un est particulier et l'autre est
général.
M. Péloquin: Oui.
M. Blank: Cela peut en venir à un débat assez
difficile devant les tribunaux. Pourquoi?
M. Péloquin: Oui, mais je pense que la personne,
l'employé du service, qu'il ait procédé par l'article 1139
ou par l'article 1129, ça n'aura pas tellement d'importance finalement.
S'il ne peut pas procéder en vertu de l'article 1139, il pourra
procéder en vertu de l'article 1129 ou vice versa.
M. Blank: Oui, mais, à ce moment-là, on peut dire
que ça ne tombe ni dans l'un, ni dans l'autre.
M. Allard: On pourrait ajouter, au premier paragraphe de
l'article 1129a, "L'agent de la paix qui constate une infraction à un
règlement autre que ceux visés à l'article 1139"; je n'ai
pas d'objection à cette proposition.
M. Tardif: Je reviens à la question du
député de Saint-Louis.
M. Blank: Pour ou contre!
M. Tardif: L'article 1129 parle bien de tous règlements
municipaux. C'est ça? Même si on sait qu'à l'article 1139
il est question de façon spécifique des règlements de
circulation, est-ce à dire que, théoriquement, un inspecteur du
service de la circulation de la ville pourrait, en vertu des pouvoirs qui lui
seraient conférés à l'article 1129, émettre des
billets d'assignation ou de contravention à l'égard des
mêmes comportements que ceux pour lesquels, par ailleurs, à
l'article 1139, ce serait un policier de la CUM qui pourrait émettre une
contravention?
M. Allard: Non, parce qu'il a déjà, M. le ministre,
ces pouvoirs d'inspecteur de la circulation en vertu de l'article 1139,
sixièmement.
M. Péloquin: Si je comprends bien, c'est l'article 1139
qu'il faudrait biffer.
Le Président (M. Jolivet): Ce que j'ai retenu, comme
président, ce serait deux possibilités d'amendements, le premier
étant, au premier paragraphe de l'article 1129a, le suivant: L'agent de
la paix qui constate une infraction à un règlement de la ville
autre que ceux visés à l'article 1139 sixièmement ou
à l'article 1139?
M. Allard: 1139.
Le Président (M. Jolivet): 1139. Le deuxième
amendement possible pourrait être au premier paragraphe de l'article
1129c, en enlevant les mots "toute personne" et les remplacer par "tout
employé de son service".
M. Tardif: M. le Président, on a essayé de fignoler
une rédaction qui pourrait permettre d'atteindre ce que l'on veut ici et
qui pourrait se lire comme suit: "1129c. Aux fins de l'émission d'un
billet d'assignation ou de contravention, le directeur d'un service de la ville
peut, avec l'autorisation du comité exécutif, exercer
lui-même ou confier à et c'est là que cela change
tout employé de son service qui a la responsabilité d'un
règlement à l'égard duquel un billet d'assignation ou de
contravention pourrait être émis l'exercice de tous les et
là continue l'ancien
texte pouvoirs et devoirs attribués à l'agent de la
paix par les articles 1129 et 1129a."
M. Allard: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): D'accord. Donc, vous allez me
transmettre le texte, M. le ministre, afin que je puisse l'écrire. (15 h
45)
M. Tardif: On va le copier, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): D'accord. Le deuxième,
c'était à l'article 1129a, premier paragraphe. On s'entendait, de
part et d'autre je ne suis pas assuré que vous ayez suivi la
conversation parce qu'il y avait autre chose qui vous préoccupait
pour ajouter, après les mots "infraction à un règlement de
la ville", les mots "autres que ceux visés à l'article 1139".
M. Tardif: Le dernier...
Le Président (M. Jolivet): Non, le premier paragraphe. On
dit: "L'agent de la paix qui constate une infraction à un
règlement de la ville". On ajouterait: "autre que ceux visés
à l'article 1139 peut..." et le reste est la même chose.
Les deux amendements seraient acceptés. Je vais relire l'article
pour être sûr qu'au journal des Débats on l'a comme il faut.
"1129a. L'agent de la paix qui constate une infraction à un
règlement de la ville autre que ceux visés à l'article
1139 peut, en lieu et place...", le reste étant la même chose.
Quant à l'autre, je vais attendre de l'avoir pour pouvoir le relire
correctement. Ce premier amendement serait adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Le deuxième amendement
se lirait comme suit, à l'article 1129c. Je vais le lire au complet et
intégrer l'amendement de telle sorte qu'on aura l'article au complet.
"Aux fins de l'émission d'un billet d'assignation ou de contravention,
le directeur d'un service de la ville peut, avec l'autorisation du
comité exécutif, exercer lui-même ou confier à tout
employé de son service qui a la responsabilité d'un
règlement à l'égard duquel un billet d'assignation ou de
contravention pourrait être émis on continue
l'exercice de tous les pouvoirs et devoirs attribués à l'agent de
la paix..."
M. Masse.
M. Masse: Je m'excuse. Si je comprends bien, on dit que tout
directeur de service pourrait exercer tous les pouvoirs d'un agent de la paix
ou des personnes qu'il nomme.
Le Président (M. Jolivet): Le directeur d'un service ou il
peut les confier à tout employé de son service.
M. Masse: Ah! Si je comprends bien encore une fois, je n'en suis
pas sûr, cela veut dire que le directeur du service de la circulation de
la ville de Montréal pourrait confier à ce qu'on appelle à
Montréal une aubergine le pouvoir d'un agent de la paix de donner des
contraventions aux autos en mouvement. C'est cela?
M. Tardif: Non, c'est couvert par l'article 1139. Le
Président (M. Jolivet): M. Allard.
M. Allard: On a justement précisé tout à
l'heure que l'article 1139 lui accorde déjà ce pouvoir, pouvoir
qui n'est pas exercé dans le cas des infractions en circulant, parce que
ce n'est vraiment pas dans les attributions de ce que M. Masse appelle une
aubergine.
Cela dit, les seuls pouvoirs d'agent de la paix qu'un agent de la paix a
en vertu des articles 1129 et 1129a, c'est soit de déposer une plainte
à la Cour municipale lorsqu'il constate une infraction, soit
d'émettre un billet de contravention ou un billet d'assignation. Ce sont
ces seuls pouvoirs qu'un fonctionnaire d'un service qui a l'application d'un
règlement municipal prévu par l'article 1129 et cela ne
comprend pas la circulation pourra se voir attribuer, à savoir
émettre un billet de contravention.
M. Masse: On n'a pas étudié l'article 1139. Il n'y
a pas de débat sur l'article 1139.
Je ne fais que constater que les craintes qu'on avait en vertu des
amendements qui étaient proposés sont complètement
inutiles étant donné que l'article 1139 permet au directeur
depuis longtemps je ne sais pas depuis quand cet article est en vigueur
du service de la circulation de nommer des gens pour donner des
contraventions aux automobiles en mouvement.
Je m'excuse d'avoir présenté un mémoire. Par
contre, je suis très heureux d'avoir entendu les représentants de
la ville de Montréal affirmer que ce n'était pas leur intention,
même s'ils en ont le droit en vertu de l'article 1139 depuis
longtemps.
Le Président (M. Jolivet): L'amendement tel que
présenté par le ministre à l'article 1129c sera-t-il
adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 54 tel
qu'amendé sera-t-il adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'on revient tout de
suite à l'article 53?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 53 est adopté.
L'article 55? M. le ministre, l'article 55.
M. Tardif: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Oui.
M. Tardif: Etant donné qu'il s'agit, dans le cas de cet
article 55, précisément d'une matière qui touche les
infractions de la route dont on vient juste de parler, on constate ici qu'en
cas d'erreur, jusqu'à maintenant, c'était le directeur du service
de la police qui pouvait procéder à l'annulation des billets,
alors qu'ici on parle du directeur du service de la circulation, de l'un de ses
officiers ou assistants qu'il autorise. Quel est le but de cet amendement?
Le Président (M. Jolivet): M. Allard.
M. Allard: Au point de vue de l'historique de cet article, au
tout début, il y a quelques années, il s'est avéré
nécessaire étant donné les nombreuses erreurs qui
survenaient dans l'identification des contrevenants au stationnement à
cause des dossiers du Bureau des véhicules automobiles qui
n'étaient pas toujours à jour. Les fichiers d'immatriculation
n'étant pas toujours conformes, il devenait très lourd de
solutionner le cas de nombreuses personnes. Quand on émet un million de
billets de stationnement par année, il ne suffit pas d'un gros
pourcentage d'erreurs pour que cela représente des tracasseries
considérables. L'Assemblée nationale, à ce
moment-là, a conféré au directeur de police le pouvoir,
après enquête, de déposer un affidavit dans le dossier
chaque fois qu'une telle erreur se produisait. Je peux dire que cela se
présente à peu près entre 20 000 et 25 000 fois par
année.
Il y a deux ou trois ans, la ville de Montréal a
créé une division au service de la circulation qui contrôle
maintenant le stationnement dans une bonne partie du territoire de la ville, si
bien que le service de police n'émet plus qu'environ 500 000
contraventions de stationnement par année et les 500 000 autres
contraventions sont émises par le service de la circulation.
C'est à la demande du directeur Vignola que nous avons introduit
cet article. Le directeur de la police se dit: Je ne vois pas pourquoi j'aurais
la responsabilité de corriger des erreurs qui peuvent découler de
contraventions qui ont été constatées par du personnel du
service de la circulation de la ville de Montréal. Nous trouvons que
cette demande est fort légitime et que la ville de Montréal
elle-même devrait assumer sa responsabilité de ce
côté-là.
L'article est rédigé de façon que le directeur du
service de la circulation ne puisse annuler des billets ou des contraventions
émises par le service de police et vice versa. Chaque service s'occupe
de corriger les erreurs qui peuvent être survenues en rapport avec les
billets que les membres respectifs de chacun des services ont pu
émettre.
M. Tardif: Je m'excuse. Je comprends bien la mise au point de Me
Allard selon laquelle il y a des règles de pratique qui font que le
directeur du service de la police n'annule que les contraventions émises
par...
M. Allard: Actuellement, il annule toutes les contraventions.
M. Tardif: Oui, d'accord, mais ce qui est visé ici...
M. Allard: Ce qui est visé, c'est de permettre...
M. Tardif:... c'est que, lui, il annule celles émises par
son personnel...
M. Allard: C'est ça, et le directeur...
M. Tardif: ... et que celles dont il n'a pas la
responsabilité soient annulées par l'autre. Mais, tel que c'est
libellé ici, ce n'est pas clair à moins que le mot
"respectivement"...
M. Allard: C'est le dernier paragraphe, la dernière phrase
de l'article.
M. Tardif: Ah bon!
M. Allard: "L'affidavit délivré par un directeur de
service ou par son représentant ne peut valoir qu'à
l'égard d'un billet ou d'une procédure découlant d'une
infraction constatée par un membre de ce service."
Le Président (M. Jolivet): Adopté?
M. Masse: On n'a aucune objection à ce que le directeur du
service de la circulation ait le pouvoir d'annuler des "contraventions de
stationnement" qui ont été émises par un de ses
employés. On n'a aucune objection à ça.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'article 55 est
adopté. Article 56, M. le ministre?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 57?
M. Tardif: Est-ce qu'on peut nous expliquer brièvement ce
qui est recherché ici? Je crois comprendre qu'il s'agit de cas survenus
entre le moment de l'adoption de la Loi sur l'évaluation
foncière, donc le 1er janvier 1972, et le moment de l'entrée en
vigueur de la loi 57 sur la réforme de la fiscalité
municipale.
M. Péloquin: Oui, ça peut même aller un peu
plus loin, parce qu'il peut y avoir encore dans la ville de Montréal des
organismes qui apparaissent comme exempts au rôle d'évaluation et
qui n'auraient pas encore formulé évidemment de demande à
la Commission municipale pour se faire exempter pour le bon motif qu'ils
apparaissent ou peuvent encore apparaître comme exempts.
Entre autres, pour en nommer, il y a les YMCA qui ont toujours
été exempts et, quand le rôle a été fait en
1972, le commissaire à l'évaluation les a
maintenus comme exempts, même s'ils n'étaient pas
allés à la Commission municipale pour se faire exempter.
M. Tardif: D'accord.
M. Péloquin: Ce n'est que tout récemment que le
vérificateur de la ville a relevé ça et a dit: Ils doivent
être taxés. Cela a pour résultat que des organismes qui ont
été exempts de taxes pendant de nombreuses années avant
1972 et qui, parce que c'est l'autre condition aussi qui doit être
réalisée, seront exemptés de taxes par la Commission
municipale ou qui l'ont déjà été, ne paient pas de
taxes pour la période intérimaire de deux ou trois ans ou plus
qui peut s'être écoulée. (16 heures)
M. Tardif: Mais il n'y a pas moyen de fermer ça un peu
pour que ça finisse dans le temps, cette exemption?
M. Péloquin: Oui, je pense que ça serait
raisonnable. Si on disait que ces organismes-là ne se sont pas encore
fait reconnaître par la Commission municipale et qu'ils doivent se faire
reconnaître, disons, dans les six mois de l'adoption de la loi.
M. Tardif: Si on mettait jusqu'au 31 décembre 1980, ce qui
leur donnerait l'année en cours pour régulariser leur situation
et si on fermait ça?
M. Péloquin: Ce serait très raisonnable, oui.
Le Président (M. Jolivet): Cela se lirait comment?
M. Tardif: Un instant.
Le Président (M. Jolivet): Oui.
M. Tardif: II y a combien d'organismes dans cette situation?
M. Péloquin: II y en a peut-être une vingtaine,
disons, pour donner un chiffre; je pourrais vous citer l'Union nationale
française, les YMCA, toutes sortes d'organismes, des B'Nai B'Rith.
M. Tardif: Est-ce qu'ils ont tous entrepris des
démarches?
M. Péloquin: Oui, il y en a que c'est seulement pour un
an.
M. Tardif: D'accord, est-ce qu'ils ont tous entrepris des
démarches pour régulariser leur situation?
M. Péloquin: Je ne peux pas en être assuré
à ce moment-ci, parce qu'il y en a qui ont été
relevés ça ne fait pas tellement longtemps. Je sais qu'il y avait
un avocat de notre service qui avait la question du YMCA et qui devait
s'adresser à la Commission municipale. Est-ce que la Commission
municipale a rendu sa décision au moment où on se parle? Je ne
pourrais pas le dire.
M. Tardif: Si on ajoutait, à la toute fin de l'article 57,
"jusqu'au 31 décembre 1980"?
M. Péloquin: J'avais pensé plutôt de mettre,
à la cinquième ligne de l'article, après le mot "ou", "les
immeubles situés dans la ville de Montréal, des institutions ou
organismes reconnus par la Commission municipale du Québec
conformément au paragraphe 10 de l'article 18 de la Loi sur
l'évaluation foncière ou, avant le 31 décembre 1980, au
paragraphe 10 de l'article 204 de la Loi sur la fiscalité municipale,
qui étaient exempts", etc. Il faudrait qu'ils se fassent
reconnaître avant le 31 décembre.
M. Tardif: Est-ce que vous pouvez répéter, s'il
vous plaît?
M. Péloquin: Est-ce que ce ne serait pas
préférable de dire qu'il faut qu'ils se fassent reconnaître
avant le 31 décembre 1980? Ace moment, les mots: "avant le 31
décembre 1980", on les insérerait après le mot "ou"
à la cinquième ligne de l'article. Ou on peut le mettre
après le mot "reconnus". Evidemment, c'est bien entendu que ceux qui ne
se sont pas déjà fait reconnaître en vertu de la Loi sur
l'évaluation foncière ne pourront plus le faire, parce que la loi
est maintenant abrogée. Mais je n'aurais pas d'objection à ce que
ce soit mis après le mot "reconnus".
M. Tardif: Le problème qui peut se poser, Me
Péloquin, avec votre formulation, c'est celui de la contestation de la
compétence de la Commission municipale d'accorder rétroactivement
une exemption, si on le mettait selon cette formulation que vous
suggérez.
M. Péloquin: Ah non! parce que c'est le texte ici qui va
les exempter rétroactivement. Justement, c'est pour ça que
ça nous prend un texte, parce qu'il n'y a pas de
rétroactivité.
M. Tardif: M. le Président, c'est un des cas où on
va à la fois accepter le libellé de Me Péloquin et aussi
celui des légistes du ministère en mettant une ceinture et des
bretelles. On propose la rédaction suivante: "Les immeubles
situés dans la ville de Montréal des institutions ou organismes
reconnus par la Commission municipale du Québec avant le 31
décembre 1980, conformément au paragraphe 10 de l'article 18 de
la Loi sur l'évaluation foncière ou au paragraphe 10 de l'article
204 de la Loi sur la fiscalité municipale et modifiant certaines
dispositions législatives, qui étaient exempts de la taxe
foncière avant l'entrée en vigueur de ladite Loi sur
l'évaluation foncière, sont, sous réserve du paiement de
la compensation prévue à l'une ou l'autre des lois ci-dessus
mentionnées, exempts de toute taxe foncière depuis le 1er janvier
1972 jusqu'au 31 décembre 1980". Donc, il
y a la reconnaissance, d'une part, qu'on a prévue en haut, et
aussi l'exemption.
M. Péloquin: Je ne voudrais pas qu'il y en ait qui
interprètent cela pour dire qu'à compter du 1er janvier 1981 ils
ne seraient plus exempts de taxe foncière. Je comprends que ce n'est pas
comme cela que cela devrait s'interpréter, mais, si on dit qu'ils sont
exempts de taxe foncière jusqu'au 31 décembre 1980, on peut se
poser la question: Qu'est-ce qui arrive le 1er janvier 1981?
M. Tardif: C'est le régime général qui
prévaut. M. Péloquin: Oui, je suis d'accord
là-dessus.
M. Tardif: Ici, il s'agit d'un régime d'exception qui est
prévu uniquement pour ces problèmes que vous avez
soulevés, mais, pour le reste, c'est la loi générale et
donc, possibilité d'exemption, sur recommandation favorable de la part
de la ville. Donc, c'est le régime général qui
prévaut à ce moment-là. D'accord?
M. Péloquin: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): Donc, le texte se lirait comme
suit: Ajouter, à la fin de tout, "jusqu'au 31 décembre 1980". Et
ajouter, après le mot "Québec", avant le mot
"conformément", les mots: "avant le 31 décembre 1980." Ces
amendements sont adoptés et l'article amendé est-il
adopté? Adopté.
Article 58, M. le ministre.
M. Tardif: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 59?
M. Tardif: M. le Président, selon l'avis des
légistes du ministère, cet article est inutile, car la situation
juridique qui en découle est précisément celle
prévue par les articles 530, 531 et 547 du projet de loi 57. Alors, il
est parfaitement possible à la ville de faire ce qui est demandé
à l'article 59, en vertu des pouvoirs que lui confère l'article
57 actuellement, c'est-à-dire envoyer des comptes de taxe d'eau
basés sur le rôle de la valeur locative, sur le rôle qui est
réputé avoir été déposé le 15
novembre 1979.
Pour ce qui est de la taxe d'affaires, étant donné que la
municipalité a jusqu'au 1er septembre 1980 pour procéder aux
ajustements nécessaires, donc envoyer un compte de taxes qui soit
basé sur la nouvelle valeur locative, eh bien, il est possible de faire
ce qui est recherché.
Le Président (M. Jolivet): M. Péloquin.
M. Péloquin: S'il n'y avait en cause que le
ministère et la ville de Montréal, on pourrait peut-être
s'entendre sur une interprétation. C'est le commissaire à
l'évaluation qui dresse les rôles pour la communauté
urbaine, pour toutes les municipalités. Nous avons reçu l'opinion
de ses avocats il a demandé lui-même l'opinion de ses
avocats selon laquelle la disposition de l'article 531 ne l'oblige pas
à refaire un nouveau rôle, c'est-à-dire à revoir
toutes les valeurs locatives parce qu'il n'y a pas de distinction ou de
divergence entre la notion de valeur locative telle qu'elle existait dans la
Loi sur l'évaluation foncière par rapport à ce qu'elle est
en vertu de la Loi sur la fiscalité municipale.
J'ai beaucoup de respect pour les opinions de tout le monde, mais je ne
crois pas que nous devrions commencer à aller devant les tribunaux pour
déterminer si nous allons avoir un nouveau rôle de valeur locative
pour la taxe foncière pour 1980, à Montréal. On sait
l'importance que cela a sur la fiscalité municipale, le rôle est
gelé depuis trois ans.
M. Caron: De combien?
M. Péloquin: Actuellement, le rôle a une valeur
d'à peu près $450 millions. D'après les calculs qui ont
été faits, pour que la ville puisse avoir le revenu qu'elle
escomptait en vertu de la réforme sur la fiscalité, il faudrait
que le rôle augmente à un peu plus de $650 millions. Vous voyez la
différence. Alors, ça prend certainement un nouveau rôle.
Il faut refaire toutes les valeurs pour arriver à peu près
à $650 millions.
M. Caron: Mais depuis trois ans, cela a augmenté.
M. Lavoie: Cela fait un bon montant, $200 millions de
différence, à peu près à 20%? (16 h 15)
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, si je lis l'article 531 de la
loi 57, on dit: "Avant le 15 septembre 1980, un rôle d'évaluation
foncière ou un rôle de la valeur locative visé à
l'article 530 doit être modifié conformément au chapitre XV
pour tenir compte des dispositions de la présente loi qui lui sont
applicables et qui diffèrent de celles de la Loi sur l'évaluation
foncière."
Or, ceci donne à la ville et, dans ce cas-ci à la
communauté, tout le pouvoir voulu pour apporter les modifications au
rôle, pour tenir compte des dispositions qui diffèrent de celles
contenues anciennement dans la Loi sur l'évaluation foncière.
M. Péloquin: La question qu'on doit se poser, M. le
ministre, c'est: Est-ce que la notion de valeur locative, telle qu'elle
existait dans l'ancienne loi, est différente de celle qui existe dans la
nouvelle loi? Et là-dessus, le commissaire à l'évaluation
nous dit que non, c'est la même valeur locative, ce sont les mêmes
notions, ce sont les mêmes principes. Alors, il ne se fera pas de
nouvelles valeurs locatives.
M. Tardif: M. le Président, je lis ici la
définition de valeur locative dans l'ancienne Loi sur
l'évalua-
tion foncière, qui était à l'article 30, et la
définition contenue dans la loi 57, à l'article 190. Dans
l'ancienne loi, on disait, à l'article 30: "La valeur locative d'un
immeuble s'établit sur la base du revenu annuel qui proviendrait de sa
location aux conditions du marché".
A l'article 190 de la Loi sur la fiscalité municipale, on dit:
"La valeur locative d'une place d'affaires ou d'un local est établie sur
la base du loyer annuel brut le plus probable qui proviendrait de sa location
en vertu d'un bail renouvelable d'année en année, selon les
conditions du marché, en incluant les taxes foncières et les
frais d'exploitation de l'unité d'évaluation ou, selon le cas, de
la partie de cette unité que représente la place d'affaires ou le
local, mais sans tenir compte du prix ou de la valeur des services autres que
ceux relatifs à l'immeuble."
Cela m'apparaît assez différent de la définition
contenue à l'article 30, puisqu'on parle ici de loyer annuel brut, on
parle d'un bail renouvelable d'année en année, on parle de
l'inclusion des taxes foncières et des frais d'exploitation
d'unités d'évaluation et de ces autres facteurs qui sont, par
exemple, l'exclusion des services. Je me demande par quel effort d'imagination
on assimile les deux définitions.
M. Péloquin: Le commissaire à l'évaluation
nous dit et, là-dessus, je suis d'accord avec lui que le
nouveau texte est tout simplement une précision du principe qui
était dans l'ancienne loi, mais que cela ne dérange rien, que
c'est la même façon de procéder. Dans l'ancienne loi, on
avait simplement le principe qui a été développé
par la jurisprudence au cours des années. On a toujours inclus les taxes
foncières quand même, mais on a toujours enlevé les
services relatifs à l'immeuble.
M. Tardif: En fait, l'article 59 vise deux choses. D'abord, il
s'appuie sur une prétention que l'article 530, deuxième
alinéa, aurait eu pour effet de geler le rôle de la valeur
locative. De l'avis, encore une fois, des légistes qui non seulement
nous conseillent présentement, mais qui ont rédigé la loi
57, ce n'est pas le cas, le rôle n'est pas gelé, si bien que le
fait d'introduire le premier alinéa de l'article 57 pourrait nous
entraîner a contrario à devoir le préciser pour d'autres
municipalités qui auraient l'impression que le rôle est
gelé alors que ce n'est pas le cas du tout. Tout ce qu'on dit, c'est que
le rôle qui a été déposé le 21
décembre est présumé avoir été
déposé le 15 novembre conformément à la loi. Point.
Cela n'a pas pour effet de le geler.
Le deuxième élément de l'argumentation de la
ville...
M. Péloquin: Puis-je répondre tout de suite? Cela
n'a pas pour effet de le geler, mais il était déjà
gelé. Celui qui a été déposé était
gelé. On dit que c'est celui-là qui est déposé mais
c'est un rôle gelé.
M. Lavoie: II faut une formule pour le dégeler.
Une Voix: C'est cela, cela prend une formule pour le
dégeler.
M. Tardif: Je reviens pour l'instant au deuxième
alinéa, qui est celui où on dit "pour les fins de la taxe
d'affaires", puisqu'il semble acquis que la ville ne veuille pas, pour les fins
de la taxe dite de l'eau, toucher au rôle. C'est cela?
M. Péloquin: C'est exact. D'ailleurs, les comptes s'en
vont dans quelques jours.
M. Tardif: Si tel est le cas, on n'a pas besoin du premier
alinéa. Ne conservons que le deuxième qui dit: "Pour les fins de
la taxe d'affaires seulement, le commissaire à l'évaluation doit
préparer un rôle de la valeur locative pour l'exercice financier
1980 en suivant les dispositions de ladite loi. Ce rôle doit être
déposé avant le 15 juillet 1980 et il est alors censé
être entré en vigueur le 1er janvier 1980. "
M. Péloquin: D'accord.
M. Tardif: D'accord?
M. Péloquin: D'accord là-dessus.
Le Président (M. Jolivet): Nous enlèverions le
premier paragraphe et le deuxième serait conservé. L'article 59
amendé est adopté.
M. Lavoie: C'est que "ladite" ne se réfère à
rien, à la quatrième ligne: "en suivant les dispositions de
ladite loi" quelle loi? C'est parce qu'on se réfère à la
loi du premier alinéa.
Une Voix: Oui.
M. Tardif: Merci, M. le député de Laval. "De la Loi
sur la fiscalité municipale et modifiant certaines dispositions
législatives (1979, c. 72)".
M. Lavoie: II faudrait inscrire la fameuse Loi sur la
fiscalité municipale ou la mémorable. On va s'en souvenir
longtemps.
M. Tardif: J'espère bien que le monde municipal va s'en
souvenir longtemps. Ce n'est pas tous les jours qu'il y a eu des
réformes comme cela.
M. Lavoie: On va la vivre un peu plus.
M. Péloquin: Peut-être, M. le Président, que
j'ai consenti un peu vite à rayer cet alinéa. Il faut regarder
cela assez attentivement. C'est que, dans la Loi sur la fiscalité, on ne
distingue pas qu'il y aurait deux rôles de la valeur locative, on ne
parle que d'un rôle de la valeur locative.
Là, il pourrait y avoir d'autres ambiguïtés en
disant: Le rôle, on en parle dans la Loi sur la fiscalité
municipale, il est là, il est gelé. On dit: Vous devez, pour fins
de taxe d'affaires, préparer un rôle de la valeur locative, sans
référence à cette loi.
Le but du premier alinéa était de reconnaître que le
deuxième alinéa de l'article 530 valait pour le rôle de la
valeur locative quant à la taxe d'eau et de services, mais qu'il ne
valait pas pour la taxe d'affaires.
M. Tardif: II me semble, M. le Président, que l'article
188 parle effectivement d'un autre rôle de la valeur locative, qu'il y en
a deux. Si je lis l'article 188, on dit: Est inscrite au rôle de la
valeur qui fait partie d'une unité d'évaluation devant être
portée au rôle d'évaluation et où est exercée
une activité distincte visée au premier alinéa de
l'article 232. Dans le cas où il s'agit d'un rôle de la valeur
locative qui est destiné à servir aux fins non seulement de la
taxe d'affaires, mais également d'une autre taxe, d'une compensation ou
d'un tarif..." Là, on parle d'une autre taxe, d'un autre rôle dans
lequel on peut englober également la taxe d'affaires.
Véritablement, la loi fait la distinction, ici, entre les deux
rôles.
M. Péloquin: Cela, c'est une distinction entre deux
rôles de perception, mais pas deux rôles de la valeur locative.
M. Tardif: Je relis le dernier alinéa de l'article 188:
"Dans le cas où il s'agit d'un rôle de la valeur locative
pas un rôle de perception qui est destiné à servir
aux fins non seulement de la taxe d'affaires, mais également d'une autre
taxe, d'une compensation ou d'un tarif, est inscrit à ce rôle
chaque immeuble ci-après appelé local qui peut être
occupé distinctement et qui fait partie d'une unité
d'évaluation... devant être portée au rôle
d'évaluation foncière." Donc, on dit: "Chaque local inscrit au
rôle de la valeur locative qui constitue une place d'affaires au sens du
premier alinéa doit être identifié comme tel."
L'article 192 dit: "Une place d'affaires est portée au rôle
de la valeur locative au nom de la personne qui exerce une activité
visée au premier alinéa de l'article 232." On parle bien ici du
rôle de la valeur locative pour les fins de la taxe d'affaires.
Au deuxième alinéa: "Un local est porté au
rôle de la valeur locative au nom de la personne qui l'occupe." Donc,
cela comprend les autres taxes qui pourraient être basées sur la
valeur locative en plus de la taxe d'affaires. Le législateur n'aurait
pas, aussi bien à l'article 188, fait la distinction, non plus
qu'à l'article 192, s'il s'était agi d'un seul et même
rôle.
M. Lavoie: Juste une question au ministre. Trop fort ne casse
pas. Le premier alinéa de l'article 59 clarifie et n'a aucune
conséquence de fond, c'est plus clair. Pourquoi ne pas le laisser? C'est
cela qu'on veut dire, il n'y a pas de débat sur le premier
alinéa.
M. Lamarre: M. le Président, je pense, comme M. Lavoie le
dit, que trop fort ne casse pas. Il ne serait pas possible de laisser cela tel
qu'on l'a rédigé?
M. Tardif: Trop fort ne casserait peut-être pas pour la
ville de Montréal, mais ça risquerait d'avoir des
conséquences ailleurs si, effectivement, le fait d'introduire le premier
alinéa laissait l'impression que les rôles de la valeur locative
partout au Québec, à Laval, à Verdun et ailleurs, sont
gelés alors que ce n'est pas le cas, de sorte que n'importe qui pourrait
plaider devant les tribunaux qu'il aurait besoin de cette disposition pour
faire dégeler le rôle. Oui, c'est ce que ça implique.
M. Lavoie: Voyons! Ce n'est pas cela du tout.
M. Péloquin: Le deuxième alinéa de l'article
530 ne concerne que le rôle de la valeur locative de la ville de
Montréal. Le deuxième alinéa de l'article 530 est
spécifique, les autres ne sont pas gelés. (16 h 30)
M. Tardif: M. le Président, les légistes, de part
et d'autre, prétendent, dans le cas de la ville de Montréal, que
le rôle de la valeur locative est gelé; ceux du ministère
disent non. Par ailleurs, en vertu du premier alinéa de l'article 59, ce
qui était là, finalement, c'était soi-disant pour le
dégeler. Or, la ville nous dit, précisément dans le cas du
rôle de la valeur locative pour fins de la taxe d'eau: Nous voulons qu'il
reste au même montant. Donc, en supposant la prétention de la
ville fondée, à savoir qu'il s'agit d'un rôle gelé
pour les fins de la taxe d'eau, il reste gelé; laissons-le gelé.
La ville nous dit, par ailleurs, qu'elle veut le revoir pour les fins de la
taxe d'affaires. C'est ce que lui permet de faire le deuxième
alinéa comme tel.
M. Péloquin: Pour le même local, on va avoir deux
valeurs. Cela n'est prévu nulle part dans la loi qu'il peut y avoir deux
valeurs pour un même local.
M. Tardif: Mais c'est ce que vous prévoyez. C'est ce que
vous demandez. Vous dites: "Pour les fins de la taxe d'affaires, le commissaire
à l'évaluation doit préparer un rôle de la valeur
locative pour l'exercice financier 1980 en suivant les dispositions de ladite
loi." C'est exactement ce que vous demandez. Vous demandez, pour les fins de la
taxe d'eau, de taxer sur une valeur et, pour les fins de la taxe d'affaires,
sur une autre. C'est ce que vous nous demandez de faire.
M. Péloquin: Oui, d'accord, mais c'est simplement plus
clair. Les comptes de taxe d'eau que nous envoyons actuellement sur le
rôle qui a été déposé au mois de
décembre 1979, on ne veut pas qu'à l'égard d'une place
d'affaires ces comptes de taxe d'eau soient basés sur la nouvelle valeur
qui sera faite à l'égard de ces places d'affaires, en vertu du
deuxième alinéa. On veut que ce soit clairement
précisé que le compte de taxes d'eau et de services sera fait sur
la valeur du rôle gelé, et que le compte pour la taxe d'affaires
sera fait sur une autre valeur.
M. Tardif: C'est exactement ce que vous permettrait de faire la
conservation du seul deuxième alinéa, c'est-à-dire envoyer
des comptes de taxe dite de l'eau sur la base d'une valeur prétendument
gelée.
D'autres disent non, mais, à tout événement, telle
que déposée le 21 décembre et présumée avoir
été déposée le 15 novembre, on envoie les comptes
de taxe d'eau sur cette valeur-là.
En conservant le deuxième alinéa ce qu'on permet de
faire c'est que, pour les fins de la taxe d'affaires, le commissaire
à l'évaluation doit préparer un rôle de la valeur
locative pour l'exercice financier de 1980 en suivant les dispositions de la
Loi sur la fiscalité. Pour les fins de la taxe d'affaires, il y aurait
une nouvelle valeur, mais pour les fins de cette taxe seulement. Je pense que
ce que la ville cherche à faire dans ce cas pourrait être
atteint.
M. Péloquin: Sous réserve que, si on a des
difficultés, l'Assemblée nationale serait très
complaisante pour recevoir de nouvelles recommandations, on n'a pas
d'objections à en demander moins. Mais, même si c'est sub judice,
à ce moment, par exemple, il faudra revenir en arrière...
M. Lavoie: Avec effet rétroactif. M.
Péloquin:... avec effet rétroactif. M. Lavoie: Et
à quel taux d'intérêt!
M. Péloquin: Ah! Vous savez, la contestation d'un
rôle de la valeur locative, ça peut durer des années. Cela
implique des sommes d'argent considérables.
M. Tardif: M. le Président, je pense qu'il faut lire la
loi no 57, certains articles en rapport avec d'autres, parce qu'à
l'article 547 il est bien dit que "le maximum prévu par l'article 539
s'applique à ce compte", c'est-à-dire pour la taxe d'eau et celle
de services. De toute façon, même si la ville refaisait un
rôle de la valeur locative pour les fins de la taxe d'eau et celle de
services, elle ne pourrait envoyer pour l'année 1980 un compte de taxes
supérieur au montant de l'année précédente;
même si la valeur était changée. On s'entend
là-dessus?
M. Péloquin: Oui.
M. Tardif : En d'autres termes, même si le rôle de la
valeur locative était refait, le montant total du compte de taxes pour
des fins autres que la taxe d'affaires ne pourra pas être
supérieur, de sorte que je n'ai aucune espèce d'objection
à la limite... On vient de trouver une autre formulation.
M. Péloquin: De toute façon, au deuxième
alinéa, on a dit: "ladite loi", il faudra dire laquelle si on n'a plus
le premier alinéa.
M. Tardif: Oui, mais c'est... M. le député de
Laval...
M. Lavoie: Conseiller spécial du ministre.
M. Tardif: M. le Président, la formulation qui est
proposée ici consisterait à biffer le premier alinéa,
comme suggéré et à faire précéder le
deuxième alinéa de la phrase suivante: "Malgré les
articles 530 et 531 de la Loi sur la fiscalité municipale pour les fins
de la taxe d'affaires, le commissaire à l'évaluation doit
préparer...". D'accord?
M. Péloquin: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): Vous me donnez le texte pour
que je puisse l'écrire.
M. Tardif: M. le Président, il est proposé de
biffer le premier alinéa de l'article 59 et de faire commencer cet
article maintenant de la façon suivante: "Malgré les articles 530
et 531 de la Loi sur la fiscalité municipale et modifiant certaines
dispositions législatives (1979, c. 72), pour les fins de la taxe
d'affaires seulement..."
M. Lavoie: C'est de la littérature, cela. M. Tardif:
Et ladite loi reste ladite loi. M. Lavoie: "Malgré", c'est de
la littérature. M. Tardif: Cela va, M. le Président?
Le Président (M. Jolivet): Cela va: virgule, "pour" avec
une minuscule. Donc, adopté tel qu'amendé? Donc, le texte final
se lirait comme suit: "Malgré les articles 530 et 531 de la Loi sur la
fiscalité municipale et modifiant certaines dispositions
législatives (1979, c. 72), pour les fins de la taxe d'affaires", le
reste étant la même chose.
M. Tardif: Pour les fins de la taxe d'affaires seulement.
Le Président (M. Jolivet): C'est vrai, vous avez
raison.
M. Tardif: Virgule et le reste.
Le Président (M. Jolivet): Le reste est la même
chose.
M. Lavoie: De la littérature.
Le Président (M. Jolivet): Article 60?
M. Tardif: Un instant, M. le Président.
M. Lavoie: Article 60.
Le Président (M. Jolivet): Article 60, adopté?
M. Lavoie: Un instant, j'aurais une question à poser.
Le Président (M. Jolivet): Oui, M. le député
de Laval.
M. Lavoie: Cet article 248a de la Loi de la Communauté
urbaine de Montréal, c'est une surtaxe.
M. Tardif: De la CUM.
M. Lavoie: De la CUM, suivant quel exercice, les mois de quel
calendrier?
Une Voix: D'octobre à septembre.
M. Péloquin: Celui de la ville de Montréal et cela
a été confirmé par le projet de loi no 22 d'ailleurs,
quand on a rectifié notre exercice financier l'année
dernière. Evidemment, les taxes de la ville couraient pour un exercice
de huit mois du 1er mai 1979 au 31 décembre 1979, mais il y avait un
article très précis qui parlait de la taxe de $0.60
imposée sur les immeubles de plus de $100 000. C'est l'article 74 du
projet de loi 22 de 1979 qui disait: "Malgré toute disposition
contraire, à l'égard de la ville de Montréal, la taxe
prévue à l'article 248a de la Loi de la Communauté urbaine
de Montréal (1969, chapitre 84) est imposée pour une
période de douze mois, du premier mai au trente avril". Evidemment, on
ne pouvait pas réduire cette taxe de $0.60 parce que c'était pour
payer des dépenses de la communauté et la communauté ne
changeait pas son exercice financier; elle continuait avec un exercice
financier de douze mois. Même si l'exercice financier de la
communauté était de janvier à décembre, lorsque
cette taxe a été imposée pour la première fois par
la ville de Montréal, peut-être en 1973, 1974 nous l'avions
imposée toujours suivant notre exercice à nous parce que c'est
tout de même une taxe des municipalités, ce n'est pas une taxe de
la communauté. C'est dans la loi de la communauté qu'on dit: Les
municipalités doivent imposer... Alors, vu que notre exercice financier
a toujours été de mai à avril, on l'a toujours
imposée de mai à avril.
M. Lavoie: Au point de vue pratique, dans cet article, il y avait
des mois qui couraient en 1980.
M. Péloquin: C'est cela.
M. Lavoie: Combien de mois?
M. Péloquin: Quatre mois: janvier, février, mars,
avril.
M. Lavoie: En vertu de la loi 57, vous auriez dû donner un
remboursement ou un crédit à ces contribuables.
M. Péloquin: Oui.
M. Lavoie: Avec le nouvel article, il n'y a plus de
remboursement, ni de crédit sur cette surtaxe pour les quatre mois de
1980.
M. Péloquin: C'est cela.
M. Lavoie: Et le ministre est d'accord sur cela.
M. Tardif: Tout à fait dans ce cas-là, étant
donné qu'en vertu des dispositions de la loi 22 c'est une taxe qui
était prélevée pour les fins de la communauté,
comme on l'a mentionné, qui était toujours prélevée
avec quatre mois de décalage par rapport à l'exercice financier
des autres municipalités qui courait du 1er janvier au 31
décembre. (16 h 45)
On sait que la ville de Montréal, jusqu'à l'année
dernière, avait une année financière qui allait du 1er mai
au 30 avril, de sorte que, si vous voulez, pour la première année
d'imposition de cette surtaxe, la perception s'est faite quatre mois
après les autres municipalités. Alors, c'est tout simplement
avoir connaissance de ce fait.
M. Lavoie: Une dernière question: Cela représente
quoi, si le quantum de ces quatre mois avait été
remboursé?
M. Péloquin: Le directeur adjoint dit que toute la taxe
représente $9 millions, alors, ce serait le tiers.
M. Tardif: Un tiers, $3 millions. M. Péloquin:
Oui.
Le Président (M. Jolivet): Le député de
Verdun.
M. Caron: M. le ministre, dans la loi 57, pour les permis et
toutes ces choses, pour les autres municipalités, on doit donner un
crédit? Vous avez des permis, je ne connais pas l'article par coeur,
où on doit donner un crédit. Vous ne trouvez pas que certaines
personnes vont être obligées de continuer... Vu qu'elles l'ont
payé, elles devraient avoir un crédit aussi. C'est entendu que
les montants ne sont pas les mêmes, les permis de taxe d'affaires qui
allaient au mois de mai.
M. Tardif: la surtaxe de la CUM a été
imposée depuis 1972.
M. Péloquin: Peut-être 1972, on voit que c'est un
article ajouté à la Loi de la Communauté urbaine de
Montréal.
M. Tardif: Dès la première imposition, toutes les
villes, sauf Montréal, ont commencé à la prélever
pour douze mois, y compris Verdun, commençant le 1 er janvier.
M. Caron: Cela touche seulement Montréal.
M. Tardif: Oui, oui. Et Montréal n'a commencé
à prélever cette taxe et à la verser à la
communauté que quatre mois plus tard. C'est normal qu'elle se termine
quatre mois plus tard.
M. Caron: Je comprends, le budget de Montréal
n'était pas le même que celui des autres municipalités.
Le Président (M. Jolivet): Adopté?
M. Caron: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 61?
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): Oui.
M. Tardif: ... je vous demanderais de laisser...
Le Président (M. Jolivet): ... l'article 61 en
suspens?
M. Tardif: ... cet article en suspens, attendu que je dois
obtenir du ministère des Finances une note qui devrait nous parvenir
très bientôt là-dessus.
Le Président (M. Jolivet): Ah bon! Article 62? M.
Lavoie: Les "en-lieu"...
M. Tardif: Je voudrais demander aux représentants de la
ville de nous expliquer pourquoi on veut cet article.
M. Péloquin: Cet article a pour but de confirmer la
validité du règlement 2820 qui est le règlement
d'imposition des taxes, permis ou licences à la ville de
Montréal, et il découle de la contestation qui a
été faite par un groupe de propriétaires de terrains de
stationnement au sujet de laquelle... On en a parlé à l'article
803, paragraphe w). L'article 454 de la charte oblige la ville à
déposer, au bureau du greffier, en même temps que le budget, tous
les règlements d'imposition de taxes, mais le règlement 2820
étant un règlement permanent de par sa nature du moins,
c'est interprété comme cela il n'était pas
déposé chaque année.
M. Tardif: Je comprends que ceci résulte d'une cause
récente. Mais est-ce qu'il y a d'autres causes pendantes qui pourraient
être affectées par cela?
M. Péloquin: Non, il n'y en a pas. M. Tardif:
Aucune? M. Péloquin: Non.
M. Tardif: Donc, il s'agit de fermer la porte. Il n'y a donc
personne dans le vestibule?
M. Péloquin: Non.
Le Président (M. Jolivet): Adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Oui, M. le député
de Laval.
M. Lavoie: Est-ce que cela a fait l'objet d'un litige?
M. Péloquin: Non, cela n'a pas fait l'objet d'un litige.
Le litige se poursuit quant à la question on n'a pas
décidé encore, à la ville de Montréal, si on ira
à la Cour suprême pour la cause des terrains de stationnement
mais l'argumentation qui a été retenue par la Cour d'appel
est que la ville n'avait pas le droit de distinguer, quant à
l'imposition de la taxe des terrains de stationnement, et c'est ce qu'on a vu
quand on a corrigé l'article 803, paragraphe w), sauf qu'on l'a
corrigé pour l'avenir seulement et non pas pour le passé.
Le Président (M. Jolivet): L'article 63, M. le
ministre.
M. Cordeau: Quel était le montant de l'emprunt?
Le Président (M. Jolivet): Article 63. M. Lamarre:
$214 millions. M. Cordeau: Tout a été payé?
M. Péloquin: Non. Ce qui arrive, c'est que l'emprunt... Il
faut faire attention aux termes qu'on utilise. Il y a un emprunt original, il y
a eu un contrat d'emprunt avec un groupe de banques et ce contrat d'emprunt
original est maintenant expiré parce qu'il y a eu un deuxième
emprunt, c'est-à-dire un refinancement pour payer les premiers
créanciers. Si on parle de l'emprunt, l'endettement de la ville demeure
toujours évidemment, mais à l'égard d'autres
créanciers qui, eux, n'ont pas la garantie dont parle cet article 8 de
la Loi sur le déficit olympique.
Evidemment, quand je dis, en note explicative, l'emprunt
contracté suivant cette disposition ayant été
remboursé, c'est le contrat qui est expiré vis-à-vis des
premiers créanciers. La dette subsiste vis-à-vis d'autres
créanciers.
M. Cordeau: Cela avait attiré mon attention. Je me disais:
On paye vite.
M. Lavoie: II faudrait corriger votre note explicative.
Le Président (M. Jolivet): Cela ne fait pas partie du
journal des Débats.
M. Tardif: Même s'il y a eu renégociation du solde
de l'emprunt en cause, l'avis du ministère des Finances est qu'il est
préférable de garder cette garantie. Cela ne nuit à
personne. Cela fait partie du genre de précaution, ceinture et
bretelles. Cela ne change rien. L'avis du ministère des Finances est
qu'on conserve cette disposition.
M. Péloquin: Avec cet article, il n'est pas besoin de le
faire. Le but de l'article est de dire que la ville n'est pas traitée
sur un pied d'égalité avec les autres villes quant aux
subventions qui peuvent lui être versées. Cet article dit: "Les
subventions qui sont versées à toutes les autres villes leur sont
versées." Tandis que cet article spécifique qui vise la ville de
Montréal dit: "Cela leur sera versé tant que la ville de
Montréal ne sera pas en défaut, eu égard à un
emprunt." Cet article ne s'applique plus. Cette garantie, c'était pour
satisfaire un créancier bien particulier, le premier
créancier.
M. Tardif: Là-dessus, M. le Président, l'avis que
nous avons des Finances est formel. Si, comme on dit, cela ne s'applique plus,
et c'est uniquement en cas de défaut, cela ne s'appliquera pas, un
point, c'est tout. Je pense qu'il n'est pas question de priver la ville de
quelque paiement de transfert que ce soit advenant le respect des conditions.
Là-dessus, j'ai l'avis du ministère des Finances et on me dit que
cet article doit être conservé. Encore une fois, cela n'a pas
empêché et cela n'empêchera pas le versement tant et aussi
longtemps que les conditions seront remplies.
Le Président (M. Jolivet): Oui.
M. Allard: M. le ministre, cette loi-là, qui a
été adoptée par l'Assemblée nationale, de $214
millions donnait comme garantie une partie de la taxe de vente qui ne serait
pas versée à la ville advenant le cas de défaut de
paiement pour ces $214 millions.
M. Tardif: D'accord.
M. Allard: Comme, aujourd'hui, la taxe de vente, avec la
réforme de la fiscalité, n'appartient pas aux villes, je pense
que cela devient désuet et que cela devrait être
supprimé.
M. Péloquin: On dit, à l'article 230 de la Loi sur
la fiscalité municipale, que les revenus provenant de...
M. Tardif: Ce n'est pas tout à fait exact. C'est vrai
qu'il n'y a plus de taxe de vente. Ce ne sont pas les paiements de transferts
au titre de la quote-part de 2% de la taxe de vente qui servent de garantie,
mais c'est, à la place, la redistribution du produit de la taxation sur
les entreprises de télécommunication, de gaz et
d'électricité qui remplit le même office.
M. Péloquin: Oui.
M. Tardif: C'est tout ce que cela dit.
M. Lavoie: Ce n'est pas une subvention. Ce n'est pas au titre de
la subvention que les villes...
M. Tardif: Au titre de paiements de transfert. Il n'est pas
question de subvention, il est question de paiements de transfert comme tels.
La taxe de vente, c'était les paiements de transfert de l'Etat à
la municipalité et c'est la même chose.
M. Lavoie: Oui mais...
M. Péloquin: C'est qu'à l'article 230, il y a un
droit des municipalités d'obtenir ces subventions, si je comprends bien.
A l'article 230 de la Loi sur la fiscalité, les municipalités ont
dit: Les revenus provenant de l'application de l'article 221 sont
répartis entre les corporations municipales par la personne, aux
époques, d'après les critères, etc.
A l'article 446 qui modifie la loi concernant le déficit
olympique, on dit: Cet article cesse de s'appliquer à la ville de
Montréal. Pourquoi ces textes de loi alors que la situation est
complètement terminée?
M. Tardif: La situation n'est pas tout à fait
terminée puisque, quand même, il y a une partie de cet emprunt qui
demeure.
M. Péloquin: Oui, mais il n'y a pas de garantie.
M. Tardif: Mais la garantie, c'est effectivement la
redistribution de la taxe sur les entreprises de
télécommunication, de gaz et d'électricité.
M. Lavoie: Cela n'a aucun rapport.
M. Péloquin: Non, mais ce que je veux dire, c'est la
garantie de la province qu'elle remettrait ces sommes-là aux
créanciers au cas où la ville ferait défaut.
M. Tardif: M. le Président, cet article n'était pas
dans la première version du projet de loi tel que déposé,
d'une part. Nous l'avons eu relativement récemment.
M. Péloquin: La Loi sur la fiscalité municipale
n'était pas adoptée, je ne pouvais pas savoir ce qu'il y avait
dedans.
M. Tardif: M. le Président, je ne voudrais pas être
désobligeant à l'égard de quiconque. Cette commission a le
mandat d'étudier un projet de loi, qui est le projet de loi 200, tel que
déposé, et qui contenait une trentaine d'articles dans lequel
celui-là n'était pas. Je vous dis que je n'ai eu que très
peu de temps pour effectivement voir les implications du type d'amendement qui
est suggéré ici. (17 heures)
Comme, vraisemblablement, nous ne terminerons pas l'étude de ce
projet de loi aujourd'hui, je n'ai aucune espèce d'objection à en
suspendre l'étude pour vérifier plus à fond auprès
de mon collègue des Finances. La première réaction du
ministère des Finances a été: II n'en est pas question. Je
vais revenir à la charge et faire part des représentations de la
ville de Montréal à ce sujet. Je vais demander, pour l'instant,
que cet article soit suspendu, moyennant, encore une fois, plus
ample vérification auprès du ministre des Finances.
D'accord?
M. Lavoie: M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Vous venez de dire que vous ne prévoyez pas que
l'étude de ce projet de loi soit terminée avant 18 heures. Quand
prévoyez-vous qu'on devra continuer l'étude de ce projet de
loi?
M. Tardif: Je ne demanderais pas mieux que tout soit
étudié le plus tôt possible. Comme, cependant, nous devons
revenir en commission la semaine prochaine pour l'étude du projet de loi
de Verdun et de la ville de Québec, il se pourrait que pour les deux,
trois ou quatre articles, le moins possible, j'espère, qui resteraient
en suspens, nous les adoptions à ce mment-là, ce qui nous aurait
donné une semaine pour régler les derniers cas
problèmes.
M. Lavoie: Dans le délibéré du ministre sur
cet article, il est évident, à mon point de vue, qu'à la
lecture de l'article 8, il y a deux raisons. Très brièvement
je me réserve d'ailleurs le droit de revenir lorsqu'on reprendra
l'étude de cet article premièrement, la ville invoque que
la première entente avec les premiers créanciers sur ces $200
millions, c'était une condition assortie à cette entente;
l'entente n'existe plus, il y a eu un autre financement normal. Ama
connaissance, la ville de Montréal n'a pas été en
défaut dans ses obligations depuis de très nombreuses
années, on retourne très loin en arrière.
Deuxièmement vous pourrez invoquer cela auprès du
ministre des Finances l'article 8 avait sa raison d'être à
partirde la Loi de l'impôt sur la vente au détail. C'est dans les
trois premières lignes, il y avait une retenue ou un privilège
sur les paiements de la part de la ville de Montréal en vertu de la Loi
de l'impôt sur la vente en détail. Cette loi a été
abrogée dans la loi 57 de la fiscalité municipale. Ce sont deux
raisons qui font qu'il est évident qu'on peut faire disparaître
cet article.
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'article 63 est
suspendu. L'article 64.
M. Cordeau: M. le Président, étant donné que
l'article 63 est suspendu, il est difficile d'adopter l'article 64.
M. Tardif: Ce qui est proposé à l'article 64, c'est
précisément de permettre de faire ce que, ce matin, nous disions,
c'est-à-dire permettre à la ville, lorsqu'elle adopte son budget,
au mois de mars, de décréter un taux d'intérêt qui a
cours pour tout l'exercice financier commençant le 1er janvier 1980.
M. Péloquin: Oui. Quant à l'article 33,
évidemment, tout dépendra de la phraséologie qui lui sera
donnée. Les autres articles permettent des subventions à la
restauration; les règlements ne sont pas encore adoptés, on
voudrait que, lorsqu'ils le seront, ils puissent avoir un effet de façon
que ceux qui ont commencé à construire ou à transformer
des bâtiments depuis le 1er janvier, à Montréal, puissent
avoir droit aux subventions.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 65. M.
le ministre.
M. Tardif: L'étude ayant été faite sur une
autre version...
M. Péloquin: Ce sont tous des articles qui se rapportent
à l'exercice financier de la ville.
M. Tardif: 61, c'est...
Le Président (M. Jolivet): Saint-Jean-de-Dieu.
M. Tardif:... Saint-Jean-de-Dieu. Alors, adopté sous
réserve de ce qu'on dira pour Saint-Jean-de-Dieu.
Le Président (M. Jolivet): Adopté sous
réserve de l'article 61.
M. Tardif: L'article 22...
Le Président (M. Jolivet): 66?
M. Péloquin: Oui, c'est parce que l'article 22 va nous
servir encore cette année pour imposer la taxe d'eau dans la ville de
Saint-Pierre. L'année prochaine, étant donné qu'en vertu
de 628, on dit: A compter du 1er janvier 1981, les municipalités
percevront leurs taxes, on pourra l'abroger, mais avec effet seulement à
compter de l'exercice financier commençant le 1er janvier 1981.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. 67, M. le
ministre.
M. Péloquin: L'article 4, c'est l'indemnité
additionnelle pour le maire suppléant.
M. Tardif: Cela va pour ça.
M. Péloquin: L'article 33, c'est le taux
d'intérêt et 62, c'est la validité du règlement
2820.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 33,
oui. Oui?
M. Gaul: M. le Président, je ne sais pas si j'ai le droit
d'intervenir, mais l'article 33 a une relation très directe avec
l'article 21, à notre avis, dont on a discuté...
Le Président (M. Jolivet): Oui, l'adoption se fait sous
réserve de ce qui va être décidé à l'article
33. 68?
M. Lavoie: Suspendu.
Le Président (M. Jolivet): On peut l'adopter, mais on va
le suspendre. Nous revenons à l'article 8.
M. Tardif: M. le Président. Le Président (M.
Jolivet): Oui.
M. Tardif: M. le Président, avec votre permission,
j'aimerais qu'on revienne une minute sur 64. On dit...
Le Président (M. Jolivet): Cela va.
M. Tardif:... qu'un règlement adopté en vertu des
articles 33, 36, 37 et 38 peut prendre effet rétroactivement au 1er
janvier 1980. Pourquoi ne dit-on pas: Prend effet à compter du 1er
janvier? Pourquoi "peut prendre"?
M. Péloquin: D'accord. C'est parce que je voulais laisser
le conseil décider s'il voulait procéder rétroactivement,
mais si vous voulez le faire tout de suite, il n'y a pas d'objection. Je ne
pense pas; je n'en vois pas.
M. Tardif: Prend effet... C'est un article qui habilite la ville
à créer un tel organisme. Si la ville décide en le
créant...
M. Péloquin: Ah non! mais...
M. Tardif: ... ou en accordant ses subventions que son
règlement prévoit qu'il ne commencera à s'appliquer que le
1er avril, c'est son choix. Ce n'est pas...
M. Péloquin: Oui, mais on dit que c'est le
règlement qui peut prendre effet. C'est le conseil qui va dire: Ce
règlement que j'adopte, il prend effet à compter du 1er janvier.
Ce n'est pas l'article... Evidemment, l'article en soi prend effet maintenant
ou il prendra effet lorsque la loi sera adoptée, mais ça
permettra alors à la ville d'adopter un règlement avec effet
rétroactif...
Une Voix: Si besoin est.
M. Péloquin:... si besoin est, si jugé à
propos.
M. Tardif: D'accord, si c'est ça le sens, laissons le
même libellé.
Le Président (M. Jolivet): II reste comme ça; pas
de changement. L'article 8?
M. Tardif: M. le Président, avant d'aborder l'article 8,
j'aimerais peut-être qu'on prenne l'article 11...
Le Président (M. Jolivet): 11.
M. Tardif:... qui est l'article de fond véritablement, 8
étant vraiment très marginal par rapport à 11.
Le Président (M. Jolivet): Cela va.
Gestion des déchets
M. Tardif: En rapport avec cet article... Un instant, je vais
essayer de retrouver les notes que j'avais là-dessus.
M. le Président, à propos des pouvoirs qui sont
prévus ici à l'article 11 concernant la gestion des
déchets, je n'aurais personnellement aucune espèce d'objection de
fond sur le fait que la ville de Montréal veuille se donner des pouvoirs
plus étendus qu'elle n'en a déjà sur la gestion des
déchets. Ce qui me complique un peu l'existence, c'est le fait que la
Communauté urbaine de Montréal a également, en vertu de sa
loi, une compétence sur la gestion des déchets, compétence
qu'elle n'a pas exercée, je veux bien, jusqu'à maintenant, mais
pour laquelle une résolution du comité exécutif en date du
23 mai 1979 a été adoptée. Je lis un extrait du
procès-verbal d'une séance du comité exécutif tenu
le 23 mai 1979: "La communauté urbaine a compétence en
matière de gestion des déchets depuis son existence, donc depuis
le 1er janvier 1970. Elle ne l'exerce pas jusqu'au mois de mai 1979. Son
comité au sein duquel la ville de Montréal est
représentée, et même de façon majoritaire avec sept
membres sur douze, cette communauté urbaine, dis-je, adopte une
résolution où il est soumis un projet d'amendement à la
Loi de la Communauté urbaine de Montréal. Il est résolu
le numéro de la résolution est 79592 a) d'approuver
ce projet d'amendement à la loi de la communauté, lequel fait
partie du dossier de la présente résolution et est
identifié par le secrétaire général adjoint; b) de
prier respectueusement le ministre des Affaires municipales de demander au
gouvernement du Québec de présenter comme loi publique à
l'Assemblée nationale ce projet d'amendement à la Loi de la
Communauté urbaine de Montréal." C'est signé Gérard
Duhamel, secrétaire de la communauté.
Donc, la communauté ou son exécutif adopte une
résolution le 23 mai en vue d'exercer les pouvoirs que lui
reconnaît la loi et j'ai ici le projet d'amendement à la Loi de la
Communauté de Montréal qui est textuellement, à la virgule
près, le texte qu'on nous propose ici dans le cas de la ville de
Montréal. Vous comprendrez un petit peu mon embêtement face
à cette double demande, d'une part de la communauté et, d'autre
part, de la ville et, deuxièmement, du fait que la demande de la ville,
dans ce cas-ci, surtout à l'alinéa 26, dit: "établir,
construire, acquérir, posséder et exploiter des centres de
gestion des déchets dans son territoire
ou à l'extérieur on parle donc également de
l'extérieur du territoire de la ville et en réglementer
l'utilisation."
D'une part, laissons de côté cette question de
réglementation à l'extérieur du territoire. Limitons-nous
pour l'instant à celle de la gestion des déchets de la ville de
Montréal sur son territoire, et je me dis: Qu'est-ce qui s'est
passé ou ne s'est pas passé depuis le mois de mai 1979 pour qu'on
se trouve devant cette situation?
M. Lamarre: M. le ministre, il y a eu effectivement une
résolution du comité exécutif de la communauté
urbaine. Mais, après cela, il s'est écoulé passablement de
temps. Le comité exécutif de la ville a regardé l'ensemble
de la gestion des déchets et des lieux de disposition et de
l'enfouissement. Historiquement, la ville de Montréal a toujours
exercé une certaine responsabilité, une certaine autorité,
dans le domaine de l'incinération en tout cas, parce que c'était
la seule ville, à part Westmount, qui avait un incinérateur. (17
h 15)
Nous avions, à ce moment-là, trois incinérateurs.
Nous en avons fermé deux à cause de certains règlements
sur le contrôle et l'assainissement de l'air. Nous en avons encore un,
Des Carrières, qui prend à peu près 80% de tous les
déchets domestiques de la ville de Montréal. Avec la venue de la
nouvelle loi 74 sur les ententes intermunicipales, nous avons, je pense,
modifié un peu l'orientation que nous voulons donner à la
question de la gestion des déchets. Après une étude assez
sérieuse de la question, nous pensons que le territoire de l'île
de Montréal peut se diviser facilement en trois secteurs donnés:
l'ouest, le centre et l'est, et des lieux d'enfouissement sanitaire existent
dans chacun de ces trois secteurs. C'est-à-dire que, dans l'ouest, la
plupart des villes de l'ouest peuvent facilement s'organiser entre elles pour
être desservies par les carrières Melo-che, de Kirkland, et aussi
de Pierrefonds. Le centre peut être desservi facilement par Des
Carrières et Miron et l'est, dans l'éventualité d'un
regroupement de municipalités dans l'est, peut être desservi par
la carrière Ciments Canada Lafarge qui déjà demande un
permis d'exploitation de lieux d'enfouissement sanitaire.
De plus, contrairement à certains autres règlements de la
communauté, qu'il s'agisse du contrôle des aliments ou encore de
l'assainissement de l'air, les lieux d'enfouissement sont des lieux physiques
à l'intérieur d'une ville, et ceci pose toute la question de
l'hygiène, de la salubrité, de l'aménagement du
territoire. Vous savez que, dans Montréal, vous avez le quartier
Saint-Michel qui nous pose certains problèmes sur le plan des
carrières et aussi sur le plan de l'enfouissement sanitaire et je pense
que la ville doit rester maîtresse de son aménagement. Nous
devons, l'an prochain, consacrer plus de $1 500 000 seulement à
l'aménagement des abords de la carrière Miron. Je pense que la
ville doit, à ce moment-là, se pencher sur cette question de
salubrité, sur la question de gestion et, en plus de la
réglementation de la loi 74 qui permet des ententes entre villes, je
pense que cette question peut très bien se résoudre au niveau des
municipalités à l'intérieur d'ententes-cadres qui
pourraient être conclues avec la loi 74.
Pour toutes ces raisons, nous croyons faire un peu volte-face sur la
question de la gestion des déchets, revenir en demandant le pouvoir et
l'autorité nécessaires pour voir à l'enfouissement,
à la gestion des déchets dans son ensemble, à
contrôler la salubrité, les programmes d'amélioration de
quartier dans ces lieux d'enfouissement. Il y a aussi la carrière
Francon qui demande un permis d'exploitation qui est encore dans le territoire
de Montréal, et le président de la Conférence des maires
et non pas la communauté comme telle tout à l'heure on y
faisait allusion nous a bien dit qu'il n'y avait aucun problème
sur le plan des banlieues concernant l'enfouissement sanitaire.
Pour toutes ces raisons, nous demandons l'autorité, la
responsabilité de la gestion des déchets sur le territoire de la
ville et aussi la possibilité, à l'intérieur de la loi 74,
de conclure des ententes intermunicaples pour voir à la gestion des
déchets. Que ce soit le territoire du centre, qui pourrait être
desservi très bien par la carrière Miron, Francon,
éventuellement, et l'incinérateur Des Carrières, qui
comprendrait la ville de Montréal, Westmount, Outremont, la ville de
Mont-Royal, Saint-Laurent, Verdun et la ville de LaSalle; le territoire est qui
pourrait comprendre Pointe-aux-Trembles, Montréal-Est, une partie de
Montréal dans l'est, Saint-Léonard, Montréal-Nord et
Rivière-des-Prairies, et le territoire ouest qui comprendrait les
quatorze villes de l'ouest qui pourraient être desservies par les deux
carrières, mais premièrement par la carrière Meloche, de
Kirkland, qui s'apprête elle aussi à demander un permis
d'exploitation de lieux d'enfouissement sanitaire.
Pour toutes ces raisons, M. le ministre, M. le Président, nous
demandons cette permission, cette autorité, cette responsabilité
de la gestion des déchets, du contrôle de l'hygiène, de la
salubrité, parce que nous avons des problèmes énormes sur
le plan de l'enfouissement, surtout que Miron, actuellement, enfouit presque un
million de tonnes par semaine, ce qui cause, sur le plan de la circulation, du
voisinage, de l'environnement, des problèmes extrêmement
difficiles à résoudre.
Un peu comme nous l'avons vu avec des carrières comme Villeray,
Marquette, Lafond, qui sont devenues des parcs, éventuellement, nous
croyons que la ville de Montréal doit voir à
l'aménagement, à l'avenir, de parcs sur ces lieux d'enfouissement
sanitaire dans les lieux qui sont situés dans Montréal.
M. Tardif: M. le Président, croyez bien, encore une fois,
je crois avoir fait la distinction que ce n'est pas sur le fond même des
pouvoirs qui sont demandés. Il me paraît normal que ces pouvoirs
soient exercés sur un territoire, qu'il s'agisse du territoire d'une ou
de plusieurs municipalités, voire d'une communauté. La question
fondamentale ici, c'est: Qui doit ou peut le mieux les exercer
pour l'ensemble des municipalités d'une agglomération
donnée. C'est vrai qu'il y a la loi 74; je suis bien heureux d'entendre
le président du comité exécutif de la ville de
Montréal faire état de cette loi qui est passée un peu
dans l'ombre du battage autour de la loi 57. Mais, cette loi 74, c'est vrai
qu'elle est importante, en ce sens qu'elle permet, sans jeu de mots, une
formule de souveraineté-association au niveau municipal, étant
donné qu'en vertu de cette loi, à toutes fins utiles, une
municipalité pourrait se contenter de prélever ses taxes et de
faire ses règlements et, pour tout le reste, s'entendre avec ses
voisines, ou bien sur une base de prestation de services ou bien sur une base
de délégation de compétence complète dans un champ
donné, ou bien encore par la création d'une régie
intermunicipafe pour des fins de gestion.
Donc, à la limite, tout ce que le président du
comité exécutif a décrit, M. le Président, est
possible en vertu de la loi 74. C'était l'objet même de cette loi
qui visait, entre autres, à éviter de régler les
problèmes ad hoc par voie de projet de loi privé ou autrement.
Sauf que nous nous trouvons devant une situation où il existe un
organisme supramunicipal qui s'appelle la Communauté urbaine de
Montréal, qui a maintenant dix années d'existence et à
l'intérieur de laquelle pourrait s'exercer le même genre de
partage qui vient d'être décrit par le président. Pour la
Communauté urbaine de Montréal, de se saisir d'une
compétence en matière de gestion des déchets
n'empêche pas cette répartition en trois secteurs, quant à
la disposition et à l'enfouissement des déchets.
Donc, ce n'est pas sur le fond, c'est uniquement sur le fait qu'il y a
une espèce, j'allais dire, de coïncidence, de
simultanéité dans les demandes; les deux m'ont été
acheminées. Les pouvoirs qui sont demandés ici à l'article
11, n'étaient pas dans le projet de loi 200 déposé
initialement, ils sont venus s'ajouter très récemment.
J'ai eu effectivement des représentations de la Communauté
urbaine de Montréal, de son président et de la Conférence
des maires de banlieue, pas plus tard qu'hier, sur la question, de sorte que je
me demande si ce n'est pas un de ces articles ou une de ces dispositions qu'il
y aurait intérêt à mettre sur la glace, d'ici à ce
que la commission se réunisse à nouveau la semaine prochaine et
qu'il y ait une rencontre entre la ville de Montréal, la
communauté urbaine, le ministère et votre serviteur, si cela peut
être utile pour essayer de départager un peu cette question.
Encore une fois ce n'est pas du tout sur le fond; sur les objectifs
visés, je suis tout à fait d'accord.
M. Lamarre: D'accord, oui.
Le Président (M. Jolivet): L'article 11 et, par le fait
même, l'article 8.
M. Caron: Avant de suspendre cette séance, M. le ministre,
serait-il possible de savoir à quel coût cela sera? Il y aura une
estimation pour les municipalités de banlieue? D'une façon ou
d'une autre, il va y avoir des coûts. Dans votre discussion, ce sera
intéressant de savoir ce que ça pourra coûter aux
municipalités. On a une preuve avec l'eau; alors, il faudra être
prudent.
M. Tardif: M. le Président, je ne pense pas qu'on soit au
point de devoir décider du coût de la tonne de dispositions...
M. Caron: Non, mais ça va coûter quelque chose.
M. Tardif: M. le Président, cela va coûter de
l'argent. Que la ville de Verdun dispose elle-même de ses déchets
ou qu'elle demande à la Communauté urbaine de Montréal de
s'en charger; c'est une responsabilité municipale que d'éliminer
les déchets, les ordures ménagères des citoyens vivant
dans le territoire.
La question est la suivante: Est-ce qu'on pourra le faire plus
efficacement et de façon plus économique sur une base
individuelle, ou si la mise en commun on sait que des endroits de
disposition des déchets, il n'y en a pas dans le territoire de chacune
des 28 municipalités de ces services pourra permettre des
économies d'échelle? Ce n'est pas à moi à le
déterminer.
M. Caron: Non, mais durant la discussion, il serait
intéressant d'essayer de le savoir, parce que quelquefois, quand c'est
gros, cela coûte cher, à moindre service. On en a eu des preuves
dans le passé.
Le Président (M. Jolivet): Donc, les articles 8, 11 et 12
sont suspendus jusqu'à la semaine prochaine.
Garde d'un bâtiment vacant
L'article 13. Vous aviez un papillon qui vous a été
distribué ce matin que je vous lis: "533a. Le comité
exécutif peut, sur rapport du directeur du service
intéressé attestant qu'il y a danger pour la
sécurité publique, ordonner au propriétaire d'un
bâtiment vacant de maintenir une surveillance de ce bâtiment, selon
les modalités que le comité exécutif détermine. "A
défaut par le propriétaire de se conformer à cette
ordonnance dans les 24 heures de sa signification ou de la publication d'un
avis par la voie des journaux, si le propriétaire est inconnu,
introuvable ou incertain, le comité exécutif est autorisé
à faire garder ce bâtiment aux frais du propriétaire, et
tous les frais et coûts ainsi encourus par la ville sont assimilés
à des taxes foncières grevant l'immeuble à l'égard
duquel ils sont encourus. Le directeur des finances modifie le rôle de
perception en conséquence." Donc, ce serait le nouvel article qui serait
proposé.
M. le député de Laval.
M. Lavoie: Est-ce que le ministre a des commentaires à
faire sur cet article?
M. Tardif: C'est l'article dont j'ai donné lecture ce
matin, qui était manuscrit et qu'on a fait dactylographier.
Le Président (M. Jolivet): C'est cela. M. Tardif:
Adopté.
M. Lavoie: Un instant, M. le Président. J'aurais une
couple de commentaires. C'est déjà une amélioration, je
crois, sur la rigueur de la première rédaction. On a
modifié le genre de gardiennage par l'idée de maintenir une
surveillance de ce bâtiment. Je me demande s'il n'y aurait pas lieu de
faire une concordance dans la cinquième ligne du deuxième
alinéa, lorsqu'on dit que le comité exécutif est
autorisé à faire garder ce bâtiment. "Garder", j'ai
l'impression qu'il y a un élément sédentaire, qu'il y a un
gardien. Cela serait peut-être mieux de parler d'effectuer cette
surveillance ou quelque chose comme cela.
Deuxièmement, quand on fait garder quelque chose, il y a une
idée de présence constante. Le gardien, il est là tout le
temps, en général. J'aimerais mieux qu'on garde la même
idée de surveillance.
Je trouve le délai de 24 heures pas mal rapide. C'est vrai qu'il
peut y avoir urgence, je suis bien d'accord. Mais en somme, celui qui est
propriétaire introuvable, inconnu ou incertain, a un délai
beaucoup plus long que celui qu'on trouve. Celui qui est introuvable ou
incertain, il y a quand même l'avis dans les journaux qui lui donne
normalement une semaine ou quinze jours. Je trouve que 24 heures... Mettez sept
jours ou quelque chose comme cela, le temps de se retourner un peu.
M. Drapeau: Si c'est un cas d'urgence, que la ville assure cette
surveillance et, quand il reviendra, la ville pourra cesser, et lui, reprendra.
Ce sont des cas de surveillance, suivant les circonstances.
M. Lavoie: De toute façon, vous avez un peu cette
responsabilité de surveillance.
M. Drapeau: Oui, mais on n'a pas le droit de réclamer.
Avec cela, on a le droit de le faire.
M. Lavoie: Seriez-vous d'accord pour changer "faire garder", le
comité exécutif est autorisé à effectuer...
M. Drapeau: On peut prendre la même expression qu'au
début, à maintenir une telle surveillance. Il faudrait utiliser
les mêmes mots que dans le dernier paragraphe.
M. Lavoie: II y aurait plus de concordance, je crois.
Le Président (M. Jolivet): On va suspendre juste un
instant.
Suspension à 17 h 30
Reprise de la séance à 17 h 32
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, s'il vous
plaît! Nous reprenons.
Si je comprends bien, on aurait à placer dans le deuxième
paragraphe, à la cinquième ligne, après les mots
"autorisé à", les mots "maintenir une surveillance de ce
bâtiment aux frais..." C'est cela?
M. Lavoie: Est-ce que le ministre ne trouve pas un peu rapide les
24 heurs?
M. Tardif: M. le Président, j'ai bien l'impression que la
ville n'utilisera pas ce pouvoir dans des cas qui, justement, n'exigent pas un
tel recours. Il reste que c'est vrai qu'il y a des dangers qui peuvent
être provoqués par des immeubles barricadés ou à
demi barricadés qui peuvent être autant de nids à feu.
Finalement, je suis d'accord pour que la ville de Montréal ait ce genre
de pouvoir.
M. Guay: C'est à défaut de se conformer à
l'ordonnance. Cela veut dire qu'il y a déjà eu une ordonnance, on
ne prend pas le propriétaire de court, il y a une ordonnance. S'il ne
s'y conforme pas dans les 24 heures et qu'il y a urgence, cela me semble
normal.
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'article tel
qu'amendé est adopté? Cela va? L'article 13 tel qu'amendé
est adopté?
M. Tardif: M. le Président, qu'est-ce qui est
apporté comme autre amendement? C'est le papillon tel que
distribué?
Le Président (M. Jolivet): Oui, sauf qu'on a mis, à
la cinquième ligne: "Le comité exécutif est
autorisé à maintenir une surveillance de ce bâtiment", au
lieu de "à faire garder".
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté.
M. Guay: M. le Président, si je peux me permettre, je ne
sais pas si la ville de Québec a ce pouvoir, mais le plaidoyer que le
maire de Montréal a fait hier pour les voisins de tels immeubles, je le
fais à mon tour pour les voisins de tels immeubles dans le centre-ville
de Québec que j'ai l'honneur de représenter. Je sais qu'on a ici
un représentant de la ville de Québec et s'ils tiennent à
avoir ce pouvoir, j'ai l'impression que ça va nous faire un grand
plaisir de le donner à la ville de Québec aussi pour
éviter les circonstances difficiles et parfois tragiques que nous
connaissons.
Une Voix: ... on va le demander en temps et lieu.
Le Président (M. Jolivet): Le prochain article est
l'article 21.
M. Tardif: M. le Président?
Le Président (M. Jolivet): Oui, M. le ministre.
M. Tardif: Ce matin, j'ai donné lecture d'un projet de
texte sur lequel il y avait eu un travail de rédaction effectué
hier soir entre six heures et huit heures, sur la teneur d'un tel article,
hormis la disposition déclaratoire. On m'informe que les gens du
ministère ont eu très peu de temps aujourd'hui pour luncher,
étant donné qu'entre 13 heures et 15 heures, d'autres
représentations ont été faites sur ce même article.
Je ne sais pas si c'est de toutes les parties, mais d'un certain nombre d'entre
elles en fait. J'ai ici cinq pages écrites vraisemblablement par autant
de mains différentes.
Le Président (M. Jolivet): Chacun a son alinéa!
M. Tardif: Quant à moi, M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): Vous voulez le garder en
suspens jusqu'à la semaine prochaine?
M. Tardif: Une seconde! M. le Président, on m'informe que
cette nouvelle rédaction ne comporte pas de changement de fond par
rapport à ce dont j'ai donné lecture ce matin. Ce sont uniquement
des changements de forme après discussion entre des avocats savants.
Pour ces raisons, étant donné que, sur le fond, c'est ce dont
j'ai donné lecture ce matin et qu'il y a une seule question de fond, qui
est l'alinéa déclaratoire, je vais demander à cette
commission de suspendre cet article. Il est de ceux que nous reprendrons la
semaine prochaine. Nous aurons fait dactylographier ce nouveau texte et,
entre-temps, j'aurai eu des rencontres avec les intéressés quant
à la disposition déclaratoire. Mais, quant au fond, c'est
substantiellement ce que j'ai énoncé ce matin et qui va
s'appliquer, à savoir que les villes sur le territoire desquelles la
ville de Montréal faisait la distribution de l'eau vont devoir
être des grossistes et s'occuper de redistribuer à leurs citoyens,
enfin, de facturer leurs citoyens, et avec des dispositions analogues à
celles de ce matin. Dans ces circonstances, je demanderais la suspension de
l'article parce que je ne vois pas comment, tous ensemble ici, nous allons
essayer de nous démêler dans ces propositions.
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'article 21 et l'article
22, qui en est la suite, seront suspendus jusqu'à la semaine
prochaine.
L'article 23?
M. Tardif: M. le Président, c'est le premier paragraphe
pour lequel un papillon a été distribué, je crois-Le
Président (M. Jolivet): Oui.
M. Tardif:... qui se lirait comme suit: "635. La ville peut, par
règlement, rendre le propriétaire d'un immeuble dont le nombre
total de logements ou la valeur locative totale des logements excède le
nombre ou la valeur déterminée annuellement par ce
règlement, responsable du paiement de la taxe d'eau et de services pour
tous les logements. Son nom est inscrit au rôle de la valeur locative
comme occupant de tous les logements." Egalement, serait ajouté, M. le
Président, après le premier alinéa, l'alinéa
suivant: "Aux fins de ce règlement, le conseil peut utiliser toute
combinaison des deux critères, soit le nombre total de logements et la
valeur locative totale des logements".
Le Président (M. Jolivet): Vous avez le texte? M.
Tardif: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Merci. Ce qui ferait qu'on
changerait ensuite, par le fait même, l'ensemble des alinéas.
Est-ce que ces deux amendements seraient adoptés?
M. Lavoie: Une question. Avec le système actuel où
le nom du locataire apparaît comme occupant dans votre rôle de la
valeur locative je parle des résidences pour la taxe d'eau
et de services, vous n'aurez plus maintenant le nom des locataires. Est-ce que
c'est ça? Cela ne vous créera pas des embêtements pour la
liste électorale lors de la votation ou quelque chose, ou si vous aurez
un recensement à faire?
M. Lamarre: Un recensement...
M. Drapeau: C'est le suffrage universel maintenant avec le
rencensement.
M. Lavoie: Vous faites un recensement aux élections. Mais,
est-ce qu'actuellement, vous faites un recensement?
M. Lamarre: Oui.
M. Drapeau: Peut-être qu'un jour, on pourra prendre les
listes provinciales, mais pour le moment, c'est le recensement.
M. Lavoie: Sur les amendements, ça va.
Le Président (M. Jolivet): Cela va. Donc, les amendements
sont adoptés. L'article tel qu'amendé...
M. Lavoie: Un instant. J'aurais une clarification à
demander. C'était le troisième alinéa de 635 original.
Est-ce que cette réduction forfaitaire de 10% est automatique?
Même s'il n'y a pas de vacance.
Une Voix: Oui, parce qu'autrement il faudrait faire un
relevé de toutes les maisons. Alors, étant donné qu'il y
avait déjà une perte, on peut le donner au
propriétaire.
M. Lavoie: Vous donnez, en somme, un rabais forfaitaire
automatique, qu'il y ait des vacances ou
non, de 10% qui peut être considéré comme frais de
collection ou quelque chose comme cela.
M. Drapeau: Ou de financement. Parce que le propriétaire
va être obligé de payer d'avance.
M. Lavoie: Non...
M. Drapeau: Dans ces cas-là, il se trouve à payer
d'avance et lui va réclamer cela de ses locataires payable un
douzième par mois.
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'article 23 tel
qu'amendé est adopté. L'article 33 est le suivant. (17 h 45)
M. Tardif: Les procureurs de la ville ont-ils un papillon
à proposer à la suite des discussions de ce matin sur la question
du taux d'intérêt?
M. Péloquin: Non, malheureusement, à l'heure du
lunch, après avoir discuté de la question de 628...
M. Tardif: Vous avez pris un lunch à l'eau.
M. Péloquin: On n'a pas eu le temps de le rédiger,
mais avec les officiers du ministère, on s'entend bien sur le contenu de
ce qui devrait être dans l'article.
M. Tardif: De sorte que d'ici la semaine prochaine, ensemble,
vous auriez le temps de libeller un texte qui soit acceptable.
M. Péloquin: Certainement.
M. Tardif: Tout le monde sait ce qui est visé.
M. Péloquin: Oui.
Le Président (M. Jolivet): L'article 33 est en suspens.
Article 42? Vous avez un texte sous forme de papillon. Le papillon se lit comme
suit: Elle peut également aliéner à titre gratuit ou aux
conditions qu'elle détermine, un tel immeuble en faveur du
gouvernement...
M. Tardif: Non.
Le Président (M. Jolivet): Ce n'est pas celui-là?
Non, l'article 43 est adopté.
J'attends le papillon, il est volage.
M. Tardif: M. le Président, en rapport avec l'article 42
qui vise, finalement, à permettre à la ville de Montréal
d'aliéner à un prix inférieur au coût de revient les
immeubles acquis pour fins de réserves foncières ou d'habitation,
je suggère d'ajouter à la toute fin, lorsqu'on dit: "Cette
approbation n'est pas requise lorsque l'alinéation se fait par voie de
soumissions ou d'enchères publiques ou dans le cadre d'un programme
d'aliénation de terrains par voie d'invitation publique" c'est
là que s'ajoute le nouveau membre de phrase "ou encore lorsque
l'aliénation se fait en faveur du gouvernement, d'un de ses organis-
mes, d'une corporation scolaire, d'une coopérative d'habitation locative
ou d'une corporation sans but lucratif."
Je m'excuse, M. le Président, mais je vais peut-être devoir
répéter pour les fins de... On est en train de recopier pour
vous. Donc, il s'agit d'ajouter à la fin, que cette approbation de la
Commission municipale, dans le cas d'aliénation de gré à
gré ou aux conditions que détermine la ville, n'est pas requise
pour toutes les raisons mentionnées, en ajoutant: "ou encore lorsque
l'aliénation se fait en faveur du gouvernement, d'un de ses organismes,
d'une corporation scolaire, d'une coopérative d'habitation locative ou
d'une corporation sans but lucratif."
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que cet amendement
serait accepté? Amendement adopté. L'article amendé est
adopté. Le suivant, si on s'en souvient, c'est la possibilité
d'un ajout à l'article 51.
On est à l'article 43?
M. Tardif: C'est ça, M. le Président. M. Lavoie:
Qu'est-ce qui se passe?
Le Président (M. Jolivet): L'article 43 avait
été adopté. Donc, on reviendrait à l'article
43.
M. Tardif: C'est cela, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): On ajouterait un autre
alinéa à l'article 964f. Ce serait un troisième
alinéa qui se lirait: "Ces corporations sont réputées
être des corporations municipales aux fins de la Loi sur le
ministère des Affaires intergouvernementales (L.R.Q., c.M-21)."
Est-ce que cet amendement sera adopté?
M. Lavoie: Si je comprends bien, cet ajout empêcherait la
ville de Montréal de négocier directement avec le gouvernement
fédéral entre autres?
M. Tardif: Conformément à la Loi du
ministère des Affaires intergouvernementales adoptée par le
gouvernement qui nous a précédés, c'est exactement ce que
cela veut dire.
M. Lavoie: Cela ne privait pas les municipalités...
M. Tardif: Cela ne prive absolument pas de faire exactement le
genre d'ententes à l'intérieur des programmes existants de
restauration ou autres. C'est vrai.
M. Lavoie: La ville de Montréal avait le droit de
négocier avec le gouvernement fédéral, qui n'est pas et
qui ne deviendra pas non plus un gouvernement étranger, M. le
ministre.
M. Tardif: Dans le domaine des affaires municipales,
effectivement, il est un étranger dans un
domaine qui n'est pas le sien. C'est cela. C'est dans l'Acte de
l'Amérique du Nord britannique.
Le Président (M. Jolivet): Article 51. Je disais qu'il y
avait une possibilité d'ajouter un deuxième alinéa, ce
qu'on avait laissé sous-entendre ce matin.
M. Lavoie: N'a-t-il pas été adopté?
Le Président (M. Jolivet): II a été
adopté, mais on avait laissé en suspens la possibilité
d'un deuxième alinéa qui permettrait de faire en sorte que le
deuxième alinéa deviendrait le troisième.
M. Lavoie: Est-ce qu'il y a encore beaucoup d'articles qu'on va
rouvrir comme cela? Dans la loi 57, on a rouvert à peu près 150
articles une fois qu'ils eurent été adoptés.
J'espère qu'on ne recommencera pas ce manège.
Le Président (M. Jolivet): Sauf que, pour celui-là,
il avait été dit ce matin qu'il serait possiblement rouvert.
M. Lavoie: Est-ce qu'il y en a d'autres qu'on va rouvrir?
Le Président (M. Jolivet): II n'y en a pas d'autres,
à ma connaissance.
M. Tardif: M. le Président, compte tenu du souci notoire
du député de Laval d'assurer une équité, je suis
convaincu que ce n'est pas lui qui va s'opposer si, d'une part, par l'article
53, la ville vise à corriger certaines iniquités quant à
la répartition locale et à permettre de faire en sorte qu'elle
puisse le faire à l'égard des situations existantes et non
seulement à partir de demain. C'est ce qu'on avait évoqué
ce matin, s'il était possible d'en arriver à une formulation qui
permettrait ce genre de chose.
M. Lavoie: Ma question était de savoir si on en ouvrirait
beaucoup. Le président m'a dit que non. Je suis satisfait de cela.
Le Président (M. Jolivet): J'ai dit à ma
connaissance.
M. Tardif: M. le Président, c'est réglé. On
me dit qu'en vertu des autres pouvoirs que possède la ville dans sa
charte, ce genre de chose ou d'équité est possible.
Le Président (M. Jolivet): Nous ne rouvrons donc pas
l'article 51. M. Péloquin.
M. Péloquin: Je crois qu'il y a un malentendu. Nous nous
étions entendu avec Me Lanctôt pour ajouter à la
cinquième ligne du premier alinéa, après les mots
"propriétaires riverains," les mots qui suivent "ou que les versements
non échus de taxes d'améliorations locales", et là on
change les mots "est limité" par les mots "sont limités" en
laissant "dans tous les cas, au montant qu'elle détermine."
C'était pour permettre ce à quoi vous avez fait allusion ce
matin, M. le ministre, pour corriger des situations du passé.
Le Président (M. Jolivet): Nous le rouvrons.
M. Tardif: M. le Président, je m'excuse auprès du
député de Laval de l'avoir induit en erreur. Le papillon est
nécessaire.
M. Lavoie: Vous êtes excusé, M. le ministre.
Le Président (M. Jolivet): Le texte se lirait comme suit:
"Malgré toute disposition inconciliable, la ville peut, par
règlement, décréter que le montant total du coût
d'un pavage, d'un trottoir ou d'un égout, mis à la charge des
propriétaires riverains, ou que les versements non échus de taxes
d'améliorations locales, est limité, dans tous les cas, au
montant qu'elle détermine."
Le deuxième paragraphe serait le même qui est actuellement
inscrit.
M. Péloquin: Est-ce que c'est "sont limités" ou
"est limité"?
Le Président (M. Jolivet): "Sont limités".
Correction.
M. Tardif: "Sont".
Le Président (M. Jolivet): Ce nouvel article amendé
est adopté. Le suivant, l'article...
M. Cordeau: J'aurais une question à poser à M. le
ministre.
Le Président (M. Jolivet): Oui.
M. Cordeau: Est-ce que le contenu de cet article pourrait
être accordé à d'autres municipalités dans une
révision globale du Code municipal?
M. Tardif: Déjà la Loi sur les cités et
villes prévoit la possibilité de revoir les répartitions,
M. le Président.
M. Cordeau: Oui.
Le Président (M. Jolivet): Cela va à l'article 61
?
M. Tardif: Les cités et villes et les municipalités
régies par le Code municipal font des emprunts par règlement pour
des projets spécifiques, des règlements d'emprunt visant un objet
spécifique, alors que, dans le cas de la ville de Montréal, les
règlements d'emprunt sont de portée générale dont
certaines parties sont appropriées pour des fins d'amélioration;
ce sont deux régimes totalement différents. Dans le cas des
municipalités régies par la Loi sur les cités et villes
pour les-
quelles un règlement d'emprunt a été voté
pour un objet donné, il peut y avoir effectivement révision, mais
de ce règlement, alors que, dans le cas de la ville, c'est totalement un
autre régime. C'est pour cela qu'il faut prévoir des
modalités particulières pour elle.
Le Président (M. Jolivet): L'article 61, qui concerne
Saint-Jean-de-Dieu.
M. Tardif: M. le Président, étant donné que
c'est un article très court, très peu contentieux, sur lequel
j'aimerais avoir des conversations avec les gens de la ville de Montréal
quant à l'aspect financier de cette annexion, étant donné
que le ministre des Finances a en réserve un montant de quelque $800 000
de taxe de vente qui était attri-buable aussi à la
municipalité de Gamelin et que, par ailleurs, il y a un certain nombre
de comptes de lutte contre l'incendie en souffrance de la ville de
Montréal il y a certaines incidences dont je voudrais quand
même m'entretenir avec la ville avant de...
Le Président (M. Jolivet): Donc, en suspens. L'article 63,
c'était la même chose, en suspens; il reste toujours en suspens.
On suspend l'article 63.
M. Lavoie: Oui, il était suspendu jusqu'à la
semaine prochaine.
M. Tardif: L'article 63, c'était quoi?
Le Président (M. Jolivet): C'est suspendu jusqu'à
la semaine prochaine, M. le ministre.
M. Tardif: Même chose, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Par le fait même,
l'article 68. Nous aurions, en conséquence, terminé notre travail
pour aujourd'hui. Je remercie chacun des membres de la commission et les
intervenants, et nous ajournons le débat... Oui?
M. Guay: Sans ouvrir un débat... (18 heures)
Le Président (M. Jolivet): Oui, allez!
M. Guay: C'est à vous que je m'adresse.
Le Président (M. Jolivet): Oh! excusez-moi.
M. Guay: On a pris l'initiative je ne veux pas ouvrir un
débat là-dessus, parce que c'est un peu... de
réaménager cette salle d'une manière qui m'apparaît
éminemment discutable. Cette salle avait l'immense avantage d'être
la seule des trois salles de commission qui permettait, lorsqu'on accueillait
des visiteurs, que le ministre, le représentant de l'Opposition et
quelques autres députés soient à peu près en face
de leurs interlocuteurs plutôt que d'être de travers, comme c'est
le cas à l'heure actuelle et comme c'est le cas aux salles 81 et 91.
Cette initiative me parait on ne peut plus mal à propos. Pourriez-vous
faire en sorte qu'à compter de mercredi prochain, lors de la reprise des
travaux, la salle des commissions, le salon rouge, revienne dans la
configuration dans laquelle il était auparavant?
Le Président (M. Jolivet): Je ferai votre message. Je ne
prends aucun...
M. Lavoie: M. le Président... Le Président (M.
Jolivet): Oui.
M. Lavoie: ... très brièvement, je voudrais ajouter
un mot pour appuyer la demande du député de Taschereau. Je ne
ferai pas de critiques à ceux qui ont pris cette initiative. Cela
pouvait être tenté, mais cela ajoute un autre
élément. Auparavant, dans une commission parlementaire,
c'était un peu moins formaliste, si on peut dire. C'était
plutôt une table de travail et ça fonctionnait assez bien; en
plaçant les tables comme elles sont placées actuellement, cela
suscite peut-être un peu plus d'affrontements. C'est un
élément, d'ailleurs, que les Parlements ont étudié
dans le système britannique que nous avons où, à
l'Assemblée nationale, il y a la droite et la gauche et il y a vraiment
un affrontement, alors que, dans d'autres Parlements, on a plutôt choisi
l'hémicycle où il y a moins d'affrontements, moins d'opposition
ou de face à face. Je pense que... Je ne vous dirai pas de changer
l'Assemblée nationale; cela va bien comme ça. Mais, pour une
commission parlementaire, je crois qu'il faut garder l'ancien principe de table
de travail de commission où il doit y avoir le plus de collaboration
possible entre les différents partis politiques; il faut susciter le
moins de formalisme possible et une plus grande collaboration et
compréhension entre les participants, entre les membres d'une commission
parlementaire. J'appuie la demande du député de Taschereau. Je
crois qu'on devrait revenir à la configuration antérieure.
M. Cordeau: A mon tour, M. le Président, j'appuie les
remarques du député de Taschereau et je tiens à souligner
les remarques du député de Laval, à savoir que cette
disposition peut causer des affrontements. Une chance que nous n'avons pas eu
cette disposition lors de l'étude du projet de loi no 57.
Une Voix: Vous parlez pour vous...
Le Président (M. Jolivet): La seule chose que je pourrais
ajouter, comme président, c'est que nous avons peut-être
regardé le problème comme président avec les gens qui sont
nos adjoints ici, au niveau de la présidence. Peut-être qu'il y a
moyen de faire votre hémicycle et de conserver quand même notre
possibilité, comme président, d'être un peu plus
éloigné pour présider.
En tout cas, on a regardé ça ainsi comme président.
Mais, d'une façon ou d'une autre, je laisse le message, puisqu'il est
inscrit au journal des Débats, pour que les gens puissent s'en occu-
per la semaine prochaine, étant donné que je ne serai pas
ici pour présider cette commission et que je m'apprêterai dans
quelques minutes à ajourner. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, juste avant de suspendre nos
travaux et de les reprendre la semaine prochaine, je désire remercier
tous les représentants de la ville de Montréal et des autres
municipalités qui sont venus au cours de cette commission. Vous voudrez
bien excuser les pratiques qui font que tous les intervenants susceptibles
d'être entendus au cours de la journée sont convoqués
à une même heure. Il avait été prévu à
l'origine que les projets de loi de Saint-Laurent, Fermont et Gagnon allaient
être relativement simples, mais on s'est rendu compte finalement qu'on a
tourné longtemps autour de certaines représentations. Alors, je
m'en excuse infiniment, encore une fois.
Il me reste ici cinq points: les articles relatifs à la gestion
des déchets, le problème de l'eau, les taux
d'intérêt, qui ne sont pas majeurs, et deux questions relatives
à l'annexion d'un territoire, Saint-Jean-de-Dieu et la question de la
taxe olympique.
Finalement, cinq points qui pourraient, compte tenu de rencontres
éventuelles avec les gens de la ville au cours des prochains jours,
faire en sorte que dès la reprise, ils puissent être
réglés très rapidement, je l'espère, et à la
satisfaction de tous. Merci encore une fois.
M. Lavoie: Est-ce que je pourrais demander au ministre, s'il y a
entente, parce que nous ne serons pas invités à ces
consultations, j'imagine, entre les parties et, s'il y a des papillons de
rédigés, qu'on puisse les avoir, peut-être, s'ils sont
disponibles un ou deux jours avant la prochaine séance, de sorte qu'on
ne les ait pas uniquement à la reprise des travaux?
M. Tardif: Si les papillons sont prêts, M. le
Président, il me fera plaisir de les libérer et de leur faire
franchir la rivière des Prairies jusqu'à Laval.
M. Lavoie: C'est ça.
Le Président (M. Jolivet): M. le maire voudrait ajouter un
mot.
M. Drapeau: Simplement pour remercier M. le Président et
tous les membres de la commission, M. le ministre, et pour ajouter aussi que
nous avons, repartant pour Montréal, la conviction très nette
qu'il s'est fait du travail non seulement utile, mais avec beaucoup de
sérénité et, si je peux exprimer un désir, c'est
que ça continue même en dehors des projets de loi relatifs
à la ville de Montréal.
Le Président (M. Jolivet): Merci, donc, ajournement sine
die. Je précise que normalement, on reprendrait mercredi, 10 heures, la
semaine prochaine.
Fin de la séance à 18 h 6
ANNEXE
Mémoire présenté à la
Commission parlementaire sur les projets de loi privés
Projet de loi 200 Loi modifiant la Charte de la ville
de Montréal
par la Fraternité des policiers de la CUM Inc.
Février 1980
A l'intérieur du projet de loi présentement à
l'étude, il y a en fait quatre articles qui préoccupent la
Fraternité des policiers de la CUM Inc., soit les articles 27, 28, 29 et
30 du présent projet.
Article 27: L'article 27 propose de remplacer par le texte
proposé, l'article 1127 de la Charte de la ville de Montréal.
Voyons l'article 1127 existant: "1127 Tout constable, officier de
la paix ou huissier de la cour peut arrêter à vue, ou
aussitôt après la commission de l'infraction, toute personne
contrevenant à une loi ou un règlement de la ville, sur bonne et
satisfaisante information quant à la nature de l'infraction et au
contre-venant."
Débats de l'Assemblée nationale 20
février 1980
Comme on peut le constater, la Charte de la ville de Montréal
stipule très clairement que tout constable, officier de la paix ou
huissier de la cour peut arrêter à vue ou aussitôt
après la commission de l'infraction, tout contrevenant..., c'est
là à notre avis une disposition des plus importantes qui ne
devrait pas être retirée de la présente Charte de la ville
de Montréal, cette disposition ayant été incluse dans
ladite Charte, dans le but de restreindre le pouvoir d'arrestation à vue
ou sans la possession d'un mandat en bonne et due forme.
La proposition d'amendement qui vous est faite par la ville de
Montréal à l'article 27 se lit comme suit: "1127 Nul ne
peut être arrêté pour avoir commis une infraction à
la charte ou à un règlement à moins qu'un mandat n'ait
été délivré à cette fin par un juge de paix
ou qu'il ne puisse s'identifier de façon satisfaisante. Toutefois un
agent de la paix peut arrêter sans mandat une personne qu'il trouve en
train de troubler la paix, l'ordre, la santé ou la
sécurité publique contrairement à un
règlement."
Comme on peut le constater, la liste limitative des personnes pouvant
effectuer des arrestations à vue et sans mandat disparaît, ce qui
implique, comme nous le verrons plus loin, qu'il n'y aura aucune restriction
pour certaines personnes à effectuer ce genre d'arrestations, malheureux
privilège qui dans toute société ne doit être
dévolu qu'à un nombre très limité de personnes qui
auront eu au préalable la formation adéquate. Nous reviendrons
d'ailleurs sur ce sujet ultérieurement, en rapport avec d'autres de nos
préoccupations.
Pour l'instant, regardons quelque peu ce que stipule le code criminel du
Canada, la définition d'agent de la paix à l'article 2 dudit code
nous intéresse particulièrement. "2. Dans la présente loi,
'agent de la paix' comprend: a. un maire, préfet, reeve, shérif,
shérif adjoint, officier du shérif et juge de paix, b. un
directeur, sous-directeur, instructeur, gardien, geôlier, garde et tout
autre fonctionnaire ou employé permanent d'une prison, c. un officier de
police, un agent de police, huissier, constable, ou autre personne
employée à la préservation et au maintien de la paix
publique ou à la signification ou à l'exécution des actes
judiciaires au civil."
En vertu du code criminel, il semble clair dans notre esprit que la
proposition d'amendement à l'article 1127 de la Charte de la ville de
Montréal laisse ouverte la porte à la possibilité que
certaines personnes, non-identifiées spécifiquement dans la
Charte, sans être mandatées par la définition d'agent de la
paix de notre code criminel, puissent effectuer l'arrestation à vue et
sans mandat de personnes ayant contrevenu à des règlements de la
ville de Montréal si ces dernières n'ont pas la
possibilité, ou refusent de s'identifier 'de façon
satisfaisante'.
C'est le président du Conseil de sécurité publique
de la CUM, monsieur Yves Ryan, qui déclarait lui-même au cours
d'une émission radiophonique lundi le 18 février 1980, "que le
pouvoir d'arrestation est tellement important, qu'il faut le surveiller et le
rendre rassurant." Et d'ajouter: "Le comportement d'un policier envers le
citoyen peut affecter ce dernier pour le reste de ses jours." (1)
Une autre des questions très importantes qui nous vient à
l'esprit est la résultante de l'article 222 de la loi 281, telle
qu'amendée par la loi 57 et sanctionnée le 12 août 1977. Il
s'agit de déterminer qui aura la responsabilité sur le territoire
de la Communauté, des personnes qui auront le pouvoir d'effectuer des
arrestations à vue et sans mandat. Quant à nous, l'article 222
nous semble très clair. "Le service de police est chargé, sous
l'autorité du directeur et dans le territoire de la Communauté:
a. de maintenir la paix, l'ordre et la sécurité publique; b. de
prévenir le crime et les infractions, d'en rechercher les auteurs et de
les citer en justice; et c. de veiller à l'application des lois en
vigueur au Québec ainsi que des règlements, résolutions et
ordonnances de la Communauté et des municipalités."
En effet, sous l'autorité du directeur de la police de la CUM, le
service de police est chargé de veiller à l'application des
règlements, résolutions et ordonnances de la Communauté et
des municipalités. Le législateur avait vu juste en donnant cette
responsabilité au directeur de la police de la CUM et nous croyons
très humblement que le fait d'accepter l'amendement proposé par
la ville de Montréal irait à l'encontre de la philosophie et des
précautions qu'ont prises les rédacteurs de l'article 222.
Les rédacteurs de textes législatifs
spécialisés dans le domaine des municipalités, ne sont pas
les seuls à avoir réfléchi sur le problème. En
effet, le législateur a aussi prévu, à l'article 67 de la
loi de la police du Québec, les devoirs des corps policiers
municipaux.
(1) Cité de mémoire.
20 février 1980 Commission permanente "67. Tout corps de
police municipal et chacun de ses membres sont chargés de maintenir la
paix, l'ordre et la sécurité publique dans le territoire de la
municipalité pour laquelle il est établi, ainsi que dans tout
autre territoire sur lequel cette municipalité a compétence, de
prévenir le crime ainsi que les infractions à ses
règlements et d'en rechercher les auteurs."
On constate donc que la Commission parlementaire de la justice a aussi
prévu qu'il était du devoir des corps de police municipaux de
prévenir le crime ainsi que les infractions aux règlements
municipaux et d'en rechercher les auteurs ce qui explicitement signifie d'en
effectuer l'arrestation.
Ce même législateur a d'ailleurs fait montre d'une
très grande clairvoyance en intégrant à la loi de police
du Québec l'article 71 qui, quant à lui, établit des
normes très précises quant à l'application, par certaines
personnes, de ce pouvoir d'arrêter à vue et sans mandat. Voyons ce
qu'il stipule: "Nonobstant toute disposition inconciliable de la charte d'une
municipalité, nul ne peut être arrêté pour avoir
commis une infraction à la Loi sur les cités et villes, au Code
municipal, à la charte d'une municipalité ou à un
règlement municipal à moins qu'un mandat n'ait été
délivré à cette fin par un juge de paix.
Toutefois, tout policier municipal peut arrêter sans mandat toute
personne qu'il trouve en train de troubler la paix, l'ordre et la
sécurité publics contrairement à un règlement
municipal. Toute personne arrêtée par un policier municipal pour
une infraction visée au présent article doit être traduite
sans retard devant le tribunal compétent."
On constate donc, en effet, que contrairement à l'article 71 de
la Loi de police du Québec, nonobstant le fait qu'un citoyen trouble la
paix, l'ordre, la santé ou la sécurité publique
contrairement à un règlement municipal, n'importe quelle personne
aurait l'autorité d'arrêter à vue et sans mandat des
personnes ne respectant pas les règlements municipaux dans des
circonstances où ces dernières ne pourraient, ou refuseraient, de
s'identifier "de façon satisfaisante". Dans les faits, l'amendement no
27 présenté par la ville de Montréal constitue par rapport
à l'article 71 de la Loi de police, un excès de juridiction.
Article 28:
L'article 28 du projet de loi 200 propose d'amender l'article 1129 de la
Charte de la ville de Montréal en y retranchant les huitième et
neuvième alinéas. Voyons ce que ces deux alinéas
proposent: "En tout ce qui concerne un billet d'assignation, est
assimilé à un agent de la paix du service de la police tout
inspecteur d'un service qui a la responsabilité d'un règlement
des permis et licences ou d'un règlement visant à la paix,
l'ordre, la sécurité ou la santé publique, pour toute
contravention à ce règlement.
Si le contrevenant qui a reçu un billet d'assignation ou une
sommation pour l'infraction de ne pas avoir eu un permis ou une licence
exigible en vertu de quelque règlement de la ville, fait défaut
de comparaître à la cour à la date indiquée, il peut
être condamné par le juge pour l'infraction décrite au
billet d'assignation ou à la plainte de l'agent en vertu de laquelle la
sommation a été émise, ce billet ou cette plainte faisant
foi de leur contenu sans qu'il soit nécessaire de faire la preuve de
l'infraction ou de la signature et de la nomination de l'agent."
Donc, on peut comprendre que si, comme le propose l'article 28 du projet
de loi 200, à la demande de la ville de Montréal, on retranche
l'alinéa huit de l'article 1129 de la Charte de la ville de
Montréal, en ce qui concerne un billet d'assignation, d'autres personnes
qu'un "inspecteur d'un service qui a la responsabilité d'un
règlement des permis et licences ou d'un règlement visant
à la paix, l'ordre, la sécurité ou la santé
publique", pourront être "assimilées à un agent de la paix
du service de la police". C'est donc dire, comme nous le verrons
ultérieurement que cette limitation pour la ville de Montréal
d'assimiler exclusivement un inspecteur responsable d'un service en rapport
avec les permis ou licences, ne tient plus, et qu'il y aurait
possibilité que d'autres personnes puissent être assimilées
à un agent de la paix, notamment en rapport avec le pouvoir
d'arrestation à vue et sans mandat.
Si on scrute quelque peu l'alinéa neuf que la ville de
Montréal veut retrancher à sa Charte, on constate en effet que
les personnes qui font défaut à un billet d'assignation, qui
présentement peut être émis par un inspecteur
assimilé à un agent de la paix, ou par un agent de la paix, ou
à une sommation peuvent être condamnées "par le juge pour
l'infraction décrite au billet d'assignation ou à la plainte de
l'agent (lire agent de la paix) en vertu de laquelle la sommation a
été émise". C'est donc dire que présentement, seuls
les inspecteurs assimilés à un agent de la paix ou les agents de
la paix sont susceptibles de produire des plaintes pouvant amener la
condamnation de citoyens ayant contrevenu à certains règlements
municipaux.
Advenant le cas où le législateur accorderait l'amendement
proposé par la ville de Montréal de retrancher les alinéas
huit et neuf de l'article 1129, il laisserait alors porte ouverte à la
possibilité de condamnation d'un citoyen suite au dépôt
d'une plainte ou à une arrestation effectuée par des personnes
autres qu'un "inspecteur assimilé à un agent de la paix" ou un
"agent de la paix".
Débats de l'Assemblée nationale 20
février 1980
Article 29:
L'article 29 dudit projet de loi propose d'ajouter à la suite de
l'article 1129, les alinéas 1129 a), 1129 b) et 1129 c). L'alinéa
1129 c) préoccupe tout particulièrement la Fraternité.
"1129 c. 1. Aux fins de l'émission d'un billet d'assignation ou de
contravention, le directeur d'un service de la ville peut, avec l'autorisation
du comité exécutif, exercer lui-même ou confier à
toute personne qu'il désigne l'exercice de tous les pouvoirs et devoirs
attribués à l'agent de la paix par les articles 1129 et 1129 a.
2. Les dispositions du présent article n'empêchent pas l'agent de
la paix, le directeur d'un service ou le fonctionnaire qu'il désigne de
porter une plainte ou de faire émettre une sommation contre un
contrevenant, en la manière ordinaire, s'il le juge à
propos."
En effet, on constate que si le législateur accepte l'amendement
proposé par l'article 29, l'article 1129 c) permettra, aux fins de
l'émission d'un billet d'assignation ou de contravention, gardant
toujours à l'esprit l'article 27 qui stipule "identification de
façon satisfaisante", au directeur d'un quelconque service de la ville
de Montréal, avec l'autorisation du comité exécutif,
d'exercer lui-même tous les pouvoirs et devoirs attribués à
l'agent de la paix par les articles 1129 et 1129 a). On va même plus loin
en proposant implicitement que tout directeur d'un service à la ville de
Montréal puisse "confier à toute personne qu'il désigne
l'exercice de tous les pouvoirs et devoirs attribués à l'agent de
la paix par les articles 1129 et 1129 a)." La Fraternité
considère ces propositions d'amendement comme complètement
inacceptables étant donné l'énorme possibilité
laissée à des fonctionnaires sous l'autorité d'un
directeur de service à la ville de Montréal, avec l'autorisation
du comité exécutif de la ville de Montréal, d'exercer les
pouvoirs d'un agent de la paix, entre autres, l'arrestation à vue et
sans mandat.
Article 30:
Quant à l'article 30 du projet de loi, il propose de modifier le
texte existant de l'article 1162 de ladite Charte en remplaçant le
troisième alinéa dudit article par le suivant: "Toutefois, dans
le cas d'une infraction de circulation, lorsque, par erreur, une personne a
reçu un billet, a été poursuivie, a été
condamnée ou a payé une somme ou que des procédures ont
été prises subséquemment au paiement de la somme due, sur
un affidavit à cet effet signé personnellement par le directeur
du service de police ou celui du service de la circulation ou l'un des
officiers ou assistants qu'ils autorisent respectivement par écrit
à cet effet, et déposé à la Cour municipale, les
procédures, jugements et dettes sont annulés à compter de
la date de ce dépôt et, le cas échéant, cette cour
ou un de ses juges doivent en prendre acte et le directeur du service des
finances doit rayer le compte et faire remise. L'affidavit
délivré par un directeur de service ou par son
représentant ne peut valoir qu'à l'égard d'un billet ou
d'une procédure découlant d'une infraction constatée par
un membre de ce service".
Si on observe attentivement l'ancien texte et le texte proposé
à l'article 30 du projet, on constatera que dans le cas d'une infraction
de circulation, lorsque par erreur, une personne a reçu un billet, a
été poursuivie, a été condamnée ou a
payé une somme ou que des procédures ont été prises
subséquemment au paiement de la somme due, sur un affidavit à cet
effet signé personnellement par le directeur du service de police ou
l'un de ses officiers, ce dernier a la possibilité d'annuler une
contravention. La lecture de la proposition d'amendement de la ville de
Montréal stipule très clairement qu'en plus du directeur du
Service de police, le directeur du service de la circulation ou l'un des
officiers ou assistants qu'ils autorisent respectivement par écrit
à cet effet, auraient le pouvoir d'annuler des contraventions.
Nul ne peut jouer le jeu de l'autruche et ne pas se rappeler les
problèmes et les accusations de corruption et d'acceptation de pots de
vin qui ont jadis été le lot des policiers. Le
législateur, par le biais de codes de déontologie, par la Loi de
police, par la formation de la Commission de police et de l'Institut de police
de Nicolet, a réussi à éliminer ce genre d'accusations. En
effet, les plaintes contre les policiers qui pourraient s'adonner à ce
genre d'activités sont pratiquement inexistantes et l'acceptation par le
législateur de l'amendement proposé par la ville de
Montréal à l'article 30 du projet de loi 200 ne ferait que
remettre en question toute cette problématique et retourner la ville de
Montréal plusieurs années en arrière sur le plan de
l'intégrité de ces fonctionnaires et de la possibilité
pour ses citoyens de les corrompre.
Oppositions d'ordre général:
Faisant l'hypothèse que par ces amendements la ville de
Montréal entend se donner la possibilité, subrepticement, de
faire émettre des contraventions à des autos et à leur
conducteur en mouvement, i.e. faire respecter les règlements municipaux
de la ville de Montréal pour les autos autre qu'en état de
stationnement, (hypothèse qui n'est pas si bête), par des
personnes autre que des agents de la paix, sous le contrôle d'une autre
personne que le directeur du Service de la police de la CUM,
20 février 1980 Commission permanente nous sommes dans
l'obligation de conclure que pour bien faire leur travail ces personnes
auraient l'obligation d'avoir accès à des informations
policières, considérées comme privilégiées
par plusieurs, sans avoir eu au préalable une formation
adéquate.
Lorsqu'on voit les reproches qui sont faits régulièrement
à l'endroit des policiers suite à des chasses à l'homme
dans les rues de la ville (chasses à l'homme qui découlent
presque toujours d'une infraction de circulation alors que l'auto est en
mouvement), le législateur peut-il accorder à la ville de
Montréal le pouvoir de faire effectuer ce travail par des gens dont on
n'a pas la garantie qu'ils ont la compétence requise et définie
clairement par la Commission de police du Québec et l'Institut de police
de Nicolet.
Advenant le refus d'un citoyen de s'identifier de façon
adéquate ou son impossibilité à le faire, qui aura la
responsabilité de son arrestation et de sa détention? Le
directeur du Service de la police de la CUM ou le directeur du service de la
circulation de la ville de Montréal? La Commission de police du
Québec aura-t-elle le droit et le pouvoir de juger des plaintes des
citoyens en rapport avec ces arrestations et en rapport avec la manière
dont elles auront été effectuées? La coordination des
opérations de sécurité routière sera-t-elle la
responsabilité du directeur de la police de la CUM, nommé par le
procureur général de la province de Québec, ou celle du
directeur de la circulation de la ville de Montréal, nommé par le
comité exécutif de la ville de Montréal?A la
Sûreté du Québec, l'efficacité de ces
opérations de sécurité routière est l'unique
responsabilité du directeur général de la
Sûreté du Québec.
Corollairement à ce qui précède, qui aura la
responsabilité et le pouvoir de discipline de ces personnes, est-ce
l'Institut de police de Nicolet, la Commission de police du Québec, le
lieutenant-gouverneur en conseil, le directeur du service de la police de la
CUM, le conseil de sécurité publique de la CUM, le comité
exécutif de la ville de Montréal ou le directeur du service de la
circulation de la ville de Montréal.
Autant de questions sans réponse ne peuvent suggérer bien
humblement au législateur de refuser à la ville de
Montréal les propositions d'amendement à sa Charte qu'elle vous
soumet aujourd'hui.
Oppositions d'ordre syndical:
A ce niveau de nos préoccupations, l'article 233 de la loi 57
amendant la loi 281 est très clair dans l'esprit des membres de la
Fraternité. Voyons ce qu'il stipule: "233. Un comité de
négociation est institué pour négocier, sous
l'autorité et au nom du comité exécutif, toute convention
collective de travail et tout plan de retraite, régime de rente ou fonds
de pension des policiers au service de police.
Le comité de négociation est formé d'un membre du
comité exécutif qui est le seul responsable de la
négociation; un membre du conseil de sécurité publique et
un représentant du directeur du service de police font également
partie du comité, à titre de conseillers.
Une décision du comité de négociation
approuvée par le comité exécutif lie le Conseil."
Dans le même ordre d'idées, nous ne pouvons que vous citer
l'article 23.06 de la convention collective de travail en vigueur des policiers
de la CUM: "Toutes les fonctions policières actuellement remplies par
des policiers, de même que toutes les nouvelles fonctions
policières qui pourraient être créées au cours de la
présente convention, sont remplies par des policiers régis par le
certificat d'accréditation détenu par la Fraternité."
La Fraternité considère comme complètement inutile
de vous donner des explications supplémentaires relatives à notre
convention collective de travail, à la loi 281 ainsi qu'au code de
travail du Québec.
En conclusion, nous résumerons notre mémoire en vous
soulignant que le fait pour le législateur d'accepter les propositions
soumises par la ville de Montréal aux articles 27, 28, 29 et 30 du
projet de loi qui est présentement devant vous, constituerait à
notre avis, d'accorder à la ville de Montréal la
possibilité de donner à certaines personnes, dont on ne peut
malgré toutes les lois existantes au Québec contrôler
l'efficacité et la compétence, le pouvoir d'effectuer des
arrestations à vue et sans mandat, sans pouvoir de recours de la part
des institutions en place contre les injustices qui pourraient survenir au
cours de ces arrestations et qu'en plus, cette acceptation par le
législateur des propositions de la ville de Montréal irait
à l'encontre de la loi 281, des amendements qui y ont été
apportés par la loi 57, du code du travail et de la convention
collective de travail des policiers de la CUM.
Nous soumettons respectueusement aux membres de cette commission qu'il y
a là suffisamment de raisons pour refuser ces amendements à la
Charte de la ville de Montréal et nous soumettons que nous faisons ces
recommandations au législateur malgré le fait que nous soyons
présentement en négociation avec le président du
Comité exécutif de la ville de Montréal.