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(Quinze heures quinze minutes)
Le Président (M. Rochefort): Messieurs! À l'ordre
s'il vous plaît.
La commission parlementaire des affaires municipales est réunie
cet après-midi aux fins d'étudier, article par article, les
projets de loi privés suivants: le projet de loi no 210, Loi annexant
certains territoires à celui de la municipalité de
Hâvre-Saint-Pierre; le projet de loi no 212, Loi concernant la ville de
LaSarre; le projet de loi 245, Loi modifiant la charte de la ville de Matagami;
le projet de loi 255, Loi concernant la ville de Gatineau et finalement le
projet de loi 220, Loi autorisant la ville de Montréal à vendre
un terrain.
Les membres de la commission pour cet après-midi sont: M.
Bissonnet (Jeanne-Mance), M. Caron (Verdun), M. Dubois (Huntingdon); M. Perron
(Duplessis) qui remplace M. Fallu (Groulx); M. Lachance (Bellechasse), Mme
Lachapelle (Dorion), M. Léonard (Labelle), M. Ouellette (Beauce-Nord);
M. Laplante (Bourassa) qui remplace M. Rochefort (Gouin); M. Rocheleau (Hull),
M. Tremblay (Chambly).
Peuvent aussi intervenir à cette commission M. Beauséjour
(Iberville)), M. Bélanger (Mégantic-Compton), M. Brouillette
(Chauveau), M. Desbiens (Dubuc), M. Leblanc (Montmagny-L'Islet), M. Lemay
(Gaspé), M. Picotte (Maskinongé), M. Ryan (Argenteuil) et M.
Saintonge (Laprairie).
Avant d'entreprendre nos travaux sur la commission, les membres de cette
commission voudraient bien désigner un rapporteur. M. Perron
(Duplessis). Alors, M. Perron (Duplessis) rapporteur de la commission.
Vous avez une autre proposition M. le député de
Verdun?
M. Caron: Je voulais proposer madame, mais il semble que le
député de Duplessis veuille l'avoir.
M. Perron: Je n'ai aucune objection M. le député de
Verdun. Vous pouvez toujours demander que madame soit là et je me retire
immédiatement pour faire place à sa beauté.
Le Président (M. Rochefort): II y a consentement pour quel
membre de la commission? Donc, Mme Lachapelle (Dorion).
M. Perron: Consentement unanime selon les voeux du
député de Verdun.
Projet de loi no 210
Le Président (M. Rochefort): Nous allons étudier
les projets de loi dans l'ordre que j'ai présenté. Tout d'abord,
le projet de loi no 210, Loi annexant certains territoires à celui de la
municipalité de Havre-Saint-Pierre. Je demanderais aux intervenants de
s'identifier, s'il vous plaît.
M. Nadeau (Jean): Je suis le procureur de la municipalité
de Havre-Saint-Pierre, Jean Nadeau. Je vais rester assis, je crois.
Le Président (M. Rochefort): Oui.
M. Nadeau: On a l'habitude en cour de se lever pour parler. Je
suis accompagné, à ma gauche, de M. Réjean Cyr, qui est le
maire de la municipalité de Havre-Saint-Pierre, de M. Roland Jomphe,
secrétaire-trésorier de la municipalité de
Havre-Saint-Pierre. À ma droite, il y a M. Jimmy Foley qui est le
secrétaire-trésorier du conseil de comté de Saguenay;
à sa droite, Me Charles Veilleux qui est le procureur du conseil de
comté de Saguenay et M. Aimé Dufour qui est le préfet de
la municipalité du comté de Saguenay.
J'aimerais vous exposer en gros les motifs qui ont amené la
municipalité de Havre-Saint-Pierre...
Le Président (M. Rochefort): Juste avant que vous ne
commenciez votre intervention, est-ce qu'il y a un autre groupe qui est
présent ici et qui s'oppose au projet?
M. Leblanc (Paul): Mon nom est Paul Leblanc. Je représente
Fer et Titane (QIT). Je suis accompagné de M. Hébert de la
compagnie Fer et Titane et de M. Caumartin, conseiller technique. Nous aurons
un mémoire à soumettre aux membres de cette commission.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le ministre, avant
que nous entendions les représentants de la municipalité de
Havre-Saint-Pierre, est-ce que vous avez des remarques
préliminaires?
M. Léonard: Je voudrais tout d'abord souhaiter la
bienvenue à tous les participants
ainsi qu'à tous ceux qui sont dans la salle. Nous espérons
bien passer un après-midi avec la collaboration de l'Opposition pour
légiférer dans le meilleur intérêt des citoyens, des
municipalités qui viennent, aussi, présenter des projets de loi.
C'est ce que j'avais à dire en remarques préliminaires. Nous
entendrons les pour et les contre et nous trancherons au bout.
Voilà.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, nous voulons sûrement
offrir au ministre des Affaires municipales notre collaboration dans
l'étude des quelques projets de loi que nous avons à
étudier cet après-midi. Je demanderais de faire diligence afin
d'examiner en profondeur les points où certains litiges pourraient
exister. J'espère que nous pourrons intervenir et questionner
tantôt ceux qui font des demandes dans le sens d'obtenir des changements
de statut dans leurs propres municipalités.
Le Président (M. Rochefort): Merci. Je demanderais aux
représentants de la municipalité de Havre-Saint-Pierre de nous
présenter les objectifs du projet de loi qui est devant nous.
M. Nadeau: Je vais essayer d'être très bref. En
fait, je vais me référer au court mémoire que j'ai
soumis.
Ce projet de loi que la municipalité de Havre-Saint-Pierre a pris
l'initiative de présenter à l'Assemblée nationale a pour
but d'annexer à son territoire actuel une partie du territoire non
organisé du comté municipal de Saguenay.
Cette partie de territoire non organisée, qu'elle désire
annexer, est comprise essentiellement dans les cantons de Longfellow, Parker,
Laurin, Vigneau, Puyjalon, Têtu, Cugnet, Ternet, Beaussier, Courtemanche
et Des Herbiers ainsi qu'une partie du golfe Saint-Laurent telle
qu'apparaissant sur une copie de plan préparée par l'arpenteur
Toussaint Bellemarre et que j'ai jointe en annexe au mémoire que j'ai
déposé auprès du greffier en loi.
Plusieurs facteurs ont motivé la municipalité
d'Havre-Saint-Pierre à demander l'annexion de cette partie de
territoire. Entre autres, la municipalité cherche à satisfaire un
besoin d'espace qui se fait de plus en plus aigu. Ce problème est
lié à l'expansion spontanée de la municipalité,
à la protection de l'environnement avec la venue de la route 138 par le
biais du contrôle des implantations futures, et enfin à une
meilleure planification de son développement à court et à
long terme conformément aux recommandations du plan d'urbanisme
directeur qu'elle a fait préparer en 1975.
D'ailleurs, dans son projet final, l'urbaniste conseil Raymond
Archambault, qui avait été chargé de la préparation
de ce plan d'urbanisme, faisait de cette annexion de territoire sa
recommandation principale, et je le cite: "Le projet d'annexion de territoire
tel qu'envisagé par les autorités municipales permettrait de
contrôler l'administration, la planification et le développement
d'une vaste superficie de terrain limitrophe à Havre-Saint-Pierre et
dont l'usage actuel et les modes d'utilisation ne sont régis par aucune
règle stricte en matière de zonage et de protection du
territoire."
Il est recommandé que les démarches en cours soient
poursuivies et menées à bon terme. Il faut dire que le territoire
actuel de la municipalité de Havre-Saint-Pierre, qui n'a pas
été modifié depuis l'érection de la
municipalité, en 1873, alors que la municipalité portait le nom
de paroisse Saint-Pierre de la Pointe-aux-Esquimaux, est le plus restreint de
tous les territoires des municipalités qui bordent le littoral nord du
golfe Saint-Laurent entre la rivière Moisie près de
Sept-Îles et les limites du Labrador, tel qu'il apparaît sur une
carte qui a été jointe éqalement au mémoire, sous
la cote B, alors que, par sa population et son économie, elle est la
plus importante d'entre elles. Par exemple, c'est ainsi que le site
d'enfouissement sanitaire de la municipalité est sis à
l'extérieur des limites de son territoire actuel depuis qu'il a
été relocalisé à la demande des services du
ministère de l'Environnement du Québec.
Sensibilisé à ce problème d'espace, le service des
structures municipales du ministère des Affaires municipales du
Québec avait préparé, en 1974, un premier projet
d'annexion pour répondre aux besoins de la municipalité. Le
territoire a annexer, en vertu de ce projet préliminaire, fut
subséquemment modifié par le service des structures municipales
après consultation avec l'urbaniste-conseil Archambault pour
correspondre finalement à la description contenue au présent
projet de loi.
L'annexion de cette partie de territoire implique une addition de
3696,90 kilomètres carrés à la municipalité
actuelle. Cette étendue n'est pas habitée de façon
permanente et l'on n'y retrouve que deux types d'installations. D'abord dans
les cantons de Cugnet et Beaussier, une centaine de chalets d'été
dispersés sur la rive du golfe Saint-Laurent et qui sont pour la
très grande majorité propriété de résidents
de la municipalité de Havre-Saint-Pierre. Il s'agit pour la plupart de
constructions rudimentaires et dont la valeur imposable est négligeable.
D'autre part, dans le canton de Parker, à une vingtaine de milles au
nord de la municipalité, se trouve la mine Tiot, propriété
de QIT Fer et Titane, d'où est
extrait le minerai qui est ensuite transporté par chemin de fer
jusqu'aux installations portuaires de cette compagnie à la
Pointeaux-Esquimaux dans le territoire actuel de la municipalité de
Havre-Saint-Pierre pour être transbordé sur des navires à
destination de Sorel.
Ces installations minières ont une valeur imposable pour fins
municipales de l'ordre de 2 045 000 $, tel qu'il appert dans une lettre de
l'évaluateur de la municipalité qui a été jointe en
annexe également au mémoire sous la cote C.
Ceci nous amène à traiter d'un autre facteur important qui
motive la municipalité de Havre-Saint-Pierre dans son projet d'annexion.
La perte de revenus en taxes foncières qui résultent des limites
actuelles de la municipalité, les installations de la QIT Fer et Titane
Incorporée à la mine Tiot en étant exclues, compromet
considérablement les possibilités d'équilibre
budgétaire de l'administration municipale. Au taux actuel de la taxe
foncière de la municipalité, cela se traduit par un manque
à gagner d'environ 60 000 $ pour la présente année, ce qui
est considérable en regard du montant de 581 677 $ qu'elle
prévoit retirer en taxes durant la même période pour tous
les immeubles imposables se trouvant sur son territoire actuel.
Or, les employés de la QIT Fer et Titane Incorporée qui
oeuvrent à la mine Tiot sont tous des résidents de la
municipalité de Havre-Saint-Pierre et constituent une part importante de
sa population active; en fait, c'est pratiquement la moitié. Les
services que la municipalité doit fournir à sa population ne
cessent de croître de même que leur coût. Par contre, les
revenus provenant de la taxe foncière sont plafonnés et ne
peuvent être augmentés sans qu'il en résulte pour les
propriétaires d'immeubles dans les limites actuelles de la
municipalité un fardeau fiscal beaucoup trop lourd. Actuellement, les
taxes foncières afférentes aux installations de la mine Tiot sont
versées à la Corporation du comté municipal de Saguenay,
pour le seul bénéfice des corporations municipales de
Sacré-Coeur, Tadoussac, Grandes-Bergeronnes, Bergeronnes, Escoumins,
Saint-Paul-du-Nord et Sault-au-Mouton qui se trouvent à
l'extrémité ouest de la Haute-Côte-Nord, à plus de
600 kilomètres de la municipalité de Havre-Saint-Pierre sans que
cette dernière, même de la façon la plus indirecte, en
retire quelque bénéfice que ce soit. Cette situation pour le
moins injuste n'était pas exclusive à la municipalité de
Havre-Saint-Pierre. Deux projets de loi privés ont été
adoptés durant l'année 1980 par l'Assemblée nationale du
Québec pour permettre aux villes de Gagnon - projet de loi no 204 - et
Fermont - projet de loi no 209 - d'annexer à leurs territoires certaines
parties du territoire non organisé du comté municipal de Saguenay
afin de remédier aux mêmes genres de problèmes.
La municipalité de Havre-Saint-Pierre entend donc invoquer ces
précédents au soutien de son présent projet de loi.
Lorsque j'ai soumis le mémoire, il n'y avait pas eu d'entente avec la
municipalité du comté de Saguenay et, la semaine dernière,
une entente est intervenue avec le conseil de comté pour le versement
d'une indemnité que je mentionnerai tout à l'heure, parce qu'il
faudra, avec la demande qu'on va faire, que le projet de loi soit amendé
en conséquence. En ce qui concerne l'implantation éventuelle de
la municipalité régionale de comté, il est prévu
qu'une municipalité régionale de comté soit
édifiée dans le territoire compris entre
Rivière-au-Tonnerre et Natashquan, sur la Moyenne-Côte-Nord, en
application de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, le projet de loi
125.
Le Conseil provisoire des maires des municipalités comprises dans
cette zone, dont fait partie Havre-Saint-Pierre, s'est déjà
réuni pour former le conseil des maires de la future municipalité
régionale de comté. À cette occasion, les maires de ces
municipalités ont été avisés de la démarche
entreprise par la municipalité de Havre-Saint-Pierre pour annexer une
partie du territoire non organisé du comté municipal de Saguenay.
Il a alors été convenu entre eux, à l'unanimité,
qu'il en serait tenu compte dans l'élaboration des lettres patentes de
la municipalité régionale de comté à être
formée, tel qu'en fait foi une copie de procès-verbal de la
réunion qui a été déposée avec le
mémoire, sous la cote D.
Ce sont essentiellement les explications que nous désirions vous
fournir au soutien de notre projet. Je désirerais toutefois vous
informer que j'ai relevé une erreur de transcription dans le projet de
loi 210. À la deuxième ligne du deuxième paragraphe de
l'alinéa 1, on mentionne le canton de Turnet, alors qu'il s'agit du
canton de Ternet. (15 h 30)
Le Président (M. Rochefort): De Ternet?
M. Nadeau: Oui, Ternet. Je crois également qu'il y aurait
lieu que le projet de loi 210 soit amendé à la suite de l'entente
qui est intervenue avec le conseil de la municipalité de comté de
Saguenay pour le versement d'une indemnité. La municipalité de
Havre-Saint-Pierre a accepté de verser une indemnité de 15 000 $
au conseil de comté pour l'indemniser des inconvénients fiscaux
qui résulteraient de l'annexion éventuelle, ainsi que les frais
afférents à l'annexion, tel que prévu d'ailleurs au Code
municipal.
Je suggérerais donc que l'article 2 actuel du projet de loi 210
soit modifié pour
se lire ainsi: "La corporation municipale de Havre-Saint-Pierre consent
à verser à la corporation de comté de Saguenay une
indemnité de 15 000 $ payable en deux versements égaux, le
premier avant le 1er novembre 1981, et le second avant le 1er mars 1982."
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que vous avez des
copies de l'amendement que vous proposez?
M. Nadeau: On a des copies effectivement qui seront
déposées. Nous suggérerions également gue l'article
3 soit ajouté au projet de loi 210, article 3 qui se lirait ainsi: "La
présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction, mais a effet
à compter du 1er janvier 1982".
Je vous remercie.
Le Président (M. Rochefort): Merci. Est-ce gu'un
représentant des opposants voudrait expliguer les motifs de votre
opposition?
M. Leblanc (Paul): M. le Président, notre position en est
une qui veut s'attacher plus aux principes qui sont inhérents dans ce
bill privé et qui, à notre avis, vont à l'encontre
d'autres lois municipales. Nous n'avons pas l'intention de nous attacher ici
cet après-midi aux questions financières particulières,
car nous estimons, que nous soyons dans un territoire plutôt que dans
l'autre, que nous paierons les impôts qui nous seront imposés de
la façon normale. Cependant, nous croyons que ce projet de loi
privé soulève certaines questions de principe très
importantes et qu'il demande plus de réflexion, d'autant plus gue nous
avons sous les yeux - ce sera, je pense, l'essence de nos
représentations devant vous cet après-midi -la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme qui, à notre avis, règle
beaucoup de problèmes gue ce projet de loi veut soulever à
nouveau.
Je vais me permettre de lire le texte qui a été
préparé et qui est déjà devant vous, je crois.
Comme je le disais tout à l'heure, le but du présent
mémoire est de vous souligner les contradictions qui existent entre la
législation municipale générale du Québec et le
présent projet de loi. Nous croyons que l'adoption de ce projet de loi
est prématurée et que ses contradictions devront être
résolues avant qu'il soit finalement adopté.
La description géographique des lieux vous a été
brièvement faite pour la partie expropriée par Me Nadeau. Disons
gue, guant aux propriétés du contribuable Fer et Tinane, elles
sont situées à trente milles de la municipalité de
Havre-Saint-Pierre, dans le canton de Longfellow. Le seul chemin d'accès
est une voie ferrée privée qui appartient d'ailleurs au
contribuable.
Quant aux installations elles-mêmes, certaines sont situées
dans la municipalité de Havre-Saint-Pierre, contrairement aux
précédents qui vous ont été cités pour les
bills privés mentionnés et adoptés en 1980. Elles
constituent une portion importante de la valeur inscrite au rôle
d'évaluation de cette municipalité. En fait, j'ai pu
vérifier qu'elles constituent environ 17% du fardeau fiscal
imposé.
Généralement, je pense gue vous pouvez apprécier
que, dans ce contexte géographigue, la municipalité de
Havre-Saint-Pierre n'a aucun service actuellement aux installations de la mine,
car il s'agit bien d'une mine et de rien d'autre et gue, du fait de
l'éloignement, il est fort peu possible de concevoir que cette annexion
change cette situation.
J'arrive maintenant à l'essence de notre position de cet
après-midi. Il vous apparaîtra, au niveau même des principes
généraux, qu'il existe une contradiction entre le projet de loi
privé 210 et la Loi générale sur l'aménagement et
l'urbanisme.
En effet, cette loi comporte comme élément essentiel la
mise en place d'une muncipalité régionale de comté qui, en
plus d'exercer les compétences des conseils de comté en milieu
rural, s'adjoindra de nouvelles compétences en matière
d'aménagement.
Le projet de loi gui est devant vous cet après-midi n'a fait
l'objet d'aucune consultation formelle entre le contribuable et la
municipalité de Havre-Saint-Pierre. Ce n'est gue le hasard gui nous a
appris à nous il y a quelques jours la tenue de la séance de
votre commission cet après-midi.
D'autre part, la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme a
été conçue, elle, sur les prémisses de
consultations entre les diverses parties devant en assurer l'application. Une
partie importante de cette consultation est justement axée sur le
contribuable. De même, le concept de municipalité régionale
de comté implique nécessairement des négociations et des
consultations entre les divers corps publics qui en deviendront les parties
intégrantes. Nous avons sous les yeux les récentes
créations par lettres patentes des municipalités
régionales, soit pour le comté de Manicouagan, gui ont
été adoptées le 1er avril 1981, et une autre le 18 mars
1981, de la même façon. D'ailleurs ces municipalités sont
voisines et, chez ces municipalités, dans les lettres patentes, on
reconnaît la nécessité de négociation et de
consultation sur les conditions d'aménagement et de structure.
L'application de la loi demandera de plus la représentation des
territoires non organisés. Nous croyons que c'est cette combinaison
essentielle qui est contredite ici par le projet de loi no 210.
Déjà, des négociations ont été entreprises
dans la
région pour l'établissement de municipalités
régionales de comté. Ces négociations sont celles que les
législateurs avaient prévues et il faut espérer qu'elles
aboutiront comme elles ont abouti dans les deux cas qui sont devant vous.
Cependant, voyons ce qui va se passer si le projet de loi 210
était approuvé. Si ce projet de loi est adopté, les
territoires non organisés voisins des municipalités de la
région se verront amputés d'une base de valeur foncière
très importante, c'est-à-dire, à toutes fins utiles, la
mine. Ces territoires non organisés sont en majorité la
propriété de ce qu'on a coutume d'appeler la couronne du chef du
Québec, avec les limitations que l'on connaît sur le plan
fiscal.
Je veux donc vous soumettre que nous aurons des négociations
curieuses. Les municipalités organisées et qui voudront
créer une municipalité régionale n'auront
véritablement aucun intérêt à chercher à y
inclure ces territoires non organisés, qui ne leur rapporteront rien au
point de vue fiscal. Ces territoires seront donc, comme déjà
c'est certainement le cas, tel que le ministre a dû en entendre parler,
laissés de côté ou "tentativement" laissés de
côté, ce qui déjouera, à notre avis, l'intention du
législateur. À ce moment, la seule solution devra être une
intervention directe du ministre, ce qui, à ce niveau, est encore
contraire à ce qu'a voulu le législateur en voulant assurer la
revalorisation du pouvoir local.
Il faut comprendre que la création de municipalités
régionales de comté est un peu comme un mariage de raison
où chacun des participants cherche à allier des
intérêts communs et à réduire des
désavantages particuliers. Comme dans tout mariage de raison, la dot est
souvent un élément déterminant et une situation telle que
celle suggérée par le projet de loi 210 laissera la balance de
ces territoires non organisés - car vous noterez qu'ils ne sont pas tous
inclus -sans intérêts, sans attraits, pour être inclus dans
la municipalité régionale de comté.
Nous croyons que la loi 125, sur l'aménagement et l'urbanisme,
est un grand pas dans l'aménagement général du territoire
de la province. Elle a considéré l'ensemble des problèmes
qui peuvent se poser dans l'harmonisation des divers pouvoirs municipaux. Elle
a cherché à inclure dans le processus décisionnel des
éléments qui en avaient toujours été exclus. Le
projet qui est devant vous vise justement à recréer dans un
nouveau cadre ce dont on a voulu se débarrasser.
Le projet de loi 210, dans ce cas, ne laissera plus qu'un squelette qui
rendra difficile l'aménagement et l'urbanisme prévus dans la
loi-cadre. Je pense qu'il est déjà à votre connaissance la
difficulté qu'il y a pour ces municipalités de s'entendre. Je
vous laisse imaginer la difficulté qu'il y aura à s'entendre si
vous avez un débalancement de pouvoirs aussi important.
Le projet de loi va à l'encontre de l'esprit de la réforme
globale des lois municipales qui a été initiée par ce
gouvernement. Dans un récent colloque à la faculté de
droit de l'Université de Sherbrooke, Me Patrick Kenniff, sous-ministre
des Affaires municipales, disait justement que seulement dans des cas
très particuliers, on serait disposé à permettre, par loi
privée, une dérogation aux lois générales. Et le
sous-ministre, de plus, souligne sagement le danger de telles
dérogations, et je cite: "Les dérogations qui peuvent
paraître avantageuses pour la municipalité à un moment
donné, mais qui cessent de l'être avec l'évaluation du
contenu des lois générales."
Et le sous-ministre concluait en disant qu'il faudrait mettre tout en
oeuvre pour réduire le recours, par les municipalités, aux
projets de loi privés.
Le présent mémoire vise donc à vous demander
comment le gouvernement du Québec pourrait-il, avec efficacité,
donner de grandes orientations sur l'aménagement du territoire de la
municipalité régionale de comté quand d'autre part, des
projets de loi privés viennent rogner et désorganiser ce
territoire? Le travail de coordination du gouvernement est contrecarré
par de telles démarches.
Les perspectives d'avenir de la refonte des lois municipales
prévoient un processus d'implantation des municipalités
régionales de comté. Le projet qui est devant vous va à
l'encontre d'une telle orientation. Au lieu d'une unification et d'une
simplification des lois municipales, nous obtiendrons une segmentation et une
multiplication des statuts particuliers.
En conclusion, l'approbation par ce comité du projet de loi
privé 210 nous apparaît prématurée et diverses
contradictions et interrogations que nous avons posées soulignent,
à notre avis, l'intérêt qu'il y a à
considérer ce projet de loi dans un cadre plus vaste. Ce cadre devrait
être celui de la réforme générale qu'a
proposée le gouvernement.
Nous croyons qu'il y a plus d'intérêt pour l'État
à maintenir les politiques qu'il a longuement mûries que de se
laisser entraîner trop rapidement dans des exceptions qui sont
dictées par des intérêts trop particuliers. La
région de Havre-Saint-Pierre a déjà, tel que le
prévoit la loi, entamé des négociations pour
établir une municipalité régionale de comté. (15 h
45)
De même, il n'est pas inconcevable en conformité avec la
loi sur l'organisation municipale de certains territoires, que les territoires
non organisés de la région puissent
être constitués eux-mêmes en municipalités et
donc participer de façon normale à la création d'une
municipalité régionale de comté. Ceci pourrait être
une alternative logique et simple, mais je ne pense pas qu'elle ait
été étudiée par la ville, par les
municipalités.
Nous croyons que le projet de loi 210 sera immanquablement un obstacle
à ces négociations, et risque, tel que mentionné plus
haut, de créer un problème territorial que la loi a voulu
éviter. Nous croyons que ce comité a le devoir de se pencher sur
ces problèmes et d'ordonner une étude plus approfondie de cette
loi privée, et nous sommes certainement décidés à
assurer à tous les partis intéressés, notre plus
entière collaboration sur toute étude qu'elle pourra entreprendre
sur cette question.
Avant de terminer, M. le Président, je voudrais souligner
certains points qui sont moins généraux que ce que je viens de
vous lire et qui ont trait tout particulièrement aux impacts locaux qui
pourraient exister si ce bill 210 était adopté. Par exemple,
aucune étude n'a été faite sur l'impact réel
qu'aurait l'annexion en terme financier; encore plus, aucun impact réel
n'a été étudié sur les contrôles municipaux,
que ce soit le zonage, la construction; aucun impact réel n'a
été étudié quant aux services qui seraient
assurés. Nous n'avons pas été avisés, et je pense
que cette situation est encore au niveau d'étude, ce qui à notre
avis milite en faveur d'un délai dans l'adoption de ce projet de loi.
Aucune étude n'a pas été faite sur le type de mesure
qu'entend adopter la municipalité à l'égard des
installations de la compagnie située à 30 milles de son
territoire. Nous savons, d'après la législation municipale
adoptée actuellement, qu'on ne peut plus faire de cas particuliers,
créer de statuts particuliers. Je vous laisse à penser la
difficulté, qu'il y aura et qui doit être étudiée,
de combiner des législations municipales spécifiques à une
municipalité avec le traitement d'une mine qui est un
élément, industriel qui se trouve à 30 milles et qui n'est
nullement relié.
Finalement, nous croyons que ce projet de loi a été fait
hors du cadre des relations normalement harmonieuses qui existent entre la
municipalité et Fer et Titane, et nous croyons qu'à ce stade les
partis les plus intéressés - et j'insiste à ce stade -
sont des partis qui n'ont pas analysé ensemble les obligations qu'une
telle adoption, indépendamment des principes généraux que
nous vous avons soulignés, pourraient leur causer comme complication. Je
vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Merci. Alors M. le ministre
pour une discussion générale. À moins... Est-ce qu'il y
aurait d'autres intervenants qui voudraient se faire entendre. Cela va? M. le
ministre.
M. Léonard: Je voudrais remercier les participants de
leurs commentaires et mémoire. Je voudrais d'abord éclaircir un
point, le Conseil de comté et la municipalité de
Havre-Saint-Pierre se sont entendus c'est bien exact? - moyennant la somme de
15 000 $ qui a été mentionnée dans un projet d'amendement.
Nous l'aurons d'ailleurs, je pense qu'il avait été entendu qu'il
y aurait cet amendement pour faire état de l'entente qui avait eu
lieu.
Donc, sur le plan municipal, les gens se sont entendus. C'est bien
clair.
Je voudrais faire quelques remarques préliminaires avant sur la
valeur d'un projet de loi privé. Un projet de loi privé vise
à accorder quelque chose qui ne peut pas être obtenu autrement. Si
je comprends, il y a toute une procédure d'annexion prévue au
Code municipal ou à la Loi sur les cités et villes du
Québec, mais en l'occurrence ce serait au Code municipal. Mais dans le
cas où on ne pourrait pas, par la loi générale, faire
état d'une entente à l'effet de se partager les biens et
qu'à ce moment-là on soit obligé de passer par une loi
privée.
Il s'agit ici de formaliser une entente entre les parties qui sont le
comté et la municipalité. Ce projet, essentiellement,
prévoit une annexion de territoire. Il n'accorde donc aucun pouvoir
exceptionnel à la municipalité. Je pense qu'il est important de
faire ressortir ce point et, à ce titre, il ne contribue pas, je crois,
à une complication hypothétique des lois municipales parce que
c'est pratiquement dans le cadre des lois municipales, sauf qu'il s'agit de
formaliser par loi privée une entente entre la municipalité de
comté et la municipalité de Havre-Saint-Pierre.
Maintenant, je voudrais aussi revenir sur un point qui est à la
base de l'argumentation du procureur de la compagnie QIT Fer et Titane, vous
dites que la consultation n'a pas eu lieu, mais nos vérifications font
état que, premièrement, il y a eu publication dans la Gazette
officielle du Québec, les 9, 16, 23 et 30 mai, donc dans le respect des
règles, et qu'il y a eu publication aussi dans le journal
intitulé Le Nord-Est, les 6, 13, 20 et 27 mai. Ce sont des avis qui sont
publics, donc officiels, et à mon avis on peut difficilement invoquer le
fait que ce projet de loi privé soit maintenant déposé
alors qu'il n'y a pas eu de consultation et que vous l'avez appris par hasard.
Je pense bien qu'un procureur d'une entreprise comme celle-là est
abonné, généralement, à la Gazette officielle du
Québec. C'est un point a la base de votre argumentation et normalement
vous êtes au courant par les voies officielles que constitue la Gazette
officielle du Québec.
Maintenant, sur un autre plan, vous
vous posez des questions sur le fond des choses, la division ou la
distinction qu'il faut apporter entre le territoire sur lequel est sise la mine
et le territoire de la municipalité de Havre-Saint-Pierre, du moins
avant la proposition d'annexion. Vous affirmez qu'il n'y a aucun service rendu
par la municipalité à la mine. Je voudrais que la
municipalité réponde à ce point, cependant, sur le plan de
l'urbanisme et de l'aménagement. D'après les renseignements que
nous avons, beaucoup d'employés de la mine sont des résidents de
la municipalité de Havre-Saint-Pierre et, donc, il y a des relations
assez étroites entre les travailleurs et les résidents de
Havre-Saint-Pierre et les gens qui sont à la mine, qui y travaillent. Il
me semble qu'il doit y avoir un continuum géographique et sociologique
qui doit se manifester dans ce cas. À ce moment-là,
l'argumentation de la municipalité de Havre-Saint-Pierre ne peut pas
être dénuée de tout fondement.
Alors, je pense que, en termes de services, c'est une question sur le
plan de la mine, à la municipalité et aussi au procureur de la
mine ou de la compaqnie QIT. Maintenant, je vous demande des commentaires sur
ce point, s'il vous plaît.
Le Président (M. Rochefort): M. le requérant.
M. Cyr (Réjean): Si vous me le permettez, moi aussi, j'ai
relevé le point de consultation. C'est un projet de loi qu'on a soumis
à la municipalité depuis 1974. Depuis 1974 qu'on veut faire
l'annexion de ce territoire. Je suis convaincu que tous les contribuables de
Havre-Saint-Pierre sont au courant de ce projet de loi. Quand on parle d'une
question de hasard que la compagnie QIT ait été informée,
ce n'est pas une question de hasard, c'est moi-même qui les ai
informés, à plusieurs reprises, de ce projet de loi. Même
au début, on pensait qu'ils allaient venir témoigner en notre
faveur sur ce projet de loi, et c'est tout dernièrement, lorsqu'on a su
qu'on était convoqué par la commission parlementaire, qu'on a
avisé les représentants de Fer et Titane à
Havre-Saint-Pierre que ça siégeait justement aujourd'hui.
Quand on parle de services qu'on rend à la compagnie Fer et
Titane, vous l'avez souligné, M. le ministre, la très grande
majorité, j'irais jusqu'à dire 95% des employés qui
travaillent à la mine Fer et Titane sont des résidents de
Havre-Saint-Pierre.
Au niveau des services, on vient d'avoir une entente avec la compagnie
pour lui fournir de l'eau qu'on va transporter par voie ferrée, par
camion spécial. Les services que la compagnie a à
Havre-Saint-Pierre ou dans la région pour ses employés et pour la
compagnie elle-même, c'est la municipalité de Havre-Saint-Pierre
qui les donnent.
M. Nadeau: M. le Président, si vous me permettez,
j'aimerais soulever un point particulier, c'est que dans la plupart des cas
où des compagnies se sont installées sur la Côte-Nord et
dans la région nordique pour exploiter des mines, elles ont vu à
fournir toutes les installations pour permettre à leurs employés
d'être logés, d'avoir des loisirs et des services. Dans le cas de
la compagnie qui est venue faire des représentations ici aujourd'hui,
lorsqu'elle est arrivée après la guerre à
Havre-Saint-Pierre, elle n'avait à fournir aucun de ces services, tout
était sur place. On a déplacé des habitants, on a
construit un quai, une voie ferrée et une mine et il faut dire
qu'à la mine il n'y a aucun travailleur qui réside là, les
gens voyagent soir et matin.
Il y a plusieurs précédents. On a parlé des villes
nordiques; il y a le cas de Sept-Îles, par exemple, qui a annexé
à son territoire il y a quelques années la Pointe-Noire où
se trouve les installations de la Wabush Mines, qui sont situées
à 25 milles, si je ne m'abuse, de la ville. À la Wabush Mines, il
y a beaucoup plus de qens, que dans le cas de Havre-Saint-Pierre qui
travaillent là et qui ne résident pas à Sept-Îles.
Je crois que la mine de Havre-Saint-Pierre fait partie intégrante de
l'activité économique de la municipalité. Ce ne serait que
rétablir les choses, après un retard qui est considérable,
que de permettre à la municipalité d'annexer le territoire
où se trouve la mine.
Le Président (M. Rochefort): Merci, MM. les opposants.
M. Leblanc (Paul): M. le Président, je voudrais
rétablir certains faits sur la question des services. Tout d'abord, il
est exact que depuis très peu de temps la ville fournit de l'eau
à la mine. Je fais cependant remarquer qu'il s'agit d'un contrat qui est
tout à fait spécifique et qui coûte, à la mine Fer
et Titane, l'équivalent de trois fois le prix courant. De toute
façon, c'est un service qui est unique, qui est récent et qui est
payé de façon indépendante.
Sur la question des services qui existent et qui existaient dans la
municipalité de Havre-Saint-Pierre, je noterai, pour l'information des
membres de cette commmission, que c'est nous qui avons fait les installations
de la voie ferrée et du port à nos frais. Je ferai remarquer
aussi que sur la question des loisirs nous avons eu une contribution
déterminante tant au niveau de l'aréna, du club de curling que de
la piscine. Cela vous démontre déjà que nous ne sommes pas
sans intérêt pour la ville de Havre-Saint-Pierre à qui nous
fournissons
d'ailleurs 17% de son volume de taxes. Mais ces points
spécifiques n'étant pas contestés de part et d'autre, le
but de notre mémoire en est un d'attente. Le fait, par exemple, que nous
ayons appris, soit par la Gazette officielle, soit par l'information du maire
de Havre-Saint-Pierre, il y a quelques jours la date de la tenue de cette
commission indique bien l'absence de consultations, prouve bien qu'il y a eu
absence de consultations entre les parties sur des questions qui impliquent des
problèmes municipaux de grande importance. Nous croyons que ce projet de
loi qui affecte la région, et qui nous affecte particulièrement,
n'a pas fait l'objet de consultations sérieuses au niveau
régional et avec nous. Nous croyons que l'adopter actuellement
changerait la situation avec nous et changerait aussi la situation des parties
qui, dans quelques mois, vont négocier entre elles la création de
MCR. Vous allez retrouver cet immense territoire, grand comme la Belgique, et
personne n'en voudra, parce qu'on lui aura enlevé la fleur de sa
taxation qu'est la mine de QIT. (16 heures)
Le Président (M. Rochefort): Merci. Voulez-vous ajouter
quelque chose?
M. Cyr: Oui, si vous me le permettez. Je suis
secrétaire-trésorier. J'ai quand même 64 ans, j'ai vu la
mine arriver chez nous. Actuellement, je suis secrétaire de la
municipalité. J'écoutais parler monsieur tout à l'heure.
Il a plutôt l'air d'être du côté du gouvernement que
de la compagnie parce qu'il avait l'air d'avoir peur que votre loi soit
brisée. Je ne pense pas que ce soit cela qui les intéresse. Quand
ils sont arrivés chez nous en 1948, ils ont pris les meilleurs terrains
qu'il y avait au bout de la pointe de chez nous, et moi-même
j'étais là-dedans. Ils l'ont pris justement, parce qu'il y avait
des services qu'ils pouvaient trouver tout de suite. Autrement, ils seraient
allés ailleurs. Donc, je pense que ces services, cela compte. Ils ont eu
les meilleures parties du terrain. Nous autres, actuellement, pour se
bâtir, il faut qu'on cherche. Ils ont la meilleure partie. Ce sont tout
de même des choses que monsieur ne devrait pas nier. Quand il a dit
tantôt que la compagnie payait plus cher l'eau que les autres, c'est
faux, parce qu'elle paie exactement le même prix que les familles, 80 $
par famille équivalant à l'eau qui était vendue chez nous
aux contribuables. Il dit qu'il n'y a pas de services. Tout de même, ils
viennent coucher chez nous tous les soirs. Ce sont quand même des
services. Ce sont les qens de chez nous qui travaillent. Quand cela fait leur
affaire, ils sont fiers d'avoir les services. Je pourrais dire autre chose,
mais je n'ose pas.
Le Président (M. Rochefort): Merci. Des commentaires, M.
le ministre?
M. Léonard: J'aurais un commentaire à faire par
rapport à ce qu'a dit M. le procureur de la compagnie QIT, Fer et
Titane. C'est celui par rapport aux municipalités régionales de
comté et aux municipalités. Les municipalités
régionales de comté ne sont pas en concurrence avec les
municipalités locales, au contraire. Ce que l'on vise, c'est que les
municipalités locales donnent les services à leurs citoyens.
L'objectif général, c'est aussi de rapprocher le citoyen de sa
municipalité. La municipalité la plus proche du contribuable ou
du citoyen, c'est la municipalité locale. Le comté n'est pas en
concurrence avec une municipalité locale à l'heure actuelle par
rapport à des territoires non organisés. Il me semble que
l'optique, c'est beaucoup plus que des municipalités locales dispensent
des services, organisent le territoire, alors que la municipalité
régionale de comté constitue une table commune autour de laquelle
siège chacun des maires des municipalités locales qui s'entendent
sur l'aménagement, sur les grandes orientations de
l'aménagement.
Je ne veux pas retenir cette argumentation à l'heure actuelle. La
municipalité de comté, à l'heure actuelle, agit
évidemment comme municipalité locale pour les territoires non
organisés, mais dans la mesure où il y a des municipalités
locales qui peuvent organiser des territoires non organisés, je pense
que c'est mieux que ce soit une municipalité locale qui s'en occupe.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le
député de Duplessis, parrain du projet de loi, s'il vous
plaît!
M. Perron: Merci, M. le Président. Je voudrais tout
d'abord saluer Me Nadeau ainsi que M. Cyr, maire de Havre-Saint-Pierre depuis
quelques années. En particulier, je voudrais souligner la
présence de notre poète dans le comté de Duplessis, M.
Roland Jomphe, qui a mis en valeur depuis de nombreuses années les
îles Mingan, soit l'archipel de la Minganie. Je voudrais le saluer
particulièrement.
Nul doute que celui qui vous parle est parfaitement en accord avec la
municipalité lorsqu'elle demande l'annexion du territoire. Je voudrais
soulever certains points qui ont déjà été
soulevés, mais je voudrais en ajouter d'autres, parce que je pense que
cela a beaucoup d'importance. Même si on a mentionné la date de
1974, je voudrais que les membres de la commission et les gens qui sont
présents à cette table et aux alentours du salon rouge puissent
bien comprendre une chose. Dans le comté de Duplessis, il y a
actuellement 450 milles de côte. Depuis ma présence comme
député à l'Assemblée nationale, j'ai dû vivre
énormément de problèmes surtout avec les TNO. Je ne
blâme nullement le conseil de
comté, mais plutôt la façon dont était
organisés les TNO dans le temps, et ils le sont toujours dans ces
différents territoires. Les TNO, pour votre information, ce sont les
territoires non organisés. Cela traîne depuis un bon moment; la
même chose dans le cas de Gagnon, Fermont et même Schefferville
où on a exactement les mêmes problèmes quant aux
installations minières.
D'autre part, je pense qu'il est vraiment nécessaire que cette
annexion se fasse et je suis prêt à défendre la loi 210
devant n'importe qui, n'importe comment et n'importe quand, parce que c'est
dû et c'est vraiment une façon, une très bonne façon
d'ailleurs, de revaloriser le pouvoir municipal.
M. le ministre, vous venez tout de même de mentionner que le
pouvoir le plus près des citoyens et des citoyennes, c'est bel et bien
celui de la municipalité locale. En annexant ce territoire, cela va
permettre à la municipalité de savoir où elle s'en va. Je
ne crois pas qu'actuellement la municipalité vive les problèmes
qui étaient vécus en rapport avec Gagnon et Fermont, qui devaient
négocier chaque année avec les compagnies minières pour
obtenir des subventions discrétionnaires pour pouvoir fonctionner. Je
présume que cela doit être le même cas pour la
municipalité de Havre-Saint-Pierre.
Quant à Fer et Titane du Québec, je voudrais relever
certains points qui ont été mentionnés dans le
mémoire. À la page 2, vous mentionnez: "Quant aux installations
qui sont situées dans la municipalité de Havre-Saint-Pierre,
elles constituent une portion importante de la valeur inscrite au rôle
d'évaluation de cette municipalité." J'en conviens. Mais vous
avez ajouté que c'est le cas contraire qui se passait dans les villes de
Gagnon et de Fermont, relativement à la loi 204 et à la loi 209.
Je ne voudrais tout de même pas qu'on charrie à ce sujet, parce
que, pour votre information, dans la ville de Fermont, par exemple, à
peu près 70% ou 75% des installations domiciliaires appartiennent
à la compagnie minière Québec-Cartier et, dans le cas de
la ville de Gagnon, les installations immobilières, pour permettre aux
gens de résider dans la ville de Gagnon, sont de l'ordre de 90%. Ils
payaient déjà des taxes foncières pour des installations
et des services que leurs donnaient ces municipalités, mais la ville
devait négocier chaque année, à coups de rencontres. Je
pense que la question d'annexion va régler effectivement ce
problème qu'on rencontre dans tout le comté de Duplessis.
D'autre part, à la page 3, vous mentionnez: Tout d'abord ce
projet de loi n'a fait l'objet d'aucune consultation formelle entre les
contribuables et la municipalité de Havre-Saint-Pierre. Ce n'est que par
hasard que nous avons appris la tenue, cet après- midi, de la
séance de votre comité. Que vous ayez appris dernièrement
la tenue de la séance, j'en conviens aussi, parce que moi-même, je
ne l'ai appris qu'il n'y a environ une douzaine de jours et la
municipalité l'a appris exactement à peu près au
même moment, dans les heures qui ont suivi. Cependant, je voudrais vous
souligner que le dossier existe dans les faits et dans les écrits depuis
1975, à Havre-Saint-Pierre. Si ma mémoire est bonne Fer et Titane
du Québec a des représentants directement dans la ville de
Havre-Saint-Pierre, et je pense particulièrement à M. Horatio
Cormier, que vous connaissez très bien sans doute et qui est un homme
très bien informé, qui sait ce qui se passe dans sa
municipalité. Il doit sûrement vous avoir informé que la
municipalité, depuis un certain nombre d'années et surtout depuis
un certain nombre de mois, voulait faire l'annexion du territoire. Il y a eu la
parution dans les journaux, et j'ai moi-même eu l'occasion de le voir
dans les journaux locaux, et dans la Gazette officielle. Il ne faut tout de
même pas dire que vous n'aviez pas été informé
à ce sujet, peut-être pas de la commission parlementaire, mais de
l'existence de la loi, oui, vous étiez informé.
À la page 4, vous mentionnez: "Si ce projet de loi est
adopté, les territoires non organisés voisins des
municipalités de la région se verront amputés d'une base
de valeur foncière très importante. Je m'adresse aux
représentants du conseil de comté. Pourriez-vous me dire quel
montant de taxation vous alliez chercher dans ce TNO, sur une base annuelle,
par exemple, en 1979 et en 1980?
M. Dufour (Aimé): Antérieurement, les seuls revenus
que le conseil de comté percevait sur le territoire était la taxe
de vente. Nous n'avions pas de taxation foncière. Nos rôles seront
mis en vigueur à partir du 15 septembre. Nous pourrons établir
assurément la valeur réelle de toutes ces installations pour
lesquelles nous sommes en train de préparer les évaluations.
M. le secrétaire pourra nous donner des chiffres précis
sur les revenus qu'on en a retirés, l'an dernier.
Je profiterai de mon intervention pour vous dire que le conseil de
comté n'est plus opposé au projet de loi. La venue prochaine
d'une nouvelle municipalité régionale de comté dans le
territoire d'ici quelque temps ou quelques semaines réglera les
problèmes en temps et lieu, et je pense que c'est le gouvernement qui
émettra les lettres patentes. Je vois mal le conseil du comté de
Saguenay prendre une position pour l'avenir de ces municipalités, de la
future municipalité régionale de comté, étant
donné que nous n'y aurons plus juridiction et que même deux
municipalités régionales de comté
nous sépareront de ce territoire. Alors, c'est la raison
principale pour laquelle nous ne sommes pas opposés a l'adoption du
présent projet de loi.
M. Perron: Je vous remercie.
M. Dufour: Je vais sortir les chiffres pour répondre
à votre question, M. Perron.
M. Foley (Jimmy): En 1981, la corporation du comté du
Saguenay recevait en taxe pour le secteur visé par l'annexion du projet
de loi privé 210 5 656 90 $, soit une évaluation de 565 690 $. Le
taux de taxation des TNO était de 1 $ les 100 $ d'évaluation. On
doit cependant spécifier que le rôle d'évaluation
actuellement en vigueur en 1981 est un rôle d'évaluation "ancienne
génération". On est présentement en train de confectionner
un rôle selon la nouvelle loi no 125.
M. Perron: De là l'entente que vous avez eue avec la
municipalité pour avoir une certaine ristourne de la part de la
municipalité pour ce que cela vous coûte dans le cadre du
rôle d'évaluation que vous êtes en train de
confectionner.
M. Dufour: Ce n'est pas pour la confection du rôle. Nous
avons été amputés lors des lois 204 et 209 de bien des
revenus et on a encouru des dépenses pour faire face au présent
projet de loi. Alors, c'est un moyen de redressement pour nos prévisions
budgétaires pour l'année 1981. On coupe directement des revenus,
alors cela nous permettra de continuer à pouvoir budgétiser pour
l'année prochaine. On avait prévu que ces territoires seraient
évalués à environ 2 000 000 $ comparativement à 500
000 $. On escomptait pour l'année prochaine certains revenus par rapport
à l'évaluation que nous sommes en train de préparer et
à la consultation que nous avons faite sur l'ensemble du territoire.
C'est un peu dans ce sens que la compensation est survenue.
M. Perron: Je vous remercie. Je voudrais poser une question
à un représentant de Havre-Saint-Pierre. Dans une lettre dont
j'ai reçu copie et qui était adressée au ministère
des Travaux publics, il est inscrit dès le début: "À qui
de droit". En ce moment le gouvernement fédéral est responsable
de l'Île aux Perroquets située sur notre territoire." Cela vient
de la municipalité de Longue-Pointe-de-Mingan. La question que je
voudrais vous poser est la suivante: Est-ce que dans l'annexion du territoire
que vous faites, l'île aux Perroquets est incluse à
l'intérieur de ce territoire préconisé?
M. Jomphe (Roland): Non, ce n'est pas dans notre territoire.
M. Perron: Merci pour la réponse. Je voudrais terminer en
disant au ministre que ni la municipalité et le Conseil municipal de
Baie-Johan-Beetz, qui se trouve à l'extrémité est du
territoire que vous voulez annexer, ni la municipalité de
Longue-Pointe-de-Mingan, gui se trouve à l'extrémité ouest
du territoire que vous voulez annexer, ne s'opposent à ce projet de loi.
J'ai eu des consultations avec les représentants municipaux et il n'y a
aucune objection de ce côté-là. Il me semble que les seules
objections actuellement viennent de Fer et Titane du Québec pour des
raisons qu'on connaît et je voudrais demander au ministre, et surtout aux
membres de la commission, de repousser la demande de Fer et Titane à
l'effet qu'on reporte à plus tard le projet de loi et de se rendre
plutôt à la demande de la municipalité, puisqu'il y a eu
accord entre le conseil de comté et la municipalité pour que le
territoire soit annexé. Je pense que c'est surtout là qu'on doit
axer notre décision. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Disons que nous de l'Opposition favorisons toute
forme d'annexion de territoire. Je pense qu'au point de vue de l'organisation,
au point de vue des dépenses et du maintien, c'est à être
favorisé, d'autant plus que c'est un territoire gui est non
organisé, gui semble être desservi en partie par
Havre-Saint-Pierre, d'après ce que j'ai pu comprendre jusqu'à
maintenant. (16 h 15)
Mais étant donné que c'est un territoire non
organisé, je pose un point d'interrogation, M. le ministre, en ce sens
que la municipalité de Havre-Saint-Pierre est obligée de verser
une dot de 15 000 $ au conseil de comté. Je ne sais pas si c'est une
entente de dernière minute ou si c'est une acceptation de part et
d'autre, mais je trouve que c'est quand même un certain
précédent, d'être obligé de défrayer ou de
payer un montant pour libérer ou de faire accepter par le conseil de
comté qu'un montant semblable soit versé. C'est peut-être
la question que nous nous posons face à ce projet de loi pour lequel un
amendement est arrivé à la toute dernière minute.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le ministre.
M. Léonard: Sur la question qui est posée, je pense
que je laisserais répondre les gens du conseil de comté et de la
municipalité.
Le Président (M. Rochefort): Cela va.
M. Nadeau: II y a eu une rencontre. Ce n'est pas ce qu'on peut
appeler une rencontre de dernière minute. Il y a eu une rencontre la
semaine dernière entre les représentants des deux conseils pour
en venir à une entente. Dans le Code municipal, il est prévu que
la partie annexante défraie les frais encourus par la partie
annexée. Il y avait la question du rôle d'évaluation qui
entrait en liqne de compte aussi, et deux précédents qui nous
incitaient à consentir au versement. Évidemment, cela fait
toujours mal de payer quelque chose, surtout lorsqu'on pense qu'on ne doit
rien. Il y avait les cas de Fermont et de Gagnon. Dans ces deux cas, le conseil
de comté avait reçu 80 000 $, c'est-à-dire 160 000 $
d'indemnité, en plus d'être remboursé de ses frais.
À l'unanimité, les membres du conseil de la
municipalité de Havre-Saint-Pierre ont accepté. On s'attendait de
payer quelque chose et on était bien heureux d'en être venus
à une entente.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le
préfet.
M. Jomphe: Je remercie le député qui est là.
Je ne le connais pas. Je n'ai pas saisi son nom. Il partageait
réellement mon idée.
Quand on fait un voyage de pêche pour aller tendre un filet
quelque part, si on fait une bonne pêche, on est content. Mais si on ne
prend rien, qui doit payer les frais?
Le Président (M. Rochefort): M. le préfet,
voulez-vous ajouter quelque chose sur cette question?
M. Jomphe: Je parle à titre de
secrétaire-trésorier.
Le Président (M. Rochefort): M. le préfet.
M. Dufour: M. le Président, depuis les dernières
années, je pense qu'il y a eu beaucoup d'activités. Le conseil de
comté s'est de plus en plus occupé de l'ensemble de tout le
territoire de la Côte-Nord. J'ai moi-même visité une bonne
partie des municipalités qui couvrent le territoire de Blanc-Sablon
à Tadoussac. Imaginez que nous avons 750 milles de côte à
parcourir. C'est la même distance de chez moi à Blanc-Sablon que
de chez moi à Winnipeg. Il faut se mettre dans le contexte.
Le conseil de comté actuellement survit des contributions de dix
petites municipalités qui sont situées à l'est de la
rivière Bersimis. Ce sont des municipalités qui sont en
difficulté présentement, qui ont peu de croissance et, pour la
plupart, une décroissance. Et nous avons des obligations, comme tout
conseil de comté dans une région. Et les obligations que nous
avons sont immenses, étant donné l'importance de la grandeur du
territoire.
Donc, il n'est pas logique que dix petites municipalités qui
s'occupent d'un immense territoire qui couvre 750 milles de côte,
contribuent à elles seules, à même leurs taxes, en versant
une quote-part au conseil de comté, à l'administration
générale de tout cet ensemble de ce territoire. Auparavant, nous
avions la taxe de vente, la part de la taxe de vente de 2%, sur les ventes qui
s'exerçaient sur notre territoire, comme revenus.
Maintenant, avec la venue de la loi 57, nous avons profité du
programme d'évaluation foncière du gouvernement et le
gouvernement nous a dit, à un moment donné: Nous vous enlevons
vos 2% de taxes. C'est à vous de monter des rôles de perception et
de percevoir des taxes pour vous faire vivre.
Lorsqu'on a des installations importantes les villes nous
enlèvent nos installations et il ne nous reste plus rien, alors on n'a
plus de revenu; je pense que c'est tout à fait logique. L'an
passé, on nous a enlevé 80 000 000 $ d'évaluation sur
notre territoire, il nous en reste 5 000 000 $ on nous a enlevé 95% de
nos évaluations. Donc, il ne nous reste pratiquement plus de revenu pour
nous administrer. Alors, si l'on nous enlève encore 2 000 000 $, il va
nous rester 3 000 000 $. Je pense qu'on exige une compensation pour continuer,
en attendant que les municipalités régionales de comté
soient mises sur pied, à participer à la consultation populaire,
et à participer aussi au développement régional. Au niveau
économique et social, nous avons organisé dans l'ensemble du
comté des colloques économiques, et ainsi de suite, pour
rapprocher les municipalités entre elles, pour que la région
puisse faire valoir ses droits au niveau de tout l'ensemble du Québec.
Je pense que cela justifie les impositions de taxes que nous avons dû
faire sur l'ensemble de tout notre territoire.
Le Président (M. Rochefort): M. le
secrétaire...
M. Jomphe: J'aurais un petit mot à ajouter. Je vais parler
de la municipalité, je ne voudrais blesser personne. À un moment
donné, je suis passé devant le Grand Théâtre,
où il y a une grande affiche où s'est inscrit "Bande de caves,
vous êtes pas tannés de mourir". Nous autres, si on veut cela,
c'est pour nous permettre de vivre un peu, c'est parce qu'on est tanné
de mourir à petit feu.
M. Leblanc: M. le Président sur cette dernière
intervention, je pense que la lecture des états financiers de 1980 de
la
municipalité est tout à l'honneur du secrétaire et
de l'administration. Cela démontre que la ville se porte très
bien puisque, ayant une immobilisation de 200 000 $, il y a 200 000 $ de
surplus.
Ce n'est cependant pas la raison de mon intervention. Mon intervention
visait à vous demander de laisser la parole à M. Hébert,
de Fer et Titane, qui a certains points à expliciter pour les membres de
la commission sur des détails spécifiques de l'activité de
Fer et Titane dans la municipalité. Je vous assure qu'il va être
bref.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que les membres de la
commission consentent à accorder encore la parole à un autre
intervenant? Alors, rapidement, s'il vous plaît.
M. Hébert: Je voudrais simplement préciser
qu'à ce moment, Fer et Titane ne peut ni se prononcer pour l'annexion,
ni se prononcer contre l'annexion. Au sujet du projet de loi en question, tout
ce que l'on dit, c'est que pour nous, il pose un paquet de questions auxquelles
on ne peut pas répondre actuellement. Des questions d'ordre pratique,
telles que présente la gestion des opérations de la mine
concernant la réglementation municipale qui va devoir s'appliquer sur ce
territoire demain matin, et des choses semblables. Tout ce que l'on demande,
c'est que la loi ou l'adoption de la loi soit retardé d'une couple de
mois pour qu'on ait le temps de s'asseoir avec le Conseil municipal, avec qui
nous avons toujours eu de bonnes relations, et éclaircir certains points
qui nous semblent très importants. Merci.
Le Président (M. Rochefort): Alors, M. le ministre, et
ensuite, nous appellerons l'article 1. M. le député de Duplessis,
rapidement.
M. Perron: Brièvement, il y a une information que j'ai
oublié de donner aux membres de la commission, c'est que dans le
territoire annexé sur la côte du fleuve Saint-Laurent, il y a une
centaine de résidents qui sont en villégiature, et tous ces
propriétaires en grande majorité sont parfaitement d'accord pour
être annexés à Havre-Saint-Pierre. C'est ce que je voulais
dire.
Le Président (M. Rochefort): Merci, M. le ministre.
M. Léonard: Je vous remercie. Je pense que la cause a
été entendue. Je dois noter aussi une déclaration de
principe de M. le député de Hull qui est favorable en
général à toute annexion. Je ne sais pas s'il irait
jusqu'à dire qu'il est favorable à l'annexion de Hull à
Gatineau. Je n'ai pas compris cela encore; je vois le maire de Gatineau ici,
à la commission... Je reviens simplement sur une chose, la
dernière qu'a dite M. Hébert, de la compagnie Fer et Titane, si
les relations sont bonnes entre la municipalité, le conseil municipal de
Havre-Saint-Pierre et la compagnie, ce n'est pas parce qu'il y aurait un projet
de loi que cela va être défendu de s'asseoir ensemble. Au
contraire, ils vont pouvoir s'asseoir ensemble, à l'abri d'un projet de
loi et établir ensemble un bon modus vivendi, alors je pense que quant
à nous, nous accepterons le projet de loi moyennant deux amendements que
nous allons proposer et qui ont été soulignés par le
procureur d'Havre-Saint-Pierre.
Le Président (Rochefort): Merci infiniment. Le
député de Hull, rapidement.
M. Rocheleau: Je voudrais simplement rappeler au ministre des
Affaires municipales que la ville de Hull, dans son livre vert adopté en
1973, avait recommandé comme première option de regroupement
municipal, une ville de l'est à l'ouest de la rivière Gatineau
intégrant la ville d'Aylmer, la ville de Gatineau et la ville de Hull.
Alors si ça ne s'est pas fait, M. le ministre, ce n'est pas la faute de
Hull.
Le Président (M. Rochefort): Nous allons passer à
l'article 1. L'article 1 est-il adopté, tel que corrigé, en
remplaçant à la deuxième ligne du deuxième
paragraphe le nom de "Turnet" par "Ternet"?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Nous avons un
nouvel article 2 qui est proposé et qui se lirait comme suit: "La
municipalité de Havre-Saint-Pierre consent à verser à la
corporation de comté de Saguenay une indemnité de 15 000 $
payable en deux versements égaux, le premier avant le 1er novembre 1981,
et le second avant le 1er mars 1982". Adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Le
troisième article se lirait comme suit: "La présente loi entre en
vigueur le jour de sa sanction mais a effet à compter du 1er janvier
1982." Adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Le projet de
loi no 210, Loi annexant certains territoires à celui de la
municipalité de Havre-Saint-Pierre est adopté tel
qu'amendé?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Merci.
Projet de loi no 212
Nous allons maintenant passer au second projet que nous avons le mandat
d'étudier cet après-midi, le projet de loi no 212, Loi concernant
la ville de La Sarre. Je demanderais aux intervenants de s'approcher de la
table et de s'identifier.
Pourriez-vous vous identifier, s'il vous plaît?
Mme Breton (Nicole): Nicole Breton, procureur de la corporation
municipale de la ville de La Sarre.
M. Casaubon (François): Fançois Casaubon, greffier
de la ville de La Sarre.
Le Président (M. Rochefort): Pour le
bénéfice des autres membres de la commission, vous pourriez vous
identifier de nouveau en parlant un peu plus fort, s'il vous plaît.
Mme Breton: Nicole Breton, procureur de la corporation municipale
de la ville de La Sarre.
M. Casaubon: François Casaubon, greffier de la ville de La
Sarre.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que vous avez une
intervention à faire pour nous expliquer l'objet du projet que vous avez
soumis à cette assemblée?
Mme Breton: Assez brièvement, on peut expliquer, en effet,
la portée du projet de loi no 212 concernant la ville de La Sarre, qui,
somme toute, vise essentiellement à permettre à la corporation
municipale d'exercer son pouvoir de taxation. Pour ce faire, la corporation
municipale de la ville de La Sarre doit, à la suite d'une fusion, faire
face à un problème découlant d'un rôle
d'évaluation en vigueur.
Le projet de loi, en fait, propose essentiellement le respect de la
règle à l'effet que la valeur inscrite au rôle
d'évaluation de tous les immeubles de la municipalité doit
représenter une même proportion de leur valeur réelle
respective. Il a notamment pour effet d'introduire à cette fin un
facteur basé sur des proportions médianes distinctes. Le projet
prévoit également, en fonction de l'application de ce facteur, de
modifier les prévisions budgétaires guant au taux d'imposition
des taxes foncières.
Enfin, le projet modifie la date légale pour l'expédition
de l'avis d'évaluation et du compte de taxe, le délai pour porter
plainte et le délai pour le paiement en un ou plusieurs versements des
taxes municipales. En fait, puisqu'en vertu de la loi 57, Loi sur la
fiscalité municipale, évaluation et taxation sont indissociables,
nous désirons qu'une taxation uniforme prévale sur l'ensemble du
territoire de la ville. Il s'agit, somme toute, de donner
préséance au concept de l'uniformité sur celui de la
valeur réelle et, par voie de conséquence, l'application
concrète de l'article 42 de la Loi sur la fiscalité
municipale.
Enfin, et dans un souci de bonne gestion, la corporation municipale a
présenté le projet de loi no 212 dans une forme qui lui
paraissait amoindrir les coûts et aussi entraîner des
conséquences minimes pour tous les contribuables concernés.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le parrain du
projet de loi, M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Baril (Rouyn-Noranda- Témiscamingue):
Permettez-moi tout d'abord, M. le Président, de remercier les gens de La
Sarre qui sont ici, de les féliciter de leur présence. Bien
entendu, c'est avec une grande conviction que j'appuie ce projet de loi qui
permettra à la ville de La Sarre de concevoir un régime
d'évaluation de façon globale pour les deux territoires qui,
auparavant, étaient chapeautés par une évaluation
différente. À ce niveau-là, j'appuie formellement le
projet de loi concernant la ville de La Sarre.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le ministre.
M. Léonard: Je voudrais souhaiter la bienvenue aux gens
qui représentent la ville de La Sarre, son procureur et son greffier.
J'ai entendu différentes représentations au sujet de ce projet de
loi. Je comprends qu'il s'agit de circonstances peut-être un peu
spéciales, en particulier la ville de La Sarre a fait face, dans les
mois qui précèdent, à une faillite de l'évaluateur
de la ville et de la municipalité.
Il y a dans la loi 57, à l'heure actuelle, à peu
près tous les moyens pour corriger ou remédier à cette
situation, notamment les corrections d'office. On peut utiliser un certain
nombre d'articles, par exemple de 541 à 546. J'ai guand même
certaines réserves par rapport au projet de loi qui a été
présenté. Le projet qui est proposé ici vise à
corriger le rôle déposé à l'automne 1980 et à
établir la proportion médiane de ce rôle corrigé.
Donc, on affecte pratiquement directement la médiane, on intervient
à ce niveau. Cependant, si l'objectif est valable, compte tenu des
circonstances, qui sont la faillite de
l'évaluateur et une fusion, il me semble que le moyen
proposé ne l'est pas trop.
Il s'agirait, en tout cas, pour le gouvernement, d'un mauvais
précédent qui ouvrirait la porte à bien d'autres choses.
Cependant, comme nous comprenons les circonstances dans lesquelles se trouve la
ville de La Sarre, nous sommes disposés à présenter des
articles pour remplacer ceux que vous avez proposés dans votre projet de
loi. Je prierais le secrétaire ries commissions de distribuer ces
nouveaux articles qui autoriseraient substantiellement l'évaluateur
à déposer un rôle annuel corrigé, un nouveau
rôle corrigé, mais qui serait confectionné
conformément aux règlements visés à l'article 526
de la loi sans affecter directement la médiane.
Au fond, si je précise la portée de mes propos, c'est un
rôle d'ancienne génération, mais équilibré,
qu'il s'agirait de refaire. Compte tenu de cette proposition, nous repousserons
les délais, tel que mentionné au projet.
Le Président (M. Laplante): Avez-vous pris connaissance
des textes des amendements?
Mme Breton: Nous avons pris connaissance des textes.
Le Président (M. Laplante): Avez-vous des remarques?
Mme Breton: La première remarque qui découle de
ça, c'est qu'effectivement nous avions préalablement deux
rôles d'évaluation en vigueur, et dans les lettres patentes, ou
à la suite de la fusion, il n'y avait aucune disposition concernant
l'évaluation et, par voie de conséquence, la taxation. Il y a
cependant l'article 3 du projet 57 sur la fiscalité municipale qui dit
que les erreurs n'amènent pas de nullité ou ne peuvent être
invoquées pour le préjudice réel. Le problème
important pour la corporation municipale de la ville de La Sarre a
été soulevé dans un premier temps, et c'est celui de
l'évaluateur. On nous dit, à l'article 1: "Sous réserve de
la Loi sur la fiscalité municipale, l'évaluateur confectionne un
nouveau rôle." Le problème qui en découle est pratique.
Comment l'évaluateur va-t-il pouvoir confectionner ce nouveau
rôle? Il y a une question de temps aussi, parce que tous les documents
actuellement ne sont pas en possession de la corporation municipale de la ville
de La Sarre. Évidemment, il y a des débats judiciaires, mais ce
sont des problèmes pratiques et à long terme.
Il y a une question de coût aussi qui est consécutif
à la confection d'un nouveau rôle. Même en confectionnant un
nouveau rôle, on présume automatiquement que notre ancien est
entaché d'erreurs.
M. Léonard: Au fond, vous me parlez d'un nouveau
rôle, mais il reste que l'évaluateur peut recevoir instruction de
la ville de La Sarre de faire des corrections mathématiques ou je dirais
même arithmétiques qui constituent le nouveau rôle. Cela
peut aller pas mal plus vite que vous ne le dites.
M. Casaubon: C'est ce que la ville de La Sarre propose dans son
projet de loi 212.
M. Léonard: C'est ce que vous proposez dans un projet de
loi, mais en affectant directement la médiane. On n'ouvrira pas
cela.
Mme Breton: La confection d'un nouveau rôle va
entraîner elle aussi automatiquement un incident sur la proportion
médiane. C'est intimement lié dans les faits.
M. Léonard: II va être révisé par la
suite, et il va être déterminé selon les règles
prévues à la loi actuellement, mais il ne sera pas
déterminé par une loi.
Mme Breton: Le projet de loi tel que présenté
pourrait tout simplement omettre, par voie d'amendements, la mention de la
proportion médiane telle que spécifiée dans l'article 3 de
la loi.
M. Léonard: Les articles que nous remplaçons
pourront vous permettre de mettre tout le monde sur le même pied. On peut
demander une suspension de deux minutes et on s'en reparlera après.
Le Président (M. Rochefort): La commission suspend ses
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 35)
(Reprise de la séance à 16 h 44)
Le Président (M. Rochefort): La commission reprend ses
travaux.
À l'ordre, s'il vous plaît!
M. le député de Verdun et M. le député de
Hull, si vous voulez prendre place pour qu'on reprenne nos travaux.
La commission reprend ses travaux. M, le ministre, s'il vous
plaît.
M. Léonard: Si je comprends, après des discussions,
nous serions prêts à procéder à l'étude
article par article, selon le projet ou les articles que nous proposerions en
remplacement.
Le Président (M. Rochefort): Cela va?
Des voix: Cela va.
Le Président (M. Rochefort): Article 1. C'est un nouvel
article, tel que vous l'avez sur les deux feuilles qui vous ont
été remises, qui remplace l'article du projet de loi. Est-ce que
j'ai besoin d'en faire la lecture? Non. Cet article est-t-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. L'article 2
qui remplace aussi l'article 2 compris dans le projet de loi est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. L'article 3,
qui remplace l'article prévu au projet de loi, est-il adopté?
Des voix: Adopté. (16 h 45)
Le Président (M. Rochefort): Adopté. L'article 4,
qui remplace l'article prévu au projet de loi, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. L'article 5,
toujours selon la même procédure, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 6, est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 7 est-il
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. L'article 8
est-il adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 9, est-il
adopté? Adopté.
Le préambule est-il adopté?
Une voix: C'est le même que dans le projet de loi.
Le Président (M. Rochefort): C'est le même que dans
le projet de loi. Adopté. Le projet de loi no 212, Loi concernant la
ville de La Sarre est adopté, tel qu'amendé. Merci.
M. Rocheleau: II y a seulement un point, M. le Président,
que je voulais soulever.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: C'est un rôle provisoire en attendant le
rôle nouvelle génération, qui doit être conçu
pour 1983. Est-ce que votre échéancier prévoit votre
nouveau rôle pour 1983?
Une voix: 1982.
Projet de loi no 245
Le Président (M. Rochefort): Nous passons maintenant au
troisième projet de loi, que nous devons étudier cet
après-midi, le projet de loi no 245, Loi modifiant la charte de la ville
de Matagami. Si les représentants veulent prendre place et s'identifier,
s'il vous plaît.
M. Roy (Pierre): M. le ministre, MM. les membres de la
commission, M. le député d'Abitibi-Est, M. le sous-ministre, mon
nom est Pierre Roy du bureau de Viau et Bélanger associés et je
suis le procureur de la ville de Matagami. J'aimerais vous présenter
à ma gauche, M. le maire de la ville de Matagami, M. Jean-Pierre
Côté.
Le Président (M. Rochefort): Merci. Est-ce que vous
pourriez nous présenter les motifs.
M. Roy: Le but du projet de loi no 245 est très simple.
C'est que la ville de Matagami, contrairement à la plupart des
municipalités au Québec, est régie par la Loi sur les
villes minières. L'article 6 de la Loi sur les villes minières,
prévoit que le conseil municipal d'une ville constituée en vertu
de la présente loi est composé d'un maire et de quatre
conseillers et ne comprend qu'un seul quartier. À cause rie la
population particulière de la ville de Matagami, la plupart des gens
travaillent aux mines, dans l'industrie du transport et sur des quarts de
travail ce qu'on appelle communément des "chiffres".
Il se produit ceci de particulier, c'est qu'il n'y a pas quorum au
Conseil de ville et c'est difficile d'avoir quorum, parce que cela prend trois
conseillers alors que normalement dans les autres villes il en faut quatre.
Alors le but du projet de loi c'est d'augmenter et de modifier la Loi sur les
villes minières pour la ville de Matagami. De telle sorte que l'article
6, au lieu de se lire "est composé d'un maire et de quatre conseillers",
se lirait dorénavant "est composé d'un maire et de six
conseillers". C'est fort simple, c'est un problème pratico-pratique qui
a été réalisé dans le vécu de la ville de
Matagami
et je ne sais pas si M. le maire aurait une intervention à faire.
Grosso modo c'est le problème qui se pose, à cause de la nature
de l'emploi au niveau de la ville de Matagami et le problème est que,
dans les comités, on ne peut pas demander à un conseil municipal
de quatre membres et d'un maire de faire du travail, de siéger à
un comité de finances, être sur un comité d'urbanisme, etc.
Tôt ou tard, il y a multiplication de tâches pour les conseillers
et il manque des joueurs à un moment donné, d'où la
présente demande.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le maire.
M. Côté (Jean-Pierre): M. le ministre, M. le
Président, effectivement, du vécu du conseil municipal depuis les
derniers quatre ans, nous avons expérimenté plusieurs
difficultés, notamment au niveau du quorum, dues à la
mobilité des membres du conseil, ceux-ci étant retenus par leurs
occupations, soit qu'ils travaillent en notation, soit qu'ils doivent se rendre
à la Baie James, comme Me Roy vient de l'expliquer. Nous avons dû
retarder certaines décisions importantes dues au fait que nous n'avions
pas quorum pour constituer la séance du conseil municipal. Je pense que
cela explique...
Le Président (M. Rochefort): Merci. Avant de donner la
parole au ministre, est-ce qu'il y aurait des opposants à ce projet de
loi?
M. le ministre.
M. Léonard: M. le maire, M. le procureur, je vous souhaite
la bienvenue à la commission parlementaire des affaires municipales. Je
dois vous dire que je suis tout à fait d'accord avec votre projet de
loi. Et je me rends aux raisons que vous invoquez. Je comprends que c'est plus
facile de travailler avec un maire et six conseillers, et qu'au fond, vous vous
mettez un peu plus sous le régime général des lois
municipales.
Dans ce contexte, nous sommes d'accord pour vous accorder ce que vous
demandez dans ce projet de loi, mais je vais vous proposer un amendement qui
est celui-ci.
Si, dans la loi générale, à un moment donné,
vous aviez droit à huit conseillers, je ne peux pas vous priver d'en
avoir huit si jamais vous vouliez en avoir huit. L'article que vous demandez
deviendrait le suivant: "Sous réserve de la Loi sur les élections
dans certaines municipalités 1978-63, le conseil municipal est
composé d'un maire et de six conseillers et ne comprend qu'un seul
quartier."
Mais si vous vouliez changer et avoir des quartiers par la suite, ou
bien avoir plus de conseillers, vous pourriez le faire. On ne vous limiterait
pas à six. On vous mettrait sous le régime de la loi
générale. Si vous êtes d'accord, je pense que cela vous
donne encore plus de flexibilité que ce que vous nous demandez. C'est
dans cet esprit que je fais la proposition.
M. Roy: Aucun problème. J'apprécie l'intervention
du ministre.
Le Président (M. Rochefort): M. le député
d'Abitibi-Est, parrain du projet de loi.
M. Bordeleau: Merci, M. le Président. Simplement pour
mentionner qu'il m'a fait plaisir d'accepter de parrainer le projet de loi.
Comme vous l'ont expliqué le procureur et le maire de Matagami, cela
pose un problème de fonctionnement pratique. Même si je ne suis
plus député du secteur de Matagami - je l'ai été
pendant quatre ans et demi - j'ai vu un peu ce qui pouvait se passer dans une
ville comme celle-là. C'est un problème pratique qu'on veut
régler, un problème de fonctionnement. On a voulu apporter ce
projet de loi à cette session-ci afin de pouvoir, à
l'élection de novembre 1981, novembre prochain, pouvoir fonctionner avec
six conseillers au lieu de quatre et ainsi régler en partie le
problème de quorum au conseil municipal de Matagami.
Il semble que cela ne pose pas de problème. Tout ce que je
souhaite, c'est que les membres de la commission - et comme le ministre l'a
déjà mentionné, avec l'amendement proposé -
acceptent la demande et acceptent finalement d'adopter le projet de loi
privé 245.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je tiens à souhaiter
la bienvenue aux représentants de la ville de Matagami,
particulièrement au maire et à son conseiller juridique. Il y a
un point que je tiens à préciser, c'est que la loi 105 qui a
été passée il y a à peine quelques mois, pas plus
d'un an, soustrait une certaine latitude que les municipalités avaient
antérieurement et que je trouve un peu regrettable.
Il aurait été beaucoup plus souhaitable, M. le
Président, que l'on tienne compte davantage des besoins des
municipalités et que l'on permette aux municipalités, comme dans
ce cas-ci, de faire des revendications auprès du ministre des Affaires
municipales et du ministère, afin d'apporter des modifications, tenant
compte de ses besoins et des besoins du milieu. Et nous sommes tout à
fait d'accord avec la réserve, selon laquelle la loi 105 peut comporter
des modifications futures qui pourront être plus aptes à desservir
vos citoyens.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le
député de Verdun.
M. Caron: Les deux conseillers additionnels ce sera pour
l'élection de novembre.
M. Côté: Novembre 1981.
M. Roy: C'est ce qu'on souhaite.
Le Président (M. Rochefort): Merci. Alors donc, article 1.
Nous étudions l'article qui est proposé en amendement qui
remplacerait le projet d'article contenu au projet de loi. Adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Article 1 adopté.
Article 2 adopté? Le préambule adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Le projet de loi no 245 est
adopté tel qu'amendé.
M. Roy: M. le Président avant de quitter je voudrais
remercier sincèrement le député d'Abitibi-Est -
malgré le découpage de la carte électorale, et bien que la
ville de Matagami ait été retirée de son comté
puisqu'elle est revenue au le comté d'Ungava - d'avoir bien voulu
poursuivre et parrainer ce projet de loi.
Projet de loi no 255
Le Président (M. Rochefort): Nous passons maintenant
à l'étude du projet de loi no 255, Loi concernant la ville de
Gatineau. Je demanderais au représentant des partis concernés de
s'avancer et de s'identifier, s'il vous plaît. Est-ce que vous pourriez
vous identifier s'il vous plaît.
M. Luck (John): John Luck, maire de la ville de Gatineau.
Le Président (M. Rochefort): II n'y a personne qui vous
accompagne?
M. Luck: Oui. Nous allons faire la présentation de chacun
individuellement.
M. Laurin (Jean-Charles): Jean-Charles Laurin, greffier de la
ville de Gatineau.
M. Roy (Richard): Richard Roy, procureur de la ville de
Gatineau.
M. Cousineau (Gaétan): Gaétan Cousineau, conseiller
de la ville de Gatineau.
M. Béchamp (Laurier): Laurier Béchamp, directeur
des services administratifs.
Le Président (M. Rochefort): Avant que nous amorcions
l'étude de projet de loi, est-ce qu'il y a dans cette salle des gens qui
s'opposent à ce projet de loi? Merci.
Est-ce que vous pourriez nous exposer les objectifs de ce projet de loi,
s'il vous plaît?.
M. Roy (Richard): Alors, le projet de loi vise essentiellement
à faire en sorte que les différents membres du comité
administratif de la ville de Gatineau soient rémunérés
pour leur participation à ce comité. J'aurais ici un projet de
loi à vous soumettre. Alors le projet de loi visait la
rémunération. Nous avons ajouté à ce projet de loi
par amendement, la façon de rémunérer les
différents membres du comité. Effectivement, nous sommes
prêts a proposer que nous devons nous diriger vers un comité
exécutif plutôt que de maintenir le comité administratif.
Nous nous soumettions à la loi générale dans le
fonctionnement de ce comité. Cependant, avec la distinction ou avec la
différence que plutôt que d'appliquer la loi en
général, nous aurions cinq membres qui feraient partie de ce
comité exécutif et au surplus la rémunération
pourrait être progressive plutôt qu'obliqatoire. Comme vous le
savez, le projet de loi ou la loi générale vise ou
décrète que les membres du comité exécutif sont
payés le double du salaire d'un échevin. Vu les circonstances
particulières de la ville de Gatineau qui vit actuellement une situation
avec cinq membres, nous visons à pouvoir payer de façon
progressive plutôt que d'être obligé de payer le plein
montant. Nous croyons que plusieurs raisons peuvent susciter ou peuvent nous
amener à prendre cette position plutôt que d'accepter la loi
générale, puisque l'expérience de la ville de Gatineau est
que ses cinq membres travaillent de façon ardue et que plusieurs autres
comités travaillent aussi au sein du conseil et ne sont pas
rémunérés. Le statu quo, dans le sens d'une
rémunération progressive, serait plus acceptable pour notre
ville. (17 heures)
Maintenant, plusieurs raisons, qui sont contenues dans le mémoire
que j'ai remis avec le projet de loi, nous amènent à demander
l'adoption de ce projet de loi tel quel à savoir les droits acquis que
nous avions en vertu de la charte de la ville de Gatineau qui prévoyait
que nous travaillions à cinq membres au comité exécutif.
Évidemment, la coutume et l'usage ont fait que depuis notre
création, notre fondation en 1974, il y a toujours cinq membres.
Il y a aussi une raison majeure, qui était essentielle au moment
du regroupement de la ville de Gatineau, c'est que sept agglomérations
ont été regroupées en une seule. À ce
moment-là, cinq personnes de
différentes régions de la ville avaient été
retenues pour siéger au comité administratif. Il apparaît
essentiel que ce soit maintenu pour compléter ce regroupement, ou cette
phase de regroupement, laquelle n'est pas en totalité acceptée
actuellement et je crois que nous nous dirigeons vers cette acceptation globale
et c'est une des raisons qui nous porteraient à opter pour la
proposition gui est devant vous.
Il y a aussi une raison de quorum qui nous semble plus facile. Depuis le
regroupement, vu l'historigue du comité administratif, rares ont
été les occasions où nous n'avons pu siéger puisque
notre quorum est de trois sur cinq membres.
Étant donné la situation particulière de la ville
de Gatineau, nous devons déroger à la loi générale,
vu les particularités déjà mentionnées. En
conséguence, nous ne croyons pas gu'effectivement les dérogations
à la loi générale ne viennent saboter pour autant les
principes qui sont retenus dans la loi générale. Bien que la loi
générale prévoit trois membres, le fait d'en avoir cinq
nous démontre que nous assurons une meilleure démocratie
municipale. Cinq personnes qui participent nous semble mieux que trois et,
évidemment, c'est un encouragement à la participation pour un
plus grand nombre de personnes.
Nous ne croyons pas non plus qu'il y ait de précédent au
principe de la loi générale qui soit créé par le
fait de permettre à la ville d'avoir cinq membres à son
comité exécutif puisque d'autres villes ont aussi ce
privilège.
Somme toute, M. le Président, ce sont là les raisons qui
justifient notre demande.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le ministre.
M. Léonard: Je voudrais d'abord souhaiter la bienvenue
à M. le maire de la ville de Gatineau, à ses conseillers et
à ses fonctionnaires, aux conseillers juridiques. Je comprends qu'il y a
eu différents événements qui se sont passés dans
l'ancienne ville de Buckingham, Gatineau, etc., et qu'au fond on en
était venu à cette loi, une charte sur la ville de Gatineau. Je
voudrais quand même revenir à des propositions qu'on vous a faites
- je pense que vous avez aussi consulté nos fonctionnaires - je voudrais
revenir au principe de la loi générale.
La loi générale voulait gue l'administration publique soit
faite le plus ouvertement possible avec le plus de transparence possible et que
les discussions aient véritablement lieu au niveau du conseil de la
municipalité. Si on permet un exécutif qui soit très large
par rapport au conseil, il y a risque quelquefois que les discussions se
fassent trop souvent à huis clos et que la participation des citoyens
puisse s'en trouver altérée. Il y a des dangers en tout cas.
C'est pour ça que nous proposons nous comprenons qu'il y ait une
situation à l'heure actuelle, qu'il y ait un comité adminsitratif
où les gens travaillent pratiquement comme un conseil exécutif
-que sur une période de deux ans et demi, ça puisse continuer
à fonctionner, que les conseillers soient rémunérés
selon ce que vous demandez, mais qu'au bout de deux ans et demi, compte tenu
qu'il y aura une autre élection, à ce moment-là on tombe
sous le régime général. Jusqu'ici, il n'y a aucune
exception faite à la loi 44 gui a été adoptée, si
je ne me trompe pas, en 1978. Toutes les municipalités du Québec
se sont conformées à ce principe.
C'est la proposition que je vous ferais par rapport à l'ensemble
du projet de loi que vous déposez aujourd'hui. Je pense que nos
positions se rejoignent et se rejoindront surtout dans le temps, une
période de presque deux ans et quart, deux ans et demi.
Le Président (M. Rochefort): ...Allez-y.
M. Cousineau: Je suis un des conseillers qui siègent au
comité administratif composé de cinq membres. Nous avons toujours
siégé publiquement, très rarement à huis clos, sauf
dans des occasions très exceptionnelles. Je pense que vouloir arriver
à intégrer notre nouveau comité exécutif lorsqu'il
sera intégré à la loi générale, c'est un
voeu intéressant. Cependant, y mettre une date possible dans deux ans,
c'est peut-être ne pas considérer la valeur des arguments qui font
que l'on a obtenu, lors de la création de la charte privée de la
ville de Gatineau, cinq membres, et qui font que maintenant, je pense, le
comité administratif, composé de cinq membres, travaille de
façon heureuse et agréable et avec un esprit de démocratie
pour l'ensemble de la population. Cela viendrait dire que les effets du
fusionnement sont terminés à tous points de vue et que Gatineau
serait une ville complète et prête à se tenir les coudes
bien serrés.
Permettez-moi d'en douter. Je doute très fort qu'avec tous les
espoirs et le travail qu'on y met dans ce sens nous arrivions à cette
situation dans deux ans. C'est peut-être à cause de ça:
l'immensité du territoire, je pense - c'est un cas très
particulier pour Gatineau - mériterait, par exception d'avoir des
représentants sur l'ensemble d'un territoire et aussi - je vais me
permettre quelque chose au niveau du salaire et de la
rémunération - le fait qu'on demande que la
rémunération soit jusqu'au maximum du double, tel que la loi
générale le permet. On sait que le voeu du gouvernement est de
revaloriser le travail du conseiller. On est d'accord avec vous, on se sent
bien en valeur, lorsqu'on accomplit un
travail qui mérite le temps qu'on y donne et les efforts qu'on y
met.
Cependant, je pense qu'il ferait peut-être créer un
déséquilibre entre les membres qui siègent au
comité administratif, qui deviendrait le comité exécutif,
et les autres membres du conseil qui siègent à d'autres
comités et qui y mettent autant de temps et autant d'efforts et qui ne
seraient pas rémunérés. Dans un souci de garder un
équilibre au niveau de l'indemnisation entre ces conseillers et les
autres, c'est pour ça qu'on voulait se permettre au conseil le choix du
salaire entre le salaire actuel qui est le salaire de tout le monde et le
double.
Quant au nombre de cinq, les arguments, je pense, que l'on donne
présentement seront les mêmes dans deux ans. Dans ce sens, je
serais d'avis qu'on puisse continuer jusqu'à ce que Gatineau soit une
ville.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je considère que la
demande de Gatineau est tout à fait justifiable dans le sens que c'est
une demande répétée à la suite de l'annexion ou de
fusionnement de 1975, qui a créé cette nouvelle ville de
Gatineau, où il y a une population fort importante, près de 80
000 âmes. Il est vrai qu'il y avait certaines disparités dans les
anciennes municipalités et que l'intégration s'est
peut-être faite quelque peu avec une certaine misère au
début et que ça semble commencer à fonctionner d'une
façon assez intéressante.
Par contre, je tiens à souligner que la loi 105 que le
gouvernement a adoptée l'an passé, afin de revaloriser
l'élu municipal, afin d'apporter ou de permettre d'apporter des
correctifs aux salaires qui étaient payés aux élus
antérieurement, on pouvait considérer pratiquement comme du
bénévolat le travail que faisaient les élus au niveau
municipal.
La loi 105 a permis d'apporter des correctifs qui ont sûrement
revalorisé le rôle, non seulement de par sa
rémunération, mais en y commandant aujourd'hui avec les
obligations des lois qu'impose le gouvernement aux municipalités, de
passer de plus en plus de temps à la gestion municipale. Il y a de plus
en plus de comités qui doivent gérer les affaires de la
municipalité. J'ai toujours favorisé la formule de comité
exécutif pour les villes d'une certaine importance. J'ai eu l'occasion
de voir comment fonctionnent les deux formules d'administration. Je
considère qu'au point de vue du travail expéditif, la formule de
comité exécutif est sûrement avantageuse. Quant à sa
transparence, M. le ministre, comme tous les conseils municipaux ou l'ensemble
des conseils municipaux au Québec à l'intérieur de la loi
105, comprenant certaines prescriptions qui veulent la transparence des
conseils et l'accessibilité à l'informaiton des citoyens, je
pense que le conseil de Gatineau est du nombre.
Dans le cas de la ville de Gatineau, je sais pertinemment que c'est un
conseil qui est ouvert à sa population et qui fait, de plus, participer
assez activement sa population. La formule d'un comité exécutif
ou du conseil administratif qu'ils ont actuellement, ce n'est pas simplement la
question d'être payé. Je pense que les membres du conseil l'ont
prouvé depuis 1975, depuis qu'ils ont un conseil d'administration. Il
est temps que l'on corrige la situation parce que plusieurs des membres du
comité administratif doivent prendre une journée complète
de la semaine. Dans certains cas, M. le ministre, certains membres doivent
même accepter une certaine baisse de salaire à l'endroit où
ils travaillent, dans le but d'obtenir cette journée pour la consacrer
aux affaires municipales. Ce serait sûrement un correctif
intéressant à apporter. Je sais pertinemment qu'il y a maintenant
plusieurs villes au Québec qui ont des comités exécutifs,
entre autres, les villes de Montréal, Québec, Laval, Sainte-Foy,
Charlesbourg, Hull. Ces formules semblent être très
appréciées, non seulement de la population, mais de ceux qui ont
à diriger la municipalité.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le
député de Gatineau, parrain du projet de loi.
M. Gratton: Merci, M. le Président. J'aimerais d'abord
souhaiter la bienvenue à M. le maire, à M. le conseiller, aux
officiers de la municipalité de Gatineau. Ce serait peut-être
utile de souligner ici qu'à titre de député de Gatineau,
je n'ai le plaisir de représenter qu'une bien petite partie de cette
ville, puisqu'en effet on a parlé de sept ou huit municipalités
qui ont été fusionnées en 1975. En réalité,
le comté de Gatineau qui porte le même nom que la ville ne
comprend que l'ancienne municipalité de Touraine, et les sept autres
font partie du comté de Chapleau. Je le souligne pour éviter
toute ambiguïté qui pourrait résulter du fait que l'ancien
député de Papineau avait parrainé un projet de loi
privé avant l'élection, il s'agissait de M. Alfred, pour
être précis; j'avais dû le présenter en
première lecture au moment où le député
était absent. Je pense que le projet de loi visait essentiellement le
même but que celui présenté aujourd'hui.
J'aimerais simplement dire à l'intention du ministre que
forcément, nous, de l'Opposition, nous convenons que, dans la mesure du
possible, on doive respecter l'économie de la loi
générale. J'aimerais
cependant souligner que la ville de Gatineau, étant issue d'un
regroupement, que certains ont qualifié de forcé, mais que
d'aucuns reconnaissent qu'il y avait une nette opposition à plusieurs
points de vue, n'a pas encore atteint son rythme de croisière qu'on
souhaitera lui voir atteindre au cours des prochaines années. (17 h
15)
Si la charte de la ville a permis la formation d'un conseil
d'administration qui comportait cinq membres, c'était justement, parce
qu'il y a, à toutes fins utiles, cinq secteurs très bien
identifiés à cette nouvelle ville regroupée de Gatineau.
Entre autres, on a connu la période difficile où des citoyens de
certaines des municipalités composantes de la ville de Buckingham ont
sollicité, avec succès, le défusionnement de la ville de
Buckingham, en 1978 ou 1979. Il serait peut-être bon que le ministre
sache que, dans certains secteurs de la ville de Gatineau, il y a encore des
gens, des associations de propriétaires qui songent à une telle
éventualité pour leur secteur donné. Je pense, par
exemple, à des électeurs du comté de Gatineau, dans les
secteurs Cantley-Limbour-Mont-Cascades, qui, à l'occasion, remettent en
question leur appartenance à la ville de Gatineau.
S'il y a cinq membres au comité adminitratif, cela sert tout au
moins à donner une représentation plus adéquate au niveau
d'une structure qui fait beaucoup de travail de déblayage. Je n'en fais
pas une question de principe, M. le Président, je pense que c'est aux
autorités municipales de décider d'accepter ou pas les
propositions que le ministre ou ses légistes peuvent faire. Il me semble
que, si on recherche l'idéal entre le désir de se conformer
à la loi générale et le problème très
particulier que pose la composition de la ville de Gatineau, j'opterais
plutôt pour laisser le nombre des membres du conseil d'administration ou
du comité exécutif éventuel, à cinq, pour encore
plus longtemps que les deux ans et quelques mois qui nous séparent de la
prochaine élection. De façon à éviter que certains
citoyens de certains secteurs de la ville se sentent "désaffranchis"
d'une façon quelconque, se sentent moins liés à cette
grande ville de Gatineau qu'on souhaite tous voir un jour se considérer
comme telle; c'est-à-dire une ville et non pas une association ou le
résultat d'un fusionnement de huit municipalités
différentes.
Dans ce sens, j'abonde un peu dans le sens des propos que tenait le
conseiller, M. Cousineau tantôt, dans le sens que je comprends fort bien
le désir des édiles municipaux de conserver si possible le nombre
à cinq. Je lui laisse cependant le soin, à titre de responsable,
de décider si la proposition du ministre de le réduire à
trois, au moment de l'élection de 1983, leur convient tout aussi
bien.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le
député de Bourassa.
M. Laplante: C'est un projet de loi qui me fait peur dans le sens
démocratique du mot, pour les élus. C'est que,
déjà, on a un conseil administratif et à travers douze
échevins, vous faites des répartitions de tâches. Nous
autres, par la loi 105, on a essayé de revaloriser le rôle d'un
échevin dans l'administration. On a là un exemple, je pense, pour
une ville de votre étendue, de votre grosseur. J'ai peur et
j'espère que la même chose ne s'appliquera pas à ma ville
qui a, en somme, un territoire beaucoup plus petit. Mais lorsque vous parlez
d'expédier les affaires courantes de façon plus rapide, de la
transparence, c'est de cela que je doute dans une ville de votre importance. Ce
n'est pas pour rien que la loi générale nous donne, à un
moment donné, des missions de quartier, c'est pour impliquer les gens
encore plus profondément dans les structures municipales. J'ai
vécu dans d'autres domaines ce qu'était un conseil
exécutif; c'est frustrant pour l'autre qui est là, l'autre
échevin ou l'autre commissaire.
À un moment donné avant de mettre un arrêt sur un
article qui ne fait pas notre affaire, il est passé quand même
à cet exécutif; il faut respecter les décisions qui se
prennent. Pour une ville de 80 000 âmes, ce serait la dernière
chose que je proposerais. Vous avez actuellement un comité administratif
composé de cinq membres et qui marche bien, alors je continuerais de
cette façon. Jusqu'à ce que j'aie la preuve que les citoyens
demandent un comité exécutif comme cela. Je ne suis pas certain
si vous le proposiez que vos citoyens, si vous le proposiez l'accepteraient,
loin de là.
Je suis obligé de voter contre ce projet de loi; c'est une porte
que je laisse entrouverte, justement, à un groupe qui a réussi
à se former à travers cela pour passer ce qu'ils ont à
passer. Supposons que dans une élection, vous avez deux partis
politiques et à un moment donné, vous êtes cinq, sept et
vous représentez tous le même parti à votre comité
exécutif. Qu'est-ce qui arrive de l'Opposition qui est là, la
frustration qui peut exister et tout ce que vous ne pouvez pas passer en
séance publique? Plusieurs fois, les règles sont mises parce que
vous avez le pouvoir dans les mains. Vous dites: II se passe telle et telle
chose et vous différencez les articles qui peuvent être
adoptés par le conseil exécutif. Alors, qu'est-ce qui reste au
point de vue de voix pour l'Opposition? Il ne reste pas grand-chose lorsque
cela arrive à une assemblée publique. On voit cela, les
assemblées préparées d'avance, exemple ma ville, chez
nous, Montréal-Nord, où il y a six
échevins et le maire. Les assemblées du conseil durent
trois quarts d'heure. Qu'est-ce que le public a comme discussion autour d'une
table? Il n'a rien. Il y a une période de questions, bravo, c'est
à l'honneur de la ville qui a été l'une des
premières à instituer une période publique de questions.
Mais qu'est-ce qui reste au point de vue de chaque réglementation qui
passe? Pas grand-chose pour les citoyens; la consultation devient très
difficile à ce moment-là.
Ce sont pour toutes ces raisons que je ne peux pas accepter un tel
projet de loi.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le maire, s'il vous
plaît.
M. Luck: M. le Président, M. le ministre, MM. les
députés, je ne suis pas d'accord avec M. le député,
lorsqu'il donne des explications semblables. Au niveau de notre comité
administratif qui existe par projet de loi, chapitre 88, adopté le 30
décembre 1974, comme un de vos députés l'a
mentionné, cela a été un regroupement qui nous a
été imposé. Quand même si vous connaissez la
façon dont les présentations de travaux se font au niveau de ce
comité administratif - les ordres du jour sont préparés le
vendredi et nous nous rencontrons le mercredi suivant, c'est
présenté aux journalistes ensuite - je pense qu'il y a un travail
très ouvert qui se fait de ce côté-là. Nous n'avons
eu aucune objection depuis la création de la ville en 1975 à
cette création de comité administratif. Nous avons eu des
présentations de projets de lois privés qui ont été
faites en même temps que des amendements à la charte de la ville
de Sainte-Foy et aussi à la ville de Charlesbourg. À ce
moment-là, nous avions un projet de loi de présenté.
Lorsqu'on a parlé de revalorisation, je pense que vous avez certainement
des expériences en étant conseiller à
Montréal-Nord. Effectivement, nous aussi, nous avons connu des
expériences. Il y a un travail assez concret qui se complète au
niveau de notre comité administratif. Je pense que c'est ce qu'on
demande dans notre projet de loi, à l'heure actuelle. C'est dans le
cadre de la loi 105 comme telle. À l'exception de deux choses, entre
autres, c'est 5 au lieu de 3 qui est prévu à l'intérieur
de la loi et la question d'énumération qui devrait être
fixée au niveau du conseil municipal.
De ce côté, je pense que le travail se fait assez bien et
toutes les décisions doivent être entérinées par le
conseil municipal. Je pourrais certainement le demander aux fonctionnaires qui
sont ici présents de même qu'à mon collègue au
niveau politique: il y a une très bonne participation des conseillers
qui ne siègent pas à ce comité.
Je dois aussi vous signaler un article de la Loi sur les cités et
villes. Je pense qu'effectivement il est inclus dans le bill 105. C'est
l'article 70.4 où, chaque année, le conseil municipal qui a un
comité exécutif pourrait nommer les membres qui siègent
à cette commission. Effectivement, chaque année, au voeu du
conseil municipal, on pourrait nommer les membres qui seraient
intéressés à siéger au comité administratif.
Cela donnerait quand même l'occasion à d'autres membres, s'ils
étaient libres, selon leur travail, si leur travail le permettait, de
siéger à ce comité. Ils auraient quand même
l'occasion eux aussi de siéger en récompense pour du travail qui
se fait à des comités ou pour des activités, aussi bien
qu'à d'autres commissions au sein du conseil.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le ministre.
M. Léonard: Je pense que les arguments ont
été exposés de part et d'autre. Je voudrais revenir quand
même sur une chose. Le député de Gatineau, en particulier,
a fait valoir qu'il fallait une certaine représentation sur le
comité exécutif. Je pense que la représentation de la
population se fait au niveau du conseil municipal et que l'exécutif qui
est permis - c'est une possibilité qui est ouverte aux
municipalités, certaines municipalités - a pour fonction
d'expédier des affaires courantes qui ne prêtent pas à
discussion politique ou à de grands choix. On expédie des
affaires courantes. Ce n'est pas tellement une fonction de
représentation qui est là, au niveau de l'exécutif, parce
que cette fonction de représentation se situe au niveau du conseil de la
municipalité.
C'est dans cet esprit aussi que le conseil exécutif qui est
permis est restreint. Il ne faut pas non plus se mettre à faire
administrer toutes les affaires de la municipalité par le conseil
exécutif. C'est seulement pour régler les choses les plus
urgentes, les plus courantes.
Je maintiens que notre proposition, qui a d'ailleurs été
discutée avec les légistes de la municipalité, donne
encore plus de deux ans à la municipalité de Gatineau pour
s'ajuster à la loi générale. Depuis 1974, si je comprends,
jusqu'à 1983, cela lui aura fait huit ans pour se conformer. Et à
ce moment-là, étant donné que nous donnons pratiquement
par la loi un préavis de plus de deux ans, les conseillers ne seront pas
brimés dans leurs droits et, d'ici deux ans, vous pourrez vous ajuster.
Cela vous donne un délai d'au-delà de deux ans pour vous ajuster
à la loi générale.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je pense, pour autant que
l'Opposition est
concernée, que nous irions avec la recommandation du ministre des
Affaires municipales. Tenant compte de l'impératif immédiat, je
pense que deux ans devraient sûrement être suffisants pour apporter
les correctifs nécessaires et, par la suite, cela deviendra un
comité exécutif, tenant compte de la loi existante.
Le Président (M. Rochefort): Merci. L'article 1, tel que
nous pouvons le lire sur la formule d'amendement, qui remplacerait les articles
que nous retrouvons sur le projet de loi, est-il adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Article 2,
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Article 3?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Article 4?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Article 5?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Le projet de loi no 255, Loi
concernant la ville de Gatineau est adopté tel qu'amendé.
Le préambule est adopté aussi.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Merci.
M. Rocheleau: Merci messieurs. Bon voyage de retour.
M. Roy (Richard): Je tiens à remercier M. Gratton qui a
bien voulu parrainer ce projet de loi pour la ville de Gatineau, ainsi que M.
Rocheleau.
M. Rocheleau: C'est un plaisir régional, monsieur.
Le Président (M. Rochefort): Merci. Nous passons
maintenant à l'étude du cinquième projet de loi. Alors, si
vous le permettez, la commission va suspendre ses travaux pour quelques minutes
avant d'entreprendre l'étude du cinquième projet de loi.
(Suspension de la séance à 17 h 30)
(Reprise de la séance à 17 h 35)
Projet de loi no 220
Le Président (M. Rochefort): Mesdames et messieurs, nous
reprenons nos travaux. Nous étudions le cinquième projet de loi
qui est devant nous, le projet de loi numéro 220, Loi autorisant la
ville de Montréal à vendre un terrain. Je demanderais aux
personnes présentes de s'identifier, s'il vous plaît.
M. Lamarre (Yvon): Je suis président du comité
exécutif de la ville de Montréal. Je voudrais remercier la
commission parlementaire d'avoir accepté que la ville soit
autorisée à présenter un projet de loi et
particulièrement le ministre des Affaires municipales de bien vouloir
présenter devant la commission des affaires municipales ce projet de
loi. C'est un projet de loi pour une clarification de titre et je pense que je
laisserai la parole à Me Péloquin pour expliquer l'aspect
plutôt technique du projet de loi.
Le Président (M. Rochefort): Juste avant que nous
entendions Me Péloquin, s'il y a dans cette salle des gens qui
s'opposent à ce projet de loi, qui aimeraient se faire entendre..?
Non.
Alors, Me Péloquin, s'il vous plaît.
M. Péloquin (Jean): M. le Président, M. le
ministre, madame, messieurs les membres de la commission parlementaire. La
ville de Montréal a acquis un terrain pour fins de réserve
foncière en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés par
son article 964b de sa charte le 27 mars dernier. À l'occasion de
négociations qui ont eu lieu subséquemment avec une entreprise
qui s'était montrée intéressée à se
relocaliser dans le quartier Rivière-des-Prairies, il s'est
avéré que le parc industriel qu'on pourrait créer dans ce
secteur, avec des terrains dont la ville n'était pas
propriétaire, n'était pas suffisamment grand et qu'il fallait
greffer à ce parc industriel le lot en question, le lot 18, dont on
était déjà propriétaire.
À l'occasion de l'examen des titres, les avocats de la compagnie
qui se porterait éventuellement acquéreur de ces terrains nous
ont dit qu'il y avait, quant à eux, un doute sur la validité
d'inclure ce terrain dans le parc industriel, étant donné que
l'article 964b de la charte contient une restriction, une réserve
à la fin qui dit que cet article ne peut servir à l'utilisation
de terrains pour fins industrielles.
Ce projet de loi a tout simplement pour objet de dissiper le doute quant
à la validité du titre qui sera consenti par la ville.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M. Léonard: M. le président du conseil
exécutif de la ville de Montréal, messieurs les officiers de la
ville de Montréal, nous avons examiné le projet de loi et nous
sommes d'accord avec ce projet moyennant deux modifications
légères, ou deux clarifications je crois, qui, je pense, vont
retenir aussi l'approbation de l'Opposition. Je pense que nous sommes d'accord
que la ville finalement agrandisse le parc industriel dans cette région
de son territoire et que par la suite elle cède ce terrain à une
entreprise qui voudrait l'acquérir.
La seule modification que nous apporterions au projet de loi c'est que,
au lieu d'une approbation par la Commission municipale, en l'occurrence, selon
la loi générale dans le Québec le ministre des Affaires
municipales et le ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme qui
approuvent une telle transaction et, comme il s'agit d'affaires industrielles,
cette transaction doit se faire au prix d'acquisition plus les frais connexes,
de sorte que tout le monde soit sur le même pied, au niveau industriel.
En d'autres termes, on ne procurerait pas d'avantages indus à la ville
de Montréal, elle serait sur le même pied que les autres villes
par rapport à la disposition d'un terrain industriel comme ceci. La
proposition que je fais, si je la fais tout de suite, M. le
Président...
Le Président (M. Rochefort): Juste avant, le
député de Bourassa, comme parrain du projet de loi... non?
M. Laplante: À la suite du dépôt de
l'amendement...
Le Président (M. Rochefort): Présentez vos
amendements, M. le ministre.
M. Léonard: Je vais présenter les amendements.
À la fin de l'article 2, il est dit: "Et avec l'approbation de la
Commission municipale du Québec, l'immeuble décrit à
l'annexe," nous dirions: "et avec l'approbation du ministre des Affaires
municipales et du ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme,
l'immeuble décrit a l'annexe." Nous ajouterions l'alinéa suivant,
à l'article 2: "Ce prix de vente doit être suffisant pour couvrir
toutes les dépenses relatives à cet immeuble." C'est conforme
à la loi générale dans le domaine.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le
député de Bourassa, le parrain du projet de loi.
M. Laplante: M. le Président, il me fait plaisir de
parrainer votre projet de loi à Montréal. Seulement une question
pour enlever toute ambiguïté. Pour la partie que vous voulez
convertir en parc industriel, vous avez l'acheteur pour une industrie qui a
l'intention de s'y établir. On sait que la compétition est grande
actuellement dans les parcs industriels pour essayer d'obtenir ces industries,
est-ce qu'il y aurait moyen de savoir, pour cette partie, je ne parle pas des
autres terrains, à quel prix vous le vendez, au pied carré? Cela
enlèverait un paquet d'embêtements.
M. Lamarre: Dans l'ensemble, on vend pour un prix de 0,20 $ le
pied carré.
M. Laplante: 0,20 $ le pied carré.
M. Lamarre: L'ensemble du parc industriel. Il nous coûte
à peu près cela, 0,20 $.
M. Laplante: Merci.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Est-ce qu'on peut demander au président du
comité exécutif de Montréal, quand on parle de 0,20 $ le
pied, est-ce que cela comprend les services municipaux, les infrastructures
ou...
M. Lamarre: Cela comprend tous les services incidents, comme le
ministre le disait tout à l'heure à propos de la Loi sur les
fonds industriels. Cela comprend tous les frais incidents, ce qui fait à
peu près 0,20 $, à peu près 0,19.9 $.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Verdun.
M. Caron: Non, pour ma part...
Le Président (M. Rochefort): Pas de question.
M. Caron: ...je suis d'accord avec les autres membres pour amener
du commerce dans la ville de Montréal, je pense que c'est
l'intérêt de tout le monde d'amener le plus de monde possible sur
l'île de Montréal. C'est une industrie qui va faire travailler des
gens, une industrie qui semble québécoise, en plus. Je suis bien
heureux d'être d'accord avec les autres membres du conseil.
Le Président (M. Rochefort): Merci. L'article 1 est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Article 2. Il y a un
amendement. Est-ce que l'amendement proposé à l'article 2 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): L'article 2 amendé est
adopté.
M. Léonard: Avec l'alinéa.
Le Président (M. Rochefort): Avec l'alinéa, c'est
vrai, les deux amendements. Article 3. Adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Donc, le
projet de loi no 220, Loi autorisant la ville de Montréal à
vendre un terrain est adopté tel qu'amendé. Il y a aussi une
annexe à la page suivante du projet de loi, l'annexe 4. Elle est
adoptée aussi? Et les préambules au projet de loi aussi.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Le projet de loi est
adopté tel qu'amendé. M. le député de Hull.
M. Rocheleau: Oui, M. le Président. Étant
donné que c'est un bill privé qui a été
déposé à la toute dernière minute - nous comprenons
toujours l'état d'urgence de la ville de Montréal dans ses
transactions qui sont sûrement à l'avantage de tout le
Québec - par curiosité, à moins que ce soit encore le
secret des dieux, je me posais la question, à savoir si cette
transaction allait souscrire à une acquisition importante dans la ville
de Montréal, et au bénéfice de l'ensemble des
Québécois.
M. Lamarre: Effectivement, c'est une industrie qui devrait
investir. Si on s'est présenté si rapidement que cela, c'est que
le temps dont on disposait était très court. Cela s'est
décidé, comme toute autre chose, sur les derniers milles. C'est
une industrie dans le domaine de l'alimentation qui devrait investir plus de 50
000 000 $ dans le quartier Rivière-des-Prairies et créer
éventuellement 1200 emplois.
M. Rocheleau: Très intéressant. Je me permets
d'offrir mes félicitations aux administrateurs de Montréal. Dans
le contexte économique actuel, c'est sûrement un tour de
force.
Le Président (M. Rochefort): Merci.
M. Léonard: Encore une fois, je vais souhaiter bon voyage
de retour aux gens de Montréal et leur souhaiter bon succès dans
toutes leurs entreprises. Merci bien.
Le Président (M. Rochefort): Je demanderai au rapporteur
de faire rapport à l'Assemblée. La commission ayant
complété son mandat, ajourne ses travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 17 h 45)