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(Onze heures quarante-deux minutes)
Le Président (M. Bordeleau): À l'ordre, s'il vous
plattl
M. Rocheleau: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: ... il y a, évidemment, d'autres membres qui
vont venir se joindre à nous et d'autres intervenants. Je demanderais la
possibilité de les inscrire quand ils se présenteront, tenant
compte du fait que je remplace ce matin le député de Laprairie,
M. Jean-Pierre Saintonge, qui avait donné avis d'absence aujourd'hui, et
tenant compte du fait qu'on avait l'impression de commencer par le projet de
loi no 103, Loi sur les sociétés d'initiative et de
développement d'artères commerciales, chose que je souhaite
encore; par la suite, nous avions prévu d'entendre les
représentants de l'UMQ et de l'UCCQ. Si c'est le cas, cela donnerait
sûrement l'occasion...
M. Léonard: Ne vous prenez pas pour le ministre ou pour la
commission.
M. Rocheleau: C'est une recommandation que l'on fait, M. le
ministre. J'espère que vous allez commencer du bon pied, cette fois, et
que, contrairement à l'habitude, plutôt que d'imposer, vous allez
tenter peut-être de négocier des possibilités afin de
permettre à l'Opposition de faire son travail, tenant compte des
circonstances.
Le Président (M. Bordeleau): De toute façon,
à ce moment, cela prendrait le consentement des membres. Je veux d'abord
ouvrir la commission. La commission des affaires municipales est donc
réunie aux fins d'étudier, d'abord, le projet de loi no 92, Loi
modifiant diverses dispositions législatives concernant les
municipalités; suivra le projet de loi no 103, Loi sur les
sociétés d'initiative et de développement d'artères
commerciales.
Les membres de la commission, je vous les donne; s'il y a des
remplacements, vous m'en ferez part. M. Beauséjour (Iberville), M.
Brouillet (Chauveau), M. Caron (Verdun), M. Dubois (Huntingdon), M. Fallu
(Groulx), Mme Harel (Maisonneuve), M. Lachance
(Bellechasse), M. Léonard (Labelle), M.
Rochefort (Gouin), M. Rocheleau (Hull), M. Saintonge (Laprairie), M.
Tremblay (Chambly).
Les intervenants: M. Bélanger (Mégantic-Compton), M.
Bisaillon (Sainte-Marie), M. Bissonnet (Jeanne-Mance), M. Desbiens (Dubuc), M.
Doyon (Louis-Hébert), M. LeBlanc (Montmagny-L'Islet), M. Leduc
(Saint-Laurent), M. Léger (Lafontaine), M. LeMay (Gaspé), M.
Paré (Shefford).
Est-ce que vous auriez des substitutions?
M. Rocheleau: Oui, remplacer le député de
Jeanne-Mance par le député de Saint-Laurent.
Le Président (M. Bordeleau): Les deux sont
intervenants.
M. Rocheleau: M. le député de Robert Baldwin, s'il
vous plaît.
Le Président (M. Bordeleau): Robert Baldwin? Vous me dites
que M. Leduc (Saint-Laurent) remplacerait M. O'Gallagher (Robert Baldwin)?
M. Rocheleau: Non, le député de Saint-Laurent est
déjà là.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, comme intervenant.
M. Rocheleau: Comme intervenant...
Le Président (M. Bordeleau): À la place de M.
Bissonnet (Jeanne-Mance)?
M. Rocheleau: C'est cela.
Le Président (M. Bordeleau): M.
O'Gallagher (Robert Baldwin).
M. Rocheleau: Remplacer le député de Huntingdon, M.
Claude Dubois, par M. Polak (Sainte-Anne).
Le Président (M. Bordeleau): M. Dubois (Huntingdon)
remplacé par M. Polak (Sainte-Anne). Cela va? De l'autre
côté, cela va? Alors, il y aurait lieu de nommer un rapporteur de
la commission. Est-ce que j'aurai des suggestions des membres de la
commission?
M. Beauséjour: Je peux faire cela, M. le
Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député
d'Iberville sera donc le rapporteur de notre commission. Avant d'entreprendre
l'étude article par article, les remarques préliminaires.
D'abord, M. le ministre.
Remarques préliminaires M. Jacques
Léonard
M. Léonard: M. le Président, le projet de loi no 92
comme les projets de loi traditionnels du ministère des Affaires
municipales a été préparé durant toute
l'année à la suite de rencontres et à la suite d'une
collaboration intense, plus souvent même à la demande des
élus municipaux de l'ensemble du Québec. Il y a un certain nombre
d'articles, évidemment, assez nombreux, qui affectent une vingtaine de
lois qu'on veut, en fait, rendre plus efficaces et on veut faire une certaine
harmonisation dans les 150 lois et règlements du ministère des
Affaires municipales. Il y a quelques dispositions dans ces lois,
évidemment, qui deviennent superflues, désuètes ou qui
consomment beaucoup de temps et d'énergie. On essaie de trouver des
solutions à des problèmes qui se posent et qui sont totalement
inutiles.
Ce qu'on veut, évidemment, c'est introduire une meilleure
liberté de manoeuvre dans le domaine de la compétence des
conseils municipaux. On veut équilibrer cette autonomie relativement
à celle des municipalités, d'une municipalité par rapport
à l'autre et par rapport aux fonctions mêmes du gouvernement du
Québec. Vous retrouverez des mesures qui touchent la démocratie
municipale et l'autonomie des municipalités. Vous avez des mesures qui
touchent l'annexion et les fusions municipales, qui les rendent plus faciles.
Quand je parle de démocratie, par exemple, en ce qui concerne la
Communauté urbaine de Québec, vous avez l'introduction d'une
période de questions, ce qui a été fait au niveau des
municipalités locales et au niveau de la Communauté urbaine de
Montréal par la loi 46. Nous abolissons l'adoption automatique des
budgets à la CUQ. Nous introduisons un discours par le président
et l'apparition aussi de commissions permanentes. Je pense que cela va dans la
veine de la réforme des mesures qui visent à l'usage d'une
meilleure démocratie à l'intérieur d'une
municipalité régionale ou d'une communauté urbaine comme
celle de Québec.
Depuis deux ans, en ce qui concerne l'administration des
municipalités, nous avons tenté de dépoussiérer et
de simplifier les relations administratives entre le gouvernement et les
municipalités. À l'heure actuelle, nous continuons. Nous
enlevons, en particulier, un droit de désaveu du ministre des Affaires
municipales qui pouvait être exercé - il ne l'a pas
été généralement - à l'encontre des
règlements ou de la réglementation municipale. Nous enlevons
aussi les règlements d'approbation du ministre dans le cas de fermeture
de rues. Compte tenu que nous avons la loi 125, c'est un pouvoir que nous
laissons aux élus municipaux, aux municipalités régionales
de comté. Il nous semble que c'est inutile maintenant que le ministre
ait à se prononcer là-dessus.
Il y a des conseils municipaux qui nous ont demandé des pouvoirs
administratifs mieux cernés et plus détaillés. Par
exemple, le pouvoir de réglementer ou de prohiber les jeux de billard et
les jeux électroniques sur le territoire municipal; c'était une
mesure qui avait fait l'objet d'un bon nombre de projets de loi privés.
Encore cette année, nous avions plusieurs projets de loi privés
qui nous demandaient la même chose. Nous proposons, à l'heure
actuelle, l'examen de cet article au moins pour les fins de la discussion en
commission parlementaire.
Nous avons aussi introduit toute une série de mesures sur la
revitalisation des centre-ville et des vieux quartiers. Nous voulons donner
plus de latitude aux conseils munipaux qui veulent redonner des moyens
équitables de concurrence et des commodités d'attraction à
leur centre-ville, pour éviter qu'on n'ait cet étalement urbain
et qu'il n'y ait cette concurrence avec des centres commerciaux en particulier
qui se situent en banlieue et qui posent des problèmes majeurs en termes
d'urbanisation ici au Québec.
Dans tout cela, il faut voir qu'il y a une consolidation de l'autonomie
municipale, qu'on leur donne plus de latitude. Beaucoup de pouvoirs qui leur
sont donnés sont des pouvoirs qu'ils peuvent exercer, qu'ils ne sont pas
obligés d'exercer. C'est dans le sens de toutes nos politiques depuis
nombre d'années maintenant.
En ce qui concerne les alliances entre les municipalités et les
municipalités régionales de comté, nous permettrons
dorénavant aux municipalités de conclure des ententes non
seulement sur des travaux ou des biens, mais aussi sur des services
administratifs comme l'inspection et le contrôle. Nous prévoyons
qu'une ou plusieurs autres municipalités se regroupent à celles
qui ont déjà conclu une entente par simple résolution,
sans qu'il soit nécessaire pour toutes les municipalités de
recommencer les procédures d'une nouvelle entente.
Nous tentons de faciliter par diverses mesures la fusion de
municipalités sur la base volontaire - celles qui veulent le faire -et
nous avons essayé d'ajuster notre législation en
conséquence. Une des choses qui devraient faciliter ces fusions ou ces
annexions volontaires, c'est que nous faisons l'uniformisation automatique des
rôles
l'évaluation sur les territoires qui sont affectés par une
annexion ou une fusion, alors que cela n'était pas le cas auparavant;
c'était une source de discussions, d'embûches même et
d'empêchement de faire des fusions.
De la même façon, toutes les annexions levaient commencer
le 1er janvier. Nous allons permettre que ces annexions puissent se faire
à d'autre date. Je conçois très bien qu'on doive
s'entendre sur les services qui sont fusionnés, sur des
modalités, mais je sense qu'il y avait lieu de prévoir que cela
pouvait se faire à une autre date que le 1er janvier. C'est ce que nous
leur permettrons dorénavant.
En ce qui concerne les finances municipales - nous avons reçu le
rapport du comité des élus municipaux sur la fiscalité, au
début du mois de novembre - nous proposons des mesures, sur le plan
administratif plutôt que sur le plan législatif qui sont
compatibles avec le voeu de l'ensemble des municipalités du
Québec. Nous savons bien que toutes les recommandations du rapport sur
la fiscalité n'ont pas de suite à l'heure actuelle, mais vous
comprendrez très bien qu'il y a lieu de les regarder attentivement au
cours de l'année qui vient; cela reste un dossier ouvert.
En terminant ces remarques préliminaires, M. le Président,
je pense que, sur le plan de la vie municipale, nous pouvons dire que nos
municipalités sont en santé; les finances se portent relativement
bien dans le monde municipal compte tenu du contexte économique. Nous
pouvons dire que la démocratie a progressé dans le monde
municipal; les résultats des dernières élections le
démontrent, le pourcentage de participation des citoyens aux
élections, surtout lorsqu'il y a des maires en élections, a
progressé d'environ 6%. Nous savons aussi que la participation des
femmes aux affaires municipales a progressé. C'est très heureux.
Je crois aussi que les nouvelles expériences ne font pas peur aux
élus municipaux.
Je dirai que le type de projet de loi que nous apportons ce matin
augmente l'autonomie des municipalités et leur donne d'autres outils
pour faire des choix plus judicieux, plus expéditifs, moins
onéreux. Je ne crois pas voir dans ce projet de loi d'ingérence
de la part du gouvernement, ni auprès des contribuables municipaux, ni
auprès des administrateurs municipaux. Je pense que c'est un projet de
loi qui se veut positif, constructif pour améliorer la situation dans le
monde municipal. Je dirais aussi que cet après-midi nous aurons
l'occasion d'entendre les dirigeants de l'Union des municipalités du
Québec et de l'Union des municipalités régionales de
comté du Québec qui vont venir ici se présenter comme ils
l'avaient fait en 1980 et 1981. Us pourront nous dire ce qu'ils en pensent,
nous faire des remarques sur ce projet de loi.
J'aurai l'occasion, par ailleurs, de rencontrer les membres de la
Communauté urbaine de Québec avant la reprise de la séance
cet après-midi. C'est ce qui a été entendu ce matin. Je
pense que, traditionnellement, c'étaient les deux unions qui faisaient
part de ce que pensaient les municipalités sur le projet de loi qu'on
appelle omnibus qui se retrouve au début de chaque session ou à
la fin de chaque session.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le ministre. M. le
député de Hull.
M. Gilles Rocheleau
M. Rocheleau: Je ferai ma part. On n'oserait pas se substituer au
ministre des Affaires municipales. Le monde municipal commence à le
connaître très bien. Par contre, on commence à penser
qu'à l'approche des fêtes ce n'est pas de la part du ministre des
Affaires municipales un projet de loi omnibus, mais un projet de loi autobus.
On y fout à peu près tout ce qu'on a et malheureusement on ne
permet pas à l'Opposition de faire un travail en profondeur, et on
permet encore moins au monde municipal représenté par l'Union des
municipalités et l'Union des conseils de comté de faire aussi un
travail en profondeur.
Il est bien évident que le projet de loi no 92, dans l'ensemble,
touche le Code municipal, la Loi sur les cités et villes, la loi 125, la
Communauté urbaine de Québec, la fiscalité municipale. On
a à peine effleuré la Communauté régionale de
l'Outaouais en y inscrivant un article. Ce que je trouve malheureux, c'est que
cela semble être une répétition annuelle de la part du
ministre des Affaires municipales et cela se faisait antérieurement,
à ce qu'on me dit. C'est une habitude qu'il serait souhaitable de
changer. Nous sommes ici à l'Assemblée nationale depuis le 9
novembre. On aurait pu nous y inviter bien avant, tenant compte qu'il y avait
des problèmes ailleurs que dans le monde municipal. Il y a des
problèmes urgents qui concernent l'économie et pour lesquels on
ne nous a pas convoqués même si nous souhaitons avec le
gouvernement cette relance tant attendue.
Ce qui nous préoccupe dans un projet de loi qui contient quand
même 297 articles, ce sont des coquilles qui pourraient apparaître
dans les prochains mois. Une preuve bien évidente, le 23 juin dernier,
on approuvait le projet de loi no 67 par lequel on permettait aux citoyens
d'apporter dans les établissements licenciés leurs bouteilles. Je
pense que c'était une coquille et l'Assemblée nationale n'a pas
été reconvoquée pour modifier cet article-là. On a
plutôt, par le Conseil des ministres, établi
une règle.
Ce qui nous préoccupe aussi, c'est l'insatisfaction dans le monde
municipal tant en ce qui touche les MRC, l'ensemble de la démocratie
municipale et les lois qui ont été adoptées au cours des
dernières années. On n'a qu'à retourner à l'an
passé au projet de loi no 33 où on avait demandé un
crédit d'impôt foncier qui s'étendait à toutes les
municipalités du Québec. Le ministre des Affaires municipales n'a
pas cru bon de souscrire à notre demande. (12 heures)
Si on passe très vite sur le projet de loi no 37 créant
une fusion forcée entre les villes de Baie-Comeau et de Hauterive, on
sait que le ministère s'est retrouvé en cour parce que les
citoyens tentent de demander l'annulation de cette loi.
Nous aurions souhaité, en tenant compte de ce que le ministre des
Affaires municipales nous a répété quand même
à plusieurs reprises, voir une partie du projet de loi traiter de la
restructuration de la Communauté régionale de l'Outaouais. Je
pense que c'est rire de la population de toute une région en se
permettant d'y inscrire un article qui traite de règlements, où
les règlements sont exécutoires et restent en vigueur
jusqu'à ce qu'ils soient remplacés, abrogés ou
cassés par une autorité compétente. Je pense que c'est se
foutre du monde municipal. Je ne fais que retourner à certaines demandes
que votre humble serviteur avait formulées au ministre des Affaires
municipales, entre autres, le 15 décembre 1981. Je me permets de citer
quelques lignes: La même chose à la Communauté
régionale de l'Outaouais où, depuis 1975, les
municipalités revendiquent auprès du ministre des Affaires
municipales une restructuration en profondeur. Nous avons les rapports de
toutes les municipalités, des recommandations. L'ex-ministre des
Affaires municipales nous avait même dit à l'époque qu'il
se proposait, au début de 1980, d'avoir une commission parlementaire. Je
dis bien 1980. Or, le projet de loi que présente le ministre des
Affaires municipales propose quelques modifications aux lois des
communautés urbaines et régionales."
Le 15 décembre 1981, le ministre des Affaires municipales de
répondre là-dessus: En ce qui concerne, sur un autre point, la
réforme des communautés urbaines au Québec, je crois que
très bientôt on aura l'occasion de réaliser que ce n'est
pas remis aux calendes grecques.
Le 4 mai 1982, alors que nous intervenions de nouveau demandant
d'apporter une restructuration à la Communauté régionale
de l'Outaouais, on parlait à ce moment-là du projet de loi no 46
restructurant la Communauté urbaine de Montréal. C'est fait. On
s'attendait, cet automne, à avoir un projet de loi pouvan restructurer
la Communauté régionale d l'Outaouais et les organismes s'y
greffan comme la Société d'aménagement d l'Outaouais, la
commission de transport Encore une fois, on attend. Une régio
complète attend.
Ce qui m'inquiète, c'est que non seulement on attend dans le
monde municipal, mais on commence à lire des éditorialistes des
différentes régions du Québec qui tiennent des propos avec
point d'interrogation. Je me permettrai de vous en lire un petit extrait pour
le bénéfice du ministre des Affaires municipales. On y retrouve,
à l'intérieur de la loi 92, plusieurs articles qui touchent aux
municipalités régionales de comté. Il s'agit ici d'un
éditorial publié dans la Gazette de Maniwaki sous la plume de
Sylvio Morin: "Le comté de Gatineau a été lynché.
Le comté de Gatineau vient de recevoir la pire claque sur la gueule de
toute son histoire avec la présentation du découpage de la
municipalitité régionale de comté de la vallée de
la Gatineau. Le gouvernement du Québec vient de prouver jusqu'à
quel point les membres de son cabinet ont perdu toute notion de respect de la
démocratie et des lois qu'ils ont eux-mêmes instiguées. La
pourriture hante les corridors du Conseil des ministres en mal de satisfaire
aux demandes discriminatoires et injustifiées de deux de ses acolytes,
les ministres des Affaires municipales et de l'Aménagement, Jacques
Léonard et François Gendron." On termine en disant: "Si
Québec veut faire disparaître le comté, qu'il le dise
clairement. On saura au moins à quoi s'attendre. Mais qu'on se dise bien
ceci: La fusion de Baie-Comeau et de Hauterive s'est faite malgré tout.
Elle a coûté la tête d'un ministre. Dans la vallée de
la Gatineau, ça pourrait être deux." C'est à souhaiter,
remarquez.
M. le Président, quand on parle d'une région et d'un
projet de loi semblable, on ne peut sûrement pas dire que l'Outaouais n'a
pas fait son travail. Considérant le regroupement municipal qui s'est
fait dans cette région, en 1975, la ville de Hull avait publié
une étude, le livre vert, au mois de mars 1973, qui donnait tous les
éléments positifs d'un regroupement municipal et qui souhaitait
que ce regroupement apporte une certaine cohésion dans le monde
municipal de l'Outaouais. On n'en a tenu à peu près pas compte.
Je ne blâme pas le gouvernement actuel. C'était la fusion de 1975.
Mais, à l'intérieur de cette fusion de 1975, déjà,
les municipalités avaient demandé que les structures de la
Communauté régionale de l'Outaouais soient modifiées.
Encore une fois, la ville de Hull, au mois d'octobre 1979,
déposait un rapport, le rapport de la ville de Hull sur la
Communauté régionale de l'Outaouais, avec
les recommandations très positives. La ville le Gatineau, une
autre ville très importante le l'Outaouais, déposait aussi, en
1980, un rapport demandant des modifications importantes au sein de la
Communauté régionale de l'Outaouais. Au mois d'août 1982,
la Communauté régionale de l'Outaouais elle-même, à
la suite d'une demande du ministre des Affaires municipales, rassemblait les
idées, les recommandations de l'ensemble des municipalités depuis
1975 et déposait un nouveau rapport.
Je me permettrai simplement de lire le dernier paragraphe d'une lettre
que faisait parvenir l'actuel ministre des Affaires municipales, M. Jacques
Léonard, à la Communauté régionale de l'Outaouais,
le 23 juin 1982. Le dernier paragraphe mentionnait: "La position du conseil de
la communauté datant de bientôt deux ans, je suggère
qu'elle soit réévaluée au cours des mois
d'été de telle sorte que le gouvernement puisse parachever son
analyse du dossier et soumettre, l'automne prochain, une proposition de
réforme aux intervenants régionaux."
Qu'est-ce que nous avons eu depuis ce temps, M. le Président? La
reconduction du président actuel, M. Pierre Ménard, un bon
péquiste. On ne conteste pas la compétence de M. Ménard et
son aptitude, mais on conteste parce que, au chapitre 85 de la loi
créant la Communauté régionale de l'Outaouais, au mois de
décembre 1969, l'article 17 dit: "La durée du mandat des membres
du comité exécutif incluant le président est de quatre
ans." À l'article 46, on retrouve la même chose pour le conseil.
Le ministre des Affaires municipales s'est permis de reconduire le
président actuel pour une durée de cinq ans, dépassant
même les mandats antérieurs des nominations faites par le
gouvernement, plus particulièrement par le ministre des Affaires
municipales. Je corrige. Ce n'est pas l'article 46; c'est l'article 47 qui
concerne le conseil de la communauté.
Le premier président de la Communauté régionale de
l'Outaouais avait été nommé et non élu par les
membres du conseil en 1970. Il s'agissait de M. Léon Leblanc,
nommé jusqu'en 1974. M. Jean-Marie Séguin, qui lui a
succédé de 1974 à 1978, avait été
remplacé par le président du oui au référendum, en
guise de bonbon, en guise de remerciement. M. Jean-Marc Rivest avait
été nommé pour deux ans. Pourquoi deux ans, M. le
Président? Parce qu'à ce moment-là on avait
déjà mentionné qu'il devait y avoir une restructuration et
que deux ans, c'était suffisant. Après le
référendum, on a nommé M. Rivest président national
de la Commission de l'aménagement, un autre beau cadeau. On sait que des
millions ont passé à cette commission depuis sa création
et que rien n'a été fait.
Il y a quelque temps, en 1980, on nommait M. Pierre Ménard pour
un mandat d'une durée de deux ans qui se terminait au mois de novembre
1982 dans l'espoir d'avoir encore une fois cette restructuration. Mais non, le
ministre vient de le reconduire pour une nouvelle période de cinq ans;
pas un an, pas dix-huit mois, cinq ans. Est-ce que le ministre est
sérieux quand il dit qu'il va apporter une restructuration à la
Communauté régionale de l'Outaouais, d'une part, et d'autre part,
en reconduisant un président dépassant même le mandat
initial que la loi prescrivait en 1969? Est-ce qu'il est sérieux? Est-ce
qu'il démontre qu'il a confiance aux élus municipaux? Est-ce
qu'il a confiance aux élus régionaux? Est-ce qu'il a confiance
aux organismes de toute une région? On se pose de sérieuses
questions et c'est même du mépris de la part du ministre des
Affaires municipales.
Ce matin, on se serait attendu à avoir, dans un projet de loi
aussi important en nombre sinon en qualité, des articles qui auraient
touché cette Communauté régionale de l'Outaouais, alors
que l'on sait qu'il y a des municipalités qui veulent s'en retirer. Ces
municipalités pourraient être greffées
éventuellement à des municipalités régionales de
comté. Ces gens ne savent plus exactement où aller, vers qui se
diriger. On sait qu'il y a des municipalités qui, depuis 1978, ne sont
pas représentées légalement par leurs maires à la
table du conseil de la Communauté régionale de l'Outaouais,
municipalité de Notre-Dame-de-la-Salette, municipalité de
L'Ange-Gardien, municipalité de Masson.
Le ministre va me dire: On aurait pu l'an passé dans le projet de
loi no 33 ajouter un petit papillon permettant à ces maires de
siéger à la Communauté régionale de l'Outaouais. On
n'en veut plus de demi-mesures dans l'Outaouais. On veut avoir des outils pour
se permettre la relance que nous souhaitons. On veut avoir les outils tenant
compte du fait qu'on n'a plus confiance en ce gouvernement. Tout ce qu'on
demande au ministre des Affaires municipales, c'est de nous permettre, de par
ces outils, d'avoir cette relance tant souhaitée dans l'Outaouais
québécois.
Nous allons, en terminant, examiner chacun des articles. Nous sommes
heureux que l'Union des municipalités puisse intervenir lors de cette
commission afin de nous apporter certains éclaircissements sur certains
des articles qui sont analysés par cette commission. Nous sommes heureux
aussi que l'Union des conseils de comté soit représentée.
C'est un peu malheureux d'avoir refusé la Communauté urbaine de
Québec qui avait souhaité être entendue à cette
commission municipale, mais on nous dit que le ministre des Affaires
municipales l'aurait rencontrée à huis clos et aurait
réglé,
semble-t-il, les problèmes qui semblaient être
avancés par la Communauté urbaine de Québec.
De toute façon, ce n'est pas avec des projets de loi "autobus"
comme celui-ci qu'on va permettre à notre monde municipal de vivre cette
démocratie, de vivre réellement cette autonomie que ce
gouvernement semble, au cours des dernières années, avoir pris
comme point de mire; toujours dire la démocratie, la revalorisation du
monde municipal, quand on sait que le chiard est poigné dans combien de
régions. Le ministre à l'Assemblée nationale avec son air
angélique semble dire à tout le monde municipal que cela va pour
le mieux dans le meilleur des mondes, alors qu'on sait combien de
problèmes sont vécus à l'intérieur des
municipalités.
Et possiblement, il y a le manque d'expérience du ministre des
Affaires municipales, qui même après quelques années
à son ministère, n'a jamais vécu le quotidien d'un maire
ou d'un conseiller municipal dans une municipalité. Il tente de leur
imposer de sa tour d'ivoire une réglementation simplement pour
satisfaire son ego personnel plutôt que de satisfaire l'ensemble du monde
municipal. Nous aurons sûrement l'occasion au cours de cette commission
de faire valoir plusieurs points. (12 h 15)
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le
député de Hull. M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, après avoir
entendu le député de Hull et avant d'entendre l'Union des
municipalités et l'Union des conseils de comté du Québec,
la vérité et la Politique - avec un grand P -ayant des droits,
avec votre permission, je vais quand même rétablir un certain
nombre de faits touchant certains dossiers par rapport à l'Outaouais.
Sur les municipalités régionales de comté, je pense qu'on
fait état d'un certain nombre de choses qui s'écrivent du qui se
disent, mais je voudrais rappeler des choses là-dessus.
Premièrement, il y a un consensus quant aux territoires
municipalisés. Cela me paraît être ce qu'il y a de plus
important dans l'application de la loi 125. Il y a un seul cas qui demeure
présentement en suspens. C'est celui de la municipalité de
Pontiac qui, elle, d'après ce qu'on peut savoir, voudrait aller avec le
comté de Pontiac. Pourtant, on voit encore là qu'il y a une
recommandation quant au statu quo. Je pense qu'il faut quand même tenir
compte qu'il y a des vues divergentes quant à ce statut. Par ailleurs,
pour tout le reste, les recommandations quant aux territoires
municipalisés ont été maintenues, accordées et
reconnues. Je pense que c'est fondamental.
Il y a une difficulté quant aux territoires non organisés.
Certains disent que je serais en conflit d'intérêts. Je fera
remarquer que je ne réside pas dans la municipalité
Antoine-Labelle, mais dans la municipalité régionale de
comté de; Laurentides. Je pense que ça aussi, cela commence
à limiter les conflits d'intérêts, s jamais il y en avait.
Qu'il y ait des discussions là-dessus, des discussions, il y en a eu
dans beaucoup de territoires au Québec parce que, finalement, tout le
processus de consultation conduisait à ce qu'il y ait des discussions,
à ce qu'il y ait des solutions. Je pense que c'est ce qui se passe dans
Ia région de l'Outaouais. C'est ce qui s'est passé aussi. Il est
inexact de dire qu'il y a eu des diminutions de comté, en particulier en
ce qui concerne le comté de Gatineau. Je le regrette pour M. le
député de Hull, mai; c'est inexact, parce que les comtés
dont on parle, par exemple, au nord, sont les comté; de Joliette,
Montcalm et Berthier - on est rendu passablement loin - et ils ne faisaient pas
partie, à toutes fins utiles, du comté municipal de Gatineau. Je
pense qu'on maintient systématiquement une confusion entre district
électoral et comté municipal au Québec. On le fait
sciemment. Je pense que les discussions doivent se faire sur des données
précises, des données historiques au départ. On va
discuter des choses correctement dans un langage qui respecte la
démocratie.
J'ai eu l'occasion d'aller dans l'Outaouais la semaine dernière.
J'ai entendu les préfets. J'ai entendu les gens de l'Outaouais. J'ai
rencontré la presse. Quant à nous, il y a une décision sur
la table et s'il y a des consensus pour modifier des limites territoriales
là-dessus, je veux bien qu'on les reconnaisse. Si tout le monde
s'entend, il n'y aura pas de problème. Il n'y a pas de problème
pour ailleurs, et c'est ce que j'ai dit. Par rapport aux municipalités
régionales de comté, jusqu'à un certain point, cela ne
faisait pas tellement l'objet, au début, des discussions, alors que,
maintenant, il y en a beaucoup. Je me demande si on n'a pas, au départ,
sous-estimé le rôle des municipalités régionales de
comté, alors que, maintenant, on le surestime, qu'on y rattache toute
une série de questions qui n'ont rien à voir avec les
municipalités régionales de comté. Je veux simplement dire
que nous sommes toujours ouverts aux discussions, mais que, compte tenu d'une
décision qui a été prise, il reste que cela va prendre des
consensus avant de la changer.
En regard du dossier de la Communauté régionale de
l'Outaouais, je vous ferai remarquer qu'en ce qui concerne les
communautés urbaines et la Communauté régionale de
l'Outaouais, depuis un an, il y a quand même eu un bon bout de chemin de
fait. La loi 46 concernant la Communauté urbaine de Montréal a
été adoptée. Elle a été beaucoup
discutée. Cela a fait l'objet
l'un grand débat, ici, à l'Assemblée lationale,
aussi au niveau de la presse et de ous les élus municipaux de
l'île de Montréal. Le Québec, je pense, n'a pas
été étranger à ces débats. C'est un dossier
sur lequel on réclamait des modifications depuis fort longtemps et qui a
maintenant été réglé, jusqu'à un certain
point, sur le plan législatif par la loi 46.
Aujourd'hui, dans le projet de loi no 92, nous apportons des
modifications à la Communauté urbaine de Québec qui vont
à peu près dans le même sens, mais il faut voir une
différence. Il faut voir que, dans le cas de la Communauté
urbaine de Québec, comme il y avait eu une modification à la _oi
sur la Communauté urbaine de Québec durant l'année 1978,
les modifications que nous avons à y apporter sont moins
considérables que ce à quoi on pourrait penser dans le cas de la
Communauté régionale de l'Outaouais. C'est pourquoi nous les
introduisons ici.
Je voudrais simplement rectifier les propos du député de
Hull; je rencontrerai les gens de la Communauté urbaine de Québec
cet après-midi, je ne l'ai pas encore fait, bien qu'il y ait eu des
contacts fréquents entre mes fonctionnaires et leurs fonctionnaires.
Nous aurons cette rencontre cet après-midi et je pense bien que nous
allons réussir à dégager des consensus là-dessus;
je ne pense pas que des difficultés majeures puissent se poser.
En ce qui concerne la CRO, je pense qu'on a constaté que tout le
monde attend des modifications. Oui, tout le monde attend des modifications,
mais il y a peut-être aussi des consensus qui devront être plus
solides et je pense que c'est normal qu'on arrive à tout cela. Encore la
semaine dernière, j'entendais parler de fusion des trois principales
villes de la Communauté régionale de l'Outaouais; c'était,
paraît-il, une proposition qui a été déposée
par le maire de Hull, qui est quand même le maire d'une ville très
importante dans la Communauté régionale de l'Outaouais. Il a mis
cela sur la table; alors, on ne peut pas ignorer des déclarations comme
celles-là dans un dossier comme celui de la CRO.
Je pense que le dossier progresse publiquement, politiquement. On a fait
état de la nomination du président actuel. Je pense qu'il y a une
chose qui est importante aussi. Par rapport à sa nomination, disons tout
de suite, pour rétablir les faits, qu'en 1975 - ce n'est pas sous notre
gouvernement que cette loi a été modifiée - on a aboli ou,
en tout cas, on ne parlait plus, dans la réforme ou dans cette loi,
d'une durée au mandat du président de la CRO, mais on en parle
seulement pour celui du vice-président. Cela est dans l'article 27 de la
loi actuelle de la CRO. Alors, ce n'est pas nous qui avons modifié cela
et mes légistes me disent qu'il est parfaitement légal de nommer
le président pour cinq ans.
Je voudrais dire quand même pourquoi nous l'avons fait dans le
contexte actuel. Il était sage de nommer le président pour un
plus long mandat pour permettre que la discussion sur le rôle du
président, sur les modalités de sa nomination soit
indépendante des personnes en présence. Je crois que c'est un
argument important qu'il faut considérer et, à ce moment, cela ne
préjuge en rien de la façon dont on nommera le président
à la fin du mandat du président actuel. Il semble qu'on va le
faire indépendamment des personnes, on va avoir une discussion tout
à fait sereine quant à cette question.
Je reviens encore sur une question; je dois dire qu'en ce qui concerne
le territoire de la CRO il faut noter quand même, dans le rapport qui
nous a été remis au mois d'août 1982, il y a quatre mois,
l'abstention de la municipalité de Pontiac par rapport à
l'intégrité territoriale actuelle de la CRO. Je pense qu'elle ne
passe pas inaperçue, cette abstention, et qu'il faut en tenir compte.
Donc, même quant au territoire, il y a encore des discussions.
Pour ce qui est du monde municipal en général - car le
député s'est attaché surtout à parler de
l'Outaouais et moins du reste du Québec - je reviendrai très
brièvement à ce que j'en disais tout à l'heure. Sur le
plan financier, le monde municipal se porte relativement bien. Je comprends que
tout le monde trouve qu'il taxe toujours trop, compte tenu de ses
responsabilités; cela me paraît un constat que l'on entend de tous
les élus qui ont à prendre des décisions par rapport aux
finances, par rapport aux services qu'ils rendent, cela me paraît
évident.
Sur le plan financier, dès 1980, le transfert net de ressources
était de 360 000 000 $ pour les municipalités. Quand on regarde
les états financiers des municipalités, il y a une
amélioration considérable par rapport à la situation qu'on
a connue avant 1976. En plus, je pense qu'il y a une très grande
transparence au niveau municipal entre les décisions qui sont prises sur
les services par rapport au niveau de taxation, quand on voit que le
degré d'autonomie fiscale des municipalités est passé de
76% à 95%. Vous ne trouverez cela nulle part ailleurs au Canada, ni en
Ontario, ni dans aucune province canadienne, ni ailleurs, je pense, dans aucun
pays du monde. Je pense que les municipalités au Québec sont
autonomes financièrement et je pense que, les finances étant le
nerf de la guerre, cela a une signification très précise.
Je reviendrai aussi sur le plan de la démocratie. J'en parlais
tout à l'heure, la participation des citoyens a augmenté,
l'intérêt des citoyens pour les affaires municipales a
augmenté. Cela n'est pas
négligeable, c'est très important et je pense même
qu'il est très heureux que cela se passe au Québec à
l'heure actuelle. Je pense qu'on ne peut pas tirer de cela que cela va mal dans
le monde municipal. Qu'il y ait des problèmes dans le monde municipal,
je suis d'accord, il y en a. Le projet de loi qu'il y a ici comporte 297
articles. C'est justement pour faciliter la tâche et parce qu'il y a des
problèmes qui sont causés peut-être, dans certains cas, par
des législations désuètes, par des mesures trop
tracassières, par toutes sortes de choses. Nous tentons de les corriger
et si nous demandons la collaboration de l'Opposition, c'est pour passer
à travers le plus possible. Et nous reviendrons avec un projet de loi
sur la Communauté régionale de l'Outaouais, la dernière
des communautés régionales de l'Outaouais, dont il faudra ajuster
la loi constitutive par rapport aux différents projets de loi que nous
avons adoptés jusqu'ici.
Une voix: Quand?
M. Rocheleau: Quand cela vous tentera.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le ministre.
M. Léonard: Quand on sera prêt.
M. Caron: M. le Président, juste deux petits mots.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord, M. le
député Verdun.
M. Caron: Le ministre dit que cela va bien dans les
municipalités, qu'il n'y a quasiment pas de problème. Je
m'excuse, mais...
M. Léonard: J'ai dit qu'il y avait des
problèmes.
M. Caron: ... je peux dire au ministre qu'avec ce qui est
arrivé à certaines municipalités certaines personnes
auront à payer 500 $ de plus en taxes à Verdun. Je pense que cela
a été fait d'une façon - je ne dirais pas
malhonnête, ce n'est pas ce que je veux dire - irresponsable de nous
apporter ces choses à la dernière minute. Je peux vous dire
qu'avec tous les efforts possibles de la fin de semaine il y a des gens qui
auront à payer, dans la municipalité de Verdun, 500 $ de plus de
taxes, avec tout le serrement qu'on peut faire et les exigences aussi que vous
demandez aux municipalités. Alors, j'espère qu'avant qu'on puisse
adopter le budget... Tout était prêt, je ne suis pas de la seule
municipalité, c'est la même chose pour d'autres
municipalités. Vous nous flanquez un télégramme de
dernière minute quand tous les papiers sont partis. Si vous ne vous
entendez pas entre vous autres le ministre des Finances et le ministre de
Affaires municipales, le Conseil du trésor, ci n'est toujours bien pas
la responsabilité de muncipalités. J'espère que vou
reconsidérerez votre décision dans l'intérê des
contribuables de ces municipalités. Ça au moment où
l'ex-ministre des Affaires municipales avait abordé le projet de loi no
57, c'était le paradis sur la terre. Bien, ce n'est pas tout à
fait le paradis, parce qu'il faut penser aussi qu'avec l'indexation de la taxe
d'affaires dans certains secteurs les gens sont perdants, même
Saint-Laurent était une municipalité perdante. Vous me direz que
c'est une ville riche, peut-être, mais si une municipalité
administre bien et qu'elle fait attention, je pense qu'on ne devrait pas
à pénaliser.
Je pense que d'ici une semaine ou deux, avant qu'on finisse, même
pas deux semaines, dans une semaine, M. le ministre, vous reconsidérerez
qu'il y a certainement des possibilités de ne pas tout trancher de A
à Z dans la même année, surtout pas dans les trente jours
après que vous nous avez remis ce télégramme. Pour les
autres municipalités qui ne sont pas ici - je pense qu'elles sont
très bien représentées et elles auront l'occasion de vous
le dire - j'espère qu'au Conseil du trésor vous
reconsidérez cela. Il y a certainement un moyen de ne pas égoger
ces gens d'un seul coup. Merci.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre. (12 h 30)
M. Léonard: M. le Président, depuis deux ans, il y
a des différents ministères qui doivent restreindre beaucoup
leurs activités, notamment ceux des Affaires sociales et de
l'Éducation. On a écho dans les journaux de toutes les
conséquences que les mesures de restriction budgétaire impliquent
au niveau des institutions des affaires sociales et de l'éducation.
Jusqu'ici, le monde municipal n'avait pas été touché. Nous
avions rationalisé l'administration du ministère au maximum. Nous
avons fait des coupures dans tout ce qui pouvait nous paraître pas
absolument nécessaire. À l'heure actuelle, compte tenu de la
situation économique, nous sommes obligés d'aller plus loin.
C'est ce qui implique les récentes décisions. Cette fois, nous
sommes obligés d'affecter des municipalités qui avaient
été tenues en dehors de toutes ces questions, de tous ces
problèmes depuis deux ou trois ans. Ces municipalités n'avaient
pas été affectées. Maintenant, nous y venons. Je pense que
la situation économique est là et il faut constater ce qui
est.
Il reste que vous dites que cela devait être le paradis. J'ai eu
l'occasion de mentionner que ces municipalités qui avaient
accès au programme de péréquation à partir
du seuil de 75% de la richesse foncière, il y sn avait peu au
Québec. Il y en a cinq seulement, alors que le programme
général, c'est une accession à partir de 66 2/3% de la
richesse foncière au niveau du Québec. Donc, c'est un statut
particulier. Cela va sntraîner, chez ces cinq municipalités, une
accumulation des surplus. Je ne leur fais pas de reproche. Je constate
simplement que leur surplus, ensemble, était passé de 7 000 000 $
en 1979 à 21 000 000 $ en 1981, deux ans plus tard. Je ne sais pas ce
qui arrivera pour l'année 1982. Tant mieux! En toute hypothèse,
l'excédent de ces fonds de péréquation, finalement, se
retrouvait passablement dans les surplus.
Je sais que nous avons déjà discuté de
l'état des finances de la ville de Verdun. Je ne dis absolument pas que
c'est mal administré, mais il reste - il faut être de bon compte
aussi - que les taxes en trois ans ont augmenté de 0,4% à Verdun.
Très bien pour son administration municipale. Dans le même temps,
dans les mêmes trois ans, les dépenses ont augmenté de
38,3%. Qui a payé la différence? Alors que le surplus aussi dans
le même temps passait de 1 500 000 $ à 6 000 000 $, qui a fourni?
Vous me permettrez de dire que le gouvernement y a été pour
quelque chose, notamment par son programme de péréquation quand
vous aviez accès à la péréquation à partir
de 75%, alors que, pour l'ensemble des municipalités, c'était 66
2/3%. Il n'y a pas d'accusation, c'est juste un constat. Par rapport à
une mesure fiscale, là où le régime fiscal doit être
le même pour tout le monde, il me semble que c'est normal qu'on revienne
au statut de tout le monde, 66 2/3% comme critère d'admissibilité
au programme de péréquation. On en est là. Vous en avez
profité durant trois ans, tant mieux pour vous. Maintenant, disons que,
compte tenu de la situation économique actuelle, c'est peut-être
le moment de revenir à 66 2/3%.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le ministre. Est-ce
que nous sommes prêts, dès maintenant, à entendre les
organismes que vous avez convoqués?
Audition d'organismes M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Je vous demanderais de les
inviter dans l'ordre que vous avez choisi.
M. Léonard: On va tirer au sort. Lequel était
inscrit le premier?
Le Président (M. Bordeleau): Je n'ai rien d'inscrit.
M. Léonard: Allez-y, M. le Président. M.
Léonard: L'UMQ?
M. Rocheleau: On ne va pas se chicaner.
Le Président (M. Bordeleau): On peut s'entendre
rapidement.
M. Rocheleau: Un ou l'autre ou une ou l'autre.
Le Président (M. Bordeleau): II s'agira de l'UMQ, si j'ai
bien compris? Si vous voulez vous identifier.
Union des municipalités du
Québec
M. Dufour (Francis): Oui. Francis Dufour, président de
l'Union des municipalités du Québec, maire de Jonquière.
Je suis accompagné de Me Nicole Lafond, directrice de la recherche
à l'Union des municipalités et de M. Jean Bélanger,
fiscaliste à l'Union des municipalités.
Je voudrais remercier, au nom de l'union que je représente, la
commission parlementaire et son président de nous donner l'occasion de
faire entendre nos commentaires sur le projet de loi no 92, Loi modifiant
diverses dispositions législatives concernant les municipalités.
Les commentaires de l'UMQ seront brefs et présentés dans l'ordre
des articles en question. Effectivement, je pense qu'on peut dire au
départ que ce qui est contenu dans l'ensemble du projet semble nous
satisfaire. Par contre, on est plus inquiets des choses qui ne sont pas
contenues ou auxquelles on aurait pu s'attendre dans cette loi.
À la section I, il y a l'article 21 qui concerne les
modifications au Code municipal. Comme le Code municipal devient l'instrument
de référence des municipalités régionales de
comté et qu'il est important qu'il soit rédigé avec
précision, l'union croit que sa modernisation ne peut pas dispenser les
municipalités de s'entendre entre elles au préalable avant
d'afficher quoi que ce soit sur les immeubles de l'une ou de l'autre. L'article
347 devrait voir ajouter après le dernier mot: "sur entente avec cette
municipalité". Donc, c'est peut-être un article qui n'a pas une
grande importance, mais il respecte l'autonomie des municipalités. Il y
a l'article 32 mais je donnerai les commentaires en ce qui concerne l'article
127, donc, qui devrait être ce qu'on en sait.
À la section II, Loi sur l'aménagement et l'urbanisme,
à l'article 68, l'union ne souscrit sous aucune forme à la
nouvelle redaction du deuxième alinéa de l'article 5 tel que
proposé. Le but originel de cet alinéa était de voir une
concordance de
contenu pour toutes les municipalités affectées à
l'intérieur des zones à risques identifiées à
travers tout le territoire de la MRC. D'ailleurs, le législateur avait
établi un rapport logique, du général au particulier,
entre les articles 5.4, 113.6 et 115.4. Voilà pourquoi les normes
minimales recommandées devraient se rapporter aux
périmètres à risques.
L'un des principes en vertu desquels les municipalités ont
agréé la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme,
c'était de voir que l'urbanisme et ses règles demeurent
strictement d'ordre local. L'abrogation de la limite, établie par la
référence au paragraphe 4, fait en sorte que les normes
minimales, spécialement le paragraphe 3 de l'article 115, s'appliqueront
aux périmètres d'urbanisation et régiront le lotissement
local. Désormais, le législateur nie ce principe qu'il avait
auparavant reconnu puisqu'il a laissé dans l'article 6 de la loi aux
municipalités le loisir de s'y astreindre selon leur volonté.
L'Union des municipalités craint, de plus, que cette modification
ne maintienne bien vivante une technique récemment
développée par la Direction générale de l'urbanisme
de lier le désaveu du ministre des Affaires municipales à des
conditions, ce qui est illégal en droit, d'abord, et contraire à
l'autonomie municipale, ensuite. Nous partageons là-dessus les opinions
de Mes Jacques L'Heureux et Lorne Giroux dans leur récente
conférence à l'Université de Sherbrooke, en novembre
dernier, sur le droit québécois de l'aménagement du
territoire. Il y a une citation d'environ une page et quart de cette
référence sur laquelle on s'appuie. Je vous en ferai grâce,
connaissant la limite de temps. En fait, ce qu'on dit, pour résumer,
c'est qu'avant les pouvoirs des MRC pouvaient identifier les zones de risques,
mais là ils vont plus loin en voulant tracer des normes minimales. Donc,
encore là, c'est une question d'économie locale.
Délai d'adoption de la résolution d'élaboration du
schéma. Le 12 décembre dernier, les municipalités
régionales de comté en existence devaient adopter une
résolution d'élaboration de leur schéma. Ce geste
entraîne l'entrée en vigueur du contrôle intérimaire,
soit le gel effectif des émissions locales de permis de construction, de
zonage ou d'opération cadastrale. Nous comprenons le but poursuivi par
le législateur, mais les limites imposées par l'article 61 sont
extrêmement lourdes, compte tenu de la longueur minimale des
délais auxquels les MRC doivent se soumettre si elles adoptent un
règlement de contrôle intérimaire, ce qu'elles ont
l'intention de faire, d'ailleurs.
Comme le législateur a reconnu aux MRC la compétence
d'adopter elles-mêmes un règlement de contrôle
intérimaire, pour éviter tout délai, nous proposons
d'inverser la procédure pour faire en sorte que la MRC ait la
possibilité d'entreprendre et d'adopter son règlement de
contrôle intérimaire qui entrerait en vigueur après examen
du ministre, en même temps qu'elle adopterait la résolution
d'élaboration du schéma. Ainsi, les délais seraient
évités. Il faudrait modifier les articles 63 et 65. Je cite
l'article 63: "Le conseil de la municipalité régionale de
comté peut adopter un règlement de contrôle
intérimaire en tout temps. Il entre en vigueur au moment de l'adoption
de la résolution adoptée en vertu de l'article 4". Article 65:
"Le règlement de contrôle intérimaire peut prévoir,
premièrement, l'aire de son application; deuxièmement, l'une ou
l'autre des interdictions prévues à l'article 61" et le reste et
le reste.
Cet effort de réflexion que nous vous soumettons vise à
contourner les difficultés engendrées par l'article 61 en ce qui
a trait, entre autres, aux opérations cadastrales par morcellement de
lot fait par aliénation. Comme vous le savez, depuis cet
été, les municipalités et vous-même, M. le ministre,
avez participé à Corvée-habitation. La remise de la
subvention pour plusieurs programmes, dont celui du gouvernement
fédéral, dépend de la possibilité de se porter
acquéreur avant le 31 décembre 1982. Le contrôle
intérimaire tel qu'on le connaît présentement interdit ce
transfert de propriété, du moins pour 30 jours depuis l'adoption
de la résolution en vertu de l'article 4 et de l'avis de motion du
règlement de contrôle intérimaire. À cela s'ajoutent
les délais prévus pour l'exercice du désaveu
ministériel. Voilà qui peut porter au printemps les
émissions des permis. Si vous voulez avoir des explications, on pourra
peut-être expliciter davantage.
Section III, Loi sur les cités et villes, article 127; donc, il y
a les mêmes commentaires pour l'article 32. L'Union des
municipalités apprécie à sa juste valeur l'intelligence du
législateur de rendre cohérent l'ensemble de sa
législation. Toutefois, en ce qui a trait à cette disposition,
nous croyons que cette formulation ne rend pas compte des deux sources en vertu
desquelles une municipalité adopte des règles de circulation et
exclut les règles adoptées en vertu de la Loi sur les
cités et villes ou du Code municipal. Quant aux maxima fixés par
l'article de la loi, l'Union des municipalités croit qu'il est grand
temps que le législateur reconnaisse à toutes les
municipalités la même maturité de gestion et qu'il leur
accorde la même latitude qu'à certaines, dans sa
possibilité d'agir. Nous référons le législateur
à ce texte actuellement en existence et qui permet au conseil de moduler
les infractions plus adéquatement, l'article 1129b.1: "Toute personne
à qui un billet d'assignation, un billet de contravention ou une
sommation a
été remis peut se libérer de toute peine se
rapportant à cette infraction en payant, à titre d'amende et de
frais, à l'endroit et dans les délais prescrits par le
comité exécutif, la somme fixée par le conseil et
indiquée sur le document qui lui est remis ou envoyé".
Alternativement, l'UMQ demande donc que l'article soit rédigé
ainsi: "Dans le présent paragraphe, sauf s'il s'agit d'une contravention
à une disposition analogue aux paragraphes 3, 4 ou 7 de l'article 512 du
Code de la sécurité routière, auquel cas cette somme doit
être égale au minimum prévu par ce code pour une amende
relative à une contravention à une disposition de celui-ci
portant sur la même matière..."
L'article 129. Nous apprécions voir la présence de cette
disposition dans la loi. Toutefois, pour certaines villes, elle n'est pas
accessible compte tenu de leur loi habilitante. Peut-on suggérer au
législateur de faire précéder cette disposition de la
formule d'application générale: Nonobstant toute loi
générale spéciale, cette loi s'applique à toutes
les municipalités, quelle que soit la loi qui les régit?
L'article 140. L'Union des municipalités s'étonne de voir
introduit dans ce projet un article de loi dont le sujet se rattache
directement au projet de loi no 82 qui a donné naissance à
Corvée-habitation et permis aux municipalités de subventionner
des projets de relance de l'activité de construction
résidentielle. Pourquoi cette tutelle alors que le projet d'origine ne
soumettait la municipalité à aucune condition, la Commission
municipale conservant son droit de regard? Le revirement du législateur
est pour le moins inattendu. Qu'arrive-t-il de l'option des
municipalités de préférer le forfait sans condition?
L'Union des municipalités n'est pas d'accord avec cette manière
de faire qui constitue une forme de normalisation. De plus, quant au dernier
alinéa, la juridiction de la Régie du logement n'est pas
transférable sur les épaules du conseil et cette contrainte ne
peut qu'alimenter et compliquer les litiges. Tout au moins, cette disposition
devrait être à la liberté du conseil. En fait, ce qu'on dit
là-dessus, c'est que la subvention, normalement, est donnée
à l'immeuble, non au propriétaire et, comme il y a des
mécanismes de contrôle qui existent dans la loi, qui s'appellent
la Régie du logement, s'il y avait des augmentations, ce n'est pas au
conseil d'aller s'impliquer dans ce conflit. Le locataire et le locateur
devraient respecter les règles qui existent déjà dans
cette question. (12 h 45)
Section X, modifications à la Loi sur les dettes et les emprunts
municipaux et scolaires, l'articles 175 et 176. Les modifications apparaissent
lourdes quant aux procédures courantes d'emprunt, en ce sens qu'on
propose désormais une double recommandation des ministres
concernés et une réglementation prescrivant les renseignements
à fournir avant l'autorisation par le gouvernement. En outre, nous nous
interrogeons sur la pertinence de la modification aux emprunts municipaux pour
tenir compte des emprunts en dollars canadiens sur les marchés
étrangers. La réglementation actuelle et l'absence de risque de
change militent en faveur du statu quo. Cet article a pour effet d'augmenter la
réglementation. Comme les règles du marché sont assez
flottantes, on pense que l'ancien article donnait plus de satisfaction et de
rapidité. De plus, vous introduisez la notion que même
l'euro-dollar devient de la monnaie étrangère par rapport
à l'ancien article.
La Loi sur la fiscalité municipale, les articles 200, 201, 202,
204, 206, 287 et là, c'est en vertu de l'abrogation de l'article 207 et
de la présence de l'article 287. L'Union des municipalités ne
peut que s'inquiéter de ces modifications à la Loi sur la
fiscalité municipale supposément bien techniques, mais qui
impliquent pour l'avenir, à partir du 1er janvier 1983, des budgets
supplémentaires pour les municipalités. Pourquoi? Quand on
examine la Loi sur la fiscalité municipale, sa logique suit la
démarche suivante: l'article 203, tous les immeubles au rôle sont
imposables sauf ceux qui en sont exemptés; article 204: la liste des
exemptions; 205, 206, 207, les compensations tenant lieu de taxes; 254,
l'engagement du gouvernement de payer des compensations tenant lieu de taxes
pour lui-même et pour d'autres, article 255, les règles de calcul
des compensations.
Nous comprenons que le législateur veuille éviter
peut-être une possible double taxation des immeubles des réseaux,
mais tel ne devrait pas être le cas. Des règles de droit civil
existent en matière de paiement de l'indu au cas où, par exemple,
une commission scolaire devrait payer un compte de taxes foncières que
le gouvernement s'est engagé à honorer lui-même. Même
sous la Loi sur l'évaluation foncière en vigueur
antérieurement à la Loi sur la fiscalité municipale,
l'assujettissement à une compensation existait. Nous
référons à l'alinéa 2 de l'article 18 de cette loi.
Ceci n'a jamais empêché le gouvernement d'adopter des lois
pourvoyant au paiement de compensations tenant lieu de taxes foncières.
Si cette disposition est aujourd'hui inutile, elle aurait du l'être
depuis 1972 puisque le régime juridique est le même. L'abrogation
d'une telle disposition évacue pour les gouvernements municipaux tout
fondement légal de percevoir, pour les services municipaux qu'ils
fournissent aux propriétaires des réseaux, le montant qui leur
est dû, quoique les municipalités acceptent
les compensations du gouvernement en guise de paiement.
Nous réitérons nos commentaires en ce qui a trait à
la rédaction de l'article 206: L'article 207 de la Loi sur la
fiscalité municipale doit demeurer. L'Union des municipalités
préférerait grandement que le législateur, au lieu de
réduire la base fiscale des municipalités, la bonifie et la
complète selon les termes de la réforme de 1979. À cet
effet, nous avons joint en annexe les recommandations du comité conjoint
pouvant être insérées dans le projet de loi. Dans cette
annexe, on réfère aux recommandations du comité conjoint
pouvant être insérées dans le projet de loi, et je cite:
"Face à l'absence d'articles relatifs aux recommandations du
comité conjoint, nous soulevons des aspects pouvant faire l'objet de
modifications et à inclure dans le projet de loi. Nous soulignons que
nous précisons non seulement les articles de la loi, mais
également ceux des différents règlements." Et
là-dedans, il y a des modifications qui n'incluent pas de coûts
supplémentaires au gouvernement.
Les modifications. En se référant au rapport du
comité conjoint, nous croyons que les recommandations suivantes
devraient être incluses dans le projet de loi no 92: reconduction du
programme de transfert minimum (article 579); exclusivité du champ
foncier (Loi sur l'instruction publique); perception d'une taxe d'affaires
auprès des vendeurs itinérants; mesure de plafonnement du compte
de taxes; uniformisation annuelle des rôles d'évaluation; pouvoir
du ministre sur la détermination du niveau médian; taxation des
immeubles vacants des réseaux de l'éducation et des affaires
sociales; perception d'une taxe d'affaires auprès des associations
coopératives; imposition du Village olympique; abolition du plafond
d'évaluation applicable aux terrains de golf; révision de
l'imposition de la machinerie industrielle; modification à
l'évaluation des terrains constituant l'emprise des voies
ferrées; modification et compensations versées par les organismes
sans but lucratif.
Les modifications aux règlements découlant du pouvoir
réglementaire du ministre. Bien que le pouvoir réglementaire soit
une compétence discrétionnaire du ministre, il y a lieu de
souligner les modifications attendues afin d'obtenir certaines
précisions quant aux changements possibles: report de
l'échéance du dépôt des rôles de nouvelle
génération; modification au calcul du niveau médian;
augmentation progressive des plafonds applicables aux immeubles des
réseaux; élargissement des paiements tenant lieu de taxes pour
les biens encore exclus; paiement d'intérêt sur les paiements
tenant lieu de taxes; maintien intégral du programme de
péréquation.
Voici, cela complète les commentaires que l'Union des
municipalités voulait vous présenter. Forcément, on s'est
tenu un peu à l'écart des articles de loi qui touchaient les
communautés urbaines et la Communauté régionale de
l'Outaouais. Je vous remercie.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. Dufour. Il devrait
y avoir une période de questions, j'imagine?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): On pourra s'entendre sur
l'équilibre entre les deux.
M. Léonard: Avant ou après? Quand vous voudrez.
Le Président (M. Bordeleau): Non, non, on peut y aller
immédiatement, en vous soulignant qu'il faudra probablement suspendre
à 13 heures. M. le ministre.
M. Léonard: Je voudrais, d'abord, remercier l'Union des
municipalités du Québec de ses commentaires sur le projet de loi.
Je pense qu'il y a des remarques très utiles que nous allons analyser
les unes après les autres très attentivement.
Maintenant, il y a quand même certaines questions, disons, qui
sont soulevées par rapport à ce que vous dites. Vous parlez de
l'article 68 qui touche la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, quant
au périmètre d'urbanisation de contenu minimum, les normes
minimales qu'il peut y avoir. J'aimerais comprendre davantage ce qui est en
cause, parce qu'il y a les articles 4 et 5 de la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme qui donnent le contenu obligatoire ou le contenu facultatif.
Enfin, peut-être les articles 5 et 6 aussi. Nous n'avions pas
l'impression de toucher à ce point. Si je comprends bien ce que vous
nous dites, c'est qu'on change des choses assez fondamentales
là-dessus?
M. Dufour: C'est-à-dire qu'on va beaucoup plus loin que la
version originale de la loi. Effectivement, avant, dans la loi, la
municipalité régionale de comté pouvait identifier les
zones de risques. Mais là, on leur donne le pouvoir de
réglementation. Si on fait référence à notre
tournée de consultation, il ressort que les municipalités locales
sont jalouses à l'extrême de garder leur autonomie. Cela pourrait
toucher leur propre autonomie, parce qu'on va aller jusqu'à tracer des
normes leur disant quelle devrait être la grandeur du terrain dans leur
municipalité. On va aussi tenir compte si elles ont le droit de
bâtir ou non. Donc, on va presque directement sur l'autonomie locale. On
parle des maisons mobiles aussi. On va jusqu'à dire aux
municipalités où devraient être les parcs de maisons
mobiles.
M. Léonard: Je ne sais si on dit où devraient
être les parcs de maisons mobiles. Dans cet article, je pense que les
modifications veulent qu'on arrive à tenir compte de part et d'autre de
toute la réglementation du ministère de l'Environnement.
Si une municipalité, à l'heure actuelle, permet du
lotissement sur des lots sans services, disons aqueduc et égout, et que
ces lots sont d'une taille trop réduite pour pouvoir y mettre un bon
champ d'épuration ou un champ d'épuration satisfaisant, comment
procéder autrement? Il faut trouver un moyen pour indiquer cette
réglementation de l'environnement notamment. Je pense que c'est de cela
qu'il s'agit en l'occurrence. C'est un des aspects.
M. Dufour: Comme la municipalité locale est obligée
de soumettre son plan d'urbanisme aux responsables du schéma
d'aménagement, à ce moment-là, la municipalité va
être obligée de se soumettre à un certain nombre de
règles qui devraient être prévues par le schéma
d'aménagement. Effectivement, la municipalité devra prescrire les
normes qu'elle va appliquer dans la municipalité. De plus, les
règles du ministère de l'Environnement s'appliquent
déjà aux municipalités locales.
M. Léonard: Oui, mais il s'agit toujours de normes
minimales. Ces normes-là existent déjà. Tout ce qu'on
fait, c'est qu'on clarifie une situation qui existe déjà. Si on
permet de la construction, par exemple, sur des lots - il faut parler en
mètres maintenant - de moins de mille mètres carrés - Je
pense que c'est ce que cela donne. Un mètre, c'est combien de pieds
carrés? C'est dix pieds -de moins de trois mille mètres
carrés, par exemple...
M. Dufour: Me Lafond, qui est aussi urbaniste, va essayer
d'éclaircir la chose.
M. Léonard: La conformité du plan d'urbanisme au
schéma, ce n'est pas une conformité stricte, c'est une
conformité générale d'objectifs. Je pense bien qu'on
discute sur la rédaction de l'article. Tout ce qu'on voulait, c'est
clarifier les choses par rapport à une réglementation qui existe
déjà et que des municipalités même au niveau local
devront respecter.
Le Président (M. Bordeleau): Mme
Lafond.
Mme Lafond (Nicole): C'est tout simplement parce que l'article
115, paragraphe 3, est assez large, et "prescrire la superficie minimale et les
dimensions minimales des lots lors d'une opération cadastrale, compte
tenu soit de la nature du sol, soit de la proximité d'un ouvrage public
- et cela, je l'admets avec vous, pour le troisième bout - soit de
l'existence ou, selon le cas, de l'absence d'installations septiques ou d'un
service d'aqueduc et d'égout sanitaire". Je comprends qu'on
réfère à cette partie du paragraphe, mais il reste que le
début de l'alinéa: "prescrire la superficie minimale et les
dimensions minimales des lots lors d'une opération cadastrale compte
tenu soit de la nature du sol" cela ouvre la porte à de la
réglementation entre autres choses, sur les dimensions de lots
généralement.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: En tout cas, nous, ce qu'on visait, c'est,
à un moment donné, de vraiment sensibiliser les gens à
toute la réglementation de l'environnement qui, je pense, fait partie de
notre société à l'heure actuelle, de nos exigences, et
tout le monde reconnaît de plus en plus que c'est absolument
nécessaire. Maintenant, la loi parlait explicitement des zones
d'inondation, des zones de risques.
Mme Lafond: Cela, on l'admet encore. M. Léonard: Oui.
Mme Lafond: C'est le paragraphe 4, ce n'est pas le paragraphe 3.
Et cela, dans le fond, on ne le conteste pas vraiment. C'est plus 115.3, qui
permet de faire des normes de lotissement minimales.
M. Léonard: Je ne sais pas s'il y a d'autres
rédactions. On pourrait peut-être poursuivre au-delà de
cela. Je ne veux pas prendre tout le temps de la commission là-dessus.
En tout cas, nous prenons note de votre mémoire là-dessus et on
pourra y revenir quand on va venir à l'adoption de l'article.
Les délais d'adoption de la résolution
d'élaboration du schéma par rapport à la période de
gel, il nous semble, à l'heure actuelle, que les municipalités
sont sensibilisées à cette période de gel et de
contrôle intérimaire qui entraîne un gel depuis fort
longtemps. La loi est adoptée depuis trois ans et, en particulier, la
plupart des municipalités qui vont commencer leur schéma
d'aménagement cette année existent depuis un an à peu
près et elles ont eu un an pour se préparer. Cela, pour nous,
c'est le contexte général et, sachant qu'il y aura un gel durant
l'hiver, la plupart n'ont pas adopté leur résolution au cours de
l'été parce qu'il y a encore passablement de construction et que
les fonctionnaires du ministère leur ont aussi proposé, leur ont
signifié que ce serait probablement mieux de
le faire durant l'hiver, de sorte que cela ne gêne pas la
construction.
Par ailleurs, il y a quand même des exclusions qui permettent
qu'il y ait de la construction. Il y a, d'abord, le fait que, si toutes les
autorisations ont été acquises avant le 12 ou le moment où
la résolution a été adoptée, ces constructions se
font sans aucun problème. Il y a aussi le fait qu'on peut construire sur
tout lot qui est desservi par les services d'aqueduc et d'égout. Donc,
on s'attend que la construction se fasse. Par la suite, il y a toutes les
exclusions concernant le territoire agricole. Donc, cela ne devrait rien
gêner là-dessus. Il y a aussi que, dans les parcs industriels,
notamment, il y a normalement un minimum de cadastrage qui a été
fait. Il y a un minimum de services au tout départ. Il nous semblait que
les risques de gel ou, en tout cas, les conséquences qui pourraient
être désagréables d'un gel étaient limitées
au minimum. Quand vous dites qu'on peut adopter un règlement de
contrôle intérimaire, avant qu'on adopte la résolution, je
ne sais pas si ce n'est pas la même chose qu'on fait de toute
façon par la loi à l'heure actuelle, parce qu'ils le savaient, le
règlement de contrôle intérimaire, ils pouvaient l'adopter
pratiquement en même temps. D'accord. (13 heures)
Mme Lafond: D'accord. Disons que c'est en forgeant qu'on devient
forgeron. Effectivement, on n'avait pas tout prévu. On commence à
s'intéresser à chaque mot qui porte sur les différents
articles de la loi. Je pense qu'on avait sous-estimé la longueur des
délais une fois la résolution d'élaboration
adoptée.
M. Léonard: C'est du 12 décembre au 12 mars. Cela
ne construit pas fort quand c'est gelé comme cela.
M. Dufour: C'est quand même surprenant.
Mme Lafond: Non, mais il y a aussi le problème
d'acquisition des droits, les transferts de propriété, toute
opération cadastrale ou tout morcellement...
M. Léonard: Me Lafond, quant aux transferts de
propriété, il n'y a rien qui empêche de signer un acte, du
genre promesse de vente et d'achat.
Mme Lafond: Oui, je sais, mais une fois que la résolution
est... On va avoir les mêmes problèmes qu'avec la Loi sur la
protection du territoire agricole, à savoir les actes faits avant le 9
novembre ou après deviennent-ils nuls de nullité absolue ou de
nullité relative? En fait, c'est l'ensemble des problèmes. La
suggestion qu'on faisait c'était, plutôt que d'adopter la
résolution et ensuite le règlement, puisqu'on a donné aux
municipalités la possibilité d'adopter un règlement de
contrôle intérimaire, que la municipalité puisse faire son
choix et choisir d'adopter le règlement, que vous donniez votre
autorisation et, une fois l'autorisation obtenue et le règlement
valable, alors, là, adoption et de la résolution
d'élaboration et du règlement de contrôle
intérimaire. Donc, les délais ne courent plus. Il n'y a plus
d'attente. Il n'y a plus de délais à ce moment-là.
Le Président (M. Bordeleau): Je constate qu'il est
maintenant 13 heures.
M. Léonard: Nous pourrions poursuivre un peu plus
tard.
Le Président (M. Bordeleau): Cela me prendrait le
consentement.
M. Léonard: Je pense qu'il y a des points techniques
soulevés et qu'on pourrait approfondir davantage en dehors d'ici. Je
vous invite à rencontrer mes fonctionnaires là-dessus et à
poursuivre l'échange. Nous pourrions y revenir lors de la
réouverture...
Le Président (M. Bordeleau): À quinze heures.
M. Léonard: ... à quinze heures.
Le Président (M. Bordeleau): La commission suspend ses
travaux jusqu'à cet après-midi, quinze heures. Nous reprendrons
avec les représentants de l'Union des municipalités du
Québec.
(Suspension de la séance à 13 h 03)
(Reprise de la séance à 15 h 25)
Le Président (M. Bordeleau): La commission des affaires
municipales reprend donc ses travaux. À la suspension, nous en
étions à une discussion entre l'Union des municipalités du
Québec et M. le ministre. Alors, M. le ministre.
M. Léonard: Oui, M. le Président. Je ne veux pas
faire d'autres remarques générales, sauf une dernière sur
les recommandations du comité conjoint. Je comprends que ce
comité nous a remis son rapport le 5 novembre dernier et on le reprend
ici. Je pense qu'on en tiendra compte tout au cours de l'année, parce
que notre travail n'est pas terminé là-dessus. Je ferais
simplement remarquer, par exemple, que, par rapport à la première
recommandation de reconduction du programme du transfert minimum, même si
c'était vu comme une mesure temporaire pour trois ans, nous l'avons
prolongée sur
deux ans, avec une diminution. Je comprends très bien que c'est
dans la foulée de tout le rapport sur la fiscalité municipale. Le
gouvernement y tient encore, comme à l'engagement de payer des "en lieu"
de taxes à titre de compensation sur ses immeubles; alors, nous
enregistrons toutes ces recommandations. Quant au contenu des relations qu'il y
a avec le projet de loi, on pourra continuer les discussions. Je pense qu'il y
a beaucoup de choses qui peuvent être retenues, quand même.
Le Président (M. Bordeleau): Merci. Cela va. S'il n'y a
pas d'autres questions, je remercierai M. Dufour; à moins que vous
n'ayez un commentaire de la fin, M. Dufour?
M. Dufour: Oui, il y a peut-être l'article 120. On ne l'a
pas soulevé, mais je suis convaincu que vous vous en rendrez compte.
À l'article 120 qui est l'article 187 du projet de loi, il semble y
avoir une coquille. Vous dites "pour les plaintes de 250 000 $ ou plus"; cela
devrait être probablement 250 000 $ ou moins. Sans cela, la
dernière phrase est superflue parce que vous dites que, dans les autres
cas, la décision doit être motivée par écrit. Il
semble, en tout cas, qu'il y ait une erreur.
M. Léonard: L'article 187, dites-vous?
M. Dufour: Oui, l'article 187 qui s'appellera l'article 120. Le
seul commentaire que je pourrais soulever à nouveau ou, en tout cas, le
point sur lequel je veux insiter quelque peu, c'est sur l'article 207 qui, nous
semble-t-il, devrait être examiné de nouveau parce qu'on tient
beaucoup à cet article. Il peut avoir des conséquences
très importantes, à notre point de vue. Dans l'ensemble, je
voudrais vous remercier de nous avoir reçus et souhaiter que le projet
de loi puisse donner les résultats auxquels vous vous attendez et
auxquels on s'attend.
Le Président (M. Bordeleau): Oui.
M. Léonard: Je veux bien remercier l'Union des
municipalités du Québec. Je pense qu'il y a des remarques
très constructives dans le mémoire que ces gens viennent de
déposer. Nous regarderons effectivement l'article 207 à la
lumière de vos recommandations là-dessus. On pourra voir les
suites qu'on pourra donner.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je tiens à remercier
le président de l'Union des municipalités, ainsi que ceux qui
l'ont accompagné. Nous souhaitons que les points qu'ils font ressortir
à l'intérieur du mémoire qu'on nous a
présenté soient retenus par le ministre des Affaires municipales.
D'autre part, s'il y a lieu, au cours de l'étude de l'ensemble du
projet, on se permettra sûrement de communiquer par les voies habituelles
afin de tenter d'avoir le meilleur dans le monde municipal. Ce projet de loi,
sans pour autant qu'il soit urgent, je pense qu'il est nécessaire afin
de permettre la bonne marche de nos municipalités. Encore une fois, nous
vous remercions.
Par contre, je voudrais simplement noter que, malheureusement, le
responsable de l'Opposition, le député de Laprairie, M.
Jean-Pierre Saintonge s'est abstenu d'être ici ce matin parce qu'il
était à l'extérieur. Il me prie de vous souhaiter la
bienvenue à cette commission et s'excuse du fait qu'il n'ait pu
être présent; mais, encore une fois, il est à votre
disponibilité et vous aurez toujours l'oreille de l'Opposition.
Le Président (M. Bordeleau): Je vous remercie
également, M. Dufour, de vous être présenté devant
notre commission. Alors, j'appellerai maintenant l'Union des
municipalités régionales de comté, avec M. Moreau et les
personnes qui l'accompagnent. M. Moreau, si vous voulez approcher un des micros
pour que le tout se passe bien et présenter les personnes qui sont avec
vous.
Union des municipalités régionales de
comté
M. Moreau (Jean-Marie): M. le Président, voici les
personnes qui m'accompagnent: Me Gaétane Martel, qui est permanente
à l'union, Me Viau, qui est consultant, et M. Eugène Letendre,
qui est premier vice-président de l'union.
M. le Président, on vous remercie de nous avoir permis de nous
faire entendre sur le projet de loi no 92. Malheureusement, nous n'avons pas
préparé de mémoire. Nous vous avons tout simplement remis
des notes où nous avons pointé les articles qui nous concernent.
En ce qui concerne les remarques générales, le projet de loi est
évidemment très complexe. Bien sûr, 300 articles ou
presque, cela nous a presque obligés à étudier cela en
catastrophe. Il reste tout de même que nous croyons que cet exercice va
certainement être salutaire pour l'ensemble de nos municipalités
et peut-être pour le gouvernement. Certains articles répondent
à nos demandes, par exemple, les articles 1, 7, 37 et les articles 40
à 44. D'autres, enfin, simplifient certaines dispositions d'ordre
administratif ou étendent les pouvoirs des municipalités, par
exemple, les articles 58, 59 à 66 et 232. Par contre, quelques articles
soulèvent des questions. Je vais les pointer et je vais demander
à Me Martel ou à Me Viau de donner l'explication de notre point
de vue.
En ce qui concerne l'article 6, nous nous opposons au vote universel. En
ce qui concerne les pouvoirs au niveau des annexions, nous sommes d'accord pour
que les locataires et les propriétaires aient droit de vote en cas
d'annexion. On n'a pas d'objection. Quand on est rendu au niveau des
résidents qui ne sont ni locataires, ni propriétaires, on se
demande si c'est vraiment opportun que ces gens puissent voter. Je voudrais
tout simplement citer un exemple, celui de ma municipalité où il
y a un hôtel qui loue des chambres. On était en train
récemment de passer une ligne à haute tension. Il y a des gens
qui sont demeurés là pendant un an. Ils payaient la chambre
d'hôtel tous les jours. Pourrait-on penser qu'à un moment
donné - ce sont peut-être des exceptions, mais ce sont des
exceptions qui peuvent entrer en ligne de compte dans la loi - que ces gens
puissent être appelés à voter pour une annexion ou une
fusion? C'est le but de notre objection en ce qui concerne l'article. Je ne
sais pas si Me Martel ou Me Viau ont des ajouts à apporter à
cette chose. C'est ce à quoi on s'oppose en ce qui concerne l'article
6.
À l'article 14 maintenant, qu'adviendra-t-il si la proportion
médiane n'est pas approuvée en novembre? C'est une question qu'on
pose. Voulez-vous donner des explications, Me Viau?
M. Viau (Pierre): C'est simplement une question de concordance.
On se demande ce qui arrive. Selon les renseignements que nous avons, il
arrive, à cause de problèmes techniques, que les médianes
ne soient pas approuvées avant qu'on décide de faire les budgets.
Le problème des médianes - tout le monde le connaît, on a
des problèmes assez particuliers avec cela - les tribunaux vont le
trancher probablement au début de l'an prochain. On se dit: Si le
ministre ne l'a pas approuvée en novembre, que va-t-il se passer pour la
préparation des budgets au niveau régional et au niveau local?
C'est simplement une question de concordance de dates. On ne sait pas quel
système adopter. Celui qui sera adopté et qui sera le plus
propice à l'adoption des budgets, parce qu'au fond c'est le
problème que nous avons. C'est tout. Il n'y a pas de problème de
fond là-dedans; il y a un problème de concordance de dates ou
d'ajustement technique qui n'est peut-être pas réel, mais qui nous
semble soulever quelques problèmes. À cause des paliers
régional et local, on est obligé de reculer un peu sur tout cela.
Alors, si on a une date pour notre médiane, il est certain que les
budgets au niveau régional seront prêts à temps, plus au
niveau local. C'est seulement une question de concordance de dates. Il peut
peut-être fonctionner comme c'est là, mais on s'interrogeait
là-dessus.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord.
M. Moreau: C'est surtout à l'intérieur du
comité, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord, je pense que vous
devriez peut-être continuer et le ministre pourra répondre.
M. Léonard: On veut que je réponde à chaque
question que vous me posez?
M. Moreau: Oui.
M. Léonard: Par exemple, sur le vote universel...
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: ... on dit: On devrait limiter ce droit aux
seuls propriétaires et locataires. Nous avons vécu
l'expérience de Pointe-aux-Trembles, notamment, où les conjoints
des propriétaires et locataires n'avaient pas le droit de vote et les
dépendants n'avaient pas le droit de vote même si cela faisait
longtemps qu'ils étaient résidents dans la municipalité.
Il y a eu passablement de critiques publiques là-dessus. Je ne suis pas
sûr, il faudrait vraiment que ce soit un hasard si, à un moment
donné, il y avait beaucoup de "commis voyageurs" dans une
municipalité, pour employer un terme entre guillemets, qui fassent
changer des décisions sur ce plan. Je pense qu'ils auraient tendance
à s'abstenir. J'ai l'impression qu'à cause de quelques exceptions
qui pourraient survenir, on prive du droit de vote toute une catégorie
de citoyens. C'est ce qui semblait avoir ressorti de l'expérience de
Pointe-aux-Trembles, notamment. La "durée de vie", entre guillemets des
propriétaires et des locataires en général, c'est sept ans
pour un propriétaire contre trois ans, trois ans et demi pour un
locataire. Donc, cela se ressemble assez sensiblement, à l'heure
actuelle.
Le Président (M. Bordeleau): M. Viau.
M. Viau: II y a quelques années, il y avait une
façon simple de rédiger qui nous permettait de nommer les
conjoints et les dépendants. On peut mettre ce que vous dites, sauf que
de la façon dont c'est rédigé maintenant mes enfants
majeurs voteraient là-dessus, parce qu'ils sont domiciliés. Le
domicile est une notion de droit civil. Dès qu'on est majeur et qu'on
est domicilié, on a le droit de vote. Si c'est ce que vous visez, la
façon dont c'était rédigé dans le code autour des
années soixante-cinq, permettant cela aux conjoints et dépendants
ou aux enfants domiciliés à un endroit, c'est vrai
qu'on peut atteindre cela. C'est une question de rédaction,
peut-être.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Sur un plan plus général, toutes
les lois municipales adoptées dans les dernières années
concourent à faire voter l'ensemble de la population sur les
différentes questions municipales et au niveau des élections. Je
pense que cela a été avantageux. Je comprends l'objection que
vous soulevez. J'imagine aussi que, par exemple, si on s'en tenait au
territoire de la municipalité de la Baie-James, il y a beaucoup de gens
qui y restent seulement six mois, dans le cas où il y a des travaux
passagers qui peuvent être importants, par ailleurs. Mais, c'est vraiment
l'exception dans le cas du Québec à l'heure actuelle, parce que
la tendance est vraiment à une certaine stabilité tant au niveau
des propriétaires que des locataires.
Sur l'autre question, la proportion médiane, je pense que c'est
une question de concordance parce que ce que nous proposons...
Le Président (M. Bordeleau): Avant de passer à
l'autre, peut-être qu'on pourrait vider cette question. M. le
député de Hull, c'est sur ce sujet.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. Remarquez que nous
sommes heureux de constater, quand même, qu'un article qui apporte une
modification à la Loi favorisant le regroupement des
municipalités pour le permettre, en plus des propriétaires et des
locataires, aux occupants. Si on avait seulement permis, M. le ministre,
à l'adoption de la loi no 37, aux propriétaires et locataires,
d'exercer démocratiquement leur choix face à un regroupement de
municipalités, je pense qu'on aurait fait un grand pas. Par contre, on
va sûrement y revenir, mais je me pose certaines questions. Je poserais
une question à M. Moreau: Vous voudriez seulement limiter cela aux
propriétaires et locataires, mais à l'intérieur d'un
regroupement ou d'une annexion. Est-ce cela?
M. Moreau: M. le Président, je pense bien que nous n'avons
pas d'objection à ce que les dépendants puissent voter. C'est
seulement le cas où des gens qui n'ont aucun lien dans une
municipalité - et cela existe -peuvent à un moment donné
faire pencher la balance, soit pour une fusion ou contre. Cela n'a rien
à voir. Mais notre crainte, c'est que, à un moment donné,
cela implique certaines dépenses, implique des fonds publics et que ces
gens n'aient aucune responsabilité dans ce domaine. Si, à un
moment donné, on institue le vote universel dans le cas d'annexion ou de
fusion, c'est bien sûr qu'on peut, à un moment donné, avoir
des gens qui vont exercer leur droit de vote, puisqu'ils vont l'avoir, cela
sera dans la loi, mais ils n'auront aucune implication, aucune
responsabilité dans l'avenir de cette municipalité. C'est dans ce
sens.
M. Rocheleau: Par contre, M. le Président, je me pose une
autre question; peut-être que M. Moreau pourrait me répondre.
Actuellement, en vertu de la Loi sur les cités et villes à
l'article 351 - dans le Code municipal, je ne sais pas à quel article,
à l'article 49 - dans le cas d'un référendum qui traite de
l'ensemble des sujets que la ville pourrait vouloir discuter avec ses
propriétaires, locataires ou autres, est-ce que vous ne verriez pas
cette possibilité sur tout sujet qui peut intéresser une
administration municipale et, par la suite d'une consultation populaire avec
ces citoyens, on ferait des recommandations, soit au ministère des
Affaires municipales ou au gouvernement, aux instances? Actuellement, encore
là, seulement le propriétaire et le locataire ont le droit de
voter, alors qu'à l'élection générale on retrouve
le propriétaire, le locataire, ainsi que l'occupant qui, de la
même façon, doit être résident de la
municipalité depuis au moins un an pour être sur la liste
électorale. Étant donné qu'à l'élection on
permet à l'occupant de voter, je me pose la question - sûrement
que cela serait intéressant d'en discuter - à savoir si, dans
tous les cas où la ville tient un référendum, l'occupant
ne devrait pas aussi avoir l'opportunité de voter, étant
donné que, parmi les occupants, il n'y a pas simplement les gens qui
passent; il y a aussi les jeunes qui sont impliqués dans la vie de leur
municipalité et qui sont reconnus comme occupants parce qu'ils ne sont
ni locataires ni propriétaires et qui souhaiteraient sûrement
s'impliquer, étant donné que nos jeunes d'aujourd'hui sont les
responsables de demain. Je vous pose la question là-dessus, M. Moreau:
Est-ce qu'on souhaiterait l'étendre à plus qu'à l'annexion
ou au regroupement de municipalités?
Le Président (M. Bordeleau): M.
Moreau.
M. Moreau: Remarquez bien, M. le Président, qu'en ce qui
concerne l'administration d'une municipalité, la régie interne
d'une municipalité, quand les gens qui vivent à
l'intérieur de la municipalité ont à se prononcer, je n'ai
pas d'objection à ce que les gens qui vivent dans la municipalité
puissent se prononcer, mais que cela ne soit pas le lendemain de leur
arrivée. Après un certain nombre de mois ou d'années de
résidence, je n'ai pas d'objection à ce que
ces gens puissent se prononcer. Spécifiquement, quand on en
arrive à changer les périmètres d'une municipalité
par rapport à des annexions ou à des fusions, il me semble que
cela va plus loin que de la simple administration, c'est pour cela qu'on a des
réticences. Cela me paraît exagéré de donner le
droit de vote à des résidents qui n'ont pas de lien particulier
avec la municipalité, quand il s'agit de changer totalement les
règles du jeu qui sont les périmètres de la
municipalité et qui impliquent le champ foncier. Cela, pour moi, est
très valable.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: De quelle façon pourrait-on
déterminer si c'est un occupant qui est résident ou si c'est un
occupant qui est passager, qui vient faire un travail d'une année ou
deux? Est-ce que vous avez prévu quelque chose? (15 h 45)
M. Moreau: Si on veut exprimer cela en des termes que tout le
monde comprend, le pensionnaire dans une famille ou le pensionnaire dans une
maison de pension et le pensionnaire dans un hôtel qui exerce un
métier, c'est facile à identifier. Le gars qui ne paie pas de
taxes, le gars qui ne paie absolument rien, le gars, qui n'est pas
propriétaire, qui n'est pas locataire; alors cela ne peut même pas
se refléter dans son compte de loyer. C'est une personne
complètement à l'extérieur.
M. Rocheleau: Tout de même, M. Moreau - et la question
s'adresse peut-être au ministre aussi, s'il veut maintenant qu'on en
discute pour apporter certains éclaircissements - actuellement, en vertu
de la Loi sur les cités et villes, à l'article 351, quand il y a
un référendum, les propriétaires et les locataires ont le
droit de voter. Par contre, M. le ministre, dans le cas des foyers
d'hébergement, les personnes ne sont pas considérées comme
autonomes, elles sont considérées comme occupantes, alors qu'une
personne qui va être hospitalisée pendant un certain temps, elle,
a le droit de voter. Mais si elle est dans un foyer d'hébergement, elle
n'aura pas ce privilège de voter, et même si on prend les
municipalités qui ont des congrégations de soeurs, de
pères ou autres, ces gens n'ont pas le droit d'exprimer leur vote.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre, est-ce que
vous avez quelque chose à ajouter?
M. Léonard: Oui. J'aurais quelque chose à dire
là-dessus, quand même. Je pense que la liste électorale des
municipalités à l'heure actuelle inclut tous ceux qui sont dans
la municipalité depuis douze mois. Cela est un critère et je ne
pense pas qu'il y ait de telles distinctions entre celui qui demeure dans un
foyer d'hébergement et l'autre. Ce sont peut-être des distinctions
que certaines municipalités font, mais je ne suis pas sûr que ce
soit conforme à la loi à l'heure actuelle; quelqu'un qui
réside dans une municipalité depuis douze mois a le droit de
vote. Il me semble, en tout cas, que si cela fait au moins un an que quelqu'un
réside dans une municipalité, ce n'est pas un simple passant qui
passe là trois semaines; normalement, ce n'est pas cela. Il est
là depuis douze mois. Donc, il risque quand même qu'il lui ait
poussé quelques racines aux pieds durant douze mois.
M. Moreau: J'admets bien que c'est une question de point de vue,
remarquez bien, mais je prends justement le cas d'un foyer
d'hébergement. La pension, ce n'est même pas la
municipalité qui la détermine. Ce n'est pas le foyer, c'est le
gouvernement, le ministère des Affaires sociales suivant des normes et
des barèmes qui disent que le montant de la pension, cela va être
cela. Cela n'a rien à voir avec ce qui se passe dans la
municipalité. Que ces gens aient le droit de vote pour une
élection dans une municipalité, je n'ai aucune objection, mais
si, à un moment donné, les mêmes personnes pouvaient voter
dans le cas spécifique d'annexions ou de fusions... Dans le cas du vote
universel, je suis absolument d'accord. Ce n'est pas là-dessus qu'on
conteste. On conteste dans le cas d'annexions et de fusions. Je ne vois pas ce
que des gens, et sans préjudice, qui résident dans un centre
d'accueil... Cela ne change absolument rien à la politique du centre
d'accueil, cela n'a rien à voir. Ces gens pourraient même voter en
vertu de raisons qui seraient loin d'être justifiables par rapport aux
intérêts de la municipalité et, pour moi, c'est un danger.
Mais, remarquez bien, si vous êtes d'accord que c'est comme cela, je n'ai
pas d'objection.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Si vous voulez me permettre, peut-être
qu'on peut trouver une balise quelconque. Je ne suis pas fermé à
une balise quelconque là-dessus.
M. Moreau: II y aurait peut-être lieu d'inscrire douze
mois, s'il faut que ce soit douze mois pour qu'ils aient le droit de vote.
M. Léonard: S'il faut inscrire douze mois pour que ce soit
clair...
M. Moreau: Cela ne paraît pas là.
M. Leduc (Saint-Laurent): Sera considéré...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): ... comme ayant domicile celui qui
demeure là depuis douze mois. Maintenant, justement là-dessus,
pourquoi indique-t-on propriétaires et locataires? Pourquoi n'est-ce pas
simplement indiqué ceux domiciliés?
M. Léonard: Cela fait référence à
l'ancien article de la loi qui dit cela.
M. Leduc (Saint-Laurent): Cela n'a pas de bon sens.
M. Léonard: C'est pour cela qu'on le change.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ils sont sûrement
domiciliés, les propriétaires et les locataires. On devrait dire
ceux ayant domicile.
M. Léonard: Ah! non, parce que les propriétaires
non-résidents, locataires et places d'affaires...
M. Moreau: Moi, je suggérerais, M. le Président, de
juste mentionner douze mois de résidence.
Le Président (M. Bordeleau): Ce serait une balise
intéressante.
M. Moreau: On va s'accommoder de cela.
Le Président (M. Bordeleau): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Léonard: Est-ce qu'on peut poursuivre, parce que si on
fait des discussions très longues... Est-ce que vous pouvez nous donner
l'état de vos recommandations par rapport au projet de loi...
M. Moreau: Oui, d'accord.
M. Léonard: ... pour passer à travers? On va les
enregistrer et on pourra y revenir.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, nous pourrions faire
l'ensemble. C'est ce que je voulais vous proposer tantôt, M. le ministre.
On va revenir à cela. Après, on pourra avoir un échange
sur l'ensemble.
M. Moreau: L'article 29, pouvoir fort général
concernant les abattoirs. À l'article 29, on dit ceci: "... ou pour
faire disparaître les abattoirs déjà en existence dans la
municipalité." Je dis que cela n'a peut-être pas été
ajouté à cette loi, mais on se pose des questions sur les
abattoirs déjà existants. Empêcher un abattoir d'exister,
c'est une autre question. Mais cela voudrait dire, en vertu de la loi, pour un
abattoir déjà existant, que la municipalité pourrait le
faire détruire.
Le Président (M. Bordeleau): M. Viau.
M. Viau: Si je peux me permettre, est-ce que le projet de loi no
102 - parce que je viens de l'apprendre il y a quelques minutes - qui, à
l'article 2 modifierait le projet de loi no 92, règle ce
cas-là?
M. Léonard: Oui, c'est cela. Cela vient affecter ceci,
oui.
M. Viau: C'est cela. Parce que j'ai pris connaissance
tantôt du projet de loi no 102 qui semble viser le projet de loi no 92 et
qui fait sauter ce bout-là. C'est cela?
M. Léonard: Cela règle la question, je pense.
M. Viau: Si cela règle la question, nous n'avons plus de
questions.
M. Moreau: Si cela règle le cas, c'est
réglé. Maintenant, pourquoi ne pas avoir inclus les MRC au
deuxième alinéa de l'article 30? Je pose la question et on pourra
y revenir après, si vous voulez.
M. Léonard: Les mots "corporation de comté"
comprennent les MRC dans le Code municipal. Donc, elles sont incluses.
M. Moreau: Bon, cela règle le problème.
M. Léonard: D'accord.
M. Viau: Est-ce que je peux expliquer une chose, M. le
Président?
Le Président (M. Bordeleau): Oui, allez- y.
M. Viau: II y a peut-être une ambiguïté. Quand
une MRC succède à une corporation de comté, c'est clair
qu'elle prend ses pouvoirs. Mais, à ce qu'on me dit, il y a des MRC qui
ne succèdent pas à des corporations de comté. Qu'est-ce
qui se passe dans ce cas-là? C'est là notre problème. Il
vient plus loin, ce problème.
Voyez-vous, supposons que vous ayez une corporation de comté dont
les deux tiers s'en vont avec une MRC et l'autre tiers est regroupé avec
le tiers d'une autre corporation, elle ne lui succède pas.
M. Léonard: Je comprends, mais la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme... J'ai demandé qu'on recherche
l'article.
M. Viau: Est-ce qu'il n'y a pas là un piège?
M. Léonard: L'article dit que la MRC succède
à la corporation de comté. C'est l'article 170 de la loi.
M. Viau: Je suis d'accord, M. le ministre. Mais, à ce
qu'on me dit - et je pense que c'est vrai, parce que, d'après ce que
j'ai vérifié, cela me semble vrai - il y a des MRC qui ne
succèdent pas à des corporations de comté. Elles prennent
juste un petit bout d'une corporation de comté et un petit bout d'une
autre. Alors, si elles ne succèdent pas légalement... Non?
M. Léonard: Mais, pour les territoires couverts, elles
leur succèdent.
M. Viau: Pour les territoires couverts. À ce
moment-là, j'aimerais mieux une rédaction plus claire, parce
qu'on aura moins de difficulté quand on plaidera.
M. Léonard: Mais, juridiquement, je ne sais pas, je ne
vois pas, car la loi dit qu'elle succède à la corporation de
comté. À l'article 170, à la dernière phrase
exactement, on dit: "Cette municipalité constitue une corporation
municipale de comté et son territoire est une municipalité au
sens du Code municipal." Il me semble que c'est très clair.
M. Viau: Cela fait bien mon affaire pour celles qui existent.
Mais est-ce que cela inclut les pouvoirs de celles qui existaient avant? Vous
allez voir le problème tantôt, quand on arrivera au
règlement du paiement des anciens conseillers de comté. On va
avoir encore le problème en pratique.
M. Léonard: II me semble qu'il y a eu passablement de lois
pour couvrir tous les cas où on partageait le territoire d'une ancienne
corporation de comté et les règlements étaient
assumés par la suivante pour la partie de territoire qu'elle
prenait.
M. Viau: Je n'ai pas d'opposition.
M. Léonard: En tout cas, nous allons examiner ce point
très attentivement.
M. Viau: Oui, d'accord.
M. Léonard: S'il y a une précision à
apporter, je veux bien. Ce n'est vraiment pas une opposition. On pense que
c'est déjà clair. Maintenant, si cela ne l'est pas...
M. Viau: D'accord. C'est pour reconter à un juge, n'est-ce
pas? Alors quand on plaidera, on pourra dire qu'on pense que c'est comme cela
et on attendra la décision.
Le Président (M. Bordeleau): Nous passons à
l'article 32, M. Moreau?
M. Moreau: Oui. À l'article 32, j'ai une question.
Pourquoi des amendes de 10 $ et 25 $? Qu'advient-il des amendes imposées
en vertu du Code de la sécurité routière?
M. Léonard: C'est la loi actuelle dans le Code de la
sécurité routière.
M. Moreau: Oui.
M. Léonard: C'est seulement cela. On ne voulait pas
créer de nouvelles catégories.
M. Moreau: D'accord. Parfait.
M. Caron: Quant aux amendes, est-ce qu'il n'y aurait pas une
possibilité que le gouvernement les laisse aux municipalités?
Non, mais c'est vrai. Écoutez, cela a été demandé
à plusieurs reprises, il me semble qu'on devrait les laisser aux
municipalités.
Une voix: On a les parcomètres.
M. Caron: Oui, vous nous laissez seulement les
parcomètres, cela ne donne pas grand-chose.
M. Léonard: Mais les amendes imposées en vertu d'un
règlement municipal restent aux municipalités.
M. Caron: Oui, d'accord, mais c'est administré par les
municipalités. Vous ne nous donnez rien pour cela. Cela leur coûte
même de l'argent. C'est encore un service qu'on rend au gouvernement.
M. Léonard: Ah! Je suis convaincu qu'à Verdun vous
êtes tellement efficaces que vous n'avez pas de problème; vous ne
perdez pas d'argent avec cela.
Le Président (M. Bordeleau): Le suivant, oui, M.
Moreau.
M. Moreau: Maintenant, à l'article 37, pourquoi une
résolution au lieu d'un règlement? Et que survient-il s'il y a
des dépenses immobilières? Je demanderais à Me Martel
d'expliquer cette question.
Mme Martel (Gaétane): En fait, on se demandait si la
résolution visait uniquement l'entente ou si elle visait aussi les
dépenses que cela allait entraîner pour l'entente. C'est la
question qu'on se posait; c'était une interrogation plutôt qu'une
question.
Nécessairement, une entente entraînera des dépenses.
Alors, comme cela ne peut pas fonctionner par résolution, on se
demandait si la résolution visait uniquement l'entente; la question
était aussi de savoir s'il y avait entente ou pas. C'est surtout un
éclaircissement qu'on voulait avoir.
M. Léonard: La première des choses, c'est qu'on
voulait que la résolution soit un mécanisme plus rapide pour
adhérer à une entente; c'est le premier point. L'autre point, la
résolution dit que la municipalité adhère à
l'entente. Alors, les conditions de l'entente sont dans l'entente et elles
peuvent être soumises à l'approbation des contribuables d'une
municipalité, disons, par le processus de la publication ordinaire.
Maintenant, il y a une intention d'adhérer. À l'heure actuelle,
je pense qu'on a une espèce de cercle vicieux. Les municipalités
qui ont une entente, qui ont signé une entente à l'origine, ne
peuvent pas admettre sans reprendre tout leur processus, et l'autre ne peut pas
entrer dans l'entente parce qu'elle ne connaît pas les conditions que lui
feront les autres municipalités. Donc, à la minute où on a
gelé une entente, c'est fini. On ne peut pas faire autre chose que la
défaire pour en refaire une autre et reprendre tout un processus qui
peut être long. Maintenant, c'est vraiment avec l'objectif de simplifier
toute cette question que nous avons adopté cet article.
Le Président (M. Bordeleau): M. Viau.
M. Viau: Pour cela, vous avez raison, M. le ministre, c'est un
problème réel, mais supposons que vous avez instauré un
système d'enlèvement des déchets et que cela fonctionne
depuis deux, trois ans et qu'il y a quelqu'un qui veut y adhérer, vous
avez des dépenses en immobilisations. Normalement, ce qu'on
conçoit dans ce domaine, c'est que des dépenses en
immobilisations se paient sur plusieurs années. Est-ce que la
résolution est simplement pour conclure l'entente? Est-ce que cela
n'implique pas que, s'il y a des dépenses en immobilisations faites par
la nouvelle municipalité, elle devra suivre la procédure du
règlement? Cela me semble être cela, mais cela ne me semble pas
être si clair que cela. Autrement dit, si une municipalité
décide d'adhérer à une entente et qu'elle doit payer pour
des immobilisations par simple résolution, cela me semble contraire
à tout ce qu'on connaît dans le domaine municipal pour des
dépenses d'immobilisations. Pour conclure l'entente, oui, mais pas pour
impliquer des fonds. C'est comme cela qu'on le voit. Si c'est la
procédure, on vivra avec, mais je ne pense pas qu'à la
façon dont c'est rédigé cela permettra à la
municipalité qui conclura l'entente d'engager des dépenses sans
des règlements qui impliqueraient des immobilisations. Voyez-vous?
Autrement dit, si elle est obligée de payer pour le terrain, si vous
êtes partie à une entente depuis trois ans, on dira au nouveau
joueur: Toi, au lieu de payer 10 000 $, comme cela fait trois ans, tu paieras
30 000 $ plus 10 000 $ par année. Alors, il sera obligé
d'emprunter les 30 000 $; il ne pourra pas faire cela par résolution.
Sur la conclusion de l'entente, nous sommes bien d'accord. Plus le
mécanisme est simple, mieux c'est. Mais il faudrait peut-être
qu'il y ait un lien.
M. Léonard: À ce qu'on me dit...
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: ... s'il y a des fonds qui doivent être
engagés, notamment dans le cas des immobilisations, il faut qu'il y ait
un règlement local qui soit adopté. Donc, il y a une
résolution pour adhérer à l'entente. Par la suite, pour
aller chercher des fonds chez les contribuables, il faut qu'il y ait un
règlement local.
M. Viau: Alors, peut-être qu'on pourrait techniquement
simplifier tout cela. Autrement dit, si on fait cela dans le même
règlement, en tout cas... C'est peut-être plus un problème
technique qu'un problème de fond.
M. Léonard: C'est plus rapide si la municipalité
manifeste son intention, au tout début, d'adhérer à
l'entente et, ensuite, elle pose des gestes conséquents dont la
publication d'un règlement, l'adoption et...
M. Viau: Je vous ferai une confidence. Je n'ai jamais dit
à un client de signer une résolution d'intention, parce que cela
est dangereux devant un tribunal; on ne fait pas cela, pas dans ce domaine.
S'il conclut une entente par résolution, d'accord. Mais, après
cela... Il y a peut-être juste un lien à faire, peut-être
que, techniquement, on trouvera une façon de le rédiger pour
être certain que, s'il y a des dépenses... Autrement dit, si vous
arrivez dans le club trois ou quatre ans après, c'est bien sûr que
vous allez payer plus cher, mais il va falloir que vous empruntiez votre
argent. Peut-être que c'est juste la conclusion de l'entente qu'on visait
avec cela. (16 heures)
M. Léonard: S'il y a une implication de fonds, il n'y a
absolument pas d'objection de la part des municipalités à
procéder du même coup, résolution et règlement.
M. Viau: Ce que je croyais comprendre ici, c'est qu'à la
façon dont c'était rédigé je n'étais pas
certain qu'on ne pouvait pas
conclure une entente et engager des fonds tout de suite. Je vais vous
donner un exemple. Il y a des municipalités qui ont des surplus
accumulés. Si vous adoptez une résolution et que vous vous
appropriez vos surplus à même votre fonds général
dans la même année, comme la Loi sur les travaux municipaux ne
vous oblige plus à voter un règlement, vous pouvez, par simple
résolution, prendre quelques milliers de dollars dans votre fonds
général et vous approprier cela d'un coup sec, ce qui me semble
délicat sur le plan des immobilisations. Enfin, si cela peut se faire,
tant mieux.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Je pense, tout de même, qu'il va falloir y
apporter une attention particulière. Vous avez soulevé un point
qui est arrivé dans le passé. Certaines municipalités ont
voulu utiliser le même service pour les ordures ménagères,
entre autres, là où des immobilisations avaient été
faites antérieurement pour l'acquisition de terrains aptes à
recevoir les ordures. Après deux ou trois ans, une nouvelle
municipalité vient et demande d'être desservie par le même
service. Elle doit alors récupérer ou défrayer une partie
du coût des immobilisations et, par le fait même, l'adopter sous
forme de règlement plutôt que sous forme de résolution,
parce qu'il y a un engagement de fonds de la municipalité. Il faudra
sûrement trouver une façon...
M. Viau: Si vous avez des surplus dans votre budget pour
l'année courante, vous pouvez par simple résolution les
approprier pour n'importe quel travail sans adopter de règlement. Vous
pouvez le faire par le biais de cette résolution. Ce n'est
peut-être pas faux, mais il faut savoir que cela veut dire cela. C'est
tout.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord.
M. Léonard: Lorsqu'on arrivera à l'article, on
pourra, s'il y a lieu... Il semble que ce soit couvert, mais, enfin, on peut
peut-être le revoir davantage. D'accord?
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. M. Moreau.
M. Léonard: L'article 43.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 43.
M. Moreau: À l'article 43, le but de l'article 417? Le
sens du mot "chemin". "Pour acquérir, de gré à gré
ou par expropriation, une servitude perpétuelle ou temporaire sur un
immeuble, en faveur d'une rue ou d'un chemin public auquel cet immeuble est
adjacent et dont elle est responsable de l'entretien..." Je crois comprendre
que c'est dans le cas, par exemple, d'un centre commercial qui aurait une
sortie sur une rue et une autre sur une rue résidentielle. Est-ce ce que
cela prévoit?
M. Léonard: Oui.
M. Moreau: C'est cela?
Le Président (M. Bordeleau): Cela va?
M. Moreau: À l'article 47, que survient-il lorsqu'une MRC
succède à une corporation de comté? Lorsqu'elle ne
succède à aucune corporation de comté?
M. Léonard: C'est le sens de notre discussion de tout
à l'heure avec Me Viau.
M. Moreau: Cela revient à cela, très bien.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Article 54.
M. Moreau: À l'article 54, oui, allez-y donc!
M. Viau: Nous avons préparé une annexe qui a l'air
compliquée, mais qui est très simple. Vous avez actuellement des
règlements d'emprunt dans des municipalités rurales surtout et
plusieurs règlements d'emprunt déjà adoptés et
déjà payés de cette façon et d'autres qui sont en
train de s'adopter de cette façon où l'on prévoit qu'une
personne qui est propriétaire, par exemple, peut payer comptant sa
partie de lot; autrement dit 3000 $ pour elle, le voisin ne paie pas comptant,
l'autre paie comptant, l'autre ne paie pas comptant. La municipalité
emprunte pour ceux qui ne paient pas comptant. À notre point de vue,
c'est illégal. Suivant le contenu des lois, actuellement le Code
municipal et la Loi sur les travaux municipaux, aux articles 2 et 3, on a un
problème parce que la base de la municipalité, c'est l'imposition
d'une taxe spéciale. On ne peut pas dire: Vous, monsieur, vous allez
payer 3000 $ comptant, tandis que vous, monsieur, vous ne payez pas comptant,
vous allez payer des frais de financement, parce que notre seule façon
de taxer, c'est d'imposer une taxe et d'encourir des frais de financement.
On le laisse à l'étude, parce que je pense que c'est un
problème très réel actuellement qui se pose et qui pose
des problèmes pour des règlements déjà en cours.
Puisque, quant à nous, nous sommes d'accord avec ce mécanisme, il
s'agirait, nous semble-
t-il, de légaliser cette façon de faire parce que cela
pose des problèmes sérieux sur le plan juridique. Je pense que
votre ministère a probablement reçu des demandes. Il y a des
contestations qui s'en viennent là-dessus, on le dit bien
sincèrement. En somme, ce qu'on dit, c'est que la loi ne prévoit
que le fait de percevoir une taxe pour payer des travaux. La loi prévoit
aussi que, si vous n'avez pas des sommes dans vos fonds généraux,
vous imposez une taxe, mais c'est une gymnastique intellectuelle de dire:
Monsieur m'a payé 3000 $; donc, l'argent est dans les fonds
généraux. Je ne perçois pas pour lui. Je perçois
pour lui; je ne perçois pas pour lui. Cela ouvre un trou
épouvantable et des problèmes juridiques. C'est seulement pour
ajuster cela.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je pense que le point
qui est soulevé demande étude. Nous enregistrons cela. Si nous
pouvons donner une solution d'ici à la fin de la commission, on verra.
Mais, comme vous l'avez dit, il est assez compliqué à
régler et c'est un problème réel, surtout dans les
municiaplités rurales, dans les villages notamment. D'accord, on
enregistre cela et on poursuit nos réflexions là-dessus.
M. Moreau: Merci, M. le Président. À l'article 57,
si vous voulez vous allez rayer la deuxième ligne "nouvelle taxe
foncière générale". Cela n'est pas une nouvelle taxe
foncière générale. Et aussi la ligne qui dit: "Que
survient-il des fermes et des boisés?" Cela aussi, on ne veut pas en
discuter parce qu'on prétend que cela ne s'impose pas. Remarquez bien
que, si on relève cet article, cela n'est certainement pas nouveau; on
dit qu'une "corporation locale peut imposer une taxe générale ou
spéciale basée sur la valeur des immeubles imposables, aux fins
de payer..." Mais ce qui arrive présentement, c'est que, dans le cas de
l'épuration, étant donné que les réseaux sont
subventionnés par le gouvernement à 90%, si je ne trompe pas,
à ce moment, pour le résidu de 10%, la municipalité peut
faire porter un pourcentage ou la totalité de la taxe pour payer le
reste sur la taxe générale. Remarquez bien qu'il peut se produire
une injustice très grave à ce moment. Dans les
municipalités rurales, surtout les petites municipalités rurales
où il y a un noyau résidentiel qui a un réseau, surtout
les municipalités à vocation agricole où vous n'avez pas
de réseau, les résidents auront l'obligation, et c'est ce qu'ils
ont présentement, de construire une fosse septique et, en plus, si c'est
un agriculteur, une plate-forme pour le fumier. Cela veut dire qu'à ce
moment-là, si une municipalité choisissait la taxe
générale, le résident qui ne fait pas partie du
réseau pourrait être appelé à payer pour le
réseau qui est subventionné et aurait aussi l'obligation de payer
entièrement et à sa charge les constructions qui s'imposent dans
le domaine de l'épuration, autrement dit la plate-forme à fumier
et la fosse septique.
Alors, si le ministère de l'Environnement décidait, et il
le décide d'ailleurs, de mettre en marche des politiques
d'épuration, cela veut dire que, dans certaines circonstances, ou bien
le gouvernement subventionne tout le monde ou bien il y a des restrictions dans
la loi, parce qu'il y a certainement des gens qui vont être
appelés à payer de façon considérable pour des
services qu'ils n'ont pas. C'est l'objection et je ne pense pas que ce soit
nouveau dans la loi, mais je pense que ce qui s'en vient, et on aimerait
sensibiliser le gouvernement là-dessus, c'est que, dans le domaine de
l'épuration, il y aura un problème qui va...
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Je voudrais seulement...
Le Président (M. Bordeleau): Qu'on se comprenne bien.
M. Léonard: On va s'entendre sur les objectifs et sur la
rédaction de l'article du projet de loi. Je pense que ce qu'on visait,
c'était d'imposer seulement les contribuables qui étaient
affectés par un réseau et on voulait que cette taxe les touche de
la même façon qu'une taxe d'amélioration locale, etc. Je
comprends ce que vous voulez dire et cela a été un des grands
inconvénients, la situation que vous décrivez, à des
fusions, à des annexions et à toutes sortes de choses. On voulait
corriger cela. Maintenant, est-ce que c'est bien rédigé ou
pas?
M. Moreau: Moi...
M. Léonard: Vous pensez qu'il n'est pas à
point?
M. Moreau: Ce que je comprends... M. Léonard:
Oui.
M. Moreau: ... c'est que la municipalité peut instituer
une taxe générale pour payer des choses qui ne sont pas
nécessairement d'ordre...
M. Léonard: Ce qui est dit est ceci: "peut imposer une
taxe générale ou spéciale basée sur la valeur des
immeubles imposables, aux fins de payer..." "La taxe spéciale peut
être imposée de la manière prévue par l'article
684a." Cela veut dire
qu'à l'intérieur de la municipalité ils vont aller
imposer la taxe spéciale seulement sur les riverains au
réseau.
M. Viau: On pourrait dire: "peut imposer sur les
intéressés."
M. Léonard: Oui.
M. Viau: Là, on vise seulement ceux qui ont le
service.
M. Moreau: Parce que, autrement, on peut passer à
côté.
M. Viau: Si on parle des intéressés, c'est certain
qu'on vise ceux qui ont le service.
M. Léonard: Oui, mais le problème que cela pose, si
vous faites cela, c'est que vous obligez la municipalité à faire
de l'imposition par secteurs. Si jamais cela touche toutes les
municipalités, qu'est-ce que vous faites?
M. Viau: Les intéressés, c'est tout le monde. Par
exemple, si vous faites un réseau d'aqueduc qui vise tout le monde, tout
le monde paie, les gens sont tous intéressés. L'expression qu'on
utilise normalement, dans les lois municipales des cités et villes ou le
Code municipal, c'est les "intéressés". Je le suggère,
mais cela peut être vérifié. Autrement dit, si on veut que
ce soient ceux qui ont le service qui paient, on va mentionner les
"intéressés".
M. Léonard: Disons que cela peut s'envisager, il
paraît qu'on rédigeait des articles comme cela
antérieurement. Par ailleurs, quand quelqu'un ne reçoit pas un
service que la municipalité ne peut pas lui fournir, les tribunaux vont
trancher à son avantage.
M. Viau: Je suis d'accord, M. le ministre, sauf que, même
avec l'expression les "intéressés", cela a pris un jugement
récent de la Cour d'appel dans la ville de Vaudreuil pour dire que cela
comprenait ceux qui bénéficiaient des services. Qu'on le laisse
comme cela, personnellement, je n'ai pas trop d'objection, mais je peux vous
garantir que cela commencera à se plaider tout de suite, ce genre de
clause. Si on vise les intéressés ou qu'on essaie de resserrer
notre texte d'un peu plus près, on va y arriver et on va viser justement
ceux qu'on veut atteindre. Parce que le cas de Vaudreuil, c'était cela.
On a plaidé que le règlement ne bénéficiait
qu'à certaines gens et que, en principe, on ne pouvait pas taxer ceux
qui n'en bénéficiaient pas ou qui n'en
bénéficieraient pas. La Cour d'appel a maintenu cela en partie et
pour la partie la plus importante. Si on resserrait un peu le texte et qu'on
visait les intéressés, on serait certain que cela ne serait pas
une double taxation. C'est l'idée de notre intervention. C'est un
jugement qui concerne une compagnie qui s'appelait Willmor et la ville de
Vaudreuil. Cela peut être vérifié, c'est récent.
M. Léonard: Si on va à l'article 684a, il se lit
comme suit: "Le conseil peut imposer la taxe spéciale pour le paiement
de travaux intéressés de toute nature, y compris les travaux
d'entretien, soit sur la base d'évaluation municipale, soit sur la
superficie, soit sur l'étendue en front des biens et fonds imposables
assujettis à cette taxe, lorsqu'il s'agit de l'eau, qui sont
situés à un carrefour ou qui ne sont pas rectangulaires; le
conseil peut fixer l'étendue de front en front à des fins
d'imposition selon la formule qu'il juge appropriée. Le conseil peut
aussi mettre le coût de ces travaux, soit entièrement à la
charge de la corporation - ce qui veut dire à la municipalité -
soit à la fois à sa charge et à celle des contribuables
d'une ou plusieurs parties de la municipalité, soit entièrement
à la charge des contribuables d'une ou plusieurs parties de la
municipalité dans les proportions que détermine le
règlement." Il me semble que c'est assez...
M. Viau: Sur cela, vous avez raison, M. le ministre. Cet article
est un ajout qui a été fait dans la loi au début des
années soixante pour dire que tous les travaux de dépenses
capitales - comme on disait dans le temps - peuvent être imposés
suivant le frontage, l'évaluation et la superficie. Mais, si vous
relisez votre nouvel article 698, il dit: "Une corporation locale peut imposer
une taxe générale - ce n'est pas la première fois qu'on
voit cela - ou spéciale basée sur la valeur des immeubles
imposables, aux fins de payer..." On ajoute à la fin: "La taxe
spéciale peut être imposée de la manière
prévue à l'article 684a." Mais cela ne couvre pas la taxe
générale.
En somme, vous pouvez imposer une taxe générale sur la
valeur des biens-fonds de toute la municipalité pour vous occuper de
l'article 113 de la loi sur l'environnement. Vous avez un problème de
rédaction, quoi qu'il en soit. Autrement dit, vous pouvez imposer une
taxe sur l'évaluation de tous les biens-fonds d'une municipalité
pour vous occuper de l'enlèvement des déchets; jusque-là,
cela va. Mais pour vous occuper des ententes avec la Société
d'assainissement des eaux pour l'épuration des eaux qui ne peut
concerner, au fond, qu'un secteur d'une municipalité, vous ouvrez une
porte, si vous ne précisez pas que cela vise les
intéressés seulement, à ce qu'une municipalité
impose une taxe générale pour cet aspect. On va avoir des
problèmes avec cela.
(16 h 15)
En somme, le premier alinéa dit "peut imposer une taxe
générale ou spéciale". C'est au choix de celui qui impose.
S'il impose une taxe spéciale, il y a trois méthodes
d'imposition, mais s'il impose une taxe générale, c'est seulement
sur la valeur des immeubles imposables. Cela, pour les travaux d'immobilisation
ou d'aqueduc et d'égout, cause un problème parce que même
dans nos ententes, actuellement, on a d'autres critères pour, par
exemple, l'enlèvement des ordures ménagères qui sont
visées par cet article où vous tenez compte du millage, du
tonnage etc. Il y a un problème.
M. Léonard: Est-ce que, si on enlève le mot
"générale" en disant "une corporation locale peut imposer une
taxe spéciale basée sur..."
M. Viau: Bien alors, vous dites qu'une corporation peut imposer
une taxe spéciale aux fins de payer... La taxe spéciale peut
être imposée de telle façon. Là, vous êtes
certain que vous ne visez qu'une taxe spéciale que seuls les
intéressés vont payer. C'est certain. Je ne pense pas que ce soit
une chose...
M. Léonard: Un instant. "Une corporation locale peut
imposer une taxe spéciale basée sur la valeur des immeubles
imposables aux fins de payer..." Cela se lit bien. D'accord.
M. Viau: Je n'ai pas d'objection à cela, mais pourquoi
vous limiter à une taxe sur la valeur quand, au dernier alinéa,
vous dites qu'elle peut être imposée de toutes les façons
prévues à 684a, ce qui comprend la valeur, le frontage et la
superficie?
M. Léonard: Cela est une demande du ministère de
l'Environnement. "La taxe spéciale peut être imposée de la
manière prévue par l'article 684a." Elle peut donc être
aussi imposée...
M. Viau: Je vais vous faire une autre confidence.
L'Environnement, il y a trois ou quatre ans, est venu nous voir pour nous dire:
Écoutez, c'est bien facile de subventionner l'assainissement des eaux,
de financer l'assainissement des eaux. Vous allez facturer 0,10 $ de plus par
année sur votre taxe foncière générale et cela va
servir à payer vos 10% du coût de financement. Tous ceux qui sont
dans des régions rurales le savent. Autrement dit, ce qu'on nous
proposait, c'était de dire: Quand on fera l'assainissement des eaux de
votre région, ne vous embarquez pas dans des taxes spéciales,
mais ajoutez 0,10 $ à la taxe foncière générale.
Cela explique bien les mots "taxe générale". Dans cet
esprit-là, c'est logique.
Mais nous pensons que c'est une logique qui est un peu difficile
à accepter. En effet, pourquoi ne pas suivre cette logique pour les
arénas et, autrement dit, pour tout type de dépenses
d'immobilisations? Ce qu'on dit, c'est que les dépenses
d'immobilisations devraient être couvertes par une taxe spéciale.
Si elle avantage tout le monde, ce sera une taxe spéciale payée
par tout le monde. Donc, 684a règle le cas. Ce pourrait être une
taxe spéciale payée sur la valeur foncière de tous les
biens immobiliers. Mais, si c'est une taxe spéciale qui n'affecte qu'un
secteur de la municipalité, 684a règle encore le cas. En somme,
si vous voulez que quand l'Environnement décide de certaines questions
qui entraînent des dépenses d'immobilisations, cela puisse
être financé selon les trois façons classiques connues,
tenons-nous-en à 684a et on va régler notre cas. Autrement dit,
par exemple, une usine de filtration, tout le monde sait que c'est payé
par tout le monde. Donc, dans ce cas-là, les intéressés
sont tous les contribuables suivant, en général,
l'évaluation. Mais, on sait aussi que si ce sont les
propriétaires qui longent un cours d'eau qui sont ceux qui polluent et
qui devraient payer, on imposera une taxe suivant le bassin de drainage et
selon la superficie et 684a règle encore notre cas et on ne s'accrochera
pas les pieds dans une taxe générale. C'est là
l'idée. En somme, c'est qu'on ne veut pas se retrouver à se faire
dire, par suite d'une décision de l'Environnement ou d'autres
organismes, qu'on peut bien augmenter notre taxe foncière
générale. Que ce soit une taxe spéciale, nous n'avons
aucune objection. Que la taxe spéciale soit de la même nature que
la taxe générale, nous n'avons pas d'objection si cela sert
à tout le monde. On sait, dans ces régions-là, comment on
est pris avec cela.
M. Leonard: Bien, la taxe spéciale peut être
imposée de la manière...
M. Viau: Tandis que la rédaction qui est là, par
exemple, vous ouvre des portes. C'est dangereux.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Je pense que là on va reprendre tout ce
que vous nous avez dit là-dessus.
M. Viau: C'est technique un peu, mais cela ouvre la porte
à une taxe foncière générale pour des travaux qui
visent des intéressés.
M. Léonard: Bien, en tout cas, il y a deux points que vous
soulevez. D'abord, enlever la taxe générale de la
rédaction de l'article et l'autre point, c'est sur le mode
d'imposition.
M. Viau: Le mode d'imposition, si on s'en tient à 684a, on
peut régler tout cela. On peut le régler complètement. Par
exemple, si on calcule que l'assainissement des eaux d'un cours d'eau
améliore le sort de tous les contribuables de la municipalité,
rien n'empêche la municipalité, par le biais de l'article 684a,
d'imposer une taxe foncière générale sur la valeur, mais
spéciale. Voyez-vous? Si on distingue taxe générale et
taxe spéciale, c'est qu'on veut dire deux choses différentes.
Sans cela, on dirait la même chose.
M. Léonard: En tout cas, on va examiner cette
question-là.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. Si vous voulez
continuer, M. Moreau, avec l'article 58.
M. Moreau: Article 58. Préciser la différence entre
une taxe foncière résultant d'une réévaluation et
les autres. "Une corporation locale peut, par règlement, aux conditions
et dans les secteurs de la municipalité qu'elle détermine,
décréter que la corporation accorde, à l'égard de
bâtiments ou de parties de bâtiments reconstruits,
rénovés, restaurés, agrandis ou transformés
conformément à un programme de revitalisation, des subventions
ayant pour objet de compenser l'augmentation des taxes foncières pouvant
résulter de la réévaluation de tels bâtiments
après la fin des travaux."
Le Président (M. Bordeleau): M. Viau.
M. Viau: C'est peut-être juste aussi. Sur le plan de la
rédaction, l'idée nous semble correcte.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Moreau: C'est la plus-value.
M. Léonard: C'est cela, c'est l'augmentation de
l'évaluation...
M. Moreau: C'est cela.
M. Léonard: ... et non pas une réévaluation.
C'est vrai que cela n'a pas exactement le même sens.
M. Viau: La plus-value. M. Léonard: La
plus-value.
M. Moreau: C'est-à-dire la plus-value après les
réparations. D'accord. Article 62.
Le Président (M. Bordeleau): Article 62.
M. Moreau: Pourquoi cette limite? Attendez un peu. "L'article 737
de ce code, remplacé par l'article 10 du chapitre 108...
L'enchère de la municipalité - le deuxième alinéa
de l'article 62 - ne doit pas dépasser le montant des taxes, en capital,
intérêt et frais, plus un montant suffisant pour satisfaire
à toute dette privilégiée d'un rang antérieur ou
égal à celui des taxes municipales."
M. Viau: C'est simplement de concordance avec le reste de la loi
en vigueur. C'est ce qu'il me semble.
M. Moreau: C'est cela, une concordance.
M. Léonard: C'est en concordance avec l'article 60.
M. Moreau: D'accord, pas de problème.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord? Article 65.
M. Moreau: Le but de l'article 65? C'est cela, la question.
M. Viau: Je pense qu'on a changé 10% pour 15% et on a mis
15% comme plafond partout, n'est-ce pas?
M. Léonard: Oui.
M. Viau: II y avait 10% pour les villages...
M. Léonard: Cela élimine une distinction qui nous
paraissait injustifiée entre la situation juridique applicable en
matière d'emprunt aux municipalités de village et celle
applicable aux autres municipalités locales régies par le Code
municipal.
M. Moreau: D'accord, parfait. Article 175. Pourquoi avoir
ajouté une autre approbation aux règlements et formulaires?
M. Viau: Ce sont les emprunts.
M. Léonard: Article 175.
M. Moreau: C'est juste une question.
M. Viau: Plusieurs municipalités en ont parlé ce
matin.
M. Moreau: Oui, cela a été discuté ce matin,
je pense. Même chose pour l'article 176.
M. Léonard: C'est aux fins d'assurer un meilleur
contrôle sur le financement à l'étranger. Cela nous a
été demandé par le
ministère des Finances. Cela a pour objectif de faire une
meilleure planification des emprunts du Québec, de ses institutions
à l'étranger.
M. Moreau: Ah, bon!
M. Léonard: Donc, le rédigé vise à
mieux cerner la question.
M. Moreau: D'accord. Article 180, article 186, nous sommes
d'accord. Article 187, on est également d'accord. Attendez un peu. Les
questions qui restent touchent le bureau de révision où il est
dit, à l'article 515: "Malgré l'article 100, une personne qui est
membre du Bureau le 19 décembre 1981 peut former seule une division du
Bureau pour décider des plaintes qui peuvent l'être par une telle
division, même si cette personne n'est ni un avocat, ni un notaire, ni
une personne ayant le droit d'agir comme évaluateur d'une
municipalité en vertu de l'article 22."
On a beaucoup d'appréhension, non pas dans le sens de vouloir
déprécier certains réviseurs, mais nous croyons qu'il
pourrait exister un danger en ce qui concerne certains réviseurs, sans
préjudice, si ces gens siégeaient seuls, sans l'aide d'un homme
de loi ou d'un spécialiste, cela pourrait causer des injustices à
certains moments. C'est le but de notre opposition. C'est l'article 515,
210...
M. Léonard: 210.
M. Moreau: C'est cela, article 210.
M. Léonard: Je ferais remarquer que cet article est en
vigueur depuis un an. En fait, cela avait été discuté l'an
dernier. Il y a toujours le droit d'appel de quelqu'un qui s'estimerait
lésé par une décision, quand même.
M. Moreau: Je pense que M. le ministre est bien au courant de
notre attitude en ce qui concerne cette question. C'est bien difficile de
s'exprimer, en ce qui concerne le bureau de révision, sans faire de
peine à des gens, mais je pense que dans l'intérêt
général des contribuables du Québec, nous, tout ce qu'on
demande, ce n'est pas... On dit, il faudrait que des gens... D'ailleurs, on a
la preuve qu'il y a des gens qui manquent de qualifications puisque, si on
n'avait pas cette preuve, cet article ne serait pas là. Je tiens pour
acquis, que ce soit un gros cas ou un petit cas, qu'il y a des injustices qui
peuvent se produire. Tout ce qu'on demande, c'est que tant et aussi longtemps
que cela va durer... Si cela n'existait pas, même si on laisse l'article,
cela deviendrait caduc tout de même.
D'ici ce temps, on s'oppose évidemment à ce qu'une
personne qui n'est ni avocat, ni notaire, ni évaluateur - cela peut
être n'importe qui, cela peut être un coiffeur... Est-ce qu'un
coiffeur peut vraiment, avec toute l'intelligence qu'il a et sans
préjudice aux coiffeurs - on a aussi besoin des coiffeurs, mais on en a
besoin comme coiffeurs, pas comme réviseurs. Ce que je dis, c'est que
tant et aussi longtemps qu'il peut y avoir ou qu'on peut supposer qu'il y a des
gens qui ne sont pas qualifiés sur toute la ligne pour être au
bureau de révision, ces gens devraient être accompagnés.
S'il faut leur tendre la main ou leur tenir la main, on leur tiendra la main,
parce que c'est toujours le contribuable qui peut être
lésé.
Je suis bien d'accord que le président -qui est très
compétent, d'ailleurs - au bureau de révision, n'enverra
certainement pas sur des cas très importants des gens qu'il ne croit pas
compétents. Est-ce que cela règle le problème, de les
envoyer sur d'autres cas? C'est une question que je me pose. Je recommande
fortement, s'il y a moyen, sachant bien que ce n'est pas nouveau ici... On ne
prétend pas que vous voulez nous passer quelque chose, pas du tout.
C'était là avant. On aimerait que cela disparaisse.
M. Léonard: Personne ne pourrait, dorénavant,
utiliser cet article pour entrer au bureau de révision.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Je tiens à souligner que nous avions la
même appréhension l'an dernier quand on a adopté la loi 33.
Si je ne fais pas erreur, c'était pour clarifier le cas de quatre ou
cinq personnes qui étaient au bureau de révision. Il y en avait
quatre, je pense. On s'était posé la même question: Est-ce
que telle personne a la compétence pour évaluer une
propriété d'une valeur de 200 000 $? Est-ce qu'elle a la
même compétence pour évaluer une propriété de
201 000 $ ou de 225 000 $? On comprenait tout de même que ces personnes
étaient au bureau de révision et aidaient un évaluateur,
un avocat reconnu, mais elles ne pouvaient pas siéger seules. On avait
ouvert la porte pour leur donner le mandat ou le pouvoir de réviser les
propriétés d'une valeur de moins de 200 000 $.
Ici, on élimine, à toutes fins utiles, cette restriction
et on leur permet d'être au même titre qu'un évaluateur
agréé ou un avocat, qui a les pouvoirs selon la loi d'être
retenu comme juge au bureau de révision. (16 h 30)
M. Léonard: De l'avis du président du bureau de
révision en évaluation foncière, ces gens pouvaient juger
certaines causes et cela peut se comprendre aussi.
M. Rocheleau: M. le Président, l'appréhension que
nous avions l'an dernier, je pense que le ministre a bien répondu
à cela, c'est que cela n'ouvrait pas la porte à d'autres
personnes, mais cela rendait ces personnes au même titre que les juges
qui étaient au bureau de révision et qui avaient tous les
qualificatifs nécessaires.
M. Léonard: Ils rendaient déjà des jugements
avant. Je comprends que...
M. Rocheleau: Mais ils devaient toujours être
accompagnés d'un juge.
M. Léonard: Non, il y en a qui en rendaient. Ce qu'on a
fait l'an dernier, c'est de relever le plafond des causes qui pouvaient
être entendues par un membre seul. Je pense que c'est passé de 150
000 $ à 250 000 $ l'an dernier. Avant, ils rendaient des jugements dans
des causes de 150 000 $, mais vous savez très bien qu'après cinq
ans, 150 000 $, compte tenu de l'inflation, c'est rendu facilement à 250
000 $. Donc, ils restent dans le même secteur où ils
siégeaient auparavant.
Le Président (M. Bordeleau): M.
Moreau.
M. Moreau: M. le Président, ce n'est pas que nous
voudrions briser des carrières. Pas du tout. D'ailleurs, ces gens ne
sont pas entrés là de force. Ils n'ont pas défoncé
de portes pour entrer. C'est quelqu'un qui les a introduits là, mais, si
on désire les laisser terminer leur carrière dans la
quiétude tout en les utilisant, qu'on les fasse accompagner. Je ne vois
pas d'objection à ce qu'ils soient sur le banc, mais pas seuls. Si on
tient pour acquis que les gens qui ont beaucoup d'envergure, passé 250
000 $, cela pourrait aussi aller à 1 000 000 $, si on veut, mais les
autres, en bas, est-ce moins important qu'ils soient assurés d'avoir des
jugements équitables? Et c'est le but de notre objection. Il n'y en a
pas d'autres.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. Cela va pour
l'article 175?
M. Léonard: Je pense qu'on y reviendra.
M. Moreau: Ceci dit, M. le Président, j'ai demandé
de commenter un peu l'annexe A - et on va terminer là-dessus - que vous
avez avec votre document.
M. Léonard: D'accord.
M. Viau: On a un petit problème, M. le Président.
Dans l'application de l'article 204 de la loi sur l'aménagement...
À la période des fêtes, d'habitude, au Parlement, c'est
assez propice à ce genre de demande, mais enfin! Cet article
prévoit que le gouvernement établit des modes de
rémunération dans les municipalités régionales de
comté. Il y a deux genres de problèmes qu'on essaie de
régler. Je ne dis pas que c'est une bonne rédaction. C'est
l'idée qui est importante. Premièrement, rien n'est prévu
dans le décret gouvernemental pour le paiement des dépenses quand
les gens siègent pour les fins d'une MRC. Je ne parle pas des fins de
l'ancien cas, les corporations de comté. Il nous semble que cela devrait
être réglé. Je vous expliquerai après le dernier
alinéa que j'ai ajouté.
Le deuxième alinéa concerne un autre genre de
dépenses et je vais vous l'expliquer avec deux exemples.
Premièrement, au sujet du transport en commun, suivant les
renseignements que nous avons, les autorités du ministère des
Transports suggèrent - et on pense qu'ils ont bien raison - que des
représentants de MRC s'occupent et siègent à des
comités de transport en commun comme, dans d'autres régions, des
représentants en autorité du ministère de
l'Éducation. Je parle des ministres et des sous-ministres. On
suggère que deux représentants de MRC siègent pour
régler les cas des futures commissions scolaires, etc. Or, au premier
alinéa, on voudrait bien que les gens qui vont siéger pour des
questions relatives à leur MRC soient payés, en sus de la
rémunération des dépenses - on parle de dépenses -
réellement encourues, parce que ce n'est pas à 100 $ par jour...
Parce que, dans les régions rurales, il y en a qui font un grand bout de
chemin. Il y en a qui en font un petit. Deuxièmement, quand les
autorités gouvernementales, par exemple, suggèrent de
siéger à un comité pour régler les questions de
transport en commun, pourquoi les gens qui sont assignés à ce
comité plutôt qu'à celui de l'aménagement ne
seraient-ils pas rémunérés, alors que les autres le sont?
Enfin, j'ai ajouté à la main que cette disposition devrait
être déclaratoire. Je pense que tout le monde comprend pourquoi.
Je n'en ajoute pas plus.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Oui, je pense qu'on va examiner cette
question. Quant aux commissions de transport, on en est encore à des
projets à l'heure actuelle, on est encore en consultation, ce n'est
pas...
M. Viau: Je vais vous dire quel est notre problème
là-dessus, c'est que nous avons des opinions que nous partageons parfois
et parfois pas, à savoir que le transport, par exemple, serait de nature
de l'aménagement du territoire. Alors, avant d'embarquer dans des
interprétations, si on prend la Loi sur l'aménagement et
qu'on
regarde ce que c'est l'aménagement du territoire, on peut
étirer cela assez loin.
M. Léonard: Non, je pense...
M. Viau: Avant d'embarquer dans ce type de problème, il
nous semble qu'il vaudrait mieux le régler de façon pratique,
c'est pour cela qu'on met un article là-dessus. Ce ne sont pas les
municipalités régionales de comté qui décident
elles-mêmes de siéger. Je vais vous donner un cas bien
spécial, le cas de la rive sud de Montréal, toute la
région autour de Montréal est prise comme cela, c'est que ce ne
sont pas les MRC qui décident de former un comité pour
régler le cas du transport en commun, c'est le ministère des
Transports qui crée un comité. Si vous n'êtes pas
là, un jour la question du transport en commun sera réglée
et vous ne serez pas là. Par contre, allez donc convaincre des gens de
siéger avec les gens du ministère des Transports deux fois par
mois, pendant que leurs collègues discutent de l'aménagement et
des plans de zonage et sont rémunérés, alors qu'eux ne le
sont pas. C'est aussi simple que cela.
On a été assez prudent pour ne viser que: à chaque
fois qu'un préfet ou un membre d'un conseil participe comme
représentant de la MRC à une séance d'un organisme
quelconque à la demande du gouvernement, un de ses ministres, un
sous-ministre ou un fonctionnaire autorisé... on est d'accord pour y
aller, mais on ne veut pas qu'il y ait de bataille dans nos comités pour
savoir qui va aller à quel comité. Mais vous comprenez aussi que
c'est important pour les MRC d'être présentes à ces
comités. C'est tout.
M. Léonard: Oui, cela veut dire...
M. Viau: Vous savez pourquoi actuellement on est pris avec les
commissions scolaires qui font siéger des membres.
M. Léonard: Non, à l'heure actuelle, il y a une
consultation de la même façon que, avant l'adoption de la Loi sur
l'aménagement, avant qu'un organisme soit inscrit dans le paysage sur le
plan des institutions, il va falloir qu'il y ait des rencontres, il faudrait
prévoir d'avance comment ils seraient rémunérés
s'ils participent à une consultation. Je pense que c'est un point. Tant
que l'institution n'est pas là, il me semble qu'il y a un minimum qu'on
doit faire en fonction de son existence ou de sa non-existence; cela fait
partie de la consultation et de la fonction d'un élu municipal que de
l'assumer jusqu'à un certain point, sans être
rémunéré à chaque fois qu'il fait cela.
M. Viau: C'est-à-dire qu'on ne parle pas des
comités de consultation intermunicipaux, on parle des comités de
consultation créés d'office par le gouvernement, on ne parle pas
des comités de consultation créés par les organismes
municipaux, on parle des comités créés par le
gouvernement. Autrement dit, si on élabore une politique pour le
transport en commun pour...
M. Léonard: Ce que vous voulez dire, Me Viau, finalement,
c'est qu'à chaque fois que je vous demande des renseignements ou une
consultation, même dans le cadre de vos fonctions, le gouvernement, via
l'article selon lequel nous assumons le financement des municipalités
régionales de comté, pour telle ou telle fonction, on devrait
vous rémunérer.
M. Viau: Non, ce n'est pas ce que je veux dire...
M. Léonard: C'est cela, si on élargit.
M. Viau: ... ou bien ma rédaction est trop large.
Remarquez bien, je ne commence pas par une rédaction trop serrée
dans ces articles. C'est que, si le gouvernement crée des... Vous savez
ce qui s'est passé dans la question du transport en commun, on n'est pas
obligé de se faire de dessin là-dessus. Mais c'est une initiative
gouvernementale qui a une importance très grande sur les structures
municipales et surtout sur la fiscalité municipale. Ce sont des gens en
autorité, qui représentent le gouvernement, qui suggèrent
et qui ont probablement raison de suggérer que des représentants
officiellement délégués par les municipalités
s'occupent de cela.
Or, on se dit: Si les MRC doivent être quelque chose qui marche
pour plus que l'aménagement et qu'elles ne se retrouvent pas
après cela avec des lois adoptées qui les affectent, pourquoi ne
pas jouer cela cartes sur table? On peut resserrer le texte si on veut, on
resserrera le texte, on pourra dire: Quand le gouvernement
décrétera, c'est par décret que le gouvernement institue
un organisme d'étude pour arriver à une décision.
D'accord, on peut resserrer le texte, mais l'idée est importante, parce
que ce qui se passe sur le terrain, actuellement, c'est que tous les
ministères courent après les MRC, c'est rendu l'organisme
à la mode; cet organaisme s'est tellement bien vendu que tout le monde
veut l'avoir. Mais ils en mettent là-dedans, l'Éducation en met
là-dedans, etc. Ils sont intéressés à cela. Alors,
si vous êtes pour faire fonctionner cela, pourquoi ne pas jouer cela
cartes sur table? C'est simple.
M. Léonard: Je pense que la question se soulève. Je
regrette que le député de Hull n'ait pas compris; les MRC sont
à la mode.
M. Viau: Vous l'avez quand le maire de Longueuil siège
à la CUM pour le transport; il est là seulement pour le
transport.
M. Léonard: Oui, mais quand même, Me Viau, la
différence dans le cas la CTCUM ou le conseil de la CTCUM, c'est un
organisme dûment constitué qui fonctionne de façon
statutaire et il y a des rémunérations prévues. Mais
à l'origine ou avant que cela existe au niveau des consultations d'ordre
général qui ont pu avoir cours, il me semble que cela fait partie
de la fonction même d'élu municipal que de les assumer
entretemps.
M. Viau: Je vous rejoindrai dans ce raisonnement. Je peux vous
dire qu'actuellement il y a au-dessus de 100 municipalités, à
l'extérieur de la ville de Montréal, qui seront appelées
à payer dans le prochain déficit de la CTRSM, par exemple, des
sommes d'argent importantes. Elles ne sont pas représentées
là. Peut-être bien que si elles l'étaient... Elles sont
déjà dans le paquet; qu'on organise cela d'une façon ou
d'une autre, elles paieront pareil. Alors on se dit: Pourquoi ne pas mettre
cela ouvert et le faire tout de suite? Ce serait peut-être bien plus
facile à faire fonctionner.
M. Léonard: À la minute où on crée un
organisme interrégional ou régional sur ce plan, on
prévoira la rémunération de ceux qui siégeront au
conseil d'administration de l'organisme. Je pense que c'est à ce moment
que ce sera réglé, me semble-t-il. Ce n'est pas
nécessairement au gouvernement, on verra à ce moment. Je pense
que la discussion, la consultation est en cours présentement sur toute
cette question. Je ne voudrais pas tirer ici les conclusions avant celles sur
la réforme du transport en commun dans la région de
Montréal, par exemple, ou ailleurs.
M. Viau: Honnêtement, ce qui est embêtant dans tout
cela, c'est qu'actuellement... Prenons le transport en commun dans la
région de Montréal, des lignes américaines jusqu'à
- je ne sais pas -tout près de Trois-Rivières et jusque
près de Saint-Jérôme... Ah oui! Si vous faites le total des
municipalités...
M. Léonard: C'est un peu élastique, votre affaire,
mais enfin...
M. Viau: ... Ah non! non! Si vous faites le total des
municipalités, si vous prenez la CTRSM, Saint-Armand ouest sur le bord
de la ligne américaine et les gens de l'autre bord de Joliette paient
là-dedans. Demain matin, par exemple... Si vous ne vous en occupez pas
de cela tout de suite, si les MRC ne s'en occupent pas tout de suite, comment
cela se réglera-t-il pensez-vous? On se retrouvera devant la même
commission municipale que l'an passé; on aura les mêmes
problèmes. On parle de cela, mais c'est parce que le ministère
des Affaires municipales ramasse toujours un peu les conséquences, mais
peut-être bien qu'on pourrait y aller un peu avant cette fois, avec les
MRC qui ont l'air bien populaires actuellement.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
Une voix: Je pense que cette fois-ci, il a compris.
M. Rocheleau: M. le Président, de toute façon, on
sait que le ministre des Affaires municipales aime à présenter
son projet annuel afin de faire reconnaître qu'il fait encore partie de
son équipe. Alors, s'il y a des coquilles ou des problèmes, comme
il y en a toujours, on s'en garde toujours quelques-unes afin de les corriger
l'année suivante. On aura toujours l'occasion de vous revoir. Il est
bien évident qu'actuellement, ce qui nous préoccupe, nous de
l'Opposition, ce n'est pas la loi no 125 comme telle et l'aménagement du
territoire pour lequel nous favorisons l'application de la loi. Par contre, ce
sont les responsabilités qui seront dévolues aux
municipalités régionales de comté. Ce qui nous
préoccupe davantage, ce sont les moyens de financement de ces nouvelles
responsabilités qui devront faire partie, je pense, d'une concertation
dans tout le Québec, et sûrement rencontrer les différentes
unions et aussi, connaître éventuellement du ministre... Je
comprends que le gouvernement actuel, de par sa gestion, n'a plus les sommes
d'argent qu'il souhaiterait avoir; en anglais, on dit qu'on passe le "buck". Il
cherche à passer le "buck" à quelqu'un d'autre pour en
récolter l'odieux. Mais à toutes fins utiles, il serait
intéressant de connaître ce que nous réservaient les petits
fascicules qu'on a tant demandés, contenant des explications et tout
cela.
Vous savez, M. le ministre des Affaires municipales, que certains de vos
collègues, dans certains énoncés... J'écoutais
dernièrement encore le ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche qui mentionnait que l'habitat de la faune serait
éventuellement sous la responsabilité des municipalités
régionales de comté. Le ministre des Transports a parlé,
à un moment donné, du transport écolier. Je comprends que
vos collègues se paient des traites, mais tantôt, ce sera sur le
dos de votre ministère. J'ai hâte de voir quel moyen de
financement vous trouverez à ces municipalités pour ne pas
imposer un fardeau additionnel à leurs commettants. (16 h 45)
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Est-ce que je pourrais poser une question au
député de Hull à ce stade-ci? Est-ce qu'il s'oppose
à des transferts de pouvoirs vers les municipalités
régionales de comté de la part du gouvernement? Vous avez
employé l'expression "pass the buck", mais en termes de pouvoir, vous
opposez-vous oui ou non?
M. Rocheleau: On a dit à plusieurs reprises qu'on voulait,
dans le monde municipal, connaître exactement ce vers quoi on s'en
allait. Le monde municipal a revendiqué davantage d'autonomie, davantage
de respect de la démocratie...
M. Léonard: Et effectivement de pouvoir.
M. Rocheleau: ... et de pouvoir. Quand on donne des pouvoirs, il
faut donner aussi des moyens de financement ou des formes de
péréquation qui tiennent de l'ensemble des dépenses qui
sont encourues par ces nouveaux pouvoirs. Actuellement, je pense que c'est la
crainte et c'est ce qui semble résulter des rencontres régionales
actuellement et où les municipalités, qui sont formées
à l'intérieur de nouvelles MRC, se posent cette question.
M. Léonard: Je comprends quand même que vous
êtes d'accord pour que les municipalités aient encore plus
d'autonomie en termes financiers, mais aussi plus de pouvoir. Quant à
moi, je partage cette opinion. La question, c'est de savoir comment c'est
financé. Ce n'est pas une question de rien du tout. Il y en a même
qui ont évoqué à l'occasion que les municipalités
aient accès à l'impôt sur le revenu. Cela a
été évoqué par des maires émérites
dans le Québec. C'est une proposition qui peut se faire. Ce que j'ai
répondu et ce que je réponds encore, M. le député,
c'est qu'on ne peut pas être trois institutions, trois paliers
d'institution à partager un même champ d'impôt. On sait que
les municipalités réclament l'impôt foncier. Si en plus, on
doit être trois à partager l'impôt sur le revenu, il me
semble qu'on a des questions à se poser. On a peut-être de l'ordre
à mettre dans nos institutions. Vous comprenez très bien
l'optique dans laquelle nous nous situons. Quand nous serons trois paliers
d'institution, on ne pourra pas partager entre trois. La solution est
là. À un moment donné, le gouvernement du Québec
avec ses municipalités, pourra faire un "new deal" et à ce
moment-la, il y en aura des sous. Au lieu de se payer un F-18, on pourra
peut-être améliorer la péréquation ici au
Québec. C'est cela la solution.
Le Président (M. Bordeleau): M.
Moreau, vous vouliez ajouter quelque chose?
M. Léonard: Le fédéral, quand il s'en
sortira...
M. Rocheleau: M. le ministre, vous semblez pas mal bas avec votre
F-18.
M. Léonard: Vous planez bas avec votre F-18 parce que les
retombées ne sont pas fortes ici par les temps qui courent.
Le Président (M. Bordeleau): S'il vous plaît! M.
Moreau, pour le mot de la fin.
M. Moreau: En ce qui concerne la position des
municipalités vis-à-vis des pouvoirs accrus, étant
donné l'état d'esprit qui existe présentement en ce qui
concerne les pouvoirs des MRC, je réfère à la
première conférence provinciale-municipale sur la
fiscalité et le cheminement du comité conjoint sur la
fiscalité, où il y a un consensus clair et net entre le
gouvernement et les municipalités qu'il n'y a pas d'autres pouvoirs
ajoutés à ceux qu'on possède actuellement sans d'autres
avenues fiscales. On tient encore notre bout. C'est encore cela. Je pense qu'il
est important... Vous savez, tant qu'on vit dans le domaine public, on a
toujours des craintes, que ce soit le gouvernement, que ce soit les
municipalités, on est tous un peu dans l'expectative. Je regarde le
livre blanc sur la réforme scolaire, on n'est pas sûr si les
commissions scolaires n'auront pas encore le droit de taxer et de revenir
gruger encore davantage le champ foncier. Ce sont des choses qu'on voudrait,
dans un délai très court, mettre au clair pour tout le monde.
Dans le domaine du transport en commun, c'est aussi un domaine où il y a
encore beaucoup de nébulosité quant au financement de ce
transport. C'est dans ce sens que les interventions qui ont eu lieu
s'imposaient en ce qui concerne la fiscalité. Pour notre part, cela nous
a fait bien plaisir de venir vous dire ce qu'on pense du projet de loi no 92 et
aussi nos appréhensions et nos satisfactions. Remarquez bien que cela
devient presque une habitude de venir vous rencontrer juste avant les
fêtes; on vient presque à tous les ans. Cela nous fait plaisir.
D'ailleurs, vous nous convoquez. On vous en remercie beaucoup.
Mais, je dois vous dire également que nous resterons, en
dépit du fait qu'on vient de vous exprimer nos craintes et nos
satisfactions, toujours à la disposition du gouvernement quel qu'il
soit. En ce qui me concerne, c'est depuis 1962-1963 que je viens ici. On a
toujours fait abstraction de la politique pour venir prendre
l'intérêt particulier des municipalités. Cela nous fait
plaisir d'être venus cet après-midi. Merci beaucoup, M. le
Président.
Le Président (M. Bordeleau): Je vous remercie
également, M. Moreau.
M. Léonard: Je terminerai après.
M. Rocheleau: Je tiens à vous remercier, M. Moreau ainsi
que votre équipe, de nous avoir présenté une autre fois
certains points que vous soulevez et qui sont très pertinents à
la démocratie municipale. Bien entendu, c'est une question d'habitude de
vous revoir à tous les mois de décembre. Actuellement, on sait
que le gouvernement a certaines difficultés de gestion mais, s'il y
avait un autre gouvernement, il faudrait peut-être penser à vous
voir un peu avant le mois de décembre afin que vous soyez prêts et
que le ministère des Affaires municipales soit aussi prêt à
vous recevoir dans le but de passer plus rapidement et d'avoir des briques
peut-être un peu moins lourdes à adopter à la veille d'une
fin de session.
Le Président (M. Bordeleau): Merci. M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, le projet de loi que
nous avons sur la table a été préparé en
collaboration avec beaucoup d'élus municipaux au terme de consultations
et, notamment, au terme de deux congrès: le congrès de l'Union
des municipalités du Québec et le congrès que nous avons
vécu au mois d'octobre. C'est, en quelque sorte, chaque année, la
somme de ce que désire le monde municipal et aussi de ce qui
apparaît nécessaire aux parlementaires pour améliorer toute
la vie municipale au Québec. C'est comme cela qu'on arrive, au terme de
rencontres avec les fonctionnaires, au terme de rencontres avec les élus
politiques, à rédiger un projet de loi qui, parfois, est
peut-être mince et parfois aussi est épais. Nous en avons un plus
gros cette année, mais je pense bien qu'on est capable de passer
à travers maintenant. Nous nous préparons à le faire.
Je vous remercie, M. le président, d'être venu ici. Tout ce
dont nous discutons, les pouvoirs dont nous discuterons au cours d'un prochain
congrès ou d'une prochaine conférence ou d'une prochaine table
ronde sur la question, je pense que les municipalités le
désirent, en veulent et, évidemment, sont très soucieuses
de s'assurer les moyens de les exercer. Alors, je les encourage à nous
aider, à appuyer le gouvernement parce que je pense que la minute
où on ira frapper à la bonne porte et qu'on ira chercher l'argent
là où il est... À l'heure actuelle, comme on le dit, on
est plutôt coincé - on va l'admettre financièrement comme
gouvernement du Québec; essayer d'en demander plus, au moment où
on se parle, cela apparaît une impossibilité, mais en termes de
réaménagement de toutes les responsabilités au niveau de
la société québécoise, on est capable d'aller en
chercher beaucoup ailleurs. Votre appui au gouvernement du Québec, quel
qu'il soit, sera toujours un apport très précieux pour le
Québec. Je pense que, dans ce contexte, l'avenir des
municipalités passe aussi par la souveraineté du
Québec.
Le Président (M. Bordeleau): Merci. M. le
député de Bellechasse.
M. Lachance: M. le Président, je voudrais profiter de
l'occasion, très brièvement, pour féliciter les
porte-parole de l'UMRCQ. Je crois que c'est le sigle qu'on doit maintenant
utiliser. Il va falloir s'habituer à l'utiliser. Je vous félicite
pour la vigilance et la vigueur que vous démontrez à
défendre les intérêts du monde municipal rural. Ce que vous
faites dans la défense et la protection des petites municipalités
du Québec, je vous incite à continuer de le faire parce que c'est
extrêmement important. Je pense que vous vous acquittez bien de votre
travail à ce niveau.
Pendant que M. Moreau est ici, j'aimerais lui poser une question parce
que je suis intervenu en deuxième lecture sur la loi no 92 et en
terminant mon discours... Certainement, M. le député de Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, c'est le
député de Verdun.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Verdun.
M. Lachance: Ah! c'est le député de Verdun qui m'a
posé cette question?
M. Caron: C'est moi qui ai demandé cela, si vous
étiez pour.
M. Rocheleau: Ah oui! Il n'y a pas de doute là-dessus.
M. Caron: C'était seulement pour savoir.
M. Lachance: Mais il y a une question que j'aimerais vous poser,
M. Moreau. Quelqu'un qui arrive et qui voit le monde municipal - on s'habitue
avec le temps, parce qu'on vit dedans - constate jusqu'à quel point on a
un paquet de lois. Je fais allusion au Code municipal, à la Loi sur les
cités et villes, aux chartes particulières. J'aimerais savoir
votre position sur l'opportunité d'avoir une codification unique pour
les municipalités du Québec, un code des municipalités du
Québec. Qu'en pensez-vous?
Le Président (M. Bordeleau): M.
Moreau.
M. Moreau: Cela n'est pas la première fois que cela a
été essayé. Il y en a plusieurs qui sont restés
haut sur les tablettes et qui s'empoussièrent. Je ne suis pas un
juriste, ni un légiste, pour vous dire si cela est faisable. Il reste
que même si on fusionne le Code municipal et la Loi sur les cités
et villes, il ressortira toujours qu'il y a des intérêts - quand
je parle d'intérêts, je ne veux pas dire que cela est
nécessaire que les gens soient à couteaux tirés - qui sont
divergents, fondamentalement différents au niveau rural et au niveau
urbain. Il y a des choses qui sont bien collées à la vie urbaine
qu'on ne peut pas transposer à la vie rurale. Il y a des choses qui sont
bien collées à la vie rurale qu'on ne peut pas transposer
à la vie urbaine.
M. Lachance: C'est la raison de l'existence de votre
organisme?
M. Moreau: C'est la raison de l'existence de notre organisme.
Cela ne veut pas dire, M. le Président, que nous ne devons pas...
Souvent, nous avons - je n'emploierai pas les mots "front commun", parce que
c'est bien commun de nos jours - fait consensus avec nos amis des villes sur
des choses qui sont dans l'intérêt de l'ensemble de la
collectivité rurale du Québec. Je cite justement le retour du
champ foncier scolaire. Il n'y a jamais rien eu de la part des unions, il y a
eu un consensus général. Il y a des choses sur lesquelles il n'y
a pas de consensus. Cela n'est pas que les autres sont plus vicieux que nous
autres, c'est tout simplement que les intérêts sont
différents fondamentalement. Là-dessus, qu'il n'y ait pas d'union
du tout, qu'il y ait deux unions ou qu'il y en ait trois, cela ressortira
toujours. Il y a aussi une chose très importante, c'est que la
majorité des Québécois, ce sont des urbains. Je pense
qu'il y a des valeurs... Je ne veux pas dire que la majorité n'a pas de
valeurs, elle a beaucoup de valeurs, c'est un patrimoine considérable.
Mais je pense que la minorité représente aussi un patrimoine
très important. Il faut sauvegarder la voix autant de la minorité
que de la majorité. Je ne voudrais pas non plus que la
majorité... C'est arrivé dans certains pays totalitaires que la
majorité ne soit plus là, c'est la minorité qui dirige:
cela n'est pas mieux. Il faut permettre à tous ceux qui forment une
société de pouvoir s'exprimer librement, pas au niveau des
constitutions, au niveau des gouvernements les plus près de la
population, qui sont les gouvernements locaux. Je dis que - cela n'a
peut-être rien à voir avec ce qu'on dit là - nous devrons
toujours, à l'intérieur des MRC, des municipalités
régionales de comté, conserver précieusement l'autonomie
de la municipalité locale. Ce sera toujours à l'avantage des
citoyens, parce que c'est le gouvernement le plus près de la population.
Il y a des pouvoirs qu'on peut transférer au niveau régional et
il est avantageux de le faire, remarquez bien. Mais il faudra toujours, dans
l'esprit du législateur comme dans l'esprit de l'élu local,
conserver le maximum d'autonomie aux municipalités locales.
Le Président (M. Bordeleau): Je vous remercie infiniment,
M. Moreau ainsi que les personnes qui vous ont accompagné, de vous
être présentés devant notre commission.
M. Moreau: Merci beaucoup. Bonjour.
Étude article par article
Le Président (M. Bordeleau): La commission pourra
maintenant aborder l'étude article par article. À moins que je
n'aie d'autres indications, j'appellerai l'article 1.
M. Rocheleau: M. le Président, nous avons cela dans le
bras.
Le Président (M. Bordeleau): Tout le monde est dans de
bonnes dispositions, cela devrait bien aller. (17 heures)
Alors, il y aura un certain nombre de papillons. J'imagine que tout le
monde en a. C'est surprenant, mais il y en a. Je peux même vous dire
qu'il y en a plusieurs.
M. Rocheleau: Est-ce que j'ai la parole, M. le
Président?
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Remarquez que nous aurions, pour faciliter la
compréhension de la commission, tout particulièrement du
côté de l'Opposition, nous aurions souhaité avoir les
papillons hier pour en prendre connaissance davantage. Je comprends qu'il y a
plusieurs articles qui semblent comporter certains amendements. Nous avons un
projet de loi qui est substantiellement important, 297 articles. Remarquez, M.
le Président, nous l'avons mentionné déjà. Nous
offrons toute notre collaboration au ministre, mais passer au travers autant
d'articles en si peu de temps, on ne voudrait pas que le ministre dans six
mois, dans un an, nous rappelle à l'Assemblée nationale que le
projet de loi no 92, l'article untel, que l'Opposition officielle était
en accord pour simplement tenter de faire porter le blâme sur quelqu'un
d'autre. Alors, nous allons offrir toute notre collaboration, mais nous
demandons la compréhension du ministre, tenant compte que lui les a vus
avant d'autres. Nous
espérons qu'il pourra, à l'occasion, se prêter
volontiers à nous expliquer les modifications tardives à ce
projet de loi afin qu'on puisse faire un travail le plus acceptable
possible.
Modifications au Code municipal
Le Président (M. Bordeleau): Alors, sur l'article 1,
est-ce qu'il y a des questions ou des commentaires, M. le ministre?
M. Léonard: Ce qu'on veut, c'est permettre à une
municipalité de céder un bien meuble de 1000 $ ou moins, sans
être obligée de procéder à une enchère, de
demander des soumissions publiques ou de respecter une autre formalité
qui nécessite l'approbation de la Commission municipale du
Québec. Tout ce qu'on veut, c'est cependant qu'il y ait un avis public
de cette vente.
M. Rocheleau: Est-ce que cela s'applique...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Léonard: Dix jours auparavant.
M. Caron: M. le Président, M. le ministre, combien de fois
a-t-on quelque chose à vendre. Cela vaut 300 $, 400 $, 500 $. Juste
l'avis public nous coûte 200 $. Dans le fond, vous savez, c'est vrai. Je
vais vous donner un exemple: un vieux camion qui est à vendre. On a eu
une offre de 525 $, une offre seulement. Imaginez-vous l'avis public, 200 $,
300 $ dans les journaux.
M. Léonard: Mais...
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: ... l'avis public, c'est à la porte de
l'hôtel de ville.
M. Caron: Ah, à la porte, vous n'exigez pas que ce soit
dans les journaux.
M. Léonard: Non.
M. Caron: Ah, parfait... C'est dans les journaux un avis public,
c'est comme cela que je le comprends.
Vous comprenez, dans le fond, cela devient une farce, parce que vous
avez pour votre morceau d'équipement 300 $, 400 $. L'avis public parfois
va coûter plus cher que ce qu'on va avoir pour la pièce
d'équipement. Ce sont des surplus en général des Travaux
publics.
M. Léonard: C'est un avis public à la porte de
l'hôtel de ville, je pense. C'est ce qu'on entendait.
M. Caron: Par contre, M. le Président...
M. Léonard: Ce qui se passe au niveau du code municipal
c'est que l'avis public, c'est toujours l'affichage à l'extérieur
de l'hôtel de ville. Maintenant, si je comprends, c'est une disposition
qui n'est pas dans la Loi sur les cités et villes et qu'il faudrait
appliquer aussi aux cités et villes. On va le dire
spécifiquement. Est-ce qu'on admet l'amendement? Mais il faudrait le
rédiger. L'article 1, nous sommes dans le code municipal.
Le Président (M. Bordeleau): À l'ordre s'il vous
plaît.
M. Rocheleau: M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je voudrais, pour le
bénéfice de la commission soulever un point qui pourrait
paraître relativement important. Disons par exemple deux
propriétaires qui ont dans leur cour arrière une ruelle de dix
pieds de large et que la ville décidait de disposer de ses biens et de
vendre sa ruelle. Actuellement, dans plusieurs municipalités, il y a une
offre qui se fait aux deux propriétaires à savoir si l'un ou
l'autre est intéressé à se porter acquéreur de
cette parcelle de terrain. Dans plusieurs cas c'est qu'il y a des personnes qui
s'opposent à ce qu'une ruelle soit fermée. S'il n'y a pas un avis
quelconque qui est envoyé pour informer les personnes ou les
propriétaires, à ce moment-là, certaines
municipalités pourraient disposer ou vendre certaines parties sans pour
autant les offrir à d'autres.
M. Léonard: Est-ce que je peux simplement souligner au
député qu'il s'agit de biens meubles et non pas d'immeubles. Je
pense que ce sont souvent des meubles de bureaux ou des choses comme cela. En
tout cas, des biens meubles et non pas d'immeubles.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): 1000 $ cela ne vous semble pas bas?
M. Léonard: C'est la somme que nous avons
déjà dans les régies intermunicipales et nous mettons
exactement la même somme ici. C'est déjà un assouplissement
et il y aura peut-être lieu, d'ici quelque temps, de monter le tout tant
dans l'autre loi que dans celle-ci.
M. Leduc (Saint-Laurent): Quand vous disposez des personnes
incapables au sens du Code civil maintenant on est rendu à 6000 $ sans
procédure. Cela me semble bas, 1000 $.
M. Léonard: C'est une première ouverture que nous
faisions et je pense qu'à l'usage il s'avérera comme vous dites
que c'est un peu bas; mais j'aimerais autant l'expérimenter comme cela,
comme c'est le cas dans les régies intermunicipales.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Est-ce que l'article
1 sera adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 2?
M. Léonard: C'est une correction de pure forme. Lorsqu'on
a édicté l'article 10a du Code municipal, on
référait aux articles 41b, 41c de la Loi sur les régimes
de retraite des maires et conseillers des cités et villes
édictés par deux dispositions adoptées en 1978 et en 1979
et qui n'étaient pas alors intégrées aux Lois refondues du
Québec. Par l'effet des plus récentes mises à jour de ces
lois refondues, les articles 41b et 41c sont devenus les articles 41.2, 41.3.
En fait c'est vraiment un amendement de concordance que nous avons
là.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 3? M. le
ministre.
M. Léonard: C'est une disposition assez
intéressante du projet du loi. Cet article 3 permet aux annexions
décrétées par le ministre des Affaires municipales en
vertu du Code municipal d'entrer en fonction à une date autre que le 1er
janvier suivant la proclamation suivante: Comme cela est déjà
prévu pour les annexions en vertu de la Loi sur les cités et
villes, l'annexion en vertu du Code municipal prendra effet à la date de
la publication de sa proclamation ou à la date ultérieure qui y
est fixée. Cela rend donc conforme le Code municipal et la Loi sur les
cités et villes. En corollaire, pour prévoir les ajustements
nécessaires dans le cas d'une annexion en cours d'exercice financier, la
proclamation pourra contenir les conditions d'annexion qui s'appliqueront en
priorité sur les dispositions législatives inconciliables comme
cela existe aussi dans la Loi sur les cités et villes. En fait c'est la
même loi qu'on rend conforme. Cette modification va permettre aussi au
ministère des Affaires municipales de mieux répartir dans le
temps l'étude des dossiers d'annexion en vertu du
Code municipal, plutôt que d'avoir à concentrer des
ressources supplémentaires au cours d'une période de pointe qui
précède le 1er janvier. Cela aussi permettra d'éviter une
attente d'un an aux municipalités qui ratent l'échéance du
1er janvier. En d'autres termes, il y a des processus d'annexion qui
s'enclenchent au cours de l'été. On a toujours en vue
l'échéance du 31 décembre. Lorsqu'il manquait même
un seul élément au dossier cela entraînait la non-signature
de l'annexion de la part du ministre. Effectivement, on était
obligé d'attendre automatiquement un an, alors que maintenant, on pourra
attendre deux mois, trois mois et dès que le dossier sera
complété on pourra statuer sur l'annexion à une date
intéressante pour les deux parties.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Par contre, est-ce que le ministre d'autre part
s'engage par le fait même, à la suite de la passation d'un
règlement d'annexion de deux municipalités, où les deux
municipalités d'accord, où il peut y avoir eu
référendum dans l'une ou l'autre des municipalités...
À la suite de l'adoption du règlement, de la publication, est-ce
que normalement le ministère des Affaires municipales, par son ministre
des Affaires municipales, doit dans les jours ou les semaines qui suivent,
respecter un délai fixé pour en arriver à la
conformité de l'annexion? On sait que dans certains cas, je vous
rappelle le cas de Hull où, en 1978, la ville avait annexé une
partie du territoire de la municipalité de Hull-Ouest et la ville a
attendu près d'un an avant d'avoir l'approbation du ministre des
Affaires municipales. Cela complique quand même, dans certains cas, la
vie de la municipalité qui avait des engagements ou qui voulait prendre
des engagements au sujet de services, d'infrastructures ou autre chose.
M. Léonard: Dans le cas normal des annexions, il n'y a pas
de délai si toutes les parties s'entendent. Je pense qu'on
procède avec le plus de diligence possible. Dans le cas de Hull-Ouest et
de Hull, je pense qu'on est à l'intérieur de la Communauté
régionale de l'Outaouais et il y a d'autres questions pendantes en ce
qui concerne la délimitation des territoires entre Hull, Aylmer,
Hull-Ouest et dans ce coin là, je ne suis pas au fait de ce dossier et
je ne voudrais pas prendre parti aujourd'hui. Je dis simplement que,
normalement, lorsqu'un dossier d'annexion est arrivé à terme,
complété, le ministre se rend au désir des parties surtout
si elles sont unanimes.
M. Rocheleau: Comme exemple, Pointe-aux-Trembles et
Montréal.
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: Mais le laps de temps.
M. Léonard: C'est régi par la Loi sur les
annexions. Il y a des recours devant la Commission municipale du Québec
s'il y a lieu de les exercer.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article
4?
M. Léonard: Pour clarifier le quatrième
alinéa de l'article 44 du Code municipal qui dit que les membres du
conseil et les fonctionnaires d'une municipalité, qui a perdu une partie
de son territoire, à la suite d'une annexion, restent en fonction. Il
fait réserve, d'une part, de trois articles du Code municipal
énumérés spécifiquement et, d'autre part, de toutes
les autres dispositions du code en général. Si on fait
réserve de toutes les dispositions du Code municipal, il devient inutile
de faire en plus réserve de trois articles spécifiques. Je pense
que c'est une question de meilleure rédaction du Code municipal du
Québec. On ajoute aussi une réserve à toute autre loi
applicable pour couvrir le cas où une loi comme la Loi sur les travaux
municipaux prévoit l'inhabilité d'un membre du conseil à
exercer ses fonctions.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? L'article 4 est-il
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article
5.
M. Caron: Dans l'article 4, juste pour une question
d'information. M. le ministre, dans un cas comme Pointe-aux-Trembles, qu'est-ce
qui arrive au conseil, au moment de l'annexion, s'il n'est pas rattaché
avec la municipalité qui est annexée? Est-ce que son mandat finit
au moment où vous décrétez la fusion, l'annexion
faite?
M. Léonard: C'était prévu dans le
règlement d'annexion, le règlement de fusion. C'était une
fusion - ce n'était pas une annexion, c'était une fusion - donc
une annexion totale, si on veut, et dans les conditions d'annexion, on
prévoyait qu'il y avait trois conseillers qui restaient. Il y avait
trois conseillers qui étaient nommés par Montréal.
C'était une des conditions d'annexion et c'était valable
jusqu'à l'élection à la ville de Montréal. Donc,
cette disposition était purement transitoire et est maintenant
tombée avec l'élection de Montréal.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 5?
M. Rocheleau: C'est une question de concordance, M. le
Président?
M. Léonard: Oui, c'est un article de concordance.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article 6?
(17 h 15)
M. Léonard: Oui, c'est l'article dont nous discutions tout
à l'heure. Ce qu'on s dit, c'est que dans aucun référendum
il n'est prévu une période de douze mois de résidence ou
de domicile ou d'inscriptior dans une municipalité. C'est valable pour
les élections. Tout à l'heure, lorsque j'ai donné
l'information, on m'a précisé par la suite que c'était
pour les élections que cette information était valable et non
pour les référendums. On me signale que ce serait un peu
inusité si on l'adoptait dans le cas d'un référendum,
à l'heure actuelle. À moins que la commission veuille qu'on
suspende, on suspendra et je peux faire des consultations sur ce plan.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): On pourrait dire à ce
moment-là un simple résident ou occupant.
M. Léonard: Le domicilié.
M. Leduc (Saint-Laurent): Pas au sens du Code civil.
M. Léonard: Dans la définition de domicile, il faut
une notion de permanence, ce n'est pas juste...
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est une question d'intention, le
domicile. C'est cela, vous le voyez.
M. Léonard: Dans l'ensemble des lois que nous adoptons
à l'heure actuelle, en tout cas, sur les référendums, on a
tendance à ne pas tenir compte des délais et à s'en tenir
à une notion de domicile qui implique une permanence.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Je reviens à ce que je mentionnais
tantôt. On a eu une expérience qui était peut-être un
peu fâcheuse pour certains citoyens de Hull lors de la dernière
élection. Vous êtes au courant qu'il y a eu un
référendum. Le référendum qui s'est tenu en
même temps que l'élection, en vertu de l'article 351 de la Loi sur
les cités et villes, seul le propriétaire ou le locataire
était apte à voter au référendum, alors que les
occupants, eux, n'avaient pas le droit de voter au référendum. Il
y a quand même une certaine frustration. Les gens vont élire un
maire et des conseillers et ils n'ont pas le droit de voter lors d'un
référendum qui posait des questions quand même assez
intéressantes aux citoyens et sur lesquelles ils se sont
prononcés. Ce même phénomène s'applique dans le cas
de résidences, d'hôpitaux de malades chroniques où on ne
reconnaît pas les résidents comme étant soit locataires ou
propriétaires, mais plutôt comme occupants, alors que dans des
maisons d'hébergement, où les personnes âgées
défraient mensuellement un loyer, elles étaient
considérées comme locataires. Cela créait
énormément de confusion et sur l'ensemble des électeurs
aptes à voter aux élections municipales, on retrouvait à
peu près 35 000 électeurs qui comprenaient les
propriétaires, locataires et occupants alors qu'au
référendum on en retrouvait 30 000 électeurs.
M. Léonard: Ce n'étaient pas les mêmes, en
plus.
M. Rocheleau: Ce n'étaient pas nécessairement les
mêmes parce que les propriétaires non résidents et les
autres n'étaient pas... Par contre, les compagnies qui avaient
envoyé une résolution demandant de voter au
référendum pouvaient voter au référendum, mais ne
pouvaient voter à l'élection municipale. Je pense quand
même qu'il faudrait...
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: La disposition que nous adoptons ici nous
ramène au régime électoral le plus courant qu'on retrouve
et qui va ressembler effectivement à celui, par exemple, de la loi
électorale pour le Québec. Il reste à l'heure actuelle,
à l'élection municipale, un délai de douze mois. C'est une
des anomalies qui restent. Au fond, ce qu'on fait, c'est élargir
passablement la liste des électeurs. Quant à moi, cela se
réfère à un principe qui me semble éminemment
démocratique. Une municipalité ne comprend pas que des
propriétaires et des locataires, ce sont les gens qui y habitent. Il me
semble qu'en démocratie on doit faciliter le droit de vote à tout
le monde. C'est ce qu'on vise, y compris du côté du
référendum. Mettre une limitation de douze mois, cela veut dire
contrôler la limitation. En plus, compte tenu qu'il s'agit d'un domicile,
cela exclut pratiquement le passant, celui qui prend une chambre d'hôtel
un jour. Cela me paraît correct, d'après les tendances actuelles
et d'après l'esprit actuel de nos lois, d'inclure cette disposition.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Quand vous parlez de permanence, il
faudrait peut-être éclaircir cela. Moi je suis pour que ces gens
puissent voter. Vous me dites que cela suppose une permanence. Comment
allez-vous confectionner la liste? Vous n'avez aucun critère.
M. Léonard: Le domicile.
M. Leduc (Saint-Laurent): Vous dites que cela suppose une
permanence. Ce n'est pas aller à domicile, c'est donc le simple
résident, lorsque vous confectionnez la liste, cela veut dire tous ceux
qui demeurent dans la municipalité. Ce n'est pas au sens du Code civil,
bien sûr.
M. Léonard: La définition de domicile, au sens du
Code civil, c'est ceci.
M. Leduc (Saint-Laurent): Comment allez-vous évaluer cela?
Comment le recenseur va-t-il évaluer cela?
M. Léonard: Le recenseur le fait par les questions. Il le
fait déjà lorsqu'il fait la liste électorale. La
définition à l'article 16a du Code civil, le domicile d'une
personne au sens du présent code est au même lieu qu'en vertu du
Code civil pour l'exercice de ses droits civils. Donc, on utilise la même
définition.
M. Leduc (Saint-Laurent): Savez-vous combien...
M. Léonard: Je pense que cela existe depuis fort
longtemps.
M. Leduc (Saint-Laurent): II y a des volumes à cette
hauteur pour établir le domicile. Ce n'est pas une doctrine.
M. Léonard: Je comprends. Disons que les juristes, si on
veut être absolument précis, on peut avoir un livre ça
d'épais. Il reste quand même que dans la vie de tous les jours,
lorsqu'on établit une liste électorale, les gens y arrivent avec
quand même passablement peu d'erreurs.
M. Leduc (Saint-Laurent): Quel sera le
critère? On va leur donner... M. Léonard: Le domicile.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je ne vois pas le moment où on
va pouvoir confectionner décemment et intelligemment une liste quand
vous avez un mot comme domicile alors qu'on peut en discuter à la
journée longue du domicile. Il faudrait dire, je ne sais pas moi, les
résidents.
M. Léonard: Je pense que la Loi électorale
fonctionne et c'est cela le critère.
M. Leduc (Saint-Laurent): Vous avez douze mois.
M. Léonard: Non, la Loi électorale du Québec
n'a pas de douze mois.
M. Leduc (Saint-Laurent): Là vous n'avez plus du tout de
critère de douze mois.
M. Léonard: La Loi électorale du Québec n'a
pas de douze mois.
M. Leduc (Saint-Laurent): Elle dit quoi?
M. Léonard: Tout Québécois vote... Je ne
sais pas. Une personne domiciliée dans une section de vote au moment du
recensement.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 7?
M. Léonard: L'article 7 introduit la règle voulant
que dans le cas d'une annexion les rôles d'évaluation applicables
dans les territoires touchés soient uniformisés de façon
que tous les contribuables de la municipalité annexante soient sur le
même pied quant aux taxes imposées par celle-ci sur la base de la
valeur foncière ou locative. Cette uniformisation s'effectue en
multipliant les valeurs inscrites au rôle par le facteur comparatif de ce
rôle, ce qui a pour effet de ramener ces valeurs à un niveau
égal aux valeurs réelles des immeubles et des places
d'affaires.
Cette uniformisation vaut à compter de l'annexion pour l'exercice
financier au cours duquel elle survient et vaut également pour
l'exercice suivant si l'annexion survient trop tard pour que les rôles de
l'exercice suivant puissent en tenir compte. Par exemple, si l'annexion
survient après le 15 septembre, qui est la date limite pour le
dépôt des rôles applicables à compter du 1er janvier
suivant, cette uniformisation vaut également à l'égard de
ces rôles de l'exercice suivant. Je pense que c'est vraiment une des
embûches que nous retrouvions lorsque nous faisions des annexions.
C'était cela l'uniformité des rôles.
S'il y avait des rôles qui étaient vraiment
différents, cela devenait pratiquement impossible strictement pour une
question technique.
M. Rocheleau: Par contre, si vous me le permettez, je pense qu'il
existait avant la Loi sur l'évaluation de 1971, je pense...
M. Léonard: 1972.
M. Rocheleau: 1972, la possibilité où une
municipalité annexait une partie d'un territoire et où il pouvait
y avoir une entente où le taux de la taxe était maintenu pour une
période à être négociée, en tenant compte de
l'évaluation foncière. En 1972, cette possibilité de faire
est tombée...
M. Léonard: Les conditions d'annexion.
M. Rocheleau: Oui. Est-ce que par contre le ministre est
conscient du fait que cela facilite souvent une municipalité à
conclure une entente avec une municipalité voisine qui se voit dans une
situation où elle paie un taux de taxes inférieur à la
municipalité qui veut annexer une partie de son territoire. À ce
moment, cela peut davantage être utile pour la municipalité qui
veut annexer, si elle peut accorder au propriétaire, lors de l'annexion,
une certaine dispense pour un nombre X d'années tenant compte du fait
que ce territoire est développé par des nouveaux venus qui sont
assujettis automatiquement à l'évaluation foncière de la
municipalité qui a annexé le territoire. Un exemple, M. le
ministre.
M. Léonard: Normalement, les commutations de taxes ou les
diminutions, ce n'est plus permis depuis 1972, depuis la Loi sur
l'évaluation foncière.
M. Rocheleau: Non, mais quand c'était permis, cela
facilitait quand même le processus d'annexion, parce que la partie du
territoire annexée payait, en l'occurrence, moins de taxes, faisant
partie d'une autre municipalité, et elle se retrouvait le lendemain avec
une taxe supérieure sans pour autant avoir, dans l'immédiat, des
services accrus. Je ne sais pas si le ministre a l'intention de
réexaminer cette question éventuellement, parce qu'on sait que
c'est souhaitable au Québec de voir des annexions et même de voir
des regroupements, mais il y a toujours la fameuse question de la
fiscalité ou du résident qui se voit, du jour au lendemain, payer
une taxe supérieure pour pas plus de services, à toutes fins
utiles.
M. Léonard: Oui, mais je pense que la solution à
tout cela, c'est plutôt la tarification. Ils ont créé deux
statuts fiscaux à l'intérieur d'une même
municipalité. Je
pense que ce n'est pas souhaitable. Il me semble que cela pourrait
être strictement transitoire mais, là-dessus, c'est la
tarification qui est la solution. Vous tarifiez les services et les gens paient
ce que cela coûte. Il reste que, sur le plan des services
généraux de la municipalité, je pense que tout le monde
doit payer sa part. En général, ce qui arrive quand il y a des
annexions, c'est qu'il y a un centre-ville ou une municipalité de
village qui annexe une paroisse. À ce moment-là, les taux de
taxes sont déjà différents, mais il y a des
règlements de répartition du coût des améliorations
locales au niveau du village, par exemple, pour les aqueducs et les
égouts. Il y a donc des taux de taxes par secteur, très
souvent.
M. Rocheleau: Je veux qu'on en tienne compte, parce que c'est un
problème qu'on a vécu et qui est sûrement vécu dans
plusieurs municipalités du Québec. Si on prend deux villes comme
Aylmer et Hull, la ville de Hull voulait annexer une partie du territoire de la
municipalité d'Aylmer et la municipalité d'Aylmer se retrouvait
sur la frise de son territoire avec le cégep, avec des bâtisses et
des immeubles où elle recevait quand même des "en lieu" de taxes
intéressants. En se départissant de cette partie de territoire,
elle se départissait en même temps d'un revenu annuel d'environ
500 000 $ pour lesquels il n'y avait pas 500 000 $ de services à donner.
Pour eux, se départir de cette partie de territoire faisait en sorte
qu'ils perdaient un revenu. S'il y avait des mesures compensatoires et
transitoires permettant à la municipalité - je ne sais pas, sur
cinq ans - de se rajuster dans ses revenus, il y aurait peut-être des
acceptations plus faciles pour permettre à des municipalités
de...
M. Léonard: Peut-être que ce sont des avenues qui
pourraient être explorées, mais, à mon avis, il faut quand
même partir sur des bases correctes. L'article en question vise, au moins
lorsqu'on compare les rôles, à comparer des choses comparables,
tandis que lorsque ce n'est pas uniformisé, finalement, on compare des
pommes et des oranges. Cela fausse tout, cela entraîne des discussions
sans fin, la crainte de ceux qui craignent et l'envie de ceux qui voudraient en
bénéficier. Je pense qu'on ferait mieux de partir sur des bases
correctes, quitte à faire des compromis en cours de route. On peut
toujours en discuter, à ce moment-là.
M. Rocheleau: De toute façon, M. le ministre,
l'uniformisation des rôles au Québec est quand même une
chose pratiquement faite.
M. Léonard: Oui, mais je pense qu'il faut en tenir compte
dans le projet de loi. On est obligé d'adapter le projet de loi. Je
pense que tout le monde s'entend sur le fait que c'est la base, une base
uniformisée, si on veut parler correctement.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? L'article 7 est-il
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 8?
M. Léonard: C'est une concordance avec l'article 15 que
nous verrons et qui abroge l'article 238a du Code municipal. L'article 8
élimine une référence à l'article 238a et la
remplace par une référence aux dispositions qui ont abrogé
implicitement cet article en 1980, soit la section VIII du chapitre VI de la
partie 1 de la Loi sur les élections dans certaines
municipalités. Il s'agit de dispositions qui prévoient les
règles applicables pour combler une vacance au sein du conseil
municipal. C'est un article de concordance. (17 h 30)
Le Président (M. Bordeleau): Adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 9?
M. Léonard: C'est une concordance aussi, comme à
l'article 8, avec l'article 15.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: "... ne reste en fonction que jusqu'à
l'époque de la tenue de l'élection générale du
maire fixée par l'article 82..." de même que celui élu ou
nommé. En somme, c'est une concordance.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
10?
M. Léonard: C'est en concordance avec l'article 211 qui
prévoit que les municipalités constituées en vertu de la
Loi sur l'organisation municipale de certains territoires seront
dorénavant administrées par le conseil des corporations de
comté ou de la municipalité régionale de comté et
non plus par un administrateur nommé par le gouvernement. L'article 10
élimine la disposition prévoyant qu'un tel administrateur
fait partie du conseil des municipalités régionales de
comté concerné. Il faut noter qu'en vertu de l'article 268, cette
modification prend effet le 1er janvier 1984 ou, à l'égard d'une
municipalité donnée autre que celle de l'île-d'Anticosti,
à la date antérieure où le conseil des corporations de
comté ou la MRC intéressé se déclare prêt
à administrer cette municipalité donnée. Il faut noter
également qu'à compter de cette date, en vertu de l'article 270,
les lettres patentes de la MRC visée sont censées être
modifiées en conséquence.
Au lieu d'avoir des administrateurs dans des TNO, cela vise en
particulier la situation de la Côte-Nord ou de la Basse-Côte-Nord,
à ce moment, les MRC peuvent administrer ces territoires.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Le seul point, nous l'avons mentionné, l'an
dernier, lors de l'étude du projet de loi no 33, alors que nous avions
demandé qu'en l'absence du maire le conseil puisse mandater, par
résolution de son conseil, un membre du conseil, soit pour siéger
à un organisme quelconque, MRC, etc. M. le ministre, peut-être
n'est-ce pas arrivé, mais il pourrait arriver que le maire et le maire
suppléant fassent partie d'une même équipe - qui pourrait
être minoritaire - et n'acceptent pas de siéger. À ce
moment, le conseil, majoritairement, ne pourrait imposer ni à l'un ni
à l'autre, alors que si c'était un membre du conseil...
M. Léonard: Ils peuvent changer le maire suppléant
à ce moment.
M. Rocheleau: Habituellement, quand il est nommé pour
trois mois...
M. Léonard: Dans le Code municipal il n'y a pas de mandat
fixe, cela peut être changé à volonté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 10 adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
11?
M. Léonard: L'article 11 rend explicite, quant au moment
de la nomination du préfet d'une corporation de comté, une
modification implicite apportée en 1977 qui disait que toute
référence à la session de décembre du conseil de
comté devenait une référence à sa session de
novembre. Il faudrait voir l'article 14 qui remplace le troisième
alinéa de l'article 112 du Code municipal. Dans le même but
pédagogique l'article 11 fait réserve du cas de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme car, en vertu de cette loi, le
préfet d'une municipalité régionale de comté est
élu à tous les deux ans lors de n'importe quelle séance du
conseil, plutôt que chaque année à la séance
ordinaire de novembre, comme c'est le cas pour le préfet d'une
corporation de comté.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Et dans le cas où une municipalité,
qui fait partie d'une municipalité régionale de comté, ne
tient pas l'élection la même année que les
municipalités régionales de comté. Cette année,
nous avons eu des élections dans un certain nombre de
municipalités du Québec, l'an prochain nous aurons des
élections dans un autre groupe de municipalités et, dans le cas
où le préfet de comté serait maire d'une
municipalité urbaine et serait défait aux élections, il y
a des prévisions j'imagine qui... Même s'il est élu pour
deux ans.
M. Léonard: II occupera son poste juste en attendant
l'élection du nouveau préfet parce que lui-même n'a plus
qualité de siéger comme préfet; alors il peut
siéger au plus lors d'une réunion. L'expérience qu'on a
vécue là-dessus, c'est que le maire qui avait été
battu, souvent, ne se présentait pas à la réunion de la
MRC, donc il y avait une élection assez rapide du préfet.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: M. le Président, j'avais une question
d'information sur l'article 11. Par exemple, dans le cas d'un préfet qui
aurait été élu en janvier 1982 au moment de
l'arrivée de l'Union des municipalités régionales de
comté dans plusieurs régions de Québec et ce même
préfet démissionne comme maire, donc n'est plus habilité
à exercer la fonction de préfet, supposons que cela se produit en
novembre 1982, il est remplacé en décembre 1982 par un autre
maire, est-ce qu'il termine le mandat du préfet qui avait
été élu en janvier 1982 ou bien si l'élection du
nouveau maire qui devient préfet durera deux ans? Je ne sais pas si vous
comprenez bien le cheminement. Cela a l'air un peu sinueux, mais très
concrètement, cette question se pose.
M. Léonard: On le vérifiera.
M. Lachance: Parce que l'article 11, tel que
rédigé, fait que, concrètement, à mon avis, cela ne
sera pas appliqué parce que c'est sous réserve de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme. Si cette loi a préséance sur
l'article 11, l'individu est
nommé pour deux ans et cela peut être à n'importe
quel moment de l'année.
M. Rocheleau: Ce n'est pas une question "plantée"
pourtant.
M. Lachance: M. le député de Hull, il est rare en
commission parlementaire qu'on ait des questions "plantées". Elle est
très pratique.
M. Léonard: On n'en a pas non plus à
l'Assemblée nationale.
M. Rocheleau: Ah non! Sûrement pas, on n'a jamais pu
constater cela.
M. Léonard: J'ai toujours pensé que tous les
députés étaient égaux, donc que les
députés de la majorité pouvaient aussi poser des
questions. Cela me paraît tout à fait correct.
M. Caron: On vous a toujours considérés comme des
purs.
M. Lachance: Ah! Cela me surprend.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, est-ce qu'il y a une
réponse, M. le ministre?
M. Léonard: Nous pensons qu'il s'agit d'un mandat plein de
deux ans. C'est son mandat.
M. Lachance: Le mandat de l'individu qui est nommé?
M. Léonard: Oui.
M. Lachance: D'accord. Donc, c'est la loi...
M. Léonard: II n'y a rien de prévu dans la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, donc la loi prévoit un mandat de
deux ans.
M. Lachance: Alors, la question que j'aurais le goût de
vous poser M. le Président ou de la poser au ministre: Quelle est la
raison de l'article 11? Son utilité pratique nous laisse peut-être
songeur.
M. Léonard: Ah non! L'article 11 est dans le cas des
préfets des anciennes corporations de comté dans la mesure
où il en reste encore.
M. Lachance: D'accord, cela bouche tous les trous.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que cela va pour
l'article 11?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
12?
M. Léonard: Alors, c'est...
M. Rocheleau: À l'article 12, il y a concordance avec
l'article 11.
M. Léonard: ... une concordance avec l'article 11,
oui.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
13?
M. Léonard: L'article 13 est de concordance avec l'article
8 et avec l'article 15. Si vous regardez, c'est la même section qui est
citée.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que cela va?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
14?
M. Léonard: L'article 14 élimine la disposition
prévoyant que depuis 1977, une référence à la
session de décembre du conseil de comté est censée
être une référence à sa session de novembre. Les
articles 11 et 12 rendent d'ailleurs explicites les modifications implicites
découlant de cette disposition. Celle-ci est remplacée par deux
dispositions qui permettent, d'une part, au ministre des Affaires municipales
d'accorder de façon générale une extension de délai
pour l'adoption du budget des corporations de comté et
muncipalités régionales de comté ou d'une catégorie
d'entre elles et qui permettent, d'autre part, à une corporation de
comté ou à une MRC d'obtenir du ministre une extension de
délai particulière. Il s'agit là de dispositions existant
déjà dans le cas du budget des corporations municipales locales
des communautés urbaines et régionales.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va, l'article 14 est
adopté. Article 15?
M. Léonard: Sur l'article 15, on rend explicite une
abrogation implicite datant de 1980. Le 18 juin 1980 est entrée en
vigueur la section VIII du chapitre VI de la partie 1 de la Loi sur les
élections dans certaines municipalités qui traite de la
façon de combler les vacances qui surviennent au sein d'un conseil
municipal, soit exactement le même sujet dont traitent les articles 238
et 238a du Code municipal. En vertu de
l'article 117 de la loi susmentionnée, les dispositions
législatives inconciliables avec cette loi sont devenues
inopérantes. C'est le cas des articles 238 et 238a du Code municipal qui
ne s'appliquent donc plus depuis 1980.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. M.
Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
16?
M. Léonard: C'est de la concordance avec l'article 15.
Remplacement de la référence à l'article 238a du Code
municipal par une référence à la section pertinente de la
Loi sur les élections dans certaines municipalités.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
17?
M. Léonard: C'est de la concordance avec les articles 15
et 16.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
18?
M. Léonard: L'article 18 rend explicite un amendement
implicite datant de 1980, le 18 juin 1980. L'article 21 de la Loi sur les
élections entré en vigueur dans certaines municipalités
prévoit que le jour de la présentation des candidats est le 14e
jour qui précède celui du scrutin. L'article 117 de cette loi
rend inopérante toute disposition inconciliable avec celle-ci. C'est le
cas de l'article 258 du Code municipal qui prévoit que le jour de la
présentation des candidats est le septième qui
précède celui du scrutin. Cette partie de l'article 258 est donc
modifiée implicitement depuis 1980. C'est en concordance avec la loi
105; nous enlevons des fils, des toiles d'araignées un peu partout.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: Je dois vous dire, M. le Président, que je
suis très heureux de l'arrivée de cet article parce que cela
évite de la confusion au niveau des présidents
d'élection.
M. Léonard: Du secrétaire-trésorier,
notamment.
M. Lachance: J'ai vécu cela chez nous. Cela devient clair
maintenant avec l'arrivée de l'article 18.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
19?
M. Léonard: D'une part, l'article 19 élimine la
règle voulant que le jugement rendu sur une action en contestation
d'élection intentée en vertu du Code municipal ne puisse faire
l'objet d'un appel. Cette règle est remplacée par des
dispositions calquées sur celles de la Loi sur les cités et
villes quant à l'appel d'un tel jugement. D'autre part, l'article 19
élimine sans les remplacer les dispositions relatives à la
façon de combler une vacance causée par un jugement annulant
l'élection, car ces dispositions ont été remplacées
implicitement depuis 1980 par la section 8 du chapitre 6 de la partie 1 de la
Loi sur les élections dans certaines municipalités, qui
prévoit la façon de combler n'importe quel genre de vacances.
C'est donc de la concordance.
Le Président (M. Bordeleau): Article 19,
adopté.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
20?
M. Léonard: Pour l'article 20, c'est le même
commentaire que le second commentaire à l'égard de l'article 19.
On enlève toute mention sur la façon de combler une vacance
causée par un jugement qui annule une élection. C'est donc de la
concordance encore.
M. Rocheleau: Par contre, le jugement définitif qui peut
annuler l'élection du défendeur, pourrait déclarer un
autre candidat élu.
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: À ce moment, l'autre candidat élu ne
serait pas nécessairement le choix de la majorité des gens pour
lequel ils ont exprimé leur vote.
M. Léonard: Le juge va déclarer un autre candidat
élu, si en compilant le nombre de votes légaux obtenus, cet autre
candidat qui était deuxième avait la majorité des votes.
S'il y a doute, à ce moment, c'est au juge à déclencher
une autre élection, à demander une autre élection. C'est
à la discrétion du juge. C'est rare que le juge va nommer
quelqu'un d'autre. On préfère généralement
recommencer l'élection.
M. Rocheleau: Sans faire de cas extrême, disons qu'il y a
deux candidats et qu'il y en a un qui est élu avec 80% du suffrage et
que l'autre est défait avec 20%. Si on annulait l'élection du
premier par un jugement, le deuxième pourrait être élu avec
un suffrage d'à peine 20%.
M. Léonard: Très généralement, on
recommence l'élection à ce moment plutôt que de
déclarer élu... Cela reste encore une fois à la
discrétion du juge. C'est à recommencer.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Article 20,
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 21?
(17 h 45)
M. Léonard: L'article 21 élimine une distinction
qui ne se justifie plus entre les pouvoirs des corporations de village et ceux
des autres corporations locales régies par le Code municipal. Ici, il
s'agit d'éliminer toute discrimination quant au pouvoir d'afficher les
avis publics de la municipalité régie par le Code municipal dans
une municipalité contiguë. L'article 21 élimine
également l'exception, dont la justification est obscure, prohibant la
publication dans la municipalité contiguë si celle-ci est
Montréal, Québec, Trois-Rivières, Westmount ou
Sherbrooke.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: M. le Président, j'aimerais avoir une
information, à savoir si cette disposition qui apparaît maintenant
découle d'un problème rencontré; sans spécifier les
endroits, qu'est-ce qui a pu amener qu'on nous présente cet article?
M. Léonard: II n'y a pas de problèmes qui ont
été soulevés. C'est vraiment pour éliminer la
distinction. On ne voit pas pourquoi on continue à maintenir une telle
distinction entre les municipalités, les corporations de village et de
paroisse, les cités et les villes. Au fond, on ne sait pas comment cela
a pu venir là. Les justifications ne sont plus là.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, il y a quelques instants,
l'Union des municipalités nous faisait une recommandation,
c'est-à-dire d'ajouter "sur entente avec cette municipalité".
M. Léonard: II nous semble que si on demande une entente
intermunicipale seulement pour aller afficher, d'abord, c'est un processus qui
est très lourd. D'autre part, on s'imagine mal qu'une
municipalité va aller afficher ailleurs si elle n'a pas une
justification pour le faire, si elle n'a pas la permission non plus.
M. Rocheleau: Seulement pour préserver ce principe, n'y
aurait-il pas lieu de mentionner dans cet article qu'il doit y avoir entente?
On dit ici: "Lorsqu'une municipalité locale est contiguë à
une autre municipalité locale ou à une municipalité de
cité ou de ville, un des endroits fixés par le conseil de la
municipalité locale pour y afficher les avis publics peut être
situé dans cette municipalité contiguë.
M. Léonard: Remarquez que l'ancienne disposition ne le
prévoyait pas. On sait que très vraisemblablement la
municipalité va demander la permission mais, de là à
demander une entente pour le faire, cela nous apparaît un processus
lourd. S'il y a des abus, je pense bien qu'ils vont survenir et qu'ils vont
nous être signalés, mais c'était dans les cas où
cela s'appliquait. C'était cela l'ancienne disposition, pas pour toutes,
mais pour les autres. Nous n'avons pas eu de plainte par rapport à cet
article, tel que rédigé. Qu'on le rende semblable partout,
à l'heure actuelle; s'il y avait des plaintes majeures là-dessus,
on verrait toujours.
M. Rocheleau: M. le Président...
M. Léonard: À l'heure actuelle, on ne veut pas
alourdir le processus, tout simplement.
M. Rocheleau: ... ma question concernant seulement une
recommandation des municipalités. Il y a peut-être eu des
problèmes antérieurs, je ne le sais.
M. Léonard: Je comprends aussi la recommandation de
l'Union des municipalités du Québec. C'est parce que je crois
savoir qu'en toute hypothèse, au cas où cela pourrait impliquer
l'autonomie municipale d'une municipalité par rapport à l'autre,
ils sont prudents et je les comprends très bien. Mais là, je
pense que sur la portée réelle de l'article, comme il s'agit
seulement d'affichage et non pas d'autre chose, jusqu'ici on n'a jamais eu de
plaintes là-dessus.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? M. Rocheleau;
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 21, adopté.
Alors, je vous souligne maintenant qu'on a un nouvel article qui
s'appellerait
article 21.1.
M. Léonard: Alors, le nouvel article 21.1 rend explicite
une règle implicite reconnue par tous les auteurs de droit administratif
et appliquée dans les faits. Cette règle est que si un
règlement municipal requiert l'approbation du gouvernement, d'un
ministre, d'un organisme ou d'une personne, par exemple, le futur Inspecteur
général des institutions financières, il ne peut entrer en
vigueur qu'après avoir obtenu cette approbation. Le but de l'article
21.1 est d'éviter que l'on interprète comme une restriction
à cette règle le bon sens, le fait que les lois municipales
actuelles n'expriment cette règle que dans les cas où
l'approbation requise est celle du gouvernement, du ministre des Affaires
municipales ou de la Commission municipale du Québec. Cela va?
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? L'article 21.1
est-il adopté? Adopté. Article 22.
M. Léonard: L'article 22 élimine une distinction
qui nous apparaît injustifiée entre les règles
d'entrée en vigueur des règlements des municipalités
régies par le Code municipal et celles des règlements des
cités et villes. Dorénavant, les règlements des
municipalités régies par le Code municipal entreront en vigueur
le jour de leur publication ou le jour ultérieur qui y est prévu,
comme les règlements des cités et villes, plutôt que quinze
jours après cette publication. En particulier, l'Union des conseils de
comté était très heureuse - je crois savoir - de cette
disposition, parce qu'on s'expliquait mal qu'il y ait toujours ce délai
de quinze jours.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? L'article 22 est
adopté. Article 23.
M. Léonard: C'est en concordance avec l'article 22. On
élimine l'obligation de publier le règlement d'une
municipalité régie par le Code municipal au moins quinze jours
avant son entrée en vigueur lorsque celle-ci est prévue ou n'est
pas précise.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 23 est-il
adopté? Adopté. Article 24.
M. Léonard: II élimine l'obligation faite aux
municipalités régies par le Code municipal de publier leurs
règlements dans les trente jours de leur adoption. Cette obligation
n'existe pas quant aux règlements des cités et villes;
corollairement, l'article 24 enlève la disposition qui permet au
ministre des Affaires municipales d'étendre ce délai de trente
jours.
M. Rocheleau: M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: C'est parce que j'ai une note ici. Est-ce qu'il y a
une période qui limite la préadoption? Ou un délai dans la
loi? On disait ici, entre autres: "... publier dans le délai
prévu par le présent article...".
M. Léonard: Oui, avant il y avait un délai de
trente jours; on l'enlève. Ils le publient dès l'adoption.
M. Rocheleau: Mais, est-ce que cela veut dire, par contre, que,
s'il n'y a plus de délai de trente jours, ils pourraient le publier
quarante jours après, soixante jours après?
M. Léonard: Non, je pense que l'interprétation de
"dès leur adoption dans les meilleurs délais", c'est cela que
cela veut dire. La municipalité pourrait attendre, effectivement, six
mois. Je ne vois pas pourquoi ils adopteraient un règlement et qu'ils le
publieraient six mois après.
M. Rocheleau: Mais, est-ce qu'on pourrait nous expliquer la
raison pour laquelle on a éliminé le délai de trente
jours? Étant donné que...
M. Léonard: C'est en concordance. Vous allez voir,
d'ailleurs, dans tous ces articles, qu'on fait beaucoup de concordances entre
la Loi sur les cités et villes, les municipalités rurales, les
municipalités de paroisse, de village. On essaie de rendre le Code
municipal et la Loi sur les cités et villes le plus uniformes possible.
Donc, comme cela n'a jamais posé de problème au niveau de la Loi
sur les cités et villes que de dire dans la rédaction de la loi:
"... dès leur adoption...", nous adoptons la même rédaction
au niveau du Code municipal.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va pour l'article 23 ou
24?
Une voix: Article 24.
Le Président (M. Bordeleau): Article 24? L'article 24 est
adopté. Article 25?
M. Léonard: C'est en concordance avec l'article 24.
L'article 25 abroge la disposition édictant une présomption
voulant que le délai des trentes jours est censé être
respecté jusqu'à ce que le contrat soit
allégué.
M. Rocheleau: II n'y a pas un papillon ici, à 25.1?
Le Président (M. Bordeleau): C'est après l'article
25.
M. Léonard: C'est après l'article 25.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 25 est-il
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Nous avons un
nouvel article qui est 25,1.
M. Léonard: Le nouvel article 25.1 est de concordance avec
le nouvel article 21.1 concernant la règle voulant qu'un
règlement municipal ne puisse entrer en vigueur qu'après avoir
reçu toutes les autorisations requises, même s'il ne s'agit pas de
l'approbation du gouvernement, du ministre des Affaires municipales ou de la
Commission municipale du Québec. L'article 25.1 traite, en particulier,
des procédures inhérentes à l'obtention de cette
approbation.
M. Rocheleau: Mais cela veut dire quoi, prévoir qu'un
règlement doit recevoir une approbation autre que celle des
électeurs.
M. Léonard: Lorsqu'il est question d'approbation par le
gouvernement, c'est par un ministre du gouvernement.
M. Rocheleau: Mais est-ce que normalement, une fois qu'un
règlement est passé, il doit recevoir l'approbation de la
Commission municipale?
M. Léonard: Un règlement d'emprunt, certains
règlements. Dans le cas de règlements d'emprunt oui. Alors, le
règlement vient en vigueur seulement après l'approbation de la
Commission municipale. Dans d'autres cas, le règlement en matière
de gestion des déchets doit être approuvé par le
ministère de l'Environnement. C'est le cas le plus fréquent
à l'heure actuelle.
M. Rocheleau: Alors, ces règlements font allusion à
l'approbation par le ministre d'un ministère concerné par
l'adoption d'un tel règlement.
M. Léonard: Mais ce ne sont que les règlements
prévus spécifiquement dans la loi. Dans le cas de
règlement d'emprunt, c'est la Commission municipale qui statue
là-dessus.
M. Rocheleau: Disons qu'on discuterait par contre de
l'enfouissement sanitaire et d'un site d'enfouissement sanitaire où on
doit recevoir l'approbation du ministère de l'Environnement, du
ministère des Affaires municipales et cela peut parfois toucher d'autres
ministères.
M. Léonard: Dans le cas du site d'enfouissement sanitaire,
c'est le ministère de l'Environnement uniquement. Ce n'est pas le
ministère des Affaires municipales qui est impliqué. À ce
moment, c'est le ministre de l'Environnement qui doit approuver le
règlement. Je pense que c'est déjà une chose qui se fait.
Cela devient explicite à l'heure actuelle, à moins qu'il s'agisse
d'une entente intermunicipale ou dans ce cas, le ministre des Affaires
municipales doit approuver l'entente intermunicipale.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Article 25.1
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 26?
M. Léonard: L'article 26 élimine une distinction
injustifiée entre les pouvoirs des municipalités de villages et
ceux des autres municipalités locales régies par le Code
municipal. Ici, il s'agit d'une concordance avec l'article 43 qui fait en sorte
que toutes les municipalités locales aient les pouvoirs de
réglementation relatifs notamment à la numérotation des
édifices. Le deuxième alinéa de l'article 390 du Code
municipal, qui dit la même chose devient donc inutile et est en
conséquence supprimé.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. M.
Rocheleau: Adopté.
M. Léonard: L'article 27 élimine les distinctions
entre les pouvoirs et obligations des municipalités de villages et ceux
des autres municipalités locales régies par le Code municipal. Il
s'agit de la disposition qui oblige les municipalités de villages
à établir des fourrières tandis que les autres
municipalités locales sont laissées libres de le faire. L'article
27 fait en sorte que l'exercice de ce pouvoir soit facultatif pour toutes les
municipalités locales y compris les villages.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. M.
Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 28?
M. Léonard: II donne à toutes les
municipalités locales régies par le Code municipal le pouvoir de
réglementer ou prohiber divers jeux et salles de jeux, notamment ce qui
est communément appelé une arcade. L'obtention de ce pouvoir a
fait l'objet de plusieurs projets de loi privés depuis quelques
années. Plusieurs municipalités ont d'ailleurs manifesté
leur désir d'obtenir ce pouvoir à leur tour.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va?
M. Rocheleau: II n'y a qu'une question que je me posais
là-dessus. C'est que je comprends que le terme prohibé c'est
assez clair, réglementé ou prohibé. Est-ce que par contre,
quand on parle de réglementation, on doit parler de
réglementation tenant compte d'un zonage qui permet ou qui ne
permettrait pas à proximité d'écoles, cégeps ou...
parce qu'il y a eu des municipalités qui ont eu des problèmes
énormes avec ces machines à boules au cours des dernières
années. Des arcades, il s'en est construit, enfin pas construit mais on
a loué des locaux à peu près partout. La
compétition d'arcades au Québec actuellement est
épouvantable. Par contre, cela rapporte des revenus assez substantiels.
Je pense au gouvernement. Quand on parle ici de la réglementation, on
permet la possibilité de charger une taxe d'affaires, j'imagine sur
chacune des machines individuellement ou l'ensemble des machines. (18
heures)
M. Léonard: Pas sur les machines.
M. Fallu: Le gouvernement retire 200 $ par année par
machine.
M. Rocheleau: Mais...
M. Léonard: La municipalité donne un permis sur
l'endroit, sur le site des arcades et non sur chacune des machines.
M. Rocheleau: Là c'est qu'on ne permet pas à la
municipalité de charger une taxe additionnelle sur chacune des
machines.
M. Caron: Je pense qu'il serait important si on pouvait suspendre
parce qu'il est déjà 18 heures.
Ces lieux-là sont des lieux de troubles dans toutes les
municipalités. Vous avez même - je pense que c'est à Laval
- police-jeunesse qui est à la veille de vous déposer un
mémoire en ce sens. Je pense que si les municipalités pouvaient
avoir la permission de charger un permis additionnel pour essayer... On a cela
à peu près à tous les coins de rues. C'est un
ramasse-jeunes. Je peux vous dire que chez nous - je suis bien à l'aise
de le dire - même à des places des propriétaires financent
des jeunes. Ce sont des lieux de drogue. Au moment où on fait des
perquisitions, on ramasse toujours des jeunes qui viennent de faire quelque
chose. Je pense que c'est notre devoir de se pencher là-dessus. C'est
une peste pour tout le monde. Il me semble que... Oui, c'est une peste - je dis
le mot peste. La loi 57 nous a enlevé le pouvoir de taxer. Je me demande
si on ne pourrait pas suspendre d'ici à demain, dans
l'intérêt de tous les Québécois, pour essayer de
trouver - même en parlant avec le ministère de la Justice - un
moyen pour que les municipalités puissent taxer afin de diminuer parce
que c'est effrayant.
M. Léonard: Je suis d'accord pour la suspension. Nous y
reviendrons demain. On continuera ce soir sur le reste mais...
Le Président (M. Bordeleau): On va suspendre l'article 28
et la commission va suspendre ses travaux pour l'heure du souper pour reprendre
à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 05)
(Reprise de la séance à 20 h 46)
Le Président (M. Bordeleau): Mesdames et messieurs, la
commission permanente des affaires municipales reprend donc l'étude
article par article du projet de loi no 92. Avant l'arrêt pour le souper,
nous avions suspendu l'article 28 auquel nous reviendrons plus tard. Nous en
étions à l'article 29. Alors nous étudierons l'article
29.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je le dis aussi
à l'intention du député de Hull, je voudrais remercier
l'Opposition de nous avoir attendus. J'ai eu à rencontrer l'Union des
municipalités du Québec qui voulait nous parler de politique
salariale. Je pense que tout le monde comprend dans quel contexte cela se
situe. Alors, nous avons eu cette rencontre, ce soir, et nous avons aussi eu
une réunion du comité d'orientation sur trois MRC du
Saguenay-Lac-Saint-Jean. Je vous remercie de nous avoir attendus, d'avoir
été patients.
Le Président (M. Bordeleau): Pendant ce temps, M. le
ministre, nous parlions d'autres MRC. Alors, nous en sommes à l'article
29.
M. Rocheleau: Vos remerciements, M. le ministre, me laissent
bouche bée.
M. Léonard: Alors, l'article 29 élimine une
distinction entre le pouvoir d'une municipalité de village et une
municipalité locale régie par le Code municipal. On donne
là le droit de prohiber la construction de manufactures pouvant devenir
des nuisances publiques, et celui de faire disparaître des abattoirs
existants. La loi no 102 traite de la même question. Elle est devant
l'Assemblée nationale au moment où on se parle.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que cela va pour
l'article 29?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article
30.
M. Léonard: L'article 30 introduit dans le cas des
ententes intermunicipales portant sur l'organisation et l'exploitation en
commun d'un dépotoir ou d'un incinérateur ou plus
généralement d'un système de gestion des déchets,
une procédure qui permet à une municipalité de se joindre
à l'entente sans que toutes les municipalités déjà
parties à celle-ci aient à recommencer les procédures de
conclusion d'une nouvelle entente incluant de nouveaux partenaires. Alors,
c'est tout ce que j'ai déjà expliqué au début de
cette journée. C'est vraiment dans le but de faciliter les ententes
intermunicipales pour la gestion des déchets.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 30 est-il
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article
31?
M. Léonard: L'article 31 étoffe le pouvoir des
municipalités locales régies par le Code municipal d'imposer
l'installation d'appareils de prévention des incendies. Actuellement,
ces municipalités n'ont que le pouvoir d'exiger l'installation d'un
détecteur de fumée dans chaque logement sans pouvoir imposer des
normes de qualité de l'appareil, des normes d'installation, ni des
normes d'entretien. Donc, nous élargissons ce pouvoir des
municipalités à l'heure actuelle.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, M. le ministre, l'article 31
est assez difficile à mettre en application. Les municipalités
tiennent le propriétaire responsable. La loi dit bien que c'est le
propriétaire qui est responsable. Mais, dans une municipalité
comme la nôtre, ou ailleurs, ou il y a beaucoup de locataires, à
tout bout de champ le locataire déménage et part avec le
détecteur. Je me demande s'il n'y aurait pas lieu, dans
l'intérêt de tout le monde et avec l'expérience qu'on vit,
que ce soit le locataire qui soit responsable. Qu'il soit payé,
peut-être, par le propriétaire mais que ce soit à la charge
du locataire. C'est assez difficile d'appliquer cette disposition parce que le
propriétaire fournit le détecteur qui est soit volé ou
brisé. Je me demande s'il n'y aurait pas lieu de suspendre cet article
et de tenter de trouver une solution, quitte à ce que le
propriétaire soit responsable de même que le locataire.
M. Léonard: Je ne sais pas si vous avez lu tout l'article
à ce sujet, M. le député. Au paragraphe e), la
municipalité peut réglementer pour obliger le
propriétaire, le locataire ou l'occupant d'un logement à
maintenir l'appareil ou l'équipement en bon état de
fonctionnement.
M. Caron: Parfait, je n'étais pas rendu là.
M. Léonard: Je pense qu'on a couvert ce que vous
mentionnez.
M. Caron: Je n'étais pas rendu là. Je vous le dis,
on le vit actuellement.
M. Léonard: Évidemment, il y a les relations entre
le locataire et le propriétaire, mais cela va toujours exister.
M. Caron: II y a de bonnes relations et des moins bonnes.
M. Léonard: La municipalité peut intervenir pour
obliger le propriétaire, le locataire ou l'occupant. Je pense qu'on le
couvre.
M. Caron: Parfait, cela répond à un problème
qui existe actuellement.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va, l'article 31?
M. Caron: Cela va pour moi. Est-ce que mes collègues
acceptent l'article 31? Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
32?
M. Léonard: Pour assurer une concordance entre le Code
municipal et le Code de la sécurité routière, l'article
515 impose des amendes, mais le tout en conformité avec le Code de la
sécurité routière.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: À l'article 10, il y a quand même
certaines amendes, selon le Code de la sécurité routière,
qui peuvent excéder des montants de 10 $ et 25 $.
M. Léonard: Oui. Vous avez raison quand il s'agit des
contraventions aux limites de vitesse; à ce moment-là, c'est
beaucoup plus.
M. Rocheleau: Les feux de circulation... M. Léonard:
Oui, c'est cela.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: N'y aurait-il pas lieu de prévoir que
l'amende pourrait être fixée par le conseil au lieu de mettre une
amende fixe à 10 $ ou 25 $?
M. Léonard: Ce que nous proposons ici, dans le projet de
loi, c'est d'uniformiser ces amendes au Code de la sécurité
routière. C'est un montant maximal et le conseil peut fixer
jusqu'à ces limites. Dans le cas de la vitesse, ce sont d'autres
barèmes.
M. Rocheleau: Mais est-ce qu'on précise qu'on doit se
conformer, au niveau de la sécurité routière, disons, aux
amendes fixées par le Code de la route quant à la vitesse,
etc.?
M. Léonard: La question que vous posez a sa réponse
dans le Code de la sécurité routière lui-même. Ici,
c'est l'amende. L'article 515 du Code de la sécurité
routière dit ceci: "Toute amende dont est passible une personne pour une
contravention à un règlement ou à une ordonnance
édicté en vertu des paragraphes 3, 4 et 7 de l'article 512 doit
être égale à celle édictée pour une
contravention imposée en vertu du présent code pour la même
matière." Donc, cela uniformise les contraventions ou les amendes
édictées pour des contraventions à la
sécurité routière.
M. Rocheleau: Jusqu'à un maximum.
M. Léonard: Jusqu'à un maximum.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord?
M. Saintonge: C'est la somme correspondante. Les 10 $
correspondent à l'amende minimale prévue par le Code de
sécurité routière, je pense, n'est-ce pas?
M. Léonard: L'amende municipale doit être dans les
mêmes limites que celle prévue au Code de la
sécurité routière. Donc, si le code disait que l'amende
doit être prévue entre 10 $ et 25 $, les limites que peut
prévoir le gouvernement municipal - s'il y a un minimum, il y a un
maximum - c'est entre 10 $ et 25 $, mais la municipalité pourrait
prévoir 15 $, ou 20 $.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté, article 32.
Article 33.
M. Léonard: On prévoit là que les ententes
municipales peuvent porter non seulement sur des services qui s'adressent aux
citoyens, comme par exemple le service d'aqueduc et d'égout ou le
service des loisirs, mais également sur des services qui permettent
à la municipalité de fonctionner, comme par exemple le service
des inspecteurs municipaux, le service des permis. En corollaire, cet article
prévoit que si plusieurs municipalités mettent en commun un
service de soutien qui comprend un fonctionnaire, que chaque
municipalité doit nommer en vertu de la loi, comme par exemple un
inspecteur agraire, les municipalités parties à l'entente sont
censées satisfaire cette obligation par le biais de l'entente. À
ce moment, cela veut dire qu'elles peuvent engager un fonctionnaire pour faire
ce travail et satisfaire aux obligations de la loi.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
34?
M. Léonard: II s'applique aux membres du conseil
d'administration d'une régie intermunicipale. Il applique à ces
membres le régime des comptes de dépenses applicables aux membres
du conseil municipal. Cela va?
Le Président (M. Bordeleau): L'article 34 est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
35?
M. Léonard: II oblige le secrétaire d'une
régie municipale à donner un avis public préalable d'au
moins dix jours de toute vente d'un bien meuble de 1000 $ ou moins
envisagé par la régie ceci permet aux citoyens d'être
informés de l'intention de la régie, la vente elle-même
n'étant assujettie à aucune formalité ni autorisation
particulière. On l'a vu, je pense, à l'article 1 du projet de loi
tout à l'heure.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Adopté.
Article 36.
M. Léonard: C'est pour corriger des renvois pour tenir
compte de la nouvelle numérotation d'articles maintenant
insérés dans les lois refondues. L'article 36 s'ajoute à
la liste des articles de la Loi sur les cités et villes applicables
à une régie intermunicipale, les articles 564 et 565, qui
permettent de modifier par résolution un règlement d'emprunt.
C'est aussi pour avoir recours à une procédure
expéditive.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? M.
Léonard: Cela va.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? Article
37.
M. Léonard: Quant aux ententes
intermunicipales générales, on apporte les mêmes
modifications que le fait l'article 30 qu'on a vu tout à l'heure quant
aux ententes portant sur un système de gestion des déchets. Il
s'agit des modifications qui permettent à un nouveau partenaire
d'adhérer par résolution à une entente déjà
existante. C'est finalement de la concordance par rapport à des articles
que nous avons vus.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que l'article 37 est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
38?
M. Léonard: C'est en concordance aussi avec l'article
37.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Adopté.
Article 39.
M. Léonard: Pour éliminer des distinctions entre
les pouvoirs de municipalités de villages et d'autres
municipalités locales sur la prohibition d'installer certains panneaux
ou affiches. Nous rendons cela semblable d'une municipalité à
l'autre.
M. Caron: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
40?
M. Léonard: On corrige l'intitulé du chapitre du
Code municipal qui traite actuellement des pouvoirs réservés aux
municipalités de villages en concordance avec les articles suivants qui
étendent ces pouvoirs à toutes les municipalités locales
régies par ce code.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
41?
M. Léonard: On abroge l'article qui prévoit que les
municipalités de villages ont non seulement les pouvoirs donnés
généralement à toutes les municipalités locales,
mais également ceux qui sont accordés spécifiquement et
uniquement aux villages.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
42.
M. Léonard: C'est pour éliminer la distinction
encore une fois entre différentes municipalités quant à la
réglementation des marchés publics.
M. Caron: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
43.
M. Léonard: Le paragraphe 1 de l'article 43 apporte la
même modification que l'article 42, mais concerne le pouvoir de
réglementation de l'usage des rues et des trottoirs. Le paragraphe 2
apporte une correction de pure forme qui découle de la modification
apportée par le paragraphe 3 qui, lui, donne aux municipalités
locales régies par le code le pouvoir d'acquérir une servitude
dont l'effet est d'empêcher ou de restreindre l'accès à un
chemin municipal à partir d'un immeuble donné. Cette servitude
peut être modulée quant aux périodes où elles
s'appliquent ou quant aux véhicules qu'elle vise. Il y a deux conditions
qui sont imposées à la municipalité qui veut
acquérir une telle servitude. D'une part, cette servitude ne peut avoir
pour effet d'enclaver l'immeuble touché ni de ne lui laisser
accès qu'à une rue d'une autre municipalité. (21
heures)
D'autre part, la municipalité ne peut, par l'exercice de ce
pouvoir, rendre inopérante une servitude de non-accès
imposée par le ministre des Transports ni en diminuer l'effet sans
l'autorisation de ce ministre. Un des objectifs de cette modification est de
permettre à une municipalité de préserver le
caractère résidentiel d'une zone en évitant que le flot de
circulation provenant d'une zone commerciale, industrielle ou institutionnelle
adjacente ne s'y déverse.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? M. Caron:
Pour ma part, adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 43 est
adopté. Article 44?
M. Léonard: C'est encore l'élimination d'une
distinction en ce qui concerne les pouvoirs de réglementation relatifs
à la salubrité.
Une voix: Entre villes et villages. M. Léonard:
Entre villes et villages.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
45?
M. Léonard: C'est une modification semblable à
celle de l'article précédent, mais cette fois en ce qui concerne
la réglementation relative à la protection contre l'incendie.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté?
M. Caron: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 46?
M. Léonard: II s'agit d'une concordance quant à des
ententes intermunicipales entre des municipalités de comté ou des
municipalités régionales de comté. On apporte les
mêmes modifications qu'à celles des articles 30 et 37 quant
à ces ententes intermunicipales.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? M. Caron:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
47.
M. Léonard: On introduit au palier de la
municipalité de comté ou de la municipalité
régionale de comté, avec les adaptations nécessaires, les
règles d'adoption et d'entrée en vigueur du règlement
décrétant la rémunération des élus. Ainsi,
l'approbation du règlement par le ministre n'est plus requise. En
contrepartie, on assure la visibilité du processus
d'établissement de la rémunération. Il y a diverses
mesures qui sont prévues à cet effet.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? M. Caron:
Adopté.
M. Léonard: C'est une réglementation qui est
maintenant standard.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
48?
M. Léonard: À l'article 48, on prévoit qu'un
jugement rendu par le tribunal de première instance sur une action en
cassation d'un acte municipal intentée en vertu du Code municipal peut
être portée en appel devant la Cour d'appel. Il s'agit donc
d'appliquer dans les municipalités régies par le Code municipal
la même règle que celle qui s'applique dans les cités et
villes. Vous remarquerez que nous apportons toute une série de mesures
d'uniformisation des lois municipales dans le projet de loi no 92, ce qui
explique aussi qu'il soit assez volumieux. En réalité, il s'agit
bien plus de mesures de concordance, mais qui étaient
réclamées depuis fort longtemps. Cette année, nous avons
décidé de les faire.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? M. Caron:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 48 est
adopté. Article 49?
M. Léonard: Nous en sommes toujours aux ententes entre les
municipalités de comté, les municipalités
régionales de comté et les municipalités locales qui en
font partie en ce qui concerne le régime de retraite des fonctionnaires
et employés des municipalités locales. On apporte les mêmes
modifications que celles aux articles 30, 37 et 46 quant à ce genre
d'entente intermunicipale qui concerne aussi l'adhésion d'un nouveau
partenaire.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? M. Caron:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
50?
M. Léonard: L'article 50, c'est de la concordance avec les
articles 22 et 25 qui abolissent la règle voulant que les
règlements des municipalités régies par le Code municipal
soient promulgués, c'est-à-dire mis en vigueur quinze jours
après leur publication. Pour éviter toute confusion, étant
donné que la promulgation de ces règlements coïncidera
dorénavant avec leur publication, l'article 50 remplace le mot
"promulgation" par le mot "publication" à l'article 522 du Code
municipal. Cet article prévoit que le règlement par lequel la
municipalité prend en charge l'entretien des chemins, ponts et cours
d'eau n'entre en vigueur qu'à une date précise après sa
promulgation.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? M. Caron:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
51?
M. Léonard: Nous rendons explicite une abrogation
implicite décrétée par la Cour suprême du Canada. En
effet, selon celle-ci, l'article 627a du Code municipal a été
abrogé par la Loi sur les travaux municipaux qui couvre exactement la
matière contenue dans cet article, à savoir l'obligation
d'utiliser un règlement pour décréter l'exécution
de travaux et l'obligation de pourvoir dans ce règlement au financement
de ces travaux.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? M. Caron:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
52?
M. Léonard: C'est de la concordance avec l'article 14; cet
article permet dorénavant aux municipalités de comté,
aux
municipalités régionales de comté d'obtenir un
délai supplémentaire pour confectionner leur budget. En
conséquence, l'article 52 se réfère à cette
possibilité d'un budget adopté après la session de
novembre y compris après le 1er janvier et, en corollaire, il remplace
la date fixe du 30 novembre comme date ultime pour la transmission du budget
aux municipalités locales par une date mobile qui est le
quinzième jour suivant l'adoption du budget.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
53.
M. Léonard: Concordance là aussi avec l'article 14
et avec la situation juridique applicable aux municipalités locales
quant à la transmission de leur budget. Il permet aux
municipalités régionales de comté d'obtenir une
prolongation de délai pour l'établissement et la transmission des
quotes-parts de leurs dépenses.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
54.
M. Léonard: Nous allons avoir un amendement technique
demain, si vous permettez de le suspendre.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 54?
M. Léonard: Oui, l'article 54.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 54 est
suspendu.
M. Léonard: Nous n'avons pas d'amendement de fond, mais un
amendement technique.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. Article 55?
M. Léonard: L'article 55 abroge une disposition
désuète contraire à la réforme de la
fiscalité municipale de 1980. En effet, l'article 686 du code
prévoit qu'une municipalité de village de 10 000 habitants ou
plus peut imposer une taxe sur la valeur locative pour rembourser certains
emprunts. Or, depuis l'avènement de la réforme municipale, la
valeur locative est réservée comme base de taxation pour la taxe
d'affaires et, à titre exceptionnel, pour la taxe d'eau et de services
à Montréal. Alors, l'article 686 du code est donc
abrogé.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
56.
M. Léonard: C'est pour permettre à une
municipalité locale, régie par le code, de décréter
une seule fois par exercice financier que le taux d'intérêt
qu'elle fixe pour les taxes impayées s'applique aux arrérages de
taxes existant au début de l'exercice financier. Cela permet à la
municipalité d'ajuster le taux d'intérêt sur toutes les
taxes en souffrance en fonction de la variation du loyer de l'argent. Je pense
que c'est valable autant à la hausse qu'à la baisse.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
57?
M. Léonard: Nous préférons suspendre
l'article 57, compte tenu des remarques qu'on nous a faites à ce sujet.
Nous y reviendrons demain, si vous permettez.
Le Président (M. Bordeleau): Article 57 suspendu. Article
58.
M. Léonard: L'article 58 accorde à toutes les
municipalités locales, régies par le Code municipal, un pouvoir
que seules les villes de Montréal et de Québec possèdent
actuellement. Il s'agit du pouvoir d'accorder des subventions ayant pour objet
de compenser l'augmentation des taxes foncières pouvant résulter
de la réévaluation de bâtiments par suite de leur
reconstruction, rénovation, restauration, agrandissement ou
transformation. Ces subventions sont données dans le cadre d'un
programme municipal de revitalisation qui peut viser à favoriser la
rénovation, la restauration ou l'agrandissement de bâtiments, la
construction ou la reconstruction de bâtiments résidentiels ou la
transformation de bâtiments en bâtiments résidentiels. Le
maximum des subventions est de 100% d'augmentation des taxes foncières
dues aux travaux pour les deux premiers exercices où il y a une telle
augmentation et de 50% de cette augmentation pour le troisième exercice.
Afin d'éviter des remboursements inutiles, la subvention n'est
versée qu'une fois la contestation réglée, lorsque
l'inscription au rôle relative aux bâtiments concernés est
contestée. De même, pour éviter que le
bénéfice de la subvention ne profite qu'aux propriétaires,
celle-ci n'est versée à l'égard d'un bâtiment
résidentiel que si le loyer des locataires n'a pas été
majoré en raison de l'augmentation des taxes foncières.
C'est dans le cadre de diverses mesures pour favoriser la
rénovation des centre-ville. Comme on l'a vu, vous avez aussi la loi 103
sur les SIDAC, qui va venir après l'étude du projet de loi no 92.
C'est une mesure qui a été accordée jusqu'ici à
Montréal et à Québec, mais que nous pensons pouvoir
étendre aux municipalités. De toute façon, c'est un
pouvoir habilitant; les municipalités peuvent le faire si elles le
veulent, ce n'est pas une réduction de taxes du côté des
revenus, mais plutôt une subvention très visible pour toute la
population d'une municipalité.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté?
M. Caron: C'est une aide qu'on peut apporter quand la
municipalité ou le conseil de comté veut le faire.
Le Président (M. Bordeleau): Article 58 adopté.
Article 59?
M. Léonard: L'article 59 supprime l'obligation pour les
municipalités de comté ou pour les municipalités
régionales de comté de publier, à la Gazette officielle du
Québec, la liste des immeubles qui doivent être vendus pour
défaut de paiement de taxes ainsi que l'avis annonçant leur vente
prochaine. À la place, comme c'est le cas dans les cités et
villes, ces municipalités devront publier cette liste et cet avis dans
un journal diffusé dans leur territoire. Cette modification est de
nature à simplifier le processus de la vente pour défaut de
paiement des taxes et allège le contenu de la Gazette officielle. En
contrepartie, les municipalités devront publier à la Gazette
officielle, le nom du journal dans lequel elles ont publié la liste et
l'avis de même que les dates de ces publications. Ainsi, quelqu'un qui
désire savoir quels immeubles doivent être vendus ou l'ont
été, saura où en chercher l'énumération.
M. Caron: Cela simplifie et en plus de cela, c'est que les gens
paient toujours à la fin. Alors, cela leur épargnera de l'argent.
C'est une très bonne idée. Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
60?
M. Léonard: Cet article rend applicable, de façon
générale, dans les municipalités régies par le
code, la façon d'adjuger les immeubles mis en vente pour défaut
de paiement des taxes municipales qui s'applique dans les cités et
villes. Il s'agit de l'adjudication de l'immeuble entier au plus haut
enchérisseur. Actuellement, en vertu du code, l'adjudication est faite
à la personne qui, pour le montant des taxes, des intérêts
et des frais, est prête à exiger la moindre partie de l'immeuble
mis en vente et on lui adjuge cette partie d'immeuble. Il s'agit là
d'une procédure vétuste qui, au surplus, encourage le
morcèlement des lots et contribue ainsi à rendre le cadastre
moins fiable et de plus, pour des motifs évidents, on a introduit dans
le code, en 1979, la règle de l'adjudication au plus haut
enchérisseur dans le cas où un bâtiment est mis en vente
indépendamment du terrain sur lequel il est situé, par exemple,
une maison mobile située sur un terrain loué dans un parc
réservé à ce genre d'habitations. L'adjudication au plus
haut enchérisseur n'est donc pas une nouveauté totale pour les
municipalités régies par le Code municipal.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que cela va?
M. Léonard: Cela va.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
61?
M. Léonard: C'est une concordance avec l'article 60. Il
enlève la référence à la possibilité de
l'adjudication d'une partie de l'immeuble plutôt que d'un immeuble
entier.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce qu'il est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
62?
M. Léonard: C'est aussi une concordance avec l'article 60.
Alors, en vertu de ce dernier, le montant offert par l'adjudicataire n'est plus
forcément égal au montant des taxes, des intérêts et
des frais, mais selon le plus haut.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce qu'il est
adopté?
M. Léonard: Je pense que c'est une concordance
nécessaire.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
63?
M. Léonard: On introduit dans le Code municipal les
règles prévues par la Loi sur les cités et villes quant
à l'utilisation des immeubles adjugés à la
municipalité. Celle-ci doit s'en départir dans l'année qui
suit l'expiration du délai accordé à l'ancien
propriétaire pour acheter son immeuble. Cependant, avec l'approbation du
ministre des Affaires municipales, elle peut soit retarder cette vente soit
conserver l'immeuble pour ses fins. Ceci comble un vide juridique
constaté dans le Code municipal. Donc, ce sera le même
régime pour le Code municipal que pour la Loi sur les cités et
villes.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va,
adopté. Article 64?
M. Léonard: C'est une concordance avec l'article 60. On
enlève une référence quant à la possibilité
de l'adjudication d'une partie de l'immeuble plutôt que d'un immeuble
entier.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
65?
M. Léonard: On élimine. Une distinction est
justifiée entre la situation juridique applicable en matière
d'emprunt aux municipalités de villages et celle applicable aux autres
municipalités locales du code. Actuellement, si l'endettement d'un
village atteint 15% de la valeur des immeubles imposables de son territoire,
ses règlements d'emprunt doivent être soumis à une
procédure d'approbation par des contribuables plus sévère
que normalement. Dans le cas d'une autre municipalité, ce pourcentage
d'endettement est de 10%. L'article 65 prévoit que dorénavant ce
pourcentage sera de 15% pour toutes les municipalités, comme dans le cas
des cités et villes.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
66?
M. Léonard: C'est un autre cas de distinction entre les
municipalités de villages et les autres municipalités quant
à la limitation qui est imposée actuellement aux
municipalités de comté et de campagne, notamment sur la
protection des édifices et des fermes.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Section II,
article 67.
M. Saintonge: J'aurais une petite remarque...
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: ... est-ce qu'il y aurait possibilité, M. le
ministre, de suspendre la section II et d'aller à la section des
cités et villes. On reviendrait plus tard à la section II,
étant donné que ce sont des articles de concordance au Code
municipal ou à la Loi sur les cités et villes.
M. Léonard: C'est quelle section?
Le Président (M. Bordeleau): À l'article 67, on
aborde la section II et M. le député de Laprairie...
M. Saintonge: Cela concerne la loi no 125. On pourrait aborder la
loi no 125 après la Loi sur les cités et villes et faire celle-ci
immédiatement.
M. Léonard: À l'article 125, pour faire de la
concordance maintenant avec les cités et villes.
M. Saintonge: Oui, c'est cela, pour qu'on reste dans le
même domaine du Code municipal ou de la Loi sur les cités et
villes.
M. Léonard: D'accord, si on veut.
Le Président (M. Bordeleau): Vous dites l'article 125?
M. Léonard: Article 125...
M. Saintonge: On passerait à l'article 105.
M. Léonard: C'est moins loin que cela.
Le Président (M. Bordeleau): C'est moins loin que cela,
article 105, section...
M. Léonard: Article 105?
M. Saintonge: Faire la section IV.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, on passerait
immédiatement à la la section IV. On suspendrait donc les
articles 67 à 105...
M. Léonard: Ah! D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): ...pour reprendre à
l'article 105, section IV, qui concerne la modification à la Loi sur les
cités et villes. S'il n'y a pas d'objection, cela va. Est-ce que tout le
monde se retrouve?
M. Saintonge: D'accord, merci.
M. Léonard: Oui, on se comprendra mieux dans tout cela.
D'accord. (21 h 15)
Modifications à la Loi sur les cités et
villes
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. Article 105, M. le
ministre.
M. Léonard: On apporte des modifications à
l'article 2 de la Loi sur les cités et villes. Au premier alinéa,
on rend les nouveaux articles 46.2 et 46.3 introduits par l'article 110 du
présent projet de loi concernant l'uniformisation des rôles
d'évaluation en cas d'annexion applicables à toutes les
municipalités de cités et villes. Au deuxième, on
enlève une référence à l'article 61 qui est
abrogé par l'article 111 du projet de loi. Au troisième
alinéa, on corrige la désignation de la cité de Hull qui
est devenue une ville plutôt qu'une cité. Au quatrième
alinéa, on ajoute les articles 315
et 316 à la liste des articles applicables à toutes les
cités et villes, sauf Montréal et Québec, comme le laisse
déjà entendre l'article 317 de la Loi sur les cités et
villes.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 105, adopté.
Article 106?
M. Léonard: On apporte des modifications de forme à
la suite des plus récentes mises à jour des lois refondues. On
corrige le titre de la loi sur les régimes de retraite des maires et des
conseillers des municipalités. On enlève la
référence aux lois de 1978-1979 qui ont édicté les
articles 41.2, 41.3 de cette loi, qui sont maintenant intégrés
aux lois refondues.
M. Saintonge: Cela va.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va. Article 106,
adopté. Article 107?
M. Léonard: L'article 107 est de concordance au sujet de
la vente d'un bien meuble de 1000 $... On va suspendre par rapport à ce
qu'on a dit au début...
Le Président (M. Bordeleau): D'accord, l'article 107 est
suspendu. Article 108?
M. Léonard: L'article 108 apporte, quant aux annexions
effectuées par des cités et villes la même modification que
l'article 6 qu'on a vu quant aux annexions du Code municipal où, selon
le Code municipal, il s'agit de l'octroi du droit de se prononcer sur
l'annexion aux personnes domiliciées dans le territoire visé qui
ne sont ni propriétaires ni locataires d'un immeuble situé dans
ce territoire. La discussion a déjà été faite
là-dessus.
M. Caron: On l'a adopté tout à l'heure.
Le Président (M. Bordeleau): Article 108, adopté.
Article 109?
M. Léonard: On enlève une référence
à l'article 122 de la Loi sur les cités et villes qui est
abrogé par l'article 115 du projet de loi qu'on verra tout à
l'heure.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
110?
M. Léonard: Concordance quant aux cités et villes
par rapport à l'article 7 qui touche les annexions. Il s'agit de
l'uniformisation des rôles d'évaluation des municipalités
qui sont touchées par l'annexion.
M. Saintonge: Cela va.
Le Président (M. Bordeleau): Article 110, adopté.
Article 111?
M. Léonard: On apporte la même modification que
l'article 15 qu'on a vu dans le Code municipal. On abroge explicitement les
dispositions relatives à la façon de combler une vacance au
conseil municipal qui ont été abrogées implicitement
à l'article 80 par la Loi sur les élections dans certaines
municipalités.
Le Président (M. Bordeleau): Article 111, adopté.
Article 112?
M. Léonard: II est de concordance avec l'article 111,
encore sur la façon de combler une vacance au conseil municipal.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va. Article 112,
adopté. Article 113?
M. Léonard: Cet article fait une concordance avec un
changement apporté en 1977 qui a remplacé "le gouvernement" par
"le ministre des Affaires municipales" comme autorité chargée de
nommer des personnes pour combler les vacances au conseil municipal en dernier
recours.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 114?
M. le ministre, vous avez un papillon, ou enfin, une modification de forme,
ajouter une virgule.
M. Léonard: Est-ce qu'on a le papillon?
Le Président (M. Bordeleau): Oui, je peux vous le lire.
C'est à l'article 114, paragraphe 5. On propose à la
deuxième ligne de mettre une virgule après "parfaire".
M. Léonard: Pouvez-vous faire la correction sur votre
texte et on adopterait cet amendement?
Le Président (M. Bordeleau): Oui. Est-ce que l'amendement
sera adopté pour la virgule, "parfaire,"?
M. Léonard: Oui. L'article tel qu'amendé corrige la
disposition relative à l'inhabilité potentielle du membre d'un
conseil municipal qui n'acquitte pas toutes ses taxes municipales dans le
délai prescrit, de façon à tenir compte que depuis 1980,
avec la Loi sur la fiscalité municipale, un contribuable a la
faculté d'étaler le paiement de ses taxes.
M. Caron: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 114 tel
qu'amendé est adopté?
M. Saintonge: La virgule est après "parfaire" à la
ligne 2, est-ce cela?
M. Léonard: Oui, deuxième ligne, après
"parfaire".
Le Président (M. Bordeleau): Article 115?
M. Léonard: On abroge un article inutile depuis 1980. En
effet, l'article 122 de la Loi sur les cités et villes prévoit
l'inscription à la liste électorale des personnes morales. Or,
depuis la Loi sur les élections dans certaines municipalités, ces
personnes n'ont plus le droit de vote lors des élections. Elles ne
conservent ce droit que lors d'un référendum. Comme la liste
électorale ne sert qu'aux élections, il est inutile d'y inscrire
des personnes morales. À noter que ce sont les éléments
contenus dans l'article abrogé qui sont pertinents en matière
référendaire. Ils sont aussi repris dans l'article 125 du
présent projet de loi.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? M.
Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
116.
M. Léonard: On corrige une anomalie en enlevant
l'énoncé voulant que le rôle d'évaluation
foncière mentionne les loyers payés par les locataires dans la
.municipalité. En pratique, les rôles ne mentionnent pas ces
loyers. Par contre, les rôles des valeurs locatives indiquent la valeur
de location objective de chaque place d'affaires.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
117?
M. Léonard: C'est un amendement de concordance avec le
projet de loi no 66, adopté en juin dernier, qui a éliminé
l'obligation pour le greffier de classer par ordre alphabétique les
électeurs inscrits sur la liste électorale. En concordance,
l'article 117 enlève aussi l'obligation pour le bureau de
révision de la liste de conserver l'ordre alphabétique des
électeurs.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? M.
Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 118?
M. Léonard: C'est un amendement de concordance avec
l'article 115. Les personnes morales n'étant plus inscrites sur les
listes électorales, la disposition qui oblige les réviseurs de
cette liste à y inscrire les noms des représentants de ces
personnes morales devient désuète, donc, à supprimer.
M. Caron: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
119?
M. Léonard: Concordance avec l'article 118. On
enlève l'obligation pour les réviseurs de la liste
électorale d'y ajouter les noms des représentants des personnes
morales. L'article 119 fait en sorte que cette tâche s'impose
plutôt aux réviseurs de l'annexe de la liste qui contient,
notamment, les noms des personnes morales locataires d'un immeuble de la
municipalité qui sert aux fins référendaires.
M. Caron: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
120?
M. Léonard: Concordance là aussi avec les articles
6, 108 et 221. On prévoit que, dorénavant, les personnes
domiciliées dans un territoire visé par un projet d'annexion ou
de fusion pourront se prononcer sur ce projet, même si elles ne sont ni
propriétaires ni locataires d'un immeuble situé dans ce
territoire. En conséquence, l'article 120 introduit une procédure
de révision de la dernière liste électorale
utilisée afin que s'y retrouvent les noms de toutes les personnes qui
étaient domiciliées dans le territoire à la date de
référence. Cette date de référence sera, dans la
plupart des cas, celle de l'adoption du règlement déclenchant le
processus d'annexion ou de fusion. Alors, le processus de révision est
calqué sur celui qui est applicable pour la révision de l'annexe
des locataires à la liste électorale.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 120 est
adopté. Article 121?
M. Léonard: Concordance quant à la date de
présentation des candidats à une élection tenue dans une
cité ou une ville. C'est la même date que celle mentionnée
à l'article 18, pour ce qui est d'une élection tenue dans une
municipalité régie par le Code municipal. Donc, c'est le
quatorzième jour avant le scrutin et non le septième,
dorénavant.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
122?
M. Léonard: On enlève une référence
à une disposition abrogée par l'article 111 et on la remplace par
une référence à la section pertinente de la Loi sur les
élections dans certaines municipalités, quant à la
façon de combler une vacance dans un conseil municipal.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
123?
M. Léonard: On enlève une prescription devenue
inopérante en 1980 et qui veut que, dans le cas où un poste au
sein du conseil municipal devient vacant à la suite d'un jugement sur
une action en contestation de l'élection, il doit être
comblé par une élection. Or, la Loi sur les élections dans
certaines municipalités prévoit que ces dispositions sur la
façon de combler une vacance s'appliquent même dans les cas
où la vacance est causée par un jugement annulant
l'élection. On prévoit que, si la vacance survient dans les douze
mois qui précèdent une élection générale,
elle peut être comblée par cooptation ou même ne pas
être comblée du tout. Je pense que c'est de concordance aussi avec
les dispositions générales.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Alors,
après l'article 123, on aurait deux nouveaux articles à ajouter
à intercaler avant l'article 124, soit 123.1 et 123.2.
M. Léonard: Ces deux articles apportent, quant aux
cités et villes, les mêmes précisions que le nouvel article
21.1 quant aux municipalités régies par le Code municipal sur la
règle voulant qu'un règlement municipal requérant
l'approbation d'une autorité gouvernementale, quelle qu'elle soit, ne
puisse entrer en vigueur avant d'avoir obtenu cette approbation. C'est un cas
que nous avons vu antérieurement.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que cela va? L'article
123.1 est adopté ainsi que l'article 123.2.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
124?
M. Léonard: C'est de concordance avec l'article 126 que
nous allons voir. L'article 126 abroge le pouvoir général de
désaveu des règlements des cités et villes par le
gouvernement et, en conséquence, l'article 124 enlève la
référence à ce désaveu.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 124 est
adopté. Article 125?
M. Léonard: L'article 124.1, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Excusez. D'accord.
Après l'article 124, il y a un nouvel article, l'article 124.1. M. le
ministre.
M. Léonard: On rend la Loi sur les cités et villes
plus conforme au respect de l'autonomie municipale et plus proche de la
pratique quant à la disposition permettant de modifier par
résolution un règlement transmis pour approbation au
gouvernement, au ministre des Affaires municipales ou à la Commission
municipale du Québec. La loi actuelle permet à l'autorité
gouvernementale, avant de donner son approbation, de modifier le
règlement sur demande de la municipalité formulée par
résolution. En pratique, l'autorité gouvernementale laisse
à la municipalité la responsabilité de modifier
elle-même son règlement par résolution et ' donne son
approbation au règlement ainsi modifié. C'est cette pratique que
confirme le nouvel article 124.1.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 125?
M. Léonard: C'est de concordance avec l'article 115. On
abroge la disposition de la Loi sur les cités et villes relative
à la façon de voter des personnes morales lors des
élections, comme on l'a vu à l'article 115.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 125 est
adopté. Article 126?
M. Léonard: On en parlait tout à l'heure. On
élimine l'obligation pour les cités et villes de transmettre au
ministre des Affaires municipales un exemplaire de chacun de leurs
règlements, car on considère que le ministre n'a pas besoin de
tous ces documents. Il élimine également le pouvoir
général de désaveu de ces règlements par le
gouvernement qui n'a pas été exercé depuis plusieurs
décennies. Vous n'aurez plus besoin de transmettre chacun de vos
règlements.
M. Caron: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 126 est
adopté. Article 127?
M. Léonard: Au paragraphe 1 de l'article, on corrige,
quant aux cités et
villes, la disposition relative au contenu du billet d'assignation pour
contravention à un règlement municipal de circulation de la
même façon que l'article 32 le fait quant aux municipalités
régies par le Code municipal quant au montant payable à titre
d'amende indiqué sur le billet. Le paragraphe 2 étoffe le pouvoir
des cités et villes d'imposer l'installation d'appareils de
prévention des incendies de la même façon que l'article 31
le fait pour les municipalités régies par le Code municipal.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? L'article 127 est-il
adopté?
M. Saintonge: Cela va.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
128?
M. Léonard: Au paragraphe 1, on élimine la
nécessité de l'approbation par la Commission municipale du
Québec d'un règlement de fermeture de rue dans une cité ou
dans une ville. Il s'agit là d'une décision relative à
l'aménagement et à l'urbanisme qui doit être laissée
à la discrétion du conseil municipal. Le paragraphe 2 donne aux
cités et villes le pouvoir d'acquérir une servitude de
non-accès à une rue publique de la même façon que
l'article 43 le donne aux municipalités du Code municipal.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 128 est-il
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
129?
M. Saintonge: ... le même article que l'article 28, c'est
suspendu.
M. Léonard: Pardon?
M. Saintonge: L'article 129, c'est le même article que
l'article 28, c'est suspendu, j'imagine?
M. Léonard: Oui, c'est suspendu.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, on suspend l'article
129.
M. Leduc (Saint-Laurent): Si vous permettez, l'article 128, cela
veut dire que, maintenant, on peut procéder à la fermeture d'une
rue par règlement?
M. Léonard: Par règlement. Mais, à ce
moment-là, cela implique une modification au plan d'urbanisme, donc,
c'est le processus de consultation qui concerne les modifications du plan
d'urbanisme qui a cours. Cela ne peut pas se faire en catimini, si vous voulez.
Il faut quand même qu'il soit publié.
M. Leduc (Saint-Laurent): II doit y avoir obligation.
M. Léonard: Oui. Il y a le processus de la loi no 125 qui
intervient. C'est pour cela qu'il nous semblait que remettre par-dessus tout
cela l'approbation de la Commission municipale ou laisser l'approbation de la
Commission municipale serait inutile présentement.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord. (21 h 30)
Le Président (M. Bordeleau): L'article 129 est suspendu.
Article 130. À l'article 130, il y a une petite modification de forme.
Il s'agit finalement, à la deuxième ligne, au début de
l'article 130, de remplacer "de l'alinéa suivant" par "des
alinéas suivants". Ce qui nous amène finalement à ajouter
trois "s" et à enlever le "1"'. Est-ce que l'amendement de forme sera
adopté?
M. Rocheleau: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. 130, tel
qu'amendé, M. le ministre.
M. Léonard: On apporte ici la même précision
terminologique qu'à l'article 33 quant aux ententes entre
municipalités du Code municipal. Il s'agit de prévoir que les
ententes peuvent porter sur des services administratifs comme ceux d'inspection
et de contrôle.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté tel
qu'amendé? Article 41.
M. Léonard: Quant aux régies intermunicipales, on
apporte ceci: la même modification que par l'article 34. C'est donc de
concordance.
M. Caron: M. le Président, je ne sais pas si c'est
nécessaire que le ministre lise tout cela au complet.
M. Léonard: Cela va, on essaie d'aller vite.
Le Président (M. Bordeleau): Si vous avez des suggestions
pour économiser du temps?
M. Rocheleau: On va le regarder tout de même.
M. Caron: C'est pour gagner du temps. Le Président (M.
Bordeleau): Alors, on
continue. Article 131?
M. Léonard: L'article 131, on vient de l'adopter.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. Article 132?
M. Léonard: C'est de concordance avec l'article 35 pour
les ventes de biens meubles de moins de 1000 $.
Le Président (M. Bordeleau): On avait suspendu 132, oui.
Article 133?
M. Léonard: C'est de concordance avec 36. Il s'agit du
pouvoir d'une régie de modifier par résolution un de ses
règlements d'emprunt.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, cela va, 133?
M. Caron: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
134?
M. Léonard: Concordance avec l'article 37.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
135?
M. Léonard: C'est une disposition qui est maintenant
désuète, qui concerne la répartition sur cinq ans des
surplus au déficit des cités et villes au 31 décembre
1970. Est-ce qu'il vous en reste encore, M. le député?
M. Caron: Je vais arriver avec un déficit la prochaine
fois. Peut-être que je vais avoir plus de chances d'avoir quelque
chose.
Le Président (M. Bordeleau): Article 135 adopté.
Article 136?
M. Léonard: Concordance avec l'article 56 en ce qui
concerne l'ajustement annuel du taux d'intérêt.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
137?
M. Léonard: On suspend l'article 137. Il y a un amendement
technique à venir.
Le Président (M. Bordeleau): Article 138.
M. Léonard: Concordance avec l'article 57 sur les travaux
en matière d'environnement.
M. Léonard: Suspendu aussi.
Le Président (M. Bordeleau): Suspendu également.
Article 139.
M. Léonard: Cela va, article 139?
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce qu'on peut y aller
pour 139?
Une voix: 138 est suspendu.
M. Léonard: Alors, à 139, on apporte quant aux
publications relatives à la vente d'immeubles pour défaut de
paiement de taxes les mêmes modifications que 59. Concordance avec
59.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
140?
M. Léonard: Concordance avec l'article 58. En ce qui
concerne la subvention pour l'augmentation de taxes foncières dues
à une rénovation.
M. Caron: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
141?
M. Léonard: À l'article 141, on donne aux
cités et villes un pouvoir qui appartient déjà aux
municipalités du code, soit le pouvoir de décréter un
emprunt qui ne nécessite que l'approbation du ministre des Affaires
municipales et de la commission pour financer les travaux subventionnés
en attendant le versement de subventions.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Adopté.
M. Caron: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 142. Est-ce qu'on
change de section?
M. Léonard: On change de section.
M. Saintonge: On reviendra à la section II.
M. Léonard: C'est parce qu'on vient de finir la section
qui était de concordance. La, on touche les modifications à la
Loi sur les commissions municipales.
M. Saintonge: D'accord, on reviendra à la fin à la
section II, si vous voulez.
M. Léonard: Cela va.
Modifications à la Loi sur la Commission
municipale
Le Président (M. Bordeleau): Alors, on continue, section
V, article 142?
M. Léonard: C'est de concordance avec l'article 143 qui
enlève la publication de l'avis à la Gazette officielle, qui rend
obligatoire dans toutes les municipalités assujetties au contrôle
de la Commission municipale du Québec la publication dans un journal de
l'avis annonçant la vente de certains immeubles pour défaut de
paiement des taxes et décrivant ces immeubles. C'est une concordance
avec les articles 59 et 139.
M. Caron: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
143?
M. Léonard: C'est de concordance aussi. C'est une
concordance avec les articles 59 et 139.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 143 est
adopté. On a deux nouveaux articles: 143.1 et 143.2
Modifications à la Loi sur la CRO
M. Léonard: On apporte à la Loi sur la
Communauté régionale de l'Outaouais les mêmes
précisions que les nouveaux articles 21.1, 123.1 et 123.2. C'est de la
concordance. Il s'agit de la règle voulant qu'un règlement
communautaire requérant l'approbation de l'autorité
gouvernementale, quelle qu'elle soit, ne puisse entrer en vigueur avant d'avoir
obtenu cette approbation. Cela touche maintenant la CRO par concordance.
Le Président (M. Bordeleau): Les articles 143.1 et 143.2
sont-ils adoptés?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 144.
M. Léonard: C'est un nouvel article. C'est de pure forme,
c'est de concordance avec les articles 143.1 et 143.2. Cela remplace l'article
144. C'est le papillon que l'on prend.
Le Président (M. Bordeleau): On modifie l'article 144.
Alors, c'est un amendement. L'article 144 est adopté tel
qu'amendé. Article 145.
M. Léonard: Cet article vise à faire
disparaître le pouvoir du gouvernement de désavouer un
règlement de la CRO dans les trois mois suivant la réception d'un
exemplaire par le ministre des Affaires municipales. C'est encore dans le sens
de l'abolition du droit de désaveu général du gouvernement
par rapport à la réglementation.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Adopté. On a
de nouveaux articles: 145.1 et 145.2.
Modifications à la Loi sur la CUM
M. Léonard: C'est la même concordance qu'on apporte
maintenant à la Communauté urbaine de Montréal par rapport
aux articles 21.1, 123.1 et 123.2.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, l'article 145.1 est
adopté. L'article 145.2 également. Adopté. Article
146?
M. Léonard: II est de concordance avec les articles 145.1
et 145.2.
Le Président (M. Bordeleau): II y a un amendement.
M. Léonard: II y a un amendement? Oui, c'est un
amendement.
Le Président (M. Bordeleau): Article 146, adopté
tel qu'amendé. Article 147.
M. Léonard: C'est de concordance par rapport à 145
pour la CUM.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, 14... M. Leduc
(Saint-Laurent): C'est 144.
M. Léonard: On n'a pas sauté. À 144, il y
avait un nouvel article qui remplaçait l'article de la loi.
M. Leduc (Saint-Laurent): II y a une modification?
Le Président (M. Bordeleau): Article 146. On l'a
adopté?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Article 147?
M. Léonard: On l'a adopté aussi.
Le Président (M. Bordeleau): On l'a adopté aussi.
Article 148.
M. Léonard: C'est une autre section qui concerne la
Communauté urbaine de Québec.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre, vous nous
suggérez, si j'ai bien compris...
M. Léonard: Sur l'aménagement et l'urbanisme,
est-ce que vous pensez qu'il y a beaucoup de discussion à faire?
M. Saintonge: Si on revient à l'aménagement et
à l'urbanisme, il y a certains articles que je vous demanderais de
suspendre et qu'on pourrait reprendre demain, si vous êtes d'accord. Il y
a des modifications que je voudrais faire apporter. J'ai eu des
représentations même aujourd'hui et je n'ai pas eu le temps de
travailler sur un texte de modifications que je pourrais apporter.
Une voix: On pourrait continuer donc...
M. Léonard: À la CUQ aussi, nous...
M. Saintonge: II y a trois articles principaux que j'aimerais
qu'on suspende.
Le Président (M. Bordeleau): II s'agit simplement de
quelques articles?
M. Léonard: Si c'est trois articles.
Le Président (M. Bordeleau): On en a déjà
suspendu, on peut en suspendre d'autres.
M. Saintonge: II y en a quatre, excusez. Le Président
(M. Bordeleau): Quatre.
M. Léonard: De 67 à 104, on pourrait les suspendre
et adopter les autres. Est-ce que cela va?
Modifications à la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme
Le Président (M. Bordeleau): Alors, on revient donc
à 67?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord.
La section II: Modifications à la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme. Alors 67, M. le ministre?
M. Léonard: Cet article a pour effet de confirmer que la
MRC possède tous les pouvoirs d'une municipalité à
l'égard des TNO situés sur son territoire. La loi actuelle
précisait les pouvoirs de la MRC à cet égard pour certains
cas précis et il existait un sérieux doute sur sa
compétence générale sur ces territoires en matière
d'aménagement. En vertu de l'article 274 du présent projet de
loi, cet article a effet depuis l'entrée en vigueur de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme uniquement pour qu'il soit certain que les
règlements d'urbanisme applicables aux territoires non organisés,
adoptés avant cette entrée en vigueur, continuent d'avoir effet.
Je pense qu'il s'agissait vraiment de clarifier et d'être bien sûrs
que toutes les dispositions s'appliquaient quant aux TNO.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
68?
M. Saintonge: J'aurais un amendement à apporter
à...
M. Léonard: À 68?
M. Saintonge: Pas à 68, mais à 67.1.
M. Léonard: C'est un autre article dans ce
cas-là.
M. Saintonge: Oui, un autre article, si c'est possible de le
prendre en considération.
M. Léonard: Est-ce que vous pourriez nous le
déposer ce soir et, au cours de la nuit ou demain dans la
matinée, on pourrait l'analyser?
M. Saintonge: D'accord. Je pourrais vous expliquer un peu la
teneur de l'amendement. Dans le discours de deuxième lecture, j'avais
demandé un moratoire sur l'application de certains articles, entre
autres, concernant la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, l'article
qui prévoit l'entrée en vigueur... l'article 3, plutôt, qui
prévoit que "la municipalité régionale de comté est
tenue d'entreprendre l'élaboration d'un schéma
d'aménagement dans les trois ans de l'entrée en vigueur de la
présente loi et d'adopter ce schéma dans les sept ans de
l'entrée en vigueur de la loi".
Je proposerais au ministre un moratoire minimal d'une année, par
exemple, pour permettre aux municipalités de se réajuster,
surtout qu'il y a des représentations que j'ai reçues de
plusieurs urbanistes et de certains procureurs mentionnant que le délai
actuel est tellement court que plusieurs municipalités ont de la
difficulté à entreprendre l'élaboration du schéma
d'aménagement et le règlement de contrôle
intérimaire. Il pourrait y avoir une possibilité de faire en
sorte que le règlement de
contrôle intérimaire soit discuté, soit
adopté et entre en vigueur en même temps, éventuellement,
si cela se faisait dans un an, que la résolution pour le schéma
d'aménagement de telle sorte qu'on ne se retrouve pas avec une
période de gel au niveau des permis de construction qu'il faut corriger
et qui inquiète vraiment plusieurs personnes et du monde municipal, et
de l'extérieur du monde municipal. (21 h 45)
M. Léonard: Est-ce que je peux...
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Ce sont les deux points? M. Saintonge:
Oui.
M. Léonard: Le premier point concerne le délai de
la loi. Vers la fin de la loi 125, vous avez un article selon lequel le
ministre peut accorder un délai additionnel. Cette année, nous
avons examiné le cas d'un bon nombre de municipalités
régionales de comté qui nous ont demandé un délai
additionnel, notamment celles qui viennent d'avoir leurs lettres patentes et
nous l'avons accordé facilement. Nous l'avons prolongé d'un an,
effectivement. Nous l'avons fait en vertu de cet article 239. S'il y a des
municipalités régionales de comté qui veulent des
délais, il s'agit de communiquer avec mon ministère. Nous sommes
d'accord pour donner des délais. Généralement, je pense
que ce n'est pas fait non plus. Quand les MRC le demandent, c'est parce
qu'elles en ont besoin. Cependant, nous n'allongeons pas le délai pour
faire le schéma d'aménagement. Au lieu d'avoir quatre ans, elles
auront trois ans pour faire le schéma d'aménagement. Elles auront
cependant plus de temps pour se préparer. Ce que nous donnons comme
délai, c'est un an, compte tenu qu'un contrôle intérimaire
a moins d'effets négatifs en hiver qu'en été sur la
construction. Je ne sais pas si cela vous satisfait quant au premier point que
vous mentionnez.
M. Saintonge: On va retrouver plusieurs municipalités
où on n'aura pas les mêmes normes et les mêmes dispositions
qui s'appliqueront. Si, dans certains cas, vous accordez un délai
à une municipalité régionale, une municipale voisine, s'il
n'y a pas de délai, ce ne sont pas les mêmes règles qui
vont s'appliquer à cause des exceptions prévues par une
prolongation de délai.
M. Léonard: II n'y a pas d'exception. Au fond, la loi
reste inchangée là-dessus, tout ce qu'on dit, c'est qu'elles
peuvent le faire un peu plus tard.
M. Saintonge: La période serait différente, c'est
ce que je veux dire. Il y a des exceptions au niveau de la période
d'application.
M. Léonard: Elles seront tenues de faire leur
schéma disons dans les quatre ans à partir de maintenant. Il leur
restera trois ans.
M. Saintonge: Vous mentionnez que vous accordez des
délais; est-ce que le ministre accorde facilement ces délais?
Est-ce qu'il y a des critères et des normes?
M. Léonard: Dès qu'il y a une raison valable. Par
exemple, je crois que c'est mieux de faire un schéma alors qu'on est
prêt à le faire et de bien le faire. C'est un peu à la
municipalité régionale de comté de voir et de comprendre
sa propre situation. La loi étant ce qu'elle est, il n'y a pas lieu d'en
changer présentement. Je veux bien regarder votre amendement, si vous
voulez le déposer, mais je vous dis ce que nous en pensons à
l'heure actuelle et vous savez la flexibilité que nous avons
adoptée par rapport à la situation. Il y a à peu
près la moitié des municipalités régionales de
comté qui vont commencer leur schéma cette année, l'autre
moitié l'an prochain, probablement. C'est ce que cela va impliquer.
Le Président (M. Bordeleau): Sur le même sujet, M.
le député de Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Oui, bien sûr.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Vous dites que vous êtes
flexible, que vous allez le donner, mais pourquoi ne pas le donner à
tout le monde? Vous dites: On va le donner sur demande, après avoir
vérifié les raisons.
M. Léonard: Les gens qui veulent le faire, qui se
préparent depuis un an, sont prêts à le faire, ils n'en ont
pas besoin, ils le font. Je pense que c'est mieux comme cela. Au fond, qu'il y
en ait une moitié qui commence cette année et une autre
moitié une autre année ou à peu près, cela va
dégager aussi des ressources humaines plus facilement.
M. Leduc (Saint-Laurent): Mais quelle objection avez-vous
à ne pas accorder automatiquement un an à toutes les
municipalités? Avez-vous des raisons?
M. Léonard: La raison est que, lorsque nous avons
adopté le projet de loi, il y a trois ans, on nous avait dit: C'est
très long,
trois ans, pourquoi en donnez-vous tant que cela, M. le ministre? Un an
et demi, cela suffit. Nous avons maintenu trois ans et il y a même eu une
discussion ici, en commission parlementaire. Bon, on va vous donner tout le
temps qu'il faut pour vous préparer. Là, on est rendu à
trois ans. La date, elle est là depuis trois ans et c'est la date de la
loi. Maintenant, s'il y a des circonstances qui font qu'on n'est pas tout
à fait prêt, il y aura un délai d'un an. Cela restera un
délai d'un an. Je pense qu'il est plus facile d'être flexible pour
accorder des délais, mais, au fur et à mesure que le temps
passera, il va falloir devenir plus strict.
M. Leduc (Saint-Laurent): Mais cela suppose que vous pourrez dans
certains cas refuser.
M. Léonard: Oui.
M. Saintonge: Sans qu'il y ait de critères précis
ou de normes précises pour expliquer votre refus, qui pourrait
être arbitraire.
M. Léonard: Si on demande un délai après
trois ans, il faut qu'il soit justifié. Une justification doit
être donnée; on ne peut pas donner un délai comme cela "at
large" après trois ans.
M. Leduc (Saint-Laurent): II va y avoir des constructeurs qui
vont être pénalisés.
M. Léonard: Non, si on regarde toutes les exemptions, on
reviendra au deuxième point que vous avez mentionné tout à
l'heure, on a eu du temps pour se préparer. On ne force pas les
municipalités régionales de comté qui ont à l'heure
actuelle leurs lettres patentes à partir du 1er janvier à faire
leur schéma cette année. C'est un cas. Quand vous dites que je
n'ai pas de critères, c'est un cas aussi automatique. On leur a
donné un an de plus. Elles viennent de partir. Cela ne pénalise
pas parce que, dans la loi elle-même, il y a quand même des
exemptions majeures et, dès que les lots sont cadastrés et qu'il
y a les services, il me semble qu'à ce moment les constructeurs peuvent
construire.
M. Leduc (Saint-Laurent): Pour ceux-là, oui.
M. Léonard: À ce moment, je voudrais que le
député me dise s'il veut revenir à l'ancien système
où on pouvait construire n'importe où, sans aucune
réglementation. On a connu ce temps et personne ne veut y revenir. Les
élus municipaux sont maintenant d'accord pour faire des schémas
d'aménagement.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): II s'agit simplement des délais.
Nous disons qu'il y a certains cas où cela peut créer des
problèmes.
M. Léonard: À ce moment, je vais aborder le
deuxième point qu'a touché le député. L'Union des
municipalités est venue, cet après-midi, nous a fait des
représentations. Nous sommes en train d'étudier la proposition
qu'elle nous a faite. Demain nous allons fort probablement présenter un
amendement - nous sommes en tout cas, en train d'y travailler - qui vise
à permettre à une municipalité d'adopter un
règlement de contrôle intérimaire avant l'adoption de la
résolution. Je pense que là on vient de tout couvrir, à
moins qu'on ne veuille pas du tout faire le schéma
d'aménagement.
M. Leduc (Saint-Laurent): Non, ce n'est pas la question.
M. Léonard: Je suis d'accord avec vous, on se
comprend.
M. Leduc (Saint-Laurent): II y a
Corvée-habitation, il y a également le programme
fédéral qui va se terminer à la fin de mars. Cela vient
vite.
Le Président (M. Bordeleau): On me demande le droit de
parole. Est-ce que cela va, M. le député de Saint-Laurent? M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Sauf que je voudrais noter que si justement vous
prenez en considération un amendement de ce genre ou de permettre
d'adopter le règlement de contrôle intérimaire avant
l'adoption de la résolution pour le schéma d'aménagement,
si vous prolongez à ce moment-ci le pouvoir d'un an pour déposer
la fameuse résolution pour le schéma d'aménagement, cela
va permettre à toutes les municipalités de préparer le
règlement de contrôle intérimaire d'ici à l'an
prochain et d'arriver aux mêmes fins de telle sorte qu'on n'aura plus un
gel anticipé qui peut être néfaste. Je comprends que le
ministre peut dire qu'on pourrait reprocher à certaines
municipalités, avec un délai tellement long, de ne pas avoir agi
pendant ce temps, pendant trois ans, il faut dire que ce n'était pas
trois ans, parce que les municipalités n'ont pas été
construites il y a trois ans. Pour plusieurs, cela fait moins de temps que cela
qu'elles sont constituées et qu'elles ont commencé à
travailler sur les procédures et la loi 125.
Si vous permettez cela, à un an, d'ici à l'an prochain,
cela pourrait permettre à
toutes les municipalités régionales de comté
d'adopter un règlement de contrôle intérimaire. À ce
moment, si on ne bénéficie pas ou si on ne se prévaut pas
de cette possibilité d'adopter le règlement de contrôle
intérimaire, la municipalité qui sera pénalisée
pourra supporter l'odieux avec ses contribuables et également avec les
constructeurs qui seront confrontés par ce gel temporaire. On a
parlé de trois mois. J'ai exposé au ministre, hier matin, que ce
gel va, en fin de compte, être de beaucoup plus que trois mois. Cela va
être pratiquement, avec les autres délais accumulables, une
période d'au moins quatre mois, cela peut même aller à six
mois au minimum. Donc, l'adoption d'une telle modification permettant de
repousser à un an l'obligation de voter la résolution pourrait
permettre un amendement ultérieur pour adopter des contrôles
intérimaires avant l'adoption de la résolution pour le
schéma d'aménagement.
M. Léonard: II y a des municipalités qui ont
commencé leur schéma d'aménagement, qui s'y sont
préparées, parce qu'il y a des municipalités
régionales de comté qui existent depuis plusieurs mois et elles
sont prêtes. J'ai quand même des services qui ont travaillé
et les instructions qu'ils avaient sont qu'il ne faut pas s'embarquer dans un
schéma d'aménagement alors qu'on n'est pas prêt à le
faire. Donc, il y a quand même beaucoup de travail de fait à
l'heure actuelle. Je pense que les municipalités régionales de
comté qui ont commencé le travail, qui ont adopté leur
résolution de commencer leur schéma d'aménagement
étaient prêtes à le faire et c'est cela que je
considère présentement. Par ailleurs, quand on parle des
constructeurs, je crois qu'il y a suffisamment de possibilités dans la
loi, les gens qui ont commencé leur schéma étaient avertis
à l'avance. Ils pouvaient donc normalement obtenir des autorisations
avant de commencer le schéma d'aménagement.
En tout cas, qu'on m'apporte les cas. On va les regarder, on est
prêt à les regarder.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: Merci, M. le Président. Sur le même
problème, on voit qu'en vertu du projet de loi 92 on
dégèle les opérations cadastrales qui sont
déjà devant les municipalités. Un fonctionnaire d'une
municipalité va être capable de mettre l'estampe pour rendre
acceptables, au service du cadastre, les opérations cadastrales et les
projets de construction qui sont déjà en marche, qui ont
déjà été présentés dans les
municipalités mais qui n'ont pas encore été
déposés au cadastre. Qu'arrive-t-il dans le cas des projets qui
vont venir cet hiver pour la construction du printemps dans quelques
municipalités? Va-t-on avoir là un autre gel? C'est cela, en
fait, que je crains. Au printemps, on va encore devoir faire face à
quelques municipalités pour leur dire que toutes les opérations
cadastrales sont gelées. Par conséquent, la construction va
être gelée de nouveau. C'est pour cette raison qu'on a
proposé un moratoire pour quelques municipalités
rétroactif au 8 décembre.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Oui, je pense que là-dessus, lorsque
les municipalités n'étaient pas prêtes, mes fonctionnaires
ont suivi la situation de près dans toutes les municipalités
régionales de comté. Il y a eu des demandes de prolongation de
délais et cela a été fait. Dans les autres cas, il y a
quand même des règlements de contrôle intérimaires
qui commencent à fonctionner là-dessus. Je pense que le gel est
de 60 à 120 jours au maximum en pleine période d'hiver, au moment
où on se parle.
M. O'Gallagher: Oui, je comprends que pour le moment on va les
dégeler. Il y a des opérations cadastrales qui sont
arrêtées dans le moment, mais une fois ce projet de loi
adopté...
M. Léonard: Vous avez des cas, vous? Avez-vous des cas
à nous soumettre là-dessus?
M. O'Gallagher: Non, non. Je veux dire que je suis bien heureux
que soient dégelés les cas qui sont déjà entre les
mains des municipalités, mais qu'arrivera-t-il au printemps pour les
nouveaux cas qui ne sont pas devant les conseils dans le moment? Que feront les
municipalités dans les cas de subdivisions, lorsque le programme
Corvée-habitation sera présenté au mois de mars pour le
début de la construction au mois d'avril ou au mois de mai? Je ne
connais pas tout le système, mais j'ai l'impression qu'il peut y avoir
un problème. On va faire face au même problème et on va se
réveiller au mois d'avril ou à la fin de mars avec des projets de
subdivisions qui vont être arrêtés. Les municipalités
ne pourront pas émettre des permis de construction parce que les
services de cadastre du ministère de l'Énergie et des Ressources
ne pourront pas déposer les subdivisions. Les ventes et toute l'affaire
ne pourront pas être enregistrées. On ne pourra pas ouvrir d'index
sur les numéros de lot au bureau d'enregistrement et tout le "kit". Cela
cause un problème épouvantable, pas seulement pour les
constructeurs, mais pour les propriétaires; il y aura aussi des conflits
d'hypothèques. C'est
un vrai problème.
M. Leduc (Saint-Laurent): Tout va être gelé pour
trois ou quatre mois.
M. Léonard: Non, il est là pour l'hiver.
M. O'Gallagher: Oui, mais, au printemps, cela n'aidera pas au
programme de Corvée-habitation.
M. Leduc (Saint-Laurent): Et le programme fédéral
de 3000 $ qui tombe...
M. O'Gallagher: C'est cela, l'affaire.
M. Léonard: Voulez-vous faire de la construction sur des
lots qui n'ont pas de services?
M. O'Gallagher: Non, non. C'est...
M. Léonard: Ah bon! Un instant! Là où il y a
des services, vous pouvez faire de la construction. Donc, de quoi parle-t-on?
Vous pouvez le faire. C'est dans la loi. Alors, on parle de quoi? On parle des
lots où il n'y a pas de services. C'est ce dont vous parlez.
M. O'Gallagher: Supposons qu'un...
M. Léonard: Non, non. En fait, pour répondre
à votre question...
M. O'Gallagher: Oui, mais...
M. Léonard: ... la loi prévoit que là
où il y a des services - il y a en masse de terrains vacants au
Québec qui ont des services à l'heure actuelle - vous pouvez
construire. La loi prévoit aussi que, si vous avez obtenu toutes les
autorisations avant la résolution, vous pouvez construire. J'aimerais
savoir de quoi on parle. On parle donc de la construction là où
il n'y a pas de services.
M. Leduc (Saint-Laurent): II y a des services, mais pas
cadastrés.
M. Léonard: Dans les milieux ruraux, il y a très
facilement des règlements de zonage que les municipalités ont
déjà. Le règlement de contrôle intérimaire,
dans ce cas, est facile à préparer. (22 heures)
M. O'Gallagher: Imaginons un endroit où il y a des
services qui ne sont pas cadastrés. Les opérations cadastrales
seront-elles arrêtées?
M. Léonard: C'est là le problème. Les lots
qui ont des services, mais qui ne sont pas cadastrés?
M. O'Gallagher: Prenons un boulevard où des services sont
installés et desservent un côté du boulevard.
M. Léonard: Est-ce qu'il y en a beaucoup?
M. O'Gallagher: Oui, tous les chemins qui ont des services depuis
longtemps. Par exemple, chez nous, je peux mentionner le boulevard Pierrefonds,
le boulevard Gouin, qui ont des services depuis longtemps.
M. Léonard: C'est cadastré.
M. O'Gallagher: Non, ce sont des terrains vacants et les services
passent en avant pour desservir d'autres projets et on ne pourra même pas
cadastrer les terrains longeant ces boulevards.
M. Leduc (Saint-Laurent): Lorsqu'on cadastre des terrains, on
place les rues, la rue est cadastrée, mais, les terrains ne sont pas
nécessairement cadastrés, on les cadastre par la suite.
M. Saintonge: II y a un cas qu'on m'a soumis et qui est un bon
exemple. Il y a eu un plan de lotissement approuvé par la
municipalité, mais avant qu'on fasse le dépôt pour le
cadastre, il faut que les services soient installés. Dans l'attente, il
peut y avoir une approbation de la municipalité pour un plan de
lotissement qui est approuvé, mais on ne l'a pas déposé
pour le cadastre. La municipalité donnera la résolution pour le
dépôt au cadastre seulement quand les services seront
installés. On peut commencer dans une certaine rue, dans une partie d'un
secteur domiciliaire, mais il reste d'autres parties du même secteur
domiciliaire où ce ne sera pas entrepris et où toutes les
autorisations n'auront pas été reçues; il manquerait une
autorisation à savoir au moment où les services seront
décrétés et seront réalisés; là, on
approuvera pour le dépôt de cadastre. Vous allez avoir des
situations où vous bloquez complètement un secteur
domiciliaire.
M. Léonard: Certains secteurs domiciliaires. En tout
cas...
M. Saintonge: C'est un cas réel d'une municipalité
dans la région de Montréal, sur la rive nord.
M. Léonard: Vous avez l'article 77 qui règle le
cas, si vous regardez le projet de loi. "Malgré l'article 61, -
c'était la Loi sur l'aménagement - l'interdiction d'effectuer une
nouvelle opération cadastrale dans le territoire d'une
municipalité est levée, moyennant la délivrance d'un
permis par le fonctionnaire désigné par la municipalité,
lorsque l'opération cadastrale projetée a déjà fait
l'objet, avant l'entrée en vigueur de la
résolution prévue à l'article 4, de toutes les
autorisations requises par la municipalité, s'il y a lieu, et qu'elle
est effectuée dans les six mois de l'entrée en vigueur de cette
résolution."
Donc, là vous couvrez le cas...
M. O'Gallagher: Je suis d'accord avec vous sur cela.
M. Léonard: Mais c'est déjà quelque chose
d'important.
M. O'Gallagher: Oui, mais c'est pour les projets qui existent
déjà.
M. Léonard: Oui. Ce sont des services où c'est
cadastré, donc, là, il n'y a pas de problème.
M. O'Gallagher: Non, bien sûr.
M. Léonard: Troisièmement, s'il y a des services et
que ce n'est pas cadastré, il me semble que là le
règlement de contrôle intérimaire en priorité doit
régler ce cas. C'est là où la municipalité doit
porter ses efforts, parce qu'elle a déjà installé les
services, et il me semble que sa priorité, en termes de secteur
domiciliaire, c'est de faire cadastrer là où il y a des services,
de façon que le secteur se fasse là.
M. Saintonge: Si le secteur domiciliaire est commencé,
s'il y a un plan de lotissement approuvé par la municipalité.
M. Léonard: Oui, mais...
M. Saintonge: Quand on dit: "... toutes les autorisations
requises par la municipalité", il va en manquer une, parce que
l'autorisation pour le dépôt de cadastre se fera simplement
lorsque les services seront décrétés et seront
payés par l'entrepreneur ou il y aura le règlement pour les faire
et les faire payer par les propriétaires.
M. Léonard: Ils ne l'ont pas vu venir, ils se branchent
là-dessus et tout le...
M. Saintonge: Cela se fait au fur et à mesure, mais
c'est...
M. Léonard: Alors, vous aurez toujours le même
problème, que vous preniez six mois de plus, neuf mois de plus, un an de
plus, vous aurez toujours le même problème que vous
décrivez. Si on attend à la prochaine, ce sera la même
chose.
M. Saintonge: Mais, dans le règlement de contrôle
intérimaire, cela peut être prévu.
M. Léonard: Ce sont les parties qui peuvent dégeler
le plus vite possible. C'est là où elles doivent faire porter
leur effort et toute la loi vise à ce qu'on fasse la construction, le
secteur domiciliaire là où il y a déjà des
équipements municipaux d'installés et des services
d'installés. Je pense que si on fait de l'urbanisme, c'est cela. La
réglementation municipale et le plan d'urbanisme ne suivent pas le
développement, ils devraient le précéder et là je
pense qu'on est obligé de faire de la planification.
M. Saintonge: Je suis bien d'accord, s'il n'y a aucun
règlement municipal qui s'applique actuellement dans cette
région. Mais il reste quand même que si la municipalité
régionale n'a pas le règlement, chacune des municipalités
a des règlements la plupart du temps, à cette fin, pour le
zonage.
M. Léonard: À ce moment le règlement de
contrôle intérimaire devient facile à faire si elles ont
déjà des règlements.
M. Saintonge: Mais il reste quand même que le délai,
c'est un minimum de 30 jours pour l'envoyer, il y a la consultation, et 90
jours supplémentaires pour les avis de motion ultérieurs,
même sans que le règlement n'entre en vigueur. Cela peut prendre
quoi? Six mois, même peut-être plus que cela.
M. Léonard: Ils peuvent le faire dès l'adoption de
la résolution; ils peuvent se dépêcher à le faire.
Le règlement et le contrat intervenaient surtout pour ces parties.
M. Saintonge: Oui, mais cela prendra quand même six
mois.
M. Léonard: Pas six mois.
M. Saintonge: Vous avez 30 jours, vous avez 90 jours de
délais cumulatifs, cela vous fait déjà quatre mois. Le
moindrement que...
M. Léonard: C'est entre 60 et 120 jours, non pas six mois.
S'ils ne le font pas, c'est autre chose.
M. Saintonge: Pour autant qu'il n'y ait pas de problème en
cours de route. Que le moindre problème survienne ou quelque chose comme
cela, cela reportera encore une fois le délai.
M. Léonard: Oui, je sais qu'il y a des
municipalités qui s'y sont préparées à l'heure
actuelle. S'il y a des cas comme ceux-là où cela risque de
bloquer des choses, on veut bien les regarder, mais...
M. Saintonge: Le gel des permis se fera entre le moment de
l'adoption de la
résolution et l'entrée en vigueur du règlement de
contrôle intérimaire.
M. Léonard: Nous avons accordé des délais
à toutes les municipalités régionales de comté qui
avaient une justification minimale et qui nous l'ont demandé. Il n'y a
pas eu de problème là-dessus.
M. Saintonge: Est-ce que le ministre est prêt à
considérer de nouvelles demandes, si les municipalités ne l'ont
pas demandé en présupposant qu'il n'y aurait pas de délai
qui leur serait accordé?
M. Léonard: S'il y a une justification... Quant à
moi, j'aime mieux que le schéma se fasse correctement et dans l'ordre
plutôt que d'en faire un qui cause des problèmes majeurs, si les
gens ne sont pas prêts et que cela risque de geler des choses
inutilement. Je pense qu'il ne faut pas entraîner un gel inutile. C'est
pour cela qu'on s'est dit très flexible là-dessus. Au fond, on
risque d'avoir exactement la même situation l'an prochain si les gens ne
s'y préparent pas, c'est bien évident.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est très évident qu'il
n'y a pas de problème dans les cas où il n'y a pas de services et
pas de rues, c'est évident qu'il faudra au moins quatre ou cinq mois
avant qu'il y ait des projets. C'est dans le cas où la rue est
là, qu'elle est cadastrée, que les services sont là, mais
que les terrains de chaque côté ne sont pas cadastrés. Ce
n'est pas une nécessité de cadastrer les terrains lorsqu'on
cadastre une rue, c'est évident. C'est dans ces cas et seulement dans
ceux-là. Dans les autres cas, je suis bien d'accord avec vous, il n'y a
aucun problème.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: Si je comprends bien...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: ... à l'article 77, M. le ministre, on dit
que: "Malgré l'article 61, l'interdiction d'effectuer une nouvelle
opération cadastrale dans le territoire d'une municipalité est
levée, moyennant la délivrance d'un permis par le fonctionnaire
désigné par la municipalité, lorsque l'opération
cadastrale projetée a déjà fait l'objet, avant
l'entrée en vigueur de la résolution prévue à
l'article 4..." Alors, si le schéma d'aménagement n'a pas
été adopté, un fonctionnaire peut toujours approuver une
subdivision, à condition que ce soit dans une rue où il y a des
services, quelle que soit la période où la résolution a
été déposée à la municipalité. Ce
n'est pas limité dans le temps. Cet article ne limite pas les
résolutions qui sont déjà devant les
municipalités.
M. Léonard: Les fonctionnaires...
M. O'Gallagher: Le fonctionnaire peut approuver une
résolution qui sera présentée au mois de mars, c'est ce
que je veux dire.
M. Léonard: À l'article 77... Un instant: Je ne
pense pas que c'est ce qu'on dise. Il faut qu'il y ait eu une demande à
la municipalité, qu'il...
M. O'Gallagher: Oui, oui.
M. Léonard: ... ait fait le bout de chemin qu'il avait
à faire.
M. O'Gallagher: Non, non, mettons qu'on ait une...
M. Léonard: Je pense qu'il faudrait s'entendre à un
moment donné. Est-ce qu'on veut continuer comme c'était avant et
qu'il y avait des développements n'importe où?
M. O'Gallagher: Non, non.
M. Léonard: Bon, c'est correct.
M. O'Gallagher: Je veux dire seulement les endroits où il
y a des services.
M. Léonard: II faut s'entendre là-dessus. Bien oui,
mais le cadastre peut devenir important, non?
M. O'Gallagher: Bien oui.
M. Léonard: Est-ce que vous ne trouvez pas cela
important?
M. O'Gallagher: On veut le cadastrer.
M. Léonard: Bien alors, cela se cadastre quand
même... cela peut se faire relativement vite. Un cadastre peut se faire
l'hiver. On ne reprendra pas les débats de la loi no 125, c'est un
amendement qu'on apporte. Qu'il dépose l'amendement...
Le Président (M. Bordeleau): Oui, de toute façon,
comme c'est un nouvel article, on pourra y revenir n'importe quand au cours de
la journée de demain.
M. Léonard: Si vous voulez déposer un amendement au
nouvel article, déposez-le, on le regardera pour voir si c'est
admissible.
Le Président (M. Bordeleau): On peut adopter les autres
articles et laisser cela ouvert ou en déposer un demain matin à
la
commission.
M. O'Gallagher: M. le Président, ce n'est pas clair
là-dessus, c'est tout simplement cela.
Le Président (M. Bordeleau): Vous êtes rendu
à l'article 77.
M. O'Gallagher: Non, j'ai un autre amendement à proposer
avant cela. Je m'excuse, je suis arrivé un peu en retard.
Le Président (M. Bordeleau): On a adopté l'article
67. On était à l'article 68, mais on a dit qu'on aurait
peut-être un amendement à l'article 67.1. Comme c'est un nouvel
article, il n'y a rien qui nous empêche de revenir là-dessus
n'importe quand.
M. Léonard: Oui, on viendra intercaler un nouvel article
s'il y a lieu, entre les articles 67 et 68.
M. Leduc (Saint-Laurent): En fait, ce qu'il veut savoir, c'est
si, les démarches étant entreprises, il pourra à ce moment
obtenir que le fonctionnaire permette le cadastre...
M. Léonard: C'est régi par l'article 77 du projet
de loi à l'heure actuelle. Il y a déjà des choses dans la
loi 125.
M. O'Gallagher: Si vous pouvez m'assurer qu'un projet cadastral
ne sera pas gelé dans une municipalité qui est en train de
s'organiser le printemps prochain pour une opération cadastrale dans une
rue qui a déjà des services, je serai bien content, bien heureux
de cela. Ce que je crains là-dedans, c'est que cet article de la loi ne
s'applique qu'à des projets d'opération cadastrale qui sont
déposés aujourd'hui, qui n'affecteront pas les projets qui vont
venir dans les prochains mois. C'est de cela que je voudrais être
assuré.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: En fait, votre constructeur n'a pas encore
demandé d'autorisation. Il n'a fait aucune démarche.
M. O'Gallagher: Non, aujourd'hui, le retard...
M. Léonard: La municipalité commence un
schéma d'aménagement, la MRC commence un schéma
d'aménagement. Il faut qu'elle le fasse selon un règlement de
contrôle intérimaire. La municipalité, son
intérêt, c'est de régler les cas où il y a
déjà des services en priorité. Donc, elle va favoriser les
opérations cadastrales là où il y a des services. C'est
cela qui est normal. C'est cela qui est visé. Je ne vois pas pourquoi
elle retarderait l'élaboration d'un contrôle intérimaire,
d'un règlement de contrôle intérimaire dans des secteurs
où elle a fait des investissements importants. C'est vraiment pour cela.
Elle jouerait contre son intérêt. Je ne vous dis pas qu'il n'y a
pas quelqu'un quelque part qui ne ferait pas cela. Si vous voulez
rédiger votre amendement, même si ce n'est pas complètement
dans les formes, y dire exactement ce que vous voyez, on peut le regarder, on
vous dira oui ou non...
Le Président (M. Bordeleau): Pourrait-on procéder
aux autres articles qui suivent? J'appelle l'article 68.
M. Léonard: Si vous avez l'occasion ce soir ou demain
matin de me rédiger cela, on le regardera.
Le Président (M. Bordeleau): On revient à l'article
68.
M. le ministre.
M. Léonard: L'article 68 fait en sorte que,
désormais, le document complémentaire du schéma
d'aménagement de la MRC pourra porter sur les normes minimales que
doivent respecter les règlements locaux sur la construction ou une
opération cadastrale en zone dangereuse, le lotissement à
proximité des constructions publiques ou l'emplacement de maisons
mobiles. Dans la loi actuelle, le document complémentaire ne porte sur
ces règlements que dans la mesure où ils s'appliquent à
une zone que le schéma d'aménagement a identifiée comme
soumise à certaines contraintes pour raison de sécurité
publique. (22 h 15)
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que cela va pour
l'article 68?
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
69?
M. Léonard: Cet article fait partie d'un groupe de
modifications dont le but est que les règles de conformité qui
s'appliquent déjà aux règlements de zonage, de lotissement
et de construction s'appliquent également au règlement qui peut
exiger que certaines conditions de proximité de services publics soient
respectées pour qu'un permis de construction soit délivré.
Ainsi, la MRC et éventuellement la commission nationale de
l'aménagement auront la responsabilité de vérifier si la
municipalité s'est conformée aux exigences du schéma quant
à ses règlements. Ces règlements seront
désignés
dans les commentaires relatifs aux articles suivants comme étant
le règlement visé à l'article 116 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme. Est-ce que cela va?
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Article 69,
adopté. Article 70?
M. Léonard: C'est conforme à l'article 69. C'est la
même chose que l'article 69.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 70, adopté. Il
y a un petit papillon, un amendement de forme à l'article 71: Remplacer
dans le deuxième paragraphe, à la cinquième ligne,
"acompagné", avec un c, par "accompagné", avec deux c. Il s'agit
en fait d'ajouter un c. Il n'y a pas d'objection pour personne?
M. Léonard: Non. D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, l'amendement sera
adopté, je présume?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 71, tel
qu'amendé, adopté?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 72, M.
le ministre.
M. Léonard: L'article 72, c'est le même commentaire
qu'à l'article 69.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, cela va?
M. Leduc (Saint-Laurent): Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
73.
M. Léonard: Le même commentaire qu'à
l'article 69; c'est une concordance qui s'ensuit. La même chose pour
l'article 74.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, l'article 73 est
adopté?
M. Leduc (Saint-Laurent): Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 74, la même
chose?
M. Leduc (Saint-Laurent): Oui, adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
75?
M. Léonard: Même commentaire aussi.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté.
M. Saintonge: Je demanderais qu'on puisse suspendre les articles
76 et 77, M. le ministre.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 75 est
adopté. On suspend les articles 76 et 77.
M. Léonard: Oui, c'est quoi? Ah oui! c'est
conséquent avec ce que vous nous disiez tout à l'heure.
D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Les articles 76 et 77 sont
suspendus. Article 78?
M. Léonard: C'est encore le même commentaire que
pour l'article 69.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
79.
M. Léonard: Cette disposition de concordance avec la
modification effectuée par l'article 88 qu'on verra, selon laquelle le
principe de conformité des règlements d'urbanisme au plan
d'urbanisme s'appliquera dorénavant pendant le contrôle
intérimaire. Il fallait par conséquent permettre que le plan
d'urbanisme puisse être modifié pendant le contrôle
intérimaire s'il advenait nécessaire de modifier les
règlements eux-mêmes.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
80?
M. Saintonge: M. le Président, j'aurais une
question...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: On dit que le fonctionnaire du conseil de la
municipalité régionale de comté va désigner pour le
territoire d'une municipalité un fonctionnaire de celle-ci. Qu'est-ce
qui justifie que c'est la MRC qui désignera un fonctionnaire d'une
ville?
M. Léonard: C'est son règlement de contrôle
intérimaire à elle et cette mesure consacre une pratique qui est
déjà établie dans certaines MRC qui, au lieu d'engager
leurs propres fonctionnaires, utilisent des fonctionnaires de leurs
municipalités constituantes.
M. Saintonge: Pourquoi la MRC ne ferait-elle pas une demande au
conseil d'une ville de désigner pour les fins de son territoire un
fonctionnaire municipal pour émettre un tel permis? Cela pourrait
éviter certains problèmes qu'on me mentionne comme pouvant
être encourus.
M. Léonard: C'est ce que cela veut dire.
M. Saintonge: Indirectement, c'est... Je ne le sais pas.
M. Léonard: Pour que la MRC fasse cela, il va falloir que
la municipalité soit d'accord.
M. Saintonge: Oui, mais on dit quand même que c'est la
municipalité régionale qui désigne un fonctionnaire et
qu'elle doit obtenir le consentement de la municipalité...
M. Léonard: Peut désigner...
M. Saintonge: Pourquoi la MRC ne demanderait-elle pas au conseil
d'une ville de désigner pour les fins de son territoire un fonctionnaire
municipal compétent? Cela revient peut-être au même effet,
mais ce que je veux dire, c'est que vous avez un fonctionnaire
désigné par la MRC. Cela veut quand même dire que la MRC
désigne un fonctionnaire pour faire un travail dans une
municipalité.
M. Léonard: Mais la dernière phrase dit ceci: "Pour
que la désignation soit valide, le conseil de la municipalité
régionale de comté doit obtenir le consentement du conseil de la
municipalité."
M. Saintonge: D'accord, M. le ministre. Mais il reste que la
désignation du fonctionnaire sera faite par la MRC et non par la
municipalité.
M. Léonard: Oui, d'accord.
Juridiquement, pour qu'il puisse délivrer le permis, il est
censé être un fonctionnaire de la MRC. Donc, elle est
obligée de le désigner comme pouvant émettre des
permis.
M. Saintonge: C'est prévu dans la loi no 125.
M. Léonard: Par la suite, on fait référence
au fait que le fonctionnaire de la MRC fait ceci et fait cela. Donc, il faut
qu'il soit vraiment identifié juridiquement comme étant le
fonctionnaire de la MRC. Le mécanisme est que la MRC le désigne
mais, pour le désigner, il faut que le conseil de la municipalité
locale soit d'accord.
M. Saintonge: Cela devient un fonctionnaire de la MRC, à
ce moment-là. M. Léonard: Pour ces fins-là.
M. Saintonge: Pour ces fins-là, donc, à ce moment,
la responsabilité de l'agir de ce fonctionnaire sera la
responsabilité de la MRC.
M. Léonard: Oui, mais pour l'émission de permis
relatifs aux pouvoirs de la MRC.
M. Saintonge: On se retrouve dans une situation assez analogue
à celle des policiers municipaux qui ont un travail municipal et un
travail à faire en vertu du Code criminel. Ils ont deux chapeaux. On va
se retrouver un peu comme cela, dans le sens de la crainte qu'on peut avoir. Je
vais vous donner un exemple bien concret: Si vous avez un fonctionnaire qui
émet un permis par erreur, si on ne peut pas consacrer l'erreur du
fonctionnaire, l'entrepreneur ou le constructeur commence une construction et
on arrive, à un moment donné, en disant: OupsI Vous n'aviez pas
le droit. Le permis, même s'il est émis, ne consacre pas un droit
à l'encontre du règlement. Donc, il peut être
annulé, si ce n'est pas conforme au règlement. Il y aura une
poursuite en dommages et intérêts qui pourra être encourue
contre le fonctionnaire, j'imagine, par le constructeur. La poursuite, dans ses
fonctions, devrait à ce moment identifier si c'est le fonctionnaire de
la MRC ou de la municipalité. Ce sera un débat.
M. Léonard: La poursuite sera exercée contre la
MRC, pas contre la municipalité locale.
M. Saintonge: Cela supposera des assurances en
conséquence. Cela supposera...
M. Léonard: C'est moins que de s'engager des
fonctionnaires pour aller dans une municipalité qui peut être
éloignée du centre ou du chef-lieu de la municipalité
régionale de comté. Je pense que, pour l'octroi de certains
permis, compte tenu d'une réglementation, un fonctionnaire d'une
municipalité locale peut très bien l'appliquer et, pour ces
fins-là, agir comme un fonctionnaire de la municipalité
régionale de comté. Il me semble que cela peut très bien
fonctionner comme cela. D'ailleurs, il y a des maires qui m'ont dit que c'est
vraiment la seule façon de faire fonctionner cela, sinon on aura une
équipe de fonctionnaires de la MRC qui va aller sur un territoire donner
pratiquement les mêmes permis que le fonctionnaire d'une
municipalité locale.
M. Saintonge: Je comprends cela, mais, ce que je veux dire, c'est
que, par la nomination, je pense qu'on consacre la
nomination de fonctionnaires au niveau de la MRC. À ce moment-ci,
la MRC nomme un fonctionnaire municipal pour la MRC, c'est la structure qui se
situe dans le sens que c'est la MRC qui vient dicter à des
municipalités des... Je comprends qu'il y a un accord quand même
qui va être donné ultérieurement, mais on...
M. Lachance: M. le Président, si vous me permettez...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: Pour avoir vécu l'expérience au niveau
d'un conseil de comté, je ne vois pas comment le député de
Laprairie peut avoir des objections à cet article puisque, au
fonctionnement, il n'y avait absolument rien d'incompatible à ce que le
conseil de comté nomme un fonctionnaire qui était
déjà à l'emploi d'une municipalité locale. Je peux
vous donner deux exemples. Le seul fonctionnaire qui existait au niveau du
conseil de comté, c'était le secrétaire-trésorier
du conseil de comté, qui pouvait être aussi
secrétaire-trésorier d'une municipalité locale. C'est
également vrai, dans le cas d'un inspecteur d'une municipalité
locale Saint-X; il pouvait également être mandaté par le
conseil de comté Y pour faire l'inspection de certaines routes reliant
deux municipalités ou l'inspection d'un pont, par exemple.
Personnellement, je pense qu'il n'y a pas de problème de fonctionnement
en ce qui concerne cet article.
M. Léonard: II est évident que cela part du
principe qu'un tel fonctionnaire n'est pas à temps plein pour la MRC,
qu'il n'a pas de travail à temps plein. S'il y a vraiment suffisamment
de travail, je pense qu'elle va le prendre à temps plein. Alors, cela
fait partie d'accommodements dans des petites municipalités ou des
municipalités régionales de comté où le territoire
est très étendu et où on ne se déplace pas,
où ne fait pas 60 kilomètres pour aller donner un permis, on
confie cela à un inspecteur municipal, quitte à se
réserver une vérification générale une fois par
année, par exemple.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va?
M. Saintonge: Je vois qu'il n'y a pas de disposition qui
prévoit le paiement ou quoi que ce soit. C'est la municipalité
qui continuera à payer ce fonctionnaire, même si c'est un
fonctionnaire de la municipalité régionale de comté.
M. Léonard: Je pense que, lorsqu'on dit: "Sans le
consentement du conseil de la municipalité", ce doit être
moyennant partage du temps du fonctionnaire. Je pense que, là-dessus,
cela me paraît découler de l'article lui-même. Cela me
paraît de l'ordre d'arrangements administratifs plutôt.
Le Président (M. Bordeleau): Article 80,
adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
81?
M. Léonard: Je pense qu'on remplace l'article 81,
l'amendement.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, l'article 81 est refait.
Tout le monde a le papillon. M. le ministre.
M. Léonard: La modification apportée à
l'article 81 clarifie la disposition de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme qui prévoit que les règles applicables à
l'adoption et à l'entrée en vigueur du règlement original
du contrôle intérimaire d'une municipalité de comté
s'appliquent également à un règlement modifiant ce
règlement original. Plus spécifiquement en disant que les
articles 71.1 et 71.2 de la loi s'appliquent à la modification du
règlement original des contrats intérimaires, la loi actuelle
peut laisser croire que l'on peut modifier par simple résolution le
règlement de contrôle intérimaire en vigueur. Ce n'est pas
là l'objectif visé en précisant, comme on le fait, que les
articles 71.1 et 71.2 s'appliquent aux règlements modificateurs et non
plus à la modification. On rend mieux l'intention et je pense que cela
devient beaucoup plus clair comme rédaction législative.
Le Président (M. Bordeleau): L'amendement à 81
sera-t-il adopté?
M. Saintonge: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 81 tel
qu'amendé?
M. Saintonge: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
82?
M. Léonard: C'est le même effet que l'article 71
sauf que la disposition qui est modifiée ici ne s'applique que pendant
le contrôle intérimaire.
Le Président (M. Bordeleau): Article 82,
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
83.
M. Léonard: C'est le même commentaire qu'à
l'article 69. C'est de concordance.
M. Saintonge: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
84?
M. Léonard: Même chose. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
85?
M. Léonard: Même commentaire encore que l'article
69.
Le Président (M. Bordeleau): Article 85,
adopté?
M. Saintonge: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
86?
M. Léonard: C'est un article qui vient corriger une erreur
technique contenue dans le projet de loi no 33 de 1982 en vertu de laquelle
deux avis devaient être donnés pour la même chose.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 86.
Adopté.
M. Léonard: C'est de concordance avec les articles 22
à 25.
Le Président (M. Bordeleau): Article 87?
M. Léonard: L'article 87 est de concordance avec les
articles 22 à 25 du projet de loi. Adopté.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
88?
M. Léonard: Les règlements d'urbanisme d'une
municipalité devront dorénavant être conformes au plan
d'urbanisme non seulement avant mais pendant le contrôle
intérimaire précédant l'entrée en vigueur du
schéma d'aménagement. Cette obligation de conformité ne
deviendra caduque que lors de l'entrés en vigueur du schéma.
Cette modification vise à améliorer la cohérence de la loi
où la conformité est déjà un principe
fondamental.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
89?
M. Léonard: On fait en sorte que si un avis sur la
conformité d'un règlement d'urbanisme au plan d'urbanisme est
demandé à la commission nationale dé l'aménagement,
le règlement entrera en vigueur dès qu'un avis favorable aura
été délivré et le délai de quinze jours
existant dans la loi actuelle nous semble inutile. Ce qui veut dire que
dès que l'avis favorable aura été délivré,
on pourra commencer tout de suite.
Le Président (M. Bordeleau): Article 89,
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
90?
M. Léonard: C'est un article de nature technique. C'est
une amélioration technique qui fait en sorte que la municipalité
qui modifie son règlement à la suite d'un avis de la commission
nationale de l'aménagement devra envoyer à cette commission une
copie du règlement de modification.
Le Président (M. Bordeleau): Article 90, cela va?
Adopté. Article 91?
M. Léonard: C'est de concordance aussi avec les articles
22 à 25.
Le Président (M. Bordeleau): Article 91, adopté.
Article 92?
M. Léonard: Cet article fait en sorte que le
contrôle intérimaire local qui s'applique lors de
l'élaboration d'un plan d'urbanisme s'applique aussi si cette
élaboration résulte d'une ordonnance du ministre. Il s'agit d'une
modification visant à assurer encore là la cohérence de la
loi.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Sur l'article
92, M. O'Gallagher?
M. O'Gallagher: Non, non. J'ai un amendement à proposer
entre les articles 92 et 93.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. Article 92,
adopté. Ce serait un nouvel article. (22 h 30)
M. O'Gallagher: Oui, je voudrais vous expliquer cela. L'article
118 de la loi 125 exige comme condition préalable à l'approbation
d'un plan relatif à une opération cadastrale autre qu'une
annulation ou une correction que des rues soient prévues ou non, que le
propriétaire cède à la municipalité à des
fins de parcs et de terrains de jeux une superficie de terrain
n'excédant pas 10% du terrain compris dans le plan qui est situé
dans un endroit, etc. Ou de l'argent à la place du terrain.
Cet article cause des difficultés à des
propriétaires qui possèdent un emplacement déjà
construit. Je vais essayer de vous expliquer le problème. Vous avez un
terrain dans une municipalité qui est là depuis de nombreuses
années sur une partie de lot avec une description assez ambiguë,
pas très bien définie et nous, comme
arpenteurs-géomètres, on doit faire l'arpentage du terrain pour
mieux l'identifier pour des fins de vente, d'hypothèque, de succession
ou une foule de raisons. Le cadastre est établi pour identifier des
terrains et rendre l'identification plus simple et publique.
Cet article dans la loi empêche le propriétaire d'un
terrain qui est déjà construit depuis de nombreuses années
d'identifier son terrain et de le sortir clairement de l'index des immeubles.
Au bureau d'enregistrement, sur une partie de lot, il peut y avoir une
vingtaine de pages dans les vieux cadastres avec des noms de toutes sortes de
personnes depuis au-delà de 100 ans. Cela cause des frais
épouvantables de recherches pour essayer de retrouver ce terrain. Au
point de vue du rôle d'évaluation de la municipalité, vous
avez une foule de terrains qui sont connus comme des parties de lots. Si le
propriétaire avait le privilège de cadastrer son terrain sans
cette pénalité de 10%, cela rendrait l'affaire plus simple pour
l'État et pour le propriétaire. Le but de ces 10% était
pour les constructions nouvelles, des projets de subdivision. C'était
pour un terrain vacant, le propriétaire ou le constructeur faisait une
demande à la municipalité pour un permis de contruction; on exige
ces 10% pour des fins de parcs, parce qu'il va se construire une maison et il
aura sans doute des enfants qui vont utiliser les parcs. Il y a des vieux
terrains dans toutes les municipalités et on voit cela surtout dans les
matrices graphiques. Dans votre région, M. le ministre, je suis
persuadé qu'il y a de grosses difficultés pour faire ces
compilations cadastrales qui sont des matrices graphiques. Ce sont toutes des
parties de lot. Il n'y a rien qui marche là-dedans. Ce sont des
descriptions qui ont été faites sans arpentage.
L'amendement que je voudrais apporter est le suivant: "Malgré ce
qui est stipulé au premier alinéa tout propriétaire d'un
emplacement déjà construit, non cadastré, qui
désire le faire identifier au cadastre n'est pas tenu à la
compensation en argent ou en terrain. Si l'opération cadastrale aboutit
à un morcellement de terrain en vue de l'aliénation d'une ou de
parcelles par le propriétaire, la compensation s'applique à
l'égard de la ou des parcelles aliénées seulement." Cela
veut dire que, si vous avez un terrain sur lequel vous avez la vieille maison
de votre père ou de votre grand-père, vous pouvez faire cadastrer
deux ou trois terrains et les vendre, payer les 10% sur les deux ou trois
terrains à côté, mais, sur le terrain où est
située la maison, les 10% ne s'appliqueraient pas. Mais cela permettrait
l'identification, la simplification du rôle d'évaluation et
l'utilisation du cadastre pour les fins qui ont été
formulées.
M. Léonard: Est-ce que je pourrais l'examiner?
Le Président (M. Bordeleau): Avant d'aller plus loin, je
voudrais d'abord indiquer que l'amendement me semble recevable; donc, je le
reçois, comme président de la commission. On peut quand
même le suspendre pour attendre une réponse du ministre à
la prochaine séance.
M. Léonard: On pourrait l'examiner au cours de la
journée de demain. Cela va?
M. Leduc (Saint-Laurent): Sur ce point, je voudrais tout
simplement dire que c'est vrai, c'est un hold-up. En fait, cela n'a aucun
rapport. Pourquoi demande-t-on les 10%? C'est construit. Même pour les
terrains qui sont dans les vieilles parties des villes, je pense aussi que
c'est un hold-up. C'est là depuis nombre d'années parce que cela
n'a pas été cadastré. Du moment que c'est cadastré,
il n'y a pas de 10%. Mais parce que ce n'est pas cadastré, qu'on veut
avoir une identification très claire du terrain, qu'on veut lui donner
un numéro, qu'on veut simplifier, le travail du registrateur de la
municipalité, on exige un pénalité de 10%. C'est aberrant.
Cela ne tient pas debout du tout.
M. O'Gallagher: Ce n'est pas cela qu'ils vont faire.
M. Leduc (Saint-Laurent): II y a un autre cas: quand vous
êtes obligé, dans un secteur d'aménagement, de donner des
rues. Il faut donner des rues, sans quoi on ne vous permet pas de construire.
En donnant les rues, on exige aussi 10% sur les rues que vous donnez.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, M. le ministre, vous
allez examiner cela?
M. Léonard: On va le faire examiner.
Le Président (M. Bordeleau): L'amendement, qui serait
92.1, est donc suspendu pour le moment. Article 93?
M. Léonard: Alors, on effectue deux modifications. Les
conditions que l'article 116 permet de poser pour l'obtention d'un permis de
construction pourront varier selon chaque partie du territoire de la
municipalité. Cette modification, qui permet une plus grande souplesse,
est rétroactive, consacrant un usage déjà établi.
La municipalité pourra aussi, dorénavant, exiger que le terrain
sur lequel doit être érigée la construction projetée
soit adjacent à une rue publique seulement. Dans la loi actuelle, il
peut également être adjacent à une rue privée sans
possibilité pour la municipalité de se montrer plus
exigeante.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va?
M. Saintonge: Est-ce qu'il y a une définition de "rue
publique"? Vous vous référez à quoi, à ce
moment-là?
M. Léonard: Les rues publiques sont les rues
possédées par une municipalité. Le fonds de terrain est
possédé par la municipalité tandis que la rue
privée, cela demeure...
M. Saintonge: Je vous demandais s'il y avait une correspondance
à une définition de "rue publique". M. le ministre, c'est bien
simple, j'ai eu à plaider une cause déjà où il n'y
avait pas de définition de "rue publique" ou de "rue privée" et
j'ai eu de gros problèmes. C'est pourquoi il est important de
définir "rue publique" ou "rue privée", ce que cela
représente. On n'a pas de référence à une
définition de "rue publique" dans la loi comme telle, ni dans les
premiers articles de la loi.
M. Léonard: Savez-vous, on ira voir votre cause. Elle va
faire jurisprudence.
M. Saintonge: Non, non, c'est en appel de toute façon. Ce
que je veux dire, c'est que c'est important quand même. Quand on fait
référence à une rue publique par rapport à une rue
privée, s'il n'y a pas de définition, on concorde avec quoi?
M. Léonard: Je ne sais pas, mais une rue privée, je
pensais que c'était par rapport à la propriété.
C'est une propriété privée, alors que l'autre est
propriété publique. Elle a déjà été
acquise par la municipalité, au moins par procès-verbal ou quoi
que ce soit, par résolution de la municipalité, par
règlement, etc.
M. Saintonge: Vous ne vous référez pas à une
définition quelconque, à ce moment-là. D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 93 est-il
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
94?
M. Léonard: L'article 94, c'était une pratique
courante dont la légalité était jusqu'ici douteuse; on
intègre au règlement de construction un recueil de normes
déjà existantes, par exemple, le Code du bâtiment. C'est ce
que tout le monde faisait, mais on le reconnaît explicitement
maintenant.
M. Saintonge: Oui, je suis d'accord. Le Président (M.
Bordeleau): Adopté? M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
95?
M. Léonard: Le propriétaire d'une construction en
cours pourra faire attester par un certificat d'occupation partielle que la
localisation des fondations de la construction est conforme aux
règlements. Cette disposition permettra d'éviter qu'un
propriétaire ne soit obligé de démolir sa construction
achevée parce que la conformité n'a pas été
vérifiée auparavant. Si le constructeur le demande à la
municipalité, il pourra faire attester que la localisation des
fondations est correcte avant qu'on poursuive la construction.
M. Saintonge: Pourquoi demande-t-on un certificat d'occupation?
Pourquoi définit-on cela comme un certificat d'occupation partiel?
M. Léonard: Le certificat d'occupation partiel, c'est le
constructeur qui va le demander à l'arpenteur-géomètre
avant que le fonctionnaire émette son permis. Ce n'est pas un certificat
d'occupation, il s'agit d'une étape dans la construction. En
réalité, le cas qui nous occupe, et qu'on a pu vérifier
tout récemment, est qu'un constructeur fait sa construction selon ce
qu'il pensait être tout à fait correct pour s'apercevoir qu'il y a
eu des défauts dans le cadastrage ou je ne sais trop quoi et,
finalement, il est obligé de démolir. Vous en avez eu un cas tout
récemment ici, à Québec.
M. Saintonge: Ce n'est pas un certificat de localisation partiel,
ça?
M. Léonard: II pourra demander, une fois que les
fondations seront faites, si elles sont bien localisées. Il pourra alors
continuer.
M. Saintonge: Ce sera un certificat de localisation partiel et
non pas d'occupation. Un certificat d'occupation, cela réfère
à la conformité pour occuper. On ne peut pas dire: Occupez vos
fondations.
M. Léonard: On me dit que c'est une première
étape dans un certificat d'occupation, avant qu'il soit
définitif.
M. Saïntonge: Quand on demande un certificat d'occupation,
qu'il soit partiel ou total, normalement, c'est parce que c'est conforme
à tel règlement pour la destination finale du bâtiment.
M. Léonard: On me dit que c'est le certificat qui est
partiel et non pas l'occupation.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Robert Baldwin.
M. Léonard: Vous êtes compliqué, vous!
M. Saintonge: Un certificat de localisation...
M. O'Gallagher: Normalement, l'arpenteur-géomètre
produit un certificat de localisation après la construction,
après que les fondations sont au moins complétées. On ne
peut pas le faire sur les "footing", comme on les appelle.
M. Léonard: Sur les fondations complétées.
Sur les fondations.
M. O'Gallagher: Normalement, aujourd'hui, toutes les
municipalités demandent une copie du certificat de localisation pour
prouver que la maison est située à l'intérieur des normes
établies par la municipalité. C'est courant à
Montréal. Ce n'est pas nécessairement dans toutes les
municipalités, mais c'est prévu dans plusieurs
municipalités. J'espère qu'on n'exige pas une espèce de
certificat de localisation partiel qui va amener encore des frais additionnels
au constructeur ou au propriétaire par l'entremise d'un autre genre de
certificat préliminaire, avant que les fondations soient
complétées.
M. Léonard: C'est facultatif, on n'entend pas que ce soit
une règle généralisée. Si on veut être
absolument sûr, on demande un certificat de localisation au moment
où la fondation est terminée.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que cela va?
M. Saintonge: On parle ici d'un certificat d'occupation partiel
qui ne réfère pas au même genre de certificat d'occupation
qu'on rencontre notamment dans le règlement de zonage. En faisant cela,
on crée une autre définition dans les termes. On emploie le
même mot pour deux définitions différentes.
M. Léonard: Je suppose que la jurisprudence se
définira un de ces jours.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: Quel est le but de l'article? Je voudrais avoir
une explication. Pourquoi est-cela?
M. Léonard: Pourquoi?
M. O'Gallagher: Pourriez-vous m'expliquer cela? (22 h 45)
M. Léonard: À un moment donné, on a eu une
construction, le cas s'est produit à Sillery; la construction se fait et
tout le monde pense que tout est bien correct. Le constructeur pense qu'elle
est tout à fait là où elle doit être, jusqu'à
ce que tout soit terminé. Tout le monde est de bonne foi, mais, lorsque
cela est terminé, il y a quelqu'un qui dit: Je pense que ce n'est pas
tout à fait au bon endroit. On vérifie et là on l'oblige
à démolir.
M. Saintonge: L'arpenteur-géomètre...
M. O'Gallagher: Oui, mais cela n'arrive pas. Je ne sais pas
si...
M. Léonard: L'arpenteur-géomètre, je ne sais
pas qui a fait l'erreur.
M. O'Gallagher: Non, d'accord. Cela peut arriver. Cela peut
arriver une fois sur 5000 et la municipalité peut adopter un
règlement pour accepter une marge de recul peut-être
inférieure ou d'autre chose. Pour régler ce problème ou
pour empêcher un tel problème, qu'est-ce que vous suggérez?
Expliquez-moi.
M. Léonard: On suggère qu'il y ait, en ce qui
concerne les fondations, ce qu'on appelle un certificat d'occupation partiel
pour bien s'assurer que les fondations sont aux bons endroits par rapport aux
lots, de sorte qu'on ne soit pas obligé de démolir un de ces
jours, surtout dans le cas de constructions importantes.
M. O'Gallagher: C'est la municipalité qui va
contrôler cela, si je comprends bien.
M. Léonard: Le constructeur pourrait le demander s'il
pense qu'il pourrait avoir des problèmes par rapport à sa
construction.
M. O'Gallagher: II n'y a pas d'obligation pour le constructeur ou
le propriétaire de présenter à la municipalité un
certificat montrant que les fondations sont conformes et, si elles sont
conformes, il pourrait continuer sa construction.
M. Léonard: Mon, c'est plutôt pour protéger
le constructeur. Ce n'est pas une obligation. Il faut le voir dans le sens de
la protection pour le constructeur.
M. O'Gallagher: J'espère qu'ils sont tous au courant de
cela. Pourquoi mettre cela là-dedans? C'est cela que je ne comprends
pas.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que les
réponses sont satisfaisantes, M. le député de Robert
Baldwin?
M. O'Gallagher: Pardon?
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que les
réponses sont satisfaisantes?
M. O'Gallagher: Je ne comprends pas la raison de l'article. Je
pense que tout constructeur sait bien que, si la maison n'est pas construite
suivant les marges de recul exigées par les municipalités... Il
est censé voir à son affaire. Quelle garantie donne cet article
ou qu'est-ce que fait exactement cet article? Quelle assurance additionnelle
cela ajoute-t-il à la responsabilité de n'importe quel
constructeur?
M. Léonard: On discute là-dessus. Les explications
seront plus claires demain.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Voici ce qu'on pourrait proposer.
M. Léonard: Je ne suis pas un expert en matière de
localisation et je ne prétendrai jamais l'être, non plus.
M. Saintonge: Je voudrais faire une motion pour amender en disant
d'enlever les mots "d'occupation partiel"; que ce soit simplement un certificat
attestant la conformité de la localisation des fondations. On parle ici
de certificat d'occupation partiel, ce qui peut être
mélangé avec les termes de certificat d'occupation qu'on
rencontre habituellement ou de permis d'occupation.
Le Président (M. Bordeleau): Voulez-vous qu'on le suspende
pour ce soir?
M. Léonard: Oui, le suspendre.
Le Président (M. Bordeleau): On peut le suspendre.
M. Léonard: On ne parlera pas trois heures
là-dessus.
Le Président (M. Bordeleau): Article 96?
M. Léonard: C'est une concordance avec la modification
effectuée par l'article 108 à l'article 41 de la Loi sur les
cités et villes. Il s'agit, encore là, du droit de vote des
personnes domiciliées sur un projet de fusion ou d'annexion. C'est
vraiment de la concordance.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
97?
M. Léonard: C'est la concordance avec les modifications
effectuées à la Loi sur l'organisation municipale de certains
territoires par les articles 211 et 215 du projet de loi; administration par la
MRC des TNO, en particulier.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Adopté.
Article 98?
M. Léonard: Mêmes commentaires que pour l'article
69, commentaires que nous avons déjà faits.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
99?
M. Léonard: L'article 99. Le premier alinéa
ajouté à l'article 240 est de concordance avec l'article 69
encore. Le second précise qu'une demande d'avis à la CNA faite
par le ministre produit les mêmes effets qu'une demande faite par un
autre intervenant dans le cadre de la loi, par exemple, quant au calcul des
délais.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
100?
M. Léonard: II y a ici plusieurs modifications. On permet
au gouvernement d'utiliser plus de critères différents s'il
détermine par règlement les tarifs d'honoraires maximums
exigibles lorsqu'une municipalité émet des permis ou certificats
en matière d'urbanisme. Les nouveaux critères sont la valeur des
travaux projetés ou la superficie du terrain ce qui permet de prescrire
des calculs réalistes conformes à la pratique.
Deuxièmement, il y a une modification de concordance aux articles 211
à 215 du projet de loi en ce qui concerne certains territoires, une
modification de concordance à l'article 67 pour les TNO. On
prévoit aussi le cas de la rémunération des membres.....
du conseil... d'une. MRC qui n'est
composé que de représentants de cités ou de villes
et qui administre un territoire non organisé. Ce cas, jusqu'à
présent, n'était pas prévu par la loi. Il s'en est
trouvé un, je ne sais pas où.
Le Président (M. Bordeleau): Gela va, l'article 100?
M. Saintonge: Oui, adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
101?
M. Saintonge: Je vous demanderais, si possible, de suspendre
l'article 101 avec les articles 76 et 77.
Le Président (M. Bordeleau): Oui. L'article 101 est
suspendu. Article 102?
M. Léonard: L'article 102 modifie la disposition qui rend
applicable à la CUM avec des accommodements la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme. Deux points sont modifiés: au
paragraphe 11, l'avis de la communauté sur les règlements
d'emprunts locaux décrétant des travaux sera donné par le
comité exécutif au lieu du conseil de la communauté. Au
paragraphe 13, il ne s'agit que de la concordance avec la modification
apportée par l'article 110 du projet de loi.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va, l'article 102?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté.
M. Léonard: Nous suspendons l'article 103. Il y aura une
modification.
Le Président (M. Bordeleau): II y avait un amendement de
forme à l'article 103: remplacer 4e par 6e. Oh, on pourra
peut-être le faire en même temps.
M. Léonard: On peut le faire tout de suite.
Le Président (M. Bordeleau): Oui. Je ne suis pas sûr
d'avoir bien compris, M. le ministre, mais j'imagine que c'est à la page
38: le règlement du gouvernement adopté en vertu du paragraphe
4e, qu'on remplace par 6e.
M. Léonard: C'est cela.
Le Président (M. Bordeleau): C'est cela? Alors, c'est un 6
au lieu d'un 4.
M. Léonard: 4e.
Le Président (M. Bordeleau): Oui.
M. Léonard: Par 6e.
Le Président (M. Bordeleau): Bon! L'article 103 est
toujours suspendu. Article 104?
M. Doyon: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député de Louis-Hébert. Sur l'article 104?
M. Doyon: ... sur l'article 103, je voudrais savoir ce qui se
passe exactement. Les amendements sont-ils déposés maintenant?
Vont-ils être distribués tantôt ou quoi?
Le Président (M. Bordeleau): Non. On l'a suspendu pour ce
soir. On y reviendrait demain avec les papillons ou les amendements.
M. Léonard: Nous avons eu une rencontre les gens de la
Communauté urbaine de Québec cet après-midi en rapport
avec l'application mutatis mutandis de la loi 125 à la CUQ. Comme il y
avait des choses de prévues dans la loi de la CUQ, à ce
moment-là, il y en a qui seront intégrées pour la
Communauté urbaine de Québec à la Loi sur
l'aménagement. C'est parce qu'il y a eu entente à l'heure
actuelle avec la CUQ pour le modifier. Nous n'avons pas encore la
rédaction de cet amendement, mais je pense que tout le monde s'entend
sur le fond présentement.
M. Doyon: D'accord, et les explications qui concernent cela
seront données en même temps demain, j'imagine? Vous reviendrez
là-dessus demain?
M. Léonard: Oui, oui. On y revient aussi, je pense,
demain.
M. Doyon: D'accord. Pendant qu'on est en train de parler de la
Communauté urbaine de Québec, tantôt on a suspendu
l'article 168, je pense.
M. Léonard: Nous y venons maintenant. Je pense qu'on va
pouvoir y toucher. On continue maintenant avec l'article 148 plutôt.
Le Président (M. Bordeleau): Oui. À l'article 103,
on va accepter l'amendement, si vous voulez.
M. Léonard: Oui, cela va.
Le Président (M. Bordeleau): II serait amendé. Il
est suspendu tel qu'amendé. Nous y reviendrons demain et nous continuons
donc avec l'article...
M. Léonard: 148.
Le Président (M. Bordeleau): ... 148 qui est la section
VIII. Il y a une modification.
Modifications à la Loi sur la Communauté
urbaine de Québec
M. Léonard: II semble qu'on doive suspendre l'article
148.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord.
M. Saintonge: Est-ce que l'article 104 a été
adopté?
Le Président (M. Bordeleau): Oui, je m'excuse, on a
sauté l'article 104. L'article 104 ne pose pas de problème.
L'article 104 est-il adopté?
M. Léonard: Oui, quant à nous l'article 104 est
adopté, oui.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 104 est
adopté. Article 148 suspendu.
M. Léonard: Oui.
M. Doyon: Est-ce qu'il y aura des amendements là-dessus
aussi, M. le Président?
Le Président (M. Bordeleau): Oui. Article 149?
M. Doyon: Avec votre permission, il y aurait peut-être
lieu, étant donné qu'on commence un nouveau chapitre qui concerne
la Communauté urbaine de Québec, sans prendre trop de temps, de
faire un certain nombre de remarques préliminaires. Je comprends que ces
amendements sont assez considérables, il y en a plusieurs, mais je
voudrais souligner un certain nombre de choses en passant.
Quand on a procédé à des amendements à la
Loi sur la Communauté urbaine de Montréal, il y a eu des
consultations et une commission parlementaire qui a amené les
représentants municipaux à faire valoir leur point de vue. On en
a tenu compte, ils ont été consultés ce qui a permis
à tous les membres de la commission de faire valoir leur point de vue et
de connaître celui des dirigeants municipaux.
Le ministre nous indique qu'il a eu des rencontres avec les membres de
la Communauté urbaine de Québec et qu'il y a eu un certain nombre
d'accords qui en ont découlés. Cependant, je veux souligner que
ce n'est pas là une façon de faire qui remplace, à
proprement parler, ce qui finalement a été accepté comme
procédure en ce qui concerne la Communauté urbaine de
Montréal. Dans ces discussions - le ministre en conviendra facilement -
tous les membres de la commission ne sont pas présents, ne peuvent pas
avoir le même éclairage que le ministre obtient. Quand il s'agit
d'une communauté urbaine de l'importance de la Communauté urbaine
de Québec, il est essentiel que tous les membres de la commission soient
éclairés de la même façon. Je sais que le ministre
avait envisagé la possibilité d'entendre les intervenants
municipaux en ce qui concerne la Communauté urbaine de Québec. Je
déplore que cela n'ait pu se faire. J'imagine qu'une grande partie de la
raison réside dans le fait qu'on est saisi de ce projet de loi à
la dernière minute, alors qu'il nous reste peu de temps à
siéger et qu'on doit procéder rapidement, ce qui fait qu'une
commission parlementaire, qui obligerait à retarder l'étude du
projet de loi à l'Assemblée nationale, pourrait nous mettre dans
une situation où on aurait de la difficulté à respecter
les délais.
Cependant, je ne pense pas que ce soit une façon de faire qui est
totalement satisfaisante. La consultation ne doit pas tout simplement se faire
de personne à personne, elle doit être publique et elle a des
avantages à l'être. Je le regrette profondément.
Le ministre pourra peut-être éclairer notre
démarche. Il y a un certain nombre d'articles qui ressemblent à
ce qui a été accepté pour la Communauté urbaine de
Montréal. Il y a, cependant, un certain nombre d'articles qui ont
été intégrés dans la Loi sur la Communauté
urbaine de Montréal et qui ne se retrouvent pas dans le projet de loi no
92 que nous étudions actuellement en commission parlementaire.
La difficulté qu'on a, c'est qu'on va nous justifier plusieurs
articles en nous disant - j'imagine, de la part du ministre - que c'est,
finalement, un article qui se retrouve, en faisant les changements qui
s'imposent, dans ce qui est maintenant devenu la Loi sur la Communauté
urbaine de Montréal. Cependant, étant donné qu'on ne
retrouve pas tous les articles, je pense que cette explication n'a pas la
même valeur. Je dois signaler que la Communauté urbaine de
Québec est, à plusieurs points de vue, différente de la
Communauté urbaine de Montréal. Alors, ces deux facteurs font
que, d'un côté, on a un certain nombre d'articles qui viennent de
la Loi sur la Communauté urbaine de Montréal et on a d'autres
articles qui ne s'y trouvent pas. En même temps, on sait très bien
que la Communauté urbaine de Québec, ce n'est pas la
Communauté urbaine de Montréal, ce qui fait qu'on va avoir
certaines difficultés à saisir à certains moments la
justification qui sous-tend les modifications qui nous sont
présentées par le ministre.
On pourra y venir peut-être tout à l'heure quand on
étudiera les articles un par un, parce que je ne voudrais pas
empiéter,
non plus, sur le temps que vous avez accepté de me donner. Je
voulais tout simplement faire ces remarques préliminaires et
peut-être entendre le ministre là-dessus. Comme vous le savez, je
m'intéresse particulièrement à la Communauté
urbaine de Québec, j'en ai été le secrétaire et je
continue d'avoir un intérêt particulier envers cet organisme. (23
heures)
Le ministre pourrait-il nous donner quelques détails, quelque
éclairage nous permettant de savoir un peu mieux où on s'en va,
quelle est la ligne directrice des amendements qu'il nous propose pour la Loi
sur la Communauté urbaine de Québec, quels sont les changements
de fond qui sont proposés et de quelle nature ils sont exactement? Je
sais qu'il en a fait mention très rapidement, il l'a effleuré
très rapidement dans son discours de deuxième lecture en Chambre.
Il en a dit quelques mots rapidement; maintenant, peut-être qu'il y
aurait lieu d'expliciter un peu plus tout cela.
Le Président (M. Lachance): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais simplement
rappeler une chose, c'est que la Loi sur la Communauté urbaine de
Québec a été assez profondément modifiée en
1978. Donc, les modifications qu'on a apportées tenaient compte d'un
esprit qui correspond quand même passablement à ce qui a
été adopté, par la suite, dans la loi sur la CUM. Quoi
qu'il en soit, la loi no 78 a été adoptée. Les élus
municipaux de Québec ont vécu un certain temps avec cette loi et,
par la suite, l'an dernier, en 1981 ou au début de 1982, la loi sur la
CUM a été, quant à elle, abondamment discutée sur
la place publique. Je sais pertinemment que les élus de la
Communauté urbaine de Québec ont suivi ce dossier de très
près. Au printemps dernier, je sais qu'ils ont tenu eux-mêmes des
sessions de travail pour voir jusqu'à quel point la loi sur la CUM
pouvait s'adapter à eux parce qu'ils y trouvaient beaucoup de
dispositions qui les intéressaient.
Donc, je sais qu'il y a eu un certain travail de fait. Il me semble bien
qu'il y ait eu aussi plusieurs communications entre mes fonctionnaires et la
CUQ et nous arrivons maintenant avec un certain nombre d'amendements - je le
rappelle encore une fois - qui se situent dans le contexte de la réforme
profonde qui a eu lieu en 1978. Ces amendements portent, par exemple, sur
l'introduction d'une période de questions au conseil de la CUQ. Je pense
qu'on retrouve cette période de questions dans tous les conseils
municipaux à l'heure actuelle; on l'a à la CUM et on la
retrouvera dorénavant à la CUQ. Nous créons aussi des
commissions au conseil de la CUQ. On me dit qu'il n'y a pas de commissions...
Ah! C'étaient les autres. Je vérifierai des points
là-dessus, je pensais qu'il y avait la création de commissions;
je ne sais pas s'il y a des dispositions qui les en empêchent.
M. Doyon: Vous les rendez publiques simplement, M. le
Président.
M. Léonard: On les rend publiques, bon, parce qu'il y en
avait déjà.
M. Doyon: Oui, c'est cela.
M. Léonard: L'autre point, c'est qu'il y a le discours sur
le budget. Donc, ce sont des points qu'on retrouve dans les lois municipales
à l'heure actuelle. Je ne vois rien d'antinomique présentement
dans les dispositions que nous apportons.
M. Doyon: En tout cas, on passera article par article.
M. Léonard: II y a aussi un autre point important et on y
reviendra demain. En ce qui concerne la loi sur l'aménagement, nous
avons proposé dans le projet de loi no 92 d'appliquer la loi sur
l'aménagement à la CUQ, pas lors de la confection du
schéma, mais plutôt lorsqu'on réviserait le schéma.
Or, des consultations que nous avons faites, il découle que les
élus de la CUQ préféreraient qu'on applique tout de suite
la loi no 125, quitte à se donner un délai additionnel. Ils
voudraient qu'on l'applique maintenant de façon à ne pas les
obliger à reprendre leur schéma et même
ultérieurement à la révision; donc, d'appliquer la loi no
125 tout de suite. Je pense que, là-dessus, on est en train de modifier
des articles que nous avions déposés dans la loi no 92 pour les
rendre applicables à la CUQ.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, je me dois de souligner quand
même que le projet de loi no 92 lui-même, à proprement
parler, où l'on retrouve le texte des amendements, a été
rendu disponible très récemment aux élus municipaux. Ils
l'ont eu en main il y a quelques jours à peine.
M. Léonard: À partir du 30 novembre.
M. Doyon: En tout cas, le 30 novembre. Disons que cela
fait...
M. Léonard: Deux semaines.
M. Doyon: ... deux semaines qu'ils ont cela en main. On sait que
la Communauté urbaine de Québec regroupe plusieurs
municipalités, la consultation est plus compliquée. On
doit rejoindre plusieurs intervenants municipaux, des maires, des conseillers
qui sont sur un territoire quand même assez étendu et le
délai de deux semaines n'est sûrement pas suffisant pour avoir
permis toute la consultation qui était désirable, si on compare
aux délais qui ont été impliqués dans la
modification à la Loi sur la Communauté urbaine de
Montréal.
Le ministre me dit que les amendements, qui sont proposés,
s'inscrivent dans la foulée de ce qui s'est fait en 1978, etc. Je veux
bien en convenir, sauf qu'il n'y a pas de meilleur moyen de s'assurer d'une
application rationnelle qu'une application acceptée de la loi. La
meilleure façon d'avoir une application acceptée d'une loi, c'est
qu'il y ait une consultation véritable concernant cette loi. On ne peut
pas vraiment dire ici que cette consultation a eu lieu. Cela peut créer
des problèmes. Déjà, on sait que le fonctionnement des
communautés urbaines et de celle que je connais particulièrement,
la Communauté urbaine de Québec, n'est pas facile. Je pense qu'on
doit lui donner toutes les chances possibles comme organisme. Pour faire cela,
il faut accepter parfois des délais qui sont un peu plus longs que ceux
qui sont absolument nécessaires pour fins de législation.
Quand vous dites que la loi a été présentée
le 30 novembre, elle a été présentée effectivement
le 30 novembre, à l'extrême limite. Vous ne pouviez pas la
présenter plus tard que cela. Vous n'avez pas fait de cadeau. Rendu au
1er décembre, c'était trop tard. Cela ne pouvait pas aller plus
tard. On a ajusté les exigences de notre règlement au point de
vue de la loi selon que, a posteriori, on considère comme étant
un délai convenable pour fins de consultation. Je me dis que cela n'est
pas assez. On ne doit pas dire que quinze jours de consultation suffisent parce
qu'on a présenté la loi à la toute dernière minute,
qui était l'extrême limite pour présenter la loi et
être capable de l'adopter avant la fin de la présente session.
C'est de la consultation à la va comme je te pousse, je le dis comme
cela.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 148 est
adopté ou suspendu?
M. Léonard: On l'a suspendu.
Le Président (M. Lachance): D'accord. L'article 148 est
suspendu. J'appelle l'article 149.
M. Léonard: On apporte des modifications en matière
de rémunération, d'allocations par rapport au président et
au vice-président du conseil. Le deuxième paragraphe introduit un
amendement pour favoriser davantage la participation des citoyens aux affaires
communautaires en rendant obligatoire la période des questions orales
aux membres du conseil, dont la durée et les autres modalités
procédurales pourront être déterminées par
règlement de régie interne du conseil. Ce droit du citoyen n'est
pas nouveau puisqu'il existe déjà dans les municipalités
et que le projet de loi no 46 aussi l'a introduit à la CUM.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: En ce qui concerne le pouvoir qui est accordé au
conseil de fixer par règlement la rémunération de son
président ou de son vice-président, ce pouvoir appartenait
auparavant, selon que je me souviens, au Conseil des ministres. C'est lui qui
fixait cette rémunération.
M. Léonard: Oui.
M. Doyon: Maintenant, le pouvoir est confié totalement et
intégralement au conseil de la communauté qui peut, par
règlement...
M. Léonard: Intégralement, je pense qu'il faut
quand même apporter une nuance à cela. Ils sont soumis quand
même au maximum prévu par la Loi sur les cités et
villes.
M. Doyon: Je demande un renseignement. Est-ce que la Loi sur les
cités et villes traite de la rémunération à
proprement parler du président ou du vice-président de la
Communauté urbaine de Québec ou si elle ne parle que de la
rémunération des maires et des conseillers?
M. Léonard: Elle fixe des plafonds globaux de
rémunération de toute provenance pour un élu municipal
lorsqu'il siège à plusieurs instances.
M. Doyon: Quel est ce plafond actuellement?
M. Léonard: Dans le cas de la CUQ, c'est aux environs de
60 000 $ ou 65 000 $. Je pourrais avoir le chiffre précis demain, si
vous voulez, mais c'est de cet ordre.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article...
M. Doyon: Un instant! Pour ce qui est de la période des
questions, je suis complètement d'accord avec le but poursuivi, sauf
qu'on sait qu'il y a des problèmes d'application dans certains endroits.
Évidemment, le conseil conserve le droit de prescrire la durée
par règlement de la période des questions, ainsi que la
procédure à suivre. Il y a des gens qui ont porté
à
mon attention que, finalement, certains règlements étaient
tellement restrictifs qu'on contournait, à toutes fins utiles, cette
obligation qu'on avait de permettre aux citoyens de poser des questions.
M. le ministre, je voudrais vous rappeler que, lorsqu'on parle d'une
communauté urbaine, on fait face au niveau de la participation à
un problème supplémentaire. C'est que le conseil de la
Communauté urbaine de Québec est un collège
électoral. Il est difficile pour les citoyens de s'y identifier. Ils
s'identifient assez spontanément à leur conseil de ville,
à leur maire et à leurs conseillers, c'est assez facile. C'est
une ligne de communication qui est naturelle. Cependant, lorsqu'on parle de la
Communauté urbaine de Québec, on parle d'un collège
électoral qui, dans le cas de la Communauté urbaine de
Québec, comprend treize villes, si je me souviens bien. Les citoyens,
pour faire le lien entre la Communauté urbaine de Québec et
certaines demandes qu'ils peuvent avoir, sont obligés de franchir le
palier du conseil municipal et d'accéder à un autre palier.
Étant donné que la difficulté est plus grande, le ministre
peut-il me dire s'il serait prêt à faire une évaluation de
l'utilisation qui sera faite par les citoyens et par la communauté de
cet article? Je suis un peu sceptique, c'est plein de bonnes intentions, c'est
sûrement désirable, mais les moyens qui sont pris sont-ils les
meilleurs pour faciliter la participation, compte tenu de la nature de la
Communauté urbaine de Québec, qui est un collège
électoral? Les citoyens n'y ont qu'une personne de leur conseil
municipal, très souvent; parfois seulement deux, trois ou quatre
personnes sur 32 ou 33 membres du conseil. Alors, cette chose est
difficile.
M. le Président, le problème auquel on a à faire
face, c'est qu'à la Communauté urbaine de Québec il y a un
comité exécutif et on sait que les décisions sont prises
et entérinées par le conseil normalement. À qui le citoyen
adresse-t-il sa question? À qui au conseil? Il pose sa question comme
cela: Le conseil veut-il me répondre? Au président ou... C'est
embêtant. Nous savons qu'à l'Assemblée nationale nous ne
pouvons pas lancer une question comme cela à n'importe qui. Adresse-t-on
la question à un membre du conseil qui, finalement, n'a pas de pouvoir
et n'est intervenu qu'à la toute fin d'un règlement sans avoir
été impliqué dans son adoption, etc., ou dans une
décision qui, finalement, est une décision administrative qui a
été prise par le comité exécutif? Très
souvent, le membre du conseil n'a rien eu à y voir. N'est-ce pas se
leurrer que de penser que le citoyen peut se démêler
là-dedans et s'adresser à la bonne personne quand il a des
réponses à avoir? J'aimerais que le ministre puisse regarder
toutes les implications de ce genre de choses. Ce qui peut sembler satisfaisant
pour une ville ne l'est peut-être pas dans le cas d'une communauté
urbaine à cause de la complexité et de la nature de ce qui est
effectivement un collège électoral, pour ce qui est de la
Communauté urbaine de Québec.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je pense que la
période de questions aux conseils municipaux comme aux instances
régionales -je n'appellerai pas cela une institution -c'est un
dispositif relativement nouveau. Je pense qu'il faut le laisser fonctionner,
laisser s'établir les traditions et qu'on ne doit pas, à mon
avis, réglementer de façon précise un tel dispositif. Je
pense qu'il y a une pratique démocratique qui va s'établir dans
les municipalités et aussi au niveau des instances régionales
telles que la CUQ ou la CUM ou la CRO. Il me semble qu'avec le temps les
coutumes vont s'établir, et je fais confiance au monde municipal comme
à la population; cela va prendre un juste milieu. S'il y a des
règlements trop restrictifs, je suppose que les citoyens vont le dire
aux élus municipaux; si cela se passe au niveau des communautés
régionales, les conseillers municipaux, comme les maires, vont aussi
s'exprimer sur ce plan. À ce moment, on va adoucir les règlements
s'ils sont trop restrictifs. Par ailleurs, si dans un règlement on est
trop large et que cela donne lieu à toutes sortes de questions qui
peut-être n'ont pas leur place, à la longue, l'équilibre se
fera. Je pense qu'il faut tabler sur le bon sens des citoyens là-dessus
et ne pas essayer de réglementer d'en haut les périodes de
questions avec toutes sortes de dispositifs qu'on pourrait contourner, de toute
façon, sur les lieux. Je suppose qu'on gagnerait en définitive.
(23 h 15)
Compte tenu que c'est un dispositif relativement neuf, laissons-le
vivre, laissons-le s'établir, faire ses preuves et on verra s'il y a
lieu d'intervenir plus tard. Moi, pour l'instant, je pense qu'il faut s'en
tenir là.
M. Doyon: C'était, finalement, le sens de mon
intervention. Mais le ministre dit: Laissons-le vivre et voyons comment les
choses se passent. Tout simplement, je me disais: Pour savoir ce qui se passe,
il va falloir que le ministre s'y intéresse d'une façon
particulière. Je suis d'accord que c'est un dispositif nouveau; on ne
sait pas trop encore ce qui va se passer, comment cela va fonctionner. La
suggestion que je faisais, étant donné que c'est nouveau, c'est:
Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'avoir une attention particulière pour
voir comment cela fonctionne et quels résultats cela donne dans les
faits? C'était tout simplement le sens de
mon intervention.
M. Léonard: Je pense que tous les citoyens regardent
comment cela fonctionne à l'heure actuelle. Je regarde le discours sur
le budget dans les municipalités. Entre le premier, le deuxième
et le troisième qu'il va y avoir cette année, je suis sûr
qu'il y a des changements assez significatifs. Je dirais que la teneur des
discours sur le budget de l'an dernier, en 1981, était différente
de celle qui a eu cours en 1980, qu'entre les deux il y avait beaucoup
d'amélioration et que les gens, finalement, les élus municipaux
se sont servis d'un dispositif qu'on avait mis à leur disposition pour
expliquer les finances de la municipalité. Je pense que c'est une chose
qui peut-être explique en partie la participation aux élections
municipales qui a grandi de 6% cette année, qui est passée de 46%
à 53%. Tout cela, ce sont des dispositifs qui sont sur la place publique
et je pense que cela va s'améliorer avec le temps. Moi, je crois
honnêtement et bien modestement que les discours sur le budget faits par
les maires l'an dernier étaient d'une plus grande profondeur, d'une
meilleure qualité que ceux qu'ils avaient faits en 1980.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 149 est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 150.
M. Léonard: Cela apporte à peu près les
mêmes amendements à l'égard des autres membres du conseil
que l'article 149. Et vous avez aussi le paragraphe 2 qui est de concordance
avec la modification du paragraphe 1. Je pense que c'est plutôt un
article de concordance.
Le Président (M. Lachance): L'article 150 est
adopté. Article 150.1?
M. Léonard: C'est de concordance avec les articles 21.1,
123.1, 123.2 qu'on a appliqués à la CUM, aux cités et
villes et à la Communauté urbaine de Montréal.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article
150.2?
M. Léonard: C'est la même chose; même
explication, M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 151.
M. Léonard: C'est de concordance avec les commentaires
formulés à l'article 144 que nous avons adopté. M.
Doyon: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article
152?
M. Léonard: Même chose qu'à 145. M. Doyon:
Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article
153?
M. Léonard: À l'article 153, on précise que
les séances des commissions sont publiques et que les citoyens ont
également droit de poser des questions orales aux membres de la
commission, suivant la procédure prévue par règlement du
conseil. Je suis d'accord avec les députés qu'il y a des
commissions qui siégeaient auparavant à huis clos, mais qui
siègent maintenant publiquement.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article
154?
M. Léonard: Ces dispositions, c'est le corollaire de
l'introduction des articles 96.2 à 96.4 de la Loi sur la
Communauté urbaine de Québec, par l'article 157, qui ont pour
objet de spécifier les pouvoirs accordés à la
communauté en matière d'ententes intermunicipales. C'est un
dispositif que nous avons vu depuis le début du projet de loi.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Article 154, adopté.
C'est cela 154?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lachance): Article 155?
M. Léonard: On révise certaines compétences
de la CUQ. La compétence en matière d'évaluation est
conservée, mais, pour fins de cohérence, est libellée dans
un article nouveau apporté à la Loi sur la Communauté
urbaine de Québec par l'article 156. La compétence en
matière d'aménagement est conservée, mais elle est remise
dans son contexte que nous préciserons demain. Elle est exercée
conformément à la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme et
non selon la loi de la CUQ. Enfin, on enlève à la CUQ la
compétence en matière d'établissement de normes minimales
de construction pour respecter les compétences consacrées en
cette matière par la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
156?
M. Léonard: Alors, ce sont les mêmes commentaires
qu'à l'article précédent. Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que cela va?
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
157?
M. Léonard: Le nouvel article 96.1 de la loi de la CUQ va
lui permettre d'exercer un pouvoir non discrétionnaire que lui
délègue le gouvernement ou l'un de ses ministres ou organismes.
Cela s'inspire aussi de la loi de la CUM. D'autre part, les nouveaux articles
96.2 à 96.4 permettent à la CUQ d'être partie à une
entente intermunicipale avec les municipalités de son territoire. Elle
peut, d'abord, jouer le rôle de comité intermunicipal ou de
régie intermunicipale pour donner effet à une entente intervenue
entre les municipalités, etc. Je pense que c'est de la
délégation de pouvoirs et la formation de régies
intermunicipales dont elle peut faire partie, ou qu'elle peut administrer si
les municipalités membres lui en confient la gestion.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député de...
M. Doyon: De Louis-Hébert, M. le Président. En ce
qui concerne la possibilité de délégation d'un pouvoir non
discrétionnaire par le gouvernement, depuis quand cela existe-t-il
à la Communauté urbaine de Montréal? Depuis les derniers
amendements?
M. Léonard: Oui, 46.
M. Doyon: Est-ce que, dans les municipalités
régionales de comté, cela existe?
M. Léonard: Depuis 1980. Je pense que c'est la loi 12 de
1980 des municipalités régionales de comté. Cela a
été adopté à la CUM, maintenant adopté
à la CUQ, mais c'est un dispositif qu'on retrouve maintenant dans toutes
les lois municipales.
M. Doyon: Est-ce que le gouvernement ou un ministre a eu
l'occasion de confier certains pouvoirs de cette nature à la
Communauté urbaine de Montréal?
M. Léonard: Non, pas à la Communauté urbaine
de Montréal, à l'heure actuelle.
M. Doyon: Est-ce qu'il y a des projets à ce sujet?
M. Léonard: On me parle d'un projet des Affaires
culturelles, qui aurait délégué des pouvoirs à la
Communauté urbaine de Montréal sur l'aménagement d'une
île, l'île Paton. Mais disons que mes renseignements sont vraiment
peu...
M. Doyon: C'est ce que je voulais savoir. C'est que, moi je n'ai
rien contre l'article, mais je voulais savoir à quoi on le destinait.
Est-ce qu'on avait des objectifs précis en vue?
M. Léonard: C'est habilitant, si la CUM le veut.
M. Doyon: Oui, je comprends.
M. Léonard: Je pense que c'est de gré à
gré.
M. Doyon: Je comprends très bien. Mais le gouvernement,
lui, a-t-il des projets en ce qui concerne l'utilisation de cette
possibilité qui lui est donnée de confier à la
Communauté urbaine de Québec, de Montréal certains
pouvoirs discrétionnaires?
M. Léonard: Pas de façon précise à
l'heure qu'il est. Peut-être qu'on pourrait utiliser soit la loi 102,
soit ces dispositifs de la loi. Enfin, je ne veux pas m'engager ce soir et je
ne pourrais pas vous dire s'il y a vraiment beaucoup de projets précis.
Je ne crois pas, mais c'est une disposition générale qui existe
dans les lois municipales à l'heure actuelle.
M. Doyon: Étant donné que la communauté peut
en l'occurrence accepter ou non cette délégation, il est
sous-entendu, j'imagine, que, s'il y a des dépenses impliquées
par une telle délégation de pouvoirs, cela peut faire partie de
l'entente qui devra intervenir entre le gouvernement ou un ministère et
la Communauté urbaine de Québec?
M. Léonard: Bien sûr. Toutes les ententes
intermunicipales et les délégations de pouvoirs se font sur une
base volontaire et si chacun est intéressé car la
communauté pourrait toujours dire au gouvernement: Bien, si cela
n'intéresse pas ta communauté, c'est le gouvernement qui le fera.
C'est habilitant, ce n'est pas un pouvoir qui doit être
exercé.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
158?
M. Léonard: Nous voulons suspendre
158.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord, article 158
suspendu. Article 159?
M. Léonard: L'article 159 a pour objet d'éliminer
la distinction entre les pouvoirs et obligations applicables à
l'égard du parc industriel de Saint-Augustin-de-Desmaures et ceux
applicables à l'égard des autres parcs industriels de la
Communauté urbaine de Québec.
M. Doyon: En fait, il y en a seulement un autre. Je comprends
très bien. Le fond de l'article est, finalement, de permettre à
la communauté urbaine de vendre certains terrains et certains
emplacements qu'elle peut avoir à un prix qui ne tiendrait pas compte du
prix de revient, en fait de tout le calcul qu'elle est obligée de faire
dans la vente normale d'un terrain destiné à une industrie ou
à une entreprise quelconque qui l'oblige à tenir compte des
services, des frais d'emprunt, etc. Le but de cet article est de permettre
cette chose-là.
M. Léonard: Oui et c'est de mettre aussi les deux parcs ou
les parcs industriels de la communauté sur la même base, sur le
même pied d'égalité.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
160?
M. Léonard: On abroge la sous-section 7 de la section VII
du titre 1 qui porte sur la compétence en matière de normes de
construction.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté.
M. Léonard: Je pense qu'il faudrait peut-être le
suspendre à cause de l'article 158 parce que cela va avec le pouvoir
d'aménagement de la Communauté urbaine de Québec.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord.
M. Léonard: Au cas où il y aurait des implications
et on les passerait toutes ensemble.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. Article 161?
M. Léonard: Cela consiste en une nouvelle
rédaction. L'alinéa qui est à l'article 147 dans le texte
actuel sera replacé ailleurs.
M. Doyon: Intégralement? M. Léonard: Oui.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 161 est
adopté. Article 162?
M. Léonard: On applique aussi les dispositions de la Loi
sur la CUM en regard du rapport du président sur la situation
financière de la communauté, à l'avis public de huit jours
qui doit précéder la séance du conseil qui porte sur le
budget et le programme triennal d'immobilisations et la distribution ou
publication du budget du programme triennal adopté. C'est donc le
discours sur le budget, les états financiers et le budget de la CUQ que
le président doit faire, dispositions que l'on connaît
actuellement dans toutes les lois municipales.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? M. Doyon:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
163?
M. Léonard: C'est le budget de la CUQ. Nous le
suspendons.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 163 est suspendu.
Article 164?
M. Léonard: On modifie les règles du budget
supplémentaire en y introduisant des éléments applicables
du budget annuel. On élimine la règle d'entrée en vigueur
automatique du budget à la fin de la séance s'il n'a pas
été adopté. On donne le pouvoir au conseil de modifier le
budget supplémentaire de son propre chef. On stipule que seuls les
crédits visés dans le certificat du trésorier entrent en
vigueur automatiquement à l'expiration du délai de quinze jours
après celui où le budget a été soumis au conseil
sans avoir été adopté. Je pense que ce sont des
dispositions qu'on retrouve aussi dans la Loi sur la CUM, en particulier
l'abolition de l'adoption automatique du budget.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? Article
165?
M. Léonard: Dans un premier temps, on donne au conseil
plutôt qu'au gouvernement le pouvoir de fixer la
rémunération et l'allocation de dépenses des membres du
conseil d'administration de la commission de transport autres que le directeur
général. Pour tenir compte de la pratique, on prévoit que
le règlement fixant la rémunération et l'allocation peut
avoir un effet rétroactif au
début de l'exercice financier en cours. Enfin, on
transfère au conseil la juridiction en matière de fixation de la
pension des membres du conseil d'administration, pension qui doit être de
type contributoire. Il est à noter qu'un membre peut toujours choisir
à la place de ce régime celui de la section 8.1 de la Loi sur les
régimes de retraite des maires et des conseillers des
municipalités. (23 h 30)
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, quand on dit que la pension
doit être contributoire, on n'indique pas plus que cela quelle est la
nature, quel est le montant de la contribution, comment doit se faire le
partage. J'imagine que la contribution doit être payée par les
membres de la commission et par la communauté urbaine. Est-ce qu'on
laisse ouverte la possibilité d'une contribution nominale? Je ne le sais
pas. Je pose la question.
M. Léonard: Non. Cela va être selon un
règlement. Mais le règlement doit être publié, doit
être l'objet de consultation. Par ailleurs, avant, il y avait des
pensions non contributoires qui existaient. Ce régime a
été aboli graduellement pour tous ceux qui en
bénéficiaient. Je pense que maintenant, il ne doit plus y en
avoir. Alors, la pension est contributoire, mais selon un règlement qui
est publié.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
166?
M. Léonard: C'est en relation avec l'article 163 qui est
déjà suspendu; alors, nous y reviendrons demain.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 166 est suspendu.
Article 167?
M. Léonard: On rend applicables au budget
supplémentaire de la CTCUQ les règles du budget
supplémentaire de la CUQ.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? M. Doyon:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
168?
M. Léonard: C'est de concordance avec l'article 163. Oui,
je suspends l'article 168, au cas...
Le Président (M. Bordeleau): Article 168, suspendu.
Article 169?
M. Léonard: D'après l'article 169, il appartiendra
à la commission de transport de réglementer dorénavant les
modalités suivant lesquelles s'effectuera le paiement par les
municipalités de la quote-part du déficit anticipé pour
l'exercice visé par un budget. Ce règlement devra être
approuvé par le conseil et pourra porter sur des éléments
tels que le délai d'établissement et de transmission de la
quote-part, le délai de paiement ou les échéances des
versements de la quote-part, le taux d'intérêt payable sur la
quote-part ou un versement en souffrance et les ajustements requis à la
quote-part. Il est à noter que le taux d'intérêt sur une
quote-part ou un versement en souffrance pourrait être fixé par
résolution de la commission lors de la transmission de son budget si le
règlement prévoit cette délégation de pouvoir.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? M. Doyon:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
170?
M. Léonard: C'est de concordance avec les articles 169 et
172.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
171?
M. Léonard: On oblige les municipalités à
envoyer le nouveau compte et à rembourser le contribuable. Ah,
suspendu!
Le Président (M. Bordeleau): L'article 171 est suspendu.
Article 172?
M. Léonard: On accorde au conseil le pouvoir de
réglementer les modalités de paiement de la quote-part des
dépenses pour l'exercice financier visé par le budget.
M. Doyon: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: ... là-dessus, on indique que ce partage des
dépenses doit se faire en proportion du potentiel fiscal de chacune des
municipalités sauf dans le cas des dépenses qui peuvent faire
l'objet d'un tarif particulier. Je veux souligner au ministre ici que, quand
j'étais à la Communauté urbaine de Québec, la
question de savoir si un service pouvait faire l'objet d'un tarif ou non a
causé certains problèmes. Je ne sais pas si cela continue d'en
causer. Il y avait la question de l'utilisation du service de l'informatique,
par exemple, où on s'est
demandé si cela pouvait faire l'objet d'une tarification ou non,
à savoir si on pouvait ajouter des frais à chaque compte de taxe.
Certains prétendaient que traiter un compte de taxe de 100 000 $ et en
traiter un autre de 1000 $, c'était le même travail, etc., et il y
avait toute la discussion sur la façon dont on se partageait les frais
de ce service-là.
Cela peut devenir délicat, M. le Président, parce qu'on
peut se trouver dans une situation où, finalement, ceux qui y voient un
avantage financier, c'est-à-dire au niveau de la contribution qu'ils
seraient appelés à faire, tentent de se justifier. Quand ils
voient que ça leur coûterait moins cher que de payer leur
quote-part, ils tentent d'argumenter que ça devrait faire l'objet d'une
tarification, etc. Cela risque, dans certains cas, de vider la
communauté urbaine de sa raison d'être. La communauté
urbaine deviendrait non plus une mise en commun de services, etc., mais
simplement un organisme à qui on confie des contrats et qui nous envoie
des factures.
Je n'ai pas d'amendement ou de solution précise à vous
soumettre, mais je veux souligner que ce problème existe, qu'il est
réel et que cela donne lieu à certaines difficultés. Cela
a donné lieu à certaines difficultés et il faudrait
peut-être, à un moment donné, songer à la
possibilité, si c'est réglé, tant mieux, qu'il y a un
certain nombre de choses qui, même si elles sont, pour employer un
barbarisme, peut-être, "tarifiables", ne devraient pas faire l'objet
d'une tarification. Je pense que les compétences essentielles
accordées à la communauté urbaine ne devraient pas faire
l'objet d'une tarification parce que cela vide de son contenu, jusqu'à
un certain point, lentement mais sûrement aussi, la communauté
urbaine et lui enlève sa raison d'être.
M. Léonard: Peut-être qu'un de ces jours on
reprendra un grand débat sur la philosophie municipale, mais la
tarification a aussi ses avantages par rapport aux différents services.
À l'heure actuelle, il y en a certains qui se posent des questions sur
des transferts fiscaux, par exemple, dans la région de Montréal.
On dit que c'est parce que tout est orienté seulement sur le potentiel
fiscal. Il y a des opinions différentes sur toute cette question de
tarification ou de répartition uniquement sur le potentiel fical.
En toute hypothèse, je signale qu'à la Communauté
urbaine de Montréal on utilise presque exclusivement le potentiel
fiscal, à quelque chose comme 95% ou 98%, alors qu'à la
Communauté urbaine de Québec je crois que c'est 73% ou 74% qu'on
utilisait du potentiel fiscal, le reste étant tarifé. Pour la
Communauté régionale de l'Outaouais, c'est 46% des
dépenses qui sont réparties sur la base du potentiel fiscal. On a
trois situations très différentes selon les communautés
régionales à l'heure actuelle.
M. Doyon: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
173?
M. Léonard: Au paragraphe 1, on supprime la
nécessité pour la CEQ de faire approuver par la Commission
municipale du Québec la répartition des dettes de l'ancien Bureau
d'assainissement des eaux du Québec métropolitain. Cette
approbation n'est plus justifiée depuis que la Loi sur la
fiscalité municipale a décrété que les
critères de répartition de ces dettes seraient le potentiel
fiscal des municipalités. Ce critère est tout à fait
objectif, pourrait-on penser. Enfin, ce peut être une opinion.
L'approbation de la Commission municipale du Québec consisterait
simplement à valider le calcul du potentiel fiscal, ce qui n'est pas son
rôle. Au paragraphe 2, il s'agit d'une concordance avec le paragraphe
1.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? M. Doyon:
Oui, adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
174?
Abrogation de la Loi sur la destitution d'officiers
municipaux
M. Léonard: La Loi sur la destitution d'officiers
municipaux doit être abrogée parce que désuète.
Malgré l'étendue du champ d'application que laisse entrevoir le
titre de cette loi, le seul officier municipal visé est le
vérificateur et encore faut-il qu'il oeuvre pour une cité de plus
de 50 000 habitants pour être protégé par cette loi
puisque, jusqu'à présent, aucune municipalité non
visée de plein droit ne s'est prévalue de la faculté de
s'assujettir à cette loi.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? Adopté.
Article 175?
M. Léonard: On prévoit, d'une part, que
l'obligation pour une municipalité...
Le Président (M. Bordeleau): Vous voulez suspendre
l'article 175?
M. Léonard: Nous allons suspendre cet article car le
ministère des Finances est impliqué, oui.
Le Président (M. Bordeleau): Article 175, suspendu.
Article 176?
M. Léonard: Suspendu aussi.
Le Président (M. Bordeleau): Suspendu aussi. Article 177,
une section nouvelle.
Modifications à la Loi sur les élections
dans certaines municipalités
M. Léonard: On supprime une disposition
désuète depuis 1980 qui prévoyait que le fait d'enlever le
droit de vote lors des élections aux personnes morales ne leur
enlève pas le droit d'être inscrites sur la liste
électorale aux fins d'un référendum.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
178?
M. Léonard: On corrige une erreur de numérotation
survenue dans le projet de loi no 66 cette année, ce qui fait en sorte
qu'il y a deux articles 112 dans la Loi sur les élections dans certaines
municipalités.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
179?
Modifications à la Loi sur la fiscalité
municipale
M. Léonard: On fait en sorte qu'une municipalité ne
soit pas obligée chaque année de donner ordre à son
évaluateur d'identifier au rôle d'évaluation les immeubles
pouvant être assujettis à la surtaxe sur les terrains vagues.
Dorénavant, l'ordre donné une fois sera valable tant qu'il n'aura
pas été révoqué.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 180,
il y a une réimpression de l'article, un amendement.
M. Léonard: Oui. On fait en sorte ici que la plainte
à l'égard d'un rôle d'évaluation puisse être
déposée à n'importe quel greffe de la Cour des petites
créances et non pas seulement au greffe situé dans le district
judiciaire où se trouve l'immeuble en cause ou la résidence du
plaignant. Ceci permet plus de latitude au plaignant et ne cause aucun
problème au Bureau de révision de l'évaluation
foncière du Québec.
Le Président (M. Bordeleau): D'abord, l'amendement sera
adopté. L'article tel qu'amendé est-il adopté?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
181?
M. Léonard: Suspension de l'article 181.
Le Président (M. Bordeleau): Article 181 suspendu. Article
182?
M. Léonard: On prévoit qu'une division
formée d'un seul membre du Bureau de révision de
l'évaluation foncière du Québec peut entendre non
seulement les plaintes portant sur une valeur foncière de moins de 250
000 $ ou sur une valeur locative de moins de 25 000 $, mais également
toutes les plaintes qui portent sur une autre question et qui touchent une
unité d'évaluation, une place d'affaires ou un local dont la
valeur foncière locative n'atteint pas les chiffres
susmentionnés. En fait, l'article 182 fait une distinction entre deux
catégories de plaintes qui élimine toute zone grise et qui sera
reprise dans d'autres articles du même projet de loi sur la
fiscalité municipale. Ces deux catégories sont les grosses
plaintes, c'est-à-dire les plaintes qui portent sur une unité
d'évaluation dont la valeur foncière inscrite au rôle est
de 250 000 ou plus ou sur une place d'affaires ou un local dont la valeur
locative est de 25 000 $ ou plus, et les petites plaintes, c'est-à-dire
toutes les autres plaintes.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
183?
M. Léonard: On utilise la rédaction introduite
à l'article 182 pour différencier les deux catégories de
plaintes.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 183 est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article 184,
il y a un amendement.
M. Léonard: La modification à l'article 184
précise que, dans le cas des petites plaintes, c'est-à-dire des
plaintes portant sur des immeubles de moins de 250 000 $ ou des places
d'affaires de moins de 25 000 $, la confection d'un procès-verbal
d'audience n'est pas requise. La rédaction actuelle de l'article 184
peut laisser croire que, dans le cas de ces petites plaintes, un
procès-verbal demeure acquis, mais qu'il doit être dressé
par quelqu'un d'autre que la personne chargée de le faire pour les
grosses plaintes.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? L'article 184 tel
qu'amendé est adopté. L'article 185?
M Léonard: On utilise la rédaction introduite
à l'article 182 pour différencier encore les deux
catégories de plaintes. On le fait pour préciser que la
sténographie, la
sténotypie ou l'enregistrement des dépositions est
obligatoire dans le cas des grosses plaintes et ne l'est pas dans le cas des
petites plaintes sauf exception. Il ne s'agit pas d'un changement de fond
à la loi, mais uniquement de l'élimination d'une zone grise entre
les catégories de plaintes. De plus, en concordance avec l'article 184,
l'article 185 précise que la demande de sténographie, de
sténotypie ou d'enregistrement faite par le plaignant dans le cas d'une
petite plainte doit forcément être écrite puisqu'il n'y a
pas de procès-verbal dans ce cas pour y consigner une demande
verbale.
Le Président (M. Bordeleau): Article 185, adopté.
Article 186?
M. Léonard: Encore la même rédaction
qu'à l'article 182 pour différencier les deux catégories.
On le fait aussi pour préciser que, dans le cas des petites plaintes,
les seuls frais auxquels peut être condamné le plaignant sont ceux
de sténographie, de sténotypie ou d'enregistrement des
dépositions et de leur transcription s'il y a lieu. Il ne s'agit pas
encore d'un changement de fond à la loi, mais uniquement de
l'élimination de la zone grise entre les catégories.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 187
avec un amendement?
M. Léonard: C'est une modification à l'article 187
qui est de pure forme, de façon à assurer une rédaction
identique pour la description des grosses plaintes.
Le Président (M. Bordeleau): L'amendement sera-t-il
adopté? (23 h 45)
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 187 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Leduc (Saint-Laurent): Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
188?
M. Léonard: L'article 188 prévoit que la formule de
plainte à l'égard d'un rôle d'évaluation prescrite
par le ministre des Affaires municipales sera dorénavant obligatoire.
L'expérience démontre qu'actuellement les plaintes que
reçoit le Bureau de révision de l'évaluation
foncière du Québec sont souvent indéchiffrables,
griffonnées sur toutes sortes de bouts de papier et
dénuées de tout renseignement pertinent à l'ouverture d'un
dossier. De plus, une bonne partie de ces plaintes, en l'absence d'indications
guidant le plaignant, portent non pas sur l'évaluation, mais sur le
montant des taxes. Les fonctionnaires du greffe doivent consacrer temps et
énergie à communiquer avec les plaignants pour finalement obtenir
les renseignements nécessaires à la constitution d'un dossier
cohérent qui puisse être étudié intelligemment par
les membres du bureau. Par ailleurs, ceux qui se plaignent du montant des taxes
encombrent les rôles d'audience du bureau pour se faire dire, le jour de
l'audition, que leur plainte n'entre pas dans la juridiction du tribunal. On
peut imaginer le fouillis accru qui découlerait de l'imposition de frais
administratifs devant accompagner le dépôt de la plainte si on
n'impose pas au plaignant l'utilisation d'une formule lui permettant de
calculer sans erreur le montant de ses frais. En fait, il n'y a pas de raison
pour que les plaintes devant le greffe ne soient pas assujetties au même
formalisme raisonnable que les plaintes, requêtes ou demandes
déposées devant la plupart des autres tribunaux administratifs,
à savoir l'utilisation d'une formule claire et facile à
remplir.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Est-ce la même que celle qu'on
utilise actuellement?
M. Léonard: Sur le formulaire? M. Leduc
(Saint-Laurent): Oui.
M. Léonard: II n'y en a pas. C'est une vieille formule,
mais elle n'est pas obligatoire et les gens ne l'utilisent pas.
M. Leduc (Saint-Laurent): Oui, mais elle existe.
M. Léonard: Je pense qu'on va la
dépoussiérer, M. le député, sûrement.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va, l'article 188?
M. Beauséjour: Est-ce que...
Le Président (M. Bordeleau): Oui, là-dessus, M. le
député d'Iberville.
M. Beauséjour: ... vous prévoyez qu'il y aura une
certaine forme d'information auprès de la population?
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Oui. Cela aura un effet seulement pour
l'exercice financier de 1984. Donc, il y a un délai d'ici à ce
temps pour permettre que tout le monde soit informé. Comme on le verra,
les comptes de taxes ou les avis d'évaluation, ce ne seront pas ceux de
l'année 1983, mais ceux de l'année 1984. Donc, cela prendra effet
seulement à partir de l'automne ou de l'hiver prochain.
M. Beauséjour: Je veux bien le croire. Je ne sais pas si
cela relève surtout du ministère des Affaires municipales, mais
il devrait y avoir une certaine information de façon que les citoyens
soient au courant qu'il faut maintenant procéder de cette façon,
soit par un communiqué de presse ou autrement.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: II y a deux choses, M. le
député. D'abord, il y a le compte de taxes. Il recevra son avis
d'évaluation et son compte de taxes. Il y a aussi le dépôt
du rôle où il pourra aller consulter son évaluation
lui-même. Il a deux occasions. Par ailleurs, à ce
moment-là, on parle des dispositifs pour informer le citoyen, qui se
plaindrait par les voies qu'il avait déjà utilisées, de
procéder selon l'autre façon. Mais cela va aussi devenir
très clair, parce que l'envoi comportant le compte de taxes va aussi
comporter l'avis d'évaluation avec le formulaire amendé.
M. Beauséjour: Ah bon!
Le Président (M. Bordeleau): L'article 188 est-il
adopté?
M. Leduc (Saint-Laurent): Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 189,
avec un amendement. M. le ministre.
M. Léonard: Le premier point de la modification à
l'article 189 en est un de pure forme. Il corrige l'historique de l'article 135
de la Loi sur la fiscalité municipale. Le second point est de
concordance avec la correction apportée par la modification à
l'article 180. Il s'agit de permettre le dépôt de la plainte
à n'importe quel greffe de la Cour des petites créances.
M. Leduc (Saint-Laurent): Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'amendement à
l'article 189 est adopté. L'article 189 tel qu'amendé est-il
adopté?
M. Leduc (Saint-Laurent): Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Article 190? Cela va
être un amendement aussi.
M. Léonard: On permet au comité exécutif de
la municipalité ou de la communauté intimée d'exprimer
soit le consentement de celle-ci, soit son désaccord dans le cas
où son évaluateur recommande d'accorder au plaignant les
conclusions de sa plainte. Par l'article 190 actuel, le comité
exécutif ne peut exprimer qu'un désaccord et c'est le conseil qui
doit exprimer le consentement. Il est plus logique de dire que ce qui vaut pour
le désaccord doit valoir aussi pour le consentement.
M. Leduc (Saint-Laurent): Cela va. Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'amendement à
l'article 190 est adopté. L'article 190 tel qu'amendé est-il
adopté?
M. Leduc (Saint-Laurent): Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
191?
M. Léonard: L'article 191 empêche
l'évaluateur d'utiliser la procédure de la requête en
correction d'office qui est lourde pour apporter au rôle
d'évaluation une modification qui peut être effectuée par
simple certificat signé par lui.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 191 est-il
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
192?
M. Léonard: C'est de concordance avec l'article 190.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
193?
M. Léonard: On oblige la Cour provinciale devant qui une
plainte est évoquée à juger celle-ci sans nouvelle
enquête en utilisant les dépositions qui sont faites lors de
l'audition de la plainte par le greffe, s'il y a eu une telle audition et si
les dispositions ont été sténographiées,
sténotypées ou enregistrées. C'est pour alléger,
accélérer les procédures devant la Cour provinciale.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
194?
M. Léonard: On oblige l'évaluateur à
modifier le rôle pour tenir compte des changements relatifs à un
immeuble qui auront un effet sur la compensation tenant lieu de taxes payables
à son égard. La situation du gouvernement va se rapprocher
davantage de celle du contribuable ordinaire.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
195?
M. Léonard: C'est de concordance avec 191.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
196?
M. Léonard: Pour la même raison qu'à 195, on
enlève ici, dans la disposition relative à l'entrée en
vigueur des modifications au rôle, la référence à la
possibilité que l'évaluateur se serve d'une requête en
correction d'office pour apporter une modification qu'il peut faire par
certificat.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
197?
M. Léonard: On fait en sorte que les municipalités
ne faisant pas partie de la CUM qui doivent demander expressément
à leurs évaluateurs de confectionner leur rôle de valeur
locative ne soient pas obligées de répéter cette
requête chaque année.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
198?
M. Léonard: C'est pour la CUM, où la règle
introduite par l'article 197 vaut quant à la confection de leurs
rôles de valeur locative autres que celui qui sert aux fins de la taxe
d'affaires.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
199?
M. Léonard: On apporte, quant aux ententes
intermunicipales conclues en vertu de la Loi sur la fiscalité
municipale, les mêmes modifications qu'aux articles 37 et 134 quant
à celles conclues en vertu du Code municipal et de la Loi sur les
cités et villes.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
200?
M. Léonard: Le paragraphe 1 est une modification de forme.
On exprime, dans deux alinéas distincts, deux situations comprises dans
un seul actuellement; dans le deuxième paragraphe, on édicte une
définition extensive du mot "personne" pour viser notamment un organisme
ou une institution ne possédant pas la personnalité
juridique.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
201?
M. Léonard: On abroge une disposition inapplicable. Cette
disposition prévoit que les institutions des réseaux de
l'éducation et des affaires sociales doivent payer, à
l'égard de leurs immeubles, une compensation d'un montant
déterminé, conformément aux dispositions relatives
à la participation gouvernementale au financement des
municipalités. Si ces dispositions prévoient qu'une compensation
est payable à l'égard de ces immeubles, le ministre des Affaires
municipales la verse; si elles prévoient qu'aucune compensation n'est
payable à l'égard de ces immeubles, le montant que doit payer
l'institution est nul. D'une façon ou d'une autre, l'institution ne paie
rien elle-même.
M. Saintonge: Les commentaires de l'UMQ me semblent
appropriés à ce sujet.
M. Léonard: M. le Président, je vais vous demander
de suspendre jusqu'à demain cet article.
Le Président (M. Bordeleau): Article 201 suspendu
jusqu'à demain au moins.
Article 202?
M. Léonard: C'est la même définition du mot
"personne" qu'à l'article 200.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 203,
il y a un amendement.
M. Léonard: On retire l'article 203.
Le Président (M. Bordeleau): On retire l'article 203?
M. Léonard: Oui, ce papillon vise à retirer
l'article 203.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord, le retrait est donc
adopté?
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Cela fait drôle, mais
on peut adopter un retrait! Il faudrait prendre note que tous les autres
numéros vont diminuer d'un automatiquement.
M. Léonard: Oui, mais on aura peut-être
augmenté en cours de route.
Une voix: On vous fait une motion pour renuméroter, M. le
Président.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. Alors, c'est
entendu que tout sera renuméroté. L'article 203 n'existe plus. En
tout cas, c'est adopté tel qu'amendé. Cela veut dire qu'il n'y en
a plus. Article 204?
M. Léonard: On prévoit qu'une activité
normale d'une personne visée dans la disposition de la Loi sur la
fiscalité municipale relative à l'exemption de la taxe
foncière ou son activité spécifiquement mentionnée
dans cette disposition, le cas échéant, est exempte de taxe
d'affaires, peu importe l'endroit où elle est exercée. La loi
actuelle n'accorde cette exemption que si l'activité est exercée
dans un immeuble exempt de taxe foncière. Il est plus logique que
l'exemption s'attache à la nature de l'activité plutôt
qu'à l'endroit où elle est exercée. Le meilleur exemple
qu'on puisse donner, c'est celui des garderies. Si la garderie exerce son
activité dans un immeuble loué, elle doit payer la taxe
d'affaires. La logique d'un tel régime n'est pas évidente parce
que la taxe d'affaires est une taxe personnelle et imposée en raison de
l'exercice d'une activité et non en raison de la propriété
d'un immeuble. Si une activité est jugée d'une nature telle
qu'elle ne devrait pas "générer" une taxe d'affaires, pourquoi
cette règle ne devrait-elle pas s'appliquer sans égard à
l'endroit où l'activité est exercée? Alors, il y a deux
exceptions introduites à la règle édictée justement
parce qu'il s'agit d'activités dont la nature se prête à
une taxe d'affaires, l'exploitation d'un cimetière dans un but lucratif
et l'exploitation d'un réseau de télécommunication, de gaz
ou d'électricité.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Groulx.
M. Fallu: Donc, il est prévu: "sauf l'exploitation d'un
cimetière dans un but lucratif, exercée n'importe où par
la Couronne..." Mais qu'en est-il du bureau d'un député? Puisque
le bureau du député peut se trouver dans toutes sortes
d'immeubles, que ce soit une maison, un édifice public, ou un
édifice à bureaux, il y a des municipalités qui, depuis
deux ans, ont commencé à nous envoyer des comptes de taxe
d'affaires. J'imagine que c'est parce que c'était à
l'intérieur d'un local déterminé, à cause de la
nature du local; enfin, je l'ignore. Je ne sais pas ce qui se passe ailleurs
chez les collègues.
Une voix: On le fait chez moi aussi parce que c'est un local
commercial.
M. Fallu: II faudrait peut-être...
Le Président (M. Bordeleau): Oui, je vais vous laisser
terminer.
M. Fallu: Je n'ai que la question. Il faudrait peut-être
faire le tour des membres de l'Assemblée nationale pour connaître
leur situation exacte par rapport aux taxes d'affaires des
municipalités.
M. Léonard: Est-ce que cela a été
contesté?
Une voix: Oui.
M. Léonard: Parce qu'un revenu d'emploi n'est pas du tout
soumis à la taxe d'affaires.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Pour le bénéfice de mon
collègue de Groulx, je lui suggérerais d'appeler M. Breton ou M.
Jean-Paul Proulx de la direction générale. J'avais reçu
une facture de taxe d'affaires et, avec certains articles de la loi - je ne me
souviens pas lesquels - que j'ai fait parvenir à M. Proulx, on m'a
remboursé le montant de la taxe d'affaires, tenant compte du fait que je
ne vendais pas mes services, qu'on offrait gratuitement nos services à
la population.
M. Léonard: M. le député, qui vous a
remboursé la taxe d'affaires? L'Assemblée nationale?
M. Rocheleau: Mon, la ville de Hull. M. Léonard: La
ville.
M. Rocheleau: Quand j'ai reçu le chèque, j'ai
remboursé l'Assemblée nationale du montant que j'avais
payé parce que cela faisait partie de mon enveloppe de comté. On
me facturait 300 $ par année de taxe d'affaires.
M. Léonard: Ce n'est pas imposable.
M. Rocheleau: Si vous voulez communiquer avec M. Proulx, je lui
ai fait parvenir la lettre et aussi les articles de la loi qui m'ont permis de
récupérer ce montant.
M. Fallu: Je l'avais fait, mais il m'avait suggéré
de payer et qu'il me rembourserait. Est-ce récent?
M. Rocheleau: II y a peut-être cinq ou six mois.
M. Fallu: Bon, merci du tuyau.
Une voix: Ah! Il n'est pas question de taxe d'affaires.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que cela va pour les
renseignements? Alors, l'article 204 est adopté.
M. Léonard: Article 205.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Il y a un
amendement à l'article 205.
M. Léonard: Oui, qui précise que le montant des
taxes foncières municipales dont il faut tenir compte pour
déterminer si le débiteur peut les payer en plusieurs versements
est le montant de ces taxes imposées sur une même unité
d'évaluation et non le montant de ces taxes comprises dans un même
compte. Ainsi, on évite que des municipalités ne puissent priver
un débiteur du droit d'étaler le paiement de ses taxes
foncières en lui envoyant plusieurs comptes au lieu d'un seul. Donc,
c'est sur la base de l'unité d'évaluation.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, cela va. L'amendement
à l'article 205 est adopté. L'artice 205, tel
qu'amendé...
M. Léonard: Un instant! On me dit que...
Le Président (M. Bordeleau): Oui.
M. Léonard: ... peut-être on aurait un amendement
technique demain. Je suspends cet article jusqu'à demain. (24
heures)
Le Président (M. Bordeleau): L'article 205 est suspendu.
On a de nouveaux articles, 205.1 et 205.2. M. le ministre.
M. Léonard: Le nouvel article 205.1 oblige les
municipalités à faire au gouvernement leur demande de
compensation tenant lieu de taxes sur des formules fournies par le ministre
dans un délai prescrit par règlement. De telles formules sont
déjà utilisées par la grande majorité des
municipalités et elles permettent d'éviter des erreurs qui
ralentissent les paiements. L'imposition du délai limite pour la
transmission des demandes permettra d'assimiler davantage la compensation
payée par le gouvernement à une taxe payée par un
contribuable ordinaire.
L'article 202 est un corollaire de l'article 204. Ce dernier
précise le caractère non imposable aux fins de la taxe d'affaires
des activités du gouvernement et de la Société de la Place
des Arts de Montréal exercées hors de leurs immeubles. En
concordance, comme le principe de la réforme fiscale est que le
gouvernement et cette société sont assujettis à une
compensation égale à la totalité des taxes d'affaires que
paierait un contribuable ordinaire, l'article 205.2 prévoit que le
gouvernement paie une telle compensation pour ses propres activités et
celles de la société exercées hors de leurs immeubles en
plus de celles déjà prévues par la loi actuelle pour les
activités exercées dans ces immeubles.
Le Président (M. Bordeleau): L'amendement à
l'article 205 et les nouveaux articles 205.1 et 205.2 sont-ils
adoptés?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
206?
M. Léonard: On enlève une référence
à la disposition qui prévoit le paiement d'une compensation
tenant lieu de taxes par les institutions du réseau de
l'éducation et des affaires sociales. Cette disposition est
abrogée par l'article 201. Donc, c'est de concordance.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 206 est-il
adopté? On me souligne - et j'aurais dû vous le souligner - qu'il
est minuit. Aimeriez-vous mieux le suspendre? L'article 206 est suspendu.
M. Léonard: L'article 206 est suspendu.
Le Président (M. Bordeleau): De toute façon, comme
c'est l'heure normale, la commission va suspendre ses travaux sine die.
M. Rocheleau: Est-ce qu'on prévoit, à titre
d'information, de continuer demain? Est-ce qu'on prévoit de continuer
après 11 heures? Cela ne semble pas paraître à l'ordre du
jour pour demain.
M. Léonard: On me dit que, demain, on ne siégera
probablement pas. Ce seront d'autres commissions. On reviendra jeudi pour des
projets de loi privés. Après les projets de loi privés, on
continuerait avec les projets de loi nos 92 et 103, jeudi. Cela va
peut-être donner le temps aux fonctionnaires d'ajuster leurs amendements.
Je ne sais pas si vous avez l'amendement à l'article 92.1, vous deviez
nous en donner, ou pour l'article 68.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 67.1.
M. Léonard: Oui. On pourra les obtenir, si vous pouvez
nous envoyer une rédaction pour qu'on regarde ce qu'il en est.
Une voix: Jeudi.
M. Léonard: Cela nous reporte à jeudi, mais c'est
sous réserve de ce que dira le leader demain matin.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va dépendre de la
commande du leader.
La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 24 h 04)