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(Douze heures vingt-deux minutes)
Le Président (M. Bordeleau): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission des affaires municipales s'est donc réunie ce
matin pour étudier un certain nombre de projets de loi privés et
à partir de ce qu'on me laisse entendre de la part des deux partis, en
tout cas, je vous donnerai la liste, les membres de la commission pour la
séance d'aujourd'hui. Ce sont: M. Beauséjour (Iberville), M.
Brouillet (Chauveau) remplacé par M. Dupré (Saint-Hyacinthe), M.
Caron (Verdun), M. Dubois (Huntingdon), M. Fallu (Groulx), M. LeMay
(Gaspé), M. Lachance (Bellechasse), M. Léonard (Labelle), M.
Marquis (Matapédia), M. Rocheleau (Hull), M. Saintonge (Laprairie), M.
LeBlanc (Montmagny-L'Islet).
Les intervenants: M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Bisaillon
(Sainte-Marie), M. Bissonnet (Jeanne-Mance), M. Desbiens (Dubuc)
remplacé par M. Tremblay (Chambly), M. Doyon (Louis-Hébert), M.
Charbonneau (Verchères), M. Leduc (Saint-Laurent), M. Blais
(Terrebonne), Mme Harel (Maisonneuve) et M. Paré (Shefford). Il y aurait
un autre remplacement. Il s'agit de remplacer M. Dubois (Huntingdon) par M.
Houde (Berthier) comme membre. Il y aurait lieu, à ce moment-ci, de
nommer un rapporteur.
Une voix: Le député d'Iberville.
Le Président (M. Bordeleau): On a une suggestion. Le
député d'Iberville.
M. Beauséjour: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): S'il n'y a pas d'objection,
le rapporteur pour l'ensemble des projets de loi sera donc le
député d'Iberville.
À la suite d'une entente, je pense, et pour que nos travaux se
déroulent le mieux possible, on donnait un ordre. S'il n'y a pas
objection, ce serait dans cet ordre qu'on étudierait les projets de loi.
Viendrait en premier lieu, le projet de loi no 271, Loi concernant la ville de
Repentigny. Deuxièmement, le projet de loi privé no 273, Loi
concernant la ville de LaSalle suivi en troisième de la loi no 272, Loi
concernant la ville de Vaudreuil. Quatrièmement, projet de loi no 266,
Loi concernant la ville Saint-Bruno-de-Montarville. Cinquièmement,
projet de loi no 284, Loi concernant la paroisse Saint-Denis suivi des projets
de loi nos 275, Loi concernant la municipalité de
Saint-Charles-de-Mandeville, 281, Loi modifiant la Charte de la ville de
Shawinigan et 276, Loi modifiant la Charte de la ville de Saint-Hyacinthe.
Viennent ensuite le projet de loi no 270, Loi concernant la ville de Bromont
et, en dernier, le projet de loi no 211, Loi modifiant le territoire de la
ville de Mont-Joli.
Projet de loi no 271
Si cela ne posait pas de problème, j'appellerais donc dès
maintenant le premier intervenant. On étudierait maintenant le projet de
loi 271, Loi concernant la ville de Repentigny. Je demanderais aux personnes de
s'approcher. Le parrain du projet de loi est le député de
Terrebonne. Est-ce qu'il y a des remarques préliminaires de la part des
membres de la commission?
M. Blais: Je veux tout simplement...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: ... m'excuser auprès des gens du Parti
libéral d'aller de leur côté si nous avions trop de monde.
À part cela, j'aimerais tout simplement que les gens se
présentent.
M. Rocheleau: Ce n'est pas le nombre, c'est la
qualité.
M. Blais: Oui, c'est cela, je le savais.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre, est-ce que
vous avez des remarques sur le projet de loi no 271?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, MM. les membres de la
commission, mesdames et messieurs, j'aimerais d'abord souhaiter la bienvenue
à tous ceux qui sont ici et qui comparaîtront au cours de la
journée sur ces projets de loi privés. Je sais que dans certains
cas ou dans tous les cas ces projets de loi sont attendus avec beaucoup de
hâte. Je voudrais simplement rappeler le rôle de
notre commission. Notre commission siège pour écouter des
parties et juger, à la lumière de ce que vous nous dites, s'il y
a lieu de retenir ou pas, en tout ou en partie, votre projet de loi
privé. Mais, essentiellement, il s'agit de projets de loi dont
l'initiative est externe à nos débats; ici, ce sont les villes
qui les présentent. Je ne voudrais pas allonger plus le temps de nos
délibérations. Je voudrais simplement vous réitérer
la bienvenue ici. Quant à nous, nous sommes prêts à
commencer, M. le Président, le premier projet de loi.
En ce qui concerne la ville de Repentigny, je ne sais pas si vous avez
des représentations à faire, mais quant à nous, je peux
vous dire quel est l'état du dossier présentement. En ce qui
concerne le premier article, nous n'avons pas d'opposition.
M. Saintonge: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Comme porte-parole de l'Opposition, je voudrais
également souhaiter la bienvenue à toutes les personnes qui sont
ici présentes et qui seront entendues au cours de la journée et
offrir également notre collaboration. Comme le ministre l'a
mentionné, nous sommes ici pour vous écouter et tenter de vous
aider. Nous vous offrons également notre collaboration pour le meilleur
intérêt des citoyens du Québec.
Le Président (M. Bordeleau): Avant de commencer
l'étude article par article, je voudrais aussi, un peu comme l'a fait le
ministre, rappeler aux personnes qui se présenteront devant nous
qu'elles sont ici pour éclairer les membres de la commission s'il y a
lieu. Si ce sont des projets de loi qui ne posent pas de problème,
à l'occasion, on n'aura peut-être pas besoin de beaucoup
d'éclaircissements supplémentaires. Ce sont les membres de la
commission qui peuvent demander des éclaircissements aux personnes qui
représentent les municipalités concernées, pour un
meilleur éclairage, s'il y a lieu.
J'appelle donc dès maintenant l'article 1 du projet de loi no
271.
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Est-il adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 2.
M. Léonard: Nous voudrions scinder l'article 2. Nous ne
sommes pas d'accord avec le premier alinéa et nous sommes d'accord avec
le deuxième. J'explique pourquoi nous demandons de retirer le paragraphe
1: cette disposition est maintenant contenue dans le projet de loi no 92 qui
est un projet de loi public et qui est rédigé à peu
près de la même façon et qui correspond à ce que
vous nous demandez. Donc, s'il y a lieu, après nos
délibérations de cet après-midi ou des jours qui viennent,
ce sera retenu pour toutes les municipalités du Québec. On
demande simplement de le retirer parce qu'il n'a plus sa place ici
maintenant.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre, si j'ai bien
compris...
M. Léonard: On est d'accord là-dessus.
Le Président (M. Bordeleau): ... pour que ce soit plus
clair, je voudrais juste le répéter. Cela veut dire qu'on
enlèverait le 1° à l'article 2...
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): comprenant le paragraphe 3
.
M. Léonard: Oui, c'est cela qu'on enlève.
Le Président (M. Bordeleau): Le deuxièmement
deviendrait donc le premièrement et on pourrait aussi enlever le
deuxièmement.
M. Léonard: Oui, c'est cela. Le paragraphe 1 est
retiré. Nous gardons le paragraphe 2 qui devient le paragraphe 1.
Le Président (M. Bordeleau): ... qui devient paragraphe 1.
D'accord.
M. Saintonge: M. le Président, nous sommes
également d'accord avec cela...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Considérant le fait, comme le ministre l'a
dit dans le projet de loi no 92, que ce sera réglementé pour
l'ensemble des municipalités, on n'a plus besoin de dispositions
spécifiques pour chacune des villes. (12 h 30)
Le Président (M. Bordeleau): À l'ordre!
L'amendement est-il adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article 2,
tel qu'amendé?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 3?
M. Léonard: M. le Président, nous avons des
interrogations à propos de cet article. Nous voudrions que la ville
fasse connaître son point de vue.
Le Président (M. Bordeleau): M. Hébert.
M. Hébert (Gilles): M. le Président, M. le
ministre, mon nom est Gilles Hébert et je représente la ville de
Repentigny. Le but de cet article est le suivant: Dans la plupart des cas,
sinon dans tous les cas, lors de développements qui sont faits à
l'intérieur de la municipalité, la requête nous vient de
certaines personnes, souvent une seule personne, pour installer les services
généraux, les réseaux d'aqueduc et d'égout, le
pavage, etc. Or, même si c'est une personne qui nous le demande ou deux
ou trois constructeurs qui s'entendent, nous devons quand même effectuer
toutes les procédures qui sont prévues par la loi. À ce
moment-là, vous savez le retard que cela apporte et les frais de
publication, les frais de tenue de registre, etc. Alors, lorsque les
constructeurs renoncent par écrit, sous leur signature, qu'il y ait
tenue d'un registre, nous croyons que cela devrait nous libérer de toute
cette longue procédure qui peut les affecter, en fait. Ces
gens-là sont consentants. Ce sont eux-mêmes qui demandent les
services et ils viennent renoncer, en fait, à l'accomplissement des
procédures. Il n'y a pas de doute qu'on pourrait assermenter ces gens si
c'était nécessaire.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Cela veut dire que c'est une dérogation
à la pratique générale d'enregistrement lorsqu'il y a des
règlements d'emprunt et tout. Peut-être que, dans certains cas, il
peut y avoir des économies, mais cela pourrait aussi ouvrir la porte
à toutes sortes de manipulations de dernière minute par rapport
à des réglementations comme celles-là. Il me semble que la
procédure d'enregistrement, quand on s'oppose à un
règlement d'emprunt, c'est important. Qu'on remplace cela par seulement
une pétition qui peut circuler et être signée dans le
public, je ne suis pas sûr que cela serait une bonne idée de le
faire. Si on vous le donne à vous, pourquoi on ne le donnerait pas
à toutes les municipalités? Donc, c'est une discussion qui
revient et qui devrait revenir au niveau d'une loi générale, pas
d'une loi privée.
M. Hébert: Souvent, en apportant des choses dans des
projets de loi privés comme celui-là, on voit que, comme dans le
cas des machines à boules par exemple, que j'ai apporté il y a
deux ans, cela donne des résultats...
M. Léonard: Dans ce cas, je ne suis pas sûr que
c'est une bonne idée parce que ce que fait une municipalité,
surtout dans des cas de règlements d'emprunt, de règlements
où il y a des travaux aussi importants, il faut que cela soit public.
Que voulez-vous? On est au niveau d'institutions publiques et cela occasionne
des frais, mais il faut y faire face. Nous pensons qu'il faut retirer cet
article.
Le Président (M. Bordeleau): Le ministre propose que nous
retirions l'article 3. M. le député de Laprairie.
M. Saintonge: L'idée pourrait quand même être
considérée, éventuellement, dans une loi omnibus ou dans
une modification générale à la Loi sur les cités et
villes. L'idée est quand même lancée. Je souscris à
l'idée de Me Hébert parce que je sais que, dans certains cas
où on a affaire à deux ou trois propriétaires, il reste
qu'effectivement c'est un délai considérable. Ce sont aussi des
coûts assez importants au niveau de la publication dans les journaux.
C'est peut-être un élément à considérer,
peut-être pas pour l'ensemble, mais on pourrait le considérer
suivant le nombre de personnes qui pourraient être visées par un
tel règlement.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Je pense que ce que j'ai dit ne va pas
à l'encontre de ce que vous venez de dire. Qu'on veuille simplifier et
alléger les procédures, oui, mais remplacer cela carrément
par une autre de ce type-là, cela me paraît devoir faire l'objet
d'analyses plus avancées.
Le Président (M. Bordeleau): Très bien. M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: Le ministre des Affaires municipales, dans un futur
projet de loi omnibus qu'il pourrait déposer au mois d'octobre 1983,
pourrait-il nous assurer que son personnel pourrait analyser la
possibilité de raccourcir les délais et d'éviter aux
municipalités de devoir faire une assemblée spéciale?
À cause des délais et des soumissions, quelquefois, cela peut
retarder indûment. Si le ministre nous assure que ses fonctionnaires,
d'ici le mois d'octobre prochain, pourront nous formuler un article quelconque
qui pourrait apparaître dans un projet de loi omnibus
déposé en octobre prochain afin que nous ayons le temps, jusqu'au
24 décembre 1983, de l'étudier et de pouvoir accepter, pour
l'ensemble des
municipalités du Québec, une telle formulation.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: ... je prends note de l'invitation à
présenter un nouveau projet de loi omnibus l'an prochain. Il y en a
déjà 300 articles de cette année et je pense que le projet
de loi que nous avons à l'heure actuelle vise vraiment à
simplifier le plus possible la vie aux municipalités. Il y a beaucoup de
dispositions à cet effet. Celle qui est proposée là peut
en être une et ce sera examiné dans le même cadre. Je vous
remercie de vos suggestions à Repentigny. C'est une idée. Est-ce
qu'elle est bonne? Disons que, avant de dire oui, on va étudier
davantage.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre propose,
finalement...
M. Léonard: De retirer...
Le Président (M. Bordeleau): ... que l'article 3 soit
retiré. Est-ce que cela sera adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article 4,
maintenant, qui deviendrait l'article 3. M. Hébert.
M. Hébert: Nous sommes rendus à l'article 4, je
pense...
M. Léonard: Avant l'article 4, je pense qu'il y a
un...
M. Hébert: Un texte qui est un...
M. Léonard: Si vous êtes d'accord, on
l'insérerait dans votre projet...
M. Hébert: Oui, je suis d'accord. La présente loi a
effet indépendamment des dispositions des articles 2 et 7 à 15 de
la loi constitutionnelle de 1982, annexe B de la loi, etc.
M. Léonard: La Loi sur le Canada, chapitre XI du recueil
des lois du Parlement du Royaume-Uni pour l'année 1982. C'est une
disposition qu'on inclut dans tous les projets de loi du gouvernement
dorénavant.
Le Président (M. Bordeleau): Je viens de prendre
connaissance de l'article. C'est ce qui constituerait l'article 3, maintenant,
je présume. On garderait l'article 4. C'est un nouvel article 3 qui se
lirait comme suit: "La présente loi a effet indépendamment des
dispositions des articles 2 et 7 à 15 de la loi constitutionnelle de
1982, annexe B de la Loi sur le Canada, chapitre XI du recueil des lois du
Parlement du Royaume-Uni pour l'année 1982. Ce nouvel article 3 est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Bordeleau): Sur division. D'accord.
L'article 4 demeure tel quel, à ce moment-là.
M. Léonard: Oui, adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 4 est
adopté.
M. Hébert: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): M. Hébert.
M. Hébert: ... messieurs, au nom du Conseil de ville de
Repentigny et de M. Louis Lepage, directeur général, et Jean
Fafard, greffier, qui sont avec moi, je vous remercie de votre attention.
Le Président (M. Bordeleau): Je vous remercie
également, M. Hébert. Le projet de loi no 271, projet de loi
privé qui est la loi concernant la ville de Repentigny, est donc
adopté avec ses amendements et son titre.
Projet de loi no 273
J'appelle donc maintenant le projet de loi suivant qui est le projet de
loi no 273, Loi concernant la ville de LaSalle. Le parrain est M. Fernand
Lalonde, député de Marguerite-Bourgeoys. Le procureur est M.
Hébert, de nouveau. À moins qu'il n'y ait des remarques
préliminaires, nous pouvons procéder à l'article 1.
J'appelle donc l'article 1.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Sur l'article 1, nous sommes d'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que l'article 1 sera
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 2?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté? M.
Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 3?
M. Léonard: Le premier paragraphe, adopté; le
deuxième paragraphe, nous demandons de le retirer, mais je veux bien
vous entendre.
M. Hébert: D'abord, je voulais y apporter un amendement.
J'ai un amendement à vous proposer. J'aimerais attirer votre attention
sur cet article. À la ville de LaSalle - je pense bien que c'est le cas
de la majorité, sinon de la totalité des villes de l'île de
Montréal - nous sommes appelés à faire le remorquage de
véhicules qui sont stationnés illégalement.
Actuellement, le taux que nous pouvons exiger pour ce remorquage est
très minime, comme vous le savez. Nous perdons, d'année en
année, des montants importants. Par exemple, pour un remorquage d'une
automobile à la ville de LaSalle, il nous en coûte 50 $. Il nous
en coûte encore beaucoup plus lorsque c'est un camion dont on vous donne
les dimensions. À ce moment-là, cela peut aller jusqu'à
200 $. Prenons, par exemple, un camion-remorque. LaSalle étant une ville
industrielle, plusieurs personnes laissent des remorques stationnées
dans la rue ou ailleurs, alors qu'on les a avisées avec des panneaux et
tout ce qu'on voudra. Il faut donc remorquer ces camions pour faire l'entretien
et le déblaiement des rues. Or, le montant que nous pouvons leur
demander actuellement est très minime. Chaque année, on perd
ainsi beaucoup d'argent.
L'amendement que je vous soumets a trait au remorquage aussi des
automobiles ou camions qui sont abandonnés à la suite d'un
accident. Les gens laissent leur véhicule là et disparaissent de
la circulation - c'est le cas de le dire - et nous sommes pris avec ces
véhicules. Il faut les remorquer. Actuellement, on ne peut rien leur
demander. On voudrait leur imposer le même tarif que pour tout autre
remorquage qui sera fait dans la ville.
Maintenant, je pense que le dernier amendement accordé l'a
été en 1978. Vous avez accordé, je crois, 30 $ à
Laval, en 1978. Cela fait déjà cinq ans. Alors vous voyez
déjà qu'après cinq ans le montant de 50 $ que vous
mentionnez ne nous paraît pas exagéré. C'est ce que nous
payons actuellement.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je comprends qu'on
peut peut-être invoquer qu'à Laval on l'a accordé en 1978,
mais, depuis ce temps-là, cela a toujours été
refusé aussi. Je pense qu'il faut le dire en même temps. Il y a
une raison. C'est qu'il s'agit de dispositions d'ordre pénal
plutôt que d'administration municipale vraiment. Le ministère de
la Justice a des objections à ce qu'il y ait des pénalités
différentes d'une municipalité à l'autre. D'autre part, il
prépare une refonte du Code pénal à l'heure actuelle. Je
pense que les observations que vous faites, qui peuvent être très
fondées par ailleurs, pourraient l'être à l'occasion d'un
débat sur une proposition du ministère de la Justice. C'est la
raison pour laquelle nous l'avions refusé, cette année, à
Longueuil. Au mois de juin, je crois, nous avions refusé cette
disposition. Pour l'instant, nous n'engageons pas la discussion sur le fond.
Nous croyons que ce n'est pas ici qu'elle doit se faire.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, M. le ministre, d'une
part, vous demandez un amendement, mais...
M. Léonard: Au paragraphe 1, nous sommes d'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Bordeleau): Oui.
M. Léonard: C'est seulement au deuxième
paragraphe.
Le Président (M. Bordeleau): Par contre, au
deuxième paragraphe, nous avons un amendement suggéré
par...
M. Léonard: Oui, mais je pense que...
Le Président (M. Bordeleau): Cela demeure. M. le
député de Verdun.
M. Caron: M. le Président, je pense que l'idée de
la ville de LaSalle devrait être retenue. Si on veut faire le
déblaiement, cela ne se fait pas facilement. Connaissant le
problème de la ville de LaSalle, je pense que le ministre devrait lui
donner ce pouvoir. Aujourd'hui, on préfère les laisser là
que de les enlever. Vous savez combien cela coûte aux
municipalités, le déblaiement, toute la machinerie. Vous savez
qu'on veut donner aux municipalités la chance d'essayer d'administrer au
meilleur marché possible. On laisse traîner les véhicules
comme cela. On perd de l'argent avec cela dans les municipalités. Je
pense que pour la municipalité il n'est pas question de faire de
l'argent, mais elle ne doit pas en perdre, non plus. Chez nous, nous avons le
même problème. Je pense qu'on devrait prendre cela en
considération et donner le pouvoir à la ville de LaSalle.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre? Non, cela va.
M. le député de
Hull.
(12 h 45)
M. Rocheleau: C'est un règlement que l'on retrouve
actuellement dans certaines municipalités. Je sais que la
municipalité de Hull a une réglementation dans ce sens et la
ville de Hull n'a jamais abusé de son pouvoir pour faire remorquer des
véhicules simplement pour en faire remorquer. Mais comme le
soulève mon collègue, le député de Verdun, avec les
coûts de plus en plus prohibitifs de la main-d'oeuvre, de
l'équipement, je pense qu'on doit faciliter à nos
municipalités le pouvoir de réglementer dans le but de
restreindre leurs coûts de fonctionnement. Je n'ai pas l'impression que
la municipalité utiliserait un tel règlement pour le plaisir de
touer ces véhicules ou d'aller récupérer des amendes, etc.
Dans ce sens-là, si on tient compte du fait que l'autonomie municipale
à l'intérieur de ses pouvoirs est déjà
drôlement restreinte si au niveau d'efficacité on ne donne pas aux
municipalités les outils afin de leur permettre de faire des
économies, autant de ce côté-là que d'autres
côtés, j'ai l'impression qu'on pourrait prendre quelques minutes
pour examiner cela plus en profondeur.
Cela s'applique ailleurs. À Hull, où j'ai
été maire pendant plusieurs années, on a eu des
résultats très positifs. La population a très bien
coopéré concernant les demandes faites par la municipalité
sur l'affichage dans les rues, les avis et les avertissements
énoncés au début de l'hiver pour prohiber le stationnement
de nuit, sur la réfection de certaines rues où on doit limiter la
circulation et même prohiber le stationnement. Malheureusement il y a des
fois un ou deux individus qui, pour des raisons purement inexplicables,
entravent la bonne marche des travaux de la municipalité et il en
résulte des coûts qui doivent être supportés par
l'ensemble des citoyens.
Si le ministre veut simplement mettre cela de côté avant de
dire non de façon définitive et le réexaminer afin de nous
permettre possiblement d'endosser la demande de la ville de LaSalle, cela nous
fera plaisir de permettre ces quelques minutes dont le ministre pourrait avoir
besoin pour joindre...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Verdun.
M. Caron: Les montants sur l'île de Montréal, je
pense qu'on ne devrait pas passer à côté, on devrait les
donner. C'est une nécessité.
Le Président (M. Bordeleau): Alors est-ce que le
ministre...
M. Léonard: Le coût du touage, qui est le même
dans toutes les villes, cela se discute dans une loi générale. Je
pense aussi qu'il faut le faire en collaboration avec le ministère de la
Justice au niveau d'une réforme du Code pénal. Ceci dit, sur le
fond de la question, je pense bien qu'il est vrai qu'il y aura des choses
à modifier.
M. Saintonge: Est-ce qu'on peut assumer que le ministre...
M. Léonard: Je pense que, si on avait tout fait, on aurait
eu un projet de loi omnibus d'à peu près 600 articles ou
peut-être de 1200 articles.
M. Saintonge: C'est une remarque d'ordre général.
Vous êtes d'accord avec le principe, semble-t-il, la question de fixer un
montant, et c'est un amendement qui est souhaité par les
municipalités.
M. Léonard: On pourrait le rédiger pour qu'il soit
un peu différent aussi.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, à l'article 3,
le deuxième paragraphe serait biffé et le troisième
deviendrait le deuxième par le fait même.
M. Léonard: Nous sommes d'accord sur le troisième
paragraphe. Adopté, quant à nous.
Le Président (M. Bordeleau): Les modifications à
l'article 3 sont-elles adoptées?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 3 tel
qu'amendé est donc adopté. Article 4?
M. Léonard: Nous sommes d'accord sur l'article 4.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 5?
M. Léonard: Adopté aussi. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 6?
C'est le même principe.
M. Léonard: C'est le même principe que tout à
l'heure. Nous avons des objections. On veut faire passer le montant des amendes
de 300 $ à 500 $. Je pense que
c'est un peu le même raisonnement que nous avions adopté
tout à l'heure dans le cas des amendes.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 6 sera
retiré.
M. Saintonge: J'aimerais entendre les représentations
spécifiques, s'il y en a.
Le Président (M. Bordeleau): M. Hébert.
M. Hébert: En fait, comme vous le voyez aujourd'hui, le
montant de 300 $ a été placé dans la loi
générale il y a six ou sept ans, si je me souviens bien,
peut-être même plus. Si on veut réellement que nos
règlements soient observés aujourd'hui - vous le voyez,
d'ailleurs, dans le nouveau Code de la sécurité routière
où les amendes ont été considérablement
augmentées, alors que les amendes reliées aux règlements
municipaux sont restées encore à 300 $ après
peut-être sept, huit ou dix ans, nous croyons qu'il serait
nécessaire d'avoir la possibilité de placer dans nos
règlements, quels qu'ils soient, une amende beaucoup plus
élevée que celle de 300 $ qui existe depuis sept ou huit ans.
On voit très bien, dans le Code de la sécurité
routière, par exemple, les effets qu'a sur les citoyens, le fait de
savoir que les pénalités sont élevées. On voit
comme conséquence la réduction de la vitesse, la réduction
des accidents, etc.
Chez nous, pour l'administration de la ville - et je pense que c'est le
même problème pour toutes les villes du Québec -le fait
d'avoir des amendes plus élevées dans chacun de nos
règlements fait réfléchir les gens avant de poser des
actes, que ce soit au niveau de l'infraction au zonage et à
l'aménagement, que ce soit dans les règlements concernant les
chiens, etc. Cela rend les gens conscients qu'il existe une
réglementation plus sévère.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 6 est
enlevé. Cela va? Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Léonard: Non. Malgré le plaidoyer de retirer
l'article 6, je comprends que c'est à peu près le même
raisonnement que dans le cas du deuxième paragraphe de l'article 3. Je
pense que ces plafonds d'amendes doivent être relevés pour toutes
les municipalités en même temps. Je comprends qu'on subit
l'érosion du dollar comme ailleurs dans le cas des amendes, mais,
jusqu'à ce que cela change, cela reste 300 $ et, quand cela sera
changé, ce le sera pour toutes les municipalités.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 6 est donc
retiré?
Une voix: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Le retrait est adopté.
J'appelle l'article 7. M. le ministre.
M. Léonard: Les articles 7 à 10 constituent un tout
et visent à permettre à la ville de se doter d'un fonds de
stabilisation des dépenses de déneigement en l'occurrence. La
création de ces fonds a fait l'objet d'un certain nombre de demandes qui
ont déjà été accordées au cours des
années 1971 et 1972, mais qui ont toujours été
refusées depuis ce temps-là. On pourra entendre le procureur,
mais il nous semble qu'un fonds de déneigement est contraire à
toutes les mesures visant à la transparence de l'administration
municipale. Cela entraîne aussi une complication d'administration
municipale et risque d'entraîner aussi, jusqu'à un certain point,
l'incompréhension des citoyens par rapport à ces fonds. Depuis
dix ans, toutes les demandes en ce sens ont été
refusées.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je ne vois pas la
complication que cela pourrait créer dans nos municipalités,
tenant compte du fait que, lorsque les municipalités préparent
leur budget qui doit être adopté pour le mois de décembre
de l'année en cours, il est difficile de prévoir combien de
centimètres de neige il tombera au cours des mois de décembre,
janvier, février et mars. Habituellement, si une municipalité a
dans son budget de l'année précédente un montant de 1 000
000 $ pour le déneigement, tenant compte du fait qu'il est tombé
tant de centimètres de neige l'année précédente,
cette municipalité indexera son budget d'un montant en rapport avec
l'inflation. Sachant que la neige est imprévisible, il est difficile
pour une municipalité de tenir compte d'avance du nombre de pouces de
neige qui vont tomber. Si on pouvait avoir une espèce de
règlement qui permettrait de constituer un tel fonds, cela permettrait
un équilibre quelconque dans le budget. On a vu, au cours des dix
dernières années, des municipalités qui avaient
prévu un montant à l'intérieur de leur budget - un budget
qui était quand même assez restreint parce qu'il n'est pas
tellement possible aujourd'hui de garder des coussins - au mois de
février, être à sec tenant compte des montants qui avaient
été retenus pour le déblaiement. On a vu, dans certains
cas, une municipalité être obligée d'envoyer une facture de
taxes pour un montant équivalent à quelques cents les 100 $ parce
qu'on ne permet pas à une municipalité de faire un
déficit. Je souhaite qu'on ne le leur permette jamais, M. le
Président. Tenant compte des déficits que votre
gouvernement fait d'une année à l'autre, je pense que ce n'est
pas une bonne chose à faire.
D'autre part, avec la constitution d'un fonds de réserve, ce
fonds est toujours là pour être utilisé uniquement dans le
cas du déblaiement de la neige et il ne peut être utilisé
pour autre chose. Par contre, cela permet à la municipalité, qui
connaîtrait un hiver absolument épouvantable, d'avoir un certain
étalement au cours de l'année ou des années suivantes, ce
qui permettrait une meilleure stabilisation des budgets dans nos
municipalités. Est-ce que le ministre m'écoute?
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député de Hull, vous avez toujours la parole.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. Pour faire suite
à mon exposé, je sais que cela a été adopté
en 1970 ou 1971. Entre autres, la ville de Montréal, je pense, l'avait
demandé et l'avait obtenu. Il y a aussi d'autres municipalités
qui avaient, dans leur budget, des permissions ou des lois spéciales. Je
sais que la ville de Montréal a une charte et, dans le cas de
Montréal, je sais que c'est permis. Peut-être que le procureur de
la ville de LaSalle pourrait, pour mon information personnelle, m'en dire un
peu plus là-dessus.
M. Hébert: Le budget de la ville, par exemple, est de 44
000 000 $ et cela peut varier chaque année entre 500 000 $ et 3 000 000
$. Cela varie considérablement. Vous voyez l'écart. Cela nous
permet de régulariser les dépenses pour ne pas créer, une
année, un déficit de 2 500 000 $ et, une autre année, un
surplus. On peut stabiliser de cette façon.
Deuxièmement, peut-être que ma mémoire me fait
défaut, mais Longueuil n'a-t-elle pas eu ce pouvoir?
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: La charte de la ville de Longueuil, telle que
modifiée en date du 23 juin 1982, reprend point par point, M. le
ministre, les articles concernant le fonds agréé pour le
déneigement.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Longueuil est une des cinq villes qui avaient
obtenu ce pouvoir en 1971 ou 1972. Il y avait Longueuil, en particulier, parmi
ces cinq villes. Ce que nous avons fait en 1982, cela a été
simplement d'adapter son pouvoir quant à cela, mais nous ne l'avons pas
créé; nous ne l'avons pratiquement pas modifié, non plus.
C'était simplement une modification technique. C'est parce qu'elle
l'avait déjà. Dans les autres cas, nous l'avons refusé.
Depuis dix ans, cela a été refusé.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 7 sera-t-il
retiré?
Une voix: Les articles 7 à 10.
Le Président (M. Bordeleau): Les articles 7 à 10.
On va les prendre un par un. L'article 7 est retiré.
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Bordeleau): Retiré sur division.
Article 8?
Une voix: Sur division.
Le Président (M. Bordeleau): Retiré aussi sur
division. Article 9?
Une voix: Retiré.
Le Président (M. Bordeleau): Retiré.
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Bordeleau): ... sur division. Article
10?
Une voix: Retiré sur division. M. Saintonge:
Retiré sur division.
Le Président (M. Bordeleau): Retiré sur division.
(13 heures)
M. Léonard: Dans le cas de 11, quant à nous, cela
constituerait un précédent. Ce serait la première fois
qu'on l'accorderait et cela irait à l'encontre de la loi
générale où on nous dit que la décision de
quelqu'un de participer au fonds de retraite ou au fonds général
est irrévocable. Je vous lis l'article 7 de la Loi sur les
régimes de retraite des maires et des conseillers des
municipalités. L'article 7 dit ceci, au dernier alinéa: "La
décision de participer au régime général est
irrévocable pour la durée d'un mandat du membre du conseil ou,
dans le cas de mandats successifs, pour la durée de ces mandats." La loi
est très claire là-dessus.
Le Président (M. Bordeleau): M. Hébert.
M. Hébert: Le texte de loi concerné date de 1980,
où il y a eu un amendement quant au fonds de retraite concernant le
maire et trois conseillers. Ce texte de loi de 1980, qui est donc
postérieur à la loi générale, crée dans
notre esprit - je pense que c'est assez clair, c'est un texte postérieur
- une exception à cette loi
générale. Or, à la Régie des rentes on nous
dit: Non, cet article est irrévocable. On leur dit: Oui, mais cet
article de 1980 a été adopté après la loi
générale et il laissait aux conseillers la possibilité
d'adhérer soit à l'ancien régime, soit au régime
actuel, tellement que si les quatre personnes concernées avaient
déjà adhéré au régime général
cette loi, que le législateur a adoptée postérieurement,
ne voudrait rien dire, ne servirait à rien. Or, on sait très bien
que le législateur ne légifère pas pour ne rien dire. Il
voulait sûrement permettre à ces quatre personnes d'avoir un
régime particulier de retraite différent du régime
général, même si elles y avaient déjà
adhéré, puisqu'il leur a donné des pouvoirs
postérieurs.
Comme on a, évidemment, eu des discussions avec la Régie
des rentes, on nous a dit: Clarifiez-le dans un texte. On arrive alors avec ce
texte qui nous dit que ces gens peuvent participer au nouveau régime
créé en 1980 même s'ils ont adhéré à
l'autre avant. Il s'agit de deux personnes, en particulier, sur quatre. Donc,
on accordait des pouvoirs à deux personnes qui, en fait, ne pouvaient
être exercés. Le législateur aurait parlé absolument
pour rien en 1980 si ces quatre personnes y avaient adhéré.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Elles avaient le choix et il s'est fait, le
choix. Une fois fait, on ne peut pas toujours revenir en arrière comme
cela.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Verdun.
M. Caron: Je pense que cela touche une ou deux personnes, si ma
mémoire est bonne. Si la personne s'est trompée dans son choix,
je pense que c'était confus. Comme cela ne touche qu'une ou deux
personnes, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas régulariser la
situation.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Si vous me le permettez, M. le
député, c'est une ou deux personnes, mais c'est aussi d'autres
personnes d'autres municipalités. On va en venir à rouvrir la loi
générale.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Verdun.
M. Caron: Je comprends, M. le ministre, mais ce sont des pouvoirs
qui n'ont été donnés qu'à certaines
municipalités. Il n'est pas question de parades ici pour demander de
changer cela. Je pense que, dans le cas présent, on ne pénalise
qu'une ou deux personnes. C'est anormal de pénaliser une ou deux
personnes.
M. Léonard: II faudrait s'entendre sur le mot
"pénaliser". Elles ont le régime général, elles ne
peuvent pas être si pénalisées que cela.
M. Caron: Je comprends, mais elles ont été
élues en même temps que les autres et on l'a donné à
d'autres municipalités.
M. Léonard: Elles sont sous le régime
général et elles ont choisi d'y adhérer.
M. Caron: Le régime général n'est pas trop
généreux.
M. Léonard: Ah! C'est une autre discussion.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Je comprends l'appréhension du ministre,
mais il ne demeure pas moins que l'an passé, au mois de juin, si je me
souviens bien, on a étudié un projet de loi touchant la ville de
Longueuil et on a fait sur mesure un plan de retraite pour le maire de
Longueuil. On ne s'est pas arrêté à la loi
générale, à ce moment; on a apporté certains
correctifs tenant compte du nombre d'années de service du maire de
Longueuil et cela lui sert beaucoup mieux aujourd'hui, surtout depuis le 7
novembre. Il est bien évident que si, dans certains cas, on accepte de
corriger, à toutes fins utiles, une loi où de
préférence on apporte ce correctif pour un individu, dans le cas
de la ville de LaSalle, je pense que cela concerne deux conseillers municipaux.
Si ces deux conseillers municipaux ont souhaité faire cette demande, je
ne vois pas pourquoi cela deviendrait deux poids, deux mesures. Dans certains
cas, on accepte de corriger le problème qu'une municipalité peut
faire valoir à cette commission parlementaire, tenant compte de ceux qui
la représentent. L'an passé, l'Opposition, quand nous avons
étudié le projet de loi de la ville de Longueuil, a même
accepté de continuer et même de faire revenir la ville de
Longueuil parce qu'elle n'avait pas eu le temps d'expliquer en profondeur tous
les éléments visant à apporter certains correctifs. On se
souvient qu'à ce moment le maire de Longueuil était en poste;
depuis le 7 novembre, on se rappelle qu'il n'est plus en poste et que cela
aurait pu être pour le maire défait, en somme, une mesure
punitive, si on n'avait pas accepté de corriger, au mois de juin dernier
la demande qu'il faisait de façon aussi soumise au
législateur.
Le Président (M. Bordeleau): Je vous remercie.
M. Léonard: Avant d'aller plus loin...
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le ministre, je vous
donne la parole après, mais je peux aussi parler de temps en temps. Je
veux vous souligner qu'il est 13 heures. Je n'ai voulu couper personne.
M. Rocheleau: De ce bord-ci, on se fait mouiller un peu.
Le Président (M. Bordeleau): S'il vous plaît! Cela
me prend le consentement des membres pour continuer. C'est ce que je voulais
vous dire. Je n'ai pas fini. Comme j'ai cru comprendre qu'il y avait
consentement tantôt pour tenter d'adopter les cinq premiers projets de
loi, cela irait jusqu'à 13 h 30 environ si les gens collaborent et on
reviendra plus tard cet après-midi. M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Jusqu'à 13 h 30. C'est cela le
consentement?
Le Président (M. Bordeleau): C'est difficile de fixer cela
à une minute près. On n'est pas pour faire attendre les gens, non
plus, inutilement.
M. Saintonge: On peut aller jusqu'à 275.
M. Rocheleau: M. le Président, si vous le permettez.
Le Président (M. Bordeleau): Là-dessus
même?
M. Rocheleau: Oui, là-dessus.
Le Président (M. Bordeleau): Sur le projet de loi ou sur
le temps qu'on va accepter avant d'aller dîner?
M. Rocheleau: Sur le temps.
Le Président (M. Bordeleau): Sur le temps. Allez-y.
D'abord, est-ce que j'ai le consentement de tout le monde avant de
continuer?
M. Rocheleau: C'est de cela que je voudrais vous parler.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. Il s'agit qu'un
membre s'oppose et je suis obligé de fermer la commission.
M. Rocheleau: D'accord, mais avant de m'opposer, j'aimerais
pouvoir vous dire que ce n'est quand même pas de la faute de l'Opposition
si ces projets de loi nous sont présentés à la
dernière minute. Nous sommes conscients du fait qu'on a
déplacé plusieurs personnes qui souhaitent être entendues.
On a tantôt prolongé de 13 heures à 13 h 15. Là,
cela va aller à 13 h 30. M. le Président, vous avez
demandé la collaboration de tout le monde, mais je ne veux quand
même pas qu'on se fasse bousculer ici comme opposition. On a des
arguments de fond à soulever. On veut entendre tous les intervenants. On
veut leur donner la possibilité de prouver leur point que nous
partageons sur certains des articles qui sont demandés et, s'il y a une
collaboration à demander, c'est au ministre des Affaires
municipales.
Je sais qu'on n'est pas syndiqués, mais on demande quand
même une certaine décence. On a l'appétit qui nous arrive
quelques fois par jour. Cela arrive vers l'heure du midi. Je regrette encore
une fois qu'on se fasse, en fin de session, pelleter des projets de loi, alors
qu'on aurait pu être ici depuis le mois d'octobre pour entendre tous les
intervenants au gré de tout le monde.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull, il n'est pas question de bulldozer personne, non plus. J'ai l'intention
d'entendre tout le monde, que ce soit les membres de la commission ou les gens
qui sont venus pour éclairer les membres de la commission. C'est aux
membres de la commission de décider du temps qu'ils voudront bien
prendre pour être bien éclairés. C'est un droit qui existe
et qui sera respecté, quant à moi. Je voulais simplement vous
souligner qu'il me fallait le consentement pour continuer après 13
heures. Il semble que je l'ai; alors, on peut continuer. L'article 11, est-ce
qu'il sera retiré?
M. Léonard: Sur l'article 11, je reviens simplement sur le
point suivant. Nous n'avons permis, jusqu'ici, à personne de sortir du
régime général pour revenir à un régime
particulier. Tout ce qu'on a fait a été d'aménager des
régimes particuliers qui existaient déjà. Ici, dans ce
cas, on permettrait à quelqu'un de sortir du régime
général pour revenir à un régime particulier tout
simplement. D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, l'article 11 est
retiré.
M. Rocheleau: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: ... je ne comprends pas ce que le ministre vient de
dire. On ne permet à personne de sortir du régime
général.
M. Léonard: Ce que je veux dire, c'est
qu'il n'y a pas eu de précédent; c'est cela que je veux
dire.
M. Rocheleau: Par contre, on dit qu'on a permis de
réaménager certains régimes particuliers.
Une voix: Oui, c'est vrai.
M. Rocheleau: Alors, est-ce qu'on pourrait
réaménager certains régimes particuliers qui ont
existé au moment où ces conseillers municipaux étaient
membres d'un conseil municipal, dans le but de leur permettre aujourd'hui de
reconsidérer leur choix? On sait que cela ne se fera plus, mais cela se
faisait dans le temps. Il y a certains membres du conseil qui, malheureusement,
ne comprenaient pas les implications de leur choix, qui n'avaient pas eu
l'occasion de demander à leur actuaire-conseil de faire la recherche qui
démontrait qu'un plan était plus avantageux que l'autre. À
ce que je sache, j'ai été élu le 13 avril 1981 avec un
certain régime de retraite que le gouvernement s'apprête à
modifier aujourd'hui, alors que j'avais adhéré à ce
régime le 13 avril 1981. Cela se fait; je pense que c'est de bonne
guerre de demander d'apporter les correctifs qui s'imposent en
l'occurrence.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que l'article 11 sera
retiré?
M. Léonard: Retiré. Une voix: Sur
division.
Le Président (M. Bordeleau): Sur division. Article 12,
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Voici le
nouvel article 12.1, l'article standard, que je vous répète:
"12.1. La présente loi a effet indépendamment des dispositions
des articles 2 et 7 à 15 de la Loi constitutionnelle de 1982 (annexe B
de la Loi sur le Canada, chapitre 11 du Recueil des lois du Parlement du
Royaume-Uni pour l'année 1982)." Est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Article 12.1.
M. Rocheleau: ... je ne veux pas soulever un débat sur le
nouvel article que vous venez de déposer. On pourrait s'en parler
longuement et cela ferait attendre nos bons amis, les Québécois
et Québécoises qui sont ici parmi nous. Mais si je comprends
bien, on retire d'une certaine façon les droits et privilèges des
Québécois et des Québécoises visés dans la
constitution canadienne. Sur ceci, je ne voudrais pas engager un débat,
on aura sûrement l'occasion d'y revenir au cours des prochains mois.
Quand l'économie sera relancée au Québec, on pourra se
retaper les bretelles avec la constitution canadienne. C'est simplement pour
vous dire que c'est sur division, de nouveau, que nous acceptons cet
article.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, mais auparavant on
m'indique qu'il faut demander au procureur de la municipalité s'il
accepte. Alors, il accepte?
M. Rocheleau: C'est bien évident, M. le
Président:
Le Président (M. Bordeleau): Alors, l'article...
M. Rocheleau: Encore une fois...
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: Je comprends que le procureur, comme le maire de la
municipalité, ne peuvent pas se permettre de refuser parce qu'ils ont
une espèce d'épée de Damoclès sur la tête:
Vous acceptez; si vous n'acceptez pas, on n'adopte pas votre projet de loi. Je
trouve encore que c'est une façon cavalière d'agir de la part du
gouvernement.
M. Léonard: Non, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Ce n'est pas cela.
M. Rocheleau: Bien oui, ils vont l'adopter pareil.
M. Léonard: On leur demande s'ils veulent l'inscrire;
s'ils ne veulent pas, on ne l'inscrit pas.
Une voix: Ah! S'ils ne veulent pas, vous ne l'inscrivez pas?
M. Léonard: Non, c'est un projet de loi privé.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, on m'a signifié
qu'ils acceptaient, qu'ils voulaient. M. le procureur.
M. Hébert: On l'accepte, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Merci. Alors, l'article 12.1
est adopté sur division. Article 13?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté.
Une voix: Est-ce que ce sera renuméroté?
Le Président (M. Bordeleau): Oui, il y aura une
renumérotation de l'ensemble du projet de loi. Le projet de loi
privé no 273, Loi concernant la ville de LaSalle, est donc adopté
avec ses titres et - non, il n'y a pas d'annexe - ses amendements.
Projet de loi no 272
Le suivant, c'est le projet de loi no 272, Loi concernant la ville de
Vaudreuil. Je passe immédiatement à l'article 1. Est-ce que
l'article
Une voix: Adopté.
M. Léonard: À l'article 1, M. le
Président...
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre. (15 h 15)
M. Léonard: ... je demande qu'on retire le premier
paragraphe parce qu'il est prévu à la loi générale,
la loi no 92 qui est en discussion. Mais nous sommes d'accord avec le
deuxième paragraphe.
Le Président (M. Bordeleau): Oui. Alors, l'amendement
d'enlever le premier paragraphe sera adopté?
M. Bissonnet: J'ai seulement une petite question sur le premier
paragraphe. Évidemment, le projet de loi no 92 a ces mêmes
dispositions; je comprends pourquoi on veut les enlever. D'une part, je me
demande si le ministre pourrait me répondre. Quand on permet aux
municipalités de réglementer ou de prohiber des jeux de billard,
le grand problème que les municipalités ont actuellement - je
fais référence au cas de la ville de Saint-Laurent qui est en
Cour d'appel et de la ville de Saint-Léonard qui a perdu en Cour
supérieure - c'est au niveau de l'âge. Je sais que la ville de
Montréal a des pouvoirs qui sont très spécifiques à
l'intérieur de sa charte. Je me demande si en incluant cet article dans
le projet de loi no 92 cela va permettre aux municipalités de
réglementer en ce qui a trait à la grande difficulté qui
est l'âge des personnes qui se trouvent à l'intérieur de
ces salles d'amusement. Si votre projet de loi no 92 n'a pas des dispositions
très spécifiques et formelles quant à la
possibilité des municipalités de légiférer et de
réglementer en ce qui a trait à l'âge des personnes qui se
trouvent à l'intérieur, je pense qu'on ne réglera pas le
problème en inscrivant ce paragraphe à l'intérieur du
projet de loi no 92. Les municipalités pourront réglementer,
mais, quant à l'âge, les compagnies d'arcades pourront contester
le règlement en Cour supérieure et je pense qu'elles auront
encore gain de cause. Je ne sais pas si vous pouvez analyser cela d'ici
l'étude en troisième lecture du projet de loi no 92 pour qu'on
puisse vraiment doter les municipalités de pouvoirs bien
spécifiques pour régler ce problème-là qui se
retrouve dans toutes les villes au Québec.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Je pense qu'il y a déjà eu un
jugement en Cour d'appel là-dessus qui dit que les règlements
municipaux ne peuvent pas, c'est contre le Code civil, réglementer quant
à l'âge, de la façon dont s'était fait dans la
cause, à l'heure actuelle. Par ailleurs, nous aurons ce débat
lors de l'étude du projet de loi no 92 parce qu'au fond, c'est à
peu près la même rédaction qu'il y a dans le projet de loi
no 92, sinon exactement la même, c'est la même chose. Nous
reviendrons là-dessus et ce sera un pouvoir accordé à
toutes les municipalités.
M. Bissonnet: D'accord.
M. Léonard: Alors, nous demandons de le retirer ici...
M. Bissonnet: II n'y a pas de problème.
M. Léonard: ... parce qu'il y a une discussion de type
général là-dessus.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. M. le
député de Laprairie.
M. Bissonnet: La difficulté ne viendrait pas avec le Code
civil, mais avec le Code criminel, M. le ministre, je pense.
M. Léonard: En Cour d'appel, c'est le Code civil.
M. Bissonnet: Le Code civil?
Le Président (M. Bordeleau): Alors, on retire donc le
premièrement de l'article 1. Est-ce adopté?
M. Léonard: Le deuxième paragraphe devient le
premier?
Le Président (M. Bordeleau): Oui.
M. Léonard: Nous sommes d'accord
avec le deuxième paragraphe.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, le retrait de la
partie, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Léonard: L'article constitutionnel...
Le Président (M. Bordeleau): L'article constitutionnel
deviendrait 1.1.
M. Hébert: M. le ministre, sauf erreur, je n'ai pas le
consentement de mon conseil; je suis seul et je ne peux pas donner mon
consentement sans avoir...
M. Léonard: D'accord.
M. Hébert: ... consulté mes clients. Dans les cas
précédents, mes clients consentaient à ce que cela soit
accordé.
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, il n'y en pas pas?
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, l'article 2 est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Le projet de
loi no 272, Loi concernant la ville de Vaudreuil, est donc adopté avec
ses amendements. Merci, M. Hébert.
On passe donc maintenant au projet de loi no 266.
Projet de loi no 266
M. Tremblay: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Oui? Sur le projet de loi no
266? D'accord, mais je vais d'abord le nommer.
M. Tremblay: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Projet de loi no 266, Loi
concernant la ville de Saint-Bruno-de-Montarville, présenté par
M. Luc Tremblay, député de Chambly. M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Très rapidement, je voudrais souhaiter la
bienvenue à la ville de Saint-Bruno-de-Montarville
représentée ici par son procureur, Me Hélène
Drapeau. La ville de Saint-Bruno-de-Montarville, comme on le sait, est la plus
grosse municipalité du comté de Chambly. Elle est passée
d'une population de 2 000 habitants en 1950 à 22 000 habitants en 1982.
Son développement - et là il faut féliciter ses
différentes administrations qui se sont succédé - s'est
toujours fait d'une façon très planifiée. Cela n'a pas
toujours été le cas dans les municipalités au
Québec et c'est très particulier à
Saint-Bruno-de-Montarville.
Aujourd'hui, elle demande, par le projet de loi privé no 266,
essentiellement deux pouvoirs nouveaux, soit celui de se constituer une
réserve foncière ou d'habitation, ainsi que celui de
réglementer ou prohiber les jeux de boules, les jeux de billard, pool,
trou-madame, quilles, bagatelle, les salles de tir, les jeux
électroniques et les arcades de jeux. Ces deux pouvoirs nouveaux, comme
on le sait M. le Président, ont déjà été
accordés à plusieurs municipalités au Québec par la
Commission municipale. Je vous remercie et j'espère que le projet de loi
va être adopté très rapidement.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le
député de Chambly. L'article 1?
M. Léonard: Nous sommes d'accord, M. le Président,
avec l'article 1.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 1 est
adopté. Article 2?
M. Léonard: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 2 est
adopté. Article 3?
M. Léonard: À l'article 3, nous demandons de
retirer le premier paragraphe pour les mêmes raisons qu'il a
été retiré dans les autres projets de loi privés.
Nous sommes d'accord avec le deuxième paragraphe.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 3 tel
qu'amendé en enlevant le premier paragraphe est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. La
clause...
M. Léonard: Constitutionnelle.
Le Président (M. Bordeleau): constitutionnelle?
Mme Drapeau (Hélène): Malheureusement, je n'ai pas
eu...
Le Président (M. Bordeleau): Mme
Drapeau.
Mme Drapeau: ... d'assentiment des membres de mon conseil.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 4 est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Mme Drapeau: Au nom du conseil municipal de Saint-Bruno, je vous
remercie beaucoup.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, madame. Le projet de
loi no 266, Loi concernant la ville de Saint-Bruno-de-Montarville, est donc
adopté tel qu'amendé.
M. Léonard: On va passer Saint-Charles. Saint-Denis?
Une voix: Saint-Denis est plus long.
M. Léonard: On va passer Saint-Charles, on passera
Saint-Denis après et on terminera. D'accord. Passez Saint-Charles; les
gens de Saint-Denis s'en viennent, ils sont au Parlementaire.
Projet de loi no 275
Le Président (M. Bordeleau): J'appelle donc maintenant le
projet de loi no 275, Loi concernant la municipalité de
Saint-Charles-de-Mandeville, présenté par M. Albert Houde,
député de Berthier. M. le député de Berthier.
M. Houde: Permettez-moi de souhaiter la plus cordiale bienvenue
aux représentants de la municipalité de
Saint-Çharles-de-Mandeville. Cette dernière est
représentée ici par son procureur, Me Beauséjour. À
mon avis, le projet de loi 275 est assez simple. D'abord, il y a eu une
résolution venant de la municipalité de Saint-Gabriel-de-Brandon,
paroisse. Les intéressés sont prêts à céder
facilement et bien honnêtement la partie de terre qui irait à
Saint-Charles-de-Mandeville par seulement une erreur d'un mot qui, je pense,
sera assez facile à faire corriger par mes collègues qui sont ici
pour étudier le projet de loi no 275. Encore une fois,
félicitations. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, nous sommes d'accord
avec ce projet de loi. Cela légalise une situation qui date de 1907. Mes
fonctionnaires l'ont examiné et nous sommes d'accord avec tous ses
articles à l'heure actuelle.
Le Président (M. Bordeleau): On va les prendre quand
même un par un. L'article 1 est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article 2
est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article 3
est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. L'article 4
est-il adopté?
M. Léonard: Adopté. Maintenant est-ce qu'on inclut
la clause constitutionnelle?
Le Président (M. Bordeleau): II y a des annexes aussi.
M. Beauséjour (Robert): Même position que mes autres
confrères. Je m'excuse.
Le Président (M. Bordeleau): II faut mentionner qu'il y a
des annexes, l'annexe 1, l'annexe 2, au projet de loi no 275.
M. Léonard: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Je pense qu'il y a une question: Est-ce qu'il
y a des causes pendantes devant les tribunaux sur ce point?
M. Beauséjour (Robert): Absolument pas, M. le
ministre.
M. Léonard: D'accord, adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Le projet de loi no 275 est
donc adopté. Oui, M. le député de Hull.
M. Rocheleau: Je vous remercie, M. le Président. Je veux,
premièrement, féliciter la municipalité de
Saint-Charles-de-Mandeville qui a procédé en tenant compte de
tous les éléments qui sont prescrits à l'intérieur
de la loi et qui a conclu une entente avec la municipalité voisine pour
annexer une partie de son territoire. Quand on tient compte du processus de la
loi, de l'engagement de la loi, je pense que c'est beaucoup plus facile
d'arriver à l'Assemblée nationale et de demander l'assentiment du
législateur pour concrétiser cette entente. Nos
félicitations, M. le procureur, qui avez sûrement eu à
faire quelque chose dans ces négociations qui ont permis ce cheminement
où une acceptation de part et d'autre amène, par ce projet de
loi, à annexer maintenant un territoire à votre
municipalité.
M. Beauséjour (Robert): Je vous remercie au nom de la
municipalité. J'aimerais aussi remercier la commission.
Le Président (M. Bordeleau): Je vous remercie
également de vous être présentés devant la
commission. Le projet de loi no 275, Loi concernant la municipalité de
Saint-Charles-de-Mandeville, avec son titre et ses annexes, est donc
adopté tel que présenté.
M. Léonard: Adopté.
Projet de loi no 284
Le Président (M. Bordeleau): Nous passons maintenant au
projet de loi no 284, Loi concernant la corporation municipale de la paroisse
de Saint-Denis, présenté par le député de
Verchères, M. Jean-Pierre Charbonneau. M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: M. le Président, je voudrais d'abord
souhaiter la bienvenue aux gens de Saint-Denis, entre autres, au maire de la
paroisse, M. Vigeant, au secrétaire de la municipalité, M.
Pétrin, à l'avocat de la municipalité, Me Massey.
Simplement, ce projet de loi vise à régler un
problème qui dure depuis un certain nombre d'années à
Saint-Denis, à la suite d'un développement qui devait se faire
dans un certain ordre et qui, finalement, ne s'est pas fait et a conduit au
désordre. L'objectif de la municipalité est d'avoir les pouvoirs
de réorganiser le secteur en question de telle façon qu'une
partie des terres ou des terrains concernés puissent être remise
en culture, donc, redonnée au territoire agricole. Pour le reste,
finalement, qu'il soit possible de faire des changements ou des relocalisations
afin que les habitations puissent respecter les exigences de l'environnement,
entre autres, pour que l'ensemble de ce petit développement puisse avoir
une cohérence et mieux s'inscrire dans le contexte environnemental
général. Il s'agit de faire en sorte aussi qu'on puisse donner
des services de qualité à ce secteur comme on peut en donner aux
autres secteurs de la municipalité.
Je ne sais pas s'il y a des commentaires additionnels, mais j'ai
l'impression, à moins que les gens de Saint-Denis n'aient des choses
à ajouter...
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Alors, M. le
ministre.
M. Léonard: Oui, M. le Président. On m'a fait
remarquer, à la suite du dépôt du projet de loi
privé, qu'on l'avait modifié non quant au fond, mais quant
à la rédaction, de façon assez substantielle. Je voudrais
savoir si la municipalité de Saint-Denis est d'accord avec la
proposition qui a été faite et que nous pourrions adopter
plutôt que le projet de loi tel qu'il est rédigé.
M. Massey (Jean-H.): M. le Président, nous avons
examiné le nouveau texte et c'est exactement la même chose qui
avait été produite dans le premier projet de loi, à une
petite exception près. À l'article 3 de la nouvelle proposition,
M. le maire me soumettait cette remarque tantôt: Étant
donné plusieurs circonstances que je pourrais exprimer ici devant la
commission, au lieu de dire "Si, dans les six mois qui suivent l'entrée
en vigueur de la présente loi", ce qui nous conduirait à la fin
juin, s'il y avait possibilité de fêter l'anniversaire de la vente
pour taxes et de dire: Si, au 11 mars 1983, un immeuble vendu pour
défaut, etc. Vous comprenez que, dans la solution du problème que
la municipalité vit avec le domaine Saint-Denis, nous aurons à
faire des travaux de rues, d'infrastructures, de remembrement, de remise
à l'agriculture. Si on attend à la fin juin, pour plusieurs de
ces travaux, il sera trop tard. C'est la seule représentation que le
conseil a à faire concernant la nouvelle proposition.
M. Léonard: Vous avez bien mentionné le 12 mars
1984?
M. Massey: Non, mars 1983.
Normalement, la période de retrait concernant les ventes pour
taxes, dans le Code municipal, est de deux ans.
M. Léonard: Oui.
M. Massey: Nous avions demandé six mois, mais les six mois
sont déjà échus.
M. Léonard: C'est cela.
M. Massey: C'est échu depuis le mois de septembre. Alors,
plutôt que de dire six mois à partir de l'entrée en vigueur
de la présente loi, ce qui nous conduirait au mois de juin, la
municipalité suggère que cela se termine...
M. Léonard: Cela fait quinze mois en tout.
M. Massey: Non, non. Que cela se termine au 11 mars 1983, ce qui
donnerait un an au lieu de deux ans.
M. Léonard: Est-ce qu'il y a des causes à l'heure
actuelle?
M. Massey: II n'y a absolument rien.
M. Léonard: Non, il n'y a pas de cause pendante?
M. Massey: II n'y a absolument rien de
pendant actuellement, ni requête, ni action, ni quoi que ce
soit.
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, est-ce que cela
amène un amendement dans le nouveau texte? (13 h 30)
M. Léonard: Ce serait comme aux villes, un an.
Le Président (M. Bordeleau): On prend le nouveau texte et
on procédera aux amendements à l'occasion, dans l'ordre. Il n'y a
donc plus de préambule.
M. Léonard: Les attendus demeurent. M. Charbonneau:
Ah bon!
Le Président (M. Bordeleau): Alors le préambule
demeure. Est-ce que le préambule sera adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): II faut l'adopter comme un
article. Adopté. Article 1?
Une voix: Du nouveau texte.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, du nouveau texte.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau) L'article 1 est adopté.
Article 2?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 2 est
adopté. Article 3?
M. Charbonneau: À l'article 3, il y a l'amendement. De
quelle date encore? Le 11 mars 1983.
M. Léonard: Est-ce qu'il y a une raison
particulière pour que ce soit le 11 mars?
M. Massey: Votre Seigneurie... M. le Président,
déformation professionnelle. C'est qu'on a beaucoup de choix possibles.
On pourrait tout simplement prendre le texte qui est mentionné ici
où on dit: Dans les six mois qui suivent l'entrée en vigueur.
Cela nous mène au 21 juin. Si on dit le 11 mars 1983, cela donne
exactement un an de période de retrait et cela est déjà
dans la Loi sur les cités et villes. On le rendrait conforme à
cette prescription.
M. Léonard: Le texte serait donc amendé.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le ministre.
M. Léonard: Si, au 11 mars 1983, un immeuble vendu,
etc."
Le Président (M. Bordeleau): On raye toute la
première ligne jusqu'à...
M. Léonard: Je vais le lire. Je pense que cela sera plus
clair. "Si, au 11 mars 1983, un immeuble vendu pour défaut de paiement
de taxes le 11 mars 1982 n'a pas été racheté ou retrait
d'après les dispositions du chapitre deuxième du titre XXIV du
Code municipal, l'adjudicataire en demeure propriétaire absolu."
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que cela va pour tout
le monde?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'amendement à
l'article 3 sera adopté. L'article 3 tel qu'amendé sera donc
adopté. Article 4?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 5?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article 6?
M. Léonard: Adopté. Est-qu'on veut la clause
constitutionnelle?
Le Président (M. Bordeleau): Article 6. Il s'agirait de
poser la question à ce moment-là. Est-ce que vous désirez
qu'on ajoute la clause qu'on appelle constitutionnelle?
M. Massey: Cela va de soi dans les lois actuellement.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Ça va?
M. Massey: Accepté.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, cela pourrait devenir
l'article 6.1
Une voix: Vous devez le lire.
Le Président (M. Bordeleau): Je vais le lire. L'article
6.1 se lirait comme suit: "La présente loi a effet indépendamment
des
dispositions des articles 2 et 7 à 15 de la Loi constitutionnelle
de 1982 (annexe B de la Loi sur le Canada, chapitre 11 du recueil des lois du
Parlement du Royaume-Uni pour l'année 1982)." Adopté.
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Bordeleau): Article 7?
M. Léonard: Adopté et l'annexe.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que l'annexe sera
adoptée également?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. M. le
député de Verchères.
M. Charbonneau: Je voudrais remercier les membres de la
commission de leur collaboration. C'est un exemple simple d'un projet de loi
qui, finalement, réglera un gros problème dans une
municipalité. J'ai l'impression que les gens de Saint-Denis vont
retourner dans leur patelin en ayant en main une clé, un outil important
pour faire en sorte que maintenant les gens du domaine Saint-Denis se sentent
membres à part entière de la municipalité et, en
même temps, qu'ils aient à vivre dans un secteur qui soit
réorganisé de telle façon qu'on corrige des
problèmes qui dataient de plusieurs années.
Le Président (M. Bordeleau): Merci.
M. Massey: M. le Président, probablement que, par les
temps qui courent, le ministre, les députés ministériels
et ceux de l'Opposition trouveront correct qu'au nom de la municipalité
on leur dise à tous que nous sommes très satisfaits du travail
qui s'est fait ici, de même qu'aux fonctionnaires qui ont
collaboré à ce projet de loi.
Le Président (M. Bordeleau): Je vous remercie. Le projet
de loi no 284, Loi concernant la Corporation municipale de la paroisse
Saint-Denis, est donc adopté avec son titre et son annexe, tel
qu'amendé. La commission suspend ses travaux jusqu'à 15
heures.
(Fin de la séance à 13 h 35)
(Reprise de la séance à 15 h 22)
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission élue permanente des affaires municipales reprend
ses travaux pour poursuivre l'étude de certains projets de loi
privés portant sur les municipalités. Il reste quatre projets de
loi à étudier: le projet de loi no 281, Loi modifiant la charte
de la ville de Shawinigan - j'inviterais, au passage, les représentants
de la ville de Shawinigan à s'approcher, s'il vous plaît - le
projet de loi no 276, Loi modifiant la charte de la ville de Saint-Hyacinthe;
le projet de loi no 270, Loi concernant la ville de Bromont; le projet de loi
no 211, Loi modifiant le territoire de la ville de Mont-Joli. D'abord, le
projet de loi no 281, Loi modifiant la charte de la ville de Shawinigan. M. le
ministre.
Projet de loi no 281
M. Léonard: Je voudrais saluer les représentants de
la ville de Shawinigan et souligner aussi que le parrain, le
député de Champlain, est malade présentement et qu'il ne
peut pas être ici. Je sais qu'il aurait tenu à y être
puisque nous nous en sommes déjà parlé. Sans plus tarder,
je voudrais laisser la parole aux représentants de la ville de
Shawinigan pour qu'ils nous expliquent l'objectif de leur projet de loi
privé.
Le Président (M. Desbiens): Je vous demanderais de vous
identifier d'abord, s'il vous plaît.
M. Grenier (Raymond): Raymond Grenier, avocat. Je suis
accompagné du directeur de la ville, M. Jacques Sanfaçon,
ingénieur. Le but de ce projet, comme vous le constaterez, est de
permettre à la ville de Shawinigan d'acquérir les installations
de la compagnie Dupont qui a fermé ses portes au mois de juillet
dernier. À cette époque, il y avait quelque 250 employés
encore en poste. La compagnie en a recyclé quelques-uns et il en reste
quand même un bon nombre qui ont pris des retraites
prématurées. Ces gens se sont regroupés pour faire
redémarrer cette usine dans différentes sections,
c'est-à-dire qu'il y a des parties de l'usine qui pourraient
redémarrer demain matin si la ville avait le pouvoir d'accepter cette
donation de la compagnie Dupont et de leur retransmettre ces biens.
Il est évident que la compagnie Dupont aurait pu procéder
directement, sauf qu'elle préfère - j'imagine que c'est pour des
raisons de fiscalité - faire une donation à la ville de
Shawinigan qui, elle, servira d'intermédiaire pour la redistribuer en
sections aux anciens employés qui se sont groupés en corporation
pour exploiter des unités bien séparées.
Comme on l'a expliqué dans la documentation que je vous avais
fait parvenir, trois groupes d'employés en particulier sont
intéressés. Ce qui pourrait rester de bâtiments
désaffectés pourrait être démoli et cela
constituerait quand même une banque de terrains pour fins industrielles,
tout aménagés avec tous les services déjà
sur place. Cela faciliterait davantage la tâche de CODICEM qui
agit comme commissaire industriel pour les villes de
Shawinigan, Shawinigan-Sud et Grand-Mère.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: Oui, M. le Président. Ce qu'il y a dans
ce projet de loi, c'est que la ville peut acquérir et elle n'est pas
obligée d'acquérir. Donc, je pense que c'est une première
balise au projet de loi. D'autre part, je crois comprendre aussi qu'à
l'article 2 on parle de "conserver l'administration". Ce n'est pas exploiter
l'usine, mais simplement la maintenir en état. C'est ce que cela
signifie.
M. Grenier: C'est exact.
M. Léonard: Nous sommes d'accord avec le projet de loi
moyennant un amendement à l'article 3 dont nous vous ferons part lorsque
nous y serons. C'est un amendement strictement technique et sur lequel la ville
est d'accord.
M. Grenier: Oui.
M. Léonard: Ses représentants sont d'accord
présentement. Quant à nous, nous sommes prêts à
procéder.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie, avez-vous des remarques préliminaires?
M. Saintonge: Non.
Le Président (M. Desbiens): Cela va. Alors, j'appelle
l'article 1.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 1 est adopté.
J'appelle l'article 2. Est-ce qu'il est adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 2 est adopté.
À l'article 3, vous avez un amendement.
M. Léonard: On remplacerait le deuxième
alinéa de l'article 3 par le suivant: "La ville peut également
aliéner au comptant pour fins commerciales un terrain ou une
bâtisse ainsi acquis."
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 3, tel qu'amendé, est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 3 est adopté
tel qu'amendé. J'appelle l'article 4.
M. Léonard: II y a la clause constitutionnelle.
M. Grenier: M. le Président, je demanderais la permission
d'ajouter un article 4 qui serait le texte que vous avez lu déjà
ce matin: "La présente loi est faite indépendamment des
dispositions des articles 2 et 7 à 15 de la Loi constitutionnelle."
Le Président (M. Desbiens): La ville accepte qu'on
inscrive la clause constitutionnelle. M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Est-ce que vous avez le consentement du conseil
municipal à cette fin?
M. Grenier: C'est-à-dire que je n'ai pas le consentement.
J'en ai parlé au directeur général et je lui ai soumis
précisément qu'on n'avait pas de résolution du conseil,
sauf qu'il semble que ce sont des droits additionnels. En fait, ce sont des
précautions additionnelles. Je n'ai pas effectivement l'autorité
de l'accepter, mais on peut le faire ratifier facilement à la prochaine
séance du conseil.
M. Léonard: II représente la ville ici.
M. Saintonge: C'est une question de mandat, je pense, M. le
Président. Je m'informais s'il peut être considéré
comme lié par un mandat que le conseil peut lui donner d'amender et
d'inclure un tel article dans le projet de loi.
M. Grenier: C'est-à-dire que je n'ai pas le mandat de vous
demander de le mettre. On n'a pas d'objection à ce qu'il y soit, si vous
préférez. Je ferai ratifier cela par une résolution du
conseil. Évidemment, le projet, tel qu'il est soumis à cette
assemblée, a déjà fait l'objet d'une résolution du
conseil, tel qu'il était.
Le Président (M. Desbiens): Cet article deviendrait
l'article 3.1. Est-ce qu'il est
adopté?
M. Saintonge: Sur division. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur
division.
M. Léonard: On peut le lire au complet.
Le Président (M. Desbiens): Je vais le lire: "3.1. La
présente loi est faite indépendamment des dispositions des
articles 2 et 7 à 15 de la Loi constitutionnelle de 1982 (annexe B de la
Loi sur le Canada, chapitre 11 du Recueil des lois du Parlement du Royaume-Uni
pour l'année 1982)."
M. Fallu: M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Groulx.
M. Fallu: ... pourrais-je vous suggérer qu'il soit
numéroté 4 plutôt, pour en faire un article distinct?
Le Président (M. Desbiens): C'est qu'on va adopter,
à la fin de la commission, une motion générale pour
renuméroter tous ces projets de loi, au lieu d'en faire une à
chaque projet de loi. L'article 3.1 est donc adopté sur division.
Article 4?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): D'accord. L'article 4 est
adopté.
M. Saintonge: Adopté.
M. Léonard: Adopté. (15 h 30)
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'annexe est aussi adoptée?
M. Léonard: Adopté au complet.
Le Président (M. Desbiens): Adopté au complet.
Est-ce que le préambule est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Le projet de
loi no 281, Loi modifiant la charte de la ville de Shawinigan, est-il
adopté avec ses amendements?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté avec ses
amendements. Je vous remercie, messieurs.
M. Grenier: Merci, M. le Président. Je vais profiter de
l'occasion pour remercier les deux conseillers qui nous ont aidés dans
ce travail, Me Turmel et Me Lanctôt, qui sont ici, d'ailleurs. Ils sont
conseillers au ministère des Affaires municipales.
Le Président (M. Desbiens): Le projet de loi no 281 est
adopté avec ses amendements et l'annexe.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): J'invite maintenant les
représentants de la ville de Saint-Hyacinthe à s'approcher, s'il
vous plaît. Projet de loi no 276, Loi modifiant la charte de la ville de
Saint-Hyacinthe. Le parrain du projet de loi est le député de
Saint-Hyacinthe, M. Maurice Dupré. Vous avez la parole, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
Projet de loi no 276
M. Dupré: Merci, M. le Président. À titre de
représentant du comté de Saint-Hyacinthe, c'est avec plaisir que
je vous souhaite la bienvenue, M. le maire Rhéaume, M. le conseiller
Marchesseault, M. Pierre Pouliot, assistant-gérant, ainsi que les
procureurs de Sylvestre et Matte, M. Benoît Matte et Me Lindsay. Je suis
persuadé que les quelques changements que contient ce projet de loi
fourniront aux dirigeants de Saint-Hyacinthe quelques outils
supplémentaires afin de faciliter et d'améliorer la gestion de la
ville qui, il faut bien l'admettre, est déjà très bien
faite. Je vous souhaite la bienvenue.
Le Président (M. Desbiens): M. le maire, si vous voulez
bien, en même temps, présenter ceux et celles qui vous
accompagnent.
M. Dupré: Cela a été fait, je les ai
présentés.
Le Président (M. Desbiens): Oui, au complet? Je m'excuse.
Avez-vous des remarques?
M. Rhéaume (Clément): J'ai remarqué ce matin
qu'on disait quels articles n'étaient pas contestés et lesquels
le seraient. Je ne sais pas si tous les articles sont contestés ou si
certains le sont, mais j'aimerais limiter mon intervention aux objections que
pourrait avoir le ministère.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: Je voudrais aussi souhaiter la bienvenue au
maire de Saint-Hyacinthe, ainsi qu'à un de ses conseillers, M.
Marchesseault, de même qu'aux procureurs et à
l'assistant-gérant de la ville. Quant au projet, je pense qu'on va en
faire le tour article par article. Effectivement, il y a des articles qu'on va
retenir et d'autres sur lesquels nous avons des interrogations et encore
d'autres qu'à première vue, quant à nous, nous vous
demanderions de retirer. Enfin, on verra lors de l'étude article par
article. Nous sommes d'accord sur le premier article.
Le Président (M. Desbiens): Avez-vous fini, M. le
ministre?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Le député de
Laprairie voulait dire un mot.
M. Saintonge: Je voulais également souhaiter la bienvenue
aux représentants du conseil municipal et vous offrir notre
collaboration dans l'étude de ce projet de loi.
M. Rhéaume: Merci.
Le Président (M. Desbiens): J'appelle donc l'article 1.
Est-ce que l'article 1 est adopté?
M. Léonard: Adopté. Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 2. Est-il adopté?
M. Léonard: Non, M. le Président. C'est
réglé par la loi générale 92 qui est actuellement
en discussion devant l'Assemblée.
M. Pouliot (Pierre): Nous sommes d'accord.
M. Léonard: Sur le fond, nous sommes d'accord, mais ce
n'est pas dans cette loi que cela va apparaître.
Le Président (M. Desbiens): L'article 2 est rejeté.
J'appelle l'article 3.
M. Léonard: Nous sommes d'accord.
Le Président (M. Desbiens): Article 3, adopté.
Article 4?
M. Léonard: Sur l'article 4, nous avons des questions
à vous poser et je vous dis tout de suite que la question que nous
poserions est la suivante: Si toutes les municipalités adoptaient une
telle résolution ou un tel règlement, qu'est-ce qui
arriverait?
M. Pouliot: Voici, il est évident que dans la MRC de
Saint-Hyacinthe...
M. Léonard: Si je comprends bien, vous voulez mettre cela
ailleurs que sur le territoire de votre municipalité. Le dépotoir
s'en va ailleurs.
M. Pouliot: C'est parce qu'il y a plusieurs municipalités
dans la MRC de Saint-Hyacinthe, mais il y en a une seule qui est
constituée essentiellement de territoire urbain. Nous croyons qu'il est
d'intérêt pour cette MRC - cela peut être le cas pour
d'autres municipalités dans d'autres MRC -que la municipalité de
Saint-Hyacinthe, où est concentrée toute la population et
où il n'y a que du territoire urbain, soit autorisée à
légiférer pour prohiber les dépotoirs sur son territoire.
J'ai dit "légiférer"; c'est plutôt "adopter des
règlements". C'est cela.
M. Léonard: Pourquoi ne pouvez-vous pas régler
cette question simplement en réglementant? Je sais que certaines villes
l'ont demandé. Cela a été accordé dans le temps,
mais cela a été vraiment limité. Ce n'est pas
nécessairement une bonne chose que cela ait été
accordé parce que prohiber un dépotoir dans la ville, je suppose
que vous allez prohiber les cimetières d'autos, par exemple. Donc, le
fond de votre raisonnement, c'est de dire: II y a une MRC et le seul territoire
urbain, c'est la ville. Je peux aussi rétorquer, et les
municipalités rurales vont rétorquer: On n'est pas le
dépotoir des villes. Je me demande si ce n'est pas exorbitant d'accorder
le pouvoir à une ville de prohiber tout dépotoir. Il me semble
qu'un pouvoir de réglementation serait suffisant.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Dupré: Je pourrais peut-être ajouter que c'est en
tenant compte des décisions de la MRC parce qu'en somme, c'est là
où cela se heurte quelque peu. Si on lit très bien l'article, ce
ne sont pas nécessairement les dépotoirs, où on parle de
sacs verts. Ce seraient plutôt des cimetières d'automobiles, des
cours de "scrap". Je pense que c'est plus le but de cet article.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: Je vais répondre à cela que
c'est un pouvoir local. Je ne pense pas qu'on puisse faire intervenir la MRC
là-dedans. Si les municipalités, par entente, confiaient la
gestion de leurs déchets à la MRC ou qu'un certain groupe de
municipalités, par entente, s'adressaient aussi à la MRC, c'est
leur décision. Je pense qu'à
l'heure actuelle c'est un pouvoir clairement reconnu aux
municipalités locales. La question reste: Est-ce qu'on ne peut pas
limiter cela, prohiber les dépotoirs sur le territoire d'une MRC, d'une
municipalité?
M. Pouliot: Réglementer plutôt que prohiber.
M. Léonard: Les dispositions ne sont pas suffisantes,
à l'heure actuelle.
M. Pouliot: Nous aurions préféré
prohiber.
M. Léonard: Oui.
M. Pouliot: C'est parce que c'est une situation spéciale.
Si la municipalité de Saint-Hyacinthe était comme Anjou, qui est
entourée d'autres municipalités qui ont aussi une vocation
urbaine, il est bien évident qu'un tel texte de loi ne saurait
être accepté. Ce ne serait pas dans l'intérêt
général des citoyens. Saint-Hyacinthe est entourée d'une
région rurale où il y a beaucoup plus de place et beaucoup plus
d'avantages à mettre un dépotoir. C'est pour cela que, dans ce
cas précis, nous croyons que ce que nous demandons n'est pas
déraisonnable.
Le Président (M. Desbiens): Madame, vous aviez
demandé la parole.
Mme Lindsay (Yolaine): C'était la suggestion de Me Matte
de remplacer le mot "prohiber" par "réglementer".
M. Léonard: D'accord. On ferait un amendement:
"réglementer" à la place de "prohiber" et on adopterait
l'article.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement à
l'article 4 est le suivant: Remplacer à l'article 4,
cinquièmement, le mot "prohiber" par le mot...
M. Léonard: Réglementer.
Le Président (M. Desbiens): "réglementer", dans
l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 4, tel qu'amendé, est adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté tel
qu'amendé. J'appelle l'article 5. Est-ce que l'article 5 est
adopté?
M. Léonard: Adopté, nous sommes d'accord.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 6. Est-ce qu'il est adopté?
M. Léonard: Nous avons des questions, évidemment,
sur le fonds de roulement...
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: ... parce que, en général, nous
ne sommes pas très favorables à cette disposition. En tout cas,
des balises s'imposent. C'est une question d'ordre financier. Je pense que si
on accordait le fonds de roulement, on l'accorderait à tout le monde. Il
n'y a pas de cas particulier à Saint-Hyacinthe. Maintenant, la ville a
toujours la possibilité d'approprier une partie de son surplus à
la fin de l'année, lorsqu'elle en a. Elle ne peut pas le faire en cours
d'année; normalement, les villes ne le font pas en cours d'année.
Je vous écoute.
Le Président (M. Desbiens): M. le maire.
M. Pouliot: II est évident que ce pouvoir ne peut pas
servir qu'à la ville de Saint-Hyacinthe. Le pouvoir que nous
réclamons est un pouvoir qui pourrait certainement être utile
à toutes les municipalités. Si nous le demandons, c'est que ceci
nous permettrait de budgétiser le fonds de roulement. On sait que,
chaque année, immanquablement, le fonds de roulement est une des
façons qu'a la municipalité de dépenser l'argent qu'elle
a. Maintenant, tout ce que peut faire la municipalité, c'est soit
emprunter ou prendre les montants d'argent qui sont au surplus de son fonds
général. Ce que la municipalité demande aujourd'hui, c'est
de pouvoir budgétiser immédiatement, chaque année, en
disant: Bien, voici, cette année, pour le fonds de roulement, nous
prévoirons 250 000 $ ou 300 000 $. Ce qui arrive à l'heure
actuelle, c'est que si la municipalité le "met dans son budget" et
impose ses contribuables en conséquence, elle ne peut s'en servir cette
année-là. La somme sera portée au surplus du fonds
général l'année suivante et elle pourra s'en servir
l'année suivante. Ceci permettrait de se servir des fonds la
première année et non pas la deuxième année.
M. Léonard: C'est une disposition d'ordre
général et de nature fiscale. Je pense que si nous avons une
décision à
prendre là-dessus, nous la prendrons pour l'ensemble des
cités et villes du Québec et pas juste pour une ville. Il y a des
raisons qui militent en faveur; il y en a d'autres qui sont, disons, moins
favorables. Dès que nous avons des fonds comme cela à
l'intérieur même du budget de dépenses, qui ne sont pas de
la nature des dépenses finalement, mais un capital - un fonds de
roulement, c'est du capital et non pas une dépense -cela me paraît
discutable. En tout cas, on pourrait toujours s'entendre là-dessus. Quoi
qu'il en soit, je pense que ce serait une discussion de niveau
général. Je ne dis pas qu'à terme on n'y arrivera pas.
M. Pouliot: Ce n'est pas l'article sur lequel nous sommes le plus
désireux d'obtenir gain de cause aujourd'hui. Nous le soumettions parce
que cela permettrait d'inclure cela au budget.
Le Président (M. Desbiens): Alors, l'article 6 est-il
adopté?
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Desbiens): L'article 6 est rejeté.
(15 h 45)
M. Léonard: L'article 7 aussi. C'est la même chose.
Nous avons vu le cas ce matin. Évidemment, on fait
référence à certaines villes qui l'ont eu dans les
années 1971 et 1972. Aucune ville après ne se l'est vu accorder.
Nous l'avons refusé à LaSalle et à Saint-Léonard,
je pense, cette année. Enfin, c'est un peu le même raisonnement
que nous avons eu sur le fonds de roulement.
Le Président (M. Desbiens): Alors, l'article 7 est
rejeté sur division.
M. Saintonge: Sur division, pour les mêmes motifs que nous
avons mentionnés ce matin à propos des articles semblables pour
la ville de LaSalle.
M. Léonard: LaSalle.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Tenant compte du fait qu'on s'aperçoit que
plusieurs municipalités reviennent avec des demandes similaires de fonds
de roulement et de stabilisation, tenant compte du fait qu'on
bénéficie de l'expérience vécue et du quotidien
vécu dans chacune des municipalités qui, aujourd'hui se rendent
compte que des possibilités de réglementer pourraient davantage
leur permettre d'avoir une meilleure efficacité dans la gestion de leurs
affaires, le ministre pourrait-il permettre à ses hauts fonctionnaires,
au cours des prochains mois, d'examiner l'ensemble des demandes qui sont faites
pour, au mois d'octobre 1983, nous présenter un projet de loi qui nous
permettrait d'analyser et d'accepter certaines de ces recommandations qui
sembleraient souhaitables pour les municipalités?
M. Pouliot: Je veux seulement donner un court exemple. Au cours
des années 1979, 1980 et 1981, il en a coûté environ 310
000 $ à la municiplité de Saint-Hyacinthe, chaque année,
pour déneiger, alors qu'en 1982 il n'a pas encore neigé, mais au
30 novembre, nous étions rendus à 460 000 $. Cela fait des
difficultés budgétaires. C'est difficile de prévoir
combien de pouces de neige il tombera. C'était le sens de cette
demande.
M. Léonard: Je sais que cela fait partie des fluctuations
budgétaires dans ce compte de dépenses. Il en connaît
régulièrement. Je voudrais seulement ajouter, par rapport au
projet de loi omnibus qui est déjà annoncé pour octobre
prochain, que lorsqu'on adopte des projets de loi privés comme
ceux-là et qu'il y a des discussions qui s'engagent sur certains points
qui sont soulevés, ils sont évidemment retenus par des
fonctionnaires. Ce n'est pas parce qu'on dit non à la ville que,
finalement, on oublie toute la question dès qu'on est sorti d'ici.
Alors, cela revient. À un moment donné, nous avons adopté
certaines mesures du genre des SIDAC. Cela fait maintenant l'objet d'un projet
de loi. Au début, on avait beaucoup de réticence et, par la
suite, cela a très bien été. Ce fut la même chose
pour la clause que nous avons rejetée, je pense à l'article 2.
Finalement, cela avait été mis dans des projets de loi
privés et maintenant on y vient dans un projet de loi
général. Effectivement, tout projet de loi privé fait
évoluer la législation générale. Alors, je n'ai pas
besoin de vous dire que vos demandes en ce qui concerne des fonds de roulement
et des fonds de déneigement, toutes ces questions de fonds à
l'intérieur des budgets, des états financiers des
municipalités, feront l'objet d'une analyse attentive maintenant.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Pour apporter de nouveaux éclaircissements
sur ce qu'on a adopté l'an passé, en ce qui concerne les SIDAC,
l'Opposition avait déjà compris que c'était au
bénéfice des municipalités et nous l'avions même
souhaité pour l'ensemble des municipalités du Québec. Le
ministre nous avait tout simplement dit, étant donné que c'est
lui le patron, c'est lui le ministre et c'est lui qui décide, qu'il
reviendrait dans un proche avenir avec une loi permettant à l'ensemble
des municipalités de pouvoir
bénéficier de l'implantation de SIDAC dans leurs secteurs
commerciaux. Alors, nous l'avons cette année et on va sûrement en
prendre connaissance à la fin de la journée. Mais, encore une
fois, il est peut-être regrettable de faire attendre des
municipalités toute une année pour des choses que nous constatons
immédiatement qui seraient à l'avantage de ces
municipalités. Dans le cas des SIDAC, M. le Président, la ville
de Hull avait fait cette demande par projet de loi privé en 1972 ou
1973, je crois.
Je ne blâme pas le gouvernement actuel, parce que c'était
un autre gouvernement qui était là dans le temps. Mais, tout de
même, il y a des initiatives qui sont prises par nos élus
municipaux qui sont sur le terrain et c'est au bénéfice des
autres municipalités du Québec si on peut légiférer
et leur donner ces pouvoirs. Je comprends très bien M. le maire de
Saint-Hyacinthe. À toutes fins utiles, question de fonds de
stabilisation ou de fonds de roulement, dans le cas de la neige, on traverse
quand même, à l'intérieur du même budget, l'automne
à la fin d'un budget et on commence avec un nouveau budget la nouvelle
année. Malheureusement, il est difficile de prévoir dans un
même budget qui traverse deux périodes assez importantes les
sommes d'argent nécessaires. C'est uniquement dans le but de permettre
une meilleure gestion et d'avoir ce fonds de réserve au cas où
l'hiver serait moins clément que l'année
précédente. Dans le cas de Saint-Hyacinthe, je pense que M. le
maire a mentionné tantôt qu'actuellement - même, avec son
budget, il doit aller jusqu'au 31 décembre - a déjà
défoncé son budget de neige. Il est obligé de prendre des
sommes d'argent dans d'autres secteurs où il y a déjà des
engagements de faits et cela peut enlever des services à la population
dans d'autres domaines qui sont aussi souhaitables.
Le député de Gaspé me regarde et je suis convaincu
qu'il comprend la situation des municipalités, vu qu'il a
déjà été maire et qu'il a vécu des
problèmes similaires. Peut-être qu'il aurait plus de chances de
tenter de convaincre le ministre des Affaires municipales que nous n'en avons
de ce côté-ci. Mais il n'en demeure pas moins que je pense que ce
serait un avantage de le regarder le plus rapidement possible.
Le Président (M. Desbiens): M. le maire, oui.
M. Rhéaume: Clément Rhéaume, maire de la
ville. J'y crois beaucoup à un fonds de roulement ou à un surplus
accumulé. Mais il est très facile pour les élus ou pour
les fonctionnaires, à un moment donné, de toujours aller au fonds
de roulement quand on veut acquérir de la machinerie ou d'autres choses.
C'est peut-être bon, mais, d'un autre côté, dans la
période difficile que nous traversons, je préfère avoir un
surplus accumulé très restreint et un fonds de roulement
restreint pour être en mesure de budgétiser pour arriver à
une fin. Comme le disait tantôt M. Rocheleau, c'est bien sûr que
nous défonçons présentement le budget de la ville de
Saint-Hyacinthe. Le fonctionnaire en question aux travaux publics s'arrache les
cheveux et son hiver n'est pas terminé. Nous sommes chanceux d'avoir un
automne doux et clément. Mais je pense qu'on devrait donner des outils
à une ville et lui permettre de budgétiser un fonds de roulement,
plutôt de créer un fonds de roulement ou de toujours créer
un surplus accumulé où il est facile d'aller, de toujours dire:
Allons donc au fonds de roulement. Allons donc au surplus accumulé.
Quand on veut serrer la vis un peu, si on sait qu'on a un fonds de roulement ou
un surplus accumulé de 600 000 $, c'est plus facile d'acheter un camion
de 12 000 $, 15 000 $ ou 20 000 $. Vous me comprenez, je pense, M. le
ministre.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: Cela a ses avantages et ses
inconvénients. C'est à double tranchant, effectivement. C'est
cela, la question, finalement. Quoi qu'il en soit, la question est
soulevée et je pense qu'elle mérite de l'être. Je pense que
c'est une question vraiment d'ordre général dans le cas. Il y a
quand même des embûches dans tout ce dispositif de fonds de
roulement ou de fonds de déneigement. On a toute l'argumentation qui a
été évoquée ce matin aussi à l'occasion d'un
autre projet de loi privé qui demandait exactement la même
chose.
Le Président (M. Desbiens): Alors, toute cette
argumentation était...
M. Caron: M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Verdun.
M. Caron: ... est-ce que le ministre a l'intention de se pencher
sur ce problème?
M. Léonard: Je l'ai dit tout à l'heure.
M. Caron: Excusez. J'ai eu à sortir pour faire un appel,
je m'excuse. Je pense que c'est une nécessité, on se le fait
dire. C'est quand on le vit qu'on en réalise la
nécessité.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: D'autant plus que l'expérience de Longueuil
pourra servir, justement, de point de comparaison important. Je pense que les
mêmes articles s'appliquent à Longueuil de par sa charte
maintenant. C'était une exception.
Le Président (M. Desbiens): Oui. M. le ministre?
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Simplement une réflexion. Je voudrais dire
au ministre qu'il est toujours facile de se pencher sur un problème.
C'est de se relever qui est plus difficile.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: ... au cours du débat de
deuxième lecture, j'ai entendu des gens dire qu'on avait un gros projet
de loi de 300 articles, le projet de loi no 92. Maintenant, je comprends qu'on
nous le demande pour le début d'octobre, mais, entre le début
d'octobre et le 1er décembre, ou le 30 novembre, beaucoup de gens
viennent et disent: Vous ne pourriez pas ajouter un article, parce qu'il
faudrait modifier cela? Effectivement, bien des gens ont raison. Alors du coup,
dès qu'on où on dit qu'on veut fermer, il y a toujours quelqu'un
qui apprend à la dernière minute qu'il reste deux jours avant de
fermer toute la nomenclature des articles de loi. Ils s'amènent et cela
nous prend, à nous aussi, deux jours pour regarder si cela vaut quelque
chose. Finalement, on se retrouve au 30 novembre avec une série
d'articles. C'est ainsi que les projets de loi omnibus des Affaires
municipales, compte tenu de toutes les consultations, arrivent effectivement
assez tard.
Je prends bonne note que nous allons tenter d'y arriver plus rapidement.
Si on en dépose un le 1er octobre l'an prochain, il se peut qu'on fasse
cela, mais il faudrait presque que vous nous donniez votre accord afin que,
peut-être jusqu'au 1er décembre, on puisse déposer d'autres
articles qui s'ajouteront.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull.
M. Léonard: C'est un accord que je vous demande d'avance
là. Attention!
M. Rocheleau: Je pense que le ministre des Affaires municipales
vient de démontrer une certaine ouverture dans le sens que, si
effectivement les projets de loi étaient déposés au
début d'octobre, ce serait beaucoup plus facile pour nous après.
Même s'il y a quelques articles, on sait que le ministre, de toute
façon, dépose toujours des amendements à la
dernière minute. En principe, on serait d'accord avec lui afin de
pouvoir connaître plus rapidement dans le temps l'ensemble de son projet
de loi omnibus.
Indépendamment du nombre d'articles, je pense que le ministre ne
peut pas contester le fait que nous lui avons offert toute notre collaboration
jusqu'ici. Ce n'est pas sur le fond, mais bien sur la façon parfois
qu'on peut, surtout quand on parle des municipalités...
M. Léonard: Non, mais remarquez, M. le
député de Hull, que mes remarques n'étaient pas plus
aigres-douces que les vôtres.
M. Rocheleau: Ah! Absolument pas!
Le Président (M. Desbiens): Alors, je comprends que
l'article 7 est bien rejeté.
Des voix: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): Sur division, comme
tantôt, oui. Même après cette discussion. Alors j'appelle
une autre fois l'article 8.
M. Léonard: À l'article 8, je dois dire ceci. Quant
au fond de cet article, il y a une cause pendante à l'heure actuelle
entre la ville de Québec et Hydro-Québec devant la Régie
des services publics, le gouvernement attend le résultat du jugement.
À ce moment-là, nous saurons dans quel sens disposer de cette
question. Je comprends ce dont il est question présentement, mais, quant
à nous, on ne pourrait pas en disposer ici.
M. Pouliot: Nous n'avons pas de commentaire.
M. Léonard: Cela implique, de toute façon, le
ministère de l'Énergie et des Ressources.
Le Président (M. Desbiens): M. le maire.
M. Rhéaume: Tout ce que je veux mentionner, M. le
ministre, concernant l'acceptation d'une subvention de votre ministère
pour l'enfouissement des fils électriques sous la rue des Cascades,
chanceux qu'Hydro-Québec et Bell Canada y aient consenti, mais si on
s'était rivé à des
gens négatifs, votre subvention n'aurait pas pu permettre de
mettre cela en place.
M. Léonard: Ah! Une société fonctionne avec
la bonne volonté de beaucoup de gens.
Le Président (M. Desbiens): Alors l'article 8 est
rejeté. J'appelle l'article 9.
M. Léonard: À l'article 9, nous sommes d'accord
avec un amendement que nous proposerions. En tout cas, j'aimerais vous entendre
là-dessus. Je peux bien lire l'article. Vous dites: "La ville de
Saint-Hyacinthe est autorisée à acquérir, de gré
à gré ou par expropriation, tout immeuble dont l'acquisition est
jugée appropriée pour fins de réserve foncière,
d'habitation et de commerce et pour les travaux connexes à ces fins
ainsi que tout immeuble désuet ou dont l'occupation est nocive."
La question que nous nous posons est celle-ci: À la
troisième ligne, "pour fins de réserve foncière,
d'habitation et pour les travaux connexes", ce sont les mots "et de commerce".
Cela n'a jamais été accordé à une
municipalité jusqu'à maintenant, nulle part au Québec.
Cela impliquerait que l'on donne à une municipalité le droit
d'acquérir des immobilisations et de faire commerce avec celles-ci. On a
toujours rejeté cela et c'est la tradition. C'est vraiment dans nos us
et coutumes de ne pas donner ce pouvoir aux municipalités.
Le Président (M. Desbiens): M. le procureur. (16
heures)
M. Pouliot: Nous avons ici un renseignement dans la parution
Info-Plus. On peut lire - peut-être que cela a été mal
rapporté - que "la ville de Trois-Rivières est également
autorisée à construire sur l'immeuble acquis de nouveaux
bâtiments pour fins commerciales et de stationnement".
M. Léonard: Nous avions eu une longue discussion en
commission parlementaire en juin dernier. C'était un édifice
très précis et cela concernait la gare intermodale. À
l'intérieur, il y avait un stationnement qu'il fallait inclure pour des
fins de commerce. À ce moment-là, il faut vraiment
préciser. On n'a jamais donné le pouvoir général de
faire cela.
M. Pouliot: Cet article se base sur deux points qui viennent de
lieux différents. Il y a la Loi sur les fonds industriels qui permet
à une municipalité d'acquérir des terrains. Je pense que
c'est en vertu de l'article 3. La municipalité, à un moment
donné, peut revendre ces terrains pour des fins commerciales. C'est un
pouvoir qui existe. Il y a aussi le point de vue très spécial,
ici, de Saint-Hyacinthe. En fait, ce qui est arrivé, c'est qu'il y a un
an et demi, un incendie a détruit une bonne partie du centre-ville de la
municipalité de Saint-Hyacinthe. Il y a des promoteurs qui sont
intéressés à acquérir des terrains pour
réaliser des projets qui vont bénéficier à
l'ensemble du centre-ville. Il s'agit qu'un seul propriétaire d'une
parcelle de terrain dise: Non, moi, je ne veux pas vendre, pour mettre à
l'eau, en fait, tous les projets de rénovation du centre-ville. Je parle
de rénovation dans le sens de régénération du
commerce dans le centre-ville, parce que c'est le secteur commercial qui avait
été touché. L'amendement qu'on apporte est
présenté dans ce but.
Je comprends que dans le texte qui est mentionné ici, le pouvoir
semble illimité dans le temps et dans le lieu. Il y aurait moyen -je
pense qu'on pourrait le faire aujourd'hui même - de présenter un
amendement afin de le circonscrire dans le temps et dans le lieu. On pourrait
le délimiter dans un quadrilatère restreint pour une
période de deux ou trois ans, ce qui permettrait de régler ce
problème bien particulier qui vient du fait qu'un incendie a
détruit le centre-ville. On n'est pas dans la situation où un
centre-ville a été construit tranquillement. C'est un pouvoir
d'expropriation un peu spécial qu'on demande, mais on est prêt
à faire en sorte qu'il y ait des amendements qu'on pourrait
déposer aujourd'hui même pour le circonscrire à un
quadrilatère bien particulier.
Le Président (M. Desbiens): M. le maire.
M. Rhéaume: M. le Président, M. le ministre, la
ville de Saint-Hyacinthe, par ce feu au début d'août, a eu une
perte foncière de plus de 100 000 $ et une perte d'évaluation de
près de 12 000 000 $. Présentement, nous avons un promoteur avec
un projet de 3 500 000 $. Il est prêt - on l'a encore rencontré
hier - à prendre en main ce projet pour rénover notre
centre-ville, mais le fait que deux propriétaires font de la
surenchère sur leurs terrains nous bloque. Je me dis: Si on peut
acquérir du terrain dans un parc industriel et le vendre pour des fins
commerciales, pourquoi, dans un quadrilatère où votre
ministère nous demande de promouvoir le centre-ville et nous accorde une
subvention pour des travaux qui vont commencer en avril 1983 aux alentours du
marché, qui est le point de mire de la ville de Saint-Hyacinthe et
peut-être de la province de Québec, sommes-nous en face de deux
individus qui ne nous permettent pas d'aller plus loin avec notre projet? C'est
pour cette raison qu'on vous demande d'essayer de nous donner un laps de temps,
peut-être deux ou trois ans, pour nous permettre de poursuivre notre
projet.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Dupré: Ce serait peut-être un moyen indirect
d'aider le centre-ville de Saint-Hyacinthe à se réorganiser
après plusieurs demandes. Je pense qu'on n'a pas eu l'occasion d'avoir
beaucoup d'aide de ce côté. C'est une décision qui est
peut-être un peu spéciale, mais le cas de Saint-Hyacinthe l'est
aussi. Il y a eu deux incendies coup sur coup. Je pense qu'à moins de
prendre des moyens semblables, il se révélerait impossible de
ramasser assez de gens pour avoir une cohérence, pour essayer de
rebâtir cela et pour redonner à Saint-Hyacinthe la vitalité
qu'elle avait dans le passé. Je pense que surtout, considérant
qu'on met aussi un terme de deux ans...
M. Rhéaume: M. le Président, M. le ministre, je
pense que le quadrilatère qu'on pourrait retenir pour la ville de
Saint-Hyacinthe serait de la rue Bourdages à la rue Concorde et de la
rue Girouard à la rivière. C'est éventuellement la SIDAC
qui sera créée dans ce secteur qui répondrait à
besoin urgent pour la ville de Saint-Hyacinthe.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: Ce qu'il y a, en tout cas, dans le projet de
loi, c'est vraiment la permission générale qu'il y a là.
C'est la première des choses. Il existe - vous l'avez souligné -
la Loi des fonds industriels. Je pense que vraisemblablement, elle pourrait
s'appliquer. Nous avons aussi des mesures de revitalisation du centre-ville
lorsqu'il s'agit de rénovation ou d'amélioration. Vous allez voir
la loi 92 là-dessus qui amène des choses. Je comprends un peu mal
quand on dit: Les deux individus. Au fond, ce que vous dites, c'est que la
ville acquerrait à la place des individus et leur recéderait par
la suite, parce qu'eux-mêmes n'y arrivent pas. Enfin, je ne sais
pas...
Le Président (M. Desbiens): M. le maire.
M. Léonard: Je trouve que... M. Rhéaume: La
ville voudrait...
M. Léonard: Seulement un instant, si vous me le
permettez.
M. Rhéaume: Excusez-moi.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: Je trouve que la ville fait, pour des
individus, des choses qu'ils devraient faire eux-mêmes par
négociation, parce qu'on est dans le domaine commercial. Je trouve qu'on
va un peu loin. D'autre part, nous n'avons pas de plan déposé ici
à l'heure actuelle. Il n'y a aucune description technique. Les cas
où cela a été fait, c'était vraiment très
localisé, très précis et ces demandes ont souvent
été rejetées dans le passé, y compris
récemment dans le cas de la ville de Sherbrooke, je pense. Pourriez-vous
revenir avec un plan là-dessus, parce qu'on ne veut vraiment pas ouvrir
le droit de faire un commerce pour une municipalité "at large",
ça, vraiment pas.
M. Rhéaume: Le but de notre demande, M. le ministre, n'est
pas de faire cela "at large". C'est très concret dans un secteur bien
délimité. C'est exactement où le feu a eu lieu que nous
avons eu des pertes de bâtiments. Il y a eu une table de concertation
avec les propriétaires des terrains qui, verbalement, ont dit oui,
à 12,50 $ le pied, mais on n'a jamais voulu signer. Quand on voit, comme
hier, un promoteur qui est intéressé et qui voit le maire se
promener avec un étranger, ce matin, les prix ont remonté pour
les deux terrains en question. Ils étaient rendus à 25 $ le pied.
C'est ce qu'on veut, que vous nous permettiez entre la rue Bourdages et la rue
Concorde, et la rue Girouard et la rivière, un secteur bien
délimité...
M. Léonard: Dans quelle mesure la loi sur les SIDAC qui
est déposée présentement - je suppose qu'on pourrait
l'adopter avant la fin de la session - ne peut-elle pas répondre
à cette interrogation? Elle est sur la table, la loi sur les SIDAC. Vous
me parlez d'une association de marchands. Les SIDAC ont justement pour but de
regrouper les marchands ou ceux qui font affaire dans un endroit donné
et même de faire des investissements. Il me semble qu'il y a des
possibilités, parce que, avant d'ouvrir là-dessus, je serais
très prudent.
M. Rhéaume: Mais M. le ministre, la loi sur les SIDAC
va-t-elle permettre à une association de marchands d'acquérir des
terrains ou si elle permettra seulement de taxer des marchands riverains
à des fins...
M. Léonard: Ils peuvent faire des travaux sur les terrains
et obliger ceux qui sont là à payer leur quote-part sur les
travaux.
M. Rhéaume: Oui, mais je veux...
M. Léonard: Ce que vous demandez, c'est d'acquérir
des terrains et des immeubles - cela veut dire des bâtisses -dans un but
de commerce. C'est...
M. Rhéaume: Non, non, dans le but de revendre des terrains
au prix qu'on va les avoir payés et les revendre à des promoteurs
au même prix. Notre but n'est pas de faire de l'argent.
M. Léonard: Non, non.
M. Caron: M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Verdun.
M. Caron: ... la ville de Saint-Hyacinthe veut débloquer
un terrain où il y a eu un feu. Si une personne s'oppose, si la personne
du centre s'y oppose, cela bloque complètement. Ce n'est pas la question
de faire de l'argent. Ils vont le revendre au prix qu'ils vont le payer. Je
pense bien qu'encore là, des projets de loi privés sont dans le
but de régler des situations qui ne sont pas générales.
Alors, je pense qu'on devrait leur donner ce pouvoir.
M. Pouliot: Je voudrais intervenir ici...
M. Caron: Cela va être des revenus additionnels pour la
municipalité, parce que le gouvernement ne nous en donne plus. Les
municipalités sont obligées d'aller s'en chercher.
M. Pouliot: Je voudrais intervenir...
Le Président (M. Desbiens): M. le procureur.
M. Dupré: Le député de Verdun est bien mal
placé pour parler dans ce sens-là, parce que Verdun n'est pas
perdante avec le gouvernement du Québec.
M. Caron: Vous avez fouillé dans mes poches pour 1 600 000
$.
M. Dupré: Oui, mais vous avez reçu 8 000 000 $.
M. Caron: Mon compte de taxes augmenté, c'est de votre
faute.
M. Dupré: Vous avez reçu 8 000 000 $.
M. Caron: Vous dites que c'est Ottawa, mais je vous dirai que
c'est Québec.
Le Président (M. Desbiens): M. le procureur.
M. Pouliot: Dans la loi des SIDAC, si je prends l'article 458,
paragraphe 2 du projet de loi qui devrait être adopté, on dit
qu'une telle société peut construire, gérer un garage, un
parc de stationnement, exécuter des travaux sur la
propriété publique ou privée, mais à la fin du
paragraphe, on dit "avec le consentement du propriétaire". Dans la loi
sur les SIDAC, pour faire des travaux sur un terrain, il faut
nécessairement le consentement du propriétaire du terrain. C'est
pour cette raison que la loi sur les SIDAC peut peut-être nous aider en
ce sens qu'il y a le pouvoir d'expropriation générale pour des
fins municipales qui existe dans la Loi sur les cités et villes, mais il
est loin d'être sûr qu'un tribunal va nous donner raison, parce que
la loi sur les SIDAC dit que cela prend le consentement du propriétaire.
C'est pour cette raison qu'on pense qu'on peut toujours le demander, mais on ne
pense pas qu'on va pouvoir l'obtenir devant un tribunal.
Quant au pouvoir que l'on réclame, ce n'est pas un pouvoir
exorbitant, parce que les municipalités, avec les parcs industriels et
avec l'usage qu'elles font de la Loi sur les fonds industriels, que font-elles?
Elles achètent ou elles exproprient. Elles achètent dans le cas
où les gens sont d'accord pour leur vendre ou elles exproprient des
terrains et les revendent à des industriels qui, eux, -c'est bien
sûr - auraient peut-être pu les acheter des particuliers, mais les
particuliers les voient venir et quand l'industriel veut s'installer, il y a
surenchère et on est exactement dans le même cas où on est
aujourd'hui. Ici, on veut avoir le même pouvoir, mais simplement
restreint au coeur de la ville de Saint-Hyacinthe pour une certaine
période de temps afin de régler ce problème pour permettre
à la municipalité de Saint-Hyacinthe d'avoir un centre-ville
fort. Cela permet à une ville d'être en bonne santé au
point de vue économique. C'est ce qu'on demande. Je pense que cela vise
exactement un projet de loi privé. Un projet de loi privé est
là pour répondre à une situation particulière -
ici, on a une situation particulière - dans l'intérêt de
l'ensemble des citoyens. C'est justement ce qu'on veut et ce qu'on demande.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Marchesseault (Claude): M. le Président, si vous me le
permettez...
Le Président (M. Desbiens): Oui, allez- y.
M. Marchesseault: II faut également mentionner qu'un des
facteurs qui influencent les coûts demandés par les
propriétaires est que certains de ces terrains sont localisés
à proximité d'équipements municipaux, par exemple, un
stationnement de 500 places. Nous avons donc toute une partie, près du
tiers, en pieds carrés de ce site que nous localisons très bien,
qui est directement sur le site de 500 places. Voilà justement un
des
facteurs qui influencent la décision dudit propriétaire.
Lors de la table de concertation composée de membres du conseil
municipal, de la corporation et des responsables de la Plaza Mascoutaine, les
sept propriétaires, tous avaient convenu un prix de base, comme vient de
le mentionner M. le maire, mais dans la réalité, certains disent:
Nous allons bénéficier des investissements faits par le public et
par la municipalité pour majorer nos taux. Cela a comme
conséquence qu'effectivement, le projet est bloqué, mais
voilà donc que ce sont des investissements publics qui ont
conditionné les prix. On dit à ce moment: compte tenu que c'est
un ensemble global qui, historiquement, a toujours influencé la
situation économique de Saint-Hyacinthe et qui l'influencera davantage,
on aura beau investir au centre-ville, si on n'investit pas à court
terme sur cesdits terrains, en particulier, notre centre-ville est voué
à des difficultés très importantes. Donc, un autre facteur
est celui de voir que nos équipements municipaux ont influencé
les coûts et on voudrait les voir se stabiliser.
M. Pouliot: Nous pouvons fournir les numéros de lots
aujourd'hui même, si c'est demandé.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre. (16 h 15)
M. Léonard: Je pense que la Loi sur les fonds industriels
existe et on peut toujours s'y reporter à l'heure actuelle. Il y a les
SIDAC qui donnent d'autres moyens de faire des investissements
généraux dans un secteur public, en tout cas, non pas public dans
le sens général du terme, mais au moins pour l'association, pour
ceux qui font partie de la SIDAC. Il me semble que, présentement,
l'article est rédigé de façon très
générale et je ne vois pas qu'on puisse accorder ce pouvoir
présentement.
Maintenant, si la ville de Saint-Hyacinthe arrive avec un programme de
revitalisation du centre-ville dans un périmètre très
précis, on pourrait toujours examiner l'article 12 du chapitre 112 de la
loi qui concerne Laval et y revenir, disons, au printemps ou un peu plus tard,
mais avec une description très précise. Accorder le pouvoir
d'acquérir des immeubles pour fins de réserve et de commerce, je
pense que là on commence à aller assez loin. En particulier, cela
veut dire que vous forcez des propriétaires qui ont un droit - c'est le
principe du droit de propriété privée - à vendre
et, là, je pense qu'on commence à aller loin dans ce secteur.
Le plus qu'on puisse dire, c'est de vous référer à
l'article 12 du chapitre 112 de la loi sur Laval de 1978. On pourra vous en
donner une copie et vous pourriez vous préparer en conséquence
à revenir devant la commission parlementaire quand vous serez
prêts.
M. Rhéaurne: M. le Président, M. le ministre, la
ville de Saint-Hyacinthe, au mois d'avril, investira environ 1 250 000 $ pour
la rénovation de la rue des Cascades. N'oubliez pas que nous faisons
toutes les infrastructures. C'est bien beau de mettre des lampadaires, de
mettre du pavé uni, mais nous arrivons avec des trous aux alentours du
marché parce que deux propriétaires qui se sont entendus
verbalement à 12,50 $ le pied font de la surenchère et
m'empêchent, avec un promoteur de la ville de Québec, de faire un
investissement de 3 000 000 $. Je ne marche pas.
Je ne vous demande pas cela pour une période indéfinie. Je
vous demande cela pour deux ans. Vous me reportez au printemps. C'est bien
sûr que mon promoteur, d'ici au printemps, ira ailleurs. Il a 3 500 000 $
à investir et il ne les laissera pas à Saint-Hyacinthe. On ne
vous demande pas la lune, on vous demande deux ans, au maximum, dans un
quadrilatère bien déterminé et vous le savez. Votre chef
de cabinet est venu et il a vu où le feu a eu lieu, c'est à
côté du marché. On ne peut pas laisser cela comme cela. On
vient de se battre en justice pour un mur mitoyen et c'est la ville de
Saint-Hyacinthe qui a été obligée de s'impliquer
financièrement pour venir à bout de demander au juge de
décider à qui appartenait le mur mitoyen. On est très
limités dans nos pouvoirs de travail. M. Caron le dit, M. Rocheleau est
passé par là. Donnez-nous quelques armes, on ne vous demande pas
beaucoup. On ne vous demande qu'un an et demi à deux ans dans le
plus.
Le Président (M. Oesbiens): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Dupré: Si, au cours de la journée, on vous
donnait les lots précis avec les numéros afin d'essayer d'en
arriver à une entente. C'est capital pour la ville de Saint-Hyacinthe.
Cela fait déjà un an et demi qu'on s'adresse un peu partout et il
n'y a rien qui se fait dans ce domaine-là. Déjà, le
gouvernement provincial a donné près de 200 000 $ et il y a
d'autres investissements qui s'en viennent. Je pense que les autorités
municipales font des efforts surhumains pour essayer de revitaliser cela.
Le Président (M. Oesbiens): M. le député de
Verdun.
M. Caron: En plus de cela, avec le nombre de personnes sans
travail, vous avez quelque chose de concret qui s'en vient. Il me semble
qu'à certains moments il ne faut pas être plus catholique que le
pape et faire
quelque chose. Il y a assez de monde qui ne travaille pas au
Québec. Tous les jours des gens viennent me voir et m'appellent. Ils ont
la possibilité d'ouvrir une porte à Saint-Hyacinthe.
M. Dupré: D'autant plus que pour un projet semblable on
met une limite de deux ans. Ce n'est pas...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull.
M. Racheleau: Je comprends très bien la position du maire
de Saint-Hyacinthe dans ce cas très précis. Je pense que le
député de Saint-Hyacinthe partage aussi les opinions du maire de
sa municipalité. Ce ne sont pas des cas qui se présentent tous
les jours. Quand un cas semblable se présente, cela permet à
celui qui ne veut pas être acheté de faire de la surenchère
et de bloquer souvent un projet très important. Je l'ai vécu dans
ma municipalité et ce n'est pas intéressant de voir des millions
de dollars s'envoler parce qu'on ne peut pas mettre en chantier un projet avant
telle date. Je serais bien prêt à ce que le ministre des Affaires
municipales prenne le temps nécessaire aujourd'hui, quitte à
mettre cela de côté, s'il le faut, pour pouvoir l'examiner. M. le
Président, cela me fait un peu rire lorsqu'on parle d'autonomie
municipale, quand on sait qu'à l'intérieur d'un budget il y a
à peu près 90% ou 92% d'un budget de fonctionnement adopté
par le conseil municipal pratiquement à l'intérieur d'un carcan
où les édiles municipaux ne peuvent absolument pas bouger. Leur
marge de manoeuvre est limitée à à peu près 7%
à 8% du budget et on revendique de plus en plus d'autonomie. Je pense
qu'il faut faire confiance à nos municipalités, à ceux qui
sont élus pour prendre des responsabilités, et aux populations
qui ont à se prononcer à la suite de règlements qui, par
le fait même, créent des obligations à chacun des citoyens,
soit par un règlement d'emprunt ou autre.
Dans ce cas-ci, après avoir entendu le maire de Saint-Hyacinthe,
on accepterait sûrement de permettre au ministre et par le fait
même à ses fonctionnaires, de trouver la solution qui pourrait
permettre à la ville de Saint-Hyacinthe de ne pas être
privée d'un projet aussi important dans le contexte économique
actuel où on fait des pieds et des mains dans le but d'intéresser
des gens à venir investir chez nous. D'autant plus que je pense que la
ville de Saint-Hyacinthe est bien engagée dans ce processus de
revitalisation de son centre-ville. Il faut donc lui donner les outils
nécessaires pour lui permettre de continuer l'excellent travail qu'elle
fait actuellement. Je comprends que peut-être toutes les
municipalités ne connaissent pas l'efficacité à sa
même valeur, mais, que je sache, la ville de Saint-Hyacinthe a un statut
assez intéressant au point de vue de performance et je pense qu'il faut
tenir compte de ces municipalités qui viennent nous voir dans le but de
se faire entendre, de demander au ministre de leur faciliter la chose, d'autant
plus que les citoyens auront à se prononcer sur les engagements que
prendra ensuite la municipalité si un règlement d'emprunt ou un
autre est adopté.
M. Rhéaume: M. le Président, pour compléter
ce que vient de dire M. Rocheleau, l'OPDQ vient de nous accorder une subvention
de 250 000 $ pour rénover le marché du centre et on a un
règlement d'emprunt de 450 000 $ qui est passé, qui a
été accepté par les citoyens. Je n'ai pas besoin de vous
dire que nous avons eu une offre du gouvernement fédéral de 600
000 $ qui est remise à la Plaza Mascoutaine parce que la ville de
Saint-Hyacinthe ne peut pas l'acquérir selon une loi adoptée en
1972 ou en 1974 où il est dit qu'une ville ne peut pas accepter des
sommes d'argent provenant du fédéral. On a donc fait un petit
détour, une petite passe-passe, on l'a donné à la Plaza
Mascoutaine qui, elle, chargera la ville du projet pour la rénovation du
centre-ville. Si on a des subventions qui viennent de tous bords et de tous
côtés, je dis que ce n'est pas pour deux ans qu'on devrait nous
empêcher de continuer à aller de l'avant à la ville de
Saint-Hyacinthe. Il y a assez de villes autour de nous comme Sorel et
Victoriaville qui ont 42% de chômage alors que nous n'en avons que 12%,
on devrait profiter de la situation de progrès de la ville de
Saint-Hyacinthe qui s'en va vers un but très précis qui est
l'agro-alimentaire et qui est la reconstruction et la rénovation de son
centre-ville.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Dupré: M. le Président, je demanderais la
suspension de l'étude de cet article. On pourrait continuer, si vous
permettez, quitte à en passer d'autres, afin d'essayer de trouver un
libellé qui serait favorable.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: D'accord, M. le Président. Je suis
d'accord avec la suspension, on examinera si, d'ici la fin de la commission, on
est capable d'arriver à quelque chose qui soit correct
législativement parce qu'à l'heure actuelle ce n'est pas
l'article contenu dans le projet de loi dont on débat. Il faudrait bien
faire attention. Je pense que, là-dessus, la ville ne nous a pas
donné ce
qu'il nous faudrait actuellement pour adopter un tel article. C'est cela
le problème. Sur la question de fond, quand on parle de
rénovation du centre-ville, nous sommes d'accord sur le principe, mais
encore faut-il faire ses devoirs.
Le Président (M. Desbiens): L'article 9 est suspendu.
M. Léonard: Nous verrons à ce moment-là - je
ne peux pas m'engager à dire oui ou non au moment où l'on se
parle - si on est capable d'arriver à une solution ensemble.
M. Dupré: On essaiera en tout cas.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 9 est suspendu.
J'appelle l'article 10. Est-ce que l'article 10 est adopté?
M. Léonard: Je pense qu'il faut le suspendre aussi parce
qu'il y a exactement, à la dernière ligne du premier paragraphe,
les mots "de commerce" et nous avons des réticences.
Le Président (M. Desbiens): L'article 10 est suspendu.
J'appelle l'article 11. Il y a un amendement à l'article 11. Le
nouvel article 11 se lirait ainsi: "La ville peut, par résolution,
vendre au prix approuvé par la Commission municipale du Québec,
à la corporation constituée en vertu de l'article 13, tout
immeuble qu'elle a acquis en vertu de l'article 9 ou qu'elle possède
déjà."
M. Léonard: Nous allons déposer l'amendement et le
suspendre parce qu'il va avec l'article 9. C'est suspendu jusqu'à
l'article 17 parce qu'il paraît que tous les articles qui suivent sont
concernés. On y reviendra.
L'article 18 est réglé par la loi 103. C'est une loi
générale, donc il n'y a pas lieu de l'introduire ici.
M. Pouliot: Est-ce qu'on peut rencontrer quelqu'un du
ministère pour essayer de trouver un libellé qui convienne?
M. Léonard: Oui. Nous allons suspendre cette loi.
Le Président (M. Desbiens): Nous allons suspendre
l'étude du projet de loi no 276, Loi modifiant la charte de la ville de
Saint-Hyacinthe.
Projet de loi no 270
J'appelle maintenant le projet de loi no 270, Loi concernant la ville de
Bromont. Je demanderais aux représentants de la ville de
Bromont de s'approcher, s'il vous plaît.
Le parrain du projet de loi est le député de Shefford.
M. Paré: M. le Président, si vous me le permettez,
je vais commencer par souhaiter la bienvenue aux représentants de la
ville de Bromont. J'ai accepté de bonne grâce de présenter
le projet de loi no 270 concernant la ville de Bromont parce que, à mon
sens, c'est une question d'équité et en même temps un geste
qu'on peut qualifier d'humaniste dans le sens où cela se présente
aujourd'hui. (16 h 30)
Si vous me le permettez, je vais faire un bref historique de la raison
d'être de ce projet de loi concernant la ville de Bromont et je vais
toucher aussi un sujet se rapportant à des commutations de taxes. Si on
recule de quelques années, à la fin des années soixante,
il y a eu des fusions avec des ententes où la municipalité avait
accepté des commutations de taxes à perpétuité,
sauf qu'en cours d'année, soit plus précisément le 1er
janvier 1972, il est arrivé une loi où ont été
abolies justement les commutations de taxes. Sans présumer du
comportement ou en tout cas de la réflexion des gens qui étaient
en place à ce moment et depuis ce temps, il n'y a pas eu application de
la loi comme telle et que les commutations de taxes ont continué
jusqu'à maintenant, jusqu'à l'année 1982. Ce n'est pas de
mauvaise de foi, de part et d'autre, que cela s'est perpétué
comme cela. J'ai rencontré les deux parties. Ce n'est vraiment pas de
mauvaise foi sauf qu'en cours de route est arrivée une tutelle à
Bromont où le tuteur justement, vérifiant les livres de la ville,
s'est aperçu qu'il y avait une loi qui n'était pas
respectée.
On présente ici aujourd'hui ce que je considère et c'est
la raison pour laquelle je le fais au nom de la ville - c'est un projet de loi
privé de la ville de Bromont - une proposition qui me semble tout
à fait acceptable, M. le ministre, parce qu'en même temps qu'on
s'en vient légaliser quelque chose qui existe déjà,
c'est-à-dire l'application d'une loi votée en 1972, on le fait -
et je trouve que cela pour les autorités municipales de Bromont - d'une
façon humanitaire, c'est-à-dire qu'on le fait sur une
période de deux ans: en 1982 on va demander aux gens qui ont
été fusionnés à la fin des années soixante
de payer un tiers de leur compte de taxes et pour l'année 1983 qui vient
les deux tiers, pour ensuite régulariser la situation de façon
que tous les citoyens de la municipalité de Bromont soient
traités sur un pied d'égalité. Je considère que le
projet apporté par la ville de Bromont est plein de bon sens et permet
à chacun des citoyens d'être traité équitablement.
C'est vraiment une question d'équité. Pour les gens qui sont
directement
touchés, c'est-à-dire les fusionnés, cela leur
permet aussi d'avoir un certain laps de temps pour être capable de
s'habituer à l'application de cette loi.
C'est la raison pour laquelle j'accepte de parrainer le projet de loi no
270.
Le Président (M. Desbiens): M. le maire.
M. Viau (Pierre): Pierre Viau, avocat, je suis accompagné
de M. le maire Pierre Bellefleur, de Bromont, et du gérant, M. Paul
Montagne.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que vous avez des
représentations à faire?
M. Léonard: Nous avons examiné ce projet de loi et
examiné aussi toute la situation de la ville de Bromont. Vous vous
rappellerez qu'il y avait eu enquête et surtout une tutelle qui existe
à Bromont depuis quelques mois, depuis disons depuis un peu plus d'un an
maintenant dans le but de rétablir l'administration et c'est un des
éléments qui ont été découverts en cours de
route. Maintenant, tout le monde, je pense, est de bonne foi là-dedans:
en tout cas, au niveau des contribuables, il n'y a aucun problème
là-dessus, nous voulons rétablir la situation. Tout le monde est
bien d'accord pour la rétablir. On le fait sur une période de
deux ans comme l'a dit le député de Shefford tout à
l'heure. En termes d'équité, nous sommes d'accord avec le projet
de loi. 3e sais qu'il y a quelques amendements. Il y a notamment une cause
pendante devant les tribunaux dont il faudrait tenir compte dans la
rédaction des articles. À un moment donné, nous
proposerons aussi un amendement à ce sujet de sorte que quelqu'un qui a
un recours devant les tribunaux, ses droits soient sauvegardés. Nous
sommes d'accord pour procéder. Vous m'excuserez, M. le Président,
je voudrais enfin aussi souhaiter la bienvenue au maire de Bromont et aux
représentants de Bromont aussi.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Je souhaite également la bienvenue au maire,
au gérant et au procureur de la ville de Bromont. Nous allons leur
offrir notre collaboration pour l'étude de ce projet de loi.
Le Président (M. Desbiens): J'appelle l'article 1. Est-ce
qu'il est adopté?
M. Viau: À l'article 1, M. le ministre, tel qu'il est
rédigé, nous en avons fait part aux officiers du
ministère, on prévoyait un montant de 0,67 $ les 100 $
d'évaluation. C'est que la taxe de 1982 a été
imposée en deux volets. Le dollar des 100 $ d'évaluation est
récupéré du champ scolaire et 2 $ qui étaient la
taxe générale que tout le monde payait. Plutôt que 0,67 $,
au fond c'est le dollar scolaire et le tiers des 2 $, c'est 1,67 $. J'en ai
fait part au parrain. J'en ai fait part à l'Opposition parce que sans
cela ce n'est pas un tiers, c'est beaucoup moins qu'un tiers et ce n'est pas
très équitable pour les autres. C'est 1,67 $.
M. Léonard: Je suis d'accord avec l'amendement.
Le Président (M. Desbiens): Si vous voulez bien
répéter votre amendement, s'il vous plaît.
M. Viau: L'article se lirait comme suit: Une taxe foncière
générale de 1,67 $. 1 $ entre le mot "de" et "67."
Le Président (M. Desbiens): II faudrait donc ajouter
à l'article 1, quatrième ligne, après "foncière
générale" "de 1 $ et". C'est l'amendement.
M. Viau: C'est exact.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté. L'article 1, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 2. Est-il adopté?
M. Léonard: II y aussi un amendement, je pense.
M. Viau: Nous n'avions pas à fixer le taux de taxe,
évidemment, parce qu'il va être fixé en 1983. Donc, nous
visions simplement les deux tiers, je crois. Il n'y a pas à
suggérer d'amendement à cet article. À l'article 3, il y
en a un, mais à l'article 2, je n'en voyais pas.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Shefford.
M. Paré: La différence entre l'article 1 et 2,
c'est qu'à l'article 1, on a spécifié un montant
défini étant donné qu'on connaissait le montant des taxes
pour l'année 1982, alors que pour 1983, on y va par pourcentage. Donc,
il n'y avait pas de chiffres spécifiés.
M. Léonard: Si je comprends bien, ce sont les deux tiers
qui demeurent dans
l'article 2 du projet de loi.
M. Viau: Oui. Parce que le taux de taxe pour 1983 n'étant
pas encore connu, il faut y aller par voie de pourcentage. Donc, ce sont les
deux tiers des montants de taxes à payer. C'est la façon dont
cela avait été expliqué et accepté à
Bromont.
M. Léonard: Ce qu'on me dit ici, c'est que pour que ce
soit concordant avec l'article 1, il faudrait les trois quarts plutôt que
les deux tiers. C'est vraiment par concordance.
M. Viau: C'est possible. Inscrivez-le. Quant à nous, c'est
une faveur additionnelle. Oui, c'est possible. Il y a eu une discussion sur les
trois quarts. Est-ce que cela va pour ces montants?
M. Montagne (Paul): Cela va.
M. Viau: Cela va pour les trois quarts. D'accord.
M. Léonard: Bon! Donc, au lieu des...
Le Président (M. Desbiens): II y aurait donc, à
l'article 2, un amendement à la ligne...
M. Léonard: La troisième ligne de la fin. Il faut
lire: "Devra être fixé à un montant égal aux trois
quarts du taux établi pour la taxe foncière
générale imposée."
Le Président (M. Desbiens): ... 9, changer les mots "deux
tiers" par "trois quarts". C'est bien cela?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Et la ligne 9 se lirait donc:
"Montant égal aux trois quarts du taux établi pour la taxe
foncière." Cet amendement est-il adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 2,
tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 3. Il y a également un amendement ici qui dit de remplacer
à la deuxième ligne du paragraphe b) les lettres et les chiffres
CM41701 par les chiffres 184104. L'amendement est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 3,
tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): J'appelle l'article 4. Est-il
adopté?
M. Viau: M. le Président, si je peux me permettre une
remarque, il s'agissait de fermer la porte aux réclamations pour les
taxes antérieurement imposées et pour les taxes telles que nous
venons de les imposer par la loi. Nous sommes prêts à accepter une
clause là ou ailleurs dans le projet de loi qui va mentionner que cela
ne cause pas ou n'affecte pas un jugement rendu ni une cause pendante parce
qu'effectivement il y a deux causes pendantes qui portent sur des
problèmes fiscaux. J'en avais fait part aux gens du ministère.
Après avoir présenté notre projet de loi, après
vérification, nous nous sommes aperçus qu'il y avait deux causes
pendantes. Ce sont les seuls cas; mais comme ils portent sur des questions
fiscales, nous ne voulons pas causer préjudice à ces causes et,
à la suggestion des gens du ministère, nous sommes bien
prêts à accepter une réserve quant aux causes pendantes. Ce
que nous ne voulons pas, par ailleurs - c'est le but de l'article - c'est de se
faire poursuivre dans l'avenir pour les taxations qui ont été
faites il y a six ou sept ans. Mais ce qui existe...
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: Mes juristes m'indiquent qu'on peut maintenir
la rédaction de cet article mais, à la fin, je présenterai
un autre article disant ceci: La présente loi n'affecte pas un jugement
rendu avant la date du dépôt du projet de loi ni une cause
pendante à cette date. Donc, cela exclurait les deux causes dont vous
parlez à l'heure actuelle.
M. Viau: C'est exact, M. le ministre, mais je voulais le
dévoiler à la commission au moment où je passais sur mon
article...
M. Léonard: Oui, d'accord.
M. Viau: ... qui est vraiment d'ordre général.
Alors, cela ira aussi.
M. Léonard: Cela va.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 4 est
adopté? M. le député de Laprairie.
M. Saintonge: J'ai une question. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu
que cet amendement
soit ajouté à l'article 4, au deuxième paragraphe,
par exemple, pour spécifier...
M. Viau: On nous avait suggéré, M. le
député de Laprairie, qu'il soit apporté comme article
à la fin, de façon à bien couvrir tout le projet de loi,
ce à quoi nous n'avons pas d'objection.
M. Saintonge: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Alors, l'article 4 est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. À
l'article 5, il y a un amendement ou est-ce que...
M. Léonard: Je pense qu'on pourrait le remplacer.
Le Président (M. Desbiens): ... le nouvel article 5...?
Alors, l'article 5 serait remplacé par le suivant: "5. La ville accorde
à tout contribuable qui a payé ses taxes foncières en
vertu de la résolution no 184104, adoptée par la Commission
municipale du Québec le 5 février 1982, un crédit de taxe
équivalant à la différence obtenue en soustrayant du
montant ainsi payé le montant de taxes foncières imposées
en vertu de l'article 1 de la présente loi. Toutefois, si cette personne
n'est plus contribuable de la ville pour l'exercice financier de 1983, la ville
lui rembourse alors le montant équivalant à cette
différence. "Le crédit mentionné au premier alinéa
réduit le montant de taxes dues à la ville par ce contribuable,
pour l'exercice financier de 1983. "Le montant des arrérages de taxes
pour l'exercice financier de 1982 apparaît au compte de taxes pour
l'exercice financier de 1983 et est réduit à l'égard des
contribuables visés à l'article 1 en tenant compte de
l'application de cet article."
Est-ce que le nouvel article 5 est adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 6. Est-ce que l'article 6 est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 6 est adopté.
Alors, il y aurait un nouvel article 7. Bon, il y a un article que je
numéroterai plutôt 6.1; la renumérotation se fera plus
tard, d'accord? Ce serait l'article 6.1: "La ville de Bromont est
autorisée à acquérir, de gré à gré ou
par expropriation, tout immeuble dont l'acquisition est jugée
appropriée pour fins de réserve foncière ou d'habitation
et pour les travaux connexes à ces fins ainsi que tout immeuble
désuet ou dont l'occupation est nocive. "La ville peut exercer les
pouvoirs prévus au premier alinéa à l'intérieur de
son territoire. "Le présent article s'applique sous réserve de la
Loi sur la protection du territoire agricole (L R Q, chapitre P-41.1). "Le
présent article ne s'applique pas à l'acquisition d'immeubles
pour fins industrielles. "La ville est autorisée à
détenir, louer et administrer les immeubles acquis en vertu du premier
alinéa. Elle peut aménager ces immeubles et y installer les
services publics nécessaires; elle peut également démolir
ou restaurer les bâtiments et autres ouvrages y érigés ou y
construire de nouveaux bâtiments pour fins d'habitation de loisirs, de
récréation et autres accessoires.
M. Léonard: "Autres fins accessoires".
Le Président (M. Desbiens): Excusez! ... et autres fins
accessoires. (16 h 45) "La ville est autorisée à exercer les
pouvoirs prévus au cinquième alinéa sur les immeubles dont
elle est déjà propriétaire. "Elle peut les aliéner
aux conditions qu'elle détermine avec l'approbation de la Commission
municipale du Québec, pourvu que le prix d'aliénation soit
suffisant pour couvrir toutes les dépenses relatives à l'immeuble
concerné y compris celles encourues pour la restauration, la
démolition et la construction, le cas échéant. "La ville
peut aliéner, à titre gratuit ou pour un prix inférieur
à celui prévu au présent article, un tel immeuble ou
bâtiment en faveur du gouvernement, de l'un de ses organismes, d'une
corportion scolaire ou de son office municipal d'habitation, ou un autre
organisme à but non lucratif; dans ce dernier cas, l'autorisation de la
Commission municipale du Québec est requise. "La ville peut, par
résolution, vendre au prix approuvé par la Commission municipale
du Québec, à la corporation constituée en vertu du
troisième alinéa, tout immeuble qu'elle a acquis en vertu du
présent article ou qu'elle possède déjà. "La ville
peut emprunter, par règlement approuvé de la même
manière qu'un règlement d'emprunt selon la loi qui régit
la municipalité, les sommes nécessaires et demander les
subventions prévues par la loi pour l'exercice de ces pouvoirs et aux
fins d'effectuer un prêt à la corporation
constituée en vertu du onzième alinéa. "Sur
présentation d'une requête de la ville, le gouvernement peut, aux
conditions qu'il fixe, délivrer sous le grand sceau du Québec des
lettres patentes constituant une personne en corporation sans but lucratif
ayant pour objet l'acquisition d'immeubles d'habitation pour personnes ou
familles autres que celles à faible revenu ou à revenu modique
visé par l'article 57 de la Loi sur la Société
d'habitation du Québec (L.R.Q., chapitre S-8) et l'exercice des autres
pouvoirs que le présent article confère à la ville. "Les
lettres patentes doivent mentionner le nom de la corporation, le lieu de son
siège social, ses pouvoirs, droits et privilèges, les
règles relatives à l'exercice de ses pouvoirs et la
désignation de ses membres et de ses administrateurs. "Un avis de
l'émission des lettres patentes doit être publié à
la Gazette officielle du Québec. "À la requête de ia
corporation constituée en vertu du présent article, le
gouvernement peut délivrer des lettres patentes supplémentaires
dans le but de modifier le contenu des lettres patentes visées au
douzième alinéa. Un avis de l'émission des lettres
patentes supplémentaires doit être publié à la
Gazette officielle du Québec.
Une corporation ainsi constituée a, entre autres pouvoirs, ceux
d'une corporation formée par lettres patentes sous le grand sceau du
Québec, est un mandataire de la ville et est réputée une
corporation municipale aux fins de la Loi sur le ministère des Affaires
intergouvernementales (L.R.Q., chapitre M-21)." L'exercice de dictée est
terminé.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: ... je crois qu'il s'est glissé une
erreur au neuvième alinéa, à la troisième ligne
dans le texte. Le neuvième alinéa devrait se lire ainsi: "La
ville peut par résolution vendre au prix approuvé par la
Commission municipale du Québec à la corporation
constituée en vertu du onzième alinéa - parce que lorsque
vous vérifiez, c'est vraiment le onzième alinéa plus loin
-tout immeuble qu'elle a acquis en vertu du présent article qu'elle
possède déjà."
Le Président (M. Desbiens): Alors, donc, on peut
peut-être considérer que c'était déjà inclus
dans...
M. Léonard: Dans la lecture.
Le Président (M. Desbiens): ... la lecture de l'article
6.1. Alors, à l'alinéa 9, troisième ligne: "En vertu du
onzième alinéa, tout immeuble qu'elle a acquis en vertu du
présent article ou qu'elle possède déjà."
Est-ce que le nouvel article 6.1 est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. M. le
député d'Iberville.
M. Beauséjour: Je voudrais que le ministre me
précise ce qu'est un immeuble désuet et une occupation nocive.
C'est dans le premier paragraphe.
M. Léonard: Je pense qu'il y a la notion de danger
à la sécurité publique, lorsqu'un immeuble n'a plus
d'utilisation, qu'il est rendu inutilisable. Évidemment, il s'agit
là de l'exercice du jugement des responsables de la
municipalité.
M. Beauséjour: Est-ce qu'un citoyen peut avoir un recours
de constestation dans de tels cas?
M. Léonard: II peut toujours aller devant les tribunaux
s'il considère que son immeuble n'est pas désuet ou est
désuet, oui. Le recours aux tribunaux reste pour les citoyens.
Le Président (M. Desbiens): Je vais procéder en
faisant adopter le petit amendement à l'alinéa 9.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Ce sera plus simple.
L'amendement à l'alinéa 9, troisième ligne, consistant
à remplacer le mot "troisième" par le mot "onzième",
est-il adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 6.1 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Maintenant, il
y a l'article... Il faudrait plutôt faire celui-là avant,
l'article 6.2. Il y aurait un nouvel article qu'on va numéroter 6.2 qui
se lirait ainsi: "La présente loi n'affecte pas un jugement rendu avant
le (insérer ici la date du dépôt du projet de loi no
270)"...
M. Léonard: Alors, le nouvel article 6.2 dit que "la
présente loi n'affecte pas un jugement rendu avant..."
Le Président (M. Desbiens): "le (insérer ici la
date de dépôt du projet de loi no 270)", ou on l'inscrit tout de
suite?
M. Léonard: "Insérer ici la date du
dépôt du projet de loi no 270"; je pense que la correction sera
faite lorsqu'on fera...
Le Président (M. Desbiens): C'est cela. Virgule...
M. Léonard: "... ni une cause pendante à cette
date".
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que ce nouvel article
6.2 est adopté?
M. Saintonge: II faudrait avoir le consentement, M. le
Président, de la municipalité, je pense, sous les mêmes
réserves qui ont été expliquées
précédemment quant à savoir si... Le maire est ici, mais
il n'y a pas d'approbation, nécessairement, du conseil municipal par
résolution.
M. Léonard: Ce n'est pas de cet article dont il est
question.
M. Saintonge: Excusez-moi. D'accord, excusez-moi.
Le Président (M. Desbiens): Alors est-ce que l'article 6.2
est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Léonard: On y vient, M. le député,
article 6.3 maintenant.
Le Président (M. Desbiens): J'appelle maintenant l'article
6.3. M. le maire ou M. le procureur. La clause constitutionnelle, est-ce que
vous acceptez qu'elle soit...
M. Viau: M. le Président, nous acceptons que la clause
constitutionnelle soit incluse, particulièrement dans le cas du projet
de loi qui est devant vous cet après-midi. Maintenant que nous avons
réussi à boucler la boucle, à bien fermer nos portes comme
il faut vis-à-vis des problèmes que nous pouvons avoir sur le
plan du droit public, je pense bien qu'on devrait compléter cela en
réglant tous les problèmes que nous pourrions avoir sur le plan
du droit privé et ne pas être sujets à des contestations
ultérieures en prétendant que des gens ont des privilèges
ou des droits privés et profiter de la clause constitutionnelle.
D'ailleurs, nous en avions discuté. Nous pensons que cela
complète, sur le plan public et sur le plan privé, le but de
notre projet de loi et cela évitera de revenir devant vous à un
autre moment pour régler d'autres problèmes de ce type.
M. Saintonge: Adopté sur division.
Le Président (M. Desbiens): L'article 6.3 est
adopté sur division. Article 7? Est-ce qu'il est adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 7 est adopté.
Est-ce que l'annexe est adoptée?
M. Saintonge: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que les
préliminaires et les attendus sont adoptés?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que le
projet de loi no 270 est adopté avec ses amendements, ses ajouts, ses
titres et sous-titres et ses annexes?
M. Saintonge: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Je remercie les
représentants de la ville de Bromont.
M. Bellefleur (Pierre): Au nom du conseil de la ville, on vous
remercie beaucoup, M. le ministre, M. le Président, ainsi que le parrain
du projet de loi. Encore une fois, on vous remercie.
M. Léonard: Merci. Bienvenu à nouveau. On
espère que vous ne serez pas obligés de venir ici pour des
projets de loi privés. Vous êtes toujours les bienvenus à
Québec. Il ne nous reste qu'à vous souhaiter bonne route avec
votre projet de loi.
M. Bellefleur: Merci.
M. Léonard: On peut suspendre cinq minutes.
Une voix: La cloche a sonné. M. Léonard: La
cloche a sonné?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Desbiens): J'invite maintenant les
représentants de la ville de Mont-Joli à s'approcher et, pendant
ce temps, la commission suspend ses travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 57)
(Reprise de la séance à 17 h 08)
Projet de loi no 211
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre! La
commission permanente des affaires municipales reprend ses travaux pour
étudier maintenant le projet de loi privé no 211, Loi modifiant
le territoire de la ville de Mont-Joli. Le parrain du projet de loi est le
député de Matapédia, M. Marquis. À vous la
parole.
Remarques préliminaires M. Léopold
Marquis
M. Marquis: M. le Président, à titre de
député du comté de Matapédia, il me fait plaisir
d'accueillir les membres des deux conseils municipaux. D'abord ceux du conseil
de ville de Mont-Joli, ayant à sa tête le maire, M. Jean-Louis
Desrosiers, ceux du conseil municipal de Saint-Jean-Baptiste et le maire, M.
Gaétan Dubé, ainsi que les personnes qui les accompagnent.
Je veux également souligner la présence d'une nombreuse
délégation provenant de ces deux municipalités qui ont
parcouru, hier soir ou ce matin, même lundi pour certains d'entre eux,
plus de 200 milles pour assister à cette commission parlementaire. C'est
donc dire que le sujet qui sera discuté ici aujourd'hui revêt une
importance considérable pour ces deux populations. Je souhaite que les
représentations qui seront faites, par les deux parties
concernées, permettront aux membres de cette commission parlementaire
d'être les mieux informés possible afin d'être en mesure de
prendre, s'il y a lieu, la meilleure décision dans les
circonstances.
Je voudrais profiter de l'occasion qui m'est donnée à ce
moment-ci, en présence de mes collègues des deux
côtés de la table, en présence également des deux
délégations de Saint-Jean-Baptiste et de Mont-Joli, pour dire aux
élus de ces deux municipalités que j'ai toujours
espéré que ce problème, vieux d'une dizaine
d'années, aurait pu se régler ailleurs qu'ici, car plusieurs
municipalités au Québec, même dans le comté de
Matapédia, ont fait la preuve qu'il est possible de s'entendre lorsque
les différents intervenants font le maximum d'efforts, et ceci des deux
côtés, afin de trouver une solution équitable pour
tous.
En terminant, je souhaite que ces audiences d'aujourd'hui, devant la
commission parlementaire, permettront, autant aux membres de la commission
parlementaire qu'aux gens de la population qui vont apprendre des choses,
peut-être pour la première fois cet après-midi, de se faire
une meilleure idée des solutions qu'il serait possible d'apporter pour
régler ce conflit.
Je vous remercie et bienvenue encore une fois aux gens, dont c'est
peut-être la première fois qu'ils font un séjour à
Québec. J'espère qu'ils n'en garderont pas un mauvais souvenir.
Cela s'adresse à tout le monde sans exception. Merci beaucoup.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Jacques Léonard
M. Léonard: M. le Président, je voudrais, à
mon tour, souhaiter la bienvenue au maire de Mont-Joli, au maire de
Saint-Jean-Baptiste, ainsi qu'à leurs conseillers municipaux, de
même qu'à ceux qui les entourent. Je voudrais aussi souhaiter la
bienvenue, bien sûr, aux citoyens et aux citoyennes des deux
municipalités.
Je voudrais également souligner la présence dans la salle
du président de l'Union des municipalités régionales de
comté et du président de l'Union des municipalités du
Québec. Je pense qu'ils veulent assister à cette
présentation, afin de mieux comprendre aussi ce dont il s'agit.
Il s'agit essentiellement d'une demande de la ville de Mont-Joli
d'annexer l'ensemble du territoire de la municipalité de
Saint-Jean-Baptiste alors que celle-ci semble s'y opposer fermement et, comme
le dit son député, depuis environ dix ans que la question est
posée, sinon celle d'une fusion, au moins celle du partage des
coûts de services.
Pourquoi cette demande? Je pense qu'il faudra examiner les fondements de
la demande de Mont-Joli. Selon ce qu'on peut en voir, la ville de Mont-Joli
estimerait que les citoyens de Saint-Jean-Baptiste utilisent et profitent de
nombreux services de la ville de Mont-Joli sans en assumer les coûts
réels. Elle estime être lésée et, pire encore, elle
estime que les citoyens de Mont-Joli paient seuls certains services dont les
deux groupes de citoyens profitent. Pour régler ce problème, la
ville de Mont-Joli réclame la fusion des deux municipalités. Les
études techniques de mon ministère concluent jusqu'ici à
des aspects positifs qui pourraient découler de cette fusion.
Pour sa part, la municipalité de Saint-Jean-Baptiste admet
certaines inéquités fiscales. Elle admet qu'elle ne paie pas le
coût réel des services en cause, mais elle estime que la fusion
n'est pas la solution
adéquate. Elle désire plutôt passer des ententes
avec la ville de Mont-Joli pour chacun des services qu'elle utilise ou,
plutôt, que ses citoyens utilisent. Je pense que la distinction s'impose
aussi. Les services en cause dans les discussions actuelles sont la protection
contre les incendies, les aqueducs et les égouts, les loisirs et la
police.
Sans refaire tout l'historique, disons qu'il y a eu de longs et vifs
débats sur l'opportunité de la fusion depuis quelques jours.
Etant donné, je pense, l'état des négociations ou des
discussions entre les deux municipalités, j'ai demandé, plus
précisément lundi, aux deux municipalités, avec la
collaboration technique de mon ministère, d'examiner la
possibilité d'entente sur les quatre services mentionnés. Cela
fait trois jours qu'ils y travaillent. Je pense que le travail a
commencé lundi, a continué mardi, mercredi et nous sommes
maintenant rendus à jeudi. Il y a eu ce qu'on peut appeler des
discussions intensives.
J'ai rencontré, hier soir, les deux maires à la suite de
ces travaux. Les résultats semblent les suivants, au moment où on
se parle: dans le cas du service de la protection contre les incendies, de
l'aqueduc et des égouts, des projets d'accords sur la nature des
coûts des services et les critères de répartition de ces
coûts sont intervenus. Il y a des projets sur la table. Il y a eu aussi
des développements concernant le service des loisirs. En ce qui concerne
le service de police, je ne sais pas s'il y a eu autant de
développements. Disons que la question est examinée. (17 h
15)
Jusqu'ici, il n'y a pas de solution globale par rapport au
problème posé par la ville de Mont-Joli. Il n'y a pas de
consensus entre les deux municipalités. On demande donc au gouvernement
de trancher le différend en décrétant une fusion. Je
voudrais simplement rappeler des mesures que nous tentons d'améliorer
à l'heure actuelle à l'intérieur du projet de loi no 92 en
ce qui concerne le regroupement volontaire. Je pense qu'on veut faciliter les
annexions et les fusions volontaires. Contrairement au gouvernement qui nous a
précédés, qui a fait plusieurs fusions forcées,
dans notre cas, il y a une exception depuis 1976 devant l'absence d'autres
solutions économiques et organisationnelles: il s'agit du projet de loi
no 37 dans le cas de Baie-Comeau et de Hauterive. Cette mesure avait
été prise pour mettre fin à une situation qui causait des
préjudices à l'ensemble des citoyens de toute cette
agglomération. Enfin, il y a un cas, contrairement aux nombreux cas
qu'il y a eus auparavant.
Je pense que, maintenant, il s'agit de s'interroger sur les mesures
à prendre dans les cas où on constate une inéquité
fiscale ou dans les cas où la réalité quotidienne de deux
municipalités force l'une d'entre elles à offrir des services aux
citoyens de l'autre et dans le cas où le partage des coûts ne se
fait pas de façon satisfaisante.
Il y a l'exemple dans le Québec d'un certain nombre de ces cas,
mais enfin. Il faut donc s'interroger sur les causes de semblables situations
et identifier les meilleures solutions. Je pense que le débat que nous
aurons cet après-midi nous renseignera beaucoup sur les avenues, parce
que je crois que chacun des deux groupes, chacune des deux municipalités
a travaillé à des solutions. Il faut donc examiner ce
problème d'organisation municipale sous tous ses angles, à la
lumière d'un des principes de base de la fiscalité municipale.
Les utilisateurs des services doivent en assumer le plus possible les
coûts réels.
Je conclus en invitant les parties à venir expliquer à la
commission leur perception et leur analyse de la situation qui prévaut
sur le plan des services, leurs propositions pour offrir des services efficaces
aux citoyens et assumer un partage équitable des coûts, les
raisons, le pourquoi et les fondements de leurs propositions. Je vous dis donc,
messieurs les maires de chacune des municipalités, à vous la
parole.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie.
M. Jean-Pierre Saintonge
M. Saintonge: Merci, M. le Président. Je voudrais
également souhaiter la bienvenue aux membres des conseils municipaux de
Mont-Joli et de Saint-Jean-Baptiste, ainsi que les consultants qui les
accompagnent, à la population des deux municipalités
présentes, ainsi qu'à M. Moreau. L'Opposition sera à
l'écoute des informations que vous pouvez nous transmettre sur le
problème.
Le ministre a fait allusion à l'absence de consensus
jusqu'à maintenant entre les deux municipalités. Il a
parlé des questions des fusions antérieures, des fusions
forcées. Il a fait allusion à des fusions que le Parti
libéral a pu imposer à certains moments donnés. Je dois
toutefois mentionner que l'an dernier, dans le cas de la fusion de Baie-Comeau
et de Hauterive, la position de l'Opposition a quand même
été claire à ce sujet. Nous attendons maintenir quant au
principe ce que nous avions adopté l'an dernier.
Quant au gouvernement actuel, qu'on se souvienne des discours; on y a
référé tantôt, mais ses membres ont quand même
changé d'avis avec le temps. On peut reprocher au Parti libéral
de changer aussi d'opinion, d'avoir imposé des fusions et d'être
contre les fusions aujourd'hui. Je pense que c'est une évolution pour le
mieux, d'autant plus qu'on doit se référer aux lois
municipales
applicables présentement. À l'intérieur des lois
actuelles il y a quand même des prescriptions concernant les annexions ou
les regroupements municipaux.
Je pense que dans l'économie du droit municipal, si on veut
respecter réellement la réglementation municipale, on doit s'en
tenir à cela au départ ou faire l'effort de ce
côté-là avant d'arriver à tout projet de loi,
d'autant plus que dans le cas présent, M. le ministre, je noterais que
ce projet de loi en est un privé et non public, ce qui est d'autant plus
dommageable. Nous sommes donc à votre écoute et nous tenterons de
vous offrir également notre collaboration et notre oreille attentive.
Merci.
Le Président (M. Desbiens): Je crois qu'il y a une entente
à l'effet que la ville de Mont-Joli fasse sa présentation en
premier. C'est cela? M. le maire de Mont-Joli.
Exposés généraux M. Jean-Louis
Desrosiers
M. Desrosiers (Jean-Louis): M. le Président, M. le
ministre, messieurs, c'est un grand jour parce que nous l'attendons depuis le
27 octobre 1981. Nous pensons, et j'aurais peut-être dû vous
présenter la délégation avant de dire que je pensais telle
chose parce que les pensées ne sont pas les miennes mais celles de la
population qui est ici représentée à la table par Me
Marion Pelletier, le conseiller juridique de la ville de Mont-Joli, M.
Jean-Louis Desrosiers, maire de Mont-Joli, M. Gilles Thibeault,
gérant-greffier de la ville de Mont-Joli, et M. Jean-Charles Fournier,
secrétaire-trésorier.
Derrière nous, vous avez cette population dont nous allons
parler. D'un côté, vous avez Mont-Joli et, de l'autre, vous avez
nos concitoyens de Saint-Jean-Baptiste... Justement, vous faites bien, M. le
Président, ils sont difficiles à distinguer tellement ils se
ressemblent. C'est notre position aussi.
Des voix: Ah!
M. Desrosiers: J'aimerais attirer votre attention sur le fait
qu'il y a aussi, dans la salle, un ancien maire de Mont-Joli en la personne de
M. Julien Bouchard, qui a connu les premiers événements, en 1972,
de cette relation entre les deux municipalités, relation qui devenait de
plus en plus complexe et de plus en plus interpénétrante.
Les présentations étant faites, M. le Président,
nous avons pensé qu'il était nécessaire et opportun dans
cette salle, avec vous tous, avec nos deux populations présentes, au
grand jour, de faire toute la lumière sur la façon dont nous
envisageons le problème dans lequel nous sommes et sur la façon
dont nous envisageons le régler.
Pour ce faire, nous vous demandons, M. le Président, la
permission de relater quelque chose qui ne sera pas tellement long; il s'agit
d'un mémoire-synthèse dont vous avez copie. Il est absolument
nécessaire - je vous le demande - qu'on l'entende. Pour ce faire, je
vais demander à M. Thibeault, gérant-greffier, de bien vouloir
vous en faire la présentation.
M. Gilles Thibeault
M. Thibeault (Gilles): Merci. M. le Président, M. le
ministre, MM. les membres de la commission. La ville de Mont-Joli est devant
vous aujourd'hui pour exposer, au nom de sa population, les motifs qui
devraient vous inciter à examiner la situation qui perdure dans
l'agglomération de Mont-Joli et à sanctionner un état de
fait. Pour bien expliquer les démarches faites par la ville de
Mont-Joli, il importe de faire un retour sur l'histoire et de rappeler quelques
événements qui se sont déroulés depuis un
siècle. Donc, nous allons aborder en premier lieu l'historique.
En effet, en 1880, le législateur reconnaissait l'existence du
village de Mont-Joli. Cette reconnaissance était rendue
nécessaire si l'on considère qu'une communauté
s'était développée autour d'une infrastructure importante
pour l'époque: le chemin de fer. Cette nouvelle réalité
allait s'ajouter à une activité agricole déjà
implantée dans le milieu, en particulier dans le troisième rang.
Ce qui devait arriver arriva. Ainsi, dès le début du
siècle, la divergence d'intérêts et de besoins entre les
cheminots du village et les cultivateurs du troisième rang fut à
l'origine d'un mouvement de sécession qui devait connaître son
aboutissement en 1924. Les cultivateurs du troisième rang ne veulent pas
payer pour les trottoirs et l'éclairage du village des cheminots.
Après plusieurs démarches infructueuses, les cultivateurs
du troisième rang réussissent à obtenir du
législateur la reconnaissance de deux communautés distinctes. En
1924, ce même législateur ampute le territoire du village de
Mont-Joli de plus des deux tiers et crée la municipalité de
Saint-Jean-Baptiste. Après le décret vice-royal consacrant ces
deux unités administratives, les deux municipalités apprendront
à vivre en voisines, voire en soeurs siamoises.
À quelques différences près, l'histoire des deux
municipalités allait se confondre au cours des ans. Pour bien illustrer
qu'on avait assisté à une division administrative, il suffit de
vérifier les registres de la paroisse de Notre-Dame-de-Lourdes pour se
rendre compte que la plupart des gens de Saint-Jean-Baptiste et de Mont-Joli
sont des paroissiens de Notre-Dame-de-Lourdes. Point n'est besoin de vous
rappeler l'importance
qu'avait, à cette époque, l'identification à une
communauté partageant des sentiments religieux similaires et
l'appartenance à une fabrique commune.
L'agglomération mont-jolienne ne manquera pas de se mettre
à l'heure des grands bouleversements sociologiques qu'allait
connaître notre province. Le mouvement d'urbanisation qui
s'amorçait à la fin des années quarante se fera sentir
d'une façon très nette à Mont-Joli et à
Saint-Jean-Baptiste. Dans le cas de Saint-Jean-Baptiste, ce mouvement naturel
d'urbanisation allait prendre une ampleur insoupçonnée à
la suite de la construction d'un sanatorium à la fin des années
trente. Les raisons invoquées en 1924 pour amputer le territoire du
village de Mont-Joli de plus des deux tiers et de le constituer en corporation
municipale distincte n'existent plus aujourd'hui. Les dix doigts de la main
suffisent aujourd'hui pour dénombrer les cultivateurs à
Saint-Jean-Baptiste.
Le tissu social formant la municipalité de Saint-Jean-Baptiste a
évolué constamment au cours des ans. Nous nous devons de
constater aujourd'hui qu'il y a eu une véritable osmose des deux
communautés, à un point tel que jamais les gens de
Saint-Jean-Baptiste n'ont senti le besoin de se doter d'institutions et
d'équipement distincts, sauf un conseil municipal. La mise en place des
infrastructures essentielles au développement harmonieux d'une
communauté n'a pas été jugée nécessaire
puisque Saint-Jean-Baptiste pouvait profiter de celles de sa voisine et ce
à bon compte. Les besoins en services scolaires, religieux, commerciaux,
professionnels et municipaux se confondent à ceux de Mont-Joli qui en
assure la présence et la continuité.
M. le Président, MM. les membres de la commission, ces quelques
points nous permettent de constater un fait: en 1924, le législateur,
dans sa sagesse, avait compris la nécessité de sanctionner
l'existence de deux communautés aux intérêts divergents. En
1982, ce même législateur doit constater qu'on ne peut plus parler
de deux communautés. L'existence d'une seule et même
communauté vivant sur un seul et même territoire, dont la seule
différence est la présence de deux administrations municipales,
commande au législateur de sanctionner un nouvel état de
fait.
Abordons maintenant l'intégration des communautés en
deuxième lieu. Bien malin est celui qui, aujourd'hui, pourrait
différencier, sans s'appuyer sur une connaissance cadastrale du
territoire, les limites des deux municipalités. En 1924, les
cultivateurs sont limitrophes au territoire du village de Mont-Joli. Le
territoire de Saint-Jean-Baptiste n'allait pas se développer par les
extrémités. Le gros bon sens a fait que les nouveaux
établissements se sont concentrés aux limites est et ouest du
village de Mont-Joli tout en profitant des services de Mont-Joli. Le mouvement
d'urbanisation, assorti de la construction du sanatorium à la fin des
années trente, allait changer radicalement l'utilisation spatiale du
territoire de Saint-Jean-Baptiste. On sait fort bien que ce mouvement
d'urbanisation auquel on fait allusion a eu comme première
conséquence une rationalisation au niveau de l'utilisation des
terres.
En effet, au début des années soixante, une des
caractéristiques principales de nos exploitations agricoles était
le modèle familial et patriarcal basé sur des espaces restreints
à la mesure de la famille. Aujourd'hui, le cultivateur est un industriel
qui a des employés, beaucoup d'espace, un grand troupeau et il a
mécanisé ses activités. C'est pourquoi une dizaine de
cultivateurs suffisent pour exploiter le potentiel agricole de la
municipalité de Saint-Jean-Baptiste. Contrairement à 1924, plus
de 90% des résidents de Saint-Jean-Baptiste oeuvrent dans des
sphères autres que celles de l'agriculture.
M. le Président, MM. les membres de la commission, un examen
sommaire de la carte géographique de cette agglomération permet
de constater l'évidence d'un fait: Mont-Joli donne tout son sens
à cette agglomération en servant de trait d'union entre les
parties est et ouest de Saint-Jean-Baptiste. En sanctionnant l'unification de
ces deux territoires, on ne créera pas de distorsion spatiale et
sociologique. Autant on peut dire que Saint-Jean-Baptiste est la
résultante du développement de l'agglomération
mont-jolienne, autant on peut dire que Mont-Joli est et continuera d'être
ce lieu de rencontre que tout citoyen cherche pour s'identifier. La sanction
d'une communauté de territoire n'obligera pas les gens qui vivent
actuellement à Saint-Jean-Baptiste à changer d'adresse, ce sont
des Mont-Joliens. (17 h 30)
La communauté d'intérêt, l'utilisation commune des
services et du territoire commandent l'intégration juridique des deux
communautés. Le temps est arrivé de fusionner deux
administrations municipales qui actuellement s'occupent des
intérêts de gens qui se confondent tant sociologiquement que
"spatialement". Si on avait réuni ces deux administrations dans les
années trente, nous aurions fusionné des administrations
formées en totalité d'urbains dans le cas de Mont-Joli et en
très grande majorité de cultivateurs à
Saint-Jean-Baptiste. Tel n'est plus le cas aujourd'hui. La composition du
conseil municipal de Saint-Jean-Baptiste, depuis les dernières
années, témoigne de l'évolution de cette
municipalité. Le conseil actuel est formé de travailleurs du
monde hospitalier, du monde scolaire ou encore de l'entreprise privée.
Un seul d'entre eux est
cultivateur.
Au cours des dernières semaines et des derniers mois, bon nombre
de déclarations publiques provenant de Saint-Jean-Baptiste laissent
croire que la ville de Mont-Joli envisage de faire payer ses dettes par la
fusion des deux municipalités. Évidemment, il n'en est rien. La
preuve: le contenu des propositions du projet de loi.
Permettez-nous maintenant d'aborder les services municipaux. Cette
fusion sera-t-elle bénéfique pour les contribuables de
Saint-Jean-Baptiste? Il serait présomptueux de notre part de vouloir
répondre à cette question en essayant de faire miroiter
l'arrivée spectaculaire de nouveaux services qui auraient comme effet
premier de changer les habitudes de vie de ces contribuables. Consciemment ou
inconsciemment, même sans intégration administrative, la
majorité pour ne point dire la quasi totalité des contribuables
de Saint-Jean-Baptiste jouissent déjà des services qui sont
dispensés aux contribuables de Mont-Joli.
Présentement, l'administration municipale de Saint-Jean-Baptiste
a sa place d'affaires à Mont-Joli. À ce point de vue, il n'y
aurait aucun changement si ce n'est que l'on déménagerait les
livres et les archives de la municipalité de Saint-Jean-Baptiste de la
rue Doucet à Mont-Joli à la rue Hôtel-de-Ville à
Mont-Joli. Pour la protection publique, les nouveaux contribuables pourront
bénéficier des services de police sans avoir à subir les
contraintes de juridiction territoriale. Pas de révolution non plus aux
travaux publics. La majorité des résidents de Saint-Jean-Baptiste
continueront à être desservis par le réseau d'aqueduc et
d'égout, propriété de la ville de Mont-Joli. Les
résidents de la partie est de Saint-Jean-Baptiste continueront de voir
les véhicules de la municipalité se rendre plusieurs fois par
jour au réservoir et aux diverses stations de pompage actuellement dans
leur territoire.
Dans la partie ouest, le changement sera encore moins perceptible. Ils
sont habitués à voir chez eux les équipes de la ville de
Mont-Joli faire l'entretien du réseau d'aqueduc et d'égout et de
la station de pompage construite spécialement pour eux. Si la
municipalité de Saint-Jean-Baptiste a son bureau d'affaires dans
Mont-Joli, retenez que la ville de Mont-Joli a son atelier municipal dans la
municipalité de Saint-Jean-Baptiste. Au niveau de l'urbanisme et de la
mise en valeur du territoire, les résultats seront plus faciles à
identifier. D'une part, une nouvelle réglementation permettra de mieux
planifier et de mieux prévoir l'utilisation du sol tout en
protégeant l'environnement. D'autre part, la réunification des
deux municipalités permettra à la ville de Mont-Joli de continuer
à assumer son rôle moteur au sein de la communauté
mitissienne. D'ailleurs, c'est dans cet esprit qu'il y a quatre ans,
Mont-Joli contribuait à la mise sur pied d'une corporation de
développement économique ralliant tous les conseils municipaux de
l'actuelle MRC de La Mitis et dont elle assume une grande partie du
financement.
Quant aux loisirs, aucun changement apparent. La population de
Saint-Jean-Baptiste sait déjà où se rendre pour pouvoir
profiter des équipements de la ville de Mont-Joli. On retrouvera encore
des résidents de Saint-Jean-Baptiste à la piscine, au tennis, au
terrain de jeux, au terrain de balle-molle, au terrain de soccer, au parc,
à la palestre, au gymnase, à la salle de spectacle, au stade du
centenaire sans avoir à subir les contrôles et frais
supplémentaires habituellement réservés à des
non-résidents.
Permettez-nous maintenant en conclusion, M. le Président,
d'identifier une nouvelle réalité économique qui
naîtra de la réunification des deux municipalités. Chacune
des deux municipalités apportera sa propre contribution dans la
création de cette nouvelle réalité. Mont-Joli mettra
à la disposition de la communauté élargie tout un
réseau d'infrastructures complètes, capables de répondre
aux besoins de cette nouvelle ville. On n'a tout simplement qu'à citer
la capacité des insfrastructures d'aqueduc, d'égout, de voirie et
de loisirs de la ville de Mont-Joli qui ont été conçues en
fonction de l'avenir.
Dans cette union, la ville de Mont-Joli apporte un capital financier
important. Un actif net de près de 7 000 000 $ sera partagé avec
les nouveaux contribuables. Cette richesse collective déjà
payée laissera un avoir net per capita de 968,54 $ aux contribuables de
la nouvelle municipalité. La nouvelle agglomération
unifiée juridiquement sera dotée d'une organisation sociale
déjà à point et qui est en mesure de répondre aux
besoins qu'exprime une société moderne.
Dans cette nouvelle municipalité, Saint-Jean-Baptiste contribuera
en permettant une consolidation du territoire de l'agglomération en
mettant fin à cette pratique du morcellement rendue nécessaire
pour répondre à des besoins ponctuels. Cette unification
juridique d'une même communauté, encore divisée par une
fiction de la loi, nous assurera un apport en capital humain fort important de
Saint-Jean-Baptiste.
À cette contribution sociologique s'ajoute la contribution
économique. Ainsi, la nouvelle municipalité aura enfin
accès à un potentiel financier non utilisé actuellement
à cause, justement, de l'existence de limites municipales ne
correspondant plus à la réalité.
Enfin, M. le Président, nous sommes bien conscients d'être
devant cette commission pour demander à l'Assemblée nationale de
sanctionner la réunification de deux territoires à
l'intérieur desquels on ne
peut retrouver de motifs valables pour faire perdurer une situation
juridique désuète qui a comme conséquence première
de garder dans un état de faiblesse la communauté mont-jolienne,
voire la communauté mitissienne. Nous avons souscrit aux grands
objectifs de la réforme de la fiscalité municipale. Cette
réforme n'avait-elle pas comme objectifs d'assurer une plus grande
autonomie aux municipalités et une meilleure équité au
niveau du partage fiscal? En sanctionnant la réunification des deux
territoires, le législateur créera une municipalité mieux
adaptée pour répondre aux aspirations de la communauté
mont-jolienne et aux impératifs du développement
économique de la communauté mitissienne. Merci beaucoup.
Le Président (M. Desbiens): Y a-t-il autre chose à
ajouter, M. le maire?
M. Léonard: M. le maire...
Le Président (M. Desbiens): M. le maire, avez-vous autre
chose à ajouter? Oui?
M. Desrosiers: Je ne sais pas si la présidence recevrait
une opinion dans ce sens. On vient d'essayer d'exposer le mieux possible la
position de la ville de Mont-Joli. Je ne sais pas si la présidence
recevrait... J'aimerais bien connaître la position de mes
confrères afin qu'on puisse voir les deux positions, jusqu'à quel
point on diverge, parce que nous aussi... Je ne sais pas comment la
présidence pourrait les recevoir.
Le Président (M. Desbiens): ... de l'intention
exprimée par...
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: ... je pense que si nous entendons, à
l'heure actuelle, Mont-Joli, si vous avez quelque chose à ajouter
encore, tout de suite après, nous passerons à Saint-Jean-Baptiste
et, après, les parlementaires pourront vous poser des questions.
M. Desrosiers: II me semble que cela ferait la lumière
plus facilement si on entendait la position des deux.
M. Léonard: Oui, on va entendre la position des deux.
Le Président (M. Desbiens): J'invite le maire de
Saint-Jean-Baptiste, M. Dubé, à nous présenter
peut-être, d'abord, les personnes qui l'accompagnent.
M. Gaétan Dubé
M. Dubé: Oui, M. le Président. M. Pierre Delisle,
qui est conseiller juridique pour la municipalité; M. André
Bondwell, de la firme Bondwell et Associés; M. Jean-Marie Moreau, de
l'Union des conseils de comté, que vous connaissez tous bien, et M.
Pierre Robert, de la firme Bondwell.
Tout comme mon homologue de Mont-Joli, je voudrais aussi vous
présenter la population de la municipalité de Saint-Jean-Baptiste
qui est aussi derrière son conseil municipal dans le dossier qui nous
concerne aujourd'hui.
Le Président (M. Desbiens): Vous me donnez...
M. Dubé: Mes présentations...
Le Président (M. Desbiens): Excusez-moi. Vous me donnez
l'occasion de mentionner qu'il ne doit pas y avoir de manifestations dans les
galeries, comme on le dit habituellement, ou dans la salle. M. le maire.
M. Dubé: Au départ, mes présentations
n'auront peut-être pas les couleurs et la vivacité du maire de
Mont-Joli. Je ne veux pas faire de confrontation à ce sujet avec lui. Je
sais que sa facilité d'expression est plus grande que la mienne.
M. le Président, M. le ministre, messieurs les
députés, la Loi modifiant le territoire de la ville de Mont-Joli,
le projet de loi no 211, à son article 1, décrète
l'annexion pure et simple du territoire de Saint-Jean-Baptiste à
Mont-Joli. Ce projet de loi déposé par le député de
Matapédia, sans aucune consultation préalable avec les
autorités municipales de Saint-Jean-Baptiste et sans que le processus
prévu à la fois par les regroupements volontaires n'ait
été suivi, décrète le regroupement forcé du
territoire rural à celui de la ville et sans aucune contrepartie. Non
seulement l'article 5 du projet de loi prévoit-il la division de la
municipalité en deux quartiers, mais de plus, tel qu'il appert dans les
articles 10 et 11 de ce projet de loi, le législateur recréerait
deux catégories de citoyens, soit l'hôpital de Mont-Joli et le
CLSC, qui paieraient des taxes entières, alors que les contribuables du
territoire de Saint-Jean-Baptiste auraient le bonheur de voir leur compte de
taxes tripler dans les cinq prochaines années pour devenir membres,
à part entière, d'une des villes les plus taxées de la
province de Québec.
Croyant qu'il s'agissait d'une erreur et n'ayant pas été
informées au préalable, les autorités municipales de
Saint-Jean-Baptiste se sont adressées le 9 novembre 1981 au ministre des
Affaires municipales, M. Jacques Léonard, pour protester contre le
dépôt d'un
tel projet de loi privé. En effet, avant la date de
dépôt du projet de loi no 211, des démarches avaient
été entreprises de bonne foi par la municipalité de
Saint-Jean-Baptiste pour analyser s'il pouvait y avoir des avantages à
effectuer une fusion volontaire du territoire des deux municipalités. Il
y a une résolution à cet effet annexée au
mémoire.
Ces démarches n'avaient rien donné à
l'époque. Ce n'est qu'après le dépôt du projet de
loi no 211 et après une nouvelle demande de la municipalité de
Saint-Jean-Baptiste, que les autorités du ministère des Affaires
municipales ont déposé une étude de fusion, laquelle
démontre clairement qu'il n'y a aucun avantage financier pour les
contribuables de Saint-Jean-Baptiste à un regroupement avec la ville de
Mont-Joli.
Dans ces circonstances, le conseil municipal a demandé à
ses urbanistes-conseils d'analyser l'ensemble de la situation. Ces derniers ont
produit, le 20 octobre 1982, une étude d'urbanisme relative à
l'annexion du territoire de Saint-Jean-Baptiste à la ville de Mont-Joli,
et le 6 décembre 1982, une étude d'impact économique du
projet d'annexion de notre municipalité à la ville de Mont-Joli.
Ces deux documents sont annexés au présent mémoire, pour
consultation.
La firme Bondwell et Associés a déposé le 20
octobre 1982 une étude d'urbanisme relative à l'annexion de
Saint-Jean-Baptiste à Mont-Joli. Les conclusions de cette étude
démontrent que, dans une optique d'aménagement rationnel du
territoire, la municipalité de Saint-Jean-Baptiste ne
bénéficie d'aucun avantage dans une annexion de son territoire
à celui de la ville de Mont-Joli. En effet, la municipalité de
Saint-Jean-Baptiste a une vocation première consacrée à
l'agriculture. Tant le potentiel agricole des terres que les utilisations du
sol et le zonage agricole, de même que l'historique de son
développement le prouvent. D'ailleurs, à cet effet, le Conseil
des ministres a entériné au mois d'octobre 1982 une entente entre
la municipalité et la Commission de protection du territoire agricole
à cet effet.
La muncipalité entend préserver sa vocation rurale en
interdisant tout développement urbain. À cet effet, la vocation
de Saint-Jean-Baptiste s'assimile très bien à celle des
municipalités contiguës, telles Saint-Joseph-de-Lepage,
Sainte-Luce, Saint-Octave-des-Métis. La ville de Mont-Joli, quant
à elle, a une vocation urbaine nettement accentuée qui s'oppose
radicalement à celle de notre municipalité. De plus, les espaces
de développement de Mont-Joli sont en quantité plus que
suffisante pour répondre aux besoins prévus pour plusieurs
années. Mont-Joli n'a pas besoin du territoire de Saint-Jean-Baptiste
pour se développer rationnellement. La ville dispose en effet de
suffisamment d'espace pour répondre à ses besoins
résidentiels et industriels. Il n'y a aucun avantage pour la
municipalité de Saint-Jean-Baptiste au regroupement de son territoire
avec celui de la ville de Mont-Joli au point de vue de l'aménagement. Le
principe de concertation qui a fondé la création d'une
municipalité régionale de comté est nié, car un des
premiers gestes que s'apprête à poser la ville, qui est le
pôle d'attraction de la MRC de La Mitis, est d'englober une
municipalité avoisinante à caractère agricole, lui
enlevant ainsi tout contrôle sur son développement. (17 h 45)
M. le Président, on semble passer un peu à
côté de l'autonomie des municipalités, qui a
été grandement publicisée, entre autres par le
gouvernement, au moment de l'application de la loi no 125 à cet aspect.
Un tel geste autoritaire constitue de la part de la ville une véritable
démission face à ses responsabilités comme pôle de
développement et aura un effet très négatif pour toutes
les autres municipalités rurales de la région qui se tiendront
pour averties à l'avenir. De fait, les valeurs défendues par les
contribuables de Saint-Jean-Baptiste sont tout aussi réelles et
importantes, même si elles proviennent du milieu rural, que l'objectif
fiscal recherché par la ville de Mont-Joli. Nous tenons à vous
souligner que nous avons sur ce point l'appui de l'Union des conseils de
comté de même que de nombreuses municipalités de notre
région. Notre municipalité n'est pas un anachronisme mais bien le
reflet vivant du milieu rural québécois, qui mérite bien
de vivre et de se développer harmonieusement.
La firme Bondwell & Associés a préparé,
à la demande de la municipalité, une étude sur l'impact
économique du projet d'annexion de notre munipalité. Cette
étude, datée du 6 décembre 1982, porte sur les principaux
services offerts par les deux municipalités, la progression
budgétaire de la ville de Mont-Joli, les règlements d'emprunt,
l'impact fiscal du regroupement, l'impact du projet de fusion sur
l'aménagement du territoire, l'impact du projet de fusion sur les
contributions des municipalités au sein de la MRC de La Mitis et, enfin,
l'impact du projet de fusion sur le développement régional.
Le conseil municipal, en compagnie de plusieurs de ses citoyens, s'est
penché sur la proposition d'annexion contenue dans le projet de loi no
211. Les résultats de l'étude Bondwell sur l'impact
économique de cette fusion démontrent clairement que ce projet
n'a d'autre but que la récupération d'une importante contribution
fiscale provenant de l'hôpital et du CLSC, environ 150 000 $ par
année, de même que la répartition des dépenses
d'immobilisation sur un plus grand nombre de citoyens. L'étude Bondwell
qui vous sera exposée ci-après démontre que seuls les
citoyens de Saint-Jean-Baptiste
auront à payer le prix de la fusion, que seules leurs taxes
augmenteront, que seuls ses commerçants et ses industriels auront
à payer une taxe d'affaires inexistante sur le territoire actuellement
et que seuls ses citoyens se retrouveront avec une dette per capita leur
garantissant des taux de taxes foncières élevés à
l'avenir.
Le conseil municipal de Saint-Jean-Baptiste, appuyé en cela par
tous ses contribuables, tient à préciser devant cette commission
qu'il est entièrement satisfait de la quantité et de la
qualité des services qui nous sont offerts par notre
municipalité, et que l'annexion totale ne viendrait que remplacer des
ententes intermunicipales sur les réseaux d'aqueduc et d'égout et
sur la protection contre l'incendie par une uniformisation du coût de ces
services et, par conquésent, une augmentation du fardeau fiscal de nos
concitoyens.
De fait, tel qu'il appert au tableau 8 de la page 31, le compte de taxes
d'un contribuable moyen de Saint-Jean-Baptiste, pour une évaluation de
30 000 $, passerait de 210 $ à 716 $ par le seul effet de la fusion, et
cela sans aucun nouveau service ajouté. Une augmentation de 340%
est-elle acceptable dans le contexte économique actuel, et ce même
si elle est échelonnée sur quelques années? Selon la
même hypothèse, le contribuable de Mont-Joli verrait son compte
passer de 480 $ à 646 $, ce qui n'a aucune mesure avec l'augmentation
imposée à nos contribuables. Il appert donc de l'étude
Bondwell que malgré le discours officiel de la ville, les citoyens de
Saint-Jean-Baptiste récolteront très peu d'avantages dans la
présente annexion. De fait, en ce qui concerne les services des
réseaux d'aqueduc et d'égout et de protection contre l'incendie,
les ententes déjà signées entre nos deux corporations
municipales, de même que les corrections que notre conseil est prêt
à y apporter, permettraient de régler tout problème sans
qu'une intervention extérieure soit nécessaire.
En ce qui a trait aux loisirs, il faut rappeler que la ville de
Mont-Joli assume un rôle régional qu'elle a bien voulu se donner.
La solution la plus simple à ce niveau serait de faire partager ces
coûts par toutes les municipalités qui bénéficient
des loisirs et non pas d'imposer aux seuls contribuables de Saint-Jean-Batiste
un fardeau financier considérable - environ 75 000 $ sur le budget total
de 150 000 $ par année - pour des services qu'ils n'ont pas les moyens
de se payer. Cela représenterait environ 50% du budget,
présentement, à la municipalité.
À cet égard, nous proposons de mettre de côté
le projet d'annexion de la ville de Mont-Joli, considérant les
inéquités relevées par l'étude Bondwell et de
conclure plutôt à une nouvelle entente entre nos deux
municipalités, entente qui pourrait s'appliquer à certaines des
municipalités de la région qui font le plus grand usage des
services régionaux en loisir. Cette entente a été
proposée récemment par les bons offices du ministère des
Affaires municipales à la ville de Mont-Joli. Elle stipulait
essentiellement que les deux municipalités partageraient au prorata de
leur population respective, basées sur l'ensemble des
municipalités situées dans la région immédiate de
Mont-Joli, Saint-Jean-Batiste, Sainte-Flavie, Saint-Joseph, Saint-Donat et
Price, les dépenses d'opération du service de loisir de Mont-Joli
en excluant les frais de la dette et les dépenses purement locales. Le
coût du service ainsi supporté par nos contribuables n'inclut que
l'opération courante du service des loisirs, puisque nos contribuables
n'ont jamais été consultés et n'ont jamais approuvé
les investissements effectués par la ville et encore moins les emprunts
qui en découlent. Cette contribution volontaire, qui n'a aucun
précédent dans notre région, implique une mise de fonds
d'environ 20 000 $ à laquelle on doit ajouter les 10 000 $ que nous
consacrons nous-mêmes aux loisirs de notre territoire, soit 20% du budget
total de la municipalité pour l'année 1982.
Quant au service de police, notre territoire n'a aucune obligation
d'être protégé par un corps policier, cette obligation
étant faite aux municipalités de 5000 habitants et plus. Dans les
circonstances nous n'accepterons aucune entente à ce niveau, les
citoyens de Saint-Jean-Baptiste n'ayant aucun besoin particulier à cet
égard. Leur protection est assurée par la Sûreté du
Québec comme c'est le cas dans l'ensemble des municipalités
rurales du Québec. La contribution pour le service de police
proposée par le ministère des Affaires municipales, soit de 0,36
$ les 100 $ d'évalution, équivaudrait en pratique à une
contribution annuelle de 72 000 $, soit 50% du budget total de la
municipalité pour l'année 1982. Le seul fait d'avancer ce chiffre
détermine le caractère irréaliste de cette
proposition.
Loi favorisant le regroupement des municipalités. Le principe du
projet de loi 211 contredit la Loi favorisant le regroupement des
municipalités. Il est tout à fait inadmissible qu'une ville soit
autorisée à s'adresser par voie de loi privée à
l'Assemblée nationale pour tenter d'effectuer une opération
déjà prévue dans une loi publique, soit la Loi favorisant
le regroupement des municipalités. Cette loi, souvent qualifiée
de loi concernant la fusion volontaire des municipalités, stipule que le
ministre des Affaires municipales, à partir de données lui
permettant de croire qu'il y aurait avantage à ce que des
municipalités se fusionnent ou qu'une étude soit faite sur
l'opportunité pour certaines municipalités de se fusionner, peut
établir des unités de
regroupement comprenant des municipalités de cité, de
ville, de village ou de campagne et y rattacher toute partie de territoire non
organisée, contiguë à l'une d'elle.
Dès qu'un tel avis a été publié à la
Gazette officielle, trois mécanismes de fusion s'ouvrent aux parties
intéressées. Premièrement, la fusion volontaire
adoptée par règlement, article 5. Une enquête conjointe
présentée par la moitié des municipalités
représentant au moins la moitié de la population de l'ensemble
des municipalités comprises dans l'unité de regroupement, article
3. Troisièmement: Une décision du ministre, après la
préparation d'un rapport favorable et une enquête de la commission
municipale, articles 10, 11 et 14 de la loi. Dans toutes ces hypothèses
de regroupement prévues dans une loi publique actuellement en vigueur,
les conseils municipaux sont appelés à se prononcer. Les
populations sont appelées à être informées, dans une
premier temps, et à se prononcer par voie de référendum,
dans un second temps, et dans le cas de désaccord, la commission
municipale procède à une enquête formelle et à un
rapport au ministre, quelle que soit l'hypothèse retenue.
Or, le ministre des Affaires municipales, dans la Gazette officielle du
20 mai 1972, à la page 3997, donnait l'avis suivant, avis qui n'a jamais
été abrogé. "Je donne avis qu'en vertu de l'article 2 de
la Loi favorisant le regroupement des municipalités, chapitre 53 des
lois de 1971, j'établis une unité de regroupement comprenant la
ville de Mont-Joli, la paroisse de Sainte-Flavie du comté de Rimouski,
la municipalité de Saint-Jean-Baptiste du comté de Rimouski et la
paroisse de Saint-Joseph de Lepage du comté de Rimouski."
Ce décret, M. le ministre des Affaires municipales, non
abrogé, oblige le ministre chargé de l'application de la Loi
favorisant le regroupement des municipalités, à tous les
mécanismes prévus dans cette loi et plus particulièrement
à la consultation des quatre municipalités visées dans le
décret publié en 1972. Il serait inconvenant qu'une commission
parlementaire, voire l'Assemblée nationale, outrepasse la
décision d'un ministre, chambarde la procédure prévue dans
une loi publique et bouscule le droit qu'ont les contribuables de
Saint-Jean-Baptiste d'être consultés sur l'avenir de leur
territoire.
Les principes de notre droit parlementaire veulent que ce soit un
ministre qui modifie ses propres décrets ministériels et non
l'Assemblée nationale à sa place. Si le projet de loi no 211
était adopté, ceci constituerait un abandon flagrant, par le
ministre des Affaires municipales, de ses responsabilités à
l'égard de l'application de la Loi favorisant le regroupement des
municipalités. Cela équivaudrait, au point de vue de la
solidarité ministérielle, à un vote de non-confiance.
Enfin, soulignons que la Loi sur le regroupement des
municipalités prévoit des mécanismes qui nous semblent
très adéquats dans le présent cas et que le moindre que
l'on puisse exiger, dans les circonstances, c'est que le ministre voie à
son application intégrale et, au cas de désaccord entre les
quatre parties concernées, et non pas seulement entre
Saint-Jean-Baptiste et Mont-Joli, qu'il modifie le décret du 20 mai 1972
pour le remplacer par un nouveau qui n'impliquerait que deux territoires
municipaux.
Après tout, un projet de loi privé ne peut pas avoir
préséance sur une loi publique à laquelle nous devons tous
respect, surtout lorsqu'une telle loi publique prévoit des
mécanismes mieux adaptés pour la protection d'une petite
municipalité rurale comme la nôtre.
À la réforme sur la fiscalité, dans les faits, le
présent projet de loi n'a qu'un objectif, la perception de taxes
foncières payées par le gouvernement du Québec via
l'hôpital et le CLSC de Mont-Joli, tous deux situés sur le
territoire de Saint-Jean-Baptiste. Si le but avoué de ce projet de
regroupement constitue uniquement la perception d'une subvention du
gouvernement, nous osons croire qu'il est possible de trouver un accommodement
qui permettrait un certain allégement du fardeau fiscal des
contribuables de Mont-Joli, tout en permettant à ceux de
Saint-Jean-Baptiste de conserver leur environnement et la qualité de vie
qu'ils ont toujours connus.
Nous osons croire que toute solution qui sera apportée au
problème financier de la ville de Mont-Joli, surtout si cette solution
implique une contribution de la part des contribuables de Saint-Jean-Baptiste,
tiendra compte de leur capacité de payer. Rappelons que les
contribuables de Saint-Jean-Baptiste ne sont pas responsables de la
réforme fiscale. Lorsque le gouvernement acceptait de payer des taxes
foncières jusqu'à concurrence de 80% dans le cas des
hôpitaux et des CLSC, c'est qu'il voulait être traité comme
tous les autres contribuables.
Donc, tant mieux pour la situation financière du gouvernement et
du ministère des Affaires sociales, si l'hôpital de Mont-Joli et
son CLSC ne paient actuellement qu'environ 50 000 $ en compensations tenant
lieu de taxes à la Corporation municipale de Saint-Jean-Baptiste. La
différence entre ce que l'hôpital paie à
Saint-Jean-Baptiste, par rapport à ce qu'il paierait à la ville
de Mont-Joli, ne donne aucun avantage immédiat aux contribuables de
Saint-Jean-Baptiste. Cela ne constitue, à toutes fins utiles, qu'un
potentiel fiscal. Potentiel fiscal que voudrait s'attribuer l'administration de
Mont-Joli. Cependant, pour permettre un transfert fiscal
d'environ 150 000 $ à la ville de Mont-Joli, par voie de taxation
additionnelle, les contribuables de Saint-Jean-Baptiste devraient faire, eux,
un effort additionnel de près de 180 000 $ et ce, sans avoir une
amélioration de services et en perdant le contrôle qu'ils ont
actuellement sur leur développement. (18 heures)
C'est donc dire que le contribuable de Saint-Jean-Baptiste paiera plus
que le gouvernement du Québec pour permettre à la ville de
Mont-Joli de taxer un hôpital et un CLSC qu'elle voit déjà
comme sa propriété. Cette situation est totalement absurde, voire
ridicule et nous sommes confiants que ce n'est pas ce que recherche le ministre
des Affaires municipales.
En conclusion, M. le Président, nous croyons que le projet de loi
no 211 contredit la politique du gouvernement qui est de favoriser le
regroupement des municipalités sur une base volontaire et à
l'intérieur des mécanismes prévus dans la loi. De plus,
nous croyons que cet appel à l'Assemblée nationale constitue une
contradiction flagrante d'un décret du ministre des Affaires municipales
et que les principes les plus élémentaires de notre droit
parlementaire veulent que l'Assemblée nationale s'abstienne de statuer
sur ce projet de loi tant et aussi longtemps que le ministre des Affaires
municipales n'aura pas retiré son décret.
Si les politiques véhiculées par la Loi favorisant le
regroupement des municipalités de même que par le gouvernement
actuel sont désuètes, qu'on modifie ce principe et ces politiques
et qu'on les modifie pour l'ensemble du territoire du Québec. Il serait
odieux que les contribuables de Saint-Jean-Baptiste fassent les frais d'une
politique du cas par cas, surtout lorsque le regroupement vise à la
récupération d'un potentiel fiscal et non à dispenser de
meilleurs services sur un territoire municipal. Le but poursuivi par cette
annexion totale n'est pas l'amélioration de la qualité de vie ou
des services dont bénéficient les contribuables de
Saint-Jean-Baptiste, mais plutôt l'amélioration des finances de la
ville de Mont-Joli. Nous osons croire qu'il y a d'autres moyens de corriger cet
impact négatif de la réforme sur la fiscalité, si impact
négatif il y a.
À cet effet, nous tenons à répéter qu'il n'y
a aucune injustice fiscale dans la présente situation, puisque les
contribuables de Saint-Jean-Baptiste assument un fardeau fiscal qui se compare
très bien à ceux des municipalités à vocation
agricole et rurale, soit 0,70 $ les 100 $ d'évaluation. L'hôpital
de Mont-Joli, situé sur leur territoire, ne paie que sa juste part des
taxes municipales foncières. Nous croyons que le projet de loi no 211
contredit la politique du gouvernement relativement à la protection du
territoire agricole puisque, pour une simple question de gros sous, on
donnerait à une ville une emprise considérable sur un territoire
agricole de qualité que ses habitants ont su préserver
jusqu'à maintenant.
En termes clairs, si on permet l'annexion totale du territoire agricole
qui, comme dans le cas de Saint-Jean-Baptiste, a un hôpital comme dot,
où s'arrêtera-t-on dans les fusions et les futurs regroupements de
territoires ruraux? Si les villes du Québec considèrent comme
solution à leurs problèmes financiers au niveau des loisirs et de
la police l'exportation de leurs coûts et l'imposition de taux de taxes
prohibitifs à des territoires ruraux, combien de bills privés
comme le 211 devrez-vous adopter lors de la prochaine séance de la
commission parlementaire des affaires municipales?
Nous vous annexons enfin copie de la résolution 821012 dans
laquelle notre conseil municipal, le 4 octobre 1982, s'est opposé
formellement à l'adoption du projet de loi no 211 parce que, d'une part,
la vocation des deux territoires n'était pas la même et que,
d'autre part, les contribuables de Saint-Jean-Baptiste n'ont ni le désir
ni les capacités financières de payer pour des infrastructures
dont ils n'ont pas besoin et des services dont ils préfèrent se
passer, vu leur coût trop élevé.
Vous noterez, à la lecture de cette résolution, que notre
conseil municipal a, dès octobre 1982, offert à la ville de
rouvrir l'entente intervenue entre cette dernière et notre
municipalité le 6 décembre 1971 et qui avait pour objet la
construction par la ville d'un système d'aqueduc et d'égout pour
desservir l'hôpital. Cette résolution prévoyait aussi une
contribution financière de 10 000 $ pour le service des loisirs
exploité par la ville de Mont-Joli. Enfin, cette résolution
préconisait, au niveau des loisirs et de la promotion industrielle, une
implication de la MRC de La Mitis dans le but d'analyser une
régionalisation de certains équipements majeurs tels que
l'aréna et le parc industriel, dont les coûts devraient être
assumés par les contribuables de l'ensemble d'une région en
proportion du profit qu'ils en retirent.
En terminant, nous ne pouvons répéter ici qu'une chose,
soit que le conseil de Saint-Jean-Baptiste réitère son objection
fondamentale à faire les frais d'une politique ambitieuse au niveau des
loisirs et de la promotion industrielle alors que ses contribuables n'ont
jamais été appelés à se prononcer sur le
bien-fondé de ces dépenses.
Depuis le 13 décembre dernier, les représentants de notre
municipalité ont rencontré des représentants du
ministère des Affaires municipales de même que des
représentants de la ville de Mont-Joli. Durant toute cette
période, les intervenants nous ont fait savoir qu'il n'était plus
question d'un projet de loi de fusion, mais
bien d'un projet de loi portant sur des ententes intermunicipales. Cette
promesse nous avait été faite formellement par notre
député de même que par le ministre des Affaires municipales
lors d'un communiqué de presse.
Même si M. le ministre a décidé
unilatéralement de mettre fin à ces discussions relatives
à des ententes intermunicipales, nous continuons de croire que par
l'arbitrage de la Commission municipale ou autrement, les questions relatives
à l'aqueduc, l'égout, la protection contre l'incendie, voire les
loisirs, peuvent être réglées sans l'intervention de
l'Assemblée nationale.
En ce qui concerne le service de police pour lequel on nous
réclame une contribution de 0,36 $ les 100 $ d'évaluation,
environ 72 000 $ par année, les contribuables de Saint-Jean-Baptiste
n'ont tout simplement pas les moyens de se payer ce service. Ils n'ont
aucunement l'intention de conclure une entente avec la ville de Mont-Joli
à ce sujet. Le conseil municipal a obtenu de nombreux appuis et plus
particulièrement celui de l'Union des conseils de comté et de son
président, M. Jean-Marie Moreau. Celui-ci voit dans cette mesure un
grave accroc à l'autonomie des municipalités et un risque pour
l'ensemble des municipalités rurales et semi-rurales qui pourraient se
voir imposer des services de police et même des services de loisir si le
principe du projet de loi no 211 était approuvé par
l'Assemblée nationale.
Si les lois d'ordre général relatives au regroupement
n'ont plus leur utilité, qu'on les abroge plutôt que de
régler les problèmes, cas par cas, comme ce fut fait à
Baie-Comeau-Hauterive et maintenant à Mont-Joli-Saint-Jean-Baptiste.
Quelle sera la prochaine victime? Ce sont des questions qu'on peut se poser.
Nous vous réitérons donc l'objection fondamentale de nos
contribuables au principe du projet de loi no 211 de même que nous vous
réitérons notre ouverture à conclure des ententes
raisonnables avec la ville de Mont-Joli concernant la fourniture de certains
services tels que l'aqueduc, l'égout, la protection contre l'incendie et
même les loisirs. Nous déposons en annexe différents
documents d'appui démontrant le point de vue de nos concitoyens et de
toute cette situation. Nous vous remercions, M. le Président, pour cette
bonne attention.
Le Président (M. Desbiens): Vous avez des choses à
ajouter?
M. Dubé: Oui. Il y aurait peut-être M. Moreau qui
pourrait intervenir à ce moment-ci, si vous le permettez quelques
instants.
Le Président (M. Desbiens): C'est cela. Il s'agit de le
déterminer maintenant, parce que l'heure de session
régulière est écoulée, s'il y a consentement pour
entendre peut-être une partie ou le tout immédiatement. M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Est-ce que M. Moreau pourrait nous informer s'il
restera ici ce soir? Serez-vous présent?
M. Moreau: Oui.
M. Saintonge: À ce moment-là, je
préférerais qu'on puisse remettre l'audition, puisqu'il est
passé 18 heures. Selon la procédure régulière, on
reprendra le début des auditions à 20 heures avec M. Moreau.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Dupré: À la suite des discussions qu'on a eues
avec les fonctionnaires à savoir que les papillons ne sont pas
prêts mais ils le seront à 20 heures, cela durera à peu
près dix minutes, je demanderais la permission d'entendre les
représentants de Saint-Hyacinthe à 20 heures.
Le Président (M. Desbiens): Vous voulez dire de revenir
à l'étude du projet de loi no 276 sur la ville de
Saint-Hyacinthe.
M. Dupré: S'il vous plaît!
M. Léonard: Celui sur la ville de Saint-Hyacinthe. Nous
avions suspendu avant l'étude du projet de loi sur Bromont.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'il y a
consentement?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Desbiens): On reprendra donc à 20
heures avec l'étude du projet de loi no 276.
M. Dupré: Merci.
Le Président (M. Desbiens): La commission élue des
affaires municipales suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 10)
(Reprise de la séance à 20 h 18)
Le Président (M. Brouillet): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Projet de loi no 276 (suite)
Nous allons suspendre l'étude du projet de loi no 211 pour
terminer l'étude du projet de loi no 276 et nous reviendrons
immédiatement après au projet de loi no 211.
Nous étions rendus à l'article 9. M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, sur l'article 9 et les
autres articles, il y a eu des discussions entre mes fonctionnaires et la ville
de Saint-Hyacinthe. On en est venu à une entente sur les amendements qui
doivent être apportés au projet de loi. Je pense qu'il y a lieu de
procéder maintenant parce que, sur le fond, nous sommes d'accord. La
revitalisation des centre-ville, il n'y a aucun problème
là-dessus.
À l'article 9, il faudrait supprimer, à la fin de la
troisième ligne, "et de commerce". Je lis le premier alinéa de
l'article: "La ville de Saint-Hyacinthe est autorisée à
acquérir, de gré à gré ou par expropriation, tout
immeuble dont l'acquisition est jugée appropriée pour fins de
réserve foncière ou d'habitation et pour les travaux connexes
à ces fins ainsi que tout immeuble désuet ou dont l'occupation
est nocive." Le reste de l'article se lit comme à l'origine.
Le Président (M. BrouiUet): Donc, l'amendement consiste
à introduire, après...
M. Léonard: "réserve foncière"...
Le Président (M. Brouillet): ... "réserve
foncière"...
M. Léonard: ... le mot "ou"...
Le Président (M. Brouillet): ... le mot "ou"...
M. Léonard: ... "d'habitation", ce qui est
déjà là.
Le Président (M. BrouiUet): "d'habitation"...
M. Léonard: ... virgule.
Le Président (M. Brouillet): ... virgule.
M. Léonard: Non, pas de virgule.
Une voix: ... "ou d'habitation et pour les travaux
connexes"...
M. Léonard: ... "et pour les travaux connexes à ces
fins"...
Le Président (M. Brouillet): Et nous supprimons "et de
commerce".
M. Léonard: "et de commerce".
Le Président (M. Brouillet): On a lu l'alinéa au
complet, tel qu'amendé. Est-ce que les parties sont d'accord?
M. Léonard: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté.
M. Léonard: L'article, tel qu'amendé, est
adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'article 9, tel
qu'amendé, est adopté. Article 10?
M. Léonard: À la dernière ligne du premier
paragraphe, on enlève, après le mot "récréation",
la virgule et les deux mots suivants: "de commerce".
Le Président (M. Brouillet): Très bien.
M. Léonard: L'amendement sera adopté.
Le Président (M. Brouillet): D'abord, l'amendement est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement est
adopté. L'article 10 est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'article 10 est
adopté tel qu'amendé. Article 11?
M. Léonard: II y a l'article 10.1, qu'il faut intercaler
entre 10 et 11; il se lirait comme suit: "La ville est également
autorisée à acquérir de gré à gré ou
par expropriation les immeubles décrits à l'annexe et à
les aliéner pour des fins commerciales. Cette aliénation est
faite aux conditions qu'elle détermine avec l'approbation de la
Commission municipale du Québec, pourvu que le prix d'aliénation
soit suffisant pour couvrir toutes les dépenses relatives à
l'immeuble concerné."
Le Président (M. BrouiUet): Cet amendement, qui consiste
à introduire l'article 10.1, est-il adopté?
M. Léonard: Adopté. La ville est d'accord.
Le Président (M. BrouiUet): L'article 10.1 est
adopté. Article 11?
M. Léonard: L'article 11 du texte du projet est
remplacé par le suivant: "La ville peut, par résolution, vendre
au prix approuvé par la Commission municipale du Québec à
la corporation constituée en vertu de
Particle 13 tout immeuble qu'elle a acquis en vertu de l'article 9 ou
qu'elle possède déjà."
Le Président (M. Brouillet): Pour aller au plus simple,
nous allons substituer le texte lu au texte qu'on retrouve ici. Cela constitue
l'amendement. Le texte vient d'être lu par le ministre. Cet amendement
est-il adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Article
12?
M. Léonard: L'article 12 est remplacé par le
suivant: "La ville peut emprunter, par règlement approuvé de la
même manière qu'un règlement d'emprunt selon la loi qui
régit la municipalité, les sommes nécessaires pour
l'exercice des pouvoirs mentionnés aux articles 9, 10 et 10.1 et
demander les subventions prévues par la loi pour l'exercice de ces
pouvoirs et aux fins d'effectuer un prêt à la corporation
constituée en vertu de l'article 13."
Le Président (M. Brouillet): L'amendement consiste
à substituer le texte lu par le ministre à l'ancien texte.
L'amendement est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Article
13?
M. Léonard: II y avait deux papillons à l'article
13; nous avons combiné les deux et vous allez le voir à la
dernière ligne. L'article 13 est remplacé par le suivant: "Sur
présentation d'une requête de la ville, le gouvernement peut, aux
conditions qu'il fixe, délivrer sous le grand sceau du Québec des
lettres patentes constituant une personne en corporation sans but lucratif
ayant pour objet l'acquisition d'immeubles d'habitation pour personnes ou
familles autres que celles à faible revenu ou à revenu modique
visée par l'article 57 de la Loi sur la Société
d'habitation du Québec (L.R.Q., chapitre S-8) et l'exercice des autres
pouvoirs que les articles 9, 10, 11 et 12 confèrent à la
ville."
Le Président (M. Brouillet): L'amendement consiste
à substituer le texte lu par le ministre à l'article 13 tel qu'il
paraît ici. L'amendement est-il adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Article
14?
M. Léonard: L'article 14 est adopté tel que
rédigé dans le projet de loi.
Le Président (M. Brouillet): L'article 14 est
adopté. Article 15?
M. Léonard: L'article 15 également.
Le Président (M. Brouillet): L'article 15 est
adopté. Article 16?
M. Léonard: L'article 16 est remplacé par le
suivant: "À la requête de la corporation constituée en
vertu de l'article 13, le gouvernement peut délivrer des lettres
patentes supplémentaires dans le but de modifier le contenu des lettres
patentes visées à l'article 14. Un avis de l'émission des
lettres patentes supplémentaires doit être publié à
la Gazette officielle du Québec.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement consiste
à substituer le texte lu par le ministre au texte de l'article 16 tel
qu'il apparaît dans le projet de loi. L'amendement est-il adopté?
Adopté. L'article 17?
M. Léonard: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Brouillet): L'article 17 adopté.
L'article 18?
M. Léonard: L'article 18, c'est celui relatif au SIDAC qui
fait l'objet d'un déni public au moment où on se parle. Il est
retiré.
Le Président (M. Brouillet): L'article 18 est
retiré. Adopté?
M. Léonard: Est-ce que la ville est d'accord avec
l'article dit constitutionnel? D'accord? C'était l'article 3. On
l'intercalerait avant le dernier article.
Le Président (M. Brouillet): Qui deviendrait l'article 18.
On a adopté l'article 17. L'article 18 est supprimé,
retiré.
M. Léonard: L'article 18, oui.
Le Président (M. Brouillet): Comme amendement, il s'agit
d'inclure la clause constitutionnelle comme article 18 dans le projet de
loi.
M. Léonard: II se lit comme suit: "La présente loi
a effet indépendamment des dispositions des articles 2 et 7 à 15
de la Loi constitutionnelle de 1982 (annexe b de la loi sur le Canada, chapitre
XI du Recueil des lois du Parlement du Royaume-Uni pour
l'année 1982).
Le Président (M. Brouillet): Je reviens un peu sur ce que
j'ai dit tantôt. Nous allons l'adopter comme article 18.1 tel qu'il
apparaît ici et il y aura une modification de renumérotation plus
tard. Le 18.1 est adopté sur division.
M. Léonard: M. le Président, on peut adopter
l'article 19. Il y aura une annexe à introduire par la suite.
Le Président (M. Brouillet): L'article 19 est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Maintenant, je
crois qu'il y a une annexe qui est annoncée.
M. Léonard: Oui. Je vais vous lire l'annexe qui est
valable au moment où on se parle. Je l'expliquerai par la suite. Les
immeubles compris dans le quadrilatère délimité à
l'est par la rue Saint-Simon, au sud par la rue Saint-Antoine, à l'ouest
par la rue Hôtel-Dieu, au nord par la rue des Cascades. Ce n'est pas une
description faite à l'heure actuelle par le ministère de
l'Énergie et des Ressources, mais on nous assure que cette description
technique sera produite au moment de la troisième lecture à
l'Assemblée nationale. On me dit que les fonctionnaires y travaillent au
cours de cette nuit et demain dans la matinée et que cette annexe
technique sera produite demain. (20 h 30)
Ce précédent, M. le Président, a déjà
été utilisé pour faire des descriptions qui
n'étaient pas prêtes ou qui exigeaient des corrections. On pense
qu'on pourrait y arriver en faisant la description complète de tout le
quadrilatère décrit par le nom des rues présentement.
Le Président (M. Brouillet): Cette annexe est-elle
adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Le
préambule du projet de loi ainsi que le titre du projet de loi sont-ils
adoptés?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): II s'agit aussi de la
renumérotation complète en conformité...
M. Léonard: Nous avons convenu, M. le
Président...
Le Président (M. Brouillet): Oui.
M. Léonard: ... de faire...
Le Président (M. Brouillet): Une renumérotation
globale pour l'ensemble, je pense.
M. Léonard: ... une proposition de renumérotation
à la fin des projets de loi privés, pour l'ensemble des projets
de loi privés.
Le Président (M. Brouillet): Très bien. Le projet
de loi no 276 dans son ensemble est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté.
M. Rhéaume: M. le Président, M. le ministre, MM.
les membres de la commission, je me fais le porte-parole des Mascoutains et des
membres de mon conseil pour vous remercier de votre compréhension
à notre égard. Veuillez croire, M. le ministre, que les
amendements que nous avons apportés aujourd'hui permettront à ma
ville de poursuivre son élan de construction et d'expansion. Je souhaite
avoir le plaisir de vous recevoir dans cette ville qu'on appelle
communément Saint-Hyacinthe la jolie. Merci bien.
Le Président (M. Brouillet): J'ai oublié de
mentionner que le projet de loi était adopté tel
qu'amendé. C'est fait. Merci beaucoup à tous.
M. Léonard: Allez-y.
M. Saintonge: Oui. Je voudrais simplement offrir mes
félicitations au maire de Saint-Hyacinthe et à sa
délégation. Je pense que vous avez fait la preuve qu'un travail
de collaboration avec les officiers du ministère a pu vous apporter, en
fait, les pouvoirs qui étaient essentiels à la
municipalité dans le cas qui vous occupe, un cas particulier. Je pense
que c'est de bon augure quand même de démontrer cette
collaboration qui est toujours possible au plan municipal.
M. Rhéaume: Merci.
M. Léonard: M. le maire, MM. les gens de Saint-Hyacinthe,
je voudrais vous remercier aussi d'être venus ici. Nous avons pu discuter
de toutes ces différentes questions à l'occasion de l'adoption de
votre projet de loi privé, mais, en particulier aussi, nous avons
abordé des mesures concrètes qui visent à la
rénovation ou à la restructuration d'un centre-ville. C'est un
sujet qui nous tient particulièrement à coeur au
ministère. Nous avons déjà adopté un certain nombre
de
mesures dans différents projets de loi. Par exemple, au
printemps, avec le projet de loi no 82, il y avait déjà des
mesures favorisant l'habitation et l'acquisition de réserves
foncières pour l'habitation. La loi 92 contient aussi diverses
dispositions, par exemple, la possibilité de donner des subventions pour
l'augmentation des taxes attribuables à l'augmentation de
l'évaluation foncière à la suite d'une rénovation,
d'une reconstruction etc.
Je pense que vous saurez sûrement en profiter. Je vous signale
aussi - on en a parlé cet après-midi - la loi 103 qui est
actuellement débattue et dont vous aviez introduit le texte dans votre
projet de loi privé. Tout cela, ce sont des mesures. Il y a
peut-être des mesures concrètes. Nous serons tout disposés
à collaborer avec tout le monde pour que vous ayez les fonds
nécessaires pour développer votre ville et en particulier, comme
je l'ai écrit à toutes les municipalités et toutes les
villes du Québec, nous sommes bien disposés à
négocier et à signer un renouvellement de l'entente sur les
programmes d'aide aux équipements communautaires avec le
fédéral dès qu'ils voudront s'asseoir à la table et
les signer de nouveau. Je pense que, dans notre position, nous avons eu
l'accord de l'Union des municipalités du Québec comme de l'Union
des municipalités régionales de comté du Québec. Je
pense que c'est bon pour toutes les villes du Québec. Dans ce contexte,
nous avons bien hâte que le fédéral s'asseoit à la
table pour nous aider.
M. Rhéaume: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Brouillet): Merci à tous.
Projet de loi no 211
À l'ordre, s'il vous plaît! Mesdames, messieurs, nous
reprenons l'étude du projet de loi no 211. Nous avons entendu les
représentants des villes de Mont-Joli et de Saint-Jean-Baptiste.
Maintenant, je crois que M. Moreau, le président de l'Union des
municipalités régionales de comté aurait une intervention
à faire. Ensuite, nous passerons à une période de
questions des membres de la commission.
Exposés généraux (suite) M.
Jean-Marie Moreau
M. Moreau: M. le Président, je vous remercie très
sincèrement de nous avoir permis, au nom de l'Union des
municipalités régionales de comté, de nous faire entendre
sur ce projet de loi privé qui porte le numéro 211. Je voudrais
également nommer le maire de Mont-Joli, comme le maire de
Saint-Jean-Baptiste et, avant de dire quoi que ce soit, leur dire aux
deux que je les respecte beaucoup. Mais je voudrais dire également que
si je suis ici, c'est à titre de représentant du monde rural
d'une part et, à titre de représentant également du monde
rural dans les termes d'une résolution qui a fait l'unanimité
lors du dernier congrès de l'Union des municipalités
régionales de comté du Québec - cela remonte au mois
d'octobre - alors que la municipalité de Saint-Jean-Baptiste avait
demandé l'appui des municipalités présentes lors de ce
congrès et elle a eu cet appui de l'Union des municipalités
régionales de comté du Québec.
Maintenant, je souhaite très sincèrement que les deux
parties puissent s'entendre sur des aménagements comme il en intervient
souvent entre voisins. Ce n'est pas la première fois qu'on se retrouve
devant cette commission pour des fusions et pas nécessairement durant le
ou les mandats de ce gouvernement, mais de gouvernements antérieurs
aussi. Nous avons toujours été contre le principe du plus gros
qui avale le plus petit. Ce n'est pas nécessairement en volume de ce
qu'il y a de plus gros au Québec, mais du plus puissant qui pourrait
s'arroger certains droits pour éliminer le moins puissant. Je pense
qu'en démocratie, il reste un certain pouvoir de la part des deux
intervenants pour s'entendre sur des questions d'aménagement de services
essentiels desservis par une municipalité envers l'autre.
Je ne veux relever d'aucune façon, M. le Président,
l'intervention de la ville de Mont-Joli quant à sa motivation pour
demander la fusion... pas la fusion, parce que c'est une annexion pure et
simple de la municipalité de Saint-Jean-Baptiste. Je ne veux pas non
plus relever les arguments qui ont été servis par le maire de
Saint-Jean-Baptiste dans le sens de conserver son identité et son
indépendance. Le seul point sur lequel j'interviendrai, c'est cette
question de la protection policière. Vous connaissez certainement, et je
suis persuadé que le ministre des Affaires municipales la connaît
bien, autant que le ministre de la Justice, la position de l'Union des conseils
de comté et des municipalités régionales de comté
au sujet de la protection policière. Je ne vois pas pourquoi on irait
imposer à une municipalité de 1100 habitants l'obligation de
payer des services de protection policière. Toutes les
municipalités du Québec de cette envergure
bénéficient des services de la Sûreté du
Québec. Je ne vois pas pourquoi on ferait une exception pour la
municipalité de Saint-Jean-Baptiste.
Il y a un principe fondamental, et cela ne s'applique pas
particulièrement aux deux munipalités concernées, c'est
celui de respecter le droit des collectivités de disposer de leur
avenir. Je suis persuadé que ce gouvernement comprend très bien
ce que
je veux dire présentement. Cela s'applique autant à la
municipalité de Saint-Jean-Baptiste qu'à la municipalité
de Mont-Joli et qu'à toutes les municipalités du Québec.
On ne peut pas brimer impunément la fierté collective des gens de
vouloir conserver leur identité. Ce n'est pas en termes de gros sous
qu'on peut juger cela. Je pense que l'identité des gens se juge par leur
fierté. Je suis très honoré d'avoir au sein des
municipalités régionales de comté et des
municipalités rurales des gens qui ont la fierté et la
dignité de vouloir conserver ce qu'ils ont. Je ne parlerai pas non plus,
sauf en des termes très restreints, de la sagesse du législateur.
Ce ne fut qu'en 1964 qu'on a compris qu'on devait appliquer le coût des
services essentiels en zonant les municipalités. À mon avis,
c'est ce qui a obligé les municipalités du Québec et le
gouvernement à accepter, jusqu'en 1958, le morcellement du monde
municipal au Québec. C'est une chose accomplie.
Il y a des gens qui, depuis cette date, ont créé leur
identité du fait qu'ils étaient des ruraux ou des urbains. Je
suis porté à relever un passage du mémoire de la ville de
Mont-Joli où on a tendance à identifier le monde rural à
l'agriculture. Il faut être agriculteur pour être rural et il faut
avoir un trottoir devant sa maison pour être urbain. M. le
Président, à mon avis, c'est une fausseté monumentale
parce que le monde rural est une forme de vie où toutes les couches de
la société peuvent être représentées en plus
de l'agriculture. Cela crée, au niveau du monde rural, des gens urbains
et ruraux, une méfiance qui est au désavantage de l'ensemble de
notre collectivité au Québec. (20 h 45)
J'ai toujours cru que si on veut vraiment travailler collectivement, il
faudra qu'on se rende compte qu'au Québec il y a le monde urbain; il
doit exister, on doit le respecter, on doit l'identifier; il y a le monde rural
et on doit le respecter et l'identifier de la même façon. Car le
monde rural, comme le monde urbain, protège des valeurs essentielles
à l'identification de notre société, non seulement au
Canada, mais en Amérique du Nord. C'est dans ce sens, M. le
Président, que j'appuie, pas personnellement, mais au nom de la
collectivité du Québec, au nom de l'union que je
représente, des municipalités que je représente, la
municipalité de Saint-Jean-Baptiste, de vouloir conserver, pour la
postérité, son identité.
Je me fous du fait que, si on change de municipalité, on ne sait
pas si on est dans une ou dans l'autre. Il n'y a pas seulement celle-là
au Québec où c'est arrangé comme cela. Tout le monde est
conscient qu'il y a au Québec, des municipalités qui sont
très difficiles à identifier, si on veut établir la ligne
de démarcation de l'une et de l'autre. Mais, il reste que même
à l'intérieur de cela, on peut certainement vivre en harmonie en
tenant compte...
Si, à un moment donné, la ville de Mont-Joli donne des
services qu'elle n'est pas tenue de donner, il est essentiel que les deux
municipalités s'assoient ensemble et négocient. Je n'ai rien
contre ce et je ne pense pas que cela soit ce soir qu'on vienne changer le jeu
qui s'impose là-dedans. Si les gens de Saint-Jean-Baptiste, après
avoir négocié cela, après avoir payé pour les
services qu'ils utilisent, veulent s'appeler Saint-Jean-Baptiste, cela,
à mon sens, ça les regarde, même s'ils sont seulement 1100
contre 6000.
J'écoutais le mémoire de la ville de Mont-joli qui dit:
Les gens de Saint-Jean-Baptiste, ce sont des Mont-Joliens. Je suis d'accord
avec cela que cela peut être des Mont-Joliens. Mais si vraiment ce sont
des Mont-Joliens, on va procéder par la formule démocratique, M.
le Président. Il y a une loi sur les fusions volontaires qui permet des
référendums en bonne et due forme, conformes à la
démocratie. Je vous dirai, M. le Président que, quand la Loi sur
les fusions volontaires a été sanctionnée, il a fallu que
les municipalités se battent pour avoir ce qu'on a. Qu'on mette en
pratique le système des fusions volontaires, qu'on tienne un
référendum en bonne et due forme, et là, on va croire les
assertions de la ville de Mont-Joli quand elle dit que les gens de
Saint-Jean-Baptiste, ce sont des Mont-Joliens: si les gens de
Saint-Jean-Baptiste appuient démocratiquement, dans un
référendum, le fait qu'ils sont des Mont-Joliens, on croira
qu'ils sont des Mont-Joliens et je vais être le premier à me
retirer et à accepter ce verdict. Mais tant et aussi longtemps que les
gens paieront leur quote-part, tant et aussi longtemps que les gens voudront
conserver leur identité, je pense bien qu'on n'a pas de mandat, nous,
à l'Union des municipalités régionales de comté,
pour dire: En dépit de cela, vous n'avez pas d'affaires sur la carte
municipale du Québec. Allez-vous en ailleurs. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Brouillet): Merci, M. Moreau. Maintenant,
les membres de la commission peuvent poser des questions aux
représentants des deux villes.
Commentaires du ministre
M. Jacques Léonard M. Léonard: Oui, M. le
Président...
Le Président (M. Brouillet): M. le ministre.
M. Léonard: ... j'aurais quelques remarques à faire
avant qu'on passe aux questions. J'ai d'abord noté la nature d'un bill
privé. Un bill privé n'est pas introduit par le gouvernement, il
est introduit par une municipalité devant la commission permanente que
nous avons ici. Nous devons en disposer un jour ou l'autre. Ce projet de loi
privé a été déposé à l'automne 1981.
Il était donc devant l'Assemblée depuis au-delà d'un an au
moment où on se parle. Nous ne l'avons pas amené avant, parce que
nous avons dit aux gens: Faites des ententes; Étudiez. On a
retardé sa présentation devant la commission jusqu'à ce
jour. Mais, je pense qu'il était cependant important qu'on arrive un
jour devant cette commission.
Avant les débuts de la commission, j'ai demandé aux maires
de venir me rencontrer à Québec, lundi dernier. Je les avais
rencontrés auparavant à différentes occasions, mais j'ai
demandé aux maires, au maire de Mont-Joli et au maire de
Saint-Jean-Baptiste, de venir me rencontrer à Québec, pour leur
faire part de travaux que nous avions faits en termes de calcul du coût
de service. À partir de lundi, donc, j'ai demandé que mes
fonctionnaires les aident pour établir différentes
hypothèses d'entente. C'est ainsi que nous avons fourni aux deux
municipalités un tableau qui établissait des coûts
unitaires ou des coûts aux 100 $ d'évaluation pour chacun des
services, quatre services qui avaient été mentionnés en
particulier dans la demande de Mont-Joli, soit l'aqueduc et les égouts,
les services d'incendie, les loisirs et la police.
Je voudrais qu'on soit bien conscient que ce n'était pas une
proposition du ministère, que c'était une hypothèse de
coûts qu'il y avait sur la table à partir de laquelle ils
pouvaient discuter. C'est ce qui s'est passé depuis lundi.
Est-ce que je peux vous faire part bien modestement que les gens se sont
plus parlé durant ces trois jours probablement et ils se sont
parlé plus sérieusement durant ces trois jours que jamais
auparavant, avec l'aide des fonctionnaires de mon ministère? Je pense
qu'il faut le reconnaître. Parce que là on est en train de parler
très concrètement de chiffres, d'hypothèses et je pense
que la situation progresse. Je mentionne qu'il s'agit d'hypothèses parce
que, là-dedans, dans un des mémoires, on parle de notre
proposition de répartir les coûts de la police. Il s'agissait
d'une hypothèse de partage de coûts, demandée par
Saint-Jean-Baptiste. On a calculé ce que cela coûterait et on a
mis la question sur la table. C'est une hypothèse et non pas une
proposition du ministère. Parce que je pense que devant une situation,
telle qu'on la connaît, il y a différentes façons de
résoudre une telle question.
Il y a la loi des fusions volontaires qui existe depuis 1971. Pourquoi
n'a-t-elle pas été utilisée jusqu'ici? Je pense que c'est
une question qu'on peut se poser bien raisonnablement. Elle n'a pas
été utilisée. Donc, je suppose que l'une ou l'autre des
municipalités pensait qu'elle ne pouvait pas l'utiliser ou les deux
pensaient qu'elles ne pouvaient pas l'utiliser en toute hypothèse.
Même si le gouvernement avait adopté un décret, qu'on a
relevé d'ailleurs depuis 1972 je crois, on ne lui a pas donné de
suite. Nous n'avons pas d'objection à utiliser ce décret ou
à en utiliser un autre ou à le modifier si vous pensez que c'est
la voie, la solution. Je ne m'y oppose pas. On n'a jamais dit que l'on
s'opposait à la Loi sur les fusions volontaires, si c'était cela
qu'on pensait. On a dit aussi qu'on ne s'opposait pas à des annexions,
parce que pour cela il y a un processus connu, mais on ne l'a pas
utilisé non plus.
Je pense que la ville de Mont-Joli, devant la situation, a
utilisé un autre processus dont nous devons disposer, comme
parlementaires, parce que les municipalités ont le droit de
déposer un projet de loi privé. Nous, nous devons les entendre.
Nous sommes obligés, comme législateurs, de les entendre. C'est
ce que nous faisons aujourd'hui.
Maintenant, je voudrais simplement relever quelques points particuliers.
À la page 10 notamment, quand on dit qu'il n'était plus question
de projet de loi de fusion, le projet de loi amené devant nous est un
projet de loi de fusion. Alors nous entendons un plaidoyer d'une ville,
Mont-Joli, qui demande une fusion. Nous entendons aussi un plaidoyer contre la
fusion, qui est celui de Saint-Jean-Baptiste. Nous devons entendre ce qu'ont
à dire les deux intervenants.
Je n'ai pas mis fin aux discussions relatives à des ententes
intermunicipales, au contraire. J'espère bien qu'elles vont continuer.
Je pense que c'est ce que tout le monde veut ici. J'y reviendrai un peu plus
loin.
Je voudrais simplement souligner que la municipalité de
Saint-Jean-Baptiste, à la page 11, à la fin de son
mémoire, dit qu'elle réitère son opposition à la
fusion, telle que formulée par la loi 211, mais qu'elle
réitère son ouverture à conclure des ententes raisonnables
avec la ville de Mont-Joli, concernant la fourniture de certains services tels
que l'aqueduc, l'égout, la protection contre les incendies et même
les loisirs. Là-dessus, je suppose qu'on s'engage par écrit
devant la commission parlementaire à le faire.
Je ne voudrais pas aller plus loin pour l'instant. Je sais que,
peut-être bien, beaucoup de gens ici veulent poser des questions sur les
coûts particuliers de l'un ou de l'autre service. Je reviendrai à
la fin de cette commission.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce qu'il y a d'autres
membres de la commission qui auraient des questions à poser ou des
commentaires à formuler? M. le député de Groulx.
Période de questions
M. Fallu: Nous avons entendu deux plaidoyers de nature
très différente l'un de l'autre. Celui de Mont-Joli a trait
à une fusion et tend à indiquer qu'il y a une population de plus
en plus semblable et qu'il y a une certaine logique à la fusion. D'autre
part, la municipalité de Saint-Jean-Baptiste nous propose non pas une
réplique formelle à l'idée de fusion, mais une
réplique essentiellement sur des éléments d'entente, des
éléments de divergence sur des points très
précis.
Il y a donc, au départ, deux mémoires qui ont des objets
différents, mais qui émanent de préoccupations tout
à fait différentes. L'une dit que c'est la fusion et l'autre
réplique: Oubliez la fusion, nous sommes prêts à faire des
ententes. Ma question est la suivante, et je l'adresse à la ville de
Mont-Joli: Si vous en êtes arrivés à demander la fusion,
j'imagine que c'est à cause d'une dynamique que vous avez vécue
et aussi que vous faites référence, par le fait même,
à la réponse de la municipalité de Saint-Jean - Baptiste
sur les ententes de services. Est-ce que l'hypothèse que je pose est la
bonne?
M. Desrosiers: M. le Président, je pense que la
réponse de la ville de Mont-Joli va être la suivante: D'une
évidence frappante, jamais on ne pourra faire de démonstration
plus éclatante. Nos homologues ont toujours prononcé
officiellement qu'ils étaient contre la fusion volontaire. Ils le
répètent dans leur mémoire. Je ne voudrais pas et je ne
comprends pas qu'on me demande, au niveau de la municipalité de
Mont-Joli, de nouveaux efforts pour aller faire une fusion volontaire. Trop de
textes, trop de choses publiques ont été produites à
l'effet - j'en ai une devant moi - que Saint-Jean-Baptiste se prononce
même contre le regroupement volontaire. Il faut éliminer cette
hypothèse de travail. Il faudra en prendre une deuxième.
La deuxième, nous l'avons considérée durant trois
jours avec l'aide du ministère. Je pense que s'il y a des efforts - et
je pense que M. le ministre avait raison tout à l'heure - qui ont
été faits par les deux municipalités, c'est durant ces
trois jours-là. C'est un fait et j'en témoigne devant vous. Mais
il y a aussi les conclusions. Si on prenait service par service, autant dans un
cas comme dans l'autre, le ministère, vous le savez, à la demande
de la municipalité de Saint-Jean-Baptiste, a produit un rapport qu'on
appelle chez nous communément le rapport Pépin. C'est très
clair encore dans le rapport Pépin. Vous avez pris connaissance des
conclusions. Je ne voudrais pas les relire au complet, mais il y a quand
même que le bilan des implications du regroupement nous apparaît
positif dans ses principaux aspects, étant donné les relations
étroites qui existent entre les deux municipalités sur le plan de
la fourniture des services municipaux et sur le plan du développement du
territoire.
On dit aussi - je prends la peine de le souligner pour ne pas qu'on me
le reproche -que nos vis-à-vis, nos Mont-joliens de demain paieraient
plus de taxes et c'est vrai. Nous en reparlerons, j'espère. Je pense
qu'ici nous sommes heureux et nous vous le disons, c'est la minute de
vérité. Je me sens parfaitement à l'aise devant cette
tribune qui est tout à fait démocratique. Là, on peut
s'exprimer en toute liberté, au vu et au su de tout le monde. Si ce
n'est pas la démocratie à son meilleur, qu'est-ce que c'est? Je
vous fais confiance. Nous avons durant quelques jours -vous voyez même
les murmures qu'on entend au sujet de la fusion volontaire, ce serait
difficile. Je pense que cela en témoigne. (21 heures)
Je vous ferai remarquer que durant trois jours nous avons
travaillé sur quatre chapitres. L'un concernant l'aqueduc et
l'égout. Vous savez, et je vous le rappelle, que la ville de Mont-Joli,
par un hasard de circonstances historiques sur lequel nous ne reviendrons pas -
vous connaissez mieux l'histoire que moi - pour répondre au désir
du gouvernement du temps et pour répondre plus - et c'est encore plus
important - à des besoins d'une population, a accepté d'aller
investir dans une municipalité voisine de la sienne. Personne ne s'en
est plaint. Cela a fait l'objet d'une entente qui perdure et qu'il faudra
reconsidérer parce que nos voisins, eux aussi, disent que cette entente
devrait être révisée parce qu'elle n'est plus
équitable maintenant. Donc, c'est une chose qu'on pourra corriger.
Ce service d'aqueduc et d'égout est fourni par la ville de
Mont-Joli à la municipalité voisine. Elles en paient le
coût, l'opération. Si on faisait la fusion, si on faisait une
entente de services, je pense qu'à peu de choses près ce serait
du pareil au même. Alors, ne faisons pas une autre commission pour savoir
si on s'entendra à ce niveau-là, c'est une évidence.
Si on prenait le deuxième service, on pourrait, à ce
moment-là... J'aurais pu dire au passage, parce qu'il y a une partie du
réseau dans la municipalité voisine et les gens de
Saint-Jean-Baptiste le savent trop bien. Ce n'est pas un reproche que je veux
faire, c'est simplement un rappel. La station de surpression qui permet
à l'hôpital de recevoir une pression adéquate - et aussi
aux gens de Saint-Jean-Baptiste - coûte annuellement en
électricité, et cela
augmente à chaque année, 1500 $. Leurs experts auront la
chance de vérifier tous ces chiffres, mais ce sont des coûts qui
sont dans l'ensemble des dépenses du réseau et partagées
aussi par Mont-Joli. L'entente est facile quand nous partageons une partie de
leurs dépenses. C'est un peu l'objet de mon propos.
Lorsque nous arrivons à l'incendie, c'est un domaine qui est
déjà couvert par une entente depuis un certain temps et qui fera
l'objet d'une reconsidération; les deux parties s'entendent encore.
Donc, il n'y a pas encore de problème.
Lorsqu'on arrive aux loisirs et lorsqu'on arrive à la protection
de la personne ou la police, là commence un certain problème. On
pourrait nous dire, M. le Président, que les loisirs de la ville de
Mont-Joli sont trop dispendieux, que les immobilisations sont trop
élevées. On pourrait faire beaucoup d'affirmations. Le Bureau de
la statistique du Québec dans son rapport annuel concernant le
ministère des Affaires municipales publie des chiffres
opérationnels. Dans les comparaisons budgétaires pour
l'année 1980, les dépenses globales per capita, je ne veux pas
passer tout le tableau, sont de 410,89 $. La moyenne provinciale est de 588,40
$. C'est plus bas, mais je fais remarquer à la présidence que
c'est plus bas pour les villes de 5000 de population et plus et si on
considérait entre 5000 et 7000, une petite portion, là, nos
dépenses sont plus élevées. Je pense que ce soir c'est
l'heure de la vérité; je vous la donne, M. le Président,
avec toute l'honnêteté possible.
D'autre part, si on passe dans l'autre catégorie, ce serait par
l'addition de Mont-Joli et de Saint-Jean-Baptiste. À ce moment-là
on changerait, on serait dans la catégorie d'entre 7000 et 10 000. On
retombe là dans les normes ou à peu près. Ce sont les
chiffres officiels. Qu'on ne me dise pas que le niveau des dépenses est
trop élevé. Qu'on ne charrie pas sur les chiffres. Moi, je cite
vos propres chiffres et on peut les déposer comme preuve.
Quand on arrive à la question des loisirs, il est sûr que
la municipalité de Mont-Joli est bien organisée en loisirs et
nous en sommes fiers. D'aucuns prétendront que c'est trop et pour
d'autres, ils diront que ce n'est pas assez. Et pourquoi perdrions-nous notre
temps à discuter cet aspect du problème?
Nous disons ceci et avec preuve à l'appui. Nos amis et voisins
veulent des loisirs. Ils en veulent et la réponse c'est qu'ils nous ont
déjà offert 10 000 $ pour y participer à part
entière. À ce moment-là, j'affirme devant vous, en preuve,
qu'ils veulent le service de loisirs.
Nous avons été plus loin. Nous avons fait un relevé
afin de s'assurer si les gens de la municipalité de Saint-Jean-Baptiste
et les gens de Mont-Joli utilisent les facilités de loisirs que nous
avons à des proportions différentes. Le rapport que nous avons
produit et qui est connu de nos voisins, c'est que la même proportion de
gens per capita, par 1000 de population, qui utilisent ces services, est
absolument identique entre Mont-Joli et Saint-Jean-Baptiste. Donc, la
proximité des équipements sportifs de la ville de Mont-Joli
favorise les gens de Saint-Jean-Baptiste et nous en sommes très fiers.
Il est plus facile pour beaucoup de gens de la municipalité voisine de
se rendre au stade, de se rendre au terrain de jeux, de se rendre à la
piscine, que pour les gens de mon quartier, et pourtant c'est le quartier du
maire. Mais c'est la géographie qui joue son rôle et cela ne
lèse personne.
Ma première déposition, c'est que les gens de
Saint-Jean-Baptiste savent qu'ils ont besoin de loisirs. Ils ont demandé
ceux de la ville de Mont-Joli et ils ont même offert de payer pour ces
loisirs. Mais cela ne coûte pas 10 000 $ pour le nombre de personnes
qu'ils sont. C'est un ratio inférieur à ce que cela coûte.
Donc, je soutiens bien humblement que mes amis veulent les loisirs, mais
à bon prix et à bon compte. Si on dit que la règle qu'on
veut suivre est la règle du coût réel, il faudrait qu'on
ajuste ses propres calculs et, là, voilà la première
facture. Vous avez remarqué que chaque fois qu'on en a parlé dans
le mémoire, on a dit que cela coûterait tant, 72 000 $, un autre
montant de 60 000 $, un autre montant de 50 000 $. De toute façon, cela
doublerait le budget et cela doublerait les taxes - nous y reviendrons - et
c'était vrai en plus. Nous ne sommes pas ici pour contester la
vérité.
Concernant la protection de la personne, à moins de vouloir faire
l'autruche je m'en excuse - l'urbanisation du territoire de la
municipalité voisine est entre Mont-Joli et l'hôpital, et c'est
là où il y a le plus de densité de population. Qu'on me
dise que ces gens-là veulent vivre à la campagne, je pense qu'il
n'y a pas grande différence entre ces gens qui vivent à la
campagne et ceux qui demeurent sur la rue Champlain. On est autant en campagne
dans une rue que dans l'autre. Je ne sais pas quelle nuance on a voulu apporter
à ce moment-là; je n'ai pas très bien saisi. Mais je sais
une chose, par exemple, et je vous le dis pour qu'on me contredise: là
où est l'hôpital, le plus gros employeur de notre région,
les gens y circulent en véhicule. Ils passent chez eux, ils passent
devant chez nous, ils passent devant la sortie ou l'entrée, si vous
voulez, de la polyvalente et ils croisent les grandes routes de circulation.
C'est un facteur accru de contrôle de sécurité de la
personne.
Deuxièmement, dans la partie la plus éloignée et
celle qui, nous le croyons, exige une protection plus efficace, il y a un
hôpital, il y a une garderie et il y a un CLSC, et tout cela est
dans le même espace physique. Si on dit qu'il est important... Je ne
pense pas que ce soit une question de nombre quand on dit: Est-ce qu'entre 4900
et 5200 il y a une si grande différence pour protéger les
personnes? Je sais bien que le législateur a dû se servir d'une
marque, d'un repère, mais de là à me dire que la
règle devient plus importante que l'esprit, je me demande où est
la démocratie, où est le gros bon sens. Peut-être que pour
nous, c'est ce qu'on recherche.
Cet endroit de circulation intense, première façon de
protéger les gens, cet endroit d'habitat très différent
quant à une garderie, quant à un CLSC où tout le monde va,
quant à un hôpital où il y a aussi des services de clinique
pour l'ensemble de la population, pas simplement de Saint-Jean-Baptiste, nous
le comprenons bien, mais aussi pour l'agglomération qui entoure
Mont-Joli, tout le monde passe par ce carrefour. Vous me direz qu'il n'y a
aucun danger, que tout est au beau fixe. Peut-être, si on n'avait pas la
preuve qu'on est prêt à déposer qu'au moins 82, 80 -
quelque chose du genre - 80 interventions policières sont faites
annuellement par la ville de Mont-Joli dans ce secteur
précisément. C'est sûr qu'on peut faire appel à la
Sûreté du Québec, mais elle est à Bic, et celle de
Mont-Joli est à 1500 pieds. Je vous le donne en mille laquelle on
demande et laquelle est rendue sur les lieux. On aura beau prétendre
qu'il y a entente administrative; il n'y a pas d'entente administrative entre
les deux corps de police.
Il y a peut-être du gros bon sens quand arrive un accident ou un
incident et que la Sûreté du Québec est demandée. Je
ne serais pas surpris que la Sûreté du Québec demande
à la police municipale de Mont-Joli, dans un processus d'échanges
de bon aloi, d'aller couvrir l'incident ou l'accident en attendant qu'on
arrive. Si ce n'est pas cela de la protection intelligente de la personne, un
service correctement donné, je me demande ce que c'est. C'est dire qu'il
faudrait considérer ce service comme étant un service
nécessaire et souhaitable. Peut-être que, financièrement,
c'est dispendieux, c'est très possible. D'ailleurs, on l'a
calculé et on vous en a fait la preuve, mais pour nous, qui avons
siégé durant trois jours, on s'est entendu correctement sur la
question de l'aqueduc parce qu'il n'y avait pas de facture ou à peu
près, c'était du pareil au même. On s'est entendu sur
l'incendie parce qu'il n'y a pas de facture. Au niveau des loisirs, on ne s'est
pas entendu parce qu'il y a une facture; d'ailleurs, on vous l'a dit. Au niveau
de la police, on ne s'est pas entendu parce qu'il y a une facture et on vous
l'a dit.
On a beau clamer les grands principes, terre à terre, tous les
jours, ce n'est pas avec les grands principes qu'on vit, c'est avec les
événements de tous les jours, avec les gens qui vivent dans un
milieu donné, dans une géographie donnée, dans un habitat
donné et dans le cadre d'occupations données. C'est cela qui est
important. C'est pour cela que nous sommes tellement fiers d'être devant
vous pour exposer publiquement ce que nous pensons qui est aussi à
l'avantage des gens de la municipalité voisine. Nous pensons que ce
n'est pas simplement à l'avantage de Mont-Joli. Plus qu'une question de
piastre, il est question d'assurer aux contribuables de la municipalité
voisine ce qu'ils devraient avoir, ce qu'ils mériteraient d'avoir.
On pourrait prétendre que ce que j'affirme n'est pas le
résultat d'une chose qui a été demandée. Je vous le
donne en mille, M. le Président. Sécurité publique,
résolution de décembre 1977: je vous réfère
à l'annexe 8. Vous verrez toutes les demandes de services qui ont
été faites tant dans la sécurité publique, dans le
transport, dans l'hygiène du milieu, dans l'urbanisme, dans les loisirs.
Quand parle-t-on pour vrai dans une municipalité? Est-ce quand on est
maire et qu'on fait des discours? Je vous ferai remarquer une chose dont a
parlé le président de l'Union des municipalités
régionales de comté; je n'ai pas compris. Il faudrait qu'on
m'explique comment on peut parler uniquement pour les municipalités
rurales de comté alors que les municipalités régionales de
comté m'incluent moi aussi. Comment peut-on parler au nom d'un ensemble
où les villes sont incluses et après... Je ne sais pas. Je n'ai
pas compris. On m'expliquera plus tard.
Comment peut-on arriver à me convaincre qu'on parle pour vrai
quand on dit, premièrement, qu'au niveau des appuis régionaux la
municipalité régionale de comté de La Mitis a une
résolution unanime; le conseil de développement de La Mitis a une
résolution unanime. Vous avez cela à l'annexe 14. Ce sont les
appuis que nous avons reçus. Je pense que quand on parle par
résolution, on parle plus sérieusement que quand on fait des
discours qui peuvent avoir un bon entendement, mais qui ne font pas toute la
preuve. Je vous dirai qu'au niveau de la municipalité régionale
de La Mitis - on s'est bien gardé de le dire - le proposeur ou le
secondeur - je ne sais pas si M. le maire de Saint-Jean-Baptiste a
proposé ou appuyé -c'est la même personne qui a fait une
autre proposition au congrès de l'Union des municipalités
régionales de comté. On a proposé des choses
différentes. Dans l'une, on propose l'union et l'entente; dans l'autre,
on ne propose pas d'entente. Ce sont les mêmes personnes qui, par des
résolutions différentes, ont parlé sur des tribunes
différentes, de façon différente. Quand parle-t-on pour
vrai?
La ville de Mont-Joli n'est pas grosse,
elle est petite. A-t-on oublié qu'au sein de la
municipalité régionale de La Mitis, la ville de Mont-Joli a
accepté un maire, un vote? Il y a vingt municipalités. Le maire
de Mont-Joli a été l'un des membres du comité de
consultation qui a mis ces choses-là en place. On a accepté une
règle pour bien s'entendre. Ce n'est pas un gros bien malin, c'est un
gros très accommodant. Présentement, les services qui sont
fournis par la ville de Mont-Joli, à la demande des gens de
Saint-Jean-Baptiste, sont fournis gratuitement.
Des voix: Oh! Oh! Oh!
Une voix: Aie! Ne pompez pas trop, là!
Le Président (M. Brouillet): S'il vous plaît, je
demanderais aux gens de ne pas manifester. (21 h 45)
M. Desrosiers: On n'accepte pas de payer la vraie facture. Quand
nous avons eu nos trois jours de délibération, lorsqu'on est
arrivé au niveau des loisirs, les gens de Saint-Jean-Baptiste nous ont
servi un argument que nous avons respecté et je vous le soumets bien
humblement. On nous a dit: au niveau des loisirs, on trouve difficile
d'accepter de payer et pour les immobilisations et pour le fonctionnement. On
nous servait comme argument: nous n'avons pas été présents
lorsque vous avez décidé d'immobiliser, et on avait le stade en
particulier, je pense, dans l'idée. Nous avons respecté cette
idée et nous avons offert dans une tentative de règlement par
entente avant de venir devant vous, on a enlevé carrément dans
une proposition tout ce qui regarde l'immobilisation pour dire: Le prorata sera
un prorata uniquement sur les activités. Mais on trouve toujours
à redire. C'est toujours trop cher parce que là on les a quand
même à bon marché, alors, pourquoi paierait-on? C'est
toujours la même théorie. Nous, ce qu'on voudrait, c'est que tous
ces Mont-joliens soient traités à part entière de la
même façon.
Je termine de la façon suivante. Si on arrivait à une
proposition législative, la ville de Mont-Joli ne demandera pas - il me
semble qu'on est suffisamment conscient de ce qu'on dit présentement -
aux gens de la municipalité voisine de multiplier ses taxes actuelles
par trois; parce que c'est cela la différence qu'il y a entre les deux
municipalités.
On vous dit qu'avec les calculs du ministère, les vôtres,
si on payait les vraies factures, il en coûterait certainement, demain,
aux gens de Saint-Jean-Baptiste, dans leur budget, une augmentation d'au moins
100 000 $, 125 000 $ pour les quatre portions d'entente dont on vient de
parler: aqueduc, égout, incendie, loisir et protection policière
dans un secteur particulier, non pas l'ensemble de la municipalité. Cela
leur coûterait au moins 100 000 $ de plus. Ils doubleraient leur budget.
En supposant qu'ils acceptent la méthode de l'entente sur les quatre
services, qu'y aurait-il de changé et que pourrait-on faire de plus pour
se rendre à la fusion? Que pourrait-on faire de plus et qu'est-ce que
cela coûterait de plus? Nous offrons mieux que l'entente. Nous disons:
Nous vous donnons tout, mais graduellement, vous finirez par nous rattraper. Je
pense que cela est une proposition qui avait de l'allure.
Vous pourriez me reprocher de ne pas être démocrate.
Pourtant, on a semblé me faire des reproches et j'ai compris à un
moment donné qu'on me disait qu'il y avait la loi sur les fusions
volontaires. Il y a toutes sortes de mécanismes légaux. Je ne
suis pas grand clerc dans cette discipline. Je m'en excuse. Mais je pense qu'au
niveau de la démocratie, quant au respect de cette démocratie,
j'ai presque envie de dire qu'on n'a pas beaucoup de leçons à
recevoir. Nous avons présenté devant vous une requête qui a
été publicisée le 17 octobre 1981. Je pense que c'est
quand même honnête et raisonnable. Il y a eu des analyses faites
par les deux parties. Mieux que cela, il y a eu une analyse faite par votre
ministère et l'analyse arrive aux mêmes conclusions que la ville
de Mont-Joli, à savoir qu'il y aurait intérêt pour les deux
parties de s'entendre quant à prévoir des mécanismes
d'étalement.
Ce sont des faits. On pourrait se dire: Y a-t-il eu consultation? On
devrait retourner faire une consultation. La ville de Mont-Joli a
publicisé son dossier à la grandeur de La Mitis. C'est plus que
Saint-Jean-Baptiste et Mont-Joli cela. C'est toute la MRC. Il y a eu un sondage
de fait. 55% de la population de La Mitis sont d'accord avec cette proposition
Mont-jolienne. C'est quand même des faits. C'est du vécu. On
pourrait quand même me dire: Je n'ai pas respecté toutes les
techniques légales, je n'ai pas consulté mon monde. Pardon, M. le
Président, vous avez deux requêtes: une en provenance des gens de
Saint-Jean-Baptiste, signée; c'est mieux qu'un X lors d'un
référendum, parce que là, vous savez qui a signé.
Vous avez une requête de la ville de Mont-Joli. Dans trois heures, 2900
personnes ont signé. Les unes ont signé pour, les autres ont
signé contre. Ne me dites pas, ce soir, qu'on va aller faire une fusion
volontaire. Moi, je ne comprends pas.
Ne me dites pas que la population n'est pas consultée quand elle
signe des requêtes, quand elle est présente dans la salle et quand
elle rouspète à m'entendre parler. Je me dis, à ce moment:
vous avez de la consultation. Plus que cela, nous venons d'avoir une
élection. Je regrette de parler de quelqu'un que je connais bien.
L'élection s'est faite entre deux personnes. L'une qui
était secrétaire de la municipalité de
Saint-Jean-Baptiste et l'autre qui vous parle présentement. La
population de Mont-Joli, lors d'une élection sur la question dont on
parle ce soir, dans une proportion de 61% d'électeurs qui se sont
prévalus de leur droit de vote, a voté 91,5% en faveur de la
personne qui vous parle. C'est une autre consultation de la population. Autant
l'une est d'accord pour le faire, autant l'autre ne veut pas le faire. Donc,
nous avons respecté, peut-être pas la lettre de la
démocratie, mais mieux que la lettre de la démocratie. Ces gens
ont été consultés. Ils connaissent le dossier. Ils se sont
défendus comme on se défend devant vous et ils sont tous au
courant. Les uns sont pour, les autres sont contre et cela m'apparaît
normal, parce qu'à ce moment-là, il est question de piastres.
C'est normal. Ce que nous nous demandons, quelle que soit la formule qui sera
adoptée ce soir, il faudra repartir de cette table en nous disant, M. le
Président: Qui va payer les comptes qui ne sont pas payés? Je
pense que c'est très clair au ministère des Affaires municipales.
Ils ont fait les calculs et quelqu'un a souligné au passage que nous
avons un deuxième contribuable extrêmement important: le
gouvernement du Québec est un contribuable dans la municipalité
de Saint-Jean-Baptiste pour 50%. Cela veut dire que ce soir, le gouvernement du
Québec paie des gens presque contre lui pour que ses experts puissent
discuter de la question; mais je crois que c'est comme cela, la
démocratie. C'est comme cela que l'ouverture est totale. C'est ce qu'on
souhaitait qu'elle soit, la plus grande possible, afin qu'on puisse avoir toute
la lumière sur le sujet. Pour nous - je conclus - il nous apparaît
clair que dans une proposition d'avenir au niveau de la MRC de La Mitis, au
niveau de cette région dont M. le président de l'Union des
municipalités régionales de comté a parlé
tantôt, je pense que c'est vrai que les gens de Saint-Jean-Baptiste sont
fiers. C'est vrai que les gens de Mont-Joli sont fiers. Je vais dire plus que
cela: Les gens de La Mitis sont fiers. S'ils étaient ici ce soir, ils
seraient fiers d'être ici et d'entendre les deux parties exposer
correctement leurs points de vue. Cela vous démontre la
difficulté qu'on a à régler ce problème. Je ne
pense pas qu'on le fasse volontairement. Je ne pense pas qu'on puisse arriver
à des ententes qui vont coûter le même prix que si on
fusionnait. De fait, on n'aurait pas les problèmes de tatillonnage des
ententes. Tout le monde serait à part entière.
M. le Président, je ne peux pas faire de démonstration
plus grande, plus élaborée de ce que nous pensons, de ce que nous
souhaitons et ce qui n'est pas contre l'avantage de mes voisins. Je le sais
trop bien et ils le savent trop bien. Enlevez des factures et demain matin,
vous avez une fusion qui est faite purement et simplement. Merci, M. le
Président.
M. Fallu: J'aimerais adresser ma question, évidemment, au
maire de Saint-Jean-Baptiste, M. Dubé. Après l'exposé de
M. le maire de Mont-Joli qui avait commencé par nous parler de fusion et
qui, finalement, nous a parlé plus longuement d'entente intermunicipale,
je crois que son exposé finit par rejoindre votre mémoire
puisqu'on met davantage l'accent sur les services municipaux. Pour votre part,
jugez-vous qu'une fusion est nécessaire, en l'occurrence, pour
régler le litige qui existe entre vos deux municipalités, d'une
part? D'autre part, confirmez-vous que les propos de M. le maire de Mont-Joli,
à savoir que vous êtes, à toutes fins utiles,
arrivés dans ces trois jours de retraite fermée à ce qu'on
pourrait appeler une entente sur l'aqueduc, sur la protection contre les
incendies, que dans le domaine des loisirs vous êtes à mi-chemin
ou quelque chose comme cela? Quant à la sécurité, j'ai
beaucoup d'interrogations, parce que je n'ai pas trop saisi cette partie du
plaidoyer de M. le maire de Mont-Joli. J'aimerais peut-être que vous le
repreniez à votre façon. Je me dis que, puisqu'il s'agit d'un
secteur, il y a des gens, j'imagine, de Price qui vont là. Il y a des
gens de Saint-Joseph qui vont au CLSC. Il y a aussi des gens de Mont-Joli.
Donc, l'achalandage n'est pas nécessairement dû aux gens de
Saint-Jean-Baptiste qui entrent et qui sortent du troisième rang.
D'autre part, y a-t-il, par ailleurs, du point de vue de la surveillance
policière, des aspects mieux identifiables, devrais-je dire, en termes
de surveillance policière, par rapport au CLSC, par rapport à la
garderie et par rapport à l'hôpital, notamment? Puisque ce dossier
semble être le plus litigieux, j'aimerais avoir votre point de vue de
façon plus spécifique sur le problème de la
sécurité.
M. Dubé: II est vrai, M. le Président, qu'on a
été convoqué cette semaine pour discuter de
différentes ententes intermunicipales qui pourraient exister entre nos
deux communautés. Des propositions d'entente ont été
apportées par des gens du ministère. Je pense que M. Desrosiers a
fait état, tout à l'heure, des hypothèses...
M. Léonard: Non, non, cela a été
précisé dès lundi. Je pense qu'il faut être de bon
compte, ce qui a été dit lundi, c'est que dans l'hypothèse
où, par exemple, on partagerait les coûts du service de l'incendie
ou du service de l'aqueduc et d'égout, cela coûterait tant des 100
$. C'est cela que... Cela n'a jamais été une proposition, cela a
été repris deux fois lundi.
M. Dubé: J'ai peut-être mal
interprété,
M. le ministre. Je voulais dire que votre ministère avait sorti
quatre thèmes d'entente sur lesquels on pourrait...
M. Léonard: D'accord.
M. Dubé: Ce sont des éléments que votre
ministère avait sortis. C'est ce que je voulais apporter, quand M.
Desrosiers rapportait, tout à l'heure, qu'il y avait quand même eu
du travail qui avait été fait par les deux municipalités,
en collaboration avec les membres de votre ministère, à ce
chapitre. Effectivement, il y a eu, à mon avis, des ententes qui ne se
sont pas nécessairement concrétisées, mais sur lesquelles
il y a eu un accord de principe, tout au moins, sur deux aspects. Le
troisième aspect qui était le loisir, M. le député
parle peut-être de mi-chemin; il dit peut-être vrai. Je pense, en
tout cas, que c'est une entente sur laquelle il serait assez facile, avec
d'autres discussions, pour que les deux municipalités puissent en
arriver à une conclusion.
Pour ce qui a trait à la quatrième modalité dont on
a parlé tout à l'heure, la position de la municipalité a
été assez ferme à ce sujet et je pense qu'elle le
demeurera encore. Tout à l'heure, on a fait part qu'il y a eu une
résolution du conseil municipal de 1977. Je dois rappeler que nous
sommes rendus en 1983. je n'étais pas au conseil municipal de
l'époque, mais, que je sache, il n'y a jamais eu de réponse. La
réponse, c'est peut-être celle que nous donnons ce soir. C'est
peut-être non; c'était peut-être la réponse que la
ville nous avait donnée. Donc, on peut l'interpréter ce soir.
En ce qui a trait aux interventions possibles, je dois rappeler que,
pour autant que je sache, une municipalité urbaine, ou une ville qui
possède un corps policier n'a pas de juridiction sur un territoire
rural. S'il y a eu des interventions, elles n'ont pas été faites
à la demande de la municipalité, puisqu'on n'a pas eu de
réponse, semble-t-il, à la demande qui avait été
faite. Donc, cela avait été des interventions, s'il y en a
eu.
Je ne conteste pas les chiffres qui ont été
apportés par la ville de Mont-Joli; il n'y avait pas d'entente entre les
deux municipalités. Mais ce que je dis, c'est que c'était quand
même une juridiction qui regarde une ville et nous n'avions pas à
intervenir dans cette juridiction. Je pense que la ville n'avait pas à
intervenir, en principe, sur notre territoire. S'il y a d'autres aspects, je
pense que M. Delisle pourrait apporter d'autres précisions quant
à la légalité.
M. Delisle (Pierre): Peut-être plutôt quant aux
chiffres. M. Desrosiers a mentionné ce soir que nous sommes devant rien.
Je pense que c'est faux. Suivant les hypothèses suggérées
par le ministère sur l'aqueduc, il y a un transfert de fonds nouveaux de
24 000 $ au bénéfice de Mont-Joli. Sur l'entente concernant les
loisirs, la proposition qui a été faite ce soir et qui a
été faite, hier, devant les fonctionnaires du ministère,
totalise 20 000 $ en nouvelle somme d'argent. À propos de l'entente de
la protection contre l'incendie qui est en cours depuis plusieurs années
entre les municipalités et qui était sur le point de se
régler sans intervention extérieure, la municipalité de
Saint-Jean-Baptiste payait environ 750 $ par année. L'entente qui a
été conclue en principe devant les fonctionnaires de M. le
ministre des Affaires municipales impliquerait une mise de fonds de 8000 $ pour
la municipalité de Saint-Jean-Baptiste. Nous n'avons pas consulté
Sainte-Flavie, qui était la troisième partie à l'entente.
Si je fais la somme de ces montants, cela forme 52 000 $, soit le tiers du
budget de la municipalité en 1982. Est-ce qu'on peut dire que les
discussions de cette semaine sont des sommes nouvelles? (21 h 30)
Je ne parle pas des ententes qui ont déjà cours concernant
l'aqueduc et l'égout et qui impliquent, je pense, un transfert de la
part des usagers d'environ 20 000 $ par année. Ces nouvelles sommes sont
offertes à la municipalité et quant aux loisirs, l'ouverture est
faite de tenter de régionaliser - nous ne parlons plus de grandes
régions mais de six municipalités - ou d'impliquer ces six
municipalités qui sont immédiatement adjacentes à
Mont-Joli concernant au niveau d'un certain paiement pour le coût de
fonctionnement. Je pense que ce serait trop de demander de participer à
l'immobilisation. Je crois que ce principe a été reconnu par les
deux parties. Il serait logique que les six municipalités dont deux
s'entendent déjà, semble-t-il - il en reste quatre - puissent
intervenir financièrement et aider à une meilleure administration
des loisirs à Mont-Joli.
J'aimerais aussi apporter une dernière précision.
Lorsqu'un service est demandé par une municipalité
extérieure et qu'il n'y a pas d'entente, une municipalité bien
administrée ne le donne point. Si la police ne veut pas aller à
Saint-Jean-Baptiste, qu'elle reste à Mont-Joli. Si les gens de Mont-Joli
trouvent qu'ils subventionnent les loisirs de Saint-Jean-Baptiste, de Price, de
Sainte-Flavie et d'autres municipalités, qu'ils les refusent. M. le
maire ne vous a pas mentionné qu'il y a une surcharge de 50% qui est
actuellement imposée aux usagers de l'extérieur. Si cette
surcharge est insuffisante, qu'on l'augmente. Toutes les municipalités
du Québec, tous les centres urbains vivent cette situation et je ne
crois pas qu'un projet de loi privé de la nature de celui qu'on
étudie ce soir soit la méthode pour la régler. Qu'on ait
un
arbitrage quelconque. On a la Commission municipale du Québec en
matière d'aqueduc. C'est très facile de régler un
problème d'aqueduc et c'est pour cela qu'on l'a réglé si
vite parce que la commission a de l'expérience là-dedans. On a
dit immédiatement: Si les chiffres qu'on nous propose sont injustes, que
la commission arbitre. Trouvez-nous un tribunal d'arbitrage, M. le ministre,
dans le domaine des loisirs, trouvez-nous une base raisonnable et nous sommes
prêts à accepter l'arbitrage des services de loisirs qui sont
donnés à la municipalité de Saint-Jean-Baptiste pour
autant que le même sort soit réservé aux cinq à six
municipalités qui en bénéficient directement. Que cette
solution, qu'on pourrait imaginer ce soir, soit la même pour d'autres
municipalités du Québec. Bref, nous offrons une porte ouverte,
nous reconnaissons qu'il y a régionalisation et qu'il y a un besoin de
participation financière. Nous suggérons la MRC qui pourrait
être une avenue ou nous suggérons une participation moins
étendue à quelque cinq ou six municipalités dans notre
région. Peut-être qu'ailleurs ce serait plus, mais chez nous, nous
en avons identifié cinq ou six qui sont immédiatement adjacentes
et qu'une formule d'arbitrage puisse aider à régler les litiges.
J'aimerais laisser la parole à M. Bondwell qui voudrait parler sur les
loisirs et qui a fait une étude sur cette question.
M. Bondwell (André): M. le Président, j'aimerais
amener certains points d'éclaircissement sur la question du service des
loisirs, étant donné que c'est un des principaux sujets de
contreverse. La ville de Mont-Joli, comme telle, prétend à juste
raison que les citoyens de la municipalité de Saint-Jean-Baptiste
profitent des loisirs. Il y a aussi une quinzaine de municipalités de la
région qui profitent effectivement des équipements
récréatifs et culturels de la ville de Mont-Joli. Il ne faudrait
pas oublier cela. Il y a aussi un service des loisirs dans la
municipalité de Saint-Jean-Baptiste et il y a aussi une organisation de
bénévoles. Le budget des loisirs dans la municipalité de
Saint-Jean-Baptiste se situe à environ 11 000 $. Cela inclut des
coûts d'exploitation, d'immobilisation, d'entretien de patinoires d'hiver
et de jeux d'été. Pour passer assez rapidement sur la question du
problème des loisirs qui sont très coûteux, j'aimerais
signaler que c'est principalement 1'aréna dans le service des loisirs
qui est le problème majeur, car l'aréna, à elle seule,
totalise des dépenses de 360 000 $ sur près de 63% des
coûts. Cet équipement majeur est responsable en grande partie du
déficit du service des loisirs pour 1982, lequel s'élève
à 445 000 $. Remarquez que c'est plus important que le coût du
service d'aqueduc et d'égout.
Si on ramène la question de l'aréna, le service des
loisirs, je tiens à faire remarquer ici que 85% des participants au
patinage artistique sont des gens de Mont-Joli. Quant au hockey mineur, il y a
8% qui sont de Saint-Jean-Baptiste, 10% de Price, 3% de Sainte-Flavie et je
passe les autres pourcentages. Il y a aussi un autre élément dont
il faut tenir compte dans l'utilisation d'une aréna de style
régional qui est le cas de Mont-Joli. Là, je reviendrais non pas
seulement sur la base des participants, mais sur la base des heures de glace.
Il faudrait y ajouter, pour avoir le panorama exact, les heures qui sont
consacrées au junior B, les heures qui sont consacrées aux clubs
intermédiaires. Si on fait le prorata réel à partir des
heures qui servent à l'Association du hockey mineur et au patinage
artistique, qui sont des loisirs municipaux, par rapport au nombre d'heures de
l'aréna qui servent aux juniors B ou à d'autres niveaux
intermédiaires, le pourcentage d'utilisation par les citoyens de
Saint-Jean-Baptiste est inférieur, et largement, à 10%.
Nous avons, dans le rapport qui vous a été fourni sur
l'impact économique, en page 17, un tableau qui vous donne les prorata
d'utilisation. Si on y ajoute les données au niveau des citoyens, en
plus de ces statistiques sur l'utilisation de l'aréna toujours
comparables entre les deux municipalités, il y a 6,5% de la population
qui a une utilisation directe des loisirs au prorata, toujours en pourcentage
pour Saint-Jean-Baptiste, et 9,3% pour Mont-Joli. Si on revient à
l'intérieur des systèmes conventionnels sur lesquels on analyse
la participation d'une population à un équipement qui est
inversement proportionnel à la distance, on arrive encore aux
mêmes données.
Je pense que lorsque, dans les négociations, la
municipalité de Saint-Jean-Baptiste reconnaissait des facteurs de 9%
à 10%, ces facteurs, par rapport à l'utilisation réelle,
sont de beaucoup supérieurs à ce qui se fait en termes d'heures
de glace dans la réalité. Si on voulait faire de vrais
pourcentages, si on veut payer la vrai utilisation, on va se rendre compte que
la proposition qui a été faite par Saint-Jean-Baptiste est
beaucoup plus considérable que l'utilisation réelle. J'en
prendrais ici à témoin une personne, un des députés
qui est assis à la table et dont sa ville était
propriétaire d'un club junior. Je suis convaincu qu'il pourrait
témoigner ici de l'utilisation des heures de glace différentes
qu'il y a à l'intérieur d'une aréna. À ce
moment-là, j'aimerais bien que ces chiffres soient
déposés.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce qu'il y a une autre
question?
M. Marquis: J'aurais une question à poser. À la
suite des négociations qui se sont déroulées depuis lundi,
les représentants de deux conseils municipaux qui étaient
à un mille de distance, en se parlant, cela a été dit pour
la première fois d'une façon sérieuse, je suis
porté à le croire, d'après les propositions et les
concessions qui ont été faites de part et d'autre, se sont
rapprochés à un quart de mille. Avec les dernières
propositions qui ont été mises sur la table concernant les quatre
services, je ramène cela au taux d'imposition des 100 $
d'évalution selon les calculs que j'ai pu faire, même si je ne
suis pas un spécialiste. Cela donne un taux d'imposition de 1,10 $.
C'est au maximum, c'est-à-dire les dernières propositions de la
ville de Mont-Joli qui ont été déposées sur la
table. En supposant que le fonds de défense antifusion qui a dû
coûter à Saint-Jean-Baptiste passablement d'argent, j'ai entendu
des chiffres qui ont été cités, sans que je ne sois
sûr qu'ils soient précis, cela peut représenter facilement
0,25 $ des 100 $ d'évaluation sur le budget 1982. Finalement, 1,10 $
moins 0,25 $ me donne à peu près 0,85 $. Pour moi, il me semble
que c'est un maximum, si j'interprète bien. Le taux de la taxe est
à 0,70 $ cette année à Saint-Jean-Baptiste, ce qui
voudrait dire, après ces premières négociations
sérieuses, une différence de 0,15 $. Si je me trompe, il y a
assez de spécialistes à la table pour me contredire. Ce qui veut
dire une différence de 0,15 $. Comme je l'ai dit dans mon introduction,
quand on veut s'entendre, une marge comme celle-là, pour mettre fin
à un conflit qui fatigue bien des gens... Moi, je suis pris entre les
deux populations, deux populations qui sont dans mon comté, deux
populations qui ont le droit d'avoir des services, mais deux populations qui
doivent s'entendre parce que des services gratuits, cela n'existe pas. S'il y a
seulement 0,15 $ les 100 $ d'évaluation qui séparent les deux
parties avant même que les négociations soient terminées,
il me semble qu'il doit être possible de s'entendre. Cela se fait
ailleurs.
J'écoutais des spécialistes dire, au sujet des loisirs,
qu'il y a une fusion volontaire qui se fait à Sayabec dans le
comté. Le service de loisirs et l'aréna qui a été
rénovée sans l'accord de la population de la paroisse, c'est dans
l'entente, cela. Ce sont des choses qui se font dans le comté et cela
s'est fait ailleurs. De petites municipalités doubles, ces fameuses
municipalités doubles, siamoises, on en a quatre ou cinq autres cas dans
le comté de Matapédia où la collaboration existe.
Saint-Gabriel et Fleuriault partagent le coût des loisirs du centre
polyvalent. Ils sont en train de réorganiser les loisirs et ils
s'entendent. Pourquoi cela n'est-il pas possible ailleurs?
À Val-Brillant, il y a des ententes depuis longtemps en ce qui
concerne une salle municipale commune. À Sainte-Angèle, toujours
dans le comté de Matapédia, il y a encore une participation, les
gens s'entendent. Qu'est-ce qui bloque? Lorsqu'on partira ce soir, j'aimerais
bien, que les gens de Saint-Jean-Baptiste comme les gens de Mont-Joli puissent
dire qu'il est possible d'arriver à s'entendre. Les calculs peuvent
toujours se faire. Si le ministère des Affaires municipales ne suffit
pas, il y a peut-être d'autres ministères qui pourraient vous
aider. Cela a été souligné. Cela a été
demandé. On peut établir des coûts. Le principe auquel je
tiens - et j'incite les gens, particulièrement les gens de
Saint-Jean-Baptiste, à se faire à l'idée que pour un
service il doit y avoir un coût. J'habite dans une ville comme
celle-là, Amqui. Il y a une paroisse qui entoure la ville. J'ai des
voisins, à deux maisons de chez-moi, qui ont les mêmes services
mais le coût n'est pas partagé. Sauf que, dans leur cas, ils sont
en train de se parler et je pense que d'ici peu de temps ils vont s'entendre.
Ils iront même peut-être vers une fusion volontaire. Ils sont
déjà d'accord pour dire que les services de loisirs doivent
être partagés.
C'est un plaidoyer, prenez-le comme cela, c'est un plaidoyer, c'est un
appel que je fais à ces populations et aux élus qui sont
là. Il doit y avoir moyen de comprendre cela. Je m'excuse, j'ai
déjà parlé des "bocqués"; je l'ai dit à
Mont-Joli et je le répète à Québec, devant tout le
monde, dans toute négociation, dans tout groupe, il se peut qu'il y ait
des gens qui ne veulent rien comprendre. Je n'admets pas et ce n'est pas
sûr, ce n'est pas vrai que c'est tout le monde qui ne comprend pas. Qu'il
y en ait qui soient plus radicaux, qui ne veulent rien savoir, cela existe dans
le monde. Cela existe chez nous comme ailleurs. Je ne peux pas croire qu'il n'y
a pas assez de citoyens de bonne volonté et d'ouverture d'esprit pour
comprendre un certain nombre de choses. C'est le message que je lance. S'il y a
des réactions, je voudrais bien les entendre. Je ne veux pas prendre
plus de temps que cela et je vous remercie.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce qu'il y aurait... Ce
n'est pas tellement une question comme une expression de...
M. Marquis: S'il y a des réactions...
Le Président (M. Brouillet): ... des réactions.
Peut-être de courtes réactions parce que le temps passe, il
faudrait passer à d'autres questions. J'aimerais que cela soit
très bref.
M. Delisle: C'est juste au niveau des coûts. M. le
député souligne qu'il en coûterait 1,10 $. Un simple calcul
de ma
part, à partir de l'hypothèse proposée par le
ministère dont on accepte trois des volets in extenso, ce simple calcul
établit le compte de taxes à 0,70 $ à la base, à
0,04 $ pour la protection contre les incendies, à 0,20 $ pour les
loisirs - est la proposition que nous faisons ce soir - et si nous y ajoutions
le service de police, c'est 0,36 $. Cela totalise 1,30 $, soit près du
double du compte de taxes actuel. En ce qui concerne le service de police, j'ai
très bien compris le plaidoyer de M. le député, je crois
qu'il ne peut pas citer une municipalité rurale ou semi-rurale du
Québec qui a fait une entente et qui accepte de partager les coûts
de police sans y être obligée, c'est-à-dire sans avoir une
population de 5000 habitants et plus.
Quand on dit qu'il y a des gens qui sont "bocqués", il y a trois
services qu'on n'est pas tenu par la loi d'avoir et on accepte de les avoir; il
y en a un quatrième. Je pense que le conseil municipal a discuté
de cet aspect et il n'est pas prêt à avoir la police. (21 h
45)
Si la police n'est pas un service obligatoire, qu'on ne le donne plus,
il n'y aura pas de vol de service ni d'un côté ni de l'autre. Par
contre, s'il faut régionaliser les services de police, je pense que,
messieurs les députés, vous savez ce que cela signifie. Cela
signifie repenser notre organisation policière. Peut-être que du
côté des MRC -M. Moreau ne sera certainement pas satisfait que je
fasse cette suggestion - juste le fait de le souligner veut dire qu'il y a des
discussions sérieuses à avoir de ce
côté-là.
Mais pourquoi demanderait-on à Saint-Jean-Baptiste de Rimouski
d'être la seule municipalité rurale à payer un service
policier? Je ne pense pas qu'il y ait du "bocquage" de ce
côté-là.
M. Marquis: M. le Président, juste une courte
réaction pour ne pas prendre trop de temps supplémentaire
à la commission. Mes chiffres en ce qui concerne la police tenaient
compte de la dernière proposition qui a été mise sur la
table, qui correspondait d'ailleurs à une demande faite par
Saint-Jean-Baptiste en 1977 et qui ne concernait que le chemin du sanatorium.
On se comprend entre nous. De 0,36 $ c'était réduit à peu
près à 0,17 $. C'est là-dessus que j'ai fait mon plaidoyer
tantôt. Pour moi, c'est sûr que j'avais abandonné les 0,36 $
mais pour les réduire à 0,17 $ environ. C'est juste cela que je
voulais corriger.
Le Président (M. Brouillet): Très bien. Il faudrait
peut-être laisser maintenant à l'Opposition... Le
député de Laprairie aurait une question à poser.
M. Saintonge: Ma question s'adressera en fait aux gens de
Saint-Jean-Baptiste mais auparavant je dois dire que j'ai écouté
avec intérêt le plaidoyer de mon confrère de
Matapédia. Il y a une chose qui m'apparaît bien claire, c'est
qu'il ne faut pas mélanger les pommes et les oranges là-dedans.
En fait, finalement, les discussions que j'ai entendues, les questions de fond
concernent le partage et les coûts des services. Saint-Jean-Baptiste dit,
d'un côté, qu'ils sont bien prêts à payer pour les
services qu'ils reçoivent, en assumer les coûts. Je pense que la
plainte de Mont-Joli c'est justement que les coûts devraient être
assumés.
Si j'écoute les paroles de mon confrère de
Matapédia, je me dis que si une possibilité de négociation
d'entente, cela se fait ailleurs, pourquoi cela ne se ferait-il pas entre les
deux municipalités concernées?
À la lumière de tout cela je me suis posé une
question. Pourquoi le projet de loi présenté par le
député de Matapédia est-il toujours sur la table? C'est
une question de négociation au niveau du partage et des coûts des
services. Je pense que c'est de là qu'il faut repartir.
Avec les documents que nous avons reçus, que j'ai regardés
brièvement, je me rends compte qu'il y a eu des résolutions des
conseils municipaux des deux villes, en date du 15 avril 1980, de Mont-Joli et,
en date du 5 mai 1980, de Saint-Jean-Baptiste, où on parlait des
possibilités de discussion, des possibilités d'étude entre
les parties avec l'aide du ministère des Affaires municipales et de ses
services techniques, pour en arriver à une solution. Je demanderais
à Saint-Jean-Baptiste et, ensuite, au maire de Mont-Joli ce qu'il est
advenu de ces résolutions. Comment cela s'est-il
matérialisé jusqu'au moment où on présente le
projet de loi en 1981? Est-ce qu'il y a eu des discussions sérieuses
à ce moment-là ou des fins de non-recevoir d'établies sur
ces deux résolutions ou des possibilités d'entente?
Je pense qu'il faut considérer que, si on arrive à faire
une discussion comme on le fait cette semaine pendant trois jours, c'est bien
beau de faire une négociation pour un partage de coûts et un
partage de services avec, au-dessus de la tête, une épée de
Da-moclès. Le décret qui s'en vient c'est la fusion ou l'annexion
forcée, mais je pense que les règles du jeu sont un peu
faussées.
Le Président (M. Brouillet): M. le maire.
M. Dubé: Vous avez raison, M. le député. M.
le Président, je dois dire qu'au niveau des résolutions dont on
fait état la municipalité de Saint-Jean-Baptiste avait
effectivement été soumise de la part de la ville de Mont-Joli
à une résolution où on demandait une rencontre commune
entre les deux conseils municipaux dans l'intention d'étudier les
possibilités d'une fusion entre
nos deux municipalités. À ce rnoment-là, la
municipalité de Saint-Jean-Baptiste - je pense que vous avez la
résolution en main -avait répondu dans l'affirmative. La
réponse de la ville a été qu'on s'adressait au
ministère des Affaires municipales afin d'obtenir une aide technique
dans ce dossier. Un an et quelques mois plus tard, on a eu notre
réponse: c'était le dépôt du projet de loi no 211
à l'Assemblée nationale.
M. Saintonge: J'ai mentionné, M. le maire, que vous n'avez
eu aucune discussion formelle à ce moment-là, aucune
démarche n'a été entreprise en vue d'étudier une
fusion volontaire.
M. Dubé: Non, effectivement.
M. Saintonge: M. le maire de Mont-Joli, est-ce que vous confirmez
ces données-là également?
M. Desrosiers: La réponse sera courte cette fois-ci. Je
pense que, depuis que nous sommes entrés ici ce soir, on fait la
démonstration que toute avenue dans ce sens-là est farfelue et
pour le moins inutile. L'étude par le ministère a
été faite. On vient d'avoir de nouvelles rencontres et, chaque
fois qu'on concède, on continue à négocier. Dès que
la ville de Mont-Joli a dit: "Arrêt! on ne va pas plus loin", la
négociation a été finie. Qu'on me contredise si ce n'est
pas cela. C'est cela la vérité; ce n'est pas qu'on ne veut pas
retourner. On va retourner. Négocier quoi? Ce que la ville de Mont-Joli
va pouvoir concéder davantage, jusqu'à quand?
Des voix: Ah!
M. Saintonge: Est-ce que vos coûts ont été
effectivement établis? Vous mentionniez tantôt que vous fournissez
les services, mais sans contrepartie, sans qu'on vous rembourse les coûts
effectifs. Au niveau des négociations, si vous établissez que les
services coûtent tant, il y aura un choix à faire pour la ville de
Saint-Jean-Baptiste. C'est cela, je pense, qu'il faut établir au
départ. Quand cela sera établi clairement, c'est là que
les mécanismes législatifs prévus par le gouvernement dans
les diverses lois entreront en jeu et ce sera à la population de
décider, avec le regroupement, la fusion volontaire ou autrement, si,
oui ou non, elle est d'accord avec une fusion, mais en étant pleinement
consciente de ce que c'est avec la fusion et de ce que c'est sans la fusion. Je
pense qu'à ce moment-là les parties pourront s'entendre et qu'il
pourrait y avoir un rapprochement.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce qu'il y a d'autres
questions? M. le député de Hull.
M. Rocheleau: J'ai des commentaires et sûrement que des
questions suivront. Depuis le mois d'octobre 1981, où ce projet de loi a
été déposé à l'Assemblée nationale,
nous avons eu l'occasion d'examiner d'assez près le problème tel
qu'il existe aujourd'hui. Il est bien évident que la ville de Mont-Joli
subit, de par sa générosité, le problème qu'elle
connaît actuellement, dans le sens que les services offerts par la ville
de Mont-Joli n'ont jamais été compensés à 100% par
la municipalité de Saint-Jean-Baptiste. Je pense que la preuve en a
été faite cette semaine alors qu'on a poursuivi des
négociations intenses durant quelques jours concernant quatre points en
particulier. On semble avoir convenu que, sur certains points, il pouvait y
avoir entente. Si je comprends bien, le seul point sur lequel il ne pourrait y
avoir d'entente, c'est le cas de la police.
Dernièrement, le ministre de la Justice faisait allusion,
à l'Assemblée nationale, aux municipalités qui
n'accepteraient pas ou qui retarderaient indûment de se prévaloir
d'un service de police, c'est-à-dire que, pour les municipalités
qui ont une population de plus de 5000 habitants, le ministère de la
Justice devrait imposer un montant d'environ 72 $ per capita pour les services
de police. Il est bien évident que, si l'on prend l'ensemble des
coûts imputés à la ville de Mont-Joli pour les services
rendus à la municipalité de Saint-Jean-Baptiste, on peut
sûrement accepter aujourd'hui le fait que la population de
Saint-Jean-Baptiste ne semble pas prête à accepter des coûts
assez substantiels si elle se voyait annexée ou fusionnée
à la ville de Mont-Joli.
Par contre, M. le Président, pour nous, il demeure quand
même un principe fondamental du respect des collectivités locales.
Le législateur, par des lois antérieures, a prévu cette
possibilité d'utiliser la loi no 276 qui préconise la fusion
volontaire. Il y a un autre article dans le projet de loi no 92, que nous
étudions actuellement, l'article 221, qui, encore là, favorise le
regroupement des municipalités et qui, en somme, permet non seulement au
propriétaire locateur, mais aussi à l'occupant de faire valoir
son opinion.
Ce que je regrette un peu, M. le maire de Mont-Joli, c'est que vous ayez
effectivement procédé à des consultations très
importantes et très intéressantes sans avoir utilisé les
lois qui vous permettent d'utiliser ce processus. Aujourd'hui, vous connaissez
sûrement un problème tout à fait particulier - je le
répète - de par votre générosité, tenant
compte que vous offrez des services pour lesquels je ne sais pas si vous
calculez l'immobilisation ou simplement le coût d'administration du
service comme tel.
Je souhaiterais que dans les prochaines semaines, avec l'aide du
ministère des
Affaires municipales et possiblement d'autres ministères, vous en
arriviez à un partage équitable des coûts pour chacune des
municipalités. Si les citoyens de Saint-Jean-Baptiste considèrent
que les coûts qu'ils auront à payer sont approximativement
l'équivalent de la taxe qu'ils auraient à payer s'ils
étaient fusionnés, ce serait à eux, à ce
moment-là, de faire le saut, de décider s'ils veulent simplement
fusionner avec Mont-Joli ou accepter de payer la facture telle qu'elle est. Si
c'est une question d'appartenance, une question de collectivité qui ne
veut pas se départir de son entité actuelle, elle devra subir les
coûts qui viennent avec, c'est bien évident.
Je pose cette question au maire de Mont-Joli: Va-t-il imposer les
coûts réels? Vous avez quand même la latitude de ne plus
offrir ces services. Vous allez me dire que, dans le cas des infrastructures,
de l'alimentation en eau potable, des égouts qui desservent actuellement
l'hôpital de Mont-Joli, dès la minute ou l'heure où vous
allez couper l'eau, si vous alliez aussi loin que cela, vous pourriez recevoir
une ordonnance du gouvernement du Québec vous imposant l'obligation de
rouvrir le robinet. Par contre, si on se donnait un laps de temps quand
même assez limité pour déterminer le coût réel
des services que vous donnez, les immobilisations, les coûts
d'administration, de fonctionnement, de gestion tels qu'ils sont, si l'entente
se concrétise avec la municipalité de Saint-Jean-Baptiste, si les
coûts sont l'équivalent des coûts d'une fusion, à ce
moment-là, ce serait aux citoyens de décider s'ils veulent payer
les coûts réels et demeurer une entité distincte ou s'ils
souhaitent éliminer une duplication d'administration et de
coûts inhérents à deux municipalités effectivement
moins efficaces à cause du fait qu'elles ont aussi d'autres services qui
ne sont pas en commun? Ce serait à eux de le décider.
J'aimerais connaître votre opinion là-dessus parce que je
vous avoue pertinemment qu'au Québec on a des cas semblables à
ceux de Mont-Joli et Saint-Jean-Baptiste. Je ne voudrais pas, pour autant,
revivre une situation vécue l'été dernier lors de la
présentation de la loi 37 où on a imposé, d'une
façon tout à fait arbitraire, à deux populations de s'unir
dans une même municipalité, dans une même
collectivité. C'était une question de principe fondamentale. Je
comprends qu'on ne déjeune pas, qu'on ne dîne pas et qu'on ne
soupe pas avec des principes. (22 heures)
Dans la démocratie on est obligé d'accepter les choses
qu'on n'aime peut-être pas. En tant que représentants de ces
citoyens qui nous ont élus, nous devons tenir compte des règles
du jeu qui veulent que les lois existent et que ces lois permettent, à
toutes fins utiles, une conclusion heureuse ou malheureuse, selon ceux qui sont
pour ou contre. M. le maire, j'aimerais que vous me disiez, ce soir, si, pour
les services que vous donnez, advenant le cas qu'un projet de loi privé
ou qu'une fusion forcée ne soit pas acceptée demain, vous allez
faire en sorte d'imposer à la municipalité de Saint-Jean-Baptiste
les coûts réels.
M. Desrosiers: Une réponse en deux temps. Les coûts
réels, on vient de passer trois jours à les calculer. C'est le
ministère des Affaires municipales qui les a calculés. Vous ne
croyez pas vos propres chiffres. Vous voulez qu'on revienne et qu'on les
calcule encore. Ce sont vos chiffres, vos coûts réels. Ils sont
faits. Quand on additionne et qu'on vérifie la facture, elle est grosse
et c'est cela le fait. Je comprends les gens de la municipalité voisine:
cela multiplie leurs comptes par deux. C'est ce qu'on a dit, d'ailleurs.
À ce moment, il faudrait trouver une méthode parce que je pense
que la preuve est faite qu'ils les ont demandés. La preuve est faite
qu'ils les utilisent. La preuve est faite qu'ils n'en assument pas tout le
coût réel.
Pour mon autre contribuable, qu'est-ce que je fais? Je coupe. Il ne paie
pas lui, non plus. Je ne sais pas ce qu'on va faire, demain. On voudrait bien
le savoir. C'est pour cela que si honnêtement on met cela sur la table,
on s'est dit: Est-ce la vérité? Est-ce équitable? À
l'heure actuelle, la situation n'est pas équitable pour la population de
la ville de Mont-Joli. Présentement, nous fournissons gratuitement des
services à nos voisins.
Le Président (M. Brouillet): S'il vous plaît,
l'assistance, vous avez vos représentants pour prendre la parole et
défendre vos points de vue. Une règle ici veut que les
invités ne doivent pas manifester et participer aux débats, si ce
n'est les représentants qui y sont autorisés.
M. Rocheleau: M. le Président, si je peux...
Le Président (M. Brouillet): Oui, peut-être pour
quelques minutes encore, M. le député de Hull.
M. Rocheleau: Remarquez que nous n'avons pas abusé de
questions du côté de l'Opposition. On a permis à nos
collègues de poser toutes les questions pertinentes à ce
débat sur le projet de loi no 211. J'aimerais poser une question au
maire de la municipalité de Saint-Jean-Baptiste pour savoir si, au cours
des derniers jours, il y a eu des négociations sur les coûts
possibles que votre municipalité aurait à payer à la ville
de Mont-Joli advenant le cas que les
ententes soient rouvertes dans certains cas et que certains services
vous soient offerts gratuitement. Je précise. Le service de la police,
vous ne le payez pas, et vous en recevez semble-t-il certains
bénéfices. Tantôt, le procureur de votre
municipalité disait: Qu'ils gardent leur police. Cela se dit assez
facilement, mais s'il arrive un accident plus ou moins grave et qu'on a besoin
de la police immédiatement, je ne sais pas si les citoyens de
Saint-Jean-Baptiste vont se permettre d'attendre la Sûreté du
Québec qui est peut-être à un autre endroit et qui ne
pourra pas venir sur-le-champ.
Il va falloir dans les prochains jours que les chiffres soient
établis clairement et que vous acceptiez de défrayer la note pour
les services qui vous sont offerts en tenant compte du fait que s'il y a une
augmentation des coûts, c'est pour des services qui sont rendus à
votre municipalité. Je pense qu'il faut en arriver éventuellement
à une certaine entente.
De notre côté, on veut bien respecter ce grand principe de
la démocratie. On le souhaite énormément. On ne veut pas
de répétition de la loi 37. Je pense qu'on l'a assez dit.
Actuellement, même les citoyens de Baie-Comeau sont en cour et demandent
l'annulation de la loi 37. Je me pose la question à savoir si on ne
devrait pas attendre le résultat de cette procédure qui a
été intentée par les citoyens de Baie-Comeau avant d'aller
plus loin et d'adopter d'autres lois qui imposent, d'une façon
forcée, à deux collectivités de vivre ensemble. Ma
question s'adresse au maire de Saint-Jean-Baptiste, à savoir si les
négociations se poursuivent. Je pense qu'elles ont commencé. On
nous dit que cela a été intensif au cours de cette semaine. Si on
en arrive à la conclusion que les coûts qui devront être
facturés à vos citoyens sont à peu près
l'équivalent des coûts qu'une fusion pourrait faire subir à
ces mêmes citoyens, allez-vous soumettre à vos citoyens
respectifs, tenant compte des lois qui existent, une consultation à
savoir si, coût pour coût, les gens l'acceptent ou la refusent?
M. Dubé: M. le Président, j'aurais envie de
répondre à la question par une autre question, quant au service
de police. Toutes les municipalités rurales du Québec qui
reçoivent certaines interventions seront-elles, pour autant,
obligées d'assumer certaines ententes pour le service de police? On a
parlé, à un moment donné, de la possibilité de 80
interventions plus ou moins nécessaires, non pas nécessaires,
mais urgentes. La municipalité sera-t-elle obligée de verser,
à partir des chiffres du ministère, des montants de l'ordre de -
je ne sais pas, je pense qu'on a parlé de ce montant -0,35 $ les 100 $
d'évaluation pour répondre à ce qu'on considère ne
pas être nécessairement un service qu'on reçoit et qui est
assuré par un autre corps de police dans notre municipalité?
C'est aussi dans ce sens qu'on avait parlé, à un moment
donné, d'une intervention rapide. Toutes les municipalités
rurales du Québec sont-elles près d'un corps policier de la
Sûreté du Québec et, lorsqu'elles ont besoin d'une
intervention, cette intervention se fait-elle rapidement? Ce sont des questions
à se poser.
M. Rocheleau: M. le maire, êtes-vous en train de me dire
que la police à Mont-Joli est si efficace qu'elle se rend toute seule
sur les lieux d'un accident sans y être appelée par quelqu'un?
M. Dubé: Je ne suis pas au courant. Il n'y a pas d'entente
entre les deux municipalités pour ce service. Ce n'est pas moi qui peux
répondre à cette question.
M. Rocheleau: Je devrais peut-être demander au maire de
Mont-Joli comment il se fait qu'il laisse sortir les policiers de sa ville.
Des voix: Ah: Ah:
M. Desrosiers: Je pense que la géographie du territoire
s'y prête bien. Ce que j'ai expliqué - et qui n'a pas
semblé être saisi tout à l'heure - c'est que le plus grand
bassin d'activités, c'est l'hôpital qui le fournit avec un nombre
d'emplois qui est peut-être de 600 ou 700. Ces gens circulent. Donc, il y
a des activités qui peuvent demander la surveillance et la protection de
la personne. Il y a la polyvalente. Il y a la garderie. Il y a le CLSC. C'est
contigu. Ils ont les deux pieds dans la ville. Ceci étant dit, je ne
voudrais pas qu'un de mes amis, un voisin subisse un accident de la route et
que les policiers de Mont-Joli, à cause d'un ordre du maire, à
partir de ce soir, disent: Vous n'avez plus le droit d'aller hors territoire.
Je ne voudrais pas que cela arrive. On n'a pas besoin des pompiers tant qu'on
ne passe pas au feu. C'est la même chose. Lorsque ces choses arrivent, il
doit certainement y avoir - je ne connais pas les rouages légaux - une
juridiction en provenance de la Sûreté du Québec,
peut-être une procédure de gros bon sens, à savoir: Allez
donc les couvrir avant qu'on arrive. C'est dans ce sens que cela se
produit.
Le fait que ce soit un hôpital et que les gens y circulent pour
leurs propres besoins, si ce sont des accidentés, des malades, là
encore, il peut y avoir une protection de la police. Va-t-on arrêter nos
policiers? Encore là, cela ne se fait pas parce que c'est trop proche.
Ce n'est pas long, ce dont on parle, en termes de territoire. C'est très
court, mais c'est la
partie la plus densément peuplée, la partie la plus
contiguë et la partie qui produit le plus d'activités. Je ne suis
pas prêt, demain matin, à dire aux policiers de Mont-Joli:
Dès que vous mettez les pieds en dehors de Mont-Joli sur le chemin du
sanatorium, vous ne pouvez pas y aller. Il me semble que je ne serais pas
correct et, même si Mont-Joli paie encore pour, je pense qu'il faudrait
encore les envoyer.
Quant aux coûts réels dont vous parlez, ils ont
été établis par le ministère ces trois derniers
jours et, si les gens de Saint-Jean-Baptiste ce soir vous disent: Sur les
quatre services mentionnés, on accepte les coûts réels, je
pense qu'on peut ajourner.
M. Rocheleau: Par contre, M. le maire, vous avez sûrement
des statistiques qui dénotent le nombre d'appels annuels que votre
service de police offre à la population sur votre territoire
proportionnellement à votre population et à la population de
Saint-Jean-Baptiste. Ces appels sont-ils chiffrés?
M. Desrosiers: Non, je ne peux pas vous répondre de cette
façon, mais je vous dirais que les policiers de Mont-Joli - vous allez
me dire qu'ils ne se mêlent pas de leurs affaires et c'est
peut-être vrai - vont plus souvent sur le chemin du sanatorium, qui va
jusqu'à l'hôpital, qu'ils ne viennent dans la rue Dandonneau. La
rue Dandonneau est totalement dans Mont-Joli, mais c'est totalement
résidentiel, alors que là, c'est une grande voie de circulation,
c'est un habitat particulier et c'est aussi une grande zone d'occupation. Donc,
c'est pour cela. Mais je ne peux pas répondre en pourcentage, je ne le
sais pas.
Le Président (M. Brouillet): M. Moreau aurait une
intervention.
M. Moreau: M. le Président, la question que je me pose -
je ne me la pose pas pour la ville de Mont-Joli et la municipalité de
Saint-Jean-Baptiste, mais je me la pose pour l'ensemble du Québec -
c'est si on va créer le précédent qu'une
municipalité qui possède un corps policier - peu importe qu'elle
soit régie par la Loi sur les cités et les villes ou par le Code
municipal - peut et a juridiction dans une autre municipalité adjacente
pour aller faire du service pour lequel elle n'est jamais demandée et
où il n'existe pas d'entente. Là, je parle pour tout le
Québec. Va-t-on créer le précédent d'accepter ce
principe de donner du service sans que les gens le demandent? Remarquez bien
que je ne sais pas si cela a été demandé ou si cela n'a
pas été demandé par la municipalité de
Saint-Jean-Baptiste. Si cela ne l'a pas été, est-ce que cela veut
dire qu'une municipalité qui a juridiction dans son
périmètre, pour la protection policière, va pouvoir
déborder ce périmètre et envoyer la facture à
l'autre municipalité? Je pense que ce serait un peu aberrant si on
agissait de cette façon.
Il est bien évident qu'il existe des lois - je pense que M. le
député de Hull l'a mentionné - permettant de s'entendre
entre municipalités. La loi 74 est une loi d'entente intermunicipale et
on peut l'utiliser dans le cas présent. Personnellement, je souhaite
qu'il y ait une entente entre ces deux municipalités; c'est malheureux
qu'il n'y en ait pas. Je rejoins l'idée du député qui
s'est exprimé tout à l'heure; il faut qu'il y en ait une, mais ce
qui m'inquiète, c'est précisément la protection
policière dans une municipalité de 1100 de population. Si les
gens veulent une fusion volontaire, je n'ai pas d'objection. À ce
moment, ils font partie de la ville de Mont-Joli et ils paieront comme les
autres. Mais s'ils n'en veulent pas, s'ils veulent conserver leur
identité, qu'ils paient pour les services qu'ils utilisent, je suis
entièrement d'accord. Mais veut-on les obliger à accepter un
service qu'ils n'ont pas demandé, tel que la protection
policière, et les obliger à payer? C'est autre chose. Si on fait
cela pour ces deux municipalités, il n'y a plus de barrière en ce
qui concerne les autres municipalités au Québec, parce qu'il y a
une foule de municipalités. Moi, je suis voisin de la ville de Varennes,
qui a un corps policier, et nous n'en avons pas. Ils sont bien avertis de ne
pas venir chez nous, je ne veux pas les voir. Si la ville de Varennes
s'arrogeait le droit de nous envoyer une facture, je n'ai même pas besoin
de vous dire ce que j'en ferais.
En terminant, M. le Président, je voudrais mentionner une chose.
M. le maire de Mont-Joli a dit qu'il ne savait pas au nom de qui je parlais.
J'aime les situations limpides. Je parlais au nom des municipalités que
je représente à titre de président de l'Union des
municipalités régionales de comté du Québec et des
municipalités locales du Québec. C'est la reconduction des
pouvoirs des anciens conseils de comté et municipalités locales
du Québec aux municipalités régionales de comté du
Québec et aux municipalités locales. On n'a jamais tordu les bras
de personne pour faire partie de notre union. C'est justement pourquoi on a
mentionné les municipalités locales. Une municipalité qui
ne veut pas se faire représenter par nous, on ne lui tord pas les bras,
on représente les autres. Cela me ferait plaisir de représenter
la ville de Mont-Joli si jamais elle décidait de venir avec nous. Merci,
M. le Président. (22 h 15)
Le Président (M. Brouillet): M. Desrosiers.
M. Desrosiers: Trois petites interventions. Au niveau de l'Union
des municipalités régionales de comté, j'avais cru
comprendre que lorsqu'on était, nous, comme ville, dans une
municipalité régionale de comté, on y était
à part entière. Je ne fais aucune discussion quant à M. le
maire, M. le Président, de parler au nom des municipalités
locales. J'en suis même très fier.
Deuxième remarque, je pense que, quand on a un blessé dans
la rue - je trouve cela déplaisant, M. le Président, de vous dire
cela - on ne parle pas de juridiction. On n'appelle pas le maire. Alors, on a
beau dire qu'il ne faut pas que la police s'y rende, mais quand des
événements de ce genre arrivent, on discute de juridiction
après.
Troisième petite intervention, il n'est pas question de la
municipalité complète. Donc, qu'on ne vienne pas dire qu'on
impose à une municipalité un service qu'elle ne veut pas.
Première affirmation: la municipalité l'a demandé. Elle
l'a demandé pour une petite section de son territoire. La
résolution est là. À moins que cela ne veuille pas dire,
encore une fois, ce qu'on pensait que cela voulait dire.
Deuxièmement, il y a aussi des demandes ponctuelles qu'on a
quantifiées. Il y a un rapport de produit à cet effet. Bon, vous
allez me dire: Est-ce que ce sont toutes les demandes ponctuelles qui ont un
caractère d'urgence? J'en conviens immédiatement. Mais ce que je
veux qu'on retienne, c'est que, d'une part, il y a déjà eu une
demande de la part de la municipalité; donc, elle considérait
qu'il y avait un certain bien-fondé. La demande était très
limitée dans son territoire; donc, cela peut se quantifier. En plus,
l'histoire nous prouve qu'ils le demandent cas par cas. Peut-être que
c'est parce que l'hôpital est dans ce secteur qu'on demande
occasionnellement les services de notre corps de police. Je pense que vous ne
me trouveriez pas correct si je vous disais ce soir que, demain matin, on ne
rendra plus service, même s'il faut encore encaisser un supplément
de factures. Cela se calcule par du monde qui veut le calculer. C'est cela,
notre opinion.
Le Président (M. Brouillet): M. le député
d'Iberville, vous aviez une question?
M. Beauséjour: Dans toute la discussion, je ne sais pas
lequel des deux maires -probablement l'un ou l'autre - pourrait me dire quelle
est la population de Mont-Joli et de Saint-Jean-Baptiste? Exliquez-moi donc
cela.
M. Desrosiers: 6000 et 1100.
M. Beauséjour: 6000 et 1100. La taxe foncière dans
Saint-Jean-Baptiste est de 0,70 $ les 100 $ et dans Mont-Joli?
M. Desrosiers: Trois fois cela: 1,90 $.
M. Beauséjour: Et là, il semble, du moins, qu'avec
les discussions qu'il y a eu au niveau de l'aqueduc il y ait une
possibilité d'accord sur une somme de 20 000 $ qui semble rencontrer les
frais des services que vous rendez à Saint-Jean-Baptiste.
M. Desrosiers: Là, je vais faire une intervention parce
qu'il va falloir préciser davantage. La station d'alimentation dans la
rivière et pour la ville de Mont-Joli et pour Saint-Jean-Baptiste et
pour la municipalité de Sainte-Flavie est dans la municipalité de
Saint-Joseph-de-Lepage. Le bassin d'emmagasinement est dans la
municipalité de Saint-Jean-Baptiste. Il n'y a rien de trop beau pour
nous. L'usine de chloration et de fluoration est dans Saint-Jean-Baptiste. Et
l'eau coule par la grâce des dieux, et l'eau de Mont-Joli et l'eau de
Saint-Jean-Baptiste est l'eau de Sainte-Flavie. Après avoir passé
dans une partie de Saint-Jean-Baptiste et avoir desservi en eau une partie est
de Saint-Jean-Baptiste, elle passe dans Mont-Joli et on dessert Mont-Joli.
Après, on s'en va dans le secteur ouest et là, parce qu'on ne
s'empêtre pas toujours dans les mêmes fleurs du tapis, en 1972, un
gouvernement, celui de la province de Québec, a demandé à
la ville de Mont-Joli d'aller investir dans des infrastructures dans la
municipalité de son voisin.
M. Beauséjour: Laquelle?
M. Desrosiers: Saint-Jean-Baptiste. Et, là, on a
répondu à la demande parce qu'on pensait qu'il y avait un
intérêt public. On a mis en place un service d'infrastructures
pour desservir l'hôpital, tant au niveau de l'aqueduc et des
égouts, et cela appartient à la ville de Mont-Joli. Nous avons eu
des subventions: si ma mémoire est bonne, c'était 55%; le reste
nous l'avons payé et il nous appartient.
Une proposition a été faite. Nécessairement,
puisque nous sommes en montagne, il y a une station de surpression qui, elle -
je vous l'ai dit antérieurement -consomme 5500 $ en
électricité. Si vous me dites que cela augmente peu la facture
d'électricité, je m'en réjouis. Mais celle-là est
répartie sur l'ensemble des contribuables de Mont-Joli et de
Saint-Jean-Baptiste et cela fait moins mal. Quand j'affirme, même si
j'entends quelques protestations, qu'on paie des choses qui reviendraient
peut-être uniquement à une municipalité, on les paie quand
même pour les deux.
À partir de cela, il y a eu une demande de faite par la
municipalité de Saint-Jean-Baptiste au cours de nos négociations.
On a dit: Serait-il possible de se porter acquéreur de la partie du
réseau dans le secteur ouest? On a montré de l'ouverture encore
une fois. Nous avons dit:
Pourquoi pas? Sauf qu'on n'avait pas de proposition concrète
à nous faire, mais l'ouverture était quand même là.
On pense que cela a du bon sens que leurs infrastructures, celles de chez eux,
leur appartiennent et soient administrées par eux, à leur
façon, et que ces gens paient la facture pour la partie qui est chez
eux. Donc, c'est une manifestation d'ouverture. Je pense que cela peut se
calculer et on pourrait arriver à une entente de ce côté.
C'est cela, le genre de discussion qu'on a tenue; c'est cela, le genre
d'ouverture qu'on a faite. Chaque fois qu'on ouvrait, on négociait;
quand on a fermé, on a arrêté.
M. Beauséjour: Si je regarde mon comté, j'ai trente
municipalités, paroisses, villages et villes. Pour ce qui est de
l'aqueduc, ordinairement, si une municipalité donne des services
à une autre, à la fin du compte, c'est la Commission municipale
qui peut déterminer: Vous n'avez pas le droit de demander plus que le
service, mais vous avez le droit de réclamer pour le service. Selon ce
processus, grâce à la Commission municipale, on peut finir par
avoir une entente sur les services réels que vous donnez à cette
municipalité quant à l'aqueduc. C'est un premier aspect.
M. Desrosiers: Après leur avoir vendu le réseau.
Tant qu'il nous appartient - nous avons une entente depuis 1972, au moment
où le gouvernement nous a demandé de le faire - on leur facture
le même prix qu'on facture à la ville de Mont-Joli. Il n'y a pas
de différence. On a toujours traité les gens de
Saint-Jean-Baptiste comme des gens de Mont-Joli. J'espère qu'on ne nous
en fait pas le reproche ce soir.
M. de Beliefeuille: Non, mais j'ai l'impression que vous avez le
droit de demander plus.
M. Desrosiers: C'est qu'on respecte l'entente. L'entente a
été ainsi faite. Il faudrait en faire une nouvelle.
M. Beauséjour: Bien oui.
M. Desrosiers: Cela, je le comprends bien.
M. Beauséjour: C'est vous qui discutez des ententes entre
vous. En tout cas, c'est mon impression. Si je regarde les autres
municipalités, je ne sais pas si le maire de Saint-Jean-Baptiste a une
remarque à ce sujet.
M. Delisle: À entendre certaines interventions, on dirait
que la municipalité de Saint-Jean-Baptiste est toujours le gros
méchant. L'entente d'aqueduc et d'égout a été
signée de bonne foi entre les deux parties depuis dix ans. Elle
était révisable en tout temps. Nous avons ici le directeur du
contentieux des Affaires municipales, il pourra en informer la ville de
Mont-Joli, elle était révisable en tout temps par la Commission
municipale, si elle était inéquitable. Personne n'a
utilisé ce moyen. En octobre dernier, la municipalité de
Saint-Jean-Baptiste a adopté une résolution que vous avez en
annexe du mémoire qui offre formellement ou l'achat du réseau...
On dit que c'est apparu soudainement dans les négociations. C'est dans
une résolution du 4 octobre 1982 qui a été envoyée
à la ville et pour laquelle on a jamais eu de réponse. La
proposition est une résolution du conseil municipal. Elle offre soit
l'achat du réseau ou la renégociation de l'entente avec, s'il n'y
a pas d'entente, l'arbitrage de la Commission municipale. Est-ce qu'on peut
demander mieux que cela sur l'aqueduc?
On parle de la protection contre l'incendie; il y a une entente depuis
cinq ans sur cela. J'ai ici le dossier. Au ministère des Affaires
municipales, on nous a nié que l'entente était envoyée au
ministère. Le 8 mars 1982, à la Direction générale
de la prévention des incendies, M. Gilles Thibault, greffier de la ville
de Mont-Joli, envoyait tous les documents d'entente. Il nous dit ceci: "Avant
d'aller plus loin dans ce dossier de renouvellement de cette entente, nous vous
soumettons trois documents qui recevraient, en principe, l'assentiment des
trois conseils municipaux." Est-ce que cela détermine des
municipalités qui ne s'entendent pas: Sainte-Flavie, Saint-Jean-Baptise,
Mont-Joli, sur l'aqueduc et la protection contre l'incendie?
Qu'est-ce qui reste? Le loisir, sur lequel vous avez une
résolution depuis quatre ans de la municipalité de
Saint-Jean-Baptiste qui offre 10 000 $ qui ont été refusés
par la municipalité de la ville de Mont-Joli. Où est la
coopération? Dans le mémoire que nous vous avons
présenté ce soir, il y a une offre formelle de
régionalisation et d'acceptation de l'estimation du service de loisir.
Quant à la police, je pense que M. le maire a été clair.
Le service de police n'est pas demandé par la municipalité de
Saint-Jean-Baptiste. Il n'est pas obligatoire en vertu de la Loi sur la police.
Tant qu'il ne sera pas obligatoire en vertu d'une loi générale du
Québec, ce service ne sera pas demandé par les contribuables de
Saint-Jean-Baptiste.
Le Président (M. Brouillet): S'il vous plaît.
M. Beauséjour: J'ai seulement un autre aspect; c'est qu'au
niveau des loisirs et des incendies - à cet égard, je rejoins un
peu les arguments du député de Hull - ordinairement,
la municipalité évalue le coût de ses installations
et offre dans sa négociation à l'autre partie de payer sa part -
parce que je vois que beaucoup d'autres municipalités profitent de ces
équipements - soit tel montant du service, sans quoi ils s'en passeront.
Ordinairement, c'est ce qu'on voit dans notre région. Quant au service
de police, cela fait-il longtemps que vous donnez le service de cette
façon?
M. Desrosiers: J'aimerais, d'abord, faire un commentaire, si M.
le Président le permet, sur la première intervention concernant
les loisirs. Suis-je clair? Cela fait trois jours qu'on fait des calculs. Cela
fait trois jours que le ministère les fait. Ils sont faits. Qu'est-ce
qu'on attend? On les connaît, les coûts. Qu'on multiplie par le per
capita et cela fera une facture; c'est là que le "fun" commence. Qui la
paie? C'est la question! Y a-t-il quelqu'un qui va payer la facture à
quelque part?
M. Beauséjour: Cela fait-il longtemps que vous assumez le
service de la police?
M. Desrosiers: Non. De la façon dont vous posez la
question, je serai honnête, je ne peux pas vous donner de date. Je dirais
que, depuis la densification du territoire et depuis la construction du CLSC,
successivement, c'est après l'hôpital, depuis que la garderie est
installée, nécessairement, il y a une possibilité de
demandes accrues. Donc, je dirais que, depuis le moment où la
municipalité de Saint-Jean-Baptiste elle-même a noté le
fait, nous avons des possibilités et des demandes plus grandes; cela
fait peut-être cinq ans.
Le Président (M. Brouillet): Cela fait plusieurs heures
qu'on débat la question, je crois que les membres de la commission sont
suffisamment informés. Je ne sais pas si M. le ministre a quelque chose
à proposer.
M. Léonard: M. le Président, avec l'accord de mes
collègues ministériels et de l'Opposition et après avoir
entendu tous ces gens, je voudrais demander une suspension du débat de
cinq minutes et je voudrais rencontrer les deux maires ensemble, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Brouillet): La commission est-elle
d'accord?
Des voix: D'accord.
Le Président (M. Brouillet): Alors, nous suspendons nos
travaux pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 28)
(Reprise de la séance à 22 h 48)
Le Président (M. Brouillet): Nous allons poursuivre nos
travaux. Je demanderais à M. le ministre de nous faire rapport des
rencontres et des pourparlers qui ont eu lieu.
M. Léonard: M. le Président, j'ai eu l'occasion de
rencontrer les deux maires et de discuter de cette question. Je pense que ce
qui découle des travaux de cette assemblée, c'est une meilleure
connaissance du dossier pour tout le monde, y compris pour les membres de la
commission, je pense, aussi, pour la population en général. En
définitive, au terme de cette commission, il n'y a pas de match nul, il
n'y a pas de défaite, absolument pas. Quant à moi, il y a
même une victoire à l'heure actuelle, parce qu'il y a un
progrès. Il y a une victoire pour une meilleure équité, je
dirais aussi pour la recherche du bon sens.
Il y a des arguments qui ont été avancés par la
municipalité de Mont-Joli. Je pense que les membres de cette commission
y ont été sensibles, parce que, si j'avais à trancher ce
soir, je pense qu'il faudrait dire oui aux arguments de Mont-Joli. Les chiffres
parlent en faveur de Mont-Joli.
L'aménagement aussi parle en faveur de Mont-Joli, la
démocratie aussi, le service public aussi. On a parlé abondamment
de la police. Il est évident, si quelqu'un est en train de mourir sur la
route à la suite d'un accident, qu'on reprocherait à la police de
ne pas être intervenue si elle avait pu le faire. Si jamais le maire
était impliqué là-dedans, il y aurait des reproches
peut-être très amères qui pourraient être faits. Je
pense que la démocratie parle en faveur, surtout, de la poursuite du
style de dialogue qui a été amorcé depuis trois jours,
parce qu'il y a eu des progrès.
M. le Président, je pense que le statu quo devra fondre avec les
neiges de mars à peu près, en tout cas du printemps. Je crois
qu'il y a encore du travail à faire; il y en a eu beaucoup de fait
depuis trois jours. Dorénavant, ce qu'on fera, c'est que le projet de
loi restera sur la table. Il sera reporté et, durant ce temps, les
négociations devront continuer avec l'aide du ministère et on va
parapher, phase par phase, les ententes où il est dit, en particulier de
la part de Saint-Jean-Baptiste, qu'ils sont prêts à les faire. Je
pense que le dossier peut progresser très favorablement au cours du
printemps. On reviendra au printemps en laissant le projet de loi sur la table.
Il y a moyen de progresser, mais je veux avoir des progrès réels,
tangibles et positifs.
Je suis sûr que maintenant tout le monde va travailler
positivement à la solution. Je pense bien qu'il ne faut pas que des
chicanes comme cela perdurent, continuent; il y a moyen de les résorber.
Je
pense bien que les experts vont le faire positivement aussi. Ils vont
assister la municipalité de Saint-Jean-Baptiste comme la ville de
Mont-Joli afin d'en arriver à quelque chose de positif, de
précis. Alors, je nous donne un rendez-vous décisif au printemps.
D'ici là, donc, le projet reste. Mes fonctionnaires vous sont acquis.
Ils vous aideront. À la lumière des exposés entendus ce
soir, quant à moi, je constate qu'il y a une iniquité à
l'égard de Mont-Joli. Je pense qu'il faudra la corriger au
printemps.
J'ai confiance dans les efforts renouvelés et dans le jugement
des contribuables et aussi dans celui des élus de Saint-Jean-Baptiste et
de Mont-Joli. Je pense qu'il faut se nourrir maintenant de la recherche de
l'équité, mais non de chicanes, lesquelles seraient
sûrement stériles. Les contribuables de l'an 2000 de l'ensemble de
votre région, qui s'appelle la Mitis, jugeront votre sens de la justice
et votre sens de l'avenir.
Le Président (M. Brouillet): Oui, M. le
député de Matapédia.
M. Marquis: À titre de député de
Matapédia, je voudrais remercier les membres des deux
délégations des deux conseils municipaux qui se sont
déplacés pour venir ici à Québec, dont certains
pendant quatre jours maintenant. Je veux remercier aussi les gens des deux
municipalités, Saint-Jean-Baptiste et Mont-Joli. Comme je l'ai dit au
départ, on a fait 220 milles pour venir ici. Je veux aussi souhaiter
à tous et à toutes le meilleur retour chez vous. Ayant en
tête ce qui s'est dit ce soir et en faisant les efforts que je vous ai
invités à faire de part et d'autre, j'ai encore confiance plus
que jamais qu'il y a moyen d'en arriver à des ententes. Alors, bonsoir
et bon retour.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, je dois constater que le
respect de la démocratie dans la poursuite des négociations
montre, à toutes fins utiles, que, par les lois usuelles adoptées
par l'Assemblée nationale, il y a moyen d'en arriver à une
solution éventuelle de fusion, s'il y a lieu. Peut-être que le
seul regret que je peux exprimer à ce moment-ci, c'est que le projet de
loi reste quand même sur la table comme une épée de
Damoclès. Vis-à-vis des parties, je pense qu'on doit leur faire
confiance pour tenter d'en arriver à un accord, démontrer les
chiffres, comme on l'a dit, et, autant du côté de Mont-Joli que du
côté de Saint-Jean-Baptiste, prendre la décision dans le
respect des règles démocratiques qui s'appliquent actuellement,
afin qu'on n'ait pas à revivre les événements d'imposition
d'une fusion ou d'une annexion forcée à des citoyens à des
municipalités, comme on l'a vu avec la loi 37. Donc, je considère
que c'est un peu une victoire de la démocratie; enfin, sans parler de
victoire, c'est le respect des règles démocratiques de nos lois
actuelles qui conclut cette soirée.
Je voudrais quand même remercier les représentants des deux
municipalités qui ont fourni un effort, j'imagine, très fort et
très constant durant cette semaine, puisque c'est depuis lundi que vous
travaillez là-dessus. Également, je remercie M. Moreau, le
président de l'Union des municipalités régionales de
comté et des municipalités locales, de son travail
là-dessus et des paroles qu'il a pu prononcer dans le sens de la
démocratie municipale. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Brouillet): Je remercie tout le monde.
Donc, le projet de loi no 211...
M. Léonard: Sera repris.
Le Président (M. Brouillet): ... sera repris plus tard.
Excusez-moi. Oui, avant de terminer, disons que nous allons laisser la parole
aux invités.
M. Desrosiers: M. le Président, M. le ministre, MM. les
membres de la commission, la ville de Mont-Joli, que je représente, vous
dit merci. Le discours que j'aurais envie de faire serait plutôt un long
silence, mais la vie est ainsi faite. On vous dit merci parce que vous nous
avez permis de nous exprimer librement, avec toute la latitude possible afin
d'essayer de faire comprendre que l'intérêt immédiat,
l'intérêt propre souvent cache l'intérêt collectif et
en juste retour des choses recache l'intérêt propre.
Depuis 1924, nous vivons côte à côte. Je vous assure
que demain la ville de Mont-Joli continuera à vivre côte à
côte avec sa voisine, en bonne confiance et en bon agrément. Je
tiens à vous dire, M. le Président, M. le ministre et MM. les
membres de la commission, que la ville de Mont-Joli par ma voix vous dit
qu'elle a été honorée de travailler avec vous tous. Merci
à M. le ministre et à ses fonctionnaires. Et, à mon
confrère de Saint-Jean Baptiste je dis que j'ai été
honoré de travailler avec lui. Je pense que l'avenir est prometteur et
qu'on reviendra...
Le Président (M. Brouillet): M. Dubé, le mot de la
fin.
M. Dubé: Je pense que je n'ai pas grand chose à
ajouter après l'allocution de M. Desrosiers. Dans le mémoire
qu'on vous a présenté, on vous a dit que la municipalité
était intéressée à conclure des ententes
raisonnables et équitables avec la ville de
Mont-Joli. J'ai donné l'assentiment, tout à l'heure,
à M. le ministre qu'on reprendrait les discussions avec la ville de
Mont-Joli pour être capable d'en arriver vraiment à une solution
équitable de la situation où nous sommes placés, les deux
municipalités. Je pense que c'est dans ce sens-là que les gens de
la municipalité de Saint-Jean-Baptiste et le conseil municipal
essaieront de travailler dans les prochains mois. On vous remercie de nous
avoir écoutés.
Le Président (M. Brouillet): Merci. Le projet de loi no
211 est reporté à plus tard. Bonsoir à tous.
Avant de suspendre les travaux de la commission, il y a une proposition
pour la renumérotation des articles des projets de loi privés. Je
demanderais à M. le ministre de lire la proposition.
M. Léonard: M. le Président, je ferais la motion de
renumérotation dans les termes suivants: "Que dans tous les projets de
loi privés étudiés aujourd'hui, il y ait
renumérotation s'il y a lieu."
Le Président (M. Brouillet): Est-ce que cette motion est
adoptée?
Une voix: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Les travaux
sont suspendus pour cinq minutes et nous revenons.
(Suspension de la séance à 22 h' 59)
(Reprise de la séance à 23 h 15)
Projet de loi no 92 (suite)
Le Président (M. Brouillet): À l'ordre, mesdames et
messieurs. La commission des affaires municipales reprend ses travaux
concernant le projet de loi no 92. Nous étions rendus à l'article
207...
M. Léonard: 206.1.
Le Président (M. Brouillet): Alors, il y a un
amendement.
M. Léonard: 206.1 est un nouvel article...
M. Rocheleau: M. le Président, juste une question. M. le
ministre, est-ce qu'on a l'intention de reprendre les articles qu'on avait
laissés de côté hier ou si on continue?
M. Léonard: Je pense qu'on pourrait continuer et revenir
sur tous les articles qu'on a suspendus. À l'heure actuelle, nous avons
réglé toutes les questions...
Une voix: En principe.
M. Léonard: Oui, en principe, on pense avoir
réglé toutes les questions qui...
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Sur la procédure, je n'ai pas d'objection
à ce qu'on continue si on est à 206, sauf qu'il y aurait
peut-être une autre possibilité. Ce serait de régler cela
par groupes. En ce qui concerne la Communauté urbaine de Québec,
il y avait plusieurs amendements importants. Étant donné que ce
n'est pas rattaché à d'autres parties du projet de loi 92, on
pourrait régler cela par tranches, si c'est le désir de la
commission. À toutes fins utiles, étant donné qu'on va
terminer à minuit, il reste quoi comme articles?
M. Léonard: On est rendu à 206. Il reste à
peu près 90 articles, plus ceux qui sont suspendus. Présentement,
il y en a une vingtaine qui sont suspendus sur les 200
étudiés.
M. Doyon: De toute façon je ne pense pas qu'on puisse
espérer terminer le projet de loi 92 ce soir. Est-ce qu'il n'y aurait
pas avantage à régler une partie du projet de loi et à
dire: Cela, c'est fini, il n'y a plus d'amendements là-dedans? C'est la
possibilité qui existe.
M. Léonard: Est-ce que l'Opposition préfère
cela? Je n'ai pas d'objection, d'une façon où de l'autre.
M. Doyon: C'est parce que les gens sont ici.
Une voix: Les gens de la CUQ sont là.
M. Léonard: Ah, les gens de la CUQ sont là?
Une voix: Oui.
M. Léonard: D'accord. Dans ce cas-là, M. le
Président, je propose qu'on règle tous les articles suspendus
pour ne pas laisser de fils qui pendent.
Une voix: Jusqu'à 206?
M. Léonard: Jusqu'à 206 et, par la suite, on
procédera.
Le Président (M. Brouillet): Très bien. M.
Léonard: Alors, l'article 28?
Articles en suspens
Le Président (M. Brouillet): Alors, le premier article
suspendu, l'article 28.
M. Léonard: Le cas des arcades. M. le Président,
après y avoir bien réfléchi, compte tenu que c'est un
pouvoir habilitant qui est donné aux municipalités, et qu'elles
peuvent ou prohiber ou réglementer, à leur choix, nous maintenons
l'article tel qu'il est rédigé.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Groulx.
M. Fallu: J'aurais une remarque d'intérêt
général à ce propos et je vais tâcher de la faire
très brève. On sait que le rapport de la commission Charbonneau
sur la loi 24, Loi sur la protection de la jeunesse, indiquait assez clairement
que le phénomène arcades, jeux de boules, etc., par rapport aux
jeunes, est un problème sociologique. Toutefois, au moment où on
s'apprête, par la loi, à autoriser les municipalités non
seulement à réglementer, mais à prohiber les "pin bail
machines" je me permettrais de faire appel aux municipalités pour que,
notamment elles s'occupent davantage du problème des 13, 14 ,15, 16 et
17 ans. Dans notre société, actuellement, ces jeunes sont
passablement distants de la famille, ils se cherchent
désespérément des lieux pour s'amuser, pour se divertir et
pour se regrouper; assez souvent, ils se retrouvent dans ces arcades. Je pense
que les municipalités doivent réfléchir à ce
pouvoir qui est leur, celui du loisir, et penser, au moment où elles ont
de telles possibilités d'interdiction, que ce n'est pas tout
d'interdire, il faut aussi assister. C'est le message que je voulais lancer ce
soir.
Le Président (M. Brouillet): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, je voudrais savoir
du ministre si dans l'expression "réglementer" on peut vouloir dire
qu'une municipalité peut faire un règlement indiquant que, dans
telle région ou à telle distance d'une école, il ne sera
pas permis d'avoir ces différents jeux.
M. Léonard: Elle peut le dire comme cela. Elle peut le
dire aussi par le biais d'un règlement de zonage. Elle a
différentes façons de réglementer.
Une voix: Merci.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le ministre, vous avez mentionné, lors de
votre discours en deuxième lecture et même en commission
parlementaire, que certains amendements étaient requis par le monde
municipal, des exemples précis. Je me demande si le but de l'article 28,
qu'on retrouve aussi à l'article 129, en fait, vise justement la
catégorie des jeunes. Est-ce que ce sont les représentations que
vous avez eues du monde municipal?
M. Léonard: L'article ne vise pas les jeunes, mais vise
à réglementer de façon générale. Est-ce que
les jeunes utilisent plus les arcades de jeux que les autres? Je pense que tout
le monde sait qu'il s'en trouve effectivement beaucoup dans les arcades de
jeux.
M. Saintonge: Si je regarde les représentations qui nous
ont été transmises par l'Association des opérateurs
d'appareils récréatifs du Québec, il y a quand même
des éléments auxquels il faut demeurer sensibles. On dit, par
exemple, que 3500 employés y travaillent, au Québec, pour des
revenus d'environ 65 000 000 $. On parle de 10 000 000 $ de taxes payées
à la Régie des loteries et courses pour l'exploitation des
appareils, pour des permis d'appareils. On calcule, grosso modo, que ce sont
des revenus de l'ordre de 65 000 000 $ que l'exploitation de ces machines
rapporte à la province.
À la suite de certaines consultations que j'ai pu avoir avec des
personnes, je pense que le but de la réglementation était surtout
de viser, dans les municipalités concernées, la question de la
délinquance. Si cela était le cas, je voudrais soumettre un
amendement pour ne pas permettre aux municipalités de le prohiber
nécessairement "at large" sur tout le territoire. Si on veut se
protéger, d'une certaine façon, de la délinquance en
réglementant ou en prohibant l'utilisation de telles machines sur le
territoire, on ne peut pas les prohiber à toute la population,
c'est-à-dire à des catégories d'âge
supérieures. Par exemple, ces machines-là ne se retrouvent pas
seulement dans des arcades; elles se retrouvent aussi dans des bars, dans des
salles de quilles qui sont accessibles à des individus majeurs.
Je pourrais proposer un amendement, M. le ministre, qui ferait que le
nouvel article pourrait se lire comme suit: Pour autoriser, moyennant
l'obtention d'un permis, réglementer ou prohiber... J'inclurais,
après le mot "prohiber", les mots "l'opération ou l'utilisation
sur certaines parties du territoire et pour des catégories d'âge
déterminées". Je continuerais ensuite le texte ainsi: "les jeux
de boules, (pin bail machines), de billard, etc.
M. Léonard: J'ai deux remarques là-
dessus. Quand vous dites "pour certaines parties du territoire", cela
est déjà possible...
M. Saintonge: Par le zonage. Ce serait spécifié
davantage par l'amendement.
M. Léonard: ... par le règlement de zonage. Par
ailleurs, réglementer quant à certaines catégories
d'âge, c'est contraire à la Charte des droits et libertés
de la personne. À l'heure actuelle, on ne peut pas faire cela. La
question a déjà été soulevée.
M. Saintonge: En jurisprudence, cela a déjà
été soulevé, à ma connaissance. J'ai tenté
de faire certaines recherches et d'avoir des renseignements. Il reste que, si
la loi habilitant la municipalité à réglementer
prévoit que cela est possible, je ne sais pas si, au plan
constitutionnel, comme possibilité, ce ne serait pas
considéré comme ultra vires si le règlement le
prévoit expressément.
M. Léonard: La Charte des droits et libertés de la
personne ne l'autoriserait pas actuellement et précise
particulièrement que toute disposition qui viendrait à
l'encontre, qui est postérieure à cette charte, est invalide. A
moins qu'on ne le spécifie dans le projet de loi, donc, ce ne serait pas
valide. D'autre part, je ne crois pas qu'on puisse faire cela ici ce soir. Je
pense aussi que la Charte des droits et libertés de la personne est
là.
Par ailleurs, ici, quand on examine ce qu'il y a, il y a d'abord la
possibilité de faire des règlements de zonage de la part de la
municipalité; cela existe dans la loi 125. Il y a le pouvoir de
réglementer qui est donné ici. Quand on combine ces deux
dispositions législatives, cela m'apparaît suffisant. Je ne pense
pas que toutes les municipalités vont prohiber ces jeux-là
dorénavant. Je pense que l'expérience va faire en sorte qu'on va
établir un certain nombre de règlements qui vont être
valables et on va s'en tenir à cela. Je pense qu'on peut
réglementer, par exemple, sur ces machines à l'intérieur
d'édifices, à l'intérieur de restaurants, à
l'intérieur de bars, si on veut.
M. Saintonge: Je vais quand même soulever le point suivant.
On donne aux municipalités le pouvoir de les prohiber. Si toutes les
municipalités les prohibent, il reste que le fonctionnement de ces
machines sera soumis à des règlements par la Régie des
loteries et courses et par le ministère du Revenu. Il aurait
peut-être été important de voir si, dans les lois du
ministère du Revenu ou dans les règlements applicables par la
Régie des loteries et courses, on ne pourrait pas réglementer,
d'une certaine façon, l'utilisation de ces appareils par des citoyens
dont l'âge sera déterminé. Cela pourrait être
valable, je pense, parce que si, demain matin, en accordant des pouvoirs de cet
ordre aux municipalités, on peut en arriver à ce que l'ensemble
des municipalités ou une majorité de municipalités
adoptent une telle loi pour prohiber, vous venez de radier de la carte un genre
d'activités commerciales et ce sera très difficile de ramener
éventuellement ces gens-là à exploiter un commerce parce
que cela va leur créer des problèmes financiers sérieux.
Je pense que c'est un élément à examiner
attentivement.
M. Léonard: Sur le pouvoir lui-même de prohiber,
dans plusieurs lois municipales et dans le texte que nous avons, les
municipalités ont le pouvoir de prohiber, par exemple, le billard depuis
longtemps. Mais cela n'a pas été prohibé partout sur le
territoire. Je crois qu'il y a, dans ce texte-là, une bonne
flexibilité pour les municipalités. D'autre part, cela vise des
choses différentes que pourrait viser le ministère du Revenu. Le
ministère du Revenu a certains objectifs, tandis qu'ici la
municipalité a un pouvoir d'aménagement, ce qui lui est
confirmé par la possibilité d'adopter un règlement de
zonage, un pouvoir de réglementation dans l'ensemble de son territoire.
Je crois que, même si on avait une loi parfaite au niveau du
ministère du Revenu, jamais on ne pourrait arriver à
prévoir toutes les situations, alors que la municipalité oeuvrant
sur un territoire plus restreint peut adapter davantage sa
réglementation, comme son règlement de zonage.
Par ailleurs, en ce qui concerne l'âge, je crois qu'on ne peut pas
donner à la municipalité la possibilité de
réglementer selon l'âge ou selon les catégories
d'âge. On me dit qu'une municipalité l'aurait fait, mais elle est
devant la Cour suprême à l'heure actuelle. C'est la ville de
Montréal. Alors, nous attendons le jugement dans cette cause.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce que toutes les parties
sont suffisamment décidées pour que nous prenions le vote?
M. Saintonge: Je veux quand même mentionner que je suis au
fait du problème. Je suis d'accord qu'on les prohibe d'une certaine
façon, mais pour des catégories de citoyens. Je pense que la
jurisprudence n'a pas tranché, à savoir si la province a la
compétence ou non de les prohiber, par exemple, pour les moins de 18
ans. Si on s'adressait à différentes catégories
d'âge, permissibles ou non, cela pourrait être différent.
Mais si on a une règle uniforme qui va permettre de trancher, à
ce moment-là, est-ce qu'on peut empêcher cela légalement,
de la même façon qu'on peut dire que, pour le mariage, c'est 13
ans, qu'à une autre échelle, c'est 16 ans, que, dans les
débits de boisson, c'est 18 ans, que, pour les permis de
conduire, c'est 16 ans? À ce moment-là, est-ce qu'on est contre
la Charte des droits et libertés de la personne? J'en doute. En tout
cas, le fait de préciser davantage la prohibition pour une
catégorie de personnes, c'est pour éviter une prohibition
générale sur le territoire qui pourrait aller à l'encontre
de certaines pratiques commerciales ou d'exploitations commerciales par des
gens qui sont de bonne foi et qui ont aussi oeuvré au Québec en
rapportant des revenus importants au gouvernement.
M. Léonard: Remarquez, M. le député, que
toutes ces dispositions étaient antérieures à la
charte.
M. Doyon: Simplement un renseignement, M. le Président.
Concernant le pouvoir de réglementer qu'on accorde, est-ce que la
municipalité pourrait, possiblement, requérir des
propriétaires de ces machines une partie des revenus par sa
réglementation, avoir une façon, en dehors du permis qu'elle
émettra, bien sûr, qui peut être payé, d'obtenir un
montant quelconque sur le fonctionnement, si ce n'est pas sur le revenu? (23 h
30)
M. Léonard: C'est une taxe. Cette question a
été débattue lorsqu'on a adopté la Loi sur la
fiscalité municipale et dans les grands échanges qu'il y a eus
à cette occasion. Je dois vous dire que c'est non. La
municipalité ne peut pas percevoir de revenus autres que celui du permis
sur les machines.
Le Président (M. Brouillet): Oui, M. le
député d'Iberville.
M. Beauséjour: Pour avoir un permis, aucune montant n'est
indiqué?
M. Léonard: Oui, il y a des montants inhérents
à l'administration du permis et au coût de surveillance. C'est
dans la législation municipale pour d'autres permis aussi.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce que l'amendement
proposé est accepté?
M. Léonard: II n'y a pas d'amendement.
M. Saintonge: J'ai proposé formellement un amendement.
M. Léonard: Ah! D'accord, excusez-moi.
Le Président (M. Brouillet): Oui, il a proposé
formellement un amendement.
M. Léonard: Oui.
M. Saintonge: D'après un avis que j'ai eu,
légalement il y aurait une possibilité de réglementer sur
une question d'âge qui pourrait être reconnue valable. Il y a eu
des avis en sens contraire. La Cour suprême va trancher incessamment. Si
on introduit une telle disposition dans cette loi, éventuellement, la
Cour suprême la déclarera illégale. Entre-temps, cela
n'empêche personne de contester. De la même façon, cela
n'empêche pas, non plus, qui que ce soit de contester que la province a
le pouvoir de prohiber "at large" cette chose-là en attaquant certains
droits de la personne.
Le Président (M. Brouillet): Je repose la question:
L'amendement proposé à l'article 28 est-il adopté?
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Brouillet): Rejeté? Adopté
sur division?
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Brouillet): Nous passons maintenant
à l'article...
M. Léonard: II faut adopter l'article 28.
Le Président (M. Brouillet): Excusez-moi. Article 28?
M. Saintonge: Adopté sur division. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté sur division.
Nous passons à l'article 54.
M. Léonard: L'article 54 se lirait dorénavant comme
suit. C'est un papillon: "L'alinéa de l'article 684a du Code municipal
proposé par l'article 54 du projet de loi no 92 est remplacé par
le suivant: "Les deux premiers alinéas s'appliquent aux fins du paiement
des honoraires professionnels liés aux travaux visés, qu'ils
aient été exécutés ou non."
Ceci permet que la taxe spéciale, qui constitue le mode de
financement approprié pour des travaux municipaux, puisse être
utilisée pour financer les honoraires professionnels liés aux
travaux, que ceux-ci aient été exécutés ou non.
Si on se rappelle la discussion, il s'agissait, par exemple, de travaux
d'assainissement des eaux dans certains secteurs. Il y a des honoraires
professionnels liés à ces travaux et ils seront répartis
de la même façon que le coût des travaux. Ces honoraires
professionnels vont donner lieu à une taxe spéciale. Que les
travaux aient été exécutés ou non, ils peuvent
être répartis selon le mode de répartition de la taxe
spéciale. Par exemple, sur le secteur intéressé.
Adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement est-il
adopté? Adopté. L'article 54 est-il adopté?
M. Saintonge: Adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'article 54 est
adopté tel qu'amendé. Article 57?
M. Léonard: C'est un papillon qui se lira comme suit:
"L'article 698 du Code municipal proposé par l'article 57 du projet de
loi no 92 est modifié: "1° par le remplacement de ce qui
précède le paragraphe 1 du premier alinéa par ce qui suit:
"698. Une corporation locale peut imposer, conformément à
l'article 684a, une taxe spéciale aux fins de payer: "2° par la
suppression du deuxième alinéa."
Ceci donne suite à une représentation de l'Union des
municipalités régionales de comté. On précise ici
que la taxe imposée pour payer les travaux de protection de
l'environnement est équivalente à la taxe spéciale
utilisée pour financer tous les travaux municipaux. Cette taxe peut
être imposée sur l'une des trois bases suivantes, soit
l'évaluation, la superficie ou le frontage. Dans le cas ici, il s'agit
de protection de l'environnement précisément.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement proposé
à l'article 57 est-il adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. L'article 57,
tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. L'article
76?
M. Léonard: Est-ce que je peux demander à cette
commission de rouvrir un article, de faire une motion de révocation de
l'adoption de l'article 71? Je vous explique pourquoi. L'UMQ a demandé
au sujet de l'article 46 de la loi 125 que ce soit le comité
administratif qui donne un avis sur les travaux d'immobilisations
effectués par une municipalité. La municipalité qui
effectue les travaux d'immobilisations doit transmettre un avis à la MRC
qui donne son avis avant de s'adresser à la Commission municipale du
Québec pour obtenir l'autorisation des travaux. Ce qui était dit
dans la loi, c'est que c'était le conseil de la MRC, donc, tous les
maires de la MRC. L'UMQ nous a fait valoir que ce serait beaucoup plus
expéditif si c'était le comité administratif. Donc, aux
fins de simplifier le processus, nous nous rendons à son argumentation.
L'article 71 serait donc rouvert et se lirait comme suit... Je pense qu'il faut
le lire au complet.
Le Président (M. Brouillet): Oui, il faut le lire au
complet.
M. Léonard: L'article 71 du projet de loi no 92 est
remplacé par le remplacement du paragraphe 2e par le suivant: "2°
par le remplacement du troisième alinéa par les suivants: Le
conseil de la municipalité régionale de comté doit
transmettre cet avis à la municipalité dans les 30 jours de la
réception du règlement d'emprunt. Lorsqu'il est transmis au
ministre et à la Commission municipale du Québec pour
approbation, le règlement d'emprunt doit être accompagné de
l'avis du conseil de la municipalité régionale de comté,
sauf si ce conseil ne respecte pas le délai de 30 jours. Le
comité administratif de la municipalité régionale de
comté peut donner cet avis à la place du conseil, le cas
échéant, si le conseil lui délègue cette
responsabilité."
C'est vraiment pour simplifier et accélérer la
procédure.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Doyon: Simplement une question de détail. Je vois qu'il
manque un "c" à accompagné. C'est un détail; je ne
voudrais pas...
M. Léonard: Cela a été corrigé lors
de l'étude du projet de loi.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce que cet amendement
à l'article 71 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. L'article 71,
tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté.
M. Saintonge: La dernière fois, dans le cadre de
l'étude de la section II relativement à la loi 125, j'avais
souligné que j'avais un amendement à apporter et on avait
laissé
cela en suspens. Entre les articles 67 et 68, faire une insertion: les
articles 67.1 et 67.2. Cela visait le moratoire que j'avais proposé
à ce niveau. La dernière fois, j'avais parlé à la
commission d'imposer, pour la résolution du schéma
d'aménagement, au lieu de trois ans, quatre ans et, pour la mise en
place du schéma, au lieu de sept ans, de mettre huit ans. La proposition
que je fais ce soir, soit l'article 67.1, serait la suivante: "L'article 3 de
la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme est modifié en
remplaçant à la troisième ligne le mot "trois" par le mot
"quatre", en ajoutant, à la fin de l'alinéa, le suivant:
Nonobstant l'alinéa précédent, le conseil de la
municipalité régionale de comté ne peut être tenu
d'entreprendre l'élaboration d'un schéma d'aménagement
avant l'expiration d'une période minimum de douze mois suivant
l'émission de ses lettres patentes".
Ce dernier amendement - je comprends que le ministre a la
capacité et le pouvoir de prolonger le délai - confirmerait dans
la loi le minimum d'un an de délai à la municipalité
régionale pour justement adopter cette résolution, nonobstant le
fait qu'on ait quatre ans en haut, qu'il nous reste jusqu'à
décembre prochain. Cela supposera qu'officiellement le ministre aura
prolongé et aura reconnu dans la loi un minimum d'un an à toute
municipalité pour l'obtention de ses lettres patentes sans avoir besoin
d'un avis ou du processus de l'article 239 où il est dit que le ministre
peut prolonger de sa propre initiative ou à la demande d'une
municipalité régionale de comté ou d'une
municipalité un délai ou un terme que leur impartit la
présente loi, un règlement, une ordonnance, etc. Donc, pourvu que
le ministre prolonge par le biais de l'article 239, ce serait confirmé
dans la loi qu'il y a un minimum d'un an pour l'émission de lettres
patentes. Ce serait un délai à tout le moins peut-être pas
pleinement satisfaisant, mais satisfaisant pour une municipalité avant
d'entreprendre, justement, la résolution pour l'élaboration du
schéma d'aménagement. J'en fais une proposition formelle.
Le Président (M. Brouillet): Ici, c'est un article qui a
été adopté. On devra d'abord se mettre d'accord pour le
révoquer avant.
M. Saintonge: Non, non, c'est un nouvel article.
Le Président (M. Brouillet): Excusez-moi. C'est un nouvel
article ajouté. Ah, bon! Excusez-moi. Comme cela, c'est accepté
comme un amendement.
M. Saintonge: Donc, c'est pour l'article 3. Après avoir
réglé cet amendement, j'aurais un autre amendement pour l'article
67.2.
M. Beauséjour: Je ne sais pas si le député
peut nous le dire. Vous faites allusion à l'article 239?
M. Saintonge: Non, je fais allusion à l'article...
M. Beauséjour: 60.
M. Saintonge: ... 3 de la loi 125. La loi 125 prévoit
à l'article 3 ce qui suit: "Le conseil d'une municipalité
régionale de comté est tenu d'entreprendre l'élaboration
d'un schéma d'aménagement dans les trois ans de l'entrée
en vigueur de la présente loi et d'adopter ce schéma dans les
sept ans de l'entrée en vigueur de la loi." Étant donné le
délai actuel, on demandait, en fait, un moratoire pour permettre de
donner une plus grande période de temps pour éviter, entre
autres, le gel qui est amené par les articles 61 et 62 de la loi.
M. Beauséjour: Mais ce n'est pas cela, M. le
Président. Tantôt, le député faisait allusion au
ministre qui a le pouvoir de changer les délais. C'est ce
numéro-là.
M. Saintonge: L'article 239 de la loi 125. En vertu de l'article
239, le ministre peut prolonger un délai. Ici, ce serait formel dans la
loi qu'on ne pourrait pas demander à une municipalité, nonobstant
l'article 3, d'entreprendre la résolution pour l'élaboration du
schéma d'aménagement avant un minimum de douze mois après
l'octroi de ses lettres patentes.
M. Léonard: M. le Président, l'amendement est-il
déposé formellement?
M. Saintonge: Oui.
Le Président (M. Brouillet): Oui.
M. Léonard: J'ai eu l'occasion, avant-hier, quand nous
avons étudié cet article, de dire que, lorsque nous avons
adopté la Loi sur l'aménagement, nous avions prévu trois
ans. À l'époque, on nous disait même: On adoptera le
schéma d'aménagement dans un an et demi, etc. Nous avons quand
même maintenu trois ans à ce moment-là. Je pense que la
suite nous a donné raison. Je sais bien que tout le processus de
formation des municipalités régionales de comté a fait
appel à des consultations qui ont été longues et que la
solution n'est pas arrivée au tout début des trois ans. Mais dans
les cas où nous avons formé des municipalités
régionales de comté au cours de l'automne, nous avons
donné des délais. À toutes celles dont l'entrée en
vigueur est au 1er janvier, nous avons écrit pour dire que ces
municipalités régionales de comté avaient un an de
délai. À toutes celles qui nous ont dit qu'elles
n'étaient pas prêtes à commencer leur schéma
d'aménagement, nous avons donné un délai. En d'autres
termes, nous avons été très flexibles là-dessus.
(23 h 45)
D'autre part, nous avons des fonctionnaires sur le territoire, qui
suivent de très près les municipalités régionales
de comté. Leurs travaux, en termes d'aménagement, est à
raison d'un professionnel par cinq ou six municipalités
régionales de comté, quant à l'amorce de
préparation du schéma d'aménagement de la MRC. Tous ces
fonctionnaires sont bien au courant que, s'il est nécessaire qu'une
municipalité régionale de comté ait un délai pour
créer le moins d'embûches possible au début du
schéma d'aménagement, elle peut demander un délai. Sur ce
plan, nous avons été très flexibles.
Maintenant, en termes pédagogiques, il convient de laisser ce
délai dans la loi, tel qu'il est présentement.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement à
l'article 67 est-il adopté?
M. Saintonge: Je comprends, M. le ministre, mais il y a quand
même un point que je voudrais souligner à nouveau. Avec les
délais possibles qui sont accordés actuellement, il reste qu'on
se retrouve dans une situation où, dans plusieurs municipalités,
on n'a pas les mêmes délais qui s'appliquent; on ne sait
même pas exactement, à moins d'une expertise, où trouver
les prolongations que le ministre a pu accorder, où s'en informer au
Québec. Est-ce que c'est aujourd'hui, c'est demain, quand, au mois de
janvier, au mois de février, au mois de mars, au mois d'avril, au mois
de mai, au mois de juin ou quoi? On ne le sait pas; il n'y a pas de situation
analogue uniforme partout, d'une part.
D'autre part, le but, c'est d'imposer le moratoire pour l'article 61 et
l'article 62, afin d'éviter le gel. Cela aurait pour effet de
restabiliser tout le monde. Je pense que les amendements apportés par la
loi 92 aux articles de la loi sur l'urbanisme ont changé quand
même certaines règles du jeu qui étaient fixes jusqu'au
mois de décembre. Donc, après avoir adopté la
résolution pour la préparation du schéma
d'aménagement, les gens ont préparé des projets de
règlement de contrôle intérimaire avec des règles du
jeu qui seront modifiées dès la mise en vigueur de la
présente loi. Cela va supposer, j'imagine, que les urbanistes et les
avocats des municipalités régionales en question
réexaminent le travail déjà fait pour s'assurer qu'on soit
bien conforme aux nouvelles exigences et qu'on respecte bien les nouvelles
normes, qu'on réagisse aux nouvelles modifications apportées aux
articles 61, 62 et 256, entre autres.
Ce but serait atteint en reportant jusqu'en décembre prochain ce
délai. Le moratoire serait créé pour un an et cela
permettrait éventuellement d'arriver à ce que les
municipalités régionales de comté puissent préparer
le règlement de contrôle intérimaire et l'adopter au
même moment que la résolution de l'article 4, évitant ainsi
tout gel de permis qui, semble-t-il, crée de nombreux problèmes
dans tout le Québec.
Le Président (M. Brouillet): Je repose la question:
L'amendement à l'article 67, qui consiste à ajouter 67.1 et
67.2...
M. Léonard: Tout simplement, une remarque, M. le
Président. La municipalité concernée par un délai
ou non le sait; c'est pour elle que c'est important. Si vous nous parlez du cas
de telle ou telle municipalité régionale de comté, nous le
savons aussi, mais celle qui a un délai le sait.
M. Saintonge: Oui, mais un praticien, un entrepreneur, un
acheteur ne le sait pas. Ce sont des vérifications
supplémentaires et on est dans une situation où on se retrouve
dans des régimes de loi différents pour les différentes
parties du territoire.
M. Léonard: Non, je pense que normalement la loi est
connue de tout le monde et tout le monde sait que le délai a
commencé à courir. Alors, tout le monde dit: La loi s'applique
maintenant. C'est plutôt l'exception à l'inverse; dans certains
cas, cela ne s'applique pas, mais je ne pense pas que cela cause de
préjudice présentement.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement proposé
à l'article 67 est rejeté.
M. Saintonge: Je demanderais le vote, M. le Président.
Le Président (M. Brouillet): Un vote
enregistré?
M. Saintonge: Oui.
Le Président (M. Brouillet): Que tous ceux qui sont pour
cet amendement qui consiste à ajouter deux articles, l'article 67.1 et
l'article 67.2, à l'article 67...
M. Saintonge: C'est-à-dire que j'ai proposé
seulement 67.1, je n'ai pas fait d'amendement à l'article 67.2.
Le Président (M. Brouillet): Vous n'avez pas lu l'article
67.2 tantôt?
M. Saintonge: Non, j'ai dit: C'est un article différent,
c'est un sous-amendement.
Le Président (M. Brouillet): Bon, excusez. Alors, nous
nous en tenons exclusivement à l'article 67.1
M. Saintonge: L'article 67.2 viendra après.
Le Président (M. Brouillet): Très bien. À
l'article 67.1, quels sont ceux qui sont pour l'amendement?
Une voix: M. Saintonge (Laprairie).
M. Fallu: Faites la lecture des noms des membres de la
commission.
Le Président (M. Brouillet): Oui, cela a été
fait tantôt à plusieurs reprises.
M. Fallu: La lecture des noms des membres de la commission.
Le Président (M. Brouillet): Ah! Excusez! Il faut que
j'appelle toutes les personnes présentes. Voilà. M.
Beauséjour?
M. Beauséjour: Contre.
Le Président (M. Brouillet): M. Fallu?
M. Fallu: Contre.
Le Président (M. Brouillet): M. Caron (Verdun)? M.
Lachance (Bellechasse), absent. M. Léonard (Labelle)?
M. Léonard: Contre.
Le Président (M. Brouillet): Contre.
Une voix: J'ai pensé que j'avais gagné un vote.
Le Président (M. Brouillet): M.
Rocheleau (Hull)?
M. Rocheleau: Pour.
Le Président (M. Brouillet): M. Saintonge (Laprairie)?
M. Saintonge: Pour.
Le Président (M. Brouillet): M. LeBlanc
(Montmagny-L'Islet)?
M. LeBlanc: Contre.
Le Président (M. Brouillet): M. Marquis
(Matapédia), absent. M. LeMay (Gaspé), absent. M. Houde
(Berthier), absent. M. Dupré (Saint-Hyacinthe), absent.
Alors, 2 pour et 4 contre. L'amendement est donc rejeté. Nous
passons maintenant à l'amendement 67.2.
M. Saintonge: L'amendement 67.2 fait la proposition suivante:
"L'article 4 de la loi no 125 est modifié en ajoutant à la
troisième ligne du premier alinéa, après le mot "effet",
les mots "suite à l'entrée en vigueur du règlement
visé à l'article 63 de la présente loi." Donc, l'article
4, alinéa premier, se lirait comme suit: "Le conseil d'une
municipalité régionale de comté qui entreprend
l'élaboration d'un schéma d'aménagement doit adopter une
résolution à cet effet suite à l'entrée en vigueur
du règlement visé à l'article 63 de la présente
loi." En fait, le but de cet amendement est, encore une fois, de permettre,
tant que le règlement visé à l'article 63,
c'est-à-dire le règlement de contrôle intérimaire,
n'est pas en vigueur qu'on ne puisse pas avoir l'effet suspensif que la
résolution adoptée par l'article 4 amène.
Le Président (M. Brouillet): Alors, sur l'amendement
67.2...
M. Fallu: Je voudrais vous soumettre que l'amendement n'est
peut-être pas recevable dans les circonstances du fait que nous venons
précisément de prendre un premier vote qui était
préalable à la propsosition de ce second article, de telle sorte
que, le principe étant rejeté, les modalités le sont par
essence même. Donc, la présentation de cet article devient
superfétatoire.
M. Saintonge: Là-dessus, je tiendrais à noter que,
par les dispositions de la loi, on n'enlève pas l'obligation aux
municipalités d'adopter dans un délai précis la
résolution par l'article 3 pour l'élaboration d'un schéma
d'aménagement. Cette résolution, cependant, n'aura pas d'effet
tant et aussi longtemps que le règlement de contrôle
intérimaire ne sera pas adopté. Je pense que ce n'est pas
nécessairement conséquent avec la première; cela aura un
effet suspensif sur les effets de la résolution comme telle concernant
l'élaboration du schéma d'aménagement.
Le Président (M. Brouillet): Je vais vous dire franchement
qu'avec ces renvois d'un article à l'autre et d'une loi à l'autre
je ne peux pas me prononcer sur la recevabilité ou non. Il faudrait que
je prenne une demi-heure pour lire cela. Cela serait beaucoup plus simple si on
se prononçait sur l'amendement pour le rejeter ou non.
M. Saintonge: On peut le déclarer recevable. De toute
façon, on va arriver au même point, M. le Président, si
vous le déclarez recevable.
Le Président (M. Brouillet): Alors, s'il y a encore
quelques intervenants qui veulent s'exprimer sur cet amendement, nous
passerons au vote immédiatement après.
M. Léonard: Cela équivaut à ne pas avoir de
contrôle intérimaire automatique. C'est carrément à
l'encontre de la loi.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce que l'amendement 67.2
est rejeté?
Une voix: Rejeté.
Le Président (M. Brouillet): Rejeté. Nous passons
maintenant...
M. Léonard: Article 72.
Le Président (M. Brouillet): L'article 72 a
déjà été adopté.
M. Léonard: Oui, mais il y a un oubli à
l'intérieur de l'article. Rassurez-vous, il n'y en a pas beaucoup de
ceux-là, mais, quand même, je pense que, quant à nettoyer
tout ce qui avait été suspendu, nous allons y toucher tout de
suite.
Nous avions oublié d'indiquer le règlement de zonage dans
l'énumération des règlements d'urbanisme à
l'article 72. On voudrait le réinsérer parce que, pour que cela
fonctionne, il faudrait qu'il y soit. L'article 72 se lirait dorénavant
comme suit: "L'article 48 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme,
dont la modification est proposée par l'article 72 du projet de loi no
92, est modifié par l'insertion, dans la quatrième ligne de
l'alinéa proposé, après les mots "d'urbanisme", des mots
"le règlement de zonage"."
Le Président (M. Brouillet): Accepte-ton de rouvrir
l'article 72?
M. Saintonge: D'accord.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement proposé
est-il adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. L'article 72,
tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Léonard: Adopté. Article 76 qui avait
été suspendu.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Article
76?
M. Léonard: Quant à nous, nous sommes toujours
d'accord avec l'article tel qu'il est rédigé.
M. Saintonge: J'aurais un amendement à l'article 76.
Avant, j'aimerais prendre connaissance de votre amendement à l'article
77.
M. Léonard: Effectivement, notre amendement à
l'article 77 répond à votre interrogation.
M. Saintonge: L'amendement que je voudrais proposer à
l'article 76, est au nouvel article 61 où on dit "à compter de
l'adoption (...) jusqu'à l'entrée en vigueur (...) est interdite
dans le territoire de cette municipalité, sauf pour des fins agricoles
sur des terres en culture, pour les fins de l'implantation d'un service
d'aqueduc ou d'égout, etc." Je voudrais ajouter un amendement, qui fait
suite à une question qui avait été posée en Chambre
d'ailleurs, ajoutant "sauf pour les terrains situés dans les parcs
industriels municipaux." C'est-à-dire que l'article 61 n'aurait pas
d'effet sur les terrains dans les parcs industriels municipaux. Donc, cela
serait à la...
Le Président (M. Brouillet): II faudrait savoir de
façon précise où le mot...
M. Saintonge: ... septième ligne.
Le Président (M. Brouillet): Septième ligne du
premier alinéa?
M. Saintonge: Oui. Après les mots "sauf pour des fins
agricoles sur des terres en culture," ajouter les mots "sauf pour les terrains
situés dans les parcs industriels municipaux, sauf" et on revient aux
termes de l'article, "pour les fins de l'implantation d'un service d'aqueduc ou
d'égout."
M. Beauséjour: Peut-on avoir une copie de
l'amendement?
Le Président (M. Brouillet): L'amendement est-il clair
pour tout le monde?
M. Léonard: Nous avons interrogé notre service
d'urbanisme. Il n'est pas en mesure de se prononcer sur la portée de cet
amendement au moment où on se parle.
M. Saintonge: M. le ministre, je voudrais signaler que vous ne
sembliez pas avoir de problème, que les terrains situés dans des
parcs industriels municipaux, c'étaient des terrains dont les vocations
étaient clairement identifiées. Le but de mon amendement est
seulement de permettre toute nouvelle utilisation du sol ou nouvelle
construction dans le cas des parcs industriels municipaux. Si par hasard, dans
certains il n'y a pas d'opération cadastrale de faite, cela permettra de
faire l'opération cadastrale également.
M. Léonard: Oui, mais on couvre cela par un autre
amendement. L'opération cadastrale sera couverte par un autre amendement
que nous apportons à la suggestion du député de Robert
Baldwin. (Minuit)
M. Saintonge: Sauf que si, par exemple, certaines
municipalités dans les parcs industriels n'avaient pas les deux
services, on pourrait permettre...
M. Léonard: Moi, je trouve que, s'il n'y a pas les deux
services, aqueduc et égout dans un parc industriel, autant ne pas faire
de...
M. Saintonge: Je ne sais pas s'il y a des...
M. Léonard: C'est un champ.
M. Saintonge: Peut-être que les services ne sont pas rendus
jusque-là dans le parc industriel. C'est un terrain qui est zoné
à des fins commerciales. On ne change rien à l'opération.
On n'enlève rien et on ne permet rien de plus, sauf qu'on
empêchera un gel pendant une période de trois, six mois, huit
mois, peut-être, ou plus. Le parc industriel étant clairement
défini à une telle vocation, il n'y aucun danger que ces terrains
soient utilisés à des fins autres que celles prévues
à tout règlement éventuel du schéma
d'aménagement éventuel.
M. Léonard: Je maintiens notre objection, à l'heure
actuelle, à cet amendement.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement à
l'article 76 est rejeté.
M. Saintonge: Est-ce que vous êtes d'accord pour
répéter le même vote que tantôt, pour le vote
enregistré?
M. Léonard: On est d'accord pour répéter le
même vote que tout à l'heure, en ajoutant M. Marquis.
M. Saintonge: D'accord. Donc, c'est cinq contre deux.
Le Président (M. Brouillet): Donc, pour l'amendement deux;
contre l'amendement cinq. L'amendement est rejeté. L'article 76 est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Nous passons à
l'article 77.
M. Saintonge: M. le Président, je remarque qu'il est
minuit et, conformément à notre règlement, je demanderais
la suspension des travaux.
M. Léonard: Vous ne voulez pas terminer la révision
des articles en suspens?
Le Président (M. Brouillet): Le règlement permet,
s'il y a unanimité, de poursuivre les travaux.
M. Saintonge: Nous avons une vingtaine d'articles en suspens, je
pense. Donc, cela ira à demain pour les articles en suspens. Pas de
consentement.
Le Président (M. Brouillet): Pas de consentement. Les
travaux de cette commission sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 00 h 03)